Réactions faisant suite à l'arrêt du 22 décembre 1986 en l'affaire du Différend frontalier (Burkina Faso/République du Mali)

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9995
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Number (Press Release, Order, etc)
1987/1
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COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

Palais de la Paix, 2517 KJ ha Haye. Tél92 44 41.Télegr. Intercourt, La Haye.

Télex 32323.
Communiqué

non officiel
pour publicationimmédiate

Le communiqué précédent

portait le no 86/18
No 8711
Le 16 janvier 1987

Le Greffe de la Cour internationale de Justice porte ce qui suit à
l'attention de la presse :

A la suite de l'arrêt rendu le 22 décembre 1986 par la Chambre que
la Cour internationale de Justice a constituée en l'affaire du Différend

frontalier (Burkina Faso/~épublique du Mali), le président du
Burkina Faso, le capitaine Thomas Sankara, et le président de la
République du Mali, le général Moussa Traoré, ont envoyé au président de
la Chambre, M. Mohammed Bedjaoui, des messages dans lesquels ils
réitèrent leur acceptation de la décision rendue et s'engagent à
faciliter son app1icat:ion sur le terrain.

On trouvera en annexe le texte des messages dont il s'agit, datés
respectivement du 24 décembre 1986 et du 10 janvier 1987. Annexe 1 au communiquéde presseno 87/1

Message envoyéle 24 décembre 1986
au présidentde la ChambreDar le chefd'Etat
et de gouvernementdu BurkinaFaso

"Monsieurle Président,

Lorsque les Gouvernementsdu Burkina Fasoet de la République
du Mali, obéissant aux aspirations profond es leurs peuples respectifs
à la paix et à l'amitiéportaient, devant votre auguste assemblée,
le différend frontalier qui opposaitles deux pays,ils plaçaient plus
qu'un espoir aux délibérations de la Cour internationald ee Justice.

Certes, ilsattendaientde cette institution internationale
reconnueet acceptée parles deux Etatsqu'elledise le droit pour
départager deux volontés apparemmentinconciliables parce quedéfendant

chacune la souverainetd é'un Etat mais aussiet surtout,ils nourrissaient
l'immenseespoirde voir l'institutioninternationale apporter sa
contribution à la r6conc:iliatiodne deux peuplesfrères unispar l'histoire
et la g6ographie.mais que l'impérialismeinternational a réussi à opposer
momentanément grâce à ses sordideset odieuses manoeuvres.

Quarante moisse sont écoulés depuis et l'histoire a largementdémontr:
et convaincu quele compromishistoriquede septembre 1953méritait d'avoir

été signé caril offraitd :es perspectives nouvelled s'une paixvGritable
aux peuples malien et burkinabé, La guerrede Noël 1985 a enseignéla
sagesseaux Partieset aiguisé davantageleursaspirations 3 17amiti6,à
la fraternitéet à la paix.

Monsieur le Président,

La Chambreque vous avezprésidéen'a pas trahi laconfianceet l'espoir
Et le verdictqu'elle a rendu
que le peuple burkinabéa placésen elle.
reflètenon seulement le sérieux aveclequel vousavez pris 2 coeur la
grandeurde la missionqui était la vôtre mais elletémoigneégalementde
votre soucipermanentet inébranlabled'aiderdeux peuplesfrères à tourner
une triste pagede leur histoireet à s'engagerrésolumentvers le noble
combat,celui quivaille la peine d'êtremené : la bataillepour l'independancæ
économiqueet le bonheurdes peuples. En ce momenthistorique,tout le
peuple burkinabé, son Conseil national de la révolutionet son Gouvernement
révolutionnairese joignent à moi pour remerciersincèrementtous les ju2es
de la Cour internationale de Justicepour l'effortde réconciliationentrepris

entre les peuples burkinabé et malien.

C'est également le lieu de rendrehommage àvous-mêmepersonnellement,
Monsieur le Président, pour tous les sacrificesque vous avez consentis pour
aboutir auxconclusionsactuelles, et la qualit6du tro-lailaccompli est à
votre honneur. Monsieur le Président,

Je puis vous assurer que fidèle aue xngagements pris lord su compromis
historiquede septembre1983,mon pays, le BurkinaFaso, acceptel'arrêt
rendu par la Cour et s'engage 3 facilitertoutes les procédures tendant à

son application. Je voudrais vousprier de bien vouloir rassurel ra
communauté internationalq euant à notre acceptation de cettd eécision.

Veuillez agréer, Monsieurle Président,les assurances de ma haute et
fraternelle considération.

La Patrie oula mort, nousVaincrons !

CapitaineTliomas Sankara

Président duConseilnational dela
Révolution, Président du Faso
Chef du Gouvernement. " Annexe2 au communiqué de presse no 87/1

Mrss'~~cen'(C-le 10 janvier1987au président de laChambre

~ l e prssidentde la République du Mali

Monsieurle Président,

Le 16 septembre 1983 les Gouvernementsdu Burkinaet du Mali ont

librement choisp iar un compromis signéà cet effetde soumettre à une
Chambre de la Cour initerriationadeeJusticele différend frontalier

entrenos deux pays. Ce faisantle peuplemalien etses dirigeants, dfjà

conscients des pertinentes dispositi dens'article 94 paragraphe 1de

la Charte des Nations Unies, souscrivaient expressq émentsacceptent
comme définitif et obligatoi lr'arrêtde la Chambre. Cet arrêtrendu le

22 décembre1986par la Chambreplacéesousvotre prEsidencea été

accueilliau Mali comrnel'expressiondu droitet de l'attachement connu
du peuplemalien au rëglementpacifiquede tous les différends.

Voilà pourquoile Gouvernement du Mali touten prenant acte de ce verdict

de la Cour internationale, se rangeà la décisionde la Cour internationale

de Justiceet vous assureque fidèle aux idéau du peuple malien cet
engagementsera lui aussirespecté. Le Gouvrinement du Mali ne ménagera

rien afin qu'à la faveurde la forcedu droit les peuples frère dsu Burkina

et du Maliqui ont en communun trèsriche patrimoine historiqu fassent
de nos zones frontalière des zonesde développement et depaix. Cette

démarche,conforme à l'optionpermanente du peuplemalienqui abandonne

totalement ou partiellemes nt souverainetési l'unitéafricaine l%xige,

inscrira définitivemen cet arrêt du22 décembre 1986 commeur;exemple
historiquepour l'hfriqueet pour la communauté internationale. Ce sera

la meilleure r6compençedes titanesques et louables efforts qu vos

collt3guesmembresde ].aChambre,tousceux quiont collaboré à vos côt6s

et vous-même, Monsieu re Président, vousavez tous fournispendant plus
de quarante mois. Ce sera sûremena tussila meilleure manière d reni~rcier

les Chefs d'Etatdes pays amis, les responsables des organisations

internationales, tous ces hommesde paix qui n'ont rien ménagbpour que
ce différend soit réglépar le droit.

En vous assurant de la totale disponibilit éu Gouvernementdu
Mali pour facilitel ra mission desexperts,je vous réitère nos

remerciements pouv rotre engagement personnelet nos fflicitaionspour

le servicerendu à l'Afrique parl'un de ses dignes fils.

Général Moussa Tranr6

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Réactions faisant suite à l'arrêt du 22 décembre 1986 en l'affaire du Différend frontalier (Burkina Faso/République du Mali)

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