ONU@
programme pour
l'environnement
Des progrès insuffisants
et trop lents
L'incapacité à s'adapter aux changements
climatiques met le monde en danger
Rapport 2022 sur l'écart entre les besoins et les perspectives
en matière d'adaptation aux changements climatique
Résumé analytique
Rapport 2022 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation aux changements climatique :
Des progrès insuffisants et trop lents
© 2022 Programme des Nations Unies pour l’environnement
ISBN : 978-92-807-3982-4
Numéro de travail : DEW/2480/NA
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Pour citer ce document
Programme des Nations Unies pour l’environnement (2022). Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives
en matière d’adaptation aux changements climatique : Des progrès insuffisants et trop lents – L’incapacité à s’adapter aux
changements climatiques met le monde en danger – Résumé analytique. Nairobi. https://www.unep.org/adaptation-gapreport-2022
Co-produit avec :
Centre pour le climat du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à Copenhague et Programme
scientifique mondial pour l’adaptation (WASP)
UN@
WASP
environment
programme
copenhagen
climate centre
s3l
.
Soutenu par :
U
MINISTRY OF FOREIGN AFFAIRS
OF DENMARK
.
.
9
I I Sweden
Belgium
partner in development
n Sverige
Le PNUE promeut
des pratiques respectueuses
de l’environnement au niveau
mondial tout comme dans ses
II
propres activités. Notre politique
de distribution vise à réduire
l’empreinte carbone du PNUE.
Des progrès
insuffisants
et trop lents
L'incapacité à s'adapter aux changements
climatiques met le monde en danger
Résumé analytique
Rapport 2022 sur l'écart entre
les besoins et les perspectives
en matière d'adaptation aux
changements climatique
III
Rapport 2022 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation aux changements climatique :
Des progrès insuffisants et trop lents
Résumé analytique
Les risques climatiques augmentent à mesure que
le réchauffement planétaire s’accélère. Des mesures
fortes d’atténuation et d’adaptation sont essentielles
pour éviter d’atteindre les limites strictes de
l’adaptation.
climat (GIEC), le monde sera confronté à de graves risques
climatiques avant la fin du siècle, même dans le cadre de
scénarios à faibles émissions (figure ES.1).
Il est, à ce titre, primordial de déployer des mesures
ambitieuses et accélérées pour s’adapter aux changements
climatiques, parallèlement à de véritables efforts d’atténuation.
Cependant, même des investissements d’envergure en matière
d’adaptation ne sauraient prévenir totalement les impacts liés
au changement climatique. Par conséquent, les pertes et des
dommages encourus ne peuvent être ignorés et le problème
doit être pris à bras-le-corps au sein de la Convention-cadre
des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
et aux niveaux nationaux.
Les effets du changement climatique s’intensifient dans le
monde entier. La sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique
depuis plusieurs années, les inondations sans précédent qui
frappent l’Asie du Sud ou encore les fortes chaleurs estivales
et les sécheresses record enregistrées dans de nombreuses
régions de l’hémisphère Nord témoignent, parmi d’autres, de
l’augmentation incessante des risques climatiques. Selon le
sixième Rapport d’évaluation (WGII AR6) du Groupe de travail
II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
Figure ES.1 Motifs de préoccupation évalués dans le sixième Rapport du GIEC (WGII AR6)
A. Évolution de la température mondiale de surface
Augmentation sur la période 1850-1900
B. Motifs de préoccupations (MDP)
Évaluations des impacts et des risques dans l’hypothèse
d’une adaptation faible ou nulle
°C
5.0
Risque/impact
Prévisions en fonction de différents scénarios
4.0
SSP1-1.9
SSP1-2.6 (la zone ombrée représente une fourchette très probable)
SSP2-4.5
SSP3-7.0 (la zone ombrée représente une fourchette
très probable)
SSP5-8.5
Très élevé
Élevé
Modéré
Indétectable
3.0
2.0
1.5
1.0
0.0
2100
1950
2000
2050
MDP1
MDP2
MDP3
MDP4
MDP5
Systèmes
uniques et
menacés
Phénomènes
climatiques
extrêmes
Répartition
des
impacts
Impact
cumulé à
l’échelle
mondiale
Phénomènes
singuliers
à grande
échelle
Source: GIEC (2022). Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution of Working Group II to the Sixth Assessment
Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Pörtner, H.-O., Roberts, D. C., Tignor, M., Poloczanska, E. S., Mintenbeck, K., Alegría,
A. et al. (dir.). Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni, et New York, NY, États-Unis. 3056. Disponible à l'adresse suivante :
doi:10.1017/9781009325844.
L’adaptation ne doit pas être mise de côté en raison de
l’existence de facteurs aggravants et non climatiques à
grande échelle.
La guerre en Ukraine, les pénuries d’approvisionnement à
l’échelle mondiale et la pandémie mondiale de COVID-19
ponctuent l’évolution de la crise de la sécurité énergétique et
alimentaire, faisant augmenter le coût de la vie et l’inflation
d’investissements à long terme en faveur de mesures
d’adaptation sont nécessaires de toute urgence pour éviter que
le déficit d’adaptation ne se creuse. Il est en outre essentiel
que la communauté internationale investie dans les questions
climatiques s’appuie sur le Pacte de Glasgow pour le climat,
adopté lors de la vingt-sixième session de la Conférence des
Parties à la CCNUCC (COP 26), en 2021, et qu’elle approfondisse
les engagements collectifs en faveur de l’objectif de zéro
dans de nombreux pays à travers le monde. Un volontarisme
émission nette, de l’adaptation, du financement de l’action
politique sans précédent et une intensification de la stratégie
climatique, et de la gestion des pertes et des dommages.
•
••
•••
••
••
•••
••
•••
••••
•••
••••
••••
IV
••
••
••
Intervalle de
transition
Niveau de
confiance
attribué à l’intervalle
de transition
Faible
•
••
•••
Très élevé
••••
L’augmentation
moyenne
historique de la
température entre
2011 et 2020 était
de 1,09 °C (ligne
pointillée) ;
fourchette de 0,95
à 1,20 °C
Résumé analytique
Les efforts mondiaux déployés en matière de
planification, de financement et de mise en œuvre des
mesures d’adaptation continuent d’être porteurs de
progrès graduels, sans toutefois parvenir à suivre le
rythme de l’augmentation des risques climatiques.
populations et des écosystèmes face aux changements
climatiques. Les pays étendent également l’applicabilité des
instruments de planification de l’adaptation en définissant des
objectifs et des échéances, en tenant compte des changements
climatiques futurs, en renforçant le socle scientifique, et en
améliorant les capacités et les partenariats nécessaires pour
garantir une mise en œuvre efficace. En outre, près de 90 % des
instruments de planification analysés prennent en compte les
questions de genre ou les groupes historiquement défavorisés,
tels que les populations autochtones.
Il est donc nécessaire d’accélérer plus que jamais la recherche
scientifique, d’innover en matière de planification, d’améliorer
le financement et la mise en œuvre, de renforcer le suivi et
l’évaluation, et de resserrer la coopération internationale. Les
processus en cours dans le cadre des négociations des Nations
Unies sur le climat, notamment à travers le Programme de travail
de Glasgow-Sharm el-Sheikh sur l’objectif mondial en matière
d’adaptation et le bilan mondial, offrent une excellente occasion
de donner suite aux conclusions de la présente publication et du
Rapport WGII AR6 du GIEC.
Le déficit de financement de l’adaptation dans les pays
en développement est probablement cinq à dix fois
supérieur aux flux financiers internationaux actuels en
la matière et continue de se creuser.
Plus de huit pays sur dix disposent désormais d’au
moins un instrument national de planification de
l’adaptation ; ces outils s’améliorent et incluent
davantage les groupes défavorisés.
Le financement international de l’adaptation dans les pays
en développement continue d’augmenter ; il atteignait 28,6
milliards de dollars des États-Unis (É.-U.) en 2020, ce qui
représentait 34 % du financement climatique total destiné
aux pays en développement, soit une augmentation de 4 % en
comparaison avec 2019. Les flux financiers destinés à la fois
à l’adaptation et à l’atténuation en 2020 étaient inférieurs d’au
moins 17 milliards de dollars É.-U. par rapport aux 100 milliards
de dollars É.-U. promis aux pays en développement, d’après
les chiffres avancés par les bailleurs de fonds climatiques
eux-mêmes. Si l’augmentation annuelle à partir de 2019 se
poursuivait dans les années à venir, l’objectif de 100 milliards
de dollars É.-U. ne serait pas atteint avant 2025. Il convient donc
d’accélérer considérablement le financement de l’adaptation, en
particulier si l’on entend doubler les flux financiers de 2019 d’ici
à 2025, comme le préconise le Pacte de Glasgow pour le climat.
Au moins 84 % des Parties à la CCNUCC, soit 5 % de plus
que l’année dernière, ont établi des plans, des stratégies,
des législations et des politiques d’adaptation, et environ la
moitié d’entre elles disposent d’au moins deux instruments
de planification (figure ES.2). Plus d’un tiers des 198 Parties
à la CCNUCC ont défini des objectifs quantifiés et assortis
d’échéances, qui constituent une part croissante des
composantes de la planification de l’adaptation au niveau
national. Toutefois, la majorité de ces objectifs ne rendent
pas compte des résultats des mesures d’adaptation, comme
l’évolution du degré de résilience ou de vulnérabilité des
Figure ES.2 État de la planification de l’adaptation dans le monde au 31 août 2022
V
!
Existence de plan, de stratégie, de législation ou de politique à l’échelle nationale
Oui
Non
s.o.
En cours de mise en œuvre
■
■
■
Rapport 2022 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation aux changements climatique :
Des progrès insuffisants et trop lents
Compte tenu de l’inflation, les coûts/besoins annuels estimés
en matière d’adaptation sont de l’ordre de 160 à 340 milliards
de dollars É.-U. à l’horizon 2030 et de 315 à 565 milliards de
dollars É.-U. à l’horizon 2050. Cette fourchette est conforme aux
dernières conclusions estimant les besoins de financement à
71 milliards de dollars É.-U. par an d’ici à 2030 sur la base des
contributions déterminées au niveau national (CDN) et des plans
nationaux d’adaptation (PNA) de 76 pays en développement
(figure ES.3). Au vu de cette évaluation, les coûts/besoins
estimés en matière d’adaptation sont actuellement entre cinq
et dix fois supérieurs aux flux de financement internationaux
correspondants, et ce déficit continue de s’accentuer.
Figure ES.3 Informations relatives aux besoins de financement de l’adaptation figurant dans les CDN ou les PNA des pays en
développement
La mise en œuvre des mesures d’adaptation progresse,
sans toutefois parvenir à suivre le rythme des impacts
des changements climatiques.
Le nombre et l’ampleur des mesures d’adaptation soutenues
par les fonds internationaux pour le climat (Fonds d’adaptation,
Fonds vert pour le climat, Fonds pour les pays les moins avancés
et Fonds spécial pour les changements climatiques du Fonds
pour l’environnement mondial) ainsi que les financements
multilatéraux et le soutien des donateurs bilatéraux continuent
d’augmenter, à un rythme qui pourrait toutefois ralentir (figure
ES.4). Les mesures sont concentrées dans les secteurs
Toutefois, à défaut d’une reconfiguration radicale du
soutien financier, les impacts des changements climatiques
s’accéléreront avant que les mesures d’adaptation n’aient pu
être appliquées, ce qui creuserait davantage le déficit de mise
en œuvre. En outre, seules trois des dix principales mesures
d’adaptation (correspondant à environ 40 % du volume de
financement) rapportées par les bailleurs de fonds climatiques
à l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) visent explicitement la réduction des
risques climatiques. Quant aux autres mesures, on ne connaît
pas bien le degré d’adaptation envisagé. Une meilleure
catégorisation du soutien financier pourrait permettre de
de l’agriculture, de l’eau et des écosystèmes, mais aussi
clarifier sa contribution à l’adaptation.
!
�,
.. �
$»
Prise en compte des besoins de financement en matière d’adaptation
dans les CDN ou les PNA des pays en développement
'
7a.
Oui
Non
s.o.
■
■
les secteurs transversaux, et portent principalement sur la
variabilité des précipitations, la sécheresse et les inondations.
VI
Résumé analytique
Figure ES.4 Nombre de nouveaux projets d’adaptation par année de lancement, volume et valeur du financement annuel combiné
au titre du Fonds d’adaptation, du Fonds vert pour le climat, du Fonds pour les pays les moins avancés et du Fonds spécial pour
les changements climatiques du Fonds pour l’environnement mondial, au 31 août 2022
Nombre de projets
60
600
50
500
5
40
400
30
300
20
200
10
100
0
0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
(jusqu’au 31 août)
0,5 à 10 millions de dollars É.-U.
10 à 25 millions de dollars É.-U.
25 à 50 millions de dollars É.-U.
> 50 millions de dollars É.-U.
Valeur extrapolée pour 2022 Valeur totale des projets
Si les mesures actuelles en matière d’adaptation sont
loin de répondre aux besoins, le respect des bonnes
pratiques de planification et de mise en œuvre peut
néanmoins contribuer à améliorer leur efficacité.
●
le recours à des indicateurs inadéquats mesurant les
phénomènes facilement quantifiables, mais souvent
difficiles à valider et interpréter en matière de réduction
des risques climatiques.
Les mesures d’adaptation n’entraînent que des changements
graduels, ne tiennent généralement pas compte des futurs
changements climatiques et peuvent renforcer les vulnérabilités
existantes ou introduire de nouveaux risques, en particulier
au détriment des populations les plus fragiles. Ces lacunes
s’expliquent principalement par les raisons suivantes :
● une participation insuffisante des parties prenantes,
caractérisée par l’accaparement des ressources par
les élites et l’exclusion des groupes marginalisés,
notamment les femmes, les populations autochtones
et les communautés locales ;
● une attention insuffisante portée aux conditions locales
et à l’appropriation passant par la participation effective
Si les données permettant de quantifier l’efficacité et
l’adéquation des mesures d’adaptation sont limitées, elles
demeurent nécessaires, et ce de toute urgence, en particulier
là où l’élévation des températures devrait être importante et
où il existe des risques complexes ou en cascade. Par ailleurs,
les données existantes montrent que les solutions hybrides
qui prennent en compte les multiples dimensions des risques
climatiques, notamment en associant des informations sur
le climat, des infrastructures et des solutions fondées sur la
nature et les institutions, tendent à être plus efficaces que les
solutions isolées. Pour être efficaces et adéquates à long terme,
les solutions doivent également être adaptées au contexte et
s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité, telles que
les inégalités structurelles sous-jacentes et les désavantages
liés au genre, en plus de réduire l’exposition et la vulnérabilité
de la population locale à la conception et à la mise en
aux risques climatiques.
œuvre des mesures d’adaptation ;
●
Il existe un certain nombre de principes généraux permettant
de garantir que les mesures d’adaptation sont pertinentes,
appropriées, durables, équitables et efficaces. Formulés
dans des termes comparables au sein des différentes études
publiées, ces principes peuvent se résumer comme suit :
la conversion d’activités de développement en mesures
d’adaptation, sans tenir spécifiquement compte des
risques climatiques, ce qui se traduit souvent par des
avantages marginaux en matière de résilience ou par
une mauvaise adaptation ;
●
l’accent mis sur le court terme et la non-prise en compte
des risques climatiques futurs, au détriment de la
viabilité des solutions d’adaptation sur la durée ;
● garantir l’inclusion effective des parties prenantes,
mais aussi des communautés locales, des peuples
autochtones, des femmes et des groupes marginalisés
dans la prise de décisions et le développement de la
planification et de la mise en œuvre des mesures
d’adaptation, afin de refléter les différents intérêts,
valeurs et perspectives, et d’obtenir des résultats
équitables, justes et fondés en matière d’adaptation ;
● une interprétation trop étroite de ce qui constitue une
adaptation réussie, tendant à ignorer les différents
points de vue (concernant la finalité et l’efficacité
des interventions d’adaptation parmi les populations
ciblées) ainsi que les éléments participant de la
transformation sociale et de la justice climatique ;
Millions de dollars É.-U.
4
5
3
1
8
5
3
1
9
1
13
5
5
3
25
48
37
35
35
29
32
30
1
19
22
20
20
2
15
13
2
8
8
1
■
■
■
■
VII
Rapport 2022 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'adaptation aux changements climatique :
Des progrès insuffisants et trop lents
● veiller à la transparence, à la responsabilisation et à la
prévisibilité du soutien, ainsi qu’à la prise en compte de
l’adaptation dans les priorités et stratégies nationales
de développement et les objectifs de développement
durable ;
la mauvaise adaptation, tout en révisant ses ambitions
à la hausse en matière d’adaptation ;
● tirer parti des connaissances locales, traditionnelles,
autochtones et scientifiques dans les processus de
conception, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation,
afin de renforcer l’adhésion aux projets et leur
appropriation ;
● déployer des programmes souples et une gestion
adaptative de la mise en œuvre, afin de tenir compte du
retour d’informations et des enseignements tirés, et de
renforcer l’efficacité ;
●
lutter contre les inégalités et les facteurs structurels
de vulnérabilité, en plus de réduire l’exposition ou la
vulnérabilité aux risques climatiques, afin d’emprunter
la voie d’un développement résilient aux changements
climatiques.
● promouvoir l’investissement dans les capacités locales,
le renforcement des capacités et des structures de
gouvernance démocratique en appui à l’autonomisation
et à la gestion des risques climatiques à des fins de
durabilité ;
En tenant compte de ces principes lors de la conception, de la
mise en œuvre et de l’évaluation des interventions d’adaptation,
les chances d’obtenir des résultats effectifs, suffisants et
durables seront d’autant plus élevées (figure ES.5).
● tenir compte des risques futurs, notamment des
trajectoires climatiques et des incertitudes, afin de
réduire au maximum les conséquences involontaires et
Figure ES.5 Une « architecture » pour la réduction des risques, comprenant les principes, les mesures et les résultats pouvant
servir de base à l’évaluation de l’efficacité réelle ou probable des mesures d’adaptation
Principes
Mesures
Résultats
Bonnes pratiques
axées sur les
principes
d’adaptation :
Mesures
d’atténuation et
d’adaptation qui
influent
directement sur
les risques
Renforcement de la
résilience/réduction
des risques
• Favoriser l’inclusion
• Promouvoir la
coproduction
• Garantir la
transparence
• Encourager
l’équitabilité
• Mener une
gouvernance
décentralisée et
adaptative
• Permettre une
appropriation locale
• Tirer parti des
connaissances
disponibles
• Éviter les
maladaptations
• Faire face aux
risques futurs
• Réduire au
maximum les
arbitrages entre
atténuation et
développement
• Faire preuve de
souplesse
• S’attaquer aux
facteurs structurels
de la vulnérabilité
Réduction des
risques
Mesures
Amélioration du
A&
d’adaptation qui
visent à réduire
l’exposition aux
risques
(fondées sur les
infrastructures, la
nature, les
comportements, les
institutions)
lie
bien-être des êtres
humains et de
l’écosystème,
réduction des
pertes et des
dommages, par
rapport au scénario
de référence sans
adaptation
Réduction de
l’exposition
Mesures de lutte contre
les facteurs structurels
de vulnérabilité
(pouvoir, inégalités,
marginalisation, politique),
efforts d’atténuation et
d’adaptation qui
améliorent les
institutions, la
gouvernance et
les politiques
Réduction de la
vulnérabilité
La prise en compte des corrélations entre les mesures
d’adaptation et les actions d’atténuation en amont des
processus de planification, de financement et de mise
en œuvre peut multiplier les avantages connexes.
impacts climatiques ; des efforts d’atténuation trop modestes
entraîneront des pertes et des dommages plus importants.
Compte tenu de cette interdépendance, et afin de renforcer les
synergies tout en limitant les arbitrages potentiels, le présent
rapport consacre une partie des chapitres – portant sur la
planification, le financement et la mise en œuvre – aux liens
entre adaptation et atténuation.
Il est nécessaire de prendre des mesures d’atténuation fortes
pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C au-dessus
des niveaux préindustriels et éviter d’atteindre la plupart des
limites strictes de l’adaptation. Un soutien accru en matière
Tenir compte à la fois de l’adaptation et de l’atténuation dans
d’adaptation est nécessaire pour réduire au maximum les
la planification, le financement et la mise en œuvre accroît
VIII
Résumé analytique
les perspectives de co-bénéfices – y compris secondaires
et non marchands – et limite les arbitrages potentiels ou
les maladaptations (à l’image de l’hydroélectricité qui réduit
la sécurité alimentaire, ou de l’irrigation qui augmente la
consommation d’énergie). En outre, certaines solutions
climatiques réduisent efficacement les risques climatiques
et contribuent simultanément à l’atténuation (figure ES.6).
Cependant, si les solutions fondées sur la nature, telles que la
plantation et la conservation des mangroves, la restauration
des marais salants ou la protection des tourbières, réduisent
efficacement les risques climatiques et éliminent le carbone
de l’atmosphère, l’accélération des changements climatiques
affecte tout autant leur capacité à offrir ces services climatiques.
Les données relatives à la planification, au financement et à la
mise en œuvre montrent que les co-bénéfices de l’adaptationatténuation
sont
principalement
recherchés
dans
les
secteurs
de
l’agriculture,
de
la
sylviculture,
de
la
gestion
des
écosystèmes,
de
l’eau
et
de
l’énergie.
Toutefois,
les
obstacles,
les
arbitrages
et
les
risques
potentiels
sont
fréquemment
négligés,
et
les
mesures
d’adaptation
et
d’atténuation
sont
souvent
mises
en
œuvre
indépendamment
les
unes
des
autres.
Il
sera
important
de
remédier
à
ces
lacunes
pour
contribuer
à
l’objectif
de
l’article
2.1(c)
de
l’Accord
de
Paris,
à
savoir
rendre
«
les
flux
financiers
compatibles
avec
un
profil
d’évolution
vers
un
développement
à
faible
émission
de
gaz à
effet
de
serre
et
résilient
aux
changements
climatiques
».
Figure ES.6 Harmoniser les mesures d’atténuation et d’adaptation pour faire face aux changements climatiques : différences,
synergies et arbitrages
SYNERGIES
Les solutions d’adaptation qui limitent l’exposition aux risques climatiques en
piégeant simultanément le carbone (par exemple, la restauration de la mangrove
qui réduit les risques côtiers ou l’expansion des espaces verts urbains pour réduire
l’effet d’îlot de chaleur urbain).
Les solutions d’atténuation qui réduisent les émissions de GES ou améliorent la
séquestration du carbone en réduisant simultanément l’exposition aux risques
climatiques (par exemple, la reforestation qui réduit les risques de glissement de
terrain ou l’énergie hydroélectrique qui réduit les risques de sécheresse ou
d’inondation en aval).
DIFFÉRENCES
ARBITRAGES
Connaissances et
informations différentes pour
éclairer l’élaboration des
politiques
Mesures d’atténuation qui
augmentent l’exposition et la
A
T
T
É N
U
AT I O N
vulnérabilité aux changements
climatiques (par exemple, les
investissements dans
l’hydroélectricité dans les
zones à risque)
Parties prenantes distinctes
Effets de répartition distincts
(atténuation à l’échelle mondiale
versus bénéfices de l’adaptation
à l’échelle locale)
Mesures d’adaptation qui
compromettent les efforts en
matière d’atténuation (par
exemple, les investissements
dans les systèmes de
climatisation)
A
D
A
P
TA T I O N
Source : Organisation pour la coopération et le développement économiques (2021a). Strengthening adaptation-mitigation linkages for a lowcarbon,
climate-resilient
future.
Documents
de
travail
sur
l’environnement
de
l’OCDE,
no
23.
Éditions
OCDE,
Paris.
Disponible
à
l’adresse
suivante
:
https://doi.org/10.1787/6d79ff6a-en.
En résumé, malgré quelques avancées prometteuses,
nous devons faire beaucoup plus pour parvenir à un
développement résilient aux changements climatiques,
dans une perspective de zéro émission nette.
● Si les mesures actuelles en matière d’adaptation sont
loin de répondre aux besoins, le respect des bonnes
pratiques de planification et de mise en œuvre est
essentiel pour améliorer leur efficacité.
● L’accélération du réchauffement planétaire accroît les
impacts climatiques et les pays risquent ainsi fortement
de faire face à des limites d’adaptation et à des pertes
et dommages intolérables.
● Même si les co-bénéfices sous-tendant la prise en
compte anticipée des corrélations entre adaptation et
atténuation sont indéniables, il faut redoubler d’efforts
pour venir à bout des stratégies de cloisonnement et
éviter d’éventuels arbitrages.
● Pour éviter d’atteindre les limites strictes de l’adaptation,
il est urgent d’intensifier les efforts d’atténuation et
d’adopter des mesures d’adaptation qui permettront
d’aller au-delà d’un changement graduel minimal.
● Bien que les initiatives de planification, de financement
et de mise en œuvre des mesures d’adaptation soient
de plus en plus nombreuses, nous devons accélérer et
élargir considérablement nos efforts si nous voulons
éviter que le déficit en matière d’adaptation ne se creuse
davantage.
● Des facteurs aggravants et non climatiques à grande
échelle continuent de mettre en péril les financements et
les résultats en matière d’adaptation. Une ferme volonté
politique est donc nécessaire pour que la communauté
internationale investie dans les questions climatiques
s’appuie sur le Pacte de Glasgow pour le climat,
ratifié lors de la COP 26, en 2021, et approfondisse les
engagements collectifs en faveur de l’objectif de zéro
émission nette, de l’adaptation, du financement de
l’action climatique, et de la gestion des pertes et des
dommages.
IX
ONUS»
programme pour
l'environnement
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[II'II7II
Une fenêtre d’opportunité
se referme
Résumé exécutif
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les
perspectives en matière de réduction des émissions
La crise climatique exige une transformation
rapide des sociétés
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
© 2022 Programme des Nations Unies pour l’environnement
ISBN : 978-92-807-3979-4
Numéro de travail : DEW/2477/NA
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© Cartes, photos et illustrations, comme précisé.
Pour citer ce document
Programme des Nations Unies pour le développement (2022). Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les
perspectives en matière de réduction des émissions. Une fenêtre d’opportunité se referme – la crise climatique exige
une transformation rapide des sociétés – Résumé exécutif. Nairobi. https://www.unep.org/emissions-gap-report-2022
Co-produit avec :
Centre pour le climat du PNUE à Copenhague (PNUE-CCC) et CONCITO – le groupe de réflexion vert du Danemark
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8.09.
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CONCITO
environment
programme
copenhagen
climate centre
DENMARK'S GREEN THINK TANK
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The
W Federal Government
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MINISTRY OF FOREIGN AFFAIRS
OF DENMARK
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I
Sweden
Government of the Netherlands
n Sverige
Le PNUE promeut
des pratiques respectueuses
de l’environnement au niveau
mondial tout comme dans ses
II
propres activités. Notre politique
de distribution vise à réduire
l’empreinte carbone du PNUE.
Une fenêtre
d’opportunité
se referme
La crise climatique exige une
transformation rapide des sociétés
Résumé exécutif
Rapport 2022 sur l’écart
entre les besoins et les
perspectives en matière de
réduction des émissions
III
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
Résumé exécutif
1.
Un témoignage de l’inaction face à la crise
climatique et du besoin de transformation
refermer la fenêtre d’opportunité et manquer de limiter le
réchauffement climatique à bien moins de 2 °C, de préférence à
1,5 °C. Chaque fraction de degré compte.
Cette treizième édition du Rapport sur l’écart entre les besoins
et les perspectives en matière de réduction des émissions
témoigne de l’insuffisance des mesures prises face à la crise
climatique mondiale et appelle à une transformation rapide
des sociétés. Depuis la Vingt-sixième Conférence des Parties
à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (COP26), seuls des progrès très limités ont été
accomplis en vue de resserrer l’immense écart en matière de
réduction des émissions à l’horizon 2030, c’est-à-dire l’écart
entre les réductions d’émissions promises et les réductions
d’émissions nécessaires pour atteindre l’objectif de température
de l’Accord de Paris, comme l’illustrent les résultats ci-dessous :
L’année dernière, lors de la COP26, l’urgence de la situation a
été reconnue, et les pays ont été invités à « revoir et rehausser »
leurs objectifs à l’horizon 2030 avant la fin de l’année 2022. L’une
des questions clés de la présente édition du Rapport sur l’écart
entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des
émissions est donc la suivante : quels progrès ont été accomplis
depuis la COP26 pour rehausser les ambitions et les actions,
et comment les transformations nécessaires peuvent-elles être
engagées et accélérées ?
▶
Le présent Rapport s’intéresse aux transformations requises
dans les secteurs de l’approvisionnement en électricité, de
l’industrie, des transports et du bâtiment. Il étudie en outre
les transformations systémiques transversales des systèmes
alimentaire et financier, illustrant l’immense potentiel de
réduction des émissions au-delà des engagements actuels en
matière d’atténuation.
Les contributions déterminées au niveau
national (CDN) nouvelles et mises à jour soumises
par les pays depuis la COP26 contribuent à réduire
les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)
prévues à l’horizon 2030 de seulement 0,5 gigatonne
d’équivalent de dioxyde de carbone (Gt éq-CO2),
par rapport aux prévisions d’émissions basées sur
les promesses en matière d’atténuation formulées
à la COP26.
▶
La crise climatique fait partie de la triple crise planétaire
du changement climatique, de la pollution et de la perte de
biodiversité. Cette année, la communauté internationale est
témoin de l’aggravation des crises énergétique, alimentaire et du
coût de la vie, exacerbées par la guerre en Ukraine, qui entraînent
toutes d’immenses souffrances humaines.
Les pays ne sont même pas en passe d’atteindre les
CDN qui sont pourtant très insuffisantes au niveau
mondial. Si les pays conservent leurs politiques
actuelles, les émissions mondiales de GES seraient
de 58 Gt éq-CO2 en 2030. L’écart de mise en œuvre à
l’horizon 2030 entre ce chiffre et les CDN est d’environ
3 Gt éq-CO2 pour les CDN non conditionnelles et de 6
Gt éq-CO2 pour les CDN conditionnelles.
▶
Plusieurs améliorations et actualisations méthodologiques
ont été apportées afin d’affiner les estimations et de garantir la
cohérence entre les différents chapitres du présent Rapport. Ces
changements, ainsi que leur incidence sur l’interprétation des
résultats du Rapport, sont décrits en détail dans les chapitres
et les annexes en ligne du présent document. Pour cette raison,
il convient de noter que les estimations présentées ici ne sont
pas directement comparables à celles des rapports précédents.
L’écart entre les besoins et les perspectives en
matière de réduction des émissions à l’horizon 2030
est de 15 Gt éq-CO2 par an pour atteindre l’objectif de
2 °C et de 23 Gt éq-CO2 pour l’objectif de 1,5 °C. Ce
chiffre suppose la mise en œuvre intégrale des CDN
non conditionnelles et correspond à une probabilité
de 66 % de rester sous la limite de température
convenue. Si, par ailleurs, les CDN conditionnelles
sont intégralement mises en œuvre, chacun de ces
écarts se réduit d’environ 3 Gt éq. CO2 .
2.
Les émissions mondiales de GES pourraient
atteindre un niveau record en 2021
▶
Sans nouvelles mesures, les politiques actuellement
Les estimations relatives au secteur de l’utilisation des terres, du
changement d’affectation des terres et de la foresterie (UTCATF)
actuellement disponibles s’arrêtent en 2020, ce qui restreint la
portée de notre analyse des émissions mondiales totales de GES
de 2021. Cependant, les émissions mondiales de GES de 2021, à
en place devraient entraîner un réchauffement
l’exclusion de celles du secteur UTCATF, ont été provisoirement
planétaire de 2,8 °C au cours du XXI
e
siècle. La mise
en œuvre des scénarios établis limiterait cette hausse
à 2,6 °C pour les CDN non conditionnelles et à 2,4 °C
pour les CDN conditionnelles.
estimées à 52,8 Gt éq-CO2, soit une légère augmentation par
rapport à 2019, ce qui laisse penser que les émissions mondiales
totales de GES de 2021 seront similaires, voire supérieures, aux
niveaux records de 2019 (figure ES.1).
▶
Afin de limiter le réchauffement de la planète à
1,5 °C, les émissions annuelles mondiales de GES
doivent diminuer de 45 % en tout juste huit ans par
rapport aux prévisions d’émissions établies dans le
cadre des politiques actuellement en vigueur. Elles
devront en outre continuer à chuter après 2030
afin d’éviter d’épuiser le budget limité de carbone
atmosphérique restant.
Comme l’illustrent ces principaux résultats, le changement
progressif n’est plus une option : des transformations
économiques à grande échelle sont nécessaires pour ne pas
Cela confirme les conclusions précédentes : la riposte mondiale
à la pandémie de COVID-19 a entraîné une réduction sans
précédent, mais de courte durée, des émissions mondiales.
Les émissions totales de GES à l’échelle mondiale ont reculé
de 4,7 % entre 2019 et 2020. Cette baisse est due à une forte
diminution (5,6 %) des émissions de CO2 provenant de l’industrie
et des combustibles fossiles en 2020. Toutefois, les émissions
de CO2 ont rebondi aux niveaux de 2019 en 2021, les émissions
mondiales de charbon dépassant les niveaux de 2019. Les
émissions de méthane et de protoxyde d’azote sont restées
stables entre 2019 et 2021, tandis que celles de GES fluoré ont
continué à grimper.
IV
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
3.
Si les émissions mondiales de GES n’ont cessé d’augmenter au
cours des 10 dernières années, le taux de croissance a ralenti
par rapport à la décennie précédente. Entre 2010 et 2019, la
croissance annuelle moyenne était de 1,1 %, contre 2,6 % entre
2000 et 2009. Trente-cinq pays représentant environ 10 % des
émissions mondiales ont plafonné leurs émissions de CO2 et
d’autres GES. Leurs efforts ont toutefois été contrebalancés
par l’augmentation des émissions mondiales dans d’autres
régions du monde.
Les émissions de GES sont très inégales d’une
région, d’un pays ou d’un ménage à l’autre
Les sept principaux émetteurs (Chine, UE-27, Inde, Indonésie,
Brésil, Fédération de Russie et États-Unis d’Amérique) et le
transport international représentaient 55 % des émissions
mondiales de GES en 2020 (figure ES.1). Collectivement, les
membres du G20 sont responsables de 75 % des émissions
mondiales de GES.
Les estimations des émissions et des puits de GES du secteur
UTCATF sont importantes, mais aussi très incertaines. D’après
les inventaires nationaux, ce secteur constituerait un puits
net dans 17 des États membres du G20 en 2020, notamment
en Chine, aux États-Unis d’Amérique, en Inde, dans les
27 pays membres de l’Union européenne (UE-27) et dans la
Fédération de Russie. Les émissions de GES ne relevant pas du
secteur UTCATF sont donc plus élevées dans ces pays ; elles
s’établissent ainsi à 33 % dans la Fédération de Russie, 17 % aux
États-Unis d’Amérique, 9 % en Inde, et environ 8 % en Chine et
dans l’UE-27. En revanche, le secteur UTCATF est un émetteur
net en Indonésie et au Brésil, représentant respectivement 44 et
22 % des émissions nationales.
Les émissions par habitant varient considérablement d’un pays
à l’autre (figure ES.1). La moyenne mondiale des émissions
de GES par habitant (secteur UTCATF compris) était de
6,3 t éq-CO2 en 2020. Les États-Unis d’Amérique restent
largement au-dessus de ce niveau (14 t éq-CO2), suivis par la
Fédération de Russie (13 t éq-CO2), la Chine (9,7 t éq-CO2), le
Brésil et l’Indonésie (environ 7,5 t éq-CO2), et l’Union européenne
(7,2 t éq-CO2). L’Inde (2,4 t éq-CO2) reste très en dessous de la
moyenne mondiale. En moyenne, les pays les moins avancés
émettent 2,3 t éq-CO2 par habitant et par an.
V
Figure ES.1 Émissions de GES (totales et par habitant) des principaux émetteurs en 2020 (y compris le secteur UTCATF basé
sur l’inventaire)
Fédération
de Russie
Chine
Brésil
Indonésie
UE-27
Monde
Inde
0
3
6
9
12
15
États-Unis
0
3
6
9
12
15
Transport
international
Brésil
Fédération
de Russie
Indonésie
UE-27
Inde
États-Unis
Chine
Émissions de GES par habitant
0
-3
Émissions de GES totales
@ %
6
d
@
.._,
@
Gt éq-CO2
t éq-CO2
/habitant
CO2
issu du secteur
UTCATF
- •
%
s
■
CO2
issu des énergies
fossiles et des processus
industriels
CH4
, N2
O, gaz fluorés
�
~
I
6
•
• s
d
•
I
3
l
d
=:J
@
.._,
I
I
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
Les émissions liées à la consommation sont également très
inégales entre les pays et à l’intérieur de leurs frontières.
Lorsque les émissions liées à la consommation des ménages
et aux investissements publics et privés sont attribuées aux
ménages, et que ces derniers sont classés en fonction de leurs
émissions de GES (hors UTCATF), la moitié des ménages les
plus pauvres émettent en moyenne 1,6 t éq-CO2 par habitant
et représentent 12 % du total mondial, tandis que les 1 % des
ménages les plus riches émettent en moyenne 110 t éq-CO2 par
habitant et représentent 17 % du total. Les ménages à fortes
émissions de GES étant présents dans toutes les grandes
économies, d’importantes inégalités existent désormais, aussi
bien entre les pays qu’à l’intérieur de leurs frontières.
temps pour la COP26. Adopté en 2021, à l’occasion de la COP26,
le Pacte de Glasgow pour le climat invite lui aussi les pays à
revoir et rehausser leurs objectifs d’atténuation à l’horizon
2030 afin de s’aligner sur l’objectif de température de l’Accord
de Paris. Entre le 1
er
janvier 2020 et le 23 septembre 2022 (date
butoir définie pour les besoins du présent Rapport), 166 parties
représentant environ 91 % des émissions mondiales de GES,
avaient soumis des CDN nouvelles ou mises à jour, contre
152 parties à la COP26. L’Union européenne et ses 27 membres
ne soumettant qu’une seule CDN, 139 CDN nouvelles ou mises
à jour ont été soumises. Par rapport aux CDN initiales, une part
plus importante a défini des objectifs en matière d’émissions
de GES et un plus grand nombre comprend des éléments
non conditionnels, et davantage de secteurs et de gaz sont
généralement pris en compte.
4.
Malgré l’appel lancé aux pays pour qu’ils
s’efforcent de « revoir et rehausser » leurs
objectifs à l’horizon 2030, les progrès accomplis
depuis la COP 26 sont très insuffisants
Dans le cadre du cycle quinquennal de mise en œuvre d’actions
toujours plus ambitieuses au titre de l’Accord de Paris, les pays
ont été invités à soumettre des CDN nouvelles ou mises à jour à
Figure ES.2 Impact sur les émissions mondiales de GES à l’horizon 2030 des CDN non conditionnelles nouvelles ou mises à jour
par rapport aux CDN initiales
VI
Argentine
Au total, si elles sont pleinement mises en œuvre, les CDN non
conditionnelles nouvelles ou mises à jour devraient permettre,
d’ici à 2030, une réduction annuelle supplémentaire de
4,8 Gt éq-CO2 par rapport aux CDN initiales. Les progrès réalisés
depuis la COP26 représentent un recul d’environ 0,5 Gt éq-CO2,
résultant principalement des CDN nouvelles ou mises à jour de
l’Australie, du Brésil, de l’Indonésie et de la République de Corée
(figure ES.2).
Mt éq-CO2
0
-500
-1 000
-1 500
-2 000
-2 500
-
.. - ■ mp
-3 000
-3 500
-4 000
-4 500
-5 000
Impact des CDN nouvelles et mises à jour (baisse des émissions)
Impact des CDN nouvelles et mises à jour (augmentation des émissions)
Australie
Brésil
Canada
Chine
UE-27
Inde
Indonésie
Japon
Mexique
Fédération de Russie
Arabie saoudite
Impact nul, aucune CDN nouvelle ou mise à jour
Impact total
Impact depuis la COP26
Afrique du Sud
Türkiye
Royaume-Uni
États-Unis
Pays non membres du G20
Autres facteurs
T otal T otal
République de Corée
•
•
•
•
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
5.
Les membres du G20 sont très en retard dans
la réalisation de leurs engagements en matière
d’atténuation à l’horizon 2030, ce qui entraîne un
déficit de mise en œuvre
Les engagements actuels des pays, tels qu’exprimés dans leurs
CDN non conditionnelles et conditionnelles à l’horizon 2030,
devraient permettre de réduire les émissions mondiales de 5 %
et 10 %, respectivement, par rapport aux politiques actuelles,
en supposant qu’ils soient pleinement appliqués. Afin de limiter
le réchauffement de la planète à moins de 2 °C et 1,5 °C, les
émissions mondiales de GES doivent diminuer de 30 % et 45 %,
respectivement, par rapport aux prévisions d’émissions établies
dans le cadre des politiques actuellement en vigueur.
La plupart des membres du G20 ayant défini des objectifs plus
ambitieux dans leurs CDN depuis 2020 viennent de commencer
la mise en œuvre de politiques et de mesures pour atteindre
ces nouveaux objectifs. Ceux qui devraient actuellement
atteindre les objectifs définis dans leurs CDN n’ont pas mis à
jour leurs CDN initiales ou n’ont pas rehaussé (ou seulement
modérément) leurs niveaux cibles dans leurs CDN mises à jour.
Tous les autres membres du G20 auront besoin d’adopter des
politiques supplémentaires pour pouvoir honorer leurs CDN.
L’estimation centrale des prévisions des émissions globales
des membres du G20 à l’horizon 2030, qui tient compte des
politiques actuelles, a diminué de 1,3 Gt éq-CO2 par rapport à
l’évaluation de 2021, principalement en raison des réductions
d’émissions prévues par la loi sur la réduction de l’inflation aux
États-Unis d’Amérique (environ 1 Gt éq-CO2).
La mise en œuvre intégrale des CDN non conditionnelles
devrait entraîner un écart de 23 Gt éq-CO2 (fourchette : 19-25)
avec le scénario visant l’objectif de 1,5 °C (tableaux ES.1 et
ES.2 et figure ES.3). Cette estimation est inférieure d’environ
5 Gt éq-CO2 à celle de l’édition 2021 du Rapport sur l’écart entre
les besoins et les perspectives en matière de réduction des
émissions. Toutefois, cette différence est presque entièrement
due aux actualisations méthodologiques et aux mises à jour des
scénarios visant un réchauffement de 1,5 °C. Les émissions à
l’horizon 2030 sont plus élevées dans le cadre des scénarios
actualisés visant un réchauffement de 1,5 °C, car ceux-ci font
démarrer les réductions à partir des émissions historiques les
plus récentes, qui ont augmenté au cours des cinq dernières
années. Cela n’est pas sans conséquence car, en moyenne, la
communauté internationale a moins de chances de maintenir
effectivement le réchauffement à 1,5 °C dans le cadre de
ces scénarios. Si les CDN conditionnelles sont elles aussi
intégralement mises en œuvre, l’écart en matière de réduction
des émissions pour l’objectif de 1,5 °C est réduit à 20 Gt éq-CO2
(fourchette : 16-22 Gt éq-CO2).
Collectivement, les membres du G20 ne sont pas en passe
d’atteindre leurs CDN, tant nouvelles que mises à jour.
D’après les profils d’évolution actuels définis dans les études
indépendantes, il existe un écart de mise en œuvre, défini
comme la différence entre les émissions prévues dans le cadre
des politiques actuelles et les émissions prévues dans le cadre
d’une mise en œuvre intégrale des CDN. Pour les membres du
G20, ce déficit de mise en œuvre est de 1,8 Gt éq-CO2 par an
à l’horizon 2030. Pour deux membres du G20 en particulier, la
Fédération de Russie et la Turquie, les émissions prévues au
titre de leurs CDN ont toujours été nettement supérieures aux
profils d’évolution actuels, ce qui réduit le déficit de mise en
œuvre par rapport à ce que l’on peut raisonnablement attendre.
Si les prévisions relatives aux CDN sont remplacées par les
profils d’évolution actuels pour ces deux pays, il manquerait
aux membres du G20 2,6 Gt éq-CO2 par an pour atteindre leurs
CDN d’ici à 2030.
L’écart en matière de réduction des émissions entre les CDN
non conditionnelles et les profils d’évolution visant l’objectif de
2 °C est d’environ 15 Gt éq-CO2 (fourchette : 11-17 Gt éq-CO2),
ce qui représente une augmentation d’environ 2 Gt éq-CO2
par rapport à l’année dernière. Cette augmentation s’explique
principalement par le fait que le rapport de cette année corrige
les incohérences relatives aux émissions historiques à des fins
d’harmonisation. Si les CDN conditionnelles sont elles aussi
intégralement mises en œuvre, l’écart en matière de réduction
des émissions pour l’objectif de 2 °C est réduit à 12 Gt éq-CO2
(fourchette : 8-14 Gt éq. CO2).
Au-delà des membres du G20, l’écart mondial de mise en
œuvre à l’horizon 2030 est estimé à environ 3 Gt éq. CO2 pour
les CDN non conditionnelles et à 6 Gt éq. CO2 pour les CDN
conditionnelles.
6.
À l’échelle mondiale, les CDN sont très
insuffisantes et l’écart entre les besoins et
les perspectives en matière de réduction des
émissions reste élevé
Selon les profils d’évolution actuels, les émissions devraient
atteindre 58 Gt éq-CO2 en 2030. C’est 3 Gt éq-CO2 de plus
par rapport à l’estimation du Rapport de l’année dernière.
Environ la moitié de cette augmentation s’explique par les
efforts d’harmonisation, le quart, par la modification des
potentiels de réchauffement planétaire, et le reste par le choix
méthodologique consistant à ne retenir que les études de
modèles qui tiennent explicitement compte des estimations
L’écart en matière de réduction des émissions d’ici à 2030
est défini comme la différence entre les niveaux que devrait
atteindre le total des émissions mondiales de GES si les CDN
étaient pleinement mises en œuvre et le total des émissions
mondiales de GES correspondant aux scénarios à moindre coût
qui permettent de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C,
1,8 °C ou 1,5 °C, avec des niveaux de probabilité variables.
liées aux CDN et aux profils d’évolution les plus récents.
VII
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
Figure ES.3 Émissions mondiales de GES selon différents scénarios et écart entre les besoins et les perspectives en matière de
réduction des émissions en 2030 (estimation médiane et du 10
e
au 90
e
percentile)
Tableau ES.1 Émissions totales de GES à l’échelle mondiale en 2030 et écart estimé en matière de réduction des émissions selon
différents scénarios
Émissions de GES en 2030
Écart estimé entre les besoins et les perspectives en matière de
réduction des émissions en 2030 (Gt éq-CO2)
(Gt éq-CO2)
Médiane et fourchette
En deçà de 2 °C
En deçà de 1,8 °C
En deçà de 1,5 °C
Profils d’évolution de 2010
66 (64-68)
-
-
-
Profils d’évolution actuels
58 (52-60)
17 (11-19)
23 (17-25)
25 (19-27)
CDN non conditionnelles
55 (52-57)
15 (12-16)
21 (17-22)
23 (20-24)
CDN conditionnelles
52 (49-54)
12 (8-14)
18 (14-20)
20 (16-22)
VIII
Remarque: Les fourchettes et les chiffres relatifs à l’écart sont calculés sur la base des chiffres originaux (sans arrondi), qui peuvent
être différents des chiffres arrondis figurant dans le tableau. Les chiffres sont arrondis à la Gt éq-CO2 supérieure. Les émissions de GES
ont été cumulées avec les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire sur une durée de 100 ans figurant dans le sixième Rapport
d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Fourchette
des 2 °C
Fourchette
des 1,8 °C
Fourchette
des 1,5 °C
La zone colorée en bleu
indique les trajectoires
d’émission susceptibles de
limiter l’élévation mondiale
des températures en deçà
de 2 °C avec une probabilité
de 66 %.
La zone colorée en vert
indique les trajectoires
d’émission susceptibles de
limiter l’élévation mondiale
des températures en deçà
de 1,5 °C d’ici à 2100 avec
une probabilité de 66 % et
une probabilité minimale de
33 % au cours du siècle.
Profils d’évolution actuels
Cas des CDN conditionnelles
Cas des CDN non conditionnelles
Cas des CDN conditionnelles
Cas des CDN non conditionnelles
Écart restant
pour contenir le
réchauffement
en deçà de 2 °C
Écart restant
pour contenir le
réchauffement
en deçà de 2 °C
Scénario selon les
CDN conditionnelles
Scénario selon les CDN non conditionnelles
15
Gt éq-CO2
23
Gt éq-CO2
20
Gt éq-CO2
Estimation
médiane du
niveau compatible
avec les limites de
réchauffement à 2° C :
41 Gt éq-CO2
(fourchette : 37-46)
Estimation médiane du
niveau compatible avec
les limites de
réchauffement à 1.5° C :
33 Gt éq-CO2
(fourchette : 26-34)
Profils d’évolution en 2010
Gt éq-CO2
12
Gt éq-CO2
20
30
40
50
60
70
2015
2020
2025
2030
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
Tableau ES.2 Émissions totales de GES à l’échelle mondiale en 2030 et caractéristiques du réchauffement planétaire dans le cadre
de différents scénarios compatibles avec le maintien du réchauffement planétaire en deçà de certaines limites de température
Émissions totales de GES
à l’échelle mondiale
(Gt éq-CO2)
Températures estimées
Catégorie de
scénario la plus
proche
Scénario
Nombre
de
scénarios
50 % de
66 % de
90 % de
En 2030
En 2050
probabilité
probabilité
probabilité
Catégorie de
scénarios du
Groupe de
travail III du
sixième Rapport
d’évaluation du
GIEC
En deçà de
2 °C
41
20
195
(66 % de
(37-46)
(16-24)
probabilité)*
Plafonnement :
1,7-1,8 °C
En 2100 :
1,4-1,7 °C.
Plafonnement :
1,8-1,9 °C
En 2100 :
1,6-1,9 °C
Plafonnement :
2,2-2,4 °C
En 2100 :
2,0-2,4 °C
C3a
En deçà de
1,8 °C
35
12
139
(66 % de
(28-40)
(8-16)
probabilité)*
Plafonnement :
1,5-1,7 °C
En 2100 :
1,3-1,6 °C
Plafonnement :
1,6-1,8 °C
En 2100 :
1,4-1,7 °C
Plafonnement :
1,9-2,2 °C
En 2100 :
1,8-2,2 °C
Sans objet
En deçà de
1,5 °C
(66 % en
33
8
50
2100 avec un
dépassement
faible
ou nul)*
(26-34)
(5-13)
Plafonnement :
1,5-1,6 °C
En 2100 :
1,1-1,3 °C
Plafonnement :
1,6-1,7 °C
En 2100 :
1,2-1,5 °C
Plafonnement :
1,9-2,1 °C
En 2100 :
1,6-1,9 °C
C1a
* Les valeurs représentent la médiane et la fourchette du 10
e
au 90
e
percentiles pour l’ensemble des scénarios. Le pourcentage de
probabilité fait référence au plafonnement du réchauffement à n’importe quel moment du XXI
e
siècle dans le cadre des scénarios
visant un réchauffement en deçà de 1,8 °C ou 2,0 °C. Si l’on parvient à des émissions nettes négatives de CO2 durant la seconde moitié
du siècle, le réchauffement planétaire peut être encore réduit par rapport à ces caractéristiques de réchauffement maximal, comme
l’illustrent les colonnes « Températures estimées ». S’agissant du scénario visant un réchauffement inférieur à 1,5 °C, la probabilité
correspond au réchauffement planétaire en 2100, tandis que la caractéristique « dépassement faible ou nul » consiste à faire en sorte
que les prévisions ne dépassent pas 1,5 °C avec plus de 67 % de probabilité au cours du XXI
e
siècle ou, en d’autres termes, que la
probabilité la plus faible que le réchauffement soit limité à 1,5 °C au cours du XXI
e
siècle ne soit jamais inférieure à 33 %. Cette définition
est identique à celle de la catégorie C1 utilisée dans le sixième Rapport d’évaluation du Groupe de travail III du GIEC. Contrairement au
GIEC (2022), le Rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions sélectionne également
les scénarios selon qu’ils supposent ou non des mesures immédiates.
Remarque: Dans ce tableau, les émissions de GES ont été cumulées avec les valeurs du potentiel de réchauffement planétaire sur une
durée de 100 ans qui figurent dans le sixième Rapport d’évaluation du GIEC.
7.
Sans mesures supplémentaires, les politiques
actuelles conduiront à un réchauffement
planétaire de 2,8 °C d’ici la fin du siècle.
La mise en œuvre des scénarios établis
limiterait cette hausse à 2,6 °C pour les CDN
non conditionnelles et à 2,4 °C pour les CDN
conditionnelles
La poursuite de ces efforts au niveau induit par les CDN
conditionnelles réduirait ces projections d’environ 0,2 °C
supplémentaire, soit un réchauffement de 2,4 °C (fourchette :
1,8-3,0 °C), avec une probabilité de 66 %. Les politiques actuelles
n’étant pas suffisamment ambitieuses pour respecter ne seraitce
que
les
CDN
non
conditionnelles,
on
estime
que
leur
poursuite
entraînerait
une hausse d’environ 0,2 °C des estimations de
2,8 °C (fourchette : 1,9-3,3 °C), avec une probabilité de 66 %.
On estime que la poursuite des efforts d’atténuation des
changements climatiques au niveau induit par les CDN non
conditionnelles actuelles limiterait le réchauffement à environ
2,6 °C au cours du 21
e
Le niveau du réchauffement planétaire ne se rapprochera de
l’objectif de température de l’Accord de Paris qu’au prix d’un
respect absolu des engagements extrêmement incertains pris
en faveur de l’objectif de zéro émission nette. L’atteinte de ce
dernier, couplée à l’application des CDN non conditionnelles,
permettrait selon les prévisions de limiter la hausse des
siècle (fourchette : 1,9-3,1 °C), avec une
probabilité de 66 %, et la hausse des températures devrait se
poursuivre après 2100, étant donné qu’il n’est pas encore prévu
d’atteindre zéro émission nette de CO2.
IX
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
ne garantissent en aucun cas que les objectifs de zéro émission
nette déterminés à l’échelle nationale seront atteints.
températures mondiales à 1,8 °C (fourchette : 1,8-2,1 °C), avec
une probabilité de 66 %. De même, si les CDN conditionnelles
et les engagements étaient honorés et suivis par des objectifs
de zéro émission nette, le réchauffement planétaire devrait se
limiter à 1,8 °C (fourchette : 1,7-1,9 °C), avec une probabilité
de 66 %. Cependant, dans la plupart des cas, ni les politiques
adoptées ni les CDN ne constituent pour l’instant une stratégie
crédible pour atteindre les objectifs nationaux de zéro
émission nette.
9.
L’objectif de température de l’Accord de Paris ne
pourra désormais être atteint qu’au prix d’une
transformation rapide, systémique, de grande
ampleur et à grande échelle
8.
La crédibilité et la faisabilité des engagements
de zéro émission nette restent très incertaines
L’humanité est confrontée à une tâche titanesque : il ne s’agit
pas seulement de définir des objectifs plus ambitieux, mais
aussi de tenir l’ensemble des engagements pris. Il n’est pas
seulement question de procéder à des changements progressifs
secteur par secteur, mais d’opérer une transformation rapide,
systémique, de grande ampleur et à grande échelle. Cela ne
sera pas facile, compte tenu des nombreuses autres pressions
qui pèsent sur les décideurs politiques à tous les niveaux. Tous
les pays doivent impérativement lutter contre le changement
climatique, tout en œuvrant à la réalisation des autres objectifs
de développement durable des Nations Unies.
À l’échelle mondiale, 88 parties à l’origine d’environ 79 %
des émissions mondiales de GES ont désormais adopté des
objectifs de zéro émission nette, qu’ils ont inscrits dans la
loi (21), dans un document d’orientation tel qu’une CDN ou une
stratégie à long terme (47), ou officialisés par une annonce
publique d’un haut responsable du gouvernement (20). Seules
74 parties avaient fait cette démarche lors de la COP 26. Huit
autres parties, à l’origine d’encore 2 % des émissions mondiales
de GES, ont établi un autre objectif d’atténuation des GES
(différent de l’objectif de zéro émission nette) dans le cadre de
leurs stratégies à long terme.
La transformation qui permettra de parvenir à zéro émission
nette de GES dans les secteurs de l’approvisionnement en
électricité, de l’industrie, des transports et du bâtiment a déjà
commencé. Il convient toutefois d’intensifier et d’accélérer
ces mesures pour qu’elles atteignent le rythme et l’ampleur
nécessaires pour maintenir le réchauffement planétaire bien
en dessous de 2 °C, et de préférence en dessous de 1,5 °C.
Pour ce qui est des membres du G20, 19 se sont désormais
engagés à atteindre zéro émission nette, contre 17 lors de
la COP 26. Ces objectifs diffèrent à plusieurs égards : statut
juridique ; échéance ; considérations explicites relatives à
la justice et à l’équité ; sources, secteurs et gaz concernés ;
réalisation permettant ou non l’utilisation de crédits de
compensation au niveau international ; niveau de détail
des explications fournies quant au rôle de l’élimination du
CO2 ; planification, évaluation et compte rendu de la mise en
œuvre, etc.
Parmi ces quatre secteurs, celui de l’approvisionnement
en électricité est le plus avancé, les coûts des énergies
renouvelables ayant nettement diminué. Il subsiste
cependant de sérieux obstacles, notamment pour garantir
des transformations justes et assurer l’accès à l’énergie des
populations encore non desservies. Il faudra en outre gérer
les répercussions sur les communautés et les pays ainsi que
sur les chaînes d’approvisionnement et entreprises du secteur
des énergies fossiles existantes, et préparer l’intégration au
réseau d’une large proportion d’énergies renouvelables. Les
travaux de construction et le transport routier doivent utiliser
les technologies les plus efficaces disponibles aujourd’hui,
tandis que l’industrie, le transport maritime et l’aviation doivent
continuer à développer et déployer les technologies zéro
émission.
La figure ES.4 représente les trajectoires que les pays devraient
suivre pour passer de leur niveau d’émissions actuel aux
objectifs fixés dans leurs CDN pour 2030, et indique où se situe
l’objectif de zéro émission nette pour chacun des membres
du G20 ayant pris un tel engagement (étant entendu que pour
l’Allemagne, la France et l’Italie, les évaluations concernent en
fait l’ensemble de l’Union européenne). Les membres du G20
ayant déjà plafonné leurs émissions devront accélérer encore
cette baisse pour atteindre leur objectif de zéro émission nette
dans les délais prévus ; quant à ceux dont les émissions vont
continuer d’augmenter d’ici à 2030 s’ils suivent la trajectoire
prévue dans leurs CDN, ils devront faire évoluer davantage leurs
politiques et multiplier les investissements (tout en apportant
un soutien approprié aux pays en développement, le cas
échéant) pour parvenir aux baisses d’émissions induites par
leurs objectifs nationaux de zéro émission nette.
Pour amorcer et accomplir cette transformation, il convient de
prendre un large éventail de mesures clés adaptées à chacun
des quatre secteurs, à savoir :
▶
éviter de développer une dépendance vis-à-vis de
nouvelles infrastructures présentant une consommation
de combustibles fossiles importante ;
▶
favoriser la transition en faisant progresser les
technologies, les structures de marché et les plans zéro
carbone au service d’une transformation juste ;
Cette illustration présente les choix opérés par les pays
concernant leurs CDN ou leur trajectoire déterminée au niveau
national pour parvenir à zéro émission nette sans tenir compte
de leurs mérites relatifs sur le plan de la justice ou de l’équité. En
revanche, elle met en lumière les écarts entre la mise en œuvre
de politiques à court terme, les objectifs à moyen terme et ceux
à long terme. Elle rappelle également que les données actuelles
▶
adopter les technologies zéro émission et encourager
le changement des comportements afin de poursuivre
et d’intensifier les réductions jusqu’à atteindre zéro
émission.
Tous les acteurs ont un rôle à jouer pour engager et accélérer
cette transformation, notamment en levant les obstacles
susceptibles de ralentir les progrès (tableau ES.3). Séparément,
aucune des différentes mesures n’entraînera sans doute de
changement suffisamment significatif, mais ensemble, elles
peuvent susciter un changement systémique de plus grande
envergure et plus durable.
X
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
XI
Figure ES.4 Trajectoires d’émissions des membres du G20 induites par leurs CDN et leurs objectifs de zéro émission nette.
Évolution des émissions nationales en Mt éq-CO2 /an.
d
Arabie saoudite
Argentine
Australie
Brésil
Canada
$
@
()
•
...
Afrique du Sud
Türkiye
Fédération de Russie
Royaume-Uni
États-Unis
République de Corée
Trajectoire des émissions jusqu’à 2030 induite par les cibles des CDN
Poursuite linéaire de la trajectoire des émissions induite
par les cibles des CDN
Zéro émission nette avec une couverture
incertaine ou des émissions de CO2
uniquement
Objectifs de zéro émission nette de CO2
Objectifs de zéro émission nette de GES
Mexique
Indonésie
Japon
Inde
Chine
UE-27
Données historiques
0
400
0
600
0
1 500
0
800
0
15 000
0
3 500
5 000
0
2 500
0
1 500
0
800
0
800
0
600
0
1 000
0
6 000
0
2 500
0
600
2020
2040
2060
2020
2040
2060
2020
2040
2060
2020
2040
2060
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2040
2060
2020
2040
2060
2020
2040
2060
2020
2040
2060
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2040
2060
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2040
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Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
Tableau ES.3 Mesures à prendre par les différents acteurs pour accélérer les transformations dans les secteurs de
l’approvisionnement en électricité, de l’industrie, des transports et des bâtiments
XII
1
Table ES1 Important actions to accelerate transformations in electricity supply, industry, transportation
and buildings by different actors
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;
o7
"
APPROVISIONNEMENT
EN ÉLECTRICITÉ
INDUSTRIE
TRANSPORTS
BÂTIMENTS
Gouvernements
nationaux
› Supprimer de manière
socialement acceptable
les subventions aux
combustibles fossiles
› Soutenir les processus
industriels zéro carbone
› Imposer l’obligation de
passer à des véhicules
routiers zéro émission
dans des délais donnés
› Légiférer en faveur d’un
parc immobilier zéro
carbone
› Favoriser l’économie
circulaire pour les fl ux de
matières
› Lever les obstacles à
l’expansion des énergies
renouvelables
› Encourager l’électrifi cation
› Encourager par des
incitations la création
d’un parc immobilier zéro
carbone
› Réglementer et
encourager par des
mesures incitatives
les combustibles zéro
carbone pour l’aviation
› Soutenir les mécanismes
alternatifs de tarifi cation
du carbone
› Mettre fi n au développement
des infrastructures de
combustibles fossiles
› Faciliter la création d’un
parc immobilier zéro
carbone
› Adapter les systèmes de
taxation et de tarifi cation
› Soutenir la recherche et
l’innovation
› Planifi er un abandon
progressif et juste des
combustibles fossiles
› Promouvoir les produits à
faible émission de carbone
› Investir dans des
infrastructures de
transport zéro émission
› Adapter les règles du
marché de l’électricité pour
intégrer une proportion
importante d’énergies
renouvelables
› Planifi er une
transformation juste
Coopération
internationale
› Coopérer en vue d’une
élimination progressive et
juste du charbon
› Coopérer sur la question
des matériaux de base
zéro carbone
› Coopérer sur la question
des fi nancements et
l’élaboration des politiques
› Assurer l’accès aux
fi nancements dans des
conditions favorables
› Encourager les initiatives
d’électricité zéro
émission, la fl exibilité des
systèmes de production
d’électricité et les solutions
d’interconnexion
› Coopérer sur la question
de l’hydrogène
› Coopérer à l’établissement
d’objectifs et de normes
› Favoriser l’acquisition
de compétences et de
connaissances
› Partager les bonnes
pratiques
Autorités
infranationales
› Établir des objectifs
de 100 % d’énergies
renouvelables
› Contribuer à l’élaboration
de plans et de
réglementations à l’échelle
régionale
› Prévoir des infrastructures
et des politiques favorisant
la réduction de la demande
en transports
› Mettre en œuvre des plans
de parcs immobiliers zéro
émission
› Planifi er un abandon
progressif et juste des
combustibles fossiles
› Coopérer avec diverses
parties prenantes
› Adapter les systèmes de
taxation et de tarifi cation
› Intégrer des exigences de
faibles émissions dans le
cadre de l’aménagement
urbain
› Imposer des exigences
plus strictes que celles
adoptées à l’échelle
nationale
Entreprises
› Soutenir une électricité
100 % renouvelable pour
l’avenir
› Planifi er et mettre en
œuvre une transformation
zéro émission
› Œuvrer à la mise en
place de transports zéro
émission
› Revoir les modèles
commerciaux des
entreprises de
construction et de
matériaux de construction
› Concevoir des produits
durables
› Réduire les déplacements
dans le cadre des activités
› Créer des chaînes
d’approvisionnement
circulaires
› Parvenir à un parc
immobilier zéro carbone
(propriété ou location)
Investisseurs,
banques privées
et banques de
développement
› Dialoguer avec les
fournisseurs d’électricité
produite à partir de
combustibles fossiles
ou désinvestir de ces
entreprises
› Dialoguer avec les
industries à fortes
émissions ou désinvestir
de ces industries
› Investir dans des
infrastructures de
transport zéro émission
› Adapter les stratégies
et les critères
d’investissement pour
parvenir à un parc
immobilier zéro carbone
› Encourager les véhicules,
navires et avions zéro
émission
› Investir dans des énergies
et des technologies sobres
en carbone
› Financer la rénovation des
bâtiments
› Ne pas assurer ou
investir dans de nouvelles
infrastructures de
combustibles fossiles
› Sensibiliser aux risques
climatiques
Citoyens
› Acheter de l’électricité
100 % renouvelable
› Consommer de façon
responsable
› Adopter des pratiques de
mobilité active
› Rénover afi n d’améliorer
l’empreinte carbone
› Faire du lobbying
› Utiliser les transports
publics
› Demander des comptes
aux propriétaires (pour les
locataires)
› Utiliser des véhicules zéro
émission
› Adopter des
comportements favorisant
› Éviter les vols long-
les économies d’énergie
courriers
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
10.
Le système alimentaire, responsable d’un
tiers des émissions, doit procéder à une
réduction drastique
(5,2 Gt éq-CO2, soit 29 %) : vente, transport, consommation,
production de combustibles, gestion des déchets, processus
industriels et emballages.
Les systèmes alimentaires contribuent dans une large mesure
au changement climatique, mais aussi au changement
d’affectation des terres et à la perte de biodiversité, à
l’épuisement des ressources en eau douce, ainsi qu’à la pollution
des écosystèmes aquatiques et terrestres. Envisager la situation
sous l’angle des systèmes alimentaires implique l’adoption
d’une approche intersectorielle qui associe explicitement
l’offre et la demande et intègre tous les acteurs de la chaîne
d’approvisionnement alimentaire. Si cette stratégie permet
de repérer plus facilement les synergies et les compromis à
trouver entre les dimensions environnementales, sanitaires
et économiques, la prise en compte de plusieurs secteurs
complique en revanche le calcul des émissions et accroît les
risques de double comptabilisation.
D’après les projections, les émissions produites par le système
alimentaire pourraient atteindre 30 Gt éq-CO2/an d’ici à 2050.
Pour suivre une trajectoire d’émission compatible avec l’objectif
de température de l’Accord de Paris, les systèmes alimentaires
devront donc se transformer rapidement dans de nombreux
domaines, tels que la modification des régimes alimentaires,
la protection des écosystèmes naturels, l’amélioration de
la production alimentaire et la décarbonisation de la chaîne
d’approvisionnement alimentaire. Chaque domaine de
transformation se décline en plusieurs mesures d’atténuation.
Ces différentes stratégies donneraient lieu à une réduction des
émissions de GES pouvant atteindre jusqu’à 24,7 Gt éq-CO2 /an
en 2050 (figure ES.5).
Le système alimentaire est actuellement à l’origine d’environ
un tiers des émissions totales de GES, avec 18 Gt éq-CO2 /an
(fourchette : 14-22 Gt éq-CO2). Ces émissions sont dues en
premier lieu à la production agricole (7,1 Gt éq-CO2, soit 39 %), et
notamment à la production des engrais et autres intrants, puis
aux changements d’affectation des terres (5,7 Gt éq-CO2, soit
3 2 %), puis aux ac tivi tés relatives à la c haîne d ’approvisio nne m e nt
La transformation des systèmes alimentaires est non seulement
incontournable pour lutter contre le changement climatique
et la dégradation de l’environnement, mais aussi essentielle
pour assurer la sécurité alimentaire et garantir à chacun une
alimentation saine. Tous les grands groupes d’acteurs doivent
s’employer à opérer ces transformations et à surmonter
les obstacles.
XIII
Figure ES.5 Évolution des émissions des systèmes alimentaires et potentiel d’atténuation par domaine de transformation
Émissions de GES (Gt éq-CO2)
0
5
2015
2030
2050
Cible
2
°
C
10
15
20
25
30
Changements au niveau de la demande
Protection des écosystèmes
Améliorations au niveau
des exploitations agricoles
Décarbonisation
de la chaîne
d’approvisionnement
Moins de pertes et de gaspillage
Régimes flexitariens
Régimes pescétariens
Régimes végétariens
Régimes végétaliens
Réduction de la conversion des
zones humides côtières
J
■
■
■
■
■
Réduction de la conversion
des tourbières
Réduction de la conversion
des prairies
-,
■
■
Réduction de la déforestation
Gestion du fumier
Gestion des nutriments culturaux
a
Gestion des rizicultures
Composition des aliments pour bétail
Gestion du carbone du sol dans les prairies
Gestion du carbone du sol sur les terres
cultivées
Décarbonisation des chaînes
d’approvisionnement
■
■
■
■
■
■
■
■
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
11.
Le réalignement du système financier est un
facteur déterminant des transformations qui
s’imposent
de meilleurs résultats, à travers des interventions fortes de
politique publique, un système de taxation, des dépenses
et des réglementations qui auraient une influence positive
sur les comportements.
Le réalignement du système financier est d’une importance
cruciale pour la réalisation des transformations nécessaires.
Le système financier est un réseau d’institutions privées et
publiques (banques, investisseurs institutionnels et institutions
publiques) qui réglementent la sécurité et la solidité du système,
mais qui peuvent également co-prêter ou financer directement
des projets. Passer d’une économie mondiale fortement
dépendante des combustibles fossiles et d’une utilisation
non durable des terres à une économie sobre en carbone
nécessitera probablement des investissements d’au moins
4 000 à 6 000 milliards de dollars É.-U. par an, ce qui représente
une proportion relativement modeste (1,5 à 2 %) du montant
total des actifs financiers gérés, mais une part non négligeable
(20 à 28 %) des ressources à allouer en plus chaque année.
Selon les estimations du GIEC, les investissements mondiaux
consacrés à l’atténuation du changement climatique doivent
être multipliés par trois à six, voire encore plus pour les pays
en développement (figure ES.6). L’évolution des systèmes
financiers est indispensable pour qu’une telle transformation
mondiale puisse s’opérer.
▶
Créer des marchés : il est possible, grâce à des politiques
publiques, de supprimer les distorsions de marché
existantes et d’accélérer la création de nouveaux marchés
pour les technologies sobres en carbone, de favoriser
l’innovation grâce à des financements publics et de
remplacer les anciennes technologies inefficaces utilisant
des énergies fossiles. Les banques de développement, y
compris les banques vertes, peuvent contribuer de façon
plus active à stimuler les marchés financiers à mesure de
l’accélération de la création de ces nouveaux marchés.
Les banques multilatérales de développement peuvent
favoriser la création de marchés en modifiant les flux
financiers, en encourageant l’innovation et en participant
à l’établissement de normes (concernant les politiques
d’exclusion des combustibles fossiles, la comptabilisation
des émissions de GES et l’information sur les risques
climatiques, par exemple).
À ce jour, la plupart des acteurs financiers se montrent réticents
à agir pour l’atténuation du changement climatique en raison
d’intérêts à court terme et d’objectifs contradictoires, mais
aussi parce que les risques climatiques ne sont pas reconnus
comme il se doit. L’instauration d’un système financier capable
de procéder à la modification des flux financiers nécessaire à
une transformation systémique passe par les six approches
suivantes.
▶
Accroître l’efficacité des marchés financiers : il s’agit
surtout d’améliorer les informations sur les risques
climatiques, notamment s’agissant des taxonomies et
de la transparence. Dans les pays en développement,
le renforcement des capacités et des institutions
constituera une priorité.
▶ Mobiliser les banques centrales. Les banques centrales
sont de plus en plus actives face à la crise climatique. En
décembre 2017, huit banques centrales et superviseurs
mondiaux ont créé le Réseau pour le verdissement du
système financier, qui compte aujourd’hui 116 membres
et 18 observateurs. Les mandats des banques centrales
situées dans les pays en développement étant souvent
plus vastes que ceux des banques centrales des pays
développés, celles-ci prennent parfois des mesures
plus concrètes en faveur de cette approche. La Banque
de réserve de l’Inde, par exemple, oblige les banques
commerciales à affecter une certaine proportion de prêts
à une liste de « secteurs prioritaires » parmi lesquels
figurent les énergies renouvelables, et la Banque du
Bangladesh a instauré un quota de crédit d’au moins
5 % que les institutions financières doivent allouer à des
secteurs verts.
▶
Introduire une tarification du carbone : cette approche
peut être appliquée au moyen d’instruments politiques
tels que les taxes sur le carbone ou les systèmes de
plafonnement et d’échange. Les mécanismes d’échange
de quotas d’émission et les taxes sur le carbone
couvrent actuellement 30 % de l’ensemble des émissions
mondiales, au tarif moyen de 6 dollars É.-U. par tonne
de CO2. Cette couverture et ce montant sont largement
insuffisants pour espérer transformer le système
financier, le Fonds monétaire international ayant avancé
qu’il faudrait parvenir à un prix moyen de 75 dollars É.-U
par tonne d’ici à 2030.
▶ Mettre en place des « clubs climat » et autres initiatives
de financements transfrontaliers : ces initiatives, parmi
lesquelles les partenariats pour une transition juste,
peuvent faire évoluer les normes politiques et le secteur de
la finance grâce à des dispositifs crédibles d’engagement
financier concernant les flux financiers transfrontaliers
(garanties d’État, par exemple).
Les études menées sur l’efficacité des six approches ci-dessus
tendent à indiquer qu’il n’existe pas de solution miracle unique.
Il convient au contraire d’opter pour des approches imbriquées
▶
Encourager certains comportements financiers : les
marchés du fi nancement de la lutte contre le changement
climatique se heurtent à une profonde asymétrie de
l’information, à l’aversion au risque et au mimétisme
compor temental, qui donnent lieu à des choix inef fi caces.
Des « coups de pouce » politiques permettraient d’obtenir
et coordonnées, adaptées à chaque contexte, et de les mettre
en œuvre dans les principaux groupes de pays en veillant à
l’équité et en assurant une « transition juste » entre les pays
comme à l’intérieur de leurs frontières. La réussite de ces
actions coordonnées et collaboratives repose en définitive sur
le soutien des populations, sur les pressions exercées pour
prévenir les risques importants liés à l’inaction, et sur la volonté
des principaux acteurs du système financier d’assumer leurs
responsabilités.
XIV
Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions :
Une fenêtre d’opportunité se referme
XV
Figure ES.6 Flux financiers et besoins d’investissement en faveur de l’atténuation par secteur, par type d’économie et par région
(en moyenne jusqu’en 2030)
0
Flux annuel réel par rapport aux besoins annuels moyens (milliards de dollars É.-U. de 2015/an)
Efficacité
énergétique (IEA)
Transport
Électricité
Agriculture,
sylviculture et
autres utilisations
des terres
1 000
1 500
500
2 000
Flux moyens
(2017-2020)
Besoins annuels
d’investissement en matière
d’atténuation (niveau moyen
jusqu’à 2030)
Faibles
Faibles
Élevés
Élevés
Facteurs de multiplication
Valeur en pourcentage du PIB
Secteur
x
2
x
7
x
7
x
•
•
7
0
Flux annuel réel par rapport aux besoins annuels moyens (milliards de dollars É.-U. de 2015/an)
Pays en
développement
Pays développés
1 000
2 000
3 000
Type
d’économie
x
4
4
x
7
%
9
%
2
%
4
%
x
3
x
5
x
2
x
5
)
x
1
0
x
3
1
CO
0
0
•
•
0
Flux annuel réel par rapport aux besoins annuels moyens (milliards de dollars É.-U. de 2015/an)
Asie de l’Est
Amérique du Nord
Europe
Asie du Sud
Amérique latine
et Caraïbes
Japon, Australie
et Nouvelle-Zélande
Europe de l’Est et Asie
occidentale et centrale
Afrique
Asie du Sud-Est et
pays en développement
du Pacifique
Moyen-Orient
600
900
300
1 200
Région
x
4
x
)
2
x
3
x
6
mi
x
2
x
-)
4
x
4
x
8
x
3
x
7
x
7
x
1
5
x
5
x
1
2
x
6
x
1
2
x
1
4
x
2
8
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7
x
1
4
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programme pour
l'environnement
United Nations Avenue, Gigiri
P O Box 30552, 00100 Nairobi, Kenya
Tél. : +254 720 200200
[email protected]
www.unep.org/fr
du cdi at
État du climat mondial
en 2021
.4
1
OMM-N° 1290
TEMPS CLIMAT EAU
ORGANISATION
M~T~OROLOGIQUE
MONDIALE
OMM-N° 1290
© Organisation météorologique mondiale, 2022
L’OMM se réserve le droit de publication en version imprimée ou électronique ou sous toute autre forme et dans
n’importe quelle langue. De courts extraits des publications de l’OMM peuvent être reproduits sans autorisation,
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ISBN 978-92-63-21290-0
Illustration de couverture provenant d’Adobe Stock: Icebergs (Crédit photo: z576); Incendies, feux de forêt rouges et orange de nuit pendant la saison
sèche (Crédit photo: prirach); Récif corallien à faible profondeur et île basse à Raja Ampat (Crédit photo: ead72); Zone inondée dans les basses terres
le long d’un grand fleuve (Crédit photo: Vladimir Melnikov). iSTOCK: Terre de sécheresse au coucher du soleil. Ciel dramatique de désert. changement
climatique (Crédit photo: mycola).
NOTE
Les appellations employées dans les publications de l’OMM et la présentation des données qui y figurent n’impliquent, de la part de l’Organisation
météorologique mondiale, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au
tracé de leurs frontières ou limites.
La mention de certaines sociétés ou de certains produits ne signifie pas que l’OMM les cautionne ou les recommande de préférence à d’autres sociétés
ou produits de nature similaire dont il n’est pas fait mention ou qui ne font l’objet d’aucune publicité.
Les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans les publications de l’OMM portant mention d’auteurs nommément désignés sont
celles de leurs seuls auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de l’OMM et de ses Membres.
B
Table des matières
Messages clés 2
Avant-propos 3
Indicateurs climatiques mondiaux 4
Valeurs de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Gaz à effet de serre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Océan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Cryosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
Ozone stratosphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
Facteurs de la variabilité du climat à court terme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
Phénomènes à fort impact en 2021 24
Vagues de chaleur et incendies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
Vagues de froid et chutes de neige . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
Précipitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26
Inondations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
Sécheresse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
Cyclones tropicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Fortes tempêtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
Attribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
Risques et impacts 33
Sécurité alimentaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
Impacts humanitaires et déplacements de population. . . . . . . . . . . . . . . . . . .35
Impacts sur les écosystèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38
Extrêmes estivaux dans l’hémisphère Nord: le rôle des ondes planétaires
Extrêmes estivaux dans l’hémisphère Nord: le rôle des ondes planétaires
quasi stationnaires et de l’amplification du réchauffement de l’Arctique
quasi stationnaires et de l’amplification du réchauffement de l’Arctique
4040
Systèmes d’observation à la base de la surveillance du climat
Systèmes d’observation à la base de la surveillance du climat
4444
Les prévisions infrasaisonnières à saisonnières peuvent-elles améliorer
Les prévisions infrasaisonnières à saisonnières peuvent-elles améliorer
la préparation aux risques de catastrophe en Asie du Sud-Est?
la préparation aux risques de catastrophe en Asie du Sud-Est?
Analyse d’un événement survenu entre le 20 et le 26 septembre 2021
Analyse d’un événement survenu entre le 20 et le 26 septembre 2021
4646
Jeux de données et méthodologies 47
Contributions 53
1
Messages clés
'%l
En 2021, la température moyenne à la surface du globe a dépassé d’environ 1,11 ±0,13 °C la normale
préindustrielle (1850–1900). Cette année aura été moins chaude que les précédentes en raison de
l’influence du phénomène La Niña durant les premiers et derniers mois de l’année. Les sept dernières
années (2015 à 2021) ont toutefois été les plus chaudes jamais enregistrées.
Le niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale a atteint un nouveau record en 2021,
avec une augmentation moyenne de 4,5 mm par an sur la période 2013–2021.
Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique a atteint une
superficie maximale de 24,8 millions de km² en 2021. Ces dimensions
inhabituelles résultent d’un puissant vortex polaire stable et de
conditions plus froides que la normale dans la basse stratosphère.
��.
3$¥, ;
Le Groenland a connu une fonte exceptionnelle à la mi-août,
et pour la première fois, le campement de Summit Station,
situé au point culminant de l’inlandsis groenlandais, à 3 216 m
d’altitude, a enregistré des précipitations.
• e
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.
25 as
Des vagues de chaleur exceptionnelles ont battu des records
dans l’ouest de l’Amérique du Nord et en Méditerranée.
Une température de 54,4 °C a été enregistrée le 9 juillet dans la
Vallée de la Mort en Californie, qui avait déjà connu une chaleur
similaire en 2020. Il s’agit de la température la plus élevée jamais
enregistrée dans le monde depuis les années 1930 au moins.
À Syracuse, en Sicile, le mercure a atteint 48,8 °C.
Zr,si
!
7 •
°
1
:;
'
6)
Dans l’Atlantique Nord, l’ouragan Ida a été le plus destructeur
de la saison. Arrivé en Louisiane le 29 août, il fait partie des
ouragans les plus puissants jamais répertoriés dans cet État des
États-Unis, où il a occasionné des pertes économiques estimées
à 75 milliards de dollars É.-U.
Dans la province chinoise du Henan, des inondations meurtrières ont
occasionné 17,7 milliards de dollars É.-U. de pertes économiques, tandis
que l’Europe occidentale a connu à la mi-juillet des inondations parmi les
plus graves jamais enregistrées. Cet événement a causé en Allemagne
des pertes économiques de plus de 20 milliards de dollars É.-U.
La sécheresse a frappé de nombreuses régions du monde, notamment au Canada,
aux États-Unis, en République islamique d’Iran, en Afghanistan, au Pakistan,
en Turquie et au Turkménistan. Au Canada, le rendement prévu des cultures de
blé et de colza a été de ce fait inférieur de 35 à 40 % à celui de 2020, tandis qu’aux
États-Unis, le lac Mead sur le fleuve Colorado a atteint en juillet son niveau historique
le plus bas, à 47 m sous son niveau maximal.
Les effets conjugués des conflits, des phénomènes météorologiques extrêmes et des
chocs économiques, exacerbés par la pandémie de COVID-19, ont mis à mal les progrès
réalisés dans le monde au fil de plusieurs décennies en matière de sécurité alimentaire.
Les risques hydrométéorologiques ont cette année encore été à l’origine de migrations internes,
notamment en Chine, au Viet Nam et aux Philippines, qui ont respectivement enregistré plus de
1,4 million, 664 000 et 600 000 personnes déplacées entre janvier et octobre 2021.
2
Avant-propos
d’accroissement annuel moyen des dix années
précédentes. Et ce, malgré une diminution de
près de 5,6 % des émissions de CO2
dues aux
combustibles fossiles en 2020, qui s’explique par
les restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Pour stabiliser la température moyenne mondiale
à 1,5 °C ou 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels (1850–1900) d’ici la fin du siècle, des
politiques
ambitieuses
devront
être
adoptées
pour accélérer la réduction des émissions de
gaz
à effet de serre au cours de la décennie
actuelle.
Dans tous les secteurs, l’adaptation aux changements climatiques devra
immanquablement
s’appuyer sur des systèmes d’alerte
précoce.
Or, moins de la moitié des Membres de l’OMM
indiquent en avoir mis en place. L’OMM et ses
La publication de l’État du climat mondial en 2021
Membres travaillent en étroite collaboration
pour améliorer sensiblement cette situation
à bref délai.
intervient quelques mois après la parution des
contributions des Groupes de travail I, II et III
au sixième Rapport d’évaluation du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (GIEC). Ce rapport de l’Organisation
météorologique mondiale fait le point sur l’état
du climat observé tout au long de l’année 2021
et fait apparaître des tendances de longue durée
(également signalées dans les rapports du GIEC)
au niveau de certains indicateurs clés, comme
les concentrations de gaz à effet de serre, la
température annuelle moyenne à la surface du
globe, le niveau moyen de la mer, le contenu
thermique de l’océan, l’acidification de l’océan,
la superficie des glaces de mer et l’évolution
de la masse des inlandsis et des glaciers. Alors
que ces indicateurs montrent que le climat
continue de changer, les informations sur les
conséquences socio-économiques mettent en
évidence la vulnérabilité des populations face
aux phénomènes météorologiques et climatiques actuels. Ces derniers ont
occasionné
des pertes et des dégâts évalués à plus de 100
milliards de dollars É.-U., et ont eu
d’importantes
répercussions sur la sécurité alimentaire
et
certaines activités
humanitaires.
Je saisis cette occasion pour féliciter les experts
et l’auteur principal du présent rapport, qui se
sont appuyés sur des analyses de données
physiques et des évaluations d’impact pour le
compiler. Je remercie tous les contributeurs,
en particulier les Services météorologiques
et hydrologiques nationaux des Membres de
l’OMM, les centres climatologiques régionaux
et les agences des Nations Unies, pour leur
collaboration et leur contribution. Le présent
rapport a pour but d’aider nos organisations
à porter à la connaissance des dirigeants
mondiaux et des citoyens les informations les
plus à jour sur l’état du système Terre , les
conditions météorologiques et climatiques
en 2021, et les répercussions des phénomènes
météorologiques et climatiques. L’OMM reste
déterminée à soutenir cette publication et à la
diffuser largement à cette fin.
Entre 2019 et 2020, l’augmentation de la
concentration du CO2
dans l’atmosphère a été
légèrement inférieure à celle observée entre
2018 et 2019, mais reste supérieure au taux
(Petteri Taalas)
Secrétaire général
3
Indicateurs climatiques mondiaux
Les indicateurs climatiques mondiaux
1
, qui
englobent la composition de l’atmosphère,
les changements énergétiques et les réactions
des terres émergées, de l’océan et de la glace,
donnent une vue d’ensemble du changement
climatique à l’échelle planétaire. Ces indicateurs
sont étroitement liés entre eux. Par exemple,
l’augmentation de la concentration de CO2
et
d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère
entraîne un déséquilibre énergétique, et par là
même un réchauffement de l’atmosphère et des
océans. Le réchauffement des océans est à son
tour responsable d’une élévation du niveau des
mers, encore renforcée par la fonte des glaces
terrestres qui découle de l’augmentation des
températures atmosphériques. Les indicateurs
mondiaux s’appuient sur un large éventail de
jeux de données, dont la liste est donnée à la fin
du présent rapport, qui reposent sur plusieurs
périodes spécifiques, qui s’étendent généralement sur une ou plusieurs décennies;
elles
permettent
une
comparaison
avec
les
conditions
actuelles. Diverses périodes de référence étant
utilisées
dans
le
présent rapport,
elles
sont
précisées
dans
le
texte et les
figures
lorsque
cela est
nécessaire.
Dans la mesure du possible, la normale climatologique
standard
de
l’OMM
(à
savoir
les
moyennes
des données climatologiques calculées pour
la
période
1981–2010)
est
utilisée
comme
période
de
référence
pour
garantir
la
cohérence
des
rapports
2
. Pour certains indicateurs, cependant,
il n’est pas possible d’utiliser cette référence en
raison de l’absence de mesures tout au long de
la période considérée ou parce qu’une période
plus longue est nécessaire pour calculer des
statistiques représentatives.
systèmes d’observation (voir la section Systèmes
d’observation à la base de la surveillance du
climat). Ils permettent à eux tous de dresser
un tableau cohérent du réchauffement de la
planète qui touche toutes les composantes du
système Terre.
Deux exceptions sont à signaler. Premièrement,
pour la température moyenne de la planète, la
situation de référence est celle qui prévalait au
cours de la période 1850–1900. Il s’agit de la
référence utilisée dans les récents rapports du
GIEC (sixième Rapport d’évaluation
3
, Rapport
spécial du GIEC sur les conséquences d’un
réchauffement planétaire de 1,5 °C
Les liens entre les indicateurs climatiques
mondiaux et les objectifs de développement
durable ont été mis en évidence dans la publication intitulée
Interconnexions des
indicateurs
climatiques
et du
développement
durable
(OMM-N° 1271). Ce rapport retrace les liens et
les boucles de rétroaction entre les principaux
indicateurs climatiques en tant que
système
physique et les risques en cascade qui pèsent
sur la plupart des
17 objectifs de
développement
durable.
Le suivi
des
indicateurs
climatiques
mondiaux,
ainsi
que
des
risques
et
des
impacts
qui
y
sont
liés,
revêt
donc
une
importance
cruciale pour la réalisation des objectifs
de
4
) comme
approximation des températures préindustrielles.
Elle
permet
de
mesurer
les
progrès
réalisés dans la perspective des objectifs
de
l’Accord
de
Paris.
Deuxièmement,
pour
les
gaz à effet de serre, il est possible
d’estimer
les concentrations atmosphériques sur
des
périodes bien antérieures, grâce aux bulles de
gaz piégées dans des carottes de glace. C’est
donc l’année 1750 qui est utilisée dans le
présent
rapport comme référence préindustrielle pour
les concentrations de gaz à effet de
serre.
développement durable d’ici à 2030.
GAZ À EFFET DE SERRE
VALEURS DE RÉFÉRENCE
Les valeurs de référence correspondent aux
données consolidées disponibles pour des
La teneur de l’atmosphère en gaz à effet de
serre représente le bilan entre les émissions,
dues aux activités humaines et aux sources
naturelles, et les absorptions, dans la biosphère
1
Trewin, B., Cazenave, A., Howell, S. et al., 2021: «Headline Indicators for Global Climate Monitoring», Bulletin of
the American Meteorological Society, 102 (1), E20–E37. https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/102/1/
BAMS-D-19-0196.1.xml.
2
La période 1981–2010 est utilisée de préférence à la période 1991–2020 par souci de cohérence avec les rapports
climatiques des Membres de l’OMM, lesquels n’ont pas encore tous adopté la période la plus récente.
3
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Changements climatiques 2021: Les éléments
scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation (en anglais), https://www.ipcc.ch/
report/ar6/wg1/.
4
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2018: Rapport spécial du GIEC sur les conséquences
d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, https://www.ipcc.ch/sr15/download/#language.
4
420
1950
335
1900
1850
1800
1750
1700
1650
1600
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
et les océans. La hausse des concentrations
de gaz à effet de serre imputable aux activités
humaines est la principale cause de l’évolution du climat depuis le milieu du
XX
e
et du N2
O, la hausse survenue entre 2019 et
2020 a été plus forte qu’entre 2018 et 2019 et
supérieure à l’augmentation annuelle moyenne
des dix années précédentes.
siècle.
La fraction molaire moyenne de gaz à effet de
serre à l’échelle du globe est calculée à partir
des données d’observation in situ provenant
des nombreux sites du programme de la Veille
de l’atmosphère globale (VAG) de l’OMM et de
réseaux partenaires.
Selon les données recueillies en temps réel
sur un certain nombre de sites, notamment
Mauna Loa (Hawaï) et Cape Grim (Tasmanie), les
concentrations de CO2
, CH4
et N2
O ont continué
d’augmenter en 2021.
En 2020, les concentrations de gaz à effet de
serre ont atteint de nouveaux sommets: les
fractions molaires moyennes à l’échelle du
globe se sont établies à 413,2 ±0,2 parties
par million (ppm) pour le dioxyde de carbone
(CO2
), 1 889 ± 2 parties par milliard (ppb) pour
le méthane (CH4
) et 333,2 ±0,1 ppb pour le
protoxyde d’azote (N2
O), soit une hausse respective de
149 %, 262 % et
123 % par rapport aux
niveaux préindustriels (1750) (figure 1). Entre
2019 et 2020, l’augmentation de la
concentration
du
CO2
dans l’atmosphère
a été
légèrement
inférieure
à
celle
observée
entre 2018
et
2019,
mais reste supérieure à la hausse
annuelle
moyenne des
dix années
précédentes.
Et
ce,
malgré une diminution de près de 5,6 %
des
La hausse de la concentration du méthane (CH4
)
dans l’atmosphère est préoccupante, car il s’agit
non seulement d’un puissant gaz à effet de
serre, mais aussi d’un précurseur de l’ozone
troposphérique, qui a des répercussions sur la
santé humaine, l’agriculture et les écosystèmes
6
.
Après avoir atteint quelque 12 ppb par an à la
fin des années 1980, le taux d’accroissement
annuel moyen du CH4
a diminué pour se stabiliser à une valeur proche de zéro
entre 1999 et
2006.
Depuis 2007, la
teneur
de l’atmosphère
en méthane augmente à nouveau, et en 2020,
la
moyenne mondiale
a
accusé
une
hausse
de
11 ppb par rapport à 2019. Les
mesures
du
CH4
effectuées dans le cadre de la
VAG
donnent à penser que cette récente
augmen-
émissions de CO2
dues aux combustibles fossiles
en 2020, qui s’explique par les restrictions liées
à la pandémie de COVID-19
5
tation est probablement due à une hausse des
émissions de méthane provenant des terres
humides des régions tropicales ainsi que de
. S’agissant du CH4
5
https://public.wmo.int/en/resources/united_in_science; https://library.wmo.int/index.php?lvl=notice_display&id=21946
6
Fraction molaire CO
(ppm)
Taux d’accroissement CO
2
https://www.unep.org/fr/resources/rapport-devaluation/evaluation-mondiale-du-methane-avantages-et-couts-de-
lattenuation-des
2
(ppm/an)
Fraction molaire CH
(ppb)
410
330
4
325
320
315
310
305
300
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
Année
4,0
20
15
3,0
10
2,0
5
1,0
0
0,0
-5
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
Taux d’accroissement CH
4
(ppb/an)
Année
Fraction molaire N
O (ppb)
400
390
Taux d’accroissement N
O
2
380
370
360
350
340
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
2
(ppb/an)
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
Figure 1. En haut: fractions
molaires (mesure de la
concentration) moyennées
à l’échelle du globe du CO2
(en parties par million, à
gauche), du CH4
(en parties
par milliard, au centre) et du
N2
O (en parties par milliard,
à droite), de 1984 à 2020.
La ligne rouge correspond
à la moyenne mensuelle de
la fraction molaire, après
élimination des variations
saisonnières; les points et
la ligne en bleu indiquent les
moyennes mensuelles.
En bas: taux d’accroissement
représentant, sous forme de
colonnes grises, la hausse
des moyennes annuelles
successives des fractions
molaires du CO2
(en parties
par million par an, à gauche),
du CH4
(en parties par
milliard par an, au milieu)
et du N2
O (en parties par
milliard par an, à droite).
Source: Veille de
l’atmosphère globale, OMM.
5
sources anthropiques aux latitudes moyennes de
l’hémisphère Nord
7
. Ces études ont également
mis en évidence les avantages climatiques à
court terme et la rentabilité qu’offrirait une
réduction des émissions de CH4
. De telles
mesures d’atténuation ont été présentées dans
les conclusions de l’évaluation du méthane
réalisée par le Programme des Nations Unies
pour l’environnement (PNUE)
8
et concernent
les principaux secteurs émetteurs, à savoir
l’industrie pétrolière et gazière, l’agriculture et
la gestion des déchets.
section Facteurs de la variabilité du climat à
court terme). La Niña a pour effet d’abaisser
temporairement la température moyenne
mondiale, en particulier pendant l’année
qui suit sa survenue. Mis à part l’épisode de
faible intensité enregistré en 2018, le dernier
phénomène La Niña significatif remonte à
2011. La température de 2021 a été supérieure
de 0,22 °C à 0,26 °C environ à celle de 2011.
L’année 2016, qui a débuté au cours d’un
épisode El Niño de forte intensité, reste l’année
la plus chaude jamais enregistrée selon la
plupart des jeux de données examinés.
TEMPÉRATURE
En 2021, la température moyenne à la surface
du globe a dépassé d’environ 1,11 ±0,13 °C la
normale de la période 1850–1900 (figure 2). Selon
La méthode de calcul des anomalies de la
température mondiale par rapport à la période
de référence de 1850–1900 a été mise à jour par
rapport aux précédents rapports sur l’état du
climat mondial. Elle se fonde désormais sur
les six jeux de données analysés (voir la section
Données sur les températures mondiales),
l’année 2021 se classe entre la cinquième et
la septième position parmi les années les plus
chaudes enregistrées à l’échelle mondiale, qui
correspondent aux sept dernières années (2015
à 2021).
l’évaluation qu’a faite le GIEC de l’évolution
de la température et de ses incertitudes dans
son sixième rapport pour estimer les changements
survenus
depuis
la
période de
référence.
La
section Données sur les températures
mondiales donne plus de détails à ce sujet.
Dans le Résumé à l’intention des décideurs du
sixième Rapport d’évaluation du GIEC, les points
d’intersection de la courbe des températures,
c’est-à-dire là où le réchauffement à long terme
dépasse un certain niveau, ont été évalués
pour obtenir une moyenne vicennale centrée sur
Si 2021 ne détient pas le record de ces dernières
années, c’est en raison de l’influence de phénomènes La Niña d’intensité modérée
survenus
au début et à la fin de l’année
(phénomènes
de «double creux» ou
double-dip) (voir
la
1,4
1,2
1,0
Analyse HadCRUT5
NOAAGlobalTemp
GISTEMP
ERA5
JRA-55
0,8
Berkeley Earth
0,6
0,4
0,2
0,0
–0,2
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
Année
© Crown Copyright. Source: Met Oce
7
Nisbet, E. G., Manning, M. R., Dlugokencky, E. J. et al., 2019: «Very Strong Atmospheric Methane Growth in the 4 Years 2014–2017:
Implications for the Paris Agreement» Global Biogeochemical Cycles, 33(3), 318–342. https://doi.org/10.1029/2018GB006009.
8
https://www.unep.org/fr/resources/rapport-devaluation/evaluation-mondiale-du-methane-av antages-et-couts-
de-lattenuation-des
6
°C
Figure 2. Écart de la
température moyenne
annuelle à l’échelle du globe
par rapport à la période
préindustrielle (1850–1900)
pour six jeux de données
sur la température mondiale
(1850–2021). Pour plus
de détails sur ces jeux de
données et leur traitement,
reportez-vous à la section
Jeux de données et
méthodologies.
Source: Met Office,
Royaume-Uni de GrandeBretagne
et
d’Irlande
du
Nord.
chaque point
9
. Pour la période 2001–2020, cette
moyenne a été estimée
10
à 0,99 [0,84–1,10] °C.
La moyenne provisoire sur 20 ans pour la période
2002–2021, calculée à l’aide des six jeux de
données qui ont servi à établir le présent rapport,
est de 1,01 ±0,12 °C supérieure à la moyenne
de référence (1850–1900).
En 2021, les températures des eaux superficielles
ont dépassé la moyenne de la période 1981–2010
dans une large bande s’étendant de l’Amérique
du Nord et du Groenland au Moyen-Orient et à
l’Asie du Sud en passant par l’Afrique du Nord
et l’Afrique tropicale (figure 3). En revanche,
elles ont été inférieures à la moyenne dans
certaines régions d’Asie du Nord, d’Australie
et d’Afrique australe, ainsi que dans le nord
ouest de l’Amérique du Nord. Les effets de
La Niña ont été manifestes dans le Pacifique
tropical. Les conditions plus fraîches qu’ont
–10,0 –5,0 –3,0 –2,0 –1,0 –0,5 0 0,5 1,0 2,0 3,0 5,0 10,0 °C
que vient accentuer encore la fonte des glaces
terrestres. La surface de l’océan se réchauffe
plus vite que les couches intérieures, comme en
Figure 3. Écart entre la
température des eaux
superficielles et la moyenne
de la période 1981–2010 pour
2021. Cette carte montre
l’anomalie médiane calculée
à partir de cinq jeux de
données: HadCRUT5, ERA5,
GISTEMP, NOAAGlobalTemp
et Berkeley Earth.
Source: Met Office,
Royaume-Uni.
connues l’Afrique australe, l’Inde et l’est de
l’Australie sont en effet caractéristiques de ce
phénomène. L’Asie du Nord a quant à elle connu
des températures inférieures à la moyenne qui
contrastent avec l’année 2020, où les températures
de la
région
avaient
été
exceptionnellement
élevées. Cette situation s’explique en partie
par
les différentes phases de
l’oscillation arctique
enregistrées début 2020 (fortement positive)
et
en 2021 (fortement négative, voir la section
sur
l’oscillation
arctique)
qui
se
sont
répercutées
sur la moyenne de l’année
entière.
attestent la hausse de la température moyenne
mondiale et la fréquence accrue des vagues de
chaleur marines. Quand la concentration de CO2
augmente dans l’atmosphère, il en va de même
pour la concentration de CO2
dans l’océan. Cela
modifie la chimie marine en abaissant le pH
moyen des eaux, d’où l’acidification de l’océan.
Tous ces changements ont des impacts très
variés
11
, en haute mer comme près du littoral.
CONTENU THERMIQUE DE L’OCÉAN
OCÉAN
L’augmentation des émissions anthropiques
de CO2
et d’autres gaz à effet de serre crée
un déséquilibre radiatif positif au sommet de
l’atmosphère (déséquilibre énergétique de la
Terre), qui réchauffe la planète par accumulation
de chaleur dans le système Terre
L’océan absorbe la majeure partie de l’énergie
excédentaire qui s’accumule dans le système
Terre à cause de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre. Cet apport
d’énergie
réchauffe l’océan, et la dilatation des eaux qui
en
12
,
13
,
14
résulte provoque l’élévation du niveau de la mer,
.
Le contenu thermique de l’océan indique la
chaleur accumulée dans le système Terre puisque
90 % environ de cette chaleur est stockée dans
9
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs.
Dans Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf.
10
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs, A.1.2.
Dans Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf. La moyenne du GIEC
a été calculée à partir de quatre jeux de données: HadCRUT5, NOAAGlobalTemp-Interim, Berkeley Earth et Kadow, C., Hall, D.
M., Ulbrich, U., 2020: «Artificial Intelligence Reconstructs Missing Climate Information.» Nature Geoscience, 13(6): 408–413.
https://doi.org/10.1038/s41561-020-0582-5. Les valeurs entre crochets indiquent l’intervalle de confiance de ±5 % à 95 %.
11
Gruber, N., Boyd, P. W., Frölicher, T. L. et al., 2021: «Biogeochemical extremes and compound events in the ocean».
Nature, 600, 395–407. https://doi.org/10.1038/s41586-021-03981-7.
12
Hansen, J., Sato, M., Karecha, P. et al., 2011: «Earth’s energy imbalance and implications». Atmospheric Chemistry and
Physics, 11 (24), 13421–13449. https://doi.org/10.5194/acp-11-13421-2011.
13
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2013: Changements climatiques 2013: Les éléments
scientifiques, chapitre 3 (en anglais), https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/
14
von Schuckmann, K., Palmer, M. D., Trenberth, K. E. et al., 2016: «An imperative to monitor Earth’s energy imbalance.»
Nature Climate Change, 6, 138–144. https://doi.org/10.1038/nclimate2876.
7
thermique de l’océan observée depuis les années
1970
17
.
100
Dans les années 1940, la plupart des mesures de
la température des eaux de surface étaient effectués à l’aide d’appareils embarqués à bord des
navires, ce qui limitait la possibilité de
recueillir
de telles mesures à l’échelle de la planète et en
profondeur
50
OHC 0–300 m
OHC 0–700 m
OHC 0–2 000 m
OHC 700–2 000 m
18
. Grâce au réseau Argo de flotteurs
profilants autonomes, qui a atteint son objectif
de couverture quasi mondiale en 2006, il est
désormais possible de mesurer régulièrement
les variations du contenu thermique de l’océan
jusqu’à 2 000 m de profondeur
19,20
.
Toutes les estimations du contenu thermique
des eaux du globe produites par plusieurs
équipes de chercheurs montrent un réchauffement continu de l’océan
(figure 4). Les
écarts
l’océan. Un déséquilibre énergétique positif
signifie que le système climatique continue de
réagir au forçage actuel
15
qu’affichent ces estimations en fonction de leur
échelle temporelle (annuelle ou décennale)
proviennent de la différence du traitement
statistique des données manquantes, du choix
de la climatologie et de la méthode suivie pour
tenir compte des biais instrumentaux
et que le réchauffement
se poursuivra même si le forçage cesse de
croître
21,22,23
16
.
Des efforts concertés ont été déployés afin
de parvenir à une évaluation internationale
de l’évolution mondiale du réchauffement
océanique jusqu’en 2021
, ce qui se traduit à son tour par une
augmentation continue du contenu thermique
de l’océan. Le GIEC a conclu à l’influence
incontestable des activités humaines sur le
réchauffement de l’atmosphère, de l’océan et des
terres émergées, qui serait en toute probabilité
la cause première de la hausse du contenu
24
.
La couche de l’océan qui s’étend de la surface
à 2 000 mètres de profondeur a continué à se
réchauffer en 2021 et cette tendance devrait se
15
Hansen, J., Nazarenko, L., Ruedy, R. et al., 2005: «Earth’s energy imbalance: Confirmation and Implications.» Science,
308 (5727), 1431–1435. https://doi.org/10.1126/science.1110252.
16
Hansen, J., Sato, M., Kharecha, P. et al., 2017: «Young people’s burden: requirement of negative CO2
emissions.» Earth
System Dynamics, 8 (3), 577–616. https://doi.org/10.5194/esd-8-577-2017.
17
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs.
Dans Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf.
18
Abraham, J. P., Barlinger, M., Bindoff, N. L. et al., 2013: «A review of global ocean temperature observations: Implications
for ocean heat content estimates and climate change.» Reviews of Geophysics, 51 (3), 450–483. https://doi.org/10.1002/
rog.20022.
19
Riser, S. C., Freeland, H. J., Roemmich, D. et al., 2016: «Fifteen years of ocean observations with the global Argo array.»
Nature Climate Change, 6 (2), 145–153. https://doi.org/10.1038/nclimate2872.
20
Roemmich, D., Alford, M. H., Claustre, H. et al., 2019: «On the Future of Argo: A Global, Full-Depth, Multi-Disciplinary
Array.» Frontiers in Marine Science, 6, 439. https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fmars.2019.00439.
21
Figure 4. Série chronologique
des moyennes d’ensemble
de la période 1960–2021 et
écarts types d’ensemble
(2 écarts types, plages de
couleur) des anomalies du
contenu thermique de l’océan
à l’échelle mondiale par
rapport à la moyenne de la
période 2005–2017 pour les
couches océaniques de 0 à
300 m (gris), 0 à 700 m (bleu),
0 à 2000 m (jaune) et 700 à
2000 m (vert) de profondeur.
La moyenne d’ensemble a été
obtenue après actualisation
des résultats d’une
démarche internationale de
mutualisation des données
et d’analyse concertée
(voir la note de bas de
page 24), et tous les produits
utilisés sont référencés
dans la section Données
sur le contenu thermique
de l’océan. À noter que les
valeurs sont données pour
la surface de l’océan entre
60° S et 60° N, et qu’elles
sont limitées à la bathymétrie
de 300 m pour chaque
produit. Les anomalies
moyennes d’ensemble du
contenu thermique de l’océan
(0-2000 m) pour 2021 sont
indiquées sous forme de
points, avec la dispersion
de l’ensemble, et reposent
sur les quatre produits
Boyer, T., Domingues, C. M., Good, S. A. et al., 2016: «Sensitivity of Global Upper-Ocean Heat Content Estimates to
Mapping Methods, XBT Bias Corrections, and Baseline Climatologies.» Journal of Climate, 29 (13), 4817–4842.
https://doi.org/10.1175/JCLI-D-15-0801.1.
énumérés dans la section
22
von Schuckmann, K., Palmer, M. D., Trenberth, K. E. et al., 2016: «An imperative to monitor Earth’s energy imbalance.»
Nature Climate Change, 6, 138–144. https://doi.org/10.1038/nclimate2876.
23
Cheng, L., Abraham, J., Goni, G. et al., 2016: «XBT Science : Assessment of Instrumental Biases and Errors.» Bulletin of
the American Meteorological Society, 97 (6), 924–933. https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/97/6/bams-d15-00031.1.xml.
24
von Schuckmann, K., Cheng, L., Palmer, M. D. et al., 2020: «Heat stored in the Earth system: where does the energy go?»
Earth System Science Data, 12 (3), 2013–2041. https://doi.org/10.5194/essd-12-2013-2020.
8
Données sur le contenu
thermique de l’océan.
Source: Mise à jour de von
Schuckmann et al., 2016 (voir
la note de bas de page 22).
Contenu thermique de l’océan (ZJ)
0
Moyenne d’ensemble
–50
–100
–150
–200
–250
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
poursuivre à l’avenir, puisque ce changement
est irréversible pendant plusieurs siècles, voire
millénaires
100
25,26
Altimétrie satellitaire
Tendance moyenne: 3,33 +/– 0,4 mm/an
. En 2021, le contenu thermique
de l’océan a battu le record de 2020 de 14 ±9 ZJ
(figure 4). Tous les jeux de données concordent:
le rythme auquel se réchauffe l’océan s’est
nettement accéléré au cours des deux dernières
décennies. Le taux de réchauffement dans la
couche de 0 à 2 000 m (par rapport à la température de surface) a atteint 1,0 (0,6)
±0,1 W.m
90
4,5 mm/an
(janv. 2013 – janv. 2022)
80
2,9 mm/an
(janv. 2003 – déc. 2012)
-2
sur la période 2006–2021 (1971–2021). À titre de
comparaison, pour la couche de 0 à 700 m, ce
taux est de 0,7 (0,4) ±0,1 W.m
-2
sur cette même
période. Au-delà de 2 000 m de profondeur,
l’océan s’est également réchauffé, mais à un
rythme plus faible
2,1 mm/an
(janv. 1993 – déc. 2002)
27
de 0,07 ±0,04 W.m
-2
.
1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023
Année
NIVEAU DE LA MER
avec les masses d’eau douce. Les mesures
Que ce soit sur plusieurs années ou plusieurs
décennies, le niveau moyen de la mer à l’échelle
mondiale varie en fonction des changements
qui affectent de nombreuses composantes du
système climatique, notamment la dilatation des
eaux qui résulte du réchauffement de l’océan,
la fonte des glaces terrestres et les échanges
effectuées par les satellites altimétriques de
haute précision depuis le début des années 1990
montrent une augmentation annuelle du niveau
moyen de la mer de 2,1 mm entre 1993 et
2002, et de 4,5 mm entre 2013 et 2021, soit une
hausse d’un facteur deux entre ces périodes, qui
s’explique principalement par le rythme accru
de perte de masse glaciaire des inlandsis
28
.
25
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs.
Dans Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf.
26
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2019: Résumé à l’intention des décideurs. Dans Rapport
spécial sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique, https://www.ipcc.ch/site/assets/
uploads/sites/3/2020/07/SROCC_SPM_fr.pdf.
27
Mise à jour de Purkey, S. G. et Johnson, G. C., 2010: «Warming of Global Abyssal and Deep Southern Ocean Waters
between the 1990s and 2000s: Contributions to Global Heat and Sea Level Rise Budgets.» Journal of Climate, 23,
6336–6351. https://doi.org/10.1175/2010JCLI3682.1.
28
Groupe sur le bilan du niveau de la mer relevant du Programme mondial de recherche sur le climat, 2018: «Global sealevel
budget
1993-present.»
Earth
System
Science
Data,
10
(3),
1551–1590,
https://doi.org/10.5194/essd-10-1551-2018.
Latitude
Niveau de la mer (en mm)
70
60
50
40
30
20
10
0
Figure 5. Évolution du
niveau moyen de la mer
à l’échelle mondiale de
janvier 1993 à janvier 2022
(courbe noire) obtenue
à partir des données de
satellites d’altimétrie de
haute précision. Les droites
de couleur représentent
la tendance linéaire
moyenne sur trois périodes
successives (de janvier 1993
à décembre 2002, de janvier
2003 à décembre 2012, et de
janvier 2013 à janvier 2022).
Source: altimétrie AVISO
(https://www.aviso.
altimetry.fr).
10
60° N
5
30° N
Figure 6. Tendances
régionales du niveau de
la mer après suppression
de la tendance moyenne à
l’échelle mondiale (mm/an),
de 1993 à 2020, obtenues
à partir des données de
0°
0
30° S
–5
satellites d’altimétrie. On
remarquera que le niveau
réel de la mer a augmenté
presque partout.
Source: Service Copernicus
concernant le changement
climatique (https://climate.
copernicus.eu).
60° S
–10
0° 60° E 120° E 180° 120 °O 60 °O 0°
Longitude
mm/an
'es.
'
·
·
°
g.72 '
�
9
a)
b)
En 2021, ce niveau a atteint un nouveau record.
Contrairement aux années antérieures à Niño
ou à Niña (par exemple, en 1997/1998, 2010/2011,
2015/2016), au cours desquelles des anomalies
positives ou négatives temporaires de plusieurs
millimètres avaient été enregistrées, l’année
2021 a été marquée par une augmentation du
niveau moyen de la mer proche de la tendance
à long terme (figure 5).
moins stables au cours des 30 dernières années
de l’ère altimétrique et varient très peu d’une
année sur l’autre.
VAGUES DE CHALEUR ET VAGUES DE
FROID MARINES
À l’instar de leurs équivalentes terrestres,
les vagues de chaleur et vagues de froid marines
correspondent à des périodes prolongées de
chaleur ou de froid extrême, qui ont de multiples
conséquences sur la faune et la flore marines
Bien que le niveau de la mer augmente presque
partout depuis 1993, cette évolution n’est pas
homogène. Des variations locales du contenu
et les communautés qui en sont tributaires
29
.
Les vagues de chaleur de ce type sont devenues plus fréquentes au cours du
XX
thermique et de la salinité de l’océan sont en
effet visibles à l’échelon régional. Dans plusieurs
régions, le niveau de la mer augmente encore à
un rythme nettement plus rapide que la moyenne
mondiale (voir la figure 6, qui illustre la différence
du
niveau
de la
mer
aux
échelons
local
et mondial). Il s’agit notamment du Pacifique
tropical occidental, du sud-ouest et du
nord
du Pacifique, du sud-ouest de l’océan
Indien
et de l’Atlantique sud. Dans d’autres
régions
e
siècle.
Qualifiées dans le présent rapport de modérée,
forte, intense ou extrême (voir les définitions
dans la section Données sur les vagues de
chaleur et vagues de froid marines), les vagues
de chaleur et de froid marines font l’objet d’une
surveillance reposant sur les relevés satellitaires
de la température de surface de la mer.
au contraire, le niveau de la mer a augmenté
plus lentement que la moyenne mondiale; c’est
le cas du Groenland, du sud de l’Islande et de
l’océan Antarctique. Les tendances relatives à
l’évolution du niveau de la mer ont été plus ou
La majorité des zones océaniques a subi
au moins une vague de chaleur «forte» à un
moment ou l’autre en 2021 (figure 7). Les températures en surface y ayant été inférieures à la
moyenne, notamment en raison de
l’influence
29
Smale, D. A., Wernberg, T., Oliver, E. C. J. et al., 2019: «Marine heatwaves threaten global biodiversity and the provision
of ecosystem services.» Nature Climate Change, 9 (4), 306–312. https://www.nature.com/articles/s41558-019-0412-1.
10
Couverture journalière
des vagues de chaleur marines
c)
d)
80 %
60 %
80 %
60 %
(non cumulé)
40 %
20 %
40 %
20 %
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
Jour de l’année
Catégorie max. de vagues de
chaleur marines (cumulé)
36
24
12
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
Jour de la première occurrence
Moyenne de jours de vagues
de chaleur marines (cumulé)
Jour de l’année
Categorie I Modérée II Forte III Intense IV Extrême
Figure 7. a) Planisphère
montrant la catégorie de
vague de chaleur marines
la plus élevée (voir les
définitions dans la section
Données sur les vagues
de chaleur et vagues de
froid marines) enregistrée
à chaque pixel en 2021
(période de référence:
1982–2011). Les parties en
gris clair correspondent
aux pixels où aucune vague
de chaleur marine n’a été
observée pendant l’année.
b) Graphique en aires
indiquant la proportion de
l’océan ayant subi une vague
de chaleur marine marine
lors d’un jour quelconque de
l’année.
c) Graphique en aires
indiquant la proportion
cumulée de la surface
océanique ayant subi une
vague de chaleur au cours
de l’année. Note: Ces
valeurs sont calculées sur
la base du jour de l’année où
un pixel a enregistré pour
la première fois sa vague
de chaleur la plus intense.
Par conséquent, aucun pixel
n’est comptabilisé plus d’une
fois. Les lignes horizontales
de ce graphique indiquent
le pourcentage final de
chaque catégorie de vague
de chaleur.
d) Graphique en aires
indiquant le nombre cumulé
de jours où une vague
de chaleur marine est
survenue, moyenné sur toute
la surface de l’océan. Note:
Cette moyenne est calculée
en divisant le total des jours
de vague de chaleur marine
par le nombre de pixels
pondéré par leur surface.
Les données proviennent
du produit Interpolation
optimale de la température
de surface de la mer
(OISST) de l’Administration
américaine pour les océans
et l’atmosphère (NOAA).
Source: Robert Schlegel.
z
,i
. -
.
�
'
_
.z
%t
4Ju
d
¢
.
.
.
■
■
■
■
Figure 8. Idem à la figure 7,
mais pour les vagues de
froid marines. Les données
proviennent du produit
OISST de la NOAA.
Source: Robert Schlegel.
a)
b)
c)
d)
Catégorie I Modérée II Forte III Intense IV Extrême
d’un épisode La Niña de «double creux» (voir
la section El Niño-Oscillation australe (ENSO)),
la partie orientale du Pacifique équatorial n’a
pas connu de vague de chaleur; en revanche,
ce fut l’une des seules régions océaniques au
monde à subir de nombreuses vagues de froid
(figure 8). Entre les mois de janvier et avril 2021,
des vagues de chaleur marines «intenses» et
«extrêmes» ont frappé les mers de Laptev et
de Beaufort, tandis que des vagues de chaleur
particulièrement «extrêmes» se sont produites
dans les régions en lisière des glaces à l’est du
«fortes» qui ont été les plus fréquentes (28 %).
Dans l’ensemble, 57 % de la surface des océans
a connu au moins une vague de chaleur au cours
de l’année 2021 (figure 7c), ce qui représente la
couverture annuelle la plus faible enregistrée
depuis 2012 (57 %), le maximum de 65 % ayant
été atteint en 2016.
Pour ce qui est des vagues de froid marines, la
couverture quotidienne moyenne s’est élevée à
4 % en 2021 (figure 8b), ce qui est similaire à la
valeur atteinte en 2020 (4 %), mais inférieur au
Groenland (août), au nord du Svalbard (octobre)
record de 1982 (7 %). Au total, 25 % de la surface
et à l’est de la mer de Ross (décembre). En 2021,
la quasi-totalité des vagues de froid marines
ont été «modérées», sauf dans les zones de
forte variabilité, comme l’extension polaire
du Gulf Stream.
des océans a connu au moins une vague de froid
en 2021 (figure 8c), ce qui est comparable à la
proportion atteinte en 2020 (25 %), mais bien
inférieur au record de 1985 (63 %).
En 2021, les vagues de chaleur marines ont
affiché une couverture quotidienne moyenne de
13 %, ce qui reste inférieur aux records de 17 %
en 2016 et de 16 % en 2020. Pour la huitième
ACIDIFICATION DE L’OCÉAN
L’océan absorbe environ 23 % du CO2
d’origine anthropique rejeté chaque année
dans
l’atmosphère
année consécutive, ce sont les vagues de chaleur
30,31
. La hausse de la concentration
30
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2019: Résumé à l’intention des décideurs. Dans Rapport
spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique, https://www.ipcc.ch/site/
assets/uploads/sites/3/2020/07/SROCC_SPM_fr.pdf.
31
Organisation météorologique mondiale, 2019: Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre – Bilan des gaz à effet de
serre présents dans l’atmosphère d’après les observations effectuées à l’échelle du globe en 2018, numéro 15. Genève.
Couverture journalière
des vagues de froid
marines (non cumulé)
80 %
60 %
80 %
60 %
40 %
20 %
40 %
20 %
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
Jour de l’année
Catégorie max. de vagues
de froid marines (cumulé)
10
7
3
2021-2 2021-4 2021-6 2021-8 2021-10 2021-12
Jour de la première occurrence
Moyenne de jours de vagues
de froid marines (cumulé)
Jour de l’année
■
■
■
11
11
Figure 9. En bleu, pH moyen
de la surface de l’océan à
l’échelle mondiale pour la
période 1985–2020. La zone
ombrée représente la plage
d’incertitude calculée pour
chaque estimation du pH.
Les données proviennent
du service Copernicus de
surveillance du milieu marin
(CMEMS).
Source: Met Office,
Royaume-Uni.
atmosphérique de CO2
s’en trouve ainsi ralentie
32
,
mais ce dernier, par réaction chimique, abaisse
le pH de l’eau de mer
33
, un processus appelé
acidification de l’océan (figure 9). Actuellement,
le taux d’acidification de l’océan à l’échelle
mondiale excède d’au moins un ordre de
L’acidification de l’océan menace les organismes et services écosystémiques
marins,
ce qui compromet la sécurité alimentaire,
le
tourisme et la protection des côtes. Au niveau
local
et
régional,
ce
phénomène
exerce
une
forte
pression sur les organismes et processus
biologiques marins, mais il varie grandement selon
les régions, en raison d’une série de facteurs
qui affectent les niveaux de
CO2
. Les données
d’observation nationales sur
l’acidification des
océans qui sont partagées dans le cadre
de
l’objectif de développement durable
(ODD)
14.3 et de l’indicateur 14.3.1 associé («Acidité
moyenne des mers (pH) mesurée à plusieurs
points
de
prélèvement
représentatifs»)
mettent
en évidence le besoin d’observations
régulières
et soutenues de l’acidification de l’océan le
long
des côtes et en haute mer. Bien que
l’intégralité
CMEMS
8,11
8,10
8,09
8,08
8,07
8,06
8,05
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
grandeur les taux estimés pour le Maximum
thermique du passage Paléocène-Éocène,
un phénomène ayant entraîné d’importantes
perturbations du cycle mondial du carbone
il y a près de 56 millions d’années
34
du globe ne soit pas encore couverte, des efforts
de renforcement des capacités permettent à de
plus en plus de nations de mesurer, gérer et
communiquer les données sur ce phénomène,
comme le confirme le nombre croissant de pays
participant à la collecte de données dans le cadre
de l’indicateur 14.3.1 des ODD.
. Dans son
sixième Rapport d’évaluation, le GIEC a conclu
qu’«il est très probable que le pH de surface en
haute mer ait atteint son point le plus bas depuis
au moins 26 000 ans et que les taux actuels de
modification du pH n’aient pas eu de précédent
depuis au moins cette période». Plus son pH
diminue, moins l’océan peut absorber le CO2
CRYOSPHÈRE
de l’atmosphère
35
.
La cryosphère englobe toutes les parties gelées
de la Terre, à savoir les glaces de mer, les glaciers,
les inlandsis, les zones enneigées et le pergélisol.
32
Le Quéré, C., Andrew, R. M., 5 Friedlingstein P. et al., 2018: «Global Carbon Budget 2017». Earth System Science Data, 10,
405–448. https://doi.org/10.5194/essd-10-405-2018.
33
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Changements climatiques 2021: Les éléments
scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.
34
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Changements climatiques 2021: Les éléments
scientifiques, chapitre 2, section 2.3.3.5 sur le pH de l’océan, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.
35
Middelburg, J. J., Soetaert, K., Hagens, M., 2020: «Ocean Alkalinity, Buffering and Biogeochemical Processes». Revues
de géophysique, 58, e2019RG000681. https://doi.org/10.1029/2019RG000681.
12
12
Figure 10. Écart entre
l’étendue des glaces de mer
observée et la moyenne de
1981–2010 dans l’Arctique
(à gauche) et l’Antarctique
(à droite) pour les mois où
l’étendue est maximale
(Arctique: mars; Antarctique:
septembre) et minimale
(Arctique: septembre;
Antarctique: février) de 1979
à 2021.
Source: Données provenant
des indices v2p1 du SAF OSI
d’EUMETSAT et v3 du Centre
de données sur la neige
et la glace des États-Unis
d’Amérique (NSIDC)
(Fetterer et al., 2017) (voir les
références exactes dans la
section Données sur les glaces
de mer).
Millions de km²
pH
© Crown Copyright. Source: Met Oce, Royaume-Uni.
1
1
0
0
–1
NSIDC v3 (septembre)
NSIDC v3 (mars)
OSI SAF v2p1 (septembre)
OSI SAF v2p1 (mars)
–2
–3
1980
1990
2000
2010
2020
Année
Millions de km²
–1
–2
–3
NSIDC v3 (septembre)
NSIDC v3 (février)
OSI SAF v2p1 (septembre)
OSI SAF v2p1 (février)
1980
1990
2000
2010
2020
Année
GLACES DE MER
Banquise arctique
Au cours de l’hiver arctique 2020/2021, la pression au niveau de la mer a été
anormalement
élevée
au-dessus
du
centre
de
l’océan
Arctique
(voir
la
section
Oscillation
arctique).
Le
régime
anticyclonique qui en a résulté a poussé
des
blocs de glace pluriannuels plus épais
dans
la
mer
de
Beaufort
36
. La banquise arctique a
atteint son étendue maximale de l’année
37
le 21 mars; avec 14,8 millions de km², cette
superficie se classe au 9
e
ou 10
e
Figure 11. Anomalies
relatives à la concentration
des glaces de mer dans
l’Arctique en juillet 2021
(écart par rapport à la
moyenne de 1981–2010).
Les zones en rouge sont
celles où l’étendue des
glaces était inférieure à la
normale, les zones en bleu
celles où l’étendue était
supérieure.
Source: Données du SAF OSI
d’EUMETSAT, complétées
par des données de
recherche-développement
de l’Initiative sur le
changement climatique
(CCI) de l’Agence spatiale
européenne (ESA).
rang (selon les
données utilisées) des valeurs les plus faibles
enregistrées depuis 1979 (figure 10). Pour plus
de détails sur les jeux de données employés,
voir la section Données sur les glaces de mer.
Concentration (%)
–10 0
0
10 0
Les taux observés au début de la saison de fonte
ont été proches de la moyenne de la période
1981–2010. En revanche, en juin et au début du
mois de juillet, le recul de la banquise a été très
rapide dans la mer de Laptev et les régions orientales de la mer du Groenland, c’est pourquoi à
la
mi-juillet, l’étendue des glaces de mer de toute
la région arctique a atteint des minima record
pour cette période de l’année. La
moyenne
mensuelle de juillet fait partie des quatre plus
basses jamais enregistrées (à égalité avec
2012
et 2019), mais toutes les régions n’ont pas été
touchées de manière
homogène
se classe au 12
e
rang des superficies les plus
faibles (figure 10). Mesurée le 16 septembre
39
,
elle s’est établie à 4,72 millions de km². La
superficie moyenne de septembre, elle aussi
bien en dessous de la moyenne de la période
de référence, a été de 4,92 millions de km².
Banquise antarctique
38
En 2021, l’étendue de la banquise antarctique
a globalement été plus faible que la moyenne de
la période 1981–2010: inférieure à la moyenne
avant que le minimum ne soit atteint en février,
elle est légèrement repassée au-dessus pendant
la majeure partie de l’hiver pour atteindre son
maximum exceptionnellement tôt à la fin du
mois d’août, avant de redescendre bien en
dessous de la moyenne en fin d’année.
(figure 11).
Le volume de glace observé dans les mers de
Beaufort et des Tchouktches était supérieur
à la normale (1981–2010), contrairement aux
secteurs sibérien et européen (mer de Laptev
et zone orientale de la mer du Groenland),
à l’exception de l’est de la mer de Kara, où
une partie de la banquise a persisté pendant
toute la saison. Après juillet, un temps plus
L’étendue minimale de l’année 2021 a été
observée le 19 février: établie à 2,60 millions
froid s’est rapidement installé pour une période
de km
2
, elle se classe au 15
e
prolongée sur tout l’océan Arctique, entraînant
un ralentissement de la fonte des glaces de mer,
dont la superficie à la fin du mois d’août 2021
s’est classée en 10
e
position des valeurs les plus
faibles à ce jour.
rang des superficies
les plus faibles jamais mesurées (de 1979 à nos
jours). Au début des années 1990, cette valeur
avait commencé à croître jusqu’à atteindre en
2013 un maximum de 3,68 millions de km²,
avant de chuter brutalement à 2,08 millions
de km² en 2017, son point le plus bas de toute
la période de référence. Depuis lors, l’étendue
minimale annuelle augmente à nouveau lentement.
En février, la majeure partie des glaces
de
mer de l’Antarctique se trouvait dans la mer
de
En raison de ce ralentissement, l’étendue minimale atteinte en septembre était supérieure à
celle de ces dernières années, mais toujours
bien
inférieure à la moyenne de la période
1981–2010;
sur les 43 années de relevés satellitaires, elle
Weddell, c’est pourquoi la superficie minimale
36
Mallett, R. D. C., Stroeve, J. C., Cornish, S. B. et al., 2021: «Record winter winds in 2020/21 drove exceptional Arctic sea
ice transport.» Communications Earth & Environment, 2, 149. https://doi.org/10.1038/s43247-021-00221-8.
37
https://nsidc.org/arcticseaicenews/2021/03/arctic-sea-ice-reaches-uneventful-maximum
38
Superficie des glaces de mer en juillet 2021: https://climate.copernicus.eu/sea-ice-cover-july-2021
39
https://nsidc.org/arcticseaicenews/2021/09/arctic-sea-ice-at-highest-minimum-since-2014
13
de la banquise mesurée à ce moment-là reflète
essentiellement les changements régionaux
survenus dans cette zone.
GLACIERS
La banquise antarctique a atteint son étendue
maximale de l’année, de 18,80 millions de km²,
le 30 août 2021, un chiffre proche de la moyenne
en termes d’amplitude, mais qui se classe en
22
e
position en termes de superficie sur les
43 années d’observations. En revanche, c’est la
deuxième fois que le maximum est atteint aussi
tôt dans l’année, à savoir en août (la première
fois étant en 2016).
Les glaciers sont formés de couches de neige
compactées. Il arrive que la glace se déforme et
descende vers des altitudes plus basses et plus
chaudes, où elle fond. Si le glacier se termine
dans un lac ou l’océan, la glace fond à la
rencontre de l’eau ou se brise pour former
des icebergs. Les glaciers sont sensibles aux
variations de la température, des précipitations
et du rayonnement solaire incident, ainsi qu’à
d’autres facteurs, comme les modifications de
la lubrification sous-glaciaire, le réchauffement
des océans ou la disparition de barrières de
glace exerçant un effet de contrefort.
Après la mi-septembre, l’étendue des glaces de
mer dans l’ensemble de l’océan Antarctique est
restée inférieure à la moyenne. Le 24 décembre,
elle est tombée à 6,77 millions de km² (soit
Au cours de la période 2000–2019, les glaciers et
calottes glaciaires de la planète (hors Groenland
1,82 millions de km² de moins que la moyenne),
se classant au 3
et Antarctique) ont perdu
40
en moyenne
e
Figure 12. Bilan de masse
des glaciers à l’échelle
mondiale sur la période
1950–2021, établi à partir
des données disponibles
pour un ensemble de près
de 40 glaciers de référence
dans le monde.
a) Bilan de masse annuel
moyen pour l’ensemble des
glaciers de référence.
b) Bilan de masse cumulé
depuis 1950. Les chiffres
sont donnés en mètres
d’équivalent en eau (m w.e.).
Source: Données fournies
par le Service mondial de
surveillance des glaciers,
http://www.wgms.ch.
Bilan de masse
annuel (m w.e.)
Bilan de masse cumulé
(m w.e.)
rang des valeurs les plus
basses enregistrée ce même jour. À cette
période de l’année, une superficie inférieure
à la moyenne a été observée dans tous les
secteurs du continent, mais c’est surtout le
manque de glace dans les mers de Weddell,
de Bellingshausen et de Ross qui a influé sur
l’anomalie antarctique.
267 ±16 Gt par an, une perte plus importante sur
la dernière partie de la période, de 2015 à 2019,
où elle a atteint 298 ±24 Gt par an. Dans plusieurs
régions situées à des latitudes moyennes, les
glaciers ont reculé deux fois plus vite que la
moyenne mondiale (0,52 ±0,03 m par an) entre
2015 et 2019, comme en Nouvelle-Zélande,
en Alaska, en Europe centrale et dans l’ouest
de l’Amérique du Nord (hors Alaska), où ils ont
respectivement reculé de 1,52 m, de 1,24 m,
de 1,11 m et de 1,05 m par an.
a)
Le Service mondial de surveillance des glaciers
rassemble et analyse les données sur le bilan
de masse des glaciers du monde entier, dont
42 glaciers de référence pour lesquels nous disposons d’observations à long terme.
Les mesures
préliminaires effectuées sur
32 de ces glaciers
pour
l’année
glaciologique
2020/2021 révèlent
un
bilan de masse moyen de –0,77 m
d’équivalent
en eau (m
w.e.
0
–0,5
–1,0
1950 1960
41
, voir la figure 12) à l’échelle de
1970 1980 1990 2000 2010 2020
Année
la planète. Ce chiffre est inférieur à la moyenne
b)
de la dernière décennie (–0,94 m w.e. de 2011 à
2020), mais supérieur à la moyenne de la période
1991–2020, qui est de –0,66 m w.e.
0
–10
Même si le bilan de masse des glaciers a
été moins négatif sur l’année glaciologique
2020/2021 que les années précédentes, on
observe une tendance nette à l’accélération de
la perte de masse sur des échelles de temps
multidécennales (figure 12). En moyenne,
–20
–30
1950 1960
1970 1980 1990 2000 2010 2020
Année
les glaciers de référence ont perdu 33,5 m
40
Hugonnet, R., McNabb, R., Berthier, E. et al., 2021: «Accelerated global glacier mass loss in the early twenty-first
century.» Nature, 592 (7856), 726–731. https://www.nature.com/articles/s41586-021-03436-z.
41
Le mètre d’équivalent en eau correspond à la hauteur d’eau qui serait obtenue si la glace perdue était fondue et répartie
sur la surface du glacier.
14
a)
Figure 13. Relevés de bilan
massique des glaciers
a) Place, en ColombieBritannique
et
b)
Peyto,
dans
l’Alberta,
de
1965
à
2021.
Les
données
de
la
période
1965–2019
proviennent
du
Service
mondial
de
surveillance
des
glaciers.
Le
bilan
de
masse
pour
2021 a
été
estimé à
partir
de
relevés
LiDAR,
après
rectification
de
la
densité
des
névés
à
l’aide
des
données
de
Pelto
et
al.,
2019
(voir
la
section
Données
sur
le
bilan
de
masse
des
glaciers).
Les
barres
horizontales
bleues
et
jaunes
indiquent
les
valeurs
moyennes
décennales
pour
la
région,
d’après
Hugonnet
et
al.,
2021
(voir
la
section
Données
sur
le
bilan
de
masse
des
Glacier Place, chaîne Côtière (Col. Brit.)
b)
Glacier Peyto, montagnes Rocheuses (Alberta)
1,0
0,5
0,0
–0,5
–1,0
–1,5
–2,0
–2,5
–3,0
Évolution de l’élévation des glaciers, 2020/2021: champ de glace Columbia, montagnes Rocheuses (Canada)
0
2 5.
5 km
glaciers). La barre rose
d’équivalent en glace depuis 1950, dont 76 %
(25,5 m) depuis 1980.
Perte de masse glaciaire exceptionnelle dans
l’ouest du Canada
pour l’année 2021 indique le
niveau d’incertitude, le bilan
de masse ayant été calculé
à l’aide de la superficie
contemporaine des glaciers
obtenue grâce aux relevés
LiDAR (cercles rouges),
tandis que le bilan de masse
spécifique a été calculé
à partir des données du
Randolph Glacier Inventory
sur les superficies et
limites des glaciers, utilisé
par Hugonnet et al., 2021
(réticules noirs).
c) Évolution de l’altitude du
champ de glace Columbia,
dans les Rocheuses
canadiennes, dérivée de
relevés LiDAR pour l’année
2020/2021.
n’avait jamais été aussi importante depuis le
début des mesures en 1965 (figure 13a). Quant
au glacier Peyto dans les montagnes Rocheuses
canadiennes, il n’y a qu’en 1998 qu’il avait
connu un recul aussi important, pour cause
d’un épisode El Niño intense (figure 13b). Une
série de relevés LiDAR
La perte de masse des glaciers d’Amérique
du Nord s’est accélérée au cours des deux
dernières décennies. Dans l’ouest de cette région
du monde, elle est passée de 53 ±13 Gt par an
pour la période 2000–2004 à 100 ±17 Gt par an
pour la période 2015–2019
43
fait état des bilans
massiques de ces trois glaciers, qui s’élèvent
respectivement à –2,66, –3,30 et –1,95 m w.e.,
soit près de deux fois le taux de perte moyen
de la région entre 2015 et 2019.
42
.
L’été exceptionnellement chaud et sec qu’a
connu l’hémisphère Nord en 2021 (voir la section
Vagues de chaleur et incendies) a exacerbé la
fonte de la plupart des glaciers de l’Alberta et
du sud de la Colombie-Britannique au Canada,
ainsi que dans le nord-ouest de la côte pacifique
des États-Unis. Dans la chaîne Côtière de la
Colombie-Britannique, la perte enregistrée pour
À la mi-août 2021, la plupart des glaciers de
montagne de la région n’étaient quasiment plus
enneigés et nombre d’entre eux avaient perdu
leur zone de névé, là où la neige pluriannuelle
se transforme en glace. Les nombreux feux de
forêt qui ont sévi dans la région au cours de
l’été 2021 ont entraîné un dépôt de particules,
notamment de la suie et des cendres, qui a eu
pour conséquence d’assombrir plus que de
les glaciers Place et Helm entre 2020 et 2021
coutume la surface des glaciers pendant les mois
42
Hugonnet, R., McNabb, R., Berthier, E. et al., 2021: «Accelerated global glacier mass loss in the early twenty-first
century». Nature, 592 (7856), 726–731. https://www.nature.com/articles/s41586-021-03436-z.
43
Pelto, B. M., Menounos, B., Marshall, S. J., 2019: «Multi-year evaluation of airborne geodetic surveys to estimate
seasonal mass balance, Columbia and Rocky Mountains, Canada». The Cryosphere, 13, 1709–1727. https://doi.
org/10.5194/tc-13-1709-2019.
Bilan de masse net (m w.e.)
Bilan de masse net (en m w.e.)
0,5
0,0
–0,5
–1,0
–1,5
–2,0
I
+
1970 1980 1990 2000 2010 2020
1970 1980 1990 2000 2010 2020
Année
Année
c)
Évolution
–10
–8
–5
–3
0
1
de l’élévation
(m)
- - - -
-
15
de juillet et août. Ces derniers ont donc absorbé
plus de lumière solaire que d’habitude, ce qui
a contribué à leur perte de masse extrême. Le
glacier Kokanee, en Colombie-Britannique, a
perdu entre 5 et 6 % de son volume total en 2021,
tandis que le champ de glace Columbia, le plus
grand des Rocheuses (210 km²), a perdu environ
0,34 Gt de glace (figure 13c).
le bilan de masse marin, qui correspond au total
des pertes enregistrées en périphérie en raison
du vêlage des icebergs et de la fonte des langues
glaciaires au contact de l’océan; et le bilan de
masse basal, qui mesure la fonte de la base
du glacier sous l’effet de la géothermie et de la
chaleur de friction générée par le glissement du
glacier et la déformation de la glace.
Pour le Groenland, un ensemble de modèles
climatiques régionaux
INLANDSIS
44
donne un bilan de masse
total
45
estimé à –166 Gt pour l’année 2021 (le bilan
de masse étant calculé du 1
Les inlandsis sont des étendues de glace couvrant
une superficie de plus de 50 000 km². Dans les
conditions climatiques actuelles, il n’en subsiste
que deux, au Groenland et en Antarctique.
er
Inlandsis groenlandais
septembre 2020 au
31 août 2021). Si l’on se base sur les estimations
calculées pour la même période à partir des
observations satellitaires et des données du
réseau de stations météorologiques de surface
PROMICE, on obtient un bilan massique total de
–85 Gt
46
. Quant aux données gravitationnelles
Les variations de masse de l’inlandsis groenlandais
reflètent
l’effet
conjugué de
plusieurs
éléments: le bilan de masse en surface, défini
comme
la
différence
entre
les
chutes
de
neige
et
le ruissellement des
eaux de fonte de
l’inlandsis;
du satellite GRACE traitées par la NASA
47
, elles
donnent pour cette période un bilan massique
total de –126 Gt
48
44
Moyenne de trois modèles régionaux axés sur le climat et le bilan de masse. Voir Mankoff, K. D., Fettweis, X., Langen,
P. L. et al., 2021: «Greenland ice sheet mass balance from 1840 through next week». Earth System Science Data, 13,
5001–5025. https://doi.org/10.5194/essd-13-5001-2021.
45
Un bilan négatif signifie que la superficie de la glace a diminué, tandis qu’un bilan positif correspond à une augmentation
de cette superficie.
46
Moon, T. A., Tedesco, M., Box, J. E. et al., 2021: «Greenland Ice Sheet». Dans Arctic Report Card. Sous la direction de
Moon, T. A., Druckenmiller, M. L., Thoman, R. L. Administration américaine pour les océans et l’atmosphère.
https://doi.org/10.25923/546g-ms61.
47
https://climate.nasa.gov/vital-signs/ice-sheets/
48
Wiese, D. N., Yuan, D.-N., Boening, C. et al., 2019: «JPL GRACE et GRACE-FO Mascon Ocean, Ice, and Hydrology
Equivalent Water Height». RL06M CRI Filtered Version 2.0, Ver. 2.0, PO.DAAC, CA, États-Unis. http://dx.doi.org/10.5067/
TEMSC-3MJ62.
16
. Ces estimations varient en
raison des différentes méthodes et hypothèses
utilisées, mais toutes montrent que l’inlandsis
600
500
400
300
200
100
0
Bilan de masse (Gt/an)
–100
–200
–300
–400
–500
Figure 14. Composantes du bilan
de masse total de l’inlandsis
groenlandais (1987–2021).
En bleu: bilan de masse en surface;
En vert: bilan de masse marin
(également appelé décharge);
En orange/jaune: bilan de masse
basal;
En rouge: bilan de masse total, soit la
somme des trois bilans précédents
(voir la note de bas de page 44).
Source: Mankoff, K. D.; Solgaard, A.;
Colgan. W. et al. Greenland Ice Sheet
solid ice discharge from 1986 through
March 2020.
Earth System Science Data 2020,
12 (2), 1367–1383.
https://doi.org/10.5194/
essd-12-1367-2020.
–600
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Année
Bilan de masse
basal
Bilan de masse
marin
Bilan de masse
en surface
Bilan de masse
total
Figure 15. Données
gravimétriques des
satellites GRACE et
GRACE-FO montrant
l’évolution de la masse des
inlandsis du Groenland et de
l’Antarctique d’avril 2002 à
novembre 2021 (voir la note
de bas de page 48). Au cours
de cette période, le taux
de perte moyen a été de
276 Gt par an au Groenland
et de 152 Gt par an en
Antarctique, ce qui équivaut
en tout à une élévation du
niveau de la mer d’environ
1,2 mm par an.
a)
Inlandsis groenlandais
b)
Inlandsis antarctique
groenlandais a affiché un bilan de masse négatif
pour la vingt-cinquième année consécutive.
période couverte par les données gravimétriques
des satellites.
Les modèles climatiques montrent qu’entre
septembre 1986 et août 2021, l’inlandsis groenlandais a perdu un total de 5 511 Gt de
glace
49
,
Lors de la saison de fonte 2021, le taux de fonte
de l’inlandsis groenlandais est resté proche de
la moyenne à long terme jusqu’au début de
l’été, mais les températures et le ruissellement
soit une perte de masse moyenne de 157 Gt par
an (figure 14). Cette dernière s’est accélérée au
cours des deux dernières décennies. D’après les
données gravimétriques des satellites GRACE et
GRACE-FO
des eaux de fonte ont été bien supérieurs à la
normale à la fin du mois de juillet et en août
2021 (figure 16)
51
50
, le Groenland a perdu 5 151 Gt de
glace entre avril 2002 et novembre 2021, soit un
taux de perte moyen de 276 Gt par an (figure 15).
En 2021, le bilan de masse du Groenland était
proche de la normale sur 35 ans, quoiqu’inférieur
à la moyenne de 2002–2020, qui correspond à la
. En effet, en août, une masse
d’air chaud et humide est arrivée de la baie de
Baffin et s’est installée sur une grande partie du
sud-ouest et du centre du Groenland. Le 14 août,
la pluie s’est abattue pendant plusieurs heures
sur la station Summit, située au point culminant
de l’inlandsis groenlandais, à 3 216 m, tandis
Figure 16. a) Jours de fonte
cumulés sur l’inlandsis
groenlandais en 2021,
montrant que la majeure
partie de l’inlandsis a été
touchée au cours de l’été
2021.
b) Surface fondue (en %)
de l’inlandsis groenlandais
pendant la saison de fonte
2021, par rapport à la valeur
médiane de la période
1981–2010.
c) Ruissellement des eaux de
fonte du Groenland en juillet
et août 2021 par rapport aux
longues saisons de fonte
de 2012 et 2019, montrant
la quantité record de glace
fondue en fin de saison
due aux précipitations
enregistrées à la mi-août
à la station Summit.
Source: Toutes les images
ont été fournies par le
Centre national de données
sur la neige et la glace
des États-Unis http://
nsidc.org/greenlandtoday/.
Remerciements à
Ted Scambos
et à
l’équipe
du
Greenland
Ice
Sheet
Today.
Les
analyses
a)
et
b)
ont
été
réalisées
par
Thomas
Mote,
de
l’Université
de
Géorgie
(États-Unis),
et
le
ruissellement
des
eaux
de
fonte
au
point
c) a
été
estimé à
partir
du
modèle
climatique
régional
MARv3.12,
avec
l’aimable
autorisation
de
Xavier
Fettweis,
de
l’Université
de
Liège
(Belgique).
49
Moyenne de trois modèles régionaux axés sur le climat et le bilan de masse. Voir Mankoff, K. D., Fettweis, X., Langen,
P. L. et al., 2021: «Greenland ice sheet mass balance from 1840 through next week». Earth System Science Data, 13,
5001–5025. https://doi.org/10.5194/essd-13-5001-2021.
50
Wiese, D. N., Yuan, D.-N., Boening, C. et al., 2019: «JPL GRACE et GRACE-FO Mascon Ocean, Ice, and Hydrology
Equivalent Water Height». RL06M CRI Filtered Version 2.0, Ver. 2.0, PO.DAAC, CA, États-Unis. http://dx.doi.org/10.5067/
TEMSC-3MJ62.
51
Variation de la masse
(Gt)
0
0
–1 000
–2 000
–3 000
–4 000
–5 000
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Année
http://nsidc.org/greenland-today/2021/08/rain-at-the-summit-of-greenland/
Variation de la masse
(Gt)
–1 000
–2 000
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Année
17
–3 000
a)
Jours de fonte cumulés
b)
Surface fondue au Groenland en 2021
au Groenland 1
er
janv. – 15 oct. 2021
Médiane 1981–2010
Pourcentage de fonte
en 2021
Écart interquartile
Ruissellement des eaux
de fonte (Gt)
Superficie fondue (%)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Écart interdécile
-
100+
e
90
Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct.
.. �-
·,
15 Oct. 2021
70
Modélisation du ruissellement des eaux
de fonte, juillet–août 2021
c)
.. 50
Maximum 1981–2010
Moyenne 1981–2010
2012 2019 2021
Nombre de jours
de fonte
20
16
12
8
4
0
5 10 15 20 25 30
5 10 15 20
Juil.
Août
t
que la température de l’air est restée supérieure
au point de congélation pendant près de neuf
heures
la période 1990–2020
55
52,53
. Cette station n’avait jusqu’à présent
jamais enregistré de précipitations, ni de températures supérieures
au
point
de
congélation
aussi
tard
dans
l’année.
Des
phénomènes
de
fonte ont également été observés à cet endroit
en 1995, 2012 et 2019. Les relevés de carottes
de
glace indiquent qu’avant 1995,
la
dernière
fois que ce type de phénomène s’était produit
à cet endroit remonte à la fin du
XIX
e
siècle
54
.
. À la mi-décembre 2020,
le nord du plateau de Filchner, dans la mer de
Weddell, a connu un bref épisode de fonte de
forte intensité. La saison de fonte estivale s’est
achevée à la mi-février 2021. Sur l’année, les
principaux épisodes de fonte supérieurs à la
normale ont été observés sur les plateaux de
glace résiduels de Larsen B et C, sur la péninsule
Antarctique; ailleurs, les phénomènes de fonte
sont globalement restés proches des conditions
moyennes de la période 1990–2020.
Inlandsis antarctique
Par rapport au Groenland, la fonte des glaces de
surface que connaît l’inlandsis de l’Antarctique
est négligeable; elle se produit généralement
sur la péninsule Antarctique entre novembre
Bien qu’en surface, l’inlandsis de l’Antarctique
ait connu un phénomène de fonte proche de la
normale au cours de l’été 2020/2021, les données
gravimétriques du satellite GRACE-FO indiquent
qu’il a continué à s’amincir au début de l’année
2021 (figure 15), en raison notamment du vêlage
Figure 17. Anomalie de
l’étendue de l’enneigement
en mai dans l’hémisphère
Nord pour la période
1970–2021, par rapport à la
moyenne de 1991–2020.
Source: Produit sur
l’étendue de l’enneigement
dans l’hémisphère Nord de
l’université Rutgers
(https://snowcover.org).
Millions de km²
et février, mais aussi sur certains plateaux
de glace de faible altitude et dans les zones
côtières. Plutôt modérée, la saison de fonte de
l’été 2020/2021 a été inférieure à la moyenne de
d’icebergs et de la fonte sous-marine de la calotte
glaciaire au niveau de la mer d’Amundsen, dans
l’ouest de l’Antarctique. Depuis 2010, la perte
de masse de l’inlandsis antarctique s’explique
en grande partie par l’amincissement du glacier
Thwaites et le retrait de sa ligne d’échouage dus
au réchauffement de l’océan dans ce secteur
5
56
.
Selon les données du satellite GRACE FO
4
57
,
l’Antarctique a perdu 296 Gt de glace entre
novembre 2020 et novembre 2021, soit à peu
près le double du taux de perte moyen de la
région sur la période 2002–2021 (figure 15).
3
2
1
0
ENNEIGEMENT
–1
–2
La couverture de neige saisonnière dans l’hémisphère Nord diminue depuis longtemps à la fin
du printemps et en été, tandis qu’en automne,
elle reste plutôt stable, voire
augmente
–3
58
.
Cette tendance s’est confirmée en 2021, malgré
52
Moon, T. A., Tedesco, M., Box, J. E. et al., 2021: «Greenland Ice Sheet». Dans Arctic Report Card. Sous la direction de
Moon, T. A., Druckenmiller, M. L., Thoman, R. L. Administration américaine pour les océans et l’atmosphère.
https://doi.org/10.25923/546g-ms61.
53
http://nsidc.org/greenland-today/2021/08/rain-at-the-summit-of-greenland/
54
Meese, D. A., Gow, A. J., Grootes, P. et al., 1994: «The Accumulation Record from the GISP2 Core as an
Indicator of Climate Change Throughout the Holocene». Science, 266 (5191), 1680–1682. https://doi.org/10.1126/
science.266.5191.1680.
55
http://nsidc.org/greenland-today/2021/04/the-antarctic-2020-to-2021-melt-season-in-review/
56
Velicogna, I., Mohajerani, Y., Landerer, G. A. F. et al., 2020: «Continuity of Ice Sheet Mass Loss in Greenland and
Antarctica from the GRACE and GRACE Follow-On Missions». Geophysical Research Letters, 47 (8), e2020GL087291.
https://doi.org/10.1029/2020GL087291. Voir aussi Rignot, E., Mouginot, J., Scheuchl, B. et al., 2019: «Four decades of
Antarctic Ice Sheet mass balance from 1979–2017». Proceedings of the National Academy of Sciences, 116 (4) 1095–1103.
https://doi.org/10.1073/pnas.1812883116.
57
Wiese, D. N., Yuan, D.-N., Boening, C. et al., 2019: «JPL GRACE et GRACE-FO Mascon Ocean, Ice, and Hydrology
Equivalent Water Height» RL06M CRI Filtered Version 2.0, Ver. 2.0, PO.DAAC, CA, États-Unis. http://dx.doi.org/10.5067/
TEMSC-3MJ62.
58
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs.
Dans Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf.
18
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
2018
2020
2021
Année
Figure 18. Récent
mouvement de terrain
associé au dégel du
pergélisol (glissement dû au
décollement de la couche
active et effondrement
régressif dû au dégel).
Au premier plan, de grandes
quantités de matière ont
été poussées dans la rivière
pour former une langue de
débris. Collines au pied des
monts Mackenzie au sud de
Norman Wells, nord-ouest
du Canada.
Crédit: Gouvernement des
Territoires du Nord-Ouest,
Canada.
une anomalie en mai de –2 millions de km², ce
chiffre étant au 3
e
rang des couvertures neigeuses
les plus faibles enregistrées entre 1970 et 2021
(figure 17), selon les analyses du produit sur
l’étendue de l’enneigement dans l’hémisphère
Nord de l’université Rutgers
59
de 0 °C pendant plusieurs années ou décennies en raison de ce changement de phase, les
conséquences du réchauffement et du dégel
du
pergélisol sur la stabilité du sol (affaissements
et
mouvements de masse par ex.), l’hydrologie,
les
écosystèmes et les infrastructures sont
souvent
clairement visibles (figure
18).
. Tous les jeux de
données montrent une diminution de la surface
enneigée au printemps dans l’hémisphère Nord,
ce qui s’explique, en 2021, par un enneigement
inférieur à la normale dans les hautes latitudes
eurasiennes. Aux mois de mai et juin 2021,
la superficie de la couverture neigeuse dans
l’Arctique eurasien a atteint des valeurs parmi
les plus faibles jamais enregistrées pour la
période 1967–2021, classées respectivement
en cinquième et troisième position
60
.
Depuis les années 1990, le Réseau terrestre
mondial pour le pergélisol (GTN-P) compile
des jeux de données sur les températures du
pergélisol (mesurées par forage) et l’épaisseur
de la couche active (épaisseur maximale de
la couche dégelée en saison au-dessus du
pergélisol). Ses activités sont essentiellement
alimentées par les projets de recherche. Les
séries de données à long terme provenant de
réseaux nationaux et régionaux qui surveillent
les zones montagneuses et polaires montrent
PERGÉLISOL
que les tendances au réchauffement se poursuivent au moins jusqu’en 2020 (dernière
année
pour laquelle des données sont
disponibles).
Situé sous un huitième des terres émergées de
la planète environ, le pergélisol est un sol dont
la température reste égale ou inférieure à 0 °C
pendant au moins deux années consécutives.
Son dégel peut entraîner une instabilité du
terrain et avoir d’autres conséquences, comme la
libération de gaz à effet de serre par les matières
organiques précédemment gelées. Lorsque la
température du pergélisol approche de 0 °C, les
variations de température dans le sol riche en
OZONE STRATOSPHÉRIQUE
Grâce au succès du Protocole de Montréal, les
halons et les chlorofluorocarbones (CFC) ne sont
officiellement plus utilisés, même si la surveil-
glace sont bloquées en raison du changement
de phase entre la glace et l’eau. Si la hausse de
la température peut se stabiliser aux alentours
lance de leur concentration dans l’atmosphère se
poursuit. Du fait de leur longue durée de vie, ces
composés resteront présents dans l’atmosphère
59
https://snowcover.org
60
Mudryk, L., Chereque, A. E., Derksen, C. et al., 2021: «Terrestrial Snow Cover». Dans Arctic Report Card. Sous la direction
de Moon, T. A., Druck-enmiller, M. L., Thoman, R. L.. Administration américaine pour les océans et l’atmosphère.
https://doi.org/10.25923/16xy-9h55.
19
pendant de nombreuses décennies. Même en
l’absence de nouvelles émissions, la quantité de
chlore et de brome qui subsiste est aujourd’hui
encore plus que suffisante pour détruire complètement l’ozone au-dessus de l’Antarctique
entre
août
et
décembre.
En
conséquence,
chaque
année au printemps, un trou se forme
dans
la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique,
où la concentration d’ozone est naturellement
faible, ses
dimensions variant essentiellement
en fonction des conditions
météorologiques.
dans la stratosphère est tombée de manière
persistante à des valeurs proches de zéro entre
15 et 20 km d’altitude au-dessus de l’Antarctique.
Avec la saison 2020, il s’agit des valeurs les plus
faibles jamais mesurées par des sondes dans
les stations de l’Antarctique, comme l’indique
la NOAA.
Le trou qui s’est formé en 2021 a dépassé en
taille et en profondeur 70 % des trous observés
dans la couche d’ozone depuis 1979, et ce jusqu’à
sa fermeture au cours de la seconde quinzaine
de décembre. Il se classe au 13
En 2021, ce trou s’est formé relativement
tôt et a continué à croître jusqu’à atteindre
de grandes dimensions. D’une superficie de
24 millions de km² le 24 septembre, ce chiffre
n’a ensuite pas beaucoup bougé jusqu’à la
mi-octobre 2021. Son évolution, tout comme
ses dimensions et son importance, ont été
e
rang des trous
les plus larges en termes de superficie et au
6
e
rang des trous les plus profonds en termes de
concentration minimale d’ozone. Ces dimensions
inhabituelles résultent d’un puissant vortex
polaire stable et de conditions plus froides que
Figure 19. À gauche:
superficie du trou dans la
couche d’ozone (en millions
de km²). À droite:
concentration minimale
d’ozone, où la colonne
d’ozone total est inférieure
à 220 unités Dobson.
L’année 2021 est indiquée
en rouge. Les dernières
années sont indiquées à titre
de comparaison, comme
indiqué dans la légende.
La courbe épaisse grise
la normale dans la basse stratosphère.
similaires à celles des saisons 2020 et 2018.
La superficie maximale de 24,8 millions de km²
a été atteinte le 7 octobre 2021; similaire aux
valeurs de 2020 et de 2018, ce chiffre approche
des records enregistrés les années précédentes
(28,2 millions de km² en 2015 et 29,6 millions
de km² en 2006), selon une analyse de l’Administration américaine pour l’aéronautique
et
l’espace (NASA) (figure 19,
à gauche).
représente la moyenne de la
période 1979–2020. La zone
en bleu correspond aux
valeurs comprises entre
le 10
FACTEURS DE LA VARIABILITÉ
DU CLIMAT À COURT TERME
e
et le 90
e
centile, et
celle en vert aux valeurs
comprises entre le 30
e
et le
70
e
En ce qui concerne la colonne d’ozone total,
la valeur minimale relevée par la NASA le
7 octobre 2021 était de 92 unités Dobson, ce
qui représente la valeur la plus faible pour la
saison 2021 mais aussi pour les 17 dernières
années (figure 19, à droite). Après le mois
de septembre 2021, la concentration d’ozone
De nombreux phénomènes naturels, communément appelés configurations ou
régimes
climatiques, influent sur le temps à des
échelles
de quelques jours à plusieurs mois. Comme
les
températures à la surface de l’océan varient
assez
lentement, les configurations récurrentes de la
températures de surface de la mer peuvent
aider
à
comprendre et,
parfois,
à prédire les
variations
plus rapides des conditions
météorologiques
sur les terres émergées, à l’échelle d’une
saison.
De même, quoiqu’à un rythme plus
rapide,
20
centile pour la période
1979–2020. Les traits fins
noirs indiquent les valeurs
maximales et minimales
quotidiennes pendant la
période 1979–2020.
Source: Graphique élaboré
par l’OMM sur la base des
données téléchargées
depuis le site Ozone Watch
de la NASA (https://
ozonewatch.gsfc.nasa.gov/).
Ces données sont fondées
sur des observations
satellitaires des instruments
OMI et TOMS.
Trou dans la couche d'ozone (hémisphère Sud)
1979–2020
2017
2018
2019
2020
2021
30
25
Surface (millions de km²)
20
15
10
5
0
Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Mois
a)
b)
Concentration minimale d’ozone (hémisphère Sud)
Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Concentration d’ozone (en unités Dobson)
300
250
200
150
100
1979–2020
2017
2018
2019
2020
2021
Mois
les variations de pression dans l’atmosphère
peuvent aider à expliquer certains régimes
météorologiques régionaux.
ainsi connu plusieurs saisons consécutives de
précipitations inférieures à la moyenne qui
ont entraîné une sécheresse dans la région.
Le continent maritime
61
En 2021, le phénomène El Niño-oscillation
australe, le dipôle de l’océan Indien, l’oscillation
arctique et le mode annulaire austral, décrits
plus en détail ci-après, ont chacun concouru
aux conditions météorologiques et climatiques
majeures observées dans différentes parties
du monde.
EL NIÑO-OSCILLATION AUSTRALE (ENSO)
Le phénomène ENSO est l’un des principaux
facteurs de la variabilité interannuelle des
régimes météorologiques dans le monde.
Il est associé à des pluies abondantes, des
(qui correspond à la
région insulaire climatologiquement importante
située entre l’Asie du Sud-Est continentale et
l’Australie, et entre les océans Indien et Pacifique)
a connu au début de l’année 2021 des pluies
plus abondantes qu’en temps normal, à l’inverse
de la Patagonie, ce qui est typique de La Niña.
En outre, les conditions La Niña sont associées
à une activité cyclonique plus intense que la
moyenne dans l’Atlantique Nord, lequel a subi
21 tempêtes tropicales baptisées pendant la
saison des ouragans 2021 (la moyenne saisonnière de la période 1981–2010 est de 14). Enfin,
ce phénomène a contribué à la sécheresse
dans
le sud des
États-Unis.
En décembre, la plupart
des États de cette région ont enregistré
des
inondations et des sécheresses, entre autres
aléas. Les épisodes El Niño, caractérisés par
des eaux de surface plus chaudes que la
moyenne dans l’est du Pacifique tropical et
par un affaiblissement des alizés, tendent à
élever les températures mondiales. Les épisodes
La Niña, caractérisés par des eaux de surface
plus froides que la moyenne dans le centre et
l’est du Pacifique tropical et par un renforcement
des alizés, ont l’effet inverse.
températures record ou quasi record, et plusieurs
d’entre eux ont également connu un mois plus
sec que la moyenne.
DIPÔLE DE L’OCÉAN INDIEN
La phase positive du dipôle de l’océan Indien
se caractérise par des eaux de surface plus
froides que la moyenne dans l’est de l’océan
Indien et plus chaudes que la moyenne dans
l’ouest. La phase négative a l’effet inverse.
La variation du gradient de la température de
surface de la mer qui en résulte dans le bassin de
l’océan Indien a une incidence sur les conditions
météorologiques des continents du pourtour
océanique, principalement dans l’hémisphère
Sud. La phase positive est généralement associée aux épisodes
El Niño, et la phase négative
aux épisodes
La Niña
Des conditions La Niña sont apparues à la
mi-2020 et ont atteint un pic d’intensité modérée
en octobre et décembre, avec des températures
moyennes de la mer en surface inférieures de
1,3 °C à la normale de la période 1991–2020 dans
la région Niño 3.4 (5° N–5° S, 120° O–170° O).
Ces conditions se sont affaiblies au cours du
premier semestre de 2021 jusqu’à atteindre en
mai une phase neutre (températures à plus ou
moins 0,5 °C de la normale), selon les indicateurs
62
.
océaniques et atmosphériques. La surface de la
Le dipôle de l’océan Indien est entré dans une
mer s’est toutefois refroidie après le milieu de
l’année jusqu’à franchir à nouveau les seuils de
La Niña sur la période juillet à septembre. Vers
les mois d’octobre et décembre, les températures
moyennes à la surface de la mer sont remontées
pour se situer à 1,0 °C en dessous de la normale.
En plus de sa tendance à faire baisser temporairement
les
températures
à
la
surface
du
globe, le phénomène
La Niña est associé
à
phase négative au mois de juillet 2021, qui s’est
atténuée jusqu’à redevenir quasiment neutre
à la fin de l’année, une première depuis 2016.
Sous les effets conjugués de cette phase et
de La Niña, une grande partie de l’Australie a
connu une fin d’hiver austral et un printemps
particulièrement pluvieux. Le sud-ouest de
l’Australie occidentale n’avait pas connu de
mois de juillet aussi pluvieux depuis 1996, tout
comme de nombreuses localités d’Australie
méridionale. Sur les 122 années d’observations
des conditions plus sèches que la normale
en Afrique de l’Est. Fin 2020, début 2021 et
fin 2021, le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie ont
dont dispose l’Australie, le printemps 2021
se classe au 10
e
rang des printemps les plus
61
Ramage, C. S., 1968: «Role of a Tropical “Maritime Continent” in the Atmospheric Circulation». Monthly Weather Review,
96 (6), 365–370. https://journals.ametsoc.org/view/journals/mwre/96/6/1520-0493_1968_096_0365_roatmc_2_0_co_2.xml.
62
http://www.bom.gov.au/climate/enso/history/ln-2010-12/IOD-what.shtml
21
4
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0
Figure 20. Indice mensuel de
l’oscillation arctique pour
les mois d’hiver 2000/2021
de l’hémisphère Nord. Les
barres bleues correspondent
au mois de décembre, les
barres orange au mois de
janvier et les barres grises
au mois de février.
Source: Centre de prévision
du climat de la NOAA
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Janvier
Février
humides du pays, et même au 4
e
rang pour
la Nouvelle-Galles du Sud. Quant au mois
de novembre, il s’agit du plus humide qu’ont
jamais enregistré cet État et l’Australie dans son
ensemble
63
. Inversement, la combinaison de ces
deux phénomènes a probablement contribué
à la sécheresse extrême qui a frappé l’Afrique
de l’Est.
OSCILLATION ARCTIQUE
L’oscillation arctique est une configuration
atmosphérique à grande échelle qui influence
le temps dans tout l’hémisphère Nord
64
L’hiver 2020/2021 de l’hémisphère Nord a vu
s’installer une phase négative de l’oscillation
arctique, qui, sur le plan saisonnier, n’avait
pas été aussi forte depuis l’hiver 2009/2010
(figure 20). Le courant-jet a balayé l’Amérique
du Nord, qui a vécu son mois de février le
plus froid depuis 1994. En remontant vers le
nord, ce même courant-jet sinueux a également
contribué à l’extrême chaleur qu’ont connue
certaines régions d’Asie du Nord et de l’Est en
février 2021. Des régions comme la Mongolie,
la Chine, le Japon et la République de Corée
ont enregistré des températures record pour
cette période de l’année. Le contraste entre les
phases positive (hiver 2019/2020) et négative
(hiver 2020/2021) de l’oscillation arctique pourrait
expliquer une partie des différences observées
entre les régimes de température des premiers
trimestres de 2020 et de 2021. La phase négative
. La phase
positive se caractérise par une pression atmosphérique inférieure à la moyenne au-dessus
de
l’Arctique
et
supérieure
à
la
moyenne
au-dessus
du Pacifique Nord et de l’Atlantique. Le
courantjet
s’établit
le long des parallèles
terrestres
à une latitude plus élevée que
d’habitude,
emprisonnant l’air froid de l’Arctique, et
les
tempêtes sont parfois décalées vers le
nord
de leur trajectoire habituelle. Les
latitudes
moyennes en Amérique du Nord, en Europe,
en Sibérie et en Asie de l’Est subissent moins
d’invasions d’air froid que d’ordinaire pendant
la
phase positive de l’oscillation arctique. La
phase
négative a l’effet inverse; elle est associée à un
courant-jet sinueux
et à de l’air
froid qui
envahit
qui s’est installée pendant l’hiver a également
limité la perte de glace de mer dans l’Arctique
l’été suivant
65
(voir la section Banquise arctique).
MODE ANNULAIRE AUSTRAL
De l’autre côté de la planète, le mode annulaire
austral (aussi appelé «oscillation antarctique»)
est une configuration atmosphérique à grande
échelle qui influence le temps dans l’hémisphère
les latitudes moyennes au sud.
63
http://www.bom.gov.au/climate/current/statements/scs75.pdf
64
Thompson, D. W. J., Wallace, J. M., 1998: «The Arctic Oscillation signature in the wintertime geopotential height and
temperature fields». Geophysical Research Letters, 25 (9), 1297–1300.
65
Rigor, I. G., Wallace, J. M., Colonie, R. L., 2002: «Response of Sea Ice to the Arctic Oscillation». Journal of Climate, 15 (18),
2648–2663. https://doi.org/10.1175/1520-0442(2002)015<2648:ROSITT>2.0.CO;2.
22
Sud. Il s’agit de la ceinture de vents d’ouest
Décembre
Indice mensuel
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II - ■ L
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I. - - I I
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I
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■
■
entourant l’Antarctique qui, en se déplaçant
vers le nord ou le sud, influence les conditions des latitudes moyennes à élevées
dans
l’hémisphère Sud. La phase positive, associée
aux épisodes La Niña de l’ENSO, se
caractérise
par
une
contraction
de
cette
ceinture
de
vents
vers
l’Antarctique.
Pendant
cette
phase,
un
flux
d’ouest chaud et humide souffle sur le nord de
la
péninsule, entraînant un réchauffement du
foehn
dans la partie orientale et une chaleur
anormale.
À l’inverse, la phase négative se
caractérise
par une expansion de la ceinture de forts vents
d’ouest vers
l’équateur
Le mode annulaire austral est resté globalement
neutre ou positif tout au long de l’année 2021,
dont le début et la fin ont été marqués par une
phase fortement positive
67
66
. Ce phénomène peut
notamment avoir une incidence importante sur
les températures de surface de l’Antarctique,
la circulation océanique et le régime des pluies
dans certaines parties de l’Australie.
. Cette configuration
a probablement contribué au froid record qui a
sévi pendant l’hiver austral et la saison froide
d’avril à septembre au pôle Sud, où elle a créé
des anomalies dans la vitesse et la direction des
vents, principalement en provenance du nord-est,
empêchant les masses d’air chaud d’atteindre
la région. À l’inverse, la station Esperanza,
située au nord-est de la péninsule antarctique, a
connu l’année la plus chaude jamais enregistrée,
avec une température moyenne de –2,6 °C.
Le 18 décembre, la température a atteint 14,6 °C,
un record absolu pour ce mois de l’année dans
cette station.
66
http://www.bom.gov.au/climate/sam/
67
http://www.nerc-bas.ac.uk/icd/gjma/sam.html
23
Phénomènes à fort impact en 2021
Bien qu’il importe de comprendre les changements
climatiques
à
grande
échelle,
les
impacts les plus violents du temps et
du
climat
sont
le
plus
souvent
ressentis
lors
de phénomènes météorologiques
extrêmes
tels que les fortes pluies et chutes de
neige,
les sécheresses, les vagues de chaleur,
les
vagues de froid et les tempêtes, y
compris
les tempêtes tropicales et les cyclones.
Ces
conditions peuvent provoquer ou
aggraver
d’autres phénomènes à fort impact
comme
les
inondations,
les
glissements
de
terrain,
les
incendies et les avalanches. La présente
section
repose
en
grande
partie
sur
les
contributions
des
Membres de
l’OMM.
Les
dangers
associés
à
ces
phénomènes
et
leurs
répercussions
socio-économiques plus vastes sont
décrits
dans la section
Risques et
impacts.
sud-ouest des États-Unis. Une température
de 54,4 °C a été enregistrée le 9 juillet dans
la Vallée de la Mort en Californie, qui avait
déjà connu une chaleur similaire en 2020. Il
s’agit de la température la plus élevée jamais
enregistrée dans le monde depuis les années
1930 au moins. En moyenne, l’été 2021 a été le
plus chaud qu’a connu le territoire continental
des États-Unis.
De nombreux feux de forêt de grande ampleur
se sont déclarés pendant les vagues de chaleur
et dans leur sillage (l’un d’entre eux a détruit
une grande partie de la ville de Lytton un jour
après qu’elle a battu son record de température).
Le Dixie Fire, le plus grand incendie jamais
enregistré dans le nord de la Californie, qui
s’est déclaré le 13 juillet, a ravagé près de
VAGUES DE CHALEUR ET
INCENDIES
390 000 hectares avant d’être complètement
maîtrisé en octobre. Le 30 décembre, un rare
feu de forêt hivernal a causé d’importantes
pertes matérielles à l’est de Boulder, dans le
Colorado, en détruisant ou en endommageant
plus d’un millier de maisons et autres bâtiments.
La superficie totale qui a brûlé au cours de la
saison aux États-Unis a été légèrement inférieure
à la moyenne
Des vagues de chaleur exceptionnelles ont frappé
l’ouest
de
l’Amérique
du
Nord
à
plusieurs
reprises aux mois de juin et de juillet.
Selon
certaines
mesures,
les
températures
les
plus
extrême ont été enregistrées fin juin dans
le
nord-ouest des États-Unis et l’ouest du
Canada.
La ville de Lytton, située dans le
centre-sud
de la Colombie-Britannique, a atteint
49,6 °C
le 29 juin, battant ainsi de
4,6 °C le
précédent
record national, tandis que les
températures
ont avoisiné les
45 °C jusque dans la
banlieue
est de Vancouver et l’intérieur de l’île de la
ville.
Ces
températures
ont
également
dépassé
de
plus de
5 °C la précédente maximale
connue
au nord du
50
72
, à l’inverse du Canada, où elle
a été bien au-dessus de la moyenne, notamment dans l’Ontario,
où c’est la première
fois
qu’une telle surface a brûlé à cette saison, et
en
Colombie-Britannique, où la surface brûlée
fait
partie des trois plus grandes enregistrées
dans
l’État.
Au cours de l’été, les fumées des
incendies
ont envahi de nombreuses régions
d’Amérique
du Nord sur une longue période: Calgary a
ainsi
enregistré un record de
512 heures de
fumée
ou de brume, contre une moyenne à long
terme
de
12 heures.
e
parallèle. Cette chaleur a fait de
nombreuses victimes, dont 569 dans la seule
Des chaleurs extrêmes ont touché la région
Colombie-Britannique entre le 20 juin et le
méditerranéenne au sens large à plusieurs
29 juillet
68
, et 185 dans l’Alberta
69
, tandis qu’aux
États-Unis, sur une période similaire, 154 décès
liés à la chaleur ont été signalés dans l’État de
Washington
70
et au moins 83 dans l’Oregon
71
reprises au cours de la seconde moitié de l’été
de l’hémisphère Nord. La température la plus
exceptionnelle a été enregistrée au cours de la
deuxième semaine d’août. Le 11 août, une station
agrométéorologique près de Syracuse, en Sicile
(Italie), a connu 48,8 °C, record européen provisoire, tandis que Kairouan (Tunisie) a battu
le
record avec
50,3 °C. Montoro
(47,4 °C)
a établi
le
.
De nombreuses stations de longue date ont
battu leurs records de 4 à 6 °C, comme celle
de Portland, dans l’Oregon (46,7 °C). Plusieurs
vagues de chaleur ont également sévi dans le
68
https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/birth-adoption-death-marriage-and-divorce/deaths/coroners-service/news/2021/
chief_coroner_statement_-_heat_related_deaths.pdf
69
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/dix-evenements-meteorologiques-plusmarquants/2021.html
70
https://www.doh.wa.gov/Emergencies/BePreparedBeSafe/SevereWeatherandNaturalDisasters/HotWeatherSafety/
HeatWave2021#heading88455
71
Bureau du médecin légiste de l’Oregon, cité dans les médias, https://flashalert.net/id/OSPOre/146352
72
https://www.nifc.gov/
24
record espagnol le 14 août, tandis que le même
jour, Madrid (aéroport de Barajas) a connu sa
journée la plus chaude, avec 42,7 °C. Plus tôt,
le 20 juillet, Cizre (49,1 °C) a établi le record turc
et Tbilissi (Géorgie) a connu sa journée la plus
chaude (40,6 °C). De grands feux incontrôlés se
sont déclarés dans de nombreuses parties de
la région. L’Algérie, le sud de la Turquie et la
Grèce ont été particulièrement touchés, avec
plus de 40 morts pour l’Algérie
dans d’autres parties du Brésil, comme le
Pantanal.
VAGUES DE FROID ET CHUTES
DE NEIGE
73
. La France,
l’Italie, la Macédoine du Nord, le Liban, Israël,
la Libye, la Tunisie et le Maroc ont également
connu d’importants incendies de forêt au cours
de cette période.
De nombreuses régions du centre des États-Unis
et du nord du Mexique ont connu des conditions anormalement froides à la
mi-février,
en particulier le Texas, qui n’avait jamais
connu
de températures aussi basses depuis au
moins
1989,
certaines
régions
ayant
enregistré
des
températures négatives pendant 6 à 9 jours
d’affilée. Le 16 février, le thermomètre est
descendu
à –25,6 °C à Oklahoma City et à
–18,9 °C à
Dallas,
deux villes où il n’avait plus fait aussi froid
depuis
respectivement 1899 et 1949. L’acheminement
Le mois de juin a été exceptionnellement chaud
dans de nombreuses régions d’Europe centrale
et orientale. Des records nationaux pour ce mois
ont été établis en Estonie (34,6 °C) et au Bélarus
(37,1 °C), tandis que certaines villes ont connu
leur journée de juin la plus chaude, comme
Saint-Pétersbourg (35,9 °C) et Moscou (34,8 °C),
toutes deux le 23 juin, Erevan (Arménie, 41,1 °C)
le 24, et Bakou (Azerbaïdjan, 40,5 °C) le 26.
Tampere, en Finlande, n’avait jamais connu
une température aussi élevée (33,2 °C) que le
22 juin. La Lettonie a enregistré son mois de
juin et son été les plus chauds de toute son
histoire. Plus loin, la Libye a également subi
une vague de chaleur prolongée à la fin du mois
de juin. Plus tard pendant l’été, une chaleur
anormale a également atteint le nord-ouest de
l’Europe; les 31,3 °C enregistrés à Castlederg
le 21 juillet représentent un record pour l’Irlande
du Nord. Deux nuits tropicales ont été observées
en Irlande en juillet, avec des températures
minimales quotidiennes dépassant 20 °C dans
le comté de Kerry.
de l’électricité a été gravement perturbé: près
de 10 millions de foyers ont subi des coupures
de courant au plus fort de l’événement. Le gel
des tuyaux a également causé beaucoup de
dégâts. Au total, 226 décès ont été signalés
aux États-Unis et les pertes économiques sont
estimées à 24 milliards de dollars É.-U., ce qui
en fait la tempête hivernale la plus coûteuse
jamais enregistrée aux États-Unis
75
.
Pour la troisième année consécutive, de grands
incendies ont ravagé les forêts sibériennes
L’hiver 2020/2021 a été particulièrement froid
dans de nombreuses régions d’Asie du Nord.
La Fédération de Russie n’avait plus connu
d’hiver aussi froid depuis 2009/2010. Des températures inférieures à la moyenne,
accompagnées
de plusieurs épisodes de fortes chutes de
neige,
ont touché une grande partie du Japon
fin
décembre et début janvier. Un certain nombre
de
localités
en
bordure
de
la
mer
du
Japon,
à Honshu, ont connu début janvier les
plus
fortes chutes de neige jamais enregistrées sur
72 heures.
Une
grande
partie de
la
Chine
a
également connu un froid inhabituel au cours
de cette période, atteignant
–19,6 °C le
7 janvier
à Beijing, la température la plus basse dans
cette
ville
depuis 1966.
pendant l’été, notamment dans la république
de Sakha, autour de Iakoutsk. Selon un rapport
de l’Agence fédérale des forêts de Russie,
le nombre d’incendies en Iakoutie à la fin de
l’été était de 2 295, pour une superficie d’environ
8,9 millions d’hectares brûlés depuis le début
de la saison des feux de forêt.
Pendant la haute saison, qui s’étend d’août à
septembre, les incendies ayant sévi dans la
Une violente tempête de neige a frappé de
nombreuses régions d’Espagne entre le 7 et le
10 janvier, suivie d’une semaine de températures
négatives. Au total, ce sont 53 cm de neige qui
sont tombés au Retiro, un quartier du centre
de Madrid, et de fortes chutes de neige ont
région de l’Amazonie ont été moins nombreux
qu’en 2019 ou 2020
74
, ce qui ne fut pas le cas
également été signalées dans de nombreuses
73
https://www.emdat.be/
74
https://queimadas.dgi.inpe.br/queimadas/portal-static/estatisticas_estados/
75
https://www.ncdc.noaa.gov/billions/events/US/2021
25
autres régions d’Espagne
76
. Le 12 janvier, après
le passage de la tempête, certaines localités,
comme Tolède (–13,4 °C) et Teruel (–21,0 °C), ont
enregistré leur record de température minimale.
Les transports terrestres et aériens ont été fortement perturbés. Pendant la deuxième
semaine
de
février,
les
Pays-Bas
ont
essuyé
une
tempête
de neige à l’intensité inégalée depuis 2010, et
de
fortes
chutes
de
neige
sont
également
tombées
en Allemagne, en Pologne et au
Royaume-Uni.
Le
12 février,
dans
le
sillage
de
la
tempête,
la ville
de
Braemar
a
enregistré
–23,0 °C,
une
minimale que le Royaume-Uni n’avait pas connue
depuis 1995. Dans le sud-est de l’Europe, une
neige
très
abondante
est
tombée
à
Athènes
le
15 février, comme la ville n’en avait plus vue
depuis 2009. Des chutes de neige inhabituelles
se
sont
abattues
sur la
Lybie
entre
le
15
et
le
21 février
puis
à
nouveau,
sur
les
hauteurs,
été établis en Suisse (–26,3 °C au Jungfraujoch)
et en Slovénie (–20,6 °C à Nova vas na Blokah).
Cette vague de froid a fait suite à une fin
de mois de mars très chaude: le 31 a été en
France le jour le plus chaud jamais enregistré
pour un mois de mars. Le secteur agricole a
été gravement touché par le gel: rien qu’en
France, les pertes subies par les vignobles
et autres cultures dépassent 4,6 milliards de
dollars É.-U. Enfin, en moyenne, le mois d’avril
n’avait plus été aussi froid au Royaume-Uni
depuis 1922.
PRÉCIPITATIONS
Par rapport aux températures, les précipitations se caractérisent par une plus
grande
fin décembre.
Une vague de froid inhabituelle pour un printemps a déferlé sur de nombreuses
régions
d’Europe au début du mois d’avril. En
France,
des
records
de
froid
pour
ce
mois
ont
été
enregistrés, par exemple le 8 à Saint-Etienne
avec
–7,4 °C et le 6 à Beauvais avec
–6,9 °C,
tandis
que le 7, Belgrade (Serbie) a connu les
plus
fortes chutes de neige jamais enregistrées
en
avril. La Pologne a quant à elle vécu son
mois
d’avril
le
plus
froid
du
XXI
e
variabilité spatiale et temporelle. En 2021,
les précipitations totales ont été supérieures
à la normale de la période climatologique de
référence (1951–2000) en Europe de l’Est, en
Asie du Sud-Est, sur le continent maritime et
dans certaines régions du nord de l’Amérique
du Sud et du sud-est de l’Amérique du Nord
(figure 21). Au contraire, l’Asie du Sud-Ouest et
le Moyen-Orient, ainsi que des régions d’Afrique
australe, du sud de l’Amérique du Sud et du
centre de l’Amérique du Nord ont souffert d’un
déficit pluviométrique.
siècle. En altitude,
des records nationaux pour le mois d’avril ont
76
http://www.aemet.es/fr/conocermas/borrascas/2020-2021/estudios_e_impactos/filomena
90° N
Figure 21. Cumuls de
précipitations en 2021,
exprimés en centiles de
la période de référence
1951–2010, pour les zones qui
ont figuré dans la fourchette
des 20 % d’années les plus
sèches (en brun) et des 20 %
45° N
26
Latitude
0°
45° S
d’années les plus humides
(en vert) de la période de
référence, des nuances plus
foncées de brun et de vert
indiquant les zones qui font
partie, respectivement, de la
fourchette des 10 % les plus
sèches et des 10 % les plus
humides.
Source: Centre mondial
de climatologie des
précipitations (GPCC), Service
météorologique allemand
'I
€'}3
.
'.
'
(DWD, Allemagne).
90° S
180˚ 90˚ O 0˚ 90˚ E 180˚
Longitude
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Quantile
En Afrique de l’Ouest, la mousson a débuté
avec du retard. Plus tard dans la saison, le
cumul des précipitations a été supérieur à la
normale, en particulier dans l’ouest de la région
concernée par la mousson. Dans l’ensemble, les
précipitations saisonnières ont été proches de
la normale. En Afrique australe, dans une zone
centrée sur la Zambie, le volume des précipitations tombées pendant la saison
pluvieuse
jusqu’en mai a été inférieur à la moyenne
à
long terme. C’est au moins la deuxième année
consécutive que Madagascar connaît cette
situation, qui s’est également produite la plupart
des
années
depuis 2011. En outre, les deux
saisons
des pluies
(avril–mai
et
octobre–novembre)
ont
été plus sèches que d’habitude dans la région
de la corne de
l’Afrique.
720 mm de pluie sont tombés dans cette zone,
soit plus que sa moyenne annuelle. La ville a
connu des inondations soudaines et extrêmes,
qui ont englouti de nombreux bâtiments, routes
et métros. De plus, 380 personnes ont péri dans
ces inondations ou sont portées disparues,
et des pertes économiques de 17,7 milliards
de dollars É.-U. ont été signalées
77
. D’autres
inondations de fin de saison ont eu lieu au début
du mois d’octobre, principalement dans les
provinces du Shanxi et du Hebei.
Des précipitations totales supérieures à la
L’Europe occidentale a connu à la mi-juillet des
inondations parmi les plus dévastatrices jamais
enregistrées. L’ouest de l’Allemagne et l’est de
la Belgique ont été les plus touchés, avec 100 à
150 mm de pluie tombés les 14 et 15 juillet, sur
un sol déjà anormalement humide à la suite de
fortes précipitations récentes. La ville de Hagen
moyenne ont été observées en Alaska et dans
le nord du Canada, ainsi que dans le sud-est
des États-Unis et dans certaines parties des
Caraïbes. Sur toute la largeur du continent, les
régions comprises entre ces deux bandes plus
humides que la moyenne ont au contraire connu
des conditions exceptionnellement sèches.
(Allemagne) a enregistré 241 mm de précipitations
en
22 heures.
De
nombreuses
rivières
ont
fortement débordé, inondant plusieurs
villes,
et
plusieurs
glissements
de
terrain
se
sont
également produits. La France, les
Pays-Bas,
le Luxembourg et la Suisse ont
également
subi d’importantes inondations.
L’Allemagne
a signalé
183 décès, et la
Belgique 36, tandis
que les pertes économiques ont dépassé
les
20 milliards de dollars É.-U. en
Allemagne
Des volumes de précipitations inhabituellement
élevés par rapport à la période de référence ont
été enregistrés dans le sud-ouest et le sud-est
de l’Australie, contrairement à l’île du Nord de
la Nouvelle-Zélande, où le volume des précipitations mesurées était anormalement
bas.
78
.
Les fortes pluies persistantes de la mi-mars ont
provoqué d’importantes inondations dans l’est
de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie
79
Le volume des précipitations tombées autour de
la mer Méditerranée était inhabituellement bas,
alors que des totaux anormalement élevés ont
été enregistrés autour de la mer Noire et dans
certaines parties de l’Europe de l’Est.
.
En moyenne, la semaine du 18 au 24 mars a été la
plus humide jamais enregistrée sur la côte de cet
État. Les inondations les plus graves ont eu lieu
le long des rivières Hastings, Karuah et Manning,
au nord de Sydney, mais d’autres zones, par
exemple à l’ouest de Sydney, ont également
subi des inondations majeures. De nombreux
cours d’eau intérieurs ont également quitté leur
INONDATIONS
lit, ce qui a permis de reconstituer en grande
partie les stocks d’eau gravement altérés par la
sécheresse de 2017–2019. Au moins 2,1 milliards
de dollars É.-U. de pertes économiques ont été
signalés.
Des précipitations extrêmes, renforcées par
l’afflux d’humidité qui a précédé le typhon In-fa,
ont touché la province du Henan, dans le centre
de la Chine, du 17 au 21 juillet. La région en
périphérie de la ville de Zhengzhou (capitale de
la province du Henan) a été la plus touchée: le
20 juillet, 201,9 mm de pluie y sont tombés en
En 2021, deux crues soudaines associées à de
fortes pluies localisées se sont produites en
Afghanistan début mai, autour de Herat à l’ouest,
et les 28-29 juillet au Nuristan à l’est. Ces deux
une heure (un record national chinois) et 382 mm
en 6 heures. Sur la totalité de cet épisode,
événements ont été particulièrement mortels,
avec 61 décès en mai et 113 en juillet
80
.
77
Soit 114,3 milliards de RM, selon les données nationales de la Chine.
78
Données nationales de l’Allemagne
79
http://www.bom.gov.au/climate/current/statements/scs74.pdf?20210621
80
https://reliefweb.int/disaster/fl-2021-000050-afg
27
Des crues soudaines se sont produites à plusieurs
reprises sur les côtes de la Méditerranée et de
la mer Noire. L’événement le plus marquant
s’est produit le 10 août en Turquie, sur la côte
de la mer Noire, occasionnant 77 décès et de
lourds dégâts dans plusieurs villes. Un total
de 399,9 mm de précipitations a été enregistré
à Bozkurt en 24 heures. Cet événement a été
associé à un «médicane» – une tempête qui se
forme en dehors des tropiques mais qui présente
néanmoins les caractéristiques d’une tempête
tropicale – dans la mer Noire. Des inondations
et précipitations extrêmes ont également été
signalées sur la côte de la mer Noire de la
Fédération de Russie entre le 12 et le 14 août.
moins humide qu’en 2020, mais le mois d’août a
été extrêmement pluvieux au Japon, notamment
dans l’ouest du pays, qui n’avait jamais vécu un
mois d’août aussi humide
83
, certains endroits
ayant mesuré plus de 1 400 mm de pluie entre le
11 et le 26 août. Une dépression tropicale s’est
abattue sur la Malaisie le 16 décembre, provoquant à Selangor et à Kuala Lumpur de graves
inondations, qui ont fait au moins
52 morts.
À l’aéroport international de Kuala
Lumpur,
il est tombé 230 mm de pluie en
12 heures les
17 et
18 décembre
84
.
Le 4 octobre, des précipitations exceptionnelles sont tombées dans les régions côtières
Dans le Sahel africain, la saison des pluies a
été généralement proche de la moyenne (1951–
2000), et moins pluvieuse que ces dernières
années, bien que des inondations importantes
aient été signalées, notamment au Niger, au
de la Ligurie (nord-ouest de l’Italie), comme à
Montenotte Inferiore (496,0 mm en 6 heures) et
à Rossiglione (740,6 mm en 12 heures).
Soudan et au Soudan du Sud, ainsi qu’au Mali.
Ailleurs en Afrique, le lac Tanganyika est monté
à plus de 3 m au-dessus de son niveau normal en
mai
85
La persistance de précipitations plus abondantes
que la moyenne au cours du premier semestre
de l’année dans certaines parties du nord de
l’Amérique du Sud, en particulier dans le nord
du bassin amazonien, a entraîné des inondations
de grande ampleur et de longue durée dans la
région. À Manaus (Brésil), le Rio Negro a atteint
son plus haut niveau jamais enregistré, avec
un pic à 30,02 m le 20 juin
81
. Les inondations
les plus importantes ont été signalées dans le
nord du Brésil, mais la Guyane, la République
bolivarienne du Venezuela et la Colombie ont
également été touchées.
, forçant les riverains à se mettre à l’abri au
Burundi, tandis que le lac Victoria a atteint son
niveau le plus élevé depuis le début des données
satellitaires en 1992, dépassant son record de
l’année précédente. Les débits élevés du Nil en
aval du lac Victoria, ainsi que les vastes nappes
d’eau stagnante qui ont subsisté des inondations
de 2020 ont contribué à l’enchaînement des
inondations qui a sinistré certaines parties
du Soudan du Sud et du Soudan, malgré un
niveau de précipitation proche de la normale
en 2021. En Afrique australe, dont une grande
partie avait connu une sécheresse de longue
durée, les précipitations de la saison des pluies
2020/2021 ont été supérieures à la moyenne
dans certaines régions, notamment le nord de
l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, où quelques
inondations ont été signalées, mais elles ont
été proches ou inférieures à la moyenne plus
En Inde, la mousson a progressé plus lentement
et a duré plus longtemps que d’habitude, mais
dans l’ensemble, les précipitations y afférentes
ont été proches de la moyenne, car les volumes
supérieurs à la moyenne dans l’ouest du pays ont
compensé les valeurs inférieures à la moyenne
enregistrées dans le nord-est. Au cours de la
saison, 529 décès en Inde et 198 au Pakistan
(au 30 septembre) ont été attribués aux inondations, le Bangladesh et le Népal n’ayant pas
été
épargnés
au nord.
82
L’Ouest canadien a été touché par de graves
inondations en novembre. En de nombreux
endroits du sud de la Colombie-Britannique,
200 à 300 mm de pluie sont tombés en 60 heures,
provoquant des inondations et des glissements
de terrain (aggravés dans certains cas par le ruissellement des zones dévastées par les
incendies).
Les transports ont été gravement
perturbés,
la plupart des grands axes reliant
Vancouver
. D’autres inondations ont eu
lieu dans l’est de l’Inde et au Népal pendant la
mousson du nord-est, en octobre et novembre.
En Asie de l’Est, la Chine orientale (à l’exception
du Henan) a connu une mousson globalement
81
http://www.cprm.gov.br/sace/boletins/Amazonas/20211022_11-20211025%20-%20114229.pdf
82
Données nationales de l’Inde et du Pakistan; la base de données sur les situations d’urgence EM-DAT dénombre
120 décès au Népal au cours de deux incidents et 21 au Bangladesh à la suite d’un seul.
83
https://ds.data.jma.go.jp/tcc/tcc/news/press_20210924.pdf
84
https://reliefweb.int/disaster/fl-2021-000209-mys
85
https://reliefweb.int/disaster/fl-2021-000039-bdi
28
au reste du Canada ayant été fermés pendant
plusieurs semaines, et plusieurs communautés
ont été partiellement ou totalement inondées.
Six victimes ont été signalées et les pertes
économiques se chiffrent à plus de 2 milliards
de dollars canadiens. Les inondations ont
également touché les régions adjacentes du
nord-ouest des États-Unis. Seattle et Vancouver
ont toutes deux connu l’automne le plus pluvieux
jamais enregistré.
avec un cumul de précipitations de 40 à 50 %
inférieur à la normale, notamment à Concepción
(559,2 mm), Valdivia (949,0 mm) et Puerto Montt
(921,7 mm).
SÉCHERESSE
En 2021, la sécheresse généralisée qui s’était
installée en 2020 dans l’ouest de l’Amérique du
Nord s’est étendue et intensifiée. En septembre,
une sécheresse extrême, voire exceptionnelle,
s’est installée sur la plupart des régions des
États-Unis situées au niveau des montagnes
Rocheuses et à l’ouest de ces dernières, malgré
une légère atténuation à partir du mois de juillet
à l’intérieur des terres du sud-ouest due à une
mousson d’été active. Cette sécheresse s’est
également étendue vers l’est, au niveau de
la frontière entre les États-Unis et le Canada,
d’un côté jusqu’au Minnesota, de l’autre
Une grave sécheresse a sévi dans une grande
partie de l’Amérique du Sud subtropicale pour
la deuxième année consécutive. Le volume
des précipitations a été bien en-dessous de la
moyenne sur une grande partie du centre et du
sud du Brésil
86
jusqu’aux Prairies canadiennes. De janvier 2020
à août 2021, le sud-ouest des États-Unis a vécu
ses 20 mois les plus secs jamais enregistrés
, du Paraguay, de l’Uruguay et du
nord de l’Argentine. Cette sécheresse a entraîné
des pertes agricoles conséquentes, aggravées
par une vague de froid à la fin du mois de juillet,
au cours de laquelle les températures maximales
ont été inférieures à 10 °C pendant cinq jours
consécutifs dans les régions les plus élevées du
sud du Brésil, ce qui a causé beaucoup de dégâts
dans de nombreuses régions caféicoles du pays.
Le bas niveau des rivières a également entraîné
une baisse de la production d’hydroélectricité
89
.
Le taux d’humidité y est descendu jusqu’à des
valeurs inférieures de plus de 10 % au record
précédent. Au Canada, une baisse de 35 à 40 %
de la production de blé et de colza était attendue
en 2021 par rapport à l’année précédente
90
87
et perturbé le transport fluvial. Le gouvernement
brésilien a déclaré une situation de pénurie
critique des ressources en eau dans la région
hydrographique du Paraná, où de nombreux
réservoirs d’eau ont atteint ou approché leur
niveau le plus bas des 20 dernières années
88
,
tandis qu’aux États-Unis, le niveau du lac Mead
sur le fleuve Colorado est tombé en juillet à
47 m sous son niveau maximal, soit le niveau
le plus bas jamais enregistré depuis la mise en
service complète du réservoir. En Californie, de
fortes pluies ont atténué la sécheresse à la fin du
mois d’octobre et en décembre; le 24 octobre,
la ville de Sacramento a connu sa journée la
plus humide avec 138 mm de pluie, alors qu’elle
sortait à peine d’une période record de 211 jours
sans précipitations mesurables. En quittant la
côte ouest, la sécheresse a toutefois progressé
vers l’est à la fin de l’année, à travers les États
du centre et du sud.
.
L’indice de précipitations normalisé sur 24 mois
dans la région a atteint son plus bas niveau
depuis les années 1960. Le 6 octobre, le fleuve
Paraguay à Asuncion est tombé à un niveau
record de 0,75 m sous le niveau de référence, soit
0,21 m sous le précédent record établi en 2020.
Au Chili, qui connaît depuis la dernière décennie
une longue sécheresse, l’année 2021 n’a pas
fait exception, la plupart des localités ayant
enregistré des précipitations inférieures d’au
moins 30 % à la moyenne. Un certain nombre
de localités au sud de Santiago ont connu en
2021 l’année la plus sèche jamais enregistrée,
L’Asie du Sud-Ouest a également été touchée
par une sécheresse importante tout au long
de l’année 2021. Les précipitations qui se sont
abattues pendant la saison fraîche 2020/2021
sur la majeure partie de la République islamique
d’Iran,
de
l’Afghanistan,
du
Pakistan,
du
sud-est de la Turquie et du Turkménistan
ont
été bien inférieures à la moyenne. Le
Pakistan
a connu un mois de février parmi les
trois
86
https://clima.inmet.gov.br/prec
87
http://www.ons.org.br/Paginas/Noticias/20210707-escassez-hidrica-2021.aspx
88
https://www.gov.br/ana/pt-br/assuntos/noticias-e-eventos/noticias/ana-declara-situacao-de-escassez-quantitativa-
dos-recursos-hidricos-da-regiao-hidrografica-do-parana
89
https://www.drought.gov/news/new-noaa-report-exceptional-southwest-drought-exacerbated-human-causedwarming
90
https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/210914/dq210914b-fra.htm
29
plus secs de son histoire, ainsi qu’un premier
trimestre 2021 au 5
e
calme que la moyenne, aussi bien dans l’océan
Pacifique que dans l’océan Indien.
rang des plus secs jamais
enregistrés. En montagne, le manteau neigeux
était également bien inférieur à la moyenne:
en République islamique d’Iran, l’étendue
de la couverture neigeuse n’a atteint que la
moitié environ de la moyenne à long terme
du pays pendant la majeure partie des mois
de janvier et de février, ce qui a entraîné une
réduction du débit des cours d’eau tributaires
de la fonte des neiges et par conséquent une
diminution des quantités d’eau disponibles
pour l’irrigation.
Dans la région de la corne de l’Afrique, la sécheresse s’est progressivement installée au cours
de
l’année,
notamment en
Somalie,
au
Kenya
et
dans
certaines parties de
l’Éthiopie,
après une
succession de trois saisons des pluies
moins
Dans l’Atlantique Nord, la saison a été marquée
par le passage de l’ouragan Ida, qui a touché
terre en Louisiane le 29 août sous la forme
d’un ouragan de catégorie 4, avec des vents
soutenus de 240 km/h sur une minute, ce qui
en fait l’un des ouragans les plus puissants
jamais enregistrés dans cet État des États-Unis.
Cet ouragan a ensuite poursuivi sa trajectoire
vers le nord-est du pays, provoquant sur son
passage des inondations importantes, notamment dans la région de New York. Déjà
inondée
au moment du passage de l’ouragan
Henri
deux
semaines plus tôt, New York a enregistré
des
précipitations horaires record de 80 mm,
avec
un cumul sur 24 heures dépassant 200
mm
dans certaines parties de la ville. Avant de
se
pluvieuses que la moyenne. Celle d’octobre
à décembre a été particulièrement mauvaise,
malgré quelques pluies au Kenya en fin de
saison.
Une grave sécheresse sévit depuis au moins deux
ans dans le sud de Madagascar
91
transformer en cyclone tropical, le système
précurseur d’Ida avait également causé d’importantes inondations au Venezuela. Au
total,
72 décès ont été directement attribués
à
Ida
et
43
décès
lui
ont
été
indirectement
attribués
au Venezuela et aux États-Unis, où les
pertes
économiques ont été estimées à 75
milliards
de dollars
É.-U.
. De juillet 2020
à juin 2021, les précipitations ont été inférieures
de 50 % à la normale sur la région, qui rencontre
de ce fait d’importants problèmes en termes
de sécurité alimentaire. Selon le Programme
alimentaire mondial, 1,14 million de personnes
étaient dans une situation nécessitant une aide
urgente en août 2021
93
92
.
. Autre événement majeur
de l’année, l’ouragan de catégorie 3 Grace a
frappé Veracruz (Mexique) après avoir provoqué
d’autres dégâts, notamment des inondations,
en Haïti (où il a entravé les travaux de reconstruction faisant suite au tremblement de terre),
en République dominicaine, en Jamaïque et
à
Trinité-et-Tobago.
Dans l’hémisphère Sud, le cyclone le plus important de
2021
CYCLONES TROPICAUX
94
En 2021, l’activité des cyclones tropicaux dans le
monde a été proche de la moyenne (1981–2010).
Pour la deuxième année consécutive, l’Atlantique Nord a
connu une
saison très
active,
avec
21 tempêtes baptisées, soit bien plus que
la
moyenne de
14 enregistrée entre 1981 et 2010.
L’activité cyclonique a également été
intense
dans le nord de l’océan Indien, contrairement
aux régions est et ouest du Pacifique Nord, où
elle est restée proche de la moyenne,
voire
en dessous. Dans l’hémisphère Sud, la saison
2020/2021 a également été légèrement
plus
a été Seroja, survenu en avril.
Formé au sud de l’Indonésie, il s’est dirigé vers
le sud-est en direction de l’Australie occidentale.
Il a touché terre le 11 avril près de Kalbarri sous
la forme d’un cyclone de catégorie 3 (selon la
classification australienne), ce qui en fait le
plus puissant à avoir touché terre aussi loin
dans le sud de l’Australie occidentale depuis
1956. Les conséquences les plus graves de
Seroja, à savoir les inondations et glissements
de terrain qui ont touché le Timor-Leste et la
région indonésienne de Nusa Tenggara Timur,
sont associées à son système précurseur. Des
précipitations à hauteur de 700,4 mm se sont
abattues sur la ville de Kupang (Timor) du 2 au
91
https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/cb7310en.pdf
92
https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/WFP%20Madagascar%20Country%20Brief%20-%20
August%202021.pdf
93
https://www.ncdc.noaa.gov/billions/events/US/2021
94
Le cyclone tropical Yasa (décembre 2020) fait normalement partie des statistiques saisonnières 2020/2021, mais a été
signalé dans l’État du climat mondial en 2020.
30
5 avril. Au total, 226 décès ont été attribués à
Seroja, dont 181 en Indonésie, 44 au TimorLeste
et
un
en
Australie
95
. En janvier, le cyclone
Eloise a participé aux inondations qui ont touché
l’Afrique australe, faisant des dégâts et des
victimes au Mozambique, en Afrique du Sud,
au Zimbabwe, en Eswatini et à Madagascar,
tandis que dans le Pacifique Sud, les cyclones
Ana et Niran ont provoqué des inondations et
des coupures de courant respectivement aux
Fidji et en Nouvelle-Calédonie.
où au moins 406 décès ont été signalés, ainsi
que des inondations au Viet Nam. Plusieurs
autres cyclones importants ont touché terre,
notamment le typhon Chanthu aux îles Batanes
(Philippines). Les typhons Chanthu et In-fa, en
juillet, ont tous deux contribué aux inondations
et aux perturbations de la navigation autour
de Shanghai, tandis que Dianmu a contribué
aux inondations qui ont frappé la Thaïlande
en septembre après avoir touché terre au
Viet Nam.
Dans le nord de l’océan Indien, le cyclone le
plus violent de la saison a été Tauktae, qui
s’est dirigé vers le nord au large de la côte
ouest de l’Inde avec une vitesse maximale
de vent soutenu de 50 à 53 m/s pendant trois
minutes
FORTES TEMPÊTES
96
, avant de toucher terre le 17 mai au
De nombreux orages violents ont éclaté en
Europe occidentale et centrale au cours de la
seconde moitié de juin et en juillet. Une tornade
de catégorie F4
Gujarat avec une force légèrement inférieure,
ce qui en fait le cyclone le plus puissant qu’ait
connu cet État de l’Inde. L’Inde a signalé au
moins 144 décès et le Pakistan 4
98
a frappé plusieurs villages du
97
sud de la Moravie le 24 juin, causant d’importants
dégâts et faisant six morts. Il s’agit de la plus
puissante tempête jamais enregistrée en
République tchèque. Des tornades ont également
été signalées au cours du mois en Belgique, en
France et en Pologne. De gros grêlons (6 à 8 cm
de diamètre) sont tombés dans plusieurs pays,
dont la République tchèque, la Slovaquie, la
Suisse et l’Allemagne. Rien qu’en République
tchèque, les pertes se sont élevées à environ
700 millions de dollars É.-U.
. Plus tard
dans la saison, à la fin du mois de septembre,
le cyclone Gulab a traversé la côte orientale de
l’Inde depuis le golfe du Bengale; le système
résiduel a traversé le pays avant d’émerger
dans la mer d’Arabie où il a repris de la vigueur
et a été rebaptisé Shaheen. Il a touché terre le
3 octobre sur la côte nord d’Oman, au nord-ouest
de Muscat. Il s’agit du premier cyclone depuis
1890 à toucher terre dans cette zone. La ville
de Suwayq a enregistré 294 mm de pluie en
24 heures, soit près de trois fois la moyenne
annuelle de la région. Au total, 39 décès ont
été signalés en Inde, au Pakistan, à Oman et
en République islamique d’Iran, principalement
en raison des inondations.
Aux États-Unis, 1 376 tornades ont été provisoirement enregistrées en 2021, ce qui est supérieur
à
la
moyenne de
la période
1991–2010.
Le
25 mars,
une violente tempête a frappé le sud-est
du
pays, l’Alabama et l’ouest de la Géorgie étant
les plus gravement touchés.
Au moins
6 décès
et
1,8 milliard de
dollars É.-U.
de pertes
économiques ont été signalés. En décembre
2021,
193 rapports
de
tornade ont
été
confirmés,
Dans l’ouest du Pacifique Nord, le cyclone
tropical le plus marquant de la saison a été le
typhon Rai (Odette), qui a traversé le centre
soit environ huit fois la moyenne des mois
des Philippines le 16 décembre. Après s’être
rapidement intensifié, il a touché terre presque
au faîte de sa puissance avec une pression
centrale minimale de 915 hPa. Le 18 décembre,
il a ensuite repris de la vigueur dans la mer de
Chine méridionale, avant de s’affaiblir et de se
dissiper sans revenir sur terre. Il a causé de
graves dégâts dans l’ensemble des Philippines,
de décembre de la période de référence, qui
est de 24, et deux fois plus que le précédent
record de 97 établi en 2002. Le 10 décembre, une
tempête historique s’est déclarée dans plusieurs
États du sud-est et du centre, à cause de laquelle
93 personnes sont décédées et 3,9 milliards de
dollars É.-U. de dégâts ont été enregistrés. Il
s’agit de la tornade la plus meurtrière qu’ont
95
https://reliefweb.int/disaster/tc-2021-000033-idn
96
https://rsmcnewdelhi.imd.gov.in/uploads/report/26/26_e0cc1a_Preliminary%20Report%20on%20ESCS%20TAUKTAE19july.pdf
97
Données nationales.
98
Sur l’échelle de Fujita et l’échelle de Fujita améliorée, une tornade qui provoque des dégâts dévastateurs est classée
dans la catégorie 4 (respectivement F4 et EF4). Ces échelles diffèrent dans les vitesses de vent considérées comme
associées à des «dégâts dévastateurs», le système amélioré adoptant des vitesses de vent plus faibles pour le même
niveau de dégâts.
31
connue les États-Unis pour un mois de décembre,
devant celle de Vicksburg (Mississippi) qui avait
fait 38 morts le 5 décembre 1953. Les tempêtes
de grêle qui ont frappé le Texas et l’Oklahoma les
27 et 28 avril ont entraîné des pertes à hauteur
de 3,3 milliards de dollars É.-U.
toutefois été pratiquement impossible sans le
changement climatique.
ATTRIBUTION
En ce qui concerne les inondations en Europe
occidentale, l’étude d’attribution rapide a mis en
lumière la difficulté à déceler des tendances en
matière de précipitations extrêmes à l’échelle de
l’événement en question, en précisant que les
sols saturés et l’hydrologie locale avaient également contribué
à sa
survenue. En
élargissant
la
zone géographique couverte, l’étude a
cependant
pu dégager des tendances significatives qui
lui
ont permis de conclure qu’à cette échelle,
le
changement climatique d’origine anthropique
avait augmenté la probabilité qu’un
événement
avec des précipitations extrêmes comparables
à celles qui ont été observées se
produise.
Il n’est pas rare que l’attribution d’un phénomène
extrême
particulier
prenne
plusieurs
mois
en raison de la nécessité de procéder à
un examen par les pairs. Toutefois, de plus en
plus d’études d’attribution s’appuyant sur des
méthodes satisfaisant à cette nécessité
peuvent
être réalisées en très peu de temps et
permettent
de tirer des conclusions quelques jours
seulement après qu’un record météorologique a été
D’un point de vue plus général, l’émergence de
battu. De telles études d’«attribution rapide»
ont été menées pour la vague de chaleur qui a
touché l’ouest de l’Amérique du Nord en juin
et en juillet
ces phénomènes relève d’une évolution plus
large. Le GIEC a déterminé
104
99,100,101
, les inondations de juillet
en Europe occidentale
102
et les inondations de
novembre en Colombie-Britannique
103
. Selon la
première de ces études, la vague de chaleur qu’a
connue l’ouest de l’Amérique du Nord reste un
phénomène rare dans le climat actuel, qui aurait
que les chaleurs
extrêmes sont plus fréquentes dans l’ouest et
le nord-ouest de l’Amérique du Nord et qu’il est
possible de dire avec une certitude moyenne
que cette augmentation est due aux activités
humaines. Il en va de même pour les inondations
en Europe occidentale et centrale, avec toutefois
un indice de confiance actuellement faible.
99
https://www.worldweatherattribution.org/western-north-american-extreme-heat-virtually-impossible-without-humancaused-climate-change/
100
Philip, S. Y., Kew, S. F., van Oldenborgh, G. J. et al., 2021: «Rapid Attribution Analysis of the Extraordinary Heatwave on
the Pacific Coast of the US and Canada June 2021». Earth System Dynamics Discussions, en cours de révision, 1–34.
Prépublication: https://doi.org/10.5194/esd-2021-90
101
Christidis N., 2021: «Using CMIP6 Multi-model Ensembles for Near Real-time Attribution of Extreme Events». Notes
techniques 107 du centre Hadley. Met Office britannique: Exeter. https://digital.nmla.metoffice.gov.uk/IO_e2e76d02d72e-49d6-8419-728fb313d075/;
https://blog.metoffice.gov.uk/2021/06/29/heatwave-record-for-pacific-north-west/
102
https://www.worldweatherattribution.org/heavy-rainfall-which-led-to-severe-flooding-in-western-europe-mademore-likely-by-climate-change/
103
Gillett, N., Cannon, A., Malinina, E. et al., 2022: «Human Influence on the 2021 British Columbia Floods». Publication
savante n° 4025205 sur le réseau SSRN (Social Science Research Network): Rochester. https://doi.org/10.2139/
ssrn.4025205
104
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Résumé à l’intention des décideurs. Dans
Changements climatiques 2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM_final.pdf
32
Risques et impacts
Le risque de subir des impacts liés au climat
dépend d’interactions complexes entre les aléas
climatiques et la vulnérabilité, l’exposition et la
capacité d’adaptation des systèmes humains et
naturels. Les phénomènes climatiques font peser
sur la société des risques humanitaires par leurs
conséquences sur la santé, la production alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité
des personnes et leur mobilité, les moyens de
subsistance, l’économie, les infrastructures et
la
biodiversité. Les phénomènes
météorologiques
et climatiques extrêmes influent non
seulement
sur l’utilisation et la répartition des ressources
naturelles entre les régions et au sein des
pays,
mais ont aussi d’importants effets négatifs sur
l’environnement, parmi lesquels les
conséquences sur les terres qu’ont les sécheresses,
les
incendies
de
forêt
et
de
tourbière,
la
dégradation
des sols, les tempêtes de
sable et
de
poussière,
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN 2021:
PERSPECTIVES MONDIALES
Les effets conjugués des conflits, des phénomènes météorologiques extrêmes et des
chocs
économiques, exacerbés par la pandémie
de
COVID-19, ont entraîné une recrudescence de
la famine, sapant des décennies de
progrès
vers l’amélioration de la sécurité
alimentaire
(figure 22). L’aggravation des crises
humanitaires en 2021 a également entraîné
l’augmentation du nombre de pays menacés par la
famine.
En 2020,
plus de la
moitié
des
personnes
sous-alimentées
vivait en
Asie
(418
millions)
et un tiers en Afrique (282 millions). Après le
pic atteint en 2020
(768 millions de personnes
sous-alimentées), les
projections
prévoyaient
un
la désertification, les inondations et l’érosion
des côtes. Aux niveaux actuels des émissions
mondiales de gaz à effet de serre, on se dirige
vers un réchauffement planétaire supérieur
aux seuils fixés de 1,5 °C ou 2 °C au-dessus des
niveaux préindustriels, ce qui accroît le risque
que le changement climatique ait de graves
répercussions, dépassant celles déjà à l’œuvre.
recul du nombre de victimes de la faim dans le
monde, censé se ramener à environ 710 millions
en 2021 (soit 9 % de la population mondiale)
105
.
En octobre 2021 toutefois, les chiffres avaient
déjà dépassé ceux de 2020 dans de nombreux
pays. Cette augmentation frappante s’est surtout
fait sentir dans les groupes souffrant déjà de
crises alimentaires ou pire (phase 3 ou plus de
1 000
19
900
811,0
800
17
810,7
768,0
15
700
720,4
650,3
600
606,9 615,1
13
•
6.
•
I
•
•
•
•
•
500
12,4 %
400
11
9,9 %
9
300
9,2 %
8,3 % 8,3 %
200
8,4 %
7
100
0
5
33
%
Millions
'.
10,4 %
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020*
Année
Part de la population sous-alimentée
(%, axe de gauche)
Nombre de personnes sous-alimentées
(millions, axe de droite)
Figure 22. Le nombre
de personnes sousalimentées
dans
le
monde
a
considérablement
augmenté
pendant
la
pandémie
de
COVID-19,
passant
de
650
millions
en
2019 à
768 millions
en
2020.
Les
zones
ombrées
et
les
cercles
vides
illustrent
les
projections.
Source:
Organisation
des
Nations
Unies
pour
l’alimentation
et
l’agriculture
(FAO).
0
I
I
•
•
I
..
•
105
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 2021: «The State of Food Security and Nutrition in the
World 2021: Transforming Food Systems for Food Security, Improved Nutrition and Affordable Healthy Diets for All», https://
docs.wfp.org/api/documents/WFP-0000130141/download/?_ga=2.47516911.931354890.1634299853-763856357.1633873374
l’IPC/CH
106
); le nombre de personnes appartenant
à ces groupes est passé de 135 millions en 2020
à 161 millions en septembre 2021, soit une
hausse de 19 %
107
effets de l’épisode La Niña de «double creux»,
ainsi que des phénomènes régionaux comme
des tempêtes, des cyclones et des ouragans
violents, ont profondément affecté les moyens
de subsistance et la capacité à se remettre des
catastrophes météorologiques récurrentes.
. Ces chocs ont également
eu pour conséquence une augmentation du
nombre de personnes confrontées à la famine
et à l’effondrement total des moyens d’existence
(phase 5 de l’IPC/CH), dont le nombre total est
passé à 584 000 personnes, principalement
situées en Éthiopie, au Soudan du Sud, au
Yémen et à Madagascar. Au premier trimestre
de 2021, les prix à la consommation des denrées
alimentaires ont été les plus élevés de ces
six dernières années dans le monde entier, et
plus particulièrement en Amérique latine et dans
les Caraïbes
Les conditions de sécheresse qui ont sévi dans
de vastes zones de l’Amérique du Sud pourraient menacer davantage les rendements des
cultures dans cette région. Les plantations en
plus grand nombre ont cependant
largement
compensé les pertes de productivité des
cultures
sur l’ensemble du continent (–3,6 % en
2021
par rapport à
2020
109
108
). Dans les Caraïbes, Haïti
a été triplement touché, par des tremblements
de terre, des pluies irrégulières et une instabilité
politique, ce qui a contribué aux dégâts agricoles
. En Afrique de l’Ouest, avec la
hausse des prix des céréales secondaires, les prix
des denrées alimentaires ont atteint des niveaux
records ou quasi records dans plusieurs pays.
et plongé toujours plus le pays dans l’insécurité
alimentaire.
Ces hausses ont été exacerbées par l’insécurité
civile et les pluies torrentielles. En Afrique du
Nord, l’inflation des produits alimentaires est
restée modérée en 2021 grâce aux subventions
mises en place sur de nombreux produits de
base.
En Afrique de l’Ouest, les inondations et les
périodes de sécheresse ont entraîné des dégâts
dans les cultures et des pertes de récolte dans des
zones localisées, d’où un léger ralentissement
de la production en 2021, mais les prévisions
de la production cumulée pour l’ensemble du
continent africain sont restées supérieures à la
moyenne (+2,9 % en 2021 par rapport à 2020
IMPACTS DES RISQUES
HYDROMÉTÉOROLOGIQUES SUR LA
PRODUCTION ALIMENTAIRE
110
).
Dans les régions centrales et méridionales
d’Afrique de l’Est, la première récolte saisonnière
de
2021
a
pâti
de
sécheresses
prolongées,
principalement au Kenya,
où les
estimations
officielles font état d’une production de
maïs
inférieure de 42
% à 70
% à la
moyenne
L’épisode La Niña de 2020/2021 a perturbé les
saisons des pluies, compromettant les moyens
de subsistance et les campagnes agricoles dans
le monde entier. Les événements météorologiques,
hydrologiques
et
climatiques
extrêmes
associés qui se sont succédé au cours de
la
saison des pluies 2021 ont aggravé les chocs
de l’année ou des années précédentes, ce qui
rend de plus en plus difficile la quantification
111
des impacts résultant d’un seul événement.
Les sécheresses consécutives qui ont frappé
une grande partie de l’Afrique, de l’Asie et de
l’Amérique latine, associées par endroits aux
. Dans
les régions septentrionales d’Afrique de l’Est,
l’ampleur des inondations saisonnières et leur
impact sur les cultures ont été moins importants
qu’en 2020. En Afrique australe, Madagascar
a connu pour la deuxième année consécutive
une saison des pluies inférieure à la moyenne,
ce qui a considérablement réduit la production
d’aliments de base ainsi que la taille du cheptel.
En outre, les aléas climatiques, les ravageurs et
106
Le Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC) est une échelle mondiale commune permettant de
classer la gravité et l’ampleur de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. https://www.ipcinfo.org/ipcinfo-website/
resources/ipc-manual/fr. Le Cadre Harmonisé (CH) est un outil unifié permettant de classer la nature et la gravité de
l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë actuelle et projetée.
107
Réseau mondial contre les crises alimentaires, 2021: «Global Report on Food Crises: Joint Analysis for Better Decisions.»
Mise à jour de septembre 2021. http://www.fightfoodcrises.net/fileadmin/user_upload/fightfoodcrises/doc/resources/
FINAl_GRFC2021_Sept_Update.pdf
108
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 2021: «The State of Food Security and Nutrition in the
World 2021: Transforming Food Systems for Food Security, Improved Nutrition and Affordable Healthy Diets for All». https://
docs.wfp.org/api/documents/WFP-0000130141/download/?_ga=2.47516911.931354890.1634299853-763856357.1633873374
109
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 2021: Perspectives de récolte et situation
alimentaire – Rapport mondial trimestriel, https://www.fao.org/3/cb1101fr/cb1101fr.pdf.
110
Ibid.
111
Ibid.
34
les maladies devraient entraîner une forte baisse
des récoltes, avec des estimations de rendement
inférieures de 50 à 70 % à la moyenne quinquennale
112
échelles. Aux aléas hydrométéorologiques
et aux problématiques de mobilité humaine
peuvent également s’ajouter des tensions et des
conflits sociaux et politiques dans des contextes
complexes, d’où la nécessité de réfléchir à des
mesures globales de réduction des risques de
catastrophe multidangers, comme des systèmes
d’alerte précoce et des actions de préparation,
et à des enjeux de développement durable à
plus long terme, tels que l’utilisation des sols
et la planification urbaine.
. Au Mozambique, le cyclone Eloise a
touché terre à la fin du mois de janvier, pendant
la période de soudure de la région, lorsque les
populations sont particulièrement vulnérables,
touchant des communautés qui ne s’étaient
pas encore remises du cyclone Idai, survenu à
peine deux ans plus tôt. Selon le gouvernement
du Mozambique, plus de 441 000 personnes
ont été touchées par le cyclone, qui a déplacé
près de 44 000 personnes et détruit plus de
45 000 hectares de terres cultivées
113
.
DES ALÉAS CLIMATIQUES À L’ORIGINE DE
NOUVEAUX DÉPLACEMENTS
Les conditions de sécheresse qui se sont installées en Asie du Sud-Ouest et au
Moyen-Orient
ont
réduit
la
production
céréalière
à
des
niveaux
inférieurs à la moyenne, exacerbant les
impacts
Tout au long de l’année, les phénomènes et
conditions météorologiques, hydrologiques
et climatiques extrêmes ont eu de lourdes
sur l’agriculture et la sécurité alimentaire dans
des contextes fragiles, principalement en
Afghanistan et en République arabe syrienne.
Alors que la production céréalière a diminué
au Moyen-Orient, la production de blé en Asie
de l’Est a atteint un niveau record en 2021,
tandis que la production de riz non décortiqué
s’est maintenue à un niveau élevé grâce à
des conditions météorologiques favorables.
En revanche, le centre de la Chine a été frappé
par des pluies torrentielles à la mi-juillet 2021,
causant de nombreux décès et des dommages
matériels. Cette situation a suscité des inquiétudes
quant
à
l’approvisionnement
alimentaire
du pays, car un million d’hectares de
terres
cultivées – principalement du maïs, du soja et
des arachides – ont été touchés, dont un tiers
a été anéanti par les fortes
pluies.
conséquences, de nature diverse, sur le déplacement
des populations et sur la vulnérabilité
des personnes déjà déplacées. De
l’Afghanistan
à l’Amérique centrale, des sécheresses,
des
inondations et d’autres phénomènes
extrêmes
ont frappé les personnes les moins à même de
se
rétablir
et
de
s’adapter
114
. Comme les années
précédentes, la plupart des déplacements à
grande échelle survenus en 2021 ont eu lieu dans
des pays asiatiques très peuplés. La majeure
partie des déplacements dus aux catastrophes
en 2021 ont été provoqués par des tempêtes
tropicales et des inondations en Asie de l’Est,
dans le Pacifique, en Asie du Sud, en Amérique
et en Afrique subsaharienne.
Au cours de l’année 2021, des millions de
personnes supplémentaires en situation de
vulnérabilité ont été contraintes de se déplacer à
cause de la dégradation de l’environnement et de
phénomènes hydrométéorologiques dangereux,
IMPACTS HUMANITAIRES ET
DÉPLACEMENTS DE POPULATION
qu’il s’agisse d’événements à déclenchement
Les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur
d’un pays et les apatrides font souvent partie
des personnes les plus vulnérables aux aléas
climatiques et météorologiques. De nombreuses
personnes vulnérables qui sont déplacées
finissent par s’installer dans des zones à haut
risque, où elles sont exposées à des risques
climatiques et météorologiques à différentes
rapide, comme les inondations, les tempêtes
et les incendies de forêt, ou de processus à
déclenchement lent, comme la sécheresse et la
désertification. Ces phénomènes compromettent
la sécurité des personnes et leur capacité à
répondre à leurs besoins fondamentaux, tels que
la nourriture, l’eau, un logement résilient et des
terres productives. En Afghanistan par exemple,
les catastrophes ont entraîné au premier
semestre de l’année quelque 22 500 nouveaux
112
Système d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET), 2021: «Madagascar Food Security Alert», https://reliefweb.int/
sites/reliefweb.int/files/resources/Madagascar%20Food%20Security%20Alert%20-%20June%2010%2C%202021.pdf
113
https://www.fao.org/mozambique/news/detail-events/en/c/1393190/
114
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/4/60812882a/statistiques-mettent-evidence-limpact-lurgence-climatique-
deplacements.html
35
déplacements, principalement pour cause
d’inondation
115
Une grande partie des personnes touchées
vivaient déjà dans des camps surpeuplés et
peu sûrs de réfugiés nationaux, rejoints par
de nombreuses personnes contraintes à leur
tour de quitter leur foyer suite aux inondations.
Les agriculteurs dont les cultures
ont
été dévastées par les criquets pèlerins
ont
également dû quitter leurs terres pour
trouver
de
quoi
survivre
. En juin, le gouvernement a
déclaré l’état de sécheresse nationale, 80 %
du pays souffrant d’une sécheresse qualifiée
de sévère ou grave. À cela s’ajoutent une
escalade du conflit, l’insécurité alimentaire et
les impacts sanitaires et socio-économiques
du COVID-19, c’est pourquoi les acteurs du
domaine humanitaire, du développement et
du gouvernement prévoyaient le déplacement
très probable de familles d’agriculteurs
121
116
. Au Soudan, le camp de
réfugiés d’Alganaa a été envahi par les flots
en novembre 2021, laissant 35 000 réfugiés
sud-soudanais dans une situation nécessitant
une assistance d’urgence
.
Les personnes contraintes de quitter leur foyer
ont dû vendre leurs biens et se livrer à des
travaux dangereux pour survivre, tandis que
des enfants ont été envoyés travailler dans
d’autres régions ou dans les pays voisins, ou ont
été mariés pour réduire la charge financière
122
.
117
Les pays à haut revenu n’ont pas été épargnés.
Dans les régions occidentales des États-Unis
et du Canada, les vagues de chaleur exceptionnelles, la sécheresse et les incendies de
forêt
.
En République arabe syrienne, un pays décimé
par plus d’une décennie de conflit, les inonda-
tions dues à de fortes pluies ont également causé
des déplacements de population à l’intérieur
du pays, celles de la mi-janvier ayant touché
près de 142 000 personnes
118
. En Inde, plus
de 100 000 personnes ont été déplacées entre
novembre et décembre 2021
119
.
ont chassé des milliers de personnes de leur
foyer. Les incendies ont également aggravé les
risques liés à d’autres aléas, augmentant encore
le risque de déplacement. En janvier 2021 par
exemple, 15 000 personnes ont été préventivement
déplacées
en
Californie
après
avoir
reçu
l’ordre d’évacuer à la suite de fortes
pluies
123
.
Conformément aux tendances établies, l’écrasante
majorité des nouveaux déplacements survenus en
2021 à la suite de phénomènes météorologiques
dangereux ont eu lieu à l’intérieur des frontières
nationales. La plupart de ces déplacements
internes ont été déclenchés par des cyclones
tropicaux, des inondations, des tremblements de
terre et des éruptions volcaniques, notamment
en Asie de l’Est et dans le Pacifique. Les pays
ayant enregistré le plus de déplacements en
octobre 2021 sont la Chine (plus de 1,4 million en
juillet), le Viet Nam (plus de 664 000 en septembre)
et les Philippines (plus de 214 000 en juillet et
plus de 386 000 en octobre)
DÉPLACEMENTS PROLONGÉS ET
RÉPÉTÉS ALIMENTÉS PAR DES RISQUES
HYDROMÉTÉOROLOGIQUES
Privées de la possibilité de retourner chez elles
ou de solutions pour s’intégrer sur place ou
s’installer ailleurs, de nombreuses personnes
déplacées mettent du temps à sortir de cette
situation. Au début de l’année 2021, au moins
7 millions de personnes vivaient en situation
de déplacement à l’intérieur de leur pays à la
suite de catastrophes naturelles
124
120
.
survenues
les années précédentes, selon l’Observatoire
des situations de déplacement interne (IDMC).
En Afrique de l’Est, les inondations et les sécheresses ont entraîné des déplacements à
grande
échelle, notamment en Somalie et en Éthiopie.
Ces personnes se trouvaient en grande majorité
en Afghanistan, en Inde et au Pakistan, devant
115
https://story.internal-displacement.org/2021-midyear-review/index.html
116
https://prod.drc.ngo/about-us/for-the-media/press-releases/2021/7/drought-crisis-in-afghanistan-intensifies-risk-ofdisplacement
117
Ibid.
118
https://reliefweb.int/disaster/fl-2021-000007-syr
119
https://www.internal-displacement.org/global-displacement-map
120
Ibid.
121
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/8/611cc7aea/deplaces-refugies-somaliens-peinent-reprendre-cours-vieface-frequentes.html
122
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/11/619cd865a/refugies-dressent-bilan-degats-suite-destruction-duncamp-inondations-soudan.html
123
https://story.internal-displacement.org/2021-midyear-review/index.html
124
https://www.internal-displacement.org/sites/default/files/publications/documents/grid2021_idmc.pdf
36
l’Éthiopie, le Soudan, le Bangladesh, le Niger
et le Yémen
125
.
aux services de base, détruit des moyens de
subsistance, facilité la propagation de maladies mortelles et contribué à la mortalité.
À la
mi-avril, de fortes pluies
et des
inondations
se sont abattues sur plusieurs régions
du
pays, touchant
7 000 personnes, dont
75 %
de
personnes déplacées vivant dans des
conditions
précaires
En raison de la persistance ou de l’augmentation
des risques dans leur région d’origine (et de
retour) ou sur leur lieu d’installation, il arrive
que les personnes déplacées à la suite d’événements
hydrométéorologiques
soient
obligées
de
reprendre la route plus ou moins
fréquemment,
ce qui ne leur laisse que peu de temps
pour
se remettre de chaque choc. En
Indonésie,
par exemple, les catastrophes survenues
au
premier semestre de l’année, à commencer
par
les grandes inondations de la saison des
pluies,
ont
forcé
557 000 personnes
supplémentaires
à
fuir.
Les
activités
humaines,
comme
la
déforestation, l’urbanisation et la dégradation des
sols,
ont
réduit
la
capacité
de
certaines
régions
d’Indonésie à absorber les pluies torrentielles.
127
. Ces événements ont contribué à
un déplacement interne de population déjà
considéré comme l’une des quatre plus grandes
crises au monde, avec plus de 4 millions de
personnes déplacées à l’intérieur du pays.
La saison des pluies annuelle est synonyme
de fortes précipitations, de vents violents et
d’inondations, en particulier dans les zones
côtières. En 2021, des milliers de familles ont
été victimes de crues soudaines. Les inondations
bloquent également les routes, empêchant
l’acheminement de l’aide vitale
128
.
Entre octobre et novembre 2021, bien avant le pic
de la saison des pluies, de fortes précipitations
et des inondations ont encore déplacé plus de
50 000 personnes, deux fois plus qu’en 2020
126
Au Mozambique, les multiples tempêtes tropicales et inondations, qui viennent
s’ajouter
aux épidémies récurrentes et aux conflits, ont
considérablement augmenté la
vulnérabilité
des personnes
touchées
.
De telles situations soulignent l’intérêt de la
préparation aux catastrophes et de la gestion des
risques, mais aussi l’importance de promouvoir
des solutions durables aux déplacements et
de renforcer la résilience des personnes qui
sans cela pourraient voir leurs conditions de
vie s’éroder progressivement sous l’effet de
catastrophes et de déplacements répétés.
129
, notamment des
milliers de familles qui n’avaient pas encore
pu rentrer chez elles depuis les cyclones Idai et
Kenneth survenus en 2019. En janvier, la tempête
tropicale Chalane et le cyclone Eloise se sont
accompagnés de vents violents et d’inondations,
qui ont endommagé ou détruit les abris de plus
de 8 700 de ces familles déplacées, ainsi que des
écoles et des hôpitaux
130
. Ces événements ont
également entraîné de nouveaux déplacements,
à savoir plus de 43 300 pour le cyclone Eloise
PHÉNOMÈNES DANGEREUX ET
CHANGEMENT CLIMATIQUE VIENNENT
S’AJOUTER AUX MULTIPLES RISQUES
AUXQUELS SONT CONFRONTÉS
LES PERSONNES DÉPLACÉES ET LES
RÉFUGIÉS DANS LES PAYS EN GUERRE
131
.
Des dizaines de milliers de personnes sont
toujours déplacées et ne peuvent reprendre
le cours de leur vie
132
Au Yémen, la population déjà vulnérable a
été frappée par des phénomènes dangereux,
comme les inondations et les sécheresses,
qui ont entraîné la destruction d’abris et d’infrastructures, restreint l’accès aux marchés
et
. Les effets conjugués
des catastrophes, des épidémies récurrentes
et des conflits ont considérablement accru
la vulnérabilité des populations de la région.
Il serait possible d’améliorer cette situation, que
connaissent aussi d’autres régions, en intensifiant les efforts visant à réduire la vulnérabilité
au
climat et les risques associés des
communautés
125
https://www.internal-displacement.org/global-displacement-map
126
https://story.internal-displacement.org/10-internal-displacement-situations-to-watch-in-2022/index.html
127
https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Humanitarian%20Update_May%202021%20v4.pdf
128
https://reliefweb.int/report/yemen/climate-crisis-exacerbates-humanitarian-situation-yemen-enar
129
https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2021/4/606c4f14a/hcr-intensifie-aide-milliers-personnes-fuient-attaquesnord-mozambique.html
130
https://displacement.iom.int/reports/mozambique-%E2%80%93-flash-report-16-tropical-cyclone-eloise-january2021?close=true
131
https://reliefweb.int/report/afghanistan/internal-displacement-mid-year-10-situations-review
132
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2020/3/5e70dc4ea/an-apres-personnes-deplacees-cyclone-idai-tententreconstruire-vie.html
37
fragiles touchées par des conflits et à renforcer
la préparation de ces dernières
133
.
écosystèmes terrestres, aquatiques, côtiers
et marins, et les services qu’ils fournissent,
certains étant plus vulnérables que d’autres
136
.
Par ailleurs, certains écosystèmes se dégradent
à un rythme sans précédent, ce qui limite
leur capacité à assurer le bien-être des êtres
humains et nuit à l’aptitude de ses derniers
à s’adapter pour devenir plus résilients
Au Nigeria, des sécheresses et des inondations
ont affecté les activités agricoles, entraînant
la perte d’abris et renforçant la vulnérabilité
des personnes déjà déplacées par le conflit
dans le nord-est du pays. La situation s’est
encore détériorée au cours du premier semestre
2021, pendant lequel près de 294 000 nouveaux
déplacements ont été signalés
137
.
134
.
Par exemple, les écosystèmes des montagnes,
véritables châteaux d’eau du monde, sont vulnérables
et
peuvent
être
profondément
affectés
par
le
changement
climatique
en
raison
de
leur
faible capacité d’adaptation, ce qui pourrait se
répercuter sur
les 1,9
milliard de
personnes
qui vivent dans les régions montagneuses ou
directement en aval de
celles-ci
Au Bangladesh, les pluies de mousson
ont entraîné des inondations massives et le
déplacement de millions de personnes dans le
sillage du cyclone Yaas en mai et juin 2021. Les
inondations qui ont submergé en juillet 2021 les
sites de réfugiés rohingyas dans la ville de Cox’s
Bazar ont endommagé plus de 6 000 abris et
138
. Le changement climatique risque d’exacerber le
stress
plus de 25 000 réfugiés ont été contraints de se
mettre à l’abri dans des installations collectives
ou auprès d’autres familles
135
hydrique, en particulier dans les régions où les
précipitations diminuent et où les nappes phréatiques
sont
déjà
épuisées,
ce
qui
se
répercuterait
sur la production agricole, les terres
arables
et les plus de deux milliards de
personnes
qui
souffrent
déjà
d’un
stress
hydrique
. Des inondations ont
également fortement touché la Chine, le Népal et
les Philippines, où des milliers de personnes ont
été déplacées par le typhon In-fa en juillet 2021.
Sans les mesures de préparation prises dans les
camps, notamment le renforcement des abris,
la construction de structures de retenue sur les
flancs des collines et l’amélioration du drainage,
des routes et des ponts, les conséquences auraient
été bien plus graves.
139
.
Le changement climatique affecte également les
espèces sensibles au climat. Il semble que les
plantes sensibles à la température fleurissent
et commencent à produire des feuilles plus tôt
au printemps et qu’elles perdent leurs feuilles
plus tard en automne
140
IMPACTS SUR LES ÉCOSYSTÈMES
Le changement climatique exerce une
influence sur les écosystèmes, notamment les
. De même, on observe
un changement manifeste dans le calendrier
des fraies de poissons marins et d’eau douce
et des migrations animales dans le monde
entier. Des changements substantiels dans le
nombre d’individus et la répartition des espèces
peuvent à leur tour modifier les interactions
133
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2020/3/5e70dc4ea/an-apres-personnes-deplacees-cyclone-idai-tententreconstruire-vie.html
134
Ibid.
135
https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/7/6103fce7a/inondations-exacerbent-souffrances-refugies-rohingyascamps-bangladesh.html
136
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2021: «Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins
et les perspectives en matière d’adaptation», https://www.unep.org/fr/resources/rapport-2020-sur-lecart-entre-
les-besoins-et-les-perspectives-en-matiere-dadaptation.
137
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2021: «Faire la paix avec la nature: un plan scientifique
pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité et de pollution», https://www.unep.org/fr/resources/
making-peace-nature.
138
Immerzeel, W. W., Lutz, A. F., Andrade, M. et al., 2020: «Importance and Vulnerability of the World’s Water Towers».
Nature, 577 (7790), 364–369. https://doi.org/10.1038/s41586-019-1822-y.
139
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2021: «Faire la paix avec la nature: un plan scientifique
pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité et de pollution», https://www.unep.org/fr/resources/
making-peace-nature.
140
Hemming, D. L., Garforth, J., Park, T. et al., 2021: «Phenology of Primary Producers». Dans State of the Climate
in 2020, supplément. Bulletin of the American Meteorological Society, 102 (8), S57–S60. https://doi.org/10.1175/
BAMS-D-21-0098.1.
38
entre ces dernières
141
. En outre, les risques que
représentent les parasites, les agents pathogènes et
les
maladies
pour
les
écosystèmes
et chaque espèce
évoluent
des taux élevés de mortalité et de déclin
144
142
.
Le changement climatique a également des
conséquences sur les inlandsis du Groenland
et de l’Antarctique, et augmente les chances
que l’océan Arctique soit libre de glace en
été, ce qui perturbe davantage la circulation
océanique et les écosystèmes de la région
. Le changement
climatique renforce également d’autres menaces
qui pèsent sur la biodiversité. Le nombre d’espèces
dont
on
prévoit
l’extinction
augmente
considérablement à mesure que la
température
mondiale s’élève: il est de 30 % plus élevé si le
réchauffement atteint 2 °C au lieu de 1,5
°C
145
.
143
.
La hausse des températures accroît le risque de
perte irréversible des écosystèmes marins et
côtiers, comme les prairies sous-marines et les
forêts de laminaires. Les récifs coralliens sont
particulièrement vulnérables au changement
climatique. Selon les prévisions, ils perdront
entre 70 et 90 % de leur ancienne superficie si
le réchauffement atteint 1,5 °C, et plus de 99 %
s’il atteint 2 °C. Entre 20 % et 90 % des zones
humides côtières actuelles risquent de disparaître
Dans le même temps, des changements à grande
échelle ont été observés au niveau des écosystèmes marins; il s’agit notamment de la baisse
de la productivité des océans, de la migration
d’espèces vers
des latitudes et des altitudes
plus
élevées et de la détérioration des récifs
coralliens
et des mangroves. Un réchauffement de 1,5 °C
entraînera une hausse de la température de
l’eau
et modifiera la chimie de l’océan (acidification,
par exemple), ce qui entraînera l’apparition de
nouveaux écosystèmes. Les espèces les moins
à même de se déplacer devraient connaître
d’ici la fin du siècle, en fonction de la vitesse
à laquelle le niveau des mers augmente. Cela
compromettra davantage l’approvisionnement
en nourriture, le tourisme et la protection des
côtes, entre autres services écosystémiques
146
.
141
Scheffers, B. R., De Meester, L., Bridge, T. C. et al., 2016: «The Broad Footprint of Climate Change from Genes to Biomes
to People». Science, 354 (6313), aaf7671. https://doi.org/10.1126/science.aaf7671.
142
Thackeray, S. J., Henrys, P. A., Hemming, D. et al., 2016: «Phenological Sensitivity to Climate across Taxa and Trophic
Levels». Nature, 535 (7611), 241–245. https://doi.org/10.1038/nature18608.
143
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2021: «Faire la paix avec la nature: un plan scientifique
pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité et de pollution», https://www.unep.org/fr/resources/
making-peace-nature.
144
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2019: Résumé à l’intention des décideurs. Dans Rapport
spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et
les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade
mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, https://www.ipcc.ch/
site/assets/uploads/sites/2/2019/09/IPCC-Special-Report-1.5-SPM_fr.pdf
145
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2021: «Faire la paix avec la nature: un plan scientifique
pour faire face aux urgences en matière de climat, de biodiversité et de pollution», https://www.unep.org/fr/resources/
making-peace-nature.
146
Ibid.
39
Extrêmes estivaux dans l’hémisphère Nord: le
rôle des ondes planétaires quasi stationnaires et
de l’amplification du réchauffement de l’Arctique
José Álvaro Silva (OMM)
(Vallée de la Mort, Californie) a atteint 54,4 °C
pour la deuxième année consécutive (la température la plus élevée enregistrée au
monde
depuis au moins 90
ans).
TEMPÉRATURES EXTRÊMES DANS
L’HÉMISPHÈRE NORD EN 2021: BRÈVE
DESCRIPTION
Les 14 et 15 juillet, des inondations d’une gravité
exceptionnelle se sont produites dans certains
pays de l’ouest de l’Europe. Des régions de
l’ouest de l’Allemagne et de l’est de la Belgique
ont particulièrement souffert des fortes précipitations de longue durée. Quelques
jours
En 2021, au cours de l’été boréal, plusieurs
phénomènes météorologiques et climatiques
extrêmes se sont produits dans les régions
de latitude moyenne de l’hémisphère Nord.
plus tard, dans la province chinoise du Henan,
il est tombé plus de pluie sur Zhengzhou entre
le 17 et le 21 juillet qu’il n’en tombe en une
année moyenne; en une heure, le 20 juillet,
la ville a enregistré un cumul de précipitations
de 201,9 mm, un nouveau record pour la Chine.
Des records de température journalière, des
vagues de chaleur, de graves sécheresses, de
violents incendies de forêt destructeurs et des
pluies diluviennes ont provoqué des dégâts
considérables et fait de nombreux morts, comme
le décrit en détail la section consacrée aux
phénomènes à fort impact en 2021.
En août, la chaleur extrême a provoqué de
violents incendies de forêt qui ont dévasté des
régions du pourtour méditerranéen. Le 11 août,
une station près de Syracuse, en Sicile (Italie),
a connu 48,8 °C, un record européen provisoire.
La chaleur estivale s’est installée de bonne
heure et plusieurs régions de l’hémisphère Nord
ont connu une chaleur extrême dès le mois de
juin, notamment l’Afrique du Nord, l’Europe
de l’Est et le Moyen-Orient. Le nord-ouest des
États-Unis et l’ouest du Canada ont enregistré
des températures anormalement élevées à la
fin du mois de juin (figure 23). À Lytton, en
Colombie-Britannique, le thermomètre est ainsi
grimpé à 49,6 °C le 29 juin, un nouveau record
pour le Canada. Le 9 juillet, lors de l’une des
multiples vagues de chaleur qui se sont abattues
sur le sud-ouest des États-Unis au cours de l’été,
la station météorologique de Furnace Creek
CAUSES POTENTIELLES
ET MÉCANISMES DES EXTRÊMES
ESTIVAUX DE L’HÉMISPHÈRE NORD
Figure 23. Réanalyse ERA5
de la température maximale
de l’air (en °C) le 29 juin 2021.
Source: Service Copernicus
concernant le changement
climatique et satellite
d’exploration du climat du
KNMI
Latitude
Conformément à la tendance qui s’est dessinée
au cours des dernières décennies, de nombreux
extrêmes météorologiques et climatiques ont été
observés pendant l’été 2021 dans l’hémisphère
Nord. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer la
multiplication et l’intensification de ces phénomènes
extrêmes?
60° N
Certains types d’événements météorologiques et
climatiques extrêmes deviennent plus fréquents
en raison du changement climatique
30° N
1
, et des
études d’attribution ont montré que ce dernier
est également à l’origine de l’intensification de
nombreux événements récents
0°
2,3,4,5,6,7,8
. Certaines
de ces études suggèrent que des processus
30° S
0
atmosphériques très variés sont à l’œuvre dans
l’évolution des événements extrêmes, qui se joue
en outre à diverses échelles spatio-temporelles,
mais leur apparition s’explique généralement par
une anomalie dans les configurations à grande
échelle de la circulation atmosphérique, d’où le
60° S
180˚ 120˚ O 60˚ O 0˚ 60˚ E 120˚ E 180˚
Longitude
–50 –40 –30 –20 –10 10 20 30 40 50 °C
rôle important des régimes quasi résonnants.
40
40
L’AMPLIFICATION QUASI RÉSONNANTE
5
29-06-2021
Il y a de plus en plus de preuves que des
mécanismes physiques mettant en jeu la dynamique atmosphérique, et plus
particulièrement
les ondes planétaires, peuvent expliquer
les
caractéristiques associées aux
perturbations
persistantes du courant-jet polaire et
aux
extrêmes estivaux de l’hémisphère
Nord
L
1
L
4
x
L
Pôle Nord
L
L
2
9,10,11
.
Les ondes de Rossby
12
(figure 24), et notamment l’amplification quasi
résonnante
L
o
13
(QRA)
de ces ondes de haute amplitude aux latitudes
moyennes (nombre d’onde zonal de 6 à 8), est
un mécanisme important à l’origine des conditions associées aux
extrêmes
3
−30 −20 −10 0 10 20 30
Écart par rapport à 1981–2010 (hPa)
14,15,16
et plusieurs études mentionnées dans le rapport
ont mis au jour divers processus et rétroactions
positives qui y contribuent
. Le courantjet joue un rôle majeur dans la formation
des
régimes
météorologiques;
lorsqu’il
s’affaiblit
et
devient plus sinueux, en association avec
ces
ondes lentes, les déplacements d’air d’ouest
en
est ralentissent, ce qui entraîne des
situations
25
Figure 24. À gauche:
exemple schématique
d’un modèle à cinq ondes
planétaires.
Source: NOAA/NWS.
. Le premier de
ces facteurs a rapport au recul de la glace de
mer (figure 25), qui entraîne un changement
de l’albédo de la surface (la glace réfléchissante
de blocage dans lesquelles des systèmes
météorologiques restent quasi stationnaires
pendant une période prolongée pouvant durer
plusieurs semaines
17,18
.
AMPLIFICATION DU RÉCHAUFFEMENT
DE L’ARCTIQUE
À droite: anomalie de la
pression au niveau de la
mer pour le 29 juin 2021
(différence par rapport
à la période 1981–2010),
associée à un courant-jet
lent et sinueux. Les données
proviennent du produit de
réanalyse ERA5.
Source: Service Copernicus
concernant le changement
climatique.
est remplacée par l’océan plus sombre), d’où
une plus grande absorption de la chaleur du
rayonnement solaire. C’est ce que l’on appelle
la rétroaction glace-albédo. La rétroaction
des nuages et de la vapeur d’eau, ainsi que la
température (aussi bien celle de Planck que le
gradient thermique vertical) constituent d’autres
processus atmosphériques importants à l’origine
de l’amplification arctique
Au cours des 50 dernières années, les températures dans l’Arctique ont augmenté deux
fois
plus
vite
que
la
moyenne
mondiale
26
19
, de même que les
augmentations du transport atmosphérique et
océanique de chaleur et d’humidité de l’équateur
aux pôles.
, une caractéristique
importante
du
changement
climatique
baptisée «amplification
arctique
20
». Ce phénomène influence la circulation estivale aux
latitudes moyennes en affaiblissant les
tempêtes,
en modifiant la position du courant-jet et
en
amplifiant les ondes quasi stationnaires.
Bien
que nous ne
sachions
pas
encore
avec
certitude
comment
ces
changements
dynamiques
affectent
les conditions météorologiques
régionales
21
En résumé, les recherches axées sur la circulation
estivale et le changement climatique doivent être
approfondies pour apporter les connaissances
importantes qu’il nous manque encore, mais
nous disposons déjà de preuves pour étayer
l’hypothèse que les variations de la circulation estivale aux
latitudes moyennes
(ondes
planétaires amplifiées et plus
stationnaires,
, il est
généralement admis qu’au cours des dernières
décennies, l’apparition de conditions favorables
à l’amplification quasi résonnante
22,23
courant-jet plus faible et plus sinueux) associées au réchauffement de l’Arctique
pourraient
multiplier
les
situations
de
blocage
et
favoriser
ainsi l’apparition de phénomènes extrêmes
dans
l’hémisphère
Nord.
a favorisé
la survenue de phénomènes météorologiques
extrêmes persistants potentiellement liés à
l’amplification du réchauffement de l’Arctique,
qui serait donc l’un des vecteurs du changement
climatique
24
. Néanmoins, les observations et
les simulations des modèles climatiques ne
permettent pas d’établir une relation de cause
à effet claire, c’est pourquoi il n’est pas facile
d’établir un lien indéniable.
Nous ne connaissons pas encore toutes les
causes de l’amplification arctique, mais comme le
souligne le Groupe de travail I dans le chapitre 4
de sa contribution au sixième Rapport d’évaluation du GIEC, notre compréhension des
méca-
nismes physiques à l’origine de ce phénomène
s’est améliorée au cours de la dernière décennie,
n
g
u
e
u
r d’onde
d
’u
n
e vague
Figure 25. Tendances de la
concentration des glaces de
mer en mars et septembre,
1979–2020.
Source: C3S, https://
climate.copernicus.eu/
climate-indicators/sea-ice.
Tendances de la concentration des glaces de mer en mars et septembre, 1979–2020.
90º O
Mars
Septembre
180º
180º
O
º
O
1
35
º E
º
1
35
1
35
º E
1
35
41
% par décennie
90º E
0º
lisière des glaces médiane (1981–2010)
90º E
º E
45
45
º
O
90º O
º E
45
45
º
O
30
24
18
12
6
0
–6
–12
–18
–24
–30
0º
Crédit: C3S/ECMWF.
CECMWF
41
REFERENCES
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2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
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12. Une onde de Rossby est une grande ondulation atmosphérique horizontale associée au courant-
jet polaire, qui sépare l’air polaire froid de l’air tropical chaud. Ces ondes planétaires
jouent un rôle important dans les transports d’énergie et d’humidité vers le pôle.
13. Associées à un courant-jet sinueux, les ondes de Rossby amplifiées ralentissent et provoquent
un phénomène de résonance des ondes appelé amplification quasi résonnante (QRA).
14. Petoukhov, V., Rahmstorf, S., Petri, S. et al , 2013: «Quasiresonant Amplification of Planetary
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42
42
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23. Kornhuber, K., Petoukhov, V., Petri, S. et al , 2016: «Evidence for Wave Resonance as a Key
Mechanism for Generating High-amplitude Quasi-stationary Waves in Boreal Summer».
Climate Dynamics, 49 (5), 1961–1979. https://doi.org/10.1007/s00382-016-3399-6.
24. Mann, M., Rahmstorf, S., Kornhuber, K. et al , 2017: «Influence of Anthropogenic Climate Change
on Planetary Wave Resonance and Extreme Weather Events». Scientific Reports, 7 (1),
45242. https://doi.org/10.1038/srep45242.
25. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2021: Changements climatiques
2021: Les éléments scientifiques, contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport
d’évaluation (en anglais), https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.
26. Previdi, M., Smith, K. L., Polvani, L. M., 2021: «Arctic Amplification of Climate Change: A Review
of Underlying Mechanisms». Environmental Research Letters, 16 (9), 093003. https://doi.
org/10.1088/1748-9326/ac1c29.
43
43
Systèmes d’observation à la base de la
surveillance du climat
La surveillance du climat est assurée par
un ensemble de systèmes qui observent
l’atmosphère, l’océan, le cycle hydrologique,
la cryosphère et la biosphère. Diverses organisations assurent par les méthodes voulues le
suivi de chacun de ces domaines. Recoupant
tous ces domaines, les observations par
satellite
concourent de manière notable à la
surveillance
du climat
mondial.
En plus des données fournies par le Réseau
de stations d’observation en surface (GSN)
et le Réseau de stations d’observation en
altitude (GUAN) pour le SMOC, les Services
météorologiques et hydrologiques nationaux
(SMHN) des Membres de l’OMM composent
un réseau plus complet et étendu principalement destiné à la prévision météorologique en
exploitation.
Le Réseau d’observation de base
mondial (ROBM) de l’OMM, qui définit à
l’échelle
planétaire les capacités et les calendriers
d’observation et qui impose l’échange
international
de données, fournira des observations
cruciales
pour la prévision numérique du temps et aidera
à
renforcer notablement la surveillance du
climat.
En 1992, le Système mondial d’observation
du climat (SMOC) a été créé par l’OMM, la
Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Organisation
des
Nations Unies pour l’éducation, la
science
et
la
culture
(UNESCO),
le
Programme
des
Nations Unies
pour
l’environnement
(PNUE)
Afin d’offrir l’assistance financière et technique
et le Conseil international des sciences dans le
but de coordonner et de faciliter l’essor et l’amélioration des observations du climat mondial.
Le SMOC a défini des variables
climatologiques
essentielles (VCE) qui, ensemble,
fournissent
les informations nécessaires pour
comprendre,
modéliser et prévoir l’évolution du climat ainsi
que
pour
planifier
des
stratégies
d’atténuation
et d’adaptation (figure 26). L’état des
dispositifs
qui
servent
de
base
au
recueil
des
VCE
est
publié
dans des rapports réguliers. Le SMOC indique
aussi les éléments nécessaires pour améliorer
le
système dans des rapports de mise
en
œuvre.
qu’exigent la mise en œuvre et l’exploitation du
ROBM dans les zones les plus démunies et les
moins bien observées du globe, l’OMM et les
membres de l’Alliance pour le développement
hydrométéorologique
a
mettent actuellement
en place un mécanisme de financement des
observations systématiques (SOFF).
Venant compléter l’observation des propriétés
physiques et dynamiques de l’atmosphère,
la Veille de l’atmosphère globale de l’OMM
coordonne les mesures de la composition de
l’atmosphère et s’assure que des informations
Variables climatologiques essentielles 2016
Surface
Précipitations, pression,
bilan du rayonnement
en surface, vitesse
et direction du vent,
température, vapeur d’eau
Physique
Flux de chaleur en surface,
glaces de mer, niveau de la
mer, état de la mer, salinité
en surface, température en
surface, courants sous la
Hydrologie
Eaux souterraines, lacs,
débit des cours d’eau,
humidité du sol
Cryosphère
Glaciers, inlandsis et
plates-formes de glace,
pergélisol, neige
surface, salinité sous la
surface, température sous
la surface
Altitude
Bilan radiatif de la Terre,
éclairs, température,
vapeur d’eau, vitesse et
direction du vent
Figure 26. Variables climatologiques essentielles pour le SMOC
44
Atmosphère
Biogéochimie
Carbone inorganique,
protoxyde d’azote,
nutriments, couleur de
l’océan, oxygène, traceurs
transitoires
Biosphère
Biomasse aérienne,
albédo, feu, fraction
absorbée du rayonnement
photosynthétiquement
actif, couvert terrestre,
température en surface,
flux de chaleur latente et
sensible, indice de surface
foliaire, carbone du sol
Composition
Propriétés des aérosols,
dioxyde de carbone,
méthane et autres gaz à
eet de serre, propriétés
des nuages, ozone,
précurseurs des aérosols
et de l’ozone
Océan
Biologie/écosystèmes
Propriétés des habitats
Exploitation des ressources
marins, plancton
Terres émergées
naturelles
Flux de gaz à eet de serre,
utilisation de l’eau
a
https://public.wmo.int/en/our-mandate/how-we-do-it/development-partnerships
44
fiables et exactes sont tirées des données
recueillies par les Membres de l’OMM, les
instituts et/ou organismes de recherche et les
autres réseaux partenaires.
les réseaux du domaine terrestre, si bien qu’un
grand volume d’observations importantes ne
sont pas mises à la disposition des utilisateurs
internationaux.
Le Système mondial d’observation de l’océan
(GOOS) coordonne le suivi de la physique, de
la biogéochimie, de la biologie et des écosystèmes marins. Le Groupe de coordination
des
observations du GOOS supervise les
activités
b
et
produit un bulletin annuel sur le sujet. En règle
générale, les observations océaniques sont
diffusées largement à l’échelon international.
L’observation des terres émergées fait appel à un
plus large éventail de réseaux. Les observations
hydrologiques sont généralement effectuées
par les SMHN et coordonnées au sein de l’OMM.
Le Groupe de travail mixte sur le climat, qui
relève conjointement du Comité sur les satellites d’observation de la Terre et du
Groupe
de
coordination
pour
les
satellites
météorologiques, se fonde sur les exigences
définies
par le SMOC concernant les VCE pour orienter
le développement des observations
satellitaires à
des
fins
climatologiques.
Il
a
produit
un inventaire qui rassemble 766 relevés
de
données climatologiques pour 33 VCE,
couvrant
72 produits distincts, et d’autres sont prévus.
Les
observations
par
satellite
présentent
certains
avantages – elles offrent une couverture quasi
mondiale – mais il arrive que les nuages
inter-
Le SMOC reçoit aussi les données d’un certain
nombre de réseaux terrestres mondiaux (GTN)
spécialisés dans l’hydrologie, le pergélisol, les
glaciers, l’utilisation des terres ou la biomasse,
par exemple. En règle générale, les accords
d’échange de données sont moins courants pour
rompent les mesures optiques. Associées aux
observations à partir du sol, comme données
complémentaires ou pour la validation et l’étalonnage, elles sont irremplaçables au sein du
système d’observation
mondial.
Figure 27. Tempête de poussière dans le désert du Sahara, le 18 février 2021. Cet événement a entraîné une dégradation généralisée de la qualité de
l’air pendant plusieurs jours et a fait suite à un autre événement, survenu plus tôt dans le mois, qui a recouvert la neige des Pyrénées et des Alpes et
a rendu le ciel orange dans certaines parties de l’Europe, notamment en France, en Allemagne et en Suisse.
b
https://www.ocean-ops.org/
45
45
Les prévisions infrasaisonnières
à saisonnières peuvent-elles améliorer
la préparation aux risques de catastrophe
en Asie du Sud-Est?
Analyse d’un événement survenu entre le 20 et le 26 septembre 2021
Estelle De Coning
1
, Thea Turkington
2
,
Frederic Vitart
3
, Andrew Robertson
4
, Ryan Kang
2
,
Wee Leng Tan
2
1
OMM
2
Agence nationale de l’environnement (Singapour)
3
Coprésident du projet S2S au Centre européen pour les
prévisions météorologiques à moyen terme
4
Coprésident du projet S2S à l’Institut international de
recherche sur le climat et la société
L’Asie du Sud-Est est particulièrement bien
placée pour bénéficier de services de prévision
sud-est de l’Indonésie, trois semaines avant
l’événement en question. Deux semaines plus
tard, cette prévision a évolué: l’augmentation
des probabilités de précipitations extrêmes était
désormais modérée pour les Célèbes, les îles
Maluku et la Papouasie occidentale, et faible
pour certaines parties de la Thaïlande, de la
République démocratique populaire lao et du
Viet Nam, ainsi que le sud des Philippines, le
sud de Sumatra, l’est de Bornéo et Java. Dans
le cadre des démarches entreprises dans la
région pour établir des prévisions sans faille, ces
perspectives ont été signalées dans le rapport
climatique infrasaisonnière à saisonnière (S2S),
en raison de ses compétences élevées en la
matière. Le Centre météorologique spécialisé
(CMSA) de l’Association des nations de l’Asie
du Sud-Est (ANASE) et ses partenaires (CESAP
hebdomadaire du Centre AHA
f
aux organisations
nationales de gestion des catastrophes, entre
autres, en appui aux préparatifs pour le cyclone
Dianmu
g
a
et d’autres dangers, accompagnées de
nouvelles prévisions météorologiques.
,
RIMES
b
, Centre AHA
c
) s’emploient à développer
des produits S2S dans la région pour réduire les
risques de catastrophe dans le cadre du projet
pilote S2S SEA, qui fait partie de l’initiative
pilote en temps réel du projet de prévision S2S
entreprise par l’OMM, le Programme mondial
de recherche sur la prévision du temps (PMRPT)
et le Programme mondial de recherche sur le
climat (PMRC). Ce projet vise à étudier l’utilité
des prévisions S2S pour la réduction des risques
de catastrophe.
Entre le 20 et le 26 septembre 2021, plus de
50 000 personnes
d
ont été touchées par des inondations aux Philippines, ainsi qu’aux Célèbes
et
dans l’est de Bornéo en Indonésie. Au cours
de
la même semaine, le cyclone tropical
Dianmu
a
contribué à de graves inondations dans
certaines
parties du Viet Nam, du Cambodge et de
la
Thaïlande, touchant plus de
180 000
personnes
e
.
S’appuyant sur les prévisions établies dans le
cadre du projet pilote S2S SEA, les météorologues
avaient
prévu
une
légère
augmentation
du
risque
de
précipitations
extrêmes
dans
le
Ces résultats sont typiques des conclusions
qu’a pu tirer le projet pilote jusqu’à présent,
à savoir que l’augmentation de la probabilité
de précipitations extrêmes pour le continent
maritime est un bon indicateur, trois semaines
à l’avance, qu’un ou plusieurs phénomènes
dangereux peuvent se produire dans la zone.
Cet indicateur est toutefois moins efficace pour
la partie continentale de l’Asie du Sud-Est, où
l’augmentation des risques ne peut être prédite
qu’une semaine à l’avance. Une augmentation
de la probabilité de phénomènes dangereux
s’accompagne d’une hausse de la probabilité
de catastrophe. Bien qu’à l’échelle infrasaisonnière, il n’y ait pas toujours
d’indication
de
l’imminence
de
phénomènes
dangereux,
le nombre relativement faible de
fausses
alertes signifie
qu’il est possible de prendre
des
mesures, comme un suivi ciblé de
l’évolution
des phénomènes et l’activation plus
précoce
des procédures institutionnelles afin de
renforcer l’efficacité des mesures de préparation
et
d’intervention.
a
Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) des Nations Unies: : https://www.unescap.org/
b
Système régional intégré d’alerte rapide multirisque pour l’Afrique et l’Asie: https://www.rimes.int/
c
Centre de coordination de l’aide humanitaire de l’ANASE pour la gestion des catastrophes: https://ahacentre.org/
d
https://adinet.ahacentre.org
e
Ibid.
f
https://ahacentre.org/wp-content/uploads/2021/09/DWeek_37_13-19Sep2021.pdf
g
https://ahacentre.org/flash-update/flash-update-no-01-tropical-depression-21w-twentyone-viet-nam-23-september-2021/
46
46
Jeux de données et méthodologies
DONNÉES SUR LES GAZ À EFFET DE SERRE
La concentration des gaz à effet de serre a été estimée à partir de 1750 pour définir les conditions
préindustrielles. La fraction molaire qui sert ainsi de référence pour les calculs est de 278 ppm
pour le CO2
, de 722 ppb pour le CH4
et de 270 ppb pour le N2
O.
Centre mondial de données relatives aux gaz à effet de serre, exploité par le Service météorologique
japonais: https://gaw.kishou.go.jp/.
Organisation météorologique mondiale (OMM), 2021: Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de
serre – N°17: Bilan des gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère, d’après les observations
effectuées à l’échelle du globe en 2020. Genève.
Centre mondial de données sur l’ozone et le rayonnement ultraviolet, exploité par Environnement
et Changement climatique Canada: https://woudc.org/home.php?lang=fr.
DONNÉES SUR LES TEMPÉRATURES MONDIALES
SÉRIE CHRONOLOGIQUE SUR LES TEMPÉRATURES MOYENNES À L’ÉCHELLE DU GLOBE
La méthode de calcul des anomalies de la température mondiale par rapport à la période de
référence 1850–1900 a été mise à jour depuis le rapport sur l’État du climat mondial en 2020 afin
d’exploiter l’évaluation du changement climatique à long terme et de ses incertitudes réalisée
par le Groupe de travail I dans le cadre de sa contribution au sixième Rapport d’évaluation du
GIEC. La nouvelle méthode utilise également un éventail plus large de séries de données plus
courtes qui sont régulièrement mises à jour afin de fournir une évaluation faisant autorité de
l’évolution récente des températures.
Dans le rapport de 2020 (et les rapports précédents), les changements par rapport à la période
de référence 1850–1900 étaient déterminés au moyen du jeu de données HadCRUT4, qui était
le seul à remonter à 1850. D’autres jeux de données étaient décalés pour correspondre à la
moyenne de HadCRUT4 sur la période 1880–1900 (NASA GISTEMP et NOAA GlobalTemp) ou
1981–2010 (ERA5, JRA-55).
En 2021, le Groupe de travail I a évalué les changements survenus entre 1850–1900 et d’autres
périodes à partir de la moyenne de quatre jeux de données (HadCRUT5, Berkeley Earth, NOAAInterim
et Kadow
et
al
,
2020) qui remontent tous à 1850.
Pour évaluer le
degré d’incertitude,
il a pris en compte la plage d’incertitude des quatre estimations, de la limite inférieure du jeu de
données présentant les températures les plus froides à la limite supérieure du jeu de données
comprenant les températures les plus chaudes. En utilisant quatre jeux de données qui remontent
à 1850, le Groupe de travail a ainsi pu établir une estimation plus complète du niveau d’incertitude.
Étant donné que deux des quatre jeux de données utilisés par le GIEC ne sont pas régulièrement
mis à jour, le présent rapport a combiné l’estimation de l’évolution des températures entre
1850–1900 et 1981–2010 réalisée par le GIEC et l’estimation de l’évolution des températures
de 1981–2010 à nos jours établie à partir de six jeux de données pour calculer l’écart entre les
températures de 2021 et celles de la période 1850–1900.
Les six jeux de données montrent une évolution similaire, mais pas identique, des températures
entre 1981–2010 et aujourd’hui, car les données d’observation pour cette période sont nombreuses.
Le faible degré d’incertitude qui subsiste en raison de la dispersion des six jeux de données
est combinée à l’estimation du GIEC pour la période 1850–1900 à 1981–2010.
47
Plus précisément, la température à l’échelle du globe a été calculée à partir de six jeux de données
(énumérés ci-après) et les écarts entre la température moyenne mondiale actuelle et celle de la
période de référence (1850–1900) ont été déterminés selon la méthodologie suivante:
1. Pour chaque jeu de données, une série chronologique des températures moyennes
annuelles à l’échelle mondiale, mise à disposition par les fournisseurs de données, a servi
de point de départ. Les écarts de température ont donc été présentés en utilisant des
périodes de référence différentes.
2. Pour chaque jeu de données, les écarts ont été calculés par rapport à la moyenne de la
période 1981–2010 en soustrayant ladite moyenne.
3. Un total de 0,69 °C a été ajouté à chaque série; il s’agit de l’écart estimé entre les périodes
1850–1900 et 1981–2010 selon la méthode du Groupe de travail I (voir la légende de la
figure 1.12 du sixième Rapport d’évaluation du GIEC).
4. La moyenne et l’écart-type des six estimations ont été calculés.
5. Le degré d’incertitude relatif à l’estimation du GIEC a été combinée avec l’écart-type,
en supposant que les deux sont indépendants et que la plage d’incertitude du GIEC (0,54 °C
à 0,79 °C) est représentative d’un intervalle de confiance de 90 % (1,645 écart-type).
Le chiffre cité dans le présent rapport pour 2021 (1,11 ±0,13 °C) a été calculé de cette manière,
1,11 °C étant la moyenne des six estimations.
Cartes des températures annuelles
La méthode de calcul de la carte des anomalies de la température annuelle a également été mise
à jour. Le rapport de 2020 utilisait une carte montrant les anomalies par rapport à la période
1981–2010 établie à partir d’un seul jeu de données (ERA5), alors que l’évaluation contenue dans
le rapport reposait sur tous les jeux de données disponibles.
La carte des anomalies de température de 2021 a quant à elle été établie à partir de la valeur
médiane de cinq jeux de données: HadCRUT5, ERA5, NOAAGlobalTemp, Berkeley Earth et GISTEMP,
appliquée sur la grille spatiale des jeux de données à plus faible résolution (NOAAGlobalTemp
et HadCRUT5), qui sont présentés sur une grille de 5° de latitude par 5° de longitude. La médiane
a été utilisée de préférence à la moyenne afin de réduire au maximum l’effet des valeurs aberrantes potentielles. La mi-distance des jeux de données donne une indication de l’incertitude.
La dispersion des jeux de données est la plus élevée aux hautes latitudes et en Afrique centrale
en raison du volume limité de données pour ces deux
régions.
Les six jeux de données suivants ont été utilisés:
Berkeley Earth: Rohde, R. A., Hausfather, Z., 2020: «The Berkeley Earth Land/Ocean Temperature
Record». Earth System Science Data, 12, 3469–3479. https://doi.org/10.5194/
essd-12-3469-2020.
ERA5: Hersbach, H., Bell, B., Berrisford, P. et al , 2020: «The ERA5 global reanalysis». Quarterly
Journal of the Royal Meteorological Society, 146 (730), 1999–2049. https://doi.
org/10.1002/qj.3803.
GISTEMP v4: Équipe GISTEMP, 2022: «GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP), version 4».
Institut Goddard d’études spatiales de la NASA, https://data.giss.nasa.gov/gistemp/.
Lenssen, N., Schmidt, G., Hansen, J. et al , 2019: «Improvements in the GISTEMP
Uncertainty Model». Journal of Geophysical Research: Atmospheres, 124(12), 6307–
6326. https://doi.org/10.1029/2018JD029522.
48
HadCRUT.5.0.1.0: Morice, C. P., Kennedy, J. J., Rayner, N. A. et al , 2021: «An Updated Assessment
of Near-Surface Temperature Change From 1850: The HadCRUT5 Data Set».
Journal of Geophysical Research: Atmospheres, 126(3), e2019JD032361. https://doi.
org/10.1029/2019JD032361. Les données HadCRUT.5.0.1.0 ont été obtenues à l’adresse
http://www.metoffice.gov.uk/hadobs/hadcrut5 le 24 octobre 2021 et sont protégées par
le copyright © British Crown Copyright, Met Office 2021. Elles ont été fournies au titre
d’une licence gouvernementale d’accès libre http://www.nationalarchives.gov.uk/doc/
open-government-licence/version/3/.
JRA-55: Kobayashi, S., Ota, Y., Harada, Y. et al , 2015: «The JRA-55 Reanalysis: General
Specifications and Basic Characteristics». Journal of the Meteorological Society of
Japan, Ser. II. 93 (1), 5–48. https://doi.org/10.2151/jmsj.2015-001, https://www.jstage.jst.
go.jp/article/jmsj/93/1/93_2015-001/_article.
NOAAGlobalTemp v5: Zhang, H.-M. et al : NOAA Global Surface Temperature Dataset
(NOAAGlobalTemp), Version 5.0. Centres nationaux d’information sur l’environnement
de la NOAA, États-Unis. doi:10.7289/V5FN144H.
Huang, B., Menne, M. J., Boyer, T. et al , 2020: «Uncertainty Estimates for Sea Surface
Temperature and Land Surface Air Temperature in NOAAGlobalTemp Version 5».
Journal of Climate, 33 (4), 1351–1379.
Figure 28.
a) Anomalies de la
température de l’air proche
de la surface en 2021 par
rapport à la moyenne de
la période 1981–2010 pour
la médiane de cinq jeux de
données sur une grille de 5°.
b) Plage de température
des cinq estimations.
Anomalies de la température
à proximité de la surface
sur la grille de résolution
native des jeux de données
c) HadCRUT5 (résolution
de 5°),
d) ERA5 (0,25°),
e) Berkeley Earth (1°),
f) GISTEMP (2°) et
https://journals.ametsoc.org/view/journals/clim/33/4/jcli-d-19-0395.1.xml.
g) NOAAGlobalTemp (5°).
a) Valeur médiane de 2021
b) Plage de température
90º N
45º N
0º
45º S
90º S
180º
90º O
0º
90º E
180º
Longitude
–10 –3 –1 0 1 3 10 °C
c) HadCRUT5
d) ERA5
e) Berkeley Earth
f) NASA GISTEMP
g) NOAAGlobalTemp
49
Latitude
Latitude
90º N
45º N
0º
45º S
90º S
180º
90º O
0º
90º E
180º
Longitude
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 2,0 °C
90º N
45º N
0º
45º S
90º S
180º
90º N
45º N
0º
45º S
90º S
180º
90º N
45º N
90º O
Latitude
0º
90º E
180º
90º O
0º
90º E
180º
Longitude
Latitude
0º
45º S
180º
90º O
0º
90º E
180º
Longitude
Latitude
90º S
Longitude
90º N
45º N
0º
45º S
90º N
45º N
0º
45º S
90º S
180º
90º O
0º
90º E
180º
180º
90º O
0º
90º E
180º
Longitude
Latitude
Latitude
90ºS
Longitude
–10 –3 –1 0 1 3 10 °C
DONNÉES SUR LE CONTENU THERMIQUE DE L’OCÉAN
Données utilisées pour les estimations jusqu’en 2021:
Cheng, L., Trenberth, K. E., Fasullo, J. et al , 2017: «Improved estimates of ocean heat content from
1960 to 2015». Science Advances, 3 (3), e1601545. ht tps://doi.org/10.1126/sciadv.1601545.
Ishii, M., Fukuda, Y., Hirahara, S. et al , 2017: «Accuracy of Global Upper Ocean Heat Content
Estimation Expected from Present Observational Data Sets». SOLA, 13, 163–167.
https://doi.org/10.2151/sola.2017-030.
Lyman, J. M., Johnson, G. C., 2014: «Estimating Global Ocean Heat Content Changes in the Upper
1800 m since 1950 and the Influence of Climatology Choice». Journal of Climate, 27 (5),
1945–1957. https://doi.org/10.1175/JCLI-D-12-00752.1.
von Schuckmann, K., Le Traon, P.-Y., 2011: «How well can we derive Global Ocean Indicators from
Argo data?» Ocean Science, 7 (6), 783–791. https://doi.org/10.5194/os-7-783-2011.
Données utilisées jusqu’en 2020:
Desbruyères, D. G., Purkey, S. G., McDonagh, E. L., et al , 2016: «Deep and abyssal ocean warming
from 35 years of repeat hydrography». Geophysical Research Letters, 43 (19), 310–356.
https://doi.org/10.1002/2016GL070413.
Gaillard, F., Reynaud, T., Thierry, V. et al , 2016: «In Situ-Based Reanalysis of the Global Ocean
Temperature and Salinity with ISAS: Variability of the Heat Content and Steric Height».
Journal of Climate, 29 (4), 1305–1323. https://doi.org/10.1175/JCLI-D-15-0028.1.
Hosoda, S., Ohira, T., Nakamura, T., 2008: «A monthly mean dataset of global oceanic temperature
and salinity derived from Argo float observations». JAMSTEC Report of Research and
Development, 8, 47–59. https://www.jstage.jst.go.jp/article/jamstecr/8/0/8_0_47/_article.
Kuusela M., Stein, M. L., 2018: «Locally stationary spatio-temporal interpolation of Argo profiling
float data». Proceedings of the Royal Society A, 474, 20180400. http://dx.doi.org/10.1098/
rspa.2018.0400.
Levitus, S., Antonov, J. I., Boyer, T. P. et al , 2012: «World Ocean heat content and thermosteric
sea level change (0-2 000 m) 1955-2010». Geophysal Research Letters, 39 (10), L10603.
https://doi.org/10.1029/2012GL051106.
Li, H., Xu, F., Zhou, W. et al , 2017: «Development of a global gridded Argo data set with Barnes
successive corrections». Journal of Geophysical Research: Oceans, 122 (2), 866–889,
https://doi.org/10.1002/2016JC012285.
Roemmich, D., Gilson, J., 2009: «The 2004-2008 mean and annual cycle of temperature,
salinity, and steric height in the global ocean from the Argo Program». Progress in
Oceanography, 82 (2), 81–100. https://doi.org/10.1016/j.pocean.2009.03.004.
von Schuckmann, K., Le Traon, P. -Y., Smith, N. et al , 2018: «Copernicus Marine Service Ocean State
Report». Journal of Operational Oceanography, 11, S1–S142. https://doi.org/10.1080/1755
876X.2018.1489208.
DONNÉES SUR LE NIVEAU DE LA MER
GMSL du CNES/Aviso+ https://www.aviso.altimetry.fr/en/data/products/ocean-indicators-products/
mean-sea-level/data-acces.html#c12195
DONNÉES SUR LES VAGUES DE CHALEUR ET VAGUES DE FROID MARINES
Les vagues de chaleur marines sont classées comme modérées lorsque la température de surface
de la mer est supérieure au 90
e
centile de la distribution climatologique pendant cinq jours ou
plus; les catégories suivantes sont définies en fonction de la différence entre la température de
surface de la mer et la moyenne de la distribution climatologique: forte, intense ou extrême, si cette
différence est, respectivement, plus de deux, trois ou quatre fois supérieure à la différence entre
50
le 90
e
centile et la moyenne de la distribution climatologique (Hobday et al , 2018). Les vagues de
froid marines sont classées de manière analogue, mais en fonction des températures de surface
de la mer inférieures au 10
e
centile.
La période de référence utilisée pour les vagues de chaleur et vagues de froid marines va de 1982
à 2011. Elle est décalée d’un an par rapport à la période standard (1981–2010) car la première
année complète pour laquelle nous disposons de données satellitaires sur la température de
surface de la mer est 1982.
Hobday, A. J., Oliver, E. C. J., Sen Gupta, A. et al , 2018: «Categorizing and naming marine
heatwaves». Oceanography, 31 (2), 1–13. https://doi.org/10.5670/oceanog.2018.205.
NOAA OISST v2: Interpolation optimale de la température de surface de la mer (OISST) – Banzon,
V., Smith, T. M., Chin, T. M. et al , 2016: «A long-term record of blended satellite and
in situ sea-surface temperature for climate monitoring, modeling and environmental
studies». Earth System Science Data, 8 (1), 165–176. https://doi.org/10.5194/
essd-8-165-2016.
DONNÉES SUR LE BILAN DE MASSE DES GLACIERS
Les données sur le bilan de masse des glaciers qui servent au réseau mondial des glaciers de
référence sont disponibles auprès du Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS),
https://www.wgms.ch. Les données pour l’année 2020–2021 sont préliminaires et reposent sur
un sous-ensemble de 32 glaciers de référence (sur un total de 42 environ). Les données sur le
bilan de masse des glaciers de l’ouest du Canada reposent sur des relevés LiDAR pluriannuels
(avril et septembre) régulièrement effectués par Brian Menounos de l’Université de la ColombieBritannique du Nord (Canada), comme décrit dans Pelto
et
al
,
2019.
Pelto, B. M., Menounos, B., Marshall, S. J., 2019: «Multi-year evaluation of airborne geodetic
surveys to estimate seasonal mass balance, Columbia and Rocky Mountains, Canada».
The Cryosphere, 13 (6), 1709–1727. https://doi.org/10.5194/tc-13-1709-2019.
Hugonnet, R., McNabb, R., Berthier, E. et al , 2021: «Accelerated global glacier mass loss in the early
twenty-first century». Nature, 592, 726–731. https://doi.org/10.1038/s41586-021-03436-z.
DONNÉES SUR LES INLANDSIS DU GROENLAND ET DE L’ANTARCTIQUE
Les données sur le bilan de masse de l’inlandsis du Groenland proviennent de trois sources.
Les modélisations de l’évolution du bilan massique de surface et du bilan massique total de 1985
à 2021 reposent sur la moyenne de trois modèles régionaux du climat et du bilan massique,
décrits dans Mankoff et al , 2021. Une autre estimation du bilan de masse de 2021 est donnée
dans le bulletin Arctic Report Card de la NOAA (Moon et al , 2021), et repose sur des observations
satellitaires de la superficie fondue et des modèles de bilan de masse de surface établis par le
réseau de stations météorologiques de surface PROMICE. Les données gravimétriques satellitaires
du bilan de masse total de l’inlandsis issues des missions GRACE et GRACE-FO sont disponibles
dans Wiese et al , 2019 (mise à jour jusqu’en 2021). Ces données sont disponibles pour les
inlandsis du Groenland et de l’Antarctique.
Mankoff, K. D., Fettweis, X., Langen, P. L. et al , 2021: «Greenland ice sheet mass balance from
1840 through next week». Earth System Science Data, 13 (10), 5001–5025. https://doi.
org/10.5194/essd-13-5001-2021.
Moon, T. A., Tedesco, M., Box, J. E. et al , 2021: «Greenland Ice Sheet». Dans Arctic Report Card.
Sous la direction de Moon, T. A., Druckenmiller, M. L., Thoman, R. L. Administration
américaine pour les océans et l’atmosphère. https://doi.org/10.25923/546g-ms61.
Wiese, D. N., Yuan, D.-N., Boening, C. et al , 2019: «JPL GRACE et GRACE-FO Mascon Ocean, Ice,
and Hydrology Equivalent Water Height» RL06M CRI Filtered Version 2.0, Ver. 2.0,
PO.DAAC, CA, États-Unis. http://dx.doi.org/10.5067/TEMSC-3MJ62.
51
DONNÉES SUR LA NEIGE
Les données relatives à l’enneigement et les graphiques des séries chronologiques des anomalies
mensuelles sont disponibles à l’adresse suivante: https://climate.rutgers.edu/snowcover/files/
wmo/rutgers-nh-sce-anomalies-2020-21-data.xlsx
DONNÉES SUR LES GLACES DE MER
La section relative aux glaces de mer utilise les données des produits Indice de la glace de
mer v2.1 du SAF OSI d’EUMETSAT (voir Lavergne et al , 2019) et Indice de la glace de mer v3
du NSIDC (Fetterer et al , 2017). Les concentrations de glace de mer sont estimées à partir des
mesures satellitaires de la luminance dans les micro-ondes. La superficie des glaces de mer est
calculée comme étant la surface des cellules de la grille océanique où la concentration de glace
de mer dépasse 15 %. Bien qu’il y ait des différences relativement importantes dans la superficie
absolue entre les jeux de données, ces derniers se rejoignent sur l’évolution annuelle et les
tendances. Dans le présent rapport, les données du NSIDC sont indiquées pour les superficies
absolues (par exemple, 18,95 millions de km²) pour des raisons de cohérence avec les rapports
précédents, tandis que les classements tiennent compte des deux jeux de données.
Centre des applications satellitaires Océans et glaces de mer (SAF OSI) d’EUMETSAT, Indice sur la
glace de mer de 1979 à nos jours (v2.1, 2020), OSI-420, données extraites du serveur FTP
du SAF OSI: 1979–2020, hémisphères Nord et Sud. https://osi-saf.eumetsat.int/products/
osi-420.
Fetterer, F., Knowles, K., Meier, W. N. et al 2017 (mise à jour quotidienne): «Indice de la glace de
mer, version 3». Boulder, Colorado, États-Unis. NSIDC https://doi.org/10.7265/N5K072F8.
Lavergne, T., Sørensen, A. M., Kern, S. et al , 2019: «Version 2 of the EUMETSAT OSI SAF and ESA
CCI sea-ice concentration climate data records». The Cryosphere, 13 (1), 49–78.
https://doi.org/10.5194/tc-13-49-2019.
DONNÉES SUR LE PERGÉLISOL
Noetzli, J., Christiansen, H. H., Hrbáček, F. et al , 2021: «Global Climate Permafrost Thermal State».
Dans State of the Climate in 2020. Sous la direction de Dunn, R. J., Aldred, H., F.,
Gobron, N. Bulletin of the American Meteorological Society, 102 (8); S42–S44.
https://doi.org/10.1175/BAMS-D-21-0098.1.
Smith, S. L., Romanovsky, V. E., Isaksen, K. et al , 2021: «Permafrost». Dans State of the Climate
in 2020. Sous la direction de Druckenmiller, M. L., Moon, T., Thoman, R. Bulletin of
the American Meteorological Society, 102 (8); S293–S297. https://doi.org/10.1175/
BAMS-D-21-0086.1.
DONNÉES PLUVIOMÉTRIQUES
La présente analyse a utilisé les jeux de données suivants du Centre mondial de climatologie
des précipitations (GPCC):
• Première estimation mensuelle, doi: 10.5676/DWD_GPCC/FG_M_100.
• Produit de surveillance (version 2020), doi: 10.5676/DWD_GPCC/MP_M_V2020_100.
• Données mensuelles complètes (version 2020), doi: 10.5676/DWD_GPCC/FD_M_V2020_100.
• Première estimation journalière, doi: 10.5676/DWD_GPCC/FG_D_100.
• Données journalières complètes (version 2020), doi: 10.5676/DWD_GPCC/FD_D_V2020_100.
52
Contributions
MEMBRES ET TERRITOIRES DE L’OMM
Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Andorre, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie,
Autriche, Bahreïn, Barbade, Bélarus, Belgique, Belize, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Bulgarie,
Burkina Faso, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Colombie, Croatie, Chypre, Danemark, Égypte,
Espagne, Estonie, États-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, Finlande, France, Gambie,
Géorgie, Grèce, Grenade, Guinée, Guinée-Bissau, Hong Kong (Chine), Hongrie, Inde, Irlande,
Israël, Italie, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Lettonie, Liberia, Libye, Lituanie, Luxembourg,
Macao (Chine), Macédoine du Nord, Madagascar, Mali, Malte, Maroc, Maurice, Niger, Nigéria,
Norvège, Nouvelle-Zélande, Ouzbékistan, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal,
République de Moldova, République arabe syrienne, République islamique d’Iran, République
tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni, Rwanda, Saint-Kitts-et-Nevis,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sénégal, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Soudan, Suède, Suisse,
Territoires britanniques des Caraïbes, Thaïlande, Togo, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Turquie,
Ukraine, Uruguay, Zimbabwe.
INSTITUTIONS
Centre d’excellence sur les extrêmes climatiques du Conseil australien de la recherche (ARC),
Université de Tasmanie, Australie; Institut de recherche forestière de Birmingham, Université de
Birmingham, Royaume-Uni; British Antarctic Survey (BAS); Bureau météorologique australien
(BoM); Carbon Portal, Université de Lund, Suède; Centre national d’études spatiales (CNES),
France; Mercator Océan international, France; Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), France;
IFREMER, France; Université de Brest, France; Centre national de la recherche scientifique (CNRS),
France; Institut de recherche pour le développement (IRD), France; Laboratoire d’océanographie
physique et spatiale (LOPS), France; Laboratoire d’études en géophysique et océanographie
spatiales (LEGOS), France; Institut universitaire européen de la mer (IUEM), France; CELAD,
France; Université de la Sorbonne, France; Laboratoire d’océanographie de Villefranche, France;
Centre des méga-sciences océaniques, Académie chinoise des sciences; Service Copernicus
concernant le changement climatique (C3S); Département Océans et atmosphère de l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO), Australie;
Institut
météorologique danois (DMI); Centre mondial de climatologie des précipitations (GPCC),
Service
météorologique allemand (DWD); Environnement et Changement climatique Canada
(ECCC);
ETH
Zürich,
Suisse;
Centre
européen
pour
les
prévisions
météorologiques
à
moyen
terme
(CEPMMT); Université George Washington, États-Unis; Observatoire de Hong Kong;
Institut
de physique atmosphérique (IAP), Académie chinoise des sciences (CAS); Organisme pour les
sciences et technologies géologiques et océanographiques du Japon (JAMSTEC); Joint
Institute
for Marine and Atmospheric Research (JIMAR), Université de Hawaï, États-Unis; Centre Hadley
du Met Office, Royaume-Uni; Département de recherche sur la modélisation de l’atmosphère, de
l’océan et du système Terre, Institut de recherche météorologique, Japon; Agence nationale de
l’environnement (NEA), Singapour; Centres nationaux d’information sur l’environnement (NCEI)
de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), États-Unis; Laboratoire
pour l’environnement marin du Pacifique (PMEL) de la NOAA, États-Unis; Centre océanographique
national (NOC), Royaume-Uni; Ressources Naturelles Canada; Institut météorologique norvégien;
Université Rutgers, États-Unis; Institut Scripps d’océanographie, États-Unis; Centre climatologique
de Tokyo (TCC), Service météorologique japonais (JMA); Universidade Federal do Rio de Janeiro,
Brésil; Université d’Exeter, Royaume-Uni; Université de Victoria, Canada; Institut Woods Hole
d’océanographie, États-Unis; Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC); Centre
mondial de données relatives aux gaz à effet de serre (CMDGS).
53
ORGANISMES DES NATIONS UNIES
Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), Programme des
Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Organisation
internationale pour les migrations (OIM), Programme alimentaire mondial (PAM), Commission
océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO
CHERCHEURS, EXPERTS ET SCIENTIFIQUES
Signe Aaboe (Institut météorologique norvégien), Jorge Alvar-Beltrán (FAO), Omar Baddour
(coordonnateur des publications de l’OMM), Jessica Blunden (NOAA NCEI), Tim Boyer (NOAA
NCEI), Anny Cazenave (LEGOS, CNES et OMP), Lijing Cheng (IAP, Centre des méga-sciences
océaniques, Académie chinoise des sciences), Louis Clément (Centre océanographique national),
Kyle Clem (Université de Victoria), Estelle De Coning (OMM), Damien Desbruyères (IFREMER,
CNRS, IRD, Laboratoire d’océanographie physique et spatiale), Maxx Dilley (OMM), Robert Dunn
(Hadley Centre du Met Office), Simon Eggleston (OMM/SMOC), Thomas Estilow (Université
Rutgers), Florence Geoffroy (HCR), Donata Giglio (Université du Colorado), Nathan Gillett
(ECCC), John Gilson (Institut Scripps d’océanographie, Université de Californie), Loretta Hieber
Girardet (UNDRR), Atsushi Goto (TCC, JMA), Yvan Gouzenes (LEGOS et OMP), Stephan Gruber
(Université Carleton), Debbie Hemming (Hadley Centre du Met Office, Institut de recherche
forestière de Birmingham), Ana Heureux (FAO), Shigeki Hosoda (JAMSTEC), Matthias Huss
(ETH Zürich), Kirsten Isensee (COI de l’UNESCO), Gregory C. Johnson (NOAA, PMEL), Ryan Kang
(NEA), Maarten Kappelle (PNUE), John Kennedy (auteur principal, Hadley Centre du Met
Office), Valentina Khan (Centre de recherche hydrométéorologique de la Fédération de Russie),
Rachel Killick (Hadley Centre du Met Office), Brian A. King (NOC), Animesh Kumar (UNDRR),
Mikael Kuusela (Université Carnegie Mellon), Gernot Laganda (PAM), Thomas Lavergne (Institut
météorologique norvégien), Yuehua Li (Université de Nouvelle-Galles du Sud), Renata Libonati
(Universidade Federal do Rio de Janeiro), Juerg Luterbacher (OMM), John Lyman (NOAA,
PMEL), Shawn Marshall (ECCC et Université de Calgary), Jesse Mason (PAM), Brian Menounos
(Université de Colombie britannique du Nord), Audrey Minière (Mercator Océan international),
Maeva Monier (CELAD/Mercator Océan international), Colin Morice (Hadley Centre du Met Office),
Lev Neretin (FAO), Stoyka Netcheva (OMM), Rodica Nitu (OMM), Jeannette Noetzli, (Institut
pour l’étude de la neige et des avalanches), Ben Pelto (Université de Colombie britannique du
Nord), Claire Ransom (OMM), Andrew Robertson (Coprésident de S2S, IRI), David Robinson
(Université Rutgers), Dean Roemmich (Institut Scripps d’océanographie), Kanako Sato (JAMSTEC),
Katsunari Sato (JMA), Yousuke Sawa (JMA, CMDGS), Robert W. Schlegel (Université de la
Sorbonne, CNRS, Laboratoire d’océanographie de Villefranche), Katherina Schoo (COI de
l’UNESCO), Karina von Schuckmann (Mercator Océan international), Rahul Sengupta (UNDRR),
Fumi Sezaki (TCC, JMA), José Álvaro Silva (OMM), Sharon Smith (Ressources Naturelles Canada),
Michael Sparrow (PMRC), Martin Stendel (DMI), Peter Stott (Hadley Centre du Met Office,
Université d’Exeter), Dmitry Streletskiy (Université George Washington), Toshio Suga (JAMSTEC,
Université de Tohoku), Tanguy Szekely (OceanScope), Wee Leng Tan (NEA), Oksana Tarasova
(OMM), Blair Trewin (BoM), Thea Turkington (NEA, Singapour), John Turner (BAS), Freja Vamborg
(CEPMMT), Alex Vermeulen (Carbon Portal, Université de Lund), Frederic Vitart (Coprésident de
S2S, CEPMMT), Ying Wang (PNUE), Michelle Yonetani (HCR), Zhiwei Zhu (Université des sciences
et technologies de l’information de Nanjing), Markus Ziese (DWD)
54
UN@
� Food and Agriculture Organization
environment
Jot me unite atons
programme
@ 1OM
(@)UNDRR
UN MIGRATION
Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à:
Organisation météorologique mondiale
7 bis, avenue de la Paix – Case postale 2300 – CH-1211 Genève 2 – Suisse
Bureau de la communication stratégique
Cabinet du Secrétaire général
Tél.: +41 (0) 22 730 83 14
Courriel: [email protected]
public wmo int
JN 22229
PARTIE III (B) : Autres rapports scientifiques sélectionnés