Volume IV

Document Number
171-20181119-WRI-01-03-EN
Parent Document Number
171-20181119-WRI-01-00-EN
Document File

Note: Cette traduction a été établie par le Greffe à des fins internes et n’a aucun caractère officiel

16154

COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

SENTENCE ARBITRALE DU 3 OCTOBRE 1899

(GUYANA c. VENEZUELA)

MÉMOIRE DE LA RÉPUBLIQUE COOPÉRATIVE DU GUYANA

VOLUME IV

ANNEXES 100-134

19 novembre 2018

[Traduction du Greffe]

LISTE DES ANNEXES
VOLUME IV
Page
Annexe 100 Lettre en date du 12 novembre 2015 adressée au président du Guyana
par le chef de cabinet du Secrétaire général de l’ONU
1
Annexe 101 Statement of the Minister of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to the National Assembly (11 Feb. 2016)
-
Annexe 102 Government of the Cooperative Republic of Guyana, Proceedings
and Debates of the National Assembly of the First Session
(2015-2016) of the Eleventh Parliament of Guyana under the
Co-operative Republic of Guyana held in the Parliament Chamber,
Public Buildings, Brickdam, Georgetown (11 Feb. 2016)
-
Annexe 103 Letter from the President of the Cooperative Republic of Guyana to
the Secretary-General of the United Nations (26 Apr. 2016)
-
Annexe 104 Note Verbale from the Ministry of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to the Ministry of People’s Power for External
Relations of the Bolivarian Republic of Venezuela, No. 1075/2016
(1 June 2016)
-
Annexe 105 Letter from the Vice President and Minister of Foreign Affairs of the
Cooperative Republic of Guyana to the Secretary-General of the
United Nations (3 June 2016)
-
Annexe 106 Nations Unies, allocution du président du Guyana devant
l’Assemblée générale, soixante et onzième session, doc. A/71/PV.8
(20 septembre 2016)
3
Annexe 107 Note Verbale from the Ministry of People’s Power for External
Relations of the Bolivarian Republic of Venezuela to the Ministry of
Foreign Affairs of the Cooperative Republic of Guyana, No. 02013
(8 Nov. 2016)
-
Annexe 108 Note Verbale from the Ministry of People’s Power for External
Relations of the Bolivarian Republic of Venezuela to the Ministry of
Foreign Affairs of the Cooperative Republic of Guyana, No. 02014
(8 Nov. 2016)
-
Annexe 109 Letter from the Minister of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to the Secretary-General of the United Nations
(9 Nov. 2016)
-
Annexe 110 Ministry of the People’s Power for External Relations of the
Bolivarian Republic of Venezuela, Communiqué (12 Nov. 2016)
-
Annexe 111 U.N. Secretary-General, Note to Correspondents: The Controversy
between Guyana and Venezuela (16 Dec. 2016)
-
Annexe 112 Ministère du pouvoir populaire pour les relations extérieures de la
République bolivarienne du Venezuela, communiqué de presse :
«Le Venezuela salue la décision des Nations Unies de poursuivre ses
bons offices en vue de résoudre le différend avec le Guyana eu égard
à l’Essequibo» (16 décembre 2016)
67
Annexe 113 Government of Guyana, Statement on the Decision by the United
Nations Secretary-General (16 Dec. 2016)
-
- ii -
Annexe 114
“One hand can’t clap’ to resolve border controversy – Greenidge”,
i News Guyana (20 Dec. 2016)
-
Annexe 115 Lettre en date du 21 décembre 2016 adressée au président du
Venezuela par le président du Guyana
69
Annexe 116 Letter from the President of the Cooperative Republic of Guyana to
the Secretary-General of the United Nations (22 Dec. 2016)
-
Annexe 117 Letter from the Secretary-General of the United Nations to the
President of the Cooperative Republic of Guyana (23 Feb. 2017)
-
Annexe 118 Letter from the President of the Cooperative Republic of Guyana to
the Secretary-General of the United Nations (1 Mar. 2017)
-
Annexe 119 Letter from the President of the Cooperative Republic of Guyana to
the Secretary-General of the United Nations (11 Apr. 2017)
-
Annexe 120 Note Verbale from the Ministry of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to the Embassy of the Bolivarian Republic of
Venezuela in Guyana, No. 01021/2017 (30 June 2017)
-
Annexe 121 Letter from the Minister of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to Personal Representative of the SecretaryGeneral
of
the
United
Nations
(29
July
2017)

-
Annexe 122 Letter from the Minister of Foreign Affairs of the Cooperative
Republic of Guyana to the Personal Representative of the
Secretary-General of the United Nations (19 Sept. 2017)
-
Annexe 123 Nations Unies, allocution du président du Guyana devant
l’Assemblée générale, soixante-douzième session, doc. A/72/PV.7
(20 septembre 2017)
71
Annexe 124 Letter from the Personal Representative of the Secretary-General of
the United Nations to the Minister of Foreign Affairs of the
Cooperative Republic of Guyana (22 Sept. 2017)
-
Annexe 125 Map of Violations of Guyana’s Sovereignty and Territorial Integrity
-
Annexe 126 Secrétaire général de l’ONU, déclaration du porte-parole du
Secrétaire général concernant le différend frontalier entre le Guyana
et le Venezuela (30 janvier 2018)
103
Annexe 127 Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela,
communiqué de presse : «La République bolivarienne du Venezuela
se prononce sur le différend territorial avec la République
coopérative du Guyana» (31 janvier 2018)
104
Annexe 128 Commonwealth Secretariat, Commonwealth Statement on Guyana
(14 Feb. 2018)
-
Annexe 129 Cooperative Republic of Guyana, Ministry of Foreign Affairs, Press
Release (17 Feb. 2018)
-
Annexe 130 Note Verbale from the Ministry of People’s Power of Foreign Affairs
of the Bolivarian Republic of Venezuela to the Embassy of the
Cooperative Republic of Guyana in Venezuela, No. 000322 (28 Feb.
2018)
-
Annexe 131 Note Verbale from the Ministry of People’s Power of Foreign Affairs
of the Bolivarian Republic of Venezuela to the Embassy of the
Cooperative Republic of Guyana in Venezuela, No. 000325 (28 Feb.
2018)
-

- iii -
Annexe 132 Lettre en date du 18 juin 2018 adressée au président de la Cour
internationale de Justice par le président de la République
bolivarienne du Venezuela
106
Annexe 133 Bolivarian Republic of Venezuela, National Assembly,
Parliamentary Agreement of Rejection of the Cooperative Republic
of Guyana of Judizializing the Essequibo and Their Reaffirmation of
the Venezuelan Sovereignty on Anacoco Island and the Atlantic
Front (19 June 2018)
-
Annexe 134 World Atlas, “The World’s Largest Oil Reserves by Country”
(23 Oct. 2018), available at https://www.worldatlas.com/articles
/the-world-slargest-oil-reserves-by-country.html (last accessed
3 Nov. 2018)
-

___________

- 1 -
- 2 -
- 3 -
- 4 -
Nations Unies
A/71/PV.8
Assemblée générale
Soixante et onzième session
8
e
séance plénière
Mardi 20 septembre 2016, à 9 heures
New York
: M. Thomson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(Fidji)
La séance est ouverte à 9 h 5.
vitale. Des dizaines de millions d’entre elles sont des
enfants et des jeunes, la future génération est de ce fait
déjà menacée.
Point 109 de l’ordre du jour
Rapport du Secrétaire général sur l’activité de
Pourtant, après un mandat de 10 ans, je suis
l’Organisation (A/71/1)
Le Président (
) : Conformément
à la décision prise à sa 2
e
séance plénière,
le 16 septembre 2016, l’Assemblée générale entendra
une présentation par le Secrétaire général de son rapport
annuel sur l’activité de l’Organisation (A/71/1), au titre
du point 109 de l’ordre du jour.
Je donne la parole au Secrétaire général.
Le Secrétaire général (
) : Je tiens
à remercier l’Assemblée du soutien qui m’a été accordé
tout au long des 10 années pendant lesquelles j’ai eu le
privilège de servir l’Organisation des Nations Unies.
Lors de ma prestation de serment, en décembre 2006,
je me suis engagé à travailler avec l’Organisation pour
nous, les peuples. Guidés par la Charte des Nations
Unies et comptant sur le dévouement du personnel, nous
avons accompli beaucoup de choses ensemble.
convaincu plus que jamais que nous avons le pouvoir de
mettre fin à la guerre, à la pauvreté et à la persécution.
Nous avons les moyens de prévenir les conflits. Nous
avons la possibilité de combler l’écart entre riches et
pauvres, et de garantir à tous la jouissance de leurs droits.
Les objectifs de développement durable constituent
notre manifeste en faveur d’un avenir meilleur.
L’Accord de Paris sur les changements climatiques
nous donne les moyens de relever le grand défi de notre
époque. Nous n’avons plus de temps à perdre. J’exhorte
tous les dirigeants à faire le nécessaire pour que
l’Accord de Paris entre en vigueur cette année. Nous
avons seulement besoin de 26 pays supplémentaires
ne représentant que 15 % des émissions. Je demande
à toutes les délégations présentes de nous aider à bâtir
un monde à faible émission de carbone, un monde plus
résilient, qui offre davantage de perspectives et de
meilleures conditions de vie à nos enfants.
Mais je suis également plein d’inquiétude.
Un abîme de méfiance sépare les citoyens de leurs
dirigeants. Poussés par les extrémistes, nous pensons en
termes de « nous » et « eux ». Nous sommes agressés
par l’élévation du niveau de la mer, les niveaux record
de chaleur et les tempêtes d’une violence extrême.
Nombreux sont ceux qui vivent le danger au quotidien.
Cent trente millions de personnes ont besoin d’assistance
Ces grands progrès sont compromis par de graves
menaces à la sécurité. Les conflits armés sont de plus en
plus longs et complexes. La mauvaise gouvernance fait
basculer des sociétés dans le gouffre. La radicalisation
menace la cohésion sociale, et c’est précisément ce que
recherchent les extrémistes violents. Les conséquences
tragiques se manifestent brutalement du Yémen à la
Ce procès-verbal contient le texte des déclarations prononcées en français et la traduction des autres
Elles doivent être indiquées sur un exemplaire du procès-verbal, porter la signature d’un membre de la
délégation intéressée et être adressées au Chef du Service de rédaction des procès-verbaux de séance,
bureau U-0506 ([email protected]
diffusion électronique des documents de l'Organisation des Nations Unies (http://documents.un.org).
16-29297(F)
*1629297*
- 5 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Libye et à l’Iraq, de l’Afghanistan jusqu’au Sahel et dans
le bassin du lac Tchad.
Israël de son projet de démocratie juive pour l’isoler
davantage du reste du monde.
Aujourd’hui, c’est le conflit en Syrie qui fait
Dans la péninsule coréenne, le cinquième essai
le plus grand nombre de morts et crée la plus grande
instabilité. Il n’y a pas de solution militaire. Beaucoup
de groupes tuent de nombreux innocents, mais aucun ne
surpasse le Gouvernement syrien, qui continue d’utiliser
des bombes-barils contre les populations civiles et de
torturer systématiquement des milliers de détenus. Les
puissants commanditaires qui alimentent la machine
de guerre ont également du sang sur les mains. Dans
cette salle se trouvent aujourd’hui des représentants de
gouvernements qui ont passé sous silence, facilité ou
financé des atrocités infligées à des civils syriens par
toutes les parties au conflit en Syrie, qui y ont participé
ou les ont même planifiées ou perpétrées.
nucléaire de la République populaire démocratique de
Corée menace une fois de plus la sécurité régionale et
internationale. Dans le même temps, les souffrances et
le désespoir du peuple ne cessent de croître. Je demande
instamment aux dirigeants de ce pays de changer de cap
et de respecter leurs obligations, non seulement envers
leur propre peuple mais aussi envers la famille des
nations.
En Ukraine, la violence cause des troubles
internes, relance les tensions à travers l’Europe et
ranime les rivalités géopolitiques. Au Soudan du Sud,
les dirigeants ont également trahi leur peuple. Dans bien
trop d’endroits, les dirigeants réécrivent les constitutions,
Alors même que nous pensons que la situation ne
manipulent les élections et prennent d’autres mesures
désespérées pour s’accrocher au pouvoir. Les dirigeants
doivent comprendre que c’est du peuple qu’ils tiennent
leur mandat, que celui-ci ne constitue pas un bien
personnel. Je le dis très clairement : ils doivent être
au service du peuple; éviter d’ébranler la démocratie;
s’abstenir de piller les ressources de leur pays et ne pas
emprisonner ni torturer leurs détracteurs.
saurait empirer, nous tombons de plus en plus bas dans
l’ignominie. L’attentat ignoble, brutal et apparemment
délibéré commis hier contre un convoi humanitaire
des Nations Unies et du Croissant-Rouge arabe syrien
en est le dernier exemple. Les Nations Unies ont été
contraintes de suspendre les convois humanitaires à
cause de cet acte écœurant. Les travailleurs humanitaires
qui apportaient une aide vitale étaient des héros. Ceux
qui les ont bombardés sont des lâches. Il est essentiel
que les responsables de tels crimes répondent de leurs
actes. J’invite tous ceux qui ont une influence à amener
les parties à mettre fin aux combats et à s’asseoir à la
table des négociations. La transition politique n’a que
trop tardé. Après autant de violence et de chaos, l’avenir
de la Syrie ne devrait pas être lié au destin d’un seul
homme.
En adoptant hier la Déclaration de New York
Il y a un an, la Palestine a hissé avec fierté son
pour les réfugiés et les migrants, nous avons réalisé
de grands progrès en ce qui concerne la protection
contre les conflits et la tyrannie. Ce document indique
la voie à suivre pour sauver des vies et protéger les
droits de millions de personnes. Nous devons tous tenir
ces promesses. Trop souvent, réfugiés et migrants se
heurtent à la haine. Les musulmans, en particulier, sont
la cible de stéréotypes et d’une méfiance qui rappellent
les heures les plus sombres du passé. Les responsables
politiques et les candidats doivent éviter ce calcul
politique cynique et dangereux qui consiste à accumuler
les votes en divisant le peuple et décuplant la peur. Le
monde doit dire non aux mensonges et aux entorses à
la vérité, et rejeter toutes les formes de discrimination.
drapeau au Siège de l’Organisation des Nations Unies.
Et pourtant, la perspective d’une solution à deux États
s’éloigne de jour en jour tandis que l’occupation entre
dans sa cinquantième année. Ami à la fois d’Israël et
du peuple palestinien, je suis peiné de voir que ces dix
dernières années ont été des années perdues pour la
paix, des années qui ont vu l’expansion de colonies de
peuplement illégales, des années témoins de la division
entre Palestiniens, des années caractérisées par une
polarisation grandissante et un sentiment croissant de
désespoir. C’est de la pure folie. Remplacer la solution
des deux États par le principe d’un seul État aurait des
conséquences néfastes, privant les Palestiniens de leur
Nous devons également nous attaquer aux causes
des déplacements forcés, c’est-à-dire investir dans la
prévention des conflits et mener une diplomatie patiente.
Et à mesure qu’augmente la demande d’opérations de
maintien de la paix, nous devons continuer de renforcer
ces opérations pour aider les pays à rétablir et maintenir
la paix. Je me félicite que l’Assemblée générale ait adopté
le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme
violent, qui nous permettra de lutter contre les facteurs
liberté et de l’avenir auquel ils ont droit et éloignant
qui alimentent les conflits.
2/63
16-29297
- 6 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Au Myanmar, la transition entre dans une phase
Je voudrais aborder brièvement quelques autres
prometteuse. À Sri Lanka, tout est fait pour refermer
les blessures de la guerre. Dans les deux pays, il ne
pourra y avoir de réconciliation que si tous les groupes,
minoritaires et majoritaires, participent à l’édification
d’une nouvelle union. Lundi prochain, je me rendrai
en Colombie pour la signature d’un accord de paix
qui mettra fin à l’un des plus vieux conflits armés.
L’Organisation des Nations Unies accompagnera le
peuple colombien tout au long de ce processus. La
conclusion d’un accord sur Chypre est également en
bonne voie. Nous devons tous appuyer les progrès et les
solutions qui sont maintenant à portée de main.
domaines qui, je l’espère, resteront longtemps des
priorités de l’Organisation.
Je suis fier qu’ONU-Femmes ait vu le jour durant
(
)
Je saisis cette occasion pour exprimer mes regrets
mon mandat. C’est maintenant notre défenseur en titre
de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes,
dans notre action en faveur d’une « planète à 50/50 ».
J’ai nommé davantage de femmes à des postes de
responsabilité dans l’Organisation que par le passé, et je
suis fier de me dire féministe. Les femmes soutiennent
la moitié du ciel et sont indispensables pour atteindre
tous nos objectifs. J’ai toujours dit que le potentiel
des femmes était la ressource la moins exploitée dans
le monde. Nous devons donc faire bien davantage
pour mettre fin à la discrimination ancestrale et à la
violence chronique contre les femmes, promouvoir leur
participation à la prise de décisions et offrir à chaque
au sujet de deux situations qui ont terni la réputation de
l’Organisation et, pire encore, traumatisé les nombreuses
populations que nous servons.
Premièrement, les actes odieux d’exploitation et
de violence sexuelles commis par certains soldats de
la paix et d’autres membres du personnel des Nations
Unies ont aggravé les souffrances de populations déjà
prises dans un conflit armé et sapé les efforts accomplis
par tant d’autres agents de l’ONU dans le monde. Les
protecteurs ne doivent jamais devenir des prédateurs.
Les États Membres et le Secrétariat doivent redoubler
d’efforts pour faire appliquer et renforcer la politique de
tolérance zéro de l’Organisation.
Deuxièmement, Haïti a cumulé les épreuves :
fille le départ dans la vie qu’elle mérite.
Je suis un fervent défenseur des droits de toutes
les personnes, quelle que soit leur origine ethnique, leur
religion ou leur orientation sexuelle. Notre système de
défense des droits de l’homme et l’initiative Les droits
avant tout placent les droits de l’homme au centre de nos
activités. Ce sont les piliers de la société et les antidotes
à l’extrémisme violent et à la désillusion des citoyens.
Plus que par le passé, nous avons fait porter nos
efforts sur la responsabilité de protéger et, par notre
action, fait avancer la lutte contre la peine de mort.
Les condamnations historiques prononcées par la Cour
pénale internationale et d’autres institutions ont fait
progresser l’application du principe de responsabilité,
mais nous avons encore à faire pour empêcher de
nouveaux génocides et d’autres atrocités criminelles. Le
rôle de la société civile est essentiel dans la conduite de
ces efforts.
Je demande à tous les membres de se joindre à
moi aujourd’hui pour accorder une plus grande place
à la société civile et à l’indépendance des médias,
sans qu’il soit porté atteinte aux libertés de réunion et
d’expression.
(
peu après un tremblement de terre dévastateur, le pays
a été frappé par une épidémie de choléra. J’ai beaucoup
de regret et de peine face aux terribles souffrances
du peuple haïtien affecté par le choléra. Une nouvelle
stratégie s’impose pour atténuer sa détresse et améliorer
ses conditions de vie. Nous sommes fermement résolus
à nous acquitter durablement de cette responsabilité
morale. Nous élaborons actuellement un ensemble
de mesures d’assistance pour les personnes les plus
directement touchées et redoublons d’efforts pour
établir de solides systèmes d’approvisionnement en
eau, d’assainissement et de santé, qui sont la meilleure
défense à long terme contre les maladies. Nous n’y
parviendrons qu’avec l’appui politique et financier sans
faille des États Membres. Je donnerai plus tard des
précisions sur cette stratégie. Unissons nos efforts pour
honorer nos obligations envers le peuple haïtien.
)
Ces 10 dernières années, nous avons réalisé de
grands progrès dans les domaines de l’éducation et de
la santé. Nous avons pratiquement éradiqué la polio.
De plus en plus de femmes survivent à l’accouchement.
Davantage d’enfants sont scolarisés et vivent plus
longtemps, dans de meilleures conditions. Les mesures
(
)
que nous avons prises ensemble pour contenir l’épidémie
16-29297
3/63
- 7 -
A/71/PV.8
20/09/2016
d’Ebola nous ont préparés à de futures urgences
sanitaires. Les travaux du Groupement tactique mondial
sur la santé nous rappellent que la vigilance s’impose
bien avant que les pandémies fassent la une des journaux.
La maîtrise des armes meurtrières a progressé grâce à la
Convention sur les armes à sous-munitions et au Traité
sur le commerce des armes, ainsi qu’à l’action efficace
menée contre les armes chimiques.
Il ne faut pas confondre consensus et unanimité.
La population mondiale est en droit de se demander si
c’est la manière dont une organisation dans laquelle
nous avons placé autant de nos espoirs et de nos
aspirations devrait fonctionner. Je vous propose,
Monsieur le Président, de créer, avec mon successeur,
un groupe de haut niveau qui sera chargé de trouver des
moyens concrets d’améliorer le processus décisionnaire
à l’Organisation des Nations Unies.
Nous devons tirer parti de cet élan pour nous
rapprocher de l’objectif ultime : éliminer les armes
nucléaires une fois pour toutes. Le Sommet mondial
sur l’action humanitaire a permis de renforcer les
opérations de secours pour s’orienter vers la prévention
et la résilience, ainsi que la réduction des besoins. Nous
tirons parti, comme jamais auparavant, de l’énergie
des jeunes, notamment grâce à l’action de mon tout
premier Envoyé pour la jeunesse et du nouvel Envoyé
Il importe aussi que les États respectent
l’indépendance du Secrétariat, en application de la
Charte. Quant tout ce qu’il y a à dire a été dit dans nos
rapports, les États Membres ne doivent pas essayer de
réécrire l’histoire. Quand notre personnel en charge des
droits de l’homme agit au nom des plus vulnérables,
les États Membres ne doivent pas leur barrer la route.
Quand nos agents humanitaires doivent venir en aide
spécial sur l’emploi des jeunes. Les partenariats avec
le secteur privé se sont multipliés : nous encourageons
les entreprises à adopter des pratiques responsables qui
soient les meilleures pour la société et le monde. Nous
avons aussi fait de grands progrès pour ce qui est de
réformer l’Organisation et de l’adapter aux réalités du
XXI
e
siècle.
à des populations assiégées, les États Membres doivent
lever tous les obstacles pour qu’ils puissent s’acquitter
de leur tâche. Et quand nos envoyés et notre personnel
soulèvent des questions difficiles, les États Membres
ne doivent pas les frapper d’ostracisme ni menacer
de les bannir du pays. Nous devons tous être ouverts
et comptables envers ceux au service desquels nous
travaillons.
(
)
Il existe un dernier indicateur de tous les
Pour continuer à faire des progrès, nous devrons
changements qui sont survenus au cours de la dernière
décennie.
faire preuve d’une solidarité sans pareille. Nous sommes
parfois nos pires ennemis. Les États Membres ne se
sont toujours pas mis d’accord sur une méthode pour
réformer le Conseil de sécurité, ce qui risque de nuire à
son efficacité et à sa légitimité.
C’est difficile à croire, mais lorsque j’ai pris
Dans le même esprit, je voudrais proposer de
mes fonctions, le smartphone n’avait pas encore fait
son apparition. Aujourd’hui, c’est une véritable bouée
de sauvetage et aussi, parfois, une malédiction! Nous
ne pouvons plus vivre sans nos smartphones. Grâce à
nos téléphones et aux réseaux sociaux, le monde est
désormais connecté d’une manière qui était totalement
inimaginable lorsque je suis entré en fonctions. C’est
vrai, ils sont exploités à mauvais escient par les
extrémistes et les mouvements haineux. Mais ils ont
aussi permis la constitution de nouvelles communautés
et l’avènement de nouvelles possibilités. Pour moi,
c’est un rappel du pouvoir de l’individu, le pouvoir de
changer le monde.
lancer une grande réforme, qui n’a que trop tardé, pour
garantir l’équité et l’efficacité au sein de l’Organisation.
J’ai vu bien trop souvent des propositions appuyées par
un grand nombre d’États Membres être bloquées par
quelques États, voire un seul, grand ou petit, au nom du
consensus. À maintes reprises, des mesures essentielles
et des idées judicieuses ont été bloquées au Conseil de
sécurité, bloquées à l’Assemblée générale, bloquées
dans le processus budgétaire, bloquées à la Conférence
du désarmement et dans d’autres organes. Ces blocages
sont le fait d’États grands ou petits.
Après tout, c’est grâce aux peuples du monde
Dans le monde complexe dans lequel nous
vivons, est-il juste qu’un seul pays ou qu’une poignée
d’entre eux jouisse d’un pouvoir aussi disproportionné
et prenne le reste monde en otage sur tant de questions
entier que le Programme de développement durable
à l’horizon 2030 (résolution 70/1) est le plus inclusif
des processus de développement de notre époque.
Des millions de personnes se sont mobilisées pour
pousser les dirigeants à s’engager dans la lutte
importantes?
contre les changements climatiques. Ce pouvoir de
4/63
16-29297
- 8 -
20/09/2016

A/71/PV.8
l’individu, c’est quelque chose que j’ai pu observer
aux quatre coins du monde au cours des 10 dernières
années. Des personnes comme Rebecca Johnson, une
infirmière que j’ai rencontrée en Sierra Leone. Après
avoir contracté le virus Ebola et être parvenue à s’en
relever, elle a de nouveau risqué sa vie afin de sauver sa
communauté. Et bien sûr, des individus comme Yusra
Mardini, cette jeune nageuse syrienne qui est parvenue
à pousser jusqu’à la terre ferme l’embarcation qu’elle
avait empruntée avec d’autres réfugiés et qui a ensuite
participé aux Jeux olympiques. Ce sont bien entendu
des personnes comme la jeune Malala Yousafzai, qui
est venue à l’Organisation des Nations Unies pour nous
rappeler qu’un seul livre, une seule plume et un seul être
peuvent faire une différence.
de durabilité et en harmonie avec notre environnement.
Pour l’essentiel, il offre aux générations futures un
avenir où elles pourront vivre en sécurité dans un monde
où l’amour triompherait.
Quel sont les progrès accomplis? Le premier
L’avènement d’un monde parfait est sans doute
indice important de progrès est que l’Accord de Paris
sur les changements climatiques a été adopté à Paris
à la fin de l’année dernière et que nous avançons
résolument vers sa ratification. Je salue le Secrétaire
général pour le travail inlassable qu’il accomplit dans
ce domaine et félicite les gouvernements qui ont ratifié
l’Accord. Surmonter les défis posés par les changements
climatiques constitue la responsabilité existentielle de
notre époque. L’heure n’est plus aux tergiversations.
Il est encourageant de constater que l’on produit
aujourd’hui davantage d’énergie que jamais auparavant
à partir de sources renouvelables plus abordables, et que
un horizon lointain. Mais il est en la mesure de tout un
chacun de tracer un chemin vers un monde meilleur, un
monde plus sûr, un monde plus juste. Dix ans après ma
nomination, je sais qu’ensemble, unis, nous pouvons y
arriver. Je compte sur la détermination et l’engagement
des membres pour y parvenir.
davantage de ressources sont affectées à l’adaptation
aux changements climatiques.
Il est également encourageant de voir que le
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Secrétaire
général de sa déclaration.
nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême
et souffrant de maladies transmissibles, comme la polio
et le paludisme, continue de diminuer. Il ne fait pas
de doute que le Programme 2030 est de plus en plus
utilisé comme cadre pour améliorer les plans nationaux
de développement de par le monde, mais nous sommes
encore loin d’avoir atteint nos objectifs.
Déclaration du Président
Le Président (
) : J’ai le privilège
Des millions de personnes dans le monde
aujourd’hui de déclarer ouvert le débat général de
l’Assemblée générale à sa soixante et onzième session.
En exerçant ce privilège, je suis profondément touché
par l’honneur qui m’est fait, en ma qualité de fier
citoyen des Fidji, sachant que c’est la première fois au
cours des sept décennies de l’histoire de l’Organisation
des Nations Unies que le Président de l’Assemblée vient
de l’un des États insulaires du Pacifique.
Trois cent soixante et un jours se sont écoulés
souffrent des effets délétères de la guerre. La crise
qui fait rage en Syrie continue d’infliger d’énormes
souffrances humaines aux Syriens, tant à ceux qui ont
fui en quête d’un lieu sûr qu’à ceux qui sont restés et
vivent dans des conditions inhumaines. Je condamne
fermement l’attaque menée contre un convoi d’aide des
Nations Unies, qui cherchait à acheminer des vivres et
des fournitures médicales faisant cruellement défaut aux
populations dans le besoin. La prise pour cible délibérée
du personnel humanitaire est une violation flagrante du
droit international et est moralement inacceptable.
depuis que le Programme de développement durable à
l’horizon 2030 a été adopté dans cette auguste salle. Fruit
de deux années d’intenses négociations multilatérales,
l’adoption du Programme 2030 a constitué une lueur
d’espoir devant guider l’humanité toute entière vers un
monde meilleur. Avec ses 17 objectifs de développement
durable, le Programme 2030 est véritablement ambitieux.
Habité d’un esprit universel et porteur de changement,
il définit un plan directeur qui doit nous permettre de
transformer notre monde en un monde sans pauvreté
extrême, un monde dans lequel des sociétés pacifiques
Nous comptons plus de 60 millions de personnes
déplacées dans le monde, dont beaucoup risquent leur
vie pour fuir des conflits ou des catastrophes. Semaine
après semaine, des innocents deviennent les victimes
d’actes méprisables commis par des extrémistes
violents. Le fossé qui sépare les riches et les pauvres,
les hommes et les femmes, les pays en développement
et les pays développés demeure obstinément profond. À
l’heure où la collaboration et les partenariats sont plus
et bien gouvernées vivent dans le respect du principe
nécessaires que jamais, nous assistons à une montée
16-29297
5/63
- 9 -
A/71/PV.8
20/09/2016
de la xénophobie, des discours clivants et des atteintes
aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.
Pendant ce temps, les émissions de gaz à effet de
serre ne cessent d’augmenter à l’échelon mondial. Des
dommages inimaginables sont infligés à nos océans
et à nos mers, et la possibilité qui s’offre à nous de
prévenir des changements climatiques catastrophiques
est rapidement en train de s’éloigner.
pour aider les membres à faire face à ces questions au
cours de la soixante et onzième session.
En résumé, au cours de la soixante et onzième
Dans l’ensemble, il est évident que le Programme
session, je suis déterminé à promouvoir une mise en
œuvre universelle des 17 objectifs de développement
durable. Je plaiderai en faveur d’un système des Nations
Unies pour le développement qui soit uni dans l’action
et qui réponde efficacement aux besoins des États
Membres, pour qui l’appui de l’ONU est indispensable.
de développement durable à l’horizon 2030 n’a pas encore
donné les résultats dont notre monde a si désespérément
besoin. Alors, que pouvons-nous faire? Il n’y a qu’une
seule réponse : nous devons faire davantage pour
accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement
durable. Nous devons faire connaître ces objectifs à
nos jeunes, car si nous voulons que la transformation
nécessaire puisse avoir lieu, elle doit d’abord prendre
Face à la crise que connaît notre cher océan,
je superviserai les préparatifs de la Conférence des
Nations Unies pour appuyer la mise en œuvre de
l’objectif 14 de développement durable, concernant
les océans, qui se tiendra ici dans la salle et dans les
salles de conférence alentour, du 5 au 9 juin 2017. Nous
voulons que la conférence marque un tournant dans la
façon dont nous préservons le bien-être de nos océans,
et je nourris l’espoir d’y voir le plus grand nombre
possible de membres.
racine dans nos esprits et dans nos valeurs. Ce sont nos
enfants qui hériteront des fruits du Programme. Dès
lors, dans toutes les classes du monde, les enseignants
devraient parler des objectifs de développement
durable. J’encourage tous les membres à faire de ce
vœu une réalité. Davantage de ressources publiques
doivent être consacrées à la réalisation des objectifs de
développement durable, que ce soit directement par le
biais du financement national, ou indirectement par le
biais de l’aide publique au développement, dans le cadre
du financement de l’action climatique, par exemple.
Nous devons créer de meilleurs cadres réglementaires
et exiger du système financier international qu’il veille
à ce que les financements soient de plus en plus axés
sur les investissements productifs, verts et socialement
responsables. Nous devons promouvoir un accès élargi
des pays et des communautés pauvres et marginalisés
à la science, à la technologie et à l’innovation, aux
débouchés commerciaux et aux solutions visant un
niveau d’endettement plus tolérable. Nous pouvons, et
nous devons, mieux travailler pour pérenniser la paix,
pour prévenir les conflits et y répondre, et pour gérer
la crise humanitaire et celle des réfugiés à l’échelon
mondial.
Au-delà du Programme 2030, en ma qualité de
Président de l’Assemblée générale, je suis pleinement
conscient des responsabilités, des fonctions et des
prérogatives de cet organe au titre du Chapitre IV de
la Charte des Nations Unies. La semaine prochaine,
je me rendrai en Colombie avec le Secrétaire général
pour la signature historique de l’accord de paix conclu
entre le Gouvernement colombien et les Forces armées
révolutionnaires de Colombie – un accord qui met fin à
des décennies de conflit civil et dont on ne peut que se
féliciter.
J’ai l’espoir qu’en collaboration avec les États
L’action collective des États Membres doit être
Membres et l’ensemble de la communauté des Nations
Unies, il sera également possible dans les mois à venir
de prendre des mesures pour avancer sur d’autres
questions urgentes dont est saisie l’Organisation. Il s’agit
notamment de renforcer le pilier de paix et de sécurité
de l’ONU en améliorant la capacité de l’Organisation
à prévenir les conflits et les menaces et à y répondre
lorsqu’ils se produisent; de promouvoir le programme de
pérennisation de la paix qui constitue la pierre angulaire
de l’engagement des Nations Unies dans les domaines
de la paix et de la sécurité, du développement et des
droits de l’homme – après tout, il ne peut y avoir de
développement durable sans une paix durable; de lutter
contre la discrimination et de promouvoir la réalisation
des droits de l’homme afin que tous les être humains
puissent vivre libres et égaux en dignité et en droits; de
renforcer le dispositif antiterroriste des Nations Unies et
renforcée. Des partenariats stratégiques et ouverts à
tous doivent être forgés pour relever les défis mondiaux
auxquels nous sommes confrontés, des changements
climatiques aux conflits en passant par l’extrémisme
violent et le terrorisme, ainsi que les maladies
transmissibles qui menacent l’humanité. En ma qualité
de Président de l’Assemblée générale, je tiens à assurer
l’Assemblée que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir
de protéger la vie des personnes vulnérables et de celles
6/63
16-29297
- 10 -
20/09/2016

A/71/PV.8
les plus exposées au risque de violations massives; de
s’attacher à dégager un consensus plus large sur le
désarmement et la non-prolifération; et d’œuvrer à la
transformation de l’Organisation des Nations Unies
elle-même en tenant compte de la nécessité d’assurer
l’égalité entre les sexes et la parité, ainsi qu’un meilleur
équilibre géographique, en encourageant des pratiques
onusiennes qui soient souples, novatrices et cohérentes
et en rendant l’Organisation plus efficace, dynamique,
responsable et adaptée à ses objectifs.
ceux-ci, pour renforcer la confiance et la souplesse afin
de pouvoir réaliser une réforme qui soit pour le bien
commun.
Pour conclure, une expression fidjienne nous
Je saisis l’occasion qui m’est donnée pour saluer,
du haut de cette tribune, les milliers de soldats de la
paix des Nations Unies en poste autour du monde et pour
rendre hommage ceux qui ont fait le sacrifice ultime en
servant les nobles idéaux de cette institution. Heureux
les artisans de paix.
exhorte à nous tourner vers l’avenir et à ne pas nous
appesantir sur les griefs, les impasses et les erreurs
du passé. Aujourd’hui j’ai évoqué certains des grands
défis qui attendent l’humanité. Préparons-nous à les
relever. Il a été dit qu’une personnalité politique pense
à la prochaine élection mais qu’un homme d’État pense
à la prochaine génération. Plus que jamais auparavant,
nous devons nous tourner vers les hommes et les
femmes d’État parmi nous pour qu’ils nous guident
dans la mise en œuvre du Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et qu’ils réalisent l’avenir sûr et
harmonieux que nous souhaitons tous pour nos enfants,
nos petits-enfants et tous ceux qui leur succéderont.
En tant que Président de l’Assemblée générale
à sa soixante et onzième session, je suis pleinement
attaché à faire fond sur les normes de transparence
et d’ouverture établies par mon prédécesseur. Cela
s’appliquera tout particulièrement au processus de
nomination du nouveau Secrétaire général. Par la suite,
notre travail sera d’appuyer une transition en douceur
et un début d’exercice de fonctions performant pour
le prochain Secrétaire général. Je veillerai à ce qu’il y
ait de larges possibilités d’interaction précoce entre le
nouveau Secrétaire général et les États Membres afin
d’établir de solides relations de travail avec l’Assemblée.
Avant de donner la parole au premier orateur
de la matinée, je voudrais rappeler aux membres que
la liste des orateurs pour le débat général a été établie
sur la base acceptée par tous que les déclarations ne
dépasseront pas 15 minutes chacune afin de permettre
à tous les orateurs de s’exprimer à chaque séance. Dans
le cadre de ce délai, je demande toutefois aux orateurs
de prononcer leur déclaration à une vitesse raisonnable
de sorte que l’interprétation puisse être correctement
assurée dans les six langues officielles de l’Organisation
des Nations Unies.
Pendant la soixante et onzième session, je
travaillerai également à l’amélioration de nos méthodes
de travail au sein de l’Assemblée générale. Je m’efforcerai
d’aborder la question de l’efficacité des commissions
de l’Assemblée afin d’améliorer la cohérence entre les
principaux organes, de renforcer les synergies et la
cohérence de l’ordre du jour à la lumière des objectifs
de développement durable et d’aborder les problèmes
de longue date qui sont préjudiciables à l’efficacité et
à l’efficience de l’Organisation, ainsi que d’intégrer
davantage de transparence et d’éthique dans l’ensemble
de notre action.
J’appelle aussi l’attention des membres sur
la décision prise par l’Assemblée générale lors de
précédentes sessions, à savoir qu’il est vivement
déconseillé d’adresser des félicitations à l’intérieur de
la salle de l’Assemblée générale après le prononcé d’une
déclaration. À cet égard, j’aimerais inviter les orateurs,
une fois leur discours prononcé, à sortir de la salle de
l’Assemblée générale par la salle GA-200, située derrière
le podium, avant de regagner leur siège.
Puis-je considérer que l’Assemblée générale
souhaite adopter la même procédure pendant le débat
général de la soixante et onzième session?
Bien entendu, la réforme du Conseil de sécurité
constitue un domaine qui nécessite une attention
particulière. Nous devons disposer d’un Conseil de
sécurité doté d’une structure lui permettant de relever
les défis nouveaux et émergents du XXI
Le Président (
) : Enfin, j’appelle
e
siècle. Cela
l’attention des membres sur le fait que, pendant le débat
général, des photographies officielles de tous les orateurs
sont prises par le Département de l’information. Les
membres qui souhaitent se procurer ces photographies
inclut la prise en compte des aspects du changement
climatique touchant à la sécurité. Pendant la soixante
et onzième session, nous devons travailler les uns avec
les autres, par-delà les groupes traditionnels et entre
sont priés de contacter la photothèque de l’ONU.
16-29297
7/63
- 11 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Allocution de M. Michel Temer, Président de la
République fédérative du Brésil
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République fédérative du Brésil.
Nombreux sont ceux qui ont cédé à la réaction facile du
protectionnisme. Nous ne saurions nous dérober face à
un tel monde. Au contraire, nous devons conjuguer nos
efforts et nous unir pour le transformer au moyen de
la diplomatie – une diplomatie équilibrée mais ferme,
lucide mais déterminée. Une telle diplomatie doit être
bien fondée et doit souscrire au changement. C’est ainsi
que le Brésil a mené sa diplomatie, aussi bien dans notre
région qu’au-delà, en tant que pays qui a poursuivi ses
intérêts sans jamais renoncer à ses principes.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Michel Temer, Président de la République
fédérative du Brésil, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Ce que nous souhaitons pour le monde, c’est ce que
nous souhaitons pour le Brésil – la paix, le développement
durable et le respect des droits de l’homme. Telles sont
les valeurs et les aspirations de notre société. Ce sont les
valeurs et les aspirations qui nous guident sur la scène
internationale. Nous souhaiterions vivre dans un monde
où le droit l’emporte sur la force. Nous souhaiterions
Le Président Temer (
) :
Le Brésil apporte son esprit naturel d’ouverture à
l’Organisation des Nations Unies et au monde entier. Nous
sommes un pays qui est fondé sur la force de la diversité
et qui se construit par elle. Nous sommes convaincus
du pouvoir du dialogue. Nous défendons fermement les
principes qui régissent l’Organisation – des principes qui
maintenant sont nécessaires plus que jamais auparavant.
Le monde actuel manifeste des signes d’incertitude et
d’instabilité.
avoir des règles qui traduisent la nature pluraliste de la
communauté des nations. Nous souhaiterions disposer
d’une Organisation des Nations Unies axée sur les
résultats, en mesure de relever les grands défis de notre
époque. Nos débats et négociations ne sauraient se
limiter aux seules salles de l’Organisation. Ils devraient
au contraire résonner dans les marchés de Kaboul, les
rues de Paris et les ruines d’Alep.
L’ONU ne saurait être réduite à un simple poste
Le système international connaît actuellement
d’observation qui condamne les fléaux du monde.
L’Organisation devrait plutôt s’affirmer en tant que
source de solutions efficaces. Ceux qui sèment les
graines des conflits se sont réinventés, mais les
institutions multilatérales ne l’ont pas fait. C’est pour
cette raison que le Brésil a averti qu’il était essentiel
de rendre les structures mondiales de gouvernance plus
représentatives, car nombre d’entre elles ont vieilli
et sont désormais coupées des réalités. Le Conseil
de sécurité doit être réformé. Nous sommes prêts à
contribuer à surmonter l’impasse actuelle concernant
cette question.
ce qui pourrait être décrit comme un déficit d’ordre. La
réalité a avancé plus vite que notre capacité collective
d’y faire face. De l’éclatement de conflits régionaux
à l’intégrisme violent, nous affrontons des menaces
anciennes ou nouvelles que nous n’avons pas pu endiguer.
Compte tenu de la crise des réfugiés et de l’essor du
terrorisme, nous ne pouvons qu’être envahis par un
sentiment de perplexité ou de stupéfaction. Les foyers
de tension ne donnent aucun signe de s’estomper. Un
état d’inaction politique virtuelle aboutit à des guerres
prolongées qui restent sans solution. L’incapacité du
système à réagir aux conflits ne fait qu’aggraver les
cycles de destruction. La vulnérabilité sociale de tant
de personnes dans nombre de pays est exploitée par des
discours de peur et de repli sur soi.
Un grand nombre de problèmes dépassent les
Il y a eu un retour à la xénophobie et des
frontières nationales, notamment le trafic de drogue et
d’armes, et ont des incidences sur nos villes, nos écoles
et nos familles. Combattre la criminalité organisée
exige que nous travaillions de concert. La sécurité de
nos citoyens dépend en dernier ressort de la qualité de
nos efforts collectifs. La guerre en Syrie en est un bon
exemple; elle qui continue de provoquer des souffrances
intolérables et dont les femmes et les enfants sont les
principales victimes. Un règlement politique ne saurait
formes extrêmes de nationalisme gagnent du terrain.
Différentes manifestations de démagogie suscitent
des risques graves sur tous les continents. Même
dans le domaine économique, force est de constater
que le monde contemporain manque de normes qui
pourraient réduire les asymétries de la mondialisation.
être retardé plus longtemps. Nous appelons les parties
8/63
16-29297
- 12 -
20/09/2016

A/71/PV.8
au conflit à respecter les accords approuvés par le
Conseil de sécurité et à garantir l’accès de la population
civile à l’aide humanitaire.
Nous sommes également préoccupés par l’absence
de perspectives de paix entre Israël et la Palestine. Le
Brésil continue d’appuyer une solution basée sur la
coexistence de deux États, dans la paix et à l’intérieur
de frontières mutuellement et internationalement
reconnues. Nous avons la responsabilité commune de
donner un nouvel élan au processus de négociation.
est un modèle à suivre pour les efforts régionaux et
mondiaux visant à éliminer les armes nucléaires.
Le renforcement de la confiance entre Brésiliens et
Argentins dans le domaine nucléaire, comme je viens
de l’indiquer, s’inscrit dans le cadre de notre processus
d’intégration et du lancement de projets tels que le
Marché commun du Sud. Pour le Brésil, l’intégration
latino-américaine n’est pas seulement une question de
politiques gouvernementales, c’est aussi l’expression
d’un principe constitutionnel et une priorité permanente
de notre politique étrangère.
Une autre source de préoccupation, si je puis
Comme nous le savons tous, des gouvernements
m’exprimer ainsi, c'est l’absence de progrès sur la
question du désarmement nucléaire. On compte des
milliers d’armes nucléaires aujourd’hui dans le monde.
Elles posent autant de menaces à la paix et à la sécurité
internationales. Le dernier essai nucléaire effectué sur
de sensibilité politique différente coexistent dans notre
région. C’est un climat naturel et sain. L’essentiel est que
nous nous témoignions un respect mutuel et que nous
ayons les mêmes objectifs fondamentaux, à savoir la
croissance économique, les droits de l’homme, le progrès
la péninsule coréenne est un rappel du danger que pose
la prolifération nucléaire. Le Brésil parle avec l’autorité
d’un pays dans lequel l’utilisation de l’énergie nucléaire
à des fins exclusivement pacifiques est une obligation
consacrée par la Constitution de la République fédérative
du Brésil.
Toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises
social, la sécurité et la liberté de tous nos citoyens. Ce
sont précisément ces objectifs qui guident et structurent
la présence de l’ONU en Haïti. Depuis 2004, le Brésil
dirige la composante militaire de la Mission des Nations
Unies pour la stabilisation en Haïti et a déployé plus
de 33 000 soldats dans ce pays des Caraïbes. Nous
espérons sincèrement que la présence de l’ONU en Haïti
va mettre davantage l’accent sur le développement des
institutions et le renforcement des capacités.
cependant. Nous avons des exemples bien connus, qui
ont déjà été mentionnés durant la présente séance, de ce
que le dialogue peut permettre d’accomplir. Nous nous
félicitons que la diplomatie ait prévalu dans le dossier du
nucléaire iranien et appelons à ce que les accords conclus
soient pleinement compris et respectés. L’accord de paix
entre le Gouvernement colombien et les Forces armées
révolutionnaires de Colombie nous permet d’envisager
la fin du dernier conflit armé sur notre continent. Je
félicite le Président Juan Manuel Santos Calderón et
tous les Colombiens de cette réussite. Le Brésil est prêt
à contribuer à la paix en Colombie. Le rétablissement
des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis
d’Amérique montre qu’il n’y a pas d’antagonisme
éternel ni d’impasse insurmontable. Nous espérons que
le rapprochement favorisera le progrès dans toute la
région, notamment dans les domaines économique et
commercial. Nous espérons que le rétablissement des
relations entre Cuba et les États-Unis sera suivi de la
levée de l’embargo économique contre Cuba.
Le Brésil compte également parmi ses voisins
ses frères et sœurs africains, auxquels il est relié par
l’océan Atlantique et une longue histoire. Cette année,
nous accueillerons le Sommet de la Communauté des
pays de langue portugaise. Sur les neuf membres de la
Communauté, six sont africains. Le Brésil porte donc
un regard amical et respectueux sur l’Afrique, et il est
déterminé à entreprendre des projets qui renforceront
cette union.
Le développement est plus qu’un objectif, c’est
Cette année, le Brésil et l’Argentine ont célébré
un impératif. Une société développée est une société où
toutes les personnes ont accès à des services publics de
grande qualité en matière d’éducation, de soins de santé,
de transports et de sécurité, notamment; une société qui
garantit l’égalité des chances et l’accès de tous, et non
de quelques privilégiés, à un emploi décent. En résumé,
le développement est essentiel à la dignité, et la dignité
de tous les êtres humains est un des principes de l’État
brésilien, comme le stipule l’article 1 de la Constitution
de la République fédérative du Brésil.
le vingt-cinquième anniversaire de l’Agence argentinobrésilienne
de
comptabilité
et
de
contrôle
des
matières

nucléaires.
L’Agence
est
le
seul
organisme
binational
en

matière

d’application des garanties nucléaires. Comme
Le Programme de développement durable à
l’horizon 2030 est la plus grande entreprise de l’ONU
l’a souligné le Secrétaire général, Ban Ki-moon, l’Agence
en faveur du développement. Sa concrétisation ne se
16-29297
9/63
- 13 -
A/71/PV.8
20/09/2016
résumera pas à l’addition des efforts nationaux. L’appui
aux pays en développement jouera un rôle crucial
dans la réalisation des objectifs de développement
durable. La prospérité et le bien-être actuels ne doivent
pas porter préjudice à l’avenir de l’humanité. La
croissance économique doit être socialement équilibrée
et écologique. Après tout, nous vivons sur la même
planète. Nous n’avons pas de plan de rechange. Nous
devons donc prendre des mesures ambitieuses en
vertu du principe de responsabilité commune mais
différenciée. Demain, je déposerai officiellement, au
nom de mon pays, notre instrument de ratification de
l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Pays
ayant la plus grande biodiversité et un des bouquets
énergétiques les plus propres au monde, le Brésil est
une puissance environnementale résolument dévouée à
l’environnement.
avons fait au Brésil grâce à des initiatives de transfert de
revenus et des programmes de logement et d’éducation,
y compris une aide financière fournie aux étudiants
issus de familles et de milieux pauvres. Nous nous
attachons également à promouvoir l’égalité des sexes,
tel qu’expressément prévu dans notre Constitution. Il
nous incombe de protéger les droits de tout le monde.
Très souvent, les réfugiés et les migrants sont
victimes de violations des droits de l’homme, de la
pauvreté, de la guerre et de la répression politique.
La réunion de haut niveau d’hier a jeté la lumière sur
certaines de ces questions fondamentales. Le Brésil est
un pays d’immigrants, d’hommes et de femmes venus
de tous les continents. Par conséquent, nous rejetons
toutes les formes de racisme et de xénophobie et toutes
les autres formes d’intolérance. Nous accueillons les
réfugiés et les migrants, comme je l’ai souligné à la
Le développement dépend également du
commerce. En période de crise économique, le
protectionnisme se renforce souvent. Il faut lutter contre
cette tendance. Le protectionnisme est un obstacle
pervers au développement. Il réduit les débouchés et
le nombre d’emplois et fait basculer des hommes, des
femmes et des familles entières partout dans le monde
entier dans le chômage et le désespoir. Le système
commercial multilatéral est un des éléments pour
lutter contre ce mal. L’élimination du protectionnisme
dans le domaine de l’agriculture est particulièrement
importante aux fins du développement. Nous ne pouvons
plus continuer de revenir sur la mise en œuvre des
engagements de l’Organisation mondiale du commerce
en matière d’agriculture. Il faut absolument empêcher
que les mesures sanitaires et phytosanitaires ne servent
des fins protectionnistes. Il est urgent de prendre des
sanctions contre les subventions et autres politiques
nationales de soutien qui causent des distorsions dans le
domaine agricole. En tant que pays doté d’une agriculture
moderne, diversifiée et compétitive, le Brésil contribue
à la sécurité alimentaire. Nous produisons pour nousmêmes
et
concourons
à
nourrir
le
monde.
Le plein exercice des droits de l’homme demeure
réunion d’hier (voir A/71/PV.4B).
Dans un monde où règnent encore la haine et le
sectarisme, les Jeux olympiques et paralympiques de
Rio de Janeiro ont montré que les nations pouvaient se
rassembler dans une atmosphère de paix et d’harmonie.
En fait, pour la première fois, une délégation de réfugiés
a participé à ces jeux. Nous pouvons donc grâce au sport
promouvoir la paix et lutter contre l’exclusion et les
préjugés.
Enfin, je voudrais adresser à l’Organisation des
Nations Unies un message de l’attachement sans faille
de mon pays à la démocratie. Le Brésil vient de passer
par un processus long et complexe, dirigé par le Congrès
national et la Cour suprême, qui a abouti à une mise
en accusation. Je dois souligner que ce processus a été
mené dans le plein respect de l’ordre constitutionnel.
C’est un exemple qui prouve clairement qu’il n’y a pas de
démocratie sans état de droit et des normes applicables
à tous sur un pied d’égalité, même les plus puissants.
C’est ce que le Brésil a démontré au monde grâce à ce
processus qui a permis d’assainir son système politique.
Nous avons un pouvoir judiciaire indépendant,
un Parquet actif et des organes exécutifs et législatifs
qui s'acquittent de leurs fonctions. Ce ne sont pas les
intérêts personnels qui prévalent, mais plutôt la volonté
des institutions, sous le contrôle d’une société pluraliste
et d’une presse véritablement libre. Notre priorité à
l’heure actuelle est de garantir la reprise de la croissance
économique et de faire en sorte que les travailleurs
brésiliens retrouvent les millions d’emplois perdus.
Nous savons clairement quelle est la voie à suivre.
hélas une aspiration insatisfaite dans le monde
d’aujourd’hui. Chaque être humain a le droit de vivre
librement, selon ses croyances et ses convictions. Cette
liberté fondamentale est cependant la cible d’atteintes
quotidiennes. Les persécutions, les détentions politiques
et autres actes arbitraires restent fréquents dans de
nombreux endroits du monde. Nous devons également
nous préoccuper des minorités et des autres couches
les plus vulnérables de notre société. C’est ce que nous
C’est la voie de la responsabilité budgétaire et sociale.
10/63
16-29297
- 14 -
20/09/2016

A/71/PV.8
La confiance a déjà été rétablie et un horizon plus
prospère s’annonce. Notre processus de développement
repose principalement sur des partenariats en matière
d’investissement, de commerce, de sciences et de
technologie. À cet égard, nos relations avec des pays
de tous les continents seront d’une importance décisive.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Idriss Deby Itno, Président de la République
du Tchad, et je l’invite à prendre la parole devant
l’Assemblée.
Je ne voudrais pas clore mon propos sans parler
Le Président Deby Itno : Qu’il me soit permis
du Secrétaire général, qui quittera bientôt ses fonctions.
Comme nous le savons tous, M. Ban Ki-moon a consacré
les 10 dernières années de sa vie à déployer des efforts
inlassables en faveur de la paix, du développement et
des droits de l’homme. Je tiens à lui exprimer notre
gratitude et nos remerciements pour ses efforts.
tout d’abord de féliciter S. E. M. Peter Thompson,
Représentant permanent des Fidji, élu Président de
l’Assemblée générale à la présente session et lui souhaiter
plein succès dans sa mission. Le Tchad l’assure de tout
son soutien.
Je tiens aussi à féliciter et à remercier
Dans cette deuxième décennie du XXI
e
siècle, il
S. E. M. Mogens Lykketoft, Président sortant de
l’Assemblée générale, pour son dévouement et ses
multiples initiatives visant à renforcer le rôle de cet
n’y a plus de doute que nous sommes confrontés à des
problèmes d’ordre mondial. Il n’y a pas de place pour
l’isolationnisme. Nous avons un destin commun. Plus
que n’importe où ailleurs, aux Nations Unies, nous nous
rapprochons de l’idéal universaliste qui nous motive
tous. Il y a une soixantaine d’années, mon compatriote,
Oswaldo Aranha, a déclaré à cette tribune que même
dans un monde aussi troublé comme il l’était à l’époque,
personne ne voulait voir l’ONU fermer ses portes. Il
nous a averti tous que sans l’ONU, l’ombre de la guerre
descendrait sur l’humanité et éteindrait implacablement
et à jamais les espoirs d’une multitude d’hommes et
de femmes. C’est au sein de l’Assemblée des nations
que nous entretenons cet espoir; un espoir qui vient du
dialogue, de la compréhension mutuelle et du respect;
le respect de l’autre, de soi, de nos enfants et de nos
petits-enfants.
organe, le plus démocratique et le plus représentatif des
Nations Unies.
Je voudrais en même temps, au nom du Tchad et
de l’Union africaine, adresser mes félicitations et rendre
un vibrant hommage au Secrétaire général, S. E. M. Ban
Ki-moon, dont le mandat arrive bientôt à son terme. Son
leadership, son engagement et son investissement sans
relâche, 10 années durant, ont contribué au renforcement
du rôle de l’ONU et de la promotion de ses idéaux.
Fondée il y a 70 ans par 51 États Membres, l’ONU
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République fédérative du Brésil de l’allocution
qu’il vient de prononcer.
Allocution de M. Idriss Deby Itno, Président de la
République du Tchad
Le Président (
) : L’Assemblée va
en compte aujourd’hui 193 et l’évolution de l’humanité
a rendu nos États de plus en plus interdépendants et
interconnectés, tout comme les défis sont devenus
globaux et communs. Le monde dans lequel nous vivons
est confronté à des menaces de plusieurs ordres, qui
suscitent de grosses inquiétudes. Les conflits armés, le
terrorisme, les changements climatiques, les migrations
à grande échelle, le sous-développement, la pauvreté
et les crises politiques, économiques et financières
prennent une ampleur inégalée. Aucun continent, aucune
région du monde n’est épargné par l’un quelconque de
ces fléaux. Les citoyens du monde, tous niveaux de
vie confondus, vivent perpétuellement dans l’angoisse
pour certains, le désespoir pour d’autres, parce que les
guerres, les violences aveugles, la misère et les effets
néfastes du changement climatique se multiplient et
l’espoir de les résoudre est mince.
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Tchad.
Le nombre croissant des réfugiés et des personnes
déplacées à travers le monde, les naufrages à répétition
des embarcations de fortune dans la Méditerranée,
emportant des milliers de vies humaines, et la tragédie
syrienne qui se déroule sous nos yeux depuis plus de
16-29297
11/63
- 15 -
A/71/PV.8
20/09/2016
cinq ans sont, entre autres, des éléments palpables
illustrant bien notre impuissance collective.
La complexité des conflits dans le monde, y
Dans ce monde d’incertitude, l’Afrique est le
compris en Afrique, est telle qu’aucune organisation
ne peut les résoudre toute seule. C’est pourquoi l’Union
africaine a toujours plaidé en faveur d’un partenariat
stratégique avec l’ONU pour faire face aux défis
sécuritaires sur le continent. En déployant toutes les
opérations susmentionnées, l’Union africaine l’a fait au
nom de la communauté internationale et dans le respect
des prérogatives du Conseil de sécurité de l’ONU. Par
conséquent, l’Union africaine est en droit de compter sur
le soutien multiforme, y compris financier, de l’ONU.
continent le plus vulnérable et le plus exposé. Victime
de la spoliation coloniale et aux prises avec les multiples
problèmes du sous-développement, l’Afrique est
aujourd’hui attaquée de plein fouet par le terrorisme,
la menace du siècle. La Somalie, la Libye, le Mali, le
bassin du lac Tchad et le Sahel dans son ensemble sont
gravement déstabilisés, et le péril cherche à se répandre
sur l’ensemble du continent. L’Union africaine et ses
États membres, malgré la modestie de leurs moyens,
sont fortement mobilisés et engagés dans la lutte contre
ce fléau absolu.
Nous nous réjouissons que cette position de
J’en veux pour preuves les énormes sacrifices
consentis par la Mission d’observation militaire de
longue date de l’Union africaine soit partagée par le
Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier
les opérations de paix des Nations Unies dans son
rapport de 2015 (A/70/95), unanimement salué. Dans
cette optique, prenant sa part de responsabilité, l’Union
l’Union africaine en Somalie depuis 2004, la mise en
place de la Force multinationale mixte par les États
du bassin du lac Tchad et le Bénin pour combattre
le groupe terroriste Boko Haram, et l’institution du
G5 Sahel, servant de cadre de coopération en matière
de sécurité et de lutte contre toutes les menaces
transfrontalières qui pèsent sur les pays du Sahel. Cet
élan de mobilisation devrait être renforcé et appuyé par
l’ensemble de la communauté internationale sous toutes
les formes – matérielle, financière, militaire – et par
le partage des renseignements. À cet égard, du haut de
cette tribune, je lance un appel à tous les États Membres
de l’ONU, en particulier aux partenaires de l’Afrique,
pour qu’ils apportent leur contribution au fonds africain
de lutte contre le terrorisme crée en juillet dernier par le
sommet de l’Union africaine tenu à Kigali, au Rwanda.
africaine a adopté, au cours de son dernier sommet, une
décision visant à assurer les 25 % du coût des opérations
de paix autorisées par le Conseil de sécurité sur le
continent. Elle espère obtenir les 75 % restants des
Nations Unies, sur son budget de maintien de la paix,
dans un esprit de division du travail et de partage des
charges. L’Union africaine attend donc avec impatience
l’ouverture de discussions fructueuses avec l’ONU
sur cette proposition, afin de parvenir à un accord qui
puisse renforcer davantage le partenariat exemplaire
entre l’Union africaine et l’ONU, dans l’intérêt de la
paix et de la protection des civils en temps de crise.
La situation politique et sécuritaire dans beaucoup
L’Afrique déploie également d’énormes efforts
de pays africains nous préoccupe profondément. Le
Mali continue de faire l’objet des attaques des groupes
terroristes en dépit de la présence des forces onusiennes
sur le terrain et de l’Accord de paix conclu après d’âpres
négociations à Alger. La situation mérite une profonde
évaluation de la communauté internationale, en vue
de mettre un terme à ce conflit par le dialogue, sans
perdre de vue les réponses spécifiques et appropriées à
apporter à la menace terroriste.
pour gérer les crises et conflits dont elle souffre, en
mettant l’accent sur la promotion d’une approche
régionale de résolution des crises, sous-tendue par
l’Architecture africaine de paix et de sécurité. Cette
approche, qui mérite d’être fortement soutenue par
la communauté internationale, vise à renforcer les
capacités d’intervention des organisations régionales
et sous-régionales, compte tenu de leur proximité
géographique, de leur connaissance du terrain, et de
la rapidité et de la flexibilité de leur déploiement. La
Mission de l’Union africaine au Soudan, la Mission de
l’Union africaine en Somalie, la Mission internationale
de soutien au Mali sous conduite africaine et la Mission
internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite
africaine sont autant d’exemples concrets de l’effort de
La situation en Libye et au Soudan du Sud
demeure hautement préoccupante et nécessite une
mobilisation accrue de la communauté internationale,
impliquant fortement, et sur une base concertée, les
organisations régionales respectives concernées dans le
règlement de ces crises. À cet égard, l’action conjointe
de l’Union africaine et de l’ONU visant à déployer une
force de protection des civils de 4 000 hommes, en sus
de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, est
l’Union africaine.
à saluer. Nous appelons également à plus d’interaction
12/63
16-29297
- 16 -
20/09/2016

A/71/PV.8
entre les Nations Unies et le Groupe de mise en œuvre
de haut niveau de l’Union africaine pour le Soudan, en
vue d’amener les parties non signataires du Document
de Doha pour la paix au Darfour à le signer.
renforcer la résilience et promouvoir une croissance
économique durable, profitant à tous.
À cet égard, nous soulignons l’impérieuse
En République centrafricaine, malgré la tenue
nécessité d’une mobilisation effective des ressources
nécessaires au financement du développement
conformément au Programme d’action d’Addis-Abeba.
L’Afrique s’engage à jouer sa partition en veillant à un
agencement efficace des efforts et à une cohérence dans
les objectifs entre l’Agenda 2063 et le Programme 2030.
Aucune région du monde, aucun État ne peut prospérer
seul, entouré d’un océan de misère et de pauvreté sans
subir les conséquences de celles-ci.
avec succès des élections présidentielle et législatives,
la situation demeure fragile, comme le prouvent les
derniers affrontements qui ont eu lieu entre groupes
armés à l’intérieur du pays. Cette situation a besoin
d’être suivie de façon durable et les nouvelles autorités
centrafricaines doivent être appuyées davantage dans
leurs efforts de normalisation. J’appelle la communauté
internationale à poursuivre et renforcer son appui au
processus de consolidation de la paix et de réconciliation
nationale. Nous exhortons également les acteurs
politiques dans les pays frères comme la République
démocratique du Congo, le Burundi et le Gabon à
Les vagues migratoires successives de jeunes
Africains vers l’Europe auxquelles on assiste
quotidiennement, et dont des milliers sont morts
noyés, interpellent l’ensemble de la communauté
privilégier le dialogue et la concertation dans les crises
pré- et post-électorales. L’Union africaine est prête à les
accompagner dans le règlement de leurs différends par
des moyens pacifiques.
Les graves crises que traversent l’Iraq, la Syrie et
le Yémen doivent interpeller notre conscience collective
au regard du nombre de morts et de blessés, de déplacés
et de refugiés, ainsi que des destructions de leurs
infrastructures vitales. La communauté internationale
se doit de trouver de toute urgence une solution politique
à toutes ces crises, par des négociations directes entre
les belligérants.
internationale. On a beau ériger des barrières, construire
des ghettos, mobiliser des forces navales pour contenir
les migrants, le phénomène ne s’arrêtera pas tant que
les régions concernées ne seront pas étroitement
associées et impliquées dans la réponse commune et
surtout appropriée à apporter. Les solutions ébauchées
au sommet de La Valette, tenu en 2015, semblent
malheureusement être bien en deçà des attentes et des
défis. Il ne s’agit pas de faire l’aumône à l’Afrique, mais
d’établir avec elle un véritable partenariat stratégique
face à des défis communs et globaux. Il n’est pas encore
trop tard pour engager une action commune et concertée
prenant en compte les préoccupations légitimes de
toutes les parties concernées.
S’agissant du conflit israélo-palestinien, nous
appelons à une solution définitive, juste et équitable,
garantissant à Israël sa sécurité et aux Palestiniens, un
État indépendant et viable, et exhortons les deux parties
à la reprise du dialogue et à la relance du processus de
paix, en fixant clairement le cadre des négociations
futures, assorties d’une date butoir permettant de mettre
fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Les changements climatiques et les questions
L’Afrique n’est pas qu’un gigantesque réservoir
environnementales figurent parmi les défis majeurs de
l’Afrique. L’avancée du désert, l’ensablement du fleuve
Niger, le phénomène El Niño en Afrique australe et la
déforestation sont les manifestations les plus frappantes
des changements climatiques en Afrique. Le Lac Tchad,
dont la superficie était de 25 000 kilomètres carrés
en 1960, réduite aujourd’hui à moins de 2 000 kilomètres
carrés, est une preuve supplémentaire de la dégradation
du climat sur notre planète. Cette catastrophe écologique,
mettant à mal la cohabitation entre les communautés et
menaçant dangereusement la sécurité alimentaire dans
le Sahel, n’est pas sans conséquence sur la sécurité et
la stabilité de cette région, comme le montrent la forte
implantation et le développement accéléré de la menace
terroriste.
de matières premières. C’est aussi un peu plus d’un
milliard d’hommes et de femmes qui aspirent à un
développement harmonieux accompagné du bien-être
social et de la prospérité. La communauté internationale
est capable d’éradiquer la pauvreté sur terre, pourvu
qu’elle tienne les engagements pris dans le cadre du
Programme de développement durable à l’horizon 2030
(résolution 70/1), mettant l’être humain au centre de toutes
les préoccupations. La mise en œuvre de ce programme
devrait être une priorité absolue pour éliminer l’extrême
Le partenariat avec l’Afrique doit aussi se
manifester dans la lutte pour la préservation de
pauvreté, lutter contre les changements climatiques,
l’environnement, sérieusement en péril. À cet égard,
16-29297
13/63
- 17 -
A/71/PV.8
20/09/2016
l’Accord de Paris sur les changements climatiques,
signé le 22 avril dernier par tous les États, crée des
obligations nouvelles et pose le cadre structurel pour
la lutte contre les changements climatiques sur le long
terme. Il reste encore beaucoup à faire pour passer à
des réalisations tangibles dans la mise en œuvre des
engagements pris par toutes les parties selon le principe
de la responsabilité commune mais différenciée.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Barack Obama, Président des États-Unis
d’Amérique, et je l’invite à prendre la parole devant
l’Assemblée.
Le Président Obama (
) : Alors
Cet accord ne sera crédible que s’il s’accompagne
d’actions concrètes tendant à combler l’écart énorme
entre les efforts promis et les nobles objectifs visés,
y compris celui déjà fixé à Copenhague, à savoir
mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en
faveur des pays les plus pauvres.
La question de la réforme de l’ONU, notamment
du Conseil de sécurité, demeure une préoccupation
que je prends la parole devant l’Assemblée générale
pour la dernière fois en tant que Président, je voudrais
rappeler les progrès que nous avons réalisés ces huit
dernières années. Depuis les profondeurs de la pire crise
financière de notre temps, nous avons coordonné nos
efforts afin d’éviter une nouvelle catastrophe et remettre
l’économie mondiale sur les rails de la croissance. Nous
avons éliminé des sanctuaires de terroristes, renforcé le
régime de non-prolifération et réglé la question nucléaire
iranienne grâce à la diplomatie. Nous avons établi des
majeure de l’Afrique qui, à cause d’une injustice de
l’histoire, reste marginalisée dans cet organe. Il est
dommage que cette réforme que l’Union africaine
appelle de tous ses vœux à chacun de ses sommets
depuis des années ne suscite aucun intérêt. En tout
état de cause, l’Afrique continue de plaider en faveur
de la mise en place d’une organisation universelle plus
juste et équitable, tout en réaffirmant sa position sur
cette question telle qu’exprimée dans le Consensus
d’Ezulwini.
La confiance et l’espoir dans les solutions
relations avec Cuba, aidé la Colombie à mettre un terme
à la plus longue guerre d’Amérique latine et accueillons
une dirigeante démocratiquement élue du Myanmar à
l’Assemblée. L’assistance que nous fournissons aide les
gens se nourrir, à soigner les malades, à raccorder au
réseau électrique des communautés dans toute l’Afrique
et à promouvoir des modèles de développement plutôt que
de dépendance. Nous avons amélioré la représentativité
au sein d’institutions internationales comme la Banque
mondiale et le Fonds monétaire international, tout en
établissant un cadre pour protéger notre planète des
ravages causés par les changements climatiques.
mondiales que l’ONU inspire ne seront fondés que si
toutes les nations dans leur diversité participent à leur
conception et à leur mise en œuvre. Nous devons tous,
comme dans une union, être fidèles à l’humanité, dans
le meilleur comme dans le pire.
Ce travail est important. Il a un effet réel sur la vie
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Tchad de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
Allocution de M. Barack Obama, Président des
États-Unis d’Amérique
Le Président (
) : L’Assemblée
va maintenant entendre une allocution du Président des
États-Unis d’Amérique.
de nos peuples, et cela n’aurait pas été possible si nous
n’avions pas travaillé ensemble. Pourtant, tout autour
du globe, nous voyons les mêmes forces de l’intégration
mondiale, qui nous ont rendus interdépendants, mettre
à nu de profondes lignes de fracture dans l’ordre
international en vigueur. Nous le voyons chaque jour à la
une des journaux. De par le monde, les réfugiés, fuyant
des conflits sanglants, franchissent les frontières. Les
perturbations financières continuent de peser sur nos
travailleurs et des communautés entières. Sur de vastes
étendues du Moyen-Orient, la sécurité et l’ordre les
plus élémentaires se sont effondrés. Nous voyons trop
de gouvernements museler les journalistes, étouffer
les dissensions et censurer les flux d’information. Les
réseaux terroristes utilisent les médias sociaux pour
influer sur l’esprit de nos jeunes, mettant en péril
les sociétés ouvertes et attisant la colère contre des
immigrants et des musulmans innocents. De puissants
pays remettent en cause les contraintes que leur impose
le droit international.
14/63
16-29297
- 18 -
20/09/2016

A/71/PV.8
C’est là le paradoxe qui définit notre monde
permis à davantage de peuples que jamais de choisir
librement leurs dirigeants. Malgré les zones bien réelles
et inquiétantes où la liberté semble être en retrait, le
fait est que le nombre de démocraties dans le monde a
presque doublé au cours des 25 dernières années.
d’aujourd’hui. Un quart de siècle après la fin de la guerre
froide, le monde est, à bien des égards, moins violent et
plus prospère que jamais, et pourtant, nos sociétés sont
pleines d’incertitude, de malaise et de discorde. Malgré
les progrès considérables qui ont été accomplis, les gens
perdent confiance dans les institutions. Il devient dès
lors plus difficile de gouverner, et les tensions entre
pays apparaissent plus rapidement.
Dans les contrées reculées de la planète, les
C’est pourquoi je pense qu’aujourd’hui, nous nous
citoyens demandent le respect de la dignité de toutes les
personnes indépendamment de leur sexe, de leur race,
de leur religion, de leur handicap ou de leur orientation
sexuelle, et ceux qui refusent aux autres la dignité se
voient blâmer en public. L’explosion des médias sociaux
a donné aux gens ordinaires davantage de moyens de
s’exprimer et a suscité chez eux de plus fortes attentes
vis-à-vis de ceux d’entre nous qui sommes au pouvoir.
De fait, notre ordre international est un tel succès que
nous tenons pour acquis que les grandes puissances ne se
trouvons tous devant un choix. Nous pouvons choisir
d’aller de l’avant sur la base d’un meilleur modèle de
coopération et d’intégration, ou nous pouvons nous
replier sur un monde profondément divisé et, à terme,
en conflit, le long des vieilles lignes de clivage que sont
la nation, la tribu, la race ou la religion. Je voudrais
suggérer aujourd’hui que nous devons aller de l’avant
livrent plus de guerres mondiales, que la fin de la guerre
froide a dissipé le spectre de l’apocalypse nucléaire, que
les champs de bataille d’Europe ont été remplacés par
une union pacifique et que la Chine et l’Inde demeurent
sur la voie d’une croissance remarquable.
et non pas reculer. Je pense que, pour imparfaits qu’ils
soient, les principes de l’ouverture des marchés, de la
gouvernance responsable, de la démocratie, des droits
de l’homme et du droit international que nous avons
façonnés restent la fondation la plus solide du progrès
humain en ce siècle. Je fonde cet argument, non pas sur
une théorie ou une idéologie, mais sur les faits – des faits
que trop souvent nous oublions dans le feu de l’actualité.
Je dis tout cela non pas pour diminuer l’importance
Voici le fait le plus important : l’intégration
de notre économie mondiale a amélioré la vie de
milliards d’hommes, de femmes et d’enfants. Au cours
des 25 dernières années, le nombre de personnes vivant
dans la pauvreté extrême est passé de près de 40 % de
l’humanité à moins de 10 %. C’est un fait sans précédent,
et ce n’est pas quelque chose d’abstrait. Cela veut dire
que des enfants ont suffisamment à manger, que des
mères ne meurent pas en couches.
Dans le même temps, le décryptage du code
des défis que nous devons relever ni laisser entendre
que nous pouvons nous reposer sur nos lauriers. Au
contraire, je pense que nous devons reconnaître ces
accomplissements afin de mobiliser la confiance
nécessaire pour faire fond sur ces progrès et veiller à
ne pas abandonner pas les choses mêmes qui ont rendu
ces progrès possibles. Toutefois, pour avancer, il nous
faut absolument reconnaître la nécessité de corriger la
trajectoire de notre marche vers l’intégration mondiale.
Comme trop souvent, ceux qui chantent les bienfaits de
la mondialisation ne tiennent pas compte des inégalités
entre pays et au sein des pays, ne tiennent pas compte
de l’attrait durable des identités ethniques et sectaires
et laissent les institutions internationales mal équipées,
insuffisamment financées et manquant de ressources
pour relever les défis transnationaux.
génétique promet de guérir des maladies qui nous
font souffrir depuis des siècles. Internet peut fournir
l’intégralité des connaissances humaines à une jeune fille
dans un village reculé sur un simple appareil portatif.
Dans les domaines de la médecine et de l’industrie
manufacturière, de l’éducation et de la communication,
nous assistons à une transformation de la façon dont
vivent les êtres humains, une transformation qui
rappelle, de par son ampleur, les révolutions agricole et
industrielle. De ce fait, une personne née aujourd’hui
a plus de chances d’être en bonne santé, de vivre plus
longtemps et d’avoir accès à des possibilités qu’à aucun
autre moment de l’histoire de l’humanité. Qui plus est,
Parce que ces problèmes réels ont été négligés,
d’autres visions du monde se sont fait jour tant dans
les pays les plus riches que dans les pays les plus
pauvres – fondamentalisme religieux, politique
de l’appartenance ethnique, tribale ou sectaire,
nationalisme agressif, populisme grossier, parfois de
l’extrême gauche, mais le plus souvent de l’extrême
droite – qui visent à restaurer ce qu’elles croient être
un âge meilleur, plus simple, dénué de contamination
l’effondrement du colonialisme et du communisme a
extérieure.
16-29297
15/63
- 19 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Nous ne pouvons pas ne pas prendre au sérieux
Un monde dans lequel 1 % de l’humanité possède
ces visions. Elles sont puissantes. Elles reflètent
le mécontentement d’un trop grand nombre de nos
citoyens. Je ne pense pas que ces visions puissent
apporter la sécurité ou la prospérité à long terme, mais
je suis convaincu qu’à un niveau tout à fait fondamental,
elles méconnaissent notre humanité commune. De plus,
je crois que l’accélération des voyages, des technologies
et des télécommunications, conjuguée à une économie
mondiale qui dépend d’une chaîne d’approvisionnement
mondiale, voue à l’échec ceux qui veulent inverser ces
progrès. Aujourd’hui, un pays qui s’entourerait de murs
ne ferait que s’emprisonner.
autant de richesses que les 99 % restants ne sera jamais
stable. Je sais que l’écart entre riches et pauvres n’a rien
de nouveau, mais de même que l’enfant du bidonville
voit le gratte-ciel tout proche, la technologie permet
désormais à toute personne équipée d’un smartphone de
voir comment vivent les plus privilégiés d’entre nous et
de constater le contraste entre sa vie et celle des autres.
Les attentes grandissent ainsi plus vite que les capacités
des gouvernements à y répondre et un sentiment profond
d’injustice détruit la confiance de la population dans le
système en place.
Alors, comment pouvons-nous remédier à ce
C’est pourquoi la réponse ne peut être un rejet pur
déséquilibre? Nous ne pouvons pas faire disparaître
le phénomène de l’immigration, pas plus que nous ne
pouvons faire reculer la technologie. Nous ne pouvons
pas nous fier à des modèles qui ont échoué par le
et simple de l’intégration mondiale. Nous devons plutôt
œuvrer de concert pour veiller à ce que les bienfaits de
cette intégration soient largement partagés et que les
bouleversements économiques, politiques et culturels
causés par l’intégration soient dûment pris en compte.
Ce n’est pas le lieu pour présenter en détail un projet
de politique, mais je voudrais évoquer dans les grandes
lignes les domaines où je crois que nous devons faire
mieux, ensemble.
Tout d’abord, nous devons faire en sorte que
passé. Si nous commençons à recourir à des guerres
commerciales, à des subventions qui dérèglent le
marché, à des politiques protectionnistes et à dépendre
de manière excessive des ressources naturelles au lieu
de privilégier l’innovation, ces approches nous rendront
tous pauvres et risquent de mener à des conflits. Le
contraste saisissant entre, disons, la réussite de la
République de Corée et le désert qu’est la Corée du
Nord montre que le modèle de l’économie centralisée et
planifiée ne mène nulle part.
l’économie mondiale profite davantage à tous et pas
seulement à ceux qui sont au sommet. S’il est vrai que
l’ouverture des marchés et le capitalisme ont permis
d’élever le niveau de vie partout dans le monde, la
mondialisation, conjuguée aux progrès rapides de
la technologie, a également affaibli la position des
travailleurs et leur capacité d’obtenir un salaire décent.
Dans les économies avancées comme la mienne, les
syndicats ont été affaiblis et de nombreux emplois du
secteur manufacturier ont disparu. Souvent, ceux qui
profitent le plus de la mondialisation utilisent leur
pouvoir politique pour fragiliser davantage la position
des travailleurs.
Je crois cependant qu’il existe une autre voie, une
Dans les pays en développement, dans de
voie qui favorise la croissance et l’innovation et dégage
l’accès aux perspectives individuelles et à la réussite
nationale. Cette voie n’implique pas de succomber à un
capitalisme sans âme qui ne profite qu’à une minorité,
mais reconnaît que les économies sont plus prospères
lorsque l’on comble le fossé entre riches et pauvres et
que la croissance est largement répartie. Cela suppose
de respecter les droits des travailleurs, afin qu’ils
puissent s’organiser en syndicats indépendants et gagner
un salaire décent. Cela suppose d’investir dans nos
concitoyens, dans leurs compétences, leur éducation,
leur capacité à se saisir d’une idée pour la transformer
en une entreprise. Cela suppose de renforcer le filet de
sécurité qui protège nos concitoyens face aux épreuves
de la vie et leur permet de prendre davantage de risques,
de chercher un nouvel emploi ou de créer une nouvelle
entreprise.
nombreux cas, les organisations syndicales ont été
réduites au silence et la croissance de la classe moyenne
a été freinée par la corruption et le sous-investissement.
Les politiques mercantilistes adoptées par certains
gouvernements et fondées sur des modèles axés sur
l’exportation risquent de porter atteinte au consensus sur
lequel repose le commerce mondial. Pendant ce temps,
trop souvent, les capitaux mondiaux échappent à tout
contrôle – il y a près de 8 000 milliards de dollars cachés
dans des paradis fiscaux. C’est un système bancaire de
C’est la politique que j’ai appliquée ici aux
États-Unis, avec des résultats éloquents. Les entreprises
américaines ont créé 15 millions de nouveaux emplois.
l’ombre qui se développe loin de tout contrôle véritable.
Aux États-Unis, après la récession, plus de 90 % de
16/63
16-29297
- 20 -
20/09/2016

A/71/PV.8
la croissance des revenus profitaient aux 1 % les plus
riches, mais aujourd’hui, cette proportion a été réduite
de moitié environ. L’an dernier, notre pays a enregistré
la plus importante baisse du taux de pauvreté en près
de 50 ans. Je suis convaincu que, grâce à de nouveaux
investissements dans les infrastructures, l’éducation
de la petite enfance et la recherche fondamentale, ces
progrès se poursuivront.
du désespoir. L’Accord de Paris sur les changements
climatiques nous donne un cadre d’action, mais
uniquement si nous revoyons nos ambitions à la hausse.
Et la mise en œuvre de cet accord, ainsi que l’aide
accordée aux pays les plus pauvres pour délaisser les
formes d’énergie destructrices, doivent être pour nous
une question d’urgence.
Donc, pour les pays les plus riches, le Fonds vert
Donc, de même que j’ai mis en œuvre ces mesures
pour le climat ne doit être qu’une première étape. Il nous
faut investir dans la recherche et créer des incitations
commerciales au développement de nouvelles
technologies, puis rendre ces technologies accessibles
et abordables pour les pays les plus pauvres. Ce n’est
qu’ensuite que nous pourrons continuer de sortir toutes
les populations de la pauvreté sans condamner nos
enfants à vivre sur une planète irrémédiablement
sur le plan intérieur, à l’extérieur, les États-Unis ont
coopéré avec de nombreux pays pour endiguer les excès
du capitalisme; non pas pour fustiger la richesse, mais
pour prévenir les crises à répétition susceptibles de la
détruire. C’est pour cette raison que nous avons coopéré
avec d’autres pays pour mettre en place des normes plus
strictes et plus claires pour les opérations bancaires et
en matière de fiscalité, car une société qui exige moins
des oligarques que des citoyens ordinaires ne peut que
pourrir de l’intérieur.
C’est pour cette raison que nous avons appelé à
la transparence et à la coopération pour éradiquer la
corruption et traquer les dollars illicites, car les marchés
créent plus d’emplois quand ils se nourrissent du travail
plutôt que de la capacité d’extorquer et de corrompre. C’est
pour cette raison que nous avons œuvré à la conclusion
d’accords commerciaux qui relèvent les normes en
matière d’emploi et les normes environnementales, tel
l’Accord de partenariat transpacifique, pour que les
avantages soient plus largement partagés.
Et aussi vrai que la lutte contre les inégalités dans
nos pays nous est profitable, je crois que les économies
avancées doivent faire davantage pour combler le fossé
entre pays riches et pays pauvres dans le monde entier.
C’est une décision difficile sur le plan politique. C’est
difficile de dépenser de l’argent en aide extérieure, mais
je ne crois pas que ce soit de la charité. Une petite partie
de ce que nous avons dépensé pour la guerre en Iraq
nous permettrait de soutenir les institutions pour agir
en amont et éviter que les États fragiles ne s’effondrent
et d’investir dans les économies émergentes qui
deviennent des marchés pour nos produits. Ce n’est pas
seulement une question de justice, c’est une question
d’intelligence.
Et c’est pourquoi nous devons poursuivre nos
abîmée.
Il nous faut donc de nouveaux modèles pour le
marché mondial, des modèles inclusifs et durables. De
même, il nous faut des modèles de gouvernance inclusifs
et qui rendent des comptes aux citoyens ordinaires.
Je suis conscient que tous les pays représentés dans
cette salle ne vont pas appliquer le même modèle de
gouvernance. Je ne pense pas que l’Amérique peut ou doit
imposer son système de gouvernement à d’autres, mais
à l’heure actuelle, on a l’impression que l’autoritarisme
et le libéralisme se font de plus en plus concurrence. Je
tiens à être clair, s’agissant de cette concurrence, je ne
suis pas neutre. Je crois en un ordre politique libéral,
un ordre qui ne repose pas seulement sur des élections
et un gouvernement représentatif, mais également sur
le respect des droits de l’homme, la société civile, un
système judiciaire indépendant et l’état de droit.
Je sais que certains pays qui reconnaissent
aujourd’hui l’efficacité des marchés libres rejettent
toujours le modèle des sociétés libres. Il se peut que
ceux d’entre nous qui prônent la démocratie se sentent
quelque peu découragés depuis la fin de la guerre froide,
car nous avons compris que la démocratie libérale ne
déferlera pas sur la planète en une seule vague. Il se
trouve que mettre en place des institutions responsables
est une tâche difficile, qui prend des générations.
Les progrès sont souvent fragiles. Parfois, on fait un
pas en avant, puis deux pas en arrière. Dans les pays
dont la cohésion repose sur des frontières tracées par
les puissances coloniales, avec des enclaves ethniques
et des divisions tribales, la politique et les élections
efforts de lutte contre les changements climatiques.
Si nous ne prenons pas des mesures audacieuses, nous
devrons sans doute le payer sous forme de migrations
de masse, de villes submergées, de nations déplacées,
de réserves alimentaires détruites et de conflits nés
peuvent parfois ressembler à un jeu à somme nulle.
16-29297
17/63
- 21 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Aussi, étant donné combien il est difficile d’édifier
les habitants des pays baltes et de la Pologne, sociétés
plus libérales, démocratiques et ouvertes que la leur.
une véritable démocratie face à ces pressions, n’estil

pas surprenant que certains affirment que l’avenir
appartient à l’homme fort, à un modèle du sommet vers
le bas, plutôt qu’à de solides institutions démocratiques.
Mais je crois que ce raisonnement est erroné. Je crois
que la voie de la véritable démocratie reste la meilleure.
Je crois qu’au XXI
C’est pourquoi ceux d’entre nous qui croient en la
e
siècle, les économies ne peuvent se
démocratie doivent se faire entendre haut et fort, car, à
mon avis, les faits et l’histoire sont de notre côté. Je ne
veux pas dire que les démocraties sont parfaites. Je veux
dire que le remède à ce qui ronge nos démocraties, c’est
une plus grande implication de nos concitoyens, et pas
le contraire. Certes, en Amérique, il y a trop d’argent
associé à la politique, l’esprit partisan est trop enraciné
et la participation des électeurs est trop faible – en
partie à cause d’une juxtaposition de lois qui complique
la tâche de ceux qui veulent voter.
développer indéfiniment sans devoir s’ouvrir, car les
entrepreneurs ont besoin d’accéder à l’information pour
inventer, les jeunes ont besoin d’une éducation ouverte
sur le monde pour prospérer et les médias indépendants
doivent pouvoir surveiller les abus de pouvoir. Sans
cette évolution, à terme, les attentes de la population ne
pourront pas être satisfaites; la répression et la stagnation
s’installeront. Et l’histoire a démontré que les hommes
forts n’ont alors plus le choix qu’entre deux options :
En Europe, malgré ses bonnes intentions,
Bruxelles a souvent fini coupée des forces de rejet
et d’attraction normalement à l’œuvre en politique
l’oppression permanente, source de conflits nationaux,
ou la désignation d’ennemis étrangers comme boucémissaires,
source
de
guerres.
Je l’admets, cette conviction que ce sont les
nationale. Dans les capitales, les décideurs oublient
trop souvent que la démocratie doit être mue par un
engagement civique qui va du bas vers le haut, et non
par une gouvernance d’experts imposée du sommet
vers le bas. Ce sont là de vrais problèmes. Tandis
que les dirigeants des gouvernements démocratiques
s’emploient à promouvoir la démocratie à l’étranger, il
vaudrait mieux nous aussi consentir plus d’efforts pour
donner un meilleur exemple au niveau national.
gouvernements qui doivent servir l’individu, et non
l’inverse, je la puise dans l’histoire de l’Amérique.
Notre nation a certes commencé sur une promesse
de liberté qui ne s’appliquait qu’à quelques-uns mais,
grâce à notre Constitution démocratique, grâce à notre
Déclaration des droits, grâce à nos idéaux, les gens
ordinaires ont pu s’organiser, défiler et manifester. En
définitive, ces idéaux ont triomphé et ont ouvert des
portes aux femmes, aux minorités et aux travailleurs,
de sorte que notre économie a gagné en productivité
et notre diversité est devenue un atout. Cela a donné
aux innovateurs la possibilité de transformer toutes
les facettes de l’entreprise humaine. C’est ce qui a
permis à quelqu’un comme moi d’être élu Président des
États-Unis.
En outre, chaque pays organise son gouvernement
Alors, oui, mes opinions sont façonnées par les
en fonction de ses siècles d’histoire, de sa géographie
et des convictions profondes de son peuple. Alors, je le
reconnais, il est possible qu’une société traditionnelle
accorde davantage d’importance à l’unité et à la cohésion
qu’un pays issu de la diversité comme le mien – pays
fondé sur ce qui, à l’époque, était une notion radicale,
celle de la liberté de chaque être humain, auquel Dieu a
donné un certain nombre de droits. Mais cela ne signifie
pas que les citoyens ordinaires en Asie, en Afrique ou
au Moyen-Orient préfèrent d’une quelconque façon un
pouvoir arbitraire qui les priverait de toute participation
dans les décisions qui façonnent leur vie. Je crois
que cet esprit est universel. Quiconque douterait de
l’universalité de ce désir n’aurait qu’à écouter la voix
des jeunes qui, partout, réclament la liberté et la dignité,
et la possibilité de décider de leur propre vie.
expériences propres à de l’Amérique, mais je ne crois
pas que l’Amérique soit la seule dans ce cas. Il suffit de
regarder la transformation qui est intervenue dans des
pays aussi divers que le Japon, le Chili, l’Indonésie ou le
Botswana. Les pays qui ont réussi sont ceux dans lesquels
les populations se sentent impliquées. En Europe, la
progression des pays de l’ancien bloc soviétique qui
ont adopté la démocratie contraste radicalement avec
celle des autres. Après tout, les Ukrainiens ne sont pas
descendus dans la rue à cause d’un complot de l’étranger.
Ils sont descendus dans la rue car le pays n’était plus
dirigé et qu’il n’y avait pas d’autre choix. Ils ont exigé
Cela m’amène à la troisième chose que nous
devons faire. Nous devons rejeter toute forme de
fondamentalisme, de racisme ou de croyance en
une supériorité ethnique qui rende nos identités
traditionnelles inconciliables avec la modernité. Au
contraire, nous devons cultiver la tolérance qui découle
un changement car ils voyaient la vie s’améliorer pour
du respect de tous les êtres humains. Il est évident que
18/63
16-29297
- 22 -
20/09/2016

A/71/PV.8
l’intégration mondiale a mené à un choc des cultures; le
commerce, l’immigration, Internet, tout cela malmène
et perturbe nos identités les plus chères. Nous voyons
des sociétés libérales exprimer leur opposition lorsque
des femmes choisissent de se couvrir. Nous voyons
des manifestations en réponse à des dessins de presse
occidentaux caricaturant le prophète Mahomet.
soif de sang et le besoin de châtier, ne va pas disparaître
en un instant.
Si nous sommes honnêtes, nous reconnaîtrons
Dans un monde qui a laissé derrière lui
qu’aucune puissance extérieure ne peut forcer très
longtemps différentes communautés religieuses ou
ethniques à coexister. Mais je crois que nous devons
aussi être honnêtes quant à la nature de ces conflits.
La communauté internationale doit continuer à œuvrer
aux côtés de ceux qui cherchent à construire, et non
à détruire. Et cela implique une dimension militaire,
à savoir qu’il faut nous montrer unis et implacables
dans notre détermination à anéantir les réseaux
comme l’EIIL, qui ne montrent aucun respect pour la
vie humaine. Mais cela signifie également que dans
un endroit comme la Syrie, où il ne saurait y avoir de
victoire militaire finale, nous allons devoir poursuivre
le travail ardu de la diplomatie qui vise à faire cesser la
l’âge des empires, nous voyons la Russie tenter de
restaurer sa gloire passée par la force. Nous voyons
les puissances asiatiques se mettre en concurrence
pour des revendications historiques. Et en Europe
et aux États-Unis, nous voyons des gens batailler
sur les questions d’immigration et de changements
démographiques en laissant entendre que ceux dont
l’apparence est différente corrompent en quelque sorte
la culture de nos pays. Il n’y a pas de réponse facile
pour concilier toutes ces forces qui agitent la société.
Nous devons respecter la signification que les gens
donnent à leurs propres traditions, qu’elles soient
liées à leur religion, à leur ethnie ou à leur sentiment
d’appartenance à une nation. Mais je ne pense pas que
le progrès soit possible si notre désir de préserver nos
identités entraîne une pulsion de déshumanisation ou de
domination d’un autre groupe.
violence, à acheminer l’aide à ceux qui en ont besoin et
à soutenir ceux qui recherchent un règlement politique
et qui peuvent considérer que les personnes qui ne leur
ressemblent pas méritent néanmoins la dignité et le
respect.
S’agissant de l’ensemble des conflits de la région,
Si notre religion nous amène à persécuter ceux
qui ont d’autres croyances, si nous emprisonnons ou
frappons les personnes homosexuelles, si, par tradition,
nous empêchons les filles d’aller à l’école, si nous
commettons des discriminations en nous fondant sur
la race, le groupe tribal ou l’origine ethnique, alors les
liens fragiles de la civilisation vont se disloquer. Le
monde est trop petit, nous vivons trop proches les uns
des autres pour conserver ces vieux modes de pensée.
nous devons insister sur le fait que toutes les parties
doivent se reconnaître une humanité commune et que
les nations doivent mettre fin à des guerres menées par
des supplétifs et qui alimentent le désordre, car tant
que l’on ne répondra pas à des questions fondamentales
sur les modalités de coexistence des communautés,
les braises de l’extrémisme continueront de brûler,
d’innombrables êtres humains souffriront – surtout
dans cette région-là – et l’extrémisme continuera d’en
être exporté. Et le monde est trop petit pour que nous
puissions simplement construire un mur et empêcher ce
qui se passe à l’extérieur de toucher nos propres sociétés.
Cet état d’esprit nous l’observons dans de trop
nombreux endroits au Moyen-Orient. L’effondrement de
l’ordre dans cette partie du monde est le fait en grande
partie de dirigeants qui ont voulu gagner leur légitimité
non pas grâce aux politiques et programmes qu’ils
mettaient en oeuvre mais en s’employant à persécuter
l’opposition politique, à diaboliser les autres courants
religieux, à restreindre l’espace public aux mosquées,
où, trop souvent, on a toléré que soit dénaturée une
grande religion. Or ces forces ont prospéré pendant des
années. Ce sont elles qui sont maintenant à pied d’œuvre,
contribuant à attiser à la fois la tragique guerre civile
en Syrie et cette menace moyenâgeuse et inhumaine
qu’est l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). Cet
Et ce qui est vrai au Moyen-Orient est vrai
pour nous tous. Les traditions religieuses peuvent
certainement être honorées et perpétuées tout en
enseignant aux jeunes les sciences et les mathématiques,
plutôt que l’intolérance. Nos traditions d’exception
peuvent certainement être préservées tout en accordant
aux femmes toute la place qui leur revient de droit dans la
vie politique et économique de la nation. Nous pouvons
certainement rallier nos nations en faveur de la solidarité
tout en reconnaissant l’égalité de traitement pour toutes
les communautés – que ce soit une minorité religieuse
au Myanmar, une minorité ethnique au Burundi ou
une minorité raciale ici-même, aux États-Unis. Et les
état d’esprit, marqué par le sectarisme, l’extrémisme, la
Israéliens et les Palestiniens seraient certainement
16-29297
19/63
- 23 -
A/71/PV.8
20/09/2016
mieux lotis si les Palestiniens rejetaient l’incitation à
la violence et reconnaissaient la légitimité d’Israël, et
si Israël se rendait compte qu’il ne peut pas occuper et
coloniser indéfiniment les terres palestiniennes. En tant
que dirigeants, nous devons tous agir plus efficacement
pour atténuer plutôt qu’encourager une idée de l’identité
qui nous amène à dénigrer les autres.
Et cela m’amène à la quatrième et dernière
programme nucléaire, la sécurité mondiale et la capacité
de ce pays à collaborer avec d’autres nations s’en
trouvent améliorées. En revanche, lorsque la Corée du
Nord effectue un essai de bombe, cela nous met tous en
danger. Et tout pays qui enfreint cet accord fondamental
doit en subir les conséquences. Et les nations dotées de
telles armes, comme les États-Unis, ont la responsabilité
particulière de s’engager dans la voie de la réduction
de leurs arsenaux et de la réaffirmation de normes
fondamentales, telles que l’engagement de ne plus
jamais procéder à leur essai.
chose que nous devons faire, à savoir maintenir notre
attachement à la coopération internationale ancrée dans
les droits et les responsabilités des nations. En tant que
Président des États-Unis, je sais que pendant la plus
grande partie de l’histoire de l’humanité le pouvoir
n’a pas été unipolaire. La fin de la guerre froide a pu
amener trop de gens à oublier cette vérité. En tant que
Président, j’ai remarqué que, parfois, les adversaires
des États-Unis d’Amérique aussi bien que certains de
Nous ne pourrons combattre une maladie comme
le virus Zika, qui ne reconnaît aucune frontière – les
moustiques ne s’arrêtent pas aux murs – que si nous
pérennisons le même sentiment d’urgence dont nous
avons fait preuve face à l’Ebola, en renforçant nos
propres systèmes de santé publique, en investissant dans
des remèdes, en faisant reculer les causes profondes de la
maladie et en aidant les pays plus pauvres à développer
leurs infrastructures de santé publique.
leurs alliés pensent que tous les problèmes soit ont été
causés par Washington, soit peuvent être résolus par
Washington, et il se peut que trop de gens à Washington
l’aient pensé également.
Nous ne pourrons éliminer la pauvreté extrême
Mais je suis convaincu que les États-Unis
d’Amérique ont été une superpuissance rare dans
l’histoire de l’humanité dans la mesure où ils ont été
disposés à penser au-delà de leur intérêt particulier
étriqué, et même si nous avons commis notre part
d’erreurs au cours des 25 dernières années – et j’en ai
reconnu certaines – nous nous sommes efforcés, parfois
en consentant de grands sacrifices, de mieux aligner
notre action sur nos idéaux. De ce fait, j’estime que nous
avons été une force au service du bien.
Nous avons rendu des alliés plus sûrs. Nous avons
que si les objectifs de développement durable que nous
avons définis deviennent plus que de simples mots sur
du papier. Le génie humain nous donne maintenant la
possibilité de nourrir ceux qui ont faim et de donner
à tous nos enfants – y compris nos filles – l’éducation
qui, dans le monde actuel, ouvre les perspectives
dont ils auront besoin. Mais nous devons traduire
nos paroles en actes. Et nous ne pourrons tenir les
promesses faites au moment de la création de cette
institution – à savoir remplacer les ravages de la guerre
par la coopération – que si les nations puissantes comme
la mienne acceptent des contraintes. Parfois je suis
critiqué dans mon propre pays parce que je professe ma
foi dans les normes internationales et les institutions
multilatérales. Mais je suis convaincu que, à long terme,
céder un peu de liberté d’action – non pas en renonçant
à notre capacité de nous protéger et de poursuivre nos
intérêts essentiels, mais en nous soumettant aux règles
internationales dans la durée – renforce notre sécurité.
Et je pense que cela n’est pas seulement vrai pour nous.
agi pour protéger les personnes vulnérables. Nous avons
soutenu les droits de l’homme et nous avons accepté
volontiers un droit de regard sur nos propres actes. Nous
avons soumis notre pouvoir au droit international et aux
institutions internationales. Lorsque nous avons commis
des erreurs, nous avons tenté de les reconnaître. Nous
avons œuvré pour faire reculer la pauvreté, la faim et les
maladies au-delà de nos frontières, et pas seulement au
sein de celles-ci. J’en suis fier. Mais je sais également
que nous ne pouvons pas accomplir tout cela à nous seuls.
Et je suis convaincu que si nous voulons relever les défis
de ce siècle, nous allons tous devoir en faire plus pour
renforcer les moyens internationaux. Nous ne pourrons
éviter un conflit nucléaire que si nous nous engageons
tous à faire cesser la propagation d’armes nucléaires
et à rechercher un monde qui en soit libéré. Lorsque
Si la Russie continue de s’ingérer dans les affaires
de ses voisins, elle peut être plus populaire sur le plan
intérieur et cela peut attiser la ferveur nationaliste
pendant un certain temps, mais à plus long terme cela
va aussi porter atteinte à sa réputation et rendre ses
frontières moins sûres. En mer de Chine méridionale,
l’Iran convient d’accepter des contraintes relatives à son
un règlement pacifique des différends offert par le
20/63
16-29297
- 24 -
20/09/2016

A/71/PV.8
droit signifiera une stabilité bien plus grande que la
militarisation de quelques rochers et récifs.
Nous sommes tous des parties prenantes au
beaucoup plus sombre et cynique. Trop souvent, les
êtres humains sont motivés par l’appât du gain et la soif
de pouvoir. Historiquement, les grands pays ont toujours
eu tendance à tyranniser les plus petits. Les tribus, les
groupes ethniques et les États-nations ont bien souvent
trouvé plus pratique de se définir par rapport à ce qu’ils
détestent plutôt que par les idées qui les rapprochent.
sein du système international, et il nous engage tous
à investir dans le succès des institutions auxquelles
nous appartenons. Et le fait que de nombreuses nations
ont démontré les types de progrès qui sont possibles
lorsque nous prenons de tels engagements constitue
une bonne nouvelle. Considérons ce que nous avons
accompli à l’Organisation des Nations Unies au cours
de ces dernières années. Ensemble, nous avons mobilisé
quelque 50 000 militaires supplémentaires pour les
opérations de maintien de la paix de l’ONU, les rendant
agiles, mieux équipées, et mieux préparées à faire face
aux situations d’urgence. Ensemble, nous avons établi
un Partenariat pour le gouvernement ouvert afin que,
de plus en plus, la transparence autonomise davantage
Régulièrement, les êtres humains ont cru avoir
enfin atteint une période de lumières pour au final
retomber toujours et encore dans le cercle vicieux des
conflits et de la souffrance. Peut-être est-ce là notre
destin. Mais nous ne devons pas oublier que si les choix
de certains êtres humains ont conduit à deux guerres
mondiales, ce sont aussi les choix d’autres êtres humains
qui ont permis la création de l’Organisation des Nations
Unies afin qu’il n’y ait plus jamais de guerre de ce genre.
En tant que dirigeants, et en tant que nations, nous
de personnes dans le monde entier. Et ensemble,
maintenant, nous devons ouvrir nos cœurs et en faire
plus pour aider les réfugiés qui cherchent désespérément
un foyer.
pouvons tous faire le choix de tourner le dos à ceux qui
en appellent à nos pires instincts et d’ouvrir les bras à
ceux qui révèlent en nous le meilleur, et nous avons déjà
prouvé que nous étions capables de faire le bon choix.
Nous devons tous nous féliciter des promesses
Depuis sa cellule, le jeune Martin Luther King a
d’aide accrue qui ont été faites au cours de la présente
session de l’Assemblée générale. J’en parlerai davantage
cet après-midi, mais nous devons y donner suite, même
lorsque les aspects politiques sont difficiles, car dans le
regard des hommes, des femmes et des enfants innocents
qui, sans qu’ils en soient responsables, ont dû fuir tout
ce qu’ils connaissaient, tout ce qu’ils aimaient, nous
devons avoir l’empathie de nous voir nous-mêmes. Nous
devons imaginer ce qu’il adviendrait à notre famille, à
nos enfants, si l’indicible se produisait pour nous. Et
nous devons tous comprendre que, en fin de compte,
notre monde sera plus sûr si nous sommes disposés à
aider les nécessiteux et les nations qui supportent le plus
lourd fardeau de l’accueil de ces réfugiés.
Nombreux sont les pays qui, en ce moment même,
font ce qui est juste, mais il y a aussi de nombreux
pays, en particulier ceux qui ont la chance, de par leur
géographie, de posséder de nombreuses richesses et
autres avantages, qui pourraient tendre davantage la
main, tout en insistant sur le fait que les réfugiés qui
arrivent dans nos pays doivent de leur côté faire plus
d’efforts pour s’adapter aux coutumes et conventions
en vigueur dans les communautés qui les accueillent
désormais.
Je voudrais conclure en disant que je sais bien
écrit :
« Le progrès humain ne coule pas de source. Il se
forge au prix d’efforts inlassables de ceux qui se
veulent les artisans de Dieu ».
Et au fil de ces huit années où je me suis rendu dans
nombre de pays représentés ici, j’ai pu retrouver ce
même esprit chez les jeunes, qui sont plus éduqués, plus
tolérants, plus ouverts, plus divers et plus créatifs que
notre génération; ils éprouvent davantage d’empathie et
de compassion à l’égard d’autrui que les générations qui
les ont précédés. Certes, c’est en partie lié à l’idéalisme
qui anime traditionnellement la jeunesse, mais c’est
aussi lié au fait que les jeunes d’aujourd’hui ont accès
à l’information et peuvent en savoir plus sur les autres
peuples et les autres pays; qu’ils ont compris comme
jamais auparavant dans l’histoire humaine que leur
avenir dépend de celui de leurs semblables de l’autre
côté de la planète.
Je pense par exemple aux milliers de travailleurs
sanitaires venus du monde entier qui se sont portés
volontaires pour combattre l’Ebola. Je me souviens
de ces jeunes entrepreneurs que j’ai rencontrés et qui
créent aujourd’hui de nouvelles entreprises à Cuba, ou
de ces parlementaires qui, il y a à peine quelques années
encore, étaient des prisonniers politiques au Myanmar.
que l’histoire n’est pas toujours telle que je l’ai décrite
aujourd’hui, et qu’on peut l’envisager sous un angle
Je pense à ces filles en Afghanistan qui ont bravé les
16-29297
21/63
- 25 -
A/71/PV.8
20/09/2016
sarcasmes et la violence simplement pour aller à l’école,
et à ces étudiants à l’université qui ont lancé plusieurs
programmes en ligne pour contrer l’extrémisme
d’organisations telles que l’EIIL. Je puise ma force de
ces jeunes Américains, chefs d’entreprise, activistes,
soldats ou récemment naturalisés, qui transforment
une nouvelle fois notre nation, sans s’encombrer de
nos vieilles habitudes et de nos vieilles conventions et
sans se soucier de ce qui est, mais mus par la volonté de
parvenir à ce qui devrait être.
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République slovaque.
Le Président (
) : Au nom de
Ma famille est faite de chair et de sang, mais
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Andrej Kiska, Président de la République
slovaque, et je l’invite à prendre la parole devant
l’Assemblée.
aussi de traditions, de cultures et de croyances issus
de diverses régions du monde, exactement à l’image de
l’Amérique construite par des immigrants venus de tous
les horizons. Tout au long de ma vie dans ce pays, y
compris en tant que Président, j’ai appris que ce n’est pas
en dénigrant l’autre que l’on définit son identité, mais
Le Président Kiska (
) :
Nombreux sont les dirigeants dans le monde à se soucier
davantage de garder le pouvoir que d’améliorer la vie de
qu’au contraire c’est en élevant l’autre que l’on devient
meilleur. Notre identité ne se définit pas par opposition
aux autres, mais par notre foi dans la liberté, l’égalité, la
justice et l’équité.
Et ce n’est pas parce que je crois dans l’universalité
leur peuple. Ces paroles récentes du Secrétaire général
Ban Ki-moon s’adressaient à nous, les représentants
des peuples réunis dans cette salle. Nous qui sommes
réunis ici sommes tous de grands privilégiés. Notre
fonction nous permet de rencontrer des personnes qui
connaissent la réussite absolue et des personnes qui
n’ont absolument rien. Nos chemins croisent la route
d’individus qui ont une destinée remarquable mais aussi
celle de personnes pauvres dont le quotidien consiste à
lutter pour un morceau de pain ou un peu d’eau potable
afin de pouvoir survivre. Tous ont confiance dans notre
capacité de comprendre l’ampleur de leurs problèmes.
Tous espèrent que nous ne ferons jamais passer nos
intérêts personnels avant les besoins de nos populations,
de nos pays et de notre planète.
de ces principes que la fierté et l’amour tout particuliers
que je ressens pour l’Amérique en sont affaiblis, au
contraire, ils s’en trouvent renforcés. Ma conviction
que ces idéaux sont valables partout ne diminue en
rien ma volonté d’aider ceux qui me ressemblent, qui
prient comme moi ou prêtent serment d’allégeance à
mon drapeau. En revanche, ma foi dans ces principes
m’oblige à faire preuve d’imagination sur le plan moral
et à reconnaître que la meilleure manière de servir mon
peuple, de prendre soin de mes filles, est de vouloir
toujours ce qui est juste pour tous les hommes et tous
les enfants, et pour les fils et les filles des autres.
La décision prise l’année dernière par la
Voilà ce que je crois. Je crois que nous pouvons
tous être les artisans de Dieu. Et nos dirigeants, nos
gouvernements, l’ONU devraient refléter cette vérité
irréductible.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
des États-Unis d’Amérique de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
Allocution de M. Andrej Kiska, Président de la
communauté internationale, de transformer le monde
pour de bon, de ne laisser personne de côté, a constitué
une manière claire et ambitieuse de répondre à ces
besoins. Nous avons tous pleinement conscience
de la nature des défis qui nous attendent si nous
voulons décarboniser nos économies et promouvoir
un développement durable et inclusif. Toutefois les
pessimistes demeurent trop nombreux lorsqu’il s’agit
de fixer de grands objectifs mondiaux. Il est vrai qu’a
priori les raisons d’être pessimistes sont plus que
suffisantes, avec toutes les guerres, les horreurs et les
souffrances dont nous sommes témoins. On peut aussi
observer les conséquences néfastes que nos activités ont
sur la planète et sur les personnes. Nous pouvons même
voir tout cela en ligne, grâce aux nouvelles technologies
République slovaque
qui nous rapprochent plus que jamais les uns des autres.
22/63
16-29297
- 26 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Dans le monde interconnecté des réseaux sociaux,
de préserver la paix et le développement. Nous avons
créé de nombreuses institutions utiles pour progresser
dans cet effort. Pourtant, nous assistons aujourd’hui à
la plus grande crise de déplacement depuis la Seconde
Guerre mondiale. Nul besoin pour moi de rappeler le
nombre alarmant de réfugiés. Ces chiffres, nous les
entendons si souvent que, parfois, nous oublions qu’il
est ici nullement question d’un jeu. Comme S. S. le pape
François nous l’a rappelé, migrants et réfugiés ne sont
pas des pions sur l’échiquier de l’humanité. Il s’agit
d’enfants, de femmes et d’hommes, faits de chair et de
sang.
les mauvaises nouvelles se propagent particulièrement
vite. Parfois, elles sont accompagnées par le mensonge,
la propagande et des idéologies dangereuses dans le but
de manipuler l’opinion publique, de diffuser la haine
et le mécontentement, et de donner l’image effrayante
d’un monde interdépendant qui s’effondre. C’est peutêtre
l’une
des
raisons
pour
lesquelles
tant
de
gens
sont

sceptiques

vis-à-vis des objectifs de développement
mondiaux et de notre capacité de les atteindre, et pourquoi
on oublie souvent tout ce que l’humanité a déjà réalisé
s’agissant d’instaurer un monde meilleur. La pauvreté
a été réduite de moitié dans le monde ces 20 dernières
années. Le nombre de guerres et d’homicides a baissé.
Davantage d’hommes et de femmes ont accès aux soins
de santé et il n’y a jamais eu autant de filles qui vont à
l’école.
La conséquence de tout malentendu politique, de
tout échec à trouver des solutions est que davantage de
personnes se retrouvent sans toit, davantage de familles
sont séparées et davantage d’enfants ont faim. Cela
se traduit par une tentation toujours plus grande de
Je suis convaincu que nous sommes parfaitement
capables de relever ces défis que sont la pauvreté, la
faim, la maladie, l’injustice et la discrimination. Avec le
Programme de développement durable à l’horizon 2030,
nous n’avons jamais été aussi bien équipés pour rendre
la vie sur la planète la meilleure possible. Mais le
nouveau programme ne pourra réussir que s’il y a
une coopération et une coordination internationales
efficaces, appuyées par les institutions du système des
Nations Unies. Le succès ne sera pas possible sans nous,
les dirigeants rassemblés dans cette salle. Dans le même
temps, nous ne devons pas oublier le travail qu’il nous
revient de faire, à savoir gagner les cœurs, les esprits et
la confiance de nos concitoyens.
Le monde s’est rétréci du fait de la mondialisation
monter les gens les uns contre les autres et de diffuser
la peur. Même si, face à ce problème, nous n’avons pas
le même avis, la même expérience ou la même manière
de l’aborder, nous devons tous comprendre que les
réfugiés ont besoin de notre empathie et de notre aide.
Je crois résolument, sincèrement que tout pays prospère
et moderne a l’obligation morale de proposer son aide.
Tout dirigeant politique qui se respecte a l’obligation
morale de réfléchir sérieusement à la manière d’aider
ceux qui fuient la violence et la mort. Soyons francs
ici et posons-nous la question qu’a posée le Secrétaire
général. Faisons-nous tous assez pour améliorer la vie
des personnes dans le besoin, ou nous préoccuponsnous
davantage
de
garder
notre
pouvoir?
Sommes-nous

ici
au
service
des
autres
ou
sont-ce
les
autres
qui
sont
à

notre
service?
et des technologies modernes de communication. De nos
jours, les problèmes auxquels nous sommes confrontés
sont de dimension mondiale et plus imbriqués. Pourtant,
nos instincts sociaux demeurent souvent locaux, et notre
sens des responsabilités s’arrête la plupart du temps à nos
frontières nationales. Il est aujourd’hui un danger bien
réel que beaucoup d’entre nous pensaient ne jamais voir
réapparaître. Ce danger, c’est la montée du nationalisme,
de l’extrémisme, du racisme et de l’intolérance qu’on
observe dans de nombreuses régions du monde. J’ai
la conviction que tout dirigeant responsable se doit
de lutter contre ces sombres humeurs au sein de nos
sociétés, car elles sont le pire ennemi de l’humanité et
à l’origine des pires souffrances et effusions de sang de
l’histoire moderne.
C’est notre attachement à un monde juste et sûr
L’une de nos tâches les plus évidentes en tant que
qui est mis à l’épreuve lorsque nous pleurons avec les
familles des victimes du terrorisme et que nos esprits
ont du mal à appréhender la source de cette souffrance
infligée aux hommes. Lorsqu’un groupe terroriste
réduit en esclavage et tuent des hommes, des femmes
et des enfants et leur retirent tout espoir, ce n’est pas
le problème d’un seul pays. C’est une attaque contre le
fondement même de ce que nous sommes, contre notre
humanité. C’est une tentative de tuer ce qu’il y a de bon
en nous. Les terroristes se moquent bien de faire des
dizaines ou des centaines de victimes innocentes. Ce
qu’ils visent ce sont les centaines de millions de cœurs
et d’esprits des spectateurs de par le monde afin d’y
semer la peur et la haine, d’encourager l’hostilité entre
les nations et de satisfaire leur vision perverse d’un choc
dirigeants politiques est sans aucun doute d’assurer et
des civilisations.
16-29297
23/63
- 27 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Nous devons rester forts au sein de nos sociétés
artificielle, nous parlent, mais une personne sur 10 sur
cette planète n’a pas accès à l’eau potable.
et fidèles à nos valeurs et à notre culture de respect
mutuel, de paix et de non-violence. On voit bien qu’il
n’est pas difficile de terroriser les gens. Hélas, il n’est
pas difficile non plus de susciter leur haine. Mais
notre réaction ne doit pas être de juger les personnes
en fonction de leur couleur de peau ou du dieu qu’il
prie. Nous devons stopper la colère, l’hostilité et les
préjudices grandissants envers les autres religions.
Être un vrai dirigeant signifie donner espoir, renforcer
la confiance et proposer des solutions durables pour
garantir une coexistence pacifique et sûre.
Avec toutes les ressources dont nous disposons,
tout notre pouvoir d’innovation et tous nos modes,
sans précédent, de partage des connaissances, nous ne
pouvons ignorer les possibilités qui existent d’accroître
la prospérité mondiale, la liberté et la dignité des êtres
humains. Le Programme de développement durable à
l’horizon 2030 a été conçu sur la base de nos succès
et de notre expérience. Il nous revient de provoquer les
changements nécessaires pour faire du monde un endroit
plus prospère, plus sain, plus inclusif et plus sûr. Il nous
revient de partager les richesses de notre planète.
Pour reprendre une formule célèbre, nous devons
penser à l’échelle mondiale et agir à l’échelon local. La
crise en Ukraine, dans la région du monde à laquelle
j’appartiens, est entrée dans sa troisième année. Cette
Oui, nous vivons des temps incertains, mais je
pense vraiment que nous pouvons réussir. Comme l’a
dit un jour l’un des prêtres slovaques qui passèrent
déstabilisation d’un de ses voisins et les violences
répétées dans la région inquiètent vivement la Slovaquie.
J’aimerais une fois de plus appeler vigoureusement
à des progrès tangibles vers un règlement du conflit.
Je pense que les accords de Minsk demeurent la seule
issue viable à la crise. La Slovaquie est prête à continuer
d’aider l’Ukraine afin qu'elle puisse assurer un avenir
stable, prospère et démocratique à tous ses citoyens.
des années en prison durant la période totalitaire de
l’histoire de mon pays, « Je ne sais pas ce que l’avenir
nous réserve, mais je sais maintenant ce que je ferai
moi ». Il pouvait le dire parce qu’il a toujours agi selon
ses valeurs.
Nous pouvons nous aussi réussir lorsque nous
Dans peu de temps maintenant, l’Assemblée
voulons bien agir, dans les temps difficiles, en fonction
de nos valeurs – les valeurs d’humanité, de solidarité
et d’empathie –, et lorsque nous, les dirigeants
politiques, dotés du privilège et du pouvoir de définir
les programmes, nous ne renonçons pas à conquérir le
cœur et l’esprit de nos concitoyens pour rester ouverts
à l’humanité, à la solidarité et à l’espoir, c’est alors
seulement que notre monde peut connaître la prospérité.
C’est alors seulement que nous n’aurons plus de laissés
pour compte.
générale désignera un nouveau Secrétaire général
de l’Organisation des Nations Unies. Cette année, le
processus de sélection du nouveau Secrétaire général
a été plus consultatif, transparent et ouvert que jamais
auparavant. Mon pays a l’extraordinaire privilège de
prendre part au processus puisque nous avons en lice
notre propre candidat. Je souhaite à cette occasion
dire aux États Membres à quel point je leur sais gré
de leur soutien constant et combien je l’apprécie alors
que nous nous apprêtons à aborder les phases finales
du processus de sélection. Ce soutien prouve également
combien les candidats de notre région ont à apporter en
termes de potentiel, de capacités, de connaissances et
de réalisations.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République slovaque de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
M
Nous vivons encore une époque étrange,
Allocution de M. David Arthur Granger, Président
de la République du Guyana
contradictoire. Nous pouvons ainsi télécharger notre
propre dossier médical pour qu’il soit examiné par un
médecin à l’autre bout de la planète, mais à l'inverse,
16 000 enfants meurent chaque jour de causes
essentiellement évitables ou traitables. Nous utilisons
des voitures autonomes, sans conducteur, mais des
millions d’enfants ne peuvent toujours pas prendre le
Le Président (
) : L’Assemblée
générale va maintenant entendre une allocution du
Président de la République du Guyana.
M
chemin de l’école. Nos téléphones, utilisant l’intelligence
24/63
16-29297
- 28 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Le Président (
) : Au nom de
l’ONU sur une trajectoire verte. Nous l’en remercions
vivement.
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies
à S. E. M. David Arthur Granger, Président de la
République du Guyana, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Le Guyana fait partie de ce mouvement vert
Le Président Granger (
) :
mondial. Nos atouts naturels, notre engagement en
faveur du développement durable, la contribution que
nous avons apportée à la lutte contre les effets nocifs
des changements climatiques, et notre collaboration
avec la communauté internationale dans la recherche de
solutions aux menaces mondiales nous ont distingués
comme État vert émergent. Nous sommes un État qui
entend assurer un avenir sûr à son peuple en œuvrant
à mettre en place une économie verte. Nous sommes
un État qui est fier de la place de partenaire fiable et
coopératif qu’il occupe dans les efforts internationaux
de protection de l’environnement terrestre.
La République coopérative de Guyana vous félicite,
M. Thomson, de votre élection à la présidence de
l’Assemblée générale à sa soixante et onzième session.
L’élection d’un représentant des Fidji, petit État insulaire
en développement, à la présidence de l’Assemblée
générale à la présente session est tout particulièrement
gratifiante. Le choix du thème du débat général – « Les
objectifs de développement durable, force universelle
de transformation du monde » – est des plus appropriés.
Le Guyana salue les objectifs imbriqués du
Nous remercions S. E. M. Mogens Lykketoft,
Président sortant de l’Assemblée générale à la session
historique que constituait la soixante-dixième édition,
d’avoir conduit les travaux de l’Assemblée au cours de
l’année écoulée.
Le Guyana félicite le Secrétaire général, M. Ban
Programme et de l’Accord. Il a conscience que la mise
en place d’un État vert va dans le sens du renforcement
de la résilience climatique tout en permettant d’atténuer
les effets des changements climatiques. Le Guyana
prend l’engagement de poursuivre son travail en vue
de la réalisation des objectifs du Programme, en
contribuant en particulier à la limitation de l’élévation
des températures et en optant pour un parcours
de développement vert qui soit en accord avec les
engagements définis au niveau national dans le cadre
de l’Accord.
Ki-moon, de sa direction étincelante de l’Organisation
des Nations Unies au cours de cette décennie. La
communauté internationale lui est immensément
redevable des sérieux efforts qu’il n’a cessé de faire,
infatigablement, pour soulager la détresse humaine,
promouvoir la paix et soutenir le développement autour
du monde.
Il se trouve par un heureux hasard que le Guyana
La courageuse campagne de
lutte du
Secrétaire général contre les effets délétères des
changements climatiques et son engagement à l’égard
du développement durable ont permis de véritables
transformations. Son œuvre a porté ses fruits avec
l’adoption du Programme de développement durable à
l’horizon 2030, en septembre 2015, et la signature de
l’Accord de Paris sur les changements climatiques, en
avril 2016.
Le Programme 2030 et l’Accord de Paris ont eu
est situé au centre du bouclier guyanais, l’un des derniers
domaines restant dans le monde de forêt ombrophile
tropicale vierge. Le bouclier guyanais s’étend sur
une surface de 2,7 millions de kilomètres carrés, une
zone aussi vaste que le Groenland que se partagent six
pays et territoires d’Amérique du Sud : le Brésil et la
Colombie dans certaines de leurs parties, le Guyana sur
la totalité de son territoire, la Guyane française sur tout
son territoire, le Suriname sur tout son territoire et une
partie du Venezuela. Le Guyana, partie de ce bouclier,
est un puits de carbone net. Une verte canopée de forêt
ombrophile enveloppe plus de 85 % de notre masse
territoriale, ce qui correspond au second pourcentage
le plus élevé de couverture forestière sur terre. Le
Guyana a opté pour une transition verte afin de mieux
comprendre comment protéger sa précieuse biodiversité
et de gérer durablement ses écosystèmes complexes.
une incidence considérable, indéniable, sur la façon
dont le monde agit en matière d’environnement. Le
Programme 2030 et l’Accord de Paris sont des preuves
de bon sens environnemental. Ce sont d’excellents
exemples du type d’action collective le plus susceptible
d’assurer la pérennité de la planète à l’avenir ainsi que
sa sûreté. Ce sont des symboles d’espoir pour tout un
chacun, partout, pour toujours. La direction imprimée
Le Guyana a fait un pacte avec le monde en
s’engageant, en 1989, à être un modèle de croissance verte,
trois années avant la Conférence des Nations Unies sur
par le Secrétaire général a irréversiblement conduit
l’environnement et le développement de Rio de Janeiro,
16-29297
25/63
- 29 -
A/71/PV.8
20/09/2016
tenue en 1992. Nous avons fait un don, dans l’optique du
développement durable et de notre projet de protection
de l’environnement, avec la généreuse donation
de 371 000 hectares de nos forêts vierges, destinées à
servir de modèle international à des fins de recherche,
de formation et de mise au point de technologies visant
à promouvoir la préservation et une utilisation viable
et équitable des forêts ombrophiles tropicales, propre à
engendrer des bénéfices écologiques, économiques et
sociaux durables pour le peuple guyanien et le monde
en général. Le Centre international Iwokrama pour la
protection et le développement de la forêt ombrophile du
Guyana, sis au centre de notre pays et au cœur du bouclier
guyanais, reste un symbole toujours vivant et prospère
de l’engagement du Guyana en faveur du développement
durable et de la protection de l’environnement.
Centre international Iwokrama pour la protection et le
développement de la forêt ombrophile du Guyana. Cet
institut permettra aux scientifiques et aux étudiants des
Caraïbes et du monde entier de venir dans notre pays
perfectionner leur connaissance des écosystèmes vitaux
et prendre part à l’étude du bouclier guyanais et de son
étonnante biodiversité.
L’objectif 13 du Programme 2030 appelle à
prendre d’urgence des mesures pour lutter contre
les changements climatiques et leurs répercussions.
La coopération internationale y est envisagée et
encouragée dans le but de réduire les émissions de
gaz à effet de serre et d’atténuer les effets néfastes des
changements climatiques. L’Accord de Paris, pour sa
part, fait obligation aux États de prendre des mesures
pour limiter l’élévation de la température à 1,5°Celsius
Le Guyana est un important partenaire du
par rapport aux niveau préindustriels et de promouvoir
la résilience à ces changements et un développement à
faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière
qui ne menace pas la production alimentaire.
mouvement écologique mondial. Il a conclu un accord
avec le Royaume de Norvège en vue de fournir au
monde un modèle pertinent, reproductible, de la façon
dont le Programme des Nations Unies sur la réduction
des émissions liées à la déforestation et à la dégradation
des forêts et sur le rôle de la conservation, de la gestion
durable des forêts et de l’augmentation des stocks de
carbone forestier dans les pays en développement
(mécanisme REDD-plus), le mécanisme mis en place
pour réduire les émissions provenant de la déforestation
et de la dégradation des forêts, peut permettre d’accorder
les objectifs de développement des pays forestiers avec
la nécessaire lutte mondiale contre les changements
climatiques. Il a également conclu des accords avec
le Royaume des Pays-Bas, la République fédérale
d’Allemagne, le Japon et d’autres États, ainsi que des
organisations internationales.
Le Guyana met actuellement au point un
Le Guyana réaffirme son engagement à l’égard de
programme complet de réduction des émissions dans
le cadre de la responsabilité qu’il a de contribuer à des
solutions mondiales face à la menace des changements
climatiques. Nous entendons réserver 2 millions
d’hectares supplémentaires de notre territoire à des
fins de protection. Le Guyana s’engage dans une
trajectoire de croissance à faible émission de carbone
afin de renforcer sa contribution à la campagne contre
les changements climatiques par la préservation de
ses forêts, dans le cadre du mécanisme REDD-plus.
Il contribuera à hauteur de 48,7 millions de tonnes
d’équivalent-dioxyde de carbone à l’effort d’atténuation
mondial, au moyen d’un programme de prévention des
émissions.
l’objectif 15 du Programme 2030, au titre duquel les États
Membres de l’ONU s’engagent à préserver et restaurer
les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de
façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre
la désertification, enrayer et inverser le processus de
dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement
de la biodiversité. Le Guyana améliore la gestion de
ses écosystèmes et de ses ressources naturelles afin
de préserver ses forêts et leur riche biodiversité. Nous
entendons honorer l’obligation qui nous est faite en
vertu des contributions prévues déterminées au niveau
national, telles qu’énoncées dans l’Accord de Paris.
L’Accord de Paris sur les changements
climatiques et le Programme 2030 soulignent tous deux
l’importance que revêtent les flux financiers, s’agissant
de soutenir les efforts des États qui optent pour une
voie de développement verte, afin que ceux-ci puissent
honorer leurs obligations en matière d’adaptation et
d’atténuation et mettre en œuvre les contributions
prévues déterminées au niveau national. Je me dois de
dire, toutefois, que tous nos efforts nationaux, régionaux
et mondiaux visant à poursuivre le développement dans
des conditions de paix et de stabilité sont remis en
question par les ambitions territoriales de notre voisin,
Le Guyana poursuivra sa recherche en créant
un institut international pour la biodiversité au
la République bolivarienne du Venezuela.
26/63
16-29297
- 30 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Le Guyana a fêté cette année le cinquantième
anniversaire de son indépendance. Malheureusement, le
Venezuela a salué cet anniversaire en réitérant, le 26 mai,
jour de notre fête de l’indépendance, sa dénonciation
d’un traité frontalier qu’il a signé solennellement il y
a 117 ans, et ratifié et respecté, depuis lors, pendant plus
de 60 ans.
Devant l’Assemblée, l’an dernier, j’ai mis en
Leur douleur nous touche profondément et nous
leur souhaitons de voir rapidement se terminer leurs
tourments actuels. Toutefois, les revendications du
Venezuela sont une menace à l’existence du Guyana en
tant que nation indépendante. Elles représentent une
scandaleuse récidive de la maladie des conquistadors,
qui furent autrefois la plaie de l’histoire du Venezuela.
Elles constituent un crime contre notre humanité,
drapée sous la rhétorique de l’honneur national.
garde contre le danger que représentait le Venezuela
pour la paix et la sécurité de notre région en raison,
non de son instabilité interne, mais de son agression
externe contre la souveraineté et l’intégrité territoriale
du Guyana (voir A/70/PV.16). J’ai mis mes espoirs
dans le fait que le processus de règlement final des
indignes revendications territoriales du Venezuela était
maintenant entre les mains du Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies. Depuis mon allocution
Je souhaite également redire que le Guyana
continue de soutenir, dans le contexte de la protection
du principe de souveraineté et de son lien étroit avec le
développement durable, la suppression totale du blocus
commercial, économique et financier imposé par les
États-Unis à l’encontre d’un autre pays des Caraïbes,
la République de Cuba. Nous ne pouvons nous engager
en faveur de politiques qui transforment nos économies
de l’an dernier, le Venezuela a usé de tous les moyens
dilatoires, intensifiant son agression contre le Guyana
et mettant en échec tous les efforts déployés par le
Secrétaire général pour trouver un moyen de progresser,
à tout le moins sous la forme d’un processus qui conduise
à un règlement définitif de cette controverse.
en vue de faire profiter nos peuples du développement
et, parallèlement, ne pas faire montre de la volonté
politique nécessaire au changement de systèmes qui
sont en contravention directe avec ces politiques.
Le Guyana est en voie de devenir un État
Le Guyana est prêt à demander à la Cour
vert. Toutefois, ses efforts – et ceux d’autres petits
États – n’aboutiront que si la majorité de la communauté
internationale s’engage collectivement à collaborer avec
les États qui sont déterminés à s’engager sur la voie d’un
développement durable à faibles émissions de carbone,
et à enrayer la hausse des températures mondiales.
internationale de Justice de se prononcer définitivement
sur cette question. Nous travaillerons résolument,
avec le Secrétaire général, durant les derniers mois
de son mandat, et avec son successeur, afin de libérer
le Guyana de ce fardeau surréaliste. Dans l’Accord
de Genève de 1966, le Venezuela a accepté que le
Secrétaire général détermine les moyens de régler cette
controverse, y compris par un règlement judiciaire. Or
le Venezuela défie chacun des efforts que fait ce dernier
pour s’acquitter de cet engagement.
Le chemin de Stockholm à Paris, de 1972 à 2015, a
été long et malaisé. Toutefois, les mots de la Déclaration
de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement
demeurent aussi actuels en 2016 qu’ils l’étaient il y
a 44 ans, en 1972 :
L’ONU ne peut être une partie dépassionnée à
« Nous sommes à un moment de l’histoire
où nous devons orienter nos actions dans le
monde entier en songeant davantage à leurs
répercussions sur
une menace à la paix, où que ce soit, et à un défi au droit
des gens. La revendication territoriale du Venezuela
constitue l’un de ces défis. Elle frappe au cœur de
l’Organisation des Nations Unies; elle frappe au cœur de
sa tutelle sur le droit international. Elle frappe au cœur
de la Charte des Nations Unies, que le Secrétaire général
a juré de respecter. Le Guyana, petit État, doit se tourner
vers l’ONU pour sa protection contre les menaces pesant
sur sa sécurité, pour une intervention, pour la paix et
pour que soit respecté le droit international.
l’environnement. Nous
Mon plaidoyer pour que la communauté
pouvons, par ignorance ou par négligence, causer
des dommages considérables et irréversibles
à l’environnement terrestre dont dépendent
notre vie et notre bien-être. En revanche, en
approfondissant nos connaissances et en agissant
plus sagement, nous pouvons assurer, à nousmêmes
et
à
notre
postérité,
des
conditions
de
vie

meilleures
dans
un
environnement
mieux
adapté

aux

besoins et aux aspirations de l’humanité.
[…] Défendre et améliorer l’environnement
internationale comprenne notre sort n’a rien à voir
avec la situation interne du Venezuela. Les citoyens
ordinaires du Venezuela sont nos sœurs et nos frères.
pour les générations présentes et à venir est
16-29297
27/63
- 31 -
A/71/PV.8
20/09/2016
devenu pour l’humanité un objectif primordial »
(
6).
L’Assemblée générale, à sa soixante et onzième
session, a maintenant l’occasion et l’obligation de
s’engager en faveur de mesures destinées à défendre
et améliorer l’environnement pour les générations
présentes et à venir, et de faciliter ainsi, pour la postérité,
le chemin de l’avenir. On ne doit pas laisser l’agression
du Venezuela contre le Guyana menacer l’avenir de nos
enfants.
Le Président (
) : Au nom de
internationales. D’autre part, certains États continuent
d’agir hors du cadre de la légitimité internationale sur
fond d’inertie internationale à l’égard de la mise en
œuvre des résolutions du Conseil de sécurité. Il n’est
plus possible de fermer les yeux sur les faiblesses du
régime juridique et institutionnel du système des Nations
Unies et sur son incapacité, dans bien des cas, de faire
appliquer des normes de justice et d’équité dans le cadre
du fonctionnement de ses mécanismes. On observe à
cet égard un schéma constamment récurrent, à savoir
la sélectivité du Conseil de sécurité dans la gestion des
problèmes, notamment lorsqu’il est question du recours
d’États à la force dans les relations internationales.
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Guyana de l’allocution qu’il vient
de prononcer.
Après plus de sept décennies d’occupation
israélienne des territoires arabes, la cause palestinienne
est toujours en souffrance, dans l’attente d’une solution
juste. Le Gouvernement israélien a non seulement
Allocution de S. A. le Cheikh Tamim bin Hamad
Al-Thani, Émir de l’État du Qatar
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution de l’Émir de l’État
du Qatar.
rejeté les résolutions de légitimité internationale et
l’Initiative de paix arabe, mais il s’emploie à imposer
un fait accompli par le biais de projets de peuplement à
long terme en Cisjordanie et à Jérusalem et en fondant
son occupation sur la discrimination et l’apartheid, ainsi
que la création de deux systèmes juridiques sous son
contrôle souverain : un pour les occupants et l’autre
pour ceux qui languissent sous l’occupation.
Face au silence du monde et aux préoccupations
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. A. le Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, Émir de
l’État du Qatar, et je l’invite à prendre la parole devant
l’Assemblée.
Le Cheikh Al-Thani (
) : C’est
des pays arabes, aux prises avec leurs propres enjeux,
les dirigeants israéliens peuvent penser qu’ils ont réussi
dans leur entreprise, or ils ont été incapables de résoudre
le moindre problème. Le peuple palestinien est plus
attaché à ses droits que jamais. Et nous ne pouvons pas
accepter, nous les peuples arabes, quelque normalisation
que ce soit des relations avec Israël tant qu’il maintient
son occupation et ses pratiques connexes et avant que
soit effectivement mise en œuvre une juste solution à la
question palestinienne.
avec plaisir, tout d’abord, que je vous félicite, Monsieur
le Président, de votre accession à la présidence de
l’Assemblée générale à sa soixante et onzième session,
et que je vous souhaite plein succès dans ces fonctions.
Je tiens également à adresser mes remerciements à
M. Mogens Lykketoft pour les efforts qu’il a déployés
durant sa présidence de l’Assemblée générale à sa
soixante-dixième session. Je voudrais également
exprimer notre profonde gratitude à S. E. M. Ban Kimoon,
pour
les
efforts
qu’il
a
consacrés
au
cours
de
son

mandat
à
la
réalisation
des
objectifs
de
l’ONU.
De surcroît, que fera Israël des millions de
Palestiniens vivant sur leurs propres terres, qui sont de
plus en plus nombreux, de plus en plus conscients de leur
sort? Les options s’amenuisent : soit une solution à deux
États soit la mise en place d’un système d’apartheid.
Israël croit-il vraiment qu’il peut maintenir un système
d’apartheid au XXI
e
siècle? Mettre fin à l’occupation est
La communauté internationale est confrontée à
devenu un impératif politique et sécuritaire, en même
temps qu’une obligation internationale, envers un peuple
qui a vu son territoire occupé et sa patrie confisquée, et
ses souffrances continuer de s’aggraver.
de graves défis en raison de certaines crises régionales
et internationales non réglées qui sont devenues un
Le Conseil de sécurité a une responsabilité
obstacle au développement et à la stabilité régionales et
particulière à cet égard, qui consiste à imposer la
28/63
16-29297
- 32 -
20/09/2016

A/71/PV.8
légitimité internationale et la solution de consensus
de la communauté internationale, soit la tenue de
négociations sur la base de la solution des deux États,
y compris la création d’un État palestinien avec pour
capitale Jérusalem-Est, sur les frontières de 1967.
Dans l’intervalle, il est impératif de mettre un terme
aux activités de peuplement, de respecter le statut
juridique de la ville sainte de Jérusalem, de lever le
siège injuste imposé à la bande de Gaza, et de mettre fin
à l’occupation israélienne de tous les territoires arabes
occupés, y compris le Golan syrien.
Il est vrai que des forces extrémistes violentes
qui n’ont rien à voir avec les objectifs de la révolution
syrienne sont désormais actives sur la scène syrienne,
refusent de soutenir la révolution et luttent davantage
contre les rebelles que contre le régime. Les violations ont
été nombreuses, mais ces phénomènes, qui ont entaché
la révolution, sont impossibles à comprendre si l’on ne
prend pas en considération la politique de répression
barbare pratiquée par le régime syrien et l’incapacité
de la communauté internationale à protéger les civils
contre les armes chimiques, les barils d’explosifs et la
torture.
Nous avons, par le passé et depuis cette même
tribune, averti que l’inaction face aux crises ne ferait
qu’en accroître l’intensité et la complexité et, par
conséquent, la menace posée à la sécurité internationale.
Aujourd’hui, plus de cinq ans après l’éclatement de
la crise syrienne, et après la destruction de la plupart
La ville de Deraa était un modèle de révolution
pacifique, illustrée par le lancer de fleurs aux soldats,
mais après le massacre de centaines d’innocents,
essentiellement des femmes et des enfants, cette ville
a été contrainte, comme d’autres villes, de se défendre
des villes de Syrie par le régime d’Assad, nous nous
réunissons encore une fois dans cette salle. Du fait de
cette crise, le nombre de personnes dont la quête de
refuge est devenue transcontinentale a doublé. La Syrie
importe désormais des organisations et des milices
terroristes et sectaires qui posent une menace régionale
et internationale.
plus énergiquement. Depuis lors, Deraa subit des
bombardements incessants et un siège qui l’affame,
alors même qu’elle n’a jamais été contrôlée par des
organisations extrémistes ou takfiries et que ses
révolutionnaires n’ont jamais commis de violations.
Alors pourquoi les habitants de Deraa sont-
Il est de notoriété publique que la révolution
ils forcés de se déplacer tandis que la communauté
internationale ne fait rien? Pourquoi n’y a-t-il eu
aucun avertissement avant que le régime ne commence
à bombarder la ville en vue de la dépeupler alors
qu’ailleurs, il y a eu des avertissements, comme par
exemple avant les récents bombardements contre des
forces dans la province d’Hassaké? Ces avertissements
ont été, à notre avis, ce qu’il fallait faire, mais il n’en
a pas été de même dans les cas de Deraa, Muadamiyat
Al-Sham, Madaya, Al-Zabadani et autres villes sur
lesquelles pesait également la menace de déplacements.
C’est une question que se posent nombre de citoyens
syriens.
syrienne a commencé par un mouvement populaire et
pacifique contre un régime dictatorial répressif et que le
grand peuple syrien, s’il participe à des démonstrations
pacifiques contre le régime, s’expose à la mort ou à des
années de tortures. Le Gouvernement syrien a tenté par
tous les moyens de transformer cette révolution en une
révolution violente. Il s’est également attaché, au travers
d’une rhétorique politique, de diviser le peuple syrien en
factions, mais la population a répliqué en scandant : « Il
n’y a qu’un peuple syrien », ce à quoi le régime a
répondu par ce slogan : « Sans Assad, point de salut, ou
nous mettrons le pays à feu et à sang ». Nombreux sont
ceux qui ne se sont peut-être pas rendus compte que ce
slogan est un projet bien réel du régime et qu’il reste son
seul programme.
Nous ne pouvons pas nous leurrer, pas plus que
En théorie, la plupart des pays du monde
notre peuple, car il est inacceptable que la volonté
de la communauté internationale soit paralysée face
aux auteurs de crimes contre l’humanité. Il n’est tout
simplement pas vrai qu’il était impossible de protéger
le peuple syrien. La communauté internationale a
laissé des interventions militaires illégales renverser
des régimes dans notre région, et nous en payons
encore les conséquences. Malheureusement, alors que
beaucoup d’entre nous partageons la responsabilité de
cette situation, la communauté internationale n’est pas
intervenue pour protéger un peuple sans défense, alors
soutiennent le peuple syrien, mais concrètement, la
Syrie est abandonnée et n’est appuyée que par quelques
loyaux amis. Des « limites » avaient été décrétées à
l’intention du régime, mais celui-ci les a violées et
ceux qui avaient décrété ces limites n’ont rien fait. Ces
limites ont continué d’être modifiées jusqu’à ce que le
régime comprenne qu’il n’y avait pas de limites à ce
qu’il pouvait faire sans avoir à rendre de comptes.
que ce peuple a prouvé à maintes reprises qu’il pouvait
16-29297
29/63
- 33 -
A/71/PV.8
20/09/2016
changer le régime s’il était protégé par la communauté
internationale contre les bombardements.
Mettre fin à cette catastrophe humanitaire est
consultations politiques entre les parties yéménites en
vue de parvenir à un règlement politique, conformément
à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe, des
textes issus de la Conférence de dialogue national et de
la résolution 2216 (2015).
devenue une nécessité politique et morale. Le Conseil
de sécurité a la responsabilité historique et indéniable
d’arrêter l’effusion de sang des Syriens en mettant fin
aux bombardements barbares et aux blocus des villes,
en rapatriant les personnes déplacées et en prenant
des mesures pour relancer le processus politique dans
le cadre de la résolution 2254 (2015) et des décisions
prises sur la base de la première Convention de Genève,
qui appellent à la formation d’une instance dirigeante
de transition dotée des pleins pouvoirs qui réponde
aux aspirations du peuple syrien et préserve l’unité et
la souveraineté de la Syrie, sur la base de l’égalité des
droits pour tous les citoyens du pays, sans discrimination
religieuse, ethnique ou raciale.
Bien que la situation en Libye soit toujours
agitée, nous avons hâte de restaurer la stabilité grâce
aux efforts du Conseil présidentiel et du Gouvernement
actuel avec l’aide de la communauté internationale.
Nous sommes également impatients de lutter contre le
terrorisme et contre ses graves conséquences. L’État
du Qatar a contribué au succès de la solution politique
internationale. Nous réaffirmons notre appui à tous
les efforts visant à renforcer l’accord national libyen
et signalons que l’instabilité pourrait porter un coup à
ce qui a été accompli jusqu’ici et saper les efforts de
l’ONU, menés sous l’égide du Conseil de sécurité, visant
La région du Golfe revêt une importance
stratégique tant au niveau régional que mondial. Cette
région subit plusieurs crises qui varient considérablement
de par leur nature, mais sont similaires de par leur fond.
Il faut entamer un dialogue constructif en vue de trouver
des solutions. Pour obtenir le résultat souhaité, le
dialogue entre les pays doit être fondé sur les principes
de bon voisinage, de respect mutuel et de non-ingérence
dans les affaires intérieures. Pour que le dialogue entre
les parties au sein d’un État soit couronné de succès,
comme nous l’avons vu en Iraq, il faut accorder la
priorité à un consensus politique et social et renforcer le
concept de citoyenneté pleine et égale devant la loi, en
laissant de côté toutes les formes de sectarisme.
En ce qui concerne le Yémen, l’État du Qatar
renouvelle son soutien au retour de la légitimité, seule
façon d’assurer la sécurité, l’unité et la stabilité de ce
pays. Il ne fait aucun doute que la non-mise en œuvre par
la communauté internationale des résolutions du Conseil
de sécurité, en particulier la résolution 2216 (2015), a
permis à certaines forces politiques au Yémen de mener
des actions liées au coup d’État qui ont empêché de
parvenir à la solution politique souhaitée qui aurait
satisfait l’aspiration du peuple yéménite à l’unité et à la
stabilité.
Je profite de cette occasion pour remercier de
à promouvoir la réconciliation nationale.
Nous sommes surpris de constater que certains
pays soutiennent en Libye des forces qui ont rejeté la
solution internationale et agissent pour contrecarrer
par la force la résolution 1970 (2011), alors que celleci

prévoit d’imposer des sanctions à ces forces.
Certaines forces se sont mises sous l’autorité du
Conseil présidentiel et se sont engagées dans la lutte
contre le terrorisme, mais d’autres ont rejeté la solution
internationale et cherchent à exploiter l’instabilité de la
situation en occupant des terminaux d’exportation du
pétrole sous le regard silencieux du monde. Est-ce une
bonne façon d’encourager les Libyens à lutter contre le
terrorisme?
Le terrorisme auquel nous sommes confrontés est
une menace pour nos peuples, pour nos pays et pour les
progrès économiques et sociaux. Par conséquent, nous
devons intensifier nos efforts pour le combattre. Nous
sommes tous conscients que le succès de la lutte contre
ce phénomène dangereux ne sera pas facile, mais il n’est
pas impossible non plus, surtout s’il existe la volonté
politique de traiter des causes sociales de ce phénomène
odieux. Nous devons comprendre les circonstances
qui, dans un climat de désespoir et de perspectives non
existantes, facilitent l’éclosion d’idéologies extrémistes.
Nous devons protéger les jeunes qui sont ciblés
par des groupes extrémistes. La lutte contre le terrorisme
ne se limite pas à l’aspect « sécurité »; nous devons aller
plus loin et promouvoir les valeurs de la tolérance, de
la culture, de la pluralité et du dialogue, tout en prenant
ses efforts mon frère, S.A. le Cheikh Sabah Al-Ahmad
Al-Jaber Al-Sabah, Émir de l’État du Koweït, qui a
parrainé les négociations yéménites tenues dans son
pays. Nous continuerons de soutenir l’Envoyé spécial
du Secrétaire général pour le Yémen, ainsi que les
efforts internationaux entrepris pour reprendre les
en compte le droit des peuples à résister à l’occupation,
30/63
16-29297
- 34 -
20/09/2016

A/71/PV.8
un droit consacré par les lois, les pactes et les normes
internationaux.
Pour restaurer notre crédibilité, nous devons
plus de 100 pays dans le monde, et nous continuons
de coopérer avec des organismes gouvernementaux et
non gouvernementaux afin d’accroître notre aide au
développement et nos programmes de secours.
définir soigneusement ce qu’est le terrorisme et lutter
avec diligence contre ce phénomène, afin d’éduquer nos
jeunes et de mobiliser nos communautés contre ce fléau.
La définition que nous choisirons ne doit pas varier en
fonction de l’identité de l’auteur ou de la victime ou en
raison d’un intérêt politique particulier. Nous avons vu
des cas, par exemple, où une certaine organisation a été
étiquetée à tort comme étant terroriste alors qu’elle était
tout simplement un adversaire politique que nous plus
tard considérée comme amie lorsqu’elle est devenue une
alliée temporaire.
Le Qatar aide plus de 10 millions d’enfants à travers
le monde et promeut le potentiel de quelque 1,2 millions
de jeunes arabes, afin de leur donner les moyens d’être
actifs et productifs dans leurs communautés. Ces
cinq dernières années, depuis 2011, la valeur de l’aide
économique fournie par l’État du Qatar a triplé pour
atteindre 13 milliards de riyals qataris.
L’État du Qatar continuera d’être un lieu de
Il ne faut pas faire de distinctions sur la vie des
civils, qu’ils soient d’Istanbul, de Gaza, de New York
dialogue et de règlement des conflits par des moyens
pacifiques. Il restera également engagé dans une
action, une coopération et un partenariat internationaux
dans le cadre des efforts menés par la communauté
internationale pour lutter contre des défis humanitaires
ou d’Alep. Aucune vie n’est plus importante ni plus
précieuse qu’une autre. La politique du deux poids deux
mesures pratiquée pour lutter contre ce phénomène, en
liant le terrorisme à une foi ou à une culture données
ou en ne qualifiant pas de terroristes les gouvernements
qui appliquent cette politique complique les efforts faits
pour extirper ce phénomène et renforce les prétextes
utilisés par les terroristes pour justifier leurs actions.
Dans ce contexte, et comme conséquence naturelle de
notre politique de rejet de l’extrémisme et du terrorisme
sur la base de nos valeurs, de notre culture et des
enseignements de la vraie religion islamique, nous
réitérons notre soutien aux efforts visant à éradiquer le
phénomène du terrorisme qui sont menés dans le respect
de la légitimité internationale.
communs.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier l’Émir de
l’État du Qatar de l’allocution qu’il vient de prononcer..
Allocution de M. Mauricio Macri, Président de la
République argentine
Le Président par intérim : L’Assemblée va
Le respect, la protection et la promotion des droits
maintenant entendre une allocution du Président de la
République argentine.
de l’homme constituent l’un des piliers fondamentaux
des buts et principes énoncés dans la Charte des
Nations Unies et sont conformes aux principes et aux
valeurs arabes et islamiques qui encensent l’humanité
et l’honorent en tant que création de Dieu tout-puissant.
L’État du Qatar souhaite vivement s’acquitter de ses
obligations nationales et internationales pour la défense
des droits collectifs et individuels des personnes et
promouvoir les droits de l’homme dans le monde.
Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies au Président de la
République argentine, S. E. M. Mauricio Bacri, et je
l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
En conséquence, l’un des défis les plus
Le President Macri (
importants que nous devons relever aujourd’hui est
celui de la protection des réfugiés. Ce défi nécessite une
coopération et une action commune afin d’éradiquer les
causes profondes des déplacements forcés. Nous devons
d’urgence fournir notre assistance, un devoir humanitaire
qui incombe à nous tous. La contribution du Qatar au
) : C’est
un honneur pour moi que d’être ici pour la première fois
pour représenter la République argentine, à l’Assemblée
générale.
Nous vivons une époque de grandes
transformations mondiales, de changements de plus
développement et aux programmes de secours a atteint
en plus rapides et de nouvelles opportunités. Le XXI
e
16-29297
31/63
- 35 -
A/71/PV.8
20/09/2016
siècle nous met devant un défi constant, celui de nous
adapter aux nouvelles réalités de l’interdépendance
mondiale. L’édification de l’ordre international moderne
est une tâche permanente dont nous sommes tous les
protagonistes.
Nous avons rejoint les marchés de crédit
Les principes de l’Organisation nous incitent à
internationaux et nombre d’entreprises ont montré
qu’elles font confiance à l’Argentine. Chaque jour, de
nouveaux investissements sont annoncés qui vont se
traduire en création d’emplois et qui mettront le pays
sur la voie de l’expansion économique. Les Argentins
sont prêts à rejoindre le XXI
stimuler le dialogue et la coopération entre nos pays sur
la voie du développement, et de la paix et la sécurité
internationales. En 71 années d’existence, l’ONU a
fait d’importants progrès, mais elle a encore beaucoup
à faire. Elle nous propose un horizon vers lequel nous
devons nous diriger. Le Programme de développement
durable à l’horizon 2030 est la voie à suivre ensemble.
e
siècle et à assumer leur
Je suis fier de représenter un pays qui a apporté sa
contribution au cadre juridique international, favorisant
des avancées dans le domaine des droits de l’homme,
rôle sur la scène internationale.
Mais nous n’atteindrons jamais ces objectifs
seuls. Nous devons travailler de concert, et notamment
dans un premier temps avec les pays voisins. Je suis
d’une région qui considère qu’elle appartient à un
espace commun et qui est confrontée aux mêmes défis.
Ces dernières années, l’Amérique latine a fait de gros
efforts pour réduire la pauvreté grâce à des politiques
sociales énergiques et à des conditions économiques
internationales plus favorables.
du droit humanitaire et du règlement pacifique des
différends. Lorsque nous considérons les objectifs de
développement durable, nous sommes fiers de constater
que les priorité de notre gouvernement sont alignées sur
celles de la communauté internationale. L’Argentine
s’est donné trois grands objectifs.
Mais aujourd’hui, le contexte est différent. Tous
les pays ont vu leur croissance diminuer, et le commerce
mondial est en baisse. Au plan régional, la balance
commerciale est moins favorable, et l’inflation punit les
plus défavorisés.
Le premier est le niveau zéro de pauvreté, c’est-
Mais en Argentine, nous sommes optimistes.
à-dire avoir un pays où chacun à les mêmes chances,
un pays où nos enfants pourront être les artisans de
leur avenir et où chaque Argentin pourra réaliser son
potentiel. Un pays comme le nôtre, grand producteur
de denrées alimentaires, ne peut accepter que des
personnes aient faim, où que ce soit dans le monde.
Notre deuxième objectif est d’éradiquer le trafic
Nous savons que pour une croissance sans exclusive,
l’Amérique latine peut compter sur sa pléthore de talents
humains et sur ses richesses naturelles inégalables.
Alors que, de par le monde, se manifestent des tendances
qui engendrent l’inquiétude et l’incertitude, notre région
émet des signaux encourageants tels que la normalisation
des relations entre Cuba et les États-Unis et le processus
de paix en Colombie. De plus, les conditions se mettent
en place en vue de la création d’un couloir de paix de
l’Atlantique au Pacifique dans toute la région, ce qui
contribuera à la stabilité et à la prospérité régionales.
de stupéfiants. Face au problème mondial de la drogue,
des addictions et des violences associées à la criminalité
organisée, nous devons mener des efforts conjoints, dans
le cadre d’un programme global fondé sur les droits de
l’homme et axé tant sur l’offre que sur la demande.
Mais les défis de la gouvernance mondiale au XXI
e
Le troisième objectif est d’unir les Argentins
au travers du dialogue, du respect du droit et du
renforcement de la démocratie, car en ce XXI
e
siècle,
la qualité du leadership politique se juge à l’aune de la
capacité de jeter des ponts et de créer la confiance. Et
ce sont des éléments dont toute la société a besoin pour
fonctionner, Les Argentins ont choisi cette voie, la voie
de la confiance, du dialogue et de la vérité.
siècle ne sont pas l’apanage de quelques pays ou régions.
Ils nous concernent tous. Nous devons coopérer, penser
globalement et agir localement, sans perdre de vue le
premier principe de l’Organisation, à savoir l’égalité
souveraine de tous les États Membres. Un monde où
s’expriment plus de voix est un monde plus juste. C’est
pourquoi il importe que nous continuions à édifier un
système fondé sur des règles claires qui reflètent la
diversité et la pluralité et facilitent le consensus.
Un pas important à cet égard a été le travail
réalisé sur les problèmes du passé dans une optique
d’avenir. Nous resserrons nos liens avec les autres pays
et les organismes multilatéraux. Et nous commençons
Les changements climatiques posent à l’humanité
le défi le plus important et le plus grave. Ce n’est qu’en
étant conscients de ce problème que nous pourrons
déjà à voir des résultats.
progresser sans compromettre notre avenir et celui des
32/63
16-29297
- 36 -
20/09/2016

A/71/PV.8
générations futures. L’Argentine fait un pari ambitieux
en matière d’énergies renouvelables, afin de développer
son potentiel dans des secteurs comme l’énergie solaire
et éolienne et la biomasse. Nous avons signé l’Accord de
Paris et sommes fiers d’avoir été l’un des premiers pays
à avoir achevé le processus de ratification. C’est pour
cette raison que nous appelons la société internationale à
intensifier ses efforts afin de pouvoir célébrer sans plus
tarder l’entrée en vigueur de cet Accord si important
pour notre avenir.
monde de plus en plus violent où l’extrémisme radical
menace des innocents et des populations vulnérables.
Qu’on se rappelle qu’en 1992 et 1994, l’Argentine a
été victime du terrorisme international sous la forme
de deux attentats. Nous espérons qu’une plus grande
coopération internationale nous permettra d’en trouver
les auteurs et de les punir. Mon pays condamne tous les
groupes qui cherchent à promouvoir la terreur n’importe
où sur la planète.
Ces dernières années, ce phénomène s’est aggravé,
Un autre grand défi est la problématique des
et pour y mettre fin, la coopération internationale est
indispensable. C’est pourquoi nous devons promouvoir
le développement à l’intérieur de nos pays comme à
l’extérieur, car le développement ne s’arrête pas aux
frontières. La croissance sans exclusive, le dialogue,
la tolérance et la création de perspectives réduisent la
réfugiés. Alors qu’il y a un an nous nous engagions à
ne laisser personne de côté, les images que nous voyons
aujourd’hui nous font souffrir et nous préoccupent.
La réalité nous impose de faire plus. Nos Casques
blancs sont largement reconnus pour leur engagement
humanitaire. C’est pourquoi en mai dernier, l’Argentine
marginalisation et l’humiliation qui permettent aux
terroristes de recruter.
a répondu présente s’agissant du conflit syrien en aidant
des réfugiés dans un camp au Liban. Et j’annonce ici
que nous allons recevoir davantage de réfugiés de
Syrie ou des pays voisins, et en priorité les familles
avec enfants. Nous avons créé un cabinet national de
ministres qui est chargé d’accroître le programme
humanitaire en place, intègre des ministères et autres
entités gouvernementales et s’attache à mettre en œuvre
des mesures de sécurité et à favoriser la pleine insertion
sociale. Nous pourrons peu à peu renforcer nos capacités
d’accueil dans la mesure où nos moyens financiers et
techniques et l’appui logistique de la communauté
internationale nous le permettront.
Le dialogue et le règlement pacifique des
L’égalité des sexes est également un objectif
différends est la pierre angulaire de la politique extérieure
de l’Argentine démocratique. C’est pourquoi je réitère
notre appel au dialogue avec le Royaume-Uni, comme
le prescrivent tant de résolutions de l’Organisation, afin
de régler à l’amiable le conflit de souveraineté que nous
avons depuis près de deux siècles sur les îles Malvinas,
les îles de Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et
les zones maritimes environnantes. Nous avons signalé
notre volonté de faire avancer nos relations bilatérales
dans notre intérêt mutuel. Nous avons également bon
espoir qu’il sera possible de relancer les négociations et
de trouver une solution définitive à ce différend qui n’a
que trop duré.
primordial que nous devons réaliser avec conviction et
volonté politique. L’Argentine a fait de l’autonomisation
des femmes une politique nationale. Nous avons mis
en place un plan d’action national de prévention et
d’assistance aux femmes en danger afin d’en finir
avec la violence contre les femmes sous toutes ses
formes. Nous nous attachons au travers d’une approche
transversale à faire en sorte que les femmes aient les
mêmes chances que les hommes aux plans social,
politique, économique et culturel. À cet égard, je tiens
à me féliciter du soutien apporté à notre Ministre des
affaires étrangères, M
Je voudrais conclure par la réflexion suivante.
me
Susana Malcorra, candidate
au poste de Secrétaire général de l’Organisation des
Nations Unies. En ce XXI
e
siècle, avoir une femme à la
L’Argentine, qui vient de célébrer le bicentenaire de son
indépendance, est un pays qui a toujours ouvert ses portes
aux hommes et aux femmes du monde en quête d’une
vie meilleure. Il y a une partie du monde dans chaque
coin de mon pays. Nous cohabitons pacifiquement entre
chrétiens, juifs et musulmans. Nous sommes une société
qui s’enrichit de la diversité; nous sommes une société
ouverte. Dans un monde où prolifèrent les tendances à la
fragmentation, disons aux gens qu’il n’y a rien à craindre
de l’interdépendance. Nous sommes ensemble au sein
de cette maison commune, dont nous devons prendre
soin et où nous devons coexister en paix, comme nous
y appelle le pape François. L’intégration et le travail en
commun nous rendent plus forts. Continuons de nous
tête de l’Organisation serait un exemple encourageant.
Lorsque l’Organisation a vu le jour, nos pays
se sont engagés à maintenir la paix et la sécurité
internationales, mais nous vivons aujourd’hui dans un
appliquer à construire des réseaux et à jeter des ponts.
16-29297
33/63
- 37 -
A/71/PV.8
20/09/2016
L’Assemblée peut compter sur l’Argentine. Nous avons
beaucoup à dire et beaucoup à faire.
Et pourtant, devant l’Assemblée, je l’assure une
Je tiens enfin à remercier le Secrétaire général du
travail accompli à la tête de l’Organisation. Il reste après
lui des défis très importants à relever et nous devons
continuer d'y consacrer nos efforts. Au fil des ans,
l’ONU nous a montré qu’il importait de poursuivre sa
vision d’un monde meilleur. C'est le moment d'apporter
notre contribution, avec toute notre créativité et notre
volonté politique, afin de faire de cette vision une réalité.
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République argentine de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
fois encore, malgré le caractère majeur de cet Accord,
il n’y a pas de temps à perdre. Les deux années qui
viennent de s’écouler sont les plus chaudes qu’avait
connues l’humanité depuis qu’on est capable de mesurer
les températures. C’est vrai qu’en avril dernier, ici
même, avec le Secrétaire général, Ban Ki-moon, un
accord a été signé avec 175 pays. Mais chacun sait ici
qu’il n’entrera en vigueur que s’il est ratifié par 55 %
des pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet
de serre. Les États-Unis et la Chine ont annoncé leur
décision de le ratifier. C’était très important, et rien
n’aurait été possible sans la participation et l’engagement
de ces deux pays, qui sont les plus grands émetteurs de
CO2. La France, elle-même, notifiera demain à l’ONU
l’achèvement de sa procédure, mais j’appelle tous
les pays qui sont membres de l’ONU à accélérer leur
procédure de ratification pour que tout soit conclu d’ici
la fin de l’année.
Allocution de M. François Hollande, Président de la
République française
La vingt et unième session de la Conférence des
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République française.
Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (COP21) a été la conférence
des décisions. La COP22, qui se tiendra à Marrakech,
doit être celle des solutions. Il s’agit de mettre en œuvre
l’Alliance solaire internationale, de lutter contre la
désertification, de protéger les océans et de fixer un
prix du carbone.
Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
Mais l’appel que je veux lancer ici devant
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies à S. E. M. François
Hollande, Président de la République française, et je
l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
Le Président Hollande : C’est toujours un
l’Assemblée, à la suite de cet accord sur le climat, c’est
un appel pour l’Afrique. L’Afrique est un continent
plein de promesses, mais son développement peut être
entravé par le dérèglement climatique, les migrations,
les conflits, les guerres, le terrorisme. Ce continent
plein d’avenir peut être aussi celui qui provoque une
insécurité grandissante, dont seraient d’ailleurs victimes
d’abord les Africains.
honneur de s’exprimer devant l’Assemblée générale
des Nations Unies. Mais c’est aussi une responsabilité,
surtout devant l’état grave, inquiétant, que connaît
le monde. Je suis devant l’Assemblée au nom de la
France pour lancer plusieurs appels. Le premier, c’est
de demander aux membres de tout faire pour mettre
en œuvre l’Accord historique qui a été signé à Paris
le 12 décembre dernier. Cet accord était historique
parce que la conférence se tenait alors même que la
France – Paris, sa capitale – avait été frappée par des
attentats terroristes. Cet accord était historique parce
que pour la première fois, la communauté internationale
rassemblée acceptait de s’engager pour réduire le
réchauffement climatique et mobiliser des financements
permettant aux pays les plus vulnérables d’assurer la
Je propose donc au nom de la France un
agenda 2020 pour l’Afrique. Ce plan doit permettre à
tous les Africains d’accéder à l’électricité. Deux tiers
des Africains aujourd’hui en sont privés. C’est une
injustice, mais c’est surtout une entrave à la croissance
durable de l’Afrique. L’enjeu, c’est donc de répondre
aux besoins de 15 % de la population mondiale. L’enjeu,
c’est de permettre aux pays africains de bénéficier d’un
potentiel immense de développement. L’enjeu, c’est de
réduire les déplacements de populations, c’est-à-dire les
migrations, qui déstabilisent à la fois les pays d’origine
transition énergétique.
et les pays d’accueil.
34/63
16-29297
- 38 -
20/09/2016

A/71/PV.8
J’ai donc lancé à Paris lors de cette conférence une
ville martyre. Des milliers d’enfants sont écrasés sous
les bombes. Des populations entières sont affamées.
Des convois humanitaires sont attaqués. Des armes
chimiques sont utilisées. Eh bien, je n’ai qu’un seul mot
à dire : ça suffit. Comme en février dernier, le cessezle-feu

n’aura tenu que quelques jours. Il aura volé en
éclats dès le lendemain de son annonce, sans que
l’on en connaisse d’ailleurs le contenu. Le régime est
responsable de son échec et il ne peut pas s’exonérer sur
des erreurs qui auraient pu être commises par d’autres.
Et je dis à ses soutiens étrangers, que chacun connaît
ici, qu’ils doivent forcer la paix, sinon ils porteront avec
le régime la responsabilité de la partition et du chaos en
Syrie.
initiative pour les énergies renouvelables en Afrique.
Dix bailleurs – et je veux ici les en remercier – se
sont engagés à mobiliser 10 milliards de dollars
d’ici 2020. La France en prendra à sa charge 20 %,
c’est-à-dire 2 milliards d’euros. L’Europe a décidé d’un
plan d’action extérieure qui pourra atteindre, toujours
dans cette même perspective d’accès des Africains
à l’électricité, près de 40 milliards, qui peuvent être
doublés si les États membres de l’Union y participent
eux aussi. Mon appel est donc, là encore, à l’égard de tous
les pays représentés ici, un appel pour rejoindre cette
dynamique. Ce n’est pas une solidarité que je sollicite,
c’est un investissement mutuel qui sera bénéfique au
monde entier que j’appelle ici à réaliser au plus vite.
Le Conseil de sécurité doit se réunir dans
Mais il n’y aura pas de développement de l’Afrique
les meilleurs délais, et ne doit pas être un théâtre de
sans que sa sécurité soit garantie. La France, quand je l’ai
dupes, c’est-à-dire un endroit où chacun se renvoie
la responsabilité et où certains entravent le travail
du Conseil de sécurité pour soi-disant protéger un
régime alors même qu’ils doivent chercher avec nous
une solution. La France a quatre exigences. Imposer,
d’abord, le cessez-le-feu, conformément aux décisions
qui ont été prises. Ça, c’est le préalable. Ensuite, assurer
l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire à
Alep et aux autres villes martyres. Ça, c’est l’urgence.
Permettre la reprise des négociations politiques selon
les principes de la transition qui avaient été établis déjà
en 2012. Ça, c’est la solution. Enfin, sanctionner le
recours aux armes chimiques. Ça, c’est la justice.
engagée au Mali, avait conscience de sa responsabilité.
Il fallait éviter que des organisations terroristes puissent
prendre le contrôle d’un pays tout entier et déstabiliser
une région entière. Aujourd’hui, cette menace a été
endiguée. Le Mali retrouve son intégrité territoriale.
Mais d’autres organisations apparaissent – BokoHaram,
Al-Qaida
– qui, là encore, mettent en cause la
sécurité de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, du
Sahel, du lac Tchad. Alors, là encore, la France est là
pour appuyer les armées concernées, pour les former,
pour les entraîner, pour échanger de l’information, pour
les soutenir dans le combat contre le terrorisme. C’est
ce que nous faisons à l’égard du Nigéria, du Niger, du
Tchad, du Bénin, du Cameroun, et nous devons encore
amplifier cette action avec l’Organisation des Nations
Unies et avec l’Union africaine.
Si nous prenons à ce moment-là ces décisions, si
Mais que les choses soient bien claires. La
sécurité des Africains doit venir des Africains euxmêmes

si nous voulons éviter les ingérences et les
interférences extérieures. Et l’appel que je lance pour
le développement, pour les énergies renouvelables,
c’est aussi un appel pour la sécurité des Africains, pour
que l’on puisse équiper leurs armées, leur donner les
moyens d’agir, et pour qu’elles puissent, ces nations
africaines, organiser librement et souverainement leur
développement.
Le dernier appel que je veux lancer ici, et
nous agissons, il y aura une solution pour la Syrie. Mais
il y aura plus qu’une solution pour la Syrie : il y aura
enfin un espoir pour les déplacés et pour les réfugiés. Il
y aura enfin une action qui permettra d’assurer à la Syrie
le maintien de son intégrité territoriale. Il y aura aussi
en Iraq, parce que c’est notre volonté, une intervention
qui permettra, celle-là, de pouvoir libérer l’ensemble de
l’Iraq par rapport à ce que Daech occupe aujourd’hui
comme territoire. Il y aura enfin, si nous en décidons,
une action qui pourra être efficace contre le terrorisme,
et évitera que nous puissions connaître encore d’autres
attentats partout dans le monde. Je l’ai dit, le risque,
c’est le chaos et la partition. Ce risque-là existe audelà
même
de
la
Syrie,
en
Libye.
Et
l’urgence,
c’est
de

rétablir

l’État autour du Gouvernement de M. Serraj,
c’est-à-dire le Gouvernement d’entente nationale. C’est
ce à quoi la France travaille avec ses partenaires et avec
peut-être le plus pathétique, concerne la Syrie. Cette
tragédie syrienne sera devant l’histoire une honte pour
la communauté internationale si nous n’y mettons pas
fin rapidement. Alep est une ville aujourd’hui martyre,
qui restera dans la mémoire des nations comme une
les Nations Unies.
16-29297
35/63
- 39 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Ne rien régler, laisser faire, laisser aller, c’est
développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord
de Paris sur les changements climatiques, que beaucoup
pensaient impossible –, les Nations Unies, qui engagent
des opérations de maintien de la paix qui n’ont jamais
été aussi nombreuses.
faire le jeu des forces qui veulent déstabiliser le monde,
et notamment les terroristes. La France ne se résigne
jamais, même si c’est difficile, surtout si c’est difficile.
Et c’est pourquoi elle a pris l’initiative de contribuer à
rechercher une solution au conflit israélo-palestinien.
Certes, personne ne peut imposer aux parties une
solution. Mais là encore, se satisfaire du statu quo,
c’est prendre le risque, c’est laisser la colonisation une
fois encore s’accomplir. C’est donner un fondement
insupportable, injuste, inacceptable, à certaines actions
de violence. Donc l’objectif, c’est de réunir d’ici la
fin de l’année une conférence pour qu’Israéliens et
Palestiniens soient en capacité et en responsabilité de
négocier.
Mais, si nous voulons éradiquer le terrorisme, si
C’est ce même esprit qui m’a animé, avec la
nous voulons agir, il nous faut prendre des décisions,
et pas simplement tenir le discours de la solidarité
quand une attaque se porte contre un pays ami, ou de
la compassion à l’égard des victimes. Nous devons
prendre nos responsabilités chaque fois que c’est utile.
C’est ce que fait la France – non pas parce qu’elle est
attaquée – je l’ai dit : tous les pays sont aujourd’hui la
cible du terrorisme –, non. La France le fait parce qu’elle
est membre permanent du Conseil de sécurité et que son
rôle n’est pas de bloquer mais d’agir. La France le fait
parce qu’elle a une idée, une grande idée, pour le monde,
Chancelière Merkel, pour trouver une solution pour
l’Ukraine. Ce fut l’invention de ce qu’on a appelé le
format Normandie, qui a permis, à Minsk, de trouver un
accord. Aujourd’hui, nous devons tout faire pour mettre
en œuvre cet accord, sinon il y aura de nouveau des
violences, et peut-être même une guerre qui reprendra.
Je rappelle qu’elle a fait plus de 6 000 victimes. Alors
j’ai pris l’initiative, avec la Chancelière d’Allemagne,
de réunir les Présidents russe et ukrainien dans les
prochaines semaines pour avancer, pour mettre en
œuvre les accords de Minsk. Nous n’abandonnerons pas
cet objectif. Nous ne renoncerons à aucune initiative, si
elle peut être utile.
J’ai évoqué le terrorisme. Il menace tous les pays
celle qu’elle a toujours, par son histoire, portée – celle
de la liberté, de la démocratie et de la justice. Parce
que la France met sa politique au service d’un but
unique : la paix; et parce que la France parle à toutes
les parties prenantes. Parce que la France est une nation
indépendante qui respecte le droit. Parce que la France
n’a pas d’autres ennemis que les forces de la haine et
de l’intolérance qui utilisent une religion trahie pour
susciter la peur. Parce que nous devons lutter contre les
populismes qui s’emparent du désarroi pour diviser, pour
séparer, pour stigmatiser, pour opposer les religions les
unes aux autres, au risque d’un affrontement qui serait
terrible pour la cohésion de nos sociétés. La France est
un pays laïc et qui se revendique comme tel, mais qui
parle à toutes les religions, et qui assure la liberté de
culte en son sein. Parce que la France n’a pas d’autre
intérêt dans le monde que la stabilité, le développement
et l’avenir de la planète.
du monde. La liste est longue, d’ailleurs, de tous ceux qui
ont été frappés, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie,
en Europe. Et je n’oublie pas même l’Océanie. Il n’y a
aucun pays qui peut se dire qu’il sera prémuni contre ce
fléau – le terrorisme islamiste, le fondamentalisme, le
fanatisme –, qui s’est emparé d’individus perdus dans
nos sociétés pour les radicaliser. Aucune mer, aucun
mur, ne pourra protéger un pays de ce drame, de cette
tragédie, de ce fléau qui s’appelle attentats, attaques,
agressions. Ce terrorisme prospère sur des conflits
qui ont été ouverts et qui n’ont pas été réglés depuis
trop longtemps. Il provoque une vague de réfugiés, il
bouleverse la donne internationale : les frontières, que
l’on croyait établies; le droit, que l’on pensait pouvoir
faire respecter; la sécurité collective, qui était le principe
même des Nations Unies.
Voilà pourquoi la France est aussi attachée
Face à ces périls, la France se tourne une
fois encore vers les Nations Unies – elles ont montré
qu’elle le démontre chaque jour aux Nations Unies. Je
veux saluer le Président de l’Assemblée générale, je
veux saluer tous ceux qui se dévouent pour les Nations
Unies – à commencer par le Secrétaire général, M. Ban
Ki-moon, qui depuis 10 ans a mené cette mission difficile
au nom de tous et qui a permis que nous puissions
avancer. Voilà pourquoi aussi j’attends des Nations
Unies – et notamment du Conseil de sécurité – face aux
grands enjeux que j’ai évoqués, et en particulier celui
de la Syrie et de la lutte contre le terrorisme, qu’elles
prennent également leurs responsabilités. Il y a un
moment, pour toute génération, pour tout responsable
public, où la seule question qui vaille est : est-ce que
leur efficacité, avec l’adoption du Programme de
nous avons pris des décisions, et est-ce que nous avons
36/63
16-29297
- 40 -
20/09/2016

A/71/PV.8
pris les bonnes décisions? Ici, il y a des pays de tailles
différentes, de niveaux de développement différents,
de sensibilités et de convictions différentes, mais qui
doivent n’avoir qu’un seul but, qu’une seule exigence :
il faut que le monde soit au rendez-vous des enjeux de
la planète.
C’est pourquoi j’ai voulu lancer ces appels – appel
preuve durant ses mandats. Nous lui présentons tous
nos vœux de succès dans ses entreprises futures.
Je suis convaincu que la personne que nous allons
trouver pour lui succéder sera tout aussi compétente. Je
constate également avec appréciation que le processus
de sélection du Secrétaire général a, pour la première
fois dans l’histoire de l’ONU, commencé à tenir compte
de questions liées à la transparence et à la démocratie.
Si notre fonction est de promouvoir les vertus politiques
de la transparence et de la démocratie dans le monde,
alors c’est à nous, en premier lieu, de faire preuve de
transparence et de démocratie.
pour que nous puissions mettre en œuvre l’Accord de
Paris sur les changements climatiques; appel pour
l’Afrique, pour que tous les Africains puissent disposer
de l’électricité et d’un niveau de développement; appel
pour la paix en Syrie. Parce qu’il y a urgence. Voilà
pourquoi je crois aux Nations Unies, et voilà pourquoi
aussi, je porte avec la France un message universel.
Nous nous sommes lancé unanimement le défi
Le Président par intérim : Au nom de
de transformer notre monde. Nous sommes convenus
que, pour parvenir à un monde meilleur, nous devons
nous fier aux balises que représentent les 17 objectifs
de développement durable, qui nous montrent la voie
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République française de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
à suivre pour éliminer la pauvreté dans le monde.
Aujourd’hui, nous nous réunissons pour faire le bilan
de nos progrès et pour renouveler notre engagement à
poursuivre ces objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints.
Chaque génération devrait avoir pour mission de
Allocution de M. Arthur Peter Mutharika,
Président de la République du Malawi
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Malawi.
léguer un monde meilleur aux générations suivantes.
Mais notre génération est confrontée à des montagnes
de défis. Notre monde est en grand danger. Des âmes
innocentes continuent de souffrir des tragédies de la
guerre. Nombreux sont ceux qui sont mutilés, estropiés
ou dont les vies sont brutalement interrompues.
L’instabilité politique continue d’ébranler
les
Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies à S. E. M. Arthur
Peter Mutharika, Président de la République du Malawi,
et je l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
Le Président Mutharika (
) :
Je suis heureux et fier de prendre la parole devant
l’Assemblée générale aujourd’hui, et je tiens à
m’associer à mes homologues pour féliciter le Président
de son élection à la tête de l’Assemblée. Le monde lui
a témoigné sa confiance, et nous sommes convaincus
qu’il saura mener le navire jusqu’au rivage dont nous
rêvons. Son élection atteste également de notre foi en
l’égalité des États Membres, indépendamment de leur
taille.
fondations de nos rêves. Des conflits ont éparpillé des
communautés et les ont forcées à quitter leurs foyers
dans des migrations interminables. Nous sommes pris
au piège de cycles incessants faits de souffrances, de
violence, de terrorisme, de radicalisation, d’extrémisme,
d’enlèvements et de trafic d’êtres humains. C’est là une
histoire dont nous ne pourrons tirer aucune fierté lorsque
nous la relaterons aux générations futures. Notre monde
vit une époque d’indignité et d’infamie. Notre planète est
en grand danger. Partout, le réchauffement climatique
menace notre existence par des ouragans, des cyclones,
des séismes, des incendies de forêts, des inondations et
des sécheresses extrêmes, autant de dangers qui pèsent
sur les fragiles économies de l’Afrique et de l’ensemble
du tiers-monde. L’Afrique, comme le reste du monde en
développement, souffre d’une pauvreté déshumanisante,
des affres de la faim, de la maladie, des inégalités et des
déséquilibres entre les sexes.
Je voudrais également adresser mes sincères
félicitations au Secrétaire général, S. E. M. Ban Ki-
Pour la plupart, ces tragédies et difficultés sont
moon, pour l’exceptionnel leadership dont il a fait
le produit de nos propres actions. Et leur solution est
16-29297
37/63
- 41 -
A/71/PV.8
20/09/2016
entre nos mains. C’est à nous, à l’Assemblée, de faire
les choix qui présideront à la destinée humaine dans le
monde. C’est à nous de régler ces défis, personne d’autre
ne peut le faire. Nous devons le faire ici, et nulle part
ailleurs, maintenant ou jamais.
Nous avons répondu à l’appel de notre temps et
des emplois dont le besoin se fait cruellement sentir,
en particulier, chez les jeunes. À l’avenir, les robustes
programmes de réforme budgétaire et macroéconomique
que le pays est met en œuvre devraient se traduire par
une nouvelle croissance du PIB, un taux d’inflation à
un seul chiffre et de faibles taux de prêt, ce qui aura
pour effet d’améliorer la confiance, d’augmenter les
investissements, de favoriser l’emploi et d’accroître les
revenus.
entamé le voyage de conquête en adoptant les 17 objectifs
de développement durable. Mais ce n’est que le début. La
pérennité de cette quête et la réalisation de nos objectifs
passent par une compréhension commune : nous devons
œuvrer de concert en tant que communauté humaine.
Le Malawi apporte sa pierre à l’édifice et continuera
de le faire. Nous continuons de garantir les droits
fondamentaux de la personne humaine, parce que nous
ne pouvons progresser que si nos peuples sont libres.
Nous prenons soin de nos frères et sœurs qui ont cherché
refuge au Malawi, parce que nous avons un devoir
Les effets des changements climatiques
constituent le seul revers majeur que nous ayons essuyé
au cours des deux dernières années. En 2015, nous avons
connu de terribles inondations qui ont ravagé plus de la
moitié du pays. En 2016, nous avons subi exactement
le contraire, la moitié du pays étant cette fois-ci
touchée par une sécheresse dévastatrice. Lorsque l’on
parle des changements climatiques, nous devons nous
envers l’humanité. Nous assurons la paix, la stabilité,
la sécurité et la tranquillité pour tous, parce que nous
devons créer un environnement favorable au progrès.
Nous gouvernons selon les principes de la démocratie et
de l’état de droit, parce que l’humanité n’est en sécurité
que lorsque nous sommes responsables les uns envers
les autres. Et nous nous engageons à continuer de vivre
en paix avec tous nos voisins, parce que nous sommes
attachés à la paix et à l’harmonie.
rappeler qu’il y a des êtres humains qui en subissent
les effets. En tant que pays, nous ferons notre devoir
envers l’humanité. Cet après-midi, je signerai l’Accord
de Paris sur les changements climatiques, ici au Siège,
et confirmerai l’engagement de mon gouvernement à
ratifier et à mettre en œuvre ce document fondamental.
Le Malawi a déjà adopté une politique en matière de
changements climatiques, qui régira la mise en œuvre
de l’Accord de Paris. Nous prenons des mesures pour
lutter contre les changements climatiques.
L’engagement du Malawi en faveur de la paix et
de la sécurité internationales n’est plus à démontrer.
Nous envoyons, depuis longtemps déjà, des forces de
maintien de la paix dans différentes régions d’Afrique
et au-delà. Il me plaît d’annoncer que le bilan du Malawi
en matière de maintien de la paix est aussi significatif
que remarquable. À cet égard, nous souscrivons à
l’action de l’Organisation des Nations Unies. En tant
que phare de paix, nous mettons en œuvre activement
le projet « Faire taire les armes d’ici 2020 » contenu
dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) – et nous
devons les faire taire.
Je voudrais également dire officiellement que le
Malawi a fait des progrès remarquables dans le secteur
de la santé. Nous faisons œuvre de pionnier en lançant
des approches novatrices dans le cadre de la gestion de
la pandémie du VIH/sida. Nous sommes parmi les rares
pays du continent africain à avoir déployé avec succès le
programme basé sur le principe « tester et traiter ». Nous
gérons la pandémie. Mais nous avons besoin d’efforts
concertés pour gérer les maladies non transmissibles,
telles que l’hypertension, le diabète et le cancer.
En ce qui concerne l’égalité des sexes, le
Sur le front économique, le Malawi continue
Malawi a pris des mesures énergiques pour réduire
la vulnérabilité des femmes et des adolescentes face
à la violence et à la maltraitance. Nous mettons ainsi
l’accent sur la lutte contre la violence sexiste et nous
attachons à équilibrer les rôles procréatif et productif
des femmes afin d’accroître leur participation à la prise
de décisions. Ce travail suppose de collaborer avec les
chefs traditionnels, afin de combattre les pratiques
traditionnelles rétrogrades qui nuisent à nos femmes et
nos filles. Nous avons également renforcé les réformes
d’enregistrer des progrès réguliers mais non moins
considérables, malgré les défis qui se posent à lui. Le
pays a enregistré une croissance du produit intérieur
brut (PIB) de 3,2 % en 2015, contre une moyenne
mondiale de 3 %, et devrait atteindre 5 % en 2016.
Bien que la pénurie alimentaire ait entraîné une hausse
de l’inflation, l’importation de maïs en vrac devrait
contribuer à la réduire et, partant, améliorer les taux de
prêt. Notre dette intérieure et notre dette extérieure sont
à des niveaux supportables. L’économie crée petit à petit
juridiques et politiques et amélioré notre dispositif
38/63
16-29297
- 42 -
20/09/2016

A/71/PV.8
d’application de la loi dans ce domaine. Le plan de mise
en œuvre et de suivi de la loi sur l’égalité des sexes pour
la période 2016-2020 est en cours d’adoption, et nous
avons amélioré nos méthodes de collecte de données
sexospécifiques.
pourquoi je voudrais demander aux dirigeants de ce
monde de s’associer aux efforts de l’Union africaine et
de nos partenaires mondiaux pour accorder la priorité
à l’investissement dans notre jeunesse, afin d’accélérer
la transformation socioéconomique et le développement
au niveau mondial.
En ce qui concerne le commerce, l’investissement
et l’accès aux marchés, le Malawi continue d’ouvrir
son économie et d’offrir de nombreux débouchés aux
investisseurs. Nous avons ouvert à l’investissement
les secteurs de l’extraction minière, de l’industrie
manufacturière, de l’agriculture, de l’ajout de valeur,
du tourisme, des transports, de l’eau, de l’énergie
et financier. Notre climat des affaires s’améliore
rapidement. Nous sommes prêts à faire affaire avec le
monde. Par conséquent, j’invite la communauté mondiale
à participer au Forum annuel de l’investissement du
Malawi, qui se tiendra à Lilongwe, les 10 et 11 octobre.
En ce qui concerne la réforme de l’ONU, la
Position commune africaine est énoncée dans le
Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Nous
sommes intimement convaincus que la réalisation des
objectifs de développement durable ne peut se faire dans
un environnement dépourvu de représentation, d’équité,
d’efficacité, de transparence et de responsabilité, comme
c’est le cas au Conseil de sécurité. C’est pourquoi mon
pays appuie résolument tous les efforts et travaux
actuellement en cours pour trouver un moyen adéquat
de réformer et revitaliser l’Organisation des Nations
Unies. Nous mettrons tout en œuvre pour contribuer à
une solution appropriée à cette question.
Il est impératif que les marchés régionaux et mondiaux
soient exempts de distorsions telles que subventions,
droits de douane et barrières non tarifaires. Nous
devons réaliser les aspirations du Programme de Doha
pour le développement, tel qu’adopté par l’Organisation
mondiale du commerce. La communauté mondiale doit
comprendre que ce n’est qu’en prenant de telles mesures
que les pays africains pourront produire et ajouter de
la valeur à leurs produits de base. Cela permettra de
créer les emplois nécessaires pour garder nos jeunes
sur le continent et pour propulser nos économies vers la
croissance durable et la prospérité.
Je voudrais terminer en réaffirmant que le
Faute d’investissements dans ces domaines, il
Malawi ne ménage aucun effort pour surmonter les
décennies de sous-développement, de maladies et de
faim qui ont freiné le développement du pays. C’est
là la quête que nous menons pour assurer la dignité à
notre peuple et lui permettre d’occuper sa place dans
le monde. Le Malawi sera un partenaire productif dans
l’action collective que nous menons pour transformer
notre monde. Nous sommes les dirigeants qui doivent
mener cette transformation. Nous sommes la génération
qui doit transformer le monde. L’histoire exige de nous
que nous fassions collectivement preuve de leadership.
restera difficile d’empêcher les jeunes Africains de
prendre des mesures désespérées et dangereuses en
franchissant les mers et les océans pour gagner les pays
développés. Ces investissements permettront également
de réduire les risques de voir nos jeunes attirés par le
radicalisme et l’extrémisme, avec la menace à la paix
et à la sécurité nationales et internationales qui en
résulte. Je me dois de souligner que la pauvreté des
communautés africaines représente un danger pour
la communauté mondiale, parce que la pauvreté et le
désenchantement de nos jeunes peuvent être une source
de radicalisation facile.
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Malawi de l’allocution qu’il vient
de prononcer.
Allocution de M. Tabaré Vásquez, Président de la
République orientale de l’Uruguay
En ma qualité de Champion des jeunes des
Le Président par intérim : L’Assemblée va
Nations Unies, je suis pleinement attaché à la promotion
du développement de la jeunesse et à l’exploitation du
dividende démographique au Malawi, sur le continent
africain et au-delà. Je suis ravi d’annoncer que
l’Union africaine a adopté comme thème pour 2017
maintenant entendre une allocution du Président de la
République orientale de l’Uruguay.
« Exploitation du dividende démographique ». C’est
16-29297
39/63
- 43 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Tabaré Vásquez, Président de la République
orientale de l’Uruguay, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Le Président Vásquez (
) : C’est
Santé (OMS), elle est la principale cause de décès dans
le monde et particulièrement dans les pays à revenu
faible ou intermédiaire. Je veux parler des maladies
non transmissibles, principalement les maladies cardiovasculaires,

les cancers, le diabète et les affections
respiratoires chroniques. Ces maladies qui ont une
incidence terrible sur l’humanité sont certes sous le
microscope par les gouvernements, mais il n’empêche
qu’elles affectent tragiquement la vie de nos peuples.
Et ces maladies évitables sont en grande partie dues
à quatre facteurs de risque directement liés à des
comportements supposés typiques de la modernité, tels
que le tabagisme, la consommation d’alcool, les régimes
alimentaires non équilibrés et le manque d’activité
physique.
pour moi un honneur en tant que citoyen et Président
de la République orientale de l’Uruguay de prononcer
encore une fois du haut de cette tribune une allocution
devant l’Assemblée générale. Je porte et je délivre
depuis ce forum – le plus vaste et le plus représentatif
dont dispose l’humanité aujourd’hui – les salutations
des citoyens et du Gouvernement de mon pays. Des
salutations qui reflètent les valeurs de paix, de liberté,
de démocratie, de justice et de solidarité qui sont celles
de notre pays et de l’Organisation des Nations Unies, que
Ces facteurs de risque ont des conséquences
toujours plus dramatiques pour les pays à revenu faible
l’Uruguay a aidé à fonder en 1945 et qui est aujourd’hui
membre non permanent du Conseil de sécurité.
Étant donné que ce n’est pas la première fois
que je prends la parole ici, je risque de répéter ce que
j’ai déjà dit à d’autres occasions, et plus précisément
le 29 septembre 2015 à l’occasion de la soixante-dixième
session de l’Assemblée générale (voir A/70/PV.16).
Mais je prends quand même ce risque car, à quelques
exceptions près, toutes les questions que j’ai soulevées
ici il y a une année restent encore posées dans les mêmes
termes, et parfois même de manière plus aiguë.
Je voudrais être clair : il ne s’agit là ni d’un reproche
ou intermédiaire et pour les plus pauvres, quels que
soient le pays, et impactent fortement les déterminants
socio-économiques sous-jacents. Pour ces populations,
tomber dans un cercle vicieux est des plus facile : la
pauvreté expose les individus aux facteurs de risque liés
à des modes de vie, lesquels provoquent des maladies
non transmissibles qui tendent à leur tour à aggraver la
situation de pauvreté dans laquelle se trouvent déjà les
individus et les familles. Les systèmes de santé pâtissent
aussi de l’incidence des coûts élevés des traitements
qu’exigent ces maladies chroniques non transmissibles.
Pour donner une idée de l’incidence financière de tout
cela, sans dramatisation aucune, j’appelle l’attention
des Membres sur les statistiques suivantes, qu’ils
connaissent certainement.
ni encore moins d’une marque d’autosatisfaction. Il
est évident – une évidence douloureuse – que malgré
l’action menée par l’ONU pour mettre fin au terrorisme,
à la violence, à l’intolérance, à la discrimination, à la
pauvreté, aux inégalités, à l’injustice ou à la criminalité
organisée, ces fléaux continuent d’affliger une bonne
partie de l’humanité. Car la tâche des gouvernements
et des dirigeants, celle que nous ont assignée nos
citoyens – ne saurait se limiter à faire des diagnostics
et à dire aux gens ce qui leur arrive. Notre devoir
prioritaire auquel nous ne pouvons pas nous soustraire,
consiste à créer les conditions qui permettent à nos
peuples de construire leur vie au sein de nos sociétés et
à les accompagner. Présenté ainsi, cela ne semble pas
grand-chose, mais c’est déjà beaucoup.
Premièrement, on estime à 33 milliards de dollars
le coût direct du tabagisme pour les systèmes de santé
nationaux en Amérique latine, ce qui équivaut à 0,5 %
du produit intérieur brut de notre région et à 7 % des
dépenses annuelles de santé publique. La taxe sur le
tabac imposée par nos pays ne couvre même pas 50 %
des coûts induits directement par les maladies dues au
tabagisme.
Deuxièmement, on estime qu’en 2009 le coût
Sans diminuer aucunement l’importance majeure
économique global du cancer au Mexique, dans les
Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du
Sud a atteint les 286 milliards de dollars, en coûts
directs – consultations, analyses, diagnostics – et
indirects – frais de transport et d’hébergement,
journées ouvrables perdues, absence de productivité,
entre autres. C’est pourquoi nous pensons que faute de
des autres questions dont est saisie l’Assemblée, je
voudrais en aborder une qui n’est peut-être pas nouvelle
mais qui est certainement importante, car selon les
données fournies par l’Organisation mondiale de la
lutter énergiquement contre cette épidémie de maladies
40/63
16-29297
- 44 -
20/09/2016

A/71/PV.8
non transmissibles, leurs incidences sur les pays et les
groupes sociaux les plus exposés ou les plus affectés
continueront d’augmenter. Et l’objectif mondial pourtant
réaliste, et très justement et opportunément adopté par
l’Assemblée, de réduire la pauvreté comme condition
indispensable pour le développement durable, au lieu de
se rapprocher, s’éloignera un peu plus chaque jour.
Quand on prend en compte les données
règlement des différends relatifs aux investissements
contre deux mesures adoptées par l’Uruguay en matière
de lutte antitabac. Au-delà des allégations formelles
présentées par cette entreprise du tabac, son intérêt
principal était de punir un petit pays comme l’Uruguay,
qui s’est employé à limiter la consommation de tabac et
à œuvrer énergiquement pour la santé et le droit à la vie
de nos concitoyens. Une sanction imposée à notre petit
pays afin de servir d’exemple, pour que tous les pays
qui sont en train d’appliquer ou sur le point de prendre
des mesures similaires tirent des enseignements de la
sanction que l’on voulait nous imposer.
statistiques disponibles, aujourd’hui, 104 109 personnes
dans le monde vont mourir des suites de ces maladies.
Comment donc ne pas élaborer et mettre en oeuvre des
stratégies pour contrôler la consommation d’alcool et de
tabac et promouvoir des habitudes de vie saines comme
une bonne alimentation et l’exercice physique? Il ne fait
aucun doute que ces propos sont quelque peu éloignés de
ceux tenus par les orateurs qui ont pris la parole avant
moi. J’espère me tromper, mais si nous ne prenons pas les
Ce différend a connu un long parcours, sinueux
et coûteux mais, finalement, le 8 juillet dernier, le
Tribunal arbitral a dévoilé sa sentence finale sur cette
affaire. Cette sentence a été implacablement en faveur
de l’Uruguay : aucune des prétentions du requérant
mesures qui s’imposent, nos pays, en particulier les plus
pauvres et les plus modestes, subiront les conséquences
dramatiques de ces maladies qui, je le répète, peuvent
être évitées. Bien entendu, ceci n’est pas un forum
médical ni un symposium, mais en tant que dirigeant
qui n’a pas oublié la profession médicale qu’il exerçait
autrefois et ne s’en est pas détaché, je me permets de
dire devant l’Assemblée qu’il est non seulement possible
d’élaborer et de mettre en oeuvre ces stratégies, mais
qu’en plus elles donnent des résultats très positifs.
Ces stratégies ne sont ni simples ni faciles à mettre
n’a été acceptée, et encore plus important, les mesures
adoptées par notre pays ont été reconnues souveraines,
légitimes, ainsi que respectueuses des engagements
internationaux contractés par notre pays et du droit
international. Mais les choses ne se produisent pas par
hasard. À cet égard, depuis cette tribune, je remercie
l’Organisation mondiale de la Santé, un grand nombre
des pays ici représentés et toutes les institutions et
personnes qui, d’une façon ou d’une autre, ont soutenu
la cause de l’Uruguay dans ce différend. Je les remercie
sincèrement au nom du peuple uruguayen. La meilleure
façon d’exprimer notre reconnaissance pour cet appui
est, sans oublier la situation actuelle, de nous engager
à continuer de travailler énergiquement, dans la limite
de nos modestes possibilités, pour aider tous les peuples
du monde à défendre efficacement le droit à la santé et
le droit à la vie.
en œuvre mais elles sont essentielles et peuvent donner
de bons résultats. Les Uruguayens le savent car ils en ont
fait l’expérience concrète. En plus de cette expérience,
nous avons des projets que nous nous sommes engagés
à mener. Dans cette problématique, il n’y a pas d’avenir
pour des actions isolées. C’est pourquoi, depuis cette
tribune, nous demandons aux pays, gouvernements,
peuples, organisations non gouvernementales, et
organisations scientifiques et médicales internationales
de se rassembler dans une alliance contre l’épidémie des
maladies non transmissibles, à l’ONU. Une alliance pour
une vie saine, aussi longue, vigoureuse et dynamique
que possible. Et c’est possible; ce n’est pas facile, mais
c’est possible. À bien des égards, plus que des ressources
financières, il faudra de la conviction et de la volonté
politique pour y arriver.
L’Uruguay n’oublie pas les situations dans
d’autres régions du monde, auxquelles, je le répète, il
n’est pas indifférent. Je me permets d’en mentionner
quelques-unes.
Premièrement, nous félicitons le Gouvernement
colombien et les Forces armées révolutionnaires de
Colombie, et réaffirmons que nous sommes prêts et
disposés à poursuivre la collaboration avec les parties
dans les nouvelles étapes et défis de ce processus.
Deuxièmement, dans notre allocution de l’année
L’Uruguay est leader mondial dans la mise en
dernière (voir A/70/PV.16), nous avions exprimé notre
souhait que la soixante-dixième session de l’Assemblée
générale soit la dernière à laquelle notre pays ait à se
prononcer sur la question de l’embargo économique,
œuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte
antitabac. Mais ce leadership n’a pas été sans résistance,
notamment la requête introduite début 2010 par l’entreprise
Philips Morris auprès du Centre international pour le
commercial et financier si injuste imposé à la République
16-29297
41/63
- 45 -
A/71/PV.8
20/09/2016
de Cuba par les États-Unis d’Amérique. Tant que cet
embargo restera en vigueur, l’Uruguay continuera
d’exiger ici sa levée définitive.
le monde. J’ai beaucoup apprécié notre collaboration au
cours des 10 dernières années.
Au moment où je prends parole devant
Troisièmement, nous ne sommes pas indifférents
aux situations institutionnelles et politiques complexes
dans plusieurs pays frères. Et comme des frères
bienveillants, nous souhaitons que ces difficultés soient
résolues souverainement, sur des bases institutionnelles
démocratiques et dans le dialogue serein, respectueux
et franc entre les parties concernées. La volonté des
citoyens, la volonté des peuples, doit être pleinement
respectée.
Je remercie vivement l’Assemblée générale de
l’Assemblée aujourd’hui, les élections au Parlement
national jordanien touchent à leur conclusion. Il s’agit
d’un pas de plus sur la voie de l’évolution positive
de notre pays – une voie que nous avons suivie avec
insistance malgré les conflits régionaux et l’immense
fardeau des réfugiés. Cela représente une réalisation qui
peut être largement mise au crédit de nos citoyens, en
particulier de nos jeunes, qui ont défendu avec ténacité
le patrimoine d’unité, de force et d’esprit prospectif de
la Jordanie, en dépit des difficultés. Et ce sont justement
ces difficultés qui font des élections un véritable
triomphe du progrès sur la régression.
son attention. Au nom du peuple uruguayen, ce petit
pays du cône Sud de l’Amérique latine, je réitère notre
détermination à travailler avec les autres Membres, je
le répète, dans la limite de nos modestes possibilités,
Alors que nous sommes réunis ici aujourd’hui,
dans ma région et au-delà, il y a en présence des forces
pour un monde bien plus fraternel, bien plus solidaire,
où règneront une plus grande justice sociale, la paix, le
respect et la tolérance pour tous les habitants de cette
planète.
Le Président par intérim : Au nom de
dont le seul but est de porter préjudice aux valeurs
fondamentales qui lient notre humanité commune. Je
fais, bien entendu, allusion au réseau de terroristes
extrémistes qui ont récemment dominé la une des
journaux. Et ils recherchent également la domination
mondiale. Ils veulent balayer nos réalisations et celles
de nos ancêtres, les effacer et nous ramener à l’âge des
ténèbres.
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République orientale de l’Uruguay de l’allocution
qu’il vient de prononcer.
Nous devons nous poser la question suivante
Allocution de S. M. le Roi Abdullah II ibn Al
Hussein, Roi du Royaume hachémite de Jordanie
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Roi Abdullah II
ibn Al Hussein, Roi du Royaume hachémite de Jordanie.
Le Président par intérim : Au nom de
alors que nous menons le plus grand combat de
notre génération : quel sera notre legs? Allons-nous
transmettre à nos enfants un monde dominé par l’effroi
et les divisions, où la sûreté et la sécurité occuperont
le devant de leurs esprits alors qu’ils monteront à bord
d’un avion, qu’ils assisteront à un concert ou à un match
de football, ou qu’ils se promèneront dans un centre
commercial? De façon plus importante, faisons-nous ce
qui doit être fait pour affronter et vaincre de manière
décisive cette force maléfique, afin que nos enfants
puissent vivre dans un monde où la peur et la suspicion
seront remplacées par la camaraderie humaine et
l’espoir, afin qu’ils puissent réaliser leur plein potentiel
et augmenter le patrimoine de réalisations de l’humanité,
accumulées au fil des époques?
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter la
bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à S. M. le
Roi Abdullah II ibn Al Hussein, Roi du Royaume
hachémite de Jordanie, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Même si j’aurais souhaité vivement qu’il
Le Roi Abdullah II (
) : Qu’il me
en soit autrement, la réponse à ces questions est
malheureusement « non ». Comment notre combat peutil

être efficace alors que nous n’avons pas clairement
déterminé l’identité de l’ennemi? Au côté de qui
combattons-nous et contre qui combattons-nous? Et
je suis frappé aujourd’hui, après plusieurs années de
soit permis de dire aujourd’hui que je tiens en très haute
estime le Secrétaire général, M. Ban Ki-Moon, pour son
dévouement et les efforts inlassables qu’il déploie pour
promouvoir la cause de la paix et de l’harmonie dans
guerre planétaire contre la terreur, par l’absence de
42/63
16-29297
- 46 -
20/09/2016

A/71/PV.8
compréhension de la véritable nature de l’islam que je
constate chez de nombreux responsables, groupes de
réflexion et décideurs politiques occidentaux. Je me
retrouve constamment en train de redire des évidences.
De fausses perceptions de l’islam et des
cachent délibérément ces vérités au sujet de l’islam afin
de diviser les musulmans et les non-musulmans. Nous
ne pouvons pas permettre que cela se produise. Une
fois que nous aurons compris qu’il s’agit d’un combat
que nous devons mener ensemble – toutes les religions
et tous ceux d’entre nous qui croient en la dignité, la
liberté et le bien-être, qui représentent les droits innés
de toute personne – nous pourrons alors nous tourner
vers notre ennemi commun et examiner de façon lucide
la nature singulière de notre adversaire.
musulmans alimentent le programme de lutte mondiale
des terroristes en polarisant les sociétés et en créant des
factions en leur sein, à l’Est et à l’Ouest – chaque partie
stigmatisant l’autre et chaque partie s’enfonçant plus
profondément dans la méfiance et l’intolérance. Les
musulmans, qui représentent un quart de la population
mondiale et qu’on trouve parmi les citoyens de tous les
pays, ont un rôle central à jouer dans l’avenir de notre
planète. Les musulmans et les musulmanes apportent au
monde un riche patrimoine de responsabilité civique, de
justice, de générosité, de vie familiale et de foi en Dieu.
Je tiens à dire clairement que ces groupes
de renégats radicaux n’existent pas à la périphérie
de l’islam. Ils se trouvent carrément en dehors de
celui-ci. C’est pourquoi nous les appelons
:
les renégats de l’islam. Ils déclarent que le monde
civilisé tout entier constitue l’ennemi et que toutes les
personnes, militaires ou civils, sont des cibles légitimes.
Lorsque d’aucuns, à cause de préjugés ou
d’ignorance de ce qu’est l’islam, s’efforcent d’empêcher
les musulmans de jouer leur rôle ou, en revanche,
lorsque les renégats de l’islam, les khawarij, tentent
d’induire en erreur certains musulmans en déformant
notre religion au moyen de faux enseignements, l’avenir
de nos sociétés est mis en danger. Lorsque les renégats
de l’islam, les khawarij, assassinent, lorsqu’ils pillent,
lorsqu’ils exploitent des enfants et rejettent l’égalité des
femmes devant Dieu, ils insultent l’islam. Lorsque les
khawarij persécutent des minorités, lorsqu’ils dénient la
liberté de religion, ils insultent l’Islam.
L’islam enseigne que tous les êtres humains sont
Ils visent à implanter des califats satellites dans tous
les pays du monde afin d’étendre leur rayon d’action.
Leur expansion est rapide et de vaste portée grâce
à leur maîtrise et leur exploitation des technologies
modernes, y compris les réseaux sociaux. Pour affronter
cet ennemi non traditionnel, nous avons besoin de
moyens non traditionnels, d’une mentalité nouvelle,
de nouveaux partenariats et de méthodes remaniées.
Pour les musulmans, il s’agit en tout premier lieu d’un
combat pour leur avenir. Tous les membres de notre
communauté ont un rôle à jouer, non seulement dans les
mosquées et les centres religieux, mais aussi dans les
médias, les écoles et les communautés. Que personne
ne s’y trompe : l’islam sunnite traditionnel et toutes ses
écoles de jurisprudence rejettent sans équivoque les
idées et revendications des jihadistes takfiristes. Il faut
que les musulmans aident à identifier et contrer les horsla-loi

de l’islam qui piochent dans les textes religieux
et ne gardent que ce qui les intéresse pour déformer et
pervertir le véritable enseignement islamique.
égaux en dignité. Il n’y a pas de distinction entre les
différentes nations, religions ou races. Le Coran interdit
la coercition en religion. Il est garanti à chaque citoyen
la protection de l’État pour lui-même, sa famille, ses
biens, son honneur, sa vie privée et sa liberté de religion
et de pensée. Les musulmans croient en l’origine divine
de la Bible et de la Torah. Dieu dit dans le Coran :
« Dites : ‘Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous
a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham
et Ismaël et Isaac et Jacob et les tribus, et en ce qui a
été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné
aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons
aucune distinction entre eux. Et à Allah nous sommes
soumis’ ». (
La communauté internationale est également face
)
En fait Moïse est le prophète le plus souvent
mentionné dans le Coran; il l’est à 136 reprises. Jésus, que
nous appelons « Christ le Messie », est mentionné 25 fois.
Sa mère, Marie, appelée « la meilleure de toutes les
femmes de la création », est mentionnée 35 fois, et
à un combat pour l’avenir. La guerre ne se livrera pas
uniquement sur le champ de bataille. Notre adversaire a
amené l’affrontement dans tous les lieux où les humains
vivent et interagissent : aéroports, cafés, rues. Il est
impératif de coopérer dans le domaine de la sécurité,
mais il est tout aussi important d’aborder le problème
dans son ensemble. Nous devons ouvrir de nouveaux
canaux de communication entre les continents et les
nations, au sein des pays et parmi les populations. Cela
implique de revoir la façon dont nous communiquons,
partageons les informations et utilisons nos
une sourate du Coran s’intitule Maryam. Les khawarij
technologies. Il nous faut tirer parti des mêmes outils
16-29297
43/63
- 47 -
A/71/PV.8
20/09/2016
de communication modernes qui sont employés contre
nous, et nous pouvons le faire sans attenter au principe
essentiel du respect de la vie privée. Les acteurs créatifs
et innovants du secteur privé, en particulier dans le
domaine technologique, ont un rôle vital à jouer pour
notre avenir et doivent être associés à nos efforts.
horaires et des zones limitant la libre fréquentation de
la mosquée Al-Aqsa de Haram al-Charif.
L’esprit est peut-être le champ de bataille
Notre lutte est mondiale. Elle ne doit pas s’arrêter
principal, et le plus vital, de cette guerre qui définit
notre génération. À l’idéologie de haine, de meurtre
et d’autodestruction, méprisable et nocive, qui est
véhiculée dans les cours d’apprentissage intensif en
ligne et ailleurs, il faut opposer un discours d’espoir, de
tolérance et de paix. Ensemble, à l’Assemblée générale
et dans nos régions, nos pays et nos communautés
partout dans le monde, nous avons le pouvoir d’élaborer
ce contre-discours. Montrons donc que nous avons
également la volonté d’agir.
au Moyen-Orient, mais s’étendre bien au-delà pour
englober l’Afrique orientale et occidentale, l’Asie du
Sud-Est et les Balkans. En Syrie, la voie militaire ne
fera pas de vainqueur, seulement des vaincus de part
et d’autre, et aggravera la souffrance des civils. En
dernier ressort, pour mettre fin à la violence, il faut
impérativement un processus politique, guidé par une
vision mondiale unifiée et géré par tous les Syriens.
En Iraq, l’appui international reste crucial alors que le
Gouvernement et la population continuent de déloger
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le souverain
du Royaume hachémite de Jordanie de l’allocution qu’il
vient de prononcer.
les khawarij. Cependant, afin d’obtenir un quelconque
succès durable, il est capital de faire participer toutes
les composantes du pays au processus politique et au
fonctionnement des institutions publiques.
Tandis que nous œuvrons à la réalisation de ces
Allocution M. Johann Schneider-Ammann,
Président de la Confédération suisse
objectifs, la communauté internationale doit également
prendre en charge ceux dont la vie a été broyée et qui
sont tombés dans la pauvreté. Je fais référence ici aux
millions de réfugiés et de victimes. Nous ne pouvons
pas venir à bout une fois pour toutes du fléau de la
terreur et de la violence sans éliminer pour de bon les
injustices qui lui font un terreau fertile. De la prison
d’Abu Ghraib aux rues de Kaboul et aux écoles d’Alep,
l’injustice et l’humiliation laissent dans leur sillage une
somme considérable de souffrances.
Le Président par intérim : L’Assemblée va
entendre une allocution du Président de la Confédération
suisse.
M
Le Président par intérim : Au nom de
Nulle injustice n’a créé autant d’amertume que le
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Johann Schneider-Ammann, Président de la
Confédération suisse, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
rejet d’un État palestinien. Je crois que la paix est une
décision consciente. Israël doit choisir la paix, faute de
quoi il finira submergé par un océan de haine dans une
région troublée. La préservation de Jérusalem est une
préoccupation majeure, car la Ville sainte constitue un
maillon stratégique, non seulement pour ma région mais
pour le monde entier.
Le Président Schneider-Ammann : Le 26 juillet
C’est une priorité pour moi, à titre personnel, et
dernier, à Abu Dhabi, l’avion solaire suisse Solar
Impulse achevait son tour du monde. Le même
jour, alors que la planète entière saluait cet exploit
technique, l’Organisation internationale pour les
migrations constatait que, depuis le début 2016, plus
de 3 000 migrants avaient perdu la vie en Méditerranée.
Cela nous montre une fois de plus que l’être humain
est capable du meilleur comme du pire : l’excellence
et l’innovation au service de l’environnement, mais
aussi l’impuissance et une certaine inertie face à des
immenses tragédies, filles de dictatures, de la misère
pour tous les musulmans. Nous condamnons fermement
les attaques visant les Lieux saints musulmans et
chrétiens et toute tentative de toucher à l’identité
musulmane, chrétienne et arabe de la Ville sainte. En
tant que Gardien des Lieux saints de l’islam à Jérusalem,
je continuerai de m’employer à protéger ces endroits
et de m’élever contre toute violation de leur caractère
sacré, y compris les manœuvres tendant à établir des
et des guerres.
44/63
16-29297
- 48 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Les défis auxquels la communauté internationale
L’Accord de Paris sur le climat, visant à
est confrontée sont de taille. La situation au MoyenOrient,

dans certaines régions d’Afrique ainsi qu’aux
portes de l’Europe en est un tragique exemple. La
fragilisation des États, des économies et des sociétés
suscite des foyers de radicalisation pouvant mener au
terrorisme, aux conflits armés et leur corollaire de
victimes, réfugiés et déplacés internes. Les conséquences
nous touchent tous. D’autres menaces restent présentes,
telles que les catastrophes naturelles, le changement
climatique et son impact, ou encore les résistances
antimicrobiennes. Les crises économiques et le cercle
vicieux de chômage, de vulnérabilité et d’exclusion
qu’elles entraînent préoccupent les décideurs du monde
entier.
contenir le réchauffement climatique, est un signe fort
de l’engagement des États. La récente décision des
États-Unis et de la Chine de le ratifier constitue une étape
très importante pour assurer son succès. Le premier
Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul,
qui a permis d’élaborer des solutions pour aider les
populations affectées par les crises et les catastrophes,
est une autre preuve de solidarité internationale. En
outre, l’examen de l’architecture de paix et de sécurité
des Nations Unies que nous venons de réaliser a mis en
évidence l’importance de la prévention des conflits.
Enfin, nous célébrons cette année
Face à l’ampleur de ces défis, une ONU forte
les 10 ans du Conseil des droits de l’homme. Il contribue
substantiellement à la promotion et à la défense des
droits de l’homme. Il s’agit maintenant de faire un pas
supplémentaire, en renforçant le rayonnement de son
est plus que jamais nécessaire. L’Organisation a déjà
prouvé ce dont elle est capable. Ses efforts inlassables
de mobilisation de la communauté internationale dans
le cadre de différents programmes d’action prolongent
l’effet primordial de la libéralisation de l’économie
mondiale.
Au cours des 20 années écoulées, l’ONU a ainsi
action sur le terrain. L’appel du 13 juin, lancé par la Suisse
et soutenu aujourd’hui par 70 États, propose justement
d’améliorer les activités de prévention des conflits en y
intégrant plus systématiquement la dimension des droits
de l’homme. Il s’agit notamment de renforcer les liens
entre le Conseil des droits de l’homme et le Conseil de
sécurité.
contribué à diminuer de moitié la population la plus
pauvre et à augmenter l’espérance de vie moyenne.
Grâce aux incitations des Nations Unies, l’éducation de
la population mondiale s’est améliorée. L’implication
de l’économie privée et de la société civile dans la
gouvernance mondiale s’accroît constamment.
Ces dernières années, nous nous sommes dotés de
Un autre signal d’espoir est le récent accord de
précieux instruments pour bâtir un monde meilleur. Il
est temps de s’en servir. Dans ce contexte, qu’il me soit
permis d’exprimer toute notre gratitude au Secrétaire
général Ban Ki-moon, qui, pendant une décennie
d’infatigable travail, a permis à l’Organisation des
Nations Unies de réaliser des avancées considérables.
Nous sommes convaincus que sa ou son successeur
continuera le travail de réforme et de renforcement de
l’ONU.
paix en Colombie. La Suisse, dépositaire de l’accord,
félicite toutes les parties impliquées pour cette avancée
capitale sur le chemin d’une paix durable. Depuis le
début du XX
e
siècle, notre génération est la première à ne
Notre approche dans cette phase cruciale doit
pas avoir vécu de guerre mondiale. L’ONU a largement
contribué à ce résultat, même s’il faut convenir qu’il y
a encore trop de conflits régionaux et que ceux-ci font
trop de victimes.
De par son universalité, l’ONU jouit d’une
reposer sur des principes qui nous sont chers, à nous
Suisses, à savoir l’inclusion et la participation. Je suis
convaincu qu’en agissant ensemble, nous arriverons à
concrétiser le Programme 2030. La Suisse a été l’un
des premiers pays à présenter des mesures nationales
en vue de la réalisation du Programme 2030. Elle est
déterminée à poursuivre son engagement.
légitimité unique. Cette position implique une
responsabilité de taille alors que les initiatives, accords
et processus se multiplient. Une nouvelle vision globale
prend forme et tous les États y participent. Parmi les
pierres angulaires de cette vision figure le Programme de
développement durable à l’horizon 2030. Il constituera
le cadre de référence commun pour l’élaboration de
solutions durables. Il est la base d’un contrat social
Je nourris la profonde conviction de l’importance
d’une économie saine pour la réalisation des objectifs
que nous nous fixons. Promouvoir une croissance
économique durable signifie s’engager pour des sociétés
qui offrent des chances équitables à tous leurs membres.
Une économie florissante est un objectif primordial,
renouvelé entre les dirigeants et les populations.
car c’est un formidable instrument pour ouvrir des
16-29297
45/63
- 49 -
A/71/PV.8
20/09/2016
perspectives à tous les citoyens. Une économie
florissante facilite l’accès des jeunes, des femmes et
des travailleurs âgés au marché de l’emploi. J’y vois une
cohérence absolue avec l’engagement de l’ONU. Car
une économie dynamique qui assure des emplois et des
perspectives est un facteur important dans la prévention
contre les dérives terroristes et les conflits armés.
la numérisation facilitent l’accès à l’emploi plutôt que
de le précariser.
Il est facile de prédire les emplois que la
En Suisse, nous avons identifié trois éléments
clefs qui permettent au pays de figurer régulièrement à
la pointe de l’innovation et de la compétitivité.
Premièrement, nous nous sommes dotés d’un
numérisation fera disparaître. Mais ce n’est pas cela qui
importe. Le vrai défi, c’est d’identifier les nouveaux
emplois qu’elle va créer. Car c’est seulement au prix
de cet effort que nous pourrons mettre en place les
formations qui permettront au plus grand nombre
de trouver un emploi dans le monde de demain. Pour
réussir cela, nous devons dialoguer avec les entreprises
les plus innovantes. L’ONU et ses agences spécialisées
peuvent contribuer à ce que tous les pays puissent saisir
les chances offertes par l’évolution technologique.
système de formation performant, qui tient compte
des besoins de l’économie réelle comme de ceux de
la recherche fondamentale. La filière universitaire et
la filière professionnelle bénéficient en Suisse de la
même attention et du même soin. L’apprentissage en
Parler des défis qui attendent l’ONU et
la communauté internationale nous conduit tout
naturellement vers la Genève internationale. La Suisse
entreprise, enrichi par une formation théorique en école
professionnelle, joue un rôle central dans ce système.
Deuxièmement, notre législation libérale du
travail permet aux entreprises d’évoluer avec les marchés,
de participer et de contribuer au progrès technologique
ainsi que d’adopter facilement des méthodes et des
produits innovants. La flexibilité de notre économie
devient ainsi le meilleur garant de l’emploi.
Troisièmement, un partenariat social efficace et
respecté garantit la paix du travail. Des négociations
régulières entre représentants des employeurs et des
employés assurent des conventions de travail adaptées
aux besoins des branches et des régions, à la fois
flexibles et acceptées par tous.
s’engage à valoriser ce centre de gouvernance mondiale,
non seulement en soutenant la modernisation de son
parc immobilier, mais en renforçant les synergies entre
les divers acteurs de la Genève internationale, que ce
soit dans le domaine de la santé globale ou celui de
l’action humanitaire. Les initiatives menées à Genève
ces derniers mois, c’est-à-dire l’appel du 13 juin
pour que les droits de l’homme soient au cœur de la
prévention des conflits; le lancement du Groupe mondial
de haut niveau sur l’eau et la paix; l’organisation de la
Conférence sur la prévention de l’extrémisme violent;
ou encore la tenue de différents pourparlers de paix
témoignent toutes du poids de la Genève internationale
et de l’engagement de la Suisse. Ce lieu est utile au
monde et nous continuerons à nous engager pour que
son rôle soit renforcé.
Mais ces éléments clefs ne peuvent produire
tous leurs effets positifs sans échanges internationaux.
Les échanges stimulent la concurrence, le progrès
scientifique et technique et l’innovation. Et n’oublions
jamais que la liberté exprimée par la démocratie et
encadrée par l’état de droit offre la meilleure garantie
qu’une société réalise tout son potentiel économique,
scientifique et culturel.
Je suis fermement convaincu que les seules
réponses viables aux défis contemporains sont les
solutions collectives et solidaires. Pour les réaliser, la
communauté internationale a besoin d’une ONU forte,
moderne et efficace. La voie est donc tracée. À nous
désormais d’accompagner ensemble l’Organisation avec
clairvoyance et détermination.
Il est également important de relever les défis
Le Président par intérim : Au nom de
liés à la mondialisation dans le domaine numérique, non
seulement en termes de transparence, de sécurité des
données et d’égalité des chances, mais aussi du point
de vue des opportunités de progrès technique, social,
politique et économique. Dans une société ouverte et
démocratique, il est certes primordial que les personnes
puissent utiliser les technologies digitales de façon
informée et sûre. Nous devons toutefois aussi tout
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la Confédération suisse de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
Allocution de M. Pedro Pablo Kuczynski Godard,
mettre en œuvre pour que les nouvelles possibilités de
Président de la République du Pérou
46/63
16-29297
- 50 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Pérou.
cadre du programme de boisement « sierra bleue » dans
les hautes montagnes andines afin de collecte de l’eau.
J’estime que la coordination avec l’ONU est une priorité
à cet égard, raison pour laquelle je considère comme un
grand honneur ma nomination en tant que membre du
Groupe de haut niveau sur l’eau, il y a quelques jours.
La promotion de la croissance verte, au travers de
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Pedro Pablo Kuczynski Godard, Président de
la République du Pérou, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
l’utilisation des écosystèmes terrestres et marins, est une
autre priorité de premier ordre de mon gouvernement.
L’Accord de Paris sur les changements climatiques
devrait nous motiver à mettre en œuvre ces politiques.
Le Pérou est un pays particulièrement vulnérable,
comme l’illustrent chaque jour la fonte de nos glaciers et
le froid extrême qui frappe parfois la région méridionale
du pays, ce qui nous oblige à affecter nos ressources
limitées au règlement de ces problèmes.
Le Président Kuczynski Godard (
) : C’est un honneur pour moi que de prendre
la parole devant l’Assemblée générale, de féliciter
S. E. M. Peter Thomson de son élection à la présidence
de l'Assemblée générale à sa soixante et onzième session
et de l’assurer de la volonté du Pérou de contribuer au
succès de sa mission.
Le Pérou met en œuvre ces politiques et d’autres
Il y a deux mois, j’ai entamé mon mandat de
encore pour pouvoir adhérer, dans les plus brefs délais,
à l’Organisation de coopération et de développement
économiques. Mon gouvernement a une vision claire
des nouveaux défis à relever et des responsabilités
que doit assumer le Pérou, raison pour laquelle nous
nous rapprochons des pays ayant des perspectives,
des problématiques et des défis similaires, notamment
nos partenaires au sein de l’Alliance du Pacifique – la
Colombie, le Chili et le Mexique – et des pays voisins
importants – le Brésil, l’Argentine et l’Équateur.
Ensemble, nous nous attaquons aux problématiques de
développement au XXI
Président de la République du Pérou en exprimant mon
engagement à l’égard des objectifs des fondateurs de notre
République. En 2021, les Péruviens célébreront 200 ans
d’indépendance, qui consolident une démocratie solide,
efficace et prospère sur le plan social, offrant de
meilleures perspectives en matière d’emploi et d’égalité
et garantissant le respect des droits de l’homme. Notre
plan de gouvernance et nos politiques publiques vont
dans le sens du Programme de développement durable
à l’horizon 2030, y compris l’accès à l’eau, à l’éducation
et aux soins de santé pour tous les Péruviens, ainsi
que la fourniture d’autres services essentiels visant à
réduire considérablement la pauvreté, dans un contexte
de lutte directe contre la corruption, la discrimination,
l’insécurité et le trafic de drogue.
e
siècle, dans l’harmonie et de
Un objectif clef de mon gouvernement est de
manière coordonnée.
Le Pérou est fermement engagé à consolider
une fois pour toutes la démocratie représentative, les
droits de l’homme et l’état de droit. Cet engagement a
été clairement énoncé dans la Charte démocratique de
l’Organisation des États américains. Dans ce contexte,
les libertés fondamentales, le droit de participer
librement à la vie politique, la séparation des pouvoirs
et le respect de leur équilibre sont les clefs de voûte de
la gouvernance de notre région et la garantie d’un avenir
plein d’espoir.
Nous respectons également le principe de noningérence
dans
les
affaires
intérieures
des
autres
États,

que

les pays latino-américains ont défini et introduit
dans le droit international il y a un siècle. Cependant, le
respect de ce principe ne peut ni ne doit s’opposer à la
défense et à la promotion dans le monde de la démocratie
et des droits de l’homme, lesquels sont un patrimoine
garantir une gestion efficace de l’eau potable et de
l’assainissement pour tous. Nous comptons assurer
l’accès à l’eau et à l’assainissement pour toutes les
familles qui ne disposent pas actuellement de ces
services et représentent 10 millions d’habitants, soit
près d’un tiers de la population. Nous allons faire des
investissements importants en donnant la priorité à
l’Amazonie et aux régions andines. Nous aurons recours
à des systèmes non traditionnels d’approvisionnement
en eau dans les zones non urbaines, nous utiliserons
des systèmes de collecte des eaux de pluie dans
l’Amazonie et nous exécuterons des projets dans le
irréversible de nos nouvelles générations.
16-29297
47/63
- 51 -
A/71/PV.8
20/09/2016
À cet égard, je me dois absolument de faire
part de notre préoccupation face à la situation
politique, économique et sociale critique que traverse
le Venezuela, ce pays ami. Le plein respect de la
démocratie exige un respect absolu des droits de
l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que la
garantie des procédures régulières et de la séparation
et de l’équilibre des pouvoirs. Actuellement, cette
situation est compromise au Venezuela par une extrême
violence, par des affrontements sociaux et politiques et
par une grave pénurie de médicaments et de nourriture.
Pour faire face à cette crise multiforme, nous lançons
un appel solidaire et ferme à l’ouverture le plus
rapidement possible d’un dialogue politique intérieur,
sans conditions préalables et sans restrictions, dans le
plein respect de la Constitution. Le Pérou est prêt à tout
mettre en oeuvre pour aider nos amis vénézuéliens à
de la République turque
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République turque.
Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies à S. E. M. Recep
trouver une solution à leurs problèmes. Nous entendons
œuvrer avec les pays de l’Alliance du Pacifique dans
cette entreprise, en particulier avec la Colombie, pays
voisin du Venezuela, où nous nous retrouverons dans
quelques jours à peine pour assister à la signature de
l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires
de Colombie-Armée populaire.
je l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
Pour terminer, je tiens à dire à l’Assemblée
(
) :
C’est en mon nom propre et au nom de mon pays et de
ma nation que je salue l’Assemblée générale avec le plus
profond respect. Je souhaite que la soixante et onzième
session de l’Assemblée générale soit couronnée de
succès, qu’elle atteigne ses objectifs et qu’elle aboutisse
à des résultats favorables pour tous les pays et toutes les
nations.
générale que le gouvernement que je dirige au Pérou
mise sur une modernisation compatible avec l’action
menée par le système des Nations Unies dans le
contexte d’un monde interconnecté, interdépendant et
malheureusement touché par la série de graves conflits
qui ont été évoqués aujourd’hui et durant tous nos
débats.
Je saisis cette occasion pour féliciter S. E. M. Peter
Nous assistons, dans diverses régions du monde, à
Thomson de son élection à la présidence de la soixante
et onzième session de l’Assemblée générale. Je remercie
également S. E. M. Mogens Lykketoft du travail qu’il
a accompli durant son mandat à la session précédente,
et lui présente tous mes vœux de succès dans ses
entreprises futures.
une crise de confiance, aux revers de la mondialisation,
à des tentations populistes et protectionnistes, et à
une vague de réfugiés pour ainsi dire sans précédent,
comme le déclarait il y a un instant le Roi de Jordanie.
Notre pari est que l’Amérique du Sud et de l’Amérique
latine deviennent un trait d’union de stabilité et de
coopération entre le Pacifique et l’Atlantique, afin de
permettre un retour progressif à la paix et à la prospérité
dans l’hémisphère occidental.
Je tiens en outre à remercier S. E. M. Ban Ki-
moon de ses précieuses contributions, alors qu’il
s’apprête à quitter le poste de Secrétaire général qu’il a
occupé pendant 10 années marquées par des difficultés
mondiales.
Durant le premier quart du XXI
e
siècle,
Enfin, je tiens à féliciter le Secrétaire général de
l’ONU qui, dans le cadre de son importante fonction, s’est
dévoué pendant 10 ans à la communauté internationale.
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Pérou de l’allocution qu’il vient de
l’humanité a enregistré des avancées sans précédent
dans les domaines de la science, de la technologie, du
développement économique et de la santé. Pourtant, un
tel brio s’accompagne également d’une part d’ombre et de
déshonneur. En Syrie, en Iraq et dans de nombreux pays
aux prises avec les affres du terrorisme et de la guerre,
des centaines de milliers de femmes et d’enfants, de
jeunes et de personnes âgées, se font tuer. Des réfugiés
prononcer.
qui fuient la mort, la tyrannie et l’oppression sont
48/63
16-29297
- 52 -
20/09/2016

A/71/PV.8
malheureusement confrontés à un traitement dégradant
dans nombre de villes européennes.
Les organisations terroristes telles que Daech, le
d’État en Turquie visait la démocratie dans le monde.
Notre pays a donné une leçon historique à ceux qui
souhaitent fomenter un coup d’État, et est devenu une
source d’inspiration pour tous les pays attachés à la
protection de la démocratie.
Front el-Nosra ou le Parti de l’Union démocratique et
les Unités de protection populaire kurdes poursuivent
leurs attaques et leurs agissements dans la région. Le
risque est grand également que les différends en cours
dans le Caucase ne se transforment en conflit ouvert.
Nombre de problèmes, du Yémen à l’Ukraine, revêtent
une urgence particulière, alors qu’un peu partout dans
le monde, des populations luttent contre la faim, les
épidémies, la pauvreté et l’illettrisme.
La nouvelle génération d’organisations terroristes
Voilà le côté déshonorant de notre monde, car
constitue une menace à la sécurité, non seulement
pour la Turquie, mais aussi pour les 170 pays de par le
monde où de telles organisations existent. En d’autres
termes, aujourd’hui, la majorité des pays représentés
ici à l’Assemblée générale sont menacés par ces
entités clandestines. Les organisations terroristes sont
affligées d’une profonde hérésie mentale qui vise à
asservir la terre entière, bien au-delà des frontières
de la Turquie, les agissements de leurs membres
n’étant que pure déviance. La stratégie de base des
il porte atteinte à la dignité humaine et pèse sur la
conscience humaine. Plus insupportable encore est le
fait que nombreux sont les problèmes et les crises qui
pourraient aisément être réglés. La paix, la prospérité
et la sécurité des générations futures dépendent dans
une large mesure des décisions que nous prendrons
aujourd’hui. Le moment est venu de montrer la voie et
d’assumer la responsabilité qui nous incombe en nous
attaquant résolument aux problèmes auxquels nous
sommes confrontés.
organisations terroristes est d’infiltrer les institutions
de l’État, d’influencer la société et de prendre le
contrôle des ressources économiques sous le couvert de
l’éducation, du dialogue, de la tolérance, d’organisations
non gouvernementales et des meilleures intentions au
monde.
Du haut de cette tribune, je voudrais appeler
Aujourd’hui, les organisations terroristes peuvent
tous nos amis à prendre les mesures nécessaires pour
lutter contre l’organisation terroriste guléniste dans leur
propre pays afin de protéger l’avenir et le bien-être de
leur peuple. Au vu de notre expérience, il est évident que
si l’on ne combat pas l’organisation terroriste guléniste
aujourd’hui, demain il sera peut-être trop tard. Je
voudrais également saisir cette occasion pour dire que
les termes « turc » ou « Turquie » et autres appellations
similaires que s’accolent cette organisation terroriste et
les personnes qui lui sont associées n’ont absolument
rien à voir avec la Turquie.
recourir à diverses méthodes. Dans la nuit du 15 juillet,
la Turquie a été la cible d’une tentative scélérate de
coup d’État déclenchée par l’organisation terroriste
fethullahiste, également connue sous le nom de guléniste.
Cette organisation terroriste a assassiné 241 personnes
et en a blessé 2 194. Notre parlement, le bâtiment
présidentiel et de nombreux organismes de sécurité et
unités de police ont été bombardés par l’organisation
terroriste, qui utilisait des avions de chasse F-16. Des
chars ont été déployés dans les rues, écrasant des gens.
Des hélicoptères et des véhicules militaires ont ouvert
le feu sur des civils. La tentative de coup d’État a été
repoussée par mon pays, qui a héroïquement préservé
sa démocratie, son gouvernement, ses libertés et son
avenir et l’ordre constitutionnel.
La crise humanitaire en Syrie a atteint sa sixième
Je suis fier de mon pays et de ses citoyens, qui
année. À ce jour, 600 000 personnes auraient perdu la
vie et, à cause de la guerre, 12 millions de personnes ont
dû quitter leur foyer, dont 5 millions ont trouvé refuge
dans d’autres pays. 2,7 millions d’entre elles se trouvent
actuellement dans mon pays. Elles ont été contraintes de
quitter leur foyer et ont été accueillies en Turquie. Nous
ne leur avons jamais demandé pourquoi elles étaient
venues en Turquie. Nos portes sont grandes ouvertes.
Nous ne leur avons pas claqué la porte au nez, parce
qu’elles fuyaient des barils d’explosifs et des avions
de chasse. Nous avons dû assumer nos responsabilités
envers ces personnes et faire ce que l’on attendait de
ont triomphé de cette odieuse tentative de coup d’État
au péril de leur vie. Pendant 29 jours, ils n’ont jamais
abandonné les places publiques de Turquie, restant prêts
à se mobiliser pour protéger notre démocratie. Ils se
sont jetés devant les chars pour faire échec à la tentative
de coup d’État. Ils ont fait preuve d’une grande noblesse
d’esprit. Si je suis ici devant l’Assemblée aujourd’hui,
c’est grâce à la réaction noble et courageuse de mon
pays. Il ne faut jamais oublier que la tentative de coup
nous.
16-29297
49/63
- 53 -
A/71/PV.8
20/09/2016
L’Occident et le reste du monde ne le feront peut-
appui financier seront au rendez-vous. Nous comptons
qu’elles tiendront leurs promesses. Nous formulons le
même vœu à l’égard de l’ONU. J’espère et souhaite de
tout cœur que l’Assemblée générale à sa soixante et
onzième session transmettra haut et fort ce message
au reste du monde, parce que les contributions de la
communauté internationale ne devraient pas se limiter
à 512 millions de dollars. Quelles conclusions faut-il en
tirer?
être pas, mais nous continuerons de les accueillir, parce
que nous sommes des êtres humains. Face à ces atrocités,
nous sommes obligés de garder nos portes ouvertes à
tous ceux qui fuient la tyrannie et l’oppression. Nous
avons ouvert nos portes, nous les gardons ouvertes et
nous continuerons de le faire à l’avenir. La communauté
internationale, hélas, reste indifférente aux souffrances
des populations dans les zones de conflit. Pourtant,
derrière les chiffres que nous avons mentionnés se
cachent des êtres humains.
Du haut de cette tribune, j’en appelle au reste du
Le peuple syrien est épuisé par cette guerre par
monde et notamment à mes amis européens qui estiment
que les réfugiés syriens constituent une menace et
un danger évident pour eux. Les barbelés et les murs
élevés ne sauraient jamais leur donner la sécurité ou la
sérénité auxquelles ils aspirent. Cet effort est vain. Les
problèmes des réfugiés syriens doivent être réglés sans
plus tarder et une bonne fois pour toutes. Sinon, nous
procuration, qui a été fabriquée par un gouvernement
cruel, des organisations terroristes impitoyables et des
rivalités mondiales et régionales. Dans ce processus,
malheureusement, la communauté internationale ne s’est
pas montrée à la hauteur de ses valeurs humanitaires ni
de sa conscience collective.
À ce jour, la Turquie a dépensé 12,5 milliards de
dollars pour les réfugiés. Si l’on ajoute à cela les fonds
alloués aux organisations non gouvernementales et aux
municipalités, le total se monte à environ 25 milliards
de dollars. Les membres pourraient nous demander :
mais qu’a donc reçu la Turquie du reste du monde?
De l’Organisation des Nations Unies, nous n’avons
reçu que 525 millions de dollars d’aide et rien d’autre.
Avons-nous reçu quoi que ce soit de la part de
l’Union européenne (UE)? L’UE a fait des promesses,
qui n’ont malheureusement pas été tenues. Elle a
alloué 178 millions de dollars à l’UNICEF. C’est tout.
La Turquie elle-même n’a reçu aucune aide financière
directe.
Depuis le début du conflit, nous affirmons
qu’il s’agit d’un problème qui concerne également le
reste du monde. Nous avons établi des contacts étroits
en solidarité avec des personnalités internationales
influentes. Les Syriens sont nos voisins, ils sont nos
frères et nos sœurs. Nous ne pouvons pas garder le
silence face à cette tragédie et ce carnage. Nous n’avons
jamais gardé le silence et ne le ferons jamais. Mon pays
accueille actuellement 2,7 millions de réfugiés, ainsi
que 300 000 Iraquiens. Trois millions de réfugiés n’ont
jamais fait l’objet d’aucune discrimination ethnique ou
religieuse en Turquie. Nous leur avons ouvert les bras.
Outre les villages de tentes et de conteneurs
dans lesquels nous logeons les réfugiés en Turquie,
nous continuerons à fournir toutes formes de soutien
à la mesure de nos capacités. Nous osons espérer que
ne pourrons jamais prévenir les migrations irrégulières,
les problèmes sociaux et les risques de sécurité qui sont
associés à cette situation. Nous ne devons plus perdre
de temps pour mettre fin au conflit, au terrorisme et au
climat de persécution, qui sont à l’origine du problème
en Syrie. Nous devons de toute urgence engager un
processus de règlement politique.
Nous attachons une grande importance à la
préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale
de la Syrie. Nous n’avons aucune revendication sur le
territoire syrien. La Syrie appartient au peuple syrien.
Personne ne doit avoir de quelconques desseins sur le
territoire syrien.
Pour appuyer l’opposition syrienne, nous
avons lancé ce qu’on appelle l’opération Bouclier de
l’Euphrate, qui est cruciale pour rétablir la stabilité,
la paix et la prospérité dans une région en proie au
désespoir. Le lancement de cette opération a montré
clairement que la priorité d’organisations terroristes
comme le Parti des travailleurs du Kurdistan ou le
Parti démocratique kurde, n’était pas de combattre
Daech. Cette opération – ou offensive, comme d’aucuns
préfèrent l’appeler – a également permis aux forces de
l’opposition syrienne modérée de reprendre confiance.
En outre, cette nouvelle situation a redonné du courage
aux forces locales en Iraq désireuses de nettoyer
Mossoul de la terreur semée par Daech.
Comme les personnes ici présentes le savent sans
doute, je demande depuis longtemps que soit établie une
zone sécurisée le long de notre frontière avec la Syrie
qui, avec ses 900 kilomètres, est la plus longue frontière
l’UE et toutes les autres organisations qui ont promis un
avec la Syrie. Le long de cette frontière, la Turquie est
50/63
16-29297
- 54 -
20/09/2016

A/71/PV.8
constamment menacée. Nous avons été extrêmement
patients, mais, le 24 août, dans la ville de Gaziantep,
proche de la frontière syrienne, un attentat-suicide a
été perpétré contre un mariage par un garçon de 14 ans
envoyé par les terroristes de Daech. Cinquante-six
personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées
par cette explosion. Nous avons été patients jusqu’à
ce moment critique. C’est à ce moment précis que
nous nous sommes dit : « ça suffit ». De concert avec
l’opposition modérée, nous avons lancé l’offensive. À
Djarabulus essentiellement, nous avons éliminé Daech
et étendu les opérations jusqu’à Al-Rai, où Daech a été
repoussé. La population de Djarabulus est rentrée chez
elle, tout comme celle d’Al-Rai. De A’zaz à l’Euphrate,
la région tout entière a été sauvée de l’emprise des
terroristes, et de ceinture potentielle de terrorisme, elle
s’est transformée en une ceinture de paix. L’opération
En Iraq, il est clair qu’il ne sera pas facile de
mettre en place un système politique qui protégerait
efficacement la diversité religieuse et ethnique du
pays, qui est sa plus grande force sous-jacente. Dans
ce contexte, l’opération de Mossoul doit être menée en
tenant compte des particularités des populations de la
région. Faute de quoi, une nouvelle crise humanitaire
éclatera, entraînant un afflux de plus d’un million de
personnes supplémentaires cherchant refuge dans
d’autres pays. Nous ne pouvons pas laisser l’Iraq seul
en ce moment critique, où il a plus que jamais besoin du
soutien de la communauté internationale.
Permettre au peuple palestinien de vivre dans un
État de Palestine indépendant, avec Jérusalem-Est pour
capitale, sur la base de la solution des deux États, est
une obligation de la communauté internationale envers
les enfants palestiniens, au moins. Israël, en particulier,
que nous menons aujourd’hui a pour objectif final de
protéger la zone sécurisée et de s’assurer qu’elle le reste.
doit respecter le caractère sacré de l’esplanade du
Temple et mettre un terme aux violations de son statut.
La population de Djarabulus, sauvée des griffes
Nous essayerons de mettre à profit la normalisation
des terroristes, est retournés dans ses foyers en toute
confiance. L’approvisionnement en électricité et en eau
y sera rétabli rapidement. Le Croissant-Rouge turc, les
organisations d’aide humanitaire turques et l’ensemble
des autres organisations non gouvernementales ont
mobilisé leurs capacités pour répondre aux besoins des
populations locales. Toutes les infrastructures civiles
dont ont besoin les populations locales seront construites
dans un avenir proche. Pour que cela soit possible, les
zones officiellement désignées zones sécurisées doivent
être déclarées zones d’exclusion aérienne. Nous devons
continuer de réclamer avec force l’établissement de cette
zone d’exclusion aérienne afin d’assurer la protection et
la sécurité des populations de la région.
de nos relations avec Israël pour faciliter le processus
de paix et régler par tous les moyens les problèmes
économiques et humanitaires rencontrés par nos frères
et sœurs palestiniens. À cet égard, nous poursuivrons
nos efforts visant à acheminer une aide humanitaire à
Gaza.
Ceci m’amène à un très important point : le
Il est regrettable que le cessez-le-feu, un processus
Sommet mondial sur l’action humanitaire qui s’est tenu
en mai en Turquie pour la première fois dans l’histoire.
Nous considérons que ce Sommet a été une importante
occasion d’étudier de nouvelles possibilités d’intervenir
plus efficacement en cas de crises dans le monde. Á
ce propos, je voudrais être clair. S’agissant de fournir
une aide aux pays les moins avancés dans le monde, la
Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis occupent les
trois premières places au classement des plus importants
donateurs. Mais le ratio rapportant le volume de l’aide
humanitaire au produit intérieur brut classe la Turquie
au premier rang mondial.
qui a fait l’objet d’un énorme investissement, n’ait pas
tenu. Comme cela apparaît clairement, un cessez-lefeu
n’est
plus
possible.
Hier,
une
attaque
par
les
forces

du
régime
contre
un
convoi
des
Nations
Unies
a
fait
un

mort
et
plusieurs
blessés.
Nous sommes le pays qui accueille le plus grand
Le régime syrien n’a pas autorisé l’aide fournie
par l’ONU à parvenir aux habitants d’Alep, qui en ont
cruellement besoin. Il attaque aussi les convois des
Nations Unies. Le régime est en train de condamner les
populations à la famine et aux souffrances afin de les
pousser à se rendre ou à mourir. L’ONU et le Conseil de
sécurité ne doivent plus tolérer cette politique du régime
nombre de réfugiés au monde, et nous faisons tout
ce qui est en notre pouvoir pour arrêter la migration
clandestine. C’est à l’initiative de la Turquie que la
question des réfugiés syriens a été pour la première fois
examinée par l’Assemblée générale l’année dernière, de
même que les questions de la migration et du terrorisme
ont été inscrites à l’ordre du jour du Groupe des Vingt
syrien.
grâce aux efforts de la Turquie. Nous collaborons dans
16-29297
51/63
- 55 -
A/71/PV.8
20/09/2016
toute la mesure du possible avec l’Union européenne à
l’examen de la crise des réfugiés.
du Conseil de sécurité doit être établi pour que cet
organe soit plus efficace et plus juste.
Dans le but de prévenir les disparitions en
Pour que cela soit possible, il doit y avoir
mer Égée, nous avons réussi à ramener le nombre de
migrants irréguliers, de 7000 par jour en octobre 2015,
à 50 par jour, preuve que la Turquie a su respecter ses
engagements au titre de l’accord sur les réfugiés conclu
avec l’Union européenne. Toutefois, nous regrettons
que les promesses faites par cette dernière dans le cadre
de l’accord du 18 mars aient été oubliées, alors que les
faux prétextes continuent de prévaloir et que tout ce que
nous entendons, ce sont des excuses.
Il faut réformer le Conseil de sécurité afin de
unanimité à l’Assemblée générale. Je prie les membres
de ne pas même envisager de garder le silence, car
nous ne pourrions alors rien obtenir. Nos politiques ne
pourraient pas être efficaces. Nous devons faire preuve
de détermination. Nous devons être forts. Nous devons
nous tenir bien droits, et dire la vérité et rien que la
vérité. Nous devons défendre la vérité. Nous sommes
des personnalités politiques. Ce n’est que de cette
manière que le monde pourra atteindre le niveau de
justice auquel il aspire. C’est le seul moyen de garantir
la démocratie.
renforcer l’efficacité du maintien et de la consolidation
de la paix. Nous nous félicitons avec force des avancées
enregistrées par le Secrétaire général, M. Ban Ki-
L’islamophobie est synonyme de racisme et de
discrimination. Nous observons sa prévalence dans
moon, à cet égard. Par ailleurs, il est évident que si le
Conseil de sécurité, en tant que principal organe chargé
du maintien de la paix et de la sécurité internationales,
n’est pas réformé, ces efforts seront vains et la tâche ne
sera toujours pas remplie.
Voilà pourquoi nous disons que le monde est
des pays ayant une importante population musulmane.
Il y a environ 10 ans, le Premier Ministre espagnol et
moi-même avons coprésidé l’initiative de l’Alliance des
civilisations de l’Organisation des Nations Unies, dont
le but est de trouver des solutions permanentes à des
mouvements aussi dangereux qui menacent la prospérité
dans le monde. Nous nous félicitons également du
regain d’intérêt accordé à l’initiative sur la médiation
pour la paix que nous avons lancée avec la Finlande
en 2010 sous les auspices de l’ONU.
plus grand que les cinq membres permanents. Nous ne
cessons de le rappeler à la communauté internationale
chaque fois que nous en avons l’occasion. Le Conseil de
sécurité a été créé au lendemain de la Deuxième Guerre
mondiale. On ne peut maintenir en place aujourd’hui
un Conseil dont la structure n’est pas adaptée aux
circonstances du monde moderne. On ne peut condamner
le reste du monde à accepter que son sort continue de
dépendre des décisions des cinq membres permanents
du Conseil de sécurité. Un Conseil avec cinq membres
permanents et 10 membres non permanents, voilà qui
ne peut continuer. Un Conseil qui ne représente pas
le monde entier ne pourra jamais rétablir la paix et la
justice dans le monde. C’est un point sur lequel nous
devons revenir encore et encore. Réfléchissons à la
situation : cinq pays – trois pays européens, un pays
d’Asie et un autre pays, les États-Unis d’Amérique, bien
entendu – sont membres permanents? Qu’en est-il du
reste du monde, des autres pays du monde? Ils restent à
l’écart. Nous les ignorons.
Le Programme de développement durable à
l’horizon 2030, que nous avons élaboré conjointement,
fixe à chacun d’entre nous des objectifs ambitieux
et porteurs de transformation. L’aide publique
au développement représente la ressource la plus
importante à l’appui des efforts de développement, en
particulier pour les pays les moins avancés (PMA).
En 2015, l’aide publique au développement fournie par
la Turquie a atteint 3,9 milliards de dollars. Comme je
l’ai déjà indiqué, 0,54 % de notre produit intérieur brut
est consacré à l’aide humanitaire, ce qui est supérieur
à la moyenne de l’Organisation de coopération et de
développement économiques et facilite la réalisation de
la cible de 0,7 % fixée par l’ONU. La Turquie est allée
au-delà de sa promesse de contribution de 200 millions
de dollars aux PMA en 2011, en leur versant plus
de 1,5 milliard de dollars en l’espace de cinq ans à peine.
Pourquoi ne pas avoir à la place 20 pays membres
permanents du Conseil de sécurité, qui siègeraient à
tour de rôle? Dans le cadre de ce système, chaque pays
serait à juste titre représenté au Conseil de sécurité
chaque année ou tous les deux ans. C’est le seul moyen
Enfin, je souhaite de tout cœur que la soixante
et onzième session de l’Assemblée générale marque le
début d’une ère nouvelle visant à apaiser les souffrances
humaines, et qu’elle nous aidera à transformer notre
d’assurer l’équité et la justice. Le caractère représentatif
monde.
52/63
16-29297
- 56 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République turque de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
Allocution de M. Josaia Voreqe Bainimarama,
Premier Ministre de la République des Fidji
Nous avons pris, ensemble, l’engagement de mobiliser
la communauté internationale pour mettre fin à toutes
les formes de pauvreté et lutter contre les inégalités et
les changements climatiques. Nous avons également
pris l’engagement, dans le cadre de ces efforts, de ne
laisser aucun être humain de côté, où qu’il vive sur
notre planète. C’est la promesse que nous avons faite
à 7,5 milliards de personnes dans le monde, dont nous
représentons les intérêts. C’est une promesse qui doit
être tenue : une « force universelle de transformation du
monde », selon la formulation du thème de la présente
session.
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Premier Ministre
de la République des Fidji.
La Conférence des Nations Unies pour appuyer
la mise en œuvre de l’objectif 14 des objectifs de
développement durable : conserver et exploiter de
manière durable les océans, les mers et les ressources
marines aux fins du développement durable, une
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai le grand plaisir de souhaiter
la bienvenue à S. E. M. Josaia Voreqe Bainimarama,
Premier Ministre de la République des Fidji, et de
l’inviter à prendre la parole devant l’Assemblée générale.
M. Bainimarama (Fidji) (
) : C’est
réunion de haut niveau qui aura lieu à New York en juin
prochain, est l’un des éléments essentiels de la soixante
et onzième session et l’une de nos quatre priorités les plus
importantes. Les Fidji s’enorgueillissent de coorganiser
cette conférence avec la Suède, et nous demandons à
tout le monde d’appuyer pleinement cette initiative. Le
monde doit prendre des mesures rapides et résolues pour
enrayer la dégradation du milieu océanique et marin, et
mettre fin à l’utilisation irréfléchie et irresponsable de
ces précieuses ressources.
un moment particulier pour les Fidji puisque, Monsieur
le Président, vous assumez la présidence de l’Assemblée
générale à sa soixante et onzième session – le premier
Fidjien et habitant d’un État insulaire du Pacifique à
exercer ces hautes fonctions à l’ONU. Votre pays en
tire honneur et fierté. Au nom de tous les Fidjiens, je
vous félicite vivement, Monsieur le Président, et vous
souhaite plein succès dans la conduite de nos débats au
cours des 12 prochains mois.
Pour un petit État insulaire en développement
Je tiens à remercier les pays qui ont appuyé
la candidature des Fidji à la présidence, y compris
nos voisins et amis des petits États insulaires en
développement du Pacifique. Je remercie également
M. Mogens Lykketoft, du Danemark, de son dynamisme
à la soixante-dixième session.
comme les Fidji, c’est tout aussi urgent que la nécessité
de s’attaquer aux problèmes liés aux changements
climatiques et de faire face aux phénomènes
météorologiques extrêmes et à l’élévation du niveau
des mers qui menacent le mode de vie des habitants
des petits États insulaires en développement et d’autres
régions vulnérables du monde. Dans le monde, plusieurs
millions de personnes, au sein des communautés
maritimes et côtières, attendent que nous prenions
des mesures résolues pour faire face à la crise liée à la
population, la pollution, la surpêche et la perte d’habitats
marins. Nous ne devons pas les décevoir.
Les Fidji appuient pleinement l’objectif que vous
avez, Monsieur le Président, défini pour la présente
session, à savoir convaincre le monde de réaliser les
objectifs de développement durable énoncés dans le
Programme 2030 que les 193 États Membres ont adopté
l’année dernière. Comme vous l’avez dit à juste titre,
Monsieur le Président, lorsque vous avez prêté serment la
semaine dernière, dans un souci d’intégrité, la soixante
et onzième doit être la session au cours de laquelle la
Les Fidji se présentent également à la soixante
et onzième session pour demander à toutes les nations
qui ne l’ont pas encore fait de ratifier l’Accord de
Paris sur les changements climatiques. Nous sommes
fiers d’avoir été la première nation au monde à ratifier
l’Accord et à déposer son instrument de ratification.
Mais nous apportons aussi le message selon lequel
Paris ne doit être que la première étape. Nous nous
mise en œuvre de ce Programme se mettra en marche.
inquiétons des prévisions scientifiques qui indiquent
16-29297
53/63
- 57 -
A/71/PV.8
20/09/2016
que le plafonnement du réchauffement planétaire à 2 °C
de plus que les niveaux préindustriels, convenu à Paris,
ne suffira pas pour nous sauver.
Il y a sept mois, les Fidjiens ont eu un aperçu
nationaux de développement sur cinq ans et sur 20 ans,
que nous allons dévoiler au cours des prochains mois.
Ces plans stipulent qu’aucune mesure de développement
aux Fidji, quelle qu’elle soit, ne sera autorisée à moins
que l’on ne puisse démontrer de façon concluante qu’elle
est durable. La préservation de notre environnement
naturel sur terre et en mer constitue notre priorité
absolue. Nous sommes disposés à faire des sacrifices
pour honorer notre devoir solennel envers le peuple
fidjien, à savoir préserver son cadre de vie naturel.
terrifiant de l’avenir qui nous attend, d’après les
experts, lorsque nous avons été frappés par le plus
grand cyclone tropical qui n’ait jamais touché terre dans
l’hémisphère Sud, le cyclone Winston. Avec des vents
de plus de 300 kilomètres à l’heure, il a tué 44 membres
de notre population et plusieurs milliers de personnes
sont devenues sans-abri. Heureusement, le cyclone a
épargné nos principales zones de tourisme – qui est
notre principale source de revenus – de sorte que les
plus grandes parties de notre communauté et de notre
économie sont intactes. Mais si c’est cela qui nous attend,
le réchauffement planétaire déclenchant des événements
météorologiques qui deviennent plus fréquents et plus
Le paragraphe 1 de l’article 40 de notre
Constitution accorde à chaque Fidjien le droit à « un
environnement propre et sain, ce qui comprend le droit
d’assurer la protection du milieu naturel dans l’intérêt
des générations actuelles et futures ».
Je m’engage solennellement envers mon propre
extrêmes, que Dieu nous vienne en aide.
De même que les autres petits États insulaires
en développement, nous faisons face à un scénario
cauchemardesque qui fait qu’un seul événement nous
frappant directement pourrait anéantir notre économie,
nous retarder pendant des décennies et nous empêcher
de réaliser les objectifs de développement durable. Le
message provenant du Pacifique est donc le suivant : le
plafonnement à 2 °C ne suffit pas. Le monde doit faire
mieux et doit souscrire au plafonnement à 1,5 °C que
nous, les membres du Forum pour le développement des
îles du Pacifique, avons demandé dans la Déclaration
de Suva sur le développement humain durable dans le
Pacifique.
Nous avons également besoin de réductions plus
importantes des émissions de carbone et d’une action
mondiale plus décisive que celle dont nous sommes
actuellement témoins. Mais en tant que première étape,
j’engage tous les États Membres à ratifier l’Accord de
Paris et à se détourner de ce que j’ai appelé « la coalition
des égoïstes » – les pays qui préféreraient voir des
nations vulnérables meurtries et submergées plutôt que
de modifier leurs styles de vie confortables et mus par
le carbone.
Je suis fier d’indiquer que les Fidji répondent
à l’appel du Président visant la mise en œuvre du
Programme de développement durable à l’horizon 2030.
En tout premier lieu, nous avons placé le développement
durable au cœur de notre programme national. Le
Cadre de croissance verte pour les Fidji, que j’ai lancé
en 2015, est un plan directeur pour l’orientation future
peuple et envers l’ensemble de la communauté mondiale
à ce que, pendant que mon gouvernement sera au
pouvoir, les Fidji ne seront jamais parmi les nations
qui compromettent leur avenir pour réaliser des gains
financiers à court terme. Nous avons l’intention de relever
notre niveau de vie par d’autres moyens, en particulier
en fabricant des articles que d’autres gens souhaitent
acheter et en leur fournissant des services auxquels ils
souhaitent avoir accès. Nous exportons des produits
et des services de qualité estampillés « Fabriqué aux
Fidji » dans toutes les régions du monde et nous gérons
notre économie de manière responsable conformément
aux meilleures pratiques internationales, en mettant
particulièrement l’accent sur le développement de
l’infrastructure, la prestation de services et l’aide aux
personnes défavorisées.
Notre révolution de l’éducation revêt une
importance primordiale, car elle nous amène à doter
les jeunes fidjiens des connaissances et aptitudes
leur permettant d’avoir des moyens d’existence
satisfaisants et durables et de contribuer aux progrès
de notre nation. Pour la première fois nous assurons la
gratuité de l’enseignement et nous avons établi notre
premier dispositif de prêts pour les études supérieures,
ainsi que davantage de bourses pour des étudiants
brillants afin d’ouvrir des possibilités sans précédent
d’accès à nos universités et à un nouveau réseau
d’établissements techniques supérieurs. Les objectifs
que nous nous sommes fixés sont plus ambitieux que
jamais auparavant parce que nous souhaitons devenir
un pays plus intelligent et plus dynamique au cœur du
de notre nation. Il a été intégré dans nos nouveaux plans
Pacifique, en étant le carrefour de notre région, ainsi
54/63
16-29297
- 58 -
20/09/2016

A/71/PV.8
qu’un État-nation moderne qui soit un exemple pour nos
voisins et respecté dans le monde entier.
Il m’est agréable d’indiquer que nous avons pris
commune et d’instaurer une société égale et juste pour
tous les citoyens, mais je dois dire aujourd’hui que cette
époque est révolue. Alors que les Fidji se rapprochent
de leur premier demi-siècle d’existence en tant que
nation indépendante, qui sera célébré en 2020, nous
sommes enfin une seule nation, un seul peuple, avec
un fort sentiment d’optimisme national et de brillantes
perspectives.
un très bon départ, en tant que nation, pour le voyage
long mais effectué avec détermination en vue d’atteindre
cet objectif. Non seulement notre population se voit
offrir davantage de possibilités qu’à n’importe quelle
autre période de notre histoire, non seulement nous
créons une société plus équitable, qui comprend une
assistance ciblée en faveur des personnes vulnérables
et le premier régime de pensions du pays, mais les Fidji
connaissent aussi actuellement une période record de
croissance économique, avec sept années consécutives
d’expansion.
Pour refléter notre nouvelle confiance, nous
Même après le passage du cyclone Winston, nous
nous attendons à une croissance de près de 3 % pour
sommes aussi en train de réévaluer nos relations avec
le reste du monde. La semaine dernière, j’ai pris mes
fonctions de ministre des affaires étrangères ainsi
que de premier ministre, et j’ai l’intention de réformer
progressivement ce ministère et de peaufiner certains
aspects de notre politique étrangère afin de lui donner
une orientation nouvelle et une idée renouvelée des buts
à atteindre.
cette année. Le message que nous adressons au monde
est simple : les Fidji sont ouvertes aux affaires. Les Fidji
ont des incitations attrayantes pour les investissements
et certains des taux d’imposition sur les revenus des
entreprises et les revenus personnels les plus favorables
de la région du Pacifique. Nous avons des moyens de
communication ultramodernes et une main-d’œuvre
bien instruite et anglophone. Nous investissons
dans de nouvelles routes, des aéroports et d’autres
infrastructures et nous avons amélioré de manière
spectaculaire l’efficacité de nos ports. Nous avons
également un environnement en parfait état, ainsi que
des îles, des côtes et des eaux magnifiques. En outre,
la qualité de notre hospitalité a rendu le peuple fidjien
célèbre dans le monde entier.
En tout premier lieu, nous allons placer le
commerce au centre de nos efforts de politique étrangère,
avec la promotion d’une gamme impressionnante de
produits et de services de qualité estampillés « Fabriqué
aux Fidji ». Certains de ces produits et services ont
déjà un impact mondial, mais nous pensons pouvoir en
faire beaucoup plus – que ce soit avec notre eau, nos
produits de beauté, nos aliments ou d’autres produits
manufacturés, la promotion commerciale plus efficace
des Fidji en tant destination privilégiée de vacances, ou
encore en augmentant l’envergure de notre compagnie
nationale de transport aérien, qui offre des services
personnalisés et haut de gamme, Fiji Airways, avec
des vols vers d’autres destinations dans la région AsiePacifique
et
au-delà.
Notre promotion commerciale à l’échelon mondial
présente notre pays comme étant une destination de
vacances, avec la devise suivante : « Les Fidji – là
où le bonheur vous retrouve ». Quelles que soient les
difficultés causées par le cyclone Winston, je puis dire
en toute confiance que le peuple fidjien n’a jamais été
aussi heureux. La joie qui a éclaté lorsque notre équipe
championne du monde de rugby à sept a remporté la
médaille d’or aux Jeux olympiques de Rio a été partagée
par tous les Fidjiens. Cela nous a rassemblés dans la
célébration et nous avons été plus unifiés au cours des
dernières semaines qu’à n’importe quel autre moment de
notre histoire. Cela nous a amenés à imaginer les autres
réalisations que notre petite nation pourrait obtenir avec
de la détermination.
Nous avons
l’intention de
rehausser
immédiatement le niveau de collaboration entre notre
ministère des affaires étrangères et notre ministère
de l’industrie, du commerce et du tourisme, qui trop
souvent ont fonctionné de façon cloisonnée. Nous
donnerons pour instruction à nos diplomates et à
nos commissaires au commerce de travailler plus
étroitement, à titre prioritaire, avec les exportateurs
fidjiens afin de promouvoir la marque « Fabriqué aux
Fidji », ainsi que pour avoir accès à des biens et services
répondant aux normes internationales et provenant
de partenaires commerciaux nouveaux ou anciens, au
bénéfice des consommateurs fidjiens.
Plus généralement, nous sommes en train de
Comme nombre de membres de l’Assemblée le
savent, nous avons connu des difficultés considérables
revoir une partie de nos positions et de nos objectifs
en matière de politique étrangère. Cela comprend une
au fil des ans pour ce qui est de forger une identité
réévaluation de ce qui constitue depuis quelques années
16-29297
55/63
- 59 -
A/71/PV.8
20/09/2016
le principe central de la politique étrangère fidjienne et
consiste à être « l’ami de tous et l’ennemi de personne ».
Bien sûr, nous aspirons à des relations amicales
toute la communauté des nations – vous souhaite plein
succès pour présider aux délibérations de cette soixante
et onzième session et à l’examen des grandes questions
de notre époque, dont dépend l’avenir du monde.
avec toutes les nations et n’avons certainement pas
pour but de nous faire des ennemis. Cependant, nous
entendons, à l’avenir, choisir nos amis avec plus de
discernement et nous aligner plus étroitement sur les
pays qui partagent nos valeurs et nos principes, avant
tout le respect du droit international, des droits de
l’homme et de la dignité humaine, ainsi que d’autres
valeurs partagées telles que le respect mutuel, le
respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, le
règlement pacifique des différends et la non-ingérence
dans les affaires intérieures d’un autre État.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je remercie le Premier Ministre
de la République des Fidji pour la déclaration qu’il vient
de prononcer.
M
Allocution de Mme Theresa May, Première
Ministredu Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d’Irlande du Nord
Ce changement de cap ne sera pas soudain.
Le Président (
) : L’Assemblée
Il ne modifiera pas drastiquement les accointances
va maintenant entendre une allocution de la Première
Ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
internationales des Fidji. Néanmoins, nous voulons
clairement des relations plus étroites avec les nations
qui partagent nos valeurs et nos vues générales, en
particulier les nations qui respectent la vie humaine
et les droits et la dignité de leurs citoyens, adhèrent au
principe de la justice sociale, garantissent l’état de droit
et insistent sur l’égalité et le respect de tous les êtres
humains, comme nous le faisons aux Fidji.
d’Irlande du Nord.
me
M
Le Président (
) : J’ai le grand
plaisir de souhaiter la bienvenue à S. E. M
me
Theresa
Dans le cadre de notre engagement plus large
May, Première Ministre, Premier Lord du Trésor et
Ministre de la fonction publique du Royaume-Uni de
Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, et de l’inviter à
prendre la parole devant l’Assemblée générale.
en faveur des droits de l’homme, nous souhaitons être
membre du Conseil des droits de l’homme pour la
période de deux ans qui débutera en 2018. Nous serions
la première nation du Pacifique à siéger au Conseil, et
je demande à tous les États membres d’appuyer notre
candidature.
me
M
May (Royaume-Uni) (
) :
Les Fidji continueront de jouer, au sein de la
C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole
pour la première fois devant l’Assemblée générale et de
le faire en tant que Première Ministre d’un pays qui a
toujours été un membre fier et volontaire au cœur même
de l’Organisation des Nations Unies.
communauté internationale, un rôle sans commune
mesure avec la taille de notre territoire, que ce soit
par notre engagement qui ne se dément pas au profit
du maintien de la paix et le déploiement de femmes et
d’hommes en uniforme pour protéger les gens ordinaires
dans les parties du monde en proie à des troubles,
ou par notre action décisive pour appeler l’attention
internationale sur la nécessité d’agir sans attendre face
aux changements climatiques.
L’ONU a été bâtie car les dirigeants du monde
C’est une fierté pour moi, en tant que dirigeant
entier savaient qu’ils ne pourraient assurer la sécurité
de leurs citoyens sur leur territoire que s’ils étaient en
mesure de coopérer sous la forme d’une communauté
de nations pour assurer la sécurité sur toute la planète.
Certaines des menaces auxquelles nous devons faire
face aujourd’hui étaient déjà connues des fondateurs de
l’Organisation : guerre, instabilité politique, violations
des droits de l’homme et pauvreté. D’autres sont
nouvelles : terrorisme mondial, changements climatiques
et déplacements de populations sans précédent.
de notre petite nation, que de me tenir ici devant les
nations du monde avec vous, M. Thomson, derrière moi,
en votre qualité de Président de l’Assemblée générale.
Je tiens à vous féliciter à nouveau de votre accession à
ce poste. Je vous sais gré de cet honneur que vous faites
Nous sommes réunis ici aujourd’hui car nous
savons que ces défis n’ont que faire de nos frontières
nationales et que nous ne pouvons les relever qu’en
rejaillir sur notre nation. Chaque Fidjien – et, à vrai dire,
travaillant ensemble. En ma qualité de nouvelle
56/63
16-29297
- 60 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Première Ministre du Royaume-Uni, mon engagement
envers les Nations Unies est simple. Le Royaume-Uni
sera un partenaire confiant, solide et fiable à l’échelle
internationale, fidèle aux valeurs universelles que nous
avons en partage. Nous continuerons d’honorer notre
promesse de consacrer 0,7 % de notre revenu national
brut à l’aide au développement, en faisant fond sur ce
que nous avons déjà accompli pour réduire la pauvreté,
lutter contre l’instabilité et accroître la prospérité dans
le monde entier, et nous ferons avancer la mise en œuvre
des objectifs de développement durable.
et nos institutions mondiales telles que l’ONU restent
à l’écoute des personnes que nous servons, et que
nous sommes capables d’adapter nos institutions aux
exigences du XXI
e
siècle et de veiller à ce qu’elles
Nous continuerons de promouvoir les droits
conservent leur pertinence.
Par conséquent, face aux grandes difficultés que
connaît notre époque en termes de sécurité et de droits
fondamentaux, nous avons besoin que nos Nations
Unies forgent un nouveau multilatéralisme audacieux
car, comme nous l’avons vu la semaine passée, aucun
pays n’est à l’abri de la menace du terrorisme mondial
et, lorsque des extrémistes peuvent, n’importe où
dans le monde, véhiculer directement leurs idéologies
empoisonnées dans les chambres à coucher de personnes
vulnérables à la radicalisation, il est de notre devoir
non seulement de nous employer ensemble à prévenir
les conflits et l’instabilité dans les États-nations, mais
des femmes et des filles, en veillant à ce que toutes
les filles reçoivent l’éducation qu’elles méritent et en
nous attaquant aux atteintes abominables que sont
par exemple les mutilations génitales féminines et
le recours à la violence sexuelle en temps de conflit.
Nous continuerons d’agir avec constance en tant
que membre permanent du Conseil de sécurité, en
respectant notre engagement pris dans le cadre de
l’OTAN à consacrer 2 % de notre produit intérieur brut
à la défense et en apportant une contribution majeure
aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies,
que nous nous sommes engagés à doubler, notamment
à la faveur de nouveaux déploiements en Somalie et au
Soudan du Sud.
aussi de prendre des mesures à l’échelle mondiale afin
de démanteler les réseaux dont les groupes terroristes
font usage pour financer leurs opérations et garnir leur
rangs.
Au vu des déplacements massifs qui ont cours et
Nous continuerons de défendre le système
sont sans précédent dans l’histoire récente, nous devons
nous assurer que nous appliquons des politiques adaptées
aux difficultés qui se posent à nous aujourd’hui. De
même, quand des associations criminelles ne respectent
pas nos frontières nationales, livrant nos citoyens à
l’esclavage et à la servitude, nous ne pouvons pas laisser
ces frontières faire obstacle à la nécessité de traduire
ces criminels en justice.
international fondé sur des règles et le droit
international, et je m’associe aux autres dirigeants qui
ont condamné le bombardement scandaleux, hier, d’un
convoi d’aide humanitaire en Syrie. Nous continuerons
de jouer notre rôle dans l’action internationale de lutte
contre les changements climatiques et, en témoignage
de notre attachement à l’Accord de Paris, le RoyaumeUni
entamera
ses
procédures
nationales
pour
permettre

la
ratification
de
cet
Accord
et
les
mènera
à
leur
terme

avant
la
fin
de
l’année.
Par
ailleurs,
nous
continuerons

de

consolider nos partenariats existants, de l’ONU
au Commonwealth en passant par l’OTAN, en vue de
régler les conflits dans le monde entier, de la Colombie
à Chypre en passant par la Somalie et le Yémen.
Dans chacun de ces domaines, c’est le pouvoir de
rassemblement de l’ONU qui nous offre une possibilité
exceptionnelle de réagir. Nous n’y parviendrons
cependant, que si nous modernisons et adaptons notre
démarche pour relever les défis du XXI
e
siècle. À
Toutefois, nous ne devons jamais oublier que
l’ONU, nous avons prouvé que nous pouvons collaborer
pour réduire la menace du terrorisme international en
empêchant les conflits et l’instabilité de se développer.
Par exemple, en tant que membre permanent du Conseil
de sécurité, le Royaume-Uni joue un rôle directeur dans
la lutte contre les Chabab en Somalie. Depuis 2010,
grâce à un appui considérable de toute la région et, fait
essentiel, à l’engagement des Somaliens eux-mêmes,
les Chabab ont été expulsés de toutes les grandes villes
qu’ils contrôlaient auparavant.
nous nous tenons ici devant les Nations Unies au service
des femmes et des hommes que nous représentons chez
nous. Ce faisant, il nous faut admettre que le rythme
croissant de la mondialisation donne à bien trop de ces
hommes et de ces femmes le sentiment d’être laissés
de côté. Pour nous qui nous trouvons dans cette salle,
Il est essentiel qu’en tant que communauté
internationale nous continuions de venir en aide aux pays
de la région qui contribuent des milliers de militaires, et
le défi consiste à nous assurer que nos gouvernements
que nous continuions à renforcer les capacités des forces
16-29297
57/63
- 61 -
A/71/PV.8
20/09/2016
de sécurité somaliennes. C’est pourquoi le Royaume-Uni
prévoit de renforcer son appui en matière de sécurité, et
il appellera les autres pays à faire de même à l’occasion
d’une conférence internationale sur la Somalie qu’il
accueillera en 2017, pour maintenir cet élan vital. Les
missions de ce type doivent demeurer un aspect central
des travaux de l’ONU, mais seules, elles ne suffiront
pas, car les menaces terroristes auxquelles nous sommes
actuellement confrontés n’émanent pas d’un seul pays
mais existent dans un espace différent. Les réseaux
mondiaux qu’elles exploitent exigent une mobilisation
mondiale d’une autre nature. Ces organisations utilisent
nos réseaux bancaires modernes contre nous. Nous
devons donc examiner nos réglementations et la manière
dont nous partageons l’information et utilisons nos
capacités techniques pour prendre un temps d’avance.
Ces organisations ciblent nos compagnies aériennes
notre action, mais le contexte dans lequel doivent être
appliqués ces documents a considérablement évolué.
Le monde compte aujourd’hui 65 millions de
personnes déplacées de force. Cela équivaut à toute
la population du Royaume-Uni. C’est un chiffre sans
précédent, qui a presque doublé en une décennie.
Pourtant, les appels de l’ONU sont sous-financés, les
pays d’accueil ne reçoivent pas un appui suffisant et les
réfugiés ne reçoivent pas l’aide, l’éducation et l’appui
économique dont ils ont besoin. Nous devons faire plus.
En tant que deuxième fournisseur d’aide à titre bilatéral,
le Royaume-Uni reste pleinement déterminé à jouer un
rôle directeur.
Au cours des cinq dernières années, le Royaume-
Uni a investi plus de 9 milliards de dollars dans l’aide
humanitaire, ce qui a permis de sauver des millions
de vies par an. La Conférence de Londres sur la Syrie
et exploitent le fait qu’aucun pays ne peut garantir la
sécurité de ses citoyens lorsqu’ils traversent de multiples
juridictions. C’est pourquoi l’ONU se prononcera cette
semaine sur un projet de résolution élaboré à l’initiative
du Royaume-Uni en matière de sécurité aérienne afin
que tous les pays appliquent les normes nécessaires pour
veiller à ce qu’aucun pays ne devienne le maillon faible.
Ces organisations exploitent Internet et les
qui s’est tenue en février a généré des annonces de
contribution s’élevant à 12 milliards de dollars, soit le
plus gros montant jamais promis en une journée pour
lutter contre une crise humanitaire. Cet argent est utilisé
tant pour fournir une aide humanitaire urgente que pour
promouvoir un développement économique vital, ce qui
bénéficie à la fois aux réfugiés et aux communautés et
pays qui les accueillent. Il est clair que nous devons
poursuivre nos efforts pour mettre un terme au conflit
et au terrible massacre en Syrie et pour faire parvenir
l’aide jusqu’à ceux qui en ont besoin.
médias sociaux pour répandre une idéologie qui recrute
des adhérents à leur cause dans le monde entier. Nous
devons donc faire front face à cette idéologie. C’est
pourquoi le Royaume-Uni soutient les efforts dirigés par
le Secrétaire général en vue d’élaborer une stratégie de
prévention de l’extrémisme violent. Aujourd’hui, en tant
que communauté internationale, nous devons travailler
de concert pour adopter et appliquer des plans d’action
nationaux aussi complets que possible afin de lutter à la
fois contre les causes et les symptômes de l’extrémisme.
Il ne suffit pas de s’attaquer à l’extrémisme violent.
Nous devons lutter contre l’extrémisme sous toutes ses
formes – l’extrémisme violent et non violent, l’islamisme
et le néo-nazisme, la haine et la peur sous toutes leurs
formes.
Alors que ces efforts se poursuivent en Syrie,
De même que l’ONU doit se moderniser pour
lutter contre les problèmes liés au terrorisme au XXI
e
nous devons déployer des efforts supplémentaires pour
venir en aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil
dans les pays voisins, notamment en favorisant l’accès
à l’éducation et aux possibilités d’emploi. Ces efforts
sont complétés par des prêts des institutions financières
internationales et l’accès aux marchés européens.
Par le biais de nos relations commerciales et de notre
collaboration directe avec les entreprises, nous sommes
en train de mobiliser le secteur privé afin de créer des
emplois pour tous dans la région. S’il reste beaucoup à
faire, c’est cette approche conjuguant appui humanitaire
et développement économique que je promouvrai lorsque
j’annoncerai une nouvelle contribution économique du
Royaume-Uni à l’occasion du sommet des dirigeants
consacré à la crise mondiale des réfugiés que tiendra le
Président Obama aujourd’hui.
siècle, nous devons également nous adapter pour mettre
en place une véritable démarche mondiale en vue de
gérer les déplacements massifs de populations dans le
monde entier et leurs incidences sur la sécurité et les
droits de l’homme. La Convention relative au statut
des réfugiés de 1951 et le Protocole relatif au statut
Outre les réfugiés et les personnes déplacées qui
fuient les conflits et les persécutions, nous observons
également des mouvements sans précédent de personnes
des réfugiés de 1967 doivent rester les fondements de
qui partent à la recherche de meilleures perspectives
58/63
16-29297
- 62 -
20/09/2016

A/71/PV.8
économiques en empruntant les mêmes parcours non
réglementés. Cela a des incidences sur nous tous, et
c’est à nous tous qu’il revient de prendre les mesures
nécessaires. Nous ne pouvons ignorer le problème ou
continuer de ne pas le gérer. Nous devons faire mieux,
non seulement pour les pays que les populations quittent,
ceux par lesquelles elles passent et ceux qu’elles tentent
d’atteindre, mais surtout pour les migrants et les réfugiés
eux-mêmes.
pour ceux qui les accueillent. C’est également bénéfique
pour les réfugiés et leurs pays d’origine – car plus ils
restent près de chez eux, plus il leur sera facile de
rentrer et de participer à la reconstruction après la fin
des conflits.
Deuxièmement, nous devons améliorer les moyens
En dépit du renforcement considérable des efforts
employés pour faire la distinction entre les réfugiés qui
fuient les persécutions et les migrants économiques.
J’estime que nous devons veiller à ce que la Convention
et le Protocole en vigueur soient effectivement mis en
œuvre afin de protéger les réfugiés et de limiter l’attrait
des parcours illégaux pour les migrants économiques.
Cela nous permettra de cibler l’appui vers les réfugiés
qui en ont le plus besoin tout en conservant l’appui de
nos populations.
internationaux, le nombre de migrants qui ont perdu
la vie en tentant des traversées périlleuses à travers
les frontières a atteint un niveau record cette année.
J’estime que nous devons utiliser la possibilité que nous
offre cette session de l’Assemblée générale pour tenir
un débat mondial honnête sur la manière de gérer ce
problème mondial.
Troisièmement, nous devons améliorer la gestion
À cet égard, il convient de souligner qu’il n’y
globale des migrations économiques, en reconnaissant
que tous les pays ont le droit de contrôler leurs frontières
et que nous devons tous nous engager à accepter le
retour de nos concitoyens lorsqu’ils n’ont aucun droit de
rester dans un autre pays. Si nous gérons et contrôlons
les migrations internationales tout en investissant dans
la lutte contre les causes profondes des déplacements et
des migrations à la source, nous parviendrons à contrer
l’isolationnisme et la xénophobie, et cela nous permettra
d’obtenir de meilleurs résultats pour tous nos citoyens,
en particulier les plus vulnérables.
a rien de mal à vouloir migrer pour partir en quête
d’une vie meilleure et que des migrations économiques
contrôlées, légales et sûres bénéficient à nos
économies. Toutefois, les pays doivent être en mesure
de contrôler leurs frontières. L’absence de contrôles
érode la confiance du public, alimente la criminalité
internationale, endommage les économies et réduit les
ressources de ceux qui ont véritablement besoin d’être
protégés et dont les droits doivent être systématiquement
respectés en application de la Convention relative aux
réfugiés. J’estime que nous devons établir trois principes
fondamentaux au cœur d’une nouvelle approche sur la
gestion des migrations qui doit servir les intérêts de
toutes les parties concernées.
Enfin, alors que nous sommes rassemblés ici
Premièrement, nous devons veiller à ce que
aujourd’hui pour appliquer les valeurs fondatrices
de l’Organisation des Nations Unies afin de régler
certains des problèmes mondiaux les plus pressants et
sans précédent, force est de reconnaître que certaines
des pires violations des droits de l’homme, que nous
pensions reléguées aux oubliettes de l’histoire, sont
réapparues sous de nouvelles formes pernicieuses.
D’après la Déclaration universelle des droits de
l’homme, proclamée par l’Assemblée générale, tous les
êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en
droits; nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude;
et l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits
sous toutes leurs formes. Pourtant, près de 70 années
plus tard, nous sommes confrontés à une nouvelle
forme d’esclavage –
les réfugiés demandent l’asile dans le premier pays
sûr qu’ils atteignent. La tendance actuelle à des
mouvements successifs, qui voit les réfugiés poursuivre
leur voyage après être arrivés dans un pays sûr, ne
peut que bénéficier aux groupes criminels et exposer
les réfugiés à de graves dangers. C’est pourquoi nous
devons tous faire plus pour aider les pays d’arrivée des
réfugiés, fournir la protection et l’assistance nécessaires
aux réfugiés, promptement et dans des conditions sûres,
et aider les pays à absorber l’énorme impact économique
que peuvent avoir les réfugiés, notamment sur leur
population.
l’esclavage moderne. Des
Comme c’est le cas en Jordanie, au Liban et en
Turquie, lorsque l’assistance nécessaire est fournie, des
solutions peuvent être trouvées qui offrent un sanctuaire
groupes criminels organisés, qui sont en grande partie
responsables de cet esclavage moderne, soumettent des
hommes, des femmes et des enfants innocents à des
formes extrêmes d’exploitation en usant de la duperie,
des mensonges et de la force. Trafiquées et vendues à
et des possibilités aux réfugiés et créent des perspectives
travers les frontières, les victimes sont contraintes à
16-29297
59/63
- 63 -
A/71/PV.8
20/09/2016
vivre dans des conditions d’une inhumanité presque
inimaginable.
Ces criminels ont des réseaux mondiaux qui les
équipes conjointes d’enquête à l’œuvre dans plusieurs
pays. Les victimes ne seront finalement libres que si
nous adoptons une approche radicalement nouvelle,
mondiale et coordonnée, pour venir à bout de ce crime
odieux. Ensemble, nous devons travailler sans relâche
pour préserver les libertés et les valeurs qui ont défini
l’Organisation depuis sa création. Ensemble, nous
devons travailler sans relâche pour rétablir ces libertés
et ces valeurs pour ces hommes, ces femmes et ces
enfants exploités et en captivité, avec peu ou pas de
chances de s’échapper.
aident à s’enrichir sur le dos de certaines des personnes
les plus vulnérables du monde. Ces victimes vivent en
captivité dans des conditions sordides, sous la menace
constante de la violence et sont soumises à l’exploitation
sexuelle et au travail forcé. Si nous voulons éradiquer
ce crime odieux et traduire ses auteurs en justice,
nous devons faire face à la réalité. Ces groupes du
crime organisé opèrent au-delà des frontières et
des juridictions. Ils utilisent souvent Internet et les
technologies modernes pour recruter, transporter,
contrôler et exploiter leurs victimes, et ont toujours
une longueur d’avance sur les systèmes juridiques, qui
sont souvent limités par des frontières géographiques
traditionnelles.
De la Déclaration du palais de Saint-James à
la première séance de l’Assemblée générale, tenue
à Londres en 1946, en passant par la Charte de
l’Atlantique élaborée par Winston Churchill et le
président Roosevelt, le Royaume-Uni a toujours été un
partenaire tourné vers le monde, au cœur des efforts
Nous devons agir. Nous devons utiliser les
internationaux visant à garantir la paix et la prospérité à
tous nos peuples. Et nous continuerons de l’être. En effet,
lorsque les Britanniques ont voté pour quitter l’Union
européenne, ils n’ont pas voté pour l’isolationnisme ou
l’abandon de l’un ou l’autre de nos partenaires dans le
monde. Face à des défis tels que la migration, mus par
le souhait d’exercer plus de contrôle sur leur pays et
suite à un sentiment accru que la mondialisation laissait
les travailleurs de côté, ils ont exigé une politique
plus à l’écoute de leurs préoccupations et des mesures
audacieuses pour y remédier.
réseaux internationaux de maintien de l’ordre pour
traquer ces criminels où qu’ils soient dans le monde et
les mettre derrière les barreaux comme ils le méritent.
Nous devons agir de manière plus intelligente et plus
coordonnée que ces bandes criminelles dans le cadre
des efforts que nous déployons pour mettre fin à leurs
activités. Au Royaume-Uni, je vais mettre en place le
tout premier groupe de travail gouvernemental chargé de
la question de l’esclavage moderne, rassemblant tous les
services compétents pour coordonner et diriger tous nos
efforts de lutte contre cette exploitation cruelle. Nous
utilisons également notre budget d’aide pour créer un
fonds spécial pour les pays à haut risque, des pays dont
nous savons que des ressortissants sont régulièrement
victimes de la traite d’êtres humains au Royaume-Uni.
Hier, s’agissant de ce fonds, j’ai approuvé l’affectation de
la première tranche de 5 millions de livres à des mesures
en faveur du Nigéria, pour réduire la vulnérabilité des
victimes potentielles et intensifier la lutte contre ceux
qui veulent tirer profit de ce crime.
Mais ces mesures doivent avoir un caractère
Toutefois, si nous voulons atteindre l’objectif de
plus mondial – pas moins – parce que les plus graves
menaces qui pèsent sur notre prospérité et notre sécurité
ne tiennent pas compte des frontières internationales et
ne les reconnaissent pas. Et si nous nous concentrons
uniquement sur les mesures que nous prenons au sein
de notre pays, nous n’aurons fait que la moitié du travail
nécessaire. Ce n’est pas le moment de nous détourner de
l’Organisation. C’est plutôt le moment de nous tourner
vers elle. Seuls nous, en tant que membres de cette
communauté des nations, pouvons agir pour faire en
sorte que cette grande institution soit aussi pertinente
pour notre avenir qu’elle l’a été dans notre passé.
développement durable visant à mettre fin à l’esclavage
moderne, nous devons aller beaucoup plus loin. Des
relations ont été établies entre de nombreux pays en
matière de sécurité pour faire face à des questions
telles que la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité,
le trafic de drogue et pour améliorer le partage des
renseignements, mais nous ne disposons pas de
relations similaires pour ce qui est de la lutte contre
l’esclavage moderne. Il faut donc que nos services de
Conjuguons donc nos efforts, fidèles à nos valeurs
fondatrices mais sensibles aux défis d’aujourd’hui;
œuvrons de concert pour construire un monde plus
sûr, plus prospère et plus humain pour les générations
à venir.
Le Président (
) : Au nom de
maintien de l’ordre collaborent, en constituant des
l’Assemblée générale, je tiens à remercier la Première
60/63
16-29297
- 64 -
20/09/2016

A/71/PV.8
Ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d’Irlande du Nord l’allocution qu’elle vient de prononcer.
me
M
n’avaient pas de travail. J’ai entendu des femmes et des
jeunes filles me dire qu’elles faisaient encore face à des
inégalités en milieu de travail. Qu’elles étaient encore
victimes de la violence, simplement parce qu’elles sont
des femmes, même dans un pays progressiste comme le
Canada.
Allocution de M. Justin Trudeau, Premier Ministre
du Canada
(
)
J’ai rencontré des parents qui travaillent dur
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Premier Ministre
du Canada.
Le Président (
) : J’ai le grand
pour donner à leurs enfants toutes les chances de
réussir, mais qui ont peur que leurs efforts ne seront pas
suffisants. Et j’ai eu l’occasion de partager des repas
avec des aînés à la retraite qui ont travaillé dur toute
leur vie et qui sont maintenant forcés de se rendre dans
des banques alimentaires. J’ai eu trop de conversations
troublantes avec des Canadiens au cours des dernières
années. Mais elles m’ont fait comprendre quelque
plaisir de souhaiter la bienvenue à S. E. M. Justin
Trudeau, Premier Ministre du Canada, et de l’inviter à
prendre la parole devant l’Assemblée générale.
M. Trudeau (Canada) (
) : C’est
chose très clairement. Les Canadiens croient encore
au progrès. Ou du moins, que le progrès est possible.
Mais cet optimisme est mêlé à beaucoup d’inquiétude.
Évidemment, les Canadiens ne sont pas les seuls à se
sentir comme ça. On retrouve ces sentiments partout.
Cette anxiété est une réalité.
un honneur d’être à l’Assemblée générale aujourd’hui.
Et c’est un plaisir d’être ici dans la magnifique ville
de New York. Encore une fois cette semaine, les NewYorkais

se sont montrés résilients et résolus face à
l’extrémisme violent. Au nom de tous ceux qui sont ici
dans cette salle, je voudrais m’adresser directement à la
population de New York : vous êtes un exemple pour le
monde entier. Et nous vous remercions.
(
)
Quand les dirigeants sont confrontés à
Il y a exactement un an, le Canada était en plein
l’inquiétude de leurs concitoyens, ils ont un choix à faire.
Est-ce qu’il faut exploiter cette inquiétude ou l’apaiser?
C’est facile de l’exploiter. Mais pour l’apaiser, il faut
être prêt à répondre à certaines questions très directes.
Qu’est-ce qui permettra de créer les bons emplois bien
rémunérés que les gens veulent, dont ils ont besoin, et
qu’ils méritent? Qu’est-ce qui renforcera et fera croître
la classe moyenne et aidera ceux qui travaillent fort pour
en faire partie? Qu’est-ce qui permettra de bâtir une
économie qui fonctionne pour tout le monde? Qu’est-ce
qui aidera à rendre le monde plus sûr, plus pacifique?
milieu d’une longue campagne électorale serrée – 78 jours
sur la route, et je peux assurer l’Assemblée qu’au
Canada, il y a des routes qu’on peut passer 78 jours à
parcourir. Un dirigeant a la responsabilité de passer du
temps avec les gens qui l’ont élu pour les servir. Si on
veut connaître les vraies histoires, il faut aller là où les
gens vivent : dans les cafés, les sous-sols des églises,
les mosquées, les synagogues, les marchés fermiers et
les parcs publics. C’est dans ce genre d’endroits que
j’ai le mieux perçu ce que pensaient les Canadiens et
comment ils allaient. Et à travers la politesse – parce
que les Canadiens sont en effet polis, même lorsqu’ils se
plaignent –, j’ai appris certaines choses.
Pour soulager l’inquiétude des gens, nous
J’ai parlé à des gens de mon âge qui essayaient
devons créer une croissance économique dont les
retombées seront largement partagées, parce qu’un
monde équitable et prospère est un monde pacifique.
Nous devons nous concentrer sur ce qui nous unit, et
non pas sur ce qui nous divise. Pour le Canada, il s’agit
de se réengager dans les affaires mondiales au sein
d’institutions comme l’Organisation des Nations Unies.
Ce n’est pas dans notre intérêt – ni dans l’intérêt du
reste du monde – de prétendre que nous ne sommes pas
profondément touchés par ce qui se passe à l’extérieur
de nos frontières.
d’être optimistes par rapport à leur avenir, mais qui
avaient du mal à joindre les deux bouts, même s’ils
avaient un emploi à temps plein. J’ai entendu des jeunes
Canadiens qui m’ont fait part de leur frustration. Ils
m’ont dit qu’ils avaient du mal à trouver du travail à cause
de leur manque d’expérience, et qu’ils ne pouvaient pas
acquérir l’expérience dont ils avaient besoin parce qu’ils
(
)
16-29297
61/63
- 65 -
A/71/PV.8
20/09/2016
Plus tôt cette année, nous avons aidé à négocier
accueillis – pas comme des fardeaux, mais comme des
voisins et des amis. Comme des nouveaux Canadiens.
l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Dans
le cadre de notre engagement à sa mise en œuvre, nous
avons annoncé que le Canada investirait 2,65 milliards
de dollars sur cinq ans pour financer une croissance
propre et à faible émission de carbone dans les pays en
développement. Dans le but d’aider à promouvoir la paix
et la sécurité dans les zones touchées par l’instabilité,
nous avons réaffirmé notre soutien à l’OTAN, en plus de
nous être engagés à accroître le rôle du Canada au sein
des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Et nous avons accueilli la cinquième conférence de
reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte
contre le sida, la tuberculose et le paludisme, où nous
avons augmenté de 20 % notre contribution, en donnant
plus de 800 millions de dollars au Fonds mondial. Nous
avons aussi encouragé nos partenaires à accroître leur
(
)
Cet effort a rassemblé les Canadiens. D’une façon
presque sans précédent, le Gouvernement a travaillé avec
des gens d’affaires, des citoyens engagés et la société
civile pour aider les nouveaux arrivants à s’adapter à
leur nouveau pays. Mais nos efforts n’auront vraiment
réussi qu’une fois ces réfugiés bien établis et membres
à part entière de la classe moyenne canadienne. Je veux
que l’Assemblée générale sache que cet objectif est à
notre portée, non pas en raison de ce que nous avons
fait, mais bien en raison de ce qu’ils sont eux-mêmes.
(
)
Les réfugiés sont des gens qui ont les mêmes
contribution, ce qui a permis d’amasser 13 milliards
de dollars pour éliminer le sida, la tuberculose et le
paludisme d’ici à 2030.
espoirs et les mêmes rêves que nos propres concitoyens.
(
)
Nous avons accompli tout cela – et nous en ferons
beaucoup plus – parce que nous sommes convaincus
qu’il faut contrer l’inquiétude avec un plan clair
pour dissiper les causes qui en sont à l’origine. Nous
croyons que nous devrions rassembler les gens autour
de nos objectifs communs, comme les objectifs de
développement durable de l’ONU. Autrement, quelle
autre option s’offre à nous? Exploiter cette inquiétude?
La transformer en peur et en reproches? Rejeter ceux qui
sont différents, qui parlent ou qui prient d’une manière
différente de la nôtre?
Au Canada, nous avons bien compris une chose.
Mais alors que notre population s’inquiète, les Syriens
eux, ont vécu une catastrophe. Où se trouvent, donc, les
membres de la classe moyenne syrienne? Ils vivent dans
des camps de réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie.
Ils se déplacent à travers l’Europe, à la recherche d’un
endroit où s’installer, pour que leurs enfants puissent
retourner à l’école, pour trouver un emploi stable et
pour être des citoyens productifs. Les camps de réfugiés
sont remplis de membres de la classe moyenne de Syrie.
Des médecins et des avocats. Des enseignants et des
entrepreneurs. Ils sont très instruits. Ils travaillent
fort. Ils se soucient de leur famille. Ils veulent une vie
meilleure – un avenir plus sûr et plus sécuritaire pour
leurs enfants – comme nous. Alors quand je dis espérer
que les réfugiés syriens que nous avons accueillis soient
bientôt en mesure de faire partie de la classe moyenne,
je suis convaincu que nous pourrons y parvenir. Nous
le ferons en leur offrant ce que nous offrons à tous nos
citoyens : une chance égale et réelle de réussir.
Nous ne l’avons pas comprise parfaitement, mais nous
l’avons bien comprise. Au Canada, nous considérons
notre diversité comme une source de force, non comme
une faiblesse. Notre pays est fort, non pas en dépit
de nos différences, mais bien grâce à elles. Et soyons
clairs : nous avons commis des erreurs importantes. De
l’internement des Canadiens d’origines ukrainienne,
japonaise et italienne pendant les guerres mondiales,
à notre refus d’accueillir des bateaux de réfugiés juifs
et punjabis, à la marginalisation honteuse des peuples
autochtones qui continue de persister. Ce qui compte,
c’est que nous apprenions de nos erreurs et que nous
nous engagions à faire mieux. C’est dans cette optique
qu’au cours des derniers mois, des Canadiens ont ouvert
leurs bras et leur cœur à des familles fuyant le conflit
(
)
Nous allons tout faire pour bâtir une classe
moyenne forte au Canada. Nous allons investir dans
l’éducation, parce que cela apporte à la prochaine
génération les outils nécessaires pour contribuer à
l’économie mondiale et pour réussir. Nous allons
investir dans les infrastructures parce que cela crée de
bons emplois, bien rémunérés, pour la classe moyenne,
et contribue à faire de nos communautés des endroits
meilleurs où vivre, travailler et investir. Nous sommes
déterminés à bâtir une économie qui fonctionne pour
tout le monde – pas seulement pour les 1 % les plus
en Syrie. Et dès leur arrivée, ces 31 000 réfugiés ont été
riches –, de façon à ce que chaque personne bénéficie
62/63
16-29297
- 66 -
20/09/2016

A/71/PV.8
de la croissance économique. Et nous allons refuser de
céder à la pression d’échanger nos valeurs profondes
pour des votes faciles. Le monde s’attend à plus de notre
part, et nous nous attendons à plus de nous-mêmes.
le croient les cyniques et les pessimistes. Ils veulent
que leurs problèmes soient résolus, pas qu’ils soient
exploités.
Le Canada est un pays modeste. Nous savons que
(
)
En bref, nous avons un choix à faire. Les pays
nous ne pouvons résoudre ces problèmes seuls. Nous
savons que nous devons le faire tous ensemble. Nous
savons que le travail sera difficile. Mais nous sommes
canadiens. Et nous sommes ici pour aider.
forts, diversifiés et résilients comme le Canada ne se
sont pas construits par hasard, et ils ne resteront pas tels
qu’ils sont sans effort. Chaque jour, nous devons choisir
l’espoir plutôt que la peur; la diversité plutôt que la
division. La peur n’a jamais nourri une famille, ni créé
un seul emploi. Et ceux qui l’exploitent ne résoudront
jamais les problèmes qui ont suscité cette inquiétude.
Nos concitoyens, les près de 7,5 milliards de personnes
que nous servons collectivement, sont meilleurs que ne
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Premier
Ministre du Canada de l’allocution qu’il vient de
prononcer.
16-29297
63/63
- 67 -
- 68 -
- 69 -
- 70 -
- 71 -
- 72 -
Nations Unies
A/72/PV.7
Assemblée générale
Soixante-douzième session
7
e
séance plénière
Mercredi 20 septembre 2017, à 9 heures
New York
:
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (Slovaquie)
La séance est ouverte à 9 h 10.
Expression de sympathie à l’occasion des
tremblements de terre survenus au Mexique
coup dur et massif que nous devrons surmonter grâce,
d’abord, à l’extraordinaire solidarité et à la générosité
du peuple mexicain, qui est descendu dans les rues et les
zones d’effondrement – il y en a plus de 50 – où l’aide de
Le Président (
) : Avant de
commencer la séance de ce matin, je tiens à exprimer,
au nom de l’Assemblée générale, nos sincères
condoléances au Gouvernement et au peuple mexicains
suite au terrible séisme qui a frappé Mexico hier. Nous
déplorons les pertes en vies humaines et nous tenons
aux côtés du Mexique dans sa douleur.
Point 8 de l’ordre du jour (
)
Débat général
Le Président (
) : Je donne la
parole à S.E.M. Luis Videgaray Caso, Ministre des
affaires étrangères des États-Unis du Mexique.
M. Videgaray Caso (Mexique) (
) : Je saisis cette occasion pour exprimer ma
sincère gratitude, au nom du peuple et du Gouvernement
mexicains, pour les nombreuses manifestations de
solidarité internationale émanant des États Membres de
la communauté des Nations Unies.
tous est nécessaire.
Je tiens à remercier tout particulièrement le
Secrétaire général, M. António Guterres, et le Secrétariat
qui nous ont contactés dès les premières minutes – j’ai
personnellement reçu un appel du Secrétaire général – et
nous ont aidés à identifier l’assistance spécifique dont
nous avons besoin. En particulier, grâce au Système des
Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas
de catastrophe, nous identifions les pays qui possèdent
les équipements et les machines dont nous avons besoin
pour soutenir les efforts de sauvetage. Nous avons été
en contact avec ces pays qui nous fournissent déjà une
aide internationale. Les secours sont déjà en route vers
la ville de Mexico. Je remercie le Président et toutes les
nations qui accompagnent généreusement le Mexique
aujourd’hui en cette période difficile.
Allocution de M. Sauli Niinistö, Président de la
République de Finlande
Le Président (
) : L’Assemblée va
Hier, un tremblement de terre de magnitude
maintenant entendre une allocution du Président de la
République de Finlande.
7,1 a touché la ville de Mexico et certaines régions du
centre de notre pays. À ce jour, 219 personnes ont été
tuées, et des centaines ont été blessées ou sont toujours
portées disparues. Notre priorité en ce moment consiste
à secourir et à soigner les blessés. Le Mexique a reçu un

Ce procès-verbal contient le texte des déclarations prononcées en français et la traduction des autres
Elles doivent être indiquées sur un exemplaire du procès-verbal, porter la signature d’un membre de la
délégation intéressée et être adressées au Chef du Service de rédaction des procès-verbaux de séance,
bureau U-0506 ([email protected]
diffusion électronique des documents de l'Organisation des Nations Unies (http://documents.un.org).
17-29390(F)
- 73 -
A/72/PV.7

20/09/2017
Le Président (
) : Au nom de
une mauvaise conduite sous une forme ou une autre. Il
doit y avoir une tolérance zéro contre l’exploitation et les
atteintes sexuelles, et l’initiative du Secrétaire général
visant à créer un cercle de dirigeants est opportune
et bienvenue.
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Sauli Niinistö, Président de la République
de Finlande, et je l’invite à prendre la parole devant
l’Assemblée.
Dans les guerres, il n’y a pas de gagnants, mais
Le Président Niinistö (
) : Nos
pensées aujourd’hui sont avec les populations du
Mexique et des Caraïbes.
Je vous félicite, Monsieur le Président, de votre
les conflits continuent. En 2016, 157 000 vies ont été
perdues dans des conf lits violents à l’échelle mondiale.
Il y a près de 68 millions de réfugiés dans le monde
aujourd’hui. Les conflits au Moyen-Orient, en Afrique
et dans l’est de l’Ukraine sont tous des exemples de
souffrances humaines incalculables, et ce ne sont pas
les seuls. La communauté internationale n’a pas réussi à
maintenir la paix et la sécurité.
élection à la présidence de l’Assemblée générale à
sa soixante-douzième session. La Finlande soutient
pleinement vos six priorités et nous apprécions l’accent
mis sur les personnes durant votre mandat.
J’aimerais également adresser mes sincères
La
situation grave en République
félicitations au Secrétaire général, M. António Guterres.
populaire démocratique de Corée est source de
Sa volonté de réformer les Nations Unies est louable. La
transparence, la responsabilité, l’efficacité et l’équilibre
entre les sexes devraient être les principes directeurs du
système des Nations Unies. Je me félicite également de
son accent sur la prévention des conf lits qui, lorsqu’elle
est effective, sauve des vies et des ressources financières.
La Finlande continue de préconiser l’utilisation de la
médiation dans la résolution des conflits, ce qui peut
empêcher les conf lits et diminuer les souffrances
humaines. Ceux qui sont marginalisés doivent se faire
entendre dans les processus de paix. Les femmes,
les enfants et les jeunes paient souvent le prix le plus
élevé dans les conf lits, mais ils contribuent également
à trouver un moyen de sortir des crises. La Finlande
a contribué à l’établissement d’un réseau nordique de
médiatrices qui vise à soutenir la paix grâce à une
participation inclusive et significative des femmes dans
toutes les phases d’un processus de paix. Les missions de
maintien de la paix et les missions politiques spéciales
sont au cœur du mandat des Nations Unies. Avec son
expérience dans les opérations des Nations Unies depuis
1956, la Finlande soutient le Secrétaire général dans ses
efforts pour réformer et rendre le maintien de la paix
des Nations Unies plus efficace.
préoccupation urgente. Le programme d’armes
nucléaires nord-coréen est une menace pour la paix
mondiale et doit être stoppé. La coopération du Conseil
de sécurité sur la Corée du Nord a été couronnée de
succès et il est important de veiller à ce que l’unité puisse
prévaloir. Parallèlement toutefois, la Corée du Nord a
continué ses provocations, et de tels comportements
ne peuvent être tolérés. La Finlande, dans le cadre de
l’Union européenne, appuie fermement les sanctions et
demande instamment à tous de faire de même. Nous ne
pourrons trouver une solution que par la négociation,
et le Gouvernement nord-coréen doit y participer sans
conditions préalables.
Les armes nucléaires représentent une grave
Suite à l’engagement que nous avons pris en 2015,
menace pour l’humanité. Tant qu’elles existeront, il
y aura un risque de catastrophe. Le Traité sur la nonprolifération

des armes nucléaires demeure la pierre
angulaire de la non-prolifération mondiale et le socle
du désarmement nucléaire. La manière dont la Finlande
aborde cette question se veut pragmatique et axée sur
les résultats. Il est primordial de veiller à ce que les
pays qui possèdent des armes nucléaires participent à
toute négociation sur la question. Je demande à tous les
États détenteurs de l’arme nucléaire et à tous les pays
qui possèdent de telles armes de prendre des mesures
concrètes dans le domaine du désarmement le plus
rapidement possible. Il importe également de veiller à
ce que l’accord nucléaire passé avec l’Iran soit honoré
par toutes les parties et j’accueille aussi positivement
les récentes discussions entre les États-Unis et la
Fédération de Russie concernant la stabilité stratégique.
la Finlande a considérablement augmenté sa participation
aux missions de police des Nations Unies. Des policiers
finlandais, y compris une équipe spécialisée dans la
violence sexuelle et sexiste, sont actuellement déployés
dans sept opérations de maintien de la paix des Nations
Unies. Je suis fermement convaincu qu’aucun soldat de
la paix des Nations Unies, ni aucun autre membre du
personnel des Nations Unies, ne devrait être associé à
Nous espérons que cela permettra de relancer les
2/31
17-29390
- 74 -
20/09/2017

A/72/PV.7
négociations sur la maîtrise des armements en Europe
et dans le monde entier.
Nous devons également accorder une plus grande
attention à d’autres menaces, et je voudrais m’arrêter sur
deux exemples.
Le premier est la priorité commune que
10x10x10 lancée dans le cadre de la campagne HeForShe,
j’attache personnellement une grande importance à
cette question. L’accès universel à la santé sexuelle et
procréative, la garantie des droits sexuels et le droit à une
éducation sexuelle complète pour tous sont des facteurs
clefs du développement durable. Candidate au Conseil
exécutif de l’UNESCO, la Finlande considère également
l’égalité entre les sexes, une éducation de qualité et la
réalisation du Programme de développement durable à
l’horizon 2030 comme des priorités.
représentent la lutte contre le terrorisme et la prévention
de l’extrémisme violent. En tant qu’institution mondiale,
l’Organisation des Nations Unies est idéalement placée
pour promouvoir la lutte contre le terrorisme. J’attends
avec intérêt la dynamique qu’imprimera en ce sens
le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme. Le
deuxième exemple est que nous devons prendre la
sécurité sanitaire davantage au sérieux. Les maladies
franchissent rapidement les frontières et la biologie
synthétique est une menace émergente. Nous avons
Les changements climatiques lient ensemble
le Sud et le Nord. Aucun de nous ne sera épargné par
leurs effets destructeurs. Outre leur impact direct sur
l’environnement, ils ont une incidence négative sur la
sécurité et sont une cause de migrations forcées. La mise
en œuvre rapide de l’Accord de Paris sur les changements
climatiques est encore plus urgente qu’elle ne l’était
besoin d’une meilleure prévention et d’une préparation
à l’échelle nationale, associée à une collaboration
pluripartenaires au niveau mondial. Le Programme
d’action pour la sécurité sanitaire mondiale est un
forum important dans ce domaine et, aux côtés de
l’Australie, la Finlande copréside une alliance en faveur
du renforcement des capacités en matière de sécurité
sanitaire. Nous devons agir avant que la prochaine
pandémie n’éclate.
il y a un an. L’Accord a un objectif clair : maintenir
la hausse des températures à moins de 2°C. Nous n’en
prenons pas le chemin actuellement, et il nous faut
absolument intensifier nos efforts, car la fenêtre pour
pouvoir agir est en train de se refermer. La transition
des combustibles fossiles aux énergies renouvelables
et à l’efficacité énergétique doit s’effectuer de manière
beaucoup plus rapide que ce que nous observons en ce
moment. Les efforts de tous sont nécessaires.
Les dynamiques démographiques revêtent une
L’Arctique est en première ligne des changements
très grande importance. Bien que la phase de croissance
la plus rapide de la population mondiale connaisse un
f léchissement, dans de nombreux endroits la population
continue de croître. C’est particulièrement vrai dans
certains pays africains, où la population pourrait
être multipliée par quatre d’ici à la fin du siècle. La
croissance de la population se traduit souvent par une
urbanisation rapide. Les villes offrent aux personnes
de nombreuses possibilités, et les effets potentiellement
positifs de l’urbanisation sont énormes. Toutefois si
elle est mal gérée, l’urbanisation peut aussi alimenter
le déracinement, le désespoir et même la radicalisation.
Un antidote consiste à s’assurer que tous les individus
peuvent s’épanouir. Les débouchés économiques et
les droits de l’homme sont essentiels à cet égard. Les
personnes doivent avoir des raisons de contribuer aux
sociétés auxquelles elles appartiennent. Cela nécessite
des efforts dévoués en faveur de l’autonomisation des
individus, y compris leur accès à l’éducation et aux
services de base.
climatiques. Cette région se réchauffe deux fois
plus vite que le reste du monde. Si nous perdons
l’Arctique, c’est toute la planète que nous perdrons.
Nous devons trouver des moyens efficaces de ralentir
le réchauffement de l’Arctique. Un de ces moyens est
de réduire les émissions de carbone noir et de méthane
et leur impact sur l’Arctique. Les sources de carbone
noir sont bien connues et des solutions existent. Ce qu’il
nous faut, ce sont des mesures énergiques et la volonté
partagée de régler le problème. Il faut avant tout réduire
les émissions dans la région même de l’Arctique, mais
une action mondiale est également nécessaire, car une
grande partie du carbone noir provient de l’extérieur de
la zone. Je suis résolument convaincu que s’attaquer à
cette question sera une solution gagnant-gagnant pour
toute l’humanité. La Finlande préside actuellement le
Conseil de l’Arctique et la lutte contre les changements
climatiques est une de nos priorités.
(
)
L’égalité entre les sexes est une priorité
fondamentale de la politique étrangère finlandaise.
La Finlande célèbre les 100 ans de son indépendance
En tant que champion de l’initiative IMPACT
cette année, et le thème de ce centenaire est « Ensemble
17-29390
3/31
- 75 -
A/72/PV.7

20/09/2017
». Depuis son accession à l’indépendance, la Finlande a
toujours soutenu et respecté un ordre international fondé
sur des règles. Dans le monde interdépendant qui est
le nôtre aujourd’hui, la défense des intérêts nationaux
passe aussi par des efforts internationaux. J’ai la ferme
conviction que les défis et les menaces de dimension
mondiale doivent être affrontés non pas de manière
individuelle, mais par la communauté internationale
dans son ensemble. La paix et la sécurité, les droits de
l’homme et le développement nous concernent tous. Ce
n’est qu’ensemble que nous pourrons faire de ce monde
un monde meilleur.
État souverain sont devenus nos idéaux nationaux et
une force motrice passionnée pour notre peuple tout
au long du voyage historique. Ce voyage a débouché en
1991 sur la réalisation de notre souveraineté en 1991.
Toutefois, notre lutte pour la liberté, la démocratie
et la justice se poursuivent. Je suis fier de mon peuple
épris de liberté qui, au cours des 12 dernières années,
a mené deux révolutions populaires contre des régimes
dictatoriaux et a montré que la source du pouvoir dans
la République kirghize ne peut être que le peuple.
« Dans d’autres pays, des événements
Le Président par intérim (
) :
Au nom de l’Assemblée générale, je tiens à remercier le
Président de la République de Finlande de l’allocution
qu’il vient de prononcer.
similaires auraient pu entraîner la destruction
de la démocratie et des troubles importants;
le peuple kirghize a connu des circonstances
difficiles mais a su préserver sa démocratie qui,
je l’espère, servira de modèle à d’autres pays. »

Ce sont les paroles du Secrétaire général, et nous
sommes éternellement reconnaissants à M. António
Guterres pour son évaluation équilibrée des événements
historiques survenus dans notre pays tout récemment.
Allocution de M Almazbek Atambaev, Président de
la République kirghize
Le Président par intérim (
Comme tous les autres pays qui ont choisi la
) :
L’Assemblée va maintenant entendre une allocution du
Président de la République kirghize.

Le Président par intérim (
) :
voie du développement durable, la République kirghize
s’est engagée à atteindre les objectifs de développement
durable. Le bien-être et la prospérité de l’humanité sont
notre objectif principal. Malgré l’impact de la crise
économique et financière mondiale, la baisse du prix
des hydrocarbures et le blocage des grandes puissances
basé sur les sanctions, le produit intérieur brut de la
République kirghize n’a cessé de croître au cours des
dernières années, et notre monnaie, le som, est l’une
des devises les plus stables des pays de la Communauté
d’États indépendants.
Au nom de l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de
souhaiter la bienvenue à l’Organisation des Nations
Unies à S. E. M. Almazbek Atambaev, Président de la
République kirghize, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Nous avons lancé plusieurs grands projets, y
Le Président Atambaev (
) : Je
tiens d’abord à exprimer mes sincères condoléances au
peuple mexicain suite au séisme catastrophique qui a
frappé le pays.
compris l’amélioration de nos infrastructures. Notre
pays est parvenu à son indépendance énergétique et le
secteur de l’énergie est stable. La République kirghize
est sortie de l’impasse pour devenir un pays en transition.
Mon peuple ancestral a parcouru un long et
Nous nous acquittons de tous nos engagements
difficile chemin pour son développement historique
et son rétablissement. Il y a des siècles, nous avons
élaboré notre propre langue écrite et créé notre propre
État multiethnique connu sous le nom historique
de grand Khanat kirghize. Malheureusement, les
événements historiques ont entraîné la perte du Khanat
et la destruction de la grande partie de notre population.
Nous étions considérés comme un groupe ethnique
sociaux. Les salaires des enseignants et des médecins
sont en augmentation, tout comme les pensions et autres
prestations sociales. Au cours des cinq dernières années,
la pauvreté extrême a diminué d'un facteur de 4.5.
Nous avons lancé une campagne systématique
contre la corruption visant à débarrasser le
Gouvernement de ce fléau, en particulier aux niveaux
disparu. C’est pourquoi la liberté, l’indépendance et un
les plus élevés du pouvoir. Dans notre pays, il n’y a plus
4/31
17-29390
- 76 -
20/09/2017

A/72/PV.7
de cercles privilégiés et intouchables, comme c’était
encore le cas il y a six ou sept ans.
L’une des initiatives clefs de cette stratégie
est l'initiative "Société propre"
, qui
Aujourd’hui, nous sommes engagés dans un
dialogue sur un pied d’égalité avec tous nos partenaires
internationaux. Nous construisons notre indépendance
en politique étrangère, en la fondant exclusivement sur
la protection de nos intérêts nationaux, une priorité
particulière étant accordée à l’intégration régionale, afin
de développer des relations d’amitié et de bon voisinage
avec les pays qui nous entourent.
vise à développer et à promouvoir les principes de
l’administration électronique et d’une société ouverte
dans notre pays. Lors de sa visite dans mon pays,
le Secrétaire général, M. Guterres, a noté que la
République kirghize n’est pas seulement le pionnier de
la démocratie en Asie centrale, mais est aussi devenue
un pionnier dans le renforcement non seulement d’un
environnement numérique mais aussi d’une économie
numérique.
La paix, le consensus et la stabilité comptent
Sur la base de toutes les mesures que nous avons
parmi nos grandes réalisations de ces dernières années.
Le pays évolue sous nos yeux. La République kirghize
est le premier et seul pays de la région de l’Asie centrale
post-soviétique doté d’une démocratie parlementaire.
Les organisations
internationales, notamment
prises, je pense que, dans un proche avenir, la République
kirghize deviendra un pays économiquement développé,
et socialement sûr et prospère doté d’un complexe agroindustriel

et d’un potentiel manufacturier. Ce sera un
pays sûr dans lequel il fera bon vivre et de séjourner
l’Organisation des Nations Unies, reconnaissent que la
République kirghize est l’un des États les plus libres et
stables et ayant une société civile forte en Euroasie.
Il convient de noter en particulier que nous
dans le cadre d’un tourisme viable, un pays soutenu par
son appartenance au Partenariat de la montagne riche
de ses monuments naturels, historiques et culturels sans
pareil, le long de la grande Route de la soie. Ce sera un
pays en bonne santé, éduqué, cultivé, libre et prospère,
gouverné par des dirigeants responsables et justes.
mettons en place un nouveau modèle électoral
en utilisant des technologies biométriques pour
identifier les électeurs et compter les votes par voie
électronique. Nous avons utilisé ce système avec
succès en 2015 pour les élections législatives et lors
d’un référendum tenu l’année dernière. Le processus
démocratique et l’ouverture qui ont caractérisé la
campagne électorale dans la République kirghize
ont été validés par les observateurs internationaux
et, surtout, par l’acceptation de leurs résultats par les
partis politiques du pays. La campagne est désormais
bien lancée pour l’élection présidentielle prévue
le 15 octobre.
L’année 2040 marquera 1 200 ans depuis
l’avènement du Khanat kirghize, lorsque l’État kirghize
a atteint son apogée au X
e
siècle. Nous devons à la fois
à notre histoire et à notre avenir d’atteindre 2040 en tant
qu’État solide, autonome et hautement développé.
Les conséquences des changements climatiques
À notre avis, la tenue d’élections régulières et
nous menacent désormais tous à divers degrés, et les
pays montagneux comme la République kirghize
sont sur la ligne de front en raison des écosystèmes
complexes associés au terrain. Les problèmes liés aux
changements climatiques ont une incidence sur tous
les secteurs de l’économie de la République kirghize
et causent des dommages considérables dus à des
catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes
dans les zones montagneuses, y compris les coulées
de boue, les glissements de terrain, les inondations et
les avalanches.
transparentes est essentielle à la stabilité du pays, et nous
sommes déterminés à y parvenir. Je crois fermement
que le Gouvernement nouvellement élu de mon pays
continuera de promouvoir son développement en tant
qu’État démocratique et ouvert. Le Kirghizistan élabore
actuellement une stratégie nationale à long terme de
développement durable à l’horizon 2040. Les objectifs
stratégiques de notre pays en termes de développement
durable comprennent l’accélération d’un développement
économique qui fournisse des emplois décents à la
population; assure le bien-être économique et social, la
sécurité publique et une haute qualité de vie; et permette
le développement d’une démocratie parlementaire et
Nous sommes particulièrement préoccupés par
l’accélération de la fonte des glaciers kirghizes, qui
sont des réservoirs naturels et une source d’eau douce
non seulement pour l’Asie centrale, mais pour le monde
entier. Selon les prévisions, d’ici à 2025, la superficie
totale des glaciers dans la République kirghize pourrait
diminuer de 30 % à 40 %, à la suite de quoi le niveau de
l’eau des fleuves d’Asie centrale pourrait baisser de 25 à
d’une société civile forte.
35 %. D’ici à 2100, les glaciers de la République kirghize
17-29390
5/31
- 77 -
A/72/PV.7

20/09/2017
pourraient disparaître complètement de la surface de la
Terre. C’’est pourquoi notre pays s’attache à promouvoir
la mise en oeuvre de projets conjoints pour préserver les
glaciers dans les écosystèmes montagneux.
La conférence internationale initiée par mon
L’essence même de la transition vers le
pays sur le thème « L’islam et l’État séculaire moderne
» est consacrée au renforcement de la paix et au
développement du dialogue entre les cultures. Elle se
tiendra les 28 et 29 septembre à Bichkek. Nous estimons
qu’il est important d’analyser l’interaction entre l’État,
les institutions religieuses et les sociétés civiles dans
les pays laïques et d’échanger les expériences et les
informations à ce propos.
développement durable a trait à la survie de l’humanité
et à la préservation de la biosphère. En raison des
changements climatiques, plusieurs espèces animales
rares et la biodiversité de nos écosystèmes montagneux
sont menacées d’extinction.
Toutes ces initiatives forment la contribution
Ainsi, depuis les années 90, la population
de la République kirghize à la préservation de la paix
et de la stabilité et au développement de la diversité
culturelle et de la tolérance en tant que contrepoids aux
menaces contemporaines que sont le terrorisme et la
radicalisation et nous sommes convaincus que ce travail
portera ses fruits.
mondiale de léopards des neiges a diminué de moitié.
En 2013, nous avons lancé le Forum mondial pour le
léopard des neiges, qui a marqué le début d’une noble
mission : faire de la préservation de cette espèce et de
son écosystème un objectif environnemental stratégique.
Il y a tout juste trois semaines, à Bichkek, nous avons
organisé avec succès le deuxième Forum international
sur le léopard des neiges et son écosystème. Un des
principaux résultats de ce forum a été la proposition
de la République kirghize de mettre en place un projet
rassemblant plusieurs pays au niveau régional, l’enjeu
étant la préservation de notre biodiversité nationale et,
tout aussi important, de la diversité mondiale.
Un des facteurs clefs du bien-être en Asie
Dans le monde moderne, l’homme a tendance à
centrale est l’utilisation mutuellement avantageuse des
ressources hydriques et énergétiques. La République
kirghize a toujours plaidé en faveur du développement
et de la mise en place dans la région de mécanismes
économiques pour l’utilisation de l’eau. Le caractère
limité des ressources en eau nous fera comprendre tôt ou
tard que l’eau est une ressource économique qui doit être
utilisée de manière raisonnable. Je tiens à souligner tout
particulièrement que les problèmes d’utilisation de l’eau
en Asie centrale peuvent et doivent être réglés par les
États de la région et eux seuls, au moyen d’un dialogue
ouvert et constructif qui tienne compte des intérêts et
des besoins de tous les pays. On ne peut accepter que
les organisations internationales et régionales dictent
aux pays de l’Asie centrale les approches à suivre et les
moyens à employer pour développer la coopération dans
ce domaine.
oublier ses origines. À l’heure où le monde est chaotique
et fragmenté et où les divisions se multiplient, toutes les
nations ont besoin d’éléments rassembleurs et plutôt que
de théories politiques qui divisent les peuples que ce
soit à propos des croyances religieuses ou des langues
parlées, nous avons besoin d’idées qui nous rassemblent.
C’est pourquoi, notre pays a élaboré toute une série de
mesures et de projets internationaux. À titre d’exemple,
afin de montrer la grandeur de la civilisation nomade à
la communauté internationale, la République kirghize a
proposé un projet inédit : les Jeux nomades mondiaux.
L’Assemblée générale a apporté une reconnaissance
internationale à ce projet pour sa contribution au dialogue
interculturel. L’année prochaine, nous accueillerons les
troisièmes Jeux nomades, et nous invitons chacun à
y participer.
Je manquerais à tous mes devoirs si je ne
En juillet, nous avons organisé un forum
mentionnais pas le problème de la gestion des nombreux
résidus d’uranium hérités de l’Union soviétique auquel se
heurte la République kirghize. Ces résidus représentent
une menace pour toute la région. Nous savons tous
que plusieurs grands sites d’enfouissement des déchets
d’uranium sont situés à proximité de rivières et de
sources. En cas d’accident sur un de ces sites, la pollution
des rivières de la région par des déchets hautement
toxiques pourrait avoir des conséquences écologiques et
humanitaires à grande échelle et compromettrait la vie
et la santé de millions de personnes, sans parler que cela
risquerait même de mettre en péril le développement
international sur les « civilisations de l’Altaï et les
peuples apparentés de langue altaïque ». Son objectif
principal était de développer un patrimoine commun et
de le faire connaître ainsi que d’encourager des échanges
culturels entre les peuples de mêmes racines altaïques,
afin de renforcer et d’élargir la coopération entre les
États appartenant à la famille linguistique altaïque.
socioéconomique de tous les pays de l’Asie centrale.
6/31
17-29390
- 78 -
20/09/2017

A/72/PV.7
C’est pourquoi, en 2012, la République kirghize
ou au contraire de la paix, de la sécurité et de la stabilité
dans diverses régions de notre planète. En outre, les
cinq membres permanents du Conseil ont toujours
la possibilité de bloquer une quelconque décision. Le
Kirghizistan est donc favorable à l’adoption de mesures
urgentes pour améliorer le Conseil de sécurité afin que
les intérêts de la majorité des États soient pris en compte.
a proposé l’adoption d’une résolution spécialement
consacrée aux résidus d’uranium en Asie centrale.
L’Assemblée générale a adopté ce texte en tant que
résolution 68/218 en 2013. En cinq ans, nous avons réalisé
d’importants progrès dans le règlement des problèmes de
radiation et de sécurité environnementale. Aujourd’hui,
nous estimons que l’heure est venue pour l’Assemblée
générale d’adopter une résolution reconnaissant les
résultats obtenus. Dans ce contexte, il y aura aujourd’hui,
à New York, une réunion spéciale sur cette question, à
l’initiative notamment de la République kirghize. Nous
pensons que cette réunion nous permettra de proposer
de nouveaux programmes et de nouvelles mesures
conjointes visant à réhabiliter les sites d’enfouissement
des déchets d’uranium.
Le monde va continuer à se développer et à
À propos des questions de paix, de sécurité et
changer. Il continuera à être confronté à des difficultés
et des crises, à réaliser des percées et à obtenir des
succès dans le domaine du développement. Mais nous
sommes tous unis par le même désir de préserver la
paix et la concorde sur notre Terre. Pour qu’il en soit
ainsi, nous devons faire en sorte que chaque pays puisse
se développer selon des conditions équitables, que
personne ne soit laissé de côté, abandonné au chaos et à
ses problèmes.
de développement durable qui concernent tous les pays
de la planète, je tiens également à évoquer le problème
du terrorisme. La communauté internationale doit
intensifier ses efforts pour combattre le terrorisme et
l’extrémisme ainsi que leurs phénomènes connexes, tels
que le trafic de drogue et d’armes, la traite des êtres
humains et le blanchiment d’argent. Malheureusement,
les mesures prises à ce jour par la communauté
internationale sont insuffisantes et conduisent même
parfois à une confrontation entre les États. Or ce n’est
que par une action concertée et des efforts conjoints que
nous pourrons réellement endiguer les menaces liées au
terrorisme et à l’extrémisme.
La mise en œuvre des objectifs de développement
durable, de l’Accord de Paris sur les changements
climatiques et d’autres accords internationaux doit rester
la priorité principale de notre action concertée en tant
que communauté internationale. Ce n’est qu’ensemble
que nous pourrons édifier un monde fondé sur la
diversité culturelle; un monde fondé sur le dialogue, pas
sur les sanctions; un monde qui s’appuie sur des mesures
préventives et sur une plus grande responsabilisation;
un monde où personne n’est oublié et laissé de côté.
Alors unissons nos efforts, aidons tous les peuples
Aujourd’hui, je ne peux manquer de mentionner la
sur Terre à avoir une vie meilleure et à vivre un peu plus
dans la joie, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Ensemble
bâtissons un monde qui offre une vie digne pour tous les
habitants de la planète Terre.
situation actuelle au Myanmar et le sort des musulmans
dans ce pays. Le Kirghizistan condamne résolument
les violences perpétrées contre la minorité ethnique
au Myanmar et nous appelons sincèrement toutes les
parties au conf lit à engager des négociations pacifiques.
(

)
J’arrive au bout de mon discours et je voudrais
Nous appelons également tous les pays du monde
à respecter leurs engagements à l’égard des dispositions
des conventions internationales relatives à la nonprolifération
des
armes
de
destruction
massive.
Nous jugeons encourageant le fait que l’ONU
maintenant m’adresser, dans notre langue, à mes chers
compatriotes kirghizes. Après mille ans d’effort, les
nomades kirghizes ont trouvé leur chemin. Pour y
parvenir, nos ancêtres ont dû par milliers donner leur
vie et nos mères, par milliers, ont été dévastées par le
chagrin. Y a-t-il une seule montagne où des os kirghizes
ne sont pas enfouis? Y a-t-il une seule vallée où le sang
kirghize n’a pas coulé?
joue un rôle de plus en plus important dans nos efforts
collectifs pour faire face aux défis et aux menaces
du monde d’aujourd’hui. Mais à mesure que l’ONU
voit son rôle s’accroître, il faut aussi qu’elle soit
davantage comptable de son action. À l’heure actuelle,
les 15 membres du Conseil de sécurité décident
littéralement du sort du monde. Le consensus auquel ils
Dans quelques jours, les Kirghizes éliront leur
nouveau dirigeant. Ne perdons pas notre chemin en
suivant les oligarques et les dirigeants d’autres pays.
Jamais plus nous ne devons laisser d’autres dicter
parviennent fait pencher la balance du côté de la guerre
au dirigeant kirghize sa conduite. Jamais plus nous
17-29390
7/31
- 79 -
A/72/PV.7

20/09/2017
ne devons accepter que notre richesse nationale soit
vendue pour une bouchée de pain, nos terres données
en cadeau pendant que notre peuple souffre. Ne cédons
pas aux sirènes de l’argent. Ne nous laissons plus jamais
tromper par de belles paroles. Ne nous regardons pas
les uns les autres avec duplicité. Soyons honnêtes les
uns avec les autres. Nous devons préserver notre dignité
et notre unité. Nous devons protéger notre patrie. Nous
devons protéger notre peuple.
de guerre, tuant 613 résidents pacifiques de Khojaly,
dont 106 femmes et 63 enfants. L’un des criminels
de guerre qui ont commis cet ignoble crime contre
l’humanité est l’actuel Président arménien.
Des organisations internationales de premier plan
Le Président par intérim (
) :
Au nom de l’Assemblée générale, je tiens à remercier le
Président de la République kirghize de l’allocution qu’il
vient de prononcer.
ont adopté des résolutions exigeant le retrait des troupes
arméniennes du territoire de l’Azerbaïdjan. En 1993, le
Conseil de sécurité a adopté les résolutions 822 (1993),
853 (1993), 874 (1993) et 884 (1993), exigeant le retrait
immédiat et inconditionnel des troupes arméniennes
du territoire de l’Azerbaïdjan. D’autres organisations
internationales, comme l’Organisation de la coopération
islamique, le Mouvement des pays non alignés,
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE), l’Assemblée parlementaire du Conseil
de l’Europe et le Parlement européen, ont adopté des

Allocution de M. Ilham Heydar oglu Aliyev,
Président de la République d’Azerbaïdjan
Le Président par intérim (
) :
L’Assemblée va maintenant entendre une allocution du
Président de la République d’Azerbaïdjan.

Le Président par intérim (
) :
Au nom de l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de
souhaiter la bienvenue à l’Organisation des Nations
Unies à S. E. M. Ilham Heydar oglu Aliyev, Président
de la République d’Azerbaïdjan, et je l’invite à prendre
la parole devant l’Assemblée.
Le Président Aliyev (
) : Depuis
plus de 25 ans, l’Arménie occupe 20 % du territoire de
l’Azerbaïdjan : le Haut-Karabakh et sept autres régions
de notre pays. Depuis des temps anciens et historiques, le
Haut-Karabakh fait partie du territoire de l’Azerbaïdjan.
À la suite de l’agression arménienne, près de 20 % du
territoire internationalement reconnu de l’Azerbaïdjan
se trouve sous occupation arménienne. Plus d’un
million d’Azerbaïdjanais sont devenus des réfugiés et
des déplacés. L’Arménie a mis en œuvre une politique
de nettoyage ethnique contre les Azerbaïdjanais en
Arménie, au Haut-Karabakh et dans sept autres régions
de l’Azerbaïdjan.
L’Arménie a commis un génocide contre les
décisions et des résolutions similaires.
L’Arménie ne les a pas mises en œuvre.
Depuis 24 ans, l’Arménie fait fi des résolutions du
Conseil de sécurité et, malheureusement, elle n’a pas été
punie pour cela. Dans certains cas, les résolutions du
Conseil de sécurité sont mises en œuvre en quelques
jours. Dans notre cas, des résolutions adoptées il y
a 24 ans n’ont pas encore été mises en œuvre. Il s’agit
d’une approche relevant de la politique de deux poids,
deux mesures, qui est inacceptable. Il faut imposer
des sanctions internationales à l’Arménie. L’une des
réformes importantes de l’ONU doit être la création
d’un mécanisme chargé d’assurer la mise en œuvre des
résolutions du Conseil de sécurité.
L’Arménie met tout en oeuvre pour maintenir
le statu quo et pour faire obstacle à des négociations
sur le fond. Les Coprésidents du Groupe de Minsk de
l’OSCE – la France, la Russie et les États-Unis – ont
déclaré à plusieurs reprises que le statu quo était
inacceptable. Comment un État aussi défaillant et aussi
corrompu, dirigé par un régime despotique et médiéval,
peut-il se permettre de violer le droit international
pendant tant d’années et de faire fi des résolutions du
Conseil de sécurité et des déclarations des puissances
mondiales? La réponse est : deux poids, deux mesures.
Il n’y a pas de pression internationale sur l’agresseur,
pas de sanctions internationales imposées à la dictature
arménienne. Il faut mettre un terme à cette politique.
Une telle politique à l’égard de l’agresseur n’est pas
seulement un signe d’injustice; elle crée également
l’illusion que la dictature arménienne peut poursuivre
Azerbaïdjanais à Khojaly. Le génocide de Khojaly
est déjà officiellement reconnu par plus de 10 pays.
Le 26 février 1992, l’Arménie a commis des crimes
sa politique de terreur.
8/31
17-29390
- 80 -
20/09/2017

A/72/PV.7
En avril 2016, l’Arménie a commis un autre crime
et la protection des droits de l’homme font partie des
principales priorités de notre gouvernement. Toutes
les libertés fondamentales sont pleinement garanties
en Azerbaïdjan, notamment la liberté d’expression, la
liberté de la presse, la liberté de réunion et la liberté
de religion.
de guerre sur la ligne de contact, en attaquant nos villes
et nos villages. Cette attaque a fait six morts, dont un
enfant, et 26 blessés parmi les civils azerbaïdjanais. Des
centaines de nos maisons ont été détruites. L’Azerbaïdjan
a été obligé de défendre ses citoyens. À la suite d’une
contre-attaque couronnée de succès, l’Azerbaïdjan
a libéré quelques territoires dans les trois régions
occupées, à savoir Agdere, Fuzuli et Jabrayil, et a hissé
son drapeau national dans les territoires libérés. Les
dirigeants arméniens ne doivent pas oublier cette leçon.
Sinon, les conséquences de la prochaine provocation
arménienne seront encore plus douloureuses.
L’Azerbaïdjan est l’un des centres de
multiculturalisme reconnus dans le monde. Le
multiculturalisme est une politique d’État en
Azerbaïdjan. Des représentants de toutes les ethnies
et religions vivent en Azerbaïdjan dans la paix et
l’harmonie. En Azerbaïdjan, 2016 a été proclamée
« Année du multiculturalisme » et 2017 a été proclamée
« Année de la solidarité islamique ».
Quand elle subit une défaite sur le champ de
bataille, l’Arménie recourt à sa politique hostile, qui
consiste à attaquer nos villes et nos villages. Le 4 juillet,
l’Arménie a lancé une attaque ciblée contre le village
Contrairement à l’Arménie, qui ne compte
pratiquement pas de minorités nationales, et qui est un
pays mono-ethnique où la xénophobie est une politique
d’État, l’Azerbaïdjan est un pays multiethnique. La
diversité culturelle, ethnique et religieuse de notre
société est pour nous un grand atout. L’Arménie, où
l’islamophobie a atteint son sommet, a commis de
nombreux actes de vandalisme, détruisant toutes les
mosquées dans les territoires occupés.
d’Alkhanli dans le district de Fuzuli à l’aide de
mortiers de 82 et 120 millimètres et de lance-grenades.
Deux civils ont été tués : Zahra Guliyeva, une fillette
de 2 ans, et sa grand-mère. Le 7 août, dans la région de
Tovuz, située le long de la frontière avec l’Arménie, un
garçon de 13 ans a été blessé par des soldats arméniens.
La communauté internationale doit mettre un terme au
fascisme et à la terreur arméniens.
L’Azerbaïdjan a accueilli de nombreuses
L’Azerbaïdjan est engagé en faveur d’un
règlement pacifique du conf lit. Dans le même temps,
si les provocations militaires arméniennes continuent,
il défendra ses citoyens, conformément à la Charte des
Nations Unies. Si nécessaire, l’Azerbaïdjan punira à
nouveau l’agresseur, comme il l’a fait en avril 2016.
manifestations internationales visant à renforcer le
dialogue interreligieux. Je pense notamment au septième
Forum mondial de l’Alliance des civilisations, au
Sommet mondial des chefs religieux, au Forum mondial
sur le dialogue interculturel – à quatre reprises – et au
Forum humanitaire international de Bakou – à cinq
reprises – ainsi qu’à d’autres manifestations importantes.
Le conflit arménien-azerbaïdjanais concernant
En sa qualité de membre de l’Organisation de
le Haut-Karabakh doit être réglé sur la base du droit
international et des résolutions pertinentes du Conseil
de sécurité. L’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan doit
être entièrement rétablie.
En dépit de graves difficultés découlant de
la coopération islamique et du Conseil de l’Europe,
l’Azerbaïdjan a lancé en 2008 le Processus de Bakou,
qui bénéficie de l’appui de l’ONU. L’objectif principal
du Processus de Bakou est de renforcer le dialogue, le
partenariat et la coopération entre le monde musulman
et l’Europe.
l’occupation arménienne, l’Azerbaïdjan s’est développé
rapidement et avec succès. L’Azerbaïdjan est un membre
actif de l’ONU. En 2011, il a été élu membre non
permanent du Conseil de sécurité. Au total, 155 pays
ont voté pour l’Azerbaïdjan. La majorité absolue des
États Membres ont démontré leur appui à l’Azerbaïdjan
et à sa politique. Il s’agissait d’un grand succès pour
l’Azerbaïdjan, qui, à cette époque, n’existait que
depuis 20 ans.
En 2015, l’Azerbaïdjan a accueilli les premiers
Jeux européens, auxquels ont participé 6000 athlètes
de 50 pays. Et cette année, nous avons accueilli les
quatrièmes Jeux de la solidarité islamique, auxquels
ont pris part 3000 athlètes de 54 pays. C’est dire
qu’en l’espace de deux ans, la capitale Bakou a abrité
aussi bien les Jeux européens que les Jeux de la
solidarité islamique, contribuant ainsi grandement à la
promotion du multiculturalisme. Attestant de son statut
L’Azerbaïdjan est un pays stable, moderne et
démocratique. Le développement de la démocratie
de grande nation sportive, l’équipe azerbaïdjanaise s’est
17-29390
9/31
- 81 -
A/72/PV.7

20/09/2017
classée deuxième aux Jeux européens et première au
Jeux de la solidarité islamique. Autre preuve de notre
engagement dans ce domaine : l’Azerbaïdjan a terminé
quatorzième au classement des médailles aux Jeux
olympiques de Rio de 2016, remportant 18 médailles
au total.
L’amélioration des conditions de vie de nos
L’Azerbaïdjan a accompli des progrès
citoyens est le principal objectif de nos politiques.
Depuis 2004, les salaires ont multipliés par 5,6 et les
pensions par 8,2. Sans aide financière étrangère, nous
avons construit près de 100 nouvelles agglomérations
et villes pour les réfugiés et les déplacés touchés par
l’occupation arménienne. Ce faisant, nous avons amélioré
les conditions de vie de plus de 250 000 personnes, en
leur fournissant de nouvelles maisons et de nouveaux
appartements, et en construisant 152 écoles, 59 centres
de santé et 60 jardinières d’enfants sur leur lieux de
résidence. En tout, depuis 2004 nous avons construit ou
rénové plus de 3000 écoles et 600 hôpitaux et centres de
santé. Le taux d’alphabétisation en Azerbaïdjan atteint
près de 100 %. Chaque année plus de 5 millions de
personnes – soit la moitié de la population – bénéficient
d’examens médicaux entièrement pris en charge par le
considérables dans le domaine du développement
social et économique. Notre économie a plus que triplé
depuis 2004, et nous avons créé plus de 1,6 million
d’emplois, maintenant notre taux de chômage à 5 %,
soit l’un des plus bas au monde. Nous avons accordé
la priorité à la réduction de la pauvreté; nos niveaux
de pauvreté sont passés de 40 % en 2004 à 5 ou 6 %
actuellement. Nos réserves de devises sont égales à
notre produit intérieur brut (PIB) et la dette extérieure
du pays équivaut à moins de 20 % de notre PIB. En
2009, l’Azerbaïdjan a été nommé champion du monde de
la réforme dans le rapport
de la Banque
mondiale. Le rapport sur la compétitivité mondiale
2016-2017 du Forum économique mondial de Davos a
classé l’Azerbaïdjan à la 37
e
place sur 138 pays. En 2015,
l’Azerbaïdjan a reçu le prix Sud-Sud en reconnaissance
des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs
du Millénaire pour le développement, et est classé
depuis 2010 dans le groupe de pays à développement
humain élevé. Le développement rapide de notre espace
industriel a permis à l’Azerbaïdjan de rejoindre le
club spatial mondial avec Azerspace et Azersky, ses
deux satellites de télécommunications et d’observation
de la terre. Un troisième satellite, Azerspace-2, sera
lancé bientôt.
Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan exporte des produits
budget de l’État.
L’Azerbaïdjan joue un rôle important dans le
marché énergétique mondial. En tant que fournisseur
fiable de pétrole et de gaz aux marchés internationaux,
nous assurons la sécurité énergétique de plusieurs
pays de la planète. Aujourd’hui, avec ses partenaires
internationaux, l’Azerbaïdjan est en voie d’achever le
projet de construction du corridor gazier sud-européen,
d’un coût de 40 milliards de dollars, un des plus
importants projets d’infrastructure au monde.
Notre autre de nos priorités importantes est le
transport. Situé comme il l’est entre l’Europe et l’Asie,
l’Azerbaïdjan est en train d’utiliser de façon avisée sa
position géographique pour devenir l’un des principaux
pôles de transport en Eurasie. Ces dernières années,
nous avons construit six aéroports internationaux
et 11 000 kilomètres d’autoroutes et de routes modernes.
Les 270 navires azerbaïdjanais forment la plus grande
marine marchande de la mer Caspienne, et nos chantiers
navals modernes sont capables de construire des navires
de tous types et de tous tonnages. Nous sommes aussi en
train de moderniser notre réseau ferroviaire, qui s’étend
à présent à tout le territoire. L’année prochaine, nous
inaugurerons un port international de marchandises, le
plus grand de la région caspienne. L’Azerbaïdjan investit
énormément dans les couloirs de transport Est-Ouest et
Nord-Sud qui traversent le pays dans les deux sens.

Pour terminer, je voudrais signaler que l’année
dernière nous avons célébré le vingt-cinquième
anniversaire du recouvrement de notre indépendance.
aussi bien intellectuels qu’industriels et agricoles.
Notre agence publique de prestation de services et
d’innovations sociales pour les citoyens, ASAN, est
un modèle de relations publiques et de prestation de
services modernes. Avec 251 services regroupées sous
un seul toit, la transparence absolue de l’agence et sa
tolérance zéro pour la corruption et les pots-de-vin l’ont
rendue attractive pour de nombreux pays. En tant que
produit purement azerbaïdjanais, elle a fourni durant
les cinq années de son existence plus de 1,6 million
de services à 5 millions de personnes. Le nombre total
d’application est de 17 millions et sa notation par le
public est favorable à 98 %. En 2015, en reconnaissance
de ses contribution à une prestation de services publics
excellente, créative et simplifiée, l’ASAN a reçu le Prix
des Nations Unies pour le service public.
Le développement réussi de l’Azerbaïdjan prouve une
10/31
17-29390
- 82 -
20/09/2017

A/72/PV.7
fois encore qu’un pays ne peut réussir que s’il est libre et
indépendant et que s’il est maître de sa destinée. Notre
plus grand bonheur en tant qu’Azerbaïdjanais c’est de
vivre dans un pays indépendant, qui met en œuvre des
politiques indépendantes – des politiques axées sur les
intérêts de son peuple.
occasion pour féliciter le Secrétaire général, M. António
Guterres, de sa nomination l’année dernière, et pour lui
souhaiter plein succès dans son mandat.
Aujourd’hui, je veux parler des êtres humains, de
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République d’Azerbaïdjan de l’allocution qu’il
vient de prononcer.

la paix et de la planète. Rien n’est plus important dans ce
débat général que de veiller à ce que tous les représentants
ici présents respectent son thème, « Priorité à l’être
humain : paix et vie décente pour tous sur une planète
préservée ». Premièrement, le thème nous enjoint de
mettre l’accent sur les êtres humains – les êtres humains
de tous les pays et de toutes conditions. Il concerne la
condition humaine des personnes dans les États petits et
grands, riches et pauvres, forts et faibles. Il concerne la
condition de l’humanité partout sur Terre.
Allocution de M. David Arthur Granger, Président
de la République du Guyana
Le monde est confronté à plusieurs crises
humanitaires graves. Dans de trop nombreuses régions
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Guyana.

Le Président (
) : Au nom de
du monde, les enfants continuent de mourir de maladies
évitables ou se couchent le ventre vide. Dans certains
endroits, les femmes se voient refuser l’égalité d’accès
aux emplois qui leur permettraient de bénéficier
d’une bonne qualité de vie. L’écart entre les riches
et les pauvres dans le monde demeure beaucoup trop
important. Les conf lits au sein des États ont engendré
une vaste crise internationale des réfugiés, provoquant
le déplacement de millions de personnes forcées de fuir
leurs pays d’origine.
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies
à S. E. M. David Arthur Granger, Président de la
République du Guyana, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Les objectifs de développement durable incarnent
Le Président Granger (
) : Je
voudrais avant toute chose exprimer les plus sincères
condoléances et la solidarité du Gouvernement et du
peuple guyanais aux victimes du séisme qui a frappé
hier le Mexique, et à celles de l’ouragan Maria qui a
pratiquement détruit le Commonwealth de Dominique
il y a deux jours.
La République coopérative de Guyana vous
notre détermination et notre volonté collectives
d’éliminer la faim et la pauvreté de notre planète tout
en favorisant l’égalité d’accès à l’éducation, à l’emploi
et à la justice sociale pour les hommes et les femmes.
L’adoption des objectifs de développement durable
a propulsé nos aspirations à un monde meilleur en
actions et objectifs concrets et tournés vers l’avenir. Ces
objectifs cherchent à promouvoir le respect de la dignité
inhérente aux personnes et de leurs droits en tant
qu’êtres humains. Toutefois, leur réalisation est entravée
par les violations des droits de l’homme, les migrations
involontaires des personnes poussées à quitter leurs
pays d’origine ainsi que par le terrorisme et la guerre.
Le défi pour l’Organisation des Nations Unies est de se
montrer déterminée à mieux faire respecter les droits
des citoyens au sein des structures de gouvernance de
nos États Membres.
félicite, Monsieur le Président, de votre élection à la
présidence de l’Assemblée générale à sa soixantedouzième

session. Nous sommes confiants que sous
votre direction, des progrès seront accomplis dans
la promotion des préoccupations de la communauté
internationale et la concrétisation du thème du débat
général de la présente session de l’Assemblée, à savoir
« Priorité à l'être humain: paix et vie décente pour
taus sur une planète préservée ». La Guyana salue aussi
le brio avec lequel votre prédécesseur, l’Ambassadeur
Peter Thomson, des Fidji, a dirigé l’Assemblée au cours
Deuxièmement, je veux parler de la planète
Terre. Une planète viable est le plus grand patrimoine
de l’humanité. Rien n’est plus indispensable à la survie
des êtres humains. Nous avons trop longtemps été
de l’année écoulée. Je voudrais également saisir cette
indifférents à la nécessité de protéger la planète, et sa
17-29390
11/31
- 83 -
A/72/PV.7

20/09/2017
viabilité est maintenant menacée sur plusieurs fronts.
Les changements climatiques ne sont pas une fiction
ou l’invention de quelques extrémistes. Cette année, les
petits États insulaires des Caraïbes et plusieurs régions
de l’Amérique du Nord ont subi la furie dévastatrice
d’une série d’ouragans – Harvey, Irma, José, Katia, Lee
et Maria, dont l’humanité a contribué à la fréquence
et à la férocité par l’exploitation irresponsable des
ressources de la Terre.
Le Guyana fait partie du bouclier guyanais, un
L’ouragan Irma était un présage meurtrier et
des derniers domaines de forêt ombrophile vierge restant
dans le monde. Le bouclier guyanais est à l’origine de
15 % des réserves mondiales d’eau douce. Sa biodiversité
fournit des services rendus par les écosystèmes, tels
que la nourriture, l’eau douce et les médicaments.
Elle fournit des services environnementaux, tels que
la régulation du cycle de l’eau, de la qualité de l’eau
et de la pollinisation. Les forêts du bouclier captent et
stockent le carbone, atténuant ainsi l’effet de serre. En
d’autres termes, le bouclier est indispensable à la vie sur
Terre. Le Guyana appelle l’ONU à contribuer à protéger
et à préserver le bouclier guyanais en tant que ressource
mondiale pour la survie et la viabilité de notre planète.
destructeur de l’extrême vulnérabilité et fragilité
des petits États insulaires en développement et des
États côtiers de faible altitude des Caraïbes, et le
Guyana contribue, dans la limite de ses moyens, à
porter secours aux populations touchées dans les
États frères des Caraïbes. L’année dernière, dans cette
J’en viens maintenant à la paix. La lutte pour
la paix a été le principal objectif et la principale
préoccupation de l’Organisation tout au long de son
même salle, le Guyana a signé et célébré l’Accord de
Paris sur les changements climatiques. Cette année,
nous renouvelons notre attachement à ses objectifs en
démontrant le rôle de pionnier qu’occupe le Guyana
dans la bonne intendance mondiale de l’environnement.
Il convient de rappeler qu’en 1989, trois ans avant la
Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le
développement qui s’est tenue à Rio en 1992, le Guyana
a eu la clairvoyance de s’engager dans une alliance
environnementale avec la communauté internationale en
consacrant 360 000 hectares de ses forêts ombrophiles,
existence. Une bonne qualité de vie pour les peuples
du monde et une utilisation durable des ressources de
la planète reposent sur la paix et la justice, notamment
la justice au sein des États et entre eux. Le monde est
las de la guerre. Lutter pour la paix doit être la quête
incessante de l’humanité. L’Organisation des Nations
Unies est le principal instrument mondial de la paix.
Elle a un rôle vital à jouer pour garantir le respect
du droit international par l’intermédiaire de la Cour
internationale de Justice et du Conseil de sécurité. Dans
cette lutte pour la paix, nous devons chercher à résoudre
les conflits interétatiques de longue date. À cet égard, le
Guyana appuie l’appel lancé en faveur d’une réforme du
Conseil de sécurité, afin de donner encore plus de poids
aux pays en développement.
« pour élaborer, démontrer et rendre accessibles
aux systèmes du Guyana et de la communauté
internationale des méthodes et des techniques
pour l’utilisation viable des multiples ressources
des forêts tropicales et la préservation de la
diversité biologique ».
Nous réaffirmons notre appui à la solution
Vingt ans après cette initiative internationale, le
des deux États au conflit israélo-palestinien. Nous
affirmons le droit du peuple palestinien à une patrie et
une existence digne. Nous exigeons la levée de l’embargo
économique préjudiciable qui pèse sur l’île caribéenne
de Cuba et entrave son droit au développement.
Guyana a conclu un accord avec le Royaume de Norvège,
« afin de travailler ensemble pour fournir au
monde un modèle pertinent, reproductible, de la
façon dont le Programme des Nations Unies sur
la réduction des émissions liées à la déforestation
et à la dégradation des forêts et sur le rôle de la
conservation, de la gestion durable des forêts et
de l’augmentation des stocks de carbone forestier
dans les pays en développement, connu sous le
nom de programme REDD-plus, peut accorder
les objectifs de développement des pays forestiers
avec la nécessaire lutte mondiale contre les
La lutte pour la paix et le droit au développement
sont les plus grandes préoccupations du Guyana depuis
qu’il a obtenu son indépendance en 1966. Lorsque j’ai
pris la parole devant l’Assemblée en septembre dernier
(voir A/71/PV.8), j’ai expliqué le danger qui menace nos
frontières en raison des revendications territoriales de
notre voisin de l’ouest, la République bolivarienne du
Venezuela. J’ai exposé aux nations du monde le péril que
le Guyana subissait le long de ses frontières aux mains du
Venezuela. Pourtant, la revendication du Venezuela sur
changements climatiques ».
le territoire du Guyana n’a pas diminué ou été écartée.
12/31
17-29390
- 84 -
20/09/2017

A/72/PV.7
Le Guyana reste en danger. Les événements inquiétants
survenus au Venezuela ont attiré l’attention du monde et
soulevé les inquiétudes d’un grand nombre d’entre nous
face aux privations dont souffre son peuple.
Les populations du monde ont soif de réaliser
Les Caribéens veulent que les Caraïbes soient
leur potentiel dans la dignité et l’égalité et dans un
environnement sain – un but réalisable des objectifs de
développement durable adoptés par l’ONU. La paix pour
les peuples du monde est le mandat de l’ONU. C’est en
remédiant aux crises humanitaires dans le monde, en
promouvant la justice entre les nations et en leur sein et
en réglant les conf lits prolongés entre les États que l’on
parviendra à la paix.
une zone de paix. Or, la revendication du Venezuela
sur l’intégrité territoriale du Guyana serait une menace
pour cette zone et pour cette paix. Le Venezuela fait
plus de quatre fois la taille du Guyana, et pourtant il
revendique deux tiers du territoire du Guyana, y compris
son espace maritime. Nous dépendons de nos ressources
terrestres et maritimes pour le développement de notre
pays et pour propulser notre population hors de la
pauvreté. Après 51 ans d’indépendance du Guyana, la
revendication du Venezuela persiste. Il y a 118 ans, en
1899, un tribunal international éminent a apporté un
règlement complet, parfait et définitif à la question. Le
La planète Terre peut offrir à chacun une vie
décente. La planète peut être protégée des ravages des
changements climatiques et des dégâts irresponsables
causés à son écologie et à sa biodiversité. Unies, les
nations réunies dans cette salle peuvent réaliser la
promesse de la Charte des Nations Unies et du thème
de la présente Assemblée générale, à savoir donner la
priorité à l’être humain, lutter pour la paix et protéger
Venezuela a rejeté cette sentence arbitrale en 1962 au
Comité spécial de la décolonisation, alors que la Guyane
britannique – que nous étions alors – s’efforçait de
devenir indépendante.
la planète.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Guyana de l’allocution qu’il vient
de prononcer.
Le monde doit être averti, par l’intermédiaire de
l’Assemblée, que la paix sera compromise dans notre
région si la justice ne l’emporte pas, non seulement
au Venezuela, mais également en ce qui concerne
son différend frontalier avec le Guyana. Quatre
Secrétaires généraux ont été saisis de la revendication
des Vénézuéliens. Il faut maintenant choisir entre
un règlement juste et pacifique conforme au droit
international ou une posture vénézuélienne d’usure qui
est de plus en plus menaçante et militariste. Dans le cas
présent, la procrastination est l’ennemie du règlement et
l’alliée d’un prolongement du conf lit.

présidence collégiale de la Bosnie-Herzégovine
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
présidence collégiale de la Bosnie-Herzégovine.
Heureusement, comme ils l’ont indiqué

publiquement, l’ancien Secrétaire général, Ban Kimoon,
et
le
Secrétaire
général
actuel,
António
Guterres,

ont
décidé
que
si,
sur
la
base
de
l’Accord
de
Genève
de

1966,
des
progrès
significatifs
n’avaient
pas
été
réalisés

d’ici
à
la
fin
de
2017
en
vue
de
parvenir
à
un
accord
pour

mettre
fin
à
cette
controverse,
la
Cour
internationale
de

Justice
serait
le
prochain
moyen
de
règlement
pacifique,

à

moins que le Guyana et le Venezuela ne choisissent
conjointement une autre option. Le Guyana collabore
de manière assidue avec le Représentant personnel
du Secrétaire général et espère que la communauté
internationale fera en sorte que le Venezuela ne soit pas
autorisé à bafouer le processus de règlement judiciaire,
qui est la voie claire et consensuelle qui mènera à la paix
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
collégiale de Bosnie-Herzégovine, et je l’invite à prendre
la parole devant l’Assemblée générale.
(
) : Je tiens en premier
lieu à vous féliciter, Monsieur le Président, de votre
accession à la présidence de l’Assemblée générale à sa
soixante-douzième session. Je suis convaincu que votre
tact et votre diplomatie, dont la Bosnie-Herzégovine a été
directement témoin, aideront l’organe le plus important
et à la justice.
de l’ONU à continuer d’avancer et à lutter efficacement
17-29390
13/31
- 85 -
A/72/PV.7

20/09/2017
contre les problèmes nouveaux. Je remercie également
le Président sortant pour les qualités de dirigeant qu’il a
démontrées durant la soixante-et-onzième session.
Je m’associe aux orateurs qui ont félicité
S. E. M. António Guterres de sa nomination au poste de
Secrétaire général de l’ONU. Sa noble et sage intention
de consacrer davantage d’efforts à jeter des ponts entre
nous tous au cours des années à venir recevra l’appui
total de la Bosnie-Herzégovine.
Dans un monde dominé par l’incertitude et
parties est préoccupante. Ces deux nations méritent
mieux. Encore une fois – et c’est le cas depuis des
décennies – le cheminement vers la paix est trop lent et
devient de plus en plus complexe. Il est donc essentiel
que nous rappelions sans relâche l’objectif suprême,
qui est l’existence de deux États, Israël et la Palestine,
vivant côte à côte dans la paix, la sécurité et à l’intérieur
de frontières reconnues. La Bosnie-Herzégovine reste
convaincue que cet objectif peut être réalisé si les
parties honorent les obligations qui leur incombent en
vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
du mandat de la Conférence de Madrid et de l’Initiative
de paix arabe.
l’insécurité, il est tout simplement impossible de
surestimer l’importance que revêtent les principes et le
cadre multilatéral définis pour nous par les fondateurs
de l’ONU. La force de l’Organisation réside à la fois
dans notre capacité individuelle et dans nos capacités
communes de lutter efficacement contre les maladies,
Le mal a existé tout au long de l’histoire de
l’humanité. Il est parfois en marge de nos communautés,
et parfois, à un degré plus ou moins élevé, présent en
leur sein. Il ne prend pas toujours la même forme ni
la faim, le terrorisme et toute autre menace à l’existence
humaine. Ce faisant, il nous faut bien entendu
reconnaître à quel point il est nécessaire et important
d’adopter des mesures réf léchies et constructives
pour rapprocher le système des Nations Unies de
son environnement et lui permettre de s’adapter afin
d’anticiper les problèmes que connaît le monde et d’y
réagir avec une efficacité bien supérieure à la simple
somme de nos capacités individuelles.
Nous sommes profondément préoccupés par
ne se manifeste avec la même intensité. Le terrorisme
est indubitablement le plus grand mal de notre époque,
et sa force et ses manifestations représentent la plus
grave menace à la paix et à la sécurité internationales.
Les forces destructrices ont toujours été profondément
enracinées et pris des visages différents, mais leur
existence ne saurait être justifiée. Nous devons déployer
des efforts concertés et soutenus, et appliquer une
stratégie multidimensionnelle et intégrée pour vaincre
le terrorisme et éliminer définitivement la crainte de la
terreur au sein de nos communautés.
la souffrance persistante du peuple syrien dont nous
sommes témoins. La Bosnie-Herzégovine condamne
fermement toute forme de violence contre la population
civile syrienne. La violence doit s’arrêter. Il faut rendre
à tous les Syriens, hommes, femmes, enfants et réfugiés,
leur dignité; et aussi faire renaître leur croyance en
la possibilité d’un relèvement et d’une vie nouvelle.
Comme nombre d’autres délégations présentes dans
cette salle aujourd’hui, nous continuerons d’appeler au
règlement pacifique et politique du conf lit par la voie
de la négociation. Ce processus doit être dirigé par
les Syriens et eux seuls, sur la base du Communiqué
de Genève (S/2012/522, annexe) et avec l’aide de la
communauté internationale et de l’ONU, représentée
par l’Envoyé spécial pour la Syrie, dont les efforts
altruistes pour poursuivre les négociations à Genève
sont hautement appréciés.
La Bosnie-Herzégovine continuera de contribuer
Il pourrait paraître superf lu de répéter qu’il ne
à la pleine mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste
mondiale des Nations Unies et aux activités du Comité
contre le terrorisme. Nous saluons tout particulièrement
les efforts du Secrétaire général, António Guterres, pour
renforcer les capacités de l’ONU en matière de lutte
contre le terrorisme ainsi que la création, à cet égard, du
nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme. De notre
côté, nous sommes disposés à renforcer constamment
la coopération aux niveaux régional, sous-régional
et international, en particulier dans le domaine de la
collecte et de l’échange d’informations. En tant que
membre de la Coalition internationale contre Daech,
nous continuerons d’appuyer les efforts déployés par la
Coalition pour libérer des communautés entières et les
aider à se relever des souffrances et des dommages que
leur auront fait subir Daech et son réseau mondial.
peut y avoir de paix et de prospérité pour le peuple
israélien s’il n’en va pas de même pour les Palestiniens,
et vice versa. Le conflit israélo-palestinien est le
différend le plus grave à rester sans solution au Moyen-
La Bosnie-Herzégovine est attachée à la pleine
application de toutes les résolutions du Conseil de
sécurité visant à traduire en justice les personnes
Orient, et l’absence actuelle de négociations entre les
impliquées dans le financement, la planification, la
14/31
17-29390
- 86 -
20/09/2017

A/72/PV.7
préparation ou l’exécution d’actes terroristes. En outre,
nous sommes pleinement d’accord avec l’opinion selon
laquelle, pour éliminer définitivement le fléau du
terrorisme et de l’extrémisme violent, il faut investir
en permanence dans tout l’éventail des domaines
concernés et qui sont liés entre eux, de l’élimination des
injustices, des inégalités, de la pauvreté et de l’absence
de liberté à l’amélioration de la compréhension entre
ceux qui ont des points de vue divergents, en passant
par le renforcement du dialogue interculturel et des
valeurs démocratiques généralement acceptées. Quand
on commence à se dire qu’on en a suffisamment fait
dans tous ces domaines, alors il faut recommencer et
redoubler d’efforts.
transfert de technologies et la fourniture de ressources
financières et d’une assistance pour évaluer les progrès
sont impératifs, de même que, bien entendu, la pleine
prise en main par les pays des processus de mise en
oeuvre. Dans ce contexte, nous avons parfaitement
compris et accepté la forte interdépendance qui unit les
dimensions économique, sociale et environnementale
du développement durable. Nous avons ratifié l’Accord
de Paris sur les changements climatiques et avons
choisi d’en suivre les directives. C’est une dette
envers nos enfants et la planète qui doit être acquittée
sans condition.
Que je me remémore notre passé ou que je me
Un monde sur lequel ne pèserait plus la menace
tourne vers le présent ou l’avenir, les femmes, dans
mon pays, occupent des postes de haut rang qui leur
reviennent de droit et en toute logique. Le rôle des
femmes est vital pour le développement et la prospérité
d’une destruction totale de l’humanité relève moins
de l’utopie lorsque les moyens et les armes de ladite
destruction sont moins nombreux. Par conséquent,
le désarmement et la non-prolifération des armes
de destruction massive sont toujours les conditions
préalables de la paix et la sécurité mondiales auxquelles
nous aspirons tous. Dans ce contexte, la BosnieHerzégovine
condamne
elle
aussi

avec force les essais
nucléaires effectués par la République populaire
démocratique de Corée. Nous appelons également la
République populaire démocratique de Corée à respecter
sans délai, exception ni condition les obligations qui lui
incombent en vertu de toutes les résolutions pertinentes
du Conseil de sécurité.
des familles, ainsi que pour la société tout entière. Dans
les situations d’après conflit, les femmes sont toujours
les premières à tendre la main de la réconciliation. En
période de grandes difficultés et de risques importants,
nous avons plus que jamais besoin de la force des
femmes et de leur aptitude naturelle à rechercher des
solutions pacifiques.
Bien que nous soyons extrêmement fiers des progrès
Ma foi dans l’utilité du Programme de
notables que nous avons accomplis s’agissant de mettre
en œuvre les dispositions de la résolution 1325 (2000),
texte historique du Conseil de sécurité sur les femmes
et la paix et la sécurité, nous avons néanmoins bien
conscience des domaines où il est possible et nécessaire
de faire beaucoup plus. Nous ne manquerons pas de
continuer à investir des efforts supplémentaires dans
le renforcement et l’autonomisation des femmes et des
filles bosniennes, conformément à la Déclaration et au
Programme d’Action de Beijing.
développement durable à l’horizon 2030 est aussi
forte aujourd’hui qu’elle l’était il y a deux ans, lorsque
nous l’avons adopté. En Bosnie-Herzégovine, il a reçu
toute l’attention institutionnelle voulue, du fait de son
importance et de la noblesse des objectifs qu’il nous
fixe. Les rôles de chacun ont été définis, les buts sont
clairs et une coordination a été mise en place.
Il est un autre groupe social qui mérite une
Pour nous, comme pour d’autres pays
attention particulière. Les jeunes sont une source
constante de changement et une pépinière de solutions
novatrices face aux problèmes hérités du passé. En
bonne santé, bien éduqués et disposant d’un emploi, ils
sont la locomotive qui permet à nos sociétés d’aller de
l’avant. Les environnements dans lesquels les jeunes
ont un accès limité à l’éducation, au développement
économique et aux processus de prise de décisions
sont enclins au mécontentement, aux troubles sociaux
et à l’instabilité. C’est la raison pour laquelle une
partie importante des processus de réforme en BosnieHerzégovine
vise
à
créer
les
conditions
nécessaires
pour
en développement qui souffrent du décalage
disproportionné entre leurs aspirations et leurs
possibilités, une volonté politique ferme et des
mesures concrètes et déterminées allant dans le bon
sens ne suffiront pas toujours. Atteindre les nobles et
ambitieux objectifs de développement durable exige des
connaissances et des normes dont de nombreux États
Membres ne disposent pas. Cela pourrait faire peser
un fardeau supplémentaire sur des budgets publics déjà
trop sollicités. Par conséquent, il est indiscutable que
l’aide à la formulation de stratégies et de politiques, le
réduire le chômage des jeunes, ce qui correspond aux
17-29390
15/31
- 87 -
A/72/PV.7

20/09/2017
cibles 8.5 et 8.6 de l’objectif de développement durable
n° 8 du Programme 2030.
choisirons toujours – la coopération pour trouver des
compromis communs.
Malheureusement, en Bosnie-Herzégovine, nous
Par nous-mêmes, mais également avec l’aide
ne connaissons que trop bien le prix élevé de la guerre.
Pour nous, la diplomatie préventive est un outil qui,
lorsqu’il est utilisé au moment opportun, peut contribuer
à faire en sorte que les guerres ne se reproduisent
jamais nulle part. Il existe de nombreuses raisons pour
lesquelles, au niveau mondial, le système des Nations
Unies doit être au cœur de toutes les activités qui ont
recours à des mesures préventives pour régler les crises
et empêcher les populations d’être forcées de quitter
leurs foyers.
Mais là encore, la responsabilité de la prévention
se trouve en grande partie à d’autres niveaux. Au sein
de nos communautés, nous devons lutter contre tous
désintéressée de nos amis européens, nous faisons tout
notre possible pour créer le plus d’occasions d’avoir un
dialogue ouvert, et nous profitons de chacune de ces
occasions pour renforcer toujours plus la confiance
et les liens mutuellement bénéfiques, dans l’intérêt
de nos populations qui, en dépit des difficultés et des
temps difficiles, ont davantage de points et d’intérêts
en commun que nous, leurs dirigeants, sommes parfois
prêts à l’admettre. La réconciliation, la confiance, le
partenariat et la coopération entre tous, à des niveaux
restreints ou larges, doivent devenir des préceptes de
vie et des principes pérennes pour un avenir stable et
sûr. C’est pourquoi notre attachement aux initiatives
régionales et à une action constructive, par le biais des
les symptômes de troubles et de conf lit. Nous devons
remédier aux injustices sociales, concilier ce qui
semble inconciliable, persévérer dans les compromis,
rechercher des solutions pluralistes et sans exclusive,
accorder la même importance à nos droits qu’à ceux
d’autrui et rechercher en permanence et sans faiblir
les moyens de trouver un langage commun. Je suis
convaincu que la prévention et la médiation, ainsi que
les techniques de gestion des conf lits et le règlement
des conflits, dans les sociétés fracturées, doivent être
appliqués d’abord au sein de la région concernée, par
les acteurs régionaux qui comprennent généralement
mieux les parties qui s’opposent, leur raisonnement et
leurs perceptions divergentes du problème.
organisations régionales dont nous sommes membres,
compte parmi nos grandes priorités en matière de
politique étrangère.
La Bosnie-Herzégovine fait aujourd’hui tout ce
Nous sommes fiers de notre participation aux
qui est en son pouvoir pour accélérer les progrès qui
la mèneront là où elle appartient vraiment, au sein
d’une famille européenne forte dont elle partage les
valeurs. Les processus de réforme et autres que nous
poursuivons à cette fin ne sont pas toujours simples ou
faciles, mais nous les considérons comme une occasion
sans égale de mettre plus rapidement en phase notre
développement économique, social et institutionnel avec
l’environnement qui nous attend demain dans l’Union
européenne. Nous continuerons donc de nous acquitter,
avec une détermination sincère, des obligations
contractées pour parvenir au statut de pays candidat au
début de 2018, ce qui donnera un puissant et ô combien
nécessaire coup de fouet à la consolidation interne
et permettra d’accélérer davantage notre processus
d’intégration.
missions de maintien de la paix des Nations Unies
au Soudan du Sud, à Chypre, en Afghanistan, en
République démocratique du Congo et au Mali. Nous
estimons que, ce faisant, la Bosnie-Herzégovine apporte
sa contribution la plus directe à l’édification de la paix
dans le monde. Nous considérons également notre
participation dans les missions des Nations Unies comme
un moyen d’accomplir quelque chose qui, aujourd’hui,
est possible mais qui, il n’y a pas si longtemps, aurait été
presque inconcevable, et, ainsi, d’aider les populations
dans les zones touchées par des conf lits.
Néanmoins, c’est avec préoccupation que je tiens
La Bosnie-Herzégovine a tiré les enseignements
à appeler l’attention de l’Assemblée sur le fait que mon
pays traverse une période marquée par d’importantes
difficultés. Je suis profondément convaincu qu’aucune
communauté en Bosnie-Herzégovine ne peut être
heureuse et prospère si les deux autres ne le sont pas,
si tous les autres groupes de population qui vivent
dans notre pays ne le sont pas. À cet égard, je crois que
c’est à nous, en Bosnie-Herzégovine, de franchir un
pas décisif et de modifier notre loi électorale d’ici à la
fin de l’année, conformément aux décisions de la Cour
de son passé difficile, et a choisi pour l’avenir de
suivre les principes énoncés par les pères fondateurs
de l’Union européenne il y a 60 ans. Nous avons opté
pour la voie européenne et, lorsqu’il faut choisir entre
la coopération et la confrontation, nous choisissons – et
constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine. Comme par le
16/31
17-29390
- 88 -
20/09/2017

A/72/PV.7
passé, nous comptons sur la compréhension et l’appui de
la communauté internationale pour régler cette question,
car elle est d’une importance vitale si nous voulons
poursuivre notre démocratisation et réaliser pleinement
notre intégration au sein de l’Union européenne.
Je voudrais terminer en rappelant que tous nos
Maria, en particulier à la Dominique. Nos prières sont
avec les victimes et leurs familles. Le message que ces
catastrophes naturelles nous envoient est clair : nous
devons continuer de construire des ponts de solidarité,
et les capacités de protection et de sécurité de nos pays
doivent être utilisées exclusivement pour nous aider les
uns les autres, et non pas pour nous affronter.
besoins – économiques, sociaux, sécuritaires, politiques
et culturels – peuvent être très divers, tout comme le
sont nos possibilités de satisfaire ces besoins. Les
choix que nous faisons tous les jours pour assurer la
prospérité de nos peuples varient également d’un État
Membre à l’autre. Je suis convaincu que l’avenir de
l’humanité dépendra dans une large mesure de notre
capacité à transformer nos différences en avantages.
Nous espérons que le système des Nations Unies nous
guidera et nous aidera, surtout dans l’édification d’un
système fondé sur l’unité dans la diversité.
Je vous félicite, Monsieur le Président, de votre
élection à la tête des débats de l’Assemblée générale
à la présente session. Je salue le Secrétaire général,
M. António Guterres. En ma qualité de Président de la
République du Panama, je l’assure de l’appui de mon
gouvernement et de mon pays. Du haut de cette tribune,
avec respect et affection, j’adresse également mes
chaleureuses salutations au peuple panaméen qui m’a
donné la possibilité de le servir.
Je reviens à l’Assemblée pour la quatrième
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la présidence de Bosnie-Herzégovine de l’allocution
qu’il vient de prononcer.

Allocution de M. Juan Carlos Varela Rodríguez,
Président de la République du Panama
Le Président (
) : L’Assemblée va
année consécutive, alors que le monde est aux prises
avec des défis, tels que la criminalité organisée, le
terrorisme et les catastrophes naturelles, qui touchent
nos peuples. Autre défi majeur qui réclame nos efforts,
l’augmentation des flux migratoires causés par la
guerre, la pauvreté et les inégalités. C’est pourquoi le
thème de l’Assemblée à cette session – « Priorité à l’être
humain – paix et vie décente pour tous sur une planète
préservée » – est tout à fait opportun. Il permettra aux
chefs d’État et de gouvernement d’établir un dialogue et
de s’entendre sur des mesures concrètes pour réaliser la
paix dans le monde.
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Panama.
La paix est une construction humaine, fruit

Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
S. E. M. Juan Carlos Varela Rodríguez, Président de
la République du Panama, et de l’inviter à prendre la
parole devant l’Assemblée.
d’une coexistence respectueuse et d’une satisfaction
responsable des besoins fondamentaux des personnes,
tout en préservant la planète qui est notre maison à tous.
Le moyen le plus plus efficace et le plus approprié de
résoudre les problèmes qui touchent aujourd’hui les
habitants de notre planète est de toujours placer l’être
humain au cœur de toutes nos décisions. C’est dans
l’esprit de cette politique humaniste que je dirige le
Panama depuis 39 mois, m’efforçant d’édifier un pays
dans lequel prévalent la justice et l’égalité, sans que
des innocents n’aient à pâtir de ce processus et sans
provoquer de conflits inutiles.
Le Président Varela Rodríguez (
) : Je voudrais commencer mon intervention en
exprimant mes condoléances et ma solidarité au peuple
et au Gouvernement mexicains pour les victimes du
tremblement de terre qui s’est produit hier, ainsi qu’aux
peuples et aux Gouvernements de Cuba, des États-Unis
et des pays des Caraïbes pour les victimes et les lourds
dégâts matériels causés par le passage des ouragans
La démocratie, ce n’est pas seulement choisir des
chefs d’État dans le cadre d’élections libres. C’est aussi
pour ceux d’entre nous qui sommes élus, comprendre
que le pouvoir qui nous est confié doit être utilisé
uniquement pour servir les peuples qui nous ont élus,
pour gérer dans la transparence, l’équité et la justice
Irma et Harvey et causés en ce moment par l’ouragan
sociale les richesses de l’État dans l’intérêt de nos
17-29390
17/31
- 89 -
A/72/PV.7

20/09/2017
citoyens, et pour diriger pacifiquement nos pays sur la
base du dialogue et du consensus. En 2015, dans son
message lors de l’ouverture du septième Sommet des
Amériques, le pape François avait dit :
ressources dans la sécurité, au lieu de les consacrer à
l’éducation, à la santé, au logement et aux transports,
défie l’autorité des gouvernements, et sape la loyauté
que doivent à l’État ceux qui sont tenus de respecter et
de faire respecter les lois.
« La situation géographique du Panama, au
centre du continent américain, qui en fait un
point de rencontre entre nord et sud, entre les
océans Pacifique et Atlantique, est certainement
un appel,
Le Panama réaffirme son engagement à lutter de
, à faire naître un
nouvel ordre de paix et de justice et à promouvoir
la solidarité et la coopération en respectant la
juste autonomie de chaque nation. »
front contre le trafic de stupéfiants. Nous mettrons toutes
nos capacités et ressources au service de la région afin
d’éliminer ce fléau. Dans le même temps, nous appelons
les dirigeants et chefs d’État des pays producteurs et
consommateurs de drogues à nous soutenir dans ce
combat. Chaque dollar généré par le trafic de stupéfiants
est synonyme de mort dans notre région.
J’ai toujours gardé à l’esprit la vocation du
Panama en tant que facilitateur du dialogue et de
l’entente, un pays d’union au service de la communauté
internationale, disposé à coopérer en tant qu’allié
La crise politique au Venezuela a des répercussions
profondes dans la région. Il faut mettre un terme aux
affrontements qui ont provoqué des violences inutiles,
stratégique et à contribuer avec ses ressources à la
recherche de solutions aux problèmes communs qui
touchent la région et le monde.
Au septième Sommet des Amériques en 2015, qui
s’est tenu à Panama, un rapprochement historique s’est
esquissé entre deux pays qui, depuis plus d’un demisiècle,

avaient des positions divergentes, Cuba et les
États-Unis. Ils y ont entamé un débat franc en vue de
mettre fin à leur éloignement. Aujourd’hui, à l’approche
du Sommet des Amériques à Lima, nous devons adopter
un comportement constructif, ouvert au dialogue afin
d’analyser les défis de la région et maintenir la paix
sociale et l’unité du continent.
et qui nuisent à tous les Latino-Américains. Il faut
comprendre d’urgence que pour trouver une solution à
ce conflit, les deux parties doivent se mettre d’accord sur
une feuille de route permettant d’organiser une élection
présidentielle libre et transparente en 2018. Ce serait
une grave erreur pour le Gouvernement vénézuélien de
vouloir imposer par la force un modèle politique fondé
sur un parti unique. Cela ne ferait qu’aggraver la crise
sociale et humanitaire que connaît ce pays frère en
intensifiant les f lux migratoires, qui vont donner lieu à
des situations complexes dans les pays voisins. Tous les
pays doivent accompagner les Vénézuéliens pour qu’ils
puissent sortir de cette crise.
Les Amériques et le monde se félicitent de voir
Notre continent doit sortir uni du Sommet des
que la Colombie continue avec succès de mettre en
œuvre l’Accord de paix. Lors de sa récente visite, le pape
François a envoyé un message important concernant la
consolidation de ce processus, qui n’est pas seulement
dans l’intérêt du peuple colombien, mais aussi dans
celui de nous tous : nous devons accepter les erreurs
commises, les corriger et rechercher la réconciliation.
Cela dit, notre continent est confronté à un
Amériques qui doit se tenir à Lima, pour lutter contre
les inégalités et le trafic de drogue. Le Panama est prêt à
jouer un rôle de premier plan dans ces efforts, en jetant
des ponts d’entente et de dialogue qui rendront notre
Amérique plus forte et plus solidaire. J’invite les chefs
d’État du continent à se rendre à Lima avec cette vision
d’unité afin que nous puissions faire avancer fermement
notre hémisphère sur la voie du développement.
problème qui dépasse les frontières : l’augmentation de
la production de drogues et du trafic de stupéfiants. Il est
indispensable que les dirigeants des Amériques fassent
front commun pour lutter contre ce défi, qui menace
la paix de nos peuples, en particulier dans le triangle
du nord. Nous ne pouvons pas permettre que le trafic
de stupéfiants perturbe une paix qui a été si difficile à
restaurer en Amérique centrale et en Colombie. Le trafic
de stupéfiants condamne nos peuples à la pauvreté,
Nous vivons dans un monde où sévissent les actes
terroristes, les catastrophes naturelles et la criminalité
organisée. Nous n’avons pas de temps à perdre en
nous querellant au sujet de différences idéologiques
temporaires. Il faut que les pays mettent leurs capacités
en commun pour affronter les problèmes auxquels les
populations sont confrontées, au-delà de leurs frontières.
Le Panama condamne fermement tous les actes
grève les budgets des États, les contraints à investir des
terroristes dans le monde, que rien ne saurait justifier.
18/31
17-29390
- 90 -
20/09/2017

A/72/PV.7
Aujourd’hui, je lance un appel respectueux
fonds dans les populations, mettant ainsi les ressources
de l’État au service de tous les Panaméens. Grâce au
Gouvernement honnête que je dirige, à l’augmentation
des revenus provenant de l’élargissement de notre canal
et à une économie qui connaît une croissance soutenue
ces dernières années, nous sommes en train d’améliorer
les conditions de vie de tous les Panaméens.
aux pays membres du Conseil de sécurité pour qu’ils
renforcent les mesures et les décisions favorables à
l’instauration d’une paix définitive, notamment en Syrie
et en Iraq. Dans le même temps, nous condamnons dans
les termes les plus fermes les dirigeants irresponsables,
comme ceux de la Corée du Nord, qui essaient de porter
atteinte à la coexistence pacifique dans le monde.
Nous avons augmenté considérablement
Le Panama croit en un système multilatéral
les salaires des fonctionnaires, des policiers, des
enseignants, des médecins et des infirmières. Nous avons
revu le montant des pensions et des bourses d’études
et renforcé l’assistance financière conditionnelle. En
outre, nous sommes en train de construire des milliers
de kilomètres de routes, des usines de traitement des
eaux, des dizaines de milliers de maisons pour les plus
pauvres, des écoles bilingues modernes, des centres
sportifs et culturels, de nouvelles lignes de métro et
renforcé pour atteindre les objectifs que nous nous
sommes fixés dans le Programme de développement
durable à l’horizon 2030. Nous sommes prêts à
continuer de jouer un rôle de premier plan à cet égard.
C’est pour cette raison que nous entérinons et appuyons
le processus de réforme du Secrétaire général visant à
faire de l’ONU une institution plus transparente, plus
efficace et mieux à même de répondre aux besoins
d’un monde de plus de 7 milliards d’habitants, où il n’y
aurait pas de laissés pour compte si nous mutualisions
les richesses de la planète.
un système de transport en commun moderne pour
nos citoyens, et nous avons lancé d’importants projets
d’assainissement.
L’objectif de ces réformes doit être de faire en
Nous avons pu atteindre ces objectifs grâce à
sorte que l’ONU nous rassemble plus efficacement
et que les chefs d’État soient plus sensibles aux
souffrances des personnes touchées par la guerre, les
catastrophes naturelles et la criminalité organisée.
La coopération multilatérale revêt une importance
cruciale dans ce processus et ne doit pas se limiter aux
ressources économiques, mais doit porter également sur
le transfert des capacités et des meilleures pratiques.
Les pays à revenu intermédiaire, comme le Panama,
peuvent contribuer au transfert des connaissances et des
technologies qui apportent des avantages concrets aux
populations, contribuant ainsi à la paix.
notre sens des responsabilités et dans la transparence,
sans augmenter les impôts, et nous avançons fermement
vers la réalisation des objectifs de développement
durable. Telle est la valeur d’un gouvernement honnête.
Un gouvernement honnête qui distribue les richesses du
peuple équitablement et sur la base de critères sociaux
est la voie qui mène vers la paix sociale, une vie décente
et un monde plus juste où nous sommes tous égaux.
La vie décente que tous les êtres humains méritent
L’engagement du Panama en la matière est
indéfectible. C’est pour cette raison que nous appelons
à la création d’un siège régional des Nations Unies dans
notre pays et que nous avons construit un centre régional
d’aide humanitaire, qui permettra de venir en aide
rapidement aux pays de la région en cas de catastrophe
naturelle, comme nous l’avons fait récemment grâce au
pont aérien et maritime qui a permis d’acheminer de
l’aide aux pays touchés par l’ouragan Irma qui a frappé
Cuba, les Caraïbes et les États-Unis.
En tant que Président de la République du
est le fruit des efforts fournis par tous et ne devient
une réalité que lorsque les besoins fondamentaux des
citoyens de nos pays en matière d’alimentation, de
logement, de santé et d’éducation sont satisfaits. Pour
ce faire, il est essentiel que nous honorions tous notre
engagement à payer des impôts à l’État, comme la classe
ouvrière et les professionnels le font. Les gouvernements
ont le devoir de prendre des mesures contre l’évasion
fiscale, qui compromet la capacité de l’État à aider les
plus pauvres et qui renforce les inégalités. Les dirigeants
doivent mettre en œuvre des politiques publiques et
élaborer des programmes qui permettent de répartir
équitablement les ressources de l’État, afin que les plus
vulnérables aient les moyens de s’intégrer au processus
de développement, grâce à une exploitation durable
des ressources.
Panama, je me suis fixé deux objectifs clairs : faire de la
politique un service et léguer à mon pays une démocratie
qui fonctionne. Nous sommes en train de recouvrer des
centaines de millions de dollars qui avaient été détournés
Les pays doivent se soumettre à des processus de
responsabilisation pour garantir la transparence dans la
et qui appartiennent au peuple. Nous investissons ces
gestion des ressources de l’État. Toutefois, pour atteindre
17-29390
19/31
- 91 -
A/72/PV.7

20/09/2017
cet objectif, il importe de veiller à ce que la population
innocente ne soit pas victime des erreurs commises par
les membres de la classe politique et les sociétés qui
sont leurs complices. L’efficacité de la lutte contre la
corruption ne se mesure pas par le nombre de personnes
accusées et condamnées par le système judiciaire, mais
par les populations qui tirent parti de la transparence
avec laquelle leurs ressources sont gérées et par les
fonds récupérés par l’État grâce au recouvrement des
actifs. Il s’agit d’un élément important. Les dirigeants
doivent protéger l’économie de leurs pays, ainsi que les
emplois et les projets qui profitent à la population.
S. E. M. Paul Kagame, et je l’invite à prendre la parole
devant l’Assemblée.
Le Président Kagame (
) : Chaque
année, l’Organisation des Nations Unies consacre des
milliards de dollars à l’aide humanitaire. Elle détermine
aussi l’ordre du jour et les questions politiques clefs
qui doivent y figurer – qui vont du développement aux
droits des femmes, tout en servant de plateforme à la
conclusion d’accords internationaux majeurs. Ce sont là
des signes qui montrent que l’Organisation est à la fois
pertinente et, dans bien des cas, compétente. Pourtant,
on a l’impression qu’elle ne répond pas à nos besoins
et à nos attentes. À cet égard, je voudrais féliciter le
À cet égard, le Panama est attaché à la sécurité
et à la protection de son dispositif logistique et de son
système financier, et nous continuons d’agir de façon
responsable pour qu’ils ne soient pas utilisés pour mener
et le Secrétaire général pour deux initiatives importantes
dont ce dernier s’est fait le champion cette semaine, à
savoir, premièrement, son initiative sur la réforme des
des activités illégales qui ne servent pas les intérêts
communs. Dans un monde où l’on parle de justice tous
les jours, les chefs d’État et de gouvernement doivent
garder à l’esprit que la justice consiste à donner à chacun
ce qui lui appartient. Cette planète a assez de ressources
pour que tous les êtres humains puissent mener une vie
décente. La valeur la plus importante pour les habitants
de la Terre est la paix, et nous avons la responsabilité de
veiller à ce que nos actions soient toujours en harmonie
avec la poursuite de cet objectif. Que Dieu nous bénisse
tous et nous guide tandis que nous œuvrons ensemble à
l’instauration d’un monde meilleur.
Nations Unies et, deuxièmement, sa stratégie de lutte
contre l’exploitation et les atteintes sexuelles.
Ces deux initiatives touchent au cœur de la
question, à savoir le manque de confiance dans le
système international et l’absence de reddition de
comptes. Pour pouvoir effectivement assurer une vie
décente à tous, l’ONU doit traiter tous les peuples
qu’elle sert avec impartialité et respect, et elle doit faire
bon usage des fonds qui lui sont confiés. Les abus et
le gaspillage ne sont donc pas un simple problème de
relations publiques, mais un défi existentiel auquel il
faut s’attaquer de front.
Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Panama de l’allocution qu’il vient
de prononcer.
Le Secrétaire général mérite tout notre appui

alors qu’il s’attache à rendre l’Organisation des Nations
Unies non seulement efficace, mais aussi porteuse de
transformation. Nous disposons des outils et des mandats
pour relever les défis mondiaux de notre époque – des
changements climatiques à la consolidation de la paix et
de l’égalité entre les hommes au développement. Ce qui
nous fait défaut en revanche c’est l’exécution.
Allocution de M. Paul Kagame, Président de la
République du Rwanda
La réforme institutionnelle n’est pas un évènement
Le Président (
) : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Rwanda.

Le Président (
) : Au nom de
l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de souhaiter
ponctuel, comme l’application d’une nouvelle couche de
peinture. L’essence de la réforme est un état d’esprit,
celui de toujours s’efforcer d’améliorer les performances
et les prestations et d’assumer la responsabilité des
défaillances et des résultats. À cet égard, l’esprit de
réforme qui commence à prendre racine à l’ONU et à
l’Union africaine est encourageant, et le Rwanda est
heureux d’y être associé. Cette dynamique positive met
aussi les Nations Unies et l’Union africaine en position
la bienvenue à l’Organisation des Nations Unies à
d’œuvrer de concert et plus étroitement.
20/31
17-29390
- 92 -
20/09/2017

A/72/PV.7
Des mesures concrètes peuvent être prises de part
Le Président par intérim (
) :
et d’autre pour améliorer la qualité de la coordination
et de la consultation. L’Union africaine et les Nations
Unies sont déjà de bons partenaires dans le maintien
de la paix, et le Rwanda est heureux et fier d’avoir
des forces servant sous les deux drapeaux. Mais nous
pouvons faire plus et mieux.
Au nom de l’Assemblée générale, j’ai l’honneur de
souhaiter la bienvenue à l’Organisation des Nations
Unies à S. E. M. Horacio Manuel Cartes Jara, Président
de la République du Paraguay, et je l’invite à prendre la
parole devant l’Assemblée.
Le President Cartes Jara (
) :
(
)
Au nom du peuple et du Gouvernement paraguayens, je
forme l’espoir que sous la présidence de M. Miroslav
Nous avons aussi pour objectif commun
des objectifs des Nations Unies.
Au nom du peuple et du Gouvernement de la
République du Paraguay, je souhaite exprimer au
peuple et au Gouvernement mexicains notre solidarité
pour les victimes du tremblement de terre survenu hier,
dont l’épicentre était situé dans l’État de Morelos, et en
d’atteindre les objectifs de développement durable et les
cibles de l’Agenda 2063, et de continuer de renforcer
l’autonomisation des femmes. Une collaboration plus
étroite nous permettra de combler la fracture numérique
qui va en s’accroissant grâce à un accès universel au
haut débit qui connecte nos citoyens aux réseaux de
même temps exprimer nos plus sincères condoléances
aux proches des victimes de cette tragédie.
connaissance et de prospérité.
Le Canada et le Rwanda, avec d’autres
parties prenantes, s’efforcent de mieux sensibiliser à
l’énorme effet que la ratification et la mise en œuvre
de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal
peuvent avoir immédiatement. Il s’agit là de l’une
des mesures les plus importantes qu’un pays peut
prendre pour faire face directement aux changements
climatiques et réaffirmer son attachement à l’Accord de
Paris. Il faut encore moins de 15 autres ratifications pour
que l’Amendement de Kigali entre en vigueur en 2019.
Notre monde est confronté à de graves défis,
mais pas plus que par le passé. En œuvrant de concert et
dans un esprit constructif, nous pouvons garantir à nos
enfants l’avenir qu’ils méritent.
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Rwanda de l’allocution qu’il vient
de prononcer.
Après quatre années à la tête du Gouvernement de
la République du Paraguay, j’ai l’honneur de participer
à cette auguste Assemblée, encore plus résolu à
contribuer à la construction d’un ordre mondial, régi par
les principes de la justice, de la paix et de la solidarité
entre les nations, dans un cadre d’application effective
des droits de l’homme, des structures institutionnelles
et de l’état de droit. Nous devons persister dans nos
efforts visant à trouver un équilibre raisonnable entre
les intérêts de tous les États, et à construire un ordre
mondial démocratique et équitable, en développant
des relations entre États souverains et indépendants,
fondées sur le respect et la confiance, et en donnant la
priorité à la coexistence pacifique, un ordre qui puisse
offrir les mêmes chances à toutes les nations.
Pour cela, nous demandons un travail efficace

des organes de l’ONU, en particulier de l’Assemblée
général et du Conseil de sécurité. Nous recherchons
un Conseil de sécurité plus démocratique, transparent,
ouvert à tous et représentatif, qui ref lète la diversité de
la composition des membres de l’ONU, ainsi que les
réalités géopolitiques du monde actuel.
Allocution de M. Horacio Manuel Cartes Jara,
Président de la République du Paraguay
L’Organisation reste l’instance universelle la
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République du Paraguay.
plus importante pour relever les défis mondiaux. Les
problèmes tels que la pauvreté et les inégalités, les
changements climatiques, la criminalité transnationale
organisée, le trafic de drogues qui ronge les institutions
démocratiques, le terrorisme, entre autres, doivent être
abordés collectivement. Nous exhortons urgemment

tous les acteurs impliqués à concentrer leurs efforts et
17-29390
21/31
- 93 -
A/72/PV.7

20/09/2017
leurs ressources sur une réponse à ces défis communs et
pressants auxquels l’humanité est confrontée.
La République du Paraguay réaffirme son ferme
réalisations de notre gouvernement dans sa politique de
bonnes pratiques et dans la solidité de ses institutions.
Nous pouvons proclamer avec fierté que le Paraguay
fait aujourd’hui partie du groupe très fermé des pays
intégrés dans l’OCDE, car il réaffirme la confiance
de la communauté internationale dans les importantes
réformes entreprises par notre gouvernement pour aller
de l’avant.
attachement à la mise en œuvre des dispositions de
l’Accord de Paris que nous avons signé, et encourage les
États, en particulier ceux qui ont la plus grande part de
responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre,
à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger
notre planète des conséquences du réchauffement
planétaire. Au Paraguay, nous avons une vision de
responsabilité sociale qui encourage une production
accrue d’énergie propre et renouvelable. Nous disposons
de deux barrages hydroélectriques imposants : celui
d’Itaipu, que nous partageons avec le Brésil, et celui
Aujourd’hui, nous
faisons partie du
Comité consultatif sur l’application des droits de
l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle,
après des années de méfiance quant au respect par
notre pays des droits de propriété, et nous avons
décidé d’occuper davantage de postes internationaux
pour participer au débat et à la prise de décisions, en
vue de nous projeter toujours plus à l’international.
Aujourd’hui, l’insertion du Paraguay dans le monde
argentine. Cette année, Itaipu Binacional a été intégré au
Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO,
Mon mandat de Président de la République expire
en août 2018. Ce discours est le dernier que je prononcerai
devant cette assemblée. Je souhaiterais souligner
certains aspects que nous avons pu améliorer depuis que
nous avons accédé à la présidence en 2013. Aujourd’hui,
le Paraguay est une véritable démocratie représentative
où existent une vraie division des pouvoirs et des
processus électoraux indiscutables et où l’état de droit
est pleinement appliqué. Nous avons envoyé des signes
clairs à la communauté internationale, tant sur le plan
public que sur le plan privé, des progrès accomplis par
notre pays en matière de réception d’investissements, de
coopération et de conventions.
Sur le plan des relations extérieures et du rôle du
Paraguay dans le monde, notre interaction s’est accrue
de manière exponentielle grâce à des visites reçues, des
invitations et une participation dans des organismes
internationaux. Au cours de ces quatre dernières
années, le pays a reçu les visites officielles de S. S. le
Pape François, de l’ancien Secrétaire général de l’ONU,
M. Ban Ki-moon, de S. S. Kirill, patriarche de l’Église
orthodoxe de Moscou et de toute la Russie, et d’autres
autorités d’organismes multilatéraux, ainsi que de divers
chefs d’État et de personnalités internationales qui nous
ont honorés de leur présence.
Le Paraguay a été accepté à l’unanimité au Centre
transcende les frontières et les continents.
Nos priorités, dans le cadre de l’ONU, sont
établies dans le Programme d’action de Vienne en
faveur des pays en développement sans littoral pour
la décennie 2014-2024, qui fait partie intégrante du
Programme 2030, et nous prions dès lors instamment
les États, en particulier nos partenaires commerciaux
et les pays de transit, à les prendre dûment en compte.
L’intégration régionale apporte des bénéfices
indéniables, surtout lorsqu’elle se développe dans un
souci de concilier les intérêts de toutes les parties.
Ainsi, nous travaillons au sein du Marché commun
du Sud pour revitaliser l’intégration économique et
commerciale, en même temps que nous avançons sur
les volets social, scientifique, culturel et en matière
d’emploi de ce groupement, ce qui est un programme
très positif.
Le Programme de développement durable à
l’horizon 2030 est le travail intergouvernemental le plus
ambitieux en matière de développement jamais entrepris
dans le cadre des relations multilatérales. Pour la bonne
mise en œuvre du Plan national de développement
2030, nous sommes en train de mettre au point une
architecture institutionnelle innovante, participative
et attachée à ses objectifs et ses cibles. Je mentionne
avec fierté que j’ai signé, dans un acte public avec le
Président du Congrès et de la Cour suprême de justice,
une déclaration conjointe interinstitutionnelle, qui
reconnaît la détermination totale de l’État paraguayen
à appliquer les dispositions du Programme 2030 et
chacun de ses objectifs et cibles. L’État paraguayen s’est
de développement de l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE). Nous considérons
l’intégration du Paraguay à cette organisation de
prestige mondial comme un signe évident que la
communauté internationale reconnaît les efforts et les
prononcé en faveur du Programme 2030 à travers ses
22/31
17-29390
- 94 -
20/09/2017

A/72/PV.7
trois pouvoirs étatiques, ce qui est considéré comme une
expérience inédite dans la région.
Tout au long de ces quatre années, l’administration
alimentaires pour les personnes âgées en situation de
pauvreté et le programme de réduction de la pauvreté
dénommé « Créer des perspectives ». En outre, nous
avons élargi le programme de bourses pour les étudiants
et d’aides économiques pour les jeunes en situation de
pauvreté, car nous sommes convaincus que l’éducation
et la formation universitaire et professionnelle des
jeunes représentent le meilleur investissement pour
l’avenir du pays.
que je préside a répondu aux revendications de
tous les secteurs de la société, selon des critères de
justice et d’efficacité. Au début de notre mandat, en
août 2013, nous avons fixé trois axes de la politique
nationale à développer : la réduction de la pauvreté,
par le développement social; la croissance économique
inclusive et l’insertion du Paraguay dans le monde. Avec
la mise en œuvre de ces trois axes, nous avons transformé
une culture du passé liée au clientélisme politique et
aux mauvaises pratiques en un modèle qui aujourd’hui
est gouverné par le respect de la transparence et de la
formalité, qui garantit l’accès public à l’information
et qui offre davantage de possibilités à notre peuple.
L’accès à l’information publique a été une avancée sans
Après une interruption de 175 ans, l’État
paraguayen a recommencé à octroyer des bourses de
deuxième cycle pour aller étudier dans les meilleures
universités étrangères, avec un investissement record
de 42 millions de dollars. Grâce aux bourses Carlos
Antonio López, un millier de Paraguayens originaires
des 17 départements du pays et de la capitale suivent des
études de deuxième cycle dans 50 des 200 universités
précédent, et aujourd’hui nous bénéficions d’instruments
qui matérialisent la volonté politique de faire en sorte
que ce qui est public soit rendu public.
Nous pouvons affirmer que nous sommes
les plus prestigieuses au monde. Des centaines d’entre
eux enseignent et 60 % sont des femmes âgées de
moins de 30 ans. Les 60 premiers boursiers ont déjà
terminé leurs études et sont rentrés, et ils mettent leurs
connaissances au service du développement et des
intérêts de notre pays.
engagés dans un processus de transformation jamais
vu auparavant dans notre pays; et même s’il génère
quelques inquiétudes, réactions et résistances de la part
de ceux à qui l’ancien modèle profitait, je peux garantir
que cette transformation est en train de fermer les
portes aux politiques nuisibles telles que la corruption,
qui pendant longtemps ont retardé le développement
économique et social du pays. En dépit des problèmes
économiques régionaux, nous sommes parvenus à avoir
une croissance économique soutenue et nous voulons
continuer d’aller de l’avant pour forger des relations avec
le monde, en tant que partenaires fiables et prévisibles.
Ces dernières années, la croissance économique du
Paraguay a été constante, avec une moyenne annuelle
de 5,2 %, soit une des plus élevées en Amérique du Sud.
Un autre objectif stratégique national pour lutter
Nous sommes également en train de réduire
contre la pauvreté est la mise en œuvre de programmes
de logement, qui visent à favoriser l’accès des citoyens
à des logements dignes, à relancer l’économie et à
créer des emplois. Tout au long des quatre dernières
années, nous avons déployé des efforts acharnés,
transparents et responsables et avons obtenu des
résultats sans précédent au niveau national. Pour la
première fois dans l’histoire du Paraguay, à la fin de
son mandat, un gouvernement aura réussi à créer plus
de 30 000 logements sociaux dans tout le pays, soit
presque 10 fois plus qu’aucun autre de ses prédécesseurs.
Ce résultat est d’autant plus important qu’il bénéficie à
des milliers de familles qui des années durant ont été
ignorées par les gouvernements précédents, et qui vivent
désormais dans des logements dignes et ont accès à de
meilleures conditions de développement. Nous sommes
en train de créer de l’espoir et des possibilités pour que
les familles paraguayennes des communautés les plus
modestes de notre pays, des ceintures de pauvreté qui
entourent les grandes villes aux régions autochtones
et aux colonies rurales, puissent aller de l’avant. Nous
sommes en train de transformer notre pays grâce à nos
efforts transparents et efficaces, qui nous permettent de
tirer le meilleur parti de nos ressources en diminuant
l’indice de pauvreté. Cependant, nous demeurons
confrontés à des problèmes considérables en matière
de lutte contre la pauvreté dus à de longues années
de laisser-aller. Nos priorités sont de donner une
forte impulsion à l’investissement social, notamment
dans l’éducation, afin que les populations pauvres
bénéficient de la croissance économique et que les
inégalités diminuent. Nous sommes en train de mettre
en œuvre des programmes emblématiques de protection
sociale, notamment le programme Tekopora, qui
offre des transferts monétaires assortis de conditions,
le programme d’alimentation scolaire, les pensions
le gaspillage, en éliminant la corruption dans le cadre
17-29390
23/31
- 95 -
A/72/PV.7

20/09/2017
des projets et en améliorant la qualité des constructions
grâce à des contrôles rigoureux.
Notre gouvernement encourage le développement
paix et investit dans la formation de ses contingents par
l’intermédiaire de Centre paraguayen de formation aux
opérations de maintien de la paix, connu sous le nom
Cecopaz-Paraguay.
productif sur la base d’investissements responsables.
Nous donnons la priorité aux projets d’infrastructure
afin d’améliorer la connectivité, que ce soit au niveau
national ou avec les pays voisins. Il convient de noter
que l’investissement dans les projets d’infrastructure
est à son plus haut niveau depuis des décennies et
que la construction d’axes routiers se distingue tout
particulièrement par son échelle et sa modernité. Nous
exigeons de nos élus qu’ils soient responsables et
engagés et nous travaillons avec ardeur pour le bien-être
du pays. Grâce à ce nouveau mode de fonctionnement,
le Gouvernement est en train de rendre le pays plus
efficace, progressiste et honnête.
La République du Paraguay réaffirme également
son attachement à la promotion et à la protection
effective des droits de l’homme dans le monde entier.
Nous sommes résolument convaincus que les droits et
la dignité de toutes les personnes doivent être protégés,
sans discrimination. Nous encourageons le Conseil
des droits de l’homme à continuer de s’acquitter de ses
fonctions de manière objective, impartiale et universelle.
Dans ce contexte, je ne peux manquer d’évoquer une
question qui préoccupe ma région, à savoir la situation
au Venezuela, qui exige une attention urgente. Je
réitère mon message de solidarité à l’égard du peuple
vénézuélien, des victimes des persécutions politiques et
La République du Paraguay réaffirme son
des violations des droits de l’homme, tout en espérant
que ce peuple frère parviendra, souverainement et le
plus rapidement possible, à remédier par des moyens
pacifiques à cette rupture de l’ordre démocratique et à
la grave crise qu’il traverse actuellement.
attachement à la paix et de la sécurité internationales
et au règlement des conf lits par des moyens pacifiques,
sur la base d’une coopération réciproque des États. Au
Paraguay, l’interdiction des armes de destruction massive
est considérée comme une norme constitutionnelle. En
conséquence, notre pays se félicite de l’adoption récente
du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et
réitère sa conviction que le processus de désarmement
nucléaire doit être transparent, irréversible et assorti
de mécanismes de vérification efficaces fondés sur
un cadre universel et juridiquement contraignant. Le
Paraguay condamne une nouvelle fois l’essai nucléaire
effectué par la République populaire démocratique
de Corée, en violation flagrante de ses obligations
internationales, essai qui constitue une nouvelle
provocation pour la communauté internationale. Nous
espérons que l’Assemblée générale rejettera fermement
cette attitude irrationnelle, qui porte atteinte à la paix et
à la sécurité mondiales.
Par l’entremise de la coopération internationale,
La République du Paraguay est profondément
la République de Chine (Taiwan) participe depuis
longtemps déjà à des programmes de coopération sur
les objectifs du Millénaire pour le développement et les
objectifs de développement durable, fournissant une aide
à de nombreux pays, notamment le Paraguay. Taiwan
possède des connaissances et une expérience très utiles,
et apporte une contribution efficace à la communauté
internationale. Le Gouvernement de la République
du Paraguay encourage une fois de plus tous les États
Membres à rechercher les moyens appropriés pour
faciliter la participation de Taiwan aux mécanismes,
réunions et activités du système des Nations Unies,
afin que ses 23 millions d’habitants puissent exercer
normalement leurs responsabilités en tant que citoyens
du monde et déployer des efforts concertés pour créer
des alliances durables avec tous les pays.
préoccupée par le f léau du terrorisme, qu’elle
condamne sous toutes ses formes et dans toutes ses
manifestations. Nous réaffirmons que la lutte contre
le terrorisme doit être menée en respectant strictement
les principes du droit international et sur la base d’une
coopération étroite entre les États. Nous continuerons
de collaborer avec les opérations de maintien de la
paix, sous les auspices de l’ONU, car nous sommes
convaincus qu’elles contribuent à la réalisation des
buts et principes consacrés par la Charte des Nations
Unies. Mon pays fournit du personnel militaire,
Nous sommes intimement convaincus que le
Secrétaire général, António Guterres, a entamé de
manière prometteuse un travail de grande portée
à la tête de l’ONU, en s’appuyant sur sa vaste
expérience d’éminent homme d’État. Il appartiendra
aux chefs d’État des États Membres de faire de cette
session le point de départ d’une nouvelle période
d’universalisation véritable des principes qui encadrent
le fonctionnement de l’Organisation, en particulier afin
féminin et masculin, à six missions de maintien de la
que ses programmes et son action contribuent à réduire
24/31
17-29390
- 96 -
20/09/2017

A/72/PV.7
les inégalités considérables qui persistent entre les pays
et les régions.
Je réaffirme que mon pays continuera d’accorder
programme, qui appelle à la modération et au respect
des droits de l’homme, à la prospérité et à la relance
économique au niveau national, et à un engagement
constructif dans le monde. Leur vote a témoigné de la
maturité de l’électorat dans une société qui ne connaît
la gouvernance démocratique et libre que depuis
quatre décennies.
la plus haute priorité à sa participation aux débats à
l’ONU, car nous sommes convaincus de l’importance
des travaux de l’Organisation pour édifier un monde
plus pacifique et plus juste. Pour notre part, nous
continuerons d’œuvrer avec détermination en faveur d’un
développement assorti d’une inclusion sociale véritable,
tout en créant les conditions propices à la prospérité et
en faisant systématiquement passer l’être humain en
premier. Je terminerai mon propos en rappelant l’appel
lancé par S. S. le pape François : « N’oublions jamais
que le vrai pouvoir est le service ».
Nos dernières élections n’ont pas uniquement
Le Président par intérim : Au nom de
consisté à élire un président. Elles ont été l’occasion
d’un investissement politique considérable de la part
de notre peuple résilient, qui est véritablement l’atout
sur lequel nous pouvons le plus compter. Les droits
civiques et humains, ainsi que la quête de justice et les
valeurs islamiques, voilà ce qui a toujours été au cœur
des grandes revendications du peuple iranien durant
ses plus de 150 années de lutte, et particulièrement
pendant la révolution islamique de 1979. Durant son
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République du Paraguay de l’allocution qu’il vient
de prononcer.

Allocution de M. Hassan Rouhani, Président de la
République islamique d’Iran
Le Président par intérim : L’Assemblée va
maintenant entendre une allocution du Président de la
République islamique d’Iran.
premier mandat, tandis que, à l’international, il menait
des négociations nucléaires, mon gouvernement s’est
concentré, sur le plan national, sur l’examen et la
définition des droits de nos citoyens, ce qui a abouti à la
promulgation de la Charte des droits des citoyens et à son
adoption en vue de son application, répondant ainsi aux
revendications d’un peuple qui, désireux de recouvrer
ses droits et sa dignité humaine, s’était soulevé contre
un régime dictatorial pour la première fois il y a 111 ans,
durant la révolution constitutionnelle, puis de nouveau
il y a 39 ans, lors de la révolution islamique.
J’affirme ici, dans cette salle, que la modération

Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies à S. E. M. Hassan
Rouhani, Président de la République islamique d’Iran,
et je l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
Le Président Rouhani (
;
) :
élection à la présidence de l’Assemblée générale. Je
souhaite également féliciter le Secrétaire général,
M. Guterres, de sa nomination à ses hautes fonctions
et je lui présente tous mes vœux de succès dans ses
lourdes responsabilités.
Il y a quatre mois, plus de 41 millions de
est la voie de prédilection qu’a choisie le grand peuple
iranien. La modération ne recherche ni l’isolement ni
l’hégémonie. Elle n’est pas synonyme d’indifférence ni
d’intransigeance. La voie de la modération est la voie de
la paix. Cette paix est une paix juste et sans exclusive,
et non une paix qui ne vaudrait que pour une nation et
signifierait la guerre et la tourmente pour les autres.
La modération, c’est la liberté et la démocratie, mises
en œuvre de manière ouverte et globale, sans chercher
à promouvoir la liberté à un endroit tout en appuyant
les dictateurs ailleurs. La modération, c’est la synergie
des idées, et non le ballet des épées. Enfin, la voie de
la modération cultive la beauté. La beauté, ce n’est pas
exporter des armes meurtrières. La beauté, c’est la paix.
En Iran, nous nous efforçons de faire régner la paix et de
promouvoir les droits fondamentaux des peuples et des
nations. Nous ne cautionnons jamais la tyrannie et nous
défendons toujours ceux dont la voix n’est pas entendue.
Mais si nous ne menaçons jamais personne, nous ne
tolérons pas non plus les menaces de quiconque. Notre
personnes – 73 % du nombre total d’électeurs inscrits
en Iran – se sont rendues aux urnes pour participer à la
douzième élection présidentielle de notre pays, et ont,
une nouvelle fois, exprimé leur confiance dans mon
discours est ancré dans la dignité et le respect, et nous
17-29390
25/31
- 97 -
A/72/PV.7

20/09/2017
sommes insensibles aux menaces et à l’intimidation.
Nous croyons en un dialogue et une négociation menés
sur un pied d’égalité et fondés sur le respect mutuel.
L’appel à la modération vient d’un pays qui
Dans le monde interdépendant d’aujourd’hui,
la paix, la sécurité, la stabilité et le progrès de toutes
les nations sont intimement liés. Nous ne pouvons pas
laisser un régime renégat et raciste fouler aux pieds les
droits les plus fondamentaux des Palestiniens tandis que
ceux qui ont usurpé leurs terres jouissent de la sécurité.
Nul ne peut aspirer à une stabilité, une prospérité et un
développement de long terme tandis que les musulmans
du Yémen, de Syrie, d’Iraq, du Bahreïn, d’Afghanistan,
du Myanmar et de tant d’autres endroits vivent dans la
misère, la guerre et la pauvreté.
y est attaché. Nous ne prêchons pas la modération,
nous la pratiquons, comme l’atteste le Plan d’action
global commun. L’accord est le résultat de deux
années d’intenses négociations multilatérales qu’a
salué dans sa très grande majorité la communauté
internationale et qu’a approuvé le Conseil de sécurité
dans sa résolution 2231 (2015). En tant que tel, l’accord
appartient à la communauté internationale tout entière,
et pas seulement à un ou deux pays. Le Plan d’action
peut devenir un nouveau modèle d’interaction mondiale
fondée sur l’engagement constructif mutuel entre nous
tous. Nous avons ouvert nos portes à l’engagement et à
la coopération et avons conclu des dizaines d’accords de
développement avec des pays avancés, de l’Est comme
de l’Ouest.
Tout au long de son histoire, l’Iran a été un
bastion de tolérance pour de nombreuses religions
Hélas, certains se sont privés de cette occasion
et de nombreux groupes ethniques. Nous sommes les
mêmes que ceux qui ont sauvé les juifs de la servitude
de Babylone, ouvert leurs bras pour accueillir en
leur sein les chrétiens arméniens et créé le continent
culturel iranien avec sa diversité inédite de religions et
de groupes ethniques. Je représente le même Iran qui
a toujours aidé les opprimés. Il y a des siècles, nous
avons appuyé les droits du peuple juif et, aujourd’hui,
nous insistons sur le rétablissement des droits du peuple
palestinien. L’Iran reste le même pays, appuyant la
justice et cherchant la tranquillité.
Aujourd’hui, nous sommes en première ligne de
extraordinaire, s’imposant de fait des sanctions à
eux-mêmes, et maintenant ils se sentent trahis. Nous
n’avons pas été trompés, pas plus que nous n’avons
triché ou trompé qui que ce soit. Nous avons décidé de
l’ampleur de notre programme nucléaire nous-mêmes.
Nous n’avons jamais cherché à parvenir à la dissuasion
grâce aux armes nucléaires. Nous sommes immunisés
par nos connaissances et, plus important encore, par la
résilience de notre peuple. Voilà notre talent et notre
approche. Certains disent qu’ils veulent priver l’Iran
des armes nucléaires, mais nous avons toujours rejeté
avec véhémence de telles armes. Nous n’avons jamais
été affligés d’avoir renoncé à une option que nous
n’avons jamais recherchée. Il est répréhensible que le
régime sioniste voyou, qui menace la sécurité régionale
et mondiale avec son arsenal nucléaire et n’a adhéré à
aucun instrument international ni aucune sauvegarde,
ait l’audace de prêcher aux nations pacifiques.
la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux
au Moyen-Orient, non pas pour des raisons sectaires ou
ethniques, mais pour des raisons éthiques, humanitaires
et stratégiques. L’Iran ne cherche pas à rétablir son
ancien empire, à imposer à d’autres sa religion officielle
ni à exporter sa révolution par la force des armes. Nous
avons suffisamment confiance dans la profondeur de
notre culture, la vérité de notre foi et la ténacité et la
longévité de notre révolution pour ne jamais chercher à
exporter l’un quelconque d’entre eux, comme le font les
néocolonialistes au son lourd des bottes de leurs soldats.
Pour promouvoir notre culture, notre civilisation, notre
religion et notre révolution, nous entrons dans les cœurs
et inspirons les esprits. Nous récitons notre poésie et
discourons de notre philosophie. Nos ambassadeurs
sont nos poètes, nos mystiques et nos philosophes. Nous
avons atteint les rivages de ce côté-ci de l’Atlantique
avec Roumi et diffusé notre inf luence dans toute l’Asie
avec Saadi. Nous avons déjà pris le monde avec Hafez,
Imaginons à quoi ressemblerait le Moyen-Orient
si le Plan d’action n’avait pas été conclu. Imaginons qu’en
sus des guerres civiles, du terrorisme takfiriste, des
cauchemars humanitaires et des crises sociopolitiques
complexes qui ravagent l’Asie de l’Ouest, il y ait une
crise nucléaire montée de toutes pièces. Que ferionsnous?

Je déclare ici à l’Assemblée que la République
islamique d’Iran ne sera pas le premier pays à violer
l’accord, mais qu’il répondra de façon décisive et
résolue à toute violation par quelque partie que ce soit.
Il serait très regrettable que l’accord soit détruit par
de nouveaux venus sans scrupules dans le monde de
la politique; le monde perdrait là une grande occasion.
Ces comportements regrettables ne pourront, toutefois,
nous n’avons donc nul besoin de nouvelles conquêtes.
jamais arrêter l’Iran dans sa marche vers le progrès.
26/31
17-29390
- 98 -
20/09/2017

A/72/PV.7
En violant ses engagements internationaux, la nouvelle
Administration des États-Unis ne fait que détruire sa
propre crédibilité et saper la confiance internationale
pour ce qui est de négocier avec elle ou d’accepter
sa parole.
Il y a quatre ans à l’Assemblée, la République
hostilités et en respectant la volonté et les souhaits des
peuples de ces pays. Le Gouvernement des États-Unis
devrait expliquer à ses citoyens pourquoi, après avoir
dépensé des milliards de dollars des contribuables des
États-Unis d’Amérique et de notre région, il n’a apporté
à cette région que la guerre, la misère, la pauvreté et
la montée du terrorisme et de l’extrémisme au lieu de
contribuer à la paix et à la stabilité.
islamique d’Iran avait parrainé l’initiative de la
résolution 68/127, « Un monde contre la violence
et l’extrémisme violent ». Nous considérons que le
dialogue et les négociations fondés sur un paradigme à
somme positive est la seule voie pour résoudre les crises
mondiales et régionales. Nous avons pris la décision
délibérée de renforcer nos relations avec nos voisins et
d’autres dans la région, et d’intensifier notre coopération
avec tous les pays amis. Nous ne pouvons pas faire face
aux défis complexes et dangereux qui se posent dans cette
phase de transition mondiale turbulente sans renforcer
Ces quatre dernières années, l’Iran a démontré
que son économie avait un potentiel d’expansion et de
croissance sans pareil. Non seulement les sanctions
économiques n’ont pas sapé ce potentiel, mais elles
ont renforcé la détermination du peuple à accroître la
production nationale. L’Iran, qui a enregistré le taux de
croissance le plus élevé au monde l’an dernier, a prouvé
que son économie pouvait devenir l’économie émergente
la plus dynamique du monde au cours des 20 prochaines
les interactions et les échanges ni institutionnaliser
le dialogue entre les pays et les États. Le discours de
haine ignorant et absurde, truffé d’allégations ridicules
et sans fondement que nous avons entendu hier dans
cette salle est non seulement indigne d’être entendu à
l’Organisation des Nation Unies, qui a été créée pour
promouvoir la paix et le respect entre les pays, mais en
fait contredit ce que les pays demandent à l’Organisation
mondiale, à savoir rassembler les gouvernements dans
la lutte contre la guerre et le terrorisme.
années, avec un potentiel de croissance de l’ordre
de 1 000 milliards de dollars. Notre choix stratégique
pour parvenir à une croissance durable et équilibrée
est de faire appel à un vaste réseau de partenariats
mondiaux. Nous sommes fermement convaincus que le
développement et la sécurité ne peuvent progresser que
s’ils vont de pair et que nos intérêts communs peuvent
nous rapprocher sur les plans régional et mondial afin
de garantir la sécurité de notre région et du monde.
L’Iran, qui est doté des réserves en pétrole et
Je tiens à souligner que les capacités de défense de
en gaz naturel les plus importantes au monde, est
prêt à coopérer durablement avec d’autres pays pour
promouvoir la sécurité énergétique mondiale. Nous
souhaitons élargir les corridors de transit internationaux
au moyen d’initiatives communes portant sur des
projets d’infrastructures maritimes, ferroviaires et
routières. Nos réalisations en matière de renforcement
des infrastructures économiques au moyen d’un
gazoduc qui traverse tout le pays, d’un réseau électrique
national et des transports ferroviaires et routiers
permettent à plusieurs industries de produire à moindre
coût, avec un accès facile aux marchés nationaux et
régionaux. Grâce à notre environnement juridique
actuel qui est très favorable, de nombreux investisseurs
étrangers sont venus en Iran, ce qui a conduit à une
augmentation régulière des investissements, des
coentreprises et des accords de financement dans de
nombreux domaines. Dans le cadre de sa politique, mon
gouvernement va continuer à améliorer en permanence
l’environnement entrepreneurial, à protéger les droits
de propriété intellectuelle, à améliorer constamment
la gouvernance des entreprises et à lutter résolument
la République islamique d’Iran, y compris ses missiles,
sont de nature exclusivement dissuasive et défensive et
visent à maintenir la paix et la stabilité dans la région
et à décourager les velléités aventuristes de prétendants
irrationnels. Nous ne pouvons pas oublier que dans
beaucoup de nos villes, les civils ont été pris pour cible
dans les attaques de missiles à longue portée ordonnées
par Saddam Hussein pendant les huit années de sa
guerre d’agression contre nous. Nous ne permettrons
plus jamais que notre peuple soit victime de ce genre
d’illusions catastrophiques. Les interventions militaires
menées par des acteurs étrangers à la région – les
mêmes puissances qui essaient de vendre toujours plus
d’armes mortelles à d’autres États en accusant l’Iran
de provoquer l’instabilité – n’ont fait qu’exacerber
l’instabilité et la violence extrémiste dans notre région.
Je tiens à souligner que les interventions étrangères
et le fait d’imposer la volonté d’acteurs étrangers aux
peuples de la région ne feront qu’aggraver et amplifier
les crises dans notre région. Il n’y a pas de solution
militaire aux crises en Syrie, au Yémen et à Bahreïn et
celles-ci ne peuvent être réglées qu’en mettant fin aux
contre le blanchiment d’argent afin de créer un climat
17-29390
27/31
- 99 -
A/72/PV.7

20/09/2017
juridique propice aux investissements commerciaux et
économiques dans divers domaines, en particulier les
entreprises fondées sur le savoir.
plus sincères au peuple et au Gouvernement mexicains
suite au séisme dévastateur survenu hier.
C’est un honneur pour moi que de prendre la
Le peuple iranien est fermement résolu à
parole devant l’Assemblée générale. Je voudrais féliciter
construire un Iran libre et moderne et à participer aux
efforts visant à instaurer la sécurité et la stabilité dans la
région, sur la base des normes éthiques et du respect du
droit international. Nous invitons tous les investisseurs,
intellectuels et innovateurs du monde entier à participer
à cet effort et à coopérer avec nous à cette fin. Du haut
de cette tribune mondiale et en tant que représentant du
peuple iranien, renommé dans le monde entier pour son
hospitalité, j’invite tous ceux qui veulent parvenir à la
paix, à la sécurité et au progrès grâce aux partenariats
et à la coopération entre les pays à visiter l’Iran et à se
joindre à nous pour construire cet avenir d’espoir.
de l’Assemblée générale à sa soixante-douzième session
et lui souhaiter plein succès dans l’accomplissement de
son importante mission.
Cette session revêt un intérêt particulier pour
mon pays, car elle sera toujours en cours quand la
Bulgarie assumera la présidence du Conseil de l’Union
européenne. Cette année, le débat général met l’accent
sur nos efforts collectifs en faveur de la paix et d’une vie
décente pour tous sur une planète préservée, soulignant
ainsi l’importance de la prévention, de la médiation,
du développement durable, de la préservation de
Si nous croyons vraiment à la décision que
l’environnement et du respect des droits de l’homme
au moyen d’une approche qui donne la priorité à
l’être humain. L’Organisation des Nations Unies
soutient nos objectifs en matière de paix, de sécurité, de
développement et de droits de l’homme.
nous avons prise collectivement il y a quatre ans à
l’Assemblée générale d’œuvrer en faveur d’un monde
opposé à la violence et à l’extrémisme violent, nous
pouvons transformer le discours de la coercition, de
l’unilatéralisme, de l’intimidation et de la guerre en une
logique de dialogue, de synergie et de paix, afin que
la voix de la modération soit celle qui domine dans le
monde entier.
Les conf lits en cours dans de nombreuses régions
Le Président par intérim : Au nom de
l’Assemblée générale, je tiens à remercier le Président
de la République islamique d’Iran de l’allocution qu’il
vient de prononcer.

de la planète continuent de saper la paix et la sécurité
internationales, ainsi que les valeurs fondamentales de
l’humanité. Les explosions de violence dévastent les
économies locales, déclenchent de larges mouvements de
réfugiés et de migrants, causent une propagation massive
de maladies, de famine et d’indicibles souffrances
humaines. Les enfants sont ceux qui en général pâtissent
le plus des situations de crises. Les causes profondes
des conf lits armés doivent être traitées d’une façon plus
systématique, dans le respect des droits de l’homme et
de l’état de droit, en améliorant la situation économique,
et en promouvant l’inclusion sociale.
Allocution de M. Rumen Radev, Président de la
République de Bulgarie
Le Président par intérim : L’Assemblée va
Ne laisser personne de côté et tendre d’abord
maintenant entendre une allocution du Président de la
République de Bulgarie.

Le Président par intérim : Au nom de l’Assemblée
la main à ceux qui sont restés le plus loin derrière ne
sont pas de simples déclarations politiques destinées
à revigorer le Programme de développement durable à
l’horizon 2030. Si nous voulons vraiment transformer
notre monde en le faisant sortir de la pauvreté, il
nous faudra mettre pleinement en œuvre les objectifs
de développement durable en promouvant l’égalité,
l’inclusion et la participation.
générale, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue à
l’Organisation des Nations Unies à S. E. M. Rumen
Radev, Président de la République de Bulgarie, et je
l’invite à prendre la parole devant l’Assemblée.
Les conf lits qui perdurent requièrent une réponse
Le Président Radev (
) : Je
holistique de la part des Nations Unies, qui englobe
diplomatie préventive, médiation, consolidation de la
paix et missions politiques spéciales efficaces. Une
voudrais tout d’abord présenter mes condoléances les
telle réponse est essentielle pour rétablir la bonne
28/31
17-29390
- 100 -
20/09/2017

A/72/PV.7
gouvernance et stabiliser la situation aux plans politique,
économique et social dans les pays en proie aux crises et
dans ceux qui sortent d’un conflit.
Au cours de ces dernières années, les trois
viable. Nous appuyons toujours l’activité des enceintes
multilatérales, comme le format Normandie et le
Groupe de contact trilatéral de l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe, en raison du rôle
qu’ils jouent dans la promotion des efforts politiques et
diplomatiques visant à trouver un règlement pacifique
au conflit.
examens du dispositif de paix et de sécurité des Nations
Unies ont, avec le Programme de développement
durable à l’horizon 2030, posé une base solide pour
l’instauration de la paix et la prospérité. À cet égard,
la Bulgarie appuie l’élan diplomatique en faveur de la
paix, qui donne la priorité absolue à la prévention dans
l’action menée par les Nations Unies et ouvre la voie aux
réformes nécessaires pour pérenniser la paix.
La Bulgarie est pleinement attachée au processus
La prévention et la médiation sont des moyens
essentiels pour réduire les souffrances humaines,
notamment en remédiant aux causes profondes des
déplacements forcés et en conjuguant les efforts
de paix et de stabilisation en Afghanistan et considère
que la réconciliation est un prérequis majeur pour rétablir
la stabilité et réaliser le développement durable en
Afghanistan et au-delà. Nous invitons le Gouvernement
d’unité nationale à poursuivre les réformes nécessaires
dans les domaines clefs, comme la bonne gouvernance,
l’état de droit, un processus électoral crédible, la
lutte contre la corruption et le trafic de stupéfiants,
la problématique hommes-femmes et les questions
humanitaire, de développement et de consolidation de la
paix. Certes, la situation au Moyen-Orient et en Afrique
du Nord reste très préoccupante et nécessite un règlement
global, mais elle ne doit pas détourner l’attention de la
communauté internationale de la nécessité de relancer
d’urgence le processus de paix au Moyen-Orient. La
Bulgarie réaffirme sa position, à savoir que la formule
de la solution de deux États est un moyen réaliste,
juste et durable de régler le conflit israélo-palestinien.
Nous sommes convaincus que seules des négociations
directes, sans conditions et menées conformément aux
résolutions internationales pertinentes aboutiront à une
solution susceptible de répondre aux aspirations des
deux parties.
Trouver une solution politique au conflit en cours
en Syrie et mettre en œuvre une transition politique
crédible dans le pays est essentiel pour préserver la
souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité
territoriale de l’État syrien. Nous appuyons toutes les
actions visant à parvenir dès que possible à une cessation
des hostilités et à mener des négociations intra-syriennes
efficaces et constructives à Genève en vue de trouver
une solution politique durable à la crise. Nous estimons
qu’un dialogue politique sous les auspices de l’ONU est
le seul moyen possible d’améliorer progressivement les
conditions de sécurité en Syrie et de régler durablement
la crise humanitaire.
Une autre source de vive préoccupation pour
d’ordre social.
Le désarmement, la non-prolifération et la
maîtrise des armements sont parmi les principaux piliers
de la sécurité internationale et représentent donc des
aspects concrets de l’action menée aux fins de la paix et
d’une vie décente. La Bulgarie réitère son attachement
au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,
pierre angulaire du régime de non-prolifération
nucléaire, ainsi qu’à l’objectif de parvenir à un monde
exempt d’armes nucléaires. On ne peut atteindre cet
objectif que si tous les États y participent, surtout
ceux dotés de l’arme nucléaire. Nous devons prendre
toutes les mesures universelles possibles permettant
d’atteindre de façon graduelle et irréversible l’objectif
final d’un monde exempt d’armes nucléaires. Les deux
prochaines mesures à prendre dans ce sens pourraient
être l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète
des essais nucléaires et l’ouverture de négociations sur
un traité interdisant la production de matières fissiles à
la Conférence du désarmement à Genève.
Le Plan d’action global commun concernant le
programme nucléaire iranien adopté en juillet 2015 reste
d’importance historique. Sa pleine mise en œuvre est
extrêmement importante pour la stabilité régionale et
mondiale. Mon pays réaffirme son plein appui à ce Plan.
La Bulgarie condamne catégoriquement la
poursuite des essais nucléaires et des tirs de missiles
par la République populaire démocratique de Corée, qui
ont mené à une escalade des tensions dans la région et
sapent la paix et la sécurité du monde. Nous demandons
à la République populaire démocratique de Corée de
mon pays est la situation dans l’est de l’Ukraine qui,
hélas, reste extrêmement explosive malgré les accords
de cessez-le-feu signés à intervalles réguliers. Nous
appelons de nouveau à la mise en œuvre rapide et pleine
des accords de Minsk, car il n’y a pas d’autre option
mettre fin à ses programmes nucléaires et balistiques
17-29390
29/31
- 101 -
A/72/PV.7

20/09/2017
une fois pour toute et de façon complète, irréversible
et vérifiable, ainsi que de s’engager dans un dialogue
constructif avec la communauté internationale. Nous
réaffirmons notre engagement en faveur d’une solution
pacifique, diplomatique et politique à la crise.
la Bulgarie, la priorité absolue est la gestion et le
contrôle efficaces des frontières extérieures de l’Union
européenne, ce qui permet le bon fonctionnement de la
liberté de circulation au sein de l’Union européenne.
Les changements climatiques constituent
Les récentes attaques terroristes nous rappellent
toujours l’un des plus grands défis de notre époque. Non
seulement ils entravent le bien-être de nos pays, mais ils
posent également des menaces à la sécurité d’un grand
nombre d’entre eux. La Bulgarie respecte les obligations
qui lui incombent en vertu de l’Accord de Paris et estime
que seule une approche universelle de sa mise en œuvre
permettra d’atteindre les objectifs du programme des
Nations Unies relatifs aux changements climatiques.
tragiquement l’ampleur des défis qui nous attendent.
La Bulgarie est d’avis que le Bureau de lutte contre
le terrorisme nouvellement créé marque un jalon dans
l’action menée pour améliorer l’efficacité des Nations
Unies en matière de lutte contre le terrorisme, en
appuyant la mise en œuvre équilibrée de la Stratégie
antiterroriste mondiale des Nations Unies de 2006, en
renforçant la coordination entre les fonds, programmes
et institutions spécialisées des Nations Unies, et en
promouvant des mesures préventives qui s’attaquent
aux moteurs de l’extrémisme.
La Bulgarie est fermement attachée à la promotion
des droits de l’homme et participe activement à un
certain nombre de processus intergouvernementaux
La Bulgarie est extrêmement préoccupée par
consacrés à la promotion des droits de l’homme à l’échelle
mondiale. En tant que coprésidente du Groupe des Amis
des enfants et des objectifs de développement durable à
l’Organisation des Nations Unies, la Bulgarie préconise
vivement l’intégration des droits de l’enfant dans tous
les processus intergouvernementaux majeurs – en tant
que véritables agents du changement social positif.
En sa qualité de présidente de la Conférence des États
parties à la Convention relative aux droits des personnes
handicapées pour la période 2017-2018, la Bulgarie
encourage activement l’intégration et la participation
pleines et entières des personnes handicapées sur la
base de l’égalité avec les autres.
l’ampleur sans précédent des pillages organisés de biens
culturels en Iraq, en Syrie, en Libye et dans d’autres
pays en situation de conflit ou d’après-conf lit. Nous
condamnons le trafic et le commerce illicite d’objets
culturels comme tactique de guerre et source de
profit pour financer le terrorisme. C’est une menace
qui exige une réponse mondiale. Un certain nombre
d’instruments juridiques et de résolutions ont été
adoptés par l’UNESCO, l’Organisation des Nations
Unies, le Parlement européen et d’autres. Nous avons
jeté les bases juridiques et il est de notre devoir commun
de veiller à leur pleine application. La Coalition des
Antiquités, la campagne de l’UNESCO faite sur les
médias sociaux Unis pour le patrimoine et d’autres
activités illustrent parfaitement une tendance mondiale
très positive pour l’action visant à la préservation et la
protection du patrimoine culturel mondial.
En tant que membre du Conseil des droits de
Les migrations internationales sont un phénomène
l’homme pour la période 2019-2021, la Bulgarie est
déterminée à contribuer davantage à la promotion des
droits de l’homme dans le monde, et elle compte sur
le précieux soutien de ses partenaires à sa candidature.
Au cours des dernières décennies, l’Organisation
des Nations Unies a remarquablement avancé dans la
promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation
de la femme. Ces efforts doivent être encore renforcés
afin d’obtenir des résultats tangibles pour les femmes et
les filles en éliminant toutes les formes de violence et
de discrimination sexistes. Garantir l’égalité des droits
des femmes et des hommes doit faire partie intégrante
des politiques quotidiennes dans tous les domaines de la
vie. Promouvoir l’égalité, lutter contre la discrimination
et garantir le respect des droits de l’homme sont des
mesures essentielles à la réalisation d’une paix et
d’un développement durables, et nous pensons que la
mondial, et ce n’est que grâce à des efforts conjoints,
tels que le pacte mondial pour des migrations sûres,
ordonnées et régulières, que nous pourrons garantir
une approche équilibrée qui comprenne le respect du
droit international humanitaire et du droit international
des droits de l’homme, ainsi qu’une gestion efficace
des frontières et des réadmissions. Les États ont des
droits et des responsabilités en matière de gestion et
de contrôle de leurs frontières, élément central de leur
sécurité nationale. Un contrôle rigoureux des frontières
est de la plus haute importance, en particulier dans le
contexte de la prévention de la migration irrégulière
et de l’élimination de la traite des êtres humains. Pour
protection des droits de l’homme doit être placée au
30/31
17-29390
- 102 -
20/09/2017

A/72/PV.7
centre de toutes les actions prises par l’Organisation des
Nations Unies.
Le Président par intérim (
) :
Le monde est actuellement confronté à d’énormes
Au nom de l’Assemblée générale, je tiens à remercier le
Président de la République de Bulgarie de l’allocution
qu’il vient de prononcer.
défis, peut-être les plus grands que l’humanité ait jamais
rencontrés, et nous, les États Membres de l’Organisation
des Nations Unies, devons trouver la solution. Il est
temps d’agir.

à 12 h 5.
17-29390
31/31
- 103 -
- 104 -
- 105 -
- 106 -
- 107 -
- 108 -
- 109 -
- 110 -

Document file FR
Document Long Title

Volume IV

Links