Arrêt du 11 septembre 1992

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075-19920911-JUD-01-00-EN
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11SEPTEMBER 1992

JUDGMENT

LAND, ISLAhD AND MARITIME FRONTIERDISPUTE

(ELSALVADClR/HONDURAS: NICARAGUA intervening)

DIFFÉREND FRONTALIER TERRESTRE,INSULAIRE

ET MARITIME
(ELSALVADOR/HONDURAS; NICARAGUA (intervenant))

11SEPTEMBRE 1992

ARRÊT COUR INTERNATIONALEDE JUSTICE

ANNÉE 1992 1992
1 lseptembre
Rôlegénéral
11 septembre 1992 no 75

AFFAIREI>UDIFFÉREND FRONTALIER

TERRESTRE,INSULAIREETMARITIME

(EL SALVADOIVHONDURAS; NICARAGUA (intervenant))

Instance introduite,var compromis - Différendportant sur six secteurs ter-
restresde lafrontière internationale etsur la situation juridique desîles et des
espacesmaritimesà Ifi,vtérieuert à l'extérieurdu golfe deFonseca.
Frontièresterrestres- Applicabilitet significationduprinciped'utipossidetis
juris - Pertinencede certains «titres» - Lien entreles secteursen litigeet les
secteurscontigusde lafrontière qui ontfait l'objetd'un accord - Utilisationde

particularitéstopographiquesaux fins du tracéde frontières - Compromiset
traité généra dle paix de 1980 entreles Parties - Dispositiondu traitérelative
aux ((élémentdsepreuveet arguments de naturejuridique, historique,humaineou
autre,soumis à la Chambrepar les Partieset admisendroit international», quela
Chambredoitprendrefinconsidération - Significationquidoitêtre attribuéeaux
titulos ejidalescoloni~ruxespagnols - Pertinencedes titresfoncierspostérieurs
à l'indépendance - Rôle des effectivités- Considérations démographiqueest
inégalitédes ressource> naturelles- Considérations de ((contrôleeffectif» du ter-
ritoire- Relationsenrrelestitresetleseffectivités - Date critique.
Premiersecteurde krfrontièreterrestre - interprétationde titresfonciers colo-

niaux espagnols - EfJetde l'attribution,par lesautoritéscolonialesespagnoles,à
une population d'une province,de droits sur des terres situéesdans une autre
province - Question tiesavoir s'ilpeut être tenu comptede propositionsou de
concessions intervenue?a:ucoursdenégociations - QuestiondesavoirsiI'acquies-
cementpeut modifierllzsituation résultantde l'utipossidetis juris - Interpréta-
tion des documentsde l'époque coloniale - Prétentionsbasées seulementsur des
effectivité- Pertinencedestitresfonciers postérieur s l'indépendance - Signifi-
cationd'une lignefrontièreappropriée au regardde la topographieet convenuead
referendum.
Deuxièmesecteur dt?lafrontière terrestre- Interprétation des titrefsonciers

coloniauxespagnols - Circonstancesautorisant à s'appuyersur des titrefsonciers
postérieurs àI'indépentianc e Interprétationde titre- Prétentionssur unezone
spécifiquebaséessurdes effectivités. Troisièmesecteurdtl lafrontière terrestre - Interprétation des titrefsonciers
coloniauxespagnols - Interprétationde titresimbriqués - Impossibilitédeconci-
liertouslesrepères, distanceset directionsfigurant danslesréférence s Ligne qui

concorde avecdes par.!icularitéisdentifiables etcorrespondeaux distances indi-
quées - Pertinencede.~titresfoncierspostérieurs à l'indépendance - Prétentions
baséesseulementsur d,oseffectivités.
Quatrièmesecteurde lafrontièreterrestre - Interprétation des titrefsonciers
coloniauxespagnobet d'unedécision judiciairequi les concerne - Référenca eux
négociationsentrelesParties - Exposé par unePartiedeson avissur unequestion
defait - Significatior.!de la reconnaissancepar une Partiedufait que certaines
terrescommunales che.~auchaienltafrontière internationale - Prétentionsur une
zone relevantdes terre3de la Couronne(tierrasrealengas)à l'époque colonial e

Absence d'accordentrc les Parties quant à l'emplacementdu point terminal du
secteurde lafrontière ~yantfait l'objetd'unaccord - Limites de lajuridiction de
laChambre - Absenct,dëlémentsdepreuvepour déterminer I'utipossidetisjuris
sur une partie de la ligne - Applicationde l'équité infra legem - Prétentions
baséessurdes effectivirés.
Cinquièmesecteure.vlitige de lafrontière terrestre - Interprétation des titres
fonciers coloniauxespagnols - Prétentionsbaséessur deseffectivités.
Sixièmesecteurenlitigedelafrontière terrestre - Frontièrecoloniale constituée
par une rivière - Changementde coursde la rivière - Araurnentnouveaunon
Conformeavec~'historic~Ü duedifférend - Significationd'unecarte etdlunarpen-
tage du XVIIIe siècle -- Pertinencedes négociationspassées - Ligne frontière
- -
marquéepar un cours'l'eauayantplusieur~embouchu~es.
Situationjuridique es îlesdu golfe de Fonseca - Compétencedela Chambre
- Questiondesavoirquellesîlesétaient en litige à ladate du compromis - Droit
applicableau différend insulaire - Uti possidetisjuris de 1821 - Les effectivités
coloniales encequi coficernelesîles - Elémentsdepreuvede caractère fragmen-
taireet ambigu enfaveur de l'applicationde lhti possidetis juris - Recours à
d'autres éléments dpereuveet arguments envisagés dans le compromis - Perti-
nencedu comportementd'Etats nouvellement indépendants entant qu'indication
de la-frontièrede 1hti possidetisiuris - Acquiescementetabsencedeprotestation.

11;d'El Tigre - fidsence du- ond du ranss l'îleet administrationde celle-ci
par cetEtat - Attitudt.d'El Salvador.
IIesdeMeangueraetdeMeanguerita - Historiquedudifférend - Administra-
tion de Meanguera par.El Salvador - comportement révélateud r'unacquiesce-
ment.
Situationjuridique desespacesmaritimes - Questiondesavoirsilacompétence
de la Chambre compre,vdla délimitation desespacesmaritimes - Interprétation
du compromis - Sens ordinairedu textedans son contexte - Déterminationde
l'intention communedans le compromis - Compétenceet principedu consente-
ment.

Le golfe de Fonsecaen tant que baie historiqueavec trois Etats riverains -
Régimehistoriqueparliculierétablipar la pratique - Arrêr tenduen 1917par la
Courdejustice centraniéricaine - Ceinturemaritime littoraleexclusivede 1lieue
marine, autreceinturepourl'exercicedesdroitsd'inspectionmaritime,délimitation
maritimepartiellede 1!,00entreleHonduras et leNicaragua - Uso inocente des
eaux dugolfe - Souverainetéde troisEtats dansdes eaux historiques - Conclu-
sion,dansI'arrê dte 1917,queleseauxhistoriquessont soumisesàuncondominio
(copropriété) - Statut juridique de l'arrêdte 1917 - Arrêt a prendreen compte
comme décisionconstiluantunprécédenptertinent d'un tribunal compétenett en
tantquemoyen auxiliairededéterminationdesrèglesdedroit(article 38duStatut)- Conclusionde la C'hambreselon laquelleles eaux du golfe autres quecelles
situéesà l'intérieude.rceinturesmaritimes de3 milles, et leseaux délimitées en
1900,sont des eaux historiqueset sujettes à la souverainetéconjointedes trois
Etats riverains- Thè:;ehondurienned'unecommunauté d'intérê -tsPossibilité
ou nécessitéde délimit~ztiodneseaux.
Lignedefermeture tlugolfe- Questionde savoirsi cette ligne constitueaussi
une lignede baseou non - Les eaux du golfe sontdes eaux intérieuressujettesà
un régime spécia eltpcv-ticuli-r Souveraineté conjointeet droitdsepassage -
Délimitationde 1900entre le Honduras etleNicaraguaacceptéepar ES lalvador
- Significationdu coildominio(copropriété p)ur une délimitation- Existence

de droitsdu Hondurasdans leseaux situées à la lignedefermeture.
Eaux extérieuresau golfe - Applicationdes conceptsmodernesdu droitde la
mer - Mer territoriahs- La lignedefermetured'unebaiehistoriqueconstituela
lignede basede la merterritoriale - Droitsdu Hondurassur leseaux océaniques
en dehorsdu golfe - Lestroissouverainsen commun sur leseaux en deçàde la
ligne defermeture du ~rolfeont, au-delàde cette ligne,des droità une mer terri-
toriale,à unplateau continental età une zone économique exclusive - Le choix
entrelemaintien dela situation ou unedélimitationappartien atux troisEtats inté-
ressés.
Interventionen verticde l'article62du Statut de la Cour- Effet de l'arrêstur

I'Etatadmisà intervenir entant quenonpartieà l'instance - Effet éventuelirne
déclarationunilatéraled'intention d'être aliinési.
Invitation adresséelila Chambrerelativeà lëtablissement des preuvessur les
lieux (articles6 et 67 du Règlementde la Cour) - Demande d'autorisationde
produiredes documenlsaprès la clôturede laprocédure orale.

Présents:M. SETTE-CAMApR rAs,identde la Chambre; sir Robert JENNINGS,
Présidentde,la Cour;M. ODA,Vice-Présidend te la Cour; MM. VAL-
TICOS, TORICE BSERNARDE jZg,es ad hoc; M. VALENCIA-OSPINA,
Greffier.

Enl'affairedu diffkrendfrontalierterrestre,insulaireet maritime,

entre

la République d'ElSalvador,

représentépear
M. AlfredoMartinczMoreno,
comme agentet coriseil,

S. Exc.M. RobertoArturoCastrillo,ambassadeur,
commecoagent,

et
S. Exc.M. José ManueP l acasCastro, ministredes relations extérieures,

comme conseilet avocat, MmeBerta Celina Quinteros, directeur généraldu bureau des frontières,
comme conseil,

assistésde
Eduardo Jiménezde Aréchaga,professeur de droit international public a
l'universitédeI'Cruguay, ancienjuge et ancien Présidentde laCour inter-
nationale de Justice; ancien présidentet ancien membre de laCommission
du droit international,
M. Keith Highet, professeur adjoint de droit international, à la Fletcher
School of Lawand Diplomacy etmembre des barreaux de New Yorket du
district de Colum'bia,

M. Elihu Lauterpacht, C.B.E., Q.C., directeur du Research Centre for Inter-
national Law de l'universitéde Cambridge, Fellowde Trinity College de
Cambridge,
M. Prosper Weil,professeur émeriteàl'universitéde droit, d'économie etde
sciences sociales de Paris,
M. Francisco Roberto Lima, professeur de droit constitutionnel et adminis-
tratif; ancien vice-présidentde la Républiqueet ancien ambassadeur aux
Etats-Unis d'Amérique,
M. David Escobar Cialindo, professeur de droit, vice-recteur de l'université
«Dr. JoséMatias Delgado » (El Salavador),
comme conseils et avocats,

et de
M. Francisco JoséC'havarria,
M. Santiago Elias Castro,
Mme Solange Langer,
MmeAna Maria de IWartinez,
M. Anthony J. Oaklry,
MmeAna Elizabeth Villalta,

comme conseillers,

la Républiquedu Honduras,

représentéepar
S. Exc. M. Ramon Valladares Soto, ambassadeur du Honduras aux Pays-
Bas,

comme agent,
S.Exc. M. Pedro Piceda Madrid, présidentde lacommission de souveraineté
et des frontières,
comme coagent,

M. Daniel Bardonnet, professeur a l'université de droit, d'économieet de
sciences sociales de Paris,
M. Derek W. Bowett, C.B.E., Q.C., LI.D,F.B.A.,professeur de droitinterna-
tionalà l'universitéde Cambridge, titulaire de la chaire Whewell,
M. René-Jean Dupiiy, professeurau Collègede France,
M. Pierre-Marie Dupuy, professeur àl'universitéde droit, d'économie etde
sciences sociales de Paris,
M. Julio Gonzalez Campos, professeur de droit international à l'université
autonome de Ma'Jrid, M. Luis Ignacio Sanchez Rodriguez, professeur de droit international à
l'université Complutense de Madrid,
M. Alejandro Nieto, professeur de droit public à l'université Complutense
de Madrid,
M. Paul De Visscher,professeur émeriteàl'universitéde Louvain,

comme avocats et conseils,
S. Exc. M. Max Velasquez, ambassadeur du Honduras au Royaume-Uni,
M. Arnulfo Pineda Lopez, secrétaire générad le la commission de souverai-
neté etdes frontikres,
M. Arias de Saavedra y Muguelar, ministre, ambassade du Honduras aux
Pays-Bas,
M. Gerardo Martinez Blanco, directeur de la documentation de la commis-
sion de souverairietéet des frontières,

MmeSalomé Castellanos, ministre-conseiller, ambassade du Honduras aux
Pays-Bas,
M. Richard Meese, conseiljuridique, associédu cabinet Frere Chomeley à
Paris,
comme conseils,

M. Guillermo Bustillo Lacayo,
MmeOlmeda Riverii,
M. JoséAntonio GuitiérresNavas,
M. Raul Andino,
M. Miguel Tosta Appel,
M. Mario Felipe Martinez,
MmeLourdes Corra.les,
comme membres dt: la commission de souveraineté etdes frontières,

la Républiquedu Nicaragua autorisée àintervenir dans l'instance,

représentéepar
S. Exc. M. Carlos A~güelloGomez,

comme agent et coriseil,
S. Exc. M. Enrique Dreyfus Morales, ministre des relations extérieures,

assistéspar
M. Ian Brownlie, Q.C., F.B.A., professeur de droit international public à
l'universitéd'Oxford, titulaire de la chaire Chichele; Fellowde l'Al1Souls
College d'oxfortl,
comme conseil et avocat,

et
M. Alejandro Moni.ie1Argüello, ancien ministre des relations extérieures,

comme conseil,

LA CHAMBRE DE 1.ACOUR INTERNATIONALE DE JUSTICEconstituée pour
connaître de l'affaire :susmentionnée,

ainsi composée,
aprèsdélibéré,

rend l'arrêt suiva:t 1. Par notification conjointe du 11décembre1986,déposéeau Greffe de la
Cour le mêmejour,les ministres des relations extérieuresde la Républiquedu
Honduras et de la Républiqued'El Salvadoront transmis au Greffier une copie
certifiéeconforme d'un compromis en langue espagnole intitulé ((COMPROMISO
ENTRE HONDURAS Y EL SALVADOR PARA SOMETER A LA DECISION DE LA CORTE
INTERNACIONAL DE JUSTICIA 01 CONTROVERSIA FRONTERIZA TERRESTRE,INSULAR Y
MARITIMA EXISTENTE ENTRE LOS DOS ESTADOS, SUSCRITO EN LA CIUDAD DE
ESQUIPULAS, REPUBLICA DE GUATEMALA, EL DIA 24 DE MAYO DE 1986», dont
l'entréeen vigueur éts.itfixéeau ler octobre 1986.

2. Les Parties ont fournià la Chambreune traduction commune en langue
anglaise de ce compromis sous le couvert d'une lettre en date du 2 mai 1991,
reçue au Greffe le 8mai 1991.Unetraduction en français de la version anglaise
approuvéepar les Parties du compromis a été établip ear le Greffe.
3. Le texte espagnol du compromis du 24 mai 1986a été reproduitdans
l'arrêten date du 13septembre 1990rendu par la Chambre sur la requêtedu
Nicaragua à fin d'intervention dans l'affaire (voir paragraphe 12ci-après).Le
texte de la traduction en français du compromis est le suiva:t

«COMPROMIS ENTREEL SALVADOR ET LEHONDURAS POUR SOUMETTREÀ LA
DÉCISIONDE LA COURINTERNATIONALEDE JUSTICELEDIFFÉRENDFRONTALIER
TERRESTRE, INSULAIREET MARITIMEEXISTANT ENTRELES DEUX ÉTATS, SIGNÉ
DANS LA VILLED'ESQUIPULAS(RÉPUBLIQUEDU GUATEMALA),LE 24 MAI 1986

Le Gouvernerrient de la République d'ElSalvador et le Gouvernement
de la Républiquedu Honduras,

Considérantque, le30 octobre 1980,dansla ville de Lima(Pérou),ilsont
signéletraité généradle paix au moyen duquel ils ont notamment délimité
la frontière terrestre entre les deux Républiques dans les secteurs pour

lesquels il n'y avait pas de désaccord;
Considérantque, dans le laps de temps prévuaux articles 19et 31 du
traité généradle paix du 30 octobre 1980,ils ne sont pas parvenus à un
accord direct co~icernantles divergences existant sur les limites relatives
aux autres zones terrestres en litige, et en ce qui concerne la situation juri-

dique des îles et (lesespaces maritimes;
Ont désignéCO ame leurs plénipotentiaires respectifs, pour El Salvador,

M. Rodolfo Antonio Castillo Claramount, ministre des affaires étrangères
et licenciado,et, pour le Honduras, M. Carlos Lopez Contreras, ministre
des affaires étrangères et avocat,lesquels, leurs pleins pouvoirs ayant été
trouvésen bonne et due forme,

CONVIENNENT DECEQUI SUIT :

Articlepremier

Constitutiond'unechambre

1. En applica1:ionde l'article 34 du traité généralde paix signé le
30 octobre 1980,les Parties soumettent les questions mentionnéesà I'ar-
ticle 2 du présentcompromis à une chambre de la Cour internationale de
Justice, composée de trois membres, avec le consentement des Parties,
lesquelles I'exprimerontconjointement au Présidentde la Cour, cetaccordétantessentiel pour la formation de la chambre, qui sera constituéeconfor-
mémentaux proc:éduresétabliesdans le Statut de la Cour et dans leprésent
compromis.
2. En outre, lit chambre comprendra deux juges ad hoc spécialement
nommésl'un par.El Salvador et l'autre par le Honduras, et qui pourront
avoir la nationalitédes Parties.

Article2
Objet dulitige

Les Parties deinandent à la Chambre
1. De délimiterlaligne frontièredans leszones ou secteurs non décritsà
l'article 16du traité généradle paix du 30octobre 1980.
2. De déterminerlasituation juridique des îleset des espacesmaritimes.

Article3
Procédure

1. Les Parties demandent à la Chambre d'autoriser que la procédure
écrite consisteen :

a) un mémoire, présenté par chacune des Parties au plus tard dix mois
aprèsla notification du présent compromisau Greffe de la Cour inter-
nationale de Justice;
b) un contre-mémoire, présentépar chacune des Parties au plus tard
dix mois après la date à laquelle elle aura reçu la copie certifiée
conforme du mémoirede l'autre Partie;
c) une réplique, présentée par chacune des Parties au plus tard dix mois
après la date à laquelle elle aura reçu la copie certifiée conforme du
contre-mémoirede l'autre Partie;
d) la Cour sera en mesure d'autoriser ou de prescrire la présentation d'une
duplique si les Parties en décidentainsi d'un commun accord ou si la
Cour décideti'office ou à la demande de l'une des Parties que cette
piècede procé,dureestnécessaire.

2. Les pièces de procédure écrite susmentionnées et leursannexes
présentéesau Greffier ne seront pas transmises àl'autre Partietant que le
Greffier n'aura pas reçu la pièce de procédure correspondante de ladite
Partie.
3. La procédure orale, la notification de la nomination des agents
respectifs des Parties et toutes autres questions de procédureseront régies
par les dispositions du Statut et du Règlementde la Cour.

Article 4
Langues

L'affaire se dérouleraindifféremmenten langues anglaise et française.

Article5
Droit applicable

Conformément aux dispositions du paragraphe 1 de l'article 38 du
Statut de la Cour internationale de Justice, la Chambre tiendra compte,
en rendant son arrêt,des normes de droit international applicables entre les Parties, y compris, s'il y a lieu, des dispositions du traité généled
paix.

Article 6
Exécutionde 1'arrêt

1. Les Parties exécuterontl'arrêtde la Chambre dans son intégralité et
en toute bonne foi. A cette fin, la commission spéciale de démarcation
qu'ellesont établit:par accord du 11février1986commencera la démarca-
tion de la ligne frontière fixéepar l'arrêt,au plus tard trois mois aprèsla
date de celui-ci, et poursuivra ses travaux avec diligence jusqu'à achève-
ment de la démarcation.
2. A cet effet, il sera fait application des procédures établiesen la

matière dans I'acrord susmentionné portant créationde la commission
spécialede démarcation.

Article 7
Entrée en vigueuert enregistrement

1. Leprésent compromisentrera en vigueurle 1 eoctobre 1986,lorsqu'il
aura été satisfaitaux exigences constitutionnelles de chaque Partie.
2. Ilsera enregistréauprès du Secrétaire générad le l'organisation des
Nations Unies, eii conformitéde I'article 102 de la Charte des Nations
Unies, conjointe~nent ou par I'une ou l'autre des Parties. En même
temps, il sera portéàla connaissance de l'organisation des Etats améri-
cains.

Article8

Notification
1. En application de I'article 40 du Statut de la Cour internationale
de Justice, le présentcompromis sera notifiéau Greffier de la Cour par
note conjointe de!;Parties. Cette notification sera effectuée avantle 31 dé-

cembre 1986.
2. Si cette notification n'est pas effectuée conformémentau para-
graphe précédent.le présent compromispourra être notifié au Greffier de
la Courpar I'une oul'autre desParties dans un délai d'unmois àcompter
de la date fixéeail paragraphe précédent.
En foi de quoi, les soussignés signent le présent compromisen double
exemplaire, dans la ville d'Esquipulas (République du Guatemala), le
vingt-quatre mai inil neuf cent quatre-vingt-six.»

4. Conformément ilI'article 40, paragraphe 3, du Statut de la Cour et à
I'article 42du Règlementde la Cour, le Greffier a transmis copie de la notifica-

tion conjointe et du c:ompromis au Secrétaire générad le l'organisation des
Nations Unies, aux Membres des Nations Unies et aux autres Etats admis à
ester devant la Cour. Le 30juillet 1991,le Greffier leur a également transmis
copie, par la mêmevoie, de la traduction anglaise approuvéepar les Parties et
de la traduction française établiepar le Greffe.
5. Les Parties, dûment consultées le17février1987au sujet de la composi-
tion de la chambre conformément à I'article 26, paragraphe 2, du Statut ea
I'article 17,paragraphe 2,du Règlementde la Cour, ont confirmé lestermes ducompromis, à savoir qu'en ce qui concerne le nombre des juges qui feraient
partie de la chambre ellesconsentaient, conformémentàI'article26du Statut, a
ceque cenombre soit fixéàtrois, plus deuxjuges adhocdésignés par lesParties
conformémenta l'article 31,paragraphe 3, du Statut.
6. En mars 1987,la Cour a été informéq eue M. Nicolas Valticos avait été
désignépar El Salvador pour siégercommejuge ad hocà la chambre; en avril
1987,elle a étéinformi:eque M. Michel Virallyavait été désignp éar le Hondu-
ras pour siéger comme jugead hocà la chambre.
7. Par ordonnance tlu 8 mai 1987,la Cour a décidéd'accéderà la demande
des Parties tendant àcl:qu'une chambre spécialesoitconstituéepour connaître
de I'affaire et elle a déclaréque M. Oda, M. Sette-Camara et sir Robert
Jennings,juges, avaient étéélulse4 mai 1987pour former, avec lesjuges ad hoc

susmentionnés,la chambre qui serait saisie de I'affaire, et que cette chambre
avait étédûment constituéedans la composition suivante: M. Oda, M. Sette-
Camara et sir Robert Jennings, juges, et MM. Valticos et Virally,juges ad hoc.
Le 29mai 1987la Charnbre a éluM.Sette-Camara comme président, conformé-
ment a I'article 18,paragraphe 2, du Règlementde la Cour.
8. M. Virally, juge ad hoc, est décédé le 27 janvier 1989 et, par lettre du
8 février1989,l'agent du Honduras a fait savoir a la Cour que son gouverne-
ment avait désignéM. Santiago Torres Bemardez pour siéger commejuge
ad hocàsaplace. Par ordonnance du 13décembre1989,laCour a déclaréque la
Chambre constituéepour connaître de I'affaire étaitcomposéecomme suit:
M. Sette-Camara, président de la Chambre; M. Oda et sir Robert Jennings,
juges; MM. Valticos el:Torres Bernardez, juges ad hoc.
9. Par ordonnance du 27 mai 1987,la Cour a, compte tenu de I'article 3,
paragraphe 1,du coml,romis, fixéun délaipour le dépôtdes mémoireset, par
ordonnance du 29 mai 1987,la Chambre a autoriséla présentation de contre-
mémoiresetde répliques, conformémentàI'article 92,paragraphe 2,du Règle-
ment de la Cour, et elb: a fixé desdélaisacet effet.

10. Lesmémoiresont été dûment déposésdans le délai,fixéau lerjuin 1988.
A la demande des Parties, les délaispour le dépôtdes autres pièces de pro-
cédure ont étéproro~;éspar des ordonnances prises par le président de la
Chambre le 12janvier 1989et le 13décembre1989.Les contre-mémoires etles
répliquesont été dûment déposéd sans les délais ainsi prorogés,à savoir le
10février1989et le 12janvier 1990respectivement.
11. En application cleI'article53,paragraphe 1,de son Règlement,la Cour a
fait droitades demandes des Gouvernements du Nicaragua et de la Colombie
tendant àce que les picbcesde procédureet lesdocumentsqui yétaientannexés
soient tenus a leur disposition; elle y a fait droit le 15juin 1988dans le cas du
Nicaragua et le 27janvier 1989dans celui de la Colombie, aprèss'êtrerensei-
gnéeauprès desParties dans l'un et l'autre cas.
12. Le17novembre 1989,la Républiquedu Nicaragua a déposéauGreffe de
la Cour une requêtea l'ind'intervention dans I'affaire,requêtequi était expres-
sémentsoumiseen verw de I'article36,paragraphe 1,et de I'article 62du Statut
de la Cour. Dans cette requête,le Gouvernement du Nicaragua soutenait que

celle-ci«relev[ait] exc:lusivementde la compétence de la Cour plénièreen
matièrede procédure, et cenon seulement parce qu'il s'agi[ssait]d'une procé-
dure incidente, mais aiissi pour [des]raisons d'élémentaireéquité...(le consen-
tement et l'égalitdes Etats) P.
13. Par ordonnance du 28 février1990,aprèsavoir examinéles observations
écritesdes Parties sur la question ainsi soulevée - celle de savoir s'il devait
êtrestatuésur la requêtea fin d'intervention par la Cour plénièreou par laChambre -, ainsi que lesobservations du Nicaragua en réponseàcesobserva-
tions, la Cour ajugéqu'il appartenait à la Chambre constituéepour connaître
de la présente affaire de décider de l'admission de la requêtedu Nicaragua
à fin d'intervention erivertu de l'article 62 du Statut.
14. ConformémentàI'article 83,paragraphe 1,du Règlementde la Cour, les
deux Parties ont présenté, le5mars1990,des observations écritessur la requête
à fin d'intervention déposéepar le Nicaragua le 17 novembre 1989; comme
dans les observations d'El Salvador il était fait objection à la requête à fin

d'intervention, des audiences furent tenues conformémentà l'article 84, para-
graphe 2,du Règlementde la Cour, les5,6,7 et 8juin 1990,pour entendre 1'Etat
désireux d'interveniriiinsique les Parties.
15. Par un arrêt rendule 13septembre 1990,la Chambre ajugéque le Nica-
ragua avait établi qu'il avait un intérêd t'ordre juridique susceptible d'être
affectépar une partie de l'arrêtquela Chambre rendrait au fond en l'espèce, à
savoir par la décisionqu'ellerendrait sur le régimejuridique des eaux du golfe
de Fonseca, mais non par la décisionqu'elle rendrait sur d'autres questions en
litige, et elle a décidéque le Nicaragua était autoriséà intervenir dans I'ins-
tance, mais pas entani.que partie, conformément à I'article 62du Statut, dans la
mesure, de la manière etaux fins spécifiéesdans l'arrêt, mais ni davantage ni
autrement.
16. La Chambre ayant admis dans cette mesure la requêtedu Nicaragua à

fin d'intervention, cet Etat a, conformément à l'article 85 du Règlement,
présentéune déclarationécritesur laquelle les Parties ont soumis des observa-
tions écrites.La déclarationécritedu Nicaragua et les observations écritesdes
Parties sur cette déclaration ont été déposée dsans les délaisfixéspar le prési-
dent de la Chambre.
17. Leprésidentde la Chambre a fixéau 15juin 1991l'ouverture de la procé-
dure orale en l'instance. Auterme de consultations avec les représentants des
Parties, qui ont eu lieii le 21 février1991,il a étédécidéque les Parties plaide-
raient àtour de rôle sur chacun des aspects suivants du différen:a)l'ensemble
des questions de portée générale;b) chacun des six secteurs de la frontière
terrestre; c)les espace:smaritimes et insulaires. A l'issue d'une réunion,tenue
aprèsl'ouverture de la procédureorale, entre le présidentde la Chambre et les
agents des Parties et tle 1'Etatintervenant, il a étéconvenu qu'après I'achève-

ment des plaidoiries clesParties sur le régimejuridique des espaces maritimes
situésàl'intérieurdu golfe de Fonseca le Nicaragua ferait entendre sesvuessur
cette question et pourrait, lorsque les Parties auraient terminé d'exposer leurs
positions sur I'ensemtiledes aspects maritimes du différend, faireune déclara-
tion finale sur le "égim"iuridiaue des eaux du nolfe de Fonseca.
18. Au cours de cinquante ahdiences tenues du 15avril au 14juin
1991,la Chambre a entendu les représentants ci-aprèsdesParties et du Nicara-
gua :

Pourla Républiqud eu Honduras: S.Exc. M.Ramon ValladaresSoto,
M. Paul De Visscher,
M.Alejandro Nieto,
M. Daniel Bardonnet,

M. Luis Ignacio Sanchez Rodriguez,
M.Julio Gonzalez Campos,
M. René-JeanDupuy,
M. Pierre-Marie Dupuy,
M. Derek Bowett,Q.C.Pour laRépubliqued'ElSalvador: S.Exc. M.JoséManuelPacas Castro,
S.Exc. M.Alfredo Martinez Moreno,
M.Prosper Weil,
M. Eduardo Jiménezde Aréchaga,
M.Anthony J.Oakley,
M. Francisco Roberto Lima,
M. Keith Highet,
M.Elihu Lauterpacht, Q.C.

Pourla Républiquedu Nicaragua : S.Exc.M.Carlos Argüello Gomez,
M. Ian Brownlie,Q.C.,
S.Exc. M.Enrique Dreyfus Morales.

19. ConformémentàI'article 53,paragraphe 2,de son Règlement,la Cour a
décidéde rendre acce~~sibleasu public,à l'ouverture de la procédureorale, les
piècesde procédureet documents annexés.
20. Le 12avril 1991,la Républiqued'El Salvador a, en application de I'ar-
ticle 57 du Règlement, indiqué son intention de citer M. Heriberto Avilés
Dominguez, de nationalitésalvadorienne,en qualitéde témoin et afourni des
renseignements d'étatciville concernant. Des renseignements supplémentaires
sur M. AvilésDoming;uezont étécommuniquésultérieurement par El Salva-
dor, àla demande de l'agentdu Honduras. M.AvilésDominguez aprésentéson
témoignageen langue espagnole Iors d'une audience publique qui s'esttenue

le 29 mai 1991et, conformémentà I'article 39, paragraphe 3, du Statut, et de
I'article 70, paragrapk.e 2, du Règlement, El Salvador a pris les dispositions
nécessairespour assurer l'interprétationde la déclarationde son témoin.L'inter-
rogatoire du témoin !;alvadorien a étéconduit par M. Highet et le contre-
interrogatoire par M. !;anchez Rodriguez.
21. Au cours de la procédureorale, chacunedes Parties a présentéun certain
nombre de documents nouveaux conformémentàI'article 56,paragraphe 1,du
Règlementde la Cour. Avant la clôture de la procédure orale, El Salvador a
annoncéson intention de soumettre à la Chambre des documents supplémen-
taires qui avaient étévisés, maisnon inclus, dans un dossier de documents
concernant le différend insulaire (ci-aprèsdénomméle dossier Meanguera »)
déposéspar El Salvador au cours de la procédureorale. Cesdocumentssupplé-
mentaires ont étécommuniquésà la Chambre sous le couvert d'une lettre de
l'agent d'El Salvador datéedu 5 septembre 1991.Le présidentde la Chambre,

tout en observant qu: normalement de nouveaux documents n'étaient pas
présentés à la Cour après la clôture de la procédure écrite, a considéréqu'il
convenait d'appliquer à ces documents, par extension et mutatis mutandis,les
dispositions de I'article 56 du Règlementde la Cour. Un jeu d'exemplaires de
ces documents a donc ététransmisau Honduras, qui s'estopposéàl'admission
des documents supplémentairesdéposéspar El Salvador.Après avoir examiné
la question, la Chambre a décidéde ne pas autoriser la présentation de ces
documents et a infonriéles Parties de sa décisionà cet effet.
22. Aux audiences tiu 27mai 1991et du 14juin 1991,El Salvador a demandé
àla Chambre d'envisager d'exercer sesfonctions relativesà l'établissement des
preuves sur les lieuxdans leszones litigieusesde lafrontière terrestre conformé-
ment à I'article 66du Fkèglemente la Cour, eta égalementindiquéqu'El Salva-
dor accueilleraitavec satisfaction touteordonnance que rendrait laChambre en
vertu de I'article 67 di1Règlementpour faire procéderà une enquêteou àune
expertise sur cesquestions. Lors de laclôture de la procédureorale,leprésident

de la Chambre a déclaréquelaChambre estimait qu'elle n'étaitpas encore enmesure de déciders'ilconvenait en l'espèce qu'elleexerceses facultésen vertu
des article 66 et 67 du Règlementde la Cour, et qu'elleannoncerait sa décision
le moment venu. AprZ:savoir délibérél,a Chambre a décidéqu'elle ne jugeait
pas nécessaire d'exercer sesfonctions relatives à l'établissementdes preuves,
ainsi que l'envisage1';irticle66 du Règlement,dans les zones litigieuses de la
frontière terrestre, cornme le demandait El Salvador, et qu'elle ne jugeait pas
non plus nécessaired'exercer ses facultésde faire procéderàune enquêteou à
une expertise en 1'espc:ce.

23. Dans la procédiireécrite,les conclusions ci-aprèsont été présentée psar
les Parties:
Au nomde la Républiqued'ElSalvador,

dans le mémoire :

«I. La délimitationde lafrontièreterrestre
Le Gouvernemrnt d'El Salvadorprie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice de délimiter la frontière terrestredans les zones contestées

entre El Salvador et le Honduras sur les bases suivantes :
1. Les droits rifsultant des titres des terrains communaux détenus en
faveur d'El Salvador et la souverainetéeffective qu'El Salvador a exercée
et exerce encore sur ces zones contestées conformémentaux pièces qu'ila
soumises dans les annexes au présentmémoire.La délimitationprécisede
ceszones qui, conformémentàcequi précède,sont soumises àsa souverai-
netéest la suivante :9

Suivent dans le mémoiredes renvois aux paragraphes exposant les argu-
ments d'El Salvador pour chacun des six secteurs de la frontière terrestre. Le
mémoire contientaussi une «conclusion » indiquant le tracéexact de la ligne
dont les termes ont étérepris dans les annexes aux conclusions finales
d'El Salvador à l'issuede la procédureorale (voir ci-après).

((2. Le rattachement à ces régionsainsi attribuées à El Salvador des
terres de la Couronne (tierrasrealengas)situéesentre les terrains commu-
naux d'El Salvador et du Honduras respectivement qui reviennent àjuste
titre à El Salvador après une comparaison des attributions de terrains
communaux faites par la Couronne d'Espagne et les autoritésespagnoles
en faveur des pro-{incesde San Salvador et de Comayagua et Tegucigalpa
au Honduras.

II. Le régimejuridiquedes îles

Le Gouvernemi:nt d'El Salvador prie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice:De dire, sur la base de la possession de longue date et/ou
des titres concédéspar la Couronne d'Espagne, qu'El Salvadorexerce et a
exercéune souveraineté sur l'ensemble des îles du golfe de Fonseca, à
l'exception de l'il(:Zacate Grande qui peut être considérée comme faisant
partie de la côte c.uHonduras.

III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes

Le Gouvernemi:nt d'El Salvadorprie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice de déterminerle régimejuridique des espacesmaritimes de
la manière suivante : A. Dans legolfe de Fonseca
Le régimejuridique des espaces maritimes dans le golfe de Fonseca
correspond au ré,gimejuridique établipar l'arrêtde la Cour de justice

centraméricainerc:ndule9mars 1917,tel qu'ila été acceptéet appliqué par
la suite.
B. En dehorsdugolfe de Fonseca

En ce qui concerne le régimejuridique au-delà de la ligne de fermeture
du golfe de Fonsi:ca, le Gouvernement d'El Salvador ne connaît pas la
nature et l'étendu: précisedses revendications éventuellesdu Gouverne-
ment du Honduras et doit donc réserversa position à cet égard. Toutefois,
El Salvador soutit:nt qu'en principe, comme le Honduras n'a pas de côte
sur l'océanPacificlue,il n'apas de droits sur cet océan autresque ceux que
possèdedans cettt:zonetout autre Etat sans littoral »;

dans le contre-mémoir::

« 1LAdélimitationde lafrontièreterrestre
1. Le Gouvernement d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-
téeà la Chambre tle la Cour internationale de Justice, dans son mémoire,
tendant à ce que IiChambre délimitela frontière terrestre entre El Salva-
dor et le Honduras dans leszones contestées,conformément àla ligneindi-
quéedans les conc:lusionsdudit mémoire.
2. Outre les arguments exposésdans son mémoire, leGouvernement

d'El Salvador a démontré:
i) que les limites terrestres définies dans les titres officiels des terrains
communaux des communautés autochtones (qui comprennent les
tenures royales dans les mêmes ressorts),présentéspar El Salvador,
correspondent en tous points aux frontières internationales du terri-
toire de chacuii desEtats;
ii) qu'El Salvador a parfaitement établi dans son mémoire et dans le
présent contre-mémoireque lestitresofficiels desterrains communaux
produits à l'appui desdemandes d'El Salvador ont été homologuéspar
la Couronne espagnole conformémentàtoutes lesprocédureset règles

judiciaires applicables et, en conséquence,que ces titres officiels de
terrains communaux constituent le fondement de I'utipossidetisjuris
en ce qu'ils indiquent des limites juridictionnelles, c'est-à-dire les
limitesde terri1:oireset d'établissementshumains;
iii) que le Honduras a produit des titres concernantdesdroits de propriété
privée qui,en :aucuncas, n'autorisaient I'exercice d'uncontrôle admi-
nistratifni n'inipliquaient I'exercice d'actesde souveraineté;
iv) que la majoritédes titres présentéspar le Honduras concernent des
terres qui sont situéessoiten dehors des zones contestées soitdans des
zones déjàdélimitées par letraité généradle paix de 1980.

II. Le régimejuridiquedes îles
3. LeGouverneinent d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-

tée à la Chambre (le la Cour internationale de Justice dans son mémoire,
compte tenu du fiiit que dans les chapitres V et VI du présent contre-
mémoire il a réfutéles arguments avancés par le Honduras dans son
mémoire. 4. Outre les arguments exposésdans son mémoire, leGouvernement
d'El Salvador a di:montré:

i) qu'en 1804aucune des îles du golfe de Fonseca n'étaitattribuée à
l'évêchdée Comayagua et que, mêmelorsque 1'«Alcaldia Mayor» de
Tegucigalpa a étéincorporéeà l'intendance et au Gouvernement de
Comayaguaaprès 1821,ni cette «Alcaldia »ni l'évêchd ée Comayagua
n'ont jamais exercéune juridiction civileou ecclésiastiquesur les îles
du golfe de Fonseca au cours de la période coloniale, et que c'était
donc la province coloniale de San Salvador qui, par l'intermédiairede
San Miguel,exerçaitlajuridiction civileetecclésiastiquesur lesîlesdu
golfede Fonseca;
ii) que la province coloniale du Honduras, lorsqu'elle a été constituéen,e
possédaitaucLne côte sur I'océanPacifique;
iii) que les Reales Cédulas(brevetsroyaux) de 1563et 1564ontmaintenu le
golfe de Fonseca sous la juridiction de la capitainerie généralede
Guatemala et, plus précisément,sous la juridiction de San Miguel,
dansla province coloniale de SanSalvador;

iv) que, lorsque la Couronne espagnole a établisajuridiction sur les îles,
ellel'afait par une Real Cédula(commepour lesîlesde Guanajassur la
côte atlantique,du Honduras) et qu'aucune Real Cédulade cetype n'a
jamais étésignéeen faveur du Honduras, s'agissantdes îlesdu golfede
Fonseca.
III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes

5. LeGouvernement d'El SalvadorprielaChambre de la Cour interna-
tionale de Justice cledéterminerle régimejuridique des espaces maritimes
de la façon suivani:e
i) que, compte tenu des principes du droit de la mer, elle applique à
l'intérieurdu ;;elfede Fonseca le régimejuridique établipar l'arrêt
rendu le9mars,1917par la Cour dejustice centraméricaine;
ii) que, conforméinentau compromis conclu entre El Salvador et le Hon-

duras, elle déc:.arequ'elle n'apas compétencepour délimiterles eaux
du golfede Foriseca;
iii) qu'elle serefu:àedélimiterles espaces maritimes situésà l'extérieur
du golfe de Fl~nsecadans l'océanPacifique au-delà de la ligne de
fermeture du golfe, au motif que sa compétencese limite àla détermi-
nation du réginiejuridique de cesespaces maritimes;
iv) qu'elle décideque les droits et lajuridiction sur les eaux et les espaces
maritimes de I'océanPacifique au-delà de la ligne de fermeture du
golfe de Fonseca (y compris les ressources naturelles qui s'ytrouvent)
peuvent êtreexercésexclusivemenp tar El Salvador et le Nicaragua, au
motif que ces droitsprocèdent des côtes correspondantesque ces deux
Etatsdétienneritsur l'océanPacifique »;
dansla réplique

«I. La délimitationde lafrontière terrestre

1. LeGouverneinent d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-
tée à la Chambre c.ela Cour internationale de Justice dans son mémoire,
tendant à ce aue la Chambre délimite la frontière terrestreentre El Salva-
dor et leond dur aans leszonescontestées,conformément à la ligne indi-
quéedans les conclusions dudit mémoire.Cette demande a étéconfirmée dans le contre-mémoire,dans lequel El Salvador a réfutéles arguments
avancéspar le Honduras dans son mémoire; il la confirme de nouveau
étantdonnéqu'aux chapitres II, III et IVde la présente répliqueil réfute
les arguments avaiicéspar le Hondurasdansson contre-mémoire.

II. Le régimejuridiquedes îles
2. Le Gouvernement d'El Salvadorconfirme la demande qu'ila présen-
téeà la Chambre (le la Cour internationale de Justice dans son mémoire,
tendant àce quelaChambre déterminele régimejuridique des îles. Cette

demande a été confirméd eans lecontre-mémoire,dans lequel El Salvador
a réfutéles arguments avancéspar le Honduras dans son mémoire;il la
confirme de nouveau étantdonnéqu'au chapitre Vde la présente réplique
il réfute les arguments présentéspar le Honduras dans son contre-
mémoire.

III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes
3. LeGouvernement d'El Salvador confirme lademande qu'ila présen-
téeà la Chambre de la Cour internationale de Justice dans son contre-
mémoire,tendant à ce que la Chambre déterminele régimejuridique des
espaces maritimes, étantdonnéqu'au chapitre VIde la présente répliqueil

réfuteles arguments avancéspar le Honduras dansson contre-mémoire. D
Au nomde la Républiquedu Honduras,

dans le mémoire etle contre-mémoire(textes identiques)
«Au vu desfaits et argumentsexposés ci-dessus,leGouvernement de la

République du Honduras confirme et réitère lesconclusions de son
mémoire etprie la.Cour de:
A. En cequiconcetrnele differendfrontalier terrestre:

- dire etjuger queletracéde la frontièreentre El Salvador etle Honduras
estconstituépiarla ligne suivante dans leszones ou secteurs non décrits
à l'article 16di1traité généradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur de la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro
del Zapotal :du sommet du Cerro Montecristo (14"25' 20"de latitude
nord et 89"21'28" de longitude ouest), tripoint entre le Honduras,

El Salvador et le Guatemala et en direction sud-est,jusqu'à la source
la plus septentrionale de la rivière San Miguel Ingenio ou Taguilapa
(14"24'00" de latitude nord et 89"20'10" de longitude ouest), connu
sous lenom de:torrent de la Chicotera, d'où l'onpoursuit en aval par le
milieu du litdt:ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala
en direction dr Metapan (14"20'55" de latitude nord et 89' 19'33" de
longitude oue!it),sur lesitede LasCruces. Du point précédenten direc-
tion est,en lignedroite jusqu'à la confluence de la rivièreJupula avecla
rivière Lempa(14"21'06" de latitude nord et 89O13'10" de longitude
ouest), ladite ligne passant par le site El Cobre, et, de cette confluence,
en ligne droite jusqu'à la cime du mont Zapotal(l4" 23' 26"de latitude
nord et 89" 14'43" de longitude ouest).
2. Secteur clela frontière terrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec larivièreSumpul.Du rocher de Cayaguanca (14"21' 55"de latitude nord
et 89" 10'05" de longitude ouest), en ligne droite jusqu'à laconfluence
du torrent Chiquita ou Oscura avec la rivière Sumpul (14"20'25" de
latitude nord et 89"04' 57"delongitude ouest).
3. Secteur clela frontièreterrestre compris entre laborne de Pacacio
et laborne dite Poza del Cajon. De la borne Pacacio (14"06'28" de lati-
tude nord et :3S0 49'20 de longitude ouest), sur la rivière du même
nom, en ligne droitejusqu'à la confluence du torrent La Puerta avec la
rivière Gualcinga (14"06'24" de latitude nord et 88O47'04"de longi-
tude ouest) et delà en aval de ladite rivière,par le milieu de son lit pour
parvenir à la borne Poza del Toro (14"04'14" de latitude nord et
88"47'00" de longitude ouest), situéàla confluence de la rivièreGual-
cinga avec la rivièreSazalapa sur La Lagartera, de làen suivant ladite
rivièreen amclntpar le milieu de son coursjusqu'à laborne de Poza de
la Golondrinsr (14"06'55" de latitude nord et 88"44'32" de longitude
ouest), de cepoint, en ligne droite,jusqu'à laborne La Cafiada, Guana-
caste ou Platanar (14"06'04" de latitude nord et 88"43'52" de longi-
tude ouest), de cette borne, en ligne droite, à la borne d'El Portillo du

mont del Tamibor(14"04'47" de latitude nord et 88"44'06" de longi-
tude ouest), égalementconnue sous le nom de Portillo de El Sapo;de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à la borne Guaupa (14"04'33" de
latitude nord c:t88"44'40 de longitude ouest), en passant parla colline
d'El Sapo; de là, en ligne droite, jusqu'à la cime de la Loma Redonda
(14"03'46" dl: latitude nord et 88"44'35" de longitude ouest); de la
Loma Redonda, en ligne droite, jusqu'à la cime du mont d'El Ocotillo
ou Gualcimac:a(14"03'25" de latitude nord et 88"44' 22"de longitude
ouest), en paissant par le mont d'El Caracol. De la borne d'El Oco-
tillo, en ligne droite, jusqu'à la borne de La Barranca ou Barranco
Blanco (14"O:?5 '5" de latitude nord et 88"43'27" de longitude ouest);
de là jusqu'au mont de La Bolsa (14"02'05" de latitude nord et
88"42'40" de longitude ouest); et de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à
la borne Poza del Cajon (14"01128" de latitude nord et 88'41' 10"
de longitude ouest), sur la rivière Amatilloou Gualcuquin.
4. Secteur de la frontière terrestre compris entre la source du mis-
seau La Orilla et la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13"53'50 de latitude nord et 88"20'30" de longi-

tude ouest), jusqu'au col d'El Jobo (13"53'40" de latitude nord et
88"20'25" de longitude ouest), situéau pied du mont appelé Volcan-
cillo; de là jiisqu'à la source la plus méridionale du torrent Cueva
Hedionda (1.3"53'46" de latitude nord et 88"20'00 de longitude
ouest), en suivant son cours en aval par le milieu de son lit jusqu'à la
borne Champate (13"53'20 de latitude nord et 88" 19'02" de longi-
tude ouest), jusqu'à sa confluence avec la rivière de Cafias ou Santa
Ana, de là en suivantle chemin royal, en passant par lesbornes Portillo
Blanco (13"53'40" de latitude nord et 88" 18'24 de longitude ouest),
Obrajito (13"53'50 de latitude nord et 88" 17'28" de longitude ouest),
Laguna Seca (13"54'03" de latitude nord et 88" 16'46" de longitude
ouest), Amatillo (13"54'28" de latitude nord et 88' 15'42"de longitude
ouest), Picaciio ou Quecmz (13"55'59" de latitude nord et 88" 14'42"
de longitude ouest), Esquinero ou Sirin (13" 56'55" de latitude nord et
88" 13'10 de longitude ouest), ElCarrizal (13"57'20" de latitude nord
et 88" 11'35" de longitude ouest); et de là, en suivant toujours le chemin royal, jusqu'au point ou ce chemin croise la rivière Negro
(13"59'36" de latitudenord et 88" 12'35"de longitudeouest); de là, en
suivant la rivièreNegro enamont, jusqu'à laborne Las Pilas àla source
de cette même rivière(14"00'00" de latitude nord et 88"06'30" de
longitude ouest) et de ce lieu jusqu'au Malpaso de Similaton
(13"59' 28"de latitude nord et 88"04'21" de longitude ouest).
5. Secteur d; la frontière terrestre compris entre la confluence du

Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde 1'Unire.De la
confluence di1 torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00" de latitude nord et 87"54'3OUde longitude ouest), et en
suivant la rivièreTorola en amont par le milieu de son lit jusqu'à sa
source connue sous le nom de torrent de La Guacamaya (13"53'30"
de latitude nord et 87"48'22" de longitude ouest); de ce point, en
ligne droite,ju.squ'au col de La Guacamaya (13"53'20" de latitude
nord et 87'48' 19" de longitude ouest); de ce lieu, en ligne droite,
jusqu'à un poiiit situésur la rivièreUnire (13"52' 37"de latitude nord
et 87"47'04 clelongitude ouest), à proximitédu lieu connu sous le
nom d'El Coyc,lar,et de là, en suivant la rivièreUnire en aval,jusqu'au
guéde 1'Unireou Limon (13"52' 07"de latitude nord et 87"46'00" de

longitude ouesi:),sur ladite rivière.
6. Secteur de la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonseca. Du point dénomméLos Amates, sur la rivière
Goascoran (11"26'28" de latitude nord et 87"43'20 de longitude
ouest), en suitant ladite rivière en aval par le milieu de son lit, en
passant par le Rincon de Muruhuaca et Barrancones jusqu'à son
embouchure ail nord-ouest des îles Ramaditas (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest) dansla baie de La Union.

B. Ence qui concernele différend insulaire:
- déclarerque le:$îlesde Meanguera et Meanguerita relèventde lasouve-
rainetéde la Rkpublique du Honduras.

C. Ence qui concernele différenm daritime:
1) relativement àla zone sujette àdélimitationà l'intérieurdu golfe :

- dire etjuger quela communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et
le Honduras du fait de leur coriverainetéàl'intérieur d'une baiehisto-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etatsencondominium;
- dire etjuger, dkslors, que chacun des deux Etats a le droit d'exercer ses
compétencesà l'intérieurde zones qu'il convient, entre El Salvador et
le Honduras, de délimiterprécisément;
- direet juger que letracéde la lignede délimitation deszones relevant, à
l'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvador, en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dans le souci d'aboutir à une solution équitable est réalisé

comme suit :
a) la ligne équidistantedeslaisses de basse mer des côtes continentales
et insulaires des deux Etats, partant, à l'intérieur de la baie de
l'Union, de l'embouchure du Rio Goascoran (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest), jusqu'au point situé à
1mille marin de l'îlesalvadorienne de Conchaguita et de l'îlehon- durienne de Meanguera, au sud de la première et à l'ouest de la
seconde;
6) a partir de cl:point, la lignejoignant lespoints situésa 1mille marin
de l'île de Conchaguita, au sud de cette île jusqu'au point situé a
3millesmarins de la côtecontinentale salvadorienne;

C) à partir de ce point, la ligne joignant les points situés a 3milles
marins de la côte salvadorienne jusqu'a sarencontre avec la ligne de
fermeture di1golfe (voirlacarte illustrative C.5);

- dire etjuger que la communautéd'intérêts existanetntre El Salvador et
le Honduras ccbmmeEtats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égal à exercer leursjuridictions sur des espaces maritimes situés
au-delà de la lignede fermeture du golfe;

2) Relativemeni. àla zone a l'extérieurdu golfe:
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitation qui, tenantcompte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalisi:par une ligne d'azimut constant égalà 215,5",qui part
de la ligne de ft:rmeture du golfe, en un point situéà 3milles marins de
la côte d'El Salvador,jusqu'à 200milles de ce point, délimitant ainsi la

mer territoriale, la zoneéconomiqueexclusiveetle plateau continental
d'El Salvador rt du Honduras (voir carte illustrative C.6 du mémoire
du Honduras) )>;
dansla réplique:

«Au vu desfait.<et argumentsexposésci-dessus, le Gouvernement de la
Républiquedu Honduras prie la Courde :

A. En cequi concerneledSfférenfdrontalier terrestre:
- dire etjuger que letracéde la frontièreentre El Salvador etle Honduras
estconstituépiirla ligne suivante dans leszones ou secteurs non décrits
a l'article 16diitraité généradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur cle la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro del
Zapotal :du sommet du Cerro Montecristo (14"25' 20"de latitudenord
et 89"21'28" de longitude ouest), tripoint entre le Honduras, El Salva-
dor et le Guatemala et en direction sud-est, jusqu'a la source la
plus septentrionale de la rivière San Miguel Ingenio ou Taguilapa
(14"24'00 de latitude nord et 89"20' 10"de longitude ouest), connu
sous le nom de torrent de la Chicotera, d'où l'onpoursuit en aval par le
milieu du litde ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala
en direction di: Metapan (14"20' 55"de latitude nord et 89" 19' 33"de
longitude oues,t),sur lesite de LasCruces. Du point précédenten direc-

tion est,en ligriedroitejusqu'a laconfluencede larivièreJupula avecla
rivière Lempa (14"21'06" de latitude nord et 89" 13'10 de longitude
ouest), ladite ligne passant par le site El Cobre, et, de cette confluence,
en ligne droitejusqu'a la cime du mont Zapotal(14" 23' 26"de latitude
nord et 89' 14'43" de longitude ouest).
2. Secteur clela frontière terrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec larivièreSumpul.Du rocher de Cayaguanca (14"21' 55"de latitude nord
et 89" 10'05" dc longitude ouest), en ligne droite jusqu'à la confluence
du torrent Chiquita ou Oscura avec la rivière Sumpul (14"20'25" de
latitude nord et 89"04'57" de longitude ouest).
3. Secteur de:la frontièreterrestre compris entrelaborne de Pacacio

et la bornedite Pozadel Cajon.De la borne Pacacio (14" 06'28" de lati-
tude nord et 81% 4"9'20 de longitude ouest), sur la rivière du même
nom, en ligne droitejusqu'à la confluence du torrent La Puerta avec la
rivièreGualcinga (14"06'24" de latitude nord et 88"47'04" de longi-
tude ouest) et de là en aval de ladite rivière, par le milieu de son lit
pour parvenir S la borne Poza del Toro (14"04'14" de latitude nord et
88"47'00" de longitude ouest), situéa la confluence de la rivièreGual-
cinga avec la rivièreSazalapa sur La Lagartera, de là en suivant ladite
rivièreen amorit par le milieu de son cours jusqu'a laborne de Poza de
la Golondrina [14"06'55" de latitude nord et 88"44'32" de longitude
ouest), de cepoint, en ligne droite,jusqu'à la borne La Canada, Guana-
caste ou Platanar (14"06'04" de latitude nord et 88"43' 52"de longi-
tude ouest), de cette borne, en ligne droite, a la borne d'El Portillo du
mont del Tamtlor (14"04'47" de latitude nord et 88"44'06" de longi-
tude ouest), égalementconnue sous le nom de Portillo de El Sapo;de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à laborne Guaupa (14"04' 33"de
latitude nord et 88"44'40" de longitude ouest), en passant parla colline
d'El Sapo;de là, en ligne droite, jusqu'a la cime dela Loma Redonda

(14"03'46" de latitude nord et 88"44'35" de longitude ouest); de la
Loma Redonda, en ligne droite, jusqu'à la cime dumont d'El Ocotillo
ou Gualcimaca (14"03' 25"de latitude nord et 88"44'22" de longitude
ouest), en passimt par le mont d'El Caracol. Delaborne d'El Ocotillo,
en ligne droite. jusqu'à la borne de La Barranca ou Barranco Blanco
(14"02'55" de latitude nord et 88"43'27" de longitude ouest); de là
jusqu'au mont de La Bolsa (14"02'05" de latitude nord et 88"42'40"
de longitude ouest); et de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à la borne
Poza del Cajon (14"01'28" de latitude nord et 88"41'10"de longitude
ouest), sur la rivièreAmatillo ou Gualcuquin.
4. Secteur d: la frontière terrestre compris entre la source du ruis-
seau La Orilla et la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13" 53'50" de latitude nord et 88'20'30" de longi-
tude ouest), jusqu'au col d'El Jobo (13"53'40" de latitude nord et
88"20'25" de longitude ouest), situéau pied du mont appelé Volcan-
cillo; de la jwqu'à la source la plus méridionale du torrent Cueva

Hedionda (13"53'46" de latitude nord et 88"20'0OUde longitude
ouest), en suivant son cours en aval par le milieu de son lit jusqu'a la
borne Champa.te (13"53'20" de latitude nord et 88" 19'02" de longi-
tude ouest), jusqu'à sa confluence avec la rivière de Caiias ou Santa
Ana, de laen suivant le chemin royal, en passant par lesbornes Portillo
Blanco (13"53'40 de latitude nord et 88" 18'24" de longitude ouest),
Obrajito (13"53'50" de latitude nord et 88" 17'28" de longitude ouest),
Laguna Seca (13"54'03" de latitude nord et 88" 16'46" de longi-
tude ouest), Ainatillo ou Las Tijeretas (13"54'28" de latitude nord et
88" 15'42"de longitude ouest), de là, en direction nord, jusqu'au point
de confluence de la rivière Las Canas avec le torrent Masire ou
Las Tijeretas (13"55'03" de latitude nord et 88" 15'45" de longitude
ouest); de là, en direction nord-est, elle suit le cours de ce torrent en amont, jusqu'au chemin de Torola a Colomoncagua et, dans la même
direction, jusqu'à la source du mont La Cruz, Quecruz ou El Picacho
(13" 55'59" de latitude nord et 88" 13'10 de longitude ouest); de la, à
la borne Monte Redondo, Esquinero ou Sirin (13"56'55" de latitude
nord et 88" 13'10" de longitude ouest) et, de là, à la borne El Carrisal

ou Soropay (13'57'41" de latitude nord et 88" 12'52" de longitude
ouest); de la, elle se dirige en direction nord au mont de I'Ocote ou
colline de Guiriri (13"59'00" de latitude nord et 88" 12'55" de longi-
tude ouest); et de là, dans la mêmedirection, à la borne du Rincon, sur
la rivièreNegro, Quiaguaraou El Palmar (13"59'33" de latitude nord
et 88" 12'59" de longitude ouest); de la, en suivant la rivièreNegro en
amont, jusqu'a la borne Las Pilas a la source de cette même rivière
(14"00'00" de latitude nord et 88"06'30 de longitude ouest) et de ce
lieu jusqu'au NIalpaso de Similaton (13"59'28" de latitude nord et
88"04'21"de Iongitudeouest).
5. Secteur de la frontière terrestre compris entre la confluence du
Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde 1'Unire.De la
confluence du torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00" de latitude nord et 87' 54'30" de longitude ouest), et en

suivant la rivière Torola en amont par le milieu de son lit jusqu'a sa
source connue souslenom de torrent de La Guacamaya (13"53'30 de
latitude nord et 87"48'22" de longitude ouest); de ce point, en ligne
droite, jusqu'au col de la Guacamaya (13"53'20" de latitude nord et
87"48'19" de longitude ouest); de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à
un point situé sur la rivière Unire (13"52'37" de latitude nord et
87"47'04" de longitude ouest), a proximitédu lieu connu sous le nom
d'El Coyolar, et de là, en suivant la rivièreUnire en aval,jusqu'au gué
de I'Unire ou limon (13"52'07" de latitude nord et 87"46'00 de
longitudeouest), sur ladite rivière.
6. Secteur de la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonseca. Du point dénomméLos Amates, sur la rivièreGoas-
coran (13"26'28" de latitude nord et 87"43'20" de longitude ouest), en
suivant ladite rivièreen aval par le milieu de son lit, en passant par le

Rincon de Mui-uhuaca et Barrancones jusqu'à son embouchure au
nord-ouest des îles Ramaditas (13O24'26" de latitude nord et
87"49'05" de longitudeouest) dans labaie de La Union;
- rejeter les conc:lusions du Gouvernement d'El Salvador y compris
celles énoncéesau paragraphe 2 du point 1du contre-mémoireconcer-
nant ladélimitti:ionde la frontièreterrestre.

B. Ence qui concerrleledifférendinsulaire:
- déclarer que les seules îles de Meanguera et Meanguerita sont en
litige entre les Parties et qu'elles relèventde la souveraineté de la
Républiquedu Honduras.

C. Ence qui concerne lediffërendmaritime:
1) relativement irla zone sujette à délimitation a l'intérieurdu gol:e

- dire etjuger qut:la communautéd'intérête sxistant entre El Salvadoret
le Honduras du fait de leur coriverainetéa l'intérieurd'une baie histo-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etats en condorniniurn; - dire etjuger, dé,lors, que chacundesdeux Etats a ledroit d'exercer ses
compétences à l'intérieurde zones qu'il convient, entre El Salmdm et
le Honduras, dl:délimiterprécisément;

- dire etjuger que letracéde la ligne de délimitationdes zonesrelevant, à
l'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvador, en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dails le souci d'aboutir à une solutionéquitable est réalisé
comme suit :
a) la ligne équidistantedeslaissesde basse mer des côtes continentales
et insulaire:^des deux Etats, partant, à l'intérieur de la baie de

l'Union, de l'embouchure du Rio Goascoran (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest), jusqu'au point situé à
1mille marin de I'îlesalvadorienne de Conchaguita et de I'îlehon-
durienne da Meanguera, au sud de la première et à l'ouest de la
seconde;
b) àpartir de cepoint, la lignejoignant lespoints situésà 1mille marin
de I'îlede Conchaguita, au sud de cette île jusqu'au point situéà
3millesmalins de la côte continentale salvadorienne;

c) à partir de ce point, la ligne joignant les points situésà 3 milles
marins de 121côte salvadorienne jusqu'à sarencontre avecla ligne de
fermeture du golfe(voircarte illustrative C.5);

- dire etjuger quela communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et
le Honduras comme Etats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égal à exercer leurs juridictions surdes espaces maritimes situés
au-delà de laligne de fermeture du golfe;

2) relativement à la zone àl'extérieurdu golfe:
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitationqui,tenant compte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalis15ar une ligne d'azimut constant égalà 215,5: qui part
de la ligne de f.:rmeture du golfe, en un point situà 3milles marins de
la côte d'El Salvador,jusqu'à 200millesde ce point, délimitant ainsila

mer territoriak:, la zoneéconomiqueexclusive et le plateau continental
d'El Salvador et du Honduras (voir carte illustrative C.6 du mémoire
du Honduras). ))

24. Lorsde la procédureorale, lesconclusions ci-aprèsont été présentéespar
les Parties:
Au nom de la Républiqued'ElSalvador:

«Le Gouvernernent d'El Salvador prie respectueusement la Chambre
de laCour internationale de Justice de dire etjuger:

A. Encequi concerneladélimitationdelafrontièreterrestre:
Que le tracéde lafrontièredans leszones ou secteurs non décrits à I'ar-
ticle 16du traité générad le paix du 30 octobre 1980est constitué comme
suit:

i) dans le secteu::contestédu mont Tepanguïsir, conformémentau para-
graphe 6.69 et à la carte 6.7 du mémoired'El Salvador (annexe 1aux
présentesconc:lusions); ii) dans le secteur contestéde Las Pilasou Cayaguanca, conformémentau
paragraphe 6.'10et à la carte 6.8du mémoired'El Salvador(annexe II
aux présentesi:onclusions);
iii) dans le secteiir contesté d'Amata0 ou Zazalapa, conformément au
paragraphe 6.71et àla carte 6.9du mémoired'El Salvador(annexe III

aux présentes~:onclusions);
iv) dans le secteiir contesté de Nahuaterique, conformément au para-
graphe 6.72et à la carte 6.10du mémoire d'ElSalvador(annexe IVaux
présentescon<:lusions);
v) dans le secteui contestéde Poloros, conformémentau paragraphe 6.73
et à la carte 6 11du mémoire d'ElSalvador(annexe V aux présentes
conclusions); let
vi) dans le secteui-contestéde l'estuaire du Goascoran, conformémentau
paragraphe 6."4 et àla carte 6.12du mémoired'El Salvador(annexe VI
aux présentes îonclusions).

B. En cequi concernela situationjuridique des îles:

Que la souverainetésur toutes lesîles du golfe de Fonseca, et enparticu-
lier sur les îles de Ikleangueraet de Meanguerita, appartieàtEl Salvador,
à l'exclusion de I'ilede Zacate Grande et des îles Farallones.

C. En ce quiconcernela déterminationde la situationjuridique des espaces

maritimes:
1. Que la Chanibre n'a pas compétencepour effectuer une délimitation
des espaces maritimes.
2. Que la situation juridique des espaces maritimes dans le golfe de
Fonseca correspond au régimejuridique établipar l'arrêtde la Cour de

justice centraméricainedu 9 mars 1917.
3. Que la situation juridique des espaces maritimes en dehors du golfe
de Fonseca est la suivante:
a) le Honduras n'a aucune souveraineté,aucun droit souverain ni aucune
juridiction dansou sur cesespaces;
b) les seuls Etats ayant une souveraineté,des droits souverains, ou une
juridiction daris ou sur ces espaces sont les Etats ayant des côtes qui

donnent directement sur l'océan Pacifique,au nombre desquels appar-
tient El Salvador.»
«Annexes citées(fans les conclusions finales d'El Salvador

ANNEXE 1

En partant du sommet du CerroZapotal ouChiporro situéà 14"23' 26"
de latitude nord et 89" 14'43" de longitude ouest, la frontière se dirige en
ligne droite dans la direction nord 71O 27'20" ouest sur une distance de

3530métresjusq~i'auCerro Piedra Menuda à 14"24'02" de latitude nord
et 89" 16'35" de lclngitudeouest. De cesommet, ellecontinue dansla direc-
tion nord 57" 19':L3"ouest sur 2951mètresjusqu'à laborne de Mojon de
Talquezalar sur 1~Pomola à 14"24'54" de latitude nord et 89" 17'58" de
longitude ouest. I>ecette borne, elle suit le cours du Pomola en amont sur
875 mètres jusqu'au confluent des cours d'eaux dénommésPomola et
Cipresales à 14"24'45" de latitude nord et 89" 18'21" de longitude ouest.De là, elle remonte le cours du Pomola sur 4625mètresjusqu'à sa source à
14"26'05" de latitude nord et 89"20'12"de longitude ouest. De là, elle se
poursuit en ligne droite dans la direction sud 51"35'00 ouest sur
2700mètresjusqu'au sommetdu Cerro Montecristo situé à 14"25'10,784"
de latitude nord et 89"21'21,568"de longitude ouest.

ANNEXE Il
LAS PILASOU CAY4GUANCA

Depuis le coniluent du cours d'eau dénomméOscura ou Chiquita avec
leSumpul à 14"210'26"de latitudenord et89"04'58" de longitude ouest, la
frontière suit le cours du Sumpul vers l'amont sur 10500 mètres jusqu'à
sa source située à 14"24'17" de latitude nord et 89"06'45" de longitude
ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la direction sud 53"46'31"
ouest sur 7404 mètres jusqu'à la colline de Pefia de Cayaguanca à

14"21'54" de latitude nord et 89" 10'04"de longitude ouest.

ANNEXE III
ARCATAOOU ZAZ.4LAPA

Partant de la borne de Mojon Poza del Cajon sur la rivièredénommée
Guayquiquin, Gualcuquin ou El Amatillo située à 14"01'28" de latitude
nord et 88"4l1C,9"de longitude ouest, la frontière suit ladite rivière en
amont sur 5000 mètres jusqu'à sa source située à 14"02'45" de latitude
nord et 88"42'3.3"de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite
dans la directiori nord 18"21'16" ouest sur 9853 mètres jusqu'au sommet
du Cerro El Friiile situéà 14"07'49" de latitude nord et 88"44'16" de

longitude ouest. De ce sommet, elle continue en ligne droite dans la direc-
tion nord 60"30' ouest sur 7550 mètres jusqu'au sommet du Cerro
La Pinta1 situé;i 14"09'49" de latitude nord et 88"47'55" de longitude
ouest. De là, ellecontinue en lignedroite dans la direction s21" 30'ouest
sur 2830 mètresjusqu'à la source du ruisseau - ou rivière - Pacacio
situéeà 14"08'23" de latitude nord et 88"48'30 de longitude ouest. De là,
elle suitlecours du ruisseau- ou rivière- connu sousle nom de Pacacio
en aval sur 5125mètresjusqu'à un point dudit Pacacio situéà 14"06'27"
de latitude nord et 88"49'18" de longitude ouest.

ANNEXE IV

NAHUATERIQUE

Depuis laborne de Mojon Mal Paso de Similaton située à 14"00' 53"de
latitude nord et 88"03'54" de longitude ouest, la frontière se poursuit en
ligne droite daris la direction nord 3" ouest sur 3000 mètres jusqu'à la
borne de Antiguo Mojon de la Loma situéeà 14"02'32" de latitude nord et88"03' 59"de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la
direction nord 31O 30'ouest sur 2780mètresjusqu'àla Montana de la Isla

situéeà 14"03'49" de latitude nord et 88"04'47" de longitude ouest. De là,
elle se poursuit en ligne droite dans la direction nord 89"40'02" ouest sur
7059 mètres jusqu'au sommet du Cerro La Ardilla situéà 14°03'51" de
latitude nord et 88"08'43" de longitude ouest. De là, elle continue en ligne
droite dans la direction sud 78"35' 13"ouest sur 6833 mètresjusqu'au
sommet du Cerro El Alumbrador situé à 14"03'08" de latitude nord et
88" 12'26" de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la
direction sud 18"13'36" ouest sur 4222 mètres jusqu'au sommet du
Cerro Chagualaca ou Marquezote situé à 14"00'57" de latitude nord et
88" 13'11"de longitude ouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 66'45' ouest sur 2650 mètres jusqu'à uncoude du Negro

situéà 14"00'22" de latitude nord et 88" 14'31"de longitude ouest. De là,
elle suit le cours du Negro vers l'amont sur 1800 mètres jusqu'à son
confluent avec La Presa, Las Flores ou Pichigual situà 13"59'38" de lati-
tude nord et 88" 14' 16"de longitude ouest. De là, elle suit le cours de La
Presa, Las Flores ou Pichigual en amont surune distance de 4300mètres
jusqu'à une bornc: situéesur son cours à 13"57'44" de latitude nord et
88" 13'49" de longitudeouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 22"40' ouest sur 2170 mètresjusqu'au sommet du Cerro
El Aiguacil situéi 13"56'21" de latitude nord et 88" 14'16" de longitude
ouest. De là, elle se poursuit en ligne droite dans la direction sud
73" 14'11" ouest sur 1881 mètres jusqu'à uncoude de Las Cafias ou

Yuquina à 13"56'21" de latitude nord et 88" 15'16"de longitude ouest. De
là, elle suit le coui-sde Las Cafias ou Yuquina vers l'avalsur 12000mètres
jusqu'au lieu-dit [Zajonde Champate situésur son cours à 13O53'33"de
latitude nord et 88" 19'00" de longitude ouest. De là, elle se poursuit en
ligne droite dan:; la direction nord 71"02'22" ouest sur 2321 mètres
jusqu'au sommetdu Cerro El Volcancillo à 13"53' 58"de latitude nord et
88"20'13"de longitude ouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 60"25'12"ouest sur 930mètresjusqu'à lasourcedu ruisseau
La Orilla située1113"53'43" de latitude nord et 88"20' 38"de longitude
ouest.

ANNEXE V

Depuis le lieu-dit Paso de Unire situé sur I'Unire, Guajiniquil ou
Pescado à 13"52'10"de latitude nord et 87"46' 02"de longitude ouest, la
frontière suit le cours de'Unire, Guajiniquil ou Pescado vers l'amont sur
8800 mètres jusqu'à sa source située à 13"55'16" de latitude nord et
87"47'58" de longitude ouest. De cette source, elle se poursuit en ligne droite dans la dii-ectionnord 56"23'13" ouest sur 4179 mètresjusqu'au
Cerro Ribita situià 13"56'32" de latitudenord et 87"49' 54"de longitude

ouest. De cettecolline, elle sepoursuiten ligne droite dans la direction sud
87"02'24" ouest sur 6241 mètresjusqu'au Cerro Lopez à 13"56'23" de
latitude nord et E87"3'21" de longitude ouest. De là, elle se poursuit en
ligne droite dans la direction sud 40"30'ouest sur 2550 mètresjusqu'à la
borne de Mojon Alto de la Loza situéeà 13"55' 18"de latitude nord et
87"54'17" de loiigitude ouest. De cette borne, elle se poursuit en ligne
droite dans la direction sud 10" ouest sur 500mètresjusqu'à la source du
misseau Manzucupagua ou Manzupucagua situéeà 13"55' 03"de latitude
nord et 87' 54' 19"de longitude ouest. De là, elle suit le cours du ruisseau
Manzucupagua ciuManzupucagua vers l'avaljusqu'à son confluent avec
la Torola, situéà 13'53' 59"de latitude nord et 87"54' 30"de longitude

ouest.

ANNEXE VI
L'ESTUAIRE DU GOASCORAN

Depuis l'ancienne embouchure du Goascoran, dans la crique de La
Cutu à 13'22'00" de latitude nord et 87"41'25" de longitude ouest, la
frontière se poursuit le long de l'ancien cours du Goascoran sur une
distance de 17300 mètresjusqu'au lieu-dit Rompicion de los Amates à
13O26'29"de 1ar.itudenord et 87'43'25" de longitude ouest, point où a
déviéle cours du fleuve.»

Au nomde la Républiqud eu Honduras:

((Le Gouvernc:mentde la Républiquedu Hondurasprie la Chambre de
dire etjuger:
A. Encequiconcerne ledifférendfrontalietrerrestre:

- que le tracéc.ela frontièreentre El Salvador et le Honduras est consti-
tué par la ligne suivante dans les zones ou secteurs non décrità l'ar-
ticle 16du traitégénéradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur de la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, au sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro
Zapotal. Du sommetdu CerroMontecristo (14"25'20 et 89"21' 28"'),
tripoint entrc:le Honduras, El Salvador et le Guatemala et en direc-
tion sud-est, jusqu'à la source la plus septentrionale de la rivièreSan
Miguel Ingeiiio ou Taguilapa (14" 24' 00"et 89"20'lof'),connu sous le
nom de torrent de la Chicotera, d'où l'on poursuit en aval par le milieu
du lit de ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala en
direction de Metapan (14'20'55" et 89" 19/33"), sur le site de
Las Cruces. 13upoint précédenten direction est,en ligne droite jusqu'à

la confl~enc~?de la rivièreJupula avec la rivière Lempa (14"21'06" et

Ci-aprèsl,apremièrecoordonnéecorrespond àlalatitudenordetlaseconde
à la longitudeouest.89" 13'IO), ladite ligne passant par le site d'El Cobre, et de cette

confluence, c:n ligne droite jusqu'à la cime du Cerro Zapotal
(14"23'26" et 89" 14'43");
2. Secteur de la frontièreterrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec la
rivière Sumpd. Du rocher de Cayaguanca (14"21'55" et 89" 10'05"),
en ligne droi1;ejusqu'à la confluence du torrent Chiquita ou Oscura
avecla rivièreSumpul(l4" 20'25" et 89"04'57");
3. Secteur dela frontièreterrestre comprisentre la borne de Pacacio
et la borne dite Poza del Cajon. De la borne Pacacio (14O06'28" et
88"49'20), !;Urla rivière du même nom,en ligne droite jusqu'à la
confluence du torrent La Puerta avec la rivièreGualcinga (14"06' 24"
et 88"47' 04" )et de là en aval de ladite rivière,par le milieu de son lit
pour parvenir à la borne Poza del Toro (14"04'14 et 88"47'00"),

située à la confluence de la rivièreGualcinga avec la rivièreSazalapa
sur La Lagartera, de là en suivant ladite rivière en amont par le milieu
de son cours jusqu'à laborne de Poza de la Golondrina (14"06'55" et
88"44'32"); de ce point, en ligne droite, jusqu'à la borne La Canada,
Guanacaste ou Platanar (14"06'04" et 88"43'52"),etde cetteborne, en
ligne droite,ilaborne d'El Portillo du Cerro del Tambor (14"04'47" et
88"44'06"), tigalement connue sous le nom de Portillo de El Sapo; de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à la borne Guaupa (14O04'33" et
88"44'40), i:npassant par la colline d'El Sapo; de là, en ligne droite,
jusqu'à la cime de la Loma Redonda (14"03'46" et 88"44'35"); de la
Loma Redonda, en ligne droite,jusqu'à la cimedu Cerro de ElOcotillo
ou Gualcimê.ca(14"03' 25"et 88"44'229, en passant par le Cerro del
Caracol. De la borne d'El Ocotillo, en ligne droite,jusqu'à la borne de

La Barranca ou Barranco Blanco (14"02'55" et 88"43'27"); de 18
jusqu'au Ce~rode La Bolsa (14"02'05" et 88"42'40"); et de ce lieu, en
ligne droite,.iusqu'à la borne Poza del Cajon (14"01'28" et 88"41'IO"),
sur la rivièreAmatilloou Gualcuquin;

4. Secteur de la frontière terrestre compris entre la source du ruis-
seau La Ori:,laet la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13"53'50" et 88"20'3OU),jusqu'au col d'El Jobo
(13"53' 40"et 88"20'25"),situéau pied du mont appeléElVolcancillo;
de làjusqu'i'la source la plus méridionaledu torrent Cueva Hedionda
(13"53'46" et 88"20'00), en suivant son cours en aval par le milieu

de son lit jusqu'à la borne Champate (13O53'20" et 88" 19'02"),
jusqu'à sa confluence avec la rivièrede Caiias ou Santa Ana, de là en
suivant le t:amino real, en passant par les bornes Portillo Blanco
(13"53'40" et 88" 18/24"), Obrajito (13"53'50" et 88" 17/28"),Laguna
Seca (13"54'03" et 88" 16'46), Amatillo ou Las Tijeretas (13"54'28"
et 88" 15'42"), et de là, en direction nord, jusqu'au point de confluence
de la rivière Las Caiias avec le torrent Masire ou Las Tijeretas
(13"55'03" et 88"15'45"); de là, en direction nord-est, elle suit le cours
de cetorrent en amont,jusqu'au cheminde Torola àColomoncagua et,
dans la mêrne direction, jusqu'auCerro La Cruz, Quecruz ou El Pica-
cho (13"55'59" et 88" 13'10); de là, à la borne Monte Redondo,
Esquinero ou Sirin (13"56'55" et 88' 13'10") et de là, à la borne El Carrisal ou Soropay (13"57'41" et 88"12'52"); de là, elle se dirige
en direction nord au Cerro del Ocote ou colline de Guiriri (13"59' 00"
et 88" 12'55"): et de là, dansla mêmedirection,àla borne d'El Rincon,
sur la rivièrl: Negro, Quiaguara ou El Palmar (13'59'33" et
88" 12'59"); de là, en suivant la rivière Negro en amont, jusqu'à la

borne Las Pilas à la source de cette mêmerivière (14"00'00" et
88"06'30") et de ce lieu jusqu'au Malpaso de Similaton (13"59'28" et
88' 04'21");

5. Secteur clela frontière terrestre compris entre la confluence de la
Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde I'Unire. De la
confluence du torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00 et 87"54'30"), en suivant la rivièreTorola en amont par le
milieu de son litjusqu'à sa source connuesous le nom de torrent de La
Guacamaya (13"53'30" et 87"48'22"); de ce point, en ligne droite,
jusqu'au cold,:LaGuacamaya (13"53'20" et 87"48'19");de celieu, en
ligne droite, jiisqu'à un point situésur la rivière Unire (13"52'37" et
87" 47'04"), àproximitédu lieu connu sous le nom d'El Coyolar, et de

là, en suivant la rivière Unire en aval, jusqu'au guéappelé Paso de
Unire ou Limon(13"52'07" et 87"46'OO"),sur ladite rivière;

6. Secteur tle la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonsc:ca.Du point dénomméLos Amates, surla rivièreGoas-
coran (13"26'28" et 87" 43'207, en suivant ladite rivièreen aval par le
milieu de son lit, en passant par le Rincon de Muruhuaca et Barran-
cones jusqu'à son embouchure au nord-ouest des îles Ramaditas
(13"24'26" et 87" 49'05") dans labaie de LaUnion;
- rejeter les conclusions du Gouvernement d'El Salvador y compris

celles qui sont énoncéesau paragraphe 2du point 1des conclusions du
contre-mémoireconcernant la délimitationde la frontière terrestre et
figurant dans sonmémoirecommeconclusions1et2.
B. Ence quiconcornele différend insulaire:

- dire et juger que les seules îles de Meanguera et Meanguerita sont en
litige entre les Parties et qu'elles relèventde la souverainetéde la Répu-
blique du Horiduras.
C. En ce qui concerneledifférendmaritime:

1) Dire etjuger que le régimedes eaux dans la baie de Fonseca, la déli-
mitation des zones maritimes dans cettebaie et lesdroits du Honduras au-
delà de la ligne di:fermeture de la baie de Fonseca dans l'océan Pacifique
ainsi que ladélimitationdes zones maritimes relevant des deux Parties par
une ligne sont des questions en litige qui doivent êtretranchées par la
Chambre de la Cour conformémentau compromis conclu par les Parties
en 1986.
2) Relativemelit à la zone sujetteà délimitationà l'intérieurdu golfe:

- dire etjuger que la communautéd'intérêts existanetntre El Salvador et
le Honduras (lufait de leur coriverainetéà l'intérieur d'une baie histo-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etats encondominium: dire etjuger, dèslors, quechacundesdeux Etats a le droit d'exercer ses
compétences;i I'intérieurde zones qu'il convient,entre El Salvador et
le Honduras, de délimiterprécisément;
dire etjuger que letracéde la ligne de délimitationdes zones relevant,à
I'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvadoi., en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dans le souci d'aboutir àune solution équitable,est réalisé
comme suit :

la ligne équidstantedes laisses de basse mer des côtes continentales et
insulaires desdeux Etats, partant, à l'intérieurde la baie de La Union,
de I'embouchiiredu Rio Goascoran (13"24'26" et 87"49'05"),jusqu'au
point situé à 1mille marin de I'îlesalvadorienne de Conchaguita et de
I'îlehondurienne de Meanguera, au sud de lapremière et àl'ouestde la
seconde ;

à partir de ce point, la lignejoignant les points situés a 3milles marins
de la côte salvadorienne jusqu'à sa rencontre aveclaligne de fermeture
du golfe (voircarte illustrative C.5du mémoiredu Honduras, vol. II);

- dire etjuger que la communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et

le Honduras comme Etats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égala exercer leursjuridictions sur des espaces maritimes situés
au-delà de la lignede fermeture du golfe;
- dire etjuger que la ligne de fermeture de l'embouchure de la baie, de la
Punta Arnapala à la Punta Cosiguina est la ligne de base à partir de
laquelle une ligne de délimitation à l'extérieurde la baie sera tracée
dans l'océanI'acifique et en outre décider que cette ligne devra partir
d'un point situé à 3 milles marins de la laisse de basse mer sur la côte
salvadorienne.

3) Relativemeiit à la zone à l'extérieurdu golfe :
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitationqui,tenant compte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalisépar une ligne s'étendant jusqu'à200milles marins sui-
vant un azimiit qui donnera au Honduras une zone maritime équitable
et proportionnée à la longueur de la côte hondurienne, à partir de la

ligne de fermeture du golfe, en un point situé à 3 milles marins de la
côte d'El Salvador, délimitant ainsi lamer territoriale, la zone écono-
mique exclusive et leplateau continental d'El Salvador et du Honduras
(voircarte illustrative C.6du mémoiredu Honduras). »

25. Dans la déclarationécritequ'il a présentée,conformément à l'article 85
du Règlementde la Cour, le Nicaragua a résumé ses conclusions comme suit :

«Le Gouvemc:ment du Nicaragua soutient qu'il n'y a jamais eu de
régimede commimautéd'intérête sn ce qui concerne le golfe de Fonseca.
Les considératioiisjuridiques qui soutiennent cette conclusion peuvent se
résumer comme~iuit:

a) Les questions présentéesdans les écritures d'ElSalvador et du Hondu- ras ont trait au droit de la mer, sauf pour ce qui est de la question du
condominium.
b) On ne peut écarter les principes pertinents en matière de délimitation
maritime en introduisant sans justifications une notion de ((parfaite
égalitédes Etat5,».
cl Par leur ~raticiue constante. les Etats riverains ont reconnu qu'il
' n'existe de i:égimejuridiq;e spécial àl'intérieurdu golfe, sice n'est
aue celui-ci~ossèdelescaractéristiques d'unebaie historique.
d) Les thèses du Ilonduras visent à fui procurer des avantages qu'il ne
pourrait obtenir par l'application des principes équitablesen matière

de délimitation maritime quifont partie du droit international général.
L'objectif n'estpas l'égalité maisn privilège.»

26. Au cours de la procédureorale, le Nicaragua a présenté,sous la dénomi-
nation de «conclusions formelles », les conclusions ci-après :

« 1. Lestatu quc8dans la régiondu golfe de Fonseca s'appuie surla fron-
tière définitiveentre le Nicaragua et le Honduras, reconnue dans l'ActaII
adoptéen 1900,aiilsi que sur les principes et règlesdu droit international
généralrégissant11:stitres des Etats riverains et la reconnaissance par les
Etats riverains du droit de passage innocent pour les navires honduriens,
conformément à la coutume locale.
2. Les revendications honduriennes, présentéessous la forme du
concept de communautéd'intérêts, peuvent affectelres intérêtjsuridiques

du Nicaragua, de manière directe et considérable,en particulier dans la
mesure où, commi: les plaidoiries et conclusions le montrent, la commu-
nautéd'intérêts entraîneraits,ur des espaces maritimes, des droits incom-
patibles avec les droitsinhérents du Nicaragua.
3. Le droit international ne reconnaît pas le concept de communauté
d'intérêtssous une forme qui primerait sur l'application des principes du
droit de la mer ni sous aucune autre forme.
4. La revendication hondurienne a un titre concernant un couloir mari-
time ou de juridiction exclusive à l'ouest du point extrême, définitifen
droit, de la frontière établieentre le Honduras et le Nicaragua n'est pas
valable en droit ii~ternational généralet, par conséquent, ne peut être
opposée àun autri: Etat, partie ou non àla présenteaffaire.
5. Les titres juridiques des Etats riverains, y compris du Nicaragua,

restent les mêmes,quelle que soit la catégoriedans laquelle on classe les
eaux du golfe:eaux intérieures, mer territoriale, plateau continental.
6. Sans préjuge^ d.e ce qui précède,ilya des considérationsimportantes
relevant de la bonne administration de la justice en vertu desquelles les
revendications maritimes du Honduras, qui font partie des conclusions
relativesà une communauté d'intérêts, devraientêtredéclaréesirrece-
vables.
7. Il n'y a régimede condominium ni dans le golfe de Fonseca ni dans
aucune de ses parties.
8. La République du Nicaragua réaffirme sa position concernant
toutes les questions de délimitationfigurant dans sa déclarationécritedu
14décembre1990.» 27. Comme il ressort des termes du compromis du 24 mai 1986repro-
duit ci-dessus,lediffhend portéparcecompromisdevantla Chambre de
la Cour qui rend le présent arrêt comprend trois élémentsprincipaux :le
différend relatifàla frontière terrestre; le différend relatàfla situation
juridique des îleset11d:ifférendrelatifàlasituation juridique desespaces
maritimes. Chacun de ces trois éléments inclut lui-même des subdivi-
sions: le différend relatif à la frontière terrestre concerne six secteurs
distincts de lafrontière;ledifférendsurlesîlesneconcernepasseulement

la détermination de la souveraineté sur certaines îles, mais aussi des
désaccordsquant aux îles dont il s'agit et quant au droit applicable; les
espacesmaritimes en cause sont à la foisceuxqui s'étendent à l'intérieur
du golfe de Fonseca, dont lesdeux Partieset 1'Etatintervenant - le Nica-
ragua - sont les Etat:sriverains et les eauàl'extérieurdu golfe; et il y a
aussiun différendsuirle point de savoir sila mission de la Chambre à cet
égardconsisteounon adélimiterleseaux. LaChambreexaminerasucces-
sivement chacun des élémentsdu différendindiquéci-dessus,mais elle
indiquera d'abord brièvement le cadre généralet l'histoire du différend.
28. Les deux Parties (et1'Etatintervenant) sont des Etats qui sont nés
de l'éclatementde 1'ELmpireespagnol en Amérique centrale et leursterri-
toirescorrespondent à dessubdivisionsadministratives de cetempire. S'il
fut admis d'emblée queles nouvellesfrontièresinternationales devraient
être déterminées par applicationdu principe généralement accepté en

Amériqueespagnolede l'utipossidetisjuris, envertu duquel lesfrontières
devaient correspondre aux limites administratives coloniales, le pro-
blème,commedans 11c:asde nombred'autres frontières de la région,était
de détermineroù ceslimitesétaienteffectivementsituées.Selonlestermes
de lasentencerendue en 1933par letribunal arbitral que présidaitle Chief
Justice Charles EvanijHughes en l'affaire de la frontière entre le Guate-
malaet le Honduras, danslaquellela mission de l'arbitre étaitde détermi-
ner la «ligne juridique » qui correspondait à 1'«utipossidetis de 1821» :

«Ilconvient de releverque letracéde laligne de «l'utipossidetisde
1821 » soulèvedesdifficultésparticulières,parce qu'à l'époque colo-
niale on manquait de renseignementsdignes de foi sur une grande
partie du territoire litigieux. Ceterritoire étaitdans une largemesure
inexploré. D'autres parties, où l'on était allé l'occasion, n'étaient
que vaguement connues. Dans ces conditions, non seulement la
Couronne n'avait pas déterminéde façon précise les limites des
ressorts, mais il y avait de vastes régions où'on n'avait pas essayé
d'exercer la moindre apparence d'un pouvoir administratif.))
(Nations Unies! Recueil des sentences arbitrales, vol. II, p. 1325.
[Traduction du C;reffe.])

29. L'Amériqueci:ntrale se proclama indépendante de la Couronne
espagnole le 15septembre 1821. Apartir de cette date etjusqu'en 1839,le
Honduras et El Salvador,avec le Costa Rica, le Guatemala et le Nicara-gua, firent partie de la République fédérale d'Amérique centrale, qui
correspondait dans l'ensemble à ce qui étaitauparavant la capitainerie
générale espagnole dl: Guatemala ou Royaume de Guatemala. Lors de
l'éclatementde la République fédéraleE , l Salvador et le Honduras, ainsi
que lesautres Etatsdont ellesecomposait,devinrent,et sont restésdepuis
lors, des Etatsistincis.
30. Ce fut àpropos,des îles du golfe de Fonseca, quitoutes avaient été
sous la souveraineté espagnole, qu'un différend se manifesta pour la
y eut une proposition que le consul des Etats-
première fois. En 1854,il
Unis d'Amérique achète au Honduras des terres situées sur l'île
d'El Tigre. El Salvadclr,par unenotediplomatique du 12octobre 1854,se
référaà cette proposition,à propos de laquelle il émitune objection et
formula une revendication claire sur les îles de Meanguera et Meangue-
rita (voir paragraphe 352 ci-après), où il avait eu connaissance que le
Honduras avait procédé à certaines opérations d'arpentage. Aucune
réponse du Honduras à cette communication n'a étéproduite, mais la
vente de l'îlene seoilcrétisapas.
3 1. Sept ans plus1ard, le 14mai 1861,le ministre des relations exté-
rieures d'El Salvador adressa au Gouvernement duHonduras une note lui
proposant d'engager des négociationsafin de procéder à la démarcation
des terres desvillages de Perquin et Arambala, situées en El Salvador, et
celles de Jucuara (ou Jocoara), situées au Honduras (voir para-

graphes 203-207ci-après).On peut considérerque ceci marque le début
du différend relatif la frontière terrestre, qui se développa par la suite
pour s'étendre àla quasi-totalitéde la frontière terrestre a diverses dates
entre 1880 et 1972. Idetripoint entre les territoires du Guatemala, du
Honduras et d'El Salvador à partir duquel la frontière entre ces deux
derniers Etats rejointlegolfe de Fonseca ne fit l'objet d'un accorddéfini-
tif qu'en 1935,après l'arbitrage susmentionnédu Chief Justice Hughes
(voirparagraphe 28ci-dessus).
32. Le différend maritime se fitjour plus lentement. On tenta en 1884
de délimiter les eaux du golfe entre El Salvador et le Honduras, et
d'inclure cette délimitationdans une convention frontalière, la conven-
tion Cruz-Letona de 1884,qui cependantnefutpas ratifiéepar le Hondu-
ras,mais dont lanégociationdonna aux deux Parties la possibilitéde faire
connaître la nature cleleurs revendications. Un accord de délimitation

d'une partie des eaux du golfefut conclu entre le Nicaragua etle Hondu-
ras en 1900; les conséquences de cette opération, notamment pour
El Salvador, seront examinéesdans une partie ultérieure de l'arrêtde la
Chambre. En 1916,une instance fut introduite par El Salvador contre le
Nicaragua devant la Cour dejustice centraméricaine,qui soulevalaques-
tion de la situationuridique des eaux du golfe. Le développement ulté-
rieur du droit de la mer amena chacune des Parties à modifier sa
législation maritime, de façonà faire connaître ses revendications en ce
qui concerne leréginiejuridique des eaux extérieures au golfe.
33. Au cours des ;innéesle différend,surtout le différend relatiàla
frontière terrestre, a donné lieuà des négociations directes entre lesParties dans le cadre:de conférences, d'abord la conférence d'El Mono
enjuillet 1861,ensuite lesnégociationsdelaMontana de Naguaterique en
1869et celles qui eurent lieu dans le village de Saco (aujourd'huion-
cepcion de Oriente à El Salvador)en 1880.A ce stade, les Partiesconvin-
rent de recourir à l'arbitrage du président du Nicaragua, le général
Joaquin Zavala, qui toutefois renonça ultérieurement à ses fonctions
d'arbitre lorsquesaprésidenceprit fin. Lorsde réunionstenuesen mars et
avril 1884, le reprksentant du Honduras, Francisco Cruz, et celui
d'El Salvador, Lisandro Letona,rédigèrentla conventiondu 10avril 1884

déjà mentionnée, quele Congrès du Honduras rejeta et qui ne fut donc
jamais ratifiée par le Honduras. Le28septembre 1886,une autre conven-
tion fut conclue à Iègucigalpa, la convention Zelaya-Castellanos, qui
envisageait un recours à l'arbitrage en cas d'échec des négociations
directeset prévoyaitque les autorités,depart et d'autre,
garderont et rc:specterontla ligne de démarcation qui était valable

en 1884etquifutratifiéepar lestatu quoconvenu entre lesgouverne-
mentsdesdeux Républiques, et en ne tenant nullementcompte de la
ligne frontièreracée»
par la conventionCruz-Letona de 1884.
34. En novembre 1888, de nouvelles négociations se déroulèrent à
La Union et à Gua:nacastillo qui aboutirentà un accord faisant de la

rivière Guascoran la frontière reconnue, ((incontestéeet incontestable.
Cependant, àun stad.eultérieur,on soulevalaquestion de savoirs'ilfallait
entendre par là le c13ursactuel de la rivière, ou un cours antérieur qui
aboutissait au golfi: de Fonseca en un point différent (voir para-
graphes 306 et suivants ci-après).En 1889,une autre convention d'arbi-
trage, la convention Zelaya-Galindo, fut conclue, mais l'arbitrage n'eut
jamais lieu. Cettecc~nventioninspira à son tour celle de 1895,qui réaf-
firma leprincipe de I'utipossidetisjuris.Le 13novembre 1897de nouvelles
négociations eurent lieu à la Hacienda Dolores: elles aboutirent à une
autre convention qui, elle aussi, ne futjamais ratifiée. Des négociations
tenues à San Joséde Costa Rica en 1906et à Tegucigalpa en avril 1918
aboutirent aussià des résultats décevants,fautede ratification d'un côté
ou de l'autre. De noilveaux efforts pour réglerle différend échouèrentde
la mêmemanière en 1949et en 1953et les tentatives de règlement ne

reprirent qu'avec la troisième convention d'El Arnatillo» de 1962,qui
prévoyait unecomrriissiond'enquête et la création d'une commissionde
délimitation.Cefut ladernièretentativefaite pour réglerleproblèmedela
délimitation avant qu'un conflitarmé éclateen 1969.
35. Il y eut en 19h9une série d'incidents frontaliersqui provoquèrent
des tensions entre It:sdeux pays, la suspension des relations diplomati-
ques etconsulaires,c:tfinalementun conflitarméqui dura du 14au 18juil-
let 1969.Après cent heures d'hostilités,l'organisation des Etats améri-
cains réussità obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes; mais les
deux Etats demeurèrent formellementen état de guerre pendant plus de
dix ans. La XIIIe rkunion consultative des ministres des relations exté-rieures des Etats américains constitua une commission spéciale, qui
prépara I'approbatio:n,le 27 octobre 1969,de sept résolutions :1)paix et
traités;2) libre transit; 3)relations diplomatiques et consulaires; 4) ques-
tions frontalières; 5)narchécommuncentraméricain; 6)réclamationset
différends;7) droits tle l'homme et famille.En décembre 1969des négo-
ciationstenues a Managua(Nicaragua),en vuede faire appliquer lesréso-
lutions de l'organisation desEtatsaméricainssous l'égide d'un((modéra-
teur)) (José A. Mora,, ancien secrétaire généralde cette organisation),
n'aboutirent qu'a l'établissement d'une zonede sécuritéde 3 kilomètres.

36. Enjuin 1972des délégations des deux paysse réunirentà Antigua
(Guatemala) et parviiirent aun accord surlaplus grandepartiede lafron-
tière terrestre, ne laissant que six secteurs à régler.Le 24 novembre 1973

El Salvador dénon,;a le traité américain de règlement pacifique,
dénommé pactede Bogota et le 26 du mêmemois il communiqua au
Secrétairegénérad lel'organisation des Nations Unies sa nouvelledécla-
rationd'acceptation (lelajuridiction obligatoire de laCour internationale
deJustice,assortiede réservesquiavaient pour effetd'exclure ledifférend
avec le Honduras (C.Z.J. Annuaire 1973-1974, p. 76). Le Honduras
remplaça aussi sa déclaration d'acceptation de la juridiction de la Cour
par une nouvelledéclarationayant pour effetd'enexclure leprésentdiffé-
rend, le 6 juin 1980, après la conclusion du compromis soumettant
l'affaireà laCour (C..I.J.Annuaire1986-1987,p. 72).Le6octobre 1976une
((convention pour l'adoption d'une procédure de médiation entre les
Républiques d'El Salvador et du Honduras » fut conclue a Washington
sous les auspices de l'organisation des Etats américains et un ancien
Président de la Cour internationale de Justice, José Luis Bustamante
y Rivero,fut choisicommemédiateur, étantentendu que la procédurede
médiation devait se cléroulera Lima (Pérou).Le processus de médiation
commença le 18janvier 1978et aboutita la conclusion d'un traité général

de paix,signéle30octobre 1980à Lima et ratifiéle21novembre 1980par
El Salvador et le 8 décembre1980par le Honduras.
37. Letraité générad le paix consigne, dans son article 16,l'accord des
Parties en ce qui concerne la délimitation de sept secteurs de la frontière
terrestre«qui ne sont pas sujets a contestation»; il dispose par ailleurs
qu'une commission inixte de délimitation, qui avait été crééle le' mai
1980,devrait notamment procédera la délimitation de la ligne frontière
dans lessixsecteurs qui restaient et((déterminerla situationjuridique des
îles et des espaces maritimes ». La commissiontravailla de 1980à 1985,
tintquarante-trois réiinions,maiselleneréussitpasa délimiterlafrontière
concernant lessixsecteurs «non décrits » a l'article 16du traitégénéradle
paix, ni adéterminerla situation juridique des îles et des espaces mari-
times. Lesarticles 31et 32du traitégénérad le paix contiennent lesdispo-
sitionssuivantes :

((Articul31. .-Sialaexpiraciondelplazodecincoaïiosestablecido
enel articulo19tleesteTratado,nosehubierellegadoaunacuerdototal sobrelasdijèrenc.fadselimitesenlaszonasen controversia,enlasitua-
cionjuridica insu,!a, en los espaciosmaritimos,O nose hubierenpro-
ducidolosacuerd~~sprevisto enlosarticulos27y 28deesteTratado,las

Partesconvienenenque,dentrodelosseismesessiguientes,procederan
a negociar y suscribirun compromisopor el que se someta conjunta-
mentelacontroversia OcontroversiasexistentesaladecisiondelaCorte
Internacionalde .Iusticia.
Articulo 32. - El compromisoa que se refiere elarticuloanterior
deberacontener:
a) Elsometimientode lasPartesa lajurisdiccionde la CorteZntema-

cionaldeJustfciapara quedecidala controversia O controversiasa
queserefiereelarticuloanterior.
b) Losplazosparalapresentaciondelosescritosy elnumerodeéstosy ;
c) La determinaciondecualquierotracuestionde naturalezaprocesal
quefuesepertinente
Ambos Gobienlosacordaranlafecha para lanotificacionconjunta

delcompromisoa laCorteInternacionalde Justicia,pero,endefectode
acuerdo, cualquie'rdeellasprodraprocedera la notificacion,comuni-
candolopreviamcntea laotraParteporla viadiplomatica. ))
[Traduction]

((Article 31.-- Les Parties conviennent que si, à l'expiration du
délaide cinqans prévu à l'article 19du présentTraité,ellesn'ont pas
pu réglerentière~nentlesdésaccordssurvenusau sujet de ladélimita-
tion des frontières dans les zones contestéesou du régimejuridique
des îles ou des espaces maritimes, ou si elles ne sont pas parvenues
aux accords pré~rusaux articles 27 et 28 du présent Traité, dansles
sixmoisqui suivi:ntellesnégocierontetsigneront un compromis afin
de soumettreconjointement leou lesdifférends à la Cour internatio-
nale de Justice.

Article 32. - Le compromis visé à l'article précédent devra
comporter:
a) l'acceptation par les Parties de la juridiction de la Cour interna-
tionale deJusticeaux finsde règlementdu ou desdifférendsvisés
àl'articleprécédent;
b) lesdélaisdesoumissiondes piècesetlenombre decelles-ci;

c) les indications relativeàtoute autre question procédurale perti-
nente.
Les deux gouvernements s'entendront sur la date à laquelle ils
notifieront conjc~intementle compromis à la Cour internationale de
Justice et, défaut,l'un quelconque d'entre eux pourra effectuerla
notificationaprès en avoirinformél'autre Partieparla voiediploma-
tique.))

L'article 35 du traiti: dispose que l'engagement exprès qu'il formule,
touchant l'acceptatic'n de la juridiction de la Cour internationale deJustice ((rend inopérante, pour ce qui est des rapports entre les Parties
au ..trait», toute rllserve qu'elles auraient pu émettrà l'occasion des
déclarationsqu'elles ont faites en vertu de l'article 36, paragraphe, du
Statut.
38. La commissioinmixte de délimitation n'ayant pasréussi à mener à

bien son mandat dans le délaiprévupar le traité générad le paix, l'ar-
ticle 3de celui-ci prit effet: il obligeait les paràiporter le différend
devant la Cour internationale de Justice.Conformémentauxdispositions
de cet article le délaide six mois accordé aux parties pour négocieret
signerun compromis commença à courir le 10décembre1985.Lesnégo-
ciationscommencère:ntenjanvier 1986et s'achevèrentle 24mai 1986par
lasignature,à Esquipulas (Guatemala),ducompromisreproduit audébut
du présent arrêt.
39. L'article36 du traité stipulece qui suit

«LasPartesconvienenenejecutarenuntodoy conenterabuenaféel
fallo de laCorte,Internacionalde Justicia,facultando ala Comision
Mixta de Limitespara que inicie,dentrode losseis mesescontadosa
partirdelafechadelasentenciadelaCorte,lademarcaciondela linea
fronteriza establecidaen dichofallo. Paradichademarcacibnse apli-
caranlasnorma.restablecidassobre lamateriaeneste Tratado. ))
[Traduction]

«Les Parties conviennent d'exécuter intégralement et en toute
bonne foi l'arrêtde la Cour internationale de Justice, et donnent
pouvoir à la Cornmissionmixte de délimitationd'entreprendre, dans
ledélaide sixmois àcompter de la date de la sentence de la Cour, les
travaux de démarcation de la ligne frontière telle qu'elle aura été
fixéepar l'arrêt.La démarcation se fera conformément aux règles
pertinentes édictéesdans le présent traité.

Cependant,par un accord du 11février1986,les Parties ont mis en place
une commission spéciale de démarcation, et le compromis prévoit que
cettecommission«commencera ladémarcation de la lignefrontièrefixée
par l'arrêtau plustard trois mois aprèsla date de celui-cietpoursuivra ses
travaux avecdiligence jusqu'à achèvementde la démarcation».Eu égard
à ces dispositions, 1t:sconseils ont lors des audiences échangé des ar-
guments sur les rô1e:srespectifs de la Chambre et de la commission.
En réponse au consi:il d'El Salvador, qui avançait ((qu'une fois que la
Chambreaura fixélesnotionsjuridiques fondamentales »la commission

devraidentifier etlocaliser lesbornes mentionnéesdans lesancienstitres,
le conseil du Hondurasa affirmé avecforceque le mandat de la commis-
sion se limitait la démarcation et que c'étaitàla Chambre qu'il incom-
bait de «délimiter» la frontière, c'est-à-dire d'«indiquer quels sont les
points géographiqut:~d'une ligne pouvant définir la frontière)). Le
conseild'El Salvadorl'a admis en principe, mais sous la réserveque
«destravaux coinplémentairesde démarcationseraientpossibles sur

la base desprincipes et des décisionsadoptéspar la Chambre seule- menten cequiconcernecertainspointsconcrets, dans lescas etlà où
il aurait étéimpsssible ou extrêmementdifficilede déterminer,par
exemple, l'emplacement réelde tel ou tel accident géographique ».

LaChambre estimequ'illuiincombe dedonner,sur laligne delafrontière
dans les secteurs litigieux,des indications qui permettront a la commis-
sionspécialede démarcationde démarquer cettefrontièreparuneopéra-
tion technique.

LA FI~ONTI~RETERRESTRE :INTRODUCTION

40. Les deux Parties conviennent que le premier principe à appliquer
pour la déterminatioi?de la frontière terrestre est celui de I'utipossidetis
juris; etcecibien que - choseinhabituelle pourune affaire de cegenre -

il n'en soit pas fait expressémentmention à l'article 5 du compromis,ni
dans le traité générad le paix, auquel, comme il est précisé plus loin,le
compromis renvoie la Chambre. Pour le Honduras, la norme de droit
international applicalAeau différendest simplementI'utipossidetisjuris;
El Salvador, s'appuyiint sur les termes de l'article 26du traité générale
paix, conteste énergiquementque cela soit le seul droit applicable, et il
invoque,aussi bien que l'utipossidetisjuris, ce qui a étéappelétantôt des
((arguments d'ordre humain »,tantôt des effectivités»,dont ilseratraité
plus loin dans le présentarrêt.
41. On ne peut douter de l'importance du principe de I'utipossidetis
juris qui,engénérala , donnénaissance a desfrontièrescertaines etstables
dans la plus grande partie de l'Amérique centraleet de l'Amériquedu
Sud, ni de l'applicabilitéde ce principe pour ce qui est de la frontière

terrestre entre les Parties dans la présente affaire. Néanmoins,ces fron-
tières certaines et stables ne sont pas celles sur lesquelles les tribunaux
internationaux sont amenés a statuer. Cesdernièressontpresque imman-
quablementdes frontièresdont 1'utipossidetisjuris,pourune fois,ne parle
qued'une voix mal assurée.Defait,on peut présumer presque a coupsûr
que les frontièresqui,comme celles dont il s'agitdans la présente affaire,
n'ont pas été déterminées depuis l'indépendance, sond te celles pour
lesquelles les arguments de I'utipossidetisjuris font eux-mêmes l'objet
d'un différend. Il n'estdonc pas surprenant quela Chambre ait eu du mal
atrancher les questiorisrelatives a lafrontièreterrestre; etilpeut êtreutile
de rappeler en quelques mots certaines des considérations souvent
communesaux secteu~rssoumis a son examen.
42. La significatiori du principe de 1'utipossidetisjurisest exposéeavec

autoritédans l'arrêtde la Chambre qui avait été constituée dans l'affaire
du Différend frontalie,.:
«sous son aspect essentiel, ce principe vise, avant tout,à assurer le
respect des limites territoriales au moment de l'accession a I'indé-
pendance. Ces limitesterritoriales pouvaientn'êtreque des délimita- tions entre divisionsadministrativesoucolonies,relevanttoutes de la
mêmesouveraineté.Dans cettehypothèse,l'application du principe
de 1'utipossidetirmportait la transformation de limitesadministra-

tives enfrontièrc:~internationales proprement dites.» (C.Z.J.Recueil
1986,p. 566,par. 23.)
Et dans lasentencearbitrale du Conseilfédéralsuissedu 24mars 1922sur
diverses questions de limites entre la Colombie et le Venezuela, il a été

observéque :
«Ce principe général offrait l'avantagede poser en règleabsolue
qu'il n'y a pas, en droit, dans l'ancienne Amérique espagnole, de

territoire sans niaître; bien qu'il existât de nombreuses régions qui
n'avaient pas été occupées parles Espagnols et de nombreuses
régions inexploiréesou habitées par des indigènes non civilisés,ces
régionsétaientréputéea sppartenir, en droit,àchacune des Républi-
ques qui avaient succédé à la Province espagnole a laquelle cesterri-
toires étaient rattachésen vertu des anciennes ordonnances royales
de la mère patrie espagnole. Cesterritoires, bien que non occupésen
fait, étaient d'un commun accord considérés comme occupés en
droit, dèslapremièreheure, par la nouvelleRépublique ..»(Nations
Unies, Recueil&'es sentencesarbitrales, ol. 1,p. 228.)

Ainsi leprincipe de I'utipossidetistouche autantà05 1recherche du titreà
un territoire qu'à l'emplacement de frontières; un aspect essentiel de ce
principe est certainement d'écarter la possibilité d'un territoire sans
maître.
43. Appliquer ce principe n'est pas si facile lorsque, comme c'étaitle
cas dans l'Amériquecentraleespagnole, il existaitdeslimitesadministra-
tives de nature et de degré variables; ainsi, misà part les «provinces »
(un mot qui a changéde sens selon les époques), il y avait les Alcal-
diasMayoreset les Corregimientos etplus tard,au XVIIIesiècle,les Znten-
dencias, ainsi que les ressorts territoriaux de tribunaux supérieurs

(Audiencias)l,es capitaineriesgénéralesetlesvice-royaumes; et de faitles
territoires qui sont devenus El Salvador et le Honduras faisaient tous
partie, avant 1821,dl:la mêmerégion administrativeplusvaste, à savoir la
capitainerie générale ou Royaume de Guatemala. En outre, les juridic-
tions des organes d'administration générale, tels que ceux qui viennent
d'être mentionnésn,ecoïncidaient pas nécessairement,du point devue du
ressortterritorial,\ eccellesd'organes possédant descompétencesparti-
culièresou spéciales,par exemplelescommandementsmilitaires.D'autre
part, outre les dive]-sesjuridictions territoriales civiles générales ou
spéciales - ilyavait lesjuridictions ecclésiastiques,aveclesquellesdevait
en principe coïncider, conformément à la législationgénérale,lajuridic-
tionterritoriale desprincipales divisionsadministratives civilesdel'hé-
rique espagnole; ilatoutefoisfallusouvent un certain temps pourque ces
ajustements se conc1:étisentH. eureusement, dans laprésente affaire,pour
ce qui est des secteurs de la frontière terrestre, les Parties ont indiqué lessubdivisions admini~~trativesolonialesauxquelles ellesprétendent avoir
succédé;le problème qui se pose est d'identifier les zones - et leurs
limites - qui correspondaient à ces subdivisions, ci-après dénommées
«provinces»pour simplifier les choses,lesquellessont en 182 1devenues
respectivement El Sa.lvadoret le Honduras, initialement en tant qulEtats
constitutifs de la Ré~publiqueédérale d'Amérique centrale E.n outre, il
faut se rappeler qu'aucune question de frontières internationales n'a

jamais pu venira l'esprit desserviteursde la Couronne espagnolequi ont
établiles limites administratives; I'uti possidetisjuris est par essence un
principe rétroactif, qui transforme en frontières internationales des
limitesadministrativesconçues àl'origineà de tout autres fins.
44. Aucune des Parties n'acependant présenté de document de carac-
tèrelégislatifou analogue indiquant de manière précise,sousle sceau de
l'autoritédelaCouronne espagnole,l'étendue desterritoiresetl'emplace-
mentdes limitesdesprovincesconcernéesdans chacun dessecteurs de la
frontière terrestre.des Parties ont plutôt présenté à la Chambre de
nombreux documen1.sdedifférentenature,dont certains,appeléscollecti-
vement «titres» (tilulos), ont trait à des attributions de terres par la
Couronne espagnole dans les zones concernées et permettent, est-il
prétendu,de déduirel:eslimitesdesprovinces.Certainsde cesdocuments
indiquent effectivementquetelleoutelleborne outelleoutellecaractéris-

tiquenaturellemarquait la limitedesprovinces à l'époquede l'attribution
des terres; mais, pciur la plupart, tel n'est pas le cas, et il est en fait
demandé à la Chambre de conclure, en l'absence d'autres élémentd se
preuve relatifsà I'ernplacementd'une limite provinciale, que là où il est
possibled'identifier une limiteentre lesterres attribuées parlesautorités
d'une provinceet cellesoctroyéesparlesautoritésde la province voisine,
cette limite peut êtreconsidérée comme la limite provinciale etdoncla
lignede I'utiposside~ijsuris. Ainsi,c'estl'aspectterritorial du principe de
l'utipossidetisjuris plutôt que son aspect délimitatif quia été principale-
mentinvoquéparles Partiesdans leursplaidoiries devantlaChambre. On
a souvent eu l'impression,à entendre les Parties, que l'emplacement des
limites n'avait qu'un caractère accessoirepar rapport à telle ou telle
« revendication», tel ou tel «titre », ou telle ou telle «attribution de
terres» concernant ilne parcelle de territoire circonscrite par des limites
dont on affirme maintenant que seulementcertains segmentsconstituent

une frontièreinternationale. C'estun peu commesilesfrontièresenlitige
devaient être reconstituées la manière d'un puzzle àpartir de certaines
pièces prédécoupées d,e sorteque I'étendueet l'emplacementde la fron-
tière obtenue dépendentde la taille et de la forme de la pièce insérer.
45. Le mot «titre:» a en fait, dans la présente instance, étéparfois
employéde tellemanièrequ'on nesaitpas trèsbien parmi sesdiverssens
possibles lequel lui attribuer; il est donc peut-être utilede rappeler cer-
taines distinctions fondamentales. Comme l'a fait observer la Chambre
constituée dans l'affaire du Dgerend frontalier, en généralle mot
«titre» ne renvoie pas uniquement à une preuve documentaire, mais
«peut ..viseraussibien tout moyen depreuvesusceptibled'établirI'exis-tence d'un droit quc:la source mêmede ce droit)) (C.I.J. Recueil 1986,
p. 564,par. 18).En uii sens,le«titre »d'El Salvadorou du Honduras en ce
quiconcerne les zonc:senlitige,au sensdesource deleursdroits surleplan
international, est, comme les deux Parties le reconnaissent, celui de la
successiondes deux Etats à la Couronne espagnole pour ce qui est des
territoires coloniaux de celle-ci,l'étendue deterritoire dont chaque Etat a
héritéétantdétermiiiéepar l'uti possidetisjuris de 1821.Deuxièmement,

dans la mesureoù chacun desdeux Etats a hérité du territoirede telle ou
telle subdivision administrative de I'or"anisation coloniale. un «titre »
peut être fourni, par exemple, par un décret royal espagnol attribuant
certaineszones à l'une de ces subdivisions.Commeon l'adéjà faitobser-
ver, aucune des deux Parties n'a étéen mesure de s'appuyer sur des
((titresdecette nature quivalent pour lafrontièreterrestre, pour revendi-
quer telle ou telleignefrontière.Enréservantpour lemoment la question
du statut spécialqu'El Salvador attribue aux «titres officiels de terrains
communaux » (para,gaphes 51-53ci-après),on dira que les titulossoumis
à la Chambre qui attestent l'attribution de telles ou telles terres à des
personnes physiques ou à des communautés indiennes ne peuvent pas
être considérés comme des «titres» en ce sens; on pourrait plutôt les
comparer à des ((effectivitéscoloniales», telles que les a définies la

Chambre constituée,dans l'affaire du Différendfrontalier: «le compor-
tement des autorité:.administrativesen tant que preuve de l'exercice ef-
fectifde compétenct:~ territoriales dans larégionpendant lapériode colo-
niale» (C.I.J. Recueil 1986,p. 586, par. 63). Ces documents, ou certains
d'entre eux,sont cependant des «titres »en un troisièmesens - relevant
du droit interne-, ;isavoir qu'ilsprouvent le droit destitulaireàla pro-
priété desterresquiy sont décrites. Dans certains cas, l'octroi du«titre »
dans ce troisième st:ns n'a pas été mené à terme; mais le document, en
particulier s'il atteste un arpentage qui a étéeffectué, demeure néan-
moins une ((effecti~itécoloniale)) qui peut avoir une certaine valeur
en tant que preuve de l'emplacement de la limite provinciale. En ce qui
concerne une catégorie particulière de ces titulos, appelés «titres offi-
ciels de terrainscommunaux)), El Salvador a affirméqu'ils avaient en
droit colonial espagnol un statut particulier qui les élèveraitau rang de

«titres» de la deuxièmecatégorie, à savoird'actes de la Couronne espa-
gnole déterminant directement l'étendue du ressort territorial d'une
subdivision administrative; cette prétention sera examinée à un stade
ultérieur.
46. Lessixsecteurs enlitigedelafrontièreterrestre ne sonttousquedes
ruptures de lacontiriuitéde la frontière,dont sept secteurs ont faitl'objet
d'un accord dans II:traité généradl e paix de 1980 (paragraphe 37 ci-
dessus);leur emplacement est indiqué surlacarte générale 'qui estjointe

' On trouveraun ex':mplairedes cartesjointes à l'tans une pochette placée
Greffe.] du présentfascicule ou du volC.I.JRecueil1992selon le cas. [Noduà cet arrêt. Néanmoins,aucune des Parties n'a présenté à la Chambre
d'argument concernantla compatibilitéd'une frontièrerevendiquéeavec
celle qui adéjàété convenuedans le traité générad le paix età l'une des
extrémitésou aux deux extrémitésde laquelle chaque secteur de la fron-
tièrerevendiquée doil.êtreraccordé. Enoutre,aucune information n'aété
fournie a la Chambre quant auxraisonsparticulièresqui ont déterminéle
tracé des segments cle la frontière commune qui ont fait l'objet d'un

accord dans lecadre clutraitégénéradlepaix etquidoiventêtreprolongés
par la frontière quifiiit l'objet des revendications des Parties. Dans ces
conditions,la Chambre est en droit de présumer quelafrontière quia fait
I'objet d'un accord a été déterminée ea nppliquant des principes et des
méthodes analogues ;iceux que les Partiesengagent la Chambre à appli-
quer pour lessecteursquin'ont pas fait I'objetd'un accord.Acepropos, la
Chambre constate également la prédominancede particularités topogra-
phiques, et en particiilier de cours d'eau, dans la définition des secteurs
ayant fait I'objet d'unaccord, et elle considèreque, pour sa tâche de déli-
mitation, elle est en droit et sedoit de sepencher sur l'examen de la topo-
graphie de chaque secteurterrestre. Aussi lorsquela Chambre a constaté
que les très nombreux instruments cités, même après un examen minu-
tieux, ne donnent auc:uneindication claire et dépourvue d'ambiguïté,elle
ajugé légitime de tenir compte dans une certaine mesure de l'aptitude de

certaines caractéristiques topographiques à définirune frontière identi-
fiable et commode. L,aChambre fait ici appel, non pas tant à une notion
de ((frontièresnaturelles»,qu'à une présomption inhérente auxdélimita-
tions de frontières,surlaquelle sefonde I'utipossidetisjuris. Desconsidé-
rations de ce genreinterviennent partout dans letracé des frontières,et il
est donc vraisemblableque, dans les cas où il pourrait y avoir doute par
ailleurs, elles onts3ijouédans l'esprit de ceuxqui ont tracéles limites
des provincesavant 1821.
47. Letraité générad le paix de 1980ne précisepas les critèresqui ont
été employéspourla détermination des secteurs de la frontière terrestre,
présentés par cetinst~vmentcommeayantfait I'objetd'un accord.Ilexiste
toutefois un lienentrc:la mission de la Chambre et cellede la commission
mixte de délimitation.initialementchargéepar letraité générad le paix de
procéder àla délimitation des secteursqui n'avaient pas fait I'objetd'un

accord; ce lien est constitué par le renvoi, qui figure à l'article 5 du
compromis lui-même, aux dispositions du traité de paix. Cet article
dispose :

((Conformémentaux dispositions du paragraphe 1de l'article 38
du Statut de la Cour internationale de Justice, la chambre tiendra
compte, en rendant son arrêt, des normes de droit international
applicables entr':lesParties, ycompris s'ilya lieudesdispositions du
traité généradle paix.»

Ce renvoi aux règlesdu droit international et au ((premier paragraphe »
de l'article 38 exclut manifestement la possibilitéde statuer ex aequo etbono.Ilfaut présumerquelaréférence autraitégénéra dlepaix,quientant
que traité entrelesPitrties devrait de toute manière êtreappliquépar la
Chambre en raison de l'article38du Statut de la Cour, viàepréciserà la

Chambre qu'elle devrait également appliquer, «s'il y a lieu»,mêmeles
articles du traité qui s'adressent expressémentla commission mixte de
délimitation.La disposition conventionnellequi ajouéleplus grand rôle
dans l'argumentation desPartiesdevantlaChambre estl'article26,qui se
lit commesuit :

«ParaladeliniitaciondelaIineafronterizaenlaszonasencontrover-
sia, la CornisionMixta de Limitestomaracomo baselosdocumentos
expedidosporla CoronadeEspaiïaoporcualquierotraautoridadespa-
riola,seglaO eclesiastica,durantela épocacolonial,queserialenjuris-
dicciones O limites de territorioO poblaciones. Igualmenteseran

tomadosencuentaotrosmediosprobatoriosy argumentosy razonesde
tipojuridico, historico humano O de cualquierotra indole que le
aporten lasPartes,admitidospor elDerechoInternacional .)

[Traduction]
((S'agissantde la délimitationde la ligne frontièredans leszones
contestées, la commission fondera ses travaux sur les documents

établis par laC:ouronne d'Espagne ou toute autre autorité espa-
gnole, séculièreou ecclésiastique,durant l'époque coloniale, qui
indiquent les ressorts ou les limites de territoires ou de localités.
Il sera également tenu compte des autres preuves, thèseset argu-
mentations d'ordre juridique, historique ou humain et de tout
autre élémentprésenté psar les Parties et admissiblesen droit inter-
national.»

48. Pour bien corriprendrelesensetl'intentionde cet article, ilestbon
d'avoir présentà l'esprit, cependant, quecommeon l'adit plus haut cette
disposition s'adressait originellemenàla commission mixtede délimita-
tion, organe dont lanissionétait;du point devuejuridique, différentede

celledelaChambre, carlamissiondelacommission,en cequiconcernela
frontièreterrestre,n'était pasde décidermaisde proposer une lignefron-
tière aux deux gouv~:rnements(article 27 du traité général dpeaix). Par
conséquent,letexte ri'amanifestementpas été rédigé pour servirdeclause
relative au droit applicable, mais comme une disposition indiquant les
élémentsde preuve soumis à la commission par les Parties, qui visaià
assurer que tous ces éléments seraient dûmentpris en considération,en
tant que de besoin, dans les travaux de la commission. C'est ce que
confirmel'expression «s'ilyalieu»,quifigure àl'article5du compromis;
et ilappartient évidemment à la Chambre devoir «s'ilya lieu»d'entenir

compte. Car l'article 26 est, comme on pouvait s'y attendre, rédigé en
termes généraux;et, aux yeux de la Chambre, il est douteux que l'on
puisse lirecetteisposition decaractèretrèsgénéralcommeétablissantun
ordre de priorité entre les différentstypes de preuves. En revanche, lepremier type de preuves mentionné à l'article 26à savoir les documents
indiquant les ressorts ou les limites de territoires ou de localités,atteste
trèsclairementque 1t:sfrontièresdevraientêtreétabliesselonl'utiposside-

fisjuris de 1821 ; et ceci bien que ce principe ne soit expressément
mentionné nidans k:compromisni dans letraité générad le paix.
49. C'est sous cet angle qu'il y a lieu d'examiner une affirmation
d'El Salvador concernant l'interprétation de l'article 26 du traité général
de paix au sujet d'untypeparticulier de documentsémanant desautorités
espagnoles, lequel constitue le principal fondement des prétentions
d'El Salvador àpropos de lafrontièreterrestre, àsavoir les«titres officiels
de terrains commun;iux » ou titulosejidales.Cettequestion a été exposée
comme suitpar le conseil d'El Salvador:

«Comme la Chambre le sait, El Salvador s'appuie, à titre de
preuve de l'uti possidetisjuris, et donc de base fondamentale de ses
prétentions, sur les six titres officiels de terrains communaux
suivants: celui de Citala de 1776; ceux d'Arambala et Perquin de
181 5;celuideTorola de 1743 ;celuide Poloros de 1760 ;celuid'Arca-

tao de 1724et celui de La Palma de 1829. >)
Appelant l'attention sur le mot «poblaciones»(localités)qui figure à I'ar-
ticle 26(citéau paragraphe 47ci-dessus)du traitégénérad le paix de 1980,

El Salvadorsoutient que :
((Déterrnine~l.es limites entre les territoires communaux de ces
«poblaciones» ou établissements indiens, et non pas entre les

anciennes provinces espagnolesou encore les limitesdes propriétés
terriennes privkes,voilà cequi a étéconvenu dans l'article26,entant
que méthode a.pplicable pour la mise en Œuvre, dans la présente
affaire, du principe de l'utipossidetisjuris. Et cela n'est possible que
sur la base des titulosejdales invoquéspar El Salvador. ))

Cela ne signifie pas, toutefois, que lestitres officiels de terrains commu-
naux soient, pour El Salvador, lesseulsdocuments àprendre en considé-
ration, mais qu'ilssont ((l'élémend te preuve lemeilleur quisoit, lemoyen
de preuve suprême, ence qui concerne l'application du principe de l'uti
possidetisjuris».
50. El Salvador, (ice propos, appelle égalementl'attention sur le mot
«sefialan» («indiquent »),qui figure al'article26du traité,etilarguëque
l'emploi de ceverbe signifie que

«les moyens di:preuve dont la Chambre doit tenir compte aux fins
d'application (lu principe de l'uti possidetisjuris doivent consister
dans les limite!;préciseset définies représentées par des caractéris-
tiques géographiques et des bornes frontières (ccmojones))).Ces
mojonesne ressortent que destitresofficiels de terrains communaux
sur lesquelsse fonde El Salvador. »

Exposant ses arguments au sujet de la pertinence d'un titre de 1776concernant le premier secteuren litige, le conseil d'El Salvador a déclaré
(et l'on peut supposer qu'il l'entendait comme une thèse valable d'une
manière générale et non pas seulement à propos du premier secteur) :

«Ce qu'affirme El Salvador, c'estquela découverteetla résurrec-
tion d'anciennes limites provincialescoloniales n'est ni l'objet ni le
but viséspar la première phrase de l'article 26 du traité général de
paix de 1980.Leslimites que cettedisposition suppose établiessont
celles séparant lesterritoires et «poblaciones»;ce qui veut dire, pour
ce qui concerne 'lesecteurconsidéré,les limites entre Ocotepeque et
Citala.»

Si El Salvador soutient que les Parties ont adopté par traité unerègleou
une méthode spécialede détermination des frontières en vertu de l'uti
possidetis juris, aux fins du présent différend,la Chambre n'est pas
convaincue par cet argument.Ce sont leslimites administratives entre les
divisionsadministrativescolonialesespagnoles etnon leslimites entre les
villagesindiensen tarit que telles qui en 1821ont éttransforméesenfron-
tièresinternationales par application de I'utipossidetisjuris. La Chambre
n'est pas en mesure (delire dans le texte du traité généradl e paix qu'il

signifie que les frontières internationales doivent au contraire suivre les
limites despoblaciont!~.
51. El Salvador invoque aussi le libelléde la première phrase de l'ar-
ticle 26 pour étayersa prétention quelesterres communales sur les titres
officielsdesquelles il fait fond n'étaientpas desbiensprivés,mais appar-
tenaient aux conseils municipaux des poblacionesconcernées;et qu'une
fois telles ou telles terres communales adjugées à tel ou tel village
d'autochtones le contrôle administratif et financier y relatif étaitexercé
par les autoritésmunicipales,et au-delà par les autorités compétentesde
laprovincecoloniale àlaquelle cesterresavaientétédéclaréeasppartenir.
La conséquence pratique qu'El Salvador en déduit est que si des terres
communales étaient attribuées a une communauté habitant une certaine
province etsicetteattribution s'étendait adesterressituéessurleterritoire
d'une autre province, ce fait n'emportait certes pas modification ((auto-

matique »des limites provinciales - ce qui aurait exigéune CédulaReal
émanant de la Couronne espagnole ou tout au moins une décisionde
l'autorité supérieure, la capitainerie généralede Guatemala -, mais
c'étaitnéanmoins le contrôle administratif de la province à laquelle la
communauté appartenait qui étaitimportant, voire déterminant, pour
l'application du principe de I'utipossidetisjuris; c'est-à-dire que, lors de
l'indépendance,la totalitéde la superficiedesterres communales appar-
tenaità I'Etatoù se trouvait la communauté en question.
52. Un autre aspect de l'argument relatif aux «titres officiels de
terrains communaux »accordésaux communautésindiennes concerne le
point de savoir si, pour avoir cet effet, ils devaient constituer ce que
certains spécialistes de l'histoire du droit espagnol appellent des((ejidos
de reduccion»,et nori pas des ((ejidosde cornposicion».Dans ses grandes
lignes, cette distinction semble être que les ejidos de reduccion étaientaccordésaux commu.nautésindiennes de nature nomade pour lesamener
à se fixer de manière permanente; alors que les ejidos de composicion
étaient accordés contre paiement d'une somme à la Couronne et, a-t-on
préciséé, taient créateursde droits réelssur lesterres et pour cetteraison,
ne concernaient pas la question des limites administratives. En consé-
quence, lesconseils depart et d'autre ont consacréuntempsconsidérable
à débattredu point df:savoir sitel ou tel ejidoentraitou n'entrait pas dans

la première catégorie.
53.Il apparaîtra que la controversedécrite dans le paragraphe précé-
dent n'a d'intérêt pratique que lorsque l'on soutient que les terres
comprises dans une attribution de cettenature sontsituées de l'autre côté
de la limite préexistiinted'une province autre que celle dont relève la
communauté en question, ou chevauchent ladite limite. La Chambre se
trouve en fait devant une situation de ce genredans le cas de troisdes six
secteurs en litige.Cependant,dans chacun de cescas,ayant examinétous
les faits matérielset:lémentsde preuve, elle a constatéqu'il estpossible
de réglerlespoints litigieuxentre les Partiesdans lesecteurconcernésans
avoir à trancher cette question, et en conséquence elle ne voit aucune
raisond'essayer de lefaire,ou d'examiner plusavantladite question dans
le présent arrêt.
54.On nepeut avoir de doute sur lefait que certains de cesinstruments

aient pu avoir une grande importance à une époque où la colonisa-
tion progressivedes lerres a dû constituer l'un des objectifsprimordiaux
de la politique gouiernementale; mais la plupart des instruments sur
lesquels on s'apppuic:dans cetteaffaire datentdu XVIIIesiècle.Lorsqu'il
n'y a pas dYinstrumc:ntslégislatifsdéfinissant formellement les limites
des provinces, non sieulement les attributions de terres communales à
des communautés indiennes, mais aussi les attributions de terres à des
personnes privées, fournissent des éléments de preuve susceptibles
d'indiquer àquelendroit leslimitesétaientréputées setrouverouauraient
dû setrouver. Les titres du genre dont il est questionétaient accordéspar
I'Audienciadu Royaiime de Guatemala, à la suite d'enquêteset d'arpen-
tages effectuéspar les autorités d'une province déterminée,et l'une et
l'autre Partie ont insistédevantla Chambre sur lestrictrespectdeslimites
desressortsterritoriaux quiétait exigédesserviteurs dela Couronne espa-

gnole. Il faut donc présumer que ces attributions de terres, pour des
raisons de compétenceet pour des raisons de commoditéadministrative,
n'auraient normalenient pas portésur des terres chevauchant une limite
existante,établie et opérante, entre différentesautoritésadministratives.
Et de fait, quand on pouvait douterde l'emplacement de la limiteprovin-
ciale - comme ceh pouvait fort bien se produire dans une contrée
souvent imparfaitement explorée - les limites communes de deux attri-
butions deterres par desautoritésprovincialesdifférentesont trèsbien pu
devenir la limiteentre les provinces.Par conséquent,la Chambre exami-
nera les preuves attestant chacune de ces attributions de terres dans
chacundessecteurs e:nelles-mêmeseteuégard à d'autres arguments,mais
elle ne lesonsidére1.apas commenécessairementconcluantes. 55. Au moment de l'indépendance des deux Etats, une grande partie
- mais non la totalité- des terres constituant le territoire des subdivi-
sions administratives auxquelles ces Etats succédaient avaient donc fait
l'objet d'actesdecession de différentenature par la Couronne espagnole,
soità descommunautésindiennesou à desparticuliers.Cesont là les titu-
losdont ila étéfait sigrand caslorsdesplaidoiries. Lesterresrestantesdes
provinces coloniales c:spagnolesconcernéessont demeuréesla propriété
de la Couronne, et oni:relevéde la catégoriedes«terres de la Couronne »,

tierras realengas.Ala mêmecatégorieappartenaient, ainsique les Parties
en conviennent, les terres qui avaient été octroyées àune communauté
indienne ayant cesséd'exister, comme celle de San Miguel de Sapigre,
dont lecas estexaminé à propos de lafrontièredans le cinquièmesecteur.
LesPartiesconviennentqu'il ne s'agittoutefoispaslà deterresqui ne rele-
vaient d'aucun contrljle et ressort administratif, mais qu'elles apparte-
naient à une province ou à l'autre et qu'elles sont donc passées, lorsde
l'indépendance, sous la souveraineté de l'un ou l'autre des Etats.
L'absence en ce qui les concerne d'une décision portant attribution de
tellesou telles terres, et qui aurait donnéliàuun arpentage, rend seule-
mentplusdifficile la déterminationde l'emplacement de la limite provin-
ciale dans leszones d,rcettenature.
56. En ce qui concerne les attributions de terres ou les titres, un autre

problèmedoit êtreévoqué :dans quellemesureest-ilpossible de considé-
rer comme preuves di: la frontière de 1821ce que l'on appelle les «titres
républicains »,c'est-à-direles attributions de terres postérieuràl'indé-
pendance, octroyées àl'époquede la République fédérale d'Amérique
centrale (1821-1839)c:tultérieurement? Cette question est en litige entre
les Parties dans plus d'un secteur de la frontière terrestre, comme on le
verra plus loin.selon la Chambre, il ne semblepas y avoir de raison va-
lable de refuserà la totalité des attributions de terres de cette catégorie
la qualitéde preuves uniquement parce qu'elles sont postérieures à 1821.
Ces titres républicains, en particulier ceux qui ont été accordsu cours
des années immédiatement postérieures à l'indépendance,peuvent fort
bien fournircertainsélémentsde preuve de l'étatde lasituation en 1821,et
lesdeux Parties lesont présentéscommetels.Par conséquent,laChambre
examinera lestitres ri:publicains en fonction de leursmérites propres, en

tantque preuveséventuellesde la situation de l'utipossidetisjurisen 1821,
chaque foisqu'ilsauront étéprésentéscomm telspar lesParties.Celadit,
il existe un certain rapport entre cette question et ce que les Parties ont
appeléles effectivitésue la Chambre va maintenant examiner.
57.Commeon l'adéjadit, El Salvadorprétend que le principe de l'uti
possidetisjuris est le principal, mais non le seulélémentjuridiquepren-
dre en considération pour la détermination de la frontière terrestre.l a
présenté en outre à cet égard une série d'arguments appelés soit«argu-
ments d'ordre humai.n» soit arguments fondés sur des «effectivités».
Pour ce qui est des textes applicables, la justificatiodu recours à ces
arguments d'ordre humain ou effectivités estla seconde partie de l'ar-
ticle26 du traité générad le paix de 1980,déjacité,qui prévoit que lacommission mixte de délimitationtiendra également«compte desautres
preuves, thèses et a.rgumentations d'ordre juridique, historique ou
humain et de tous autres élémentsprésentép sar les Parties et admissibles
en droitinternational ».Le Honduras, lui aussi,reconnaît aux effectivités
une certaine fonction de confirmation et à cettefin, ou pour montrer que
ses propres effectiviti:~dans les zones concernées avaient plus de force
que celles d'El Salvador, il a de son côté soumisdes élémentsde preuve
relatifsà des actes d';idministration de sa part; cependant,àce stade de
l'analyse àlaquelle p~ocèdela Chambre, ilest plus commoded'examiner
en particulier certains argumentsd'El Salvador.
58. Lesconsidérationsde faitqu'El Salvador a portées àl'attention de

la Chambre se rangerit dans deux catégories. D'une part, il y a les argu-
ments et les documeiits qui ont trait à une pression démographique en
El Salvador,quicréeraitun besoin de territoire, alors que le Honduras est
relativementpeu peuplé;etd'autre part laplus grandedotationde celui-ci
en ressources nature:lles (par exemple l'eau pour l'agriculture et la
production d'électricité). Surle premier point, El Salvador, apparem-
ment, ne soutient pas qu'une frontière découlantde l'utipossidetisjuris
puisse être rectifiéeultérieurement (sauf par voie d'accord) en raison
d'une densitéinégale (depopulation, etilestclair qu'ilen estbienainsi. On
sesouviendra que la Chambre constituéedans l'affaire du Différendfion-
talier a soulignéque rnêmel'équitéinfra legem,concept reconnu en droit
international, ne poiivait être invoquée pour modifier une frontière
établiehéritée de lac~~lonisationq, uelles que fussent les insuffisances de
cette frontière (voir C.I.J. Recueil1986, p. 633, par. 149). El Salvador
soutient qu'une telle inégalité existaitmêmeavant l'indépendance, et il
ajoute que sa possession de longue date desterritoires en litige,fondée
sur des titres historiques, repose aussi sur des nécessitéshumaines

vitales».La Chambrene perdra pas de vue cetaspect de la question, mais
il n'a pas d'incidence juridique directe. Pour I'uti possidetisjuris, il ne
s'agitpas de savoir si la province coloniale avaitbesoin de vastes limites
pour accueillir sa population, mais bien où se trouvait effectivement
l'emplacement de ces limites; et les effectivitéspostérieures l'indépen-
dance, lorsqu'elles sont pertinentes, doivent être appréciées en fonction
de faits concrets et non pas de leurs causes sociales.Quant àl'argument
concernant l'inégalitc:des ressources naturelles, la Cour, dans l'affaire
concernant le Plateau continental (Tunisie/Jamahiriya arabe libyenne),
a estiméque les com;idérationséconomiquesde ce genre ne pouvaient
pas être prises enconlpte pour la délimitation des zones de plateau con-
tinental relevant des deux Etats (C.I.J. Recueil 1982, p. 77, par. 107);
or ces considérations sont encore moins pertinentes pour la déter-
mination d'une frontière terrestre qui est néeau moment de I'indépen-
dance.
59. Une autre categorie de considérations qu'a en outre fait valoir
El Salvadorconcernel'allégationque leszonesen litigesont occupéespar
des citoyens salvadoriens, que ceux-cipossèdentdesterres dans leszones

en question, que le Gouvernement salvadorien y assure des servicespublics et y exerce des compétencesjudiciaires, administratives et politi-
ques ainsi que militaires.Sur cette base, El Salvador affirme ce qui suit:

1. L'exercice:effectif des fonctions administratives démontre
expressément l'intention des organes gouvernementaux de 1'Etat
d'El Salvador de posséder cesterritoires contestés;

2. En con~équ~ence E,l Salvador répond aux critères d'effectivité
en exerçanteffectivementson autoritésurlesterritoires revendiqués
par leHonduras, autoritéqui aété exercéedefaçoncontinue etmani-
feste par unsysté:me administratifincontestable;

3. En plus d'avoir manifestésa volonté d'occuper ces territoires,
El Salvador y il exercé et continue d'y exercer une possession
concrètequi ne peut en aucun casêtre qualifiéede fictive;
4. Par ceseffectivités,El Salvador asuffisammentprouvé qu'exis-

tent les deux éléments nécessaires a l'établissementde sa souverai-
netéet à la manifestation de l'autoritéde 1'Etat.»

Ces prétentions d'El Salvador concernent àla fois les zones qu'il affirme
lui appartenir au titre de la frontière qui ressort de l'examen des titulos
ejidales,en vertu du principe de l'utipossidetisjuris, et des zones situées

en dehors du territoire couvert par ces titulos. Il semble cependant
qu'El Salvador n'accorde plus a l'autorité administrativeet aux effecti-
vitéslepoids considérablequ'illeurattribuaitdans saréplique,dont ilest
fait mention dans le paragraphe précédent; à l'audience, son conseil a
soutenu seulement que la Chambre pourrait tenir compte des effectivités
pour confirmer les titulos ejidales, ou, indépendamment de ces titulos,
dans certaines zones marginales d'étendue limitée, lorsqu'il n'existepas
de tels titresusceptit,les d'être prisen considération.
60. Le Honduras nie le bien-fondé de tout argument relatif au
«contrôle effectif)); à son avis, cette notion vise seulement, selon les
termes de la sentence arbitrale dans l'affaire de l'arbitrage Guatemala/
Honduras (citéeau paragraphe 28 ci-dessus), l'autorité administrative
exercée au cours de la période antérieure à l'indépendance selon la
volontéde la Couronne d'Espagne, et que la théorie du ((contrôle admi-

nistratif)) mise en avant par El Salvador est anachronique. En ce qui
concerne les actes d'iine autoritéadministrativepostérieurs a l'indépen-
dance, le Honduras considèreque,tout au moins depuis 1884,iln'est pas
possible, étantdonnéqu'il existeun devoir de respecter le statu quodans
une zone en litige, de:s'appuyer sur un acte quelconque de souveraineté
accompli dans une de ceszones. Il a présentécependantune documenta-
tion considérable, diins une annexe de sa réplique, qui montre que le
Honduras peut aussis'appuyer sur desarguments d'ordre humain, qu'il y
a une ((présencehumaine» de citoyens honduriens dans chacun des
sixsecteursdes zones en litige,etquediverses autoritésdu Honduras, soit
d'ordre judiciaire, soit d'un autre type, ont exercéet exercentleursfonc-tions dans ceszones. Cette documentation a étéprésentéesou lsstêtesde
chapitre suivantes: procès criminels; police ou sécurité;nomination
de maires adjoints; éducation publique; versement de salaires aux
employés et rémunkration de fonctionnaires publics; concession de
terres; actesdetransniission oude ventedebiensimmobiliers; registresde
naissances; registrescledécès;et documentsdivers, ycompris descertifi-

cats de baptêmede p;aroisses.
61. Les deux Parties ont invoqué, au sujet de cette prétention
d'El Salvador, 1'analq.sque l'ontrouvedans l'arrêd t e la Chambre consti-
tuéepar laCour dans l'affairedu Différendfrontalierau sujet delarelation
entre les «titres» et les «effectivités» (C.I.J. Recueil 1986,p. 586-587,
par. 63).Commeon l'a déjàfait observer, la Chambre, dans cetteaffaire,
traitait des~effectivitéscoloniales », c'est-à-dire du comportement des
autorités administratives à l'époque coloniale, alors que les actes invo-
quéspar El Salvador dansla présenteaffairesesontproduits aprèsl'indé-
pendance desdeux Etats, et dans certains cas cestoutes dernièresannées.
La Chambre constituée dans l'affaire du Différendfrontalier a aussi
évoqué (entreautres choses) l'hypothèse de l'administration d'un terri-
toire en litige par un Etat (pas une subdivisioncoloniale)autre que celui
qui possède le titrejuridique (loc.cit.,p. 587); on peut considérer qu'elle
avait également a l'esprit les effectivitéspostcoloniales. Le passage en
question se litcommr:suit :

«le rôle joué en la présente affaire par [ces] «effectivités» est
complexe, etlaChambre auraà pesersoigneusementleurvaleurjuri-
dique dans chaque cas d'espèce.Elle doit cependant indiquer dès à
présent,en term':sgénéraux,la relationjuridique qui existeentre les
« effectivités»et lestitresservant de base a la mise en Œuvredu prin-
cipe de l'utipossidetis. cet effet,plusieurséventualitésdoiventêtre
distinguées.Darislecasoù lefaitcorrespond exactement au droit, où
une administration effectives'ajoutea l'utipossidetisjuris, 1'«effecti-
vité» n'intervient enréalitéque pour confirmer l'exercicedu droit né

d'un titrejuridique. Dans lecasoù lefait ne correspond pas au droit,
où leterritoireobjet du différendestadministréeffectivementparun
Etat autre que cr:luiqui possèdeletitrejuridique, il ya lieu de préfé-
rerletitulairedu titre. Dans l'éventualioù l'aeffectivité»ne coexiste
avec aucun titrc:juridique, elle doit inévitablement être prise en
considération. Il est enfin des cas où le titre juridique n'est pas de
nature à faire apparaître de façon précisel'étendue territoriale sur
laquelle ilporte. Les«effectivités»peuventalorsjouer un rôleessen-
tiel pour indiquer comment le titre est interprétédans la pratique. »
(C.I.J. Recueil1!)86,p. 586-587,par. 63.)

62. Pour ce qui est desrelations qu'entretiennent mutuellementtitre et
effectivité,il y a lieu toutefois de garder présent a l'esprit que lestulos
soumis a la Chambre par l'une et l'autre Partie, y compris les «titres offi-
ciels de terrainscominunaux »,ne sont pas de ceux qui, dans letexte cité
ci-dessus,sont appellis «titres servant de base a la mise en Œuvredu prin-cipe de I'utipossideti»;comme on l'adéjàexpliqué,on peut lescomparer
à des ((effectivitésc:oloniales», dans la mesure où ce sont des actes
d'administration effective de la part des autorités coloniales, et non des
actes accomplis par ties particuliers. Ce que la Chambre doit faire en ce
qui concerne la frontière terrestre, c'est de parvenirà une conclusion
quant a l'emplacement de la frontière de l'utipossidetisjuris de 18;elle

ne peut que prendre en considération a cette fin, pour des raisons déjà
exposées,les effectivitéscoloniales dont font étatles élémentsde preuve
documentaire de la période coloniale qu'ont déposésles Parties. La
Chambre peut aussitenir compte, dans certains cas,d'éléments de preuve
documentaire qui découlent d'effectivitéspostérieures à l'indépendance
quand elle estime que ces élémentsapportent des précisionssur la fron-
tièrede l'utipossidet,juris de 1821, à condition qu'il existeune relation
entre les effectivitésncause et la détermination de cettefrontière.
63. C'est a propos des élémentsde preuve liésaux effectivitésposté-
rieuresà la datede l'indépendance qu'El Salvadora adresséa laChambre
une demande partici~lièrequ'il y a lieu de rappeler ici. A l'audience, le
conseil d'El Salvadoira déclaréque son gouvernement

«[a]connu de g1,avesdifficultéspourfournir à la Chambre toutes les
preuves qu'il aiirait souhaité présenterde ces «effectivités » dans
certains secteur:;controversésdelafrontièreterrestre.Cesdifficultés
sont liéesa des actes sporadiques de violence qui se sont produits
dans certaines deszonesen litige.Ceux-ci n'ont pas seulementquel-
que peu perturbé certaines des activitésgouvernementalesnormale-
ment exercées par le Gouvernement d'El Salvador dans ces
zones, maisils ont par ailleursentraînéchez la population habituelle

de ceszonesun exode notable ..»
En réponse a une siiggestion du conseil du Honduras, pour lequel on
pouvait trouver despreuves d'actes d'administration accomplis dans des
zones reculéesnon seulementdans les zonesconcernéesmais aussi dans
lesarchivescentrales, leconseil d'ElSalvador aégalementdéclaré :«pour
toutes sortes de raisons qu'il m'est impossible d'exposer ici», il n'existe
pas de doubles dans les archives et registres centraux d'El Salvador. La

Chambre comprend toutes les difficultés qu'a eues El Salvador pour
réunirsespreuves ~LL faitquel'action gouvernementaleétaitentravéepar
des actes de violence:.Elle ne saurait cependant présumerqu'un élément
de preuve qui n'est pas disponible aurait, s'ilavait étéproduit, plaidé en
faveur de la cause de l'une des parties; et encore moins ne saurait-elle
présumer l'existenced'un élémend te preuvequi n'a pas étéproduit.
64. Cependant, étant donné les difficultésen question, El Salvador a
adressé à la Chambre une demande particulière. Sonconseil, aprèsavoir
faitobserver que l'urieetl'autre Partieavaient a plusieursreprises déclaré
qu'elles exerçaient lmr autorité sur les secteurs en litige de la frontière
terrestre et qu'elles avaient affirmé que les habitants de ces secteurs
étaientde leurnationalitérespectiveetoriginaires de leurpaysrespectif, a
posé laquestion sui\.ant: ((Comment la Chambre peut-elle donc statuersur ces demandes en conflit si l'une des Parties, sans que ce soit aucune-
mentla faute de l'autre, n'a pas réussiapporter la preuveentière de ses
«effectivités»?» Au nom du Gouvernement salvadorien, le conseil a
alors présenté lademande ci-après :

«le Gouvernement d'El Salvador demande donc présentement que
la Chambre envisage d'exercer, conformément à l'article 66 du
Règlement de la Cour, ses fonctions relatives à l'établissement des
preuves surleslieux dans leszones litigieusesde lafrontièreterrestre.
Lebut serait de tléterminerlavéritable situation de cesterritoires en
litigesur lesquel:;lesdeux Parties l'instance allèguentqu'ellesexer-
centl'autoritéet le pouvoir.
De plus, le Gouvernement d'El Salvador accueillerait avec satis-
factiontoute ordonnance que,conformément àl'article 67du Règle-
ment de la Cour, rendrait la Chambre, portant qu'ily a lieu de faire
procéder à une enquêteou à uneexpertise sur lesmêmesquestions et
aux mêmesfins.»

Cette demandea été lormuléede nouveau par l'agent d'El Salvador dans
la déclaration finale qu'il a faitel'audience. Le Gouvernement hondu-
rien n'a pas formulé d'objection a l'égardde la méthode proposéepar
El Salvador.
65. Lorsde la clôture de laprocédure orale,leprésidentde la Chambre
a déclaréque celle-ci estimait qu'elle n'étaitpas encore en mesure de
parvenir a une décisionsur la question de savoir s'il convenaiten l'espèce
qu'elleexerce sesfaciiltésenvertu desarticles66et67du Règlementde la
Cour, et qu'elle annoncerait sa décision le momentvoulu. Les Parties ont
par lasuiteété inforrriéesqu'après avoirdélibéréla Chambre avaitdécidé
qu'ellenejugeait pas nécessaired'exercer sesfacultésrelatives al'établis-

sement des preuves, ainsi que l'envisage l'article6 du Règlementde la
Cour, dans leszones anlitigedelafrontièreterrestre,commele demandait
El Salvador, et qu'elle ne jugeait pas non plus nécessaire d'exercer ses
facultés,envertudel'article 50du Statut etdel'article67du Règlementde
la Cour,pour faireprocéder à une enquête ou à une expertiseen l'espèce.

66. LaChambreexaminera pour chaquesecteuren litigede lafrontière
terrestre les preuvesd'effectivitéspostérieuresàl'indépendance présen-
tées parchaque Partie. Cependant, on ne peut exclure, mêmeen accor-
dant tout le poids qu'elles méritentàces affirmations d'effectivités,que
dans certaines zones des ressortissants de l'une des Parties se trouvent
vivre,a l'issuede la clélimitationdes secteurs en litige, sur le territoire de
l'autre Partie, et que (lesdroits de propriété apparemment établisenvertu
des loisde l'une desParties serévèlentavoirétéaccordés sur desterresqui
font partie du territoire de l'autre. La Chambre est convaincue que les

mesures qui seraient: nécessaires pour tenir compte de cette situation
serontélaboréeset exécutéepsar lesdeux Parties dans le respecttotal desdroits acquiscomme dans un soucid'ordre et d'humanité.A cet égard,la
Chambre constate a\.ec satisfaction que les présidentsde l'une et l'autre
Partie ont,parune diclaration communedu 31juillet 1986,reconnu qu'il
fallait mettre en place «...una ComisibnEspecialque estudiey proponga
solucionesa losproblemashumanos, civilesy economicosquepudieran afec-
cara sus connacionak?~u , na vezresueltoelproblemafronterizo ..»(« ..une
commissionspéciale chargéed'étudieret de proposer des solutions aux
problèmes humains, civils et économiques susceptibles d'affecter leurs
coressortissants, une fois qu'aura été résolu le problème frontalier ..»).

67. Des divergences de vues se sont aussifaitjour entre les Parties au
sujet de la «date critique » en ce qui concerne le présent différend.Le
principe de l'utipossl'detjuris est quelquefoisaffirméen termespresque
absolus, comme si la situation à la date de l'indépendance était toujours
déterminante; comme si, en bref, il ne pouvait y avoir d'autre date cri-
tique.Or,comme ilressort del'analyseci-dessus,ilnesauraitenêtreainsi.
Manifestement, une date critique ultérieure peut apparaître,par exemple
par suited'une décis.iond'unjuge ou d'un traité frontalier.Ainsi, dans le
cas des précédents arbitrages latino-américains relatifs à des frontières,
c'est maintenant la sentence arbitrale qui est déterminante, bien qu'elle
soitfondéesur une ccrtaine appréciationde la situation découlant de I'uti
possidetisjuris. L'appréciation quefaitlasentencede la situationrésultant
de I'utipossidetisjuris prévaut, etelle ne peut maintenant êtreremise en
question du point de vuejuridique, même se illepeutl'êtredu point devue
historique. Ainsi,pour de tellesfrontières,la datede la sentence est deve-
nue une nouvelle date critique,une date postérieure. Demême,il ne peut
faire aucun douteque les segments de la frontière entre El Salvador et le
Honduras qui ont étci éfinis parle traité généradle paix de 1980consti-

tuent maintenant la frontière, et que 1980est maintenant la date critique.
Si la situation résulta.ntde l'utipossidetisjuris peut êtremodifiéepar une
décisiond'unjuge et parun traité,laquestionsepose alors de savoir sielle
peut être modifiée d'autres manièresp ,ar exemple par un acquiescement
ou une reconnaissanc:e.Il n'ya semble-t-ilaucuneraison, en principe, pour
que ces facteurs n'entrent pas en jeu, lorsqu'il y a assez de preuves pour
établirque les parties ont en fait clairementaccepté une variante, outout
au moinsune interprktation, de la situation résultantde l'utipossidetisjuris.

PREMII!RSECTEURDE LA FRONTIÈRETERRESTRE

68. Le premier secteur litigieux de la frontière terrestre commence au
tripoint qui a fait l'objet d'un accord où convergent les frontières
d'El Salvador, du Guatemala et du Honduras, un point qui est visé à
l'article 16du traité,;énéralde paix de 1980comme étantle premier des

((secteurs qui ne sont pas sujets a contestation)) et qui est défini comme
étantle «point appeléElTrifinio, sur le sommet du Cerro Montecristo D.
Ce tripoint a été défini paurne commission spécialecomposéede repré-sentants des trois Etats, dans un document établi les23 et 24juin 1935 à
Chiquimula (République du Guatemala). Néanmoins, il y a divergence
entre lesthèsesdesParties,quant à lalatitude etlalongitude définissantla
position du tripoint quia fait l'objet d'un accord. Il sembletoutefois que
lescoordonnées différentesqu'ont fournieslesParties désignentenfaitle
même point,la divergencerésultant du choix d'un systèmede références
différent;comme il est expliqué plus loin(paragraphe 103),la Chambre
fera usage, lorsqu'elle déterminera la ligne frontière, des coordonnées

appropriéesaux cartc:squi servenà illustrerl'arrêt.Lesecteurenlitigeest
limité à l'autre extrémitépar le point le plus occidental du deuxième
secteur de la frontière quia faitl'objet d'un accordetqui, dans l'article 16
du traité généradle paix, est appelé((sommet du Cerro de Zapotal ».Ces
deux points sont indiquéspar les lettres A et E sur le croquis noA-1 ci-
inclus. Sont figurées aussisur ce croquis les prétentionsdesdeux Parties
au sujet du tracéde la frontière qui les sépare;selon El Salvador, cette
frontière devrait suivrela ligneA-B-B'-C-D-Esur lecroquis noA-1 ;selon
le Honduras, elledevrait suivrela ligneA-J-H-G'-F-E.
69. Les deux Parties s'accordent à reconnaître que la plus grande
portion de la zone situéeentre les lignesqu'elles proposent comme défi-
nissant la frontière correspond aux terres qui ont fait l'objet d'un titulo
ejidal accordéen 1776 àla communauté indienne de San Francisco de

Citala, qui setrouvait dans la province de San Salvador et sous lajuridic-
tion de celle-ci.Il existe un certain désaccord entre les Parties quantà
l'interprétation du procès-verbal d'arpentage figurant dans le titre.
Premièrement,il existe une légère divergencequant au tracéde la limite
méridionaleindiquéedans letitre; selon El Salvador, lesterres attribuées
en 1776étaient délimitées par la ligne E-F-G-H sur le croquis no A-1,
tandis que, selon le Honduras, elles l'étaientpar la ligne E-F-G'-H.
Deuxièmement, il existe deux versions, indiquées elles aussi sur le
croquis, du tracéde 1ilimite de l'ejidà l'extrémiténord-ouest: El Salva-
dor défendla ligne 14-J-B-Br-C,et le Honduras la ligne H-Hl-B'-C. Le
Honduras soutient aussi qu'un titulo postérieur, celui d'ocotepeque de
1818-1820(voir parag~raphe83) - Ocotepeque étantune communautéde
la province de Gracias a Dios, situéepar conséquent aujourd'hui au

Honduras - comprend une portion deterres de forme triangulaire (figu-
réepar les lettres-(Y-D sur le croquis noA-1)qu'El Salvador considère
comme comprise dans l'ejidode Citala. El Salvador ne prétend pas que
I'ejidode Citala s'étendaitau nord-ouest jusqu'au tripoint international
du Cerro Montecrist,~,mais il revendique une zone située entre les deux
(ABJ sur le croquis ri0A-l), qui faisait partie autrefois des ((terres de la
Couronne »(tierrasrelalengas),etillefaiten sefondant surdes effectivités;
le Honduras contestecetterevendication.Cesquestions seront examinées
en temps utile (paragraphes 95 et suivants ci-après).
70. La question essentielleen litige entre les Parties est la suivante
titre deCitala étaitfondésur un arpentage et une attribution de terres
effectuée en 1776par lejuez de tierras délégué du district judiciaire de
Chalatenango, dans laprovince de San Salvador, et il a étéaccordé àla Premier secteur - Zone en litige

,.,., Frontière ayant fait l'objet d'un

-------- Frontière revendiquée par
ElSalvador
---- Frontière revendiquée par
le Hnndiiras
--.........

__..___-------
__._.__-------communauté indienriede San Francisco de Citala, qui relevait de lajuri-
diction de laditeprovince.L'arpentage etl'attribution deterres ont eulieu
alors qu'un contentieux concernant aussi d'autres zones existait depuis
longtempsentre les 1ndiens de Citala et ceux de la communautéd'Ocote-

peque, dans la provirice de Gracias a Dios, province qui est devenue une
partie du Honduras lors de l'indépendance. El Salvador soutient qu'en
1821la limite des deux provinces était, dans cette zone, définie par la
limite nord-est del'%;id0de Citala.
71. Toutefois, le Honduras appelle l'attention sur le caractère excep-
tionnel, selon lui, de la procédure par laquelle la zone en question a été
octroyéeaux Indiens de Citala. Lorsque,le 10février1776,les Indiensde
SanFrancisco de Citda présentèrentunerequête aujuge sous-délégué du
district de Chalatenango, Don Lorenzo Jiménez Rubio, pour qu'il fasse
arpenter lesterres de la montagne de Tepanquisir »,limitrophes de leur
village,la décisiondn juge fut la suivante:

((Estaspartes ocuranasuserioriaelSrJuesprincipaldeTierrasdeste
Reinoparaqueenvistade 10queespresan,y denoresidirjurisdicsionen
mipara Ioquepretenden,porestarlasTierrasenestrariaProvincia ..»'

[Traduction]
«Que ces parties se présentent devant Sa Seigneurie M. le Juez
Principalde Tierras de ce Royaume, vu ce qu'elles demandent et vu
queje ne dispose pas despouvoirsnécessairespour agir dans lesens
demandéet que lesterres setrouvent dans une autre province ..»

Lacommunautéde Citala porta alorslarequêtedevantleJuezPrincipalde
Tierras,qui rendit la décisionci-après:

(...libroelpresentepor el qua1conzedoFacultadal Subdelegadodel
partido de Chabztenangodon Lorenzo XimenezRubio,para quepro-
zedaa lamedid~idelamontariade Teepanguisir,quesolicitaelComun
deYndiosdel PueblodeSan FranciscoSitala,arreglandoseenTodoala
Real instmccion,y pasando noticiaal Subdelegadode la Provinciade
Graciasa Dios,para queesteenterado,de quepor esteJuzgadopriba-
tiboselehaallanadolaJurisdiccionparasoloelpresenteCaso.Yno se
hagaencontrar,;~ porningunpretexto ..»

[Traduction]
«...je délivrela présentepour habiliter le Subdelegadodu partidode
Chalatenango, Don Lorenzo Jiménez Rubio, à procéder à l'arpen-

Pratiquementtous11socumentssoumisàlaChambrecommeélémentsdp ereuve
en l'espèce sont rédienslangue espagnole;et beaucoupd'entreeux, qui datent du
XVIIeet du XVIIIesiècle,se caractéristarune orthographede l'époque. Dansle
ellereproduira,parsoucideclartél,etexteoriginal espagnolavecunetraduction.Cette
traductiondiffère parfselatraductionenanglaisouenfrançaisquiaétéfournipear
l'une desPartiesconfonnémentàl'article51,paragraphe3,du Règlementde laCour. tage de la montagne de Tecpanguisir, comme demandé par les
Indiens du village de San Francisco de Citala, en observant a tous
égardslesréglementationsroyales et enen informant le Subdelegado
de la province de Gracias a Dios pour qu'il sache que ce Juzgado
privativon'agit dans son ressort que pour la présente affaire et pour
qu'ilne soit prie,sous aucun prétextede mesureincompatible avecla
présente décision ..»

Lorsqu'un titre sur les terres de Tepangüisir fut attribué aux Indiens de
Citala, enjuillet 1776,ilfutexpressémentstipuléquelesterresenquestion
étaient «des tierra~ realengas [terres de la Couronne] situées sur la
montagne de Tepaiigüisir, dans la province de Gracias a Dios». Se
fondant sur ces circt~nstances,le Honduras soutient que l'aire de I'ejido
ainsi attribué étaita.lorsdans le ressort de la province hondurienne de
Gracias a Dios. Lalimite de laprovince,en 1821,coïncidait donc, d'après
le Honduras, non pas avecla limite nord-est de l'ejidode Citala, séparant
cet ejidodesterres dl:la communautéd'ocotepeque, mais avec les autres
limites dudit ejido, s,éparantce dernier des terres de la communauté de
Citala, dans la province de San Salvador; et telle est la ligne (H-G'-F-E)

revendiquée par le Honduras, qui est indiquée sur le croquis no A-1.
El Salvador conteste cette façon de voir, principalement au motif que
l'octroi d'un ejidosur des terres situéesdans une provinceà une commu-
nautésituéedans une autre province avait pour effet que l'autorité admi-
nistrativesur lestern:s de l'ejidoétaitdésormaisexercéepar laprovince de
la communauté bénéficiaire,et au motif que, aux fins de I'utipossidetis
juris, cela signifiait que les terres de I'ejidopasseraient sous la souverai-
netéde 1'Etatqui succéderait à cette province.
72. Toutefois,la Chambre estime qu'ellen'est pastenuede trancher la
question, puisqu'il existe un autre élémentimportant qu'ellejuge décisif
et qu'il convient d'exposer avec soin. Les élémentsde preuve dont la
Chambre dispose montrent que ce n'est qu'en 1972que le Honduras a,
pour la première fois, argué queles limites occidentale, méridionale et
orientaledesterres cleI'ejidodeCitala (laligneH-G'-F-E)devaientconsti-
tuer la frontièreentre les deux Etats. Au cours de toutes les négociations
antérieures,lesPartiesavaient été endésaccordquant àl'emplacement de
la frontièredans cesecteuret le Honduras n'avait rien admis sur ce point,
mais lesnégociationsfurentmenéessurlabasedu postulat, admis depart

et d'autre, que c'était la limiteentre les ejidosdetala et de Ocotepeque
qui définissait la frontière.
73. Il est utile, a ce sujet, de rappeler les négociations qui ont eu lieu
entre les Parties en:181et en 1884,ainsique les événementssurvenusen
1914et 1935,et qui :serontexaminésa leur tour; mais la Chambre exami-
nerad'abord laquestion desavoir s'ilestappropriédeseréférerauxdocu-
ments relatifs à des,négociations antérieures. Certes, il est bien établi,
selonlajurisprudence de laCour etcelledelaCour permanente deJustice
internationale, qu'iln'estpas loisiblea la Chambre de
((faire état des déclarations, admissionsou propositions qu'ont pu faire les Parties au cours des négociations directes qui ont eu lieu
entre elles,déclarationsd'ailleurs faitessoustoutes réservesau casoù
les points en discussion viendraient à faire l'objet d'une procédure
judiciaire»,

lorsque lesnégociationsenquestionn'ont pas abouti à un accordentre les
Parties (UsinedeChorzow,compétencC e,.P.J.I.sérieA no9,p. 1;voir aussi
UsinedeChorzbw(de,mandeenindemnité),fondC , .P.J.I.sérieA n17,p. 51,
62-63). Cette remarque vise toutefois la pratique courante et louable
- qui de fait estinhérente auxnégociations - selonlaquelle lesparties a
un différend, ayant chacune présentéses positions de principe, définis-
sant ainsi la portée du différend, en viennent a suggérerdes concessions
réciproques,dans lalimiteainsidéfinie,en vue de parvenir d'un commun
accord à un règlement. Si aucun accord n'est conclu, aucune des deux
partiesnepeut êtretenuedefaire lesconcessionsainsi suggéréesL . asitua-
tion esttouta faitdifférentedans laprésenteinstance.Comme on leverra,

en 1881et en 1884,la portéedu différend étaitsimplementde déterminer
où setrouvait la limite entre lesterres de Citala et celles d'ocotepeque. Il
était admisdepart el.d'autre que cette limite était aussila frontière inter-
nationale. La Chambre ne saurait tenir compte des concessions qui
auraient pu être faitesau cours desnégociations au sujet de la positionde
la limite; mais elle peutà bon droit tenir compte de l'opinion queparta-
geaient les Parties eri 1881et en 1884quant à la base et la portée deleur
différend.
74. En 1881,ilfut convenu entre les Gouvernements d'El Salvador et
du Honduras que, pour réglerun litigerelatif auxlimitesentre lesmunici-
palités d'ocotepequ~: et de Citala, une démarcation serait effectuée par
une commission de deux arpenteurs, avec la possibilité d'en désignerun
troisième, de nationalité guatémaltèque, en cas de désaccord. Il est
consignéau procès-\.erbalétablipar la commissiond'arpentage qu'un de
ses membres représentait le ((Gouvernement du Honduras » et l'autre
{(représentaitle Goiivernement d'El Salvador)), et que les deux arpen-
teurs avaient chacun été désignés palr'un de ces gouvernements; qu'ils

s'étaient réunis ..afin de commencerladélimitationdes ejidosdelaville
d'ocotepeque et du hameau de La Hermita du village de Citala, qui déli-
mitent les territoiresdes deux Républiques ..» (les italiques sont de la
Chambre) («...darprincipioaldeslindedelosejidosde laCiudadde Ocote-
pequey aldeadelaHermitay conelpuebb de Citalaquemarcanlosterrito-
riosdeambasRepubiicas ..»).Lestravaux de la commissionn'aboutirent à
aucun résultatconcluant; mais il est clair que son mandat était d'établir
quelleétaitlaligne eintrelesterres d'ocotepeque et cellesde Citala, etnon
entre l'ancienne prc'vincede Gracias a Dios et l'ancienne province de
San Salvador.
75. Bien que le seul titre du XVIIIe sièclequi figure dans le procès-
verbaldesnégociationsde 188 1soitun titulodeJupula de 1740,leHondu-
ras reconnaît que ci:s négociations comportèrent une confrontation du
titre deCitala de 17'76sur la montagne de Tepangüisir et du titre sur lesterres d'ocotepeque (le 1818-1820(paragraphe 83ci-après).L'interpréta-
tion que donne le Honduras (voir le plan tracéen 1881)est celle indi-
quée surle croquis ri0A-1 ci-inclus par les lignes C-Cf-D-E, telles que
représentéessur unecarte incluse dans lemémoiredu Honduras; et,dans
sa réplique,leHondiiras indique que

«la ligne discutke au cours de ces négociations descendvers le sud-
ouest jusqu'à laPefia de Tepangüisir, au sud de la ligne du titre de
1776et remonte vers le nord; les négociationsayantpris en considé-
ration letitre honduriend'ocotepeque de 1818-1820pour former ce
triangle ».

76. L'aspect important des négociations de 1881 est, comme la
Chambre l'arelevéplus haut, l'identitéde vues des Parties en ce qui con-
cernelefondement etla portéede leur différend. Leursouci étaitde défi-
nir la ligne séparantlesterres comprises dans letitre deitala de 1776et
cellescomprises dans letitre d'ocotepeque, étantentendu que cetteligne
correspondait aune (lélimitation«des territoires des deux Républiques )P.
Rien n'indique, dans lesprocès-verbaux des négociationsde 1881,que le
Honduras ait souteriu que la ligne de démarcation entre les terres de
Tepangüisir, appartenant a Citala, et celles appartenant à Ocotepeque
n'était qu'une ligneclepartage des terres, toutes situéesau Honduras, de
deux communautés,dont l'une étaitau Salvador. D'après les documents
présentés àla Chambre, c'estdans lecadredes négociations quisedérou-
lèrententre lesdeux gouvernements aAntigua (Guatemala) en 1972,ainsi

que cela estconsigné a la datedu Il juin 1972,que le Honduras a revendi-
quépour la première:fois la lignefrontière correspondant a I'interpréta-
tion qu'ildonne aujourd'hui de l'effetjuridique du titre de Citala de 1776.
77. Untableau an;iloguesedégagedes négociationsqui ont conduit à la
signaturepar les deurtEtats, en 1884,d'un traité, appelé conventionCruz-
Letona,qui,fautederatificationpar leHonduras, n'entra jamais envigueur.
Dans le secteur considéré à présent,la délimitation qui aurait résultéde
l'adoption dudit trait*suit,dansla mesureutileaustadeactuel del'examen,
une ligne qui avaitrrianifestementpour objet de représenterl'idéeque les
déléguéssefaisaient dela position de la limitenord-estde l'ejidodeitala.
Les procès-verbaux des travaux des représentants nomméspar les deux
gouvernementspour procéder à la délimitationde la frontière font appa-
raître qu'ilsont examinélesdocumentsproduits de part etd'autre, etqu'ils
ont relevéque ceux concernant Citala étaient«plus anciens» et avaient

«une plus grande autorité».La Chambre sait que par un traité postérieur
(laconvention Zelaya-Castellanos,paragraphe 33ci-dessus)les Partiesont
convenu qu'aucun effet juridique ne devait s'attacher au traité Cruz-
Letona, qui n'avait pas été ratifié; ais ce qui est pertinent aux fins du
présentexamen, c'estqu'en 1884,comme en 1881,le point de vue partagé
par lesdeuxPartiesétaitquedanscettepartie dusecteurenlitigelafrontière
passait quelque part dans la zone où la limite septentrionale du titre de
Citala de 1776étaitgénéralementsupposése etrouver.
78. Une indication supplémentaire que les Parties, sans nécessaire-ment être d'accordsur l'emplacement de la ligne de délimitation entre
Citala et Ocotepeque, étaient convenues que cette ligne définissait la
frontière entre elles, est fournie par le titre républicain de Sandrés
de Ocotepeque, au nord de Citala, accordé parle Honduras en 1914,qui
seraexaminéplusendétailci-après(paragraphe85).D'après I'interpréta-
tion que le Honduras en donne lui-même,cetitre coïncidait, dans la zone

que la Chambre examine, avec le titre d'ocotepeque de 1818-1820,qui
sera lui aussi examiné ci-après (paragraphe 83), sauf que le triangle
C-Cl-D opérant un chevauchement sur le croquis no A-1, et dont le
Honduras prétend qu'il était comprisdans le titre de 1818,étaitexclu du
titre de 1914.A cestade, le seul élémentqu'il convientde relever dans le
procès-verbald'arpentage de 1914est que les arpenteurshonduriens ont
signaléque la borne de Tepangüisir,situéeentre celles de Talquezalar et
de Piedra Menuda, et au sud-ouest de cedernier repère, «est aujourd'hui
en territoire salvado rien;c'est-à-direqu'en 1914les arpenteurs hondu-
riensconsidéraientlesterres de Citala, au sud-ouestdesterres d'ocotepe-
que, commefaisant partie d'El Salvador.
79. Mais à nouveau, en 1934-1935,des négociations tripartites entre
El Salvador, le Guatemala et le Honduras eurent lieu afin de fixer le
tripoint où lesfrontieresdestroisEtatsserencontrent, àlasuite deladéci-

sion rendue par le tribunal arbitral présidépar le ChiefJustice Charles
Evans Hughes dans le différend frontalier entre le Guatemala et le
Honduras. Au cours de ces négociations,qui feront ci-aprèsl'objet d'un
examen (paragraphe, 99),les représentants d'El Salvador avancèrentune
proposition concernant le tracéde la frontière qui comprenait le tronçon
entre Talquezalar et laLempa. Laligneproposéeétaitcellequi correspon-
dait, selon El Salvador, la limite nord-est du titre de Citala de 1776.Les
représentants du Honduras expliquèrent qu'ils n'étaient pas habilités à
traiter de la frontièàel'est de Talquezalar, mais firent observer que «la
ligneproposéepar lesdéléguéds'ElSalvador ne s'écartaitque légèrement
de celle suggéréepar le Honduras ».
80. Comme ellel'iidéjàexpliqué(paragraphe67ci-dessus),la Chambre
n'estime pas que l'application du principe de l'utipossidetisjuris dans
l'Amériqueespagnole avait pour effet de figer pour toujours les limites

des provincesqui, avec l'indépendance, ont constituéles frontièresentre
lesnouveauxEtats. 11étaitévidemmentloisibleàcesEtats de modifier par
un accord les frontieres les séparant; et certaines formes d'activité ou
d'inactivitépourrait:nt valoir acquiescement a une limite différente de
celle de 1821.Même à supposer que l'analyse que fait le Honduras de
l'effetjuridique, endroit colonialespagnol, de l'attribution du tituloejidal
de Citala soit correc:te,de sorte qu'à partir de 1776la limite provinciale
restait fixéeau sud-ouest des terres comprises dans ce titre (et suivaitla
ligneE-F-G'-H-J-A),on ne devraitpasnécessairementen conclure que tel
estletracé actuelde la frontière internationale. La situation était suscep-
tibled'êtremodifiéepar acquiescement au cours de lalongue périodequi
s'estécouléedepuis, et la Chambre estimeque la conduite du Honduras,
de 1881 à 1972,peut être considérée comme équivalan t un acquiesce-ment à une limite correspondant à une ligne de démarcation entre les

terres de Tepangüisirattribuées àCitala et celles d'ocotepeque.
81. Ledésaccordentre lesPartiesconcernantlecours de lalimiteméri-
dionale du titre perd ainsison objet,puisqu'en tout étatde cause ce n'est
pas cette limite qui définit la frontière. Toutefois, pour mener àbien sa
mission dans ce secteur,laChambre doitencore réglerdeuxquestions.Du
point Bfau point Cet dupoint Dau point E,sur lecroquis noA-1ci-inclus,
les Parties sont'accc~rd sur l'interprétationdu titre de Citala; mais ilreste
premièrement la question de la zone triangulaire (C-Cf-D sur le croquis
noA-1ci-inclus) où, selon le Honduras, letitre d'ocotepeque empiètesur
lalimite de Citala, etdeuxièmement ledésaccordentreles Parties quant à
l'interprétation du procès-verbal d'arpentage de Citala concernant la

zone nord-ouest (A-B-BI-H-J-A).En ce qui concerne le premier point, il
est nécessairede définiravec précisionla portée de l'acquiescement du
Honduras. Sil'onconsidèreque le Hondurasadonnéson acquiescement
à une ligne de déliniitation suivant la limite septentrionale du titre de
Citala, tel qu'attribut en 1776,point n'estbesoin de s'interroger surl'effet
que l'attribution du titre d'ocotepeque de 1818aurait pu avoir sur cette
ligne; mais la Chambre ne pense pas que la position du Honduras puisse
êtreassimilée à un acquiescement à cet effet. Le Honduras, de l'avisde la
Chambre, adonnésonacquiescement àune lignecorrespondant à laligne
de délimitation,telle qu'elleexistaiten 1821,entre lesterres d'ocotepeque

etde Citala. Uneautrefaçon de définirsaposition, telleque laChambrela
voit, est que le Honduras, enfait, a renoncéà seprévaloirde la possibilité
que les terres de Tepangüisir, à Citala, aient relevéde la province de
Comayagua en 1821 !et les apar conséquentconsidéréescommerelevant
d'El Salvador.
82. La Chambre doit par conséquent se prononcer sur la question de
savoir si l'arpentage d'ocotepeque de 1818s'esttraduit par une pénétra-
tion àl'intérieur dest:erresde Citala et,dans l'affirmative,quel a él'effet
de cettesituation. L'iirpentage deCitala de 1776,quiétaitcenséporter sur
une zone appelée la «montaiia de Tecpanguisir »,avaitcommencéen un
point K...quees unserritodepiedra menuda,el quenotieneNombre,y se

hallaenvistadelsert0quenombran tecpanguisi ..))(a...qui est une petite
colline de petites pierres qui ne porte pas de nom et qui est en vue de la
colline qu'ilsappellent Tecpanguisir ..D).Les Parties sont d'accord sur le
fait que ce point cotrespond à Piedra Menuda, qui est le point D sur le
croquis no A-1. L'kquipe d'arpentage s'est alors dirigée vers I'ouest-
nord-ouest et, après avoir mesuré54 cordes (2241mètres),est parvenue
à la K...quebrada que Ilaman de pomola ..» («...quebrada1 appelée
Pornola...»). La distance sur les cartes entre le point D et le point C

' Le mot espagnol quebrada apparaît souvent dans les titres du XVIICet du
XVIIIe siècle, et a été traduitde différentesfaçons en anglais et en français. La
Chambre considère qu'ilcorrespondun petit cours d'eau.Le DiccionariodelaLengua
Espaiiolade la Real Academia Espafiola donne une définition de ce terme, tel qu'il
estentendu dans l'Amériqueespagnol:«ArroyoOriachueloquecorreporunaquiebra.»
Pour évitertoute confusion le présentarrêtutilisera en général le mot espagnol.- borne sur la Pomola - est d'environ2900mètres. L'équipeest revenue

a son point de départ en passant par un «...Cerroque dizen llamarseel
sapotalqueesaserantrdo,alto,y redondo ...)(a ..une colline qu'ils disent
s'appeler El Sapotal, dont le sommet est plat, élevéea trrondi ..H),la dis-
tance entre cette collineet Piedraenuda étantde 26cordes (1079mètres);
sur les cartes qui orit été produites, toutefois, ces deux repères sont
séparéspar une distance de 3500mètres. Rienn'indique que le trajet de
l'arpentage de 1776soit passé parla colline de Tepangüisir, ou qu'ily ait
eu une borne de cenom. Unetelle borne est mentionnéepour la première
fois dans un arpentage des terres d'ocotepeque de 1817.Cet arpentage
parvient ((àla crêtedc:la collinede Pornola))et,de là, se dirige vers lesud,
en passant par la cc~llinede Tepangüisir, élevée et arrondie, qui est un
repère naturel des ej~dosdu village de Citala)), et se poursuit «en ligne
droite jusqu'à laconfluence de la quebradaGualcho et de la Lempa».
83. En 1820, à la suite d'un arpentage réaliséen 1818, un titre fut

accordé a la communauté d'ocotepeque, dans la province de Gracias a
Dios, par les autoritésde cetteprovince,surdesterres situées aunord du
territoire deCitala. L*:passagepertinent du procès-verbald'arpentage de
1818est ainsi rédigé :
«...dejandolaquebradadePomolasebuscoparaelSerrode Tepangui-
siradondese Ilegoconsesentay unaCuerdasy se abivoel mojonanti-
guoponiendoleniaspiedrasy otraCruzy cambiandoelrumbosesiguio
aloriente y consesentay ochoCuerdassellegoa unserrilloquellaman

dePiedramenuday enefectotienebastantealliestabantodoslosJusti-
ciasy principalesdelPueblode Citala,consus titulosy haviendoense-
îïadounmojon quealliestavadixeron losdecitalaserel quedividesus
tierrasy lasde Ocotepeque ..»
[Traduction]

((..abandonnarit la quebradade Pomola on chercha la direction du
mont de Tepanguisir ou l'on arriva à 61 cordes et l'on remit en état
l'ancienne borne en ajoutant des pierres et une autre croix, et chan-
geant de direction on prità l'estetaprèsavoirparcouru 68cordes,on
arriva à un petit mont appelé Piedra menuda [petite pierre], et en
effet, il se trouçe beaucoup de pierres, et là se trouvaient tous les
magistratsetprincipaux du villagede Citala avecleurstitres,etayant

montré une bonle qui s'ytrouve, les habitants de Citala dirent qu'il
s'agissait de celle qui sépare leurs terres de celles'ocotepeque ..»
84. Selonla thèse du Honduras, la borne de Tepangüisir de 1817et le
«mont de Tepanguisir » de 1818correspondent au point marqué par la
lettre C' sur lecroqiiis no A-1, la «Piedra Menuda » étantle lieu où se
trouve la borne de 1776portant ce nom, soit le point D sur ce croquis.
Toutefois, il ne semble pas possible que cela puisse êtrele «mont de
Tecpanguisir » mentionnédans leprocès-verbald'arpentage de 1776,tout

au moins àsupposer quela Piedra Menuda ait été correctementidentifiée.
Le procès-verbald'arpentage de 1776appelle le Tepangüisir un «Cerro»et la Piedra Menuda un «cerrito», mais les cartes font apparaître le
point D (Piedra Menuda) comme une hauteur ayant plus de 1500mètres
d'altitude, et lepoint C'commeayant une altitude d'environ 1400mètres,
ce dernier étantentouré,et par conséquent virtuellement invisible de la
Piedra Menuda, par des collines nettement plus élevées.En outre, il
semble qu'il y ait quelque incertitude quant à sa position exacte par
rapport auxbornes dela Piedra Menuda et de Talquezalar :sur lescartes
présentées à la Chambre, 2500 mètres le séparent de Talquezalar et

2350 mètres de Piedra Menuda; cependant, le cartographe hondurien
José Mana Bustama.nte,en 1890,a indiquéces distances commeétant de
1300et 1912 mètres,respectivement. Les mêmesdistances étaient indi-
quées dans le rapport établi la mêmeannée par l'ingénieur civil
A. W. Cole, avec 1t:sazimuts correspondants. De toutes ces distances
et de tous ces azimuts,seuls ceux qui définissent la relation entre Piedra
Menuda etTepangüisirpermettent de placerTepangüisir au point C' ;les
autres chiffres donnés ne peuvent absolument pas correspondre avec la
position maintenant donnée à la borne de Talquezalar ou a la poursuite
du tracéde la ligne vers l'ouest. Cette différence conduità douter de la
position du «mont cleTepanguisir ».
85. Letitre républicainhondurien d'ocotepeque de 1914adopte cette
distance et cet azirnut correspondants, parmi tous ceux donnés par
Cole en 1890.En 1914,les arpenteurs, étant parvenus à Piedra Menuda
(point D sur le croquis noA-1ci-inclus), ont signaléque :

«En esta Iinetzse hahechoabstracciondel mojonde Tepangüiciren
virtud de qued~rrhoy en territorio Salvadorefio;pero se halla con
respect0a PiedraMenudaal Sursesentay tresgrados treinta y tres
minutosOeste(,S.63"33'0) y a unadistanciade milnovecientosdos
metros.»

[Traduction]
«Sur cette ligne, nous n'avons pas tenu compte de la borne de
Tepangüicir étant donnéqu'elle setrouve aujourd'hui en territoire
salvadorien, mais nous pouvons dire qu'elle estsituée a S 63"33'O
de Piedra Menuda, a une distance de 1902mètres.»

86. Lors des négociationsqui ont eu lieu en 1935en vue de I'établisse-
ment du tripoint entre El Salvador, leGuatemala et le Honduras, l'arpen-
teur Sidney H. Birdssye(voirles croquis nosA-2et A-3ci-inclus) a établi
une carte qui a étéig.néepar lesreprésentants destrois Etats membres de
la commission de di5marcation pour marquer leur approbation. Cette
carte désignelacolli.neen question sous le nom de «Peiia de Tepangui-
sir» et la marque d'un symbole utilisé,selon la légendede la carte, pour
désignerles ((Cerrosy mojones»c'est-à-dire les ({collines et bornes ». 11

convient de releveraiissiqu'une annotation portéesur la carte signaleque
(((Hond.)(El Salv.)...indicanaceptacionde nombrespor elpais respectivo
cuandohaycontrover.sia enladesignacion ..»(«(Hond.) (El Salv.) ...indi-
quent le nom acceptk par l'un ou l'autre pays en cas de désaccord surDIFFÉEND (EL SALVADOR/HONDURAS)(ARRET) 412l'appellation..D).Aucuneindication de ce genre ne figure à Tepangüisir,
ce dont on peut déduireque lesdeux Etats ont acceptél'identification de
la colline de Tepangüisir avecle point C'. En fait, c'estsur cettebase que
les deux Parties ont plaidé leurcausedevantla Chambre et c'estsur cette
base que les bornes de Talquezalar et Piedra Menuda sont indiquéesaux
points C et D sur le croquisnoA-1.
87. Le Honduras ne déduitpas, de l'interprétationqu'il donnedu titre
d'ocotepeque, que la zone triangulaire, dont il prétend qu'elle était
comprise dans cetitre, n'étaitpasincluse dans letitre deitala; ilaccepte,
comme on l'a déjà dit, la limite septentrionale de ce titre, telle que l'a

présentéeEl Salvador. Il affirme plutôt que letitre d'ocotepeque((pénè-
tre» dans les terres de Citala jusqu'à la colline de Tepangüisir, «au sud
des limitestracéespar letitre deitala de 1776».El Salvador ne reconnaît
pasqu'un tel empiétementsesoitproduit, mais affirme que leslimites des
terres d'ocotepeque coïncidaientavec celles de Tepangüisir,etconsidère
que celaétaitentout étatde causesanspertinence au regarddestermes du
titre républicain,l~isrécent,de San Andrésde Ocotepeque (voir le para-
graphe 78ci-dessus).
88. Selonle Honcluras,cetempiétementaurait étésansimportance, car
il prétend que de toute manière ce triangle relevait de la juridiction de
Gracias a Dios, comme l'indique lui-mêmeletitre de Citala. Il avanceen
outre que l'existence de cet empiétement confirme que les terres visées
dans letitre deCitali~relevaient de laprovince de Gracias a Dios, puisque,

implicitement, si les terres de Citala s'étaient trouvéesdans la province
voisine, un tel empiétement aurait nécessitéune autorisation spéciale,
comparable à cellequi avaitétédonnéeaujuge de Chalatenango en 1776
(paragraphe 81 ci-dessus).Toutefois, mêmeen supposant que les deux
titresétaientdans la provincede Gracias a Dios, la Chambre ne considère
pas qu'un tel empiétement,qui impliquait une dérogation à une attribu-
tionantérieurede teIresàunecommunautéindienne,aurait étéfaitsciem-
ment. Ilapparaît àlaChambreque,quelsqu'aient été endroit lespouvoirs
des autorités habilitsesà octroyer des ejidos,dans la pratique, la procé-
dure d'arpentage des terres, où les habitants des villages voisins étaient
convoqués, visait à éviter d'inclure dans les terres arpentées, et qui
devaientêtreattribuées àune localité,unepartie desterresdéjàarpentées
et octroyéesà une autre. Letitre d'ocotopeque de 1818ne contient aucun
indice d'une intention de pénétrerà l'intérieur desterresde Tepangüisir;
lesIndiens de Citala aucontraire avaient étconvoquésetétaientprésents

pour indiquer leslimites de leursterres (voirparagraphe 83ci-dessus). De
l'avisde la Chambre, cela milite aussicontre la conclusion selonlaquelle
un chevauchementseseraitproduit par erreur,hypothèse àne retenirque
s'iln'yavait aucundoutesur l'incompatibilité des deux titres.
89. Le texte des documents produits par les Parties ne semblepas à la
Chambre corroborer la théoried'une ((pénétration »du titre de Citala. Il
ressort clairement de l'arpentage de 1776,dont il est fait étatau para-
graphe 91 ci-après,que la quebradade Pomola étaitune limite desterres
de Citala; pourtant., l'arpentage des terres d'ocotepeque de 1817 nementionne pas la qirebrada,mais seulementune colline appeléePomola,
avant d'atteindre«le coteau élevéet arrondi de Tepangüisir, quiconstitue
labomedes ejidos a'uvillagedeCitala»(lesitaliquessont de la Chambre).
L'arpentage de 1818mentionne la quebrada,et non la colline de Pomola,
puis la colline de Tepangüisir; il n'est pas question de la présence des
représentants de Citala avant l'arrivéeau lieu-dit Piedra Menuda. Ils y
appelèrent l'attention sur une borne «qui sépare leurs terres de celles
d'ocotepeque »,et suivirentl'arpenteur pour vérifier que sesmesures ne
leurportaient préjudiceenrien. Mais rien n'indique qu'ilsaientvérifiéde
la mêmefaçon lestatut de Tepangüisiren tantque point limite, ni saposi-
tion. En bref, l'identification géographique de la colline de Tepangüisir
ou de la borne deTt:pangüisir est douteuse.
90. En 1914, lorsque le titre d'ocotepeque a étédélivré à nouveau
(paragraphe 78 ci-drssus) les arpenteurs honduriens, suivant sans doute
- dans cettemesureseulement - l'arpentage effectuépar Coleen 1890,
ont considéréque la bome de démarcationappelée«mont de Tepangui-
sir» en 1818setrouvait au point Cfdu croquis noA-1et,lors desnégocia-
tionstripartites de 1!)35,cela a étéreconnupar lesdeux Parties.Toutefois,
celane conduit pas la Chambre a admettre que l'identification en 1890du
«mont de Tepanguisir » était correcte.Les diversemplacements géogra-
phiques visésdans les procès-verbauxd'arpentage de 1776,1817et 1818
ne peuvent pas, de l'avis de la Chambre, être identifiésde façon assez

certaine pour démoritrerl'existenced'un chevauchement entre Ocotepe-
que et Citala. 11en dtcoule que la ligne de démarcationentre lespoints B'
et E sur le croquis no A-l ci-inclus, dont les deux Parties reconnaissent
qu'elle suit la limite nord-est du titre de Citala, devrait suivre la
ligneB-BI-C-D,et nt:devrait pas faireun écartvers lesudpour passer par
le point Cr.

91. Quant àla position de la limitedu titre deCitala, leprincipal désac-
cord entre les Parties porte sur la zone située'ouest du point B'figuré
sur le croquisnoA-1.Cette opposition de vues a pour origine le passage

suivant du procès-verbal dressé lors de I'arpentage de 1776du titre de
Citala:
«...y almencionadorumbodesdedichoserrillosecontinu0caminando
hasta vajara la quebradaque llamande Pomolay a ellase Ilegocon
cinquentay cuatro cuerdas,dondepara maiorclaridaddeestamedida
mandeponer Un montondepiedraspor serialy mojon,y mudando de
rumbo y tirandopara el Oeste aguas arriva de dicha quebrada de
Pomolapor entrodeunacaliadahondadeprecipiciossetantearon a ojo
porla asperidadde la montaïiaquarentacuerdashasta lacaveserade
Pomola, en donde se deja esta medida para proseguirla el dia de
malianaporserlasseishorasdelatarde ..enprosecuciondelaMedida
en queestoyentendiendo ..mandea losmedidorestendiesenlacuerda
Ioqueconefecto hicieron enesteparajeque es la caveserade Pomola donde el dia de ayer se suspendio estadichamedida, desde donde al
rumbodel sudtieste,llevandoa la Derechatierras realengas, ya la
ysquierda lasquese Vanmidiendo,secamino adichorumboporlajunta
de la quebradaque nombrande Taguilapa,yaguas abajode ellase
continuopor eni'relaespesuradelamontaria,dandoaojoporIoyntran-
sitablequarenta cuerdashasta Unparajequellamande las Cruzes ..))

[Traduction]
« ..et I'ona continuédans la mêmedirectiondepuis lepetit mont en
question jusqu'à ce que I'on arrive en bas à la quebradaappelée
Pomola. On a comptéjusque-là 54 cordes, et pour une plus grande
clartédans les mesures, j'ai fait poser un grand tas de pierres qui
servira demarclue et de borne, et changeant de direction et s'orien-
tant vers l'ouest en remontant laquebradade Pomola à travers une
gorge profonde et desprécipicesl'ona évalué à vue d'oeilà cause de
l'aspéritédu terrain, 40cordesjusqu'a lasource de Pomola,avecquoi

prit fin le relevépour le reprendre demain car il est six heures du
soir...poursuivant le relevédont je suis chargé,avecl'assistance de
tous ceux citésdans les déclarations précécentesj,'ai demandéaux
arpenteurs d'étendre la corde ce qu'effectivement ils firent à la
source du Pomola,où en étaitrestélerelevé hier, et de cet endroit, en
direction du sud-ouest, en ayant sur notre droite des terres royales
[tierrasrealengasletsurnotregauche cellesquenous sommes entrain
de mesurer, I'oria marchédans laditedirectionpar leconfluent de la
quebradaappelée Taguilapa, et en aval I'ona continué dansI'épais-
seurde lamontagne,encomptant à vued'oeil,à cause de I'impratica-
bilitédu terrain, 40 cordesjusqu'à un endroit appeléLas Cruces ..»

Lesdeuxinterprétations de cepassagedupoint de vuegéographiquesont
illustréessur leroquis noA-1ci-inclus :El Salvadorsoutient que la limite
suit la ligne C-Br-B-J-H, et le Honduras prétend qu'elle suit la ligne
C-Br-Hl-H.
92. La première objection que le Honduras élèvecontre I'interpréta-
tion d'El Salvador est que le point identifié par El Salvadorcomme étant
la «cavesera[ou cabl?cerad ]el Pomola»(point B sur le croquis noA-l ci-
inclus) ne peut être exact, parce qu'il n'est pas, comme il est dit dans
l'arpentage, situé à l'ouest de la borne précédente (point C sur le
croquis) mais au no1,d-ouest,et parce que ce point est éloignéde plus de
4000 mètres en ligne droite de la borne précédente,ce qui fait bien plus
que les «40 cordes »(soit environ 1660mètres)indiquéesdans le procès-
verbal. En ce qui concerne cette objection, El Salvador affirme que les
arpenteurs, remontant le cours de laquebradade Pomola,commencèrent
à se diriger vers I'ou~:st,en consignant cettedirection,mais qu'ils ont été
obligésensuite de su-ivrelesméandresdu coursd'eau. La Chambre relève

que, alors que la quebradaidentifiée par El Salvador comme étant la
quebradade Pomolacoule dans l'ensembledu nord-ouest vers le sud-est,
la quebradaque le Honduras a retenue (et qui est indiquéesur les cartes
d'El Salvador comme étantla quebradaCipresales)coule généralement,dans sa partie pertinente, du sud-ouest au nord-est, de sorte que,bien que
la direction d'aucune des deux ne corresponde exactement a l'ouest, la
direction de l'arpentage consignée dans le titre de 1776, l'explication
qu'El Salvador fournit de cette divergence de direction s'applique tout
aussibienauxdeux quebradas.Pourautant qu'on puisselediscerner auvu
des courbes de niveau indiquéessur les cartes produites, chacune de ces
quebradaspourrait correspondre à la description qui est faite dans le

procès-verbal du piissage «à travers une gorge profonde faite de préci-
pices ».
93. En second lieu, le Honduras fait remarquer que la direction suivie
par l'arpentage a partir de «la source de la Pornola» étaitle sud-ouest,
tandis que letracéde la ligneprésentéepar El Salvador à partir de ce que
ce dernier identifie commela source de la Pomola(point Bsur le croquis
noA-1)est orientéau sud. El Salvadorrétorque que cettedernière objec-
tion pourrait aussi 2tre élevéecontre la version hondurienne de la ligne
allant de la «cabet:eradel Pornola))(point H' sur le croquis no A-1)
jusqu'au point de la borne suivante (point H sur le croquis) mais, après
avoirexaminélescartes, iln'apparaît pas a la Chambre qu'ilen soitainsi.
Au contraire, de l'avisde la Chambre, c'est bien cette considération qui
permet de choisirentre lesdeux identificationsrivales de la ((cabeceradel
Pornola)).Selon I'iriterprétation d'ElSalvador, la ligne qui va «de la

source de la Pomola »jusqu'à ce qui est indiqué sursacarte comme étant
la ((gorge de La Chicotera)) (ligne B-J sur le croquis no A-1 ci-inclus)
- qui apparemment, selonlathèsed'El Salvador,correspond ou conduit
a la «quebradaappelée Taguilapa» - n'estorientée qu'à5" à l'ouest du
plein sud. Selonl'interprétation du Honduras, la ligne allant de la«cabe-
cera delPomola»ju:jqu'à la «quebradade Taguilapa»(ligne H'-H sur le
croquis noA-1) se dirige, dans la majeure partie de son cours, àquelque
55" ouest parrapport ausud et ne s'infléchitverslesudquedans lesquel-
que derniers 1000 ~nètresenviron de son cours. Le Honduras a aussi
appelél'attention sur un plan a l'échellede l'époquede la zone couverte
par le titre deCitalli et arpentée en 1776; aucune des zones identifiées
respectivement par le Honduras et par El Salvadorcomme étantlesterres
de Citala ne coïncide de manière réellementsatisfaisanteavec ceplan de
1776,mais laformequeprennent lesterresarpentéess'enécartebien plus

radicalement dans Iiversion salvadorienne que dans la version hondu-
rienne.
94. Pour toutes lesraisons qui précèdent, la Chambre conclut qu'ily a
lieu, sur ce point, de préférer l'interprétationhondurienne du procès-
verbald'arpentage de 1776et quepar conséquent, primafacie,en 1821,la
ligne de I'utipossidetisàl'ouest de Talquelazarétaitcelle qui estindiquée
sur le croquis no A-1 ci-inclus par la ligne C-BI-H'-H. Toutefois, afin
d'établirle tracécorripletde la frontièreinternationale dans ce secteur,la
Chambre doit encore examinerla zone située a l'ouest de cette ligne. 95. Comme on peut le voir sur le croquis no A-1 ci-inclus,les terres
comprises dans le titre de Citalh de 1776ne s'étendent pas,mêmeselon
l'interprétation qu'El Salvadordonne de ce titre, aussi loin vers l'ouest
que le tripoint internationalàpartir duquel commence le premier secteur
de la frontière en litige.l ressort clairement des termes du titre de 1776
lui-mêmeque lesterressituées à l'ouestde la lignereliant la ((cabeceradel
Pomola »au lieu-dit (LasCruzes »étaientdes tierrasrealengas,puisque le

procès-verbald'arpentage préciseque lesterres setrouvant surladroite de
l'équipe d'arpenteurs, alorsqu'elle sedirigeait vers le sud-ouest, étaient
terres de la Couronne (voir ci-dessus paragraphe 91); et le Honduras
relève que l'arpentage, selon le procès-verbal, a étéeffectué dans la
province de Gracias a Dios, et que cesterres par conséquentdevaientêtre
des tierrasrealengas de cetteprovince, et donc faire partie maintenant du
Honduras. El Salvatior ne revendique en aucune façon cette zone en se
fondant sur son statut de tierras realengas, comme il le fait dans d'autres
secteurs de la frontihre. Il reconnaît que sa prétention sur cette zone ne
trouve aucune justification dans le titre deCitala de 1776,tout en affir-
mant que «le ..triangle...fait partiede la réserveforestièred'El Salvador
et est peupléde Salvadoriens ..» En fait, El Salvador revendique cette
zone au motif que la commission mixte de délimitation devait, et par
conséquent la Chambre doit, en vertu de l'article 26 du traité générad le
paix de 1980(voir p.îragraphes 47 et suivants ci-dessus),tenir «compte
desautres preuves, thèseset argumentationsd'ordre juridique, historique
ouhumain et detout autreélémentprésentépsar lesParties etadmissibles
en droit international».Dans sa réplique,El Salvador donne la listed'un
certain nombre de villages ou hameaux appartenant àla municipalitéde

Citala qui se trouvent dans la zone en litige, et a fourni quelques docu-
mentsconcernant de:$écolesruralesde ceslocalitésmais, parmi celles-ci,
seulela Hacienda de Montecristo(indiquée ausud-ouest du point A surle
croquis no A-1) se situe dans les tierras realengas et non dans la zone
couverte par letitre deCitala.
96. Toutefois, aucune preuve n'a étérapportée que la Hacienda de
Montecristo, ou plus généralement cettezone, ou seshabitants, aient été
administrés par la niunicipalité de Citala. Le conseil d'El Salvador a
déclaréque la Hacienda de Montecristo avait été cédép ear donation au
Gouvernement d'El Slalvadorpar sesancienspropriétaires pour servir de
réserveforestière.La seulepreuved'effectivitéssur laquellel'attention de
la Chambre a été appelée, etqu'El Salvador considère apparemment
commesuffisante et commes'appliquant àcettezone, estun rapport d'un
ambassadeur du Horiduras, S.Exc. M. Max Velasques Diaz, datéd'oc-
tobre 1988,et intitulé« Observations sur les chapitres 2 et 7du mémoire
d'El Salvador » ;dans ce rapport, l'ambassadeur déclareque les terrains
de lazoneen litigede 'ïepangüisir« setrouventfaire partie de lapropriété
deshabitants de lamunicipalitéde SanFrancisco de Citala du Salvador » ;
toutefois, il poursuit (fans son rappor:«mais le droit sur ceux-ci appar-
tientà la République du Honduras ..» Le rapport constituerait, dit-on,

une reconnaissance par le Honduras de l'existence d'effectivités sousforme d'occupatiori et de possession des terres par des ressortissants
d'El Salvador. Mais la Chambre ne saurait considérer cela commesuffi-
sant: pour constitut:r une effectivitépertinente au regard de la délimita-
tion de lafrontière,ilfaudrait, au moins,qu'il yeût une formequelconque
de reconnaissanceou depreuve del'administration effective delamunici-

palitéde Citala daris cette zone, ce qui a été affirmé mais non prouvé.
Aucune preuve n'a non plus été produite pour établir l'étenduede la
Hacienda de Mont<:cristo,ou l'existence d'autres intérêts salvadoriens
dans cettezone, de nianière àjustifier lalignerevendiquéedepréférence à
toute autre ligne reliant le tripoint international aux limites du titre de
Citala de 1776.
97. El Salvador aappelél'attention sur une disposition de la Constitu-
tion du Honduras si:lon laquelle les terres situéesdans un périmètrede
40 kilomètres de la frontière hondurienne ne peuvent être acquises ou
possédéesquepar des Honduriens de naissance,disposition sur laquelle
il fonde deux arguments. Il soutient, en premier lieu, que le fait que des
ressortissantssalvadorienssoientpropriétaires de terrains dans lazone en

litigeàmoins de40kilomètresdelaligne dont leHonduras affirmequ'elle
est la frontière suffirait en lui-mêmedémontrerque la zone en litige ne
faitpas partiedu Honduras etfait donc partie d'El Salvador. La Chambre
ne sauraitaccepter cetargument. Ilfaudrait à tout lemoinsprouver que le
Honduras reconnaît d'une manière ou d'une autre que ces terres sont la
propriétéde ressorti:jsants d'El Salvador; or il n'existeaucune preuve de
cela, sicen'estlerapport de l'ambassadeur datéd'octobre 1988,lequel est
rédigé en termes trop généraux.El Salvadorsoutient que :

«l'existence, mêmede quelquesrarespropriétaires terriens salvado-
riens dans un secteur en litige revendiquépar le Honduras, produit
un puissant argument d'ordre humain pour nepas délimiterlafron-
tièredetelle sorteque cesterres enviennent à faire partie de la Répu-
blique du Honduras )P.

Mais l'arrêtque rendra la Chambre n'aura pas pour effet que certaines
zones «en viendront :à fairepartie du Honduras; la tâche qui incombe à
la Chambre est de dire quelles zones font ou ne font pas d4à partie d'un
Etat ou de l'autre. SI des Salvadoriens se sont installés dans des zones
appartenant au Hontluras, ni ce fait, ni les conséquencesde l'application
du droit hondurien àleursbiens fonciers, ne peut avoird'incidence sur la
question. En outre, le conseil du Honduras a préciséà la Chambreque la
disposition constitutionnelleinvoquée ne saurait s'appliquer rétroactive-
ment pour exproprier des propriétaires foncierssalvadoriens.

98. Dans la répliquedu Honduras, l'attention a étéappeléesur le fait
que cet Etat a accorcléun certain nombre de titres républicains sur des
terres s'étendantau sud de la ligne revendiquée par El Salvador entre le
tripoint de Montecri:;to et la source de la Pomola: les titres de Monte-
cristo(1886), Malcotal (1882) et Tontolar (1845), dont l'étendue, selon
l'interprétation duHonduras, est indiquée surle croquis noA-4ci-inclus.
Le Honduras s'appuie sur cestitres pour montrer que la zone en question CROQUIS NO A-4
Premiersecteur - Titres républicains
du Honduras(suivantletracé duHonduras)

-.-.- l'objet d'un accordionales ayant fait

-- ---- Titre de Montecristo de 1886
- . - .. Titre de San Andrés de Ocotepeque
de 1914
...........Titre de Malcotal de 1882

- - Titre de Tontolar de 1845qui, d'aprèsle titre de Citala, était constituéeen1776de tierrasrealengas
de la province de Graciasa Dios, fut traitée commeterritoire hondurien
après l'indépendaiice. Ni le fait que ces titres ont été accordéspar le
Honduras ni leur ktendue telle qu'elle estfiguréesur la carte jointeà la
réplique hondurierine n'ont été contestép sar El Salvador.
99. Il a déjà étlait référence(paragraphe79)auxnégociationsqu'ont
menéesEl Salvadoi:,leGuatemala etle Honduras en 1934-1935pour fixer
letripoint oùleurs frontièresserencontrent. Au cours de cesnégociations,
tant El Salvador que le Honduras ont faitvaloirdesprétentions quant au

tracéde leur frontière en direction de l'est partir du tripoint convenu.
Finalement,un accord estintervenusurune lignefrontièresituéeentreles
lignes que revendiquaient les Parties, encore que l'accord des représen-
tants d'El Salvadoi ait étéseulement donné ad referendum,car ils esti-
maientqu'ils n'étaientpas habilitésà accepter, au nom du Gouvernement
d'El Salvador, cette ligne frontière. Dans lesprocès-verbauxofficielsdes
négociations,cette ligne, qui est illustréesur les croquis nosA-2et A-3ci-
inclus,était décrite commesuit:

«Las Delegrrcionesde El Salvadory Honduras convinieronen la
siguientesecciondeIineafronterizaentresusrespectivosPuises,alEste
deltrzjhio: delacimadelCerroMontecristo aIolargodeladivisoriade
lasaguasdelorriosFrio O Sesecapay delRosario,hastalaconjuncion
de estadivisoriaconla divisoriade las aguasde la cuencade la Que-
brada de Pomc;llad ;e aqui en direcciongeneral hacia elNoreste,a Io
largode la divisoriade la cuencade la Quebradade Pomola,hasta la
conjuncionde dicha divisoriacon la divisoriade las aguas entrela
Quebradade Ckresalesy las Quebradasdel Cedron,PefiaDoraday

Pomolapropiarrlentedicha;de estepunto, a Iolargode la divisoriade
aguas ultimamente mencionada, hasta la conjluenciade las Iineas
medias de las Quebradasde Cipresalesy de Pomola;de éste,aguas
abajopor la Iinc?mediade la Quebradade Pomola,hastaelpunto de
dicha lineamedia,masproximoalmojondePomola enEl Talquezalar;
y deestepunto t?nIinearectahastadichomojon. ))
[Traduction]

« Lesdélégaitonsd'El Salvador et du Hondurasont convenu de la
sectionsuivante:de la lignefrontièreentreleursdeuxpaysrespectifs,
àl'estdu tripoiri:du sommet de la montagne de Montecristo, lelong
de la ligne de partage des eaux des rivières Frio ou Sesecapa et
Del Rosario, jusqu'à sajonction avecla ligne departage deseaux du

bassin de laqué*braddae Pomola; de ce point, en direction du nord-
est,lelong delalignedepartage deseaux du bassin de la quebradade
Pomola,jusqu'à.sajonction avecla lignede partage deseaux,entre la
quebradade Cipresales et les quebradasdel Cedron, Peiia Dorada et
Pomola proprement dite; de ce point, le long de cettedernière ligne
de partage des ':auxjusqu'à la confluence des lignes médianes des
quebradasde C ipresales et de Pomola; ensuite, en aval par la ligne médiane de la quebrada de Pomola, jusqu'au point de cette ligne
médianeleplu:;proche delaborne de Pomola àElTalquezalar; et de
ce point, enligne droite,jusqu'à cetteborne))

100. Pour autant quela Chambre enaitétéinforméel,eGouvernement

d'El Salvador n'a certes pas ratifiéles dispositions qui avaient accep-
téesad referendum par ses représentants, mais il ne les a pas non plus
dénoncées,et le Hoilduras n'a donnéaucune indication qu'il considérait
le consentement doiinépar sesreprésentants commeretirépour le motif
qu'El Salvadorn'avaitpassouscrit au règlement.Laquestion estrestéeen
suspens au moins jusqu'en 1972. Pendant les discussions de 1985, le
Honduras a proposi: d'adopter la ligneconvenue ad referendumen 1934
entre le Cerro Montecristo et Talquezalar, en mêmetemps qu'une ligne
spécifiqueentre Talquezalar et le Cerro Zapotal; El Salvador n'a pas eu
de difficultéàaccepter la première ligne, mais a refuséla seconde.
101. Dans ces circonstances, la Chambre considèrequ'elle peut adop-
ter la ligne de 1935,compte tenu surtout du fait que, pour l'essentiel, la
ligne de délimitationsuitles lignesde partage deseaux, ce qui donneune

frontière claire et dépourvue d'ambiguïté. Commela Chambre l'a relevé
plus haut (paragraphe 46), le fait que des particularités topographiques
offrent la possibilitéde définir une frontière facilement identifiable et
commode est un élémentimportant à prendre en considération lorsque
aucune conclusion qui conduiraitclairement àadopteruneautre frontière
ne ressort de la documentation. La ligne laisse aussi au Honduras les
zones comprises dails les titres honduriens républicains visésau para-
graphe 98ci-dessus, c:tlaissà El Salvadorla Hacienda de Montecristo. Il
importecependant aussi de noter que cette ligne a faitl'objet d'un accord
- mêmesi ce n'estqu'ad referendum - en 1934,probablement en raison
desavantages qu'elleprésentaitsur leplan pratique, etque l'accordprovi-
soire est restéaussilongtempsincontesté.

102. Dans ce premier secteur, la Chambre doit enfin examiner les
piècesprésentéespar leHondurasdans sarépliqueconcernant l'établisse-
ment de citoyens honduriensdans leszonesen litigeet l'exercicedans ces
zones par les autorités honduriennes de fonctions judiciaires et autres
(paragraphe 60 ci-dessus). Dans ce secteur, les élémentsde preuve
produits, indépendamment de certaines pièces concernant des procé-
durespénalesmineuresau XIXesiècle,quisemblent àlaChambrecomme
dépourvuesd'importance vu l'acquiescement par le Honduras à la limite
Citala/Ocotepeque en tant que ligne de délimitation, comprennent des
documents touchant l'administration des écolesrurales àEl Peiïasco, La
Laguna, Montecristo, San Rafael et El Volcan et remontant à la période
1952-1969;des regis1:resde naissances dans des localités appeléesLos

Planes, La Montanii~a,Talquezalar, La Laguna, Zapotal, Tontolar et
Malcotal (de 1926 à1!)75);etdes registresdebaptêmeremontantà1791de
la paroisse de San José, à Ocotepeque, d'enfants nés à La Cuestona,
Talquezalar, La Hennita, Los Planes et El Pefiasco, et quelques actesisolésd'autreslocalités. Mêmaesupposer que toutes ceslocalitéssetrou-
vent du côtésalvadorien de la lignefrontière qu'indique le présent arrêt,
ce que la Chambre n'estpas en mesure de déterminerfaute d'indications
spécifiquessurdescartes, cespièces nesemblentpas constituerdes effec-
tivitéssuffisantes pour pouvoir affectersa décision.
103. La conclusion à laquelle la Chambre parvient en ce qui concerne
le premier secteur c:nlitige de la frontière terrestre est la suivante: ce
secteur commence au tripoint avec le Guatemala, le ((point appelé
El Trifinio au sommet du Cerro Montecristo», soit le point A sur la

carte no 1'jointeà l'arrêt. escoordonnéesde ce point sont donnéespar
les Parties comme mit: Honduras : 14"25' 20"nord, 89"21'28" ouest;
El Salvador: 14"25.'10,784"nord, 89"21' 21,568"ouest. Comme il est
expliqué ci-dessusau paragraphe 68,la divergenceprovient uniquement
du systèmede référencechoisietlescoordonnéesque l'onutilisera dans
cet arrêtsont cellesqui proviennent de cartes qui servirontson illustra-
tion (fournies par la Defense Mapping Agency des Etats-Unis: voir ci-
après),et sontpour ce point: 14" 25'10"nord, 89"21'20 ouest. Apartir
de cepoint, lafrontitke entre El Salvadoret le Honduras s'orientedans la
direction générale dl: l'estsuivant les lignes departage des eaux les plus
directes, conformément à l'accord intervenu en 1935et acceptéad refe-
rendumpar lesreprésentantsd'El Salvador, à savoirla lignetracéesur la
carte aérophotographique produite par l'arpenteur SidneyH. Birdseye,
signéepar lui à Chiquimula (Guatemala), enjuin 1935,et approuvéepar
les délégations des lrois Etats participant aux négociationsde Chiqui-

mula (voirles croquis nosA-2et A-3).Conformément à l'accord de 1935
(paragraphe 99 ci-drssus), la ligne frontière va le long de la ligne de
partage des eauxdesrivièresFrio ou Sesecapa et Del Rosario,jusqu'à sa
jonction avec la ligne de partage des eaux du bassin de la quebrada de
Pomola(point Bsur lacarte no 1jointe a l'arrêt; e cepoint, en direction
du nord-est, le long de la ligne de partage des eaux du bassin de la
quebradade Pomola,jusqu'à sajonction aveclalignedepartage deseaux
entrela quebradadeCipresalesetlesquebradasdel Cedron, PefiaDorada
et Pomolapropremelit dite (pointCsur la carte no1jointe à l'arrêt); e ce
point, lelongdecettedernièrelignedepartagedes eauxjusqu'a l'intersec
tion des lignesmédianesdes quebradasde Cipresales et Pomola(point D
surlacarteno 1jointeàl'arrêt); ensuite,eavalensuivantla lignemédiane
de la quebrada de Pomola,jusqu'au point de cetteligne médianele plus
proche de la borne de Pomola a El Talquezalar; et de ce point, en ligne
droite,jusqu'a cetteborne(point Esurlacarte no 1jointeà l'arrêtA. partir

de la borne d'ElTalquezalar, la frontière continueen lignedroite dans la
directionsud-estjusqu'à laborne du CerroPiedra Menuda (point F),etde
la en lignedroitejusclu'àla borne du Cerro Zapotal (point G).A des fins
d'illustration, laligne est indiquéesur la carte1jointe àl'arrêt, quist

' On trouvera unexemplairedes cartes jointesà l'arrêdtans une pochette placée
à la fin du présentfascic:uleou du volume C.I.J.Recueil 19lecas.[Note du
Greffe.]composée des feuillets ci-après des cartes au 1 :50000 de la Defense
Mapping Agency des Etats-Unis,aimablementfournis àla Chambre par

le Gouvernement des Etats-Unisd'Amérique :
SérieE752 Feuillet 2359II Edition 2-DMA
SérieE754 Feuillet 2359III Edition 1-DMA.

La Chambre note que des bornes en béton ont étéérigéessur le Cerro
Piedra Menuda et le Cerro Zapotal aux fins du relevéaérien de 1935,et
que lescoordonnéescluCerro Zapotal sontreconnuesparlesdeuxParties
comme étant 14"23'26" nord et 89' 14' 43"ouest, cequi correspond aussi
aux coordonnées relevéessur les cartes de la Defense Mapping Agency
des Etats-Unis jointe3 au présent arrêt.

DEUXIÈI~ SECTEUR DE LAFRONTIÈRE TERRESTRE

104. Le deuxième secteur en litige de la frontière terrestre se trouve
entre laPefiade Cayaguanca, lepoint situéleplus àl'estdusecondsecteur
de la frontière qui a faitl'objet d'un accord (point Asur le croquis-1
ci-inclus),et leconfluent dela quebrada Chiquita ou Oscura aveclarivière
Sumpul, le point le plus àl'ouest du troisièmetronçon qui a fait l'objet
d'un accord(point Esurlecroquis no B-1ci-inclus).Cecroquisreprésente
le secteur en litige,:lque le définissentles prétentions divergentesdes
Parties quant à la position de la frontière: le Honduras soutient que la
frontière devrait aller en ligne droite du point A au point E du croquis,
tandis qu'El Salvadoraffirme qu'elledevrait suivre letracé-Df-D-E. Le
Hondurasfonde priilcipalement saprétention surun titulode 1742,celui

de Jupula. El Salvador, tout en invoquant aussi des archives du
XVIIesiècle, seréclame principalement d'un titre républicain salvado-
rien, accordé peu après l'indépendance: ce titre a été appelé Dulce
Nombre de la Palma, bien que lesterres auxquelles il s'applique fussent
celles de Rio Chiquito et Sesesmiles,et eussent étoctroyéesen 1833 à la
localitéde La Palma.,enRépubliqued'ElSalvador, sur labased'un arpen-
tage effectué en 182'3.Selonla thèse du Honduras, les droits que détient
cet Etat en vertu de l'uti possidetisjuris de 1821, fondéssur le titre de
Jupula de 1742,s'étendent à l'ensemble de la zone en litige. El Salvador
concède que le titre de Dulce Nombre de la Palma ne couvre pas l'en-
semble de la zone: il affirme que la limite du titre, dans la zone concer-
née,suivait la ligne A-B-C-D-E sur le croquisno B-1,excluant ainsi une
étroitebande de ten-etriangulaire, entre cette ligne et la ligne A-D'-D-E,

qu'El Salvador a d'a.bordqualifiéede tierras realengasmais qu'ila reven-
diquée àl'audience surla seulebase des effectivitéssalvadoriennes dans
lazone. Cette préten.tionseraexaminéeentemps utile ;ilconvientd'abord
d'examiner dans l'ordre chronologique les principaux titres sur lesquels
les Parties sefonderit, en réservantpour lemomentla question du poids a
accorder à un titre ri:publicain de 1829-1833aux finsde l'utipossidetisjuris
de 1821(voir le pariigraphe 56ci-dessus). iwe,l
suepsaas!Asuo!ge3!pua~as ~aJgnv -- ------ -- 105. Letitre de 1742,sur lequel sefonde le Hondurasfut délivrédansle
cadred'un différenddéjàmentionné(paragraphe 70ci-dessus)qui a long-
temps opposé les Indiens d'ocotepeque, dans la province de Gracias
a Dios, à ceux de Citala, dans la province de San Salvador.Une requête
avait étéprésentée ZLU Juez Privative del Real Derecho de Tierrasde
1'Audienciade Guatemala, lequel avait désigné un Juez Subdelegadode
chacune des deux prcivincesintéresséespour qu'ils convoquent les deux
populations et s'effwrcentde réglerle différend. Le principal résultat,
consignédansle titre, a été la confirmation par un accord des limites des

terres de Jupula, sur lesquelles les Indiens d'ocotepeque prétendaient
avoir des droits, qui étaient attribués aux Indiens deitala. Cesterres se
trouvent au sud-ouest de lazoneactuellement en litige,etdu côté salvado-
rien du((deuxième»tronçon, ayantfaitl'objet d'un accord, delafrontière
internationale, comnie indiqué sur la carte, B.6.3 jointe au mémoire
hondurien; aucune question ne se pose donc à la Chambre en ce qui les
concerne. Toutefois, il était indiqué que les habitants d'ocotepeque,
ayant reconnu lesdroits de ceux de Citala sur lesterresarpentées,avaient
aussiprésenté la requête suivante :

«...solosuplicanse lesdejelibreuna montaiïa llamada Cayaguanca
queesta arribadelriodeJupulaque esrealengay tienencultivada los
naturalesdel bar,pidelseiior San Sebastiandeldichosupuebloconlas
que quedanconttmtosy recompensados porlasdeJupula ..))
[Traduction]

« ..ils sollicitentseulement qu'on leurlaissela montagne dite Caya-
guanca,quisetrouveau-dessus delarivièreJupula, qui estterre de la
Couronne et que les habitants du quartier de San Sebastian dudit
village ont cultivée,ce par quoi ils s'estimeront satisfaitset dédom-
magésdesterres deJupula ..»
106. Une autre indication quant à la position de «la montagne dite

Cayaguanca, qui se trouve au-dessus de la rivière Jupula~ est donnée
dans le passage suivant du titre:les repères marquant la séparationentre
lesterres de Citala et lesterres d'ocotepeque ont étérelevés
«...hasta quese Ilegoalpie deunpeiïascoblancoqueesta enlacumbre
de un cerro muy alto en donde se refrendomonton depiedras que se
halloeneltitulomencionadoencuyoparajelosnaturalesdelpueblo de
Ocotepeque d&ie~.oquela montaiïaque tenianpedida comoconstade

estosqutosera1,zque corriade este mojontiltimopara elOrienteque
llamen "Cayaguanca"que esla que cultivanlosde Ocotepequeyque
dejandolesesta~nontaiïaquedancontentos ..))
[Traduction]
« ..jusqu'au picd d'un rocher blanc situé au sommet d'une colline
très élevée,où a été confirmée l'existence des pierres empilées
mentionnéesdans ledit titre, lieu où leshabitants du village'Ocote-

pequedéclarèrentque la montagne qu'ilsavaientsollicitéeainsiqu'il figure au présent dossier était celle qui s'étendait depuis cette
dernière borne eii direction de l'est,qu'ilsappellent Cayaguanca, et
qui est celle que cultivent les habitantsd'ocotopeque et dont ils se
contenteraient ..)>

Lesdeux juges des terres, en 1742,ont en outre consigné :
«...mandamosa losde Ocotepequeusende ladichamontalla ...»

[Traduction]
« ..nous ordonnons aux habitants d'ocotepeque de faire usage de
ladite montagne ..»

107. Sur cette base,,le Honduras soutient, en vertu de l'utipossidetis
juris de 1821,que la ((montagne de Cayaguanca » doit setrouver à l'inté-
rieur du Honduras; et il identifie l'ensemble de la zone en litige dans ce
secteur, et d'autres terres au nord-ouest, comme étantla ((montagne de
Cayaguanca ».Ilsoutientenconséquenceque lafrontièredevrait suivrela
ligne A-E indiquéesur le croquis noB-1ci-inclus. Il est admis que le titre
de Jupula de 1742 n': fournit pas d'indication quant aux limites de la
montagne, sice n'est que celle-cise trouveà l'estde la borne décritedans
l'extrait du titre reprcduit ci-dessus; les deux Parties acceptent que cette
borne correspond au point appelé aujourd'hui Pefia de Cayaguanca,
point de départ de 1;ifrontière dans ce deuxième secteur en litige. Le
Honduras avance quc:les limites de la montagne de Cayaguanca étaient
bien connues de tous les intéressésen1742,et soutient que le tracéqu'il
propose «est confornie a une interprétation raisonnable d'un titre impré-
cis», et est «en acco~,davec le texte et le contexte »; il déclare aussique
c'estlaligne dont ila i:oujoursaffirméqu'elle constituaitla frontièreentre
les deux Républiques.
108. Indépendamment de la difficulté a déterminer la position et

l'étendue exactes de la ((montagne de Cayaguanca)), El Salvador a
soulevéun certain nombre d'objections de fond au fait que leHonduras se
réclamedu titre deJupula. Le Honduras prétend que,en vertu desprocé-
dures suivies en 1742,la communauté d'ocotepeque a acquis des droits
sur lamontagne de Cayaguanca, quiavait lecaractèrede tierrasrealengas.
El Salvadorsoutientqu'au contraire la disposition prévoyantl'utilisation
de la montagne par la communauté d'ocotepeque n'équivalait pas a
l'octroi d'un titre fo~melmais correspondait à une simple autorisation
d'utiliser cesterres,u'ellene faisaitpas partie du dispositif de l'acte etne
satisfaisaitpas aux cc~nditionsjuridiques requises a l'époque. Del'avisde
la Chambre, iln'esttoutefoispas nécessairede s'interroger sur l'effetjuri-
dique précis,en droit colonial espagnol, du titre de Jupula en ce qui
concerne la montagne de Cayaguanca. Ce titre constitue la preuve qu'en
1742la montagne de Cayaguanca faisait partiedes tierrasrealengas(voir
le premier extrait citciplus haut); et puisque la communauté d'ocotepe-
que, situéedans la pi-ovincede Gracias a Dios, a été autorisée a cultiver
ces terres, on peut et1conclure, en l'absence de preuve contraire, que la
montagne faisait partie des tierras realengasde cette province. Sur cettebase, s'il n'y a eu aucun changement significatif dans les limites des
provinces entre 1742et 1821,la montagne de Cayaguanca devait à l'indé-
pendance faire partie ~iuHondurasen vertu del'utipossidetisjuris. Toute-
fois, déterminer la position et l'étenduede la montagne est une autre
affaire.
109. El Salvador conteste la thèse du Honduras selon laquelle la
« montagne de Cayagiianca»setrouve dans lazoneen litigede cesecteur
et s'étendsurl'ensemldede celle-ci.A ce sujet, El Salvador interprèteles
mots carribu delriodelJupula»(«au-dessusde larivièreJupula »)comme
voulant direque lamcntagne de Cayaguanca estauHondurasaunord du

deuxièmetronçon,ayiintfaitl'objet d'un accord,delafrontière,parceque
surlacartehondurienne «le RiodeJupula setermineavantleméridiendu
Cerro de Cayaguanc.3))de sorte que «la montagne dénommée Caya-
guanca estsituéesymi:triquementau-dessusdu RiodeJupula enterritoire
hondurien ». Toutefois, les cartes qu'El Salvador lui-mêmea produites
montrent quele RioJiipula prend sasource2a 3kilomètresenvironplusa
l'est. En outre, de l'avis de la Chambre, interpréter l'expression«au-
dessus »commevou1:intdire «aunord de»seraitforcer lesensordinaire
de l'expression «au-dessus» et pourrait être erroné, s'agissant d'une
période où la convention consistanta placer le nord en haut des cartes
n'était pas habituelle.Les divers croquis de l'époqueproduits avec les
procès-verbauxd'arpentagedans la présente instancesont orientés dela
façon quis'adapte leinieux au papier, de sorteque lenordpeut setrouver
enhaut, enbas,ou surlecôtédu feuillet.Lacarte minutieusedesparoisses
delaprovincede SanMiguelétablieen1804etprésentée par leHonduras
place le nord au bas tie la carte. La Chambre considèreque l'expression
((arribadel riodeJuptlla»n'ôterien- etn'ajoute rien d'uti-eauxindi-
cations géographique,d^onnéesailleurs dans le document de 1742selon

lesquelleslamontagne se trouvait àl'estde la borne de Jupula située la
plus a l'est.
110. El Salvadorsc:fonde aussisur letitre d'ocotepeque de 1818,qui a
déjàétémentionné (paragraphes 87-89ci-dessus) a propos du premier
secteuren litigede la frontièreterrestre.Cetitreaédélivréa la commu-
nautéd'ocotepeque tians lebut deremettreenplace lesbornes marquant
les limitesde seserri:s,et El Salvador arguë que «la montagne de Caya-
guanca » aurait nécesairement été comprise dans le titre de 1818si elle
avait véritablement (:téaccordée aux habitants d'ocotepeque en 1742.
L'arpentage de 1818a commencéet s'est terminéau «Cerro de Caya-
guanca »,quisemblen'être autre quela «Peiiad.;Payaguanca »,quiestle
point où setermine lesecteuren litigea l'exarnLe.~?nseildu Honduras
a concédé à l'audience que ce qui est rûvendiqué sus le nom de
((montagne de Cayaguanca » ne rentrait pasdansle titre d'Ocotepeque,
tel qu'arpenté en1 E18. El Salvador soutient que cecisigni3e que la
communauté d'ocotapeque ne possédaitpas de droits surla «moztagne
de Cayaguanca »,mais la Chambre n'estimepas que cette conclusiot; en
découle. Etant donné qu'en 1742la montagne de Cayaguanca faisaii
partie des tierrasrealengasdelaprovince deGracias a Dios,qu'unepopu-lation indienne pouvait jouir de divers types de droits, et que seule la
communautéde Citall~- etnon celled'ocotepeque - avait reçu en 1742
un titulo (paragraphe 105 ci-dessus) sur des terreà propos desquelles
cette dernière avaitevendiquédes droits, la Chambre estime que le fait
que la montagne de Cayaguanca n'apparaît pas dans le titre de 1818
d'ocotepeque n'implique pas que la population d'ocotepeque n'avait
aucundroit surdesterressituéesplus au sud-est,d'où l'onpourrait arguer
que la limiterovincia.leétaitdéfinie,dans larégionactuellement a l'exa-
men, par la limite sud-est du titre d'ocotepeque de 1818.Il y a lieu de

relever, au passage, que les terres d'ocotepeque ont fait l'objet du titre
républicainde San Aiidreas de Ocotepeque, délivrépar le Honduras en
1914(voirparagraphe 78ci-dessus) ;l'arpentage de 1914portait apparem-
ment sur lesmêmes teires que l'arpentage d'ocotepeque de 1818,desorte
que cetitre de 1914ne semblepas pouvoiréclairerdavantage la Chambre
à cet égard.
111. Il semble donc a la Chambre qu'en 1821les Indiens d'ocotepe-
que, dans la province de Gracias a Dios, avaientdroit auxterres réarpen-
tées en 1818, mais bénéficiaient en outre d'un droit d'usage sur la
«montagne de Cayagi~anca»quelque part àl'est,cequi peut vouloir dire
au nord-est ou ausud-est; et que la zonefaisant l'objetde cesdroits, étant
constituéede tierrasrealengasde la provincede Gracias a Dios, est deve-
nue territoire hondurien avec l'accession des deux Etats à l'indépen-
dance. Leproblème tc~utefoisdemeure de déterminerl'étendue delazone

en question. La Chambre ne voit rien qui prouve ce qu'étaient seslimites,
et notamment rien qui étaie la thèse hondurienne selon laquelle la zone
appelée «montagne de Cayaguanca »en 1742s'étendaita l'estjusqu'à la
rivière Sumpul et était délimitée,commele soutient le Honduras, par la
ligne A-E sur lecroqiiis no B-1(voirparagraphe 107ci-dessus). On peut
considérer comme douteuse une interprétation du titre de 1742qui fait
engendrer àcelui-ci une lignedroite entre les deux points terminaux, qui
ne devaient êtredéfiriisqu'en 1980,d'un secteur en litige de la frontière
entre les deux Etats.
112. Il convient par conséquent d'examiner ensuite si le titre républi-
cain de DulceNombre de la Palmapeut contribuer a éluciderlaquestion.
Comme cela a déjà(Sté expliqué (paragraphe 56 ci-dessus), les Parties
ont contesté lapertin.ence ou la valeur probante des titres républicains.
Dans ce cas particulic:r,la Chambre estime que le titre de Dulce Nombre
de la Palma est un élémentde preuve qu'elle peut à bon droit prendre

en considération, parce que le titre de Jupula de 1742ne permet pas de
définir exactement l'étendue des terresde la montagne de Cayaguanca
auxquelles ilserapporte, l'une dessituations envisagéesdans ledictumde
la chambre qui a connu de l'affaire du Différendfrontalier citéau para-
graphe 61 ci-dessus. Ainsi, le titre de Dulce Nombre de la Palma est
important en ce qu'ilmontre commentla situation de l'utipossidetisjuris
étaitcomprise à l'époque; carilfut accordétrèspeu detempsaprèsl'indé-
pendance des deux Etats à l'égardde l'Espagne, et, de faià,une époque
où tous deux étaient encore des Etats de la République fédérale d'Arné-rique centrale. Il montre que le systèmed'arpentage et d'octroi des terres
aux communautés indiennes avait très peu changé après la rupture des
liens avec l'Espagne; il couvre la plupart des zones en litige; le procès-

verbal montre que la communauté hondurienne voisine d'ocotopeque
avait été avertiede I'iirpentage; il n'existe aucun titre comparable anté-
rieur à l'indépendance ni aucune autre preuve remontant à la période
d'avant l'indépendance aveclesquelson pourrait montrer qu'il estincom-
patible; et il n'a pas:éavancé queletitre de Dulce Nombre de la Palma
avaitétédélivra éfin clerenforcer les prétentions territoriales de la Répu-
blique d'El Salvador.
113. L'une deslimites du titre de Dulce Nombre de la Palma àpropos
de laquelle ilne peut yavoir de controverse estla rivièreSumpul,quidéli-
mite à l'est les terres comprises dans le titre. Le Honduras n'inclut pas
dans sa revendication la partie méridionale de cesterres,entre le Cerrito
de Llarunconte (poirit Z sur le croquis no B-1 ci-inclus) et le Peiiasco
Blanco (point Xsur le croquis),c'est-à-dire lazone A-X-Y-Z-A(maisvoir
paragraphe 126ci-après).La limite du titre qui est contestéeest celle du
nord-ouest, entre le confluent de la rivière Sumpul et de laquebradadel
Copantillo (point D sur le croquis noB-l), et le Peiiasco Blanco (point X
sur le croquis). Lesdeux versions proposées parles Parties de cette limite
du titre de DulceNonibre dela Palma sont indiquéessurlecroquis noB- 1:

la ligneque revendiqu.eElSalvador estlaligneX-Y-Z-A-B-C-D; celleque
revendique le Honduras est la ligne X-Y-D. Lepassage du titre lui-même
qui a provoquéces interprétations divergentes est le suivant:

«En treintay unodelpresentemessiguiendoelmismorumbodesdela
dichaPiedrahasta la union de la quebradadel Copantillocon el Rio
Sumpulaguas arribadeeste,llegamostreintay nueve cuerdasy , aquise
plantouna CruzI.-alzadadepiedraspormojon,y deestepuntosecambio
elrumbo aguas ~rrribade la quebradita alSud-Oestecuatrogradosal
Sud-SudOestey semidierontreintay cincomashasta elparagellamado

elpital,donde qlredandootra igual Cruz,y piedraspor mojon, ...En
primer0 de agosto ..en eldichoparage elpital siguiendoel mismo
rumbosetir6lac~rerdy allegamosalacercaniadelcopodeCayaguanca
con sesentadichas,dedondeprosiguiendotodaviaesterumbo setiraron
treintay sietemtzspara Ilegara la cabeceradel riode Jupula,y que-
dandopormojonotra Cruzy piedras ..))
[Traduction]

«Le 31du mêmemois,poursuivant dans la mêmedirectiondepuis
le rocher susmeritionné[Piedradel Pulpito]jusqu'au confluent de la
quebradadel Copantillo avec la rivière Sumpul, en amont de cette
dernière, nous mesurâmes 39 cordes, et nous plantâmes une croix
entouréede pierres en tant queborne, et de là changeâmes de direc-
tion de la manière suivante:nous remontâmes le petit torrent vers le
sud-ouest, en otbliquant de4" vers le sud-sud-ouest, et poursuivant
dans cette direction nous mesurâmes encore 35 cordes,jusqu'à un lieu-dit El Pital, où aprèsavoirconstruitune croixcerclée de pierres
pour servir de borne, ..Le le'août, ..partant du lieu-dit El Pital et
poursuivant daris la mêmedirection, nous mesurâmes 60 cordes
jusqu'à proximiiédu Copo de Cayaguanca d'où, et toujours dans la
mêmedirection,nous mesurâmesencore 37cordesavantd'atteindre

lessources dela I-ivièJupula; laissant là uneautrecroixentourée de
pierres poursemir de bome ...

114. Lathèsedu Honduras, qui se fonde sur ce texte, est que l'équipe
d'arpentage, à partir du confluent de la quebrada del Copantillo avec la
Sumpul, s'est toujoui-sdirigée enligne droite, dans la direction sud-sud-
ouest. Il en résulteq.u'ellea laissénon seulement le Cerro El Pital mais
encore le Cerro de Cayaguanca à l'ouest de la ligne qui correspond à
l'interprétation quedonne le Honduras du titre de La Palma. El Salvador
soutient quant à lui que l'équipe d'arpentagea infléchila direction de sa
marche en remontant la quebrada del Copantillo, suivant une direction
générale sud-sud-ouest, et a suivi ce cours d'eau jusqu'au «lieu-dit
El Pital». La Chambre considère que c'est là l'interprétation la plus
convaincante du document. D'après les courbes de niveau tracées surles
cartes présentées,il est clair que suivre une direction constante en ligne
droite aurait étési difficile que cela était peine faisable; et il est très

improbable que I'éqiiiped'arpentage, qui s'occupait d'établir une limite,
ait négligéun repère topographique aussi évident qu'un cours d'eau
coulant dans une direction appropriée,pour suivre une lignedroite à peu
prèsparallèle à celui-ci,ligne dont l'emplacement seraitdifficilàdéfinir
età retrouver.Unecertaine importance peutaussiêtreattachéeau fait que
deux des titres répulAicainshonduriens portés à la connaissance de la
Chambre (voir paragraphe 120ci-après),ceux du volcan de Cayaguanca,
octroyésen 1824et 11138s,ont limitésau sud-est,d'aprèslamanièredont le
Honduras les a dessinéssur la carte, parla quebrada delCopantillo (bien
que le texte des titres républicains honduriens eux-mêmesn'en fassepas
mention).
115. Enrevanche, àpartirde lasource de la quebrada delCopantillo, la
Chambre estime que l'interprétation hondurienne du titre est plus
convaincante que ce:lled'El Salvador. La question à régler est cellede

l'interprétation de l'expression«el parage llamado el pifal)), le lieu-dit
El Pital, dans leprocès-verbald'arpentage de 1829.Pour El Salvador, ces
mots désignentle sommet appeléCerro El Pital; mais le Honduras fait
remarquer que cela \,oudrait dire que l'équipe d'arpentage aitfaitI'ascen-
sion du Cerro El Pital dont l'altitude est de 2780 mètres et que, si elle
l'avait faiteen unour, elle l'aurait certainement consignédans le procès-
verbal. Toutefois, cet argument ne tient pas compte de ce que l'équipe
d'arpentage ne partait pas du niveau de lamer; la PiedradelPulpito, d'où
elle est partie ce jour-là, se trouveéjà à une altitude de 1850mètres,
d'aprèslescartes prhentées par lesParties.D'autre part, le Honduras fait
aussiremarquer qu'on a employélemot «parage» (alieu »)et non pas un
mot signifiant somniet, ce qu'on aurait sûrement fait si l'on avait vouludésignerle Cerro El P4tal.La Chambre estime que c'est là un argument
valide: sil'on avait voillu indiquer que la ligne de I'arpentage passait par
le sommet du Cerro El Pital, leterme neutre de «parage»n'aurait pas été
utilisé.Pour des raisc~nsqu'elle va maintenant examiner, la Chambre

estime que la ligne suivie par l'arpentage passait par le sommet ouI'épe-
ron moins élevé indiquésur la carte produite par El Salvadorsous lenom
d'«El Burro», et quc: celui-ci est donc probablement le «parage dit
El Pital)P.
116. Après avoir passé le «purage dit El Pital» le «Copo de Caya-
guanca))et les source!;de la Jupula (voir citation ci-dessus), I'arpentage
s'estpoursuivi comme suit:
«En tresdelcitadomesyo elreferidocomisionadoy asistentes adver-

tidodelainaccecibilidaddelantedichomojon alaloma deSanta Rosa
meconstituia ellapordiversocaminoendondehalléellinderodivisorio
queempalmaconlosegidosde estepuebloconformealdichogeneraly
alplanodelCiudadanoagrimensorCaminoE . standopuesenel,pusela
bdjula enla rosahaciaelanteriormojonyapuntoal OesteNorOeste,
dosgradosalNorOeste,quedandoestedeSanta Rosa (AliasMarrano)
conrespect0deaq:uea l lmismorumboquetrajolacuerdadelaquebrada
del Copantillo.El7este citadome convencide Io impenetrable de los
quebradosque sepreparandeestepunto alPeîïascoBlanco,conlosque
meresolviahacerotraigualoperacionqueenelanterior,y apuntohacia
elEste-Sud-Este,dos gradosalSud-Este.Demarcadoasiestelugarpor
la coincidenciadt!los rumbos,toméel compasde la escalay medi al
mojoncabecera delriodeJupula ochentay cuatroy media cuerdas,yal
dicho PeriascoBkmco, cientoveintey una. ))

[Traduction]
«Le trois du miSmemois,moi,juge commis,et mesassistants,ayant
étéavertis qu'entre la borne susmentionnée et la colline de Santa
Rosa le terrain etait impénétrable,je parvins à cette colline par un
autre chemin, et j'y trouvai la limite des terrains communaux de ce

village, aux dires de tous et selon la carte établie par l'arpenteur
Caminos. Me trouvant donc à cet endroit, je dirigeai l'aiguillede ma
boussole dans la rose des vents vers la borne précédenteque j'avais
placée, et elle indiqua l'ouest-nord-ouest (2" nord-ouest), étant
donnéquecetteborne de Santa Rosa (aussiappeléeMarrano) estpar
rapport a celle qui la précède dans la mêmedirection que celle
dans laquelle noils avons tendu la corde à partir de la quebradadel
Copantillo. M'étant convaincu le mêmejour que les ravins qui
vont de cet endroit à PeBasco Blanco étaient impraticables, je
décidaidonc de procéderde la mêmemanière que précédemment,
et l'aiguille de la boussole indiqua l'est-sud-est" sud-est). Ayant
ainsi repérécet endroit par la coïncidence des directions, je pris la
boussole gradués et mesurai 84 cordes et demie jusqu'a la borne
marquant les sources de la rivièreJupula et 121jusqu'audit Peiiasco
Blanco ..>) 117. Ce procès-verbal d'arpentage n'indique pas quelle méthode
l'arpenteur a suiviepour localiserla position de la colline de Santa Rosa.
Le procès-verbal a étiisoumis à un réarpenteur salvadorien de l'époque,
qui atrouvécertainesambiguïtésdans lesazimuts; du procès-verbaletdu
plan originels, desot)servations du réarpenteur et du plan revisédressé
par ce dernier, onpeut déduire quela colline de Santa Rosa est situéea
l'intersection du prolongement de la directiongénéralede la quebradadel
Copantillo dont les coordonnées ont été cgnsignées par I'arpenteur
comme étantSO4" S:30(ou S41 " O selonunenotation plus moderne)en
une direction ON0 2" NO (ou O 24'/2" N) du Pefiasco Blanco.On peut
présumer que les dis.tances depuis la colline de Santa Rosa jusqu'aux
sources de la Jupula etjusqu'au Pefiasw Blanco ont vraisemblablement

été indiquées à 1'écht:llpar I'arpenteurà partir de son croquis. Le titre
de Dulce Nombre dl: la Palma a été délivrs éur cette base. 11est donc
clair qu'à partir dupoint où l'arpentage s'est écartéde la quebradadel
Copantillo jusqu'à la colline de Santa Rosa la ligne était essentielle-
ment droite suivant la direction constante S 41" O correspondant à la
direction généralede la quebrada del Copantillo elle-même, et cela
correspond bien au croquis établi par l'arpenteur qui est joint au
titre. Comme la variation magnétique dans la région à l'époque était
d'environ 7" est, le gisement magnétique S 41" O de 1829 est égala
environ S48" O vrai.
118. Toutefois, la ligne qu'El Salvador a portée sur la carte comme
correspondant à cet arpentage comporte deux changements de direction,
chacun équivalant presque a un angle droit, aux points qu'El Salvador
identifie comme le 6Copo de Cayaguanca » et la «source de la rivière
Jupula ».Sans ces angles, il seraitimpossible de faire aboutir la liàla
Pefia de Cayaguanca.,point terminal du second secteur ayant fait l'objet
d'un accord de la frontière,et qu'El Salvadoridentifie comme le «Copo
de Cayaguanca)) mentionnédans l'arpentage de 1829.Ce dernier n'indi-

que toutefois pas qui: la ligneallaitjusqu'au Copo de Cayaguanca, mais
dit simplementqu'elleallaitprès de celui-ci«...setirolacuerday llegamos
a la cercaniadel Copgde Cayaguanca ..»(« ..nous mesurâmes 60 cordes
jusqu'a proximité dti Copo de Cayaguanca ..»). En outre, de l'avisde la
Chambre, il n'est pas évident que le Copo de Cayaguanca de 1829soit
identifiablea la position reconnue de la Pefia de Cayaguanca. Le traité
générad l epaix de1980indiqueque la Pefiade Cayaguanca estproche(ou
au-dessus) de la sou:rcede la quebradaappelée, notamment, la quebrada
Pacaya (art. 16,par. 2); ceci est apparemment conforme aux identifica-
tions consignées daris les procès-verbaux des négociations Cruz-Letona
en 1884,où il est fait.mention de «la montagne de Cayaguanca entre les
villages deCitala et ~d'Ocotepeque,où la quebradade Las Pacayas prend
sa source ».En 1889,.le géographe Bustamante a fait référencea la borne
du ((pefiascoblanccl»de Jupula comme étant «... au sommet de la
montagne appelée Cayaguanca ..» (« ...que esta en la cumbrede la
montafiallamadaC~yaguanca ..N).En revanche, le Honduras, comme on
l'adéjàrelevé,interprètelaréférencequiestfaite dans letitre deJupulade1742 à la «montagne de Cayaguanca)) comme signifiant l'ensemble du
massif dont le Cerro131Pital est le point le plus élevé.
119. De même, lepoint ou la ligne tracéepar El Salvador rencontre la
rivière Jupula est identifiécomme étant la «source» (cabecera)de la
Jupula, mentionnéedans l'arpentage de 1829;mais,comme on l'arelevé
plus haut (paragraphe 109), sur la carte qu'a produite El Salvador la
riviere estfiguréeornmeprenant sasourcequelque 2 à 3kilomètres àl'est
decepoint,alimentée par laquebradaElAguacate etla quebradaElBoton-

cillal. Il semble, d'a.près une carte incluse dans le contre-mémoire
d'El Salvador, que cetteinterprétation a pour effet de rendre contigus le
titre de 1833de DulceNombre de la Palma, à l'ouest,et celuide Jupula de
1742,même sidans cc:dernier titre les deux points de repère sont décrits
différemment.Deplus, l'identification que fait El Salvador du«Peiiasco
Blanco »mentionnédans letitre de 1829de DulceNombre dela Palma est
incompatible avec la position qu'il attribueau repère nord-ouest du titre
deJupula, égalementmentionné sousle nom «Pefiasco Blanco».
120. La Chambreestime que letitre de Dulce Nombre de la Palmadoit
être interprété conformément àsestermes, et que s'ilest impossible de le
lire comme s'étendant aussi loin à l'ouest, jusqu'à ce que l'on appelle
aujourd'hui laPeiiade Cayaguanca etlasource de la quebradaPacaya, ou
commecontiguaux tcrres arpentées en1742pour letitre de Jupula, ilfaut
en conclure qu'il existait une zone intermédiaire qui n'était couvertepar
aucun desdeuxtitres.Onpouvait d'ailleurs s'attendre àl'existenced'une

telle zone, vu la référence faite en 1742aux droits de la communauté
indienne d'ocotepeqlùe sur «la montagne de Cayaguancan à l'estdu titre
deJupula.A cepropos,laChambre relèveque lacommunauté d'ocotepe-
que a été invitée à s,eprésenter lors de l'arpentage du titre de Dulce
Nombre de la Palma, mais qu'elle nel'a pas faitet n'a pas produit de titre
concurrent. Cela estriéanmoinstout àfait compatible avec l'existencede
droits en faveur d10c:otepeque sur la montagne de Cayaguanca depuis
1742,droits qui n'avaient pas été consignédsans un titre formel prenant
acte d'un arpentage et susceptibled'être produit.
121. LaChambre conclut que la limite nord-ouest du titre de Dulce
Nombre de laPalma part du confluent de la quebradadel Copantillo avec
la rivière Sumpul, remonte le Copantillo jusqu'à sa source, se poursuit
jusqu'à la crêteou sommetindiquésurla carte 6.11d'El Salvadorsous le
nom d'«El Burro »et sur les carteshonduriennes sous le nom de «Piedra

Rajada »et de là suiten lignedroite une direction approximativement de
S 48" O (voir paragraphe 115ci-dessus)jusqu'à une colline figurant sur
lescartesdesdeux Partiessous lenom de Loma de Los Encinos. Ilsemble
à laChambre que cettecolline,qui setrouve dans labonne direction etqui
est proche d'une localité indiquéesur ces cartes sous le nom de Santa
Rosa, est selontoute probabilité lacolline de Santa Rosa »mentionnée
dans l'arpentage de :1829.Le cours que prend ensuite la limite de Dulce
Nombre de la Palma est sans importance pour le différend dont la
Chambre estsaisie,puisquela Loma de LosEncinos estdéjàdansun terri-
toire que le Honduras reconnaît comme appartenant àEl Salvador. 122. Le titre de Dulce Nombre de la Palma n'est pas le seul titre répu-
blicain octroyé dans cette zone. Le Honduras a appelé l'attention sur
l'existencede troistitresrépublicainsdélivrépar lesautoritésdu Hondu-
ras dans la zone en litig:le volcan de Cayaguanca (1824); le volcan de
Cayaguanca (1838);et Las Nubes (1886).En fait,le premier de ces titres,
celui de 1824,estantérieurà celui de Dulce Nombre de la Palma; comme
on l'a dit, ni ce titre, ni celui de 1838,n'est incompatible avec celui de
DulceNombre de la Palma, mais sembleau contraire lejouxter lelongdes
deux rives de laquebi*ada del Copantillo (paragraphe 113ci-dessus).En
revanche, le titreépiiblicainde Las Nubes, selon la délimitation que le
Honduras ena faite siirla carte, setrouve dans lesecteur dont laChambre
a établiqu'il estcouvert par letitre de DulceNombre de La Palma.Toute-
fois,laChambre neconsidèrepasquelafaçon dont le Hondurasa portéle

titre de LasNubessurla carte soitexacte.D'aprèsletexte du titresoumis à
la Chambre, ilestclair que lesterresarpentéesjouxtaient au sud-est celles
d'un titrede 1856app1:léBotoncillal, ou SanMartin de Cayaguanca, dont
le texte était reproduit dans le titre de Las Nubes. Cetitre fait clairement
apparaître que les terres de Botoncillal, elles aussi,jouxtaient celles de
La Palma. La Chambre conclut qu'il n'y a ici aucun conflit avec des
titres fonciers républicains du Honduras qui puisse jeter le doute sur
l'interprétation qu'elle donne du titre de Dulce Nombre de la Palma
d'El Salvador.
123. 11a étéfait mention des effectivitésinvoquéespar chacune des
Parties, que la Chambre estime devoir examiner pour établir si elles
étayentla conclusionfondéesur letitre de Dulce Nombre de la Palma. Si
l'onsereporte à la caIte fournie dans lemémoired'El Salvadorpourfigu-
rer les établissement:,humains dans ce secteur qui, est-il soutenu, sont

constituésde Salvadoriens et administrés par El Salvador, on voit qu'à
peut-êtreune exception près tous se trouvent dans le ressort du titre de
DulceNombre de la Palma, telqu'interprétépar laChambre. L'exception
est la Hacienda de Sumpul, dont la position exacte n'est pas claire: le
mémoired'El Salvadors'yréfèrepour la situer aunordde la quebradadel
Copantillo, cequi la placerait hors du ressort dutitre de 1829:surla carte
présentée à l'audience, le nom «Sumpul» est placé au sud de cette
quebrada,dans la zone revendiquée comme correspondant au titre de
Dulce Nombre de la Palma. En tout étatde cause, la Chambre relève
qu'aucun des éléments fournis dans le mémoire comme preuves de
l'administration par El Salvador dans ce secteur n'a traità Sumpul. Le
Honduras a éga1emi:ntprésenté des élément(svoir paragraphe 60 ci-
dessus) prouvant l'euistence d'établissementsde ressortissants hondu-
riens et le fait quee!;autoritéshonduriennes ont exercéleurs fonctions
dans zette zone. Ces élémentssont essentiellementdes dossiers concer-

nant l'administration d'une écolerurale àRio Chiquito, destransactions
foncières enregistréesà Ocotepeque et concernant différents terrains (y
compris «Las Nubes »: voir le paragraphe 122ci-dessus),quelques regis-
tres de naissance et de décès,et desregistres de baptêmecomportant une
indication du lieu de naissance.A supposer que Rio Chiquito se trouvebien àl'emplacementindiquésur lescartes desdeux Parties,celamontre
quel'écoleenquestion setrouve du côtésalvadoriendela lignefrontière;
toutefois,nicettecirconstancenilesautrespiècesprésentées neparaissent
à la Chambre constitiier une effectivitéqui soiten mesure de peser sur sa
décision.La Chambre en conclut qu'il n'y a aucun motif de modifier sa
conclusion quant à laposition de la limitedans cetterégion.

124. Acestade,ilconvientdepasser àl'examendelazonedecesecteur
qu'El Salvador revendique en dehors des terres de Dulce Nombre de la
Palma, à savoir l'étroiteparcelle triangulaire le lonà l'extérieurde la
limitenord-ouest du titre de DulceNombre dela Palma(c'est-à-dire, telle
que l'interprèteEl Salvador,entre leslignes-Dl-DetA-B-C-Dqui figu-

rent sur le croquis nC'1).Dans son mémoire,El Salvador, pour étayer
cette revendication, s'est référà des documents de 1695 et 1718qui
faisaient étatdeterres situéesdans la «valléede la Sumpul~, mais il ne
semblepas possible de situer l'emplacement desdites terres.Selonletitre
de Dulce Nombre de La Palma de 1829,les représentantsde Citala ont
déclaré àl'époqueqiielesterresfaisant alors l'objetd'unarpentagejoux-
taient au nord le lerritoire du Honduras. A l'audience, le conseil
d'El Salvadora déclztrque ((cettezone marginale,entièrement occupée
par desressortissant:;d'El Salvador,est administréeetgéréepar lesauto-
ritésetlesservicespu.blicsd'ElSalvador)).Maisaucune preuveen cesens
n'a été produitedevant la Chambre. El Salvador sefonde surun passage
de la réplique duHonduras, dans lequel il voit une reconnaissance de la
part du Honduras di:l'existence d'effectivitésalvadoriennes dans cette
zone. Lepassageen question est lesuivant:

«Postérieureinent à ladate critique de 1821,lapratique envigueur
dans cesecteurs'avère,enelle-mêmei,ncomplèteetpeut-êtreinsuffi-
santepour reveiidiquer,de façon autonome et indubitable, la souve-
rainetédu Hon~iurassur le secteur de la montagne de Cayaguanca.
Mais làn'estpas,enl'occurrence,lepropos du Honduras. Ils'agit,au

contraire, de présenter à la Chambre de la Cour des arguments
comp1émentairc:s à posteriori pour confirmer - et non pas pour
remplacer - l'irtipossidetisjuris. »

125. La Chambre ne peut interpréterce texte comme une reconnais-
sance d'effectivités d'El alvador dans le secteur. La Chambre reconnaît
un droit hondurien, :fondsur l'utipossiderisjurisde 1821,àl'extérieur des
limitesdu titre dei~lceNombre de la Palma, de sorteque la question de
savoir si une((pratique effective» suffàtétablir la souverainetéhondu-
rienne ne se pose pas. En tout étatde cause, dans une région éloignéeet
montagneuse comrne celle-ci, l'absence d'effectivitéshonduriennes
n'implique pas nécessairementla présenced ,ans l'ensemblede la région,
d'effectivitéssalvadoriennes. Comme il n'y a pas d'autre preuve pourétayer la revendication d'El Salvador sur l'étroiteparcelle triangulaire
entre la source de la Sumpul et de la Pefia de Cayaguanca, la Chambre
juge qu'elle appartient au Honduras, puisqu'elle a fait partie de la
((montagne de Cayaguanca » attribuée à la communauté d'ocotepeque
en 1742.

126. La seule question qui reste à réglerdans ce secteur concerne la
partie de la frontièreui va de la Peiia de Cayaguanca(point A),qui estle
point terminal du deuxièmesecteur de la frontière ayant fait l'objet d'un
accord, et la limite orcidentale de la zone couverte par le titre deulce
Nombre de la Palma. LaChambre considère qu'El Salvador n'apasétabli
qu'il pouvait revendiquer une zonequelconque plus à l'ouest de la Loma
de Los Encinos ou de la ((colline de Santa Rosa »,qui estlepoint leplus à
l'ouest du titre de Diilce Nombre de la Palma. Le Honduras n'a élevé de
revendication vers le sud - sur la base des droits d'ocotepeque sur la
((montagne deCayaguanca » - quejusqu'à unelignedroite (ligneA-X-E
sur lecroquis noB-1)joignant la Peiia de Cayaguanca au commencement
du secteur suivant ayant fait l'objet d'un accord - le confluent de la
rivière Sumpul et de la quebradaChiquita ou Oscura. Mais la Chambre
estime que ni leprincipe neultrapetita,ni cequia été présenté commeun

acquiescement du Honduras a la limite qu'il a lui-mêmefaitvaloir, ne lui
interdit derechercher sila ((montagne de Cayaguanca »pouvait s'étendre
plus ausud, jusqu'à jouxter la limite orientale du titre de Jupula. Compte
tenu de ce que ce titre dit que Cayaguanca est situé à I'estde la borne la
plus à I'estde JupuLi, la Chambre considère que la zone qui s'intercale
entre les terres de Juula et les terres de La Palma appartient au Hondu-
ras; et qu'à défaut cletout autre critère permettant de définir la limite
méridionalede cettezone,laligne de démarcationentrela Peiia de Caya-
guanca et la Loma dl:Los Encinos doit êtreuneligne droite.
127. En conséquence,la conclusion àlaquelle la Chambre parvient en
cequiconcerne letracéde lafrontièredans cesecteur estla suivante :àdes
fins d'illustration, la ligne est indiquée sur la carteI 'jointe à l'arrêt,
qui esttiréede lasérieE752,feuillet 2359II, édition 1-DMAdescartes au
1:50000publiéespar la DefenseMapping AgencydesEtats-Unis d'Ad-
rique. Dupoint Asur la carte noIIjointe à l'arrêt, laPeiia de Cayaguanca,

la frontière suit une1ignedroite vers l'est maisen descendant légèrement
versle sudjusqu'à laLoma de Los Encinos (point Bsur la carte noII) etde
ce point suit en ligne droite une direction N 48" Ejusqu'à la colline qui
porte le nom d'El Biirro sur la carte produite par El Salvador (et celui de
Piedra Rajada sur les cartes honduriennes et sur celles de la Defense
Mapping Agency des Etats-Unis)(point Csur la carte noII). La frontière
suitalors leplus coui-tcheminjusqu'à lasource de la quebradadelCopan-
tillo, de là suit le cours de la quebradaCopantillo vers l'aval jusqu'au

à la fin du présentfascicule ou du voluC.I.JRecueil1992selon le cas. [Note ducée
Greffe.]confluent de celle-ci c:tde la rivière Sumpul (point D sur la carte no II),
puis suitalors laSum1)ulvers l'avaljusqu'au confluent de celle-ciet de la
quebrada Chiquita ou Oscura (point Esur la carte noII).

TR01S1Èhl EECTEUR DE LA FRONTIÈRE TERRESTRE

128. Le troisièmesecteuren litige de la frontière terrestre est celui qui
s'étend entre la bornedu Pacacio, sur le cours d'eau du mêmenom, et la
borne dite Poza del Cajon, sur la rivièreElAmati110ou Gualcuquin. Les
revendications respectives des Partiessontillustréessur le croquisoC-1

ci-inclus, et sont les :suivantes.El Salvador prétend que,à partir de la
borne du Pacacio(point Asur lecroquis noC-1),letracédelalignedevrait
suivre la rivière Pacacio en amont jusqu'à sa source, identifiée par
El Salvador comme étantlepoint Bsur le croquis noC-l ; àpartir de là en
lignedroite jusqu'à lahauteurde La Pintal (point C); de là enlignedroite
jusqu'à la hauteur d'El Fraile (point D); de là en ligne droite jusqu'à la
source du Gualcuquiri (point E),etpour aboutir, en suivant cecoursd'eau
versl'aval,àla Pozadel Cajon (point F).LeHonduras affirmeque letracé
delalignedoitseprésenterainsi(lesdiversesbornessontdésignéespar les
noms queleur donne le Honduras) :depuis laborne du Pacacioune ligne
droitejusqu'au confliient de laquebrada de La Puerta avec la Gualsinga
(point Zsur lecroquis,noC-l), etde là en avalle cours de larivièrejusqu'à
son confluentavec la Sazalapa(ouZazalapa), la Poza del Toro(point Y);
de là vers l'amont de.la Sazalapa (en passant par les points G et H du

croquis)jusqu'à la Poza de la Golondrina (point X); de là le long d'une
sériede lignes droites jusqu'a la borne de La Canada, Guanacaste ou
Platanar (point W),la borne d'El Portillo (point V),la borne de Guampa
(point U),la Loma Redonda (point T),laborne d'El Ocotillo(point S),la
borne du Barranco Eilanco(point R), le Cerro de la Bolsa (point Q), et
enfin unelignedroitejusqu'à la Pozadel Cajon (point F).Du pointde vue
des arguments invoqiiés àl'appui des revendicationsdes Parties,la zone
en litige peut se diviser en trois parties.

129. Dans la premièrede cestroisparties, la zonenord-ouest, entre les
lignes A-B-C-D et A-Z-Y-G-H-X-D, le Honduras invoque I'utipossidetis
juris de 1821, en s'appuyant sur un certain nombre de titres fonciers
octroyésentre 1719et 1779.El Salvador au contraire revendique la plus
grandepartiede la zone en sefondantsur des effectivitésou sur desargu-

mentsd'ordre humai11(«une compétenceterritoriale effective[s'est]exer-
céependant une loiigue période sur les divers aspects de la vie des
communautésencause »); toutefois, ilrevendique lazonedélimitéepar la
ligne G-Gf-Hf-H comme faisant partie des terres du titre de San Barto-
loméde Arcatao de 1724.Dans la seconde partie, celle comprise entre la
ligne X-W-V-U-T-S- R et la ligne X-Df-D-Ef-1-J-K-L-M-N, la question
essentielle est celle clela validitéet de l'étenduedu titre7Arcatao surlequel s'appuie El Salvador et de deux titres, de 1741et de 1779,qui sont
invoquéspar le Hon~iuras,ainsi que des relations qui existent entre ces
différentstitres.Dans,cetterégion,El Salvadorne revendique pas la zone
D-El-1-J-D,bien qu'il considèrecelle-cicomme comprise dans leslimites
du titre d'kcatao de 1724.Dans latroisièmepartie, lazonesud-est,entre
leslignes S-R-Q-Fet .I-E-F,ilexiste uneopposition analogue entre letitre
d'Arcatao et un titre perdu, celui de Nombre de Jesus dans la province de

San Salvador, d'une part, et d'autre part lestitres honduriens de SanJuan
de Lacatao,complétéspar lestitresrépublicainshonduriensde LaVirtud
etde SanSebastian del Palo Verde.ElSalvadorrevendique,en sefondant
sur des effectivités et surdes argumentsd'ordre humain, une autre zone,
situéeen dehors des limites affirmées des titres d'kcatao et de Nombre
de Jesus :cettezone estdéfiniepar leslignesJ-K-L-M-N(limite estdu titre
d'Arcatao tel que l'interprète El Salvador) et J-E (limite est de la zone
revendiquée).

130. Danslapremière partie(partie nord-ouest) de cesecteur, à l'ouest
du point G sur le croquis noC-1, El Salvador n'a pas émisd'opinion sur
l'endroit où devrait passer la ligne de I'utipossidetisjuris de 1821;il se

contente d'une reveridication fondéesur des effectivitésd'après l'indé-
pendance. Toutefois, avant d'étudier cette revendication, la Chambre
examinera brièvemeintles prétentions honduriennes concernant la ligne
de 1'utipossidetisjuri~:dancsettezone, ils'agiteneffet,avant de considérer
les effets que des événementsultérieursont pu avoir sur la situation telle
qu'elle étaiten 1821sur toute l'étenduede ce secteur, d'avoir une idée
complètede ce qu'étaitcettesituation.
131. Le Honduras affirme que les limites de la juridiction des
provinces d'avant l'indépendance peuvent être déduitesde titres du
XVIIIesiècle: plus précisément,ceux de San Juan El Chapulin de 1766,
de San Pablo de 1719,de Concepcion de las Cuevas de 1719,et de la
Hacienda de Sazalapa de 1746.L'emplacementdesterres correspondant
à cestitres,selon leHonduras, estindiquésur lecroquis noC-4inclus dans
l'arrêt. Ence qui concerne letitre de SanJuan El Chapulin (qui,souligne

El Salvador, attribua.itdesterresà un particulier) et celui de Concepcion
delasCuevas, ElSalvadorformule l'objectionsuivante : cestitresn'indi-
quent ni l'unni l'autre que leshabitants d'kcatao D - ou d'aucune autre
communautéde la province voisine - ((aient étconvoquésou aient été
présents, etils n'ont donc pu fixer les limitesjuridictionnelles des deux
provinces». Les terrrs du titre d'Arcatao de 1724telles qu'elles figurent
sur les cartes établiespar El Salvador ne se recouvraient pas ni n'étaient
mitoyennesavec celles de ces deux titres honduriens; la Chambre ne sait
pas quels titres de la province de San Salvador (s'ilen existe) pouvaient
porter sur des terres situées de manière à justifier la convocation des
communautés ou propriétaires intéressés.Quoi qu'il en soit, la questionn'est pas de savoir si lesdits titres, sur lesquels s'appuient les Parties,
((fixaient»les limites provinciales, mais simplement s'ilsconstituent des
éléments de preuve apartir desquels ilestpossible dedéduireletracéde la
limiteprovinciale.
132. Bienqu'El Salvadoraitdoncdesobjectionsdeprincipe acequel'on
s'appuiesurcestitrestluXVIIIesiècle,iln'acritiquéspécifiquementl'inter-
prétationdonnéeparleHonduras quedans lecasdu titre dela Haciendade

Sazalapa,etpas dansceluidestroisautres; iln'aproposésapropreinterpré-
tation géographique que pour le titre de Sazalapa. Comme on le verra
d'aprèslecroquis noC:-2i,l n'estpas affirméque letitre de SanPablojouxte
la frontière provinciale. Chacun des autres titres est accompagné d'un
procès-verbald'arpentage,etchacun d'eux affirmeclairementque lesterres
arpentéesrelevaientdelajuridiction de Gracias a Dios.LaChambreadmet
la thèsede principe dii Honduras selonlaquellel'emplacementde la limite
provinciale est définipar les deux titres de San Juan El Chapulin et de
Concepcion de las Cuevas,entrelabornedu Pacacioet lepoint situésur la
Sazalapaoù, selon le Honduras, la limiteorientale du titre de Concepcion
de las Cuevas est co~istituéepar la Gualsinga, qui rejoint la Sazalapa au
point Z du croquis noC-1. La question de savoir où précisémentla limite
méridionalede ces dl:ux titres étaitsituéeest réservéec,ar, si la Chambre
tranche en faveur de larevendication d'El Salvador fondée surles effecti-
vités,cettequestion n'aurapas elle-même à fairel'objet d'une décisionP.lus

loin vers l'est,I'inteiprétation avancée par le Honduras du titre de la
Haciendade Sazalapa est combattuepar El Salvadordans la mesure ou ce
titre, selon cette interprétation,comprendrait la zoneG-Gr-Hf-H,revendi-
quéecommefaisantpartie du titre salvadorien de San Bartoloméde Arca-
tao; et c'est cetitre, principal élémentde l'argumentation d'El Salvador
dans cesecteur,que la Chambredoitmaintenant examiner.
133. Les Parties sont en désaccordsur l'interprétation géographique
qu'ily a lieu de donner au procès-verbald'arpentage du titre dlArcatao :
sur le croquis no C-l ci-inclus, les deux versions de la limite des terres
comprises dans le titre sont indiquées par la ligne G-G'-H'-H-X-D1-D-
El-1-J-Wproposée par El Salvador et par la ligne G-H-X-Wqu'avance le
Honduras. Le procès-verbal d'arpentage d'kcatao, en ce qui concerne
certains points,indique précisémentquelétaitl'emplacementde la limite
provinciale à I'épocluedes levés,en 1723. En particulier, l'arpenteur,
désigné par les autorités coloniales espagnoles de la province de

San Salvador,signale qu'il estarrivé a une quebradaqui aboutissait à la
confluencedes rivièresGualquire etSazalapa(point H,selon ElSalvador,
sur le croquisnoC-1);et il poursuit en cestermes :
«Ysiguiendotdrnisrno rumboarribadeZazalapa,lindandoconlapro-
vinciade Graciasa Dios,que sontierrasde la haciendade Zazalapa ..))

[Traduction]
«Au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons suivi la même
route, qui borde la province de Gracias a Dios, dont lesterres appar-
tiennent à la hacienda de Zazalapa ..))Lesdeux Partiessont d'accord en ce qui concernel'identitéet l'emplace-
ment de la rivière Zai:alapa ou Sazalapa; celle-ci coule d'est en ouest en
suivant la direction 1)'-X-H-G-Y,indiquéesur le croquis no C-1, pour
rejoindre la rivière Ciualsinga. Dans cette zone, le point de désaccord

entre lesParties portesur l'emplacement etl'étenduede laportion decette
rivière que l'arpenteur a suivie lors de l'arpentage d'Arcatao, et sur la
question de savoir si, en fait, il l'atraverséeux reprises.
134. Il ressort du croquisnoC-1 que, selonl'interprétation quedonne
El Salvador du titred'Arcatao, l'équiped'arpentagea traverséla Sazalapa
du sud au nord en un point identifié par El Salvador comme étantla
«gorge de Colmariguan)), dont il est question dans le procès-verbal
(point G), et qu'elle l'a retraversée du nord au sud, en suivant ce
qu'El Salvadoridentifie commeétant la rivièreGualquire, dont les eaux
se mêlent à celles de.la Sazalapa au point H. Il en résulte une pointe
d'environ un kilomètre carréde superficie au nord de la Sazalapa. Au
contraire, le Honduras considère que les différentes caractéristiques
mentionnéesdans le procès-verbald'arpentage, y compris la «gorge de
Colmariguan » et le confluent avec le Gualquire, désignenten réalitédes
particularitésdelatopographiequi setrouventplusloin au sud-ouest, etil
aboutit ainsià une interprétation d'oùilrésulteque lesterres d'Arcatao ne
s'étendraient en aucun point aunord de la Sazalapa.
135. Le document relatif au titredlArcatao (contrairement au titre du
Dulce Nombre dela l'alma,par exemple)nefournit pas derelèvementsau

compas,maisseulementl'indication de directionstelles que «du nord au
sud »,ou «d'ouest enest»; lesdistancessontmentionnées avecdavantage
de précision; on signale lenombre de cordesd'une longueurdéfinie,mais
cela estinsuffisanterisoipourque l'onpuissedéfinirl'emplacement dela
zone sans disposer de relèvementsplus précis ou de repères clairement
identifiables. Les repères naturels qui sont effectivement mentionnés,
tels qu'«une colline élevéeoù l'on trouve de nombreux et imposants
rochers »,sontloin depermettre une identification sans risqued'erreur; et
lorsque des cours d'eau sont mentionnés,il n'est souvent pas possible de
déterminer,parmiceuxquifigurent sur lescartesmodernes,quel estcelui
qui est visépar letitre. Après avoir examinéavecsoin les cartes et docu-
ments qui lui ont étésoumis,la Chambre est obligéede conclure que, si
l'onse contente de mettre en correspondance lestermes du procès-verbal
d'arpentage et les particularités topographiques, aussi bien l'une que
l'autre des interprét;itionssoumises par les Parties pourrait être exacte.
136. La Chambre doit donc fonder sa décisionconcernant cette partie
du secteur sur certains éléments saillants de nature circonstancielle.
Premièrement - et c'estlà le point le plus important-, le Honduras a
appelél'attention su.rle fait incontestéque le procès-verbal ne dit nulle
part expressément que l'équipe d'arpentageatraversélarivièreSazalapa.

El Salvadorsoutient, en réponse,premièrementque

((l'arpenteur n'.avaitaucune raison de mentionner la traverséede la
rivièreZaza1ap;aen ce point particulier de [ll'arpentage,tout simple- ment parce qu'à <:etendroit ce cours d'eau ne servaitni àtracer nià
marquer l'extrémitédesterrains à délimiter..»

La Chambre note toutefois que quelques lignes avant la mention de la
rivière qui a été citéelus haut, le procès-verbald'arpentage parle de la
traverséed'une simple quebrada(«habiendoatravesadounaquebrada»)
qui, elle non plus, ne sert pas de limite; etune notation analogue apparaît
plus loin dans le procès-verbal d'arpentage (voir le passage citédans le
paragraphe 151ci-aprcis).Enoutre, leprocès-verbalditprécisémentque la
rivière Sazalapa consl.ituaitla limite provinciale, tout au moins sur une
partie de son cours; étant donné que ce qui est revendiqué, c'est une
pointe de l'autre côtéde la rivière,si l'arpenteur l'atraversée,elle consti-
tuait par conséquent la limite de la provincesoit àgauche soità droite de

son point de franchi!;sement, et l'on s'attendraità ce que ce fait soit
consigné(maisvoir paragraphe 194ci-après).
137. Ily a un passage du procès-verbal d'arpentage qu'El Salvador
interprète comme prouvant que l'équipe d'arpentage a effectivement
traversélarivière :ils'agitdu passagequiprécèdeimmédiatementletexte
déjàcitéconcernant 1irivière;il se lit commesuit:
«...hastallegara unaquebraditaquehastaallihuboochocuerdas,la
cualbaja alencut!ntro delrioGualquirey Zazalapa ..))

[Traduction]
« ..après avoir mesuréune distance de 8 cordes nous avons atteint
une petite quebnzda.Cette quebradadescend vers le confluent des
rivièresGua1quii.eet Zazalapa ..>)

El Salvador soutient que l'emploi du mot «baja», ((descend », indique
que l'arpenteur devait êtreaunordde larivière, «c'est-à-direau-dessus de
la ligne de cette rivière)); et que cela est confirmépar l'emploi, dans le
passage citéau paragr,aphe 133ci-dessus,del'expression (carribudeZaza-
lapa»,«au-dessus » de la Zazalapa. Sur ce point, la Chambre répétera
l'observation faite dans le paragraphe 109ci-dessus, à savoir que l'inter-
prétation qui consiste:à donner àl'expression «au-dessus de», dans un
document de cette époque,le sens de «au nord de »,en se fondant sur la
convention selon laquelle le nord figure en haut des cartes, est un argu-

ment d'un poids plus que douteux.
138. La forme de la pointe G-G'-Hl-H situéeau nord de la Sazalapa,
qui est revendiquée par El Salvador, est telle qu'elle évoque non pas le
découpage, à l'intérieurde tierrasrealenganonrevendiquées,d'une zone
jugéeconvenable de terres cultivéesou appelées à êtrecultivéespar une
communauté indienne, mais plutôt la délimitation d'une zone déjà
circonscrite par destitresexistants. Ilesttoutefoisintéressantdenoter que
la partie du procès-vrrbal d'arpentage qu'El Salvadorinterprète comme
désignant la pointe (le l'autre côtéde la rivière n'évoque nullement la
nécessitéde respecler des titres existants, alors que cette nécessité
s'impose dans d'autr'rspassages du procès-verbal, àla foisavant et après
celui qui est examinéici. 139. Le Honduras soutient que les terres situéesau nord de la rivière
ont été arpentées une vingtaine d'années plustard en vue de l'octroi, en
1741,du titre de la Ha.ciendade Sazalapa, dans la province de Gracias a
Dios, etque cederniertitreconfirmel'interprétation qu'avance leHondu-
ras du titre'Arcatao; en particulier, qu'aucune pointe desterres d'Arca-
tao au nord de la rivière Sazalapa n'est compatible avec le titre de la
Hacienda de Sazalapa. El Salvadorfait observerque ce document est un
«titre deterrainsprivés »,etnon pasl'attribution d'un ejido àunecommu-
nauté indienne; à son avis, le titre de San Bartoloméde Arcatao, qui est
bien,lui, un «titre officielrelatàfdesterrescommunales >)a une ((valeur
probante supérieure» àcelle de titres de propriétésprivées.LaChambre,

pour lesraisons déjàindiquées (paragraphes 49-54ci-dessus), ne partage
pascettemanière de voir,mais icilaquestion estsimplement de savoirsile
procès-verbal d'arpentage de la Hacienda de Sazalapa peut éclairer
l'interprétationdu titre de San Bartoloméde Arcatao.
140. Malheureusement, le document relatif au titre de la Hacienda de
Sazalapa étantendonimagé,la transcription et la traduction qui ont été
fournies à la Chambre par le Honduras comportent des lacunes et des
contradictions. Le Honduras a produit une carte censée indiquer l'éten-
due desterres comprises dans letitre, mais la Chambre ne s'estimepas en
mesure d'interpréter le texte incomplet du titre avec suffisamment de
certitude pour pouvoir accepter la carte du Honduras comme reflétant
nécessairementles termes du procès-verbal d'arpentage. Ce qui ressort
clairement du titre de Sazalapa, c'estle témoignageque les habitants du
village d'Arcatao reconnaissaient la quebradade Sazalapa comme « ..la
limiteetladivisiondesterres, ..qui relèventdelajuridiction de SanSalva-
dor ..» ((...los natui.alesdel Pueblode Arcatao ...dixeronser la dicha
quebradarayay divisionde unasy otras tierras, ...quesonde lajurisdiccidn
de San Salvador...))).Il s'agit de la quebradase trouvant en amont du

confluent avecla Gualsinga, mais rien n'indique que c'étaitseulement un
segment particulier de la quebradaqui constituait la limite (voir aussi
paragraphe 133ci-dessus et paragraphe 142ci-après).
141. Il est ainsi établi qu'au moins une partie de la rivière Sazalapa
constituait la limite entre les provinces de San Salvador et de Gracias a
Dios, et que rien n'indique expressément que l'équipe d'arpentage ait
franchi la rivière.La Chambre, se fondant sur ces faits,estimeque, entre
les deux interprétations possibles du titre de San Bartoloméde Arcatao,
toutes deux soutenables du point de vue de la correspondance entre le
procès-verbal d'arpeintage et le terrain, il faut préférercelle qui ne
comporteaucune pointe des terres arpentées au nord de la Sazalapa. La
Chambre ne peut donc admettre la revendicationd'El Salvadorqui porte
sur la zone indiquée par les points G-Gr-Hf-H sur le croquis noC-1, dans
la mesure où cetteprétention est fondée surle titre de San Bartoloméde
Arcatao. 142. Un autredifférendentrelesPartiesquiconcernelazonecomprise
dans letitre de SanBartoloméde Arcatao portesur l'étendue decettezone
en direction du nord-est: selon le Honduras, ce titre est limitépar une
lignedroitequi sedirige versle sud-estàpartir desparties lesplusproches
de la source de la rivièreSazalapa (la ligne X-W sur le croquis noC-l),
tandis que selon El Siilvadoril englobe une zone en formed'enclume qui
s'étend un peu pluij loin au nord-est (zone définie par les points
X-D'-D-E'-1-Wsurlecroquis noC-1).Lepassagelitigieux du titre,quifait
suite au passage déjàcitéci-dessus au paragraphe 133,selit comme suit:

«Ysiguiendotdmismorumboarribade Zazalapa, lindandoconla
provinciadeGraciasa Dios,quesontierrasdelahaciendadeZazalapa,
hastallega y a lacumbrede unoscerrosmuyaltos,dondeestaunarbol

de Guanacaste, dondesepusounacruz,y unmojondepiedras,y hasta
allihuboseiscue,vdasY. mudandoderumbodenorteasur,sevinoporla
cumbrede un Cerroque tieneunportezuelodonde vael caminoqueva
para laciudad deGraciasaDios,elcualCerrosenombraArcataguera,y
hastadicho cerrcthubo veinticincocuerdas..))
[Traduction]

«Au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons suivi la même
route,qui borde la province de Gracias aDios, dont lesterres appar-
tiennent à la Hacienda de Zazalapa, jusqu'à ce que nous arrivions
au sommet de collinestrès élevéeo sù setrouveun arbreappeléGua-
nacaste. Une croix y a été placéeet une borne de pierre édifiée.Jus-
que-là la distance est de6 cordes. Puis, changeant de direction et
marchant du n'wd vers le sud, nous sommes arrivés au sommet
d'une collinequi a une ouverture [portezueloJautravers de laquelle
passe la route qui conduità la ville de Gracias a Dios. Cette colline
est appelée Arcataguera. Jusqu'à cette colline nous avons mesuré
25cordes ..1)

143. La Chambre ne considère pas que les localitésmentionnéesdans
ce document puissen.t,simplementen fonction du texte du titre pris isolé-
ment, être identifiées avec un degréde certitude suffisant sur les cartes
modernes.Pourl'instant, on peut fairedeux observations.Premièrement,
les Parties ontdébattudupoint de savoirsila mentiond'un arbre (((guana-
caste)))signifie que 'l'endroitauquel il est fait référenceest le mêmeque
celui au sujet duquel,dans d'autres titresultérieurs,onparle del'aendroit

appeléEl Guanacaste » où se trouvait une borne. Selon la Chambre, on
peut pour le moins raisonnablement présumer qu'il s'agit bien du même
repère (étantdonnéen particulier que l'endroit était appelé «El Guana-
caste», et non pas :simplement «Guanacaste »), et cette identification,
semble-t-il,permet de concilier les titres successifs plus aisément et de
façon plus convaincante que ne le permettrait une interprétation selon
laquelle ily aurait cu deux bornes distinctes à côté d'un arbreappelé
Guanacaste. Deuxikmement, ce quijustifie l'identification par El Salva-
dorduCerro El Fraile (point D'surle croquis noC-1)aveclepoint leplusseptentrional du titre d'Arcatao, c'est lefait que l'arpenteur a remonté«le
cours de la rivière vers sa source,jusqu'à ce qu'il arrive au sommet de
collines trèsélevées>:O *r. rien, dans le titre, ne dit que l'arpenteur cher-
chait la source de la rivière, et il doit en fait avoir quitté la rivière
certain endroit pour atteindre le sommetd'une collineélevée;la mention
d'une distance de 6 cordes semble viser la distance entre le bord de la
rivièreet le sommet <lela colline.Selonla Chambre, il est tout aussivrai-
semblableque 1'arpe:nteura quittéla rivièreenun point situéplusausud,
par exemple àl'endroit proposépar le Honduras, que cedernierappellela
Poza LaGolondrina (point X sur lecroquis noC-1),lacolline élevée étant

cellequisetrouve à proximité,dénommée surla carte du Honduras Cerro
El Flor et sur la carte d'El Salvador Loma Rancho Quemado.
144. Cependant, j.1y a lieu d'examiner ensuite les autres titres du
XVIIIesièclesoumis par le Honduras, titresqui ont trait auxzonessituées
en bordure des terre!;d'Arcatao, afin de voir dans quelle mesure ils faci-
litentl'interprétationdu titre d'Arcatao. Letitre d'Arcatao lui-mêmecom-
porte, quelques 1igni:splus loin que le passage qui vient d'être cité, des
indications selon le~quelles l'arpentage était effectuésur des terres qui
jouxtaient celles de San Juan de la Catao ((...va lindandocon tierrasde
SanJuandelaCatao ..)i)etunpeuplusloinencore,que,« ..depuisleGua-
nacastejusqu'à ce passage [lesarpenteurs ont] longélesterres de San Juan
de la Catao, qui appartiennent au capitaine Don Ramon Perdomo ...»
(«...desde el Guanacaste,hasta esteparaje hemos venidoIindandocon-
tierrasdeSanJuan de,laCatao,queesdelCapitanDonRamonPerdomo ...»).
145. En outre, leHonduras asoumis,entreautres, lestitres de Colopele
(1779)et de SanJuan de Lacatao (1786),et le procès-verbald'arpentage
concernant Gualcimiaca(1783),déclaré limitrophedu titre d'Arcatao au
nord-est et à l'est. En ce qui concerne le titre de Colopele, El Salvador
objecte qu'il nepeut être invoqué car,bienqu'il ait étédemandépar une

communauté indienne, il n'ajamais étédélivré, eten conséquenceil ne
satisfait pas aux coilditions de l'article 26 du traité générale paix de
1980. LaChambrea déjàstatuésur cettequestiongénérale(voirci-dessus
paragraphes 49-54 c:t62). La raison pour laquelle le titre de Colopele
n'a pasété délivréétait uniquemen qtue la communauté indienne n'avait
pas pu réunir une somme d'argent suffisante pour payer la composition
nécessaire, etnon pas parce qu'une questionseseraitposée, par exemple,
au sujet de la fiabilité ou de l'exactitude de l'arpentage. La Chambre
considère qu'un pracès-verbald'arpentage rédigédu temps de la coloni-
sation espagnole, oii setrouve consignéce qui à l'époque était réputé être
leslimitesnon seulement desterres de Colopele maisaussi du titre d'Arca-
tao lui-même,entre'biendans lecadre de l'article 26du traitéde 1980,que
ce procès-verbal ait ou non abouti finalement à la délivrance du titulo
concernant lesterres arpentées.
146. Lestitres de San Juan de Lacatao, de Colopele et de Gualcimaca
sont indiquéssur le croquis no C-2 avec l'emplacement et l'étendueque
leur attribue le Horiduras. Le titred'Arcatao et celui de Colopele citent
tous deux le point limite appeléEl Guanacaste, qui étaitle tripoint où serejoignaient Arcatao (a l'ouest), Colopele (au nord-est) et San Juan de

Lacatao (au sud-est). Le passage pertinent du titre de Colopele, où il est
rendu compte de l'arpentage effectuéen mars 1779,se lit comme suit:
«Yandandonrmboalsudesterectosegunpinto laBnucula,setendio

lacuerdaporunaloma deSacate vajandoporuncaminoquellamande
losTierraFria,y ralimosaunojodeaguaqueIonombranelsesteadero
y dejando dicho caminoprociguiola Loma avajo asta dar en unos
peiiasquitossobnolaprofundidaddeuna quebrada alaquese vajo con
cinquenta y cualrocuerdasy nopudiendose pasarMidiendosepor 10
eminentey asperodeuncerroqueteniamosdelantedandoporrayauna
sanjaquevajadedicho cerroalaquebradatantieaojoseisquerdasaun
parageque nomlpranelGuanacastedondeestaun mojon del exido del
Pueblode Arcalao donde halle a los naturales delcon su titulo. Y
haviendolindado,hasta laquebradadichaa laderechaconlas tierras
deSasalapadesdeellasevin0lindandoalamismamanoconlastierras
deArcataohasttielcitadomojon del Guanacaste.Yhaviendorecono-
cidoeldichoTitulodeArcataoydandopormojonelmismoquehalle.Se
mudoelrumbo, j1setomoporlaBruxulaelNord-estey sobreelse tendio

lacuerdaporun (caminorealquevienedeldichoPueblodeArcataopara
eldeTamblay variaspartes esquefuimos siguiendolindandoaladere-
cha conelcitiodt?SanJuandeLacataosegundijerontodosysepasopor
unapiedraque nombranlapiedradeltigre Opiedrapintada ..»
[Traduction]

«Et changearit de direction au sud-est en ligne droite, en suivant
les indications (lela boussole, on a tendu la corde sur un coteau de
pâturages en descendant un chemin appelé Tierra Fria, et nous
sommessortisprès d'une maredénomméeSesteadero,et enquittant
ce chemin, on a continuéa descendrejusqu'a rencontrer des petits
rochers dans Uriequebrada,en comptant 54 cordes, et ne pouvant

continuer parsuite de la présenced'une collinehaute et escarpée,se
trouvant devani.nous, en prenant commelimite un fossé[sanjalqui
descend de ladite colline vers la quebrada,j'ai mesuréa l'Œilnu
6 cordes jusqu'ii un endroit appeléEl Guanacaste, où setrouve une
borne de I'ejidoduvillaged'Arcatao oùj'ai rencontréleshabitants de
ce village, munis de leur titre.près avoir continué jusqu'à cette
quebrada à droite des terres de Sasalapa, nous sommes restésdu
même côté des terres d'Arcatao jusqu'à ladite borne d'El Guana-
caste, et après avoir reconnu le titre d'Arcatao en prenant comme
repère la borne qui avait été trouvé, n a changéde direction en se
dirigeantd'aprtislaboussole versle nord-est eton atendu la corde le
long du caminorealqui vient du villaged'hcatao en allant verscelui
de Tambla. Nous avons continué sur plusieurs cordes en suivant à
droite la propriétéde San Juan de Lacatao,commetout lemonde l'a
dit, et'on a langé une pierre qui est appelée Piedra del Tigre ou

Piedra Pintada..)) 147. S'ilest possible de considérerque la quebradadont il est question
ici correspond aux parties de la Sazalapa qui sont les plus proches de la
source (voirlaréféreticeà laSazalapa entant que quebradadans letitre de
la Hacienda de Sazahpa, ci-dessus,paragraphe 140),cepassageconfirme
la conclusion à laquelle on était déjà parvenu, à savoir que les terres
d'Arcatao ne s'étendaientpas au nord de larivière.Il montre aussi,toute-
fois,que, depuis cecoursd'eaujusqu'à la borne d'ElGuanacaste l'équipe
d'arpentage apoursuivisaroute en direction du sud-est, etnon pasde l'est
commel'indique la carte établiepar El Salvador(cetteborne étant, selon

El Salvador, le point D sur le croquisnoC-1). El Salvador ajustifié cette
direction versl'est ens'appuyant sur lesmots«...siguiendoelmismommbo
arribade Zazalapa ..» («...au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons
suivi la mêmeroute ..»),la «mêmeroute »étant la direction mentionnée
en dernier lieu, c'est-à-dire d'ouest en est. Or, selon l'interprétation
d'El Salvador,lesarpenteurs avaientdéjàpris vers lenord pour remonter
la rivière,si bien que:cette indication de direction d'ouest en est ne peut
plus êtrevalable.
148. LeHonduras considère que laborne d'El Guanacaste correspond
à une hauteur qui, sur ses cartes, porte le nom de Cerro La Caiiada
(point W sur le croquis no C-1 ci-inclus),près d'une localité également
nomméeLa Canada surla carte d'ElSalvador. Al'appui de cette opinion,
le Honduras invoqui:un arpentage effectuéen 1837en vue de l'octroi du
titre républicain de!;an Antonio de las Cuevas,qui signale que l'équipe
est arrivée

«...al lugarde ,!aCaiiada antiguamente llamada del Guanacaste en
donde encontrédos mojonesde piedras apariados,los cuales dijeron
perteneseruno a lastierrasdelPueblodeArcatao delajurisdiccidndel
EstadodelSalvc'doryelotroa lasdelaespresadahaciendadeSanJuan
y a las del Ciudadano Clemente Navarroy haciendade Sasalapa ..))

[Traduction]
« ..à l'endroit clela Canada, appelé anciennemen Etl Guanacasteoù
l'on a rencontré deuxbornes de pierreensemble, et ilm'a été dit que
l'uned'ellesappartenait auxterres du villaged'Arcatao de lajuridic-
tion de 1'Etatd'El Salvador, et l'autre aux terres du domaine déjà
nomméde San Juan et à celles du citoyen Clemente Navarro et du
domainede Sastnlapa..))

Toutefois, cette interprétation présente des difficultés: premièrement,
aussi bien le titred'Arcatao que le titre de Colopele précisent que la
distance entre la rivièreou laquebradaSazalapaet le repèred'El Guana-
casteétaitde6 cordes(environ 246mètres),alors que le Cerro La Caiiada
est àenviron 2 kilornètresdu point le plus proche situé sur la Sazalapa.

Deuxièmement, si l',rndroitdont il s'agit est leCerro La Caiiadaindiqué
sur la carte du Hoxiduras, l'indication que la limite est aussi celle du
domaine de Sazalapa est incompréhensible : ni l'ancienne Hacienda de
Sazalapa ni letitrede SanFrancisco de Sazalapa de 1844,selon leHondu-ras, ne s'étendentve1.sle sud jusqu'à ce Cerro.Cette identification doit
donc êtreconsidérée comme quelque peu douteuse.
149. Letitre de SariAntonio de lasCuevas doit êtremis au regard avec
d'autres titresépublicainsaccordéspar leHondurasentre 1836et 1844,et
il ya lieu d'examiner cestitres avant d'aller plusloin. Lears 1836,il a
été procédé à un arpentage desterres de Colopele, et, le 3 mars 1837,des
terres de SanAntonio de lasCuevas, prélevées surl'ancienne Hacienda de
San Juan de Lacatao; entre le 20 et le 22 novembre 1843,les terres de

Sazalapa, situées àl'ouest de ces dernières,ont été arpentéesI.l a étédit
que ces trois titres jouxtaient la limite des terres du village'Arcatao;
voici les descriptions qui figurent dans les procès-verbaux d'arpentage
successifs:

Colopele :
c...nos dirijimosal Serro dela Cariada,en dondeyu encontramosal
Alcaldey comunde ZndigenasdelPueblo deArcatao,y convista(del)
titulodesus exidos,en elpropiomojonquedividenlastierrasde ambos
Estadosde Honc;!urays elSalvador ..»

[Traduction]
..nous nous sommes rendus à la colline de la Canada, où nous
avons rencontré le maire et la communauté des indigènesdu village
d'Arcatao, et à la vue du titre de leurs ejidosà la borne même les
terresdes deux I3tatsdu Honduras et du Salvador ..»

San Antonio de las Cuevas:
«...se variodemmbo alSud-Oestey condiezy seiscordadasseIlegoal

lugarde la Caiitrda,antiguamente llamada del Guanacasteen donde
encontrédos rnj~ ones de piedras apariadas,los cualesdijeronperte-
neser uno a las tierrasdel Pueblode Arcatao de la Jurisdiccidndel
Estado del Salvrzdor,y el otroalas de la espresada haciendade San
Juany alasdelcaiudadano ClementeNavarroyhaciendade Sasalapa
y teniendopresente[illisible]...el titulo del dichopueblo de Arcatao
que manifesto s;uAlcaldey Comun en Este lugarde la Caiiadacon
arregloalasvosesdeel,setomoelrumvodelSur,y sedanpormedidas
las veintey sincocordadasque expresahaverhavidode Este lugaral
portillodelCerrodel tamborantesconocidoporelnombredelSapo ..»
[Traduction]

« ..on apris ladirection du sud-ouest etencomptant 16cordes onest
arrivéà l'endroit de LaCaiiada,appelé anciennement ElGuanacaste
où j'ai trouvédc:uxbornes de pierre ensemble,et il m'a été dit que
l'uned'ellesappartenait auxterres du villagedlArcatao de lajuridic-
tion de 1'Etat du Salvador, et l'autre aux terres du domaine déjà
nommé de San Juan [de Lacatao] et aux terres du citoyen
Clemente Navarro [c'est-à-direColopele]et àcelles du domaine de
Sasalapa, et d'après [illisibl..le titre de ce village d'Arcatao qu'a présentéson maire et sa population, ce lieu de La Canada était
conforme avecce qu'on en savait, et on a pris la direction du sud, en
considérant commeétantmesuréesles 25cordes que l'on dit exister
depuis ce lieu jiisqu'à la brèche de la colline del Tambor appelée
précédemment clelSapo ..»

Sazalapa:[Note :I'arpentagesepoursuivait lelongde larivièreSaza-
lapa, vers I'amorit]
«Despuesdehaberpasadoporlas faldasfragosasdeuncerrogrande,
llegamoscon grantrabajoa unlugarpeîiascosodondecaealno laque-

brada quese llainade la Golondrinaqueseparalas tierrasdel Seiior
ClementeNavarrode las delpueblo deArcatao; hastadondellegaron
losMedidores, conciento veintey trescordadasconlas quese diopor
mojonlapropiapeîiaque fonnan lasdoszanjasdelrioy laquebrada,las
cualesforman e,!angulo de la medida quepractico el Seîior Vicente
Lopezdeseisy trescuartascaballerias,docecordadasy setecientasuna
varade tierra,en!elaîiode 1836,delsitio delColopelquelindaconlas
quealpresentepracticamosen tir0siguienteque vaen la directiondel
riodeSasalapaporelNorteveintey cuatrogradosOeste - almojondel
Liquidambar. »

[Traduction]
«Après avoir passé par les versants rocheux d'un grand coteau,
nous sommes arrivés àgrand-peine en un lieu escarpéoù se déverse
dans la rivière laquebradaappelée La Golondrina qui sépare les
terres deM. Clcmente Navarro [c'est-à-direColopele] de celles du

villaged'Arcatao; les arpenteurs sont arrivés à ce lieu après avoir
parcouru 123cordéesetilsont pris comme borne lerocherlui-même
formé par les deux rives de la rivière et la quebrada,lesquelles
forment l'angle de l'arpentage effectué par M. Vincente Lopez,
de 6 cab al le rtrois quarts, 12 cordées et 701 varas de terres,
en 1836, concernant le terrain du Colopel qui jouxte les terres
que nous sommes en train d'arpenter en ce moment en prenant la
direction de la rivière Sazalapa à N 24" 0, jusqu'à la borne de
Liquidambar. D

150. Ilapparaît ainsi que lalimite desterres de Sazalapa etde Colopele
était la rivièreSazala.pa,la direction généralevers l'amont étantiàipeu
près N 24" 0. Une qirebradasejetait dans la rivièreau tripoint Sazalapa/
Arcatao/Colopele; la direction généralevers l'amont de cette quebrada
estindiquéedans l'arpentage de Colopele comme étant«NE 40" N ».(La
représentation que 11:Honduras donne, dans les cartes figurant dans ses
écritures,de la limite sud-est du titre de Colopele de 1837,ainsi que celle
de l'étenduedu titre de San Antonio de las Cuevas, reproduit sur le
croquis noC-3ci-inclus, necorrespondpas de manièrepréciseauxcroquis
contemporains reprhentant cesdeux titres.) En cepoint ou àproximitése
trouvait leCerro deliaCanada, quiétaitlerepèredesterres d'Arcatao :lors
de la délimitationdesterres de Sazalapa, le confluent de la rivièreet de la I
/C--- -.--..- i ---W..
' \' Ejidosde ;--- --.
.\
!(;uaicimac$1 La Vimid ! Ejidos "-
1..1837 /: 1838 j LaVirt

CROQUIS ND 63

Troisième secteur - Titres républicains
honduriens (suivantletracédu Honduras)

-..-..- la carte111.1e la répliques
du Honduras)quebradaa été pris commelimite,tandis que l'arpentage de San Antonio
de las Cuevas a utiliséle repère d'El Guanacaste. Il s'ensuit que les
quatre titres ne coïncidaient pas tous: l'est du tripoint Arcatao/Saza-
lapa/Colopele se trouvait le tripoint Colopele/Arcatao/San Antonio de
lasCuevas.
151. Cependant, avant d'essayer de parvenirà une décisionpréciseau
sujet de ce secteur de la frontière,ilfaut lire ce qui est dit plus loin dans le
procès-verbald'arpentage du titred'kcatao, et examinerl'identification
des bornes suivantes. Le procès-verbal d'arpentage poursuit en ces
termes :

«...y de allifui atravesando unajoya grandemontaiiaa dar alaloma
deSapo dondesepuso otromojcindepiedras,y huboquincecuerdas,y
dealliuimos a daralalomadeguampa,queesmuyalta,y sepusootro
mojon de piedra.~, hasta aquihubo diez cuerdas,y es asaberque va
lindando con tierrasde San Juan de la Catao, y siguiendoel mismo
rumbocon veintlcincocuerdasllegamosa unostalpetatesblancos,que

estana vistade irnobrajitodeJuan deLemus que estapobladoen las
tierrasdelaHacrendadelaCataoatravesandounaquebruditasecaque
vadesuranorte,y esa saberquelosTalpetatesblancossirvendemojon,
y estan en unajoyita de sabana donde se pusierondos mojones de
piedras,y deallisetiroparalapuntadelcerrodelCaracol,y hastadicho
cerrohuboquincecuerdas.Yconelmismorumbodenorteasur,sellego
al Ocotalque esta encimade un cerro,y con veinticincocuerdasllega-
mos aldicho Ocotal,y mudandode rumbo deponiente a orientellega-
moscondiezcuerdasauncerroque hallamosencimadeél,unmojbnde
piedra antiguo, y estecerrodivide las dosjurisdicciones,la de San
Salvador,con lade Graciasa Dios.))

[Traduction]
«...et de là, nous avons traversé une profonde dépression dans la

montagne jusqu'à la colline de Sapo où, après avoir compté
15cordes, nous avons érigé une autre borne en pierre. De la, nous
sommes allés a la colline de Guampa, qui est très élevée, etsur
laquelle nousavons placéune autre borne en pierre.Jusque-la il ya
10 cordes. Il convient de noter que ces terres sont limitrophes des
terres de Sanuiande laCatao. Ensuivant lemêmecours,nousavons
atteint, aprèsavoirmesuré25cordes,des talapetesblanches,qui sont
visibles partir d'une petite fabrique d'indigo qui appartieàJuan
de Lemus et dont lesemployésviennentdesterres de la Hacienda de
la Catao situéesur l'autre versantd'une petite valléeasséchéeorien-
tée sud-nord.II ne faut pas oublier que les talapetesblanches sont
utiliséescommebornes etsetrouvent dans unedépressiondu plateau
où deux bomeij de pierres ont été placées et à partir de là nous
sommes allés au sommet du Cerro del Caracol après avoir mesuré
15 cordes. En suivant la mêmeroute, du nord vers le sud, nous
sommes arrivésa I'Ocotal, c'est-à-dire au sommet de cette colline, après avoir mesuré25 cordes. En allant de l'ouest vers I'estet après
avoirmesuré10 cordes, nous avonsatteint une colline au sommet de
laquelle nous avons trouvé une ancienne borne en pierres. Cette
colline marque la limite entre les deux juridictions, celle de
San Salvadoret celle de Gracias aDios.»

152. Lesdeux Partiesne placent pas dutout au mêmeendroit le Cerro
de Caracol; sur lecrc~quisnoC-1,il coïncide, pour le Honduras, avecle
point T(la Loma Redonda). Lescartes de l'uneetl'autre Partieindiquent
un ((Cerro de Caracol» immédiatement au sud du point W du croquis
noC-1,et celacorrespond àl'interprétation d'El Salvador.En outre,ilest
question de ce repère dans le titre de San Juan Lacatao, présentépar le
Honduras. Le procès-verbald'arpentage effectuéen 1766au sujet de ce
titre signalait que lege et l'arpenteur avaient atteint un point appeléle
Platanar :

«... en donde estava el Alcaldey demas comun del Pueblo de San
BartholomeArccj'taoy, hisieronManifestasionde su Titulo,y dizeser
alli los linderosde sus tierras, endonde el medidorvolvioa tenderla
cuerda,y fue ca,rzinandopor sobreelfi10 del serroque le llaman el
caraco1llevandoa la Vista a la parte del Poniente el dichoPueblo
deArcatao,y lindandosiempreconsus tierrasde dichosNaturales,y
se llego a otroserropicudodonde haseunportillo,dondeatraviesael
camino que bien(?de dichoPue610a esta haciendahastadondedgo el
medidorabiallegadoconquarenta,y quatrocuerdas ..»

[Traduction]
«...où setrouvaient le maire etleshabitants du village deSan Barto-
lomé Arcatao lesquels ayant montré leur titre ont déclaré quecet
endroit était la limite de leurs terres. L'arpenteur a pris la corde
nouveau, marchant sur la crêtede la montagne nommée El Caracol,
ayant en vue,sui.le côtéouestlevillagedgrcatao et suivantconstam-
ment les limites des terres des habitants arrivant ainsi un mont
pointu, où se trouve un petit col qui constitue le chemin allant du
villageà cette Iracienda.L'arpenteur a dit avoir mesuré jusque-là
44 cordes..»(Lesitaliques sont de la Chambre.)

Cette précision,selon la Chambre, identifie clairement le cerroen ques-
tion aveccelui que les cartes nomment le ((Cerro El Caracol »,àI'estdu
villaged'Arcatao. h: cerrone pouvait pas être à l'endroit où le place le
Honduras dans son argumentation, car le village d'Arcatao est situé à
3 kilomètresau nord-ouest de là, et au-delà de la hauteur dite Cerro Las
Ventanas.
153. Le procès-verbal de l'arpentage de Gualcimaca de 1783,produit
par le Honduras, parle également d'une hauteur appelée Caracol qui se
présente sousla fornie

...d'une co1lin.eélevée et ierreuse, aride et escarpée où se trouve unefabrique,raison pour laquellecettecollines'appelle colline de la
fabrique, etsurletitredeshabitants du villaged'kcatao estnommée
la colline deara.col..»

Toutefois,aucune carte satisfaisante du titre de Gualcimaca ne peut être
dressée en se fondarit simplement sur ce procès-verbal d'arpentage:
quand on reporte sur le papier les relèvements et lesdistances indiqués
dans ce document,on obtient un tracé quinon seulement ne revient pas à
son point de départ clefaçon à former un polygone fermé, mais qui se
recoupe. Cela a d'ailleurs été remarqué à l'époque :en octobre 1783,le
réarpenteura consignédans sonrapport que

«...habiendoelRevisorempezadoaformarplanillo para su regulacion
y area,encuentranoestar conformelosrumbosy queel Subdelegado
padecio notable c?quivocacibnen el tiempo de expresarlos,poniendo

unospor otros..))
[Traduction]
«...ayantcommencé à faireun plan pour larégulation duterrain, ila
trouvéque lesdirectionsn'étaientpas conformeset que le sous-délé-
guéljuge des tejrres]avait fait une erreur importante au moment
d'indiquer lesdii.ectionsen faisantune confusion..»,

commecelaressort dii plan provisoireétablipar le réarpenteuretjoint au
procès-verbal;enconséquence,aucuntitre n'aétédélivré àl'époquepour
Gualcimaca. El Savaldor soutient qu'il faut, pour cette raison, ne tenir
aucun compte de l'arpentage de Gualcimaca; cependant, la Chambre

estime quant à elle que ce procès-verbal peut fournir des élémentsde
preuve concordante en ce qui concernela position des bornes délimitant
le titre d'kcatao.
154. De l'examen du titre dlArcatao lui-même,il paraît clair qu'en
1723,lorsque cette terre a été arpentéei,l n'y avait aucune terre qui fût
attribuée àGualcimaca. Sedirigeant verslesud lelong de lalimite estdes
terres d'kcatao, lejiige a notéqu'entre l'arbre Guanacaste pris comme
repèreetun certainportillo, l'équipe d'arpentage avaitlongélesterres de
«San Juan de la Catao », mais qu'à cet endroit-là elle avait changéde
direction, «de l'est vers l'ouest, longeant les terres de la Hacienda
Nombre de Jesus qui se trouvent dans la juridiction de la ville de
San Salvador ».Cependant, àconsidérerleprocès-verbal du réarpentage
effectuéen 1786 a San Juan de Lacatao, il apparaît clairement que, dans
l'intervalle, etalgr15l'expérience décevantede la procédure d'arpen-
tage de 1783,ils'étaitconstituà Gualcimaca unezone distincte deterres,
adjacente aux terres d'Arcatao, de Nombre de Jesus et de San Juan de
Lacatao. 11estdéclar1q5ue lesterres deGualcimaca étaientsituéesdans la
juridiction du juge qui procédaità l'arpentage de San Juan de Lacatao,
c'est-à-dire dansla juridiction de Gracias aDios, ultérieurement située

au Honduras, et que c'était lejugede cettejuridiction qui avaitprocédéà
l'arpentage de Gualcimaca de 1783. 11semble donc que les terres deGualcimaca ont étéprélevée sur lesterres deSan Juan de Lacatao telles
qu'ellesétaientconstituéeslorsde l'arpentage du titred'Arcatao de 1724,
c'est-à-dire que lalimite provinciale est restéecelle de la limite est de
l'arpentage d'kcatao de 1724. On trouve dans une certaine mesure
confirmation de cela dans le fait que, dans le procès-verbal d'arpentage
de Gualcimaca de 1'783,certaines bornes citées comme marquant les

limites des terresd'Arcatao ont les mêmesnoms que celles qui figurent
dans letitre d'kcatao de 1726.Il ya la hauteur appelée El Sapo, leCerro
El Caracol, déjà melitionné, et la hauteur appelée Ocotillo. Le même
ordre est suivi dans le titre républicain de Gualcimaca de 1837,avec la
mention supplémenl.aire, qui concorde avec les précédentes, d'une
hauteur connue sous le nom de Guapa (ou Guanpa dans d'autres
contextes). La Chanibre conclut donc que les terres de Gualcimaca
étaient situées sensiblementplus au nord que ne les place le Honduras
sur sa carte.
155. La Chambre juge impossible de concilier tous les repères,
distances et directio~isqui sont fournis dans les divers procès-verbaux
d'arpentage du XVIIIesiècleconcernant cette région :tout au plus peut-
on tracer une ligne qui concorde avec les particularités topographiques
qui sontidentifiablesavec un degréélevé de probabilité,qui corresponde
plus ou moinsaux di stancesindiquéesdans les procès-verbaux,et qui ne
laisse inexpliquéeaucune contradiction majeure. Lesparticularitéstopo-

graphiques que laChambre considère effectivement identifiables avecun
degréélevé de probabilité sont au nombre de trois seulement: la rivière
Sazalapa; le Cerro de Caracol, tel que placépar El Salvador à l'est du
villaged'Arcatao; et le Portillo Las Lagunetas,où le camino realfranchit
un col. La Chambre considère que, avec ces trois points de référence
importants, il est possible de reconstituer la limite entre la province de
Gracias a Dios [oudt:Comayagua] et laprovince de San Salvador dans la
zone actuellement à l'examen,et donc la ligne de l'utipossidetisjuris. Le
tracéde cetteligne est préciséci-après.
156. Selon le titre deolopele de 1779(citédans le paragraphe 146ci-
dessus), l'équipe d'arpentagea traverséune quebrada, qu'il y a lieu de
considérer comme étantla rivière Sazalapa, et a pris comme limite un
fossé (sanja)descendant de lahauteur etaboutissant à la quebrada,lahau-
teur qui sedressaitdcvant elle étanthauteet escarpée.Selonla Chambre,

cet endroit devrait iStreidentifié avec le confluent de la quebrada qui
porte sur la cartedu Honduras le nom de quebrada Llano Negro,indiqué
sur le croquisnoC-4ci-incluscommepoint A. Cependant, lejuge chargé
de déterminerles limites du titre d'Arcatao est effectivementmonté sur
cettehauteur, etlepoint connusous lenom deborne d'El Guanacaste doit
être identifié, selon la Chambre, à la hauteur situéeau sud-est de la
quebrada Llano Negro, dont le sommet est situé à environ 6 cordes
(246 mètres)de la rivière (indiquéecomme point B sur le croquis noC-4
ci-inclus). Ainsi, la limite part du confluent de cettequebrada avec la
rivièreSazalapa (point A),passe par la hauteur qui, sur lescartes, porte la
cote de 875 mètres(point B), puis s'infléchit vers lesud jusqu'au repèredécrit commela «crêtede la hauteur où se trouve une brèche ou échan-
crure [portezuelo]par laquellepasselaroute menant àla villede Gracias a
Dios ». Des différentes hauteurs de la région,la plus vraisemblable est,
selon la Chambre, celle que l'interprétationd'El Salvador identifie à la
hauteurdeGuampa (marquéepoint C sur le croquis noC-4) :elleestindi-

quéesur les cartes coinme ayant une altitude de 1017mètres,et la route
d'Arcatao à Los Patias, qu'El Salvador considère apparemment comme
n'étant autreque celle qui conduità Gracias a Dios, passejuste ausud de
la crête.partir de là la ligne, obliquant encoredavantage vers le sud, se
dirige, en passant par le point de triangulation marqué «La CaÎiada»
(point D sur le croquis noC-4), vers la ligne de crête reliantles hauteurs
indiquéessur la carte d'ElSalvador comme le Cerro El Caracol, le Cerro
ElSapoet lesommetportantune cotede947mètres(pointE surlecroquis
noC-4).Leprocès-verbald'arpentage d'Arcatao (mentionnédans lepara-
graphe 151ci-dessus)fait état des repères intermédiairesdes hauteurs de
Sapo et de Guapa et cles«talpetates»; selon la Chambre, ces repèresne
peuvent être identifiéijavec certitude sur les cartes modernes- et d'ail-
leurs, en ce qui concerne les arbres«talpetates», on ne peut s'attendreà

rien d'autre deux cents ans plus tard. A partir de la hauteur du Caracol,
l'arpentage de San Jiian de Lacatao s'est poursuivi jusqu'a «un mont
pointu, où setrouve UIIpetit col qui constitue le chemin allant du villàge
cettehacienda». SelorilaChambre, ilestraisonnable de penser qu'il s'agit
du repère indiqué sur la carte d'El Salvador comme étantle Portillo El
Chupa Miel(point FsiirlecroquisnoC-4).Apartirde là,l'arpenteurde San
Juan de la Catao a co:mpté40cordesjusqu'au Portillo de Las Lagunetas,
qui estletripoint entrc:Arcatao,Nombre de Jesus et SanJuan de Lacatao.
157. Le même tripoint est décritdans le procès-verbald'arpentage de
Gualcimaca de 1783comme «une quebrada àsecoù setrouve unportillo»
- c'est-à-dire une soi-tede co- ((appeléLas Lagunetas ».Cela corres-

pond àce qui, dans le titre d'Arcatao, est présenté commeun «portilIo»
par oùpasse lecamincrreal; « àl'estdeceportillo,ilyaune collineélevée ».
LaChambreconsidère que cettedescriptionpeutcorrespondre à l'endroit
où passe la route actuelle d'Arcataoà Nombre de Jesus, entre le Cerro El
Ocotillo etleCerro La.sLagunetas(point Hsurlecroquis noC-4ci-inclus).
Pour la Chambre, l'hlypothèseselon laquelle le camino real est devenu la
route modernefranchissant cecolestplusvraisemblable que celle,propo-
séepar El Salvador, selon laquelle il ne s'agirait que d'une simple piste
reliant des localités5;oléesL. e confluent de la quebrada voisine avec la
quebrada de Junquillo est situé à une vingtaine de cordes en aval de la
première quebrada, comme l'indique le titre d'Arcatao. La hauteur
surmontéed'un repèrenaturel, dont ilestquestion dans letitred'Arcatao,

peut être identifiée,de l'avisde la Chambre, au Cerro El Cajete(point G
sur lecroquis noC-4): la conclusionselonlaquellecette hauteur seprêtait
bien à servir de repèreest renforcéepar le fait qu'on y trouve un point de
triangulation moderne. La hauteur de l'aOcotal »,à 10cordes au nord du
repère, sera alors sitiiéesur l'arêtedont le point culminant est le Cerro
El Cajete. Letracé complet,ainsidéfini,de la ligne concernant le secteurmédian,jusqu'à Las Lagunetas, est indiquésur lecroquis noC-4ci-inclus
(qui illustreaussilaligne concernant le sous-secteursuivant, dont il sera
questionmaintenant).

158. LaChambre examinera maintenant la troisièmepartie de cetroi-
sième secteur. Dans cette régionqui est situéeau sud-est du Portillo de
Las Lagunetas, lesterres correspondant au titre d'Arcatao étaientlimitées
au sud-est par cellesdu titre de Nombre de Jesus, qui - les Parties en
conviennent - relejraient aussi de la juridiction de la province de
San Salvador. La limite provinciales'écartaitdonc de la limite'Arcatao
et suivaitlaligne de séparation entrela Hacienda de Nombre de Jesus, au
sud-ouest, et laacienda de San Juan de Lacatao, au nord-est. Letitre de
Nombre de Jesus, octi-oyéen 1742,n'existeplus,car il a apparemment été
détruit dans un incendie. Toutefois, ce titre a été mentionné dansle
procès-verbald'arpentage desterres limitrophes de San Juan de Lacatao

effectuéen 1766;ilexistaitencore au milieu du XIXe siècle,à l'époque ou
le Honduras a accordé certains titresrépublicainsdans cette région, etla
personne àqui appartenaient alors les terres de Nombre de Jesus l'avait
fait valoir, et il estinvoquéou citédans lestitresrépublicains. L'unde ces
titres (LaVirtud, 1837)estcenséreprendre lestermes du titre de 1742,etla
Chambre commencera par cettecitation,reproduite ci-dessous.
159. En 1837, on (arpentait des terres supplémentaires destinées au
village de La Virtud (situé dans la zone qui était antérieurement la
Hacienda de San Juari de Lacatao), et letitre de Nombre de Jesus de 1742
a étéprésenté àl'endroit- une «grande hauteur connue [en 18371sous le
nom de La Volza » (autrement dit La Bolsa »,voir ci-après)- qui était
réputé être la borne entre les terres correspondant à ce titre et les
anciennes terres de San Juan de Lacatao. Les propriétaires des terres
mitoyennesavaient étéconvoqués

«..quienesmepresentaronsutituloelcualleidoenvosalta,espresaque
el Agrimensor Pedro Dias del Castilloque midio dicha hacienda del
Nombrede jesus czllaenelaiiodesetecientosquarentay dosIlegoa este
cerrobiniendodel oriente y delapropiajunta que hase elrio de los
Amates O amatilloconuna quebraditapequeiiaque ahora nombrande
laslajas;que de allise caminotrallendoelcitadorumbode oriente a
ponientepor un terroarribay se Ilegoa unportesuelito que esta en la
cabaceradelaquebradita,enelcualmandbponerunmojon de piedras
enelmismoparajequeatrabesavaun caminorealqueprociguibporun
cerroarriva,y se diode rallauna loma muy alta acuchilladaque esta
sobre un paraje que le llaman el Pataste,desde la cual siguiendola
cumbredecerros,sefue adaralapunta deotro cerromuyaltoquesele
siguepuntiagudo',y hasta donde binierontanteandosincuentacorda-
das..» [Traduction]
..qui m'ont présentéun titre, qui a été àuhaute voix et qui dit ce

qui suit: l'arpenteur Pedro Diaz del Castillo a mesuréce domaine de
Nombre de Jesus, en 1742,ilestparvenu à cettecolline en arrivant de
l'estet de lajonction de la rivière Los Amates ou Amatilloavecune
petitequebradaqiiel'onnommemaintenant Las Lajas; àpartir de là,
on a continuéd'esten ouesten remontant unecolline et on estarrivé
à une petitebrèche[portesuelito]quisetrouve au débutde la quebra-
dita, et où j'ai fait mettre une borne en pieràel'endroit mêmeoù
passe un caminoreal,on a continuéenremontant une colline eton est
arrivéàunehauteur trèsélevée etescarpéequisetrouve enunendroit
appeléEl Pataste et en continuantpar la ligne de crête,on est arrivé
jusqu'à un autrepictrèsélevé etpointu quifaitsuitesur une longueur
que l'on estimaitii50cordes ..»

160. 11ressort de cetexte que la limite desterrescorrespondant au titre
de Nombre de Jesus s'étendaitvers l'est de La Bolsa au confluent de la
rivièreLos Amates ou Amatillo et de la quebradaLas Lajas; mais on ne

saitpas exactement si lepassage suivant du texte se réfère la ligneentre
ces deux points (en admettant que l'expression «de alli» se rapporte au
confluent de 1'Amatill'oet de Las Lajas) ouàla ligne situéeplus loinvers
l'ouestà partir de La Bolsa. Toutefois, les propriétaires de Nombre de
Jesus reconnaissaient lacolline de La Bolsa commelimite de leursterres
car iln'yavaitpas dehauteur plus élevée àproximitéetqu'elle correspon-
dait à la longueur des 50 cordes en question; et selon un procès-verbal
d'arpentage effectué en 1843pour l'octroi du titre de San Sebastian del
Palo Verde (voir paragraphe 172ci-après)la distance étaitde 50 cordes,
((conformément au titre de Nombre de Jesus» à partir de La Bolsa
jusqu'au confluent de la rivière «del Amatio~ et de la quebrada de
Las Lajas.
161. San Juan de Lacatao a fait l'objet d'un arpentage en 1618,d'un
arpentage du «sitio»en septembre 1764,d'un autre plus complet en mars

1766et d'un autre encore en septembre 1786.Dans le procès-verbal du
premier arpentage, une rivière «Gualguix >)est mentionnée comme une
limiteentre lajuridiction de Gracias a Dios et celle de San Salvador (((el
dicho Rio Gualguixelqualparte terrninosde lajurisdiccionde la ciudadde
Graciasa DiosconladeSantSalbador))).On sesouviendra que la Pozadel
Cajon, le point terminal du troisièmesecteur en litige de la frontière ter-
restre,estsituéesur« 1;rivièreElAmatilloou Gualcuquin »,selon letraité
généralde paix. L'arpentage de 1764n'est d'aucun secours pour la zone
particulière dont la Chambre s'occupe ici. Il y a lieu de rappeler qu'à
l'époquede celui de 1766les terres de Gualcimaca n'avaient pas encore
étéarpentéesd,esorteque le Portillo de Las Lagunetasétaitle tripoint des
titres subsistant alors de Nombre de Jesus, d'Arcatao et de San Juan
de Lacatao. Au cours de cet arpentage, le propriétaire des terres de
Nombre de Jesus, un prêtredu nom de Simon de Amaya ou Amalla, étaitprésent, muni du titre,de 1742,et « ..on a pu constater que ce portillo
[Las Lagunetas] marquait la limite entre les deux haciendas ..» (((..en
dondeestavaelBr.DonSimondeAmallaconsutituloy cotejandounoy otro
sereconosiodichoportillopormojon de una,y otra hacienda ..»).La limite
depuis Las Lagunetaset en direction du sud fait l'objet du procès-verbal
reproduit ci-après:

K... queriendotenderlacuerdadedichoportillodelaslagunetasnose
pudo por ofreserr~fuena bajada asperade muchos saltos, y tanteo el
medidorala cumrjredeunserroquehazeenfrentedesteMojon,sesenta
cuerdas,ypuestoi:endichoserrominsionadose bolvioa reconoserotro
Mojonde la haciendadeldichoB.'y siguiendo esterumboquese esta
reconosiendodeponientea oriente,se tendiolacuerdaendichoSerron,
secojiounacuchilla,delmismoserro, y apocoandarsesebajopor una
bajada predegos~y ' sellegoalpaso deuna quebradaquellaman de los
amtes con sinquenta cuerdasquedando dicha quebrada dentro esta
remediday deal1,fpor nopoderse tirarlacuerdapor10muiasperodela
orillade dicha qiuebradatanteo el medidorasta la Junta deLempa,
treinta,y una cuerday,puestos endichaJunta nose pudopasar conla
cuerdaporlas mismasasperidadesqueay enlahorilladeldichorio de
Lempa y tantecl el medidor hasta elparaje del Salitre sesenta
cuerdas, ...

..se bolvioquinto dia aproseguirdel referidoparajedelSalitreconla
cuerda,siempres,'guiendo lamismaorilladelriodelempa,aguasabajo,
y sellegoalaJunta delriodeMocal dondeseserroesta remediday ubo
hasta esta esprer:adaJunta de lempa conmocalpor este rumbo tres
sientasquatro cuerdas .))
[Traduction]

«On a essayédetirerlacorde àpartir dudit portillode Las Lagune-
tas, mais cela n'a.pas été possibleen raison du cheminaccidentéet à
pic. L'arpenteur aévalué à60cordesladistanceentrecetteborneet le
sommetd'un coteauqui setrouve enface.Au sommet dececoteau on
a identifié une autre borne de lahaciendadu bachelier [c'est-à-dire
Simon de Amalla] et en suivant cette direction ouest-est on a tiré la
corde sur ce mêmecoteau suivant la crêtede la montagne, puis on
descendit un terrain rocailleux et on arriva au guéd'une quebrada
nomméeLashiates, avec50cordes,cette quebradafaisant partiede
cenouvelarpentage.Nepouvant pas tirerlacorde apartirde cepoint
du fait que la rive de lauebradaétaitfort accidentée, l'arpenteur a
calculé31cordesjusqu'a lajonction avecla Lempa. Apartir de cette
jonction on n'apas pu continuer à causedesdifficultésque présente
la rive de laenipa et l'arpenteur a calculéde cettejonction au lieu-
ditSalitre 60cordes ...

..nous sommes revenus lecinquièmejour au lieu-dit Salitre etavecla
corde tirée toujours suivant le bord de la rivière Lempa en aval jusqu'à la jonction avec la rivière Mocal ou se termine ce nouvel
arpentage et oniidénombré jusqu'à cettejonction de la Lempa avec
leMocal304 cordes.»
162. Avant d'en venir à l'arpentage effectué en 1786 à San Juan
de Lacatao, il sera utile de considérer,malgré sesimperfections recon-
nues, celui qui a eu lieu en 1783Gualcimaca.Cette équipe d'arpentage

est parvenue à
(..una quebradgseca,honda quehaceenunportilloquenombrande
lasLagunetasen dondeseencontrootromojonqueeselultimodelsitio
de los Arcataossegun su titulo y elrimer0pertenecienteal sitio de
Nombrede Jesu3 .».
[Traduction]

...une profonlde quebrada à sec où se trouve un portillo appelé
LasLagunetasouétaitplacéeuneautrebornequiestladernièredela
propriétéd'Arc;ltaosuivant sontitre et la première faisantpartie de
la propriétéde Nombre de Jesus ..»
Il est égalementpréciséque la borne suivante,appelée BarrancoBlanco,

«...sirvedemojtn y linderoa lastierrasdelreferidositiodeNombrede
Jesusy lasde la Haciendade San Juan de Lacatao dividiendolas dos
jurisdiccionesdeesteProvinciay ladeSan Salvador ..»
[Traduction]

«..sert deborne etdelimiteauxterres deladitepropriétédeNombre
deJesus etde cellesdu domaine de SanJuan de Lacatao,en divisant
les deux juridictions de cette province et celle de San Salvador...))
163. L'arpentage tleSanJuan de Lacatao de 1786aété effectuéensens
inverse de celui qui iivait suivi en 1766,c'est-à-direque l'on estparti

cette fois du conflu,rnt de la Lempa et du Mocal. La personne qui a
procédé à l'arpentage étaitun certain Manuel Castro ou de Castro, qui
sembleavoirété lejuge desterresayantégalementprésidé,troisana supa-
ravant,à l'arpentage deGualcimaca.Apartir du passageoù ilestquestion
du confluent, leprocès-verbald'arpentageest ainsi rédigé:
«Y mudando el rumbo al Oeste cuarta al Sud-oeste se tendio la
cuerdaporla ori.lladelnodeLempa tomandoloaguasarribaalasinies-
traabrazandolm tierrasdelsitiode Malpaizhasta llegara lajunta O
encuentrode un riachuelo O quebradagrandequedijeron llamarsede
losAmates, por otro nombreGualcuquinque tambiénsirvede rayay

linderoalsitiodeNombredeJesusqueposeeelBachillerdonSimon de
Amaya, presbitt!rodomiciliariodel Arzobispadode Guatemala cuya
hacienda esta en términosde lajurisdiccionde la Provinciade San
Salvador..»
[Traduction]
«Et en changeant de direction, à l'ouest-quart sud-ouest, on a

tendu la corde sur le bord de la rivièrede Lempa en remontant les eaux en amont sur la gauche des terres de la propriétéde Malpaiz
jusqu'à arriver iîu point de rencontre avecune petite rivière où une
grande quebradaqu'on a dit s'appeler Los Amates, ou également
Gualcuquin, seivant égalementde limite à la propriétéde Nombre

deJesus que poijsèdele bachelier Simon de Amaya, prêtre domicilié
àl'archevêché dleGuatemala, dont le domaine se trouve aux limites
de lajuridiction de la province de San Salvador.»
164. La Chambre note que la frontièredont il a déjàété convenuentre
les Partiescomprend, le confluent de la Lempa et du Mocal et sepoursuit
en amont lelongde 1;iLempajusqu'à un point où une rivièreouuntorrent
portant sur la carte du Honduras le nom de «Rio El Amatillo » et sur la

carte d'El Salvador celui de «Rio Guayquiquin ou Amatillo » rejoint la
Lempa;après cela,lafrontièrequi a fait l'objetd'un accord suit cetorrent
sur prèsde 2ki1omèti:es(environ 48cordes). Leprocès-verbald'arpentage
de 1786poursuit en cestermes :
«..y dichoriachuelo[Gualcuquin]y junta dicenpartelasjurisdicciones
dedicha Provin~iay ladeComayaguaa queesanexalajurisdiccionde
Gracias,hasta abndese lejunta unaquebradaque nombran Tuquin O

de losAmatillosO delPa10Verdeque todosestosnombresledan, cuya
quebradaesgu~rrdaraya dejurisdiccionesy divisionde Provincias:en
fin a dichajunt~rllegoelmedidorconciento veinte cuerdasmedidas.Y
mudandoelrumbosetendiocuartavezlacuerdaalNoruestecuartaal
Norte siguiendoaguasarriba el dicho riachuelode Gualcuquinllevan-
do10a la siniestrahasta donde se lajunta la dicha quebradade el
AmatilloO Pa10Verdequevadicho,encuyajunta sepasoesteriachuelo
de Gualcuquin!#araseguir laquebraday rumbo. ))

[Traduction]
«..etilaétéditquecettepetiterivière[leGualcuquin] etceconfluent
séparent les juridictions de cette province [San Salvador] et de
Comayagua à laquelle est annexéelajuridiction de Gracias,jusqu'à
l'endroit de lajonction avec une petiteebradadénomméeTuquin
ou Los Amatillos ou Pa10Verde,étantdonnéquetous cesnoms sont
pratiqués,cettequebradaétantla limite de lajuridiction et de la divi-
sion des provinces; l'arpenteur est arrivéjusqu'à cettejonction en
comptant 120 cordes. Et changeant de direction, on a tendu une
quatrième fois la corde au nord-ouest quart-nord en remontant en

amont lapetiterivièrede Gualcuquin, surlagauchejusqu'à l'endroit
où cetterivière rejointlauebradaEl Amatillo ou Pa10Verde, et, en
cetendroit, oniltraverséla petiterivièreGualcuquinpour sediriger
vers la quebrada.»
165. En ce poini: du procès-verbal d'arpentage, les opérations se
compliquenten raison del'apparition de SimonAmaya,propriétairedela
Hacienda de Nombre de Jesus (paragraphe 161ci-dessus), et d'un désac-

cord aveclui quant ;lutracéde la limite. El Salvador a appelél'attention
surlefait que SimonAmaya «n'avaitabsolumentrien àvoir aveclesauto-ritésdu village d'Arc.atao»,ce qui est exact; cependant, en sa qualitéde
propriétaire du domaine de Nombre de Jesus, il avait intéràtce que
soientrespectéesleslimitesde cedomaine. Apremièrevue,on nevoit pas
très biensil'arpentage a suivila ligne que lejuge considérait commelégi-
time,malgrélesprotestations du propriétairevoisin,ou si,compte tenu de
ces protestations mais sans en reconnaître la validité,on a suivi la ligne
que défendaitle propriétaire de la Hacienda de Nombre de Jesus. Quoi
qu'il en soit, l'arpentage achevé, SimonArnaya a envoyé une lettre de
protestation sur laquelle le juge s'estprononcécomme suit:

«Sin embargodehallarmeaccidentadopaséal lugardondeelpadre
suponeel agravioeintroductionensustierrasyaunquesin eltitulosuyo
sereconociono cstarloy solohabercreidosede unfalso informequele

sirviode bastanteapoyopara desahogarsupasiony enojoy puestoen
dicho lugar seliczlarondichos viejosdonde se hallaban los antiguos
mojonesdeNombrede Jesusqueeslamismalineaqueelmedidorsiguio
ycitandoatodoslosdichosparaquedetodofuesen testigosencualquier
ocasiony evento..»
[Traduction]

«Bienque metrouvant accidenté,je mesuisrendu àl'endroit où le
père prétendait avoir été lésp ar suite d'un empiétement sur ses
terres etbien qu'ilne fût pas en possession du titre, ila reconnu qu'il
n'en était rien etqu'il s'était bsur de fausses informations pour
manifester sa colèreetson irritation et aprèsêtrearrivéet endroit,
les personnes âgées en question ont signalé où se trouvaient les
anciennes bornes de Nombre de Jesus qui étaient situéessur la ligne
mêmequ'avait suiviel'arpenteur, et j'ai citéces personnes pour être
éventuellement 1:ntenduescommetémoins ..»

Parconséquent,de 1';lvisde laChambre, l'arpentage de SanJuande Laca-
tao de 1786peut être considéré commedéfinissan dte manière exacteles
limites des deux haciendasmalgré l'attitudedu propriétaire du domaine
de Nombre de Jesus.
166. Le procès-verbal d'arpentage poursuit après le passage citéau
paragraphe 164ci-dessus :

«Y el medidor siguiendoel rumboque trajodel Noruestecuarta al
Norte tomola quebradadelAmati110lindandoa la izquierdaconlas
tierrasdenombrede Jesushastasaliraunllanoqueestaamedialadera
delcerro donde:;eencontroun mojon antiguo de nombredeJesusque
nombrande los Macuylisguas y siguio tirandohasta la cumbrede un
cerroaltopicudoquenombranelCerroGrandequeenfrentaconlamon-
taliadeQuepuredelquesefue bajandopormontaiiahastaelasientode
elladonde esta irnderrumbecoloradoy siguibsobreel mismo rumbo

recto a buscar trnportillo que nombrande las Lagunetas donde se
encontrootro m~jondelsitiodeNombredeJesusquetambiénsirvealas tierrasde Gualcimacasitio que esde esta mijurisdiccion ..salio ulri-
mamentea dich(7Portillollegoa el conciento treintacuerdasmedidas
Iinearectadeduciendo algunasporlasvueItasquesedieronconlacuerda
a buscarcomoandarenaquellasfragosidades ..))

[Traduction]
«Et l'arpenteur a suivi la mêmedirection du nord-ouest quart-
nord, en suivant la quebradadel Arnatillo en longeant à gauche les
terres deNombi-edeJesusjusqu'à arriver à uneplaine qui setrouve à
mi-hauteur dela collineoù estplacéeuneancienneborne de Nombre
de Jesus que l'on appelle la borne des Macuylisguas et il a continué

en tirant laco~dejusqu'au sommet d'une haute colline escarpée
dénommée CerroGrande qui se trouve en face de la montagne de
Quepure, et on a continuéjusqu'au pied de celle-ci où se trouve un
prépicipe rougeâtre puis dans la mêmedirection en ligne droite en
recherchant un portilloappeléLas Lagunetasoù se trouve une autre
borne de la propriétéde Nombre de Jesus quidélimiteégalementles
terres de Gualcimacaquifaitpartie demajuridiction ..etl'arpenteur
estarrivéfinaleinentà ceportilloencomptant 130cordesmesuréesen
lignedroiteeten déduisant plusieurspour compenser lescourbesqui
ont étéfaitesvc:clacorde pour chercher lechemin dans cespassages
difficiles».

Ilestfaitmention de laborne de Las Lagunetascomme étantletripoint de
Nombre de Jesus, cle Gualcimaca et de San Juan de Lacatao, mais il
ressort du procès-ve,rbald'arpentage de Gualcimaca de 1783,citéplus
haut, qu'en fait c'étaitun quadripoint, qui marquait égalementl'une des
limites des terres'lircatao. (Par la suite,dans le procès-verbald'arpen-
tage de Lacatao de 1786,il est fait état d'unripoint Gualcimaca/Arca-
tao/San Juan de Lacatao, mais il s'agit là du tripoint situéau nord de
Gualcimaca, dont il a déjà été question.)
167. Aprèsavoir achevél'arpentage, en 1786,lejuge compétentainvité
l'arpenteur à récapi.tulerses résultats, qui devaient servir de baàeun
plan; à supposer que ce plan ait été établii,l ne semble pas qu'il ait été
annexé au procès-verbal d'arpentage. Les distances et relèvements
consignésdans ce procès-verbal ne paraissent pas, en fait, donner un
résultatqui soitcompatible avecun retour au point de départde l'arpen-
tage; à l'époque, la question fut soumise à un réarpenteur, mais il ne

semblepas qu'une revision aitjamais eu lieu.
168. En conséquence,laChambre, sefondantsur letitre reconstituéde
Nombre de Jesus cle 1742 et sur les procès-verbaux d'arpentages de
SanJuan de Lacataa de 1766et 1786,considèrecomme établiquelaligne
de l'uti possidetisju.risde 1821 dans ce sous-secteur correspondaità la
limite entre lesomaines de Nombre deJesus et de San Juan deLacatao;
et que cette limite partait duripoint de Las Lagunetas (point H sur le
croquis noC-3ci-inclus),dans unedirectiongénéralesud-estpouraboutir
à un point situésur1sr~ivièreAmatillo ouGualcuquin.Cepoint,quireste à
identifier, coïncidait avec le confluent de la rivière et d'une petite quebrada,sejetant da.nsla rivièredepuissa rive droite (au sud-ouest)etla
limite coïncidait d'uriemanière généraleavecla directionde la quebrada

sur la dernière partii: de son cours en aval jusqu'à la rivière. La limite
suivait alors la rivièrernatillo ou Gualcuquin, en avaljusqu'à la Poza
delCajon,point où commence lesecteur delafrontièrequisuit etqui afait
l'objet d'un accordeiitre les Parties.
169. Afin de définiravecplus de précisionlalignedécritedans lepara-
graphe précédent,il est légitimede prendre en considération les titres
(républicains) accortléspar le Honduras dans la régionaprèsI'indépen-
dance, qui, selon les affirmations du Honduras, englobent des terres qui
s'étendent jusqu'à laligne qu'il revendique et en constituent lajustifica-
tion, et qui, selon la représentation cartographique qu'en a donnée le
Honduras, sontindiqués sur lecroquis noC-3ci-inclus.Cestitres ont déjà
été évoqués dans lam esureoùcertainsd'entre euxpermettent dereconsti-
tuer une partie du titre perdu de Nombre de Jesus; mais il resteencoreà
les examiner d'un double point de vue: premièrement, afin de voir s'ils

permettent de faire davantage la lumière sur la ligne de I'utipossidetis
juris; et deuxièmement, à propos d'une affirmation du Honduras selon
laquelle El Salvador aurait accepté ou reconnu la lignefrontière revendi-
quéepar le Honduras.
170. Lepremier des deuxtitres de LaVirtud (1836)définissaitun carré
de 50 cordes de côt6 qui avait été prélevé sur les terres de l'ancienne
Hacienda de SanJuan de Lacatao et dont leslimitesn'étaient pas présen-
tées commealignéessur des limitesexistantesd'autres titres. Le point de
départenétaitun lieildénomméSalitre,situésur larivièreLempa; ilétait
question d'un endroit portant ce nom dans le procès-verbal d'arpentage
de San Juan de Laciitao de 1766,qui le situait àquelque 60 cordes du
confluent de la quebi*adaappeléeLos Amates et de la Lempa (voir para-
graphe 161 ci-dessus).Selon la Chambre, cepremiertitre de La Virtud ne
permet pas de fairela lumièresur la frontièrede I'utipossidetisjuris.

171. Le deuxième titre de La Virtud (1838) a déjàété cité plus haut
(paragraphe 159);il semble avoir eu pour objet de combler le vide qui
subsistaitentre lesterres du premiertitre de La Virtud (1836)et celles de
Gualcimaca; Gualcimaca a été arpentéele 23 février 1837et les terres
correspondant au deuxièmetitre de La Virtud les4 et 5mars de la même
année, le mêmefonctionnaire procédant aux deux arpentages. On se
souviendra(paragraphe 157ci-dessus) que letitre de Gualcimaca précise
que le Portillo de LsrsLagunetas était le tripoint d'Arcatao, de Nombre
de Jesus et de San Jiian de Lacatao. L'arpentage des terres de La Virtud
- qui, ilya lieu de 1t:rappeler, ont été préleesr cellesde SanJuan de
Lacatao - n'est pa:; parti de l'ancien tripoint de Las Lagunetas, mais
apparemment d'un point situé à30 cordes (1204 mètres) plus loin, dit
La Bolsa, qui,selon ce qui était dit,avaitéun repère marquant la limite
entreNombre deJesiisetSan Juande Lacatao.Aucune hauteurde cenom
ne figure dans les procès-verbaux d'arpentages de San Juan de Laca-

tao, mais on se souviendra (paragraphe 159 ci-dessus) que le titre de
Nombre de Jesus de 1742a étéprésenté en1837 à La Bolsa et cité commeseréféranta «esteceipro» - a «cettehauteur)). La description des opéra-
tions initiales'arpeiitage effectuées àLa Virtud en 1837est quelque peu
confuse mais,si on la lit en s'aidant du planjoint au titre, elleindique que
l'arpenteur aparcoum une distance de 30cordes au nord-ouest eta atteint
le tripoint de Gualciinaca/Nombre de JesudLa Virtud; il a ensuite suivi
la limite de Gualcimaca, sans répéterles mesures faites lorsque le

domaine avaitété arpenté.
172. Lesterrescorrespondant au titre de San Sebastiandel Palo Verde
ontétéarpentées enaoût 1843,etellesétaientcenséesêtresituée au sud-
ouest de cellesdu premiertitre de LaVirtud, etenêtremitoyennes(encore
que, selon le plan fi1;urant sur le titre de 1843,l'orientation de la limite
mitoyenne fût indiquéecomme étant«N 74" O»,et non pas tout simple-
mentouest-est comme dans letitreantérieur).Letitre de Nombre de Jesus
a une fois de plus étéprésenté par le maire de cevillage,et on a procédéa
l'arpentage en tenarit compte de ce document. Selon le procès-verbal,
l'orientation suivie depuis le point de départde l'arpentage de La Virtud
de 1837 (c'est-à-diri: La Bolsa) a été « S 79" En; a une distance de
50 cordes (2075 mètr,es),les arpenteurs sont arrivés«à lajonction d'une
petite quebradaappeléeLas Lajas et de la rivièreAmatio,jonction qui est

égalementappelée la Posa del Cajon »:
«De aquise tomoelrumbodelSudsetentay nuevegradosal Estey
bajandode este .Cerrsepasopor unportezuelitoque menciona larefe-

rida medidadel NombredeJesus,cuyas tierrasquedana la derechay
lasquese midefi' a la izquierda;porultimollegamosa lajunta de una
quebraditaque llamande Lajas con elrio delAmatio, a cuyajunta
llaman tambienla posa del Cajon ..Hasta este lugar se cuentan
cincuentacuerdtuque espresaeltitulodelNombredeJesus. ))
[Traduction]

«A partir d'ic:i,on apris ladirection S79" Eet en descendant cette
colline on a suiviun petit passage que mentionne ledit arpentage de
Nombre deJesiis,dont lesterres setrouvent à droite et cellesquisont
arpentées a gauche; nous sommes enfin arrivésa la jonction d'une
petitequebradaappeléeLajasavecla rivièredel Amatio,jonction qui
est égalementappeléela Posa del Cajon ...jusqu'à cet endroit, on a
compté50 cord'rs,d'aprèsletitre de Nombre de Jesus. ))

173. Il ressort de (:esdiverstitresquela limite desterrescorrespondant
au titre de Nombre tle Jesus s'étendait depuisLas Lagunetas àLa Bolsa
(unedistance évalué(e:ntre 30et60cordes), a partir de La Bolsarejoignait
une quebrada,appelée alors Lajas, qui se jetait, depuis la droite (vers
le sud), dans la rivière Gualcuquin ou Amatillo, et suivait la dernière
partiede cette quebradajusqu'à la rivière,la distance àpartir de La Bolsa
étantd'une cinquantaine de cordes. Puis la limitesuivaitla rivièreen aval
jusqu'à son confluerit avecla Lempa. Toutefois, les calculs de la distance
qui correspond àcettepartiede la limitene concordent pas :selonl'arpen-
tage de San Juan dt: Lacatao de 1766,la distance depuis le «guéde laquebradaappeléeLc~sAmates »jusqu'au confluent avec la Lempa a été
évaluée à 31cordes ( 1286mètres),etde làjusqu'au confluent de la Lempa
et du Mocal à 304 cordes (12 616 mètres). Les arpenteurs parvinrent à
Las Lagunetas après avoir parcouru une distance de 130cordes,mais on
ne saitpas exactemeritoù lesmesures ont commencé;siellesont étéfaites

à partir du c0nfluen.t du Gualcuquin et de la Lempa, en déduisant les
100cordesentre Las Lagunetasetla rivière,la distanceentre ceconfluent
et le dernier pointdu levésur la rivière ne serait alors que de 20 cordes
(820mètres).Ce qui est certain c'estque le procès-verbal d'arpentage de
1786indique que la distance entre leconfluent de la Lempa etdu Mocal et
leconfluentavec la quebradaestde 120cordes,soit une distancebieninfé-
rieure aux 304 cordes que retient l'arpentage de 1766.La distance entre
Las Lagunetaset le confluent du Gualcuquin et de la Lempaest,d'après
lescartesmodernes, dequelque 7000mètresen lignedroite; et,commeon
l'avuplus haut, laposition de LasLagunetasestcalculéenotamment à par-
tir des distancesdepuis le Cerro El Caracol, au-dessus du village d'Ar-
catao, un des endroits cités dans les diverstitresanciens que la Chambre
estime clairement id1:ntifiables(voirparagraphe 155ci-dessus).
174. Les titresé~lublicainsde La Virtud et de San Sebastian del Pa10
Verde ne sont utiles quepour déterminerla limite entre Las Lagunetas et

le Gualcuquin; ils rie donnent aucune indication sur la longueur de la
partie du Gualcuquin qui formait la limite de Nombre de Jesus plus loin
en aval. Le Honduriis a fait observer que la mention aPosa del Cajon »
désignaitla limitesud-estdesterrescorrespondant au titre de San Sebas-
tian del Pa10Verde, et que le point limite est du secteur en litige examiné
ici, c'est-à-dire leiint de départvers l'est du secteur suivant qui a fait
l'objet d'un accord t:ntre les Parties, s'appelle Poza del Cajon (article 16
du traité générad l e paix de 1980,quatrième secteur).Toutefois, si l'on
prend pour hypothèse que ce dernier point (qui,incidemment, à enjuger
d'après lescartes,n'apparaît pas comme étantlajonction d'un torrent ou
d'un ravin et de la rivièreGualcuquin-Amatillo)estle mêmeendroit que
celuidont ilestquestion dans letitre de SanSebastiandelPalo Verde,ilen
résultede nouvelles8contradictions sur le plan cartographique. Si l'on
retient lesdistances i:trelèvement- assezprécis - qui figurent dans les

titres républicains de San Sebastian del Pa10Verde, de La Virtud et de
Gualcimaca afinde reporter sur la carte l'emplacement desterres corres-
pondant à ces titres, en commençant par le point terminal du secteur en
litige, décritcomme étantla Poza del Cajon, on aboutit àplacer Gualci-
maca siausuddu Cerro ElCaracol,au-dessusdu villaged'Arcatao, que sa
position ne correspandrait plus dutout auxdiversautrestitrespertinents,
mêmeselon l'interprétation qu'endonne le Honduras. En conséquence,
selon la Chambre, la conclusion la plus raisonnable est que la Poza
del Cajon, mentionnée dans le titre de San Sebastian del Pa10Verde de
1843,n'estpas lepoint ainsidénomméen 1980qui estlepointterminal du
secteur en litigexaminéici; et que lesécartsdanslesdistancesparcourues
lelongdelarivière G-ualcuquin-Arnatillonesemblentavoiraucune explica-
tion raisonnable, de sorte qu'il nepeut pas être tenu comptede ce point. 175. Selon letitre de La Virtud de 1838,de Las Lagunetas àLa Bolsa,
d'une manièregénéralec ,'estla direction suct-éstqui aétésuivie(l'orien-
tation inverse de la directionrdrLouestsuivie sur le premier segment de
l'arpentage). Des crctquisde l'époque sont annexés àla fois au titre de
LaVirtud et à celuide SanSebastian del Pa10Verde,eten lescomparant il
est possible de déduire desrelèvements précisdu titre de San Sebastian

que la direction de1,iligne Las Lagunetas-La Bolsa est d'environ 132".
Etant donnéquelavariation magnétiquedans larégionàl'époque étaid te
quelque 7" est(cf.paragraphe 1 17ci-dessus),celacorrespond à139"vrai.
En suivant cette orientation approximative à partir de Las Lagunetas
(point H sur le croqiiis noC-4 ci-inclus),àeune distance de 900 mètres
(21,5 cordes), on trouve une colline d'environ 848 mètres de hauteur
d'aprèsles cartes (point1 sur le croquis noC-4). Siàpartir de cette col-
line on suit alors la direction de la limite sud-ouest de San Sebastian
del Pa10 Verde (S '79" E, soit 101" magnétique; 108" vrai) pendant
2490mètres(60 cordes),la ligne aboutit àune quebrada désignéesur les
cartesdesdeux Parties comme lajonction de la quebrada La Montafiita et
de laquebrada de Letin,quisejette dansla partie supérieuredu Rio Gual-
cuquin ou Amatillo au point J sur le croquis noC-4. En conséquence,la
Chambre considère pouvoir raisonnablement tirer la conclusion que la

hauteur en questioil est celle que le procès-verbal de 1837 appelle
La Bolsa, que la quelbradaen question est Las Lajas, et que la ligne qui
vient d'être indiquéestletracéde lalimitede 1821entreNombre de Jesus
et San Juan de Lacaiao,et donc la ligne de l'utipossidetisjuris, qui conti-
nue à suivre le cours du Rio Gualcuquin-Amati110en avaljusqu'au point
terminal du secteurt:nlitige.

176. La Chambre est parvenue à la conclusion que la limite de l'uti
possidetisjurisdans cette partie du troisièmesecteurpeut êtredéterminée
en se référant, entn: autres, aux titres républicainsde La Virtud et de
San Sebastiandel PzrloVerde, et la ligne ainsidéterminéepar la Chambre
concorde avec ce clu'elle considère être l'emplacement géographique
exact des terres correspondant à ces titres. Comme la prétention du
Honduras selon laqiielle El Salvador a,en 1884,reconnu une lignededéli-
mitationsuivant les'limitesesdits titresou ya acquiescéconduirait exac-
tement au mêmeri:sultat, la Chambre n'a pas besoin d'examiner cet
argument.

177. Ayant ainsi achevéson analyse de ce qu'étaitla situation de l'uti
possidetisjuris de1&21sur la base des diverstitres produits, la Chambre
doit maintenant exiiminer, pour l'ensemble du troisième secteur de la
frontière terrestre, les prétentions formuléessur la base des effectivités.
Dans son mémoire,El Salvador a affirméque son autoritésur ce secteur
de la frontière «est confirmée par l'exercice d'une compétence civile, comme
l'enregistrement des titres fonciers au cadastre, l'octroi de titres
communaux à des personnes jouissant d'une possession,et la tenue

du registre d'étatcivildeshabitants, ainsique par lesprocès-verbaux
desélectionsmunicipales et présidentiellesquiont eu lieu dans cette
région ».

Lemémoirecomprend unecarte qui, pour cesecteur, indique les établis-
sementshumains des zones non délimitées ));et en annexes à cette pièce
de procédure figurentun certain nombre de certificats de naissance et de
décès.La principal(: revendication de cette nature est l'affirmation
d'El Salvador relativt: l'exercicede l'autoritéeffectivesur la zonesituée
au nord et à l'ouest des terres du titre d'Arcatao, en direction du nord
jusqu'au point 14"09'49" N, 88"47'55" O (point C sur la croquis noC-1
ci-inclus). Dans cette zone, les effectivitésalléguéessonten fait la seule

base delarevendicationd'El Salvador,car celui-cin'a pascontestéque les
titresfoncierscoloniauxprésentéspar le Honduras avaient été délivrés à
la suited'arpentages effectuéspar les autoritésde la province de Gracias
a Dios. Leseulélémentde preuveproduit par El Salvadorqui aittrait à un
établissement humain, dont laprésenceestalléguée dans cettezone nord-
ouest, consiste en cinq certificats de naissance et un certificat de décès,
dressésdans la locali.tésalvadorienne d'Arcatao et portant sur des nais-
sances et un décèssurvenusdans le (canton de Zazalapa ».Lesdates des
certificats s'échelonnent entre le 30janvier 1977et le 7 février1985;ils
sont insuffisants pour corroborer l'affirmation selon laquelle «une
compétence territoriale effective s'est exercée pendant une longue
période)).La Chambre a pris note des observations formulées au nom

d'ElSalvador au sujetdesdifficultésrencontrées,dans cettezone enparti-
culier, pour rassemblerdes preuves des effectivités,mais,comme elle l'a
indiqué plushaut (piiragraphes 64-65),elle ne considère pas qu'elles ont
une incidence sur les conclusions qu'il convient de tirer.
178. Quant àla zone située àl'estdesterres du titre d'Arcatao, il a été
fait état d'un certain nombre de certificats analogues,relatifsune nais-
sanceet àplusieurs clécèssurvenus dans la valléeou cantonde Los Filos,
qu'ilyalieud'identif'ier,selonlacarte incluse dans lemémoired'El Salva-
dor, avecla localitésituéedans la valléeau sud du Cerro El Caraco1et du
Cerro El Sapo.Cescertificats s'échelonnent entre le 25octobre 1910et le
20juin 1919.Aucune:explication n'estfournie sur l'absence de toutetrace
d'enregistrement avant 1910ou depuis 1919.D'autres certificats ont été

présentés, qui font ktat de quatre naissances dans le canton de Gualci-
maca entre le 3janvier 1977et le 25juin 1985.La Chambre ne peut consi-
dérer ces deux séries de certificats comme constituant une preuve
suffisante de l'exercice d'une juridiction effective dans la zone en ques-
tion.
179. Ily a lieu de signaler égalementd'autres élémentsde preuve des
effectivitésqui ont été fournispar El Salvador dans son contre-mémoire.
11est affirmédans cettepiècede procédure que,pendant une très longuepériode,El Salvador aexercél'autorité militairenotammentsur lesecteur
examinéici. Il y estfait mention des postes militairesruraux établis dans
chaque canton, dont chacun a «parmi d'autres obligations et pouvoirs
[celui][d']exerce[r]notamment un contrôlesurledit canton, [d']assure[r]sa
défenseet [d']yeffectiie[r]despatrouilles ».L'élémendte preuvesoumis à
cet égardest constitui:par lesétatsnominatifsdu personnel despostesou
détachements militaires ruraux pour la période allant de 1922 a 1964;

pour ce qui est du sec:teuractuellementexaminé, ces états concernentles
cantons de Los Filos,Gualcimaca, Quipura, Hacienda Viejaet Plazuelas.
Toutefois,rien n'indique a quelendroit précis,en cequi concernela fron-
tièreenlitige,cespostesétaientétablis,nisousquelleforme s'esteffective-
ment exercéel'autorité militaire. En conséquence, la Chambre ne peut
considérer cette do<:umentation comme suffisante pour invalider la
conclusion àlaquelle elle est parvenue quantà l'emplacement de la fron-
tière.
180. A propos des preuvesdeseffectivitésfourniespar leHonduras, on
trouvetout d'abord quelques élémentsde correspondance diplomatique,
etenparticulier une demande officielleprésentéepar ElSalvadorconcer-
nant l'extradition da malfaiteurs présumés résidantdans une localité
appelée «La Vecina,juridiction de la ville de La Virtud, départementde
Gracias » au Honduras. La Vecina est représentée surlescartes des deux

Parties comme étant un villagesituéa proximitéde lasource du RioGual-
cuquin ou Amatillo. 13euxièmement,uneabondante documentation a été
fourniedans une annexe àla répliqueduHonduraspour démontrerque le
Honduras peut aussi s'appuyer surdesargumentsd'ordre humain, qu'ily
a «des établissementshumains »ou vivent desressortissants honduriens
dans les zones en litige de tous les six secteurs, et que diverses autorités
judiciairesetautres du Hondurasont exercéetexercentencoreleursfonc-
tions dans ces régions.En ce qui concerne le secteur ici considéré,le
Honduras a présenti:des documents sous 10rubriques :i) procès crimi-
nels; ii) policeou sécurité;iii) nomination de maires adjoints; iv)éduca-
tion publique; v) versement des salaires aux employés et rémunération
desfonctionnaires; vi)attributionsdeterres; vii)transmission ou vente de
biens immobiliers; viii) certificats de naissance; ix) certificats de décès;
x) divers.Ces documents portent sur trente a quarante localités,identi-
fiées simplement par le nom du village ou du lieu. Aucune carte n'a été

fournie pour indiquer la position géographique de ceslieux; une compa-
raison des carteshonduriennes et salvadoriennesmontre que lesnoms et
les emplacements des villages ne correspondent souvent pas; et, dans
certains cas, on constate que deux villages portent le même nom dans
différentesparties de la zone.Un certain nombre d'entre eux ne figurent,
semble-t-i1,sur aucune carte.
181. Les renseignements dont dispose la Chambre lui permettent
seulement de constater qu'un seul des villages auxquels se rapportent les
élémentsde preuve du Honduras est situé entièrementdu côté salvado-
rien de la lignefrontière définiepar la Chambre dans ce secteur: il s'agit
du village d'El Palinito, qui se trouve au sud du Rio Gualcuquin ouAmatillo, et qui fonne ici la frontière, comme il est indiqué au para-
graphe 175ci-dessus. Une partie du village d'El Amatillo est peut-être
également situéeau Sudde la rivière; les cartes ne sont pas clairàsce
sujet,mais celledu Honduras place lenom etlesbâtiments quiy sontindi-
quésau nord de la rivière.Seloncette cartedu Honduras, le village ou la
localitéd'El Palmito se trouve au sud de la rivière,etjuste au sud-est du

confluentavec une qirebradaque laChambreconsidèrecommemarquant
le point où la frontière commenceà suivre la rivière.La carte d'El Salva-
dor représente quelquesbâtiments épars à cet endroit, mais ne donne pas
le nom d'El Palmito (ou un autre) àune localitésituéeà cet endroit. Les
éléments de preuveavancéspar le Honduras comprennent douze actes de
naissance, portant des dates s'échelonnant entremai 1909et août 1946;
assez curieusement, ;aucundes nombreux actes de décèsprésentés palre
Honduras n'indique ElPalmito comme lieude décèsA . ucuneexplication
n'aété donnéepourjustifier que lesdocumentsd'étatcivilselimitent àla
période 1909-1946.Comme le dernier document remonte à quelque
quarante-cinq ans, il sembleprobable que la localité d'El Palmito soit a
cessé d'exister,soit fait maintenant partie d'une subdivisionadministra-
tive qui porte unautre nom. Toutbien considéré,la Chambrene voit pas
en tout état de cause de preuves suffisantes d'effectivitésdu Honduras

dans une zone dont il a été clairement établiqu'elle était situéedu côté
salvadorien de la ligne frontièrepour qu'elle puisse douter de la validité
de cettefrontière en ce qu'elle représentela ligne deutipossidetisjuris.

182. La Chambre ayant rejeté, en ce qui concerne la zone située au
nord-ouest du secteur examiné ici, la prétention qu'El Salvador fonde

sur des effectivités, est dès lors nécessairede revenàla question de la
position précisede la ligne del'utipossidetis jurisdans cette région.La
Chambre a admis (paragraphe 131 ci-dessus) que la frontière suit la
limite sud desterres comprises dans lestitres de San Juan El Chapulin et
de Concepcion de las Cuevas; toutefois, elle ne voit pas de justification
à une interprétation de ces titres qui permettrait de tracer une ligne
droite entre la bornt: du Pacacio et le confluent de la Gualsinga et de la
Sazalapa. Parmi les éléments àprendre en considération figure le pas-
sage ci-après du procès-verbald'arpentage de San Juan El Chapulin de
1766.L'arpenteur sedéplaçait d'une manièregénéralv eersl'est, etilavait
fixéune borne àla limite desterres deGuarita,au nord:

«..y encontramlos conunserro grande quenopudiendosepasarconla
cuerdapor 10frtzgosose tanteoa ojo treinta cuerdasasta la cumbrede
dichoserro y al,!iallamos aBisenteLopesconsu tituloel quedeclara
llegarasta dichtzcumbrelas tierrasdel sitiode las Cuevasy quedopor
mojonde unas ,votras tierrasy mudandode rumbopara elsurpor la
cuchilladedich,?serrocuiacuchillaesrallade estajurisdicciony de la
San Salvador st?tendiolaquerdaasta llegaraunserritopicudodonde allamos a YlarioCordovaconsutituloelque[illisible]astadichoserito
y asta alli ubosinquentacincocuerdas,y mudandode rumbopara el
ponientepor una quebradade monteseIlegoalrrichuelode Capasioy
caminandoagua:;abajoasta lajunta conelriograndede Sumpulcuia
junta se diopornrojbny uboastaalliquarentacuerda ..))

[Traduction]
« ..nous sommesarrivéssur unegrandecollineoù ilnenous apasété
possible de passer avec la corde car le terrain étaittrop accidentéet
on a évalué 30cordesjusqu'au sommet decettecollineoùnousavons
rencontré Bisentr Lopez avecsontitre qui a déclaré quelesterres du
lieu-dit Las Cuevas arrivent jusqu'au sommet et il est convenu que
celui-ci sertde borne aux deuxterres et nous changeons de direction
vers le sud par 11:shauteurs de la colline en question, qui se trouve

entre cettejuridiction et celle de San Salvador et on a tendu la corde
jusqu'à arriver àune petite collinepointue où nous avonsrencontré
Ylario Cordova avecson titre qui [illisible],et nous avonsétéjusqu'à
la petitecollineenmesurant ainsi 55cordes eten changeant de direc-
tion vers l'ouest par une quebradanous sommes arrivésau ruisseau
de Capasio que nous avons descendu jusqu'à la jonction avec la
granderivièrede Sumpul,jonction qui aétéconsidéré commeborne
et il a eujusqui:-là 40 cordes ..))

183. Le procès-verbalde l'arpentage de Concepcion de las Cuevas de
1719faitmention d'une quebradaappelée LaPuerta quimarquait lalimite
avec un lieu dénomrn é Santa Lucia ((..dichaquebradade lapuertaSirue
de mojona este Citio,y al Sitio llamado SantaLucia ..»). Le Honduras
attache de l'importaiice à ce passage, puisque les terres de Santa Lucia
relevaient de la juridiction de San Salvador. Sur une carte jointe au
mémoire du Honduras, on trouve indiqué l'emplacement de cette
quebrada,le confluerit de cettedernière avec la Gualsinga (point Z sur le
croquis no C-1 ci-inc:lus)étant, selonle Honduras, un point de conver-
gence aveclesterres c:omprisesdans letitre de la Hacienda de Sazalapa de
1741. .
184. Il n'est pas faciled'identifier lesparticularités mentionnéesdans
(:i' les titres de San Juan de Chapulin et de Concepcion de las Cuevas. De
plus, soitdit enpassant, aucun destitresrépublicainsqui ont été présentés

ne pennet de fairelalumièresur la question.Toutefois,selon la Chambre,
le fait que dans le titre de San Juan de Chapulin, en ce point du procès-
verbal d'arpentage, 11:s«hauteurs de la collineen question ))(la «cuchilla
dedichoserro ») sont qualifiéesde limiteavecla province de SanSalvador
indiqueque cettedernièreprovincedevaits'étendre plus loin versle nord
que la lignedroite al'lantd'ouest en est que propose le Honduras. Tenant
compte des titres soiimis, la Chambre considère que le tracéle plus vrai-
semblable de la frontière étaitle suivant(illustrésur le croquis noC-5 ci-
inclus). Ce tracé, depuisla borne du Pacacio,figuréepar le point A sur le
croquis noC-1et sur le croquis noC-5 ci-inclus, longe le Rio Pacacio vers
l'amont jusqu'au point (point B sur le croquis noC-5), situé à l'ouest du CROQUIS NO C-5

Troisièmesecteur - Sous-secteur nord-ouest
,.-.,., Frontière ayant fait l'objet d'un accord

...... .. ..Frontière délimitéedans l'arrêt
Cours d'eau
Courbesde niveau (I.V100 mètres) Cerro Tecolate ou 120sTecolates, ou, sur la carte du Honduras, une
quebradasejette dafilsle Pacacio du côtéest (ce point est situé àquelque
40 cordes - 1640m~itres - du confluent avecla Sumpul, ainsi qu'il est

indiquédans le passage citéplus haut). A partir de là, il se dirige vers
l'amont de la quebradajusqu'à la crêtedu Cerro Tecolato ou Los Teco-
lates (point Csur le croquis noC-5),et suit la ligne de partage deseaux de
cettehauteur jusqu'à une arête située àenviron un kilomètreau nord-est
(point D sur le croquisnoC-5); de là,prend la direction de l'estjusqu'à la
hauteur voisine situéc:u-dessus delasource(sur lescarteshonduriennes)
du Torrente LaPuert,i (point Esur lecroquis noC-5)etsedirige versl'aval
de cetorrentjusqu'à l'endroit ou ilrejoint larivièreGualsinga(point F sur
le croquis noC-5 ;point Z sur le croquis noC-1).De là,la frontière redes-
cend la Gualsinga jusqu'à son confluent avec la Sazalapa (point Y sur le

croquis noC-1),puis suitla Sazalapa vers l'amont.
185. Pour récapituler, les conclusions de la Chambre en ce qui
concerne l'ensemble du tracé de la ligne frontière dans ce troisième
secteursont les suivalites :la ligneest indiquéesur la carte noIII 'jointeà
l'arrêt, quiesttiréedesfeuilletssuivantdescartes au 1/50 000établiespar
la DefenseMapping 4gency des Etats-Unisd'Amérique

SérieE 752 Feuillet 2458 II1 Edition 2-DMA
SérieE 753 Feuillet 2458 II Edition 1-DMA
etlespointsfiguréspar deslettresrenvoientauxlettresindiquées sur cette

carte. Depuis la borne de Pacacio la ligne longe le Rio Pacacio vers
I'amontjusqu'à un point(point B)situé àl'ouestdu Cerro Tecolate ou Los
Tecolates; de la se dirige vers l'amont de la quebradajusqu'à la crête du
Cerro Tecolate ou Lo:;Tecolates(pointC), etlongelaligne de partage des
eaux de cettehauteur jusqu'à une arête située àenviron un kilomètre au
nord-est (point D); dt:là elle part en direction de l'estjusqu'à la hauteur
voisine situéeau-dessusde lasource du Torrente La Puerta (point E)etva
versl'avalde cetorrentjusqu'à l'endroit où cedernierrejointlaGualsinga
(point F); de là, la frontière suit le milieu du cours de la Gualsinga, vers
l'aval,jusqu'au confluent dela Gualsingaavec la Sazalapa(point G),et de

là suitversl'amont lernilieudu cours de la Sazalapajusqu'à l'endroit ou la
quebradaLlano Negro rejoint la Sazalapa(point H); de là sedirige versle
sud-estjusqu'à lahauteur indiquée commeétantlepoint 1,etde làjusqu'à
la crêtede la hauteur portant sur la carte une cote de 1017mètresd'alti-
tude (point J); de làla frontière,obliquant encoredavantageverslesud,se
dirige enpassant par lepoint detriangulation appeléLaCaiiada (point K)
jusqu'à l'arête reliantles hauteurs indiquées sur la carte d'El Salvador
comme étantle Cerro El Caracol et le Cerro El Sapo (en passant par le
point L), et de là va jusqu'au repère portant sur les cartes le nom de

- -
l On trouvera unexemplairedes cartesjointesà l'arrêdtans une pochetteplacée
à la fin du présentfasciciileou du volume C.I.J.Recu1992selon le cas[Notedu
Greffe.]Portillo El Chupa Miel (point M); de là suit l'arêtejusqu'au Cerro
El Cajete (point N), puisjusqu'au point où la route actuellereliant Arca-
tao àNombre deJesiispasse entre leCerro ElOcotillo etleCerro Lagune-
tas (pointO);de là prend la direction du sud-est,jusqu'au sommetd'une
hauteur (point P) portant sur les cartes la cote de 848 mètres; de là
s'oriente versl'estendescendant légèrementverslesudjusqu'à unepetite
quebrada;prend versl'avalladirection del'estlelongdu litdela quebrada
jusqu'à lajonction de cette dernière avec la rivièreArnatillo ou Gualcu-
quin (point Q);la frontière suit alors le milieu du Gualcuquin et se pour-

suit vers l'avaljusqu'à la Poza del Cajon (point R),point où commence le
secteursuivant de lafrontièresur lequelil existeun accord entre lesParties.

QUATRI~~ SMCTEUR DE LA FRONTI~RETERRESTRE

186. Lequatrième secteur de lafrontièreterrestreen litige,lepluslong,
incluant également 121one en litige dont la superficie est la plus vaste, est
celuiqui s'étendde la source de larillaàlaborne connue sous lenom de
Malpaso de Similatoll; ilestreprésentésurlecroquis noD-1ci-inclus,qui
indique aussi lesrétc:ntionsrespectives actuellesdesdeux Parties quanà
ceque devraitêtreletracédela frontièredans cesecteur. Lalignefrontière

que revendique maintenant le Honduras estlasuivante (leslettres de réfé-
rence renvoientaux points ainsimarquéssur le croquis noD-1et les dési-
gnations des différents points de la frontière sont celles qu'utilise le
Honduras). La ligne frontière va de la source de la Orilla (point AA)
jusqu'au cold'ElJobo, situéau pied du mont dénomméElVolcancillo; de
làjusqu'à la source121plus méridionale du cours d'eau Cueva Hedionda
(point BB). Elle suit en aval le milieu du lit de ce cours d'eau jusqu'à la
borne de Champate (point A),etde làjusqu'à sonconfluent avecla rivière
Las CaÏias ou Santa ha; puis elle suit le camino real,en passant par les
bornes de PortilloBla.nco(point B),d'obrajito (point C), de Laguna Seca
(point D), d'Amati110ou de LasTijeretas(point E)et de làva, endirection
du nord,jusqu'au confluent de la rivièreLasCanas avec le Masire ou Las

Tijeretas (pointF); pilis, en direction du nord-est, elle remonte ce cours
d'eau, jusqu'à laroute de Torolaà Colomoncagua (point G) et continue
dans la mêmedirectionjusqu'au Cerro La Cruz, Quecruz ou El Picacho
(pointH); elle rejoint ensuitela borne de Monte Redondo, Esquinero ou
Sirin (point1)puis la borne d'El Carrisal ou Soropay(point K); de là elle
sedirige versle nord jusqu'à la colline deiriri (point L),poursuit dans
lamêmedirection jusclu'àlaborne d'ElRincon, surlarivièreNegro-Quia-
gara (point M); de là en remontant la rivièreNegro,jusqu'à la borne de
Las Pilas«à la source de ladite rivière»(point N), puis sedirigejusqu'au
point que le Honduras appelle Malpaso de Similaton (point P). Selon la
carte hondurienne la lignepasse égalementpar le point J (indiquésur le
croquis no D-1) que la répliquedu Honduras présente comme étantle
« Camino Real»,mais iln'estpasfaitmention de cepoint dans lesconclu-

sionsfinales du Honduras. DIFFÉREND (ELSALVADOR/HONDUR (ARS) ÊT) 478

187. El Salvador;iindiquéletracéde lalignefrontièredans la direction
opposée,depuis Malpaso de Similaton (qu'ilsitue enun point différentà
l'estjusqu'àla Orillà l'ouest.Sil'onseréfèreauxpoints marquéspar des
lettres sur leroquis D-1 ci-inclus et aux appellations qu'El Salvador a
données àcespoints de délimitation, lalignefrontièreque revendique cet
Etat est la suivante.partir de la borne frontièreconnue sous le nom de
Mojon Mal Paso de Similaton (point P')la frontière suit une ligne droite
jusqu'à laborne appelée Antiguo Mojon de la Loma (point Q), puis une

ligne droite jusqu'à lamontagne dite la Montaiia de la Isla (point Q').A
partir de cettemontagne la frontière continue en ligne droite jusqu'au
sommet de la hauteur nommée CerroLa Ardilla (point R),puis une ligne
droitejusqu'au somrnetde lahauteurditeCerro ElAlumbrador(point R')
et,ensuite,une lignedroitejusqu'au sommet de lahauteur Cerro Chagua-
laca ou Marquezote (point S). A partir de ce sommet la frontière va en
lignedroitejusqu'à un coude de larivièreNegro-Quiagara (point T),pour
remonter alors lecours du Negro-Quiagarajusqu'à son confluent avecla
rivière Negro-Pichigual (point U). A partir de ce confluent, la frontière
remonte le cours df: la rivière Pichigual jusqu'à une borne situéeau
point V; à partir de cette borne, elle continue en ligne droite jusqu'au
sommet de la hauteurappelée Cerro El Alguacil (point W); de là, la fron-
tièrecontinue enlignedroitejusqu'à uncoude de larivièredite LasCaiias
ou Yuquina situé au pointX; à partir de ce coude, elledescend la rivière
Las Caiias ou Yuquina jusqu'au lieu-dit Cajon de Champate (point Y),

puis continue en ligne droite jusqu'au sommet de la hauteur nommée
Cerro ElVolcancillo (point 2)et de là en ligne droite jusqu'à la source du
cours d'eau appeléLa Orilla (point AA).

188. Lesraisonsinvoquéespar lesParties à l'appui de leursprétentions
sont telles qu'il convient de diviser le secteur en un certain nombre de
sous-secteurs,comme les Parties elles-mêmesl'ont faitdans le cadre de
leur argumentation. Cependant, la question la plus importante dont la
Chambre soit saisie dans ce secteur, du moins en ce qui concerne les
dimensions de la zonc en cause,consisteàsavoirsilafrontière doit suivre
la ligne que propose El Salvador au nord du secteur, ou bien la rivière
Negro-Quiagara, àenviron 8kilomètresplus au sud, commelesoutient le

Honduras. La Chambre estime qu'au lieu d'examiner successivement les
sous-secteurs d'ouest en est, ou inversement, elle doit suivre la méthode
qui consiste à résoucired'abord cette question, puis traiter des sous-
secteursrestants de la frontièàepartir de cettedécision initiale.
189. Le principal ;pointlitigieux entre les Parties dans le quatrième
secteur consiste en faitsavoirsi la province de San Miguel, qui est deve-
nue une partie d'El Salvador lorsqu'il a accédél'indépendance,s'éten-
dait dans larégiondontils'agitjusqu'au nord de la rivièreappeléeNegro
ou Quiagara ou si,au contraire, cetterivièreconstituait, en 1821,la limite
entre la province de San Miguelet la province de Comayagua,qui devintune partie du Honcluras. Les Parties sont d'accord sur l'identification de
la rivièreNegro-Quiagara; celle-cisuitun cours d'est enouest,à traversla
principale zone en litige, rejoint une autre rivière (Pichigual), puis elle
s'infléchitvers le nord-ouest. Cette dernière partie de la rivièreest aussi
appelée larivière Negro, mais certains documents la dénomment Pichi-
gual; pour évitertoute confusion, la Chambre appellera les deux parties
de la rivière,ou les deux rivières, le Negro-Quiagara et leNegro-Pichi-
gual. La Chambre t:xposera tout d'abord les événementspertinents qui,
selon les élémentsde preuve dont elle dispose, se produisirent au

XVIIIe siècle et au XIXe siècleantérieurement à l'indépendance, avant
d'examiner les effetsjuridiques qu'ilconvient d'en déduire.
190. En 1745,les autorités coloniales espagnoles délivrèrent un titre
aux communautés indiennes d'hambala et de Perquin, deux villages
établisà environ 4kilomètresau sud de la rivièreNegro-Quiagara, dans la
juridiction de la province de San Miguel. En 1760,un incendie détruisit le
village et letitre disparut dans le sinistre.En 1769,les représentantsde la
communauté d'hambala-Perquin demandèrent au Juez Privativo del
RealJuzgadodeTierrasdu Royaume de Guatemala de fairearpenter leurs
terres et de leur délivrerun titre de remplacement. Dans leur requête,ils
firent étatde la pelte du titre original dans l'incendie ainsi que d'une
revendication émisepar lesIndiens deJocora ou Jocoara dans laprovince
de Comayagua sur :!caballeriaset demie de terres au lieu-dit Naguate-
rique, que les Indiens d'hambala-Perquin avaient toujours estiméleur

appartenir. Les2 caballeriaset demie avaient étéarpentéesen 1766par le
juge sous-délégué dt:la province de Comayagua. Le 26mai 1769,leJuez
Subdelegado de me~!idasde Tierra à San Miguel, Antonio de Guzman,
étantmalade, déléguale pouvoir d'effectuer l'arpentage demandépar la
communauté d'harnbala-Perquin au juge des terres Antonio Ignacio
Castro. Après avoix entendu divers témoins, le juge Castro effectua
l'arpentage demandi: le 12juin 1769.
191. Le 8mai 1773,le présidentde la Real Audiencia et Juez Privativo
del Real Derechode Tierras rendit une décisiondans le différend entre
les Indiens de Jocoara et ceux d'Arambala-Perquin dans les termes sui-
vants' :

«Fallo :Que10sdelPueblodeArambalayPerquinnohanprobadosu
accionseguny comoprobarlescombenia,yque 10 hanhechosuficiente-
mentelosdeelR~eblodeJocoaraJurisdiccionde Comayaguaenlaque
se hallan las Titlrraslitigiosas,y en su consequencia declarose deve
amparara losNaturalesde el citadoPueblodeJocoaraenlaposecion
quehan tenidodelasdos Caballeriasdoscientasy una Cuerdas,segun
esta resueltop0.rauto de veintey dos de Diciembrede setecientos
setenta..conlacalidadde que lasdeven componer conSu Magestad a

' L'orthographesui1.transcriptiondu Honduras, quiindique8tostonetandis
quecelled'ElSalvadoreiiindique8.

132 rason de [ochenta][ocho]Tostonescada una que es la mitad de su
VerdaderoValor,y sobrequese hade dar cuentaa la RealAudiencia
oportunamente antes de librarse el Titulo, extrafiandose como se
extrariael injustclprocedimiento especialmentdel ComisionadoDon
Antonio Guzman,queentendioenvarias diligencia.))

[Traduction]

«Ordonnance: Attendu que les habitants d'kambala et de
Perquin n'ont pas apporté suffisamment de preuves du bien-fondé
de leursrevendications et que ceux deJocoara, dans lajuridiction de
Comayagua, ou se trouvent situées les terres litigieuses, ont pu le
faire,je déclareue l'on doit reconnaître les droits des habitants du
village de Jocoara sur la possession qu'ils ont eue de 2alleriaset
201 cordes, comme stipulé dans un acte du 22 décembre 1770 ...à
condition d'en p;2yerle prià Sa Majesté à raison de [80][8]tostones
chacune, ce qui représente la moitiéde leur véritable valeur, qui
doivent êtreremis à la Real Audiencia en temps utile avant la déli-
vrance du titre,i:outen blâmant la procédure injuste, particulière-
ment en ce qui concerne Don Antonio Guzman qui a participé à
l'exécutionde plusieurs acte..»

Aucune autre indicaiion n'était donnée sur les décisionsdu juge sous-
déléguéGuzman qui avaientmotivé ceblâme.
192. La communauté d'kambala-Perquin interjeta appel devant la
RealAudiencia,mais fut déboutéele20mai 1776,sans que l'onsachetrès
bien si ce fut sur le fond ou pour des motifs de procédure.La possession

des terres litigieusest officiellementaccordée aux Indiens de Jocoara
le 20 août 1777; il n'y a aucune trace d'un autre arpentage à cette
époque, mais les ((bornes des villages», qui avaient été délibérément
détruites,furentrétabliesetlesdocumentsofficielsfurent délivrés àladite
communauté.
193. En novembre 1815,la communauté d'Arambala-Perquin demanda
une fois encore qu'un nouveau titre lui soit délivpour remplacer celui
qui avait été détruitans l'incendie et que soit consignée officiellement
l'attribution des2 cuballeriaset demie litigieusesà la communauté de
Jocoara. Le 16novembre 1815, le président de la Real Audiencia de
Guatemala rendit un(:ordonnance dans lestermessuivants :

« ..amparoy mandoseanamparadosen laantiguaposeciondesus
exidosa losYndiosdelPueblodeArambalay Perquin vajoloslimitesy

mojones que co,qstanen la medida incerta de la que solo debera
excluirseelterrerrasignadoalosdelPueblodeJocoaradequetambien
queda hecharellzcion;para que en ellospuedan hacer sus siembrasy
demas trabajos comunesquepor bien tubiereny mas de sus tierras
aguaspastos y abrevaderoslibrementecomo decosaquelespertenece
conjusto legitimotitulocomo esteIoes. Yordenoy mando a todoslos Juecesy JusticiasdelaProvinciadeSanMiguely delade Cornayagua
losampareny dejïendanendichaposecionsinconsentirquedeeltodoni
parte algunade kzstierrasque comprenden dichosexidosseandespoja-
dossinserprimero oidosyporfueroy derechoconvencidod sandoselessi
lapidierenpor elJuezquesea requeridoconestetitulonuevaposecionde
ellas,de quepodi*ala diligenciacorrespondientea continuaciony sele
debolverapara enguardadesu derecho.»

[Traduction]
«...je garantis el:j'ordonne qu'on garantisse aux Indiens du village
d'Arambala et Perquin les ejidosqu'ils ont de longue date sur leurs
terresselon lesimitesetbornesquifigurentdansl'arpentage ci-joint,
dont sera exclu seulement lechamp attribué auxhabitants du village
de Jocoara, doni:une description a égalementété faite; ils pourront
ainsi se livrer, sur les terres de ces ejidos,a leurs cultures et autres

tâches commun;lles qu'ils décideront, gardant en outre la libreutili-
sation des terre:;, pâtures et abreuvoirs qui leur appartiennent en
propre conformtiment a untitre juste etlégitime.J'ordonne a tous les
juges etmagistra.tsdejustice de la province de San Miguel et de celle
de Comayagua de leur garantir cette possession et de veiller à ce
qu'ils ne soientas spoliés,entout ou enpartie, desterresqui consti-
tuent lesditsejiiiossans qu'ils aient étéentendus et qu'on leur ait
donnétort; et qu'on leurrestitue, s'ilsledemandent, par lejuge a qui
la requêteaura (:téadressée,la possession de cesterres et de ce titre,
que l'on enregisi~reraimmédiatement après l'opérationet qu'on leur
remettra, de façon qu'ilspuissent fairevaloirleursdroits.»

194. Il faut admettre que l'arpentage des terres dont il s'agit est celui
qui fut effectué en 1'169et dont le procès-verbalestjoint, semble-t-il, au
document de 18 15;aucun procès-verbald'arpentage postérieur à celui de
1769n'a été présenté a la Chambre. Dans l'ensemble, les Parties sont
d'accord sur la situation géographique et la superficie des terres arpen-
tées,bien que letraci:précisdes limites septentrionalesresteun point liti-
gieux. Selon l'interprétation des deux Parties, le procès-verbal d'arpen-
tage établitque leste:rresde la communautéd'Arambala-Perquin s'éten-
daient à la fois au su,det au nord de la rivièreNegro-Quiagara,bien qu'il
ne mentionne jamais expressément la traversée de cette rivière. Les
Parties ne sont pas d'accordsur l'emplacement des 2 caballeriaset demie
de terres attribuées aux Indiens de Jocoara; El Salvador a avancéque ce
terrain ne setrouvait pas dans lesejidosd'Arambala-Perquin arpentés en
1769,mais cela semble êtreen contradiction avec la requêtepar laquelle,
en 1815, la commun autéd'Arambala-Perquin a demandé la délivrance
d'un titrecontenant riotamment la définitiondesdroitsde lacommunauté

de Jocoara.
195. La principale question litigieuse entre les Parties reste celle de
savoir silesterresd'L4rambala-Perquinétaiententièrementsituéesdans la
province de San Miguel, où setrouvait levillaged'Arambala-Perquin, ousilesterres au nord df:la rivièreNegro-Quiagaraétaient dans la province
de Comayagua, la rivière constituant la limite provinciale. A cet égard,
El Salvador soutient que le fait que I'arpentage de 1769,auquel il a été
redonnéeffet en 181!j,avait étéeffectué par desjuges délégués estous-
délégués de San Mi,guel constitue la preuve que la zone attribuée à
Arambala et Perquin relevait de la juridiction de San Miguel. On peut

rappeler que l'arpentage de 1769étaitun nouveau levéqui avait dû être
effectuéen raison de la perte du titre de 1745dans un incendie et que ce
titre perdu pouvait avoir été établi conjointementpar les juges de deux
provinces, comme ce1ui de Jupula (paragraphe 105ci-dessus), ou notifié
spécialementau juge de lajuridiction voisine, comme dans le cas du titre
de San Francisco Cit ala (paragraphe 71 ci-dessus), mais que cela n'était
pas nécessaire pour un réarpentage. Quoi qu'il en soit, la Chambre
n'estimepas que le fait que I'arpentage aitétéeffectuéuniquement parun
juge de San Miguel ait assezde poidsenlui-mêmepour régler laquestion.
196. El Salvador iiivoqueaussi l'argument, déjàmentionné plus haut
(paragraphes 51 et 7 :ci-dessus) et rejeté par le Honduras, selon lequel
l'attributiona une co!nimunautéindienne établiedans une provinced'un
ejidosur desterres situéesdans une autreavait pour effet que lespouvoirs
administratifs sur les terres de I'ejidoétaient désormaisexercéspar la
province de laditecoinmunauté, ce qui signifiait,aux fins de l'utiposside-
tisjuris, qu'au moment de l'indépendance, les terres de I'ejidodevaient

passer sousla souveriiinetéde 1'Etatqui succédait à cetteprovince.
197. Laquestion de l'emplacement de la limite provincialeconstituait
en fait l'un des points principaux du litige entre les deux communautés
en 1773. Les Indiens de Jocoara alléguaient,par l'intermédiairede leur
conseil,que lespréteritionsdes Indiens dlArambala-Perquin sur lesterres
litigieuses deNaguaterique ne reposaient sur rien, car ces terres «non
seulement sont à une distance considérable de ces villages, mais ..elles
sont situéesasixouseptlieues delajuridiction où cesdernierssetrouvent,
c'est-à-dire San Migilel)), étantadmis que la limite provinciale était la
rivièreQuiagara. Les Indiens d'Arambala-Perquin répondirent que cette
rivièren'était pas la1imite,mais que :

K...la rayaquecirividleasdosJurisdicciones es el richuelo qu se halla
acialaparte delNortenombradoSalalamuya dentro decuioslimitesse
incluyenlos Montesde Naguaterique, sirviendode mojonprincipalel
Serronombradola Ardilla ..»
[Traduction]

« ..lalignequi sciparelesdeuxjuridictions estleruisseauqui estsitué
dans la régionn~rd appeléeSalalamuya dans les limites de laquelle
sont incluses les montagnes de Naguaterique, dont le repère princi-
pal est le pic appeléLa Ardilla..»

Il semble y avoir eu des témoinspour confirmer les deux positions sur
l'emplacement de la ].imite.
198. Le Honduras conclut de la décisionjudiciaire prononcée en 1773en faveur de Jocoara que les allégationsde cettecommunauté relatives à
l'emplacement de la limiteprovincialeont étéjugéesexactes. El Salvador
le conteste et faitsi:rver que cettedécisionne tranchait pas la question
de la limiteprovinciale effective et qu'elle ne reconnaissait pas en consé-
quence le Negro-Quiagara comme limite de la province. La décision,
selon ses termes, se fondait sur la constatation que la communauté
d'kambala-Perquin n'avait pas prouvéle bien-fondéde sa thèse et que

celle deJocoara l'avaitfait; El Salvadorsoutient que l'emplacement de la
limite n'était pas unequestion de preuves à fournir par les Parties, mais
une question qui relevait de la connaissance de la réglementation admi-
nistrative que posséclaient lesautorités. Cette allégationne semble pas
convaincante àla Chambre: il ressort avec clarté des procès-verbauxde
la procédure que l'einplacement de la limite pouvait donner matière à
controverse et que les dépositions des témoinssur ce point étaient consi-
dérées commepertinentes. D'autrepart la Chambre n'est pas persuadée
que lefondement de 1a décisionjudiciaire étaitnécessairement,commele
soutient le Honduras, que la rivière Negro-Quiagara constituait la limite
provinciale. La Chambre hésiterait à tirer une conclusion, dans l'un ou
l'autre sens, au sujet de I'emplacement de la limite provinciale en se
fondantsur la seuledécisionde 1773.
199. El Salvador :;outient en outre que, mêmesi l'on doit considérer
que dans la décisionde 1773ilétait indirectement reconnu que la limite
étaitle Negro-Quiagara, tel ne fut pas le dernier mot des autorités espa-
gnoles àce propos: l'acte déterminantfut la décisionde 1815confirmant
le titre d'kambala-Perquin. Il s'agissait là d'une décision rendue par

l'autorité suprême el1matière de limites territoriales au Guatemala, qui
avait le pouvoir, selonEl Salvador, lorsqu'elle attribuait des ejidosaux
communautésindiennes, de ne pas tenir comptedes limitesprovinciales.
La décisionde 1815,allègue-t-on,se substituaita la décisionde 1773con-
cernant l'emplacement de la limite provinciale et annulait tous ses effets.
200. A ce propos, le Honduras soutient que la raison pour laquelle la
décisionde 1815enjoignait à la fois aux autorités de San Miguel et de
Comayagua de protégerles droitsdescommunautésindiennes étaitjusti-
fiéeparlefaitque les ejidosd'kambala-Perquin setrouvaient situésdans
les deux provinces. Cependant, selon El Salvador, cela fut fait soit à
cause de 1'attributio.nde 2 caballerias et demie de terres aux Indiens de
Jocoara, comme la décisionen donne acte, soit parce que les Indiens
d'kambala-Perquin avaient besoin de la protection des autorités de
Comayagua contre les incursions des Indiens de Jocoara, établisdans la
province de Comayagua.Sur lepremierpoint présentépar El Salvador,la
Chambre estime que les personnes dont les «juges et magistrats)) de
San Miguel et de Cc~mayagua(voir le passage citéau paragraphe 193ci-
dessus) doivent assurer la protection et la défense ne sont pas les deux

communautés, mais seulement les ((Indiens du village d'Arambala et
Perquin ».Après avoir veillé à la protection de ces Indiens et mentionné
les ((habitantsdu village deJocoara)), le texte indique que lesdits juges
doivent «... les protégeret les défendre en cette possession..» (« ..losampareny defiendanendichaposecion ..»),ce qui seréfèremanifestement
a I1«antiguaposecion»des Indiens d'kambala et Perquin, si bien que le
mot ((los))doit êtreci:nsése rapporteàeux seuls. Quant aux deux autres
explicationsproposées, la Chambre considère, tout bien pesé, cellequ'a
présentéele Honduriis comme la plus probable; à son avis,si l'on n'avait

envisagé que le risque d'incursions des habitants de la province de
Comayagua,onl'aurait probablementindiquédans l'acteentermesexprès.
201. Bien entendu, il est aussi concevableque l'incertitude qui entou-
raitl'emplacement de la limiteprovincialeen 1773aitsubsistéen 1815; et
que l'autoritésupéricureait adressésesdirectives aux juges et magistrats
des deux provinces, non parce qu'elle estimait établi que les ejidos
d'Arambala-Perquin s'étendaient sur les deux provinces, mais afin
d'assurer la protection de cesejidosquoi qu'il arrive. Voilà pour quelle
raison enparticulier laChambre n'estime pasque la décisionde 18 15soit
tout à fait déterminiinte sur la question de l'emplacement de la limite
provinciale.
202. Une autre considération qui semblepertinente à la Chambre est
l'emplacement éventuelde la limite provinciale si1'011admet l'hypothèse
qu'elle n'étaitpas constituéepar la rivière Negro-Quiagara. Ce que la

communauté d'karnbala-Perquin alléguait en 1773, c'est qu'elle était
constituée par le <(ruisseau [riachuelo] appelé Salalamuya)) (para-
graphe 197ci-dessus). El Salvador soutient que, malgré la décisionde
1773en faveur de Jocoara, «la limite de la province aurait pu être consti-
tuéepar la rivièreSalalamuya »;mais ilprétend maintenant que la limite
de la province suivait celle desejidosd'Arambala-Perquin et le procès-
verbald'arpentage di:ces ejidosnefait pas mention de la Salalamuya, dont
l'emplacement reste obscur. Les cartes présentées par les Parties ne
comportent aucun cours d'eau ni aucune rivière dans la régionde la
collinede LaArdilla ala limitenord desterres d'Arambala-Perquin quiait
le nom de Salalamuya, ni aucun coursd'eau qui sembleraitconvenir, par
sa taille et son orientation, pour servir de limite provinciale.
203. Le Honduras a aussi invoqué ce qu'il considère comme la
reconnaissance, par El Salvador, du fait que les ejidos d'kambala-

Perquin chevauchaic:nt la limiteprovinciale. En1861, sur la proposition
d'El Salvador,des n15gociationsont étémenéesen vue de réglerun diffé-
rend quiopposait depuis longtemps leshabitants des villages d'Arambala
et Perquin,d'une part, etdu villagedeJocoara, de l'autre. Danslanote,en
date du 14 mai 1861,qui proposait ces négociations,le ministredes rela-
tions extérieuresd'El Salvadordéclarait:

«Esta cuestionsolamentepuederesolversepor mediodeundeslinde,
mascomo unap,zrtedelterrenodelosarambalasyperquines,sehallaen
territoriodeHclnduras,deseariaS.E. el Presidentedel Salvador,que
dos agrimensores nombradospor los respectivesGobiernosfueren a
practicarel desifindpara poner enpaz a aquellospueblos,que como
sucedesiempreen asuntosde tierras entranen calores - que hacen
temerundesastre. )) [Traduction]

«Ce litige ne peut se résoudre que par une démarcation; mais,
étantdonnéqu'unepartie du terrain deshabitants d Ararnbala et Per-
quin se trouveen territoire hondurien, S. Exc.le Président d'ElSalva-
dor souhaiterait que deux arpenteurs nommés par les gouverne-
ments respectifsaillent effectuer la démarcation,afin de réconcilier
ces villages qui, comme il arrive toujours lorsqu'il s'agit d'affaires
de terres,entrerit dans des états d'excitation qui font craindre un
désastre.»(Les italiquessont de la Chambre.)

204. A cet égard, El Salvador a invoqué larègleselon laquelle «des
propositions et déclarations faites au cours ou au débutde négociations
qui n'ont pas abouti n'entrent pas en ligne de compte pour déterminerles
droits des Parties)). Comme la Chambre l'a déjàfait remarquer (para-
graphe 73ci-dessus), il ne faut pas donner une interprétation trop exten-
sivede cette règle,qui asurtoutpour but de faireen sorteque desdroits ne
subissent aucune atteinte du fait de propositions de compromisdestinées

à aboutirà un règlement négociém , aisqui restentinfructueuses. La note
de 1861dont il s'agii:ici rentre dans une catégorie tout fait différente.
C'était une déclarationdu Gouvernement d'El Salvador qui exprimait
son opinion sur une question de fait (voir Minquiers et Ecréhous, C.I.J.
Recueil1953,p. 7l), c:esur la base de quoi il estimait opportun d'engager
certaines négociatiotis.La Chambre a la facultéd'attacher une certaine
importance àun tel élémentde preuve pour établircommenton voyait la
situation quarante ans après I'indépendance et avant que le différend
entre les communautés indiennes ne se fût transformé en un différend
international ou nelui eûtdonnénaissance.
205. Envisagéesous ce jour, la note de 1861présentede l'intérêt non
seulement parce qu'elle reconnaît effectivement que les terres de la
communauté d'Aranibala-Perquin avant l'indépendance étaient àcheval
sur la limiterovinci.ale,mais aussi parce qu'elle reconnaît qu'en consé-
quence cesterresétaient à cheval sur la frontière internationale. Le point

de vue adoptéen 1861n'étaitdonc pas compatible avecla théoriedéfen-
due par El Salvadordevant la Chambre, à savoir que l'attributioà,une
communauté d'une province, d'ejidos situésdans une autre, entraînait
nécessairement 1'exi:rcicedes pouvoirs administratifs par la première
province, ce quijustifierait que lesterres relèventde la premièreprovince
lors de l'indépendance,par application de I'utipossidetisjuris.
206. La Chambre en réalitén'a pas besoin de décider sila règle géné-
rale du droit colonialespagnolà cet égardétaitou noncelle qu'a alléguée
El Salvador. Il lui suffit de relever que, dans le cas précis des ejidos
dlArambala-Perquin.,leGouvernement d'ElSalvador aadmis que ceux-ci
avaient étédivisésp.arla frontière internationale qui a éétablie lorsde
I'indépendance des (deuxEtats. Quant à savoir s'ilen est allé ainsi parce
qu'à l'époqueles deux Etatsvoyaient là une application normale du prin-
cipe del'utipossideti,~uris,comme lesoutientmaintenant leHonduras, ou

parce qu'on trouvait une raison de faire exception à une norme qui,comme l'allèguemairitenant El Salvador,produisait généralementl'effet
contraire, iln'estpasliécessairede statueràcesujetaux finsde la décision
en l'espèce.
207. A l'évidence,la déclaration de la note du 14mai 1861n'indique
pas l'emplacement de la frontière entre les deux territoires, mais seule-

ment qu'une partie (desterres d'kambala-Perquin s'étendait du côté
hondurien. Pourtant, quand des arpenteurs des deux parties furent
envoyéspour régler ledifférend entre les villages, après avoir résolu la
question des limites tle Jocoara vis-à-vis d'Arambala-Perquin, ils consi-
gnèrentce qui suit:
« .poreldichojeneraly laIecturadelosespedientesquehemos tenidoa
lavista,asicomopor lapresenciadelterreno,laantigualineadivisoria

de lasprovinciasdel Salvador y Honduras la formapor esteladoel rio
Negro queen len,guaindijenase llama Quiagara ..))
[Traduction]
((..suivant l'opinion généraleet à la lecture des dossiers que nous

avons sous les yeux, ainsi que par la nature du terrain, l'ancienne
frontière desprovinces d'El Salvador et du Honduras est formée,de
ce côté,parla rivièreNegro qui, en langueindigène,s'appelle Quia-
gara..»;
et ce rapport fut revi:tu du contreseingdes représentants d'kambala et
Perquin.
208. Compte tenu de tous ces aspects de la question, la Chambre fait

siennelaconclusion (lesarpenteurs de 1861etjuge que, dans cettezone,la
ligne de I'utipossiderisjuris de 1821était la rivière Negro-Quiagara. Le
secteur delarivièreailsujetduquelonpeut arriver àune telleconclusion à
ce stade est celui qui est situé entrele Mojon del Rincon (point M sur le
croquis noD-1) àl'ouest età l'est,unpoint quireste àdéterminer.Laligne
frontière doits'écart'rrde la rivièreà un moment donné pour atteindre
le Malpaso de Similiiton, point terminal du secteur - qui a fait l'objet
d'un accordentre les Parties;l'identification decepointterminal pose des
problèmes qui seront examinés plus loin (paragraphe 258 et suivants),
mais dans l'immédiat laChambre peut supposer que la ligne frontière,
comme le prétend 11:Honduras, quitte la rivière au Mojon Las Pilas
(point N sur lecroquis noD-1).Par l'effetd'une modification desconclu-
sions du Honduras, lesPartiess'accordent maintenant pour admettre que
le Mojon del Rincori est le point où la rivière coupe la limite ouest des

ejidosd'kambala-Pcrquin déterminéepar l'arpentage de 1769.

209. La Chambre passe donc maintenant à la partie sud-ouest de la
frontièreenlitige dariscesecteur, cellequi a étappeléelesous-secteur de
Colomoncagua. La Chambre constate qu'au stade de sa réplique le
Honduras a modifié ses conclusions de manière à revendiquer, dans ce
sous-secteur,une ligne frontière sensiblementdifférente de celle dont ilfaisaitétatdans son mémoireetson contre-mémoire.Aussi a-t-on parfois
du mal àdéterminersiet dans quellemesureun argument avancé dans les
écritures antérieures du Honduras l'est encore maintenant. Toutefois, il

semble qu'alors que la réclamation initiale du Honduras, fondée sur les
documents des XVIIc'et XVIIIesièclesdont on donnera la liste un peu
plus loin, n'étaitconc:iliable avec aucune interprétation acceptable des
titresd'Arambala-Perquin etdeTorola,invoquéspar El Salvador,la ligne
que le Honduras revendique maintenant dans ses conclusions finales,
bienqu'elle sefondetoujours sur lesmêmesdocuments, estaussiconsidé-
réecomme une interprétation possibledes deux titres salvadoriens.
210. La Chambre suivra d'abord la ligne de l'arpentage d'Arambala-
Perquin du côté ouest, immédiatement au sud du Negro-Quiagara. Le
procès-verbald'arpentage de 1769n'indique pas que cette rivière ait été
franchie, mais alorsque l'arpenteur sedéplaçaitdu nord ausud lelong de
la limite ouest:

«...se tantearon veinte cuerdas hasta una loma que llaman Guiriri
dondese halloux!mojonantiguoque se mando avivar ..))

[Traduction]
« ..nous avons estiméenviron 20 cordes jusqu'à une hauteur qu'ils
appellent Guiriri, où nous avons trouvéune ancienneborne; l'ordre
a étédonné dela restaurer ..))

211. La position dl:la hauteur de Guiriri n'estpas contestéedans cette
instance; il s'agit de lapremière borne au sud de la rivière Negro-Quia-
gara et elle estmarquéeL sur le croquis no D-1 ci-inclus. Le Honduras
allègueque la frontière devraitpasser par ce point; El Salvador revendi-
que une ligne situéeplus àl'ouest,pour la raison que des tierras realengas
de lajuridiction de San Miguel s'étendaientdans cette direction, alléga-
tionquiseraexaminéeplusloin dans cetarrêt.Ledésaccord surleslimites
de terresautresque le:stierrasrealengascommenceaveclabornesuivante,
celledu Roble Negro, etla Chambre commencera par en fairel'historique.
212. Ici et dans tolite la partie sud-ouest de cesecteur de la frontièreen

litige, le problèmecc~nsiste,d'une manière générale , déterminer l'éten-
due des terres des Indiens de Colomoncagua, dans la province de
Comayagua(Honduras), à l'ouest, etde cellesdescommunautésd'Aram-
bala-Perquin et Torcbla,dans la province de San Miguel (El Salvador), à
l'estetau sud-est. Le:;deuxPartiesinvoquentdestitresdélivrésetd'autres
documentsdressés pendant lapériode coloniale,et ElSalvador aprésenté
aussi un procès-verbal de réarpentage et un titre confirmé, délivréaprès
l'indépendance en 1844.Outre lesdifficultésqueposent la détermination
des repères mentioni~éset la concordance des diversarpentages, l'affaire
est rendue plus compliquéepar les doutes émispar chacune des Parties
surlarégularitéoulapertinence destitresqu'invoque l'autre. Lapremière
tâche delaChambre serad'indiquer, dansl'ordre chronologique, lestitres
et documents dont l'une ou l'autre Partie allèguela pertinence, en réser-
vant pour l'instant toute appréciation de leurvalidité :Arpentages de l'estanciaet du sitiode Santa Ana,ainsi
qiie des terres avoisinante: le Honduras les invoque
pour établir l'emplacement des repères aux points A
etBsurlecroquis noD-1ci-inclus.

Arpentage des terres des Indiens de Colomoncagua à
Las Joyas et Los Jicoaguites : le Honduras I'invoque
pour établir l'emplacement des repères auxpoints D
et Hsur lecroquis noD-1 .
Arpentage des ejidosde Torola :El Salvadorl'invoque
pour établir l'emplacement des repèresaux points E',
F'etXsurlecroquis noD-1.

Arpentage des ejidosde Colomoncagua par Cristobal
de Pineda: le Honduras l'invoque pour établir
1't:mplacementdes repères aux points B et M sur le
c~oquisno D-1 (et invoqué àun stade antérieur de la
pi-océdurepour établir l'emplacement d'un repère à
1'1:stu point 1sur ce croquis, prétention abandonnée
depuis lors).
Requête enannulation de l'arpentage qui précède,
présentéepar les Indiens de Colomoncagua et décla-
ration de nullit:le Honduras lesinvoque pour établir

l'emplacement des repères auxpoints A à Eet Hsur le
ci-oquisnoD-1 ;
Reconnaissance des bornes de Colomoncagua par
Miguel Garcia Jalon: le Honduras I'invoque pour
é1:ablirl'emplacement des repères aux points A à E
el:Hsur lecroquis noD-1.
A.rpentagedes ejidosd7Arambala-Perquin, déjàmen-
tionné ci-dessus :El Salvador l'invoque pour établir
l'emplacement des repères aux points M, L et W sur

1t:croquis noD-1.
Réarpentagedes ejidosde Colomoncagua par Andrés
P'érez:le Honduras I'invoque pour établirI'emplace-
nient des repères aux points A, C et H sur le croquis
nOD-1.
Pqentage des terres de Santo Domingo à la requête
des habitants de Colomoncagua: le Honduras l'invo-
que pour établir que les terres de Colomoncagua

s'étendaient àl'estdu Negro-Pichigual.
Titre d'Arambala-Perquin, déjà examiné ci-dessus,
entérinantl'arpentage de 1769,sousréservedesdroits
cleshabitants deJocoara.
Titrerépublicain émettant un nouveau titrede Torola :
131Salvador le présente pour confirmer l'arpentage
susmentionnéde 1743. 213. Le document de 1743 relatif aux ejidos de la communauté de
Torola est invoqué par El Salvador comme «titre officiel de terrains
communaux)). Cependant, le Honduras conteste premièrement sa
conformité à la législation coloniale espagnole alors en vigueur et fait

observer, deuxièmement, que le document produit ne contient aucune
attributiondesterres arpentées.Alasuited'un arpentage et de l'interroga-
tion detémoins,unrapport futprésenté à I'Audienciade Guatemala,mais
iln'yaaucune trace de ladécision,s'ilyeneut une,que prit cetorgane. Le
Honduras ne semble pourtant pas soutenir que, dans ces conditions, les
Indiens de Torola n'avaient pas droit àleurs terres, ni que l'arpentage
consignén'eut pas lieu. La Chambre estime qu'en l'absence de preuve
permettant de penser qu'il a étérejetépar l'Audiencia, le procès-verbal
d'arpentage de 1743peut être utilisé dansla mesure où il aide à faire la
lumièresur l'emplacement de la limite provinciale àl'époque.
214. El Salvador soutient que le titre de 1766qui contient le procès-
verbal d'arpentage des ejidos de Colomoncagua effectué par Cristobal
de Pineda nedevrait pas êtreexaminéparlaChambre,car ilfutannulépar
1'Audiencia de Guatemala. Le Honduras admet qu'il fut annulé en

effet, mais faitbser~er que la plainte des habitants de Colomoncagua,
qui motivait cetteanilulation, se rapportaià des terres qui n'étaient pas
contiguës à cellesde 'Torolaetqu'ellene concerne donc pas les questions
dont la Chambre est saisie. De plus, selon le procès-verbal de 1766,le
maire et leshabitants de Torolafurent invités comparaître et assistèrent
à I'arpentage pour veilleàcequ'il neporte pas atteinte auxdroits de leur
communauté. Toutelois, la Chambre remarque que l'un des griefs allé-
guéspar les habitants de Colomoncagua était qu'en 1766lejuge n'avait
effectuéqu'une recoiinaissance visuelle«sans arpentage ni citation »des
propriétaires voisins. La Chambre considère qu'il faut donc user de
circonspection vis-à-visde la valeur probante du procès-verbald'arpen-
tage de 1766,mais qu'iln'est pas possiblede ne tenir aucun compte de ce
dernier.
215. El Salvador a contesté la mention de la reconnaissance de Colo-
moncagua par Migui:lGarciaJalonen 1767,au motif que leshabitants de

Torolan'avaient pas Stéconvoquéspour assister àl'arpentage desterres et
formuler éventuellement des objections afin de protéger leurs droits, si
bien que l'arpentage:sefondait exclusivement surlesprétentions deshabi-
tants de Colomoncagua. La Chambre estime que, bien qu'il s'agisse là
sans aucune doute d'un point faible, le document pourra cependant être
de quelque utilité eil tant que preuve complémentaire, à condition de
prendre en considération le fait que leshabitants de Torola n'avaient pas
eu la possibilitéd'éleverdes objectionslorsde I'arpentage.
216. El Salvador 1-écuslee moyen que le Honduras tire de l'arpentage
effectué en 1793par AndrésPérezpour la raison, premièrement,qu'il se
fondait sur desprétentions unilatérales excessivesdeshabitants de Colo-
moncagua contre lesquelles les habitants de Torola n'ont pas eu la possi-
bilitéde protesteret,deuxièmement, qu'il nes'agissaitpas d'un arpentage
en bonne et due fonne, mais d'une simple«reconnaissance visuelle »,etqu'il nefuttenu aucun.comptedesprotestationsdespersonnesquiavaient
des titres sur desterres voisines. Enfin, El Salvadorsoutient que le docu-
ment de 1793n'est pas de ceux qui remplissent les conditions de I'ar-
ticle 26du traitégénéradl e paix de 1980,car il n'a pas édélivrépar une
autoritécompétente.La Chambre estime que le document de 1793n'est
pas exclu de la catitgorie des documents ((établis par la Couronne

d'Espagne >)auxquels se réfère letraitéde 1980et qu'il peut être invoqué
comme preuve, à coridition de se souvenir que, comme le Honduras le
reconnaît, ce n'estpas un arpentage officieldestiné àdélimiterles terres
de Colomoncagua, ou à accorder des droits fonciers, mais une simple
vérificationde ceque lacommunautéde Colomoncagua déclaraitêtreles
limites existantes pour appuyer son opposition aux empiétements
commis, selon elle, par ses voisins. Ce sont là des circonstances que la
Chambre doit garder présentes à l'esprit pour apprécier la valeur
probante dudit document.
217. LeHonduras ($metdesobjectionscontre ledocument deTorola de
1844qu'invoque El Salvador,carnon seulement c'estun titrerépublicain,
qui ne peut donc par définition,selonle Honduras, établirl'utipossidetis
juris de 1821,mais aussiparce que les circonstances de sa délivrancesont
suspectes. L'arpentage fut effectué sur les instructions du gouverneur

politique et militaireteSan Miguel et,laisse-t-onentendre, lejuge chargé
de cette tâche, Cecilio Espinoza, aurait compris que l'objectif était
d'aboutir à une délimitationde la frontière qui fût favorable aux intérêts
salvadoriens. Telle e:st,selon le Honduras, l'explication d'un certain
nombre d'irrégularitcisde la procédure et, en particulier, du refus du
juge Espinoza de tenir compte des réclamations et allégations des habi-
tants de Colomoncagua, dont il esttoutefoisfaitmention dans letitre. De
plus,l'arpentage de 1344n'apas abouti à la délivranced'un nouveautitre
en bonne et due formeet,d'après une note du Gouvernement d'El Salva-
dor au Gouvernement du Hondurasendate du le'mai 1852,la raison en
fut l'opposition des habitants de Colomoncagua. Lors des audiences, le
conseil d'El Salvador a déclaré qu'El Salvador «ne se fonde d'aucune
manièresur le docum.entde 1844ni ne l'utilise»,mais invoque exclusive-
ment le titred'Aram'bala-Perquin et le titre de Torola de 1743.Quelles

qu'aient pu êtreles intentions d'El Salvador à cet égard, la Chambre
estime pouvoir etdevoirtenir pleinementcompte du document de 1844. Il
peut enprincipe entrer en ligne de compte dans la mesureoù ilcorrobore
un document de la phiode coloniale; le Honduras le concède,mais allè-
gue que ce titre n'apporte en fait aucune confirmation de ce genre. La
cour recherchera, le-moment venu, si le document de Torola de 1844
apporte ou non de l'aide àcet égard.

218. Surlabase de cesdiverstitres,laChambre poursuivra maintenant
l'examende lapositic~nde laligne de1'utipossidetisjurisau sud-ouest de la
rivièreNegro-Quiagara.Commeon l'aindiquéplus haut, les Partiessontd'accord sur lalimitedes ejidosd'kambala-Perquin jusqu'à lahauteur de
Guiriri; le Honduras a en fait retiré la demande qui figurait dans les
conclusions de sesmcimoireet contre-mémoire,relatives à une frontière
plus àl'est.La borne suivante mentionnée dans le procès-verbald'arpen-
tage d'kambala-Perquin, au sud de la hauteur de Guiriri, est celle du

Roble Negro ou «chênenoir ». Le procès-verbal d'arpentage d'Aram-
bala-Perquin poursui,ten cestermes :
K..y desdedichoGuiririse tantearontreintay seis cuerdas alRoble

negroquealpiédeelse hallbunmojonantiguodepiedrasy lasjusticias
de Colomoncaguadelajurisdiccionde Graciascontradijeronsermas
adentropor 10quelespedisus tituloslosquedijeronno traianperoque
dentrodedos diasmelosllevarian,y losdichospracticos dijeroqueel
RoblenegrodontiehaviamosIlegadoeselmojon delPueblodeAram-
balay Perquinpar que desdedicho Robleal Rio negro O de Pichigual
haviacomoun czrartodelegua y endicho rioterminaestajurisdiccion,
por Io que la tiei-raque intennedia es realengaque es la misma que
hemos traido ahzderechadesdeelmojon de Guiriripor 10quedejan-
dolessuderecho lsalvoalosNaturalesdelreferidoPueblodeColomon-
caguamandéavivardichomojonypor nohaverparecidoconsus titulos
comoofrecieronpongoestarazon .».

[Traduction]
...àpartir de Iiiditehauteur de Guiriri nous avons évalué environ
36 cordesjusqu'au Roble Negro (chêne noir)au pied duquel nous
avonstrouvé une ancienne borne de pierres; les magistrats de Colo-
moncaguarelevant de lajuridiction deGraciasontobjecté àcequela
borne soitplacé!:plusà l'intérieuretje leur ai demandé leurs titres;
ils ont dit qu'ils n'avaient pas ces titres avec eux, mais qu'ils me les
apporteraient d'icideuxjours; et lesditspraticiens ont ajoutéque le

Roble Negro oii nous étions arrivés marquait la limite du village
d'kambala et Perquin; en effet de ce RobleNegro au Rio Negro ou
Pichigual il y anviron un quart de lieue,la juridiction prend fàn
ladite rivière si bien que les terres intermédiaires sont des tierras
realengas,c'est-;i-direcelles mêmesque nous avons suivies ànotre
droitedepuislaborne de Guiriri; celaétant,sanspréjudicedesdroits
deshabitants du villagede Colomoncagua, j'aidonnél'ordre de réta-
blir ledit repère et, les intéressésn'ayant pas comparu par la suite
avecleurstitres comme ils l'avaient dit,j'en fais donner acte

219. Aucune des deux Parties n'a prétendu identifier la borne à un
arbre existant; et puisque le procès-verbal d'arpentage d'kambala-
Perquinladéfinit coinme étantsituée à36cordes (1494mètres)de Guiriri
dans la direction généraledu sud, son emplacement ne saurait guère
donner matière àcoiitroverse,et peu de distance sépare les points où les
deux Parties la situent respectivement. Le Honduras l'identifie au point
où le caminorealatttint une borne appelée El Carrisal ou Soropay, une
borne mentionnée dans d'autres documents, sur la hauteur, où il y a unpoint de triangulation moderne,appelé «Roble Negro »sur lescartesdes
deux Parties (pointKsur lecroquis noD- 1).El Salvador la sitàequelque
500mètresau nord-es8tdu point de triangulation.
220. Après le Roble Negro, la borne suivante atteinte lors de l'arpen-
tage d'Arambala-Perquin fut le tripoint ou se rencontrent les terres de
Colomoncagua, Ararnbala-Perquin et Torola. Pour éviter toute confu-
sion, la Chambre examinera dans l'ordre chronologique les mentions de
ce tripoint qui figurent dans lesdocuments dont elledispose. L'arpentage
desterres de Torola,effectuéen1743,précéda celui d'Arambala-Perquin;
quant à Colomoncagiia, onpeut prendre comme références,sous réserve

des considérations indiquées ci-dessus (paragraphes 2 14-216), l'ar-
pentage de Cristobal de Pineda de 1766,la reconnaissance des limites
faite par Miguel Garcia Jalon en 1767 et celle qui fut effectuée par
AndrésPérezen 1793.
221. Le tripoint où se rencontraient lesterres correspondant aux titres
dlArambala-Perquin, de Torola et de Colomoncagua étaitdéfinicomme
suit dans le procès-verbal d'arpentage de 1743 des terres de Torola;
l'arpenteur l'avait abordéen venant du sud-ouest:

«...ypor elmism,~rumboseIlegoconveinticuatrocuerdasa laorillade
unrio barrancos~qluelellamanel riodelasCaZasqueandandopara el
orientesepasolacuerdaporelrioarribay semidieron ochenta cuerdas
alcaminorealquevade TorolaalpueblodeColomoncagua,cuya justi-
ciay principalesconsu realtitulose hallaronpresentes,y siguiendoel
rumbo deponiente en oriente hasta unparaje que llaman la Cruzse
tantearon ochenlay cincocuerdas,y de aqui a otroparaje llamadoel
Monte Redondo,y en lacimade una lomasepuso un mojondepiedra
hastadondeserriidierontreintay ochocuerdasy hastadondetambién
ha venidolindandocon tierras de Colomoncagua y empieza a lindar
con ejidos de Perquiny Arambala, cuyas justicias se hallaron alli
presentes...»

[Traduction]
«...et dans la mêmedirection à 24 cordes nous sommes arrivésau
bord d'une rivière situéedans un ravin que l'on appelle le Rio de
Las Canas; là nciussommespartis vers l'est,la corde a éttendue en
amont etnous a\.ons mesuré80cordesjusqu'au caminorealquivade
Torola au villagt:de Colomoncagua, dont lejusticiaet lesprincipales
setrouvaient présents avecleurtitre royal;continuant de l'ouestvers

l'estjusqu'à un lieu nomméLa Cruz nous avons estimé85cordes; à
partir de là nous sommes allés en un autre lieu appelé Monte
Redondo et,au sommet d'une hauteur, nous avons dresséuneborne
de pierresjusqu.'à laquelle aussi nous avons compté 38 cordes et
jusqu'à laquelle aussi,aprèsavoirlongélesterres de Colomoncagua,
je commençai à longer les ejidosde Perquin et Arambala, dont les
magistrats setrouvaient présents..))

Le Honduras n'aprotiuit aucun titre qu'ilidentifieavec le «titre royal»deColomoncagua mentionné ci-dessus. Le seultitre de cette région cité par
le Honduras quiait déjàexistéen1743étaitletitre de 1694de LasJoyas et
LosJicoaguites, mais ].esPartiessemblentd'accord pour lesituerplusloin
au sud-ouest et jouxtant non pas Arambala-Perquin, mais seulement
Torola. Toutefois, quand l'équipe d'arpentage atteignitun point situé à
118cordes (4838mètres)du point de rencontre des terres correspondant
aux titres de Torola et d'Arambala-Perquin, un titre fut présenté,qui a
probablement dispani depuis lors.

222. Le passage pertinent du procès-verbald'arpentage d'Arambala-
Perquin est ainsilibell:
«..y desde dichoRoble negropor el mismo rumbo se tir0la cuerda
partiendoun barrancoy despuesuna quebradillade agua dedondese
subiby bajo unaloma altay topamoscon elcamino quesale de este
Pueblopara Colomoncaguayse encuentraconlastierrasdelPueblode
Torolacuyopuebloes de estajurisdiccion y hasta dichocaminollega-
mosconcuarentacuerdassiendoadvertenciaquecomodiezcuerdasse
vin0lindando con tierrarealengay despuescon Colomoncaguay en
dichoparajese htzlluun mojonantiguodepiedraquemandéavivarsin

contradicciondel dicho Pueblo de Colomoncaguay el de Torolay
mudando de rurqbodel Oeste al Leste con abatimiento al Sudeste
lindandocontier.rasdelPueblode Torola ..))
[Traduction]
...età partir dudit Roble Negro dans la mêmedirection la corde a
été tendueen travers d'un ravin, puis un petit défilé envahipar les
eaux et, de là,ous sommesmontéssur une colline élevée que nous
avons redescendue pour arriver sur le chemin qui va de ce village

à Colomoncagu,a et rejoint les terres de Torola qui relèvede cette
juridiction; nous avons atteint ce chemin après avoir parcouru
40 cordes; ilconvient de remarquer que,surenviron 10cordes,nous
avons marché le:long de tierrarealenga,ensuite, le long de Colo-
moncagua, et que, au dernier lieu indiqué, nous avons trouvé une
ancienne borne (fiepierres; j'ai donnél'ordre de la reconstruire sans
susciterd'oppos itiondela part deshabitants de Colomoncaguani de
ceux de Torola; changeant de direction pour allerd'ouest en estavec
une déviation vc:rsle sud-est nous avons tendu la corde le long des
terres du village de Torola»

223. Sil'on consiclèreles seuls titres de Torola (1743)et d'Arambala-
Perquin (1769),letracésuivant de lafrontièretelle qu'elle existaiten 1769
se dégage :vers le sucà partir du Roble Negro, sur 10cordes, il y avaià
droiteles tierrasrealengasde San Miguel, àgauche lesterres d'Arambala-
Perquin; ensuite, sur 30 cordes, s'étendaientàdroite les terres de Colo-
moncagua, à gauche celles d'Arambala-Perquin. Ici on atteignait le
tripoint, appelé diversement Monte Redondo ou route de Colomonca-
gua. Tournant à l7oue,stl,alimitecontinuait sur 38cordesjusqu'en un lieu
appeléLaCruz, aveclesterres deTorola à gauche etcellesde Colomonca-
gua à droite; une division semblable continuait encore sur 80 cordes,jusqu'au caminorealde Torola àColomoncagua, où un titre de Colomon-
cagua fut présenté.
224. Sil'on étudie maintenant les documents présentés parle Hondu-

ras,lapartie pertinente du procès-verbald'arpentage de 1766effectuépar
Cristobal de Pineda t:stainsilibellée;la cordeavaitététendue àpartir du
village de Colomoncagua dansune direction qui n'est pas indiquée :
« ..sefue caminandopor unosPlanes,y sabanas,y enpartes algunas

Bajadas, y subiaaspequeiiassiempresiguiendoel camino Realque va
destePuebloaldePerquinJurisdicciondeSan Miguel,y sellegoalserro
que le llaman el carrisal,con siento y ochentacuerdasde la dicha
mediday dicho 5erroes dividisiondestaJurisdiccionde Graciasy lade
SanMiguelen dondeestavaelAlcaldey TribunosdelPueblodePerquin
quienesdeciarariy disenser hasta alli loslinderosde sus Tierrasy las
destedecolomortcaguay, nohabiendoabidoningunacontradisonpara
este Rumbocon Unos,y otros NaturalessevolvioadichoPueblo ..))
[Traduction]

«...on a parcoiiru des plaines et des prairies, et l'on est montéet
redescendu sur de petites pentes en suivant toujours le camino real
qui va de ce tillage à celui de Perquin, dans la juridiction de
San Miguel,etl'onestarrivéau coteau appeléEl Carrisal aprèsavoir
mesuré 180 coldes; ce coteau est la division de la juridiction de
Gracias et celle de San Miguel où se trouvaient le maire et les repré-
sentants duvilla.gede Perquin, quiont déclaréque leslimitesde leurs
terres et celleslu village de Colomoncagua arrivaient jusque-là, et
comme il n'ya ;paseu de contestation à ce sujet de la part des habi-
tants de l'un ou l'autre village,on est revenu audit village

225. Compte tenu de la mention de la route de Colomoncagua à
Perquin, ilsemble qu'El Carrisal soit letripoint Colomoncagua,Torolaet
Arambala-Perquin (-ioirla description dans le procès-verbald'arpentage

d'Arambala-Perquiri ci-dessus). Il convient donc de relever qu'aucune
mention n'estfaite icidesterres de Torola, ni d'une interventionquelcon-
que de leurs représentants, lesquels n'avaient apparemment pas été
convoqués(paragraphe 204ci-dessus).Toutefois, ilsemble que Cristobal
de Pineda ne faisait pas alors le tour des limites de Colomoncagua, en
cheminant derepèreenrepèrecommelorsdesarpentages enbonne etdue
forme d'ejidos,mais effectuaitunesériede mesures versl'extérieur depuis
le village jusqu'à la limite des terres dans chaque direction.Il suffisait
donc de savoir qu'El Carrisal setrouvait sur lalimitedesterresd'au moins
une communautévcdsine.
226. La reconnaissancefaite par Miguel GarciaJalon en 1767n'estpas
d'un grand secours; on peut toutefois noter que la réclamation présentée
par la communauté:de Colomoncagua, qui donna lieu à l'inspection,
incluait le passage suivant dans le résuméqu'il a présentéau sujet des

limites: «..desdeAy(Ag;uaSarca]salealaFuldadelserrollegaAlcaminoReal
que ba parapueldodeperquin elmesmoCaminosirbede mojonhasta
llegarA losdosencuentrode losdoscaminos desdedichopueblocon el
Caminoque bienede torolaqueay lallamamosa lacurusde laJollael
mesmocaminosirbedemojon astallegarAlaspuntasdeunllanoquese
llamaCarrisal..»
[Traduction]

..de là [Agua!;arcalau versant du coteau, on arrive au caminoreal
qui va au village:de Perquin; ce mêmechemin sert deborne jusqu'à
ce qu'on arrive aux deux points de rencontre des deux chemins
depuis ledit village avec le chemin qui vient de Torola, que nous
appelons La Cniz de la Jolla; le mêmechemin sert de repèrejusqu'à
ce qu'on arriveiiurebord d'une plaine appeléeCarrisal ..»
227. Quant au compte rendu d'Andrés Pérezde 1793, la Chambre
estime au'en dehors des circonstances aui rendent douteuse sa valeur
probante (mentionniSesau paragraphe 216 ci-dessus), des élémentsin-

ternesaffaiblissent le créditque l'onpeut luiaccorder dans cecontexteen
tantque relevédes limitesreconnues.Onpeut citer àtitred'exemple lecas
du village salvadorien de San Fernando; la première interprétation
donnée del'arpentage de Pérezpar le Honduras était qu'une lignefron-
tière passait aumi1ic:ude ce village. Depuis, le Honduras a modifié sa
lignedemanière a nepastoucher levillagede San Fernando etilasoutenu
que l'arpentage d'h~drés Pérezavait entraîné une plainte de la part de
Colomoncagua contre les empiétements de la communauté de
San Fernando, dont les terres n'ont pas fait l'objet de l'arpentage, mais
dont ilestseulement dit qu'elle (cettecommunauté) confineaux terres de
cevillage [Colomon<:agua]».Pourtant,quand AndrésPérezpassa la nuit
dans le hameau de !;an Fernando, il consigna que celui-ci ...se trouve
dans les limites des terres du village de San Pedro Colomoncagua ..»
((..a laAldeadeSanFernando, cualquedadentrode lastierrasdelpueblo
deSanPedroColomoncagua ..»).De l'avisde la Chambre, il seraitimpru-
dent d'arriverà une quelconque conclusion sur la base des réclamations
de Colomoncagua lelles qu'elles sont énoncéesdans le procès-verbal
d'arpentage d'And& Pérez.
228. Letitre d'himbala-Perquin permet à la Chambre de rapprocher
le tripoint de Torola, Colomoncagua et Arambala-Perquin de repères
situésaunord,y conipris le point deGuiriri qui a faitl'objet d'un accord.
Avant d'essayer d'airiverà une décisionsur l'emplacement actuel de ce
tripoint, il est souhaitable d'envisager cette question partir du sud,
c'est-à-dire du point de vue du titre de Torola et de chercher ainsi,parmi
lesbornes énuméréed!a ;ns leprocès-verbald'arpentage de Torola de 1743,

un point de référence qui, considéré isolément, puisse être identifié
aujourd'hui avec uri degréde certitude raisonnable. Selon la Chambre,
c'est ce que permet la mention de la rivière Las Canas dans le titre de
Torola. De façon généraleles Parties sont d'accord pour admettre que la
rivièrequiporte maintenant cenom,etmarquéecommetelle sur lescartesmodernes, était déjà désignéeain sil'époque des arpentages examinés
par la Chambre; il acJtéavancéque cetterivièrepouvait être identifié e
une rivièreYuquina, citéedans certains documents et enparticulier dans
ledocument de 1844 (concernantTorola (paragraphe 239ci-dessous),et il
y a quelque divergerice sur la question de savoir si la mention de Las
Caiias dans letitre deTorola de 1743neserapporte pasplutôt àl'undeses
affluents, appeléle lvlasire (paragraphe 235 ci-dessous). Ces questions
peuventtoutefois êtreréservéep sour l'instant.

229. Acestade il convient de dire quelquesmots de l'importance rela-
tive du titre deTorola de 1743 et des divers titres de Colomoncagua
présentés par leHon,duras.L'arpentagede Torola fut effectuéaprèsune
convocation adressé(:àla communautéde Colomoncagua et des repré-
sentants de lacommiinautéseprésentèrent lorsde l'arpentage.S'ils'agis-
sait d'une questiondr conflit,la Chambre se fonderait sur ce titre, plutôt
que sur ceux de 1766,1767et 1793qui ont trait àColomoncagua. Ainsi,
pour la Chambre, est-ce d'une question d'interprétationqu'il s'agit: les
titres de Colomoncagua permettent-ils de considérer comme erronée
l'interprétationdonnéepar El Salvador du titre de Torola, qui est en
contradiction avec les titres de Colomoncagua? Ou existe-t-ilune inter-
prétation, du titre de Torola, au moins aussi convaincante que celle
d'El Salvador,qui le fait concorder aveclestitres deColomoncagua?
230. Il ressort clairement du procès-verbal d'arpentage des terresde
Torola de 1743 que celles-ci s'étendaient jusqu'àune rivière appelée
Las Canas, mêmesi c:llesn'atteignaient qu'un seulpointsur cetterivière.
Lepassagepertinent du procès-verbald'arpentageest ainsilibellé :

«...y concuarentacuerdasseIlegoa unparajequelellamanlas Tiïere-
tasy por elmisntommbo[SC.,de sura norte]se Ilegoconveinticuatro
cuerdasalaorilladeunriobarrancosoquelellamanelriode lasCarias
que andandopara el orientese paso lacuerdapor el rio arribay se
midieron ochentizcuerdasal caminorealquevade Torolaalpueblo de
Colomoncagua ..»
[Traduction]

..à 40cordes ilous avons atteint lelieu-dit LasTijeretaset,suivant
cette mêmedirection [du sud au nord] nous sommes arrivés après
avoir mesuré24 cordes au bord d'une rivière escarpéeque l'on
appellele Riodt:LasCaiias; lànous sommespartis versl'est,lacorde
a ététendue eri amont et nous avons mesuré80 cordes jusqu'au
caminorealqui vade Torola au villagede Colomoncagua ..»
Le Honduras identifie cepoint au confluent de la rivièreLas Caiiasavec
une autre rivière qui, selon lui, s'appellelesire (bien que ce nom ne
figure sur aucune des cartes produites) au point marquéF sur le croquis
noD-1ci-inclus.El Salvadorl'identifie à un point situéplus loinen aval,
marqué F' sur le cr~~quisno D-1, qui est le confluent avec une rivière

qu'El Salvador appelle Pitas. On remarquera que le procès-verbal
d'arpentagede 1743neditrien d'un confluentavecuneautre rivièreouun
autre cours d'eau. 231. Selon l'interprétation que donne El Salvador du procès-verbal
d'arpentage de 1743,80 cordes ont été mesurées en amont sur la rivière
Las Caiias en commençant en direction approximativement de l'est. A
l'origine, le Honduras insistait sur l'orientation et considérait que le

procès-verbal d'arpentage de 1743indiquait que 80 cordes avaient été
mesuréesenligne droite vers l'est,ce qui étaitau débutl'orientation vers
l'amont de la rivière. Toutefois, au point F sur le croquis no D-1, qu'a
choisile Honduras, 1iirivièreLasCaiiasactuellecoule à peu prèsdunord
ausud; ainsi,selon le Honduras, la rivièreappelée«Las Caiias »dans le
procès-verbal d'arpeiltage de 1743doit-elleêtrele Masire, qui coule d'est
en ouest pour rejoindre la rivièreLasCaiiasactuelle. Ce que le Honduras
avait d'abord envisagécomme une interprétation impossible du procès-
verbal, c'estque la rivièreenamont s'orientait d'abord versl'est,mais que
lesarpenteursl'avaient ensuite suiviequand soncourss'infléchissaitdans
une direction différente, c'est-à-dire vers le nord, comme l'alléguait
El Salvador.
232. Cependant la Chambre peut accepter sans difficulté l'inter-
prétation d'El Salvador. Si l'équipe d'arpentage, atteignant depuis le
sud le point en question sur la rivière Las Canas, s'était simplement

dirigéeen ligne droite vers l'est, en premier lieu le point de rencontre
avec la rivière ne pourrait être identifiéet le tracéde l'arpentage serait
inexplicable, car il rie tiendrait pas compte de la limite évidente et, en
second lieu, la mention de la direction du cours de la rivière aurait été
superflue. Ce qui comptait, c'était que «la corde futtendue »,autrement
dit l'arpentage se déroula versl'amont:la mention de l'orientation vers
l'est précisaitsimplement s'il fallait pour cela tourner à gauche ou à
droite. La deuxième interprétation hondurienne du tracéde la frontière
semble le reconnaître. Après avoir d'abord proposé une interprétation
d'après laquellela limite desterres de Torola ne faisait que toucher en un
point la rivière Las Caiias, et ne suivait aucune partie de son cours, le
Honduras a cependilnt adopté ensuite une interprétation selon laquelle
une rivière - celle qu'on appelle le Masire - constituait effectivement
la limite sur environ 1200mètres (du point F au point G sur le croquis

no D-1 ci-inclus). Si le fait qu'El Salvador a continué de défendre la
mêmeinterprétation du titre de 1743 ne prouve pas que celle-ci soit
correcte, la Chambrr relèveque le changement d'approche du Hondu-
ras met en relief la clifficultéqu'il aà trouver une autre interprétation
convaincante.Tout t~ienpesé, elleconclut que letitre de Torolas'étendait
jusqu'à la rivière Yiiquina ou Las Caiias, et n'étaitpas délimitépar le
Masire. Cet avis est corroborépar le réarpentagede 1844,que l'on exa-
minera ci-après.
233. Ce qui estob:jcuïdans cepassageduprocès-verbald'arpentage de
Torola, c'est qu'il n'indique pas en quel point l'équipe d'arpentage a
quittéla rivière.Aune distance de 80cordes de lapremièrejonction avec
la rivière, elle a atleint lecamino real (voir le passage citéau para-
graphe 221 ci-dessuri).Le procès-verbald'arpentage de 1743poursuit en
ces termes : «...y siguiendot?lrumbodeponienteen orientehasta unparaje que
llamanle Cruz SItantearonochentay cincocuerdas,y de aqui a otro
parajellamadoer' Monte Redondo,y enlacimade unalomasepuso un
mojondepiedra riastadondese midierontreintay ochocuerdas ..))

[Traduction]
«...continuant clel'ouest vers l'estjusqu'à un lieu nomméLa Cruz
nous avons évaluéune distance de 85 cordes, à partir de là nous
sommesallésenun autre lieu appeléMonte Redondo et,au sommet
d'une hauteur, nous avons dressé une borne de pierres jusqu'à
laquellenous avons compté38cordes ..»

234. El Salvador affirme que la frontière suit la rivièreLas Carias en
amont tout du long jusqu'à sa source près d'une hauteur appelée
Alguacil Mayor (point W sur le croquis no D-1), qu'il identifie au
Monte Redondo. Cependant cette identification ne semble reposer que
sur l'avisexprimé parles représentants des deux Etatsen 1884,lors des
négociations qui aboutirent à la convention Cruz-Letona qui ne fut pas
ratifiée,dont l'article:17 prévoyaitque la frontière devrait partir «du
Monte Redondo appeléaussi Alguacil Mayor, où la rivière Caiiasprend
sa source..» L'interprétationd'ElSalvadorfaitnécessairementprésumer
quelesmentionsaussibien delarouteTorola-Colomoncaguaque du lieu-
dit LaCruz(ou Queciuz)dans letitre deTorola seréfèrent àdespoints sur
la rivièreet qu'ils sontdonc superflus pour déterminerletracéde la fron-
tière. Celaparaît improbable. L'interprétation d'El Salvador susciteune
autre difficult:le tripoint Torola, Colomoncagua et Arambala-Perquin
se trouvait, selon le procès-verbal d'arpentage de 1769,sur la route de

Colomoncagua à Pei-quinou à proximité. Aucune des deux Partiesn'a
réussi à identifier cette route avec certitude; mais l'interprétation
d'El Salvador suppose que la route qui va d'un village à l'autre passe
plutôt au sud d'untra.cdirectetfranchit leCerro AlguacilMayor, aulieu
de suivre la valléetlu Negro-Pichigual où, selon les cartes des deux
Parties, une telleoute existeaujourd'hui. Cela sembleimprobable aussi.
235. LeHonduras, pour sa part, soutient maintenant que la frontière
suit la rivière(entreles points F et G sur le croquis noD-1- mais qu'il
s'agitde la rivièreasire et non de la rivièreque retient l'interprétation
d'El Salvador - jusclu'àce qu'elleatteignela route(au point G); et qu'à
partir de là, laissant la rivière, elleva en lignedroitejusqu'au point que le
Honduras appelle La Cruz ou Quecruz (point H). On peut dire au
contraire queladirectionprise pour atteindrela route et,delà, LaCruzou
Quecruz,s'infléchit verslenord plutôt que vers1'«est»,commel'indique
le titre; et que les distances ne correspondent pas.Le titre fait étatde
80cordesjusqu'à la route Torola-Colomoncagua et de 85cordesjusqu'à
La Cruzou Quecruz,alors que selon letracéde la frontièreindiquéparle
Honduras les distarices sont d'environ 1500mètres (33 cordes) et de
1000mètres(25cordes)respectivement.

236. LaChambre estimeque, dans cesegmentduquatrièmesecteur,la
lignefrontièrequis'accordelemieuxaveclesélémentd sepreuve dont elledispose sur l'utiposs,;detjuris est la suivant: elle se dirige vers le sud à
partir de la borne de Guiriri (point L sur le croquis no D-1 et le croquis
noD-2ci-inclus)jusqu'au point de triangulation du RobleNegro(point K
sur les croquis nosD-1 et D-2); faute d'éléments qui permettentde situer
catégoriquement la borne de Roble Negro en l'une ou l'autre des posi-
tions proposées par les Parties (paragraphe 219 ci-dessus), la Chambre
considèreque le choirrdu point detriangulation estjustifié par desraisons
de commoditépratique. De là,la ligne continue vers le sud-ouest jusqu'à
unehauteur indiquéc:comme étantle point Tsur le croquis noD-2 que la
Chambre estime possible d'identifier au Monte Redondo. De là, elle se
poursuit versl'ouest,endescendant légèrementversle sud,pour atteindre
la rivièreLas Caiias prèsdu village de Las Piletas (point U sur le croquis

no D-2). Le lieu appelé La Cruz, que la Chambre croit probablement
impossible de déterrniner avec une entière précision,se trouve dans les
hauteurs entre cesdeux derniers points; l'emplacement choisi est lepoint
marqué T' surle croquis no D-2 ci-inclus,point qui devrait être visible
de U et de T réciprocjuement.Ce tracéde la frontière, sans correspondre
exactementaux distancesconsignées dans les arpentages de 1743et 1769,
sauvegarde autant que possible les proportions des distances et corres-
pond en gros aux directionsindiquées.
237. Ladistanceentrelepoint (point U sur le croquis noD-2 ci-inclus)
prèsde Las Piletas oii la lignefrontièrequitte la rivière Las Canas et celui
qu'El Salvadordéfiriitcommele point de rencontre de la rivièreet de la
limitesud-ouestdes terres du titre deTorola (point F'sur lecroquis noD-1
ci-inclus)dépasse lei;80cordes indiquées dans le titre. Vu les difficultés
qu'il y aà procéder;ides mesuresexactes au moyen d'une corde le long
d'un cours d'eau, cela ne contredit pas les conclusions tirées par la
Chambre jusqu'à prksent. Le Honduras affirmetoutefois que la limite du
titre de Torola atteignaitla rivièreplus loin au nord-est que ne le soutient
F sur le croquis noD-1). Pour déterminer laquelle des
El Salvador(point
deux thèses en présenceest la bonne, il faut étudier plus avant le titre de
Torolade 1743etlenouveautitre émisen 1844.Danslepassagecitéaupara-
graphe 221ci-dessus.l'arpenteurde 1743constate qu'il estarrivéau Monte
Redondo, «après avoirlongélesterres de Colomoncagua ».Toutefois, le
procès-verbal n'indique pas à quelpoint du levél'arpenteur acommencé à
longer les terres de Colomoncagua, de sorte qu'aucune indication ne
permet de déterminersi lesterres de Colomoncagua s'étendaientounon de
l'autre côtéde larivierejusqu'à unezonesituéeau suddes terres deTorola.
L'arpentage a comniencé à la rivière Torola et les propriétaires voisins
qui se présentèrent furent, premièrement,le propriétaire de la Hacienda
de SanJosé,et,deuxièmement,celuide la Haciendade San Diego,dont les
terresbordaient apparemment cellesdeTorola au moins jusqu'au Portillo
de San Diego. A partir de là, le procès-verbald'arpentage déclare que :

«...contreintacuerdasse llegbal dichoportillode San Diego,y mu-
dando el dichorumbose cogibde Sur a Norte ..aparte mudérumbo
como dicho es, desura nortepasb la cuerdapor entreunosperiascos CROQUIS NO 0-2

Quatrième secteur --
Sous-secteur centritl

Routes

88"15' W altos que estan irlmediatosa dichoportilloy con cuarentacuerdasse
Ilegoa unparajtpque le llaman lasTï~eretas y por el mismo rumbose
Ilegocon veintiatatrocuerdasa la orillade un no barrancoso quele
llamanelriode kzsCariasqueandandoparaelorientesepasolacuerda
porelno arriba 17semidieron ochenta cuerdas alcaminorealquevade
Torolaalpueblode Colomoncagua,cuyajusticiay principales consu
realtitulosehallaronpresentes ..»

[Traduction]
« ..nous avonsatteint, à 30cordes,ledit portillode San Diego; chan-
geant de directica nous sommes allésdusudaunord ..j'ai changéde
direction commc indiqué, en allant du sud vers le nord, nous avons
faitpasser lacorde entre des pics élevésquijouxtent ledit portilloet,
40cordesplus loin,nous sommes parvenus à un lieu qu'ilsappellent
Las Tijeretas et dans la mêmedirection à 24 cordes nous sommes
arrivésau bord d'une rivière escarpéeque l'on appelle le Rio de
Las CaIias; là nous sommespartis vers l'est,la corde a ététendue en
amont etnous avons mesuré80cordesjusqu'au caminorealquiva de
Torola au villagr de Colomoncagua, dont lejusticiaet lesprincipales
setrouvaient prksents avec leurtitre royal.))

Il convient de noter qu'en 1743les représentants de Colomoncagua ne
sont mentionnés qu'au moment où l'équipe d'arpentage parvient au
camino real,mais il ne paraît guère douteux qu'à partir de ce point les
terres de Colomoncagua longeaient la rivièreversl'aval.
238. Le réarpentagede Torola de 1844qu'a réalisé lejuge Cecilio Espi-
nosa fait dans une certaine mesure la lumière sur la question. Il est
consigné au procès-verbal que le juge a demandé le titre de Torola
au maire de cette cc~mmunautéd , e façon à pouvoir passer en revue les
lignes de démarcation quiy figuraient, et adonnél'ordre que les avisaux
propriétaires desterres voisines soientadressésen fonction des lignes de
démarcation ainsiindiquées ((...y segunlos[linderos]queendichotitulose
expresen,ponganse .!asnotas sitatorias a los colindantes ..»). Le juge a
relevédans letitrequeles « ..propriétaires desterresvoisinessontceux de
la Hacienda de San .rosé,de San Diego et de Colomoncagua ..»,(«...son
colindanteslos posed<wed selahacienda deSanJosé,San Diegoy Colomon-
cagua ..)))et les propriétaires de ces terres voisines ont dûment étécités
pour assisterà 1'arpt:ntageaprèss'être munisde leurstitres. La convoca-
tion envoyéeau maire de Colomoncagualui demandait «...salgaelconsu
tituloalno deLas Ctrriasporlabajadadelastijeretas ..»(« ..de seprésen-
ter muni de son titreà Las Canas àproximitéde la bajadade Las Tijere-

tas..»). Vu que, comme indiquéci-dessus, le titre de Torola de 1743ne
précisepas dans quellemesurelesterresdeColomoncaguajouxtaient celles
de Torola, lejuge doitavoirbasésonchoix de cepoint non pas sur letitre,
comme ill'avait ordclnnélui-mêmem , aisplutôt sur une information ou une
tradition locale. Leaire de Colomoncaguarépondittout d'abord qu'ilse
présenterait enun li,:u-dit Los Picachos mais, en réponseàune demande
d'éclaircissement dii juge, confirma qu'il se présenterait à Las Tijeretas. 239. Lejuge parvint au lieu-dit Las Tijeretas quelques jours avant la
date fixéepour lacomparution du mairede Colomoncaguaet il yrencon-
tra le propriétairede la Hacienda de San Diego. Ce dernier reconnut la
borne ancienne qui setrouvait en cet endroit, laquelle fut remise en état.
Le jour convenu avec:le maire de Colomoncagua, le juge se rendit à

Las Tijeretas et y rencontra aussi bien le propriétairede la Hacienda de
San Diego que les maires de Colomoncagua et de Torola. Les représen-
tants de Colomoncag.uafirent valoir que les terres de Torola n'allaient
pas, vers le nord-ouest,jusqu'a la rivièreLas Caiias mais que la ligne de
délimitationa partir cleLas Tijeretas se dirigeait vers l'est,au sud de la
rivière, jusqu'à un endroit appeléLos Picachos. Ils invoquèrent à cet
égard un titreappelétitre de San Pedro Moncagua (qui, prétendirent-ils,
étaitantérieur acelui de Torola; ce titre ne correspond a aucun de ceux
qui ont étésoumis à la Chambre).Toutefois,lorsque cetitre fut produit, il
apparut qu'il stipulait.,selonleprocès-verbalde 1844,quela lignededéli-
mitationétaitla rivièrcYuquina et,enréponseàune questionposéepar le
juge, les représentantsde Colomoncagua dirent que cette rivière étaitla

mêmeque la rivièreLas Caiias (« ...se hallopor documento,querezapor
linderoelriode la Yuquina;y habiendolespreguntado por dichorio,dijeron
serelmismode lasCanas ..)))LesreprésentantsdeColomoncagua,cepen-
dant, refusèrentde célder;lejuge consigna cequi suit :
«Despuesde rriuchosalegatos,pidieronsepusierela agujapara ver

cualeraladirecionquetomabade lastigereteasde Sura Norte, como
dicen ambos titulos;y se vib que topaba a un no barrancosoque le
llamanlaspitas,jrporelmismorumboapocadistanciase topaelnode
Canas,llamado Yuquinaenel rnencionadotitulode Colomoncagua )
[Traduction ]

((Aprèsde longues discussions, ils demandèrent que la boussole
soitutiliséepour voirquelleétaitla direction du sudaunord à partir
de LasTijeretas, commeindiquésurlesdeux titres; l'onconstata que
l'aiguilledésignaitun torrent escarpé appeléLas Pitas et, a quelque
distance dans la mêmedirection, l'onparvient au Rio Caiias,rivière
appelée Yuquiniidans ledittitre de Colomoncagua. »

240. Sur la base de cette information, la Chambre considèreque l'on
peut régler le désaczord entre les Parties quant a l'emplacement de
l'endroitappeléLas 'Tijeretas(point E ou point E'sur le croquis noD-1);
à son avis, le point 13'identifiépar El Salvador correspond mieux à la
description de 1844. Premièrement,les cartes font apparaître juste au
nord de ce point la confluence avec LasCaiias d'un cours d'eau coulant

du sud au nord; deiixièmement, selon les indications donnéespar les
courbes deniveauxtracéessurlacarte,lazonesituéeentreleditpoint etla
rivièrepourrait effectivementêtrequalifiéd eedéclivité («bajada» - voir
leparagraphe 238ci-dessus),tandis que lepoint choisipar leHonduras se
trouve ausud d'unsegmentde la rivièrequisesitueentre des rivesescar-
pées. 241. En outre, il est consignédans le document de 1844que, le juge
ayant demandé la prc~ductiondu titre de la Hacienda de San Diego, le
propriétaire des terre; de cette haciendadit ne pas l'avoir avec lui mais
produisit un certifical en date du11mars 1804,délivrépar un juge des
terres de Gracias a Dios, mais rédigé à la Hacienda de San Diego à la
demande de ceuxqui i:nétaientalorspropriétaires etqui s'étaient plaints
d'incursions des Indiens de Colomoncagua. En 1804,lejuge, après avoir
inspectéletitre de Colomoncagua,reconnut lebien-fondéde la plainte et
indiqua que

«...segunloslinderosquerezael mismotitulo,sirvede divisionde las
tierras,elnombradono de las Caiias,elmismoquetambienseparalos
terminosde mijuiisdiccionconlaprovinciade San Miguel ..))

[Traduction]
«...selon les lignes de démarcation mentionnéesdans ledittitre, ces
terressontdiviséi:~par larivièreLas Caiias, qui sépareégalementles

limites de ma juridiction et celles de la province de San Miguel.».
L'on peut s'interrogersur lavaleur et l'authenticitéde ce document: iln'a
pas étélui-même produit à la Chambre mais a simplement été copiédans
le procès-verbal du i-éarpentagede 1844; rien n'indique qu'il ait été
montré ouqu'ilenait été donnélectureauxreprésentants de Colomonca-
guaen 1844pour leurpermettre de le contester; et lejuge qui l'a établien

1804agissait, selon ses propres dires, en un lieu situéen dehors de son
ressort. Ce quiimporle cependant, c'est qu'ilatraitàla ligne de délimita-
tion entre San Diego i:tColomoncagua et qu'ilindiquepar conséquentle
tracéde la ligneen aval de Las Tijeretas.
242. Tout bien pesé,la Chambre accepte l'affirmation d'El Salvador
selonlaquelle lesterr~:sde Colomoncagua ne franchissaient nulle part la
rivièreLas Canas. Le titrede 1743mentionne LasTijeretas, à 24cordes de
la rivière,en tant que:borne de Torola, mais ne dit pas à quel titre ouà
quels titres correspo~idaient les terres se trouvant de l'autre côté;et la
déclaration figurant dans le procès-verbal (paragraphe 221 ci-dessus)
selonlaquellel'arpenteur, lorsqu'il estparvenu au Monte Redondo, avait
longéau préalablele!;terres de Colomoncagua ne permet pas, en soi, de
supposer qu'il les avait longées depuis Las Tijeretas. Les convocations
adresséesen 1844 aux représentantsde Colomoncagua mentionnent non
pas LasTijeretas elle-même,mais LasCaiias à proximitéde la bajadade

Las Tijeretas», et alors mêmeque les représentants de Colomoncagua
ont insistésur le fait que leurs terres s'étendaient, de l'autre côtéde la
rivière,jusqu'à Las Tijeretas et Los Picachos, lejuge a apparemment été
convaincu, auvudes iitresproduits,ycompris lecertificat de 1804concer-
nant SanDiego,que tel n'était paslecas. LaChambre conclut que la ligne
de l'utipossidetisjuri~de 1821passaitpar lepoint désignéF'sur lecroquis
no D-1,qui marque 1;ifin des terres de Torola, et suivaitensuite le cours
d'eau vers l'aval.
243. Aprèsavoir établi quela limite entre les terres de Torola et cellesde Colomoncagua au XVIIIesiècle,etdonc la limiteentre lesjuridictions
deComayagua etde San Miguel,étaitlarivièreLasCafiasenaval àpartir
du pointmarquéUsurlecroquisnoD-2ci-inclus,laChambre doitensuite
examiner le tracéde la ligne de I'utipossidetisjuris vers le sud-ouest
jusqu'à la source de la Orilla. El Salvador allègueque la frontière est
toujours constituéepi2rla rivièreLas Cafiasdepuis l'extrémité sud-ouest
des terres de Torola jusqu'à un point appelé le Cajon de Champate
(point Y sur le croquis noD-1).Le Honduras prétendque la frontièreest

forméepar deslignesdroitesentrelespointsmarqués B,C, D, EetFsurle
croquis noD-1ci-inclus;entre lespoints BetA, il a tracéune lignedroite
sur ses cartes, mais si1véritable revendication, selon ses conclusions,ne
correspond pasexactement àcetteligne.Cespoints sontprésentéscomme
leslimitesdesterrescorrespondant auxtitres du XVIIesiècleoctroyéspar
les autoritésde Comayagua, àdeux titres de Santa Anna de 1653,ainsi
qu'à ceux de Las Joyas et Los Jicoaguites de 1694. El Salvador n'a
présenté aucun titre l'appuidesesrevendicationsausud-ouestdesterres
de Torola; il ressort de mentions qui figurent dans d'autres documents
déjàcitésci-dessus(paragraphes237et238)quelapropriété voisine,dans
lajuridiction de SanMiguel,étaitlaHaciendadeSanDiego.Sonproprié-
taireseprésenta pendant l'arpentagedeTorola de 1743,maisilneprodui-
sit pas sontitre; le certificat de 1804concernant cette propriété,présenté
par lepropriétairede San Diegopendant l'arpentagede 1844,a étédécrit
au paragraphe 241ci,.dessuset,lorsdesnégociationsentre lesdeux Etats,
en 1869,un certain titre concernant cette propriétépouvait être consulté.
244. La Chambre considère,tout particulièrement àla lumièrede la
documentation dont elle dispose, qu'elle esten droit de présumerau

départqu'unelimiteinterprovincialequi suitune rivièrecontinue proba-
blement a la suivre tant que son cours se dirige dans la mêmedirection
générale:une saillie des terres de Colomoncagua de l'autre côtéde la
rivièreappelle une explication. Evidemment, si les titres produits par le
Honduras établissentque le ressort de Comayagua s'étendaitde l'autre
côtéde la rivière,il n'ya plus rienà dire; en revanche, si les titres sont
ambigusou ne sont pas clairs,on ne devraitpas, pour lemoins,présumer
unetelleextension. IaChambre considèreégalementcommepertinentle
document du 7 noveinbre 1804,existantsouslaformed'une transcription
effectuéeen 1844par lejuge CecilioEspinoza pendant leréarpentagede
Torola (voir paragralphe238 ci-dessus). Ce document, présenté comme
délivré par lejugedi:sterres de Gracias a Dios, indique de façon catégo-
rique que :

«...sirve de divisionde las tierras,el nombradorio de las Canas,el
mismoque tamtlienseparalosterminosdemijurisdiccihnconlaprovin-
ciadeSan Migtrel ..N
[Traduction]
« ..cesterres sant diviséespar larivièreLasCaiias,qui sépare égale-

ment les limites de ma juridiction et celles de la province de
San Miguel ..»et cedocument conceinait non pas la limiteaveclesterres deTorola, mais
la Hacienda de San Diego, au sud-ouest de Torola.

245. Les divers titres de Santa Ana sont imprécisquant aux directions
et, sansplus derensei,gnementsou de preuves, les repères qu'ils mention-
nent ne peuvent être a.ssimilésàdesparticularités topographiques sur les
cartes modernes; le Igonduras n'a pas expliqué comment il arrive à la
configuration de ces titres qui ressort des cartes jointes ses écritures.
Peut-êtreconvient-il iiusside relever que l'une des zones en question est
située, selon lemémoire,((entre les rivières Curuna (Santa Cruz) et la
rivièreCanas »,tandis que, sur les cartes, les terres de Santa Ana s'éten-
dent de part etd'autrl: de la rivèreCanas. El Salvadorrejette lestitres de
Santa Ana pour la raison, semble-t-il, qu'ils((identifientune seuleorne
et ne permettent donc:évidemmentpas d'établirde carte D.La Chambre
accepte les allégatiorisd'El Salvador, du moins dans la mesure où elle

n'estime pas établi que les titres de Santa Ana prouvent l'existence de
terres relevant de la juridiction de Comayagua au sud de la rivièreLas
Canas.
246. Quant au titre de Las Joyas et Jicoaguites de 1694,l'arpentage
part d'une rivièreappelée «Yuquina » à 45cordes (1867mètres) à l'ouest
d'un point nommé «QU~CNS » et continue vers l'estjusqu'à ce point; le
Honduras, selon ses cartes, identifie cette rivière avec un cours d'eau
dénommé quebradade Rinconada, et «Quecrus» avec le lieu appelé
La CNZ dans letitre (leTorola.Toutefois, pour cefaire, il doit étendreles
45 cordes (1867mètres)jusqu'à 3000mètres etconsidérerles directions
((ouest» et ((nord» indiquéesdans le procès-verbald'arpentage comme
s'infléchissantbeaucoup plus vers le nord-ouestet le nord-est respective-

ment. De plus les terres de ce titre, tel que le Honduras les reporte sur la
carte, s'étendentàl'iiitérieurde lazonesituéeàl'estde Las Canas qui, de
l'avisde la Chambre,faitmanifestementpartie du titre de Torola.Sur une
carte de son contre-mémoire El Salvador indique l'emplacement des
terres correspondant au titre de Las Joyas et Jicoaguites, en se fondant,
semble-t-il,sur lefaii:que la rivière «Yuquina))est la rivière Las Canas,
de manière à reporter «Quecms» - marqué comme étant le Cerro
Quecruz - un kilomc!trà l'estdu lieuoùlesitueleHonduras; rienn'indi-
que comment El Salvadorexplique cechevauchement,bien que leconseil
d'El Salvadoraitsoulignéque lescroquisinclus dans lesécrituresservent
simplement à illustrer les allégationsdes Parties et ne constituentpas une
quelconque reconniiissance. La Chambre rejette l'identification de

Quecmz dans le titre de 1694avec le lieu-dit La Cruz dans celui de 1743;
elle n'estime pas qut: le titre de 1694permet de réfuter l'argument selon
lequella rivière LasCanas était lalimite provinciale.
247. Le Honduras soutient dans son mémoireque le procès-verbal
d'arpentage des ejitfode Colomoncagua fait en 1766 par Cristobal
de Pineda établitque «la rivièreMasire est la ligne de démarcation des
provinces de San Miguelet de Gracias a Dios»,et ilseréfère, àcet égard,
au point B figurant sur le croquis no D-1 ci-inclus. Toutefois, dans des
piècesde procédure ultérieures,le Honduras identifie le Masire avec lecours d'eauqui coule dupoint G aupoint F surlecroquis noD-1,de sorte
quetoute référence ailMasire,dans leprocès-verbald'arpentagede 1766,
ne semblerait pas avoir de rapport avec le secteur que la Chambre
examine actuellement. Le Honduras se réfère également aux repères
nommésparles IndieiisdeColomoncagualorsqu'ilsontdemandél'annu-
lation del'arpentageréalisépar de Pineda, repèresque le Honduras iden-
tifie aveclespointsA àF surlecroquisnoD-1.Lathèse sembleêtrequ'en
1766lesterres de Col13moncaguacomprenaient cellesde Santa Ana etde

JoyasyJicoaguites,mais leprocès-verbaldel'arpentage faitparde Pineda
mentionne lesterres cleSanta Ana,tout au moins,comme étantdesterres
séparées. En outre,il n'a étéprésenté à la Chambre aucun élémentde
preuvequipermettrait derattacher lesnoms delieuxmentionnésdans ces
titres anciens aux points indiqués par le Honduras sur les cartes
modernes. Lamême clifficulsurgiten cequiconcernelareconnaissance
des bornes faite parMiguel Garcia Jalon en 1767,qui mentionne cepen-
dant lefaitqu'enun point lalignede délimitationestconstituéepar« ..le
Champate, qui rejoint la quebrada de Cueva Hedionda ..» ((...elno de
Champate,quese encuentracon la quebrada de cuevahedionda ..)))L'on
trouve également, dirns le procès-verbal du réarpentage effectué par
AndrésPérezen 1792'u ,ne référence à un cours d'eau qui sejette dans le
Champate. Ce réarpentagedonne de meilleurs relèvements et de meil-
leures distances que les documents antérieurs mais la Chambre a déjà
indiqué(paragraphes 216et227ci-dessus)lesraisons pour lesquelleselle
ne considèrepasce rearpentage commetotalement fiable.
248. La Chambre estime donc, en pesant les probabilités et compte

tenu du fait que lesé115mendtepreuveallant dansun sensou dans l'autre
ne sont guère abondimts, que la rivièreLas Caiias était lalimite provin-
cialeetpar voiede conséquencelalignedel'utipossidetisenavaljusqu'au
point où elles'orienteverslesudpour finirpar rejoindre larivièreTorola.
Lepoint où lafrontièrequitte la rivièrerestàdéterminer :pour El Salva-
dor, c'estle point marqué Y sur le croquis no D-1 ci-inclus,tandis que,
pour le Honduras, c'c:stle point marquéA sur cecroquis.

249. LaChambre passe en conséquence à l'examendu derniertronçon
de la frontière qui s'étend entre la rivièLas Caiias et la source de la
Orilla, point terminal qui a fait l'objetd'un accord du quatrième secteur
en litige. Le Hondiiras invoque ici le titre afférent à l'estancia de
Santa Ana de 1653; ]ElSalvador a défini laligne frontièrequ'il revendi-
que, mais sans présenterd'élémen àt l'appui de sesprétentions, saufque
cefutlaligne adoptécd: ans laconventionCruz-Letona de 1884;l'affirma-
tion qu'il y a eu des effectivitésdans cette région nesemble étayéepar

aucun élément depreuve. Il faut signaler aussi, en toute équi, ue les
comptes rendus des riégociationsde 1884montrent que lesreprésentants
avaient bien sous les yeux lestitres fonciers de la région oùse trouve la
frontièreenlitige,maisenquoiconsistaient cestitres,celaon l'ignoreetoncontinuera, semble-t-il, de l'ignorer. Dans ces conditions, si la Chambre,
comme il a été dit,n'estpas pleinement éclairéesur les rapports entre les
repères indiqués dansle titre de Santa Ana et la représentation cartogra-
phique que le Hondu1,asena présentéea la Chambre, elle doit aussitenir
compte du fait qu'El Salvador n'apascherché à démontrerque l'interpré-
tation donnéedu titre par le Honduras soiterronée,ni proposé uneautre
interprétation. La Chambre accepte donc la ligne revendiquée par le
Honduras de la source de la Orilla à la rivière Canas. Toutefois, la

Chambre, touten acceptantque cettelignesedirige vers«la sourcelaplus
méridionalede laCueva Hedionda »,mentionnéedans lesconclusions du
Honduras, considère, àla lumièrede la reconnaissance effectuéeen 1767
(paragraphe 247)que la Cueva Hedionda correspond au cours d'eau qui
est représentésur la carte no IV jointe a l'arrêt;sur cette carte la
confluence de ce cours d'eau avec la rivière Las Caiias est le point
marqué B.La lignequi résultede laprise enconsidération de ceséléments
ne diffère que très1ég.èremendte celle qu'a proposéele Honduras, mais
d'un point de vue topographique s'avère supérieure comme ligne fron-
tière.

250. Il conviendra d'examiner ensuite la demande d'El Salvador rela-
tive a une zonesituéea l'ouest et au sud-ouestdesterresincluses dans les
ejidos d'Arambala-Pe:rquin, c'est-à-dire la demande d'El Salvador qui
porte surdeszones de:part et d'autre de larivièreNegro-Quiagara s'éten-
à l'ouestjusqu'ail Negro-Pichigual,et quise fondesur l'utipossidetis
dant
juris par rapport àla notion de tierrasrealengas(terres de la Couronne).
El Salvadoraffirme et:le Honduras accepteenprincipe que lors de l'indé-
pendance chacundesdeux Etats a succédé a cellesdes tierrasrealengasde
la Couronne espagnole qui relevaient de lajuridiction desprovinces dont
la réunion formales Btats nouvellement indépendants en question.
251. El Salvador irivoque ici un passage du procès-verbald'arpentage
de 1769des ejidosd'Arambala-Perquin, dont une partie a étécitéeplus
haut (paragraphe 208); l'équipe d'arpentagese déplaçaitdu nord au sud
en descendant la limite ouest desterres arpentées et
«...se tantearon veinte cuerdas hastauna loma que llaman Guiriri

dondesehall6ux!mojonantiguoquese mand6avivarquedandopor la
parte delOestey Sudoestetierrarealengalacualpertenecea estajuris-
diccionpor estarmashayade dichastierrasel Rio Negro quetambien
llamanPichigualquedichorio divideestajurisdiccionconladeGracias
a Diosqueperteriecea Comayagua ..))
[Traduction]

« ..nous avonscalculé20cordesjusqu'a unehauteur qu'ilsappellent
Guiriri, où nous avons trouvé une ancienne borne; l'ordre a été
donnéde la reslaurer, laissanà l'ouest et au sud-ouest des tierras
realengas qui appartiennent à cettejuridiction parce qu'au-delà se trouve le Rio Negro aussi appeléPichigual, qui sépare cettejuridic-
tion de celle de(iracias a Dios relevant de celle de Comayagua ..»

Ces tierras realengas, dont il est dit qu'elles relèventde la juridiction de
San Miguel, devaient faire partie de la République d'El Salvadorlors de
son accession à1'indé:pendance.
252. Comme on l'a déjà fait observer,l'emplacement de la hauteur de
Guiriri n'a pas étécontestéau cours de l'instance (paragraphe 211 ci-

dessus) :c'estla première borne au sud du Negro-Quiagara. Cette borne
(point L) et l'étendue de la zone de tierras realengas, selon la thèse
d'El Salvador (délimitéepar la ligne S-T-U-V-W),sont indiqués sur le
croquis noD- 1 ci-inclils.Bien entendu cette demande est enrapport avec
l'allégationprincipale d'El Salvador, que la Chambre n'a pu accepter
(paragraphe 208 ci-dessus), selon laquelle la province de San Miguel
s'étendaitau nord du Negro-Quiagara. Il est curieux qu'il soit précisé-
ment indiqué dans Ic:procès-verbal d'arpentage que la rivière Negro-
Pichigual servait de limite provincale à l'ouest et qu'il n'y soit pas
mentionnéque la rivi~!reNegro-Quiagaraservait de limiteprovinciale au
nord. Toutefois c'es1 seulement quand l'équipe d'arpentage atteignit
Guiriri qu'ilfutfaitmention de tierrasrealengas:rien ne prouve donc que
les tierras realengas de la juridiction de San Miguel s'étendaientvers le
nord au-delà du Negro-Quiagara. Si la rivière était la limite provinciale
jusqu'au MojondelRincon, ilesttrèsimprobable que les tierrasrealengas
se soient ainsi étenduesplus loin vers le nord-ouest. Cette partie de la
demande d'El Salvadorn'appelle donc pas un plus ample examen.
253. Le passage pertinent du procès-verbal d'arpentage d'Arambala-

Perquin a déjàétécité(paragraphe 218 ci-dessus): il se réfère expressé-
ment aux terres situéc:jusqu'au Negro-Pichigualcomme étant uneterre
« ..realengaqueesla inismaquehemostraidoa laderechadesdeelmojonde
Guiriri..»,les « ...tierras realengas, c'est-à-dire celles mêmesque nous
avons suivies ànotre droite depuis la borne de Guiriri ..» Toutefois, le
Honduras a contesté la validitédu constat fait en 1769selon lequel il y
avaitdes tierras realerrgasencelieu,eninvoquantdesirrégularitésdans la
procédure d'arpentage, qui firent, selon lui, l'objet du blâme mentionné
dans ladécisionjudiciaire de 1773(paragraphe 191ci-dessus).Cependant
le seul aspect inhabituel de la procédure est l'interrogatoire de témoins,
effectué à la requêteI~U défenseur des droits de la communauté d'Aram-
bala-Perquin au cour.sde l'arpentage. Or rien ne prouve qu'il y ait eu là
une irrégularité grave ou que le blâme formulédans la décisionde 1773
visait une telle irrégularitéa Chambre nevoit aucune raison de ne passe
fondersur le constat fait en 1769de l'existencede tierras realengas.
254. L'étenduede:;tierrasrealengasausud delarivièreestindiquéepar
une autre mention qui en estfaitedans leprocès-verbald'arpentage, qui a
suscitéune controverse particulière entre les Parties. Aussitôt après le

passagecitéci-dessu:;,le procès-verbalindique, dansun passagedéjàcité
auparagraphe 222ci-dessus : «...y desde dich17Roble negropor el mismo rumbo se tir0 la cuerda
partiendoun bar.rancy despuesuna quebradillade agua dedondese
subi6y bajo una lomaaltay topamoscon elcamino quesale de este
Pueblo paraColomoncagua y seencuentraconlastierrasdelPueblode
Torola cuyopuet~loesde estajurisdicciony hasta dichocaminoIlega-
mosconcuarentucuerdassiendoadvertenciaquecomodiezcuerdasse
vin0 lindando con tierrarealengay despuescon Colomoncaguay en

dichoparajese hlzlloun mojonantiguodepiedraquemandéavivarsin
contradicciondel dicho Pueblo de Colomoncaguay el de Torolay
mudando de rurnbodel Oeste al Leste con abatimiento al Sudeste
lindandocontierrasdelPueblode Torola ..))
[Traduction]

«..à partir dudit Roble Negro dans la mêmedirection la corde a été
tendue endivisantun ravin,puisunpetitdéfiléenvahipar leseauxet,
de là, nous sommes montés sur une colline élevéeque nous avons
redescendue pour arriver sur le chemin qui part de cevillaàColo-
moncagua et rejoint les terres du villagede Torola qui relèvede cette
juridiction;nous avons atteint ce chemin après avoir parcouru
40cordes ;il convient de remarquer que, sur environ 10cordes,nous
avons marché le:long de tierras realengas,ensuite le long de Colo-
moncagua et que, en ce lieu,nous avonstrouvé une ancienne borne
de pierres; j'ai donnél'ordre de la reconstruire sans susciter d'oppo-
sition de la pa1,tdes habitants de Colomoncagua ni de ceux de
Torola; changeant de direction pour aller d'ouest en est avec une
déviationversle sud-estnous avonstendu la corde le longdesterres
du village de Torola.»

255. Selon l'interprétationde ce passage par le Honduras, la mention
d'une distance de 10cordes àpartir desquelles ilyavaitdes tierrasrealen-
gasle longdelalimitr:signifieque,surladistancetotale entre Guiriri, où il
estquestion de tierraiirealengaspourlapremièrefois,et letripoint avecles
terres deTorola etCc~lomoncagua(76cordes), 10cordesseulements'éten-
daient parallèlement à des tierras realengas.Le Honduras soutient donc
que les tierrasrealefi'gase limitaienà 10cordes au sud et à l'ouest de
Guiriri. La Chambre relèveque l'arpentage de 1769a commencé,comme
il était requis, par la citation en bonne et due forme des propriétaires

fonciers voisins,y compris la communauté de Colomoncagua; et qu'au
moment où l'équipe d'arpentagea atteint la borne de Roble Negro les
représentants de Cc~lomoncagua ont d'abord semblé protester contre
l'emplacement de cetteborne (voir le passage du procès-verbald'arpen-
tage citéau paragraphe 253ci-dessus),cequi donne àpenserqu'à leur avis
leursterresluiétaientcontiguës. Cependant ilsn'ont pasinsisté àcesujet;
et d'aprèslestermes duprocès-verbald'arpentage ilsemble à la Chambre
que le Honduras en donne une interprétation forcée.Le sens naturel est
assurément plutôt que, sur les 40 cordes mentionnées juste avant dans
l'arpentage, 10s'étendaient parallèlement à des tierras realengas.Selon
cetteinterprétation,(:esterress'étendaientde Guiriri (ouplutôt du Negro-Quiagara) au Roble Negro et 10cordes plus loin. De fait l'analysela plus
vraisemblableestqui:le Negro-Pichigualrestaitla limite entre Colomon-
cagua et les tierrasrealengasde San Miguel aussi loin en amont que le
point où son cours traversait la limite des terres d'kambala-Perquin, à
plus de 10cordes au sud du Roble Negro. Le passage du procès-verbal
d'arpentage de 1769cité(avecl'original espagnol) aux paragraphes 218
et 253ci-dessusle co:nfirmeen fait:

«de ce Roble Negro au Rio Negro ou Pichigual il y a environ un
quart de lieue, la juridiction prend fin à ladite rivière [c'est-à-dire
vers l'ouest] si bien que les terres intermédiaires sont des tierras
realengas, c'est-à-direcelles mêmes que nous avons suivies a notre
droite depuisla riornede Guiriri))(lesitaliques sont de la Chambre).

De l'avisde la Chambre, ilfaut admettre que tellea dû êtrela situationen
1769.La demande d'El Salvador relative à un triangle de terres supplé-
mentaires s'étendantau sud jusqu'à lahauteur appeléeAlguacil Mayor
doit donc êtrerejetée.
256. Le Honduras soutient aussi qu'indépendamment de ce que
pouvaitêtrelasituationen 1769lorsdel'arpentage desterres d'kambala-
~er~uin,toutes les ticrrasrealengasdans cetteregion avaient étéincorpo-
rées,en 1821,aux terres de Colomoncagua à l'estdans la juridiction de
Gracias a Dios.ElSalvadora invoquél'ordonnancede la RealAudiencia
du 16 novembre 1815,reproduite au paragraphe 193 ci-dessus, pour
confirmer l'existencc:et leslimites,six ans avant la date de l'utipossidetis
juris,des tierras realengasdécrites en1769.Toutefois, selon ses termes,
l'ordonnance nefait ipe protégerlesIndiens d'kambala-Perquin dans la

jouissance de leurs propres terres (((..las tierrasque comprendendichos
exidos ..))et le titre tie 1769n'a conféràces Indiens aucun droit sur les
tierrasrealengasversl'ouest,maisa simplementpris actedeleurexistence
etconstatéqu'ellesrelevaientde lajuridiction de San Miguel.De l'avisde
la Chambre, la décisionde 1815ne prouve donc en rien que les tierras
realengas aient continué d'exister.
257. D'autre part pour attribuer ces terresà la communautéde Colo-
moncagua, dans la province voisine de Gracias a Dios, il aurait fallu un
titre enbonne etdue forme; or selonl'argumentation même du Honduras
l'octroid'un teltitrepar lesautoritésdeGracias a Dios n'aurait pas modi-
fiéla limiteprovinciale. De toute manière, la délivrance d'un titrede ce
genreentre 1769et 1821n'apasétéétablie :leréarpentageeffectuéen1793
par AndrésPérez neconstituait pas un tel titre et, comme la Chambre l'a
observé, cedocumeritsebornait àindiquer lesterres que la communauté
de Colomoncagua prétendait luiappartenir. La Chambre conclut donc
qu'en 182 1la limite provinciale partait toujours du confluent du Negro-
Quiagara et du Negro-Pichigual et s'étendait,en amont de cette rivière,

jusqu'à la limite des ejidosd'kambala-Perquin :les terres ainsi circons-
crites étaient destiei.rasrealengasde la province de San Miguel. 258. LaChambre doit enfin examiner la partie est de la lignefrontière
dans ce secteur, celle qui va de la rivière Negro-Quiagara au Malpaso
de Similaton.Un problème se pose tout d'abord: les Parties ne sont pas
d'accord sur l'emplacement du Malpaso de Similaton,bien que ce point
définisse l'un des secteurs de la frontière qui fait l'objet d'un accord,

comme en fait état l'article 16 du traité généralde paix de 1980 qui
mentionne la borne du Malpaso de Similaton D. Lesdeuxemplacements
revendiqués(voirles coordonnéesauparagraphe 259ci-après)sont indi-
quéssurlecroquis nCD-3ci-inclus :ladistancequi lessépareestdel'ordre
de 2500mètres.Le désaccord entreles Parties sembles'être manifestéau
cours des discussioris de la commission mixte de délimitation en 1985,
quand le Honduras a présenté certains argumentsau sujet du lieu où il
estimaitque cetteborne était située,mais El Salvador n'a pas réagiavant
lasuspensiondestravaux de la commission. Dans sesécrituresetdans ses
plaidoiries devant la Chambre, El Salvador s'estaussiabstenu de présen-
ter des arguments concernant le lieu où il estimait que la borne était
placée; l'on ne voit pas clairement si le choix de ce lieu est fondé sur
l'interprétationqu'El Salvador a donnée du titre d'Arambala-Perquin.
Pour finir, le conseil d'El Salvador a expliquéce silenceen déclarant :

la question d~iPaso de Similaton ..[est]une question relative à la
démarcation et ..à ce titre la Chambre n'en est pas saisie: pour les
secteurs en litig: de la frontièreterrestre elle apour tâche d'effectuer
une délimitatioilB.

259. Cependant, les conclusions finales d'El Salvador présentées à
l'audience du 14juiri 1991sont les suivantes :

«que le tracéde la frontière dans leszones ou secteursnon décrits à
l'article 16du traitégénéralde paix du 30octobre 1980est constitué
comme suit ...
..dans le secteur contestéde Nahuaterique, conformément au para-
graphe 6.72et i~la carte 6.10 du mémoired'El Salvador (annexe IV
aux présentesconclusions) );

et l'annexe IVcomnience en cestermes :
«Depuis la borne de Mojon Mal Paso de Similaton située à
14"00'53" de latitude nord et 88"03'54" de longitude ouest, la fron-

tièrese poursuit en ligne droite.»
De même,dans ses conclusions finales, le Honduras demande à la
Chambre de décider que la frontière s'étend((jusqu'au Malpaso de
Similaton (13"59/28 "de latitude nord et 88"04'21"de longitude ouest) ».
La Chambre conc1u.tdonc qu'il existeun différend entre les Parties au
sujet de l'emplacement du Malpaso de Similatonet qu'elledoit le résoudre.
260. Ledifférendrelatif à l'emplacement du Malpaso de Similatonfait
évidemmentpartie d'un désaccord qui porte sur le tracéde la frontière
au-delà,dans le secteurcenséavoirfaitl'objet d'un accord. L'examendes
cartes présentéeset lescomptesrendus desdiscussions de la commissionmixte de délimitation indiquent que le sixième secteur de la frontière
ayant fait l'objet'un accord, et décrit à l'article 16du traité généradle

paix de 1980, n'a fait l'objet d'un accord, du point de vue pratique ou
cartographique, que:~usqu'àun point situéausud desdeuxemplacements
proposés pour le Malpaso de Similaton, c'est-à-dire au confluent du
San Antonio et d'un cours d'eau appelésoit la quebradaHonda, soit la
quebradaGuaralape. Letraité générad le paix(article 16)constateque les
Parties admettent d'un commun accord qu'à cet endroit la frontière
devraits'étendre :

((DelMojondo1MalpasodeSimilatona lacumbre OmojondelCerro
Coloradito.De allialpie del CerroColoraditodondenacelaquebrada
de Guaralape.Doaqui,aguasabajodedichaquebradahastasudesem-
bocaduraenel no San Antonio O Similaton ..))

[Traduction]
«De la borne de Malpaso de Similaton au sommet ou borne du
Cerro de Coloradito. De là,jusqu'au pied du Cerro de Coloradito, là
où la quebradacleGuaralape prend sa source.Delà,en aval de ladite
quebradajusqu'au point où ildébouche surla rivièreSanAntonioou
Similaton ..»;

mais les Parties ne sant pas d'accord surl'identification duCerro Colora-
dito etduGuaralape. LaChambre n'estimepas avoir pour tâche de régler
ces questions; compétence lui a étédonnée pour délimiter la frontière
dans lessecteursqui :nesontpas réglép sar letraitégénéradle paix etcelui-

ci énumère en termes exprès, à l'article 16,les secteurs ainsi réglés.En
revanche elle n'estime pas davantage que l'existenceconnue d'un désac-
cord à l'intérieur du secteur«ayant fait l'objet d'un accord» affecte sa
compétencepour déterminer la frontièrejusqu'au Malpaso de Similaton
inclus.
261. Toutefois, quand elle tente de le faire, elle se heuràeune diffi-
culté:aucune des deux Parties n'aprésentélemoindre élémentde preuve
en ce qui concerne la ligne de l'uti possidetis jurisdans cette région.
El Salvador ne semble pas prétendre que leslimitesdesterres correspon-
dant au titred'kambala-Perquin s'étendentvers l'estjusqu'au point où il
place le Malpaso de Similaton; et l'une des demandes qu'il a formulées
dans son mémoire iipropos de tierras realengasportait sur des terres

s'étendant à l'est de l'emplacement où il situait le Malpaso et, de toute
manière,ilaretirécettedemande. Poursa part leHonduras soutient que le
Malpaso de Similatonse trouvait à la limite des terres correspondant au
titred'kambala-Pei-quin, en un lieu appeléla colline Sapamani. Il reste
pourtant encore àrésoudrele problème du lienentre ce point et la rivière
Negro-Quiagara: le Honduras a soutenu - à juste titre selon la
Chambre - quela limite provincialesuivait lecours du Negro-Quiagara,
mais iln'aformuléaucune allégation,avecdespreuves à l'appui, au sujet
du tracéde la limite provincialeà l'estdu Mojon Las Pilas. Selon sescon-
clusions, le Honduras soutient simplementque la frontière doit s'étendre de ce repèreau Malpaso de Similaton,sans doute donc en lignedroite. Il
semblequ'au cours des négociations entre les Parties à Antigua (Guate-
mala) (paragraphe 36ci-dessus), le Honduras ait proposéde tracer entre
les deux points une 1i.gnequi ferait un coude en un point appelé«Mojon
Pasamono » sur les cartes honduriennes. Aucun argumentjuridique n'a
été proposé à l'appuiini d'une ligne droite ni d'une ligne qui ferait un

coude. La solution d'une lignedroiteentre cespoints sembleêtrele résul-
tat des négociations entre les représentants des deux Etatà Montafia de
Naguaterique en 1869.Après avoirconcluque la rivière Negro-Quiagara
étaitla frontière,les.epresentants commencèrentleur projet de délimita-
tion en partant du h4alpaso de Similaton et suivirent un tracé en ligne
droite(semble-t-il)jusqu'à un point sur la rivièreNegro-Quiagara appelé
El Barrancon, que le Honduras identifie au Mojon Las Pilas. Aucun
accord international n'aétéconclupourdonner effet àcettedélimitation.
262. Celaétant,considérantcomme établique lalignedel'utipossidetis
juris dans cettezone s'avèreimpossible àdéterminer,la Chambre estime
qu'ilya lieu de s'appuyer sur l'équitinfra legem,en mêmetemps que sur
la délimitation non ntifiée de 1869.Dans l'affaire du Différendfrontalier
entre la République du Mali et le Burkina Faso, la Chambre chargéede
l'affaire a rencontrén problème similaire. Elle déclara:

«Il convient de rappeler encore que la tâche de la Chambre
consiste en l'eqièceà indiquer le tracéde la frontière dont les deux
Etats ont héritédu colonisateur lors de leur accession à l'indépen-
dance ..Sidonc:les autoritéscompétentesavaient entérinél'accord
du 15janvier 1965,il aurait étéinutile,auxfinsde la présente affaire,
de rechercher sicet accord avaitun caractèredéclaratoire oumodifi-

catif au regard de la limite de 1932.Mais il n'en a pas été ainsiet la
Chambre n'a re(:uaucun mandat desParties pour sesubstituer à elles
et choisir entoute liberté une frontièreappropriée. Cela étant, la
Chambre ne peut perdre de vue ni la mission confiéeàla Cour - le
règlementpacifique, conformément au droitinternational, desdiffé-
rends qui lui sont soumis - ni le fait que dans leur compromis les
Parties lui ontd.emandénon pas de donner des indications suscep-
tibles de les éc.lairerquant à la détermination de leur frontière
commune mais bien de tracer une ligne, et une ligne précise.
Comme elle :,'aindiqué, la Chambre peut faire appel à l'équité
infra legem..Hormis lecasd'une décisionrendue,avecl'assentiment
des Parties, exaequo etbono, «il ne s'agitpas simplementd'arriver à
une solution équitable, mais d'arriver àune solution équitable qui

repose sur le droit applicable (Compétenceen matièredepêcheries,
C.I.J.Recueil1974,p. 33,par. 78).C'estenvue de parvenir à une solu-
tion de ce genrc:que la Chambre doit prendre en compte non pas
l'accord du 15ja.nvier1965,maislescirconstances dans lesquelles cet
accord estintenrenu. » (C.I.J. Recueil1986,p.632-633,par. 148-149.)
263. De même,la Chambre estimequ'elle peut enl'espècerecourir àla
ligne proposée lors des négociations de 1869 - la ligne Las Pilas-El Barrancon-Malpaso de Similaton qui constitue, àson avis,une solution
raisonnable et équil.abledans toutes les circonstances. Rien, dans le
compte rendu des né;;ociationsde 1861et 1869,nesuggèrequ'ilyait euun
désaccord fondameiital entre les Parties au sujet de cette ligne, dont
l'acceptation étaiti:anmoins liée àla question différente de savoir si le
Negro-Quiagara fonnait ou non la limite provinciale. Cette question est

résoluepar le préseritarrêt, et laChambre ne doute pas qu'il soit équi-
table,à titre de corollaire, dedonner effàtl'accord de 1869sur ce point
précis.Celaconduit, tout enen tirant dans une certainemesureunejustifi-
cation,à accepter 1'a.llégatiodu Honduras relative à l'emplacement du
Malpaso de Simila~:on,la seule qui trouve quelque appui dans les
élémentsde preuve relatifs à la situation qui existait avant l'indépen-
dance. LaChambre accepte donc la ligneproposéedans l'accord de 1869,
qui semble êtrecellequi est située,commel'affirme leHonduras, entre le
Mojon Las Pilaset le Malpaso de Similaton,indiquéepar la ligne N-P sur
le croquisnoD-1 ci-inclus.

264. Reste la question des effectivitésqu'invoqueEl Salvador dans la
zone s'étendantau nord du Negro-Quiagara, qui faisait partie des terres

d'kambala-Perquin et se trouve, comme la Chambre l'a dit, du côté
hondurien de la ligrie de l'utipossidetisjuris de 1821,de mêmeque les
zones extérieures aux terres d'kambala-Perquin. El Salvador a joint en
annexe àson mémoirelestextesespagnols de dix-neufcertificats délivrés
par le registreoncic:ret la conservation des hypothèques d'El Salvador
concernant des propriétés privées enregistréea su nom de particuliers
dans le départemeni:de Morazan (El Salvador), et une carte indiquant,
semble-t-il, une ligrieà haute tension qui alimente San Fernando et
Perquin,puis contini~eau nord-est, coupe lalignetracéeentre Las Pilaset
leMalpaso de Similtaton(entre les points N et Psur le croquis noD-1 ci-
inclus)et vajusqu'àenviron 6kilomètresplusau nord dans unezone attri-
buéeau Honduras par la Chambre. Selon le conseil d'El Salvador, sept
des dix-neuf titres officiels enregistrés annexés au mémoire concernent
desterrains situésàl'intérieurde labande deterritoire qui s'étendentre la

limiteestdesterres d'kambala-Perquin etlaligne quidéfinitlalimite est
de la revendication d'El Salvador. Des documents joints en annexe à la
réplique d'El Salvador concernent despropriétéssalvadoriennesdans le
canton de Nahuaterique en 1916,des allégations d'incursions hondu-
riennes dans les locsditésdénommées Limon >>et «Las Trojas>>en 1925
et 1926,ainsi que destravaux publics(routes,écoles)réalisépar lesmuni-
cipalitésd'kambalii, Perquin et de Torola entre 1951et 1986.Il n'a été
soumis à la Chambre aucune carte indiquant avec précision l'emplace-
ment des divers lieux mentionnésdans lesdits documents, si cen'est une
carte dans le mémoireindiquant les ((établissements humains dans les
zonesnon délimitéer>ide cesecteur, qui représenteun nombre considéra-
ble de caseriossitué!;dans la région au norddu Negro-Quiagara et de la
lignetracéejusqu'au Malpaso de Similaton.Aucun renseignement n'aétéfourni sur 1'adminisi:rationeffective des caseriosmarqués sur la carte du
mémoired'El Salvador. Mêmedans la mesure où la Chambre peut faire
un rapprochement entre les divers noms de lieux, les zones en litige et la
limite de l'utipossidetisjuris, elle ne saurait considérer cette documenta-
tion comme la preuve suffisante d'effectivités,quelles qu'elles soient,
dont elle puisse tenir compte pour déterminerle tracéde la frontière.
265. Pour ce qui est maintenant des preuves d'effectivitésprésentées
par le Honduras, uni:documentation considérable,comme on l'adéjàdit,

a été soumise dans ilne annexe à la répliquedu Honduras pour montrer
que cet Etatpeut éga.lementfairefond sur desargumentsd'ordre humain,
qu'ilya des«établissementshumains »de ressortissants honduriensdans
leszonesen litige de tous les six secteurs et que différentesautoritésjudi-
ciaires et autres du Honduras ont exercé etcontinuent d'exercer leurs
fonctions dans ces :zones.Pour ce qui est du secteur dont la Chambre
s'occupe actuellement, le Honduras a présenté des documents sous dix
grandes rubriques: i) procédures pénales; ii) police ou sécurité;
iii)patrouilles militaires; iv)fiscalité;v)nominations de maires adjoints;
vi) éducation publi~que;vii) concessions foncières; viii) actes de nais-
sance; ix) actes de décès;x) divers. Ces documents se réfèrent à un
nombre considérable de localités,identifiées simplement par le nom du
village ou du lieu, et aucunecarte n'aétéproduitepour indiquer I'empla-
cement géographiquedeslieuxenquestion. LaChambre considèrequ'eu

égard à ladécisionqu'ellea prise au sujetde laligne de délimitationbasée
sur l'utipossidetisjuris, elle peut ne faire porter son attention que sur les
villages quiapparai:jsent sur les cartes honduriennes comme se trouvant
entre la ligne de délimitation établiepar la Chambre et cellerevendiquée
par le Honduras.
266. Lesvillages(oupeuplementsidentifiablesqui peuvent être classés
dans cettecatégoriesont lessuivants :Platanares, El Munigal, Las Piletas
(sur la ligne de délimitation), Mano de Leon, Junquillo, Sicahuite et
La Laguna. En ce qui concerne ces localités,les piècesprésentéespar le
Honduras sont les suivantes :Platanares :quinzeactes de naissancedatés
d'années comprises,entre 1914 et 1988, et un acte de décèsde 1930;
El Munigal :une poiirsuite pénale en1954etunacte de naissanceen 1974;
Las Piletas: une concessionfoncièreen 1901,six actes de naissancedatés

d'années comprisesentre1938et 1987,etcinq actesdedécèsdont lesdates
s'échelonnent entre 191 1et 1935; Mano de Leon: quatre actes de décès
datés d'années comprisesentre1901et 1935;et La Laguna unepoursuite
pénale en 1952et trois actes de naissance dont les dates se situent entre
1961 et 1986. Toul bien considéré,comme dans le cas des secteurs
examinés précédemment, la Chambren'estime pas qu'il y ait ici des
preuves suffisantes d'effectivitésdu Honduras dans un secteur dont il a
clairement été monrréqu'il se situait du côté salvadorien de la ligne de
délimitationpour ainenerla Chambre a douter quecette ligne représente
valablementla ligne:de l'utipossidetisjuris. 267. Letracéde la lignefrontière entreElSalvadoretle Honduras dans
le quatrième secteur en litige,tel qu'établiparlaChambre, estindiquésur
la cartenoIV'jointe àl'arrêt, quiest composée des feuilletsci-après des
cartes au 1/50000 élabliespar la Defense Mapping Agency des Etats-
Unis d'Amérique :

SérieE752 Feuillet 2558II Edition 1-DMA
SérieE753 Feuillet 25571 Edition 1-DMA
SérieE753 Feuillet 2557IV Edition 1-DMA.

Le tracé completde cettefrontière est le suivant: depuis la source de la
Orilla (point A sur lsrcarte no IVjointeà l'arrêt),la frontière s'étend, en
passant par le col d'El Jobo, jusqu'à la source de la Cueva Hedionda
(point Bsur lacarte noIVjointe), puis ellesuitenavallemilieu de cecours
d'eau jusqu'à son corifluentavec la rivièreLasCafias (pointC surlacarte
noIVjointe) et, de là, le milieu de la rivière,enamont, jusqu'en un point
(point D sur la cartenoIVjointe) à proximitédu village de Las Piletas; à
partir de là elle s'orirnte vers l'est,en passant par un col (point E sur la
carte noIVjointe),jusqu'à une hauteur indiquée comme le point F sur la
carte noIVjointe etensuite verslenord-estjusqu'en un point sur la rivière
Negro ou Pichigual (inarquéG surlacarte noIVjointe); enavallelong du

milieu de la rivière Negro ou Pichigual jusqu'à son confluent avec la
rivière Negro-Quiagara (point H sur la carte no IVjointe); ensuite en
amont lelong du mi1:ieudu Negro-Quiagarajusqu'à laborne de Las Pilas
(point 1surlacarte noIVjointe); etde là en lignedroitejusqu'au Malpaso
de Similaton tel que l'a identifiéle Honduras (point J sur la carte no IV
jointe).

268. Le cinquième secteur en litige de la frontière terrestre est défini,
comme les quatre premiers, par les points terminaux des secteurs adja-
centsqui ont faitI'ob,jetd'unaccord,et dont ilestfaitmention àl'article 16

du traité généralde paix de 1980; ces points terminaux sont définis
comme suit dans leditarticle :àl'ouest(larivièreTorola), «jusqu'au point
ou ellereçoit sur sa rive nord leruisseau de Mansupucagua »et àl'est«le
Paso de Unire, sur la rivière Unire». Ces points et l'emplacement de
la frontière selon les allégationsde chacune des Parties sont représentés
sur lecroquis noE-1ci-inclus,dont lespoints marquéspar deslettresservi-
ront de référencedans l'exposédes prétentionsdes Parties. El Salvador
décrit commesuit la ligne qu'il revendique dans une direction d'est en

a la fin du présentfasciculeou du voluC.Z.JRecueil 1992 selon le cas.[Note duée
Greffe.] CROQUIS NOE-1
Cinquièmesecteur- Zone en litige
Frontière ayantfait l'objet d'un accord

.........Frontière revendiquée par El Salvador
---- Frontière revendiquée par le Honduras
@ Point terminal du secteur en litigeouest :depuis le Paso de Unire (point G sur le croquis noE-1),la frontière
suit le cours de I'Uni.re,Guajiniquil ou Pescado vers l'amont jusqu'au
point qu'El Salvador définit comme sa source (point F); de cettesource,
ellesepoursuit en ligne droitejusqu'au sommetidentifié par El Salvador
comme étant le Ceno Ribita (point E), puis en ligne droite jusqu'au

sommetidentifié par El Salvador comme étantle Cerro Lopez (point D).
De cesommet la fron1:ière s'étend enligne droitejusqu'à la borne appelée
Mojon Alto de la Loza(point C) et de cetteborne elle sepoursuit en ligne
droite jusqu'à la source du cours d'eau appeléMansupucagua (point B);
de là elle suit le cour,sde la Mansupucagua jusqu'à son confluent avec
la Torola (point A). L.eHonduras décritla ligne qu'il revendique dans la
direction opposée,d'i~uesten est,de la manièresuivante :du confluent de
la Mansupucagua avecla Torola (point A),en suivanten amont le milieu
du lit de cetterivière,jusqu'àsa source; de la le torrent appeléLa Guaca-
maya (point X); de ce point une ligne droitejusqu'au col de La Guaca-
maya (point Y); de ce lieu une ligne droitejusqu'à un point situé sur la
rivièreUnire (point Z), àproximitédu lieuconnu sous lenom de ElCoyo-
lar; et de là,la rivièreUnire en avaljusqu'au Paso de Unire (point G).
269. La demande d'El Salvador se fonde essentiellement sur le titulo
ejidaloctroyéau vil1;igede Poloros, dans la province de San Miguel, et

délivréen1760, à la suited'un arpentage qui fut effectuéla mêmeannée;
la lignefrontièrerevendiquéepar El Salvador estcellequiconstitue,selon
cet Etat, la limiteon1desterresincluses dans cetitre, a l'exception d'une
étroite bande de terrc:du côté ouest (entre la lignedroite A-D et la ligne
A-B-C-Dsur le croqtiisnoE-1ci-inclus),qu'ElSalvadorrevendique sur la
base ((d'arguments d'ordre humain ».L'étendue des terres inclusesdans
le titre de Poloros de 1760,selon I'interprétationde chacune des Parties,
est aussi indiquée sur le croquis no E-2 ci-inclus. Le Honduras, tout en
contestantl'interprétation géographiquedesterrescorrespondant au titre
de Poloros quedonne El Salvador,admet qu'elles s'étendaient de l'autre
côté d'une partie de la rivièreTorola; il n'en allègue pas moins qu'au-
jourd'hui la frontière:devrait suivre cette rivière.
270. Les raisons invoquées a l'appui de cette demande sont, briève-
ment, les suivantes :la partie septentrionale des ejidosattribuésà Poloros

en 1760,y compris 12totalité desterressituéesau nord de la rivière,avait
formé,dans le passé,les terres de San Miguel de Sapigre,un village qui
disparut àla suite d'une épidémie quelque temps après1734;ce village
relevait de la juridiction de Comayagua; ces terres, bien qu'attribuées a
Poloros, étaientrestees dans la juridiction de Comayagua; et la ligne de
l'utipossidetisjurisdc: 1821étaitdèslorsreprésentép ear la limiteentre ces
terres et les autres terres de Poloros; mais, par suite d'événements surve-
nus en 1854,le Horiduras accepta une frontière située plus au nord et
constituéepar la rivièreTorola. Le Honduras revendique donc cette part
de la zone en litige, situéeau nord de la rivière, qu'il estime avoir été
incluse dans les terrc:sde Poloros,parce qu'elle a fait partie des terres de
San Miguel de Sapigre; le Honduras revendiquela partie occidentale,qui
n'était pas,selonlui,inclusedans letitrede Poloros,en tant quepartie des CROQUIS NO E-2
Cinquièmesecteur - Interprétation
dutitre de Poloros

,.,.,.- Frontièreayant fait l'objetd'un
accord
.............I.terprétation d'El Salvador
1 ,, , ,, Interprétation du Hondurasterres de Santiago de Cacaoterique, un villagerelevant de lajuridiction de
Comayagua. A titre subsidiaire, le Honduras revendique les terres de
Poloros situéesau nord de la rivière en alléguant qu'El Salvadora aussi
acquiescé,au XIXe siècle, àce que la rivière Torola constituait la fron-
tière.Etant donnéqu'au cas ou la Chambre ferait droit à l'une ou l'autre
de ces demandes elle n'aurait pas besoin de déterminer l'étendue précise

desterres de Poloros t:tque l'interprétationdu titre soulèvedesdifficultés
particulières, elleexa.minera d'abord les allégationsqui ont trait à San
Miguel de Sapigre et (auconsentement qu'aurait donnéEl Salvador.
271. Letitre de Poloros fut octroyépar le JuezPrivativode Tierrasde la
Real Audiencia de Guatemala, par voie de délégationau juge sous-délé-
guéchargé desarpentagesde San Miguel. L'arpentage ne fut pas effectué
conjointement par des fonctionnaires de deuxjuridictions, comme dans
le cas de Jupula (paragraphe 105 ci-dessus); il ne fut fait mention
d'aucune autorisatioii spécialeet exceptionnelle accordéeau juge pour
exercer ses fonctions hors de son propre ressort, comme dans le cas de
Citala (paragraphe 71 ci-dessus). Il faut donc présumer que les terres
incluses dans l'arpentage relevaient toutes de la juridiction de
San Miguel. Une telle présomption est confirméepar le texte: le juge
déclarequ'il a reçu une commission pour mesurer lesterres de lajuridic-

tion de San Miguel '(...para medir las [tierras]de la jurisdiccion ..de
SanMiguel))). Dans 1t:procès-verbald'arpentage ilestfaitmention du fait
que lesterres arpentér:~jouxtent «des terres du villagedesIndiens de cette
juridiction >;puis,plilsloin, ilestfaitmention deterres quiappartiennent
«aux habitants d'opatoro dans la juridiction de Comayagua)); et plus
loin encore il est indiquéque l'équipe d'arpentage avait longé les limites
«des terres de la ville de San Antonio de l'autre juridiction »,c'est-à-dire
de San Antonio de Padua dans lajuridiction de Comayagua.
272. Les élémentsde preuve présentéspar le Honduras pour établir
l'existence,l'emplacement etl'étendue des ejidosduvillagede San Miguel
de Sapigre sont les suivants. En 1734ila été procédé à un arpentage des
terres de Cojinicuil,situéesau sud-est de lazone aujourd'hui en litige, au
sud de la rivièreUnire, dans cequi estmaintenant leterritoire d'El Salva-
dor; l'arpentage fut ordonné parle Juzgado Privativo de Tierras qui en a

confié l'exécutionpar délégation à un juge sous-délégué;il avait été
déclaréque lesterres étaient situéesdansla juridiction du Real de Minas
de Tegucigalpa. L'arpentage commença en un point appeléCoyolar :
K...dondehacelinderoy Guarda RayaesttaJurisdicionconlas tierras
del citiode Gueripepor el ladoque miraalSury por ottroIadoconlas
tierrasdel PueblodeSapigre ..))
[Traduction]

« ...au point où se forment les limites de cette juridiction avec les
terres du sitiode Gueripe, du côtésudetdel'autre côté,aveclesterres
du village de Sapigre ..>)
Le procès-verbal d'arpentage effectué à Poloros en 1760ne mentionne
aucun repèreappeléCoyolar; mais ilestfait état, en1760,d'un différendaveclepropriétairedt:laterre voisine de «Guajinicuil » àpropos d'un lieu
appelé «Bolillo»; et, dans le procès-verbald'arpentage de Cojinicuil de
1734, il est indiquéque le repère qui fait suite Coyolar est El Volillo.
Dans le procès-verbald'arpentage de 1734il n'est pas fait mention de la
juridiction dont relevait Sapigre et le Honduras interprète ce silence
comme signifiant que ledit village relevait alors égalementde la juridic-
tion de Tegucigalpa.
273. Dans un document établi en 1789par le conseil municipal du
village de Cacaotericlue (situéau nord-ouest de la zone maintenant en
litige) il est fait mention d'un repère appeléBrinco del Tigre, qui était
« ..une borne du village de San Miguel de Sapigrequi, du côtéde la mer
au sud, s'étendsur trois lieues et demie..» (((..unmojondelpueblo San
Miguel de Sapigre, que por parte del mur del Sur tiene tresleguas, y
media ..»).Ce documrnt n'est pas censéreprésenterun acte d'attribution
de terres, bien qu'il citeune partie de ce qui était déclaré constituer un
ancientitre,rédigédansune langueindienne inconnue; ledocument dont
il s'agitconsigne la tradition orale relativeaux limitesdes villages et fut

dressé à propos d'un 'différendavec le villagevoisin d'opatoro. En 1803,
on fit encore appelà 1,tradition orale,quidevaitcettefoiscorrespondre à
lateneur de l'ancient:itreinintelligible et,de nouveau, El Brincodel Tigre
fut considérécommeuneborne marquant la séparation entre lesterres de
Cacaoterique et celle:;de San Miguel de Sapigre vers le sud.Cette année-
là,une enquête étaie tn cours pour déterminerleslimites de Cacaoterique
et l'arpenteur, en arrivant au Brinco del Tigre, consigna l'existence de
deux rochers :
« ..cuyaspeiïastienenporsuquinto linderoy , delosyndiosde Poloros,

porque en la antiguedaddicen era halliel Pueblode San Miguelde
Sapigre,queIlanohaynifragmentos ..))
[Traduction]
« ..ils considèreiitque ces rochersconstituent leur cinquièmeborne
et aussi celle de:s Indiens de Poloros, parce que dans les temps
anciens,disent-ils, setrouvaitlà levillage de San Miguel de Sapigre,
dont il ne reste plus aucune trace.»

LeBrincodelTigre, selon leHonduras, sesituait à lalimite delapartie des
ejidosde Poloros, ejid(9qui,selon le Honduras, étaientrestésdans lajuri-
diction de Comayagua (car il s'agissaitd'anciennes terres de San Miguel
de Sapigre). Toutefclis le procès-verbal d'arpentage continue en ces
termes :

«A virtudde quepase a lostres, O cuatro mojonesquesigvena reco-
nocerse Tocan coi?losPueblosdePoloros,y Licliquede lajurisdicion,y
provinciadeSan Miguele Yntendenciade San Salvador ..))
[Traduction]

«Etant donnéque lestrois ou quatre bornes qui restent à localiser
sontlimitrophes (desvillagesde Poloros et Lislique, danslajuridiction delaprovincede,SanMigueletl'lntendenciadeSan Salvador. ..»(Les
italiques sontde la Chambre.)
274. Selon le Hon~iuras,de nombreuses mentions du village de San

Miguel de Sapigre dans des documents du XVIIe siècleétablissent qu'il
appartenait à la prokince de Comayagua; El Salvador soutient que ce
point n'est pas démontré. Atitre d'exemple, le Honduras mentionne une
liste de villages dec1:tteprovince qui fut dressée en vue de recouvrir
certaines sommesen :1684-1685l,istequi,dit-on, indiqueque levillage de
San Miguel de Sapigri:relèvede I'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa.Toute-
fois,letexteoriginal e:spagnol,dont leHondurasadéposéunephotocopie
en annexe a son mémoire,ne cite aucun village de ce nom sous l'intitulé
«Minas deTegucigalpa »,maisciteun villagede «Sapigre»sousl'intitulé
«Chuluteca». L'exercicedes pouvoirs administratifs et de lajuridiction
sur ce district,selonl1Salvador, appartenait à la province de San Salva-
dor; le Honduras l'acontesté,maisill'afait sur la base d'une RealCédula
du 24 juillet 1791, alors que la liste invoquée date de 1684. De toute
manièreon ne sait pas sile district de Choluteca s'étendait aussiloin vers
l'ouest (voir répliquedu Honduras, carte VII.l) et donc si le Sapigre du
district de Cho1utec;l est le mêmeque le Sapigre dont la Chambre

s'occupe maintenant. Cela rend aussi douteuse la pertinence de toute
autremention de «Sapigre»dans lesactes du XVIIesiècle.En 1713,selon
un document présenti:par le Honduras au coursdes audiences, le village
de San Miguel de Sapigrereçutla visiteofficielle del'dlcalde Mayorde la
province; le nom de la province n'est pas indiqué dans l'exemplaire du
document original en espagnol qui a été soumis,mais d'aprèsla traduc-
tion fournie par le Honduras le document présenté provenaitdu «Livre
de visites,provincedi1Honduras, 1713».
275. Le Honduras invoque aussi le fait que, lors de l'arpentage des
limites de Cojiniquil(rn 1734,la communauté de Sapigre fut convoquée
sur les lieux; mais la Chambre a relevéd'autres cas dans lesquels des
communautés ou prc~priétairesvoisins relevant d'une autre juridiction
furent citésde cettemanièreetlaseulequestion estdonc de savoir s'ilétait
importantque le procès-verbaln'indique pas expressémentque levillage
de San Miguel de Sapigre relevait d'une autre juridiction. De plus,
pendant le même arpentage, lejuge qui l'effectuait était accompagné par

«les Indiens du village de Sapigres,auxquels j'ai demandé quelles
étaientleslimites,de cettejuridiction, et de celle de San Miguel,et ils
m'ont répondu que, partant du lieu ou se trouve une caverne, on
traverse le torrent ou la rivière de Guajiniquil

Cela implique clairenient que les Indiens de Sapigre ont été consultésu
sujetdeslimites de la province de San Miguel parce que leur village était
situédans cette province. N'ayant vu aucun des autres documents du
XVIIe siècle que 1t: Honduras mentionne comme indiquant que
San Miguel de Sapigre se trouvait dans la province de Comayagua, la

Chambre ne saurait considérer que lajuridiction de cetteprovince sur levillage soit suffisamment établie par des élémentsde preuve datant
d'avant 1821 pour que cela permette de justifier ainsi les conclusions
tiréespar leHondura:..
276. Quant aux pre:uvesplus récentes,un témoin interrogé en1879a
déclaré que, selon un(:tradition familiale, les terres de Monteca étaient
honduriennes, car elles étaient«la propriétéde San Miguel de Sapigre
qui appartenait au dkpartement de Comayagua » et que le titre existàit
Comayagua.Sans dou.teletitre était-ilintrouvable à cetteépoque,sinonil
aurait étéprésenté à I'.%ppuie la position du Honduras dans le différend
qui l'opposait alorsa El Salvador au sujet des terres de Dolores. Il était
aussi fait mention, a ].'époque,d'un village de San Juan Sapigre - qui

avait peut-être été corifondu avec SanMiguel de Sapigreou qui était un
village différent- dont, disait-on, Poloros s'était approprié les terres
trente ans auparavant «sans aucun titre »,ce qui est incompatible avecla
théorie maintenant proposée selon laquelle le titre de 1760incluait les
terres de Sapigre.En 1896, ilfut déclaré par destémoins d'un certainâge
devant le conseil municipal d'opatoro que «le village abandonné de
San Miguel de Sapigre appartenait au Honduras, étant situé sur la
bordure méridionale tielaplaine de Monteca ..».Levillagede Sapigre ne
fut évidemmentjamais hondurien au sensstrict, puisqu'il cessad'exister
avant l'indépendance des deux Etats; cela signifie donc probablement
que le village était situédans une zone qu'il étaitde tradition, selon les
témoins, de considérer comme hondurienne. Tout bien considéré, la
Chambre n'estime pas pouvoir attacher un grand poids a cesrarestémoi-
gnages.
277. La Chambre conclut que la revendication du Honduras sur le
village aujourd'hui disparu de San Miguel de Sapigre ne repose pas sur
des preuves suffisantcs. Elle n'a donc pas besoin d'examiner la question

de l'effetde l'inclusion dansun ejidorelevant d'une juridiction de tierras
realengasrelevant d'une autre,ni celledel'emplacement de la limiteentre
San Miguel de Sapigre et les terres originelles de Poloros.l est toutefois
possible de noter que les preuves datant d'avant 1821quant à l'emplace-
ment de la limite méridionale de San Miguel de Sapigre, qui, selon le
Honduras, constitue 12lignede I'utipossidetisjuris,sont tout a faitinsuffi-
santes,comme le Horiduras le reconnaît en fait lui-même.Sila Chambre
n'avaiteupour tâche que deseplacerdans lasituationdesParties en 1821,
il serait impossible de tracer la frontière sur cette base. Seul le fait de
l'attribution par El Salvador,en 1842,du titrerépublicainde la Hacienda
de Monteca etl'arpentage de cedomaine en 1889(voirparagraphes 280et
282ci-après) permettmt de reconnaître une ligne,ensupposant, commele
fait le Honduras, que leslimitesdu domaine de Montecacorrespondaient
a celles de la partie ties terres de Sapigre qui s'étendaient au sud de la
rivière.
278. La Chambre (:onclutdonc qu'aucune raison convaincante n'a été
avancée qui justifierait de s'écarterde la présomption selon laquelle
I'ejido octroyé en 1'760au village de Poloros, dans la province de
San Miguel,était situi:enentier dans cetteprovince etquela limiteprovin-ciale setrouvait donc au-delàde la limite nord de cet ejido,ou coïncidait
avec elle. Puisqu'il'ya pas non plus de preuve d'un changement dans la
situationentre 1760et 1821,on peut admettre que la lignedel'utipossidetis
juris est restéeau mêrneemplacement. Bien entendu cela n'empêche pas
que les Parties soient en désaccordsur l'endroit où se trouvait la limite
nord desterrescorrespondant au titre de Poloros.Celadit, ilya lieud'exa-
miner maintenant la question suivante :l'affirmation du Honduras selon
laquelle,quelle qu'ait été la situation en1821,El Salvador a admis par la
suiteque la rivièreTorola constituait la frontière.

279. Les événeme~itp sostérieurs à 1821sur lesquels le Honduras se
fonde pour établir l'einplacement de lalignehypothétique entre lesterres
de San Miguel de Sapigreet lesterresqui àl'origine relevaient de Poloros
sont, compte tenu de ce qui a étéconstaté plushaut, dépourvusde perti-
nence; enrevanche il!;sonttrèsimportants non seulement du point devue
de l'allégationadditionnelledu Honduras, selonlaquelle ElSalvador, par
le comportement qu'ila eu entre 1821et 1897,a admis que la frontière se
situait le long de la rivièreTorola,maisaussi pour déterminer l'emplace-
ment de l'utipossidetisjuris, et ils feront donc l'objet d'un examen assez
détaillé.Il résulte des preuves présentéesà la Chambre qu'en 1842un
certain JoséVillatoro demanda au Gouvernement d'El Salvador un titre
sur lesterres deMonl.eca,en faisantvaloir que celles-ciavaient étédécla-
réespropriété publique,mises en vente aux enchères et acquises par lui.
Un titre fut délivré:il ne donnait aucune indication sur l'emplacement
précisdu domaine de Monteca, nisur sonétendue,etl'on recommanda en

mêmetemps au propriétaire de faire arpenter les terres. Selonla requête
de JoséVillatoro, une reconnaissance des repères avait été effectuée en
présence des proprilbtaires voisins, particulièrement ceux de Poloros,
maisleprocès-verbaldecetteopérationn'apasétéprésenté àla Chambre.
Dans cetterequête,ilétaitindiquéqueleshabitants du village de Polorbs
«vinrent enpersonnesignaler leslimitesetanciennesbornes [loslinderosy
antiguos mojones]délimitantla zone du terrain de Monteca ».
280. Dèsledépartilsemble yavoireu desfrictions entre JoséVillatoro
et leshabitants du villagehondurien de SanJuan de Opatoro; aété versée
aux débatsune lettre endatedu2 juin 1843d'un fonctionnaire hondurien
adressée à JoséVillal.oro,l'informant que les habitants d'opatoro reven-
diquaient des droits sur le sitio de Monteca et lui enjoignant de ne pas
entraverleurs activitkstant que lesdroitsdesdeuxEtatsn'auraient pas été
délimités.En1854, Jc~séVillatoroadressa au Gouvernement duHonduras

une plainte alléguaritque les habitants d'opatoro empiétaient sur les
terres de Monteca et leGouvernement hondurien décidaque lechef poli-
tique local devraitfaire savoiraux gensd'opatoro qu'il leur faudrait soit
payer un loyer à Vil:latoro,soit se retirer des terres en question. Càest
propos de cetévénemenq t ue le Honduras concèdequ'ilya eu, de sapart,
acquiescement à la souverainetésalvadorienne sur lesterres de Monteca,
au sud de la rivièreorola, ou reconnaissance de cettesouveraineté. 281. En mai 1889, les héritiers de José Villatoro demandèrent le
partage du domaine de Monteca,qui étaitprésenté comme alimité àl'est
et au nord par le territoire de la Républiquedu Honduras, à l'ouest par
les ejidoscaducs du village de Lislique et au sud par ceux de Poloros et
Nueva Esparta ».Aiixfinsdu partage, la propriétéfutarpentée;I'arpen-
teur avaiten main uii titre délivàJoséVillatoro(il n'apas étéverséaux
débats enl'espèce) qui indiquait lesbornes du domaine. Quand I'arpen-
teur atteignitla boine de La Guacamaya »,ilindiqua que «les habitants
dlOpatoro [la]reconnurent »; le point que le Honduras définit commela
borne de la Guacaniaya figure en tant que point P sur le croquis noE-3
ci-inclus.Apartir de cepoint, l'arpenteur serendàt«la sourcedu torrent
de la Guacamaya »,puis, lesuivant enaval (enfranchissant lesconfluents

avecla LajasetLaPiierta)jusqu'à laTorola.Leprocès-verbald'arpentage
necontientaucuneautre mention delabande deterresquiétait,dit-on,en
litige entre les deux Etats. La Chambre estime que l'on peut présumer,
sansrisque dese tromper, que leslimitesdela Hacienda de Monteca attri-
buéeen 1842sont les mêmesque celles qui furent consignéesdans le
procès-verbald'arpentagede 1889.
282. Lesdeux Pal-tiesont basé leur argumentationsur l'hypothèseque
lesterresdela Hacienda de Montecaavaientété prélevées surlesejidosde
Polorosoctroyésen1760;ilne peut en allerautrement dès lorsque,selon
l'interprétation desdeux Parties,lesterres correspondant au titre de 1760
s'étendaientverslenord au moinsjusqu'à la rivièreTorola.Cela étant,le
Honduras estimequelamentiondes « ..limitesetanciennesbornes ..»de
Monteca («...los Iinderosy antiguos mojones ..») (paragraphe 279 ci-
dessus), dans l'acte de 1842,rapprochéede la mention, dans le titre de
Poloros de 1760,d'unarpentage antérieurde 1725,visait lesbornes sépa-
rant les terres deSiin Miguel de Sapigre de celles de Poloros avant la
disparition du villagedeSapigreetl'inclusionprésumée desesterresdans

le titre de Poloros de 1760.Toutefois, selon ses termes, la mention qui
figure dans le document de 1842donne plutôt à entendre que Monteca
existaitdéjà,ou avaitdéjàexistéàunedate antérieure,commeune entité
distincte au norddi1village de Poloros,à l'intérieur ouàl'extérieur des
ejidosoctroyés en 1760.Le passage cité(paragraphe 281 ci-dessus) du
document de mai 1889montre qu'à cette époque, les@dos de Lislique
étaient «caducs», mais la mention en 1889 de Poloros et de Nueva
Esparta est ambiguë et peut viser des ejidosqui existaient encore. Du
moins lesreprésentantsde Nueva Esparta manifestèrent-ilsleuropposi-
tion àl'arpentage di:Monteca en 1889.
283. Dans l'intervalle,le Honduras a attribué deux titres républicains
sur des terres situécau nord de la rivière Torola, celles de Matasano,
Hornos et Estancias en 1856et celles de Los Dolores en 1879,dont la
limite,selonle Hon,duras,était indiquée surlacarte nV. 1inclusedans la
répliquedu Hondu1:as.Lesprocès-verbauxd'arpentagede cesterres sont
assezprécisquant a.uxcoordonnées et aux distances,et chacund'eux in-
dique que lalimitemtre Matasano (àl'ouest) etDolores(à l'est)atteint le
confluent d'un cours d'eau appeléquebrada del Arenal et de la rivière 87"50' 87"45' W
87"55'

CROQUIS NO E-3
i'.,
Cinquièmesecteur - Titres
i' \., républicains -Tracécorrigé
j' \.,
------- . Titre de Monteca de 1889
,Î \. .----- Titre de Dolores de 1879
'\.
------- Titre de Matasano, Hornos et u
Estanciasde 1856 a
m
z
u
m
L-

,355. E
N *
X

O
z
C
r
Ln
8 >
8 P
8 i
88 w
'- , 1
------------------i---O.-O--O' 0-*

Emplacements pour le Cerro Lopez

1 D'après l'arpentage de 1884 5 D'après letitre de Matasanoondurienne du titrede Poloros
2 D'après la représentation salvadorienne du ti6 D'après letitre de Dolores
3 D'après la représentation hondurienne du titrede DoloresTorola et que la riviè:r...est reconnue commelimiteavec lesterritoires
du Honduras et d'El Salvador...)) («...es reconocidopor limite de estas
Fronterasy lasdel Salvador ..»).Sur les cartes qui figurent dans ses écri-
tures, le Hondurasaindiqué deuxemplacementspossibles de la quebrada
del Arenal; et sa repi.ésentationdu titre de Dolores n'est pas compatible
avec les distancescoi~signéesdans le procès-verbald'arpentage en ques-
tion. Lesterres du titre de Matasano, tellesque leHonduras lesreportesur
lacarte, s'étendentlelong de la rivièreToroladesdeux côtésde l'affluent
qui rejoint cette rivière depuis le nord et que les Parties appellent le
Mansupucagua, mai:;le titre ne mentionne aucun cours d'eau de cenom.
Le titre de Doloresfait mention d'un Portillo d- Guacamaya » comme

étant ((l'endroit où la Torola prend sa source», à une distance de
67 cordes (2780 mètres) en amont de la quebrada del Arenal; on se
souvient que le procès-verbal d'arpentage de Monteca mentionne
La Guacamaya (paragraphe 281ci-dessus). 11n'est indiqué dans aucun
des deux titres qu'urie convocation ait étadresséeaux propriétaires ou
aux communautés di1voisinage de l'autre côtéde la rivière.
284. Le Gouvernr:ment d'El Salvador n'a pas réagiquand le titre de
Matasano fut octroyé en 1856;il n'est toutefois pas établi qu'il en ait eu
connaissance. Le 3Ci septembre 1879, le Gouvernement d'El Salvador
adressa au Gouvernement du Honduras une note diplomatique, dans
laquelle il protestait contre l'attribution du titre de Dolores; mais cette
note n'a pas été soiimiseà la Chambre. Selon la note en réponse du
Honduras, en date du 6 novembre 1879, le village de Poloros s'était
adresséau Gouverne,mentd'ElSalvador pour seplaindre que lesterres de
Dolores attribuées au village d'opatoro par le Honduras faisaient partie
de l'ejido de Poloros, et que des documents fiables rassemblés par le
Gouvernement d'El Salvador confirmaient cette allégation. Dans sa
réponse,le Honduras affirma qu'ildisposait de renseignementssûrsd'où

il résultait que lesi.erres de Dolores avaient toujours étéconsidérées
comme faisant partie intégrantedu territoire hondurien. Il fut envisagé
d'établirune commission mixte pour examiner l'affaire. Eu égard à ces
circonstances,laChambre ne croitpas possibled'accueillir laprétentiondu
Honduras selonlaquelle El Salvador a acquiescé à ceque la rivièreTorola
soitla frontière,tout au moinsà proximitéde la Hacienda de Dolores.

285. La Chambri: revient donc à la question de l'interprétation de

l'étenduede l'ejidode Poloros, tel qu'ilfut arpentéen 1760,premièrement
selon lestermes de l'acte,ensuiteentenant comptedesévénementsposté-
rieursà 1821.Lepassage du procès-verbald'arpentage de l'ejidode Polo-
ros en 1760,dont le sens a étécontesté entre les Parties, est le suivant,
l'arpenteur sedépla1;aitde façon généraledu sud au nord :
«..y deallisigtriendodichorumbose Ilegoa laquebradade mansupu-
cagua,encuyotlerechotienenHacienda losde elPueblode Opatorode
la Jurisdicionde Comayagua(aquiunaroturita)de estosnaturales,y quedadichaHaciendadentrode esta Medida,se tantearonSincuenta
Cuerdas,y mudtzndode rumbode oeste al Leste con abatimientoal
Nordeste,se Ilegoa unaLomay divideestatierrasconladelos Lopesen
cuyo derechoesta el Jato de los Lopes,y dichoJato quedafuera, se
tantearon Setenla Cuerdas,y Siguiendoel mismo rumbose llegoal
Cerrode RibitaliivdeconlasTierrasdeSanAntoniodelaotraJurisdic-
cion,y elRiode Unire,Yse tantearonSetenta Cuerdas,y cogiendo,de
oesteal leste,fijaaguasabajodelnode Uniresellegoalparaje,y orilla
dedichoRio,dotidecomensoestamedida ..))

[Traduction]
..à partir de là, suivant la mêmedirection, nous avons atteint la
quebradade Mai~supucagua,encuyoderechollesensde cetteformule
est contesté]les habitants du village d'opatoro dans la juridiction
de Comayagua ont une hacienda (document déchiré), de ces
autochtones, ladite haciendarentrant dans les limites du présent
arpentage,environ 50cordes ontétéévaluées;et,changeantde direc-

tion pour allerdl:l'ouestvers l'estavecune certaine déviationversle
nord-est,nous avons atteint une petite hauteur (loma)qui sépareces
terres de cellesdes Lopes, encuyoderecho[voirla remarqueci-dessus]
se trouve le dornaine des Lopes, et ce domaine est en dehors des
limites, nous avons estimé70 cordes et, suivant la mêmedirection,
nousavons atteint leCerro Ribita aux confinsdesterres de SanAnto-
nio de l'autrejuridiction et'unire, etnousavonsestimé70cordeset,
allant del'ouestiil'est,en avalde l'unire, nousavonsatteintl'endroit
et la rive de cetti:rivièreoù nous avonscommencéle présentarpen-
tage..))

286. Les Parties scnt d'accord surl'identification d'un coursd'eau qui
porte aujourd'hui le nom de quebradade Mansupucagua; de fait, son
confluent avec la rivière Torola est mentionné dans le traité générad le
paix de 1980comme constituant lepoint terminal de l'undessecteurs,qui
a fait l'objetd'un accord, de la frontière. El Salvadordéveloppeson argu-
mentation en partant; du principe que ce cours d'eau est la quebradade
Mansupucagua mentionnée dans le titre de Poloros de 1760; il fut
reconnu commetel lors de l'arpentage effectuéauxfins des négociations
Cruz-Letona en 1884..La version d'El Salvador des limites de l'ejidode
Poloros au nord de liaTorola est indiquéesur le croquis no E-2 ci-inclus
(points A-D-E-F-G). Le Honduras, tout en contestant l'interprétation
donnée du titre de Poloros par El Salvador sur un certain nombre de
points, a présentéune interprétationdu titre quis'accorde avec la version
d'El Salvador dans la mesure où elle situe le point le plus occidental des
terres arpentées au confluent du cours d'eau Mansupucagua actuel avec
laTorola (point Asui.le croquis noE-2).Aun moment, dans sesécritures,
il mitcelaen doute,qiiand illaissaentendre, dans saréplique,que l'équipe
d'arpentage de 1760atteignitlaTorola enun point desterresdeshabitants

d'opatoro situé((beaucoup plus à l'est que le Mansupucagua, face à
Upire B. Néanmoins,lesthèsesdu Honduras etd'El Salvadors'accordent,dans la mesureoù ellessituent lepoint leplus occidental du titre de Polo-
ros de 1760au confluent de l'actuel cours d'eau Mansupucagua avec la
rivièreTorola; la ligne que revendique le Honduras à partir de ce point
sera examinéeplus loin.
287. Onpeut d'embléefaireobserver,sanstenir compte, pour l'instant,
des différentsrelèvementsou directions consignésdans le procès-verbal
d'arpentage de Polc~ros,que la distance totale évaluéepar l'arpenteur

entre le torrent M;insupucagua et 1'Unire était de 140 cordes, soit
5810mètres.Les Partiessont d'accord en ce qui concerne l'identification
de la rivièreUnire, niais celle-ciest alimentéepar deux coursd'eau, dont
l'un etl'autrepeuvent êtreconsidéréscommle a partie de la rivièredont il
fut fait état lorsdel'xpentage de Poloros. Le cours d'eau occidental a la
préférencedu Honduras,entre les points marqués F' et Gr sur le croquis
noE-2ci-inclus,et El Salvadorpenche pour le cours d'eau oriental, entre
lespoints F et Gr.Si toutefois on reconstitueàl'échelle àl'aide des cartes
présentéesladistanc: entre le Mansupucagua et «l'endroit leplusproche
de la rivièreUnire »,c'est-à-dire sur celuides deux cours d'eau qui est le
plus proche (àl'ouest), elle s'avèreêtred'environ10600mètres.Il sepeut
- leprocès-verbald'arpentage estambigusur cepoint - qu'une certaine
distance aitétéfranchie en amont le long de la Mansupucagua et qu'elle
ne soitpas comprise dans les 140cordesindiquées,maisla distance entre

un point quelconque: de ce torrent et 1'Uniredépasse toujours de beau-
coup 140cordes. Mêmesi l'on tient compte de la difficulté d'évaluerles
distances dansun pa!rsde montagne etdesméthodesd'arpentage relative-
ment primitives qui ont été utilisées,il y a ici de quoi justifier de graves
incertitudes. De surcroît, le Honduras a attiré l'attention sur un fait
curieux: le procès-verbal d'arpentage ne mentionne jamais la rivière
Torola,ni encoremoinsqu'elle ait été franchie. Il s'agitlà d'un problème
qui s'estposé à propclsdessecteursprécédents(voirparagraphes 136,137
et 194ci-dessus),mai:;enl'occurrence ceque laChambre estimedifficile à
admettre, c'estque l'kquipede l'arpentage de 1760,bien qu'elle fut parve-
nue au confluent d'un torrent et d'une rivière, n'ait pas indiqué ce
fait, mais simplement constaté l'existence du plus petit des deux cours
d'eau.
288. C'estapparemment en raison de cesdifficultésque le Hondurasa

proposé une interprétation du titre de Poloros partant de la supposition
- car ce ne peut rien être de plus - selon laquelle le cours d'eau
mentionnédans le titre n'étaitpasdu tout letorrent Mansupucagua, mais
la rivière Torola. Les,arguments en faveur d'une telle interprétation ne
présentent pas de pertinence pour l'instant; mais cette interprétation
implique que l'arpenteur, selonlathèse du Honduras,auraitdû remonter
lecours de larivièreTorola surune distance de 3kilomètresenviron(bien
que le Honduras ait fourni une représentation cartographique de sa
démonstration qui figure la limite de Poloros sous la forme d'une ligne
droite qui suit ladirtxtion généraledu cours de la rivière). A un point
(indiquépar la lettre H sur le croquis no E-2) que le Honduras identifie
comme étantAgua Cdiente, l'unedesbornes de l'arpentage de Cacaoteri-que de 1803,lalignedevraits'écarterdelarivièreets'orientervers l'est,en
remontant légèrementvers le nord, couper l'emplacement (selon le
Honduras) du Jato de los Lopez (indiquépar la lettre L sur le croquis
noE-2) et atteindre la colline que le Honduras identifie comme étantle
Cerro Ribita(indiquépar lalettre RsurlecroquisnoE-2). LeHonduras en
conclut que l'arpentagede 1760ne s'étendait àaucune terre aunord de la
rivièreTorolaentre ceque leHonduras considèreêtrelaborne de Sisicruz
(voir paragraphe :!90 ci-dessus)- le confluent du Mansupucagua
actuel - et ElCarrizal, tel qu'il estindiquésurlacarte no6.1inclusedans

lecontre-mémoired.uHonduras. L'interprétation selonlaquelleon consi-
dèreque l'arpentageaurait suivilecours de la rivièreen directionde l'est
surun trajet de3 kilomètresenvironréduit l'écare tntre lesdistances,qui
est le problème fondamental posépar le titre de Poloros, comme il a été
expliquéau paragraphe 287,maisceproblèmeestloind'être résolu A.lors
que le «Hato de los Lopez»,tel que le Honduras lefigure sur la carte, se
trouve àenviron300'0 mètresal'estdu lieu-ditElCarrizal du Honduras, la
distance pour atteindre leCerro Ribitaenvenant dela Loma Lopezestde
5000mètres,non de2905mètres(70cordes),commeilestconsignédans le
titre de Poloros. Et il n'yarien dans leprocès-verbald'arpentagede 1760
qui montre que l'arpentage ait suivi un cours d'eau quelconque sur une
distance de 3000métres.
289. En de telles circonstances, le problème qui se pose la Chambre

est le suivant.Si'011admet que les Parties déterminent correctementles
deux points terminaux indiqués (le Mansupucaguaet ]'Unire),et même
en adoptant l'hypothèsedu Honduras que, sans qu'il en ait été laisséde
trace, une distance de 3000mètresle long de la Torola ait été franchie,
avant queletrajet aparcourirpour atteindrela Loma Lopezaitétéestimé,
la seule conclusion possible est que les distances consignéesdans le
procès-verbal d'arpentage de 1760sont si inexactesqu'elles ne sauraient
êtredequelque utiliépour établirl'emplacementdelafrontière.Dansces
conditions,ceserait:pour laChambre,un exercicetout àfaitartificielque
d'essayerde déterminerles emplacements des repères de l'arpentage de
1760,la Loma Lopez et leCerro Ribith,sur la base des documents anté-
rieursà 1821, àsupposer mêmeque ce soit possible. La seule autre solu-
tion consisteàréexaminerla détermination despoints terminaux.L'iden-
tification de la rivièreire semble incontestable; mais selon la carte il

existe nombre de ccurs d'eau quisejettent dans la Torola en venant du
nord et,à premièrevue, n'importe lequel d'entre euxpourrait aussibien
être assimiléau torrent Mansupucagua de 1760, a défautde preuves qui
indiqueraient sans a.mbiguïtéle cours d'eau maintenant désigné sousce
nom. LesParties ont admis,non pas seulementdans lesdébats,maisdans
le traité généradle paix de 1980,l'existenced'un ((ruisseau Mansupuca-
gua»en cepoint; mais,dans letraité,ilsert detitre pour lepoint terminal
du secteur et nonpas nécessairementd'interprétationdu titre de Poloros.
290. 11convient de faireobserver a cepropos qu'au coursde l'enquête
relativeaux limites tiuvillagede Cacaoterique (au nord-ouest des zones
contestées)(voirparagraphe 273ci-dessus),qui eut lieu en 1803,ilestfaitmention d'un tripoint entre lesterres de Cacaoterique, Poloros et Lislique
(un village situéàl'ouestde Poloros et au sud de Cacaoterique) :

((..seIlegoalnîojondeSisicruzquequieredecirelllanodel Camarony ,
enesta sabanahaytresacervosdepiedra,pertenecienteunoal Pueblo
de Liclique;otroal de Poloros(quesusprales. sehallaronpresentes,y
son Pueblosde!la Yntendenciade San Salvador) yel otro de este de
cacauterique.quedigerontodosersuseptimolindero,yelparage donde
tienensumilperiade Matainbre)).
[Traduction]

« ..nous sommes arrivésàlaborne de Sisicruz,qui veut dire laplaine
duCamaron,où setrouvaienttroismonticules de pierres :l'unappar-
tient au villagt:de Lislique,l'autrea celui de Poloros (ses notables
étaient présents etil s'agit de villages deIntendencia à San Salva-
dor), et l'autre de ce village de Cacaoterique, affirmant tous qu'il
s'agissait de la septième borne, et du site où se trouve le champ de
maïs de Matailibre B.

Le Honduras assimile ce point à celui qui est mentionnédans le titre de
Poloros sous le noin de torrent de Mansupucagua; si cela est exact, il
semble que déjàen 1803cecours d'eau ne portait plus le mêmenom, ou
qu'on avait oublié son nom, ou qu'il semblait moins important, comme
repère servant de référenceq, ue la plaine et lechamp de maïs. Quoi qu'il
en soit, lerocès-ve~bal,selonl'interprétationdu Honduras, jette le doute
sur l'existencecontinue detoutetradition orale quant au nom et à I'empla-
cement du torrent cleMansupucagua. Il convientaussi de relever que le
document de Cacaclterique lui non plus ne faitpas mention de la Torola
en un point où, selon le Honduras, cetterivière est la limite de I'ejido.La
Chambre laissera doncen suspens la question de l'emplacement du cours
d'eau appelé torrent de Mansupucagua dans letitre de 1760et envisagera
désormais 1'interpri:tation du titre de Poloros sur cette base, ainsi que
compte tenu, notamment,d'événementspostérieurs à l'indépendance.
291. L'absence cle concordance, dont il est fait mention ci-dessus

(paragraphe 287), entre les distances consignéesdans le procès-verbal
d'arpentage de Pol~~rosen 1760 et les points identifiés par les Parties
comme étantle ruisseau Mansupucagua et la rivière Unire fut mise en
évidence en 1884,lors des négociations qui aboutirent à l'adoption la
mêmeannéede la cclnventionCruz-Letona qui n'apasétératifiéeL .orsde
latroisième conféreiicedesdélégués,tenue le24mars 1884,ilfutconsigné
ce qui suit

K...se adquiriciel conocimientode que laIineafronteriza de ambas
Republicasdebera ser detenninada segun el titulo de los terrenos
egidalesdelpueblodePoloros,porsermasantiguoy referirsea lugares
muiconocidos ..»
[Traduction]
...ils ont acqiiis la certitude que la ligne frontière des deux Répu- bliques devra iltredéterminée suivantletitre des ejidosdu villagede
Poloros, car <:'estle plus ancien et il se réfère à des lieux très
connus ..»
Ilsconvinrentensuite que la frontière devraitpasserpar « ..le plus élevé
des quatre pics qui constituent lesalentours de Ribita» ((..elpico mas
elevadodeloscuatroque fonnan lascercaniasdeRivita ..)))etdelàendirec-
tion N 80"Ojusqu'à la LomaLopez « ..qui està une distance de 12kilo-
mètres ..»(«..quea'ista12kilbmetros ..»)(voirlecroquis noE-4ci-inclus);

pourtant, assez cui'ieusement,la distance entre Ribita et Lopez, telle
qu'elle figuresur le croquisl'échellejoint au procès-verbaldes négocia-
tions de 1884n'estpas de 12kilomètres, mais,d'aprèsl'échelle,d'environ
9 kilomètres. A partir de la Loma Lopez, la frontière devait prendre la
direction S 18"30" O « ..jusqu'au confluentde la quebradaMansupuca-
gua et de la rivière'I'orolaconformémentaux indicationsdu titrede Polo-
rbs..» («..hasta el encuentrode laquebradaMansupucaguacon elno de
Torolaconformeconlosdatosdeltitulode Polorbs ..)))la distance entre la
Loma Lopez et leconfluent Mansupucagua/Torola étantde 3461mètres
d'après le procès-verbal. La Chambre ne parvient pas à comprendre
comment les arpenteurs pouvaient considérer cette ligne comme
conforme aux distancesconsignées dansle titre de Poloros. Comme le
montreclairementlt:passage citéauparagraphe 278ci-dessus,ladistance
entre le Mansupucal;ua etla Loma Lopezétaitde 70cordes (2905mètres)
etune mesure modeimede3461mètres neconstitue donc pas un écarttrès
important; mais le procès-verbald'arpentagede 1760consignait encore
70 cordes entre la Loma Lopez et le Cerro Ribita, c'est-à-dire encore
2905mètres, etnon 12kilomètres,ni 9kilomètres.
292. A cet égardla Chambre est frappéepar le fait qu'en 1884,quand
lesarpenteurs etdé1é:gud éésterminèrentquelleétailta«Loma Lopez»,ils
ne tinrent aucunconipte d'une «colline appelée Lopez»,qui figure dans
deux titresrépublicainsoctroyéspar le Honduras peu de temps aupara-
vant et lesecond cinq ans plus tôt seulement. Ce sont les titres dea-
sano, Hornos et Es1:ancias(1856) et de Dolores (1879) mentionnésau
paragraphe 283ci-d1:ssus.Le procès-verbald'arpentage de Matasano de
1856mentionne uneborne desterres d'opatoro «prèsde la colline appe-
lée Lopez »et il continueàpartir de cepoint:

«...y habiendocolocadoené1 laagujasetom0elR S. 30"0, quedando
desdeaquiseparadasestastierrasy lasdeOpatoroporunanguloobtuso
de115"queforntan amboscursos - Se tirblacuerdaporocotaleshasta
llegaralaQueseraviejadeTranquilino,contreintacuerdasendondese
puso unmojond,opiedras. - Colocadaenestepuntolaagujasetom0el
R S. IO0E.y seilegb alaPiedraparada contreinta cuerdas,quedando
pormojonlamismaPiedra. - Deaquise tombelR S. IO0O;ypasando
laquebradadeltzrenal,se llegba losencuentrosdelamisma quebrada
con elRio de Torûlaq.esreconocidoparlimitede estasFronterasy las
del Salvador;en cuyopunto sepuso otro mojony quedo esta medida
para continuarkrmafiana ..habiendo habido veinticinco cuerda s.» CROQUIS NO E-4 Tiré.dela carte n06.4
ducontre-mémoire
Cinquièmesecteur - Propositionsantérieures de la position du Cerro Lopez.

-------.----.-Cruz-Letona 1884

.... ...... Conférencede Saco 1880 [Traduction]
« ..et aprèsavoirmisla boussole à cet endroit, on a pris la direction
S 30" 0, cesterres et cellesde Opatoro étantséparéesà partir de ce
point par un angleobtus de 115"que forment lesdeux cours.Ontira

la corde à travers des bois de pins [ocotales] pour parvenir à
l'ancienne fromageriedeTranquilino, à 30cordes,où l'onérigeaune
borne de pierrc:~.La boussole étant placéeen ce point, on prit la
direction S 10" E et l'on arrivà la Piedra Parada à 30 cordes, en
prenant pour borne ladite pierre [piedra].De là on prit la direction
S 10"Wet,enfranchissantla quebradaArenal,onarrivaau confluent
de cettequebr~rdaavec la rivière Torola qui est reconnue comme
limitedesfrontièresetcellesd'ElSalvador,etoùl'on érigeaune autre
borne etl'arpentage aétsuspendupour être continuélelendemain ...
On a comptéjusqu'ici 25cordes ..»

La«collineappeléeLopez»setrouvait donc àproximitéd'une borne des
terres d'opatoro qiii était à 85 cordes au nord du confluent d'une
quebradaavecla rivièreTorola.Leprocès-verbald'arpentagede Dolores
de 1877mentionne de mêmeune borne située«au pied de la colline de
Lopez »et consigne une distance de 30cordes de cettecollinà la froma-
geriedeTranquilino, 30cordesjusqu'à la PiedraParada, del'autre côtéde
laquebradaEl Areniil,25cordesjusqu'à son confluent avecla Torola.
293. Si lesemp1ai:ementsdes limites des titres républicainsde Mata-
sano etDoloresétaientceuxqu'indique lacarte correspondante présentée
par le Honduras, la sollinede Lopez se trouveraià environ 2500mètres
à l'est-sud-estdu lieluoù El Salvador situe la Loma Lopez; elle serait en
cecas à7,5kilomètresdel'Unire,une distancequi neconcordepas du tout
avec les 70 cordes consignéesdans le titre de Poloros. Toutefois, après

avoir examinéles relèvementset distances indiquées en détaildans les
deux titres,la Chambre ne considère pasque la représentation cartogra-
phique qu'en donne le Honduras est exacte.Lesdeux titres mentionnent
la quebradadel Arerialet son confluent avec la Torola comme un point
limite commun; ma:isce qui complique la question, comme on l'a déjà
noté (paragraphe 283 ci-dessus), c'est que les cartes présentées parle
Honduras en l'espècefigurent la quebrada del Arenal dans plusieurs
emplacements. De 1avis de la Chambre, le plan contemporain joint au
procès-verbald'arpentagede Matasano,quimontre letracédelafrontière
le long de la Torola, confirme qu'ily a lieu d'identifier le confluent de la
quebradaEl Arenalaveccetterivièrecommeétantle point marquéQ sur
lecroquisnoE-3ci-i~icluso, ùun coursd'eau désigné sur lescartescomme
laquebradadel Aceituno rejoint laTorola. Lecroquis noE-3montre aussi
le chevauchement desterres faisant l'objet des diverstitres.
294. Le procès-verbald'arpentagede Dolores le confirme également,
car il indique qu'en progressant de7 cordes dans la direction de l'eàt
partir du confluent de l'ElArenal lesarpenteurs parvinrent au Portillo de
Guacamaya (point Psur lecroquis noE-3 ci-inclus),qui, dans l'arpentagedes terres corresporidant au titre de Dolores, est décrit comme«le point
ou la Torola prend sa source». L'emplacement indiqué sur le croquis
noE-2identifie cepoint au confluent de la Guacamaya et de la Lajas.Le
titre de Dolores fait état d'un coursd'eau qui porte le nom deuebrada
delAceituno»qui s: jette dans laTorola à un point situéplusàl'estque la
quebrada del Areniil: la Chambre pense qu'il s'agitprobablement du
cours d'eau indiquésur lescartes du Honduras comme étantla quebrada
El Naranjo. Compte tenu de cet élémend te preuve, la Chambre conclut

quelecoursd'eau dénomméen 1884etencoreaujourd'hui la quebradade
Mansupucagua ne ,sauraitêtrecelui dont il est question dans le procès-
verbal d'arpentage de 1760,mais que letorrent appelé Mansupucagua en
1760doitêtreidentifiéà la quebradadel Arenalde 1879.Sion admetcette
conclusion, il devient possible de donner une interprétation plus cohé-
rente de la corrélationentre le procès-verbald'arpentage de Poloros de
1760etlescaractéristiquesetrepèresdésigné qsuiexistent.Cette interpré-
tation concourt aussià expliquer l'absencede toute mention de la rivière
Torola dans le procès-verbald'arpentage de Poloros de 1760.Quand la
rivièreatteintleconfluentavec cequ'on appellemaintenant Mansupuca-
gua,ellea reçu leseauxdetroisautresaffluentsaprèslaquebradaArenal/
Aceituno. Il est doric permis de supposer qu'au confluent de ce dernier
cours d'eau la Torc~laest beaucoup moins importante qu'au confluent
avecla Mansupucagua actuelleet il estdonc moins surprenant qu'ellene

fassepas l'objetd'u.nemention expresse.
295. SilacollinecieLopezmentionnéedans letitrede Polorosestiden-
tifiéeà celle portani:le mêmenom dans lestitres de Dolores et de Mata-
sano,ilsedégageuneinterprétationdutitrede Polorosqui, siellen'estpas
parfaitement confoime à toutes les données pertinentes,n'en établit pas
moins, de l'avisde ].aChambre, une concordance plus satisfaisante que
l'uneoui'autre desinterprétationsproposéep sar lesPartiesenlaprésente
instance ou que l'interprétation Cruz-Letonade 1884.Sur cette base, la
colline de Lopez peut être identifiée à celle marquéeL sur le croquis
no E-3 ci-inclus et 1;icolline Ribiàacelle qui porte la lettre R sur cette
carte, prèsde la source de 1'Unire;le croquis no E-3 reproduit aussi les
points Q et P au niêmeemplacement que sur le croquis no E-2. Les
distancesentre lespoints Qet L,ainsique Let R,concordent alors d'assez

prèsaveclesindications du procès-verbald'arpentagede Polorosde 1760.
La direction suiviet:std'abord en réalitcelle de la quebradadel Arenal
(identifiéeàla quebradaMansupucagua de 1760),c'est-à-direlenord-est,
sur une distance de quelque 1500mètres,jusqu'au point, indiquépar la
lettre M sur le croquis no E-3, où le cours d'eau se divise; de là elle va
jusqu'à laLoma Lopez(point L),en s'orientantverslenord-est, etensuite
jusqu'au Cerro Ribita (point R), où la direction suit de prèscelle qui est
mentionnéedans l'arpentage, «d'ouest en estavecune inclinaison vers le
nord-est ».Leprocès-verbald'arpentage ne mentionneque cettedernière
direction,maislui attribuer un tel sensreste,de l'avisde la Chambre,tout
à fait dans les limites d'une interprétation raisonnable. L'altitudede la
colline marquée L, d'après les courbesde niveau des cartes modernes,doit êtred'environ 1100mètres.LeHonduras aavancéque lemot «lama»
n'auraitpas étéutilispourune collinedecettehauteur. LaChambre,bien
qu'elleadmette qu'enprincipe une «loma»soit pluspetite qu'un «Cerro»,
estimeque cequi dicteraitnormalement lechoixdu termeretenu ceserait
l'altitude de la colline non par rapport au niveau de la mer, mais par
rapport au pays emironnant. La colline marquée Lse trouve, toujours
d'après les courbes de niveau, àl'extrémitéd'un contrefort d'un massif
plus élevé et nsurplombe cecontrefort que d'environ 100mètres.
296. Ensuitese pose laquestion desavoirsicetteinterprétationdu titre
de Polorosest compn~tibleouconciliableaveclesprocès-verbauxdestitres
des terres voisines dans la mesure où la Chambre peut les connaître. Le
rapport consécutif ii l'enquêtede 1803,qui portait sur les limites de
Cacaoterique, citéeauparagraphe 273ci-dessus,mentionne d'abord une

borneau BrincodelTigrequiétaitunelimitedePoloros,car ils'agissaitde
l'ancien emplacemeiitde San Miguel de Sapigre et, ensuite, un tripoint
des terres de Cacaotrrique, Poloros et Lislique. Examinant tout d'abord
cette dernièremention, la Chambre relèvequ'aucune preuve documen-
taire des limites deserres de Lisliquen'a étfournie (alors que lestitres
correspondants pouvaient être consultés lors des négociationdse 1897);
cependant on saitque levillagelui-mêmeétaitsitua éusud de laTorola et
à l'ouestde Poloros(commeilapparaît surunecarte de 1804desparoisses
delaprovince de San.Miguel).LeHonduras considèreque l'arpentagede
Poloros de 1760engloba les terres de l'ancien village de San Miguel de
Sapigreausud delarivière,maisneporta passurlapartiede cesterresqui
se trouvaient au nord de la rivière entre les repèresde Cacaoterique qui
portent les noms de Sisicruzet El Carrizal (points A et H sur le croquis
no E-2). Pour ce qui est de la zone situéeà l'est d'El Carrizal, celle-ci,
d'après l'interprétationque donne le Honduras du titre de Poloros, ne
s'estjamais étendue plusde 2000 mètresau nord de la rivière(voir le

croquis noE-2),eten conséquencene s'estjamais étendueprèsde Brinco
del Tigre.Sil'interprktationque donne le Honduras deslimitesdesterres
de cacaoterique estexacte,ilne sepose donc aucun problèmede chevau-
chemententrecesten-esetcellescorrespondant autitrede Poloros,telque
la Chambre 1'interpri:te;ce qui resterait alors inexpliqué,c'estpourquoi
des repères situésplilsà l'ouest que la quebrada del Arenal et la Loma
Lopez,enparticulier Brincodel Tigre,furentmentionnésen 1803comme
des limites commun~:sde Cacaoterique avec Polorbs,et non avec San
Miguelde Sapigre.Ilvaut lapeine de noter quel'arpentage de Poloros de
1879fait coïncider l'anglesituéau nord-est des terres de Poloros (voirle
croquis noE-2)aveciinecollineappelée BrincaTigre.
297. Après un examen attentif, la Chambre estime que, d'après les
documents dont elle tlispose,iln'estpaspossible de faire une représenta-
tion cartographique totalement cohérente des terres correspondant au
titre de Poloros etde*l'arpentage des terres de Cacaoterique. Celle que
propose El Salvador, outre qu'elle ne concorde pas avec les distances et
directionsindiquées tians leprocès-verbald'arpentagede Poloros,abou-
titàun chevauchement important avec lesterres de Cacaoterique. Celledu Honduras aboutit à une cohérencelimitéeen identifiant - d'une
manière quin'est pas absolument convaincante - lesbornes de Sisicruz
et d'El Carrizal de 1803avecles repèresde Mansupucagua et Lopez de
1760,mais ne concc~rdepas avec la mention du Brinco del Tigrecomme
limite de Poloros en 1806.L'interprétationde la Chambre n'entraîne

aucun chevauchemi:nt,mais semblelaisser sans attribution une certaine
superficie entrelest'Erredesdeuxtitres. A cequ'ilsemble,sil'onsuppose
que Cacaoterique et San Miguel de Sapigre étaient contigus,il se peut
qu'au moinsdans 12régiondu Brinco del Tigre l'attribution du titre de
Polorosn'aitpas englobélatotalitédesterresdeSapigre.Cependant, quoi
qu'ilen soit,la Charnbre ne voit aucune raison de mettre en doute l'inter-
prétationdu titre de Poloros exposée ci-dessus à cause d'un quelconque
manque de concorclance avec les élémentsde preuve qui ont trait aux
terres de Cacaoterique.
298. Cette interprétation du titre de Poloros reste sans effet sur la
controversequi oppose les Parties à propos de la frontièredans la partie
est du secteur. Les deux Parties s'accordent pour admettre quela rivière
Unireconstituelafrontièredeleursterritoires surune certainedistanceen

amont du «Pasode IJnire»,lepointterminal du secteurenlitige,telquele
définit le traité général paix; mais ellessont en désaccordsur lepoint
de savoir lequel de deux affluents doit être considéré commé e tantla
source de 1'Unire(paragraphe 296 ci-dessus). Le Honduras soutient
qu'entre la rivièrenire et la source de la Torola la frontièreestune ligne
droite correspondant à la limitesud-ouestdesterres incluses dans letitre
de SanAntonio de Padua de 1738. Ilne semblepas douteux que l'ejidode
Polorosaitjouxté àl',est,dans unecertainemesure, lesterres de SanAnto-
nio de Padua: le passage du procès-verbal d'arpentage citéau para-
graphe 285ci-dessusindique que l'équiped'arpentage a «atteint le Cerro
Ribita, limitedesterres de SanAntonio de l'autre juridiction et la rivière
Unire». Ni mesure distincte ni évaluation de la distance qui séparele
Cerro Ribita de la rivière n'étant fournie,le Cerro devait se trouver bien
prè'sdela rivière.Letitre de Polorosindique ensuite que l'arpentages'est

poursuivi lelongde la rivièreenavalpour atteindre lepoint de départdu
levé;l'arpentage avaitcommencé :
«...desde la orilla del rio de unire,tomando en rumvodel Norte al

SuruestedejandgdichoRioa manoderecha,conlastierrasde Manuel
Ximenez, y agtras avajo de dicho Rio se camino al runvo de el
Surueste..))
[Traduction]
«...à partir de :larive de la rivièreUnire, dans le sens du nord au
sud-est, ayant à notre droite ladite rivière avec les terres de

Manuel Ximene:~,nous avonsprogresséen avalvers lesud-est ..»

Pris en lui-mêmel,e document indique donc que la rivièreétaitla limite
avecSanAntonio. 299. La représentation cartographique du titre de Poloros présentée
par leHondurass'accorde aveccelled'ElSalvadorencequ'elleindiquela
rivièreUnire comme limite est, mais elle choisit un autre affluent pour
constituer la source de cette rivière; toutefois, sur la mêmecarte, le
Honduras représentelesterres de San Antonio de Padua comme s'éten-

dant versl'ouestde 1"autrecôtéde la rivièreau point de chevaucher celles
de Poloros. Un tel ciievauchementimpliqueraitque l'arpentage de Polo-
ros de 1760empiétaitsurlesterresde SanAntonioquiavaientfait l'objet
d'un arpentage un peu plus de vingt ans auparavant; cela paraît impro-
bable àpremièrevue àlaChambre,notammentparcequeletitre de Polo-
ros signale précisémentle fait que la limite avec San Antonio avait été
atteinte. El Salvador a proposé sa propre interprétation du titre de
San Antonio, qui ne comporte aucun chevauchement, mais une coïnci-
denceenun point, la «Orilla))surla rivièreUnire, c'est-à-direlepoint de
départ de l'arpentage de Poloros. Or cela ne saurait êtreexact, car ce
n'étaitpas la«Orilla»qui étaitmentionnéecommelimiteavecSanAnto-
nio,maisleCerro Ribita.
300. Il est indiqui: dans leprocès-verbald'arpentage de SanAntonio

de 1682 que la corde fut tendue d'ouest en est ((depuis le coteau
&Unire» ;il s'agissait probablement d'une colline proche de la rivière
Unire, maisledocunient n'indique pas siellesetrouvait du côtéouestou
est de la rivière. LOISde l'arpentage de San Antonio de 1738,le point
terminal le plus au nord-ouest qui fut atteint a été le «coteau de
Robledal D;l'équiped'arpentage sedirigea ensuite vers le sud, atteignit
la rivièrenire au bout de60cordes (2490mètres),puis continua dans la
mêmedirection sur 210 cordes encore (8715 mètres) et signala divers
repères enchemin. LeHonduras identifie le((coteau d'Unire »au Cerro
Ribitaet en déduit qu'ilsetrouvait du côtéouestde larivière.L'interpré-
tation hondurienne (lela mention, dans leprocès-verbald'arpentage de
SanAntonio de 1738,du déplacementdesarpenteurs «suivant la même
direction», c'est-à-dire du nord au sud, après avoir atteint la rivière
Unire, semble consister àadmettre que l'arpentage se poursuivit dans
une direction strictement nord-sud, sans tenir compte de la rivière, et

que les arpenteurs clnt donc dû nécessairement franchir celle-ci, son
cours allant de façon générale plutôt à l'est du sud. Cela pose le
problème, déjà rencontréplusieurs fois au cours de cette instance, du
silence d'un procès-verbal d'arpentage sur le point de savoir si une
rivièredéterminéeaou non été franchie; en l'occurrence il paraît assez
improbable à laChambre que lesarpenteursaient abandonnéune limite
naturelle aussi commode pour suivreune direction à laboussolejuste de
l'autre côté.L'interprétationdu Honduras lui-mêmeestque lalimite des
terres de San Antonio suivait la rivièreUnire, mais seulement à partir
d'El Coyolar, près di1Paso de Unire. Sila limitecommençait àsuivre la
rivière en quelque point, à défautde toute autre indication, ce devrait
êtrealors, semble-t-il, au premier point où ladite rivièrea étémention-
née.
301. La Chambre n'estime pas que les descriptions des repères,distances et directions qui figurent dans le procès-verbal d'arpentage
soient assez précises pour lui permettre de choisir de façon certaine
entre les interprétations divergentesdes Parties, ou d'arriveràsapropre
interprétation du titre de 1738.Elle constate toutefois que les directions
ne sauraient être prises en un sens littéral, mais qu'elles indiquent

simplement quelle orientation approximative fut suivie; s'il fallait les
prendre en un sens littéraldans l'arpentage de 1738,elles ne formeraient
pas le tracé d'unpolygone fermé. La limite septentrionale a 192cordes
de longueur, la limite sud seulement 90;dans ces conditions (comme il
faut s'yattendre) lei;directions «du nord au sud » et «d'ouest en est»,
ainsi que les directions contraires, doivent êtreinterprétéescomme de
simples indications générales, et la direction réellement suivie peut
varierentre les divers repères.Sitoutefois on admet, comme ilaétéindi-
qué ci-dessus, que la mention de la rivière Unire signifie qu'après
60 cordes l'équipe d'arpentage atteignit la rivière, dont elle suivit le
cours, toujours à pc:u près orienté dans la direction qui étaitcelle de
l'arpentage juste avant de parvenir au cours d'eau, la forme d'ensemble
de lazone arpentéeserait un parallélogramme trèsapproximatifavecun
côtéméridional àpt:u prèsparallèle au côténord, mais plus court. Cela

s'accorde assez bien avec les donnéesconsignéesdans le procès-verbal
d'arpentage. Cela expliquerait aussi comment l'équipe d'arpentage de
Poloros, quand elle atteignit la limite avec San Antonio, s'estima en
mesure de suivre en aval la rive droite de la rivière,sans avoir on doit
le supposer - ni l'intention, ni l'impression d'empiéter sur lesterres du
titre voisin. Dans quelle mesure le Cerro Ribita pouvait êtreconsidéré
comme une «limite » («linde», voir paragraphe 285 ci-dessus) avec les
terres de San Antoiiio, cela demeure une chose obscure; il convient
peut-êtrede noter qii'iln'est pas fait référencàun «mojon»,une borne
indiquant l'emplaceinent exact de la limite; aussi le Cerro Ribita peut-il
simplement avoir ét6la référencequi signalel'endroitoù se situait sur le
cours de la rivièreUnire le point de jonction des terres de Poloros et de
San Antonio. 11se prut aussi que les terres de San Antonio s'étendaient

plus au nord que celles de Poloros, et s'étendaient en direction de
l'ouest, par-delà la source deI'Unire,ce qui les faisait passer au nord du
Cerro Ribita. De toute façon, la Chambre n'est pas convaincue par
l'argument hondurien selon lequel les terres de San Antonio s'éten-
daient vers l'ouest dt:l'autre côtéde la rivièreire et ellejuge que cette
rivière étaitla ligne de l'utipossidetis juris de 1821, comme l'allègue
El Salvador.
302. Puisque la rtwendication d'El Salvador relative à des terres au
nord de larivièresefonde uniquement sur letitre de Poloros(sauf pour la
bande de terresrevendiquéesur labase d'aargumentsd'ordre humain D),
il résultede cette interprétation que la rivièreTorola forme la frontière
depuis le point de di:part du secteur (le point A sur le croquis no E-5, le
confluent du Mansupucagua «actuel P) jusqu'au point Qsur leditcroquis
(le confluent présuméde I'«ancien » Mansupucagua). Au-delà la ligne

remonte la quebrada del Arenal et va de sa source à la colline de Lopez CROQUIS ND E-5
Cinquièmesecteur - Frontièredélimitée
dansl'arrêt

-..-..- Frontière délimitéedans l'arrêt
l(point L); de là en ligne droite jusqu'au Cerro Ribita (point R); de là
jusqu'au point le plus proche de la source de la rivière Unire; et de là se
poursuit en aval jusclu'aupoint terminal du secteur.

303. Reste la reve:ndication d'El Salvador sur une bande de terres à
l'ouestdelazone enlitige,entre laligne A-B-C-DetlalignedroiteA-Dsur
le croquis no E-1. La zone, est-il prétendu, est entièrement peuplée de
citoyensd'El Salvador. Lorsdesaudiences, ilaétédéclarq éue cettebande
contientdeux fermesappeléesleSitiodelasVentasetle Sitiode SanJuan.
Cependant, sur le croquis figurant dans le mémoired'El Salvador qui
représente,pour ce ~ecteur,les «établissements humains inclus dans les
zones non délimitée; », cessitiossont indiqués à des emplacements tels
qu'ilssetrouvent à l'intérieur desterrescorrespondant au titre de Poloros,
tel qu'interprétépar El Salvador. En l'absence de tout autre élémentde
preuve susceptible d'établir l'emplacement et la propriété de ces
propriétés, oude tolite autre preuve, quelle qu'elle soit, relativà cette
bande au nord-ouest..laChambre estimeque lademande quelui aprésen-

téeEl Salvadorne saurait être accueillie.
304. Il fautenfinexaminer lespreuvesd'effectivitésqu'a présentéelse
Honduras, à savoir :lespièces soumises dans une annexe à sa réplique
pour montrer qu'il peut aussi faire fond sur des arguments d'ordre
humain, qu'il ya des «établissementshumains »deressortissants hondu-
riens, dans les zones en litige de tous les six secteurs et que différentes
autorités judiciaires et autres du Honduras ont exercé et continuent
d'exercer leurs fonctions dans ceszones. Pour ce qui est du secteur dont
la Chambre s'occupe actuellement, le Honduras a présenté desdocu-
ments sous sept mbr iques :i)procédurespénales;ii)fiscalité;iii)éduca-
tion publique; iv) concessions foncières; v) actes de naissance; vi) actes
de décès;et vii) divers. Aucune carte n'a étéproduite pour illustrer
l'emplacement géogr,aphiquedes lieux mentionnés. Il ressort des cartes

honduriennes que, de toutes les localités mentionnées dans lesdites
pièces, trois seulement se trouvent entre la ligne décrite au para-
graphe 302 ci-dessus et celle revendiquée par le Honduras :El Retirito,
Lajitas et La Guaciimaya. (L'on trouve également des références à
1'«Unire » ou au «Rio Unire », mais, faute d'indications plus précises,
l'on peut considérer que ces références visentle côtéhondurien de la
rivière.)«El Retirito » est indiquéàdeux reprises sur les cartes hondu-
riennes, mais ce qui sembleêtrele peuplement de ce nom apparaîtsur la
rive gauche (àl'est) de l'unire, et en dehors de la zone en litige. Il est
intéressant de noter qu'une minute de 1917de la municipalité hondu-
rienne d'opatoro mentionne le village d'El Retirito comme «étant situé
sur la ligne dedé1im:itationentre Mercedes de Oriente [un autre village
hondurien] et El Salvador »,ce qui semble reconnaître dans une certaine
mesure que leterritoire d'El Salvadors'étendait plus loin,enamontde larive droite de I'Unii:e,que ne le prétendaujourd'hui le Honduras. En ce
qui concerne La Guacamaya, les pièces présentéessont seulement
quatorze actes de décèsdatésd'années comprises entre 1923et 1969;
dans le cas de Lajit;u, il yaune pièce concernant des poursuites pénales

n'ayant pas abouti, à l'encontre de trois personnes «d'origine salvado-
rienne » résidantdans cette localité,quatre actes de naissance (datés de
1906à 1965)et un acte de décèsde 1921.La Chambre conclut qu'il n'ya
pas ici de preuves siiffisantes d'effectivités pour l'amenereconsidérer
sa conclusion pour cequi est de la lignefrontière.

305. Letracé cornplet de la ligne frontière, illustrésur la carte no V1
jointe à l'arrêt, laquelleest basée sur le feuillet 2657 IV, série E752,
édition 1-DMA,établieparla Defense Mapping Agency des Etats-Unis,
estlesuivant: du coilfluent aveclarivièreTorola du coursd'eau identifié
dans letraitégénéralde paix comme étantla quebradade Mansupucagua
(point A sur la cartenoVjointe à l'arrêt),la frontière suit le milieu de la
Torola, en amont, jusqu'à son confluent avec un cours d'eau appelé

quebradadel Arena'lou quebradade Aceituno (point B sur la carte noV
jointe); de là, elle reinonte le milieu de ce cours d'eaujusqu'au point, àsa
source ou à proximité, désigné par la lettre C sur la carte no Vjointe à
l'arrêt; etde là, elle se poursuit en ligne droite en direction de l'est, en
remontant quelque peu vers le nord, jusqu'à une colline de quelque
1100mètresd'altitude (point D sur la carteVjointe); de ce point, elle suit
une lignedroitejusqu'à une collineproche de larivière Unire (point Esur
la carteVjointe) et seprolongejusqu'au point leplus proche sur I'Unire;
elle se poursuit alors le long de ce cours d'eau, en aval, jusqu'au point
appelé Pasode Unire (point F sur la carte no Vjointe). (De l'avisde la

Chambre, l'affluent pertinent de la rivièreUnire est le plus oriental des
deux, et non 1'afflue:ntindiquécomme étantI'Unire sur les cartes de la
Defense Mapping Agency des Etats-Unis.)

SIXIÈLISECTEUR DE LAFRONTIÈRE TERRESTRE

306. Le sixièmeet dernier secteur en litige de la frontière terrestre est
celui qui est compris entre le point terminal du dernier des secteursayant
fait l'objetd'unacco:rd,énuméré sl'article 16du traité généradle paix de
1980,c'est-à-direun pointsituésur leGoascoran, et connusous lenom de

l On trouvera unexemplairedes cartesjointes à l'arrêdtans une pochette placée
à la fin du présentfascicule ou du volume C.I.J.Recueil1992selon le cas.[Note du
Greffe.] Los Arnates,et les eaux du golfe de Fonseca. Le différendqui oppose les
Parties dans ce secleur est simple. Le Honduras affirme qu'en 1821le
Goascoran ~onstitu~aitla limite entre les divisions coloniales auxquelles
les deux Etats ont siiccédé,u'iln'ya pas eu de modification importante
du cours de larivièrc:depuis 1821et qu'en conséquencela frontièresuitle
cours actuel de la rivière,qui sejette dans legolfe au nord-ouest des Islas
Ramaditas dans la baie de La Union. De son côté, El Salvador affirme
que, ce qui définitla frontière,c'estun cours antérieursuivipar la rivière
et que cetanciencours, abandonné ensuitepar la rivière,peut êtrerecons-
tituéetaboutit dans legolfe a Estero La Cutu. Lecoursactuel de la rivière
(ligneA-B)et cequi,selon El Salvador, estl'ancien cours (ligneA-C)sont
indiquéssur le croqiiis noF-l ci-inclus; le point A («Los Amates») est le
point terminal du dernier secteur sur lequel il existe un accord entre les
Parties.
307. Ily a, dans l'(argumentd'El Salvador, une dimensionhistorique et
politique sur laquelle il faut se pencher tout d'abord. Les Parties sont
d'accord pourdire qu'au cours de lapériodecoloniale une rivièreappelée
Goascoran constituait la limite entre deux divisionsadministratives de la
capitainerie générale de Guatemala: la province de San Miguel et
1'AlcaldiaMayor de Minas de Tegucigalpa. Elle s'accordent également
pour dire qu'au moment de l'indépendance El Salvador a succédéau
territoire de la prokince de San Miguel; mais El Salvador nie que le
Honduras ait acquis quelque droit que ce soit sur l'ancien territoire de

1'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa en vertu du principe de l'utipossidetis
juris, faisantvaloirqu'en 182 11'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa n'appar-
tenait pas àla provirice du Honduras mais était une entitéindépendante,
relevant uniquement de lajuridiction du président gouverneur deGuate-
mala. Cette affirmation se fondesur une Real Céduladu 24janvier 1818,
quidisposaitla « ..skparation du districtjudiciaire de Tegucigalpa d'avec
le gouvernement et intendance de Comayagua et ...le rétablissementde
1'AicaldiaMayor à 1'intérieurdu premier ..»(« ..separaciondelpartido de
Tegucigalpadelgobiernoeintendenciade Comayagua,y restablecimientode
laAlcaldia Mayor en aquel. .)))La Chambre fait observertoutefois qu'en
vertu de l'uti po~sid~~tjisris de 1821, El Salvador et le Honduras ont
succédéatous les te~ritoirescoloniaux concernés, de sorte qu'iln'yavait
pas de territoire sans maître, et qu'a aucun moment l'ancienne Alcal-
dia Mayor n'a constituéaprès 1821un Etat indépendant s'ajoutant a eux.
Sonterritoire a dû passer à El Salvador ou au Honduras, et la Chambre
considère qu'il estpiisséau Honduras. En conséquence, quelle que soit,
du point devuedu droitcolonialespagnol,lanature précisedesliensentre
1'Alcaldia Mayor dt: Tegucigalpa, 1'Intendencia de Comayagua et la
province du Honduras, l'utipossidetisjurisaattribué 1'AlcaldiaMayor au
Honduras. El Salvatlor aurait logiquement pu, en vertu de l'argument
qu'ilaprésenté maini:enant,revendiquer pour lui-mêmel'dcaldia Mayor
de Tegucigalpa en 11321m, ais, ne l'ayant pas fait, il ne peut maintenant
revendiquer une petite partie de ce territoire, en invoquant son statut
d'avant 182 1.Selon la Chambre, la situation est nécessairementcelle qui CROQUIS NOF-1
Sixième secte-rZone en litige

-.-.- Frontièreayant fait l'objet d'un accord'
.........Frontière revendiquée par ElSalvador
-- - - Frontière revendiquée par
le Honduras
@ Point terminal du secteur en litige
Route

13'87'50' 87'45 13O20'
O 5 87'40W
-%KMétait décrite dansla Sentence arbitrale rendup ear le roi d'Espagnele
23 décembre1906, à.savoir que:

«la limite fixécà la province ou intendance de Comayagua ou du
Honduras par leditbrevet royal du vingt-quatrejuillet mil sept cent
quatre-vingt-orizen'avait paschangéau moment où lesprovinces du
Honduras et di1Nicaragua ont acquis leur indépendance car, bien
que par décret 1:oyaldu vingt-quatrejanvier mil huit cent dix-huit le
Roi approuva II:rétablissementde I'Alcaldia Mayor de Tegucigalpa
avec une certaine autonomie dans le domaine économique, ladite
Alcaldia Mayo:rcontinua à constituer un district de la province de
Comayagua ou Honduras .» (C.I.J. Mémoires, Sentence arbitrale
rendueparle rold'Espagnele23décembre1906,vol. 1,p. 357).

308. La prétention d'El Salvador selon laquelle la frontière de I'uti
possidetisjuris estconstituéepar un lit antérieurdu Goascoran est subor-
donnée,dupoint de vuedesfaits, àl'affirmation suivante:anciennement,
le Goascoran coulait àcet endroit et,à partir d'un certain moment, il a
brusquement changéde cours pour couler à l'endroit oùsesituesoncours
actuel.Apartir de là,l'argument dedroit d'ElSalvador estque,lorsqu'une
frontièreestconstituéepar lecours d'une rivièreetque lecours de celle-ci
quitte soudainement I'ancien lit pour un autre, ce phénomèned'«avul-
sion» ne modifie pas le tracé de la frontière, qui continue de suivre

l'ancien cours. La Chambre n'a pas été informée de l'existence de docu-
ments établissant lin changement aussi brusque du cours de la
rivière,mais s'ilétait démontréà la Chambre que le cours du fleuve était
auparavant aussi raclicalement différentde ce qu'il estactuellement, on
pourrait alorsraisoniiablementen déduirequ'ilya euavulsion. Ils'agitde
terresbasses et marécageuses,de sorte qu'il sepeut fort bien que la masse
d'eau sesoit répartit:de façon inégaleet variable entre divers lits des
époques différentes,mais il ne semble pas que la modification ait pu se
produire lentementpar érosion et accrétion,situation qui, El Salvadoren
convient,pourrait faire intervenirdes règlesjuridiques différentes.
309. Il n'existeucun élémentscientifiqueprouvant quele coursanté-
rieur du Goascoran était tel qu'il débouchait dans l'Estero La Cutu
(point C) et non dans l'un quelconque des autres bras de mer avoisinants

de la côte, par exemple l'Estero El Coyol. Le seul élément qui plaide en
faveur de ce choix gciographique paraît êtreune étude publiée en 1933,
sous la directiond'un historien hondurien, Bernardo Galindoy Galindo,
par la Sociedad Pedagogica del Departamento de Valle du Honduras;
cetteétude,quin'a pa.sétéproduite,estcitéecommefaisantmentiond'un
«lit initi»lqui «avaitson embouchure dans l'Estero La Cutu en face de
l'îleZacate Grande ».
310. La thèse d'El Salvador est apparemment que l'époque oùs'est
produit le changemerit d'orientation de la rivière,avant ou après 182ne
faitrienà l'affaire.Oripeut considérersesaffirmationscomme serappor-
tant àdeux hypothèsc:~différentes.Sila rivièresuivaitencore l'aancien »
cours allégué(vers I'l<steroLa Cutu) en 1821,elle était lalimite qui, parapplication de I'utis,possidetisjuris,a transforméeen frontièreinterna-
tionale. Cette frontière aurait ensuite, selon El Salvador, étémaintenue
telle qu'elle était, malgrune avulsion ultérieurede la rivière,en vertu
d'une règlede droit international à cet effet. Au contraire, si le change-
ment de cours de la rivières'estproduit avant 1821(mais après que ce
cours ait été déclarlimiteprovinciale),et si aucun autre changement de
coursn'aeulieuaprcis1821,larevendicationd'El Salvadorselonlaquelle
1'«ancien»cours coilstituela frontière moderne devrait alors reposer sur
un argumentalléguantlapersistance,au coursde lapériodecoloniale,de
l'«ancien » cours en tant que limite, et ceci envertu d'une règleconcer-
nant l'avulsionqui seiraitune règle,nonpas du droitinternational,mais du
droit colonial espagnol. El Salvador a déclaré être d'accorda,vec le
Honduras, sur le fait que le Goascoran constituait la limite entre les

provincescolonialesconcernées«au coursdelapériodecoloniale»,mais
il nes'est pasengagésur lepoint de savoirsitelleétaitou non la situation
en 182 1.Ilacentrésanargumentation surl'effetjuridique deI'avulsionen
droit international, mais il a également affirméque le principe était
reconnu par la législation espagnole,((notammentpar la loi XXXI des
Partidas d'AlfonsoE;lSabio».
311. Aux fins de l'argumentation d'El Salvador, par conséquent, peu
importe le moment où a pu se produire le changement de cours de la
rivière,àcondition que ce fût aprèsquela rivièreeut été adoptéecomme
limiteprovinciale. ElSalvadorconcèdequ'iln'apas étépossibled'établir
lemomentoù leGoa:;corana cessédesuivresonanciencours ;cependant,
illaisseentendre qu'enfaitlechangements'estproduit au XVIIesièclecar
celapeut se

«déduire des documents coloniaux espagnols du XVIesiècledans
lesquels étaitcc~nsidéréceomme l'embouchure du Rio Goascoran
son embouchure:ancienne dans l'Esterode La Cutu, en face de l'île
de Zacate Grantie B.
Dans cesconditions, ceque ledroit international peut avoir a direau sujet

de la question du déplacement des coursd'eau qui constituent des fron-
tièresn'a plus d'inté~ê:lte problèmesepose principalement du point de
vue du droit colonial espagnol. En fait, la règlealléguéeest apparue en
droit romain comme règleapplicable aux biens fonciersdes particuliers,
etnon commerègle c~~ncernanltescoursd'eau entantque limitesjuridic-
tionnellesetadministratives.En outre, quelquesoitle statut de cetterègle
en droit international- questionqui, aubesoin,devraitêtretranchéepar
laChambre envertu (luprincipejura novitaria -, ilfaudrait prouverson
application éventuelle aux limites des provinces coloniales espagnoles.
312. Toutefois, la Chambre considère qu'il faut rejeter toute affirma-
tion d'El Salvador selon laquelle la frontière suitun ancien cours que la
rivièreaurait quittéa unmomentquelconque avant 1821.11s'agitlàd'une
prétention nouvelle et incompatible avec l'historique du différend.
L'affirmation préciseselon laquelle la frontière devrait suivre un cours
abandonnéparle Go;~scorhna étéfaite pour lapremièrefoisau coursdesnégociationsd'Antigua en 1972,époque ouEl Salvador, en fait, aproposé
une frontière abouti;ssantàla mer enun point différent (1'EsteroEl Coyol
- point marquéDsur le croquis noF-1ci-inclus). En ce qui concerne les
affirmations antérieures, le Honduras a appelé l'attention, entre autres,
sur les négociations qui ont eu lieu entre les deux Etatsà Saco en 1880;
alors les deux délégiiés,

<<aprèsavoirexaminéattentivementl'objet deleur mission, décident
que,suivantl'opinion communedeshabitants desdeuxpays, lazone
orientale du territoire du Salvador estséparéede lazoneoccidentale
de celui du Hoilduras par la rivièreGoascoran; ils conviennent de
reconnaître ladite rivière comme étant la frontière entre les deux
Républiques, à partir de son embouchure, dans le golfe de Fonseca,
baie de laUnioil, en amont, en direction nord-est..))

Le Honduras considère cela,et d'autres mentions analogues ultérieures,
comme un accord reconnaissant le Goascoran comme frontière; la
réponse d'El Salvad~~est que les citations de ce genre ne prouvent rien
pour ce qui est de savoirquel est,parmi lesdifférentsbras du Goascoran,
celuiquiconstituelafrontièreinternationale,caraucun despassages cités
ne fait davantage qiie d'appeler la rivière par son nom, et il n'est fait
aucune mention del'endroit où ellesedéversedans legolfede Fonseca. Si
l'onsesouvientque 1'6objet de [la]mission » desdéléguésétad ite fixerla

lignefrontière de I'ui~ipossidetsris de 1821(lesinstructions données au
délégué hondurien sonttout à fait précisessur cepoint), ilapparaît a l'évi-
dence que ces délégi~é n'avaient connaissance d'aucune revendication
d'El Salvadorselonlaquelle la frontièrede 1821n'étaitpas le cours suivi
en 1821par la rivière, maisun coursplus ancien, conservécomme limite
provinciale parune disposition du droitcolonial. Lamentionfaite en 1880
de la ((rivièreGoasc:oran» pourrait être interprétée, quoique difficile-
ment, commefaisant allusion à un cours que la rivière suivait en 1821et
avait quittéentre 1821et 1880;interpréterles mots «rivière Goascoran »
commedésignant une limite coloniale espagnolequi, en 1821,suivaitun
cours de la rivièrebandonnédepuislongtempspar celle-ciseraithors de
question. Des considérations analogues sont applicables aux conditions
dans lesquelles ont eu lieu en 1884 d'autres négociations (voir para-
graphe3 17ci-après).
313. La Chambre 'cxamineradonc maintenant les élémentsde preuve

qui lui ont étsoumis au sujet du cours suivipar leGoascoran en 182 1.El
Salvador s'est appuyé dans ses pièces de procédure sur certains titres
concernant des propriétés privées, à commencer par un procès-verbal
d'arpentage, en 1695,d'un domaine connu sous le nom de Hacienda
Los Arnates. Le Honduras a fortement mis en question la valeur de ces
titres;au coursdesaudiences, l'agent d'ElSalvador aindiquéqu'El Salva-
dor n'attachait «aucun intérêtparticuliera cestitres de propriét»,car ils
concernaient seuleme,ntdesdroits de propriété privéea,joutant toutefois
qu'illesconsidérait ccmme pertinents,étantdonnéqu'ilyestditexpressé-
ment que les terres arpentées étaient situéesdans la juridiction deSan Miguel;et la représentation cartographique fourniepar El Salvador
destitresenquestionplace lesterresarpentéesdans lazoneen litige,joux-
tant ce qui, selon les prétentionsd'El Salvador, est l'ancien cours de la
rivière,aboutissant à la mer à l'Estero La Cutu. (Etant donné que le
procès-verbald'arpentagede 1695parle de la «rivière Goascorhn »,cela
impliquerait quelephénomène d'avulsion invoquéseseraitproduit après
cettedate.) Or, le Honduras a démontrédans son contre-mémoireque la
manière dont El Salvador représente l'emplacementet l'étenduede la
Hacienda Los Amates sur la carte est, pour dire le moins, contestable.
Quoi qu'ilensoit, étantdonnéque l'important estlecours de la rivièreen
1821,ilfaut accorder plus de poids aux éléments de preuve plus proches
de cette date. Le Honduras, pour sa part, a aussi présenté certains titres

fonciers anciens, datant de 1671, 1692 et 1821 ; mais El Salvador a
combattul'interprétationde cestitresfournie par le Honduras et,selonla
Chambre, il estimpossiblede détermineravecquelqueprécisionl'empla-
cementdesterres comprises dans cestitres.
314. En outre, le Honduras a produit deux cartes anciennes. La
premièreestune calte ou carte marine (qualifiéede «Carta Esférica»)du
golfedeFonseca,établiepar lecommandant etlesnavigateursdu brickou
brigantin EIActivo,quien 1794,surinstructions du vice-roidu Mexique,a
entrepris l'étude hydrographiquedu golfe.Lacartemarine n'estpasdatée
mais, selon le Honduras, elle a été établie, pense-t-onv,ers 1796; elle
paraît correspondre:de très prèsà la topographieindiquée sur les cartes
modernes. Elle pla,:e 1'«Estero Cutu » au mêmeendroit que les cartes
modernes, et elle :indique l'embouchure d'une rivière, marquée «Re
Goascoran)), à l'endroit où, de nos jours, la rivière Goascoran se jette
dans legolfe.Etant donnéque la carte marine estunecartedu golfe,sans
doute établieaux firisdela navigation, ellen'indiqueaucun repèresituéà
l'intérieur des terres,si ce n'estl...volcans et pics lesplus connu..))
(«..volcanesy cerrormasconocidos ..»),visiblespour lesmarins; enconsé-

quence, le cours de .larivièreenamont de son embouchure n'yestpas du
tout représenté. Néanmoins, l'emplacemend te l'embouchure est tout à
fait incompatible avecl'ancien coursde la rivièredont parle El Salvador,
età vraidire avectout autre coursquelecoursactuel. En deuxendroits,la
carte marine indique àla fois l'ancienneet la nouvelle embouchure d'un
coursd'eau(par exemple, «BarraviejadelRioNacaume »et«Nuevo Rio
de Nacaume »);étantdonnéqu'aucune embouchure ancienne n'estindi-
quéepourle Goascoran, ily a lieu de penser qu'en 1796celui-cisedéver-
sait depuis déjàfort longtemps àl'endroit du golfe qui est indiquésurla
carte marine. Le Honduras a également soumis un compte rendu de
l'expéditionoù legolfesetrouve décritet où sontmentionnéesla pointedu
Conejo,pointe laplus au sud delazoneici enlitige,etla petiteîledu même
nom, situéeau large:de cette pointe. Le texte se poursuit en ces termes:

«A cincomillasdelyslote NOsale el Riode Goascorande quatroy
medio cablesdt!ancho,y de largo veientey seis leguas,poco mas O
menos ..» [Traduction]
«A cinq millesde l'îlotau nord-ouestdébouche larivièrede Goas-
coran de quatre encablures et demie de largeur et d'une longueur de
26lieuesenviron .».

Cettedescription place elleaussil'embouchure de larivièreGoascoran là
où elle setrouve de nosjours.
315. Le Honduras a soumis une deuxième carte, datée de 1804,qui

indique l'emplacenient des paroisses de la province de San Miguel, dans
l'archevêché de Guatemala. Toutefois, l'échellede cette carte est insuffi-
sante pour que l'onpuissedire silecoursinférieurdu Goascoran estcelui
que défendEl Salvador ou celui qu'avance le Honduras.

316. La Chambrr considèrequ'au vu du compterendu de l'expédition
de 1794et de la «Carta Esférica»,on ne peut guèredouter qu'en 1821le
Goascoran coulait déjàlà où setrouvesoncoursactuel.Quant à lavaleur
juridique qu'il faut attribuerla cartede 1796,la Chambre souligne que
cettecarte n'apas p3ur objet de représenterdesfrontièresoudesdivisions
politiques: elle constitue une représentation visuelle de ce qui était
consignédans le compte rendu rédigéenmêmetemps, à savoirqu'en un
certain point de la côteun coursd'eau sejetait dans lamer et que cecours
d'eau étaitconnu souslenom de Goascoran. LaChambre constituéedans
l'affaire du Différenfrontalier a certesdéclaréque

«la valeur juridique des cartes reste limitéeà celle d'une preuve
concordante qui conforte une conclusion à laquelle le juge est
parvenu par d'autres moyens, indépendants des cartes)) (C.I.J.
Recueil1986,p. 583,par. 56),

mais cettedéclaration a été faità propos de la présentationde cartes en
tant que ((preuvescl'unefrontière».En l'occurrence, où apparemment il
n'yapas de confusiontoponymiquepossibleet où lefait à prouver est,par

ailleurs, un fait géographique concret, la Chambre ne voit aucune diffi-
cultéà fonder une conclusionsur lecompterendu d'expédition considéré
conjointement avec la carte. En revanche, pour les raisons qui ont été
exposéespar la Chambre constituéedans l'affaire du Différend frontalier,
elle n'attache qu'une valeur de preuve concordante à un certain nombre
de cartes du XIXe :siècl- sur lesquelles le Honduras en particulier a
appelél'attention --qui indiquent les limitespolitiques desdeux Etats, y
compris en ce qui concerne le secteuren litige de la frontièreterrestrequi
est actuellement examiné. Dans la grande majorité des cas,ces cartes, si
tant est qu'on y distingue une ligne suffisamment claire dans la zone
considérée, confimient effectivement l'opinion selon laquelle c'est le
cours actuel du Goascoran qui constitue la frontière.
317. On peut attribuer la mêmevaleur de confirmation au comporte-
ment des Parties lori;desnégociationsqui ont eu lieu auIXesiècle.L'on
a déjà parléde ce dont il avait étéconvenu entre les délégués des deuxEtatslorsdesnégociationstenues à Sacoen 1880.En 1884encore, ila été
convenu dèsledépartque

«...laparte Orientaldelterritoriodel Salvadorsedividedela Occiden-
tal delde Honduras,por elrio Goascorany debetenersecomolimitede
ambas Republicas,desde su desembocaduraenel Golfode Fonseca O
BahiadelaUni,5na ,guasarriba,hastalaconjluenciadelrioGuajiniquil
O Pescado..))
[Traduction]

«... la partie orientale du territoire du Salvador est séparéede la
partie occidentale du Honduraspar la rivièreGoascoran et elledoit
êtreconsidéréecommelalimitedesdeux Républiques àpartir deson
embouchuredans legolfede Fonsecaoubaie de LaUnion,enamont,
jusqu'à sa confluenceavecla rivièreGuajiniquil ou Pescado ..»

Comme on l'a fait observer plus haut, il est concevable que les mots
«rivièreGoascoran »puissent être interprétés commedésignaln etcours
suivipar la rivièreen1821,mais,premièrement,dans le procès-verbalde
1880,citéauparagraphe3 12ci-dessus,on litquelafrontièresuitlarivière,
à partir de son embouchure, «en amont, en direction du nord-est»,c'est-
à-direladirection prise par lecoursactuel,etnon l'ancien courshypothé-
tique.Deuxièmemei~ti,nterprétercestextes commevisant l'ancien cours

de la rivière devierit indéfendable à la lumière de la documentation
cartographique de l'époque,qui était sansdoute à la disposition des
déléguéest qui indiquait plus qu'absolument que la rivière coulait alors
là où elle coule aujourd'hui et qu'elle constituait la frontière internatio-
nale.
318. El Salvador a laisséentendre que le Goascoran serait peut-être
revenu à son ancien cours s'iln'en avait pas été empêchpé ar un mur de
retenue, ou une digiie, construit par le Honduras en 1916.La Chambre
ne considèrepas qu,:,mêmesi le bien-fondéde celleallégation était éta-
bli,celaaffecterait siidécision.Selonl'argumentd'ElSalvadorlui-même,
la frontière,en 1916,suivaitencorele coursabandonnédela rivière; ainsi,
l'existence d'un 0b:itacle artificiel qui interdirait tout changement du
cours de la rivière,tout en empêchant la rivièrde rejoindre la frontière
politique, n'auraitaucune sorte d'effet sur cette frontière. De plus, le

Honduras déclare qii'ilne possèdeaucune trace d'une constructionde ce
genreen 1916ouaux environsdecettedate,et quelemurqui existeencore
à l'emplacementsigiialéa étéconstruid tans lesannées soixante-dixpour
empêcherl'inondation d'une route avoisinante.
319. Dans sespiècesdeprocédure,ElSalvadors'appuiesurdeseffecti-
vitésou des «argum1:ntsd'ordre humain»de même nature que ceuxqu'il
invoque pour d'autressecteursde lafrontièreterrestre.Toutefois,lorsdes
audiences, l'agent et leconseild'El Salvadoront déclaréqueé, tantdonné
quepour une grande part lazone en litigedans cesecteur est inhabitée,il
apparaissait qu'auciine des deux Parties ne pouvait présenter d'argu-
ments d'ordre humain convaincants.Comme la Chambrea conclu que lafrontière suit le coursactuel du Goascoran, ainsi que l'affirme le Hondu-
ras, iln'estpasnécessairede sepencher sur lesrevendicationsfondées sur
les effectivitésqui ont pu être formuléespar le Honduras.
320. Sur des canes jointes à ses pièces de procédure, le Honduras a
indiquéla lignede 1,afrontièrecoïncidantavec lecours de larivièreGoas-
coran; au vu de ces cartes et des autrescartes dont dispose la Chambre, il
ne semblepas qu'il yait une incertitude ou une ambiguïtéquelconque en
ce qui concernela majeure partiedu cours de la rivière.Cependant, àson
embouchure, dans labaie de LaUnion, celle-cisediviseen plusieursbras,
séparésles uns des iiutrespar des îles et îlots; sur une carte présentée par
El Salvador, ces île:;ou îlots portent, du nord-ouest au sud-est, les noms
suivants :Islas(ou Iijlotes)Ramaditas, IslasAterradas et Islotes de Rama-

zon. Le Hondurasa indiqué,sur descartes et dans sesconclusions, que la
ligne frontière qu'il revendique passe au nord-ouest de ces îles, de sorte
qu'elles setrouveraienttoutes en territoire hondurien. El Salvador, étant
donnéson affirmation selonlaquellela ligne frontièrene suit pas du tout
lecoursactuel du G~~ascorann , 'apas émisd'opinion sur lepoint de savoir
siune lignesuivant c:ecoursdevraitpasser au nord-ouestou au sud-estdes
îles ou entre cesdeinières. La zone qui est en jeu est de dimensions très
réduites, etil nesemble pas que les îlots en question soient habités, voire
mêmehabitables. Toutefois, il apparaît à la Chambre qu'elle n'irait pas
jusqu'au bout de sa tâche de délimitationdu sixièmesecteur de la fron-
tière terrestre si elle laissaiten suspens la question du choix de l'une des
embouchures actuelles du Goascoran comme emplacement de la ligne
frontière. En mêmetemps, force est pour elle de constater que la docu-
mentation pouvant servirde base à une décisionest peu abondante.
321. Les référencesantérieures au Goascoran comme constituant la

frontière entre les13tatsintéressés ont été formulée esn des termes qui
s'inspirent de la tenninologie utiliséelors des négociations Cruz-Letona
de 1880, c'est-à-dire «à partir de son embouchure, dans le golfe de
Fonseca, baie de Li1Union » ;l'emplacement exact de la ligne frontière
dans cette embouckiure a sans doute été considéré comme une question
trop peu importantt: pour qu'il fût nécessairede le spécifier.La première
revendication préciseformulée à cet égard a étécelle avancéepar le
Honduras au cours des négociations d'Antigua (Guatemala) en 1972, à
savoir que ((l'endroit ou leGoascoran sedéversedans legolfe de Fonseca
estau nord-est [Nort?ste]desîles Ramaditas B.Commelarivière sedéverse
dans legolfe, autouxdesîles,dans unedirectionallant du nord-est ausud-
ouest, il estrobabl~:que l'on a voulu dire le nord-ouest (Noroeste).Quoi
qu'ilensoit,en 1985,lorsdestravaux de la commissionmixte dedélimita-
tion, le Hondurasa soutenu que la frontière, aprèsavoirsuivi le cours du
Goascoran, devait s'achever «au point de coordonnées 13"24'26" nord,
87"49'05" ouest, à l'ouest des îles ,Ramaditas, qui appartiennent au
Honduras». Lorsd'iineréunion ultérieurede lacommission, letracéde la
frontièrerevendiqui: par le Honduras était défini commesuivantle cours

du Goascoran jusqii'à son embouchure, dans la baie de La Union, «au
nord-ouest des îles Ramaditas, qui appartiennent au Honduras ». C'estcette ligne, dont le point terminal a les mêmescoordonnées géographi-
ques, qui a été défenduepar le Honduras dans ses conclusions tout au
long de laprésenteiristance. La Chambre,n'ayant pu accepter lesconclu-
sionscontrairesd'El Salvador quant à l'ancien cours du Goascoran, et en
l'absencede toute prétentionmotivéed'El Salvadoren faveurd'une ligne

situéeau sud-est des Ramaditas, considère qu'elle peut faire droit aux
conclusions du Honduras dans les termesoù celles-ci ont été présentées.
322. En conséquence,la Chambre conclutque, dans cedernier secteur
de la frontière terrestre,le tracé de la frontièreest le suivant. A partir du
point connu sous le nom de LosArnates(point Asur la carte noVI'jointe
à l'arrêt,la frontière suit le milieu du lit de la rivière Goascoranjusqu'au
point où celle-ci débouchedans les eaux de la baie de La Union dans le
golfe de Fonseca, passe au nord-ouest des Islas Ramaditas, les coordon-
nées fournies par le Honduras pour ce point terminal (point B sur la
carte noVI jointe) étant 13"24'26" nord et 87"49'05" ouest. A des fins
d'illustration, la ligne frontière ainsi définie est représentéesur la

carte no VI jointe à l'arrêt, quiest composée des feuillets ci-après des
cartes au 1/50000 établiespar la Defense Mapping Agency des Etats-
Unis d'Amérique :
SérieE752 Feuillet 2656II Edition 2-DMA
SérieE753 Feuillet 2656III Edition 2-DMA.

LASITUATIONJURIDIQUEDES ILES

323. La Chambre va maintenant examiner le différend insulaire. La
compétence qui lui est conféréepar le compromis en ce qui concerne ce
différend est définit:au paragraphe 2 de l'article 2 dudit compromis
comme consistant à «déterminer la situation juridique des îles et des

espaces maritimes » (dans l'original espagnol: Quedetenninela situa-
cionjuridicainsularydelosespaciosmaritimos ))LesPartiessontd'accord
pour considérer que les îles viséessont celles situéesdans le golfe de
Fonseca, mais ellesne lesontpas sur lepoint de savoirquelles sont lesîles
dont il est demandé à la Chambre de déterminer la situation juridique.
Dans sesconclusion:;finales, El Salvador demande a la Chambre dedire
etjuger que :

«La souveraineté sur toutes les îles à l'intérieur du golfe de
Fonseca, et en particulier sur les îles de Meanguera et Meanguerita,
appartient à El Salvador,à l'exception de l'île de Zacate Grande et
des îlesFarallories.»

On trouvera unexeinplairedes cartesjointes à ltans une pochette placée
à la fin du présentfascicule ou du volume C.I.J.Recueil1992 selon le cas. [Note du
Greffe] Le Honduras, pour !;apart, demande à la Chambre de dire etjuger:

«queseulesles'ilesde Meanguera etMeanguerita sontencauseentre
les Parties et que la Républiquedu Honduras a souveraineté sur
elles».

Lesîles nommémeniv .iséesdans cesconclusions,Meanguera, Meangue-
rita, Zacate Grande et les Farallones, sont loin d'êtreles seules îles du
golfe,maispour lemomentlaChambrenejuge pasnécessaired'énumérer

lesautres.
324. L'affirmatioiidu Honduras selonlaquelleseules lesîlesde Mean-
guera etde Meanguerita sont en litigeentre lesParties n'apas étéprésen-
tée par ce pays cornme une question préliminaire, indépendante des
termes du compromis, selon laquelle l'existenced'un différend pourrait
êtreune condition préalable à l'exercicepar la Cour de sa compétence.
Cette affirmation dii Honduras, au contraire, est «basée d'embléesur
l'article 2, paragraphe 2, du compromis de 1986,selon lequel l'objet du
différendest ...de «déterminerla situation juridique des îles».La ques-
tion que la Chambre doit examinertout d'abord est donc l'interprétation
du compromis :l'intention des Partiesa-t-elleéque la Chambre «déter-
mine la situation jur idique de toutes les îles du golfe,ou seulement de
Meanguera et Meanguerita ?
325. Sil'on consiclèresimplement, dans un premier temps, les termes
employésdans le compromis, l'adjectif «insular» utilisédans le texte
espagnolsemble àlaChambre moinsprécisquel'expression,utiliséedans
la traduction anglaise approuvée parles Parties, «of the islands» («des

îles»), que l'on comprendrait normalement, ainsi que l'a soutenu le
conseil d'ElSalvadoi.,commesignifiant ((toutes les îles».Cependant, la
Chambre considère (quesi l'intention avait étéde lui demander de ne
déterminer la situation juridique que de certaines îles du golfe de
Fonseca, l'onaurait pu s'attendre qu'une expression,plusprécise,ait été
utilisée.La Chambre note que le libelléde l'article 2, paragraphe 2, du
compromisavait déjiété employé à l'article 18du traité généradle paix
définissant lemandai de la commissionmixtede délimitation.
326. De l'avisde larChambre, la disposition du compromisauxtermes
de laquelle elle doit déterminer «... la situacidnjundica insular..» lui
donne compétenceen cequiconcernetoutes lesîlesdu golfe.Dans I'exer-
cice de cette compétence, toutefois, une détermination judiciaire ne
s'imposequ'encequi concerne lesîlesqui fontl'objetd'un litigeentre les
Parties. Siune Partie ne peut donc pas soustraire telle ou telleàîl'exa-
men de la Chambre e:nniant purement et simplement que l'autre Partie
puisse avoir une revendication quelconque sur ladite île, la Chambre ne
s'estimepas pour autant tenue d'exercersa compétencepour s'enquérir
delasituationjuridique de chaque îleetîlotdu golfe.Surleplan pratique,
cela exclut, premièrement, les Farallones, dont les deux Parties recon-

naissent qu'ellesappartiennent au Nicaragua et qui sont donc en dehors
du différend. Le Nicaragua ne revendique aucune des autres îles; àl'audience sur la requêtedu Nicaragua àfin d'intervention, un conseil de
ce pays a déclaréque

«la souverainetéde cet Etat [le Nicaragua]sur les Farallones étant
expressémentreconnue par lesParties, cedernier n'apas enprincipe
d'intérêdtirectàla déterminationde lasituationjuridique des autres
îles du golfei1C.Z.JR.ecueil1990,p. 119,par. 65).

Deuxièmement,noi~obstantlestermes de la revendicationformellequise
trouve dans les coiiclusions d'El Salvador, la Chambre doit s'abstenir
d'exercer sa compétence d'une façon qui la conduirait à statuer au sujet
d'îles qui ne fontpas l'objet d'un différend.S'ilest vrai que ((l'existence
d'un différend intc:rnational demande a être établie objectivement))
(Interprétationdes traitésdepaix, C.I.J.Recueil1950,p. 74), la Chambre
considère que, prima facie,l'existence d'un différendà propos d'une île
peut, dansla présente intance, êtredéduitedu fait que celle-ciafaitl'objet
de revendications précises et argumentées.La Chambre est en droit de
conclure que,dèslors qu'iln'ya pas eu de revendications de cettenature,
ellen'estsaisied'aucun différendréel,puisqu'iln'yani((désaccordsurun
point de droit ou dt: fait »ni ((opposition de thèsesjuridiques ou d'inté-
rêts»,pour reprendre lestermes utiliséspar l'arrêtendu dans l'affairedes
ConcessionsMavrornmatis a Jérusalem(arrêtno 5, C.P.J.Z.série Ano5,
p. 11).

327. Les Parties ont produitune correspondance diplomatique échan-
gée en 1985, avant la conclusion du compromis. Dans une note du
24janvier 1985,ElS;tlvadorsoutenait que toutes lesîlesdu golfeétaienten
litige et se référait en particulierîled'El Tigre; le Honduras, dans sa
réponsedu 11mars 1985,a rejeté la prétentiond'El Salvador,déclarant
que :

«El Gobiemc dela Republicade Honduras,lamentamuyprofunda-
mentequeenla Notade VuestraExcelenciade124deenero,elGobierno
de la Republicade El Salvador, Iejosde circunscribirsa la ancestral
controversiasot~relas islasde MEANGUERAYMEANGUERZTA,la
haya extendido,sinjustijicacibn alguna, alaisladel Tigre,bajosobe-
raniahondureiicyz, demodomasgrave,porsuindeterminacibn,a"otras
islas"))

[Traduction]
«Le Gouvernement de la République du Honduras regrette
profondément que, dans votre note du 24janvier, le Gouvernement
de la République d'El Salvador, loin de se limiterà la controverse
ancestrale sur11:sîles de Meanguera et Meanguerita, l'ait étendue,
sans aucune justification, l'îled'El Tigre,qui relèvede la souverai-
netédu Honduras et,chose beaucoup plus graveencore, vu I'impré-
cision de cetteexpression,aux «autres îles.»

Dans la présente instance devant la Chambre, El Salvador a maintenu
avecinsistancesesprétentions sur ElTigreavecarguments à l'appui; et le Hondurasa avancédescontre-arguments, bien qu'ilne l'ait faitquepour
montrer qu'iln'exiriteaucun différend sur I'îled'El Tigre.Appliquant le
critère exposédans le paragraphe précédent, laChambre considère que,
soit depuis 1985,sc~itau moins depuis que cette question a été soulevée
dans le cadre de la procédure en cours, les îles en litige sont El Tigre,
Meanguera et Meaiiguerita.
328. Néanmoins,le Honduras fait valoir que, sion tient comptedu fait
que les termes figurant à l'article 2, paragraphe 2, du compromis ont
égalementétéemployé dsans letraitégénéradlepaix, la compétencede la

Chambredoitêtrelimitéeaux îlesquiétaientenlitige à ladate àlaquelle le
traité générale paix a été concluet qu'à cettedate seules Meanguera et
Meanguerita étaienten litige,la revendicationsalvadorienne concernant
El Tigre n'ayant été formulée qu'en 1985. Siles deux instruments en
question se référalrntexpressément, ou devaient nécessairement être
interprétéscomme se référant à «la situation juridique des îles en
litige)), cet argumeilt pourrait être défendable.La Chambre considère
toutefois que la conlpétenceou le mandat confiéàla commission mixte
de délimitationpar le traité générale paix età la Chambre par le com-
promis s'étend, daris l'un et l'autre caà,toutes les îles; la question de
savoir si une îledé1:erminée est en litige est pertinente du point de vue
non pas de l'existericede cette compétence mais plutôt de son exercice.
La Chambre doit donc déterminer, dans le cadre de l'instance en cours,
quelles étaient les îles en litige leai 1986,date du compromis, sans

égard àla question de savoir si, en 1980,la commission mixte de délimi-
tation apu ounon se:trouverconfrontée àundifférendau sujetdes mêmes
îles.
329. Néanmoins,le Honduras soutientaussi qu'il n'existepas de diffé-
rend réelconcernant El Tigre, qu'El Salvadorreconnaît depuis 1854que
cette île appartient au Honduras et que si El Salvador a finalement
formuléune revendication surI'île,c'estdans unbutpolitique outactique.
En fait,l'argument (lu Honduras est qu'ilne peut pas exister de différend
réelparce que la revendication d'El Salvador sur El Tigre est totalement
dépourvuede fondement; mais l'existenced'un différendne dépendpas
de la validitéobjectivedes prétentions des Parties. Le Honduras affirme
que I'argumentatio~id'El Salvador qui repose essentiellement sur des
événementsquise seraient produits en 1833n'est pas défendable, mais,

pour conclure sur la base de cette affirmation qu'il n'existe pasde diffé-
rend, la Chambre devrait d'abord déterminer que la revendication
d'El Salvador est tatalement dépourvue de fondement, et l'on pourrait
difficilement voirdans cette opération autre chose que la détermination
d'un différend. La Chambre conclut par conséquent qu'elle doit, dans
l'exercicede lacompétenceque lui aconférée lecompromis,déterminersi
chacune desîles d'ElTigre, de Meanguera et de Meanguerita relèvede la
souverainetédu Hoiiduras ou de celle d'El Salvador.
330. L'argument avancépar El Salvador sur la base de I'utipossidetis
juris est qu'il estle successeur de la Couronne espagnole pour toutes les
îles du golfe. Lecoriseil du Honduras a déclaréque cette prétention estincompatible avec la référence que fait l'actuelle (1983) constitution
d'El Salvador àla sentence rendue en 1917par la Cour dejustice centra-

méricaine. Cet arrêtcitait un rapport d'une commission de la sociétédes
juristes du Honduras,décrivantlagéographiedu golfede Fonseca, dont la
partie pertinente est ainsilibellée
«Sus ensenatlas O bahias son las de Cosigüina, San Lorenzoy
la Unibn,y susprincipalesislas,El Tigre,Zacate Grande, Güegüensi,
Exposicion, islo,resde Sirena, Verde,Vïolin,Garrobo,Coyote, Vaca,
Pajaros y Almejas,pertenecientes a Honduras. MeangueraC , oncha-

guita,Meanguei-ita,PuntaZacate, MartinPérezy otrosislotes,perte-
necena ElSalvador.Farrallonescorresponda e Nicaragua ..))
[Traduction]
«Ses anses et baies sont celles de Cosigüina, San Lorenzo et
La Union, et ses îles principales sont Tigre, Zacate Grande,
Gueguensi, Exposicion, les îlots de Sirena, Verde, Violin, Garrobo,

Coyote, Vaca, Pijaros et Almejas, appartenant au Honduras; Mean-
guera, Conchag.uita, Meanguerita, Punta Zacate, Martin Pérez, et
autres îlots appartenantà El Salvador,et les Farallones appartenant
au Nicaragua.)) (American Journal of Intemational Law, 1917,
p. 702.)[Traduci'iondu Greffe.]
Le conseil du Hondurasaappelé l'attention sur le fait que l'arrêtde 1917,
décision souvent approuvée et louée par El Salvador, était considéré

comme si important qu'ila étémentionné à l'article 84de la constitution
de 1983 dans les termes suivants: «Le territoire de la République ...
comprend ..: le territoire insulaire composé des îles, îlots et récifs
qu'énumère la décision renduepar la Cour dejustice centraméricaine le
9 mars 1917. » L'agent d'El Salvador a toutefois fait observer que l'ar-
ticle84 de cetteconstitutioncontinue ainsi :«et en outrede celles[lesîles]
quiluiappartiennent conformémentaux règlesdudroit international », et
qu'iln'estdonc pas vrai que la constitutionne considèrecomme apparte-
nant à El Salvador que lesîles énuméréesdans l'arrêtde 1917.

33 1. Laquestion que laChambre doitensuitetrancher estcelledu droit
applicable au différ,rndinsulaire, point sur lequel les Parties sont en
désaccord. On se souviendra que l'article 5 du compromisprévoit que la

Chambre doit tenir compte «des normes de droit international appli-
cables entre les Parties,y compris s'ily a lieu des dispositions du traité
généralde paix »,et que l'article 26de cetraité disposeque :

((S'agissantde la délimitationde la lignefrontière dans les zones
contestées, la Commission fondera ses travaux sur les documents
établispar laCouronne d'Espagne outoute autre autoritéespagnole, séculaireou ecclésiastique,durant l'époque coloniale,qui indiquent
les ressorts ou les limites de territoires ou de localités.sera égale-
ment tenu conipte des autres preuves, thèses et argumentations
d'ordre juridique, historique ou humain et de tout autre élément
présentéspar les Parties et admissiblesen droit international. »

332. Le Honduras soutient qu'en vertu de ces dispositions le droit
applicable au différend insulaire est uniquement l'uti possidetisjuris de
1821.El Salvador, erirevanche, asurtout fait fonddans un premiertemps
(dans son mémoire)surl'exerciceou la manifestationd'une souveraineté
sur les îles, affirmant que le différend insulaire étaitson avis un conflit

d'attribution territoi-iale et non un conflit de délimitation de frontière.
Néanmoins,El Salvi5dora ultérieurement déclaréque le litige sur les îles
pouvait être considéréde deux points de vue: El Salvador pouvait
s'appuyer sur la pos!;essioneffectivedes îles pour fonder sa souveraineté
surcelles-ci,dans lamesure où ils'agissaitd'un casd'attribution desouve-
raineté, mais pouvait aussi s'appuyer sur des titres fonciers officiels
anciens, preuve indubitable de sa souveraineté sur les îles en question
conformémentau principe de I'utipossidetisjurisde 1821.Selon El Salva-
dor, ses droits sur les îles sont non seulement confirmés mais aussi
renforcéspar les effets conjugués de l'application de ces deux critères.
Toutencontestant qiiel'article26du traitégénéradlepaixsoit de quelque
façon applicable aux îles, El Salvador appelle aussi l'attention sur la
dernière phrase de cet article 26, qui selon lui visait, même s'agissantde
frontières terrestres,à contre-balancer l'application de titres coloniaux
espagnols par l'utilisation de concepts plus modernes; il conclut que la

Chambre esttenue d'appliquer le droit moderne de l'acquisition de terri-
toire etde considérer,autantque lestitreshistoriques, l'exercice effectifet
manifeste de la souv,rrainetéétatiquesur les îles.
333. La Chambre ne doute pas que le point de départde la détermina-
tion de lasouveraint:tésur les îles doiveêtre l'utipossidetisjuris de 1821.
Lesîles du golfe de Fonseca ont étédécouvertespar l'Espagne en 1522et
sontdemeurées pendant trois sièclessouslasouverainetéde la Couronne
espagnole. Lorsqu'e n 1821 les Etats d'Amérique centrale sont devenus
indépendants, aucurie des îles n'étaitun territoire sans maître; la souve-
rainetésur ces îlesni: pouvait donc être acquisepar occupation deterri-
toire. La question était celle de la succession des Etats nouvellement
indépendants concernant toutes les anciennes îles espagnoles dans le
golfe. La Chambre s'attachera par conséquent àdéterminers'ilest pos-
sibled'établir si,en1821,chaque îleen litigerelevait de l'une oude l'autre
des différentes divisions administratives de l'appareil colonial espagnol

en Amérique centrali:.Acettefin, ellepourra tenir comptenon seulement
des textes législatifset administratifs de la période coloniale, mais aussi
des ((effectivitéscolimiales», telles que la Chambre les a définiesdans
l'affairedu DSfférenfdrontalier(voir paragraphe 45ci-dessus).Dans lecas
des îles,iln'existeaucuntitrefoncier de lanature de ceuxque la Chambre
a pris en considération pour reconstruire leslimites de I'utipossidetisjurissur le continent, et les textes législatifs etadministratifs sont confus et
contradictoires. Lerattachement des diverses îles aux divisionsadminis-
trativesterritoriales du systèmecolonial espagnol,aux fins de leur attri-
bution à l'un ou l'autre des Etats nouvellementindépendants, a pu susci-
ter desdoutesetdesdifficultés siI'onenjuge par leséléments depreuve et
informationscommuniqués. Ilya lieuderappelerque,lorsque leprincipe
de I'utipossidetise jnueu~,sjusen question n'estpas ledroitinterna-

tional mais le droit constitutionnel ou administratif du souverain avant
l'indépendance, en l'occurrence le droit colonial espagnol, et il se peut
parfaitement que ce droit lui-mêmen'apportait aucune réponse claireet
catégorique à la qui:stion de savoir de quelle entité relevaient des zones
marginales ou des zones peu peupléesn'ayant qu'uneimportance écono-
mique minime. Pour cette raison, il est particulièrement approprié
d'examiner le comportement des nouveaux Etats à l'égarddes îles pen-
dant la période qui a immédiatement suivi l'indépendance. Les reven-
dications formulées alors, et la réaction- ou l'absence de réaction -
qu'ellesont suscitéepourront eneffetfaire lalumièresur l'idéeque I'onse
faisaitalors de ce qu'étaitou avait dû êtrela situation en1821.Cela étant,
il conviendra d'abord d'exposer brièvement les affirmations opposées
des Parties.

334. El Salvador revendique toutes les îles du golfe (sauf Zacate
Grande), en vertu d'un titre historique de la Couronne espagnole, au
motif quedurant lapériode colonialetoutes lesîlesrelevaient «de lajuri-
diction de la municipalité de San Miguel dans la province coloniale de
SanSalvador,qui relevaitelle-mêmedelajuridiction de la «Real Audien-
cia»de Guatemala H.Lesargumentsavancés àl'appui de cetteprétention
sur la base du titre historique sont lessuiva:ts

i) une Real Cédul~ die 1563,confirmée par une Real Cédulade 1564,a
établique leslimites de la Gobernacion de Guatemala (qui compre-
nait ce qui est maintenant El Salvador) s'étendaient de «la baie de
Fonseca, y compris celle-ci», «jusqu'à la province du Honduras, à
l'exclusiondecelle-ci»;
ii) jusqu'en 1672,ce qui est maintenant la côte du Hondurassur le golfe
de Fonseca, à ;savoir Choluteca et Nacaome, faisait partie de la
Gobernacion de Guatemala et relevait de la juridiction civile de
San Salvador et de lajuridiction ecclésiastique de Guatemala. Cette
juridictionecc1i:siastiquesur Choluteca, appartenant à l'origine à
I'évêchd ée Guatemala, a été transféré àeI'évêchd ée Comayagua et
du Honduras par une Real Cédula de 1672,mais ce transfert n'a pas

automatiquemeilt affectélajuridiction civile.De plus, Nacaome, «la
partie dominante la plus importantedu littoral »du golfe, est demeu-
réesousl'autorilédeI'évêchdé eGuatemala;
iii) en tout étatdeiause,Choluteca et Nacaome n'ont jamais eujuridic-
tion surlesîlesdu golfe,cettejuridiction étantexercéepar
- le couvent dt: Nuestra Sefiorade Las Nieves àAmapala, El Salva-

dor,pour la juridictionecclésiastique; - I'Alcaldia Mayor de San Miguel, province de Guatemala, pour la
juridiction civile;

iv) aprèslajuridiction ecclésiastique,lajuridiction civilesur Choluteca a
aussiététransfhée à Comayagua.
335. Le Honduras affirme qu'avant 1821les îles faisaient partie de
l'évêché d ete laprc~vincedu Honduras; les deux îles de Meanguera et
Meanguerita avaient été attribuées à cette province par décisionde la
: àcet égard,le Honduras appelle l'attention sur la
Couronne d'Espagne
disposition de l'article 26du traité générle paix de 1980,auxtermes de
laquellelacommission mixte de délimitation(et donc la Chambre)devait
fonder sestravaux siir«les documentsétablispar la Couronne d'Espagne
outoute autreautorité espagnole, séculièrouecclésiastiqued,urant I'épo-
que coloniale » (les italiques sont de la Chambre). Le Honduras arguëà
l'appui de saprétentionque sonterritoirenational était,depuis l'indépen-
dance, celui de I'évl5chédu Honduras et de la province espagnole du
Honduras; que ce trrritoire s'étendaitde l'Atlantique au Pacifique; et
qu'il comprenait lesilesadjacentesà sescôtes sur le Pacifique. Il affirme
en outre que les îles relevaient de la juridiction ecclésiastique de la
paroisse de Choluteca et de la Guardania de Nacaome, lesquellesfurent
assignéespar la Couronne espagnole à l'évêchd ée Comayagua; qu'entre
1590et 1685les auto.ritésespagnoles du Honduras ont accomplidesactes

de juridiction à l'égardde Meanguera et Meanguerita; et que ni la
province de San Salvador ni l'évêchd ée San Salvador établi en 1842ne
comprenaient Meanguera et Meanguerita. Le Honduras se fonde égale-
ment sur des actes de 1'AlcaldiaMayor de Minas de Tegucigalpa,unité
administrative dont il déjàétéparlé dans le cadre du sixièmesecteur de
la frontièreterrestre (paragraphe 307ci-dessus).
336. Le Hondura.5 a invoqué toute une série d'incidents et d'événe-
ments qu'il présente comme des effectivitéscoloniales. Certains de ces
incidents et événements onten fait étéinvoquépsar lesdeux Partiespour
étayerleur argumentation :par exemple,l'incident de Lorenzo de Irala et
celui des Jueces Rejwmadores de Milpas,dont il sera question au para-
graphe 340 ci-après,sont interprétéspar les deux Parties de façon diffé-
rente pour appuyer leurs prétentions respectives. Le Honduras présente
les effectivitéscoloniales qu'il invoque sous deux rubriquesjuridiction

civileetjuridiction ecclésiastique. Lesincidentsconcernant l'exercicede
lajuridiction civilesont notammentlessuivants.A lasuited'invasionsdes
îles par des pirates en 1684,les Indiens furent évacuésde l'île de Santa
Maria Magdalena,appelée La Meanguera, etinstalléssur lecontinent par
les bons soins de l'lllcaldia Mayor de Minas de Tegucigalpaet non des
autoritésde San Miguel, sur les ordres du«gouvernement supérieur», à
qui les Indiens avaient adressé une requête; la mêmeautorité donna
l'ordre demettreles îlessacde sorte qu'elles nepuissentpasêtreutilisées
par lespirates. Laoriclusion que leHonduras tire de cesincidents estque
l'îlede Meanguera devait de lajuridiction de l'dlcaldia Mayor deMinas
de Tegucigalpa.C'est égalementdans le contexte d'intrusions de ce typeque se sont produits les événements d'avril 1819, déclenchés par la
présencede «navires insurgés»dans labaie de Fonseca.Acetteoccasion,
aussi bien San Migiiel que Tegucigalpase sont employés à expulser les
intrus de leurs côtes.
337. Le Honduras se fonde égalementsur les élémentsde preuve que

représententlesmesures prisespar le RealdeMinasde Tegucigalpacontre
Francisco Felis, accusé d'avoirenlevéJuana Rodriguez et de sa capture
sur l'îlede Meanguera le20décembre1678.En outre, le Honduras ainvo-
quéla perception d'impôts comme un élément prouvant deseffectivités
coloniales et, par e:xemple, un acte de 1682 concernant le paiement
d'impôts par des villages de Choluteca mentionnant l'île de((La Mian-
gola ». D'autres exemples d'« effectivitéscoloniales» donnés par le
Honduras tendent à prouver qu'au XVIIe siècle 1'AlcaldiaMayor de
Tegucigalpa a exercé une juridiction autonome non pas sur les îles
mêmesmais sur la ville de Choluteca et sur les zones méridionalesjoux-
tant le golfe de Fonseca, point contesté par El Salvador. Ces exemples
sont notamment les suivants: 1) procédures entaméesen octobre 1675
par l'dlcaldia Mayor de Tegucigalpa à l'encontre d'Enrique Gomez et
d'AndrésYsleno pclur contrebande de marchandises anglaises; 2) pro-

cédures entamées par l'dlcaldia en septembre 1677 dans le village
de Goascoran à l'encontre de Juan de Llano y Valdézpour s'êtrelivréà
la teintureà l'indip avec les Indiens; 3) procédures entamées en oc-
tobre 1677 à l'encoritre de Francisco Bravo de Arriola, égalementpour
avoir fabriqué de l'indigo avec les Indiens; 4) décision du capitaine
Antonio de Ayala, AlcaldeMayor de Minas de Tegucigalpaet de la ville
de Jerez de Choluteca, interdisant le transport de céréalesen dehors de
son ressort.
338. Les élémentsprésentéspar le Honduras pour établirl'existence
d'a effectivitéscoloniales »sur les îlessont fort compliquéspar lefait que
l'dlcaldia Mayor de Minasde Tegucigalpaa été détachéd ee Comayagua
et rattachéeàGuateinala en 1580.La majorité des événementsénumérés
par le Honduras pour prouver de telles effectivitésont étéle fait de
l'dlcaldia Mayor de Minas de Tegucigalpaet non de la juridiction de

Comayagua. L'dlcaldia Mayor de Minas, jusqu'à son rattachement à
1'Intendencia de Co mayagua, par l'effet d'une Real Céduladu 24juillet
1791,relevaitinc0ntc:stablement de lajuridiction de la capitainerie géné-
ralede Guatemala. Lasituationachangéaprès1791,et ànouveauen 1818,
lorsqu'une Real Cédulaa rétabli l'dlcaldia Mayor de Minas de Teguci-
galpa, tout en limitarit sa compétenceaux questions économiques,spéci-
fiant qu'elle continuerait de constituer un ((district la province du
Honduras.
339. L'exercice d'une juridiction ecclésiastiquea été invoqué etant
que preuve d'aeffeciivitéscoloniales», le roi d'Espagne ayant, par sa
RealOrdenanza ZVde1571,établique leslimites desjuridictions civileet
ecclésiastiquedevraient coïncider dans toute la mesure du possible (voir
également Recopilacr'ont,itre II, livre II, loi VII, et la sentencearbitrale du
roi d'Espagne reprotluite dansla sérieC.I.J. Mémoiresdans l'affaire rela-tiveà ladite sentence, vol. 1,p. 90).Toutefois,celasoulèveégalementdes
difficultés.Premièrement,la présencede 1'Eglisesur les îlesn'était pasper-
manente car les îles titaientpeu peuplées.C'estce qu'illustreun document
du XVIesiècle,la liste desvillagesélaborépar Pedro de Valverdeen 1590,
qui contient un pangraphe consacré aux îles, qui signale l'existence à
Meanguera (alors (appelée«La Miangola))) d'un village où vivent
vingt Indiens qui relèventde lajuridiction de La Choluteca. La présence
de 1'Eglisesur les îles se manifestait donc essentiellement par des visites
sporadiques, principalement de religieux de l'ordre de Saint-François

venus du couvent tie Nuestra Sefiora de las Nieves de Arnapala en
El Salvadorou de San AndrésàNacaome. Lesdeux villagesde Choluteca
et Nacaomeparticipaient quelquepeu à cesactivitésecclésiastiquesinter-
mittentes sur les îles. Choluteca a été rattaàl'évêchd éu Honduras en
1672.En revanche, le Roi rejeta une requête tendant à ce que Nacaome
soitluiaussirattaché àcet évêché d, sorteque laGuardania de Nacaome
de l'ordre franciscaiii continua de relever de l'évêée Guatemala.
340. Ce qui préccideest un compte rendu simplifié des principaux
arguments des Partirs sur le fondement historique de leurs prétentions
respectives. Outreque le problème est complexe, la tâche de la Chambre
estrendueplusdifficile par lefaitquenombredesévénementshistoriques
invoquéspeuvent être- et ont ét- interprétésde différentesmanières
etainsi utiliséspouri:tayerlesargumentsavancéspar chacune desParties
sur le problème délicatde la juridiction des divisions administratives

coloniales. On peut en donner deux exemples. Le premier concerne un
document de 1667 adressé aux JuecesReformadoresde Milpas (juges
réformateurs de la culture du maïs). Le Honduras a produit une lettre
émanant du roi d'Espagne et adresséeau juge de la culture du maïs de
San Miguelet Choluteca, qui précisaitque ce dernier n'aurait pasjuridic-
tion sur les îles du golfe, en citant expressément Conchagua, Teca et
Miangola (c'est-a-di~eMeanguera). ElSalvadoraffirme que lacitation du
Honduras est incom1Aèteet déformée.Selon El Salvador, les Indiens de
cesîles avaienteux-niêmespris l'initiativededemanderque lejuge ne s'y
rende pas pour y exrrcer ses fonctions officielles (qui comprenaient la
perception d'impôts:~,parce que <<leursvillages étaientsi pauvres et si
petits qu'ilsisposait:nt àpeine d'assezd'Indiens pour remplir lesobliga-
tionset lesresponsabilitésquiétaientlesleurs».L'autre incident,l'affaire
connue sous le nom de «Lorenzo de Irala)), date de 1765,annéeoù ce

citoyen espagnol se rendit auprès du Juezde TierrasCjugedes terres) du
district de SanMiguel pour lui demander de procéder,sur une île située
entre l'îled'El Tigreetl'îlede Zacate Grandeou Ganado, a l'arpentage de
terres qu'ilvoulaitc,quérirpar composition.Lejuge réponditqu'iln'était
pas certain que l'îleen question relevât de la juridiction de San Miguel,
commel'affirmait Irala, ou de cellede Tegucigalpa, et conseilla a Irala de
s'adresserau JuezPrivativode TierrasaGuatemala. Le Honduras invoque
cet incident pour meltre en doute l'existencede lajuridiction d'El Salva-
dor sur lesîles.ependant, El Salvadorréplique eninvoquant la décision
du JuezPrivativode Tierrasde la Real Audiencia de Guatemala, lequelhabilita le juge sous-délégué de la ville de San Miguel à faire droità la
demandede Lorenzo de Irala.
341. La Chambre considère qu'il n'est pas nécessaire d'analyser plus
en détailles argumerits desdeux Partiesvisant àmontrer que telle ou telle
Partie a acquis lasoiiverainetésur certaines desîles du golfeou surtoutes
cesîles par application du principe de l'utipossidetisjuris. Elle est parve-
nue àla conclusion, après avoir soigneusement examiné ces arguments,
que les documents dont elle dispose, qu'ils aient été produitscomme

preuved'un titre (coinme dans le casdes Reales Cédulas)ou d'effectivités
d'avant l'indépendance, sont tous trop fragmentaires et ambigus pour
pouvoirfonder une conclusionsolide.Comme indiquéauparagraphe 333
ci-dessus,la Chambre doit donc maintenant analyser le comportement
des Parties pendant la période qui a suivi l'indépendance en tant que
reflet del'idéeque l'onsefaisaitalors de cequ'avait dû êtrelasituation en
1821.Dans son analyse, laChambre pourra s'appuyer aussi sur desconsi-
dérations indépendantesdu principe de l'utipossidetisjuris, et en particu-
lier sur la signification que l'onpeut attribuerau comportement susmen-
tionnéou au comportement qu'ont eulesPartiesplus récemment, entant
qu'éléments d'un év'rntuelacquiescement. Conformément à l'article 26
du traité générad le paix auquel, ainsi qu'on l'a déjànoté, l'article 5du
compromis renvoie 1iiChambre, celle-ciest habilitéeà examinertoutes les

autres preuves, thèses et argumentations d'ordre juridique, histo-
rique ou humain, et ..tout autre élémentprésentép sar les Parties et
admissiblesen clroitinternational ».

342. Comme indiqué ci-dessus (paragraphe 332), El Salvador fonde
aussi sesprétentionssurlefait qu'ila exercéou manifestésa souveraineté
sur lesîles. LeHonduras affirme que ledroitapplicable au différendinsu-
laire ne dépendpas de la distinction entre conflitsd'attribution de terri-
toires et conflits detilimitation, mais est dictéparlefait qu'il s'agitd'une

affaire de succession d'Etat,à cause de l'émancipationde territoires colo-
niaux; que le droit applicable est l'utipossidetisjuris de 1821et non l'uti
possidetisdefacto, ouoccupation suivied'un exercicepacifique etcontinu
de fonctions étatiques, puisque les deux Etats revendiquent la souverai-
neté sur lesîles au motif qu'ils ont succédé à la Couronne d'Espagne au
moment de l'indépendance.LaChambre noteque ledroitde l'acquisition
de territoire invoqué par El Salvador est,en principe, clairementétabli et
étayépar des décisions arbitrales et judiciaires; un dictum classique est
celui de Huber, l'arbitre dans l'affaire de'Ilede Palmas:

la pratique, aussi bien que la doctrine, reconnaissent - quoique
sous des formules juridiques différentes et avec certaines diver-
gences touchant les conditions requises - que l'exercice continu et
pacifique de la $,ouverainetéterritoriale (pacifique par rapport aux
autres Etats) vaut titr>)(Nations Unies, Recueildes sentencesarbi-
trales, vol. II, p. 839; trad. fr., Revuegénéralede droit international
public, t.XLII, 1'335,. 164).C'estsur cettebase que l'arbitre a décidéque I'îlede Palmas(ouMiangas)
«fait dans sa totalitépartie du territoire des Pays-Bas» (Nations Unies,
Recueildessentencesa rrbitrales,vol. II, p. 871).Onpeut aussiciterl'affaire
relative au Statutjuridiquedu Groënlandorientaldevant la Cour perma-
nente de Justice inte:rnationale.
343. La difficulti,, s'agissant d'appliquàrla présente espècelesprin-
cipes de droit relevant de cette catégorie, est toutefois qu'ils ont été
élaborésau premie~chef pour traiter de l'acquisition de la souveraineté
sur desterritoires qiii étaientsusceptiblesd'occupation, c'est-à-direterri-
toire sans maître. Or, les deux Parties font valoir un titre successoral
émanantde la Couronne d'Espagne, de sorteque la question se pose de
savoir siun exerciceou unemanifestation de souverainetéparune Partie,
particulièrement faiite de protestation de la part de l'autre, pourrait indi-
quer l'existence d'un titre découlant de I'utipossidetisjurisau profit de la

Partie ayant exercécettesouveraineté,làoù leséléments de preuvetirésde
titres documentaires ou d'effectivitéscoloniales sont ambigus. L'arrêt
rendu par la Cour le 17novembre 1953dans l'affaire des Minquierset
Ecréhous est instruci:if.Dans le différend concernant ces îlots et rochers,
situésentreI'îlebritannique de Jersey et la côtefrançaise, lesdeux Parties
ont produit un certa.innombre de titreshistoriquesanciens,remontant au
Moyen Age,mais la Coura considéréquele Royaume-Uniavaitprésenté
despreuvesplusvalides etplus convaincantes de l'exerciceau cours de la
période critique d'iine souveraineté étatiquepar les autorités de l'île
britannique de Jersey sur les deux groupes d'îlots. La conclusion de la
Cour a été la suivante:

«La Cour constate en outre quedesautorités britanniques, durant
la plus grande jbartiedu XIXesiècleetau XXesiècle,ont exercédes
fonctions étatiques à l'égardde ce groupe. Le Gouvernement fran-
çais,d'autre part, n'a pas apportéla preuve qu'il ait un titre valable
sur cegroupe. Dans cesconditions, on doitenconclurequelasouve-
raineté sur les Ecréhous appartient au Royaume-Uni.)) (C.Z.J.
Recueil1953,p. 67.)
Par ailleurs, la Coui-a considéréque la souveraineté sur le groupe des
Minquiers appartenait à Jersey; se fondant essentiellement sur des

preuvesd'un exercicepacifique etcontinu de l'autorité étatique,laCoura
conclu :
«la souverainetésurlesîlots et rochersdes groupes des Ecréhous et
des Minquiers, dans la mesure où ces îlots et rochers sont suscep-
tiblesd'appropi-iation, appartient au Royaume-Uni »(C.Z.J.Recueil
1953,p. 72).

344. Dans cette affaire, néanmoins, la Cour n'a pas purement et
simplement écarté les titres anciens pour se prononcer sur la base d'une
manifestationplus rkcentede souveraineté.Elle apris soin de noterqu'eu
égard auxtitres allégués :
« L'espèceaciuelle ne présentedonc pas les caractéristiquesd'un différend relatifà l'acquisition de la souveraineté sur un territoire
sans maître (terra nullius).»(C.I.J. Recueil1953,p. 53.)

Lorsqu'elle a déclaréque :

«Ce qui, di: l'avis de la Cour, a une importance décisive, ce ne
sont pas des présomptions indirectes déduites d'événementsdu
moyen âge, mais les preuves se rapportant directement à la posses-
sion des groupes des Ecréhous et des Minquiers)) (C.I.J. Recueil
1953,p. 57),

elle n'apas assimili:lesîlesàun territoire sansmaître,mais a examinéles
preuves de la possessionen tant qu'elles confirmaient lestitres.
345. En l'espèce, lesdeux Parties ont défendu leurs positions respec-
tives en ce qui concerneleseffets de l'utipossidetisjuris en considérant en
fait qu'il s'agit d'linprincipe dont l'application estautomatique:lorsde
I'indépendance, lerilimites des divisions administratives coloniales en
cause sont transformées en frontières internationales. En premier lieu, il
ne faut pas oublier que les divisionscolonialesespagnoles en Amérique
espagnole n'avaient pas, prises individuellement, de titre «originel» ou
«historique», comme on entend ces notions en droit international. Le
titreoriginel appartenait exclusivement àla Couronne espagnole, pas aux

subdivisionsadministrativesinternes établies par celle-ci, et c'étaitaussi
laCouronne espagriolequiexerçait lasouverainetésur lesterritoirescolo-
niaux. En second lieu, comme l'a montrél'examen par la Chambre des
secteurs de la frontière terrestre, en pratique la mise en application du
principe estplus coinplexe. Lorsque lalimite administrativeencauseétait
mal définieou lorsclueson emplacementétait contesté,le comportement
des deux Etats nou'iellement indépendants dans les annéesqui ont suivi
I'indépendance poiivait très bien, de l'avis de la Chambre, fournir une
indication quant il l'emplacement de la frontière, soit dans I'idée
commune que s'en faisaient les deux Parties, soit dans I'idéeque s'en
faisait l'une d'entre elles et en fonction de laquelle elle avait agi, l'autre
ayantacquiescé(voirparagraphes 64,80 et205ci-dessus). Cetaspect de la
question revêut neimportance particulièreen cequiconcerne lestatutdes
îles, en raison deeur histoire.

346. Peu après I'indépendance, en 1821, les Etats centraméricains
nouvellement indépendantsfurentréunispar laconstitution de 1824pour
former la Républi~quefédérale d'Amérique centrale, qui succédaà
l'Espagne dansla souverainetésur,entre autres,les îles.Inhabitéesou peu
peuplées,les îles furent laisséesen sommeil pendant plusieurs années,
leur exploitation ne présentant guèred'intérêt économiquL e.eproblème
de leur appartenance àl'un ou l'autre des Etats riverains n'a ainsisuscité
aucun intérêtni donnélieu à aucun différendjusqu'à l'éclatementde la
République fédéral(e:tjusqu'aux dernières annéesde la première moitié
du XIXesiècle.Les(:auxbienprotégéesdugolfe de Fonseca, dont l'entrée
s'étendaitsur quelque 19milles marins, lesbonschenaux de navigation et
la possibilitéde coristruire des ports sûrs et confortables avaient depuislongtemps attiré l'attention des pirateset des boucaniersàla recherche
d'un havreet, àpartir de l'année1840,lesgrandes puissances,désireuses
de prendre pied en Punériquecentrale, commencèrent às'intéresser aux
îles du golfe.
347. Ainsi,ce n'esl.quedesannéesaprèsl'indépendance desdeuxEtats
en question que l'appartenance desîles du golfeà I'unou àl'autre a pris
une certaine import;tnce. Ce qui s'est passéalors semble à la Chambre

extrêmementpertinent.Les îlesn'étaient pasterritoires sansmaître,et en
théoriejuridique chacune relevaitdéjàdel'undestrois Etats entourant le
golfe en tant qu'héritierde la portion appropriée des possessions colo-
niales espagnoles, de sorte que l'acquisitionde territoire par occupation
n'étaitpas possible; mais la possession effective parI'un des Etats du
golfed'uneîledu golfepouvait constituer une effectivité,certesostcolo-
niale, révélatricde la manière dont la situationjuridique était perçuà
l'époque.La possession étayée par l'exercicede la souverainetépeut être
considérée commeune preuve confirmant letitre d'utipossidetisjuris. La
Chambre n'estimeplisnécessairede décidersiune telle possessionpour-
raitêtrereconnuemême à l'encontre d'un teltitre,maisdans lecasdesîles,
ou lesdocumentshistoriques de l'époque colonialesont confus etcontra-
dictoires et oùI'acccssionà l'indépendancen'a pas étéimmédiatement
suivie d'actes clairs de souveraineté,ce n'est pratiquement qu'ainsi que

l'utipossidetisjuris~ouvaits'exprimer formellement de manière à être
reconnu et détermin1j2udiciairement.

348. De ce point de vue, la Chambre s'occupera d'abord de l'île
d'El Tigre. El Salvador reconnaît une présencedu Honduras dans l'île
depuis 1833, même s'ia lffirme qu'elle avait antérieurement été sous
l'autorité d'El Salvador, étant administrée à partir du village de
San Miguel.El Salviidorarguë en outre que :

«en 1833 les autorités salvadoriennes ont autorisé les autorités
honduriennes àoccuperla Isla ElTigre à condition que lesautorités
honduriennes (lésarmentet internent des forces dissidentes oppo-
séesau Gouvernement d'ElSalvadorqui s'étaient réfugiée sur cette
île,

etque lapossessionultérieurede l'îlepar le Honduras n'était rien d'autre
qu'une «occupatiori defacto ...par le Honduras en vertu d'une autorisa-
tion qui, avecdesobjectifs limités,[vait]étaccordéepar El Salvador en
1833 P.
349. Al'appuidesarevendication d'ElTigre,ElSalvadorainvoquéun
certain nombre de clocumentsdont les dates s'échelonnent entre1625et
1820.Néanmoins,p'ourla Chambre, aucun de ces documents ne semble
fournir assezd'élémentd se preuve pour étayerl'argument d'El Salvador,
en particulier dufait que le nom de lieu «Amapala», qui apparaît dansnombre de ces docuinents, était associé non seulementau port de l'île
d'ElTigremaisaussi ;iun lieu situésurlecontinent etrelevant delasouve-
rainetéincontestéed'El Salvador, et qu'ainsi lesréférences Amapala »
dans des documents lnistoriquessont ambiguës. Seréféranta la situation
d'El Tigredurant la période qui a immédiatementsuivi l'indépendance,
El Salvador a alléguéque:

«il avait été procédéa plusieurs ventes de terrains sur cette île avec
l'autorisation du.juge duport de La Union et lesmontants provenant
des acquisitions avaient étéversésau lieu de résidence dudit juge,
situéà San Alejo en El Salvador »;
mais aucune preuve n'en a été apportée.

350. Quant aux événementsde 1833,I'auteur salvadorien Barberena a
affirmé en 1893que l'occupation hondurienne avait été autoriséepar
El Salvador, et il a invoquéune convention de cette date. Absolument
aucune preuve de c1:cin'a été fournie,et El Salvador a indiqué qu'il
n'avait pasl'intentioiî d'invoquer un accord formel de cette date, dont le
Honduras nie catégoriquement l'existence. De même, l'objectiflimité
qu'El Salvador attribue à la présence du Honduras sur l'île en 1833
n'est pas compatible avec l'aménagement d'unport sur l'îlepar le Hon-
duras: l'auteur hondurien Vallejo a déclaré en 1899 que ceci avait
étéfait K...en uso del derecho que sederiva del dominio eminent e.»
(«...dans l'exercice du droit qui dérive du domaine éminent...))),et
qu'un décretdu 17octobre 1833pourvoit a l'administration de l'autorité
portuaire età la dotation de celle-ci en personnel. Dans ces conditions,
la Chambre considère que la présence du Honduras dans I'île en 1833
peut plutôt être considérée commel'accomplissement d'une attribution
antérieure de I'îlea.ux divisions territoriales espagnoles sur le conti-
nent qui devaient constituer le Honduras, et ainsi une application de
I'utipossidetisjuris. Cette opinion est égalementconfortéepar des événe-

mentsultérieurs.
351. Les événementsen question constituent peut-être l'exemple le
plus frappant,au XI:Ye siècle,de l'intérptortéparlesgrandespuissances
de l'époqueau golfe et àses îles; ils résultèrentde l'initiative du consul
généralbritannique en Amérique centrale,Frederick Chatfield, en 1849.
Officiellement, celui-cientendait contraindre le Honduras et El Salvador
à payer leurs dettes respectives à des banquiers britanniques. Mais la
correspondance échangéeentre Chatfield et l'amiral Hornby, comman-
danten chef de laflottebritannique dans la région,etentre cedernier et le
commandant Hendrrson, capitaine du HMS Sampson, soumise à la
Chambre, révèleune opération concertée aux objectifs plus ambitieux.
Les deux Parties ont invoquéet analysé cette correspondance, comme
établissant une recc~nnaissancede leurs souverainetés respectives allé-
guéessur Meanguera,question qui sera examinéeci-après.Chatfield mit
ses plans à exécuticin,et le 16 octobre 1849prit officiellement posses-
siondel'îled'El Tigri:aunom delareined'Angleterre.L'occupationbritan-
nique fut brève.Le 26 décembre1849,le contre-amiral Philipps Homelyadressa au Gouvernementhondurien une communication l'informantque
l'île,avecle retrait des forces britanniques, était revenue sous la souve-
raineté du Hondu1:as. Mais le Gouvernement hondurien n'avait
pas attendu ce résultat.Le 9 octobre 1849,un décret avaitétépublié,
indiquant que le Honduras avait signéavec le consul des Etats-Unis,

E. G. Squier, un «traité» de cession de l'île d'El Tigre aux Etats-Unis
pour une périodede dix-huit mois.
352. En 1854,l'intérêt croissantdes puissancesétrangèrp esur lesîles
encouragea le Gouvc:rnementhondurien à vendredesterres sur la côte et
sur lesîlesdu golfe.lJne opérationde cetype,proposéepar leconsuldes
Etats-Unis, Agostin Follin, fit l'objet d'un rapport du 11août 1854du
contrôleur des finarices du Honduras qui s'y opposa, rapport qui fut
publiédans la GactltaOJicialdu Honduras le 26 octobre 1854.Cette
opération provoquii une note de protestation du Gouvernement
d'El Salvador,en dairedu 12octobre 1854.Lesparagraphes liminaires de
cettenote étaient ainsilibellés

«El Gobiernodel Salvadorhasabido,consorpresa,queelSr.Presi-
dentedeHondulvas hatenidoabienacordarlaventadela isladelTigre,
despuesde venderlade SacateGrande,a subditosdeunanacion,que,
nosolo esestrasvera,sinoqueamenazala nacionalidadde todosestos
paisesy laabsoi.cionde larazaespaiïolaenelnuevomundo.
Seha asegur~rdotambiena esteGobierno,porfuncionariossuyosen
elDepartament,?deSan Miguel, queese mismoSr.JeneralPresidente
haacojidola deituncia,queanteélsehafonnulado,delaisladeMean-
gueray otras,quesonde indisputabley reconocidapropiedaddelSal-

vador.»
[Traduction]

«Le Gouvernement du Salvador a appris avec surprise que
M.leprésidentdu Hondurasa bien voulu approuver lavente de I'île
d'ElTigre,après avoirvenducellede Zacate Grande, à desressortis-
sants d'une nation qui non seulement est étrangère mais menace la
nationalitéde tous ces pays et risque d'absorber la race espagnole
dans lenouveail monde.
Leditgouvernement a égalementétéassuré p,r sesfonctionnaires
dudépartementdeSan Miguel,que legénéralprésidenataccueillila
déclarationde terres vacantes qui lui a été adressée relativemeàt
I'île de Meanguera et d'autres, qui sont la propriétéreconnue et
incontestéedu Salvador.»

Vula distinction qui estfaiteentre ElTigre,au premieralinéa,etlareven-
dication par ElSalviidor,au second,de tMeanguera et d'autres[îles]»,la
conclusion està l'évidencequ'El Salvador,tout en s'opposant énergique-
ment à la vente d'El Tigre, ne contestait pas le droit du Honduras de
vendre cette île entant qu'ellerelevait de sa souveraineté.
353. Ala même clate,El Salvadoradressa aux autres pays d'Amérique
centrale une lettre circulaire où il déclarait notam:ent (Porla GacetaOficialy otrosimpresosde Honduras y por informes
defuncionariosdg?esteEstado,enelDepartamentodeSan Miguel,esta
impuestoel Gobiernodel Salvadorde que el del mismo Hondurasha
acordadola vent~z, estranjeros,de la importante isladel Tigreen el
GolfodeFonseca ydequeseproponevendertambienladeMeangueray
otras,que sondelindisputabledominiode esteEstado.»

[Traduction]
((Parla Gacet~rOficialetautres imprimésdu Honduras, et par des
rapports de f0nc:tionnairesde 1'Etatsalvadorien, dans le départe-
ment de San Miguel, le Gouvernement du Salvador a eu connais-
sance que celui du Honduras a décidéde vendre a des étrangers

l'importanteîle(luTigredans legolfede Fonsecaet qu'ilsepropose
égalementde vendre celle de Meanguera et d'autres qui relèvent
incontestablement de la souveraineté[dominiolde cet Etat»
De l'avisdelaChambre, ilestjuste quel'onattache del'importanceàcette
communication, acte diplomatique officiel; la Chambre ne dispose pas
d'élémentsd'information surlaquestion desavoirsileHonduras aréagia
cettecommunication.

354. Selonlesdociimentssoumis àla Chambre, le Honduras a effecti-
vement occupéEl Tigre en permanence depuis 1849.A la fin de l'année
1873,El Salvadora bien lancéune invasionmilitaired'El Tigreet occupé
brièvementle port d'Amapala, mais dès février1874le commandant en
second de l'arméesalvadorienne informait leprésidentdu Honduras que
l'île d'El Tigreetportd'AmapalaavaientétérestituéasuGouvernement
du Honduras. En 1930,lorsque le Honduras et le Nicaragua se mirent
d'accord sur une ciélimitationmaritime dans le golfe (voir para-
graphes 359-361 ci-après),El Tigrea étéprise commepoint de référence
du côtéhondurien pour établirune ligne d'équidistance,et il n'ya pas
tracedeprotestation ou d'objectiondelapart d'El Salvador.L'arrêtrendu
en 1917par la Cour de justice centraméricaine (examiné plusloin, aux
paragraphes 387et suivants)dans une affaire àlaquelle El Salvadorétait
partie a constatél'existencede cettedélimitation,et lefait qu'elle s'éten-

dait jusqu'à un point situé a mi-parcours entre lapartie méridionalede
l'îled'ElTigreet la partie situéeau nord de la pointesigüina)).
355. La Chambre conclut,a la lumièrede cesévénementshistoriques,
que les deux Parties se sont comportées,dans les annéesqui ont suivi
l'indépendanceet la dissolution de la République fédérale d'Amérique
centrale,comme sil'îled'ElTigreappartenait à1'Etatnouvellementindé-
pendant du Honduras. Etant donnél'attachement ferme et constant des
Etatsd'Amériquecentrale au principe de l'utipossidetisjuris,la Chambre
considère égalementque ces événements étaient la conclusion selon
laquellel'opinion quel'on avaità l'époque impliquait aussique l'on esti-
mait que le Honduras avait un titre sur l'îled'El Tigre par succession
l'Espagne ou, à tout le moins, qu'une telle succession par le Honduras
n'était contredite paraucun titre colonial espagnol connu en faveur de
l'un desdeux autres :Etatsdu golfe.En outre, le Honduras a eu la posses-sion et le contrôle el'fectifsde l'île pendant plus de cent ans avant la
conclusion du compromis.En conséquence, la Chambre considère que si
la situation juridique d'El Tigre était formellementen litigeà la date du
compromis,c'était un.iquement en raison d'une récente revendication de
titre par El Salvador, et que la revendication des îles du golfe que fait
El Salvador dans sesconclusions nepeutêtreaccueillieencequiconcerne
El Tigre. Bien que le :Honduras,dans sesconclusions, n'ait pas formelle-
ment demandéquelaquestion de sasouverainetésur ElTigrefassel'objet

d'une décisionde la Chambre, celle-ciestime qu'elle doit, conformément
à l'interprétation qu'ellese fait de la mission qui est la sienneen vertu du
compromis, définir 1.situation juridique d'El Tigre en jugeant que la
souverainetésurcette île appartient au Honduras.

356. LaChambre ta maintenant examiner lecasdes îlesde Meanguera
et Meanguerita. Ces deux îles sont décrites commesuit par le Honduras :
«Ile de Meanguera.Située au-dessus de l'île du Tigre, son point

culminant se troiiveà 480mètresau-dessus du niveau de la mer. Elle
mesure 6 kilomètresdu nord au sud et 3,7kilomètresd'est en ouest.
Elleaune superficie de 1586hectares. Elleest couverte de végétation
et son littoral est rocheux et élevé.
Ile de Meangz,!eritaC.ette petite île, qui est au sud-est de Mean-
guera, a une supc:rficiede 26hectares. »

Meanguera est aujou1:d'huihabitée,et l'estdepuis longtemps; Meangue-
rita ne l'est pas. Tout au long des débats devant la Chambre, les îles de
Meanguera et Meanguerita ont été traitéespar les deux Parties comme
constituant une seuleunité insulaire; aucune Partie n'a, dans sesconclu-
sionsfinales, demandéque lesdeux îles soienttraitées séparémentL . 'exi-
guïtéde Meanguerita.,saproximité de laplus grande îleetlefaitqu'elleest
inhabitée permettent dela qualifier de ((dépendance »de Meanguera, au
sens où il a été soutenuque le groupe des Minquiers était une dépen-
dance »desîlesdela Manche (C.I.J.Recueil1953,p. 71).QueMeanguerita
soit((susceptible d'appropriation »,pour reprendre lestermes du disposi-
tif de l'arrêtMinquicmr est Ecréhousn ,'est pas douteux; il ne s'agit pas
d'un haut-fond décoiivrant et elle est couverte de végétation,bien qu'il
n'y ait pas d'eau dc~uce.Les Parties l'ont traitée comme susceptible
d'appropriation, dans la mesure où chacune d'elles en revendique la
souveraineté.

357. La première manifestation formelle du différend concernant
Meanguera et d'autres îles a été la notede protestation salvadorienne du
12octobre 1854,déjà 'citéauparagraphe 352ci-dessus;lalettrecirculaire
de la mêmedate, elle aussi déjà citée,a donné une large publicité à la
revendication d'El Sa.lvadorsur Meanguera. En outre, le Gouvernement
d'El Salvador a, en août 1856,publié dans son journal officiel (Gaceta)des rapports sur les terres vacantes que devait relever l'arpenteur du
département de San Miguel, et lesdites terres comprenaient «la terre
appelée Meanguera O, «les îles Zacate et Conejo» et l'«île appelée
El Tigre)). Le 30 décembre1879,la vente aux enchères des «terres va-

cantes de l'îledeMezinguera»fut annoncéedans la Gaceta.La Chambre
n'a pas trouvé tracede réactionou de protestation du Honduras à ces
publications. Dans 1,aconvention non ratifiée Cruz-Letona de 1884,la
lignede délimitation danslegolfelaissaitnettementMeanguera etMean-
guerita du côtésalvaclorien.Defait,l'article2decetteconvention estainsi
libellé:

«La lineamaiitimaentreHondurasyElSalvador, sale delPacifico,
dividiendopor mitad,enelgolfode Fonseca,la distancia quehay entre
las islas Meangtiera, Conchaguita, Martin Pérez,y Puntade Sacate,
del Salvador y las islas delTigre,Sacate-grande, YnglesayExposicion
de Hondurasy ttrrrninenla desembocaduradel Goascoran ).

[Traduction]
«La frontière maritimeentre le Honduras et El Salvador part du
Pacifique en dikisant par deux dans le golfede Fonseca la distance
qu'il y a entre :lesîles Meanguera, Conchaguita, Martin Pérez et
PuntaSacate,du.Salvador,etlesîlesdeTigre,SacateGrande, Inglesa
et Exposicion di1Honduras, etfinit à l'embouchuredu Goascoran. ))

Néanmoins,le Congrèshondurien a rejetéla convention Cruz-Letona

critiquant, entre autres, le traitement qui y était réservéau golfe de
Fonseca; en 1886El Salvadoret le Honduras ont conclu et signéla con-
vention Zelaya-Cast6:llanosqui, en ce qui concernela frontière terrestre,
prévoyaitle respect du statu quoqui prévalait en1884,avant la conven-
tion Cruz-Letona, mais qui ne mentionnait pas les îles ou la frontière
maritime.De même,lesconventionsd'arbitrage concluesen 1889et 1895,
mais non suivies d'effet, ne traitaient expressémentque de la frontière
terrestre.
358. En bref, depiiis 1854,au travers de nombreux incidents, vicissi-
tudes et vaines tentai:ivespour parvenirà une solution négociée ou à un
arbitrage, la controvrrse concernant la ((situationjuridique » de Mean-

guera et Meanguerita n'a pas changé.Ni durant la période 1949-1967,
pendant laquelle les deux pays établirent - en 1963 - une commission
mixte de délimitation,ni durant la médiationdu Président Bustamante
y Rivero(1978-1980).n ,i encore durant lesnégociationsquisesont dérou-
léesau sein de l'auitrecommission mixte de délimitation, instituéele
lermai 1980et àlaquellefaitréférencel'article18dutraité généra dlepaix
de 1980,lesPartiesn'ont puparvenir à un accord surlasituationjuridique
decesîles.Plusieurs<<propositions deconciliation »furentéchangées,qui
furent purement et simplementrejetéespar l'autre Partie. 359. Entre-temps, toutefois, la présence d'El Salvador à Meanguera
s'était intensifiéeepuis les dernières annéesdu XIXe siècle,toujours
sans objection ou protestation de la partdu Honduras.Un nombre consi-
dérablede preuvesdocumentaires concernant l'administration de Mean-
guera par El Salvador ont été soumises à la Chambre. Par une lettre du
25 mars 1991, adressée au Greffier de la Cour, le Gouvernement
d'El Salvador a présc:ntéune «Annexe contenant des documents illus-

trant lestatu quode l'îlede Meanguera »(voir paragraphe 21 ci-dessus).
Ces documents, certifiéspar l'archiviste en chef du département général
des frontières du ministère des relations extérieures de la République
d'El Salvador, comprennent les sectionssuivantes :

La section 1- Noininationsdejuges depaix - contient une attestation
de la Cour suprême d'El Salvadorrelative à la création en1922de l'office
dejuge de paix de la inunicipalitéde Meanguera del Golfo(département
de La Union), et trois attestations établies par la Cour suprêmeconcer-
nant les nominations du juge de paix de la mêmemunicipalité en 1941,
1961,1990,ainsi qu'iine sélectionde documents similaires déposésaux
archives du Gouvenlement de la République d'El Salvador pour les
annéesallant de 1951 à 1991(trente-cinqdocuments).

La section II- Nominationset/ou instructionsmilitaires - concerne
des nominations et i~istructionsmilitaires concernant la municipalitéde
Meanguera del GolFo émanant des autorités militaires compétentes
d'El Salvador durant la période 1918-1980.Cette section contient des
renseignements détaillésconcernant six nominations et mentionne des
documents similaires déposésaux archives correspondant aux années
1930,1931,1936, 198:2et 1989.
La section III- Délivrancede licences - contient deux exemples de
licences accordées à des habitants de Meanguera del Golfo en 1964et
1969,etmentionne des documents similaires pour lesannées1970,1981et
1984déposésauxarchives.
La section IV - Xmued'élections - contient des documents relatifs à

des électionsorganistiesdans la municipalitéde Meanguera del Golfo en
1939,1941,1952et 1984,et mentionne en outredesopérations électorales
en 1988et 1991.
La section V - Fiarcalit- contient un exemplaire du Journalofficiel
du 10décembre 1919,dans lequel est publié un décretdu 19novembre
1919sur le barème des impôts applicable dans la municipalitéde Mean-
guera del Golfo. Elle renvoie également à des documents similaires
correspondant aux années1930,1931,1936,1939,1982 et 1989.
La section VI - Rt!censementsnationaux - contient un certificat établi
par lebureau desstatistiquesgénéralesetdes recensementsd'El Salvador
concernant les recensements successifs qui avaient été réalisés en
El Salvador et appel lel'attention sur des renseignements précis concer-
nant l'îledeMeanguizraqui apparaissent dans diversrecensements entre
1930et 1971(donnéesdémographiques ventiléespar sexe et lieu de rési-dence urbain ou rural dans la municipalitéde MeangueradelGolfo). Elle
renvoieégalement à (lesdocuments denature similairerelatifs à l'année
1971, conservés etdéposés auxarchives officielles.
La section VI1 - Registredes naissanceset décè s contient des états
récapitulatifs d'actes inscrits aux registres du département de La Union
concernant un certain nombre de naissanceset décèssurvenus dans l'île
de Meanguera en 18!)0,1891, 1917,1943et 1960 et renvoie à des docu-
ments similaires déposés aux archives en ce qui concerne les années

1892-1991(soixante-dix-huitactes au total).
Lasection VI11 - Cadastre - contientunesélectiond'enregistrements
de contrats de vente de terres situéesdans I'îlede Meanguera correspon-
dant auxannées1948,1960,1967et 1986,etrenvoie à d'autres documents
du mêmetype pour litpériode 1948-1989.
La section IX - .Procédurecsiviles- contient des référencesa trois
procèsquiont eulieuen 1930et 1943devant lejuge de paix de Meanguera
del Golfo eten 1969devant letribunalde premièreinstance de La Union à
propos de terressituéesdans l'îlede Meanguera et fait étatde documents
additionnels, ayant trait aux années 1922,1932,1943, 1945,1987,1990et
1991,qui sont déposi:~aux archives.

La section X - Procédurespénale -s contient une sélectiond'extraits
importantsde procès-verbauxrelatifs à cinqprocèspénaux quiont eulieu
en 1930,1931,1945,1955 et 1977devant lejuge de paix de Meangueradel
Golfo,etrenvoie à desprocèsdu même typequiont eu lieude 1924 à 1988.

La section XI - Alctesde dispositionde biensimmobilierspassés devant
l'administration- ériumèredes passages pertinents des comptes rendus
des délibérationsdu conseilmunicipal de la municipalitéde Meanguera
del Golfo en 1966et 1967etrenvoie àd'autres comptesrendus intervenus
en 1981,1982,1983, 1985,1986et 1989.
La section XII - Servicespostaux - contient l'actede constitution du
bureau de poste de la ville de Meanguera del Golfo (département de

La Union), par la direction générale des postes du Gouvernement
d'El Salvador,le 15octobre 1952,et un exemplaire du numérodujournal
officiel dans lequelut publiéledécretautorisantla créationdecebureau.
Elle renvoie à des documents concernant les années 1970-1991qui sont
déposésaux archive:;.
Lasection XII1 - Ouvragespublics - concernelapublication de docu-
mentsrelatifs a la mise en serviced'un réseaud'électricitédans lesîles en
1966.Elle contient en outre des publications relatives a l'inauguration du
bâtiment de la mairie de Meanguera del Golfo en 1967et un rapport sur
l'existence de cinq écolespubliques dans les îles dont le Gouvernement
salvadorien assure l'entretien. Il yest égalementfaitréférencà une école
publique mixte construiteen 1968avecla coopérationdu Gouvernement

des Etats-Unis. Cetti:section renvoie enfin àdesdocuments relatifs àdes
activitésgouvernem~:ntalesanalogues durant les années1990et 1991.
La section XIV -- Servicesde santépublique - contient une copie
certifiée d'un«proj(:t sanitaire »,dont le Gouvernement d'El Salvador aassuré lamise en Œuvreen 1964 à Meanguera, et qui a été complété
par un ((projet d'assistance médicale))de la même année. Cette section
mentionne également d'autresactivitésdu mêmetype, viséesdans des
documents déposés aux archives correspondant aux années1984,1988,
1989,1990et 1991.
LasectionXV - Education - contient une sériede documentsrelatifs
à laconstructiond'écolesetàlanomination d'enseignants en 1893,1966et
1967ainsiquelesregistresacadémiquespour lesannées1963et 1988.Elle

renvoie àdes documt:ntsdu mêmetype déposés aux archivescorrespon-
dant aux années1988et 1991.

360. A l'audience, le conseil d'El Salvador a fait allusion aux docu-
ments visés, maisnon reproduits, dans le ((dossier Meanguera)) et a
demandé au Honduias d'admettre ou de convenir que ces documents
existaient effectivem~znt;faute pour ce dernier de le faire, El Salvador
demanderait à produire les documents dans leur intégralité, conformé-
ment à l'article 56du Règlementde la Cour. Le conseil du Honduras s'y
estrefusé,arguant quelesdocuments n'avaient guèredevaleurprobante.
Le conseil d'El Salvador a demandé une nouvelle fois au Honduras
d'admettre l'existenceet le contenu du dossier Meanguera. En réponse,
l'agentdu Honduras déclaré queleHonduras nepouvait dires'iladmet-
tait ou non un docunient sansen connaître le contenu, que la procédure

étaittrop avancéepour présenter de nouveaux documents, et que le
Honduras s'opposait donc à l'admission du dossier Meanguera. En
septembre 1991, ap~,èsla clôture des débats, l'agent d'El Salvadora
soumis à laChambre desjeux completsdetous lesdocumentssupplémen-
taires mentionnésdans le dossier Meanguera, «sous réservedes disposi-
tions de l'article 56 du Règlement de la Cour». Le président de la
Chambre, tout en observant que, normalement, de nouveaux documents
n'étaientpasprésent15 sla Cour après la clôturede la procédure écri,ea
considéréqu'il convc:naitd'appliquerà ces documents, par extension et
mutatis mutandis,lesdispositions de l'article56du Règlementde laCour.
Un jeu d'exemplaires des documents en question a donc été transmis à
l'agent du Honduras, qui s'est opposéà la production des documents
supplémentaires soumispar El Salvador. Après avoir examiné la ques-
tion, la Chambre adbcidéde ne pas autoriser la production de cesdocu-

ments; elle a considé:que si des documents du type de ceuxqui étaient
contenus et visésdarisle dossier Meanguera étaient pertinents etappro-
priéspour prouver c:equ'El Salvador cherchait àétablir,les documents
déjàdisponibles étaient suffisantspour ce faire.
361. Tout au longdelapériodecouvertepar lesdocumentsconcernant
Meanguera produits par El Salvador, il n'y a pas trace de protestation
adressée à El Salvador par le Honduras, à l'exception d'un événe-
ment récent, évoquBci-après. En outre, lors des audiences (voir para-
graphe 20ci-dessus),El Salvador a citéun témoin, .AvilésDominguez,
résidentsalvadoriendel'île, etsa déposition,quin'apas étécontestépear
le conseildu Honduras, ne permet pas de douter qu'El Salvadora exercéson autoritéétatiquesur l'îlede Meanguera, tout d'abord par le truche-
ment de la municipalitéde La Union, puis, à compter de 1916,annéeou
fut crééelamunicipa:litéde Meanguera del Golfo, directement.
362. Selonlesdociimentssoumis à la Chambre, c'estle23janvier 1991
que le Gouvernemerit hondurien a pour la première fois adressé une
protestation au Gouvernement d'El Salvador. Dans une note de même
date, le ministre des relations extérieuresdu Honduras a déclaréce qui
suit:
«Pormediodt?lpresente Oficio,mi Gobiernopresenta,ante el Ilus-
trado Gobiernode la Republica de El Salvador,formal y enérgica
protestapor los hechossiguientes:

1.En la Islfade Meanguera, sometidaal litigioque mantienen
nuestros dos ,vaisesante la Corte Internacionalde Justicia,se han
efectuado reckntemente variasobrasfisicas, cuya ejecucibnviolael
Articulo37def!TratadoGeneraldePaz,queobligaa ambospaisesa
mantenerelst,ztusquode 1969.
.............................
2. La prenra salvadoreriaha anunciado queel IOde marzo del
presenteafio,3.erealizaraneleccionesenla RepublicadeElSalvador,
para elegir262 alcaldesy 84 Diputados.Entre otrospuntosdonde

habraelecciol;!esa,parece elasillamadoMeanguera delGolfo.Este
ultimolugarquedaenlaIsladelmismonombre,actualmenteenliti-
gio entre nuestrosdospaisesantela CorteInternacionalde Justicia.
Un actocomoese,desnaturalizaenconsecuencialasituacionjuridica
planteadapor las litigantes.Y desde el moment0 en que nuestrosdos
puiseshansomeiidoaladecisiondelaCorteInternacionaldeJusticiala
determinacionde la soberaniasobredichaIsla, seproduceuna situa-
cionjudicial queconstririea ambosa nomodificarsusposiciones.Efec-
tuarelecciones enuna zona en litigio,puede interpretarsecomoquese
quiere alterarla esencia delasituacionpresentada ante el Tribunal))

[Traduction]
«Par la présente,mon Gouvernementa l'honneur d'adresser offi-
ciellementà l'illustreGouvernementde la Républiqued'ElSalvador
une protestatiori énergiqueen raison des faitssuivant:

1. Récemment,dans l'île de Meanguera, actuellement l'enjeu
du différend quenosdeuxpays ont soumisau règlementjudiciaire
de la Cour internationale de Justice, diverstravaux matériels ont
été exécutés,lesquels constituent une violatiod ne l'article7 du
traité généradle paix qui obligenosdeux pays àmaintenir le statu
quo de 1969.
.............................
2. Lapresse salvadorienne a annoncé quele 10mars prochain
desélectionsseraientorganisées en ElSalvadorenvuede désigner
deux cent soixante-deux maires et quatre-vingt-quatre parlemen-
taires. L'événemena tura lieu, entre autres, au lieu-dit Meanguera delGolfo, situ~isurl'îlede Meanguera,qui estactuellement l'enjeu
d'undifférendentrenosdeux payssoumis à laCour internationale
de Justice.
Un tel fait compromet en conséquence la situation juridique

présentéepar lesParties.Etàpartir du moment ou nospays ont saisi
la Cour internationale de Justice aux finsde déterminer la souverai-
netésur l'île,une situation judiciaire a étéproduite qui oblige les
deux pays à ne pas modifier leurs positions. L'organisation d'élec-
tions dans une zone contestée pourrait être interprétée comme
l'intention de modifier dans son essencela situation présentée la
Cour.»

Les travaux qui faisaient l'objet de cette plainte étaient la construction
d'une Casa Comunal,de deux salles de classeet d'un dispensaire. Dans
une autre note endat,:du 29janvier 1991,le ministèredes relations exté-
rieures du Honduras, se référant à l'annonce de la mise en service, le
7 février1991,d'un réseaud'électricité dans l'île de Meanguera, a fait
valoir que cela aussi

K..esta enpugna conel espiritude la solicitudconjuntamentehecha
ala HonorableCorteIntemacionaldeJusticia, y esunaviolacionmani-
fiesta delArticulo37del TratadoGeneraldePazvigenteentrenuestros
dospaises..»
[Traduction]
«..estcontraire.il'esprit delademande qui aétéfaiteconjointement

àla Cour interniitionale de Justice, et constitue une violation mani-
feste de l'article37du traité générdle paix qui est en vigueurentre
nos deux pays...O
363. Dans une notl:enréponse datée du 31janvier 1991,leministredes
relations extérieuresd'El Salvador a déclarqueson gouvernement reje-
tait cesprotestations, ajoutant ce qui suit:

({Enefecto,elstatus quo de la Islade Meanguera,es que sobrela
misma el Gobieinode El Salvador, tieneplena posesiony ejercesu
soberania.Ademas, elMunicipio de Meangueradel Golfo,en la men-
cionadaIsladeAfeanguera,fue creadoporDecretoLegislativodel 1 7de
junio de 1916,publicado en el iarioOficialNo. 145,Tomo80de27de
junio del mismo arioy en esa comprensionterritorialsiemprese han
efectuadoelecci~nespara que loshabitantesde la misma, comosalva-
doreliosque son, elijana los miembros desu Concejo Municipal,asi
como a las Supi-emasAutoridades como 10son el Presidentey Vice
Presidentedela I?epublicy a losDiputadosdelaAsambleaLRgislativa.
Las referidaseltlccionesse hacen en cumplimientode la Constitucion
de la Republicay la celebracionde las mismas en todo el territorio
nacionalnopodt?mosconsiderarla como violatoria a la letrOal espi-

ritudelTratado[Generad lePaz.Especificamente,desdela vigenciadel
mencionado Tratadoy hasta lafecha, se han celebrado seis eventos electoralesen toao el territorio nacional,incluyendo laIsla de Mean-
guera, sin que ningunode ellos haya motivadoprotestas de Vuestro
IlustradoGobierrio.
Porotraparte, mientrasnuestropaisposea la Islade Meangueray
ejerza su soberania sobrelamisma,el Gobiernode la Republicaconti-

nuararealizando lasobrasque considerenecesariaspara elbienestar
de lossalvadoreii~sque lahabitan.comosiempreIoha hecho. ))
[Traduction]
«En effet, le s,!atuquo,en ce qui concerne l'îlede Meanguera, est
que le Gouverne:ment salvadorien détient la pleine possession sur

cette île et yexerce sa souveraineté. De plus, la municipalité de
Meanguera del Ciolfo,situéesur l'îlede Meanguera, a été constituée
par un décret lé,gislatifdu 17juin 1916publié aujournal officiel,
no 145,tome 80,du 27juin de la mêmeannée,et sur cetteétenduede
territoire deslectionsont toujours été organiséesafin que les habi-
tants, en tant que Salvadoriens, ce qu'ils sont en fait, élisent les
membres de leur conseil municipal, de mêmeque les autorités
suprêmesque sont le présidentet le vice-présidentde la République
ainsi que leséputés à l'assemblée législativC.esélectionssefonten
application de lii Constitution de la République, et le fait qu'elles
aient lieu sur0u.tle territoire national ne saurait être considpar
nous comme violant la lettre ou l'esprit du traité génle paix. En
fait, depuis l'entrée en vigueur de ce traité et jusqu'à ce jour,
sixconsultation$;électorales ont eu lieu sur la totalitédu territoire

national, y compris dans l'îlede Meanguera, sans qu'aucune d'elles
ait motivélesprotestations de votre illustreGouvernement.

D'autre part, tant que notre pays posséderal'îlede Meanguera et
exercera sur elle sasouveraineté,leGouvernement de la République
continuera d'exkcuter les ouvrages qu'il jugera nécessaires pour le
bien-êtredes Salvadoriens qui yhabitent,comme ill'atoujours fait. »

364. La Chambre considère que cetteprotestation du Honduras, qui a
étéélevée aprèsune longue série d'actesde souverainetéd'El Salvador à
Meanguera, a étéformulée trop tard pour dissiper la présomption
d'acquiescement de lapart du Honduras. Lecomportement du Honduras
vis-à-visdes effectivitésantérieuresrévèleune admission, une reconnais-
sance, un acquiescement ou une autre forme de consentement tacite à
l'égardde la situation. En outre, le Hondurasa soumis à la Chambre une
liste volumineuse el. impressionnante de documents sur lesquels il
s'appuiepour démontrerdeseffectivitéshonduriennes en cequiconcerne
l'ensemble de la zonc:en litige, mais il n'a dans ces documents produit
aucune preuve de sa présencesur l'îlede Meanguera.
365. Il faut examiner aussi un autre argument d'El Salvador concer-
nant la ligne de délimitationmaritimearrêtéed'un communaccordpar le
Honduras et le Nicaragua en 1900.Comme la Chambre l'a rappelédanssonarrêtdu 13septembre 1990(C.Z.J.Recueil1990,p. 101-102,par. 26),les
eauxsituées à l'intérieurdu golfede Fonsecaentre leHonduras etleNica-
ragua ont étédé1imitl:eesn 1900par une commissionmixteconstituéeen
application d'un traité conclu entreles deux Etats le 7 octobre 1894. Les
procès-verbauxpubliésdeladélimitationétablie par lacommissionmixte
décrivent commesuit cetteligne de délimitation :

«Desdeelpunr'o conocidoconel nombredeAmatillo,enlaparte infe-
riordelrio Negro,lalinealimitrofeesunarectatrazadaendirectional
volcande Cosigüi'nac,onrumboastronomicoSur,ochenta y seisgrados,
treintaminutosCpeste(S.86"30'0.), y distanciaaproximadade treinta
y sieteilometros(37Kms)hastaelpuntomediodelabahiadeFonseca,
equidistantede ltzscostasde unay otraRepublica,por este lado;y de
estepunto, sigue ladivision de lasaguas de la bahiapor una linea,
también equidistuntede lasmencionadascostas,hastallegaral centro

de ladistanciaqtrehay entrelaparte septentrionaldelaPuntade Cosi-
güinay lameridig9nad1ela isladeElTigre.»(((Limitesdefinitivosentre
Honduras y Nicaragua)),Honduran Ministry of Foreign Affairs,
1938,p. 24.)
[Traduction]
Du point connu souslenom d'Amatillo,surlecoursinférieurdu

Rio Negro, la lignelimitrophe est une droite tracéeen direction du
volcan de Cosigüina, d'azimut astronomique sud 86'30' ouest
(S 86"30' O), sur une distance d'environ trente-sept kilomètres
(37km)jusqu'au point médiande la baie de Fonseca, àéquidistance
de l'une et l'autre République,de ce côté;et, de ce point, ellesuit le
partage des eau:[ de la baie en une ligne qui est aussi équidistante
desdites côtes, jusqu'à cequ'elle atteigne le milieu de la distance
entre lapartie septentrionale de la Punta de Cosigüinaet l'extrémité
méridionalede l'îled'ElTigre.»

366. Si,à cetteépoque,leHonduras avaitétécertain desasouveraineté
sur Meanguera, et puisque l'équidistance était la méthode utilisépour
tracer la ligne,iln'yaurait eu alors aucune raison,est-il sugg,'arrêter
laligneau point médianentrel'extrémitéméridionad lel'île d'El Tigreet
((l'extrémitéseptentrionalede la Punta de Cosigüina »au Nicaragua. La
ligne aurait pu et, selonl'argumentation avancée,auraitdû se prolonger
au moinsjusqu'au point situé Ami-distanceentre lesFarallones etI'extré-
mité sud-estde Meanguera, si cette île faisait partie du Honduras. Le
Honduras fait valoir que le pointterminal de la ligne de délimitationde
1900étaiten fait équidistantde trois points - la Punta Cosigüina, l'île
d'ElTigreetl'îlede Nleanguera - etque Meangueran'apas étécitépeour
éviterde créerun pra'blèmeavec El Salvador. Il n'endemeure pas moins

que c'estElTigre,et pas Meanguera,quiaétémentionnécommepoind te
référence dans la délimitationde 1900et que, si Meanguera étaitune île
hondurienne, le point terminal de la ligne aurait pu être déterminé sans
référence a ElTigre.I,aChambre conclutquelefaitqueladélimitationde1900n'étaiten aucunr manièredéterminép ear la position de Meanguera,
bien que de peu d'importance en lui-même,étaie les autres élémentd se
preuve et considérationsqui indiquent qu'a cette date l'îleétait sousle
contrôle d'El Salvador.
367. Pour ce qui ,:st de Meanguera la Chambre conclut donc que,
malgrél'impossibiliti:d'établirde façon satisfaisante la situation de l'uti
possidetisjurisen1821sur labasedestitrescoloniaux etdes effectivités,le
fait qu'El Salvadorajt formuléune revendication sur l'îlede Meanguera
en 1854,puis en ait eu la possession et le contrôle effectifs, permet de

déduire qu'El Salvador peut être considéré comm leesouverain de l'île.
S'ilsubsistaitaucundoute,laposition d'El Salvadorrelative à Meanguera
serait rendue définitivepar l'acquiescementdu Honduras àl'exercicede
la souverainetésalvadoriennesur l'îledepuis la dernièrepartie du siècle
dernier. Quant à Meiinguerita,en l'absence d'éléments de preuve sur ce
point, la Chambre n'estimepas que le régimejuridique de cette île ait pu
différer en riende celiuide Meanguera.

368. La conclusioii à laquelle parvient la Chambre en ce qui concerne
les îles en litige est donc la suivante. Il est du devoir de la Chambre, en
vertu de l'article di1compromis, de tenir compte «des normes de droit
international applicables entre les Parties, y compris s'ily a lieu des dis-
positions du traité générad le paix». S'agissant des îles en litige, les
((documents établispar la Couronne d'Espagne ou toute autre autorité
espagnole,séculièreou ecclésiastique»ne semblent pas suffire pour «in-
diquer lesressorts ou leslimitesde territoires ou de localités»au sens de
l'article6de cetraité,de sorte qu'on ne peut fonder aucune conclusion
solide sur de tels documents,pris isolément,pour trancher entre lesdeux
revendications d'un titre d'uti possidetisjuris. En vertu de la dernière
phrase de l'article6,la Chambre esttoutefois en droit de considérer àla
fois l'interprétation,ffectivedonnée àl'utipossidetisjuris par les Parties
durant les années quiont suivi l'indépendance comme révélatricd ee
l'application duprincripe,et lesélémentsprouvantque l'une des Partiesa

eu la possessionet le contrôle effectifsd'uneîle sans que l'autre proteste
comme dénotantun,acquiescement.Lespreuves quant a la possessionet
au contrôle, et la m,mifestationeta l'exerciced'une souveraineté,par le
Honduras sur El Tigreetpar El Salvadorsur Meanguera (dont Meangue-
rita estune dépenda~ice)a,ssociéesdans chaque cas a l'attitudede l'autre
Partie, montrent néanmoins clairement,de l'avisde la Chambre, que le
Honduras a été considéré comme ayant succédé à la souverainetéde
l'Espagne sur El Tigi-e,et El Salvadoràla souverainetéde l'Espagnesur
Meanguera et Meanguerita. 369. La Chambre examinera maintenant la question de la situation
juridique desespacesmaritimes; ilestdonc nécessaire,àcestade,detenir
compte de 1'interveni:iodu Nicaragua. La participation du Nicaragua à
la présente instanceiiété autorisépear l'arrêtde la Chambre en date du
13septembre 1990.Le Nicaragua avaitprésentéune requête à fin d'inter-

vention en se fondant sur l'article2du Statut de la Cour, qui prévoitce
qui suit:
«1. Lorsqu'un Etat estime que, dans un différend, un intérêt
d'ordrejuridique estpour lui encause, ilpeut adresserà la Courune
requête,à fin d'intervention.
2. La Cour dkide. »

LaCour ayant dit, da.nsson ordonnancedu 28février1990,qu'ilapparte-
naità laChambre coiistituéepour connaître delaprésente affairede déci-
der de l'admissiondt:la requête àfin d'intervention,la Chambrea rendu
un arrêtdont le dispositif est lesuivant:

à l'unanimité,

1. Ditque la I<épubliquedu Nicaragua a établi qu'elleaun intérêt
d'ordre juridique susceptible d'être affectpar une partie de l'arrêt
que la Chambre rendra au fond en l'espèce, àsavoir par la décision
qu'ellerendra sur le régimejuridique des eaux du golfede Fonseca,
mais qu'elle n'il pas établil'existence d'un tel intérêt susceptible
d'être affectépar toute décisioque la Chambre peut êtrerequisede
rendre en cequiconcernela délimitationde ceseaux,par toute déci-
sion sur lasituation juridique des espaces maritimes extérieurs au
golfeoupar toui:edécisionsurlasituationjuridique des îlesdu golfe;

2. Décideen conséquenceque la Républiquedu Nicaragua est
autoriséeàinte~venirdans l'instance, conformément à l'article62du
Statut, dans la mesure, de la manière et aux fins spécifiéesdans le
présent arrêt, mainsi davantage ni autrement.»(C.Z.J.Recueil1990,
p. 137,par. 105.)

370. Conformémc:na tuparagraphe 1del'article85du Règlementde la
Cour, le Nicaragua a,en conséquence,étéautorisà éprésenter unedécla-
ration écrite,ce qu'il.a fait, et les deux Parties ont présenté des observa-
tions écrites surettt:déclaration, commele prévoit lamêmedisposition
du Règlement.Au cours des audiences, les représentantsdu Nicaragua
ont étéautorisés, coriformémena tuparagraphe 3de l'article85, à présen-
ter les observations de cet Etat sur l'objet de l'intervention, et les deux
Parties ontcommen1:é les observations du Nicaragua. Dans ses observa-
tionsécritesconcernantladéclaration écritd eu Nicaragua, leHondurasa
critiquéle fait que la déclarationdu Nicaragua traitait de questions au
sujet desquelles la Chambre avait dit expressémentque le Nicaraguan'avait pas le droit d'intervenir ou de questions n'ayant aucun rapport
avec le problème au sujet duquel, selon la Chambre, le Nicaragua avait
effectivement le droit d'intervenir. El Salvador, dans ses observations, a
lui aussi formulé der;réservessur ce qu'il considérait être,de la part du
Nicaragua, i'expression d'une opinion en ce qui concerne la délimitation

à l'intérieurdu golfe, question sur laquelle le Nicaragua ne s'est pas vu
accorder le droit d'intervenir. Lors des audiences, après la déclaration
finale du Nicaragua (quiexposait sesobservationssur l'objetdel'interven-
tion,l'agent du Hontiuras a formuléune protestation, considérant que les
représentantsdu Nicaragua, a-t-ildéclaré,
«ont traitéde questions qu'ils n'avaient pas le droit d'aborder en
vertu delasentencerendue par cetteChambre.Ils ont eneffetabordé

desquestions ayant traià ladélimitationetont contestélesdroits du
Honduras sur l~seaux situéesà l'extérieurdu golfe.»
En réponse,l'agent tlu Nicaragua a déclaréque

«l'agent etleconseil du Nicaragua ont fait tout leurpossible pour ne
pas allerau-delà des limites établiespar la Chambre,telles que nous
les avonscomprises »,

et il a ajouté: ((Toute autre décisionen cette affaire est, bien sûr, entre
les mains de la Cha.mbre.» L'agent d'El Salvador a déclaré, lorsd'une
audience ultérieure:
El Salvadorn'a pas d'objectioncontrela manièredont le Nicaragua
a exercé lesdroits qui lui ont étéaccordés par l'arrêtdu 15 sep-
tembre 1990».

Leprésidentde la Chambre a déclaréqu'ilavaitétépris notede la protes-
tation du Honduras et que celle-ci serait examinée par la Chambre en
temps voulu.
371. La Chambre:doitinsistersur lefaitquelesEtats engagésdansune
instance devant la Cour ou devant une Chambre ont le devoir de se
conformer àtoutes 1es décisions,relativeàla procédure,que laCour est
expressément habilitée à prendre en vertu des articles 30 et 48 de son
Statut.D'autre part,dans laprésente affaire,où desquestionsconcernant

le statutjuridiquedes eauxsituéesà l'intérieurdu golfe ontétéprésentées
par les Partiescomine étantétroitementliéesau statut des eaux situéesà
l'extérieurdu golfe (et, dans le dossier présentépar le Honduras,à des
questions de délimitation),la Chambre considère qu'il neserviraità rien
de vouloir préciserdans le présent arrêt quelles sont, parmiles affirma-
tions du Nicaragua, celles qui se situaient sans aucun doute l'intérieur
des limites de l'intervention qu'ila étéautorisé faire et celles dont on
pourrait dire qu'elles ont outrepassé ces limites. La Chambre n'a tenu
comptedesarguments du Nicaragua que lorsqu'ellelesajugéspertinents
pour l'examen du régimejuridique des eaux du golfe de Fonseca. La
mêmeméthodea étéadoptée au sujet des conclusions formelles » qui
ont été présentéespar le Nicaragua à l'audience tenue dans l'après-mididu 13juin 1991et qui.sontreproduites au paragraphe 26du présent arrêt.
Le Nicaragua n'étantpas devenu partie à l'affairedu simple fait d'avoir
été autoriséà intervenir, par conséquentla Chambre ne voit dans ces
«conclusions » aucune définition despetita reflétantla mission de la
Chambre. Ces «con~:lusions» ont été présentée par l'agent du Nicara-

gua «pour aider la Chambre», et c'est en considérationde cela que la
Chambre en a pris note, dansla mesure où elles ont traità l'objet auto-
riséde l'intervention.

372. La tâche assignée à la Chambre par le compromis au sujet du
différend surlesespacesmaritimes est,selonleparagraphe 2del'article2
de ce compromis, «de déterminer la situation juridique des ...espaces
maritimes».Il existeun désaccord fondamentalentre les Parties au sujet
de l'interprétatione ce texte, plus précisément our ce qui est de savoir
s'ilhabiliteou obligeounon la Chambre àtracerunelignededélimitation
maritime, soit à l'intérieurdu golfe, soit à l'extérieur. L'examen des
conclusions formelles des Parties permet de constater que, dans ses
conclusionsfinales, ElSalvadora déclaré :«La Chambre n'apas compé-

tence pour effectuer unedélimitation desespacesmaritimes. »LeHondu-
ras, pour sa part, cherchant à obtenir que soit tracée une ligne de
délimitationmaritime àl'intérieuretàl'extérieurdu golfe de Fonseca, a,
dans ses conclusion:;finales, demandé àla Chambre de dire etjuger que
«le régimedes eaux dans la baie de Fonseca, la délimitation des
zonesmaritimes dans cettebaieet lesdroits du Honduras au-delà de
la ligne de fernieture de la baie de Fonseca dans l'océan Pacifique

ainsi que ladélimitatiodeszones maritimes relevandtesdeuxParties
par uneligne,sont des questions en litigequi doivent être tranchées
par la Chambre:de la Cour B.
Ces thèses doivent être considérées conjointement avelc es arguments
avancés par les Partiesquant au statut juridique des eaux du golfe de
Fonseca, dont ilsera question plus loin :en résumé, l Salvadorsoutient

que leseaux du golf1sontsoumises à un condominiumquijoue enfaveur
destrois Etatsriverains du golfe,et qu'une délimitation seraitdoncnap-
propriée,tandis que le Honduras affirme qu'ilexistà l'intérieurdu golfe
une communauté d'intérêts qui à la fois autorise et rend nécessaireune
délimitationjudiciaire.
373. A en juger d'aprèsle texte du compromis, aucune mention n'est
faite d'une délimitation devant être effectuéepalra Chambre. Pour que
celle-cisoithabilité,àtracer des lignesde délimitation maritime, quece
soitàl'intérieur ou;l'extérieurdu golfe,ilfautqu'elleait reçu mandat de
le faire,soit enernies exprès,soit en vertu d'une interprétationlégitime
du compromis. Ilfautdonc,enapplication des règlesnormalesd'interpré-
tation destraités,déterminersiletextedoitêtrelucommeimpliquant cette
délimitation.Si l'ontient compte de la règlefondamentale de l'article1de la convention de Vienne sur ledroit destraités,selonlaquelleun traité
doit être interprét«suivant le sensordinaire àattribuer aux termes » de
cetraité,ilestdifficile de voircommentune «délimitation»peut êtreassi-
milée à«la détermin;~tion d'une situationjuridique..»(((Quedeterminela
situacionjuridica..»)Nul douteque le mot ((déterminer»en français (et,
a-t-on dit àla Chanibre, le verbe ((determinar))en espagnol) peut être
utilisépour donner l'idéed'une fixation de limites, desorte que, s'ilétait
appliqué directemerit aux espaces maritimes », son sens ordinaire ))
pourrait êtreconsid~:récomme incluant la délimitation desdits espaces.
Mais cemot doitêtreludans soncontexte :l'objetdu verbe ((déterminer»

n'est pas les espace!; maritimes eux-mêmes maisla situation juridique
desdits espaces. Rierine dénotepar conséquent,dans le texte, tel qu'il se
présente,une intent ion commune d'obtenir que la Chambre procède à
une délimitation.
374. Cette conclusionsembleconfirméeaussi si la phrase est replacée
dans le contexte plus large, d'abord du compromis dans son ensemble,
puis du traité généradle paix de 1980,auquel se réfère le compromis. Il
faut se demander pour quelleraison, si c'estune délimitation desespaces
maritimes qui est envisagée,lecompromis a employél'expression «déli-
miter la ligne frontire..» (ccQue delimitela lineafronteriza..)))pour la
frontièreterrestremais simplementdemandé àlaChambre, s'agissantdes
îles et des espacesmaritimes,d'en ((déterminerla situationjuridique ..»
(((Quedeterminelasituacion juridica..N).On constatela mêmedifférence
de formulation àI'aiticle 18du traité générale paix, qui, dans son para-
graphe 2,demande àlacommission mixtededélimitationde «délimiterla
lignefrontièredes zonesnon décritesàl'article 16du présenttraité »,alors
qu'il prévoit,au paragraphe 4, que la commission doit ((déterminer le
régimejuridique des îles et des espaces maritimes)). Le Honduras lui-
mêmereconnait que le «différendinsulairen'estpasun conflitdedélimi-

tation mais d'attribiition de souverainetésurun territoire distinct ».11est
difficile d'admettre que la mêmeformule, ((déterminer le régimejuri-
dique »,qui est utiliséà la fois pour lesîlesetpour lesespacesmaritimes,
puisse avoir un sens complètementdifférent selon qu'il s'agitdes îles on
desespacesmaritimes.
375. Le sens ordinaire de l'expression ((espaces maritimes)) dans le
contexte du droit de lamer modernedoit,selon le Honduras, englober àla
foisleszones situéesàl'intérieur etleszonessituéesà l'extérieurdu golfe,
ycompris par exemple lamerterritoriale etlazoneéconomiqueexclusive,
et El Salvador ne dijconvient pas que lecompromis aen vue ces espaces.
Le Honduras souticmten outre qu'étantdonnéle contexte du traitéde
paix et du comproinis, il n'est pas permis de supposer que les Parties
n'avaient en vue qu'une demi-mesure, àsavoirune simpledétermination
de la situationjurid[quede cesespacesnon accompagnéed'une délimita-
tion, puisqu'il estkjà établique les droits des Etats côtiers sur les zones
situéesau large de leurs côtes existentipsofacto et ab initio(voir Plateau
continentalde la mer du Nord, C.Z.J.Recueil1969, p.22, par. 19).Selon
l'argumentation du Honduras, l'objet etlebut du compromis estde réglerune fois pour toute un ensemble de différends dont certains éléments
remontent à plusd'un siècle,commecelaressortclairement du préambule
du traitégénérad lepaix de 1980;cela étant,le compromis doit êtreinter-
prété commeappelant nécessairementune délimitation,car aux yeux du
Hondurasun titrejuridique sans délimitationde saportéeestuntitrevide
de toute substanceconcrète. Al'appui de cetteaffirmation,le Honduras a
invoquéleprincipe clel'effet utileoude l'interprétationeffective,encitant
lajurisprudence de laCour permanente de Justice internationale (Zones
franchesdelaHaute-,SavoieetduPaysdeGex,C.P.J.I.série A no22,p. 13)et
de la Cour actuelle (Détroitde Cogou, C.Z.J.Recueil 1949, p. 24). Le
Honduras maintientque, fautede délimitation,l'arrêt n'atteindra pas son
objectif, qui est le règlementdéfinitifdu différend entreles Parties.
376. Selonla Chambre,toutefois,dansl'interprétation d'un texte de ce

genre, il faut considérer l'intention communetelle qu'exprimée dans les
termes du comprornis. La situation est très voisine de celle qui s'est
présentéedans l'affairerécenteentrelaGuinée-Bissauetle Sénégalo ,u la
Cour a fait observer ce qui suit:
((En définitive,silesdeuxEtatsavaientexprimé, de manièregéné-
rale,..leur désirde parvenir àun règlementde leur différend,ils n'y
avaient conseni:ique dans les termes prévusa l'article 2.»(Sentence
arbitraledu 31,:uillet1989,C.Z.J.Recueil 1991p, . 72,par. 56.)

Enfait, ceque le Honduras propose, c'estde prendre enconsidération les
((circonstances dans lesquelles le [compromis] a étéconclu»; or il est
généralement reconnuque l'examen de tellescirconstances ne constitue
pas autre chosequ'un moyen complémentaired'interprétation, auquelon
arecoursseulementlorsque lesens du texte estambiguou obscuroulors-
que l'interprétation conduirait a un résultat manifestement absurde ou
déraisonnable(voirl'article32de la convention de Vienne sur ledroit des
traités).
377. Cependant, le Honduras a fait valoir ce qui, selon lui, explique

l'absence detoute mention expresse d'une délimitationdans le compro-
mis. Il s'agit de l'effet qu'El Salvador attribueà une disposition de sa
constitution, qui se-raitde ne pas autoriser de délimitation des eaux du
golfe de Fonseca, dont El Salvador affirme qu'elles font l'objet d'un
condominium des trois Etatsriverains du golfe.El Salvador, pour sapart,
accepte la règlebieriétabliedu droit international selonlaquelle

«un Etat ne peut invoquer à l'encontre d'un autre Etat sa propre
constitution afinde sesoustraire a desobligationsqui luiincombent

en vertu du droit international ou de traités en vigueurTraitement
des nationaux,~olonais et des autrespersonnesd'origineoude langue
polonaisedansleterritoiredeDantzig,C.P.J.Zs .érie/B no44,p. 24),
et il ne prétend pas placer sa constitution au-dessus de ses obligations
internationales. La position constitutionnelle n'est mise en avant que
parce qu'elle estjugéeimportantepour déterminers'ilest vraisemblablequ'il existaitune intention de conférerà la Chambre le pouvoir en ques-
tion; selon ElSalvador,sesreprésentantsn'ontjamais pu avoirl'intention
de signer un comprclmisqui aurait envisagéune telle délimitation. Ce à
quoi le Honduras répond que c'est précisément auxfins de disposer de
cettedifficulté quel'expression ((déterminerla situationjuridique »a été

retenue. Selon le Honduras, cette expression était entendue comme une
formule neutre qui rie préjugerait pas la position de l'une ou de l'autre
Partie;en outre, il'estpas loisibleàl'une desPartiesagissantunilatérale-
ment en fonction de sapropre positionjuridique d'imposer une interpré-
tation :il appartient au contrairà un tribunal ainsi saisi d'interpréter la
formule de compromis. En substance, le Honduras soutient qu'un sens
particulier- englobant la notion de délimitation - devait, dans l'esprit
des Parties,êtreattribué àl'expression «déterminerla situationjuridique
des ..espacesmaritimes D.Ilincombe donc auHonduras de prouverqu'il
en étaitbien ainsi.
378. LaChambre n'estpas en mesured'accepter cettethèse du Hondu-
ras, qui revientà reconnaître que, lorsque le compromis a étésigné, les
Partiesn'avaient pasétéenmesure de s'entendre sur lepoint desavoir sila
Chambre devait ou non avoir compétence pour délimiterles eaux du
golfe.Etant donné que la compétencede la Chambre, comme celle de la

Cour,dépend du corisentement desParties, ils'ensuitque laChambre n'a
nullement compétencepour effectuerune quelconque délimitation de ce
genre. Il est vrai que, comme le fait observer le Honduras, les Etats
peuvent,lorsqu'ils s'emploient à définirun différenddevantêtresoumis à
uneprocédurede règ;lement,rédigerleurdéfinitionde façon àévitertoute
renonciation manifeste, de la part d'un Etat ou d'un autre Etat, la posi-
tionjuridique qu'ilsoutient, et qu'ilsagissenteffectivementainsi.Dans la
présente affaire, les Parties ontéservéde cette manière leurs positions
juridiques sur laquc:stionde savoir si la situation juridique des eaux du
golfe esttelle qu'elle exigeou autorise une délimitation;c'estlàune ques-
tion qu'ilappartiendra àla Chambre detrancher. Enrevanche, ilnepeut y
avoir aucune réserveanalogue sur la question de savoir quelle sera la
compétencedu trib~inaldevantêtresaisidu différend,carc'estseulement
de larencontredesvolontéssur cepoint que naîtlacompétence.Enfait, le

Honduras interprète le compromis commesignifiant que l'intention des
Partiesétaitque la Chambre décide elle-même si elle a compétencepour
délimiterles espaces maritimes; néanmoins, une décisionpositive à cet
effet ne pourraitêtrl:fondéeque sur le consentement des deux Parties à
une délimitationjudiciaire, lequel,par hypothèse,d'après la propre argu-
mentation du Honduras, fait défaut. La Chambre conclut qu'il y a eu un
accord entre lesParilies,accord expriméauparagraphe 2 de l'article 2 du
compromis,selonlequella Chambre devraitdéterminer la situationjuri-
dique des espaces maritimes, mais que cet accord ne s'étendait pas à la
délimitation desdits espaces dans le cadre de cetteopération.
379. Le Honduras a égalementinvoquélarègleselonlaquellela prati-
queultérieuredes Parties peut êtrepriseenconsidérationpour interpréter
un traité.S'appuyarit sur le fait que l'expression ((déterminerla situationjuridique des îles et clesespacesmaritimes» est égalementutiliséea l'ar-
ticle 18du traitéénérad lepaix de 1980,oùestdéfinilerôledelacommis-
sion mixte de délimitation,il invoque la pratique ultérieure des Parties
dans lecours del'applicationdecetraitépour montrer queladélimitation
des espaces maritimc:~étaitenvisagéepar elles. Le Honduras a invitéla
Chambre atenir comptedu faitquelacommissionmixtededélimitationa
examiné, entreautre!;choses,des propositions visant la délimitation des
espacesmaritimes. El Salvador a exprimé desréserves al'égardde cette
référence à des quezitionssoulevéesau cours de négociations,mais il
soutient que toute démarche qui a pu être faitepar ses délégués à la
commissionen ce qui concerne la délimitation était simplementinspirée
par un désirde conciliation et ne préjugeait pas la position juridique
d'El Salvador; il sout.ienten outre qu'il n'existeaucun différend entreles

Parties quant à la délimitation des eauxdu golfe,et que la Chambre ne
peut donc pas trancher un différend inexistant.
380. La Chambre estime que, alors mêmeque le droit coutumier et la
convention deViennc:sur ledroit destraités (art.31,par. 3 6))envisagent,
l'unet l'autre,que la pratique en questionpeut êtreprise en comptà des
fins d'interprétation, aucune des considérationsmises en avant par le
Honduras ne peut prévaloirsur l'absence, dansletexte, detoute mention
spécifique d'une déljimitation.Pour déterminerle sens ordinaire a attri-
bueraux termesdu traité,ilya lieudecomparer cestermes à ceuxqui sont
généralementou corrimunémentutiliséspour exprimer l'idéequ'unedéli-
mitation est envisaglbe.Chaque fois que par le passé laCour s'est vu
confier par un compromis une tâche de délimitation, le compromis
formulait trésclairementcequiluiétaitdemandé :laformulation deprin-
cipesou de règlespermettant aux parties de s'entendre sur une délimita-
tion, l'application précisede ces principes ou règles (voiraffaires du
Plateaucontinentaldcla merduNord,affairesdu Plateaucontinenta( lTuni-
sie/Jamahiriyaarabe,libyenne) etdu Plateaucontinental(Jamahiriyaarabe
libyenne/Malte)),ou encore letracé proprementdit de la ligne de délimi-

tation (affaire de lalimitationde lafrontièremaritimedanslarégion du
golfeduMaine). De niêmed ,ans l'arbitragefranco-britannique de 1977,le
tribunal étaitexpressémentchargé,auxtermed su compromis,detracerla
ligne.

381. La situation juridique des eaux du golfe de Fonseca doit être
déterminéeau regard «des normes de droit international applicables
entre les Parties, y cc~mpr,'ily a lieu,des dispositions du traité général
de paix »,comme stilx.~laux articles 2 et 5du compromis.

382. Legolfe de F'onsecaest situésur la côte Pacifique del'Amérique
centrale,etil s'ouvresurl'océan suivantunedirectiongénéralse ud-ouest;
ilestreprésentésurle:croquisnoG-1ci-inclus.Lacôtenord-ouest du golfe
est territoire terrestre d'El Salvador et la côte sud-est celui duica- lslaConejo

ELSALVADOR
/";ChiqMarPérez ElTig

HONDURAS

Punta deAmaoala Meanguerita

Cosiguina NICARAGUA

:

CROQUIS NOG- 1
Golfede Fonsecaragua; le territoire terrestre du Honduras s'étend entreles deux, et il
comporteune étendueimportantede littoral dans lesecteurleplusreculé
du golfe. L'entréedu golfe,entre Punta Amapala a El Salvador au nord-
ouest et Punta Cosi.güina au Nicaragua au sud-est, mesure environ
19,75millesmarins de large. La profondeur du golfe,a partir d'uneligne
tracéeentre cespoints,varie entre 30et 32millesmarins.
383. Legolfede Fonseca estunebaierelativementpetite dont lelittoral
est irrégulieret com1)lexedans sa partie la plus intérieure, oùil y a un
grand nombre d'îles,d'îlots et de rochers. Cas très rare sinon unique, le
littoral est divisétr,:trois Etats.En direction destrois côtes, il n'ya que
quatre chenauxd'entrée,dont deuxseulementpeuventêtreutilisép sar les
navires à grand tirarit d'eau. Etant donné que l'entréedu golfe, entre

Punta Amapala (El Salvador) et Punta Cosigüina (Nicaragua), mesure
seulement 19,75millesde large,lesdimensionset proportions géographi-
ques du golfe sont telles que de nos jours - il n'en étaitcependant pas
ainsia l'époque où étaitapplicable la règledes «10milles»,ou mêmedes
«6milles» - ilconsl.ituejuridiquement une baie au sensde l'article 4de
la convention de 1958sur la mer territoriale et lazone contiguë et de l'ar-
ticle 10de la convention sur le droit de la mer de 1982,cequi aurait pour
conséquenceque,s'ils'agissaitd'une baiedontun seul Etat était riverain,
une lignelafermantpourrait maintenantêtretracée etleseauxpourraient,
de ce fait, être fermkes et ((considéréescomme eaux intérieures». Ni
El Salvadornile Honduras, ni encore le Nicaragua, 1'Etatintervenant, ne
sont parties a l'une011a l'autrede cesdeux conventions, et la convention
de 1982n'est pas encore en vigueur, mais ces dispositions relatives aux
baies pourraient être considérées comme exprimanlte droit coutumier
généralC . ependant, dans l'une etdans l'autre convention, il est dit que
l'article concernant les baies ne s'applique qu'aux ((baies dont un seul

Etat est riverain)) et qu'en outre il ne s'applique pas aux «baies dites
«historiques». Le golfe de Fonseca n'est manifestement pas une baie
dont un seul Etat estriverain; et lesPartiesainsi que1'Etatintervenant,et
les commentateurs eii général, conviennentqu'il s'agitd'une baie histo-
rique dont leseaux sont, en conséquence,des eaux historiques.
384. Dans un pass,igesouventcitéau cours de la procédure oraledans
la présente instance, la Cour, dans l'affaire des Pêcheriesentre le
~oyaume-uni et la h'orvège,a déclaré :

«On désignec:ommunémenc tomme«eaux historiques »deseaux
quel'ontraite commedeseauxintérieuresalorsqu'enl'absenced'un
titrehistorique ellesn'auraient pascecaractère. »(C.Z.J.Recueil1951,
p. 130.)
Ce passage,toutefois,doit êtreinterprété a la lumièrede ceque la Cour a
dit dans l'affaire du Plateau continental (Tunisie/Jamahiriya arabe
libyenne),où, évoquailtaussil'exceptionque constituent les«baies histo-

riques»par rapport aladéfinitiondu mot «baie »quifigure a lafoisdans
la convention de 1958et dans celle de 1982,cette dernière étantencore
alors àl'étatde projei:,elle s'estexpriméeen cestermes : ((Certaines réi:érencesux abaies historiques »,aux «titres histo-
riques»ou àdes raisons historiques peuvent cependant êtreassimi-
léesà des réservesaux règlesénoncéesdans le reste du projet. Il
paraît clair que la questionreste régiepar ledroit international géné-
ral, lequel ne prévoitpas de régimeuniquepour les «eaux histori-
ques» ou les«baies historiques»,maisseulementun régimeparticu-
lier pour chaque cas concretet reconnu d'«eaux historiques»ou de
«baies historiques.(C.I.J.Recueil1982,p. 74.)

Il est manifestement.nécessaire,par conséquent, d'analyserl'histoire
particulièredu golfe de Fonseca afin de déterminer quelest lerégime»
en découlant,d'autant que la Cour,dans le mêmearrêt,a aussi déclaré :

« Lestitreshistoriquesdoiventêtrerespectée stpréservésa,insiqu'ilsl'ont
toujours étéen vertu d'un long usage. » (C.Z.J.Recueil 1982,p. 73.) En
outre, le régime hisi:orique particulier établi par la pratique ne peut
manquer d'êtretout iipécialementimportant dans le cas d'une baiedont
plusieurs Etats sont riverains, catégorie de baies pour laquelle il est
notoire qu'il n'existepas de règlesgénérales reconnueset codifiéesdu
genre de celles,sibien établies,qui concernentlesbaies dontun seul Etat
est riverain.
385. Legolfea été découvertpar le navigateur espagnol AndrésNifio
en 1522,quilui adonnélenom deJuan Rodriguez de Fonseca,évêqud ee
Burgos,patron de sen expédition, qui avaitété organisépar le capitaine
Gil Gonzalez Davila..11apparaît que la Couronne espagnole a ensuite
revendiqué etexercéune souverainetécontinue et pacifiquesur les eaux

du golfe, sans contestation sérieuse ouautre que temporaire, jusqu'au
moment où lestrois Btatsriverainsactuels ont obtenu l'indépendanceen
1821.Ainsi, pendant la plus grande partie de sa longue histoire, de son
histoire connue, le golfe étaitune baie dont un seul Etat était riverain,et
une baie dont les eaux relevaient du seul empire de la Couronne espa-
gnole. En outre, égalementde 1821 à 1839, legolfe relevait de la Répu-
blique fédéraled'Amériquecentrale, dont les trois Etats riverains étaient
membres avec le Gu.atemalaet le Costa Rica. Ainsi, les Etats riverains
actuelsontacquis leursdroits dans legolfede Fonseca,commeleurs terri-
toires terrestres, du fait qu'ilsont sucàél'Espagne.
386. En conséquence,il faut s'interroger sur la question de savoir ce
qu'était en1821,époque dela succession à l'Espagne, la situation juri-
dique des eaux du golfe; en effet, le principe de l'uti possidetisuris
devraits'appliquer aux eaux du golfeainsi qu'aux terres. Aucun des élé-
ments présentés à la Chambre ne suggère qu'ilait existépour ces eaux,

avant 1821ou en 1821,quoi que ce soit d'analogue aux limites de juri-
diction provinciale dont il a si abondamment question iciau sujetdes
terres. Quel étaitdonc le statut juridique des eaux du golfe après queles
trois nouveaux Etatsriverains ont succédéà l'Espagne en 1821?
387. C'estlàune cluestionquis'estposée àlaCour dejustice centramé-
ricaine dans l'affaire!qui a opposéEl Salvador au Nicaragua au sujet du
golfe de Fonseca et(danslaquelle cette cour a rendu son arrêtdu 9 mars1917.Une baie historique a une histoire qui, pour reprendre les termes
utiliséspar l'arrêtde 1982de la Cour internationale de Justice (voirpara-
graphe 384 ci-dessus), a un effet déterminant en ce qui concerne le
«régime particulier:> qui est valable pour le présent cas «concret et
reconnu » d'aeaux fiistoriques » ou de «baies historiques ». L'arrêtde
1917où a ainsi été an.alyséalors le régimeparticulier du golfe de Fonseca
doit par conséquent iStreconsidérécommeétanu t n élémenitmportant de
l'histoire du golfe, ci:qu'ont reconnu les deux Parties par le fait qu'elles
ont consacréune large part de leurs piècesde procédurea une discussion

de la décisionrenduc:par la Cour centraméricaine. Pour plus de commo-
dité,onconsidérerad'abord la substance de ladécisionetensuite la perti-
nence qu'elle peut avoir aux fins de la détermination de la présente
affaire.

388. L'instance éjroquée ci-dessus avait étintroduite par El Salvador
contre le Nicaragua 'rnraison du fait que le Gouvernement nicaraguayen
avait conclu en 1914avec les Etats-Unisun traité, connu sous le nom de
traité Bryan-Chamarra, en vertu duquel le Nicaragua concédait aux
Etats-Uniscertains (lroits en vue de la construction d'un canal interocéa-
nique et d'une base: navale des Etats-Unis dans le golfe de Fonseca.
El Salvadorestimait que cet arrangement porterait atteinte a ses propres
droits en ce quiconc.ernaitles eaux du golfe.
389. Ausujetde laquestionsous-jacente du statutdeseauxdugolfequi
a ainsi étéévoquée devant laCour centraméricaine,il y avait a l'époque

trois élémentsquela pratique et l'arrêtde 1917avaient pris en considéra-
tion: premièrement, la pratique des trois Etats riverains avait établi au
largedescôtes de leu.rsterritoires continentauxetinsulairesrespectifsune
ceinture maritime littorale mutuellement reconnue de 1 lieue marine
(3 milles marins) (voir le passage de l'arrêtde 1917qui est citéau para-
graphe 400 ci-après)',ceinture dans laquelle chacun exerçaitunejuridic-
tion et unesouverairietéexclusivesquoique assorties de droits de passage
inoffensif concédésa titre mutuel; deuxièmement, les trois Etats recon-
naissaient uneautre ceinture, celle-làde 3lieuesmarines (9millesmarins)
en vue de l'exercic~:de droits d'«inspection maritime)) a des fins de
contrôle fiscal et de sécuriténationale; troisièmement, il existaitentre le
Honduras et le Nicaragua un accord de 1900délimitant entre les deux
Etats une frontière :maritimepartielle, laquelle, toutefois, s'arrêtait bien
en deçà des eaux de l'entrée principalede la baie.
390. L'arrêtde 1'917est évidemment rédigé en espagnolet son texte
officiel,publiépar la Cour centraméricaine au Costa Rica en 1917,sera
citédans cette langue;une traduction en anglais aété publiée en1917par
la légationd'El Salvador à Washingtonet imprimée dans levolume de la

mêmeannée de 1'~mericanJournal of International Law, et c'est cette
traduction, qui a étciutiliséeau cours de l'argumentation par les Parties
devant la Chambre, qui sera également citée dans le texte anglais duprésent arrêtL. 'arrê.dte la Cour dejustice centraméricaine seprésenteen
partie souslaformederéponsesdesjuges à desquestions(vingt-quatre en
tout) formuléespar 1.aCour. Lesréponsesqui sontpertinentes en l'espèce
sont celles qui concernent le statut juridique international du golfe de
Fonseca et les consciquencesde ce statut en ce qui concerne les eaux du
golfe de Fonseca. Liineuvièmequestion était la suivante :

«iA la Nove,vapreguntaquedice: ciAtendiendo a las condiciones
geograjïcas ehistoricasa,sicomoalasituacion,extension y conjïgura-
ciondel Golfo de Fonsecacornodebe reputarsesu situacionjuridica
internacional?"))(Corte de Justicia Centroamericana, Sentencia,
9 de marzo de :1917p, . 27.)
[Traduction]

«Neuvième question - Compte tenu des conditions géographi-
ques et historiques, ainsi que de la situation, de l'étendueet de la
configuration du golfe de Fonseca,quel est le statut juridique inter-
national de ce golfe?»

A cette question, les juges ont donné la réponse ci-après :((Contestaron
unanimementelosMagistrados:queesunaBahiahistbricay concaracteres
de marcerrado. »(«Lesjuges ont répondu à l'unanimité qu'ils'agitd'une
baie historique possédantles caractéristiquesd'une mer fermée. ») (Ibid.)
A la dixième question - «i En mal O en cualesde esoscaracteresestan
conformeslasAltas Parteslitigantes?))(«Sur laquelle ou sur lesquelles de
ces caractéristiquesles Hautes Parties plaidantes sont-elles d'accord?)))
lesjuges ont répondu,là encore à l'unanimité,que «...estanconformesen
queesunmar cerralio.» («..lesparties s'accordent pourdireque legolfe
est une mer fermée ..») (ibid.);et par «mer fermée>),la Cour centraméri-
caine semblevouloirdire simplementque cettezone ne fait pas partie de
la haute mer et que ses eaux ne sont pas des eaux internationales (voir le
passage de l'arrêtqui figure alapage 718de 17AmericaJ nournalofInterna-
tionalLaw).
391. Il y a lieu d'ajouter que, dans une autre partie de l'arrêt,la Cour
parle du golfe de Fonsecacommeétant « ..unebaie historique ou d'inté-
rêt vital.» («...Bahiahistorica O vita..M),adoptant une raison supplé-
mentaire - les exigences des Etatsriverainsen matière de stratégieetde
défense - de considérerles eaux de la baie comme ne pouvant pas être
des eaux internatioi~ales.Lesautres raisonsqui sont fournies par la Cour
centraméricainepour dire que legolfe de Fonseca est une baiehistorique
sont les raisons ha.bituellement reconnues: «... una posesion secular O
inmemorialconanirno domini, pacificay continuay conaquiescenciadelas

demas naciones .» (CJC, Sentencia,p. 27) («...une possession séculaire
ou immémorialeaccompagnéede l'animusdomini,unepossessionpacifi-
que etcontinue,acceptéepar lesautresnations ..»).Enoutre,la Cour s'est
appuyée,pour fonnuler sa conclusion, sur ce que la Cour permanente
d'arbitrage, dans sa.sentencearbitrale du 7 septembre 1910,a décidé être
des eaux territoriales, dans l'affaire descheriedsansl'AtlantiqueNord,et elle s'est référée en particulier aux ((commentairesde M. Drago, émi-
nentjuriste, qui étaitl'un desjuges dans cetteprocédure à avoirjoint une
opinion individuelle 1)(AJZbp. 707).Acetégard,laCour a aussi attachéde
l'importance au fameux passage de cettesentence selon lequel «par son
caractère [géographique]une baie affecte les intérêts du Souverain terri-
torial plus intimement et d'une façon plus importante que les côtes ou-
vertes»(Revuegenéralede droit internationalpublic1 , 912,t. XIX, p. 471).
392. Peut-être faiit-ilà ce stade, parler des malentendus que peut
provoquer la terminologie de l'époque. Ona parfois laisséentendre que
l'arrêtde la Cour centraméricaine est confus parce que, comme dans la
citation ci-dessus et ailleurs (voir paragraphe 397 ci-après), il qualifie
d'«eaux territoriale!;» les eaux du golfe de Fonseca situées au-delà des
ceintures maritimes littorales de 3 milles; au cours de l'argumentation

développéedevant laiChambre, l'arrêtde 1917n'a d'ailleurs pas échappé
à la critique sur ce plan. Or, il ya soixante-quinze an- et les écritsjuri-
diques de l'époque leprouvent abondamment - il n'était pas rareque
l'expression «eaux territoriales)) soit utiliséepour décrire ce que l'on
appellerait maintenant les «eaux intérieures » ou ((nationales ». Ainsi,
l'expression ((eaux 1erritoriales » ne visait pas nécessairement,ni même
habituellement, ceque l'onappelleraitmaintenant la «mer territoriale »'.
Ainsi, lorsqu'elle emploie l'expression «eaux territoriales », dans ce
contexte,la Cour dejustice centraméricaineveut parler deseauxrevendi-
quées à titre de souverain. Reconnaître l'existence le long du littoral de
((ceinturesmaritimes »exclusives à l'intérieureces «eaux territoriales D,
copropriété destrois Etats,était sansaucun doute une anomalie du point
de vue du droit de la mer moderne, mais cela était conforme à ce qui
ressortait de lapratique effectivement suiviepar lesEtatsriverains dans le
golfe de Fonseca à cette époque,et cela était peut-être aussiune survi-
vance de l'opinion, dont il sera fait mention plus loin, qui voulait que la

ceinture maritime, clansune baie dont plusieurs Etats étaient riverains,
suiveles sinuositésde la côte, lereste deseaux de labaie ayant lestatut de
haute mer. Quoi qu'il en soit, les ceintures maritimes de 3 milles étaient
fermementétablies par la pratique.
393. Il peut paraîtreà premièrevue illogique que la Cour centraméri-
caine, dans son arrêt,déclare que les eaux du golfe de Fonseca qui
« ..appartiennent aux trois Etats qui l'entourent ..» (« ..las aguas del
Golfopertenezcana los tres Estadosque 10circundan ..)))sont assujetties
au a...droit d'usage inoffensif que possèdent sur ces eaux les navires
marchands de toutes les nations ..» («...teniendolas naves mercantesde
todaslas nacioneselderechodeuso inocente sobreesasmismasaguas ..»)
(CJC, Sentencia,p. 55).Cesdroits d'a usage inoffensif »ne correspondent
pas austatut juridique qui estgénéralementattribuéaujourd'hui auxeaux

' Voir parexempleuiiarticlede sirCecil Hurst,présidentensuitede la Courperma-
nentedeJusticeinternational(aTheTerritorialityof Bays»,BritishYearBookofZnter-
nationalLaw,vol. 3 (19î2-1923), p.43).

245d'une baie, àsavoir que ceseauxconstituentdes ((eaux intérieures»,qu'il
s'agissedes eaux d'iine baiejuridique ou d'une baie découlant d'un titre
historique. Cependant, lesrèglesetprincipesquisontnormalementappli-
cables aux ((baies dont un seul Etat est riverain)) (convention des

Nations Unies sur ledroit de la mer, art.0,par. 1)ne sontpasnécessaire-
ment appropriés àiine baie dont plusieurs Etats sont riverains et qui est
égalementune baie historique (car le fait que le golfe de Fonseca cons-
tituerait géographicluementaujourd'hui une baie «juridique » ne sau-
rait maintenant mettre en question ou remplacer son statut historique).
Enoutre,comme le l:olfeconstitue une baie dont troisEtatssontriverains,
il faut que lesaviritspuissent accéder à l'un quelconque des Etats rive-
rainsenempruntant lesprincipaux chenauxsituésentre la baieetl'océan.
Le fait que des droits de passage inoffensif ne soient pas incompatibles
avec un régime d'eaux historiques est clair, car c'est là précisément la
situation qui existemaintenant dans les eaux archipélagiquesintérieures
et d'ailleurs dans les eaux qui avaient précédemmentle statut de haute
mer et qui, situéese:ndeçà de lignes de base droites, sont devenues des
eaux intérieures. De:plus, il y a un autre aspect pratiqàeconsidérer:en

effet, comme ces eaux setrouvaient àl'extérieur des ceinturesmaritimes
de juridiction exclusive de 3 milles dans lesquelles le passage inoffensif
était néanmoins adinis dans la pratique, il aurait étéabsurde de ne pas
reconnaître desdroits de passage dans ceseaux, qu'ilfallaitfranchir pour
accéder à ces ceinturesmaritimes.

394. Cette concliision unanime selon laquelle le golfe de Fonseca est
une baie historiqiie possédant le caractère d'une mer fermée ne
pose maintenant pas de problème majeur. Lestrois Etats riverainsconti-
nuent de soutenir que telle est la situation, et celle-ci semble également
continuer de faire l'objet de cet acquiescement de la part des autres
nations ))dont fait eiat l'arrêtde 1917,car la Chambre ne sachepas qu'un

Etattiersaitexprimciun avisdifférent.Enoutre,cettesituation agénérale-
ment été acceptée r~arles commentateurs. Par exemple, si les directeurs
de publication suclressifs de l'International Law d'oppenheim, de la
première édition d'clppenheim lui-même(1905) àla huitième éditionde
Hersch Lauterpacht (1955),ont toujours été d'aviqsue «tous lesgolfes et
baies entourés par les côtes de plus d'un Etat riverain, pour étroiteque
puisse êtreleurentrke,constituentdeseauxnon territoriales »,une note a
été ajoutée dans la troisième édition(1920,p. 344,note 4) pour formuler
une restriction de caractèregénéral,àsavoir ((sauf dans le cas où lesdites
baies présententles caractéristiquesd'unemer fermée ».La note enques-
tion mentionne ensuite la situation du golfe de Fonseca,telle qu'elleavait
été définiedans l'arrêtde 1917,et conclut ainsi: Les Etats-Unis recon-
naissent lescaractéristiquesterritoriales de cegolfe.L'attitude desautres
Etats n'estpas connue. » Gidel appuie luiaussi de son autoritélaproposi-

tion selon laquelle le golfe de Fonseca est une baie historique (G. Gidel,Le droitinternationalpublicde lamer(1934),vol.3,p. 626-627).L'on peut
mentionner aussil'étude établieparle Secrétariatdes Nations Unies à la
suite de laconféren'resur le droit de la mer de 1958(doc. A/CN.4/143,
par. 147),dans 1equi:lil était ditqu:

((Lorsque tous les Etats riverains agissent conjointement pour
revendiquer un titre historique a une baie, il semble qu'en principe
l'on doive appliquer à ce groupe d'Etats ce qui a étédit précédem-
ment au sujet <lela revendication d'un titre historique par un seul
Etat.»

395. Cequipose lin problème,enrevanche, c'estlanature précisede la
souverainetédont trois Etatsriverainsjouissent dans ceseauxhistoriques.
11n'ya pas grande difficulté ence qui concernela situation juridique des
eaux d'une baie hisi:orique qui constituent une mer fermée entièrement
située à l'intérieurcluterritoire d'un seul Etat; les eaux enfermées sont
alors simplement des eaux intérieures de 1'Etatriverain. Une complica-
tion surgitlorsque lesrivages de labaie s'étendentsur leterritoire de trois
Etats. En effet, dan!;le cas d'une baie ferméedont plusieurs Etats sont

riverains, il est indispensable d'assurer tous ces Etats la jouissance de
droits pratiques d'accès à partir de l'océan, spécialementlorsqu'il est
indispensable que 11:schenaux d'entrée dans la baie soient disponibles
pour l'usage de tous, comme dans le cas d'une mer fermée.C'est sans
aucun doute ce problème de l'accèsdes navires a une baie dont plusieurs
Etatssontriverains qui explique qu'a l'époquede l'arrêtde 1917,et même
pendant encore un certain nombre d'années, onait estimécouramment
- bien que ce ne fûtpas l'opinion de tous - que dans une baie de cette
nature, s'ilne s'agit pasd'eaux historiques, la mer territoriale suivait les
sinuositésde la côte.,et que le reste des eaux de la baie faisait partie de la
haute mer.Cettesoliition,toutefois, n'estpaspossible dans lecasdu golfe
de Fonseca vu qu'il constitue une baie historique et par conséquentune
«mer fermée D.

396. C'estla onzicimequestion de la Cour centraméricaine qui concer-
naitdirectementlasituationjuridique deseaux du golfede Fonseca.Cette
question étaitla suh,ante :

«iCual es la condicionjuridica del Golfo de Fonsecasegun las
respuestasque anteceden, y la confonnidadde las Altas Partes que
contienden, expr.esadaensusalegaciones,enordenaldominioy demas
derivados?»(C.IC,Sentencia,p. 26.)
[Traduction]

«Quelle est1iisituationjuridique du golfe de Fonseca a la lumière
de la réponse précédente etde la convergence de vue des Hautes
Partiesplaidanl:es,tellequ'elle ressort de leursargumentations,en ce
qui concernela propriétéet les autres effets en découlant? »

La réponsede quatre des cinq juges a été que K...lacondicionjuridica del
Golfode Fonseca,seqpun losténninos delapregunta,es ladepertenecerenpropiedadalostresptzisesque 10circundan..» («..lasituationjuridique du
golfede Fonseca,selonlestermesdelaquestion,estcelled'un bienappar-
tenant aux trois pays qui entourent legol..»); lejuge Gutiérrez Navas,
toutefois, a répondu que la propriété des eauxdu golfe de Fonseca
«... pertenece, en liz porcion respectiva,a los tres paises riberei..»
(« ..appartient, praportionnellement, aux trois pays riverains..»). En
outre, en réponseà la douzièmequestion,qui était:

«iExiste coqhrmidad en las Altas Partes quecontiendensobreel
hechode que la,saguaspertenecientesa la zonade inspectionque les
correspondes,et!mpalmany confundenenlasfauces OentradadelGolfo
deFonseca?»(CJC, Sentencia,p. 27).

[Traduction]
«Existe-t-il entre les Hautes Parties plaidantes une convergence
de vues sur le fait que les eaux appartenant la zone d'inspection
revenant à chacune se chevauchent et se confondent à l'entréedu
golfede Fonsec:a?»

lesjuges ont étunailimement d'avisque «...existeconformidadenquelas
aguas que forman hl entrada del Golfose empalman ..» («..les Hautes
Partiess'accordentpour dire que leseauxquiforment l'entréedu golfese
chevauchent ..»). Er1outre (en réponse àla quinzième question),il était
reconnu dans la décisionque les ceinturesmaritimes d'une lieuemarine
de largeà partir de la côte relevaient de lajuridiction exclusivede 1'Etat
riverain et qu'en conséquenceellesdevaient «êtreexcluesde la commu-
nautéd'intérêt ou dt:la copropriét»(ibid.,p. 28).D'autrepart, la Cour a
reconnu la ceinturesuivante de 9millesmarins commeétantunezone où
s'exercaient des droits d'inspection et des pouvoirsde policà des fins
fiscalesetà des finsde sécuriténationale, etellea pris note égalementde
l'existencedelalignefrontièredont ilavaitétéconvenu entreleHonduras
et le Nicaragua en1900(voir leparagraphe 413ci-dessous).
397. La conclusion généralede la Cour est énoncéedans les para-

graphes ci-après:
«CONSIDERA~V QuOe:videntementese deducede loshechoscons-
tatadosenlosptirrafosquepreceden,queelGolfodeFonsecapertenece
a lacategoriae.yecia1de Bahia historicay esdeldominioexclusivode

ElSalvador, Hondurasy Nicaragua;porquereunetodosloscaracteres
O condicionesqlrelos expositores delDerechode Gentes,losInstitutos
Intemacionalesy losprecedenteshanestablecidosobreelcaracted relas
aguas territorirrles;esto es, unaposesion seculaO inmemorial con
animo domini, paczjka y continuay con aquiescenciade las demas
naciones;la especialconfiguraciongeografica que guardacuantiosos
intereses de vi,palimportanciapara la vidaeconomica, comercial,
agricolae industrialde losEstadosribereiïos;y la necesidadabsoluta,
indispensable queestos Estados tienen de poseerlo tan plenamente como 10 exigen esosprimordiales interesey los de la defensa nacio-
nul.»(CJC, Sentencia,p. 43.)
[Traduction]

((ATTENDQ UUEI :l résultà l'évidence, des faits exposdans les
paragraphes ci-dessus, que le golfe de Fonseca appartient la caté-
gorie spéciale des baies historiques et se trouve sous la juridiction
exclusivedu Hc~ndurasd, u Nicaraguaet du Salvadorpour lesraisons
suivantes:ilréunittouteslescaractéristiquesetlesconditionsque les
auteurs du droit des gens, les instituts internationaux et les précé-
dents ont considérées comme conféranlte caractère d'eaux territo-
riales['],savoir une possession séculaireou immémoriale accom-
pagnéede l'animus domini, une possession pacifique et continue,
acceptéepar les autres nations, une configuration géographique
particulière protégeant de nombreux intérêts d'importancevitale
pour l'économie, le commercel,'agriculture et l'industrie des Etats

riverains, et la nécessité absolue, inéluctable,pour ces Etats, de
posséderles eaux du golfeaussicomplètementque l'exigentlesinté-
rêtsprimordiaiix en cause et les intérêtse la défense nationale.))
(A/CONF.13/1, par. 46, publication des Nations Unies, no de
vente 58.V.4,vc11..)

Et,plus loin, dans le:paragraphe suivan:
CONSIDERA.VQ DuOe:reconocidaporesteTribunallacondicionjuri-
dicadelGogodeFonsecacomoBahiahistbrica,concaracteresdemur

cerrado,se ha reconocido, enconsecuencia,como condueiïosde sus
aguasa lostrespaisesribereiïos,ElSalvador, Hondurasy Nicaragua,
exceptoen la rtpspectileguamarina del litoral,que es del exclusivo
dominiode cadauno de ellos;y que en ordenal condominioexistente
entrelosEstadosenlitigio,alvotarseelpuntodécimocuarto delcuestio-
nario,se tomb t?ncuenta queen lasaguasno litorales delGolfoexiste
una porcionde ellasen donde se empalmano confundenlasjurisdic-
ciones de insptlccionpara objetos de policia, de seguridad y fines
fiscales;y otrae,ndondeesposiblequenosuceda 10mismo.Por 10tanto,
el Tribunal hadecididoque entreEl Salvadory Nicaraguaexiste el
condominioen ambas porciones,puesto queestan dentro del Golfo;
pero con la saltedad expresade los derechosque corespondena Hon-
duras como coparticipeen esas mismasporciones.»(CJC, Sentencia,
p. 55-56.)

[Traduction]
((ATTENDQ UUE:La Cour ayant reconnu au golfe de Fonseca le
statutjuridique de baie historique, possédant les caractères d'une
mer fermée,lestrois pays riverains, le Honduras, le Nicaragua et le

Sur l'emploi par la Cour centraméricainede cette expression, voir le para-
graphe392ci-dessus. Salvador, ont 6téreconnus en conséquence comme copropriétaires
de ces eaux, à l'exception des eaux comprises àmoins d'une lieue
marine du littoral, qui sont la propriétéexclusive de chacun d'eux;
pour cequi estclelacopropriétéentrelesEtats en cause,la Cour a,en

votantsur lequatorzièmepoint du questionnaire,tenu compte du fait
que, sur une portion des eaux non littorales du golfe, il existe un
chevauchement ou une confusion dejuridiction en ce qui concerne
l'inspectionàdes fins de police et de sécuritéàtdes fins fiscales, et
que, sur une autre portion, ce chevauchement et cette confusion
peuvent fort bien ne pas exister. Dans ces conditions, la Cour a
décidé quele Nicaragua et le Salvador étaient copropriétaires des
deux portions ~~uisqu'ellesetrouvent l'une etl'autre àl'intérieurdu
golfe, étant entendu toutefois que la présente décisionne portera
aucune atteinteauxdroits appartenant auHonduras comme coparti-
cipant àcesmêmesportions. »(MCONF. 13/1, par. 47; publication
des Nations Unies, node vente 58.V.4,vol. 1.)

398. La décisionde 1917concernant le statut juridique des eaux du
golfe de Fonseca était donc, essentiellement, que ces eaux historiques

étaientà l'époqueUrie«copropriété»(((condominio))d )estrois Etatsrive-
rains. Sur le bien-fondéde cet aspect de la décision,les Parties ont des
vues diamétralement opposées.El Salvador approuve fermement l'idée
de condominium su:rceseaux et affirmeque ce statut, non seulement est
envigueurmais ne peut pas non plusêtremodifié sansson consentement.
LeHonduras estopposé à l'idéede condominiumet,enconséquence, met
en question le bien-fondé de cette partie de l'arrêtde 1917, tout en
s'appuyant égalementsur le fait qu'il n'étaitpaspartià l'affaire en ques-
tion et ne peut donc:pasêtreliépar ladécisionrendue, cequ'ila d'ailleurs
clairementfaitsavoir à la Cour centraméricaineen 1917et ceque la Cour
a admis. Quant au Nicaragua, 1'Etatintervenant, qui était partie àl'ins-
tance de 1917,ils'estconstammentdéclaréopposé à lasolution ducondo-
minium.
399. Le Honduras combat égalementl'idéedu condominium en allé-

guant,notamment, q:uelescondominiums, àceque l'onprétend,ne pour-
raient naître qued'un accord, bien que dans son mémoire il ait déclaré
qu'une sorte de «cc~utumelocale trilatérale ayant un caractère consen-
suel» pourrait produire le mêmeeffet. Le Honduras a sans aucun doute
raison d'affirmer,eii s'appuyant sur les exemples historiques, que c'est
ordinairement par voiedetraité quesontcréélsescondominiums, àsavoir
des dispositions envue de l'administration commune d'un territoire qui,
autrement, serait nettement réparti entre deux ou plusieurs Etats et qui,
dans de nombreux (:as,avait déjàétéainsi réparti. Il est difficile de voir
comment un systèmed'administration commune aussi solidement char-
penté pourrait être-misen place autrement que par un accord entre les
Etats concernés. C'est un fait que le mot ((condominium », en tant que
termetechnique utiliséen droitinternational, désigne en général,précisé-
ment, ce genre de sjstème organisé,mis en place en vue de l'exercice encommundepouvoirsgouvernementauxsouverainssurunterritoire; situa-
tion qu'ilserait peut-être plusjuste d'appelerimperium.Cependant, ce
n'est pas celaque laour dejustice centraméricaineavaitenvue.Enutili-
santlemotcondominium,ellea manifestementvouluparler del'existence
d'une souveraineté commune en tant que conséquence juridiquede la
successionintervenueen 1821.Lasuccessiond'Etatsestl'unedesmanières
dont la souverainetéterritorialesetransmetd'un Etat un autre, etiln'ya
apparemmentaucunt:raison,en principe,pour qu'une successionne crée
pas une souverainetécommunedanslescasoù unezonemaritimeunique
et indivise esttransmise deuxou plusieursnouveaux Etats.
400. En conséquence, la Chambre considère que l'arrêtde 1917
emploie leterme con~~ominiumo ,u ((copropriété»,pour désignerce qui,
dans cet arrêt,est co~isidécomme le résultatjuridique obtenudans les

cas où trois Etats ont héritéen commun par voie de succession de
certaines eaux qui, clepuisprès de trois siècles,relevaient de l'autorité
unique de 1'Etatdont ils sont devenus leshéritiers; eauxdans lesquelles,
en outre, iln'existaitaucune frontièreadministrativemaritime l'époque
de la succession,en 1821,ni d'ailleurs en 1839,annéeoù la République
fédéraled'Amérique centralaecesséd'exister.Ainsi,la Cour centraméri-
caine déclarecequi suit:

«La AltaPartt1demandadareconocequeexistioindemarcacionentre
lospaises adyacentesal Golfo,antes de que constituyeran entidades
independientes,'pesardequenoeran desconocidaslasdelimitaciones
entonces;pero n(7aduciéndose prueba alguna de queposteriormente
esosmismos Estlzdoshayan llevadoa cab0una divisibncompletade
todas las aguasquecircundan elGolfode Fonseca,puesaunquese ha
invocadola que .Feefectuocon Hondurasen mil novecientos, la linea
trazada,segun el mapa delIngenieroFiallos,quefué miembrode la

Comision Mixta,soloIlegohastaunpunto medioentrelaisladelTigrey
PuntadeCosigüina,dejandosin dividir comoya sehadichoantes,una
considerableporciondeaguascomprendidaentrelalineatrazadadesde
PuntaAmapala (zPunta Cosigüinay elpunto terminalde la division
entreHonduras] Nicaragua.Porconsiguiente,hayqueconcluirenque,
exceptuandoesaparte,el restode lasaguasdelGolfohaquedadopro-
indiviso, enestatiode comunidadentreEl Salvadory Nicaragua,yen
queporlaparticular configuraciodelmismo,esasaguasquedanfrente
afrente, confundiéndospeor un empalmedeclaradoen el dictamende
los ZngenierosBarbarenay Alcaine, y reconocidopor la Alta Parte
demandada. Ysi bienpuede decirseenprincipio,queno todaindemar-
cacionconstituyecomunidad,siesevidentequetodacomunidadsupone
necesariamentela indivisionensentidojuridico.Esta comunidad enel
Golfoha venidoaistiendo porelusocontinuadoypacijïco de losEsta-
dos ribererios,,'demuestramas evidentementeese empalmede las
jurisdicciones enla zona en que ambospaises contendienteshanejer-

cidosuimperiuni; dedondesededucequeeseestadojuridiconoexiste
en lastresmillasmarinas queforman ellitoralen lascostasde tierra finne e islasquelescorrespondena cadaEstado,enlas cuales ejercen
un dominio y posesion exclusivosy absolutos, ..» (CJC, Sentencia,
p. 50-51.)
[Traduction]

«La Haute Partie défenderessereconnaît qu'aucune démarcation
n'existaitentre 1s pays adjacents au golfede Fonseca avant que ces
pays nesoientconstituésen entitésindépendantes, malgré lefaitque
les démarcations n'étaient pas inconnuesà l'époque; cependant,
aucune preuve n'est produite pour démontrerque par la suite ces
mêmesEtats ont procédéa une répartition complètede toutes les
eaux comprises dans legolfe.Car,bien qu'une divisionait étéeffec-
tuéeavecle Horiduras en 1900 - ce qui a été invoquéici - la ligne
ainsitracée,selonlacarte de l'ingénieur Fiallos(quiétaitmembrede
la commission mixte),s'étend seulementjusqu'àun point situéa mi-
parcours entre l'île d'El Tigre et la pointe Cosigüina, de sorte que
demeure indivise, commeil a déjàété ditu, ne portion considérable
des eaux comprises entre, d'une part la ligne tracée entre le
cap Amapala et lecap Cosigüina, et d'autre part lepoint terminal de
la séparationentrele Honduras et le Nicaragua.

En conséquerice,ilfaut conclurequ'a l'exceptionde cettepartie le
restedeseaux di1golfede Fonsecasontdemeuréesindivisesetal'état
de communauté entreEl Salvador et le Nicaragua, et que, en raison
de la configuration particulière du golfede Fonseca, ceseaux,quoi-
quesefaisant face,seconfondaient etsechevauchaient,ainsi qu'il est
déclarédans le ]:apportdes ingénieurs Barberenaet Alcaine et qu'il
est reconnu par la Haute Partie défenderesse.
Et s'ilestenprincipe permisd'affirmer que l'absencede démarca-
tion ne se traduit pas toujours par la communauté,il va de soi que
toute communauté présuppose nécessairementa ,u sens juridique,
l'absencede partage. Cette communauté, dansle golfe de Fonseca,
continued'existerenvertudel'utilisationcontinueetpacifique dece
golfe par les Etats riverains, et cela estprouvéde la manière la plus
claire par le chevauchementdesjuridictions dans la zone ou l'un et
l'autrepaysplaidant exercentleursdroits d'imperium,dont on déduit
que ce statut juridique n'existe pas dans la ceinture littorale de
3 milles marins le long des côtes du continent et des îles qui appar-

tiennent aux Etats séparémentet sur lesquels ces derniers exercent
une propriétéet une possession a la fois exclusives et absolues ..))
401. Ainsi,la ratiodecidendidel'arrêd t e 1917apparaît commeétantla
suivante :il n'y avait, a l'époquede l'indépendance, pasde délimitation
entre lestroispays; etalors que l'absencededélimitationne setraduit pas
toujours par une situation de communauté,les eaux non délimitéesdu
golfesont restéesdansun état d'indivision,dans le cadre d'une structure
decommunauté,cequiimpliqueuncondominiumou unecopropriétésur
ceseaux.Enoutre,l'existenced'une communautéétaitprouvépear l'utili-
sation continue et pacifique des eaux par tous les Etats riverains aprèsl'indépendance.La Chambre a lesentiment que la Cour centraméricaine
étaitdans levrai,au niveaudu droit international,endécidant quel'on ne
peut pas dire que la simpleabsence de délimitationd'un territoire mari-
timeimplique «toujc,urs»,par elle-même,unesouverainetécommune sur
cettezone de territoire maritime. Cependant, ce qui importe, ce n'estpas
ce qui est ((toujours)vrai, mais ce qu'étaitla situation dans cetteaffaire
particulière,où ilsetrouvait quelazonemaritimeenquestionétaitdepuis
longtemps constituéep:ar des eaux historiques dépendantde la souverai-
netéd'un seul Etat, iipparemmentsans le tracé d'aucune limite adminis-
trative, et avait été acquiseen commun, en 1821, par les trois Etats
successeursen raisoridelasuccession.Telparaît êtrel'essentieldeladéci-
sion de la Cour de justice centraméricaine pour cette zone maritime
restreinte qui intéressede si près les trois Etatscôtiers. n'ya certaine-
ment aucune raison qui interdirait l'existence d'une souveraineté
commune surun territoiremaritime. Unexempledecondominium surles
eaux d'une baieest celui de la baie du Figuier, situéea la frontièreatlan-
tique entre1'Espagni:etla France.Envertu d'une «déclaration»de 1879,

la baie comprend, a des fins de juridiction, trois parties, «la troisième
formant des eaux communes ».
*

402. La question se pose maintenant de savoir quel est le statut juri-
dique de l'arrêtde 1!217N. ul n'a laisséentendre qu'il fût sans validité ou
frappéde nullité.LacompétencedelaCour dejustice centraméricaineen
lamatièreaété contestéepar leNicaragua, maislaCour,par unedécision
qui entrait dans le cadre du pouvoir qu'a toute cour de déciderde sa
propre compétence, a conclu à sa compétence.Le Nicaragua a protesté
contrel'arrêtm, aisonnepeut direqu'unarrêtsoitinvalidépar laprotesta-
tiond'unepartie déçue.L'arrêd te 1917estdonc unedécisionvalided'une
cour compétente.Tautefois,ilne pouvait pas constituer resjudicataentre
les Partiesa la présente affaire.Le Honduras, lorsqu'il avait eu connais-
sance de l'instance introduite par El Salvador devant la Cour de justice
centraméricaine, avait adresséune protestation formelle a El Salvador,
déclarant qu'il n'avait «...pas reconnu le statut de copropriétéavec
El Salvadorni avec ;luCuneautre République encequi concerne leseaux
qui lui appartiennent dans le golfe de Fonseca ..» («..noha reconocido
estadode condominioconElSalvadornicon ningunaotrarepublica enlas
aguas que la correspondenen elGolfode Fonseca...)))(CJC, Sentencia,
p. 32), et que cette protestation avait étportée à la connaissance de la

Cour centraméricairie. LeHonduras a également,dans sespiècesde pro-
cédurea la présente instance,bienprécisé qu'isl'appuyait sur leprincipe
selonlequelune décisionfigurantdans un arrêtou dans une sentencearbi-
trale n'est«opposatde qu'aux parties» (voir C.Z.J.Recueil1990,p. 106,
par.31).LeNicaragua,qui étaitpartie a l'affairede 1917,est unintervenant
dans la présente procédurem , aisil n'est paspartie dans la présenteaffaire.
Iln'apparaît doncpiisque la Chambredoivemaintenant se prononcer sur
lepointdesavoirsil'iirrêdte 1917al'autoritédelachosejugéeentrelesEtatsqui étaient partiesà l'affaire en question, et dont un seul est partàela
présenteprocédureE . n outre, la décisionde la Cour centraméricainesur ce
quiétaiten 1917laprincipale questionencequiconcernelesresponsabilités
du Nicaraguadu fait qu'ilavait concluletraité Bryan-Chamorroet leseffets
de cetraitésurlesdroits d'ElSalvadordans legolfe est entout étatde cause
sansrapport avec l'aflairedont la Chambre est saisie.
403. A vrai dire, cependant, savoir s'ilexiste ou non une resjudicata
découlant d'une affaireentre deuxparties n'estdeguèred'utilitédansune
affaire où se pose une question de souveraineté commune de trois Etats
riverains. C'est d'ailleurs ce que confirme le fait que le Nicaragua a
demandé et s'est vu .accorder le droit d'intervenir précisémentsur cette
question dela situaticlnjuridique deseaux du golfe. Lasituation,donc, est
que laChambredoit prendre l'arrêtde 1917enconsidérationcommedéci-
sion antérieure pertinente d'une juridiction compétente et, pour re-

prendre les termes de l'article 38 du Statut de la Cour, «comme moyen
auxiliaire dedétermii~ationdes règlesde droit ».En résumé,laChambre
doit prendre elle-mêmeune décisionquantaustatut des eaux du golfe de
Fonseca en accordant a la décisionde 1917la considération que celle-ci
lui paraît mériter.

404. L'opinion de laChambre sur le régimeparticulier des eauxhisto-
riques du golfe suitl'ispinionexpriméedans l'arrêtde 1917de la Cour de
justice centraméricaine. La Chambre considère que les eaux du golfe,
hormis les ceintures .maritimesde 3 milles, sont des eaux historiques et
sont soumises à la souveraineté conjointe des trois Etats riverains. En
1917,la Cour de justice centraméricaine a elle aussi exclu du condomi-
nium leseauxdélimitéesen1900entre le Honduras et le Nicaragua; cette
délimitationsera analyséeci-après(paragraphe 413).
405. Les motifs de cette conclusion, indépendamment des motifs de

l'arrêt renduen 1917par la Cour de justice centraméricaine et de l'effet
dudit arrêt,sont les suivants:quant au caractère historique des eaux du
golfe,lesprétentions c:orrespondantesdestroisEtatsriverains etl'absence
de protestation de la part d'autres Etats;quant à la nature des droits qui
existent dans leseaux du golfe, ces eaux étaientles eaux d'une baie dont
un seul Etat étaitrivitrain pendant la plus grande partie de leur histoire
connue. Pendant la pbriode coloniale et mêmependant celle de la Répu-
blique fédérale d'hiérique centrale, elles n'avaient éténi partagées ni
répartiesentre les dil'férentesunités administratives qui devinrent alors
lestroisEtatsriverains :El Salvador, leHonduras etle Nicaragua.Aucune
tentative n'avait étéiLitede diviser et de délimiterceseaux selon le prin-
cipede 1'utipossidetis.iuris.LaChambre aététrèsfrappéepar ladifférence
fondamentale qui exi.steà cet égard,entre leszonesterrestresqu'elle a eu
à examiner etcettezone maritime. Ladélimitationeffectuéeentre leNica-
ragua et le Hondurasen 1900,citéedans l'arrêtde la Chambresur l'inter-
vention du Nicaragua (C.Z.J. Recueil 1990, p. 101-102, par. 26), qui
consistait, pour l'essentiel,a appliquer la méthode de l'équidistance,n'indique en rien qu'elle se soit inspirée d'aucune manièrede l'applica-
tion de l'uti possidetis juris aux espaces maritimes. A l'évidence,la
commission mixte chargéede cette délimitation s'est fondée, pour ses
travaux relatifs aux frontières terrestres, sur des titres des XVIIe et
XVIIIe siècles,mais clle a simplement considéré comme un axiome que
«chaque Etat possédiiitlapartie du golfeet de labaie de Fonsecaquiétait

adjacente a ses côtes » (Limites Definitivosentre Honduras y Nicaragua,
ministèredesrelationsextérieuresdu Honduras, 1938,p. 24).Enpareilles
circonstances, une sulrcessionconjointedestrois Etats a lazonemaritime
sembledécoulerlogiquement duprincipe de l'utipossidetisjuris lui-même.
406. Il convient de relever que le Honduras, tout en contestant le
condominium, estmanifestementparvenu a laconclusionqu'étantdonné
lasituationhistorique,géographique etpolitique du golfede Fonseca ilne
suffit pas de se contenter de rejeter le condominium. Le Honduras
propose donc une autreidée à la place:celled'une «communautéd'inté-
rêts»,ou d'«intérêt>)t,elle qu'elle est exposéedans l'arrêtde la Cour
permanente de Justicr internationale en l'affaire de la Juridiction territo-
riale de laCommissio,7internationalede l'Oderde 1929(arrêtno16, 1929,
C.P.J.I. série nO23, p. 27), relatif aux droits de navigation quand «un
mêmecoursd'eau traverse ou sépareleterritoire de plusd'un Etat »; ence
cas,

«ce n'est pas dans l'idéed'un droit de passage en faveur des Etats
d'amont mais dans celle d'une certaine communauté d'intérêts des
Etatsriverains qiie l'on a cherchéla solution du problème B.

L'arrêt poursuit:
«Cette commiinauté d'intérêtssurun fleuve navigable devient la

base d'une comrnunauté de droit, dont les traits essentiels sont la
parfaite égalitétle tous les Etats riverains dans l'usage de tout le
parcours du fleuveetl'exclusion de tout privilèged'un riverainquel-
conque par rapport aux autres. »
407. Qu'ilexisteunecommunautéd'intérêts destroisEtatsriverainsdu
golfe,cela n'estpas douteux. Cependant, il sembleétrangede postuler le

concept d'un régimeclecommunauté d'intérêts àtitre d'argument contre
un régimede condoininium; un condominium, en effet, est presque
l'incarnationjuridique idéaledesexigences de la communautéd'intérêts,
qui sont une parfaite égalitédans l'usage des eaux, la communauté des
droits du point de vuejuridique et «l'exclusion detout privilège ».Il est
intéressant de relever a quel point la terminologie de la communauté
d'intérêts, quiinsiste: sur une communauté, s'approche des termes
employéspar la Cour de justice centraméricaine dans son arrêtde 1917.
L'argumenttiréde la c:ommunautéd'intérête sst néanmoinsimportant et
utile dans la mesure où il reflète la conscience des grandes difficultés
pratiques auxquellesrisquerait dedonner lieu une simpledélimitation de
ceseaux exiguës quiles attribueraità dessouverainetésdistinctesetabso-
lues,sans autres arrangementstels que des droits de passage. 408. Le caractère essentiel de la «communauté d'intérêt s qui existe,
selon le Honduras, Fmoulres eaux du golfe et le caractère qui la distingue
du «condominio» (acopropriété») mentionné par la Cour de justice
centraméricaine, ou du «condominium » dont El Salvador affirme
l'existence en se fondant sur l'arrêtde ladite Cour, c'est que la «com-
munauté d'intérêts))ne fait pas que permettre une délimitation des

eaux : elle la rend nécessaire.Le Honduras déclare avec insistance qu'il
existe, selon lui, uni: communauté d'intérêtse,t non une communauté
de patrimoines, dans les eaux dont il s'agit,quechaque Etat restemaître
de sa propre zone de juridiction. En conséquence, selon le Honduras,
alors qu'une délimitationest incompatible avecl'existence continue d'un
condominium, une communauté d'intérêts, à l'inverse, présuppose
une délimitation.La c:ommunautéd'intérêts implique,dit-onq ,uechaque
Etat riverain du golfe de Fonseca,parce qu'il estun Etat côtier,possède
à l'égaldes autres la droit de se voir attribuer des espaces maritimes
déterminéssur lesquels il peut exercer les compétences que lui recon-
naît le droit international.A l'appui de son argument, le Honduras
souligne à quel poirit il a étédifficile et long pour les trois Etats de
s'entendre sur l'adoption de mesures concertéesdans le golfe,ainsi que
les diversincidents qui ont mis en cause les navires et forces navales des

Parties dans leseaux du golfe et qui, selon lui, s'expliquent par les incer-
titudes résultant de l'absence de toute délimitation de leurs eaux respec-
tives.
409. Dans les argumentations des Parties devantla Chambre, la ques-
tion de savoir si laii:uationjuridique des eaux du golfe est telle qu'elle
permet ou exige une délimitation n'a pas toujours été distinguéeavec
clartéde celle,différente,de savoir sila Chambre a reçu compétencepour
effectuer une délimitation.El Salvadoraffirme :

«La situation juridique du golfe de Fonseca, qui découle de sa
nature particulière et spécifique,n'autorise pas un partage des eaux
possédéesencoridominium,précisémentparcequ'ilne s'agissaitpas
de reconnaître la propriété d'une chosedivisible mais de définirune
chosequi avait, pourdes raisonsgéographiques,un caractèreindivi-
sibleétantdonni: sa configuration et ses dimensions. »

Toutefois, il ne va pas jusqu'à suggérerque les eaux soumises à une
souverainetéconjointenepeuvent pas êtrepartagéess'ilexiste un accord
en ce sens. Des condominiums peuvent cesser d'exister dès lors que
l'accord nécessaireexiste. Ce qu'El Salvadorsoutient, c'est qu'une déci-
sion sur la situation juridique des eaux du golfe,y compris le statut de
l'arrêtde 1917,est uiie condition préalable essentielle au processus de
délimitation, qui pourra alors êtrenégociéesur une base réaliste. Il faut
tenir compte du faitque lasituation géographique du golfe,qui està l'ori-
gine du statut juridique des eaux, est telle qu'une simpledélimitationqui
ne s'accompagnerait pas d'un accord sur les questions de passage et
d'accèslaisseraitmairitsproblèmespratiques sanssolution. Il estdifficilede concevoir une solution finale satisfaisante qui n'envisagerait pas la
participation des trois Etats, ensemble, la création d'unrégimeappro-
prié, avecou sans délimitationde zonesséparéesd'eaux intérieures.

410. Silegolfeestunebaiehistorique, ilestnécessairede déterminerla
ligne de fermeture d1:seaux de cette baie. La ligne de fermeture géogra-
phique normale des (:auxdu golfe de Fonsecaseraitla lignereliant Punta
Amapala àPunta Casigüina. Telle sembleavoir été la ligne de fermeture
reconnue par les trois États riverains dans la pratique.~e plus, c'est la
ligne de fermeture n~entionnéedans l'arrêtde 1917. Point n'aurait été
besoin d'en diredavantage siEl Salvador n'avait développéla thèse d'un
((golfeintérieur))et d'un ((golfeextérieur»sur la base de la mention que
faitl'arrêtde 1917d'une lignede fermetureintérieuretracéedepuis Punta
Chiquirin, en passant par Meanguera et Meanguerita, jusqu'à Punta
Rosario. La mention de cette ligne intérieure par El Salvador, dans son
argumentation devant la Chambre, avait apparemment pour but de
donner àentendre que lesintérêtsjuridiqueshonduriensdans leseaux du

golfe se limitaient la zone situéeen deçà de la ligneintérieure, le reste
devant êtrelaissé à El Salvador et au Nicaragua. Cependant, rien dans
l'arrêtde la Cour dejustice centraméricaine ne va en ce sens. Rien, dans
cet arrêt, n'indiqueque le Honduras ait étéexclu des eaux situées entre
cette ligne intérieure et la ligne de fermeture extérieure et soumises au
régimede condominium dont la Cour avait établil'existence.
411. Il convient de direencoreun mot sur la lignede fermeturepropre-
ment dite, de Punta Amapala à Punta Cosigüina. Cette ligne a été
mentionnée sans cesje dans les argumentations des Parties et de 1'Etat
intervenant et, en termes géographiques, elle constitue à l'évidence la
limiteextérieuredu golfe. LesPartiesontaussibeaucoup discuté du point
de savoir sicettelignedefermeture estaussiune lignedebase. El Salvador
a estiméque non et :;'estefforcéde la définir simplement comme «une
lignereprésentant lalimite océaniquedu golfe de Fonseca ».La Chambre
accepte volontiers cette paraphrase des mots «ligne de fermeture » mais
comprend mal comment, sicetteligne estlalimite océaniquedu golfe,elle
peut éviterde constituer en mêmetemps la ligne de base aux fins de tout
régimeapplicable au-delà, qui doit différerde celui du golfe.

412. Quant au régimejuridique des eauxsituéesen deçà de la ligne de
fermeture du golfeetautres que lesceinturesmaritimes de3millesmarins,
l'arrêtde 1917n'a pa:ieu de difficultà les qualifier de((territoriales »; il
n'entendait paspar 15la mer territoriale, mais des eaux qui n'étaient pas
internationales etqul: les trois Etats riverains revendiquaienà titre de

souverain pour des raisons historiques. Sont-elles donc, au regard du DIFFB RND (EL SALVADOR/HONDUR (AASR) ~~T) 605

droit moderne et comme l'a soutenu le Honduras, des «eaux inté-

rieures))?Il y a quelques difficultéà employer cette expression,qui est
appropriée dans le cas d'une baie historique dont un seul Etat est rive-
rain, mais qui n'est pas sans susciter des complications lorsqu'elle est
appliquée àune baie historique qui baigne plusieurs Etats. Puisque dans
leurpratique, lestroisEtatsriverainscontinuent àaccepter l'existencedes
ceintures maritimes littorales soumises à la souveraineté unique de
chacun d'eux, mais avec des droits réciproques de passage inoffensif, il
doit existeraussidesdroits de passage dans lerestedeseaux du golfe,non
seulement pour desraisons historiques,mais à causedes exigences prati-
ques de la situation, dès lors que ces étroites eaux du golfe incluent les
chenaux utiliséspar les navires pour atteindre l'un quelconque des trois
Etats riverains. Ces droits de passage doivent donc pouvoir être exercés
par lesnaviresd'Etat:stiersqui cherchentàaccéder à un port de l'unquel-

conque des trois Etilts riverains; de tels droits de passage sont en effet
essentiels dansune baie qui comporte trois Etatset des chenaux d'entrée
qui doivent êtrecom.munsaux trois. Les eaux du golfe, si elles sont bien
des eaux intérieures,sont par conséquent des eaux intérieures soumises
à un régime spéciiil etparticulier, non seulement de souveraineté
conjointe mais de droits de passage. Il semblerait donc raisonnable de
considérerles eaux du golfe, dans la mesure où elles sont soumises au
condominium ou àla copropriété, commesuigeneris.Sans doute, si ces
eaux étaientdélimiti:es,ellesdeviendraient alors des eaux «intérieures»
de chacun des Etats; mais, mêmeainsi, elles devraient sans doute rester
soumises aux droits historiques et nécessairesde passage inoffensif et
seraient donc toujou rsdeseauxintérieuresenun senslimité. Iln'empêche
que le statutjuridique essentiel de ces eaux est le mêmeque celui d'eaux

intérieures, car elles sont revendiquées titre de souverain et, bien que
soumises àcertains ,droitsde passage, elles ne font pas partie de la mer
territoriale.
413. Il faut maintenant tenir compte aussi du fait qu'il y avait deux
exceptions à la zone de souverainetéconjointe qui existaient déjàlors de
l'arrêtde 1917etqui :ont étéreconnues laceinture de3 millesdejuridic-
tion exclusive et absolue appartenantà chacun des Etats le long de son
littoral et la ligne de tlélimitationentrele Honduras et le Nicaragua adop-
tée le12juin 1900 p;u une commission mixte - commission mixte dési-
gnée en vertu du traité Gamez-Bonilla de 1884. L'existence de cette
dernièreligne, quise,termine bien avant la ligne de fermeture du golfe, a
étédécritd eans l'arrêtde 1917.ElSalvador a reconnu de façon limitéele
tracéde ladite ligne quand, en 1916,le ministredes relations extérieures

d'El Salvador a faitobserver qu'il n'avaitrieà objecter contre «la vali-
ditéde la conventiori»,ni contre «la limitation correspondante desjuri-
dictions entre leoriduras et le Nicaragua dans les eaux du golfe»,dans
la mesure où celle-ci.n'affectait que les relationsjuridiques de ces deux
Républiques, mais, ,ajoutait-il, il ne pouvait admettre quecet acte de
divisionpartielle depatrimoine ..[ait]pour conséquencel'annulation des
droits de condominium qui reviennent à El Salvador dans les eaux dugolfe».Devant la Cour centraméricaine,lemêmeEtatsoutint que «...este
acto se llevoa cab0sin intemencionde El Salvador,indispensablepara su
validezy practica efctctivid..» (CJC, Sentencia,p. 8), (((..cet acte fut
accompli sans la participation d'El Salvador; or une telle participation
était essentiellepour qu'il fût valide et produisît des effets concrets»).
Dans la présente affaire,ila soulignéqueletraitéen vertu duquel la déli-
mitation a été effectuéene lie pas El Salvador,mais fait valoir dans ses
conclusions que lestatut juridique desespacesmaritimes correspond à la
situation juridique ((établiepar» I'arrêtde 1917.Dans celui-ci, la Cour
centraméricainea COnsidéré qu'a àl'exception de cette partie [c'est-à-dire
la partie diviséeen 19001,le reste des eaux du golfe de Fonseca sont
demeurées indivises et à l'étatde communauté entre El Salvador et le
Nicaragua)); et cet arrêtde 1917 est mentionné dans la constitution
d'El Salvador de 1933. La Chambre conclut qu'El Salvador a accepté
l'existencede la délirnitation,dans lestermes utilisésdans I'arrêt e 1917.

414. Si,conforméinentaux vŒuxmanifestes du Honduras,un accord
pouvait substituer au condominium la délimitationde zones de souverai-
neté distinctes, on pl:ut se demander quelle incidence concrète devrait
avoir sur l'opérationtledélimitationlefait que leseauxétaientsoumises à
un régimede condorriinium plutôt que de constituersimplementdeseaux
non délimitées.L'existence de la souveraineté conjointe dans la totalité
des eaux autres que celles qui font l'objet de délimitations convention-
nelles ou coutumièr~:ssignifie que le Honduras possède, dans les eaux
situéesjusqu'a lalignede fermeture du golfe,desdroitsexistants(non pas
simplement un inténlt)dépendant bien entendu des droits équivalents
d'ElSalvadoret du Nicaragua.Cetteposition deprincipe nepeut qu'enté-
riner l'argument du Honduras selon lequel une délimitation finale ne
devraiten aucun caspartirdu principe que lesdroits du Honduras sont de

quelquemanière limitésaufonddu golfe;et,comme on leverraplusloin,
cela doit entraîner aussi certaines conséquences pour les eaux situées à
l'extérieurdu golfe.

415. La question cleseaux situées à l'extérieurdu golfe met en cause
des conceptsjuridiques entièrement nouveaux auxquels on ne songeait
pas en 1917,en parti1:ulier le plateau continental et la zone économique
exclusive, l'un et l'autre issus des quelques dernières dizaines d'années.
Toutefois, il sepose aussi une questionpréalable àpropos de la mer terri-
toriale; etbienque, ccbmmeon l'aindiquéplus haut, lerégimejuridique de
la mer territoriale ait encore été quelque peu controverséen 1917, I'exis-
tence d'une ceinture maritime de souverainetésur les eaux et le sous-sol
étaitdéjàétablie.Il y a déjàla ceinture maritime littorale de juridictionexclusive de 3 millesàl'intérieurdu golfe,reconnue par l'arrêtde 1917et
établiedepuis longte,mpscommeune réalitéconcrètedans lapratique des
Etats riverains. Peut-il néanmoinsexister une autre zone de mer territo-
riale au sensdu droitmoderne, dont lalargeur pourraitatteindre 12milles,
à l'extérieurde la ligne de fermeture du golfe? Cette question est sans
doute la raison pour laquellela question trèsvoisine de savoir si la ligne
entre Punta Cosigüiria et Punta Amapala est en mêmetemps une ligne de
base a fait l'objet d'une controverse aussi acharnéedevant la Chambre,

El Salvador soutenant que ce n'est pas une ligne de base et le Honduras
que c'enest une.
416. 11estmanifeste qu'un Etat nepeut avoirdeuxmers territoriales au
large du même littoral. L'ondoit toutefois se demander si les ceintures
maritimes littorales(l'unelieue marine le long des côtes du golfe consti-
tuent vraiment des riers territoriales au sens du droit de la mer moderne.
De l'avisde la Chambre, tel n'est pas le cas. En effet, au-delà d'une mer
territoriale, ilonnalement leplateau continental et,soit deseaux dela
haute mer (dans certains cas avec une zone contiguë dejuridiction), soit
une zone économiqiie exclusive. L'on ne trouve au-delà des ceintures
maritimes à l'intérieurdu golfeaucun de cesespaces. En fait, c'estlaligne
de fermeture du golf(:qui constitue «la côte»,au sensd'une lignede base
de la mer territoriale; il en est ainsi, semble-t-il, que les eaux du golfe
soient considérées comme soumises à une souveraineté conjointe, ou

même,comme le souhaiterait le Honduras, comme des eaux soumises à
des souverainetés distinctes non délimitées sujettesà une communauté
d'intérêtsL. es ceintures maritimes littoralesl'intérieurdu golfe cepen-
dant ne constituentcczrtainementpas une mer territoriale au sens du droit
moderne. Ces ceinturesmaritimes à l'intérieurdu golfepeuvent Iégitime-
ment êtreconsidéréeacomme des eaux intérieures de 1'Etatcôtier qui ne
sont pas soumises ii la souveraineté conjointe, bien qu'elles restent
sujettes,comme toute,sleseaux du golfe,àdesdroits de passageinoffensif
qui doivent leur origine aux exigencesetà l'histoire qui en découled'une
baie dont trois Etats sont riverains, mais relativement petite, avec ses
problèmes d'accès pour la navigation.
417. 11y a donc une mer territoriale au sens propre au large de la ligne
de fermeture du golfe. L'onnepeut pas sérieusementdouter que cesoitla
lignede fermeture d'u.nebaiehistorique qui constitue lalignedebase dela
mer territoriale. Toute autre thèse serait incompatible avec le statut juri-

dique d'une baie.
418. Etant donné qu'il existe un condominium des eaux du golfe, il
s'ensuit qu'ily a une présencetripartiteà la ligne de fermeture et que le
Honduras ne se trouve pas privé, par un effet de confinement, de droits
sur leseaux de l'océarà l'extérieurde labaie. Cela paraît égalementéqui-
table. Le Honduras a, de loin, la côte la plus longue sur le golfe et le seul
littoral dans legolfe faisant facel'océan.Sila ligne de fermeture Punta
Amapala/hnta Cosigüina est une ligne de base, il n'y a, dans le golfe,
aucune mer territoriale des deux autres Etats qui puisse avoir pour effet
d'enfermer le Honduras à l'arrière de la baie. Les ceintures maritimeslittorales exclusivea l'intérieurdu golfe sont restéeslimitéeàune lar-
geur de 3milleset,ainsi que lesdeux Partiess'accordent pour l'admettre,
ne constituent pas des mers territoriales, mais des eaux intérieures sou-
mises à une souveraineté unique exclusive. C'est donc seulement au
large de la lignede fermeture du golfe qu'ilpeut y avoir des mersterrito-
riales modernes.Juger qu'ilpourrait existermaintenant des mersterrito-
rialesà l'intérieurdu golfeseraitincompatibleaveclecaractèred'eauxde
baie historique que présententles eaux du golfe, alors que les Parties et
1'Etatintervenant s'accordent pour leur reconnaître un tel caractère en
droit. Sileseauxintérieuresdecettebaiesontsoumises à unesouveraineté
conjointe destrois Etats, ce sont ltroisEtats côtiersqui ont droiàune
merterritoriale àl'extérieurde la baie.
419. Quel estdonc lerégimejuridique deseaux,des fonds marins etdu
sous-solau largedelalignede fermeturedugolfe deFonseca? Ilconvient
de dired'abord que leproblème,qu'il s'agissede la merterritoriale, de la

zone contiguë, du plateau continental ou de la zone économique exclu-
sive,doit êtrelimitéà la zone situéeau large de la ligne de base, maià
l'exclusion d'une banide de 3 milles, ou de 1 lieue marine, à l'une et
l'autre extrémité,qui correspond aux ceintures maritimes existantes
d'El Salvador et du Nicaragua respectivement.Quant auxeaux situées à
l'extérieurdu restedelalignedebase,quelestleurstatutjuridique actuel?
A l'époquede l'arrêt(lela Cour de justice centraméricaine,en 1917,ces
eaux, que l'arrêitl estaine mentionnait pas, faisaient partie de la haute
mer. La Cour n'a certes pas jugéque le condominium s'étendait au-delà
de la ligne defermetu:redu golfe. Le droit de la mer moderne n'en a pas
moins ajoutéla mer territoriale, qui s'étendpartir de la ligne de base,
c'est-à-direla laissede bassemerou la lignede fermeturedeseauxreven-
diquées à titre souverain; il a reconnu le plateau continental, qui s'étend
au-delà de la merterrii:orialeet appartient de plein droit à1'Etatcôtier; il
confère à1'Etatcôtier11:roit derevendiquerune zoneéconomiqueexclu-

sives'étendantjusqu'à 200millesde la lignede base servant à mesurerla
mer territoriale.
420. Il ne saurait êtredouteux que cedroit, qui s'applique aux espaces
maritimes, aux fonds marins et au sous-sol au large d'une côte, s'appli-
que maintenant àlazoilequi s'étendau largedu golfede Fonseca; etque,
commetoujours, le titre afférentàces droits dépend dela situation terri-
toriale de la côte dont relèvent lesdroits et la reflète.te fin, la côte
d'unebaie estla ligneclefermeture de labaie, car leseaux situéàsl'inté-
rieur sont revendiquées àtitre souverain. Puisque la situation juridique
des eaux situées ende@ de la lignede fermeture du golfe est celle de la
souveraineté conjointe,les trois souverains conjoints doivent tous avoir
droità une mer territo~,iale,un plateau continental et une zone économi-
que exclusive à l'extérieurde la ligne de fermeture. 11doit en aller de la
sorte,àlafoispour lesclroitsrelatifsauplateau continentalqui appartien-
nent ipsojure aux trois Etats riverains et pour ceux qui portent sur une
zone économique excl~isivel,aquelle nécessiteune proclamation. Qu'une

tellesituation continued'existerou soitremplacéeparune divisionetunedélimitation en trois zones dictinctes, c'est là, comme à l'intérieur du
golfe, une questionqii'ilincombe auxtrois Etats de régler.Une délimita-
tion des zonesmaritimes devraêtreeffectuée par voied'accord surlabase
du droit international.

421. La Chambre rappelle que cette affaire est, dans l'existence de la
Cour etdesadevanciére,lapremièreoù un Etattiers estautorisé àinterve-
nir conformément à l'article 62du Statut.Dans sonarrêtdu 13septembre
1990donnant autoris;ationd'intervenir, la Chambre a déclaré : «il semble
qu'ilyait lieu de donner quelqueindication de l'étendue desdroitsprocé-
duraux que 1'Etat intervenant acquerra)) (C.I.J. Recueil 1990, p. 135,
par. 102).De mêmea ,ustade actuel, ilalieu,semble-t-il,que laChambre
formuleun certainnombred'observations sur l'effetdu présent arrêp tour
1'Etatintervenant. Lei;conditions dans lesquellesl'intervention aétéauto-
risée,comme il est indiquéau paragraphe 102de l'arrêtde 1990,étaient
que le Nicaragua ne deviendraitpas, entant qu'Etat intervenant, partieà
l'instance. La force obligatoire du présent arrêtpour les Parties, telle
qu'elle est envisagéepar l'article 59du Statut de la Cour, ne s'étenddonc

pas aussi au Nicaragiiaen tant qu'intervenant.
422. Dans sa requête à fin d'intervention (par. 6), le Nicaragua a
déclarequ'il«entend reconnaître l'effetobligatoire deladécisionqui sera
rendue », c'est-à-dire la décisiondans l'instance principale, et dans son
arrêt autorisantl'inti:rvention, la Chambre a formellement pris note de
cette déclaration(C..I.J.Recueil1990,p. 109,par. 38). Toutefois, dans la
déclaration écritequ'ilaprésentée à laChambreensaqualité d'Etat inter-
venant, le Nicaragua a défini sa position comme suit:

«Le Nicaragiia considère qu'en tant qu'Etat non partie à la pré-
senteespèceilne saurait être affectépar la décisionque la Chambre
rendra au fond. En tant quenon partie, le Nicaragua est protégépar
l'article 59duStatut de la Cour; le droit qu'il a acquis une fois sa re-
quêteadmise es1essentiellementceluid'être entenduparla Chambre.
A l'égarddu Nicaragua, la décisionque la Chambre rendra au fond
demeurera resi,.rteraliosacta. Pour le Nicaragua, tel est le senspré-
cis du paragraphe 102de l'arrêtdu 13septembre 1990 ..» (Par. 37.)

Le Nicaragua ne seconsidèredonc plustenu de considérerl'arrêt comme
ayant pour lui force obligatoire.
423. Selonla Chambre, il estjuste de dire qu'un Etat qui est autoriséà
intervenir au titre de l'article62du Statutmaisquin'acquiert pas la qualité
de partie à l'affaire considéréen'est pas liépar l'arrêt rendu dansl'ins-
tance dans laquelle i.1est intervenu. Comme la Chambre l'a fait observer
dans son arrêtdu13septembre 1990 :

«1'Etatintervenant ne devient pas partie à l'instance; il n'acquiert
pas les droits et n'estpas soumisaux obligationsqui s'attachentà la qualitédepartie envertu du Statutetdu RèglementdelaCour oudes
principes juridiques générauxde procédure» (C.I.J. Recueil1990,
p. 135-136,par. 102).

Dans ces conditions, le droit d'êtreentendu, que l'intervenant acquiert
effectivement,n'emporte pas nécessairementl'obligation d'êtrle iépar la
décision.
424. La question demeure toutefois de savoir quel effet il y a lieu de
donner, sitant estqu'ilfailleluien attribuer un, au passage delarequêteà

fin d'intervention di1 Nicaragua où ce dernier déclare qu'il centend
reconnaître l'effetobligatoire de la décision qui serarendue ».Dans son
arrêtdu 13septembre,1990,laChambre ainsistésurlefaitque,pour qu'un
intervenant devienne partie, le consentement - consentement ad hocou
consentement sous 12forme d'un lien de juridiction préexistant - des
parties a l'affaireestindispensable.Cela estessentiel,car leprincipe dela
resjudicatanejoue pas seulement dans un sens:siun intervenant devient
partie etestdonc liépar l'arrêti,lacquiert d'égalefaçon ledroitd'opposer
aux autres parties la force contraignante de l'arrêt.Un Etat non partieà
une affairedont la Cour est saisie, qu'ilsoit ou non autoriséàintervenir,

ne peut, par un acteilnilatéralde son fait, se poser lui-mêmeenpartie et
prétendre avoirle droit de se prévaloirde l'arrêt contre lesparties origi-
nelles. Dans la présente affaire,El Salvador apriéla Chambre de refuser
l'autorisation d'intervenir demandée parle Nicaragua, et aucune des
deux Parties n'aindiquéd'une manièrequelconquequ'elle consentait àce
que le Nicaragua se voie reconnaître un statut qui lui permettrait de se
prévaloirdel'arrêtL . ,aChambre conclut donc que, dans lescirconstances
de l'espèce, lepréseritarrêtn'a pas l'autoritéde la chosejugée à l'égard
du Nicaragua.

425. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, et en particuliea rux
paragraphes 68 a 103dudit arrêt,

àl'unanimité,
Décideque letraci:de la frontièreentre la République d'El Salvadoret
la Républiquedu Honduras dans le premier secteur de leur frontière
commune non décrit à l'article 16du traité généradle paix signépar les

Parties le 30octobre 1980est lesuivant:
A partir du tripoint international appeléEl Trifinio au sommet du
Cerro Montecristo(pointAsurla carte no 1ljointeà l'arrêt; coordonnée :s
14"25'10" nord, 89"21'20" ouest), la frontièrese poursuit d'une façon

On trouvera unexc:mplairede cette carte dans unepochette placéeà la fin du
présentfasciculeou duvolumeC.I.JRecueil1992selon le cas.[NdueGreffe.]généraleen direction de l'est lelong de la ligne de partage des eaux des
rivièresFrio ou Sesecapa et del Rosario,jusqu'à sajonction avecla ligne
de partage des eaux (lu bassin de la quebradade Pomola (point B sur la

carte no 1jointe; coo1:données : 14"25'05" nord, 89"20'41" ouest); de ce
point, en direction di1nord-est, le long de la ligne de partage des eaux du
bassin de la quebrau'ade Pomola jusqu'à sa jonction avec la ligne de
partage des eaux entre la quebrada de Cipresales et la quebrada del
Cedron, PefiaDorada et Pomolaproprement dite(point Csur lacarte no1
jointe; coordonnées: 14"25'09" nord, 89"20'30" ouest); de ce point, le
long de cette dernièreligne de partage des eauxjusqu'à l'intersection des
lignes médianes des quebradasde Cipresales et Pomola (point D sur la
carte no 1 jointe; coordonnées: 14'24'42" nord, 89" 18'19" ouest);
ensuite, en aval en suivant la ligne médiane de la quebradade Pomola,
jusqu'au point de cette ligne médiane le plus proche de la borne de
Pomola à El Talquezalar; et de ce point, en ligne droite, jusqu'à cette

borne (point E sur la carte no 1jointe; coordonnées :14"24'51" nord,
89" 17'54" ouest); de là en lignedroite dansla direction sud-estjusqu'à la
borne du Cerro Pied1.aMenuda (point F sur la carte no1jointe; coordon-
nées :14"24'02" nord, 89" 16' 40"ouest); et de là enligne droite jusqu'à la
borne du Cerro Zapotal (point G sur la carte no 1jointe; coordonnées:
14"23'26" nord, 89" 14'43" ouest); àdes fins d'illustration, la ligne est
indiquéesur la carte no1jointe à l'arrêt.

426. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 104 à 127dudit arrêt,

àl'unanimité,

Décideque le trace:de la frontière entrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le deuxième secteur de leur frontière
commune non décrit à l'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980estle suivant :
De la Pefia de Cayaguanca (point A sur la carte noII ljointe àl'arrêt;

coordonnées : 14"21 '54" nord, 89" 10'11" ouest), la frontière suit une
lignedroite versl'estmaisen descendant légèrementverslesudjusqu'à La
Loma de Los Encinos (point B sur la carte no II jointe; coordonnées:
14"21'08" nord, 89"08' 54"ouest); et de cepoint, une ligne droitejusqu'à
la colline appeléeEl Burro ou Piedra Rajada (point C sur la carte no II
jointe; coordonnées: 14"22'46" nord, 89"07' 32"ouest); de là, une ligne
droite jusqu'à la source de laquebradaCopantillo, et de la le milieu de la
quebradaCopantillo vers l'aval jusqu'au confluent de celle-ci et de la
rivière Sumpul (point D sur la carte no II jointe; coordonnées:
14"24'12"nord, 89"06' 07"ouest); etellesuitalors lemilieu de la Sumpul

On trouveraun exi:mplairede cette carte dansune pochette placéeà la fin du
présentfasciculeou du.~olumeC.I.JRecuei1992selon le cas.[Nodu Greffe.]vers l'avaljusqu'au confluent de celle-ci et de la quebrada Chiquita ou
Oscura (point E sur la carte no IIjointe; coordonnées :14"20'25" nord,
89"04'57" ouest); à des fins d'illustration, la ligne est indiquée sur la
carte noIljointe à l';arrêt.

427. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 128à 1135 dudit arrêt,

à l'unanimité,

Décideque le trac~ide la frontière entrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le troisième secteur de la frontière
commune non décrita l'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:

Depuis la borne de Pacacio(point Asurla carte noIII 'jointeà l'arrêt;
coordonnées : 14"00'28" nord, 88"49'18" ouest),la frontière suit le Rio
Pacacio vers l'amont jusqu'à un point (point B sur la carte no IIIjointe;
coordonnées: 14" OC:38" nord, 88"48'47" ouest)situéa l'ouest du Cerro
Tecolate ou Los Tecolates; de la, vers l'amont de la quebrada, jusqu'à la
crêtedu Cerro Tecolate ou LosTecolates(point Csur lacarte noIIIjointe;
coordonnées : 14"OC! 33" nord, 88"48'18"ouest) et, le long de la ligne de
partage des eaux siir cette hauteur, jusqu'à une arête situéeà environ
1kilomètreau nord-est (point D sur la carte noIIIjointe; coordonnées:
14"06'48" nord, 88'47'52" ouest);de là, en direction de l'est,jusqu'à la
hauteur voisine situéeau-dessus de la source du Torrente La Puerta
(point E sur la carte no III jointe; coordonnées: 14"06'48" nord,
88'47'31" ouest) el:,vers l'aval de ce torrent, jusqu'à l'endroit où ce
dernier rejoint la Giialsinga (pointF sur la carte no IIIjointe; coordon-
nées :14"06'19" nord, 88"47'01" ouest); de là, la frontière suit le milieu
de la Gualsinga, vers I'aval,jusqu'au confluent de la Gualsinga avec la
rivière Sazalapa (point G sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"06' 12" nord, 88"46'58" ouest) et de là, vers l'amont, le milieu de la
Sazalapa jusqu'au confluent de cette rivière et de la quebrada
Llano Negro (point H sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"07'11"nord, 88" 44'21 " ouest);de la,endirection du sud-est,jusqu'au
sommet de la hauteur (point 1sur la carte no IIIjointe; coordonnées:
14"07'01" nord, 88"44'07"ouest); etdela,verslesud-est,jusqu'à lacrête

de la hauteur portant sur la carte une cote de 1017 mètres d'altitude
(point J sur la carte no III jointe; coordonnées: 14O06'45" nord,
88"43'45" ouest); de là, la frontière, obliquant encore davantage vers le
sud, se dirige en passant par le point de triangulation appeléLa Canada
(point K sur la carte no III jointe; coordonnées: 14"06'00" nord,

' On trouvera unexemplairede cette cartedans une pochetteplacéeà la fin du
présentfasciculeouduvolumeC.I.3.Recueil1992selon le cas.[Notedu Greffe.]88"43'52" ouest)jusqu'à l'arête relianlteshauteursindiquéessurlacarte
comme étantle Ceno El Caraco1et le Cerro El Sapo (en passant par le
point L sur la carte no III jointe; coordonnées: 14O05'23" nord,
88"43'47" ouest)et clelàjusqu'à laformation marquéesurlacarte comme
étantle Portillo El C:hupa Miel (point M sur la carte noIIIjointe; coor-
données: 14"04/35'' nord, 88"44'10" ouest); de ce point, en suivant

l'arête, jusqu'auCerro El Cajete (point N surla carte noIIIjointe; coor-
données : 14"03' 55"nord, 88"44'20" ouest); et, de là,jusqu'au point où
la route actuelle reliantArcatao à Nombre de Jesus passe entre le Cerro
El Ocotillo et le Ce:rro Lagunetas (point O sur la carte no III jointe;
coordonnées : 14"03'18" nord, 88"44' 16"ouest); de là, en direction
du sud-est,jusqu'au sommet d'une hauteur portant sur la carte une cote
de 848 mètres (paint P sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"02'58" nord, 88"43' 56"ouest); de la vers l'est,en descendant légère-
ment vers le sud, jusqu'à une quebradaet le long du lit de la quebrada
jusqu'à la jonction (le cette dernière avec le Gualcuquin (point Q sur la
carte no IIIjointe; c:oordonnées:14"02'42" nord, 88"42'34" ouest); la
frontière suit alors1~milieu du Gualcuquin, en aval,jusqu'à la Poza del

Cajon (point R sur la carte no IIIjointe; coordonnées :14"01'28" nord,
88"41' 10"ouest); à des fins d'illustration, la ligneestindiquéesurlacarte
noIIIjointe a l'arrêt.
428. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, eten particulieraux
paragraphes 186 à 267dudit arrêt,

LACHAMBRE,
par quatre voix contre une,

Décideque letrac15de la frontièreentrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le quatrième secteur de la frontiere
commune non décrit àl'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980estle suivant :

Depuisla source de la Orilla (point Asurlacarte noIV1jointe à l'arrêt;
coordonnées :13"53'46" nord, 88"20'36" ouest), la frontière s'étend,en
passant par le col (l'El Jobo, jusqu'à la source de la Cueva Hedionda
(point Bsurlacarte il0IVjointe; coordonnées:13"53'39"nord, 88"20' 20"
ouest),puis elle suit lemilieu de cecoursd'eau jusqu'à son confluent avec
la rivière Las Canas (point C sur la carte no IVjointe; coordonnées:
13"53' 19" nord, 88" 19'00" ouest); et, de là, le milieu de la rivière, en
amont,jusqu'en un point (point D sur la carte noIVjointe; coordonnées :
13"56'14"nord, 88" 15'33"ouest) àproximitédu villagede Las Piletas; a

partir delà,elles'oriente versl'est,enpassant parun colindiquécomme le
point Esurlacarte noIVjointe (coordonnées :13"56'19"nord, 88" 14'12"
ouest),jusqu'à une hauteur indiquéecommele point F sur la carte noIV

-
' On trouveraun exemplairede cette carte dans une pochette placaela fin du
présentfasciculeou du volumeC.I.J.Recueil1992selon le cas.[NdueGreffe.] DIFFÉR END (ELSALVADOR/HONDUR (AARS) ÊT) 614

jointe (coordonnées: 13"56'11"nord, 88" 13'40"ouest) et ensuite vers le
nord-est jusqu'en uri point sur la rivière Negro ou Pichigual(marqué G
sur lacarte noIVjointe; coordonnées :13"57' 12"nord, 88" 13'11 " ouest);
elle suit le milieu de:la rivière Negro ou Pichigual,en aval,jusqu'à son

confluent avec la rivière Negro-Quiagara (point H sur la carte no IV
jointe; coordonnée!; : 13"59'37" nord, 88" 14'18" ouest); ensuite, en
amont elle suit lemil.ieudu Negro-Quiagarajusqu'à la borne de Las Pilas
(point 1 sur la carte no IV jointe; coordonnées: 14"00'02" nord,
88"06'29" ouest); et de là, en ligne droite, s'étend jusqu'au Malpaso de
Similaton(point J sur la carte noIVjoint;coordonnées :13"59'28" nord,
88"04'22" ouest); àilesfins d'illustration, la ligneestindiquéesurla carte
noIVjointe à l'arrêt.

POUR: M. Sette-Carnaraprésidentde la Chambre;sirRobertJennings, Prési-
dent de la Cour; MOda, fice-Présidente la Cour;M. TorresBemardez,
juge ad hoc;
CONTRE ;M. Valticosjuge ad hoc.

429. Pour lesmotifs exposésdansle présent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 268 à 305dudit arrêt,

àl'unanimité,
Décide que letrac6 de la frontiere entre la République d'El Salvadoret
la République du Honduras dans le cinquième secteur de leur frontière

commune non décrit à l'article 16du traité générale paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:
Du confluent avec la rivière Torola du cours d'eau identifié dans le
traité généralde paix comme étant la quebrada de Mansupucagua
(point A surla carte noV1jointe àl'arrêt;coordonnées: 13"53' 59"nord,

87"54'30"ouest),lafrontieresuit lemilieude laTorola, en amont,jusqu'à
son confluent avec un cours d'eau appelé quebrada del Arenal ou
quebrada de Aceituno (point B sur la carte no V jointe; coordonnées:
13"53'50" nord, 87"50'40" ouest); de là, elle remonte ce cours d'eau
jusqu'à un point,situéà sa source ou àproximité(point Csurla carte noV
jointe; coordonnée:,: 13"54'30" nord, 87"50'20" ouest); de là, elle se
poursuit en ligne droite en direction de l'est,en remontant quelque peu
vers le nord, jusqu'à une colline de quelque 1 IO0 mètres d'altitude
(point D sur la c,wte no V jointe; coordonnées: 13O55'03" nord,
87"49' 50"ouest); de cepoint, ellesuituneligne droitejusqu'à une colline

proche de la rivièreUnire (point E surla carte noVjointe; coordonnées :
13"55'16" nord, 87"48'20" ouest) et se prolonge jusqu'au point le plus

1 On trouvera unex,:mplairde cettcartedans une pochette placéeà la fin du
présentfasciculoudu volume C.I.JRecuei1992selon lcas.[NoteduGreffe.]proche sur 17Unire;elle se poursuit alors le long du milieu de ce cours
d'eau, en aval, jusclu'au point appelé Paso de Unire (point F sur la
carte noVjointe; coordonnées :13"52'07" nord, 87"46'O1 " ouest);àdes
fins d'illustration, la ligneest indiquéesur la cartejointe à l'arrêt.

430. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, et en particulieraux
paragraphes 306 à 322dudit arrêt,

à l'unanimité,
Décide que le tract: de la frontière entre la Républiqued'El Salvador et
la République du Honduras dans le sixième secteur de leur frontière
commune non décrit àl'article 16du traité généradle paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:

A partir du point sur la rivière Goascoran connu sous le nom de Los
Arnates (point A sur la carte no VI1 jointe à l'arrêt;coordonnées
13"26'28" nord, 87"43' 25"ouest),la frontièresuitlecours de larivièreen
aval, au milieu de son lit,jusqu'au point où celle-ciémergedans les eaux
de la Bahia La UniCin,golfe de Fonseca, passant au nord-ouest des Islas
Ramaditas, les coc~rdonnéesdu point terminal dans la baie étant

13"24'26" nord, 87"49' 05"ouest; à des fins d'illustration, la ligne est
indiquéesurla carte noVIjointe à l'arrêt.
431. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, ee tn particulier aux
paragraphes 323 à 3138dudit arrêt,

1) par quatre voix contre une,
Décide que les Parties, lorsqu'elles ont demandéà la Chambre, à I'ar-
ticle 2, paragraphe :!du compromis du 24 mai 1986,«de déterminerla

situationjuridique ciesîle..»,lui ont conféré compétence pour détermi-
ner, entre les Partie:;,la situationjuridique de toutes les îles du golfe de
Fonseca, mais que cette compétence ne doit être exercée qu'ence qui
concerne les îles dont il aétéétabli qu'ellesfont I'objet d'un différend;

POUR: M. Sette-Camara, président dela Chambre; sir Robert Jennings,
fiésident de la Cour; M.Oda, Vice-Président dela Cour; M. Valticos,
juge ad hoc;
CONTRE: M. Torres Bernardezjuge ad hoc.

2) Décide que les îlesdont il a étéétabli qu'ellefsont l'objet d'un diffé-
rend entre les Parties sont

On trouvera unex,:mplairede cette carte dansune pochette placéeà la fin du
présentfasciculeou du volumC.I.JRecueil1992selonle cas.[Note duGreffe.]

268 i) par quatre voix contreune :El Tigre;
POUR: M. Sette-Cainara,présidentela Chambre;sirRobert Jennings,Prési-
dent dela Cour;M. Oda, Vice-Présidendte la CourM. Valticos,juge ad
hoc;
CONTRE: M. Torres Bernardez,jugead hoc;

ii)à l'unanimité:Meanguera et Meanguerita.

3) Al'unanimité,

Décidequel'îled'El Tigrefaitpartie du territoire souverain de la Répu-
blique du Honduras.
4) A l'unanimité,

Décideque I'îlede Meanguera fait partie du territoire souverain de la
République d'El Salvador.

5) Par quatre voix contre une,

Décideque I'îlede Meanguerita fait partie du territoire souverain de la
République d'ElSalvador;
POUR: M. Sette-Cainara,présidentela Chambre;sirRobert Jennings,Prési-
dentde la Cour;M. Oda, Vice-Présidendte la CourM. Valticos,juge ad
hoc;
CONTRE: M. TorresBernardez,jugead hoc.

432. Pour lesmotifs exposésdans leprésent arrêt, ee tn particulier aux
paragraphes 369 à 420dudit arrêt,

1) par quatre voix contre une,

Décideque la situationjuridique des eaux du golfe de Fonseca est la
suivante :legolfede Fonsecaestunebaiehistorique dont leseaux,sujettes
jusqu'en 182 1au seul contrôle de l'Espagne etde 1821a 1839de la Répu-
blique fédérale d'Amériquecentrale, ont ensuite été,par voie de succes-
sion, soumises àla souveraineté de la République d'El Salvador,de la
République du Horiduras et de la Républiquedu Nicaragua conjointe-
ment, et continuent de l'être,comme définidans le présent arrêt, mais a
l'exclusion d'une ceinture, telle qu'actuellement établie, s'étendantsur
une distance de 3 m:illes(1lieuemarine) àpartir du littoral de chacun des
trois Etats, cette ceinture étantsoumise a la souveraineté exclusive de

1'Etatriverain, et saus réservede la délimitationentre le Honduras et le
Nicaragua effectuéeenjuin 1900et des droits existants de passage inof-
fensifà travers laceinture de3millesetleseaux soumises alasouveraineté
conjointe; les droits sur les eaux dans le tronçon central de la ligne de
fermeture du golfe,c'est-à-direentre un point decettelignesituéa3milles
(1 lieue marine) de Punta Amapala et un point de cette ligne situé à3 milles (1 lieue ma.rine) de Punta Cosigüina, appartiennent conjointe-
ment auxtrois Etats du golfetant qu'iln'aura pas été effectuéee délimi-
tation de lazone ma.ritimepertinente;

POUR: M. Sette-Cainara,présidentde la Chambresir Robert JenningsPrési-
dent de la Cour; M.Valticosjuge ad hoc; M. Torres Bernardez,juge ad
hoc;
CONTRE: M. Oda, Vice-Présidente la Cour.

2) Par quatre voix contre une,

Décide que les Pa.rties,lorsqu'elles ont demandéà la Chambre, à l'ar-
ticle 2, paragraphe 2, du compromis du 24 mai 1986,«de déterminerla
situation juridique ..des espaces maritimes», ne lui ont pas conféré
compétencepour pi-océderà une quelconque délimitationdesdits espaces
maritimes, que ce soitàl'intérieur ouàl'extérieurdu golfe;

POUR :M. Sette-Camara, présidentde la Chambresir Robert JenningsPrési-
dent de la Cour:M. Oda, Vice-Présidente la Cour; M.Valticosjuge ad
hoc;
CONTRE: M. Torres,Bernardez,jugead hoc.

3) Par quatre voix contreune,

Décide que lasituationjuridique deseauxsituéesendehors du golfe est
la suivante:le golfe de Fonseca étant unebaie historique dont trois Etats
sont riverains, la ligne de fermeture du golfeconstitue la ligne de base de
la mer territoriale; la mer territoriale, le plateau continental et la zone
économique exclu~~ivde'El Salvador et ceux du Nicaragua au large des

côtes de ces deux Ikats doivent également être mesurésv ,ers le large,
partir d'untronçon dela ligne de fermetures'étendantsurune distance de
3 milles (1 lieue marine), le long de ladite ligne, à partir de Punta
Amapala (en El Salvador) et de 3 milles (1 lieue marine) à partir de
Punta Cosigüina (au Nicaragua) respectivement,mais le droit a une mer
territoriale,un plateau continental età une zone économique exclusive
au large du tronçoincentral de la ligne de fermeture appartient aux trois
Etats du golfe, ElSalvador,le Honduras etleNicaragua, et que toute déli-
mitation des zones;maritimes pertinentes devra être effectuéepar voie
d'accord sur la base du droitinternational;

POUR: M. Sette-Ciimara,Présidentde la ChambresirRobert Jennings,Prési-
dent de la Coui,;M.Valticosjuge ad hoc; M. Torres Bernardez,juge ad
hoc;
CONTRE :M. Oda, Vice-Présidente la Cour.

Fait en anglais et en français, letexte anglais faisant foi, au Palais de la
Paix, àLa Haye, la onze septembre mil neuf cent quatre-vingt-douze, en
quatre exemplaire:;,dont l'un resteradéposéauxarchives de la Cour etles
autres seront transmis respectivement au Gouvernement de la Répu-blique d'El Salvado~,,au Gouvernement de la République du Honduras
et au Gouvernement de la Républiquedu Nicaragua.

Le présidentde la Chambre,
(Signé)JoséSETTE-CAMARA.

Le Greffier,
(Signé)Eduardo VALENCIA-OSPINA.

M. ODA,Vice-Présidentde la Cour,joint une déclaratioà l'arrêt.

MM. VALTICO et TORRESBERNARDEjZ ug,es ad hoc,joignenà l'arrêt
les exposésde leur opinion individuelle.

M. ODA,Vice-Pr~Ssidentde la Cour, joint à l'arrêt l'exposde son
opinion dissidente.

(Paraphé)J.S.C.

(Paraphé)E.V.O.

Bilingual Content

11SEPTEMBER 1992

JUDGMENT

LAND, ISLAhD AND MARITIME FRONTIERDISPUTE

(ELSALVADClR/HONDURAS: NICARAGUA intervening)

DIFFÉREND FRONTALIER TERRESTRE,INSULAIRE

ET MARITIME
(ELSALVADOR/HONDURAS; NICARAGUA (intervenant))

11SEPTEMBRE 1992

ARRÊT INTERNATIONALCOURT OF JUSTICE

1992 YEAR 1992
Il September
General List
No. 75 Il September 1992

CASE CONCERNING THE LAND, ISLAND AND

MARITIME FRONTIER DISPUTE

(EL SALVADOR/HONDURAS: NICARAGUA inte~ening)

Case broughtby SpecialAgreement - Dispute involvingsix sectorsof interna-
tional landfrontier, legal situation of islands and of maritime spaces inside and

outside the Gulfof Fonseca.
Land boundaries - Applicability and meaning of principle of uti possidetis
juris - Relevance of certain "titles" - Link betweendisputedsectorsand adjoin-
ing agreedsectorsof boundary - Useof topographicalfeatures inboundary-mak-
ing - Special Agreement and 1980General Treatyof Peacebetween the Parties
- Provisionin Treatyfor accountto be taken by Chamberof "evidenceand argu-
ments of a legal,historical,human orany otherkind, broughtbeforeit by the Par-
ties and admitted under international law" - Significance to be attributed to

Spanish colonialtitulos ejidales - Relevanceofpost-independence land titles -
Role of effectivités - Demographic considerationsand inequalities of natural
resources - Considerations of "effective control" of territory - Relationship
between titlesand effectivités - Criticaldate.

Firstsectorof land boundary - Interpretationof Spanish colonialland titles -
Effect of grant by Spanish colonial authorities to community in one province of
rightsoverlandsituate inanother - Whetheraccountmay betaken ofproposalsor

concessionsmade in negotiations - Whetheracquiescencecapableof modifying
uti possidetis juris situation - Interpretation of colonial documents - Claims
based solelyon effectivités - Relevanceof post-independenceIand titles - Sig-
nificanceof topographicallysuitable boundary lineagreedad referendum.

Second sector of Iand boundary - Interpretation of Spanish colonial land
titles- Circumstancesjustifying reliance on post-independence land titles -

Interpretationof title- CIuimstoparticulararea based oneffectivités. COUR INTERNATIONALEDE JUSTICE

ANNÉE 1992 1992
1 lseptembre
Rôlegénéral
11 septembre 1992 no 75

AFFAIREI>UDIFFÉREND FRONTALIER

TERRESTRE,INSULAIREETMARITIME

(EL SALVADOIVHONDURAS; NICARAGUA (intervenant))

Instance introduite,var compromis - Différendportant sur six secteurs ter-
restresde lafrontière internationale etsur la situation juridique desîles et des
espacesmaritimesà Ifi,vtérieuert à l'extérieurdu golfe deFonseca.
Frontièresterrestres- Applicabilitet significationduprinciped'utipossidetis
juris - Pertinencede certains «titres» - Lien entreles secteursen litigeet les
secteurscontigusde lafrontière qui ontfait l'objetd'un accord - Utilisationde

particularitéstopographiquesaux fins du tracéde frontières - Compromiset
traité généra dle paix de 1980 entreles Parties - Dispositiondu traitérelative
aux ((élémentdsepreuveet arguments de naturejuridique, historique,humaineou
autre,soumis à la Chambrepar les Partieset admisendroit international», quela
Chambredoitprendrefinconsidération - Significationquidoitêtre attribuéeaux
titulos ejidalescoloni~ruxespagnols - Pertinencedes titresfoncierspostérieurs
à l'indépendance - Rôle des effectivités- Considérations démographiqueest
inégalitédes ressource> naturelles- Considérations de ((contrôleeffectif» du ter-
ritoire- Relationsenrrelestitresetleseffectivités - Date critique.
Premiersecteurde krfrontièreterrestre - interprétationde titresfonciers colo-

niaux espagnols - EfJetde l'attribution,par lesautoritéscolonialesespagnoles,à
une population d'une province,de droits sur des terres situéesdans une autre
province - Question tiesavoir s'ilpeut être tenu comptede propositionsou de
concessions intervenue?a:ucoursdenégociations - QuestiondesavoirsiI'acquies-
cementpeut modifierllzsituation résultantde l'utipossidetis juris - Interpréta-
tion des documentsde l'époque coloniale - Prétentionsbasées seulementsur des
effectivité- Pertinencedestitresfonciers postérieur s l'indépendance - Signifi-
cationd'une lignefrontièreappropriée au regardde la topographieet convenuead
referendum.
Deuxièmesecteur dt?lafrontière terrestre- Interprétation des titrefsonciers

coloniauxespagnols - Circonstancesautorisant à s'appuyersur des titrefsonciers
postérieurs àI'indépentianc e Interprétationde titre- Prétentionssur unezone
spécifiquebaséessurdes effectivités.352 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

Thirdsectoroflandboundary - Interpretationof Spanishcolonialland titles -

Interpretationof interlockingtitles - lmpossibility ofreconcilingal1recordedref-
erencesto landmarks,distancesand directions - Line whichharmonizesidentifi-
ablefeatures and correspondsto recordeddistances - Relevanceofpost-indepen-
denceland titles - CIaimsbasedsolelyon effectivités.

Fourthsectorof land boundary - Interpretationof Spanishcolonialland titles
and relatedjudicial decision - Reference to negotiationsbetweenthe Parties -
Statement by Partyof its viewon a questionoffart - Significance ofrecognition
by Partythat certaincommunal landsstraddledinternationalfrontier - Claimto
area which was crownlands (tierras realengas)in colonialtimes - Absence of

agreement between Partiesas to location of endpoint of agreed sectorof boun-
dary - Limits ofjurisdiction of the Chamber - Absenceof evidencefordetermin-
ing uti possidetis juris on part of line - Applicationof equity infra legem -
Claimsbasedoneffectivités.

Fifthdisputedsectorof the land boundary - Interpretationof Spanishcolonial
land titles - Claimsbasedoneffectivités.
Sixth disputed sector of the land boundary - Colonialboundaryformed by

river - Change of river's course - New argument not consistentwith previous
historyof dispute - Significance of 18thcenturymap and survey - Relevanceof
past negotiations - Boundary linein river withseveralmouths.

Legal situation of islands of the Gulfof Fonseca - Jurisdiction of the Charn-

ber - Questionwhichislandswereindisputeut date ofSpecialAgreement - Law
applicableto islanddispute - Uti possidetisjuris of 1821 - Colonialeffectivités
and the islands - Evidencefor applicationofuti possidetisjuris fragrnentaryand
ambiguous - Recourseto otherevidenceand arguments contemplatedby Special
Agreement - Relevance of conduct of newly-independentStates as a guide to

uti possidetis juris boundary - Acquiescenceand lackofprotest.

El Tigreisland - PresenceofHondurasintheislandand administrationbyit -
Attitude of El Salvador.
Meanguera and Meanguerita islands - Historyof dispute - Administrationof

Meanguera by El Salvador - Conductrevealingacquiescence.

Legalsituationof maritimespaces - WhetherjurisdictionofChamberincludes
delimitation of maritime spaces - Interpretation of SpecialAgreement - Ordi-
nary meaning of text in its context - Ascertainment of common intention

expressedin SpecialAgreement - Jurisdictionandprincipleof consent.

Gulfof Fonsecaasan historicbay withthree coastalStates - Particularhistori-
calrégimeestablishedbypractice - 1917Judgement of CentralAmerican Court
of Justice - Exclusivelittoral maritime belt of 1 marine league,further beltfor
rights of maritime inspection,1900maritime delimitation betweenHonduras and

Nicaragua - Uso inocente of watersof Gulf - Sovereignty of three States in
historicwaters - Findingin 1917Judgement thatwatersof the Gulfare subjectto
acondominio (CO-ownership - ) Legalstatus of1917Judgement - Judgementasa
relevantprecedentdecisionofa competentcourtand subsidiatymeansfor determi-
nation ofrulesof law(Statute,Art. 38) - Conclusionof ChamberthatGulfwaters,

otherthan 3-milemaritimebelts,and watersdelimitedin 1900,arehistoricwaters Troisièmesecteurdtl lafrontière terrestre - Interprétation des titrefsonciers
coloniauxespagnols - Interprétationde titresimbriqués - Impossibilitédeconci-
liertouslesrepères, distanceset directionsfigurant danslesréférence s Ligne qui

concorde avecdes par.!icularitéisdentifiables etcorrespondeaux distances indi-
quées - Pertinencede.~titresfoncierspostérieurs à l'indépendance - Prétentions
baséesseulementsur d,oseffectivités.
Quatrièmesecteurde lafrontièreterrestre - Interprétation des titrefsonciers
coloniauxespagnobet d'unedécision judiciairequi les concerne - Référenca eux
négociationsentrelesParties - Exposé par unePartiedeson avissur unequestion
defait - Significatior.!de la reconnaissancepar une Partiedufait que certaines
terrescommunales che.~auchaienltafrontière internationale - Prétentionsur une
zone relevantdes terre3de la Couronne(tierrasrealengas)à l'époque colonial e

Absence d'accordentrc les Parties quant à l'emplacementdu point terminal du
secteurde lafrontière ~yantfait l'objetd'unaccord - Limites de lajuridiction de
laChambre - Absenct,dëlémentsdepreuvepour déterminer I'utipossidetisjuris
sur une partie de la ligne - Applicationde l'équité infra legem - Prétentions
baséessurdes effectivirés.
Cinquièmesecteure.vlitige de lafrontière terrestre - Interprétation des titres
fonciers coloniauxespagnols - Prétentionsbaséessur deseffectivités.
Sixièmesecteurenlitigedelafrontière terrestre - Frontièrecoloniale constituée
par une rivière - Changementde coursde la rivière - Araurnentnouveaunon
Conformeavec~'historic~Ü duedifférend - Significationd'unecarte etdlunarpen-
tage du XVIIIe siècle -- Pertinencedes négociationspassées - Ligne frontière
- -
marquéepar un cours'l'eauayantplusieur~embouchu~es.
Situationjuridique es îlesdu golfe de Fonseca - Compétencedela Chambre
- Questiondesavoirquellesîlesétaient en litige à ladate du compromis - Droit
applicableau différend insulaire - Uti possidetisjuris de 1821 - Les effectivités
coloniales encequi coficernelesîles - Elémentsdepreuvede caractère fragmen-
taireet ambigu enfaveur de l'applicationde lhti possidetis juris - Recours à
d'autres éléments dpereuveet arguments envisagés dans le compromis - Perti-
nencedu comportementd'Etats nouvellement indépendants entant qu'indication
de la-frontièrede 1hti possidetisiuris - Acquiescementetabsencedeprotestation.

11;d'El Tigre - fidsence du- ond du ranss l'îleet administrationde celle-ci
par cetEtat - Attitudt.d'El Salvador.
IIesdeMeangueraetdeMeanguerita - Historiquedudifférend - Administra-
tion de Meanguera par.El Salvador - comportement révélateud r'unacquiesce-
ment.
Situationjuridique desespacesmaritimes - Questiondesavoirsilacompétence
de la Chambre compre,vdla délimitation desespacesmaritimes - Interprétation
du compromis - Sens ordinairedu textedans son contexte - Déterminationde
l'intention communedans le compromis - Compétenceet principedu consente-
ment.

Le golfe de Fonsecaen tant que baie historiqueavec trois Etats riverains -
Régimehistoriqueparliculierétablipar la pratique - Arrêr tenduen 1917par la
Courdejustice centraniéricaine - Ceinturemaritime littoraleexclusivede 1lieue
marine, autreceinturepourl'exercicedesdroitsd'inspectionmaritime,délimitation
maritimepartiellede 1!,00entreleHonduras et leNicaragua - Uso inocente des
eaux dugolfe - Souverainetéde troisEtats dansdes eaux historiques - Conclu-
sion,dansI'arrê dte 1917,queleseauxhistoriquessont soumisesàuncondominio
(copropriété) - Statut juridique de l'arrêdte 1917 - Arrêt a prendreen compte
comme décisionconstiluantunprécédenptertinent d'un tribunal compétenett en
tantquemoyen auxiliairededéterminationdesrèglesdedroit(article 38duStatut)and subjectto ajoint sovereigntyof the threecoastalStates - Honduran conten-
tion of community of interests - Possibilityornecessityof delimitationof waters.

Closinglineof Gulf- Whetherornot alsoa baseline - Gulfwatersareinterna1
waterssubjecttoa specialandparticular régime - Joint sovereigntyand rightsof
passage - 1900 delimitation between Honduras and Nicaragua accepted by
El Salvador - Significance of condominio (CO-ownership f)r delimitation -
Existenceof legalrights of Hondurasin watersut the closing line.

Waters outside the Gulf - Application of modern conceptsof the law of the
sea - Territorialsea - Closinglineof historicbay constitutesbaselineof territo-
rialsea - Entitlement of Hondurasin respectof ocean watersoutsidethe Guif-
Al1threejoint sovereignsof watersinsideclosinglineof Guifhave entitlementout-
side that line to territorialsea, continentalshegand exclusiveeconomiczone -
Choicebetweencontinuationofsituation and delimitationfor the threeStates con-
cerned.

Intervention underArticle 62 of the Statute of the Court - Effect of Judgment
on State permitted to interveneas non-party - Possibleeffect of unilateralstate-

ment of intention tobe bound.
Invitation to Chamberunder Rules of Court,Articles 66 and 67, to obtain evi-
dencein situ - Requestfor admissionofdocumentsaftercloseoforalproceedings.

JUDGMENT

Present: Judge SETTE-CAMAR Pr,sidentof the Chamber; PresidentSir Robert
JENNINGS; Vice-PresidentODA; Judges ad hoc VALTICOST,ORRES
BERNARDER Ze;gistrarVALENCIA-OSPINA.

In the case concerning the land, island and maritime frontier dispute,

between

the Republic of El Salvador,

represented by
Mr. Alfredo Martinez Moreno,

as Agent and Counsel,
H.E. Mr. Roberto Arturo Castrillo, Ambassador,

as Co-Agent,
a:id
H.E. Mr. José Manuel Pacas Castro, Minister for Foreign Relations,

as Counsel and Advocate.- Conclusionde la C'hambreselon laquelleles eaux du golfe autres quecelles
situéesà l'intérieude.rceinturesmaritimes de3 milles, et leseaux délimitées en
1900,sont des eaux historiqueset sujettes à la souverainetéconjointedes trois
Etats riverains- Thè:;ehondurienned'unecommunauté d'intérê -tsPossibilité
ou nécessitéde délimit~ztiodneseaux.
Lignedefermeture tlugolfe- Questionde savoirsi cette ligne constitueaussi
une lignede baseou non - Les eaux du golfe sontdes eaux intérieuressujettesà
un régime spécia eltpcv-ticuli-r Souveraineté conjointeet droitdsepassage -
Délimitationde 1900entre le Honduras etleNicaraguaacceptéepar ES lalvador
- Significationdu coildominio(copropriété p)ur une délimitation- Existence

de droitsdu Hondurasdans leseaux situées à la lignedefermeture.
Eaux extérieuresau golfe - Applicationdes conceptsmodernesdu droitde la
mer - Mer territoriahs- La lignedefermetured'unebaiehistoriqueconstituela
lignede basede la merterritoriale - Droitsdu Hondurassur leseaux océaniques
en dehorsdu golfe - Lestroissouverainsen commun sur leseaux en deçàde la
ligne defermeture du ~rolfeont, au-delàde cette ligne,des droità une mer terri-
toriale,à unplateau continental età une zone économique exclusive - Le choix
entrelemaintien dela situation ou unedélimitationappartien atux troisEtats inté-
ressés.
Interventionen verticde l'article62du Statut de la Cour- Effet de l'arrêstur

I'Etatadmisà intervenir entant quenonpartieà l'instance - Effet éventuelirne
déclarationunilatéraled'intention d'être aliinési.
Invitation adresséelila Chambrerelativeà lëtablissement des preuvessur les
lieux (articles6 et 67 du Règlementde la Cour) - Demande d'autorisationde
produiredes documenlsaprès la clôturede laprocédure orale.

Présents:M. SETTE-CAMApR rAs,identde la Chambre; sir Robert JENNINGS,
Présidentde,la Cour;M. ODA,Vice-Présidend te la Cour; MM. VAL-
TICOS, TORICE BSERNARDE jZg,es ad hoc; M. VALENCIA-OSPINA,
Greffier.

Enl'affairedu diffkrendfrontalierterrestre,insulaireet maritime,

entre

la République d'ElSalvador,

représentépear
M. AlfredoMartinczMoreno,
comme agentet coriseil,

S. Exc.M. RobertoArturoCastrillo,ambassadeur,
commecoagent,

et
S. Exc.M. José ManueP l acasCastro, ministredes relations extérieures,

comme conseilet avocat, Lic. Berta Celina Quinteros, Director General of the Boundaries Office,
as Counsel,

assisted by
Mr. Eduardo Jiménezde Aréchaga,Professor of Public International Law at
the University of Uruguay, former Judge and President of the Interna-
tional Court of Justice;former President and Member of the International
Law Commission,
Mr. Keith Highet, Adjunct Professor of International Law at the Fletcher

School of Law and Diplomacy and Member of the Bars of New York and
the District of Columbia,
Mr. Elihu Lauterpacht, C.B.E., Q.C., Director of the Research Centre for
International Law, University of Cambridge, Fellow of Trinity College,
Cambridge,
Mr. Prosper Weil, Professor Emeritus at the Universitéde droit, d'économie
et de sciences sociales de Paris,
Mr. Francisco Roberto Lima, Professor of Constitutional and Administrative
Law; former Vice-President of the Republic and former Arnbassador to
the United States of America,
Mr. David Escobar Galindo, Professor of Law,Vice-Rectorof the University
"Dr. José Matias Delgado" (El Salvador),
as Counsel and Advocates,

and
Mr. Fraricisco JoséChavarria,
Mr. Santiago Elias Castro,
Ms Solange Langer,
Ms Ana Maria de Martinez,

Mr. Anthony J. Oakley,
Ms Ana Elizabeth Villalta,
as Counsellors,

and
the Republic of Honduras,

represented by
H.E. Dr. Ramon Valladares Soto, Ambassador of Honduras to the Nether-
lands,

as Agent,
H.E. Mr. Pedro Pineda Madrid, Chairman of the Sovereignty and Frontier
Commission,
as Co-Agent,

Mr. Daniel Bardonnet, Professor at the Universitéde droit, d'économieet de
sciences sociales de Paris,
Mr. Derek W. Bowett, C.B.E., Q.C., LI.D., F.B.A., Whewell Professor of
International Law, University of Cambridge,
Mr. René-Jean Dupuy, Professor at the Collègede France,
Mr. Pierre-Marie Dupuy, Professorat the Universitéde droit, d'économie et
de sciences sociales de Paris,
Mr. Julio Gonzalez Campos, Professor of International Law, Universidad
Autonoma de Madrid, MmeBerta Celina Quinteros, directeur généraldu bureau des frontières,
comme conseil,

assistésde
Eduardo Jiménezde Aréchaga,professeur de droit international public a
l'universitédeI'Cruguay, ancienjuge et ancien Présidentde laCour inter-
nationale de Justice; ancien présidentet ancien membre de laCommission
du droit international,
M. Keith Highet, professeur adjoint de droit international, à la Fletcher
School of Lawand Diplomacy etmembre des barreaux de New Yorket du
district de Colum'bia,

M. Elihu Lauterpacht, C.B.E., Q.C., directeur du Research Centre for Inter-
national Law de l'universitéde Cambridge, Fellowde Trinity College de
Cambridge,
M. Prosper Weil,professeur émeriteàl'universitéde droit, d'économie etde
sciences sociales de Paris,
M. Francisco Roberto Lima, professeur de droit constitutionnel et adminis-
tratif; ancien vice-présidentde la Républiqueet ancien ambassadeur aux
Etats-Unis d'Amérique,
M. David Escobar Cialindo, professeur de droit, vice-recteur de l'université
«Dr. JoséMatias Delgado » (El Salavador),
comme conseils et avocats,

et de
M. Francisco JoséC'havarria,
M. Santiago Elias Castro,
Mme Solange Langer,
MmeAna Maria de IWartinez,
M. Anthony J. Oaklry,
MmeAna Elizabeth Villalta,

comme conseillers,

la Républiquedu Honduras,

représentéepar
S. Exc. M. Ramon Valladares Soto, ambassadeur du Honduras aux Pays-
Bas,

comme agent,
S.Exc. M. Pedro Piceda Madrid, présidentde lacommission de souveraineté
et des frontières,
comme coagent,

M. Daniel Bardonnet, professeur a l'université de droit, d'économieet de
sciences sociales de Paris,
M. Derek W. Bowett, C.B.E., Q.C., LI.D,F.B.A.,professeur de droitinterna-
tionalà l'universitéde Cambridge, titulaire de la chaire Whewell,
M. René-Jean Dupiiy, professeurau Collègede France,
M. Pierre-Marie Dupuy, professeur àl'universitéde droit, d'économie etde
sciences sociales de Paris,
M. Julio Gonzalez Campos, professeur de droit international à l'université
autonome de Ma'Jrid,355 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

Mr. Luis Ignacio Sanchez Rodriguez, Professor of International Law, Uni-
versidad Complutense de Madrid,
Mr. Alejandro Nieto, Professor of Public Law, Universidad Complutense de
Madrid,
Mr. Paul De Visscher, Professor Emeritus at the Université de Louvain,

as Advocates and Counsel,
H.E. Mr. Max Velasquez, Ambassador of Honduras to the United Kingdom,
Mr. Arnulfo Pineda Lopez, Secretary-General of the Sovereignty and Fron-
tier Commission,
Mr. Arias de Saavedra y Muguelar, Minister, Embassy of Honduras to the
Netherlands,

Mr. Gerardo Martinez Blanco, Director of Documentation, Sovereignty and
Frontier Commission,
Mrs. Salomé Castellanos, MinisterCounsellor, Embassy of Honduras to the
Netherlands,
Mr. Richard Meese, Legal Advisor, Partner in Frere Cholmeley, Paris,

as Counsel,

Mr. Guillermo Bustillo Lacayo,
Mrs. Olmeda Rivera,
Mr. JoséAntonio Gutiérrez Navas,
Mr. Raul Andino,
Mr. Miguel Tosta Appel,
Mr. Mario Felipe Martinez,
Mrs. Lourdes Corrales,

as Members of the Sovereignty and Frontier Commission,
the Republic of Nicaragua having been permitted tontemene in the case,

represented by
H.E. Mr. Carlos Argüello Gomez,

as Agent and Counsel,
H.E. Mr. Enrique Dreyfus Morales, Minister for Foreign Affairs,
assisted by

Mr. Ian Brownlie, Q.C., F.B.A., Chichele Professor of Public International
Law, University of Oxford;Fellow of Al1Souls College, Oxford,

as Counsel and Advocate,

and
Mr. Alejandro Montiel Argüello, Former Minister for Foreign Affairs,

as Counsel,

The CHAMBE RF THE INTERNATIOC NOALRT OF JUSTICEformed to deal with
the above-mentioned case,

composedas above,
after deliberation,

delivers thefollowing Judgment: M. Luis Ignacio Sanchez Rodriguez, professeur de droit international à
l'université Complutense de Madrid,
M. Alejandro Nieto, professeur de droit public à l'université Complutense
de Madrid,
M. Paul De Visscher,professeur émeriteàl'universitéde Louvain,

comme avocats et conseils,
S. Exc. M. Max Velasquez, ambassadeur du Honduras au Royaume-Uni,
M. Arnulfo Pineda Lopez, secrétaire générad le la commission de souverai-
neté etdes frontikres,
M. Arias de Saavedra y Muguelar, ministre, ambassade du Honduras aux
Pays-Bas,
M. Gerardo Martinez Blanco, directeur de la documentation de la commis-
sion de souverairietéet des frontières,

MmeSalomé Castellanos, ministre-conseiller, ambassade du Honduras aux
Pays-Bas,
M. Richard Meese, conseiljuridique, associédu cabinet Frere Chomeley à
Paris,
comme conseils,

M. Guillermo Bustillo Lacayo,
MmeOlmeda Riverii,
M. JoséAntonio GuitiérresNavas,
M. Raul Andino,
M. Miguel Tosta Appel,
M. Mario Felipe Martinez,
MmeLourdes Corra.les,
comme membres dt: la commission de souveraineté etdes frontières,

la Républiquedu Nicaragua autorisée àintervenir dans l'instance,

représentéepar
S. Exc. M. Carlos A~güelloGomez,

comme agent et coriseil,
S. Exc. M. Enrique Dreyfus Morales, ministre des relations extérieures,

assistéspar
M. Ian Brownlie, Q.C., F.B.A., professeur de droit international public à
l'universitéd'Oxford, titulaire de la chaire Chichele; Fellowde l'Al1Souls
College d'oxfortl,
comme conseil et avocat,

et
M. Alejandro Moni.ie1Argüello, ancien ministre des relations extérieures,

comme conseil,

LA CHAMBRE DE 1.ACOUR INTERNATIONALE DE JUSTICEconstituée pour
connaître de l'affaire :susmentionnée,

ainsi composée,
aprèsdélibéré,

rend l'arrêt suiva:t356 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

1. Byajoint notification dated 11December 1986,filed in the Registry of the
Court the same day, the Ministers for Foreign Affairs of the Republic of Hon-
duras and the Republic of El Salvador transmitted to the Registrar a certified
copy of a Special Agreement in the Spanish language entitled "COMPROMISO
ENTRE HONDURAS Y EL SALVADOR PARA SOMETER A LA DECISION DE LA CORTE
INTERNACIONAL DE JUSTICIA LA CONTROVERSIA FRONTERIZA TERRESTRE,INSULAR Y
MARITIMA EXISTENTE ENTRE LOS DOS ESTADOS, SUSCRITO EN LA CIUDAD DE

ESQUIPULAS, REPUBLICA DE GUATEMALA, ELDIA 24 DE MAYODE 1986'; and entering
into force on 1October 1986.
2. The Parties provided the Chamber with ajoint translation into English of
this Special Agreement under cover of a letter dated 2 May 1991,received in the
Registry on 8 May 1991.A French translation of the agreed English translation
of the Special Agreement was prepared by the Registry.
3. The Spanish text of the Special Agreement of 24 May 1986was set out in

the Judgment of the Chamber dated 13 September 1990on the application of
Nicaragua to intemene in the case (see paragraph 12 below). The agreed
English translation of the Special Agreement is as follow:

"SPECIAL AGREEMENT BETWEEN EL SALVADOR AND HONDURAS TO SUBMITTO

THEDECISIONOFTHEINTERNATIONALCOURTOFJUSTICETHE LAND,ISLANDAND
MARITIMEBOUNDARY DISPUTEEXISTING BETWEEN THE TWO STATES,SIGNED IN
THECITYOF ESQUIPULAS,REPUBLICOFGUATEMALA,ON 24 MAY 1986.

The Government of the Republic of El Salvador and the Government of
the Republic of Honduras,

Consideringthat on 30 October 1980, in the City of Lima, Pem, they
signed the General Treaty of Peace, by means of which, interalia,they deli-
mited the landboundary of both Republics in those sectors where there did

not exist any dispute;
Consideringthat within the period of time envisaged by Articles 19and
31of the General Treaty of Peace, of 30October 1980,no direct agreement
was reached regarding the differences relating tothe existing boundaries in

respect of the remaining land areas in dispute and relating to the juridical
status of the islands and of the maritime spaces;

Have designated as their respective Plenipotentiaries, El Salvador its
Minister of Foreign Affairs,LicenciadoRodolfo Antonio Castillo Clara-
mount, and Honduras its Minister of Foreign Affairs, the lawyer Car-
los LopezContreras, who having found their Full Powers to be in good and
appropriate form :

AGREETHE FOLLOWING :

Article 1
Constitution ofa Chamber

1. In application of Article 34of the General Treaty of Peace, signed on
30 October 1980,the Parties submit the issues mentioned in Article 2of the
present Special Agreement to a chamber of the International Court of Jus-

tice, composed of three members, with the consent of the Parties, who will
express this in a joint form to the President of the Court, this agreement 1. Par notification conjointe du 11décembre1986,déposéeau Greffe de la
Cour le mêmejour,les ministres des relations extérieuresde la Républiquedu
Honduras et de la Républiqued'El Salvadoront transmis au Greffier une copie
certifiéeconforme d'un compromis en langue espagnole intitulé ((COMPROMISO
ENTRE HONDURAS Y EL SALVADOR PARA SOMETER A LA DECISION DE LA CORTE
INTERNACIONAL DE JUSTICIA 01 CONTROVERSIA FRONTERIZA TERRESTRE,INSULAR Y
MARITIMA EXISTENTE ENTRE LOS DOS ESTADOS, SUSCRITO EN LA CIUDAD DE
ESQUIPULAS, REPUBLICA DE GUATEMALA, EL DIA 24 DE MAYO DE 1986», dont
l'entréeen vigueur éts.itfixéeau ler octobre 1986.

2. Les Parties ont fournià la Chambreune traduction commune en langue
anglaise de ce compromis sous le couvert d'une lettre en date du 2 mai 1991,
reçue au Greffe le 8mai 1991.Unetraduction en français de la version anglaise
approuvéepar les Parties du compromis a été établip ear le Greffe.
3. Le texte espagnol du compromis du 24 mai 1986a été reproduitdans
l'arrêten date du 13septembre 1990rendu par la Chambre sur la requêtedu
Nicaragua à fin d'intervention dans l'affaire (voir paragraphe 12ci-après).Le
texte de la traduction en français du compromis est le suiva:t

«COMPROMIS ENTREEL SALVADOR ET LEHONDURAS POUR SOUMETTREÀ LA
DÉCISIONDE LA COURINTERNATIONALEDE JUSTICELEDIFFÉRENDFRONTALIER
TERRESTRE, INSULAIREET MARITIMEEXISTANT ENTRELES DEUX ÉTATS, SIGNÉ
DANS LA VILLED'ESQUIPULAS(RÉPUBLIQUEDU GUATEMALA),LE 24 MAI 1986

Le Gouvernerrient de la République d'ElSalvador et le Gouvernement
de la Républiquedu Honduras,

Considérantque, le30 octobre 1980,dansla ville de Lima(Pérou),ilsont
signéletraité généradle paix au moyen duquel ils ont notamment délimité
la frontière terrestre entre les deux Républiques dans les secteurs pour

lesquels il n'y avait pas de désaccord;
Considérantque, dans le laps de temps prévuaux articles 19et 31 du
traité généradle paix du 30 octobre 1980,ils ne sont pas parvenus à un
accord direct co~icernantles divergences existant sur les limites relatives
aux autres zones terrestres en litige, et en ce qui concerne la situation juri-

dique des îles et (lesespaces maritimes;
Ont désignéCO ame leurs plénipotentiaires respectifs, pour El Salvador,

M. Rodolfo Antonio Castillo Claramount, ministre des affaires étrangères
et licenciado,et, pour le Honduras, M. Carlos Lopez Contreras, ministre
des affaires étrangères et avocat,lesquels, leurs pleins pouvoirs ayant été
trouvésen bonne et due forme,

CONVIENNENT DECEQUI SUIT :

Articlepremier

Constitutiond'unechambre

1. En applica1:ionde l'article 34 du traité généralde paix signé le
30 octobre 1980,les Parties soumettent les questions mentionnéesà I'ar-
ticle 2 du présentcompromis à une chambre de la Cour internationale de
Justice, composée de trois membres, avec le consentement des Parties,
lesquelles I'exprimerontconjointement au Présidentde la Cour, cetaccord357 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

being essential forthe formation of the chamber, which will be constituted
in accordance with the procedures established in the Statute of the Court
and in the present Special Agreement.
2. In addition the chamber will include two Judges ad hoc specially
nominated one by El Salvador and the other by Honduras, who may have
the nationality of the Parties.

Article2
Subject of the Litigation
The Parties request the Chamber:

1. To delimit the boundary line in the zones or sections not described in
Article 16of the General Treaty of Peace of 30 October 1980.
2. To determine the legal situation of the islands and maritime spaces.

Article3
Procedure
1. The Parties request the Chamber to authorize that the written pro-
ceedings shall consist of:

a Memorial presented by each of the Parties not later than ten months
after the notification of this Special Agreement to the Registry of the
International Court of Justice;
a Counter-Memorial presented by each of the Parties not later than
ten months afterthe date on which each has received the certified copy
of the Memorial of theotherParty;
(c) a Reply presented by each of the Partiesnot later than ten months after
the date on which each has received the certified copy of the Counter-

Memorial of theotherParty;
(d) theCourt willbe ableto authorizeorto prescribe the presentation of a
Rejoinder, ifthe Parties so agree or ifthe Court decides ex officio or at
the request of one of the Parties that this part of the proceedings is
necessary.
2. The above-mentioned parts of the written proceedings and their
annexes presented to the Registrar will not be transmitted to the other
Party until the Registrar has received the part of the proceedings corre-
sponding to the said Party.

3. The oral procedure, the notification of theappointment of the respec-
tive Agents of the Parties, and any other procedural questions will be regu-
lated in accordance with the provisions of the Statute and the Rules of the
Court.
Article4

Lunguages
The case will be heard in the English and French languages without dis-
tinction.

Article5
Applicable Law

In accordance with the provisions of the first paragraph of Article 38 of
the Statute of the International Court of Justice, the Chamber, when deliv-
ering its Judgment, will take into account the rules of international lawétantessentiel pour la formation de la chambre, qui sera constituéeconfor-
mémentaux proc:éduresétabliesdans le Statut de la Cour et dans leprésent
compromis.
2. En outre, lit chambre comprendra deux juges ad hoc spécialement
nommésl'un par.El Salvador et l'autre par le Honduras, et qui pourront
avoir la nationalitédes Parties.

Article2
Objet dulitige

Les Parties deinandent à la Chambre
1. De délimiterlaligne frontièredans leszones ou secteurs non décritsà
l'article 16du traité généradle paix du 30octobre 1980.
2. De déterminerlasituation juridique des îleset des espacesmaritimes.

Article3
Procédure

1. Les Parties demandent à la Chambre d'autoriser que la procédure
écrite consisteen :

a) un mémoire, présenté par chacune des Parties au plus tard dix mois
aprèsla notification du présent compromisau Greffe de la Cour inter-
nationale de Justice;
b) un contre-mémoire, présentépar chacune des Parties au plus tard
dix mois après la date à laquelle elle aura reçu la copie certifiée
conforme du mémoirede l'autre Partie;
c) une réplique, présentée par chacune des Parties au plus tard dix mois
après la date à laquelle elle aura reçu la copie certifiée conforme du
contre-mémoirede l'autre Partie;
d) la Cour sera en mesure d'autoriser ou de prescrire la présentation d'une
duplique si les Parties en décidentainsi d'un commun accord ou si la
Cour décideti'office ou à la demande de l'une des Parties que cette
piècede procé,dureestnécessaire.

2. Les pièces de procédure écrite susmentionnées et leursannexes
présentéesau Greffier ne seront pas transmises àl'autre Partietant que le
Greffier n'aura pas reçu la pièce de procédure correspondante de ladite
Partie.
3. La procédure orale, la notification de la nomination des agents
respectifs des Parties et toutes autres questions de procédureseront régies
par les dispositions du Statut et du Règlementde la Cour.

Article 4
Langues

L'affaire se dérouleraindifféremmenten langues anglaise et française.

Article5
Droit applicable

Conformément aux dispositions du paragraphe 1 de l'article 38 du
Statut de la Cour internationale de Justice, la Chambre tiendra compte,
en rendant son arrêt,des normes de droit international applicables entre applicable between the Parties, including, where pertinent, the provisions
of the General Treaty of Peace.

Article6
Executionof theJudgment

1. The Parties will execute the Judgment of the Chamber in its entirety
and in completegood faith. To this end, the Special Demarcation Commis-
sion established by the Agreement of II February 1986 will begin the
demarcation of the frontier line fixed by the Judgment not later than
three months after the date of the said Judgment and will diligently con-
tinue its work until the demarcation is completed.

2. For this purpose, the procedures established in respect of this matter
in the above-mentioned Agreement concerning the establishment of the
Special Demarcation Commission will be applied.

Article 7
Entryinto Forceand Registration

1. This present Special Agreement will enter into force on 1 October
1986,once the constitutional requirements of each Party have been met.
2. It will be registered with the Secretary-General of the United Nations
in accordance with Article 102of the United Nations Charter, jointly or by
either of the Parties. At theame time it willbe brought to the attention of
the Organization of American States.

Article8

Notification
1. In application of Article 40 of the Statute of the International Court

of Justice, this present Special Agreement will be notified to the Registrar
of the same by a Joint Note of the Parties. This notification will be made
before 31 December 1986.
2. If this notification is not made in accordance with the preceding
paragraph,the present Special Agreement may be notified to the Registrar
of the Court by either of the Parties within the period one month follow-
ing the date established in the preceding paragraph.
In witness thereof, the undersigned sign the present Special Agreement
in two copies in the City of Esquipulas, Republic of Guatemala, on the

twenty-fourth day of May one thousand nine hundred and eighty-six."
4. Pursuant to Article 40, paragraph 3, of the Statute of the Court and Ar-

ticle42 of the Rules of Court, copies of thejoint notification and Special Agree-
ment were transmitted by the Registrar to the Secretary-General of the
United Nations, the Members of the United Nations and other Statesentitled to
appear before the Court. On 30July 1991,the Registrar alsotransmitted copies,
through the same channel, of the English translation approved by the Parties
and of the French translation, prepared by the Registry.
5. The Parties, when duly consulted on 17 February 1987,pursuant to Ar-
ticle 26, paragraph 2, of the Statute and Article 17,paragraph 2,of the Rules of
Court, as to the composition of the chamber of the Court, confirmed what was les Parties, y compris, s'il y a lieu, des dispositions du traité généled
paix.

Article 6
Exécutionde 1'arrêt

1. Les Parties exécuterontl'arrêtde la Chambre dans son intégralité et
en toute bonne foi. A cette fin, la commission spéciale de démarcation
qu'ellesont établit:par accord du 11février1986commencera la démarca-
tion de la ligne frontière fixéepar l'arrêt,au plus tard trois mois aprèsla
date de celui-ci, et poursuivra ses travaux avec diligence jusqu'à achève-
ment de la démarcation.
2. A cet effet, il sera fait application des procédures établiesen la

matière dans I'acrord susmentionné portant créationde la commission
spécialede démarcation.

Article 7
Entrée en vigueuert enregistrement

1. Leprésent compromisentrera en vigueurle 1 eoctobre 1986,lorsqu'il
aura été satisfaitaux exigences constitutionnelles de chaque Partie.
2. Ilsera enregistréauprès du Secrétaire générad le l'organisation des
Nations Unies, eii conformitéde I'article 102 de la Charte des Nations
Unies, conjointe~nent ou par I'une ou l'autre des Parties. En même
temps, il sera portéàla connaissance de l'organisation des Etats améri-
cains.

Article8

Notification
1. En application de I'article 40 du Statut de la Cour internationale
de Justice, le présentcompromis sera notifiéau Greffier de la Cour par
note conjointe de!;Parties. Cette notification sera effectuée avantle 31 dé-

cembre 1986.
2. Si cette notification n'est pas effectuée conformémentau para-
graphe précédent.le présent compromispourra être notifié au Greffier de
la Courpar I'une oul'autre desParties dans un délai d'unmois àcompter
de la date fixéeail paragraphe précédent.
En foi de quoi, les soussignés signent le présent compromisen double
exemplaire, dans la ville d'Esquipulas (République du Guatemala), le
vingt-quatre mai inil neuf cent quatre-vingt-six.»

4. Conformément ilI'article 40, paragraphe 3, du Statut de la Cour et à
I'article 42du Règlementde la Cour, le Greffier a transmis copie de la notifica-

tion conjointe et du c:ompromis au Secrétaire générad le l'organisation des
Nations Unies, aux Membres des Nations Unies et aux autres Etats admis à
ester devant la Cour. Le 30juillet 1991,le Greffier leur a également transmis
copie, par la mêmevoie, de la traduction anglaise approuvéepar les Parties et
de la traduction française établiepar le Greffe.
5. Les Parties, dûment consultées le17février1987au sujet de la composi-
tion de la chambre conformément à I'article 26, paragraphe 2, du Statut ea
I'article 17,paragraphe 2,du Règlementde la Cour, ont confirmé lestermes dusaid in the Special Agreement, that as regards the number of judges to consti-
tute such chamber, they agreed, pursuant to Article 26 of the Statute, that that
number be fixed at three judges with the addition of twojudges ad hocchosen
by the Parties pursuant to Article 31,paragraph 3, of the Statute.
6. In March 1987the Court was notified of the choice by El Salvador of
Mr. Nicolas Valticos to sit as judge ad hoc in the chamber; in April 1987,the
Court was notified of the choice by Honduras of Mr. Michel Virally to sit as
judge ad hocin the chamber.
7. By an Order of 8 May 1987the Court decided to accede to the request of
the Parties to form a special chamber to deal with the case, and declared that at
an election held on 4 May 1987JudgesOda, Sette-Camara and Sir Robert Jen-
nings had been elected to form, with the judges ad hoc referred to above, a
chamber to deal with the case, and declared further such a chamber to have
been duly constituted, with the following composition: Judges Oda, Sette-
Camara and Sir Robert Jennings and Judges ad hoc Valticos and Virally. On
29 May 1987 the Chamber elected Judge Sette-Camara as its President,
pursuant to Article 18,paragraph 2, of the Rules of Court.
8. Judge ad hocvirally died on 27January 1989,and by a letter dated 8 Feb-
ruary 1989the Agent of Honduras informed the Court that his Government had

chosen Mr. Santiago Torres Bernardez to sit asjudge ad hocin his place. Byan
Order dated 13 December 1989 the Court declared the composition of the
Chamber forrned to deal with the case to be as follows: Judge Sette-Camara,
President of the Chamber; Judges Oda and Sir Robert Jennings; Judges
ad hocValticos and Torres Bernardez.
9. Byan Order dated 27 May 1987,the Court, taking into account Article 3,
paragraph 1,of the Special Agreement, fixed the time-limit for Memorials, and
by an Order dated 29 May 1987the Chamber authorizedthe filing of Counter-
Memorials and Replies pursuant to Article 92, paragraph 2, of the Rules of
Court,and fixed time-limits therefor.
10. The Memorials were duly filed within the time-limit of 1June 1988fixed
therefor. The tirne-limits forthe remaining pleadings were, at the request of the
Parties, extended by Ordersmade by the President of the Chamber on 12Janu-
ary 1989and 13December 1989.TheCounter-Memorials and the Replies were
duly filed within the extended time-limitsthus fixed, namely 10February 1989
and 12January 1990respectively.
11. Pursuant to Article 53,paragraph 1,of the Rules of Court, requests by the
Governments of Nicaragua and Colombia forthe pleadings and annexeddocu-
ments to be made available to them were granted, for Nicaragua on 15June
1988,and for Colombia on 27January 1989,and in each case afterthe views of
the Parties had been ascertained.

12. On 17November 1989the Republic of Nicaragua filed in the Registry of

the Court an Application for permission to intemene in the case, which Appli-
cation was stated to be made by virtue of Article 36,paragraph 1,and Article 62
of the Statute of the Court. In that Application, the Government of Nicaragua
contendedthat its request for permission to intervene, "not only because it is an
incidental proceeding but also for. ..reasons of elemental equity (that of con-
sent and that of the equality of States)", was "a matter exclusively within the
procedural mandate of the full Court".
13. By an Order dated 28 February 1990,the Court, after considering the
written observations of the Parties on the question thus raised, whether the
Application for permission to intemene was to be decided upon by the fullcompromis, à savoir qu'en ce qui concerne le nombre des juges qui feraient
partie de la chambre ellesconsentaient, conformémentàI'article26du Statut, a
ceque cenombre soit fixéàtrois, plus deuxjuges adhocdésignés par lesParties
conformémenta l'article 31,paragraphe 3, du Statut.
6. En mars 1987,la Cour a été informéq eue M. Nicolas Valticos avait été
désignépar El Salvador pour siégercommejuge ad hocà la chambre; en avril
1987,elle a étéinformi:eque M. Michel Virallyavait été désignp éar le Hondu-
ras pour siéger comme jugead hocà la chambre.
7. Par ordonnance tlu 8 mai 1987,la Cour a décidéd'accéderà la demande
des Parties tendant àcl:qu'une chambre spécialesoitconstituéepour connaître
de I'affaire et elle a déclaréque M. Oda, M. Sette-Camara et sir Robert
Jennings,juges, avaient étéélulse4 mai 1987pour former, avec lesjuges ad hoc

susmentionnés,la chambre qui serait saisie de I'affaire, et que cette chambre
avait étédûment constituéedans la composition suivante: M. Oda, M. Sette-
Camara et sir Robert Jennings, juges, et MM. Valticos et Virally,juges ad hoc.
Le 29mai 1987la Charnbre a éluM.Sette-Camara comme président, conformé-
ment a I'article 18,paragraphe 2, du Règlementde la Cour.
8. M. Virally, juge ad hoc, est décédé le 27 janvier 1989 et, par lettre du
8 février1989,l'agent du Honduras a fait savoir a la Cour que son gouverne-
ment avait désignéM. Santiago Torres Bemardez pour siéger commejuge
ad hocàsaplace. Par ordonnance du 13décembre1989,laCour a déclaréque la
Chambre constituéepour connaître de I'affaire étaitcomposéecomme suit:
M. Sette-Camara, président de la Chambre; M. Oda et sir Robert Jennings,
juges; MM. Valticos el:Torres Bernardez, juges ad hoc.
9. Par ordonnance du 27 mai 1987,la Cour a, compte tenu de I'article 3,
paragraphe 1,du coml,romis, fixéun délaipour le dépôtdes mémoireset, par
ordonnance du 29 mai 1987,la Chambre a autoriséla présentation de contre-
mémoiresetde répliques, conformémentàI'article 92,paragraphe 2,du Règle-
ment de la Cour, et elb: a fixé desdélaisacet effet.

10. Lesmémoiresont été dûment déposésdans le délai,fixéau lerjuin 1988.
A la demande des Parties, les délaispour le dépôtdes autres pièces de pro-
cédure ont étéproro~;éspar des ordonnances prises par le président de la
Chambre le 12janvier 1989et le 13décembre1989.Les contre-mémoires etles
répliquesont été dûment déposéd sans les délais ainsi prorogés,à savoir le
10février1989et le 12janvier 1990respectivement.
11. En application cleI'article53,paragraphe 1,de son Règlement,la Cour a
fait droitades demandes des Gouvernements du Nicaragua et de la Colombie
tendant àce que les picbcesde procédureet lesdocumentsqui yétaientannexés
soient tenus a leur disposition; elle y a fait droit le 15juin 1988dans le cas du
Nicaragua et le 27janvier 1989dans celui de la Colombie, aprèss'êtrerensei-
gnéeauprès desParties dans l'un et l'autre cas.
12. Le17novembre 1989,la Républiquedu Nicaragua a déposéauGreffe de
la Cour une requêtea l'ind'intervention dans I'affaire,requêtequi était expres-
sémentsoumiseen verw de I'article36,paragraphe 1,et de I'article 62du Statut
de la Cour. Dans cette requête,le Gouvernement du Nicaragua soutenait que

celle-ci«relev[ait] exc:lusivementde la compétence de la Cour plénièreen
matièrede procédure, et cenon seulement parce qu'il s'agi[ssait]d'une procé-
dure incidente, mais aiissi pour [des]raisons d'élémentaireéquité...(le consen-
tement et l'égalitdes Etats) P.
13. Par ordonnance du 28 février1990,aprèsavoir examinéles observations
écritesdes Parties sur la question ainsi soulevée - celle de savoir s'il devait
êtrestatuésur la requêtea fin d'intervention par la Cour plénièreou par laCourt or by the Chamber, and the obsemations of Nicaragua in response to
those observations found that it was for the Chamber formed to deal with the
present case to decide whether the Application by Nicaragua for permission to
intemene under Article 62 of the Statute should be granted.
14. Pursuant to Article 83,paragraph 1,ofthe Rules of Court,the two Parties
on 5 March 1990submitted written observations on the Application for permis-
sion to intemene filed by Nicaragua on 17November 1989;since in the obser-
vations of El Salvador objection was made to the Application for permission to
intemene, public sittings were held, pursuant to Article 84, paragraph 2, of the
Rules of Court, in order to hear the State seeking to intemene and the Parties,
on 5,6,7 and 8 June 1990.
15. Bya Judgment delivered on 13September 1990the Chamber found that
Nicaragua had shown that it had an interest of a legal nature which may be
affected by part of the Judgment of the Chamber on the merits in the present
case, namely its decision on the legal régimeof the waters of the Gulf of Fon-
seca,but not by its decision on other issues in dispute, and decided that Nicara-
gua was permitted to intemene in the case, but not as a Party, pursuant to

Article 62 of the Statute, to the extent, in the manner and for the purposes
therein indicated, but not further or otherwise.

16. Since the Application for permission to intemene submitted by Nicara-
gua had to that extent been granted by the Chamber, in accordance with Ar-
ticle 85 of theRules of Court, that State submitted a written statement and the
Parties filed written observations thereon.The written statement of Nicaragua
and the written observations of the Parties thereon were filed within the time-
limits fixed by the President of the Chamber.
17. The President of the Chamber fixed 15April 1991as the time-limit for
the opening of the oral proceedings in the case. Following consultations with
the representatives of the Parties on 21 February 1991,it was decided that the
Parties would present their arguments successively on each of the following
aspects of the dispute: (a) the whole of the general question; (b) each of the
six sectors of the land frontier; (c)the islands and maritime spaces. Followinga
meeting held, after the opening of the oral proceedings, between the President
of theChamber and the Agents of the Parties and of the intemening State, itwas

agreed that, after the Parties had presented their arguments on the legal régime
of the maritime spaces within the Gulf of Fonseca, Nicaragua would address
this question and could, after the Parties had presented their views onthe whole
of the maritime aspects of the dispute, make a final statement on the legal
régimeof the waters of the Gulf of Fonseca.
18. In the course of 50public sittings, held from 15April to 14June 1991,the
Chamber was addressed by the following representatives of the Parties and
Nicaragua :

For the Republicof Honduras: H.E. Mr. Ramon ValladaresSoto,
Mr. Paul De Visscher,
Mr. Alejandro Nieto,
Mr. Daniel Bardonnet,
Mr. Luis Ignacio Sanchez Rodnguez,
Mr.Julio Gonzalez Campos,
Mr. René-JeanDupuy,

Mr. Pierre-Marie Dupuy,
Mr. Derek Bowett,Q.C.Chambre -, ainsi que lesobservations du Nicaragua en réponseàcesobserva-
tions, la Cour ajugéqu'il appartenait à la Chambre constituéepour connaître
de la présente affaire de décider de l'admission de la requêtedu Nicaragua
à fin d'intervention erivertu de l'article 62 du Statut.
14. ConformémentàI'article 83,paragraphe 1,du Règlementde la Cour, les
deux Parties ont présenté, le5mars1990,des observations écritessur la requête
à fin d'intervention déposéepar le Nicaragua le 17 novembre 1989; comme
dans les observations d'El Salvador il était fait objection à la requête à fin

d'intervention, des audiences furent tenues conformémentà l'article 84, para-
graphe 2,du Règlementde la Cour, les5,6,7 et 8juin 1990,pour entendre 1'Etat
désireux d'interveniriiinsique les Parties.
15. Par un arrêt rendule 13septembre 1990,la Chambre ajugéque le Nica-
ragua avait établi qu'il avait un intérêd t'ordre juridique susceptible d'être
affectépar une partie de l'arrêtquela Chambre rendrait au fond en l'espèce, à
savoir par la décisionqu'ellerendrait sur le régimejuridique des eaux du golfe
de Fonseca, mais non par la décisionqu'elle rendrait sur d'autres questions en
litige, et elle a décidéque le Nicaragua était autoriséà intervenir dans I'ins-
tance, mais pas entani.que partie, conformément à I'article 62du Statut, dans la
mesure, de la manière etaux fins spécifiéesdans l'arrêt, mais ni davantage ni
autrement.
16. La Chambre ayant admis dans cette mesure la requêtedu Nicaragua à

fin d'intervention, cet Etat a, conformément à l'article 85 du Règlement,
présentéune déclarationécritesur laquelle les Parties ont soumis des observa-
tions écrites.La déclarationécritedu Nicaragua et les observations écritesdes
Parties sur cette déclaration ont été déposée dsans les délaisfixéspar le prési-
dent de la Chambre.
17. Leprésidentde la Chambre a fixéau 15juin 1991l'ouverture de la procé-
dure orale en l'instance. Auterme de consultations avec les représentants des
Parties, qui ont eu lieii le 21 février1991,il a étédécidéque les Parties plaide-
raient àtour de rôle sur chacun des aspects suivants du différen:a)l'ensemble
des questions de portée générale;b) chacun des six secteurs de la frontière
terrestre; c)les espace:smaritimes et insulaires. A l'issue d'une réunion,tenue
aprèsl'ouverture de la procédureorale, entre le présidentde la Chambre et les
agents des Parties et tle 1'Etatintervenant, il a étéconvenu qu'après I'achève-

ment des plaidoiries clesParties sur le régimejuridique des espaces maritimes
situésàl'intérieurdu golfe de Fonseca le Nicaragua ferait entendre sesvuessur
cette question et pourrait, lorsque les Parties auraient terminé d'exposer leurs
positions sur I'ensemtiledes aspects maritimes du différend, faireune déclara-
tion finale sur le "égim"iuridiaue des eaux du nolfe de Fonseca.
18. Au cours de cinquante ahdiences tenues du 15avril au 14juin
1991,la Chambre a entendu les représentants ci-aprèsdesParties et du Nicara-
gua :

Pourla Républiqud eu Honduras: S.Exc. M.Ramon ValladaresSoto,
M. Paul De Visscher,
M.Alejandro Nieto,
M. Daniel Bardonnet,

M. Luis Ignacio Sanchez Rodriguez,
M.Julio Gonzalez Campos,
M. René-JeanDupuy,
M. Pierre-Marie Dupuy,
M. Derek Bowett,Q.C.Forthe Republicof EISalvador: H.E. Mr. José ManuelPacas Castro,
H.E. Mr. Alfredo Martinez Moreno,
Mr. Prosper Weil,
Mr. Eduardo Jiménezde Aréchaga,
Mr. Anthony J. Oakley,
Mr. Francisco Roberto Lima,
Mr. Keith Highet,
Mr. Elihu Lauterpacht, Q.C.

Forthe Republicof Nicaragua: H.E. Mr. Carlos Argüello Gomez,
Mr. Ian Brownlie,Q.C.,
H.E. Mr. Enrique Dreyfus Morales.

19. In accordance with Article 53, paragraph 2, of the Rules of Court, the
Court decided that copies of the pleadings and documents annexed would be
made accessible to the public on the opening of the oral proceedings.
20. On 12April 1991the Republic of El Salvador indicated, in accordance
with Article 57 of the Rules of Court, that it intended to cal1 Mr. Heriberto
Avilés Dominguez, of Salvadorian nationality, as a witness and provided
particulars identifying him. Additional information concerning Mr. Avilés
Dominguez was communicated subsequently by El Salvador, at the request
of the Agent of Honduras. At a public sitting held on 29 May 1991
Mr. AvilésDominguez gave evidence, in Spanish, and in accordance with Ar-
ticle 39,paragraph 3,of the Statute and Article 70, paragraph 2, of the Rules of
Court, El Salvador made the necessary arrangements for the statement of its
witness to be interpreted. The examination-in-chief of the Salvadorian witness
was conducted by Mr. Highet and the cross-examination by Mr. Sanchez Rodri-
guez.
21. In the course of the oral proceedings, a number of new documents were

submitted by each of the Parties in accordance with Article 56,paragraph 1,of
the Rules of Court. Prior to the close of the oral proceedings El Salvador
announced its intention of submitting tothe Chamber certainadditionaldocu-
ments which had been referred to, but not included, in a dossier of documents
concerning the island dispute (referred to as the "Meanguera dossier") submit-
ted by El Salvador during the oral proceedings. These additional documents
were transmitted to the Chamber under cover of a letter from the Agent of
El Salvador dated 5 September 1991. The President of the Chamber, while
noting that the submission of further documents to the Court after the closure
of the written proceedings was not a normal part of the procedure, took the
view that it was appropriate to apply to them, by extension and mutatismutan-
dis, the provision of Article 56 of the Rules. A set of copies of the documents
was therefore transmitted to Honduras, which objected to the admission of the
additional documents submitted by El Salvador. After examining the question
the Chamber decided not to authorize the submission of those documents and
informed the Parties of its decision to that effect.
22. At the hearings of 27 May 1991and 14June 1991, ElSalvador requested

that the Chamber consider exercising its functions pursuant to Article 66 of the
Rules of Court with regard to the obtaining of evidence insituin the disputed
areas of the land frontier, and indicated also that El Salvador would welcome
any order by the Chamber pursuant to Article 67 of the Rules, arranging foran
enquiry or an expert opinion on these matters. At the closure of the oral pro-
ceedings, the President of the Chamber stated that the Chamber considered that
it was not yet in a position to reach a decision on whether it would be appropri-Pour laRépubliqued'ElSalvador: S.Exc. M.JoséManuelPacas Castro,
S.Exc. M.Alfredo Martinez Moreno,
M.Prosper Weil,
M. Eduardo Jiménezde Aréchaga,
M.Anthony J.Oakley,
M. Francisco Roberto Lima,
M. Keith Highet,
M.Elihu Lauterpacht, Q.C.

Pourla Républiquedu Nicaragua : S.Exc.M.Carlos Argüello Gomez,
M. Ian Brownlie,Q.C.,
S.Exc. M.Enrique Dreyfus Morales.

19. ConformémentàI'article 53,paragraphe 2,de son Règlement,la Cour a
décidéde rendre acce~~sibleasu public,à l'ouverture de la procédureorale, les
piècesde procédureet documents annexés.
20. Le 12avril 1991,la Républiqued'El Salvador a, en application de I'ar-
ticle 57 du Règlement, indiqué son intention de citer M. Heriberto Avilés
Dominguez, de nationalitésalvadorienne,en qualitéde témoin et afourni des
renseignements d'étatciville concernant. Des renseignements supplémentaires
sur M. AvilésDoming;uezont étécommuniquésultérieurement par El Salva-
dor, àla demande de l'agentdu Honduras. M.AvilésDominguez aprésentéson
témoignageen langue espagnole Iors d'une audience publique qui s'esttenue

le 29 mai 1991et, conformémentà I'article 39, paragraphe 3, du Statut, et de
I'article 70, paragrapk.e 2, du Règlement, El Salvador a pris les dispositions
nécessairespour assurer l'interprétationde la déclarationde son témoin.L'inter-
rogatoire du témoin !;alvadorien a étéconduit par M. Highet et le contre-
interrogatoire par M. !;anchez Rodriguez.
21. Au cours de la procédureorale, chacunedes Parties a présentéun certain
nombre de documents nouveaux conformémentàI'article 56,paragraphe 1,du
Règlementde la Cour. Avant la clôture de la procédure orale, El Salvador a
annoncéson intention de soumettre à la Chambre des documents supplémen-
taires qui avaient étévisés, maisnon inclus, dans un dossier de documents
concernant le différend insulaire (ci-aprèsdénomméle dossier Meanguera »)
déposéspar El Salvador au cours de la procédureorale. Cesdocumentssupplé-
mentaires ont étécommuniquésà la Chambre sous le couvert d'une lettre de
l'agent d'El Salvador datéedu 5 septembre 1991.Le présidentde la Chambre,

tout en observant qu: normalement de nouveaux documents n'étaient pas
présentés à la Cour après la clôture de la procédure écrite, a considéréqu'il
convenait d'appliquer à ces documents, par extension et mutatis mutandis,les
dispositions de I'article 56 du Règlementde la Cour. Un jeu d'exemplaires de
ces documents a donc ététransmisau Honduras, qui s'estopposéàl'admission
des documents supplémentairesdéposéspar El Salvador.Après avoir examiné
la question, la Chambre a décidéde ne pas autoriser la présentation de ces
documents et a infonriéles Parties de sa décisionà cet effet.
22. Aux audiences tiu 27mai 1991et du 14juin 1991,El Salvador a demandé
àla Chambre d'envisager d'exercer sesfonctions relativesà l'établissement des
preuves sur les lieuxdans leszones litigieusesde lafrontière terrestre conformé-
ment à I'article 66du Fkèglemente la Cour, eta égalementindiquéqu'El Salva-
dor accueilleraitavec satisfaction touteordonnance que rendrait laChambre en
vertu de I'article 67 di1Règlementpour faire procéderà une enquêteou àune
expertise sur cesquestions. Lors de laclôture de la procédureorale,leprésident

de la Chambre a déclaréquelaChambre estimait qu'elle n'étaitpas encore en362 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

ate in the case to exercise its powers under Articles 66 and 67 of the Rules of
Court,and would announce its decision in due course. After deliberation, the
Charnber decided that it did not consider it necessary to exercise its functions
with regard to the obtaining of evidence, as contemplated by Article 66 of the
Rules of Court, in the disputed areas of theland frontier,as suggested by El Sal-
vador, nor did it consider it necessary to exercise its powers to arrange for an
enquiry or expert opinion in the case.

23. In the course of the written proceedings the following subrnissions were
presented by the Parties :

Onbehalfof the Republic ofEl Salvador,

in the Mernorial :
"1. Delimitation of the LandFrontier

The Governrnent of El Salvador requests the Charnber of the Interna-
tional Court of Justice to delirnit the land frontier in the disputed areas
between El Salvador and Honduras on the basis of:

1. The rights resulting frorn the titles to comrnons owned in favour of
El Salvador and the effective sovereignty that El Salvador has exercised
and exercises in those disputed areas in accordance with the evidence
which has been subrnitted in the annexes of the present Mernorial. The
precise delimitation of the areas which, in accordance with the above are
subject to its sovereignty are set out as follows:"

In the Mernorial, here follow references to the specific paragraphs of the
Mernorial setting out the argument of El Salvador on each of the six sectors of
the land boundary.The Mernorial also contains a "Conclusion" specifying the
detailed course of the line, the terms of which were repeated in the Annexes to
the final subrnissions of El Salvador at the close of the oral proceedings (see
below).

"2. The addition to the areas thus attributed to El Salvador of those
areas of CrownLands (tierrasrealengas)lyingbetween the Common Lands
of El Salvador and Honduras respectively that are properly attributed to
El Salvador after a comparison of the grants of Cornrnon Lands made by
the Spanish Crown and authorities in favour of the Provinces of San Sal-
vador and of Cornayagua and Tegucigalpa, Honduras.

II. TheJuridical Position of the Islands
The Government of El Salvador requests the Charnber of the Interna-
tional Court of Justice :To deterrnine, onthe basis of long-established pos-

session and/or of the titles granted bythe Spanish Crown,that El Salvador
has and had sovereignty over al1the islands in the Gulf of Fonseca, with
the exception of the Island of Zacate Grande which can be considered as
forrning part of the Coastof Honduras.

III. TheJuridical Position of theMaritime Spaces
The Governrnent of El Salvador requests the Charnber of the Interna-
tional Court of Justice to determine the juridical position of the maritime
spaces as follows :mesure de déciders'ilconvenait en l'espèce qu'elleexerceses facultésen vertu
des article 66 et 67 du Règlementde la Cour, et qu'elleannoncerait sa décision
le moment venu. AprZ:savoir délibérél,a Chambre a décidéqu'elle ne jugeait
pas nécessaire d'exercer sesfonctions relatives à l'établissementdes preuves,
ainsi que l'envisage1';irticle66 du Règlement,dans les zones litigieuses de la
frontière terrestre, cornme le demandait El Salvador, et qu'elle ne jugeait pas
non plus nécessaired'exercer ses facultésde faire procéderàune enquêteou à
une expertise en 1'espc:ce.

23. Dans la procédiireécrite,les conclusions ci-aprèsont été présentée psar
les Parties:
Au nomde la Républiqued'ElSalvador,

dans le mémoire :

«I. La délimitationde lafrontièreterrestre
Le Gouvernemrnt d'El Salvadorprie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice de délimiter la frontière terrestredans les zones contestées

entre El Salvador et le Honduras sur les bases suivantes :
1. Les droits rifsultant des titres des terrains communaux détenus en
faveur d'El Salvador et la souverainetéeffective qu'El Salvador a exercée
et exerce encore sur ces zones contestées conformémentaux pièces qu'ila
soumises dans les annexes au présentmémoire.La délimitationprécisede
ceszones qui, conformémentàcequi précède,sont soumises àsa souverai-
netéest la suivante :9

Suivent dans le mémoiredes renvois aux paragraphes exposant les argu-
ments d'El Salvador pour chacun des six secteurs de la frontière terrestre. Le
mémoire contientaussi une «conclusion » indiquant le tracéexact de la ligne
dont les termes ont étérepris dans les annexes aux conclusions finales
d'El Salvador à l'issuede la procédureorale (voir ci-après).

((2. Le rattachement à ces régionsainsi attribuées à El Salvador des
terres de la Couronne (tierrasrealengas)situéesentre les terrains commu-
naux d'El Salvador et du Honduras respectivement qui reviennent àjuste
titre à El Salvador après une comparaison des attributions de terrains
communaux faites par la Couronne d'Espagne et les autoritésespagnoles
en faveur des pro-{incesde San Salvador et de Comayagua et Tegucigalpa
au Honduras.

II. Le régimejuridiquedes îles

Le Gouvernemi:nt d'El Salvador prie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice:De dire, sur la base de la possession de longue date et/ou
des titres concédéspar la Couronne d'Espagne, qu'El Salvadorexerce et a
exercéune souveraineté sur l'ensemble des îles du golfe de Fonseca, à
l'exception de l'il(:Zacate Grande qui peut être considérée comme faisant
partie de la côte c.uHonduras.

III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes

Le Gouvernemi:nt d'El Salvadorprie la Chambre de la Cour internatio-
nale de Justice de déterminerle régimejuridique des espacesmaritimes de
la manière suivante :363 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

A. Withinthe Gulfof Fonseca

Thejuridical position of the maritime spaces within the Gulf of Fonseca
corresponds to the juridical position established by the Judgement of the
Central American Court of Justice rendered 9 March 1917, as accepted
and applied thereafter.

B. Outsideof theGulfof Fonseca
As regards the juridical position beyond the closing line of the Gulf of
Fonseca, the Government of El Salvador is unaware of the precise nature
and extent of the claim, if any, of the Government of Honduras and must,
therefore reserve its position. However El Salvador maintains that in
principle, as Honduras has no Coaston the Pacific Ocean, it has no rights

in that ocean other than those possessed therein by any other non-littoral
State."
in the Counter-Memorial :

" I. Delimitationof theLand Frontier

1. The Government of El Salvador ratifies the petition to the Chamber
of the International Court of Justice contained in its Mernorial that the
Chamber delimit the land frontier between El Salvador and Honduras in
the disputed sectors in accordance with the line indicated in the sub-
missions contained in the Memorial of El Salvador.
2. In addition to the arguments set out in the Memorial of El Salvador,
the Government of El Salvador has proven :
(i) that the land boundaries defined by the Formal Title-Deeds to the

Commons of the indizenous communities (which include the Roval
Landholdings within the samejurisdicti~nsj~resented by El ~alvador
are absolutely identical with the international frontiers of the territory
of each State;
(ii) that El Salvador has completely established in its Memorial and in
this Counter-Memorial that the Formal Title-Deeds to Commons
which support the claims of El Salvador were executed by the Spanish
Crown in accordance with al1the necessary judicial procedures and
requirernents and, consequently, these Formal Title-Deeds to Com-
mons form the fundamental basis of the utipossidetisjuris in that they
indicatejurisdictional boundaries,that isto Saythe boundaries of ter-
ritories and Settlements;

(iii) that Honduras has presented Title-Deeds to private proprietary inter-
ests which in no case either permitted the exercise of administrative
control or implied the exercise of acts of sovereignty;
(iv) that the majority of the Title-Deeds presented by Honduras relate to
lands which are situated either outside the disputed sectors or in sec-
tors which have already been delimited by the General Peace Treaty
of 1980.

II. ne JuridicalStatus of the Islands
3. The Government of El Salvador ratifies the petition to the Charnber
of the International Court of Justice contained in its Memorial in view of
the fact that in Chapters Vand VI of this Counter-Memorial it hasrebutted
the arguments contained in the Memorial of Honduras. A. Dans legolfe de Fonseca
Le régimejuridique des espaces maritimes dans le golfe de Fonseca
correspond au ré,gimejuridique établipar l'arrêtde la Cour de justice

centraméricainerc:ndule9mars 1917,tel qu'ila été acceptéet appliqué par
la suite.
B. En dehorsdugolfe de Fonseca

En ce qui concerne le régimejuridique au-delà de la ligne de fermeture
du golfe de Fonsi:ca, le Gouvernement d'El Salvador ne connaît pas la
nature et l'étendu: précisedses revendications éventuellesdu Gouverne-
ment du Honduras et doit donc réserversa position à cet égard. Toutefois,
El Salvador soutit:nt qu'en principe, comme le Honduras n'a pas de côte
sur l'océanPacificlue,il n'apas de droits sur cet océan autresque ceux que
possèdedans cettt:zonetout autre Etat sans littoral »;

dans le contre-mémoir::

« 1LAdélimitationde lafrontièreterrestre
1. Le Gouvernement d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-
téeà la Chambre tle la Cour internationale de Justice, dans son mémoire,
tendant à ce que IiChambre délimitela frontière terrestre entre El Salva-
dor et le Honduras dans leszones contestées,conformément àla ligneindi-
quéedans les conc:lusionsdudit mémoire.
2. Outre les arguments exposésdans son mémoire, leGouvernement

d'El Salvador a démontré:
i) que les limites terrestres définies dans les titres officiels des terrains
communaux des communautés autochtones (qui comprennent les
tenures royales dans les mêmes ressorts),présentéspar El Salvador,
correspondent en tous points aux frontières internationales du terri-
toire de chacuii desEtats;
ii) qu'El Salvador a parfaitement établi dans son mémoire et dans le
présent contre-mémoireque lestitresofficiels desterrains communaux
produits à l'appui desdemandes d'El Salvador ont été homologuéspar
la Couronne espagnole conformémentàtoutes lesprocédureset règles

judiciaires applicables et, en conséquence,que ces titres officiels de
terrains communaux constituent le fondement de I'utipossidetisjuris
en ce qu'ils indiquent des limites juridictionnelles, c'est-à-dire les
limitesde terri1:oireset d'établissementshumains;
iii) que le Honduras a produit des titres concernantdesdroits de propriété
privée qui,en :aucuncas, n'autorisaient I'exercice d'uncontrôle admi-
nistratifni n'inipliquaient I'exercice d'actesde souveraineté;
iv) que la majoritédes titres présentéspar le Honduras concernent des
terres qui sont situéessoiten dehors des zones contestées soitdans des
zones déjàdélimitées par letraité généradle paix de 1980.

II. Le régimejuridiquedes îles
3. LeGouverneinent d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-

tée à la Chambre (le la Cour internationale de Justice dans son mémoire,
compte tenu du fiiit que dans les chapitres V et VI du présent contre-
mémoire il a réfutéles arguments avancés par le Honduras dans son
mémoire. 4. In addition to the arguments set out in the Memorial of El Salvador,
the Government of El Salvador has proven :
(i) that in 1804none of the islands of theGulf of Fonseca was assigned to
the Bishopric of Comayagua and that, even when the 'Alcal-
dia Mayor' of Tegucigalpa was incorporated to the intendency and
Government of Comayagua subsequently to 1821,neither this 'Alcal-

dia' nor the Bishopric of Cornayagua ever exercised either civil or
ecclesiastical jurisdiction over the islands of the Gulf of Fonseca dur-
ing the colonial period and thus it was the colonial Province of
San Salvador, through San Miguel, that exercised both civiland eccle-
siastical jurisdiction over the islands of the Gulf of Fonseca;
(ii) that the colonial Province of Honduras, when it was constituted, did
not have anycoast on the Pacific Ocean;
(iii) that the RealesCédulas(Royal Decrees) of 1563and 1564left the Gulf
of Fonseca within the jurisdiction of the Captain-General of Gua-
temala and, more specifically, in the jurisdiction of San Miguel in
the colonial Province of San Salvador;
(iv) that when the Spanish Crown establishedjurisdiction over islands, it
didso by means of a Real Cédula(asin the case of islands of Guanajas
on the Atlantic coast of Honduras) and no such Real Cédulawas ever
executed in favour of Honduras in respect of the Islands of the Gulf of
Fonseca.

III. ne Juridical Statusof theMaritime Spaces

5. The Government of El Salvador petitions the Chamber of the Inter-
national Court of Justice that it determine the juridical status of the mari-
time spaces in the following manner :
(i) that, in view ofthe Principles of the Law of the Sea, it apply within the
Gulf of Fonseca the juridical status established by the decision of the
Central Arnerican Court of Justice handed down on 9March 1917 ;
(ii) that, in accordance with the Special Agreement between El Salvador
and Honduras, it decide that it has no jurisdiction to delimit the

waters of the Gulf of Fonseca;
(iii) that it decline to delimit the maritime spacesoutside the Gulf of Fon-
seca in the Pacific Ocean beyond the closing line of the Gulf on the
grounds that its jurisdiction is limited to determining the juridical
status ofthese maritime spaces;
(iv) that it determine that the rights and the jurisdiction over the waters
and maritime spaces (including the natural resources therein) of the
PacificOcean beyond the closing line of the Gulf of Fonseca are exer-
ciseable exclusively by El Salvador and Nicaragua on the grounds
that such rights arise from the relevant coasts which these two States
have on the PacificOcean";

in the Reply :
"I. Delimitationof the LandFrontier

1. The Government of El Salvador ratifies the petition to the Chamber
of the International Court of Justice contained in its Memorial that the
Chamber delimit the land frontier between El Salvador and Honduras in
the disputed sectors in accordance with the line indicated in the sub-
missions contained in the Memorial. This petition was ratified in the 4. Outre les arguments exposésdans son mémoire, leGouvernement
d'El Salvador a di:montré:

i) qu'en 1804aucune des îles du golfe de Fonseca n'étaitattribuée à
l'évêchdée Comayagua et que, mêmelorsque 1'«Alcaldia Mayor» de
Tegucigalpa a étéincorporéeà l'intendance et au Gouvernement de
Comayaguaaprès 1821,ni cette «Alcaldia »ni l'évêchd ée Comayagua
n'ont jamais exercéune juridiction civileou ecclésiastiquesur les îles
du golfe de Fonseca au cours de la période coloniale, et que c'était
donc la province coloniale de San Salvador qui, par l'intermédiairede
San Miguel,exerçaitlajuridiction civileetecclésiastiquesur lesîlesdu
golfede Fonseca;
ii) que la province coloniale du Honduras, lorsqu'elle a été constituéen,e
possédaitaucLne côte sur I'océanPacifique;
iii) que les Reales Cédulas(brevetsroyaux) de 1563et 1564ontmaintenu le
golfe de Fonseca sous la juridiction de la capitainerie généralede
Guatemala et, plus précisément,sous la juridiction de San Miguel,
dansla province coloniale de SanSalvador;

iv) que, lorsque la Couronne espagnole a établisajuridiction sur les îles,
ellel'afait par une Real Cédula(commepour lesîlesde Guanajassur la
côte atlantique,du Honduras) et qu'aucune Real Cédulade cetype n'a
jamais étésignéeen faveur du Honduras, s'agissantdes îlesdu golfede
Fonseca.
III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes

5. LeGouvernement d'El SalvadorprielaChambre de la Cour interna-
tionale de Justice cledéterminerle régimejuridique des espaces maritimes
de la façon suivani:e
i) que, compte tenu des principes du droit de la mer, elle applique à
l'intérieurdu ;;elfede Fonseca le régimejuridique établipar l'arrêt
rendu le9mars,1917par la Cour dejustice centraméricaine;
ii) que, conforméinentau compromis conclu entre El Salvador et le Hon-

duras, elle déc:.arequ'elle n'apas compétencepour délimiterles eaux
du golfede Foriseca;
iii) qu'elle serefu:àedélimiterles espaces maritimes situésà l'extérieur
du golfe de Fl~nsecadans l'océanPacifique au-delà de la ligne de
fermeture du golfe, au motif que sa compétencese limite àla détermi-
nation du réginiejuridique de cesespaces maritimes;
iv) qu'elle décideque les droits et lajuridiction sur les eaux et les espaces
maritimes de I'océanPacifique au-delà de la ligne de fermeture du
golfe de Fonseca (y compris les ressources naturelles qui s'ytrouvent)
peuvent êtreexercésexclusivemenp tar El Salvador et le Nicaragua, au
motif que ces droitsprocèdent des côtes correspondantesque ces deux
Etatsdétienneritsur l'océanPacifique »;
dansla réplique

«I. La délimitationde lafrontière terrestre

1. LeGouverneinent d'El Salvador confirme la demande qu'ila présen-
tée à la Chambre c.ela Cour internationale de Justice dans son mémoire,
tendant à ce aue la Chambre délimite la frontière terrestreentre El Salva-
dor et leond dur aans leszonescontestées,conformément à la ligne indi-
quéedans les conclusions dudit mémoire.Cette demande a étéconfirmée365 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

Counter-Memorial of El Salvador, which rebutted the arguments con-
tained in the Memorial of Honduras, and is now ratified again in view
of the fact that in Chapters II, III and IV of this Reply El Salvador has
rebutted the arguments contained in the Counter-Memorial of Honduras.

II. TheJuridicalStatus of the Islands
2. The Government of El Salvador ratifies the petition to the Chamber
of the International Court of Justice contained in its Memorial as to the
juridical status of the islands. This petition was ratified in the Counter-
Memorial of El Salvador, which rebutted the arguments contained in the

Memorial of Honduras, and is now ratified again in view ofthe fact that in
Chapter Vof this Reply El Salvador has rebutted the arguments contained
in the Counter-Memorial of Honduras.

III. TheJuridicalStatus of the MaritimeSpaces

3. The Government of El Salvador ratifies the position to the Chamber
of the International Court of Justice contained in its Counter-Memorial as
to the juridical status of the maritime spaces in view of the fact that in
Chapter VI of this Reply El Salvador has rebutted the arguments contained
in the Counter-Memorial of Honduras."

On behalfof the Republic of Honduras,

in the Memorial and in the Counter-Memorial (identical texts):
"In view ofthe facts and argumentssetout above, the Government of the
Republic of Honduras confirms and reiterates the submissions of its

Memorial and asks that it may please the Court:
A. Withrespectto the landfrontierdispute:

- to adjudge and declare that the course of the frontier between El Sal-
vador and Honduras is constituted by the following line in the areas or
sections not described in Article 16 of the General Peace Treaty of
30October 1980 :
1. Section of the land frontier lying between the point known as
El Trifinio, at the summit of the Cerro Montecristo, and the summit of
the Cerro del Zapotal. From the summit of theCerro Montecristo (lati-
tude 14"25'20" N and longitude 89"21'28" W), the tripoint between
Honduras, El Salvador and Guatemala, running south-east to the

northernmost source of the San Miguel Ingenio or Taguilapa river
(14"24'00" N and 89"20'10" W), known as the Chicotera, thereafter
running downstream along the middle of the bed of the said river to the
ford on the road from Citala to Metapan (14"20'55" N and
89" 19'33" W) at Las Cruces. From the preceding point eastwards,in a
straight line, as far as the confluence of the river Jupula with the river
Lempa (14"21'06" N and 89" 13'10" W), the said line passing through
the place known as El Cobre, and from that confluence in a straight
line to the summit of the Cerro del Zapotal (14'23'26" N and
89" 14'43" W).

2. Section of the land frontier lying between the Cayaguanca rock
and the confluence of the Chiquita or Oscura Stream with the Sumpul dans le contre-mémoire,dans lequel El Salvador a réfutéles arguments
avancéspar le Honduras dans son mémoire; il la confirme de nouveau
étantdonnéqu'aux chapitres II, III et IVde la présente répliqueil réfute
les arguments avaiicéspar le Hondurasdansson contre-mémoire.

II. Le régimejuridiquedes îles
2. Le Gouvernement d'El Salvadorconfirme la demande qu'ila présen-
téeà la Chambre (le la Cour internationale de Justice dans son mémoire,
tendant àce quelaChambre déterminele régimejuridique des îles. Cette

demande a été confirméd eans lecontre-mémoire,dans lequel El Salvador
a réfutéles arguments avancéspar le Honduras dans son mémoire;il la
confirme de nouveau étantdonnéqu'au chapitre Vde la présente réplique
il réfute les arguments présentéspar le Honduras dans son contre-
mémoire.

III. Le régimejuridiquedes espacesmaritimes
3. LeGouvernement d'El Salvador confirme lademande qu'ila présen-
téeà la Chambre de la Cour internationale de Justice dans son contre-
mémoire,tendant à ce que la Chambre déterminele régimejuridique des
espaces maritimes, étantdonnéqu'au chapitre VIde la présente répliqueil

réfuteles arguments avancéspar le Honduras dansson contre-mémoire. D
Au nomde la Républiquedu Honduras,

dans le mémoire etle contre-mémoire(textes identiques)
«Au vu desfaits et argumentsexposés ci-dessus,leGouvernement de la

République du Honduras confirme et réitère lesconclusions de son
mémoire etprie la.Cour de:
A. En cequiconcetrnele differendfrontalier terrestre:

- dire etjuger queletracéde la frontièreentre El Salvador etle Honduras
estconstituépiarla ligne suivante dans leszones ou secteurs non décrits
à l'article 16di1traité généradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur de la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro
del Zapotal :du sommet du Cerro Montecristo (14"25' 20"de latitude
nord et 89"21'28" de longitude ouest), tripoint entre le Honduras,

El Salvador et le Guatemala et en direction sud-est,jusqu'à la source
la plus septentrionale de la rivière San Miguel Ingenio ou Taguilapa
(14"24'00" de latitude nord et 89"20'10" de longitude ouest), connu
sous lenom de:torrent de la Chicotera, d'où l'onpoursuit en aval par le
milieu du litdt:ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala
en direction dr Metapan (14"20'55" de latitude nord et 89' 19'33" de
longitude oue!it),sur lesitede LasCruces. Du point précédenten direc-
tion est,en lignedroite jusqu'à la confluence de la rivièreJupula avecla
rivière Lempa(14"21'06" de latitude nord et 89O13'10" de longitude
ouest), ladite ligne passant par le site El Cobre, et, de cette confluence,
en ligne droite jusqu'à la cime du mont Zapotal(l4" 23' 26"de latitude
nord et 89" 14'43" de longitude ouest).
2. Secteur clela frontière terrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec lariver. Frorn the Cayaguanca rock (14"21'55" N and 89" 10'05" W),in a
straight line, as far as the confluence of the Chiquita or Oscura rnoun-
tain strearnwith the river Sumpul(14" 20'25" N and 89"04'57" W).

3. Section of the land frontier lying between the Pacacio boundary
rnarker and the boundary rnarker known as Poza del Cajon. From
the Pacacio boundary rnarker (14"06'28" N and 88"49'20" W), on
the river of theame name, in a straight line as far as the confluence
of the La Puerta strearn with the Gualcinga river (14"06'24" N and
88"47'04 W) and frorn there downstreamalong the rniddle of the bed
of the said river to arrive at the Poza del Toro boundary marker
(14"04' 14"N and 88"47'00" W), at the confluence of the river Gual-
cinga with the river Sazalapa, on La Lagartera, thence following the
said river upstream along the middle of the bed to the Poza de la Gol-
ondrina boundary rnarker (14"06'55" N and 88"44'32" W); frorn this
point in a straightline as far as the La Canada, Guanacaste or Platanar
boundary marker (14"06'04" N and 88'43'52" W) and from that
boundary marker in a straight line to the El Portillo boundary rnarker
on the Cerro del Tarnbor(14"04'47" N and 88"44'06 W),also known

as Portillo de El Sapo; from that boundary rnarker in a straight line as
far as the Guaupa boundary marker (14"04' 33"N and 88"44'40" W),
passing over the El Sapo hill; thence in a straightline to the sumrnit of
the Lorna Redonda (14"03'46" N and 88"44'35" W); frorn the Lorna
Redonda in a straight line to the sumrnit of the Cerro del Ocotillo or
Gualcimaca (14"03'25" N and 88"44' 22"W), passing over the Cerro
del Caracol. Frorn the El Ocotillo boundary marker, in a straight line,
as far as the La Barranca or Barranco Blanco boundary marker
(14"02' 55" N and 88"43'27" W); from there to the Cerro de la Bolsa
(14"02' 05"N and 88"42'40" W); and frorn that place, in a straight line,
to the Poza del Cajon boundary rnarker (14"01'28" N and
88"41' 10"W) onthe river Arnatillo orGualcuquin.

4. Section of the land frontier lying between the source of the La
Orilla strearn and the boundary rnarker known asthe Malpaso de Sirni-
laton. Frorn the source of the mountain stream called La Orilla
(13"53'50" N and 88"20'30" W) to the pass of El Jobo (13"53'40" N

and 88"20'25" W), at the foot of the rnountain known as El Volcan-
cillo; frorn there to the southernrnost source of the Cueva Hedionda
(13"53'46" N and 88"20'00" W), following its course downstrearn
along the rniddle of the bed to the Charnpate boundary marker
(13"53'20" N and 88" 19'02" W) as far as its confluence with the river
Canas or Santa Ana, thence following the carninoreal, by way of the
boundary markers of Portillo Blanco (13"53' 40"N and 88" 18' 24"W),
Obrajito (13"53'50" N and 88" 17' 28"W), Laguna Seca (13"54'03" N
and 88" 16'46" W), Arnatillo (13"54' 28"N and 88" 15'42"W), Picacho
or Quecruz (13"55'59" N and 88" 14'42" W), Esquinero or Sirin
(13'56'55" N and 88" 13'10" W), El Carrizal (13"57'20" N and
88" 11'35" W); thence, still following the carninoreal, as far as the
point where this road crosses the river Negro (13"59'36" N and
88" 12' 35"W); thence, followingthe river Negro upstream,as far as the
Las Pilas boundary marker at the source of that sarne riverrivièreSumpul.Du rocher de Cayaguanca (14"21' 55"de latitude nord
et 89" 10'05" de longitude ouest), en ligne droite jusqu'à laconfluence
du torrent Chiquita ou Oscura avec la rivière Sumpul (14"20'25" de
latitude nord et 89"04' 57"delongitude ouest).
3. Secteur clela frontièreterrestre compris entre laborne de Pacacio
et laborne dite Poza del Cajon. De la borne Pacacio (14"06'28" de lati-
tude nord et :3S0 49'20 de longitude ouest), sur la rivière du même
nom, en ligne droitejusqu'à la confluence du torrent La Puerta avec la
rivière Gualcinga (14"06'24" de latitude nord et 88O47'04"de longi-
tude ouest) et delà en aval de ladite rivière,par le milieu de son lit pour
parvenir à la borne Poza del Toro (14"04'14" de latitude nord et
88"47'00" de longitude ouest), situéàla confluence de la rivièreGual-
cinga avec la rivièreSazalapa sur La Lagartera, de làen suivant ladite
rivièreen amclntpar le milieu de son coursjusqu'à laborne de Poza de
la Golondrinsr (14"06'55" de latitude nord et 88"44'32" de longitude
ouest), de cepoint, en ligne droite,jusqu'à laborne La Cafiada, Guana-
caste ou Platanar (14"06'04" de latitude nord et 88"43'52" de longi-
tude ouest), de cette borne, en ligne droite, à la borne d'El Portillo du

mont del Tamibor(14"04'47" de latitude nord et 88"44'06" de longi-
tude ouest), égalementconnue sous le nom de Portillo de El Sapo;de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à la borne Guaupa (14"04'33" de
latitude nord c:t88"44'40 de longitude ouest), en passant parla colline
d'El Sapo; de là, en ligne droite, jusqu'à la cime de la Loma Redonda
(14"03'46" dl: latitude nord et 88"44'35" de longitude ouest); de la
Loma Redonda, en ligne droite, jusqu'à la cime du mont d'El Ocotillo
ou Gualcimac:a(14"03'25" de latitude nord et 88"44' 22"de longitude
ouest), en paissant par le mont d'El Caracol. De la borne d'El Oco-
tillo, en ligne droite, jusqu'à la borne de La Barranca ou Barranco
Blanco (14"O:?5 '5" de latitude nord et 88"43'27" de longitude ouest);
de là jusqu'au mont de La Bolsa (14"02'05" de latitude nord et
88"42'40" de longitude ouest); et de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à
la borne Poza del Cajon (14"01128" de latitude nord et 88'41' 10"
de longitude ouest), sur la rivière Amatilloou Gualcuquin.
4. Secteur de la frontière terrestre compris entre la source du mis-
seau La Orilla et la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13"53'50 de latitude nord et 88"20'30" de longi-

tude ouest), jusqu'au col d'El Jobo (13"53'40" de latitude nord et
88"20'25" de longitude ouest), situéau pied du mont appelé Volcan-
cillo; de là jiisqu'à la source la plus méridionale du torrent Cueva
Hedionda (1.3"53'46" de latitude nord et 88"20'00 de longitude
ouest), en suivant son cours en aval par le milieu de son lit jusqu'à la
borne Champate (13"53'20 de latitude nord et 88" 19'02" de longi-
tude ouest), jusqu'à sa confluence avec la rivière de Cafias ou Santa
Ana, de là en suivantle chemin royal, en passant par lesbornes Portillo
Blanco (13"53'40" de latitude nord et 88" 18'24 de longitude ouest),
Obrajito (13"53'50 de latitude nord et 88" 17'28" de longitude ouest),
Laguna Seca (13"54'03" de latitude nord et 88" 16'46" de longitude
ouest), Amatillo (13"54'28" de latitude nord et 88' 15'42"de longitude
ouest), Picaciio ou Quecmz (13"55'59" de latitude nord et 88" 14'42"
de longitude ouest), Esquinero ou Sirin (13" 56'55" de latitude nord et
88" 13'10 de longitude ouest), ElCarrizal (13"57'20" de latitude nord
et 88" 11'35" de longitude ouest); et de là, en suivant toujours le (14"00'00" N and 88"06'30" W), and from that place to the Malpaso
de Similaton (13"59' 28"N and 88"04'21" W).

5. Section of the land frontier lying between the point where the
river Torola isjoined bythe Manzupucaguastream and the ford known
as Paso de Unire. From the confluence of the Manzupucagua moun-
tain stream with the Torola river (13"54'00" N and 87"54'30" W),fol-
lowing the river Torola upstream along the middle of the bed to its

source, the mountain stream known as La Guacamaya (13"53'30" N
and 87"48'22" W); from this point, in a straight line, to the pass of
La Guacamaya (13"53'20" N and 87"48'19" W); thence in a straight
line to a point on the river Unire (13"52'37" N and 87"47'04" W),
close to the place known as El Coyolar, and from there, following the
Unire river downstream, as far as the Paso de Unire or Limon ford
(13"52'07" N and 87"46'00" W),onthe said river.

6. Section of the land frontier lying between Los Amates and the
Gulf of Fonseca. From the point known as Los Amates on the river
Goascoran (13"26'28" N and 87"43'20" W), following the said river
downstream along the middle of the bed by way of the Rincon de

Mumhuaca and Barrancones, as far as its mouth to the north-west of
the Ramaditas islands (13"24'26" N and 87"49'05" W) in the Bay of
La Union.
B. Withrespectto the islanddispute:

- to declare that the Republic of Honduras has sovereignty over the
islands of Meanguera and Meanguerita.
C. Withrespectto themaritime dispute:

(1) Concerning the zone subject to delimitation within the Gulf:
- to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras by reason of theirboth being coas-
ta1 States bordering on an enclosed historic bay produces between
them a perfect equality of rights, which has nevertheless never been
transformed bythe same States into a condominium;
- to adjudge and declare, therefore, that each of the two States is entitled

to exercise its powers within zones to be precisely delimited between
El Salvador and Honduras ;
- to adjudge and declare that the course of the line delimiting the zones
falling, within the Gulf,nder the jurisdiction of Honduras and El Sal-
vador respectively, taking into account al1the relevant circumstances
for the purpose of arriving at an equitable solution, shall be defined as
follows :
(a) the line equidistant from the low-water line of the mainland and

island coasts ofthe two States,starting within the Bay of La Union,
from the mouth of the Rio Goascoran (latitude 13"24'26" N and
longitude 87"49'05" W) and extending to the point situated at a
distance of 1 nautical mile from the Salvadorian island of Con- chemin royal, jusqu'au point ou ce chemin croise la rivière Negro
(13"59'36" de latitudenord et 88" 12'35"de longitudeouest); de là, en
suivant la rivièreNegro enamont, jusqu'à laborne Las Pilas àla source
de cette même rivière(14"00'00" de latitude nord et 88"06'30" de
longitude ouest) et de ce lieu jusqu'au Malpaso de Similaton
(13"59' 28"de latitude nord et 88"04'21" de longitude ouest).
5. Secteur d; la frontière terrestre compris entre la confluence du

Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde 1'Unire.De la
confluence di1 torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00" de latitude nord et 87"54'3OUde longitude ouest), et en
suivant la rivièreTorola en amont par le milieu de son lit jusqu'à sa
source connue sous le nom de torrent de La Guacamaya (13"53'30"
de latitude nord et 87"48'22" de longitude ouest); de ce point, en
ligne droite,ju.squ'au col de La Guacamaya (13"53'20" de latitude
nord et 87'48' 19" de longitude ouest); de ce lieu, en ligne droite,
jusqu'à un poiiit situésur la rivièreUnire (13"52' 37"de latitude nord
et 87"47'04 clelongitude ouest), à proximitédu lieu connu sous le
nom d'El Coyc,lar,et de là, en suivant la rivièreUnire en aval,jusqu'au
guéde 1'Unireou Limon (13"52' 07"de latitude nord et 87"46'00" de

longitude ouesi:),sur ladite rivière.
6. Secteur de la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonseca. Du point dénomméLos Amates, sur la rivière
Goascoran (11"26'28" de latitude nord et 87"43'20 de longitude
ouest), en suitant ladite rivière en aval par le milieu de son lit, en
passant par le Rincon de Muruhuaca et Barrancones jusqu'à son
embouchure ail nord-ouest des îles Ramaditas (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest) dansla baie de La Union.

B. Ence qui concernele différend insulaire:
- déclarerque le:$îlesde Meanguera et Meanguerita relèventde lasouve-
rainetéde la Rkpublique du Honduras.

C. Ence qui concernele différenm daritime:
1) relativement àla zone sujette àdélimitationà l'intérieurdu golfe :

- dire etjuger quela communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et
le Honduras du fait de leur coriverainetéàl'intérieur d'une baiehisto-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etatsencondominium;
- dire etjuger, dkslors, que chacun des deux Etats a le droit d'exercer ses
compétencesà l'intérieurde zones qu'il convient, entre El Salvador et
le Honduras, de délimiterprécisément;
- direet juger que letracéde la lignede délimitation deszones relevant, à
l'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvador, en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dans le souci d'aboutir à une solution équitable est réalisé

comme suit :
a) la ligne équidistantedeslaisses de basse mer des côtes continentales
et insulaires des deux Etats, partant, à l'intérieur de la baie de
l'Union, de l'embouchure du Rio Goascoran (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest), jusqu'au point situé à
1mille marin de l'îlesalvadorienne de Conchaguita et de l'îlehon- chaguita and from the Honduran island of Meanguera, tothe south
of the first and to the Westof the second;
(b) from that point, the line joining points situated at a distance of
1 nautical mile from the island of Conchaguita, running to the
south of that island up to a point situated at a distance of 3nautical
miles from the mainland coast of El Salvador;
(c) from that point onwards, the line joining points situated at a dis-
tance of 3 nautical miles from the Salvadorian coast as far as the
point where it meets the closing line of the Gulf (see illustrative
Chart CS);

- to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras as coastal States bordering on the
Gulf implies an equal right forboth to exercise their jurisdictions over
maritime areas situated beyond the closing line of the Gulf.
(2) Concerningthe zone outside the Gulf:

- to adjudge and declare that the delimitation lineproductive of an equi-
table solution, when account is taken of al1the relevant circumstances,
is represented by a line drawn on a bearing of 215.5", starting from the
closing line of the Gulf at a point situated at a distance of 3 nautical
miles from the coast of El Salvador, and running out 200nautical miles
from that point, thus delimiting the territorial sea, exclusive economic
zone and continental shelf of El Salvador and Honduras (see illustra-
tive Chart C.6)";

in the Reply :
"In view ofthefacts and argumentsset out above, the Government of the
Republic of Honduras asks that it may please the Court:

A. Withrespectto the landfrontier dispute:
- to adjudge and declare that the course of the frontier between El Sal-
vador and Honduras is constituted by the following line in the areas or
sections not described in Article 16 of the General Peace Treaty of

30October 1980:
1. Section of the land frontier lying between the point known as
El Trifinio, at the summit of the Cerro Montecristo, and the summit of
the Cerro del Zapotal. From the summit of theCerro Montecristo (lati-
tude 14"25' 20" N and longitude 89"21' 28"W), the tripoint between
Honduras, El Salvador and Guatemala, running south-east to the
northernmost source of the San Miguel Ingenio or Taguilapa river
(14"24'00" N and 89"20'10" W), known as the Chicotera, thereafter
running downstream along the middle of the bed of the said river

to the ford on the road from Citala to Metapan (14O20'55" N and
89" 19'33" W) at Las Cruces. From the preceding point eastwards, in a
straight line, as far as the confluence of the river Jupula with the river
Lempa (14"21'06" N and 89" 13' 10"W),the said line passing through
the placeknown as ElCobre, and fromthatconfluence in astraight line
to the summit of theCerro Zapotal(14" 23' 26"N and 89" 14' 43"W).

2. Section of the land frontier lying between the Cayaguanca rock
and the confluence of the Chiquita or Oscura Stream with the Sumpul durienne de Meanguera, au sud de la première et à l'ouest de la
seconde;
6) a partir de cl:point, la lignejoignant lespoints situésa 1mille marin
de l'île de Conchaguita, au sud de cette île jusqu'au point situé a
3millesmarins de la côtecontinentale salvadorienne;

C) à partir de ce point, la ligne joignant les points situés a 3milles
marins de la côte salvadorienne jusqu'a sarencontre avec la ligne de
fermeture di1golfe (voirlacarte illustrative C.5);

- dire etjuger que la communautéd'intérêts existanetntre El Salvador et
le Honduras ccbmmeEtats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égal à exercer leursjuridictions sur des espaces maritimes situés
au-delà de la lignede fermeture du golfe;

2) Relativemeni. àla zone a l'extérieurdu golfe:
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitation qui, tenantcompte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalisi:par une ligne d'azimut constant égalà 215,5",qui part
de la ligne de ft:rmeture du golfe, en un point situéà 3milles marins de
la côte d'El Salvador,jusqu'à 200milles de ce point, délimitant ainsi la

mer territoriale, la zoneéconomiqueexclusiveetle plateau continental
d'El Salvador rt du Honduras (voir carte illustrative C.6 du mémoire
du Honduras) )>;
dansla réplique:

«Au vu desfait.<et argumentsexposésci-dessus, le Gouvernement de la
Républiquedu Honduras prie la Courde :

A. En cequi concerneledSfférenfdrontalier terrestre:
- dire etjuger que letracéde la frontièreentre El Salvador etle Honduras
estconstituépiirla ligne suivante dans leszones ou secteurs non décrits
a l'article 16diitraité généradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur cle la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro del
Zapotal :du sommet du Cerro Montecristo (14"25' 20"de latitudenord
et 89"21'28" de longitude ouest), tripoint entre le Honduras, El Salva-
dor et le Guatemala et en direction sud-est, jusqu'a la source la
plus septentrionale de la rivière San Miguel Ingenio ou Taguilapa
(14"24'00 de latitude nord et 89"20' 10"de longitude ouest), connu
sous le nom de torrent de la Chicotera, d'où l'onpoursuit en aval par le
milieu du litde ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala
en direction di: Metapan (14"20' 55"de latitude nord et 89" 19' 33"de
longitude oues,t),sur lesite de LasCruces. Du point précédenten direc-

tion est,en ligriedroitejusqu'a laconfluencede larivièreJupula avecla
rivière Lempa (14"21'06" de latitude nord et 89" 13'10 de longitude
ouest), ladite ligne passant par le site El Cobre, et, de cette confluence,
en ligne droitejusqu'a la cime du mont Zapotal(14" 23' 26"de latitude
nord et 89' 14'43" de longitude ouest).
2. Secteur clela frontière terrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec lariver. From the Cayaguanca rock (14"21'55" N and 89" 10'05"W),in a
straight line, as far as the confluence of theita or Oscura moun-
tain stream with the river Sumpul(l4" 20'25" N and 89"04' 57"W).

3. Section of the land frontier lying between the Pacacio boundary
marker and the boundary marker known as Poza del Cajon. From the
Pacacio boundary marker (14"06'28" N and 88"49'20 W), on the
river of the same name, in a straight line as far as the confluence of the
La Puerta stream with the Gualcinga river (14"06'24" N and
88' 47'04" W)and from there downstreamalongthe middle of the bed
of the said river to arrive at the Poza del Toro boundary marker
(14"04'14" N and 88"47'00" W), at the confluence of the river Gual-
cinga with the river Sazalapa, on La Lagartera, thence following the
said river upstream along the middle of the bed to the Poza de la Gol-
ondrina boundary marker (14"06'55" N and 88"44' 32"W); from this
point in a straightline asfar asthe La Canada, Guanacaste or Platanar

boundary marker (14"06'04" N and 88"43'52" W) and from that
boundary marker in a straight line to the El Portillo boundary marker
on the Cerro delTambor (14"04'47" N and 88"44'06" W),also known
as Portillo de El Sapo; from that boundary marker in a straightline as
faras the Guaupa boundary marker (14"04' 33"N and 88"44'40" W),
passing over the El Sapo hill; thence in a straight line to the summit of
the Loma Redonda (14"03'46" N and 88"44'35" W); from the Loma
Redonda in a straight line to the summit of the Cerro del Ocotillo or
Gualcimaca (14"03'25" N and 88"44'22" W), passing over the Cerro
del Caracol. From the El Ocotillo boundary marker, in a straight line,
as far as the La Barranca or Barranco Blanco boundary marker
(14"02'55" N and 88"43'27" W); from there to the Cerro de la Bolsa
(14"02' 05"N and 88"42'40" W);and from that place, in a straight line,
to the Poza del Cajon boundary marker (14"01'28" N and
88"41'10"W)on the river Amatillo or Gualcuquin.

4. Section of the land frontier lying between the source of the La
Orilla stream and the boundary marker known as the Malpaso de Simi-
laton. From the source of the mountain stream called La Orilla

(13"53'50" N and 88"20'30" W) to the pass of El Jobo (13"53'40" N
and 88"20'25" W), at the foot of the mountain known as El Volcan-
cillo; from there to the southernmost sourceof the Cueva Hedionda
(13"53'46" N and 88O20'00" W), following its course downstream
along the middle of the bed to the Champate boundary marker
(13"53'20" N and 88" 19'02" W) as far as its confluence with the river
Canas or Santa Ana, thence following the caminoreal,by way of the
boundary markers of Portillo Blanco (13"53'40" N and 88" 18'24" W),
Obrajito (13"53'50" N and 88" 17'28" W), Laguna Seca (13"54'03" N
and 88' 16'46" W), Amatillo or Las Tijeretas (13"54'28" N and
88" 15'42" W), and from there, in a northerly direction, as far as the
point at which the river Las Canas joins the mountain stream known as
Masire or Las Tijeretas (13"55'03" N and 88" 15'45" W); thence, tak-
ing anorth-easterlydirection, itfollows its course upstreamas far as the
road from Torola to Colomoncagua and continues in the same direc-
tion as far as the Cerro La Cruz, Quecruz or El Picacho (13"55'59" NrivièreSumpul.Du rocher de Cayaguanca (14"21' 55"de latitude nord
et 89" 10'05" dc longitude ouest), en ligne droite jusqu'à la confluence
du torrent Chiquita ou Oscura avec la rivière Sumpul (14"20'25" de
latitude nord et 89"04'57" de longitude ouest).
3. Secteur de:la frontièreterrestre compris entrelaborne de Pacacio

et la bornedite Pozadel Cajon.De la borne Pacacio (14" 06'28" de lati-
tude nord et 81% 4"9'20 de longitude ouest), sur la rivière du même
nom, en ligne droitejusqu'à la confluence du torrent La Puerta avec la
rivièreGualcinga (14"06'24" de latitude nord et 88"47'04" de longi-
tude ouest) et de là en aval de ladite rivière, par le milieu de son lit
pour parvenir S la borne Poza del Toro (14"04'14" de latitude nord et
88"47'00" de longitude ouest), situéa la confluence de la rivièreGual-
cinga avec la rivièreSazalapa sur La Lagartera, de là en suivant ladite
rivièreen amorit par le milieu de son cours jusqu'a laborne de Poza de
la Golondrina [14"06'55" de latitude nord et 88"44'32" de longitude
ouest), de cepoint, en ligne droite,jusqu'à la borne La Canada, Guana-
caste ou Platanar (14"06'04" de latitude nord et 88"43' 52"de longi-
tude ouest), de cette borne, en ligne droite, a la borne d'El Portillo du
mont del Tamtlor (14"04'47" de latitude nord et 88"44'06" de longi-
tude ouest), égalementconnue sous le nom de Portillo de El Sapo;de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à laborne Guaupa (14"04' 33"de
latitude nord et 88"44'40" de longitude ouest), en passant parla colline
d'El Sapo;de là, en ligne droite, jusqu'a la cime dela Loma Redonda

(14"03'46" de latitude nord et 88"44'35" de longitude ouest); de la
Loma Redonda, en ligne droite, jusqu'à la cime dumont d'El Ocotillo
ou Gualcimaca (14"03' 25"de latitude nord et 88"44'22" de longitude
ouest), en passimt par le mont d'El Caracol. Delaborne d'El Ocotillo,
en ligne droite. jusqu'à la borne de La Barranca ou Barranco Blanco
(14"02'55" de latitude nord et 88"43'27" de longitude ouest); de là
jusqu'au mont de La Bolsa (14"02'05" de latitude nord et 88"42'40"
de longitude ouest); et de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à la borne
Poza del Cajon (14"01'28" de latitude nord et 88"41'10"de longitude
ouest), sur la rivièreAmatillo ou Gualcuquin.
4. Secteur d: la frontière terrestre compris entre la source du ruis-
seau La Orilla et la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13" 53'50" de latitude nord et 88'20'30" de longi-
tude ouest), jusqu'au col d'El Jobo (13"53'40" de latitude nord et
88"20'25" de longitude ouest), situéau pied du mont appelé Volcan-
cillo; de la jwqu'à la source la plus méridionale du torrent Cueva

Hedionda (13"53'46" de latitude nord et 88"20'0OUde longitude
ouest), en suivant son cours en aval par le milieu de son lit jusqu'a la
borne Champa.te (13"53'20" de latitude nord et 88" 19'02" de longi-
tude ouest), jusqu'à sa confluence avec la rivière de Caiias ou Santa
Ana, de laen suivant le chemin royal, en passant par lesbornes Portillo
Blanco (13"53'40 de latitude nord et 88" 18'24" de longitude ouest),
Obrajito (13"53'50" de latitude nord et 88" 17'28" de longitude ouest),
Laguna Seca (13"54'03" de latitude nord et 88" 16'46" de longi-
tude ouest), Ainatillo ou Las Tijeretas (13"54'28" de latitude nord et
88" 15'42"de longitude ouest), de là, en direction nord, jusqu'au point
de confluence de la rivière Las Canas avec le torrent Masire ou
Las Tijeretas (13"55'03" de latitude nord et 88" 15'45" de longitude
ouest); de là, en direction nord-est, elle suit le cours de ce torrent en370 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

and 88" 13' 10" W); thence, tothe Monte Redondo, Esquinero or Sirin
boundary marker (13"56'55" N and 88" 13'10" W) and from there to
the El Carrisal or Soropay marker (13"57'41" N and 88" 12'52" W);
from there it runs in a northerly direction to the Cerro del Ocote or hill

of Guiriri (13"59'00 N and 88" 12'55" W), and thence, in the same
direction, to the marker of El Rincon, on the river Negro, Quiaguara or
El Palmar (13"59' 53"N and 88" 12'59" W); thence, following the river
Negro upstream, as far as the Las Pilas boundary marker at the source
of thatsame river (14"00'00" N and 88"06'30" W),and from that place
to the Malpaso de Similaton (13"59'28" N and 88"04'21" W).

5. Section of the land frontier lying between the point where the
riverTorola isjoined by the Manzupucagua stream and the ford known
as Paso de Unire. From the confluence of the Manzupucagua moun-

tain stream with the Torola river (13"54'00" N and 87"54'30" W), fol-
lowing the river Torola upstream along the middle of its bed to its
source, the mountain stream known as La Guacamaya (13"53'30" N
and 87"48'22" W); from this point, in a straight line, to the pass of
La Guacamaya (13" 53'20" N and 87" 48' 19"W); thence in a straight
line to a point on the river Unire (13"52'37" N and 87O47'04" W),
close to the place known as El Coyolar, and from there, following the
Unire river downstream, as far as the Paso de Unire or Limon ford
(13"52'07" N and 87"46'00" W),onthe said river.

6. Section of the land frontier lying between Los Amates and the
Gulf of Fonseca. From the point known as Los Arnates on the river
Goascoran (13"26'28" N and 87"43'20" W), following the said river
downstream along the middle of the bed by way of the Rincon de

Muruhuaca and Barrancones, as far as its mouth to the north-west of
the Ramaditas islands (13"24'26" N and 87"49'05" W) in the Bay of
La Union.
- to reject the submissions of the Government of El Salvador including
those set forth in item 1, paragraph 2, of the submissions of the
Counter-Mernorial and that relatetothe delimitation of the land frontier;

B. Withrespectto theislanddispute:
- to declare that only the islands of Meanguera and Meanguerita are in
dispute between the Parties and that the Republic of Honduras has
sovereignty over them.

C. Withrespectto themaritime dispute:
(1) Concerning the zone subject to delimitation within the Gulf:

- to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras by reason of theirboth being coas-
ta1 States bordering on an enclosed historic bay produces between
them a perfect equality of rights, which has nevertheless never been
transformed bythe same States into a condominium; amont, jusqu'au chemin de Torola a Colomoncagua et, dans la même
direction, jusqu'à la source du mont La Cruz, Quecruz ou El Picacho
(13" 55'59" de latitude nord et 88" 13'10 de longitude ouest); de la, à
la borne Monte Redondo, Esquinero ou Sirin (13"56'55" de latitude
nord et 88" 13'10" de longitude ouest) et, de là, à la borne El Carrisal

ou Soropay (13'57'41" de latitude nord et 88" 12'52" de longitude
ouest); de la, elle se dirige en direction nord au mont de I'Ocote ou
colline de Guiriri (13"59'00" de latitude nord et 88" 12'55" de longi-
tude ouest); et de là, dans la mêmedirection, à la borne du Rincon, sur
la rivièreNegro, Quiaguaraou El Palmar (13"59'33" de latitude nord
et 88" 12'59" de longitude ouest); de la, en suivant la rivièreNegro en
amont, jusqu'a la borne Las Pilas a la source de cette même rivière
(14"00'00" de latitude nord et 88"06'30 de longitude ouest) et de ce
lieu jusqu'au NIalpaso de Similaton (13"59'28" de latitude nord et
88"04'21"de Iongitudeouest).
5. Secteur de la frontière terrestre compris entre la confluence du
Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde 1'Unire.De la
confluence du torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00" de latitude nord et 87' 54'30" de longitude ouest), et en

suivant la rivière Torola en amont par le milieu de son lit jusqu'a sa
source connue souslenom de torrent de La Guacamaya (13"53'30 de
latitude nord et 87"48'22" de longitude ouest); de ce point, en ligne
droite, jusqu'au col de la Guacamaya (13"53'20" de latitude nord et
87"48'19" de longitude ouest); de ce lieu, en ligne droite, jusqu'à
un point situé sur la rivière Unire (13"52'37" de latitude nord et
87"47'04" de longitude ouest), a proximitédu lieu connu sous le nom
d'El Coyolar, et de là, en suivant la rivièreUnire en aval,jusqu'au gué
de I'Unire ou limon (13"52'07" de latitude nord et 87"46'00 de
longitudeouest), sur ladite rivière.
6. Secteur de la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonseca. Du point dénomméLos Amates, sur la rivièreGoas-
coran (13"26'28" de latitude nord et 87"43'20" de longitude ouest), en
suivant ladite rivièreen aval par le milieu de son lit, en passant par le

Rincon de Mui-uhuaca et Barrancones jusqu'à son embouchure au
nord-ouest des îles Ramaditas (13O24'26" de latitude nord et
87"49'05" de longitudeouest) dans labaie de La Union;
- rejeter les conc:lusions du Gouvernement d'El Salvador y compris
celles énoncéesau paragraphe 2 du point 1du contre-mémoireconcer-
nant ladélimitti:ionde la frontièreterrestre.

B. Ence qui concerrleledifférendinsulaire:
- déclarer que les seules îles de Meanguera et Meanguerita sont en
litige entre les Parties et qu'elles relèventde la souveraineté de la
Républiquedu Honduras.

C. Ence qui concerne lediffërendmaritime:
1) relativement irla zone sujette à délimitation a l'intérieurdu gol:e

- dire etjuger qut:la communautéd'intérête sxistant entre El Salvadoret
le Honduras du fait de leur coriverainetéa l'intérieurd'une baie histo-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etats en condorniniurn; DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURA(S J) DGMENT)

- to adjudge and declare, therefore, that each of the two States is entitled
to exercise its powers within zones to be precisely delimited between
El Salvador and Honduras;
- to adjudge and declare that the course of the line delimiting the zones
falling, within the Gulf, under the jurisdiction of Honduras and El Sal-
vador respectively, taking into account al1the relevant circumstances
for thepurpose of arriving at an equitable solution, shall be defined as
follows :

(a) the line equidistant from the low-water line of the mainland and
island coasts of the two States, starting within the Bayof La Union,
from the mouth of the Rio Goascoran (latitude 13"24'26" N and
longitude 87"49'05" W) and extending to the point situated at a
distance of 1nautical mile from the Salvadorian island of Concha-
guita and from the Honduran island of Meanguera, to the south of
the first and to theestof thesecond;
(b) from that point, the line joining points situated at a distance of
1 nautical mile from the island of Conchaguita, running to the
south of that island up to a point situated at a distance of 3nautical
miles from the mainland coast of ElSalvador;
(c) from that point onwards, the line joining points situated at a dis-
tance of 3 nautical miles from the Salvadorian coast as far as the
point where it meets the closing line of the Gulf (see illustrative

chart C.5);
- to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras as coastal Statesbordering on the
Gulf implies an equal right forboth to exercise theirjurisdictions over
maritime areas situated beyond the closing line of the Gulf;
(2) Conceming the zone outside the Gulf:

- to adjudge and declare that the delimitation line productive of an equi-
table solution, when account is taken of al1the relevant circumstances,
is represented by a line drawn on a bearing of 215.5", starting from the
closing line of the Gulf at a point situated at a distance of 3 nautical
miles from the coast of El Salvador, and running out 200nautical miles
from that point, thus delimiting the territorial sea, exclusive economic
zone and continental shelf of El Salvador and Honduras (see illustra-
tive Chart C.6 in the Memorial of Honduras)."

24. In the course of the oral proceedings the following submissions were
presented by the Parties:

Onbehaifof theRepublicof ElSalvador:
"The Govemment of El Salvador respectfully requests the Chamber of
the International Court of Justice to adjudge and declare that :

A. Concerningthedelimitationof thelandfrontier
The line of the frontier in the zones or sectors not described in Article 16
of the General Treaty of Peace of 30 October 1980,is as follows :

(i) in the disputed sector of Tepangüisir, in accordance with para-
graph 6.69 and map 6.7 of the Memorial of El Salvador as set forth in
knex 1to these submissions; - dire etjuger, dé,lors, que chacundesdeux Etats a ledroit d'exercer ses
compétences à l'intérieurde zones qu'il convient, entre El Salmdm et
le Honduras, dl:délimiterprécisément;

- dire etjuger que letracéde la ligne de délimitationdes zonesrelevant, à
l'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvador, en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dails le souci d'aboutir à une solutionéquitable est réalisé
comme suit :
a) la ligne équidistantedeslaissesde basse mer des côtes continentales
et insulaire:^des deux Etats, partant, à l'intérieur de la baie de

l'Union, de l'embouchure du Rio Goascoran (13"24'26" de latitude
nord et 87"49'05" de longitude ouest), jusqu'au point situé à
1mille marin de I'îlesalvadorienne de Conchaguita et de I'îlehon-
durienne da Meanguera, au sud de la première et à l'ouest de la
seconde;
b) àpartir de cepoint, la lignejoignant lespoints situésà 1mille marin
de I'îlede Conchaguita, au sud de cette île jusqu'au point situéà
3millesmalins de la côte continentale salvadorienne;

c) à partir de ce point, la ligne joignant les points situésà 3 milles
marins de 121côte salvadorienne jusqu'à sarencontre avecla ligne de
fermeture du golfe(voircarte illustrative C.5);

- dire etjuger quela communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et
le Honduras comme Etats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égal à exercer leurs juridictions surdes espaces maritimes situés
au-delà de laligne de fermeture du golfe;

2) relativement à la zone àl'extérieurdu golfe:
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitationqui,tenant compte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalis15ar une ligne d'azimut constant égalà 215,5: qui part
de la ligne de f.:rmeture du golfe, en un point situà 3milles marins de
la côte d'El Salvador,jusqu'à 200millesde ce point, délimitant ainsila

mer territoriak:, la zoneéconomiqueexclusive et le plateau continental
d'El Salvador et du Honduras (voir carte illustrative C.6 du mémoire
du Honduras). ))

24. Lorsde la procédureorale, lesconclusions ci-aprèsont été présentéespar
les Parties:
Au nom de la Républiqued'ElSalvador:

«Le Gouvernernent d'El Salvador prie respectueusement la Chambre
de laCour internationale de Justice de dire etjuger:

A. Encequi concerneladélimitationdelafrontièreterrestre:
Que le tracéde lafrontièredans leszones ou secteurs non décrits à I'ar-
ticle 16du traité générad le paix du 30 octobre 1980est constitué comme
suit:

i) dans le secteu::contestédu mont Tepanguïsir, conformémentau para-
graphe 6.69 et à la carte 6.7 du mémoired'El Salvador (annexe 1aux
présentesconc:lusions); DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

(ii) in the disputed sector of Las Pilas orCayaguanca, in accordance with
paragraph 6.70 and map 6.8 of the Memorial of El Salvador, as set
forth in Annex II to these submissions;
(iii) in the disputed sector of Arcatao or Zazalapa, in accordance with

paragraph 6.71 and map 6.9 of the Memorial of El Salvador, as set
forth in Annex IIIto these submissions;
(iv) in the disputed sector of Nahuaterique, in accordance with para-
graph 6.72 and map 6.10 of the Memorial of El Salvador, as set forth
in Annex IVto these submissions;
(v) in the disputed sector of Poloros, in accordance with paragraph 6.73
and map 6.11of the Memorial of El Salvador,as set forth in Annex V
to these submissions; and
(vi) in thedisputed sector of the Estuary of theGoascoran river, inaccord-
ance with paragraph 6.74 and map 6.12 of the Memorial of El Sal-
vador, asset forth in Annex VIto these submissions.

B. Concerningthelegalsituationofthe islands

The sovereignty over al1the islands within the Gulf of Fonseca, and, in
particular, over the islands of Meanguera and Meanguerita, belongs to
El Salvador, with the exception of the island of Zacate Grande and the
Farallones islands.
C. Concerning thedetermination ofthelegalsituationofthemaritimespaces

1. The Chamber has no jurisdiction to effect any delimitation of the
maritime spaces.
2. The legal situation of the maritime spaces within the Gulf of Fonseca
corresponds to the legal position established by the Judgement of the
Central American Court of Justice of 9 March 1917.
3. The legal situation of the maritime spaces outside the Gulf of
Fonseca is that :

(a) Honduras has no sovereignty, sovereign rights, or jurisdiction in or
over them; and
(b) the only States which have sovereignty, sovereign rights, orjurisdiction
in or over them are States with coasts that directly front on the Pacific
Ocean, of which El Salvador isone."

"Annexes referred to in final submissions of El Salvador

ANNEX I

Starting from the summit of the peak known as the Cerro Zapotal or
Chiporro situated at latitude 14"23'26" N and longitude 89" 14'43"W,the
frontier continues in a straight line in the direction N 7 O27'20" W for a
distance of 3,530 metres as far as the peak known as the Cerro Piedra
Menuda situated at latitude 14"24'02" N and longitude 89" 16'35" W.
From this peak, it continues in the direction N 57" 19'33" Wfor a distance
of 2,951 metres as far as the boundary rnarker known as the Mojon del
Talquezalar on the river known as the Pomola situated at latitude
14"24'54" N and longitude 89" 17' 58"W. From this boundary marker, the
frontier follows the course of the Pomola river upstream for a distance of ii) dans le secteur contestéde Las Pilasou Cayaguanca, conformémentau
paragraphe 6.'10et à la carte 6.8du mémoired'El Salvador(annexe II
aux présentesi:onclusions);
iii) dans le secteiir contesté d'Amata0 ou Zazalapa, conformément au
paragraphe 6.71et àla carte 6.9du mémoired'El Salvador(annexe III

aux présentes~:onclusions);
iv) dans le secteiir contesté de Nahuaterique, conformément au para-
graphe 6.72et à la carte 6.10du mémoire d'ElSalvador(annexe IVaux
présentescon<:lusions);
v) dans le secteui contestéde Poloros, conformémentau paragraphe 6.73
et à la carte 6 11du mémoire d'ElSalvador(annexe V aux présentes
conclusions); let
vi) dans le secteui-contestéde l'estuaire du Goascoran, conformémentau
paragraphe 6."4 et àla carte 6.12du mémoired'El Salvador(annexe VI
aux présentes îonclusions).

B. En cequi concernela situationjuridique des îles:

Que la souverainetésur toutes lesîles du golfe de Fonseca, et enparticu-
lier sur les îles de Ikleangueraet de Meanguerita, appartieàtEl Salvador,
à l'exclusion de I'ilede Zacate Grande et des îles Farallones.

C. En ce quiconcernela déterminationde la situationjuridique des espaces

maritimes:
1. Que la Chanibre n'a pas compétencepour effectuer une délimitation
des espaces maritimes.
2. Que la situation juridique des espaces maritimes dans le golfe de
Fonseca correspond au régimejuridique établipar l'arrêtde la Cour de

justice centraméricainedu 9 mars 1917.
3. Que la situation juridique des espaces maritimes en dehors du golfe
de Fonseca est la suivante:
a) le Honduras n'a aucune souveraineté,aucun droit souverain ni aucune
juridiction dansou sur cesespaces;
b) les seuls Etats ayant une souveraineté,des droits souverains, ou une
juridiction daris ou sur ces espaces sont les Etats ayant des côtes qui

donnent directement sur l'océan Pacifique,au nombre desquels appar-
tient El Salvador.»
«Annexes citées(fans les conclusions finales d'El Salvador

ANNEXE 1

En partant du sommet du CerroZapotal ouChiporro situéà 14"23' 26"
de latitude nord et 89" 14'43" de longitude ouest, la frontière se dirige en
ligne droite dans la direction nord 71O 27'20" ouest sur une distance de

3530métresjusq~i'auCerro Piedra Menuda à 14"24'02" de latitude nord
et 89" 16'35" de lclngitudeouest. De cesommet, ellecontinue dansla direc-
tion nord 57" 19':L3"ouest sur 2951mètresjusqu'à laborne de Mojon de
Talquezalar sur 1~Pomola à 14"24'54" de latitude nord et 89" 17'58" de
longitude ouest. I>ecette borne, elle suit le cours du Pomola en amont sur
875 mètres jusqu'au confluent des cours d'eaux dénommésPomola et
Cipresales à 14"24'45" de latitude nord et 89" 18'21" de longitude ouest.875 metres as far as the confluence of the streams known as the Pomola
and Cipresales situated at latitude 14'24'45" N and longitude
89" 18'21" W. From this confluence, the frontier follows the course of the
Pomola stream upstream for a distance of 4,625metres as far asits source
situated at latitude14"26'05" N and longitude 89"20'12" W. From this
source, the frontier continues in a straight line in the direction
S 51"35'00" W for a distance of 2,700 metres as far as the summit of the
peak known asthe Cerro Montecristo situatedatlatitude 14"25'10.784 N

and longitude 89"21' 21.568" W.
ANNEX Il

LAS PILASOR CAYAGUANCA

Starting from the confluence of the stream known as the Oscura or the
Chiquita with the river known as the Sumpul situated at latitude
14"20'26" N and longitude 89"04'58" W, the frontier follows the course
of the Sumpul river upstream for a distance of 10,500metres as far as its
sourcesituated at latitude14"24'17"N and longitude 89"06'45" W. From
this source, the frontier continues in a straight line in the direction
S 53"46'31" W for a distance of 7,404metres as far as the peak known as
the PeIia de Cayaguanca situated at latitude 14"21'54" N and longitude
89" 10'04" W.

ANNEX III

ARCATAOOR ZAZALAPA
Starting from the boundary marker known asthe Mojon Poza del Cajon
on the river known as the Guayquiquin, Gulacuquin or El Amati110situ-

ated at latitude 14"01'28" N and longitude 88"41'09" W,the frontier fol-
lows the said river upstream for a distance of 5,000 metres as far as its
sourcesituated at latitude 14"02' 45"N and longitude 88"42'33" W. From
this source, the frontier continues in a straight line in the direction
N 18"21'16" W for a distance of 9,853 metres as far as the summit of the
peak known as the Cerro El Fraile situated at latitude 14"07'49" N and
longitude 88"44'16"W.From this peak, the frontiercontinues in astraight
line in the direction 60"30'Wfor a distance of 7,550 metres as far asthe
summit of the peak known as the Cerro La Pinta1 situated at latitude
14"09' 49" N and longitude 88"47'55" W. From this peak, the frontiercon-
tinues in a straight line in the direction S 21"30' W for a distance of
2,830metres as far asthe source ofthe stream or river knownasthe Pacacio
situated at latitude14"08'23" N and longitude 88"48'30" W. From this

source, the frontier follows the course of the Pacacio stream or river
downstream for a distance of 5,125 metres as far as a point on the said
Pacacio stream or river situated at latitude 14"06'27" N and longitude
88"49' 18"W.

ANNEX IV
NAHUATERIQUE

Starting from the boundary marker known as the Mojon Mal Paso de
Similaton situated at latitude 14"00'53" N and longitude 88"03'54" W,
the frontier continues in a straight line in the direction N 3" W for a dis-
tance of 3,000metres as far as the boundary marker known asthe AntiguoDe là, elle remonte le cours du Pomola sur 4625mètresjusqu'à sa source à
14"26'05" de latitude nord et 89"20'12"de longitude ouest. De là, elle se
poursuit en ligne droite dans la direction sud 51"35'00 ouest sur
2700mètresjusqu'au sommetdu Cerro Montecristo situé à 14"25'10,784"
de latitude nord et 89"21'21,568"de longitude ouest.

ANNEXE Il
LAS PILASOU CAY4GUANCA

Depuis le coniluent du cours d'eau dénomméOscura ou Chiquita avec
leSumpul à 14"210'26"de latitudenord et89"04'58" de longitude ouest, la
frontière suit le cours du Sumpul vers l'amont sur 10500 mètres jusqu'à
sa source située à 14"24'17" de latitude nord et 89"06'45" de longitude
ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la direction sud 53"46'31"
ouest sur 7404 mètres jusqu'à la colline de Pefia de Cayaguanca à

14"21'54" de latitude nord et 89" 10'04"de longitude ouest.

ANNEXE III
ARCATAOOU ZAZ.4LAPA

Partant de la borne de Mojon Poza del Cajon sur la rivièredénommée
Guayquiquin, Gualcuquin ou El Amatillo située à 14"01'28" de latitude
nord et 88"4l1C,9"de longitude ouest, la frontière suit ladite rivière en
amont sur 5000 mètres jusqu'à sa source située à 14"02'45" de latitude
nord et 88"42'3.3"de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite
dans la directiori nord 18"21'16" ouest sur 9853 mètres jusqu'au sommet
du Cerro El Friiile situéà 14"07'49" de latitude nord et 88"44'16" de

longitude ouest. De ce sommet, elle continue en ligne droite dans la direc-
tion nord 60"30' ouest sur 7550 mètres jusqu'au sommet du Cerro
La Pinta1 situé;i 14"09'49" de latitude nord et 88"47'55" de longitude
ouest. De là, ellecontinue en lignedroite dans la direction s21" 30'ouest
sur 2830 mètresjusqu'à la source du ruisseau - ou rivière - Pacacio
situéeà 14"08'23" de latitude nord et 88"48'30 de longitude ouest. De là,
elle suitlecours du ruisseau- ou rivière- connu sousle nom de Pacacio
en aval sur 5125mètresjusqu'à un point dudit Pacacio situéà 14"06'27"
de latitude nord et 88"49'18" de longitude ouest.

ANNEXE IV

NAHUATERIQUE

Depuis laborne de Mojon Mal Paso de Similaton située à 14"00' 53"de
latitude nord et 88"03'54" de longitude ouest, la frontière se poursuit en
ligne droite daris la direction nord 3" ouest sur 3000 mètres jusqu'à la
borne de Antiguo Mojon de la Loma situéeà 14"02'32" de latitude nord et374 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

Mojon de la Loma situated at latitude 14"02'32" N and longitude
88"03'59" W. From this boundary marker, the frontier continues in a
straight line in the direction N1O 30'W for a distance of 2,780metres as
far as the mountain known as the Montaiia de la Isla situated at latitude
14"03' 49"N and longitude 88"04'47" W. From this mountain, the frontier
continues in astraight line in the direction N 89"40'02" W for adistance of
7,059metres as far asthe summit of the peak known as theCerro LaArdilla
situated at latitude 14"03'51" N and longitude 88"08'43" W. From

this peak, the frontier continues in a straight line in the direction
S 78"35' 13"W for a distance of 6,833 metres as far as the summit of the
peak known as the Cerro El Alumbrador situated at latitude 14"03'08" N
and longitude 88" 12'26" W. From this peak, the frontier continues in a
straight line in the direction S 18"13'36"W for a distance of 4,222 metres
as far as the summit of the peak known as the Cerro Chagualaca or
Marquezote situated at latitude 14"00'57" N and longitude 88" 13'11" W.
From this peak, the frontier continues in a straight line in the direction
S 66"45' W for a distance of 2,650 metres as far as an elbow of the river
known as the Negro situated at latitude 14"00'22" N and longitude
88" 14'31" W. From this elbow of this river, it follows the course of the
Negro river upstream for a distance of 1,800metres as far as the confluence

with it of the river known as the La Presa, Las Flores or Pichigual situated
at latitude 13"59'38" N and longitude 88" 14' 16"W. From this conflu-
ence, the frontier follows the course of the La Presa, Las Flores orPichi-
gual river upstream for a distance of 4,300 metres as far as a boundary
marker situated on its course at latitude 13"57'44" N and longitude
88" 13'49" W. From this boundary marker, the frontier continues in a
straight line in the direction"40'Wfor adistance of 2,lm metres as far
as the summit of the peak known as the Cerro El Alguacil situated at lati-
tude 13"56'21 " N and longitude 88" 14' 16"W.Fromthispeak,the frontier
continues in a straight line in the direction" 14'11"Wfor a distance of
1,881 metres as far as an elbow of the river known as the Las Cafias or
Yuquina situated at latitude 13"56'21" N and longitude 88" 15'16" W.

From this elbow of this river, the frontier follows the course of the de Las
Cafias or Yuquina river downstream for a distance of 12,000metres as far
as the place known as theCajon de Champate situated on its courseat lati-
tude 13"53'33" N and longitude 88" 19'00" W. From this place, the fron-
tier continues in a straight line in the direction N 71"02'22" W for a
distance of 2,321 metres as far as the summit of the peak known as the
Cerro El Volcancillo situated at latitude 13"53'58" N and longitude
88"20'13" W. From this point, the frontier continues in a straight line in
the direction S 60"25' 12"W for a distance of 930 metres as far as the
source of the Stream known as the La Orilla situated at latitude
13"53'43" N and longitude 88"20'38" W.

ANNEX V

Starting from the place known as the Paso de Unire situated onthe river
known as the Unire, Guajiniquil or Pescado at latitude 13"52'10" N and
longitude 87'46'02" W, the frontier follows the course of the Unire,
Guajiniquil or Pescado river upstream for a distance of 8,800metres as far
as its source situated at latitude3"55' 16"N and longitude 87"47'58" W.88"03' 59"de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la
direction nord 31O 30'ouest sur 2780mètresjusqu'àla Montana de la Isla

situéeà 14"03'49" de latitude nord et 88"04'47" de longitude ouest. De là,
elle se poursuit en ligne droite dans la direction nord 89"40'02" ouest sur
7059 mètres jusqu'au sommet du Cerro La Ardilla situéà 14°03'51" de
latitude nord et 88"08'43" de longitude ouest. De là, elle continue en ligne
droite dans la direction sud 78"35' 13"ouest sur 6833 mètresjusqu'au
sommet du Cerro El Alumbrador situé à 14"03'08" de latitude nord et
88" 12'26" de longitude ouest. De là, elle continue en ligne droite dans la
direction sud 18"13'36" ouest sur 4222 mètres jusqu'au sommet du
Cerro Chagualaca ou Marquezote situé à 14"00'57" de latitude nord et
88" 13'11"de longitude ouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 66'45' ouest sur 2650 mètres jusqu'à uncoude du Negro

situéà 14"00'22" de latitude nord et 88" 14'31"de longitude ouest. De là,
elle suit le cours du Negro vers l'amont sur 1800 mètres jusqu'à son
confluent avec La Presa, Las Flores ou Pichigual situà 13"59'38" de lati-
tude nord et 88" 14' 16"de longitude ouest. De là, elle suit le cours de La
Presa, Las Flores ou Pichigual en amont surune distance de 4300mètres
jusqu'à une bornc: situéesur son cours à 13"57'44" de latitude nord et
88" 13'49" de longitudeouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 22"40' ouest sur 2170 mètresjusqu'au sommet du Cerro
El Aiguacil situéi 13"56'21" de latitude nord et 88" 14'16" de longitude
ouest. De là, elle se poursuit en ligne droite dans la direction sud
73" 14'11" ouest sur 1881 mètres jusqu'à uncoude de Las Cafias ou

Yuquina à 13"56'21" de latitude nord et 88" 15'16"de longitude ouest. De
là, elle suit le coui-sde Las Cafias ou Yuquina vers l'avalsur 12000mètres
jusqu'au lieu-dit [Zajonde Champate situésur son cours à 13O53'33"de
latitude nord et 88" 19'00" de longitude ouest. De là, elle se poursuit en
ligne droite dan:; la direction nord 71"02'22" ouest sur 2321 mètres
jusqu'au sommetdu Cerro El Volcancillo à 13"53' 58"de latitude nord et
88"20'13"de longitude ouest. De là, ellesepoursuit en ligne droite dans la
direction sud 60"25'12"ouest sur 930mètresjusqu'à lasourcedu ruisseau
La Orilla située1113"53'43" de latitude nord et 88"20' 38"de longitude
ouest.

ANNEXE V

Depuis le lieu-dit Paso de Unire situé sur I'Unire, Guajiniquil ou
Pescado à 13"52'10"de latitude nord et 87"46' 02"de longitude ouest, la
frontière suit le cours de'Unire, Guajiniquil ou Pescado vers l'amont sur
8800 mètres jusqu'à sa source située à 13"55'16" de latitude nord et
87"47'58" de longitude ouest. De cette source, elle se poursuit en ligne From this source, the frontier continues in a straight line in the direction
N 56" 23'13" W for a distance of 4,179metres as far as the peak known as
the Cerro Ribita situated at latitude 13"56'32" N and longitude
87"49'54" W. Fromthis peak, the frontier continues in a straightline in the
direction S 87"02'24" W for a distance of 6,241 metres as far as the peak
known astheCerro Lopez situated at latitude 13"56' 23" N and longitude
87"53'21" W. From this peak, the frontier continues in a straight line
in the direction S40"30' W for a distance of 2,550 metres as far as the
boundary marker known as the Mojon Alto de la Loza situated at latitude
13"55' 18"N and longitude 87"54' 17"W.From this boundary marker, the
frontier continues in a straight line in the direction S 10" a distance
of 500metres as far as the source of the stream known as theanzucupa-

gua or Manzupucagua situated at latitude 13"55'03" N and longitude
87"54' 19"W. From this source, the frontier follows the course of the
Manzucupagua or Manzupucagua stream downstream as far as its mouth
in the river known as the Torola situated at latitude 13"53'59" N and
longitude 87"54'30" W.
ANNEX VI

THE ESTUARY OF THEGOASCO~N RIVER

Startingfrom the old mouth of the Goascoran river in the inlet known as
the de la Cutu Estuary situated at latitude 13"22'00" N and longitude
87"41'25" W,the frontier followsthe old course of theGoascoran river for
a distance of 17,300metres as far as the place known as the Rompicion de
los Amates situated at latitude 13"26'29"N and longitude 87"43'25" W,
which is where the Goascoran river changed its course."

Onbehalfof theRepublicofHonduras:
"The Government of the Republic of Honduras asks that it may please
theChamber:

A. Withrespectto the landfrontierdispute:
- to adjudge and declare that the course of the frontier between El Sal-
vador and Honduras is constituted by the following line in the areas or
sections not described in Article 16 of the General Peace Treaty of
30October 1980:

1. Section of the land frontier lying between the point knows as El
Trifinio, at the summit of the Cerro Montecristo, and the summit of
the Cerro Zapotal. From the summit of the Cerro Montecristo
(14"25'20" and 89"21'28" '),the tripoint between Honduras, El Sal-
vador and Guatemala, running south-east to the northernmost source
of the San Miguel Ingenio or Taguilapa river (14"24'00" and
89"20' IO"),known asthe Chicotera stream, thereafter running down-
stream along the middle of the bed of the said river to the ford on the
road from Citala to Metapan (14"20'55" and 89" 19'33") at Las
Cruces. From the preceding point eastwards,in a straight line, as far as
the confluence of the river Jupula with the river Lempa (14"21'06"

' The first CO-ordinacorrespondsto latitude northand the second one to
longitudeWesthereafter.

28 droite dans la dii-ectionnord 56"23'13" ouest sur 4179 mètresjusqu'au
Cerro Ribita situià 13"56'32" de latitudenord et 87"49' 54"de longitude

ouest. De cettecolline, elle sepoursuiten ligne droite dans la direction sud
87"02'24" ouest sur 6241 mètresjusqu'au Cerro Lopez à 13"56'23" de
latitude nord et E87"3'21" de longitude ouest. De là, elle se poursuit en
ligne droite dans la direction sud 40"30'ouest sur 2550 mètresjusqu'à la
borne de Mojon Alto de la Loza situéeà 13"55' 18"de latitude nord et
87"54'17" de loiigitude ouest. De cette borne, elle se poursuit en ligne
droite dans la direction sud 10" ouest sur 500mètresjusqu'à la source du
misseau Manzucupagua ou Manzupucagua situéeà 13"55' 03"de latitude
nord et 87' 54' 19"de longitude ouest. De là, elle suit le cours du ruisseau
Manzucupagua ciuManzupucagua vers l'avaljusqu'à son confluent avec
la Torola, situéà 13'53' 59"de latitude nord et 87"54' 30"de longitude

ouest.

ANNEXE VI
L'ESTUAIRE DU GOASCORAN

Depuis l'ancienne embouchure du Goascoran, dans la crique de La
Cutu à 13'22'00" de latitude nord et 87"41'25" de longitude ouest, la
frontière se poursuit le long de l'ancien cours du Goascoran sur une
distance de 17300 mètresjusqu'au lieu-dit Rompicion de los Amates à
13O26'29"de 1ar.itudenord et 87'43'25" de longitude ouest, point où a
déviéle cours du fleuve.»

Au nomde la Républiqud eu Honduras:

((Le Gouvernc:mentde la Républiquedu Hondurasprie la Chambre de
dire etjuger:
A. Encequiconcerne ledifférendfrontalietrerrestre:

- que le tracéc.ela frontièreentre El Salvador et le Honduras est consti-
tué par la ligne suivante dans les zones ou secteurs non décrità l'ar-
ticle 16du traitégénéradle paix du 30octobre 1980:

1. Secteur de la frontière terrestre compris entre le point appelé
El Trifinio, au sommet du Cerro Montecristo, et le sommet du Cerro
Zapotal. Du sommetdu CerroMontecristo (14"25'20 et 89"21' 28"'),
tripoint entrc:le Honduras, El Salvador et le Guatemala et en direc-
tion sud-est, jusqu'à la source la plus septentrionale de la rivièreSan
Miguel Ingeiiio ou Taguilapa (14" 24' 00"et 89"20'lof'),connu sous le
nom de torrent de la Chicotera, d'où l'on poursuit en aval par le milieu
du lit de ladite rivièrejusqu'au guédu chemin qui vient de Citala en
direction de Metapan (14'20'55" et 89" 19/33"), sur le site de
Las Cruces. 13upoint précédenten direction est,en ligne droite jusqu'à

la confl~enc~?de la rivièreJupula avec la rivière Lempa (14"21'06" et

Ci-aprèsl,apremièrecoordonnéecorrespond àlalatitudenordetlaseconde
à la longitudeouest. DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

and 89" 13'IO), the said line passing through the place known as El
Cobre, and from that confluence in a straightline to the summit of the
Cerro Zapotal(l4" 23' 26"and 89" 14'43");
2. Section of the land frontier lying between the Cayaguanca rock
and the confluence of the Chiquita or Oscura stream with the Sumpul
river. From the Cayaguanca rock (14"21155" and 89" 10105"), in a

straight line, as far as the confluence of thequita or Oscura moun-
tain Streamwith the river Sumpul(14" 20'25" and 89"04'57");
3. Section of the land frontier lying between the Pacacio boundary
marker and the boundary marker known as Poza del Cajon. From the
Pacacio boundary marker (14"06'28" and 88"49'20'7, on the river of
the same name, in a straight line as far as the confluence of the La
herta stream with the Gualcinga river (14"06'24" and 88"47'04) and
from there downstream along the middle of the bed of the said river to
arrive at the Poza del Toro boundary marker (14"04' 14" and
88"47'00"), at the confluence of the river Gualcinga with the river
Sazalapa, on La Lagartera, thence following the said river upstream
along the middle of the bed to the Poza de la Golondrina boundary
marker (14"06' 55"and 88"44'32"); from this point in a straight line as
far as the La Canada, Guanacaste or Platanar boundary marker
(14"06'04" and 88"43'52") and from that boundary marker in a
straight line to the El Portillo boundary marker on the Cerro delam-

bor (14"04'47" and 88"44'06'9, also known as Portillo de El Sapo;
from that boundary marker in a straight line as far asthe Guaupaboun-
dary marker (14"04'33" and 88"44'40t'),passing over the El Sapo hill;
thence in a straight line to the summit of the Loma Redonda
(14"03'46" and 88"44'35"); from the Loma Redonda in a straight line
to the summit of the Cerro del Ocotillo or Gualcimaca (14"03'25" and
88"44' 22'7, passing over the Cerro del Caracol. From the El Ocotillo
boundary marker, in a straight line, as far as the La Barranca or
Barranco Blanco boundary marker (14"02'55" and 88"43'27"); frorii
there to the Cerro de La Bolsa (14"02'05" and 88"42'40"); and from
that place, in a straight line, to the Poza del Cajon boundary marker
(14"01'28" and 88"41'10")on the river Amatillo or Gualcuquin;
4. Section of the land frontier lying between the source of the La
Orilla stream and the boundary marker known asthe Malpaso de Simi-
laton. From the source of the stream called La Orilla (13"53'50" and
88"20'30") to the pass of El Jobo (13" 53'40" and 88"20f25"), at the

foot of the mountain known as El Volcancillo; from there to thesouth-
ernmost source of the Cueva Hedionda stream (13" 53'46 and
88"20'001'),following the course downstream along the middle of the
river bed to the Champate boundary marker (13"53'20 and
88" 19'02") as far as its confluence with the river Canas or Santa Ana,
thence following the camino real,passing by the boundary markers of
Portillo Blanco (13"53'40" and 88" 18'24"), Obrajito (13"53' 50"and
88" 17'28"), Laguna Seca (13"54' 03"and 88" 16'46"), Amatillo or Las
Tijeretas(13"54'28" and 88" 15'42"), and from there, in a northerly
direction, as far as the point at which the river Las Cafias joins the
stream known as Masire or Las Tijeretas (13"55'03" and 88" 15'45");
thence, taking a north-easterly direction, it follows its course upstream
as far as the road from Torola to Colomoncagua and continues in the
same direction as far as the Cerro La Cruz, Quecruz or El Picacho89" 13'IO), ladite ligne passant par le site d'El Cobre, et de cette

confluence, c:n ligne droite jusqu'à la cime du Cerro Zapotal
(14"23'26" et 89" 14'43");
2. Secteur de la frontièreterrestre compris entre le rocher de Caya-
guanca et la confluence du ruisseau du Chiquita ou Oscura avec la
rivière Sumpd. Du rocher de Cayaguanca (14"21'55" et 89" 10'05"),
en ligne droi1;ejusqu'à la confluence du torrent Chiquita ou Oscura
avecla rivièreSumpul(l4" 20'25" et 89"04'57");
3. Secteur dela frontièreterrestre comprisentre la borne de Pacacio
et la borne dite Poza del Cajon. De la borne Pacacio (14O06'28" et
88"49'20), !;Urla rivière du même nom,en ligne droite jusqu'à la
confluence du torrent La Puerta avec la rivièreGualcinga (14"06' 24"
et 88"47' 04" )et de là en aval de ladite rivière,par le milieu de son lit
pour parvenir à la borne Poza del Toro (14"04'14 et 88"47'00"),

située à la confluence de la rivièreGualcinga avec la rivièreSazalapa
sur La Lagartera, de là en suivant ladite rivière en amont par le milieu
de son cours jusqu'à laborne de Poza de la Golondrina (14"06'55" et
88"44'32"); de ce point, en ligne droite, jusqu'à la borne La Canada,
Guanacaste ou Platanar (14"06'04" et 88"43'52"),etde cetteborne, en
ligne droite,ilaborne d'El Portillo du Cerro del Tambor (14"04'47" et
88"44'06"), tigalement connue sous le nom de Portillo de El Sapo; de
cette borne, en ligne droite, jusqu'à la borne Guaupa (14O04'33" et
88"44'40), i:npassant par la colline d'El Sapo; de là, en ligne droite,
jusqu'à la cime de la Loma Redonda (14"03'46" et 88"44'35"); de la
Loma Redonda, en ligne droite,jusqu'à la cimedu Cerro de ElOcotillo
ou Gualcimê.ca(14"03' 25"et 88"44'229, en passant par le Cerro del
Caracol. De la borne d'El Ocotillo, en ligne droite,jusqu'à la borne de

La Barranca ou Barranco Blanco (14"02'55" et 88"43'27"); de 18
jusqu'au Ce~rode La Bolsa (14"02'05" et 88"42'40"); et de ce lieu, en
ligne droite,.iusqu'à la borne Poza del Cajon (14"01'28" et 88"41'IO"),
sur la rivièreAmatilloou Gualcuquin;

4. Secteur de la frontière terrestre compris entre la source du ruis-
seau La Ori:,laet la borne du Malpaso de Similaton. De la source du
torrent La Orilla (13"53'50" et 88"20'3OU),jusqu'au col d'El Jobo
(13"53' 40"et 88"20'25"),situéau pied du mont appeléElVolcancillo;
de làjusqu'i'la source la plus méridionaledu torrent Cueva Hedionda
(13"53'46" et 88"20'00), en suivant son cours en aval par le milieu

de son lit jusqu'à la borne Champate (13O53'20" et 88" 19'02"),
jusqu'à sa confluence avec la rivièrede Caiias ou Santa Ana, de là en
suivant le t:amino real, en passant par les bornes Portillo Blanco
(13"53'40" et 88" 18/24"), Obrajito (13"53'50" et 88" 17/28"),Laguna
Seca (13"54'03" et 88" 16'46), Amatillo ou Las Tijeretas (13"54'28"
et 88" 15'42"), et de là, en direction nord, jusqu'au point de confluence
de la rivière Las Caiias avec le torrent Masire ou Las Tijeretas
(13"55'03" et 88"15'45"); de là, en direction nord-est, elle suit le cours
de cetorrent en amont,jusqu'au cheminde Torola àColomoncagua et,
dans la mêrne direction, jusqu'auCerro La Cruz, Quecruz ou El Pica-
cho (13"55'59" et 88" 13'10); de là, à la borne Monte Redondo,
Esquinero ou Sirin (13"56'55" et 88' 13'10") et de là, à la borne (13"55'59" and 88" 13'10");thence tothe Monte Redondo, Esquinero
or Sirin boundary marker (13"56'55" and 88" 13'10") and from there
to the El Carrisal or Soropay boundary marker (13"57'41" and
88" 12'52"); from there it runs in a northerly direction to the Cerro del
Ocote or hill of Guiriri (13"59'00" and 88" 12'55"), and thence, in the
same direction, to the marker of El Rincon, on the river Negro, Quia-

guara or El Palmar (13"59'33" and 88" 12'59"); thence following the
river Negro upstream, as far as the Las Pilas boundary marker at the
source of that same river (14"00'00" and 88"06'3OU),and from that
place to theMalpaso de Similaton (13"59'28" and 88"04'21");
5. Section of the land frontier lying between the point where the
river Torola isjoined bythe Manzupucagua stream and the ford known
as Paso de Unire. From the confluence of the Manzupucagua moun-
tain stream with theTorola river (13"54'00" and 87"54'30"), following
the river Torola upstream along the middle of its bed to its source, the
mountain stream known as La Guacamaya stream (13"53'30" and
87"48'22"); from this point, in a straight line, to the pass of La Gua-
camaya (13"53'20" and 87"48'19");thence in a straight line to a point
on the river Unire (13" 52'37" and 87"47'04), close to the place

known as El Coyolar, and from there, following the Unire river down-
stream, as far as the Paso de Unire or Limon ford (13"52'07" and
87"46'0OU)o , n the said river;
6. Section of the land frontier lying between Los Amates and the
Gulf of Fonseca. From the point known as Los Amates on the river
Goascoran (13"26'28" and 87"43'209, following the said river down-
stream along the middle of the bed by way of the Rincon de Mum-
huaca and Barrancones, as far as its mouth to the north-west of the
Ramaditas islands (13"24'26" and 87"49'05")inthe Bayof LaUnion;

- to reject the submissions of the Government of El Salvador including
those set forth in item 1,paragraph 2,of the submissionsof the Counter-
Memorial and that relate to the delimitation of the land frontier,
included in its Memorial, Submissions Nos. 1and 2.
B. Withrespectto theislanddispute:

- to adjudge and declare that only Meanguera and Meanguerita islands
are in dispute between the Parties and that the Republic of Honduras
has sovereignty overthem.
C. Withrespectto the maritime dispute:

(1) To adjudge and declare that the régimeof the waters in the Bay of
Fonseca, the delimitation of the maritime areas in that Bay, and the rights
of Honduras beyond the closing line of the Bay of Fonseca, in the Pacific
Ocean, and the delimitation of the maritime areas attaching to the two
Parties by means of a line are matters of dispute to be decided by the
Chamber of the Court in accordance with the Special Agreement con-
cluded by the Parties in 1986.
(2) Concerning the zone subject to delimitation within the Gulf:

- to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras by reason of their both being
coastal States bordering on an enclosed historic bay produces
between them a perfect equality of rights, which has nevertheless
never been transformed bythe same Statesinto a condominium; El Carrisal ou Soropay (13"57'41" et 88"12'52"); de là, elle se dirige
en direction nord au Cerro del Ocote ou colline de Guiriri (13"59' 00"
et 88" 12'55"): et de là, dansla mêmedirection,àla borne d'El Rincon,
sur la rivièrl: Negro, Quiaguara ou El Palmar (13'59'33" et
88" 12'59"); de là, en suivant la rivière Negro en amont, jusqu'à la

borne Las Pilas à la source de cette mêmerivière (14"00'00" et
88"06'30") et de ce lieu jusqu'au Malpaso de Similaton (13"59'28" et
88' 04'21");

5. Secteur clela frontière terrestre compris entre la confluence de la
Torola avec le ruisseau de Manzupucagua et le guéde I'Unire. De la
confluence du torrent Manzupucagua avec la rivière Torola
(13"54'00 et 87"54'30"), en suivant la rivièreTorola en amont par le
milieu de son litjusqu'à sa source connuesous le nom de torrent de La
Guacamaya (13"53'30" et 87"48'22"); de ce point, en ligne droite,
jusqu'au cold,:LaGuacamaya (13"53'20" et 87"48'19");de celieu, en
ligne droite, jiisqu'à un point situésur la rivière Unire (13"52'37" et
87" 47'04"), àproximitédu lieu connu sous le nom d'El Coyolar, et de

là, en suivant la rivière Unire en aval, jusqu'au guéappelé Paso de
Unire ou Limon(13"52'07" et 87"46'OO"),sur ladite rivière;

6. Secteur tle la frontière terrestre compris entre Los Amates et le
golfe de Fonsc:ca.Du point dénomméLos Amates, surla rivièreGoas-
coran (13"26'28" et 87" 43'207, en suivant ladite rivièreen aval par le
milieu de son lit, en passant par le Rincon de Muruhuaca et Barran-
cones jusqu'à son embouchure au nord-ouest des îles Ramaditas
(13"24'26" et 87" 49'05") dans labaie de LaUnion;
- rejeter les conclusions du Gouvernement d'El Salvador y compris

celles qui sont énoncéesau paragraphe 2du point 1des conclusions du
contre-mémoireconcernant la délimitationde la frontière terrestre et
figurant dans sonmémoirecommeconclusions1et2.
B. Ence quiconcornele différend insulaire:

- dire et juger que les seules îles de Meanguera et Meanguerita sont en
litige entre les Parties et qu'elles relèventde la souverainetéde la Répu-
blique du Horiduras.
C. En ce qui concerneledifférendmaritime:

1) Dire etjuger que le régimedes eaux dans la baie de Fonseca, la déli-
mitation des zones maritimes dans cettebaie et lesdroits du Honduras au-
delà de la ligne di:fermeture de la baie de Fonseca dans l'océan Pacifique
ainsi que ladélimitationdes zones maritimes relevant des deux Parties par
une ligne sont des questions en litige qui doivent êtretranchées par la
Chambre de la Cour conformémentau compromis conclu par les Parties
en 1986.
2) Relativemelit à la zone sujetteà délimitationà l'intérieurdu golfe:

- dire etjuger que la communautéd'intérêts existanetntre El Salvador et
le Honduras (lufait de leur coriverainetéà l'intérieur d'une baie histo-
rique referméesur elle-mêmeengendre entre eux une parfaite égalité
de droits, qui, cependant, n'a jamais ététransformée par ces mêmes
Etats encondominium: to adjudge and declare, therefore, that each of the two States is entitled
to exercise its powers within zones to be precisely delimited between
El Salvador and Honduras;
to adjudge and declare that the course of the line delimiting the zones
falling, within the Gulf, under the jurisdiction of Honduras and El Sal-
vador respectively, taking into account al1the relevant circumstances
for the purpose of arriving at an equitable solution, shallbe defined as
follows :

the line equidistant from the low-water line of the mainland and island
coasts of the two States, starting within the Bay ofLa Union, from the
mouth of the Rio Goascoran (13"24'26" and 87"49'05") and extend-
ing to the point situated at a distance of 1nautical mile from the Salva-
dorian island of Conchaguita and from the Honduran island of Mean-
guera, to the south of the first and to the Westof thesecond;

from that point, the linejoining points situated at a distance of 3 nauti-
cal miles from the Salvadorian coast as far as the point where it meets
the closing line of the Gulf (see illustrative chart C.5, Memorial of
Honduras, Vol. II);
to adjudge and declare that the community of interests existing
between El Salvador and Honduras as coastal States bordering on the
Gulf implies an equal right for both to exercise theirjurisdictions over
maritime areas situated beyond the closing line of theGulf;
toadjudge and declare that the closing-line across the mouth of the Bay

from Punta Amapala to Punta Cosiguina is the baseline from which a
delimitation line outside the Bayshall be projected into the Pacific, and
further to determine that this should be from a point which lies 3 miles
from the low-watermark onthe coast of El Salvador.

(3) Conceming the zone outside the Gulf:

- to adjudge and declare that the delimitation line productive of an equi-
table solution, when account is taken of al1the relevant circumstances,
is represented by a line extending for 200 miles on such a bearing as
will give to Honduras a maritime area which is equitable and propor-
tionate to the length of the Honduran coast, starting from the closing
line of the Gulf at a point situated at a distance of 3nautical miles from
the coast of El Salvador, thus delimiting the territorial sea, exclusive
economiczone and continental shelf of El Salvador and Honduras (see
illustrativeChart C.6 in the Memorial of Honduras)."

25. In its written statement submitted pursuant to Article 85 of the Rules
of Court, Nicaragua presented a summary of its conclusions which reads as
follows :

"The Government of Nicaragua submits that no régimeof a community
of interests has ever existed in respect of the Gulf of Fonseca. The legal
considerations supporting this conclusion can be summarized thus :

(a) The issues presented in the pleadings of El Salvador and Honduras dire etjuger, dèslors, quechacundesdeux Etats a le droit d'exercer ses
compétences;i I'intérieurde zones qu'il convient,entre El Salvador et
le Honduras, de délimiterprécisément;
dire etjuger que letracéde la ligne de délimitationdes zones relevant,à
I'intérieur du golfe, des compétences respectives du Honduras et
d'El Salvadoi., en prenant en considération toutes les circonstances
pertinentes dans le souci d'aboutir àune solution équitable,est réalisé
comme suit :

la ligne équidstantedes laisses de basse mer des côtes continentales et
insulaires desdeux Etats, partant, à l'intérieurde la baie de La Union,
de I'embouchiiredu Rio Goascoran (13"24'26" et 87"49'05"),jusqu'au
point situé à 1mille marin de I'îlesalvadorienne de Conchaguita et de
I'îlehondurienne de Meanguera, au sud de lapremière et àl'ouestde la
seconde ;

à partir de ce point, la lignejoignant les points situés a 3milles marins
de la côte salvadorienne jusqu'à sa rencontre aveclaligne de fermeture
du golfe (voircarte illustrative C.5du mémoiredu Honduras, vol. II);

- dire etjuger que la communautéd'intérête sxistant entre El Salvador et

le Honduras comme Etats riverains du golfe implique à leur profit un
droit égala exercer leursjuridictions sur des espaces maritimes situés
au-delà de la lignede fermeture du golfe;
- dire etjuger que la ligne de fermeture de l'embouchure de la baie, de la
Punta Arnapala à la Punta Cosiguina est la ligne de base à partir de
laquelle une ligne de délimitation à l'extérieurde la baie sera tracée
dans l'océanI'acifique et en outre décider que cette ligne devra partir
d'un point situé à 3 milles marins de la laisse de basse mer sur la côte
salvadorienne.

3) Relativemeiit à la zone à l'extérieurdu golfe :
- dire etjuger que le tracéde la ligne de délimitationqui,tenant compte
de toutes les circonstances pertinentes, aboutira à une solution équi-
table est réalisépar une ligne s'étendant jusqu'à200milles marins sui-
vant un azimiit qui donnera au Honduras une zone maritime équitable
et proportionnée à la longueur de la côte hondurienne, à partir de la

ligne de fermeture du golfe, en un point situé à 3 milles marins de la
côte d'El Salvador, délimitant ainsi lamer territoriale, la zone écono-
mique exclusive et leplateau continental d'El Salvador et du Honduras
(voircarte illustrative C.6du mémoiredu Honduras). »

25. Dans la déclarationécritequ'il a présentée,conformément à l'article 85
du Règlementde la Cour, le Nicaragua a résumé ses conclusions comme suit :

«Le Gouvemc:ment du Nicaragua soutient qu'il n'y a jamais eu de
régimede commimautéd'intérête sn ce qui concerne le golfe de Fonseca.
Les considératioiisjuridiques qui soutiennent cette conclusion peuvent se
résumer comme~iuit:

a) Les questions présentéesdans les écritures d'ElSalvador et du Hondu-379 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

relate to the law of the sea,exceptin so far asthey relate to the question
of condominium.
(6) The relevant principles of maritime delimitation cannot be displaced
by the unjustified introduction of a concept of 'the perfect equality of
States'.
(c) The consistent practice of the riparian States has recognized the
absence of any special legal régime withinthe Gulf, apart from its hav-
ing the character of an historic bay.
(d) The contentions of Honduras are designed to produce advantages for
Honduras which would not be obtainable by the application of the
equitable principles relating to maritime delimitation forming part of
general international law. It is not equality but privilege which is the
objective."

26. In the course of the oral proceedings, the Government of Nicaragua sub-
mitted conclusions entitled "formal conclusions" as follows :

"1. The status quo in the region of theGulf of Fonseca isbased upon the
definitive boundary between Nicaragua and Honduras recognized in
Acta II adopted in 1900,together with the principles and rules of general
international law relating to the entitlements of coastal States, and the
recognition by the coastal States of the right of innocent passage for Hon-
duran vessels in accordance with local custom.
2. The Honduran claims presented in the form of aconcept of a commu-
nity of interests may affect the legal interests of Nicaragua directly and
substantially, in particular,because, as the pleadings and submissions
reveal, the community of interests would entail an entitlement to areas of
maritime territory incompatible with the inherent rights of Nicaragua.

3. International law does not recognize a concept of community of
interests, either in a form which could override the application of the
principles of the law of the sea, or in any otherorm.
4. The Honduran claim to an entitlement involving a corridor of mari-

time territory or exclusive jurisdiction to the Westof the legally definitive
terminus of theboundary establishedbetween Honduras and Nicaragua is
invalid ingeneral international law and consequently isinopposable to any
other State,whether or not a party in the present proceedings.
5. The legal entitlements of the coastal States, including Nicaragua,
remain the same whether the waters of the Gulf are classified as interna1
waters or as territorial sea or as continental shelf.
6. Without prejudice to the above, there are substantial considerations
of judicial propriety on the basis of which Honduran maritime claims,
which form part of the submissions relating to a community of interests,
should be treated as inadmissible.

7. No régime ofcondominium exists in the Gulf of Fonseca or any part
thereof.
8. The Republic of Nicaragua reaffirms its position in respect of al1
questions of delimitation contained in its Written Statement of 14Decem-
ber 1990." ras ont trait au droit de la mer, sauf pour ce qui est de la question du
condominium.
b) On ne peut écarter les principes pertinents en matière de délimitation
maritime en introduisant sans justifications une notion de ((parfaite
égalitédes Etat5,».
cl Par leur ~raticiue constante. les Etats riverains ont reconnu qu'il
' n'existe de i:égimejuridiq;e spécial àl'intérieurdu golfe, sice n'est
aue celui-ci~ossèdelescaractéristiques d'unebaie historique.
d) Les thèses du Ilonduras visent à fui procurer des avantages qu'il ne
pourrait obtenir par l'application des principes équitablesen matière

de délimitation maritime quifont partie du droit international général.
L'objectif n'estpas l'égalité maisn privilège.»

26. Au cours de la procédureorale, le Nicaragua a présenté,sous la dénomi-
nation de «conclusions formelles », les conclusions ci-après :

« 1. Lestatu quc8dans la régiondu golfe de Fonseca s'appuie surla fron-
tière définitiveentre le Nicaragua et le Honduras, reconnue dans l'ActaII
adoptéen 1900,aiilsi que sur les principes et règlesdu droit international
généralrégissant11:stitres des Etats riverains et la reconnaissance par les
Etats riverains du droit de passage innocent pour les navires honduriens,
conformément à la coutume locale.
2. Les revendications honduriennes, présentéessous la forme du
concept de communautéd'intérêts, peuvent affectelres intérêtjsuridiques

du Nicaragua, de manière directe et considérable,en particulier dans la
mesure où, commi: les plaidoiries et conclusions le montrent, la commu-
nautéd'intérêts entraîneraits,ur des espaces maritimes, des droits incom-
patibles avec les droitsinhérents du Nicaragua.
3. Le droit international ne reconnaît pas le concept de communauté
d'intérêtssous une forme qui primerait sur l'application des principes du
droit de la mer ni sous aucune autre forme.
4. La revendication hondurienne a un titre concernant un couloir mari-
time ou de juridiction exclusive à l'ouest du point extrême, définitifen
droit, de la frontière établieentre le Honduras et le Nicaragua n'est pas
valable en droit ii~ternational généralet, par conséquent, ne peut être
opposée àun autri: Etat, partie ou non àla présenteaffaire.
5. Les titres juridiques des Etats riverains, y compris du Nicaragua,

restent les mêmes,quelle que soit la catégoriedans laquelle on classe les
eaux du golfe:eaux intérieures, mer territoriale, plateau continental.
6. Sans préjuge^ d.e ce qui précède,ilya des considérationsimportantes
relevant de la bonne administration de la justice en vertu desquelles les
revendications maritimes du Honduras, qui font partie des conclusions
relativesà une communauté d'intérêts, devraientêtredéclaréesirrece-
vables.
7. Il n'y a régimede condominium ni dans le golfe de Fonseca ni dans
aucune de ses parties.
8. La République du Nicaragua réaffirme sa position concernant
toutes les questions de délimitationfigurant dans sa déclarationécritedu
14décembre1990.»380 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

27. As will be apparent from the terms of the Special Agreement of
24May 1986,set out above, thedisputebrought before the present Cham-
ber of the Court by that Agreement is composed of three main elements :
thedispute over thelandboundary ;thedispute over the legal situation of
theislands; and thedispute overthe legalsituation ofthe maritimespaces.
Each ofthese three elements isfurther subdivided :the land boundary dis-
pute relates to six distinct sectors of the frontier; the island dispute
involves not only detemination of sovereignty over certain islands, but
also disputes as to which islands are involved, and as to the applicable

law ;the maritime spacesconcerned areboth those within the Gulf of Fon-
seca, of which the two Parties and the intervening State - Nicaragua -
arethe coastal States, and the waters outside the Gulf; and there is also a
dispute whether the role of the Chamber in that respect is or is not to deli-
mitthe waters. The Chamber willdeal inturn with each of the elements of
thedispute referred to above, but willfirst refer briefly to the background
and history of the dispute.

28. The two Parties (and the intervening State) are States which came
into existence with thebreak-up of the Spanish Empire in Central Arner-
ica, and their territories correspond toadministrativesub-divisions ofthat
empire. While it was from the outset accepted that the new international

boundaries should be detemined by theapplication of the principle gen-
erally accepted in Spanish America of the utipossidetisjuris, whereby the
boundaries were to follow the colonial administrative boundaries, the
problem, as in the case of many other boundaries in the region, was to
determine where those boundaries actually lay. In the words of the
1933 Award of the Arbitral Tribunal presided over by Chief Justice
Charles Evans Hughes in the case concerning the border between Gua-
temala and Honduras,in which the task of thearbitrator wasto determine
the "juridical line" of the "utipossidetis of 182lW,

"It must be noted that particular difficulties are encountered in
drawing the line of 'utipossidetis of 182l', by reason of the lack of
trustworthy information during colonialtimes with respect to a large
part of the territory in dispute. Much of this territory was un-
explored. Other parts which had occasionally been visited were but
vaguelyknown. In consequence, not onlyhad boundaries ofjurisdic-
tion not been fixed with precision bytheCrown,butthere weregreat
areas in which there had been no effort to assert any semblance of
administrative authority." (United Nations, Reportsof International
ArbitralAwards,Vol. II, p. 1325.)

29. The independence of Central America from the Spanish Crown
was proclaimed on 15September 1821.Thereafter until 1839,Honduras
and El Salvador made up, together with Costa Rica, Guatemala and 27. Comme il ressort des termes du compromis du 24 mai 1986repro-
duit ci-dessus,lediffhend portéparcecompromisdevantla Chambre de
la Cour qui rend le présent arrêt comprend trois élémentsprincipaux :le
différend relatifàla frontière terrestre; le différend relatàfla situation
juridique des îleset11d:ifférendrelatifàlasituation juridique desespaces
maritimes. Chacun de ces trois éléments inclut lui-même des subdivi-
sions: le différend relatif à la frontière terrestre concerne six secteurs
distincts de lafrontière;ledifférendsurlesîlesneconcernepasseulement

la détermination de la souveraineté sur certaines îles, mais aussi des
désaccordsquant aux îles dont il s'agit et quant au droit applicable; les
espacesmaritimes en cause sont à la foisceuxqui s'étendent à l'intérieur
du golfe de Fonseca, dont lesdeux Partieset 1'Etatintervenant - le Nica-
ragua - sont les Etat:sriverains et les eauàl'extérieurdu golfe; et il y a
aussiun différendsuirle point de savoir sila mission de la Chambre à cet
égardconsisteounon adélimiterleseaux. LaChambreexaminerasucces-
sivement chacun des élémentsdu différendindiquéci-dessus,mais elle
indiquera d'abord brièvement le cadre généralet l'histoire du différend.
28. Les deux Parties (et1'Etatintervenant) sont des Etats qui sont nés
de l'éclatementde 1'ELmpireespagnol en Amérique centrale et leursterri-
toirescorrespondent à dessubdivisionsadministratives de cetempire. S'il
fut admis d'emblée queles nouvellesfrontièresinternationales devraient
être déterminées par applicationdu principe généralement accepté en

Amériqueespagnolede l'utipossidetisjuris, envertu duquel lesfrontières
devaient correspondre aux limites administratives coloniales, le pro-
blème,commedans 11c:asde nombred'autres frontières de la région,était
de détermineroù ceslimitesétaienteffectivementsituées.Selonlestermes
de lasentencerendue en 1933par letribunal arbitral que présidaitle Chief
Justice Charles EvanijHughes en l'affaire de la frontière entre le Guate-
malaet le Honduras, danslaquellela mission de l'arbitre étaitde détermi-
ner la «ligne juridique » qui correspondait à 1'«utipossidetis de 1821» :

«Ilconvient de releverque letracéde laligne de «l'utipossidetisde
1821 » soulèvedesdifficultésparticulières,parce qu'à l'époque colo-
niale on manquait de renseignementsdignes de foi sur une grande
partie du territoire litigieux. Ceterritoire étaitdans une largemesure
inexploré. D'autres parties, où l'on était allé l'occasion, n'étaient
que vaguement connues. Dans ces conditions, non seulement la
Couronne n'avait pas déterminéde façon précise les limites des
ressorts, mais il y avait de vastes régions où'on n'avait pas essayé
d'exercer la moindre apparence d'un pouvoir administratif.))
(Nations Unies! Recueil des sentences arbitrales, vol. II, p. 1325.
[Traduction du C;reffe.])

29. L'Amériqueci:ntrale se proclama indépendante de la Couronne
espagnole le 15septembre 1821. Apartir de cette date etjusqu'en 1839,le
Honduras et El Salvador,avec le Costa Rica, le Guatemala et le Nicara-381 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (ASD) GMENT)

Nicaragua, the Federal Republic of Central America, which broadly
corresponded to what had formerly been the SpanishCaptaincy-General
of Guatemala, or Kingdom of Guatemala. On the disintegration of the
Federal Republic, El Salvador and Honduras, along with the other com-
ponent States,became, and have since remained, separate States.

30. It was in respect of the islands of the Gulf of Fonseca, al1of which
had been under Spanish sovereignty, that a dispute firstbecame manifest.
In i854there was a proposa1that theConsul ofthe United States of Amer-
ica might purchasefrom Honduras land on the island of El Tigre. El Sal-
vador, by a diplomaticNote of 12October 1854,referred to this proposal,
to which it objected, and made a clear claim to the islands of Meanguera
and Meanguerita (see paragraph 352below), where certain survey opera-
tions by Hondurashad come to its notice. No response by Honduras to

this communication has been produced, but no sale of islands was pro-
ceeded with.

31. Sevenyears later, on 14May 1861,the ElSalvador Ministerfor For-
eign Relations addressed a Note to the Government of Honduras propos-
ing that negotiations be entered intoto demarcatethe lands ofthe villages
of Perquin and Arambala, in El Salvador, and Jucuara (or Jocoara), in
Honduras (see paragraphs 203-207below). This may be taken to mark the
inception of the dispute over the land boundary, which subsequently
expanded to extend to practically the whole land frontier at different
dates between 1880and 1972.The tripoint between theterritories of Gua-
temala, Honduras and El Salvador, from which theboundary between the
latter two Statesmns to the Gulf of Fonseca, was finally agreed only in
1935,afterthearbitration of ChiefJustice Hughesalready referred to (see
paragraph 28 above).

32. The maritime dispute was slower to come to light. An attempt was

made in 1884to delimit the waters of the Gulf between El Salvador and
Honduras, by the inclusion of such a delimitation in a boundary conven-
tion, the Cruz-Letona Convention of 1884,which was however not rati-
fied by Honduras, but the negotiation of this Convention enabled both
Parties to indicatethenature of their claims. Adelimitation of part of the
waters of the Gulf was concluded between Nicaragua and Honduras in
1900;the effect of this in relation to El Salvador willbeconsidered later in
this Judgment. In 1916proceedings were brought by El Salvador against
Nicaragua before the Central American Court ofJustice, which raised the
question of the status of the waters of the Gulf. Subseq1:ently with the
development of the law of thesea,each Partymodified itsmaritime legis-
lation so as to indicate claims asto the legal régime ofthe waters outside
the Gulf.

33. The dispute - particularly the land boundary dispute - has over
the years been thesubject of a number of direct negotiations between thegua, firent partie de la République fédérale d'Amérique centrale, qui
correspondait dans l'ensemble à ce qui étaitauparavant la capitainerie
générale espagnole dl: Guatemala ou Royaume de Guatemala. Lors de
l'éclatementde la République fédéraleE , l Salvador et le Honduras, ainsi
que lesautres Etatsdont ellesecomposait,devinrent,et sont restésdepuis
lors, des Etatsistincis.
30. Ce fut àpropos,des îles du golfe de Fonseca, quitoutes avaient été
sous la souveraineté espagnole, qu'un différend se manifesta pour la
y eut une proposition que le consul des Etats-
première fois. En 1854,il
Unis d'Amérique achète au Honduras des terres situées sur l'île
d'El Tigre. El Salvadclr,par unenotediplomatique du 12octobre 1854,se
référaà cette proposition,à propos de laquelle il émitune objection et
formula une revendication claire sur les îles de Meanguera et Meangue-
rita (voir paragraphe 352 ci-après), où il avait eu connaissance que le
Honduras avait procédé à certaines opérations d'arpentage. Aucune
réponse du Honduras à cette communication n'a étéproduite, mais la
vente de l'îlene seoilcrétisapas.
3 1. Sept ans plus1ard, le 14mai 1861,le ministre des relations exté-
rieures d'El Salvador adressa au Gouvernement duHonduras une note lui
proposant d'engager des négociationsafin de procéder à la démarcation
des terres desvillages de Perquin et Arambala, situées en El Salvador, et
celles de Jucuara (ou Jocoara), situées au Honduras (voir para-

graphes 203-207ci-après).On peut considérerque ceci marque le début
du différend relatif la frontière terrestre, qui se développa par la suite
pour s'étendre àla quasi-totalitéde la frontière terrestre a diverses dates
entre 1880 et 1972. Idetripoint entre les territoires du Guatemala, du
Honduras et d'El Salvador à partir duquel la frontière entre ces deux
derniers Etats rejointlegolfe de Fonseca ne fit l'objet d'un accorddéfini-
tif qu'en 1935,après l'arbitrage susmentionnédu Chief Justice Hughes
(voirparagraphe 28ci-dessus).
32. Le différend maritime se fitjour plus lentement. On tenta en 1884
de délimiter les eaux du golfe entre El Salvador et le Honduras, et
d'inclure cette délimitationdans une convention frontalière, la conven-
tion Cruz-Letona de 1884,qui cependantnefutpas ratifiéepar le Hondu-
ras,mais dont lanégociationdonna aux deux Parties la possibilitéde faire
connaître la nature cleleurs revendications. Un accord de délimitation

d'une partie des eaux du golfefut conclu entre le Nicaragua etle Hondu-
ras en 1900; les conséquences de cette opération, notamment pour
El Salvador, seront examinéesdans une partie ultérieure de l'arrêtde la
Chambre. En 1916,une instance fut introduite par El Salvador contre le
Nicaragua devant la Cour dejustice centraméricaine,qui soulevalaques-
tion de la situationuridique des eaux du golfe. Le développement ulté-
rieur du droit de la mer amena chacune des Parties à modifier sa
législation maritime, de façonà faire connaître ses revendications en ce
qui concerne leréginiejuridique des eaux extérieures au golfe.
33. Au cours des ;innéesle différend,surtout le différend relatiàla
frontière terrestre, a donné lieuà des négociations directes entre lesParties in conferences, starting withthe El Mono Conference inJuly 1861,
and continuing with the Montaria de Naguaterique negotiations of 1869,
and those held in the village of Saco (today Concepcion de Oriente in
El Salvador) in 1880.The Parties atthat stageagreed to resort to the arbi-
tration of the President of Nicaragua,GeneralJoaquin Zavala, who how-
ever subsequently withdrew as arbitrator when he ceased to hold the
Presidency. At meetings in March/April 1884the delegate of Honduras,
Francisco Cruz, and that of El Salvador, Lisandro Letona, drafted the
Convention of IOApril 1884,already mentioned, which was rejected by
the Honduran Congress and was therefore never ratified by Honduras.
On 28September 1886another convention wasconcluded inTegucigalpa,
the Zelaya-Castellanos Convention, which contemplated arbitration if
direct negotiations did not succeed, and provided that the authorities on
each side should

"maintain and respect the line of demarcation which was accepted as
valid in 1884and ratified by the status quo agreement between the
governments of the two Republics, without regard to the boundary
line traced by"

the Cruz-LetonaConvention of 1884.
34. In November 1888new negotiations took place at La Union and
Guanacastillo, which resulted in agreement ontheGoascoran river asthe
recognized frontier, "uncontested and incontestable". At a later stage
however the question wasraised whether the currentcourse ofthe river, or
an older course, reaching the Gulf of Fonseca at a different point, was
meant (seeparagraphs 306ff.below). In 1889anotherarbitration conven-
tion, the Zelaya-Galindo Convention, was concluded,but the arbitration
was never carried out. This Convention inturn inspired the Convention of
1895 which reaffirmed the principle of the utipossidetis juris. On
13November 1897new negotiations took place at the Hacienda Dolores,
resulting in a further convention which was also never ratified. Negotia-
tions in SanJoséde Costa Rica in 1906and Tegucigalpa in April1918 also
had frustrating results for lack ofratification by one side ortheother. Fur-
ther efforts towards settlement of the dispute failed likewise in 1949and

1953,and attemptsfor settlement wereonly resumed with the "Third Con-
vention of El Amatillo" of 1962,providing for a Commission of Enquiry
and the establishment of a Boundary Commission. This was the last
attempt to settle the problem of delimitation before armed conflictbroke
out in 1969.

35. In 1969a series of border incidents occurred, which gave rise to
tension between the two countries,the suspension of diplomatic and con-
sular relations and, finally, armed conflict, which lasted from 14to 18July
1969.After one hundred hours of hostilities, the Organization of Ameri-
can States succeeded in bringing about a cease-fire andthe withdrawal of
troops ;nevertheless the forma1state of war between the two States was to
persist for more than ten years. The XIIIth Meeting of Consultation ofParties dans le cadre:de conférences, d'abord la conférence d'El Mono
enjuillet 1861,ensuite lesnégociationsdelaMontana de Naguaterique en
1869et celles qui eurent lieu dans le village de Saco (aujourd'huion-
cepcion de Oriente à El Salvador)en 1880.A ce stade, les Partiesconvin-
rent de recourir à l'arbitrage du président du Nicaragua, le général
Joaquin Zavala, qui toutefois renonça ultérieurement à ses fonctions
d'arbitre lorsquesaprésidenceprit fin. Lorsde réunionstenuesen mars et
avril 1884, le reprksentant du Honduras, Francisco Cruz, et celui
d'El Salvador, Lisandro Letona,rédigèrentla conventiondu 10avril 1884

déjà mentionnée, quele Congrès du Honduras rejeta et qui ne fut donc
jamais ratifiée par le Honduras. Le28septembre 1886,une autre conven-
tion fut conclue à Iègucigalpa, la convention Zelaya-Castellanos, qui
envisageait un recours à l'arbitrage en cas d'échec des négociations
directeset prévoyaitque les autorités,depart et d'autre,
garderont et rc:specterontla ligne de démarcation qui était valable

en 1884etquifutratifiéepar lestatu quoconvenu entre lesgouverne-
mentsdesdeux Républiques, et en ne tenant nullementcompte de la
ligne frontièreracée»
par la conventionCruz-Letona de 1884.
34. En novembre 1888, de nouvelles négociations se déroulèrent à
La Union et à Gua:nacastillo qui aboutirentà un accord faisant de la

rivière Guascoran la frontière reconnue, ((incontestéeet incontestable.
Cependant, àun stad.eultérieur,on soulevalaquestion de savoirs'ilfallait
entendre par là le c13ursactuel de la rivière, ou un cours antérieur qui
aboutissait au golfi: de Fonseca en un point différent (voir para-
graphes 306 et suivants ci-après).En 1889,une autre convention d'arbi-
trage, la convention Zelaya-Galindo, fut conclue, mais l'arbitrage n'eut
jamais lieu. Cettecc~nventioninspira à son tour celle de 1895,qui réaf-
firma leprincipe de I'utipossidetisjuris.Le 13novembre 1897de nouvelles
négociations eurent lieu à la Hacienda Dolores: elles aboutirent à une
autre convention qui, elle aussi, ne futjamais ratifiée. Des négociations
tenues à San Joséde Costa Rica en 1906et à Tegucigalpa en avril 1918
aboutirent aussià des résultats décevants,fautede ratification d'un côté
ou de l'autre. De noilveaux efforts pour réglerle différend échouèrentde
la mêmemanière en 1949et en 1953et les tentatives de règlement ne

reprirent qu'avec la troisième convention d'El Arnatillo» de 1962,qui
prévoyait unecomrriissiond'enquête et la création d'une commissionde
délimitation.Cefut ladernièretentativefaite pour réglerleproblèmedela
délimitation avant qu'un conflitarmé éclateen 1969.
35. Il y eut en 19h9une série d'incidents frontaliersqui provoquèrent
des tensions entre It:sdeux pays, la suspension des relations diplomati-
ques etconsulaires,c:tfinalementun conflitarméqui dura du 14au 18juil-
let 1969.Après cent heures d'hostilités,l'organisation des Etats améri-
cains réussità obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes; mais les
deux Etats demeurèrent formellementen état de guerre pendant plus de
dix ans. La XIIIe rkunion consultative des ministres des relations exté-Ministers for Foreign Affairs of American States appointed a Special
Commission, which set up the basis forthe approval on 27 October 1969
of seven resolutions :(1) Peace and Treaties, (2) Free Transit, (3) Diplo-
matic and Consular Relations, (4)Frontier Questions, (5)Central Ameri-
can Common Market, (6)Claims and Disputes, (7)Human Rights and the
Family. In December 1969negotiations in Managua, Nicaragua, with a
viewto enforcing the resolutions of the Organization of Arnerican States,
under the aegisof a Moderator (JoséA.Mora, aformer Secretary-General
of that Organization), did not achieve more than the establishment of a
3-kilometresecurityzone.
36. In June 1972 delegations of the two countries met in Antigua,

Guatemala, and came to agreement regarding the major part of the land
boundary, leaving only six sectors to be settled. On 24 November 1973,
El Salvador denounced the American Treaty on Pacific Settlement,
known as the Pact of Bogota, and onthe 26th of the same month commu-
nicated to the United Nations Secretary-General its new declaration of
acceptance of the compulsory jurisdiction of the International Court of
Justice, withrese~ations in effect excluding the dispute with Honduras
(I.C.J.Yearbook 1973-1974, p. 56).Honduras also replaced its declaration
of acceptance of jurisdiction with a new one effectively excluding the
present dispute,on 6June 1986,afterthe conclusion of the Special Agree-
ment seising the Court (I.C.J. Yearbook 1986-1987, p. 70). On 6 October
1976there was concluded in Washington a "Convention fortheAdoption
of a Mediation Procedure between the Republics of El Salvador and
Honduras", under the auspices of the Organization of American States,

and the former President of the International Court of Justice, JoséLuis
Bustamante y Rivero, was chosen as Mediator, the procedure of media-
tion to be conducted in Lima, Peru. The mediation process began on
18January 1978and led to the conclusion of a General Treaty of Peace,
signed on 30October 1980in Lima, which was ratified by El Salvador on
21 November 1980and by Honduras on 8 December 1980.

37. The General Treatyof Peace recorded, in Article 16,the agreement
ofthe Parties to delimit seven sectionsfthe land boundary "which do not
give rise to controversy"; it further provided that a Joint Frontier Com-
mission, which had been established on 1 May 1980,should, interalia,
delimit the frontier line in the remaining six sectors, and "determine the
legal situation of the islands and the maritime spaces". The Commission
worked from 1980to 1985,holding 43 meetings, but did not succeed in
delimiting thefrontier inthe sixsectors "not described" inArticle 16ofthe

General Treaty of Peace, or in determining the legal situation of the
islands and maritime spaces. Articles 3 1and 32 of the General Treaty of
Peace provided that :

'2rticulo31.- Si a la expiraciondelplazo de cincoaïiosestablecido
enelarticulo 19deesteTratado,nosehubierellegadoa unacuerdototalrieures des Etats américains constitua une commission spéciale, qui
prépara I'approbatio:n,le 27 octobre 1969,de sept résolutions :1)paix et
traités;2) libre transit; 3)relations diplomatiques et consulaires; 4) ques-
tions frontalières; 5)narchécommuncentraméricain; 6)réclamationset
différends;7) droits tle l'homme et famille.En décembre 1969des négo-
ciationstenues a Managua(Nicaragua),en vuede faire appliquer lesréso-
lutions de l'organisation desEtatsaméricainssous l'égide d'un((modéra-
teur)) (José A. Mora,, ancien secrétaire généralde cette organisation),
n'aboutirent qu'a l'établissement d'une zonede sécuritéde 3 kilomètres.

36. Enjuin 1972des délégations des deux paysse réunirentà Antigua
(Guatemala) et parviiirent aun accord surlaplus grandepartiede lafron-
tière terrestre, ne laissant que six secteurs à régler.Le 24 novembre 1973

El Salvador dénon,;a le traité américain de règlement pacifique,
dénommé pactede Bogota et le 26 du mêmemois il communiqua au
Secrétairegénérad lel'organisation des Nations Unies sa nouvelledécla-
rationd'acceptation (lelajuridiction obligatoire de laCour internationale
deJustice,assortiede réservesquiavaient pour effetd'exclure ledifférend
avec le Honduras (C.Z.J. Annuaire 1973-1974, p. 76). Le Honduras
remplaça aussi sa déclaration d'acceptation de la juridiction de la Cour
par une nouvelledéclarationayant pour effetd'enexclure leprésentdiffé-
rend, le 6 juin 1980, après la conclusion du compromis soumettant
l'affaireà laCour (C..I.J.Annuaire1986-1987,p. 72).Le6octobre 1976une
((convention pour l'adoption d'une procédure de médiation entre les
Républiques d'El Salvador et du Honduras » fut conclue a Washington
sous les auspices de l'organisation des Etats américains et un ancien
Président de la Cour internationale de Justice, José Luis Bustamante
y Rivero,fut choisicommemédiateur, étantentendu que la procédurede
médiation devait se cléroulera Lima (Pérou).Le processus de médiation
commença le 18janvier 1978et aboutita la conclusion d'un traité général

de paix,signéle30octobre 1980à Lima et ratifiéle21novembre 1980par
El Salvador et le 8 décembre1980par le Honduras.
37. Letraité générad le paix consigne, dans son article 16,l'accord des
Parties en ce qui concerne la délimitation de sept secteurs de la frontière
terrestre«qui ne sont pas sujets a contestation»; il dispose par ailleurs
qu'une commission inixte de délimitation, qui avait été crééle le' mai
1980,devrait notamment procédera la délimitation de la ligne frontière
dans lessixsecteurs qui restaient et((déterminerla situationjuridique des
îles et des espaces maritimes ». La commissiontravailla de 1980à 1985,
tintquarante-trois réiinions,maiselleneréussitpasa délimiterlafrontière
concernant lessixsecteurs «non décrits » a l'article 16du traitégénéradle
paix, ni adéterminerla situation juridique des îles et des espaces mari-
times. Lesarticles 31et 32du traitégénérad le paix contiennent lesdispo-
sitionssuivantes :

((Articul31. .-Sialaexpiraciondelplazodecincoaïiosestablecido
enel articulo19tleesteTratado,nosehubierellegadoaunacuerdototal sobrelasdiferenciasde limitesenlaszonas en controversia,en lasitua-
cionjuridica insular, O en los espaciosrnaritirnos,Onose hubierenpro-
ducidolosacuerdosprevistosenlosarticulos27y 28deesteTratado,las
Partes convienenenque,dentrode losseis rnesessiguientes,procederan
a negociary suscribirun cornprornisopor el que se sorneta conjunta-

mente lacontroversia O controversiasexistentesa ladecisiondela Corte
InternacionaldeJusticia.
Articulo 32. - El comprornisoa que se refiere elarticulo anterior
debera contener:
a) El sornetirnientode las Partesa lajurisdiccion dela CorteInterna-
cionalde Justiciapara que decida la controversia Ocontroversiasa
quese rejïereelarticuloanterior.

b) Losplazospara lapresentaciondelosescritosy elnurnerodeéstos;y
c) La determinacionde cualquierotra cuestionde naturalezaprocesal
quefuesepertinente.
Arnbos Gobiernosacordaranlafecha para lanotificacion conjunta
delcornpromisoa laCorteInternacionaldeJusticia,pero,en defectode
acuerdo, cualquierade ellaspodraprocedera la notificacion,cornuni-
candolopreviarnentea laotra Partepor la viadiplornatica. "

(Translation]
"Article 31. - If, upon the expiry of the period of five years laid
down in Article 19 of this Treaty, total agreement has not been

reached on frontier disputes concerning the areas subject to con-
troversy or concerning the legal situation in the islands or maritime
areas, or if the agreements provided for in Articles 27 and 28 of this
Treaty have not been achieved, the Parties agree that, within the fol-
lowing sixmonths, they shall proceed to negotiate and sign a special
agreement to submitjointly any existing controversy or controversies
to the decision of the International Court of Justice.
Article 32.- The Special Agreement referred to in the preceding
Article shall include :

(a) the submission of the Parties to the jurisdiction of the Interna-
tional Court ofJustice sothat itmay settlethe controversy orcon-
troversies referred to inthe preceding Article;
(b) the time-limits forthe presentation of documents and thenumber
of such documents;
(c) the determination of any other question of a procedural nature
that maybe pertinent.

Both Governments shall agree upon the date forthe joint notifica-
tion of the Special Agreement to the International Court of Justice
but, in the absence of such an agreement, any one of them may pro-
ceed withthe notification, after having previously informed theother
Party by the diplomatic channel."
Article 35 of the Treaty provided that the express submission thereby

made to the jurisdiction of the Court "deprives of any effect, as far as sobrelasdijèrenc.fadselimitesenlaszonasen controversia,enlasitua-
cionjuridica insu,!a, en los espaciosmaritimos,O nose hubierenpro-
ducidolosacuerd~~sprevisto enlosarticulos27y 28deesteTratado,las

Partesconvienenenque,dentrodelosseismesessiguientes,procederan
a negociar y suscribirun compromisopor el que se someta conjunta-
mentelacontroversia OcontroversiasexistentesaladecisiondelaCorte
Internacionalde .Iusticia.
Articulo 32. - El compromisoa que se refiere elarticuloanterior
deberacontener:
a) Elsometimientode lasPartesa lajurisdiccionde la CorteZntema-

cionaldeJustfciapara quedecidala controversia O controversiasa
queserefiereelarticuloanterior.
b) Losplazosparalapresentaciondelosescritosy elnumerodeéstosy ;
c) La determinaciondecualquierotracuestionde naturalezaprocesal
quefuesepertinente
Ambos Gobienlosacordaranlafecha para lanotificacionconjunta

delcompromisoa laCorteInternacionalde Justicia,pero,endefectode
acuerdo, cualquie'rdeellasprodraprocedera la notificacion,comuni-
candolopreviamcntea laotraParteporla viadiplomatica. ))
[Traduction]

((Article 31.-- Les Parties conviennent que si, à l'expiration du
délaide cinqans prévu à l'article 19du présentTraité,ellesn'ont pas
pu réglerentière~nentlesdésaccordssurvenusau sujet de ladélimita-
tion des frontières dans les zones contestéesou du régimejuridique
des îles ou des espaces maritimes, ou si elles ne sont pas parvenues
aux accords pré~rusaux articles 27 et 28 du présent Traité, dansles
sixmoisqui suivi:ntellesnégocierontetsigneront un compromis afin
de soumettreconjointement leou lesdifférends à la Cour internatio-
nale de Justice.

Article 32. - Le compromis visé à l'article précédent devra
comporter:
a) l'acceptation par les Parties de la juridiction de la Cour interna-
tionale deJusticeaux finsde règlementdu ou desdifférendsvisés
àl'articleprécédent;
b) lesdélaisdesoumissiondes piècesetlenombre decelles-ci;

c) les indications relativeàtoute autre question procédurale perti-
nente.
Les deux gouvernements s'entendront sur la date à laquelle ils
notifieront conjc~intementle compromis à la Cour internationale de
Justice et, défaut,l'un quelconque d'entre eux pourra effectuerla
notificationaprès en avoirinformél'autre Partieparla voiediploma-
tique.))

L'article 35 du traiti: dispose que l'engagement exprès qu'il formule,
touchant l'acceptatic'n de la juridiction de la Cour internationale derelations between the Parties are concerned", any rese~ations to their
declarations under Article 36,paragraph 2, of the Statute.

38. In view of the failure of the Joint Frontier Commission to accom-
plish its mandate within the period laid down in the General Treaty of
Peace,Article31ofthe same Treatycame into effect,requiring the referral
ofthe dispute to theInternational Court ofJustice.In accordance withthe
provisions of that Article, the six-month period allowed to the parties to
negotiate and sign a special agreement began to run from 10December
1985.Negotiations began inJanuary 1986and were concludedon 24May
1986,with the signature in Esquipulas, Guatemala, of the Special Agree-

ment set out at the beginning of this Judgment.
39. Article 36of the Treaty provides as follows :
"LasPartes convienenenejecutarenunrodoy conenterabuenaféel
fallo de la Corte Internacionalde Justicia,facultando a la Comision
Mixta de Limitespara que inicie,dentro de los seis meses contadosa
partir de lafecha de la sentenciade la Corte,la dernarcaciondela linea
fronteriza establecidaen dichofallo. Para dicha demarcacionse apli-
caranlas normasestablecidassobrelamateria eneste Tratado. "

[Translation]
"The Parties agree to execute in its entirety and in complete good
faiththe decision of the International Court of Justice, empowering
theJoint Frontier Commission to initiate, within sixmonths from the
date of the Court's decision, the demarcation of the frontier laid
down in that decision. For the demarcation in question the norms
laid down in this respect in this Treaty shall be applied."

However, by an Agreement of 1 1 February 1986,the Parties established a
Special Demarcation Commission, and it is provided in the Special
Agreement thatthat Commission "willbegin the demarcation of the fron-
tier line fixed bytheJudgment not later than three months afterthe date of
the said Judgment and willdiligently continue to work until the demarca-
tion iscompleted". In the light of these provisions, there was somediscus-
sion between counsel at the hearings as to the respective roles of the
Chamber and the Commission. In response to a suggestion by counsel for
El Salvador that "once the basic legal concepts have been established by
the Chamber", the Commission should identify and locate the boundary
markers referred to intheancient titles,counselfor Honduras insisted that

the task of the Commission was demarcation only, and it was for the
Chamber "to delimit" the boundary, i.e., "indicate what are the geogra-
phical points of a line susceptible of defining the frontier". Counsel for
El Salvador agreed in principle, but reserved
"the possibility of complementary demarcations [by the Commis-
sion] on the basis of the concepts and decisions adopted by theJustice ((rend inopérante, pour ce qui est des rapports entre les Parties
au ..trait», toute rllserve qu'elles auraient pu émettrà l'occasion des
déclarationsqu'elles ont faites en vertu de l'article 36, paragraphe, du
Statut.
38. La commissioinmixte de délimitation n'ayant pasréussi à mener à

bien son mandat dans le délaiprévupar le traité générad le paix, l'ar-
ticle 3de celui-ci prit effet: il obligeait les paràiporter le différend
devant la Cour internationale de Justice.Conformémentauxdispositions
de cet article le délaide six mois accordé aux parties pour négocieret
signerun compromis commença à courir le 10décembre1985.Lesnégo-
ciationscommencère:ntenjanvier 1986et s'achevèrentle 24mai 1986par
lasignature,à Esquipulas (Guatemala),ducompromisreproduit audébut
du présent arrêt.
39. L'article36 du traité stipulece qui suit

«LasPartesconvienenenejecutarenuntodoy conenterabuenaféel
fallo de laCorte,Internacionalde Justicia,facultando ala Comision
Mixta de Limitespara que inicie,dentrode losseis mesescontadosa
partirdelafechadelasentenciadelaCorte,lademarcaciondela linea
fronteriza establecidaen dichofallo. Paradichademarcacibnse apli-
caranlasnorma.restablecidassobre lamateriaeneste Tratado. ))
[Traduction]

«Les Parties conviennent d'exécuter intégralement et en toute
bonne foi l'arrêtde la Cour internationale de Justice, et donnent
pouvoir à la Cornmissionmixte de délimitationd'entreprendre, dans
ledélaide sixmois àcompter de la date de la sentence de la Cour, les
travaux de démarcation de la ligne frontière telle qu'elle aura été
fixéepar l'arrêt.La démarcation se fera conformément aux règles
pertinentes édictéesdans le présent traité.

Cependant,par un accord du 11février1986,les Parties ont mis en place
une commission spéciale de démarcation, et le compromis prévoit que
cettecommission«commencera ladémarcation de la lignefrontièrefixée
par l'arrêtau plustard trois mois aprèsla date de celui-cietpoursuivra ses
travaux avecdiligence jusqu'à achèvementde la démarcation».Eu égard
à ces dispositions, 1t:sconseils ont lors des audiences échangé des ar-
guments sur les rô1e:srespectifs de la Chambre et de la commission.
En réponse au consi:il d'El Salvador, qui avançait ((qu'une fois que la
Chambreaura fixélesnotionsjuridiques fondamentales »la commission

devraidentifier etlocaliser lesbornes mentionnéesdans lesancienstitres,
le conseil du Hondurasa affirmé avecforceque le mandat de la commis-
sion se limitait la démarcation et que c'étaitàla Chambre qu'il incom-
bait de «délimiter» la frontière, c'est-à-dire d'«indiquer quels sont les
points géographiqut:~d'une ligne pouvant définir la frontière)). Le
conseild'El Salvadorl'a admis en principe, mais sous la réserveque
«destravaux coinplémentairesde démarcationseraientpossibles sur

la base desprincipes et des décisionsadoptéspar la Chambre seule- Chamber only with respect to certain concrete points, if and when it
is found impossible, or enormously difficult, to determine, for
instance, the actual location of a given geographical accident".
In the viewofthe Chamber, it isitsduty to givesuch indications ofthe line
of thefrontier in the disputed sectors as will enable the Special Demarca-
tion Commission to demarcate it by a technical operation.

40. Both Parties are agreed that the primary principle to be appliedfor
the determination of the land frontier is the uti possidetis juris; even
though this,unusually for acase ofthiskind, isnot expressly mentioned in
Article 5of the Special Agreement, nor in the General Treaty of Peace, to
which, as explained below, the Chamber is referred by the Special Agree-
ment. For Hondurasthe nom of international law applicable to the dis-
pute is simply the utipossidetisjuris; El Salvador, relying on the terms of
Article 26of the General Treaty of Peace, strongly contests that this isthe
sole law applicable, and invokes, as well as the utipossidetisjuris, what
have been variously called "arguments of a human nature" or "effectiv-
ités",tobe examined further on in this Judgment.

41. There can be no doubt about the importance of the utipossidetis
juris principle asone which has, in general, resulted in certain and stable
frontiers throughout most of Central and South America, or about the
applicability of that principle to thelandboundary between the Parties in
the present case. Nevertheless these certain and stablefrontiers are not the

ones that find their way before internationaltribunals fordecision. These
latter frontiers are almost invariably the ones in respect of which utipossi-
detisjurisspeaks for once with an uncertain voice. It can indeed almostbe
assumed that boundaries which, like the ones in this case, have remained
unsettled since independence, are ones for which the utipossidetisjuris
arguments are themselves the subject of dispute. It is not a matter of sur-
prise,therefore, that the Chamber has not found these land-frontier ques-
tions easy to determine; and it may be useful briefly to indicate some
of the considerations that have tended to be common to the sectors sub-
mitted tothe Chamber.

42. The meaning of theprinciple of utipossidetisjurisis authoritatively
stated in the Judgment of the Chamber in the FrontierDispute case:

"The essence of the principle lies in its primary aim of securing
respect forthe territorial boundaries at the moment when indepen-
dence isachieved. Such territorialboundaries might be no more than menten cequiconcernecertainspointsconcrets, dans lescas etlà où
il aurait étéimpsssible ou extrêmementdifficilede déterminer,par
exemple, l'emplacement réelde tel ou tel accident géographique ».

LaChambre estimequ'illuiincombe dedonner,sur laligne delafrontière
dans les secteurs litigieux,des indications qui permettront a la commis-
sionspécialede démarcationde démarquer cettefrontièreparuneopéra-
tion technique.

LA FI~ONTI~RETERRESTRE :INTRODUCTION

40. Les deux Parties conviennent que le premier principe à appliquer
pour la déterminatioi?de la frontière terrestre est celui de I'utipossidetis
juris; etcecibien que - choseinhabituelle pourune affaire de cegenre -

il n'en soit pas fait expressémentmention à l'article 5 du compromis,ni
dans le traité générad le paix, auquel, comme il est précisé plus loin,le
compromis renvoie la Chambre. Pour le Honduras, la norme de droit
international applicalAeau différendest simplementI'utipossidetisjuris;
El Salvador, s'appuyiint sur les termes de l'article 26du traité générale
paix, conteste énergiquementque cela soit le seul droit applicable, et il
invoque,aussi bien que l'utipossidetisjuris, ce qui a étéappelétantôt des
((arguments d'ordre humain »,tantôt des effectivités»,dont ilseratraité
plus loin dans le présentarrêt.
41. On ne peut douter de l'importance du principe de I'utipossidetis
juris qui,engénérala , donnénaissance a desfrontièrescertaines etstables
dans la plus grande partie de l'Amérique centraleet de l'Amériquedu
Sud, ni de l'applicabilitéde ce principe pour ce qui est de la frontière

terrestre entre les Parties dans la présente affaire. Néanmoins,ces fron-
tières certaines et stables ne sont pas celles sur lesquelles les tribunaux
internationaux sont amenés a statuer. Cesdernièressontpresque imman-
quablementdes frontièresdont 1'utipossidetisjuris,pourune fois,ne parle
qued'une voix mal assurée.Defait,on peut présumer presque a coupsûr
que les frontièresqui,comme celles dont il s'agitdans la présente affaire,
n'ont pas été déterminées depuis l'indépendance, sond te celles pour
lesquelles les arguments de I'utipossidetisjuris font eux-mêmes l'objet
d'un différend. Il n'estdonc pas surprenant quela Chambre ait eu du mal
atrancher les questiorisrelatives a lafrontièreterrestre; etilpeut êtreutile
de rappeler en quelques mots certaines des considérations souvent
communesaux secteu~rssoumis a son examen.
42. La significatiori du principe de 1'utipossidetisjurisest exposéeavec

autoritédans l'arrêtde la Chambre qui avait été constituée dans l'affaire
du Différend frontalie,.:
«sous son aspect essentiel, ce principe vise, avant tout,à assurer le
respect des limites territoriales au moment de l'accession a I'indé-
pendance. Ces limitesterritoriales pouvaientn'êtreque des délimita- delimitations between different administrative divisions or colonies
al1subject to the same sovereign. Inthat case, the application of the
principle of utipossidetisresulted in administrative boundaries being
transformedintointernational frontiers inthe full sense ofthe term."
(I.C.J.Reports 1986,p. 566,para. 23.)

And in the Arbitral Award of the SwissFederal Council of 24 March 1922
concerning certain boundary questions between Colombia and Vene-
zuela, it had been observed that :
"This general principle offered the advantage of establishing an
absolute rule that there wasnot in lawintheoldSpanish America any
terra nullius;while there might exist many regions which had never

been occupied by the Spaniards and many unexplored or inhabited
by non-civilized natives, these regions were reputed to belong in law
to whichever of the Republics succeeded to the Spanish province to
which these territories were attached by virtue of the old Royal ordi-
nances of the Spanish mother country. These territories, although
notoccupied in fact werebycommon consent deemed to be occupied
in law fromthe first hour by the new Republic ..."(UNRIAA,Vol. 1,
p. 228.)

Thus the principle of utipossidetisjuris is concerned as much with title to
territory as with the location of boundaries; certainly a key aspect of the
principle is thedenial of the possibility of terranullius.

43. To apply this principle is not so easy when, as in Spanish Central
America, there were administrative boundaries of different kinds or
degrees;for example, besides "provinces" (a term of which the meaning
was different at different periods), there were Alcaldias Mayores and
Corregimientosand later on, in the 18thcentury, Intendencias,as well as
the territorial jurisdictions of a higher court (Audiencias),Captaincies-
General and Vice-Royalties; and indeed the territories which became
El Salvador and Honduras were, before 1821,al1part of the same larger
administrative area, the Captaincy-General or Kingdom of Guatemala.
Furthermore, the jurisdictions of general administrative bodies such as
those referred to did not necessarily coincide in territorial scope with
those ofbodies possessing particular orspecialjurisdictions, e.g.,military
commands. Besides, in addition to the various civil territorial jurisdic-
tions, general or special, there were the ecclesiastical jurisdictions, which
weresupposed to be followed inprinciple, pursuant to general legislation,
by the territorial jurisdiction of the main civil administrative units in
SpanishAmerica; such adjustment often needed, however, a certain span
of time within which to materialize. Fortunately, in the present case, inso-
far as the sectors of the land boundary are concerned, the Parties have
indicated to which colonial administrative divisions they claim to have

succeeded; the problem is to identify the areas, and their boundaries, tions entre divisionsadministrativesoucolonies,relevanttoutes de la
mêmesouveraineté.Dans cettehypothèse,l'application du principe
de 1'utipossidetirmportait la transformation de limitesadministra-

tives enfrontièrc:~internationales proprement dites.» (C.Z.J.Recueil
1986,p. 566,par. 23.)
Et dans lasentencearbitrale du Conseilfédéralsuissedu 24mars 1922sur
diverses questions de limites entre la Colombie et le Venezuela, il a été

observéque :
«Ce principe général offrait l'avantagede poser en règleabsolue
qu'il n'y a pas, en droit, dans l'ancienne Amérique espagnole, de

territoire sans niaître; bien qu'il existât de nombreuses régions qui
n'avaient pas été occupées parles Espagnols et de nombreuses
régions inexploiréesou habitées par des indigènes non civilisés,ces
régionsétaientréputéea sppartenir, en droit,àchacune des Républi-
ques qui avaient succédé à la Province espagnole a laquelle cesterri-
toires étaient rattachésen vertu des anciennes ordonnances royales
de la mère patrie espagnole. Cesterritoires, bien que non occupésen
fait, étaient d'un commun accord considérés comme occupés en
droit, dèslapremièreheure, par la nouvelleRépublique ..»(Nations
Unies, Recueil&'es sentencesarbitrales, ol. 1,p. 228.)

Ainsi leprincipe de I'utipossidetistouche autantà05 1recherche du titreà
un territoire qu'à l'emplacement de frontières; un aspect essentiel de ce
principe est certainement d'écarter la possibilité d'un territoire sans
maître.
43. Appliquer ce principe n'est pas si facile lorsque, comme c'étaitle
cas dans l'Amériquecentraleespagnole, il existaitdeslimitesadministra-
tives de nature et de degré variables; ainsi, misà part les «provinces »
(un mot qui a changéde sens selon les époques), il y avait les Alcal-
diasMayoreset les Corregimientos etplus tard,au XVIIIesiècle,les Znten-
dencias, ainsi que les ressorts territoriaux de tribunaux supérieurs

(Audiencias)l,es capitaineriesgénéralesetlesvice-royaumes; et de faitles
territoires qui sont devenus El Salvador et le Honduras faisaient tous
partie, avant 1821,dl:la mêmerégion administrativeplusvaste, à savoir la
capitainerie générale ou Royaume de Guatemala. En outre, les juridic-
tions des organes d'administration générale, tels que ceux qui viennent
d'être mentionnésn,ecoïncidaient pas nécessairement,du point devue du
ressortterritorial,\ eccellesd'organes possédant descompétencesparti-
culièresou spéciales,par exemplelescommandementsmilitaires.D'autre
part, outre les dive]-sesjuridictions territoriales civiles générales ou
spéciales - ilyavait lesjuridictions ecclésiastiques,aveclesquellesdevait
en principe coïncider, conformément à la législationgénérale,lajuridic-
tionterritoriale desprincipales divisionsadministratives civilesdel'hé-
rique espagnole; ilatoutefoisfallusouvent un certain temps pourque ces
ajustements se conc1:étisentH. eureusement, dans laprésente affaire,pour
ce qui est des secteurs de la frontière terrestre, les Parties ont indiqué leswhich corresponded to these divisions, to be referred to herein, for the
sake of simplicity, as "provinces" which in 182 1 became respectively
El Salvador and Honduras, initially as constituent States of the Federal
Republic of Central Arnerica. Moreover it has to be remembered that no
question of international boundaries could ever have occurred to the
minds of those servants of the SpanishCrown who established adminis-
trative boundaries; uti possidetis juriis essentially a retrospective prin-
ciple,investing asinternationalboundaries administrative limitsintended
originally for quite other purposes.

44. Neither Party has however produced any legislative or similar
material indicating specifically, with theauthority of the Spanish Crown,
the extent of theterritories and the location of the boundaries of the rele-
vant provinces in each area of the land boundary. Both Parties have
instead laidbefore the Chamber numerousdocuments, of differentkinds,
some of which, referred to collectively as "titles" (titulos)concern grants
of land in the areas concerned by the Spanish Crown, from which, it is
claimed, the provincial boundaries can be deduced. Some of these actu-
allyrecord that aparticular landmark or naturalfeature marked the boun-
dary of the provinces at the time of the grant; but for the most part thisis
not so, and the Chamber is asked, in effect, to conclude, in the absence of
other evidence of the position of a provincial boundary, that where a
boundary can be identified between the lands granted by the authorities
of one province and those granted by the authorities of the neighbouring
province, this boundary may be taken to have been the provincial boun-

dary and thus the line of the utipossidetis jurisThus it was theterritorial
aspect of that principle rather than its boundary aspect that was the
one mainly employed byboth Parties intheir argumentsbefore the Cham-
ber. The location of boundaries seemed often, in the arguments of the
Parties, to be incidental to some "claim", or "title", or "grant", respecting
a parce1of territory, within circumambient boundaries only portions of
which arenowclaimed to form an internationalboundary. Itisrather as if
the disputed boundaries must be constructed like a jig-saw puzzle from
certain already cut pieces sothat the extent and location of the resulting
boundary depend upon the size and shape of the fitting piece.

45. The term "title" has in factbeen used at times in these proceedings
in such a way as to leaveunclear which of several possible meanings isto
be attached to it; some basic distinctions may therefore perhaps be use-
fully stated. As the Chamber in the Frontier Dispute case observed, the
word "title" is generally not limited to documentary evidence alone, but

comprehends "both any evidence which may establish the existence of a
right, and the actual source of that right" (I.C.J. Reports 1986, p. 564,subdivisions admini~~trativesolonialesauxquelles ellesprétendent avoir
succédé;le problème qui se pose est d'identifier les zones - et leurs
limites - qui correspondaient à ces subdivisions, ci-après dénommées
«provinces»pour simplifier les choses,lesquellessont en 182 1devenues
respectivement El Sa.lvadoret le Honduras, initialement en tant qulEtats
constitutifs de la Ré~publiqueédérale d'Amérique centrale E.n outre, il
faut se rappeler qu'aucune question de frontières internationales n'a

jamais pu venira l'esprit desserviteursde la Couronne espagnolequi ont
établiles limites administratives; I'uti possidetisjuris est par essence un
principe rétroactif, qui transforme en frontières internationales des
limitesadministrativesconçues àl'origineà de tout autres fins.
44. Aucune des Parties n'acependant présenté de document de carac-
tèrelégislatifou analogue indiquant de manière précise,sousle sceau de
l'autoritédelaCouronne espagnole,l'étendue desterritoiresetl'emplace-
mentdes limitesdesprovincesconcernéesdans chacun dessecteurs de la
frontière terrestre.des Parties ont plutôt présenté à la Chambre de
nombreux documen1.sdedifférentenature,dont certains,appeléscollecti-
vement «titres» (tilulos), ont trait à des attributions de terres par la
Couronne espagnole dans les zones concernées et permettent, est-il
prétendu,de déduirel:eslimitesdesprovinces.Certainsde cesdocuments
indiquent effectivementquetelleoutelleborne outelleoutellecaractéris-

tiquenaturellemarquait la limitedesprovinces à l'époquede l'attribution
des terres; mais, pciur la plupart, tel n'est pas le cas, et il est en fait
demandé à la Chambre de conclure, en l'absence d'autres élémentd se
preuve relatifsà I'ernplacementd'une limite provinciale, que là où il est
possibled'identifier une limiteentre lesterres attribuées parlesautorités
d'une provinceet cellesoctroyéesparlesautoritésde la province voisine,
cette limite peut êtreconsidérée comme la limite provinciale etdoncla
lignede I'utiposside~ijsuris. Ainsi,c'estl'aspectterritorial du principe de
l'utipossidetisjuris plutôt que son aspect délimitatif quia été principale-
mentinvoquéparles Partiesdans leursplaidoiries devantlaChambre. On
a souvent eu l'impression,à entendre les Parties, que l'emplacement des
limites n'avait qu'un caractère accessoirepar rapport à telle ou telle
« revendication», tel ou tel «titre », ou telle ou telle «attribution de
terres» concernant ilne parcelle de territoire circonscrite par des limites
dont on affirme maintenant que seulementcertains segmentsconstituent

une frontièreinternationale. C'estun peu commesilesfrontièresenlitige
devaient être reconstituées la manière d'un puzzle àpartir de certaines
pièces prédécoupées d,e sorteque I'étendueet l'emplacementde la fron-
tière obtenue dépendentde la taille et de la forme de la pièce insérer.
45. Le mot «titre:» a en fait, dans la présente instance, étéparfois
employéde tellemanièrequ'on nesaitpas trèsbien parmi sesdiverssens
possibles lequel lui attribuer; il est donc peut-être utilede rappeler cer-
taines distinctions fondamentales. Comme l'a fait observer la Chambre
constituée dans l'affaire du Dgerend frontalier, en généralle mot
«titre» ne renvoie pas uniquement à une preuve documentaire, mais
«peut ..viseraussibien tout moyen depreuvesusceptibled'établirI'exis-389 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

para. 18).In one sense, the "title" of El Salvador or of Honduras to the
areas in dispute, in the sense of the source of their rights at the interna-
tional level, i,. as both Parties reco" ,ze. that of succession of the two
States to the Spanish Crown in relation to its colonial territories; the
extent of territory to which eachState succeeded being determined by the
uti possidetisjuris of 1821.Secondly, insofar as each of the two States
inherited the territory of particular administrative units of the colonial
structure, a "title" might be furnished by, for example, a Spanish Royal

Decree attributingcertain areas toone ofthose. As alreadynoted, neither
Party has been able to base its claim to a specific boundary line on any
"titles" ofthiskind applicable to theland frontier. Reserving,forthe pres-
ent, the special status attributed by El Salvador to "formal title-deeds to
commons" (paragraphs 51-53below), the titulossubmitted to the Cham-
ber recording the grant of particularlands to individuals orto Indian com-
munities cannot be considered as "titles" in this sense; they could rather
be compared to "colonial effectivités"as defined by the Chamber formed
to deal with the FrontierDispute: "the conduct of the administrative
authorities as proof of the effective exercise of territorial jurisdiction in
the region during the colonial period" (I.C.J. Reports 1986, p. 586,
para. 63).These, or some of them, are however "titles" in a third, munici-

pal-law, sense, in that theyevidence the right of the grantees to ownership
of the land defined in them. In some cases, the grant of the "title" in this
third sense was not perfected; but the record, particularly of any survey
carried out, neverthelessremains a "colonial effectivity" which may beof
value asevidence ofthe position of the provincial boundary. In respect of
one particular classofthese titulos,referred to asthe "forma1title-deeds to
commons", El Salvador has claimed for them a particular status in Span-
ish colonial law which would elevate them to the rank of "titles" of the
second category, acts of the Spanish Crown directly determining the
extent oftheterritorial jurisdiction of an administrativedivision;thiscon-
tention will be examined at a later stage.

46. The six disputed sectors of the land boundary are merely breaks in
the continuity of the boundary of which seven sectors were agreed in the
General Peace Treaty of 1980(paragraph 37 above); their geographical
location is indicated on the General Map1 annexed to this Judgment.

' Acopyofthe mapsannexedtothe Judgmentwillbefoundin a pocketatthe endof
this fascicleor insidethe back coverof the volumI.C.JReports 1992.[Note by the
Registry.]tence d'un droit quc:la source mêmede ce droit)) (C.I.J. Recueil 1986,
p. 564,par. 18).En uii sens,le«titre »d'El Salvadorou du Honduras en ce
quiconcerne les zonc:senlitige,au sensdesource deleursdroits surleplan
international, est, comme les deux Parties le reconnaissent, celui de la
successiondes deux Etats à la Couronne espagnole pour ce qui est des
territoires coloniaux de celle-ci,l'étendue deterritoire dont chaque Etat a
héritéétantdétermiiiéepar l'uti possidetisjuris de 1821.Deuxièmement,

dans la mesureoù chacun desdeux Etats a hérité du territoirede telle ou
telle subdivision administrative de I'or"anisation coloniale. un «titre »
peut être fourni, par exemple, par un décret royal espagnol attribuant
certaineszones à l'une de ces subdivisions.Commeon l'adéjà faitobser-
ver, aucune des deux Parties n'a étéen mesure de s'appuyer sur des
((titresdecette nature quivalent pour lafrontièreterrestre, pour revendi-
quer telle ou telleignefrontière.Enréservantpour lemoment la question
du statut spécialqu'El Salvador attribue aux «titres officiels de terrains
communaux » (para,gaphes 51-53ci-après),on dira que les titulossoumis
à la Chambre qui attestent l'attribution de telles ou telles terres à des
personnes physiques ou à des communautés indiennes ne peuvent pas
être considérés comme des «titres» en ce sens; on pourrait plutôt les
comparer à des ((effectivitéscoloniales», telles que les a définies la

Chambre constituée,dans l'affaire du Différendfrontalier: «le compor-
tement des autorité:.administrativesen tant que preuve de l'exercice ef-
fectifde compétenct:~ territoriales dans larégionpendant lapériode colo-
niale» (C.I.J. Recueil 1986,p. 586, par. 63). Ces documents, ou certains
d'entre eux,sont cependant des «titres »en un troisièmesens - relevant
du droit interne-, ;isavoir qu'ilsprouvent le droit destitulaireàla pro-
priété desterresquiy sont décrites. Dans certains cas, l'octroi du«titre »
dans ce troisième st:ns n'a pas été mené à terme; mais le document, en
particulier s'il atteste un arpentage qui a étéeffectué, demeure néan-
moins une ((effecti~itécoloniale)) qui peut avoir une certaine valeur
en tant que preuve de l'emplacement de la limite provinciale. En ce qui
concerne une catégorie particulière de ces titulos, appelés «titres offi-
ciels de terrainscommunaux)), El Salvador a affirméqu'ils avaient en
droit colonial espagnol un statut particulier qui les élèveraitau rang de

«titres» de la deuxièmecatégorie, à savoird'actes de la Couronne espa-
gnole déterminant directement l'étendue du ressort territorial d'une
subdivision administrative; cette prétention sera examinée à un stade
ultérieur.
46. Lessixsecteurs enlitigedelafrontièreterrestre ne sonttousquedes
ruptures de lacontiriuitéde la frontière,dont sept secteurs ont faitl'objet
d'un accord dans II:traité généradl e paix de 1980 (paragraphe 37 ci-
dessus);leur emplacement est indiqué surlacarte générale 'qui estjointe

' On trouveraun ex':mplairedes cartesjointes à l'tans une pochette placée
Greffe.] du présentfascicule ou du volC.I.JRecueil1992selon le cas. [NoduNevertheless, no argument was addressed to the Chamber by either Party
concerning the compatibility of a claimed boundary with that already
agreed in the General Treaty of Peace and to which each sector of the
claimed boundary mustbejoined at one orboth ends. Moreover, no infor-
mation has been vouchsafed tothe Chamber about theparticular reasons
which determined those parts of the common boundary which were
agreed in the General Treaty of Peace, and which are to be continued by
the claimed boundary. In the circumstances the Chamber is entitled to
assume that the agreed boundary was arrived at applying principles and
processes similar to those urged upon the Chamber by the Parties for the
non-agreed sectors. Inthisconnection the Chamber alsoobserves the pre-
dominance of local features, particularly rivers, in the definition of the
agreed sectors, and considers that given the task of delimitation, it is
entitled and bound to have an eye to the topography of each land sector.
When therefore the verymanyinstruments cited, even afterminute exami-

nation, are foundto giveno clear and unambiguousindication,the Cham-
ber has felt it right similarly to take some account of the suitability of
certain topographical features to provide an identifiable and convenient
boundary. The Chamber is here appealing not so much to any concept
of "natural frontiers", but rather to a presumption underlying the boun-
daries on which the utipossidetis juris operates. Considerations of this
kind havebeen a factor in boundary-making everywhere,and accordingly
are likely, in cases otherwise dubious, to have been a factor also with
those who made the provincial boundaries previous to 1821.

47. The 1980 General Treaty of Peace does not specify the criteria
employed forthedetermination ofthe sectors ofthelandboundary which

were recorded in itasalready agreed. There ishowever a link between the
task of the Chamber and the task of the Joint Frontier Commission
initially entrusted by the General Treaty of Peace with the delimitation of
the non-agreed sectors; this linkisprovided bythe reference inArticle 5of
the Special Agreement itself to the provisions of that Peace Treaty. That
Article provides :

"In accordance with the provisions of the first paragraph of Ar-
ticle38of the Statute ofthe International Court ofJustice, the Cham-
ber, when delivering itsJudgment, willtake intoaccountthe rules of
international law applicable between the Parties, including, where
pertinent, the provisions of the General Treaty of Peace."

Thisreference to the rules of international lawand to the "first paragraph"
of Article 38 obviously excludes the possibility of any decision exaequoà cet arrêt. Néanmoins,aucune des Parties n'a présenté à la Chambre
d'argument concernantla compatibilitéd'une frontièrerevendiquéeavec
celle qui adéjàété convenuedans le traité générad le paix età l'une des
extrémitésou aux deux extrémitésde laquelle chaque secteur de la fron-
tièrerevendiquée doil.êtreraccordé. Enoutre,aucune information n'aété
fournie a la Chambre quant auxraisonsparticulièresqui ont déterminéle
tracé des segments cle la frontière commune qui ont fait l'objet d'un

accord dans lecadre clutraitégénéradlepaix etquidoiventêtreprolongés
par la frontière quifiiit l'objet des revendications des Parties. Dans ces
conditions,la Chambre est en droit de présumer quelafrontière quia fait
I'objet d'un accord a été déterminée ea nppliquant des principes et des
méthodes analogues ;iceux que les Partiesengagent la Chambre à appli-
quer pour lessecteursquin'ont pas fait I'objetd'un accord.Acepropos, la
Chambre constate également la prédominancede particularités topogra-
phiques, et en particiilier de cours d'eau, dans la définition des secteurs
ayant fait I'objet d'unaccord, et elle considèreque, pour sa tâche de déli-
mitation, elle est en droit et sedoit de sepencher sur l'examen de la topo-
graphie de chaque secteurterrestre. Aussi lorsquela Chambre a constaté
que les très nombreux instruments cités, même après un examen minu-
tieux, ne donnent auc:uneindication claire et dépourvue d'ambiguïté,elle
ajugé légitime de tenir compte dans une certaine mesure de l'aptitude de

certaines caractéristiques topographiques à définirune frontière identi-
fiable et commode. L,aChambre fait ici appel, non pas tant à une notion
de ((frontièresnaturelles»,qu'à une présomption inhérente auxdélimita-
tions de frontières,surlaquelle sefonde I'utipossidetisjuris. Desconsidé-
rations de ce genreinterviennent partout dans letracé des frontières,et il
est donc vraisemblableque, dans les cas où il pourrait y avoir doute par
ailleurs, elles onts3ijouédans l'esprit de ceuxqui ont tracéles limites
des provincesavant 1821.
47. Letraité générad le paix de 1980ne précisepas les critèresqui ont
été employéspourla détermination des secteurs de la frontière terrestre,
présentés par cetinst~vmentcommeayantfait I'objetd'un accord.Ilexiste
toutefois un lienentrc:la mission de la Chambre et cellede la commission
mixte de délimitation.initialementchargéepar letraité générad le paix de
procéder àla délimitation des secteursqui n'avaient pas fait I'objetd'un

accord; ce lien est constitué par le renvoi, qui figure à l'article 5 du
compromis lui-même, aux dispositions du traité de paix. Cet article
dispose :

((Conformémentaux dispositions du paragraphe 1de l'article 38
du Statut de la Cour internationale de Justice, la chambre tiendra
compte, en rendant son arrêt, des normes de droit international
applicables entr':lesParties, ycompris s'ilya lieudesdispositions du
traité généradle paix.»

Ce renvoi aux règlesdu droit international et au ((premier paragraphe »
de l'article 38 exclut manifestement la possibilitéde statuer ex aequo et39 1 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR AUSD) GMENT)

et bono.The reference to the General Treaty of Peace which, as a treaty
between the Parties,would in any event have to be applied by the Cham-
ber by reason of Article 38 of the Court's Statute is presumably intended
to make it clear to theChamber that it should also apply, "where perti-
nent", even those Articles which in the Treaty areaddressed specifically to
the Joint Frontier Commission. The treaty provision that has played the

greatest part in the pleadings before thehamber is Article 26. It reads:

"Paraladelimitaciondelalineafronteriza enlaszonasencontrover-
sia, la ComisionMixta de Limites tomara como base los documentos
expedidosporla CoronadeEspaiïaopor cualquierotraautoridadespa-
Rola,seglar Oeclesiastica,durantela épocacolonial,quesecalenjuris-
dicciones O limites de territoriosO poblaciones. Igualmente seran
tomados encuentaotrosmediosprobatoriosy argumentosy razonesde
tipojuridico, historicoO humano O de cualquier otra indole que le
aporten las Partes,admitidospor elDerechoInternacional."

[Translation]

"For the delimitation of the frontier line in areas subject to con-
troversy,the Joint Frontier Commission shall take asa basis the doc-
uments which were issued by the Spanish Crown or by any other
Spanishauthority, whether secular or ecclesiastical, during the colo-
nial period, and which indicate the jurisdictions or limits ofrrito-
ries or settlements. It shall also take account of other evidence and
arguments of a legal, historical,uman or any other kind, brought
before it by the Parties and admittednder international law."

48. For an understanding of the meaning and intent of this Article, it is
well to have in mind, however, that it was, asmentioned above, originally
addressed to theJoint Frontier Commission; a body whose task was juri-
dically different from the Chamber's, forthe Commission's task,as regards
the land boundary, was not to decide but to propose a frontier line to the
two Governments (General Treaty of Peace, Art. 27). It is clearly, there-
fore,not drafted as an applicable law clause, but rather a provision about
evidence submitted to the Commission by the Parties, intended to make
sure thatal1such evidence was duly taken account of, forwhat itmightbe
worth, inthe Commission's work. This isreinforced by thephrase "where
pertinent" inArticle5ofthe SpecialAgreement; and itisobviously forthe
Chamber to decide on pertinence. For Article 26 is,as mightbe expected,

in comprehensive terms; and it seems to the Chamber to be doubtful
whether any list of priorities of one kind of evidence over another can
properly be read intothis very generalprovision. It isvery clear, however,
thatthe kind of evidencefirstreferred to inrticle 26,namely documents
indicating the jurisdictions or limits of territories or settlements, is
directed to establishing the boundaries according to the utipossidetisjurisbono.Ilfaut présumerquelaréférence autraitégénéra dlepaix,quientant
que traité entrelesPitrties devrait de toute manière êtreappliquépar la
Chambre en raison de l'article38du Statut de la Cour, viàepréciserà la

Chambre qu'elle devrait également appliquer, «s'il y a lieu»,mêmeles
articles du traité qui s'adressent expressémentla commission mixte de
délimitation.La disposition conventionnellequi ajouéleplus grand rôle
dans l'argumentation desPartiesdevantlaChambre estl'article26,qui se
lit commesuit :

«ParaladeliniitaciondelaIineafronterizaenlaszonasencontrover-
sia, la CornisionMixta de Limitestomaracomo baselosdocumentos
expedidosporla CoronadeEspaiïaoporcualquierotraautoridadespa-
riola,seglaO eclesiastica,durantela épocacolonial,queserialenjuris-
dicciones O limites de territorioO poblaciones. Igualmenteseran

tomadosencuentaotrosmediosprobatoriosy argumentosy razonesde
tipojuridico, historico humano O de cualquierotra indole que le
aporten lasPartes,admitidospor elDerechoInternacional .)

[Traduction]
((S'agissantde la délimitationde la ligne frontièredans leszones
contestées, la commission fondera ses travaux sur les documents

établis par laC:ouronne d'Espagne ou toute autre autorité espa-
gnole, séculièreou ecclésiastique,durant l'époque coloniale, qui
indiquent les ressorts ou les limites de territoires ou de localités.
Il sera également tenu compte des autres preuves, thèseset argu-
mentations d'ordre juridique, historique ou humain et de tout
autre élémentprésenté psar les Parties et admissiblesen droit inter-
national.»

48. Pour bien corriprendrelesensetl'intentionde cet article, ilestbon
d'avoir présentà l'esprit, cependant, quecommeon l'adit plus haut cette
disposition s'adressait originellemenàla commission mixtede délimita-
tion, organe dont lanissionétait;du point devuejuridique, différentede

celledelaChambre, carlamissiondelacommission,en cequiconcernela
frontièreterrestre,n'était pasde décidermaisde proposer une lignefron-
tière aux deux gouv~:rnements(article 27 du traité général dpeaix). Par
conséquent,letexte ri'amanifestementpas été rédigé pour servirdeclause
relative au droit applicable, mais comme une disposition indiquant les
élémentsde preuve soumis à la commission par les Parties, qui visaià
assurer que tous ces éléments seraient dûmentpris en considération,en
tant que de besoin, dans les travaux de la commission. C'est ce que
confirmel'expression «s'ilyalieu»,quifigure àl'article5du compromis;
et ilappartient évidemment à la Chambre devoir «s'ilya lieu»d'entenir

compte. Car l'article 26 est, comme on pouvait s'y attendre, rédigé en
termes généraux;et, aux yeux de la Chambre, il est douteux que l'on
puisse lirecetteisposition decaractèretrèsgénéralcommeétablissantun
ordre de priorité entre les différentstypes de preuves. En revanche, le392 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (AUS) GMENT)

of 1821 ;even though that principle is not expressly mentioned in either
the Special Agreement or the General Treaty of Peace.

49. It isin this light that a contention of El Salvadorhas to be examined
concerning the interpretation of Article 26ofthe General Treaty of Peace
in relation to one particular kind of document issued by the Spanish
authorities which constitutes the mainbasis ofthe claims of ElSalvador in
respect of the land boundary, namely the "formal title-deeds to com-
mons" - the so-called titulosejidales.Asthe matter wasput by counsel for
El Salvador :

"As the Chamber isaware, El Salvador isrelying on as evidence of
the utipossidetisjuris, andhus as thefundamental basis ofits claims,
the following six Formal Title-Deeds to Commons :that of Citala of
1776; those of Arambala y Perquin of 1815 ;that of Torola of 1743 ;
that of Poloros of 1760;that of Arcatao of 1724;and, lastly,that of La
Palma of 1829."

Drawing attention to the word 'boblaciones"(settlements) in Article 26
(quoted in paragraph 47 above) of the 1980 General Treaty of Peace,
El Salvador contends that

"To determine the limits between the municipal territories ofthese
Indian 'poblaciones' or settlements and not between ancient Spanish
provinces or the limits of private land properties, is what has been
agreed in Article 26, as the method to be applied in order to imple-

ment in this case the principle of utipossidetisjuris. And this mayho
done only on the basis of the titulosejidalesinvoked by El Salvador."

This does not however signify that the formal title-deedsto commons are,
in El Salvador's contention,the only documents to be taken into consider-
ation,but that they are "the best possible evidence, the supreme means of
proof, in relation to theapplication of the principle of utipossidetisjuris".

50. El Salvador, in this connection, also draws attention to the word
'Serialan"("indicate") in Article 26of theGeneral Treaty, and argues that
the use of this verbmeans that

"the evidence which the Chamber must take into account for the pur-
pose of applying the principle of utipossidetisjurismust consist of the
precise and definite boundaries consisting of geographical features
and of boundary markers ('mojones').These mojones only emerge
from the Formal Title-Deeds to Commons of the sort being relied
upon by El Salvador."

Inarguing the relevanceofa title of 1776to the first disputed sector, coun-premier type de preuves mentionné à l'article 26à savoir les documents
indiquant les ressorts ou les limites de territoires ou de localités,atteste
trèsclairementque 1t:sfrontièresdevraientêtreétabliesselonl'utiposside-

fisjuris de 1821 ; et ceci bien que ce principe ne soit expressément
mentionné nidans k:compromisni dans letraité générad le paix.
49. C'est sous cet angle qu'il y a lieu d'examiner une affirmation
d'El Salvador concernant l'interprétation de l'article 26 du traité général
de paix au sujet d'untypeparticulier de documentsémanant desautorités
espagnoles, lequel constitue le principal fondement des prétentions
d'El Salvador àpropos de lafrontièreterrestre, àsavoir les«titres officiels
de terrains commun;iux » ou titulosejidales.Cettequestion a été exposée
comme suitpar le conseil d'El Salvador:

«Comme la Chambre le sait, El Salvador s'appuie, à titre de
preuve de l'uti possidetisjuris, et donc de base fondamentale de ses
prétentions, sur les six titres officiels de terrains communaux
suivants: celui de Citala de 1776; ceux d'Arambala et Perquin de
181 5;celuideTorola de 1743 ;celuide Poloros de 1760 ;celuid'Arca-

tao de 1724et celui de La Palma de 1829. >)
Appelant l'attention sur le mot «poblaciones»(localités)qui figure à I'ar-
ticle 26(citéau paragraphe 47ci-dessus)du traitégénérad le paix de 1980,

El Salvadorsoutient que :
((Déterrnine~l.es limites entre les territoires communaux de ces
«poblaciones» ou établissements indiens, et non pas entre les

anciennes provinces espagnolesou encore les limitesdes propriétés
terriennes privkes,voilà cequi a étéconvenu dans l'article26,entant
que méthode a.pplicable pour la mise en Œuvre, dans la présente
affaire, du principe de l'utipossidetisjuris. Et cela n'est possible que
sur la base des titulosejdales invoquéspar El Salvador. ))

Cela ne signifie pas, toutefois, que lestitres officiels de terrains commu-
naux soient, pour El Salvador, lesseulsdocuments àprendre en considé-
ration, mais qu'ilssont ((l'élémend te preuve lemeilleur quisoit, lemoyen
de preuve suprême, ence qui concerne l'application du principe de l'uti
possidetisjuris».
50. El Salvador, (ice propos, appelle égalementl'attention sur le mot
«sefialan» («indiquent »),qui figure al'article26du traité,etilarguëque
l'emploi de ceverbe signifie que

«les moyens di:preuve dont la Chambre doit tenir compte aux fins
d'application (lu principe de l'uti possidetisjuris doivent consister
dans les limite!;préciseset définies représentées par des caractéris-
tiques géographiques et des bornes frontières (ccmojones))).Ces
mojonesne ressortent que destitresofficiels de terrains communaux
sur lesquelsse fonde El Salvador. »

Exposant ses arguments au sujet de la pertinence d'un titre de 1776393 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUS)GMENT)

sel for El Salvadorsaid (in aproposition presumably intended to be valid
in general terms and not only forthe first sector):

"What ElSalvador iscontending isthat the discoveryand resurrec-
tion of ancient colonialprovincial boundaries isnot the objective nor
the purpose which was intended by the firstsentence of Article 26of
the General Peace Treaty of 1980.What are supposed to be estab-
lished under this provision are the boundaries between territories
and 'poblaciones'and this means, inrelation to the present sector, the
boundary between Ocotopeque and Citala."

If El Salvador is arguing thatthe Partieshave by treaty adopted a special
rule or method of determination of the utipossidetisjuris boundaries, for
the purposes of the present dispute,the Chamber is not persuaded by this
contention. It was the administrative boundaries between Spanish colo-
nial administrative units. not the boundaries between Indian settlements
as such, that were transformed, by the operation of the utipossidetisjuris,
intointernationalboundaries in 1821.The Chamber isunable to read the
text oftheGeneral Treaty of Peace as contemplating thatthe international
boundaries should instead follow the limits ofpoblaciones.

51. El Salvador refers also to the words of the first sentence of Ar-
ticle 26in support of its contention that the commons whose forma1title-
deeds are being relied on by El Salvador were not private properties, but
belonged to the municipal councils of the poblacionesin question; and
thatonce aparticular comrnon wasadjudicated to aparticular indigenous
settlement, the administrative and financial control over those communal
lands was exercised by the municipal authorities, and over and above
them, by the governing authorities of the colonial province to which the
commons had been declared to belong. The practical consequence which
ElSalvador deduces fromthis isthat ifsuch agrant ofcommons wasmade
to a community in one province, extending to lands situated within
another province, while this did not bring about any "automatic" modifi-
cation of the provincial boundaries - which would have required a
CédulaRealfrom theSpanishCrown, or at least a decision ofthesuperior

government, the Captaincy-General of Guatemala - it was nonetheless
the administrative control of the province to which the community
belonged which was material, orindeed determinative, forthe application
of the uti possidetisjuris; i.e., that on independence the whole area of
the commons appertained to the State within which the community was
situated.
52. A further aspect of the argument about the "forma1title-deeds to
commons" granted to Indian communities was whether, ifthey wereto be
capable of havingthis effect,they hadto fa11within the categorycalled by
someexperts in Spanish legal history that of "ejidosdereduccion",and not
that of "ejidosde composition".The distinction, broadly stated, appearsto
be that ejidos de reduccionwere granted to Indian communities in anconcernant le premier secteuren litige, le conseil d'El Salvador a déclaré
(et l'on peut supposer qu'il l'entendait comme une thèse valable d'une
manière générale et non pas seulement à propos du premier secteur) :

«Ce qu'affirme El Salvador, c'estquela découverteetla résurrec-
tion d'anciennes limites provincialescoloniales n'est ni l'objet ni le
but viséspar la première phrase de l'article 26 du traité général de
paix de 1980.Leslimites que cettedisposition suppose établiessont
celles séparant lesterritoires et «poblaciones»;ce qui veut dire, pour
ce qui concerne 'lesecteurconsidéré,les limites entre Ocotepeque et
Citala.»

Si El Salvador soutient que les Parties ont adopté par traité unerègleou
une méthode spécialede détermination des frontières en vertu de l'uti
possidetis juris, aux fins du présent différend,la Chambre n'est pas
convaincue par cet argument.Ce sont leslimites administratives entre les
divisionsadministrativescolonialesespagnoles etnon leslimites entre les
villagesindiensen tarit que telles qui en 1821ont éttransforméesenfron-
tièresinternationales par application de I'utipossidetisjuris. La Chambre
n'est pas en mesure (delire dans le texte du traité généradl e paix qu'il

signifie que les frontières internationales doivent au contraire suivre les
limites despoblaciont!~.
51. El Salvador invoque aussi le libelléde la première phrase de l'ar-
ticle 26 pour étayersa prétention quelesterres communales sur les titres
officielsdesquelles il fait fond n'étaientpas desbiensprivés,mais appar-
tenaient aux conseils municipaux des poblacionesconcernées;et qu'une
fois telles ou telles terres communales adjugées à tel ou tel village
d'autochtones le contrôle administratif et financier y relatif étaitexercé
par les autoritésmunicipales,et au-delà par les autorités compétentesde
laprovincecoloniale àlaquelle cesterresavaientétédéclaréeasppartenir.
La conséquence pratique qu'El Salvador en déduit est que si des terres
communales étaient attribuées a une communauté habitant une certaine
province etsicetteattribution s'étendait adesterressituéessurleterritoire
d'une autre province, ce fait n'emportait certes pas modification ((auto-

matique »des limites provinciales - ce qui aurait exigéune CédulaReal
émanant de la Couronne espagnole ou tout au moins une décisionde
l'autorité supérieure, la capitainerie généralede Guatemala -, mais
c'étaitnéanmoins le contrôle administratif de la province à laquelle la
communauté appartenait qui étaitimportant, voire déterminant, pour
l'application du principe de I'utipossidetisjuris; c'est-à-dire que, lors de
l'indépendance,la totalitéde la superficiedesterres communales appar-
tenaità I'Etatoù se trouvait la communauté en question.
52. Un autre aspect de l'argument relatif aux «titres officiels de
terrains communaux »accordésaux communautésindiennes concerne le
point de savoir si, pour avoir cet effet, ils devaient constituer ce que
certains spécialistes de l'histoire du droit espagnol appellent des((ejidos
de reduccion»,et nori pas des ((ejidosde cornposicion».Dans ses grandes
lignes, cette distinction semble être que les ejidos de reduccion étaientendeavour to settle permanently those whose nature was to be nomadic;
and ejidosde composicionwere granted against a payment to the Crown
and, it was urged, were creative of proprietary interests in land and were
for that reason irrelevant to the question of administrative boundaries.
Accordingly, counsel on each side spent considerable time arguing
whether each ejidodid or did not fa11intothe former category.

53. It will be apparent that the controversy described in the previous
paragraph is only of practical relevance in cases where it is claimed that
the land comprised in a grant ofthis kind issituated on the other side of a
pre-existing provincial boundary from the community to which it was
granted, or straddles such aboundary. The Chamber isin fact faced with a

situation of this kind inthree of the sixdisputed sectors. However, in each
of these cases, the Chamber, on examination of al1the material facts and
evidence, has found that it is possible to resolve the issue in dispute
between the Parties in the sector concerned without having to determine
this question, and therefore sees no reason to attempt to do so, or to
examine it further in the present Judgment.

54. It need not be doubted that some of these instruments may have
been of great importance in a period when the progressive settlement of
the land must have been a prime aim of governmental policy ;but most of
the instruments relied on in this case date from the 18th century. In the
absence of legislative instruments formally defining provincial bounda-
ries, not only the grants to Indian communities but also land grants to
private individuals afford some evidence which might indicate where the
boundaries were thought to be or ought to be. Titles of the kind under
discussion were granted, following enquiries and surveys by the authori-
ties of a particular province, by the Audienciaof the Kingdom of Guate-

mala, and both Parties have emphasized to the Chamber the strict respect
for limits of territorial jurisdiction which was required of servants of the
Spanish Crown. There must be a presumption that such grants, for juris-
dictional reasons and for reasons of administrative convenience, would
normally avoid the straddling of an existing, established, and working
boundary between different administrative authorities. And indeed
where the provincial boundary location was doubtful - as could well be
the case in often partially explored country - thecommonboundaries of
two grants by different provincial authorities could well have become the
provincial boundary. The Chamber will therefore consider the evidence
of each of these grantsontheir merits in each ofthe sectors and in relation
to other arguments, but will not treat them as necessarily conclusive.accordésaux commu.nautésindiennes de nature nomade pour lesamener
à se fixer de manière permanente; alors que les ejidos de composicion
étaient accordés contre paiement d'une somme à la Couronne et, a-t-on
préciséé, taient créateursde droits réelssur lesterres et pour cetteraison,
ne concernaient pas la question des limites administratives. En consé-
quence, lesconseils depart et d'autre ont consacréuntempsconsidérable
à débattredu point df:savoir sitel ou tel ejidoentraitou n'entrait pas dans

la première catégorie.
53.Il apparaîtra que la controversedécrite dans le paragraphe précé-
dent n'a d'intérêt pratique que lorsque l'on soutient que les terres
comprises dans une attribution de cettenature sontsituées de l'autre côté
de la limite préexistiinted'une province autre que celle dont relève la
communauté en question, ou chevauchent ladite limite. La Chambre se
trouve en fait devant une situation de ce genredans le cas de troisdes six
secteurs en litige.Cependant,dans chacun de cescas,ayant examinétous
les faits matérielset:lémentsde preuve, elle a constatéqu'il estpossible
de réglerlespoints litigieuxentre les Partiesdans lesecteurconcernésans
avoir à trancher cette question, et en conséquence elle ne voit aucune
raisond'essayer de lefaire,ou d'examiner plusavantladite question dans
le présent arrêt.
54.On nepeut avoir de doute sur lefait que certains de cesinstruments

aient pu avoir une grande importance à une époque où la colonisa-
tion progressivedes lerres a dû constituer l'un des objectifsprimordiaux
de la politique gouiernementale; mais la plupart des instruments sur
lesquels on s'apppuic:dans cetteaffaire datentdu XVIIIesiècle.Lorsqu'il
n'y a pas dYinstrumc:ntslégislatifsdéfinissant formellement les limites
des provinces, non sieulement les attributions de terres communales à
des communautés indiennes, mais aussi les attributions de terres à des
personnes privées, fournissent des éléments de preuve susceptibles
d'indiquer àquelendroit leslimitesétaientréputées setrouverouauraient
dû setrouver. Les titres du genre dont il est questionétaient accordéspar
I'Audienciadu Royaiime de Guatemala, à la suite d'enquêteset d'arpen-
tages effectuéspar les autorités d'une province déterminée,et l'une et
l'autre Partie ont insistédevantla Chambre sur lestrictrespectdeslimites
desressortsterritoriaux quiétait exigédesserviteurs dela Couronne espa-

gnole. Il faut donc présumer que ces attributions de terres, pour des
raisons de compétenceet pour des raisons de commoditéadministrative,
n'auraient normalenient pas portésur des terres chevauchant une limite
existante,établie et opérante, entre différentesautoritésadministratives.
Et de fait, quand on pouvait douterde l'emplacement de la limiteprovin-
ciale - comme ceh pouvait fort bien se produire dans une contrée
souvent imparfaitement explorée - les limites communes de deux attri-
butions deterres par desautoritésprovincialesdifférentesont trèsbien pu
devenir la limiteentre les provinces.Par conséquent,la Chambre exami-
nera les preuves attestant chacune de ces attributions de terres dans
chacundessecteurs e:nelles-mêmeseteuégard à d'autres arguments,mais
elle ne lesonsidére1.apas commenécessairementconcluantes. 55. At the time of theindependence of the two States, much - but not
al1 - of the land making up the territory of the administrative units to
which theysucceeded had thus been the subject of grants of various kinds
by the Spanish Crown, either to Indian communities or to individuals.
These are the titulosof which so much has been made in argument. The
remaining land in the relevant Spanish colonial provinces remained in
the ownership of the Crown, and fell intothe category of "crown lands",
tierrasrealengas.In the same category fell,asthe Parties agree, land which

had been granted to an Indian community which had ceased to exist, like
that of San Miguel de Sapigre,discussed in relation to theboundary inthe
fifth sector. The Parties agree that such land was not however unattri-
buted for purposes of administrative control and jurisdiction, but apper-
tained to the one province or the other, and accordingly passed, on
independence, into the sovereignty of the one State or the other. The
absence of any specific grant of the land, for which a survey would have
been effected, merely makes it more difficult to ascertainthe position of
the provincial boundary in areas of this kind.

56. There is one further problem concerning the grants or titles which

requires mention; and that ishow far so-called "republican titles", grants
made afterindependence, in the time of the Federal Republic of Central
Arnerica, 1821 -1839,and thereafter, may be considered as evidence of the
1821boundary. Thisquestion hasarisen asan issue between the Parties in
more than one sector of the land boundary, as will appear below. There
seemsto the Chamber to be no sensiblereason to rejectthe wholecategory
of these grants asevidence just because they aresubsequent to 1821.Such
republican titles, particularly those granted in the years immediately fol-
lowing independence, may well provide some evidence of what the posi-
tion was in 1821, and both Parties have offered them as such. The
Chamber will,therefore, consider republican titles on their merits, aspos-
sible evidence of the utipossidetis juris position in 1821,wherever they
have been pleaded as such by the Parties. The matter has however a cer-
tain relationship with what have been referred to by the Parties as effec-

tivités,which are now to be examined.

57. As already mentioned above, El Salvador contends that the utipos-
sidetisjuris principle is the primary, but not the only, legal element to be
taken into consideration for the determination of the land boundary. It
hasputforwardinaddition inthat respecta body ofarguments referred to
either as "arguments of a human nature" or as argumentsbased on "effec-
tivités".n termsof the governingtexts, thejustification for invoking these
human arguments or effectivitésisthe second part of Article 26ofthe 1980
General Treaty of Peace, already quoted above, which provides that the 55. Au moment de l'indépendance des deux Etats, une grande partie
- mais non la totalité- des terres constituant le territoire des subdivi-
sions administratives auxquelles ces Etats succédaient avaient donc fait
l'objet d'actesdecession de différentenature par la Couronne espagnole,
soità descommunautésindiennesou à desparticuliers.Cesont là les titu-
losdont ila étéfait sigrand caslorsdesplaidoiries. Lesterresrestantesdes
provinces coloniales c:spagnolesconcernéessont demeuréesla propriété
de la Couronne, et oni:relevéde la catégoriedes«terres de la Couronne »,

tierras realengas.Ala mêmecatégorieappartenaient, ainsique les Parties
en conviennent, les terres qui avaient été octroyées àune communauté
indienne ayant cesséd'exister, comme celle de San Miguel de Sapigre,
dont lecas estexaminé à propos de lafrontièredans le cinquièmesecteur.
LesPartiesconviennentqu'il ne s'agittoutefoispaslà deterresqui ne rele-
vaient d'aucun contrljle et ressort administratif, mais qu'elles apparte-
naient à une province ou à l'autre et qu'elles sont donc passées, lorsde
l'indépendance, sous la souveraineté de l'un ou l'autre des Etats.
L'absence en ce qui les concerne d'une décision portant attribution de
tellesou telles terres, et qui aurait donnéliàuun arpentage, rend seule-
mentplusdifficile la déterminationde l'emplacement de la limite provin-
ciale dans leszones d,rcettenature.
56. En ce qui concerne les attributions de terres ou les titres, un autre

problèmedoit êtreévoqué :dans quellemesureest-ilpossible de considé-
rer comme preuves di: la frontière de 1821ce que l'on appelle les «titres
républicains »,c'est-à-direles attributions de terres postérieuràl'indé-
pendance, octroyées àl'époquede la République fédérale d'Amérique
centrale (1821-1839)c:tultérieurement? Cette question est en litige entre
les Parties dans plus d'un secteur de la frontière terrestre, comme on le
verra plus loin.selon la Chambre, il ne semblepas y avoir de raison va-
lable de refuserà la totalité des attributions de terres de cette catégorie
la qualitéde preuves uniquement parce qu'elles sont postérieures à 1821.
Ces titres républicains, en particulier ceux qui ont été accordsu cours
des années immédiatement postérieures à l'indépendance,peuvent fort
bien fournircertainsélémentsde preuve de l'étatde lasituation en 1821,et
lesdeux Parties lesont présentéscommetels.Par conséquent,laChambre
examinera lestitres ri:publicains en fonction de leursmérites propres, en

tantque preuveséventuellesde la situation de l'utipossidetisjurisen 1821,
chaque foisqu'ilsauront étéprésentéscomm telspar lesParties.Celadit,
il existe un certain rapport entre cette question et ce que les Parties ont
appeléles effectivitésue la Chambre va maintenant examiner.
57.Commeon l'adéjadit, El Salvadorprétend que le principe de l'uti
possidetisjuris est le principal, mais non le seulélémentjuridiquepren-
dre en considération pour la détermination de la frontière terrestre.l a
présenté en outre à cet égard une série d'arguments appelés soit«argu-
ments d'ordre humai.n» soit arguments fondés sur des «effectivités».
Pour ce qui est des textes applicables, la justificatiodu recours à ces
arguments d'ordre humain ou effectivités estla seconde partie de l'ar-
ticle26 du traité générad le paix de 1980,déjacité,qui prévoit que laJoint Frontier Commission "shall also take into account other evidence
and arguments of a legal, historical, human or any other kind, brought
before it by the Parties and admitted under international law". Honduras
also recognizes a certain confirmatory role for effectivités,and has sub-
mitted evidence of acts of administration of its own for that purpose, or
to show that its own effectivitésin the areas concerned were stronger than
those of El Salvador;but at this stage of the Chamber's analysis, it willbe
convenient to examine in particular certain arguments of El Salvador.

58. The factual considerations which El Salvador has brought to the
attention of the Chamber fall into two categories.On the onehand, there
are arguments and material relating to demographic pressures in El Sal-
vador creating a need for territory, as compared with the relatively

sparsely populated Honduras; and on the other the superior natural
resources (e.g., water for agriculture and hydroelectric power) said to be
enjoyed by Honduras. On the firstpoint, El Salvador apparently does not
claim that a frontier deriving from the principle of the utipossidetisjuris
could be adjusted subsequently (except by agreement) on the grounds of
unequalpopulation density, and this isclearly right. It willbe recalled that
the Chamber in the Frontier Disputecase emphasized that even equity
infra legem, a recognized concept of international law, could not be
resorted to in order to modify an established frontier inherited from
colonization, whatever its deficiencies (see I.C.J. Reports 1986, p. 633,
para. 149).El Salvador claims that such an inequality existed even before
independence, and that its ancient possession of theterritories in dispute,
"based on historic titles, is alsobased on reasons of crucial human neces-
sity". The Chamber will not lose sight of this dimension of the matter; but
it isone without direct legal incidence. For the utipossidetisjuris,theques-
tion is not whether the colonial province needed wide boundaries to
accommodate its population, but where those boundaries actually were;

and post-independence effectivités, here relevant, have to be assessed in
terms of actual events, not their social origins. As to the argument of
inequality of natural resources,the Court, inthe caseconcerning the Con-
tinentalShelf(Tunisia/Libyan ArabJamahiriya),took the view that econ-
omic considerations of this kind could not be taken into account forthe
delimitation of the continental shelf areas appertaining to two States
(I.C.J.Reports 1982, p. 77,para. 107);still less can they be relevant forthe
determination of a land frontier which came into existence on indepen-
dence.

59. Afurther category of considerations urged by El Salvador relates to
the alleged occupation of thedisputed areas by Salvadorian citizens, their
ownership ofland in those areas, the supply of public servicesthere by the
Government of El Salvador, and its exercisethere ofjudicial, administra-commission mixte de délimitationtiendra également«compte desautres
preuves, thèses et a.rgumentations d'ordre juridique, historique ou
humain et de tous autres élémentsprésentép sar les Parties et admissibles
en droitinternational ».Le Honduras, lui aussi,reconnaît aux effectivités
une certaine fonction de confirmation et à cettefin, ou pour montrer que
ses propres effectiviti:~dans les zones concernées avaient plus de force
que celles d'El Salvador, il a de son côté soumisdes élémentsde preuve
relatifsà des actes d';idministration de sa part; cependant,àce stade de
l'analyse àlaquelle p~ocèdela Chambre, ilest plus commoded'examiner
en particulier certains argumentsd'El Salvador.
58. Lesconsidérationsde faitqu'El Salvador a portées àl'attention de

la Chambre se rangerit dans deux catégories. D'une part, il y a les argu-
ments et les documeiits qui ont trait à une pression démographique en
El Salvador,quicréeraitun besoin de territoire, alors que le Honduras est
relativementpeu peuplé;etd'autre part laplus grandedotationde celui-ci
en ressources nature:lles (par exemple l'eau pour l'agriculture et la
production d'électricité). Surle premier point, El Salvador, apparem-
ment, ne soutient pas qu'une frontière découlantde l'utipossidetisjuris
puisse être rectifiéeultérieurement (sauf par voie d'accord) en raison
d'une densitéinégale (depopulation, etilestclair qu'ilen estbienainsi. On
sesouviendra que la Chambre constituéedans l'affaire du Différendfion-
talier a soulignéque rnêmel'équitéinfra legem,concept reconnu en droit
international, ne poiivait être invoquée pour modifier une frontière
établiehéritée de lac~~lonisationq, uelles que fussent les insuffisances de
cette frontière (voir C.I.J. Recueil1986, p. 633, par. 149). El Salvador
soutient qu'une telle inégalité existaitmêmeavant l'indépendance, et il
ajoute que sa possession de longue date desterritoires en litige,fondée
sur des titres historiques, repose aussi sur des nécessitéshumaines

vitales».La Chambrene perdra pas de vue cetaspect de la question, mais
il n'a pas d'incidence juridique directe. Pour I'uti possidetisjuris, il ne
s'agitpas de savoir si la province coloniale avaitbesoin de vastes limites
pour accueillir sa population, mais bien où se trouvait effectivement
l'emplacement de ces limites; et les effectivitéspostérieures l'indépen-
dance, lorsqu'elles sont pertinentes, doivent être appréciées en fonction
de faits concrets et non pas de leurs causes sociales.Quant àl'argument
concernant l'inégalitc:des ressources naturelles, la Cour, dans l'affaire
concernant le Plateau continental (Tunisie/Jamahiriya arabe libyenne),
a estiméque les com;idérationséconomiquesde ce genre ne pouvaient
pas être prises enconlpte pour la délimitation des zones de plateau con-
tinental relevant des deux Etats (C.I.J. Recueil 1982, p. 77, par. 107);
or ces considérations sont encore moins pertinentes pour la déter-
mination d'une frontière terrestre qui est néeau moment de I'indépen-
dance.
59. Une autre categorie de considérations qu'a en outre fait valoir
El Salvadorconcernel'allégationque leszonesen litigesont occupéespar
des citoyens salvadoriens, que ceux-cipossèdentdesterres dans leszones

en question, que le Gouvernement salvadorien y assure des servicestive and political competences, and militas. jurisdiction. On this basis,
El Salvador makes the following claims :
"1. That, by virtue of the practice of effective administrative con-
trol, the 'animus'onthe pari of the administrative organs of state of
El Salvador to possess these disputed territories has been expressly

demonstrated.
2. That, in consequence, El Salvador has satisfied the require-
ments of 'effectivitéb 'y means of the effective exercise of State
authority over the territories claimed by Honduras, such authority
havingbeen exercised continuously and notoriously through a quite
incontrovertible administrative system.
3. That, alongside the 'animusoccupandi: El Salvador has exer-
cised and continues to exercise a physical possession ofthese territo-
ries which can in no sense be categorized as fictitious.
4. That, by means of these 'effectivités'E , l Salvador has suffi-
ciently proven the existence of the two elements which are necessary
in order to establish sovereign title and the manifestation of State
authority."

These claims by ElSalvador relateboth to areas which itasserts appertain
to itonthe basis ofthe utipossidetisjurisbd ourivedrfyom consider-
ation of titulosejidales,and to areas lying outside the lands comprised in
those titulos.It appears however that El Salvador no longer maintains the
far-reaching reliance on administrative control and effectivitéspresented
in its Reply and quoted in the preceding paragraph; at the hearings, its
counsel contended only that effectivitéscould be taken into account to
confirm the titulos ejidales,or independently of them, in some marginal
areas of limited size,where there is no such applicable title.

60. Honduras rejects the applicability of any argument of "effective

control"; it suggeststhatthat concept only refers,in the terms of the Arbi-
tral Award in the Guatemala/Honduras arbitration (quoted in para-
graph 28 above), to administrative control during the period prior to
independence, based on the will of the Crown of Spain, and that El Sal-
vador's theory of "administrative control" is anachronistic. Sofar as acts
of administrative control subsequent to independence are concerned,
Honduras considers that,at least since 1884,no acts of sovereignty in the
disputed areas can be relied on inviewofthe duty to respect the status quo
in an area of dispute. It has however presented considerable material (as
an Annex to its Reply) to show that Honduras also can rely on arguments
of ahuman kind, that thereare "human Settlements"of Honduran nation-
als in the disputed areas in al1six sectors, and that various judicial and
other authorities of Honduras have exercised and are exercising their
functions in those areas. This material has been presented under such
headings as: criminal proceedings; police or security; appointment of
Deputy Mayors;public education; payment of salaries of employees andpublics et y exerce des compétencesjudiciaires, administratives et politi-
ques ainsi que militaires.Sur cette base, El Salvador affirme ce qui suit:

1. L'exercice:effectif des fonctions administratives démontre
expressément l'intention des organes gouvernementaux de 1'Etat
d'El Salvador de posséder cesterritoires contestés;

2. En con~équ~ence E,l Salvador répond aux critères d'effectivité
en exerçanteffectivementson autoritésurlesterritoires revendiqués
par leHonduras, autoritéqui aété exercéedefaçoncontinue etmani-
feste par unsysté:me administratifincontestable;

3. En plus d'avoir manifestésa volonté d'occuper ces territoires,
El Salvador y il exercé et continue d'y exercer une possession
concrètequi ne peut en aucun casêtre qualifiéede fictive;
4. Par ceseffectivités,El Salvador asuffisammentprouvé qu'exis-

tent les deux éléments nécessaires a l'établissementde sa souverai-
netéet à la manifestation de l'autoritéde 1'Etat.»

Ces prétentions d'El Salvador concernent àla fois les zones qu'il affirme
lui appartenir au titre de la frontière qui ressort de l'examen des titulos
ejidales,en vertu du principe de l'utipossidetisjuris, et des zones situées

en dehors du territoire couvert par ces titulos. Il semble cependant
qu'El Salvador n'accorde plus a l'autorité administrativeet aux effecti-
vitéslepoids considérablequ'illeurattribuaitdans saréplique,dont ilest
fait mention dans le paragraphe précédent; à l'audience, son conseil a
soutenu seulement que la Chambre pourrait tenir compte des effectivités
pour confirmer les titulos ejidales, ou, indépendamment de ces titulos,
dans certaines zones marginales d'étendue limitée, lorsqu'il n'existepas
de tels titresusceptit,les d'être prisen considération.
60. Le Honduras nie le bien-fondé de tout argument relatif au
«contrôle effectif)); à son avis, cette notion vise seulement, selon les
termes de la sentence arbitrale dans l'affaire de l'arbitrage Guatemala/
Honduras (citéeau paragraphe 28 ci-dessus), l'autorité administrative
exercée au cours de la période antérieure à l'indépendance selon la
volontéde la Couronne d'Espagne, et que la théorie du ((contrôle admi-

nistratif)) mise en avant par El Salvador est anachronique. En ce qui
concerne les actes d'iine autoritéadministrativepostérieurs a l'indépen-
dance, le Honduras considèreque,tout au moins depuis 1884,iln'est pas
possible, étantdonnéqu'il existeun devoir de respecter le statu quodans
une zone en litige, de:s'appuyer sur un acte quelconque de souveraineté
accompli dans une de ceszones. Il a présentécependantune documenta-
tion considérable, diins une annexe de sa réplique, qui montre que le
Honduras peut aussis'appuyer sur desarguments d'ordre humain, qu'il y
a une ((présencehumaine» de citoyens honduriens dans chacun des
sixsecteursdes zones en litige,etquediverses autoritésdu Honduras, soit
d'ordre judiciaire, soit d'un autre type, ont exercéet exercentleursfonc-remuneration to public officiais; land concessions; transfer or sale of
immovable property; registration of births; registration of deaths; and
miscellaneous, including parish baptismal records.

61. Both Parties have invoked, in relation to this claim of El Salvador,
the analysis in the Judgment of the Chamber of the Court in the Frontier
Dispute case of the relationship between "titles" and "effectivités"
(I.C.J. Reports 1986, pp. 586-587,para. 63). As already noted above, the
Chamber in that case was dealing with the "colonial effectivités",i.e.,the
conduct of the administrative authorities during the colonial period,
whereas theacts relied on by El Salvador inthe presentcaseoccurred after

theindependence of thetwoStates, and in some cases invery recent years.
The Chamber in the Frontier Dispute case referred also (inter alia) to the
hypothesis of administration of a disputed territory by a State(not a colo-
nial sub-division) other than the one possessing legal title (loc.cit.,p. 587);
it may be taken to have had post-colonial effectivitésalso in mind. The
passage in question reads as follows :

"The roleplayed inthiscase bysuch effectivitésiscomplex, and the
Chamber will have to weigh carefully the legal force of these in each
particular instance. It must however state forthwith, in generalterms,
what legal relationship exists between such acts and the titles on
which the implementation of the principle of uti possidetis is
grounded. For this purpose, a distinction must be drawn among
several eventualities. Where the act corresponds exactly to law,
where effective administration isadditional to the utipossidetisjuris,
the only role of effectivitéis to confirm the exercise of the right
derived from a legal title. Where the act does not correspond to the
law, where the territory which is the subject of the dispute is effec-
tively administered by a Stateother than the one possessing the legal
title, preference should be given to theholder of the title. In the event
that the effectivitédoesnot CO-existwith any legal title, it must invar-
iably be taken into consideration. Finally, there are cases where the
legal titles not capable of showing exactly theterritorial expanse to
which it relates. The effectivitéscan then play an essential role in

showing how the title is interpreted in practice." (I.C.J. Report1986,
pp. 586-587,para. 63.)
62. With regard to the interrelation oftitle and effectivitéi,tshould how-
ever be borne in mind that the titulos submitted to the Chamber by both
Parties, including the "forma1 title-deeds to commons" are not what are
here referred toas "the titles on which theimplementation oftheprinciple
of utipossidetisis grounded"; as already explained, they can be comparedtions dans ceszones. Cette documentation a étéprésentéesou lsstêtesde
chapitre suivantes: procès criminels; police ou sécurité;nomination
de maires adjoints; éducation publique; versement de salaires aux
employés et rémunkration de fonctionnaires publics; concession de
terres; actesdetransniission oude ventedebiensimmobiliers; registresde
naissances; registrescledécès;et documentsdivers, ycompris descertifi-

cats de baptêmede p;aroisses.
61. Les deux Parties ont invoqué, au sujet de cette prétention
d'El Salvador, 1'analq.sque l'ontrouvedans l'arrêd t e la Chambre consti-
tuéepar laCour dans l'affairedu Différendfrontalierau sujet delarelation
entre les «titres» et les «effectivités» (C.I.J. Recueil 1986,p. 586-587,
par. 63).Commeon l'a déjàfait observer, la Chambre, dans cetteaffaire,
traitait des~effectivitéscoloniales », c'est-à-dire du comportement des
autorités administratives à l'époque coloniale, alors que les actes invo-
quéspar El Salvador dansla présenteaffairesesontproduits aprèsl'indé-
pendance desdeux Etats, et dans certains cas cestoutes dernièresannées.
La Chambre constituée dans l'affaire du Différendfrontalier a aussi
évoqué (entreautres choses) l'hypothèse de l'administration d'un terri-
toire en litige par un Etat (pas une subdivisioncoloniale)autre que celui
qui possède le titrejuridique (loc.cit.,p. 587); on peut considérer qu'elle
avait également a l'esprit les effectivitéspostcoloniales. Le passage en
question se litcommr:suit :

«le rôle joué en la présente affaire par [ces] «effectivités» est
complexe, etlaChambre auraà pesersoigneusementleurvaleurjuri-
dique dans chaque cas d'espèce.Elle doit cependant indiquer dès à
présent,en term':sgénéraux,la relationjuridique qui existeentre les
« effectivités»et lestitresservant de base a la mise en Œuvredu prin-
cipe de l'utipossidetis. cet effet,plusieurséventualitésdoiventêtre
distinguées.Darislecasoù lefaitcorrespond exactement au droit, où
une administration effectives'ajoutea l'utipossidetisjuris, 1'«effecti-
vité» n'intervient enréalitéque pour confirmer l'exercicedu droit né

d'un titrejuridique. Dans lecasoù lefait ne correspond pas au droit,
où leterritoireobjet du différendestadministréeffectivementparun
Etat autre que cr:luiqui possèdeletitrejuridique, il ya lieu de préfé-
rerletitulairedu titre. Dans l'éventualioù l'aeffectivité»ne coexiste
avec aucun titrc:juridique, elle doit inévitablement être prise en
considération. Il est enfin des cas où le titre juridique n'est pas de
nature à faire apparaître de façon précisel'étendue territoriale sur
laquelle ilporte. Les«effectivités»peuventalorsjouer un rôleessen-
tiel pour indiquer comment le titre est interprétédans la pratique. »
(C.I.J. Recueil1!)86,p. 586-587,par. 63.)

62. Pour ce qui est desrelations qu'entretiennent mutuellementtitre et
effectivité,il y a lieu toutefois de garder présent a l'esprit que lestulos
soumis a la Chambre par l'une et l'autre Partie, y compris les «titres offi-
ciels de terrainscominunaux »,ne sont pas de ceux qui, dans letexte cité
ci-dessus,sont appellis «titres servant de base a la mise en Œuvredu prin-to "colonial effectivités"t,o the extent that they areacts of effectiveadmin-
istration by the colonial authorities,not acts ofprivate individuals. What
the Chamber has to do in respect of the land frontier is to arrive at a con-
clusion as to the position of the 1821utipossidetisjuris boundary;to this
end it cannot but take into account, for reasons already explained, the
colonial effectivitéas reflected in the documentary evidence of the colo-
nial period submitted by the Parties. The Chamber may have regard also,
in certain instances,to documentary evidence ofpost-independence effec-
tivitéswhen itconsiders that they afford indications in respect of the 1821
utipossidetisjuris boundary, providing a relationship exists between the
effectivitéconcerned and the determination of that boundary.

63. It isin connection with evidence of effectivitésafterthedate of inde-

pendence that El Salvador made a particularapplication to the Chamber,
which should herebe mentioned. During the hearings, counsel for El Sal-
vador observed that that Government had
"experienced serious difficulties in furnishing to the Chamber the
full evidence of its effectivitésin certain disputed areas of the land
frontier which it would have liked to present. These have arisen as a
consequence of sporadic acts ofviolencewhich have been occurring
in some ofthedisputed areas. These havenot onlyproduced acertain
amount of interference with some ofthe governmental activities nor-
mally carried out by the Government of El Salvador in these areas,
but have alsobrought about a significant exodus on the part of the

normal population thereof ..."
In reply to a suggestion by counsel for Hondurasthat evidence of acts of
administrationinremote areas could befound not only in the areas con-
cerned but also incentral archives, counselalsostated that, "for al1sorts of
reasons that itisnot feasible for meto gointo now", there are noduplicate
records available in central registries and archives in El Salvador. The
Chamber fully appreciatesthe difficulties experienced by El Salvador in
collecting its evidence, caused by the interference with governmental
action resulting fromacts ofviolence. Itcannot however apply a presump-
tion that evidence which is unavailable would, if produced, have sup-
ported aparticular party's case; stilllessapresumption ofthe existence of

evidence which has not been produced.

64. In view of the difficulties, however, El Salvador made a specific
request to the Chamber. Counsel observed that both Parties had repeat-
edlystated that they were exercising authority overthe disputed sectors of
the land boundary, and both Parties had maintained that these sectors
were populated by inhabitants of their respective nationality and origin,
and asked: "How then is the Chamber to decide on these conflicting
claims when one of the Parties, through no fault whatsoever of the othercipe de I'utipossideti»;comme on l'adéjàexpliqué,on peut lescomparer
à des ((effectivitésc:oloniales», dans la mesure où ce sont des actes
d'administration effective de la part des autorités coloniales, et non des
actes accomplis par ties particuliers. Ce que la Chambre doit faire en ce
qui concerne la frontière terrestre, c'est de parvenirà une conclusion
quant a l'emplacement de la frontière de l'utipossidetisjuris de 18;elle

ne peut que prendre en considération a cette fin, pour des raisons déjà
exposées,les effectivitéscoloniales dont font étatles élémentsde preuve
documentaire de la période coloniale qu'ont déposésles Parties. La
Chambre peut aussitenir compte, dans certains cas,d'éléments de preuve
documentaire qui découlent d'effectivitéspostérieures à l'indépendance
quand elle estime que ces élémentsapportent des précisionssur la fron-
tièrede l'utipossidet,juris de 1821, à condition qu'il existeune relation
entre les effectivitésncause et la détermination de cettefrontière.
63. C'est a propos des élémentsde preuve liésaux effectivitésposté-
rieuresà la datede l'indépendance qu'El Salvadora adresséa laChambre
une demande partici~lièrequ'il y a lieu de rappeler ici. A l'audience, le
conseil d'El Salvadoira déclaréque son gouvernement

«[a]connu de g1,avesdifficultéspourfournir à la Chambre toutes les
preuves qu'il aiirait souhaité présenterde ces «effectivités » dans
certains secteur:;controversésdelafrontièreterrestre.Cesdifficultés
sont liéesa des actes sporadiques de violence qui se sont produits
dans certaines deszonesen litige.Ceux-ci n'ont pas seulementquel-
que peu perturbé certaines des activitésgouvernementalesnormale-
ment exercées par le Gouvernement d'El Salvador dans ces
zones, maisils ont par ailleursentraînéchez la population habituelle

de ceszonesun exode notable ..»
En réponse a une siiggestion du conseil du Honduras, pour lequel on
pouvait trouver despreuves d'actes d'administration accomplis dans des
zones reculéesnon seulementdans les zonesconcernéesmais aussi dans
lesarchivescentrales, leconseil d'ElSalvador aégalementdéclaré :«pour
toutes sortes de raisons qu'il m'est impossible d'exposer ici», il n'existe
pas de doubles dans les archives et registres centraux d'El Salvador. La

Chambre comprend toutes les difficultés qu'a eues El Salvador pour
réunirsespreuves ~LL faitquel'action gouvernementaleétaitentravéepar
des actes de violence:.Elle ne saurait cependant présumerqu'un élément
de preuve qui n'est pas disponible aurait, s'ilavait étéproduit, plaidé en
faveur de la cause de l'une des parties; et encore moins ne saurait-elle
présumer l'existenced'un élémend te preuvequi n'a pas étéproduit.
64. Cependant, étant donné les difficultésen question, El Salvador a
adressé à la Chambre une demande particulière. Sonconseil, aprèsavoir
faitobserver que l'urieetl'autre Partieavaient a plusieursreprises déclaré
qu'elles exerçaient lmr autorité sur les secteurs en litige de la frontière
terrestre et qu'elles avaient affirmé que les habitants de ces secteurs
étaientde leurnationalitérespectiveetoriginaires de leurpaysrespectif, a
posé laquestion sui\.ant: ((Comment la Chambre peut-elle donc statuerParty, has been unable to present full evidence of its 'effectivités'On
behalf of the Government of El Salvador, counsel then presented the fol-
lowing request :

"the Government of El Salvador hereby requests that the Chamber
consider exercising its functions pursuant to Article 66 of the Rules
of Court with regard to the obtaining of evidence in situin the dis-
puted areas of the land frontier. The objective would be to establish
the true situation of these disputed territories, over which both Par-
ties to this litigation have alleged that they maintain authority and
control.
In addition, the Government of El Salvador would welcome any
order by the Chamber pursuant to Article 67 of the Rules of Court,
arrangingfor an enquiry or an expertopinion on these matters andto
the same ends."

This request was reaffirmed by the Agent of El Salvador in his closing
address at the hearings. The Government of Hondurasmade no objection
to the course proposed by El Salvador.

65. At the close of the oral proceedings, the President of the Chamber
stated that the Chamber considered that it was not yet in a position to
reach a decision onwhether itwouldbe appropriate inthe caseto exercise
its powers under Articles 66 and 67 of the Rules of Court, and would

announce its decision in due course. The Parties were subsequently
informed that, after deliberation,the Chamber had decidedthat itdid not
consider it necessary to exercise its functions with regard to the obtaining
of evidence, as contemplated by Article 66 of the Rules of Court, in the
disputed areas of the land frontier, as suggested by El Salvador, nor did it
consider itnecessary to exercise itspowers, under Article 50of the Statute
and Article 67 of the Rules of Court,to arrange for an enquiry or expert
opinion inthe case.

66. The Chamber willexamine in relation to each disputed sector ofthe
land boundary the evidence of post-independence effectivitépresented
byeach Party. Itcannot beexcluded, however,that evenwhen such claims
of eflectivitéare given their due weight, the situation may arise in some
areas whereby a number of the nationals of the one Party will,following
the delimitation of thedisputed sectors, find themselves livinginthe terri-
tory of the other, and property rights apparently established under the

lawsofthe one Party willbe foundto have beengranted over land which is
part of the territory of the other.The Chamber has every confidencethat
such measures asmaybe necessary to take account ofthissituation willbe
framed and carried out by both Parties, in fullrespect for acquired rights,sur ces demandes en conflit si l'une des Parties, sans que ce soit aucune-
mentla faute de l'autre, n'a pas réussiapporter la preuveentière de ses
«effectivités»?» Au nom du Gouvernement salvadorien, le conseil a
alors présenté lademande ci-après :

«le Gouvernement d'El Salvador demande donc présentement que
la Chambre envisage d'exercer, conformément à l'article 66 du
Règlement de la Cour, ses fonctions relatives à l'établissement des
preuves surleslieux dans leszones litigieusesde lafrontièreterrestre.
Lebut serait de tléterminerlavéritable situation de cesterritoires en
litigesur lesquel:;lesdeux Parties l'instance allèguentqu'ellesexer-
centl'autoritéet le pouvoir.
De plus, le Gouvernement d'El Salvador accueillerait avec satis-
factiontoute ordonnance que,conformément àl'article 67du Règle-
ment de la Cour, rendrait la Chambre, portant qu'ily a lieu de faire
procéder à une enquêteou à uneexpertise sur lesmêmesquestions et
aux mêmesfins.»

Cette demandea été lormuléede nouveau par l'agent d'El Salvador dans
la déclaration finale qu'il a faitel'audience. Le Gouvernement hondu-
rien n'a pas formulé d'objection a l'égardde la méthode proposéepar
El Salvador.
65. Lorsde la clôture de laprocédure orale,leprésidentde la Chambre
a déclaréque celle-ci estimait qu'elle n'étaitpas encore en mesure de
parvenir a une décisionsur la question de savoir s'il convenaiten l'espèce
qu'elleexerce sesfaciiltésenvertu desarticles66et67du Règlementde la
Cour, et qu'elle annoncerait sa décision le momentvoulu. Les Parties ont
par lasuiteété inforrriéesqu'après avoirdélibéréla Chambre avaitdécidé
qu'ellenejugeait pas nécessaired'exercer sesfacultésrelatives al'établis-

sement des preuves, ainsi que l'envisage l'article6 du Règlementde la
Cour, dans leszones anlitigedelafrontièreterrestre,commele demandait
El Salvador, et qu'elle ne jugeait pas non plus nécessaire d'exercer ses
facultés,envertudel'article 50du Statut etdel'article67du Règlementde
la Cour,pour faireprocéder à une enquête ou à une expertiseen l'espèce.

66. LaChambreexaminera pour chaquesecteuren litigede lafrontière
terrestre les preuvesd'effectivitéspostérieuresàl'indépendance présen-
tées parchaque Partie. Cependant, on ne peut exclure, mêmeen accor-
dant tout le poids qu'elles méritentàces affirmations d'effectivités,que
dans certaines zones des ressortissants de l'une des Parties se trouvent
vivre,a l'issuede la clélimitationdes secteurs en litige, sur le territoire de
l'autre Partie, et que (lesdroits de propriété apparemment établisenvertu
des loisde l'une desParties serévèlentavoirétéaccordés sur desterresqui
font partie du territoire de l'autre. La Chambre est convaincue que les

mesures qui seraient: nécessaires pour tenir compte de cette situation
serontélaboréeset exécutéepsar lesdeux Parties dans le respecttotal des401
DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (AUS)GMENT)

and in a humane and orderly manner. In this regard, the Chamber notes
with satisfaction the recognition, in ajoint declarationmade by the Presi-
dents ofthe two Parties in San Salvador on 31July 1986,of the need to set
up "...una ComisionEspecialqueestudieyproponga solucionesa losproble-
mas humanos, civilesy economicosquepudieran afectar a susconnacionales,
una vezresuelto elproblema fronterizo ... "(".. a Special Commission to
study and propose solutions for the human, civiland economic problems
which may affect their compatriots,once the frontier problem has been
resolved ...").
67. There has also been some argument between the Parties about the
"critical date" in relation to this dispute. The principle of utipossidetis
jurisis sometimesstated inalmost absolute terms, suggesting that the posi-
tion at the date of independence is always determinative; in short, that no
other critical date can arise. As appears from the discussion above, this
cannot be so. A later critical date clearly may arise, for example, either
from adjudication or from a boundary treaty. Thus, in the previous Latin
Arnerican boundary arbitrations it isthe awardthat isnow determinative,
even though itbebased upon aviewof the utipossidetisjurisposition. The
award's viewofthe utipossidetisjuris position prevails and cannot now be
questioned juridically, even if it could be questioned historically. Sofor

such aboundary the date oftheawardhas becomea new and later critical
date. Likewise there can be no question that the parts of the El Salvador/
Honduras boundary fixed by the General Treaty of Peace of 1980now
constitute the boundary and 1980is now the critical date. If the utipossi-
detisjurisposition can be qualified by adjudication and bytreaty, theques-
tion then ariseswhether it can be qualified in other ways, for example, by
acquiescence or recognition. There seemsto be no reason in principle why
these factors should not operate, where there is sufficient evidence to
show that the parties have in effect clearly acceptedvariation, or at least
an interpretation, of the utipossidetisjuris position.

68. The first disputedsector ofthelandboundary runs fromthe agreed
tripoint where the frontiers of El Salvador, Guatemala and Honduras

converge, a point referred to in Article 16of the 1980General Treaty of
Peace as the first of the "sections which do not giverise to controversy",
and defined as the "point known as ElTrifinioonthe summit ofthe Cerro
Montecristo". This tripoint was defined by a Special Commission com-
prised of representatives of the three States in a document drawn up ondroits acquiscomme dans un soucid'ordre et d'humanité.A cet égard,la
Chambre constate a\.ec satisfaction que les présidentsde l'une et l'autre
Partie ont,parune diclaration communedu 31juillet 1986,reconnu qu'il
fallait mettre en place «...una ComisibnEspecialque estudiey proponga
solucionesa losproblemashumanos, civilesy economicosquepudieran afec-
cara sus connacionak?~u , na vezresueltoelproblemafronterizo ..»(« ..une
commissionspéciale chargéed'étudieret de proposer des solutions aux
problèmes humains, civils et économiques susceptibles d'affecter leurs
coressortissants, une fois qu'aura été résolu le problème frontalier ..»).

67. Des divergences de vues se sont aussifaitjour entre les Parties au
sujet de la «date critique » en ce qui concerne le présent différend.Le
principe de l'utipossl'detjuris est quelquefoisaffirméen termespresque
absolus, comme si la situation à la date de l'indépendance était toujours
déterminante; comme si, en bref, il ne pouvait y avoir d'autre date cri-
tique.Or,comme ilressort del'analyseci-dessus,ilnesauraitenêtreainsi.
Manifestement, une date critique ultérieure peut apparaître,par exemple
par suited'une décis.iond'unjuge ou d'un traité frontalier.Ainsi, dans le
cas des précédents arbitrages latino-américains relatifs à des frontières,
c'est maintenant la sentence arbitrale qui est déterminante, bien qu'elle
soitfondéesur une ccrtaine appréciationde la situation découlant de I'uti
possidetisjuris. L'appréciation quefaitlasentencede la situationrésultant
de I'utipossidetisjuris prévaut, etelle ne peut maintenant êtreremise en
question du point de vuejuridique, même se illepeutl'êtredu point devue
historique. Ainsi,pour de tellesfrontières,la datede la sentence est deve-
nue une nouvelle date critique,une date postérieure. Demême,il ne peut
faire aucun douteque les segments de la frontière entre El Salvador et le
Honduras qui ont étci éfinis parle traité généradle paix de 1980consti-

tuent maintenant la frontière, et que 1980est maintenant la date critique.
Si la situation résulta.ntde l'utipossidetisjuris peut êtremodifiéepar une
décisiond'unjuge et parun traité,laquestionsepose alors de savoir sielle
peut être modifiée d'autres manièresp ,ar exemple par un acquiescement
ou une reconnaissanc:e.Il n'ya semble-t-ilaucuneraison, en principe, pour
que ces facteurs n'entrent pas en jeu, lorsqu'il y a assez de preuves pour
établirque les parties ont en fait clairementaccepté une variante, outout
au moinsune interprktation, de la situation résultantde l'utipossidetisjuris.

PREMII!RSECTEURDE LA FRONTIÈRETERRESTRE

68. Le premier secteur litigieux de la frontière terrestre commence au
tripoint qui a fait l'objet d'un accord où convergent les frontières
d'El Salvador, du Guatemala et du Honduras, un point qui est visé à
l'article 16du traité,;énéralde paix de 1980comme étantle premier des

((secteurs qui ne sont pas sujets a contestation)) et qui est défini comme
étantle «point appeléElTrifinio, sur le sommet du Cerro Montecristo D.
Ce tripoint a été défini paurne commission spécialecomposéede repré-23/24 June 1935in Chiquimula, Republic of Guatemala. There is never-
theless a discrepancy between the contentions of the Parties as to the co-
ordinates of latitude and longitude to define the position of the agreed
tripoint. It however appearsthat the different CO-ordinatesgiven by the
Parties infactdesignate the same point, the discrepancyresulting fromthe
choice of a different datum; as explained below (paragraph 103),the
Chamber will, when defining the boundary line, use the CO-ordinates
appropriateto themaps used to illustrate theJudgment.Thedisputed sec-
tor is bounded at the other end by the most westerly point of the second
agreed section of the boundary, referred to in Article 16of the General
Treaty of Peace as the "summit of the Cerro Zapotal". These two points

are indicated as points A and E on sketch-map No. A-l annexed, which
alsoindicates the claims ofthe twoPartiesas tothe course ofthe boundary
between them; according to El Salvador, it should follow the line A-B-
Br-C-D-E on sketch-map No. A-l ; according to Honduras it should fol-
low the line A-J-H-G'-F-E.

69. It is recognized by both Parties that the greater part of the area
between the lines put forward by them as defining the boundary corre-
spondstothearea of landthe subject ofa tituloejidalgranted in 1776tothe
Indian community of San Francisco de Citala, which was situatedin, and
under thejurisdiction of, the province of San Salvador. There issomedis-
pute between the Parties as to the interpretation of the survey record con-
tained inthe title. First,there isa small discrepancy as tothe courseof the
southern boundary of the land in the title; according to El Salvador, the
land granted in 1776was bounded by the line E-F-G-H on sketch-map
No. A-1,while according to Honduras the line was E-F-Gf-H. Secondly

there aretwo versions, also indicated on the sketch-map, of the course of
the boundary of the ejidoin thenorth-westcorner: El Salvador arguesfor
the line H-J-B-Br-C,and Honduras forthe line H-Hf-BI-C.Honduras also
claimsthat a subsequent titulo,that of Ocotepeque of 1818-1820(seepara-
graph 83),acommunity inthe province of Gracias a Dios, and thus now in
Honduras, includes a triangular piece of land (marked C-C'-D on sketch-
map No. A-1) which El Salvador regards as included in the Citala ejido.
El Salvador does not claim that the Citala ejido extended so far to the
north-west as the international tripoint of Cerro Montecristo,but claims
an intervening area (ABJ on sketch-map No. A-1), which was formerly
"crown lands" (tierras realengas), on the basis of eflectivités,a claim dis-
puted by Honduras. These questions will be considered in due course
(paragraphs 95 ff.below).

70. The main issue in dispute between the Parties is as follows. The
Citala title was based on a survey and grant carried out in 1776 by the

subordinate land judge (juez de tierras) based in the judicial district of
Chalatenango in the province of San Salvador, and was granted to thesentants des trois Etats, dans un document établi les23 et 24juin 1935 à
Chiquimula (République du Guatemala). Néanmoins, il y a divergence
entre lesthèsesdesParties,quant à lalatitude etlalongitude définissantla
position du tripoint quia fait l'objet d'un accord. Il sembletoutefois que
lescoordonnées différentesqu'ont fournieslesParties désignentenfaitle
même point,la divergencerésultant du choix d'un systèmede références
différent;comme il est expliqué plus loin(paragraphe 103),la Chambre
fera usage, lorsqu'elle déterminera la ligne frontière, des coordonnées

appropriéesaux cartc:squi servenà illustrerl'arrêt.Lesecteurenlitigeest
limité à l'autre extrémitépar le point le plus occidental du deuxième
secteur de la frontière quia faitl'objet d'un accordetqui, dans l'article 16
du traité généradle paix, est appelé((sommet du Cerro de Zapotal ».Ces
deux points sont indiquéspar les lettres A et E sur le croquis noA-1 ci-
inclus. Sont figurées aussisur ce croquis les prétentionsdesdeux Parties
au sujet du tracéde la frontière qui les sépare;selon El Salvador, cette
frontière devrait suivrela ligneA-B-B'-C-D-Esur lecroquis noA-1 ;selon
le Honduras, elledevrait suivrela ligneA-J-H-G'-F-E.
69. Les deux Parties s'accordent à reconnaître que la plus grande
portion de la zone situéeentre les lignesqu'elles proposent comme défi-
nissant la frontière correspond aux terres qui ont fait l'objet d'un titulo
ejidal accordéen 1776 àla communauté indienne de San Francisco de

Citala, qui setrouvait dans la province de San Salvador et sous lajuridic-
tion de celle-ci.Il existe un certain désaccord entre les Parties quantà
l'interprétation du procès-verbal d'arpentage figurant dans le titre.
Premièrement,il existe une légère divergencequant au tracéde la limite
méridionaleindiquéedans letitre; selon El Salvador, lesterres attribuées
en 1776étaient délimitées par la ligne E-F-G-H sur le croquis no A-1,
tandis que, selon le Honduras, elles l'étaientpar la ligne E-F-G'-H.
Deuxièmement, il existe deux versions, indiquées elles aussi sur le
croquis, du tracéde 1ilimite de l'ejidà l'extrémiténord-ouest: El Salva-
dor défendla ligne 14-J-B-Br-C,et le Honduras la ligne H-Hl-B'-C. Le
Honduras soutient aussi qu'un titulo postérieur, celui d'ocotepeque de
1818-1820(voir parag~raphe83) - Ocotepeque étantune communautéde
la province de Gracias a Dios, situéepar conséquent aujourd'hui au

Honduras - comprend une portion deterres de forme triangulaire (figu-
réepar les lettres-(Y-D sur le croquis noA-1)qu'El Salvador considère
comme comprise dans l'ejidode Citala. El Salvador ne prétend pas que
I'ejidode Citala s'étendaitau nord-ouest jusqu'au tripoint international
du Cerro Montecrist,~,mais il revendique une zone située entre les deux
(ABJ sur le croquis ri0A-l), qui faisait partie autrefois des ((terres de la
Couronne »(tierrasrelalengas),etillefaiten sefondant surdes effectivités;
le Honduras contestecetterevendication.Cesquestions seront examinées
en temps utile (paragraphes 95 et suivants ci-après).
70. La question essentielleen litige entre les Parties est la suivante
titre deCitala étaitfondésur un arpentage et une attribution de terres
effectuée en 1776par lejuez de tierras délégué du district judiciaire de
Chalatenango, dans laprovince de San Salvador, et il a étéaccordé àla SKETCH-MAPNO.A- 1

FirstSector- DisputedArea
-.-.,.. Agreed boundary

.............El Salvador claimed boundary
- - - - - Honduras clairned boundary
- Other claims mentioned in
Judgment
O Endpoint of disputed sector

R.Jupula Premier secteur - Zone en litige

,.,., Frontière ayant fait l'objet d'un

-------- Frontière revendiquée par
ElSalvador
---- Frontière revendiquée par
le Hnndiiras
--.........

__..___-------
__._.__-------Indian community of San Francisco de Citala under the jurisdiction of
that province. The survey and grant was carried out in the context of a
long-standing dispute, which involved also other areas, between the Indi-
ans of Citala and those of the community of Ocotepeque,inthe province
of Gracias a Dios, which provincebecame part of Hondurasat the time of
independence. It is the contention of El Salvador that in 1821,the boun-
dary of the two provinces was, in this area,defined by the north-eastern
boundary of the Citala ejido.
71. Honduras however drawsattention to what it regards as an excep-
tional feature of the procedure whereby the area in question was granted

to the Indians of Citala. When on 10 February 1776 the Indians of
San Francisco de Citala requested theChalatenango district sub-delegate
judge, Don Lorenzo Jiménez Rubio,to survey the land of the "mountain
of Tepanquisir", adjacent to their village, the decision of the judge was

"Estaspartes ocuranasuselioriaelSrJuesprincipalde Tierrasdeste

Reinopara queenvistadeIoqueespresan,y denoresidirjurisdicsionen
mipara 10quepretenden,porestarlasTierrasenestraliaProvincia. .."I
[Translation]
"Let these parties apply to His Lordship the Juez Principalde

Tierrasof this Kingdom sothat in view of what they Sayand since 1
have no jurisdiction for what they claim, as the lands arein another
province.. ."
The request was then brought by the community of Citala before the Juez
Principalde Tierras,whose decision was :

"... libro elpresentepor el qua1conzedo Facultadal Subdelegado del
partido de Chalatenango don Lorenzo Ximenez Rubio, para quepro-
zeda a lamedida de lamontalia de Tecpanguisir,quesolicitaelComun
de YndiosdelPueblodeSan FranciscoSitala, arreglandoseenTodoala
Real instruction,y pasando noticiaal Subdelegado de la Provinciade

GraciasaDios,para que este enterado,de quepor esteJuzgadopriba-
tiboseleha allanadolaJurisdiccionpara soloelpresenteCaso.Ynose
haga en contrariopor ningunpretexto ..."
[Translation]

". ..1deliver these presents to confer power on the Subdelegado of
the partido of Chalatenango, Don Lorenzo Jiménez Rubio, to pro-

'Practically al1the documents constituting evidence submitted to the Chamber in
this case are in the Spanish language; and rnany of them, dating from the 17th and
18thcenturies,employ the spellings ofthe period. Where the Chamber reliesinthe pres-
entJudgment on passages in these documents it will, for the sakeof clarity, set out the
originalSpanishtogether with atranslation.at translation sometirnesdiffersfromthe
translation into English or French supplied by one of the Partiesnt to Article 51,
paragraph 3,of the Rules of Court.communauté indienriede San Francisco de Citala, qui relevait de lajuri-
diction de laditeprovince.L'arpentage etl'attribution deterres ont eulieu
alors qu'un contentieux concernant aussi d'autres zones existait depuis
longtempsentre les 1ndiens de Citala et ceux de la communautéd'Ocote-

peque, dans la provirice de Gracias a Dios, province qui est devenue une
partie du Honduras lors de l'indépendance. El Salvador soutient qu'en
1821la limite des deux provinces était, dans cette zone, définie par la
limite nord-est del'%;id0de Citala.
71. Toutefois, le Honduras appelle l'attention sur le caractère excep-
tionnel, selon lui, de la procédure par laquelle la zone en question a été
octroyéeaux Indiens de Citala. Lorsque,le 10février1776,les Indiensde
SanFrancisco de Citda présentèrentunerequête aujuge sous-délégué du
district de Chalatenango, Don Lorenzo Jiménez Rubio, pour qu'il fasse
arpenter lesterres de la montagne de Tepanquisir »,limitrophes de leur
village,la décisiondn juge fut la suivante:

((Estaspartes ocuranasuserioriaelSrJuesprincipaldeTierrasdeste
Reinoparaqueenvistade 10queespresan,y denoresidirjurisdicsionen
mipara Ioquepretenden,porestarlasTierrasenestrariaProvincia ..»'

[Traduction]
«Que ces parties se présentent devant Sa Seigneurie M. le Juez
Principalde Tierras de ce Royaume, vu ce qu'elles demandent et vu
queje ne dispose pas despouvoirsnécessairespour agir dans lesens
demandéet que lesterres setrouvent dans une autre province ..»

Lacommunautéde Citala porta alorslarequêtedevantleJuezPrincipalde
Tierras,qui rendit la décisionci-après:

(...libroelpresentepor el qua1conzedoFacultadal Subdelegadodel
partido de Chabztenangodon Lorenzo XimenezRubio,para quepro-
zedaa lamedid~idelamontariade Teepanguisir,quesolicitaelComun
deYndiosdel PueblodeSan FranciscoSitala,arreglandoseenTodoala
Real instmccion,y pasando noticiaal Subdelegadode la Provinciade
Graciasa Dios,para queesteenterado,de quepor esteJuzgadopriba-
tiboselehaallanadolaJurisdiccionparasoloelpresenteCaso.Yno se
hagaencontrar,;~ porningunpretexto ..»

[Traduction]
«...je délivrela présentepour habiliter le Subdelegadodu partidode
Chalatenango, Don Lorenzo Jiménez Rubio, à procéder à l'arpen-

Pratiquementtous11socumentssoumisàlaChambrecommeélémentsdp ereuve
en l'espèce sont rédienslangue espagnole;et beaucoupd'entreeux, qui datent du
XVIIeet du XVIIIesiècle,se caractéristarune orthographede l'époque. Dansle
ellereproduira,parsoucideclartél,etexteoriginal espagnolavecunetraduction.Cette
traductiondiffère parfselatraductionenanglaisouenfrançaisquiaétéfournipear
l'une desPartiesconfonnémentàl'article51,paragraphe3,du Règlementde laCour. ceed to surveythemountain ofTecpanguisir asrequested bythe Indi-
ans ofthe villageof San Francisco de Citala, complying inal1respects
with the Royal regulations, and giving notice to the Subdelegadoof
the province of Gracias a Dios so that he may be aware that this
Juzgado privativo has entered into his area of jurisdiction for the
present case only and that no action inconsistent with this be taken
on any pretext ..."
When the Citala Indians were granted a title over the Tepangüisir lands

in July 1776, those lands were specifically stated to be "tierrasrealengas
[crown lands] on the mountain of Tepangüisir in the province of
Gracias a Dios". On this basis, Honduras contends that the area of the
ejidoso granted then fellwithin thejurisdiction ofthe Honduran province
of Gracias a Dios. Theprovinciàl boundary in 1821,according to Hondu-
ras, therefore coincided, not with the north-eastern boundary ofthe Citala
ejido,dividingitfrom thelands ofthe community ofOcotepeque, but with
the otherboundaries of that ejido,dividing it from the lands of the Citala
community within the province of San Salvador; and this is the line
(H-G'-F-E) claimed by Honduras, indicated on sketch-map No. A-1.
El Salvador disputes this view of the matter, principally on the ground
that the effect of the grant of anidoover lands in one province, to a com-
munity situate in another, was that the administrative control over the
lands of the ejidowas thereafter exercised fromthe province of the com-
munity to which the grant had been made, and that,forthe purposes ofthe
utipossidetis juris, this signified that the lands of the ejido would come
under the sovereignty of the State which succeeded to that province.

72. The Chamber considers however that it is not required to resolve
this question,since there is a further important element which the Cham-
ber finds to be decisive, which requires to be carefully stated. The evi-
dence before the Chamber shows that it was only in 1972that Honduras
first advanced its contention that the West,south and east boundaries of

the lands of the Citala ejido(the line H-G'-F-E) should be the boundary
between the two States. During al1previousnegotiations, whilethe Parties
had been in dispute asto the location of the frontier in this sector, and no
admission had been made by Honduras on that point, the negotiations
were conducted on the basis,accepted by both sides, that itwas the boun-
dary between the ejidos of Citala and Ocotepeque that defined the
frontier.
73. It will be useful in this connection to recall negotiations between
the Parties in the years 1881and 1884,as well as events in 1914and 1935,
which will be dealt with in turn; but the Chamber will first consider the
question of the propriety of recourse to the record of previous negotia-
tions. It isofcourse well established,according to thejurisprudence ofthe
Court, and of the Permanent Court of International Justice, that it is not
open to the Chamber to

"take account of declarations, admissions or proposals which the tage de la montagne de Tecpanguisir, comme demandé par les
Indiens du village de San Francisco de Citala, en observant a tous
égardslesréglementationsroyales et enen informant le Subdelegado
de la province de Gracias a Dios pour qu'il sache que ce Juzgado
privativon'agit dans son ressort que pour la présente affaire et pour
qu'ilne soit prie,sous aucun prétextede mesureincompatible avecla
présente décision ..»

Lorsqu'un titre sur les terres de Tepangüisir fut attribué aux Indiens de
Citala, enjuillet 1776,ilfutexpressémentstipuléquelesterresenquestion
étaient «des tierra~ realengas [terres de la Couronne] situées sur la
montagne de Tepaiigüisir, dans la province de Gracias a Dios». Se
fondant sur ces circt~nstances,le Honduras soutient que l'aire de I'ejido
ainsi attribué étaita.lorsdans le ressort de la province hondurienne de
Gracias a Dios. Lalimite de laprovince,en 1821,coïncidait donc, d'après
le Honduras, non pas avecla limite nord-est de l'ejidode Citala, séparant
cet ejidodesterres dl:la communautéd'ocotepeque, mais avec les autres
limites dudit ejido, s,éparantce dernier des terres de la communauté de
Citala, dans la province de San Salvador; et telle est la ligne (H-G'-F-E)

revendiquée par le Honduras, qui est indiquée sur le croquis no A-1.
El Salvador conteste cette façon de voir, principalement au motif que
l'octroi d'un ejidosur des terres situéesdans une provinceà une commu-
nautésituéedans une autre province avait pour effet que l'autorité admi-
nistrativesur lestern:s de l'ejidoétaitdésormaisexercéepar laprovince de
la communauté bénéficiaire,et au motif que, aux fins de I'utipossidetis
juris, cela signifiait que les terres de I'ejidopasseraient sous la souverai-
netéde 1'Etatqui succéderait à cette province.
72. Toutefois,la Chambre estime qu'ellen'est pastenuede trancher la
question, puisqu'il existe un autre élémentimportant qu'ellejuge décisif
et qu'il convient d'exposer avec soin. Les élémentsde preuve dont la
Chambre dispose montrent que ce n'est qu'en 1972que le Honduras a,
pour la première fois, argué queles limites occidentale, méridionale et
orientaledesterres cleI'ejidodeCitala (laligneH-G'-F-E)devaientconsti-
tuer la frontièreentre les deux Etats. Au cours de toutes les négociations
antérieures,lesPartiesavaient été endésaccordquant àl'emplacement de
la frontièredans cesecteuret le Honduras n'avait rien admis sur ce point,
mais lesnégociationsfurentmenéessurlabasedu postulat, admis depart

et d'autre, que c'était la limiteentre les ejidosdetala et de Ocotepeque
qui définissait la frontière.
73. Il est utile, a ce sujet, de rappeler les négociations qui ont eu lieu
entre les Parties en:181et en 1884,ainsique les événementssurvenusen
1914et 1935,et qui :serontexaminésa leur tour; mais la Chambre exami-
nerad'abord laquestion desavoir s'ilestappropriédeseréférerauxdocu-
ments relatifs à des,négociations antérieures. Certes, il est bien établi,
selonlajurisprudence de laCour etcelledelaCour permanente deJustice
internationale, qu'iln'estpas loisiblea la Chambre de
((faire état des déclarations, admissionsou propositions qu'ont pu Parties may have made in the course of direct negotiations which
have taken place between them, declarations which, moreover, have
been made without prejudice in the event of the points under discus-
sion forming the subject ofjudicial proceedings",

when the negotiations in question have not led to an agreement between
theparties (Factoryut Chorzow,Jurisdiction,P.C.I.J.,SeriesA, No.9,p. 19;
see also Factory at Chorzow (Claimsfor Indemnity), Merits, P.C.I.J.,
Series A, No. 17,pp. 51, 62-63). This observation however refers to the
common and laudable practice - which, indeed, isofthe essence ofnego-
tiations - whereby the parties to a dispute, having each advanced their
contentions in principle, which thus define the extent of the dispute, pro-
ceed to venture suggestions for mutual concessions, within the extent so
defined, with a viewto reaching an agreed settlement. If no agreement is
reached, neither party can be held to such suggested concessions. The
situation in the present instance is quite different. As will appear, in 118
and 1884,the extent ofthedispute was simplyto determine where wasthe
limitbetween the Citala and Ocotepeque lands. Itwasthe common under-
standing that that limit was also the international frontier. No account
could be taken by the Chamber of any negotiating concessions which
might have been made asto the position of the limit;but the Chamber is
entitled to take account of the shared view in 1881and 1884of the Parties
asto the basis and extent of their dispute.

74. In 1881 itwas agreed between theGovernments of El Salvador and
Honduras that, in order to resolve a boundary dispute between the muni-
cipalities of Ocotepeque and Citala there should be a demarcation by a
commissionincluding two surveyors,with possible recourse to athird sur-
veyor, of Guatemalan nationality, in case of disagreement. The officia1
record of the survey commissionrecorded thatone member "represented
the Government of Honduras" and the other "represented the Govern-
ment of El Salvador", and the two surveyors had eachbeen nominated by
one of those Governments; they had met "...to begin the delimitation of
the ejidosof the town of Ocotepeque and hamlet of La Hermita, with the
village of Citala, whichdelimit the territories of the two Republics . . ."
(emphasis added) ("...darprincipioaldeslindede losejidosdela Ciudadde
Ocotepequey aldea de la Hermitay con elpueblode Citala quemarcanlos
territoriosdeambas Republicas ...'7T)he result ofthe work ofthe commis-
sion was inconclusive; but it is clear that its brief was to establish the line
between Ocotepeque lands and Citala lands, not between the former
province of Gracias a Dios and the former province of San Salvador.

75. Although the only 18thcentury title incorporated in the record of
the 1881negotiations is a 1740tituloof Jupula, Honduras recognizes that
those negotiations involved theconfrontation of the 1776Citala title over
the mountain of Tepangüisir and the title of the lands of Ocotepeque of faire les Parties au cours des négociations directes qui ont eu lieu
entre elles,déclarationsd'ailleurs faitessoustoutes réservesau casoù
les points en discussion viendraient à faire l'objet d'une procédure
judiciaire»,

lorsque lesnégociationsenquestionn'ont pas abouti à un accordentre les
Parties (UsinedeChorzow,compétencC e,.P.J.I.sérieA no9,p. 1;voir aussi
UsinedeChorzbw(de,mandeenindemnité),fondC , .P.J.I.sérieA n17,p. 51,
62-63). Cette remarque vise toutefois la pratique courante et louable
- qui de fait estinhérente auxnégociations - selonlaquelle lesparties a
un différend, ayant chacune présentéses positions de principe, définis-
sant ainsi la portée du différend, en viennent a suggérerdes concessions
réciproques,dans lalimiteainsidéfinie,en vue de parvenir d'un commun
accord à un règlement. Si aucun accord n'est conclu, aucune des deux
partiesnepeut êtretenuedefaire lesconcessionsainsi suggéréesL . asitua-
tion esttouta faitdifférentedans laprésenteinstance.Comme on leverra,

en 1881et en 1884,la portéedu différend étaitsimplementde déterminer
où setrouvait la limite entre lesterres de Citala et celles d'ocotepeque. Il
était admisdepart el.d'autre que cette limite était aussila frontière inter-
nationale. La Chambre ne saurait tenir compte des concessions qui
auraient pu être faitesau cours desnégociations au sujet de la positionde
la limite; mais elle peutà bon droit tenir compte de l'opinion queparta-
geaient les Parties eri 1881et en 1884quant à la base et la portée deleur
différend.
74. En 1881,ilfut convenu entre les Gouvernements d'El Salvador et
du Honduras que, pour réglerun litigerelatif auxlimitesentre lesmunici-
palités d'ocotepequ~: et de Citala, une démarcation serait effectuée par
une commission de deux arpenteurs, avec la possibilité d'en désignerun
troisième, de nationalité guatémaltèque, en cas de désaccord. Il est
consignéau procès-\.erbalétablipar la commissiond'arpentage qu'un de
ses membres représentait le ((Gouvernement du Honduras » et l'autre
{(représentaitle Goiivernement d'El Salvador)), et que les deux arpen-
teurs avaient chacun été désignés palr'un de ces gouvernements; qu'ils

s'étaient réunis ..afin de commencerladélimitationdes ejidosdelaville
d'ocotepeque et du hameau de La Hermita du village de Citala, qui déli-
mitent les territoiresdes deux Républiques ..» (les italiques sont de la
Chambre) («...darprincipioaldeslindedelosejidosde laCiudadde Ocote-
pequey aldeadelaHermitay conelpuebb de Citalaquemarcanlosterrito-
riosdeambasRepubiicas ..»).Lestravaux de la commissionn'aboutirent à
aucun résultatconcluant; mais il est clair que son mandat était d'établir
quelleétaitlaligne eintrelesterres d'ocotepeque et cellesde Citala, etnon
entre l'ancienne prc'vincede Gracias a Dios et l'ancienne province de
San Salvador.
75. Bien que le seul titre du XVIIIe sièclequi figure dans le procès-
verbaldesnégociationsde 188 1soitun titulodeJupula de 1740,leHondu-
ras reconnaît que ci:s négociations comportèrent une confrontation du
titre deCitala de 17'76sur la montagne de Tepangüisir et du titre sur les1818-1820(paragraph 83 below). Honduras's interpretation (cf.the plan
drawn up in 1881)isthat indicated on sketch-map No. A-1annexed bythe
lines C-Cr-D-E, asshown by amap incorporatedin the Honduran Memo-
rial;and in its Reply Honduras states that

"the line discussed during these negotiations ran down to the south-
Westas farasthe Peiia de Tepangüisir, south of the line of the 1776

title, and back up to the north again; the negotiations having taken
intoaccountthe Honduran title of Ocotepeque of 1818-1820to form
this triangle".
76. The significant aspect of the 1881negotiations is, as noted above,
the shared view of the Parties as to the basis and extent of their dispute.
They were concerned with the dividing line between the landscomprised
in the 1776Citala title and those in the title of Ocotepeque, on the basis
thatthat line corresponded to a delimitation "of the territories of the two

Republics". There isno trace inthe records ofthe 1881negotiationsof any
insistence by Honduras that the line between the Tepangüisir lands of
Citala andthe Ocotepeque lands was no more than the divisionbetween
lands, al1situate in Honduras, of two communities, one of which cornrnu-
nities was in El Salvador. The frontier line corresponding to Honduras's
current interpretation of the legal effect of the 1776 Citala title was,
according to the material laid before the Chamber, first put forward by
Honduras in the context of the negotiations which took place between the
two Governments at Antigua in Guatemala in 1972, as recorded on
11June 1972.

77. A similar picture ernerges from the negotiations which led to the
signature, in 1884,of a treaty between the two States known as the Cruz-
Letona Convention, which for lack of ratification by Honduras never
came into force. The delimitation, in the sectornow under consideration,
which would have resulted from the adoption of thistreaty follows, sofar
as relevant at the present stage of discussion, a line which was clearly
intended to represent the delegates' understanding of the position of the

north-east boundary of the ejidoof Citala. The records of the work of the
representatives of the Governmentsappointed for the delimitation of the
frontier show that they consideredthedocumentsproduced on each side,
and noted that thedocuments concerning Citala were "more ancient" and
had "greater authority". The Chamber is aware that by a subsequent
treaty (the Zelaya-Castellanos Convention,paragraph 33above) the Par-
ties agreed that no legal effect was to be attached tothe unratified Cruz-
Letona Convention; but what is relevant for present purposes is that in
1884,as in 1881,the shared view of the Parties was that the boundary in
this part of thedisputedsectorran somewhere throughthearea where the
northern limit of the 1776 Citala title was generally supposed to be
located.
78. Afurther indication that the Parties, whilenot necessarily inagree-terres d'ocotepeque (le 1818-1820(paragraphe 83ci-après).L'interpréta-
tion que donne le Honduras (voir le plan tracéen 1881)est celle indi-
quée surle croquis ri0A-1 ci-inclus par les lignes C-Cf-D-E, telles que
représentéessur unecarte incluse dans lemémoiredu Honduras; et,dans
sa réplique,leHondiiras indique que

«la ligne discutke au cours de ces négociations descendvers le sud-
ouest jusqu'à laPefia de Tepangüisir, au sud de la ligne du titre de
1776et remonte vers le nord; les négociationsayantpris en considé-
ration letitre honduriend'ocotepeque de 1818-1820pour former ce
triangle ».

76. L'aspect important des négociations de 1881 est, comme la
Chambre l'arelevéplus haut, l'identitéde vues des Parties en ce qui con-
cernelefondement etla portéede leur différend. Leursouci étaitde défi-
nir la ligne séparantlesterres comprises dans letitre deitala de 1776et
cellescomprises dans letitre d'ocotepeque, étantentendu que cetteligne
correspondait aune (lélimitation«des territoires des deux Républiques )P.
Rien n'indique, dans lesprocès-verbaux des négociationsde 1881,que le
Honduras ait souteriu que la ligne de démarcation entre les terres de
Tepangüisir, appartenant a Citala, et celles appartenant à Ocotepeque
n'était qu'une ligneclepartage des terres, toutes situéesau Honduras, de
deux communautés,dont l'une étaitau Salvador. D'après les documents
présentés àla Chambre, c'estdans lecadredes négociations quisedérou-
lèrententre lesdeux gouvernements aAntigua (Guatemala) en 1972,ainsi

que cela estconsigné a la datedu Il juin 1972,que le Honduras a revendi-
quépour la première:fois la lignefrontière correspondant a I'interpréta-
tion qu'ildonne aujourd'hui de l'effetjuridique du titre de Citala de 1776.
77. Untableau an;iloguesedégagedes négociationsqui ont conduit à la
signaturepar les deurtEtats, en 1884,d'un traité, appelé conventionCruz-
Letona,qui,fautederatificationpar leHonduras, n'entra jamais envigueur.
Dans le secteur considéré à présent,la délimitation qui aurait résultéde
l'adoption dudit trait*suit,dansla mesureutileaustadeactuel del'examen,
une ligne qui avaitrrianifestementpour objet de représenterl'idéeque les
déléguéssefaisaient dela position de la limitenord-estde l'ejidodeitala.
Les procès-verbaux des travaux des représentants nomméspar les deux
gouvernementspour procéder à la délimitationde la frontière font appa-
raître qu'ilsont examinélesdocumentsproduits de part etd'autre, etqu'ils
ont relevéque ceux concernant Citala étaient«plus anciens» et avaient

«une plus grande autorité».La Chambre sait que par un traité postérieur
(laconvention Zelaya-Castellanos,paragraphe 33ci-dessus)les Partiesont
convenu qu'aucun effet juridique ne devait s'attacher au traité Cruz-
Letona, qui n'avait pas été ratifié; ais ce qui est pertinent aux fins du
présentexamen, c'estqu'en 1884,comme en 1881,le point de vue partagé
par lesdeuxPartiesétaitquedanscettepartie dusecteurenlitigelafrontière
passait quelque part dans la zone où la limite septentrionale du titre de
Citala de 1776étaitgénéralementsupposése etrouver.
78. Une indication supplémentaire que les Parties, sans nécessaire-ment astothe position of the boundary between Citala and Ocotepeque,
were agreed that that boundary defined the frontier between them, is
afforded bythe republican title of San Andrésde Ocotepeque, tothe north
of Citala, granted by Honduras in 1914,to be considered further below
(paragraph 85).According to Honduras's owninterpretation ofthistitle, it
coincided, in the area with which the Chamber is concerned, with the
Ocotepeque title of 1818-1820,also to beexamined below (paragraph 83),
Savethatthe overlapping triangle C-Cl-D on sketch-map No. A-1,which
Honduras claims was included in the 1818title, was excluded from the
1914title. Forthe present al1that needstobe noted from the 1914surveyis
that the Honduran surveyors reported that the boundary marker of
Tepangüisir, between those ofTalquezalar and Piedra Menuda, and tothe
south-west of the latter marker, "is today in Salvadorian territory"; i.e.,in
1914the Honduran surveyors regarded the Citala lands to the south-west
of the Ocotepequelands aspart of El Salvador.

79. Yet again, in 1934-1935tripartite negotiations between El Sal-
vador,Guatemala and Honduras were held for the purpose of fixing the
tripoint where the frontier of the three States met, following the decision
of the Arbitral Tribunal presided over by Chief Justice Charles
Evans Hughes in thefrontierdispute between Guatemala and Honduras.
In the course of those negotiations, tobe examined further below (para-
graph 99),the representativesof El Salvador put forward a proposa1asto
the course of thefrontier which included the stretchbetween Talquezalar
and the river Lempa. The line proposed was the line corresponding, in
El Salvador's coflention, to the north-eastern boundary of the title of
Citala of 1776.The representatives of Honduras explained that they were
not empowered to deal with the question of the frontier east of Talque-
zalar, but observed that "the line proposed bythe delegatesof ElSalvador
varied only slightly from that suggested by Honduras".
80. As already explained (paragraph 67 above), the Chamber does not
consider that the effect of the application of the principle of thufipossi-
detis jurisin Spanish America was to freeze for al1time the provincial
boundaries which, with the advent of independence, became the frontiers

between the new States. It was obviously open to those States to Varythe
boundaries between them by agreement; and some forms of activity, or
inactivity, mightamount to acquiescence in a boundary other than that of
1821.Even on the hypothesis that Honduras's analysis of the legaleffect,
under Spanish colonial law, of the grant of the Citala titulo ejidais cor-
rect, so that from 1776onward the provincial boundary remained to the
south-west of the land comprised in that title (and followed the line E-F-
G'-H-J-A), the conclusion does not follow that that is the course of the
international frontier today. The situation was susceptible of modifica-
tion by acquiescence inthe lengthy intemening period; and the Chamber
findsthat theconduct of Honduras from 1881until1972 maybe regarded
as amounting to such acquiescence in a boundary corresponding to thement être d'accordsur l'emplacement de la ligne de délimitation entre
Citala et Ocotepeque, étaient convenues que cette ligne définissait la
frontière entre elles, est fournie par le titre républicain de Sandrés
de Ocotepeque, au nord de Citala, accordé parle Honduras en 1914,qui
seraexaminéplusendétailci-après(paragraphe85).D'après I'interpréta-
tion que le Honduras en donne lui-même,cetitre coïncidait, dans la zone

que la Chambre examine, avec le titre d'ocotepeque de 1818-1820,qui
sera lui aussi examiné ci-après (paragraphe 83), sauf que le triangle
C-Cl-D opérant un chevauchement sur le croquis no A-1, et dont le
Honduras prétend qu'il était comprisdans le titre de 1818,étaitexclu du
titre de 1914.A cestade, le seul élémentqu'il convientde relever dans le
procès-verbald'arpentage de 1914est que les arpenteurshonduriens ont
signaléque la borne de Tepangüisir,situéeentre celles de Talquezalar et
de Piedra Menuda, et au sud-ouest de cedernier repère, «est aujourd'hui
en territoire salvado rien;c'est-à-direqu'en 1914les arpenteurs hondu-
riensconsidéraientlesterres de Citala, au sud-ouestdesterres d'ocotepe-
que, commefaisant partie d'El Salvador.
79. Mais à nouveau, en 1934-1935,des négociations tripartites entre
El Salvador, le Guatemala et le Honduras eurent lieu afin de fixer le
tripoint où lesfrontieresdestroisEtatsserencontrent, àlasuite deladéci-

sion rendue par le tribunal arbitral présidépar le ChiefJustice Charles
Evans Hughes dans le différend frontalier entre le Guatemala et le
Honduras. Au cours de ces négociations,qui feront ci-aprèsl'objet d'un
examen (paragraphe, 99),les représentants d'El Salvador avancèrentune
proposition concernant le tracéde la frontière qui comprenait le tronçon
entre Talquezalar et laLempa. Laligneproposéeétaitcellequi correspon-
dait, selon El Salvador, la limite nord-est du titre de Citala de 1776.Les
représentants du Honduras expliquèrent qu'ils n'étaient pas habilités à
traiter de la frontièàel'est de Talquezalar, mais firent observer que «la
ligneproposéepar lesdéléguéds'ElSalvador ne s'écartaitque légèrement
de celle suggéréepar le Honduras ».
80. Comme ellel'iidéjàexpliqué(paragraphe67ci-dessus),la Chambre
n'estime pas que l'application du principe de l'utipossidetisjuris dans
l'Amériqueespagnole avait pour effet de figer pour toujours les limites

des provincesqui, avec l'indépendance, ont constituéles frontièresentre
lesnouveauxEtats. 11étaitévidemmentloisibleàcesEtats de modifier par
un accord les frontieres les séparant; et certaines formes d'activité ou
d'inactivitépourrait:nt valoir acquiescement a une limite différente de
celle de 1821.Même à supposer que l'analyse que fait le Honduras de
l'effetjuridique, endroit colonialespagnol, de l'attribution du tituloejidal
de Citala soit correc:te,de sorte qu'à partir de 1776la limite provinciale
restait fixéeau sud-ouest des terres comprises dans ce titre (et suivaitla
ligneE-F-G'-H-J-A),on ne devraitpasnécessairementen conclure que tel
estletracé actuelde la frontière internationale. La situation était suscep-
tibled'êtremodifiéepar acquiescement au cours de lalongue périodequi
s'estécouléedepuis, et la Chambre estimeque la conduite du Honduras,
de 1881 à 1972,peut être considérée comme équivalan t un acquiesce-boundary between the Tepangüisir lands granted to Citala and those of
Ocotepeque.
81. The disagreement between the Parties asto the course ofthe south-
ern boundary of the title thus becomes irrelevant, since it is in any event

not that boundary that defines the frontier. In order to complete the
Chamber's task in this sector, however, there stillremain two questions to
besettled.Frompoint B'to point C and frompoint Dto point Eon sketch-
map No. A-l annexed the Parties agree on theinterpretation ofthe Citala
title;butthere remain,first, the question ofthe triangulararea (C-C'-D on
sketch-map No. A- l annexed) where, according to Honduras, the title of
Ocotepeque overlaps the boundary of Citala, and secondly the disagree-
ment between the Parties asto the interpretation of the Citala survey as
regards the north-western area (A-B-BI-H-J-A). On the first point, it is
necessary to define precisely the scope of the acquiescence of Honduras.
If Honduras wereto be taken to haveacquiesced in aboundary following
the northern limit of the Citala title as granted in 1776,then there is no
need to enquire what the effect might have been on that boundary of the

grant of the Ocotepeque title of 1818 ;but the Chamber does not consider
that Honduras's position can be equated with acquiescence to that effect.
Honduras,in the Chamber's view,acquiesced in aboundary correspond-
ing to theboundary, as it stood in 1821,between thelands of Ocotepeque
and Citala. Another way of defining its position, as seen bythe Chamber,
is that Honduras in effect waived the point as to the possible appurte-
nance ofthe Tepangüisir lands of Citala to the province of Comayagua in
1821,and thus treated them as having then appertained to El Salvador.

82. The Chamber has thus to resolve the question whether there was a
penetration of the Citala lands by the Ocotepeque survey of 1818,and if

so, what was the effect of this. The 1776 Citala survey, which was
expressed to relate to an area calledthe "montariadeTecpanguisir"s,tarted
from aplace "...queesunserritodepiedra menuda,elquenotiene Nombre,
y se hallaen vistadel serro que nombran tecpanguisir ..."(". ..which is a
small hill of small Stones,with no name, in sight of the hill they cal1Tec-
panguisir . .."). The Parties agree in identifying this point with Piedra
Menuda, point D on sketch-map No. A-1.The survey party took a west-
north-west direction, and arrived at the ". . quebradaque llamandepo-
molaM(the "...quebrada'called thePomola. ..")aftermeasuring 54cords
(2,241metres). The distance on the maps between point Dand point C -
the marker on the Pomola - is some 2,900metres. The survey closed on
the starting point by arriving from a "...Cerroquedizenllamarseelsapotal

and has been translated into English and French inious ways.The Chamber under-les,
stands it to refer to a small St:the Diccionariode la Lengua Espaiïolaof the Real
Academia Espafiola gives, as a definition of the word as used in Spanish America,
'Arroyo Oriachueloquecorreporuna quiebra".To avoidconfusion, the Spanish word will
generallybe used throughoutthe present Judgrnent.ment à une limite correspondant à une ligne de démarcation entre les

terres de Tepangüisirattribuées àCitala et celles d'ocotepeque.
81. Ledésaccordentre lesPartiesconcernantlecours de lalimiteméri-
dionale du titre perd ainsison objet,puisqu'en tout étatde cause ce n'est
pas cette limite qui définit la frontière. Toutefois, pour mener àbien sa
mission dans ce secteur,laChambre doitencore réglerdeuxquestions.Du
point Bfau point Cet dupoint Dau point E,sur lecroquis noA-1ci-inclus,
les Parties sont'accc~rd sur l'interprétationdu titre de Citala; mais ilreste
premièrement la question de la zone triangulaire (C-Cf-D sur le croquis
noA-1ci-inclus) où, selon le Honduras, letitre d'ocotepeque empiètesur
lalimite de Citala, etdeuxièmement ledésaccordentreles Parties quant à
l'interprétation du procès-verbal d'arpentage de Citala concernant la

zone nord-ouest (A-B-BI-H-J-A).En ce qui concerne le premier point, il
est nécessairede définiravec précisionla portée de l'acquiescement du
Honduras. Sil'onconsidèreque le Hondurasadonnéson acquiescement
à une ligne de déliniitation suivant la limite septentrionale du titre de
Citala, tel qu'attribut en 1776,point n'estbesoin de s'interroger surl'effet
que l'attribution du titre d'ocotepeque de 1818aurait pu avoir sur cette
ligne; mais la Chambre ne pense pas que la position du Honduras puisse
êtreassimilée à un acquiescement à cet effet. Le Honduras, de l'avisde la
Chambre, adonnésonacquiescement àune lignecorrespondant à laligne
de délimitation,telle qu'elleexistaiten 1821,entre lesterres d'ocotepeque

etde Citala. Uneautrefaçon de définirsaposition, telleque laChambrela
voit, est que le Honduras, enfait, a renoncéà seprévaloirde la possibilité
que les terres de Tepangüisir, à Citala, aient relevéde la province de
Comayagua en 1821 !et les apar conséquentconsidéréescommerelevant
d'El Salvador.
82. La Chambre doit par conséquent se prononcer sur la question de
savoir si l'arpentage d'ocotepeque de 1818s'esttraduit par une pénétra-
tion àl'intérieur dest:erresde Citala et,dans l'affirmative,quel a él'effet
de cettesituation. L'iirpentage deCitala de 1776,quiétaitcenséporter sur
une zone appelée la «montaiia de Tecpanguisir »,avaitcommencéen un
point K...quees unserritodepiedra menuda,el quenotieneNombre,y se

hallaenvistadelsert0quenombran tecpanguisi ..))(a...qui est une petite
colline de petites pierres qui ne porte pas de nom et qui est en vue de la
colline qu'ilsappellent Tecpanguisir ..D).Les Parties sont d'accord sur le
fait que ce point cotrespond à Piedra Menuda, qui est le point D sur le
croquis no A-1. L'kquipe d'arpentage s'est alors dirigée vers I'ouest-
nord-ouest et, après avoir mesuré54 cordes (2241mètres),est parvenue
à la K...quebrada que Ilaman de pomola ..» («...quebrada1 appelée
Pornola...»). La distance sur les cartes entre le point D et le point C

' Le mot espagnol quebrada apparaît souvent dans les titres du XVIICet du
XVIIIe siècle, et a été traduitde différentesfaçons en anglais et en français. La
Chambre considère qu'ilcorrespondun petit cours d'eau.Le DiccionariodelaLengua
Espaiiolade la Real Academia Espafiola donne une définition de ce terme, tel qu'il
estentendu dans l'Amériqueespagnol:«ArroyoOriachueloquecorreporunaquiebra.»
Pour évitertoute confusion le présentarrêtutilisera en général le mot espagnol.que esaseranado,alto,y redondo ... "("... a hill which they Sayis called
El Sapotal, which isflat-topped, high and rounded ..."),the distancefrom
this hillto PiedraMenuda being 26cords (1,079metres); on the maps pro-
duced these two landmarks are however 3,500metres apart. There is no
indication that the courseof the 1776surveyranthrough the hi11ofTepan-
güisir,orthat there wasa boundary marker ofthat name. Such a boundary
marker is first mentioned in an 1817survey of the lands of Ocotepeque.
This survey arrives at "the high crest of the Pomola hill", and fromthere
runs south, "passing by the high rounded hi11of Tepangüisir, which is a
landmark ofthe ejidosofthe villageofCitala", and continues "in astraight
line tothe confluence of the quebradaGualcho with the river Lempa".

83. In 1820, following a survey in 1818a title was granted to the com-
munity of Ocotepeque,in the province of Gracias a Dios, by the authori-
ties of that province, over land lying to the north of the Citala lands.The
relevant passage of the 1818surveyrecord reads as follows :

"...dejandolaquebradadePomolasebuscoparaelSerrodeTepangui-
siradondese llegoconsesentay unaCuerdasy se abivoelmojonanti-
guoponiendolemaspiedrasy otraCruzy cambiandoel rumbosesiguio
aloriente y consesentay ochoCuerdassellegoa unserrilloquellaman
dePiedra menuday enefectotienebastantealliestabantodoslosJusti-
ciasy principalesdel Pueblode Citala,consus titulosy haviendoense-
riadounmojon quealliestavadixeron losdecitalaserelquedividesus
tierrasy lasde Ocotepeque ..."

[Translation]
". . .leaving the quebradade Pomola the hi11of Tepanguisir was
looked for, and wasreached after 61cords, and theold landmark was
restored, withadditional stones and a newcross,and changing direc-
tion we proceeded to the east and with 68cords we came to a small

hill which thev cal1 Piedra menuda [small stonel where there are
indeed a good many such,and here wereal1thejustices and principal
men of the community of Citala, with their titles, and when a land-
mark at this place was indicated those of Citala said that that is the
one which divides their lands from those of Ocotepeque ..."
84. In Honduras's contention, the 1817Tepangüisir marker and the
18 18"hill ofTepanguisir" isthepoint marked C'on sketch-map No. A-1,
the "Piedra Menuda" being the same as the 1776landmark of that name,
i.e., at point D on that map. It does not however seem to be possible that
thiscanbethe "hill ofTecpanguisir" mentioned inthe 1776survey,at least
assuming the Piedra Menuda to have been correctly identified.The 1776
record calls the Tepangüisir hi11a "cerro"and the Piedra Menuda a
"cerrito"b;utthe maps show point D (Piedra Menuda) as an elevation of- borne sur la Pomola - est d'environ2900mètres. L'équipeest revenue

a son point de départ en passant par un «...Cerroque dizen llamarseel
sapotalqueesaserantrdo,alto,y redondo ...)(a ..une colline qu'ils disent
s'appeler El Sapotal, dont le sommet est plat, élevéea trrondi ..H),la dis-
tance entre cette collineet Piedraenuda étantde 26cordes (1079mètres);
sur les cartes qui orit été produites, toutefois, ces deux repères sont
séparéspar une distance de 3500mètres. Rienn'indique que le trajet de
l'arpentage de 1776soit passé parla colline de Tepangüisir, ou qu'ily ait
eu une borne de cenom. Unetelle borne est mentionnéepour la première
fois dans un arpentage des terres d'ocotepeque de 1817.Cet arpentage
parvient ((àla crêtedc:la collinede Pornola))et,de là, se dirige vers lesud,
en passant par la cc~llinede Tepangüisir, élevée et arrondie, qui est un
repère naturel des ej~dosdu village de Citala)), et se poursuit «en ligne
droite jusqu'à laconfluence de la quebradaGualcho et de la Lempa».
83. En 1820, à la suite d'un arpentage réaliséen 1818, un titre fut

accordé a la communauté d'ocotepeque, dans la province de Gracias a
Dios, par les autoritésde cetteprovince,surdesterres situées aunord du
territoire deCitala. L*:passagepertinent du procès-verbald'arpentage de
1818est ainsi rédigé :
«...dejandolaquebradadePomolasebuscoparaelSerrode Tepangui-
siradondese Ilegoconsesentay unaCuerdasy se abivoel mojonanti-
guoponiendoleniaspiedrasy otraCruzy cambiandoelrumbosesiguio
aloriente y consesentay ochoCuerdassellegoa unserrilloquellaman

dePiedramenuday enefectotienebastantealliestabantodoslosJusti-
ciasy principalesdelPueblode Citala,consus titulosy haviendoense-
îïadounmojon quealliestavadixeron losdecitalaserel quedividesus
tierrasy lasde Ocotepeque ..»
[Traduction]

((..abandonnarit la quebradade Pomola on chercha la direction du
mont de Tepanguisir ou l'on arriva à 61 cordes et l'on remit en état
l'ancienne borne en ajoutant des pierres et une autre croix, et chan-
geant de direction on prità l'estetaprèsavoirparcouru 68cordes,on
arriva à un petit mont appelé Piedra menuda [petite pierre], et en
effet, il se trouçe beaucoup de pierres, et là se trouvaient tous les
magistratsetprincipaux du villagede Citala avecleurstitres,etayant

montré une bonle qui s'ytrouve, les habitants de Citala dirent qu'il
s'agissait de celle qui sépare leurs terres de celles'ocotepeque ..»
84. Selonla thèse du Honduras, la borne de Tepangüisir de 1817et le
«mont de Tepanguisir » de 1818correspondent au point marqué par la
lettre C' sur lecroqiiis no A-1, la «Piedra Menuda » étantle lieu où se
trouve la borne de 1776portant ce nom, soit le point D sur ce croquis.
Toutefois, il ne semble pas possible que cela puisse êtrele «mont de
Tecpanguisir » mentionnédans leprocès-verbald'arpentage de 1776,tout

au moins àsupposer quela Piedra Menuda ait été correctementidentifiée.
Le procès-verbald'arpentage de 1776appelle le Tepangüisir un «Cerro»411 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (USD)GMENT)

over 1,500metres, and point C' as around 1,400metres, surrounded, and
almost blocked fromsightfrom Piedra Menuda, by markedly higher hills.
Furthermore, there seems some uncertainty as to its exact position in
relation to the Piedra Menuda and Talquezalar markers: on the maps
produced to the Chamber it is 2,500 metres from Talquezalar and
2,350 metres from Piedra Menuda; the Honduran geographer José
Maria Bustamante in 1890 however gave these distances as 1,300 and
1,912metres respectively. The same distances were given in the report
made the same yearby the civil engineer A. W. Cole, together with com-
passbearings. Of these distances and bearings, only that definingthe rela-
tionship between Piedra Menuda and Tepangüisir are consistent with
the placing of Tepangüisir at point C'; the other figures given arequite
irreconcilable with the position now identified with the Talquezalar
marker, or with the further course of the line westward.This discrepancy
must cast doubt on the position of the"hi11of Tepanguisir".

85. The 1914Honduran republican title of Ocotepeque adopts this one
consistent distance and bearing among those given by Cole in 1890. In
1914the surveyors,having arrived at Piedra Menuda (point D on sketch-
map No. A-l annexed), recorded that
"Enesta Iinease ha hechoabstractiondel mojonde Tepangüiciren
virtud de quedar hoy en territorio Salvadoreiïo; pero se halla con
respect0 a Piedra Menuda al Sur sesenta y tres grados treintay tres
minutos Oeste (S. 63"33'0) y a una distancia de mil novecientosdos
metros."

[Translation]

"On this line, we have disregarded the Tepangüicir boundary
marker, since it istoday in Salvadorianterritory;but we can say that
it issituate S 63"33' W from Piedra Menuda, at a distance of
1,902metres."
86. At the time of the negotiations in 1935for the establishment of the
El Salvador/Guatemala/Honduras tripoint, a map was drawn up by the
surveyorSidney H. Birdseye (see sketch-maps Nos. A-2and A-3annexed)
and signed as approved by the representatives of the three States on the
Demarcation Commission. This map shows the hi11in question as "Pefia
de Tepanguisir", marked with a symbol which the legend of the map
explains as usedfor "Cerrosy mojones":"hills and boundary markers". It

is also to be noted that an annotation on the map records that
"(Hond.)(ElSalv.) ...indicanaceptacionde nombrespor elpais respecfivo
cuandohaycontroversiaenla designacion ..."("(Hond.) (El Salv.)...indi-
cate acceptance of names by the country referred to, when there is con-
troversy as to such designation . ..").No such indication appears atet la Piedra Menuda un «cerrito», mais les cartes font apparaître le
point D (Piedra Menuda) comme une hauteur ayant plus de 1500mètres
d'altitude, et lepoint C'commeayant une altitude d'environ 1400mètres,
ce dernier étantentouré,et par conséquent virtuellement invisible de la
Piedra Menuda, par des collines nettement plus élevées.En outre, il
semble qu'il y ait quelque incertitude quant à sa position exacte par
rapport auxbornes dela Piedra Menuda et de Talquezalar :sur lescartes
présentées à la Chambre, 2500 mètres le séparent de Talquezalar et

2350 mètres de Piedra Menuda; cependant, le cartographe hondurien
José Mana Bustama.nte,en 1890,a indiquéces distances commeétant de
1300et 1912 mètres,respectivement. Les mêmesdistances étaient indi-
quées dans le rapport établi la mêmeannée par l'ingénieur civil
A. W. Cole, avec 1t:sazimuts correspondants. De toutes ces distances
et de tous ces azimuts,seuls ceux qui définissent la relation entre Piedra
Menuda etTepangüisirpermettent de placerTepangüisir au point C' ;les
autres chiffres donnés ne peuvent absolument pas correspondre avec la
position maintenant donnée à la borne de Talquezalar ou a la poursuite
du tracéde la ligne vers l'ouest. Cette différence conduità douter de la
position du «mont cleTepanguisir ».
85. Letitre républicainhondurien d'ocotepeque de 1914adopte cette
distance et cet azirnut correspondants, parmi tous ceux donnés par
Cole en 1890.En 1914,les arpenteurs, étant parvenus à Piedra Menuda
(point D sur le croquis noA-1ci-inclus), ont signaléque :

«En esta Iinetzse hahechoabstracciondel mojonde Tepangüiciren
virtud de qued~rrhoy en territorio Salvadorefio;pero se halla con
respect0a PiedraMenudaal Sursesentay tresgrados treinta y tres
minutosOeste(,S.63"33'0) y a unadistanciade milnovecientosdos
metros.»

[Traduction]
«Sur cette ligne, nous n'avons pas tenu compte de la borne de
Tepangüicir étant donnéqu'elle setrouve aujourd'hui en territoire
salvadorien, mais nous pouvons dire qu'elle estsituée a S 63"33'O
de Piedra Menuda, a une distance de 1902mètres.»

86. Lors des négociationsqui ont eu lieu en 1935en vue de I'établisse-
ment du tripoint entre El Salvador, leGuatemala et le Honduras, l'arpen-
teur Sidney H. Birdssye(voirles croquis nosA-2et A-3ci-inclus) a établi
une carte qui a étéig.néepar lesreprésentants destrois Etats membres de
la commission de di5marcation pour marquer leur approbation. Cette
carte désignelacolli.neen question sous le nom de «Peiia de Tepangui-
sir» et la marque d'un symbole utilisé,selon la légendede la carte, pour
désignerles ((Cerrosy mojones»c'est-à-dire les ({collines et bornes ». 11

convient de releveraiissiqu'une annotation portéesur la carte signaleque
(((Hond.)(El Salv.)...indicanaceptacionde nombrespor elpais respectivo
cuandohaycontrover.sia enladesignacion ..»(«(Hond.) (El Salv.) ...indi-
quent le nom acceptk par l'un ou l'autre pays en cas de désaccord sur SKETCH-MAPNO.A-2 I I CROQUIS NOA-2
FirstSector- Pomola: Premier secteur- Pomola:
The BirdseyeMap lacarte deM. Birdseye

Proposed boundary Frontière proposée
- -- Watercourses Cours d'eau
-.. - .... Water partings 1-... - .. .Lignesde partage des eaux 1 $

The original map was produced by Mr. Birdseye in La carte initiale a été établie parM. Birdseye en 1934
reproduction of part of the 2.5times reducedversion pays. II s'agit ici d'une reproduction de laellerois
presented as Honduras Map 1.3.Theid line joining version réduite deux fois et demie présentée par le
Cerro Montecristo and the Rio Pomola represents the Honduras comme carte 1.3.Letrait plein entre le Cerro
boundary agreed between El Salvador and Honduras de Montecristo et leRio Pomola représentelafrontière
(inthe caseof ElSalvador, adreferendum) atthe meet- ayant fait l'objet d'un accord entre El Salvador et le
ing of the Commission in 1934. lors de la réunion de la commission en 1934.endum)DIFFÉEND (EL SALVADOR/HONDURAS)(ARRET) 412Q\
Q\
SKETCH-MAPNo. A-3 1 l CROQUIS NO A-3 lG
FirstSector- lnterpretation Premier secteur - Interprétation
of BirdseyeMap de la carte de M. Birdseye

Proposed boundary Frontière proposée
Watercourses Cours d'eau

-- --- - -. Water partings ,,, , ,,, .Lignes de partage des eaux

This is a simplified version of sketch-map No. A-2 to >
show more clearly the drainage pattern and water diquant plus clairement le réseauhydrographique et2 in-
partings in theea. The boundary accepted, ad ref- le partage des eaux dans la région. La frontière ac-
erendum, in1934follows the water parting between ceptéead referendum en1934 suit la ligne de partage
Cerro Montecristo andthe confluence ofthe quebrada des eaux entre le Cerro de Montecristo et le confuuent
Pomolaand quebrada Cipresales. des quebradas de Pomola et de Cipresales. 2i
Vcn
C
u
O

V4Tepangüisir, from which it may be deduced that both States acceptedthe
identification of the Tepangüisir hiIl with point Ci. Indeed, both sides
have arguedtheir casesbefore the Chamber on that basis, and on the basis
that the Talquezalar and Piedra Menuda markers are at C and D on
sketch-mapNo. A-1.

87. Honduras does not deduce from its interpretation of the Ocote-
peque title that thetriangular area, which it contends was includedin that
title, was not included in the Citala title; it accepts, as already noted, the
northern boundary of that title as presented by El Salvador. It rather
asserts thatthe Ocotepeque title "penetrates" the Citala lands as far asthe
hiIl of Tepangüisir, "to the south of the limits drawn by the Citala title of
1776". El Salvador does not accept that any such overlap occurred,but
contends that the boundaries of the Ocotepeque lands coincided with
those ofTepangüisir, and was inany caseirrelevant inviewofthe terms of

the later, republican, title of San Andrésde Ocotepeque (seeparagraph 78
above).

88. In the view of Honduras, this overlap would have been without
importance, because it contends that thetriangular area was in any event
part of the jurisdiction of Gracias a Dios, as indicated in the Citala title
itself. It suggests further that the existence of the overlap confirms the
appurtenance of the lands referred to in the Citala title to the province of
Gracias a Dios, implying that since if the Citala lands had been in the
neighbouring province, such an encroachment would have required spe-
cial authorization like that given to the judge of Chalatenango in 1776
(paragraph 81 above). Even on the basis,however, thatboth titles were in
Gracias a Dios, the Chamber does not consider that such an overlapping,
involving a derogation from a previous grant to an Indian community,
would havebeen consciously made.It appearstothe Chamber that, what-
everthe legalpowers ofthe authoritiesempowered to grant ejidos,in prac-

tical terms the system of surveys, with convocation of the inhabitants of
neighbouring villages,was designed to prevent inclusion in the lands sur-
veyed and to be granted to one community, of any part of the lands
already surveyed and granted to another. The 1818title of Ocotepeque
gives no hint that there was any intention to penetrate the Tepangüisir
lands; on the contrary, the Indians of Citala had been summoned and
were present to indicate their boundaries (see paragraph 83above). This,
in the Chamber's view,also militates against the conclusion that an over-
lap came about by mistake, which should only be accepted if there is no
doubtthatthe two titles are not compatible.

89. The text of thedocumentsproduced by the Parties does not appear
to theChamber tobearout the theory of a"penetration" ofthe Citala title.
It is clear from the 1776survey (quoted in paragraph 91 below) that the
quebradade Pomola was a limit of the Citala lands ;yet the 1817surveyof
the lands of Ocotepeque does not mention the quebrada,but only a Pom-l'appellation..D).Aucuneindication de ce genre ne figure à Tepangüisir,
ce dont on peut déduireque lesdeux Etats ont acceptél'identification de
la colline de Tepangüisir avecle point C'. En fait, c'estsur cettebase que
les deux Parties ont plaidé leurcausedevantla Chambre et c'estsur cette
base que les bornes de Talquezalar et Piedra Menuda sont indiquéesaux
points C et D sur le croquisnoA-1.
87. Le Honduras ne déduitpas, de l'interprétationqu'il donnedu titre
d'ocotepeque, que la zone triangulaire, dont il prétend qu'elle était
comprise dans cetitre, n'étaitpasincluse dans letitre deitala; ilaccepte,
comme on l'a déjà dit, la limite septentrionale de ce titre, telle que l'a

présentéeEl Salvador. Il affirme plutôt que letitre d'ocotepeque((pénè-
tre» dans les terres de Citala jusqu'à la colline de Tepangüisir, «au sud
des limitestracéespar letitre deitala de 1776».El Salvador ne reconnaît
pasqu'un tel empiétementsesoitproduit, mais affirme que leslimites des
terres d'ocotepeque coïncidaientavec celles de Tepangüisir,etconsidère
que celaétaitentout étatde causesanspertinence au regarddestermes du
titre républicain,l~isrécent,de San Andrésde Ocotepeque (voir le para-
graphe 78ci-dessus).
88. Selonle Honcluras,cetempiétementaurait étésansimportance, car
il prétend que de toute manière ce triangle relevait de la juridiction de
Gracias a Dios, comme l'indique lui-mêmeletitre de Citala. Il avanceen
outre que l'existence de cet empiétement confirme que les terres visées
dans letitre deCitali~relevaient de laprovince de Gracias a Dios, puisque,

implicitement, si les terres de Citala s'étaient trouvéesdans la province
voisine, un tel empiétement aurait nécessitéune autorisation spéciale,
comparable à cellequi avaitétédonnéeaujuge de Chalatenango en 1776
(paragraphe 81 ci-dessus).Toutefois, mêmeen supposant que les deux
titresétaientdans la provincede Gracias a Dios, la Chambre ne considère
pas qu'un tel empiétement,qui impliquait une dérogation à une attribu-
tionantérieurede teIresàunecommunautéindienne,aurait étéfaitsciem-
ment. Ilapparaît àlaChambreque,quelsqu'aient été endroit lespouvoirs
des autorités habilitsesà octroyer des ejidos,dans la pratique, la procé-
dure d'arpentage des terres, où les habitants des villages voisins étaient
convoqués, visait à éviter d'inclure dans les terres arpentées, et qui
devaientêtreattribuées àune localité,unepartie desterresdéjàarpentées
et octroyéesà une autre. Letitre d'ocotopeque de 1818ne contient aucun
indice d'une intention de pénétrerà l'intérieur desterresde Tepangüisir;
lesIndiens de Citala aucontraire avaient étconvoquésetétaientprésents

pour indiquer leslimites de leursterres (voirparagraphe 83ci-dessus). De
l'avisde la Chambre, cela milite aussicontre la conclusion selonlaquelle
un chevauchementseseraitproduit par erreur,hypothèse àne retenirque
s'iln'yavait aucundoutesur l'incompatibilité des deux titres.
89. Le texte des documents produits par les Parties ne semblepas à la
Chambre corroborer la théoried'une ((pénétration »du titre de Citala. Il
ressort clairement de l'arpentage de 1776,dont il est fait étatau para-
graphe 91 ci-après,que la quebradade Pomola étaitune limite desterres
de Citala; pourtant., l'arpentage des terres d'ocotepeque de 1817 neola hill,before reaching "the high rounded hillofTepangüisir, whichisthe
boundary marker of the ejidos of the villageof Citala (emphasis added).
The 1818survey mentions the quebrada,not the hiIl of Pomola, and then
the hi11ofTepangüisir; the representatives of Citala arenot mentioned as
present until the point called Piedraenuda. Theythere drewattention to
aboundary marker "which dividestheirlands fromthose ofOcotepeque",
and followed the surveyor to checkthatthe surveydidnot prejudice them
in any way,but there is no indication that they had similarly verified the
status of Tepangüisir as a boundary point, and its position. In short,the
geographical identification of the Tepangüisir hill or Tepangüisir marker
is dubious.

90. In 1914,when the Ocotepeque title was re-issued (paragraph 78
above), the Honduran surveyors, presumably following - to this extent
only - the 1890 Cole survey, considered that the boundary marker

referred to as "Tepanguisir hill" in 1818was at point C' on sketch-map
No. A-1, and at the time of the tripartite negotiations of 1935,this was
recognized byboth sides.Thishoweverdoes not persuadethe Chamber to
accept thatthe identification in 1890ofthe "Tepanguisir hill" wascorrect.
The identification of thevarious geographical locations referred to in the
surveyrecords of 1776,1817and 1818cannot, it seemsto the Chamber, be
achieved with sufficient certainty to demonstrate an overlap between
Ocotepeque and Citala. It follows that the boundary line between points
B'and Eon sketch-map No. A- 1annexed, whichboth Parties recognizeas
to follow the north-eastern boundary of the Citala title, should follow
the line B-BI-C-D,and should not diverge to the south to pass through
point C'.

91. Asregards the position of theboundary of the Citala title,the main
disagreement between the Parties concerns the areato the Westofpoint B'
on sketch-map No. A-1.Thedisputearises out ofthe followingpassage in
the survey record of the 1776title ofitala:

"...y almencionado rumbodesdedichoserrillosecontinu0caminando
hasta vajara la quebrada que llaman de Pomola y a ellase llegocon
cinquentay cuatrocuerdas,dondepara maiorclaridadde estamedida
mande poner Unmonton depiedraspor seiïaly mojon,y mudando de
rumbo y tirando para el Oeste aguas arriva de dicha quebrada de
Pomolaporentrodeuna caiïadahonda deprecipiciosse tantearonaojo
por la asperidadde la montaiïa quarenta cuerdashasta la caveserade
Pomola, en donde se deja esta medida para proseguirla el dia de
maiïanaporserlas seishorasdelatarde. ..enprosecuciondelaMedida
enqueestoyentendiendo ...mande a losmedidorestendiesenlacuerda
10que con efectohicieronen esteparaje que es la caveserade Pomolamentionne pas la qirebrada,mais seulementune colline appeléePomola,
avant d'atteindre«le coteau élevéet arrondi de Tepangüisir, quiconstitue
labomedes ejidos a'uvillagedeCitala»(lesitaliquessont de la Chambre).
L'arpentage de 1818mentionne la quebrada,et non la colline de Pomola,
puis la colline de Tepangüisir; il n'est pas question de la présence des
représentants de Citala avant l'arrivéeau lieu-dit Piedra Menuda. Ils y
appelèrent l'attention sur une borne «qui sépare leurs terres de celles
d'ocotepeque »,et suivirentl'arpenteur pour vérifier que sesmesures ne
leurportaient préjudiceenrien. Mais rien n'indique qu'ilsaientvérifiéde
la mêmefaçon lestatut de Tepangüisiren tantque point limite, ni saposi-
tion. En bref, l'identification géographique de la colline de Tepangüisir
ou de la borne deTt:pangüisir est douteuse.
90. En 1914, lorsque le titre d'ocotepeque a étédélivré à nouveau
(paragraphe 78 ci-drssus) les arpenteurs honduriens, suivant sans doute
- dans cettemesureseulement - l'arpentage effectuépar Coleen 1890,
ont considéréque la bome de démarcationappelée«mont de Tepangui-
sir» en 1818setrouvait au point Cfdu croquis noA-1et,lors desnégocia-
tionstripartites de 1!)35,cela a étéreconnupar lesdeux Parties.Toutefois,
celane conduit pas la Chambre a admettre que l'identification en 1890du
«mont de Tepanguisir » était correcte.Les diversemplacements géogra-
phiques visésdans les procès-verbauxd'arpentage de 1776,1817et 1818
ne peuvent pas, de l'avis de la Chambre, être identifiésde façon assez

certaine pour démoritrerl'existenced'un chevauchement entre Ocotepe-
que et Citala. 11en dtcoule que la ligne de démarcationentre lespoints B'
et E sur le croquis no A-l ci-inclus, dont les deux Parties reconnaissent
qu'elle suit la limite nord-est du titre de Citala, devrait suivre la
ligneB-BI-C-D,et nt:devrait pas faireun écartvers lesudpour passer par
le point Cr.

91. Quant àla position de la limitedu titre deCitala, leprincipal désac-
cord entre les Parties porte sur la zone située'ouest du point B'figuré
sur le croquisnoA-1.Cette opposition de vues a pour origine le passage

suivant du procès-verbal dressé lors de I'arpentage de 1776du titre de
Citala:
«...y almencionadorumbodesdedichoserrillosecontinu0caminando
hasta vajara la quebradaque llamande Pomolay a ellase Ilegocon
cinquentay cuatro cuerdas,dondepara maiorclaridaddeestamedida
mandeponer Un montondepiedraspor serialy mojon,y mudando de
rumbo y tirandopara el Oeste aguas arriva de dicha quebrada de
Pomolapor entrodeunacaliadahondadeprecipiciossetantearon a ojo
porla asperidadde la montaïiaquarentacuerdashasta lacaveserade
Pomola, en donde se deja esta medida para proseguirla el dia de
malianaporserlasseishorasdelatarde ..enprosecuciondelaMedida
en queestoyentendiendo ..mandea losmedidorestendiesenlacuerda
Ioqueconefecto hicieron enesteparajeque es la caveserade Pomola donde el dia de ayerse suspendio estadichamedida,desde dondeal
rumbodel sudueste, llevando a la Derechatierrasrealengas, y a la
ysquierdalasquese Vanmidiendo,secamino adichorumboporlajunta
de la quebradaque nombrande Taguilapa,y aguas abajode ella se
continuoporentrelaespesuradela montaria.dando a ojoporIoyntran-

sitablequarentacuerdashasta Unparajequellamandelas Cruzes .."
[Translation]
"...and wecontinued climbing downthe hi11in question,heading in
the direction stated, until we reached thequebradacalled Pomola.
Up tothat point wecounted 54cords and, in order tomakeforgreater
clarity in the measurements, 1 had a large heap of stones set up to
serve asboundary marker and, changingdirection so asto head West
and following the quebradade Pomola upstream through a deep
gully formed by precipices, we estimated visually,on account of the
mggedness ofthe terrain, 40cordsup tothesource ofthe Pomola. We
thus completed our work fortoday, to be resumed tomorrow, sinceit
was 6 in the afternoon ... continuing the survey with which 1 am
charged ...1asked the surveyors to stretch outthe cord, which they
did, at the source of the Pomola, where we had left off the survey
yesterday, and from there, heading south-west, and having on our
right-hand sidecrownlands [tierrasrealengaslandon the leftsidethe
ones weare measuring, wewalked inthe saiddirection alongthe con-
fluence of the quebrada called Taguilapa, and continued down-
stream through the thick vegetation covering the mountain, esti-
mating by eye on account of the impracticable nature of the

terrain, 40cords up to a place called Lasmces ..."
The two interpretations of this passage in geographical terms are illus-
trated on sketch-map No. A-1 annexed: El Salvador contends that the
boundary followsthe line C-BI-B-J-H,and Honduras the line C-BI-H'-H.

92. Thefirst objection of Hondurasto theinterpretation by ElSalvador
isthatthe pointidentified by El Salvadoras the "cavesera[orcabecera]del
Pomola" (point B on sketch-map No. A-1 annexed) cannot be right,
because it lies not to the west, as indicated in the survey, of the previous
marker (point C on the sketch-map), but to the north-west, and because
that point is more than 4,000metres in a straight line from the previous
marker, which is far more than the "40 cords" (about 1,660 metres)
referred to inthe survey.Sofar asthisobjection isconcerned, El Salvador
contends that on setting out upstream alongthe quebradade Pomola, the
surveyorbegan moving to the west, and recorded that direction, but then
had to followthe undulations ofthe stream.The Chamber notesthat while
the quebradaidentified by El Salvador as the quebradade Pomola mns
generally north-west to south-east, that selected by Honduras (indicated
on El Salvador's maps as the quebradaCipresales) mns, in its relevant
portion, generally south-west to north-east, so that while neither corre-
sponds precisely to the western direction of the survey as recorded in the donde el dia de ayer se suspendio estadichamedida, desde donde al
rumbodel sudtieste,llevandoa la Derechatierras realengas, ya la
ysquierda lasquese Vanmidiendo,secamino adichorumboporlajunta
de la quebradaque nombrande Taguilapa,yaguas abajode ellase
continuopor eni'relaespesuradelamontaria,dandoaojoporIoyntran-
sitablequarenta cuerdashasta Unparajequellamande las Cruzes ..))

[Traduction]
« ..et I'ona continuédans la mêmedirectiondepuis lepetit mont en
question jusqu'à ce que I'on arrive en bas à la quebradaappelée
Pomola. On a comptéjusque-là 54 cordes, et pour une plus grande
clartédans les mesures, j'ai fait poser un grand tas de pierres qui
servira demarclue et de borne, et changeant de direction et s'orien-
tant vers l'ouest en remontant laquebradade Pomola à travers une
gorge profonde et desprécipicesl'ona évalué à vue d'oeilà cause de
l'aspéritédu terrain, 40cordesjusqu'a lasource de Pomola,avecquoi

prit fin le relevépour le reprendre demain car il est six heures du
soir...poursuivant le relevédont je suis chargé,avecl'assistance de
tous ceux citésdans les déclarations précécentesj,'ai demandéaux
arpenteurs d'étendre la corde ce qu'effectivement ils firent à la
source du Pomola,où en étaitrestélerelevé hier, et de cet endroit, en
direction du sud-ouest, en ayant sur notre droite des terres royales
[tierrasrealengasletsurnotregauche cellesquenous sommes entrain
de mesurer, I'oria marchédans laditedirectionpar leconfluent de la
quebradaappelée Taguilapa, et en aval I'ona continué dansI'épais-
seurde lamontagne,encomptant à vued'oeil,à cause de I'impratica-
bilitédu terrain, 40 cordesjusqu'à un endroit appeléLas Cruces ..»

Lesdeuxinterprétations de cepassagedupoint de vuegéographiquesont
illustréessur leroquis noA-1ci-inclus :El Salvadorsoutient que la limite
suit la ligne C-Br-B-J-H, et le Honduras prétend qu'elle suit la ligne
C-Br-Hl-H.
92. La première objection que le Honduras élèvecontre I'interpréta-
tion d'El Salvador est que le point identifié par El Salvadorcomme étant
la «cavesera[ou cabl?cerad ]el Pomola»(point B sur le croquis noA-l ci-
inclus) ne peut être exact, parce qu'il n'est pas, comme il est dit dans
l'arpentage, situé à l'ouest de la borne précédente (point C sur le
croquis) mais au no1,d-ouest,et parce que ce point est éloignéde plus de
4000 mètres en ligne droite de la borne précédente,ce qui fait bien plus
que les «40 cordes »(soit environ 1660mètres)indiquéesdans le procès-
verbal. En ce qui concerne cette objection, El Salvador affirme que les
arpenteurs, remontant le cours de laquebradade Pomola,commencèrent
à se diriger vers I'ou~:st,en consignant cettedirection,mais qu'ils ont été
obligésensuite de su-ivrelesméandresdu coursd'eau. La Chambre relève

que, alors que la quebradaidentifiée par El Salvador comme étant la
quebradade Pomolacoule dans l'ensembledu nord-ouest vers le sud-est,
la quebradaque le Honduras a retenue (et qui est indiquéesur les cartes
d'El Salvador comme étantla quebradaCipresales)coule généralement,1776 title, the explanation of the discrepancy of direction offered by
El Salvador applies equally well to both quebradas. So far as can be dis-
cerned fromthe contour indications on the maps produced, either could
fit the description in the survey record of passing through "a deep gully
formed by precipices".

93. Secondly,Honduras points out thatthe direction ofthe surveyfrom

the "source of the Pomola" was to the south-west, whereas the course of
El Salvador's line from what it identifies as the source of the Pomola
(point Bon sketch-map No. A- 1)wasto the south. ElSalvador retorts that
the latter objectioncould alsobe made totheHonduran version ofthe line
from the "cabeceradel Pomola"(point H' on sketch-map No. A-1)to the
next marker point (point H on the sketch-map), but on inspection of the
maps, this does not appearto the Chamber to be so. On the contras., it is
this consideration which entitles a choice to be made, in the view of the
Chamber, between the two competing identifications of the "cabeceradel
Pomola". In the interpretation of El Salvador, the line fromthe source of
the Pomola to what ismarked on itsmap asthe "La Chicotera gorge" (line
B-J on sketch-map No. A-l annexed) - which apparently, in El Sal-
vador's contention, corresponds to, or leads to, the "quebrada called
Taguilapa" - runs at only 5 degrees Westof due south. On Honduras's
interpretation the line from the "cabeceradel Pomola"to the "quebradade
TaguilapaU(lineHl-H on sketch-map No. A-1)runs for most of its course
some 55degrees Westof south, onlyturning to amore southwardorienta-
tion forthe last 1,000metres or so of its course. Honduras has also drawn
attention to a contemporary scaled plan of the area of the Citala title sur-

veyed in 1776;neitherthe area identified by Honduras asthe Citala lands
nor that so identified by El Salvador coincides to a really satisfactory
degree with this 1776plan, but the shape of El Salvador's version of the
surveyed lands departs far more radically from thesketch-map than does
Honduras's version.

94. The Chamber, for al1the above reasons, concludes that on this
point the Honduran interpretation of the 1776 survey-record is to be
preferred, and therefore that, prima facie, in 1821the utipossidetis line
Westof Talquelazar was as indicated on sketch-map No. A-1annexed by
the lineC-BI-Hf-H.However in order to complete theinternational fron-
tier in this sector, the Chamber has still to consider the area to the West
of that line.dans sa partie pertinente, du sud-ouest au nord-est, de sorte que,bien que
la direction d'aucune des deux ne corresponde exactement a l'ouest, la
direction de l'arpentage consignée dans le titre de 1776, l'explication
qu'El Salvador fournit de cette divergence de direction s'applique tout
aussibienauxdeux quebradas.Pourautant qu'on puisselediscerner auvu
des courbes de niveau indiquéessur les cartes produites, chacune de ces
quebradaspourrait correspondre à la description qui est faite dans le

procès-verbal du piissage «à travers une gorge profonde faite de préci-
pices ».
93. En second lieu, le Honduras fait remarquer que la direction suivie
par l'arpentage a partir de «la source de la Pornola» étaitle sud-ouest,
tandis que letracéde la ligneprésentéepar El Salvador à partir de ce que
ce dernier identifie commela source de la Pomola(point Bsur le croquis
noA-1)est orientéau sud. El Salvadorrétorque que cettedernière objec-
tion pourrait aussi 2tre élevéecontre la version hondurienne de la ligne
allant de la «cabet:eradel Pornola))(point H' sur le croquis no A-1)
jusqu'au point de la borne suivante (point H sur le croquis) mais, après
avoirexaminélescartes, iln'apparaît pas a la Chambre qu'ilen soitainsi.
Au contraire, de l'avisde la Chambre, c'est bien cette considération qui
permet de choisirentre lesdeux identificationsrivales de la ((cabeceradel
Pornola)).Selon I'iriterprétation d'ElSalvador, la ligne qui va «de la

source de la Pomola »jusqu'à ce qui est indiqué sursacarte comme étant
la ((gorge de La Chicotera)) (ligne B-J sur le croquis no A-1 ci-inclus)
- qui apparemment, selonlathèsed'El Salvador,correspond ou conduit
a la «quebradaappelée Taguilapa» - n'estorientée qu'à5" à l'ouest du
plein sud. Selonl'interprétation du Honduras, la ligne allant de la«cabe-
cera delPomola»ju:jqu'à la «quebradade Taguilapa»(ligne H'-H sur le
croquis noA-1) se dirige, dans la majeure partie de son cours, àquelque
55" ouest parrapport ausud et ne s'infléchitverslesudquedans lesquel-
que derniers 1000 ~nètresenviron de son cours. Le Honduras a aussi
appelél'attention sur un plan a l'échellede l'époquede la zone couverte
par le titre deCitalli et arpentée en 1776; aucune des zones identifiées
respectivement par le Honduras et par El Salvadorcomme étantlesterres
de Citala ne coïncide de manière réellementsatisfaisanteavec ceplan de
1776,mais laformequeprennent lesterresarpentéess'enécartebien plus

radicalement dans Iiversion salvadorienne que dans la version hondu-
rienne.
94. Pour toutes lesraisons qui précèdent, la Chambre conclut qu'ily a
lieu, sur ce point, de préférer l'interprétationhondurienne du procès-
verbald'arpentage de 1776et quepar conséquent, primafacie,en 1821,la
ligne de I'utipossidetisàl'ouest de Talquelazarétaitcelle qui estindiquée
sur le croquis no A-1 ci-inclus par la ligne C-BI-H'-H. Toutefois, afin
d'établirle tracécorripletde la frontièreinternationale dans ce secteur,la
Chambre doit encore examinerla zone située a l'ouest de cette ligne.418 DISPUTE(EL SALVADOR/HONDUR (ADS)MENT)

95. As will be apparent from sketch-map No. A-1 annexed, the lands
included inthe 1776 Citala title do not extend, evenintheinterpretation of
El Salvador of that title, so farWestas the international tripoint from
which the first sector of the disputed frontier runs. From the terms of the
1776title itself, it is clear that the land to the west of the line from the
"cabeceradelPomo1a"tothe place called "Las Cruzes" was tierrasrealen-
gus,sincethe surveystatesthat the landto the right ofthe surveyingParty,
as they moved south-west, was such land (see paragraph 9 1above); and
Honduras observes that since the surveywasbeing effected,according to
the record of it, in the province of Gracias aios, these must have been
tierrasrealengasof that province, and consequently now part of Hondu-
ras. El Salvador does not, as it does in other sectors of the frontier, base
any claimto this area on its status aserrasrealengas.The absence of any
justification in the 1776itala title for El Salvador's claim to this area is

recognized by El Salvador, which claimsthat "this triangular area forms
part of the forestry reserve of El Salvador and is inhabited by citizens of
El Salvador. ..".ElSalvadorhoweverclaimsthisarea on thebasis that, by
Article 26ofthe General PeaceTreaty of 1980,theJoint FrontierCommis-
sion,and consequentlythe Chamber (seeparagraphs 47ff.above),should
"take into account other evidence and arguments of a legal, historical,
human or any other kind, brought before it by the Parties and admitted
under international law". In its Reply El Salvador lists a number of vil-
lages or hamletsbelonging to the municipality of Citala which fa11within
the disputed area, and has produced some material relating to rural
schools in these places, but of these only the Hacienda de Montecristo
(marked south-west of point Aon sketch-map No. A-1)lies in the tierras
realengas and not in the area covered by the Citala title.

96. No evidence has however been adduced that the Hacienda de

Montecristo, or more generally this area, or its inhabitants, have been
under the administration of the municipality of Citala. It has been stated
by counsel for ElSalvador that the Hacienda de Montecristo wasdonated
to the Government of El Salvador by its former owners, to be used as a
forestry reserve. The only evidence of effectivitto which attention has
been drawn, and which El Salvador apparently regards as sufficient,
and as applicable to this area, is a report by a Honduran Ambassador,
H.E. Mr. Max Velasques Diaz, dated October 1988,entitled "Observa-
tions sur leschapitres 2et 7 du mémoired'El Salvador"; in thisreport the
Ambassador states that the lands of the disputed area of Tepangüisir
"form part of the property of the inhabitants of the municipality of
San Francisco de Citala in El Salvador"; the report however continues:
"but the right to them belongs to the Republic of Honduras . ..".The
report is, it is suggested, a recognition by Honduras of the existence of
effectivitéin the form of occupation and possession of the lands by citi- 95. Comme on peut le voir sur le croquis no A-1 ci-inclus,les terres
comprises dans le titre de Citalh de 1776ne s'étendent pas,mêmeselon
l'interprétation qu'El Salvadordonne de ce titre, aussi loin vers l'ouest
que le tripoint internationalàpartir duquel commence le premier secteur
de la frontière en litige.l ressort clairement des termes du titre de 1776
lui-mêmeque lesterressituées à l'ouestde la lignereliant la ((cabeceradel
Pomola »au lieu-dit (LasCruzes »étaientdes tierrasrealengas,puisque le

procès-verbald'arpentage préciseque lesterres setrouvant surladroite de
l'équipe d'arpenteurs, alorsqu'elle sedirigeait vers le sud-ouest, étaient
terres de la Couronne (voir ci-dessus paragraphe 91); et le Honduras
relève que l'arpentage, selon le procès-verbal, a étéeffectué dans la
province de Gracias a Dios, et que cesterres par conséquentdevaientêtre
des tierrasrealengas de cetteprovince, et donc faire partie maintenant du
Honduras. El Salvatior ne revendique en aucune façon cette zone en se
fondant sur son statut de tierras realengas, comme il le fait dans d'autres
secteurs de la frontihre. Il reconnaît que sa prétention sur cette zone ne
trouve aucune justification dans le titre deCitala de 1776,tout en affir-
mant que «le ..triangle...fait partiede la réserveforestièred'El Salvador
et est peupléde Salvadoriens ..» En fait, El Salvador revendique cette
zone au motif que la commission mixte de délimitation devait, et par
conséquent la Chambre doit, en vertu de l'article 26 du traité générad le
paix de 1980(voir p.îragraphes 47 et suivants ci-dessus),tenir «compte
desautres preuves, thèseset argumentationsd'ordre juridique, historique
ouhumain et detout autreélémentprésentépsar lesParties etadmissibles
en droit international».Dans sa réplique,El Salvador donne la listed'un
certain nombre de villages ou hameaux appartenant àla municipalitéde

Citala qui se trouvent dans la zone en litige, et a fourni quelques docu-
mentsconcernant de:$écolesruralesde ceslocalitésmais, parmi celles-ci,
seulela Hacienda de Montecristo(indiquée ausud-ouest du point A surle
croquis no A-1) se situe dans les tierras realengas et non dans la zone
couverte par letitre deCitala.
96. Toutefois, aucune preuve n'a étérapportée que la Hacienda de
Montecristo, ou plus généralement cettezone, ou seshabitants, aient été
administrés par la niunicipalité de Citala. Le conseil d'El Salvador a
déclaréque la Hacienda de Montecristo avait été cédép ear donation au
Gouvernement d'El Slalvadorpar sesancienspropriétaires pour servir de
réserveforestière.La seulepreuved'effectivitéssur laquellel'attention de
la Chambre a été appelée, etqu'El Salvador considère apparemment
commesuffisante et commes'appliquant àcettezone, estun rapport d'un
ambassadeur du Horiduras, S.Exc. M. Max Velasques Diaz, datéd'oc-
tobre 1988,et intitulé« Observations sur les chapitres 2 et 7du mémoire
d'El Salvador » ;dans ce rapport, l'ambassadeur déclareque les terrains
de lazoneen litigede 'ïepangüisir« setrouventfaire partie de lapropriété
deshabitants de lamunicipalitéde SanFrancisco de Citala du Salvador » ;
toutefois, il poursuit (fans son rappor:«mais le droit sur ceux-ci appar-
tientà la République du Honduras ..» Le rapport constituerait, dit-on,

une reconnaissance par le Honduras de l'existence d'effectivités sous419 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (USD)GMENT)

zens of El Salvador. The Chamber cannot however regard this as suffi-
cient;to constitute an effectivitérelevanttothe delimitation ofthe frontier,
what would be required is, at least, some recognition or evidence of the
effective administration of the municipality ofCitala in the area, which

has been asserted but not proved. Nor has any evidence been offered to
show the extent of the Hacienda de Montecristo, or other Salvadorian
interests inthearea,soasto justify the line claimed rather than anyother
lineconnecting the internationaltripoint withthe limitsofthe 1776Citala
title.

97. El Salvador has drawn attention to a provision in the Constitution
of Honduras whereby land within 40kilometres ofthe Honduran frontier
can onlybe acquired or possessed bynative Hondurans, on whichitbases
two arguments. First, it asserts thatthe ownership of land by Salvadorian
nationals in the disputed area lessthan 40kilometres from the line which
Honduras asserts to be the frontier is in itself sufficient to show that the
disputed area is not part of Honduras, and therefore part of El Salvador.
The Chamber cannot acceptthiscontention. Atthe veryleast,some recog-
nition on the part of Honduras of the ownership of theland by citizensof

El Salvador would have to be shown; but there is no evidence of this
beyond the Ambassador's report of October 1988,which isin too general
terms. El Salvador argues that

"the existence of even a few Salvadorian landowners in a disputed
sector claimed by Honduras produces a strongargument ofa human
nature for not delimiting the boundary in such a way that that land

becomes part of the Republic of Honduras".

The effect of the Chamber's Judgment will however not be that certain
areas will "become" part of Honduras;the Chamber's task is to declare
what areas are, and what are not, already part of the one State and the
other. If Salvadorians have settled in areas of Honduras, neither that fact,
northe consequences ofthe application of Honduran lawto their proper-

ties, can affect the matter. Furthermore, counsel for Honduras has indi-
cated tothe Chamber thatthe Honduran constitutional provision referred
to could not be applied retroactively to dispossess Salvadorian land-
owners.
98. In the Honduran Reply, attention has been drawn to the granting
by Honduras ofanumber ofrepublican titlesextending tothe south ofthe
line claimed by El Salvadorbetween the tripoint of Montecristo and the
headwaters of the Pomola: the titles of Montecristo (1886), Malcotal
(1882)and Tontolar (1845),the extent of which, as interpreted by Hondu-
ras, is illustrated on sketch-map No. A-4annexed. These are relied on by
Honduras as showing that the area in question which, according to theforme d'occupatiori et de possession des terres par des ressortissants
d'El Salvador. Mais la Chambre ne saurait considérer cela commesuffi-
sant: pour constitut:r une effectivitépertinente au regard de la délimita-
tion de lafrontière,ilfaudrait, au moins,qu'il yeût une formequelconque
de reconnaissanceou depreuve del'administration effective delamunici-

palitéde Citala daris cette zone, ce qui a été affirmé mais non prouvé.
Aucune preuve n'a non plus été produite pour établir l'étenduede la
Hacienda de Mont<:cristo,ou l'existence d'autres intérêts salvadoriens
dans cettezone, de nianière àjustifier lalignerevendiquéedepréférence à
toute autre ligne reliant le tripoint international aux limites du titre de
Citala de 1776.
97. El Salvador aappelél'attention sur une disposition de la Constitu-
tion du Honduras si:lon laquelle les terres situéesdans un périmètrede
40 kilomètres de la frontière hondurienne ne peuvent être acquises ou
possédéesquepar des Honduriens de naissance,disposition sur laquelle
il fonde deux arguments. Il soutient, en premier lieu, que le fait que des
ressortissantssalvadorienssoientpropriétaires de terrains dans lazone en

litigeàmoins de40kilomètresdelaligne dont leHonduras affirmequ'elle
est la frontière suffirait en lui-mêmedémontrerque la zone en litige ne
faitpas partiedu Honduras etfait donc partie d'El Salvador. La Chambre
ne sauraitaccepter cetargument. Ilfaudrait à tout lemoinsprouver que le
Honduras reconnaît d'une manière ou d'une autre que ces terres sont la
propriétéde ressorti:jsants d'El Salvador; or il n'existeaucune preuve de
cela, sicen'estlerapport de l'ambassadeur datéd'octobre 1988,lequel est
rédigé en termes trop généraux.El Salvadorsoutient que :

«l'existence, mêmede quelquesrarespropriétaires terriens salvado-
riens dans un secteur en litige revendiquépar le Honduras, produit
un puissant argument d'ordre humain pour nepas délimiterlafron-
tièredetelle sorteque cesterres enviennent à faire partie de la Répu-
blique du Honduras )P.

Mais l'arrêtque rendra la Chambre n'aura pas pour effet que certaines
zones «en viendront :à fairepartie du Honduras; la tâche qui incombe à
la Chambre est de dire quelles zones font ou ne font pas d4à partie d'un
Etat ou de l'autre. SI des Salvadoriens se sont installés dans des zones
appartenant au Hontluras, ni ce fait, ni les conséquencesde l'application
du droit hondurien àleursbiens fonciers, ne peut avoird'incidence sur la
question. En outre, le conseil du Honduras a préciséà la Chambreque la
disposition constitutionnelleinvoquée ne saurait s'appliquer rétroactive-
ment pour exproprier des propriétaires foncierssalvadoriens.

98. Dans la répliquedu Honduras, l'attention a étéappeléesur le fait
que cet Etat a accorcléun certain nombre de titres républicains sur des
terres s'étendantau sud de la ligne revendiquée par El Salvador entre le
tripoint de Montecri:;to et la source de la Pomola: les titres de Monte-
cristo(1886), Malcotal (1882) et Tontolar (1845), dont l'étendue, selon
l'interprétation duHonduras, est indiquée surle croquis noA-4ci-inclus.
Le Honduras s'appuie sur cestitres pour montrer que la zone en question SKETCH-MAPNO.A-4

FirstSector- HonduranRepublicanTitles
(as plotted by Honduras)

-.-.-.- Agreed internationalboundaries
- ------ . Montecristo 1886title
. . ... San Andrés de Ocotepeque 1914title

1..............cotal 1882title 1
L- - Tontolar 1845title CROQUIS NO A-4
Premiersecteur - Titres républicains
du Honduras(suivantletracé duHonduras)

-.-.- l'objet d'un accordionales ayant fait

-- ---- Titre de Montecristo de 1886
- . - .. Titre de San Andrés de Ocotepeque
de 1914
...........Titre de Malcotal de 1882

- - Titre de Tontolar de 1845Citala title,wasin 1776tierrasrealengasofthe province of Graciasa Dios,
wastreated as Honduran territoryafterindependence. Neither the fact of
thegranting of thesetitlesbyHonduras northeir extent asindicated on the
map annexed to the Honduran Reply, has been challenged by El Sal-
vador.
99. Reference has already been made above (paragraph 79) to the
negotiations held between El Salvador, Guatemala and Honduras in
1934-1935forthe purpose of fixingthe tripoint where theirfrontiers meet.
In the course of the negotiations, both El Salvador and Honduras ad-

vanced clairns as to the position of their frontier running eastwards from
the agreed tripoint. Eventually agreement was reached on a frontier line
lying between the lines asserted by the Parties, though the agreement by
the representatives of El Salvador was only ad referendum,since they did
not consider that they were empowered to agree to it on behalf of the
Govemment of El Salvador. In the official records of the negotiations,
this line, which is indicated on sketch-rnaps Nos. A-2 and A-3 annexed,
was described as follows:

"Las Dele~"cionesde El Salvador v Honduras convinieronen la
siguientesecciondelineafronteriza entresusrespectivesPaises,al Este
del trifinio:delacimadelCerroMontecristoaIolargodeladivisoriade
lasaguas delosrios Frio OSesecapay del Rosario,hastalaconjuncion
de esta divisoriaconla divisoriade las aguas dela cuencade la Que-
bradade Pomola; deaqui en direccion general hacia el Noreste,a Io
largode la divisoriade la cuencade la Quebradade Pomola,hasta la
conjuncionde dicha divisoriacon la divisoriade las aguas entrela
Quebradade Cipresalesy las Quebradas del CedronP , eiiaDoraday
Pomolapropiamentedicha;deestepunto,a 10largode la divisoriade

aguas ultimamente mencionada, hasta la confuencia de las lineas
medias de las Quebradasde Cipresalesy de Pomola;de éste,aguas
abajopor lalinea mediade la Quebradade Pomola, hastaelpunto de
dicha lineamedia,masproximoalmojondePomolaenElTalquezalar;
y deestepunto en linearectahastadichomojon. "
[Translation]

"The delegations of El Salvador and Honduras have agreedon the
following section of the frontier line between their two respective
countries to the east of theripoint :from thetop of the Montecristo
mountain along the watershed between the rivers Frio or Sesecapa
and Del Rosario as far as the junction of this watershed with the
watershed of the basin of the quebradade Pomola; thereafter in a

north-easterly direction along the watershed of the basin of the que-
brada de Pomola until the junction of this watershed with the
watershed between the quebradade Cipresales and the quebradas
del Cedron, PeiiaDorada and Pomola proper ;fromthat point, along
the last-namedwatershed asfar asthe intersection of the centre-lines
of the quebradasof Cipresales and Pomola; thereafter, downstreamqui, d'aprèsle titre de Citala, était constituéeen1776de tierrasrealengas
de la province de Graciasa Dios, fut traitée commeterritoire hondurien
après l'indépendaiice. Ni le fait que ces titres ont été accordéspar le
Honduras ni leur ktendue telle qu'elle estfiguréesur la carte jointeà la
réplique hondurierine n'ont été contestép sar El Salvador.
99. Il a déjà étlait référence(paragraphe79)auxnégociationsqu'ont
menéesEl Salvadoi:,leGuatemala etle Honduras en 1934-1935pour fixer
letripoint oùleurs frontièresserencontrent. Au cours de cesnégociations,
tant El Salvador que le Honduras ont faitvaloirdesprétentions quant au

tracéde leur frontière en direction de l'est partir du tripoint convenu.
Finalement,un accord estintervenusurune lignefrontièresituéeentreles
lignes que revendiquaient les Parties, encore que l'accord des représen-
tants d'El Salvadoi ait étéseulement donné ad referendum,car ils esti-
maientqu'ils n'étaientpas habilitésà accepter, au nom du Gouvernement
d'El Salvador, cette ligne frontière. Dans lesprocès-verbauxofficielsdes
négociations,cette ligne, qui est illustréesur les croquis nosA-2et A-3ci-
inclus,était décrite commesuit:

«Las Delegrrcionesde El Salvadory Honduras convinieronen la
siguientesecciondeIineafronterizaentresusrespectivosPuises,alEste
deltrzjhio: delacimadelCerroMontecristo aIolargodeladivisoriade
lasaguasdelorriosFrio O Sesecapay delRosario,hastalaconjuncion
de estadivisoriaconla divisoriade las aguasde la cuencade la Que-
brada de Pomc;llad ;e aqui en direcciongeneral hacia elNoreste,a Io
largode la divisoriade la cuencade la Quebradade Pomola,hasta la
conjuncionde dicha divisoriacon la divisoriade las aguas entrela
Quebradade Ckresalesy las Quebradasdel Cedron,PefiaDoraday

Pomolapropiarrlentedicha;de estepunto, a Iolargode la divisoriade
aguas ultimamente mencionada, hasta la conjluenciade las Iineas
medias de las Quebradasde Cipresalesy de Pomola;de éste,aguas
abajopor la Iinc?mediade la Quebradade Pomola,hastaelpunto de
dicha lineamedia,masproximoalmojondePomola enEl Talquezalar;
y deestepunto t?nIinearectahastadichomojon. ))
[Traduction]

« Lesdélégaitonsd'El Salvador et du Hondurasont convenu de la
sectionsuivante:de la lignefrontièreentreleursdeuxpaysrespectifs,
àl'estdu tripoiri:du sommet de la montagne de Montecristo, lelong
de la ligne de partage des eaux des rivières Frio ou Sesecapa et
Del Rosario, jusqu'à sajonction avecla ligne departage deseaux du

bassin de laqué*braddae Pomola; de ce point, en direction du nord-
est,lelong delalignedepartage deseaux du bassin de la quebradade
Pomola,jusqu'à.sajonction avecla lignede partage deseaux,entre la
quebradade Cipresales et les quebradasdel Cedron, Peiia Dorada et
Pomola proprement dite; de ce point, le long de cettedernière ligne
de partage des ':auxjusqu'à la confluence des lignes médianes des
quebradasde C ipresales et de Pomola; ensuite, en aval par la ligne422 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

along the centre-line of thequebradade Pomola, until the point on
that centre-line which islosesttotheboundary marker of Pomola at
El Talquezalar; and from that point in a straight line as far as that
marker."

100. So far as the Chamber is informed, while the Government of
El Salvador did not ratify theerms which had been agreed adreferendum
by its representatives, neither did it denounce them;and Honduras gave
no indication that it regarded the consent given by its representatives as
retracted onthe grounds of non-endorsement by ElSalvador ofthe settle-

ment. The matter remained in abeyance at least until 1972.During the
discussion of 1985,Honduras proposed the adoption of the line agreed
ad referendumin 1934 between Cerro Montecristo and Talquezalar,
coupled with a particular line between Talquezalar andthe Cerro Zapo-
tal; El Salvador had no difficulty in accepting the first line, but rejected
the second.
101. Inthe circumstances, theChamber considers that itmayadoptthe
1935line, taking account primarily of the fact that the line for the most
part follows the watersheds, which provide a clear and unambiguous
boundary. Asthe Chamber has stated (paragraph 46above)the suitability
oftopographical features to provide areadily identifiable and convenient
boundary isa material aspect where no conclusionunambiguously point-
ingtoanotherboundary emergesfromthe documentarymaterial. Theline
also leaves to Honduras the areas comprised in the Honduran repub-
licantitles referred to in paragraph 98above,and leavesto ElSalvadorthe
Hacienda de Montecristo. It is however also material that the line was

agreed - ifonly adreferendum - in 1934,probably inviewofitspractical
merits, and the provisional agreement was so long left unchallenged.

102. In this first sector the Chamber has finally to deal with the ma-
terial put forward by Honduras in its Replyconcerningsettlementof Hon-
duran nationals inthe disputed areas and the exercisethere by Honduran
authorities of judicial and other functions (paragraph 60above). In this
sector the evidence offered, apart from some 19thcentury minor criminal
procedures, which appear to the Chamber to be without significance in
viewoftheHonduran acquiescence inthe Citala/Ocotepeque limitasthe
boundary, consists of material relating to the administration of rural
schools at El Peiiasco, La Laguna, Montecristo, San Rafael and El Vol-
can, and datingfrom the period 1952-1969;registration ofbirths in places
called Los Planes, La Montanita, Talquezalar, La Laguna,Zapotal, Ton-

tolar and Malcotal(1926 to 1979, and baptismal records back to 1791in
the parish of San José,Ocotepeque, relating to births in La Cuestona,
Talquezalar, La Ermita, Los Planes, El Peiiasco, and some isolated
records of other places. Even assuming that al1these localities fa11on the
El Salvador side of the line of the boundary indicated in this Judgment, médiane de la quebrada de Pomola, jusqu'au point de cette ligne
médianeleplu:;proche delaborne de Pomola àElTalquezalar; et de
ce point, enligne droite,jusqu'à cetteborne))

100. Pour autant quela Chambre enaitétéinforméel,eGouvernement

d'El Salvador n'a certes pas ratifiéles dispositions qui avaient accep-
téesad referendum par ses représentants, mais il ne les a pas non plus
dénoncées,et le Hoilduras n'a donnéaucune indication qu'il considérait
le consentement doiinépar sesreprésentants commeretirépour le motif
qu'El Salvadorn'avaitpassouscrit au règlement.Laquestion estrestéeen
suspens au moins jusqu'en 1972. Pendant les discussions de 1985, le
Honduras a proposi: d'adopter la ligneconvenue ad referendumen 1934
entre le Cerro Montecristo et Talquezalar, en mêmetemps qu'une ligne
spécifiqueentre Talquezalar et le Cerro Zapotal; El Salvador n'a pas eu
de difficultéàaccepter la première ligne, mais a refuséla seconde.
101. Dans ces circonstances, la Chambre considèrequ'elle peut adop-
ter la ligne de 1935,compte tenu surtout du fait que, pour l'essentiel, la
ligne de délimitationsuitles lignesde partage deseaux, ce qui donneune

frontière claire et dépourvue d'ambiguïté. Commela Chambre l'a relevé
plus haut (paragraphe 46), le fait que des particularités topographiques
offrent la possibilitéde définir une frontière facilement identifiable et
commode est un élémentimportant à prendre en considération lorsque
aucune conclusion qui conduiraitclairement àadopteruneautre frontière
ne ressort de la documentation. La ligne laisse aussi au Honduras les
zones comprises dails les titres honduriens républicains visésau para-
graphe 98ci-dessus, c:tlaissà El Salvadorla Hacienda de Montecristo. Il
importecependant aussi de noter que cette ligne a faitl'objet d'un accord
- mêmesi ce n'estqu'ad referendum - en 1934,probablement en raison
desavantages qu'elleprésentaitsur leplan pratique, etque l'accordprovi-
soire est restéaussilongtempsincontesté.

102. Dans ce premier secteur, la Chambre doit enfin examiner les
piècesprésentéespar leHondurasdans sarépliqueconcernant l'établisse-
ment de citoyens honduriensdans leszonesen litigeet l'exercicedans ces
zones par les autorités honduriennes de fonctions judiciaires et autres
(paragraphe 60 ci-dessus). Dans ce secteur, les élémentsde preuve
produits, indépendamment de certaines pièces concernant des procé-
durespénalesmineuresau XIXesiècle,quisemblent àlaChambrecomme
dépourvuesd'importance vu l'acquiescement par le Honduras à la limite
Citala/Ocotepeque en tant que ligne de délimitation, comprennent des
documents touchant l'administration des écolesrurales àEl Peiïasco, La
Laguna, Montecristo, San Rafael et El Volcan et remontant à la période
1952-1969;des regis1:resde naissances dans des localités appeléesLos

Planes, La Montanii~a,Talquezalar, La Laguna, Zapotal, Tontolar et
Malcotal (de 1926 à1!)75);etdes registresdebaptêmeremontantà1791de
la paroisse de San José, à Ocotepeque, d'enfants nés à La Cuestona,
Talquezalar, La Hennita, Los Planes et El Pefiasco, et quelques acteswhich the Chamber is unable to determine without specific map indica-
tions, thismaterial does not appear sufficient by way of effectivitéto be
capable of affecting the decision.

103. The conclusion at which the Chamber arrivesinrespect ofthe first
disputed sector of the land frontieris as follows. It begins at the tripoint
with Guatemala, the "point known as El Trifinio on the summit of
the Cerro Montecristo", indicated as point A on Map No. 1' annexed.
The CO-ordinates of this point are given by the Parties as follows:
Honduras: 14"25'20" N, 89"21'28" W; El Salvador: 14"25' 10.784" N,
89"21'21.568" W. As explained in paragraph 68 above, the discrepancy

results solelyfrom the choice of datum; the CO-ordinatesto be used inthis
Judgment are derivedfrom themaps used to illustrate the Judgment (sup-
plied bythe United StatesDefense Mapping Agency :seebelow),and are
for this point: 14"25' 10"N, 89"21'20" W. From this point, the frontier
between El Salvador and Honduras runs in a generally easterly direction,
following the direct line of watersheds, in accordance with the agreement
reached in 1935,and accepted ad referendumby the representatives of
El Salvador, namelytheline drawn on the aerial surveymap produced by
the surveyor Sidney H. Birdseye, signed by him at Chiquimula, Guat-
emala, in June 1935,and approved by the delegations of the three States
engaged in the Chiquimula negotiations (see sketch-maps Nos. A-2and
A-3). In accordance with the 1935agreement (paragraph 99 above), the
frontier runs "along the watershed between the rivers Fno or Sesecapa
and Del Rosario as far as the junction of this watershed with the
watershed ofthe basin ofthe quebradade Pomola" (point Bon Map No. 1

annexed); "thereafter in anorth-easterlydirectionalong the watershed of
the basin of the quebradade Pomola until the junction of this watershed
withthe watershedbetween the quebradadeCipresales and the quebradas
del Cedron, Peiia Dorada and Pomola proper" (point C on Map No. 1
annexed); "from that point, along the last-named watershed as far as the
intersection of the centre-lines of the quebradas of Cipresales and
Pomola" (pointDon Map No. 1annexed); "thereafter, downstreamalong
the centre-line of thequebradade Pomola, until the point on that centre-
line which isclosestto the boundary marker of Pomola at ElTalquezalar;
and from that point in a straight line as far as that marker" (point E on
Map No. 1 annexed). From the boundary marker of El Talquezalar, the
frontier continues in a straight line in asouth-easterly direction to the
boundary marker of the Cerro Piedra Menuda (point F), and thence in a
straight line to theboundary marker of the Cerro Zapotal (point G). For
the purposes of illustration, the line is indicated on Map No.1 annexed,
which iscomposed ofthe followingsheetsofthe United Statesof America

' Acopy of the maps annexed to theJudgment willbe found in a pocket at theend of
this fascicle oride the back cover of the volume of I.C.J. Reports 1992.[Note by the
Registry.]isolésd'autreslocalités. Mêmaesupposer que toutes ceslocalitéssetrou-
vent du côtésalvadorien de la lignefrontière qu'indique le présent arrêt,
ce que la Chambre n'estpas en mesure de déterminerfaute d'indications
spécifiquessurdescartes, cespièces nesemblentpas constituerdes effec-
tivitéssuffisantes pour pouvoir affectersa décision.
103. La conclusion à laquelle la Chambre parvient en ce qui concerne
le premier secteur c:nlitige de la frontière terrestre est la suivante: ce
secteur commence au tripoint avec le Guatemala, le ((point appelé
El Trifinio au sommet du Cerro Montecristo», soit le point A sur la

carte no 1'jointeà l'arrêt. escoordonnéesde ce point sont donnéespar
les Parties comme mit: Honduras : 14"25' 20"nord, 89"21'28" ouest;
El Salvador: 14"25.'10,784"nord, 89"21' 21,568"ouest. Comme il est
expliqué ci-dessusau paragraphe 68,la divergenceprovient uniquement
du systèmede référencechoisietlescoordonnéesque l'onutilisera dans
cet arrêtsont cellesqui proviennent de cartes qui servirontson illustra-
tion (fournies par la Defense Mapping Agency des Etats-Unis: voir ci-
après),et sontpour ce point: 14" 25'10"nord, 89"21'20 ouest. Apartir
de cepoint, lafrontitke entre El Salvadoret le Honduras s'orientedans la
direction générale dl: l'estsuivant les lignes departage des eaux les plus
directes, conformément à l'accord intervenu en 1935et acceptéad refe-
rendumpar lesreprésentantsd'El Salvador, à savoirla lignetracéesur la
carte aérophotographique produite par l'arpenteur SidneyH. Birdseye,
signéepar lui à Chiquimula (Guatemala), enjuin 1935,et approuvéepar
les délégations des lrois Etats participant aux négociationsde Chiqui-

mula (voirles croquis nosA-2et A-3).Conformément à l'accord de 1935
(paragraphe 99 ci-drssus), la ligne frontière va le long de la ligne de
partage des eauxdesrivièresFrio ou Sesecapa et Del Rosario,jusqu'à sa
jonction avec la ligne de partage des eaux du bassin de la quebrada de
Pomola(point Bsur lacarte no 1jointe a l'arrêt; e cepoint, en direction
du nord-est, le long de la ligne de partage des eaux du bassin de la
quebradade Pomola,jusqu'à sajonction aveclalignedepartage deseaux
entrela quebradadeCipresalesetlesquebradasdel Cedron, PefiaDorada
et Pomolapropremelit dite (pointCsur la carte no1jointe à l'arrêt); e ce
point, lelongdecettedernièrelignedepartagedes eauxjusqu'a l'intersec
tion des lignesmédianesdes quebradasde Cipresales et Pomola(point D
surlacarteno 1jointeàl'arrêt); ensuite,eavalensuivantla lignemédiane
de la quebrada de Pomola,jusqu'au point de cetteligne médianele plus
proche de la borne de Pomola a El Talquezalar; et de ce point, en ligne
droite,jusqu'a cetteborne(point Esurlacarte no 1jointeà l'arrêtA. partir

de la borne d'ElTalquezalar, la frontière continueen lignedroite dans la
directionsud-estjusqu'à laborne du CerroPiedra Menuda (point F),etde
la en lignedroitejusclu'àla borne du Cerro Zapotal (point G).A des fins
d'illustration, laligne est indiquéesur la carte1jointe àl'arrêt, quist

' On trouvera unexemplairedes cartes jointesà l'arrêdtans une pochette placée
à la fin du présentfascic:uleou du volume C.I.J.Recueil 19lecas.[Note du
Greffe.]Defense Mapping Agency 1 :50,000maps, supplied to the Chamberby the
courtesy of the United States Government :

Series E752 Sheet 2359 II Edition 2-DMA
Series E754 Sheet 2359 III Edition 1-DMA.
The Chamber notes that concrete boundary markers were erected on the
Cerro Piedra Menuda and the CerroZapotalforthe purposes of the 1935
aerial survey,andthat the CO-ordinatesoftheCerroZapotalare agreed by
both Parties to be 14"23' 26"N and 89" 14' 43"W,which also correspond
to the CO-ordinatesderived from the United States Defense Mapping
Agency maps annexed tothe Judgment.

104. The seconddisputed sector of theland boundary liesbetween the
Pefia de Cayaguanca, the most easterly point of the second agreed sec-
tion of the frontier (point A on sketch-map No. B-1 annexed), and the
confluence of the stream of Chiquita or Oscura with the river Sumpul,the
most westerly point of the third agreed section (point E on sketch-
map No. B-1 annexed). That sketch-map shows the area in dispute, as
defined bythe divergentclaims ofthe Partiesas tothe position ofthe fron-
tier:Honduras claims thattheboundary should run in astraight line from
point A to point E on the map, while El Salvador claims that it should
follow the course A-Df-D-E. Honduras bases its claim principally on a
tituloof 1742,that of Jupula. El Salvador, while referring also to 17thcen-
tury records, relies principally on a Salvadorian republican title grant~i
shortlyafter independence: it has been referred toasthat of Dulce Nom-
bre de la Palma, thoughthe lands to which itapplies were called Rio Chi-

quito and Sesesmiles, and were granted in 1833to the community of
La Palma in the Republic of El Salvador on the basis of a survey effected
in 1829.In thecontention of Honduras, itsrights onthe basis ofthe ufipos-
sidetisjuris of 1821,based on the 1742Jupula title, extend to the whole of
the area in dispute. El Salvador concedes that the title of Dulce Nombre
de la Palma does not extend to the whole of the area: it claims that the
boundary ofthe title, inthe relevant area, followed the IineA-B-C-D-E on
sketch-map No. B-1,thus excluding a narrow triangular strip of land,
between that line and the line A-Dl-D-E, which El Salvador originally
characterized astierras realengas,but claimed atthehearings solelyonthe
basis of Salvadorian effectivitéinthe area. This claim willbeexamined in
due course; it will first be convenient to examine the main titles relied on
by the Parties in chronological order, reserving for the present the ques-
tion ofthe weight to be attached to arepublican title of 1829-1833for pur-
poses of the utipossidetisjuris of 1821(seeparagraph 56above).composée des feuillets ci-après des cartes au 1 :50000 de la Defense
Mapping Agency des Etats-Unis,aimablementfournis àla Chambre par

le Gouvernement des Etats-Unisd'Amérique :
SérieE752 Feuillet 2359II Edition 2-DMA
SérieE754 Feuillet 2359III Edition 1-DMA.

La Chambre note que des bornes en béton ont étéérigéessur le Cerro
Piedra Menuda et le Cerro Zapotal aux fins du relevéaérien de 1935,et
que lescoordonnéescluCerro Zapotal sontreconnuesparlesdeuxParties
comme étant 14"23'26" nord et 89' 14' 43"ouest, cequi correspond aussi
aux coordonnées relevéessur les cartes de la Defense Mapping Agency
des Etats-Unis jointe3 au présent arrêt.

DEUXIÈI~ SECTEUR DE LAFRONTIÈRE TERRESTRE

104. Le deuxième secteur en litige de la frontière terrestre se trouve
entre laPefiade Cayaguanca, lepoint situéleplus àl'estdusecondsecteur
de la frontière qui a faitl'objet d'un accord (point Asur le croquis-1
ci-inclus),et leconfluent dela quebrada Chiquita ou Oscura aveclarivière
Sumpul, le point le plus àl'ouest du troisièmetronçon qui a fait l'objet
d'un accord(point Esurlecroquis no B-1ci-inclus).Cecroquisreprésente
le secteur en litige,:lque le définissentles prétentions divergentesdes
Parties quant à la position de la frontière: le Honduras soutient que la
frontière devrait aller en ligne droite du point A au point E du croquis,
tandis qu'El Salvadoraffirme qu'elledevrait suivre letracé-Df-D-E. Le
Hondurasfonde priilcipalement saprétention surun titulode 1742,celui

de Jupula. El Salvador, tout en invoquant aussi des archives du
XVIIesiècle, seréclame principalement d'un titre républicain salvado-
rien, accordé peu après l'indépendance: ce titre a été appelé Dulce
Nombre de la Palma, bien que lesterres auxquelles il s'applique fussent
celles de Rio Chiquito et Sesesmiles,et eussent étoctroyéesen 1833 à la
localitéde La Palma.,enRépubliqued'ElSalvador, sur labased'un arpen-
tage effectué en 182'3.Selonla thèse du Honduras, les droits que détient
cet Etat en vertu de l'uti possidetisjuris de 1821, fondéssur le titre de
Jupula de 1742,s'étendent à l'ensemble de la zone en litige. El Salvador
concède que le titre de Dulce Nombre de la Palma ne couvre pas l'en-
semble de la zone: il affirme que la limite du titre, dans la zone concer-
née,suivait la ligne A-B-C-D-E sur le croquisno B-1,excluant ainsi une
étroitebande de ten-etriangulaire, entre cette ligne et la ligne A-D'-D-E,

qu'El Salvador a d'a.bordqualifiéede tierras realengasmais qu'ila reven-
diquée àl'audience surla seulebase des effectivitéssalvadoriennes dans
lazone. Cette préten.tionseraexaminéeentemps utile ;ilconvientd'abord
d'examiner dans l'ordre chronologique les principaux titres sur lesquels
les Parties sefonderit, en réservantpour lemomentla question du poids a
accorder à un titre ri:publicain de 1829-1833aux finsde l'utipossidetisjuris
de 1821(voir le pariigraphe 56ci-dessus).425 DISPUTE(EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

SKETCH-MAPNO.B- 7
SecondSector - Disputed Area

-.-.-.- Agreed boundary
..........E.Salvador claimed boundary
1-- - -- Honduras claimedboundary
--------- Other claims mentionedinJudgment

@ Endpoint of disputed sector iwe,l
suepsaas!Asuo!ge3!pua~as ~aJgnv -- ------ -- 105. The title of 1742,relied upon by Honduras, was issued inthe con-
text ofthe long-standing dispute, alreadyreferred to (paragraph 70above)
between the Indians of Ocotepeque inthe province of Gracias a Dios, and
those of Citala, in the province of San Salvador.Application was made to
the Juez Privativodel Real Derechode Tierrasof the Audiencia of Guat-
emala, whodesignated a Juez Subdelegadofrom each ofthetwo provinces
concerned to summon the two communities andto endeavour to settlethe
dispute.The principal outcome, asrecorded in the title, wasthe confirma-
tion and agreement of the boundaries of the lands of Jupula, over which
the Indians of Ocotepeque claimed to have rights, which were attributed
to the Indians of Citala. These lands lieto the south-west of thearea now
indispute, and on the El Salvador side of thesecond agreed section of the
internationalfrontier, asindicated on Map B.6.3to the Honduran Memo-
rial; no question therefore arises for the Chamber sofaras they are con-
cerned. It was however recorded that the inhabitants of Ocotepeque,
having recognized the entitlement of the inhabitants of Citala tothe land

surveyed, alsomade the followingrequest :

':..solo suplican se lesdeje libreuna montaiia llamada Cayaguanca
que esta arriba delriode Jupula que es realengay tienen cultivadalos
naturalesdelbarriodelSeiiorSan Sebastian deldichosupuebloconlas
quequedan contentosy recompensadospor lasdeJupula .. ."

[Translation]
". ..they merely request that there be left free for them a mountain
called Cayaguanca which is above the Jupula river, which is crown
land, and which the natives ofthe quarter of San Sebastian ofthe said
town have cultivated, with which they would consider themselves
satisfied and compensated for those of Jupula ..."

106. Afurther indication ofthe location ofthe "mountain called Caya-
guanca which is above the Jupula river" isprovided by the following pas-
sage in the title: the landmarks indicating the division between Citala
lands and Ocotepeque lands were surveyed

".. hasta quesellegoalpie de unperiascoblancoqueesta enlacumbre
de un Cerromuy alto en donde se refrendo monton de piedras que se
halloenel titulomencionado en cuyoparajelosnaturalesdelpueblode
Ocotepequedijeronque la montariaque tenianpedida como constade
estos autos era la que corriade este mojon ultimopara el Oriente que
llamen 'Cayaguanca' quees la que cultivan los de Ocotepequey que
dejandolesesta montaiiaquedan contentos. .."
[Translation]
"... untilreaching the foot ofa white rock which ison the summitofa

very high hill, where it was confirmed that there was a pile of Stones
mentioned in the said title-deed, at which place the natives of the
town of Ocotepeque said that the mountain they had asked for,as is 105. Letitre de 1742,sur lequel sefonde le Hondurasfut délivrédansle
cadred'un différenddéjàmentionné(paragraphe 70ci-dessus)qui a long-
temps opposé les Indiens d'ocotepeque, dans la province de Gracias
a Dios, à ceux de Citala, dans la province de San Salvador.Une requête
avait étéprésentée ZLU Juez Privative del Real Derecho de Tierrasde
1'Audienciade Guatemala, lequel avait désigné un Juez Subdelegadode
chacune des deux prcivincesintéresséespour qu'ils convoquent les deux
populations et s'effwrcentde réglerle différend. Le principal résultat,
consignédansle titre, a été la confirmation par un accord des limites des

terres de Jupula, sur lesquelles les Indiens d'ocotepeque prétendaient
avoir des droits, qui étaient attribués aux Indiens deitala. Cesterres se
trouvent au sud-ouest de lazoneactuellement en litige,etdu côté salvado-
rien du((deuxième»tronçon, ayantfaitl'objet d'un accord, delafrontière
internationale, comnie indiqué sur la carte, B.6.3 jointe au mémoire
hondurien; aucune question ne se pose donc à la Chambre en ce qui les
concerne. Toutefois, il était indiqué que les habitants d'ocotepeque,
ayant reconnu lesdroits de ceux de Citala sur lesterresarpentées,avaient
aussiprésenté la requête suivante :

«...solosuplicanse lesdejelibreuna montaiïa llamada Cayaguanca
queesta arribadelriodeJupulaque esrealengay tienencultivada los
naturalesdel bar,pidelseiior San Sebastiandeldichosupuebloconlas
que quedanconttmtosy recompensados porlasdeJupula ..))
[Traduction]

« ..ils sollicitentseulement qu'on leurlaissela montagne dite Caya-
guanca,quisetrouveau-dessus delarivièreJupula, qui estterre de la
Couronne et que les habitants du quartier de San Sebastian dudit
village ont cultivée,ce par quoi ils s'estimeront satisfaitset dédom-
magésdesterres deJupula ..»
106. Une autre indication quant à la position de «la montagne dite

Cayaguanca, qui se trouve au-dessus de la rivière Jupula~ est donnée
dans le passage suivant du titre:les repères marquant la séparationentre
lesterres de Citala et lesterres d'ocotepeque ont étérelevés
«...hasta quese Ilegoalpie deunpeiïascoblancoqueesta enlacumbre
de un cerro muy alto en donde se refrendomonton depiedras que se
halloeneltitulomencionadoencuyoparajelosnaturalesdelpueblo de
Ocotepeque d&ie~.oquela montaiïaque tenianpedida comoconstade

estosqutosera1,zque corriade este mojontiltimopara elOrienteque
llamen "Cayaguanca"que esla que cultivanlosde Ocotepequeyque
dejandolesesta~nontaiïaquedancontentos ..))
[Traduction]
« ..jusqu'au picd d'un rocher blanc situé au sommet d'une colline
très élevée,où a été confirmée l'existence des pierres empilées
mentionnéesdans ledit titre, lieu où leshabitants du village'Ocote-

pequedéclarèrentque la montagne qu'ilsavaientsollicitéeainsiqu'il herein recorded, was the one which ran from this landmark to the
east,called Cayaguanca, which isthe one the people of Ocotepeque
cultivate, and that if this mountain were left to them they would be
satisfied..."
The two land judges in 1742recorded further that

". .mandamosa losde Ocotepequeusende la dichamontaria. .."
[Translation]
". ..we command the people of Ocotepeque to make use ofthe said
mountain ..."

107. On this basis, Honduras claims pursuant tothe utipossidetisjuris
of 1821,that the "mountain of Cayaguanca" must fa11within Honduras;
and itidentifies the whole area in dispute inthissector, and furtherland to
the north-west, with the "mountain of Cayaguanca". It therefore claims
that the frontier should follow the line A-E indicated on sketch-map
No. B-1 annexedhereto, It isconceded thatthe 1742Jupula title givesno
indication of the boundaries of the mountain,other than that it layto the
east of theboundary marker describedin the extract fromthe title setout
above; both Parties accept that that boundary marker corresponds to the
point now known as the Petia de Cayaguanca,the point from which the
boundary in this second disputed sector will run. Honduras suggeststhat
the limits of the mountain of Cayaguanca were wellknown to those con-
cerned in 1742,and argues that the line it puts forward "is in conformity
with a reasonableinterpretation of an imprecise title", and "in harmony
with the text and context"; it also states that this is the line which it has
always claimed to be the boundary between the two Republics.

108. Independently ofthe problem of ascertaining the precise location
and extent of the "mountain of Cayaguanca", a number of objections of
substance have been made by El Salvador to the reliance of Honduras on

the Jupula title. Honduras claims that by virtue of the 1742proceedings,
the community ofOcotepequeacquired rights overthe mountain of Caya-
guanca which was tierras realengas.El Salvador claims that on the con-
trary the provision for the use of the mountain by the community of
Ocotepeque was not a grant of a forma1title, but merely a permission to
use the land, did not constitute an element of the operative part of the
deed, and did not comply with contemporary legal requirements. In the
viewofthe Chamber, however,it isnot necessary for itto gointo the ques-
tion of the precise legal effect,nder Spanish colonial law, of the Jupula
title as regards the mountain of Cayaguanca.The title is evidence that in
1742the mountain of Cayaguanca was tierrasrealengas(seethe first pas-
sage quoted above); and since the community of Ocotepeque, situate in
the province of Gracias a Dios, was authorized to cultivate it, it may be
concluded, in the absence of evidence to the contrary, that the mountain
was tierrasrealengasof that province. On this basis, if there was no rele-
vant change in the provincial boundaries between 1742and 1821,the figure au présent dossier était celle qui s'étendait depuis cette
dernière borne eii direction de l'est,qu'ilsappellent Cayaguanca, et
qui est celle que cultivent les habitantsd'ocotopeque et dont ils se
contenteraient ..)>

Lesdeux juges des terres, en 1742,ont en outre consigné :
«...mandamosa losde Ocotepequeusende ladichamontalla ...»

[Traduction]
« ..nous ordonnons aux habitants d'ocotepeque de faire usage de
ladite montagne ..»

107. Sur cette base,,le Honduras soutient, en vertu de l'utipossidetis
juris de 1821,que la ((montagne de Cayaguanca » doit setrouver à l'inté-
rieur du Honduras; et il identifie l'ensemble de la zone en litige dans ce
secteur, et d'autres terres au nord-ouest, comme étantla ((montagne de
Cayaguanca ».Ilsoutientenconséquenceque lafrontièredevrait suivrela
ligne A-E indiquéesur le croquis noB-1ci-inclus. Il est admis que le titre
de Jupula de 1742 n': fournit pas d'indication quant aux limites de la
montagne, sice n'est que celle-cise trouveà l'estde la borne décritedans
l'extrait du titre reprcduit ci-dessus; les deux Parties acceptent que cette
borne correspond au point appelé aujourd'hui Pefia de Cayaguanca,
point de départ de 1;ifrontière dans ce deuxième secteur en litige. Le
Honduras avance quc:les limites de la montagne de Cayaguanca étaient
bien connues de tous les intéressésen1742,et soutient que le tracéqu'il
propose «est confornie a une interprétation raisonnable d'un titre impré-
cis», et est «en acco~,davec le texte et le contexte »; il déclare aussique
c'estlaligne dont ila i:oujoursaffirméqu'elle constituaitla frontièreentre
les deux Républiques.
108. Indépendamment de la difficulté a déterminer la position et

l'étendue exactes de la ((montagne de Cayaguanca)), El Salvador a
soulevéun certain nombre d'objections de fond au fait que leHonduras se
réclamedu titre deJupula. Le Honduras prétend que,en vertu desprocé-
dures suivies en 1742,la communauté d'ocotepeque a acquis des droits
sur lamontagne de Cayaguanca, quiavait lecaractèrede tierrasrealengas.
El Salvadorsoutientqu'au contraire la disposition prévoyantl'utilisation
de la montagne par la communauté d'ocotepeque n'équivalait pas a
l'octroi d'un titre fo~melmais correspondait à une simple autorisation
d'utiliser cesterres,u'ellene faisaitpas partie du dispositif de l'acte etne
satisfaisaitpas aux cc~nditionsjuridiques requises a l'époque. Del'avisde
la Chambre, iln'esttoutefoispas nécessairede s'interroger sur l'effetjuri-
dique précis,en droit colonial espagnol, du titre de Jupula en ce qui
concerne la montagne de Cayaguanca. Ce titre constitue la preuve qu'en
1742la montagne de Cayaguanca faisait partiedes tierrasrealengas(voir
le premier extrait citciplus haut); et puisque la communauté d'ocotepe-
que, situéedans la pi-ovincede Gracias a Dios, a été autorisée a cultiver
ces terres, on peut et1conclure, en l'absence de preuve contraire, que la
montagne faisait partie des tierras realengasde cette province. Sur cettemountain of Cayaguanca must on independence have formed part of
Honduras on the basis of the utipossidetisjuris. It is however another
matter to determine the location and extent of the mountain.

109. ElSalvador disputes the claim of Honduras that the "mountain of
Cayaguanca" isin,and extends overthe whole of,thedisputedarea inthis
sector. In this respect it interprets the words "arribadel rio de Jupula"
("above the riverJupula") as signifyingthatthemountain of Cayaguanca
isin Honduras north ofthe second agreed sectionof the frontier, because
on the Honduran map "the rio de Jupula is shown as ending before the
meridian of the peak of Cayaguanca", sothat the "the mountain called
Cayaguanca issituated symmetrically above the rio de Jupula in the terri-

tory of Honduras". However,El Salvador's own maps showthe RioJupula
rising some 2-3 kilometres further east. Furthermore, in the view of the
Chamber, to interpret "above" in the sense of "to the north of' isto strain
the ordinary meaning ofthe word "above", and could be misplaced, with
reference to a period when the convention of placing the north at the top
of a map was not habitual. The various contemporary sketch-plans pro-
duced with the survey records in these proceedings are aligned in what-
everwaymost convenientlyfits the paper, so that north maybe at thetop,
bottom orsideofthe sheet.Themeticulouslydrawn map oftheparishes of
the province of San Miguel drawn in 1804and submitted by Honduras
places the northat thebottom ofthe map. The Chamber considersthat the
expression "arribadelriodeJupula"does not detract from - noradd any-
thing useful to- the geographical indication elsewhere in the 1742docu-
ment that the mountain was to the east of the most easterly boundary
marker of Jupula.

110. El Salvador also relies on the 1818title of Ocotepeque, which has
already been referred to (paragraphs 87-89 above) in connection with the
first disputed sector ofthelandboundary. Thistitle was issuedtothe com-
munity of Ocotepeque for the purpose of re-establishment of the boun-
dary markers oftheir lands, and itisthecontention of El Salvador thatthe
"mountain of Cayaguanca" would necessarily have been included in the
1818title ifit wastmly awarded to theinhabitants of Ocotepequein 1742.
The surveyof 1818began and ended atthe "Cerro de Cayaguanca", which
appears to be identical withthe "Pefia de Cayaguanca", which isthe end-
point of the present disputed sector. Counsel for Honduras conceded at
the hearings that what is claimed as the "mountain of Cayaguanca" did
not fa11within the title of Ocotepeque as surveyed in 1818.El Salvador
contends that this indicates that the community of Ocotepeque did not
possess rightsoverthe "mountain ofCayaguanca", but the Chamber does
not consider that this conclusion follows. In view of the status of the
mountain of Cayaguanca in 1742as tierrasrealengasof the province of
Gracias a Dios, the fact that an Indian community could enjoy rights ofbase, s'il n'y a eu aucun changement significatif dans les limites des
provinces entre 1742et 1821,la montagne de Cayaguanca devait à l'indé-
pendance faire partie ~iuHondurasen vertu del'utipossidetisjuris. Toute-
fois, déterminer la position et l'étenduede la montagne est une autre
affaire.
109. El Salvador conteste la thèse du Honduras selon laquelle la
« montagne de Cayagiianca»setrouve dans lazoneen litigede cesecteur
et s'étendsurl'ensemldede celle-ci.A ce sujet, El Salvador interprèteles
mots carribu delriodelJupula»(«au-dessusde larivièreJupula »)comme
voulant direque lamcntagne de Cayaguanca estauHondurasaunord du

deuxièmetronçon,ayiintfaitl'objet d'un accord,delafrontière,parceque
surlacartehondurienne «le RiodeJupula setermineavantleméridiendu
Cerro de Cayaguanc.3))de sorte que «la montagne dénommée Caya-
guanca estsituéesymi:triquementau-dessusdu RiodeJupula enterritoire
hondurien ». Toutefois, les cartes qu'El Salvador lui-mêmea produites
montrent quele RioJiipula prend sasource2a 3kilomètresenvironplusa
l'est. En outre, de l'avis de la Chambre, interpréter l'expression«au-
dessus »commevou1:intdire «aunord de»seraitforcer lesensordinaire
de l'expression «au-dessus» et pourrait être erroné, s'agissant d'une
période où la convention consistanta placer le nord en haut des cartes
n'était pas habituelle.Les divers croquis de l'époqueproduits avec les
procès-verbauxd'arpentagedans la présente instancesont orientés dela
façon quis'adapte leinieux au papier, de sorteque lenordpeut setrouver
enhaut, enbas,ou surlecôtédu feuillet.Lacarte minutieusedesparoisses
delaprovincede SanMiguelétablieen1804etprésentée par leHonduras
place le nord au bas tie la carte. La Chambre considèreque l'expression
((arribadel riodeJuptlla»n'ôterien- etn'ajoute rien d'uti-eauxindi-
cations géographique,d^onnéesailleurs dans le document de 1742selon

lesquelleslamontagne se trouvait àl'estde la borne de Jupula située la
plus a l'est.
110. El Salvadorsc:fonde aussisur letitre d'ocotepeque de 1818,qui a
déjàétémentionné (paragraphes 87-89ci-dessus) a propos du premier
secteuren litigede la frontièreterrestre.Cetitreaédélivréa la commu-
nautéd'ocotepeque tians lebut deremettreenplace lesbornes marquant
les limitesde seserri:s,et El Salvador arguë que «la montagne de Caya-
guanca » aurait nécesairement été comprise dans le titre de 1818si elle
avait véritablement (:téaccordée aux habitants d'ocotepeque en 1742.
L'arpentage de 1818a commencéet s'est terminéau «Cerro de Caya-
guanca »,quisemblen'être autre quela «Peiiad.;Payaguanca »,quiestle
point où setermine lesecteuren litigea l'exarnLe.~?nseildu Honduras
a concédé à l'audience que ce qui est rûvendiqué sus le nom de
((montagne de Cayaguanca » ne rentrait pasdansle titre d'Ocotepeque,
tel qu'arpenté en1 E18. El Salvador soutient que cecisigni3e que la
communauté d'ocotapeque ne possédaitpas de droits surla «moztagne
de Cayaguanca »,mais la Chambre n'estimepas que cette conclusiot; en
découle. Etant donné qu'en 1742la montagne de Cayaguanca faisaii
partie des tierrasrealengasdelaprovince deGracias a Dios,qu'unepopu-various kinds, and the fact that only the community of Citala, not that of
Ocotepeque, received a tituloin 1742(paragraph 105above) over lands
over which Ocotepeque had claimed rights, the Chamber considers that
the fact that Cayaguanca does not appear in the 1818Ocotepeque title
does not imply that the Ocotepeque community had no right to land fur-
ther south-east, from which it could be argued that the provincial boun-
dary was defined,in thearea now under consideration, by the south-east

boundary ofthe 1818Ocotepeque title. It may be noted in passing that the
lands of Ocotepeque werethe subject ofthe republican title of San Andrés
de Ocotepeque,granted by Honduras in 1914(see paragraph 78 above);
the 1914survey apparently covered the same ground as the 1818Ocote-
peque survey, so that this 1914title does not appearto assist the Chamber
further,in this respect.

111. The position then appearsto the Chamber to be that in 1821the
Indians of Ocotepeque, in the province of Gracias a Dios, were entitled to
the lands re-surveyed in 1818,but were in addition entitled to rights of
usage over the "mountain of Cayaguanca" somewhere to the east -
which could also mean north-east or south-east; andthat thearea subject
to these rights, being tierras realengasof the province of Gracias a Dios,

became Honduran territory with the accession of the two States to inde-
pendence. The problem howeverremains of determining the extent of the
area in question. The Chamber sees no evidence of its boundaries, and in
particular none tosupport the Honduran claimthatthe area referred to in
1742as the "mountain of Cayaguanca" extended as far east as the river
Sumpul, and was bounded by the line A-E on sketch-map No. B-1, as
claimed by Honduras (seeparagraph 107above). Itispossible to regard as
doubtful an interpretation of the 1742title as generating a straight line
connecting the two endpoints, only to be defined in 1980,of a disputed
sector of the inter-State frontier.

112. It is appropriate therefore next to consider what light may be
thrownon the matter bythe republican title of Dulce Nombre de la Palma.
As already explained (paragraph 56 above), the Parties have disputedthe
relevance or value asevidenceof the republican titles. Inthisspecificcase

the Chamber considers that the title of Dulce Nombre de la Palma is a
piece of evidence which the Chamber is entitled to take into account,
because the 1742Jupula title isnot capable of showing exactly the territo-
rialexpanse of the mountain of Cayaguanca to which it refers, one of the
situationscontemplated in the dictum of the Chamber in the FrontierDis-
pute case quoted in paragraph 61 above. Thus the title of Dulce Nombre
de la Palma is of significance, in that it shows how the utipossidetis juris
position was understood atthat time;for it was granted very shortly after
theindependence ofthetwo Statesfrom Spain, and indeed at atimewhen
they were both still constituent States of the Federal Republic of Central
America. It shows that the system for surveying and granting lands tolation indienne pouvait jouir de divers types de droits, et que seule la
communautéde Citall~- etnon celled'ocotepeque - avait reçu en 1742
un titulo (paragraphe 105 ci-dessus) sur des terreà propos desquelles
cette dernière avaitevendiquédes droits, la Chambre estime que le fait
que la montagne de Cayaguanca n'apparaît pas dans le titre de 1818
d'ocotepeque n'implique pas que la population d'ocotepeque n'avait
aucundroit surdesterressituéesplus au sud-est,d'où l'onpourrait arguer
que la limiterovincia.leétaitdéfinie,dans larégionactuellement a l'exa-
men, par la limite sud-est du titre d'ocotepeque de 1818.Il y a lieu de

relever, au passage, que les terres d'ocotepeque ont fait l'objet du titre
républicainde San Aiidreas de Ocotepeque, délivrépar le Honduras en
1914(voirparagraphe 78ci-dessus) ;l'arpentage de 1914portait apparem-
ment sur lesmêmes teires que l'arpentage d'ocotepeque de 1818,desorte
que cetitre de 1914ne semblepas pouvoiréclairerdavantage la Chambre
à cet égard.
111. Il semble donc a la Chambre qu'en 1821les Indiens d'ocotepe-
que, dans la province de Gracias a Dios, avaientdroit auxterres réarpen-
tées en 1818, mais bénéficiaient en outre d'un droit d'usage sur la
«montagne de Cayagi~anca»quelque part àl'est,cequi peut vouloir dire
au nord-est ou ausud-est; et que la zonefaisant l'objetde cesdroits, étant
constituéede tierrasrealengasde la provincede Gracias a Dios, est deve-
nue territoire hondurien avec l'accession des deux Etats à l'indépen-
dance. Leproblème tc~utefoisdemeure de déterminerl'étendue delazone

en question. La Chambre ne voit rien qui prouve ce qu'étaient seslimites,
et notamment rien qui étaie la thèse hondurienne selon laquelle la zone
appelée «montagne de Cayaguanca »en 1742s'étendaita l'estjusqu'à la
rivière Sumpul et était délimitée,commele soutient le Honduras, par la
ligne A-E sur lecroqiiis no B-1(voirparagraphe 107ci-dessus). On peut
considérer comme douteuse une interprétation du titre de 1742qui fait
engendrer àcelui-ci une lignedroite entre les deux points terminaux, qui
ne devaient êtredéfiriisqu'en 1980,d'un secteur en litige de la frontière
entre les deux Etats.
112. Il convient par conséquent d'examiner ensuite si le titre républi-
cain de DulceNombre de la Palmapeut contribuer a éluciderlaquestion.
Comme cela a déjà(Sté expliqué (paragraphe 56 ci-dessus), les Parties
ont contesté lapertin.ence ou la valeur probante des titres républicains.
Dans ce cas particulic:r,la Chambre estime que le titre de Dulce Nombre
de la Palma est un élémentde preuve qu'elle peut à bon droit prendre

en considération, parce que le titre de Jupula de 1742ne permet pas de
définir exactement l'étendue des terresde la montagne de Cayaguanca
auxquelles ilserapporte, l'une dessituations envisagéesdans ledictumde
la chambre qui a connu de l'affaire du Différendfrontalier citéau para-
graphe 61 ci-dessus. Ainsi, le titre de Dulce Nombre de la Palma est
important en ce qu'ilmontre commentla situation de l'utipossidetisjuris
étaitcomprise à l'époque; carilfut accordétrèspeu detempsaprèsl'indé-
pendance des deux Etats à l'égardde l'Espagne, et, de faià,une époque
où tous deux étaient encore des Etats de la République fédérale d'Arné-Indian communities had changed very little withthe breaking of the link
with Spain; itcoversmost ofthe areasindispute; the record showsthatthe
neighbouring Honduran community of Ocotepeque was notified of the
survey; there is no comparable pre-independence title, or other evidence
of the pre-independence period, with which it can be shown to conflict ;
and ithasnot been suggestedthatthe DulceNombre dela Palma title was
issued in order to strengthen the territorial claim of the Republic of El
Salvador.

113. One of the boundaries of the title of Dulce Nombre de la Palma
about whichthere canbe no dispute isthe river Sumpul,which determines
the eastward extent of the lands included in the title. Honduras excludes
from its claim the southern part of those lands, between the Cerrito de
Llarunconte (point Z on sketch-map No. B-l annexed) and the Peiïasco
Blanco (point X on the sketch-map), Le.,the area A-X-Y-2-A (but see
paragraph 126below). Theboundary of the title which is disputed is the
north-western side,between thejunction of theSumpul riverwiththe que-
bradadel Copantillo (point D on sketch-map No. B-l), and the Peiïasco
Blanco (point X on the sketch-map). The two versions of this boundary
line of the title of Dulce Nombre de la Palma put fonvard by the Parties
are indicated on sketch-map No. B-1 :the line claimed by El Salvador is

the line X-Y-Z-A-B-C-D; that claimed by Honduras is the line X-Y-D.
The passage in the title itself which has provoked these conflicting inter-
pretations is as follows:
"Entreintay unodelpresentemessiguiendoelmismorumbodesdela
dicha Piedrahasta la unionde la quebradadel Copantillo conel Rio
Sumpulaguasarribadeeste,llegamos treinta y nuevecuerdasy , aquise
plantounaCruzcalzadadepiedraspormojon,y deestepunto seCambio
elrumboaguasarribade la quebraditaal Sud-Oestecuatrogradosal

Sud-SudOestey semidieron treinta y cincomashastaelparagellamado
elpital, donde quedandootra igual cruz,y piedraspor mojon, ... En
primer0 de agosto .. .en el dicho parageelpital siguiendoel mismo
rumbosetirolacuerda y llegamosalacercaniadelcopodeCayaguanca
con sesentadichas,dedondeprosiguiendo todavia esterumbose tiraron
treintay sietemaspara llegara la cabeceradel riode Jupula,y que-
dandopormojonotra Cruzy piedras . .."
[Translation]

"On the thirty-first of the present month and following the same
course fromthe afore-mentioned Rock [SC.t,he Piedra del Pulpito]to
the confluence of the quebrada del Copantillo with the Sumpul
River, following the river upstream, we extended the cord 39times,
and here weplanted a crosssurrounded with Stonesaslandmark, and
from here we changed course as follows :upstream ofthe quebradita
to the south-west with four degreesofdeclination to the south-south-
West,and walking along this route wemeasured 35cords more,totherique centrale. Il montre que le systèmed'arpentage et d'octroi des terres
aux communautés indiennes avait très peu changé après la rupture des
liens avec l'Espagne; il couvre la plupart des zones en litige; le procès-

verbal montre que la communauté hondurienne voisine d'ocotopeque
avait été avertiede I'iirpentage; il n'existe aucun titre comparable anté-
rieur à l'indépendance ni aucune autre preuve remontant à la période
d'avant l'indépendance aveclesquelson pourrait montrer qu'il estincom-
patible; et il n'a pas:éavancé queletitre de Dulce Nombre de la Palma
avaitétédélivra éfin clerenforcer les prétentions territoriales de la Répu-
blique d'El Salvador.
113. L'une deslimites du titre de Dulce Nombre de la Palma àpropos
de laquelle ilne peut yavoir de controverse estla rivièreSumpul,quidéli-
mite à l'est les terres comprises dans le titre. Le Honduras n'inclut pas
dans sa revendication la partie méridionale de cesterres,entre le Cerrito
de Llarunconte (poirit Z sur le croquis no B-1 ci-inclus) et le Peiiasco
Blanco (point Xsur le croquis),c'est-à-dire lazone A-X-Y-Z-A(maisvoir
paragraphe 126ci-après).La limite du titre qui est contestéeest celle du
nord-ouest, entre le confluent de la rivière Sumpul et de laquebradadel
Copantillo (point D sur le croquis noB-l), et le Peiiasco Blanco (point X
sur le croquis). Lesdeux versions proposées parles Parties de cette limite
du titre de DulceNonibre dela Palma sont indiquéessurlecroquis noB- 1:

la ligneque revendiqu.eElSalvador estlaligneX-Y-Z-A-B-C-D; celleque
revendique le Honduras est la ligne X-Y-D. Lepassage du titre lui-même
qui a provoquéces interprétations divergentes est le suivant:

«En treintay unodelpresentemessiguiendoelmismorumbodesdela
dichaPiedrahasta la union de la quebradadel Copantillocon el Rio
Sumpulaguas arribadeeste,llegamostreintay nueve cuerdasy , aquise
plantouna CruzI.-alzadadepiedraspormojon,y deestepuntosecambio
elrumbo aguas ~rrribade la quebradita alSud-Oestecuatrogradosal
Sud-SudOestey semidierontreintay cincomashasta elparagellamado

elpital,donde qlredandootra igual Cruz,y piedraspor mojon, ...En
primer0 de agosto ..en eldichoparage elpital siguiendoel mismo
rumbosetir6lac~rerdy allegamosalacercaniadelcopodeCayaguanca
con sesentadichas,dedondeprosiguiendotodaviaesterumbo setiraron
treintay sietemtzspara Ilegara la cabeceradel riode Jupula,y que-
dandopormojonotra Cruzy piedras ..))
[Traduction]

«Le 31du mêmemois,poursuivant dans la mêmedirectiondepuis
le rocher susmeritionné[Piedradel Pulpito]jusqu'au confluent de la
quebradadel Copantillo avec la rivière Sumpul, en amont de cette
dernière, nous mesurâmes 39 cordes, et nous plantâmes une croix
entouréede pierres en tant queborne, et de là changeâmes de direc-
tion de la manière suivante:nous remontâmes le petit torrent vers le
sud-ouest, en otbliquant de4" vers le sud-sud-ouest, et poursuivant
dans cette direction nous mesurâmes encore 35 cordes,jusqu'à un place called El Pital,where weleftanother similar crossand stones as
landmark. ..On August the first,...beginning at the place of El Pital
and following the same direction as yesterday, we extendedthe cord
and camenear to the Copo de Cayaguanca, which was 60of the said
cords, wherefrom and stillinthat direction 37more weremeasured to
reach the headwaters of the Jupula River, and we left as landmark
another cross and stones.. ."

114. Thecontention of Honduras, on the basis ofthis text, isthat from
the confluence of the quebrada del Copantillo with the river Sumpul,the
survey party travelled continuously in a straight line, in the direction
south-south-west; itfollows that they leftto the Westof the lineof Hondu-
ras'sinterpretation of the La Palma title, not merely the Cerro El Pital but
also the Cerro de Cayaguanca. ElSalvador however contends that the sur-
vey party turned up the quebrada del Copantillo, in a generally south-
south-west direction, and followed it to the "place called El Pital". The
Chamber considers that this is the more convincing interpretation of the
document. Fromthe contoursdrawn onthemaps submitted, itisclearthat
to follow a straight line on a consistent bearing would have been so diffi-
cult as to be barely practicable; and it is highly unlikely that the survey

party, who were engaged in laying down a boundary, would haveignored
so clear a landmark as a Stream flowing in an appropriate direction, to
follow a straight lineroughly parallel to it,whoseposition would be diffi-
cult todefine and re-establish.Somesignificance may alsobe attached to
the fact that two of the Honduran republican titles brought to the
Chamber's notice(seeparagraph 120below),those ofthe Volcande Caya-
guanca,granted in 1824and 1838,are boundedtothe south-east, accord-
ing to Honduras's delineation of them on the map, by the quebrada del
Copantillo(thoughthe text of the Honduran republican titles themselves
makes no mention of it).

115. On the other hand, from the head of the quebrada del Copantillo
onwards, the Chamber does find the interpretation of the title advanced
by Honduras moreconvincing than that of ElSalvador. The question to be
resolved istheinterpretation ofthe expression "elparagellamadoelpital",
the place called El Pital, in the 1829survey record. In the view of El Sal-
vador, this refers to the peak called the Cerro El Pital; but Honduras
observes that this would signify that the survey party climbed the Cerro
El Pital,which is2,780metres high, and ifthey had done soin one day,the
fact would surelyhave beenrecorded. This ishowever to overlook thatthe
surveyparty was not starting fromsea-level; the Piedra del PUlpito,where
they startedfromthatday, isalready at an elevation of some 1,850metres,
according to the maps submitted by the Parties. Honduras however also
drawsattention to the use of the word 'fiarage"("place") rather than any
word signifying a peak, which would surely have been used if the
Cerro El Pital had been meant. The Chamber thinks that this is a valid lieu-dit El Pital, où aprèsavoirconstruitune croixcerclée de pierres
pour servir de borne, ..Le le'août, ..partant du lieu-dit El Pital et
poursuivant daris la mêmedirection, nous mesurâmes 60 cordes
jusqu'à proximiiédu Copo de Cayaguanca d'où, et toujours dans la
mêmedirection,nous mesurâmesencore 37cordesavantd'atteindre

lessources dela I-ivièJupula; laissant là uneautrecroixentourée de
pierres poursemir de bome ...

114. Lathèsedu Honduras, qui se fonde sur ce texte, est que l'équipe
d'arpentage, à partir du confluent de la quebrada del Copantillo avec la
Sumpul, s'est toujoui-sdirigée enligne droite, dans la direction sud-sud-
ouest. Il en résulteq.u'ellea laissénon seulement le Cerro El Pital mais
encore le Cerro de Cayaguanca à l'ouest de la ligne qui correspond à
l'interprétation quedonne le Honduras du titre de La Palma. El Salvador
soutient quant à lui que l'équipe d'arpentagea infléchila direction de sa
marche en remontant la quebrada del Copantillo, suivant une direction
générale sud-sud-ouest, et a suivi ce cours d'eau jusqu'au «lieu-dit
El Pital». La Chambre considère que c'est là l'interprétation la plus
convaincante du document. D'après les courbes de niveau tracées surles
cartes présentées,il est clair que suivre une direction constante en ligne
droite aurait étési difficile que cela était peine faisable; et il est très

improbable que I'éqiiiped'arpentage, qui s'occupait d'établir une limite,
ait négligéun repère topographique aussi évident qu'un cours d'eau
coulant dans une direction appropriée,pour suivre une lignedroite à peu
prèsparallèle à celui-ci,ligne dont l'emplacement seraitdifficilàdéfinir
età retrouver.Unecertaine importance peutaussiêtreattachéeau fait que
deux des titres répulAicainshonduriens portés à la connaissance de la
Chambre (voir paragraphe 120ci-après),ceux du volcan de Cayaguanca,
octroyésen 1824et 11138s,ont limitésau sud-est,d'aprèslamanièredont le
Honduras les a dessinéssur la carte, parla quebrada delCopantillo (bien
que le texte des titres républicains honduriens eux-mêmesn'en fassepas
mention).
115. Enrevanche, àpartirde lasource de la quebrada delCopantillo, la
Chambre estime que l'interprétation hondurienne du titre est plus
convaincante que ce:lled'El Salvador. La question à régler est cellede

l'interprétation de l'expression«el parage llamado el pifal)), le lieu-dit
El Pital, dans leprocès-verbald'arpentage de 1829.Pour El Salvador, ces
mots désignentle sommet appeléCerro El Pital; mais le Honduras fait
remarquer que cela \,oudrait dire que l'équipe d'arpentage aitfaitI'ascen-
sion du Cerro El Pital dont l'altitude est de 2780 mètres et que, si elle
l'avait faiteen unour, elle l'aurait certainement consignédans le procès-
verbal. Toutefois, cet argument ne tient pas compte de ce que l'équipe
d'arpentage ne partait pas du niveau de lamer; la PiedradelPulpito, d'où
elle est partie ce jour-là, se trouveéjà à une altitude de 1850mètres,
d'aprèslescartes prhentées par lesParties.D'autre part, le Honduras fait
aussiremarquer qu'on a employélemot «parage» (alieu »)et non pas un
mot signifiant somniet, ce qu'on aurait sûrement fait si l'on avait voulupoint: if it had been intended to indicate that the survey line passed over
the summitof the Cerro El Pital,the neutralword 'parage"wou1d not have
been used. For reasons now to be considered, the line of the survey,in the
view of theChamber, passed over the lower peak orspur indicated on the
map produced by El Salvador as "El Burro", and this is probably there-

fore the "parage called El Pital".

116. After passing the "parage called El Pital", the "Copo de Caya-
guanca"and the headwaters of the river Jupula (see quotation above), the
survey continued as follows :
"Entresdelcitado mesyo elreferidocomisionadoyasistentes adver-
tido de la inaccecibilidaddelantedicho mojona la loma de Santa Rosa

meconstituia ellapor diversocaminoendonde halléellinderodivisorio
que empalma conlosegidos de estepueblo conformeal dichogeneral y
alplano delCiudadanoagrimensor Camino.Estandopues enel,puse la
bnijula en la rosa hacia el anterior mojony apunto al OesteNorOeste,
dosgrados al NorOeste,quedando estedeSanta Rosa (AliasMarrano)
conrespect0deaquelalmismorumboquetrajola cuerda delaquebrada
del Copantillo. En este citado me convencide Io impenetrable de los
quebrados quesepreparan de estepunto al PeiiascoBlanco,conlosque
meresolviahacer otra igualoperacionqueenelanterior,yapunto hacia
elEste-Sud-Este,dos grados al Sud-Este.Demarcado asi estelugarpor
la coincidencia de los rumbos, toméel compas de la escala y medi al
mojbncabecera delriodeJupula ochentay cuatroy media cuerdas,y al
dicho PeïiascoBlanco,ciento veintey una. "

[Translation]
"On the third of the said month, 1,the said Commissioner and
assistants, having observed the inaccessibility from the beforesaid
landmark to the hillock of Santa Rosa, 1 reached it by a different
route, where 1 found the dividing boundary with the common lands
of this town according to general report and to the sketch of the citi-
zen SurveyorCaminos. Fromthere,therefore, 1 setthe magneticneedle

on the Nautical rose, and oriented towardsthepreceding landmark it
pointed to the west-north-west,twodegrees to the north-west, sothat
to this of Santa Rosa(alsonamed Marrano) in relation to thatone, is
thesame directionkept bythe cord fromthe quebradadel Copantillo.
The same day 1reached the conviction of the impenetrability of the
ravines that liebetween here andthe oint of Peiiasco Blanco. sothat
1decided to make the same operation as with the precedent land-
mark, and it pointed to the east-south-east, two degrees to the south-
east. Having thus demarcated this place by means of the coincidence
of courses, 1took the scaled compass and measured 84.5 cords to
the landmark of the headwaters of the Jupula, and 121to the said
Pefiasco Blanco."désignerle Cerro El P4tal.La Chambre estime que c'est là un argument
valide: sil'on avait voillu indiquer que la ligne de I'arpentage passait par
le sommet du Cerro El Pital, leterme neutre de «parage»n'aurait pas été
utilisé.Pour des raisc~nsqu'elle va maintenant examiner, la Chambre

estime que la ligne suivie par l'arpentage passait par le sommet ouI'épe-
ron moins élevé indiquésur la carte produite par El Salvadorsous lenom
d'«El Burro», et quc: celui-ci est donc probablement le «parage dit
El Pital)P.
116. Après avoir passé le «purage dit El Pital» le «Copo de Caya-
guanca))et les source!;de la Jupula (voir citation ci-dessus), I'arpentage
s'estpoursuivi comme suit:
«En tresdelcitadomesyo elreferidocomisionadoy asistentes adver-

tidodelainaccecibilidaddelantedichomojon alaloma deSanta Rosa
meconstituia ellapordiversocaminoendondehalléellinderodivisorio
queempalmaconlosegidosde estepuebloconformealdichogeneraly
alplanodelCiudadanoagrimensorCaminoE . standopuesenel,pusela
bdjula enla rosahaciaelanteriormojonyapuntoal OesteNorOeste,
dosgradosalNorOeste,quedandoestedeSanta Rosa (AliasMarrano)
conrespect0deaq:uea l lmismorumboquetrajolacuerdadelaquebrada
del Copantillo.El7este citadome convencide Io impenetrable de los
quebradosque sepreparandeestepunto alPeîïascoBlanco,conlosque
meresolviahacerotraigualoperacionqueenelanterior,y apuntohacia
elEste-Sud-Este,dos gradosalSud-Este.Demarcadoasiestelugarpor
la coincidenciadt!los rumbos,toméel compasde la escalay medi al
mojoncabecera delriodeJupula ochentay cuatroy media cuerdas,yal
dicho PeriascoBkmco, cientoveintey una. ))

[Traduction]
«Le trois du miSmemois,moi,juge commis,et mesassistants,ayant
étéavertis qu'entre la borne susmentionnée et la colline de Santa
Rosa le terrain etait impénétrable,je parvins à cette colline par un
autre chemin, et j'y trouvai la limite des terrains communaux de ce

village, aux dires de tous et selon la carte établie par l'arpenteur
Caminos. Me trouvant donc à cet endroit, je dirigeai l'aiguillede ma
boussole dans la rose des vents vers la borne précédenteque j'avais
placée, et elle indiqua l'ouest-nord-ouest (2" nord-ouest), étant
donnéquecetteborne de Santa Rosa (aussiappeléeMarrano) estpar
rapport a celle qui la précède dans la mêmedirection que celle
dans laquelle noils avons tendu la corde à partir de la quebradadel
Copantillo. M'étant convaincu le mêmejour que les ravins qui
vont de cet endroit à PeBasco Blanco étaient impraticables, je
décidaidonc de procéderde la mêmemanière que précédemment,
et l'aiguille de la boussole indiqua l'est-sud-est" sud-est). Ayant
ainsi repérécet endroit par la coïncidence des directions, je pris la
boussole gradués et mesurai 84 cordes et demie jusqu'a la borne
marquant les sources de la rivièreJupula et 121jusqu'audit Peiiasco
Blanco ..>) 117. This survey record does not make clear what procedure the sur-
veyor followed to locate the position oftheSanta Rosa hillock. The record
was referred to a contemporarySalvadorian revising surveyor,who found
some ambiguities in the bearings; from the original record and plan,the
comments of the revising surveyor and his revised plan it can be deduced
that the hillock of Santa Rosa is at the intersection of theprolongation of
the general direction of the quebradadel Copantillothebearing of which
was recorded by the surveyor as SW 4" SSW(or S41 OW in more modem
notation), with a bearing of WNW 2" NW (or W 24[/2" N) from Periasco
Blanco. The distances from the Santa Rosa hillock to the headwaters of
the Jupula river and to Pefiasco Blanco were presumably scaled by the
surveyorfrom his sketch-plan. The title of Dulce Nombrede laPalma was
granted on this basis. It ishus clear that from the point where the survey
left the quebrada del Copantillo to the Santa Rosa hillock the line was
essentially a straight one on a consistent bearing of S41" W, correspond-
ingto the generaldirectionof the quebradadel Copantillo itself,and this is
consistent with the sketch-plan prepared by the surveyor and included in
the title.ince magnetic variationinthe region at the time was some 7" E,

the 1829magnetic bearing of S41 O W is equal toabout S48" Wtrue.

118. However the line mapped by ElSalvador as corresponding to this
survey makes two changes of direction, each amounting to almost a
right angle, at the points identified by El Salvador as the "Copo de
Cayaguanca" and the "headwater of the Jupula river". Without these
angles, it is impossible to make the line arrive at the Peria de Caya-
guanca, the terminal point of the second agreed section of the frontier,
and which El Salvador identifies with the "Copo de Cayaguanca"
referred to in the 1829 survey. The 1829 survey does not however
state that the line ran to the Copo de Cayaguanca, but merely near it:
"...se tirola cuerday llegamosa la cercaniadel Copode Cayaguanca ..."
(". . . we extended the cord and came to near the Copo de Caya-
guanca .. .").In the Chamber's view, furthermore,the identification of
the 1829Copo de Cayaguanca with the agreed position of the Pefia de
Cayaguanca is not self-evident. The 1980General Treaty of Peace indi-
cates that the Pefia de Cayaguanca is near (or above) the source of the
quebrada known as, inter alia, the quebrada Pacaya (Art. 16, Second
Section); this apparently follows the identification in the records of
the Cruz-Letona negotiations in 1884, where mention is made of "the
mountain of Cayaguanca, between the villages of Citala and Ocote-
peque, where the quebradade Las Pacayas has its source". In 1889,the
geographer Bustamente referred to the Jupula boundary marker of the

'peiïasco blanco"as being ".. . on the summit of the mountain called
Cayaguanca . . ."(". . .que esta en la cumbrede la montaiïa llamada
Cayaguanca . . .'y.On the other hand Honduras, as already noted,
interprets the reference in the 1742title of Jupula to the "mountain of 117. Ce procès-verbal d'arpentage n'indique pas quelle méthode
l'arpenteur a suiviepour localiserla position de la colline de Santa Rosa.
Le procès-verbal a étiisoumis à un réarpenteur salvadorien de l'époque,
qui atrouvécertainesambiguïtésdans lesazimuts; du procès-verbaletdu
plan originels, desot)servations du réarpenteur et du plan revisédressé
par ce dernier, onpeut déduire quela colline de Santa Rosa est situéea
l'intersection du prolongement de la directiongénéralede la quebradadel
Copantillo dont les coordonnées ont été cgnsignées par I'arpenteur
comme étantSO4" S:30(ou S41 " O selonunenotation plus moderne)en
une direction ON0 2" NO (ou O 24'/2" N) du Pefiasco Blanco.On peut
présumer que les dis.tances depuis la colline de Santa Rosa jusqu'aux
sources de la Jupula etjusqu'au Pefiasw Blanco ont vraisemblablement

été indiquées à 1'écht:llpar I'arpenteurà partir de son croquis. Le titre
de Dulce Nombre dl: la Palma a été délivrs éur cette base. 11est donc
clair qu'à partir dupoint où l'arpentage s'est écartéde la quebradadel
Copantillo jusqu'à la colline de Santa Rosa la ligne était essentielle-
ment droite suivant la direction constante S 41" O correspondant à la
direction généralede la quebrada del Copantillo elle-même, et cela
correspond bien au croquis établi par l'arpenteur qui est joint au
titre. Comme la variation magnétique dans la région à l'époque était
d'environ 7" est, le gisement magnétique S 41" O de 1829 est égala
environ S48" O vrai.
118. Toutefois, la ligne qu'El Salvador a portée sur la carte comme
correspondant à cet arpentage comporte deux changements de direction,
chacun équivalant presque a un angle droit, aux points qu'El Salvador
identifie comme le 6Copo de Cayaguanca » et la «source de la rivière
Jupula ».Sans ces angles, il seraitimpossible de faire aboutir la liàla
Pefia de Cayaguanca.,point terminal du second secteur ayant fait l'objet
d'un accord de la frontière,et qu'El Salvadoridentifie comme le «Copo
de Cayaguanca)) mentionnédans l'arpentage de 1829.Ce dernier n'indi-

que toutefois pas qui: la ligneallaitjusqu'au Copo de Cayaguanca, mais
dit simplementqu'elleallaitprès de celui-ci«...setirolacuerday llegamos
a la cercaniadel Copgde Cayaguanca ..»(« ..nous mesurâmes 60 cordes
jusqu'a proximité dti Copo de Cayaguanca ..»). En outre, de l'avisde la
Chambre, il n'est pas évident que le Copo de Cayaguanca de 1829soit
identifiablea la position reconnue de la Pefia de Cayaguanca. Le traité
générad l epaix de1980indiqueque la Pefiade Cayaguanca estproche(ou
au-dessus) de la sou:rcede la quebradaappelée, notamment, la quebrada
Pacaya (art. 16,par. 2); ceci est apparemment conforme aux identifica-
tions consignées daris les procès-verbaux des négociations Cruz-Letona
en 1884,où il est fait.mention de «la montagne de Cayaguanca entre les
villages deCitala et ~d'Ocotepeque,où la quebradade Las Pacayas prend
sa source ».En 1889,.le géographe Bustamante a fait référencea la borne
du ((pefiascoblanccl»de Jupula comme étant «... au sommet de la
montagne appelée Cayaguanca ..» (« ...que esta en la cumbrede la
montafiallamadaC~yaguanca ..N).En revanche, le Honduras, comme on
l'adéjàrelevé,interprètelaréférencequiestfaite dans letitre deJupuladeCayaguanca" as signifyingthe whole massif ofwhich theCerro El Pital is
the highest point.
119. Similarly,the point at which the line drawn by El Salvador meets
the river Jupula isidentified asthe "headwaters" (cabecera)oftheJupula,
mentioned in the 1829survey; yet, as noted above (paragraph 109),on
El Salvador'sownmap, the river isshown as rising some 2-3kilometres to
the east of this point, fed by theebradaEl Aguacate and the quebrada
El Botoncillal. It appears, from a map attached to the El Salvador Coun-
ter-Memorial, that this interpretation has the effect of making the 1833
Dulce Nombre de la Palmatitle contiguous, on the west, with the Jupula
title of 1742eventhough the twomarkerpoints in that title are differently
specified. Furthermore, El Salvador's identification of the "Pefiasco
Blanco" referred to inthe 1829title ofDulceNombre dela Palma isincon-
sistent with itsplacing ofthe north-west landmark ofthe Jupula title, also

referred to as"Pefiasco Blanco".

120. The Chamber considers that the title of Dulce Nombre de la
Palma must be interpreted according to its terms, and that ifit is impos-
sibletoread it as extending asfar west as what istoday called theeiia de
Cayaguanca and the source of the quebradade Pacaya, oras coterminous
withtheland sumeyed in 1742forthe Jupula title,the conclusionhas tobe
accepted that there wasan intervening areanot coveredbyeithertitle.The
presence of such an area was in fact tobe expected, giventhe reference in
1742 to the rights of the Indian community of Ocotepeque over the
"mountain of Cayaguanca" eastwards of theJupula title. In this connec-
tion, the Chamber notes that the community of Ocotepeque was sum-
moned to appear when the surveyof Dulce Nombre de la Palma wastobe
carriedout,but didnot do so,orpresent a rival title.This however isquite
consistent withthe existenceofrights ofOcotepeque overthe mountain of
Cayaguanca since 1742,which rights had not been recorded in a formal
title embodying a survey,which could be produced.

121. The Chamber concludes that the north-western boundary of the
title of Dulce Nombre de la Palma mns from the confluence of the que-
bradadel Copantillo with the river Sumpul, up the quebradadel Copan-
tillo to itssource, from there to the ridge or peak marked on El Salvador's
Map 6.11as "El Burro", and onHonduran maps as "Piedra Rajada", and
thence in a straightline on abearing of approximately S 48" W(seepara-
graph 115above) to a hi11indicated on the maps of both Parties as the
Loma de Los Encinos. This hill, which lies on the correct bearing and
closeto a settlementmarked on those maps as Santa Rosa, appearstothe
Chamber to be, in al1probability, the "Santa Rosa hillock" referred to in
the 1829survey.The further course of theboundary of Dulce Nombre de
la Palma isnot material tothedispute before the Chamber, sincethe Loma
de Los Encinos is already in territory recognized by Honduras as part of
El Salvador.1742 à la «montagne de Cayaguanca)) comme signifiant l'ensemble du
massif dont le Cerro131Pital est le point le plus élevé.
119. De même, lepoint ou la ligne tracéepar El Salvador rencontre la
rivière Jupula est identifiécomme étant la «source» (cabecera)de la
Jupula, mentionnéedans l'arpentage de 1829;mais,comme on l'arelevé
plus haut (paragraphe 109), sur la carte qu'a produite El Salvador la
riviere estfiguréeornmeprenant sasourcequelque 2 à 3kilomètres àl'est
decepoint,alimentée par laquebradaElAguacate etla quebradaElBoton-

cillal. Il semble, d'a.près une carte incluse dans le contre-mémoire
d'El Salvador, que cetteinterprétation a pour effet de rendre contigus le
titre de 1833de DulceNombre de la Palma, à l'ouest,et celuide Jupula de
1742,même sidans cc:dernier titre les deux points de repère sont décrits
différemment.Deplus, l'identification que fait El Salvador du«Peiiasco
Blanco »mentionnédans letitre de 1829de DulceNombre dela Palma est
incompatible avec la position qu'il attribueau repère nord-ouest du titre
deJupula, égalementmentionné sousle nom «Pefiasco Blanco».
120. La Chambreestime que letitre de Dulce Nombre de la Palmadoit
être interprété conformément àsestermes, et que s'ilest impossible de le
lire comme s'étendant aussi loin à l'ouest, jusqu'à ce que l'on appelle
aujourd'hui laPeiiade Cayaguanca etlasource de la quebradaPacaya, ou
commecontiguaux tcrres arpentées en1742pour letitre de Jupula, ilfaut
en conclure qu'il existait une zone intermédiaire qui n'était couvertepar
aucun desdeuxtitres.Onpouvait d'ailleurs s'attendre àl'existenced'une

telle zone, vu la référence faite en 1742aux droits de la communauté
indienne d'ocotepeqlùe sur «la montagne de Cayaguancan à l'estdu titre
deJupula.A cepropos,laChambre relèveque lacommunauté d'ocotepe-
que a été invitée à s,eprésenter lors de l'arpentage du titre de Dulce
Nombre de la Palma, mais qu'elle nel'a pas faitet n'a pas produit de titre
concurrent. Cela estriéanmoinstout àfait compatible avec l'existencede
droits en faveur d10c:otepeque sur la montagne de Cayaguanca depuis
1742,droits qui n'avaient pas été consignédsans un titre formel prenant
acte d'un arpentage et susceptibled'être produit.
121. LaChambre conclut que la limite nord-ouest du titre de Dulce
Nombre de laPalma part du confluent de la quebradadel Copantillo avec
la rivière Sumpul, remonte le Copantillo jusqu'à sa source, se poursuit
jusqu'à la crêteou sommetindiquésurla carte 6.11d'El Salvadorsous le
nom d'«El Burro »et sur les carteshonduriennes sous le nom de «Piedra

Rajada »et de là suiten lignedroite une direction approximativement de
S 48" O (voir paragraphe 115ci-dessus)jusqu'à une colline figurant sur
lescartesdesdeux Partiessous lenom de Loma de Los Encinos. Ilsemble
à laChambre que cettecolline,qui setrouve dans labonne direction etqui
est proche d'une localité indiquéesur ces cartes sous le nom de Santa
Rosa, est selontoute probabilité lacolline de Santa Rosa »mentionnée
dans l'arpentage de :1829.Le cours que prend ensuite la limite de Dulce
Nombre de la Palma est sans importance pour le différend dont la
Chambre estsaisie,puisquela Loma de LosEncinos estdéjàdansun terri-
toire que le Honduras reconnaît comme appartenant àEl Salvador. 122. The title of Dulce Nombre de la Palma is not the only republican
title granted inthis area. Honduras hasdrawnattention to the existenceof
three republican titles in the disputed area issued by the authorities of
Honduras :Volcan de Cayaguanca (1824);Volcan de Cayaguanca (1838);
and Las Nubes (1886).The first ofthese, that of 1824,in fact antedates the
title of Dulce Nombre de la Palma; as already noted,neither this title nor
that of 1838conflicts with the Dulce Nombre de la Palma title, but onthe
contrary appear to be coterminous with it along the two banks of the que-
bradadel Copantillo (paragraph l 13above). The republican title of Las
Nubes on theotherhand, according to Honduras's delineation of iton the
map, falls within the area of land which the Chamber has found to be
covered by the Dulce Nombre de la Palma title. The Chamber does not,
however, consider that theHonduran mapping ofthe title of Las Nubes is
correct. From the text of the title submitted to the Chamber it is clear that

the lands suweyed abutted to the south-east on lands of a title of 1856
called Botoncillal, or San Martin de Cayaguanca, the text of which was
reproduced inthe Las Nubes title. Fromthat title itisclearthat the Boton-
cilla1landsabutted inturn on those of La Palma. The Chamber concludes
that there is here no conflict with republican land-titles of Honduras
which might throw doubt on the Chamber's interpretation of the title of
Dulce Nombre de La Palma of El Salvador.

123. Mention has been made of the effectivitéclaimed by each of the
Parties, which the Chamber considers that itshould examine, to ascertain
whether they support the conclusion based on the title of Dulce Nombre
de la Palma. Reference to the map supplied in the Memorial of El Sal-
vador to showthe human settlements inthissector which, itisclaimed, are
composed of Salvadorians and administered by El Salvador, shows that,
with one possibleexception,they al1liewithin the area ofthe Dulce Nom-
bre de la Palma title as interpreted by theChamber. The exception is the
Hacienda de Sumpul, the precise position of which is not clear: in the
Memorial of El Salvador it is referred toas being to the north of the que-

bradadel Copantillo, which would place it outside the 1829title: on the
map presented during the hearings the name "Sumpul" is placed to the
south of that quebrada,within the area claimedas the Dulce Nombre de la
Palmatitle. In any event, the Chamber notes that none of the evidence of
administration by El Salvador in this sector supplied with the Memorial
relates to Sumpul. Honduras has also presented evidence (cf. para-
graph 60above) ofthe existence ofsettlementsof Honduran nationals and
the exercise by Honduran authorities of their functions in the area. This
consists essentially of records of administration of a rural school at
Rio Chiquito, real propertytransactions registered in Ocotepeque of var-
ious pieces of land (including "Las Nubes" :see paragraph 122above), a
fewbirth and death registrations and baptismal registrations with indica-
tions of place of birth. Assuming Rio Chiquito to be where indicated on
both Parties' maps, this shows that the school in question will lie on the
El Salvador side of the boundary line; but neither this circumstance nor 122. Le titre de Dulce Nombre de la Palma n'est pas le seul titre répu-
blicain octroyé dans cette zone. Le Honduras a appelé l'attention sur
l'existencede troistitresrépublicainsdélivrépar lesautoritésdu Hondu-
ras dans la zone en litig:le volcan de Cayaguanca (1824); le volcan de
Cayaguanca (1838);et Las Nubes (1886).En fait,le premier de ces titres,
celui de 1824,estantérieurà celui de Dulce Nombre de la Palma; comme
on l'a dit, ni ce titre, ni celui de 1838,n'est incompatible avec celui de
DulceNombre de la Palma, mais sembleau contraire lejouxter lelongdes
deux rives de laquebi*ada del Copantillo (paragraphe 113ci-dessus).En
revanche, le titreépiiblicainde Las Nubes, selon la délimitation que le
Honduras ena faite siirla carte, setrouve dans lesecteur dont laChambre
a établiqu'il estcouvert par letitre de DulceNombre de La Palma.Toute-
fois,laChambre neconsidèrepasquelafaçon dont le Hondurasa portéle

titre de LasNubessurla carte soitexacte.D'aprèsletexte du titresoumis à
la Chambre, ilestclair que lesterresarpentéesjouxtaient au sud-est celles
d'un titrede 1856app1:léBotoncillal, ou SanMartin de Cayaguanca, dont
le texte était reproduit dans le titre de Las Nubes. Cetitre fait clairement
apparaître que les terres de Botoncillal, elles aussi,jouxtaient celles de
La Palma. La Chambre conclut qu'il n'y a ici aucun conflit avec des
titres fonciers républicains du Honduras qui puisse jeter le doute sur
l'interprétation qu'elle donne du titre de Dulce Nombre de la Palma
d'El Salvador.
123. 11a étéfait mention des effectivitésinvoquéespar chacune des
Parties, que la Chambre estime devoir examiner pour établir si elles
étayentla conclusionfondéesur letitre de Dulce Nombre de la Palma. Si
l'onsereporte à la caIte fournie dans lemémoired'El Salvadorpourfigu-
rer les établissement:,humains dans ce secteur qui, est-il soutenu, sont

constituésde Salvadoriens et administrés par El Salvador, on voit qu'à
peut-êtreune exception près tous se trouvent dans le ressort du titre de
DulceNombre de la Palma, telqu'interprétépar laChambre. L'exception
est la Hacienda de Sumpul, dont la position exacte n'est pas claire: le
mémoired'El Salvadors'yréfèrepour la situer aunordde la quebradadel
Copantillo, cequi la placerait hors du ressort dutitre de 1829:surla carte
présentée à l'audience, le nom «Sumpul» est placé au sud de cette
quebrada,dans la zone revendiquée comme correspondant au titre de
Dulce Nombre de la Palma. En tout étatde cause, la Chambre relève
qu'aucun des éléments fournis dans le mémoire comme preuves de
l'administration par El Salvador dans ce secteur n'a traità Sumpul. Le
Honduras a éga1emi:ntprésenté des élément(svoir paragraphe 60 ci-
dessus) prouvant l'euistence d'établissementsde ressortissants hondu-
riens et le fait quee!;autoritéshonduriennes ont exercéleurs fonctions
dans zette zone. Ces élémentssont essentiellementdes dossiers concer-

nant l'administration d'une écolerurale àRio Chiquito, destransactions
foncières enregistréesà Ocotepeque et concernant différents terrains (y
compris «Las Nubes »: voir le paragraphe 122ci-dessus),quelques regis-
tres de naissance et de décès,et desregistres de baptêmecomportant une
indication du lieu de naissance.A supposer que Rio Chiquito se trouvethe other material presented appear to the Chamber to rank as an effec-
tivitcapable ofaffecting the decision. The Chamber concludesthatthere
is no reason to alter its finding asto the position of the boundary in this

region.

124. It isappropriateat thispoint toturn tothe area inthissector which
is claimed by El Salvador outside the lands of Dulce Nombre de
La Palma, namely the narrow triangular strip of land along and outside
the north-west boundary of the Dulce Nombre de la Palma title (i.e., as
interpreted by El Salvador, between the lines A-D'-D and A-B-C-D on
sketch-map No. B-1).In its Memorial El Salvador referred in support of
this claim to documents of 1695and 1718referring to lands in the "Valle
de Sumpul", but it does not appear possible to identify the location of
these. According to the 1829Dulce Nombre de La Palma title, the repre-
sentativesof Citala then stated that the land then surveyed abutted to the
north on the State of Honduras. It was stated by counsel at the hearings
that "This marginal area istotally occupied by citizens ofEl Salvador,and
is administered and run by the authorities and public services of El Sal-
vador". However no evidence to that effect has been laid before the
Chamber. ElSalvador relieson apassage inthe Reply of Honduras which
it regards as an admission by Honduras of the existence of Salvadorian
effectivitéisn this area. The passage in question reads as follo:s

"After the critical date of 1821,effective practice in this sector
proves to be incomplete in itself and perhaps insufficient for Hon-
duran sovereignty over the Cayaguanca mountain sector to be
claimed independently and beyond doubt. Butthis isnot Honduras's

argumentinthe present case.On the contrary,what itisdoing is sub-
mitting to the Chamber of the Court complementary a posteriori
arguments to confirmthe utipossidetisjuris, not asasubstitutefor it."

125. The Chamber is unable to read this as an admission of El Sal-

vador's effectivitésin the sector. The Chamber recognizes a Honduran
entitlement, onthe basis ofthe 1821utipossidetis juris, outside thebounds
ofthe Dulce Nombre dela Palmatitle,sothatthe question whether "effec-
tive practice" is sufficient to show Honduran sovereignty does not arise.
In any event,in aremote and mountainous region likethis, the absence of
Honduran effectivitésdoesnot necessarily implythe presence, throughout
the region, of Salvadorian effectivités. here being no other evidence to
support the claim of El Salvador to the narrow triangular strip betweenbien àl'emplacementindiquésur lescartes desdeux Parties,celamontre
quel'écoleenquestion setrouve du côtésalvadoriendela lignefrontière;
toutefois,nicettecirconstancenilesautrespiècesprésentées neparaissent
à la Chambre constitiier une effectivitéqui soiten mesure de peser sur sa
décision.La Chambre en conclut qu'il n'y a aucun motif de modifier sa
conclusion quant à laposition de la limitedans cetterégion.

124. Acestade,ilconvientdepasser àl'examendelazonedecesecteur
qu'El Salvador revendique en dehors des terres de Dulce Nombre de la
Palma, à savoir l'étroiteparcelle triangulaire le lonà l'extérieurde la
limitenord-ouest du titre de DulceNombre dela Palma(c'est-à-dire, telle
que l'interprèteEl Salvador,entre leslignes-Dl-DetA-B-C-Dqui figu-

rent sur le croquis nC'1).Dans son mémoire,El Salvador, pour étayer
cette revendication, s'est référà des documents de 1695 et 1718qui
faisaient étatdeterres situéesdans la «valléede la Sumpul~, mais il ne
semblepas possible de situer l'emplacement desdites terres.Selonletitre
de Dulce Nombre de La Palma de 1829,les représentantsde Citala ont
déclaré àl'époqueqiielesterresfaisant alors l'objetd'unarpentagejoux-
taient au nord le lerritoire du Honduras. A l'audience, le conseil
d'El Salvadora déclztrque ((cettezone marginale,entièrement occupée
par desressortissant:;d'El Salvador,est administréeetgéréepar lesauto-
ritésetlesservicespu.blicsd'ElSalvador)).Maisaucune preuveen cesens
n'a été produitedevant la Chambre. El Salvador sefonde surun passage
de la réplique duHonduras, dans lequel il voit une reconnaissance de la
part du Honduras di:l'existence d'effectivitésalvadoriennes dans cette
zone. Lepassageen question est lesuivant:

«Postérieureinent à ladate critique de 1821,lapratique envigueur
dans cesecteurs'avère,enelle-mêmei,ncomplèteetpeut-êtreinsuffi-
santepour reveiidiquer,de façon autonome et indubitable, la souve-
rainetédu Hon~iurassur le secteur de la montagne de Cayaguanca.
Mais làn'estpas,enl'occurrence,lepropos du Honduras. Ils'agit,au

contraire, de présenter à la Chambre de la Cour des arguments
comp1émentairc:s à posteriori pour confirmer - et non pas pour
remplacer - l'irtipossidetisjuris. »

125. La Chambre ne peut interpréterce texte comme une reconnais-
sance d'effectivités d'El alvador dans le secteur. La Chambre reconnaît
un droit hondurien, :fondsur l'utipossiderisjurisde 1821,àl'extérieur des
limitesdu titre dei~lceNombre de la Palma, de sorteque la question de
savoir si une((pratique effective» suffàtétablir la souverainetéhondu-
rienne ne se pose pas. En tout étatde cause, dans une région éloignéeet
montagneuse comrne celle-ci, l'absence d'effectivitéshonduriennes
n'implique pas nécessairementla présenced ,ans l'ensemblede la région,
d'effectivitéssalvadoriennes. Comme il n'y a pas d'autre preuve pourthe source of the Sumpul and the Peiia de Cayaguanca, the Chamber
holds that it appertains to Honduras, having formed part of the
"mountain of Cayaguanca" attributed to the community of Ocotepeque
in 1742.

126. The onlyquestion remaining inthissector isthat part ofthe boun-
dary which extends between the Peiiade Cayaguanca(point A),terminus
ofthe second agreed sector oftheboundary, and the western boundary of
thearea covered by the title of Dulce Nombre de la Palma. The Chamber
considers that El Salvador has not made good any claim to any area fur-
ther Westthan the Lomade LosEncinos or "Santa Rosa hillock", themost
westerly point of the title of Dulce Nombre de la Palma. Honduras has
only asserted a claim, on the basis of the rights of Ocotepeque to the
"mountain of Cayaguanca", so far south as a straight line (line A-X-E on

sketch-map No. B- 1)joining the Pefiade Cayaguanca to the beginning of
the next agreed sector - the confluence of the river Sumpul and the que-
bradaChiquita or Oscura. The Chamber, however,considers that neither
theprinciple neultrapetita,nor any suggested acquiescence by Honduras
in theboundary asserted by it,debars the Chamber from enquiry whether
the "mountain of Cayaguanca" might have extendedfurther south, soas
to be coterminous withthe eastern boundary ofthe Jupula title. Inviewof
the reference in that title to Cayaguanca as lying to the east of the most
easterlylandmark ofJupula,the Chamber considersthat thearea between
the Jupula lands and the La Palma lands belongs to Honduras, and that in
the absence of anyother criteria for determining the southward extent of
that area, the boundary line between the Pefia de Cayaguanca and the
Loma de Los Encinos should be a straight line.

127. Accordingly,theconclusion ofthe Chamber asto the courseofthe
frontierin this sector is as follows;for purposes of illustration, the line is
indicated on Map No. II ' annexed, which is taken from Series E752,
Sheet 2359 II, Edition 1-DMA of the United States of America Defense

Mapping Agency 1:50,000maps. From point A on Map No. II annexed,
the Pefia de Cayaguanca, the frontier runs in a straight line somewhat
south of east to the Loma de Los Encinos (point B on Map No. II), and
from there in a straight line on a bearing of N48" E, to the hi11shown on
the map produced by ElSalvador as ElBurro(andonthe Honduran maps
and the United States Defense Mapping Agencymaps as Piedra Rajada)
(point C on Map No. II). The frontier then takes the shortest course
to the head of the quebradadel Copantillo, and followsthe quebradadel
Copantillo downstream to its confluence with the river Sumpul (point D
on Map No. II), and follows the river Sumpul in turn downstream until

this fascicle or inside the back cover of the volume of I.C.J. Reports 1992.[Note by the
Registry.létayer la revendication d'El Salvador sur l'étroiteparcelle triangulaire
entre la source de la Sumpul et de la Pefia de Cayaguanca, la Chambre
juge qu'elle appartient au Honduras, puisqu'elle a fait partie de la
((montagne de Cayaguanca » attribuée à la communauté d'ocotepeque
en 1742.

126. La seule question qui reste à réglerdans ce secteur concerne la
partie de la frontièreui va de la Peiia de Cayaguanca(point A),qui estle
point terminal du deuxièmesecteur de la frontière ayant fait l'objet d'un
accord, et la limite orcidentale de la zone couverte par le titre deulce
Nombre de la Palma. LaChambre considère qu'El Salvador n'apasétabli
qu'il pouvait revendiquer une zonequelconque plus à l'ouest de la Loma
de Los Encinos ou de la ((colline de Santa Rosa »,qui estlepoint leplus à
l'ouest du titre de Diilce Nombre de la Palma. Le Honduras n'a élevé de
revendication vers le sud - sur la base des droits d'ocotepeque sur la
((montagne deCayaguanca » - quejusqu'à unelignedroite (ligneA-X-E
sur lecroquis noB-1)joignant la Peiia de Cayaguanca au commencement
du secteur suivant ayant fait l'objet d'un accord - le confluent de la
rivière Sumpul et de la quebradaChiquita ou Oscura. Mais la Chambre
estime que ni leprincipe neultrapetita,ni cequia été présenté commeun

acquiescement du Honduras a la limite qu'il a lui-mêmefaitvaloir, ne lui
interdit derechercher sila ((montagne de Cayaguanca »pouvait s'étendre
plus ausud, jusqu'à jouxter la limite orientale du titre de Jupula. Compte
tenu de ce que ce titre dit que Cayaguanca est situé à I'estde la borne la
plus à I'estde JupuLi, la Chambre considère que la zone qui s'intercale
entre les terres de Juula et les terres de La Palma appartient au Hondu-
ras; et qu'à défaut cletout autre critère permettant de définir la limite
méridionalede cettezone,laligne de démarcationentrela Peiia de Caya-
guanca et la Loma dl:Los Encinos doit êtreuneligne droite.
127. En conséquence,la conclusion àlaquelle la Chambre parvient en
cequiconcerne letracéde lafrontièredans cesecteur estla suivante :àdes
fins d'illustration, la ligne est indiquée sur la carteI 'jointe à l'arrêt,
qui esttiréede lasérieE752,feuillet 2359II, édition 1-DMAdescartes au
1:50000publiéespar la DefenseMapping AgencydesEtats-Unis d'Ad-
rique. Dupoint Asur la carte noIIjointe à l'arrêt, laPeiia de Cayaguanca,

la frontière suit une1ignedroite vers l'est maisen descendant légèrement
versle sudjusqu'à laLoma de Los Encinos (point Bsur la carte noII) etde
ce point suit en ligne droite une direction N 48" Ejusqu'à la colline qui
porte le nom d'El Biirro sur la carte produite par El Salvador (et celui de
Piedra Rajada sur les cartes honduriennes et sur celles de la Defense
Mapping Agency des Etats-Unis)(point Csur la carte noII). La frontière
suitalors leplus coui-tcheminjusqu'à lasource de la quebradadelCopan-
tillo, de là suit le cours de la quebradaCopantillo vers l'aval jusqu'au

à la fin du présentfascicule ou du voluC.I.JRecueil1992selon le cas. [Note ducée
Greffe.]its confluence with the quebradaChiquita or Oscura (point E on Map
No. II).

128. The third sector of the land boundary in dispute is that between
the boundary marker of the Pacacio, on the river of that name, and the
boundary marker called Poza del Cajon, on the river known as El Ama-

tillo or Gualcuquin. The respective claimsof the Parties are illustrated on
sketch-map No. C-1 annexed, and are as follows. El Salvador claims
that from the boundary marker of the Pacacio (point A on sketch-map
No. C-1),the line should follow the Pacacio river upstream to its source,
identified by ElSalvador aspoint Bon sketch-map No. C- 1;fromtherein
a straightline to the Laintal Hill(point C); fromthere in astraightline to
the El Fraile Hill (point D); from there in a straight line to the headwaters
of theGualcuquin river (point E),and along that river downstream to the
Poza del Cajon (point F). Honduras claims that the following should be
the line(the names givento the various boundary markers are those given
to them by Honduras): from the boundary marker of the Pacacio in a
straight line to the confluence of thequebradaLa Puerta with the Gual-
singa river (point Zon sketch-map No. C-l), and from there downstream
alongthe river to itsconfluence withthe river Sazalapa(or Zazalapa), the
Poza del Toro (point Y); from there up the river Sazalapa (through
points G and H on the sketch-map) to the Poza de la Golondrina
(point X); fromthere in a seriesofstraight linesto the LaCanada, Guana-
caste or Platanar boundary marker (point W), the El Portillo boundary
marker (point V), the Guampa boundary marker (point U), the Loma

Redonda (point T),the El Ocotillo boundary marker (point S),the Barr-
anco Blanco boundary marker(point R),the Cerro de la Bolsa (point Q),
and finally fromtherein a straight line to the Poza del Cajon (point F). In
terms of the grounds asserted for the claims of the Parties, the disputed
area may be divided into three parts.
129. In the first ofhese three parts, the north-western area, between
the lines A-B-C-D and A-Z-Y-G-H-X-D, Honduras invokes the utipossi-
detisjuris of 1821,in reliance on a number of land titles granted between
1719and 1779.El Salvador on the contrary claims the major part of the
area on the basis of effectivitéor arguments of a human nature, namely
"long term exerciseof effectivejurisdiction overthe diverseaspects ofthe
lifeofthe communitiesaffected" ;itdoes however claimthearea bounded
by the line G-G'-Hf-H aspart ofthe lands ofthe title ofSan Bartoloméde
Arcatao of 1724.In the second part, the section between the line X-W-
V-U-T-S-Rand the lineX-Dr-D-El-1-J-K-L-M-N,theessentialquestion is
the validity,xtent and relationship toeachother ofthe Arcatao titlerelied
on by El Salvador and two titles,of 1741and 1779,invoked by Honduras.confluent de celle-ci c:tde la rivière Sumpul (point D sur la carte no II),
puis suitalors laSum1)ulvers l'avaljusqu'au confluent de celle-ciet de la
quebrada Chiquita ou Oscura (point Esur la carte noII).

TR01S1Èhl EECTEUR DE LA FRONTIÈRE TERRESTRE

128. Le troisièmesecteuren litige de la frontière terrestre est celui qui
s'étend entre la bornedu Pacacio, sur le cours d'eau du mêmenom, et la
borne dite Poza del Cajon, sur la rivièreElAmati110ou Gualcuquin. Les
revendications respectives des Partiessontillustréessur le croquisoC-1

ci-inclus, et sont les :suivantes.El Salvador prétend que,à partir de la
borne du Pacacio(point Asur lecroquis noC-1),letracédelalignedevrait
suivre la rivière Pacacio en amont jusqu'à sa source, identifiée par
El Salvador comme étantlepoint Bsur le croquis noC-l ; àpartir de là en
lignedroite jusqu'à lahauteurde La Pintal (point C); de là enlignedroite
jusqu'à la hauteur d'El Fraile (point D); de là en ligne droite jusqu'à la
source du Gualcuquiri (point E),etpour aboutir, en suivant cecoursd'eau
versl'aval,àla Pozadel Cajon (point F).LeHonduras affirmeque letracé
delalignedoitseprésenterainsi(lesdiversesbornessontdésignéespar les
noms queleur donne le Honduras) :depuis laborne du Pacacioune ligne
droitejusqu'au confliient de laquebrada de La Puerta avec la Gualsinga
(point Zsur lecroquis,noC-l), etde là en avalle cours de larivièrejusqu'à
son confluentavec la Sazalapa(ouZazalapa), la Poza del Toro(point Y);
de là vers l'amont de.la Sazalapa (en passant par les points G et H du

croquis)jusqu'à la Poza de la Golondrina (point X); de là le long d'une
sériede lignes droites jusqu'a la borne de La Canada, Guanacaste ou
Platanar (point W),la borne d'El Portillo (point V),la borne de Guampa
(point U),la Loma Redonda (point T),laborne d'El Ocotillo(point S),la
borne du Barranco Eilanco(point R), le Cerro de la Bolsa (point Q), et
enfin unelignedroitejusqu'à la Pozadel Cajon (point F).Du pointde vue
des arguments invoqiiés àl'appui des revendicationsdes Parties,la zone
en litige peut se diviser en trois parties.

129. Dans la premièrede cestroisparties, la zonenord-ouest, entre les
lignes A-B-C-D et A-Z-Y-G-H-X-D, le Honduras invoque I'utipossidetis
juris de 1821, en s'appuyant sur un certain nombre de titres fonciers
octroyésentre 1719et 1779.El Salvador au contraire revendique la plus
grandepartiede la zone en sefondantsur des effectivitésou sur desargu-

mentsd'ordre humai11(«une compétenceterritoriale effective[s'est]exer-
céependant une loiigue période sur les divers aspects de la vie des
communautésencause »); toutefois, ilrevendique lazonedélimitéepar la
ligne G-Gf-Hf-H comme faisant partie des terres du titre de San Barto-
loméde Arcatao de 1724.Dans la seconde partie, celle comprise entre la
ligne X-W-V-U-T-S- R et la ligne X-Df-D-Ef-1-J-K-L-M-N, la question
essentielle est celle clela validitéet de l'étenduedu titre7Arcatao surIn this region El Salvador is not claiming the area D-Er-1-J-D, notwith-
standingthe fact that itconsiders that this area lieswithin the limits of the
1724Arcatao title. In the third part, the south-east section, between the
lines S-R-Q-F and J-E-F, there is a similar conflict between the Arcatao
title and a lost title, that of Nombre de Jesus in the province of San Sal-
vador, on the one hand, and the Honduran title of San Juan de Lacatao,
supplemented by the Honduran republican titles of La Virtud and
San Sebastian del Palo Verde, on the other. El Salvador claims a further
area, outside the asserted limitsofthe Arcatao and Nombre deJesus titles,
on the basis of effectivitésand human arguments: this area is defined by
the lines J-K-L-M-N (eastem limit of the Arcatao title as interpreted by
El Salvador) and J-E (eastem limit of area claimed).

130. In the first, north-western, part of this sector,estof point G on
sketch-map No. C-1,ElSalvadorhas not expressed any viewon where the
line of the 1821utipossidetisjuris should be drawn; it confines itself to a
claim on the basis of post-independence effectivités.Before examining
that claim,the Chamber willhowever briefly consider the Honduran con-
tentions as to the utipossidetisjuris line in this area, in order to arrive at a
complete picture of the situation in 1821throughout this sector, before

consideringthe possible impact on it of subsequent events.

131. Honduras asserts thatthe limitsofthejurisdiction ofthe pre-inde-
pendence provinces can be derived from 18th century titles: specifi-
cally, those of San Juan El Chapulin of 1766,San Pablo of 1719,Con-
cepcion de las Cuevas of 1719, and Hacienda de Sazalapa of 1746.
The location of these, according to Honduras, is indicated on sketch-
map No. C-4 annexed to this Judgment. With regard to the titles
of San Juan El Chapulin (which, El Salvador emphasizes, was a
grant to a private individual) and Concepcion de las Cuevas, El Salva-
dor objects that "in neither of these titles were the inhabitants of
Arcatao" - or of any other community in the neighbouring province
- "either cited or present and as a result these Title-Deeds did not
fix the jurisdictional boundaries of the two provinces". The lands of

the 1724 title of Arcatao as mapped by El Salvador did not overlap
with or abut on these two Honduran titles; the Chamber has no infor-
mation as to what titles (if any) in the province of San Salvador were so
placed as to justify the relevant communities or owners being so cited
to appear. In any event, the question is not whether the said titles
relied on "fixed" the provincial boundaries, but simply whether theylequel s'appuie El Salvador et de deux titres, de 1741et de 1779,qui sont
invoquéspar le Hon~iuras,ainsi que des relations qui existent entre ces
différentstitres.Dans,cetterégion,El Salvadorne revendique pas la zone
D-El-1-J-D,bien qu'il considèrecelle-cicomme comprise dans leslimites
du titre d'kcatao de 1724.Dans latroisièmepartie, lazonesud-est,entre
leslignes S-R-Q-Fet .I-E-F,ilexiste uneopposition analogue entre letitre
d'Arcatao et un titre perdu, celui de Nombre de Jesus dans la province de

San Salvador, d'une part, et d'autre part lestitres honduriens de SanJuan
de Lacatao,complétéspar lestitresrépublicainshonduriensde LaVirtud
etde SanSebastian del Palo Verde.ElSalvadorrevendique,en sefondant
sur des effectivités et surdes argumentsd'ordre humain, une autre zone,
situéeen dehors des limites affirmées des titres d'kcatao et de Nombre
de Jesus :cettezone estdéfiniepar leslignesJ-K-L-M-N(limite estdu titre
d'Arcatao tel que l'interprète El Salvador) et J-E (limite est de la zone
revendiquée).

130. Danslapremière partie(partie nord-ouest) de cesecteur, à l'ouest
du point G sur le croquis noC-1, El Salvador n'a pas émisd'opinion sur
l'endroit où devrait passer la ligne de I'utipossidetisjuris de 1821;il se

contente d'une reveridication fondéesur des effectivitésd'après l'indé-
pendance. Toutefois, avant d'étudier cette revendication, la Chambre
examinera brièvemeintles prétentions honduriennes concernant la ligne
de 1'utipossidetisjuri~:dancsettezone, ils'agiteneffet,avant de considérer
les effets que des événementsultérieursont pu avoir sur la situation telle
qu'elle étaiten 1821sur toute l'étenduede ce secteur, d'avoir une idée
complètede ce qu'étaitcettesituation.
131. Le Honduras affirme que les limites de la juridiction des
provinces d'avant l'indépendance peuvent être déduitesde titres du
XVIIIesiècle: plus précisément,ceux de San Juan El Chapulin de 1766,
de San Pablo de 1719,de Concepcion de las Cuevas de 1719,et de la
Hacienda de Sazalapa de 1746.L'emplacementdesterres correspondant
à cestitres,selon leHonduras, estindiquésur lecroquis noC-4inclus dans
l'arrêt. Ence qui concerne letitre de SanJuan El Chapulin (qui,souligne

El Salvador, attribua.itdesterresà un particulier) et celui de Concepcion
delasCuevas, ElSalvadorformule l'objectionsuivante : cestitresn'indi-
quent ni l'unni l'autre que leshabitants d'kcatao D - ou d'aucune autre
communautéde la province voisine - ((aient étconvoquésou aient été
présents, etils n'ont donc pu fixer les limitesjuridictionnelles des deux
provinces». Les terrrs du titre d'Arcatao de 1724telles qu'elles figurent
sur les cartes établiespar El Salvador ne se recouvraient pas ni n'étaient
mitoyennesavec celles de ces deux titres honduriens; la Chambre ne sait
pas quels titres de la province de San Salvador (s'ilen existe) pouvaient
porter sur des terres situées de manière à justifier la convocation des
communautés ou propriétaires intéressés.Quoi qu'il en soit, la questionare evidence from which the position of the provincial boundary can be
deduced.

132. While El Salvador thus has objections in principle to reliance on
these 18th century titles, it has only addressed specific criticisms to the
Honduran interpretation of that of the Hacienda de Sazalapa, not to the
otherthree; it has offered its own geographicalinterpretation only of the
Sazalapa title. As will be seen from sketch-map No. C-2, it is not con-
tended thatthe title of San Pablo abuts on the provincial boundary. Each
of the others contains a survey record, and each ofthem clearly states that
thelands measured appertainedtothe jurisdiction of Gracias a Dios. The
Chamber upholds Honduras's contention in principle that the position of
the provincial boundary is defined by the two titles of San Juan El Cha-
pulin and Concepcion de lasCuevas, between the boundary marker ofthe
Pacacio and the point on the river Sazalapa where, according to Hondu-
ras, the eastern boundary of the title of Concepcion de las Cuevas is
formed by the river Gualsinga, which joins the Sazalapa at point Z on
sketch-map No. C-1.Thequestion of whereprecisely the southern limitof
those two titles lay is reserved, since if the Chamber finds in favour of
El Salvador's claimbased on effectivitést,hat question willnot need to be
decided. Further to the east, the interpretation advanced by Honduras of
the title of Hacienda de Sazalapa is contested by El Salvador insofar as it

would, according to that interpretation, include the area G-Gr-Hl-H,
claimed to be part of the Salvadorian title of San Bartoloméde Arcatao;
and it is to that title, which is the principal plank in El Salvador's case in
this sector, that the Chamber must now turn.

133. The Parties disagree over the geographical interpretation to be
given to the survey record of the Arcatao title: on sketch-map No. C-l
annexed the two versions of the boundary of the land comprised in the
title are indicated by the line G-Gr-Hr-H-X-Dr-D-Er-1-J-W, advanced
by ElSalvador and the line G-H-X-W advanced by Honduras. The survey
record of Arcatao at certain points states specifically the location of the
provincial boundary at the time of the survey, in 1723.In particular, the
surveyor, who was commissioned by the Spanish colonial authorities of
the province of San Salvador,reports that he arrived at a quebradawhich
ran down into the confluence of the rivers Gualquire and Sazalapa (iden-
tified by El Salvador as point H on sketch-map No. C-1); he then con-
tinues :

'Ysiguiendoelmismorumboarribade Zazalapa,lindandocon lapro-
vinciade Graciasa Dios.que sontierrasdelahaciendadeZazalapa .. ."
[Translation]
"And following the same direction above Zazalapa, bordering
with the province of Gracias a Dios, which arelands ofthe Hacienda
de Zazalapa ..."n'est pas de savoir si lesdits titres, sur lesquels s'appuient les Parties,
((fixaient»les limites provinciales, mais simplement s'ilsconstituent des
éléments de preuve apartir desquels ilestpossible dedéduireletracéde la
limiteprovinciale.
132. Bienqu'El Salvadoraitdoncdesobjectionsdeprincipe acequel'on
s'appuiesurcestitrestluXVIIIesiècle,iln'acritiquéspécifiquementl'inter-
prétationdonnéeparleHonduras quedans lecasdu titre dela Haciendade

Sazalapa,etpas dansceluidestroisautres; iln'aproposésapropreinterpré-
tation géographique que pour le titre de Sazalapa. Comme on le verra
d'aprèslecroquis noC:-2i,l n'estpas affirméque letitre de SanPablojouxte
la frontière provinciale. Chacun des autres titres est accompagné d'un
procès-verbald'arpentage,etchacun d'eux affirmeclairementque lesterres
arpentéesrelevaientdelajuridiction de Gracias a Dios.LaChambreadmet
la thèsede principe dii Honduras selonlaquellel'emplacementde la limite
provinciale est définipar les deux titres de San Juan El Chapulin et de
Concepcion de las Cuevas,entrelabornedu Pacacioet lepoint situésur la
Sazalapaoù, selon le Honduras, la limiteorientale du titre de Concepcion
de las Cuevas est co~istituéepar la Gualsinga, qui rejoint la Sazalapa au
point Z du croquis noC-1. La question de savoir où précisémentla limite
méridionalede ces dl:ux titres étaitsituéeest réservéec,ar, si la Chambre
tranche en faveur de larevendication d'El Salvador fondée surles effecti-
vités,cettequestion n'aurapas elle-même à fairel'objet d'une décisionP.lus

loin vers l'est,I'inteiprétation avancée par le Honduras du titre de la
Haciendade Sazalapa est combattuepar El Salvadordans la mesure ou ce
titre, selon cette interprétation,comprendrait la zoneG-Gr-Hf-H,revendi-
quéecommefaisantpartie du titre salvadorien de San Bartoloméde Arca-
tao; et c'est cetitre, principal élémentde l'argumentation d'El Salvador
dans cesecteur,que la Chambredoitmaintenant examiner.
133. Les Parties sont en désaccordsur l'interprétation géographique
qu'ily a lieu de donner au procès-verbald'arpentage du titre dlArcatao :
sur le croquis no C-l ci-inclus, les deux versions de la limite des terres
comprises dans le titre sont indiquées par la ligne G-G'-H'-H-X-D1-D-
El-1-J-Wproposée par El Salvador et par la ligne G-H-X-Wqu'avance le
Honduras. Le procès-verbal d'arpentage d'kcatao, en ce qui concerne
certains points,indique précisémentquelétaitl'emplacementde la limite
provinciale à I'épocluedes levés,en 1723. En particulier, l'arpenteur,
désigné par les autorités coloniales espagnoles de la province de

San Salvador,signale qu'il estarrivé a une quebradaqui aboutissait à la
confluencedes rivièresGualquire etSazalapa(point H,selon ElSalvador,
sur le croquisnoC-1);et il poursuit en cestermes :
«Ysiguiendotdrnisrno rumboarribadeZazalapa,lindandoconlapro-
vinciade Graciasa Dios,que sontierrasde la haciendade Zazalapa ..))

[Traduction]
«Au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons suivi la même
route, qui borde la province de Gracias a Dios, dont lesterres appar-
tiennent à la hacienda de Zazalapa ..)) SKETCH-MAPNO.C-2
Third Sector-
18thCenturyTitles
(asplotted by Honduras)

Extent of titles (from
Honduras Memorial,
Map B.5.2)443 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUS)GMENT)

The identity and location of the river Zazalapa or Sazalapaare agreed by
both Parties; it runs from east to Westfollowing the course D'-X-H-G-Y
indicated on sketch-map No. C-1,to unite withthe riverGualsinga. Inthis
area, where the Parties differ is asto the position and extent of the sec-
tion of itwhich the surveyorfollowed on the Arcatao survey, and whether
he in fact crossed it on two occasions.

134. Itwill be apparent from sketch-map No. C-1 that according to
ElSalvador'sinterpretation ofthe title ofArcatao the surveyparty crossed
the Sazalapa river from south to north at apoint identified by El Salvador
as the "Colmariguan Gorge" referred to in the survey (point G), and re-
crossed itfromnorth to south, followingwhat ElSalvador identifies asthe
Gualquire river, which merges with the Sazalapa at point H. The result is

to produce aprotrusion, about a square kilometre in extent,to thenorth of
the Sazala~a. Honduras. on the other hand identifies the various features
mentioned in the survey, including the "Colmariguan Gorge" and the
confluence with the Gualquire, with appropriate features further south-
west, producing thus an interpretation whereby the Arcatao lands would
at no point extend north of the Sazalapa.

135. The title document of Arcatao does not (as does, for example, the
title oftheDulceNombre de la Palma) giveprecise compass bearings, but
merely directions such as "north to south", "west to east"; distances are
given with greater precision, in terms of numbers of cords of defined
length, but these are insufficient in themselves to define the situation of
the area without more precisebearings or clearly identifiable landmarks.
Thelandmarks in factreferred to, such as "a big hiIlwhere thereare many
large rocks" are far from being unmistakably recognizable; and where
watercourses are mentioned, there is often no way of telling which of the
watercourses indicated on modernmapscorresponds to that named inthe

title.fter careful consideration of themaps and documentsproduced to
it, the Chamber has to conclude that, simply on the basis of matching the
terms of the survey record with the features of the terrain, either of the
interpretations offered by the Parties could be correct.

136. The Chamber has therefore to base its decision in this part of the
sector on certain salient points of a circumstantial kind. First and most
important, Honduras has drawn attention tothe undisputed fact that the
survey nowhere mentions specifically that the survey party crossed the
river Sazalapa. El Salvador argues inreply, first, that

"the surveyor had no reason to mention the crossingof the no Zaza-
lapaat this particular point of their measurement, simply because atLesdeux Partiessont d'accord en ce qui concernel'identitéet l'emplace-
ment de la rivière Zai:alapa ou Sazalapa; celle-ci coule d'est en ouest en
suivant la direction 1)'-X-H-G-Y,indiquéesur le croquis no C-1, pour
rejoindre la rivière Ciualsinga. Dans cette zone, le point de désaccord

entre lesParties portesur l'emplacement etl'étenduede laportion decette
rivière que l'arpenteur a suivie lors de l'arpentage d'Arcatao, et sur la
question de savoir si, en fait, il l'atraverséeux reprises.
134. Il ressort du croquisnoC-1 que, selonl'interprétation quedonne
El Salvador du titred'Arcatao, l'équiped'arpentagea traverséla Sazalapa
du sud au nord en un point identifié par El Salvador comme étantla
«gorge de Colmariguan)), dont il est question dans le procès-verbal
(point G), et qu'elle l'a retraversée du nord au sud, en suivant ce
qu'El Salvadoridentifie commeétant la rivièreGualquire, dont les eaux
se mêlent à celles de.la Sazalapa au point H. Il en résulte une pointe
d'environ un kilomètre carréde superficie au nord de la Sazalapa. Au
contraire, le Honduras considère que les différentes caractéristiques
mentionnéesdans le procès-verbald'arpentage, y compris la «gorge de
Colmariguan » et le confluent avec le Gualquire, désignenten réalitédes
particularitésdelatopographiequi setrouventplusloin au sud-ouest, etil
aboutit ainsià une interprétation d'oùilrésulteque lesterres d'Arcatao ne
s'étendraient en aucun point aunord de la Sazalapa.
135. Le document relatif au titredlArcatao (contrairement au titre du
Dulce Nombre dela l'alma,par exemple)nefournit pas derelèvementsau

compas,maisseulementl'indication de directionstelles que «du nord au
sud »,ou «d'ouest enest»; lesdistancessontmentionnées avecdavantage
de précision; on signale lenombre de cordesd'une longueurdéfinie,mais
cela estinsuffisanterisoipourque l'onpuissedéfinirl'emplacement dela
zone sans disposer de relèvementsplus précis ou de repères clairement
identifiables. Les repères naturels qui sont effectivement mentionnés,
tels qu'«une colline élevéeoù l'on trouve de nombreux et imposants
rochers »,sontloin depermettre une identification sans risqued'erreur; et
lorsque des cours d'eau sont mentionnés,il n'est souvent pas possible de
déterminer,parmiceuxquifigurent sur lescartesmodernes,quel estcelui
qui est visépar letitre. Après avoir examinéavecsoin les cartes et docu-
ments qui lui ont étésoumis,la Chambre est obligéede conclure que, si
l'onse contente de mettre en correspondance lestermes du procès-verbal
d'arpentage et les particularités topographiques, aussi bien l'une que
l'autre des interprét;itionssoumises par les Parties pourrait être exacte.
136. La Chambre doit donc fonder sa décisionconcernant cette partie
du secteur sur certains éléments saillants de nature circonstancielle.
Premièrement - et c'estlà le point le plus important-, le Honduras a
appelél'attention su.rle fait incontestéque le procès-verbal ne dit nulle
part expressément que l'équipe d'arpentageatraversélarivièreSazalapa.

El Salvadorsoutient, en réponse,premièrementque

((l'arpenteur n'.avaitaucune raison de mentionner la traverséede la
rivièreZaza1ap;aen ce point particulier de [ll'arpentage,tout simple- this point this river was not used either to constitute or to denote the
boundary ...".

The Chamber however notes that a few lines before the reference to the
river which has been quoted above, the surveyrecord mentions the cross-
ing of a mere quebrada("habiendoatravesadounaquebrada'?which also
does not serve as a boundary; and a similar mention appears later in the
survey record (see the passage quoted in paragraph 151below). Further-
more, the surveyrecord mentions specifically thatthe river Sazalapa con-
stituted the provincial boundary, at least forsome ofitscourse ;sincewhat
is claimed isa protrusion across the river, ifthe surveyorcrossed it,then it
wasthe provincial boundary either to the left orto the right ofhis crossing
point, andone wouldexpectthisfact to berecorded (but cf.paragraph 194
below).

137. There is a passage in the survey record which El Salvador inter-
prets as showing that the survey party did cross the river: the passage
immediately precedes the text concerning the river already quoted, and
reads :
"...hasta llegaraunaquebraditaquehastaalli huboochocuerdas,la
cualbajaalencuentrodelrioGualquire y Zazalapa ..."

[Translation]
". .. so as to arrive at a small quebrada,up to which 8 cords were
measured, which descends to meet the river Gualquire and Zaza-
lapa. .."

It is argued by El Salvador that the use of the word "baja","descends",
indicates thatthe surveyormusthavebeen tothe north ofthe river, "that is
to sayabove the line ofthat river"; andthat this isconfirmed bythe use,in
the passage quoted in paragraph 133above, of the expression "arribade
Zazalapa", "above Zazalapa". On this, the Chamber would repeat the
observation already made in paragraph 109above, that to interpret the
word "above", in a document of this period, in the sense of "to the north
of ',on the basis ofthe convention of placing the north to the top of amap,
is an argument of very doubtful weight.

138. The shape of the protrusion G-G'-H'-Hto the north of the river
Sazalapa, claimedby El Salvador, issuch asto suggest,not a demarcation
in unclaimed tierrasrealengasofa suitable area of land cultivated orto be
cultivated by an Indian community, but rather a delimitation of an area
already hemmed in by existing titles. It is however noteworthy that the
part of the survey record which El Salvador interprets as signifying the
protrusion across the rivermakes no mention of any need to respect exist-
ingtitles,whereas itdoes do soinotherparts ofthe survey,both preceding
and following the passage under consideration. ment parce qu'à <:etendroit ce cours d'eau ne servaitni àtracer nià
marquer l'extrémitédesterrains à délimiter..»

La Chambre note toutefois que quelques lignes avant la mention de la
rivière qui a été citéelus haut, le procès-verbald'arpentage parle de la
traverséed'une simple quebrada(«habiendoatravesadounaquebrada»)
qui, elle non plus, ne sert pas de limite; etune notation analogue apparaît
plus loin dans le procès-verbal d'arpentage (voir le passage citédans le
paragraphe 151ci-aprcis).Enoutre, leprocès-verbalditprécisémentque la
rivière Sazalapa consl.ituaitla limite provinciale, tout au moins sur une
partie de son cours; étant donné que ce qui est revendiqué, c'est une
pointe de l'autre côtéde la rivière,si l'arpenteur l'atraversée,elle consti-
tuait par conséquent la limite de la provincesoit àgauche soità droite de

son point de franchi!;sement, et l'on s'attendraità ce que ce fait soit
consigné(maisvoir paragraphe 194ci-après).
137. Ily a un passage du procès-verbal d'arpentage qu'El Salvador
interprète comme prouvant que l'équipe d'arpentage a effectivement
traversélarivière :ils'agitdu passagequiprécèdeimmédiatementletexte
déjàcitéconcernant 1irivière;il se lit commesuit:
«...hastallegara unaquebraditaquehastaallihuboochocuerdas,la
cualbaja alencut!ntro delrioGualquirey Zazalapa ..))

[Traduction]
« ..après avoir mesuréune distance de 8 cordes nous avons atteint
une petite quebnzda.Cette quebradadescend vers le confluent des
rivièresGua1quii.eet Zazalapa ..>)

El Salvador soutient que l'emploi du mot «baja», ((descend », indique
que l'arpenteur devait êtreaunordde larivière, «c'est-à-direau-dessus de
la ligne de cette rivière)); et que cela est confirmépar l'emploi, dans le
passage citéau paragr,aphe 133ci-dessus,del'expression (carribudeZaza-
lapa»,«au-dessus » de la Zazalapa. Sur ce point, la Chambre répétera
l'observation faite dans le paragraphe 109ci-dessus, à savoir que l'inter-
prétation qui consiste:à donner àl'expression «au-dessus de», dans un
document de cette époque,le sens de «au nord de »,en se fondant sur la
convention selon laquelle le nord figure en haut des cartes, est un argu-

ment d'un poids plus que douteux.
138. La forme de la pointe G-G'-Hl-H situéeau nord de la Sazalapa,
qui est revendiquée par El Salvador, est telle qu'elle évoque non pas le
découpage, à l'intérieurde tierrasrealenganonrevendiquées,d'une zone
jugéeconvenable de terres cultivéesou appelées à êtrecultivéespar une
communauté indienne, mais plutôt la délimitation d'une zone déjà
circonscrite par destitresexistants. Ilesttoutefoisintéressantdenoter que
la partie du procès-vrrbal d'arpentage qu'El Salvadorinterprète comme
désignant la pointe (le l'autre côtéde la rivière n'évoque nullement la
nécessitéde respecler des titres existants, alors que cette nécessité
s'impose dans d'autr'rspassages du procès-verbal, àla foisavant et après
celui qui est examinéici. 139. Honduras contends that theland to the north ofthe river was sur-
veyedsome20yearslater,forthe purpose ofthe grant in 1741ofthetitle of
Hacienda de Sazalapa in the province of Gracias a Dios, and that this
latter title confirmsHonduras's interpretation ofthe Arcatao title; inpar-
ticular that no protrusion ofthe Arcatao landsnorth ofthe river Sazalapa
iscompatible withthe title of Hacienda de Sazalapa. ElSalvador observes
that this document isa "title torivate proprietary interests in land", not a
grant of an ejidoto an Indian community ;in itsviewthe title of San Bar-
toloméArcatao, which is such a "formal title-deed to commons", has
"greater probative value" than deeds to private proprietary interests.
The Chamber does not share this view,for the reasons already indicated
(paragraphs 49-54 above); but the question at present is simply whether
the record of the survey of Hacienda de Sazalapa can throw light on the
interpretation of the title of San Bartolomé Arcatao.

140. Unfortunately the title document of Hacienda de Sazalapa is
damaged, so that the transcription and translation which has been sup-
plied to the Chamber by Honduras contain gaps and incoherences. Hon-
duras produced a map purporting to indicate the extent of the lands
comprised in the title,butthe Chamber does not feel able to interpret the
incomplete text of the title with sufficient certainty to accept Honduras's
map as necessarily reflecting the terms of the survey record. What is
clearly to be found in the Sazalapa title isa record that the inhabitants of
the village of Arcatao recognized that the quebradaof Sazalapa was
". .. the boundary and the division of the lands, of the jurisdiction of
SanSalvador. .." ("..losnaruralesdelPueblodeArcatao. ..dixeronserla
dicha quebradarayay divisiondeunasy otras tierras, ...quesondelajuris-
dicciondeSanSalvador. ..'7T)he reference istothe quebradaupstream of
the confluence with the Gualsinga, but there is no indication that it was
onlya particular section ofthe quebradawhich wastheboundary (cf.also
paragraph 133 above and paragraph 142below).

141. It is thus established that at least some Dartof the river Sazala~a
constituted theboundary between the provinceSof an Salvador and ~;a-
cias a Dios, and that there is no specific indication that the survey party
crossedthe river.Onthisbasis,the Chamber takestheviewthat, ofthe two
possibleinterpretations ofthetitle ofSan BartolomédeArcatao,each sus-
tainable on the basis of matching the survey record to the terrain, that
interpretation isto be preferred which does not involveany protrusion of
the lands surveyed north of the Sazalapa.The Chamber therefore cannot

uphold the claim of El Salvador to the area indicated by G-G1-Hl-Hon
sketch-map No. C- 1sofar asthat claim isbased onthe title of San Barto-
loméde Arcatao. 139. Le Honduras soutient que les terres situéesau nord de la rivière
ont été arpentées une vingtaine d'années plustard en vue de l'octroi, en
1741,du titre de la Ha.ciendade Sazalapa, dans la province de Gracias a
Dios, etque cederniertitreconfirmel'interprétation qu'avance leHondu-
ras du titre'Arcatao; en particulier, qu'aucune pointe desterres d'Arca-
tao au nord de la rivière Sazalapa n'est compatible avec le titre de la
Hacienda de Sazalapa. El Salvadorfait observerque ce document est un
«titre deterrainsprivés »,etnon pasl'attribution d'un ejido àunecommu-
nauté indienne; à son avis, le titre de San Bartoloméde Arcatao, qui est
bien,lui, un «titre officielrelatàfdesterrescommunales >)a une ((valeur
probante supérieure» àcelle de titres de propriétésprivées.LaChambre,

pour lesraisons déjàindiquées (paragraphes 49-54ci-dessus), ne partage
pascettemanière de voir,mais icilaquestion estsimplement de savoirsile
procès-verbal d'arpentage de la Hacienda de Sazalapa peut éclairer
l'interprétationdu titre de San Bartoloméde Arcatao.
140. Malheureusement, le document relatif au titre de la Hacienda de
Sazalapa étantendonimagé,la transcription et la traduction qui ont été
fournies à la Chambre par le Honduras comportent des lacunes et des
contradictions. Le Honduras a produit une carte censée indiquer l'éten-
due desterres comprises dans letitre, mais la Chambre ne s'estimepas en
mesure d'interpréter le texte incomplet du titre avec suffisamment de
certitude pour pouvoir accepter la carte du Honduras comme reflétant
nécessairementles termes du procès-verbal d'arpentage. Ce qui ressort
clairement du titre de Sazalapa, c'estle témoignageque les habitants du
village d'Arcatao reconnaissaient la quebradade Sazalapa comme « ..la
limiteetladivisiondesterres, ..qui relèventdelajuridiction de SanSalva-
dor ..» ((...los natui.alesdel Pueblode Arcatao ...dixeronser la dicha
quebradarayay divisionde unasy otras tierras, ...quesonde lajurisdiccidn
de San Salvador...))).Il s'agit de la quebradase trouvant en amont du

confluent avecla Gualsinga, mais rien n'indique que c'étaitseulement un
segment particulier de la quebradaqui constituait la limite (voir aussi
paragraphe 133ci-dessus et paragraphe 142ci-après).
141. Il est ainsi établi qu'au moins une partie de la rivière Sazalapa
constituait la limite entre les provinces de San Salvador et de Gracias a
Dios, et que rien n'indique expressément que l'équipe d'arpentage ait
franchi la rivière.La Chambre, se fondant sur ces faits,estimeque, entre
les deux interprétations possibles du titre de San Bartoloméde Arcatao,
toutes deux soutenables du point de vue de la correspondance entre le
procès-verbal d'arpeintage et le terrain, il faut préférercelle qui ne
comporteaucune pointe des terres arpentées au nord de la Sazalapa. La
Chambre ne peut donc admettre la revendicationd'El Salvadorqui porte
sur la zone indiquée par les points G-Gr-Hf-H sur le croquis noC-1, dans
la mesure où cetteprétention est fondée surle titre de San Bartoloméde
Arcatao. 142. A further dispute between the Parties asto the area of the title of
San Bartoloméde Arcatao concems its extent to the north-east: in the
viewof Honduras, it isbounded by astraightline running south-east from
the upper reaches of the Sazalapa river (the line X-W on sketch-map
No. C-1),while inthe viewof El Salvador itincludes an anvil-shaped area
extendingsome wayfurthertothe north-east(defined bythe points X-Dl-
D-El-1-W on sketch-map No. C-1). The disputed passage in the title,
which isthecontinuation of the passage already quoted inparagraph 133
above, reads as follows :

"Ysiguiendoel mismorumboarribade Zazalapa, lindandoconla
provinciadeGraciasa Dios,queson tierrasdelahaciendadeZazalapa,
hasta llegay a la cumbrede unoscerrosmuyaltos,dondeestaunarbol
de Guanacaste, dondesepuso unacruz,y unmojondepiedras,y hasta
allihuboseiscuerdas.Ymudandoderumbodenorteasur,sevinoporla
cumbrede un cerroque tieneunportezuelodondevaelcaminoqueva
paralaciudaddeGracias a Dios,elcualcerrosenombraArcataguera,y
hastadichocerrohubo veinticinco cuerdas ..."

[Translation]
"And following the same course above Zazalapa, bordering with
the province of Gracias a Dios, which are lands of the Hacienda de
Zazalapa, tillgetting to the top of someveryhigh hills,wherethere is
a Guanacaste tree, where a cross wasplaced and a landmark built of
Stones,and to this point the distance was 6 cords. And changing the
coursefrom northto south, wepassed bythe crestofa hi11that has an
opening [portezuelo]throughwhich passes the roadthat leads to the
town of Gracias a Dios, which hi11is named Arcataguera, andto the
said hi11there were 25cords ..."

143. The Chamber does not consider thatthe localities herementioned
can be identified with any confidence on modern maps, simply on the
basis of the text of the titleken in isolation. For the present two points
can be noted. First,there has been some argument between the Parties as
to whether the reference to a tree (a "guanacasre"m ) eans that the place
referred to isthesame as that referred to inother, later, titles asthe "place
called ElGuanacaste" wherethere wasaboundary marker. The Chamber
considers that it is, at the least, a reasonable presumption that the same
landmark is meant (particularly since the place was called "El Guana-
caste", not just "Guanacaste"), and such an identification seems to pro-
duce a reconciliation of the successive titles more easily and more

convincingly than an interpretation which would supposethatthere were
two distinct boundary markers placed by a guanacaste tree. Secondly,the
justification for El Salvador's identification of the Cerro Elaile (point
D' on sketch-map No. C-1) with the most northerly point of the Arcatao
title isthattheurveyorwas"proceeding up the riverlooking for itssource 142. Un autredifférendentrelesPartiesquiconcernelazonecomprise
dans letitre de SanBartoloméde Arcatao portesur l'étendue decettezone
en direction du nord-est: selon le Honduras, ce titre est limitépar une
lignedroitequi sedirige versle sud-estàpartir desparties lesplusproches
de la source de la rivièreSazalapa (la ligne X-W sur le croquis noC-l),
tandis que selon El Siilvadoril englobe une zone en formed'enclume qui
s'étend un peu pluij loin au nord-est (zone définie par les points
X-D'-D-E'-1-Wsurlecroquis noC-1).Lepassagelitigieux du titre,quifait
suite au passage déjàcitéci-dessus au paragraphe 133,selit comme suit:

«Ysiguiendotdmismorumboarribade Zazalapa, lindandoconla
provinciadeGraciasa Dios,quesontierrasdelahaciendadeZazalapa,
hastallega y a lacumbrede unoscerrosmuyaltos,dondeestaunarbol

de Guanacaste, dondesepusounacruz,y unmojondepiedras,y hasta
allihuboseiscue,vdasY. mudandoderumbodenorteasur,sevinoporla
cumbrede un Cerroque tieneunportezuelodonde vael caminoqueva
para laciudad deGraciasaDios,elcualCerrosenombraArcataguera,y
hastadicho cerrcthubo veinticincocuerdas..))
[Traduction]

«Au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons suivi la même
route,qui borde la province de Gracias aDios, dont lesterres appar-
tiennent à la Hacienda de Zazalapa, jusqu'à ce que nous arrivions
au sommet de collinestrès élevéeo sù setrouveun arbreappeléGua-
nacaste. Une croix y a été placéeet une borne de pierre édifiée.Jus-
que-là la distance est de6 cordes. Puis, changeant de direction et
marchant du n'wd vers le sud, nous sommes arrivés au sommet
d'une collinequi a une ouverture [portezueloJautravers de laquelle
passe la route qui conduità la ville de Gracias a Dios. Cette colline
est appelée Arcataguera. Jusqu'à cette colline nous avons mesuré
25cordes ..1)

143. La Chambre ne considère pas que les localitésmentionnéesdans
ce document puissen.t,simplementen fonction du texte du titre pris isolé-
ment, être identifiées avec un degréde certitude suffisant sur les cartes
modernes.Pourl'instant, on peut fairedeux observations.Premièrement,
les Parties ontdébattudupoint de savoirsila mentiond'un arbre (((guana-
caste)))signifie que 'l'endroitauquel il est fait référenceest le mêmeque
celui au sujet duquel,dans d'autres titresultérieurs,onparle del'aendroit

appeléEl Guanacaste » où se trouvait une borne. Selon la Chambre, on
peut pour le moins raisonnablement présumer qu'il s'agit bien du même
repère (étantdonnéen particulier que l'endroit était appelé «El Guana-
caste», et non pas :simplement «Guanacaste »), et cette identification,
semble-t-il,permet de concilier les titres successifs plus aisément et de
façon plus convaincante que ne le permettrait une interprétation selon
laquelle ily aurait cu deux bornes distinctes à côté d'un arbreappelé
Guanacaste. Deuxikmement, ce quijustifie l'identification par El Salva-
dorduCerro El Fraile (point D'surle croquis noC-1)aveclepoint leplus447 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

until he reached the summit of some very high hills". There is however
nothing in the title to Saythat the surveyor was looking for the source of
the river, and he must in fact have leftthe river at some point to reach the
summit of a high hill; the reference to a distance of 6 cords appears to be
the distance fromthe riverbank to the summit ofthe hill. In the Chamber's
view, it is equally likely thatthe surveyor left the river at some point fur-
ther south, for example atthe pointproposed by Honduras,and called by
it the Poza La Golondrina (point X on sketch-map No. C-1),the high hiIl
being that nearby, marked on the Hondurasmap as Cerro El Flor and on
the Salvadorian map as Loma Rancho Quemado.

144. It is however appropriate next to consider the other 18thcentury
titles produced by Honduras, which relate to areas bordering onthelands
of Arcatao, to see what lighttheythrow on the interpretation of the Arca-
tao title. The Arcatao title itself records, some linesbelow the passage just
quoted, that the survey was bordering lands of San Juan de la Catao
(" .. .va lindandocon tierrasde SanJuande la Catao ... '3 and again
that ". ..from El Guanacaste to this point we have come bordering on
lands of San Juan de la Catao, which belongs to Captain Don Ramon
Perdomo ..." ("...desde el Guanacaste, hasta esteparaje hemos venido

lindando con tierras de San Juan de la Catao, que es del Capitan don
RamonPerdomo. ..").

145. Furthermore, Hondurashas produced, interalia,the titles of Col-
opele (1779)and San Juan Lacatao (1786),and the survey of Gualcimaca
(1783),said to border on the Arcatao title on the north-east and east. As
regards the Colopele title, El Salvador has objected that this cannot be
relied on because while it was requested by an Indian community, it was
never issued, and consequently it does not fulfil the requirements of Ar-
ticle 26 of the 1980General Treaty of Peace. The Chamber has already
disposed of that general point (paragraphs 49-54and 62 above). The rea-
son why the Colopele title was not issued was solely because the Indian
community could not raise the money to pay the necessary composition,
not because, for example, there was any question as to the reliability or
accuracy of the survey. The Chamber considers that a record of a survey
effected under theSpanish colonial régime whichrecords what werethen
claimed to be the existing limits not only of the Colopele lands but also of
the title of Arcatao itself falls within the terms of Article 26 of the 1980
Treaty,whether or not it ultimately led tothe issue of the tituloofthelands
surveyed.

146. The titles of San Juande Lacatao, Colopele and Gualcimaca are
indicated on sketch-map No. C-2 with the position and extent attributed
to them by Honduras. Both the Arcatao title and the Colopele title referto
the boundary point called El Guanacaste, which was the tripoint whereseptentrional du titre d'Arcatao, c'est lefait que l'arpenteur a remonté«le
cours de la rivière vers sa source,jusqu'à ce qu'il arrive au sommet de
collines trèsélevées>:O *r. rien, dans le titre, ne dit que l'arpenteur cher-
chait la source de la rivière, et il doit en fait avoir quitté la rivière
certain endroit pour atteindre le sommetd'une collineélevée;la mention
d'une distance de 6 cordes semble viser la distance entre le bord de la
rivièreet le sommet <lela colline.Selonla Chambre, il est tout aussivrai-
semblableque 1'arpe:nteura quittéla rivièreenun point situéplusausud,
par exemple àl'endroit proposépar le Honduras, que cedernierappellela
Poza LaGolondrina (point X sur lecroquis noC-1),lacolline élevée étant

cellequisetrouve à proximité,dénommée surla carte du Honduras Cerro
El Flor et sur la carte d'El Salvador Loma Rancho Quemado.
144. Cependant, j.1y a lieu d'examiner ensuite les autres titres du
XVIIIesièclesoumis par le Honduras, titresqui ont trait auxzonessituées
en bordure des terre!;d'Arcatao, afin de voir dans quelle mesure ils faci-
litentl'interprétationdu titre d'Arcatao. Letitre d'Arcatao lui-mêmecom-
porte, quelques 1igni:splus loin que le passage qui vient d'être cité, des
indications selon le~quelles l'arpentage était effectuésur des terres qui
jouxtaient celles de San Juan de la Catao ((...va lindandocon tierrasde
SanJuandelaCatao ..)i)etunpeuplusloinencore,que,« ..depuisleGua-
nacastejusqu'à ce passage [lesarpenteurs ont] longélesterres de San Juan
de la Catao, qui appartiennent au capitaine Don Ramon Perdomo ...»
(«...desde el Guanacaste,hasta esteparaje hemos venidoIindandocon-
tierrasdeSanJuan de,laCatao,queesdelCapitanDonRamonPerdomo ...»).
145. En outre, leHonduras asoumis,entreautres, lestitres de Colopele
(1779)et de SanJuan de Lacatao (1786),et le procès-verbald'arpentage
concernant Gualcimiaca(1783),déclaré limitrophedu titre d'Arcatao au
nord-est et à l'est. En ce qui concerne le titre de Colopele, El Salvador
objecte qu'il nepeut être invoqué car,bienqu'il ait étédemandépar une

communauté indienne, il n'ajamais étédélivré, eten conséquenceil ne
satisfait pas aux coilditions de l'article 26 du traité générale paix de
1980. LaChambrea déjàstatuésur cettequestiongénérale(voirci-dessus
paragraphes 49-54 c:t62). La raison pour laquelle le titre de Colopele
n'a pasété délivréétait uniquemen qtue la communauté indienne n'avait
pas pu réunir une somme d'argent suffisante pour payer la composition
nécessaire, etnon pas parce qu'une questionseseraitposée, par exemple,
au sujet de la fiabilité ou de l'exactitude de l'arpentage. La Chambre
considère qu'un pracès-verbald'arpentage rédigédu temps de la coloni-
sation espagnole, oii setrouve consignéce qui à l'époque était réputé être
leslimitesnon seulement desterres de Colopele maisaussi du titre d'Arca-
tao lui-même,entre'biendans lecadre de l'article 26du traitéde 1980,que
ce procès-verbal ait ou non abouti finalement à la délivrance du titulo
concernant lesterres arpentées.
146. Lestitres de San Juan de Lacatao, de Colopele et de Gualcimaca
sont indiquéssur le croquis no C-2 avec l'emplacement et l'étendueque
leur attribue le Horiduras. Le titred'Arcatao et celui de Colopele citent
tous deux le point limite appeléEl Guanacaste, qui étaitle tripoint où seArcatao (to the west),Colopele (to the north-east), and SanJuan de Laca-
tao (to the south-east), met. The relevant passage in the title of Colopele,
recording a survey made in March 1779,reads as follows :

"Yandando rumboalsudeste rectosegunpinto laBruxula,se tendio
lacuerdaporuna lomadeSacate vajandopor uncaminoquellamande
losTierraFria,ysalimosa unojodeagua que10nombranelsesteadero
y dejando dicho camino prociguio la Loma avajo asta dur en unos
peiiasquitossobrelaprofundidad de una quebradaa la quesevajo con
cinquenta y cuatro cuerdasy nopudiendose pasar Midiendosepor 10
eminentey asperodeun cerroqueteniamosdelantedandoporraya una
sanjaquevajadedichocerroa laquebradatanfiea ojoseisquerdasaun

parage que nombran el Guanacastedonde esta un mojon del exidodel
Pueblo de Arcatao donde halle a los naturales del con su titulo. Y
haviendolindado,hasta la quebradadicha a la derecha conlas tierras
deSasalapa desdeellase vinolindandoa lamisma mano conlastierras
de Arcatao hasta el citado mojon del Guanacaste.Y haviendo recono-
cidoeldichoTitulodeArcatao ydandopormojonelmismoquehalle.Se
mudo elrumbo, y se tomopor laBruxulaelNord-estey sobreelsetendio
lacuerdaporuncaminorealquevienedeldicho.PueblodeArcataopara
elde Tamblay variaspartesesquefuimos siguiendolindandoa ladere-
chaconelcitiodeSan Juan de Lacatao segundijerontodos ysepasopor
unapiedra quenombran lapiedra del tigre O piedrapintada ..."

[Translation]

"Changing to a south-easterly direction in a straight line and fol-
lowing the directions of the compass, the cord was stretched along
some high Pasture landdown alonga path called the Tierra Fria, and
weemerged near a pool called Sesteadero; leavingthat path, we con-
tinued to go down until we came to some small rocks above a deep
quebrada,into which we descended, having counted 54cords and, as
we were blocked by a steep, high hi11in front of us, we took as the
boundary a ditch [sanja]which runs down the said hi11to the que-
brada, 1madea visual measurement of 6cords asfar as aplace called
El Guanacaste where there is a marker of the ejidoof the village of
Arcatao where 1 found the inhabitants of this villagewith their title-
deed. Having proceeded as far as this quebradato the right of the
lands of Sasalapa, weremained on the same sideof thelands ofArca-
tao asfar as the said marker of El Guanacaste; after recognizing the
title-deed to Arcatao, and adoptingthe existing marker, we changed

directionturning, in accordance with the compass, tothe north-east,
extending the cord along a caminorealwhich runs from Arcatao vil-
lage towardsTambla village. Wecontinued for several cords keeping
to the right of the property of San Juan de Lacatao, as everybody
said, and we passed by a stone called Piedra del Tigre or Piedra Pin-
tada.. ."rejoignaient Arcatao (a l'ouest), Colopele (au nord-est) et San Juan de

Lacatao (au sud-est). Le passage pertinent du titre de Colopele, où il est
rendu compte de l'arpentage effectuéen mars 1779,se lit comme suit:
«Yandandonrmboalsudesterectosegunpinto laBnucula,setendio

lacuerdaporunaloma deSacate vajandoporuncaminoquellamande
losTierraFria,y ralimosaunojodeaguaqueIonombranelsesteadero
y dejando dicho caminoprociguiola Loma avajo asta dar en unos
peiiasquitossobnolaprofundidaddeuna quebrada alaquese vajo con
cinquenta y cualrocuerdasy nopudiendose pasarMidiendosepor 10
eminentey asperodeuncerroqueteniamosdelantedandoporrayauna
sanjaquevajadedicho cerroalaquebradatantieaojoseisquerdasaun
parageque nomlpranelGuanacastedondeestaun mojon del exido del
Pueblode Arcalao donde halle a los naturales delcon su titulo. Y
haviendolindado,hasta laquebradadichaa laderechaconlas tierras
deSasalapadesdeellasevin0lindandoalamismamanoconlastierras
deArcataohasttielcitadomojon del Guanacaste.Yhaviendorecono-
cidoeldichoTitulodeArcataoydandopormojonelmismoquehalle.Se
mudoelrumbo, j1setomoporlaBruxulaelNord-estey sobreelse tendio

lacuerdaporun (caminorealquevienedeldichoPueblodeArcataopara
eldeTamblay variaspartes esquefuimos siguiendolindandoaladere-
cha conelcitiodt?SanJuandeLacataosegundijerontodosysepasopor
unapiedraque nombranlapiedradeltigre Opiedrapintada ..»
[Traduction]

«Et changearit de direction au sud-est en ligne droite, en suivant
les indications (lela boussole, on a tendu la corde sur un coteau de
pâturages en descendant un chemin appelé Tierra Fria, et nous
sommessortisprès d'une maredénomméeSesteadero,et enquittant
ce chemin, on a continuéa descendrejusqu'a rencontrer des petits
rochers dans Uriequebrada,en comptant 54 cordes, et ne pouvant

continuer parsuite de la présenced'une collinehaute et escarpée,se
trouvant devani.nous, en prenant commelimite un fossé[sanjalqui
descend de ladite colline vers la quebrada,j'ai mesuréa l'Œilnu
6 cordes jusqu'ii un endroit appeléEl Guanacaste, où setrouve une
borne de I'ejidoduvillaged'Arcatao oùj'ai rencontréleshabitants de
ce village, munis de leur titre.près avoir continué jusqu'à cette
quebrada à droite des terres de Sasalapa, nous sommes restésdu
même côté des terres d'Arcatao jusqu'à ladite borne d'El Guana-
caste, et après avoir reconnu le titre d'Arcatao en prenant comme
repère la borne qui avait été trouvé, n a changéde direction en se
dirigeantd'aprtislaboussole versle nord-est eton atendu la corde le
long du caminorealqui vient du villaged'hcatao en allant verscelui
de Tambla. Nous avons continué sur plusieurs cordes en suivant à
droite la propriétéde San Juan de Lacatao,commetout lemonde l'a
dit, et'on a langé une pierre qui est appelée Piedra del Tigre ou

Piedra Pintada..)) 147. Ifthe quebradahere referred to isthe same asthe upper reaches of
the Sazalapa (cf.the reference to the Sazalapa as a quebradain the title of
Hacienda de Sazalapa, above, paragraph 140),this passage confirms the
conclusion already reached that the Arcatao lands did not extend north of
the river. Italso shows,however, that from the river tothe El Guanacaste
marker the surveyproceeded to the south-east, not to the eastasshown on
El Salvador's mapping (this marker being, according to El Salvador, at
point D on sketch-map No. C-1).This easterly direction wasjustified by
El Salvador on the grounds of the words "... siguiendoel mismorumbo
arriba de Zazalapa . . ."(".. .following the same course above Zaza-
lapa .. ."),the "same course" being that last mentioned, i.e., Westto east.
Yet, according to El Salvador's interpretation, the survey had already
veered north to follow the course of the river upstream, so thatthe refer-
ence to a west-east movement must have ceased to apply.

148. Honduras identifies the ElGuanacaste marker with a hi11marked
on its maps as Cerro La Caiiada (point W on sketch-map No. C-1
annexed), close to a settlement indicated on the Salvadorian map also as
La Caiiada. In support of this it cites a survey carried out in 1837for the
purpose ofthe granting of the republican title of San Antoniode las Cue-
vas, which refersto arriving

"...al lugarde la Caiiadaantiguamentellamada del Guanacaste en
donde encontrédos mojonesde piedras apariados,los cuales dijeron
perteneserunoa las tierrasdelPueblodeArcatao delajurisdicciondel
EstadodelSalvadoryelotroalasdelaespresadahaciendadeSanJuan
y alasdel Ciudadano ClementeNavarroy haciendade Sasalapa ..."
[Translation]

"... at the place of La Canada, calledinformertimesElGuanacaste,
where two stone markers were found together, and 1 was informed
thatone ofthembelonged to the lands ofthe villageofArcatao ofthe
jurisdiction of the State of El Salvador and the other to the lands of
the said property of San Juan and to those of the citizen Clemente
Navarro andofthepropertyof Sasalapa. .."

The difficulty however withthis interpretation is,first,that both the Arca-
tao title and the Colopele title state that the distance from the Sazalapa
river orquebradato the El Guanacaste landmark was6cords (246metres,
approximately); whereas the Cerro La Caiiada is approximately 2 kilo-
metres from the nearest point on the Sazalapa. Secondly, if the place
referred to is the Cerro La Caiiada as indicated on the Honduran map,
the reference to the boundary being also that of the property of Sazalapa
is incomprehensible : neither the old property of Hacienda de Sazalapa,
nor the 1844title of San Francisco de Sazalapa extend, according to Hon- 147. S'ilest possible de considérerque la quebradadont il est question
ici correspond aux parties de la Sazalapa qui sont les plus proches de la
source (voirlaréféreticeà laSazalapa entant que quebradadans letitre de
la Hacienda de Sazahpa, ci-dessus,paragraphe 140),cepassageconfirme
la conclusion à laquelle on était déjà parvenu, à savoir que les terres
d'Arcatao ne s'étendaientpas au nord de larivière.Il montre aussi,toute-
fois,que, depuis cecoursd'eaujusqu'à la borne d'ElGuanacaste l'équipe
d'arpentage apoursuivisaroute en direction du sud-est, etnon pasde l'est
commel'indique la carte établiepar El Salvador(cetteborne étant, selon

El Salvador, le point D sur le croquisnoC-1). El Salvador ajustifié cette
direction versl'est ens'appuyant sur lesmots«...siguiendoelmismommbo
arribade Zazalapa ..» («...au-dessus de la rivière Zazalapa, nous avons
suivi la mêmeroute ..»),la «mêmeroute »étant la direction mentionnée
en dernier lieu, c'est-à-dire d'ouest en est. Or, selon l'interprétation
d'El Salvador,lesarpenteurs avaientdéjàpris vers lenord pour remonter
la rivière,si bien que:cette indication de direction d'ouest en est ne peut
plus êtrevalable.
148. LeHonduras considère que laborne d'El Guanacaste correspond
à une hauteur qui, sur ses cartes, porte le nom de Cerro La Caiiada
(point W sur le croquis no C-1 ci-inclus),près d'une localité également
nomméeLa Canada surla carte d'ElSalvador. Al'appui de cette opinion,
le Honduras invoqui:un arpentage effectuéen 1837en vue de l'octroi du
titre républicain de!;an Antonio de las Cuevas,qui signale que l'équipe
est arrivée

«...al lugarde ,!aCaiiada antiguamente llamada del Guanacaste en
donde encontrédos mojonesde piedras apariados,los cuales dijeron
perteneseruno a lastierrasdelPueblodeArcatao delajurisdiccidndel
EstadodelSalvc'doryelotroa lasdelaespresadahaciendadeSanJuan
y a las del Ciudadano Clemente Navarroy haciendade Sasalapa ..))

[Traduction]
« ..à l'endroit clela Canada, appelé anciennemen Etl Guanacasteoù
l'on a rencontré deuxbornes de pierreensemble, et ilm'a été dit que
l'uned'ellesappartenait auxterres du villaged'Arcatao de lajuridic-
tion de 1'Etatd'El Salvador, et l'autre aux terres du domaine déjà
nomméde San Juan et à celles du citoyen Clemente Navarro et du
domainede Sastnlapa..))

Toutefois, cette interprétation présente des difficultés: premièrement,
aussi bien le titred'Arcatao que le titre de Colopele précisent que la
distance entre la rivièreou laquebradaSazalapaet le repèred'El Guana-
casteétaitde6 cordes(environ 246mètres),alors que le Cerro La Caiiada
est àenviron 2 kilornètresdu point le plus proche situé sur la Sazalapa.

Deuxièmement, si l',rndroitdont il s'agit est leCerro La Caiiadaindiqué
sur la carte du Hoxiduras, l'indication que la limite est aussi celle du
domaine de Sazalapa est incompréhensible : ni l'ancienne Hacienda de
Sazalapa ni letitrede SanFrancisco de Sazalapa de 1844,selon leHondu-duras, so far south as that Cerro.This identification must therefore be
regarded with some doubt.
149. The title of San Antonio de las Cuevas has to be read in conjunc-
tion with other republican titles granted by Honduras between 1836and
1844,and it will be convenient to consider these before proceeding fur-
ther. On 2March 1836,asurveywaseffected ofthelands ofColopele, and
on 3March 1837,the lands ofSanAntonio delasCuevas, cawed out ofthe
old Hacienda de SanJuan de Lacatao; on 20-22November 1843thelands
of Sazalapa, to the west of these, were surveyed. These three titles were
stated to contact theboundary withthelands ofthe villageofArcatao; itis
described as follows in the successive surveys :

Colopele :
".. .nos dirijimosal Serro de la Canada, en dondeya encontramos al
Alcaldey comun de Indigenas del Pueblode Arcatao,y con vista (del)
titulodesus exidos,en elpropiomojonquedividenlastierrasde ambos
Estados de Hondurasy elSalvador. .."

[Translation]
"...wewent totheCerro de laCanada, where me metthe mayor and
community of natives of the village of Arcatao, andon inspection of
the title oftheir ejidos,atthe veryboundary marker which dividesthe
lands of the two States of Honduras and El Salvador. .."

San Antonio delas Cuevas:

"...se varioderumboalSud-Oeste y condiezy seiscordadasse llegoal
lugar de la Canada, antiguamente llamada del Guanacaste en donde
encontrédos mojones de piedras apariadas, los cuales dijeronperte-
neser uno a las tierras del Pueblo de Arcatao de la Jurisdiccion del
Estado del Salvador, y el otro alas de la espresada haciendade San
Juan y alas del ciudadano Clemente Navarroy hacienda deSasalapa
y teniendopresente[illegible] ... el titulo del dichopueblode Arcatao
que manifesto su Alcalde y Comun en Este lugar de la Canada con
arreglo alas vosesde el,se tomoelrumvodelSur,y sedanpor medidas
las veintey sinco cordadas que expresahaver havido de Este lugaral
portillo delCerrodeltamborantesconocidopor elnombredelSapo ..."
[Translation]

"...wechangeddirection tothe south-westcounting 16cords,where-
upon we arrived at the place of La Canada, called in former times
El Guanacaste, where two stone markers were found together and 1
was informed that one ofthem belonged to the lands of the villageof
Arcatao ofthejurisdiction ofthe State ofElSalvador and the other to
thelands ofthe said property ofSanJuan [deLacatao]and tothose of
the citizen Clemente Navarro [Le.,Colopele] and the property of
Sasalapa and regard being had to [illegible]. .. the title of the saidras, ne s'étendentve1.sle sud jusqu'à ce Cerro.Cette identification doit
donc êtreconsidérée comme quelque peu douteuse.
149. Letitre de SariAntonio de lasCuevas doit êtremis au regard avec
d'autres titresépublicainsaccordéspar leHondurasentre 1836et 1844,et
il ya lieu d'examiner cestitres avant d'aller plusloin. Lears 1836,il a
été procédé à un arpentage desterres de Colopele, et, le 3 mars 1837,des
terres de SanAntonio de lasCuevas, prélevées surl'ancienne Hacienda de
San Juan de Lacatao; entre le 20 et le 22 novembre 1843,les terres de

Sazalapa, situées àl'ouest de ces dernières,ont été arpentéesI.l a étédit
que ces trois titres jouxtaient la limite des terres du village'Arcatao;
voici les descriptions qui figurent dans les procès-verbaux d'arpentage
successifs:

Colopele :
c...nos dirijimosal Serro dela Cariada,en dondeyu encontramosal
Alcaldey comunde ZndigenasdelPueblo deArcatao,y convista(del)
titulodesus exidos,en elpropiomojonquedividenlastierrasde ambos
Estadosde Honc;!urays elSalvador ..»

[Traduction]
..nous nous sommes rendus à la colline de la Canada, où nous
avons rencontré le maire et la communauté des indigènesdu village
d'Arcatao, et à la vue du titre de leurs ejidosà la borne même les
terresdes deux I3tatsdu Honduras et du Salvador ..»

San Antonio de las Cuevas:
«...se variodemmbo alSud-Oestey condiezy seiscordadasseIlegoal

lugarde la Caiitrda,antiguamente llamada del Guanacasteen donde
encontrédos rnj~ ones de piedras apariadas,los cualesdijeronperte-
neser uno a las tierrasdel Pueblode Arcatao de la Jurisdiccidndel
Estado del Salvrzdor,y el otroalas de la espresada haciendade San
Juany alasdelcaiudadano ClementeNavarroyhaciendade Sasalapa
y teniendopresente[illisible]...el titulo del dichopueblo de Arcatao
que manifesto s;uAlcaldey Comun en Este lugarde la Caiiadacon
arregloalasvosesdeel,setomoelrumvodelSur,y sedanpormedidas
las veintey sincocordadasque expresahaverhavidode Este lugaral
portillodelCerrodel tamborantesconocidoporelnombredelSapo ..»
[Traduction]

« ..on apris ladirection du sud-ouest etencomptant 16cordes onest
arrivéà l'endroit de LaCaiiada,appelé anciennement ElGuanacaste
où j'ai trouvédc:uxbornes de pierre ensemble,et il m'a été dit que
l'uned'ellesappartenait auxterres du villagedlArcatao de lajuridic-
tion de 1'Etat du Salvador, et l'autre aux terres du domaine déjà
nommé de San Juan [de Lacatao] et aux terres du citoyen
Clemente Navarro [c'est-à-direColopele]et àcelles du domaine de
Sasalapa, et d'après [illisibl..le titre de ce village d'Arcatao qu'a village of Arcatao that was exhibited by the Mayor and community
in this place of La Caiiada in accordance with its provisions, we
headed south and took as measured the 25 cords that are said to
have existed between this place and the breach in the Tambor hill,
formerly called del Sapo hi11..."

Sazalapa: [Note: the survey was proceeding along the river Saza-
lapa, upstream]
"Despuesdehaberpasadopor lasfaldasfragosasdeunCerro grande,
llegamoscongrantrabajoa unlugarpeiïascosodondecaealriolaque-
bradaquese llamade la Golondrinaqueseparalas tierrasdel Seiior
ClementeNavarrode lasdelpueblo deArcatao; hastadondellegaron

los Medidores, con ciento veintey trescordadasconlasque sediopor
mojonlapropia peïiaqueforman lasdoszanjasdelrioy laquebrada,las
cuales forman el angulo de la medida quepractico elSeiïor Vicente
Lopezdeseisy trescuartascaballerias,docecordadasy setecientasuna
varade tierra,enelaiiode 1836,delsitio delColopelquelindaconlas
quealpresente practicamosen tir0siguienteque vaen ladirecciondel
riode SasalapaporelNorteveintey cuatrogradosOeste - almojondel
Liquidambar."
[Translation]

"After traversing the rugged sides of a large hill, we arrived with
great difficulty at a precipitous place where thequebradacalled La
Golondrina, which separates the lands of Clemente Navarro [Le.,
Colopele] from those of the village of Arcatao, flows into the river;
the surveyorsreached this place after measuring 123cords and they
tookas amarker the rock formed bythe twobanks ofthe river andthe
quebrada,which form the angle of the survey carried out by Vicente
Lopez in 1836, of 6 caballeriasand three-quarters, 12 cords and
701 varas of lands, which was for the piece of land called Colopel,
which adjoins the lands we are now surveying, following the direc-
tion of the river Sasalapa, N 24" W, to the Liquidambar boundary
marker."

150. Itthus appears that the boundary of the lands of Sazalapa and
Colopele was the river Sazalapa, the general direction upstream here
being approximately N 24" W. A quebradaflowed into the river at the
tripoint Sazalapa/Arcatao/Colopele; the general direction upstream of
this quebradais given in the Colopele survey as "NE 40" N". (Therepre-
sentation by Honduras inthemaps initspleadings ofthe south-east boun-
dary ofthe 1837Colopele title, and ofthe extent ofthe title of SanAntonio
de las Cuevas, reproduced in sketch-map No. C-3 annexed, does not

correspond with any precision to the contemporary plans of these two
titles.) At or near this point was the Cerro de la Canada, which was the
landmark of the Arcatao lands :when delimiting the Sazalapalands,the
junction of the river and the quebradawas taken as boundary, while the présentéson maire et sa population, ce lieu de La Canada était
conforme avecce qu'on en savait, et on a pris la direction du sud, en
considérant commeétantmesuréesles 25cordes que l'on dit exister
depuis ce lieu jiisqu'à la brèche de la colline del Tambor appelée
précédemment clelSapo ..»

Sazalapa:[Note :I'arpentagesepoursuivait lelongde larivièreSaza-
lapa, vers I'amorit]
«Despuesdehaberpasadoporlas faldasfragosasdeuncerrogrande,
llegamoscon grantrabajoa unlugarpeîiascosodondecaealno laque-

brada quese llainade la Golondrinaqueseparalas tierrasdel Seiior
ClementeNavarrode las delpueblo deArcatao; hastadondellegaron
losMedidores, conciento veintey trescordadasconlas quese diopor
mojonlapropiapeîiaque fonnan lasdoszanjasdelrioy laquebrada,las
cualesforman e,!angulo de la medida quepractico el Seîior Vicente
Lopezdeseisy trescuartascaballerias,docecordadasy setecientasuna
varade tierra,en!elaîiode 1836,delsitio delColopelquelindaconlas
quealpresentepracticamosen tir0siguienteque vaen la directiondel
riodeSasalapaporelNorteveintey cuatrogradosOeste - almojondel
Liquidambar. »

[Traduction]
«Après avoir passé par les versants rocheux d'un grand coteau,
nous sommes arrivés àgrand-peine en un lieu escarpéoù se déverse
dans la rivière laquebradaappelée La Golondrina qui sépare les
terres deM. Clcmente Navarro [c'est-à-direColopele] de celles du

villaged'Arcatao; les arpenteurs sont arrivés à ce lieu après avoir
parcouru 123cordéesetilsont pris comme borne lerocherlui-même
formé par les deux rives de la rivière et la quebrada,lesquelles
forment l'angle de l'arpentage effectué par M. Vincente Lopez,
de 6 cab al le rtrois quarts, 12 cordées et 701 varas de terres,
en 1836, concernant le terrain du Colopel qui jouxte les terres
que nous sommes en train d'arpenter en ce moment en prenant la
direction de la rivière Sazalapa à N 24" 0, jusqu'à la borne de
Liquidambar. D

150. Ilapparaît ainsi que lalimite desterres de Sazalapa etde Colopele
était la rivièreSazala.pa,la direction généralevers l'amont étantiàipeu
près N 24" 0. Une qirebradasejetait dans la rivièreau tripoint Sazalapa/
Arcatao/Colopele; la direction généralevers l'amont de cette quebrada
estindiquéedans l'arpentage de Colopele comme étant«NE 40" N ».(La
représentation que 11:Honduras donne, dans les cartes figurant dans ses
écritures,de la limite sud-est du titre de Colopele de 1837,ainsi que celle
de l'étenduedu titre de San Antonio de las Cuevas, reproduit sur le
croquis noC-3ci-inclus, necorrespondpas de manièrepréciseauxcroquis
contemporains reprhentant cesdeux titres.) En cepoint ou àproximitése
trouvait leCerro deliaCanada, quiétaitlerepèredesterres d'Arcatao :lors
de la délimitationdesterres de Sazalapa, le confluent de la rivièreet de la452 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

14"lO'
N

14"05'
N

del PaloVerde

88"45' 88"4W'

! SKETCH-MAP NO. C-3 I
Third Sector- Honduran Republican Titles
(asplotted by Honduras)

-..-..- Extent of titles (from Honduras
Reply, Map 111.1) I
/C--- -.--..- i ---W..
' \' Ejidosde ;--- --.
.\
!(;uaicimac$1 La Vimid ! Ejidos "-
1..1837 /: 1838 j LaVirt

CROQUIS ND 63

Troisième secteur - Titres républicains
honduriens (suivantletracédu Honduras)

-..-..- la carte111.1e la répliques
du Honduras)San Antonio de las Cuevas survey used the El Guanacaste marker. The
four titles therefore did not al1 meet: east of the tripoint Arcatao/
Sazalapa/Colopele was the tripoint Colopele/Arcatao/San Antonio de
las Cuevas.

151. However, before attempting to reach a definite decision on this
sector of the boundary, it is necessary to read further on in the survey
record of the Arcatao title, andtoonsider the identification of the subse-
quent boundary markers. The survey record continues as follows :

"...y deallifui atravesando unajoya grandemontaîiaa dara laloma
deSapo dondesepusootro mojon depiedras,y huboquincecuerdas,y
deallifuimos adara lalomadeguampa,queesmuyalta,y sepusootro
mojonde piedras,y hasta aqui hubodiez cuerdas,yesa saberque va
lindandocon tierrasde San Juan de la Catao,y siguiendoel mismo
rumboconveinticincocuerdas llegamos a unosralpetatesblancos,que
estana vistade un obrajitodeJuan de Lemusque esta pobladoen las
tierrasdelaHaciendadelaCataoatravesandounaquebradita secaque
vadesuranorte,y esa saberquelosTalpetatesblancossirvendemojon,
y estan en unajoyita de sabana donde se pusieron dos mojonesde
piedras,y deallisetiroparalapunta delcerrodelCaracol,yhastadicho
cerrohuboquincecuerdas.Yconelmismorumbodenorteasur,sellego
al Ocotal que estaencimade un cerro,y conveinticincocuerdasIlega-
mos aldicho Ocotal,ymudandode rumbodeponiente a orientellega-
moscondiez cuerdasauncerroquehallamosencimadeél,unmojonde
piedra antiguo,y este cerrodivide las dosjurisdicciones, la deSan
Salvador,conlade Graciasa Dios."

[Translation]

"...and fromthere 1went acrossa deep depression on a mountain to
the Sapo hillock where another landmark of stones was placed, the
distance being 15cords, and from there we arrived at the Guampa
hill, which is very high, and another landmark of stones was built,
and the distance was 10 cords, and it is to be noted that itborders
lands of San Juan de la Catao, and following the same course for
25 cords we reached some white talpetates,which are visible from a
little indigo factory that belongs to Juan deLemus and which is a
settlement inthelands of the Haciendade la Catao, acrossa Iittledry
gorgethat goes from south tonorth,and itistobenoted thatthe white
talpetatesare used asa landmark,and are in adepression ofthe plain
wheretwo landmarks ofstones wereerected, and from there wewent
to the summit of the Cerro del Caracol and to that hi11the distance
was 15 cords. And in the same direction from north to south, we
arrived at the Ocotal, that is on top of a hill, and we did it with
25cords, and changing the course from Westto east with 10cords we
reached ahiIlon whose top wefound an old Stonelandmark, and thisquebradaa été pris commelimite,tandis que l'arpentage de San Antonio
de las Cuevas a utiliséle repère d'El Guanacaste. Il s'ensuit que les
quatre titres ne coïncidaient pas tous: l'est du tripoint Arcatao/Saza-
lapa/Colopele se trouvait le tripoint Colopele/Arcatao/San Antonio de
lasCuevas.
151. Cependant, avant d'essayer de parvenirà une décisionpréciseau
sujet de ce secteur de la frontière,ilfaut lire ce qui est dit plus loin dans le
procès-verbald'arpentage du titred'kcatao, et examinerl'identification
des bornes suivantes. Le procès-verbal d'arpentage poursuit en ces
termes :

«...y de allifui atravesando unajoya grandemontaiiaa dar alaloma
deSapo dondesepuso otromojcindepiedras,y huboquincecuerdas,y
dealliuimos a daralalomadeguampa,queesmuyalta,y sepusootro
mojon de piedra.~, hasta aquihubo diez cuerdas,y es asaberque va
lindando con tierrasde San Juan de la Catao, y siguiendoel mismo
rumbocon veintlcincocuerdasllegamosa unostalpetatesblancos,que

estana vistade irnobrajitodeJuan deLemus que estapobladoen las
tierrasdelaHacrendadelaCataoatravesandounaquebruditasecaque
vadesuranorte,y esa saberquelosTalpetatesblancossirvendemojon,
y estan en unajoyita de sabana donde se pusierondos mojones de
piedras,y deallisetiroparalapuntadelcerrodelCaracol,y hastadicho
cerrohuboquincecuerdas.Yconelmismorumbodenorteasur,sellego
al Ocotalque esta encimade un cerro,y con veinticincocuerdasllega-
mos aldicho Ocotal,y mudandode rumbo deponiente a orientellega-
moscondiezcuerdasauncerroque hallamosencimadeél,unmojbnde
piedra antiguo, y estecerrodivide las dosjurisdicciones,la de San
Salvador,con lade Graciasa Dios.))

[Traduction]
«...et de là, nous avons traversé une profonde dépression dans la

montagne jusqu'à la colline de Sapo où, après avoir compté
15cordes, nous avons érigé une autre borne en pierre. De la, nous
sommes allés a la colline de Guampa, qui est très élevée, etsur
laquelle nousavons placéune autre borne en pierre.Jusque-la il ya
10 cordes. Il convient de noter que ces terres sont limitrophes des
terres de Sanuiande laCatao. Ensuivant lemêmecours,nousavons
atteint, aprèsavoirmesuré25cordes,des talapetesblanches,qui sont
visibles partir d'une petite fabrique d'indigo qui appartieàJuan
de Lemus et dont lesemployésviennentdesterres de la Hacienda de
la Catao situéesur l'autre versantd'une petite valléeasséchéeorien-
tée sud-nord.II ne faut pas oublier que les talapetesblanches sont
utiliséescommebornes etsetrouvent dans unedépressiondu plateau
où deux bomeij de pierres ont été placées et à partir de là nous
sommes allés au sommet du Cerro del Caracol après avoir mesuré
15 cordes. En suivant la mêmeroute, du nord vers le sud, nous
sommes arrivésa I'Ocotal, c'est-à-dire au sommet de cette colline, hilldividesthe twojurisdictions, theone of SanSalvador fromthat of
Gracias a Dios."

152. The two Parties have offered radically different placings of the
Cerro de Caracol; on sketch-map No. C-1 it is identified by Honduras
with point T (the Loma Redonda). The maps of both Parties indicate a
"Cerro de Caracol" just to the south of point W on sketch-map No. C-1,
and this corresponds to the interpretation of El Salvador. Furthermore,

there isa reference to thislandmark inthe title of San Juan Lacatao, pro-
duced by Honduras. The survey of that title carried out in 1766,recorded
that the judge and surveyor had reached a point called the Platanar:

".. .en donde estava el Alcalde y demas comun del Pueblo de San
Bartholome Arcatao, y hisieronManifestasion de su Titulo,y dize ser
alli los linderosde sus tierras,en donde el medidor volvioa tender la
cuerda, y fue caminando por sobre elfi10 del serro que le llaman el
caraco1llevando a la Vista a la parte del Poniente el dichoPueblo
de Arcatao, y lindando siemprecon sus tierrasde dichos Naturales,y
se llego a otroserropicudo donde hase unportillo, donde atraviesael
camino que bienede dicho Puebloa esta haciendahasta donde dijo el

medidorabia llegadoconquarenta, y quatrocuerdas ..."
[Translation]

".. .where, we foundthe Mayor and the inhabitants of the village of
San Bartolomé Arcatao,who exhibited their title-deed and declared
that thatspot wasthe limitoftheir lands, where the surveyor took up
the cord again,walkingon the crestofthe mountain known asElCar-
acol, being abletosee on the Westside thesaid villageofArcatao and,
proceeding constantlyalong theboundaries of those inhabitants, we
arrived at another sharp-pointed peak where there is a small moun-
tain pass through which runs the road connecting the said village
withthat hacienda.The surveyor said hehad measured 44cords up to
that point. .."(Emphasis added.)
This reference, in the view of the Chamber, clearly identifies the cerroas
that marked on the maps asthe "Cerro El Caracol" to the east of the vil-
lage of Arcatao. The cerrocould not be at the point where Honduras's

argument places it, since the village of Arcatao lies 3 kilometres to the
north-west of it, and beyond the hill shown as the Cerro Las Ventanas.

153. The 1783 survey of Gualcimaca, produced by Honduras, also
refers to a hill called Caracol, described as

"...a high stonyhill,aridand steep, wherethere is a factory, sothat it après avoir mesuré25 cordes. En allant de l'ouest vers I'estet après
avoirmesuré10 cordes, nous avonsatteint une colline au sommet de
laquelle nous avons trouvé une ancienne borne en pierres. Cette
colline marque la limite entre les deux juridictions, celle de
San Salvadoret celle de Gracias aDios.»

152. Lesdeux Partiesne placent pas dutout au mêmeendroit le Cerro
de Caracol; sur lecrc~quisnoC-1,il coïncide, pour le Honduras, avecle
point T(la Loma Redonda). Lescartes de l'uneetl'autre Partieindiquent
un ((Cerro de Caracol» immédiatement au sud du point W du croquis
noC-1,et celacorrespond àl'interprétation d'El Salvador.En outre,ilest
question de ce repère dans le titre de San Juan Lacatao, présentépar le
Honduras. Le procès-verbald'arpentage effectuéen 1766au sujet de ce
titre signalait que lege et l'arpenteur avaient atteint un point appeléle
Platanar :

«... en donde estava el Alcaldey demas comun del Pueblo de San
BartholomeArccj'taoy, hisieronManifestasionde su Titulo,y dizeser
alli los linderosde sus tierras, endonde el medidorvolvioa tenderla
cuerda,y fue ca,rzinandopor sobreelfi10 del serroque le llaman el
caraco1llevandoa la Vista a la parte del Poniente el dichoPueblo
deArcatao,y lindandosiempreconsus tierrasde dichosNaturales,y
se llego a otroserropicudodonde haseunportillo,dondeatraviesael
camino que bien(?de dichoPue610a esta haciendahastadondedgo el
medidorabiallegadoconquarenta,y quatrocuerdas ..»

[Traduction]
«...où setrouvaient le maire etleshabitants du village deSan Barto-
lomé Arcatao lesquels ayant montré leur titre ont déclaré quecet
endroit était la limite de leurs terres. L'arpenteur a pris la corde
nouveau, marchant sur la crêtede la montagne nommée El Caracol,
ayant en vue,sui.le côtéouestlevillagedgrcatao et suivantconstam-
ment les limites des terres des habitants arrivant ainsi un mont
pointu, où se trouve un petit col qui constitue le chemin allant du
villageà cette Iracienda.L'arpenteur a dit avoir mesuré jusque-là
44 cordes..»(Lesitaliques sont de la Chambre.)

Cette précision,selon la Chambre, identifie clairement le cerroen ques-
tion aveccelui que les cartes nomment le ((Cerro El Caracol »,àI'estdu
villaged'Arcatao. h: cerrone pouvait pas être à l'endroit où le place le
Honduras dans son argumentation, car le village d'Arcatao est situé à
3 kilomètresau nord-ouest de là, et au-delà de la hauteur dite Cerro Las
Ventanas.
153. Le procès-verbal de l'arpentage de Gualcimaca de 1783,produit
par le Honduras, parle également d'une hauteur appelée Caracol qui se
présente sousla fornie

...d'une co1lin.eélevée et ierreuse, aride et escarpée où se trouve iscalled the hi11ofthe factory, and onthe title oftheinhabitants ofthe
village of Arcatao it is called the hi11of El Caracol ...".

No satisfactory map can however be made of the Gualcimaca title on the
basis simply of this survey record :if the bearings and distances recorded
thereareplotted, they produce a line which not only failsto meet its start-
ing point soasto produce aclosedpolygon, but cutsacross itself.Thiswas
in fact noted at the time: the revising surveyor reported in October 1783
that

"...habiendoelRevisorempezadoaformarplanillopara su regulacion
y area,encuentranoestarconforme losrumbosy que elSubdelegado
padecio notableequivocacionen el tiempo de expresarlos,poniendo
unosporotros ..."
[Translation ]

"... havingbegun to construct a plan to regulate the area the revisor
foundthat the directions are inconsistent, and that the sub-delegate
[land judge] had made a substantial error, having mixed things up
when indicating the directions .. .",

as appears from the revisor's attempted plan attached to the survey
record; therefore no title was issued at that time for Gualcimaca. El Sal-
vadorhascontended that forthat reason the Gualcimacasurveyshould be
disregarded; however the Chamber considers that that record can afford
some corroborative evidence of the position of the boundary markers of
the Arcatao title.

154. From the title ofArcatao itselfitseemsclearthat there wasin 1723,
when thatland was surveyed, no area of land allotted to Gualcimaca. Tra-
velling southwardsalongthe eastern boundary of the Arcatao lands, the
judge noted that from the Guanacaste tree marker to a certain portillo,the
survey had bordered the lands of "San Juande la Catao", but that at that
point he changed direction "from east to Westbordering on lands of the
Haciendadel Nombre de Jesus,jurisdiction ofthetown of San Salvador".
From the record of the 1786re-survey of San Juande Lacatao, it is how-
everclear that, inthe meantime, and notwithstandingthe frustration ofthe
1783 survey proceedings, a separate area of lands of Gualcimaca had
come into existence, bordering on thelands of Arcatao, Nombre de Jesus
and San Juan de Lacatao. It is stated that the Gualcimaca lands were
under thejurisdiction of the judge carrying outthe survey of San Juan de
Lacatao, i.e., inthe jurisdiction of Gracias a Dios, later Honduras, and it
was the judge of that jurisdiction who effected the 1783Gualcimaca sur-

vey. It therefore seems that the Gualcimacalands were carved out of the
lands of SanJuan de Lacatao asthey stood atthe time ofthe 1724surveyof
the Arcatao title, i.e., that the provincial boundary remained along the unefabrique,raison pour laquellecettecollines'appelle colline de la
fabrique, etsurletitredeshabitants du villaged'kcatao estnommée
la colline deara.col..»

Toutefois,aucune carte satisfaisante du titre de Gualcimaca ne peut être
dressée en se fondarit simplement sur ce procès-verbal d'arpentage:
quand on reporte sur le papier les relèvements et lesdistances indiqués
dans ce document,on obtient un tracé quinon seulement ne revient pas à
son point de départ clefaçon à former un polygone fermé, mais qui se
recoupe. Cela a d'ailleurs été remarqué à l'époque :en octobre 1783,le
réarpenteura consignédans sonrapport que

«...habiendoelRevisorempezadoaformarplanillo para su regulacion
y area,encuentranoestar conformelosrumbosy queel Subdelegado
padecio notable c?quivocacibnen el tiempo de expresarlos,poniendo

unospor otros..))
[Traduction]
«...ayantcommencé à faireun plan pour larégulation duterrain, ila
trouvéque lesdirectionsn'étaientpas conformeset que le sous-délé-
guéljuge des tejrres]avait fait une erreur importante au moment
d'indiquer lesdii.ectionsen faisantune confusion..»,

commecelaressort dii plan provisoireétablipar le réarpenteuretjoint au
procès-verbal;enconséquence,aucuntitre n'aétédélivré àl'époquepour
Gualcimaca. El Savaldor soutient qu'il faut, pour cette raison, ne tenir
aucun compte de l'arpentage de Gualcimaca; cependant, la Chambre

estime quant à elle que ce procès-verbal peut fournir des élémentsde
preuve concordante en ce qui concernela position des bornes délimitant
le titre d'kcatao.
154. De l'examen du titre dlArcatao lui-même,il paraît clair qu'en
1723,lorsque cette terre a été arpentéei,l n'y avait aucune terre qui fût
attribuée àGualcimaca. Sedirigeant verslesud lelong de lalimite estdes
terres d'kcatao, lejiige a notéqu'entre l'arbre Guanacaste pris comme
repèreetun certainportillo, l'équipe d'arpentage avaitlongélesterres de
«San Juan de la Catao », mais qu'à cet endroit-là elle avait changéde
direction, «de l'est vers l'ouest, longeant les terres de la Hacienda
Nombre de Jesus qui se trouvent dans la juridiction de la ville de
San Salvador ».Cependant, àconsidérerleprocès-verbal du réarpentage
effectuéen 1786 a San Juan de Lacatao, il apparaît clairement que, dans
l'intervalle, etalgr15l'expérience décevantede la procédure d'arpen-
tage de 1783,ils'étaitconstituà Gualcimaca unezone distincte deterres,
adjacente aux terres d'Arcatao, de Nombre de Jesus et de San Juan de
Lacatao. 11estdéclar1q5ue lesterres deGualcimaca étaientsituéesdans la
juridiction du juge qui procédaità l'arpentage de San Juan de Lacatao,
c'est-à-dire dansla juridiction de Gracias aDios, ultérieurement située

au Honduras, et que c'était lejugede cettejuridiction qui avaitprocédéà
l'arpentage de Gualcimaca de 1783. 11semble donc que les terres deeastern boundary ofthe 1724Arcatao survey.Someconfirmation ofthis is
found in the fact that in the 1783survey ofGualcimacacertainboundary
markers are mentioned as beingthe limitsoftheArcatao lands which have
the same names as those in the 1726Arcatao title. There isthe hi11called
El Sapo,theCerro El Caracol already mentioned, and the hi11called Oco-
tillo. The same sequence appears in the 1837republican title of Gualci-
maca, with the additional consistent reference to a hi11known as the
Guapa (referred to in other contexts as theGuanpa).The Chamber there-

fore concludes that the Gualcimaca lands were some way further to the
north than where Honduras places them on its map.

155. The Chamber considers that it is impossible to reconcile al1the
landmarks, distances and directions giveninthe various 18thcentury sur-
veysinthis region :the most that can be achieved isa line which harmon-
izes with such features as are identifiable with a high degree of probabil-
ity,corresponds more or lesstothe recorded distances, and does not leave
any major discrepancy unexplained. The features which the Chamber
does consider to be identifiable with such a high degree ofprobability are
only threein number: theSazalapariver; the CerrodeCaracol aslocated
by El Salvador to the east of the village of Arcatao; and the Portillo Las
Lagunetas where the caminorealpasses overa col. Withthese three signi-
ficant referencepoints, the Chamber considersthat itis possible to recon-
struct the boundary between the province of Gracias a Dios (or Comaya-

gua) and that of San Salvadorin the area now under consideration, an4
thus the utipossidetisjuris line. This line willnow be described.

156. According to the 1779title of Colopele (quoted in paragraph 146
above),the surveyparty crosseda quebrada,to beidentified withthe river
Sazalapa, and took as boundary a ditch (sanja)mnning down the hi11into
the quebrada,the hi11ahead being steepand high.This pointshould, inthe
Chamber's view, be identified with the confluence with the quebrada
marked on the Honduran map as the quebradaLlano Negro, shown on
sketch-map No. C-4 annexed as point A. The judge surveying the boun-
dary of the Arcatao title did however climb the hill, and the point known
asthe El Guanacaste marker is to be identified, in the Chamber's view,
withthe hiIlto the south-east ofthe quebradaLlano Negro,whosesummit
is about 6 cords (246 metres) from the river (indicated as point B on
sketch-map No. C-4annexed). The boundary thus runs fromthe conflu-
enceofthat quebradawiththe riverSazalapa (point A)tothe hi11shownon
the maps with a spot height of 875metres (point B),and then turns south-
wards to the landmark described asthe "crest ofa hi11that has an opening
[portezuelo]through which passes the road that leads to the town of Gra-Gualcimaca ont étéprélevée sur lesterres deSan Juan de Lacatao telles
qu'ellesétaientconstituéeslorsde l'arpentage du titred'Arcatao de 1724,
c'est-à-dire que lalimite provinciale est restéecelle de la limite est de
l'arpentage d'kcatao de 1724. On trouve dans une certaine mesure
confirmation de cela dans le fait que, dans le procès-verbal d'arpentage
de Gualcimaca de 1'783,certaines bornes citées comme marquant les

limites des terresd'Arcatao ont les mêmesnoms que celles qui figurent
dans letitre d'kcatao de 1726.Il ya la hauteur appelée El Sapo, leCerro
El Caracol, déjà melitionné, et la hauteur appelée Ocotillo. Le même
ordre est suivi dans le titre républicain de Gualcimaca de 1837,avec la
mention supplémenl.aire, qui concorde avec les précédentes, d'une
hauteur connue sous le nom de Guapa (ou Guanpa dans d'autres
contextes). La Chanibre conclut donc que les terres de Gualcimaca
étaient situées sensiblementplus au nord que ne les place le Honduras
sur sa carte.
155. La Chambre juge impossible de concilier tous les repères,
distances et directio~isqui sont fournis dans les divers procès-verbaux
d'arpentage du XVIIIesiècleconcernant cette région :tout au plus peut-
on tracer une ligne qui concorde avec les particularités topographiques
qui sontidentifiablesavec un degréélevé de probabilité,qui corresponde
plus ou moinsaux di stancesindiquéesdans les procès-verbaux,et qui ne
laisse inexpliquéeaucune contradiction majeure. Lesparticularitéstopo-

graphiques que laChambre considère effectivement identifiables avecun
degréélevé de probabilité sont au nombre de trois seulement: la rivière
Sazalapa; le Cerro de Caracol, tel que placépar El Salvador à l'est du
villaged'Arcatao; et le Portillo Las Lagunetas,où le camino realfranchit
un col. La Chambre considère que, avec ces trois points de référence
importants, il est possible de reconstituer la limite entre la province de
Gracias a Dios [oudt:Comayagua] et laprovince de San Salvador dans la
zone actuellement à l'examen,et donc la ligne de l'utipossidetisjuris. Le
tracéde cetteligne est préciséci-après.
156. Selon le titre deolopele de 1779(citédans le paragraphe 146ci-
dessus), l'équipe d'arpentagea traverséune quebrada, qu'il y a lieu de
considérer comme étantla rivière Sazalapa, et a pris comme limite un
fossé (sanja)descendant de lahauteur etaboutissant à la quebrada,lahau-
teur qui sedressaitdcvant elle étanthauteet escarpée.Selonla Chambre,

cet endroit devrait iStreidentifié avec le confluent de la quebrada qui
porte sur la cartedu Honduras le nom de quebrada Llano Negro,indiqué
sur le croquisnoC-4ci-incluscommepoint A. Cependant, lejuge chargé
de déterminerles limites du titre d'Arcatao est effectivementmonté sur
cettehauteur, etlepoint connusous lenom deborne d'El Guanacaste doit
être identifié, selon la Chambre, à la hauteur situéeau sud-est de la
quebrada Llano Negro, dont le sommet est situé à environ 6 cordes
(246 mètres)de la rivière (indiquéecomme point B sur le croquis noC-4
ci-inclus). Ainsi, la limite part du confluent de cettequebrada avec la
rivièreSazalapa (point A),passe par la hauteur qui, sur lescartes, porte la
cote de 875 mètres(point B), puis s'infléchit vers lesud jusqu'au repèrecias a Dios". Of the several hills in the region, the most likely is, in the
Chamber's view, the one which El Salvador's interpretation identifies
with the Guampa hill (marked as point C on sketch-map No. C-4): it is
shown on the maps as being an elevation of 1,017metres, and the road

from Arcatao to Los Patios, which El Salvador apparently identifies as
that which leads to Gracias a Dios, passes just south of the crest. From
there the line, incliningtill more to the south, runs through the triangula-
tion point marked as La Canada (point D on sketch-map No. C-4) to the
ridgejoining the hills indicated on the El Salvador mapas Cerro El Cara-
col and Cerro El Sapo and the hiIl indicated with a spot height of
947 metres (point E on sketch-map No. C-4). The survey of Arcatao
(quoted in paragraph 151above) refers to intervening markers ofthe Sapo
and Guapa hills and the "talpetates"; in the view of the Chamber these
cannot be identified with certainty on modern maps - indeed, as regards
the "talpetates"trees, this ishardly to beexpected after twohundred years.
From the Caraco1hill,the surveyof SanJuande Lacatao ranto "a pointed
hill,where there isasmall colwhich forms the roadfromthe villagetothis
hacienda". Thismay,intheChamber's view,reasonably beidentified with

the feature marked on the Salvadorian map as the Portillo ElChupa Miel
(indicated aspoint Fon sketch-mapNo. C-4).From there the SanJuande
la Catao surveyorestimated 40cords tothe Portillo de Las Lagunetas, the
tripoint of Arcatao, Nombre de Jesus and San Juande Lacatao.

157. The same tripoint is described in the 1783Gualcimaca survey as
"a dry quebrada where there isaportillo" - that isto Saysomething in the
nature of a pass - "called Las Lagunetas". This corresponds to what in
the Arcatao title isdescribed as a ')ortillo"through which goesthe camino
real;this portillo"has on itseast side a quite high hill". The Chamber con-
siders that this can beidentified withthepoint where the present-day road
from Arcatao to Nombre de Jesus passes between the Cerro El Ocotillo

and the Cerro Las Lagunetas(indicated aspoint Hon sketch-map No. C-4
annexed). The identification ofthe caminorealwiththemodernroad over
this col appears to the Chamber more likely than its identification with a
meretrack betweenremotesettlements, likethat proposed by ElSalvador.
The confluence of the nearby quebrada with the quebrada de Junquillo
lies some 20 cords down the first quebrada, as indicated in the Arcatao
title. The hi11with a landmark on top, referred to in the Arcatao title,
can be identified, in the Chamber's view, with the Cerro El Cajete
(indicated as point G on sketch-map No. C-4); the conclusion that this
hiil was appropriate to be established as a landmark is strengthened
by the fact that it bears a modern triangulation point. The hill of
the "Ocotal", 10cords north of the landmark, will then lie on the ridge
which culminates in the Cerro El Cajete. The complete line in the middle
sector as far as Las Lagunetas so defined is shown on sketch-mapdécrit commela «crêtede la hauteur où se trouve une brèche ou échan-
crure [portezuelo]par laquellepasselaroute menant àla villede Gracias a
Dios ». Des différentes hauteurs de la région,la plus vraisemblable est,
selon la Chambre, celle que l'interprétationd'El Salvador identifie à la
hauteurdeGuampa (marquéepoint C sur le croquis noC-4) :elleestindi-

quéesur les cartes coinme ayant une altitude de 1017mètres,et la route
d'Arcatao à Los Patias, qu'El Salvador considère apparemment comme
n'étant autreque celle qui conduità Gracias a Dios, passejuste ausud de
la crête.partir de là la ligne, obliquant encoredavantage vers le sud, se
dirige, en passant par le point de triangulation marqué «La CaÎiada»
(point D sur le croquis noC-4), vers la ligne de crête reliantles hauteurs
indiquéessur la carte d'ElSalvador comme le Cerro El Caracol, le Cerro
ElSapoet lesommetportantune cotede947mètres(pointE surlecroquis
noC-4).Leprocès-verbald'arpentage d'Arcatao (mentionnédans lepara-
graphe 151ci-dessus)fait état des repères intermédiairesdes hauteurs de
Sapo et de Guapa et cles«talpetates»; selon la Chambre, ces repèresne
peuvent être identifiéijavec certitude sur les cartes modernes- et d'ail-
leurs, en ce qui concerne les arbres«talpetates», on ne peut s'attendreà

rien d'autre deux cents ans plus tard. A partir de la hauteur du Caracol,
l'arpentage de San Jiian de Lacatao s'est poursuivi jusqu'a «un mont
pointu, où setrouve UIIpetit col qui constitue le chemin allant du villàge
cettehacienda». SelorilaChambre, ilestraisonnable de penser qu'il s'agit
du repère indiqué sur la carte d'El Salvador comme étantle Portillo El
Chupa Miel(point FsiirlecroquisnoC-4).Apartirde là,l'arpenteurde San
Juan de la Catao a co:mpté40cordesjusqu'au Portillo de Las Lagunetas,
qui estletripoint entrc:Arcatao,Nombre de Jesus et SanJuan de Lacatao.
157. Le même tripoint est décritdans le procès-verbald'arpentage de
Gualcimaca de 1783comme «une quebrada àsecoù setrouve unportillo»
- c'est-à-dire une soi-tede co- ((appeléLas Lagunetas ».Cela corres-

pond àce qui, dans le titre d'Arcatao, est présenté commeun «portilIo»
par oùpasse lecamincrreal; « àl'estdeceportillo,ilyaune collineélevée ».
LaChambreconsidère que cettedescriptionpeutcorrespondre à l'endroit
où passe la route actuelle d'Arcataoà Nombre de Jesus, entre le Cerro El
Ocotillo etleCerro La.sLagunetas(point Hsurlecroquis noC-4ci-inclus).
Pour la Chambre, l'hlypothèseselon laquelle le camino real est devenu la
route modernefranchissant cecolestplusvraisemblable que celle,propo-
séepar El Salvador, selon laquelle il ne s'agirait que d'une simple piste
reliant des localités5;oléesL. e confluent de la quebrada voisine avec la
quebrada de Junquillo est situé à une vingtaine de cordes en aval de la
première quebrada, comme l'indique le titre d'Arcatao. La hauteur
surmontéed'un repèrenaturel, dont ilestquestion dans letitred'Arcatao,

peut être identifiée,de l'avisde la Chambre, au Cerro El Cajete(point G
sur lecroquis noC-4): la conclusionselonlaquellecette hauteur seprêtait
bien à servir de repèreest renforcéepar le fait qu'on y trouve un point de
triangulation moderne. La hauteur de l'aOcotal »,à 10cordes au nord du
repère, sera alors sitiiéesur l'arêtedont le point culminant est le Cerro
El Cajete. Letracé complet,ainsidéfini,de la ligne concernant le secteurNo. C-4annexed (which also shows the line in the next sub-sector, now
tobe discussed).

158. Turning now to the third part of this third sector, in the region to

the south-east of the Portillo de Las Lagunetas, the Arcatao title was here
bounded on the south-east by the title of Nombre de Jesus, the lands of
which, the Parties agree, were also in the jurisdiction of the province of
San Salvador. The provincial boundary therefore left the Arcatao boun-
dary and followed the dividingline between the Hacienda de Nombre de
Jesus, tothe south-west, and the HaciendadeSan Juan de Lacatao, to the
north-east.The title of Nombre de Jesus, granted in 1742,is no longer in
existence,having apparently been destroyed in a fire. However, that title
was referred to in the 1766survey of the adjacent lands of San Juan de
Lacatao; it was also still in existence in the mid-19th century when Hon-
duras granted certain republican titles in this area, and was produced by
the then owner oftheNombre deJesus property, and referred toor quoted
in the republican titles. One of these (La Virtud, 1837)purports to quote
the terms ofthe 1742title, and the Chamber willbegin with this quotation,

set out below.

159. In 1837,additionallands forthe villageof LaVirtud (situate inthe
area which had formerly been the HaciendadeSan Juan de Lacatao) were
being surveyed, and the 1742title of Nombre de Jesus was produced atthe
place - a "large hi11known [in 18371as LaVolza" (otherwise "La Bolsa",
seebelow) - which was said to be theboundary markerbetween that title
and the former lands of San Juande Lacatao. The adjoining owners had
been summoned,

"...quienesmepresentaronsutituloelcualleidoen vosalta,espresaque
el Agrimensor Pedro Dias del Castilloque midio dicha hacienda del
Nombrede jesus allaenelaRodesetecienrosquarentaydosllegoa este

cerrobiniendo del oriente y de la propiajunta que hase el rio de los
Amates O amaril10conuna quebraditapequeiïaqueahora nombrande
las lajas; que de allise camino trallendo elciradorumvo de orienrea
ponientepor un cerroarribay se llegoa unportesuelito que esta en la
cabacerade laquebradita,en elcualmandoponer un mojondepiedras
en elmismoparajequeatrabesavauncaminorealqueprociguioporun
cerroarriva,y sedio de rallauna loma muy alta acuchilladaque esta
sobre un paraje que le llaman el Pataste, desde la cual siguiendo la
cumbredecerros,sefue a dara lapunta deotrocerromuy altoquesele
sigue puntiagudo, y hasta donde binierontanteando sincuenta corda-
dus. .."médian,jusqu'à Las Lagunetas, est indiquésur lecroquis noC-4ci-inclus
(qui illustreaussilaligne concernant le sous-secteursuivant, dont il sera
questionmaintenant).

158. LaChambre examinera maintenant la troisièmepartie de cetroi-
sième secteur. Dans cette régionqui est situéeau sud-est du Portillo de
Las Lagunetas, lesterres correspondant au titre d'Arcatao étaientlimitées
au sud-est par cellesdu titre de Nombre de Jesus, qui - les Parties en
conviennent - relejraient aussi de la juridiction de la province de
San Salvador. La limite provinciales'écartaitdonc de la limite'Arcatao
et suivaitlaligne de séparation entrela Hacienda de Nombre de Jesus, au
sud-ouest, et laacienda de San Juan de Lacatao, au nord-est. Letitre de
Nombre de Jesus, octi-oyéen 1742,n'existeplus,car il a apparemment été
détruit dans un incendie. Toutefois, ce titre a été mentionné dansle
procès-verbald'arpentage desterres limitrophes de San Juan de Lacatao

effectuéen 1766;ilexistaitencore au milieu du XIXe siècle,à l'époque ou
le Honduras a accordé certains titresrépublicainsdans cette région, etla
personne àqui appartenaient alors les terres de Nombre de Jesus l'avait
fait valoir, et il estinvoquéou citédans lestitresrépublicains. L'unde ces
titres (LaVirtud, 1837)estcenséreprendre lestermes du titre de 1742,etla
Chambre commencera par cettecitation,reproduite ci-dessous.
159. En 1837, on (arpentait des terres supplémentaires destinées au
village de La Virtud (situé dans la zone qui était antérieurement la
Hacienda de San Juari de Lacatao), et letitre de Nombre de Jesus de 1742
a étéprésenté àl'endroit- une «grande hauteur connue [en 18371sous le
nom de La Volza » (autrement dit La Bolsa »,voir ci-après)- qui était
réputé être la borne entre les terres correspondant à ce titre et les
anciennes terres de San Juan de Lacatao. Les propriétaires des terres
mitoyennesavaient étéconvoqués

«..quienesmepresentaronsutituloelcualleidoenvosalta,espresaque
el Agrimensor Pedro Dias del Castilloque midio dicha hacienda del
Nombrede jesus czllaenelaiiodesetecientosquarentay dosIlegoa este
cerrobiniendodel oriente y delapropiajunta que hase elrio de los
Amates O amatilloconuna quebraditapequeiiaque ahora nombrande
laslajas;que de allise caminotrallendoelcitadorumbode oriente a
ponientepor un terroarribay se Ilegoa unportesuelito que esta en la
cabaceradelaquebradita,enelcualmandbponerunmojon de piedras
enelmismoparajequeatrabesavaun caminorealqueprociguibporun
cerroarriva,y se diode rallauna loma muy alta acuchilladaque esta
sobre un paraje que le llaman el Pataste,desde la cual siguiendola
cumbredecerros,sefue adaralapunta deotro cerromuyaltoquesele
siguepuntiagudo',y hasta donde binierontanteandosincuentacorda-
das..» [Translation]
"...who showedme their title-deed which was read aloud and which
stated that the surveyor, Pedro Diaz del Castillo, had measured this
Hacienda of Nombre de Jesus inthe year 1742andhad arrived atthis
hill from the east and from the junction of the river Los Amates or
Amatillowitha small quebradawhich isnowknown as LasLajas; that
from that spotthe survey continued in that same direction from east
to West,climbing a hill and arriving at a small breach [portesuelito]
to be found at the head of the quebraditawhere he caused a Stone
boundary marker to be set up at the place where a caminoreal passes
which continued going up a hill, and arriving at a very large and
knife-shaped height to be found at a place known as El Pataste we
took itasa boundary and continuing fromthere bythe summitof the

hills, we arrived at the top of another very high and sharp-pointed
peak which follows, up to which place we estimated 50cords ..."
160. It appears from this textthat theboundary ofthe Nombrede Jesus
title ran eastwardsfrom LaBolsato thejunction ofthe river LosAmates or
Amatillo with the quebradade Las Lajas; but it is not clear whether the
next passage in the text refers to the line between those two points (on the

basis that "dealliWrefersto the Amatillo/Las Lajas confluence) or the fur-
ther course of the line westwards from La Bolsa. However the owners of
Nombre de Jesus agreed on the La Bolsa hill as the boundary because
there was no higher hi11nearby and because it was consistent with the
50cords referred to; and a survey made in 1843for the grant of the title of
San Sebastian del Pa10Verde (see paragraph 172below) recorded a dis-
tance of 50cords, "in conformity with the title of Nombre de Jesus" from
La Bolsato the confluence ofthe river "del Amatio" with the quebradade
Las Lajas.

161. San Juande Lacatao was the subject of a survey in 1618,a survey
of the "sitio"in September 1764,a more thorough survey in March 1766
and a further survey in September 1786.The first survey contains a refer-
enceto ariver"Gualguix" asaboundary between thejurisdictions ofGra-
ciasa Dios andSan Salvador ("eldichoRio Gualguixelqualparte terminos
de lajuridicciondelaciudadde Graciasa DiosconladeSant Salbador 7.It
willbe recalled thatthe PozadelCajon,the endpoint ofthe third disputed
sector of theland boundary, is on the "river El Amatillo or Gualcuquin",
according to the General Treaty of Peace. The 1764survey is of no assist-
ancefor the area with which the Chamber is now concerned. Itshould be
recalled thatatthe time of the 1766survey the Gualcimaca landshad not
yetbeensurveyed, sothatthe Portillo de Las Lagunetas wasthe tripoint of
the then subsisting titles of Nombre de Jesus, Arcatao and San Juan de
Lacatao. During that survey, the owner of the Nombre de Jesus lands, a
priest named Simon de Amaya or Amalla, waspresent with the 1742title,
and ". ..it was possible to identify that portillo [Las Lagunetas] as the [Traduction]
..qui m'ont présentéun titre, qui a été àuhaute voix et qui dit ce

qui suit: l'arpenteur Pedro Diaz del Castillo a mesuréce domaine de
Nombre de Jesus, en 1742,ilestparvenu à cettecolline en arrivant de
l'estet de lajonction de la rivière Los Amates ou Amatilloavecune
petitequebradaqiiel'onnommemaintenant Las Lajas; àpartir de là,
on a continuéd'esten ouesten remontant unecolline et on estarrivé
à une petitebrèche[portesuelito]quisetrouve au débutde la quebra-
dita, et où j'ai fait mettre une borne en pieràel'endroit mêmeoù
passe un caminoreal,on a continuéenremontant une colline eton est
arrivéàunehauteur trèsélevée etescarpéequisetrouve enunendroit
appeléEl Pataste et en continuantpar la ligne de crête,on est arrivé
jusqu'à un autrepictrèsélevé etpointu quifaitsuitesur une longueur
que l'on estimaitii50cordes ..»

160. 11ressort de cetexte que la limite desterrescorrespondant au titre
de Nombre de Jesus s'étendaitvers l'est de La Bolsa au confluent de la
rivièreLos Amates ou Amatillo et de la quebradaLas Lajas; mais on ne

saitpas exactement si lepassage suivant du texte se réfère la ligneentre
ces deux points (en admettant que l'expression «de alli» se rapporte au
confluent de 1'Amatill'oet de Las Lajas) ouàla ligne situéeplus loinvers
l'ouestà partir de La Bolsa. Toutefois, les propriétaires de Nombre de
Jesus reconnaissaient lacolline de La Bolsa commelimite de leursterres
car iln'yavaitpas dehauteur plus élevée àproximitéetqu'elle correspon-
dait à la longueur des 50 cordes en question; et selon un procès-verbal
d'arpentage effectué en 1843pour l'octroi du titre de San Sebastian del
Palo Verde (voir paragraphe 172ci-après)la distance étaitde 50 cordes,
((conformément au titre de Nombre de Jesus» à partir de La Bolsa
jusqu'au confluent de la rivière «del Amatio~ et de la quebrada de
Las Lajas.
161. San Juan de Lacatao a fait l'objet d'un arpentage en 1618,d'un
arpentage du «sitio»en septembre 1764,d'un autre plus complet en mars

1766et d'un autre encore en septembre 1786.Dans le procès-verbal du
premier arpentage, une rivière «Gualguix >)est mentionnée comme une
limiteentre lajuridiction de Gracias a Dios et celle de San Salvador (((el
dicho Rio Gualguixelqualparte terrninosde lajurisdiccionde la ciudadde
Graciasa DiosconladeSantSalbador))).On sesouviendra que la Pozadel
Cajon, le point terminal du troisièmesecteur en litige de la frontière ter-
restre,estsituéesur« 1;rivièreElAmatilloou Gualcuquin »,selon letraité
généralde paix. L'arpentage de 1764n'est d'aucun secours pour la zone
particulière dont la Chambre s'occupe ici. Il y a lieu de rappeler qu'à
l'époquede celui de 1766les terres de Gualcimaca n'avaient pas encore
étéarpentéesd,esorteque le Portillo de Las Lagunetasétaitle tripoint des
titres subsistant alors de Nombre de Jesus, d'Arcatao et de San Juan
de Lacatao. Au cours de cet arpentage, le propriétaire des terres de
Nombre de Jesus, un prêtredu nom de Simon de Amaya ou Amalla, étaitboundary marker between the two haciendas. .." ("...en donde estava el
Br. Don Simon de Amalla consu tituloy cotejando unoy otrose reconosio
dichoportillopor mojon de una, y otra hacienda ...'7 )he boundary from
Las Lagunetas southwards is described as follows :

"...y queriendo tenderlacuerdadedichoportillodelaslagunetasnose
pudo por ofreserse una bajada aspera de muchos saltos, y tanteo el
medidora lacumbrede unserroquehazeenfrente desteMojon,sesenta
cuerdas,ypuestos en dichoserrominsionadose bolvio a reconoserotro
Mojon de la hacienda del dicho B.'y siguiendoeste rurnboque se esta
reconosiendodeponientea oriente,se tendiolacuerdaendichoSerron,
se cojiouna cuchilla,del mismo serro,y apocoandarsese bajopor una
bajadapredegosay se llegoalpaso de una quebradaquellaman de los
amtes con sinquenta cuerdas quedando dicha quebrada dentro esta

remediday de allipor nopodersetirarla cuerdapor 10mui asperode la
orilla de dicha quebrada tanteo el medidor asta la Junta de Lempa,
treinta,y una cuerda,y puestos en dicha Junta nosepudo pasar conla
cuerdapor lasmismas asperidades queay en lahoriiladeldichoriode
Lempa y tanteo el medidor hasta el paraje del Salitre sesenta
cuerdas, ...
...se bolvioquintodia aproseguir del referidoparaje delSalitreconla
cuerda,siempresiguiendolamisma orilladelriodelempa,aguasabajo,
y se llegoa laJunta delriode Mocaldondeseserroesta remediday ubo
hasta esta espresadaJunta de lempa con mocalpor este rumbo tres
sientas quatrocuerdas ..."

[Translation]
". ..an attempt was made to draw the cord starting from the said
portilloof Las Lagunetas but this proved impossible because theter-
rain sloped down steeply and was very rugged. The surveyor calcu-
lated 60cords asthe distance between that marker and the summit of
a hi11opposite. At the hiIl mentioned, another boundary marker of
the said bachelor's [Le.,Simon de Amalla's]haciendawas identified
and, following that Westto east direction, the cord was stretched on
that same large hi11following the crestofthe same mountain; wethen
went down a rocky slope and arrived at theford of a quebradacalled
Los Amates, making 50 cords; this quebradaforms part of this new
survey. Not being able to draw the cord from there because of the
rugged nature of the bank of the said quebrada,the surveyor calcu-
lated 3l cords to the junction with the river Lempa. Having reached
the junction, we were unable to continue beyond it with the cord
because of the rugged nature of the bank of the river Lempa and the
surveyorestimated 60cords to the place called Salitre ...

... 1resumed the survey on the fifth day from the said place called
Salitre and continuing to draw the cord alongside the bank of theprésent, muni du titre,de 1742,et « ..on a pu constater que ce portillo
[Las Lagunetas] marquait la limite entre les deux haciendas ..» (((..en
dondeestavaelBr.DonSimondeAmallaconsutituloy cotejandounoy otro
sereconosiodichoportillopormojon de una,y otra hacienda ..»).La limite
depuis Las Lagunetaset en direction du sud fait l'objet du procès-verbal
reproduit ci-après:

K... queriendotenderlacuerdadedichoportillodelaslagunetasnose
pudo por ofreserr~fuena bajada asperade muchos saltos, y tanteo el
medidorala cumrjredeunserroquehazeenfrentedesteMojon,sesenta
cuerdas,ypuestoi:endichoserrominsionadose bolvioa reconoserotro
Mojonde la haciendadeldichoB.'y siguiendo esterumboquese esta
reconosiendodeponientea oriente,se tendiolacuerdaendichoSerron,
secojiounacuchilla,delmismoserro, y apocoandarsesebajopor una
bajada predegos~y ' sellegoalpaso deuna quebradaquellaman de los
amtes con sinquenta cuerdasquedando dicha quebrada dentro esta
remediday deal1,fpor nopoderse tirarlacuerdapor10muiasperodela
orillade dicha qiuebradatanteo el medidorasta la Junta deLempa,
treinta,y una cuerday,puestos endichaJunta nose pudopasar conla
cuerdaporlas mismasasperidadesqueay enlahorilladeldichorio de
Lempa y tantecl el medidor hasta elparaje del Salitre sesenta
cuerdas, ...

..se bolvioquinto dia aproseguirdel referidoparajedelSalitreconla
cuerda,siempres,'guiendo lamismaorilladelriodelempa,aguasabajo,
y sellegoalaJunta delriodeMocal dondeseserroesta remediday ubo
hasta esta esprer:adaJunta de lempa conmocalpor este rumbo tres
sientasquatro cuerdas .))
[Traduction]

«On a essayédetirerlacorde àpartir dudit portillode Las Lagune-
tas, mais cela n'a.pas été possibleen raison du cheminaccidentéet à
pic. L'arpenteur aévalué à60cordesladistanceentrecetteborneet le
sommetd'un coteauqui setrouve enface.Au sommet dececoteau on
a identifié une autre borne de lahaciendadu bachelier [c'est-à-dire
Simon de Amalla] et en suivant cette direction ouest-est on a tiré la
corde sur ce mêmecoteau suivant la crêtede la montagne, puis on
descendit un terrain rocailleux et on arriva au guéd'une quebrada
nomméeLashiates, avec50cordes,cette quebradafaisant partiede
cenouvelarpentage.Nepouvant pas tirerlacorde apartirde cepoint
du fait que la rive de lauebradaétaitfort accidentée, l'arpenteur a
calculé31cordesjusqu'a lajonction avecla Lempa. Apartir de cette
jonction on n'apas pu continuer à causedesdifficultésque présente
la rive de laenipa et l'arpenteur a calculéde cettejonction au lieu-
ditSalitre 60cordes ...

..nous sommes revenus lecinquièmejour au lieu-dit Salitre etavecla
corde tirée toujours suivant le bord de la rivière Lempa en aval river Lempa downstream until thejunction withthe river Mocal, we
concluded this re-survey, 304cords being counted to the said junc-
tion of the rivers Lempa and Mocal ..."
162. Beforeturning to the 1786surveyof SanJuan de Lacatao, itwillbe
useful to refer to the 1783survey of Gualcimaca, despite its recognized
imperfections. This surveyreached

"... una quebradaseca,honda quehaceen unportilloque nombrande
lasLagunetas endondese encontrbotromojonqueeselultimodelsitio
de los Arcataos segun su titulo y elprimer0 perteneciente al sitio de
Nombrede Jesus ..."
[Translation]
"...adeep dry quebradawherethere isaportillocalled LasLagunetas
and a further marker was found there which isthe last of the sitioof

Arcatao according to its title, and the first which appertains to the
sitioof Nombre de Jesus . .."
It is also recorded there that the next landmark, called Barranco Blanco,
"... sirvede mojony linderoalastierrasdelreferidositiodeNombrede

Jesusy las de la haciendade San Juan de Lacatao dividiendolas dos
jurisdicciones de este Provinciay lade San Salvador. .."
[Translation]
". ..serves as boundary forthe lands of the said sitioof Nombre de
Jesus and those ofthe Hacienda of SanJuan de Lacatao, dividingthe
twojurisdictions of this province andthat of San Salvador. .."

163. The 1786survey of San Juan de Lacatao was carried out in the
opposite direction to that of 1766,approaching from the junction of the
Lempa and Mocal rivers. It was effected by one Manuel Castro or de
Castro, who appears to have been the same land judge as had directed
the survey of Gualcimaca,three years earlier. From the riverjunction, the
survey record reads :

'Y mudando el rumbo al Oeste cuarta al Sud-oeste se tendio la
cuerdaporla orilladelriodeLempa tomandoloaguasarribaa lasinies-
tra abrazando las tierrasdel sitio de Malpaiz hasta llegar a lajunta O
encuentrode un riachuelo O quebradagrande que dijeron llamarsede
losAmates, por otro nombre Gualcuquinque tambiénsirvede raya y
linderoalsitiode NombredeJesus queposee elBachillerdon Simon de
Amaya, presbitero domiciliario del Arzobispadode Guatemala cuya
hacienda esta en términosde la jurisdiccion de la Provinciade San
Salvador. .."
[Translation]

"Changing direction, heading Westone quarter south-west, we
stretched the rope along the bank of the river Lempa, following the jusqu'à la jonction avec la rivière Mocal ou se termine ce nouvel
arpentage et oniidénombré jusqu'à cettejonction de la Lempa avec
leMocal304 cordes.»
162. Avant d'en venir à l'arpentage effectué en 1786 à San Juan
de Lacatao, il sera utile de considérer,malgré sesimperfections recon-
nues, celui qui a eu lieu en 1783Gualcimaca.Cette équipe d'arpentage

est parvenue à
(..una quebradgseca,honda quehaceenunportilloquenombrande
lasLagunetasen dondeseencontrootromojonqueeselultimodelsitio
de los Arcataossegun su titulo y elrimer0pertenecienteal sitio de
Nombrede Jesu3 .».
[Traduction]

...une profonlde quebrada à sec où se trouve un portillo appelé
LasLagunetasouétaitplacéeuneautrebornequiestladernièredela
propriétéd'Arc;ltaosuivant sontitre et la première faisantpartie de
la propriétéde Nombre de Jesus ..»
Il est égalementpréciséque la borne suivante,appelée BarrancoBlanco,

«...sirvedemojtn y linderoa lastierrasdelreferidositiodeNombrede
Jesusy lasde la Haciendade San Juan de Lacatao dividiendolas dos
jurisdiccionesdeesteProvinciay ladeSan Salvador ..»
[Traduction]

«..sert deborne etdelimiteauxterres deladitepropriétédeNombre
deJesus etde cellesdu domaine de SanJuan de Lacatao,en divisant
les deux juridictions de cette province et celle de San Salvador...))
163. L'arpentage tleSanJuan de Lacatao de 1786aété effectuéensens
inverse de celui qui iivait suivi en 1766,c'est-à-direque l'on estparti

cette fois du conflu,rnt de la Lempa et du Mocal. La personne qui a
procédé à l'arpentage étaitun certain Manuel Castro ou de Castro, qui
sembleavoirété lejuge desterresayantégalementprésidé,troisana supa-
ravant,à l'arpentage deGualcimaca.Apartir du passageoù ilestquestion
du confluent, leprocès-verbald'arpentageest ainsi rédigé:
«Y mudando el rumbo al Oeste cuarta al Sud-oeste se tendio la
cuerdaporla ori.lladelnodeLempa tomandoloaguasarribaalasinies-
traabrazandolm tierrasdelsitiode Malpaizhasta llegara lajunta O
encuentrode un riachuelo O quebradagrandequedijeron llamarsede
losAmates, por otro nombreGualcuquinque tambiénsirvede rayay

linderoalsitiodeNombredeJesusqueposeeelBachillerdonSimon de
Amaya, presbitt!rodomiciliariodel Arzobispadode Guatemala cuya
hacienda esta en términosde lajurisdiccionde la Provinciade San
Salvador..»
[Traduction]
«Et en changeant de direction, à l'ouest-quart sud-ouest, on a

tendu la corde sur le bord de la rivièrede Lempa en remontant les463 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

river upstream with the lands of the property of Malpaiz on the left
upto itsjunction or meeting with a small river or largeebradasaid
to be called LosAmates, or alternatively Gualcuquin, also servingas
a boundary to the property of Nombre de Jesus owned by Bachelor
Simon de Amaya, a priest resident in the bishopric of Guatemala,
whose property is within the boundaries of the jurisdiction of the
province of San Salvador. .."

164. The Chamber notes that the frontier already agreed between the
Partiesincludesthe confluenceofthe riversLempaand Mocal,and contin-
ues upstream alongthe Lempa to a point where a river or stream, marked
on the Honduran map as the "rio El Amatillo", and on the El Salvador
map as the "rio Guayquiquin or Amatillo", flows into the Lempa; the
agreed frontier then follows that stream for a distance of nearly 2 kilo-
metres (about 48cords). The 1786survey continues:

"...y dichoriachuelo[Gualcuquin]yjuntadicenpartelasjurisdicciones
dedichaProvinciay ladeComayaguaaqueesanexalajurisdiccion de
Gracias, hastadondese lejunta una quebradaque nombranTuquin O
de losAmatillos OdelPa10Verdequetodosestosnombres ledan,cuya
quebradaesguardarayadejurisdiccionesy divisionde Provincias:en
fin a dichajuntaIlegbelmedidorcon ciento veinte cuerdam s edidas.Y
mudandoelrumbosetendiocuartavezla cuerdaal Noruestecuartaal
Nortesiguiendoaguasarribaeldicho riachuelode Gualcuquin Ilevan-
do10a la siniestrahasta donde se lajunta la dichaquebradade el
Amatillo OPa10Verdequevadicho,encuyajunta sepaso este riachuelo

de Gualcuquinparaseguir la quebraday rumbo."
[Translation]
". . and it is said that this small river [Gualcuquin] and the conflu-
ence separate the jurisdictions of that province [i.e., San Salvador]
and ofComayagua to whichthejurisdiction ofGracias isannexed, as

farasthe junction with a smallquebradacalled Tuquin or LosAma-
tillos or Palo Verde- al1those names being used - this quebrada
formingthe boundary ofjurisdictions and the division of the prov-
inces; the surveyor reached this junction after counting 120cords.
And changing direction, we stretched the rope a fourth time to the
north-west quarter north, following the small river Gualcuquin
upstream on the left bank to the point where the said quebradaof
El Amatillo orPa10Verde flows into this river, and at this place, we
crossed the smallriver Gualcuquin inorder to followthe direction of
thequebrada."

165. Atthis point inthe surveyrecord, the matter becomescomplicated
by the appearance of Simon Amaya, owner of the Hacienda de Nombre
de Jesus (paragraph 161above), and a disagreement with him as to the
course of the boundary. El Salvador has drawn attention to the fact that
Simon Amaya "had nothing whatever to do with the authorities of the eaux en amont sur la gauche des terres de la propriétéde Malpaiz
jusqu'à arriver iîu point de rencontre avecune petite rivière où une
grande quebradaqu'on a dit s'appeler Los Amates, ou également
Gualcuquin, seivant égalementde limite à la propriétéde Nombre

deJesus que poijsèdele bachelier Simon de Amaya, prêtre domicilié
àl'archevêché dleGuatemala, dont le domaine se trouve aux limites
de lajuridiction de la province de San Salvador.»
164. La Chambre note que la frontièredont il a déjàété convenuentre
les Partiescomprend, le confluent de la Lempa et du Mocal et sepoursuit
en amont lelongde 1;iLempajusqu'à un point où une rivièreouuntorrent
portant sur la carte du Honduras le nom de «Rio El Amatillo » et sur la

carte d'El Salvador celui de «Rio Guayquiquin ou Amatillo » rejoint la
Lempa;après cela,lafrontièrequi a fait l'objetd'un accord suit cetorrent
sur prèsde 2ki1omèti:es(environ 48cordes). Leprocès-verbald'arpentage
de 1786poursuit en cestermes :
«..y dichoriachuelo[Gualcuquin]y junta dicenpartelasjurisdicciones
dedicha Provin~iay ladeComayaguaa queesanexalajurisdiccionde
Gracias,hasta abndese lejunta unaquebradaque nombran Tuquin O

de losAmatillosO delPa10Verdeque todosestosnombresledan, cuya
quebradaesgu~rrdaraya dejurisdiccionesy divisionde Provincias:en
fin a dichajunt~rllegoelmedidorconciento veinte cuerdasmedidas.Y
mudandoelrumbosetendiocuartavezlacuerdaalNoruestecuartaal
Norte siguiendoaguasarriba el dicho riachuelode Gualcuquinllevan-
do10a la siniestrahasta donde se lajunta la dicha quebradade el
AmatilloO Pa10Verdequevadicho,encuyajunta sepasoesteriachuelo
de Gualcuquin!#araseguir laquebraday rumbo. ))

[Traduction]
«..etilaétéditquecettepetiterivière[leGualcuquin] etceconfluent
séparent les juridictions de cette province [San Salvador] et de
Comayagua à laquelle est annexéelajuridiction de Gracias,jusqu'à
l'endroit de lajonction avec une petiteebradadénomméeTuquin
ou Los Amatillos ou Pa10Verde,étantdonnéquetous cesnoms sont
pratiqués,cettequebradaétantla limite de lajuridiction et de la divi-
sion des provinces; l'arpenteur est arrivéjusqu'à cettejonction en
comptant 120 cordes. Et changeant de direction, on a tendu une
quatrième fois la corde au nord-ouest quart-nord en remontant en

amont lapetiterivièrede Gualcuquin, surlagauchejusqu'à l'endroit
où cetterivière rejointlauebradaEl Amatillo ou Pa10Verde, et, en
cetendroit, oniltraverséla petiterivièreGualcuquinpour sediriger
vers la quebrada.»
165. En ce poini: du procès-verbal d'arpentage, les opérations se
compliquenten raison del'apparition de SimonAmaya,propriétairedela
Hacienda de Nombre de Jesus (paragraphe 161ci-dessus), et d'un désac-

cord aveclui quant ;lutracéde la limite. El Salvador a appelél'attention
surlefait que SimonAmaya «n'avaitabsolumentrien àvoir aveclesauto-community of Arcatao", which is true; but as owner of the Nombre
de Jesus property, he had an interest in respect for its boundaries. It is at
first unclear whether the surveyfollowedthe linewhich thejudge thought
correct,overthe protests of the neighbouring owner, or whether in defer-
ence to those protests, though without conceding their validity,the survey
followed the line claimed by the owner of the Hacienda de Nombre
de Jesus. However,after completion of the survey,Simon Amaya wrote a
letter of complaint, and thejudge acted upon it as follows:

"Sinembargode hallarmeaccidentadopaséal lugardonde elpadre
suponeelagravioe introduction ensus tierrasyaunquesin eltitulosuyo
se reconociono estarloy solohabercreidosede unfalso informeque le
siwio de bastante apoyopara desahogarsupasion y enojoy puestoen
dicho lugar seiialarondichos viejos donde se hallaban los antiguos
rnojonesde NombredeJesusqueeslamismalineaqueelmedidorsiguio
y citandoa todoslosdichospara quedetodofuesen testigosencualquier
ocasiony evento ..."

[Translation]
"Although 1had suffered an injury, 1 went to the place where the
Father maintained that his rights had been infringed and an incur-
sion madeinto his landsand although he did not have histitle-deed,
itwasrecognized that such wasnot the caseandthat hehad based his
views on incorrect information which had sufficed to infuriate and
irritate him; and after arriving at this place, the elderly persons in
question pointed out where the ancient boundaries of Nombre
de Jesus were located, which was on the very line followed by the
surveyor, and citingthose persons toappear aswitnessesshouldthat
prove necessary ..."

The Chamber therefore considers that the 1786surveyof SanJuan de Lac-
atao maybetreated ascorrectlydefiningthe boundaries ofthe two hacien-
das notwithstanding the attitude of the owner of the Nombre de Jesus
property.
166. The survey record continues after the passage quoted in para-
graph 164above :

'Y el medidor siguiendo el rumbo que trajo del Norueste cuarta al
Norte tomo la quebrada del Amatillo lindando a la izquierda conlas
tierrasdenombredeJesushastasalira unllanoqueestaamedia ladera
del cerrodonde se encontroun mojbn antiguo de nombre deJesus que
nombran de los Macuylisguas y siguiotirando hasta la cumbrede un
cerroaltopicudoquenombranelCerroGrandequeenfrenta conlamon-

taiiade Quepuredelquesefue bajandopormontaiia hasta elasientode
ella donde esta un derrumbe coloradoy siguio sobre el mismo rumbo
recto a buscar un p~rtillo que nombran de las Lagunetas donde se
encontrootromojondelsitiode Nombre deJesusquetambiénsintealasritésdu village d'Arc.atao»,ce qui est exact; cependant, en sa qualitéde
propriétaire du domaine de Nombre de Jesus, il avait intéràtce que
soientrespectéesleslimitesde cedomaine. Apremièrevue,on nevoit pas
très biensil'arpentage a suivila ligne que lejuge considérait commelégi-
time,malgrélesprotestations du propriétairevoisin,ou si,compte tenu de
ces protestations mais sans en reconnaître la validité,on a suivi la ligne
que défendaitle propriétaire de la Hacienda de Nombre de Jesus. Quoi
qu'il en soit, l'arpentage achevé, SimonArnaya a envoyé une lettre de
protestation sur laquelle le juge s'estprononcécomme suit:

«Sin embargodehallarmeaccidentadopaséal lugardondeelpadre
suponeel agravioeintroductionensustierrasyaunquesin eltitulosuyo
sereconociono cstarloy solohabercreidosede unfalso informequele

sirviode bastanteapoyopara desahogarsupasiony enojoy puestoen
dicho lugar seliczlarondichos viejosdonde se hallaban los antiguos
mojonesdeNombrede Jesusqueeslamismalineaqueelmedidorsiguio
ycitandoatodoslosdichosparaquedetodofuesen testigosencualquier
ocasiony evento..»
[Traduction]

«Bienque metrouvant accidenté,je mesuisrendu àl'endroit où le
père prétendait avoir été lésp ar suite d'un empiétement sur ses
terres etbien qu'ilne fût pas en possession du titre, ila reconnu qu'il
n'en était rien etqu'il s'était bsur de fausses informations pour
manifester sa colèreetson irritation et aprèsêtrearrivéet endroit,
les personnes âgées en question ont signalé où se trouvaient les
anciennes bornes de Nombre de Jesus qui étaient situéessur la ligne
mêmequ'avait suiviel'arpenteur, et j'ai citéces personnes pour être
éventuellement 1:ntenduescommetémoins ..»

Parconséquent,de 1';lvisde laChambre, l'arpentage de SanJuande Laca-
tao de 1786peut être considéré commedéfinissan dte manière exacteles
limites des deux haciendasmalgré l'attitudedu propriétaire du domaine
de Nombre de Jesus.
166. Le procès-verbal d'arpentage poursuit après le passage citéau
paragraphe 164ci-dessus :

«Y el medidor siguiendoel rumboque trajodel Noruestecuarta al
Norte tomola quebradadelAmati110lindandoa la izquierdaconlas
tierrasdenombrede Jesushastasaliraunllanoqueestaamedialadera
delcerro donde:;eencontroun mojon antiguo de nombredeJesusque
nombrande los Macuylisguas y siguio tirandohasta la cumbrede un
cerroaltopicudoquenombranelCerroGrandequeenfrentaconlamon-
taliadeQuepuredelquesefue bajandopormontaiiahastaelasientode
elladonde esta irnderrumbecoloradoy siguibsobreel mismo rumbo

recto a buscar trnportillo que nombrande las Lagunetas donde se
encontrootro m~jondelsitiodeNombredeJesusquetambiénsirvealas tierrasde Gualcimacasitioqueesde esta mijurisdiccion ...salioulti-
mamentea dicho Portillo llego a elconcientotreintacuerdasmedidas
linearectadeduciendoalgunap sorlasvueltasquese dieroncon lacuerda
a buscarcomoandarenaquellasfragosidades ..."
[Translation]

"And the surveyorcontinuedtowalkinthesamenorth-westquarter-
northerly direction, following the quebradadel Amatillo, leaving
on the left thelands of Nombre de Jesus until hearrived at a plateau
which ishalf-way up the hi11where an ancient marker of Nombre de
Jesus was found called the Macuylisquas marker, and he continued
stretching the rope asfaras the summit of a high, sharp-pointed hill
called Cerro Grande which is opposite the Quepure mountain.
He continueddown asfar asthe base ofthe latterwherethere isa red
fa11of rocks and proceeded in the same direction in a straight line,
searchingfor a portillocalled Las Lagunetas where another marker
of the Nombre de Jesus property was found, which also delimits the
lands of Gualcimaca, falling under myjurisdiction ...and the sur-
veyor finally arrived at this portillo,counting 130cords measured
in a straight line and subtractingseveral of them to compensate for
the bends made withtherope insearching forthe wayin these rugged
lands.. ."

The marker at Las Lagunetas is referred to as the tripoint of Nombre
de Jesus, Gualcimaca and San Juan de Lacatao, but it appears from the
1783 Gualcimaca survey cited above that in fact it was a quadripoint
where the Arcatao lands alsoterminated. (The Lacatao 1786surveyrefers
later to a Gualcima/Arcatao/San Juan de Lacatao tripoint,but this isthe
tripoint to the north of Gualcimaca, already discussed.)

167. After completing the 1786survey,the judge concerned invited the
surveyor to summarize his results, which were to be the foundation of a
plan; ifsuch plan wereprepared, itdoes not seemto havebeen attached to
the survey record. The distances and bearings recorded do not in fact
appear to produce aresult consistent with a return to the startingpoint of
the survey; the matter was at the time referred to a revising surveyor, but
no revision seems everto have taken place.

168. On the basis, therefore, of the reconstructed 1742title of Nombre
de Jesus and the 1766and 1786surveysofSanJuande Lacatao,the Cham-
ber considers that it is established that the line of the 1821 utiposside-
lisjuris in this sub-sector corresponded to the boundary between the
Nombre de Jesus and SanJuande Lacatao properties; andthat this boun-
dary ran fromthe Las Lagunetas tripoint (point H on sketch-map No.C-3

annexed) in a generally south-eastward direction to a point on the river
Amatillo or Gualcuquin. That point, which has still to be identified, co-
incided with the confluence with the river of a small quebrada,flowing tierrasde Gualcimacasitio que esde esta mijurisdiccion ..salio ulri-
mamentea dich(7Portillollegoa el conciento treintacuerdasmedidas
Iinearectadeduciendo algunasporlasvueItasquesedieronconlacuerda
a buscarcomoandarenaquellasfragosidades ..))

[Traduction]
«Et l'arpenteur a suivi la mêmedirection du nord-ouest quart-
nord, en suivant la quebradadel Arnatillo en longeant à gauche les
terres deNombi-edeJesusjusqu'à arriver à uneplaine qui setrouve à
mi-hauteur dela collineoù estplacéeuneancienneborne de Nombre
de Jesus que l'on appelle la borne des Macuylisguas et il a continué

en tirant laco~dejusqu'au sommet d'une haute colline escarpée
dénommée CerroGrande qui se trouve en face de la montagne de
Quepure, et on a continuéjusqu'au pied de celle-ci où se trouve un
prépicipe rougeâtre puis dans la mêmedirection en ligne droite en
recherchant un portilloappeléLas Lagunetasoù se trouve une autre
borne de la propriétéde Nombre de Jesus quidélimiteégalementles
terres de Gualcimacaquifaitpartie demajuridiction ..etl'arpenteur
estarrivéfinaleinentà ceportilloencomptant 130cordesmesuréesen
lignedroiteeten déduisant plusieurspour compenser lescourbesqui
ont étéfaitesvc:clacorde pour chercher lechemin dans cespassages
difficiles».

Ilestfaitmention de laborne de Las Lagunetascomme étantletripoint de
Nombre de Jesus, cle Gualcimaca et de San Juan de Lacatao, mais il
ressort du procès-ve,rbald'arpentage de Gualcimaca de 1783,citéplus
haut, qu'en fait c'étaitun quadripoint, qui marquait égalementl'une des
limites des terres'lircatao. (Par la suite,dans le procès-verbald'arpen-
tage de Lacatao de 1786,il est fait état d'unripoint Gualcimaca/Arca-
tao/San Juan de Lacatao, mais il s'agit là du tripoint situéau nord de
Gualcimaca, dont il a déjà été question.)
167. Aprèsavoir achevél'arpentage, en 1786,lejuge compétentainvité
l'arpenteur à récapi.tulerses résultats, qui devaient servir de baàeun
plan; à supposer que ce plan ait été établii,l ne semble pas qu'il ait été
annexé au procès-verbal d'arpentage. Les distances et relèvements
consignésdans ce procès-verbal ne paraissent pas, en fait, donner un
résultatqui soitcompatible avecun retour au point de départde l'arpen-
tage; à l'époque, la question fut soumise à un réarpenteur, mais il ne

semblepas qu'une revision aitjamais eu lieu.
168. En conséquence,laChambre, sefondantsur letitre reconstituéde
Nombre de Jesus cle 1742 et sur les procès-verbaux d'arpentages de
SanJuan de Lacataa de 1766et 1786,considèrecomme établiquelaligne
de l'uti possidetisju.risde 1821 dans ce sous-secteur correspondaità la
limite entre lesomaines de Nombre deJesus et de San Juan deLacatao;
et que cette limite partait duripoint de Las Lagunetas (point H sur le
croquis noC-3ci-inclus),dans unedirectiongénéralesud-estpouraboutir
à un point situésur1sr~ivièreAmatillo ouGualcuquin.Cepoint,quireste à
identifier, coïncidait avec le confluent de la rivière et d'une petiteintothe river from its right (south-western) bank, and the boundary co-
incided generally with the course of the quebrada for the last part of its
course down to the river. The boundary then followed the river Amati110
or Gualcuquin downstream to the Poza del Cajon, the point where the
next agreed sector of boundary begins.

169. In order to define more preciselythe linedescribed inthe preced-
ing paragraph, it is legitimate to have regard to the post-independence
(republican) titles granted by Honduras in the region, which, in the con-

tention of Honduras, extend as far as, and support, the line which it
claims, and which, as plotted by Honduras, are indicated on sketch-map
No. C-3annexed. These titles have already been referred to inasmuch as
someof them makeitpossible to reconstitute part ofthe lost titleof Nom-
bre de Jesus; they stillfa11to be considered fromtwo points ofview :first,
to seewhat furtherlight theymaythrow on the utipossidetisjurisline; and
secondly, in connection with a claim by Honduras of El Salvador's
acquiescence in or recognition of the frontier line claimed by Honduras.

170. The first of the two La Virtud titles (1836)defined a square area,
50 cords each way, carved out of the lands of the former Hacienda de
San Juan de Lacatao, and not purporting to be aligned with the existing
boundaries of other titles. Itsstartingpoint wasthe place called Salitreon
the river Lempa; aplace ofthat name wasmentioned inthe 1766surveyof
San Juande Lacatao, and was then said to be an estimated 60cords from

the confluence of the quebrada called Los Amates with the river Lempa
(seeparagraph 16 1above).Thisfirst LaVirtudtitle does not, inthe Cham-
ber's view,throw light on the utipossidetisjuris boundary.

171. The second La Virtud title (1838)has already been quoted above
(paragraph 159).It was apparently intended to fiIl the gap between the
first title of La Virtud (1836)and the lands of Gualcimaca; Gualcimaca
was surveyed on 23 February 1837 and the second La Virtud title
on 4-5 March 1837,the same official carrying out both surveys. It willbe
recalled (paragraph 157 above) that the Gualcimaca title records that the
Portillo de Las Lagunetas was the tripoint of Arcatao, Nombre de
Jesus and San Juan de Lacatao. The survey of thelands of La Virtud -
which, it should be recalled,were carved out of the lands of San Juande
Lacatao - did not begin fromtheold tripoint of LasLagunetas,but appar-
ently from a point 30 cords (1,204 metres) away called La Bolsa, which
was stated to have been a landmark marking the boundary of Nombre
de Jesus and San Juan de Lacatao. There is no mention of a hi11of that
name in the surveys of San Juan de Lacatao, but it will be recalled

(paragraph 159 above) that the 1742title of Nombre de Jesus was pro-
duced in 1837at La Bolsa and quoted as referring to "estecerro" - "this
hill". The description of the initial survey operations for La Virtud in quebrada,sejetant da.nsla rivièredepuissa rive droite (au sud-ouest)etla
limite coïncidait d'uriemanière généraleavecla directionde la quebrada

sur la dernière partii: de son cours en aval jusqu'à la rivière. La limite
suivait alors la rivièrernatillo ou Gualcuquin, en avaljusqu'à la Poza
delCajon,point où commence lesecteur delafrontièrequisuit etqui afait
l'objet d'un accordeiitre les Parties.
169. Afin de définiravecplus de précisionlalignedécritedans lepara-
graphe précédent,il est légitimede prendre en considération les titres
(républicains) accortléspar le Honduras dans la régionaprèsI'indépen-
dance, qui, selon les affirmations du Honduras, englobent des terres qui
s'étendent jusqu'à laligne qu'il revendique et en constituent lajustifica-
tion, et qui, selon la représentation cartographique qu'en a donnée le
Honduras, sontindiqués sur lecroquis noC-3ci-inclus.Cestitres ont déjà
été évoqués dans lam esureoùcertainsd'entre euxpermettent dereconsti-
tuer une partie du titre perdu de Nombre de Jesus; mais il resteencoreà
les examiner d'un double point de vue: premièrement, afin de voir s'ils

permettent de faire davantage la lumière sur la ligne de I'utipossidetis
juris; et deuxièmement, à propos d'une affirmation du Honduras selon
laquelle El Salvador aurait accepté ou reconnu la lignefrontière revendi-
quéepar le Honduras.
170. Lepremier des deuxtitres de LaVirtud (1836)définissaitun carré
de 50 cordes de côt6 qui avait été prélevé sur les terres de l'ancienne
Hacienda de SanJuan de Lacatao et dont leslimitesn'étaient pas présen-
tées commealignéessur des limitesexistantesd'autres titres. Le point de
départenétaitun lieildénomméSalitre,situésur larivièreLempa; ilétait
question d'un endroit portant ce nom dans le procès-verbal d'arpentage
de San Juan de Laciitao de 1766,qui le situait àquelque 60 cordes du
confluent de la quebi*adaappeléeLos Amates et de la Lempa (voir para-
graphe 161 ci-dessus).Selon la Chambre, cepremiertitre de La Virtud ne
permet pas de fairela lumièresur la frontièrede I'utipossidetisjuris.

171. Le deuxième titre de La Virtud (1838) a déjàété cité plus haut
(paragraphe 159);il semble avoir eu pour objet de combler le vide qui
subsistaitentre lesterres du premiertitre de La Virtud (1836)et celles de
Gualcimaca; Gualcimaca a été arpentéele 23 février 1837et les terres
correspondant au deuxièmetitre de La Virtud les4 et 5mars de la même
année, le mêmefonctionnaire procédant aux deux arpentages. On se
souviendra(paragraphe 157ci-dessus) que letitre de Gualcimaca précise
que le Portillo de LsrsLagunetas était le tripoint d'Arcatao, de Nombre
de Jesus et de San Jiian de Lacatao. L'arpentage des terres de La Virtud
- qui, ilya lieu de 1t:rappeler, ont été préleesr cellesde SanJuan de
Lacatao - n'est pa:; parti de l'ancien tripoint de Las Lagunetas, mais
apparemment d'un point situé à30 cordes (1204 mètres) plus loin, dit
La Bolsa, qui,selon ce qui était dit,avaitéun repère marquant la limite
entreNombre deJesiisetSan Juande Lacatao.Aucune hauteurde cenom
ne figure dans les procès-verbaux d'arpentages de San Juan de Laca-

tao, mais on se souviendra (paragraphe 159 ci-dessus) que le titre de
Nombre de Jesus de 1742a étéprésenté en1837 à La Bolsa et cité comme1837is somewhat confused, but read inthe light of the plan attached to
the title, it indicates that the surveyor proceeded for 30 cords north-west,
and reached the tripoint of Gualcimaca/Nombre de JesudLa Virtud;
hethen followedthe Gualcimaca boundary, withoutrepeating the measure-
ments made when that property had been surveyed.

172. The title of San Sebastian del Palo Verde was surveyed in August
1843,and purported to lie south-west of, and be coterminous with, the
first La Virtud title (though the commonboundary according to theplan
on the 1843title ran "N 74" W" rather than directly west-east as recorded
in the earlier title). The Nombre de Jesus title was again produced by
the Mayor of that village, and the survey was effected to take account

of it.According tothe record, the course followed from the starting point
of the 1837La Virtud survey (Le.,La Bolsa), was "S 79" E; at 50 cords
(2,075metres) distance, the survey reached "the junction of a small que-
bradacalled Lajas with the river Amatio, ajunction which is also known
as Posa del Cajon".

"Deaquise tom6elrumbodelSud setentay nuevegradosal Estey
bajandode este Cerrosepasopor unportezuelitoque menciona larefe-
rida medidadel NombredeJesus,cuyas tierrasquedana la derechay
las quese midena la izquierda;por ultimollegamosa lajunta de una
quebraditaque llaman de Lajas con elrio del Amatio, a cuyajunta
llaman tambienla posa del Cajon . . Hasta este lugarse cuentan
cincuentacuerdasque espresaeltitulodelNombredeJesus."
[Translation]

"As from that spot, weproceeded due S79" Eand going down that
hill, wewent by a smallpass which ismentioned inthe said surveyof
Nombre de Jesus, the lands of which areto be foundto the right and
the ones being measured totheleft; lastly, we arrived at the junction
of a small quebradacalled Lajas with the river del Amatio, ajunction
which is also known as Posa del Cajon ...up to that spot, 50 cords
were counted, as stated in the title-deed of Nombre de Jesus."

173. The picture which emerges from these various titles is that the
boundary ofthe Nombre de Jesus title ran from LasLagunetas to LaBolsa
(a distance variously estimated at 30cords or60cords), from LaBolsato a
quebrada,then called Lajas, which flowed, from the right(southern) side,
into the river Gualcuquin or Amatillo, and followed the last part of that
quebradato the river,the distance from La Bolsabeing some 50cords.The
boundary then followed the river downstream to its confluence with the
Lempa. There is however some discrepancy of distance as regards this
part of theboundary :according to the 1766survey of San Juan de Laca-
tao, the distancefrom the "ford ofthe quebradacalled Los Arnates" to theseréféranta «esteceipro» - a «cettehauteur)). La description des opéra-
tions initiales'arpeiitage effectuées àLa Virtud en 1837est quelque peu
confuse mais,si on la lit en s'aidant du planjoint au titre, elleindique que
l'arpenteur aparcoum une distance de 30cordes au nord-ouest eta atteint
le tripoint de Gualciinaca/Nombre de JesudLa Virtud; il a ensuite suivi
la limite de Gualcimaca, sans répéterles mesures faites lorsque le

domaine avaitété arpenté.
172. Lesterrescorrespondant au titre de San Sebastiandel Palo Verde
ontétéarpentées enaoût 1843,etellesétaientcenséesêtresituée au sud-
ouest de cellesdu premiertitre de LaVirtud, etenêtremitoyennes(encore
que, selon le plan fi1;urant sur le titre de 1843,l'orientation de la limite
mitoyenne fût indiquéecomme étant«N 74" O»,et non pas tout simple-
mentouest-est comme dans letitreantérieur).Letitre de Nombre de Jesus
a une fois de plus étéprésenté par le maire de cevillage,et on a procédéa
l'arpentage en tenarit compte de ce document. Selon le procès-verbal,
l'orientation suivie depuis le point de départde l'arpentage de La Virtud
de 1837 (c'est-à-diri: La Bolsa) a été « S 79" En; a une distance de
50 cordes (2075 mètr,es),les arpenteurs sont arrivés«à lajonction d'une
petite quebradaappeléeLas Lajas et de la rivièreAmatio,jonction qui est

égalementappelée la Posa del Cajon »:
«De aquise tomoelrumbodelSudsetentay nuevegradosal Estey
bajandode este .Cerrsepasopor unportezuelitoque menciona larefe-

rida medidadel NombredeJesus,cuyas tierrasquedana la derechay
lasquese midefi' a la izquierda;porultimollegamosa lajunta de una
quebraditaque llamande Lajas con elrio delAmatio, a cuyajunta
llaman tambienla posa del Cajon ..Hasta este lugar se cuentan
cincuentacuerdtuque espresaeltitulodelNombredeJesus. ))
[Traduction]

«A partir d'ic:i,on apris ladirection S79" Eet en descendant cette
colline on a suiviun petit passage que mentionne ledit arpentage de
Nombre deJesiis,dont lesterres setrouvent à droite et cellesquisont
arpentées a gauche; nous sommes enfin arrivésa la jonction d'une
petitequebradaappeléeLajasavecla rivièredel Amatio,jonction qui
est égalementappeléela Posa del Cajon ...jusqu'à cet endroit, on a
compté50 cord'rs,d'aprèsletitre de Nombre de Jesus. ))

173. Il ressort de (:esdiverstitresquela limite desterrescorrespondant
au titre de Nombre tle Jesus s'étendait depuisLas Lagunetas àLa Bolsa
(unedistance évalué(e:ntre 30et60cordes), a partir de La Bolsarejoignait
une quebrada,appelée alors Lajas, qui se jetait, depuis la droite (vers
le sud), dans la rivière Gualcuquin ou Amatillo, et suivait la dernière
partiede cette quebradajusqu'à la rivière,la distance àpartir de La Bolsa
étantd'une cinquantaine de cordes. Puis la limitesuivaitla rivièreen aval
jusqu'à son confluerit avecla Lempa. Toutefois, les calculs de la distance
qui correspond àcettepartiede la limitene concordent pas :selonl'arpen-
tage de San Juan dt: Lacatao de 1766,la distance depuis le «guéde laconfluence with the river Lempa was estimated at 31cords (1,286metres),
and from there to the confluence ofthe Lempa and Mocal rivers 304cords
(12,616metres).The 1786survey arrived at Las Lagunetas after 130cords,
but itisnotentirelyclearwhere the measurement started; ifitwasfromthe
Gualcuquin/Lempa confluence, then deducting the 100cords between
Las Lagunetas and the river,this leaves only 20cords (820metres) forthe
distance between that confluence and the point where the survey left the
river. What is clear isthat the 1786survey records 120cords from thecon-
fluence of the Lempa and the Mocal to the confluence with the quebrada,
far lessthan the 304cords for thisdistance inthe 1766survey.The distance
between Las Lagunetas and the confluence oftheGualcuquin and Lempa
rivers is, according to modern maps, some 7,000 metres over a straight

line; and, as seen above, the position of Las Lagunetas is derived from,
interalia,distances from the Cerro El Caracol above the village of Arca-
tao, one of the places referred to in the various ancient titles which, in the
view of the Chamber, are clearly identifiable (see paragraph 155above).

174. The republican titles of La Virtud and San Sebastian del Palo
Verde are only of assistanceforthe boundary between Las Lagunetas and
the river Gualcuquin; they give no indication of how much of the river
Gualcuquin formed the Nombre de Jesus boundary further downstream.
Hondurashas drawn attention to the reference tothe "Posa del Cajon" as
the south-eastern limitofthe title of San Sebastian del Palo Verde,and has
pointed out that the eastern limit of the present disputed sector, Le.,the
starting point of the next agreed sector to the east, is called the Poza
del Cajon (1980 General Treaty of Peace, Article 16, Fourth Section).
However if it is assumed that this latter point (which does not, inciden-
tally, appear fromthe maps to be thejunction of any Streamor ravine with
the river Gualcuquin-Amatillo) isthe same place as that referred to in the

title of San Sebastian del Pa10Verde, the result is further cartographical
inconsistencies. If the - fairly precise - distances and bearings in the
re~ublican titles of San Sebastian del Palo Verde. La Virtud. and Gualci-
maca are used to plot these titles on themap, beginning fromthe terminal
point ofthe disputed sector described asthe Pozadel Cajon,the result isto
place Gualcimaca at such aconsiderable distance to the south oftheCerro
ElCaracol above the village ofArcatao as to be quite inconsistent withthe
various other relevant titles, even in Honduras's interpretation of them.
The Chamber therefore considers that the more reasonable conclusion is
that the Poza del Cajon referred to in the 1843title of San Sebastian
del Palo Verdeisnot thepoint identified bythat name in 1980asthe termi-
nal point of the present disputed sector; and that there appearsto be no
reasonableexplanation forthe discrepancies in distances travelled along
the riverGualcuquin-Amati110sothat thepointcannot be taken into con-
sideration.quebradaappeléeLc~sAmates »jusqu'au confluent avec la Lempa a été
évaluée à 31cordes ( 1286mètres),etde làjusqu'au confluent de la Lempa
et du Mocal à 304 cordes (12 616 mètres). Les arpenteurs parvinrent à
Las Lagunetas après avoir parcouru une distance de 130cordes,mais on
ne saitpas exactemeritoù lesmesures ont commencé;siellesont étéfaites

à partir du c0nfluen.t du Gualcuquin et de la Lempa, en déduisant les
100cordesentre Las Lagunetasetla rivière,la distanceentre ceconfluent
et le dernier pointdu levésur la rivière ne serait alors que de 20 cordes
(820mètres).Ce qui est certain c'estque le procès-verbal d'arpentage de
1786indique que la distance entre leconfluent de la Lempa etdu Mocal et
leconfluentavec la quebradaestde 120cordes,soit une distancebieninfé-
rieure aux 304 cordes que retient l'arpentage de 1766.La distance entre
Las Lagunetaset le confluent du Gualcuquin et de la Lempaest,d'après
lescartesmodernes, dequelque 7000mètresen lignedroite; et,commeon
l'avuplus haut, laposition de LasLagunetasestcalculéenotamment à par-
tir des distancesdepuis le Cerro El Caracol, au-dessus du village d'Ar-
catao, un des endroits cités dans les diverstitresanciens que la Chambre
estime clairement id1:ntifiables(voirparagraphe 155ci-dessus).
174. Les titresé~lublicainsde La Virtud et de San Sebastian del Pa10
Verde ne sont utiles quepour déterminerla limite entre Las Lagunetas et

le Gualcuquin; ils rie donnent aucune indication sur la longueur de la
partie du Gualcuquin qui formait la limite de Nombre de Jesus plus loin
en aval. Le Honduriis a fait observer que la mention aPosa del Cajon »
désignaitla limitesud-estdesterrescorrespondant au titre de San Sebas-
tian del Pa10Verde, et que le point limite est du secteur en litige examiné
ici, c'est-à-dire leiint de départvers l'est du secteur suivant qui a fait
l'objet d'un accord t:ntre les Parties, s'appelle Poza del Cajon (article 16
du traité générad l e paix de 1980,quatrième secteur).Toutefois, si l'on
prend pour hypothèse que ce dernier point (qui,incidemment, à enjuger
d'après lescartes,n'apparaît pas comme étantlajonction d'un torrent ou
d'un ravin et de la rivièreGualcuquin-Amatillo)estle mêmeendroit que
celuidont ilestquestion dans letitre de SanSebastiandelPalo Verde,ilen
résultede nouvelles8contradictions sur le plan cartographique. Si l'on
retient lesdistances i:trelèvement- assezprécis - qui figurent dans les

titres républicains de San Sebastian del Pa10Verde, de La Virtud et de
Gualcimaca afinde reporter sur la carte l'emplacement desterres corres-
pondant à ces titres, en commençant par le point terminal du secteur en
litige, décritcomme étantla Poza del Cajon, on aboutit àplacer Gualci-
maca siausuddu Cerro ElCaracol,au-dessusdu villaged'Arcatao, que sa
position ne correspandrait plus dutout auxdiversautrestitrespertinents,
mêmeselon l'interprétation qu'endonne le Honduras. En conséquence,
selon la Chambre, la conclusion la plus raisonnable est que la Poza
del Cajon, mentionnée dans le titre de San Sebastian del Pa10Verde de
1843,n'estpas lepoint ainsidénomméen 1980qui estlepointterminal du
secteur en litigexaminéici; et que lesécartsdanslesdistancesparcourues
lelongdelarivière G-ualcuquin-Arnatillonesemblentavoiraucune explica-
tion raisonnable, de sorte qu'il nepeut pas être tenu comptede ce point. 175. The direction from Las Lagunetas to La Bolsa, according to the
1838La Virtud title, is generally south-east (the reciprocal of the north-
Westdirection taken on the first legof the survey). Boththe LaVirtud title
and the title of San Sebastian delPa10Verde have contemporary sketch-
plans attached, and by comparing these it is possible to deduce fromthe
precise bearings of the San Sebastian title that the line Las Lagunetas-
La Bolsa lay on a bearing of approximately 132".Taking intoaccountthe
magnetic variation in the region at the time of some 7" E (cf. para-
graph 117above), this is equal to 139"true. On that approximatebearing
from Las Lagunetas (point H on sketch-map No. C-4 annexed), and at a
distance of 900 metres (21.5 cords),there is a hi11marked on the maps as
some 848metres high (point 1on sketch-map No. C-4).If fromthis hiIlthe
bearing of the south-western boundary of San Sebastian del Pa10Verde
(S 79" E, i.e., 10"magnetic; 108"true) is then followed for 2,490metres
(60cords), the line arrives at a quebrada marked on both Parties' maps as
thecombination of the quebrada La Montafiita and the quebrada de Leon
which merges with the upper waters of the RioGualcuquin or Amatillo at
point J on sketch-map No. C-4. On this basis, the Chamber considers it a
reasonable conclusion thatthe hi11in question istheone called La Bolsain

the 1837survey,andthat thequebradain question isthat of Lajas,and that
the linejust indicated is the courseof the 1821boundary between Nom-
bre de Jesus and San Juan de Lacatao, and thus the uti possidetisjuris
line, which then continues to follow the course of the Rio Gualcuquin-
Amatillo downstream tothe endpoint of the disputed sector.

176. The Chamber has found that the boundary of the uti possi-

detisjuris in this part of the third sector can be determined by reference
to, interalia, the republican titles of LaVirtud and San Sebastian del Pa10
Verde, and the line found by the Chamber isthus consistent with what the
Chamber regards asthe correctgeographical location ofthose titles. Since
the Honduran claim that a boundary line following the limits of those
titles had beenrecognized, oracquiescedin, by ElSalvador in 1884,would
lead to exactly the same result, there is no need for the Chamber to
examine that contention.

177. Havingcompleted itssurveyofthe 1821utipossidetisjurisposition

based on the various titles produced, the Chamber has now to examine the
claims made in the whole of this third sector of the land boundary on the
basis of effectivitésI.n its Memorial, El Salvadorasserted that itsjurisdic-
tion in this sector of the frontier 175. Selon letitre de La Virtud de 1838,de Las Lagunetas àLa Bolsa,
d'une manièregénéralec ,'estla direction suct-éstqui aétésuivie(l'orien-
tation inverse de la directionrdrLouestsuivie sur le premier segment de
l'arpentage). Des crctquisde l'époque sont annexés àla fois au titre de
LaVirtud et à celuide SanSebastian del Pa10Verde,eten lescomparant il
est possible de déduire desrelèvements précisdu titre de San Sebastian

que la direction de1,iligne Las Lagunetas-La Bolsa est d'environ 132".
Etant donnéquelavariation magnétiquedans larégionàl'époque étaid te
quelque 7" est(cf.paragraphe 1 17ci-dessus),celacorrespond à139"vrai.
En suivant cette orientation approximative à partir de Las Lagunetas
(point H sur le croqiiis noC-4 ci-inclus),àeune distance de 900 mètres
(21,5 cordes), on trouve une colline d'environ 848 mètres de hauteur
d'aprèsles cartes (point1 sur le croquis noC-4). Siàpartir de cette col-
line on suit alors la direction de la limite sud-ouest de San Sebastian
del Pa10 Verde (S '79" E, soit 101" magnétique; 108" vrai) pendant
2490mètres(60 cordes),la ligne aboutit àune quebrada désignéesur les
cartesdesdeux Parties comme lajonction de la quebrada La Montafiita et
de laquebrada de Letin,quisejette dansla partie supérieuredu Rio Gual-
cuquin ou Amatillo au point J sur le croquis noC-4. En conséquence,la
Chambre considère pouvoir raisonnablement tirer la conclusion que la

hauteur en questioil est celle que le procès-verbal de 1837 appelle
La Bolsa, que la quelbradaen question est Las Lajas, et que la ligne qui
vient d'être indiquéestletracéde lalimitede 1821entreNombre de Jesus
et San Juan de Lacaiao,et donc la ligne de l'utipossidetisjuris, qui conti-
nue à suivre le cours du Rio Gualcuquin-Amati110en avaljusqu'au point
terminal du secteurt:nlitige.

176. La Chambre est parvenue à la conclusion que la limite de l'uti
possidetisjurisdans cette partie du troisièmesecteurpeut êtredéterminée
en se référant, entn: autres, aux titres républicainsde La Virtud et de
San Sebastiandel PzrloVerde, et la ligne ainsidéterminéepar la Chambre
concorde avec ce clu'elle considère être l'emplacement géographique
exact des terres correspondant à ces titres. Comme la prétention du
Honduras selon laqiielle El Salvador a,en 1884,reconnu une lignededéli-
mitationsuivant les'limitesesdits titresou ya acquiescéconduirait exac-
tement au mêmeri:sultat, la Chambre n'a pas besoin d'examiner cet
argument.

177. Ayant ainsi achevéson analyse de ce qu'étaitla situation de l'uti
possidetisjuris de1&21sur la base des diverstitres produits, la Chambre
doit maintenant exiiminer, pour l'ensemble du troisième secteur de la
frontière terrestre, les prétentions formuléessur la base des effectivités.
Dans son mémoire,El Salvador a affirméque son autoritésur ce secteur
de la frontière "is confirmed by the exercisetherein of civiljurisdiction, such asthe
registration of titles to land in the Property Registry, the grant of
Municipal Titlesto persons in possession, andthe registrationof the
Births, Deaths and Marriages of the Inhabitants, as wellas the regis-
tration ofthe Municipal and PresidentialElections carriedout inthis
area".

Included in the Memorial is a map showing the "Human Settlements in
the Non-Delimited Zones", relating to this sector; and annexed to that
pleading is a number of birth and death certificates. The major claim of
this kind is El Salvador'sassertion ofthe exercise of effectivejurisdiction

over the area to the north and Westof the Arcatao title, asfar north asthe
point 14"09'49" N, 88O47'55" W (point C on sketch-map No. C-1
annexed). Inthis area, indeed, the effectivitésasserted are the solebasis of
El Salvador's claim, since it did not dispute that the colonial land-titles
produced by Honduras were issued following surveys by the authorities
of the province of Gracias a Dios. The only evidence adduced by El Sal-
vador which relates to an alleged settlement in this north-western area
consists of five birth certificates and one death certificate, registered in
the Salvadorian settlement of Arcatao, concerning births and a death
occurring in the "canton Zazalapa". The dates of the certificates range
from 30January 1977to 7 Febmary 1985;these are insufficient tosupport
a claimto "long-term exerciseof effectivejurisdiction". The Chamber has
noted the observations made on behalf of El Salvador as to the difficult-
ies, in this area in particular, in collecting evidence of effectivités,but as
indicated above (paragraphs 64-65),does not consider that they affect the
conclusions to be drawn.

178. As regards the area to the east of the Arcatao title, a number of
similarcertificates hasbeen produced referringtoa birth and anumber of
deaths in the valley or canton of Los Filos, to be identified, according to
the map in the Salvadorian Memorial, with the settlement in the valleyto
the south of the Cerro El Caraco1and the Cerro El Sapo. These range in
date from 25October 1910to 20June 1919.No explanation isgivenofthe
absence of any records of registration prior to 1910or since 1919.Further
certificates have been produced of four births in the canton of Gualci-
maca on dates rangingfrom 3January 1977to 25June 1985.The Chamber
isunable to regard these two sets ofcertificatesas amounting to sufficient
evidence of the exercise of effectivejurisdiction in the area in question.

179. Mention should also be made of further evidence of effectivités
offered by El Salvador in its Counter-Memorial. It is there claimed that
El Salvadorhas during a considerableperiod of time exercised military «est confirmée par l'exercice d'une compétence civile, comme
l'enregistrement des titres fonciers au cadastre, l'octroi de titres
communaux à des personnes jouissant d'une possession,et la tenue

du registre d'étatcivildeshabitants, ainsique par lesprocès-verbaux
desélectionsmunicipales et présidentiellesquiont eu lieu dans cette
région ».

Lemémoirecomprend unecarte qui, pour cesecteur, indique les établis-
sementshumains des zones non délimitées ));et en annexes à cette pièce
de procédure figurentun certain nombre de certificats de naissance et de
décès.La principal(: revendication de cette nature est l'affirmation
d'El Salvador relativt: l'exercicede l'autoritéeffectivesur la zonesituée
au nord et à l'ouest des terres du titre d'Arcatao, en direction du nord
jusqu'au point 14"09'49" N, 88"47'55" O (point C sur la croquis noC-1
ci-inclus). Dans cette zone, les effectivitésalléguéessonten fait la seule

base delarevendicationd'El Salvador,car celui-cin'a pascontestéque les
titresfoncierscoloniauxprésentéspar le Honduras avaient été délivrés à
la suited'arpentages effectuéspar les autoritésde la province de Gracias
a Dios. Leseulélémentde preuveproduit par El Salvadorqui aittrait à un
établissement humain, dont laprésenceestalléguée dans cettezone nord-
ouest, consiste en cinq certificats de naissance et un certificat de décès,
dressésdans la locali.tésalvadorienne d'Arcatao et portant sur des nais-
sances et un décèssurvenusdans le (canton de Zazalapa ».Lesdates des
certificats s'échelonnent entre le 30janvier 1977et le 7 février1985;ils
sont insuffisants pour corroborer l'affirmation selon laquelle «une
compétence territoriale effective s'est exercée pendant une longue
période)).La Chambre a pris note des observations formulées au nom

d'ElSalvador au sujetdesdifficultésrencontrées,dans cettezone enparti-
culier, pour rassemblerdes preuves des effectivités,mais,comme elle l'a
indiqué plushaut (piiragraphes 64-65),elle ne considère pas qu'elles ont
une incidence sur les conclusions qu'il convient de tirer.
178. Quant àla zone située àl'estdesterres du titre d'Arcatao, il a été
fait état d'un certain nombre de certificats analogues,relatifsune nais-
sanceet àplusieurs clécèssurvenus dans la valléeou cantonde Los Filos,
qu'ilyalieud'identif'ier,selonlacarte incluse dans lemémoired'El Salva-
dor, avecla localitésituéedans la valléeau sud du Cerro El Caraco1et du
Cerro El Sapo.Cescertificats s'échelonnent entre le 25octobre 1910et le
20juin 1919.Aucune:explication n'estfournie sur l'absence de toutetrace
d'enregistrement avant 1910ou depuis 1919.D'autres certificats ont été

présentés, qui font ktat de quatre naissances dans le canton de Gualci-
maca entre le 3janvier 1977et le 25juin 1985.La Chambre ne peut consi-
dérer ces deux séries de certificats comme constituant une preuve
suffisante de l'exercice d'une juridiction effective dans la zone en ques-
tion.
179. Ily a lieu de signaler égalementd'autres élémentsde preuve des
effectivitésqui ont été fournispar El Salvador dans son contre-mémoire.
11est affirmédans cettepiècede procédure que,pendant une très longuejurisdiction over (interalia)the sector now being examined. Reference is
made to the Rural Military Postsassigned to each canton, each of which
"has, amongst its other duties and powers, that of controlling, defending
and patrolling the canton in question". The evidence offered in this
respect is theforma1records of the personnel of the Rural Military Posts
and Field Patrols, covering the period from 1922to 1964; in the sector
now in question, these relate tothecantons of LosFilos,Gualcimaca, Qui-
pura, Hacienda Vieja, and Plazuelas. However, there is nothing to indi-
cate where precisely those Posts were established in relation to the
disputedboundary, nor what effectiveformthe militaryjurisdiction took.
Accordingly, the Chamber cannot regard this material as sufficient to

displace the conclusion it has arrived at above as to the position of the
boundary.

180. Turning now to the evidence of effectivitéssubmitted by Hondu-
ras,there isfirstsomeevidence ofdiplomatic correspondence, and in par-
ticular aformal requestby El Salvadorfor extradition of alleged malefac-
tors residing in a place called "La Vecina, jurisdiction of the town of
La Virtud, Department of Gracias" in Honduras. La Vecinais shown on
the maps ofboth Partiesasa villagenearthe headwaters of the river Gual-
cuquin or Arnatillo.Secondly, considerable material was presented as an
annex to the Honduran Reply to show that Honduras also can rely on
arguments of a human kind, that there are "human settlements" of Hon-
duran nationals in the disputed areas in al1six sectors, and that various
judicial and otherauthorities of Honduras haveexercised and areexercis-
ingtheir functions inthose areas. Sofaras the present sector isconcemed,
Honduras has presented material under ten headings :(i) criminal pro-
ceedings; (ii) police or security; (iii) appointment of Deputy Mayors;
(iv)public education; (v)payment of salaries of employees and remuner-

ation to public officials; (vi) land concessions; (vii) transfer or sale of
immovable property; (viii) birth certificates; (ix) death certificates;
(x)miscellaneous. These relate to between 30and 40 localities, identified
simply by the name of the village or place. No map has been supplied to
showthe geographical position of these places; comparison of Honduran
and Salvadorianmaps shows inconsistency in the naming and placing of
villages; and in some cases there appear to be two villages of the same
name indifferent parts of the area. A few do not appeartobe marked on
any map.

181. So far as can be established on the information available to the
Chamber, only one ofthe villagesto whichthe Honduran evidencerelates
lies wholly on the El Salvador side of the boundary line defined by the
Chamber inthissector :thevillageofElPalmito,which issituated south of
the riverGualcuquin or Amatillo,which here formsthe boundary, asindi-période,El Salvador aexercél'autorité militairenotammentsur lesecteur
examinéici. Il y estfait mention des postes militairesruraux établis dans
chaque canton, dont chacun a «parmi d'autres obligations et pouvoirs
[celui][d']exerce[r]notamment un contrôlesurledit canton, [d']assure[r]sa
défenseet [d']yeffectiie[r]despatrouilles ».L'élémendte preuvesoumis à
cet égardest constitui:par lesétatsnominatifsdu personnel despostesou
détachements militaires ruraux pour la période allant de 1922 a 1964;

pour ce qui est du sec:teuractuellementexaminé, ces états concernentles
cantons de Los Filos,Gualcimaca, Quipura, Hacienda Viejaet Plazuelas.
Toutefois,rien n'indique a quelendroit précis,en cequi concernela fron-
tièreenlitige,cespostesétaientétablis,nisousquelleforme s'esteffective-
ment exercéel'autorité militaire. En conséquence, la Chambre ne peut
considérer cette do<:umentation comme suffisante pour invalider la
conclusion àlaquelle elle est parvenue quantà l'emplacement de la fron-
tière.
180. A propos des preuvesdeseffectivitésfourniespar leHonduras, on
trouvetout d'abord quelques élémentsde correspondance diplomatique,
etenparticulier une demande officielleprésentéepar ElSalvadorconcer-
nant l'extradition da malfaiteurs présumés résidantdans une localité
appelée «La Vecina,juridiction de la ville de La Virtud, départementde
Gracias » au Honduras. La Vecina est représentée surlescartes des deux

Parties comme étant un villagesituéa proximitéde lasource du RioGual-
cuquin ou Amatillo. 13euxièmement,uneabondante documentation a été
fourniedans une annexe àla répliqueduHonduraspour démontrerque le
Honduras peut aussi s'appuyer surdesargumentsd'ordre humain, qu'ily
a «des établissementshumains »ou vivent desressortissants honduriens
dans les zones en litige de tous les six secteurs, et que diverses autorités
judiciairesetautres du Hondurasont exercéetexercentencoreleursfonc-
tions dans ces régions.En ce qui concerne le secteur ici considéré,le
Honduras a présenti:des documents sous 10rubriques :i) procès crimi-
nels; ii) policeou sécurité;iii) nomination de maires adjoints; iv)éduca-
tion publique; v) versement des salaires aux employés et rémunération
desfonctionnaires; vi)attributionsdeterres; vii)transmission ou vente de
biens immobiliers; viii) certificats de naissance; ix) certificats de décès;
x) divers.Ces documents portent sur trente a quarante localités,identi-
fiées simplement par le nom du village ou du lieu. Aucune carte n'a été

fournie pour indiquer la position géographique de ceslieux; une compa-
raison des carteshonduriennes et salvadoriennesmontre que lesnoms et
les emplacements des villages ne correspondent souvent pas; et, dans
certains cas, on constate que deux villages portent le même nom dans
différentesparties de la zone.Un certain nombre d'entre eux ne figurent,
semble-t-i1,sur aucune carte.
181. Les renseignements dont dispose la Chambre lui permettent
seulement de constater qu'un seul des villages auxquels se rapportent les
élémentsde preuve du Honduras est situé entièrementdu côté salvado-
rien de la lignefrontière définiepar la Chambre dans ce secteur: il s'agit
du village d'El Palinito, qui se trouve au sud du Rio Gualcuquin oucatedinparagraph 175above. Part of the villageof El Arnatillo mayalso
liesouth oftheriver;themapsare not clear onthis,but theHonduran map
places the name and the buildings to which it refers north of the river.
According to the Honduran map, the village or settlement of El Palmito
lies to thesouth of the river, and just to the south-east of the confluence
with a quebradawhich the Chamber regards as marking the point where
theboundary beginsto followthe river.The El Salvador map showssome
scattered buildings on this site,butdoes not givethe name El Palmito (or
anyother name) to a settlementthere. The evidence produced by Hondu-
ras consists of 12 birth registrations, with dates between May 1909
and August 1946;curiously enough, none ofthenumerousdeath registra-
tions produced by Honduras givesEl Palmitoasplaceof death. No expla-

nation has been given for the limitation of the records to the period
1909-1946. Sincethe lastrecord isfromsome45yearsago, itappears likely
that the settlement of El Palmito either has ceased to exist, or has become
part of an administrative division with a different name. Al1in all, the
Chamber does not in any event seehere sufficient evidence of effectivités
by Honduras in an area clearly shown to be on the El Salvador side of
the boundary line to justify theChamber in doubting the validity ofthat
boundary as representing the utipossidetisjuris line.

182. In viewof the Chamber's rejection of the claim of El Salvador to
the area to the north-west of this sector based on effectivitési,t becom.
necessary to revert to the question of the precise position of thetipossi-
detisjuris line in this region. The Chamber has accepted (paragraph 131
above) that theboundary here followsthesouthernboundary of the titles
of SanJuan El Chapulin and Concepcion de las Cuevas; however, it sees
nojustification forthe interpretation ofthese titles asproducing astraight
linefromthe Pacacioboundary marker totheconfluenceof theGualsinga
and the Sazalapa. Anelementto betaken into consideration isthe follow-
ing passage in the 1766survey record of San Juan El Chapulin. The sur-
veyor was travellinggenerallyeastwards, and had established a boundary
marker with the lands of Guarita to the north.

"...y encontramosconunserrograndequenopudiendosepasarconla
cuerdapor Iofragoso se tanteoa ojotreinta cuerdasasta la cumbrede
dicho serroy alli allamosa BisenteLopesconsu tituloel quedeclara
llegarasta dicha cumbrelas tierrasdelsitiode lasCuevas y quedopor
mojonde unasy otras tierrasy mudandode rumbopara el surpor la
cuchillade dicho serrocuiacuchillaesraflade estajurisdiccion y de la
San Salvador se tendiolaquerda asta llegara unserritopicudodondeAmatillo, et qui fonne ici la frontière, comme il est indiqué au para-
graphe 175ci-dessus. Une partie du village d'El Amatillo est peut-être
également situéeau Sudde la rivière; les cartes ne sont pas clairàsce
sujet,mais celledu Honduras place lenom etlesbâtiments quiy sontindi-
quésau nord de la rivière.Seloncette cartedu Honduras, le village ou la
localitéd'El Palmito se trouve au sud de la rivière,etjuste au sud-est du

confluentavec une qirebradaque laChambreconsidèrecommemarquant
le point où la frontière commenceà suivre la rivière.La carte d'El Salva-
dor représente quelquesbâtiments épars à cet endroit, mais ne donne pas
le nom d'El Palmito (ou un autre) àune localitésituéeà cet endroit. Les
éléments de preuveavancéspar le Honduras comprennent douze actes de
naissance, portant des dates s'échelonnant entremai 1909et août 1946;
assez curieusement, ;aucundes nombreux actes de décèsprésentés palre
Honduras n'indique ElPalmito comme lieude décèsA . ucuneexplication
n'aété donnéepourjustifier que lesdocumentsd'étatcivilselimitent àla
période 1909-1946.Comme le dernier document remonte à quelque
quarante-cinq ans, il sembleprobable que la localité d'El Palmito soit a
cessé d'exister,soit fait maintenant partie d'une subdivisionadministra-
tive qui porte unautre nom. Toutbien considéré,la Chambrene voit pas
en tout état de cause de preuves suffisantes d'effectivitésdu Honduras

dans une zone dont il a été clairement établiqu'elle était situéedu côté
salvadorien de la ligne frontièrepour qu'elle puisse douter de la validité
de cettefrontière en ce qu'elle représentela ligne deutipossidetisjuris.

182. La Chambre ayant rejeté, en ce qui concerne la zone située au
nord-ouest du secteur examiné ici, la prétention qu'El Salvador fonde

sur des effectivités, est dès lors nécessairede revenàla question de la
position précisede la ligne del'utipossidetis jurisdans cette région.La
Chambre a admis (paragraphe 131 ci-dessus) que la frontière suit la
limite sud desterres comprises dans lestitres de San Juan El Chapulin et
de Concepcion de las Cuevas; toutefois, elle ne voit pas de justification
à une interprétation de ces titres qui permettrait de tracer une ligne
droite entre la bornt: du Pacacio et le confluent de la Gualsinga et de la
Sazalapa. Parmi les éléments àprendre en considération figure le pas-
sage ci-après du procès-verbald'arpentage de San Juan El Chapulin de
1766.L'arpenteur sedéplaçait d'une manièregénéralv eersl'est, etilavait
fixéune borne àla limite desterres deGuarita,au nord:

«..y encontramlos conunserro grande quenopudiendosepasarconla
cuerdapor 10frtzgosose tanteoa ojo treinta cuerdasasta la cumbrede
dichoserro y al,!iallamos aBisenteLopesconsu tituloel quedeclara
llegarasta dichtzcumbrelas tierrasdel sitiode las Cuevasy quedopor
mojonde unas ,votras tierrasy mudandode rumbopara elsurpor la
cuchilladedich,?serrocuiacuchillaesrallade estajurisdicciony de la
San Salvador st?tendiolaquerdaasta llegaraunserritopicudodonde allamosa ïlario Cordovaconsutituloelque [illegible]asta dichoserito
y asta alli ubosinquentacincocuerdas,y mudando de rumbopara el
ponientepor una quebradade montese llegoal rrichuelode Capasioy
caminandoaguasabajo asfa lajunta con elriograndede Sumpulcuia
junta se diopor mojon y uboasta alliquarentacuerdas ..."
[Translation]
".. .and we encountered a large hill which was so rugged that we
could not pass through it with the cord and a visual estimate of
30cords was made up to the top of the hill and there we met Bisente
Lopez with his title-deed and he stated that the lands of the place
called Las Cuevas went up to the summit and it remained asa boun-
dary-markerforthe two lands, and changing to asoutherly direction
via the crest of theid hill, which crest istheboundary between this
jurisdiction and that of San Salvador, we took cord measurements
until wearrived at a sharp-pointed hillwhere wemet Mario Cordova
withhistitle-deed, which[illegible]upto a small hill,making 55cords
and changing to a westerly direction we arrived by a quebrada de
monteat the Capasio stream which wefollowed down to thejunction
withthe largeriver Sumpul, whichjunction wastaken asa boundary-
mark and upto there there were 40cords ..."

183. The 1719surveyof Concepcion de las Cuevas refers to a quebrada
called La Puerta, which marked the boundary with a place called
Santa Lucia ("..dichaquebradadelapuertaSiruedemojonaesteCitio,y al
Sitio llamado Santa Lucia . .' y .nduras attaches importance to this
since the lands of Santa Lucia were within the jurisdiction of San Sal-
vador. On a map annexed to the Honduras Memorial, the position of this
quebradaisindicated, its confluence with the river Gualsinga(point Z on
sketch-map No. C-1annexed) being, according to Honduras, a common
point with the 1741title of Hacienda de Sazalapa.

184. Itis not easy to identify the features mentioned in the titles of
San Juan de Chapulin and Concepcion de las Cuevas. Nor, it may be
remarked in passing, do such republican titles as have been produced
throw light on the matter. However, the reference in the San Juan de Cha-
pulin title to the "crest of the said hill" ("cuchillade dichoserro")at this
point in the survey as the boundary with the province of San Salvador
indicates, in the Chamber's view, that the latter province must have ex-
tended further north than the straight line Westto east advanced by Hon-
duras. Taking the titles produced into account, the Chamber considers
that the most likely course of the boundary was as follows (illustrated
on sketch-map No. C-5 annexed). From the Pacacio boundary marker,
indicated as point A on sketch-map No. C-1 and sketch-map No. C-5
annexed, along the Rio Pacacioupstream to the point(point Bon sketch-
map No. C-5),Westof the Cerro Tecolate or Los Tecolates,where a que- allamos a YlarioCordovaconsutituloelque[illisible]astadichoserito
y asta alli ubosinquentacincocuerdas,y mudandode rumbopara el
ponientepor una quebradade monteseIlegoalrrichuelode Capasioy
caminandoagua:;abajoasta lajunta conelriograndede Sumpulcuia
junta se diopornrojbny uboastaalliquarentacuerda ..))

[Traduction]
« ..nous sommesarrivéssur unegrandecollineoù ilnenous apasété
possible de passer avec la corde car le terrain étaittrop accidentéet
on a évalué 30cordesjusqu'au sommet decettecollineoùnousavons
rencontré Bisentr Lopez avecsontitre qui a déclaré quelesterres du
lieu-dit Las Cuevas arrivent jusqu'au sommet et il est convenu que
celui-ci sertde borne aux deuxterres et nous changeons de direction
vers le sud par 11:shauteurs de la colline en question, qui se trouve

entre cettejuridiction et celle de San Salvador et on a tendu la corde
jusqu'à arriver àune petite collinepointue où nous avonsrencontré
Ylario Cordova avecson titre qui [illisible],et nous avonsétéjusqu'à
la petitecollineenmesurant ainsi 55cordes eten changeant de direc-
tion vers l'ouest par une quebradanous sommes arrivésau ruisseau
de Capasio que nous avons descendu jusqu'à la jonction avec la
granderivièrede Sumpul,jonction qui aétéconsidéré commeborne
et il a eujusqui:-là 40 cordes ..))

183. Le procès-verbalde l'arpentage de Concepcion de las Cuevas de
1719faitmention d'une quebradaappelée LaPuerta quimarquait lalimite
avec un lieu dénomrn é Santa Lucia ((..dichaquebradade lapuertaSirue
de mojona este Citio,y al Sitio llamado SantaLucia ..»). Le Honduras
attache de l'importaiice à ce passage, puisque les terres de Santa Lucia
relevaient de la juridiction de San Salvador. Sur une carte jointe au
mémoire du Honduras, on trouve indiqué l'emplacement de cette
quebrada,le confluerit de cettedernière avec la Gualsinga (point Z sur le
croquis no C-1 ci-inc:lus)étant, selonle Honduras, un point de conver-
gence aveclesterres c:omprisesdans letitre de la Hacienda de Sazalapa de
1741. .
184. Il n'est pas faciled'identifier lesparticularités mentionnéesdans
(:i' les titres de San Juan de Chapulin et de Concepcion de las Cuevas. De
plus, soitdit enpassant, aucun destitresrépublicainsqui ont été présentés

ne pennet de fairelalumièresur la question.Toutefois,selon la Chambre,
le fait que dans le titre de San Juan de Chapulin, en ce point du procès-
verbal d'arpentage, 11:s«hauteurs de la collineen question ))(la «cuchilla
dedichoserro ») sont qualifiéesde limiteavecla province de SanSalvador
indiqueque cettedernièreprovincedevaits'étendre plus loin versle nord
que la lignedroite al'lantd'ouest en est que propose le Honduras. Tenant
compte des titres soiimis, la Chambre considère que le tracéle plus vrai-
semblable de la frontière étaitle suivant(illustrésur le croquis noC-5 ci-
inclus). Ce tracé, depuisla borne du Pacacio,figuréepar le point A sur le
croquis noC-1et sur le croquis noC-5 ci-inclus, longe le Rio Pacacio vers
l'amont jusqu'au point (point B sur le croquis noC-5), situé à l'ouest du SKETCH-MAPNO.C-5
1 Third Sector- North-West Sub-Sector 1

-.-.,., Agreed boundary
1 .......... Judgment boundary I
l Watercou rses
Contours(V100 m) CROQUIS NO C-5

Troisièmesecteur - Sous-secteur nord-ouest
,.-.,., Frontière ayant fait l'objet d'un accord

...... .. ..Frontière délimitéedans l'arrêt
Cours d'eau
Courbesde niveau (I.V100 mètres)bradais shown on Honduras's map as flowing into it fromthe east (this is
some 40cords - 1,640metres - from the confluence with the Sumpul,as
indicated inthe passage quoted above). Fromthere up the quebradato the
crest of the Cerro Tecolate or Los Tecolates (point C on sketch-map
No. C-5), and along the watershed of this hi11as far as a ridge about
1kilometre to thenorth-east(point D on sketch-mapNo. C-5);fromthere
in an easterlydirection to the neighbouring hi11above the source(on Hon-
duran maps) of the Torrente La Puerta (point E on sketch-map No. C-5)
and down that stream to where it meets the river Gualsinga (point F on

sketch-map No. C-5; point Z on sketch-map No. C-1). From there the
boundary runs down the Gualsinga to its confluence with the Sazalapa
(point Y on sketch-map No. C-1),and then upstream alongthe Sazalapa.

185. To sumup,the finding of the Chamber as to the whole course of
theboundary line in this third sector isas follows :the line is indicated on
Map No. III l annexed, which is taken from the following sheets of the
United States of America Defense Mapping Agency 1 50,000maps :

Series E752 Sheet 2458 III Edition2-DMA
Series E753 Sheet 2458II Edition 1-DMA,
and the lettered points refer to the letters on thatmap. From the Pacacio

boundary marker (point A) along the Rio Pacacio upstream to a point
(point B)Westof the Cerro Tecolate or Los Tecolates;fromthere up the
quebradato the crest oftheCerro Tecolate or LosTecolates (point C),and
alongthe watershed ofthis hi11asfaras aridge approximately 1kilometre
to thenorth-east(point D); fromthere inan easterly direction to the neigh-
bouring hi11above the source of the Torrente La Puerta (point E) and
down that stream to where it meets the river Gualsinga (point F); from
there the boundary runs along the middle of the river Gualsinga down-
stream to its confluence with theSazalapa(point G),and thence upstream
along the middle of the river Sazalapa to the confluence with the river
Sazalapa of the quebrada Llano Negro (point H); from there south-
eastwards to the hill indicated as point 1,and thence to the crest of the hi11
marked on maps asbeing an elevation of 1,017metres (point J); fromthere
the boundary, inclining stillmore to the south, runs throughthe triangula-

tion point known as La Canada (point K) to the ridge joining the hills
indicated on the El Salvador map as Cerro ElCaraco1and Cerro El Sapo
(through point L),and fromthere to the feature marked on themaps asthe
Portillo El Chupa Miel (point M); from there following the ridge to the
Cerro El Cajete (point N), and thence to the point where the present-day

' A copy of the maps annexedto the Judgment willbe found in a pocket at theend of
this fascicle orside the back cover of the volumeI.C.JReports 1992.[Note by the
Regist~y.] Cerro Tecolate ou 120sTecolates, ou, sur la carte du Honduras, une
quebradasejette dafilsle Pacacio du côtéest (ce point est situé àquelque
40 cordes - 1640m~itres - du confluent avecla Sumpul, ainsi qu'il est

indiquédans le passage citéplus haut). A partir de là, il se dirige vers
l'amont de la quebradajusqu'à la crêtedu Cerro Tecolato ou Los Teco-
lates (point Csur le croquis noC-5),et suit la ligne de partage deseaux de
cettehauteur jusqu'à une arête située àenviron un kilomètreau nord-est
(point D sur le croquisnoC-5); de là,prend la direction de l'estjusqu'à la
hauteur voisine situéc:u-dessus delasource(sur lescarteshonduriennes)
du Torrente LaPuert,i (point Esur lecroquis noC-5)etsedirige versl'aval
de cetorrentjusqu'à l'endroit ou ilrejoint larivièreGualsinga(point F sur
le croquis noC-5 ;point Z sur le croquis noC-1).De là,la frontière redes-
cend la Gualsinga jusqu'à son confluent avec la Sazalapa (point Y sur le

croquis noC-1),puis suitla Sazalapa vers l'amont.
185. Pour récapituler, les conclusions de la Chambre en ce qui
concerne l'ensemble du tracé de la ligne frontière dans ce troisième
secteursont les suivalites :la ligneest indiquéesur la carte noIII 'jointeà
l'arrêt, quiesttiréedesfeuilletssuivantdescartes au 1/50 000établiespar
la DefenseMapping 4gency des Etats-Unisd'Amérique

SérieE 752 Feuillet 2458 II1 Edition 2-DMA
SérieE 753 Feuillet 2458 II Edition 1-DMA
etlespointsfiguréspar deslettresrenvoientauxlettresindiquées sur cette

carte. Depuis la borne de Pacacio la ligne longe le Rio Pacacio vers
I'amontjusqu'à un point(point B)situé àl'ouestdu Cerro Tecolate ou Los
Tecolates; de la se dirige vers l'amont de la quebradajusqu'à la crête du
Cerro Tecolate ou Lo:;Tecolates(pointC), etlongelaligne de partage des
eaux de cettehauteur jusqu'à une arête située àenviron un kilomètre au
nord-est (point D); dt:là elle part en direction de l'estjusqu'à la hauteur
voisine situéeau-dessusde lasource du Torrente La Puerta (point E)etva
versl'avalde cetorrentjusqu'à l'endroit où cedernierrejointlaGualsinga
(point F); de là, la frontière suit le milieu du cours de la Gualsinga, vers
l'aval,jusqu'au confluent dela Gualsingaavec la Sazalapa(point G),et de

là suitversl'amont lernilieudu cours de la Sazalapajusqu'à l'endroit ou la
quebradaLlano Negro rejoint la Sazalapa(point H); de là sedirige versle
sud-estjusqu'à lahauteur indiquée commeétantlepoint 1,etde làjusqu'à
la crêtede la hauteur portant sur la carte une cote de 1017mètresd'alti-
tude (point J); de làla frontière,obliquant encoredavantageverslesud,se
dirige enpassant par lepoint detriangulation appeléLaCaiiada (point K)
jusqu'à l'arête reliantles hauteurs indiquées sur la carte d'El Salvador
comme étantle Cerro El Caracol et le Cerro El Sapo (en passant par le
point L), et de là va jusqu'au repère portant sur les cartes le nom de

- -
l On trouvera unexemplairedes cartesjointesà l'arrêdtans une pochetteplacée
à la fin du présentfasciciileou du volume C.I.J.Recu1992selon le cas[Notedu
Greffe.]road from Arcatao to Nombre de Jesus passes between the Cerro ElOco-
tillo and the Cerro Lagunetas (point O); from there south-eastwards, to
the top of the hi11(point P) marked on the maps with a spot height of
848 metres; from there slightly south of east to a small quebrada;east-
wards downthe bed ofthe quebradato itsjunction withthe river Amatillo
or Gualcuquin (point Q); the boundary then follows the middle of the
Gualcuquin river downstream to the Poza del Cajon (point R), the point
where the next agreed section of boundary begins.

186. The fourth, and longest, disputed sector of the land boundary,
also involvingthe largest area indispute, isthat between the source ofthe
Orilla stream and the boundary marker known as Malpaso de Similaton;
itisillustrated on sketch-map No. D-1annexed, which alsoshowsthe cur-
rent respective claims ofthetwo Parties asto the boundary in this sector.
The boundary line now claimed by Honduras is as follows (thereference
letters are tothe points so marked on sketch-map No. D- 1,and the names
giventothe various boundary points are those givenby Honduras). From
the source ofthe Orilla stream(point AA)to the pass of ElJobo,at thefoot
ofthe mountain known as El Volcancillo ;fromthere to thesouthernmost
source of the Cueva Hedionda stream (point BB). Following its course
downstreamalongthe middle ofthe river bed to the Champate boundary
marker (point A) as far as its confluence with the river Las Cafias or
Santa Ana, thence following the camino real,passing by the boundary
markers of Portillo Blanco (point B), Obrajito (point C), Laguna Seca
(point D), Amatillo or LasTijeretas (point E),and fromthere, in a north-
erly direction, as far as the point at which the river LasCafiasjoins the
stream known as Masire or LasTijeretas(pointF); thence, taking a north-

easterly direction, it follows its course upstream as far as the road from
Torola to Colomoncagua(point G) and continues inthe same direction as
far as theCerro La Cruz, Quecruz or El Picacho (point H); thence to the
Monte Redondo, Esquinero or Sirin boundary marker (point 1) and from
there tothe ElCarrisal or Soropayboundary marker (point K); fromthere
itruns in a northerly direction to the hi11of Guiriri (point L),and thence,
in the same direction, to the marker of El Rincon, on the river Negro-
Quiagara(point M);thence following the river Negro upstream, asfaras
the LasPilasboundarymarker "at the sourceofthat sameriver" (point N),
and fromthat place tothepoint identified by Honduras asthe Malpaso de
Similaton (point P). The Honduran maps also show the line passing
through a point J (reproduced on sketch-map No. D-1),described inthe
Honduran Replyas the"Camino Real", but this point isnot mentioned in
the final submissions of Honduras.Portillo El Chupa Miel (point M); de là suit l'arêtejusqu'au Cerro
El Cajete (point N), puisjusqu'au point où la route actuellereliant Arca-
tao àNombre deJesiispasse entre leCerro ElOcotillo etleCerro Lagune-
tas (pointO);de là prend la direction du sud-est,jusqu'au sommetd'une
hauteur (point P) portant sur les cartes la cote de 848 mètres; de là
s'oriente versl'estendescendant légèrementverslesudjusqu'à unepetite
quebrada;prend versl'avalladirection del'estlelongdu litdela quebrada
jusqu'à lajonction de cette dernière avec la rivièreArnatillo ou Gualcu-
quin (point Q);la frontière suit alors le milieu du Gualcuquin et se pour-

suit vers l'avaljusqu'à la Poza del Cajon (point R),point où commence le
secteursuivant de lafrontièresur lequelil existeun accord entre lesParties.

QUATRI~~ SMCTEUR DE LA FRONTI~RETERRESTRE

186. Lequatrième secteur de lafrontièreterrestreen litige,lepluslong,
incluant également 121one en litige dont la superficie est la plus vaste, est
celuiqui s'étendde la source de larillaàlaborne connue sous lenom de
Malpaso de Similatoll; ilestreprésentésurlecroquis noD-1ci-inclus,qui
indique aussi lesrétc:ntionsrespectives actuellesdesdeux Parties quanà
ceque devraitêtreletracédela frontièredans cesecteur. Lalignefrontière

que revendique maintenant le Honduras estlasuivante (leslettres de réfé-
rence renvoientaux points ainsimarquéssur le croquis noD-1et les dési-
gnations des différents points de la frontière sont celles qu'utilise le
Honduras). La ligne frontière va de la source de la Orilla (point AA)
jusqu'au cold'ElJobo, situéau pied du mont dénomméElVolcancillo; de
làjusqu'à la source121plus méridionale du cours d'eau Cueva Hedionda
(point BB). Elle suit en aval le milieu du lit de ce cours d'eau jusqu'à la
borne de Champate (point A),etde làjusqu'à sonconfluent avecla rivière
Las CaÏias ou Santa ha; puis elle suit le camino real,en passant par les
bornes de PortilloBla.nco(point B),d'obrajito (point C), de Laguna Seca
(point D), d'Amati110ou de LasTijeretas(point E)et de làva, endirection
du nord,jusqu'au confluent de la rivièreLasCanas avec le Masire ou Las

Tijeretas (pointF); pilis, en direction du nord-est, elle remonte ce cours
d'eau, jusqu'à laroute de Torolaà Colomoncagua (point G) et continue
dans la mêmedirectionjusqu'au Cerro La Cruz, Quecruz ou El Picacho
(pointH); elle rejoint ensuitela borne de Monte Redondo, Esquinero ou
Sirin (point1)puis la borne d'El Carrisal ou Soropay(point K); de là elle
sedirige versle nord jusqu'à la colline deiriri (point L),poursuit dans
lamêmedirection jusclu'àlaborne d'ElRincon, surlarivièreNegro-Quia-
gara (point M); de là en remontant la rivièreNegro,jusqu'à la borne de
Las Pilas«à la source de ladite rivière»(point N), puis sedirigejusqu'au
point que le Honduras appelle Malpaso de Similaton (point P). Selon la
carte hondurienne la lignepasse égalementpar le point J (indiquésur le
croquis no D-1) que la répliquedu Honduras présente comme étantle
« Camino Real»,mais iln'estpasfaitmention de cepoint dans lesconclu-

sionsfinales du Honduras. 88"15'

SKETCH-MAPNO.D-1

Fourth Sector - Disputed Area

,.,.-. Agreed boundary
..............l Salvador claimed boundary lw-.s:
1:: R'
, ,, , - Honduras claimed boundary r:
-- ----- Boundaries of Torola and Perquin r:
titles plotted by El Salvador 1:
...... Boundaries of Torola and Perquin 1::
titles plotted by Honduras 1:
; .'
@ Endpoint of disputed sector 1; ,'
1.

CROQUIS ND D-1

Quatrième secteur - Zone en litige

-.-.-. Frontièreayant fait l'objet d'un accord
............Frontière revendiquée par El Salvador
- , , , - Frontière revendiquée par le Honduras

-- - ---- Limites des titres de Torola et Perquin
tracéespar El Salvador
- . - . - . Limites des titres deTorola et Perquin
tracéespar le Honduras

@ Point terminal du secteur en litige

13"55'
N

\

88"20 ' 88"15' 187. El Salvador has indicated the course of the boundary line in the
opposite direction, from the Malpaso de Similaton (which it places at a
different point) in the eastto the Orilla stream in the west. Byreference to
the lettered points on sketch-map No. D-1annexed, and referring to the
boundary points by the names given to them by El Salvador, its claimed
line isas follows. Starting from the boundary marker known asthe Mojon
Mal Paso de Similaton (point Pr)the frontier runs in a straight line to the
boundary marker known asthe Antiguo Mojon de la Loma (point Q),and
then in a straight line to the mountain known as the Montana de la Isla
(point Q'). From this mountain, the frontier runs in a straight line to the
summit of the peak known as the Cerro La Ardilla (point R); from this
peak, in a straight line to the summit of the peak known as the Cerro
El Alumbrador(point R'),and fromthispeak, in astraightline to the sum-
mit of the peak known as the CerroChagualaca or Marquezote(point S).

From thispeak, the frontierruns in astraight line asfaras an elbow ofthe
river Negro-Quiagara (point T) and then follows the course of the river
Negro-Quiagara upstream as far as the confluence with it of the river
known as the river Negro-Pichigual (point U). From this confluence, the
frontier followsthe courseofthe Pichigualriverupstream asfar asa bound-
ary marker situated at point V; from this boundary marker, the frontier
continues in a straight line tothe summit of the peak known as the Cerro
El Alguacil (point W); from this peak,the frontier continues in a straight
line to an elbow of the river known as the de Las Canas or Yuquina situ-
ated at point X; from this elbow of this river, the frontier follows the
course of the de Las Canas or Yuquina river downstream as far as the
place known as the Cajon de Champate (point Y), and then runs in a
straight line to the summit of the peak known as the Cerro ElVolcancillo
(point Z)and thence in astraight line to the source of the stream known as
La Orilla (point AA).
188. Thegrounds relied on by the Parties in support of their claims are
such that it is appropriateto divide up the sector into a number of sub-
sectors, as was done by the Parties themselves in the course of argument.
However, the most important issue before the Chamber in this sector, at

least as regards the size of the area of land affected, is whether theun-
dary should follow the line contended for by El Salvador to the north of
the sector, or should followthe river Negro-Quiagara, some 8kilometres
further south, as claimed by Honduras. The Chamber considers that,
rather than taking the sub-sectors in order from Westto east, or viceversa,
its approach should be to resolvethisquestion first, and then deal withthe
remaining sub-sectors of the boundary in the light of that initialdecision.

189. The principal issue in dispute between the Parties in this fourth
sector isin fact whether or notthe provinceof San Miguel, which became
on independence part of El Salvador, extended inthe region in question
to the north of the river called Negro or Quiagara, or whether on the con-
trary that river was in 1821 the boundary between the province of
San Miguel and the province of Comayagua, which became part of Hon- DIFFÉREND (ELSALVADOR/HONDUR (ARS) ÊT) 478

187. El Salvador;iindiquéletracéde lalignefrontièredans la direction
opposée,depuis Malpaso de Similaton (qu'ilsitue enun point différentà
l'estjusqu'àla Orillà l'ouest.Sil'onseréfèreauxpoints marquéspar des
lettres sur leroquis D-1 ci-inclus et aux appellations qu'El Salvador a
données àcespoints de délimitation, lalignefrontièreque revendique cet
Etat est la suivante.partir de la borne frontièreconnue sous le nom de
Mojon Mal Paso de Similaton (point P')la frontière suit une ligne droite
jusqu'à laborne appelée Antiguo Mojon de la Loma (point Q), puis une

ligne droite jusqu'à lamontagne dite la Montaiia de la Isla (point Q').A
partir de cettemontagne la frontière continue en ligne droite jusqu'au
sommet de la hauteur nommée CerroLa Ardilla (point R),puis une ligne
droitejusqu'au somrnetde lahauteurditeCerro ElAlumbrador(point R')
et,ensuite,une lignedroitejusqu'au sommet de lahauteur Cerro Chagua-
laca ou Marquezote (point S). A partir de ce sommet la frontière va en
lignedroitejusqu'à un coude de larivièreNegro-Quiagara (point T),pour
remonter alors lecours du Negro-Quiagarajusqu'à son confluent avecla
rivière Negro-Pichigual (point U). A partir de ce confluent, la frontière
remonte le cours df: la rivière Pichigual jusqu'à une borne situéeau
point V; à partir de cette borne, elle continue en ligne droite jusqu'au
sommet de la hauteurappelée Cerro El Alguacil (point W); de là, la fron-
tièrecontinue enlignedroitejusqu'à uncoude de larivièredite LasCaiias
ou Yuquina situé au pointX; à partir de ce coude, elledescend la rivière
Las Caiias ou Yuquina jusqu'au lieu-dit Cajon de Champate (point Y),

puis continue en ligne droite jusqu'au sommet de la hauteur nommée
Cerro ElVolcancillo (point 2)et de là en ligne droite jusqu'à la source du
cours d'eau appeléLa Orilla (point AA).

188. Lesraisonsinvoquéespar lesParties à l'appui de leursprétentions
sont telles qu'il convient de diviser le secteur en un certain nombre de
sous-secteurs,comme les Parties elles-mêmesl'ont faitdans le cadre de
leur argumentation. Cependant, la question la plus importante dont la
Chambre soit saisie dans ce secteur, du moins en ce qui concerne les
dimensions de la zonc en cause,consisteàsavoirsilafrontière doit suivre
la ligne que propose El Salvador au nord du secteur, ou bien la rivière
Negro-Quiagara, àenviron 8kilomètresplus au sud, commelesoutient le

Honduras. La Chambre estime qu'au lieu d'examiner successivement les
sous-secteurs d'ouest en est, ou inversement, elle doit suivre la méthode
qui consiste à résoucired'abord cette question, puis traiter des sous-
secteursrestants de la frontièàepartir de cettedécision initiale.
189. Le principal ;pointlitigieux entre les Parties dans le quatrième
secteur consiste en faitsavoirsi la province de San Miguel, qui est deve-
nue une partie d'El Salvador lorsqu'il a accédél'indépendance,s'éten-
dait dans larégiondontils'agitjusqu'au nord de la rivièreappeléeNegro
ou Quiagara ou si,au contraire, cetterivièreconstituait, en 1821,la limite
entre la province de San Miguelet la province de Comayagua,qui devint479 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

duras. The Parties are in agreement as to the identification of the river
Negro-Quiagara; it runs from eastto Westacrossthemajordisputedarea,
unites with another river(Pichigual) and turns north-west. Thislatter part
ofthe river isalsocalled the river Negro, but isreferred to in certain docu-
ments asthe river Pichigual;to avoidconfusion, the Chamber willreferto
the two rivers, or parts of the river, as the river Negro-Quiagara and the
river Negro-Pichigual. The Chamber will first set out the relevant events
which, according to the evidence before it, occurred in the 18thcentury,
and in the 19th century prior to independence, before considering the
legal consequences to be deduced from them.

190. In the year 1745atitle wasissued bytheSpanish colonial authori-
ties tothe Indian communities of Arambala and Perquin, two settlements
established some4kilometres to the south ofthe river Negro-Quiagara, in
thejurisdiction ofthe provinceof San Miguel.In 1760,the settlement was

burned down and the title document perished in the fire. In 1769,the
representatives of the community of Arambala-Perquin applied to the
JuezPrivativodel RealJuzgadode Tierrasof the Kingdom of Guatemala
for a survey oftheirlands and the issue of a substitutetitle. In their appli-
cation they referred to the lossofthe original title in the fire, and also to a
claimbythe Indians ofJocora orJocoara inthe province ofComayagua to
21/2 caballeriasof land in the place called Naguaterique, which the
Indians of Arambala-Perquin had always regarded as their own. The
2l/2 caballeriashad been surveyed by the sub-delegatejudge of the prov-
ince of Comayagua in 1766.On 26 May 1769the Juez Subdelegadode
medidasde Tierra in San Miguel, Antonio de Guzman, delegated power,
in viewof his own illness,to Land Judge Antonio Ignacio Castro to carry
out the survey requested by the community of Arambala-Perquin. After
hearing various witnesses,Judge Castro carried out the survey requested
on 12June 1769.
191. On 8 May 1773ajudicial decision was taken by the President of
the ~eal Audiencia and JuezPrivativodel Real Derechode Tierrasin the
dispute between the Indians of Jocoara and those of Arambala-Perquin,
as follows':

"Fallo:QuelosdelPueblodeArambalay Perquinnohanprobadosu
accionseguny comoprobarlescombenia,y queIohan hechosuficiente-
mentelosdeelPueblodeJocoaraJurisdiccionde Comayaguaenlaque
se hallanlas Tierraslitigiosas,y en su consequenciadeclarose deve
amparar alos Naturalesde elcitadoPueblodeJocoaraenlaposecion
que hantenidode lasdos Caballen'as doscientasy unaCuerdas,segun
esta resueltopor auto de veinrey dos de Diciembrede setecientos
serenta...con lacalidaddequelasdevencomponerconSuMagestad a

ThespellingfollowsthetranscriptionbyHonduras,which givesthecompositionas
80 tostones,whilethe ElSalvadortranscriptiongives8.

132une partie du Honcluras. Les Parties sont d'accord sur l'identification de
la rivièreNegro-Quiagara; celle-cisuitun cours d'est enouest,à traversla
principale zone en litige, rejoint une autre rivière (Pichigual), puis elle
s'infléchitvers le nord-ouest. Cette dernière partie de la rivièreest aussi
appelée larivière Negro, mais certains documents la dénomment Pichi-
gual; pour évitertoute confusion, la Chambre appellera les deux parties
de la rivière,ou les deux rivières, le Negro-Quiagara et leNegro-Pichi-
gual. La Chambre t:xposera tout d'abord les événementspertinents qui,
selon les élémentsde preuve dont elle dispose, se produisirent au

XVIIIe siècle et au XIXe siècleantérieurement à l'indépendance, avant
d'examiner les effetsjuridiques qu'ilconvient d'en déduire.
190. En 1745,les autorités coloniales espagnoles délivrèrent un titre
aux communautés indiennes d'hambala et de Perquin, deux villages
établisà environ 4kilomètresau sud de la rivièreNegro-Quiagara, dans la
juridiction de la province de San Miguel. En 1760,un incendie détruisit le
village et letitre disparut dans le sinistre.En 1769,les représentantsde la
communauté d'hambala-Perquin demandèrent au Juez Privativo del
RealJuzgadodeTierrasdu Royaume de Guatemala de fairearpenter leurs
terres et de leur délivrerun titre de remplacement. Dans leur requête,ils
firent étatde la pelte du titre original dans l'incendie ainsi que d'une
revendication émisepar lesIndiens deJocora ou Jocoara dans laprovince
de Comayagua sur :!caballeriaset demie de terres au lieu-dit Naguate-
rique, que les Indiens d'hambala-Perquin avaient toujours estiméleur

appartenir. Les2 caballeriaset demie avaient étéarpentéesen 1766par le
juge sous-délégué dt:la province de Comayagua. Le 26mai 1769,leJuez
Subdelegado de me~!idasde Tierra à San Miguel, Antonio de Guzman,
étantmalade, déléguale pouvoir d'effectuer l'arpentage demandépar la
communauté d'harnbala-Perquin au juge des terres Antonio Ignacio
Castro. Après avoix entendu divers témoins, le juge Castro effectua
l'arpentage demandi: le 12juin 1769.
191. Le 8mai 1773,le présidentde la Real Audiencia et Juez Privativo
del Real Derechode Tierras rendit une décisiondans le différend entre
les Indiens de Jocoara et ceux d'Arambala-Perquin dans les termes sui-
vants' :

«Fallo :Que10sdelPueblodeArambalayPerquinnohanprobadosu
accionseguny comoprobarlescombenia,yque 10 hanhechosuficiente-
mentelosdeelR~eblodeJocoaraJurisdiccionde Comayaguaenlaque
se hallan las Titlrraslitigiosas,y en su consequencia declarose deve
amparara losNaturalesde el citadoPueblodeJocoaraenlaposecion
quehan tenidodelasdos Caballeriasdoscientasy una Cuerdas,segun
esta resueltop0.rauto de veintey dos de Diciembrede setecientos
setenta..conlacalidadde que lasdeven componer conSu Magestad a

' L'orthographesui1.transcriptiondu Honduras, quiindique8tostonetandis
quecelled'ElSalvadoreiiindique8.

132 rason de [ochenta][ocho] Tostones cada una quees la mitad de su

Verdadero Valor,y sobreque se ha de dar cuenta ala Real Audiencia
oportunamente antes de librarse el Titulo, extraîiandose como se
extraRael injustoprocedimientoespecialmentedel ComisionadoDon
Antonio Guzman,queentendioen variasdiligencias ..."
[Translation]

"Judgment: Considering that the inhabitants of Arambala and
Perquin have not brought sufficient evidence, as they should have
done, in support of theiraction and that, on the other hand, this has
been done bythe inhabitants ofJocoara,Jurisdiction of Comayagua,
where the disputed lands are situated, 1declare in consequence that
theright oftheinhabitants ofthe village ofJocoara must be upheld to
the possession which they have had of 2 caballeriasand 201cords as
stated in thedecision of 22 December 1770.. .on conditionthat they
pay to His Majesty the value thereof at the rate of [80][8] tostones
each, representing one half their real value, to be paid into the Real
Audiencia in good time before the issuance of the title-deed, excep-
tion being taken to the defects from which these proceedings suffer,
particularly as regards Commissioner Don Antonio Guzman, who
participated in several of the measures taken. .."

No further indication was given of the actions of the Sub-delegate Judge
Guzman which had incurred censure.
192. Anappeal was brought bythe community ofArambala-Perquin to
the Real Audiencia, but was dismissed on 20 May 1776,though whether
on the merits or on proceduralgrounds isnot entirely clear.The Indians of
Jocoara were formally given possession ofthedisputedland on 20August
1777;no further survey atthat time is recorded, but the "boundary mark-
ers of the villages", which had been deliberatelydestroyed, were re-estab-
lished, and the officia1documents were delivered to the community.

193. In November 1815,the community of Arambala-Perquin again
requested the issue of a new title to replace that lost in the fire, and to
record the allocation of the disputed 2'/2 caballeriasto the community of
Jocoara. On 16November 1815,a decree was issued by the President of
the Real Audiencia of Guatemala in the following terms :

"... amparoy mando sean amparados enla antiguaposecionde sus
exidosa los YndiosdelPueblodeArambalay Perquin vajoloslimitesy
mojones que constan en la medida incerta de la que solo debera
excluirseelterrenoasignadoa losdelPueblodeJocoaradequetambien
queda hecha relacion;para que en ellospuedan hacersus siembrasy
demas trabajos comunes quepor bien tubiereny mas de sus tierras
aguaspastosy abrevaderoslibrementecomode cosaque lespertenece
conjusto legitimo titulocomo este10es. Yordeno y mando a todoslos rason de [ochenta][ocho]Tostonescada una que es la mitad de su
VerdaderoValor,y sobrequese hade dar cuentaa la RealAudiencia
oportunamente antes de librarse el Titulo, extrafiandose como se
extrariael injustclprocedimiento especialmentdel ComisionadoDon
Antonio Guzman,queentendioenvarias diligencia.))

[Traduction]

«Ordonnance: Attendu que les habitants d'kambala et de
Perquin n'ont pas apporté suffisamment de preuves du bien-fondé
de leursrevendications et que ceux deJocoara, dans lajuridiction de
Comayagua, ou se trouvent situées les terres litigieuses, ont pu le
faire,je déclareue l'on doit reconnaître les droits des habitants du
village de Jocoara sur la possession qu'ils ont eue de 2alleriaset
201 cordes, comme stipulé dans un acte du 22 décembre 1770 ...à
condition d'en p;2yerle prià Sa Majesté à raison de [80][8]tostones
chacune, ce qui représente la moitiéde leur véritable valeur, qui
doivent êtreremis à la Real Audiencia en temps utile avant la déli-
vrance du titre,i:outen blâmant la procédure injuste, particulière-
ment en ce qui concerne Don Antonio Guzman qui a participé à
l'exécutionde plusieurs acte..»

Aucune autre indicaiion n'était donnée sur les décisionsdu juge sous-
déléguéGuzman qui avaientmotivé ceblâme.
192. La communauté d'kambala-Perquin interjeta appel devant la
RealAudiencia,mais fut déboutéele20mai 1776,sans que l'onsachetrès
bien si ce fut sur le fond ou pour des motifs de procédure.La possession

des terres litigieusest officiellementaccordée aux Indiens de Jocoara
le 20 août 1777; il n'y a aucune trace d'un autre arpentage à cette
époque, mais les ((bornes des villages», qui avaient été délibérément
détruites,furentrétabliesetlesdocumentsofficielsfurent délivrés àladite
communauté.
193. En novembre 1815,la communauté d'Arambala-Perquin demanda
une fois encore qu'un nouveau titre lui soit délivpour remplacer celui
qui avait été détruitans l'incendie et que soit consignée officiellement
l'attribution des2 cuballeriaset demie litigieusesà la communauté de
Jocoara. Le 16novembre 1815, le président de la Real Audiencia de
Guatemala rendit un(:ordonnance dans lestermessuivants :

« ..amparoy mandoseanamparadosen laantiguaposeciondesus
exidosa losYndiosdelPueblodeArambalay Perquin vajoloslimitesy

mojones que co,qstanen la medida incerta de la que solo debera
excluirseelterrerrasignadoalosdelPueblodeJocoaradequetambien
queda hecharellzcion;para que en ellospuedan hacer sus siembrasy
demas trabajos comunesquepor bien tubiereny mas de sus tierras
aguaspastos y abrevaderoslibrementecomo decosaquelespertenece
conjusto legitimotitulocomo esteIoes. Yordenoy mando a todoslos Juecesy Justiciasde la Provinciade San Miguely de lade Comayagua
losampareny defiendanendichaposecionsinconsentirquedeeltodoni
parte algunade las tierrasquecomprenden dichosexidosseandespoja-
dossinserprimerooidosyporfueroy derechoconvencidosdandoselessi
lapidierenpor elJuezquesea requeridoconeste titulo nuevaposecionde
ellas,de quepodra ladiligencia correspondientea continuaciony se le
debolverapara enguarda desu derecho. "

[Translation]
"...1 protect and command to beprotected inthe long-standing pos-
session of theirejidosthe Indians of the town of Arambala and Per-
quin in accordance with the limits and landmarks that are set out in
the attached measurement, from which shall be excluded only the
field ascribed to those of the town of Jocoara, of which a report has
also been made; so that in such ejidosthey may make their sowings
and perform such other communal tasks as they may esteem conve-
nient, besides using their lands, pastures and watering places freely,

as something that belongs to them by virtue of ajust and legitimate
title as this is. Andcommand and order al1theJudges and Justices
of the province of San Miguel and of that of Comayagua to protect
and defend them in the said possession, without permitting them to
be despoiled in part or inthe whole of thelands that comprehendthe
said ejidos without first being heard and by privilege and by right
defeated, possession of the land being restored to them by the judge
to whomthey may apply therefor and who,after taking the necessary
steps, isto record them on this title andeturn itto them, sothat their
rights may be safeguarded."

194. The measurement of thelands referred to must be taken to be that
carried out in 1769which was apparentlyattached tothe 1815document;
no survey subsequent to 1769hasbeen produced to the Chamber. There is
broad agreement between the Parties asto the geographical location and
extent of the lands surveyed, though the precise line of the northerly
boundaries is disputed. Both Parties interpret the survey as showing that
the lands of the community of Arambala-Perquin extended both to the
south and to the north of the river Negro-Quiagara, even though the sur-
vey nowhere specifically records a crossing of that river. The position of
the 2l/2 caballeriasof land adjudicated to the Indians of Jocoara is not
agreed; ithas been suggested by ElSalvadorthat this piece ofland was not
within the Arambala-Perquin ejidosas surveyed in 1769,but this does not
appear to be consistent withthe request made in 1815bythe community of
Arambala-Perquinforthe issue of atitle document containing interaliaa
definition of the rights of the community of Jocoara.

195. The essential question in dispute between the Parties is however
whether the lands of Arambala-Perquin lay wholly in the province of

San Miguel, where the settlement of Arambala-Perquin was situated, or Juecesy JusticiasdelaProvinciadeSanMiguely delade Cornayagua
losampareny dejïendanendichaposecionsinconsentirquedeeltodoni
parte algunade kzstierrasque comprenden dichosexidosseandespoja-
dossinserprimero oidosyporfueroy derechoconvencidod sandoselessi
lapidierenpor elJuezquesea requeridoconestetitulonuevaposecionde
ellas,de quepodi*ala diligenciacorrespondientea continuaciony sele
debolverapara enguardadesu derecho.»

[Traduction]
«...je garantis el:j'ordonne qu'on garantisse aux Indiens du village
d'Arambala et Perquin les ejidosqu'ils ont de longue date sur leurs
terresselon lesimitesetbornesquifigurentdansl'arpentage ci-joint,
dont sera exclu seulement lechamp attribué auxhabitants du village
de Jocoara, doni:une description a égalementété faite; ils pourront
ainsi se livrer, sur les terres de ces ejidos,a leurs cultures et autres

tâches commun;lles qu'ils décideront, gardant en outre la libreutili-
sation des terre:;, pâtures et abreuvoirs qui leur appartiennent en
propre conformtiment a untitre juste etlégitime.J'ordonne a tous les
juges etmagistra.tsdejustice de la province de San Miguel et de celle
de Comayagua de leur garantir cette possession et de veiller à ce
qu'ils ne soientas spoliés,entout ou enpartie, desterresqui consti-
tuent lesditsejiiiossans qu'ils aient étéentendus et qu'on leur ait
donnétort; et qu'on leurrestitue, s'ilsledemandent, par lejuge a qui
la requêteaura (:téadressée,la possession de cesterres et de ce titre,
que l'on enregisi~reraimmédiatement après l'opérationet qu'on leur
remettra, de façon qu'ilspuissent fairevaloirleursdroits.»

194. Il faut admettre que l'arpentage des terres dont il s'agit est celui
qui fut effectué en 1'169et dont le procès-verbalestjoint, semble-t-il, au
document de 18 15;aucun procès-verbald'arpentage postérieur à celui de
1769n'a été présenté a la Chambre. Dans l'ensemble, les Parties sont
d'accord sur la situation géographique et la superficie des terres arpen-
tées,bien que letraci:précisdes limites septentrionalesresteun point liti-
gieux. Selon l'interprétation des deux Parties, le procès-verbal d'arpen-
tage établitque leste:rresde la communautéd'Arambala-Perquin s'éten-
daient à la fois au su,det au nord de la rivièreNegro-Quiagara,bien qu'il
ne mentionne jamais expressément la traversée de cette rivière. Les
Parties ne sont pas d'accordsur l'emplacement des 2 caballeriaset demie
de terres attribuées aux Indiens de Jocoara; El Salvador a avancéque ce
terrain ne setrouvait pas dans lesejidosd'Arambala-Perquin arpentés en
1769,mais cela semble êtreen contradiction avec la requêtepar laquelle,
en 1815, la commun autéd'Arambala-Perquin a demandé la délivrance
d'un titrecontenant riotamment la définitiondesdroitsde lacommunauté

de Jocoara.
195. La principale question litigieuse entre les Parties reste celle de
savoir silesterresd'L4rambala-Perquinétaiententièrementsituéesdans la
province de San Miguel, où setrouvait levillaged'Arambala-Perquin, ou482 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (AUS)GMENT)

whether the lands to the north of the river Negro-Quiagara were in the
province of Comayagua, the river being the provincial boundary. ln this
respect, El Salvador argues thatthe fact that the surveyof 1769,which was
revived in 1815,was carried out by delegate and sub-delegatejudges from
San Miguel constitutes evidence that the area adjudicated to Arambala
and Perquin was subject to the jurisdiction of San Miguel. It may be
recalled that the 1769survey was a re-measurement required because of
the loss of the 1745title in a fire, and that lost title may have been one
carried out jointly by the judges of two provinces, like that of Jupula
(above, paragraph 105),or with specialnotice to thejudge ofthe adjoining
jurisdiction, as in the case of the title of San Francisco Citala (para-

graph 71 above), but that this was unnecessary for a re-survey. At al1
events, the Chamber does not think the fact that the survey was effected
solelyby ajudge of San Miguel isapoint of sufficient weight on itsown to
determinethe question.
196. El Salvador also advances the contention, already referred to
above (paragraphs 51and 7l), and rejected by Honduras,thatthe effectof
the grant to anIndian community, situate inone province, of an ejidoover
lands in another was that administrative controlover thelands ofthe ejido
wasthereafter exercised from the province ofthe community, and that,for
the purposes of the utipossidetisjuris, this signified that the lands of the
ejido would, on independence, come under the sovereignty of the State
which succeeded to that province.
197. The question ofthe position ofthe provincial boundary wasin fact
one of the main issues in the litigation between the two communities in
1773. The lndians of Jocoara claimed, through their counsel, that the
claims of those of Arambala-Perquin to the disputed lands of Naguate-
rique were baseless, because those lands "are not only at a considerable

distance from those villagesbut are sixor seven leagues from the province
in which they are situate, namely San Miguel", on the basis that the
provincial boundary was the river Quiagara. The Indians of Arambala-
Perquin replied that that river was not theboundary,but that

"... la raya quedividelasdosJurisdiccioneses elrichueloquese halla
acia laparte delNortenombradoSalalamuya dentrodecuioslimitesse
incluyenlos Montes de Naguaterique,sirviendode mojonprincipalel
Serronombradola Ardilla . ."
[Translation]

"...the line which separates the two provinces isthe stream situated
in the northern region and called Salalamuya, within whose limitslie
themountains of Naguaterique,the main boundary marker being the
peak called La Ardilla ..."
There appearto have been witnesses to support both views asto the posi-
tion of the boundary.
198. Honduras deduces from the judicial decision of 1773in favour ofsilesterres au nord df:la rivièreNegro-Quiagaraétaient dans la province
de Comayagua, la rivière constituant la limite provinciale. A cet égard,
El Salvador soutient que le fait que I'arpentage de 1769,auquel il a été
redonnéeffet en 181!j,avait étéeffectué par desjuges délégués estous-
délégués de San Mi,guel constitue la preuve que la zone attribuée à
Arambala et Perquin relevait de la juridiction de San Miguel. On peut

rappeler que l'arpentage de 1769étaitun nouveau levéqui avait dû être
effectuéen raison de la perte du titre de 1745dans un incendie et que ce
titre perdu pouvait avoir été établi conjointementpar les juges de deux
provinces, comme ce1ui de Jupula (paragraphe 105ci-dessus), ou notifié
spécialementau juge de lajuridiction voisine, comme dans le cas du titre
de San Francisco Cit ala (paragraphe 71 ci-dessus), mais que cela n'était
pas nécessaire pour un réarpentage. Quoi qu'il en soit, la Chambre
n'estimepas que le fait que I'arpentage aitétéeffectuéuniquement parun
juge de San Miguel ait assezde poidsenlui-mêmepour régler laquestion.
196. El Salvador iiivoqueaussi l'argument, déjàmentionné plus haut
(paragraphes 51 et 7 :ci-dessus) et rejeté par le Honduras, selon lequel
l'attributiona une co!nimunautéindienne établiedans une provinced'un
ejidosur desterres situéesdans une autreavait pour effet que lespouvoirs
administratifs sur les terres de I'ejidoétaient désormaisexercéspar la
province de laditecoinmunauté, ce qui signifiait,aux fins de l'utiposside-
tisjuris, qu'au moment de l'indépendance, les terres de I'ejidodevaient

passer sousla souveriiinetéde 1'Etatqui succédait à cetteprovince.
197. Laquestion de l'emplacement de la limite provincialeconstituait
en fait l'un des points principaux du litige entre les deux communautés
en 1773. Les Indiens de Jocoara alléguaient,par l'intermédiairede leur
conseil,que lespréteritionsdes Indiens dlArambala-Perquin sur lesterres
litigieuses deNaguaterique ne reposaient sur rien, car ces terres «non
seulement sont à une distance considérable de ces villages, mais ..elles
sont situéesasixouseptlieues delajuridiction où cesdernierssetrouvent,
c'est-à-dire San Migilel)), étantadmis que la limite provinciale était la
rivièreQuiagara. Les Indiens d'Arambala-Perquin répondirent que cette
rivièren'était pas la1imite,mais que :

K...la rayaquecirividleasdosJurisdicciones es el richuelo qu se halla
acialaparte delNortenombradoSalalamuya dentro decuioslimitesse
incluyenlos Montesde Naguaterique, sirviendode mojonprincipalel
Serronombradola Ardilla ..»
[Traduction]

« ..lalignequi sciparelesdeuxjuridictions estleruisseauqui estsitué
dans la régionn~rd appeléeSalalamuya dans les limites de laquelle
sont incluses les montagnes de Naguaterique, dont le repère princi-
pal est le pic appeléLa Ardilla..»

Il semble y avoir eu des témoinspour confirmer les deux positions sur
l'emplacement de la ].imite.
198. Le Honduras conclut de la décisionjudiciaire prononcée en 1773Jocoara that the contentions of that community asto the position of the
provincial boundary were adjudged to be correct. El Salvador disputes
this, pointing out that thedecision did not pronounce on the issue of the
actual provincial boundary, and consequently did not identify the Negro-
Quiagara as theboundary. The decision,according to itsterms, wasbased
on the finding that the community of Arambala-Perquin had not proved
its case, andthatthat of Jocoarahad done so; El Salvador argues that the
position of the boundary was not a matter of evidence to be supplied by

the Parties, but one of administrative regulation known to the authorities.
The Chamber does not find this contention convincing it isclearfrom the
records of the proceedings that there was room for controversy about the
position of the boundary, and that witness statements on the point were
regarded as relevant. On the other hand, the Chamber is not convinced
thatthe basis ofthejudgment necessarily was, as Honduras contends, that
the river Negro-Quiagara was the provincial boundary. The Chamber
would be reluctant to base a conclusion, one way or the other, as to the
position of the provincial boundary, on the 1773judgment alone.

199. El Salvador argues further that even if the 1773judgment isto be
regarded as a finding by implication that the boundary was the river
Negro-Quiagara, this was not the final word of the Spanishauthorities on
the matter: that what was decisive was the 1815decision to confirm the
Arambala-Perquin title. This was a decision by the highest authority on
land boundaries in Guatemala, which was empowered, according to

El Salvador, when awarding ejidosto Indian communities, to ignore the
provincial boundaries. The 1815 decision, it is alleged, superseded and
overrode any consequences of the 1773 decision asto the location of the
provincial boundary.
200. In this respect, Honduras argues that the reason why the 1815
decision contains a directive to theauthorities both of San Miguel and of
Comayagua to protect the rights of the Indian communities was that this
was appropriate because the Arambala-Perquin ejidos were situate in
both provinces. El Salvador however suggests that this was done either
because of the adjudication, recorded in the decision, of the 21/2 caballer-
iasof land in favour of the Indians of Jocoara, or because the Indians of
Arambala-Perquin needed the protection of the authorities of Comaya-
guaagainsttheincursions ofthe Jocoara Indians, whosesettlement was in
Comayagua. On El Salvador's firstpoint, the Chamber considers that the
persons to be protected and defended by the "Judges and Justices" of
San Miguel and Comayagua (see the passage quoted in paragraph 193
above) are not both communities, but solely the "Indians of the town of
Arambala and Perquin". After providing for the protection of those Indi-

ans, and after areference to "those of the town of Jocoara", the text reads
that they are to ". .protect and defend them in thesaid possession ..."
("...losampareny defiendanendichaposecion ...'3aclear reference to theen faveur de Jocoara que les allégationsde cettecommunauté relatives à
l'emplacement de la limiteprovincialeont étéjugéesexactes. El Salvador
le conteste et faitsi:rver que cettedécisionne tranchait pas la question
de la limiteprovinciale effective et qu'elle ne reconnaissait pas en consé-
quence le Negro-Quiagara comme limite de la province. La décision,
selon ses termes, se fondait sur la constatation que la communauté
d'kambala-Perquin n'avait pas prouvéle bien-fondéde sa thèse et que

celle deJocoara l'avaitfait; El Salvadorsoutient que l'emplacement de la
limite n'était pas unequestion de preuves à fournir par les Parties, mais
une question qui relevait de la connaissance de la réglementation admi-
nistrative que posséclaient lesautorités. Cette allégationne semble pas
convaincante àla Chambre: il ressort avec clarté des procès-verbauxde
la procédure que l'einplacement de la limite pouvait donner matière à
controverse et que les dépositions des témoinssur ce point étaient consi-
dérées commepertinentes. D'autrepart la Chambre n'est pas persuadée
que lefondement de 1a décisionjudiciaire étaitnécessairement,commele
soutient le Honduras, que la rivière Negro-Quiagara constituait la limite
provinciale. La Chambre hésiterait à tirer une conclusion, dans l'un ou
l'autre sens, au sujet de I'emplacement de la limite provinciale en se
fondantsur la seuledécisionde 1773.
199. El Salvador :;outient en outre que, mêmesi l'on doit considérer
que dans la décisionde 1773ilétait indirectement reconnu que la limite
étaitle Negro-Quiagara, tel ne fut pas le dernier mot des autorités espa-
gnoles àce propos: l'acte déterminantfut la décisionde 1815confirmant
le titre d'kambala-Perquin. Il s'agissait là d'une décision rendue par

l'autorité suprême el1matière de limites territoriales au Guatemala, qui
avait le pouvoir, selonEl Salvador, lorsqu'elle attribuait des ejidosaux
communautésindiennes, de ne pas tenir comptedes limitesprovinciales.
La décisionde 1815,allègue-t-on,se substituaita la décisionde 1773con-
cernant l'emplacement de la limite provinciale et annulait tous ses effets.
200. A ce propos, le Honduras soutient que la raison pour laquelle la
décisionde 1815enjoignait à la fois aux autorités de San Miguel et de
Comayagua de protégerles droitsdescommunautésindiennes étaitjusti-
fiéeparlefaitque les ejidosd'kambala-Perquin setrouvaient situésdans
les deux provinces. Cependant, selon El Salvador, cela fut fait soit à
cause de 1'attributio.nde 2 caballerias et demie de terres aux Indiens de
Jocoara, comme la décisionen donne acte, soit parce que les Indiens
d'kambala-Perquin avaient besoin de la protection des autorités de
Comayagua contre les incursions des Indiens de Jocoara, établisdans la
province de Comayagua.Sur lepremierpoint présentépar El Salvador,la
Chambre estime que les personnes dont les «juges et magistrats)) de
San Miguel et de Cc~mayagua(voir le passage citéau paragraphe 193ci-
dessus) doivent assurer la protection et la défense ne sont pas les deux

communautés, mais seulement les ((Indiens du village d'Arambala et
Perquin ».Après avoir veillé à la protection de ces Indiens et mentionné
les ((habitantsdu village deJocoara)), le texte indique que lesdits juges
doivent «... les protégeret les défendre en cette possession..» (« ..los "antiguaposecion"of the Indians of Arambala and Perquin, so that the
word "l0s"must be taken to refer to them only. Of the other two explana-
tions put forward, the Chamber considers that advanced by Honduras, on
balance, more likely ;itconsiders that ifwhat wascontemplated wassolely
the risk of incursions by the inhabitants of the province of Comayagua,
this would probably have been spelled out specifically in the document.

201. It is also of course conceivable that the doubt which surrounded

the position of the provincial boundary in 1773 stillpersisted in 1815;and
that the superior authority addressed his directions to the judges and jus-
tices of both provinces, not because he was satisfied that the Arambala-
Perquin ejidos extended over both provinces, but in order to ensure
protection ofthose ejidosin anyevent. Itisforthisreason inparticularthat
the Chamber does not regard the 1815 decision as wholly conclusive on
the question of the location of the provincial boundary.

202. A further consideration which the Chamber regards as relevant
is the possible position of the provincial boundary on the assumption
that it was not formed by the river Negro-Quiagara. The claim made by
the community of Arambala-Perquin in 1773 was that it was formed
by the "stream [riachuelo] called Salalamuya" (paragraph 197 above).

El Salvador argues that, notwithstanding the 1773judgment in favour of
Jocoara, "the provincial boundary could have been the Salalamuya
river"; but itis now claiming that the provincial boundary followed the
boundary of the Arambala-Perquin ejidos,and the survey of those ejidos
does not mention the Salalamuya river, whose position remains obscure.
On the maps produced by the Parties, there is no stream or river in the
region of the Ardilla hi11on the northern boundary of the Arambala-
Perquin lands marked as being the Salalamuya, nor one which would
appear appropriate, in size and direction, to serve as a provincial boun-
dary.
203. Honduras has also relied on what it regards as an admission by
ElSalvadorthattheArambala-Perquin ejidosextended across the provin-
cialboundary. In 1861,atthe suggestion of ElSalvador,negotiations were
held with a view to settling a long-standing dispute between the inhabi-

tants of the villages of Arambala and Perquin, on the one hand, and the
villageof Jocoara ontheother. In the note, dated 14May 1861,suggesting
these negotiations, the Minister for Foreign Relations of ElSalvador said :

"Estacuestionsolamentepuede resolversepor mediode undeslinde,
mascomounaparte del terrenodelosarambalasyperquines,sehallaen
territoriode Honduras,desearia S.E. el Presidentedel Salvador, que
dos agrimensores nombradospor los respectivesGobiernosfueren a
practicar el deslindepara poner enpaz a aquellospueblos, quecomo
sucede siempre en asuntos de tierras entran en calores - que hacen
temerundesastre."ampareny defiendanendichaposecion ..»),ce qui seréfèremanifestement
a I1«antiguaposecion»des Indiens d'kambala et Perquin, si bien que le
mot ((los))doit êtreci:nsése rapporteàeux seuls. Quant aux deux autres
explicationsproposées, la Chambre considère, tout bien pesé, cellequ'a
présentéele Honduriis comme la plus probable; à son avis,si l'on n'avait

envisagé que le risque d'incursions des habitants de la province de
Comayagua,onl'aurait probablementindiquédans l'acteentermesexprès.
201. Bien entendu, il est aussi concevableque l'incertitude qui entou-
raitl'emplacement de la limiteprovincialeen 1773aitsubsistéen 1815; et
que l'autoritésupéricureait adressésesdirectives aux juges et magistrats
des deux provinces, non parce qu'elle estimait établi que les ejidos
d'Arambala-Perquin s'étendaient sur les deux provinces, mais afin
d'assurer la protection de cesejidosquoi qu'il arrive. Voilà pour quelle
raison enparticulier laChambre n'estime pasque la décisionde 18 15soit
tout à fait déterminiinte sur la question de l'emplacement de la limite
provinciale.
202. Une autre considération qui semblepertinente à la Chambre est
l'emplacement éventuelde la limite provinciale si1'011admet l'hypothèse
qu'elle n'étaitpas constituéepar la rivière Negro-Quiagara. Ce que la

communauté d'karnbala-Perquin alléguait en 1773, c'est qu'elle était
constituée par le <(ruisseau [riachuelo] appelé Salalamuya)) (para-
graphe 197ci-dessus). El Salvador soutient que, malgré la décisionde
1773en faveur de Jocoara, «la limite de la province aurait pu être consti-
tuéepar la rivièreSalalamuya »;mais ilprétend maintenant que la limite
de la province suivait celle desejidosd'Arambala-Perquin et le procès-
verbald'arpentage di:ces ejidosnefait pas mention de la Salalamuya, dont
l'emplacement reste obscur. Les cartes présentées par les Parties ne
comportent aucun cours d'eau ni aucune rivière dans la régionde la
collinede LaArdilla ala limitenord desterres d'Arambala-Perquin quiait
le nom de Salalamuya, ni aucun coursd'eau qui sembleraitconvenir, par
sa taille et son orientation, pour servir de limite provinciale.
203. Le Honduras a aussi invoqué ce qu'il considère comme la
reconnaissance, par El Salvador, du fait que les ejidos d'kambala-

Perquin chevauchaic:nt la limiteprovinciale. En1861, sur la proposition
d'El Salvador,des n15gociationsont étémenéesen vue de réglerun diffé-
rend quiopposait depuis longtemps leshabitants des villages d'Arambala
et Perquin,d'une part, etdu villagedeJocoara, de l'autre. Danslanote,en
date du 14 mai 1861,qui proposait ces négociations,le ministredes rela-
tions extérieuresd'El Salvadordéclarait:

«Esta cuestionsolamentepuederesolversepor mediodeundeslinde,
mascomo unap,zrtedelterrenodelosarambalasyperquines,sehallaen
territoriodeHclnduras,deseariaS.E. el Presidentedel Salvador,que
dos agrimensores nombradospor los respectivesGobiernosfueren a
practicarel desifindpara poner enpaz a aquellospueblos,que como
sucedesiempreen asuntosde tierras entranen calores - que hacen
temerundesastre. ))485 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

[Translation]

"This dispute can be settledonly by deciding on a line of demarca-
tionbut, as apart oftheland belongingto thecommunityofArambala
and PerquinislocatedontheterritoryofHonduras,H.E.the President
of El Salvador would be grateful if two surveyors, appointed by the
respective Governments, could go to effect the necessary demarca-
tion,in order to reconcile these villages,where- as always happens
when land questions are involved - there is considerable unrest,
giving cause to fear a disastrous development." (Emphasis added.)

204. El Salvador has in this respect invoked the rule that "proposals
and statements made in the course of orat the commencement of unfruit-
fulnegotiations arenot to betaken into account indefiningthe legalrights
of the Parties". As the Chamber has already observed (paragraph 73
above), this rule should not be giventoo extended an interpretation, being
primarilyintended to ensure that legal rights arenot prejudiced by offers
of compromise designed to lead to a negotiated settlement, but which are
not successful. The 1861note here in question falls in quite a different
category. It was a statement by the Government of El Salvador of its view

of a question of fact (cf. Minquiersand Ecrehos,I.C.J.Reports1953, p. 7l),
on the basis of which it considered a form of negotiation to be appropri-
ate. The Chamber isentitled to attach somesignificance to such apiece of
evidence of how the situation was viewed 40 years after independence,
and before the dispute between the Indian communities had developed
into, or given rise to, an international dispute.

205. The 1861note, viewed in this light, is significant not only as, in
effect, a recognition that the lands of the Arambala-Perquin community
had,priorto independence,straddledthe provincial boundary, but alsoa
recognition thatas aresultthose lands straddled the international frontier.
The viewtaken in 1861was thus not compatible with the theory espoused
by ElSalvador before the Chamber that the grant to a community in one
province of ejidossituated in another necessarily entailed administrative

control by the first province, soas to justify the lands following the first
province on independence, in application of the utipossidetisjuris.

206. The Chamber does not in fact have to determine whether the gen-
eral rule of Spanish colonial law in this respect was or was not as El Sal-
vador has contended. It is sufficient for the Chamber to note that in the
specificcaseof the ejidosof Arambala-Perquin, the Government of ElSal-
vador accepted that those ejidos had been divided by the international
frontier which came into existence on theindependence ofthe two States.
Whetherthis was because atthe time both Statesregarded this asanormal
application of the principle ofthe utipossidetisjuris, asnowcontended by
Honduras, or because a reason was seen for making an exception to a [Traduction]

«Ce litige ne peut se résoudre que par une démarcation; mais,
étantdonnéqu'unepartie du terrain deshabitants d Ararnbala et Per-
quin se trouveen territoire hondurien, S. Exc.le Président d'ElSalva-
dor souhaiterait que deux arpenteurs nommés par les gouverne-
ments respectifsaillent effectuer la démarcation,afin de réconcilier
ces villages qui, comme il arrive toujours lorsqu'il s'agit d'affaires
de terres,entrerit dans des états d'excitation qui font craindre un
désastre.»(Les italiquessont de la Chambre.)

204. A cet égard, El Salvador a invoqué larègleselon laquelle «des
propositions et déclarations faites au cours ou au débutde négociations
qui n'ont pas abouti n'entrent pas en ligne de compte pour déterminerles
droits des Parties)). Comme la Chambre l'a déjàfait remarquer (para-
graphe 73ci-dessus), il ne faut pas donner une interprétation trop exten-
sivede cette règle,qui asurtoutpour but de faireen sorteque desdroits ne
subissent aucune atteinte du fait de propositions de compromisdestinées

à aboutirà un règlement négociém , aisqui restentinfructueuses. La note
de 1861dont il s'agii:ici rentre dans une catégorie tout fait différente.
C'était une déclarationdu Gouvernement d'El Salvador qui exprimait
son opinion sur une question de fait (voir Minquiers et Ecréhous, C.I.J.
Recueil1953,p. 7l), c:esur la base de quoi il estimait opportun d'engager
certaines négociatiotis.La Chambre a la facultéd'attacher une certaine
importance àun tel élémentde preuve pour établircommenton voyait la
situation quarante ans après I'indépendance et avant que le différend
entre les communautés indiennes ne se fût transformé en un différend
international ou nelui eûtdonnénaissance.
205. Envisagéesous ce jour, la note de 1861présentede l'intérêt non
seulement parce qu'elle reconnaît effectivement que les terres de la
communauté d'Aranibala-Perquin avant l'indépendance étaient àcheval
sur la limiterovinci.ale,mais aussi parce qu'elle reconnaît qu'en consé-
quence cesterresétaient à cheval sur la frontière internationale. Le point

de vue adoptéen 1861n'étaitdonc pas compatible avecla théoriedéfen-
due par El Salvadordevant la Chambre, à savoir que l'attributioà,une
communauté d'une province, d'ejidos situésdans une autre, entraînait
nécessairement 1'exi:rcicedes pouvoirs administratifs par la première
province, ce quijustifierait que lesterres relèventde la premièreprovince
lors de l'indépendance,par application de I'utipossidetisjuris.
206. La Chambre en réalitén'a pas besoin de décider sila règle géné-
rale du droit colonialespagnolà cet égardétaitou noncelle qu'a alléguée
El Salvador. Il lui suffit de relever que, dans le cas précis des ejidos
dlArambala-Perquin.,leGouvernement d'ElSalvador aadmis que ceux-ci
avaient étédivisésp.arla frontière internationale qui a éétablie lorsde
I'indépendance des (deuxEtats. Quant à savoir s'ilen est allé ainsi parce
qu'à l'époqueles deux Etatsvoyaient là une application normale du prin-
cipe del'utipossideti,~uris,comme lesoutientmaintenant leHonduras, ou

parce qu'on trouvait une raison de faire exception à une norme qui,norm which, as now claimed by El Salvador, generally operated to the
contrary effect, it is not necessary to determine for the purposes of the
decision in this case.
207. The statement in the note of 14May 1861 does not of course indi-
cate the position of thefrontier between the two territories; only that part
of the Arambala-Perquinlands lay on the Honduran side. When however
surveyors from each side were sent to resolve the inter-village dispute,
after resolving the question of the limits of Jocoara vis-à-vis Arambala-
Perquin they reported that

"..poreldichojeneraly lalecturadelosespedientesquehemostenidoa
la vista,asicomopor lapresenciadel terreno,laantiguaIineadivisoria
de lasprovinciasdel Salvadory Honduras laformapor este lado el rio
Negroqueenlengua indijenase llama Quiagara. .."
[Translation]
". ..according to general opinions and from the information con-
tained in the documents now filed with us,as well asfrom thenature
of the terrain, the former boundary between the provinces of ElSal-
vador and Honduras is formed, in this section, by the river Negro
which, in the native language is called the Quiagara ...";

and this report was counter-signed by the representatives of Arambala
and Perquin.
208. Taking al1these aspects into consideration, the Chamber endorses
the conclusion of the surveyors in 1861,and findsthat in this areathe line
of the utipossidetisjuris of 1821was the river Negro-Quiagara. The sector
of the river on which this conclusion can at this stage be reached is that
between the Mojon del Rincon (point M on sketch-map No. D-1) in the
west and a point, yet to be determined, in the east.The boundary line has
to leave the river at some point in order to reach the agreed terminal
point of the sector, the Malpaso de Similaton; there are problems as
to the identifications of this terminal point, to be examined below (para-
graphs 258 ff.), but for the present the Chamber may assume that the
boundary line leaves the river, as claimed by Honduras, at the Mojon
Las Pilas (point N on sketch-map No. D-1).As a result of a modification
of Honduras's submissions, the Partiesnowagree thattheMojon del Rin-
con is the point at which the river intersects the western boundary of the
Arambala-Perquin ejidosas surveyed in 1769.

209. The Chambertherefore now turns to the south-western part ofthe
disputed boundary in this sector, that which has been referred to as the
sub-sector of Colomoncagua.The Chamber notes that, at the stage of its
Reply, Honduras modified its submissions so asto claima boundary line
in this sub-sector materially different from that asserted in its Memorialcomme l'allèguemairitenant El Salvador,produisait généralementl'effet
contraire, iln'estpasliécessairede statueràcesujetaux finsde la décision
en l'espèce.
207. A l'évidence,la déclaration de la note du 14mai 1861n'indique
pas l'emplacement de la frontière entre les deux territoires, mais seule-

ment qu'une partie (desterres d'kambala-Perquin s'étendait du côté
hondurien. Pourtant, quand des arpenteurs des deux parties furent
envoyéspour régler ledifférend entre les villages, après avoir résolu la
question des limites tle Jocoara vis-à-vis d'Arambala-Perquin, ils consi-
gnèrentce qui suit:
« .poreldichojeneraly laIecturadelosespedientesquehemos tenidoa
lavista,asicomopor lapresenciadelterreno,laantigualineadivisoria

de lasprovinciasdel Salvador y Honduras la formapor esteladoel rio
Negro queen len,guaindijenase llama Quiagara ..))
[Traduction]
((..suivant l'opinion généraleet à la lecture des dossiers que nous

avons sous les yeux, ainsi que par la nature du terrain, l'ancienne
frontière desprovinces d'El Salvador et du Honduras est formée,de
ce côté,parla rivièreNegro qui, en langueindigène,s'appelle Quia-
gara..»;
et ce rapport fut revi:tu du contreseingdes représentants d'kambala et
Perquin.
208. Compte tenu de tous ces aspects de la question, la Chambre fait

siennelaconclusion (lesarpenteurs de 1861etjuge que, dans cettezone,la
ligne de I'utipossiderisjuris de 1821était la rivière Negro-Quiagara. Le
secteur delarivièreailsujetduquelonpeut arriver àune telleconclusion à
ce stade est celui qui est situé entrele Mojon del Rincon (point M sur le
croquis noD-1) àl'ouest età l'est,unpoint quireste àdéterminer.Laligne
frontière doits'écart'rrde la rivièreà un moment donné pour atteindre
le Malpaso de Similiiton, point terminal du secteur - qui a fait l'objet
d'un accordentre les Parties;l'identification decepointterminal pose des
problèmes qui seront examinés plus loin (paragraphe 258 et suivants),
mais dans l'immédiat laChambre peut supposer que la ligne frontière,
comme le prétend 11:Honduras, quitte la rivière au Mojon Las Pilas
(point N sur lecroquis noD-1).Par l'effetd'une modification desconclu-
sions du Honduras, lesPartiess'accordent maintenant pour admettre que
le Mojon del Rincori est le point où la rivière coupe la limite ouest des

ejidosd'kambala-Pcrquin déterminéepar l'arpentage de 1769.

209. La Chambre passe donc maintenant à la partie sud-ouest de la
frontièreenlitige dariscesecteur, cellequi a étappeléelesous-secteur de
Colomoncagua. La Chambre constate qu'au stade de sa réplique le
Honduras a modifié ses conclusions de manière à revendiquer, dans ce
sous-secteur,une ligne frontière sensiblementdifférente de celle dont iland Counter-Memorial. As a result, it is sometimes difficult to be certain
whether and to what extent an argumentadvanced in those earlier plead-
ings is still maintained. It appears, however, that where the original claim
of Honduras, based on the 17th and 18th century documents to be
enumeratedin amoment, wasirreconcilable with anyacceptable interpre-
tation of the titles of Arambala-Perquin and Torola, relied on by El Sal-
vador,the line now asserted in the final submissions of Honduras, while
stillbased on the same documents, isalso regarded asa possible interpre-
tation of the two Salvadorian titles.

210. The Chamber will first pursue the lineof the survey of Arambala-
Perquin onthe Westside, immediately south of the river Negro-Quiagara.
The survey of 1769does not record a crossing of that river, but as the sur-
veyor travelled from north to south downthe western boundary

':. .se tantearon veinte cuerdas hasta una loma que llaman Guiriri
dondese ha110unmojonantiguoquese mandoavivar ..."

[Translation]
"... the estimated measurement was 20cords to a hillock which they
cal1Guiriri, where an old landmark was found, and instructions were
given to renew it ..."

211. The position of the Guiriri hillock is not disputed in these pro-
ceedings; it is the first boundary marker to the south of the river Negro-
Quiagara, and is marked L on sketch-map No. D-1 annexed. Honduras
claims that the boundary should pass through this point; El Salvador
claims a line further to the west, on the grounds that tierras realengasof
the jurisdiction of San Miguel extended in that direction, a claim to be
examined later inthisJudgment. The disagreementas to theboundaries of
land other than tierras realengasbegins at the next marker, that of the
Roble Negro, and the Chamber will first outline the background to it.
212. The problem, here and throughout the south-western part of this
sector of the disputed boundary, is, in broad terms, the determination of
the extent ofthe lands of the Indians ofColomoncagua, provinceof Com-
ayagua (Honduras), to the west, and those of the communities of Aram-
bala-Perquin and Torola, province of San Miguel (El Salvador), to the
east and south-east. Both Parties rely ontitles issued and other documents
drawn up during the colonial period, and ElSalvador has submitted alsoa
re-measurement and renewed title issued after independence in 1844.
Apart from the difficulties of identifying landmarks referred to, and
reconciling the various surveys, the matter is complicated by doubts cast

by each Party on the regularity or relevance of titles invoked bythe other.
The Chamber will begin by setting out in chronological order the titles
and documents claimed bythe one side or theother to be relevant, reserv-
ing for the moment any assessment of their validity:faisaitétatdans son mémoireetson contre-mémoire.Aussi a-t-on parfois
du mal àdéterminersiet dans quellemesureun argument avancé dans les
écritures antérieures du Honduras l'est encore maintenant. Toutefois, il

semble qu'alors que la réclamation initiale du Honduras, fondée sur les
documents des XVIIc'et XVIIIesièclesdont on donnera la liste un peu
plus loin, n'étaitconc:iliable avec aucune interprétation acceptable des
titresd'Arambala-Perquin etdeTorola,invoquéspar El Salvador,la ligne
que le Honduras revendique maintenant dans ses conclusions finales,
bienqu'elle sefondetoujours sur lesmêmesdocuments, estaussiconsidé-
réecomme une interprétation possibledes deux titres salvadoriens.
210. La Chambre suivra d'abord la ligne de l'arpentage d'Arambala-
Perquin du côté ouest, immédiatement au sud du Negro-Quiagara. Le
procès-verbald'arpentage de 1769n'indique pas que cette rivière ait été
franchie, mais alorsque l'arpenteur sedéplaçaitdu nord ausud lelong de
la limite ouest:

«...se tantearon veinte cuerdas hasta una loma que llaman Guiriri
dondese halloux!mojonantiguoque se mando avivar ..))

[Traduction]
« ..nous avons estiméenviron 20 cordes jusqu'à une hauteur qu'ils
appellent Guiriri, où nous avons trouvéune ancienneborne; l'ordre
a étédonné dela restaurer ..))

211. La position dl:la hauteur de Guiriri n'estpas contestéedans cette
instance; il s'agit de lapremière borne au sud de la rivière Negro-Quia-
gara et elle estmarquéeL sur le croquis no D-1 ci-inclus. Le Honduras
allègueque la frontière devraitpasser par ce point; El Salvador revendi-
que une ligne situéeplus àl'ouest,pour la raison que des tierras realengas
de lajuridiction de San Miguel s'étendaientdans cette direction, alléga-
tionquiseraexaminéeplusloin dans cetarrêt.Ledésaccord surleslimites
de terresautresque le:stierrasrealengascommenceaveclabornesuivante,
celledu Roble Negro, etla Chambre commencera par en fairel'historique.
212. Ici et dans tolite la partie sud-ouest de cesecteur de la frontièreen

litige, le problèmecc~nsiste,d'une manière générale , déterminer l'éten-
due des terres des Indiens de Colomoncagua, dans la province de
Comayagua(Honduras), à l'ouest, etde cellesdescommunautésd'Aram-
bala-Perquin et Torcbla,dans la province de San Miguel (El Salvador), à
l'estetau sud-est. Le:;deuxPartiesinvoquentdestitresdélivrésetd'autres
documentsdressés pendant lapériode coloniale,et ElSalvador aprésenté
aussi un procès-verbal de réarpentage et un titre confirmé, délivréaprès
l'indépendance en 1844.Outre lesdifficultésqueposent la détermination
des repères mentioni~éset la concordance des diversarpentages, l'affaire
est rendue plus compliquéepar les doutes émispar chacune des Parties
surlarégularitéoulapertinence destitresqu'invoque l'autre. Lapremière
tâche delaChambre serad'indiquer, dansl'ordre chronologique, lestitres
et documents dont l'une ou l'autre Partie allèguela pertinence, en réser-
vant pour l'instant toute appréciation de leurvalidité :1662-1663-1665 : Surveys of the estancia and the sitioof Santa Ana and
of neighbouringlands, relied on by Honduras as estab-
lishingthe position of landmarks at points Aand Bon
sketch-map No. D-1annexed.

1694 : Surveyofthe lands ofthe Indians ofColomoncagua at
LasJoyas and LosJicoaguites, relied on by Honduras
as establishing the position of landmarks at points D
and Hon sketch-map No. D- 1.
1742-1743 : Surveyofthe ejidosofTorola, relied on by El Salvador
as establishing the position of landmarks at points E',
F'and Xon sketch-map No. D- 1.

1766 : Surveyof the ejidosof Colomoncagua by Cristobal de
Pineda; relied on by Honduras as establishing the
position of landmarks at points B and M on sketch-
map No. D-1 (and relied on earlier in the proceedings
to establish alandmark east of 1on that sketch-map, a
claimsubsequently abandoned).

Request by the Indians of Colomoncagua for the can-
cellation of the Pineda survey,and declaration of nul-
lity;relied onby Hondurasas establishing the position

of landmarks at points A to E and H on sketch-map
No. D-1.
1767 : Reconnaissance of the boundary markers of Colo-
moncagua by Miguel GarciaJalon, relied on by Hon-
duras as establishing the position of landmarks at
points Ato Eand Hon sketch-map No. D-1.
1769 : Surveyofthe ejidosof Arambala-Perquin, already dis-
cussed above, relied on by El Salvador as establishing

the position of landmarks at points M, L and W, on
sketch-map No. D- 1.
1790-1793 : Re-survey of the ejidosof Colomoncagua by Andrés
Pérez, reliedon by Honduras as establishing the posi-
tion of landmarks at points A,C and H on sketch-map
No. D-1.
1811: Surveyofthelands of Santo Domingo attherequest of
the inhabitants of Colomoncagua, relied on by Hon-
duras as showing that the lands of Colomoncagua

extended east ofthe river Negro-Pichigual.
1815: Title of Arambala-Perquin, already discussed above,
adopting the 1769survey, with the reservation of the
rights oftheinhabitants ofJocoara.
1843-1844: Republican titlere-issuingtitle ofTorola,submitted by
El Salvador as confirming the 1743survey mentioned
above.Arpentages de l'estanciaet du sitiode Santa Ana,ainsi
qiie des terres avoisinante: le Honduras les invoque
pour établir l'emplacement des repères aux points A
etBsurlecroquis noD-1ci-inclus.

Arpentage des terres des Indiens de Colomoncagua à
Las Joyas et Los Jicoaguites : le Honduras I'invoque
pour établir l'emplacement des repères auxpoints D
et Hsur lecroquis noD-1 .
Arpentage des ejidosde Torola :El Salvadorl'invoque
pour établir l'emplacement des repèresaux points E',
F'etXsurlecroquis noD-1.

Arpentage des ejidosde Colomoncagua par Cristobal
de Pineda: le Honduras l'invoque pour établir
1't:mplacementdes repères aux points B et M sur le
c~oquisno D-1 (et invoqué àun stade antérieur de la
pi-océdurepour établir l'emplacement d'un repère à
1'1:stu point 1sur ce croquis, prétention abandonnée
depuis lors).
Requête enannulation de l'arpentage qui précède,
présentéepar les Indiens de Colomoncagua et décla-
ration de nullit:le Honduras lesinvoque pour établir

l'emplacement des repères auxpoints A à Eet Hsur le
ci-oquisnoD-1 ;
Reconnaissance des bornes de Colomoncagua par
Miguel Garcia Jalon: le Honduras I'invoque pour
é1:ablirl'emplacement des repères aux points A à E
el:Hsur lecroquis noD-1.
A.rpentagedes ejidosd7Arambala-Perquin, déjàmen-
tionné ci-dessus :El Salvador l'invoque pour établir
l'emplacement des repères aux points M, L et W sur

1t:croquis noD-1.
Réarpentagedes ejidosde Colomoncagua par Andrés
P'érez:le Honduras I'invoque pour établirI'emplace-
nient des repères aux points A, C et H sur le croquis
nOD-1.
Pqentage des terres de Santo Domingo à la requête
des habitants de Colomoncagua: le Honduras l'invo-
que pour établir que les terres de Colomoncagua

s'étendaient àl'estdu Negro-Pichigual.
Titre d'Arambala-Perquin, déjà examiné ci-dessus,
entérinantl'arpentage de 1769,sousréservedesdroits
cleshabitants deJocoara.
Titrerépublicain émettant un nouveau titrede Torola :
131Salvador le présente pour confirmer l'arpentage
susmentionnéde 1743. 213. The document of 1743concerning the ejido of the community of
Torola is relied on by El Salvador as a "formal title-deed to commons".
Honduras however first questions its compliance with the then current
Spanish colonial legislation, and points out, secondly, that the document
produced does not include any grantof the lands surveyed. Following a
survey and examination of witnesses, a report was presented to theAudi-
encia of Guatemala, but there is no record of what decision, if any, was
taken by that body. It is however apparently not contended by Honduras
that asa result thendians ofTorolahad no righttotheir lands;or thatthe

survey recorded did not take place. The Chamber considers that, in the
absence of any evidence suggesting itsrejection bythe Audiencia,the sur-
vey record of 1743 can be referred to for such light as it may throw on the
position of the provincial boundary at that time.

214. The 1766title incorporatingthe survey of the ejido of Colomon-
cagua by Cristobal de Pineda should, it is contended by El Salvador, be
excluded from consideration because it was annulled bythe Audiencia of
Guatemala.Honduras concedes that it was so annulled,but observes that
the complaint of the inhabitants of Colomoncaguaon the basis of which
the title was annulled referred to lands which werenot contiguous with the
lands of Torola, and thus not relevant to the questions before the Cham-
ber. Furthermore, according to the 1766 record, the mayor and inhabi-
tants of Torola were cited and appeared to ensure that the survey did not
infringe their community's rights. The Chamber observes however that
one ofthe grievances ofthe inhabitants ofColomoncagua wasthat in 1766
thejudge had carried out no more than avisual inspection "without a sur-
veyor asummons" of neighbouring owners. The Chamber considers that
the 1766survey should thereforebetreated with caution asto itsevidential

value, but cannot be wholly disregarded.

215. Objection has been taken by El Salvador to the reference to the
1767reconnaissance of Colomoncagua by Miguel Garcia Jalon, on the
ground that the inhabitants of Torola were not summoned to attend the
land survey to object, for the protection of their rights, so that the survey
was based exclusively on the claims of the inhabitants of Colomoncagua.
The Chamber considers that, while this is undoubtedly a weakness, the
document will still be of some assistance as supporting evidence, pro-
vided that this lack of opportunity of the people of Torola to object is
taken intoaccount.

216. The reliance by Honduras on the survey carried out in 1793by
AndrésPérezisobjected to by ElSalvador onthegrounds, first that itwas
based on excessive unilateral claims by theinhabitants of Colomoncagua
to which the inhabitants of Torola were given no opportunity to object,
and secondly that it was not a forma1 survey, but a mere "visual recon-
naissance", andon that ground no account was taken of the objectionsof 213. Le document de 1743 relatif aux ejidos de la communauté de
Torola est invoqué par El Salvador comme «titre officiel de terrains
communaux)). Cependant, le Honduras conteste premièrement sa
conformité à la législation coloniale espagnole alors en vigueur et fait

observer, deuxièmement, que le document produit ne contient aucune
attributiondesterres arpentées.Alasuited'un arpentage et de l'interroga-
tion detémoins,unrapport futprésenté à I'Audienciade Guatemala,mais
iln'yaaucune trace de ladécision,s'ilyeneut une,que prit cetorgane. Le
Honduras ne semble pourtant pas soutenir que, dans ces conditions, les
Indiens de Torola n'avaient pas droit àleurs terres, ni que l'arpentage
consignén'eut pas lieu. La Chambre estime qu'en l'absence de preuve
permettant de penser qu'il a étérejetépar l'Audiencia, le procès-verbal
d'arpentage de 1743peut être utilisé dansla mesure où il aide à faire la
lumièresur l'emplacement de la limite provinciale àl'époque.
214. El Salvador soutient que le titre de 1766qui contient le procès-
verbal d'arpentage des ejidos de Colomoncagua effectué par Cristobal
de Pineda nedevrait pas êtreexaminéparlaChambre,car ilfutannulépar
1'Audiencia de Guatemala. Le Honduras admet qu'il fut annulé en

effet, mais faitbser~er que la plainte des habitants de Colomoncagua,
qui motivait cetteanilulation, se rapportaià des terres qui n'étaient pas
contiguës à cellesde 'Torolaetqu'ellene concerne donc pas les questions
dont la Chambre est saisie. De plus, selon le procès-verbal de 1766,le
maire et leshabitants de Torolafurent invités comparaître et assistèrent
à I'arpentage pour veilleàcequ'il neporte pas atteinte auxdroits de leur
communauté. Toutelois, la Chambre remarque que l'un des griefs allé-
guéspar les habitants de Colomoncagua était qu'en 1766lejuge n'avait
effectuéqu'une recoiinaissance visuelle«sans arpentage ni citation »des
propriétaires voisins. La Chambre considère qu'il faut donc user de
circonspection vis-à-visde la valeur probante du procès-verbald'arpen-
tage de 1766,mais qu'iln'est pas possiblede ne tenir aucun compte de ce
dernier.
215. El Salvador a contesté la mention de la reconnaissance de Colo-
moncagua par Migui:lGarciaJalonen 1767,au motif que leshabitants de

Torolan'avaient pas Stéconvoquéspour assister àl'arpentage desterres et
formuler éventuellement des objections afin de protéger leurs droits, si
bien que l'arpentage:sefondait exclusivement surlesprétentions deshabi-
tants de Colomoncagua. La Chambre estime que, bien qu'il s'agisse là
sans aucune doute d'un point faible, le document pourra cependant être
de quelque utilité eil tant que preuve complémentaire, à condition de
prendre en considération le fait que leshabitants de Torola n'avaient pas
eu la possibilitéd'éleverdes objectionslorsde I'arpentage.
216. El Salvador 1-écuslee moyen que le Honduras tire de l'arpentage
effectué en 1793par AndrésPérezpour la raison, premièrement,qu'il se
fondait sur desprétentions unilatérales excessivesdeshabitants de Colo-
moncagua contre lesquelles les habitants de Torola n'ont pas eu la possi-
bilitéde protesteret,deuxièmement, qu'il nes'agissaitpas d'un arpentage
en bonne et due fonne, mais d'une simple«reconnaissance visuelle »,ettheholders oftitlesto neighbouringlands. Finally, ElSalvador claimsthat
the 1793document is not one which fulfils the requirements of Article 26
of the 1980General Peace Treaty, since it was not issued by a competent
authority.The Chamber considers that the 1793document isnot excluded
from the category of documents "issued by the Spanish Crown" referred

to in the 1980Treaty, and may be relied on as evidence, provided it is
borne in mind that, asHonduras concedes, it is not an official survey for
the purpose of delimiting the lands of Colomoncagua, or granting land
rights, but a mere verification of what were claimed to be the existing
boundaries in support of the resistance bythe community of Colomonca-
gua to alleged encroachments by their neighbours. These circumstances
must be borne in mind by the Chamber when assessing its evidential
value.

217. Honduras objects to the 1844Torola document invoked by ElSal-
vador, on the grounds not merely that it is a republican title, and thus in
Honduras's viewby definition incapable of definingthe 1821 utiposside-
tisjuris,but also that the circumstances of its issue were suspect. The sur-

veywaseffected onthe instructions ofthe Political and Military Covemor
of San Miguel, and the judge entrusted with the task, Cecilio Espinoza,
would, it is suggested, have understood that the purpose in view was to
arrive at a frontier delimitation favourable to Salvadorian interests. This,
in the view of Honduras, isthe explanationfor a number of irregularities
in the procedure, in particularthe disregard by Judge Espinoza of claims
and assertions by the people of Colomoncagua, which are nonetheless
referred to inthe title document. Furthermore,the survey of 1844did not
lead to the issue of a new forma1title-deed, and according to a note from
the Government of El Salvador to the Covernment of Honduras dated
1May 1852this was because of the opposition of the inhabitants of Col-
omoncagua. Counsel for El Salvador stated at the hearings that El Sal-
vador isnot "relying on or utilizing in any way" the 1844deed, but relying
exclusively on the title of Arambala-Perquin and the 1743title of Torola.

Whatever may have been the intentions of El Salvador in that respect, the
Chamber considers that itcan and should take the 1844document wholly
intoconsideration. Itmay in principle have weightasthecorroboration of
a document of the colonial period; Honduras concedes as much, but
claimsthat itdoes not infact afford such corroboration. The Chamber will
examine in due course whether the 1844Torola document is or is not of
assistance inthis respect.

218. On the basis of these various titles,the Chamber willnow proceed
with its consideration of the position of the utipossidetis juriline to the
south-west of the river Negro-Quiagara. The boundary of the ejidos ofqu'il nefuttenu aucun.comptedesprotestationsdespersonnesquiavaient
des titres sur desterres voisines. Enfin, El Salvadorsoutient que le docu-
ment de 1793n'est pas de ceux qui remplissent les conditions de I'ar-
ticle 26du traitégénéradl e paix de 1980,car il n'a pas édélivrépar une
autoritécompétente.La Chambre estime que le document de 1793n'est
pas exclu de la catitgorie des documents ((établis par la Couronne

d'Espagne >)auxquels se réfère letraitéde 1980et qu'il peut être invoqué
comme preuve, à coridition de se souvenir que, comme le Honduras le
reconnaît, ce n'estpas un arpentage officieldestiné àdélimiterles terres
de Colomoncagua, ou à accorder des droits fonciers, mais une simple
vérificationde ceque lacommunautéde Colomoncagua déclaraitêtreles
limites existantes pour appuyer son opposition aux empiétements
commis, selon elle, par ses voisins. Ce sont là des circonstances que la
Chambre doit garder présentes à l'esprit pour apprécier la valeur
probante dudit document.
217. LeHonduras ($metdesobjectionscontre ledocument deTorola de
1844qu'invoque El Salvador,carnon seulement c'estun titrerépublicain,
qui ne peut donc par définition,selonle Honduras, établirl'utipossidetis
juris de 1821,mais aussiparce que les circonstances de sa délivrancesont
suspectes. L'arpentage fut effectué sur les instructions du gouverneur

politique et militaireteSan Miguel et,laisse-t-onentendre, lejuge chargé
de cette tâche, Cecilio Espinoza, aurait compris que l'objectif était
d'aboutir à une délimitationde la frontière qui fût favorable aux intérêts
salvadoriens. Telle e:st,selon le Honduras, l'explication d'un certain
nombre d'irrégularitcisde la procédure et, en particulier, du refus du
juge Espinoza de tenir compte des réclamations et allégations des habi-
tants de Colomoncagua, dont il esttoutefoisfaitmention dans letitre. De
plus,l'arpentage de 1344n'apas abouti à la délivranced'un nouveautitre
en bonne et due formeet,d'après une note du Gouvernement d'El Salva-
dor au Gouvernement du Hondurasendate du le'mai 1852,la raison en
fut l'opposition des habitants de Colomoncagua. Lors des audiences, le
conseil d'El Salvador a déclaré qu'El Salvador «ne se fonde d'aucune
manièresur le docum.entde 1844ni ne l'utilise»,mais invoque exclusive-
ment le titred'Aram'bala-Perquin et le titre de Torola de 1743.Quelles

qu'aient pu êtreles intentions d'El Salvador à cet égard, la Chambre
estime pouvoir etdevoirtenir pleinementcompte du document de 1844. Il
peut enprincipe entrer en ligne de compte dans la mesureoù ilcorrobore
un document de la phiode coloniale; le Honduras le concède,mais allè-
gue que ce titre n'apporte en fait aucune confirmation de ce genre. La
cour recherchera, le-moment venu, si le document de Torola de 1844
apporte ou non de l'aide àcet égard.

218. Surlabase de cesdiverstitres,laChambre poursuivra maintenant
l'examende lapositic~nde laligne de1'utipossidetisjurisau sud-ouest de la
rivièreNegro-Quiagara.Commeon l'aindiquéplus haut, les PartiessontArambala-Perquin is agreed, as noted above, asfaras the Guiriri hill; the
earlier claim in the submissions inthe Memorial and Counter-Memorial
of Honduras, to a boundary further east has in fact been withdrawn. The
next boundary marker referred to in the Arambala-Perquin survey, to the
south of the hi11of Guiriri, is that of Roble Negro or "black oak". The
Arambala-Perquin survey record continues :

"...y desde dicho Guiririse tantearon treintay seis cuerdasal Roble
negroquealpiéde elseha110un mojonantiguodepiedrasy lasjus ticias
de Colomoncaguade lajurisdiccion de Graciascontradijeronser mas
adentropor 10quelespedi sus titulos losquedijeronno traianperoque
dentrode dos dias me losIlevarian,y losdichospracticosdijeronque el
Roble negro donde haviamos llegadoes elmojon del PueblodeAram-
balay Perquinpor que desde dicho Robleal Rio negro Ode Pichigual
havia como un cuartode leguay en dichoriotermina estajurisdiccion,
por 10que la tierra que intermedia es realenga que es la misma que

hemos traido a la derechadesde el mojon de Guiriripor 10que dejan-
dolessu derechoasalvoalosNaturales delreferidoPueblode Colomon-
caguamandéavivardichomojonypornohaverparecidoconsus titulos
como ofrecieronpongo esta razon ..."
[Translation]
". . .and from the said Guiriri 36 cords were estimated to the
Roble Negro (black oak) at thefoot of which was foundan old land-

mark of stones, and the Justices of Colomoncagua of thejurisdiction
of Gracias objected to this being further in, in view of which1 asked
them for their titles which they said they did not have with them but
would deliverto meintwo days,and the said practitioners added that
the Roble Negro where we had arrived was the boundary landmark
of the township of Arambala and Perquin, because from the said
Roble Negro to the Negro or Pichigual riverthere was something like
a quarter of a league and this jurisdiction ends at the said river, so
that theintermediatelands are tierrasrealengas,the same as we have
had onour rightfrom the landmark of Guiriri, in viewof which argu-
ments and reserving the right of the inhabitants of the said town of
Colomoncagua, 1ordered the renewal of the said landmark, and
sincetheydid not appear afterwards withtheir titles astheyofferedto
do, 1place this on record.. ."

219. Neither Party has claimed to identify the marker with an existing
tree; and since it is defined by the Arambala-Perquin survey as being
36 cords (1,494metres) from Guiriri in a generally southward direction,
there is nota great deal of roomfordispute asto its position, and no great
distance separates the two Parties' respective identifications of its posi-
tion. Honduras identifies itwith thepoint where the caminorealreaches a
marker called El Carrisal or Soropay, a marker referred to in other docu-
ments, on the hill, where there is a modern triangulation point, indicatedd'accord sur lalimitedes ejidosd'kambala-Perquin jusqu'à lahauteur de
Guiriri; le Honduras a en fait retiré la demande qui figurait dans les
conclusions de sesmcimoireet contre-mémoire,relatives à une frontière
plus àl'est.La borne suivante mentionnée dans le procès-verbald'arpen-
tage d'kambala-Perquin, au sud de la hauteur de Guiriri, est celle du

Roble Negro ou «chênenoir ». Le procès-verbal d'arpentage d'Aram-
bala-Perquin poursui,ten cestermes :
K..y desdedichoGuiririse tantearontreintay seis cuerdas alRoble

negroquealpiédeelse hallbunmojonantiguodepiedrasy lasjusticias
de Colomoncaguadelajurisdiccionde Graciascontradijeronsermas
adentropor 10quelespedisus tituloslosquedijeronno traianperoque
dentrodedos diasmelosllevarian,y losdichospracticos dijeroqueel
RoblenegrodontiehaviamosIlegadoeselmojon delPueblodeAram-
balay Perquinpar que desdedicho Robleal Rio negro O de Pichigual
haviacomoun czrartodelegua y endicho rioterminaestajurisdiccion,
por Io que la tiei-raque intennedia es realengaque es la misma que
hemos traido ahzderechadesdeelmojon de Guiriripor 10quedejan-
dolessuderecho lsalvoalosNaturalesdelreferidoPueblodeColomon-
caguamandéavivardichomojonypor nohaverparecidoconsus titulos
comoofrecieronpongoestarazon .».

[Traduction]
...àpartir de Iiiditehauteur de Guiriri nous avons évalué environ
36 cordesjusqu'au Roble Negro (chêne noir)au pied duquel nous
avonstrouvé une ancienne borne de pierres; les magistrats de Colo-
moncaguarelevant de lajuridiction deGraciasontobjecté àcequela
borne soitplacé!:plusà l'intérieuretje leur ai demandé leurs titres;
ils ont dit qu'ils n'avaient pas ces titres avec eux, mais qu'ils me les
apporteraient d'icideuxjours; et lesditspraticiens ont ajoutéque le

Roble Negro oii nous étions arrivés marquait la limite du village
d'kambala et Perquin; en effet de ce RobleNegro au Rio Negro ou
Pichigual il y anviron un quart de lieue,la juridiction prend fàn
ladite rivière si bien que les terres intermédiaires sont des tierras
realengas,c'est-;i-direcelles mêmesque nous avons suivies ànotre
droitedepuislaborne de Guiriri; celaétant,sanspréjudicedesdroits
deshabitants du villagede Colomoncagua, j'aidonnél'ordre de réta-
blir ledit repère et, les intéressésn'ayant pas comparu par la suite
avecleurstitres comme ils l'avaient dit,j'en fais donner acte

219. Aucune des deux Parties n'a prétendu identifier la borne à un
arbre existant; et puisque le procès-verbal d'arpentage d'kambala-
Perquinladéfinit coinme étantsituée à36cordes (1494mètres)de Guiriri
dans la direction généraledu sud, son emplacement ne saurait guère
donner matière àcoiitroverse,et peu de distance sépare les points où les
deux Parties la situent respectivement. Le Honduras l'identifie au point
où le caminorealatttint une borne appelée El Carrisal ou Soropay, une
borne mentionnée dans d'autres documents, sur la hauteur, où il y a unon both Parties' rnaps as "Roble Negro", indicated as point K on sketch-
map No. D-1. El Salvador places it some 500 metres north-east of the
triangulation point.
220. After the Roble Negro, the next boundary marker reached in the
Arambala-Perquin surveywasthe tripoint wherethelands of Colomonca-
gua, Arambala-Perquin and Torola meet. To avoid confusion, the Cham-
ber will take the references in the documents before it to this tripoint in
chronological order. The survey of the lands of Torola, held in 1743,pre-
ceded that of Arambala-Perquin; as for Colomoncagua, reference may be
made, subject to the considerations noted above (paragraphs 214-216),to
the 1766survey of Cristobal de Pineda, the reconnaissance ofboundaries
in 1767by Miguel GarciaJalon, and that effected in 1793byAndrésPérez.

221. The tripoint where the titles of Ararnbala-Perquin, Torola and
Colornoncagua met was defined as follows in the 1743 survey of the
Torola lands; the surveyor was approaching it from the south-west:

"...ypor elmismo rumboseIlegoconveinticuatrocuerdasa laorillade
unriobarrancosoquelellamanelriodelasCariasqueandandopara el
orientesepaso lacuerdaporelrioarribay se midieron ochenta cuerdas
alcaminorealquevade Torola alpueblo de Colomoncagua,cuyajusti-
ciay principales consu real titulose hallaronpresentes, y siguiendoel
rumbo de poniente en oriente hasta un paraje que llaman la Cruz se
tantearon ochenta y cincocuerdas,y de aqui a otroparaje llamado el
Monte Redondo,y en la cima de una loma sepuso un mojon depiedra
hasta dondese midieron treintayochocuerdasy hasta donde también
ha venido lindando con tierrasde Colomoncagua y empieza a lindar
con ejidos de Perquin y Arambala, cuyas justicias se hallaron alli
presentes ..."

[Translation]
"...and with 24cords in the same direction wecame to thebank of a
precipitous river that they cal1the Las Canas river, where, heading
eastwards, the cord was extended upstream and 80cords were mea-
sured tothe caminorealthat goes from Torola to the town of Colom-
oncagua, whosejusticia and principaleswere present with their royal
title, and continuing from the west to the east to a place called
La Cruz 85 cords were measured, and from there to another place
called Monte Redondo and on the top of a hi11a Stone boundary
marker was built, to which point 38cords were measured, and upto
here 1had been bordering onlands ofColomoncagua and nowbegan
to border on ejidosof Perquin and Arambala, whose justices were
present there ..."

Honduras has not produced any title which itidentifies asthe "royal title"point de triangulation moderne,appelé «Roble Negro »sur lescartesdes
deux Parties (pointKsur lecroquis noD- 1).El Salvador la sitàequelque
500mètresau nord-es8tdu point de triangulation.
220. Après le Roble Negro, la borne suivante atteinte lors de l'arpen-
tage d'Arambala-Perquin fut le tripoint ou se rencontrent les terres de
Colomoncagua, Ararnbala-Perquin et Torola. Pour éviter toute confu-
sion, la Chambre examinera dans l'ordre chronologique les mentions de
ce tripoint qui figurent dans lesdocuments dont elledispose. L'arpentage
desterres de Torola,effectuéen1743,précéda celui d'Arambala-Perquin;
quant à Colomoncagiia, onpeut prendre comme références,sous réserve

des considérations indiquées ci-dessus (paragraphes 2 14-216), l'ar-
pentage de Cristobal de Pineda de 1766,la reconnaissance des limites
faite par Miguel Garcia Jalon en 1767 et celle qui fut effectuée par
AndrésPérezen 1793.
221. Le tripoint où se rencontraient lesterres correspondant aux titres
dlArambala-Perquin, de Torola et de Colomoncagua étaitdéfinicomme
suit dans le procès-verbal d'arpentage de 1743 des terres de Torola;
l'arpenteur l'avait abordéen venant du sud-ouest:

«...ypor elmism,~rumboseIlegoconveinticuatrocuerdasa laorillade
unrio barrancos~qluelellamanel riodelasCaZasqueandandopara el
orientesepasolacuerdaporelrioarribay semidieron ochenta cuerdas
alcaminorealquevade TorolaalpueblodeColomoncagua,cuya justi-
ciay principalesconsu realtitulose hallaronpresentes,y siguiendoel
rumbo deponiente en oriente hasta unparaje que llaman la Cruzse
tantearon ochenlay cincocuerdas,y de aqui a otroparaje llamadoel
Monte Redondo,y en lacimade una lomasepuso un mojondepiedra
hastadondeserriidierontreintay ochocuerdasy hastadondetambién
ha venidolindandocon tierras de Colomoncagua y empieza a lindar
con ejidos de Perquiny Arambala, cuyas justicias se hallaron alli
presentes...»

[Traduction]
«...et dans la mêmedirection à 24 cordes nous sommes arrivésau
bord d'une rivière situéedans un ravin que l'on appelle le Rio de
Las Canas; là nciussommespartis vers l'est,la corde a éttendue en
amont etnous a\.ons mesuré80cordesjusqu'au caminorealquivade
Torola au villagt:de Colomoncagua, dont lejusticiaet lesprincipales
setrouvaient présents avecleurtitre royal;continuant de l'ouestvers

l'estjusqu'à un lieu nomméLa Cruz nous avons estimé85cordes; à
partir de là nous sommes allés en un autre lieu appelé Monte
Redondo et,au sommet d'une hauteur, nous avons dresséuneborne
de pierresjusqu.'à laquelle aussi nous avons compté 38 cordes et
jusqu'à laquelle aussi,aprèsavoirlongélesterres de Colomoncagua,
je commençai à longer les ejidosde Perquin et Arambala, dont les
magistrats setrouvaient présents..))

Le Honduras n'aprotiuit aucun titre qu'ilidentifieavec le «titre royal»deof Colomoncagua here referredto. The only title in thearea cited by Hon-
duras which alreadyexisted in 1743wasthe 1694title of LasJoyas and Los
Jicoaguites, but apparently the Parties agree in situating thisfurther to the
south-west, not abutting on Arambala-Perquinbut only on Torola. How-
ever, when the survey reached a point at atotal of 118 cords(4,838metres)
from the meeting point of the Torola and Arambala-Perquin titles, a title
was produced, presumably one which has since disappeared.

222. The relevantpassagefrom the survey record of Arambala-Perquin
is as follows:

". ..y desde dicho Roble negropor el rnismorurnbose tir0 la cuerda
partiendo un barranco y despuesuna quebradillade agua de donde se
subio y bajo una lornaalta y toparnos con elcarninoque sale de este
PuebloparaColomoncagua y se encuentraconlastierrasdelPueblode
Torolacuyopueblo esde estajurisdicciony hasta dicho caminoIlega-
mos con cuarenta cuerdassiendoadvertenciaquecomodiezcuerdasse
vin0 lindando con tierra realenga y despues con Colornoncaguay en
dicho paraje se ha110un mojon antiguodepiedra quemandéavivarsin
contradiccion del dicho Pueblo de Colomoncagua y el de Torola y
mudando de rurnbo del Oeste al Leste con abatimiento al Sudeste
lindando contierrasdelPueblode Torola ..."

[Translation]
"...and fromthe said RobleNegro in the same direction the cord was
stretched across from a ravine as far as a quebradillaof water where
we climbed and descended a high hillock and we met the road that
runs from this town to Colomoncagua and arrives at thelands of the
town of Torola, which belongs to thisjurisdiction, and we reached
this road with 40 cords, and it should be noted that for some 10cords
we walked bordering tierrarealengaand thereafter Colomoncagua,
and in the said spot an old stone landmark was found that 1 com-
manded to be rebuilt without objection being taken by the said town
of Colomoncagua or the town of Torola and changing course from
West to east with an inclination to the south-east the cord was

stretched bordering the lands of the town of Torola ..."

223. Taking the titles of Torola (1743) and Arambala-Perquin (1769)
alone, the picture of the relevant boundary in 1769which ernerges is as
follows: southward from Roble Negro for 10 cords there were tierras
realengas of San Miguel to the right, lands of Arambala-Perquin to
the left; for a further 30 cords there were lands of Colomoncagua to
the right, lands of Arambala-Perquin to the left. Here the tripoint was
reached, described variously as Monte Redondo or the road from Colo-
moncagua. Turning to the West,the boundary ran 38cords to a place called
La Cruz, with lands of Torola on the left and lands of Colomoncagua to
theright; a similar division continued a further 80cords to thecaminorealColomoncagua mentionné ci-dessus. Le seultitre de cette région cité par
le Honduras quiait déjàexistéen1743étaitletitre de 1694de LasJoyas et
LosJicoaguites, mais ].esPartiessemblentd'accord pour lesituerplusloin
au sud-ouest et jouxtant non pas Arambala-Perquin, mais seulement
Torola. Toutefois, quand l'équipe d'arpentage atteignitun point situé à
118cordes (4838mètres)du point de rencontre des terres correspondant
aux titres de Torola et d'Arambala-Perquin, un titre fut présenté,qui a
probablement dispani depuis lors.

222. Le passage pertinent du procès-verbald'arpentage d'Arambala-
Perquin est ainsilibell:
«..y desde dichoRoble negropor el mismo rumbo se tir0la cuerda
partiendoun barrancoy despuesuna quebradillade agua dedondese
subiby bajo unaloma altay topamoscon elcamino quesale de este
Pueblopara Colomoncaguayse encuentraconlastierrasdelPueblode
Torolacuyopuebloes de estajurisdiccion y hasta dichocaminollega-
mosconcuarentacuerdassiendoadvertenciaquecomodiezcuerdasse
vin0lindando con tierrarealengay despuescon Colomoncaguay en
dichoparajese htzlluun mojonantiguodepiedraquemandéavivarsin

contradicciondel dicho Pueblo de Colomoncaguay el de Torolay
mudando de rurqbodel Oeste al Leste con abatimiento al Sudeste
lindandocontier.rasdelPueblode Torola ..))
[Traduction]
...età partir dudit Roble Negro dans la mêmedirection la corde a
été tendueen travers d'un ravin, puis un petit défilé envahipar les
eaux et, de là,ous sommesmontéssur une colline élevée que nous
avons redescendue pour arriver sur le chemin qui va de ce village

à Colomoncagu,a et rejoint les terres de Torola qui relèvede cette
juridiction; nous avons atteint ce chemin après avoir parcouru
40 cordes; ilconvient de remarquer que,surenviron 10cordes,nous
avons marché le:long de tierrarealenga,ensuite, le long de Colo-
moncagua, et que, au dernier lieu indiqué, nous avons trouvé une
ancienne borne (fiepierres; j'ai donnél'ordre de la reconstruire sans
susciterd'oppos itiondela part deshabitants de Colomoncaguani de
ceux de Torola; changeant de direction pour allerd'ouest en estavec
une déviation vc:rsle sud-est nous avons tendu la corde le long des
terres du village de Torola»

223. Sil'on consiclèreles seuls titres de Torola (1743)et d'Arambala-
Perquin (1769),letracésuivant de lafrontièretelle qu'elle existaiten 1769
se dégage :vers le sucà partir du Roble Negro, sur 10cordes, il y avaià
droiteles tierrasrealengasde San Miguel, àgauche lesterres d'Arambala-
Perquin; ensuite, sur 30 cordes, s'étendaientàdroite les terres de Colo-
moncagua, à gauche celles d'Arambala-Perquin. Ici on atteignait le
tripoint, appelé diversement Monte Redondo ou route de Colomonca-
gua. Tournant à l7oue,stl,alimitecontinuait sur 38cordesjusqu'en un lieu
appeléLaCruz, aveclesterres deTorola à gauche etcellesde Colomonca-
gua à droite; une division semblable continuait encore sur 80 cordes,from Torola to Colomoncagua, where a Colomoncagua title-deed was
produced.
224. Turning now tothe records produced by Honduras, the 1766sur-
veyby Cristobal de Pineda reads, in the relevant part, asfollows;the cord
had been extended from the village of Colomoncagua, in a direction not
stated :

"... sefuecaminandoporunosPlanes,y sabanas,y enpartes algunas
Bajadas,y subidaspequeiïassiempresiguiendoelcaminoRealqueva
destePuebloaldePerquinJurisdicciondeSan Miguel , seIlegoalserro
que le llaman el carrisal,con sienfoy ochenta cuerdasde la dicha
medida y dicho serroes dividisiondestaJurisdiccionde Graciasy lade
SanMiguelen dondeestavaelAlcaldey TribunosdelPueblodePerquin
quienesdeclaran y disenser hastaalliloslinderosde sus Tierrasy las
destedecolomoncaguay , nohabiendoabidoningunacontradisonpara
este Rumbocon Unos,y otrosNaturalesse volvioa dichoPueblo ..."
[Translation]

"... we walked in the plains and savannahs and sometimes up and
down small slopes at al1times along the caminorealwhich connects
this villageto that of Perquin intheurisdiction of San Miguel,arriv-
ing at the peak called ElCarrisal after 180cords ofthe said measure;
and this peak constitutes the dividingline between thejurisdiction of
Gracias and that of San Miguel where wefoundthe Mayor and offi-
cials of the village of Perquin who declared that the boundaries of
their lands and those of the village of Colomoncagua extended to
thatspot and sincethere wasno disagreement onthat direction onthe
part of the one or the other group of inhabitants we returned to the
said village..."

225. In view of the reference to the road from Colomoncagua to Per-
quin, itappears that ElCarrisal isthe tripoint Colomoncagua,Torola and
Arambala-Perquin (cf. the description in the Arambala-Perquin survey,
above). It is therefore noteworthy that there is here no mention of the
lands of Torola, or any intervention by their representatives, who had, it
seems, not been summoned (paragraph 204 above). However, it appears
that at this time Cristobal de Pineda was not making a tour round the
boundaries of Colomoncagua, travelling from landmark to landmark as
in the forma1surveys of ejidos,but taking a succession of measurements
outwardsfrom the villageto the limit ofthelands in each direction. It was
therefore sufficient to know that Elarrisal wason theboundary withthe
lands of at least one neighbouring community.

226. The reconnaissance by Miguel Garcia Jalon in 1767 is of little

assistance; it may however be noted thatthe claim presented by the com-
munity ofColomoncagua which gaverisetotheinspection included,in its
summary of theboundaries, the following :jusqu'au caminorealde Torola àColomoncagua, où un titre de Colomon-
cagua fut présenté.
224. Sil'on étudie maintenant les documents présentés parle Hondu-

ras,lapartie pertinente du procès-verbald'arpentage de 1766effectuépar
Cristobal de Pineda t:stainsilibellée;la cordeavaitététendue àpartir du
village de Colomoncagua dansune direction qui n'est pas indiquée :
« ..sefue caminandopor unosPlanes,y sabanas,y enpartes algunas

Bajadas, y subiaaspequeiiassiempresiguiendoel camino Realque va
destePuebloaldePerquinJurisdicciondeSan Miguel,y sellegoalserro
que le llaman el carrisal,con siento y ochentacuerdasde la dicha
mediday dicho 5erroes dividisiondestaJurisdiccionde Graciasy lade
SanMiguelen dondeestavaelAlcaldey TribunosdelPueblodePerquin
quienesdeciarariy disenser hasta alli loslinderosde sus Tierrasy las
destedecolomortcaguay, nohabiendoabidoningunacontradisonpara
este Rumbocon Unos,y otros NaturalessevolvioadichoPueblo ..))
[Traduction]

«...on a parcoiiru des plaines et des prairies, et l'on est montéet
redescendu sur de petites pentes en suivant toujours le camino real
qui va de ce tillage à celui de Perquin, dans la juridiction de
San Miguel,etl'onestarrivéau coteau appeléEl Carrisal aprèsavoir
mesuré 180 coldes; ce coteau est la division de la juridiction de
Gracias et celle de San Miguel où se trouvaient le maire et les repré-
sentants duvilla.gede Perquin, quiont déclaréque leslimitesde leurs
terres et celleslu village de Colomoncagua arrivaient jusque-là, et
comme il n'ya ;paseu de contestation à ce sujet de la part des habi-
tants de l'un ou l'autre village,on est revenu audit village

225. Compte tenu de la mention de la route de Colomoncagua à
Perquin, ilsemble qu'El Carrisal soit letripoint Colomoncagua,Torolaet
Arambala-Perquin (-ioirla description dans le procès-verbald'arpentage

d'Arambala-Perquiri ci-dessus). Il convient donc de relever qu'aucune
mention n'estfaite icidesterres de Torola, ni d'une interventionquelcon-
que de leurs représentants, lesquels n'avaient apparemment pas été
convoqués(paragraphe 204ci-dessus).Toutefois, ilsemble que Cristobal
de Pineda ne faisait pas alors le tour des limites de Colomoncagua, en
cheminant derepèreenrepèrecommelorsdesarpentages enbonne etdue
forme d'ejidos,mais effectuaitunesériede mesures versl'extérieur depuis
le village jusqu'à la limite des terres dans chaque direction.Il suffisait
donc de savoir qu'El Carrisal setrouvait sur lalimitedesterresd'au moins
une communautévcdsine.
226. La reconnaissancefaite par Miguel GarciaJalon en 1767n'estpas
d'un grand secours; on peut toutefois noter que la réclamation présentée
par la communauté:de Colomoncagua, qui donna lieu à l'inspection,
incluait le passage suivant dans le résuméqu'il a présentéau sujet des

limites: '..desdeAy[AguaSarcalsalea laFuldadelserrollegaAlcaminoReal
quebaparapueblodeperquinelmesmo Caminosirbede mojonhasta
llegarA losdosencuentrodelosdoscaminosdesdedichopueblocon el
Caminoquebienede torolaqueay lallamamosa la curusdela Jollael
mesmocaminosirbedemojon astallegarAlaspuntasdeunllanoquese
llamaCarrisal. .."
[Translation]
". ..from there [AguaSarca]to the slope ofthe hill, one arrives atthe
caminoreal to the village of Perquin; this same road serves as a
boundary marker until one reaches the two points where the two
roads from the said village meet the road from Torola, which we
cal1La Cruz de la Jolla; the same road serves as a boundary marker
until one arrives atthe edge of a plain calledCarrisal ..."

227. Asfor the 1793inspection by AndrésPérez,the Chamber consid-
ers that, apart from the circumstances throwing doubt on its evidential
value referred to in paragraph 216 above, interna1evidence also weakens
itsauthority in thiscontext as a record of recognized boundaries. In illus-
tration, the case maybe taken ofthe Salvadorian villageof San Fernando;
Honduras's first interpretation of the Pérez surveyfound expression in a
boundary line which passed throughthe middle ofthat village. Honduras
has since modified its line soas not to touchthe village of SanFernando,
and contended that the AndrésPérezsurveyinvolvedacomplaint byCol-
omoncagua of encroachments bythe community of SanFernando, which
was not includedin the surveybut merely described as "bordering on the
lands of this village [Colomoncagua]". Yet when AndrésPérezspentthe
night inthe hamlet ofSanFernando, herecorded that it "...waswithinthe
lands of San Pedro Colomoncagua ..."("...a laAldeadeSanFernando,
cualquedadentrodelastierrasdelpueblodeSanPedroColomoncagua ...'y.
Inthe viewofthe Chamber itwould beimprudentto base any conclusions
on the claims of Colomoncagua as expressed in the AndrésPérezsurvey.

228. The Arambala-Perquin title enables the Chamber to relate the tri-
point of Torola, Colomoncagua and Arambala-Perquin to landmarks to
the north, including the agreed point of Guiriri. Before trying to reach a
decision on itslocationtoday, it isadvisable to consider it from the south,
that isto say from the standpoint of the title of Torola, and thus to seek a
reference point amongtheboundary markers listed inthe 1743Torolasur-
veythat can, taken in isolation,be identified with reasonable confidence
today. This is in fact supplied,inthe Chamber's view, bythe reference in
the title of Torola tothe river Lasanas. The Parties agree in general that
the river now known by that name, and marked as such on modern maps,
was so known also at the time of the surveys with which the Chamber is
dealing; ithasbeen suggestedthat this river isthe same asariverYuquina, «..desdeAy(Ag;uaSarca]salealaFuldadelserrollegaAlcaminoReal
que ba parapueldodeperquin elmesmoCaminosirbede mojonhasta
llegarA losdosencuentrode losdoscaminos desdedichopueblocon el
Caminoque bienede torolaqueay lallamamosa lacurusde laJollael
mesmocaminosirbedemojon astallegarAlaspuntasdeunllanoquese
llamaCarrisal..»
[Traduction]

..de là [Agua!;arcalau versant du coteau, on arrive au caminoreal
qui va au village:de Perquin; ce mêmechemin sert deborne jusqu'à
ce qu'on arrive aux deux points de rencontre des deux chemins
depuis ledit village avec le chemin qui vient de Torola, que nous
appelons La Cniz de la Jolla; le mêmechemin sert de repèrejusqu'à
ce qu'on arriveiiurebord d'une plaine appeléeCarrisal ..»
227. Quant au compte rendu d'Andrés Pérezde 1793, la Chambre
estime au'en dehors des circonstances aui rendent douteuse sa valeur
probante (mentionniSesau paragraphe 216 ci-dessus), des élémentsin-

ternesaffaiblissent le créditque l'onpeut luiaccorder dans cecontexteen
tantque relevédes limitesreconnues.Onpeut citer àtitred'exemple lecas
du village salvadorien de San Fernando; la première interprétation
donnée del'arpentage de Pérezpar le Honduras était qu'une lignefron-
tière passait aumi1ic:ude ce village. Depuis, le Honduras a modifié sa
lignedemanière a nepastoucher levillagede San Fernando etilasoutenu
que l'arpentage d'h~drés Pérezavait entraîné une plainte de la part de
Colomoncagua contre les empiétements de la communauté de
San Fernando, dont les terres n'ont pas fait l'objet de l'arpentage, mais
dont ilestseulement dit qu'elle (cettecommunauté) confineaux terres de
cevillage [Colomon<:agua]».Pourtant,quand AndrésPérezpassa la nuit
dans le hameau de !;an Fernando, il consigna que celui-ci ...se trouve
dans les limites des terres du village de San Pedro Colomoncagua ..»
((..a laAldeadeSanFernando, cualquedadentrode lastierrasdelpueblo
deSanPedroColomoncagua ..»).De l'avisde la Chambre, il seraitimpru-
dent d'arriverà une quelconque conclusion sur la base des réclamations
de Colomoncagua lelles qu'elles sont énoncéesdans le procès-verbal
d'arpentage d'And& Pérez.
228. Letitre d'himbala-Perquin permet à la Chambre de rapprocher
le tripoint de Torola, Colomoncagua et Arambala-Perquin de repères
situésaunord,y conipris le point deGuiriri qui a faitl'objet d'un accord.
Avant d'essayer d'airiverà une décisionsur l'emplacement actuel de ce
tripoint, il est souhaitable d'envisager cette question partir du sud,
c'est-à-dire du point de vue du titre de Torola et de chercher ainsi,parmi
lesbornes énuméréed!a ;ns leprocès-verbald'arpentage de Torola de 1743,

un point de référence qui, considéré isolément, puisse être identifié
aujourd'hui avec uri degréde certitude raisonnable. Selon la Chambre,
c'est ce que permet la mention de la rivière Las Canas dans le titre de
Torola. De façon généraleles Parties sont d'accord pour admettre que la
rivièrequiporte maintenant cenom,etmarquéecommetelle sur lescartesmentioned in some of the documentation, and in particular in the 1844
Torola document (paragraph 239 below), and there is some dispute
whether a reference to the Las Cafias in the 1743Torola title should not
rather be read as referring to one of the tributaries, known as the Masire
(paragraph 235 below). Those questions can however for the present be
reserved.

229. Atthis stage,a word should be said asto the relative weight ofthe
Torola title of 1743and the various Colomoncagua titles produced by
Honduras. TheTorola survey waseffected aftersummons to the commu-
nity of Colomoncagua, and representatives of the community appeared
during the survey. If it were a question of conflict, the Chamber would
place reliance on this title, ratherhan on those of 1766,1767and 1793
appertaining to Colomoncagua. Accordingly for the Chamber, the ques-
tion isone ofinterpretation :do theColomoncagua titles support the view
that El Salvador'sinterpretation oftheTorola title,which clashes withthe
Colomoncagua titles, isincorrect?Or isthere an interpretation, at least as
convincing asthat of El Salvador, of the Torola title, which reconciles it
with the Colomoncagua titles?

230. It is clear from the 1743survey of the lands of Torola that these
extended to a river called Las Cafias, evenif only to a single point on the
river. The relevant passage of the survey record reads:

"...y concuarentacuerdassellegoaunparajequelellamanlasTijere-
tasy por el mismorumbo[SC.,de sura nortelse llegbconveinticuatro
cuerdasala orilladeunriobarrancosoquelellamanelriodelasCaiïas
que andandopara eloriente se pasola cuerdapor el rio arriba y se
midieron ochenta cuerdasalcaminoreal quevade Torolaalpueblo de
Colomoncagua ..."
[Translation]
"...and with 40cords wereached a place called LasTijeretas and in
the same direction[from south to north] with 24cords wecametothe
bank ofaprecipitous river which they cal1the LasCanas riverwhere,
heading eastwards, the cord was stretched upstream and 80 cords
were measured to the caminoreal fromTorola tothe town of Colo-
moncagua ..."

Honduras identifies this point with the confluence of the river LasCafias
with another river which, according to Honduras, is called the Masire
(though this name does not appear on any of the maps produced) atthe
point marked Fon sketch-map No. D-l annexed. El Salvador identifiesit
with a point further downstream, marked F' on sketch-map No. D-1,
which isthe confluence with a river calledby El Salvadorthe Pitas river.
The 1743survey, itwillbe observed, saysnothing about aconfluence with
anyother river or Stream.modernes, était déjà désignéeain sil'époque des arpentages examinés
par la Chambre; il acJtéavancéque cetterivièrepouvait être identifié e
une rivièreYuquina, citéedans certains documents et enparticulier dans
ledocument de 1844 (concernantTorola (paragraphe 239ci-dessous),et il
y a quelque divergerice sur la question de savoir si la mention de Las
Caiias dans letitre deTorola de 1743neserapporte pasplutôt àl'undeses
affluents, appeléle lvlasire (paragraphe 235 ci-dessous). Ces questions
peuventtoutefois êtreréservéep sour l'instant.

229. Acestade il convient de dire quelquesmots de l'importance rela-
tive du titre deTorola de 1743 et des divers titres de Colomoncagua
présentés par leHon,duras.L'arpentagede Torola fut effectuéaprèsune
convocation adressé(:àla communautéde Colomoncagua et des repré-
sentants de lacommiinautéseprésentèrent lorsde l'arpentage.S'ils'agis-
sait d'une questiondr conflit,la Chambre se fonderait sur ce titre, plutôt
que sur ceux de 1766,1767et 1793qui ont trait àColomoncagua. Ainsi,
pour la Chambre, est-ce d'une question d'interprétationqu'il s'agit: les
titres de Colomoncagua permettent-ils de considérer comme erronée
l'interprétationdonnéepar El Salvador du titre de Torola, qui est en
contradiction avec les titres de Colomoncagua? Ou existe-t-ilune inter-
prétation, du titre de Torola, au moins aussi convaincante que celle
d'El Salvador,qui le fait concorder aveclestitres deColomoncagua?
230. Il ressort clairement du procès-verbal d'arpentage des terresde
Torola de 1743 que celles-ci s'étendaient jusqu'àune rivière appelée
Las Canas, mêmesi c:llesn'atteignaient qu'un seulpointsur cetterivière.
Lepassagepertinent du procès-verbald'arpentageest ainsilibellé :

«...y concuarentacuerdasseIlegoa unparajequelellamanlas Tiïere-
tasy por elmisntommbo[SC.,de sura norte]se Ilegoconveinticuatro
cuerdasalaorilladeunriobarrancosoquelellamanelriode lasCarias
que andandopara el orientese paso lacuerdapor el rio arribay se
midieron ochentizcuerdasal caminorealquevade Torolaalpueblo de
Colomoncagua ..»
[Traduction]

..à 40cordes ilous avons atteint lelieu-dit LasTijeretaset,suivant
cette mêmedirection [du sud au nord] nous sommes arrivés après
avoir mesuré24 cordes au bord d'une rivière escarpéeque l'on
appellele Riodt:LasCaiias; lànous sommespartis versl'est,lacorde
a ététendue eri amont et nous avons mesuré80 cordes jusqu'au
caminorealqui vade Torola au villagede Colomoncagua ..»
Le Honduras identifie cepoint au confluent de la rivièreLas Caiiasavec
une autre rivière qui, selon lui, s'appellelesire (bien que ce nom ne
figure sur aucune des cartes produites) au point marquéF sur le croquis
noD-1ci-inclus.El Salvadorl'identifie à un point situéplus loinen aval,
marqué F' sur le cr~~quisno D-1, qui est le confluent avec une rivière

qu'El Salvador appelle Pitas. On remarquera que le procès-verbal
d'arpentagede 1743neditrien d'un confluentavecuneautre rivièreouun
autre cours d'eau. 231. El Salvador reads the 1743survey as meaning that 80cords were
measured upstream ofthe river LasCafias,beginning inan approximately
eastward direction. Honduras originally laid emphasis on the bearing,
and read the 1743survey as meaning that 80 cords were measured in a
straight line eastwards, which was initiallythe direction upstream of the
river. However, at point F on sketch-map No. D-1,that selected by Hon-
duras, the modern Las Canas is flowing virtually north to south; there-
fore, in the view of Honduras, the river referred to as "Las Cafias" inthe
1743survey must be the Masire, which flowsfrom east to Westtojoin the

modern Las Cafias.What Honduras firstregarded as an impossible inter-
pretation of the record is that the initial direction, upstream of the river,
waseastwards, but that the riverwas then followedasitscourseturnedin a
different direction, namely, to the north, as claimed by El Salvador.

232. The Chamber does nothowever find difficultyinaccepting ElSal-
vador's interpretation. If, on arriving from the south at the point on the
river Las Cafias the survey had simply proceeded in a straight line east-
wards, first the point of contact with the river would be unidentifiable,
and the course ofthe surveyinexplicable as neglecting the obvious boun-
dary, and secondlythe reference tothe direction of flowofthe riverwould
have been superfluous. What mattered wasthat "the cord was extended",
i.e.,the surveyproceeded, upstream:the referencetothe easterlydirection
simply made it clear whether this involved turning left or right. Hondu-
ras'ssecond interpretation of the course of the boundary seemsto recog-
nize this. Honduras first advanced the interpretation whereby the boun-

dary of theTorolalands merelytouched the river Las Canas atone point,
and did not followanypart ofitscourse; subsequently however Honduras
adopted an interpretation whereby a river - that identified as the
Masire - did form the boundary for some 1,200metres (point F to
point G on sketch-map No. D-1annexed). Whilethe factthat El Salvador
has continued to present a consistent interpretation of the 1743title does
not prove that it is a correct one, the chamber notes that Honduras's
change of approach emphasizes the difficulty in finding a convincing
alternative interpretation. On balance, it concludes that the Torola title
extended to the Yuquina or LasCafias river, and was not bounded bythe
Masire. This view is supported by the re-survey of 1844,tobe examined
below.

233. What isobscure about this passage of the Torola survey record is
that itisnot stated at what pointthe surveyleftthe river. Eightycordsfrom
the firstcontact withthe riverthe camino realwas reached (seethe passage
quoted inparagraph 22 1above). The 1743surveyrecord continues : 231. Selon l'interprétation que donne El Salvador du procès-verbal
d'arpentage de 1743,80 cordes ont été mesurées en amont sur la rivière
Las Caiias en commençant en direction approximativement de l'est. A
l'origine, le Honduras insistait sur l'orientation et considérait que le

procès-verbal d'arpentage de 1743indiquait que 80 cordes avaient été
mesuréesenligne droite vers l'est,ce qui étaitau débutl'orientation vers
l'amont de la rivière. Toutefois, au point F sur le croquis no D-1, qu'a
choisile Honduras, 1iirivièreLasCaiiasactuellecoule à peu prèsdunord
ausud; ainsi,selon le Honduras, la rivièreappelée«Las Caiias »dans le
procès-verbal d'arpeiltage de 1743doit-elleêtrele Masire, qui coule d'est
en ouest pour rejoindre la rivièreLasCaiiasactuelle. Ce que le Honduras
avait d'abord envisagécomme une interprétation impossible du procès-
verbal, c'estque la rivièreenamont s'orientait d'abord versl'est,mais que
lesarpenteursl'avaient ensuite suiviequand soncourss'infléchissaitdans
une direction différente, c'est-à-dire vers le nord, comme l'alléguait
El Salvador.
232. Cependant la Chambre peut accepter sans difficulté l'inter-
prétation d'El Salvador. Si l'équipe d'arpentage, atteignant depuis le
sud le point en question sur la rivière Las Canas, s'était simplement

dirigéeen ligne droite vers l'est, en premier lieu le point de rencontre
avec la rivière ne pourrait être identifiéet le tracéde l'arpentage serait
inexplicable, car il rie tiendrait pas compte de la limite évidente et, en
second lieu, la mention de la direction du cours de la rivière aurait été
superflue. Ce qui comptait, c'était que «la corde futtendue »,autrement
dit l'arpentage se déroula versl'amont:la mention de l'orientation vers
l'est précisaitsimplement s'il fallait pour cela tourner à gauche ou à
droite. La deuxième interprétation hondurienne du tracéde la frontière
semble le reconnaître. Après avoir d'abord proposé une interprétation
d'après laquellela limite desterres de Torola ne faisait que toucher en un
point la rivière Las Caiias, et ne suivait aucune partie de son cours, le
Honduras a cependilnt adopté ensuite une interprétation selon laquelle
une rivière - celle qu'on appelle le Masire - constituait effectivement
la limite sur environ 1200mètres (du point F au point G sur le croquis

no D-1 ci-inclus). Si le fait qu'El Salvador a continué de défendre la
mêmeinterprétation du titre de 1743 ne prouve pas que celle-ci soit
correcte, la Chambrr relèveque le changement d'approche du Hondu-
ras met en relief la clifficultéqu'il aà trouver une autre interprétation
convaincante.Tout t~ienpesé, elleconclut que letitre de Torolas'étendait
jusqu'à la rivière Yiiquina ou Las Caiias, et n'étaitpas délimitépar le
Masire. Cet avis est corroborépar le réarpentagede 1844,que l'on exa-
minera ci-après.
233. Ce qui estob:jcuïdans cepassageduprocès-verbald'arpentage de
Torola, c'est qu'il n'indique pas en quel point l'équipe d'arpentage a
quittéla rivière.Aune distance de 80cordes de lapremièrejonction avec
la rivière, elle a atleint lecamino real (voir le passage citéau para-
graphe 221 ci-dessuri).Le procès-verbald'arpentage de 1743poursuit en
ces termes :498 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUD)GMENT)

"... y siguiendoel rumbodeponiente en oriente hasta unparaje que
llaman le Cruz se tantearonochentay cincocuerdas,y de aqui a otro
paraje llamadoelMonte Redondo,y enlacimade unalomasepuso un
mojon de piedra hasta donde se midierontreintay ochocuerdas ... "
[Translation]

".. .and continuing from Westto east to a place called La Cruz
85 cords were estimated, and from there to another place called
Monte Redondo, and on the top of a hi11a stone boundary marker
was built, up to which point 38cords were measured ..."

234. El Salvador maintains that the boundary follows the river Las
Caria?upstream al1the wayto itsheadwaters near a hi11called the Algua-
cil Mayor (point Won sketch-map No. D-1),which it identifies with the
MonteRedondo. Thisidentification however apparently restsonlyonthe
view taken bythe delegates ofthe two Statesin 1884atthe time ofnegotia-

tion of the unratified Cruz-Letona Convention, Article 17of which con-
templated thattheboundary should run "From the Monte Redondo, also
called Alguacil Mayor, where the river Canas has its source. ..".El Sal-
vador's interpretation necessarilyinvolvesthe assumption that the refer-
encesinthe Torola titlebothtothe Torola-Colomoncaguaroad and tothe
place called La Cruz or Quecruz areto points on the river, and therefore
superfluousforthe purpose of identification oftheboundary. This seems
unlikely. A further difficulty withl Salvador'sinterpretation isthat the
tripoint Torola,Colomoncagua and Arambala-Perquin was,according to
the survey of 1769,on or near the road from Colomoncagua to Perquin.
Neither Party has been able to identify this road with any certainty; but
El Salvador's interpretation requiresthat the road from theone villageto
the othershould run rather south of a direct course, and climb the Cerro
Alguacil Mayor, instead of following the valley ofthe river Negro-Pichi-
gual, where, according to both Parties' maps, there is todaysuch a road.
This result too seems unlikely.
235. Honduras, on the other hand, now maintains that the boundary
follows the river (between pointsF and G on sketch-map D-1) - though
the riverMasire, not the same river as in El Salvador's interpretation-
until it meets the road (at point G), and from there, leavingthe river, mns
in a straight line to the point which Honduras identifies as La Cruz or
Quecruz (point H). Againstthis isthatthe direction taken totheroad, and
from there to La Cruz or Quecruz is more to the north than the "east-
wards" mentioned in thetitle; and thatthe distances are inconsistent. The

title records 80 cords to the Torola-Colomoncagua road and 85 cords to
La Cruz or Quecruz: Honduras's version of the boundary produces
distances of about 1,500metres (33 cords) and 1,000metres (25 cords)
respectively.

236. The Chamber considers that in this part of the fourth sector the
boundary line which best harmonizes with the available evidence of the «...y siguiendot?lrumbodeponienteen orientehasta unparaje que
llamanle Cruz SItantearonochentay cincocuerdas,y de aqui a otro
parajellamadoer' Monte Redondo,y enlacimade unalomasepuso un
mojondepiedra riastadondese midierontreintay ochocuerdas ..))

[Traduction]
«...continuant clel'ouest vers l'estjusqu'à un lieu nomméLa Cruz
nous avons évaluéune distance de 85 cordes, à partir de là nous
sommesallésenun autre lieu appeléMonte Redondo et,au sommet
d'une hauteur, nous avons dressé une borne de pierres jusqu'à
laquellenous avons compté38cordes ..»

234. El Salvador affirme que la frontière suit la rivièreLas Carias en
amont tout du long jusqu'à sa source près d'une hauteur appelée
Alguacil Mayor (point W sur le croquis no D-1), qu'il identifie au
Monte Redondo. Cependant cette identification ne semble reposer que
sur l'avisexprimé parles représentants des deux Etatsen 1884,lors des
négociations qui aboutirent à la convention Cruz-Letona qui ne fut pas
ratifiée,dont l'article:17 prévoyaitque la frontière devrait partir «du
Monte Redondo appeléaussi Alguacil Mayor, où la rivière Caiiasprend
sa source..» L'interprétationd'ElSalvadorfaitnécessairementprésumer
quelesmentionsaussibien delarouteTorola-Colomoncaguaque du lieu-
dit LaCruz(ou Queciuz)dans letitre deTorola seréfèrent àdespoints sur
la rivièreet qu'ils sontdonc superflus pour déterminerletracéde la fron-
tière. Celaparaît improbable. L'interprétation d'El Salvador susciteune
autre difficult:le tripoint Torola, Colomoncagua et Arambala-Perquin
se trouvait, selon le procès-verbal d'arpentage de 1769,sur la route de

Colomoncagua à Pei-quinou à proximité. Aucune des deux Partiesn'a
réussi à identifier cette route avec certitude; mais l'interprétation
d'El Salvador suppose que la route qui va d'un village à l'autre passe
plutôt au sud d'untra.cdirectetfranchit leCerro AlguacilMayor, aulieu
de suivre la valléetlu Negro-Pichigual où, selon les cartes des deux
Parties, une telleoute existeaujourd'hui. Cela sembleimprobable aussi.
235. LeHonduras, pour sa part, soutient maintenant que la frontière
suit la rivière(entreles points F et G sur le croquis noD-1- mais qu'il
s'agitde la rivièreasire et non de la rivièreque retient l'interprétation
d'El Salvador - jusclu'àce qu'elleatteignela route(au point G); et qu'à
partir de là, laissant la rivière, elleva en lignedroitejusqu'au point que le
Honduras appelle La Cruz ou Quecruz (point H). On peut dire au
contraire queladirectionprise pour atteindrela route et,delà, LaCruzou
Quecruz,s'infléchit verslenord plutôt que vers1'«est»,commel'indique
le titre; et que les distances ne correspondent pas.Le titre fait étatde
80cordesjusqu'à la route Torola-Colomoncagua et de 85cordesjusqu'à
La Cruzou Quecruz,alors que selon letracéde la frontièreindiquéparle
Honduras les distarices sont d'environ 1500mètres (33 cordes) et de
1000mètres(25cordes)respectivement.

236. LaChambre estimeque, dans cesegmentduquatrièmesecteur,la
lignefrontièrequis'accordelemieuxaveclesélémentd sepreuve dont elleuti possidetis juris is as follows. Southwards from the Guiriri marker
(point Lon sketch-mapNo. D- 1and sketch-map No. D-2annexed) tothe
Roble Negro triangulation point (point K on sketch-maps No. D-1 and
D-2); inthe absence of any material pointing unequivocally totheoneor
the otherofthe twopositions proposed bythe Parties forthe Roble Negro
marker (paragraph 219 above), the Chamber considers that the choice of
the triangulation point is justified by reasons of practical convenience.
From there, south-westwards to a hi11indicated aspoint T on sketch-map
No. D-2,which the Chamber considers can be identified with Monte Re-
dondo. Fromthere, slightlysouth ofwestto meetthe river LasCanas near

the settlement of Las Piletas (point U on sketch-map No. D-2).The place
called La Cruz, which the Chamber regards as probably unidentifiable
with complete accuracy, is somewhat on the high ground between these
last two points; the selected position is shown as T' on sketch-map
No. D-2annexed, apoint which should be inter-visiblewith U and T.This
boundary, while not corresponding preciselytothe distancesrecorded in
the surveysof 1743and 1769,maintains so far aspossible the proportions
of the distances, and corresponds broadly to the directionsindicated.

237. The distance between the point (point U on sketch-map No. D-2
annexed)near Las Piletaswhere this boundary leavesthe river LasCanas,
and the point which ElSalvadoridentifies asthe meetingpoint ofthe river
and the south-west boundary of the Torola title (point F' on sketch-map
No. D-1 annexed) is more than the 80cords stated in the title. In view of
the difficulty of measuring accurately with a cord along the course of a
river, thisoes not disprove the Chamber's conclusions so far. Honduras
however maintains that the Torola boundary met the river further north-

eastthan El Salvador claims(point F on sketch-mapNo. D-1).In order to
ascertain which contention in this respect iscorrect, it isnecessary to con-
sider further the 1743Torola title, and the re-issued title of 1844.In the
passage quoted in paragraph 221above,the surveyorof 1743records that,
on arriving at Monte Redondo,"upto here 1had been bordering on lands
ofColomoncagua". Therecord does not howeverstate atwhat point inthe
survey the surveyor began to border the lands of Colomoncagua, sothat
there is no indication whether or not the Colomoncagua lands extended
across that river to an areasouth of the Torola lands. The measurement
began from the Torola river, and the adjoining owners who appeared
were,first,the owner ofthe Hacienda de SanJosé,and secondlythe owner
of the Hacienda de San Diego, whose lands apparently marched with
those of Torola at least asfaras the Portillo de San Diego. From there on
the survey record states that:

".. .con treinta cuerdas seIlegoal dichoportillo de San Diego, y mu-
dando el dicho rumbose cogiode Sur a Norte. ..aparte mudérumbo

como dicho es, de sur a norte paso la cuerdapor entre unospeiïascosdispose sur l'utiposs,;detjuris est la suivant: elle se dirige vers le sud à
partir de la borne de Guiriri (point L sur le croquis no D-1 et le croquis
noD-2ci-inclus)jusqu'au point de triangulation du RobleNegro(point K
sur les croquis nosD-1 et D-2); faute d'éléments qui permettentde situer
catégoriquement la borne de Roble Negro en l'une ou l'autre des posi-
tions proposées par les Parties (paragraphe 219 ci-dessus), la Chambre
considèreque le choirrdu point detriangulation estjustifié par desraisons
de commoditépratique. De là,la ligne continue vers le sud-ouest jusqu'à
unehauteur indiquéc:comme étantle point Tsur le croquis noD-2 que la
Chambre estime possible d'identifier au Monte Redondo. De là, elle se
poursuit versl'ouest,endescendant légèrementversle sud,pour atteindre
la rivièreLas Caiias prèsdu village de Las Piletas (point U sur le croquis

no D-2). Le lieu appelé La Cruz, que la Chambre croit probablement
impossible de déterrniner avec une entière précision,se trouve dans les
hauteurs entre cesdeux derniers points; l'emplacement choisi est lepoint
marqué T' surle croquis no D-2 ci-inclus,point qui devrait être visible
de U et de T réciprocjuement.Ce tracéde la frontière, sans correspondre
exactementaux distancesconsignées dans les arpentages de 1743et 1769,
sauvegarde autant que possible les proportions des distances et corres-
pond en gros aux directionsindiquées.
237. Ladistanceentrelepoint (point U sur le croquis noD-2 ci-inclus)
prèsde Las Piletas oii la lignefrontièrequitte la rivière Las Canas et celui
qu'El Salvadordéfiriitcommele point de rencontre de la rivièreet de la
limitesud-ouestdes terres du titre deTorola (point F'sur lecroquis noD-1
ci-inclus)dépasse lei;80cordes indiquées dans le titre. Vu les difficultés
qu'il y aà procéder;ides mesuresexactes au moyen d'une corde le long
d'un cours d'eau, cela ne contredit pas les conclusions tirées par la
Chambre jusqu'à prksent. Le Honduras affirmetoutefois que la limite du
titre de Torola atteignaitla rivièreplus loin au nord-est que ne le soutient
F sur le croquis noD-1). Pour déterminer laquelle des
El Salvador(point
deux thèses en présenceest la bonne, il faut étudier plus avant le titre de
Torolade 1743etlenouveautitre émisen 1844.Danslepassagecitéaupara-
graphe 221ci-dessus.l'arpenteurde 1743constate qu'il estarrivéau Monte
Redondo, «après avoirlongélesterres de Colomoncagua ».Toutefois, le
procès-verbal n'indique pas à quelpoint du levél'arpenteur acommencé à
longer les terres de Colomoncagua, de sorte qu'aucune indication ne
permet de déterminersi lesterres de Colomoncagua s'étendaientounon de
l'autre côtéde larivierejusqu'à unezonesituéeau suddes terres deTorola.
L'arpentage a comniencé à la rivière Torola et les propriétaires voisins
qui se présentèrent furent, premièrement,le propriétaire de la Hacienda
de SanJosé,et,deuxièmement,celuide la Haciendade San Diego,dont les
terresbordaient apparemment cellesdeTorola au moins jusqu'au Portillo
de San Diego. A partir de là, le procès-verbald'arpentage déclare que :

«...contreintacuerdasse llegbal dichoportillode San Diego,y mu-
dando el dichorumbose cogibde Sur a Norte ..aparte mudérumbo
como dicho es, desura nortepasb la cuerdapor entreunosperiascos Fouflh Sector -
Central Sub-Sector

88"15' W

O CROQUIS NO 0-2

Quatrième secteur --
Sous-secteur centritl

Routes

88"15' W altos queestan inmediatosa dichoportilloy con cuarentacuerdas se
llego aun paraje que lellaman las fi~eretasy por el mismo rumbose
llego con veinticuatro cuerdas a laorillade un rio barrancoso quele
llamanelriodelasCariasqueandandoparaelorientesepasolacuerda
porel rioarribay se midieron ochenta cuerda aslcaminorealquevade
Torola al pueblode Colomoncagua,cuyajusticiay principales con su

realtitulosehallaronpresentes ..."
[Translation]
". .. with 30 cords we reached the said portilloof San Diego, and
changingdirection we turned from south to north . ..and 1changed
course, as already stated from south to north the cord was extended
between some high rocks which are adjacent to the said portilloand
with40 cords we reached a place called LasTijeretas and in the same
direction with 24 cords we came to the bank of a precipitous river
which they cal1the river Las Cafias where, heading eastwards, the
cord was stretchedupstream and 80cords weremeasured to the cam-
ino real from Torola to the town of Colomancagua, whose justicia
and principaleswere present with their royal title ..."

It isto be noted that in 1743the representatives of Colomoncagua are not
mentioned until the survey reached the caminoreal,but there seems no
doubt that the Colomoncagua lands extendedalong the river downstream
from that point.
238. Some light on the matter isthrown by the 1844re-surveyof Torola
carriedout bythejudge Cecilio Espinosa. The recordshows thatthe judge
called forthe title of Torola from the mayor of that community, sothat he
could reviewthe boundaries indicated init,and directed that notifications
to the adjoining owners be sent out according to the boundaries so indi-
cated (':..y segunlos[linderos]queendichotituloseexpresen,ponganselas
notassitatoriasa loscolindantes. ..'7T.hejudge noted from the title docu-
ment that "... the adjoining owners are those ofthe Hacienda de SanJosé,
San Diego and Colomoncagua ..." ("...son colindanteslosposedoresdela
haciendadeSan José,San Diego y Colomoncagua ...'3and those adjoin-
ingowners wereduly summonedto attend the survey,with their titles.The
summons to the mayor of Colomoncagua wasthat "...salgaelconsu titulo
al riode las Cariaspor la bajada de las tijeretas . .."("... he should be
present with his title at the Las Cafias river by the bajada of
Las Tijeretas ...").Since, as already noted, the 1743Torola title does not
state the extent to which the lands of Colomoncagua were CO-terminous
with those of Torola, the judge must have based his choice of this point,
not on the title, as he had himself directed, but on local information or
tradition. The mayor of Colomoncagua first replied that he would be pres-
ent at a place called Los Picachos, but in reply to a query by the judge
confirmed that he would appear at Las Tijeretas. altos que estan irlmediatosa dichoportilloy con cuarentacuerdasse
Ilegoa unparajtpque le llaman lasTï~eretas y por el mismo rumbose
Ilegocon veintiatatrocuerdasa la orillade un no barrancoso quele
llamanelriode kzsCariasqueandandoparaelorientesepasolacuerda
porelno arriba 17semidieron ochenta cuerdas alcaminorealquevade
Torolaalpueblode Colomoncagua,cuyajusticiay principales consu
realtitulosehallaronpresentes ..»

[Traduction]
« ..nous avonsatteint, à 30cordes,ledit portillode San Diego; chan-
geant de directica nous sommes allésdusudaunord ..j'ai changéde
direction commc indiqué, en allant du sud vers le nord, nous avons
faitpasser lacorde entre des pics élevésquijouxtent ledit portilloet,
40cordesplus loin,nous sommes parvenus à un lieu qu'ilsappellent
Las Tijeretas et dans la mêmedirection à 24 cordes nous sommes
arrivésau bord d'une rivière escarpéeque l'on appelle le Rio de
Las CaIias; là nous sommespartis vers l'est,la corde a ététendue en
amont etnous avons mesuré80cordesjusqu'au caminorealquiva de
Torola au villagr de Colomoncagua, dont lejusticiaet lesprincipales
setrouvaient prksents avec leurtitre royal.))

Il convient de noter qu'en 1743les représentants de Colomoncagua ne
sont mentionnés qu'au moment où l'équipe d'arpentage parvient au
camino real,mais il ne paraît guère douteux qu'à partir de ce point les
terres de Colomoncagua longeaient la rivièreversl'aval.
238. Le réarpentagede Torola de 1844qu'a réalisé lejuge Cecilio Espi-
nosa fait dans une certaine mesure la lumière sur la question. Il est
consigné au procès-verbal que le juge a demandé le titre de Torola
au maire de cette cc~mmunautéd , e façon à pouvoir passer en revue les
lignes de démarcation quiy figuraient, et adonnél'ordre que les avisaux
propriétaires desterres voisines soientadressésen fonction des lignes de
démarcation ainsiindiquées ((...y segunlos[linderos]queendichotitulose
expresen,ponganse .!asnotas sitatorias a los colindantes ..»). Le juge a
relevédans letitrequeles « ..propriétaires desterresvoisinessontceux de
la Hacienda de San .rosé,de San Diego et de Colomoncagua ..»,(«...son
colindanteslos posed<wed selahacienda deSanJosé,San Diegoy Colomon-
cagua ..)))et les propriétaires de ces terres voisines ont dûment étécités
pour assisterà 1'arpt:ntageaprèss'être munisde leurstitres. La convoca-
tion envoyéeau maire de Colomoncagualui demandait «...salgaelconsu
tituloalno deLas Ctrriasporlabajadadelastijeretas ..»(« ..de seprésen-
ter muni de son titreà Las Canas àproximitéde la bajadade Las Tijere-

tas..»). Vu que, comme indiquéci-dessus, le titre de Torola de 1743ne
précisepas dans quellemesurelesterresdeColomoncaguajouxtaient celles
de Torola, lejuge doitavoirbasésonchoix de cepoint non pas sur letitre,
comme ill'avait ordclnnélui-mêmem , aisplutôt sur une information ou une
tradition locale. Leaire de Colomoncaguarépondittout d'abord qu'ilse
présenterait enun li,:u-dit Los Picachos mais, en réponseàune demande
d'éclaircissement dii juge, confirma qu'il se présenterait à Las Tijeretas. 239. Thejudge reached the place called LasTijeretas somedays before
that appointed forthe presence of the mayor of Colomoncagua, and met
there the owner of the Hacienda de San Diego. The ancient landmark at
that place wasagreed bytheowner of San Diego,and wasrenewed.On the
date appointed with the mayor of Colomoncagua the judge went to
Las Tijeretas and met both the owner of San Diego and the mayors of
Colomoncagua and Torola. The representatives of Colomoncagua
claimed thattheTorolalands did not extend so far north-west asthe river
Las Carias, but that the boundary from LasTijeretas ran eastwards, south
ofthe river, to aplace called LosPicachos. Theyrelied on atitle calledthat
of San Pedro Moncagua (which,they claimed, antedated that of Torola;
such title cannot be identified with any of the titles submitted to the
Chamber). However,whenthis title was produced, itprovided, according

to the 1844 record, that the boundary was the river Yuquina, and the
representatives of Colomoncaguastated, in response to a question by the
judge, that this was the river Las Canas ("...se ha110por documenta, que
rezapor linderoelnodela Yuquina; y habiendolespreguntadopordichorio,
dijeronserelmismodelasCanas. ..'7 .he representatives of Colomonca-
gua however refused to giveway;the judge recorded that :

"Despuesde muchosalegatos.pidieronse pusierela agujapara ver

cualera ladirecionquetomabade las tigereteasde Sura Norte, como
dicenambos titulos;y se vio que topaba a un rio barrancosoque le
Ilamanlaspitas,ypor elmismorumboapocadistanciase topaelriode
Carias,llamado Yuquinaen el mencionadotitulode Colomoncagua .
[Translation]

"After much argument, they asked that the compass needle be set
to showwhere wasthe south-to-north directionfrom LasTijeretas,as
indicated in both titles; and itwas seen to point ta precipitous river
called las Pitas, and in the same direction after a short distance one
arrives at the river Carias, called Yuquina in the said Colomoncagua
title."

240. On the basis of this information, the Chamber considers it pos-
sible to resolve the disagreement between the Parties as to the location
referred toas LasTijeretas(point Eorpoint E'on sketch-map No. D-1);in
the view of the Chamber, the point identified by El Salvador (Et) corres-
ponds better to the 1844description. First,there is,according tothemaps,
the confluence with the Las Carias of a Stream, flowing from south to
north, just north of that point; and secondly,according to the indications
givenbythecontour lines on themap, thearea between that point andthe
river might properly be described as a slope ("bajada" - see para-
graph 238above), whilethepoint selected by Honduras liesto the south of
a stretch of the river where it flowsbetween steep banks. 239. Lejuge parvint au lieu-dit Las Tijeretas quelques jours avant la
date fixéepour lacomparution du mairede Colomoncaguaet il yrencon-
tra le propriétairede la Hacienda de San Diego. Ce dernier reconnut la
borne ancienne qui setrouvait en cet endroit, laquelle fut remise en état.
Le jour convenu avec:le maire de Colomoncagua, le juge se rendit à

Las Tijeretas et y rencontra aussi bien le propriétairede la Hacienda de
San Diego que les maires de Colomoncagua et de Torola. Les représen-
tants de Colomoncag.uafirent valoir que les terres de Torola n'allaient
pas, vers le nord-ouest,jusqu'a la rivièreLas Caiias mais que la ligne de
délimitationa partir cleLas Tijeretas se dirigeait vers l'est,au sud de la
rivière, jusqu'à un endroit appeléLos Picachos. Ils invoquèrent à cet
égard un titreappelétitre de San Pedro Moncagua (qui, prétendirent-ils,
étaitantérieur acelui de Torola; ce titre ne correspond a aucun de ceux
qui ont étésoumis à la Chambre).Toutefois,lorsque cetitre fut produit, il
apparut qu'il stipulait.,selonleprocès-verbalde 1844,quela lignededéli-
mitationétaitla rivièrcYuquina et,enréponseàune questionposéepar le
juge, les représentantsde Colomoncagua dirent que cette rivière étaitla

mêmeque la rivièreLas Caiias (« ...se hallopor documento,querezapor
linderoelriode la Yuquina;y habiendolespreguntado por dichorio,dijeron
serelmismode lasCanas ..)))LesreprésentantsdeColomoncagua,cepen-
dant, refusèrentde célder;lejuge consigna cequi suit :
«Despuesde rriuchosalegatos,pidieronsepusierela agujapara ver

cualeraladirecionquetomabade lastigereteasde Sura Norte, como
dicen ambos titulos;y se vib que topaba a un no barrancosoque le
llamanlaspitas,jrporelmismorumboapocadistanciase topaelnode
Canas,llamado Yuquinaenel rnencionadotitulode Colomoncagua )
[Traduction ]

((Aprèsde longues discussions, ils demandèrent que la boussole
soitutiliséepour voirquelleétaitla direction du sudaunord à partir
de LasTijeretas, commeindiquésurlesdeux titres; l'onconstata que
l'aiguilledésignaitun torrent escarpé appeléLas Pitas et, a quelque
distance dans la mêmedirection, l'onparvient au Rio Caiias,rivière
appelée Yuquiniidans ledittitre de Colomoncagua. »

240. Sur la base de cette information, la Chambre considèreque l'on
peut régler le désaczord entre les Parties quant a l'emplacement de
l'endroitappeléLas 'Tijeretas(point E ou point E'sur le croquis noD-1);
à son avis, le point 13'identifiépar El Salvador correspond mieux à la
description de 1844. Premièrement,les cartes font apparaître juste au
nord de ce point la confluence avec LasCaiias d'un cours d'eau coulant

du sud au nord; deiixièmement, selon les indications donnéespar les
courbes deniveauxtracéessurlacarte,lazonesituéeentreleditpoint etla
rivièrepourrait effectivementêtrequalifiéd eedéclivité («bajada» - voir
leparagraphe 238ci-dessus),tandis que lepoint choisipar leHonduras se
trouve ausud d'unsegmentde la rivièrequisesitueentre des rivesescar-
pées. 241. The 1844document further records that in response to a request
bythejudge forthe title ofthe Hacienda de SanDiego to beproduced,the

owner of that land said that he did not have it with him, but produced a
certificate dated 11March 1804,issuedbyalandsjudge ofGraciasa Dios,
but prepared at the Hacienda de San Diego at the request of the then
owners ofthat property,who had complained ofincursions bythe Indians
of Colomoncagua. Thejudge in 1804,having inspected the title ofColom-
oncagua, upheld the complaint, and recorded that

':.. segunloslinderosquerezaelmismotitulo,sine de divisionde las
tierras,elnombradoriode las Caiïas,elmismoquetambienseparalos
terminosde mijurisdiccionconlaprovinciade SanMiguel. .."

[Translation]
".. .according to theboundaries mentioned inthe said title, the said
river LasCariasservestodividethe lands, and alsomarks the limitsof
myjurisdiction and that of the province of San Miguel . .."

The value and authenticity of this document may be open to question :it
has not itself been produced to the Chamber, but was merely copied into
the record of the 1844re-survey;there is no record that it was shown or
read to the representatives of Colomancagua in 1844,to enable them to
dispute it; and the judge who issued it in 1804was avowedly acting at a
place outside his own jurisdiction. What is significant, however, is that
it relates to the boundary between San Diego and Colomoncagua,
and therefore indicates the course of the boundary downstream of Las
Tijeretas.
242. On balance, the Chamber accepts the contentions of El Salvador
thatthe Colomoncagua landsdid not atany point extend acrossthe river
LasCaiïas. The 1743titlementions LasTijeretas,which was24cordsfrom
the river, as a boundary marker of Torola, but does not Saywhat title or
titles lay on the otherside of it; and the statement in the record (para-
graph 221above)that when the surveyorreached Monte Redondo he had
previously been bordering on the lands of Colomoncagua does not of
itselfjustify any assumption that he had been doing so from LasTijeretas
onward. The summons in 1844to the representatives of Colomoncagua
refers not to LasTijeretas itself,but to "the Las Caiïas river by theajada
of LasTijeretas", and whilethe representatives ofColomoncagua insisted
that their lands extended across the river to Las Tijeretas and Los Pica-
chos, thejudge was apparently satisfied, on the titles produced, including
the 1804certificate relating to San Diego,that this was notso.The Cham-
ber concludes that the 1821 utipossidetisjuris line passed through the
point marked F'on sketch-map No. D-1,where the Torola lands come to
an end, and then continued to follow the river downstream.

243. Having established that the boundary between thelands ofTorola 241. En outre, il est consignédans le document de 1844que, le juge
ayant demandé la prc~ductiondu titre de la Hacienda de San Diego, le
propriétaire des terre; de cette haciendadit ne pas l'avoir avec lui mais
produisit un certifical en date du11mars 1804,délivrépar un juge des
terres de Gracias a Dios, mais rédigé à la Hacienda de San Diego à la
demande de ceuxqui i:nétaientalorspropriétaires etqui s'étaient plaints
d'incursions des Indiens de Colomoncagua. En 1804,lejuge, après avoir
inspectéletitre de Colomoncagua,reconnut lebien-fondéde la plainte et
indiqua que

«...segunloslinderosquerezael mismotitulo,sirvede divisionde las
tierras,elnombradono de las Caiias,elmismoquetambienseparalos
terminosde mijuiisdiccionconlaprovinciade San Miguel ..))

[Traduction]
«...selon les lignes de démarcation mentionnéesdans ledittitre, ces
terressontdiviséi:~par larivièreLas Caiias, qui sépareégalementles

limites de ma juridiction et celles de la province de San Miguel.».
L'on peut s'interrogersur lavaleur et l'authenticitéde ce document: iln'a
pas étélui-même produit à la Chambre mais a simplement été copiédans
le procès-verbal du i-éarpentagede 1844; rien n'indique qu'il ait été
montré ouqu'ilenait été donnélectureauxreprésentants de Colomonca-
guaen 1844pour leurpermettre de le contester; et lejuge qui l'a établien

1804agissait, selon ses propres dires, en un lieu situéen dehors de son
ressort. Ce quiimporle cependant, c'est qu'ilatraitàla ligne de délimita-
tion entre San Diego i:tColomoncagua et qu'ilindiquepar conséquentle
tracéde la ligneen aval de Las Tijeretas.
242. Tout bien pesé,la Chambre accepte l'affirmation d'El Salvador
selonlaquelle lesterr~:sde Colomoncagua ne franchissaient nulle part la
rivièreLas Canas. Le titrede 1743mentionne LasTijeretas, à 24cordes de
la rivière,en tant que:borne de Torola, mais ne dit pas à quel titre ouà
quels titres correspo~idaient les terres se trouvant de l'autre côté;et la
déclaration figurant dans le procès-verbal (paragraphe 221 ci-dessus)
selonlaquellel'arpenteur, lorsqu'il estparvenu au Monte Redondo, avait
longéau préalablele!;terres de Colomoncagua ne permet pas, en soi, de
supposer qu'il les avait longées depuis Las Tijeretas. Les convocations
adresséesen 1844 aux représentantsde Colomoncagua mentionnent non
pas LasTijeretas elle-même,mais LasCaiias à proximitéde la bajadade

Las Tijeretas», et alors mêmeque les représentants de Colomoncagua
ont insistésur le fait que leurs terres s'étendaient, de l'autre côtéde la
rivière,jusqu'à Las Tijeretas et Los Picachos, lejuge a apparemment été
convaincu, auvudes iitresproduits,ycompris lecertificat de 1804concer-
nant SanDiego,que tel n'était paslecas. LaChambre conclut que la ligne
de l'utipossidetisjuri~de 1821passaitpar lepoint désignéF'sur lecroquis
no D-1,qui marque 1;ifin des terres de Torola, et suivaitensuite le cours
d'eau vers l'aval.
243. Aprèsavoir établi quela limite entre les terres de Torola et cellesand those ofColomoncagua inthe 18thcentury,and bythe sametoken the

boundary of the jurisdictions of Comayagua and San Miguel, was the
river Las Caiias downstream from the point marked U on sketch-map
No. D-2 annexed,the Chamber has next to consider the course ofthe line
ofthe utipossidetisjuris south-westward tothe source ofthe Orilla Stream.
El Salvador claimsthat theboundary continues to be formed by the river
Las Canas fromthe south-west corner ofthe Torola lands to apoint called
the Cajon de Champate (point Y on sketch-map No. D-1). Honduras
claims that the boundary is formed by straight lines between points B-C-
D-E-F on sketch-map No. D-1annexed; between Band A it has shown a
straight line on its maps, but the actual claim, according to the sub-
missions, does notcorrespond exactlyto that line.These pointsarestated
to bethe limits of 17thcentury titlesgranted bytheauthorities ofComaya-
gua,two titles of Santa Ana of 1653,and that of LasJoyas and LosJicoa-
guites of 1694. El Salvador has not produced any title document in
support of its claims to the south-west of the Torola lands; from refer-
ences in other documents, already referred to above (paragraphs 237
and 238), it appears that the adjoining property, in the jurisdiction of
San Miguel, was the Hacienda de San Diego. The owner thereof came
fonvard during the 1743surveyofTorola,but didnot produce histitle;the
certificate of 1804relating to this property produced by the owner of
San Diego during the 1844survey wasdescribed in paragraph 241above,
and in negotiations between the two States in 1869some title document
relating to it was available.
244. The Chamber considers that, particularly in the light of the ma-
terial before it, it isentitled to start from a presumption that an inter-pro-

vincial boundary which follows a river islikelyto continue to follow itso
long as its course mns in the same general direction :that a projection of
the Colomoncagua lands across the river calls for some explanation. Of
course,ifthe titlesproduced by Honduras establishthatthe jurisdiction of
Comayagua extended across the river, there is no more to be said; but if
the titles are ambiguous or unclear, there should, at the least, be no pre-
sumption of such an extension. The Chamber hasalso found relevant the
document dated 7 November 1804recorded as a transcription made in
1844byJudge Cecilio Espinoza, during the re-survey ofTorola (seepara-
graph 238above).This document, stated to have been issued bythe Land
Judge of Gracias a Dios, Statescategorically that

".. .sine de divisionde las tierras,el nombrado rio de las Canas, el
mismoquetambienseparalosterminosdemijurisdiccionconlaprovin-
ciade San Miguel. . ."

[Translation]
". . the said river Las Caiias serves to divide the lands, and also
marks the limits of my jurisdiction and that of the province of
San Miguel.. .",de Colomoncagua au XVIIIesiècle,etdonc la limiteentre lesjuridictions
deComayagua etde San Miguel,étaitlarivièreLasCafiasenaval àpartir
du pointmarquéUsurlecroquisnoD-2ci-inclus,laChambre doitensuite
examiner le tracéde la ligne de I'utipossidetisjuris vers le sud-ouest
jusqu'à la source de la Orilla. El Salvador allègueque la frontière est
toujours constituéepi2rla rivièreLas Cafiasdepuis l'extrémité sud-ouest
des terres de Torola jusqu'à un point appelé le Cajon de Champate
(point Y sur le croquis noD-1).Le Honduras prétendque la frontièreest

forméepar deslignesdroitesentrelespointsmarqués B,C, D, EetFsurle
croquis noD-1ci-inclus;entre lespoints BetA, il a tracéune lignedroite
sur ses cartes, mais si1véritable revendication, selon ses conclusions,ne
correspond pasexactement àcetteligne.Cespoints sontprésentéscomme
leslimitesdesterrescorrespondant auxtitres du XVIIesiècleoctroyéspar
les autoritésde Comayagua, àdeux titres de Santa Anna de 1653,ainsi
qu'à ceux de Las Joyas et Los Jicoaguites de 1694. El Salvador n'a
présenté aucun titre l'appuidesesrevendicationsausud-ouestdesterres
de Torola; il ressort de mentions qui figurent dans d'autres documents
déjàcitésci-dessus(paragraphes237et238)quelapropriété voisine,dans
lajuridiction de SanMiguel,étaitlaHaciendadeSanDiego.Sonproprié-
taireseprésenta pendant l'arpentagedeTorola de 1743,maisilneprodui-
sit pas sontitre; le certificat de 1804concernant cette propriété,présenté
par lepropriétairede San Diegopendant l'arpentagede 1844,a étédécrit
au paragraphe 241ci,.dessuset,lorsdesnégociationsentre lesdeux Etats,
en 1869,un certain titre concernant cette propriétépouvait être consulté.
244. La Chambre considère,tout particulièrement àla lumièrede la
documentation dont elle dispose, qu'elle esten droit de présumerau

départqu'unelimiteinterprovincialequi suitune rivièrecontinue proba-
blement a la suivre tant que son cours se dirige dans la mêmedirection
générale:une saillie des terres de Colomoncagua de l'autre côtéde la
rivièreappelle une explication. Evidemment, si les titres produits par le
Honduras établissentque le ressort de Comayagua s'étendaitde l'autre
côtéde la rivière,il n'ya plus rienà dire; en revanche, si les titres sont
ambigusou ne sont pas clairs,on ne devraitpas, pour lemoins,présumer
unetelleextension. IaChambre considèreégalementcommepertinentle
document du 7 noveinbre 1804,existantsouslaformed'une transcription
effectuéeen 1844par lejuge CecilioEspinoza pendant leréarpentagede
Torola (voir paragralphe238 ci-dessus). Ce document, présenté comme
délivré par lejugedi:sterres de Gracias a Dios, indique de façon catégo-
rique que :

«...sirve de divisionde las tierras,el nombradorio de las Canas,el
mismoque tamtlienseparalosterminosdemijurisdiccihnconlaprovin-
ciadeSan Migtrel ..N
[Traduction]
« ..cesterres sant diviséespar larivièreLasCaiias,qui sépare égale-

ment les limites de ma juridiction et celles de la province de
San Miguel ..»and related, not to the boundary with the lands of Torola, but to the
Hacienda de San Diego, to the south-west of Torola.
245. The various titles of Santa Ana are imprecise asto directions, and
the landmarks they refer to cannot, without further information or evi-
dence, be identified with landscape features on the modern maps; no
explanation hasbeen givenbyHonduras asto how itarrives atthe pattern

of these titles plotted on themaps attached to itspleadings. It is alsoper-
haps noteworthy that one of the areas in question is stated in the Memo-
rial to be situate "between the Curuna (Santa Cruz) rivers and the river
Canas", while the maps show the Santa Ana lands straddling the river
Cafias. El Salvador rejectsthe Santa Ana titles, apparently onthe ground
that "they identify only oneboundary marker and thus obviously cannot
be mapped". The Chamber agrees withthe contentions of El Salvador, at
least tothe extent that it isnot satisfiedthat the Santa Ana titles prove the
presence of lands in thejurisdiction of Comayagua south of the river Las
Cafias.

246. As for the title of Las Joyas and Jicoaguites of 1694,the survey
starts from a river called "Yuquina" 45cords (1,867metres) tothe Westof
a point called "Quecrus", and extends tothe east to that point; Honduras
identifies this river, according to its maps, with a Stream marked as the

quebradade Rinconada, and "Quecrus" with the place called La Cruz in
the Torola title. To do so, it has however to stretch the 45 cords
(1,867 metres) to 3,000 metres, and to treat the directions "west" and
"north" in the survey record as something much nearer north-west and
north-east respectively. Furthermore, this title, as plotted by Honduras,
extends into thearea east ofthe LasCanas which, in the Chamber's view,
is clearly part of the title of Torola. On a map in its Counter-Mernorial,
El Salvador plots the title of LasJoyas and Jicoaguites, apparently on the
basis thatthe "Yuquina" river isthe Las Canas, in such a way as to bring
the "Quecrus" - marked as Cerro Quecruz - a kilometre further east
than Honduras places it; no indication is given of how El Salvador
explains this overlap, though counsel for El Salvador did emphasize that
the sketch-maps included in the pleadings merely illustrate the Parties'
contentions, and do not constitute an admission. The Chamber rejectsthe
identification of Quecruz in the 1694title with La Cruz in that of 1743;it

does not consider that the 1694title disproves the case for the river Las
Canas asthe provincial boundary.

247. Honduras claimsinitsMemorial that the 1766surveyofthe ejidos
of Colomoncagua by Cristobal de Pineda establishes "the river Masire as
linedividing the provinces of San Miguel and Graciasa Dios", and refers
in this respect to point B on sketch-map No. D-l annexed. However in
subsequent pleadings Honduras identifies the Masire river as the water-
course which flows from point G to point F on sketch-map No. D-1, soet cedocument conceinait non pas la limiteaveclesterres deTorola, mais
la Hacienda de San Diego, au sud-ouest de Torola.

245. Les divers titres de Santa Ana sont imprécisquant aux directions
et, sansplus derensei,gnementsou de preuves, les repères qu'ils mention-
nent ne peuvent être a.ssimilésàdesparticularités topographiques sur les
cartes modernes; le Igonduras n'a pas expliqué comment il arrive à la
configuration de ces titres qui ressort des cartes jointes ses écritures.
Peut-êtreconvient-il iiusside relever que l'une des zones en question est
située, selon lemémoire,((entre les rivières Curuna (Santa Cruz) et la
rivièreCanas »,tandis que, sur les cartes, les terres de Santa Ana s'éten-
dent de part etd'autrl: de la rivèreCanas. El Salvadorrejette lestitres de
Santa Ana pour la raison, semble-t-il, qu'ils((identifientune seuleorne
et ne permettent donc:évidemmentpas d'établirde carte D.La Chambre
accepte les allégatiorisd'El Salvador, du moins dans la mesure où elle

n'estime pas établi que les titres de Santa Ana prouvent l'existence de
terres relevant de la juridiction de Comayagua au sud de la rivièreLas
Canas.
246. Quant au titre de Las Joyas et Jicoaguites de 1694,l'arpentage
part d'une rivièreappelée «Yuquina » à 45cordes (1867mètres) à l'ouest
d'un point nommé «QU~CNS » et continue vers l'estjusqu'à ce point; le
Honduras, selon ses cartes, identifie cette rivière avec un cours d'eau
dénommé quebradade Rinconada, et «Quecrus» avec le lieu appelé
La CNZ dans letitre (leTorola.Toutefois, pour cefaire, il doit étendreles
45 cordes (1867mètres)jusqu'à 3000mètres etconsidérerles directions
((ouest» et ((nord» indiquéesdans le procès-verbald'arpentage comme
s'infléchissantbeaucoup plus vers le nord-ouestet le nord-est respective-

ment. De plus les terres de ce titre, tel que le Honduras les reporte sur la
carte, s'étendentàl'iiitérieurde lazonesituéeàl'estde Las Canas qui, de
l'avisde la Chambre,faitmanifestementpartie du titre de Torola.Sur une
carte de son contre-mémoire El Salvador indique l'emplacement des
terres correspondant au titre de Las Joyas et Jicoaguites, en se fondant,
semble-t-il,sur lefaii:que la rivière «Yuquina))est la rivière Las Canas,
de manière à reporter «Quecms» - marqué comme étant le Cerro
Quecruz - un kilomc!trà l'estdu lieuoùlesitueleHonduras; rienn'indi-
que comment El Salvadorexplique cechevauchement,bien que leconseil
d'El Salvadoraitsoulignéque lescroquisinclus dans lesécrituresservent
simplement à illustrer les allégationsdes Parties et ne constituentpas une
quelconque reconniiissance. La Chambre rejette l'identification de

Quecmz dans le titre de 1694avec le lieu-dit La Cruz dans celui de 1743;
elle n'estime pas qut: le titre de 1694permet de réfuter l'argument selon
lequella rivière LasCanas était lalimite provinciale.
247. Le Honduras soutient dans son mémoireque le procès-verbal
d'arpentage des ejitfode Colomoncagua fait en 1766 par Cristobal
de Pineda établitque «la rivièreMasire est la ligne de démarcation des
provinces de San Miguelet de Gracias a Dios»,et ilseréfère, àcet égard,
au point B figurant sur le croquis no D-1 ci-inclus. Toutefois, dans des
piècesde procédure ultérieures,le Honduras identifie le Masire avec le506 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

that any references to itin the 1766surveywould appear not to be relevant
to theregion withwhich the Chamber isnow concerned. Honduras refers
also to the landmarks named by the Indians of Colomoncagua when
requesting the cancellation of the de Pineda survey, which Honduras
identifies with pointsAto F on sketch-map No. D-1.It appearsto be the
contention that by 1766the lands of Colomoncagua included those of
Santa Ana and of Joyas y Jicoaguites,but the de Pineda survey refers to
the Santa Ana landsat least as distinct. Furthermore theChamber has not
been provided with any evidence justifying the attaching of the place-
names mentioned inthose ancient titlestothe points indicated by Hondu-
ras on modem maps. The same difficulty arises in respect of the recon-
naissance oftheboundary markers by MiguelGarciaJalonin 1767,which
however refers totheboundaryatone point being formed by "...the river
Champate, whichjoins withthe quebradade Cueva Hedionda ..."("...el
riode Champate,queseencuentraconla quebradadecuevahedionda ...'Y.
Similarlythere isa reference in the re-surveyby AndrésPérezin1793to a
stream which merges with the Champate. This re-survey is better fur-
nished with bearings and distances than the earlier records;the Chamber
has however already indicated (paragraphs 216 and 227 above) why it
does not regard this re-survey as wholly reliable.

248. Accordinglythe Chamber considers, on a balance ofprobabilities,
there being no great abundance of evidence either way, that the river
Las Caiias was the provincial boundary, and hence the utipossidetisline,
downstream as far as the point where it tums southwards, to merge
eventually withthe river Torola. Thepoint where theboundary leavesthe
river remains to be determined: for El Salvador it is the point marked
Y on sketch-map No. D-1 annexed, while for Honduras it is the point

marked A on that sketch-map.

249. The Chamber therefore turns to the final section of theboundary
between the river Las Caiias and the agreed endpoint of the fourth dis-
puted sector, the source ofthe Orilla stream. Here Honduras relies on the
title to thestanciaof Santa Ana of 1653 ;El Salvador has defined the line
of theboundary which it claims,but offerednothing in support of it, save
that it wasthe line adopted in the 1884Cruz-Letona Convention; a claim
of effectivitéisn this region appears to be unsupported by evidence. It is
fairto mentionalso that the records ofthe 1884negotiations showthatthe
delegates did have before them the titles relating to landsintheegion of
the disputed boundary, but what these titles were is,and must apparently
remain, unknown. Accordingly, while the Chamber, as already men-
tioned, is not fully informed as to how the landmarks mentioned in thecours d'eauqui coule dupoint G aupoint F surlecroquis noD-1,de sorte
quetoute référence ailMasire,dans leprocès-verbald'arpentagede 1766,
ne semblerait pas avoir de rapport avec le secteur que la Chambre
examine actuellement. Le Honduras se réfère également aux repères
nommésparles IndieiisdeColomoncagualorsqu'ilsontdemandél'annu-
lation del'arpentageréalisépar de Pineda, repèresque le Honduras iden-
tifie aveclespointsA àF surlecroquisnoD-1.Lathèse sembleêtrequ'en
1766lesterres de Col13moncaguacomprenaient cellesde Santa Ana etde

JoyasyJicoaguites,mais leprocès-verbaldel'arpentage faitparde Pineda
mentionne lesterres cleSanta Ana,tout au moins,comme étantdesterres
séparées. En outre,il n'a étéprésenté à la Chambre aucun élémentde
preuvequipermettrait derattacher lesnoms delieuxmentionnésdans ces
titres anciens aux points indiqués par le Honduras sur les cartes
modernes. Lamême clifficulsurgiten cequiconcernelareconnaissance
des bornes faite parMiguel Garcia Jalon en 1767,qui mentionne cepen-
dant lefaitqu'enun point lalignede délimitationestconstituéepar« ..le
Champate, qui rejoint la quebrada de Cueva Hedionda ..» ((...elno de
Champate,quese encuentracon la quebrada de cuevahedionda ..)))L'on
trouve également, dirns le procès-verbal du réarpentage effectué par
AndrésPérezen 1792'u ,ne référence à un cours d'eau qui sejette dans le
Champate. Ce réarpentagedonne de meilleurs relèvements et de meil-
leures distances que les documents antérieurs mais la Chambre a déjà
indiqué(paragraphes 216et227ci-dessus)lesraisons pour lesquelleselle
ne considèrepasce rearpentage commetotalement fiable.
248. La Chambre estime donc, en pesant les probabilités et compte

tenu du fait que lesé115mendtepreuveallant dansun sensou dans l'autre
ne sont guère abondimts, que la rivièreLas Caiias était lalimite provin-
cialeetpar voiede conséquencelalignedel'utipossidetisenavaljusqu'au
point où elles'orienteverslesudpour finirpar rejoindre larivièreTorola.
Lepoint où lafrontièrequitte la rivièrerestàdéterminer :pour El Salva-
dor, c'estle point marqué Y sur le croquis no D-1 ci-inclus,tandis que,
pour le Honduras, c'c:stle point marquéA sur cecroquis.

249. LaChambre passe en conséquence à l'examendu derniertronçon
de la frontière qui s'étend entre la rivièLas Caiias et la source de la
Orilla, point terminal qui a fait l'objetd'un accord du quatrième secteur
en litige. Le Hondiiras invoque ici le titre afférent à l'estancia de
Santa Ana de 1653; ]ElSalvador a défini laligne frontièrequ'il revendi-
que, mais sans présenterd'élémen àt l'appui de sesprétentions, saufque
cefutlaligne adoptécd: ans laconventionCruz-Letona de 1884;l'affirma-
tion qu'il y a eu des effectivitésdans cette région nesemble étayéepar

aucun élément depreuve. Il faut signaler aussi, en toute équi, ue les
comptes rendus des riégociationsde 1884montrent que lesreprésentants
avaient bien sous les yeux lestitres fonciers de la région oùse trouve la
frontièreenlitige,maisenquoiconsistaient cestitres,celaon l'ignoreetonSanta Ana title relate to the mapping of it presented to the Chamber by
Honduras, it has also to take account of the fact that El Salvador has not
sought to demonstrate that Honduras's interpretation of the title isincor-
rect, or offered a rival interpretation. The Chamber therefore accepts the
line claimed by Honduras from the source ofthe Orilla stream to the river
Canas. However, the Chamber, while accepting that the line should fol-
lowthe "southernmost source ofthe Cueva Hedionda stream" referred to
inthe Honduran submissions, in the light of the reconnaissance of 1767
(paragraph 247),considers that this should be identified with the stream
indicated on Map No. IVannexed; the confluence ofthat stream withthe
river Las Canas is marked as point Bon that map. The line which results
from this diverges only slightly from that proposed by Honduras, but is
topographically superioras a boundary line.

250. It willbe convenient to deal next with the claim of El Salvador to
an areato the Westand south-west of the land comprised in the ejidosof
Arambala-Perquin, i.e.,the claim of El Salvador to areas on each side of
the river Negro-Quiagara, bounded on the Westby the river Negro-Pichi-
gual,a claimbased uponthe utipossidetisjurisin relation tothe concept of
tierrasrealengas(crown land). It is asserted by El Salvador and accepted
in principle by Honduras, that each of the two States was on indepen-
dence successor to such of the tierrasrealengasof the Spanish Crown as
had been within the jurisdiction of the provinces which went to make up
the relevant newly-independent State.
251. El Salvador relieshereona passage inthe 1769surveyofthe ejidos
of Arambala-Perquin, part of which has been quoted above (para-
graph 208); the survey party was moving from north to south down the
western boundary of thelands surveyed, and

". ..se tantearon veinte cuerdas hasta una loma que llaman Guiriri
dondese hallbunmojonantiguoquese mandb avivarquedandopor la
parte delOestey Sudoeste tierrarealengalacualpertenecea estajuris-
diccionpor estar mas haya de dichastierras el Rio Negro quetambien
llamanPichigualque dichorio divideestajurisdiccionconlade Gracias
a Diosquepertenecea Comayagua .. ."
[Translation]

".. .20 cords were estimated to a hillock which they cal1Guiriri,
where an old landmark was found, and instructions were given to
renew it, leaving to the Westand south-west some tierra realenga
belonging to thisjurisdiction because beyond the said land lies thecontinuera, semble-t-il, de l'ignorer. Dans ces conditions, si la Chambre,
comme il a été dit,n'estpas pleinement éclairéesur les rapports entre les
repères indiqués dansle titre de Santa Ana et la représentation cartogra-
phique que le Hondu1,asena présentéea la Chambre, elle doit aussitenir
compte du fait qu'El Salvador n'apascherché à démontrerque l'interpré-
tation donnéedu titre par le Honduras soiterronée,ni proposé uneautre
interprétation. La Chambre accepte donc la ligne revendiquée par le
Honduras de la source de la Orilla à la rivière Canas. Toutefois, la

Chambre, touten acceptantque cettelignesedirige vers«la sourcelaplus
méridionalede laCueva Hedionda »,mentionnéedans lesconclusions du
Honduras, considère, àla lumièrede la reconnaissance effectuéeen 1767
(paragraphe 247)que la Cueva Hedionda correspond au cours d'eau qui
est représentésur la carte no IV jointe a l'arrêt;sur cette carte la
confluence de ce cours d'eau avec la rivière Las Caiias est le point
marqué B.La lignequi résultede laprise enconsidération de ceséléments
ne diffère que très1ég.èremendte celle qu'a proposéele Honduras, mais
d'un point de vue topographique s'avère supérieure comme ligne fron-
tière.

250. Il conviendra d'examiner ensuite la demande d'El Salvador rela-
tive a une zonesituéea l'ouest et au sud-ouestdesterresincluses dans les
ejidos d'Arambala-Pe:rquin, c'est-à-dire la demande d'El Salvador qui
porte surdeszones de:part et d'autre de larivièreNegro-Quiagara s'éten-
à l'ouestjusqu'ail Negro-Pichigual,et quise fondesur l'utipossidetis
dant
juris par rapport àla notion de tierrasrealengas(terres de la Couronne).
El Salvadoraffirme et:le Honduras accepteenprincipe que lors de l'indé-
pendance chacundesdeux Etats a succédé a cellesdes tierrasrealengasde
la Couronne espagnole qui relevaient de lajuridiction desprovinces dont
la réunion formales Btats nouvellement indépendants en question.
251. El Salvador irivoque ici un passage du procès-verbald'arpentage
de 1769des ejidosd'Arambala-Perquin, dont une partie a étécitéeplus
haut (paragraphe 208); l'équipe d'arpentagese déplaçaitdu nord au sud
en descendant la limite ouest desterres arpentées et
«...se tantearon veinte cuerdas hastauna loma que llaman Guiriri

dondesehall6ux!mojonantiguoquese mand6avivarquedandopor la
parte delOestey Sudoestetierrarealengalacualpertenecea estajuris-
diccionpor estarmashayade dichastierrasel Rio Negro quetambien
llamanPichigualquedichorio divideestajurisdiccionconladeGracias
a Diosqueperteriecea Comayagua ..))
[Traduction]

« ..nous avonscalculé20cordesjusqu'a unehauteur qu'ilsappellent
Guiriri, où nous avons trouvé une ancienne borne; l'ordre a été
donnéde la reslaurer, laissanà l'ouest et au sud-ouest des tierras
realengas qui appartiennent à cettejuridiction parce qu'au-delà se Negro River which they also cal1Pichigual and which divides this
jurisdiction from that of Gracias a Dios, which appertains to Com-
ayagua .. ."

These tierras realengas, being stated to be of the jurisdiction of
San Miguel,would form part ofthe Republic of El Salvador on indepen-
dence.
252. As already observed, the position of the Guiriri hillock has not
been in dispute in these proceedings (paragraph 211above) :it isthe first
marker to the south of the river Negro-Quiagara. This marker (point L),
and the extent of thearea of tierrasrealengasas contended for by El Sal-
vador (bounded by the line S-T-U-V-W), is indicated on sketch-map
No. D-1 annexed. The claim is of course related to El Salvador's main
assertion, which the Chamber has been unable to accept(paragraph 208

above),that the province of San Miguel extended to thenorth ofthe river
Negro-Quiagara. It is curious that the survey specifically states that the
river Negro-Pichigual was the provincial boundary to the West,and does
not mention that the river Negro-Quiagara was the provincial boundary
to the north. However, it is only when the survey reached Guiriri that
tierras realengaswere mentioned, so that there is no evidence that the
tierras realengasof the jurisdiction of San Miguel extended northwards
beyond the river Negro-Quiagara. If the river was the provincial boun-
dary uptothe Mojon del Rincon, it is highly unlikely that there was such
extension of the tierrasrealengasfurther to the north-west. That part of
El Salvador's claimtherefore requires no further consideration.

253. The relevant passage in the Arambala-Perquin survey record has
already been quoted (paragraph 21 8above): it refers specificallyto lands
up to the river Negro-Pichigual as "...realenga queeslamismaque hemos
traido a la derechadesde el mojonde Guiriri . .."(". .. tierrasrealengas,
the same as we have had onour right from the landmark of Guiriri .. .").
Honduras has however disputed the validity of the finding in 1769that
there were tierrasrealengasat this point,on the ground of irregularities in
the surveyprocedure,which, it suggests,werethe object of the censure in
the judicial decision of 1773(above, paragraph 191).The only unusual
aspect of the procedure identified is, however, an examination of wit-
nesses, effectedattheinstance ofthedefender ofthe rightsof the commu-

nity of Arambala-Perquin, during the course of the survey. There is
however no evidence that this was a substantial irregularity, or that the
censure in the 1773 decision was directed to such an irregularity, and the
Chamber seesno reason not to relyon the 1769finding ofthe existence of
tierrasrealengas.
254. The extent to the south of the river of the tierrasrealengasisindi-
cated by a further reference to them in the surveyrecord, which has given
rise to a specific controversybetween the Parties. Immediately following
the passage quoted above,the record states,in apassage alreadyquoted in
paragraph 222 above : trouve le Rio Negro aussi appeléPichigual, qui sépare cettejuridic-
tion de celle de(iracias a Dios relevant de celle de Comayagua ..»

Ces tierras realengas, dont il est dit qu'elles relèventde la juridiction de
San Miguel, devaient faire partie de la République d'El Salvadorlors de
son accession à1'indé:pendance.
252. Comme on l'a déjà fait observer,l'emplacement de la hauteur de
Guiriri n'a pas étécontestéau cours de l'instance (paragraphe 211 ci-

dessus) :c'estla première borne au sud du Negro-Quiagara. Cette borne
(point L) et l'étendue de la zone de tierras realengas, selon la thèse
d'El Salvador (délimitéepar la ligne S-T-U-V-W),sont indiqués sur le
croquis noD- 1 ci-inclils.Bien entendu cette demande est enrapport avec
l'allégationprincipale d'El Salvador, que la Chambre n'a pu accepter
(paragraphe 208 ci-dessus), selon laquelle la province de San Miguel
s'étendaitau nord du Negro-Quiagara. Il est curieux qu'il soit précisé-
ment indiqué dans Ic:procès-verbal d'arpentage que la rivière Negro-
Pichigual servait de limite provincale à l'ouest et qu'il n'y soit pas
mentionnéque la rivi~!reNegro-Quiagaraservait de limiteprovinciale au
nord. Toutefois c'es1 seulement quand l'équipe d'arpentage atteignit
Guiriri qu'ilfutfaitmention de tierrasrealengas:rien ne prouve donc que
les tierras realengas de la juridiction de San Miguel s'étendaientvers le
nord au-delà du Negro-Quiagara. Si la rivière était la limite provinciale
jusqu'au MojondelRincon, ilesttrèsimprobable que les tierrasrealengas
se soient ainsi étenduesplus loin vers le nord-ouest. Cette partie de la
demande d'El Salvadorn'appelle donc pas un plus ample examen.
253. Le passage pertinent du procès-verbal d'arpentage d'Arambala-

Perquin a déjàétécité(paragraphe 218 ci-dessus): il se réfère expressé-
ment aux terres situéc:jusqu'au Negro-Pichigualcomme étant uneterre
« ..realengaqueesla inismaquehemostraidoa laderechadesdeelmojonde
Guiriri..»,les « ...tierras realengas, c'est-à-dire celles mêmesque nous
avons suivies ànotre droite depuis la borne de Guiriri ..» Toutefois, le
Honduras a contesté la validitédu constat fait en 1769selon lequel il y
avaitdes tierras realerrgasencelieu,eninvoquantdesirrégularitésdans la
procédure d'arpentage, qui firent, selon lui, l'objet du blâme mentionné
dans ladécisionjudiciaire de 1773(paragraphe 191ci-dessus).Cependant
le seul aspect inhabituel de la procédure est l'interrogatoire de témoins,
effectué à la requêteI~U défenseur des droits de la communauté d'Aram-
bala-Perquin au cour.sde l'arpentage. Or rien ne prouve qu'il y ait eu là
une irrégularité grave ou que le blâme formulédans la décisionde 1773
visait une telle irrégularitéa Chambre nevoit aucune raison de ne passe
fondersur le constat fait en 1769de l'existencede tierras realengas.
254. L'étenduede:;tierrasrealengasausud delarivièreestindiquéepar
une autre mention qui en estfaitedans leprocès-verbald'arpentage, qui a
suscitéune controverse particulière entre les Parties. Aussitôt après le

passagecitéci-dessu:;,le procès-verbalindique, dansun passagedéjàcité
auparagraphe 222ci-dessus :509 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

"... y desdedicho Roble negro por el mismo rumbose tir0la cuerda
partiendoun barranco y despuesuna quebradilladeaguadedondese
subioy bajo una lomaaltay topamosconel camino quesale de este
PuebloparaColomoncaguay se encuentraconlastierrasdelPueblode
Torolacuyopuebloesde estajurisdiccion y hasta dicho caminollega-
moscon cuarenta cuerdas siendoadvertenciaque comodiezcuerdasse
vino lindandocon tierrarealengay despuescon Colomoncagua yen
dichoparajesehalloun mojonantiguodepiedraquemandéavivar sin
contradiction del dicho Pueblode Colomoncagua y elde Torolay
mudando de rumbo del Oesteal Leste con abatimiento al Sudeste
lindandocontierrasdelPueblode Torola ..."
[Translation]

"...and fromthe said RobleNegro inthe samedirection the cord was
stretched across from a ravine asfaras aquebradillaof water where
we climbed and descended a high hillock and we met the road that
runsfrom thistown to Colomoncagua and arrives atthe lands ofthe
town of Torola, which belongs to thisjurisdiction, and we reached
this road with 40cords, and it should be noted that for some 10cords
we walked bordering tierrarealengaand thereafter Colomoncagua,
and in the said spot an old stone landmark was found that 1com-
manded to be rebuilt without objectionbeingtaken bythe said town
of Colomoncagua or the town of Torola and changing course from
West to east with an inclination to the south-east the cord was
stretched bordering the lands of the town of Torola."

255. Honduras's interpretation of this passage is that the reference to
the 10cords' distancefrom whichthere were tierrasrealengasontheboun-
dary, means that of the total distance from Guiriri, where the first refer-
enceismade to tierrasrealengas,tothe tripoint withTorola and Colomon-
cagua (76cords), only 10cords were parallel to tierrasrealengas.Hondu-
ras therefore argues that thetierras realengaswere limited to 10 cords
south and Westof Guiriri. The Chamber notes that the 1769surveybegan
with the required formal summonses to adjoiningland-owners, including
the community of Colomoncagua; and that when the survey reached the
boundary marker of the Roble Negro, the representatives ofColomonca-
gua initially appeared to object to the position ofthat marker (seethe pas-
sage from the survey record quoted in paragraph 253 above), which
suggeststhat they considered that theirland was contiguous with it.-
ever,they did not press their objection; and on the face of the text of the
survey,the Chamber finds Honduras's reading a strained interpretation.
The natural meaning is surely rather that, of the 40 cords mentioned
immediately previously in the survey, 10were inparallel toierrasrealen-
gas.On this interpretation, these lands extended from Guiriri (or rather,
from the river Negro-Quiagara) to the Roble Negro, and for 10 cords
further. In fact the most likely analysisthat the river Negro-Pichigual «...y desde dich17Roble negropor el mismo rumbo se tir0 la cuerda
partiendoun bar.rancy despuesuna quebradillade agua dedondese
subi6y bajo una lomaaltay topamoscon elcamino quesale de este
Pueblo paraColomoncagua y seencuentraconlastierrasdelPueblode
Torola cuyopuet~loesde estajurisdicciony hasta dichocaminoIlega-
mosconcuarentucuerdassiendoadvertenciaquecomodiezcuerdasse
vin0 lindando con tierrarealengay despuescon Colomoncaguay en

dichoparajese hlzlloun mojonantiguodepiedraquemandéavivarsin
contradicciondel dicho Pueblo de Colomoncaguay el de Torolay
mudando de rurnbodel Oeste al Leste con abatimiento al Sudeste
lindandocontierrasdelPueblode Torola ..))
[Traduction]

«..à partir dudit Roble Negro dans la mêmedirection la corde a été
tendue endivisantun ravin,puisunpetitdéfiléenvahipar leseauxet,
de là, nous sommes montés sur une colline élevéeque nous avons
redescendue pour arriver sur le chemin qui part de cevillaàColo-
moncagua et rejoint les terres du villagede Torola qui relèvede cette
juridiction;nous avons atteint ce chemin après avoir parcouru
40cordes ;il convient de remarquer que, sur environ 10cordes,nous
avons marché le:long de tierras realengas,ensuite le long de Colo-
moncagua et que, en ce lieu,nous avonstrouvé une ancienne borne
de pierres; j'ai donnél'ordre de la reconstruire sans susciter d'oppo-
sition de la pa1,tdes habitants de Colomoncagua ni de ceux de
Torola; changeant de direction pour aller d'ouest en est avec une
déviationversle sud-estnous avonstendu la corde le longdesterres
du village de Torola.»

255. Selon l'interprétationde ce passage par le Honduras, la mention
d'une distance de 10cordes àpartir desquelles ilyavaitdes tierrasrealen-
gasle longdelalimitr:signifieque,surladistancetotale entre Guiriri, où il
estquestion de tierraiirealengaspourlapremièrefois,et letripoint avecles
terres deTorola etCc~lomoncagua(76cordes), 10cordesseulements'éten-
daient parallèlement à des tierras realengas.Le Honduras soutient donc
que les tierrasrealefi'gase limitaienà 10cordes au sud et à l'ouest de
Guiriri. La Chambre relèveque l'arpentage de 1769a commencé,comme
il était requis, par la citation en bonne et due forme des propriétaires

fonciers voisins,y compris la communauté de Colomoncagua; et qu'au
moment où l'équipe d'arpentagea atteint la borne de Roble Negro les
représentants de Cc~lomoncagua ont d'abord semblé protester contre
l'emplacement de cetteborne (voir le passage du procès-verbald'arpen-
tage citéau paragraphe 253ci-dessus),cequi donne àpenserqu'à leur avis
leursterresluiétaientcontiguës. Cependant ilsn'ont pasinsisté àcesujet;
et d'aprèslestermes duprocès-verbald'arpentage ilsemble à la Chambre
que le Honduras en donne une interprétation forcée.Le sens naturel est
assurément plutôt que, sur les 40 cordes mentionnées juste avant dans
l'arpentage, 10s'étendaient parallèlement à des tierras realengas.Selon
cetteinterprétation,(:esterress'étendaientde Guiriri (ouplutôt du Negro-continued tobetheboundary between Colomoncagua and the tierrasreal-
engasof San Miguel asfar upstream as thepoint where itscourse crossed
the boundary of the Arambala-Perquinlands,rather more than 10cords
south of the Roble Negro. This is in fact confirmed by the passage in the
1769surveyquoted (withthe original Spanish) in paragraphs 218and 253
above :

"from the said Roble Negro to the Negro or Pichigual riverthere was
something like a quarter of a league and thisjurisdiction endsat the
said river [i.e.,westwards], so that the intermediate lands are tierras
realengas,thesame as wehavehad onOurrightfrom thelandmarkof
Guiriri"(emphasis added).
The Chamber thereforetakes the viewthat this mustbetaken to havebeen
the position in 1769.The claimof El Salvador to afurther triangle ofland,
extending south to the hi11called Alguacil Mayor, must therefore be
rejected.
256. Honduras also argues that, whatever may have been the position

in 1769when the lands of Arambala-Perquin were surveyed, by 1821any
tierrasrealengasin this region had been absorbed into thelands of Colo-
moncagua,tothe east,in thejurisdiction ofGraciasa Dios. ElSalvadorhas
relied on the decree ofthe Real Audiencia of 16November 1815.setout in
paragraph 193 above, as a confirmation, six years before the uti possi-
detisjuris date, of the existence and the limits of the tierras realengasas
described in 1769.In terms, however,that decree merelyprotects the Indi-
ans of Arambala-Perquin in the enjoyment of their own lands (".. las
tierrasque comprendendichosexidos ... '1and the 1769title gave those
Indians no rights over the tierras realengas to the West, but merely
recorded their existence and appurtenance to the jurisdiction of
San Miguel. Thus the 1815decision, in the Chamber's view, affords no
evidence of the continued existenceof the tierrasrealengas.

257. On the other hand, for these lands to have been granted to the
community of Colomoncagua, in the adjoining province of Gracias a
Dios, a formal title would have been necessary; and on Honduras's own
argument, such a grant by the authorities of Gracias a Dios would not
have modified the provincial boundary. In any event, no such grant
between 1769 and 1821 has been shown: the 1793 re-survey by
AndrésPérez wasnot such a title, and, ashas been observed, that docu-
ment is no more than a record of what the community of Colomoncagua
claimed to be their lands.The Chamber's conclusion is thus that in 1821
the provincial boundary continued to run from the junction of the river
Negro-Quiagara with the river Negro-Pichigual, and upstream of that

river to the boundary of the ejidos of Arambala-Perquin, the land so
enclosed being tierrasrealengasof the province of San Miguel.Quiagara) au Roble Negro et 10cordes plus loin. De fait l'analysela plus
vraisemblableestqui:le Negro-Pichigualrestaitla limite entre Colomon-
cagua et les tierrasrealengasde San Miguel aussi loin en amont que le
point où son cours traversait la limite des terres d'kambala-Perquin, à
plus de 10cordes au sud du Roble Negro. Le passage du procès-verbal
d'arpentage de 1769cité(avecl'original espagnol) aux paragraphes 218
et 253ci-dessusle co:nfirmeen fait:

«de ce Roble Negro au Rio Negro ou Pichigual il y a environ un
quart de lieue, la juridiction prend fin à ladite rivière [c'est-à-dire
vers l'ouest] si bien que les terres intermédiaires sont des tierras
realengas, c'est-à-direcelles mêmes que nous avons suivies a notre
droite depuisla riornede Guiriri))(lesitaliques sont de la Chambre).

De l'avisde la Chambre, ilfaut admettre que tellea dû êtrela situationen
1769.La demande d'El Salvador relative à un triangle de terres supplé-
mentaires s'étendantau sud jusqu'à lahauteur appeléeAlguacil Mayor
doit donc êtrerejetée.
256. Le Honduras soutient aussi qu'indépendamment de ce que
pouvaitêtrelasituationen 1769lorsdel'arpentage desterres d'kambala-
~er~uin,toutes les ticrrasrealengasdans cetteregion avaient étéincorpo-
rées,en 1821,aux terres de Colomoncagua à l'estdans la juridiction de
Gracias a Dios.ElSalvadora invoquél'ordonnancede la RealAudiencia
du 16 novembre 1815,reproduite au paragraphe 193 ci-dessus, pour
confirmer l'existencc:et leslimites,six ans avant la date de l'utipossidetis
juris,des tierras realengasdécrites en1769.Toutefois, selon ses termes,
l'ordonnance nefait ipe protégerlesIndiens d'kambala-Perquin dans la

jouissance de leurs propres terres (((..las tierrasque comprendendichos
exidos ..))et le titre tie 1769n'a conféràces Indiens aucun droit sur les
tierrasrealengasversl'ouest,maisa simplementpris actedeleurexistence
etconstatéqu'ellesrelevaientde lajuridiction de San Miguel.De l'avisde
la Chambre, la décisionde 1815ne prouve donc en rien que les tierras
realengas aient continué d'exister.
257. D'autre part pour attribuer ces terresà la communautéde Colo-
moncagua, dans la province voisine de Gracias a Dios, il aurait fallu un
titre enbonne etdue forme; or selonl'argumentation même du Honduras
l'octroid'un teltitrepar lesautoritésdeGracias a Dios n'aurait pas modi-
fiéla limiteprovinciale. De toute manière, la délivrance d'un titrede ce
genreentre 1769et 1821n'apasétéétablie :leréarpentageeffectuéen1793
par AndrésPérez neconstituait pas un tel titre et, comme la Chambre l'a
observé, cedocumeritsebornait àindiquer lesterres que la communauté
de Colomoncagua prétendait luiappartenir. La Chambre conclut donc
qu'en 182 1la limite provinciale partait toujours du confluent du Negro-
Quiagara et du Negro-Pichigual et s'étendait,en amont de cette rivière,

jusqu'à la limite des ejidosd'kambala-Perquin :les terres ainsi circons-
crites étaient destiei.rasrealengasde la province de San Miguel. 258. The Chamber has finally to deal withthe eastern part ofthe boun-
dary line in this sector, that between the river Negro-Quiagara and the
Malpaso de Similaton. An initial problem which arises isthat the Parties
are not agreed as to the position of the Malpaso de Similaton, notwith-
standing the fact that this point defines one of the agreed sectors of the
boundary as recorded in Article 16of the 1980General Treaty of Peace,
which refers to "the boundary marker known as the Malpaso de Simi-
laton". The two locations contended for (CO-ordinatesin paragraph 259
below) are indicated on sketch-map No. D-3 annexed: the distance
between them is of the order of 2,500metres. The disagreement between
the Parties apparently arose during the discussions of the Joint Frontier
Commission in 1985,when Honduras put forward certain arguments in
support of its placing of this marker, but El Salvador did not react before
the Commission suspended its work. In its pleadings and oral argument
before the Chamber, El Salvadorhas alsorefrained from anyargument in
support ofitsplacing ofthemarker; it isnot clearwhether itisbased upon
El Salvador'sinterpretation ofthe title of Arambala-Perquin.Counsel for
El Salvador eventually explained the silenceby saying that

"the question of the Paso de Similaton . ..is a question relating to
demarcation and, as such, is not before the Chamber, whose task in
relation tothe disputed sectors of theland frontier isto proceed to a
delimitation".
259. However, the final submissions of El Salvador presented at the
hearing of 14June 1991are as follows :

"The line of the frontier in the zones or sectors not described
in Article 16 of the 1980 General Treaty of Peace of 30 October
1980, is as follows...
...in the disputed sector of Nahuaterique, in accordance with para-
graph 6.72andmap 6.10of the Memorial of El Salvador, as set forth
in Annex IVto these submissions";

and Annex IVbegins as follows :
"Starting from the boundary marker known as the Mojon Mal
Paso de Similaton situated at latitude 14"00'53" N and longitude
88"03'54" W,the frontier continues in a straight line ..."

The final submissions of Honduras similarly ask the Chamber to decide
that the frontier runs "to the Malpaso de Similaton (13"59'28" and
88"04'21")". The Chamber therefore concludes that there is a dispute
between the Parties asto the location ofthe Malpaso de Similaton, which
the Chamber has to resolve.
260. The dispute over the position of the Malpaso de Similaton is of
course part of a disagreement asto the course of the boundary beyond it,
in the sector which is deemed to have been agreed. Examination of the
maps produced, and the records of the discussion of the Joint Frontier 258. LaChambre doit enfin examiner la partie est de la lignefrontière
dans ce secteur, celle qui va de la rivière Negro-Quiagara au Malpaso
de Similaton.Un problème se pose tout d'abord: les Parties ne sont pas
d'accord sur l'emplacement du Malpaso de Similaton,bien que ce point
définisse l'un des secteurs de la frontière qui fait l'objet d'un accord,

comme en fait état l'article 16 du traité généralde paix de 1980 qui
mentionne la borne du Malpaso de Similaton D. Lesdeuxemplacements
revendiqués(voirles coordonnéesauparagraphe 259ci-après)sont indi-
quéssurlecroquis nCD-3ci-inclus :ladistancequi lessépareestdel'ordre
de 2500mètres.Le désaccord entreles Parties sembles'être manifestéau
cours des discussioris de la commission mixte de délimitation en 1985,
quand le Honduras a présenté certains argumentsau sujet du lieu où il
estimaitque cetteborne était située,mais El Salvador n'a pas réagiavant
lasuspensiondestravaux de la commission. Dans sesécrituresetdans ses
plaidoiries devant la Chambre, El Salvador s'estaussiabstenu de présen-
ter des arguments concernant le lieu où il estimait que la borne était
placée; l'on ne voit pas clairement si le choix de ce lieu est fondé sur
l'interprétationqu'El Salvador a donnée du titre d'Arambala-Perquin.
Pour finir, le conseil d'El Salvador a expliquéce silenceen déclarant :

la question d~iPaso de Similaton ..[est]une question relative à la
démarcation et ..à ce titre la Chambre n'en est pas saisie: pour les
secteurs en litig: de la frontièreterrestre elle apour tâche d'effectuer
une délimitatioilB.

259. Cependant, les conclusions finales d'El Salvador présentées à
l'audience du 14juiri 1991sont les suivantes :

«que le tracéde la frontière dans leszones ou secteursnon décrits à
l'article 16du traitégénéralde paix du 30octobre 1980est constitué
comme suit ...
..dans le secteur contestéde Nahuaterique, conformément au para-
graphe 6.72et i~la carte 6.10 du mémoired'El Salvador (annexe IV
aux présentesconclusions) );

et l'annexe IVcomnience en cestermes :
«Depuis la borne de Mojon Mal Paso de Similaton située à
14"00'53" de latitude nord et 88"03'54" de longitude ouest, la fron-

tièrese poursuit en ligne droite.»
De même,dans ses conclusions finales, le Honduras demande à la
Chambre de décider que la frontière s'étend((jusqu'au Malpaso de
Similaton (13"59/28 "de latitude nord et 88"04'21"de longitude ouest) ».
La Chambre conc1u.tdonc qu'il existeun différend entre les Parties au
sujet de l'emplacement du Malpaso de Similatonet qu'elledoit le résoudre.
260. Ledifférendrelatif à l'emplacement du Malpaso de Similatonfait
évidemmentpartie d'un désaccord qui porte sur le tracéde la frontière
au-delà,dans le secteurcenséavoirfaitl'objet d'un accord. L'examendes
cartes présentéeset lescomptesrendus desdiscussions de la commission 88"05' 88"02W
C

N SKETCH-MAPNo. 0-3
Fourth Sector-
4 Mal Pasode Similaton
1(ES)B
............Salvador claimed
boundary
Honduras claimed
boundary

14"Oo' .........AEl Salvador version
N 1N000'
-..-..- Hondurasversion,

Boundary Pillars

Moj6n (B.P.)
1 Mal Paso de

Similaton
2 Coloradito

13"56' 13"56'
N N

88"05' 88"0W'Commission, shows that the sixth section of the agreed boundary
described in Article 16of the 1980General Treaty of Peace has, in practi-
cal or cartographical terms, only been agreed upon to a point south of
both locations proposed forthe Malpaso de Similaton,namely atthejunc-
tion of the river San Antonio with a stream called either the quebrada
Honda or the quebradaGuaralape. TheGeneral Treaty of Peace (Art. 16)
records the agreement of the Parties that the boundary here should run

"DelMojondelMalpasodeSimilatonala cumbre OmojondelCerro

Coloradito.Dealli alpie del CerroColoraditodondenacelaquebrada
deGuaralape.Deaqui,aguasabajodedichaquebradahastasudesem-
bocaduraenel rio San Antonio O Similaton ..."
[Translation]
"From the boundary marker known as Malpaso de Similaton to

the summit or boundary marker of the CerroColoradito. From here
to the foot of the Cerro Coloradito where the Guaralape stream
begins. From here down this stream to the point where it joins the
river SanAntonio or Similaton ..."

but the Parties are not agreed as to the identification of the Cerro Colora-
dito and the Guaralape stream. The Chamber does not however consider
that itispart of itstask to settle these questions; ithas been givenjurisdic-
tion to delimit the frontier in the sectors not settled by theGeneral Treaty
of Peace, which enumerates specifically, in Article 16,those which have
been so settled. Nor however does it consider thatthe known existence of
a disagreement within the "agreed" sector affects itsjurisdiction todeter-
mine the boundary up to and including the Malpaso de Similaton.

261. In endeavouring to do so, however, it encounters a difficulty:
neither sidehas offered any evidencewhateverasto the line ofthe utipossi-
detisjuris in this region. El Salvador does not, apparently, claim that the
borders ofthe Arambala-Perquin title extend sofareast asthe point which
itidentifies as thealpaso de Similaton; and aclaimwhich itadvanced in

its Memorial to tierrasrealengasrelated to land east of the claimed Mal-
paso, and has in anycasebeen withdrawn. Hondurasfor itspart does con-
tend that the Malpaso de Similaton was on theborder of the Arambala-
Perquin title, at a place called the Sapamani hill. There remains however
the problem of the connection between this point and the river Negro-
Quiagara: Honduras has claimed - as the Chamber has found, cor-
rectly- that the provincial boundary followed the riverNegro-Quiagara,
but it has not put forward any contention, backed by evidence, as to the
course of the provincial boundary east of the Mojon Las Pilas.The claim
of Honduras, according to its submissions, is simply that the boundary
should run fromthis landmark to the Malpaso de Similaton, thus presum-
ably in a straight line. It appears that during the negotiations betweenmixte de délimitation indiquent que le sixième secteur de la frontière
ayant fait l'objet'un accord, et décrit à l'article 16du traité généradle

paix de 1980, n'a fait l'objet d'un accord, du point de vue pratique ou
cartographique, que:~usqu'àun point situéausud desdeuxemplacements
proposés pour le Malpaso de Similaton, c'est-à-dire au confluent du
San Antonio et d'un cours d'eau appelésoit la quebradaHonda, soit la
quebradaGuaralape. Letraité générad le paix(article 16)constateque les
Parties admettent d'un commun accord qu'à cet endroit la frontière
devraits'étendre :

((DelMojondo1MalpasodeSimilatona lacumbre OmojondelCerro
Coloradito.De allialpie del CerroColoraditodondenacelaquebrada
de Guaralape.Doaqui,aguasabajodedichaquebradahastasudesem-
bocaduraenel no San Antonio O Similaton ..))

[Traduction]
«De la borne de Malpaso de Similaton au sommet ou borne du
Cerro de Coloradito. De là,jusqu'au pied du Cerro de Coloradito, là
où la quebradacleGuaralape prend sa source.Delà,en aval de ladite
quebradajusqu'au point où ildébouche surla rivièreSanAntonioou
Similaton ..»;

mais les Parties ne sant pas d'accord surl'identification duCerro Colora-
dito etduGuaralape. LaChambre n'estimepas avoir pour tâche de régler
ces questions; compétence lui a étédonnée pour délimiter la frontière
dans lessecteursqui :nesontpas réglép sar letraitégénéradle paix etcelui-

ci énumère en termes exprès, à l'article 16,les secteurs ainsi réglés.En
revanche elle n'estime pas davantage que l'existenceconnue d'un désac-
cord à l'intérieur du secteur«ayant fait l'objet d'un accord» affecte sa
compétencepour déterminer la frontièrejusqu'au Malpaso de Similaton
inclus.
261. Toutefois, quand elle tente de le faire, elle se heuràeune diffi-
culté:aucune des deux Parties n'aprésentélemoindre élémentde preuve
en ce qui concerne la ligne de l'uti possidetis jurisdans cette région.
El Salvador ne semble pas prétendre que leslimitesdesterres correspon-
dant au titred'kambala-Perquin s'étendentvers l'estjusqu'au point où il
place le Malpaso de Similaton; et l'une des demandes qu'il a formulées
dans son mémoire iipropos de tierras realengasportait sur des terres

s'étendant à l'est de l'emplacement où il situait le Malpaso et, de toute
manière,ilaretirécettedemande. Poursa part leHonduras soutient que le
Malpaso de Similatonse trouvait à la limite des terres correspondant au
titred'kambala-Pei-quin, en un lieu appeléla colline Sapamani. Il reste
pourtant encore àrésoudrele problème du lienentre ce point et la rivière
Negro-Quiagara: le Honduras a soutenu - à juste titre selon la
Chambre - quela limite provincialesuivait lecours du Negro-Quiagara,
mais iln'aformuléaucune allégation,avecdespreuves à l'appui, au sujet
du tracéde la limite provincialeà l'estdu Mojon Las Pilas. Selon sescon-
clusions, le Honduras soutient simplementque la frontière doit s'étendrethe Parties at Antigua, Guatemala (paragraph 36 above), a proposa1 by
Honduras was for a line between the two points with a kink in it, at the
point marked "Mojon Pasamono" on Honduran maps. No legal argu-
ments have been advanced in support of eithera straight or a kinked line.
The solution of astraightlinebetween these points appears to derive from
negotiation between representatives of the two States at Montafia de
Naguaterique in 1869.The delegates, having concluded that the river
Negro-Quiagara was the frontier, started their proposed delimitation
from the Malpaso de Similaton, and pursued a route in (apparently) a
straight line to a point called El Barrancon on the river Negro-Quiagara,
which Honduras identifies with the Mojon Las Pilas. No international
agreement was however concluded to giveeffectto that delimitation.

262. In these circumstances, being satisfied thatthe line ofthe utipossi-
detisjurisin this area isimpossible to determine, the Chamber considers it
right tofa11back on equity infralegem,in conjunction with the unratified
delimitation of 1869.In the case concerning the FrontierDisputebetween
the Republic of Mali and Burkina Faso, the Chamber dealing with the
case was faced with a similar problem. It said :
"It should againbepointed out that the Chamber'stask inthis case

isto indicate theline ofthe frontierinherited byboth States from the
colonizers on their accession to independence ... If the competent
authorities had endorsed the agreement of 15January 1965, itwould
have been unnecessary for the purpose of the present case to ascer-
tain whether that agreement was of adeclaratory or modifying char-
acter in relation tothe 1932boundaries. Butthis didnothappen, and
the Chamber has received no mandate from the Parties to substitute
itsownfreechoice ofanappropriate frontierfor theirs.The Chamber
must not losesighteither ofthe Court's function,which istodecide in
accordance with international law such disputes as are submitted to
it, nor of thefact that the Chamber was requested by the Parties in
their Special Agreement not to give indications to guide them in
determining their common frontier,but to draw a line, and a precise
line.
As it has explained, the Chamber can resort to . . .equity
infra legem ... Apart from the case of a decision ex aequo et bono
reached with the assent of the Parties, 'it is not a matter of finding
simply an equitable solution,but an equitable solution derivedfrom

the applicable law' (FisheriesJurisdiction,I.C.J.Reports1974,p. 33,
para. 78).It iswith a viewto achieving asolution ofthiskind thatthe
Chamber has to take account, not of the agreement of 15January
1965,but of the circumstances in which that agreement was con-
cluded." (I.C.J.Reports 1986,pp. 632-633,paras. 148-149.)
263. Similarly,the Chamber considers that it can in this case resort to
the line proposed in the 1869negotiations, Las Pilas - El Barrancon - de ce repèreau Malpaso de Similaton,sans doute donc en lignedroite. Il
semblequ'au cours des négociations entre les Parties à Antigua (Guate-
mala) (paragraphe 36ci-dessus), le Honduras ait proposéde tracer entre
les deux points une 1i.gnequi ferait un coude en un point appelé«Mojon
Pasamono » sur les cartes honduriennes. Aucun argumentjuridique n'a
été proposé à l'appuiini d'une ligne droite ni d'une ligne qui ferait un

coude. La solution d'une lignedroiteentre cespoints sembleêtrele résul-
tat des négociations entre les représentants des deux Etatà Montafia de
Naguaterique en 1869.Après avoirconcluque la rivière Negro-Quiagara
étaitla frontière,les.epresentants commencèrentleur projet de délimita-
tion en partant du h4alpaso de Similaton et suivirent un tracé en ligne
droite(semble-t-il)jusqu'à un point sur la rivièreNegro-Quiagara appelé
El Barrancon, que le Honduras identifie au Mojon Las Pilas. Aucun
accord international n'aétéconclupourdonner effet àcettedélimitation.
262. Celaétant,considérantcomme établique lalignedel'utipossidetis
juris dans cettezone s'avèreimpossible àdéterminer,la Chambre estime
qu'ilya lieu de s'appuyer sur l'équitinfra legem,en mêmetemps que sur
la délimitation non ntifiée de 1869.Dans l'affaire du Différendfrontalier
entre la République du Mali et le Burkina Faso, la Chambre chargéede
l'affaire a rencontrén problème similaire. Elle déclara:

«Il convient de rappeler encore que la tâche de la Chambre
consiste en l'eqièceà indiquer le tracéde la frontière dont les deux
Etats ont héritédu colonisateur lors de leur accession à l'indépen-
dance ..Sidonc:les autoritéscompétentesavaient entérinél'accord
du 15janvier 1965,il aurait étéinutile,auxfinsde la présente affaire,
de rechercher sicet accord avaitun caractèredéclaratoire oumodifi-

catif au regard de la limite de 1932.Mais il n'en a pas été ainsiet la
Chambre n'a re(:uaucun mandat desParties pour sesubstituer à elles
et choisir entoute liberté une frontièreappropriée. Cela étant, la
Chambre ne peut perdre de vue ni la mission confiéeàla Cour - le
règlementpacifique, conformément au droitinternational, desdiffé-
rends qui lui sont soumis - ni le fait que dans leur compromis les
Parties lui ontd.emandénon pas de donner des indications suscep-
tibles de les éc.lairerquant à la détermination de leur frontière
commune mais bien de tracer une ligne, et une ligne précise.
Comme elle :,'aindiqué, la Chambre peut faire appel à l'équité
infra legem..Hormis lecasd'une décisionrendue,avecl'assentiment
des Parties, exaequo etbono, «il ne s'agitpas simplementd'arriver à
une solution équitable, mais d'arriver àune solution équitable qui

repose sur le droit applicable (Compétenceen matièredepêcheries,
C.I.J.Recueil1974,p. 33,par. 78).C'estenvue de parvenir à une solu-
tion de ce genrc:que la Chambre doit prendre en compte non pas
l'accord du 15ja.nvier1965,maislescirconstances dans lesquelles cet
accord estintenrenu. » (C.I.J. Recueil1986,p.632-633,par. 148-149.)
263. De même,la Chambre estimequ'elle peut enl'espècerecourir àla
ligne proposée lors des négociations de 1869 - la ligne Las Pilas-Mal Paso de Similaton, as a reasonable and fairsolution in al1the circum-
stances. There is nothing in the records of the 1861and 1869negotiations
to suggestthat there was anyfundamental disagreement between thePart-
ies on that line;acceptance ofit however was linked to the different ques-
tion whetherthe river Negro-Quiagara did or did not formthe provincial
boundary. That question is resolved by the present Judgment, and the
Chamber has no doubt that itisequitable, as acorollary, to allowthe 1869
agreement to take effect on this specificpoint. Thisntails, and isto some
extent justified by, acceptance of the Honduran contention asto the posi-
tion of the Malpaso de Similaton, the only one which hassome support in
evidence of the pre-independence situation. The Chamber therefore
accepts the line of the 1869 agreement, which appears to be that con-

tended forby Honduras, between the Mojon Las Pilasand the Malpaso de
Similaton, as illustrated by the line N-P on sketch-map No. D-1 annexed.

264. There remains the question of the effectivitésclaimed by El Sal-
vador in theareanorth of the river Negro-Quiagara which was part of the
lands of Arambala-Perquin, which the Chamber has foundto fa11on the
Honduran side of thethe line of the 1821utipossidetisjuris, as well as the
areas outside the Arambala-Perquin lands. Annexed to the Memorial of
El Salvador were the Spanish texts of 19certificates issued by the Salva-
dorian Registry of Property and Hypothèques concerning private pro-
perties registered on behalf of private individuals in the Department of
Morazan, El Salvador; and a map apparently showing an electric power
transmission linesupplying San Fernando and Perquin, and then continu-
ing north-east across the line between Las Pilas and the Malpaso de Simi-
laton (betweenpoints N and Pon sketch-map No. D-l annexed), and for

some 6kilometres furthernorth into an areaattributed bythe Chamber to
Honduras. Accordingto counsel for ElSalvador, ofthe 19registered title-
deeds annexed to the Memorial. seven relate to land in the striwof terri-
torybetween the eastern boundaiy ofthe Arambala-perquin lands and the
line defining the eastward extent of El Salvador's claim. Documents
annexed tothe Replyof ElSalvador relate to Salvadorianlandholdings in
thecanton of Nahuaterique in 1916,alleged Honduran incursions in 1925
and 1926at places called "Limon" and "Las Trojas", and public works
(roads, schools) carried out by the municipalities of Arambala, Perquin
and Torola, between 1951and 1986.No map has been supplied to the
Chamber with apreciseindication of where the various places referred to
in these documentsaresituated,other than a map inthe Memorial to indi-
catethe "Human Settlements inthe Non-Delimited Zones" in this sector.
showing a considerable number of caseriossituated in the area north of
the river Negro-Quiagara and the line to the Malpaso de Similaton. No
information has been given asto the effective administration of the caser-
iosmarked on the map in the Memorial of El Salvador. To the extent thatEl Barrancon-Malpaso de Similaton qui constitue, àson avis,une solution
raisonnable et équil.abledans toutes les circonstances. Rien, dans le
compte rendu des né;;ociationsde 1861et 1869,nesuggèrequ'ilyait euun
désaccord fondameiital entre les Parties au sujet de cette ligne, dont
l'acceptation étaiti:anmoins liée àla question différente de savoir si le
Negro-Quiagara fonnait ou non la limite provinciale. Cette question est

résoluepar le préseritarrêt, et laChambre ne doute pas qu'il soit équi-
table,à titre de corollaire, dedonner effàtl'accord de 1869sur ce point
précis.Celaconduit, tout enen tirant dans une certainemesureunejustifi-
cation,à accepter 1'a.llégatiodu Honduras relative à l'emplacement du
Malpaso de Simila~:on,la seule qui trouve quelque appui dans les
élémentsde preuve relatifs à la situation qui existait avant l'indépen-
dance. LaChambre accepte donc la ligneproposéedans l'accord de 1869,
qui semble êtrecellequi est située,commel'affirme leHonduras, entre le
Mojon Las Pilaset le Malpaso de Similaton,indiquéepar la ligne N-P sur
le croquisnoD-1 ci-inclus.

264. Reste la question des effectivitésqu'invoqueEl Salvador dans la
zone s'étendantau nord du Negro-Quiagara, qui faisait partie des terres

d'kambala-Perquin et se trouve, comme la Chambre l'a dit, du côté
hondurien de la ligrie de l'utipossidetisjuris de 1821,de mêmeque les
zones extérieures aux terres d'kambala-Perquin. El Salvador a joint en
annexe àson mémoirelestextesespagnols de dix-neufcertificats délivrés
par le registreoncic:ret la conservation des hypothèques d'El Salvador
concernant des propriétés privées enregistréea su nom de particuliers
dans le départemeni:de Morazan (El Salvador), et une carte indiquant,
semble-t-il, une ligrieà haute tension qui alimente San Fernando et
Perquin,puis contini~eau nord-est, coupe lalignetracéeentre Las Pilaset
leMalpaso de Similtaton(entre les points N et Psur le croquis noD-1 ci-
inclus)et vajusqu'àenviron 6kilomètresplusau nord dans unezone attri-
buéeau Honduras par la Chambre. Selon le conseil d'El Salvador, sept
des dix-neuf titres officiels enregistrés annexés au mémoire concernent
desterrains situésàl'intérieurde labande deterritoire qui s'étendentre la

limiteestdesterres d'kambala-Perquin etlaligne quidéfinitlalimite est
de la revendication d'El Salvador. Des documents joints en annexe à la
réplique d'El Salvador concernent despropriétéssalvadoriennesdans le
canton de Nahuaterique en 1916,des allégations d'incursions hondu-
riennes dans les locsditésdénommées Limon >>et «Las Trojas>>en 1925
et 1926,ainsi que destravaux publics(routes,écoles)réalisépar lesmuni-
cipalitésd'kambalii, Perquin et de Torola entre 1951et 1986.Il n'a été
soumis à la Chambre aucune carte indiquant avec précision l'emplace-
ment des divers lieux mentionnésdans lesdits documents, si cen'est une
carte dans le mémoireindiquant les ((établissements humains dans les
zonesnon délimitéer>ide cesecteur, qui représenteun nombre considéra-
ble de caseriossitué!;dans la région au norddu Negro-Quiagara et de la
lignetracéejusqu'au Malpaso de Similaton.Aucun renseignement n'aététhe Chamber is able to relate various place-names to the disputed areas
and to the utipossidetisjuris boundary, it is unable to regard this material
as sufficient evidenceof any kind of effectivitéswhich could be taken into
account in determining the boundary.

265. Turning now to the evidence of effectivitéssubmitted by Hondu-
ras, as already mentioned, considerable material was presented as an
annex to the Honduran Reply to show that Honduras also can rely on
arguments of a human kind,that there are "human settlements" of Hon-
duran nationals in the disputed areas in al1six sectors, and that various
judicial and otherauthorities of Honduras have exercisedand areexercis-
ingtheir functions inthose areas. Sofar asthe present sector isconcerned,
Honduras has presented material under ten headings :(i) criminal pro-

ceedings; (ii) police or security; (iii) military patrols; (iv) taxation;
(v) appointment of deputy mayors; (vi)public education; (vii)land con-
cessions; (viii)birth certificates; (ix)death certificates; (x)miscellaneous.
These relate to a considerable number of localities, identified simply by
the name of the village or place; no map has been supplied to show the
geographical position of these places. The Chamber considers that, in
view of its decision as to the boundary on the basis of the utiposside-
tisjuris,itcan confine itsattention to suchvillagesasappear on Honduran
maps to liebetween theboundary asfound bythe Chamber andthe boun-
dary claimed by Honduras.

266. The identifiable villages or settlements falling into this category
arethe following : Platanares, El Munigal, Las Piletas (on the boundary
line),Mano de Leon, Junquillo, Sicahuite and La Laguna. In respect of

these, the material submitted by Honduras includes the following :Plata-
nares :15birth registrations, dating from between 1914and 1988,andone
death registration in 1930;El Munigal: one criminal prosecution in 1954,
and one birth registration in 1974; Las Piletas: one land concession in
1901, six birth registrations, dating frorn between 1938and 1987,and
five death registrations, dating from between 191 1and 1935; Mano de
Leon: four death registrations, dating frorn between 1901and 1935;and
La Laguna: one criminal prosecution in 1952,and three birth registra-
tions, dating from between 1961and 1986.,411in all, as in sectors previ-
ously examined, the Chamber does not see here sufficient evidence of
effectivitésby Honduras in an area clearly shown to be on the El Salvador
side oftheboundary linetojustify theCharnber in doubtingthe validity of
that boundary as representing the utipossidetisjuris line.fourni sur 1'adminisi:rationeffective des caseriosmarqués sur la carte du
mémoired'El Salvador. Mêmedans la mesure où la Chambre peut faire
un rapprochement entre les divers noms de lieux, les zones en litige et la
limite de l'utipossidetisjuris, elle ne saurait considérer cette documenta-
tion comme la preuve suffisante d'effectivités,quelles qu'elles soient,
dont elle puisse tenir compte pour déterminerle tracéde la frontière.
265. Pour ce qui est maintenant des preuves d'effectivitésprésentées
par le Honduras, uni:documentation considérable,comme on l'adéjàdit,

a été soumise dans ilne annexe à la répliquedu Honduras pour montrer
que cet Etatpeut éga.lementfairefond sur desargumentsd'ordre humain,
qu'ilya des«établissementshumains »de ressortissants honduriensdans
leszonesen litige de tous les six secteurs et que différentesautoritésjudi-
ciaires et autres du Honduras ont exercé etcontinuent d'exercer leurs
fonctions dans ces :zones.Pour ce qui est du secteur dont la Chambre
s'occupe actuellement, le Honduras a présenté des documents sous dix
grandes rubriques: i) procédures pénales; ii) police ou sécurité;
iii)patrouilles militaires; iv)fiscalité;v)nominations de maires adjoints;
vi) éducation publi~que;vii) concessions foncières; viii) actes de nais-
sance; ix) actes de décès;x) divers. Ces documents se réfèrent à un
nombre considérable de localités,identifiées simplement par le nom du
village ou du lieu, et aucunecarte n'aétéproduitepour indiquer I'empla-
cement géographiquedeslieuxenquestion. LaChambre considèrequ'eu

égard à ladécisionqu'ellea prise au sujetde laligne de délimitationbasée
sur l'utipossidetisjuris, elle peut ne faire porter son attention que sur les
villages quiapparai:jsent sur les cartes honduriennes comme se trouvant
entre la ligne de délimitation établiepar la Chambre et cellerevendiquée
par le Honduras.
266. Lesvillages(oupeuplementsidentifiablesqui peuvent être classés
dans cettecatégoriesont lessuivants :Platanares, El Munigal, Las Piletas
(sur la ligne de délimitation), Mano de Leon, Junquillo, Sicahuite et
La Laguna. En ce qui concerne ces localités,les piècesprésentéespar le
Honduras sont les suivantes :Platanares :quinzeactes de naissancedatés
d'années comprises,entre 1914 et 1988, et un acte de décèsde 1930;
El Munigal :une poiirsuite pénale en1954etunacte de naissanceen 1974;
Las Piletas: une concessionfoncièreen 1901,six actes de naissancedatés

d'années comprisesentre1938et 1987,etcinq actesdedécèsdont lesdates
s'échelonnent entre 191 1et 1935; Mano de Leon: quatre actes de décès
datés d'années comprisesentre1901et 1935;et La Laguna unepoursuite
pénale en 1952et trois actes de naissance dont les dates se situent entre
1961 et 1986. Toul bien considéré,comme dans le cas des secteurs
examinés précédemment, la Chambren'estime pas qu'il y ait ici des
preuves suffisantes d'effectivitésdu Honduras dans un secteur dont il a
clairement été monrréqu'il se situait du côté salvadorien de la ligne de
délimitationpour ainenerla Chambre a douter quecette ligne représente
valablementla ligne:de l'utipossidetisjuris. 267. Theboundary line between El Salvador and Honduras in the dis-
puted fourth sector,as found by the Chamber, isindicated on Map No. IV'
annexed, which is composed of the following sheets of the United States
of America Defense Mapping Agency 1 :50,000maps :

Series E752 Sheet 2558II Edition 1-DMA
Series E753 Sheet 25571 Edition 1-DMA
Series E753 Sheet 2557IV Edition 1-DMA.

The completecourse ofthat boundary isas follows :from thesource ofthe
Orilla stream (point A on Map No. IV annexed) the boundary mns
through the pass of El Jobotothe source of the Cueva Hedionda strearn
(point B on Map No. IVannexed), and thence down the middle of that
stream to its confluence with the river Las Caiias (point C on Map No. IV
annexed), and thence following the middle ofthe river upstream asfar asa
point (point Don Map No. IVannexed) near the settlement of LasPiletas;
from there eastwards overa col (point Eon Map No. IVannexed) to a hiIl
indicated aspoint Fon Map No. IVannexed, and then north-eastwards to
a point on the river Negro or Pichigual (marked G on Map No. IV
annexed);downstreamalongthe middle ofthe river Negro or Pichigual to
its confluence with the river Negro-Quiagara (point H on Map No. IV
annexed); then upstreamalongthe rniddle ofthe river Negro-Quiagara as

far as the Las Pilas boundary marker (point 1on Map No. IVannexed),
and fromtherein a straight lineto the Malpaso de Similaton asidentified
by Honduras (point J on Map No. IVannexed).

FIFTH SECTOR OF THE LAND BOUNDARY

268. The fifth disputed sector of thelandboundary is,likethe first four
sectors, defined bythe endpoints of theadjacent agreed sections,referred
to in Article 16of the 1980General Treaty of Peace: these endpoints are
defined in that Article as follows:in the west, "the point on [the]north

bank [oftheTorola river]where itisjoined bytheManzupucagua stream",
and in the east "the Paso de Unire, in the Unire river". These points, and
the situation of theboundary as claimed by each Party, are illustrated on
sketch-map No. E-1annexed,the lettered points on which willbereferred
to in describing the Parties' claims. El Salvador describes the line which it
claims inthe directionfromeast to west,asfollows :Starting fromthe Paso
de Unire (point G on sketch-map No. E-1),thefrontier followsthe course

' Acopyofthe mapsannexedtothe Judgmentwillbefoundin a pocketattheendof
this fascicle orinsidethe backcoverof the voluI.C.JReports 1992.[Note by the
Registry.] 267. Letracéde la lignefrontière entreElSalvadoretle Honduras dans
le quatrième secteur en litige,tel qu'établiparlaChambre, estindiquésur
la cartenoIV'jointe àl'arrêt, quiest composée des feuilletsci-après des
cartes au 1/50000 élabliespar la Defense Mapping Agency des Etats-
Unis d'Amérique :

SérieE752 Feuillet 2558II Edition 1-DMA
SérieE753 Feuillet 25571 Edition 1-DMA
SérieE753 Feuillet 2557IV Edition 1-DMA.

Le tracé completde cettefrontière est le suivant: depuis la source de la
Orilla (point A sur lsrcarte no IVjointeà l'arrêt),la frontière s'étend, en
passant par le col d'El Jobo, jusqu'à la source de la Cueva Hedionda
(point Bsur lacarte noIVjointe), puis ellesuitenavallemilieu de cecours
d'eau jusqu'à son corifluentavec la rivièreLasCafias (pointC surlacarte
noIVjointe) et, de là, le milieu de la rivière,enamont, jusqu'en un point
(point D sur la cartenoIVjointe) à proximitédu village de Las Piletas; à
partir de là elle s'orirnte vers l'est,en passant par un col (point E sur la
carte noIVjointe),jusqu'à une hauteur indiquée comme le point F sur la
carte noIVjointe etensuite verslenord-estjusqu'en un point sur la rivière
Negro ou Pichigual (inarquéG surlacarte noIVjointe); enavallelong du

milieu de la rivière Negro ou Pichigual jusqu'à son confluent avec la
rivière Negro-Quiagara (point H sur la carte no IVjointe); ensuite en
amont lelong du mi1:ieudu Negro-Quiagarajusqu'à laborne de Las Pilas
(point 1surlacarte noIVjointe); etde là en lignedroitejusqu'au Malpaso
de Similaton tel que l'a identifiéle Honduras (point J sur la carte no IV
jointe).

268. Le cinquième secteur en litige de la frontière terrestre est défini,
comme les quatre premiers, par les points terminaux des secteurs adja-
centsqui ont faitI'ob,jetd'unaccord,et dont ilestfaitmention àl'article 16

du traité généralde paix de 1980; ces points terminaux sont définis
comme suit dans leditarticle :àl'ouest(larivièreTorola), «jusqu'au point
ou ellereçoit sur sa rive nord leruisseau de Mansupucagua »et àl'est«le
Paso de Unire, sur la rivière Unire». Ces points et l'emplacement de
la frontière selon les allégationsde chacune des Parties sont représentés
sur lecroquis noE-1ci-inclus,dont lespoints marquéspar deslettresservi-
ront de référencedans l'exposédes prétentionsdes Parties. El Salvador
décrit commesuit la ligne qu'il revendique dans une direction d'est en

a la fin du présentfasciculeou du voluC.Z.JRecueil 1992 selon le cas.[Note duée
Greffe.] SKETCH-MAPNO.E- 1
Fifth Secto- Disputed Area
,.,.,.- Agreed boundary
...........l Salvador claimed boundary

-- - -- Hondurasclaimed boundary
@ Endpoint of disputed sector CROQUIS NOE-1
Cinquièmesecteur- Zone en litige
Frontière ayantfait l'objet d'un accord

.........Frontière revendiquée par El Salvador
---- Frontière revendiquée par le Honduras
@ Point terminal du secteur en litigeof the Unire, Guajiniquil or Pescado River upstream to what El Salvador
defines asitssource, situated at point F; fromthissource, the frontier con-
tinues in a straight line to the peak identified by El Salvador astheCerro
Ribita (point E),and then in astraightline to the peak identified by El Sal-
vador as the Cerro Lopez (point D). From this peak, the frontier runs in a
straight line to a boundary marker known as the Mojon Alto de la Loza
(point C), and from this boundary marker, the frontier runs in a straight
line to the source of the stream known as the Mansupucagua (point B),
and then followsthecourse oftheMansupucaguastream to itsconfluence
with the Torola(point A). Honduras describes the line which it claims in
theopposite direction, Westto east,asfollows :From the confluence ofthe
Mansupucagua stream with the Torola river (point A),following the river
Torola upstream alongthe middle of its bed to its source, the mountain
stream known as La Guacamaya stream (point X); from this point, in a
straight line, to the pass of La Guacamaya (point Y); thence in a straight

line to a point on the river Unire (point Z),closeto the place known as El
Coyolar, and from there, following the Unire river downstream, as far as
the Paso de Unire (pointG).
269. The claim of El Salvador is based essentially on the titulo ejidal
granted to the village of Poloros, province of San Miguel, issued in 1760,
following a survey carried out in that year; the boundary line claimed by
El Salvador is what it claims to be the northem boundary of the lands
comprised in that title,Savefora narrow strip of land on the western side
(between the straight line A-D and the line A-B-C-D on sketch-map
No. E-1) which El Salvador claims on the basis of "human arguments".
The extent of the lands comprised in the 1760Poloros title, according to
the interpretation of each Party, is also indicated on sketch-map No. E-2
annexed.Honduras, while disputing El Salvador'sgeographical interpre-
tation ofthe Polorostitle, concedes that itextended across part ofthe river
Torola; it nonetheless claims that the frontier today should follow that
river.

270. The reasons advanced in support ofthis claim are, briefly, thatthe
northem part of the ejidos granted to Poloros in 1760,including al1the
lands north of the river, had formerly been the lands of San Miguel
de Sapigre,a villagewhich disappeared as a result of an epidemic at some
date after 1734and thatthat village had been in thejurisdiction of Corna-
yagua;that these lands, notwithstanding their being granted to Poloros,
remained within the jurisdiction of Comayagua; and that the line of the
1821 uti possidetis juris was therefore represented by the boundary
between these lands and the other Poloros lands; but that as a result of
events in 1854Honduras acquiesced in a boundary further north, consti-
tuted by the riverTorola. Thatpart ofthedisputedarea to the north ofthe
river which Honduras considers to have been part of the Poloros lands is
thus claimed by Honduras as having formed part of the San Miguel
de Sapigre lands ;the western part, which Honduras considers felloutside
the Poloros title, isclaimed by itaspart ofthelands of Santiago de Cacao-ouest :depuis le Paso de Unire (point G sur le croquis noE-1),la frontière
suit le cours de I'Uni.re,Guajiniquil ou Pescado vers l'amont jusqu'au
point qu'El Salvador définit comme sa source (point F); de cettesource,
ellesepoursuit en ligne droitejusqu'au sommetidentifié par El Salvador
comme étant le Ceno Ribita (point E), puis en ligne droite jusqu'au

sommetidentifié par El Salvador comme étantle Cerro Lopez (point D).
De cesommet la fron1:ière s'étend enligne droitejusqu'à la borne appelée
Mojon Alto de la Loza(point C) et de cetteborne elle sepoursuit en ligne
droite jusqu'à la source du cours d'eau appeléMansupucagua (point B);
de là elle suit le cour,sde la Mansupucagua jusqu'à son confluent avec
la Torola (point A). L.eHonduras décritla ligne qu'il revendique dans la
direction opposée,d'i~uesten est,de la manièresuivante :du confluent de
la Mansupucagua avecla Torola (point A),en suivanten amont le milieu
du lit de cetterivière,jusqu'àsa source; de la le torrent appeléLa Guaca-
maya (point X); de ce point une ligne droitejusqu'au col de La Guaca-
maya (point Y); de ce lieu une ligne droitejusqu'à un point situé sur la
rivièreUnire (point Z), àproximitédu lieuconnu sous lenom de ElCoyo-
lar; et de là,la rivièreUnire en avaljusqu'au Paso de Unire (point G).
269. La demande d'El Salvador se fonde essentiellement sur le titulo
ejidaloctroyéau vil1;igede Poloros, dans la province de San Miguel, et

délivréen1760, à la suited'un arpentage qui fut effectuéla mêmeannée;
la lignefrontièrerevendiquéepar El Salvador estcellequiconstitue,selon
cet Etat, la limiteon1desterresincluses dans cetitre, a l'exception d'une
étroite bande de terrc:du côté ouest (entre la lignedroite A-D et la ligne
A-B-C-Dsur le croqtiisnoE-1ci-inclus),qu'ElSalvadorrevendique sur la
base ((d'arguments d'ordre humain ».L'étendue des terres inclusesdans
le titre de Poloros de 1760,selon I'interprétationde chacune des Parties,
est aussi indiquée sur le croquis no E-2 ci-inclus. Le Honduras, tout en
contestantl'interprétation géographiquedesterrescorrespondant au titre
de Poloros quedonne El Salvador,admet qu'elles s'étendaient de l'autre
côté d'une partie de la rivièreTorola; il n'en allègue pas moins qu'au-
jourd'hui la frontière:devrait suivre cette rivière.
270. Les raisons invoquées a l'appui de cette demande sont, briève-
ment, les suivantes :la partie septentrionale des ejidosattribuésà Poloros

en 1760,y compris 12totalité desterressituéesau nord de la rivière,avait
formé,dans le passé,les terres de San Miguel de Sapigre,un village qui
disparut àla suite d'une épidémie quelque temps après1734;ce village
relevait de la juridiction de Comayagua; ces terres, bien qu'attribuées a
Poloros, étaientrestees dans la juridiction de Comayagua; et la ligne de
l'utipossidetisjurisdc: 1821étaitdèslorsreprésentép ear la limiteentre ces
terres et les autres terres de Poloros; mais, par suite d'événements surve-
nus en 1854,le Horiduras accepta une frontière située plus au nord et
constituéepar la rivièreTorola. Le Honduras revendique donc cette part
de la zone en litige, situéeau nord de la rivière, qu'il estime avoir été
incluse dans les terrc:sde Poloros,parce qu'elle a fait partie des terres de
San Miguel de Sapigre; le Honduras revendiquela partie occidentale,qui
n'était pas,selonlui,inclusedans letitrede Poloros,en tant quepartie des SKETCH-MAPNO.E-2
Fifth Sector - lnterpretation
of PolorosTitle

-.-.-.- Agreed boundary
.-........... ElSalvador version
- ,, ,, Hondurasversion CROQUIS NO E-2
Cinquièmesecteur - Interprétation
dutitre de Poloros

,.,.,.- Frontièreayant fait l'objetd'un
accord
.............I.terprétation d'El Salvador
1 ,, , ,, Interprétation du Honduras521 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

terique, a village in the jurisdiction of Comayagua. The Poloros lands
north of the river are claimed by Honduras, inthe alternative, on the basis
that ElSalvadoralsoacquiesced, inthe 19thcentury, inthe river Torola as
frontier.Since,ifeitherof these claims isupheld bythe Chamber, itwillbe
unnecessary to ascertain the precise extent of the Poloros lands, and the
interpretation of the title presents special difficulties, the Chamber will
first examine the claims concerning San Miguel de Sapigre and the
alleged consent of El Salvador.

271. The title of Poloros was granted by the JuezPrivativode Tierrasof
the Real Audiencia of Guatemala, by delegation to the Sub-delegate
Judge of Measurements of San Miguel. The survey was not effected
jointly by officials from twojurisdictions, as in the case of Jupula(para-
graph 105above), nor wasthere anyreference to aspecial and exceptional
authorization to thejudge to operate outside hisownjurisdiction, asinthe
case of Citala (paragraph 71 above). The presumption must therefore
be that the lands comprised in the survey were al1comprised within the
jurisdiction of San Miguel. This presumption is supported by the
text:thejudge Statesthat he isinstructed to measure the lands of thejuris-
diction of San Miguel (". .para medirlas(tierraslde lajurisdiccion ...de
San Miguel'?. There isareferenceat one point inthe surveyto the factthat

the lands surveyed border "lands of the town of Indians of this jurisdic-
tion", then at alater point a reference tolands owned by "the people ofthe
village of Opatoro of the jurisdiction of Comayagua", and again at a
further point areference to the surveybordering "lands of San Antonio of
the other jurisdiction", i.e., San Antonio de Padua, jurisdiction of Com-
ayagua.

272. The evidence offered by Honduras as to the existence, location
and extent of the ejidosof the village of San Miguel de Sapigre is as fol-
lows. In 1734a survey was effected of the lands of Cojinicuil, situated to
the south-east of the area now in dispute, south of the river Unire, in what
is now territory of El Salvador;the authority for the survey was the Juz-
gado Privativo de Tierras by delegation to asub-delegate judge; thelands
were stated to be in the jurisdiction of the Real de Minas de Tegucigalpa.
The survey began at a point called Coyolar

"...donde hacelindero y GuardaRaya esttaJurisdicionconlas tierras
del citiode Gueripepor el lado que miraal Sury por ottro lado conlas

tierrasdelPueblode Sapigre ..."
[Translation]
"...wherethisjurisdiction borders on and isdelimited bythelands of
the sitioof Gueripe on the side facing the south andon theother side
by the lands of the village of Sapigre..."
The 1760survey of Poloros does not mention a landmark called Coyolar;
but there is a reference in 1760to a dispute with the neighbouring land-terres de Santiago de Cacaoterique, un villagerelevant de lajuridiction de
Comayagua. A titre subsidiaire, le Honduras revendique les terres de
Poloros situéesau nord de la rivière en alléguant qu'El Salvadora aussi
acquiescé,au XIXe siècle, àce que la rivière Torola constituait la fron-
tière.Etant donnéqu'au cas ou la Chambre ferait droit à l'une ou l'autre
de ces demandes elle n'aurait pas besoin de déterminer l'étendue précise

desterres de Poloros t:tque l'interprétationdu titre soulèvedesdifficultés
particulières, elleexa.minera d'abord les allégationsqui ont trait à San
Miguel de Sapigre et (auconsentement qu'aurait donnéEl Salvador.
271. Letitre de Poloros fut octroyépar le JuezPrivativode Tierrasde la
Real Audiencia de Guatemala, par voie de délégationau juge sous-délé-
guéchargé desarpentagesde San Miguel. L'arpentage ne fut pas effectué
conjointement par des fonctionnaires de deuxjuridictions, comme dans
le cas de Jupula (paragraphe 105 ci-dessus); il ne fut fait mention
d'aucune autorisatioii spécialeet exceptionnelle accordéeau juge pour
exercer ses fonctions hors de son propre ressort, comme dans le cas de
Citala (paragraphe 71 ci-dessus). Il faut donc présumer que les terres
incluses dans l'arpentage relevaient toutes de la juridiction de
San Miguel. Une telle présomption est confirméepar le texte: le juge
déclarequ'il a reçu une commission pour mesurer lesterres de lajuridic-

tion de San Miguel '(...para medir las [tierras]de la jurisdiccion ..de
SanMiguel))). Dans 1t:procès-verbald'arpentage ilestfaitmention du fait
que lesterres arpentér:~jouxtent «des terres du villagedesIndiens de cette
juridiction >;puis,plilsloin, ilestfaitmention deterres quiappartiennent
«aux habitants d'opatoro dans la juridiction de Comayagua)); et plus
loin encore il est indiquéque l'équipe d'arpentage avait longé les limites
«des terres de la ville de San Antonio de l'autre juridiction »,c'est-à-dire
de San Antonio de Padua dans lajuridiction de Comayagua.
272. Les élémentsde preuve présentéspar le Honduras pour établir
l'existence,l'emplacement etl'étendue des ejidosduvillagede San Miguel
de Sapigre sont les suivants. En 1734ila été procédé à un arpentage des
terres de Cojinicuil,situéesau sud-est de lazone aujourd'hui en litige, au
sud de la rivièreUnire, dans cequi estmaintenant leterritoire d'El Salva-
dor; l'arpentage fut ordonné parle Juzgado Privativo de Tierras qui en a

confié l'exécutionpar délégation à un juge sous-délégué;il avait été
déclaréque lesterres étaient situéesdansla juridiction du Real de Minas
de Tegucigalpa. L'arpentage commença en un point appeléCoyolar :
K...dondehacelinderoy Guarda RayaesttaJurisdicionconlas tierras
del citiode Gueripepor el ladoque miraalSury por ottroIadoconlas
tierrasdel PueblodeSapigre ..))
[Traduction]

« ...au point où se forment les limites de cette juridiction avec les
terres du sitiode Gueripe, du côtésudetdel'autre côté,aveclesterres
du village de Sapigre ..>)
Le procès-verbal d'arpentage effectué à Poloros en 1760ne mentionne
aucun repèreappeléCoyolar; mais ilestfait état, en1760,d'un différendowner of "Guajinicuil" conceming a place called "Bolillo", and in the
1734survey of Cojinicuil, the nextlandmark to Coyolar is El Volillo.No
mention is made in the 1734survey of the jurisdiction to which Sapigre
belonged, and Honduras interprets this silence as signifying that that
village wasthen also in thejurisdiction of Tegucigalpa.

273. In a document drawn up in 1789by the Town Council of the vil-
lage of Cacaoterique (situated to the north-west of the area now in dis-
pute)there isa reference to a landmark, called the Brinco de Tigre,which
was "...a landmark of the village of San Miguel de Sapigre, which has
three and-a-half leagues in the direction of the southernea. .."("...un
mojondelpuebloSan Migueldesapigre,queporparte del murdelSur tiene
tresleguas,y media .. .' Th is document does not purport itself to be a
grant of land,though itquotes part ofwhat was said to be an ancient title
written in an unknown Indian language; it is a record of oraltradition as
to theboundaries of the villages,madein connection with a dispute with
the neighbouring village of Opatoro. In 1803,appeal was again made to
oral tradition, this time as purporting to correspond to what wassaid in
theold unintelligible title,andgain El Brinco delTigrewasrecorded asa
landmark marking the division between the lands of Cacaoterique and
those of San Miguel de Sapigre to the south. In that year, an enquiry into
theboundaries of Cacaoterique was being carried out, and the surveyor,
on arriving at Brinco de Tigre, recorded that there weretwo rocks,

"...cuyaspeiiastienenporsu quinto linderoy, delosyndiosdePoloros,
parque en la antiguedaddicen era halliel Pueblode San Miguelde
Sapigre,que llanohaynifragmentos. .."
[Translation]

"...which rocks they consider tobetheirfifth boundary marker, and
also of theIndians of Poloros, because in ancient times they saythat
this wasthe location ofthe villageofSan MigueldeSapigre,ofwhich
not a trace remains..."

The Brinco de Tigre,according to Honduras, was on theboundary of the
part ofthe Poloros ejidoswhichHonduras claimsremained inthejurisdic-
tion of Comayagua (because formerly lands of San Miguel de Sapigre).
However, the survey record immediately continues :

'A virtudde quepase a lostres, O cuatromojonesque sigvena reco-
nocerse Tocan conlosPueblosdePoloros, y Licliquede lajurisdicion,y
provinciade SanMiguele Yntendenciade SanSalvador. .."

[Translation]
"Inasmuch as the three or four boundary markers next to be
examined border on the village of Poloros and Lislique, of theaveclepropriétairedt:laterre voisine de «Guajinicuil » àpropos d'un lieu
appelé «Bolillo»; et, dans le procès-verbald'arpentage de Cojinicuil de
1734, il est indiquéque le repère qui fait suite Coyolar est El Volillo.
Dans le procès-verbald'arpentage de 1734il n'est pas fait mention de la
juridiction dont relevait Sapigre et le Honduras interprète ce silence
comme signifiant que ledit village relevait alors égalementde la juridic-
tion de Tegucigalpa.
273. Dans un document établi en 1789par le conseil municipal du
village de Cacaotericlue (situéau nord-ouest de la zone maintenant en
litige) il est fait mention d'un repère appeléBrinco del Tigre, qui était
« ..une borne du village de San Miguel de Sapigrequi, du côtéde la mer
au sud, s'étendsur trois lieues et demie..» (((..unmojondelpueblo San
Miguel de Sapigre, que por parte del mur del Sur tiene tresleguas, y
media ..»).Ce documrnt n'est pas censéreprésenterun acte d'attribution
de terres, bien qu'il citeune partie de ce qui était déclaré constituer un
ancientitre,rédigédansune langueindienne inconnue; ledocument dont
il s'agitconsigne la tradition orale relativeaux limitesdes villages et fut

dressé à propos d'un 'différendavec le villagevoisin d'opatoro. En 1803,
on fit encore appelà 1,tradition orale,quidevaitcettefoiscorrespondre à
lateneur de l'ancient:itreinintelligible et,de nouveau, El Brincodel Tigre
fut considérécommeuneborne marquant la séparation entre lesterres de
Cacaoterique et celle:;de San Miguel de Sapigre vers le sud.Cette année-
là,une enquête étaie tn cours pour déterminerleslimites de Cacaoterique
et l'arpenteur, en arrivant au Brinco del Tigre, consigna l'existence de
deux rochers :
« ..cuyaspeiïastienenporsuquinto linderoy , delosyndiosde Poloros,

porque en la antiguedaddicen era halliel Pueblode San Miguelde
Sapigre,queIlanohaynifragmentos ..))
[Traduction]
« ..ils considèreiitque ces rochersconstituent leur cinquièmeborne
et aussi celle de:s Indiens de Poloros, parce que dans les temps
anciens,disent-ils, setrouvaitlà levillage de San Miguel de Sapigre,
dont il ne reste plus aucune trace.»

LeBrincodelTigre, selon leHonduras, sesituait à lalimite delapartie des
ejidosde Poloros, ejid(9qui,selon le Honduras, étaientrestésdans lajuri-
diction de Comayagua (car il s'agissaitd'anciennes terres de San Miguel
de Sapigre). Toutefclis le procès-verbal d'arpentage continue en ces
termes :

«A virtudde quepase a lostres, O cuatro mojonesquesigvena reco-
nocerse Tocan coi?losPueblosdePoloros,y Licliquede lajurisdicion,y
provinciadeSan Miguele Yntendenciade San Salvador ..))
[Traduction]

«Etant donnéque lestrois ou quatre bornes qui restent à localiser
sontlimitrophes (desvillagesde Poloros et Lislique, danslajuridiction jurisdiction andprovince ofSan Migueland Intendenciaof San Sal-
vador. .."(emphasis added).
274. According to Honduras, numerous references to the village of

San Miguelde Sapigrein 17thcentury documents showthat itbelonged to
the province of Comayagua; El Salvador contends that this point is not
proved. Byway of example, Honduras refers to a list of villages of that
province drawn up for the recovery of certain payments in 1684-1685,
which, it is said, assigns the village of San Miguel de Sapigre to the
Alcaldia Mayor of Tegucigalpa. However the original Spanish text, of
which a photocopy has been filed by Honduras as an annex to its Memo-
rial, listsnovillageofthat name under "Minas deTegucigalpa", and listsa
village of "Sapigre" under the heading of "Chuluteca". Administrative
control and jurisdiction over that district, according to El Salvador, was
exercised bythe province of San Salvador; and while Honduras disputed
this, itdid so on the basis ofaeal Cédula of24July 1791,whereas the list
relied ondates from 1684.In any event,there must besomedoubt whether
the district of Choluteca extended so far West(see Honduran Reply,
Map VII. 1)and thus whether the Sapigreinthe districtof Choluteca isthe
same as the Sapigre with which the Chamber ishere concerned. This also
throws doubt on the relevance of any other mention of "Sapigre" in
17thcentury records. In 1713,according to adocumentproduced by Hon-
duras during the oral proceedings, the village of San Miguel de Sapigre
received an official visitation by the AlcaldeMayorof the province; the
name of the province is not stated in the copy supplied of the original
Spanish, but according to the translation furnished by Honduras the doc-
umentproduced wasextracted from the "Register ofVisitations,province
of Honduras, 1713".

275. Honduras also invokes the fact that when the boundaries of
Cojiniquil were suweyed in 1734,the community of Sapigre was cited to
appear; but the Chamber has noted other instances where adjacent com-
munities or landowners coming under another jurisdiction have been so
cited, sothat the onlyquestion iswhether itwassignificant thatthe record
did not expressly refer to the villageof San Miguel de Sapigreas being in
another jurisdiction. Furthermore in the course of the same survey, the
judge effecting it was accompanied by

"the Indians of the village of Sapigres, to whom 1put the question,
what were the limits of this jurisdiction, and of that of San Miguel,
and they replied that, beginning from a place where there is a cave,
one crossesthe Streamor river Guajiniquil ...".
The clear implication is that the Indians of Sapigre were consulted asto
the boundaries of the province of San Miguel because their village was

situated in that province. Not having seen any of the other documents of
the 17thcentury referred to by Honduras as indicating that San Miguel
de Sapigre was in the province of Comayagua, the Chamber cannot
regard thejurisdiction ofthat provinceover thevillageassufficiently well delaprovincede,SanMigueletl'lntendenciadeSan Salvador. ..»(Les
italiques sontde la Chambre.)
274. Selon le Hon~iuras,de nombreuses mentions du village de San

Miguel de Sapigre dans des documents du XVIIe siècleétablissent qu'il
appartenait à la prokince de Comayagua; El Salvador soutient que ce
point n'est pas démontré. Atitre d'exemple, le Honduras mentionne une
liste de villages dec1:tteprovince qui fut dressée en vue de recouvrir
certaines sommesen :1684-1685l,istequi,dit-on, indiqueque levillage de
San Miguel de Sapigri:relèvede I'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa.Toute-
fois,letexteoriginal e:spagnol,dont leHondurasadéposéunephotocopie
en annexe a son mémoire,ne cite aucun village de ce nom sous l'intitulé
«Minas deTegucigalpa »,maisciteun villagede «Sapigre»sousl'intitulé
«Chuluteca». L'exercicedes pouvoirs administratifs et de lajuridiction
sur ce district,selonl1Salvador, appartenait à la province de San Salva-
dor; le Honduras l'acontesté,maisill'afait sur la base d'une RealCédula
du 24 juillet 1791, alors que la liste invoquée date de 1684. De toute
manièreon ne sait pas sile district de Choluteca s'étendait aussiloin vers
l'ouest (voir répliquedu Honduras, carte VII.l) et donc si le Sapigre du
district de Cho1utec;l est le mêmeque le Sapigre dont la Chambre

s'occupe maintenant. Cela rend aussi douteuse la pertinence de toute
autremention de «Sapigre»dans lesactes du XVIIesiècle.En 1713,selon
un document présenti:par le Honduras au coursdes audiences, le village
de San Miguel de Sapigrereçutla visiteofficielle del'dlcalde Mayorde la
province; le nom de la province n'est pas indiqué dans l'exemplaire du
document original en espagnol qui a été soumis,mais d'aprèsla traduc-
tion fournie par le Honduras le document présenté provenaitdu «Livre
de visites,provincedi1Honduras, 1713».
275. Le Honduras invoque aussi le fait que, lors de l'arpentage des
limites de Cojiniquil(rn 1734,la communauté de Sapigre fut convoquée
sur les lieux; mais la Chambre a relevéd'autres cas dans lesquels des
communautés ou prc~priétairesvoisins relevant d'une autre juridiction
furent citésde cettemanièreetlaseulequestion estdonc de savoir s'ilétait
importantque le procès-verbaln'indique pas expressémentque levillage
de San Miguel de Sapigre relevait d'une autre juridiction. De plus,
pendant le même arpentage, lejuge qui l'effectuait était accompagné par

«les Indiens du village de Sapigres,auxquels j'ai demandé quelles
étaientleslimites,de cettejuridiction, et de celle de San Miguel,et ils
m'ont répondu que, partant du lieu ou se trouve une caverne, on
traverse le torrent ou la rivière de Guajiniquil

Cela implique clairenient que les Indiens de Sapigre ont été consultésu
sujetdeslimites de la province de San Miguel parce que leur village était
situédans cette province. N'ayant vu aucun des autres documents du
XVIIe siècle que 1t: Honduras mentionne comme indiquant que
San Miguel de Sapigre se trouvait dans la province de Comayagua, la

Chambre ne saurait considérer que lajuridiction de cetteprovince sur leestablished by evidence dating from before 1821for it to be possible to
base upon it the conclusionsdrawn by Honduras.

276. Asforthe later evidence, a witnessinterviewedin 1879statedthat,
according to family tradition, the Monteca lands were Honduran, being
the "property of San Miguel de Sapigre belonging to the department of
Comayagua", and that the title-deed existed in Comayagua. Presumably
atthat datethe titlewasnot to befound,or itwould havebeen produced to
support Honduras's position in the dispute, then active,with ElSalvador
overthe Doloreslands.Other references weremade atthe timeto avillage
of SanJuan Sapigre - which maybea mistake forSan Miguelde Sapigre,
or may have been a different village - and to Poloros having appropri-

ated the lands of that village 30 years before "with no title", which is
inconsistent withthe theory now advancedthat the 1760title included the
Sapigre lands. It was stated in the Town Council of Opatoro in 1896by
elderly witnesses that "the abandoned village of San Miguel de Sapigre
belonged to Honduras, being situate on the southern boundary of the
plain of Monteca .. ."The village of Sapigre was of course never Hon-
duran inthe strict sense,sinceitceasedto existbeforeindependence ofthe
two States; the meaning istherefore presumably that the villagewas situ-
ated in an area which, according to the witnesses, was traditionally
regarded as Honduran. Al1in al], the Chamber does not consider that
much weight can be attachedto this sparse testimony.

277. The Chamber concludes that the claim of Honduras through the
extinct village of San Miguel de Sapigre is not supported by sufficient
evidence. It does nottherefore have to gointo the question ofthe effect of
the inclusion in an ejidoofonejurisdiction of tierrasrealengasof another

jurisdiction, or that of the position of the boundary between San Miguel
de Sapigre and the original lands of Poloros. It mayhoweverbenotedthat
the evidence dating from before 1821asto the situation of the southern
boundary of San Miguelde Sapigre,which,according to Honduras, isthe
uti possidetisjuris line, is quite inadequate, as Honduras in effect con-
cedes. If the Chamber had had solely to place itself in the position of the
Parties in 1821,itwould be impossible to draw theboundary on that basis.
Itisonlythe fact ofthe grant by ElSalvador in 1842of the republican title
of the Hacienda de Monteca, andthe survey ofthat property in 1889(see
paragraphs 280 and 282 below), that enables any line to be identified,
by assuming, as Honduras does, that the boundaries of the Monteca
property corresponded to those of that part of the Sapigre lands which
lay south of the river.

278. The Chamber therefore concludesthat no convincing ground has
been adducedfordeparting fromthepresumption that the ejidogranted in
1760to the village of Poloros, in the province of San Miguel, was wholly
situated in that province, and that accordingly the provincial boundaryvillage soit suffisamment établie par des élémentsde preuve datant
d'avant 1821 pour que cela permette de justifier ainsi les conclusions
tiréespar leHondura:..
276. Quant aux pre:uvesplus récentes,un témoin interrogé en1879a
déclaré que, selon un(:tradition familiale, les terres de Monteca étaient
honduriennes, car elles étaient«la propriétéde San Miguel de Sapigre
qui appartenait au dkpartement de Comayagua » et que le titre existàit
Comayagua.Sans dou.teletitre était-ilintrouvable à cetteépoque,sinonil
aurait étéprésenté à I'.%ppuie la position du Honduras dans le différend
qui l'opposait alorsa El Salvador au sujet des terres de Dolores. Il était
aussi fait mention, a ].'époque,d'un village de San Juan Sapigre - qui

avait peut-être été corifondu avec SanMiguel de Sapigreou qui était un
village différent- dont, disait-on, Poloros s'était approprié les terres
trente ans auparavant «sans aucun titre »,ce qui est incompatible avecla
théorie maintenant proposée selon laquelle le titre de 1760incluait les
terres de Sapigre.En 1896, ilfut déclaré par destémoins d'un certainâge
devant le conseil municipal d'opatoro que «le village abandonné de
San Miguel de Sapigre appartenait au Honduras, étant situé sur la
bordure méridionale tielaplaine de Monteca ..».Levillagede Sapigre ne
fut évidemmentjamais hondurien au sensstrict, puisqu'il cessad'exister
avant l'indépendance des deux Etats; cela signifie donc probablement
que le village était situédans une zone qu'il étaitde tradition, selon les
témoins, de considérer comme hondurienne. Tout bien considéré, la
Chambre n'estime pas pouvoir attacher un grand poids a cesrarestémoi-
gnages.
277. La Chambre conclut que la revendication du Honduras sur le
village aujourd'hui disparu de San Miguel de Sapigre ne repose pas sur
des preuves suffisantcs. Elle n'a donc pas besoin d'examiner la question

de l'effetde l'inclusion dansun ejidorelevant d'une juridiction de tierras
realengasrelevant d'une autre,ni celledel'emplacement de la limiteentre
San Miguel de Sapigre et les terres originelles de Poloros.l est toutefois
possible de noter que les preuves datant d'avant 1821quant à l'emplace-
ment de la limite méridionale de San Miguel de Sapigre, qui, selon le
Honduras, constitue 12lignede I'utipossidetisjuris,sont tout a faitinsuffi-
santes,comme le Horiduras le reconnaît en fait lui-même.Sila Chambre
n'avaiteupour tâche que deseplacerdans lasituationdesParties en 1821,
il serait impossible de tracer la frontière sur cette base. Seul le fait de
l'attribution par El Salvador,en 1842,du titrerépublicainde la Hacienda
de Monteca etl'arpentage de cedomaine en 1889(voirparagraphes 280et
282ci-après) permettmt de reconnaître une ligne,ensupposant, commele
fait le Honduras, que leslimitesdu domaine de Montecacorrespondaient
a celles de la partie ties terres de Sapigre qui s'étendaient au sud de la
rivière.
278. La Chambre (:onclutdonc qu'aucune raison convaincante n'a été
avancée qui justifierait de s'écarterde la présomption selon laquelle
I'ejido octroyé en 1'760au village de Poloros, dans la province de
San Miguel,était situi:enentier dans cetteprovince etquela limiteprovin-525 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (USD)GMENT)

laybeyond the northern limitof that ejido,or coincided with it. Sincethere
is equally no evidence of any change in the situation between 1760and
1821,the line of the utipossidetis juris may beken to have been in the
same position. There ishowever of coursedisagreementbetween the Part-
ies asto where the northern boundary of the Poloros title lay. However,
the next question to be examined isthe claim of Honduras that, whatever
the 1821position, El Salvador has subsequently acquiesced in the river
Torola as boundary.

279. The events subsequent to 1821on which Honduras relies to estab-
lish the position of the hypothetical line between the lands of San Miguel
de Sapigre and the original lands of Poloros are, in view of the finding
above, irrelevant; they are however material, not only to thefurther claim

by Honduras, that El Salvador by its conduct between 1821 and 1897
acquiesced in aboundary along the river Torola,but also to the ascertain-
ment of the utipossidetisjuris position, and willtherefore be dealt with in
some detail. The evidence before the Chamber shows that in 1842one
JoséVillatoro applied to the Government of El Salvador for a title to the
lands of Monteca, on the basis thatthese had been declared State prop-
erty, offered for sale by auction, and purchased by him. A title was
issued, which did not give any indication of the precise position or the
extent of the Monteca property, and at the same time the landowner was
recommended to have the land surveyed and measured. According to
JoséVillatoro's application, an inspection of landmarks, in the presence
of neighbouring owners,particularly those of Poloros, had been effected,
butthe record ofithas not been produced before theChamber. Theappli-
cation stated that the people of the village of Poloros "came in person to
point out the boundaries and former markers [los linderos y antiguos
mojones]delimiting the area of the land of Monteca".

280. From the start, there seems to have been friction between José
Villatoro and the inhabitants of the Honduran village of San Juan de
Opatoro; a letter has been produced dated 2June 1843from a Honduran
official to JoséVillatoro, informing him that the inhabitants of Opatoro
claimedrightsover the sitiodeMonteca,and calling upon him not to inter-
fere with them until the rights of the two States had been delimited. In
1854,JoséVillatoro applied to the Government of Honduras with a com-
plaint that the inhabitants of Opatoro were encroaching on the lands of
Monteca, and the Honduran Governmentdecided thatthe local political
head should direct the people of Opatoro either to pay rent to JoséVilla-
toro or to vacate the land. It is this event which Honduras concedes to be
an acquiescence by Honduras in, or recognition of, Salvadorian sover-
eignty over the Monteca lands, south of the river Torola.ciale setrouvait donc au-delàde la limite nord de cet ejido,ou coïncidait
avec elle. Puisqu'il'ya pas non plus de preuve d'un changement dans la
situationentre 1760et 1821,on peut admettre que la lignedel'utipossidetis
juris est restéeau mêrneemplacement. Bien entendu cela n'empêche pas
que les Parties soient en désaccordsur l'endroit où se trouvait la limite
nord desterrescorrespondant au titre de Poloros.Celadit, ilya lieud'exa-
miner maintenant la question suivante :l'affirmation du Honduras selon
laquelle,quelle qu'ait été la situation en1821,El Salvador a admis par la
suiteque la rivièreTorola constituait la frontière.

279. Les événeme~itp sostérieurs à 1821sur lesquels le Honduras se
fonde pour établir l'einplacement de lalignehypothétique entre lesterres
de San Miguel de Sapigreet lesterresqui àl'origine relevaient de Poloros
sont, compte tenu de ce qui a étéconstaté plushaut, dépourvusde perti-
nence; enrevanche il!;sonttrèsimportants non seulement du point devue
de l'allégationadditionnelledu Honduras, selonlaquelle ElSalvador, par
le comportement qu'ila eu entre 1821et 1897,a admis que la frontière se
situait le long de la rivièreTorola,maisaussi pour déterminer l'emplace-
ment de l'utipossidetisjuris, et ils feront donc l'objet d'un examen assez
détaillé.Il résulte des preuves présentéesà la Chambre qu'en 1842un
certain JoséVillatoro demanda au Gouvernement d'El Salvador un titre
sur lesterres deMonl.eca,en faisantvaloir que celles-ciavaient étédécla-
réespropriété publique,mises en vente aux enchères et acquises par lui.
Un titre fut délivré:il ne donnait aucune indication sur l'emplacement
précisdu domaine de Monteca, nisur sonétendue,etl'on recommanda en

mêmetemps au propriétaire de faire arpenter les terres. Selonla requête
de JoséVillatoro, une reconnaissance des repères avait été effectuée en
présence des proprilbtaires voisins, particulièrement ceux de Poloros,
maisleprocès-verbaldecetteopérationn'apasétéprésenté àla Chambre.
Dans cetterequête,ilétaitindiquéqueleshabitants du village de Polorbs
«vinrent enpersonnesignaler leslimitesetanciennesbornes [loslinderosy
antiguos mojones]délimitantla zone du terrain de Monteca ».
280. Dèsledépartilsemble yavoireu desfrictions entre JoséVillatoro
et leshabitants du villagehondurien de SanJuan de Opatoro; aété versée
aux débatsune lettre endatedu2 juin 1843d'un fonctionnaire hondurien
adressée à JoséVillal.oro,l'informant que les habitants d'opatoro reven-
diquaient des droits sur le sitio de Monteca et lui enjoignant de ne pas
entraverleurs activitkstant que lesdroitsdesdeuxEtatsn'auraient pas été
délimités.En1854, Jc~séVillatoroadressa au Gouvernement duHonduras

une plainte alléguaritque les habitants d'opatoro empiétaient sur les
terres de Monteca et leGouvernement hondurien décidaque lechef poli-
tique local devraitfaire savoiraux gensd'opatoro qu'il leur faudrait soit
payer un loyer à Vil:latoro,soit se retirer des terres en question. Càest
propos de cetévénemenq t ue le Honduras concèdequ'ilya eu, de sapart,
acquiescement à la souverainetésalvadorienne sur lesterres de Monteca,
au sud de la rivièreorola, ou reconnaissance de cettesouveraineté. 281. In May 1889,application was made by the heirs of JoséVillatoro
for a partition of the Monteca estate, which was described as "bordering
on the east and north with the territory of the Republic of Honduras, on
the Westwith the extinguished ejidosofthe villageof Lislique, and on the
south those of Poloros and Nueva Esparta". For the purposes oftheparti-
tion the estate was surveyed and measured;the surveyor held an existing
title-deed of JoséVillatoro (not produced in the present proceedings)
which referred to theboundary markers of the estate. When the "marker
of La Guacamaya" was reached, this was said to be "recognized by the
people ofOpatoro"; the point which Honduras identifies asthe marker of
La Guacamaya is indicated as point P on sketch-map No. E-3 annexed.
From that point, the surveyor went to "the source of the Guacamaya
mountain stream", then downstream along it (passing the confluences
with the Lajas and La Puerta streams) tothe riverTorola.There isno fur-
ther reference in the survey to the strip of land said to be in dispute
between the two States.The Chamber considers thattheboundaries ofthe
Hacienda de Monteca granted in 1842 can safely be assumed to be the
same as those recorded inthe survey of 1889.
282. Both Partieshavebased their arguments uponthe assumptionthat
the lands of the Hacienda de Monteca were carved out of the ejidosof

Poloros grantedin 1760;this isa necessary consequence ofthe interpreta-
tion byboth Parties ofthe 1760title asextending at least asfarnorthas the
river Torola. In this light, Honduras interprets the reference in 1842to the
". ..boundaries and former markers ..." of Monteca (".. loslinderosy
antiguosmojones ...")(paragraph 279above),in conjunction with a refer-
enceinthe 1760Polorostitleto an earlier surveyof 1725,asreferring tothe
boundary markers dividing the lands of San Miguel de Sapigre from the
lands of Poloros, priorto the disappearance of the village of Sapigre and
the presumed inclusion of itslandsinthe 1760Poloros title.On the faceof
it,however, the reference inthe 1842document suggestsrather that Mon-
teca already existed, orhad already existed at someformer date, asasepa-
rate entitytothe north ofthe villageof Poloros,either inside oroutside the
ejidosgranted in 1760.The passage quoted (paragraph 281above) from
the document of May 1889shows that by that datethe ejidosof Lislique
were "extinguished"; but the reference in 1889to Poloros and Nueva
Esparta is ambiguous, and may refer to subsisting ejidos.The representa-
tives of Nueva Esparta, at least, manifested opposition to the Monteca
survey of 1889.

283. In the meantime, Honduras granted two republican titles over
lands north of the river Torola, that of Matasano, Hornos, Estancias in
1856and that of Los Dolores in 1879,the extent of which, according to
Honduras, was indicated on Map No. V.l to the Honduran Reply. The
relevant surveys are fairly precise as to bearings and distances,they each
record theboundary between Matasano (to the west)and Dolores(to the

east) as arriving atthe confluence with the river Torola of a stream called
the quebradadel Arenal, and they each state that the river ". ..is recog- 281. En mai 1889, les héritiers de José Villatoro demandèrent le
partage du domaine de Monteca,qui étaitprésenté comme alimité àl'est
et au nord par le territoire de la Républiquedu Honduras, à l'ouest par
les ejidoscaducs du village de Lislique et au sud par ceux de Poloros et
Nueva Esparta ».Aiixfinsdu partage, la propriétéfutarpentée;I'arpen-
teur avaiten main uii titre délivàJoséVillatoro(il n'apas étéverséaux
débats enl'espèce) qui indiquait lesbornes du domaine. Quand I'arpen-
teur atteignitla boine de La Guacamaya »,ilindiqua que «les habitants
dlOpatoro [la]reconnurent »; le point que le Honduras définit commela
borne de la Guacaniaya figure en tant que point P sur le croquis noE-3
ci-inclus.Apartir de cepoint, l'arpenteur serendàt«la sourcedu torrent
de la Guacamaya »,puis, lesuivant enaval (enfranchissant lesconfluents

avecla LajasetLaPiierta)jusqu'à laTorola.Leprocès-verbald'arpentage
necontientaucuneautre mention delabande deterresquiétait,dit-on,en
litige entre les deux Etats. La Chambre estime que l'on peut présumer,
sansrisque dese tromper, que leslimitesdela Hacienda de Monteca attri-
buéeen 1842sont les mêmesque celles qui furent consignéesdans le
procès-verbald'arpentagede 1889.
282. Lesdeux Pal-tiesont basé leur argumentationsur l'hypothèseque
lesterresdela Hacienda de Montecaavaientété prélevées surlesejidosde
Polorosoctroyésen1760;ilne peut en allerautrement dès lorsque,selon
l'interprétation desdeux Parties,lesterres correspondant au titre de 1760
s'étendaientverslenord au moinsjusqu'à la rivièreTorola.Cela étant,le
Honduras estimequelamentiondes « ..limitesetanciennesbornes ..»de
Monteca («...los Iinderosy antiguos mojones ..») (paragraphe 279 ci-
dessus), dans l'acte de 1842,rapprochéede la mention, dans le titre de
Poloros de 1760,d'unarpentage antérieurde 1725,visait lesbornes sépa-
rant les terres deSiin Miguel de Sapigre de celles de Poloros avant la
disparition du villagedeSapigreetl'inclusionprésumée desesterresdans

le titre de Poloros de 1760.Toutefois, selon ses termes, la mention qui
figure dans le document de 1842donne plutôt à entendre que Monteca
existaitdéjà,ou avaitdéjàexistéàunedate antérieure,commeune entité
distincte au norddi1village de Poloros,à l'intérieur ouàl'extérieur des
ejidosoctroyés en 1760.Le passage cité(paragraphe 281 ci-dessus) du
document de mai 1889montre qu'à cette époque, les@dos de Lislique
étaient «caducs», mais la mention en 1889 de Poloros et de Nueva
Esparta est ambiguë et peut viser des ejidosqui existaient encore. Du
moins lesreprésentantsde Nueva Esparta manifestèrent-ilsleuropposi-
tion àl'arpentage di:Monteca en 1889.
283. Dans l'intervalle,le Honduras a attribué deux titres républicains
sur des terres situécau nord de la rivière Torola, celles de Matasano,
Hornos et Estancias en 1856et celles de Los Dolores en 1879,dont la
limite,selonle Hon,duras,était indiquée surlacarte nV. 1inclusedans la
répliquedu Hondu1:as.Lesprocès-verbauxd'arpentagede cesterres sont
assezprécisquant a.uxcoordonnées et aux distances,et chacund'eux in-
dique que lalimitemtre Matasano (àl'ouest) etDolores(à l'est)atteint le
confluent d'un cours d'eau appeléquebrada del Arenal et de la rivière 8755' 87"50' 87"45' W

SKETCH-MAPNO.E-3
FifthSector - Republican
Titles - CorrectedPlotting

------- . Monteca 1889title
- .- - - - Dolores 1879title

-..- Matasano, Hornos and
Estancias 1856title

-----------____ --_e-_-e 8-•

87"45' W

Locations for Cerro Lopez

1 According t1884survey 4 Frorn Honduras plot of Poloros title
2 FrornElSalvador plot of Polorostitle 5 Frorn Matasano title
3 Frorn Honduras plot of Dolores title 6 Frorn Dolores title 87"50' 87"45' W
87"55'

CROQUIS NO E-3
i'.,
Cinquièmesecteur - Titres
i' \., républicains -Tracécorrigé
j' \.,
------- . Titre de Monteca de 1889
,Î \. .----- Titre de Dolores de 1879
'\.
------- Titre de Matasano, Hornos et u
Estanciasde 1856 a
m
z
u
m
L-

,355. E
N *
X

O
z
C
r
Ln
8 >
8 P
8 i
88 w
'- , 1
------------------i---O.-O--O' 0-*

Emplacements pour le Cerro Lopez

1 D'après l'arpentage de 1884 5 D'après letitre de Matasanoondurienne du titrede Poloros
2 D'après la représentation salvadorienne du ti6 D'après letitre de Dolores
3 D'après la représentation hondurienne du titrede Doloresnized as the boundary of those frontiers and those of El Salvador .. ."
("...esreconocidopor limitede estasFronterasy las delSalvador. ..'y. n
maps incorporated in its pleadings, Honduras has given two alternative
locations forthe quebradadel Arenal; and itsplotting of the Dolores title
is inconsistent with the distances recorded in the relevant survey. The
Matasano title, as plotted on the map by Honduras, extends along the
river Torola onboth sides ofthe tributary streamjoining the river fromthe
north identified bythe Parties asthe Mansupucagua stream,but does not
mention any stream ofthat name. The Dolores title refersto a "Portillo de
Guacamaya" as being "the place where the river Torola rises", at a dis-
tance of67 cords (2,780metres) upstream fromthe quebradadelArenal; it
will be recalled that the Monteca survey refers to La Guacamaya (para-
graph 281above). Neither title indicateswhetherthere was any convoca-
tion ofthe adjoiningowners or communities on the other side ofthe river.

284. The Government of El Salvador did not react to the granting in
1856of the title of Matasano; it is not however established that it was
aware of it. On 30 September 1879, the Government of El Salvador
addressed a diplomatic Note to the Government of Honduras in which it
protested atthe grant ofthe Dolorestitle;butthis Note has not been made
available to the Chamber. According to the Honduran Note in reply,

dated 6November 1879,the villageof Poloros hadappliedtothe Govern-
ment of El Salvador complaining that the land of Dolores granted by
Honduras to the village of Opatoro was part of the ejidoof Poloros, and
that reliable information assembled by the Government of El Salvador
supported this claim. Hondurasin reply asserted that ithad reliable infor-
mation thatthe Dolores landhad alwaysbeen regarded asan integral part
of Honduran territory. It was contemplated that a mixed commission
should be established to look into the matter. In view of these circum-
stances, the Chamber does not find it possible to uphold Honduras's
claim that El Salvador acquiesced in the river Torola as the boundary, at
least in the neighbourhood of the Hacienda de Dolores.

285. The Chamber therefore reverts to the question of the interpreta-
tion of the extent of the Polorbs ejidoas surveyed in 1760,first on the face
ofthe text, and then inthe lightofdevelopmentsafter 1821.Thepassage in
the 1760survey of the ejidoof Poloros of which the meaning has been in
dispute between the Parties is as follows; the surveyor was proceeding
generally from south to north :
':..y deallisiguiendodichorumbosellegba laquebradademansupu-
cagua,encuyoderechotienenHaciendalosdeelPueblode Opatorode
la Jurisdicionde Comayagua (aquiunaroturita)de estosnaturales,yTorola et que la riviè:r...est reconnue commelimiteavec lesterritoires
du Honduras et d'El Salvador...)) («...es reconocidopor limite de estas
Fronterasy lasdel Salvador ..»).Sur les cartes qui figurent dans ses écri-
tures, le Hondurasaindiqué deuxemplacementspossibles de la quebrada
del Arenal; et sa repi.ésentationdu titre de Dolores n'est pas compatible
avec les distancescoi~signéesdans le procès-verbald'arpentage en ques-
tion. Lesterres du titre de Matasano, tellesque leHonduras lesreportesur
lacarte, s'étendentlelong de la rivièreToroladesdeux côtésde l'affluent
qui rejoint cette rivière depuis le nord et que les Parties appellent le
Mansupucagua, mai:;le titre ne mentionne aucun cours d'eau de cenom.
Le titre de Doloresfait mention d'un Portillo d- Guacamaya » comme

étant ((l'endroit où la Torola prend sa source», à une distance de
67 cordes (2780 mètres) en amont de la quebrada del Arenal; on se
souvient que le procès-verbal d'arpentage de Monteca mentionne
La Guacamaya (paragraphe 281ci-dessus). 11n'est indiqué dans aucun
des deux titres qu'urie convocation ait étadresséeaux propriétaires ou
aux communautés di1voisinage de l'autre côtéde la rivière.
284. Le Gouvernr:ment d'El Salvador n'a pas réagiquand le titre de
Matasano fut octroyé en 1856;il n'est toutefois pas établi qu'il en ait eu
connaissance. Le 3Ci septembre 1879, le Gouvernement d'El Salvador
adressa au Gouvernement du Honduras une note diplomatique, dans
laquelle il protestait contre l'attribution du titre de Dolores; mais cette
note n'a pas été soiimiseà la Chambre. Selon la note en réponse du
Honduras, en date du 6 novembre 1879, le village de Poloros s'était
adresséau Gouverne,mentd'ElSalvador pour seplaindre que lesterres de
Dolores attribuées au village d'opatoro par le Honduras faisaient partie
de l'ejido de Poloros, et que des documents fiables rassemblés par le
Gouvernement d'El Salvador confirmaient cette allégation. Dans sa
réponse,le Honduras affirma qu'ildisposait de renseignementssûrsd'où

il résultait que lesi.erres de Dolores avaient toujours étéconsidérées
comme faisant partie intégrantedu territoire hondurien. Il fut envisagé
d'établirune commission mixte pour examiner l'affaire. Eu égard à ces
circonstances,laChambre ne croitpas possibled'accueillir laprétentiondu
Honduras selonlaquelle El Salvador a acquiescé à ceque la rivièreTorola
soitla frontière,tout au moinsà proximitéde la Hacienda de Dolores.

285. La Chambri: revient donc à la question de l'interprétation de

l'étenduede l'ejidode Poloros, tel qu'ilfut arpentéen 1760,premièrement
selon lestermes de l'acte,ensuiteentenant comptedesévénementsposté-
rieursà 1821.Lepassage du procès-verbald'arpentage de l'ejidode Polo-
ros en 1760,dont le sens a étécontesté entre les Parties, est le suivant,
l'arpenteur sedépla1;aitde façon généraledu sud au nord :
«..y deallisigtriendodichorumbose Ilegoa laquebradade mansupu-
cagua,encuyotlerechotienenHacienda losde elPueblode Opatorode
la Jurisdicionde Comayagua(aquiunaroturita)de estosnaturales,y quedadichaHacienda dentrode estaMedida,se tantearonSincuenta
Cuerdas, y mudandode rumbode oeste al Leste con abatimientoal
Nordeste,sellegoauna Lamay divideestatierrasconladelosLopesen
cuyo derechoesta el Jato de los Lopes,y dicho Jato quedafuera, se
tantearon Setenta Cuerdas, y Siguiendoel mismo rumbose Ilegoal
cerrode Ribita lindeconlas TierrasdeSanAntoniode laotraJurisdic-
cibn,y el Riode Unire,Yse tantearonSetentaCuerdas,y cogiendod , e
oestealleste,fija aguas abajo deliode Uniresellegoalparaje,y orilla
dedichoRio,dondecomensoestamedida. .."
[Translation]

"...and from there continuinginthe same direction we reached the
quebradade Mansupucagua, en cuyoderecho[the meaning of this
phrase is disputed] the people of the village of Opatoro of the juris-
diction of Comayagua have a hacienda,(document tom) of those
natives, and the said haciendais within this survey, 50 cords were
estimated, and changing direction from Westto east with an inclina-
tion north-east, ahi11(loma)was reached which divides those lands
from those ofthe Lopes, encuyoderecho[seenote above]isthe Estate
of the Lopes and that Estate isoutside, and 70cords were estimated,
and continuing in the same direction the Cerro de Ribita was
reached, the boundary with the lands of San Antonio of the other
jurisdiction, and the riverUnire, and 70 cords were estimated, and
moving from west to east, downstream of the river Unire the place
and edge of the river were reached where this survey began ..."

286. The Parties agree on the identification of a stream which today
bears the name quebradade Mansupucagua; indeed, its confluence with
the river Torola is referred to in the 1980General Treaty of Peace as the
endpoint of one ofthe agreed sectors oftheboundary. ElSalvador argues
its case fromthe premise that this stream isthequebradade Mansupuca-
gua mentioned in the 1760Poloros title; it was identified as such during
the survey for the purpose of the Cruz-Letona negotiations in 1884.
El Salvador's version of the boundary of the Poloros ejido north of
the Torola river is shown on sketch-map No. E-2 annexed (points A-D-
E-F-G). Honduras, while questioning El Salvador's interpretation of
the Poloros title on a number of points, has presented an interpretation
of the title which agrees with El Salvador's version inidentifying the
most westerly point of the land surveyed with the confluence of the
modern Mansupucagua withthe Torola(point Aon sketch-mapNo. E-2).
At one point in its pleadings it cast doubt on this, suggesting, in the
Reply, that the survey party of 1760reached the Torola at a point on the
lands of the people of Opatoro, "much further east than the Mansu-
pucagua stream, opposite Upire". Nevertheless, the thesis of Honduras
agrees with that of El Salvador in identifying the confluence of the
modern Mansupucagua and the Torola river as the most westerly point quedadichaHaciendadentrode esta Medida,se tantearonSincuenta
Cuerdas,y mudtzndode rumbode oeste al Leste con abatimientoal
Nordeste,se Ilegoa unaLomay divideestatierrasconladelos Lopesen
cuyo derechoesta el Jato de los Lopes,y dichoJato quedafuera, se
tantearon Setenla Cuerdas,y Siguiendoel mismo rumbose llegoal
Cerrode RibitaliivdeconlasTierrasdeSanAntoniodelaotraJurisdic-
cion,y elRiode Unire,Yse tantearonSetenta Cuerdas,y cogiendo,de
oesteal leste,fijaaguasabajodelnode Uniresellegoalparaje,y orilla
dedichoRio,dotidecomensoestamedida ..))

[Traduction]
..à partir de là, suivant la mêmedirection, nous avons atteint la
quebradade Mai~supucagua,encuyoderechollesensde cetteformule
est contesté]les habitants du village d'opatoro dans la juridiction
de Comayagua ont une hacienda (document déchiré), de ces
autochtones, ladite haciendarentrant dans les limites du présent
arpentage,environ 50cordes ontétéévaluées;et,changeantde direc-

tion pour allerdl:l'ouestvers l'estavecune certaine déviationversle
nord-est,nous avons atteint une petite hauteur (loma)qui sépareces
terres de cellesdes Lopes, encuyoderecho[voirla remarqueci-dessus]
se trouve le dornaine des Lopes, et ce domaine est en dehors des
limites, nous avons estimé70 cordes et, suivant la mêmedirection,
nousavons atteint leCerro Ribita aux confinsdesterres de SanAnto-
nio de l'autrejuridiction et'unire, etnousavonsestimé70cordeset,
allant del'ouestiil'est,en avalde l'unire, nousavonsatteintl'endroit
et la rive de cetti:rivièreoù nous avonscommencéle présentarpen-
tage..))

286. Les Parties scnt d'accord surl'identification d'un coursd'eau qui
porte aujourd'hui le nom de quebradade Mansupucagua; de fait, son
confluent avec la rivière Torola est mentionné dans le traité générad le
paix de 1980comme constituant lepoint terminal de l'undessecteurs,qui
a fait l'objetd'un accord, de la frontière. El Salvadordéveloppeson argu-
mentation en partant; du principe que ce cours d'eau est la quebradade
Mansupucagua mentionnée dans le titre de Poloros de 1760; il fut
reconnu commetel lors de l'arpentage effectuéauxfins des négociations
Cruz-Letona en 1884..La version d'El Salvador des limites de l'ejidode
Poloros au nord de liaTorola est indiquéesur le croquis no E-2 ci-inclus
(points A-D-E-F-G). Le Honduras, tout en contestant l'interprétation
donnée du titre de Poloros par El Salvador sur un certain nombre de
points, a présentéune interprétationdu titre quis'accorde avec la version
d'El Salvador dans la mesure où elle situe le point le plus occidental des
terres arpentées au confluent du cours d'eau Mansupucagua actuel avec
laTorola (point Asui.le croquis noE-2).Aun moment, dans sesécritures,
il mitcelaen doute,qiiand illaissaentendre, dans saréplique,que l'équipe
d'arpentage de 1760atteignitlaTorola enun point desterresdeshabitants

d'opatoro situé((beaucoup plus à l'est que le Mansupucagua, face à
Upire B. Néanmoins,lesthèsesdu Honduras etd'El Salvadors'accordent,of the 1760Poloros title; the line asserted by Honduras from that point
on willbe examined below.

287. It may be noted at the outset that, ignoring for the moment the
various bearings or directions recorded in the Poloros survey, the total
distance estimated by the surveyor between the Mansupucagua stream
and the river Unire was 140cords, or 5,810metres. The Parties agree on

the identification of the river Unire; but there are two distinct streams
feeding it, either of which might be regarded as the part of the river
referred to in the Poloros survey. Honduras favours the western stream,
between the points indicated as F' and G' on sketch-map No. E-2
annexed, and El Salvador theeastem stream,between points F and G'. If
however the distance between the Mansupucagua stream andthe nearest
"place on the river Unire", that isto say on the nearer (western)of the two
streams, is scaled on the maps produced, it proves to be some
10,600metres. Itispossible - the surveyisambiguous on the point - that
a certain distance wastravelled up theMansupucagua stream which isnot
included in the 140cordsrecorded,butthe distance between anypoint on
that stream and theriver Unire isstillfar more than 140cords. Evenallow-
ing for the difficultyof estimatingdistances in mountainous country, and
for comparatively primitive survey methods, there is ground here for

grave doubt. Secondly, there is the curious fact, to which Honduras has
drawn attention,that the survey nowhere mentions the river Torola, still
less records crossing it. This is a problem which has arisen in previous
sectors (seeparagraphs 136,137and 194),but inthe present instance what
the Chamber finds difficult to accept is that the survey party in 1760,
having arrived at the confluence of a stream and a river, should not have
mentionedthe fact,but merely recorded the presenceof the smaller ofthe
two watercourses.

288. It is apparently to meet these difficulties that Honduras has

offered an interpretation ofthe Poloros title startingfrom asupposition -
for it can be no more than that - that the watercourse referred to in the
title was not the Mansupucagua stream at all, but the Torola river. The
arguments in favour of this reading are not at present material; but its
effect isthat the surveyor would, in Honduras's contention, havefollowed
the Torola river upstream for a distance of some 3 kilometres (though
Honduras has presented a cartographic representation of its argument
which shows the Poloros boundary as a straight line in the general direc-
tion of the course of the river). At a point (marked H on sketch-map
No. E-2) identified by Honduras as Agua Caliente, one of the boundary
markers inthe 1803Cacaoterique survey,the linewould leavethe river, in
a direction slightly north of east,passing the location (according to Hon-dans la mesureoù ellessituent lepoint leplus occidental du titre de Polo-
ros de 1760au confluent de l'actuel cours d'eau Mansupucagua avec la
rivièreTorola; la ligne que revendique le Honduras à partir de ce point
sera examinéeplus loin.
287. Onpeut d'embléefaireobserver,sanstenir compte, pour l'instant,
des différentsrelèvementsou directions consignésdans le procès-verbal
d'arpentage de Polc~ros,que la distance totale évaluéepar l'arpenteur

entre le torrent M;insupucagua et 1'Unire était de 140 cordes, soit
5810mètres.Les Partiessont d'accord en ce qui concerne l'identification
de la rivièreUnire, niais celle-ciest alimentéepar deux coursd'eau, dont
l'un etl'autrepeuvent êtreconsidéréscommle a partie de la rivièredont il
fut fait état lorsdel'xpentage de Poloros. Le cours d'eau occidental a la
préférencedu Honduras,entre les points marqués F' et Gr sur le croquis
noE-2ci-inclus,et El Salvadorpenche pour le cours d'eau oriental, entre
lespoints F et Gr.Si toutefois on reconstitueàl'échelle àl'aide des cartes
présentéesladistanc: entre le Mansupucagua et «l'endroit leplusproche
de la rivièreUnire »,c'est-à-dire sur celuides deux cours d'eau qui est le
plus proche (àl'ouest), elle s'avèreêtred'environ10600mètres.Il sepeut
- leprocès-verbald'arpentage estambigusur cepoint - qu'une certaine
distance aitétéfranchie en amont le long de la Mansupucagua et qu'elle
ne soitpas comprise dans les 140cordesindiquées,maisla distance entre

un point quelconque: de ce torrent et 1'Uniredépasse toujours de beau-
coup 140cordes. Mêmesi l'on tient compte de la difficulté d'évaluerles
distances dansun pa!rsde montagne etdesméthodesd'arpentage relative-
ment primitives qui ont été utilisées,il y a ici de quoi justifier de graves
incertitudes. De surcroît, le Honduras a attiré l'attention sur un fait
curieux: le procès-verbal d'arpentage ne mentionne jamais la rivière
Torola,ni encoremoinsqu'elle ait été franchie. Il s'agitlà d'un problème
qui s'estposé à propclsdessecteursprécédents(voirparagraphes 136,137
et 194ci-dessus),mai:;enl'occurrence ceque laChambre estimedifficile à
admettre, c'estque l'kquipede l'arpentage de 1760,bien qu'elle fut parve-
nue au confluent d'un torrent et d'une rivière, n'ait pas indiqué ce
fait, mais simplement constaté l'existence du plus petit des deux cours
d'eau.
288. C'estapparemment en raison de cesdifficultésque le Hondurasa

proposé une interprétation du titre de Poloros partant de la supposition
- car ce ne peut rien être de plus - selon laquelle le cours d'eau
mentionnédans le titre n'étaitpasdu tout letorrent Mansupucagua, mais
la rivière Torola. Les,arguments en faveur d'une telle interprétation ne
présentent pas de pertinence pour l'instant; mais cette interprétation
implique que l'arpenteur, selonlathèse du Honduras,auraitdû remonter
lecours de larivièreTorola surune distance de 3kilomètresenviron(bien
que le Honduras ait fourni une représentation cartographique de sa
démonstration qui figure la limite de Poloros sous la forme d'une ligne
droite qui suit ladirtxtion généraledu cours de la rivière). A un point
(indiquépar la lettre H sur le croquis no E-2) que le Honduras identifie
comme étantAgua Cdiente, l'unedesbornes de l'arpentage de Cacaoteri-duras) of the Jatode los Lopez (marked L on sketch-map No. E-2), and
arriving atthe hi11identified by Honduras as the Cerro Ribita (marked R
on sketch-map No. E-2).Honduras concludesfromthis thatthe 1760sur-
vey did not extend to any lands north of the river Torola between what
Honduras regards as the land boundary marker of Sisicruz (see para-
graph 290 below) - the modem Mansupucagua confluence - and
ElCarrizal, asindicated on Map No. 6.1annexed to theHonduran Coun-
ter-Memorial. Theinterpretation whereby the survey istaken to have fol-
lowed the river Torola eastwards for some 3 kilometres reduces the
discrepancy in distances, the fundamental problem posed by the Poloros
title, explained in paragraph 287, but that problem is far from being

solved. While the "Hato de los Lopez" as mapped by Honduras is some
3,000 metres east of Honduras's El Carrizal, the distance to the Cerro
Ribita from the Loma Lopez is 5,000metres, not 2,905metres (70 cords)
as the title of Poloros records. Nor is there anything in the 1760survey
record to showthat the surveyfollowed anywatercourse for 3,000metres.

289. In these circumstances, the problem with which the Chamber is
faced is as follows. If the identification by the Parties of the two end-
points referred to (Mansupucagua stream and river Unire) istaken to be
correct, and even adopting the Honduran hypothesis of an unrecorded
distance of3,000metresalong the Torola havingbeentraversedbefore the
distance tothe Loma Lopezwasestimated, the onlypossible conclusion is
that the distances recorded in the 1760survey are so inaccurate asto be
useless for the determination ofthe position ofthe boundary. In these cir-

cumstances, for the Chamber to endeavour to determine the position of
the landmarks in the 1760survey, the Loma Lbpez and Cerro Ribita, on
the basis of the pre-1821 material would seem to be a wholly artificial
exercise, if indeed it is possible at all. The alternative is to reconsider the
identification oftheendpoints.The identification ofthe river Unire seems
to be indisputable; but according to the map, there are a number of
streams flowing into the Torola from the north, any one of which might
prima facie have an equal claim to be identified as the Mansupucagua
stream of 1760,in theabsence ofany evidenceunambiguouslypointing to
the stream now known by that name. It has been agreed between the Par-
ties not merely in argument, but in the 1980General Treaty of Peace,that
there isa "Mansupucagua stream" atthatpoint;butinthe Treaty itserves
as the title of thedpoint of the sector,not necessarily as the interpreta-
tion of the Poloros title.

290. Inthisconnection, itisto benoted that inthe course ofthe enquiry
into theboundaries ofthevillageofCacaoterique(to the north-west ofthe
disputed areas) (see paragraph 273above), held in 1803,there is a refer-que de 1803,lalignedevraits'écarterdelarivièreets'orientervers l'est,en
remontant légèrementvers le nord, couper l'emplacement (selon le
Honduras) du Jato de los Lopez (indiquépar la lettre L sur le croquis
noE-2) et atteindre la colline que le Honduras identifie comme étantle
Cerro Ribita(indiquépar lalettre RsurlecroquisnoE-2). LeHonduras en
conclut que l'arpentagede 1760ne s'étendait àaucune terre aunord de la
rivièreTorolaentre ceque leHonduras considèreêtrelaborne de Sisicruz
(voir paragraphe :!90 ci-dessus)- le confluent du Mansupucagua
actuel - et ElCarrizal, tel qu'il estindiquésurlacarte no6.1inclusedans

lecontre-mémoired.uHonduras. L'interprétation selonlaquelleon consi-
dèreque l'arpentageaurait suivilecours de la rivièreen directionde l'est
surun trajet de3 kilomètresenvironréduit l'écare tntre lesdistances,qui
est le problème fondamental posépar le titre de Poloros, comme il a été
expliquéau paragraphe 287,maisceproblèmeestloind'être résolu A.lors
que le «Hato de los Lopez»,tel que le Honduras lefigure sur la carte, se
trouve àenviron300'0 mètresal'estdu lieu-ditElCarrizal du Honduras, la
distance pour atteindre leCerro Ribitaenvenant dela Loma Lopezestde
5000mètres,non de2905mètres(70cordes),commeilestconsignédans le
titre de Poloros. Et il n'yarien dans leprocès-verbald'arpentagede 1760
qui montre que l'arpentage ait suivi un cours d'eau quelconque sur une
distance de 3000métres.
289. En de telles circonstances, le problème qui se pose la Chambre

est le suivant.Si'011admet que les Parties déterminent correctementles
deux points terminaux indiqués (le Mansupucaguaet ]'Unire),et même
en adoptant l'hypothèsedu Honduras que, sans qu'il en ait été laisséde
trace, une distance de 3000mètresle long de la Torola ait été franchie,
avant queletrajet aparcourirpour atteindrela Loma Lopezaitétéestimé,
la seule conclusion possible est que les distances consignéesdans le
procès-verbal d'arpentage de 1760sont si inexactesqu'elles ne sauraient
êtredequelque utiliépour établirl'emplacementdelafrontière.Dansces
conditions,ceserait:pour laChambre,un exercicetout àfaitartificielque
d'essayerde déterminerles emplacements des repères de l'arpentage de
1760,la Loma Lopez et leCerro Ribith,sur la base des documents anté-
rieursà 1821, àsupposer mêmeque ce soit possible. La seule autre solu-
tion consisteàréexaminerla détermination despoints terminaux.L'iden-
tification de la rivièreire semble incontestable; mais selon la carte il

existe nombre de ccurs d'eau quisejettent dans la Torola en venant du
nord et,à premièrevue, n'importe lequel d'entre euxpourrait aussibien
être assimiléau torrent Mansupucagua de 1760, a défautde preuves qui
indiqueraient sans a.mbiguïtéle cours d'eau maintenant désigné sousce
nom. LesParties ont admis,non pas seulementdans lesdébats,maisdans
le traité généradle paix de 1980,l'existenced'un ((ruisseau Mansupuca-
gua»en cepoint; mais,dans letraité,ilsert detitre pour lepoint terminal
du secteur et nonpas nécessairementd'interprétationdu titre de Poloros.
290. 11convient de faireobserver a cepropos qu'au coursde l'enquête
relativeaux limites tiuvillagede Cacaoterique (au nord-ouest des zones
contestées)(voirparagraphe 273ci-dessus),qui eut lieu en 1803,ilestfaitenceto atripoint between the lands ofCacaoterique, Poloros and Lislique
(a villageto theWestof Poloros and tothe south of Cacaoterique) :
"...sellegoalmojondeSisicruzquequieredecirelllanodel Camarony ,
enestasabanahaytresacervosdepiedra,pertenecienteunoal Pueblo

de Liclique;otro alde Poloros(quesusprales.se hallaronpresentes, y
son Pueblosde la Yntendenciade San Salvador)y el otro de este de
cacauterique,quedigeron todosersuseptimolindero, y elparagedonde
tienensumilperiade Matainbre':
[Translation]

". ..we reached the boundary marker of Sisicruz,which means the
plain of the Camaron, where there are three piles of Stones, one
belonging to the villageof Lislique,anotherto that of Poloros (whose
representatives werepresent, and they are villagesofthe Intendencia
of San Salvador), and theother ofthisvillageofCacauterique, which
they al1stated to be the seventhmarker, and the place where there is
the maize field of Matainbre".
Honduras identifiesthispoint asthat referred to in the Poloros title asthe
Mansupucagua stream; if this is correct, it appears that already by 1803
the stream was no longer called by the same name, orthe name had been
forgotten, or it was regarded as of lessimportance as an identifying land-

mark than the plain andthe maizefield. At al1events,the record, as inter-
preted by Honduras, throws doubton any continuous oraltradition asto
the name and location ofthe Mansupucagua stream.It isalsonoteworthy
that the Cacaoterique document also makes no mention of the Torola
riverat apoint where,according to Honduras, thatriver isthe boundary of
the ejido.The Chamber will therefore treat the location of the stream
referred to as the Mansupucagua stream in the 1760title as an open ques-
tion, and willconsider the interpretation ofthe Polorostitlefurther onthat
basis, and in the light of,nteralia,events posterior to independence.

291. The inconsistency, referred to above (paragraph 287),betweenthe
distancesrecorded inthe 1760Poloros survey,and the pointsidentified by
the Parties asthe Mansupucagua stream and the river Unire, crystallized
in 1884,during the negotiations which ledup totheadoption ofthe unrati-
fied Cruz-Letona Convention of that year. At the third meeting of
delegates, held on 24 March 1884,it wasrecorded that

"... se adquirioel conocimientode que la lineafronteriza de ambas
Republicasdebera ser determinada segun el titulo de los terrenos
egidalesdelpueblodePoloros,porsermasantiguo y referirsea lugares
muiconocidos. .."
[Translation]

"...they are now certain thatthe frontier between the two Republicsmention d'un tripoint entre lesterres de Cacaoterique, Poloros et Lislique
(un village situéàl'ouestde Poloros et au sud de Cacaoterique) :

((..seIlegoalnîojondeSisicruzquequieredecirelllanodel Camarony ,
enesta sabanahaytresacervosdepiedra,pertenecienteunoal Pueblo
de Liclique;otroal de Poloros(quesusprales. sehallaronpresentes,y
son Pueblosde!la Yntendenciade San Salvador) yel otro de este de
cacauterique.quedigerontodosersuseptimolindero,yelparage donde
tienensumilperiade Matainbre)).
[Traduction]

« ..nous sommes arrivésàlaborne de Sisicruz,qui veut dire laplaine
duCamaron,où setrouvaienttroismonticules de pierres :l'unappar-
tient au villagt:de Lislique,l'autrea celui de Poloros (ses notables
étaient présents etil s'agit de villages deIntendencia à San Salva-
dor), et l'autre de ce village de Cacaoterique, affirmant tous qu'il
s'agissait de la septième borne, et du site où se trouve le champ de
maïs de Matailibre B.

Le Honduras assimile ce point à celui qui est mentionnédans le titre de
Poloros sous le noin de torrent de Mansupucagua; si cela est exact, il
semble que déjàen 1803cecours d'eau ne portait plus le mêmenom, ou
qu'on avait oublié son nom, ou qu'il semblait moins important, comme
repère servant de référenceq, ue la plaine et lechamp de maïs. Quoi qu'il
en soit, lerocès-ve~bal,selonl'interprétationdu Honduras, jette le doute
sur l'existencecontinue detoutetradition orale quant au nom et à I'empla-
cement du torrent cleMansupucagua. Il convientaussi de relever que le
document de Cacaclterique lui non plus ne faitpas mention de la Torola
en un point où, selon le Honduras, cetterivière est la limite de I'ejido.La
Chambre laissera doncen suspens la question de l'emplacement du cours
d'eau appelé torrent de Mansupucagua dans letitre de 1760et envisagera
désormais 1'interpri:tation du titre de Poloros sur cette base, ainsi que
compte tenu, notamment,d'événementspostérieurs à l'indépendance.
291. L'absence cle concordance, dont il est fait mention ci-dessus

(paragraphe 287), entre les distances consignéesdans le procès-verbal
d'arpentage de Pol~~rosen 1760 et les points identifiés par les Parties
comme étantle ruisseau Mansupucagua et la rivière Unire fut mise en
évidence en 1884,lors des négociations qui aboutirent à l'adoption la
mêmeannéede la cclnventionCruz-Letona qui n'apasétératifiéeL .orsde
latroisième conféreiicedesdélégués,tenue le24mars 1884,ilfutconsigné
ce qui suit

K...se adquiriciel conocimientode que laIineafronteriza de ambas
Republicasdebera ser detenninada segun el titulo de los terrenos
egidalesdelpueblodePoloros,porsermasantiguoy referirsea lugares
muiconocidos ..»
[Traduction]
...ils ont acqiiis la certitude que la ligne frontière des deux Répu-533 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

mustbe determined in accordance withthe title-deed ofthe ejidosof
the village of Poloros,since it is the oldest one and since it refers to
places that are very well known ...".
Theythen went on to agreethattheboundaryshould pass through ".. .the
highest peak of the four making up the neighbourhood of Ribita . .."
("...elpicomaselevadodelas cuatroqueforman lascercaniasdeRivita. ..'3
and thence in direction N 80" W to the Loma Lopez ". .. which is
12kilometres away ..." (". .quedista 12kilometros . .."(sec sketch-map
No. E-4 annexed); though, curiously, the distance between Ribita and
Lopez as indicated onthe scaled sketch-map annexedto the record ofthe
1884negotiations isnot 12kilometres,but, accordingto the scale, approxi-
mately 9 kilometres. From the Loma Lopez, the boundary was to run in
the direction S18"30'W "...tothe place wherethe quebrada Mansupuca-
gua meets the river Torola, in accordancewiththeparticulars appearing in
thetitle-deedofPoloros ..."("... hasta elencuentrodela quebrada Mansu-

pucagua conelriodeTorolaconformeconlosdatosdeltitulodePoloros ..."),
the distance from the Loma Lopez to the confluence Mansupucagua/
Torola being recorded as 3,461metres. The Chamber is unable to under-
stand how the surveyorsemployedcould regard thisline as in accordance
withthe distancesrecorded inthe Polorostitle.As isclearfrom the passage
quoted in paragraph 278 above, the distance from the Mansupucagua
stream to the Loma Lopez was 70 cords (2,905metres), sothat a modern
measurement of 3,461 metres is not so great a discrepancy; but the
1760surveyrecorded a further 70cords between the Loma Lopez and the
Cerro Ribita, i.e., a further 2,905 metres, not 12kilometres, nor 9 kilo-
metres.
292. In this respect, theChamber finds it a striking fact that the sur-
veyors and delegates in 1884,when identifying the "Loma Lopez", took
no account of a "hi11called Lopez" in two republican titles granted by
Honduras not long before - the second indeed only five years before.
These are the titles of Matasano, Homos, Estancias (1856)and Dolores
(1879),referred to in paragraph 283above. The 1856survey of Matasano
refers to a boundary marker of thelands of Opatoro "near the hi11called
Lopez", and continues from that point:

':..y habiendocolocadoenéllaaguja setomoelRS. 30" 0, quedando
desdeaquiseparadas estastierrasy lasdeOpatoroporunanguloobtuso
de 115 Oqueforman amboscursos - Setir6lacuerdaporocotaleshasta
llegara laQueseraviejade Tranquilino,contreinta cuerdasendondese
puso unmojondepiedras. - Colocadaenestepunto laaguja setomoel
R S. IO0E.y sellegoa la Piedraparada contreinta cuerdas,quedando
por mojonlamismaPiedra - Deaquise tomoelRS. IO0O;ypasando
la quebrada delarenal, se llegoa losencuentrosde la mismaquebrada
conelRiode Torolaq. esreconocidopor limitede estas Fronterasy las
del Salvador; en cuyopunto sepuso otro mojon y quedo esta medida
para continuarla maiiana. ..habiendo habido veinticincocuerdas .. ." bliques devra iltredéterminée suivantletitre des ejidosdu villagede
Poloros, car <:'estle plus ancien et il se réfère à des lieux très
connus ..»
Ilsconvinrentensuite que la frontière devraitpasserpar « ..le plus élevé
des quatre pics qui constituent lesalentours de Ribita» ((..elpico mas
elevadodeloscuatroque fonnan lascercaniasdeRivita ..)))etdelàendirec-
tion N 80"Ojusqu'à la LomaLopez « ..qui està une distance de 12kilo-
mètres ..»(«..quea'ista12kilbmetros ..»)(voirlecroquis noE-4ci-inclus);

pourtant, assez cui'ieusement,la distance entre Ribita et Lopez, telle
qu'elle figuresur le croquisl'échellejoint au procès-verbaldes négocia-
tions de 1884n'estpas de 12kilomètres, mais,d'aprèsl'échelle,d'environ
9 kilomètres. A partir de la Loma Lopez, la frontière devait prendre la
direction S 18"30" O « ..jusqu'au confluentde la quebradaMansupuca-
gua et de la rivière'I'orolaconformémentaux indicationsdu titrede Polo-
rbs..» («..hasta el encuentrode laquebradaMansupucaguacon elno de
Torolaconformeconlosdatosdeltitulode Polorbs ..)))la distance entre la
Loma Lopez et leconfluent Mansupucagua/Torola étantde 3461mètres
d'après le procès-verbal. La Chambre ne parvient pas à comprendre
comment les arpenteurs pouvaient considérer cette ligne comme
conforme aux distancesconsignées dansle titre de Poloros. Comme le
montreclairementlt:passage citéauparagraphe 278ci-dessus,ladistance
entre le Mansupucal;ua etla Loma Lopezétaitde 70cordes (2905mètres)
etune mesure modeimede3461mètres neconstitue donc pas un écarttrès
important; mais le procès-verbald'arpentagede 1760consignait encore
70 cordes entre la Loma Lopez et le Cerro Ribita, c'est-à-dire encore
2905mètres, etnon 12kilomètres,ni 9kilomètres.
292. A cet égardla Chambre est frappéepar le fait qu'en 1884,quand
lesarpenteurs etdé1é:gud éésterminèrentquelleétailta«Loma Lopez»,ils
ne tinrent aucunconipte d'une «colline appelée Lopez»,qui figure dans
deux titresrépublicainsoctroyéspar le Honduras peu de temps aupara-
vant et lesecond cinq ans plus tôt seulement. Ce sont les titres dea-
sano, Hornos et Es1:ancias(1856) et de Dolores (1879) mentionnésau
paragraphe 283ci-d1:ssus.Le procès-verbald'arpentage de Matasano de
1856mentionne uneborne desterres d'opatoro «prèsde la colline appe-
lée Lopez »et il continueàpartir de cepoint:

«...y habiendocolocadoené1 laagujasetom0elR S. 30"0, quedando
desdeaquiseparadasestastierrasy lasdeOpatoroporunanguloobtuso
de115"queforntan amboscursos - Se tirblacuerdaporocotaleshasta
llegaralaQueseraviejadeTranquilino,contreintacuerdasendondese
puso unmojond,opiedras. - Colocadaenestepuntolaagujasetom0el
R S. IO0E.y seilegb alaPiedraparada contreinta cuerdas,quedando
pormojonlamismaPiedra. - Deaquise tombelR S. IO0O;ypasando
laquebradadeltzrenal,se llegba losencuentrosdelamisma quebrada
con elRio de Torûlaq.esreconocidoparlimitede estasFronterasy las
del Salvador;en cuyopunto sepuso otro mojony quedo esta medida
para continuarkrmafiana ..habiendo habido veinticinco cuerda s.» Derived from Honduras
SKETCH-MAPNO.E-4 Counter-Memorial Map 6.4
Fifth Sector - PreviousProposals with corrected positionfor
Cerro Lopez.

-.--------..-Cruz-Letona 1884
.... ...... Saco Conference 1880 CROQUIS NO E-4 Tiré.dela carte n06.4
ducontre-mémoire
Cinquièmesecteur - Propositionsantérieures de la position du Cerro Lopez.

-------.----.-Cruz-Letona 1884

.... ...... Conférencede Saco 1880 [Translation]
". ..and after having set the compass atthat place, we followed the
direction S 30" W,these lands and those of Opatoro beingseparated
from thispoint onwards byan obtuseangle of 115"formed bythetwo
courses. Westretched the cord across pine forests[ocotales]up tothe
old cheesemongery of Tranquilino, at a distance of 30cords, where
we erected a stone marker. Setting the compass at this point, we fol-
lowed the direction S 10" E and arrived at Piedra Parada after
30 cords, taking the said stone [piedrulas a marker. From there we
followed the directionS 10"Wand, crossingthe quebradadelArenal,
reached the confluence of the said stream with the river Torola,
which is recognized asthe boundary of these frontiers and those of
El Salvador, at which point we set up another marker and broke off
the surveyto continue itthe followingday ...Sofar,wehave counted
25cords ..."

The ''hi11called Lopez" was therefore close to a boundary marker of the
Opatoro lands which was 85cords tothenorth ofthe confluence of a que-
brada withthe river Torola. The Dolores surveyof 1877similarlyrefers to
a boundary marker "at the foot of the Lopez hill", and records 30 cords
from that hi11tothe cheesemongery ofTranquilino, 30cords tothe Piedra
Parada, across the quebrada ElArenal, 25cords to its confluence withthe
Torola.
293. If the position of theboundaries of the republican titles ofMata-
sano and Dolores were as indicated on the map thereof supplied by Hon-
duras, the position of the Lopez Hill would be some 2,500 metres
east-south-east of El Salvador's placingof the Loma Lopez; it would, in
that case,be 7'/2kilometres fromthe river Unire - adistance quite incon-
sistent with the 70 cords recorded in the Poloros title. However, having
examined the detailed bearings and distances in the two titles,theCham-
ber does not consider that the Honduran mapping of them iscorrect.The
two titles refer to thequebrada del Arenal, and its confluence with the
Torola, asacommon boundary point; butthe matter iscomplicated bythe
fact that, as already noted (paragraph 283 above),the maps submitted by
Honduras in these proceedings indicate the quebrada del Arenal in more
than one position. In the view of the Chamber, the contemporary plan

attachedtothe surveyrecord of Matasano, which showsthe course ofthe
boundary alongthe riverTorola, supportsthe identification ofthe conflu-
ence with that river of thequebrada El Arenal as the point marked Q on
sketch-map No. E-3annexed, where a stream marked onthe maps asthe
quebrada del Aceituno joins the Torola. Sketch-map No. E-3 also shows
the interlocking of thevarious titles.

294. This is also confirmed by the Dolores survey,which records that
67 cords in an easterly direction from the confluence of the El Arenal
brought the surveyto the Portillo de Guacamaya (point P on sketch-map
No. E-3 annexed), which the Dolores survey described asthe "source of [Traduction]
« ..et aprèsavoirmisla boussole à cet endroit, on a pris la direction
S 30" 0, cesterres et cellesde Opatoro étantséparéesà partir de ce
point par un angleobtus de 115"que forment lesdeux cours.Ontira

la corde à travers des bois de pins [ocotales] pour parvenir à
l'ancienne fromageriedeTranquilino, à 30cordes,où l'onérigeaune
borne de pierrc:~.La boussole étant placéeen ce point, on prit la
direction S 10" E et l'on arrivà la Piedra Parada à 30 cordes, en
prenant pour borne ladite pierre [piedra].De là on prit la direction
S 10"Wet,enfranchissantla quebradaArenal,onarrivaau confluent
de cettequebr~rdaavec la rivière Torola qui est reconnue comme
limitedesfrontièresetcellesd'ElSalvador,etoùl'on érigeaune autre
borne etl'arpentage aétsuspendupour être continuélelendemain ...
On a comptéjusqu'ici 25cordes ..»

La«collineappeléeLopez»setrouvait donc àproximitéd'une borne des
terres d'opatoro qiii était à 85 cordes au nord du confluent d'une
quebradaavecla rivièreTorola.Leprocès-verbald'arpentagede Dolores
de 1877mentionne de mêmeune borne située«au pied de la colline de
Lopez »et consigne une distance de 30cordes de cettecollinà la froma-
geriedeTranquilino, 30cordesjusqu'à la PiedraParada, del'autre côtéde
laquebradaEl Areniil,25cordesjusqu'à son confluent avecla Torola.
293. Si lesemp1ai:ementsdes limites des titres républicainsde Mata-
sano etDoloresétaientceuxqu'indique lacarte correspondante présentée
par le Honduras, la sollinede Lopez se trouveraià environ 2500mètres
à l'est-sud-estdu lieluoù El Salvador situe la Loma Lopez; elle serait en
cecas à7,5kilomètresdel'Unire,une distancequi neconcordepas du tout
avec les 70 cordes consignéesdans le titre de Poloros. Toutefois, après

avoir examinéles relèvementset distances indiquées en détaildans les
deux titres,la Chambre ne considère pasque la représentation cartogra-
phique qu'en donne le Honduras est exacte.Lesdeux titres mentionnent
la quebradadel Arerialet son confluent avec la Torola comme un point
limite commun; ma:isce qui complique la question, comme on l'a déjà
noté (paragraphe 283 ci-dessus), c'est que les cartes présentées parle
Honduras en l'espècefigurent la quebrada del Arenal dans plusieurs
emplacements. De 1avis de la Chambre, le plan contemporain joint au
procès-verbald'arpentagede Matasano,quimontre letracédelafrontière
le long de la Torola, confirme qu'ily a lieu d'identifier le confluent de la
quebradaEl Arenalaveccetterivièrecommeétantle point marquéQ sur
lecroquisnoE-3ci-i~icluso, ùun coursd'eau désigné sur lescartescomme
laquebradadel Aceituno rejoint laTorola. Lecroquis noE-3montre aussi
le chevauchement desterres faisant l'objet des diverstitres.
294. Le procès-verbald'arpentagede Dolores le confirme également,
car il indique qu'en progressant de7 cordes dans la direction de l'eàt
partir du confluent de l'ElArenal lesarpenteurs parvinrent au Portillo de
Guacamaya (point Psur lecroquis noE-3 ci-inclus),qui, dans l'arpentagethe Torola". The placing indicated on sketch-map No. E-2identifiesthis
point withthe confluence ofthe river Guacamaya and the river Lajas.The
title of Dolores refers to a stream called the "quebrada del Aceituno" as
flowing into the Torola furthertothe eastthan the quebrada del Arenal :it
appears to the Chamber that this was probably the streammarked on the
Honduran mapsasthe quebrada El Naranjo. In the light of this evidence
the Chamber concludes that the stream identified in 1884, and still
regarded today, as the quebrada de Mansupucagua, cannot be the one
referred to inthe 1760survey,but that the 1760Mansupucagua stream is
to be identified with the 1879quebrada del Arenal. If this is accepted, a
more consistent interpretation of the relationship of the 1760 Poloros
survey to the existing natural features and named landmarks becomes
possible. This interpretation also goes some way toward explaining the

absence of any mention of theTorola river in the 1760Poloros survey. By
the time the river reaches what is now called the Mansupucagua conflu-
ence, it has received the waters of three more tributary streams after the
quebrada Arenal/Aceituno. It may therefore be supposed that at the
confluence with the latter stream the Torola is much less of a substantial
riverthan atthe modem Mansupucagua confluence, and itisthus lesssur-
prising that it should notbe specifically mentioned.

295. If the Lopez hi11referred to in the Poloros title is identified with
that of thesame name in the Dolores and Matasano titles, an interpreta-
tion ofthe Poloros title emergeswhich,ifnot perfectlyinharmony withal1
relevant data, does, inthe Chamber's view,produce abetter fit than either
of the interpretations advanced by the Parties in the present proceedings,
or than the Cruz-Letona interpretation of 1884.On this basis, the Lopez
hi11may be identified as that marked L on sketch-map No. E-3annexed,
and the Ribita Hillthat marked R on that map, closeto the headwaters of

the riverUnire; sketch-map No. E-3alsoreproduces points Qand Pin the
same position as on sketch-map No. E-2.Thedistances between points Q
and L,and Land R,then correspond reasonably closelyto the 1760Polo-
ros surveyrecord. The direction followed isfirst, in effect that of the que-
brada del Arenal (identified with the 1760quebrada Mansupucagua), i.e.,
north-east, for adistance of some 1,500metres,tothe point,marked M on
sketch-map No. E-3, when the stream divides; from there to the
Loma Lopez (point L), in a north-easterly direction, and thence to the
Cerro Ribita (point R), when the direction corresponds closely to that
stated inthe survey,"westto east with an inclination north-east". The sur-
veymentions onlythe latterdirection, but this understanding ofitis,inthe
Chamber's view, well within the limits of reasonable interpretation. The
height ofthe hi11marked Lappears from the contours on modem mapsto
be approximately 1,100metres. Honduras has suggested that the word
"loma"would not have been used for a hi11of that height. The Chamber,
while accepting that in principle a "loma"is smaller than a "cerro",con-des terres corresporidant au titre de Dolores, est décrit comme«le point
ou la Torola prend sa source». L'emplacement indiqué sur le croquis
noE-2identifie cepoint au confluent de la Guacamaya et de la Lajas.Le
titre de Dolores fait état d'un coursd'eau qui porte le nom deuebrada
delAceituno»qui s: jette dans laTorola à un point situéplusàl'estque la
quebrada del Areniil: la Chambre pense qu'il s'agitprobablement du
cours d'eau indiquésur lescartes du Honduras comme étantla quebrada
El Naranjo. Compte tenu de cet élémend te preuve, la Chambre conclut

quelecoursd'eau dénomméen 1884etencoreaujourd'hui la quebradade
Mansupucagua ne ,sauraitêtrecelui dont il est question dans le procès-
verbal d'arpentage de 1760,mais que letorrent appelé Mansupucagua en
1760doitêtreidentifiéà la quebradadel Arenalde 1879.Sion admetcette
conclusion, il devient possible de donner une interprétation plus cohé-
rente de la corrélationentre le procès-verbald'arpentage de Poloros de
1760etlescaractéristiquesetrepèresdésigné qsuiexistent.Cette interpré-
tation concourt aussià expliquer l'absencede toute mention de la rivière
Torola dans le procès-verbald'arpentage de Poloros de 1760.Quand la
rivièreatteintleconfluentavec cequ'on appellemaintenant Mansupuca-
gua,ellea reçu leseauxdetroisautresaffluentsaprèslaquebradaArenal/
Aceituno. Il est doric permis de supposer qu'au confluent de ce dernier
cours d'eau la Torc~laest beaucoup moins importante qu'au confluent
avecla Mansupucagua actuelleet il estdonc moins surprenant qu'ellene

fassepas l'objetd'u.nemention expresse.
295. SilacollinecieLopezmentionnéedans letitrede Polorosestiden-
tifiéeà celle portani:le mêmenom dans lestitres de Dolores et de Mata-
sano,ilsedégageuneinterprétationdutitrede Polorosqui, siellen'estpas
parfaitement confoime à toutes les données pertinentes,n'en établit pas
moins, de l'avisde ].aChambre, une concordance plus satisfaisante que
l'uneoui'autre desinterprétationsproposéep sar lesPartiesenlaprésente
instance ou que l'interprétation Cruz-Letonade 1884.Sur cette base, la
colline de Lopez peut être identifiée à celle marquéeL sur le croquis
no E-3 ci-inclus et 1;icolline Ribiàacelle qui porte la lettre R sur cette
carte, prèsde la source de 1'Unire;le croquis no E-3 reproduit aussi les
points Q et P au niêmeemplacement que sur le croquis no E-2. Les
distancesentre lespoints Qet L,ainsique Let R,concordent alors d'assez

prèsaveclesindications du procès-verbald'arpentagede Polorosde 1760.
La direction suiviet:std'abord en réalitcelle de la quebradadel Arenal
(identifiéeàla quebradaMansupucagua de 1760),c'est-à-direlenord-est,
sur une distance de quelque 1500mètres,jusqu'au point, indiquépar la
lettre M sur le croquis no E-3, où le cours d'eau se divise; de là elle va
jusqu'à laLoma Lopez(point L),en s'orientantverslenord-est, etensuite
jusqu'au Cerro Ribita (point R), où la direction suit de prèscelle qui est
mentionnéedans l'arpentage, «d'ouest en estavecune inclinaison vers le
nord-est ».Leprocès-verbald'arpentage ne mentionneque cettedernière
direction,maislui attribuer un tel sensreste,de l'avisde la Chambre,tout
à fait dans les limites d'une interprétation raisonnable. L'altitudede la
colline marquée L, d'après les courbesde niveau des cartes modernes,537 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

sidersthat the choiceofterm would bedictated,not bythe elevation ofthe
hi11in relation to sea-level,butin relation to thesurrounding country. The
hi11marked Lis, again according tothe contours,situated on the end of a
spur of a higher massif, above which spur it rises for no more than
100metres or so.

296. The question next ariseswhether this interpretation of the title of
Poloros isconsistent or reconcilable with the records ofthe neighbouring

titles, sofarasthese are available to the Chamber. The 1803enquiry into
the boundaries of Cacaoterique, quoted in paragraph 273 above, refers
first to a boundary marker at the Brinco del Tigre which was a limit of
Poloros, because this was the former site of San Miguel de Sapigre, and
subsequently to a tripoint of thelandsof Cacaoterique, Poloros and Lis-
lique. Dealing first with the latter reference, the Chamber notes that no
documentary evidence ofthe boundaries ofthelands of Lisliquehasbeen
produced (though itstitleswereavailable forthe negotiations in 1897);the
village itself is however known to have been to thesouth of the river Tor-
ola, and tothe Westof Poloros (asshown on amap of 1804ofthe ecclesias-
tical parishes ofthe province of San Miguel).Honduras considers thatthe
1760Poloros surveytook inthelands of the former village of San Miguel
de Sapigre tothe south of the river, but did not touch on the part of those
lands to the north of the river between the landmarks of Cacaoterique
called Sisicruz and El Carrizal (points A and H on sketch-map No. E-2).
As forthe area east of El Carrizal, the interpretation by Honduras of the
Poloros title is that it nowhere extended more than about 2,000 metres
north of the river (see sketch-map No. E-2), and thus reached nowhere
near the Brinco del Tigre. Thus, if Honduras's interpretation of the

boundaries of the Cacaoterique lands is correct, there is no problem of
overlap between these lands and the title of Poloros asthe Chamber inter-
prets it; what would then still be unexplained is why landmarks further
Westthan the quebradadel Arenal andthe Loma Lopez, in particular the
Brinco delTigre,should have beenmentioned in 1803as common bound-
aries of Cacaoterique with Poloros,not with San Miguel de Sapigre.It is
worth observing that the 1879survey of Poloros identifies the north-east
corner of the Poloros lands (see sketch-map No. E-2) with a hi11called
Brinca Tigre.

297. The Chamber, after careful consideration, takes the viewthat, on
the material available, no totally consistent mapping ofthe titleof Poloros
and the surveyofCacaoterique can beachieved. That proposed by ElSal-
vador, apart from itslack of harmony withthe distances and directions in
the Poloros survey, produces a large overlap with Cacaoterique. That of
Honduras produces alimited consistencybythe identification - whichis
not wholly convincing - of the Sisicmz and El Carrizal markers of 1803doit êtred'environ 1100mètres.LeHonduras aavancéque lemot «lama»
n'auraitpas étéutilispourune collinedecettehauteur. LaChambre,bien
qu'elleadmette qu'enprincipe une «loma»soit pluspetite qu'un «Cerro»,
estimeque cequi dicteraitnormalement lechoixdu termeretenu ceserait
l'altitude de la colline non par rapport au niveau de la mer, mais par
rapport au pays emironnant. La colline marquée Lse trouve, toujours
d'après les courbes de niveau, àl'extrémitéd'un contrefort d'un massif
plus élevé et nsurplombe cecontrefort que d'environ 100mètres.
296. Ensuitese pose laquestion desavoirsicetteinterprétationdu titre
de Polorosest compn~tibleouconciliableaveclesprocès-verbauxdestitres
des terres voisines dans la mesure où la Chambre peut les connaître. Le
rapport consécutif ii l'enquêtede 1803,qui portait sur les limites de
Cacaoterique, citéeauparagraphe 273ci-dessus,mentionne d'abord une

borneau BrincodelTigrequiétaitunelimitedePoloros,car ils'agissaitde
l'ancien emplacemeiitde San Miguel de Sapigre et, ensuite, un tripoint
des terres de Cacaotrrique, Poloros et Lislique. Examinant tout d'abord
cette dernièremention, la Chambre relèvequ'aucune preuve documen-
taire des limites deserres de Lisliquen'a étfournie (alors que lestitres
correspondants pouvaient être consultés lors des négociationdse 1897);
cependant on saitque levillagelui-mêmeétaitsitua éusud de laTorola et
à l'ouestde Poloros(commeilapparaît surunecarte de 1804desparoisses
delaprovince de San.Miguel).LeHonduras considèreque l'arpentagede
Poloros de 1760engloba les terres de l'ancien village de San Miguel de
Sapigreausud delarivière,maisneporta passurlapartiede cesterresqui
se trouvaient au nord de la rivière entre les repèresde Cacaoterique qui
portent les noms de Sisicruzet El Carrizal (points A et H sur le croquis
no E-2). Pour ce qui est de la zone situéeà l'est d'El Carrizal, celle-ci,
d'après l'interprétationque donne le Honduras du titre de Poloros, ne
s'estjamais étendue plusde 2000 mètresau nord de la rivière(voir le

croquis noE-2),eten conséquencene s'estjamais étendueprèsde Brinco
del Tigre.Sil'interprktationque donne le Honduras deslimitesdesterres
de cacaoterique estexacte,ilne sepose donc aucun problèmede chevau-
chemententrecesten-esetcellescorrespondant autitrede Poloros,telque
la Chambre 1'interpri:te;ce qui resterait alors inexpliqué,c'estpourquoi
des repères situésplilsà l'ouest que la quebrada del Arenal et la Loma
Lopez,enparticulier Brincodel Tigre,furentmentionnésen 1803comme
des limites commun~:sde Cacaoterique avec Polorbs,et non avec San
Miguelde Sapigre.Ilvaut lapeine de noter quel'arpentage de Poloros de
1879fait coïncider l'anglesituéau nord-est des terres de Poloros (voirle
croquis noE-2)aveciinecollineappelée BrincaTigre.
297. Après un examen attentif, la Chambre estime que, d'après les
documents dont elle tlispose,iln'estpaspossible de faire une représenta-
tion cartographique totalement cohérente des terres correspondant au
titre de Poloros etde*l'arpentage des terres de Cacaoterique. Celle que
propose El Salvador, outre qu'elle ne concorde pas avec les distances et
directionsindiquées tians leprocès-verbald'arpentagede Poloros,abou-
titàun chevauchement important avec lesterres de Cacaoterique. Cellewith the landmarks of Mansupucagua and Lopez of 1760,but breaks
down when it comes to the 1806reference to the Brinco del Tigre as a
Polorosboundary.TheChamber's interpretation provides nooverlap,but
seems to leave some land between the two titles unallocated. It appears
that, assuming that Cacaoterique and San Miguel de Sapigre were co-
terminous, it is possible that, at least in the Brinco del Tigreregion, the
Polorosgrantdid notinclude al1theSapigrelands. In anyevent, however,
the Chamber seesnoreason to doubt theinterpretation ofthe Polorostitle
set out above by reason of any inconsistency with the evidencerelatingto
the lands of Cacaoterique.

298. This interpretation of the title of Poloros leaves unaffected the
controversy between the Parties as to the boundary in the eastern part of
the sector. Both Partiesagree that the rivernire constitutestheboundary
oftheirterritories for somedistanceupstream ofthe "Paso de Unire", the
endpoint ofthedisputed sectorasdefined intheGeneral Treaty of Peace;
but there isa disagreementas to which oftwotributaries isto be regarded
as the headwaters of the Unire (paragraph 296above). Honduras claims
that between the Unire and the headwaters ofthe Torola theboundary isa
straight line corresponding to the south-western limit of the lands com-
prised in the 1738title of San Antonio de Padua. There appears to be no
doubtthatthe ejidoof Polorosabutted to some extent on the east with the
lands of San Antonio de Padua: the passage from the survey record
quoted in paragraph 285 above records that the surveyparty "reachedthe
Cerro Ribita, the boundary with the lands of San Antonio of the other
jurisdiction, and the river Unire". No separate measurement or estimated
distance isgivenbetween the Cerro Ribita and theriver,sotheCerro must

have been quite close to the river.The Poloros title goes on to record that
the surveycontinued downthebank ofthe river untilthe startingpoint of
the surveywas reached; the surveyhad begun :

".. desde la orilla del rio de unire,tomando en rumvodel Norteal
Suruestedejandodicho Rioa manoderecha,conlas tierrasdeManuel

Ximenez, y aguas avajo de dicho Rio se camino alrunvo de el
Surueste. .."
[Translation]
"...fromthebank of the Unire river, taking the direction from north
to south-east, with the river on the right hand, with the lands of
Manuel Ximenez, and downstream ofthe said river weproceeded in
a south-easterly direction. .."

Taken on its own, the document thus indicates that the river was the
boundary with San Antonio.du Honduras aboutit à une cohérencelimitéeen identifiant - d'une
manière quin'est pas absolument convaincante - lesbornes de Sisicruz
et d'El Carrizal de 1803avecles repèresde Mansupucagua et Lopez de
1760,mais ne concc~rdepas avec la mention du Brinco del Tigrecomme
limite de Poloros en 1806.L'interprétationde la Chambre n'entraîne

aucun chevauchemi:nt,mais semblelaisser sans attribution une certaine
superficie entrelest'Erredesdeuxtitres. A cequ'ilsemble,sil'onsuppose
que Cacaoterique et San Miguel de Sapigre étaient contigus,il se peut
qu'au moinsdans 12régiondu Brinco del Tigre l'attribution du titre de
Polorosn'aitpas englobélatotalitédesterresdeSapigre.Cependant, quoi
qu'ilen soit,la Charnbre ne voit aucune raison de mettre en doute l'inter-
prétationdu titre de Poloros exposée ci-dessus à cause d'un quelconque
manque de concorclance avec les élémentsde preuve qui ont trait aux
terres de Cacaoterique.
298. Cette interprétation du titre de Poloros reste sans effet sur la
controversequi oppose les Parties à propos de la frontièredans la partie
est du secteur. Les deux Parties s'accordent pour admettre quela rivière
Unireconstituelafrontièredeleursterritoires surune certainedistanceen

amont du «Pasode IJnire»,lepointterminal du secteurenlitige,telquele
définit le traité général paix; mais ellessont en désaccordsur lepoint
de savoir lequel de deux affluents doit être considéré commé e tantla
source de 1'Unire(paragraphe 296 ci-dessus). Le Honduras soutient
qu'entre la rivièrenire et la source de la Torola la frontièreestune ligne
droite correspondant à la limitesud-ouestdesterres incluses dans letitre
de SanAntonio de Padua de 1738. Ilne semblepas douteux que l'ejidode
Polorosaitjouxté àl',est,dans unecertainemesure, lesterres de SanAnto-
nio de Padua: le passage du procès-verbal d'arpentage citéau para-
graphe 285ci-dessusindique que l'équiped'arpentage a «atteint le Cerro
Ribita, limitedesterres de SanAntonio de l'autre juridiction et la rivière
Unire». Ni mesure distincte ni évaluation de la distance qui séparele
Cerro Ribita de la rivière n'étant fournie,le Cerro devait se trouver bien
prè'sdela rivière.Letitre de Polorosindique ensuite que l'arpentages'est

poursuivi lelongde la rivièreenavalpour atteindre lepoint de départdu
levé;l'arpentage avaitcommencé :
«...desde la orilla del rio de unire,tomando en rumvodel Norte al

SuruestedejandgdichoRioa manoderecha,conlastierrasde Manuel
Ximenez, y agtras avajo de dicho Rio se camino al runvo de el
Surueste..))
[Traduction]
«...à partir de :larive de la rivièreUnire, dans le sens du nord au
sud-est, ayant à notre droite ladite rivière avec les terres de

Manuel Ximene:~,nous avonsprogresséen avalvers lesud-est ..»

Pris en lui-mêmel,e document indique donc que la rivièreétaitla limite
avecSanAntonio. 299. The cartographic representation of the Poloros title offered by
Honduras agrees with that of El Salvador in showing the river Unire as
eastern boundary, but selects a different tributary as constituting the
headwaters of that river; but on the same map Honduras represents the
landsof San Antonio de Paduaas extending westwards across the river so
asto overlap with those of Poloros. Such an overlap would implythatthe
1760survey of Polorosencroached on the lands of SanAntonio surveyed
little morethan 20years before; this appearstothe Chamber to be prima
facieunlikely,particularly sincethe Polorostitlespecifically mentions the
fact that the boundary with San Antonio had been encountered. El Sal-
vador hasoffered itsown interpretation ofthe SanAntonio title,involving

no overlap, but acoincidence atone point, the "Orilla" on the Unire river,
Le.,the point at which the Poloros surveystarted. This however cannot be
correct, since it was not the "Orilla" that was mentioned as being the
boundary with SanAntonio, but the Cerro Ribita.

300. The 1682surveyof SanAntonio states that the cord was run from
Westto eaststartingfrom "the Unire hill"; this waspresumablya hi11near
the Unire river, but whether it was on the western or eastern side of the
river is not stated. In the 1738survey of San Antonio, the most north-
westerly point reached wasthe "hi11of Robledal"; the surveythen turned
southwards, reached the river Unire after 60 cords (2,490 metres), and
continued in the same direction for a further 210 cords (8,715 metres),
mentioning various landmarks on the way. Honduras identifies the
"Unire hill" with theCerro Ribita, and deduces that it lay on the western
side of the river. It appearsthatthe Honduran interpretation ofthe refer-
ence inthe 1738surveyof SanAntonio tothe surveyhaving continued "in
the same direction", Le., north to south, after encountering the river

Unire, isthat the survey continued in a strictly north-south direction, dis-
regarding the river,and thus necessarily crossingit,sinceitsgeneral direc-
tion was somewhat east of south. This raises the problem, already
encountered severaltimes inthis case,of the silence of a surveyrecord on
whether ornot aparticular river wascrossed; inthisinstance the Chamber
finds itsomewhat unlikelythat the surveywould have abandoned soprac-
tical a natural boundary to follow a compass course just the other side of
it. Honduras's own interpretation isthat theboundary ofthe SanAntonio
lands followed the river Unire, but only from El Coyolar, near the Paso
de Unire onward. Iftheboundary began at somepoint to followthe river,
then in the absence of any other indication it would seem to have been at
the first point when the river was mentioned.

301. The Chamber does not consider that the descriptions of land- 299. La représentation cartographique du titre de Poloros présentée
par leHondurass'accorde aveccelled'ElSalvadorencequ'elleindiquela
rivièreUnire comme limite est, mais elle choisit un autre affluent pour
constituer la source de cette rivière; toutefois, sur la mêmecarte, le
Honduras représentelesterres de San Antonio de Padua comme s'éten-

dant versl'ouestde 1"autrecôtéde la rivièreau point de chevaucher celles
de Poloros. Un tel ciievauchementimpliqueraitque l'arpentage de Polo-
ros de 1760empiétaitsurlesterresde SanAntonioquiavaientfait l'objet
d'un arpentage un peu plus de vingt ans auparavant; cela paraît impro-
bable àpremièrevue àlaChambre,notammentparcequeletitre de Polo-
ros signale précisémentle fait que la limite avec San Antonio avait été
atteinte. El Salvador a proposé sa propre interprétation du titre de
San Antonio, qui ne comporte aucun chevauchement, mais une coïnci-
denceenun point, la «Orilla))surla rivièreUnire, c'est-à-direlepoint de
départ de l'arpentage de Poloros. Or cela ne saurait êtreexact, car ce
n'étaitpas la«Orilla»qui étaitmentionnéecommelimiteavecSanAnto-
nio,maisleCerro Ribita.
300. Il est indiqui: dans leprocès-verbald'arpentage de SanAntonio

de 1682 que la corde fut tendue d'ouest en est ((depuis le coteau
&Unire» ;il s'agissait probablement d'une colline proche de la rivière
Unire, maisledocunient n'indique pas siellesetrouvait du côtéouestou
est de la rivière. LOISde l'arpentage de San Antonio de 1738,le point
terminal le plus au nord-ouest qui fut atteint a été le «coteau de
Robledal D;l'équiped'arpentage sedirigea ensuite vers le sud, atteignit
la rivièrenire au bout de60cordes (2490mètres),puis continua dans la
mêmedirection sur 210 cordes encore (8715 mètres) et signala divers
repères enchemin. LeHonduras identifie le((coteau d'Unire »au Cerro
Ribitaet en déduit qu'ilsetrouvait du côtéouestde larivière.L'interpré-
tation hondurienne (lela mention, dans leprocès-verbald'arpentage de
SanAntonio de 1738,du déplacementdesarpenteurs «suivant la même
direction», c'est-à-dire du nord au sud, après avoir atteint la rivière
Unire, semble consister àadmettre que l'arpentage se poursuivit dans
une direction strictement nord-sud, sans tenir compte de la rivière, et

que les arpenteurs clnt donc dû nécessairement franchir celle-ci, son
cours allant de façon générale plutôt à l'est du sud. Cela pose le
problème, déjà rencontréplusieurs fois au cours de cette instance, du
silence d'un procès-verbal d'arpentage sur le point de savoir si une
rivièredéterminéeaou non été franchie; en l'occurrence il paraît assez
improbable à laChambre que lesarpenteursaient abandonnéune limite
naturelle aussi commode pour suivreune direction à laboussolejuste de
l'autre côté.L'interprétationdu Honduras lui-mêmeestque lalimite des
terres de San Antonio suivait la rivièreUnire, mais seulement à partir
d'El Coyolar, près di1Paso de Unire. Sila limitecommençait àsuivre la
rivière en quelque point, à défautde toute autre indication, ce devrait
êtrealors, semble-t-il, au premier point où ladite rivièrea étémention-
née.
301. La Chambre n'estime pas que les descriptions des repères,marks,distances and bearings in the surveyrecord are sufficiently precise
to make itpossible to choose with certainty between the Parties' divergent
interpretations, or to arrive at an independent interpretation of the 1738
title. It notes, however, that the bearings cannot be taken literally, but
merely as indicating the approximate coursefollowed; if they were to be
taken literally in respect of the 1738survey, they would not add up to a
closed polygon. The northern boundary is 192cords long, the southern
only 90; thus (as is to be expected) the directions "north to south" and
"westto east", and their opposites, have tobe read as onlygeneral indica-

tions, and the actual direction followed might Varybetween the various
landmarks. If however the reference to the river Unire is taken, as sug-
gested above, as meaning that when after 60 cords the survey party
reached the river, they then followed its course, which ran still in the
approximate direction in which the survey was proceeding immediately
before reaching it,the general shape ofthearea suweyed would be a very
rough parallelogram with its southern side approximately parallel to the
north side, but shorter. This accords reasonably well with the data
recorded in the survey. This would also explain how the Poloros survey
party, on reaching the boundary with San Antonio, felt able to follow
down the right bank of the river, without - it is to be supposed - any
intention or awareness of encroachment on the neighbouring title. Quite
in what sense the Cerro de Ribita was a "boundary" ("linde": see para-
graph 285 above) with the lands of San Antonio remains obscure; it is
perhaps noteworthy that there is no reference to a "mojon",a marker
showing the precise position of the boundary, so that Cerro Ribita may
simply have been the reference pointto show where on the river Unire the

lands of Poloros and San Antonio met. It may also be that the lands of
San Antonio extended further north than did those of Poloros, and
extended westwards acrossthe headwaters ofthe Unire soasto pass tothe
north of theCerro Ribita. At al1events,the Chamber isnot convinced by
the Honduran argument that the San Antonio lands extended westwards
across the riverUnire, and holds thatthat river wasthe utipossidetisjuris
line of 1821as claimed by El Salvador.

302. Since El Salvador'sclaimto landnorth ofthe river isbased solely
on the Poloros title (save for the strip claimed on the basis of "human
arguments"), the consequence ofthis interpretation isthat the riverTorola
forms the boundary from the starting-point of the sector (point A on
sketch-map No. E-5, the "modern" Mansupucagua confluence) to
point Q on that sketch-map (the presumed "ancient" Mansupucagua con-

fluence).Thereafter the line mns up the quebrada del Arenal and from its
headwaters tothe Lopez Hill (point L); from there in a straight linetothedistances et directions qui figurent dans le procès-verbal d'arpentage
soient assez précises pour lui permettre de choisir de façon certaine
entre les interprétations divergentesdes Parties, ou d'arriveràsapropre
interprétation du titre de 1738.Elle constate toutefois que les directions
ne sauraient être prises en un sens littéral, mais qu'elles indiquent

simplement quelle orientation approximative fut suivie; s'il fallait les
prendre en un sens littéraldans l'arpentage de 1738,elles ne formeraient
pas le tracé d'unpolygone fermé. La limite septentrionale a 192cordes
de longueur, la limite sud seulement 90;dans ces conditions (comme il
faut s'yattendre) lei;directions «du nord au sud » et «d'ouest en est»,
ainsi que les directions contraires, doivent êtreinterprétéescomme de
simples indications générales, et la direction réellement suivie peut
varierentre les divers repères.Sitoutefois on admet, comme ilaétéindi-
qué ci-dessus, que la mention de la rivière Unire signifie qu'après
60 cordes l'équipe d'arpentage atteignit la rivière, dont elle suivit le
cours, toujours à pc:u près orienté dans la direction qui étaitcelle de
l'arpentage juste avant de parvenir au cours d'eau, la forme d'ensemble
de lazone arpentéeserait un parallélogramme trèsapproximatifavecun
côtéméridional àpt:u prèsparallèle au côténord, mais plus court. Cela

s'accorde assez bien avec les donnéesconsignéesdans le procès-verbal
d'arpentage. Cela expliquerait aussi comment l'équipe d'arpentage de
Poloros, quand elle atteignit la limite avec San Antonio, s'estima en
mesure de suivre en aval la rive droite de la rivière,sans avoir on doit
le supposer - ni l'intention, ni l'impression d'empiéter sur lesterres du
titre voisin. Dans quelle mesure le Cerro Ribita pouvait êtreconsidéré
comme une «limite » («linde», voir paragraphe 285 ci-dessus) avec les
terres de San Antoiiio, cela demeure une chose obscure; il convient
peut-êtrede noter qii'iln'est pas fait référencàun «mojon»,une borne
indiquant l'emplaceinent exact de la limite; aussi le Cerro Ribita peut-il
simplement avoir ét6la référencequi signalel'endroitoù se situait sur le
cours de la rivièreUnire le point de jonction des terres de Poloros et de
San Antonio. 11se prut aussi que les terres de San Antonio s'étendaient

plus au nord que celles de Poloros, et s'étendaient en direction de
l'ouest, par-delà la source deI'Unire,ce qui les faisait passer au nord du
Cerro Ribita. De toute façon, la Chambre n'est pas convaincue par
l'argument hondurien selon lequel les terres de San Antonio s'éten-
daient vers l'ouest dt:l'autre côtéde la rivièreire et ellejuge que cette
rivière étaitla ligne de l'utipossidetis juris de 1821, comme l'allègue
El Salvador.
302. Puisque la rtwendication d'El Salvador relative à des terres au
nord de larivièresefonde uniquement sur letitre de Poloros(sauf pour la
bande de terresrevendiquéesur labase d'aargumentsd'ordre humain D),
il résultede cette interprétation que la rivièreTorola forme la frontière
depuis le point de di:part du secteur (le point A sur le croquis no E-5, le
confluent du Mansupucagua «actuel P) jusqu'au point Qsur leditcroquis
(le confluent présuméde I'«ancien » Mansupucagua). Au-delà la ligne

remonte la quebrada del Arenal et va de sa source à la colline de Lopez SKETCH-MAPNO.E-5

/ FiftSector- Judgrnent Boundary 1

-..-..- Boundary in Judgment CROQUIS ND E-5
Cinquièmesecteur - Frontièredélimitée
dansl'arrêt

-..-..- Frontière délimitéedans l'arrêt
lCerro Ribita (point R);from there tothe nearest point on the headwaters
of the river Unire; and then downstream ofthe river to the endpoint ofthe
sector.

303. There remains the claim of El Salvador to a strip of land on the
Westof the disputed area, between the line A-B-C-D and the straight line
A-D on sketch-map No. E-1. It is claimed that the area is entirely popu-
lated by citizens of ElSalvador; atthe hearings, itwasstated that this strip
contains two farmscalled the Sitiode lasVentas and the Sitiode SanJuan.
However, on the sketch-map in the El Salvador Memorial showing, for
this sector, "Human Settlements included in the Non-Delimited Zones",
these sitiosare marked in such a position as to fa11within thelands of the
Poloros title, as interpreted by El Salvador. In the absence of any other

evidence asto the position and ownership of these properties, oranyother
evidence of any kind relating to this north-west strip, the Chamber con-
siders that El Salvador's claimto it cannot be sustained.

304. Finally consideration must be given to the evidence of effectivités
submitted by Honduras, namely the material presented as an annex to
the Honduran Reply to show that Honduras also can rely on arguments
of a human kind, that there are "human settlements" of Honduran
nationalsin the disputed areas in al1sixsectors, and that various judicial
and other authorities of Honduras have exercised and are exercising
their functions in those areas. So far as the present sector is concerned,
Honduras haspresented material under seven headings :(i)criminal pro-
ceedings; (ii) taxation; (iii) public education; (iv) land concessions;
(v) birth registrations; (vi) death registrations; (vii) miscellaneous. No
map has been supplied to show the geographical position of the places
referred to. From Honduran maps it appears that, of the localitiesmen-

tioned in these documents, only three lie between the line described in
paragraph 302above and that claimed by Honduras :El Retirito, Lajitas
and La Guacamaya. (There are also references to "Unire" or "Rio Unire",
but these may be taken, inthe absence of more precise indications, to refer
to the Honduran side of the river.) "El Retirito" is shown twice on the
Honduran maps but what appearsto be the settlement of that name is on
the left(east) bank oftheriver Unire, and outside the disputed area. It isof
interest that a 1917minute of the Honduran municipality of Opatoro ref-
ers to the village of El Retirito as being "situated on the dividing line
between Mercedes de Oriente [another Honduran village] and El Sal-
vador", which suggests some recognition that El Salvador's territory
extended further up the right bank of the Unire than is now claimed by
Honduras. In respect of La Guacamaya, al1that has been presented is
14registrations of death, dated between 1923and 1969;for Lajitas, there(point L); de là en ligne droite jusqu'au Cerro Ribita (point R); de là
jusqu'au point le plus proche de la source de la rivière Unire; et de là se
poursuit en aval jusclu'aupoint terminal du secteur.

303. Reste la reve:ndication d'El Salvador sur une bande de terres à
l'ouestdelazone enlitige,entre laligne A-B-C-DetlalignedroiteA-Dsur
le croquis no E-1. La zone, est-il prétendu, est entièrement peuplée de
citoyensd'El Salvador. Lorsdesaudiences, ilaétédéclarq éue cettebande
contientdeux fermesappeléesleSitiodelasVentasetle Sitiode SanJuan.
Cependant, sur le croquis figurant dans le mémoired'El Salvador qui
représente,pour ce ~ecteur,les «établissements humains inclus dans les
zones non délimitée; », cessitiossont indiqués à des emplacements tels
qu'ilssetrouvent à l'intérieur desterrescorrespondant au titre de Poloros,
tel qu'interprétépar El Salvador. En l'absence de tout autre élémentde
preuve susceptible d'établir l'emplacement et la propriété de ces
propriétés, oude tolite autre preuve, quelle qu'elle soit, relativà cette
bande au nord-ouest..laChambre estimeque lademande quelui aprésen-

téeEl Salvadorne saurait être accueillie.
304. Il fautenfinexaminer lespreuvesd'effectivitésqu'a présentéelse
Honduras, à savoir :lespièces soumises dans une annexe à sa réplique
pour montrer qu'il peut aussi faire fond sur des arguments d'ordre
humain, qu'il ya des «établissementshumains »deressortissants hondu-
riens, dans les zones en litige de tous les six secteurs et que différentes
autorités judiciaires et autres du Honduras ont exercé et continuent
d'exercer leurs fonctions dans ceszones. Pour ce qui est du secteur dont
la Chambre s'occupe actuellement, le Honduras a présenté desdocu-
ments sous sept mbr iques :i)procédurespénales;ii)fiscalité;iii)éduca-
tion publique; iv) concessions foncières; v) actes de naissance; vi) actes
de décès;et vii) divers. Aucune carte n'a étéproduite pour illustrer
l'emplacement géogr,aphiquedes lieux mentionnés. Il ressort des cartes

honduriennes que, de toutes les localités mentionnées dans lesdites
pièces, trois seulement se trouvent entre la ligne décrite au para-
graphe 302 ci-dessus et celle revendiquée par le Honduras :El Retirito,
Lajitas et La Guaciimaya. (L'on trouve également des références à
1'«Unire » ou au «Rio Unire », mais, faute d'indications plus précises,
l'on peut considérer que ces références visentle côtéhondurien de la
rivière.)«El Retirito » est indiquéàdeux reprises sur les cartes hondu-
riennes, mais ce qui sembleêtrele peuplement de ce nom apparaîtsur la
rive gauche (àl'est) de l'unire, et en dehors de la zone en litige. Il est
intéressant de noter qu'une minute de 1917de la municipalité hondu-
rienne d'opatoro mentionne le village d'El Retirito comme «étant situé
sur la ligne dedé1im:itationentre Mercedes de Oriente [un autre village
hondurien] et El Salvador »,ce qui semble reconnaître dans une certaine
mesure que leterritoire d'El Salvadors'étendait plus loin,enamontde laisa record of unsuccessful criminal proceedings against three people, "of
Salvadorian origin", residing there, fourbirth registrations (1906to 1965)
and one death registration (1921).The Chamber concludes that there is
here insufficient evidence of effectivitéto justify re-examining its con-
clusion astothe boundary line.

305. The complete course of the boundary line, illustrated on Map
No. V1 annexed, which is based on United States Defense Mapping
Agency Series E752,Sheet 2657 IV,Edition 1-DMA, isas follows. From
the confluence with the river Torola of the stream identified in the Gen-
eral Treaty of Peace as the quebrada de Mansupucagua (point A on
Map No. Vannexed) the boundary runs upstreamalong the middle ofthe
river Torolaasfar as its confluence with a stream known asthe quebrada
del Arenal or quebradade Aceituno (point B on Map No. V annexed);
thence up the middle of the course of that stream asfarasthe point, ator
near itssource,marked aspoint C onMap No. Vannexed, and thence in a
straightlinesomewhat north ofeastto a hi11some 1,100metres high(point
D on Map No. Vannexed); thence in a straight lineto a hi11near the river
Unire (point EonMap No. Vannexed), and thence tothe nearestpoint on

the river Unire; downstream along that river to the point known as the
Paso de Unire (point F on Map No. Vannexed). (Therelevant tributary of
the riverUnire is,in the Chamber's view,the more easterly ofthe two, not
the tributary marked inthe United StatesDefense Mapping Agencymaps
asthe Unire.)

306. The sixth and final disputed sector of the land boundary is that
between the endpoint of the seventh and last of the agreed sections listed
in Article 16of the 1980General Treaty of Peace, namely a point on the
river Goascoran known as Los Amates, and the waters of the Gulf of

this fascicle orinside the backcoverof the volumeof I.C.J.Reports 1992.[Note by the
Registry.]rive droite de I'Unii:e,que ne le prétendaujourd'hui le Honduras. En ce
qui concerne La Guacamaya, les pièces présentéessont seulement
quatorze actes de décèsdatésd'années comprises entre 1923et 1969;
dans le cas de Lajit;u, il yaune pièce concernant des poursuites pénales

n'ayant pas abouti, à l'encontre de trois personnes «d'origine salvado-
rienne » résidantdans cette localité,quatre actes de naissance (datés de
1906à 1965)et un acte de décèsde 1921.La Chambre conclut qu'il n'ya
pas ici de preuves siiffisantes d'effectivités pour l'amenereconsidérer
sa conclusion pour cequi est de la lignefrontière.

305. Letracé cornplet de la ligne frontière, illustrésur la carte no V1
jointe à l'arrêt, laquelleest basée sur le feuillet 2657 IV, série E752,
édition 1-DMA,établieparla Defense Mapping Agency des Etats-Unis,
estlesuivant: du coilfluent aveclarivièreTorola du coursd'eau identifié
dans letraitégénéralde paix comme étantla quebradade Mansupucagua
(point A sur la cartenoVjointe à l'arrêt),la frontière suit le milieu de la
Torola, en amont, jusqu'à son confluent avec un cours d'eau appelé

quebradadel Arena'lou quebradade Aceituno (point B sur la carte noV
jointe); de là, elle reinonte le milieu de ce cours d'eaujusqu'au point, àsa
source ou à proximité, désigné par la lettre C sur la carte no Vjointe à
l'arrêt; etde là, elle se poursuit en ligne droite en direction de l'est, en
remontant quelque peu vers le nord, jusqu'à une colline de quelque
1100mètresd'altitude (point D sur la carteVjointe); de ce point, elle suit
une lignedroitejusqu'à une collineproche de larivière Unire (point Esur
la carteVjointe) et seprolongejusqu'au point leplus proche sur I'Unire;
elle se poursuit alors le long de ce cours d'eau, en aval, jusqu'au point
appelé Pasode Unire (point F sur la carte no Vjointe). (De l'avisde la

Chambre, l'affluent pertinent de la rivièreUnire est le plus oriental des
deux, et non 1'afflue:ntindiquécomme étantI'Unire sur les cartes de la
Defense Mapping Agency des Etats-Unis.)

SIXIÈLISECTEUR DE LAFRONTIÈRE TERRESTRE

306. Le sixièmeet dernier secteur en litige de la frontière terrestre est
celui qui est compris entre le point terminal du dernier des secteursayant
fait l'objetd'unacco:rd,énuméré sl'article 16du traité généradle paix de
1980,c'est-à-direun pointsituésur leGoascoran, et connusous lenom de

l On trouvera unexemplairedes cartesjointes à l'arrêdtans une pochette placée
à la fin du présentfascicule ou du volume C.I.J.Recueil1992selon le cas.[Note du
Greffe.]Fonseca. The dispute betweenthe Parties in this sector issimple. Hondu-
ras contends that in 1821the river Goascoran constituted the boundary
between the colonial units to which the two States have succeeded, that
there hasbeen no material changeinthe course oftheriver since 1821,and
that the boundary therefore followsthe present stream, flowinginto the

Gulf north-west of the Islas Ramaditas in the Bay of La Union. El Sal-
vador however claims that it is a previous course followed by the river
which defines theboundary, and that this course, sinceabandoned bythe
stream, can be traced, and itreachesthe Gulf at Estero La Cutu. Thepres-
ent course ofthe river(line A-B),and what isclaimedby ElSalvadorto be
the old course (line A-C), are indicated on sketch-map No. F-1annexed;
point Ais the point ("Los Amates") at whichthe lastagreedsection termi-
nates.

307. There is one historical and political dimension to the argument
of El Salvador which requires to be examined at the outset. It is agreed
between the Parties that during the colonial period a river called the
Goascoran constituted the boundary between two administrative divi-
sions of the Captaincy-General of Guatemala: the province of San
Miguel and the Alcaldia Mayor de Minas of Tegucigalpa. It is also
agreed that El Salvador succeeded on independence to the territory of
the province of San Miguel; but El Salvador denies that Honduras
acquired any rights over the former territory of the Alcaldia Mayor of
Tegucigalpa under the principle of the utipossidetisjuris, on theground
that the Alcaldia Mayor of Tegucigalpa did not in 1821belong to the
province of Honduras, but was an independent entity, subject only to
the jurisdiction of the Presiding Governor of Guatemala. This conten-
tion is based upon a Spanish Real Cédulaof 24January 1818providing
for the ". ..separation of the judicial district of Tegucigalpa from the
Government and Intendency of Comayagua and the re-establishment
of the Alcaldia Mayor in the former. .." ("...separacion delpartido de
Tegucigalpadelgobierno eintendenciade Comayagua,y restablecimiento
de la Alcaldia Mayor en aquel . .'y.The Chamber however observes
that on the basis of the uti possidetis juris of 1821, El Salvador and
Honduras succeeded to al1the relevant colonial territories, leaving no
terra nullius; and that the former Alcaldia Mayor was at no time after
1821 an independent State additional to them. Its territory had to
pass either to El Salvador orto Honduras;and the Chamber understands
it to have passed to Honduras. Accordingly, whatever the precise rela-
tionship, in terms of Spanish colonial law, between the Alcaldia Mayor
of Tegucigalpa and the Intendencia of Comayagua and the province of
Honduras, the uti possidetis juris attributed the Alcaldia Mayor to
Honduras. El Salvador could logically, on the basis of the argument

now presented by it, have made a claim to the Alcaldia Mayor of Tegu-
cigalpa for itself in 1821,but, not having done so, it cannot now claim
one small part of that territory on the grounds of its pre-1821 status.
The position must, in the Chamber's view,be as itwas found to be in the Los Arnates,et les eaux du golfe de Fonseca. Le différendqui oppose les
Parties dans ce secleur est simple. Le Honduras affirme qu'en 1821le
Goascoran ~onstitu~aitla limite entre les divisions coloniales auxquelles
les deux Etats ont siiccédé,u'iln'ya pas eu de modification importante
du cours de larivièrc:depuis 1821et qu'en conséquencela frontièresuitle
cours actuel de la rivière,qui sejette dans legolfe au nord-ouest des Islas
Ramaditas dans la baie de La Union. De son côté, El Salvador affirme
que, ce qui définitla frontière,c'estun cours antérieursuivipar la rivière
et que cetanciencours, abandonné ensuitepar la rivière,peut êtrerecons-
tituéetaboutit dans legolfe a Estero La Cutu. Lecoursactuel de la rivière
(ligneA-B)et cequi,selon El Salvador, estl'ancien cours (ligneA-C)sont
indiquéssur le croqiiis noF-l ci-inclus; le point A («Los Amates») est le
point terminal du dernier secteur sur lequel il existe un accord entre les
Parties.
307. Ily a, dans l'(argumentd'El Salvador, une dimensionhistorique et
politique sur laquelle il faut se pencher tout d'abord. Les Parties sont
d'accord pourdire qu'au cours de lapériodecoloniale une rivièreappelée
Goascoran constituait la limite entre deux divisionsadministratives de la
capitainerie générale de Guatemala: la province de San Miguel et
1'AlcaldiaMayor de Minas de Tegucigalpa. Elle s'accordent également
pour dire qu'au moment de l'indépendance El Salvador a succédéau
territoire de la prokince de San Miguel; mais El Salvador nie que le
Honduras ait acquis quelque droit que ce soit sur l'ancien territoire de

1'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa en vertu du principe de l'utipossidetis
juris, faisantvaloirqu'en 182 11'AlcaldiaMayor de Tegucigalpa n'appar-
tenait pas àla provirice du Honduras mais était une entitéindépendante,
relevant uniquement de lajuridiction du président gouverneur deGuate-
mala. Cette affirmation se fondesur une Real Céduladu 24janvier 1818,
quidisposaitla « ..skparation du districtjudiciaire de Tegucigalpa d'avec
le gouvernement et intendance de Comayagua et ...le rétablissementde
1'AicaldiaMayor à 1'intérieurdu premier ..»(« ..separaciondelpartido de
Tegucigalpadelgobiernoeintendenciade Comayagua,y restablecimientode
laAlcaldia Mayor en aquel. .)))La Chambre fait observertoutefois qu'en
vertu de l'uti po~sid~~tjisris de 1821, El Salvador et le Honduras ont
succédéatous les te~ritoirescoloniaux concernés, de sorte qu'iln'yavait
pas de territoire sans maître, et qu'a aucun moment l'ancienne Alcal-
dia Mayor n'a constituéaprès 1821un Etat indépendant s'ajoutant a eux.
Sonterritoire a dû passer à El Salvador ou au Honduras, et la Chambre
considère qu'il estpiisséau Honduras. En conséquence, quelle que soit,
du point devuedu droitcolonialespagnol,lanature précisedesliensentre
1'Alcaldia Mayor dt: Tegucigalpa, 1'Intendencia de Comayagua et la
province du Honduras, l'utipossidetisjurisaattribué 1'AlcaldiaMayor au
Honduras. El Salvatlor aurait logiquement pu, en vertu de l'argument
qu'ilaprésenté maini:enant,revendiquer pour lui-mêmel'dcaldia Mayor
de Tegucigalpa en 11321m, ais, ne l'ayant pas fait, il ne peut maintenant
revendiquer une petite partie de ce territoire, en invoquant son statut
d'avant 182 1.Selon la Chambre, la situation est nécessairementcelle qui CROQUIS NOF-1
Sixième secte-rZone en litige

-.-.- Frontièreayant fait l'objet d'un accord'
.........Frontière revendiquée par ElSalvador
-- - - Frontière revendiquée par
le Honduras
@ Point terminal du secteur en litige
Route

13'87'50' 87'45 13O20'
O 5 87'40W
-%KMArbitral Award given by the King of Spain on 23 December 1906,
that

"the boundary fixed forthe province or Intendency ofComayacagua
or Honduras by the said Royal Warrant of 24 July 1791did not
change at the time when the provinces of Honduras and Nicaragua
became independent, since, although by Royal Decree of24January
1818the King approved the re-establishment of the Alcaldia Mayor
of Tegucigalpa with a certain autonomy in the economic field, that
Alcaldia Mayorcontinued to beadistrict ofthe province ofComaya-
guaor Honduras ..."(Pleadings,ArbitralAwardof theKingofSpain,
Vol. 1,p. 357(translation)).

308. The contention of ElSalvador that aformer bed ofthe river Goas-
coran formsthe utipossidetisjurisboundary depends, asaquestion offact,
on the assertionthat theGoascoran formerly wasrunning inthatbed, and

that at some date it abruptly changed itscourse to itspresent position. On
this basis El Salvador's argument of law is that where a boundary is
formed bythe course of a river, and the streamsuddenly leavesitsold bed
and forms a new one, this process of "avulsion" does not bring about a
change in the boundary, which continues to follow the old channel. No
record of such an abrupt change of course having occurred has been
brought to the Chamber's attention, but were the Chamber satisfied that
the river's course was earlier so radically different from its present one,
then an avulsion might reasonably be inferred. While the area is low and
swampy, so that different channels might well receive different propor-
tions of the totalrun-off at different times, there does not seem to be a
possibility ofthe change having occurred slowlyby erosion and accretion,
to which, as El Salvadorconcedes,different legal rules may apply.

309. There is no scientific evidence that the previous course of the
Goascoran was such that it debouched in the Estero La Cutu (point C),
rather than in any ofthe other neighbouring inletsin the coastline, such as
the Estero El Coyol. The only evidence in favour of this geographical
choice appears to be a publication in 1933of the Honduran Sociedad
Pedagogica del Departamento de Valle under the direction of a Hon-
duran historian, Bernardo Galindo y Galindo; this study, which has not
been produced, is quoted as referring to an "original riverbed" of the
Goascoran "which had its mouth in the Estero La Cutu oppositethe Isle
Zacate Grande".
310. It is apparently El Salvador's case that whether the change inthe
river'scourse occurred before or after 1821 does not affect the matter. Its

contentions may be understood as covering two different hypotheses. If
the river stillfollowed the alleged "old" course(to the Estero La Cutu) in
1821,the river was the boundary which by the operation of the utipossi-était décrite dansla Sentence arbitrale rendup ear le roi d'Espagnele
23 décembre1906, à.savoir que:

«la limite fixécà la province ou intendance de Comayagua ou du
Honduras par leditbrevet royal du vingt-quatrejuillet mil sept cent
quatre-vingt-orizen'avait paschangéau moment où lesprovinces du
Honduras et di1Nicaragua ont acquis leur indépendance car, bien
que par décret 1:oyaldu vingt-quatrejanvier mil huit cent dix-huit le
Roi approuva II:rétablissementde I'Alcaldia Mayor de Tegucigalpa
avec une certaine autonomie dans le domaine économique, ladite
Alcaldia Mayo:rcontinua à constituer un district de la province de
Comayagua ou Honduras .» (C.I.J. Mémoires, Sentence arbitrale
rendueparle rold'Espagnele23décembre1906,vol. 1,p. 357).

308. La prétention d'El Salvador selon laquelle la frontière de I'uti
possidetisjuris estconstituéepar un lit antérieurdu Goascoran est subor-
donnée,dupoint de vuedesfaits, àl'affirmation suivante:anciennement,
le Goascoran coulait àcet endroit et,à partir d'un certain moment, il a
brusquement changéde cours pour couler à l'endroit oùsesituesoncours
actuel.Apartir de là,l'argument dedroit d'ElSalvador estque,lorsqu'une
frontièreestconstituéepar lecours d'une rivièreetque lecours de celle-ci
quitte soudainement I'ancien lit pour un autre, ce phénomèned'«avul-
sion» ne modifie pas le tracé de la frontière, qui continue de suivre

l'ancien cours. La Chambre n'a pas été informée de l'existence de docu-
ments établissant lin changement aussi brusque du cours de la
rivière,mais s'ilétait démontréà la Chambre que le cours du fleuve était
auparavant aussi raclicalement différentde ce qu'il estactuellement, on
pourrait alorsraisoniiablementen déduirequ'ilya euavulsion. Ils'agitde
terresbasses et marécageuses,de sorte qu'il sepeut fort bien que la masse
d'eau sesoit répartit:de façon inégaleet variable entre divers lits des
époques différentes,mais il ne semble pas que la modification ait pu se
produire lentementpar érosion et accrétion,situation qui, El Salvadoren
convient,pourrait faire intervenirdes règlesjuridiques différentes.
309. Il n'existeucun élémentscientifiqueprouvant quele coursanté-
rieur du Goascoran était tel qu'il débouchait dans l'Estero La Cutu
(point C) et non dans l'un quelconque des autres bras de mer avoisinants

de la côte, par exemple l'Estero El Coyol. Le seul élément qui plaide en
faveur de ce choix gciographique paraît êtreune étude publiée en 1933,
sous la directiond'un historien hondurien, Bernardo Galindoy Galindo,
par la Sociedad Pedagogica del Departamento de Valle du Honduras;
cetteétude,quin'a pa.sétéproduite,estcitéecommefaisantmentiond'un
«lit initi»lqui «avaitson embouchure dans l'Estero La Cutu en face de
l'îleZacate Grande ».
310. La thèse d'El Salvador est apparemment que l'époque oùs'est
produit le changemerit d'orientation de la rivière,avant ou après 182ne
faitrienà l'affaire.Oripeut considérersesaffirmationscomme serappor-
tant àdeux hypothèsc:~différentes.Sila rivièresuivaitencore l'aancien »
cours allégué(vers I'l<steroLa Cutu) en 1821,elle était lalimite qui, pardetisjuris became transformed into the international frontier. That fron-
tier would then, according to El Salvador, have been maintained asitwas,
notwithstanding a subsequent avulsion of the river, by virtue of a rule of
international lawtothat effect.Ifhoweverthe change ofthe river'scourse
occurred before 1821(but after it had become identified as a provincial
boundary), and no further change of course took place after 1821, then
El Salvador's claim to the "old" course as the modem boundary would
have to rest on an alleged persistence, during the colonial period, of the
"old" course as boundary, on the basis of a rule concerning avulsion
which would be a rule, not of international law, but of Spanish colonial
law. El Salvador has expressed its agreement with Honduras that the

Goascoran river was the boundary line between the relevant colonial
provinces "during the colonial period", but has not committed itself
to an opinion whether this was or was not the situation in 1821.While
it has concentrated its argument as to the legal effect of avulsion on the
sphere of international law, it has also asserted that the principle was
recognized by Spanish legislation, "especially by Law XXXI ofthe Parti-
das of Alfonso El Sabio".

311. Forthe purposes of ElSalvador'sargument,therefore, the change
in the river'scoursecould have occurred at any time inthe past, provided
that by then the river had been adopted as provincial boundary. El Sal-
vador concedes that ithas not been possibleto establish the date on which
the Goascoran river ceased to flow along its old course; it suggests how-
ever thatthe change in facttook place in the 17thcentury, sincethis

"can be deduced from the Spanish colonial documents of the six-
teenth century in which what was considered to be the mouth of the
rioGoascoran wasitsoldest mouth inthe Estero deLaCutu opposite
the Isle de Zacata Grande".

On this basis, what international law may have to say, onthe question of
the shifting ofrivers which form frontiers, becomes irrelevant :the prob-
lem is mainly one of Spanish colonial law. In fact the alleged rule origi-
nated in Roman law as a rule applicable to private property, not as a rule
relating to rivers as boundaries of jurisdiction and administration. Fur-
thermore, whatever its status in international law - a matter tobe deter-
mined, if necessary, by the Chamber, on the basis of the principle of
jura novit curia -, its possible application to the boundaries of Spanish
colonial provinces would require to be proved.

312. IntheChamber's view,however,any claimby ElSalvadorthatthe
boundary follows an old course of the river abandoned at some time
before1821must be rejected. It is a new claim and inconsistent with the
previous history of the dispute. A specific assertion that the boundary
should followan abandoned course ofthe river Goascoran wasfirst made
during the Antigua negotiations in 1972,when El Salvador in fact pro-application de I'utis,possidetisjuris,a transforméeen frontièreinterna-
tionale. Cette frontière aurait ensuite, selon El Salvador, étémaintenue
telle qu'elle était, malgrune avulsion ultérieurede la rivière,en vertu
d'une règlede droit international à cet effet. Au contraire, si le change-
ment de cours de la rivières'estproduit avant 1821(mais après que ce
cours ait été déclarlimiteprovinciale),et si aucun autre changement de
coursn'aeulieuaprcis1821,larevendicationd'El Salvadorselonlaquelle
1'«ancien»cours coilstituela frontière moderne devrait alors reposer sur
un argumentalléguantlapersistance,au coursde lapériodecoloniale,de
l'«ancien » cours en tant que limite, et ceci envertu d'une règleconcer-
nant l'avulsionqui seiraitune règle,nonpas du droitinternational,mais du
droit colonial espagnol. El Salvador a déclaré être d'accorda,vec le
Honduras, sur le fait que le Goascoran constituait la limite entre les

provincescolonialesconcernées«au coursdelapériodecoloniale»,mais
il nes'est pasengagésur lepoint de savoirsitelleétaitou non la situation
en 182 1.Ilacentrésanargumentation surl'effetjuridique deI'avulsionen
droit international, mais il a également affirméque le principe était
reconnu par la législation espagnole,((notammentpar la loi XXXI des
Partidas d'AlfonsoE;lSabio».
311. Aux fins de l'argumentation d'El Salvador, par conséquent, peu
importe le moment où a pu se produire le changement de cours de la
rivière,àcondition que ce fût aprèsquela rivièreeut été adoptéecomme
limiteprovinciale. ElSalvadorconcèdequ'iln'apas étépossibled'établir
lemomentoù leGoa:;corana cessédesuivresonanciencours ;cependant,
illaisseentendre qu'enfaitlechangements'estproduit au XVIIesièclecar
celapeut se

«déduire des documents coloniaux espagnols du XVIesiècledans
lesquels étaitcc~nsidéréceomme l'embouchure du Rio Goascoran
son embouchure:ancienne dans l'Esterode La Cutu, en face de l'île
de Zacate Grantie B.
Dans cesconditions, ceque ledroit international peut avoir a direau sujet

de la question du déplacement des coursd'eau qui constituent des fron-
tièresn'a plus d'inté~ê:lte problèmesepose principalement du point de
vue du droit colonial espagnol. En fait, la règlealléguéeest apparue en
droit romain comme règleapplicable aux biens fonciersdes particuliers,
etnon commerègle c~~ncernanltescoursd'eau entantque limitesjuridic-
tionnellesetadministratives.En outre, quelquesoitle statut de cetterègle
en droit international- questionqui, aubesoin,devraitêtretranchéepar
laChambre envertu (luprincipejura novitaria -, ilfaudrait prouverson
application éventuelle aux limites des provinces coloniales espagnoles.
312. Toutefois, la Chambre considère qu'il faut rejeter toute affirma-
tion d'El Salvador selon laquelle la frontière suitun ancien cours que la
rivièreaurait quittéa unmomentquelconque avant 1821.11s'agitlàd'une
prétention nouvelle et incompatible avec l'historique du différend.
L'affirmation préciseselon laquelle la frontière devrait suivre un cours
abandonnéparle Go;~scorhna étéfaite pour lapremièrefoisau coursdesposed a boundary reaching the sea at a different point (the Estero
El Coyol (the point marked D on sketch-map No. F-1 annexed)). As
regards earlier claims, Honduras has drawn attention to, inter alia, the
negotiations between the two States at Saco in 1880, where the two
delegates,

"after carefully considering the purpose of their mission, decided
that,according tothe opinionshared bytheinhabitants ofboth coun-
tries, the eastern part ofthe territory of ElSalvador isseparated from
the western part ofthe territory of Honduras bythe river Goascoran;
theyagreed to recognizethe said river asthe frontierbetween the two
Republics, from its mouth in the Gulf of Fonseca, Bay of La Union,
upstream in a north-easterly direction ...".
Honduras regards this, and similar later references, as an agreement on

the river Goascoranasboundary ;El Salvador's replyisthat such citations
do not prove anything as to which of the various branches of the Goas-
coran river forms the international frontier, since none of these citations
does more than refer to the river by its name, and there is no reference to
where it flows into the Gulf of Fonseca. If it is borne in mind that the
"purpose of the mission" of the delegates was to establish the boundary
line ofthe 1821 utipossidetisjuris (theinstructions giventotheHonduran
delegate are specific on the point), itisevidentthat they werenot aware of
any claim by ElSalvador thatthe 182 1boundary was not the 1821course
of the river, but an older course, preserved as provincial boundary by a
provision of colonial law.The reference in 1880tothe "river Goascoran"
couldbeinterpreted, though with difficulty, as meaning an 1821course of
the river which had been abandoned between 1821and 1880;to interpret
the words "River Goascoran" as meaning a Spanish colonial boundary
which in 1821followed a long-abandoned course ofthe river, isout ofthe
question. Similarconsiderations apply totheterms offurther negotiations
in 1884(see paragraph 317below).

313. The Chamber will therefore now consider the evidence made
available toitconcerning the course ofthe river Goascoran in 182 1.ElSal-
vador relied in its pleadings on certain titles to private lands, beginning
with a survey of a property known as the Hacienda Los Amates in 1695.
Honduras called very much in question the value of these titles; at the
hearings, the Agent of El Salvador indicated that El Salvador did not
"attach any particular relevance to these title-deeds", since they con-
cerned onlyprivate property rights. However,itregardedthem asrelevant
sincethey expressly statethat the lands surveyed werewithin thejurisdic-
tion of San Miguel; and El Salvador'scartographic representation of the
titles places the lands surveyed in the disputed area, adjacent to whatnégociationsd'Antigua en 1972,époque ouEl Salvador, en fait, aproposé
une frontière abouti;ssantàla mer enun point différent (1'EsteroEl Coyol
- point marquéDsur le croquis noF-1ci-inclus). En ce qui concerne les
affirmations antérieures, le Honduras a appelé l'attention, entre autres,
sur les négociations qui ont eu lieu entre les deux Etatsà Saco en 1880;
alors les deux délégiiés,

<<aprèsavoirexaminéattentivementl'objet deleur mission, décident
que,suivantl'opinion communedeshabitants desdeuxpays, lazone
orientale du territoire du Salvador estséparéede lazoneoccidentale
de celui du Hoilduras par la rivièreGoascoran; ils conviennent de
reconnaître ladite rivière comme étant la frontière entre les deux
Républiques, à partir de son embouchure, dans le golfe de Fonseca,
baie de laUnioil, en amont, en direction nord-est..))

Le Honduras considère cela,et d'autres mentions analogues ultérieures,
comme un accord reconnaissant le Goascoran comme frontière; la
réponse d'El Salvad~~est que les citations de ce genre ne prouvent rien
pour ce qui est de savoirquel est,parmi lesdifférentsbras du Goascoran,
celuiquiconstituelafrontièreinternationale,caraucun despassages cités
ne fait davantage qiie d'appeler la rivière par son nom, et il n'est fait
aucune mention del'endroit où ellesedéversedans legolfede Fonseca. Si
l'onsesouvientque 1'6objet de [la]mission » desdéléguésétad ite fixerla

lignefrontière de I'ui~ipossidetsris de 1821(lesinstructions données au
délégué hondurien sonttout à fait précisessur cepoint), ilapparaît a l'évi-
dence que ces délégi~é n'avaient connaissance d'aucune revendication
d'El Salvadorselonlaquelle la frontièrede 1821n'étaitpas le cours suivi
en 1821par la rivière, maisun coursplus ancien, conservécomme limite
provinciale parune disposition du droitcolonial. Lamentionfaite en 1880
de la ((rivièreGoasc:oran» pourrait être interprétée, quoique difficile-
ment, commefaisant allusion à un cours que la rivière suivait en 1821et
avait quittéentre 1821et 1880;interpréterles mots «rivière Goascoran »
commedésignant une limite coloniale espagnolequi, en 1821,suivaitun
cours de la rivièrebandonnédepuislongtempspar celle-ciseraithors de
question. Des considérations analogues sont applicables aux conditions
dans lesquelles ont eu lieu en 1884 d'autres négociations (voir para-
graphe3 17ci-après).
313. La Chambre 'cxamineradonc maintenant les élémentsde preuve

qui lui ont étsoumis au sujet du cours suivipar leGoascoran en 182 1.El
Salvador s'est appuyé dans ses pièces de procédure sur certains titres
concernant des propriétés privées, à commencer par un procès-verbal
d'arpentage, en 1695,d'un domaine connu sous le nom de Hacienda
Los Arnates. Le Honduras a fortement mis en question la valeur de ces
titres;au coursdesaudiences, l'agent d'ElSalvador aindiquéqu'El Salva-
dor n'attachait «aucun intérêtparticuliera cestitres de propriét»,car ils
concernaient seuleme,ntdesdroits de propriété privéea,joutant toutefois
qu'illesconsidérait ccmme pertinents,étantdonnéqu'ilyestditexpressé-
ment que les terres arpentées étaient situéesdans la juridiction deEl Salvadorclaims isthe old course ofthe river,reaching the sea at Estero
La Cutu. (Since the 1695 survey refers to the "river Goascoran", this
would imply that the avulsion relied on would have occurred after that
date.) Honduras howeverhas demonstrated in itsCounter-Memorial that
El Salvador's representation of the position and extent of the Hacienda
Los Amates on the map is,to saythe least,disputable. In any event, since
what isimportant isthe course ofthe river in 1821,moresignificance must
be attached to evidencenearer to that date.Hondurasfor its part has also
produced some ancient land titles, dating from 1671,1692and 1821 ;but
ElSalvador has challengedHonduras's interpretation ofthem, and itis,in
the Chamber's view,impossible to determine with any accuracythe posi-
tion of the lands included in these titles.

314. Honduras has furthermore produced two ancient maps.The first
isamap or chart (described as a "Carta Esférica")of the Gulf of Fonseca
prepared bythe captain and navigators ofthe brig or brigantine ElActivo,
who sailedin 1794,onthe instructions ofthe Viceroyof Mexico,to survey
the Gulf. The chart isnot dated,but according to Honduras itisestimated
that itwasprepared around 1796;itappearsto correspond with consider-
able accuracy to the topography as shown on modern maps. It shows the
"Estero Cutu" in the same position as modern maps; and it also shows a
river mouth, marked "ReGoascoran", atthe point wherethe river Goas-
coran today flowsintothe Gulf. Sincethe chart isone oftheGulf, presum-
ably for navigational purposes, no features inland are shown except the
"...bestknownvolcanoes and peaks ..."("...volcanesy cerrosmasconoci-
dos. ..'3 visibleto mariners ;accordingly,no course ofthe riverupstream
of itsmouth isindicated. Nevertheless,the position of the mouth is quite
inconsistent with the old course of the river alleged by El Salvador, or,

indeed, anycourse other than the present-dayone. Intwoplaces, the chart
indicates the old and new mouths of a river (e.g., "Barra vieja del Rio
Nacaume" and "Nuevo Rio de Nacaume"); since no ancient mouth is
shown fortheGoascoran, thissuggeststhat in 1796ithad for someconsid-
erable time flowed into the Gulf where indicated on the chart. Also pro-
duced by Honduras is a descriptive report of the expedition, describing
the Gulf,inwhichthere isamention ofConejo Point,the southernmost tip
of the area here in dispute, and the smallisland of Conejo which lies off
that point. Thetext continues :

'2cincomillasdelyslote NO sale el Riode Goascorande quatroy
medio cablesde ancho,y de largo veientey seis leguas,poco mas 6
menos. . ."

202San Miguel;et la représentation cartographique fourniepar El Salvador
destitresenquestionplace lesterresarpentéesdans lazoneen litige,joux-
tant ce qui, selon les prétentionsd'El Salvador, est l'ancien cours de la
rivière,aboutissant à la mer à l'Estero La Cutu. (Etant donné que le
procès-verbald'arpentagede 1695parle de la «rivière Goascorhn »,cela
impliquerait quelephénomène d'avulsion invoquéseseraitproduit après
cettedate.) Or, le Honduras a démontrédans son contre-mémoireque la
manière dont El Salvador représente l'emplacementet l'étenduede la
Hacienda Los Amates sur la carte est, pour dire le moins, contestable.
Quoi qu'ilensoit, étantdonnéque l'important estlecours de la rivièreen
1821,ilfaut accorder plus de poids aux éléments de preuve plus proches
de cette date. Le Honduras, pour sa part, a aussi présenté certains titres

fonciers anciens, datant de 1671, 1692 et 1821 ; mais El Salvador a
combattul'interprétationde cestitresfournie par le Honduras et,selonla
Chambre, il estimpossiblede détermineravecquelqueprécisionl'empla-
cementdesterres comprises dans cestitres.
314. En outre, le Honduras a produit deux cartes anciennes. La
premièreestune calte ou carte marine (qualifiéede «Carta Esférica»)du
golfedeFonseca,établiepar lecommandant etlesnavigateursdu brickou
brigantin EIActivo,quien 1794,surinstructions du vice-roidu Mexique,a
entrepris l'étude hydrographiquedu golfe.Lacartemarine n'estpasdatée
mais, selon le Honduras, elle a été établie, pense-t-onv,ers 1796; elle
paraît correspondre:de très prèsà la topographieindiquée sur les cartes
modernes. Elle pla,:e 1'«Estero Cutu » au mêmeendroit que les cartes
modernes, et elle :indique l'embouchure d'une rivière, marquée «Re
Goascoran)), à l'endroit où, de nos jours, la rivière Goascoran se jette
dans legolfe.Etant donnéque la carte marine estunecartedu golfe,sans
doute établieaux firisdela navigation, ellen'indiqueaucun repèresituéà
l'intérieur des terres,si ce n'estl...volcans et pics lesplus connu..))
(«..volcanesy cerrormasconocidos ..»),visiblespour lesmarins; enconsé-

quence, le cours de .larivièreenamont de son embouchure n'yestpas du
tout représenté. Néanmoins, l'emplacemend te l'embouchure est tout à
fait incompatible avecl'ancien coursde la rivièredont parle El Salvador,
età vraidire avectout autre coursquelecoursactuel. En deuxendroits,la
carte marine indique àla fois l'ancienneet la nouvelle embouchure d'un
coursd'eau(par exemple, «BarraviejadelRioNacaume »et«Nuevo Rio
de Nacaume »);étantdonnéqu'aucune embouchure ancienne n'estindi-
quéepourle Goascoran, ily a lieu de penser qu'en 1796celui-cisedéver-
sait depuis déjàfort longtemps àl'endroit du golfe qui est indiquésurla
carte marine. Le Honduras a également soumis un compte rendu de
l'expéditionoù legolfesetrouve décritet où sontmentionnéesla pointedu
Conejo,pointe laplus au sud delazoneici enlitige,etla petiteîledu même
nom, situéeau large:de cette pointe. Le texte se poursuit en ces termes:

«A cincomillasdelyslote NOsale el Riode Goascorande quatroy
medio cablesdt!ancho,y de largo veientey seis leguas,poco mas O
menos ..» [Translation]
"Five milesnorth-west of the islet the River Goascoran flows out,
four and a halfcables wide, and about 26leagues long. .."

This description also places the mouth of the river Goascoran at its
present-day position.
315. Honduras hasproduced a secondmap, of 1804,showingthe loca-
tion of the ecclesiastical parishes of the province of San Miguel in the
Archdiocese of Guatemala. The scale of this map is however insufficient
to make it possible to determine whether the course of the last section of
the river Goascoran is that asserted by El Salvador, or that asserted by

Honduras.
316. The Chamber considers that thereport ofthe 1794expedition and
the "Carta Esférica"leave little room fordoubt that the river Goascoran
in 1821was already flowing in its present-day course. So far asthe legal
value to be attributed tothe 1796map isconcerned, the Chamber empha-
sizesthat it isnot a map which purports to indicateany frontiers or politi-
cal divisions; it is a visual representation of what was recorded in the
contemporaryreport, namely that at a particular point on the coastline a
river flowed into thesea, and thatthat river was knownas the Goascoran.
While the Chamber in the FrontierDisputecase declared that

"maps can ... have no greater legal value than that of corroborative
evidence endorsing a conclusion at which a court has arrived by
other means unconnected withthe maps" (I.C.J.Reports 1986,p. 583,
para. 56),

this wasinthe context ofmaps presented "as evidenceofafrontier". In the
present case,where there is no apparent possibility of toponymic confu-
sion, and the fact to be proved isotherwise a concrete, geographical fact,
the Chamber sees no difficulty in basing a conclusion on the expedition
report combined with the map. On the other hand, for the reasons
explained by the FrontierDisputeChamber, it attaches only the value of
corroborative evidence to a number of maps of the 19thcentury, to which
Honduras in particular has drawn attention, showing the political limits
of the two States, including the present disputed sector of the land
boundary. The large majority ofthese, to the extent that they showaclear
line in thearea, do however reflectthe position that itisthe present course
of the Goascoran which constitutes the boundary.

317. Similar corroborative weight may be attached to the conduct of
the Parties in negotiations inthe 19thcentury.Reference has alreadybeen
made to the agreement of the delegates of the two States at the Saco [Traduction]
«A cinq millesde l'îlotau nord-ouestdébouche larivièrede Goas-
coran de quatre encablures et demie de largeur et d'une longueur de
26lieuesenviron .».

Cettedescription place elleaussil'embouchure de larivièreGoascoran là
où elle setrouve de nosjours.
315. Le Honduras a soumis une deuxième carte, datée de 1804,qui

indique l'emplacenient des paroisses de la province de San Miguel, dans
l'archevêché de Guatemala. Toutefois, l'échellede cette carte est insuffi-
sante pour que l'onpuissedire silecoursinférieurdu Goascoran estcelui
que défendEl Salvador ou celui qu'avance le Honduras.

316. La Chambrr considèrequ'au vu du compterendu de l'expédition
de 1794et de la «Carta Esférica»,on ne peut guèredouter qu'en 1821le
Goascoran coulait déjàlà où setrouvesoncoursactuel.Quant à lavaleur
juridique qu'il faut attribuerla cartede 1796,la Chambre souligne que
cettecarte n'apas p3ur objet de représenterdesfrontièresoudesdivisions
politiques: elle constitue une représentation visuelle de ce qui était
consignédans le compte rendu rédigéenmêmetemps, à savoirqu'en un
certain point de la côteun coursd'eau sejetait dans lamer et que cecours
d'eau étaitconnu souslenom de Goascoran. LaChambre constituéedans
l'affaire du Différenfrontalier a certesdéclaréque

«la valeur juridique des cartes reste limitéeà celle d'une preuve
concordante qui conforte une conclusion à laquelle le juge est
parvenu par d'autres moyens, indépendants des cartes)) (C.I.J.
Recueil1986,p. 583,par. 56),

mais cettedéclaration a été faità propos de la présentationde cartes en
tant que ((preuvescl'unefrontière».En l'occurrence, où apparemment il
n'yapas de confusiontoponymiquepossibleet où lefait à prouver est,par

ailleurs, un fait géographique concret, la Chambre ne voit aucune diffi-
cultéà fonder une conclusionsur lecompterendu d'expédition considéré
conjointement avec la carte. En revanche, pour les raisons qui ont été
exposéespar la Chambre constituéedans l'affaire du Différend frontalier,
elle n'attache qu'une valeur de preuve concordante à un certain nombre
de cartes du XIXe :siècl- sur lesquelles le Honduras en particulier a
appelél'attention --qui indiquent les limitespolitiques desdeux Etats, y
compris en ce qui concerne le secteuren litige de la frontièreterrestrequi
est actuellement examiné. Dans la grande majorité des cas,ces cartes, si
tant est qu'on y distingue une ligne suffisamment claire dans la zone
considérée, confimient effectivement l'opinion selon laquelle c'est le
cours actuel du Goascoran qui constitue la frontière.
317. On peut attribuer la mêmevaleur de confirmation au comporte-
ment des Parties lori;desnégociationsqui ont eu lieu auIXesiècle.L'on
a déjà parléde ce dont il avait étéconvenu entre les délégués des deuxnegotiations in 1880.Again in 1884,it was agreed right from the start
that

"...laparte OrientaldelterritoriodelSalvadorsedividedelaOcciden-
tal deldeHonduras,por elrioGoascoran y debetenersecomolimitede
ambas Republicas,desdesu desembocaduraen el Golfode Fonseca O
Bahiadela Union,aguasarriba,hastalaconfluencia delrioGuajiniquil
O Pescado ... "
[Translation]

"...the eastern part of the territory of El Salvador isseparated from
the western part ofthe territory of Honduras bytheGoascoran river,
and itshould beregarded asthe boundary betweenthe two Republics
from itsmouth in the Gulf of Fonseca or Bayof La Union upstream
as far as the confluence with the Guajiniquil or Pescado river. .."

Asobsewed above,the reference tothe "Goascoran river" might conceiv-
ably be interpreted to have meant the 1821course of the river; but in the
first place, the 1880record, quoted in paragraph 312above, refers to the
boundary followingthe river from its mouth "upstream inanorth-easterly
direction", Le.,the direction taken bythe presentcourse, notthe hypothet-
ical old course, of the river. Secondly, an interpretation of these texts as
referring to the old course of the river becomes untenable in the light of
the cartographic material of the period, which was presumably available
to the delegates, and pointed overwhelminglytothe river being then in its
present course, and forming the international boundary.

318. Some suggestion has been made by El Salvador that the river
Goascoran might have returned to its old course, had it not been pre-
vented from so doing by a wall or dike built by Honduras in 1916.The
Chamber does not consider that this allegation, even if it were proved,
would affect its decision. According to El Salvador's ownargument, in

1916the boundary stillfollowed the abandoned course ofthe river; sothat
an artificial obstacle to any change of course by the river, while it would
prevent the river from rejoining the political boundary, would have no
effect whatever on that boundary. Moreover Honduras states that it has
no record of any such construction in or around 1916,and that the wall
which exists in the position referred to was constructed in the 1970sto
prevent flooding of a nearby road.

319. In its pleadings, El Salvadorhas placed reliance on the effectivités
or "arguments of a human nature" of the same kind as it has invoked in
other sectors of the land boundary. However, at the hearings, the Agent
and counsel for El Salvadorstated that, since a large part of the disputed
area in this sector is uninhabited, it appeared that neither side could
adduce convincing arguments of a human nature. Sincethe Chamber has
found that the boundary follows the present course of the Goascoran, asEtatslorsdesnégociationstenues à Sacoen 1880.En 1884encore, ila été
convenu dèsledépartque

«...laparte Orientaldelterritoriodel Salvadorsedividedela Occiden-
tal delde Honduras,por elrio Goascorany debetenersecomolimitede
ambas Republicas,desde su desembocaduraenel Golfode Fonseca O
BahiadelaUni,5na ,guasarriba,hastalaconjluenciadelrioGuajiniquil
O Pescado..))
[Traduction]

«... la partie orientale du territoire du Salvador est séparéede la
partie occidentale du Honduraspar la rivièreGoascoran et elledoit
êtreconsidéréecommelalimitedesdeux Républiques àpartir deson
embouchuredans legolfede Fonsecaoubaie de LaUnion,enamont,
jusqu'à sa confluenceavecla rivièreGuajiniquil ou Pescado ..»

Comme on l'a fait observer plus haut, il est concevable que les mots
«rivièreGoascoran »puissent être interprétés commedésignaln etcours
suivipar la rivièreen1821,mais,premièrement,dans le procès-verbalde
1880,citéauparagraphe3 12ci-dessus,on litquelafrontièresuitlarivière,
à partir de son embouchure, «en amont, en direction du nord-est»,c'est-
à-direladirection prise par lecoursactuel,etnon l'ancien courshypothé-
tique.Deuxièmemei~ti,nterprétercestextes commevisant l'ancien cours

de la rivière devierit indéfendable à la lumière de la documentation
cartographique de l'époque,qui était sansdoute à la disposition des
déléguéest qui indiquait plus qu'absolument que la rivière coulait alors
là où elle coule aujourd'hui et qu'elle constituait la frontière internatio-
nale.
318. El Salvador a laisséentendre que le Goascoran serait peut-être
revenu à son ancien cours s'iln'en avait pas été empêchpé ar un mur de
retenue, ou une digiie, construit par le Honduras en 1916.La Chambre
ne considèrepas qu,:,mêmesi le bien-fondéde celleallégation était éta-
bli,celaaffecterait siidécision.Selonl'argumentd'ElSalvadorlui-même,
la frontière,en 1916,suivaitencorele coursabandonnédela rivière; ainsi,
l'existence d'un 0b:itacle artificiel qui interdirait tout changement du
cours de la rivière,tout en empêchant la rivièrde rejoindre la frontière
politique, n'auraitaucune sorte d'effet sur cette frontière. De plus, le

Honduras déclare qii'ilne possèdeaucune trace d'une constructionde ce
genreen 1916ouaux environsdecettedate,et quelemurqui existeencore
à l'emplacementsigiialéa étéconstruid tans lesannées soixante-dixpour
empêcherl'inondation d'une route avoisinante.
319. Dans sespiècesdeprocédure,ElSalvadors'appuiesurdeseffecti-
vitésou des «argum1:ntsd'ordre humain»de même nature que ceuxqu'il
invoque pour d'autressecteursde lafrontièreterrestre.Toutefois,lorsdes
audiences, l'agent et leconseild'El Salvadoront déclaréqueé, tantdonné
quepour une grande part lazone en litigedans cesecteur est inhabitée,il
apparaissait qu'auciine des deux Parties ne pouvait présenter d'argu-
ments d'ordre humain convaincants.Comme la Chambrea conclu que laclaimed by Honduras, there isno need to enquireintoany claimsof effec-
tivitésput fonvard by Honduras.

320. The line of the boundary alongthe course of the river Goascoran
has been indicated by Honduras on mapsattached to its pleadings; these
and the other maps available tothe Chamber do not suggestthat there is
anydoubtor ambiguity aboutthe major part ofthe course ofthe river. At
itsmouth in the Bay of La Union, however, the river divides into several
branches, divided from eachother by islands and islets ;these arenamed,
on a map produced by El Salvador, in order from north-west to south-
east, the Islas (or Islotes) Ramaditas; the Islas Aterradas; and the Islotes
de Ramazon. Honduras has indicated, on maps and in its submissions,
that its claimed boundary line passes to the north-west of these islands,
thus leaving them al1in Honduran territory. El Salvador, in view of its

contentionthattheboundary linedoes not followthepresent courseof the
Goascoran at all,hasnot expressed a viewon whetheralinefollowing that
course should pass north-west or south-east of the islands, or between
them. The area at stake isverysmall, and it does not appearthatthe islets
involved are inhabited or habitable. It appears to theChamber however
that itwould not complete itstask ofdelimiting the sixthsector ofthe land
boundary if it were toleave unsettled the question of the choiceof one of
the present mouths oftheGoascoran asthe situation of the boundary line.
Atthe sametime, ithas to note that the material on which to found a deci-
sion is scanty.

32 1. Past references to the river Goascoran as the boundary between
the States have been in such terms as those of the Cruz-Letona negotia-
tions in 1880, "from its mouth in the Gulf of Fonseca in the Bay of
La Union"; the exact line atthat mouth was presumably a matter of too
littleimportance to be specified. The first precise claiminthisrespect was

that of Honduras during the negotiations atAntigua, Guatemala, in 1972,
and was that the "place where the river Goascoran flows intothe Gulf of
Fonseca is to the north-east [Norestelof the Islas Ramaditas". Since the
river flows into the Gulf, around the islands, in a direction north-east to
south-west, it is probable that north-west (Noroeste)was meant. At al1
eventsin 1985,during the work oftheJoint FrontierCommission, Hondu-
rasclaimed thatthefrontier, havingfollowed the courseof theGoascoran,
should terminate "at the point with the CO-ordinates 13"24'26" N,
87"49'05" W,to the Westof the Islas Ramaditas, belongingtoHonduras".
Ata later meeting ofthe Commission, the course oftheboundary claimed
by Honduras was defined as following the course ofthe Goascoran to its
mouth in the Bayof La Union, "to the north-west of the Islas Ramaditas,
belonging to Honduras". This line has been asserted, with the same geo-
graphic CO-ordinatesfor its endpoint, in the Honduran submissions
throughout these proceedings. Havingbeen unable to accept the contrary
submissions of El Salvador asto the old course of the Goascoran, and infrontière suit le coursactuel du Goascoran, ainsi que l'affirme le Hondu-
ras, iln'estpasnécessairede sepencher sur lesrevendicationsfondées sur
les effectivitésqui ont pu être formuléespar le Honduras.
320. Sur des canes jointes à ses pièces de procédure, le Honduras a
indiquéla lignede 1,afrontièrecoïncidantavec lecours de larivièreGoas-
coran; au vu de ces cartes et des autrescartes dont dispose la Chambre, il
ne semblepas qu'il yait une incertitude ou une ambiguïtéquelconque en
ce qui concernela majeure partiedu cours de la rivière.Cependant, àson
embouchure, dans labaie de LaUnion, celle-cisediviseen plusieursbras,
séparésles uns des iiutrespar des îles et îlots; sur une carte présentée par
El Salvador, ces île:;ou îlots portent, du nord-ouest au sud-est, les noms
suivants :Islas(ou Iijlotes)Ramaditas, IslasAterradas et Islotes de Rama-

zon. Le Hondurasa indiqué,sur descartes et dans sesconclusions, que la
ligne frontière qu'il revendique passe au nord-ouest de ces îles, de sorte
qu'elles setrouveraienttoutes en territoire hondurien. El Salvador, étant
donnéson affirmation selonlaquellela ligne frontièrene suit pas du tout
lecoursactuel du G~~ascorann , 'apas émisd'opinion sur lepoint de savoir
siune lignesuivant c:ecoursdevraitpasser au nord-ouestou au sud-estdes
îles ou entre cesdeinières. La zone qui est en jeu est de dimensions très
réduites, etil nesemble pas que les îlots en question soient habités, voire
mêmehabitables. Toutefois, il apparaît à la Chambre qu'elle n'irait pas
jusqu'au bout de sa tâche de délimitationdu sixièmesecteur de la fron-
tière terrestre si elle laissaiten suspens la question du choix de l'une des
embouchures actuelles du Goascoran comme emplacement de la ligne
frontière. En mêmetemps, force est pour elle de constater que la docu-
mentation pouvant servirde base à une décisionest peu abondante.
321. Les référencesantérieures au Goascoran comme constituant la

frontière entre les13tatsintéressés ont été formulée esn des termes qui
s'inspirent de la tenninologie utiliséelors des négociations Cruz-Letona
de 1880, c'est-à-dire «à partir de son embouchure, dans le golfe de
Fonseca, baie de Li1Union » ;l'emplacement exact de la ligne frontière
dans cette embouckiure a sans doute été considéré comme une question
trop peu importantt: pour qu'il fût nécessairede le spécifier.La première
revendication préciseformulée à cet égard a étécelle avancéepar le
Honduras au cours des négociations d'Antigua (Guatemala) en 1972, à
savoir que ((l'endroit ou leGoascoran sedéversedans legolfe de Fonseca
estau nord-est [Nort?ste]desîles Ramaditas B.Commelarivière sedéverse
dans legolfe, autouxdesîles,dans unedirectionallant du nord-est ausud-
ouest, il estrobabl~:que l'on a voulu dire le nord-ouest (Noroeste).Quoi
qu'ilensoit,en 1985,lorsdestravaux de la commissionmixte dedélimita-
tion, le Hondurasa soutenu que la frontière, aprèsavoirsuivi le cours du
Goascoran, devait s'achever «au point de coordonnées 13"24'26" nord,
87"49'05" ouest, à l'ouest des îles ,Ramaditas, qui appartiennent au
Honduras». Lorsd'iineréunion ultérieurede lacommission, letracéde la
frontièrerevendiqui: par le Honduras était défini commesuivantle cours

du Goascoran jusqii'à son embouchure, dans la baie de La Union, «au
nord-ouest des îles Ramaditas, qui appartiennent au Honduras ». C'estthe absence of any reasoned contention of El Salvador in favour of a
line to the south-east of the Ramaditas, the Chamber considers that it
may uphold the Honduran submissions in the terms in which they were
presented.

322. The Chamber thereforeconcludesthat the course oftheboundary
in this final section of the land boundary is as follows. From the point
known as Los Amates (point A on Map No. VI 'annexed) the boundary
followsthe middle of the bed ofthe river Goascorantothe point where it
emerges inthe waters of the Bahia La Union, Gulf of Fonseca, passing to
the north-west of the Islas Ramaditas, the CO-ordinatesgiven by Hon-
duras for this endpoint (point B on Map No. VI annexed) being
13"24'26" N, 87"49'05" W. For the purposes of illustration, the line so
defined is indicated on Map No. VI annexed, which is composed of the

following sheets of the United States of America Defense Mapping
Agency 1:50,000maps :

Series E752 Sheet 2656II Edition 2-DMA
Series E753 Sheet 2656 III Edition 2-DMA.

LEGAL SITUATION OF THE ISLANDS

323. The Chamber now turns to the question of the legal situation of
the islands. The jurisdiction conferred upon it by the Special Agreement
as regards that dispute is defined in terms of Article 2, paragraph 2,
thereof, asbeing "to determine the legalsituation ofthe islands and mari-
time spaces" (inthe original Spanish :"Quedeterminela situacion juridica
insulary delosespaciosmaritirnos")T . he Parties arein agreement thatthe
islands referred to are those within the Gulf of Fonseca; but they do not
agree as to which are the islands whose legal situation the Chamber is
requested to determine. El Salvador in its final submissions asks the
Chamber to adjudge and declare that :

"The sovereignty over al1the islands within the Gulf of Fonseca,
and, in particular, over the islands of Meanguera and Meanguerita,
belongs to El Salvador, with the exception of the island of Zacate
Grande and the Farallones Islands."

' A copy ofthemapsannexed to theJudgment willbe found in a pocket at the end of
this fascicle oride the back cover of the volume of I.C.J. Reports 1992.[Note by the
Registry.]cette ligne, dont le point terminal a les mêmescoordonnées géographi-
ques, qui a été défenduepar le Honduras dans ses conclusions tout au
long de laprésenteiristance. La Chambre,n'ayant pu accepter lesconclu-
sionscontrairesd'El Salvador quant à l'ancien cours du Goascoran, et en
l'absencede toute prétentionmotivéed'El Salvadoren faveurd'une ligne

situéeau sud-est des Ramaditas, considère qu'elle peut faire droit aux
conclusions du Honduras dans les termesoù celles-ci ont été présentées.
322. En conséquence,la Chambre conclutque, dans cedernier secteur
de la frontière terrestre,le tracé de la frontièreest le suivant. A partir du
point connu sous le nom de LosArnates(point Asur la carte noVI'jointe
à l'arrêt,la frontière suit le milieu du lit de la rivière Goascoranjusqu'au
point où celle-ci débouchedans les eaux de la baie de La Union dans le
golfe de Fonseca, passe au nord-ouest des Islas Ramaditas, les coordon-
nées fournies par le Honduras pour ce point terminal (point B sur la
carte noVI jointe) étant 13"24'26" nord et 87"49'05" ouest. A des fins
d'illustration, la ligne frontière ainsi définie est représentéesur la

carte no VI jointe à l'arrêt, quiest composée des feuillets ci-après des
cartes au 1/50000 établiespar la Defense Mapping Agency des Etats-
Unis d'Amérique :
SérieE752 Feuillet 2656II Edition 2-DMA
SérieE753 Feuillet 2656III Edition 2-DMA.

LASITUATIONJURIDIQUEDES ILES

323. La Chambre va maintenant examiner le différend insulaire. La
compétence qui lui est conféréepar le compromis en ce qui concerne ce
différend est définit:au paragraphe 2 de l'article 2 dudit compromis
comme consistant à «déterminer la situation juridique des îles et des

espaces maritimes » (dans l'original espagnol: Quedetenninela situa-
cionjuridicainsularydelosespaciosmaritimos ))LesPartiessontd'accord
pour considérer que les îles viséessont celles situéesdans le golfe de
Fonseca, mais ellesne lesontpas sur lepoint de savoirquelles sont lesîles
dont il est demandé à la Chambre de déterminer la situation juridique.
Dans sesconclusion:;finales, El Salvador demande a la Chambre dedire
etjuger que :

«La souveraineté sur toutes les îles à l'intérieur du golfe de
Fonseca, et en particulier sur les îles de Meanguera et Meanguerita,
appartient à El Salvador,à l'exception de l'île de Zacate Grande et
des îlesFarallories.»

On trouvera unexeinplairedes cartesjointes à ltans une pochette placée
à la fin du présentfascicule ou du volume C.I.J.Recueil1992 selon le cas. [Note du
Greffe]Honduras, on the other hand, asks the Chamber to adjudge and declare :

"that only Meanguera and Meanguerita islands are in dispute
between the Parties and that the Republic of Honduras has sover-
eignty overthem".

The islands referred to by name in these submissions, Meanguera, Mean-
guerita, Zacate Grande and the Farallones, are far from being the only
islands in the Gulf, but for the present the Chamber sees no need to
enumerate the others.
324. The contention of Hondurasthat onlyMeanguera and Meanguer-
ita islands are in dispute between the Parties hasnot been presented by it
as a preliminary question,independent of the terms ofthe Special Agree-
ment, on the basis that the existence of a dispute might be a precondition
to the exercise of the Court'sjurisdiction. The contention of Honduras is
on the contrary "based from the outset on Article 2, paragraph 2, of the
1986SpecialAgreement, according to which the subject-matter ofthe dis-
pute is ...to 'determine the legal situation of the islands"'. The question
which the Chamber should first address is thus the interpretation of the
Special Agreement: did the Parties intend that the Chamber should
"determine the legal situation" of al1the islands of the Gulf, or only of

Meanguera and Meanguerita?
325. Considering first simply the words employed in the Special
Agreement,the useintheSpanish text ofthe adjective "insu1ar"appearsto
the Chamber to be less specific than the expression used in the agreed
English translation, "of the islands", which would normally be under-
stood, as was urged by counsel for El Salvador, as meaning "al1 the
islands". Howeverthe Chamber considersthat ifthe intentionhad been to
ask the Chamber to determine the legal situation of only certain of the
islands situated in the Gulf of Fonseca, some more precise expression
might have been expected. The Chamber notes that the wording of
Article 2, paragraph 2, of the Special Agreement had already been
employed in Article 18of theGeneral Treaty of Peace,defining the func-
tion of theJoint Frontier Commission.
326. In the view of the Chamber, the provision of the Special
Agreement that it determine "...la situacionjuridica insular.. " confers
upon the Chamber jurisdiction in respect of al1the islands of the Gulf.
In the exercise of that jurisdiction, however, a judicial determination is
only required in respect of such islands as are in dispute between the Par-
ties.Whileitistherefore not open toeither Party,bymeans ofa bald denial
that the other Party can have any claimto a particularisland, to exempt it
fromconsideration by the Chamber, the Chamber does not consider that
itis bound to exercise itsjurisdiction to investigate the legal situation of
every single island or islet in the Gulf. In practical terms, this excludes,
first,the Farallones, which are recognized byboth Parties asbelonging to

Nicaragua and therefore outside the dispute. None of the other islands
are claimed by Nicaragua; during the hearings on its application for Le Honduras, pour !;apart, demande à la Chambre de dire etjuger:

«queseulesles'ilesde Meanguera etMeanguerita sontencauseentre
les Parties et que la Républiquedu Honduras a souveraineté sur
elles».

Lesîles nommémeniv .iséesdans cesconclusions,Meanguera, Meangue-
rita, Zacate Grande et les Farallones, sont loin d'êtreles seules îles du
golfe,maispour lemomentlaChambrenejuge pasnécessaired'énumérer

lesautres.
324. L'affirmatioiidu Honduras selonlaquelleseules lesîlesde Mean-
guera etde Meanguerita sont en litigeentre lesParties n'apas étéprésen-
tée par ce pays cornme une question préliminaire, indépendante des
termes du compromis, selon laquelle l'existenced'un différend pourrait
êtreune condition préalable à l'exercicepar la Cour de sa compétence.
Cette affirmation dii Honduras, au contraire, est «basée d'embléesur
l'article 2, paragraphe 2, du compromis de 1986,selon lequel l'objet du
différendest ...de «déterminerla situation juridique des îles».La ques-
tion que la Chambre doit examinertout d'abord est donc l'interprétation
du compromis :l'intention des Partiesa-t-elleéque la Chambre «déter-
mine la situation jur idique de toutes les îles du golfe,ou seulement de
Meanguera et Meanguerita ?
325. Sil'on consiclèresimplement, dans un premier temps, les termes
employésdans le compromis, l'adjectif «insular» utilisédans le texte
espagnolsemble àlaChambre moinsprécisquel'expression,utiliséedans
la traduction anglaise approuvée parles Parties, «of the islands» («des

îles»), que l'on comprendrait normalement, ainsi que l'a soutenu le
conseil d'ElSalvadoi.,commesignifiant ((toutes les îles».Cependant, la
Chambre considère (quesi l'intention avait étéde lui demander de ne
déterminer la situation juridique que de certaines îles du golfe de
Fonseca, l'onaurait pu s'attendre qu'une expression,plusprécise,ait été
utilisée.La Chambre note que le libelléde l'article 2, paragraphe 2, du
compromisavait déjiété employé à l'article 18du traité généradle paix
définissant lemandai de la commissionmixtede délimitation.
326. De l'avisde larChambre, la disposition du compromisauxtermes
de laquelle elle doit déterminer «... la situacidnjundica insular..» lui
donne compétenceen cequiconcernetoutes lesîlesdu golfe.Dans I'exer-
cice de cette compétence, toutefois, une détermination judiciaire ne
s'imposequ'encequi concerne lesîlesqui fontl'objetd'un litigeentre les
Parties. Siune Partie ne peut donc pas soustraire telle ou telleàîl'exa-
men de la Chambre e:nniant purement et simplement que l'autre Partie
puisse avoir une revendication quelconque sur ladite île, la Chambre ne
s'estimepas pour autant tenue d'exercersa compétencepour s'enquérir
delasituationjuridique de chaque îleetîlotdu golfe.Surleplan pratique,
cela exclut, premièrement, les Farallones, dont les deux Parties recon-

naissent qu'ellesappartiennent au Nicaragua et qui sont donc en dehors
du différend. Le Nicaragua ne revendique aucune des autres îles; àpermission to intemene inthe proceedings, counsel for Nicaragua stated
that

"Nicaragua's sovereigntyover the Farallones being expressly recog-
nized by the Parties, Nicaragua has in principle no direct interest in
the determination of the legal situation of the other islands in the
Gulf' (I.C.J.Reports1990,p. 119,para. 65).
Secondly, notwithstanding the terms of the forma1 claim in the sub-
missions of El Salvador, the Chamber should not exercise itsjurisdiction
soasto makea findingin relation to any islands which arenot in dispute.
While it is true that "Whether there exists an international dispute is a

matter for objective determination" (Interpretation ofPeace Treaties,
I.C.J. Reports 1950,p. 74), the Chamber considers that prima facie the
existence of a dispute over an island can, in the present proceedings, be
deduced from the fact of its being the subject of specific and argued
claims. The Chamber is entitled to conclude that, where there is an
absence of such claims,there isno real disputebefore the Chamber, since
there isno "disagreement on a point of law or fact" or "a conflict of legal
views or of interests", to use the terms of the Judgment in the case of the
MavrommatisJerusalem Concession(sJudgment No. 5, P.C.I.J.,SeriesA,
No.5,p. 11).

327. The Parties have produced diplomatic correspondence exchanged
in 1985, prior to the conclusion of the Special Agreement. In a Note of
24January 1985,ElSalvadorasserted that al1the islands inthe Gulf were
in dispute and referred in particular to El Tigre; Honduras inits reply of
11March 1985rejected El Salvador's claim, stating that

"ElGobiernode la Republicade Honduras,lamentamuyprofunda-
mentequeenla Notade VuestraExcelenciadel24deenero,elGobierno
de la Republicade El Salvador,lejosde circunscribirse a la ancestral
controversia sobrelas islasde MEANGUERA YMEANGUERITA,la
haya extendido,sin justificacionalguna,a la isladel Tigre,bajosobe-

raniahondurefia y,de modomasgrave,porsuindeterminaciona , 'otras
islas:"
[Translation]
"The Government of the Republic of Honduras deeply regrets
that,in Your Excellency'sNote of24Januarythe Government ofthe
Republic of El Salvador, far from confining itselfto the age-old dis-
pute over the islands of Meanguera and Meanguerita, has extended

it, without anyjustification, to Tigre Island whichcomes under the
sovereigntyof Hondurasand, much more serious still,givenitsinde-
terminate nature, to 'other islands'."
In the present proceedingsbefore the Chamber, El Salvador has pressed
its claim to El Tigre with arguments in support; and Honduras hasl'audience sur la requêtedu Nicaragua àfin d'intervention, un conseil de
ce pays a déclaréque

«la souverainetéde cet Etat [le Nicaragua]sur les Farallones étant
expressémentreconnue par lesParties, cedernier n'apas enprincipe
d'intérêdtirectàla déterminationde lasituationjuridique des autres
îles du golfei1C.Z.JR.ecueil1990,p. 119,par. 65).

Deuxièmement,noi~obstantlestermes de la revendicationformellequise
trouve dans les coiiclusions d'El Salvador, la Chambre doit s'abstenir
d'exercer sa compétence d'une façon qui la conduirait à statuer au sujet
d'îles qui ne fontpas l'objet d'un différend.S'ilest vrai que ((l'existence
d'un différend intc:rnational demande a être établie objectivement))
(Interprétationdes traitésdepaix, C.I.J.Recueil1950,p. 74), la Chambre
considère que, prima facie,l'existence d'un différendà propos d'une île
peut, dansla présente intance, êtredéduitedu fait que celle-ciafaitl'objet
de revendications précises et argumentées.La Chambre est en droit de
conclure que,dèslors qu'iln'ya pas eu de revendications de cettenature,
ellen'estsaisied'aucun différendréel,puisqu'iln'yani((désaccordsurun
point de droit ou dt: fait »ni ((opposition de thèsesjuridiques ou d'inté-
rêts»,pour reprendre lestermes utiliséspar l'arrêtendu dans l'affairedes
ConcessionsMavrornmatis a Jérusalem(arrêtno 5, C.P.J.Z.série Ano5,
p. 11).

327. Les Parties ont produitune correspondance diplomatique échan-
gée en 1985, avant la conclusion du compromis. Dans une note du
24janvier 1985,ElS;tlvadorsoutenait que toutes lesîlesdu golfeétaienten
litige et se référait en particulierîled'El Tigre; le Honduras, dans sa
réponsedu 11mars 1985,a rejeté la prétentiond'El Salvador,déclarant
que :

«El Gobiemc dela Republicade Honduras,lamentamuyprofunda-
mentequeenla Notade VuestraExcelenciade124deenero,elGobierno
de la Republicade El Salvador, Iejosde circunscribirsa la ancestral
controversiasot~relas islasde MEANGUERAYMEANGUERZTA,la
haya extendido,sinjustijicacibn alguna, alaisladel Tigre,bajosobe-
raniahondureiicyz, demodomasgrave,porsuindeterminacibn,a"otras
islas"))

[Traduction]
«Le Gouvernement de la République du Honduras regrette
profondément que, dans votre note du 24janvier, le Gouvernement
de la République d'El Salvador, loin de se limiterà la controverse
ancestrale sur11:sîles de Meanguera et Meanguerita, l'ait étendue,
sans aucune justification, l'îled'El Tigre,qui relèvede la souverai-
netédu Honduras et,chose beaucoup plus graveencore, vu I'impré-
cision de cetteexpression,aux «autres îles.»

Dans la présente instance devant la Chambre, El Salvador a maintenu
avecinsistancesesprétentions sur ElTigreavecarguments à l'appui; et leadvanced counter-arguments,though with theobjectof showingthat there
is no dispute over El Tigre. Applying the criterion stated in the previous
paragraph, the Chamber considers that, either since 1985 or at least
since issue wasjoined in these proceedings, the islands in dispute are El
Tigre, Meanguera and Meanguerita.

328. It ishowever contended by Hondurasthat,in viewofthe useinthe
General Treaty of Peace of the same terms as appear in Article 2, para-
graph 2, of the Special Agreement, the jurisdiction of the Chamber must
be limited to the islands which wereindispute atthe timethat the General

Treaty of Peace wasconcluded;and that atthat time onlyMeanguera and
Meanguerita were in dispute, as the Salvadorian claim to El Tigre was
made only in 1985.If thetwo instruments referred expressly or by neces-
sary interpretation to "the legal situation of the islands in dispute",this
argument might besustainable. The Chamber however considers that the
jurisdiction or mandate conferred, on the Joint Frontier Commission by
the General Treaty of Peace, and on the Chamber by the Special Agree-
ment, extended in each case to al1the islands; the question whether a
givenisland isindispute isrelevant, not tothe question ofthe existence of
suchjurisdiction, but to that of its exercise.The Chamber therefore has to
determine, in the context of the proceedings currently before it, which
islands wereindispute on 24May 1986,the date ofthe Special Agreement,
regardless ofwhether or not the Joint Frontier Commission in 1980might
or might not have found itself confronted with a dispute in respect ofthe
same islands.

329. Honduras however also claims that there is no real dispute over
ElTigre,thatthat island has since 1854been recognized by ElSalvador as

belonging toHonduras, but that ElSalvador hasmade abelated claimto it
asapolitical or tactical move.In effect, Honduras's argument isthat there
cannot be any real dispute because El Salvador's claim to El Tigre is
wholly unfounded; but the existence ofa dispute does not depend on the
objectivevalidity ofthe claimsofthe Partiesto it.Honduras contends that
El Salvador's argument, which is primarily based on alleged events of
1833isuntenable; but forthe Chamber tofind, on the basisofthatconten-
tion, that there isnodispute would require theChamber firstto determine
that El Salvador's claim iswholly unfounded, and to do so can hardly be
viewed as anything but the determination of a dispute. The Chamber
thereforeconcludes that it should, in the exercise ofthe jurisdiction con-
ferred on it by the Special Agreement, determine whether Honduras or
El Salvadorhas jurisdiction over each of the islands of El Tigre, Mean-
guera and Meanguerita.

330. El Salvador'sclaimon the basis ofthe utipossidetisjurisis that itis
the successor oftheSpanishCrown inrespect of al1the islands ofthe Gulf.

Counsel for Honduras suggested that this claim is incompatible with the Hondurasa avancédescontre-arguments, bien qu'ilne l'ait faitquepour
montrer qu'iln'exiriteaucun différend sur I'îled'El Tigre.Appliquant le
critère exposédans le paragraphe précédent, laChambre considère que,
soit depuis 1985,sc~itau moins depuis que cette question a été soulevée
dans le cadre de la procédure en cours, les îles en litige sont El Tigre,
Meanguera et Meaiiguerita.
328. Néanmoins,le Honduras fait valoir que, sion tient comptedu fait
que les termes figurant à l'article 2, paragraphe 2, du compromis ont
égalementétéemployé dsans letraitégénéradlepaix, la compétencede la

Chambredoitêtrelimitéeaux îlesquiétaientenlitige à ladate àlaquelle le
traité générale paix a été concluet qu'à cettedate seules Meanguera et
Meanguerita étaienten litige,la revendicationsalvadorienne concernant
El Tigre n'ayant été formulée qu'en 1985. Siles deux instruments en
question se référalrntexpressément, ou devaient nécessairement être
interprétéscomme se référant à «la situation juridique des îles en
litige)), cet argumeilt pourrait être défendable.La Chambre considère
toutefois que la conlpétenceou le mandat confiéàla commission mixte
de délimitationpar le traité générale paix età la Chambre par le com-
promis s'étend, daris l'un et l'autre caà,toutes les îles; la question de
savoir si une îledé1:erminée est en litige est pertinente du point de vue
non pas de l'existericede cette compétence mais plutôt de son exercice.
La Chambre doit donc déterminer, dans le cadre de l'instance en cours,
quelles étaient les îles en litige leai 1986,date du compromis, sans

égard àla question de savoir si, en 1980,la commission mixte de délimi-
tation apu ounon se:trouverconfrontée àundifférendau sujetdes mêmes
îles.
329. Néanmoins,le Honduras soutientaussi qu'il n'existepas de diffé-
rend réelconcernant El Tigre, qu'El Salvadorreconnaît depuis 1854que
cette île appartient au Honduras et que si El Salvador a finalement
formuléune revendication surI'île,c'estdans unbutpolitique outactique.
En fait,l'argument (lu Honduras est qu'ilne peut pas exister de différend
réelparce que la revendication d'El Salvador sur El Tigre est totalement
dépourvuede fondement; mais l'existenced'un différendne dépendpas
de la validitéobjectivedes prétentions des Parties. Le Honduras affirme
que I'argumentatio~id'El Salvador qui repose essentiellement sur des
événementsquise seraient produits en 1833n'est pas défendable, mais,

pour conclure sur la base de cette affirmation qu'il n'existe pasde diffé-
rend, la Chambre devrait d'abord déterminer que la revendication
d'El Salvador est tatalement dépourvue de fondement, et l'on pourrait
difficilement voirdans cette opération autre chose que la détermination
d'un différend. La Chambre conclut par conséquent qu'elle doit, dans
l'exercicede lacompétenceque lui aconférée lecompromis,déterminersi
chacune desîles d'ElTigre, de Meanguera et de Meanguerita relèvede la
souverainetédu Hoiiduras ou de celle d'El Salvador.
330. L'argument avancépar El Salvador sur la base de I'utipossidetis
juris est qu'il estle successeur de la Couronne espagnole pour toutes les
îles du golfe. Lecoriseil du Honduras a déclaréque cette prétention estreference in the current (1983)Constitution of El Salvador to the 1917
Judgement of the Central American Court of Justice. This Judgement
quoted a report of a commission of the Lawyers Society of Honduras
describing the geography of the Gulf of Fonseca, the relevant part of
which reads as follows :
"Susensenadas O bahias son las de Cosigüina, San Lorenzoy
la Union,y susprincipalesislas,El Tigre,Zacate Grande, Güegüensi,
Exposicion,islotesde Sirena, Verde,Violin,Garrobo, Coyote, Vaca,
Pajaros y Almejas,pertenecientes a Honduras. MeangueraC ,oncha-
guita,Meanguerita,PuntaZacate,MartinPérezy otros islotes,perte-
necena ElSalvador.Farrallonescorresponda eNicaragua. .."

[Translation]
"Its coves or bays are those of Cosigüina, San Lorenzo and La
Union, and its principal islands are Tigre, Zacate Grande, Gue-
guensi,Exposicion,the isletsof Sirena,Verde,Violin,Garrobo, Coy-
ote,Vaca,Pajaros and Almejas,belonging to Honduras; Meanguera,
Conchaguita, Meanguerita, Punta Zacate, Martin Pérez,and other
islets belonging to El Salvador, and the Farallones, belonging to
Nicaragua.. ."(AmericanJournalof InternationalLaw1 , 917,p. 702.)

Counsel for Honduras drew attentionto thefactthat the 1917Judgement,
a decision often supported and praised by El Salvador, was considered so
important that it isreferred to in Article 84 of the 1983Constitution, in
these terms :"Theterritory ofthe Republic ...comprises :the island terri-
tory, consisting of the islands, islets and reefs listed in the decision of the
Central American Court of Justice handed down on 9 March 1917."The
Agent of ElSalvadorhoweverpointed out that Article 84ofthat Constitu-
tion continues "... and additionally those islands which belong to it in
accordance with the provisions of international law", and thus that itwas
not true that the Constitution only regarded as belonging to El Salvador
the islands listed in the917Judgement.

331. The next question to be determined by the Chamber isthat of the
law applicableto the island dispute, a matter on which there is no agree-
ment between the Parties. It willbe recalled that Article 5 of the Special
Agreement provides thatthe Chamber isto "take into account the rules of
international law applicable between the Parties, including, where perti-
nent,theprovisions oftheGeneral Treaty of Peace", andthat Article 26of
that Treaty provides that :
"For the delimitation of the frontier line in areas subject to con-
troversy,the Joint Frontier Commissionshalltake as a basisthe doc-
uments which were issued by the Spanish Crown or by any otherincompatible avec la référence que fait l'actuelle (1983) constitution
d'El Salvador àla sentence rendue en 1917par la Cour dejustice centra-

méricaine. Cet arrêtcitait un rapport d'une commission de la sociétédes
juristes du Honduras,décrivantlagéographiedu golfede Fonseca, dont la
partie pertinente est ainsilibellée
«Sus ensenatlas O bahias son las de Cosigüina, San Lorenzoy
la Unibn,y susprincipalesislas,El Tigre,Zacate Grande, Güegüensi,
Exposicion, islo,resde Sirena, Verde,Vïolin,Garrobo,Coyote, Vaca,
Pajaros y Almejas,pertenecientes a Honduras. MeangueraC , oncha-

guita,Meanguei-ita,PuntaZacate, MartinPérezy otrosislotes,perte-
necena ElSalvador.Farrallonescorresponda e Nicaragua ..))
[Traduction]
«Ses anses et baies sont celles de Cosigüina, San Lorenzo et
La Union, et ses îles principales sont Tigre, Zacate Grande,
Gueguensi, Exposicion, les îlots de Sirena, Verde, Violin, Garrobo,

Coyote, Vaca, Pijaros et Almejas, appartenant au Honduras; Mean-
guera, Conchag.uita, Meanguerita, Punta Zacate, Martin Pérez, et
autres îlots appartenantà El Salvador,et les Farallones appartenant
au Nicaragua.)) (American Journal of Intemational Law, 1917,
p. 702.)[Traduci'iondu Greffe.]
Le conseil du Hondurasaappelé l'attention sur le fait que l'arrêtde 1917,
décision souvent approuvée et louée par El Salvador, était considéré

comme si important qu'ila étémentionné à l'article 84de la constitution
de 1983 dans les termes suivants: «Le territoire de la République ...
comprend ..: le territoire insulaire composé des îles, îlots et récifs
qu'énumère la décision renduepar la Cour dejustice centraméricaine le
9 mars 1917. » L'agent d'El Salvador a toutefois fait observer que l'ar-
ticle84 de cetteconstitutioncontinue ainsi :«et en outrede celles[lesîles]
quiluiappartiennent conformémentaux règlesdudroit international », et
qu'iln'estdonc pas vrai que la constitutionne considèrecomme apparte-
nant à El Salvador que lesîles énuméréesdans l'arrêtde 1917.

33 1. Laquestion que laChambre doitensuitetrancher estcelledu droit
applicable au différ,rndinsulaire, point sur lequel les Parties sont en
désaccord. On se souviendra que l'article 5 du compromisprévoit que la

Chambre doit tenir compte «des normes de droit international appli-
cables entre les Parties,y compris s'ily a lieu des dispositions du traité
généralde paix »,et que l'article 26de cetraité disposeque :

((S'agissantde la délimitationde la lignefrontière dans les zones
contestées, la Commission fondera ses travaux sur les documents
établispar laCouronne d'Espagne outoute autre autoritéespagnole, Spanish authority, whethersecular or ecclesiastical,during the colo-
nial period, and which indicate the jurisdictions or limits of territo-
ries or settlements. It shall alsotakeinto account other evidence and
arguments of a legal, historical, human or any other kind, brought
before it by the Parties and admitted under international law."

332. It is the contention of Honduras that the law applicable to the
island dispute by virtue of these provisions issolelythe utipossidetisjuris
of 1821.El Salvador on the other hand initially (in its Memorial) relied
heavilyonthe exerciseor display ofsovereigntyoverthe islands, contend-
ing that the island dispute was, in its view, a dispute as to attribution of
territory ratherthan a dispute over the delimitation of a frontier. Subse-
quently, however, it maintained that the dispute over the islands can be
viewedintwo possible ways :whileit isableto relyon effectivepossession
ofthe islands asthe basis of itssovereigntythereof onthe groundthat this
isacase where sovereigntyhas to be attributed, it isequallyable to relyon
historical forma1title-deeds as unquestionable proof of its sovereignty of
the islands in accordance with the principle of the utipossidetis jurisof

1821.Inthe view of ElSalvador, its rights overthe islands are not merely
confirmed but fortified by the combined effect of the application of the
two criteria. While questioning whether Article 26of the General Treaty
of Peace is applicable to the islands at all, El Salvador also points to the
final sentence of Article 26, which in its view was directed, even in the
context of landboundaries,to balancing the application of Spanish colo-
nial titles with "more modem concepts"; itconcludesthat the Chamber is
bound toapplythemodern lawofthe acquisition ofterritory, and to look
atthe effectiveexerciseand display of Statesovereigntyoverthe islands as
well as historical titles.

333. The Chamber has no doubtthat the starting-point forthe determi-
nation of sovereignty over the islands must be the utipossidetis juris of
1821.Theislands oftheGulf ofFonseca werediscovered in 1522bySpain,
and remained under the sovereignty of the Spanish Crown for three cen-
turies. When the Central American Statesbecame independent in 1821,

none of the islands were terranullius;sovereignty over the islands could
not therefore be acquired by occupation of territory. The matter was one
of the succession of the newly-independent States to al1former Spanish
islands inthe Gulf.The Chamber willtherefore consider whether itispos-
sible to establish theappurtenance in 1821of each disputed island to one
or the other of the various administrative units of the Spanish colonial
structure in Central America. For this purpose, it may have regard not
onlyto legislativeand administrative texts ofthe colonial period, but also
to "colonial effectivitésasdefined bythe Chamber inthe FrontierDispute
case (seeparagraph 45above). In the case of the islands,there are no land
titles of the kind which the Chamber has taken into account in order to
reconstmct the limits of the utipossidetis jurison the mainland; and the
legislative and administrative texts are confused and conflicting. The séculaireou ecclésiastique,durant l'époque coloniale,qui indiquent
les ressorts ou les limites de territoires ou de localités.sera égale-
ment tenu conipte des autres preuves, thèses et argumentations
d'ordre juridique, historique ou humain et de tout autre élément
présentéspar les Parties et admissiblesen droit international. »

332. Le Honduras soutient qu'en vertu de ces dispositions le droit
applicable au différend insulaire est uniquement l'uti possidetisjuris de
1821.El Salvador, erirevanche, asurtout fait fonddans un premiertemps
(dans son mémoire)surl'exerciceou la manifestationd'une souveraineté
sur les îles, affirmant que le différend insulaire étaitson avis un conflit

d'attribution territoi-iale et non un conflit de délimitation de frontière.
Néanmoins,El Salvi5dora ultérieurement déclaréque le litige sur les îles
pouvait être considéréde deux points de vue: El Salvador pouvait
s'appuyer sur la pos!;essioneffectivedes îles pour fonder sa souveraineté
surcelles-ci,dans lamesure où ils'agissaitd'un casd'attribution desouve-
raineté, mais pouvait aussi s'appuyer sur des titres fonciers officiels
anciens, preuve indubitable de sa souveraineté sur les îles en question
conformémentau principe de I'utipossidetisjurisde 1821.Selon El Salva-
dor, ses droits sur les îles sont non seulement confirmés mais aussi
renforcéspar les effets conjugués de l'application de ces deux critères.
Toutencontestant qiiel'article26du traitégénéradlepaixsoit de quelque
façon applicable aux îles, El Salvador appelle aussi l'attention sur la
dernière phrase de cet article 26, qui selon lui visait, même s'agissantde
frontières terrestres,à contre-balancer l'application de titres coloniaux
espagnols par l'utilisation de concepts plus modernes; il conclut que la

Chambre esttenue d'appliquer le droit moderne de l'acquisition de terri-
toire etde considérer,autantque lestitreshistoriques, l'exercice effectifet
manifeste de la souv,rrainetéétatiquesur les îles.
333. La Chambre ne doute pas que le point de départde la détermina-
tion de lasouveraint:tésur les îles doiveêtre l'utipossidetisjuris de 1821.
Lesîles du golfe de Fonseca ont étédécouvertespar l'Espagne en 1522et
sontdemeurées pendant trois sièclessouslasouverainetéde la Couronne
espagnole. Lorsqu'e n 1821 les Etats d'Amérique centrale sont devenus
indépendants, aucurie des îles n'étaitun territoire sans maître; la souve-
rainetésur ces îlesni: pouvait donc être acquisepar occupation deterri-
toire. La question était celle de la succession des Etats nouvellement
indépendants concernant toutes les anciennes îles espagnoles dans le
golfe. La Chambre s'attachera par conséquent àdéterminers'ilest pos-
sibled'établir si,en1821,chaque îleen litigerelevait de l'une oude l'autre
des différentes divisions administratives de l'appareil colonial espagnol

en Amérique centrali:.Acettefin, ellepourra tenir comptenon seulement
des textes législatifset administratifs de la période coloniale, mais aussi
des ((effectivitéscolimiales», telles que la Chambre les a définiesdans
l'affairedu DSfférenfdrontalier(voir paragraphe 45ci-dessus).Dans lecas
des îles,iln'existeaucuntitrefoncier de lanature de ceuxque la Chambre
a pris en considération pour reconstruire leslimites de I'utipossidetisjurisattribution of individual islands to theterritorial administrative divisions
of the Spanish colonial system, forthe purposes of their allocation to the
one orthe other newly-independent State, may wellhavebeen a matter of
some doubt and difficulty,judging by the evidence and information sub-
mitted. It should be recalled that when the principle of the uti possi-
detisjuris is involved, the jus referred to is not international law but the
constitutional oradministrative lawofthepre-independence sovereign,in
this case Spanish colonial law; and it is perfectly possible that that law
itself gave no clear and definite answer to the appurtenance of marginal
areas, or sparsely populated areas of minimal economic significance. For
this reason, it is particularly appropriateto examine the conduct of the

new States in relation to the islands during the period immediately after
independence. Claims then made, and the reaction - or lack of reac-
tion - to them maythrow light on the contemporary appreciation ofwhat
the situation in 1821had been, or should be taken to have been. In this
light,itwillfirst be appropriateto statebriefly the conflicting claimsofthe
Parties.

334. El Salvador claims al1 the islands of the Gulf (except Zacate
Grande), byhistoric title fromtheSpanishCrown, on the basis that during
the colonial period al1the islands were "within the jurisdiction of the
township of San Miguel in the Colonial province of San Salvador, which

was in turn within thejurisdiction of the 'Real Audiencia' ofGuatemala".
Thegrounds advanced for this claim on the basis of historical title are as
follows :
(i) a Real Cédulaof 1563,confirmed by a Real Cédulaof 1564,estab-
lished that the boundaries of the Gobernacion of Guatemala (which
included what is now El Salvador) were "from the Bay of Fonseca

inclusive" and "as far asthe province of Honduras exclusive" ;

(ii) until1672 what isnow the Coastof Honduras on the Gulf of Fonseca,
namely Choluteca and Nacaome, formed part ofthe Gobernacion of
Guatemala, and were under the administrative jurisdiction of
San Salvador and the ecclesiastical jurisdiction of Guatemala. Such
ecclesiastical jurisdiction over Choluteca, originally appertaining to
the Bishopric of Guatemala, was transferred to the Bishopric of
Comayagua and Honduras by a RealCédulaof 1672;but this didnot
of itself affect administrative jurisdiction. Furthermore Nacaome,
which is "the crucial commanding part of the coastline" on theGulf,
remained under the Bishopricof Guatemala;
(iii) inany event,Choluteca and Nacaome neverhadjurisdiction over the
islands ofthe Gulf, which wasexercised by

- the Convent of Nuestra Sefiorade Las Nievesin Arnapala, ElSal-
vador, asregards ecclesiasticaljurisdiction ;sur le continent, et les textes législatifs etadministratifs sont confus et
contradictoires. Lerattachement des diverses îles aux divisionsadminis-
trativesterritoriales du systèmecolonial espagnol,aux fins de leur attri-
bution à l'un ou l'autre des Etats nouvellementindépendants, a pu susci-
ter desdoutesetdesdifficultés siI'onenjuge par leséléments depreuve et
informationscommuniqués. Ilya lieuderappelerque,lorsque leprincipe
de I'utipossidetise jnueu~,sjusen question n'estpas ledroitinterna-

tional mais le droit constitutionnel ou administratif du souverain avant
l'indépendance, en l'occurrence le droit colonial espagnol, et il se peut
parfaitement que ce droit lui-mêmen'apportait aucune réponse claireet
catégorique à la qui:stion de savoir de quelle entité relevaient des zones
marginales ou des zones peu peupléesn'ayant qu'uneimportance écono-
mique minime. Pour cette raison, il est particulièrement approprié
d'examiner le comportement des nouveaux Etats à l'égarddes îles pen-
dant la période qui a immédiatement suivi l'indépendance. Les reven-
dications formulées alors, et la réaction- ou l'absence de réaction -
qu'ellesont suscitéepourront eneffetfaire lalumièresur l'idéeque I'onse
faisaitalors de ce qu'étaitou avait dû êtrela situation en1821.Cela étant,
il conviendra d'abord d'exposer brièvement les affirmations opposées
des Parties.

334. El Salvador revendique toutes les îles du golfe (sauf Zacate
Grande), en vertu d'un titre historique de la Couronne espagnole, au
motif quedurant lapériode colonialetoutes lesîlesrelevaient «de lajuri-
diction de la municipalité de San Miguel dans la province coloniale de
SanSalvador,qui relevaitelle-mêmedelajuridiction de la «Real Audien-
cia»de Guatemala H.Lesargumentsavancés àl'appui de cetteprétention
sur la base du titre historique sont lessuiva:ts

i) une Real Cédul~ die 1563,confirmée par une Real Cédulade 1564,a
établique leslimites de la Gobernacion de Guatemala (qui compre-
nait ce qui est maintenant El Salvador) s'étendaient de «la baie de
Fonseca, y compris celle-ci», «jusqu'à la province du Honduras, à
l'exclusiondecelle-ci»;
ii) jusqu'en 1672,ce qui est maintenant la côte du Hondurassur le golfe
de Fonseca, à ;savoir Choluteca et Nacaome, faisait partie de la
Gobernacion de Guatemala et relevait de la juridiction civile de
San Salvador et de lajuridiction ecclésiastique de Guatemala. Cette
juridictionecc1i:siastiquesur Choluteca, appartenant à l'origine à
I'évêchd ée Guatemala, a été transféré àeI'évêchd ée Comayagua et
du Honduras par une Real Cédula de 1672,mais ce transfert n'a pas

automatiquemeilt affectélajuridiction civile.De plus, Nacaome, «la
partie dominante la plus importantedu littoral »du golfe, est demeu-
réesousl'autorilédeI'évêchdé eGuatemala;
iii) en tout étatdeiause,Choluteca et Nacaome n'ont jamais eujuridic-
tion surlesîlesdu golfe,cettejuridiction étantexercéepar
- le couvent dt: Nuestra Sefiorade Las Nieves àAmapala, El Salva-

dor,pour la juridictionecclésiastique; - the Alcaldia Mayor of San Miguel, province of Guatemala, as
regards civiljurisdiction ;
(iv) after the transfer of ecclesiastical jurisdiction over Choluteca, civil
jurisdiction over Choluteca alsobecametransferred to Comayagua.

335. Honduras asserts that prior to 1821the islands formed part of the
Bishopric and province of Honduras; the two islands of Meanguera and
Meanguerita had been attributed to that province bydecision ofthe Span-
ish Crown :in this connection, Honduras draws attention to the provision
in Article 26 of the 1980General Treaty of Peace that the Joint Frontier
Commission (and hence the Chamber) was to take as basis "the docu-
ments which were issued by the SpanishCrown or by any other Spanish
authority, whether secularor ecclesiastical,during the colonial period"
(emphasis added). Honduras bases itsclaimonthe contentionthat itsown

national territory was, from independence,that of the Bishopric of Hon-
duras and the Spanish province of Honduras;that that territory extended
fromthe Atlantic tothe Pacific; andthat itincluded the islands adjacent to
its Pacific coasts. It asserts furtherthat ecclesiasticaljurisdiction over the
islands appertained to the parish of Choluteca and the Guardania of
Nacaome, which were assigned bythe Spanish Crown to the Bishopricof
Comayagua;that acts of jurisdiction over Meanguera and Meanguerita
were performed by the Spanish authorities of Honduras between 1590
and 1685; and that neither the province of San Salvador nor the 1842
Bishopric of San Salvador included Meanguera and Meanguerita. Hon-
duras also relies on acts of the Alcaldia Mayor de Minas de Tegucigalpa,
an administrative unit already discussed in connection with the sixth sec-
tor of the land boundary (paragraph 307above).

336. Honduras has presented an array of incidents and events by way
of colonial effectivités.Some of these have in fact been invoked by both

Parties tosupport their cases :for example, the Lorenzo de Irala incident
and the JuecesReformadoresde Milpasincident to be examined in para-
graph 340 below, are interpreted by the two Parties in different ways to
support their respective claims. Honduras presents its claims of colonial
effectivitésunder the two headings of civiljurisdiction and ecclesiastical
jurisdiction. The incidents concerning exercise of the civil jurisdiction
include the following. As a result of invasions of the islands by pirates in
1684,evacuation of the Indians from the island of Santa Maria Magda-
lena, called La Meanguera, and their resettlement on the mainland were
carried out by the AlcaldiaMayordeMinasde Tegucigalpa,and not bythe
authorities of San Miguel, under the orders of the "Superior Govern-
ment" to which the Indians had applied; the same authority gave instruc-
tions for the islands to be laid waste, so as to prevent their use by the
pirates. The conclusion Honduras draws from these incidents is that the
island of Meanguera belonged to thejurisdiction ofthe AlcaldiaMayorde
Minas de Tegucigalpa. Also related to intrusions of this kind were the
events of April 1819,triggered by the presence of "insurgent ships" in the - I'Alcaldia Mayor de San Miguel, province de Guatemala, pour la
juridiction civile;

iv) aprèslajuridiction ecclésiastique,lajuridiction civilesur Choluteca a
aussiététransfhée à Comayagua.
335. Le Honduras affirme qu'avant 1821les îles faisaient partie de
l'évêché d ete laprc~vincedu Honduras; les deux îles de Meanguera et
Meanguerita avaient été attribuées à cette province par décisionde la
: àcet égard,le Honduras appelle l'attention sur la
Couronne d'Espagne
disposition de l'article 26du traité générle paix de 1980,auxtermes de
laquellelacommission mixte de délimitation(et donc la Chambre)devait
fonder sestravaux siir«les documentsétablispar la Couronne d'Espagne
outoute autreautorité espagnole, séculièrouecclésiastiqued,urant I'épo-
que coloniale » (les italiques sont de la Chambre). Le Honduras arguëà
l'appui de saprétentionque sonterritoirenational était,depuis l'indépen-
dance, celui de I'évl5chédu Honduras et de la province espagnole du
Honduras; que ce trrritoire s'étendaitde l'Atlantique au Pacifique; et
qu'il comprenait lesilesadjacentesà sescôtes sur le Pacifique. Il affirme
en outre que les îles relevaient de la juridiction ecclésiastique de la
paroisse de Choluteca et de la Guardania de Nacaome, lesquellesfurent
assignéespar la Couronne espagnole à l'évêchd ée Comayagua; qu'entre
1590et 1685les auto.ritésespagnoles du Honduras ont accomplidesactes

de juridiction à l'égardde Meanguera et Meanguerita; et que ni la
province de San Salvador ni l'évêchd ée San Salvador établi en 1842ne
comprenaient Meanguera et Meanguerita. Le Honduras se fonde égale-
ment sur des actes de 1'AlcaldiaMayor de Minas de Tegucigalpa,unité
administrative dont il déjàétéparlé dans le cadre du sixièmesecteur de
la frontièreterrestre (paragraphe 307ci-dessus).
336. Le Hondura.5 a invoqué toute une série d'incidents et d'événe-
ments qu'il présente comme des effectivitéscoloniales. Certains de ces
incidents et événements onten fait étéinvoquépsar lesdeux Partiespour
étayerleur argumentation :par exemple,l'incident de Lorenzo de Irala et
celui des Jueces Rejwmadores de Milpas,dont il sera question au para-
graphe 340 ci-après,sont interprétéspar les deux Parties de façon diffé-
rente pour appuyer leurs prétentions respectives. Le Honduras présente
les effectivitéscoloniales qu'il invoque sous deux rubriquesjuridiction

civileetjuridiction ecclésiastique. Lesincidentsconcernant l'exercicede
lajuridiction civilesont notammentlessuivants.A lasuited'invasionsdes
îles par des pirates en 1684,les Indiens furent évacuésde l'île de Santa
Maria Magdalena,appelée La Meanguera, etinstalléssur lecontinent par
les bons soins de l'lllcaldia Mayor de Minas de Tegucigalpaet non des
autoritésde San Miguel, sur les ordres du«gouvernement supérieur», à
qui les Indiens avaient adressé une requête; la mêmeautorité donna
l'ordre demettreles îlessacde sorte qu'elles nepuissentpasêtreutilisées
par lespirates. Laoriclusion que leHonduras tire de cesincidents estque
l'îlede Meanguera devait de lajuridiction de l'dlcaldia Mayor deMinas
de Tegucigalpa.C'est égalementdans le contexte d'intrusions de ce typeBayof Fonseca. Onthisoccasionboth San Migueland Tegucigalpa acted
to expel the intruders from their coasts.

337. Honduras also relies on the evidence of action undertaken by the
Real de Minas de Tegucigalpaagainst Francisco Felis, accused of the
abduction of Juana Rodriguez, and his capture on the island of Mean-
guera, 20December 1678.The collection oftaxeshas alsobeen invoked by
Hondurasas evidence ofcolonial effectivitésf:or example arecord in 1682

of villages of Choluteca paying taxes refers to the island of "La Mian-
gola". Other instances of"colonial effectivité"roduced by Hondurasare
submitted to show the exercise of autonomous jurisdiction in the
17thcentury by the AlcaldiaMayor de Tegucigalpa,not over the islands
themselvesbut overthe town of Choluteca and thesouthern areas border-
ing on the Gulf of Fonseca, a point disputed by El Salvador. These are,
inter alia: (1) Proceedings undertaken by the Alcaldia Mayor of
Tegucigalpa against Enrique Gomez and AndrésYsleno, for smuggling
English goods, October 1675; (2) Proceedings taken in the village of
Goascoran by the Alcaldia against Juan de Llano y Valdézfor having
engaged in indigo dying with the Indians, September 1677;(3) Proceed-
ings taken against Franco Bravo de Arriola, also for having made indigo
with the Indians, October 1677; (4) Decision of the Alcalde Mayor de
Minas de Tegucigalpa and of the town of Jerez de Choluteca, Captain

Antonio de Ayala, prohibiting the transporting of grain out of his
administration.

338. The evidence of "colonial effectivitéson the islandspresented by
Honduras is considerably complicated by the detachment of the
AlcaldiaMayorde Minasde Tegucigalpafrom Comayagua, and itsattach-
ment toGuatemala in 1580.The majority ofthe eventslistedby Honduras,
as evidence of such effectivités, as carried out by the AlcaldiaMayorde
Minas de Tegucigalpa and not by the jurisdiction of Comayagua. The
AlcaldiaMayorde Minas,until its incorporation into the Intendencia of
Comayagua, bya Real Cédula of24July 1791,wasundoubtedly under the
jurisdiction of the Captaincy-General of Guatemala. The situation was
differentafter 1791,and again in 1818,when a RealCédulare-established

the AlcaldiaMayordeMinasde Tegucigalpa,but confined itsjurisdiction
to economicmatters, specify~ngt-at itwould continue to bea "district" of
the province of on duras.

339. The exercise of ecclesiastical jurisdiction has been relied on as
evidence of "colonial effectivité"a Spanish Real OrdenanzaIVof 1571
established that the limits of civil and ecclesiastical jurisdiction should
coincide as much as possible (see also Recopilacion,Title II, Book II,
Law VIT,and the Arbitral Award of the King of Spain,reproduced inthe
I.C.J.Pleadingsinthe caseconcerning that Award, Vol. 1,p.90).Thishow-que se sont produits les événements d'avril 1819, déclenchés par la
présencede «navires insurgés»dans labaie de Fonseca.Acetteoccasion,
aussi bien San Migiiel que Tegucigalpase sont employés à expulser les
intrus de leurs côtes.
337. Le Honduras se fonde égalementsur les élémentsde preuve que

représententlesmesures prisespar le RealdeMinasde Tegucigalpacontre
Francisco Felis, accusé d'avoirenlevéJuana Rodriguez et de sa capture
sur l'îlede Meanguera le20décembre1678.En outre, le Honduras ainvo-
quéla perception d'impôts comme un élément prouvant deseffectivités
coloniales et, par e:xemple, un acte de 1682 concernant le paiement
d'impôts par des villages de Choluteca mentionnant l'île de((La Mian-
gola ». D'autres exemples d'« effectivitéscoloniales» donnés par le
Honduras tendent à prouver qu'au XVIIe siècle 1'AlcaldiaMayor de
Tegucigalpa a exercé une juridiction autonome non pas sur les îles
mêmesmais sur la ville de Choluteca et sur les zones méridionalesjoux-
tant le golfe de Fonseca, point contesté par El Salvador. Ces exemples
sont notamment les suivants: 1) procédures entaméesen octobre 1675
par l'dlcaldia Mayor de Tegucigalpa à l'encontre d'Enrique Gomez et
d'AndrésYsleno pclur contrebande de marchandises anglaises; 2) pro-

cédures entamées par l'dlcaldia en septembre 1677 dans le village
de Goascoran à l'encontre de Juan de Llano y Valdézpour s'êtrelivréà
la teintureà l'indip avec les Indiens; 3) procédures entamées en oc-
tobre 1677 à l'encoritre de Francisco Bravo de Arriola, égalementpour
avoir fabriqué de l'indigo avec les Indiens; 4) décision du capitaine
Antonio de Ayala, AlcaldeMayor de Minas de Tegucigalpaet de la ville
de Jerez de Choluteca, interdisant le transport de céréalesen dehors de
son ressort.
338. Les élémentsprésentéspar le Honduras pour établirl'existence
d'a effectivitéscoloniales »sur les îlessont fort compliquéspar lefait que
l'dlcaldia Mayor de Minasde Tegucigalpaa été détachéd ee Comayagua
et rattachéeàGuateinala en 1580.La majorité des événementsénumérés
par le Honduras pour prouver de telles effectivitésont étéle fait de
l'dlcaldia Mayor de Minas de Tegucigalpaet non de la juridiction de

Comayagua. L'dlcaldia Mayor de Minas, jusqu'à son rattachement à
1'Intendencia de Co mayagua, par l'effet d'une Real Céduladu 24juillet
1791,relevaitinc0ntc:stablement de lajuridiction de la capitainerie géné-
ralede Guatemala. Lasituationachangéaprès1791,et ànouveauen 1818,
lorsqu'une Real Cédulaa rétabli l'dlcaldia Mayor de Minas de Teguci-
galpa, tout en limitarit sa compétenceaux questions économiques,spéci-
fiant qu'elle continuerait de constituer un ((district la province du
Honduras.
339. L'exercice d'une juridiction ecclésiastiquea été invoqué etant
que preuve d'aeffeciivitéscoloniales», le roi d'Espagne ayant, par sa
RealOrdenanza ZVde1571,établique leslimites desjuridictions civileet
ecclésiastiquedevraient coïncider dans toute la mesure du possible (voir
également Recopilacr'ont,itre II, livre II, loi VII, et la sentencearbitrale du
roi d'Espagne reprotluite dansla sérieC.I.J. Mémoiresdans l'affaire rela-ever also presents difficulties. Firstly, the presence of the church on the
islands was not permanent because the islands were sparselypopulated.
An illustration ofthis isa 16thcenturydocument, the listofvillagesdrawn
up by Pedro de Valverde in 1590,which contains a paragraph on the
islands. Itrecords that Meanguera (then called "La Miangola") contained
a settlement of 20 Indians under the jurisdiction of La Choluteca. Eccle-
siasticalpresence inthe islandstherefore amounted onlytosporadic visits
mostlyundertaken bythe religious order of St.Francis, from the Convent
of Nuestra Sefioradelas Nievesde Amapala in ElSalvador or SanAndrés
in Nacaome.The twovillagesofCholuteca and Nacaome weresomewhat
involvedin theseintermittent ecclesiasticalactivitiesonthe islands.Cholu-
teca was transferred to the Bishopric of Honduras in 1672.But a request

for a similar transfer of Nacaome was rejected by the King, so that the
Guardania of Nacaome, of the Franciscan Order, continued to belong to
the Bishopric of Guatemala.

340. The above is a simplified account of the essential contentions of
the Parties onthe historical basisoftheir respectiveclaims.Apart fromthe
complexity ofthe problem, thetask ofthe Chamber ismade more difficult
by the fact that many of the historical events relied oncan be, and have
been, interpreted in different ways, and thus used to support the argu-
ments ofeitherParty onthe elusiveproblem ofthejurisdiction ofthe colo-
nial administrative units. Two examples of this may be given. The first
concerns a document of 1667addressed to the JuecesReformadoresde
Milpas(Reforming Judges of the Culture of Maize). Honduras has pro-
duced a letter from the SpanishCrown, and addressed to the Judge ofthe
Culture of Maize of San Miguel and Choluteca, which specified that he
would have no jurisdiction over the islands of the Gulf, citing expressly
Conchagua, Teca and Miangola (i.e.,Meanguera). El Salvador contends
thatthe reference of Honduras isincomplete and distorted. According to

El Salvador, the Indians of these islands themselves took the initiative to
ask that the judge should not visit them to perform his officia1functions
(which included the collection of dues),because "their townships wereso
poor and smallthat there werescarcely enough Indians to satisfythe obli-
gations and responsibilities which they had". The other incident, the so-
called "Lorenzo de Irala" incident, is dated 1765, in which year this
Spanish citizenwent to the Juezde Tierras(Judge of Lands) ofthe district
of San Migueltoaskforthe surveyand measurement oflands on an island
situated between the Isla de Tigre and the island of Zacate Grande or
Ganado, which he wanted to acquire by composition.The reply of the
Judge was that he was not sure whether the said island pertained to the
jurisdiction of San Miguel, as claimed by Irala, orto the jurisdiction of
Tegucigalpa. The Judge advised him to address his demand to the Juez
Privativode Tierras in Guatemala. Honduras uses the incident to cast
doubt on the existence of jurisdiction by El Salvador over the islands.
However, El Salvador replies by referring to the decision of the JuezPri-
vativode Tierrasof the RealAudiencia ofGuatemala, who empowered thetiveà ladite sentence, vol. 1,p. 90).Toutefois,celasoulèveégalementdes
difficultés.Premièrement,la présencede 1'Eglisesur les îlesn'était pasper-
manente car les îles titaientpeu peuplées.C'estce qu'illustreun document
du XVIesiècle,la liste desvillagesélaborépar Pedro de Valverdeen 1590,
qui contient un pangraphe consacré aux îles, qui signale l'existence à
Meanguera (alors (appelée«La Miangola))) d'un village où vivent
vingt Indiens qui relèventde lajuridiction de La Choluteca. La présence
de 1'Eglisesur les îles se manifestait donc essentiellement par des visites
sporadiques, principalement de religieux de l'ordre de Saint-François

venus du couvent tie Nuestra Sefiora de las Nieves de Arnapala en
El Salvadorou de San AndrésàNacaome. Lesdeux villagesde Choluteca
et Nacaomeparticipaient quelquepeu à cesactivitésecclésiastiquesinter-
mittentes sur les îles. Choluteca a été rattaàl'évêchd éu Honduras en
1672.En revanche, le Roi rejeta une requête tendant à ce que Nacaome
soitluiaussirattaché àcet évêché d, sorteque laGuardania de Nacaome
de l'ordre franciscaiii continua de relever de l'évêée Guatemala.
340. Ce qui préccideest un compte rendu simplifié des principaux
arguments des Partirs sur le fondement historique de leurs prétentions
respectives. Outreque le problème est complexe, la tâche de la Chambre
estrendueplusdifficile par lefaitquenombredesévénementshistoriques
invoquéspeuvent être- et ont ét- interprétésde différentesmanières
etainsi utiliséspouri:tayerlesargumentsavancéspar chacune desParties
sur le problème délicatde la juridiction des divisions administratives

coloniales. On peut en donner deux exemples. Le premier concerne un
document de 1667 adressé aux JuecesReformadoresde Milpas (juges
réformateurs de la culture du maïs). Le Honduras a produit une lettre
émanant du roi d'Espagne et adresséeau juge de la culture du maïs de
San Miguelet Choluteca, qui précisaitque ce dernier n'aurait pasjuridic-
tion sur les îles du golfe, en citant expressément Conchagua, Teca et
Miangola (c'est-a-di~eMeanguera). ElSalvadoraffirme que lacitation du
Honduras est incom1Aèteet déformée.Selon El Salvador, les Indiens de
cesîles avaienteux-niêmespris l'initiativededemanderque lejuge ne s'y
rende pas pour y exrrcer ses fonctions officielles (qui comprenaient la
perception d'impôts:~,parce que <<leursvillages étaientsi pauvres et si
petits qu'ilsisposait:nt àpeine d'assezd'Indiens pour remplir lesobliga-
tionset lesresponsabilitésquiétaientlesleurs».L'autre incident,l'affaire
connue sous le nom de «Lorenzo de Irala)), date de 1765,annéeoù ce

citoyen espagnol se rendit auprès du Juezde TierrasCjugedes terres) du
district de SanMiguel pour lui demander de procéder,sur une île située
entre l'îled'El Tigreetl'îlede Zacate Grandeou Ganado, a l'arpentage de
terres qu'ilvoulaitc,quérirpar composition.Lejuge réponditqu'iln'était
pas certain que l'îleen question relevât de la juridiction de San Miguel,
commel'affirmait Irala, ou de cellede Tegucigalpa, et conseilla a Irala de
s'adresserau JuezPrivativode TierrasaGuatemala. Le Honduras invoque
cet incident pour meltre en doute l'existencede lajuridiction d'El Salva-
dor sur lesîles.ependant, El Salvadorréplique eninvoquant la décision
du JuezPrivativode Tierrasde la Real Audiencia de Guatemala, lequel563 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

Sub-Delegate Judge ofthe jurisdiction of San Miguelto proceed accord-
ingto the request of Lorenzo de Irala.
341. The Chamber considers it unnecessary to analyse in any further
detail the arguments of each Party directed to showing that that Party
acquired sovereignty over some or al1of the islands of the Gulf by the
application of the utipossidetisjuris principle. It has reached the conclu-
sion, after careful consideration of those arguments, that the material
available to the Chamber, whether presented as evidence oftitle (asinthe
caseof RealesCédulas)orofpre-independence effectivitési,stoo fragmen-

tary and ambiguous to be sufficient for any firm conclusion to be based
upon it. The Chamber must therefore proceed, as indicated in para-
graph 333above, to consider the conduct of the Parties inthe period fol-
lowing independence, as indicative of the then view of what must have
been the 1821position. This may further be supplemented by considera-
tions independent ofthe utipossidetisjurisprinciple, inparticularthe pos-
sible significance of thesame conduct, or the conduct of the Parties in
more recent years, as possibly constituting acquiescence. In accordance
with Article 26 of the General Treaty of Peace, to which, as already
observed,the Chamber isreferred byArticle 5ofthe SpecialAgreement,it
is authorized toconsider al1

"other evidence and arguments of a legal,historical, human or other
kind, brought before it by the Parties and admitted under interna-
tional law".

342. Asnoted above (paragraph 332),El Salvadoralso bases itsclaims
upon itsexerciseor display ofsovereigntyoverthe islands. Honduras con-
tendsthatthe law applicable tothe islanddispute does not depend on the
distinction between disputes as to attribution of territory and disputes as
to delimitation,but isdictated by the factthatthe caseis one of Statesuc-
cession by emancipation of colonial territories;thatthe applicable law is
the utipossidetisjuris of 1821,and not the utipossidetisdefacto, or occupa-
tion followed by the peaceful and continuous exercise of Statefunctions,

since both States claim sovereigntyover islands on the grounds of having
succeeded tothe Crown of Spain atthe time ofindependence. The Cham-
ber notes that the lawof acquisition ofterritory invoked by El Salvador is,
in principle, clearly established and buttressed by arbitral and judicial
decisions; a classic dictumis that of the arbitrator Huber in the Island of
Palmas case :

"practice, as well as doctrine, recognizes- though under different
legal formulae and with certain differences as to the conditions
required - that the continuous and peaceful display of territorial
sovereignty (peaceful in relation to other States)isas good as a title"
(United Nations, Reports of International Arbitral Awards, Vol. II,
p. 839).habilita le juge sous-délégué de la ville de San Miguel à faire droità la
demandede Lorenzo de Irala.
341. La Chambre considère qu'il n'est pas nécessaire d'analyser plus
en détailles argumerits desdeux Partiesvisant àmontrer que telle ou telle
Partie a acquis lasoiiverainetésur certaines desîles du golfeou surtoutes
cesîles par application du principe de l'utipossidetisjuris. Elle est parve-
nue àla conclusion, après avoir soigneusement examiné ces arguments,
que les documents dont elle dispose, qu'ils aient été produitscomme

preuved'un titre (coinme dans le casdes Reales Cédulas)ou d'effectivités
d'avant l'indépendance, sont tous trop fragmentaires et ambigus pour
pouvoirfonder une conclusionsolide.Comme indiquéauparagraphe 333
ci-dessus,la Chambre doit donc maintenant analyser le comportement
des Parties pendant la période qui a suivi l'indépendance en tant que
reflet del'idéeque l'onsefaisaitalors de cequ'avait dû êtrelasituation en
1821.Dans son analyse, laChambre pourra s'appuyer aussi sur desconsi-
dérations indépendantesdu principe de l'utipossidetisjuris, et en particu-
lier sur la signification que l'onpeut attribuerau comportement susmen-
tionnéou au comportement qu'ont eulesPartiesplus récemment, entant
qu'éléments d'un év'rntuelacquiescement. Conformément à l'article 26
du traité générad le paix auquel, ainsi qu'on l'a déjànoté, l'article 5du
compromis renvoie 1iiChambre, celle-ciest habilitéeà examinertoutes les

autres preuves, thèses et argumentations d'ordre juridique, histo-
rique ou humain, et ..tout autre élémentprésentép sar les Parties et
admissiblesen clroitinternational ».

342. Comme indiqué ci-dessus (paragraphe 332), El Salvador fonde
aussi sesprétentionssurlefait qu'ila exercéou manifestésa souveraineté
sur lesîles. LeHonduras affirme que ledroitapplicable au différendinsu-
laire ne dépendpas de la distinction entre conflitsd'attribution de terri-
toires et conflits detilimitation, mais est dictéparlefait qu'il s'agitd'une

affaire de succession d'Etat,à cause de l'émancipationde territoires colo-
niaux; que le droit applicable est l'utipossidetisjuris de 1821et non l'uti
possidetisdefacto, ouoccupation suivied'un exercicepacifique etcontinu
de fonctions étatiques, puisque les deux Etats revendiquent la souverai-
neté sur lesîles au motif qu'ils ont succédé à la Couronne d'Espagne au
moment de l'indépendance.LaChambre noteque ledroitde l'acquisition
de territoire invoqué par El Salvador est,en principe, clairementétabli et
étayépar des décisions arbitrales et judiciaires; un dictum classique est
celui de Huber, l'arbitre dans l'affaire de'Ilede Palmas:

la pratique, aussi bien que la doctrine, reconnaissent - quoique
sous des formules juridiques différentes et avec certaines diver-
gences touchant les conditions requises - que l'exercice continu et
pacifique de la $,ouverainetéterritoriale (pacifique par rapport aux
autres Etats) vaut titr>)(Nations Unies, Recueildes sentencesarbi-
trales, vol. II, p. 839; trad. fr., Revuegénéralede droit international
public, t.XLII, 1'335,. 164).564 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

This was the basis for the arbitrator to decide that the island of Palmas
(or Miangas) "forms in its entirety a part of the Netherlands territory"
(UNRIAA, Vol. II, p. 871).Reference may also be made to the case con-
cerning the Legal Status of Eastern Greenland before the Permanent
Court of International Justice.
343. The difficulty with application tothe present case of principles of
law in thiscategory ishoweverthat they weredeveloped primarily to deal
with the acquisition of sovereignty over territories available for occupa-
tion,i.e., terra nullius.Both Parties however assert a title of succession
from the SpanishCrown, sothat the question arises whether the exercise
or display ofsovereignty bythe one Party,particularly when coupled with
lack ofprotest by the other, could indicatethe presence of an utiposside-
tisjuris title inthe Party so exercising sovereignty, where theevidence on
the basis of documentary titles or colonialeffectivitwas ambiguous. An
illuminating decision istheCourt's Judgment of 17November 1953inthe
Minquiersand Ecrehoscase. In the dispute over these islets and rocks,

lying between the British island of Jersey and the coast of France, both
Parties produced a number of ancient historical titles, going back to the
Middle Ages; but the United Kingdom presented, as the Court found,
better and more convincingevidence of exercise during the critical period
of State sovereignty bythe authorities of the British island of Jersey over
thetwogroups of islets.The finding ofthe Court was :

"The Court further findsthat Britishauthorities during the greater

part ofthe nineteenth century and inthe twentieth centuryhave exer-
cised State functions in respect of the group [Ecrehos].The French
Government, on the other hand, has not produced evidenceshowing
that it has anyvalid title tothe group. In such circumstances it must
be concluded that the sovereignty over the Ecrehos belongs to the
United Kingdom." (I.C.J. Reports 1953,p. 67.)
Sovereigntyoverthe Minquiers group was found to belong to Jersey; pri-
marily on the basis of evidence of continuous and peaceful exercise of
State power, theCourtfound :

"that the sovereignty over the islets and rocks of the Ecrehos and
Minquiers groups, in so far as these islets and rocks are capable of
appropriation, belongs to the United Kingdom" (I.C.J. Reports1953,
p. 72).

344. The Court in that case did not however simply disregard the
ancient titles, and decide on abasis of more recent display of sovereignty.
Tttook care to observe that in viewof the alleged titles,

"The present case does not therefore present the characteristics ofC'estsur cettebase que l'arbitre a décidéque I'îlede Palmas(ouMiangas)
«fait dans sa totalitépartie du territoire des Pays-Bas» (Nations Unies,
Recueildessentencesa rrbitrales,vol. II, p. 871).Onpeut aussiciterl'affaire
relative au Statutjuridiquedu Groënlandorientaldevant la Cour perma-
nente de Justice inte:rnationale.
343. La difficulti,, s'agissant d'appliquàrla présente espècelesprin-
cipes de droit relevant de cette catégorie, est toutefois qu'ils ont été
élaborésau premie~chef pour traiter de l'acquisition de la souveraineté
sur desterritoires qiii étaientsusceptiblesd'occupation, c'est-à-direterri-
toire sans maître. Or, les deux Parties font valoir un titre successoral
émanantde la Couronne d'Espagne, de sorteque la question se pose de
savoir siun exerciceou unemanifestation de souverainetéparune Partie,
particulièrement faiite de protestation de la part de l'autre, pourrait indi-
quer l'existence d'un titre découlant de I'utipossidetisjurisau profit de la

Partie ayant exercécettesouveraineté,làoù leséléments de preuvetirésde
titres documentaires ou d'effectivitéscoloniales sont ambigus. L'arrêt
rendu par la Cour le 17novembre 1953dans l'affaire des Minquierset
Ecréhous est instruci:if.Dans le différend concernant ces îlots et rochers,
situésentreI'îlebritannique de Jersey et la côtefrançaise, lesdeux Parties
ont produit un certa.innombre de titreshistoriquesanciens,remontant au
Moyen Age,mais la Coura considéréquele Royaume-Uniavaitprésenté
despreuvesplusvalides etplus convaincantes de l'exerciceau cours de la
période critique d'iine souveraineté étatiquepar les autorités de l'île
britannique de Jersey sur les deux groupes d'îlots. La conclusion de la
Cour a été la suivante:

«La Cour constate en outre quedesautorités britanniques, durant
la plus grande jbartiedu XIXesiècleetau XXesiècle,ont exercédes
fonctions étatiques à l'égardde ce groupe. Le Gouvernement fran-
çais,d'autre part, n'a pas apportéla preuve qu'il ait un titre valable
sur cegroupe. Dans cesconditions, on doitenconclurequelasouve-
raineté sur les Ecréhous appartient au Royaume-Uni.)) (C.Z.J.
Recueil1953,p. 67.)
Par ailleurs, la Coui-a considéréque la souveraineté sur le groupe des
Minquiers appartenait à Jersey; se fondant essentiellement sur des

preuvesd'un exercicepacifique etcontinu de l'autorité étatique,laCoura
conclu :
«la souverainetésurlesîlots et rochersdes groupes des Ecréhous et
des Minquiers, dans la mesure où ces îlots et rochers sont suscep-
tiblesd'appropi-iation, appartient au Royaume-Uni »(C.Z.J.Recueil
1953,p. 72).

344. Dans cette affaire, néanmoins, la Cour n'a pas purement et
simplement écarté les titres anciens pour se prononcer sur la base d'une
manifestationplus rkcentede souveraineté.Elle apris soin de noterqu'eu
égard auxtitres allégués :
« L'espèceaciuelle ne présentedonc pas les caractéristiquesd'un adispute concerning the acquisition ofsovereigntyover terra nullius"
(I.C.J. Reports 1953,p. 53).

When it stated that
"What isof decisive importance, intheopinion of the Court, isnot
indirect presumptions deduced from events in the Middle Ages, but

the evidence which relates directly to the possession of the Ecrehos
and Minquiersgroups" (I.C.J. Reports 1953,p. 53),

it was not assimilating the islands to terra nullius,but examining evidence
of possession as confirmatory of title.
345. In the present case both Parties have argued their respective
claimswithregard tothe operation ofthe utipossidetisjurison the basis, in

effect, that this is a principle the application of which is automatic: on
independence, the boundaries of the relevant colonial administrative
divisions are transformed into international frontiers. In the first place, it
should not be overlooked that Spanish colonial divisions in Spanish
America did not individually have any "original" or "historic" titles, as
those concepts are understood in international law. The original title
belonged exclusively to the Spanish Crown, not the interna1 administra-
tive subdivisionsestablished by it; and it was equally the Spanish Crown
which had sovereignty of the colonial territories. Secondly, as the Cham-
ber's examination of the sectors of thelandboundary has shown, in prac-
tice the operation of the principle is more complex. Where the relevant
administrative boundary was ill-defined or its position disputed, in the
viewofthe Chamber the behaviour ofthe twonewly independent Statesin
the years following independence may well serve as a guide to where the
boundary was, either in their shared view, or in the view acted on by one
and acquiesced in by theother (cf.paragraphs 64,80 and 205above). This
aspect of the matter is of particularimportance in relation tothe status of
the islands, by reason of their history.

346. Shortly after independence in 1821,the newly independent Cen-
tralArnerican States were united by the Constitution of 1824in the Fed-
eral Republic of Central Arnerica, successor of Spain in the sovereignty
over, interalia, the islands. Uninhabited or sparselyinhabited, the islands
wereleft dormant forsome years,sincethe economic value oftheir exploi-
tation was little.The problem of their appurtenanceto one or other of the
riparian States thus did not raise any interest or inspire any dispute until
thebreak-up of the Federal Republic and the years nearing the mid-19th
century. The well-protected waters of the Gulf of Fonseca, with its mouth
extending over some 19nautical miles,the good navigation channels, and
the possibility of construction of safe and comfortable ports, had long
commended the Gulf to pirates and buccaneers in search of ahaven; from différend relatifà l'acquisition de la souveraineté sur un territoire
sans maître (terra nullius).»(C.I.J. Recueil1953,p. 53.)

Lorsqu'elle a déclaréque :

«Ce qui, di: l'avis de la Cour, a une importance décisive, ce ne
sont pas des présomptions indirectes déduites d'événementsdu
moyen âge, mais les preuves se rapportant directement à la posses-
sion des groupes des Ecréhous et des Minquiers)) (C.I.J. Recueil
1953,p. 57),

elle n'apas assimili:lesîlesàun territoire sansmaître,mais a examinéles
preuves de la possessionen tant qu'elles confirmaient lestitres.
345. En l'espèce, lesdeux Parties ont défendu leurs positions respec-
tives en ce qui concerneleseffets de l'utipossidetisjuris en considérant en
fait qu'il s'agit d'linprincipe dont l'application estautomatique:lorsde
I'indépendance, lerilimites des divisions administratives coloniales en
cause sont transformées en frontières internationales. En premier lieu, il
ne faut pas oublier que les divisionscolonialesespagnoles en Amérique
espagnole n'avaient pas, prises individuellement, de titre «originel» ou
«historique», comme on entend ces notions en droit international. Le
titreoriginel appartenait exclusivement àla Couronne espagnole, pas aux

subdivisionsadministrativesinternes établies par celle-ci, et c'étaitaussi
laCouronne espagriolequiexerçait lasouverainetésur lesterritoirescolo-
niaux. En second lieu, comme l'a montrél'examen par la Chambre des
secteurs de la frontière terrestre, en pratique la mise en application du
principe estplus coinplexe. Lorsque lalimite administrativeencauseétait
mal définieou lorsclueson emplacementétait contesté,le comportement
des deux Etats nou'iellement indépendants dans les annéesqui ont suivi
I'indépendance poiivait très bien, de l'avis de la Chambre, fournir une
indication quant il l'emplacement de la frontière, soit dans I'idée
commune que s'en faisaient les deux Parties, soit dans I'idéeque s'en
faisait l'une d'entre elles et en fonction de laquelle elle avait agi, l'autre
ayantacquiescé(voirparagraphes 64,80 et205ci-dessus). Cetaspect de la
question revêut neimportance particulièreen cequiconcerne lestatutdes
îles, en raison deeur histoire.

346. Peu après I'indépendance, en 1821, les Etats centraméricains
nouvellement indépendantsfurentréunispar laconstitution de 1824pour
former la Républi~quefédérale d'Amérique centrale, qui succédaà
l'Espagne dansla souverainetésur,entre autres,les îles.Inhabitéesou peu
peuplées,les îles furent laisséesen sommeil pendant plusieurs années,
leur exploitation ne présentant guèred'intérêt économiquL e.eproblème
de leur appartenance àl'un ou l'autre des Etats riverains n'a ainsisuscité
aucun intérêtni donnélieu à aucun différendjusqu'à l'éclatementde la
République fédéral(e:tjusqu'aux dernières annéesde la première moitié
du XIXesiècle.Les(:auxbienprotégéesdugolfe de Fonseca, dont l'entrée
s'étendaitsur quelque 19milles marins, lesbonschenaux de navigation et
la possibilitéde coristruire des ports sûrs et confortables avaient depuisthe 1840sonward the attention of the big Powers, interested in having a
foothold in Central Arnerica, began to be attracted to the islands of the
Gulf.

347. Thus it was not until a number of years after the independence of
the two States that the question of the appurtenance of the islands of the
Gulf to the one or the other became of significant import. What then
occurred appearsto the Chamber to be highly material. The islands were
not terra nullius,and in legal theory each island already appertained to
one ofthe three Statessurrounding the Gulf asheir totheappropriatepart
of the Spanish colonial possessions, so that acquisitionof territory by
occupation was not possible; but the effective possession by one of the
Gulf States of anyisland ofthe Gulfcould constitute an effectivitét,hough
a post-colonial one,throwing light on the contemporary appreciation of
the legal situation. Possession backed by the exercise of sovereignty may
be taken as evidence confirming the utipossidetisjuris title. The Chamber
does not find it necessary to decide whether such possession could be
recognized even in contradiction of such a title, but in the case of the
islands. where the historical material of colonial times is confused and
contradictory, and the accession to independence was not immediately

followed by unambiguous acts of sovereignty,this is practically the only
way in which the utipossidetisjuris could find forma1expression so as to
be judicially recognized and determined.

348. From this standpoint,the Chamber will first deal with the island
of El Tigre. El Salvador recognizes a presence of Honduras in the island
since 1833,though it claims that prior to that date it had been under the
authority of El Salvador, being administered from the township of
San Miguel. El Salvador further claimed that

"in 1833the Salvadorian authorities allowed the Honduran authori-
ties to occupy the Isla El Tigre on condition that the Honduran
authorities would disarm and interndissident forces in opposition to
the Government of ElSalvadorwho had taken refuge onthe island",

and that Honduras's subsequent possession of the island isno more than
"a defacto occupation ...by Honduras on the basis of an authorization
which, with limited objectives, was agreed by El Salvador in 1833".

349. In support of its claim to El Tigre, El Salvador has referred to a
number of documents of dates from 1625to 1820. None ofthese however
appear to the Chamber to afford sufficient evidence in support of El Sal-
vador's contention,particularly inthe lightofthe factthat the place-name

Arnapala, which appears in many ofthem,attached not onlytotheport onlongtemps attiré l'attention des pirateset des boucaniersàla recherche
d'un havreet, àpartir de l'année1840,lesgrandes puissances,désireuses
de prendre pied en Punériquecentrale, commencèrent às'intéresser aux
îles du golfe.
347. Ainsi,ce n'esl.quedesannéesaprèsl'indépendance desdeuxEtats
en question que l'appartenance desîles du golfeà I'unou àl'autre a pris
une certaine import;tnce. Ce qui s'est passéalors semble à la Chambre

extrêmementpertinent.Les îlesn'étaient pasterritoires sansmaître,et en
théoriejuridique chacune relevaitdéjàdel'undestrois Etats entourant le
golfe en tant qu'héritierde la portion appropriée des possessions colo-
niales espagnoles, de sorte que l'acquisitionde territoire par occupation
n'étaitpas possible; mais la possession effective parI'un des Etats du
golfed'uneîledu golfepouvait constituer une effectivité,certesostcolo-
niale, révélatricde la manière dont la situationjuridique était perçuà
l'époque.La possession étayée par l'exercicede la souverainetépeut être
considérée commeune preuve confirmant letitre d'utipossidetisjuris. La
Chambre n'estimeplisnécessairede décidersiune telle possessionpour-
raitêtrereconnuemême à l'encontre d'un teltitre,maisdans lecasdesîles,
ou lesdocumentshistoriques de l'époque colonialesont confus etcontra-
dictoires et oùI'acccssionà l'indépendancen'a pas étéimmédiatement
suivie d'actes clairs de souveraineté,ce n'est pratiquement qu'ainsi que

l'utipossidetisjuris~ouvaits'exprimer formellement de manière à être
reconnu et détermin1j2udiciairement.

348. De ce point de vue, la Chambre s'occupera d'abord de l'île
d'El Tigre. El Salvador reconnaît une présencedu Honduras dans l'île
depuis 1833, même s'ia lffirme qu'elle avait antérieurement été sous
l'autorité d'El Salvador, étant administrée à partir du village de
San Miguel.El Salviidorarguë en outre que :

«en 1833 les autorités salvadoriennes ont autorisé les autorités
honduriennes àoccuperla Isla ElTigre à condition que lesautorités
honduriennes (lésarmentet internent des forces dissidentes oppo-
séesau Gouvernement d'ElSalvadorqui s'étaient réfugiée sur cette
île,

etque lapossessionultérieurede l'îlepar le Honduras n'était rien d'autre
qu'une «occupatiori defacto ...par le Honduras en vertu d'une autorisa-
tion qui, avecdesobjectifs limités,[vait]étaccordéepar El Salvador en
1833 P.
349. Al'appuidesarevendication d'ElTigre,ElSalvadorainvoquéun
certain nombre de clocumentsdont les dates s'échelonnent entre1625et
1820.Néanmoins,p'ourla Chambre, aucun de ces documents ne semble
fournir assezd'élémentd se preuve pour étayerl'argument d'El Salvador,
en particulier dufait que le nom de lieu «Amapala», qui apparaît dans567 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUD)GMENT)

the island of El Tigre but also to a place on the mainland,under the un-
disputed sovereignty of El Salvador, and thus references in historical
material to "Amapala" are ambiguous. In relation to ElTigreinthe imme-
diate post-independence period, El Salvador has alleged that

"several sales of land on that island were carried out under the
authorization ofthe Judge ofthe port of La Union, and the appropri-
ate purchase monies were paid over in the place of residence of the
said Judge, San Alejo in El Salvador";
but no evidence to that effect has been produced.
350. Asforthe eventsof 1833,itwasasserted bythe Salvadorian writer
Barberena in 1893that the Honduran occupation was by permission of
El Salvador, and he referred to a Convention of that date. No evidence
whatever of this has been produced and El Salvador has disclaimed any
intention of relying on aforma1agreement of that date, the existence of
which is categorically denied by Honduras. Nor is the limited purpose

which El Salvador attributes to Honduras's presence in the island in 1833
compatible withthe establishment by Honduras of a port there; the Hon-
duran writerVallejostatedin 1899that thiswasdone "..enusodelderecho
quesederivadeldominioeminente ..."("...in exerciseofthe rightderived
fromeminent domain.. ."),and adecree of 17October 1833provides for a
systemofadministration and staffing oftheport authority. In the circum-
stances, the Chamber considersthat the Honduran presence in the island
in 1833may ratherberegarded asa fulfilment ofa pre-existing attribution
of the island to the Spanishmainland territorial divisions which came to
form Honduras, and thus an implementation of the utipossidetis juris.
This viewisalso reinforced by subsequent events.

351. The eventsin question constitute perhaps the most salient example
in the 19thcentury of the interest of the Powers of the epoch in the Gulf
and itsislands; they resulted fromthe action ofthe BritishConsul General
in Central America, Mr. Frederick Chatfield, in 1849.Officially he acted
with the purpose of pressuring both Honduras and El Salvador to pay
their respective debts to British bankers. But the correspondence
exchanged between Chatfield and Admiral Hornby, Commander-in-
Chief of the British fleet in the area, and between the latter andptain
Henderson of the HMS Sampson,produced to the Chamber, reveals a
concerted operation with more ambitious objectives. Both Parties have
invoked and analysedthis correspondence, as evidence of recognition of
their respective alleged sovereignties over Meanguera - a matter to be
examined below. Chatfield pursued his plans, and on 16October 1849
took forma1possession ofthe island of ElTigre in the name ofthe British
Queen. The British occupation was short-lived. On 26 December 1849,

Rear-Admira1Philipps Homely sentacommunication to the Governmentnombre de ces docuinents, était associé non seulementau port de l'île
d'ElTigremaisaussi ;iun lieu situésurlecontinent etrelevant delasouve-
rainetéincontestéed'El Salvador, et qu'ainsi lesréférences Amapala »
dans des documents lnistoriquessont ambiguës. Seréféranta la situation
d'El Tigredurant la période qui a immédiatementsuivi l'indépendance,
El Salvador a alléguéque:

«il avait été procédéa plusieurs ventes de terrains sur cette île avec
l'autorisation du.juge duport de La Union et lesmontants provenant
des acquisitions avaient étéversésau lieu de résidence dudit juge,
situéà San Alejo en El Salvador »;
mais aucune preuve n'en a été apportée.

350. Quant aux événementsde 1833,I'auteur salvadorien Barberena a
affirmé en 1893que l'occupation hondurienne avait été autoriséepar
El Salvador, et il a invoquéune convention de cette date. Absolument
aucune preuve de c1:cin'a été fournie,et El Salvador a indiqué qu'il
n'avait pasl'intentioiî d'invoquer un accord formel de cette date, dont le
Honduras nie catégoriquement l'existence. De même, l'objectiflimité
qu'El Salvador attribue à la présence du Honduras sur l'île en 1833
n'est pas compatible avec l'aménagement d'unport sur l'îlepar le Hon-
duras: l'auteur hondurien Vallejo a déclaré en 1899 que ceci avait
étéfait K...en uso del derecho que sederiva del dominio eminent e.»
(«...dans l'exercice du droit qui dérive du domaine éminent...))),et
qu'un décretdu 17octobre 1833pourvoit a l'administration de l'autorité
portuaire età la dotation de celle-ci en personnel. Dans ces conditions,
la Chambre considère que la présence du Honduras dans I'île en 1833
peut plutôt être considérée commel'accomplissement d'une attribution
antérieure de I'îlea.ux divisions territoriales espagnoles sur le conti-
nent qui devaient constituer le Honduras, et ainsi une application de
I'utipossidetisjuris. Cette opinion est égalementconfortéepar des événe-

mentsultérieurs.
351. Les événementsen question constituent peut-être l'exemple le
plus frappant,au XI:Ye siècle,de l'intérptortéparlesgrandespuissances
de l'époqueau golfe et àses îles; ils résultèrentde l'initiative du consul
généralbritannique en Amérique centrale,Frederick Chatfield, en 1849.
Officiellement, celui-cientendait contraindre le Honduras et El Salvador
à payer leurs dettes respectives à des banquiers britanniques. Mais la
correspondance échangéeentre Chatfield et l'amiral Hornby, comman-
danten chef de laflottebritannique dans la région,etentre cedernier et le
commandant Hendrrson, capitaine du HMS Sampson, soumise à la
Chambre, révèleune opération concertée aux objectifs plus ambitieux.
Les deux Parties ont invoquéet analysé cette correspondance, comme
établissant une recc~nnaissancede leurs souverainetés respectives allé-
guéessur Meanguera,question qui sera examinéeci-après.Chatfield mit
ses plans à exécuticin,et le 16 octobre 1849prit officiellement posses-
siondel'îled'El Tigri:aunom delareined'Angleterre.L'occupationbritan-
nique fut brève.Le 26 décembre1849,le contre-amiral Philipps Homelyof Honduras according to whichthe island had reverted tothe sovereignty
of Honduras, with the withdrawal of the British forces. But the Govern-
ment of Honduras had not waited for this outcorne. On 9 October 1849a
decree was issued recording that Honduras had signed with the
United StatesConsul, Mr. E. G. Squier,a "treaty" of cession tothe latter
country of the island of El Tigre for a period of 18months.

352. By 1854,the growing interest of foreign powers in the islands
encouraged the Government of Hondurasto sel1land on the Coastand on
the islands of the Gulf. An operation of that kind, proposed by the
United StatesConsul, Agostin Follin,wasreported on,and objected to,by
the Financial Controller of Honduras in a report of 11 August 1854,
published in the Gaceta Oficialof Honduras on 26 October 1854.That

operation had triggered a Note of Protest of the Government of El Sal-
vador, dated 12October 1854.The opening paragraphs of that Note read
as follows
"ElGobiernodel Salvadorhasabido,consorpresa,queelSr. Presi-
dentedeHonduras hatenidoa bienacordarla ventadela isladelTigre,
despuesde venderlade Sacate Grande,a subditosde unanacion,que,
nosolo es estranjera,sinoqueamenazalanacionalidadde todosestos

puisesy la absorcionde larazaespatiolaenelnuevomundo.
Sehaasegurado tambiena este Gobiernop ,orfuncionariossuyosen
elDepartamentode San Miguel,queese mismoSr.JeneralPresidente
haacojidoladenuncia,queanteéIsehaformulado,delaisladeMean-
guera y otras,que sonde indisputabley reconocidapropiedad delSal-
vador."
[Translation]

"The Government of Salvador has learnt with surprise that the
President of Honduras has accepted the sale of Tigre island, after
having sold Sacate Grande island to nationals of a country which is
not only foreign but also threatens the nationality ofl1these coun-
tries and might absorb the Spanish race throughout the new world.

This Government has likewisebeen assured by our officiaisin the
Department of San Miguel that the President-General has received
the denunciation previously formulated regarding the island of
Meanguera and other islands which are the recognized and undis-
puted property of Salvador."

In viewofthe distinction between ElTigre,in the firstparagraph, and the
Salvadorian claim, in the second paragraph, to "Meanguera and other
islands", the implication is clearly that El Salvador, while strongly
opposedtothe saleof ElTigre,did notquestionHonduras's right to seIlit,
as sovereign of the island.
353. On the same date El Salvador sent a circular letter to the other
countries of Central America, which read, in part :adressa au Gouvernementhondurien une communication l'informantque
l'île,avecle retrait des forces britanniques, était revenue sous la souve-
raineté du Hondu1:as. Mais le Gouvernement hondurien n'avait
pas attendu ce résultat.Le 9 octobre 1849,un décret avaitétépublié,
indiquant que le Honduras avait signéavec le consul des Etats-Unis,

E. G. Squier, un «traité» de cession de l'île d'El Tigre aux Etats-Unis
pour une périodede dix-huit mois.
352. En 1854,l'intérêt croissantdes puissancesétrangèrp esur lesîles
encouragea le Gouvc:rnementhondurien à vendredesterres sur la côte et
sur lesîlesdu golfe.lJne opérationde cetype,proposéepar leconsuldes
Etats-Unis, Agostin Follin, fit l'objet d'un rapport du 11août 1854du
contrôleur des finarices du Honduras qui s'y opposa, rapport qui fut
publiédans la GactltaOJicialdu Honduras le 26 octobre 1854.Cette
opération provoquii une note de protestation du Gouvernement
d'El Salvador,en dairedu 12octobre 1854.Lesparagraphes liminaires de
cettenote étaient ainsilibellés

«El Gobiernodel Salvadorhasabido,consorpresa,queelSr.Presi-
dentedeHondulvas hatenidoabienacordarlaventadela isladelTigre,
despuesde venderlade SacateGrande,a subditosdeunanacion,que,
nosolo esestrasvera,sinoqueamenazala nacionalidadde todosestos
paisesy laabsoi.cionde larazaespaiïolaenelnuevomundo.
Seha asegur~rdotambiena esteGobierno,porfuncionariossuyosen
elDepartament,?deSan Miguel, queese mismoSr.JeneralPresidente
haacojidola deituncia,queanteélsehafonnulado,delaisladeMean-
gueray otras,quesonde indisputabley reconocidapropiedaddelSal-

vador.»
[Traduction]

«Le Gouvernement du Salvador a appris avec surprise que
M.leprésidentdu Hondurasa bien voulu approuver lavente de I'île
d'ElTigre,après avoirvenducellede Zacate Grande, à desressortis-
sants d'une nation qui non seulement est étrangère mais menace la
nationalitéde tous ces pays et risque d'absorber la race espagnole
dans lenouveail monde.
Leditgouvernement a égalementétéassuré p,r sesfonctionnaires
dudépartementdeSan Miguel,que legénéralprésidenataccueillila
déclarationde terres vacantes qui lui a été adressée relativemeàt
I'île de Meanguera et d'autres, qui sont la propriétéreconnue et
incontestéedu Salvador.»

Vula distinction qui estfaiteentre ElTigre,au premieralinéa,etlareven-
dication par ElSalviidor,au second,de tMeanguera et d'autres[îles]»,la
conclusion està l'évidencequ'El Salvador,tout en s'opposant énergique-
ment à la vente d'El Tigre, ne contestait pas le droit du Honduras de
vendre cette île entant qu'ellerelevait de sa souveraineté.
353. Ala même clate,El Salvadoradressa aux autres pays d'Amérique
centrale une lettre circulaire où il déclarait notam:ent "Porla GacetaOficialy otrosimpresosde Hondurasy por informes
defuncionariosdeeste Estado,enelDepartamentodeSanMiguel,esta
impuestoel Gobiernodel Salvadorde que el del mismoHondurasha
acordadola venta,a estranjeros,de la importanteisla del Tigreen el
GolfodeFonseca y dequeseproponevendertambienladeMeanguera y
otras,que son delindisputabledominiode esteEstado."

[Translation]
"The Govemment of Salvador has leamt, from the Gaceta Oficial,
other Honduran publications, and reportsfrom officiaisofthatState
in the Department of San Miguel, that the Govement of Honduras
has decided upon the sale to foreigners of the important island of
Tigre in the Gulf of Fonseca and that it is also proposing toel1the
island of Meanguera and other islands which unquestionably come
within the sovereignty[dominio]of this State."

In the view of the Chamber, it is right that importance be placed on this
communication, which was a forma1diplomatic act; the Chamber hasno
information as to whether Honduras reacted tothat communication.

354. According to the material before the Chamber, Honduras has
remained ineffectiveoccupation of ElTigre since 1849.Atthe end of 1873
El Salvador undertook a military invasion of the island of El Tigre, and
briefly occupied the port of Amapala; but already in Febmary 1874,the
Deputy Chief ofthe Salvadorian Armycommunicated to the President of
Hondurasthat Tigre island and theport of Amapala had been restored to
the Govemment of Honduras. In 1900,when Honduras and Nicaragua
agreed on a maritime delimitation within the Gulf (see paragraphs 359-

361below), ElTigre wastaken asreferencepoint on the Honduran sideto
establish an equidistance line, andnoprotest or objection by El Salvador
isrecorded.The 1917Judgement oftheCentral American Court ofJustice
(discussedbelow, paragraphs 387 ff.),delivered in a case to which El Sal-
vador wasa Party, recorded the existence ofthat delimitation, and the fact
that it ran to "a point midway between the southern part of Tigre Island
and the northem part of Cosigüina Point".

355. The Chamber concludes,in the lightofthese historical events,that
the conduct of both Parties in the years following independence and the
dissolution of the Federal Republic of Central America, was consistent
with the assumption that the island of El Tigre appertainedto the newly
independent State of Honduras. Given the firm and consistent attach-
ment of the States of Central America to the principle of the utiposside-
tis juris, the Chamber considers also that these events support the
conclusion that that contemporary assumption implied also belief that
Honduras was entitled to the island of ElTigrebysuccession from Spain;
or,at least,thatuch succession by Honduras wasnot contradicted byany
known Spanish colonial title infavour ofone oftheother twoStatesofthe

Gulf. Furthermore Honduras hasbeen ineffectivepossession and control (Porla GacetaOficialy otrosimpresosde Honduras y por informes
defuncionariosdg?esteEstado,enelDepartamentodeSan Miguel,esta
impuestoel Gobiernodel Salvadorde que el del mismo Hondurasha
acordadola vent~z, estranjeros,de la importante isladel Tigreen el
GolfodeFonseca ydequeseproponevendertambienladeMeangueray
otras,que sondelindisputabledominiode esteEstado.»

[Traduction]
((Parla Gacet~rOficialetautres imprimésdu Honduras, et par des
rapports de f0nc:tionnairesde 1'Etatsalvadorien, dans le départe-
ment de San Miguel, le Gouvernement du Salvador a eu connais-
sance que celui du Honduras a décidéde vendre a des étrangers

l'importanteîle(luTigredans legolfede Fonsecaet qu'ilsepropose
égalementde vendre celle de Meanguera et d'autres qui relèvent
incontestablement de la souveraineté[dominiolde cet Etat»
De l'avisdelaChambre, ilestjuste quel'onattache del'importanceàcette
communication, acte diplomatique officiel; la Chambre ne dispose pas
d'élémentsd'information surlaquestion desavoirsileHonduras aréagia
cettecommunication.

354. Selonlesdociimentssoumis àla Chambre, le Honduras a effecti-
vement occupéEl Tigre en permanence depuis 1849.A la fin de l'année
1873,El Salvadora bien lancéune invasionmilitaired'El Tigreet occupé
brièvementle port d'Amapala, mais dès février1874le commandant en
second de l'arméesalvadorienne informait leprésidentdu Honduras que
l'île d'El Tigreetportd'AmapalaavaientétérestituéasuGouvernement
du Honduras. En 1930,lorsque le Honduras et le Nicaragua se mirent
d'accord sur une ciélimitationmaritime dans le golfe (voir para-
graphes 359-361 ci-après),El Tigrea étéprise commepoint de référence
du côtéhondurien pour établirune ligne d'équidistance,et il n'ya pas
tracedeprotestation ou d'objectiondelapart d'El Salvador.L'arrêtrendu
en 1917par la Cour de justice centraméricaine (examiné plusloin, aux
paragraphes 387et suivants)dans une affaire àlaquelle El Salvadorétait
partie a constatél'existencede cettedélimitation,et lefait qu'elle s'éten-

dait jusqu'à un point situé a mi-parcours entre lapartie méridionalede
l'îled'ElTigreet la partie situéeau nord de la pointesigüina)).
355. La Chambre conclut,a la lumièrede cesévénementshistoriques,
que les deux Parties se sont comportées,dans les annéesqui ont suivi
l'indépendanceet la dissolution de la République fédérale d'Amérique
centrale,comme sil'îled'ElTigreappartenait à1'Etatnouvellementindé-
pendant du Honduras. Etant donnél'attachement ferme et constant des
Etatsd'Amériquecentrale au principe de l'utipossidetisjuris,la Chambre
considère égalementque ces événements étaient la conclusion selon
laquellel'opinion quel'on avaità l'époque impliquait aussique l'on esti-
mait que le Honduras avait un titre sur l'îled'El Tigre par succession
l'Espagne ou, à tout le moins, qu'une telle succession par le Honduras
n'était contredite paraucun titre colonial espagnol connu en faveur de
l'un desdeux autres :Etatsdu golfe.En outre, le Honduras a eu la posses-of the island for over a hundred years prior to the conclusion of the
Special Agreement. Accordingly, the Chamber findsthat, while the legal
situation of El Tigre was formally in dispute at the date of the Special
Agreement, it was so solely as a result of a recent assertion of title by
El Salvador; and that the claim, in the submissions of El Salvador, to the
islands of the Gulf cannotbe upheld as regards El Tigre. Although Hon-
duras,in itssubmissions, has not formally requesteda finding ofits sover-
eignty over El Tigre, the Chamber considers that it should, consistently
with its interpretation of itstasknder the Special Agreement, define the
legal situation of El Tigre by holding that sovereignty over the island

belongs to Honduras.

356. The Chamber now turns to the islands of Meanguera and Mean-
guerita. The two islands are described by Honduras as follows :

"Meanguera Island. Situated above Tigre Island, its highest point
is 480 metres above sea level. It measures 6 km from north to south
and 3.7km from east to West,and has an over-al1area of 1,586hec-
tares. Itis covered with vegetation and has an elevated and rocky

coastline.
Meanguerita Island. This small island, to the south-east of Mean-
guera, has an over-al1area of 26hectares."
Meanguera is now, and has long been inhabited: Meanguerita is not.
Throughoutthe argument before the Chamber the islands of Meanguera

and Meanguerita were treated by both Parties as constituting a single
insular unity; neither Party, in its final submissions, claimed a separate
treatment for each of the two islands. The small size of Meanguerita, its
contiguity to thelarger island, and the fact that it isuninhabited, allow its
characterization as a "dependency" of Meanguera, in the sense that the
Minquiers group was claimed to be a "dependency of the Channel
Islands" (I.C.J. Reports 1953,p. 71). That Meanguerita is "capable of
appropriation", to use the wording of the dispositifof the Minquiersand
Ecrehoscase, isundoubted; it isnota low-tideelevation, and iscoveredby
vegetation, although it lacks fresh water. The Parties have treated it as
capable of appropriation, inasmuch as they each claim sovereignty
over it.

357. The initial formal manifestation of the dispute over Meanguera
and otherislands wasthe Salvadorian Note of Protest of 12October 1854,
already quoted in paragraph 352 above; the circular letter of the same
date, also already quoted, made widely known El Salvador's claim to
Meanguera. Furthermore, the Government of El Salvador, in August

1856, published in its official journal (Gaceta) reports on the landssion et le contrôle el'fectifsde l'île pendant plus de cent ans avant la
conclusion du compromis.En conséquence, la Chambre considère que si
la situation juridique d'El Tigre était formellementen litigeà la date du
compromis,c'était un.iquement en raison d'une récente revendication de
titre par El Salvador, et que la revendication des îles du golfe que fait
El Salvador dans sesconclusions nepeutêtreaccueillieencequiconcerne
El Tigre. Bien que le :Honduras,dans sesconclusions, n'ait pas formelle-
ment demandéquelaquestion de sasouverainetésur ElTigrefassel'objet

d'une décisionde la Chambre, celle-ciestime qu'elle doit, conformément
à l'interprétation qu'ellese fait de la mission qui est la sienneen vertu du
compromis, définir 1.situation juridique d'El Tigre en jugeant que la
souverainetésurcette île appartient au Honduras.

356. LaChambre ta maintenant examiner lecasdes îlesde Meanguera
et Meanguerita. Ces deux îles sont décrites commesuit par le Honduras :
«Ile de Meanguera.Située au-dessus de l'île du Tigre, son point

culminant se troiiveà 480mètresau-dessus du niveau de la mer. Elle
mesure 6 kilomètresdu nord au sud et 3,7kilomètresd'est en ouest.
Elleaune superficie de 1586hectares. Elleest couverte de végétation
et son littoral est rocheux et élevé.
Ile de Meangz,!eritaC.ette petite île, qui est au sud-est de Mean-
guera, a une supc:rficiede 26hectares. »

Meanguera est aujou1:d'huihabitée,et l'estdepuis longtemps; Meangue-
rita ne l'est pas. Tout au long des débats devant la Chambre, les îles de
Meanguera et Meanguerita ont été traitéespar les deux Parties comme
constituant une seuleunité insulaire; aucune Partie n'a, dans sesconclu-
sionsfinales, demandéque lesdeux îles soienttraitées séparémentL . 'exi-
guïtéde Meanguerita.,saproximité de laplus grande îleetlefaitqu'elleest
inhabitée permettent dela qualifier de ((dépendance »de Meanguera, au
sens où il a été soutenuque le groupe des Minquiers était une dépen-
dance »desîlesdela Manche (C.I.J.Recueil1953,p. 71).QueMeanguerita
soit((susceptible d'appropriation »,pour reprendre lestermes du disposi-
tif de l'arrêtMinquicmr est Ecréhousn ,'est pas douteux; il ne s'agit pas
d'un haut-fond décoiivrant et elle est couverte de végétation,bien qu'il
n'y ait pas d'eau dc~uce.Les Parties l'ont traitée comme susceptible
d'appropriation, dans la mesure où chacune d'elles en revendique la
souveraineté.

357. La première manifestation formelle du différend concernant
Meanguera et d'autres îles a été la notede protestation salvadorienne du
12octobre 1854,déjà 'citéauparagraphe 352ci-dessus;lalettrecirculaire
de la mêmedate, elle aussi déjà citée,a donné une large publicité à la
revendication d'El Sa.lvadorsur Meanguera. En outre, le Gouvernement
d'El Salvador a, en août 1856,publié dans son journal officiel (Gaceta)referred to the Sumeyor of the Department of San Miguel to be sumeyed
as vacant lands, and these included "the land called Meanguera", "the
islands Zacate and Conejo", and "the island called El Tigre". On
30 December 1879an auction sale of "the vacant land of Meanguera
island" wasannounced in the Gaceta.The Chamber has seen no record of
reactions or protest by Honduras to these publications. In the unratified
Cruz-LetonaConvention of 1884,the line of delimitation in the Gulf left
Meanguera and Meanguerita clearly on the Salvadorian side of the line.
Indeed Article 2 of the Convention reads :

"LaIineamaritima entreHondurasy ElSalvador, sale delPaciJico,
dividiendopormitad,enelgolfode Fonseca,ladistanciaquehay entre
las islas Meanguera, Conchaguita, Martin Pérez , Puntade Sacate,
del Salvador y lasislasdel Tigre,Sacate-grande,Ynglesay Exposicion
de Honduras y terminaenladesembocaduradel Goascoran."

[Translation]
"The maritime boundary between Honduras and ElSalvador shall
run from the Pacific, bisecting, in the Gulf of Fonseca, the distance
between the islands of Meanguera, Conchaguita,Martin Pérezand
Punta Sacate, of El Salvador, and the islands of Tigre, Sacate
Grande, Inglesa and Exposicion of Honduras, and shall end at the
mouth of the Goascoran."

The Congress of Honduras however rejected the Cruz-Letona Conven-
tion, criticizing,nteralia,itstreatment ofthe Gulf of Fonseca; in 1886El
Salvador and Honduras signed and concluded the Zelaya-Castellanos
Convention which, as regards the land frontier, provided for respect for
the status quo prevailing in 1884,prior to the Cruz-LetonaConvention,

but made no reference tothe islands or the maritime boundary. Similarly
the conventions of arbitration concluded in 1889and 1895,which were
not put into effect, dealt specifically only with the land frontier.

358. In short, since 1854,throughout many incidents, vicissitudes and
fruitless attempts towards a negotiated solution or arbitration,the con-
troversy over the "legal situation" of Meanguera and Meanguerita
remained unchanged. Neither during theperiod 1949-1967,whenthe two
countries established in 1963aJoint Frontier Commission, nor during the
period ofthe mediation of President Bustamantey Rivero, 1978-1980,nor
during the negotiations within the further Joint Frontier Commission
established on 1 May 1980and referred to in Article 18of the General
PeaceTreaty of 1980,could the Parties reach agreement on the legalsitua-
tion ofthese islands. Several"conciliatory proposals" wereexchanged, to
meet only with rejection by the other side.des rapports sur les terres vacantes que devait relever l'arpenteur du
département de San Miguel, et lesdites terres comprenaient «la terre
appelée Meanguera O, «les îles Zacate et Conejo» et l'«île appelée
El Tigre)). Le 30 décembre1879,la vente aux enchères des «terres va-

cantes de l'îledeMezinguera»fut annoncéedans la Gaceta.La Chambre
n'a pas trouvé tracede réactionou de protestation du Honduras à ces
publications. Dans 1,aconvention non ratifiée Cruz-Letona de 1884,la
lignede délimitation danslegolfelaissaitnettementMeanguera etMean-
guerita du côtésalvaclorien.Defait,l'article2decetteconvention estainsi
libellé:

«La lineamaiitimaentreHondurasyElSalvador, sale delPacifico,
dividiendopor mitad,enelgolfode Fonseca,la distancia quehay entre
las islas Meangtiera, Conchaguita, Martin Pérez,y Puntade Sacate,
del Salvador y las islas delTigre,Sacate-grande, YnglesayExposicion
de Hondurasy ttrrrninenla desembocaduradel Goascoran ).

[Traduction]
«La frontière maritimeentre le Honduras et El Salvador part du
Pacifique en dikisant par deux dans le golfede Fonseca la distance
qu'il y a entre :lesîles Meanguera, Conchaguita, Martin Pérez et
PuntaSacate,du.Salvador,etlesîlesdeTigre,SacateGrande, Inglesa
et Exposicion di1Honduras, etfinit à l'embouchuredu Goascoran. ))

Néanmoins,le Congrèshondurien a rejetéla convention Cruz-Letona

critiquant, entre autres, le traitement qui y était réservéau golfe de
Fonseca; en 1886El Salvadoret le Honduras ont conclu et signéla con-
vention Zelaya-Cast6:llanosqui, en ce qui concernela frontière terrestre,
prévoyaitle respect du statu quoqui prévalait en1884,avant la conven-
tion Cruz-Letona, mais qui ne mentionnait pas les îles ou la frontière
maritime.De même,lesconventionsd'arbitrage concluesen 1889et 1895,
mais non suivies d'effet, ne traitaient expressémentque de la frontière
terrestre.
358. En bref, depiiis 1854,au travers de nombreux incidents, vicissi-
tudes et vaines tentai:ivespour parvenirà une solution négociée ou à un
arbitrage, la controvrrse concernant la ((situationjuridique » de Mean-

guera et Meanguerita n'a pas changé.Ni durant la période 1949-1967,
pendant laquelle les deux pays établirent - en 1963 - une commission
mixte de délimitation,ni durant la médiationdu Président Bustamante
y Rivero(1978-1980).n ,i encore durant lesnégociationsquisesont dérou-
léesau sein de l'auitrecommission mixte de délimitation, instituéele
lermai 1980et àlaquellefaitréférencel'article18dutraité généra dlepaix
de 1980,lesPartiesn'ont puparvenir à un accord surlasituationjuridique
decesîles.Plusieurs<<propositions deconciliation »furentéchangées,qui
furent purement et simplementrejetéespar l'autre Partie. 359. Inthe meantime, however, the presence of El Salvador on Mean-
guera had, from the later years of the 19thcentury onward, been intensi-
fied, still without objection or protest from Honduras. The Chamber has

been supplied with considerable documentary evidence concerning the
administration of Meanguera by El Salvador. By a letter of 25 March
1991,addressed to the Registrar of the Court,the Government of El Sal-
vador submitted a "Documentary Annex containing Materials Illustrat-
ing the 'Status-Quo' on the Island of Meanguera" (cf. paragraph 21
above). The documents were certified by the Chief Archivist of the Gen-
eral Department of Boundaries of the Ministry of Foreign Relations of
the Republic of El Salvador and presented inthe following sections :

Section 1 - AppointmentsofJusticeofthePeace - contains acertificate

issued bythe Supreme Court of El Salvador on the creation in 1922ofthe
Office of the Justice of the Peace of the Municipality of Meanguera del
Golfo, Department of La Union, and three certificates issued by the
Supreme Court on the appointments of Justice of the Peace of the same
municipality in 1941, 1961,and 1990,as well as a selection from similar
documentation deposited inthe Archivesofthe Governmentofthe Repub-
licof ElSalvador forthe years running from 1951to 1991(35documents).

Section II - MilitaryAppointmentsand/or Orders - refers to military

appointments and orders relating to the Municipality of Meanguera del
Golfo made by competent military authorities of El Salvador during the
period 1918-1980.It contains detailed reference to sixappointments, and
reference to similardocumentation deposited inthe Archives correspond-
ing to the years 1930,1931, 1936,1982and 1989.

Section III - Issueof Licences - contains two examples of licences
issued to inhabitants of Meanguera del Golfo, of 1964and 1969,and
makes reference to similar documents forthe years 1970,1981and 1984,
deposited in the Archives.
Section IV - Holding of Elections - contains documents related to

elections held in the Municipality of Meanguera del Golfo in the years
1939,1941, 1952and 1984,with additional mention of electoral events in
1988and 1991.
Section V - Taxation - contains a copy of the Official Gazette of
10December 1919,publishing a decree of 19November 1919on the tax
tariff to be enforced in the Municipality of Meanguera del Goifo. Like-
wisereference ismade to similar documentation for the years 1930,1931,
1936,1939,1982 and 1989.
Section VI - NationalCensuses - contains a certificate issued by the
Office of General Statistics and Censuses of El Salvador regarding suc-

cessive censuses held in El Salvador, and specificinformation about the
island of Meanguera appearing in successive censuses between 1930and
1971(population data classified by sex and urban/rural inhabitancy in
the Municipality of Meanguera del Golfo). Reference islikewisemade to 359. Entre-temps, toutefois, la présence d'El Salvador à Meanguera
s'était intensifiéeepuis les dernières annéesdu XIXe siècle,toujours
sans objection ou protestation de la partdu Honduras.Un nombre consi-
dérablede preuvesdocumentaires concernant l'administration de Mean-
guera par El Salvador ont été soumises à la Chambre. Par une lettre du
25 mars 1991, adressée au Greffier de la Cour, le Gouvernement
d'El Salvador a présc:ntéune «Annexe contenant des documents illus-

trant lestatu quode l'îlede Meanguera »(voir paragraphe 21 ci-dessus).
Ces documents, certifiéspar l'archiviste en chef du département général
des frontières du ministère des relations extérieures de la République
d'El Salvador, comprennent les sectionssuivantes :

La section 1- Noininationsdejuges depaix - contient une attestation
de la Cour suprême d'El Salvadorrelative à la création en1922de l'office
dejuge de paix de la inunicipalitéde Meanguera del Golfo(département
de La Union), et trois attestations établies par la Cour suprêmeconcer-
nant les nominations du juge de paix de la mêmemunicipalité en 1941,
1961,1990,ainsi qu'iine sélectionde documents similaires déposésaux
archives du Gouvenlement de la République d'El Salvador pour les
annéesallant de 1951 à 1991(trente-cinqdocuments).

La section II- Nominationset/ou instructionsmilitaires - concerne
des nominations et i~istructionsmilitaires concernant la municipalitéde
Meanguera del GolFo émanant des autorités militaires compétentes
d'El Salvador durant la période 1918-1980.Cette section contient des
renseignements détaillésconcernant six nominations et mentionne des
documents similaires déposésaux archives correspondant aux années
1930,1931,1936, 198:2et 1989.
La section III- Délivrancede licences - contient deux exemples de
licences accordées à des habitants de Meanguera del Golfo en 1964et
1969,etmentionne des documents similaires pour lesannées1970,1981et
1984déposésauxarchives.
La section IV - Xmued'élections - contient des documents relatifs à

des électionsorganistiesdans la municipalitéde Meanguera del Golfo en
1939,1941,1952et 1984,et mentionne en outredesopérations électorales
en 1988et 1991.
La section V - Fiarcalit- contient un exemplaire du Journalofficiel
du 10décembre 1919,dans lequel est publié un décretdu 19novembre
1919sur le barème des impôts applicable dans la municipalitéde Mean-
guera del Golfo. Elle renvoie également à des documents similaires
correspondant aux années1930,1931,1936,1939,1982 et 1989.
La section VI - Rt!censementsnationaux - contient un certificat établi
par lebureau desstatistiquesgénéralesetdes recensementsd'El Salvador
concernant les recensements successifs qui avaient été réalisés en
El Salvador et appel lel'attention sur des renseignements précis concer-
nant l'îledeMeanguizraqui apparaissent dans diversrecensements entre
1930et 1971(donnéesdémographiques ventiléespar sexe et lieu de rési-documentation of a similar kind retained and deposited in the officia1
Archives relating tothe year 1971.

Section VI1 - Registry of Births and Death s contains summaries of
the registration inthe Registries oftheDepartment of La Union ofa num-

ber ofbirths and deaths which occurred onthe island of Meanguera inthe
years 1890,189 1,1917,1943,1960and reference to similardocumentation
filed inthe Archivesrelating tothe years 1892-1991(atotal of 78registra-
tions).
Section VI11 - Land Registry - includesa selection of registrations of
contracts of sale of land situated onthe island of Meanguera correspond-
ing to the years 1948, 1960, 1967and 1986,and reference to other docu-
ments of the same kind forthe period 1948-1989.
Section IX - CivilProceedings - contains reference to three proceed-
ings before the Justice of the Peace of Meanguera del Golfo in the years

1930and 1943and proceedings in 1969before the Court of First Instance
of La Union relating to land on the island of Meanguera, and mentions
additional documentation relating to the years 1922, 1932, 1943, 1945,
1987,1990and 1991,deposited in the Archives.
Section X - CriminalProceedings - listsa selection of important pas-
sages from the record of five criminal proceedings, which took place
before the Justice of the Peace of Meanguera del Golfo in the years 1930,
1931,1945,1955 and 1977,and refers to proceedings of the same kind in
the years 1924to 1988.

Section XI - Administrative Disposition of Land - lists relevant pas-
sages of municipal proceedings in the Municipality of Meanguera del
Golfo held in 1966and 1967and refers to additional proceedings in the
years 1981,1982,1983,1985,1986 and 1989.

Section XII - Postal Services - includes the Constitution Certificate
of the Creation of the Postal Office of the township of Meanguera del
Golfo, Department of La Union, by the Postal General Directorship of
the Government of El Salvador, on 15October 1952,and a copy of the
Officia1 Gazette which published the decree authorizing its creation.

Related documentation forthe years 1970-1991 isreferred toas deposited
inthe Archives.
Section XII1 - PublicWorks - includespublication of documentation
on the inauguration of electrical service on the islands in 1966. Also
included are publications relating to the inauguration of the City Hall
building ofthe Municipality of Meanguera delGolfo in 1967,and areport
on the existence of five public schools maintained by the Salvadorian
Government on the islands. Reference isalso madeto a Public School for
Boys and Girls built in 1968with the CO-operationof the United States
Government. Documentation on similar governmental activities during
1990and 1991is equally referred to.

Section XIV - PublicHealth Services - contains a certified copy of a
"Health Project", executed by the Government of El Salvador in Mean-dence urbain ou rural dans la municipalitéde MeangueradelGolfo). Elle
renvoieégalement à (lesdocuments denature similairerelatifs à l'année
1971, conservés etdéposés auxarchives officielles.
La section VI1 - Registredes naissanceset décè s contient des états
récapitulatifs d'actes inscrits aux registres du département de La Union
concernant un certain nombre de naissanceset décèssurvenus dans l'île
de Meanguera en 18!)0,1891, 1917,1943et 1960 et renvoie à des docu-
ments similaires déposés aux archives en ce qui concerne les années

1892-1991(soixante-dix-huitactes au total).
Lasection VI11 - Cadastre - contientunesélectiond'enregistrements
de contrats de vente de terres situéesdans I'îlede Meanguera correspon-
dant auxannées1948,1960,1967et 1986,etrenvoie à d'autres documents
du mêmetype pour litpériode 1948-1989.
La section IX - .Procédurecsiviles- contient des référencesa trois
procèsquiont eulieuen 1930et 1943devant lejuge de paix de Meanguera
del Golfo eten 1969devant letribunalde premièreinstance de La Union à
propos de terressituéesdans l'îlede Meanguera et fait étatde documents
additionnels, ayant trait aux années 1922,1932,1943, 1945,1987,1990et
1991,qui sont déposi:~aux archives.

La section X - Procédurespénale -s contient une sélectiond'extraits
importantsde procès-verbauxrelatifs à cinqprocèspénaux quiont eulieu
en 1930,1931,1945,1955 et 1977devant lejuge de paix de Meangueradel
Golfo,etrenvoie à desprocèsdu même typequiont eu lieude 1924 à 1988.

La section XI - Alctesde dispositionde biensimmobilierspassés devant
l'administration- ériumèredes passages pertinents des comptes rendus
des délibérationsdu conseilmunicipal de la municipalitéde Meanguera
del Golfo en 1966et 1967etrenvoie àd'autres comptesrendus intervenus
en 1981,1982,1983, 1985,1986et 1989.
La section XII - Servicespostaux - contient l'actede constitution du
bureau de poste de la ville de Meanguera del Golfo (département de

La Union), par la direction générale des postes du Gouvernement
d'El Salvador,le 15octobre 1952,et un exemplaire du numérodujournal
officiel dans lequelut publiéledécretautorisantla créationdecebureau.
Elle renvoie à des documents concernant les années 1970-1991qui sont
déposésaux archive:;.
Lasection XII1 - Ouvragespublics - concernelapublication de docu-
mentsrelatifs a la mise en serviced'un réseaud'électricitédans lesîles en
1966.Elle contient en outre des publications relatives a l'inauguration du
bâtiment de la mairie de Meanguera del Golfo en 1967et un rapport sur
l'existence de cinq écolespubliques dans les îles dont le Gouvernement
salvadorien assure l'entretien. Il yest égalementfaitréférencà une école
publique mixte construiteen 1968avecla coopérationdu Gouvernement

des Etats-Unis. Cetti:section renvoie enfin àdesdocuments relatifs àdes
activitésgouvernem~:ntalesanalogues durant les années1990et 1991.
La section XIV -- Servicesde santépublique - contient une copie
certifiée d'un«proj(:t sanitaire »,dont le Gouvernement d'El Salvador aguera in 1964,complemented by a "Project of Medical Assistance" ofthe
sameyear. Further activitiesofthe samekind, referred to in the documen-
tation deposited in the Archives and corresponding to the years 1984,
1988, 1989, 1990and 1991,are also mentioned in Section XIV.

Section XV - Education - listsa series of documents on the construc-
tion of schools and appointment of teachers in the years 1893, 1966and
1967,alsocontaining the AcademicRecords forthe years 1963and 1988.
Reference is made to documents of the same kind deposited in the
Archives,relating to the years 1988and 1991.

360. During the hearings, counsel for El Salvadoralluded to the docu-
ments referred to, but not reproduced, in the "Meanguera dossier", and
asked Honduras to concede or agree that such documents did exist; fail-
ing which El Salvador would seek to file the complete documentation
under Article 56ofthe Rules of Court. Counsel forHonduras declined to
do so,contending thatthe documents wereoflittleprobative value. Coun-
selfor ElSalvador renewed itscal1to Hondurastoadmit the existenceand
content of the Meanguera dossier. In reply the Honduran Agent stated
that Honduras could not saywhether ornot it admitted a document with-
out knowing its content, that it was toolate in the proceedings to present
further documents, and that Honduras therefore opposed the admission
of the Meanguera dossier. In September 1991,after the close of the hear-
ings,the Agent of El Salvadorsubmitted tothe Chamber complete setsof
al1theadditional documents referred to in the Meanguera dossier, "sub-

ject to Article 56 of the Rules of Court". The President of the Chamber,
while noting that the submission of further documents to theCourt after
the closure of the written proceedings was not a normal part of the pro-
cedure, took the viewthat it was appropriate to applyto them, by exten-
sion and mutatis mutandis,the provisions of Article 56ofthe Rules. Aset
of copies ofthe documents wasthereforetransmitted to Honduras, which
objected to the admission of the additional documents submitted by
El Salvador. Af'terexamining the question the Chamber decided not to
authorize the submission of those documents; it took the viewthat if the
material of the kind included and referred to in the Meanguera dossier
was relevant and appropriate to prove what El Salvador sought to
establish, thematerial already available was sufficient for that purpose.

361. Throughout the whole period covered by the documentation pro-
duced by El Salvador concerning Meanguera, there is no record of any
protest made by Honduras to El Salvador, with the exception of one
recent event, to which reference ismade below. Furthermore, atthe hear-
ings (cf. paragraph 20 above) El Salvador called a witness, Mr. Avilés
Dominguez, a Salvadorian resident of the island, and his testimony,
which was not challenged by counsel forHonduras, leaves no doubt thatassuré lamise en Œuvreen 1964 à Meanguera, et qui a été complété
par un ((projet d'assistance médicale))de la même année. Cette section
mentionne également d'autresactivitésdu mêmetype, viséesdans des
documents déposés aux archives correspondant aux années1984,1988,
1989,1990et 1991.
LasectionXV - Education - contient une sériede documentsrelatifs
à laconstructiond'écolesetàlanomination d'enseignants en 1893,1966et
1967ainsiquelesregistresacadémiquespour lesannées1963et 1988.Elle

renvoie àdes documt:ntsdu mêmetype déposés aux archivescorrespon-
dant aux années1988et 1991.

360. A l'audience, le conseil d'El Salvador a fait allusion aux docu-
ments visés, maisnon reproduits, dans le ((dossier Meanguera)) et a
demandé au Honduias d'admettre ou de convenir que ces documents
existaient effectivem~znt;faute pour ce dernier de le faire, El Salvador
demanderait à produire les documents dans leur intégralité, conformé-
ment à l'article 56du Règlementde la Cour. Le conseil du Honduras s'y
estrefusé,arguant quelesdocuments n'avaient guèredevaleurprobante.
Le conseil d'El Salvador a demandé une nouvelle fois au Honduras
d'admettre l'existenceet le contenu du dossier Meanguera. En réponse,
l'agentdu Honduras déclaré queleHonduras nepouvait dires'iladmet-
tait ou non un docunient sansen connaître le contenu, que la procédure

étaittrop avancéepour présenter de nouveaux documents, et que le
Honduras s'opposait donc à l'admission du dossier Meanguera. En
septembre 1991, ap~,èsla clôture des débats, l'agent d'El Salvadora
soumis à laChambre desjeux completsdetous lesdocumentssupplémen-
taires mentionnésdans le dossier Meanguera, «sous réservedes disposi-
tions de l'article 56 du Règlement de la Cour». Le président de la
Chambre, tout en observant que, normalement, de nouveaux documents
n'étaientpasprésent15 sla Cour après la clôturede la procédure écri,ea
considéréqu'il convc:naitd'appliquerà ces documents, par extension et
mutatis mutandis,lesdispositions de l'article56du Règlementde laCour.
Un jeu d'exemplaires des documents en question a donc été transmis à
l'agent du Honduras, qui s'est opposéà la production des documents
supplémentaires soumispar El Salvador. Après avoir examiné la ques-
tion, la Chambre adbcidéde ne pas autoriser la production de cesdocu-

ments; elle a considé:que si des documents du type de ceuxqui étaient
contenus et visésdarisle dossier Meanguera étaient pertinents etappro-
priéspour prouver c:equ'El Salvador cherchait àétablir,les documents
déjàdisponibles étaient suffisantspour ce faire.
361. Tout au longdelapériodecouvertepar lesdocumentsconcernant
Meanguera produits par El Salvador, il n'y a pas trace de protestation
adressée à El Salvador par le Honduras, à l'exception d'un événe-
ment récent, évoquBci-après. En outre, lors des audiences (voir para-
graphe 20ci-dessus),El Salvador a citéun témoin, .AvilésDominguez,
résidentsalvadoriendel'île, etsa déposition,quin'apas étécontestépear
le conseildu Honduras, ne permet pas de douter qu'El Salvadora exercéEl Salvador has exercised Statepower overthe island of Meanguera,first
through the Municipality of La Union, and asfrom 1916,when the Muni-
cipality of Meanguera del Golfo was created, directly.
362. It was on 23 January 1991,according to the material before the
Chamber, that the Government of Honduras first made any protest to the
Government of El Salvador. Bya Note of that date, the Foreign Minister
of Honduras stated as follows :

"Pormedio delpresenteOfcio, mi Gobiernopresenta,ante el Ilus-
trado Gobiernode la Republicade El Salvador,forma1 y enérgica
protestaporloshechossiguientes:

1. En la IsIa de Meanguera, sometidaal litigioque mantienen
nuestros dospaises ante la CorteInternacionalde Justicia,se han
efectuadorecientemente varias obras$sicas, cuyaejecucionviolael
Articulo37delTratadoGeneraldePaz,queobligaa ambospuisesa
mantenerelstatus quode 1969.
.............................
2. La prensasalvadoreriaha anunciadoque el 10de marzo del
presenteario,se realizaraneleccionesenlaRepublicadeElSalvador,
para elegir262 alcaldesy 84 Diputados. Entre otros puntosdonde
habraelecciones, aparece elasillamadoMeangueradelGolfo.Este

ultimolugarquedaenlaZsladelmismonombre,actualmenteenliti-
gioentre nuestrosdospaisesante laCorteInternacionaldeJusticia.
Un actocomoese,desnaturalizaenconsecuencialasituacionjuridica
planteadapor los litigantes.Y desdeel moment0 en que nuestrosdos
paiseshansometidoaladecisiondelaCorteInternacionaldeJusticiala
determinacionde la soberaniasobredicha Isla,seproduceuna situa-
cionjudicialqueconstririea ambosanomodijicarsusposiciones.Efec-
tuareleccionesen unazona en litigio,puede interpretarsecomo que se
quiere alterarla esenciade lasituacionpresentadaante el Tribunal."

[Translation]
"By this officia1letter, my Govemment presents, before the Illus-
trious Government of the Republic of El Salvador, forma1and ener-
getic protest for the following ac:s

1. Recently, in the island of Meanguera, currently part of the
disputeour two countries have subjudicebefore the International
Court of Justice, a number of material works have been carried
out, the execution of which violates Article 37 of the General
Treaty of Peace, which obligates both countries to maintain the
1969status quo

2. The Salvadorian press has announced that on 10March of
thisyear electionswillbe held in El Salvadorby which 262mayors
and 84congressmen are to beelected.Amongst other places where
the elections willtake place appearsthe so-called Meanguera delson autoritéétatiquesur l'îlede Meanguera, tout d'abord par le truche-
ment de la municipalitéde La Union, puis, à compter de 1916,annéeou
fut crééelamunicipa:litéde Meanguera del Golfo, directement.
362. Selonlesdociimentssoumis à la Chambre, c'estle23janvier 1991
que le Gouvernemerit hondurien a pour la première fois adressé une
protestation au Gouvernement d'El Salvador. Dans une note de même
date, le ministre des relations extérieuresdu Honduras a déclaréce qui
suit:
«Pormediodt?lpresente Oficio,mi Gobiernopresenta,ante el Ilus-
trado Gobiernode la Republica de El Salvador,formal y enérgica
protestapor los hechossiguientes:

1.En la Islfade Meanguera, sometidaal litigioque mantienen
nuestros dos ,vaisesante la Corte Internacionalde Justicia,se han
efectuado reckntemente variasobrasfisicas, cuya ejecucibnviolael
Articulo37def!TratadoGeneraldePaz,queobligaa ambospaisesa
mantenerelst,ztusquode 1969.
.............................
2. La prenra salvadoreriaha anunciado queel IOde marzo del
presenteafio,3.erealizaraneleccionesenla RepublicadeElSalvador,
para elegir262 alcaldesy 84 Diputados.Entre otrospuntosdonde

habraelecciol;!esa,parece elasillamadoMeanguera delGolfo.Este
ultimolugarquedaenlaIsladelmismonombre,actualmenteenliti-
gio entre nuestrosdospaisesantela CorteInternacionalde Justicia.
Un actocomoese,desnaturalizaenconsecuencialasituacionjuridica
planteadapor las litigantes.Y desde el moment0 en que nuestrosdos
puiseshansomeiidoaladecisiondelaCorteInternacionaldeJusticiala
determinacionde la soberaniasobredichaIsla, seproduceuna situa-
cionjudicial queconstririea ambosa nomodificarsusposiciones.Efec-
tuarelecciones enuna zona en litigio,puede interpretarsecomoquese
quiere alterarla esencia delasituacionpresentada ante el Tribunal))

[Traduction]
«Par la présente,mon Gouvernementa l'honneur d'adresser offi-
ciellementà l'illustreGouvernementde la Républiqued'ElSalvador
une protestatiori énergiqueen raison des faitssuivant:

1. Récemment,dans l'île de Meanguera, actuellement l'enjeu
du différend quenosdeuxpays ont soumisau règlementjudiciaire
de la Cour internationale de Justice, diverstravaux matériels ont
été exécutés,lesquels constituent une violatiod ne l'article7 du
traité généradle paix qui obligenosdeux pays àmaintenir le statu
quo de 1969.
.............................
2. Lapresse salvadorienne a annoncé quele 10mars prochain
desélectionsseraientorganisées en ElSalvadorenvuede désigner
deux cent soixante-deux maires et quatre-vingt-quatre parlemen-
taires. L'événemena tura lieu, entre autres, au lieu-dit Meanguera Golfo. This place is located on the island of Meanguera, currently
in dispute between our two countries before the International
Court ofJustice.
Such an act thus undermines the juridical situation submitted by
the Parties. And as from the moment that our countries submitted
determination of sovereignty over the island to the decision of the
International Court of Justice, a judicial situation arose thatobli-
gates both countriesnot to modify their positions. Tohold elections
in a disputed zone could be interpreted as an intention to modify the
essence of the situation presented before the Court."

The works complained of were the construction of a CasaComunal,two
school classrooms and a clinic. Bya further Note dated 29January 1991,
the Honduran Ministry referred to the proposed inauguration on 7 Feb-
mary 1991of an electrification service on the island of Meanguera, and
contended that this too

".. .esta enpugna con elespiritude la solicitudconjuntamentehecha
alaHonorableCorteInternacionaldeJusticia, y esunaviolacionmani-
fiesta delArticulo37del TratadoGeneraldePaz vigenteentrenuestros
dospaises. .."
[Translation]

"...goesagainstthe spirit ofthejoint submission both countries have
made of the dispute to the Honourable International Court of Jus-
tice, andisa manifest violation of Article 37oftheGeneral Treaty of
Peace in force between Ourtwo countries ..."
363. Bya Note in reply dated 31January 1991,the Foreign Minister of
El Salvador stated that his Government rejected these protests; and that

"Enefecto,elstatus quo de la Isla de Meanguera, esque sobrela
misma el Gobiernode El Salvador, tieneplena posesiony ejercesu
soberania.Ademas, el Municipiode Meangueradel Golfo,en la men-
cionadaIsladeMeanguera,fue creadoporDecretoLegislativodel17de
junio de 1916,publicadoenelDiarioOficial No. 145,Tomo80de27de
junio del mismo a60 y en esa comprension territorial siemprsee han
efectuadoeleccionespara queloshabitantesde la misma,comosalva-
doreiiosque son, elijan alos miembros desu Concejo Municipal,asi
como a las Supremas Autoridades como Io son el Presidentey Vice
PresidentedelaRepublica y a losDiputadosdelaAsamblea Legislativa.
Las referidas eleccionesse hacen en cumplimientode la Constitucion
de la Republica y la celebracionde las mismas en todo el territorio
nacionalnopodemosconsiderarlacomoviolatoria a la letra O al espi-
ritu del TratadoGeneralde Paz. Especificamente,desde la vigencia
delmencionado Tratado y hasta lafecha,sehancelebradoseis eventos delGolfo, situ~isurl'îlede Meanguera,qui estactuellement l'enjeu
d'undifférendentrenosdeux payssoumis à laCour internationale
de Justice.
Un tel fait compromet en conséquence la situation juridique

présentéepar lesParties.Etàpartir du moment ou nospays ont saisi
la Cour internationale de Justice aux finsde déterminer la souverai-
netésur l'île,une situation judiciaire a étéproduite qui oblige les
deux pays à ne pas modifier leurs positions. L'organisation d'élec-
tions dans une zone contestée pourrait être interprétée comme
l'intention de modifier dans son essencela situation présentée la
Cour.»

Les travaux qui faisaient l'objet de cette plainte étaient la construction
d'une Casa Comunal,de deux salles de classeet d'un dispensaire. Dans
une autre note endat,:du 29janvier 1991,le ministèredes relations exté-
rieures du Honduras, se référant à l'annonce de la mise en service, le
7 février1991,d'un réseaud'électricité dans l'île de Meanguera, a fait
valoir que cela aussi

K..esta enpugna conel espiritude la solicitudconjuntamentehecha
ala HonorableCorteIntemacionaldeJusticia, y esunaviolacionmani-
fiesta delArticulo37del TratadoGeneraldePazvigenteentrenuestros
dospaises..»
[Traduction]
«..estcontraire.il'esprit delademande qui aétéfaiteconjointement

àla Cour interniitionale de Justice, et constitue une violation mani-
feste de l'article37du traité générdle paix qui est en vigueurentre
nos deux pays...O
363. Dans une notl:enréponse datée du 31janvier 1991,leministredes
relations extérieuresd'El Salvador a déclarqueson gouvernement reje-
tait cesprotestations, ajoutant ce qui suit:

({Enefecto,elstatus quo de la Islade Meanguera,es que sobrela
misma el Gobieinode El Salvador, tieneplena posesiony ejercesu
soberania.Ademas, elMunicipio de Meangueradel Golfo,en la men-
cionadaIsladeAfeanguera,fue creadoporDecretoLegislativodel 1 7de
junio de 1916,publicado en el iarioOficialNo. 145,Tomo80de27de
junio del mismo arioy en esa comprensionterritorialsiemprese han
efectuadoelecci~nespara que loshabitantesde la misma, comosalva-
doreliosque son, elijana los miembros desu Concejo Municipal,asi
como a las Supi-emasAutoridades como 10son el Presidentey Vice
Presidentedela I?epublicy a losDiputadosdelaAsambleaLRgislativa.
Las referidaseltlccionesse hacen en cumplimientode la Constitucion
de la Republicay la celebracionde las mismas en todo el territorio
nacionalnopodt?mosconsiderarla como violatoria a la letrOal espi-

ritudelTratado[Generad lePaz.Especificamente,desdela vigenciadel
mencionado Tratadoy hasta lafecha, se han celebrado seis eventos electoralesen todo el territorio nacional,incluyendola Isla de Mean-
guera, sin que ningunode ellos haya motivado protestas de Vuestro
Ilustrado Gobierno.
Porotraparte, mientras nuestropais posea la Islade Meangueray
ejerzasusoberaniasobre la misma, el Gobiernode la Republicaconti-
nuara realizando las obrasque considerenecesariaspara el bienestar
de lossalvadoreiïosquela habitan,comosiempreIoha hecho. "

[Translation]
"In fact, the status quo of the island of Meanguera is that on that
island the Government of El Salvadorhas full possession and exer-
cises its sovereignty. Furthermore, the Municipality of Meanguera
del Golfo, on the aforesaid island of Meanguera, was created by
Legislative Decree of 17 June 1916, published in Officia1 Gazette
No. 145,Volume 80, of 27 June of that same year, and within that
expanse of territory elections have always been held so that the
inhabitants can, as the Salvadorian citizens that they are, elect the
members oftheir MunicipalCouncil, aswell asthe Supreme Author-

ities such as the President and Vice-President of the Republic, and
the Deputies of the Legislative Assembly. The elections referred to
are being held in compliance with the Constitution of the Republic,
and the fact that they are beingheld throughoutthenational territory
cannot be considered by us as violative of the letter or spirit of the
General Treaty of Peace. Specifically, since that Treaty came into
force and until this date, six elections have taken place throughout
the national territory, including the island of Meanguera,and none
of them has givenrise to protests on the part of your Illustrious Gov-
ernment.
On the other hand, as long as Ourcountry is in possession of the
island of Meanguera and exercises therein its sovereignty, the Gov-
ernment ofthe Republic shall continue carrying out the worksit con-
siders necessary to the welfare of the Salvadorian citizens that
inhabit the island, as it has always done."

364. The Chamber considers that this protest of Honduras, coming
after a long history of acts of sovereignty by El Salvador in Meanguera,
wasmade too lateto affect the presumption ofacquiescence on the part of
Honduras. The conduct of Honduras vis-à-vis earlier effectivitésreveals
an admission, recognition, acquiescence or other form of tacit consent to
the situation. Furtherrnore, Honduras has laid before the Chamber a
bulky and impressive list of material relied on to show Honduran effectiv-
itésrelating to the whole of the area in litigation, but fails in that material
to advance any proof of its presence on the island of Meanguera.

365. One further argument of El Salvador has to be considered, con-
cerning the maritime delimitation line of 1900,agreed upon by Honduras
and Nicaragua. As recalled in the Chamber's Judgment of 13September electoralesen toao el territorio nacional,incluyendo laIsla de Mean-
guera, sin que ningunode ellos haya motivadoprotestas de Vuestro
IlustradoGobierrio.
Porotraparte, mientrasnuestropaisposea la Islade Meangueray
ejerza su soberania sobrelamisma,el Gobiernode la Republicaconti-

nuararealizando lasobrasque considerenecesariaspara elbienestar
de lossalvadoreii~sque lahabitan.comosiempreIoha hecho. ))
[Traduction]
«En effet, le s,!atuquo,en ce qui concerne l'îlede Meanguera, est
que le Gouverne:ment salvadorien détient la pleine possession sur

cette île et yexerce sa souveraineté. De plus, la municipalité de
Meanguera del Ciolfo,situéesur l'îlede Meanguera, a été constituée
par un décret lé,gislatifdu 17juin 1916publié aujournal officiel,
no 145,tome 80,du 27juin de la mêmeannée,et sur cetteétenduede
territoire deslectionsont toujours été organiséesafin que les habi-
tants, en tant que Salvadoriens, ce qu'ils sont en fait, élisent les
membres de leur conseil municipal, de mêmeque les autorités
suprêmesque sont le présidentet le vice-présidentde la République
ainsi que leséputés à l'assemblée législativC.esélectionssefonten
application de lii Constitution de la République, et le fait qu'elles
aient lieu sur0u.tle territoire national ne saurait être considpar
nous comme violant la lettre ou l'esprit du traité génle paix. En
fait, depuis l'entrée en vigueur de ce traité et jusqu'à ce jour,
sixconsultation$;électorales ont eu lieu sur la totalitédu territoire

national, y compris dans l'îlede Meanguera, sans qu'aucune d'elles
ait motivélesprotestations de votre illustreGouvernement.

D'autre part, tant que notre pays posséderal'îlede Meanguera et
exercera sur elle sasouveraineté,leGouvernement de la République
continuera d'exkcuter les ouvrages qu'il jugera nécessaires pour le
bien-êtredes Salvadoriens qui yhabitent,comme ill'atoujours fait. »

364. La Chambre considère que cetteprotestation du Honduras, qui a
étéélevée aprèsune longue série d'actesde souverainetéd'El Salvador à
Meanguera, a étéformulée trop tard pour dissiper la présomption
d'acquiescement de lapart du Honduras. Lecomportement du Honduras
vis-à-visdes effectivitésantérieuresrévèleune admission, une reconnais-
sance, un acquiescement ou une autre forme de consentement tacite à
l'égardde la situation. En outre, le Hondurasa soumis à la Chambre une
liste volumineuse el. impressionnante de documents sur lesquels il
s'appuiepour démontrerdeseffectivitéshonduriennes en cequiconcerne
l'ensemble de la zonc:en litige, mais il n'a dans ces documents produit
aucune preuve de sa présencesur l'îlede Meanguera.
365. Il faut examiner aussi un autre argument d'El Salvador concer-
nant la ligne de délimitationmaritimearrêtéed'un communaccordpar le
Honduras et le Nicaragua en 1900.Comme la Chambre l'a rappelédans1990(I.C.J. Reports 1990p ,p. 101-102,para. 26),waters within the Gulf of
Fonseca between Honduras and Nicaragua were delimited in 1900by a
Mixed Commissionestablished pursuant to a Treatyconcluded between
the two States on 7 October 1894.The published records of the delimita-
tion established bythe Mixed Commission describe that delimitation line
as follows :

"Desdeelpunto conocidocon elnombredeAmatillo, enlaparte infe-
riordelrioNegro,laIinealirnitrofeesunarectatrazada endirectional
volcandeCosigüina,conmmboastronomicoSur,ochentayseisgrados,
treintaminutosOeste(S.86"30'O.),y distanciaaproximadadetreinta
y sietekilometros(37Kms)hastaelpuntomediodelabahiadeFonseca,
equidistantede las costasde unay otra Republicap , or estelado;y de
este punto, sigue ladivisionde las aguas de la bahiapor una Iinea,
también equidistante de lasmencionadascostas,hastallegaral centro
deladistanciaquehayentre laparte septentrionad lela PuntadeCosi-
güina y lameridionaldelaisladeEl Tigre. "("Limitesdefinitivosentre

Honduras y Nicaragua",Honduran Ministry of Foreign Affairs,
1938,p. 24.)
[Translation]
"From the point known as Arnatillo, in the lower reaches of the
river Negro, the delimitation is a straight line drawnin the direction

of the volcano of Cosigüina, astronomic bearing south, 86 degrees,
30minutes West(S86"30'W),for a distance of approximately thirty-
seven kilometres (37km) to the central point of the Bay of Fonseca,
equidistant from the coasts of the two Republics, on this side; and
from that point it follows the division of the waters of the bay by a
line,alsoequidistantfrom the said coasts,to arrive atthe centre ofthe
distance between the northern part of Punta de Cosigüina and the
southern part ofthe island of El Tigre."

366. If, at that time, Honduras had been sure of its sovereignty over
Meanguera, and sinceequidistance wasthe method used to draw the line,
then, itissuggested,therewould have been no reason forstopping the line
at the midpoint between the southernmost point on Tigre island and "the
northern point of Punta de Cosigüina" in Nicaragua. The linecould and,
itisargued, should have advanced at least as far asthe midpoint between
the Farallones islands and the south-eastemmost point on Meanguera
island, if that island was part of Honduras. Honduras contends that the
terminus of the 1900delimitation line was in fact equidistant from three
points, Punta deCosigüina, ElTigreand Meanguera, and that Meanguera
was not mentioned in order not to produce difficulties with El Salvador.
The fact however remains that it was El Tigre which was mentioned as
reference point in the 1900 delimitation, not Meanguera; and that if
Meanguera was a Honduran island, the endpoint of the line could have
been determined without any reference to El Tigre. The Chamber con-

cludes that the circumstance that the 1900delimitation was in no waysonarrêtdu 13septembre 1990(C.Z.J.Recueil1990,p. 101-102,par. 26),les
eauxsituées à l'intérieurdu golfede Fonsecaentre leHonduras etleNica-
ragua ont étédé1imitl:eesn 1900par une commissionmixteconstituéeen
application d'un traité conclu entreles deux Etats le 7 octobre 1894. Les
procès-verbauxpubliésdeladélimitationétablie par lacommissionmixte
décrivent commesuit cetteligne de délimitation :

«Desdeelpunr'o conocidoconel nombredeAmatillo,enlaparte infe-
riordelrio Negro,lalinealimitrofeesunarectatrazadaendirectional
volcande Cosigüi'nac,onrumboastronomicoSur,ochenta y seisgrados,
treintaminutosCpeste(S.86"30'0.), y distanciaaproximadade treinta
y sieteilometros(37Kms)hastaelpuntomediodelabahiadeFonseca,
equidistantede ltzscostasde unay otraRepublica,por este lado;y de
estepunto, sigue ladivision de lasaguas de la bahiapor una linea,
también equidistuntede lasmencionadascostas,hastallegaral centro

de ladistanciaqtrehay entrelaparte septentrionaldelaPuntade Cosi-
güinay lameridig9nad1ela isladeElTigre.»(((Limitesdefinitivosentre
Honduras y Nicaragua)),Honduran Ministry of Foreign Affairs,
1938,p. 24.)
[Traduction]
Du point connu souslenom d'Amatillo,surlecoursinférieurdu

Rio Negro, la lignelimitrophe est une droite tracéeen direction du
volcan de Cosigüina, d'azimut astronomique sud 86'30' ouest
(S 86"30' O), sur une distance d'environ trente-sept kilomètres
(37km)jusqu'au point médiande la baie de Fonseca, àéquidistance
de l'une et l'autre République,de ce côté;et, de ce point, ellesuit le
partage des eau:[ de la baie en une ligne qui est aussi équidistante
desdites côtes, jusqu'à cequ'elle atteigne le milieu de la distance
entre lapartie septentrionale de la Punta de Cosigüinaet l'extrémité
méridionalede l'îled'ElTigre.»

366. Si,à cetteépoque,leHonduras avaitétécertain desasouveraineté
sur Meanguera, et puisque l'équidistance était la méthode utilisépour
tracer la ligne,iln'yaurait eu alors aucune raison,est-il sugg,'arrêter
laligneau point médianentrel'extrémitéméridionad lel'île d'El Tigreet
((l'extrémitéseptentrionalede la Punta de Cosigüina »au Nicaragua. La
ligne aurait pu et, selonl'argumentation avancée,auraitdû se prolonger
au moinsjusqu'au point situé Ami-distanceentre lesFarallones etI'extré-
mité sud-estde Meanguera, si cette île faisait partie du Honduras. Le
Honduras fait valoir que le pointterminal de la ligne de délimitationde
1900étaiten fait équidistantde trois points - la Punta Cosigüina, l'île
d'ElTigreetl'îlede Nleanguera - etque Meangueran'apas étécitépeour
éviterde créerun pra'blèmeavec El Salvador. Il n'endemeure pas moins

que c'estElTigre,et pas Meanguera,quiaétémentionnécommepoind te
référence dans la délimitationde 1900et que, si Meanguera étaitune île
hondurienne, le point terminal de la ligne aurait pu être déterminé sans
référence a ElTigre.I,aChambre conclutquelefaitqueladélimitationdegoverned by the position of Meanguera, while of little significance in
itself, supports the other evidence and considerations pointing to Salva-
dorian control of the island atthat date.

367. Thus the conclusion of the Chamber concerning Meanguera is
that, while the utipossidetisjuris position in 1821cannot be satisfactorily
ascertained on the basis of colonial titles and effectivités,the fact that
El Salvador asserted a claim to the island of Meanguerain 1854,and was
thereafter in effective possession and control of the island, justifies the

conclusion that El Salvador maybe regarded assovereign overthe island.
Ifthere remained anydoubt, its position in respectof Meanguera is made
definitive by the acquiescence of Honduras in its exercise of sovereignty
intheisland sincethe later years ofthe lastcentury. Asregards Meanguer-
itathe Chamber does not consider it possible, in the absence of evidence
on the point, thatthe legal position of that island could have been other
than identical with that of Meanguera.

368. The conclusion at which the Chamber arrives in respect ofthe dis-
puted islands is thus the following. It is the Chamber's duty, under Ar-
ticle 5ofthe Special Agreement, to take into accountthe "rules of Interna-
tional Lawapplicable between the Parties,including,where pertinent,the
provisions of the General Treaty of Peace". In relation to the islands in
dispute, the "documents which were issued by the Spanish Crown or by
any other Spanish authority, whether secular or ecclesiastical", do not
appear sufficient to "indicate the jurisdictions or limits of territories or
settlements" in terms of Article 26 of that Treaty, so that no firm conclu-
sion can be based upon such material, taken in isolation, for deciding
between thetwo claims to an utipossidetisjuris title. Under the final sen-
tence of Article 26,the Chamber is however entitled to consider both the
effective interpretation of the utipossidetisjuris bythe Parties, in the years
following independence, asthrowing light onthe application of the prin-
ciple andthe evidenceof effective possession and control of an island by
one Party without protest by the other, as pointing to acquiescence. The
evidence as to possession and control, and the display and exercise of
sovereignty, by Honduras over El Tigre and by El Salvador over Mean-

guera (to which Meanguerita isan appendage),coupledineach case with
the attitude of the other Party, clearly shows however, in the view of the
Chamber, that Honduras was treated as having succeeded to Spanish
sovereignty over El Tigre, and El Salvador to Spanish sovereignty over
Meanguera and Meanguerita.1900n'étaiten aucunr manièredéterminép ear la position de Meanguera,
bien que de peu d'importance en lui-même,étaie les autres élémentd se
preuve et considérationsqui indiquent qu'a cette date l'îleétait sousle
contrôle d'El Salvador.
367. Pour ce qui ,:st de Meanguera la Chambre conclut donc que,
malgrél'impossibiliti:d'établirde façon satisfaisante la situation de l'uti
possidetisjurisen1821sur labasedestitrescoloniaux etdes effectivités,le
fait qu'El Salvadorajt formuléune revendication sur l'îlede Meanguera
en 1854,puis en ait eu la possession et le contrôle effectifs, permet de

déduire qu'El Salvador peut être considéré comm leesouverain de l'île.
S'ilsubsistaitaucundoute,laposition d'El Salvadorrelative à Meanguera
serait rendue définitivepar l'acquiescementdu Honduras àl'exercicede
la souverainetésalvadoriennesur l'îledepuis la dernièrepartie du siècle
dernier. Quant à Meiinguerita,en l'absence d'éléments de preuve sur ce
point, la Chambre n'estimepas que le régimejuridique de cette île ait pu
différer en riende celiuide Meanguera.

368. La conclusioii à laquelle parvient la Chambre en ce qui concerne
les îles en litige est donc la suivante. Il est du devoir de la Chambre, en
vertu de l'article di1compromis, de tenir compte «des normes de droit
international applicables entre les Parties, y compris s'ily a lieu des dis-
positions du traité générad le paix». S'agissant des îles en litige, les
((documents établispar la Couronne d'Espagne ou toute autre autorité
espagnole,séculièreou ecclésiastique»ne semblent pas suffire pour «in-
diquer lesressorts ou leslimitesde territoires ou de localités»au sens de
l'article6de cetraité,de sorte qu'on ne peut fonder aucune conclusion
solide sur de tels documents,pris isolément,pour trancher entre lesdeux
revendications d'un titre d'uti possidetisjuris. En vertu de la dernière
phrase de l'article6,la Chambre esttoutefois en droit de considérer àla
fois l'interprétation,ffectivedonnée àl'utipossidetisjuris par les Parties
durant les années quiont suivi l'indépendance comme révélatricd ee
l'application duprincripe,et lesélémentsprouvantque l'une des Partiesa

eu la possessionet le contrôle effectifsd'uneîle sans que l'autre proteste
comme dénotantun,acquiescement.Lespreuves quant a la possessionet
au contrôle, et la m,mifestationeta l'exerciced'une souveraineté,par le
Honduras sur El Tigreetpar El Salvadorsur Meanguera (dont Meangue-
rita estune dépenda~ice)a,ssociéesdans chaque cas a l'attitudede l'autre
Partie, montrent néanmoins clairement,de l'avisde la Chambre, que le
Honduras a été considéré comme ayant succédé à la souverainetéde
l'Espagne sur El Tigi-e,et El Salvadoràla souverainetéde l'Espagnesur
Meanguera et Meanguerita. LEGAS LITUATIO NFTHE MARITIM SPEACES

369. The Chamber now turns to the question of the legal situation of
the maritime spaces; it therefore becomes necessary at this point to take
account of the intervention of Nicaragua. The participation of Nicaragua
in the present proceedings was authorized bythe Chamber's Judgment of

13September 1990.Nicaragua had presented an application for permis-
sion to intervene on the basis of Article2 of the Statute of the Court,
which provides that
"1. Should a State consider that it has an interest of a legalnature
which may be affected by the decision in the case, it may submit a
request to the Courttobe permitted to intervene.

2. It shall be for the Courttocide upon this request."
The Court having found, by itsOrder of 28February 1990,that it was for
the Chamber formed to deal with the present case to decide whether
Nicaragua's Application should be granted, the Chamber gave a Judg-
ment ofwhich the operative part was as follows:

Unanimously,

1. &ds that the Republic of Nicaragua has shown that it has an
interest of a legal nature which may be affected by part of the Judg-
ment of the Chamber on the merits in the present case, namely its
decision on the legalrégime ofthe waters oftheGulf of Fonseca, but
has notshown such aninterest whichmaybe affectedby anydecision
which the Chamber may be required to make concerning the delimi-
tation of those waters, or any decision asto the legal situation of the
maritimespaces outside the Gulf, orany decision astothe legalsitua-

tion of the islands in the Gulf;
2. Decidesaccordingly that the Republic of Nicaragua is permit-
ted to intervene in the case, pursuant to Article 62 of the Statute, to
the extent, in the manner and for therposes set out in the present
Judgment, but not further or otherwise." (I.C.J. Reports1990,p. 137,
para. 105.)

370. In accordance with Article 85,paragraph 1,ofthe Rules ofCourt,
Nicaragua was accordingly authorized to file,and did file,awrittenate-
ment, and both Parties furnished written observations on that statement,
as contemplated by the same provision of the Rules. At the hearings, the
representatives of Nicaragua were authorized, in accordance withpara-
graph 3 of Article 85,to submit its observations on the subject-matter of
the intervention, andthese observations were commented on by the two
Parties. In its written observations on Nicaragua's written statement,
Honduras complained that that statement had entered into matters on
which the Chamber had ruled specifically that Nicaragua had no right to
intervene, or had dealt withmatters extraneous tothe issue overwhichthe 369. La Chambre examinera maintenant la question de la situation
juridique desespacesmaritimes; ilestdonc nécessaire,àcestade,detenir
compte de 1'interveni:iodu Nicaragua. La participation du Nicaragua à
la présente instanceiiété autorisépear l'arrêtde la Chambre en date du
13septembre 1990.Le Nicaragua avaitprésentéune requête à fin d'inter-

vention en se fondant sur l'article2du Statut de la Cour, qui prévoitce
qui suit:
«1. Lorsqu'un Etat estime que, dans un différend, un intérêt
d'ordrejuridique estpour lui encause, ilpeut adresserà la Courune
requête,à fin d'intervention.
2. La Cour dkide. »

LaCour ayant dit, da.nsson ordonnancedu 28février1990,qu'ilapparte-
naità laChambre coiistituéepour connaître delaprésente affairede déci-
der de l'admissiondt:la requête àfin d'intervention,la Chambrea rendu
un arrêtdont le dispositif est lesuivant:

à l'unanimité,

1. Ditque la I<épubliquedu Nicaragua a établi qu'elleaun intérêt
d'ordre juridique susceptible d'être affectpar une partie de l'arrêt
que la Chambre rendra au fond en l'espèce, àsavoir par la décision
qu'ellerendra sur le régimejuridique des eaux du golfede Fonseca,
mais qu'elle n'il pas établil'existence d'un tel intérêt susceptible
d'être affectépar toute décisioque la Chambre peut êtrerequisede
rendre en cequiconcernela délimitationde ceseaux,par toute déci-
sion sur lasituation juridique des espaces maritimes extérieurs au
golfeoupar toui:edécisionsurlasituationjuridique des îlesdu golfe;

2. Décideen conséquenceque la Républiquedu Nicaragua est
autoriséeàinte~venirdans l'instance, conformément à l'article62du
Statut, dans la mesure, de la manière et aux fins spécifiéesdans le
présent arrêt, mainsi davantage ni autrement.»(C.Z.J.Recueil1990,
p. 137,par. 105.)

370. Conformémc:na tuparagraphe 1del'article85du Règlementde la
Cour, le Nicaragua a,en conséquence,étéautorisà éprésenter unedécla-
ration écrite,ce qu'il.a fait, et les deux Parties ont présenté des observa-
tions écrites surettt:déclaration, commele prévoit lamêmedisposition
du Règlement.Au cours des audiences, les représentantsdu Nicaragua
ont étéautorisés, coriformémena tuparagraphe 3de l'article85, à présen-
ter les observations de cet Etat sur l'objet de l'intervention, et les deux
Parties ontcommen1:é les observations du Nicaragua. Dans ses observa-
tionsécritesconcernantladéclaration écritd eu Nicaragua, leHondurasa
critiquéle fait que la déclarationdu Nicaragua traitait de questions au
sujet desquelles la Chambre avait dit expressémentque le NicaraguaChamber had ruled that Nicaragua did have a right to intervene. El Sal-
vador in its observations also expressed reservations regarding what it
considered to be Nicaragua's expression of its point of view with respect
to delimitation within theGulf, asto which Nicaragua was not grantedthe
right to intervene. At thehearings, following theconcluding statement of
Nicaragua of its observations on the subject-matter of the intervention,
the Agent of Honduras made a protest, considering that the representa-
tives of Nicaragua

"have dealt with matters whichthey werenot entitled to do according
to the sentence issued bythis Chamber. They have dealt with matters
concerning delimitation and theyhave questioned the rights of Hon-
duras in connection with the waters outside the Gulf."

In response, the Agent of Nicaragua statedthat
"Nicaragua's Agent and counsel have tried in al1possible ways to
remain within what we have understood to be the limits set by the

Chamber",
and added that "Any other decision in this matter, of course, rests in the
hands ofthe Chamber." The Agent of El Salvador stated, at alater sitting,
that

"El Salvadorhas no objection to themanner in which Nicaragua has
exercised the rights accorded to it by the Judgment of 13September
1990".

The President of the Chamber stated that the protest of Honduras had
been noted and would be considered by the Chamber in due course.

371. The Chamber must emphasize that Statesengaged in proceedings
before the Courtor a Chamber are under a duty to conform with al1deci-
sions asto procedure, which the Court isspecificallyempowered to make
by Articles 30and 48of its Statute. Atthe sametime, inthe present case, in
which questions of the legal status of waters within the Gulf have been
presented by the Parties as closely bound up with the status of the waters
outside the Gulf (and, in the presentation of Honduras, with questions of
delimitation), the Chamber considers that no useful purpose would be
served by endeavouring to singleout inthe present Judgment which ofthe
contentions of Nicaragua were squarely within the limits of its permitted
intervention, and which might be said to have gone beyond those limits.
The Chamber has taken account of the arguments of Nicaragua only
where they appeared to it to be relevant in its consideration of the legal
régimeof the waters of theGulf of Fonseca. The same approach has been
adopted in relation to the "formal conclusions" presented by Nicaragua

at the afternoon hearing of 13June 1991,and set out in paragraph 26 of
this Judgment. Since Nicaragua has not, by being admitted to intervene,n'avait pas le droit d'intervenir ou de questions n'ayant aucun rapport
avec le problème au sujet duquel, selon la Chambre, le Nicaragua avait
effectivement le droit d'intervenir. El Salvador, dans ses observations, a
lui aussi formulé der;réservessur ce qu'il considérait être,de la part du
Nicaragua, i'expression d'une opinion en ce qui concerne la délimitation

à l'intérieurdu golfe, question sur laquelle le Nicaragua ne s'est pas vu
accorder le droit d'intervenir. Lors des audiences, après la déclaration
finale du Nicaragua (quiexposait sesobservationssur l'objetdel'interven-
tion,l'agent du Hontiuras a formuléune protestation, considérant que les
représentantsdu Nicaragua, a-t-ildéclaré,
«ont traitéde questions qu'ils n'avaient pas le droit d'aborder en
vertu delasentencerendue par cetteChambre.Ils ont eneffetabordé

desquestions ayant traià ladélimitationetont contestélesdroits du
Honduras sur l~seaux situéesà l'extérieurdu golfe.»
En réponse,l'agent tlu Nicaragua a déclaréque

«l'agent etleconseil du Nicaragua ont fait tout leurpossible pour ne
pas allerau-delà des limites établiespar la Chambre,telles que nous
les avonscomprises »,

et il a ajouté: ((Toute autre décisionen cette affaire est, bien sûr, entre
les mains de la Cha.mbre.» L'agent d'El Salvador a déclaré, lorsd'une
audience ultérieure:
El Salvadorn'a pas d'objectioncontrela manièredont le Nicaragua
a exercé lesdroits qui lui ont étéaccordés par l'arrêtdu 15 sep-
tembre 1990».

Leprésidentde la Chambre a déclaréqu'ilavaitétépris notede la protes-
tation du Honduras et que celle-ci serait examinée par la Chambre en
temps voulu.
371. La Chambre:doitinsistersur lefaitquelesEtats engagésdansune
instance devant la Cour ou devant une Chambre ont le devoir de se
conformer àtoutes 1es décisions,relativeàla procédure,que laCour est
expressément habilitée à prendre en vertu des articles 30 et 48 de son
Statut.D'autre part,dans laprésente affaire,où desquestionsconcernant

le statutjuridiquedes eauxsituéesà l'intérieurdu golfe ontétéprésentées
par les Partiescomine étantétroitementliéesau statut des eaux situéesà
l'extérieurdu golfe (et, dans le dossier présentépar le Honduras,à des
questions de délimitation),la Chambre considère qu'il neserviraità rien
de vouloir préciserdans le présent arrêt quelles sont, parmiles affirma-
tions du Nicaragua, celles qui se situaient sans aucun doute l'intérieur
des limites de l'intervention qu'ila étéautorisé faire et celles dont on
pourrait dire qu'elles ont outrepassé ces limites. La Chambre n'a tenu
comptedesarguments du Nicaragua que lorsqu'ellelesajugéspertinents
pour l'examen du régimejuridique des eaux du golfe de Fonseca. La
mêmeméthodea étéadoptée au sujet des conclusions formelles » qui
ont été présentéespar le Nicaragua à l'audience tenue dans l'après-midibecome a party to the case,the Chamber does not seeinthose conclusions
anydefinition ofthe petita reflecting the Chamber's mission. These "con-
clusions" were presented by the Nicaraguan Agent as being "to aid the
Chamber", and it isonthat basisthat the Chamber hastaken note ofthem,
to the extent that they relate to the permitted object of the intervention.

372. The task conferred on the Chamber by the Special Agreement in
respect of the dispute over the maritime spaces is, according to Article 2,
paragraph 2,thereof, "to determine the legalsituation of the.. .maritime

spaces". There is a fundamental disagreement between the Parties as to
the interpretation of this text, namely whether or not it empowers or
requires the Chamber to delimit a maritime boundary, either within or
without the Gulf. In terms ofthe forma1submissionsof the Parties, El Sal-
vador stated initsfinal submissionsthat "the Chamber has nojurisdiction
to effectany delimitation of the maritime spaces". Honduras, onthe other
hand, sought the delimitation of the maritime boundary inside and out-
side the Gulf of Fonseca by asking the Chamber, in its final submissions,
to adjudge and declare that

"the régime ofthe waters in the Bay of Fonseca, the delimitation of
the maritime areas in that Bay, and the rights of Honduras beyond
the closing line of the Bayof Fonseca, in the Pacific Ocean, and the
delimitationof themaritimeareasattachingtothetwoPartiesbymeans
of a lineare matters of dispute to be decided by the Chamber of the
Court".
These contentions have to be seen in relation tothe argumentsadvanced

by the Parties asto the legalstatus ofthe waters ofthe Gulf of Fonseca, to
be examined below inbrief, ElSalvador claimsthat the watersaresubject
to a condominium in favour of the three coastal States of the Gulf, and
that delimitation would therefore be inappropriate; Honduras arguesthat
within the Gulf there is a community of interests which both permits of
and necessitatesajudicial delimitation.

373. On the face of the text of the Special Agreement, no reference is
made to any delimitation by the Chamber. For the Chamber to have the
authority to delimit maritime boundaries, whether inside or outside the
Gulf, itmust havebeen givena mandate to do so,either in expresswords,
or according to the tme interpretation of the Special Agreement. It is
therefore necessary,inapplication ofthe normal mles oftreaty interpreta-
tion, to ascertainwhetherthe text istobe read as entailing such delimita-
tion. If account be taken of the basic rule of Article 31 of the Viennadu 13juin 1991et qui.sontreproduites au paragraphe 26du présent arrêt.
Le Nicaragua n'étantpas devenu partie à l'affairedu simple fait d'avoir
été autoriséà intervenir, par conséquentla Chambre ne voit dans ces
«conclusions » aucune définition despetita reflétantla mission de la
Chambre. Ces «con~:lusions» ont été présentée par l'agent du Nicara-

gua «pour aider la Chambre», et c'est en considérationde cela que la
Chambre en a pris note, dansla mesure où elles ont traità l'objet auto-
riséde l'intervention.

372. La tâche assignée à la Chambre par le compromis au sujet du
différend surlesespacesmaritimes est,selonleparagraphe 2del'article2
de ce compromis, «de déterminer la situation juridique des ...espaces
maritimes».Il existeun désaccord fondamentalentre les Parties au sujet
de l'interprétatione ce texte, plus précisément our ce qui est de savoir
s'ilhabiliteou obligeounon la Chambre àtracerunelignededélimitation
maritime, soit à l'intérieurdu golfe, soit à l'extérieur. L'examen des
conclusions formelles des Parties permet de constater que, dans ses
conclusionsfinales, ElSalvadora déclaré :«La Chambre n'apas compé-

tence pour effectuer unedélimitation desespacesmaritimes. »LeHondu-
ras, pour sa part, cherchant à obtenir que soit tracée une ligne de
délimitationmaritime àl'intérieuretàl'extérieurdu golfe de Fonseca, a,
dans ses conclusion:;finales, demandé àla Chambre de dire etjuger que
«le régimedes eaux dans la baie de Fonseca, la délimitation des
zonesmaritimes dans cettebaieet lesdroits du Honduras au-delà de
la ligne de fernieture de la baie de Fonseca dans l'océan Pacifique

ainsi que ladélimitatiodeszones maritimes relevandtesdeuxParties
par uneligne,sont des questions en litigequi doivent être tranchées
par la Chambre:de la Cour B.
Ces thèses doivent être considérées conjointement avelc es arguments
avancés par les Partiesquant au statut juridique des eaux du golfe de
Fonseca, dont ilsera question plus loin :en résumé, l Salvadorsoutient

que leseaux du golf1sontsoumises à un condominiumquijoue enfaveur
destrois Etatsriverains du golfe,et qu'une délimitation seraitdoncnap-
propriée,tandis que le Honduras affirme qu'ilexistà l'intérieurdu golfe
une communauté d'intérêts qui à la fois autorise et rend nécessaireune
délimitationjudiciaire.
373. A en juger d'aprèsle texte du compromis, aucune mention n'est
faite d'une délimitation devant être effectuéepalra Chambre. Pour que
celle-cisoithabilité,àtracer des lignesde délimitation maritime, quece
soitàl'intérieur ou;l'extérieurdu golfe,ilfautqu'elleait reçu mandat de
le faire,soit enernies exprès,soit en vertu d'une interprétationlégitime
du compromis. Ilfautdonc,enapplication des règlesnormalesd'interpré-
tation destraités,déterminersiletextedoitêtrelucommeimpliquant cette
délimitation.Si l'ontient compte de la règlefondamentale de l'article1583 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

Convention on the Law of Treaties, according to which a treaty shall be

interpreted "in accordance with the ordinary meaning to be given to the
terms", itisdifficult to seehow one can equate "delimitation" with "deter-
mination ofa legalsituation ..." ("Quedeterminelasituacionjuridica ...'7
No doubt the word "determine" in English (and, as the Chamber is
informed,the verb "determinarninSpanish) can be used to conveytheidea
of setting limits, so that, if applied directly to the "maritime spaces" its
"ordinary meaning" might be taken to include delimitation of those
spaces. But the word must be read in its context; the object of the verb
"determine" is not the maritime spaces themselves but the legal situation
ofthese spaces. No indication of acommonintention to obtain a delimita-
tion by the Chamber can therefore be derived from this text as it stands.

374. This conclusion isalsoconfirmed ifthe phrase isconsidered inthe
wider context, first of the Special Agreement as a whole, and then of the
1980General Treaty of Peace,to which the Special Agreement refers.The
question must be why, if delimitation of the maritime spaces was
intended, the Special Agreement used the wording "to delimit the boun-
dary line . . ."("Que delimite la lineafronteriza . .")regarding the land
frontier, whileconfining the task ofthe Chamber asitrelatestotheislands
and maritime spaces to "determine [their]legal situation ..."("Quedeter-
mine la situacion juridica .. .'yT.he same contrast of wording can be
observed in Article 18 of the General Treaty of Peace, which, in para-
graph 2,askstheJoint Frontier Commission to "delimit the frontier line in
the areas not described in Article 16of this Treaty", while providing in
paragraph 4,that "it shall determinethe legal situation of the islands and
maritime spaces". Honduras itself recognizes that the islands dispute is
not a conflict of delimitation but of attribution of sovereignty over a
detached territory. It isdifficult to accept thatthe same wording "to deter-
mine the legal situation", used for both the islands and the maritime
spaces, would have a completely different meaning regarding the islands
and regarding maritime spaces.

375. The ordinary meaning of the term "maritime spaces" in the con-
text of the modem law of the sea must, in the view of Honduras, include
areas both inside and outside the Gulf, including for example, the territo-
rial sea and the exclusive economic zone;nor does El Salvador disagree
that the Special Agreement refers to those spaces. Honduras argues fur-
ther that the contextof the Treaty of Peace and the Special Agreement do
not permit itto be supposed that the Parties intended such ahalf-measure
asa determination ofthe legalsituation ofsuch spaces unaccompanied by
a delimitation, since it is already established thatthe rights of the coastal
Statesover areas offtheir coasts exist ipsofactoand ab initio(cf. North Sea
Continental Shelfcase, I.C.J. Reports 1969,p. 22,para. 19).In the conten-
tion of Honduras, the object and purpose of the Special Agreement is to
dispose completely of a corpus of disputes some elements of which arede la convention de Vienne sur ledroit destraités,selonlaquelleun traité
doit être interprét«suivant le sensordinaire àattribuer aux termes » de
cetraité,ilestdifficile de voircommentune «délimitation»peut êtreassi-
milée à«la détermin;~tion d'une situationjuridique..»(((Quedeterminela
situacionjuridica..»)Nul douteque le mot ((déterminer»en français (et,
a-t-on dit àla Chanibre, le verbe ((determinar))en espagnol) peut être
utilisépour donner l'idéed'une fixation de limites, desorte que, s'ilétait
appliqué directemerit aux espaces maritimes », son sens ordinaire ))
pourrait êtreconsid~:récomme incluant la délimitation desdits espaces.
Mais cemot doitêtreludans soncontexte :l'objetdu verbe ((déterminer»

n'est pas les espace!; maritimes eux-mêmes maisla situation juridique
desdits espaces. Rierine dénotepar conséquent,dans le texte, tel qu'il se
présente,une intent ion commune d'obtenir que la Chambre procède à
une délimitation.
374. Cette conclusionsembleconfirméeaussi si la phrase est replacée
dans le contexte plus large, d'abord du compromis dans son ensemble,
puis du traité généradle paix de 1980,auquel se réfère le compromis. Il
faut se demander pour quelleraison, si c'estune délimitation desespaces
maritimes qui est envisagée,lecompromis a employél'expression «déli-
miter la ligne frontire..» (ccQue delimitela lineafronteriza..)))pour la
frontièreterrestremais simplementdemandé àlaChambre, s'agissantdes
îles et des espacesmaritimes,d'en ((déterminerla situationjuridique ..»
(((Quedeterminelasituacion juridica..N).On constatela mêmedifférence
de formulation àI'aiticle 18du traité générale paix, qui, dans son para-
graphe 2,demande àlacommission mixtededélimitationde «délimiterla
lignefrontièredes zonesnon décritesàl'article 16du présenttraité »,alors
qu'il prévoit,au paragraphe 4, que la commission doit ((déterminer le
régimejuridique des îles et des espaces maritimes)). Le Honduras lui-
mêmereconnait que le «différendinsulairen'estpasun conflitdedélimi-

tation mais d'attribiition de souverainetésurun territoire distinct ».11est
difficile d'admettre que la mêmeformule, ((déterminer le régimejuri-
dique »,qui est utiliséà la fois pour lesîlesetpour lesespacesmaritimes,
puisse avoir un sens complètementdifférent selon qu'il s'agitdes îles on
desespacesmaritimes.
375. Le sens ordinaire de l'expression ((espaces maritimes)) dans le
contexte du droit de lamer modernedoit,selon le Honduras, englober àla
foisleszones situéesàl'intérieur etleszonessituéesà l'extérieurdu golfe,
ycompris par exemple lamerterritoriale etlazoneéconomiqueexclusive,
et El Salvador ne dijconvient pas que lecompromis aen vue ces espaces.
Le Honduras souticmten outre qu'étantdonnéle contexte du traitéde
paix et du comproinis, il n'est pas permis de supposer que les Parties
n'avaient en vue qu'une demi-mesure, àsavoirune simpledétermination
de la situationjurid[quede cesespacesnon accompagnéed'une délimita-
tion, puisqu'il estkjà établique les droits des Etats côtiers sur les zones
situéesau large de leurs côtes existentipsofacto et ab initio(voir Plateau
continentalde la mer du Nord, C.Z.J.Recueil1969, p.22, par. 19).Selon
l'argumentation du Honduras, l'objet etlebut du compromis estde réglermore than acentury old,as isclear fromthe Preamble to the 1980General
Treatyof Peace; inthe light ofthis,the SpecialAgreementshould be inter-
preted to require a delimitation, since for Honduras a legal title without
delimitation of itsscope isatitle without any real substance. In supportof
this contention, Honduras has invoked the principle of effectiveness
(effetutile),or of effectiveinterpretation, quotingthejurisprudence ofthe
Permanent Court of International Justice (FreeZones ofUpperSavoyand
theDistrictof Gexcase, P.C.Z.J.S , eriesA, No.22,p. 13)and of the Court
(CorfuChannelcase, I.C.J.Reports1949,p. 24).Honduras maintains that,
without delimitation, the Judgment willfailto attain itsobjective, whichis
the final solution for the dispute between the Parties.

376. In theChamber's view,however, ininterpreting atext ofthiskind
itmusthaveregard tothecommon intention asitisexpressed inthe words
of the Special Agreement. The situation closely resembles that in the
recent casebefore the Court between Guinea-Bissau and Senegal,where
the Court observed :

"In short, although the two States had expressed in general
terms . ..their desire to reach a settlement oftheirdispute, their con-
senttheretohad onlybeen giveninthe termslaid down by Article 2."
(ArbitralAward of31July1989,I.C.J.Reports1991,p. 72,para. 56.)

In effect,what Honduras isproposing isrecoursetothe "circumstances of
the conclusion" ofthe Special Agreement,but these, it isgenerally recog-
nized, constitute no more than a supplementary means of interpretation,
used only where the meaning of the text is ambiguous or obscure, or the
interpretation would lead to a manifestly absurd or unreasonable result
(seeVienna Convention on the Law of Treaties,Art. 32).

377. However, Honduras hasput forward what it regards asthe expla-
nation of the absence of any specificreference to delimitation in the Spe-
cial Agreement. This explanation arises out of the effect attributed by
El Salvador to a provision in itsConstitution, such that it does not permit
ofany delimitation ofthe watersof theGulf ofFonseca,claimed by ElSal-
vador to be subject to a condominium of the three coastal States of the
Gulf. El Salvador for its part accepts the well-established rule in intema-
tional law that

"a State cannot adduce as against another State itsown Constitution
with a viewto evading obligations incumbent upon it under interna-
tional law or treaties in force"Treatmentof PolishNationalsinDan-
zig,P.C.ZJ..,SeriesA/B, No.44,p. 24)

and does not attempt to elevate the Constitution over the international
obligationsof ElSalvador.The constitutional position isonlyputforward
as material in assessingthe likelihoodofthere havingbeen an intention toune fois pour toute un ensemble de différends dont certains éléments
remontent à plusd'un siècle,commecelaressortclairement du préambule
du traitégénérad lepaix de 1980;cela étant,le compromis doit êtreinter-
prété commeappelant nécessairementune délimitation,car aux yeux du
Hondurasun titrejuridique sans délimitationde saportéeestuntitrevide
de toute substanceconcrète. Al'appui de cetteaffirmation,le Honduras a
invoquéleprincipe clel'effet utileoude l'interprétationeffective,encitant
lajurisprudence de laCour permanente de Justice internationale (Zones
franchesdelaHaute-,SavoieetduPaysdeGex,C.P.J.I.série A no22,p. 13)et
de la Cour actuelle (Détroitde Cogou, C.Z.J.Recueil 1949, p. 24). Le
Honduras maintientque, fautede délimitation,l'arrêt n'atteindra pas son
objectif, qui est le règlementdéfinitifdu différend entreles Parties.
376. Selonla Chambre,toutefois,dansl'interprétation d'un texte de ce

genre, il faut considérer l'intention communetelle qu'exprimée dans les
termes du comprornis. La situation est très voisine de celle qui s'est
présentéedans l'affairerécenteentrelaGuinée-Bissauetle Sénégalo ,u la
Cour a fait observer ce qui suit:
((En définitive,silesdeuxEtatsavaientexprimé, de manièregéné-
rale,..leur désirde parvenir àun règlementde leur différend,ils n'y
avaient conseni:ique dans les termes prévusa l'article 2.»(Sentence
arbitraledu 31,:uillet1989,C.Z.J.Recueil 1991p, . 72,par. 56.)

Enfait, ceque le Honduras propose, c'estde prendre enconsidération les
((circonstances dans lesquelles le [compromis] a étéconclu»; or il est
généralement reconnuque l'examen de tellescirconstances ne constitue
pas autre chosequ'un moyen complémentaired'interprétation, auquelon
arecoursseulementlorsque lesens du texte estambiguou obscuroulors-
que l'interprétation conduirait a un résultat manifestement absurde ou
déraisonnable(voirl'article32de la convention de Vienne sur ledroit des
traités).
377. Cependant, le Honduras a fait valoir ce qui, selon lui, explique

l'absence detoute mention expresse d'une délimitationdans le compro-
mis. Il s'agit de l'effet qu'El Salvador attribueà une disposition de sa
constitution, qui se-raitde ne pas autoriser de délimitation des eaux du
golfe de Fonseca, dont El Salvador affirme qu'elles font l'objet d'un
condominium des trois Etatsriverains du golfe.El Salvador, pour sapart,
accepte la règlebieriétabliedu droit international selonlaquelle

«un Etat ne peut invoquer à l'encontre d'un autre Etat sa propre
constitution afinde sesoustraire a desobligationsqui luiincombent

en vertu du droit international ou de traités en vigueurTraitement
des nationaux,~olonais et des autrespersonnesd'origineoude langue
polonaisedansleterritoiredeDantzig,C.P.J.Zs .érie/B no44,p. 24),
et il ne prétend pas placer sa constitution au-dessus de ses obligations
internationales. La position constitutionnelle n'est mise en avant que
parce qu'elle estjugéeimportantepour déterminers'ilest vraisemblableconfer such power on the Chamber; in El Salvador's view,its representa-
tives could never have intended to sign a Special Agreement which con-
templated such a delimitation. In reply to this Honduras contends that it
was specificallyto meet that difficulty thatthe expression "determine the
legal situation" was chosen. It was, according to Honduras, intended asa
neutral term which would not prejudice the position of either Party; and
that it is not open to one Party unilaterally on the basis of its own legal
position, to impose an interpretation, but is for a courtso seised to inter-
pret the compromise formula. In essence,itisarguing that aspecial mean-

ing - one comprising the concept of delimitation - was intended by the
Parties to attach to the phrase "determine the legal situation of the .. .
maritime spaces". The onus is therefore on Honduras to establish that
such was the case.

378. The Chamber is unable to accept this contention of Honduras; it
amounts to a recognition that, when the Special Agreement was signed,
the Parties were not able to agree that the Chamber should havejurisdic-
tion to delimit the waters of the Gulf. Since the jurisdiction of the Cham-
ber, as of the Court, depends upon the consent of the Parties, it follows
that ithas no jurisdiction to effect any such delimitation. It istruethat,as
Honduras observes, States may and do draft definitions of disputes to be
submitted to a settlement procedure in terms which will avoid any clear
surrender of the legal position of either of them. In the present case the

Parties have reserved their legal positions in this way on the question
whether the legal situation of the waters oftheGulf is such asto require or
permit a delimitation; that will be a question for the Chamber to decide.
Butthere can be no such reservation of the question of what the jurisdic-
tion of the tribunal to be seised of thedispute willbe, since it is only from
the meeting of minds on that point that jurisdiction is created. Honduras
in effect interprets the Special Agreement to mean that the Parties
intended that the Chamber should decide for itselfwhether it hasjurisdic-
tion to delimit the maritime spaces; but a positive decision to that effect
could only be based on the consent of both Parties to ajudicial delimita-
tion, which, on Honduras's own argument, is lacking. The Chamber con-
cludes that there was agreement between the Parties, expressed in
Article 2,paragraph 2,ofthe SpecialAgreement, thatthe Chamber should
determinethe legal situation of the maritime spaces, but that this agree-
ment did not extend to delimitation of those spaces, aspart of that opera-
tion.

379. Honduras has also invoked the rule that subsequent practice of
the parties may be taken intoaccount to interpret a treaty. Relying onthe
fact that the expression "determine the legal situation of the islands andqu'il existaitune intention de conférerà la Chambre le pouvoir en ques-
tion; selon ElSalvador,sesreprésentantsn'ontjamais pu avoirl'intention
de signer un comprclmisqui aurait envisagéune telle délimitation. Ce à
quoi le Honduras répond que c'est précisément auxfins de disposer de
cettedifficulté quel'expression ((déterminerla situationjuridique »a été

retenue. Selon le Honduras, cette expression était entendue comme une
formule neutre qui rie préjugerait pas la position de l'une ou de l'autre
Partie;en outre, il'estpas loisibleàl'une desPartiesagissantunilatérale-
ment en fonction de sapropre positionjuridique d'imposer une interpré-
tation :il appartient au contrairà un tribunal ainsi saisi d'interpréter la
formule de compromis. En substance, le Honduras soutient qu'un sens
particulier- englobant la notion de délimitation - devait, dans l'esprit
des Parties,êtreattribué àl'expression «déterminerla situationjuridique
des ..espacesmaritimes D.Ilincombe donc auHonduras de prouverqu'il
en étaitbien ainsi.
378. LaChambre n'estpas en mesured'accepter cettethèse du Hondu-
ras, qui revientà reconnaître que, lorsque le compromis a étésigné, les
Partiesn'avaient pasétéenmesure de s'entendre sur lepoint desavoir sila
Chambre devait ou non avoir compétence pour délimiterles eaux du
golfe.Etant donné que la compétencede la Chambre, comme celle de la

Cour,dépend du corisentement desParties, ils'ensuitque laChambre n'a
nullement compétencepour effectuerune quelconque délimitation de ce
genre. Il est vrai que, comme le fait observer le Honduras, les Etats
peuvent,lorsqu'ils s'emploient à définirun différenddevantêtresoumis à
uneprocédurede règ;lement,rédigerleurdéfinitionde façon àévitertoute
renonciation manifeste, de la part d'un Etat ou d'un autre Etat, la posi-
tionjuridique qu'ilsoutient, et qu'ilsagissenteffectivementainsi.Dans la
présente affaire, les Parties ontéservéde cette manière leurs positions
juridiques sur laquc:stionde savoir si la situation juridique des eaux du
golfe esttelle qu'elle exigeou autorise une délimitation;c'estlàune ques-
tion qu'ilappartiendra àla Chambre detrancher. Enrevanche, ilnepeut y
avoir aucune réserveanalogue sur la question de savoir quelle sera la
compétencedu trib~inaldevantêtresaisidu différend,carc'estseulement
de larencontredesvolontéssur cepoint que naîtlacompétence.Enfait, le

Honduras interprète le compromis commesignifiant que l'intention des
Partiesétaitque la Chambre décide elle-même si elle a compétencepour
délimiterles espaces maritimes; néanmoins, une décisionpositive à cet
effet ne pourraitêtrl:fondéeque sur le consentement des deux Parties à
une délimitationjudiciaire, lequel,par hypothèse,d'après la propre argu-
mentation du Honduras, fait défaut. La Chambre conclut qu'il y a eu un
accord entre lesParilies,accord expriméauparagraphe 2 de l'article 2 du
compromis,selonlequella Chambre devraitdéterminer la situationjuri-
dique des espaces maritimes, mais que cet accord ne s'étendait pas à la
délimitation desdits espaces dans le cadre de cetteopération.
379. Le Honduras a égalementinvoquélarègleselonlaquellela prati-
queultérieuredes Parties peut êtrepriseenconsidérationpour interpréter
un traité.S'appuyarit sur le fait que l'expression ((déterminerla situationthe maritime spaces" is also used in Article 18of the General Treaty of
Peace of 1980,defining the role of the Joint Frontier Commission, it
invokes the subsequent practice of the Parties in the application of that
Treaty to show that the delimitation of the maritime spaces was contem-
plated by them. Honduras has invited the Chamber to take into account
the fact that the Joint Frontier Commission examined, inter alia, propo-
sais aimed at the delimitation of the maritime spaces. El Salvador has
expressed reservations at this recourse to matters raised during negotia-
tions, but arguesthat anyapproaches ofitsdelegates inthe Commission to
delimitation of the waters were purely by way of conciliation and did not

prejudice its legal position; it maintains further that there exists no dis-
pute between the Parties asto delimitation of the waters of the Gulf, and
the Chamber therefore cannot decide such a non-existent dispute.

380. The Chamber considers that, while both customary law and the
Vienna Convention on the Law of Treaties (Art. 31,para. 3 (b))contem-
plate that such practice may be taken into account for purposes of inter-
pretation, none of these considerations raised by Honduras can prevail
overtheabsence fromthe text of any specificreference to delimitation. In
considering the ordinary meaning tobegiventothe termsof thetreaty,it is
appropriate to compare them withthe terms generally or commonly used
in order to conveytheidea that adelimitation isintended. Wheneverinthe
past a special agreement has entmsted the Court with a task related to
delimitation, it has spelled out veryclearly what was asked of the Court:
theformulation ofprinciples or mles enabling the parties to agreeon deli-
mitation, the preciseapplication oftheseprinciples ormles (seeNorthSea
Continental Shelfcases, Continental Shelf (Tunisia/Libyan Arab Jamahi-

riya)and ContinentalShelffLibyanArabJamahiriya/Malta) cases),or the
actual task of drawing the delimitation line (Delimitationof the Maritime
Boundary in the Gulfof MaineArea case). Likewise, inthe Anglo-French
Arbitration of 1977,the Tribunal was specifically entmsted by the terms
of the SpecialAgreement with the drawing of the line.

381. The legal situation of the waters ofthe Gulf of Fonseca fallsto be
determined by the application of "the mles of international law appli-
cable between the Parties,includingwhere pertinent,the provisions ofthe
General Treaty of Peace", as isprovided in Articles 2and 5ofthe Special
Agreement.
382. The Gulf of Fonseca lies onthe Pacific coast of Central Arnerica,
opening to the ocean in a generally south-westerly direction; it is shown
on sketch-map No. G- 1 annexed. The north-west coast of the Gulf isthe
land territory of El Salvador, and the south-east coast that of Nicaragua;juridique des îles et clesespacesmaritimes» est égalementutiliséea l'ar-
ticle 18du traitéénérad lepaix de 1980,oùestdéfinilerôledelacommis-
sion mixte de délimitation,il invoque la pratique ultérieure des Parties
dans lecours del'applicationdecetraitépour montrer queladélimitation
des espaces maritimc:~étaitenvisagéepar elles. Le Honduras a invitéla
Chambre atenir comptedu faitquelacommissionmixtededélimitationa
examiné, entreautre!;choses,des propositions visant la délimitation des
espacesmaritimes. El Salvador a exprimé desréserves al'égardde cette
référence à des quezitionssoulevéesau cours de négociations,mais il
soutient que toute démarche qui a pu être faitepar ses délégués à la
commissionen ce qui concerne la délimitation était simplementinspirée
par un désirde conciliation et ne préjugeait pas la position juridique
d'El Salvador; il sout.ienten outre qu'il n'existeaucun différend entreles

Parties quant à la délimitation des eauxdu golfe,et que la Chambre ne
peut donc pas trancher un différend inexistant.
380. La Chambre estime que, alors mêmeque le droit coutumier et la
convention deViennc:sur ledroit destraités (art.31,par. 3 6))envisagent,
l'unet l'autre,que la pratique en questionpeut êtreprise en comptà des
fins d'interprétation, aucune des considérationsmises en avant par le
Honduras ne peut prévaloirsur l'absence, dansletexte, detoute mention
spécifique d'une déljimitation.Pour déterminerle sens ordinaire a attri-
bueraux termesdu traité,ilya lieudecomparer cestermes à ceuxqui sont
généralementou corrimunémentutiliséspour exprimer l'idéequ'unedéli-
mitation est envisaglbe.Chaque fois que par le passé laCour s'est vu
confier par un compromis une tâche de délimitation, le compromis
formulait trésclairementcequiluiétaitdemandé :laformulation deprin-
cipesou de règlespermettant aux parties de s'entendre sur une délimita-
tion, l'application précisede ces principes ou règles (voiraffaires du
Plateaucontinentaldcla merduNord,affairesdu Plateaucontinenta( lTuni-
sie/Jamahiriyaarabe,libyenne) etdu Plateaucontinental(Jamahiriyaarabe
libyenne/Malte)),ou encore letracé proprementdit de la ligne de délimi-

tation (affaire de lalimitationde lafrontièremaritimedanslarégion du
golfeduMaine). De niêmed ,ans l'arbitragefranco-britannique de 1977,le
tribunal étaitexpressémentchargé,auxtermed su compromis,detracerla
ligne.

381. La situation juridique des eaux du golfe de Fonseca doit être
déterminéeau regard «des normes de droit international applicables
entre les Parties, y cc~mpr,'ily a lieu,des dispositions du traité général
de paix »,comme stilx.~laux articles 2 et 5du compromis.

382. Legolfe de F'onsecaest situésur la côte Pacifique del'Amérique
centrale,etil s'ouvresurl'océan suivantunedirectiongénéralse ud-ouest;
ilestreprésentésurle:croquisnoG-1ci-inclus.Lacôtenord-ouest du golfe
est territoire terrestre d'El Salvador et la côte sud-est celui duica- 587 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

- 875-' 87"45' 87"35' 87"25' 8'
- -

EL SALVADOR

HONDURAS

Meanguerita

Farallones Punta San José/Rosario

NICARAGUA

- -
8755' 87"45' - 87"35' - - 87"25' - 8'

SKETCH-MAPNO.6- 7

Gulf of Fonseca lslaConejo

ELSALVADOR
/";ChiqMarPérez ElTig

HONDURAS

Punta deAmaoala Meanguerita

Cosiguina NICARAGUA

:

CROQUIS NOG- 1
Golfede Fonsecathe land territory of Honduras lies between the two, with a substantial
Coaston theinner part of theGulf.The mouth ofthe Gulf, between Punta
Amapala in El Salvador to the north-west, and Punta Cosigüina in Nica-
ragua to the south-east, issome 19.75nautical mileswide.The penetration
of theGulffrom aline drawn between these points variesbetween 30and
32nautical miles.
383. TheGulf of Fonseca isa relatively smallbay with an irregular and
complicated coastline in its inner part, a large number of islands, islets

and rocks, and is in the rare if not unique position that the coastline is
divided between three States. To al1 three coasts there are only four
entrance channels, of which only two can be used for deep-draught ves-
sels.Theentrance to the Gulf,between PuntaAmapala (El Salvador) and
Punta Cosigüina (Nicaragua) being only 19.75miles wide,the geographi-
cal dimensions and proportions of the Gulf are such that it would now-
adays - thoughnot in former timeswhenthe " IO-mile",or even "6-mile",
rule applied - be a juridical bay within the meaning of Article 4 of the
Convention on theTerritorial Sea and the ContiguousZone of 1958,and
Article IOof the Convention on the Law of the Sea (1982); which would
have the consequence that, if it were a single-State bay, a closing line
might now be drawn and the waters be thereby enclosed and "be con-
sidered as internal waters". Neither El Salvador nor Honduras, nor yet

Nicaragua, the intervening State, is party to either of these two Conven-
tions, and the 1982Convention isnot yet in force, but these provisions on
bays might be found to express general customary law. In the terms of
both Conventions, however, the Article describing bays is said to apply
only to "bays the coasts of which belong to a single State", and further-
more not to apply to "so-called 'historic bays"'. The Gulf of Fonseca
is manifestly not a bay the coasts of which belong to one State; and the
Parties and the interveningState, and commentators generally, are agreed
that it is an historic bay, and that the waters of it are accordingly
historic waters.

384. In a passage much cited in the oral proceedings in this case, the

Court, in the Fisheriescase between the United Kingdom and Nonvay,
said :
"By 'historic waters'are usually meant waters which are treated as
internal waters but which would not have that character were it not
for the existence of an historic title."(I.C.J. Reports 1951,p. 130.)

This, however, should be read in the light of what the Court said in the
ContinentalShelf(Tunisia/Libyan ArabJamahiriya)case,where, also ref-
erring to the exception of "historic bays" from the definition of bay in
both the 1958and the 1982Conventions, the latter then still in draft, the
Court said :ragua; le territoire terrestre du Honduras s'étend entreles deux, et il
comporteune étendueimportantede littoral dans lesecteurleplusreculé
du golfe. L'entréedu golfe,entre Punta Amapala a El Salvador au nord-
ouest et Punta Cosi.güina au Nicaragua au sud-est, mesure environ
19,75millesmarins de large. La profondeur du golfe,a partir d'uneligne
tracéeentre cespoints,varie entre 30et 32millesmarins.
383. Legolfede Fonseca estunebaierelativementpetite dont lelittoral
est irrégulieret com1)lexedans sa partie la plus intérieure, oùil y a un
grand nombre d'îles,d'îlots et de rochers. Cas très rare sinon unique, le
littoral est divisétr,:trois Etats.En direction destrois côtes, il n'ya que
quatre chenauxd'entrée,dont deuxseulementpeuventêtreutilisép sar les
navires à grand tirarit d'eau. Etant donné que l'entréedu golfe, entre

Punta Amapala (El Salvador) et Punta Cosigüina (Nicaragua), mesure
seulement 19,75millesde large,lesdimensionset proportions géographi-
ques du golfe sont telles que de nos jours - il n'en étaitcependant pas
ainsia l'époque où étaitapplicable la règledes «10milles»,ou mêmedes
«6milles» - ilconsl.ituejuridiquement une baie au sensde l'article 4de
la convention de 1958sur la mer territoriale et lazone contiguë et de l'ar-
ticle 10de la convention sur le droit de la mer de 1982,cequi aurait pour
conséquenceque,s'ils'agissaitd'une baiedontun seul Etat était riverain,
une lignelafermantpourrait maintenantêtretracée etleseauxpourraient,
de ce fait, être fermkes et ((considéréescomme eaux intérieures». Ni
El Salvadornile Honduras, ni encore le Nicaragua, 1'Etatintervenant, ne
sont parties a l'une011a l'autrede cesdeux conventions, et la convention
de 1982n'est pas encore en vigueur, mais ces dispositions relatives aux
baies pourraient être considérées comme exprimanlte droit coutumier
généralC . ependant, dans l'une etdans l'autre convention, il est dit que
l'article concernant les baies ne s'applique qu'aux ((baies dont un seul

Etat est riverain)) et qu'en outre il ne s'applique pas aux «baies dites
«historiques». Le golfe de Fonseca n'est manifestement pas une baie
dont un seul Etat estriverain; et lesPartiesainsi que1'Etatintervenant,et
les commentateurs eii général, conviennentqu'il s'agitd'une baie histo-
rique dont leseaux sont, en conséquence,des eaux historiques.
384. Dans un pass,igesouventcitéau cours de la procédure oraledans
la présente instance, la Cour, dans l'affaire des Pêcheriesentre le
~oyaume-uni et la h'orvège,a déclaré :

«On désignec:ommunémenc tomme«eaux historiques »deseaux
quel'ontraite commedeseauxintérieuresalorsqu'enl'absenced'un
titrehistorique ellesn'auraient pascecaractère. »(C.Z.J.Recueil1951,
p. 130.)
Ce passage,toutefois,doit êtreinterprété a la lumièrede ceque la Cour a
dit dans l'affaire du Plateau continental (Tunisie/Jamahiriya arabe
libyenne),où, évoquailtaussil'exceptionque constituent les«baies histo-

riques»par rapport aladéfinitiondu mot «baie »quifigure a lafoisdans
la convention de 1958et dans celle de 1982,cette dernière étantencore
alors àl'étatde projei:,elle s'estexpriméeen cestermes : "There are, however, references to 'historic bays',or 'historictitles'
or historic reasons in away amounting to a rese~ation to the rules set
forth therein. It seemsclear thatthe matter continues to be governed
by general international law which does not provide for a single
'régime'for 'historic waters' or 'historic bays',but onlyfor a particu-
lar régimefor each of the concrete, recognized cases of 'historic
waters' or 'historic bays'."I.C.J.Reports 1982,p. 74.)

It isclearly necessary, therefore, to investigate theparticular history of the
Gulf of Fonseca to discover what is the "régime" ofthat Gulf resulting
therefrom; especially as the Court in the same Judgment also said "His-
toric titles must enjoy respect and be preserved as they have always been
by long usage." (I.C.J.Reports 1982,p. 73.)Moreover, the particular his-
torical régimeestablished by practice must be especially important in a
pluri-State bay; a kind of bay for which there are notoriously no agreed
and codified general rules of the kind so well established for single-State
bays.

385. The Gulf wasdiscovered bythe Spanishnavigator AndrésNifioin

1522,who named the Gulf after Juan Rodriguez de Fonseca, Bishop of
Burgos, patron of his expedition, which had been organized by Cap-
tain Gil Gonzalez Davila. It appears that the Spanish Crown thereafter
claimed and exercised continuous and peaceful sovereignty over the
waters of the Gulf, without serious or more than temporary contestation,
until thethree present riparian Statesgained their independence in 1821.
For the greater part of its long, known history,therefore, the Gulf was a
single-State bay, the waters of which were under the single sway of the
SpanishCrown. Moreover,alsofrom 1821to 1839theGulf was under the
swayof the Federal Republic of Central Arnerica of which the three coas-
ta1States were member States, along with Guatemala and Costa Rica.The
rights in the Gulf of Fonseca of the present coastal States were thus
acquired, like their land territories, by successionfrom Spain.

386. Accordingly, it is necessary to enquire into the legal situation of
the waters of the Gulf in 1821at the time of successionfrom Spain; forthe
principle ofthe utipossidetisjuris asphoutlthe waters of theGulf as
well as to the land. No evidence has been presented to the Chamber sug-
gesting thatthere was for these waters prior to, or at 1821,anything analo-
gous to those boundaries of provincial sway, which have been so much
discussed in respect of theland. What then was the legal statusof theGulf
waters after the succession to Spain of the three new coastal States, in

1821?
387. This isaquestion which faced theCentral American Court ofJus-
tice in the casebetween El Salvador and Nicaragua, concerning the Gulf
of Fonseca, and in which it rendered its Judgement of 9 March 1917.An ((Certaines réi:érencesux abaies historiques »,aux «titres histo-
riques»ou àdes raisons historiques peuvent cependant êtreassimi-
léesà des réservesaux règlesénoncéesdans le reste du projet. Il
paraît clair que la questionreste régiepar ledroit international géné-
ral, lequel ne prévoitpas de régimeuniquepour les «eaux histori-
ques» ou les«baies historiques»,maisseulementun régimeparticu-
lier pour chaque cas concretet reconnu d'«eaux historiques»ou de
«baies historiques.(C.I.J.Recueil1982,p. 74.)

Il est manifestement.nécessaire,par conséquent, d'analyserl'histoire
particulièredu golfe de Fonseca afin de déterminer quelest lerégime»
en découlant,d'autant que la Cour,dans le mêmearrêt,a aussi déclaré :

« Lestitreshistoriquesdoiventêtrerespectée stpréservésa,insiqu'ilsl'ont
toujours étéen vertu d'un long usage. » (C.Z.J.Recueil 1982,p. 73.) En
outre, le régime hisi:orique particulier établi par la pratique ne peut
manquer d'êtretout iipécialementimportant dans le cas d'une baiedont
plusieurs Etats sont riverains, catégorie de baies pour laquelle il est
notoire qu'il n'existepas de règlesgénérales reconnueset codifiéesdu
genre de celles,sibien établies,qui concernentlesbaies dontun seul Etat
est riverain.
385. Legolfea été découvertpar le navigateur espagnol AndrésNifio
en 1522,quilui adonnélenom deJuan Rodriguez de Fonseca,évêqud ee
Burgos,patron de sen expédition, qui avaitété organisépar le capitaine
Gil Gonzalez Davila..11apparaît que la Couronne espagnole a ensuite
revendiqué etexercéune souverainetécontinue et pacifiquesur les eaux

du golfe, sans contestation sérieuse ouautre que temporaire, jusqu'au
moment où lestrois Btatsriverainsactuels ont obtenu l'indépendanceen
1821.Ainsi, pendant la plus grande partie de sa longue histoire, de son
histoire connue, le golfe étaitune baie dont un seul Etat était riverain,et
une baie dont les eaux relevaient du seul empire de la Couronne espa-
gnole. En outre, égalementde 1821 à 1839, legolfe relevait de la Répu-
blique fédéraled'Amériquecentrale, dont les trois Etats riverains étaient
membres avec le Gu.atemalaet le Costa Rica. Ainsi, les Etats riverains
actuelsontacquis leursdroits dans legolfede Fonseca,commeleurs terri-
toires terrestres, du fait qu'ilsont sucàél'Espagne.
386. En conséquence,il faut s'interroger sur la question de savoir ce
qu'était en1821,époque dela succession à l'Espagne, la situation juri-
dique des eaux du golfe; en effet, le principe de l'uti possidetisuris
devraits'appliquer aux eaux du golfeainsi qu'aux terres. Aucun des élé-
ments présentés à la Chambre ne suggère qu'ilait existépour ces eaux,

avant 1821ou en 1821,quoi que ce soit d'analogue aux limites de juri-
diction provinciale dont il a si abondamment question iciau sujetdes
terres. Quel étaitdonc le statut juridique des eaux du golfe après queles
trois nouveaux Etatsriverains ont succédéà l'Espagne en 1821?
387. C'estlàune cluestionquis'estposée àlaCour dejustice centramé-
ricaine dans l'affaire!qui a opposéEl Salvador au Nicaragua au sujet du
golfe de Fonseca et(danslaquelle cette cour a rendu son arrêtdu 9 marshistoricbay hasahistory which,inthe words used inthe 1982Judgment of
the International Court of Justice(see paragraph 384 above),isdetermin-
ative of the "particular régime" whichapplies to this "concrete, recog-
nized" case "of 'historic waters' or 'historic bays"'. The Judgement of
1917which thus examined the particular régime ofthe Gulf of Fonseca
must therefore be taken into consideration as an important part of the
Gulf s history. Both Parties recognized this when they devoted much of
their pleadings to discussion oftheCentral American Court's decision. It
willbe convenient to look firstat the substance ofthedecision and then at
its possible relevance for the determination of the present case.

388. That case wasbrought by El Salvadoragainst Nicaragua, because
of the Nicaraguan Government's entry into the Bryan-Chamorro Treaty
of 1914with the United States,by which treaty Nicaragua granted a con-
cession to the United States for the construction of an interoceanic canal
and of a United States naval base in the Gulf of Fonseca. The view was
taken by ElSalvador that this arrangement would prejudice El Salvador's
own rights in respect of the waters ofthe Gulf.

389. On the underlying question of the status ofthe waters ofthe Gulf
which was thus raised before the Central Arnerican Court, there were by
then three matters which practice and the 1917Judgement took account
of: first, the practice of al1three coastal States had established and mutu-
ally recognized a 1marine league (3nautical miles)littoral maritime belt
off their respectivemainland coasts and islands (see the passage of the
1917Judgement quoted in paragraph 400below),in which belt they each
exercised an exclusivejurisdiction and sovereignty,though with rights of

innocent passage conceded on a mutual basis; second, al1three States
recognized a further belt of3 marine leagues (9nautical miles) for rights
of "maritime inspection" for fiscal purposes and for national security;
third,there was an Agreement of 1900between Honduras and Nicaragua
by which a partial maritime boundary between the two States had been
delirnited, which, however, stopped well short of the waters of the main
entrance to the bay.

390. The 1917Judgement is of course in Spanish, and its officia1text,
published by the Court in Costa Rica in 1917,willbe quoted in that lan-
guage; an English translation was published in 1917by the Legation of
El Salvador in Washington and printed inthe 1917volume of the Ameri-
canJournalofInternationalLaw,and this translation, which was used in
argument by the Parties before the Chamber, will also be quoted in this
Judgment.TheJudgement oftheCentral Arnerican Court isin part inthe1917.Une baie historique a une histoire qui, pour reprendre les termes
utiliséspar l'arrêtde 1982de la Cour internationale de Justice (voirpara-
graphe 384 ci-dessus), a un effet déterminant en ce qui concerne le
«régime particulier:> qui est valable pour le présent cas «concret et
reconnu » d'aeaux fiistoriques » ou de «baies historiques ». L'arrêtde
1917où a ainsi été an.alyséalors le régimeparticulier du golfe de Fonseca
doit par conséquent iStreconsidérécommeétanu t n élémenitmportant de
l'histoire du golfe, ci:qu'ont reconnu les deux Parties par le fait qu'elles
ont consacréune large part de leurs piècesde procédurea une discussion

de la décisionrenduc:par la Cour centraméricaine. Pour plus de commo-
dité,onconsidérerad'abord la substance de ladécisionetensuite la perti-
nence qu'elle peut avoir aux fins de la détermination de la présente
affaire.

388. L'instance éjroquée ci-dessus avait étintroduite par El Salvador
contre le Nicaragua 'rnraison du fait que le Gouvernement nicaraguayen
avait conclu en 1914avec les Etats-Unisun traité, connu sous le nom de
traité Bryan-Chamarra, en vertu duquel le Nicaragua concédait aux
Etats-Uniscertains (lroits en vue de la construction d'un canal interocéa-
nique et d'une base: navale des Etats-Unis dans le golfe de Fonseca.
El Salvadorestimait que cet arrangement porterait atteinte a ses propres
droits en ce quiconc.ernaitles eaux du golfe.
389. Ausujetde laquestionsous-jacente du statutdeseauxdugolfequi
a ainsi étéévoquée devant laCour centraméricaine,il y avait a l'époque

trois élémentsquela pratique et l'arrêtde 1917avaient pris en considéra-
tion: premièrement, la pratique des trois Etats riverains avait établi au
largedescôtes de leu.rsterritoires continentauxetinsulairesrespectifsune
ceinture maritime littorale mutuellement reconnue de 1 lieue marine
(3 milles marins) (voir le passage de l'arrêtde 1917qui est citéau para-
graphe 400 ci-après)',ceinture dans laquelle chacun exerçaitunejuridic-
tion et unesouverairietéexclusivesquoique assorties de droits de passage
inoffensif concédésa titre mutuel; deuxièmement, les trois Etats recon-
naissaient uneautre ceinture, celle-làde 3lieuesmarines (9millesmarins)
en vue de l'exercic~:de droits d'«inspection maritime)) a des fins de
contrôle fiscal et de sécuriténationale; troisièmement, il existaitentre le
Honduras et le Nicaragua un accord de 1900délimitant entre les deux
Etats une frontière :maritimepartielle, laquelle, toutefois, s'arrêtait bien
en deçà des eaux de l'entrée principalede la baie.
390. L'arrêtde 1'917est évidemment rédigé en espagnolet son texte
officiel,publiépar la Cour centraméricaine au Costa Rica en 1917,sera
citédans cette langue;une traduction en anglais aété publiée en1917par
la légationd'El Salvador à Washingtonet imprimée dans levolume de la

mêmeannée de 1'~mericanJournal of International Law, et c'est cette
traduction, qui a étciutiliséeau cours de l'argumentation par les Parties
devant la Chambre, qui sera également citée dans le texte anglais du591 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

form of answers by the judges to questions (24 in all) formulated by the
Court. The answers relevant for present purposes are those about the
international legal status of the Gulf and on the consequences of that
statusforthe waters of the Gulf.Theninth of these questions was :

''iAla Novena pregunta quedice: 'iAtendiendoa las condiciones
geograficasehistoricas,asi comoa lasituacion,extension y configura-
cion del Golfode Fonsecacomo debe reputarsesu situacionjuridica
internacional?"' (Corte de Justicia Centroamericana, Sentencia,
9 de marzo de 1917,p. 27.)

"Ninthquestion - Taking into consideration the geographic and
historicconditions, aswell asthe situation, extent and configuration
of the Gulf of Fonseca, what is the international legal status of that
Gulf?" (AJILtrans., p. 693.)

To this question the judges gavethe following answer: "Contestaronuna-
nimementelos Magistrados:que esunaBahia historicay concaracteresde
marcerrado. "("Thejudges answered unanimously that itisanhistoric bay
possessed of the characteristics ofa closed sea.") (Ibid.)To the tenth ques-
tion - "2En cual O en cualesde esos caracteresestan conformeslasAltas
Partes litigantes?"("As to which of those characteristics are the parties
litigant in accord?") - the judges answered, again unanimously, that
"...estan conformesen que es unmar cerrado ..." ("... the parties are
agreed that the Gulf is a closed sea ...") (ibid.);and by "closed sea" the
Court seems to mean simply that it is not part of the high seas, and its
waters are not international waters (cf. the passage of the Judgement at
page 71 8 of the AJILtranslation).

391. It should be added that, in another part of the Judgement (AJIL

trans., p.717),the Court refers to the Gulf as ". . .an historic or vital
bay ..." ("...Bahiahistorica O vital...';)thusimporting afurther reason -
the strategic and defence requirements of the coastal States - why the
waters ofthebaycouldnot beinternational waters.Other reasonsgivenby
the Court for the Gulf being an historic bay are the usually recognized
ones : "...unaposesionsecular O inmemorialconanimo domini,pacijicay
continuay con aquiescenciade las demas naciones .. ."(CJC, Sentencia,
p.27) ("...secularorimmemorialpossessionaccompaniedbyanimodomini
both peaceful and continuous and by acquiescence on the part of other
nations. .."(AJILtrans., p. 705)).Further,the Courtfound authority for
its conclusion in "what wasdecided as to territorial waters bythearbitral
award ofthe Permanent Court" of Arbitration of 7September 1910in the
NorthAtlanticFisheriescase,and referred in particular tothe "commenta-
ries of the eminent jurist Dr. Drago, one of the judges in the arbitrationprésent arrêtL. 'arrê.dte la Cour dejustice centraméricaine seprésenteen
partie souslaformederéponsesdesjuges à desquestions(vingt-quatre en
tout) formuléespar 1.aCour. Lesréponsesqui sontpertinentes en l'espèce
sont celles qui concernent le statut juridique international du golfe de
Fonseca et les consciquencesde ce statut en ce qui concerne les eaux du
golfe de Fonseca. Liineuvièmequestion était la suivante :

«iA la Nove,vapreguntaquedice: ciAtendiendo a las condiciones
geograjïcas ehistoricasa,sicomoalasituacion,extension y conjïgura-
ciondel Golfo de Fonsecacornodebe reputarsesu situacionjuridica
internacional?"))(Corte de Justicia Centroamericana, Sentencia,
9 de marzo de :1917p, . 27.)
[Traduction]

«Neuvième question - Compte tenu des conditions géographi-
ques et historiques, ainsi que de la situation, de l'étendueet de la
configuration du golfe de Fonseca,quel est le statut juridique inter-
national de ce golfe?»

A cette question, les juges ont donné la réponse ci-après :((Contestaron
unanimementelosMagistrados:queesunaBahiahistbricay concaracteres
de marcerrado. »(«Lesjuges ont répondu à l'unanimité qu'ils'agitd'une
baie historique possédantles caractéristiquesd'une mer fermée. ») (Ibid.)
A la dixième question - «i En mal O en cualesde esoscaracteresestan
conformeslasAltas Parteslitigantes?))(«Sur laquelle ou sur lesquelles de
ces caractéristiquesles Hautes Parties plaidantes sont-elles d'accord?)))
lesjuges ont répondu,là encore à l'unanimité,que «...estanconformesen
queesunmar cerralio.» («..lesparties s'accordent pourdireque legolfe
est une mer fermée ..») (ibid.);et par «mer fermée>),la Cour centraméri-
caine semblevouloirdire simplementque cettezone ne fait pas partie de
la haute mer et que ses eaux ne sont pas des eaux internationales (voir le
passage de l'arrêtqui figure alapage 718de 17AmericaJ nournalofInterna-
tionalLaw).
391. Il y a lieu d'ajouter que, dans une autre partie de l'arrêt,la Cour
parle du golfe de Fonsecacommeétant « ..unebaie historique ou d'inté-
rêt vital.» («...Bahiahistorica O vita..M),adoptant une raison supplé-
mentaire - les exigences des Etatsriverainsen matière de stratégieetde
défense - de considérerles eaux de la baie comme ne pouvant pas être
des eaux internatioi~ales.Lesautres raisonsqui sont fournies par la Cour
centraméricainepour dire que legolfe de Fonseca est une baiehistorique
sont les raisons ha.bituellement reconnues: «... una posesion secular O
inmemorialconanirno domini, pacificay continuay conaquiescenciadelas

demas naciones .» (CJC, Sentencia,p. 27) («...une possession séculaire
ou immémorialeaccompagnéede l'animusdomini,unepossessionpacifi-
que etcontinue,acceptéepar lesautresnations ..»).Enoutre,la Cour s'est
appuyée,pour fonnuler sa conclusion, sur ce que la Cour permanente
d'arbitrage, dans sa.sentencearbitrale du 7 septembre 1910,a décidé être
des eaux territoriales, dans l'affaire descheriedsansl'AtlantiqueNord,592 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

whorendered a separate opinion" (AJILtrans., p. 707).In thisconnection
the Court also attached importance to the famous passage in that Award
that "the character of abay issubject to conditionsthat concem the inter-
ests of the territorial sovereign to a more intimate and important extent
than those connected with the open coast" (AJZLtrans., pp. 707-708).

392. It may be as well at this stage to deal with a possible source of
misunderstanding about the terminology of the period. It has sometimes
been suggested that theJudgement isconfused because itspeaks, as inthe
above quotation and elsewhere (see paragraph 397below), of the waters
of the Gulf outside the 3-mile littoral maritime belts as "territorial
waters"; and in the argument before the Chamber, the 1917Judgement
did not escape criticism on that ground. But the term "territorial waters"
was, 75 years ago, not infrequently used to denote what would now be
called "intemal" or "national" waters, as the legal literature of the time
abundantly shows. Accordingly, the term "territorial waters" did not
necessarily, or even usually, indicate what would now be called "territo-
rial sea"'.So, by "territorial waters", in this context, the Central Arneri-
can Court means waters claimed à titrede souverain.To have recognized
exclusive "maritime belts" alone the littoral inside those "territorial
waters", the property of the three States in common, was no doubt an
anomaly in terms of the modern law of the sea; but it was in accord with
what had emergedfrom actual practice ofthe coastal States in the Gulf of
Fonseca at that time, and was perhaps also a remnant of the view,to be
mentioned below,that the maritime belt in a pluri-State bay,followed the
sinuosities ofthecoast,theremainder ofthebay watersbeing highseas.At
any rate, the 3-milemaritime belts werefirmlyestablished by practice.

393. There iswhat might appear at first sighttobe an inconsistent ele-
ment of the Court's pronouncement, when it allowsthatthe waters ofthe
Gulf that "... belong to the three States that surround them ..."("...las
aguas del Golfopertenezcan a los tres Estados que 10circundan ...'1 are
subject to"... the right of uso inocenteoverthose waters ..."by ". ..the
merchant shipsofal1nations ..."("...teniendolasnavesmercantesde todas
las naciones el derechode uso inocente sobre esas mismas aguas . ..'y
(CJC, Sentencia,p. 55; AJILtrans., p. 715).Such rights of "innocent use"
are at odds with the present general understanding of the legal status of

' See, for example,an articleby SirCecil Hurst,laterPresidentof the Permanent
Courtof InternationalJustice("Therritorialityof Bays",British YearBookof Inter-
national Law,Vol.3 (1922-1923),p. 43).et elle s'est référée en particulier aux ((commentairesde M. Drago, émi-
nentjuriste, qui étaitl'un desjuges dans cetteprocédure à avoirjoint une
opinion individuelle 1)(AJZbp. 707).Acetégard,laCour a aussi attachéde
l'importance au fameux passage de cettesentence selon lequel «par son
caractère [géographique]une baie affecte les intérêts du Souverain terri-
torial plus intimement et d'une façon plus importante que les côtes ou-
vertes»(Revuegenéralede droit internationalpublic1 , 912,t. XIX, p. 471).
392. Peut-être faiit-ilà ce stade, parler des malentendus que peut
provoquer la terminologie de l'époque. Ona parfois laisséentendre que
l'arrêtde la Cour centraméricaine est confus parce que, comme dans la
citation ci-dessus et ailleurs (voir paragraphe 397 ci-après), il qualifie
d'«eaux territoriale!;» les eaux du golfe de Fonseca situées au-delà des
ceintures maritimes littorales de 3 milles; au cours de l'argumentation

développéedevant laiChambre, l'arrêtde 1917n'a d'ailleurs pas échappé
à la critique sur ce plan. Or, il ya soixante-quinze an- et les écritsjuri-
diques de l'époque leprouvent abondamment - il n'était pas rareque
l'expression «eaux territoriales)) soit utiliséepour décrire ce que l'on
appellerait maintenant les «eaux intérieures » ou ((nationales ». Ainsi,
l'expression ((eaux 1erritoriales » ne visait pas nécessairement,ni même
habituellement, ceque l'onappelleraitmaintenant la «mer territoriale »'.
Ainsi, lorsqu'elle emploie l'expression «eaux territoriales », dans ce
contexte,la Cour dejustice centraméricaineveut parler deseauxrevendi-
quées à titre de souverain. Reconnaître l'existence le long du littoral de
((ceinturesmaritimes »exclusives à l'intérieureces «eaux territoriales D,
copropriété destrois Etats,était sansaucun doute une anomalie du point
de vue du droit de la mer moderne, mais cela était conforme à ce qui
ressortait de lapratique effectivement suiviepar lesEtatsriverains dans le
golfe de Fonseca à cette époque,et cela était peut-être aussiune survi-
vance de l'opinion, dont il sera fait mention plus loin, qui voulait que la

ceinture maritime, clansune baie dont plusieurs Etats étaient riverains,
suiveles sinuositésde la côte, lereste deseaux de labaie ayant lestatut de
haute mer. Quoi qu'il en soit, les ceintures maritimes de 3 milles étaient
fermementétablies par la pratique.
393. Il peut paraîtreà premièrevue illogique que la Cour centraméri-
caine, dans son arrêt,déclare que les eaux du golfe de Fonseca qui
« ..appartiennent aux trois Etats qui l'entourent ..» (« ..las aguas del
Golfopertenezcana los tres Estadosque 10circundan ..)))sont assujetties
au a...droit d'usage inoffensif que possèdent sur ces eaux les navires
marchands de toutes les nations ..» («...teniendolas naves mercantesde
todaslas nacioneselderechodeuso inocente sobreesasmismasaguas ..»)
(CJC, Sentencia,p. 55).Cesdroits d'a usage inoffensif »ne correspondent
pas austatut juridique qui estgénéralementattribuéaujourd'hui auxeaux

' Voir parexempleuiiarticlede sirCecil Hurst,présidentensuitede la Courperma-
nentedeJusticeinternational(aTheTerritorialityof Bays»,BritishYearBookofZnter-
nationalLaw,vol. 3 (19î2-1923), p.43).

245the waters of a bay as constituting "internal waters", whether the waters
are of ajuridical bay or one which hasarisen from an historic title. Yetthe
rules and principles which normally apply to "bays the coasts of which
belong to a single State" (United Nations Convention on the Law of the
Sea, Art. 10 (1))are not necessarily appropriateto a bay which is a pluri-
State bay and is also an historic bay (for the fact that the Gulf of Fonseca
would today qualifygeographicallyasa"juridical" bay cannot now cal1in
question or replace its historic status). Moreover, the Gulf being a bay
with three coastal States, there is aneed forshipping to have accessto any
of the coastal States through the main channels between the bay and the
ocean.That rights of innocent passage arenot inconsistent with a régime
ofhistoric waters is clear, for that is precisely now the position inchipe-
lagicinternal waters and indeed in former high seas enclosed as internal
waters by straightbaselines. Furthermore, there isanother practical point,
for since these waters were outside the 3-mile maritime belts of exclusive
jurisdiction in which innocent passage was nevertheless recognized in
practice, it would have been absurd not to recognize passage rights in
these waters, which had to be crossed in order to reach these maritime
belts.

394. This unanimousfinding that theGulf of Fonseca isan historicbay
withthecharacter of aclosed seapresentsnow no greatproblem. Al1three
coastal States continue to claim this to be the position, and itseemsalso to
continue to be the subject of that "acquiescence on the part of other
nations" to which the 1917Judgement refers, for the Chamber isunaware
of any expression of adiffering viewby athird State.Moreover, that posi-
tionhas been generally accepted bythe commentators. For example while
the successive editors of Oppenheim's International Law, from the first
edition of Oppenheim himself (1905)to the eighthedition by Hersch Lau-
terpacht (1955), were consistently of the view that "Al1gulfs and bays
enclosed bytheland of more than one littoral State, however narrow their
entrance maybe,are non-territorial", a note wasadded inthe third edition
(1920,p. 344,n.4) making the generalqualification, "except inthe case of
such bays as possess the characteristics of a closed sea". The note
then refers to the position of the Gulf of Fonseca as decided in the 1917
Judgement, adding finally, "The United States acknowledges the
territorial characteristics of this Gulf. The attitude of other States is not

known." There is also the authority of Gidel for the proposition that the
Gulf of Fonseca is an historic bay (G. Gidel, Le droit intemationalpublic
de la mer (1934), Vol. 3, pp. 626-627). Reference may also be made to
the United Nations Secretariat study prepared following the 1958d'une baie, àsavoir que ceseauxconstituentdes ((eaux intérieures»,qu'il
s'agissedes eaux d'iine baiejuridique ou d'une baie découlant d'un titre
historique. Cependant, lesrèglesetprincipesquisontnormalementappli-
cables aux ((baies dont un seul Etat est riverain)) (convention des

Nations Unies sur ledroit de la mer, art.0,par. 1)ne sontpasnécessaire-
ment appropriés àiine baie dont plusieurs Etats sont riverains et qui est
égalementune baie historique (car le fait que le golfe de Fonseca cons-
tituerait géographicluementaujourd'hui une baie «juridique » ne sau-
rait maintenant mettre en question ou remplacer son statut historique).
Enoutre,comme le l:olfeconstitue une baie dont troisEtatssontriverains,
il faut que lesaviritspuissent accéder à l'un quelconque des Etats rive-
rainsenempruntant lesprincipaux chenauxsituésentre la baieetl'océan.
Le fait que des droits de passage inoffensif ne soient pas incompatibles
avec un régime d'eaux historiques est clair, car c'est là précisément la
situation qui existemaintenant dans les eaux archipélagiquesintérieures
et d'ailleurs dans les eaux qui avaient précédemmentle statut de haute
mer et qui, situéese:ndeçà de lignes de base droites, sont devenues des
eaux intérieures. De:plus, il y a un autre aspect pratiqàeconsidérer:en

effet, comme ces eaux setrouvaient àl'extérieur des ceinturesmaritimes
de juridiction exclusive de 3 milles dans lesquelles le passage inoffensif
était néanmoins adinis dans la pratique, il aurait étéabsurde de ne pas
reconnaître desdroits de passage dans ceseaux, qu'ilfallaitfranchir pour
accéder à ces ceinturesmaritimes.

394. Cette concliision unanime selon laquelle le golfe de Fonseca est
une baie historiqiie possédant le caractère d'une mer fermée ne
pose maintenant pas de problème majeur. Lestrois Etats riverainsconti-
nuent de soutenir que telle est la situation, et celle-ci semble également
continuer de faire l'objet de cet acquiescement de la part des autres
nations ))dont fait eiat l'arrêtde 1917,car la Chambre ne sachepas qu'un

Etattiersaitexprimciun avisdifférent.Enoutre,cettesituation agénérale-
ment été acceptée r~arles commentateurs. Par exemple, si les directeurs
de publication suclressifs de l'International Law d'oppenheim, de la
première édition d'clppenheim lui-même(1905) àla huitième éditionde
Hersch Lauterpacht (1955),ont toujours été d'aviqsue «tous lesgolfes et
baies entourés par les côtes de plus d'un Etat riverain, pour étroiteque
puisse êtreleurentrke,constituentdeseauxnon territoriales »,une note a
été ajoutée dans la troisième édition(1920,p. 344,note 4) pour formuler
une restriction de caractèregénéral,àsavoir ((sauf dans le cas où lesdites
baies présententles caractéristiquesd'unemer fermée ».La note enques-
tion mentionne ensuite la situation du golfe de Fonseca,telle qu'elleavait
été définiedans l'arrêtde 1917,et conclut ainsi: Les Etats-Unis recon-
naissent lescaractéristiquesterritoriales de cegolfe.L'attitude desautres
Etats n'estpas connue. » Gidel appuie luiaussi de son autoritélaproposi-

tion selon laquelle le golfe de Fonseca est une baie historique (G. Gidel,594 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

Conference on the Law of the Sea (doc. A/CN.4/143, para. 147)which
stated

"Ifal1thebordering Statesactjointly to claimhistoric titleto abay,
itwould seem that in principle what has been said above regarding a
claim to historic title by a single State would apply to this group of
States."

395. What does present aproblem, however, isthe precise character of
the sovereignty which the three coastal States enjoy in these historic
waters. No great difficulty arises aboutthe legal position of the waters of
an historicbay that constitutes an enclosedsea entirelywithinthe territory
ofa singleState; then the enclosed watersare simplyinterna1waters ofthe
coastal State. A complication arises when the shores of the bay comprise
three States. For an enclosedpluri-State bay presents the need of ensuring
practical rights of access from the ocean for al1the coastal States; and
especiallysowherethechannelsfor entering the bay must be available for
common user, asinthecase ofan enclosed sea.It wasdoubtless this prob-
lem of navigational access to the pluri-State bay, that accounts for the
view,prevalent, thoughnotunopposed, inthe time ofthe 1917Judgement
and evenforsome years later, that in such abay, ifitisnot historic waters,
theterritorial sea followsthe sinuosities oftheoastand theremainder of
the waters of the bay are part of the highseas. This solution, however, is
not possible in the case of the Gulf of Fonseca since it is an historic bay
and therefore a "closed sea".

396. It wasthe eleventhquestion ofthe Central American Court which
directlyraised the legal status of the Gulf waters. It was

'2Cual es la condicion juridicadel Golfo de Fonsecasegun las
respuestasque anteceden, y la conformidadde las Altas Partes que
contienden,expresadaensusalegaciones,en ordenaldominioy demas
derivados?"(CJC,Sentencia,p. 26.)

"What is the legal status of the Gulf of Fonseca in the light of the
foregoing answer and the concurrence of the high parties litigant,as
expressed intheir arguments, with respectto ownership and the inci-
dentsderived therefrom?'(AJIL trans., p. 693.)

The answer of four ofthe fivejudges wasthat "...la condicionjuridicadel
Golfode Fonseca,segunlos términos de lapregunta, esla depertenecerenLe droitinternationalpublicde lamer(1934),vol.3,p. 626-627).L'on peut
mentionner aussil'étude établieparle Secrétariatdes Nations Unies à la
suite de laconféren'resur le droit de la mer de 1958(doc. A/CN.4/143,
par. 147),dans 1equi:lil était ditqu:

((Lorsque tous les Etats riverains agissent conjointement pour
revendiquer un titre historique a une baie, il semble qu'en principe
l'on doive appliquer à ce groupe d'Etats ce qui a étédit précédem-
ment au sujet <lela revendication d'un titre historique par un seul
Etat.»

395. Cequipose lin problème,enrevanche, c'estlanature précisede la
souverainetédont trois Etatsriverainsjouissent dans ceseauxhistoriques.
11n'ya pas grande difficulté ence qui concernela situation juridique des
eaux d'une baie hisi:orique qui constituent une mer fermée entièrement
située à l'intérieurcluterritoire d'un seul Etat; les eaux enfermées sont
alors simplement des eaux intérieures de 1'Etatriverain. Une complica-
tion surgitlorsque lesrivages de labaie s'étendentsur leterritoire de trois
Etats. En effet, dan!;le cas d'une baie ferméedont plusieurs Etats sont

riverains, il est indispensable d'assurer tous ces Etats la jouissance de
droits pratiques d'accès à partir de l'océan, spécialementlorsqu'il est
indispensable que 11:schenaux d'entrée dans la baie soient disponibles
pour l'usage de tous, comme dans le cas d'une mer fermée.C'est sans
aucun doute ce problème de l'accèsdes navires a une baie dont plusieurs
Etatssontriverains qui explique qu'a l'époquede l'arrêtde 1917,et même
pendant encore un certain nombre d'années, onait estimécouramment
- bien que ce ne fûtpas l'opinion de tous - que dans une baie de cette
nature, s'ilne s'agit pasd'eaux historiques, la mer territoriale suivait les
sinuositésde la côte.,et que le reste des eaux de la baie faisait partie de la
haute mer.Cettesoliition,toutefois, n'estpaspossible dans lecasdu golfe
de Fonseca vu qu'il constitue une baie historique et par conséquentune
«mer fermée D.

396. C'estla onzicimequestion de la Cour centraméricaine qui concer-
naitdirectementlasituationjuridique deseaux du golfede Fonseca.Cette
question étaitla suh,ante :

«iCual es la condicionjuridica del Golfo de Fonsecasegun las
respuestasque anteceden, y la confonnidadde las Altas Partes que
contienden, expr.esadaensusalegaciones,enordenaldominioy demas
derivados?»(C.IC,Sentencia,p. 26.)
[Traduction]

«Quelle est1iisituationjuridique du golfe de Fonseca a la lumière
de la réponse précédente etde la convergence de vue des Hautes
Partiesplaidanl:es,tellequ'elle ressort de leursargumentations,en ce
qui concernela propriétéet les autres effets en découlant? »

La réponsede quatre des cinq juges a été que K...lacondicionjuridica del
Golfode Fonseca,seqpun losténninos delapregunta,es ladepertenecerenpropiedad a lostrespaises que10circundan ..."("...the legal status ofthe
Gulf of Fonseca, according to the terms of the question, is that
of property belonging to the three countries that surround it . . .");
Judge Gutiérrez Navas however, answered that the ownership of the
waters of the Gulf, ". .pertenece,en laporcionrespectiva,a lostrespaises
ribererios..."("...belongs, respectively,to thethree riparian countries in
proportion .. .").Furthermore, in answer to the twelfth question, which
read :

'2Existe conformidad en las Altas Partes que contienden sobre el
hecho de que las aguas pertenecientesa la zona de inspectionque les
corresponde,seempalmany confundenenlasfauces O entradadelGolfo
de Fonseca?"(CJC, Sentencia,p. 27.)

"Are the highparties litigant in accord asto the fact that the waters
embraced in the inspection zones that pertain to each, respectively,
are intermingled at the entrance of the Gulf of Fonseca?" (AJIL
trans., p. 693.)

thejudges wereunanimously of theopinion that "...existeconformidad en
que lasaguas que forman la entrada del Golfose empalman ..."("... the
high parties are agreed that the waters which form the entrance to the
Gulf intermingle .. .").In addition the decision recognized (in response
to the fifteenth question) that the maritime belts of 1 marine league
fromthe Coastwere within the exclusivejurisdiction of the coastal State
and therefore should "be excepted from the community of interest or
CO-ownership"(CJC, Sentencia, p. 28; AJIL trans., p. 694). Also the
Court recognized thefurther zone of9nautical milesas azone ofrights of
inspection and the exercise of police power for fiscal purposes and for
national security; and the Court took note also of the existence of the
1900Honduras and Nicaragua agreed boundary line (see paragraph 413

below).
397. The general conclusion of the Court is set forth in the following
paragraphs :

"CONSIDERANQ DuOe:evidentementese deduce de los hechoscons-
tatados enlosparrafosquepreceden,queelGolfode Fonsecapertenece
a la categoria especialde Bahia historicay esdeldominio exclusive de
ElSalvador,Honduras y Nicaragua;porquereunetodosloscaracteres
O condicionesque los expositores delDerechode Gentes, losInstitutos
Internacionalesy losprecedenteshanestablecidosobreelcaracterdelas
aguas territoriales; esto es,una posesion secular O inmemorial con
animo domini, pacifica y continua y con aquiescenciade las demas
naciones;la especial configuracion geograficaque guarda cuantiosos
intereses de vital importancia para la vida economica, comercial,
agricolae industrialde losEstados ribereiïos;y la necesidadabsoluta,
indispensable que estos Estados tienen de poseerlo tan plenamentepropiedadalostresptzisesque 10circundan..» («..lasituationjuridique du
golfede Fonseca,selonlestermesdelaquestion,estcelled'un bienappar-
tenant aux trois pays qui entourent legol..»); lejuge Gutiérrez Navas,
toutefois, a répondu que la propriété des eauxdu golfe de Fonseca
«... pertenece, en liz porcion respectiva,a los tres paises riberei..»
(« ..appartient, praportionnellement, aux trois pays riverains..»). En
outre, en réponseà la douzièmequestion,qui était:

«iExiste coqhrmidad en las Altas Partes quecontiendensobreel
hechode que la,saguaspertenecientesa la zonade inspectionque les
correspondes,et!mpalmany confundenenlasfauces OentradadelGolfo
deFonseca?»(CJC, Sentencia,p. 27).

[Traduction]
«Existe-t-il entre les Hautes Parties plaidantes une convergence
de vues sur le fait que les eaux appartenant la zone d'inspection
revenant à chacune se chevauchent et se confondent à l'entréedu
golfede Fonsec:a?»

lesjuges ont étunailimement d'avisque «...existeconformidadenquelas
aguas que forman hl entrada del Golfose empalman ..» («..les Hautes
Partiess'accordentpour dire que leseauxquiforment l'entréedu golfese
chevauchent ..»). Er1outre (en réponse àla quinzième question),il était
reconnu dans la décisionque les ceinturesmaritimes d'une lieuemarine
de largeà partir de la côte relevaient de lajuridiction exclusivede 1'Etat
riverain et qu'en conséquenceellesdevaient «êtreexcluesde la commu-
nautéd'intérêt ou dt:la copropriét»(ibid.,p. 28).D'autrepart, la Cour a
reconnu la ceinturesuivante de 9millesmarins commeétantunezone où
s'exercaient des droits d'inspection et des pouvoirsde policà des fins
fiscalesetà des finsde sécuriténationale, etellea pris note égalementde
l'existencedelalignefrontièredont ilavaitétéconvenu entreleHonduras
et le Nicaragua en1900(voir leparagraphe 413ci-dessous).
397. La conclusion généralede la Cour est énoncéedans les para-

graphes ci-après:
«CONSIDERA~V QuOe:videntementese deducede loshechoscons-
tatadosenlosptirrafosquepreceden,queelGolfodeFonsecapertenece
a lacategoriae.yecia1de Bahia historicay esdeldominioexclusivode

ElSalvador, Hondurasy Nicaragua;porquereunetodosloscaracteres
O condicionesqlrelos expositores delDerechode Gentes,losInstitutos
Intemacionalesy losprecedenteshanestablecidosobreelcaracted relas
aguas territorirrles;esto es, unaposesion seculaO inmemorial con
animo domini, paczjka y continuay con aquiescenciade las demas
naciones;la especialconfiguraciongeografica que guardacuantiosos
intereses de vi,palimportanciapara la vidaeconomica, comercial,
agricolae industrialde losEstadosribereiïos;y la necesidadabsoluta,
indispensable queestos Estados tienen de poseerlo tan plenamente596 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUS)GMENT)

como 10exigenesosprimordiales intereses y los de la defensa nacio-
nal."(CJC, Sentencia,p. 43.)

" WHEREAS It:is clearly deducible from the facts set forth in the
preceding paragraphs that theGulf of Fonsecabelongs to the special
category ofhistoric bays and isthe exclusiveproperty of ElSalvador,
Honduras and Nicaragua; this on the theory that it combines al1the
characteristics or conditions that the text writers on international
law, the international law institutes and the precedents have pre-
scribed asessential to territorial waters['],to wit,secular orimmemo-

rial possession accompanied by animo domini both peaceful and
continuous and by acquiescence onthe part of other nations,thepe-
cial geographical configurationthat safeguards so many interests of
vital importance to the economic, commercial, agricultural and
industrial life of theparian States and the absolute, indispensable
necessity that those States should possess the Gulf as fully as
required by those primordial interests and the interest of national
defense." (AJZLtrans., p. 705.)

And in the following, later, paragrap:

"CONSIDERAN :QOuereconocidaporesteTribunallacondicion juri-
dicadel GolfodeFonsecacomoBahia historica, con caracteredsemar
cerrado, seha reconocido,en consecuencia,como conduellosde sus
aguasa los trespaisesriberellos,ElSalvador, Hondurasy Nicaragua,
exceptoen la respectivaleguamarina dellitoral,que es delexclusivo
dominiode cadauno de ellos;y queen ordenal condominioexistente
entrelosEstadosenlitigio,alvotarseelpuntodécimocuarto delcuestio-
nario,se tomoen cuentaqueen lasaguasno litorales delGolfoexiste
una porcionde ellasen dondese empalman O confunden lasjurisdic-

ciones de inspectionpara objetos de policia, de seguridad y fines
fiscales;y otraendondeesposiblequenosuceda10mismo.Por10tanto,
el Tribunalha decididoque entreEl Salvadory Nicaraguaexiste el
condominio en ambasporciones,puestoqueestandentrodelGolfo;pero
conla salvedad expresade los derechosque coresponden aHonduras
como coparticipe en esas mismas porciones." (CJC, Sentencia,
pp. 55-56.)

"WHEREAT She legal status of the Gulf of Fonseca having been
recognized by this Court to be that of a historic bay possessed of the
characteristics of a closed sea, the threeparian States of El Sal-

' On the useby the CentralAmericanCourtof thisterrn,see paragraph392above.

249 como 10 exigen esosprimordiales interesey los de la defensa nacio-
nul.»(CJC, Sentencia,p. 43.)
[Traduction]

((ATTENDQ UUEI :l résultà l'évidence, des faits exposdans les
paragraphes ci-dessus, que le golfe de Fonseca appartient la caté-
gorie spéciale des baies historiques et se trouve sous la juridiction
exclusivedu Hc~ndurasd, u Nicaraguaet du Salvadorpour lesraisons
suivantes:ilréunittouteslescaractéristiquesetlesconditionsque les
auteurs du droit des gens, les instituts internationaux et les précé-
dents ont considérées comme conféranlte caractère d'eaux territo-
riales['],savoir une possession séculaireou immémoriale accom-
pagnéede l'animus domini, une possession pacifique et continue,
acceptéepar les autres nations, une configuration géographique
particulière protégeant de nombreux intérêts d'importancevitale
pour l'économie, le commercel,'agriculture et l'industrie des Etats

riverains, et la nécessité absolue, inéluctable,pour ces Etats, de
posséderles eaux du golfeaussicomplètementque l'exigentlesinté-
rêtsprimordiaiix en cause et les intérêtse la défense nationale.))
(A/CONF.13/1, par. 46, publication des Nations Unies, no de
vente 58.V.4,vc11..)

Et,plus loin, dans le:paragraphe suivan:
CONSIDERA.VQ DuOe:reconocidaporesteTribunallacondicionjuri-
dicadelGogodeFonsecacomoBahiahistbrica,concaracteresdemur

cerrado,se ha reconocido, enconsecuencia,como condueiïosde sus
aguasa lostrespaisesribereiïos,ElSalvador, Hondurasy Nicaragua,
exceptoen la rtpspectileguamarina del litoral,que es del exclusivo
dominiode cadauno de ellos;y que en ordenal condominioexistente
entrelosEstadosenlitigio,alvotarseelpuntodécimocuarto delcuestio-
nario,se tomb t?ncuenta queen lasaguasno litorales delGolfoexiste
una porcionde ellasen donde se empalmano confundenlasjurisdic-
ciones de insptlccionpara objetos de policia, de seguridad y fines
fiscales;y otrae,ndondeesposiblequenosuceda 10mismo.Por 10tanto,
el Tribunal hadecididoque entreEl Salvadory Nicaraguaexiste el
condominioen ambas porciones,puesto queestan dentro del Golfo;
pero con la saltedad expresade los derechosque corespondena Hon-
duras como coparticipeen esas mismasporciones.»(CJC, Sentencia,
p. 55-56.)

[Traduction]
((ATTENDQ UUE:La Cour ayant reconnu au golfe de Fonseca le
statutjuridique de baie historique, possédant les caractères d'une
mer fermée,lestrois pays riverains, le Honduras, le Nicaragua et le

Sur l'emploi par la Cour centraméricainede cette expression, voir le para-
graphe392ci-dessus. vador, Honduras and Nicaragua are, therefore, recognized as
CO-ownersof itswaters,except astothe littoral marine leaguewhichis
the exclusive property of each, and with regard to the CO-ownership
existing between the States here litigant, the Court, in voting on the
fourteenth point of the questionnaire, took intoaccountthe fact that
asto aportion ofthe non-littoral waters oftheGulfthere wasan over-
lapping or confusion of jurisdiction in matters pertaining to inspec-
tionfor police and fiscal purposes and purposes of national security,
and that, as to another portion thereof, it is possible that no such

overlapping and confusion takes place. The Court, therefore, has
decided that as between El Salvador and Nicaragua CO-ownership
exists with respect to both portions, since they are both within the
Gulf; with the express proviso, however, thatthe rights pertaining to
Honduras as coparcener in those portions are not affected by that
decision." (AJILtrans., p. 716.)

398. The essence ofthe 1917decision concerning the legal status ofthe
waters ofthe Gulf wasthus that these historic waters werethen subject to a
"CO-ownership"("condorninio'~ofthe three coastal States. On the correct-
ness of this part of the decision the Parties are diametrically opposed. El
Salvadorapproves strongly of the condominium concept in these waters
and holds that this status not only prevails but also cannot be changed
without its consent. Honduras opposes the condominiumidea and accord-
ingly calls in question the correctness of this part of the 1917Judgement,
whilst also relying on the fact that it was not a party to the case and so
cannot be bound by the decision, as indeed it made clear to the Court in
1917and asthatCourt accepted. Nicaragua, the intervening State, which

was a party tothe 1917proceedings, is and has consistentlybeen opposed
to the condominium solution.

399. Honduras also argues against the condominium inter alia upon
the ground that, allegedly, condominia can only be established by agree-
ment, though in itsMemorial ithad contended that some sort of "trilateral
local custom of the nature of a convention" might have the same effect. It
is doubtless right in claiming that the historical examples of condominia,
in the sense of arrangements for the common government of territory
which would otherwisebe, and in many cases already had been,delimited
between two or more States, isordinarily created bytreaty. It isdifficult to
see how such a structured system of joint government could be created
otherwise than by an agreement between the States concerned. It is true
that condominium as a term of art in international law usually indicates
just such a structured system for the joint exercise of sovereign govern-
mental powers overa territory; a situationthat might more aptly be called
CO-imperium.But this was not what the Central Arnerican Court of Jus-
tice had in mind. By a condominium they clearly meant to indicate the Salvador, ont 6téreconnus en conséquence comme copropriétaires
de ces eaux, à l'exception des eaux comprises àmoins d'une lieue
marine du littoral, qui sont la propriétéexclusive de chacun d'eux;
pour cequi estclelacopropriétéentrelesEtats en cause,la Cour a,en

votantsur lequatorzièmepoint du questionnaire,tenu compte du fait
que, sur une portion des eaux non littorales du golfe, il existe un
chevauchement ou une confusion dejuridiction en ce qui concerne
l'inspectionàdes fins de police et de sécuritéàtdes fins fiscales, et
que, sur une autre portion, ce chevauchement et cette confusion
peuvent fort bien ne pas exister. Dans ces conditions, la Cour a
décidé quele Nicaragua et le Salvador étaient copropriétaires des
deux portions ~~uisqu'ellesetrouvent l'une etl'autre àl'intérieurdu
golfe, étant entendu toutefois que la présente décisionne portera
aucune atteinteauxdroits appartenant auHonduras comme coparti-
cipant àcesmêmesportions. »(MCONF. 13/1, par. 47; publication
des Nations Unies, node vente 58.V.4,vol. 1.)

398. La décisionde 1917concernant le statut juridique des eaux du
golfe de Fonseca était donc, essentiellement, que ces eaux historiques

étaientà l'époqueUrie«copropriété»(((condominio))d )estrois Etatsrive-
rains. Sur le bien-fondéde cet aspect de la décision,les Parties ont des
vues diamétralement opposées.El Salvador approuve fermement l'idée
de condominium su:rceseaux et affirmeque ce statut, non seulement est
envigueurmais ne peut pas non plusêtremodifié sansson consentement.
LeHonduras estopposé à l'idéede condominiumet,enconséquence, met
en question le bien-fondé de cette partie de l'arrêtde 1917, tout en
s'appuyant égalementsur le fait qu'il n'étaitpaspartià l'affaire en ques-
tion et ne peut donc:pasêtreliépar ladécisionrendue, cequ'ila d'ailleurs
clairementfaitsavoir à la Cour centraméricaineen 1917et ceque la Cour
a admis. Quant au Nicaragua, 1'Etatintervenant, qui était partie àl'ins-
tance de 1917,ils'estconstammentdéclaréopposé à lasolution ducondo-
minium.
399. Le Honduras combat égalementl'idéedu condominium en allé-

guant,notamment, q:uelescondominiums, àceque l'onprétend,ne pour-
raient naître qued'un accord, bien que dans son mémoire il ait déclaré
qu'une sorte de «cc~utumelocale trilatérale ayant un caractère consen-
suel» pourrait produire le mêmeeffet. Le Honduras a sans aucun doute
raison d'affirmer,eii s'appuyant sur les exemples historiques, que c'est
ordinairement par voiedetraité quesontcréélsescondominiums, àsavoir
des dispositions envue de l'administration commune d'un territoire qui,
autrement, serait nettement réparti entre deux ou plusieurs Etats et qui,
dans de nombreux (:as,avait déjàétéainsi réparti. Il est difficile de voir
comment un systèmed'administration commune aussi solidement char-
penté pourrait être-misen place autrement que par un accord entre les
Etats concernés. C'est un fait que le mot ((condominium », en tant que
termetechnique utiliséen droitinternational, désigne en général,précisé-
ment, ce genre de sjstème organisé,mis en place en vue de l'exercice enexistence of ajoint sovereignty arising as ajuridical consequence of the
succession of 1821.AState succession is one of the waysin which territo-
rial sovereignty passes from one State toanother;and there seems no rea-
son in principle why a succession should not create a joint sovereignty
where a single and undivided maritime area passes to two or more new
States.

400. The Chamber, accordingly, sees the Judgement of 1917as using
the term condominium, or "CO-ownership",to describe what itregards as

the legal result where three States jointly inherited by succession waters
which for nearly three centuries had been under the single sway of the
State from which they were the heirs; and in which waters there were no
maritime administrative boundaries at the time of inheritance, at1821or
indeed at the end of the Federal Republic of Central America in 1839.
Thus, that Court says :

"LaAlta Partedemandada reconocequeexistioindemarcacionentre
lospaises adyacentes al Golfo,antes de que constituyeranentidades
independientes, apesardequeno eran desconocidaslasdelimitaciones
entonces;pero no aduciéndoseprueba alguna de que posteriormente
esos mismos Estados hayan llevado a cab0 una divisioncompletade
todas lasaguas que circundanel Golfode Fonseca,puesaunque se ha
invocadola que se efectuo con Honduras en mil novecientos, la linea
trazada, segun el mapa del Ingeniero Fiallos,quefué miembro de la

ComisionMixta,solollegohastaunpunto medioentrelaisladelTigrey
Puntade Cosigüina,dejandosin dividircomoya seha dichoantes,una
considerableporciondeaguascomprendidaentrelalineatrazada desde
Punta Amapala a Punta Cosigüina yelpunto terminalde la division
entreHondurasy Nicaragua.Porconsiguiente,hayqueconcluirenque,
exceptuandoesaparte, elrestode lasaguasdel Golfoha quedadopro-
indiviso, en estadode comunidadentre ElSalvadory Nicaragua,yen
queporlaparticular configuraciondem l ismo,esasaguasquedanfiente
afrente, confundiéndosepor un empalmedeclaradoen eldictamende
los Ingenieros Barbarena y Alcaine, y reconocidp oor la Alta Parte
demandada. Ysi bienpuede decirseenprincipio,que no todaindemar-
cacionconstituyecomunidad,siesevidentequetodacomunidadsupone
necesariamentela indivisionensentidojuridico. Esta comunidad enel
Golfoha venidoexistiendoporelusocontinuadoy pacificodelosEsta-
dos riberenos,y la demuestra mas evidentementeese empalme de las
jurisdiccionesen la zona en que ambos paises contendienteshan ejer-
cidosuimperium; dedondesededucequeeseestadojuridico noexiste

en las tresillasmarinas queforman el litoralen las costasde tierracommundepouvoirsgouvernementauxsouverainssurunterritoire; situa-
tion qu'ilserait peut-être plusjuste d'appelerimperium.Cependant, ce
n'est pas celaque laour dejustice centraméricaineavaitenvue.Enutili-
santlemotcondominium,ellea manifestementvouluparler del'existence
d'une souveraineté commune en tant que conséquence juridiquede la
successionintervenueen 1821.Lasuccessiond'Etatsestl'unedesmanières
dont la souverainetéterritorialesetransmetd'un Etat un autre, etiln'ya
apparemmentaucunt:raison,en principe,pour qu'une successionne crée
pas une souverainetécommunedanslescasoù unezonemaritimeunique
et indivise esttransmise deuxou plusieursnouveaux Etats.
400. En conséquence, la Chambre considère que l'arrêtde 1917
emploie leterme con~~ominiumo ,u ((copropriété»,pour désignerce qui,
dans cet arrêt,est co~isidécomme le résultatjuridique obtenudans les

cas où trois Etats ont héritéen commun par voie de succession de
certaines eaux qui, clepuisprès de trois siècles,relevaient de l'autorité
unique de 1'Etatdont ils sont devenus leshéritiers; eauxdans lesquelles,
en outre, iln'existaitaucune frontièreadministrativemaritime l'époque
de la succession,en 1821,ni d'ailleurs en 1839,annéeoù la République
fédéraled'Amérique centralaecesséd'exister.Ainsi,la Cour centraméri-
caine déclarecequi suit:

«La AltaPartt1demandadareconocequeexistioindemarcacionentre
lospaises adyacentesal Golfo,antes de que constituyeran entidades
independientes,'pesardequenoeran desconocidaslasdelimitaciones
entonces;pero n(7aduciéndose prueba alguna de queposteriormente
esosmismos Estlzdoshayan llevadoa cab0una divisibncompletade
todas las aguasquecircundan elGolfode Fonseca,puesaunquese ha
invocadola que .Feefectuocon Hondurasen mil novecientos, la linea
trazada,segun el mapa delIngenieroFiallos,quefué miembrode la

Comision Mixta,soloIlegohastaunpunto medioentrelaisladelTigrey
PuntadeCosigüina,dejandosin dividir comoya sehadichoantes,una
considerableporciondeaguascomprendidaentrelalineatrazadadesde
PuntaAmapala (zPunta Cosigüinay elpunto terminalde la division
entreHonduras] Nicaragua.Porconsiguiente,hayqueconcluirenque,
exceptuandoesaparte,el restode lasaguasdelGolfohaquedadopro-
indiviso, enestatiode comunidadentreEl Salvadory Nicaragua,yen
queporlaparticular configuraciodelmismo,esasaguasquedanfrente
afrente, confundiéndospeor un empalmedeclaradoen el dictamende
los ZngenierosBarbarenay Alcaine, y reconocidopor la Alta Parte
demandada. Ysi bienpuede decirseenprincipio,queno todaindemar-
cacionconstituyecomunidad,siesevidentequetodacomunidadsupone
necesariamentela indivisionensentidojuridico.Esta comunidad enel
Golfoha venidoaistiendo porelusocontinuadoypacijïco de losEsta-
dos ribererios,,'demuestramas evidentementeese empalmede las
jurisdicciones enla zona en que ambospaises contendienteshanejer-

cidosuimperiuni; dedondesededucequeeseestadojuridiconoexiste
en lastresmillasmarinas queforman ellitoralen lascostasde tierra599 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUSD)GMENT)

firme eislasqueles corresponden a cadaEstado,enlascualesejercen
un dominio y posesionexclusivosy absolutos, .. " (CJC, Sentencia,
pp. 50-51 .)

"The highparty defendant recognizesthatnodemarcation existed
amongthecountriesadjacent totheGulf prior totheirconstitution as
independent entities, notwithstanding the fact that demarcations
were then not unknown;but no proof whatever is adduced to show
that subsequently those same Statesevereffectedacomplete division
of al1the waters embraced therein, for, althoughthere was a division
made with Honduras in 1900 - which has been here invoked - the
line drawn, according tothe map of the engineer Fiallos (who was a
member of the Mixed Commission), only extends as far as a point
midway between Tigre Island and Cosigüina Point, thus leaving
undivided, as already stated, a considerable portion of the waters

embraced between the line drawn from Amapala Point to Cosigüina
Point and the terminal point of the division between Honduras and
Nicaragua.

Consequently, itmustbe concluded that, withthe exceptionof that
part, the rest ofthe waters ofthe Gulf have remained undivided and
in a state of community between El Salvador and Nicaragua, and
that, by reason of the particular configuration of the Gulf, those
waters though remaining face to face,were,as declared in the report
of the engineers Barberena and Alcaine and as recognized by the
high party defendant,confounded by overlapping.
And, while it may be said that in principle not every absence of
demarcation always results incommunity, itisself-evidentthat every

community necessarily presupposes, in the legal sense, the absence
of partition. This community in the Gulf has continued to exist by
virtue of continued and peaceful use of itby the riparian States, and
this is shown most clearlyby the overlapping of jurisdictions in the
zone inwhichboth litigant countries havebeen exercisingtheir rights
of imperium,from which it is deduced that that legal status does not
exist in the three marine miles that form the littoral on the coasts of
the mainland and islands which belong to the States separately and
over which they exercise ownership and possession both exclusive
and absolute ..."(AJILtrans., revised, p. 711.)

401. Thus the ratiodecidendiofthe 1917Judgement appears to be this :
there was,at the time of independence,no delimitation between the three
countries;and whiletheabsence of delimitation does not alwaysresult in
community, the undelimited waters of theGulf have remained undivided
and in a state of community, which entails a condominium or co-owner-
ship ofthese waters. Further,the existenceofacommunity wasevidenced
by continued and peaceful use ofthe waters by al1the riparian Statesafter
independence. It seemstothe Chamber that the Central Arnerican Court finne e islasquelescorrespondena cadaEstado,enlas cuales ejercen
un dominio y posesion exclusivosy absolutos, ..» (CJC, Sentencia,
p. 50-51.)
[Traduction]

«La Haute Partie défenderessereconnaît qu'aucune démarcation
n'existaitentre 1s pays adjacents au golfede Fonseca avant que ces
pays nesoientconstituésen entitésindépendantes, malgré lefaitque
les démarcations n'étaient pas inconnuesà l'époque; cependant,
aucune preuve n'est produite pour démontrerque par la suite ces
mêmesEtats ont procédéa une répartition complètede toutes les
eaux comprises dans legolfe.Car,bien qu'une divisionait étéeffec-
tuéeavecle Horiduras en 1900 - ce qui a été invoquéici - la ligne
ainsitracée,selonlacarte de l'ingénieur Fiallos(quiétaitmembrede
la commission mixte),s'étend seulementjusqu'àun point situéa mi-
parcours entre l'île d'El Tigre et la pointe Cosigüina, de sorte que
demeure indivise, commeil a déjàété ditu, ne portion considérable
des eaux comprises entre, d'une part la ligne tracée entre le
cap Amapala et lecap Cosigüina, et d'autre part lepoint terminal de
la séparationentrele Honduras et le Nicaragua.

En conséquerice,ilfaut conclurequ'a l'exceptionde cettepartie le
restedeseaux di1golfede Fonsecasontdemeuréesindivisesetal'état
de communauté entreEl Salvador et le Nicaragua, et que, en raison
de la configuration particulière du golfede Fonseca, ceseaux,quoi-
quesefaisant face,seconfondaient etsechevauchaient,ainsi qu'il est
déclarédans le ]:apportdes ingénieurs Barberenaet Alcaine et qu'il
est reconnu par la Haute Partie défenderesse.
Et s'ilestenprincipe permisd'affirmer que l'absencede démarca-
tion ne se traduit pas toujours par la communauté,il va de soi que
toute communauté présuppose nécessairementa ,u sens juridique,
l'absencede partage. Cette communauté, dansle golfe de Fonseca,
continued'existerenvertudel'utilisationcontinueetpacifique dece
golfe par les Etats riverains, et cela estprouvéde la manière la plus
claire par le chevauchementdesjuridictions dans la zone ou l'un et
l'autrepaysplaidant exercentleursdroits d'imperium,dont on déduit
que ce statut juridique n'existe pas dans la ceinture littorale de
3 milles marins le long des côtes du continent et des îles qui appar-

tiennent aux Etats séparémentet sur lesquels ces derniers exercent
une propriétéet une possession a la fois exclusives et absolues ..))
401. Ainsi,la ratiodecidendidel'arrêd t e 1917apparaît commeétantla
suivante :il n'y avait, a l'époquede l'indépendance, pasde délimitation
entre lestroispays; etalors que l'absencededélimitationne setraduit pas
toujours par une situation de communauté,les eaux non délimitéesdu
golfesont restéesdansun état d'indivision,dans le cadre d'une structure
decommunauté,cequiimpliqueuncondominiumou unecopropriétésur
ceseaux.Enoutre,l'existenced'une communautéétaitprouvépear l'utili-
sation continue et pacifique des eaux par tous les Etats riverains aprèswas correct, as a matter of international law, in holding that the mere
absence of the delimitation of divisions of a maritime territory, cannot
be said of itself "always" to entai1a joint sovereigntyover that area of

maritime territory. What matters, however, is not what is "always" true,
but what was the position in this particular case, in which the maritime
area inquestion had longbeen historic watersunder asingleState'ssover-
eignty,apparently without anydemarcated administrative limits,and was
in 1821jointly acquired bythe three successorStates by reason ofthe suc-
cession.That seemsto bethe essence ofthe decision ofthe Central Arneri-
can Court for this confined maritime area which so intimately concerns
al1threecoastalStates.Certainlythere isnoreason whyajoint sovereignty
should notexistovermaritimeterritory. Aninstance ofacondominium of
the waters ofabay isthe Baiedu FiguierattheAtlantic boundary between
France and Spain: by a "Declaration" of 1879,the bay was said, forpur-
poses of jurisdiction to be in three parts, "la troisièmeformant des eaux
communes".

402. Thequestion now poses itselfofthe legalstatus ofthe 1917Judge-
ment. Ithas not beensuggested that it wasinvalid ora nullity.TheCourt's
jurisdiction in the matter was contested by Nicaragua, but the Court
foundthat ithadjurisdiction; a decision whichwaswithinthe remitofany
court to decide its ownjurisdiction. Nicaragua protested the Judgement;
but it cannot be allowedthat ajudgment may beinvalidated bythe protest
of adisappointed party. The 1917Judgement istherefore a valid decision
of a competent Court. Obviously it could not be resjudicatabetween the
Parties in the present case. Honduras, on learning of the proceedings
brought by El Salvadorbeforethe Central American Court ofJustice,had
formallyprotested to El Salvador that it ".. has not recognized the status
of CO-ownershipwith El Salvador, nor with any other Republic, in the
waters belonging to it in the Gulf of Fonseca ..." (".. .nohareconocido
estadode condominioconElSalvadornicon ningunaotraRepublicaenlas
aguas que le correspondenen el Golfode Fonseca .. .'3(CJC, Sentencia,

p. 32;AJILtrans., p. 696),and that protest wasbrought to the notice ofthe
Central American Court. Honduras has also,in itspleadings in the pres-
ent case,made clearitsreliance on the principle that a decision in ajudg-
ment or an arbitral award "can only be opposed to the parties" (see
I.C.J.Reports1990,p. 106,para. 3 1).Nicaragua, which was a party to the
1917case, isan intervenerin the present proceedings but is not aparty in
the present case.It does not appear, therefore, that this Chamber isatpres-
ent required now to pronounce upon whether the 1917Judgement is res
judicata between the Statesparties to it,onlyone ofwhich isa Party to the
present proceedings. Moreoverthe Court's decision on what was in 1917
the principal question respecting the responsibilities of Nicaragua inl'indépendance.La Chambre a lesentiment que la Cour centraméricaine
étaitdans levrai,au niveaudu droit international,endécidant quel'on ne
peut pas dire que la simpleabsence de délimitationd'un territoire mari-
timeimplique «toujc,urs»,par elle-même,unesouverainetécommune sur
cettezone de territoire maritime. Cependant, ce qui importe, ce n'estpas
ce qui est ((toujours)vrai, mais ce qu'étaitla situation dans cetteaffaire
particulière,où ilsetrouvait quelazonemaritimeenquestionétaitdepuis
longtemps constituéep:ar des eaux historiques dépendantde la souverai-
netéd'un seul Etat, iipparemmentsans le tracé d'aucune limite adminis-
trative, et avait été acquiseen commun, en 1821, par les trois Etats
successeursen raisoridelasuccession.Telparaît êtrel'essentieldeladéci-
sion de la Cour de justice centraméricaine pour cette zone maritime
restreinte qui intéressede si près les trois Etatscôtiers. n'ya certaine-
ment aucune raison qui interdirait l'existence d'une souveraineté
commune surun territoiremaritime. Unexempledecondominium surles
eaux d'une baieest celui de la baie du Figuier, situéea la frontièreatlan-
tique entre1'Espagni:etla France.Envertu d'une «déclaration»de 1879,

la baie comprend, a des fins de juridiction, trois parties, «la troisième
formant des eaux communes ».
*

402. La question se pose maintenant de savoir quel est le statut juri-
dique de l'arrêtde 1!217N. ul n'a laisséentendre qu'il fût sans validité ou
frappéde nullité.LacompétencedelaCour dejustice centraméricaineen
lamatièreaété contestéepar leNicaragua, maislaCour,par unedécision
qui entrait dans le cadre du pouvoir qu'a toute cour de déciderde sa
propre compétence, a conclu à sa compétence.Le Nicaragua a protesté
contrel'arrêtm, aisonnepeut direqu'unarrêtsoitinvalidépar laprotesta-
tiond'unepartie déçue.L'arrêd te 1917estdonc unedécisionvalided'une
cour compétente.Tautefois,ilne pouvait pas constituer resjudicataentre
les Partiesa la présente affaire.Le Honduras, lorsqu'il avait eu connais-
sance de l'instance introduite par El Salvador devant la Cour de justice
centraméricaine, avait adresséune protestation formelle a El Salvador,
déclarant qu'il n'avait «...pas reconnu le statut de copropriétéavec
El Salvadorni avec ;luCuneautre République encequi concerne leseaux
qui lui appartiennent dans le golfe de Fonseca ..» («..noha reconocido
estadode condominioconElSalvadornicon ningunaotrarepublica enlas
aguas que la correspondenen elGolfode Fonseca...)))(CJC, Sentencia,
p. 32), et que cette protestation avait étportée à la connaissance de la

Cour centraméricairie. LeHonduras a également,dans sespiècesde pro-
cédurea la présente instance,bienprécisé qu'isl'appuyait sur leprincipe
selonlequelune décisionfigurantdans un arrêtou dans une sentencearbi-
trale n'est«opposatde qu'aux parties» (voir C.Z.J.Recueil1990,p. 106,
par.31).LeNicaragua,qui étaitpartie a l'affairede 1917,est unintervenant
dans la présente procédurem , aisil n'est paspartie dans la présenteaffaire.
Iln'apparaît doncpiisque la Chambredoivemaintenant se prononcer sur
lepointdesavoirsil'iirrêdte 1917al'autoritédelachosejugéeentrelesEtats601 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (JUD)GMENT)

entering into the Bryan-Chamorro Treaty and its effect on El Salvador's
rights in the Gulf, is in any event not relevant to the case before this
Chamber.

403. In truth, however, thequestion ofthe existence or not of arejudi-
cura arising from a case with two parties is not helpful in a case raising a
question of ajoint sovereignty of three coastal States. This is indeed con-
firmed bythe fact of Nicaragua's havingsought, and been granted, aright

to intemene precisely on this question of the legal position of the Gulf
waters. The position, therefore, isthat thehamber should take the 1917
Judgement into account as a relevant precedent decision of a competent
court, and as, in the words of Article 38of the Court's Statute, "a subsidi-
ary means forthe determination of mles of law". In short, the Chamber
must make up its own mind on the status of the waters of theGulf, taking
such account of the 1917decision as it appears to the Chamber to merit.

404. The opinion of the Chamber on the particular régime ofthe his-
toric waters oftheGulf parallels the opinion expressed inthe 1917Judge-
ment of the Central American Court of Justice. The Chamber finds that
the Gulf waters, other than the 3-mile maritime belts, are historic waters
and subject to ajoint sovereignty of the three coastal States. The Court in
1917also excluded from the condominium the waters delimited in 1900

between Honduras and Nicaragua; this delimitation will be considered
below (paragraph 413).
405. The reasonsforthis conclusion, apart from the reasons and effect
of the 1917decision of theCentral American Court ofJustice, arethe fol-
lowing: as to the historic character of the Gulf waters, the consistent
claims of the three coastal States, and the absence of protest from other
States. As tothecharacter of rights inthe waters of the Gulf:hose waters
were waters of a single-State bay during the greater part of their known
history. Theywere,during the colonial period, and evenduring theperiod
of the Federal Republic of Central America not divided or apportioned
between the different administrative units which atthat date became the
three coastal States of El Salvador, Honduras and Nicaragua. There was
no attempt to divide and delimit those waters according to the prin-
ciple ofutipossidetisjurisThe Chamber has been much stmck atthe fun-
damental difference, in this respect, between the land areas it has had to
deal with, and this maritime area. The delimitation effected between Nic-
aragua and Honduras in 1900,quoted in the Chamber's Judgment on
the intervention of Nicaragua (I.C.J.Reports 1990, pp. 101-102,para. 26)

which was substantially an application of the method of equidistance,
gives no clue that it was in any way inspired by the application of thequi étaient partiesà l'affaire en question, et dont un seul est partàela
présenteprocédureE . n outre, la décisionde la Cour centraméricainesur ce
quiétaiten 1917laprincipale questionencequiconcernelesresponsabilités
du Nicaraguadu fait qu'ilavait concluletraité Bryan-Chamorroet leseffets
de cetraitésurlesdroits d'ElSalvadordans legolfe est entout étatde cause
sansrapport avec l'aflairedont la Chambre est saisie.
403. A vrai dire, cependant, savoir s'ilexiste ou non une resjudicata
découlant d'une affaireentre deuxparties n'estdeguèred'utilitédansune
affaire où se pose une question de souveraineté commune de trois Etats
riverains. C'est d'ailleurs ce que confirme le fait que le Nicaragua a
demandé et s'est vu .accorder le droit d'intervenir précisémentsur cette
question dela situaticlnjuridique deseaux du golfe. Lasituation,donc, est
que laChambredoit prendre l'arrêtde 1917enconsidérationcommedéci-
sion antérieure pertinente d'une juridiction compétente et, pour re-

prendre les termes de l'article 38 du Statut de la Cour, «comme moyen
auxiliaire dedétermii~ationdes règlesde droit ».En résumé,laChambre
doit prendre elle-mêmeune décisionquantaustatut des eaux du golfe de
Fonseca en accordant a la décisionde 1917la considération que celle-ci
lui paraît mériter.

404. L'opinion de laChambre sur le régimeparticulier des eauxhisto-
riques du golfe suitl'ispinionexpriméedans l'arrêtde 1917de la Cour de
justice centraméricaine. La Chambre considère que les eaux du golfe,
hormis les ceintures .maritimesde 3 milles, sont des eaux historiques et
sont soumises à la souveraineté conjointe des trois Etats riverains. En
1917,la Cour de justice centraméricaine a elle aussi exclu du condomi-
nium leseauxdélimitéesen1900entre le Honduras et le Nicaragua; cette
délimitationsera analyséeci-après(paragraphe 413).
405. Les motifs de cette conclusion, indépendamment des motifs de

l'arrêt renduen 1917par la Cour de justice centraméricaine et de l'effet
dudit arrêt,sont les suivants:quant au caractère historique des eaux du
golfe,lesprétentions c:orrespondantesdestroisEtatsriverains etl'absence
de protestation de la part d'autres Etats;quant à la nature des droits qui
existent dans leseaux du golfe, ces eaux étaientles eaux d'une baie dont
un seul Etat étaitrivitrain pendant la plus grande partie de leur histoire
connue. Pendant la pbriode coloniale et mêmependant celle de la Répu-
blique fédérale d'hiérique centrale, elles n'avaient éténi partagées ni
répartiesentre les dil'férentesunités administratives qui devinrent alors
lestroisEtatsriverains :El Salvador, leHonduras etle Nicaragua.Aucune
tentative n'avait étéiLitede diviser et de délimiterceseaux selon le prin-
cipede 1'utipossidetis.iuris.LaChambre aététrèsfrappéepar ladifférence
fondamentale qui exi.steà cet égard,entre leszonesterrestresqu'elle a eu
à examiner etcettezone maritime. Ladélimitationeffectuéeentre leNica-
ragua et le Hondurasen 1900,citéedans l'arrêtde la Chambresur l'inter-
vention du Nicaragua (C.Z.J. Recueil 1990, p. 101-102, par. 26), qui
consistait, pour l'essentiel,a appliquer la méthode de l'équidistance,utipossidetisjuris to the waters. It is evident that the Mixed Commission
responsible forthat delimitation based itswork on thelandboundaries on
17th and 18th century titles, but simply took it as axiomatic that "there
belonged to eachState thatpart of theGulf or Bayof Fonseca adjacent to
its coasts" (Limites Definitivos entre Hondurasy Nicaragua, Honduran
Ministry of Foreign Affairs, 1938,p. 24). Ajoint succession of the three
States to the maritime area seems in these circumstances to be the logical
outcome of the principle of utipossidetisjuris itself.

406. It is noteworthythat Honduras, whilst arguing against thecondo-
minium, evidently formedthe viewthat, giventhe historical,geographical

and political situation of theGulf of Fonseca, itis not sufficientsimply to
reject the condominium. Accordingly, Honduras proposes another and
alternative idea: that of a "community of interests" or of "interest" as
expounded in theJudgment of the Permanent Court of InternationalJus-
tice inthe case of the TerritorialJurisdiction of theInternationalCommis-
sion of the RiverOder of 1929(Judgment No. 16, 1929,P.C.I.J.,SeriesA,
No. 23, p. 27), concerning navigation rights when "a single waterway
traverses or separates the territory of more than one State"; in which
situation,

"a solution of the problem has been soughtnot inthe idea of aright of
passage for upstream States,but in that of a community of interest of
riparian States".
The Judgment goes on :

"This community of interest in anavigable river becomesthe basis
of a common legal right [communautédedroitj the essentialfeatures
of which are the perfect equality of al1riparian States in the user of
the whole course of the river and the exclusion of any preferential
privilege of any one riparian State in relation to the others."

407. Thatthere is a community of interest of the three coastal States of
the Gulf is not open to doubt. It seems odd, however, to postulate a com-
munity of interest régimeas an argument againsta condominium régime;
for a condominium is almost an ideal juridical embodiment of the com-
munity of interest's requirements of perfect equality of user of the waters
and of common legal rights and the "exclusion ofany preferential privi-
lege". And it is interesting to note how the language of cotnmon interest,
with its emphasis on a community comes so near to the language
employed by the Central American Court of Justice in its 1917Judge-
ment. The community of interest argument, however, is important and
valuable in demonstrating an awareness that a mere delimitation of these
narrow waters into separate and unqualified sovereignties, and without
other arrangements such as rights of passage, mightgiveriseto great prac-
tical difficulties.n'indique en rien qu'elle se soit inspirée d'aucune manièrede l'applica-
tion de l'uti possidetis juris aux espaces maritimes. A l'évidence,la
commission mixte chargéede cette délimitation s'est fondée, pour ses
travaux relatifs aux frontières terrestres, sur des titres des XVIIe et
XVIIIe siècles,mais clle a simplement considéré comme un axiome que
«chaque Etat possédiiitlapartie du golfeet de labaie de Fonsecaquiétait

adjacente a ses côtes » (Limites Definitivosentre Honduras y Nicaragua,
ministèredesrelationsextérieuresdu Honduras, 1938,p. 24).Enpareilles
circonstances, une sulrcessionconjointedestrois Etats a lazonemaritime
sembledécoulerlogiquement duprincipe de l'utipossidetisjuris lui-même.
406. Il convient de relever que le Honduras, tout en contestant le
condominium, estmanifestementparvenu a laconclusionqu'étantdonné
lasituationhistorique,géographique etpolitique du golfede Fonseca ilne
suffit pas de se contenter de rejeter le condominium. Le Honduras
propose donc une autreidée à la place:celled'une «communautéd'inté-
rêts»,ou d'«intérêt>)t,elle qu'elle est exposéedans l'arrêtde la Cour
permanente de Justicr internationale en l'affaire de la Juridiction territo-
riale de laCommissio,7internationalede l'Oderde 1929(arrêtno16, 1929,
C.P.J.I. série nO23, p. 27), relatif aux droits de navigation quand «un
mêmecoursd'eau traverse ou sépareleterritoire de plusd'un Etat »; ence
cas,

«ce n'est pas dans l'idéed'un droit de passage en faveur des Etats
d'amont mais dans celle d'une certaine communauté d'intérêts des
Etatsriverains qiie l'on a cherchéla solution du problème B.

L'arrêt poursuit:
«Cette commiinauté d'intérêtssurun fleuve navigable devient la

base d'une comrnunauté de droit, dont les traits essentiels sont la
parfaite égalitétle tous les Etats riverains dans l'usage de tout le
parcours du fleuveetl'exclusion de tout privilèged'un riverainquel-
conque par rapport aux autres. »
407. Qu'ilexisteunecommunautéd'intérêts destroisEtatsriverainsdu
golfe,cela n'estpas douteux. Cependant, il sembleétrangede postuler le

concept d'un régimeclecommunauté d'intérêts àtitre d'argument contre
un régimede condoininium; un condominium, en effet, est presque
l'incarnationjuridique idéaledesexigences de la communautéd'intérêts,
qui sont une parfaite égalitédans l'usage des eaux, la communauté des
droits du point de vuejuridique et «l'exclusion detout privilège ».Il est
intéressant de relever a quel point la terminologie de la communauté
d'intérêts, quiinsiste: sur une communauté, s'approche des termes
employéspar la Cour de justice centraméricaine dans son arrêtde 1917.
L'argumenttiréde la c:ommunautéd'intérête sst néanmoinsimportant et
utile dans la mesure où il reflète la conscience des grandes difficultés
pratiques auxquellesrisquerait dedonner lieu une simpledélimitation de
ceseaux exiguës quiles attribueraità dessouverainetésdistinctesetabso-
lues,sans autres arrangementstels que des droits de passage. 408. The essential feature of the "community of interests" which,
according to Honduras, exists in respect ofthe waters of theGulf, andthe
feature which distinguishes it from the "condominio"("CO-ownership")
referred to by the Central American Court of Justice, or the "condomi-
nium" insisted on by El Salvador on the basis of the Judgement of that
Court, is that the "community of interests" does not merely permit of a
delimitation of the waters but necessitates such a delimitation. Honduras
emphasizes that there isin itsviewacommunity of interests, nota commu-
nautédepatrimoines, in the waters, that each State remains master of its
own area ofjurisdiction. Therefore, according to Honduras, while delimi-
tation is incompatible with the continued existence of a condominium, a

community of interests, on the contrary, presupposes delimitation. The
community of interestsimplies,it is said, that each ofthe coastal States of
the Gulf of Fonseca, because it is a coastal State,has an equal right with
the other States to have defined maritime spaces attributed to it, over
which it can exercise the competences conferred on it by international
law. Honduras backsthis argument by citingthe difficulties and delays in
achieving any measures of CO-operativeaction by the three States in the
Gulf, and the various incidents involving the vessels and naval forces of
the Parties inthe waters of the Gulf which, it suggests, are attributable to
the uncertainties resulting from the absence of any delimitation of the
watersbetween them.

409. In the arguments of the Parties before the Chamber, the question
of whether the legal situation of the waters of the Gulf issuch asto permit
or require a delimitation hasat times not been clearly distinguished from
the differentquestion whether the Chamber hasbeen givenjurisdiction to
effect a delimitation. El Salvador asserts that

"The juridical situation of the Gulf of Fonseca, derived from its
particular individual nature, does not permit the dividing up of the
watersheld in condominium precisely because what was in issue was
not the recognition of common ownership of an object which is cap-
able of being divided up but ratherthe definition of an object which
had, for geographical reasons, an indivisible character given its con-
figuration and dimensions."

It is however not suggesting that the waters subject to joint sovereignty
cannot be divided, ifthere isagreement to do so.Condominia can cease to
existgiventhe necessary agreement. What El Salvadormaintains is that a
decision on the status of the waters of the Gulf, including the position of
the 1917Judgement, isan essentialprerequisite to the process of delimita-
tion which can then be negotiated on a realistic basis. Account must be
taken of the fact that the geographical situation of the Gulf, which under-
lies the juridical status of the waters, is such that mere delimitation with-
out agreement on questions of passage and access would leave many
practical problems unsolved. It is not easy to conceive of a satisfactory
final solution without the participation of al1three States together in the 408. Le caractère essentiel de la «communauté d'intérêt s qui existe,
selon le Honduras, Fmoulres eaux du golfe et le caractère qui la distingue
du «condominio» (acopropriété») mentionné par la Cour de justice
centraméricaine, ou du «condominium » dont El Salvador affirme
l'existence en se fondant sur l'arrêtde ladite Cour, c'est que la «com-
munauté d'intérêts))ne fait pas que permettre une délimitation des

eaux : elle la rend nécessaire.Le Honduras déclare avec insistance qu'il
existe, selon lui, uni: communauté d'intérêtse,t non une communauté
de patrimoines, dans les eaux dont il s'agit,quechaque Etat restemaître
de sa propre zone de juridiction. En conséquence, selon le Honduras,
alors qu'une délimitationest incompatible avecl'existence continue d'un
condominium, une communauté d'intérêts, à l'inverse, présuppose
une délimitation.La c:ommunautéd'intérêts implique,dit-onq ,uechaque
Etat riverain du golfe de Fonseca,parce qu'il estun Etat côtier,possède
à l'égaldes autres la droit de se voir attribuer des espaces maritimes
déterminéssur lesquels il peut exercer les compétences que lui recon-
naît le droit international.A l'appui de son argument, le Honduras
souligne à quel poirit il a étédifficile et long pour les trois Etats de
s'entendre sur l'adoption de mesures concertéesdans le golfe,ainsi que
les diversincidents qui ont mis en cause les navires et forces navales des

Parties dans leseaux du golfe et qui, selon lui, s'expliquent par les incer-
titudes résultant de l'absence de toute délimitation de leurs eaux respec-
tives.
409. Dans les argumentations des Parties devantla Chambre, la ques-
tion de savoir si laii:uationjuridique des eaux du golfe est telle qu'elle
permet ou exige une délimitation n'a pas toujours été distinguéeavec
clartéde celle,différente,de savoir sila Chambre a reçu compétencepour
effectuer une délimitation.El Salvadoraffirme :

«La situation juridique du golfe de Fonseca, qui découle de sa
nature particulière et spécifique,n'autorise pas un partage des eaux
possédéesencoridominium,précisémentparcequ'ilne s'agissaitpas
de reconnaître la propriété d'une chosedivisible mais de définirune
chosequi avait, pourdes raisonsgéographiques,un caractèreindivi-
sibleétantdonni: sa configuration et ses dimensions. »

Toutefois, il ne va pas jusqu'à suggérerque les eaux soumises à une
souverainetéconjointenepeuvent pas êtrepartagéess'ilexiste un accord
en ce sens. Des condominiums peuvent cesser d'exister dès lors que
l'accord nécessaireexiste. Ce qu'El Salvadorsoutient, c'est qu'une déci-
sion sur la situation juridique des eaux du golfe,y compris le statut de
l'arrêtde 1917,est uiie condition préalable essentielle au processus de
délimitation, qui pourra alors êtrenégociéesur une base réaliste. Il faut
tenir compte du faitque lasituation géographique du golfe,qui està l'ori-
gine du statut juridique des eaux, est telle qu'une simpledélimitationqui
ne s'accompagnerait pas d'un accord sur les questions de passage et
d'accèslaisseraitmairitsproblèmespratiques sanssolution. Il estdifficile604 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (USD)GMENT)

creation of a suitable régime,whether or not including delimitation of
separate areas of interna1waters.

410. If the Gulf isan historic bay,it isnecessary to determine the clos-
ingline of the waters ofthebay. The normal geographical closingline for
the waters of the Gulf of Fonseca would be the line Punta Amapala to
Punta Cosigüina. This seems to have been the closing line recognized by
thethree coastal States inpractice. Itis,moreover,the closinglinereferred
to inthe 1917Judgement (loc.citp. 706).It had not been necessaryto say
more, had not El Salvadorelaborated a thesis of an "inner Gulf' and an
"outer Gulf', based onthe reference inthe Judgement of 1917,toan inner
closinglinefrom hnta Chiquirin,through Meanguera and Meanguerita,
to Punta Rosario. The purpose of ElSalvador'sreferencetothisinnerline,
in its argument before the Chamber, was apparently to suggest that the
Honduran legal interest in the Gulf waters waslimited to the area inside
the inner line,theremainder being leftto El Salvador and Nicaragua. But

there is nothing in the Judgement of the Central American Court of Jus-
ticeto support this. There isno suggestion inthat Judgement that Hondu-
ras was excluded from the waters between that inner line and the outer
closing line subject to the régime ofcondominium found by the Court.

41 1. A word more needs to be said about the closing line proper, from
PuntaAmapala to Punta Cosigüina. This wasconstantlyreferred to inthe
argument ofthe Parties and ofthe intewening State,and geographically it
isobviously the outer limit ofthe Gulf. There wasalso considerable argu-
mentbetween the Parties about whetherthis closingline isalsoabaseline.
El Salvadorthought not and sought to define it simplyas a line depicting
the ocean limit of the Gulf of Fonseca. TheChamber is content with that
paraphrase of the words "closing line", but has difficulty innderstand-
ing how, if this line is the Gulf s ocean limit, it can escape being also the
baseline for whatever régime liesbeyond it, which mustbe different from
that of the Gulf.

412. Astothe legalstatus ofthe waters,insidethe Gulf closingline,and
other than the 3-milemaritime belts,the 1917Judgementhad no difficulty
in referring to them as "territorial"; meaning thereby not territorial sea
but waters that were not international and were on historical grounds
claimed à titrede souverainbythe three coastal States. Arethey,therefore,
in terms of the modem law, and asHonduras argued, "intemal waters"?de concevoir une solution finale satisfaisante qui n'envisagerait pas la
participation des trois Etats, ensemble, la création d'unrégimeappro-
prié, avecou sans délimitationde zonesséparéesd'eaux intérieures.

410. Silegolfeestunebaiehistorique, ilestnécessairede déterminerla
ligne de fermeture d1:seaux de cette baie. La ligne de fermeture géogra-
phique normale des (:auxdu golfe de Fonsecaseraitla lignereliant Punta
Amapala àPunta Casigüina. Telle sembleavoir été la ligne de fermeture
reconnue par les trois États riverains dans la pratique.~e plus, c'est la
ligne de fermeture n~entionnéedans l'arrêtde 1917. Point n'aurait été
besoin d'en diredavantage siEl Salvador n'avait développéla thèse d'un
((golfeintérieur))et d'un ((golfeextérieur»sur la base de la mention que
faitl'arrêtde 1917d'une lignede fermetureintérieuretracéedepuis Punta
Chiquirin, en passant par Meanguera et Meanguerita, jusqu'à Punta
Rosario. La mention de cette ligne intérieure par El Salvador, dans son
argumentation devant la Chambre, avait apparemment pour but de
donner àentendre que lesintérêtsjuridiqueshonduriensdans leseaux du

golfe se limitaient la zone situéeen deçà de la ligneintérieure, le reste
devant êtrelaissé à El Salvador et au Nicaragua. Cependant, rien dans
l'arrêtde la Cour dejustice centraméricaine ne va en ce sens. Rien, dans
cet arrêt, n'indiqueque le Honduras ait étéexclu des eaux situées entre
cette ligne intérieure et la ligne de fermeture extérieure et soumises au
régimede condominium dont la Cour avait établil'existence.
411. Il convient de direencoreun mot sur la lignede fermeturepropre-
ment dite, de Punta Amapala à Punta Cosigüina. Cette ligne a été
mentionnée sans cesje dans les argumentations des Parties et de 1'Etat
intervenant et, en termes géographiques, elle constitue à l'évidence la
limiteextérieuredu golfe. LesPartiesontaussibeaucoup discuté du point
de savoir sicettelignedefermeture estaussiune lignedebase. El Salvador
a estiméque non et :;'estefforcéde la définir simplement comme «une
lignereprésentant lalimite océaniquedu golfe de Fonseca ».La Chambre
accepte volontiers cette paraphrase des mots «ligne de fermeture » mais
comprend mal comment, sicetteligne estlalimite océaniquedu golfe,elle
peut éviterde constituer en mêmetemps la ligne de base aux fins de tout
régimeapplicable au-delà, qui doit différerde celui du golfe.

412. Quant au régimejuridique des eauxsituéesen deçà de la ligne de
fermeture du golfeetautres que lesceinturesmaritimes de3millesmarins,
l'arrêtde 1917n'a pa:ieu de difficultà les qualifier de((territoriales »; il
n'entendait paspar 15la mer territoriale, mais des eaux qui n'étaient pas
internationales etqul: les trois Etats riverains revendiquaienà titre de

souverain pour des raisons historiques. Sont-elles donc, au regard duTherearesome difficulties in usingthisterm which isaptto a single-State
historicbay,but is not free from complications when applied to a pluri-
Statehistoric bay.Sincethe practice of the three coastal States stillaccepts
that there arethe littoral maritimebeltssubject tothe singlesovereignty of
each of the coastal States, but with mutual rights of innocent passage,
there must also be rights of passage through the remaining waters of the
Gulf, not onlyfor historical reasons but because of the practical necessi-
ties of a situation where those narrow Gulf waters comprisethe channels
used by vessels seeking access to any one of the three coastal States.
Accordingly, these rights of passage must be availclbleto vessels of third
States seeking access to a port in anyone ofthethree coastal States; such
rights of passage being essential in a three-State bay with entrance chan-
nels that must be common to al1three States. The Gulf waters arethere-
fore, if indeed internal waters, internal waters subject to a special and
particular régime,not only ofjoint sovereigntybut of rights of passage. It
might, therefore, be sensible, to regard the waters of the Gulf, insofar as
they are the subject of the condominium or CO-ownership,as suigeneris.

No doubt, if the waters were delimited, they would then become "inter-
nal" waters ofeach oftheStates;but evensopresumablytheywould need
to be subject to the historic and necessary rights of innocent passage, so
they would stillbe internal waters in a qualified sense. Nevertheless, the
essential juridical status of these waters is the same as that of internal
waters, since they are claimed à titre de souverainand, though subject to
certain rights of passage,they are not territorialsea.

413. It isnecessary now also to take account of the fact that there were
two exceptions to the area ofjoint sovereignty which werealready in exis-
tence at the time of the 1917Judgement, and recognized in that Judge-
ment: the 3-mile belt of exclusive jurisdiction enjoyed by each of the
States along its Coast; and the Honduran/Nicaraguan delimitation line
adopted by a Mixed Commission on 12June 1900,the Mixed Commis-

sionhavingbeen appointed under the Gamez-Bonilla Treaty of 1884.The
existence of this latter line, whichterminateswellshort of the closingline
of the Gulf, was described in the 1917Judgement (AJIL trans., p. 710).
ElSalvadormade aqualified recognition ofthedrawing ofthisline when,
in 1916,the Foreign Minister of ElSalvador observed that ithad no objec-
tion to make against the "validity of the Agreement" nor against "the
corresponding limitation ofjurisdictions between Hondurasand Nicara-
gua in the waters of the Gulf, to the extent that it affected only the legal
relations of those two Republics" ;but addingthat it could not admitthat
this "partial divisionofthe patrimony could result inthe annulment ofthe
rights of condominium that belong to El Salvador in the waters of the DIFFB RND (EL SALVADOR/HONDUR (AASR) ~~T) 605

droit moderne et comme l'a soutenu le Honduras, des «eaux inté-

rieures))?Il y a quelques difficultéà employer cette expression,qui est
appropriée dans le cas d'une baie historique dont un seul Etat est rive-
rain, mais qui n'est pas sans susciter des complications lorsqu'elle est
appliquée àune baie historique qui baigne plusieurs Etats. Puisque dans
leurpratique, lestroisEtatsriverainscontinuent àaccepter l'existencedes
ceintures maritimes littorales soumises à la souveraineté unique de
chacun d'eux, mais avec des droits réciproques de passage inoffensif, il
doit existeraussidesdroits de passage dans lerestedeseaux du golfe,non
seulement pour desraisons historiques,mais à causedes exigences prati-
ques de la situation, dès lors que ces étroites eaux du golfe incluent les
chenaux utiliséspar les navires pour atteindre l'un quelconque des trois
Etats riverains. Ces droits de passage doivent donc pouvoir être exercés
par lesnaviresd'Etat:stiersqui cherchentàaccéder à un port de l'unquel-

conque des trois Etilts riverains; de tels droits de passage sont en effet
essentiels dansune baie qui comporte trois Etatset des chenaux d'entrée
qui doivent êtrecom.munsaux trois. Les eaux du golfe, si elles sont bien
des eaux intérieures,sont par conséquent des eaux intérieures soumises
à un régime spéciiil etparticulier, non seulement de souveraineté
conjointe mais de droits de passage. Il semblerait donc raisonnable de
considérerles eaux du golfe, dans la mesure où elles sont soumises au
condominium ou àla copropriété, commesuigeneris.Sans doute, si ces
eaux étaientdélimiti:es,ellesdeviendraient alors des eaux «intérieures»
de chacun des Etats; mais, mêmeainsi, elles devraient sans doute rester
soumises aux droits historiques et nécessairesde passage inoffensif et
seraient donc toujou rsdeseauxintérieuresenun senslimité. Iln'empêche
que le statutjuridique essentiel de ces eaux est le mêmeque celui d'eaux

intérieures, car elles sont revendiquées titre de souverain et, bien que
soumises àcertains ,droitsde passage, elles ne font pas partie de la mer
territoriale.
413. Il faut maintenant tenir compte aussi du fait qu'il y avait deux
exceptions à la zone de souverainetéconjointe qui existaient déjàlors de
l'arrêtde 1917etqui :ont étéreconnues laceinture de3 millesdejuridic-
tion exclusive et absolue appartenantà chacun des Etats le long de son
littoral et la ligne de tlélimitationentrele Honduras et le Nicaragua adop-
tée le12juin 1900 p;u une commission mixte - commission mixte dési-
gnée en vertu du traité Gamez-Bonilla de 1884. L'existence de cette
dernièreligne, quise,termine bien avant la ligne de fermeture du golfe, a
étédécritd eans l'arrêtde 1917.ElSalvador a reconnu de façon limitéele
tracéde ladite ligne quand, en 1916,le ministredes relations extérieures

d'El Salvador a faitobserver qu'il n'avaitrieà objecter contre «la vali-
ditéde la conventiori»,ni contre «la limitation correspondante desjuri-
dictions entre leoriduras et le Nicaragua dans les eaux du golfe»,dans
la mesure où celle-ci.n'affectait que les relationsjuridiques de ces deux
Républiques, mais, ,ajoutait-il, il ne pouvait admettre quecet acte de
divisionpartielle depatrimoine ..[ait]pour conséquencel'annulation des
droits de condominium qui reviennent à El Salvador dans les eaux duGulf'. Before theCentral American Court it claimed that "...esteactose
Ilevba cabosinintervencibnde ElSalvador, indispensable para suvalidezy
practicaefectividad ..."(CJC, Sentencia,p. 8) ("...that act was brought
about without the intervention of El Salvador, and such intervention was
essential to itsvalidity and practical effec...",AJILtrans., p. 678).In the
present proceedings it has emphasized that the Treaty by which the deli-
mitation was effected is not binding on El Salvador;but it has claimed in
itssubmissions that the legal situation ofthe maritime spaces corresponds
to the legalposition "established by" the 1917Judgement. The Judgement
of the Central American Court was that "with the exception of that part
(i.e., the part divided in 1900)the rest of the waters have remained un-
divided and in astate of community between ElSalvador and Nicaragua"
(AJILtrans., p. 711);the 1917Judgement is referred to in the 1983Consti-
tution of El Salvador. The Chamber concludes that the existence of the
delimitation has been accepted by El Salvadorin the terms indicated in
the 1917Judgement.

414. If the condominium could, by an agreement, be substituted as
Honduras evidently desires bythe delimitation of separate areas of sover-
eignty, the question may be asked in what practical ways that process of
delimitation would be at al1affected by the fact thatthe waters were sub-
ject to a régime ofa condominium rather than being simply undelimited
waters. The existence of the joint sovereignty in al1that area of waters
other than those subject to the treaty or customary delimitations means
thatHonduras has existing legal rights (not merely an interest) intheGulf
waters upto the bay closing line,subject of course to the equivalent rights
of El Salvador and Nicaragua. This position of principle cannot but
endorse Honduras's case that any eventual delimitation should not
assume that the rights of Honduras are in some way confined to the back
ofthe Gulf;and this aswillbe seenbelow must have certain consequences
also for the waters outside the Gulf.

415. The question of the waters outside the Gulf involves entirely new
concepts of law unthought of in 1917;in particular,continental shelf and
the exclusive economic zone, both emanations of the last few decades.
There is also, however, a prior question about territorial sea; and
although, as mentioned above, the legal régime ofthe territorial sea was
still a matter of some debate in 1917,the existence of a maritime belt of
sovereign waters and subsoil was already established. There isalready the
3-mile maritime littoral belt of exclusive jurisdiction within the Gulf,
recognized by the 1917Judgement, and long established as a practicalgolfe».Devant la Cour centraméricaine,lemêmeEtatsoutint que «...este
acto se llevoa cab0sin intemencionde El Salvador,indispensablepara su
validezy practica efctctivid..» (CJC, Sentencia,p. 8), (((..cet acte fut
accompli sans la participation d'El Salvador; or une telle participation
était essentiellepour qu'il fût valide et produisît des effets concrets»).
Dans la présente affaire,ila soulignéqueletraitéen vertu duquel la déli-
mitation a été effectuéene lie pas El Salvador,mais fait valoir dans ses
conclusions que lestatut juridique desespacesmaritimes correspond à la
situation juridique ((établiepar» I'arrêtde 1917.Dans celui-ci, la Cour
centraméricainea COnsidéré qu'a àl'exception de cette partie [c'est-à-dire
la partie diviséeen 19001,le reste des eaux du golfe de Fonseca sont
demeurées indivises et à l'étatde communauté entre El Salvador et le
Nicaragua)); et cet arrêtde 1917 est mentionné dans la constitution
d'El Salvador de 1933. La Chambre conclut qu'El Salvador a accepté
l'existencede la délirnitation,dans lestermes utilisésdans I'arrêt e 1917.

414. Si,conforméinentaux vŒuxmanifestes du Honduras,un accord
pouvait substituer au condominium la délimitationde zones de souverai-
neté distinctes, on pl:ut se demander quelle incidence concrète devrait
avoir sur l'opérationtledélimitationlefait que leseauxétaientsoumises à
un régimede condorriinium plutôt que de constituersimplementdeseaux
non délimitées.L'existence de la souveraineté conjointe dans la totalité
des eaux autres que celles qui font l'objet de délimitations convention-
nelles ou coutumièr~:ssignifie que le Honduras possède, dans les eaux
situéesjusqu'a lalignede fermeture du golfe,desdroitsexistants(non pas
simplement un inténlt)dépendant bien entendu des droits équivalents
d'ElSalvadoret du Nicaragua.Cetteposition deprincipe nepeut qu'enté-
riner l'argument du Honduras selon lequel une délimitation finale ne
devraiten aucun caspartirdu principe que lesdroits du Honduras sont de

quelquemanière limitésaufonddu golfe;et,comme on leverraplusloin,
cela doit entraîner aussi certaines conséquences pour les eaux situées à
l'extérieurdu golfe.

415. La question cleseaux situées à l'extérieurdu golfe met en cause
des conceptsjuridiques entièrement nouveaux auxquels on ne songeait
pas en 1917,en parti1:ulier le plateau continental et la zone économique
exclusive, l'un et l'autre issus des quelques dernières dizaines d'années.
Toutefois, il sepose aussi une questionpréalable àpropos de la mer terri-
toriale; etbienque, ccbmmeon l'aindiquéplus haut, lerégimejuridique de
la mer territoriale ait encore été quelque peu controverséen 1917, I'exis-
tence d'une ceinture maritime de souverainetésur les eaux et le sous-sol
étaitdéjàétablie.Il y a déjàla ceinture maritime littorale de juridictionreality in the practice of the coastal States. Can there nevertheless be a
further belt of territorial sea in the sense of the modern law, of up to
12-milesbreadth, outside the closingline of the Gulf? This question is no
doubt the reason why the closely related question whether the line
between Punta Cosigüina and Punta Amapala is also a baseline was so
strenuouslycontestedbefore the Chamber, El Salvadorcontending that it
is not a baseline, and Honduras contendingthat it is a baseline.

416. That a Statecannot havetwo territorial seas offthe same littoral is
manifest. The question arises, however,whether the littoral maritime belts
of 1marine leaguealong the coastlines ofthe Gulf aretrulyterritorial seas
in the sense of the modern law of the sea. In the viewofthe Chamber they
are not. For a territorial sea normally hasbeyond it the continental shelf,
and either waters ofthe high seas (in some cases withacontiguouszone of
jurisdiction) oran exclusiveeconomiczone. The maritime beltswithin the
Gulf do not have outside them any of these areas. In fact it is the closing

line of the Gulf which constitutes "the coast", in the sense of a territorial
sea baseline; and this would seem to be so whether the Gulf waters are
regarded as subject to joint sovereignty, or indeed, as Honduras would
haveit, aswaters subjecttoundelimited separate sovereigntiessubject to a
community of interest. The inner littoral maritime belts are therefore cer-
tainly not territorial seas in the sense of the modern law. Those maritime
belts within the Gulf may properly be regarded as the interna1 waters of
the coastal State, not being subject to the joint sovereignty, and even
though subject, as indeed are al1the waters of the Gulf, to rights of inno-
centpassage thatowetheirorigin to the exigenciesand resulting history of
a three-State but relatively small bay, with its problems of navigational
access.

417. There istherefore a territorial sea proper, seawards of the closing
line of the Gulf. There can be no serious doubt that the closing lineof an
historic bay isthe baseline of the territorial sea. Tohold otherwise would

be incompatible with the legal status of a bay.

418. Given that there is a condominium of the waters of the Gulf, it
follows that there is a tri-partite presence at the closing line and that
Honduras is not locked out from rights in respect of the ocean waters
outside the bay. This also seems equitable. Honduras has by far the
longestcoastlineoftheGulf and the onlyGulf coastline facingtheOcean. If
the Punta Amapala/hnta Cosigüina closing line is a baseline, there are
within the Gulf no territorial seas of the other two States which would
operate to lock Hondurcis into the back of the bay. The exclusive littoral
maritime belts within the Gulf have remained limited to 3 miles inexclusive de 3 millesàl'intérieurdu golfe,reconnue par l'arrêtde 1917et
établiedepuis longte,mpscommeune réalitéconcrètedans lapratique des
Etats riverains. Peut-il néanmoinsexister une autre zone de mer territo-
riale au sensdu droitmoderne, dont lalargeur pourraitatteindre 12milles,
à l'extérieurde la ligne de fermeture du golfe? Cette question est sans
doute la raison pour laquellela question trèsvoisine de savoir si la ligne
entre Punta Cosigüiria et Punta Amapala est en mêmetemps une ligne de
base a fait l'objet d'une controverse aussi acharnéedevant la Chambre,

El Salvador soutenant que ce n'est pas une ligne de base et le Honduras
que c'enest une.
416. 11estmanifeste qu'un Etat nepeut avoirdeuxmers territoriales au
large du même littoral. L'ondoit toutefois se demander si les ceintures
maritimes littorales(l'unelieue marine le long des côtes du golfe consti-
tuent vraiment des riers territoriales au sens du droit de la mer moderne.
De l'avisde la Chambre, tel n'est pas le cas. En effet, au-delà d'une mer
territoriale, ilonnalement leplateau continental et,soit deseaux dela
haute mer (dans certains cas avec une zone contiguë dejuridiction), soit
une zone économiqiie exclusive. L'on ne trouve au-delà des ceintures
maritimes à l'intérieurdu golfeaucun de cesespaces. En fait, c'estlaligne
de fermeture du golf(:qui constitue «la côte»,au sensd'une lignede base
de la mer territoriale; il en est ainsi, semble-t-il, que les eaux du golfe
soient considérées comme soumises à une souveraineté conjointe, ou

même,comme le souhaiterait le Honduras, comme des eaux soumises à
des souverainetés distinctes non délimitées sujettesà une communauté
d'intérêtsL. es ceintures maritimes littoralesl'intérieurdu golfe cepen-
dant ne constituentcczrtainementpas une mer territoriale au sens du droit
moderne. Ces ceinturesmaritimes à l'intérieurdu golfepeuvent Iégitime-
ment êtreconsidéréeacomme des eaux intérieures de 1'Etatcôtier qui ne
sont pas soumises ii la souveraineté conjointe, bien qu'elles restent
sujettes,comme toute,sleseaux du golfe,àdesdroits de passageinoffensif
qui doivent leur origine aux exigencesetà l'histoire qui en découled'une
baie dont trois Etats sont riverains, mais relativement petite, avec ses
problèmes d'accès pour la navigation.
417. 11y a donc une mer territoriale au sens propre au large de la ligne
de fermeture du golfe. L'onnepeut pas sérieusementdouter que cesoitla
lignede fermeture d'u.nebaiehistorique qui constitue lalignedebase dela
mer territoriale. Toute autre thèse serait incompatible avec le statut juri-

dique d'une baie.
418. Etant donné qu'il existe un condominium des eaux du golfe, il
s'ensuit qu'ily a une présencetripartiteà la ligne de fermeture et que le
Honduras ne se trouve pas privé, par un effet de confinement, de droits
sur leseaux de l'océarà l'extérieurde labaie. Cela paraît égalementéqui-
table. Le Honduras a, de loin, la côte la plus longue sur le golfe et le seul
littoral dans legolfe faisant facel'océan.Sila ligne de fermeture Punta
Amapala/hnta Cosigüina est une ligne de base, il n'y a, dans le golfe,
aucune mer territoriale des deux autres Etats qui puisse avoir pour effet
d'enfermer le Honduras à l'arrière de la baie. Les ceintures maritimes608 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDUR (JUSG)MENT)

breadth, and, as both Parties agree, are not territorial seas, but internal
waters subject to a single, exclusive sovereignty. It istherefore only sea-
ward of the Gulf s closing line that modern territorial seas can exist. To
hold that there could now be territorial seas within the Gulf would be
incompatible withthe Gulf swatersbeing waters ofan historic bay,which
the Parties and the intervening State agree to be the legal position. And if
the watersinternal tothat bay are subjectto athreefoldjoint sovereignty,t
isthe threecoastal States thatare entitled toterritorial seawithout the bay.

419. What then isthe legal régimeofthe waters, seabed and subsoil off
the closingline ofthe Gulf of Fonseca? First letitbeaidthat the problem,
whether oftheterritorialsea, the contiguouszone,thecontinental shelf,or
the exclusiveeconomiczone, mustbe confined tothe area offthe baseline
but excluding a 3-mile,or 1-marine-league, strip of it at either extremity,
corresponding to the existing maritime belts of El Salvador and Nicara-
gua respectively. As to the waters outside the remainder of the baseline,
what istheir presentjuridical status? Atthe time oftheCentral American
Court ofJustice's decision in 1917,these waters,though not mentioned in
theJudgement, werehigh seas.Certainlythe Court made no finding asto
the condominium extending beyond the closing line of the Gulf. Never-

theless themodern law ofthe seahasadded territorialsea extending from
the baseline,Le.,the low-watermark or the closingline of waters claimed
in sovereignty; has recognized continental shelf as extending beyond the
territorial sea and belonging ipsjure to the coastal State; and confers a
right on the coastal State to claim an exclusive economic zone extending
up to 200milesfromthe baseline of theterritorial sea.

420. There can be no question that this law applying to the seas and
seabed and subsoil off a coast, applies now to the area off the Gulf of
Fonseca; and that, asalways,the entitlement to these rights depends upon
and reflects the territorial position of theoast to which the rights are
appurtenant. The coast of a bay is for this purpose the closing line of the

bay, forthe waters inside are claimed in sovereignty.Sincethe legalsitua-
tion on the landward side ofthe closing line is one of joint sovereignty,
it follows that al1three of the joint sovereigns must have entitlement
outside the closing line to territorial sea, continental shelf and exclu-
sive economic zone. This must be so, both in respect of continental shelf
rights belonging ipsojure to the three coastal States, and in respect of
an exclusive economic zone which requires proclamation. Whether
this situation should remain in being, or be replaced by a division
and delimitation into three separate zones is, as inside the Gulf also, a
matter for the three States to decide. Any such delimitation of maritimelittorales exclusivea l'intérieurdu golfe sont restéeslimitéeàune lar-
geur de 3milleset,ainsi que lesdeux Partiess'accordent pour l'admettre,
ne constituent pas des mers territoriales, mais des eaux intérieures sou-
mises à une souveraineté unique exclusive. C'est donc seulement au
large de la lignede fermeture du golfe qu'ilpeut y avoir des mersterrito-
riales modernes.Juger qu'ilpourrait existermaintenant des mersterrito-
rialesà l'intérieurdu golfeseraitincompatibleaveclecaractèred'eauxde
baie historique que présententles eaux du golfe, alors que les Parties et
1'Etatintervenant s'accordent pour leur reconnaître un tel caractère en
droit. Sileseauxintérieuresdecettebaiesontsoumises à unesouveraineté
conjointe destrois Etats, ce sont ltroisEtats côtiersqui ont droiàune
merterritoriale àl'extérieurde la baie.
419. Quel estdonc lerégimejuridique deseaux,des fonds marins etdu
sous-solau largedelalignede fermeturedugolfe deFonseca? Ilconvient
de dired'abord que leproblème,qu'il s'agissede la merterritoriale, de la

zone contiguë, du plateau continental ou de la zone économique exclu-
sive,doit êtrelimitéà la zone situéeau large de la ligne de base, maià
l'exclusion d'une banide de 3 milles, ou de 1 lieue marine, à l'une et
l'autre extrémité,qui correspond aux ceintures maritimes existantes
d'El Salvador et du Nicaragua respectivement.Quant auxeaux situées à
l'extérieurdu restedelalignedebase,quelestleurstatutjuridique actuel?
A l'époquede l'arrêt(lela Cour de justice centraméricaine,en 1917,ces
eaux, que l'arrêitl estaine mentionnait pas, faisaient partie de la haute
mer. La Cour n'a certes pas jugéque le condominium s'étendait au-delà
de la ligne defermetu:redu golfe. Le droit de la mer moderne n'en a pas
moins ajoutéla mer territoriale, qui s'étendpartir de la ligne de base,
c'est-à-direla laissede bassemerou la lignede fermeturedeseauxreven-
diquées à titre souverain; il a reconnu le plateau continental, qui s'étend
au-delà de la merterrii:orialeet appartient de plein droit à1'Etatcôtier; il
confère à1'Etatcôtier11:roit derevendiquerune zoneéconomiqueexclu-

sives'étendantjusqu'à 200millesde la lignede base servant à mesurerla
mer territoriale.
420. Il ne saurait êtredouteux que cedroit, qui s'applique aux espaces
maritimes, aux fonds marins et au sous-sol au large d'une côte, s'appli-
que maintenant àlazoilequi s'étendau largedu golfede Fonseca; etque,
commetoujours, le titre afférentàces droits dépend dela situation terri-
toriale de la côte dont relèvent lesdroits et la reflète.te fin, la côte
d'unebaie estla ligneclefermeture de labaie, car leseaux situéàsl'inté-
rieur sont revendiquées àtitre souverain. Puisque la situation juridique
des eaux situées ende@ de la lignede fermeture du golfe est celle de la
souveraineté conjointe,les trois souverains conjoints doivent tous avoir
droità une mer territo~,iale,un plateau continental et une zone économi-
que exclusive à l'extérieurde la ligne de fermeture. 11doit en aller de la
sorte,àlafoispour lesclroitsrelatifsauplateau continentalqui appartien-
nent ipsojure aux trois Etats riverains et pour ceux qui portent sur une
zone économique excl~isivel,aquelle nécessiteune proclamation. Qu'une

tellesituation continued'existerou soitremplacéeparune divisionetuneareas will fa11to be effected by agreement on the basis of international
law.

421. The Chamber recalls that this case isthe first in the history of the
Court and its predecessor in which a third State has been permitted to
intervene in accordance with Article 62 of the Statute. In itsJudgment of
13September 1990giving permission to intervene, the Chamber consid-
ered it appropriate "to give some indication of the procedural rights
acquired by the intervening State as a result of that permission"
(I.C.J.Reports 1990, p. 135,para. 102).Similarly, at the present stage, it
appears appropriate forthe Chamber to make someobservations on the

effect of the present Judgment for the intervening State. The terms on
which intervention was granted, as stated in paragraph 102 of the 1990
Judgment, were that Nicaragua would not, as intervening State, become
party to the proceedings. The binding force of the present Judgment for
the Parties, as contemplated byArticle 59ofthe Statute of theCourt, does
not therefore extend also to Nicaragua as intervener.
422. In its Application for permission to intervene (para. 6) Nicaragua
stated that itintends to subject itselftothe binding effect ofthe decision
tobe given", that isto Saythe decision in the main proceedings, and in its
Judgment authorizing the intervention the Chamber formallytooknote of
that statement (I.C.J.Reports 1990,p. 109,para. 38).However, in itswrit-
ten statement, presented to the Chamber in its capacity as intervening
State, Nicaragua stated its position asfollows :

"It is the understanding of Nicaragua that as a non-party in this
case,itcannot be affected bythe decision ofthe Chamber on the mer-
its. Asa non-party Nicaragua isunder the protection of Article 59of
the Statute of the Court and the right it has acquired by having its
Application admitted is fundamentally the right to be heard by the
Chamber. With respect to Nicaragua, the decision tobe rendered by
the Chamber on the merits willremain resinteraliosacta. Nicaragua
understands that this is the clear meaning of paragraph 102of the
Judgment of 13September 1990. .."(Para. 37.)

Nicaragua thus does not now regard itself as obligated to treat theJudg-
ment as binding upon it.
423. The Chamber considers that it is correct that a Statepermitted to
intemene under Article 62 of the Statute, but which does not acquire the
status of party tothe case, isnotbound by the Judgment giveninthe pro-
ceedings in which it has intewened. Asthe Chamber observed in itsJudg-
ment of 13September 1990 :
"the intervening State does not become party tothe proceedings, and

does not acquire the rights, or become subject to the obligations,délimitation en trois zones dictinctes, c'est là, comme à l'intérieur du
golfe, une questionqii'ilincombe auxtrois Etats de régler.Une délimita-
tion des zonesmaritimes devraêtreeffectuée par voied'accord surlabase
du droit international.

421. La Chambre rappelle que cette affaire est, dans l'existence de la
Cour etdesadevanciére,lapremièreoù un Etattiers estautorisé àinterve-
nir conformément à l'article 62du Statut.Dans sonarrêtdu 13septembre
1990donnant autoris;ationd'intervenir, la Chambre a déclaré : «il semble
qu'ilyait lieu de donner quelqueindication de l'étendue desdroitsprocé-
duraux que 1'Etat intervenant acquerra)) (C.I.J. Recueil 1990, p. 135,
par. 102).De mêmea ,ustade actuel, ilalieu,semble-t-il,que laChambre
formuleun certainnombred'observations sur l'effetdu présent arrêp tour
1'Etatintervenant. Lei;conditions dans lesquellesl'intervention aétéauto-
risée,comme il est indiquéau paragraphe 102de l'arrêtde 1990,étaient
que le Nicaragua ne deviendraitpas, entant qu'Etat intervenant, partieà
l'instance. La force obligatoire du présent arrêtpour les Parties, telle
qu'elle est envisagéepar l'article 59du Statut de la Cour, ne s'étenddonc

pas aussi au Nicaragiiaen tant qu'intervenant.
422. Dans sa requête à fin d'intervention (par. 6), le Nicaragua a
déclarequ'il«entend reconnaître l'effetobligatoire deladécisionqui sera
rendue », c'est-à-dire la décisiondans l'instance principale, et dans son
arrêt autorisantl'inti:rvention, la Chambre a formellement pris note de
cette déclaration(C..I.J.Recueil1990,p. 109,par. 38). Toutefois, dans la
déclaration écritequ'ilaprésentée à laChambreensaqualité d'Etat inter-
venant, le Nicaragua a défini sa position comme suit:

«Le Nicaragiia considère qu'en tant qu'Etat non partie à la pré-
senteespèceilne saurait être affectépar la décisionque la Chambre
rendra au fond. En tant quenon partie, le Nicaragua est protégépar
l'article 59duStatut de la Cour; le droit qu'il a acquis une fois sa re-
quêteadmise es1essentiellementceluid'être entenduparla Chambre.
A l'égarddu Nicaragua, la décisionque la Chambre rendra au fond
demeurera resi,.rteraliosacta. Pour le Nicaragua, tel est le senspré-
cis du paragraphe 102de l'arrêtdu 13septembre 1990 ..» (Par. 37.)

Le Nicaragua ne seconsidèredonc plustenu de considérerl'arrêt comme
ayant pour lui force obligatoire.
423. Selonla Chambre, il estjuste de dire qu'un Etat qui est autoriséà
intervenir au titre de l'article62du Statutmaisquin'acquiert pas la qualité
de partie à l'affaire considéréen'est pas liépar l'arrêt rendu dansl'ins-
tance dans laquelle i.1est intervenu. Comme la Chambre l'a fait observer
dans son arrêtdu13septembre 1990 :

«1'Etatintervenant ne devient pas partie à l'instance; il n'acquiert
pas les droits et n'estpas soumisaux obligationsqui s'attachentà la610 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (USD)GMENT)

which attach to the status of a party,nder the Statute and Rules of
Court, or the general principles of procedural law" (I.C.J. Reports
1990,pp. 135-136,para. 102).
In these circumstances, the right to be heard, which the intemener does
acquire, does not carry with it the obligation of being bound by the deci-
sion.
424. The question however remains of the effect, if any, to be given to
the statement made in Nicaragua's Application for permission to inter-
vene that it "intends to submit itselfto the binding effect of the decision to

be given". In the Chamber's Judgment of 13September 1990,emphasis
was laid on the need, if an intemener isto become a party,for the consent
of the existing parties to the case,either consent adocor in the form of a
pre-existing link of jurisdiction. This is essential because the force of
res judicata does not operate in one direction only: if an intervener
becomes a party, and is thus bound by the judgment, it becomes entitled
equally to assert the binding force of the judgment against the otherpar-
ties.A non-party to a case before the Court, whether or not admitted to
intemene,cannot by its own unilateral act place itself in the position of a
party, and claim to be entitled to rely on thejudgment against the original
parties. In the present case, El Salvador requested the Chamber to deny
the permission to intervene sought by Nicaragua; and neither Party has
given any indication of consent to Nicaragua's being recognized to have
any status which would enable it to rely on the Judgment. The Chamber
therefore concludes that in the circumstances of the present case, this
Judgment is not resjudicata for Nicaragua.

425. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 68to 103thereof,

Unanimously,

Decidesthat theboundary line between the Republicof El Salvador and
the Republic of Honduras in the first sector of their common frontier not
described in Article 16 of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30 October 1980, is as follows:

From the international tripoint known as El Trifinio on the summit of
the Cerro Montecristo (point A on Map No. I1 annexed; CO-ordinates:
14"25'10" N, 89"21 '20" W), the boundary mns in a generally easterly

' Acopy of this map will be found in a pocket at theend of this fascicle or inside the
back cover of the volume of.J. Reports 1992.[Nore by the Registry.]

263 qualitédepartie envertu du Statutetdu RèglementdelaCour oudes
principes juridiques générauxde procédure» (C.I.J. Recueil1990,
p. 135-136,par. 102).

Dans ces conditions, le droit d'êtreentendu, que l'intervenant acquiert
effectivement,n'emporte pas nécessairementl'obligation d'êtrle iépar la
décision.
424. La question demeure toutefois de savoir quel effet il y a lieu de
donner, sitant estqu'ilfailleluien attribuer un, au passage delarequêteà

fin d'intervention di1 Nicaragua où ce dernier déclare qu'il centend
reconnaître l'effetobligatoire de la décision qui serarendue ».Dans son
arrêtdu 13septembre,1990,laChambre ainsistésurlefaitque,pour qu'un
intervenant devienne partie, le consentement - consentement ad hocou
consentement sous 12forme d'un lien de juridiction préexistant - des
parties a l'affaireestindispensable.Cela estessentiel,car leprincipe dela
resjudicatanejoue pas seulement dans un sens:siun intervenant devient
partie etestdonc liépar l'arrêti,lacquiert d'égalefaçon ledroitd'opposer
aux autres parties la force contraignante de l'arrêt.Un Etat non partieà
une affairedont la Cour est saisie, qu'ilsoit ou non autoriséàintervenir,

ne peut, par un acteilnilatéralde son fait, se poser lui-mêmeenpartie et
prétendre avoirle droit de se prévaloirde l'arrêt contre lesparties origi-
nelles. Dans la présente affaire,El Salvador apriéla Chambre de refuser
l'autorisation d'intervenir demandée parle Nicaragua, et aucune des
deux Parties n'aindiquéd'une manièrequelconquequ'elle consentait àce
que le Nicaragua se voie reconnaître un statut qui lui permettrait de se
prévaloirdel'arrêtL . ,aChambre conclut donc que, dans lescirconstances
de l'espèce, lepréseritarrêtn'a pas l'autoritéde la chosejugée à l'égard
du Nicaragua.

425. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, et en particuliea rux
paragraphes 68 a 103dudit arrêt,

àl'unanimité,
Décideque letraci:de la frontièreentre la République d'El Salvadoret
la Républiquedu Honduras dans le premier secteur de leur frontière
commune non décrit à l'article 16du traité généradle paix signépar les

Parties le 30octobre 1980est lesuivant:
A partir du tripoint international appeléEl Trifinio au sommet du
Cerro Montecristo(pointAsurla carte no 1ljointeà l'arrêt; coordonnée :s
14"25'10" nord, 89"21'20" ouest), la frontièrese poursuit d'une façon

On trouvera unexc:mplairede cette carte dans unepochette placéeà la fin du
présentfasciculeou duvolumeC.I.JRecueil1992selon le cas.[NdueGreffe.]direction along the watershed between the rivers Frio or Sesecapa and
Del Rosario as far asthe junction ofthis watershed withthe watershed of
the basin of the quebrada de Pomola (point B on Map No. 1annexed:
CO-ordinates :14"25'05" N, 89"20' 41" W); thereafter in a north-easterly
directionalong the watershed ofthe basin ofthe quebrada de Pomola until
thejunction ofthiswatershed withthe watershed between the quebradade
Cipresales and the quebrada del Cedron, PeÏia Dorada and Pomola
proper (point C on Map No. 1 annexed; CO-ordinates: 14"25'09" N,
89"20'30" W); from that point, along the last-named watershed as far as
the intersection of the centre-lines of the quebradas of Cipresales and

Pomola (point D on Map No. 1 annexed; CO-ordinates: 14"24'42" N,
89" 18'19" W); thereafter, downstream along the centre-line of the que-
brada de Pomola, until thepoint on that centre-line which isclosesttothe
boundary marker of Pomola at El Talquezalar; and from that point in a
straight lineas far asthat marker(point E on Map No. 1annexed; co-ordi-
nates : 14"24'51 " N, 89" 17' 54"W); from there in a straight line in a
south-easterly direction to the boundary marker of the Cerro Piedra
Menuda (point F on Map No. 1 annexed; CO-ordinates : 14"24'02" N,
89" 16'40" W), and thence in a straight line to the boundary marker
of the Cerro Zapotal (point G on Map No. 1 annexed; CO-ordinates:
14"23'26" N, 89"14'43" W); for the purposes of illustration, the line is
indicated on Map No. 1annexed.

426. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 104to 127thereof,

Unanimously,

Decidesthattheboundary linebetween the Republic of ElSalvadorand
the Republic of Honduras in the second sector of their common frontier
not described in Article 16of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30October 1980,is as follows :

From the Pefiade Cayaguanca (point A on Map No. II lannexed; co-
ordinates : 14"2l'54" N, 89" 10'l 1 "W), the boundary runs in a straight
line somewhat south of east to the Loma de Los Encinos (point B on
Map No. II annexed; CO-ordinates: 14"21'08" N, 89"08'54" W), and
from there in a straight line to the hill known as El Burro or Piedra
Rajada (point C on Map No. II annexed; CO-ordinates: 14O22'46"N,
89"07'32" W); from there theboundary runs in astraightline tothe head
of the quebrada Copantillo, and follows the middle of the quebrada
Copantillo downstream to its confluence with the river Sumpul (point D
on Map No. IIannexed; CO-ordinates :14"24'12" N, 89"06'07" W), and
then followsthe middle ofthe river Sumpuldownstream to itsconfluence

' A copy ofthis mapwillbefoundina pocketattheendofthis fascicleorinsidethe
backcoverof the volumeof I.C.J.Reports 1992.[Note by theRegistry.]généraleen direction de l'est lelong de la ligne de partage des eaux des
rivièresFrio ou Sesecapa et del Rosario,jusqu'à sajonction avecla ligne
de partage des eaux (lu bassin de la quebradade Pomola (point B sur la

carte no 1jointe; coo1:données : 14"25'05" nord, 89"20'41" ouest); de ce
point, en direction di1nord-est, le long de la ligne de partage des eaux du
bassin de la quebrau'ade Pomola jusqu'à sa jonction avec la ligne de
partage des eaux entre la quebrada de Cipresales et la quebrada del
Cedron, PefiaDorada et Pomolaproprement dite(point Csur lacarte no1
jointe; coordonnées: 14"25'09" nord, 89"20'30" ouest); de ce point, le
long de cette dernièreligne de partage des eauxjusqu'à l'intersection des
lignes médianes des quebradasde Cipresales et Pomola (point D sur la
carte no 1 jointe; coordonnées: 14'24'42" nord, 89" 18'19" ouest);
ensuite, en aval en suivant la ligne médiane de la quebradade Pomola,
jusqu'au point de cette ligne médiane le plus proche de la borne de
Pomola à El Talquezalar; et de ce point, en ligne droite, jusqu'à cette

borne (point E sur la carte no 1jointe; coordonnées :14"24'51" nord,
89" 17'54" ouest); de là en lignedroite dansla direction sud-estjusqu'à la
borne du Cerro Pied1.aMenuda (point F sur la carte no1jointe; coordon-
nées :14"24'02" nord, 89" 16' 40"ouest); et de là enligne droite jusqu'à la
borne du Cerro Zapotal (point G sur la carte no 1jointe; coordonnées:
14"23'26" nord, 89" 14'43" ouest); àdes fins d'illustration, la ligne est
indiquéesur la carte no1jointe à l'arrêt.

426. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 104 à 127dudit arrêt,

àl'unanimité,

Décideque le trace:de la frontière entrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le deuxième secteur de leur frontière
commune non décrit à l'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980estle suivant :
De la Pefia de Cayaguanca (point A sur la carte noII ljointe àl'arrêt;

coordonnées : 14"21 '54" nord, 89" 10'11" ouest), la frontière suit une
lignedroite versl'estmaisen descendant légèrementverslesudjusqu'à La
Loma de Los Encinos (point B sur la carte no II jointe; coordonnées:
14"21'08" nord, 89"08' 54"ouest); et de cepoint, une ligne droitejusqu'à
la colline appeléeEl Burro ou Piedra Rajada (point C sur la carte no II
jointe; coordonnées: 14"22'46" nord, 89"07' 32"ouest); de là, une ligne
droite jusqu'à la source de laquebradaCopantillo, et de la le milieu de la
quebradaCopantillo vers l'aval jusqu'au confluent de celle-ci et de la
rivière Sumpul (point D sur la carte no II jointe; coordonnées:
14"24'12"nord, 89"06' 07"ouest); etellesuitalors lemilieu de la Sumpul

On trouveraun exi:mplairede cette carte dansune pochette placéeà la fin du
présentfasciculeou du.~olumeC.I.JRecuei1992selon le cas.[Nodu Greffe.]with the quebradaChiquita or Oscura (point E on Map No. IIannexed;
CO-ordinates:14"20'25" N, 89"04'57" W); for the purposes of illustra-
tion,the line is indicated on Map No.IIannexed.

427. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 128to 185thereof,

THECHAMBER,
Unanimously,

Decidesthat the boundary linebetween the Republic of ElSalvador and
the Republic of Honduras in the third sector of their common frontier
not described in Article 16of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30October 1980, is as follows:
Fromthe Pacacio boundary marker(point Aon Map No. III 'annexed;

CO-ordinates :14"06' 28"N, 88"49' 18"W)alongtherio Pacacio upstream
to a point (pointon Map No. IIIannexed; CO-ordinates:14"06'38" N,
88"48'47" W),Westofthe Cerro Tecolate or LosTecolates; from there up
the quebradato the crest of the Cerro Tecolate or LosTecolates (point C
onMap No. IIIannexed;CO-ordinates: 14"06'33" N, 88"48' 18"W),and
along the watershed ofthishiIlasfar asaridgeapproximately 1kilometre
to the north-east (point D on Map No. III annexed; CO-ordinates:
14"06'48" N, 88'47'52" W); from there in an easterly direction to the
neighbouring hi11above the source of the Torrente La Puerta (point E on
Map No. III annexed; CO-ordinates: 14O06'48"N, 88"47'3lU W) and
down that stream to where it meets the river Gualsinga (point F on Map
No. IIIannexed; CO-ordinates:14"06'19" N, 88"47'01" W); from there
theboundary runsalong the middle ofthe river Gualsingadownstream to
its confluence with the river Sazalapa (point G on Map No.IIIannexed;
CO-ordinates :14"06'12"N,88"46' 58"W),and thence upstream alongthe
middle of the river Sazalapa to the confluence of the quebrada Llano
Negro with that river (point H on Map No. III annexed; CO-ordinates:
14"07' 11"N, 88" 44'21" W); from there south-eastwards to thetop ofthe
hi11(point 1 on Map No. III annexed; CO-ordinates: 14"07'01" N,
88"44'07" W), and thence south-eastwards to the crest of the hiIlmarked
on the map as a spot height of 1,017metres (point J on Map No. III
annexed; CO-ordinates: 14"06'45" N, 88"43' 45"W); from there the
boundary, inclining stillmore tothe south, runsthrough the triangulation
point known as La Canada (point K on Map No. IIIannexed; co-ordi-
nates :14"06'00" N, 88"43'52" W)to the ridge joining the hills indicated

on the map as Cerro El Caraco1and Cerro El Sapo (through point L on
Map No. III annexed; CO-ordinates: 14"05'23" N, 88"43'47" W) and

' Acopy of this mapwill be found in a pocketatthe end of this fascicle orinside the
backcoverof the volume ofC.J.Reports 1992.[Note by the Registry.]

265vers l'avaljusqu'au confluent de celle-ci et de la quebrada Chiquita ou
Oscura (point E sur la carte no IIjointe; coordonnées :14"20'25" nord,
89"04'57" ouest); à des fins d'illustration, la ligne est indiquée sur la
carte noIljointe à l';arrêt.

427. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 128à 1135 dudit arrêt,

à l'unanimité,

Décideque le trac~ide la frontière entrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le troisième secteur de la frontière
commune non décrita l'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:

Depuis la borne de Pacacio(point Asurla carte noIII 'jointeà l'arrêt;
coordonnées : 14"00'28" nord, 88"49'18" ouest),la frontière suit le Rio
Pacacio vers l'amont jusqu'à un point (point B sur la carte no IIIjointe;
coordonnées: 14" OC:38" nord, 88"48'47" ouest)situéa l'ouest du Cerro
Tecolate ou Los Tecolates; de la, vers l'amont de la quebrada, jusqu'à la
crêtedu Cerro Tecolate ou LosTecolates(point Csur lacarte noIIIjointe;
coordonnées : 14"OC! 33" nord, 88"48'18"ouest) et, le long de la ligne de
partage des eaux siir cette hauteur, jusqu'à une arête situéeà environ
1kilomètreau nord-est (point D sur la carte noIIIjointe; coordonnées:
14"06'48" nord, 88'47'52" ouest);de là, en direction de l'est,jusqu'à la
hauteur voisine situéeau-dessus de la source du Torrente La Puerta
(point E sur la carte no III jointe; coordonnées: 14"06'48" nord,
88'47'31" ouest) el:,vers l'aval de ce torrent, jusqu'à l'endroit où ce
dernier rejoint la Giialsinga (pointF sur la carte no IIIjointe; coordon-
nées :14"06'19" nord, 88"47'01" ouest); de là, la frontière suit le milieu
de la Gualsinga, vers I'aval,jusqu'au confluent de la Gualsinga avec la
rivière Sazalapa (point G sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"06' 12" nord, 88"46'58" ouest) et de là, vers l'amont, le milieu de la
Sazalapa jusqu'au confluent de cette rivière et de la quebrada
Llano Negro (point H sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"07'11"nord, 88" 44'21 " ouest);de la,endirection du sud-est,jusqu'au
sommet de la hauteur (point 1sur la carte no IIIjointe; coordonnées:
14"07'01" nord, 88"44'07"ouest); etdela,verslesud-est,jusqu'à lacrête

de la hauteur portant sur la carte une cote de 1017 mètres d'altitude
(point J sur la carte no III jointe; coordonnées: 14O06'45" nord,
88"43'45" ouest); de là, la frontière, obliquant encore davantage vers le
sud, se dirige en passant par le point de triangulation appeléLa Canada
(point K sur la carte no III jointe; coordonnées: 14"06'00" nord,

' On trouvera unexemplairede cette cartedans une pochetteplacéeà la fin du
présentfasciculeouduvolumeC.I.3.Recueil1992selon le cas.[Notedu Greffe.]from there tothe feature marked on the map asthe Portillo El Chupa Miel
(point M on Map No. III annexed; CO-ordinates: 14'04'35" N,
88"44' 10" W); from there, following the ridge, to the Cerro El Cajete
(point N on Map No. III annexed; CO-ordinates: 14"03'55" N,
88"44'20" W), and thence to the point where the present-day road from
Arcatao to Nombrede Jesus passes between theCerro ElOcotillo and the
Cerro Lagunetas (point O on Map No. III annexed; CO-ordinates:
14"03'18" N, 88"44'16" W); from there south-eastwards to the crest of a
hill marked on the map as a spot height of 848 metres (point P on Map
No. III annexed; CO-ordinates:14"02'58" N, 88"43'56" W); from there
slightlysouth of eastwards to a quebrada and down the bed of the que-
brada to itsjunction with the Gualcuquin river (point Q on Map No. III

annexed; CO-ordinates :14"02'42" N, 88"42' 34"W); the boundary then
follows the middle of the Gualcuquin river downstream to the Poza
del Cajon (point R on Map No. III annexed; CO-ordinates :14"01'28" N,
88"41'10" W); for purposes of illustration, this line is shown on Map
No. IIIannexed.

428. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 186to 267thereof,

Byfour votes to one,
Decidesthat theboundary linebetween the Republic of El Salvador and
the Republic of Honduras in the fourth sector of their common frontier
not described in Article 16of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30October 1980,is as follows:

From the source ofthe Orilla stream (point Aon Map No. IV1annexed;
CO-ordinates :13"53'46" N, 88"20'36" W)the boundary mns throughthe
pass of El Jobo to the source of the Cueva Hedionda stream(point Bon
Map No. IV annexed; CO-ordinates: 13"53'39" N, 88"20'20" W), and
thence down the middle of that stream to its confluence with the river
Las Canas (point C on Map No. IV annexed; CO-ordinates:
13"53'19"N, 88" 19'00" W),and thence following the middle of the river
upstream as far as a point (point D on Map No. IV annexed;
CO-ordinates: 13O56'14" N, 88" 15'33" W) near the settlement of Las
Piletas; from there eastwards over a col indicated as point E on Map
No. IV annexed (CO-ordinates: 13"56'19" N, 88" 14' 12"W), to a hill
indicated as point FonMap No. IVannexed (CO-ordinates :13"56'11" N,

backcoverof the volumeof I.C.J.Reports 1992.[Note by theRegistry.]insidethe

26688"43'52" ouest)jusqu'à l'arête relianlteshauteursindiquéessurlacarte
comme étantle Ceno El Caraco1et le Cerro El Sapo (en passant par le
point L sur la carte no III jointe; coordonnées: 14O05'23" nord,
88"43'47" ouest)et clelàjusqu'à laformation marquéesurlacarte comme
étantle Portillo El C:hupa Miel (point M sur la carte noIIIjointe; coor-
données: 14"04/35'' nord, 88"44'10" ouest); de ce point, en suivant

l'arête, jusqu'auCerro El Cajete (point N surla carte noIIIjointe; coor-
données : 14"03' 55"nord, 88"44'20" ouest); et, de là,jusqu'au point où
la route actuelle reliantArcatao à Nombre de Jesus passe entre le Cerro
El Ocotillo et le Ce:rro Lagunetas (point O sur la carte no III jointe;
coordonnées : 14"03'18" nord, 88"44' 16"ouest); de là, en direction
du sud-est,jusqu'au sommet d'une hauteur portant sur la carte une cote
de 848 mètres (paint P sur la carte no III jointe; coordonnées:
14"02'58" nord, 88"43' 56"ouest); de la vers l'est,en descendant légère-
ment vers le sud, jusqu'à une quebradaet le long du lit de la quebrada
jusqu'à la jonction (le cette dernière avec le Gualcuquin (point Q sur la
carte no IIIjointe; c:oordonnées:14"02'42" nord, 88"42'34" ouest); la
frontière suit alors1~milieu du Gualcuquin, en aval,jusqu'à la Poza del

Cajon (point R sur la carte no IIIjointe; coordonnées :14"01'28" nord,
88"41' 10"ouest); à des fins d'illustration, la ligneestindiquéesurlacarte
noIIIjointe a l'arrêt.
428. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, eten particulieraux
paragraphes 186 à 267dudit arrêt,

LACHAMBRE,
par quatre voix contre une,

Décideque letrac15de la frontièreentrela République d'El Salvador et
la République du Honduras dans le quatrième secteur de la frontiere
commune non décrit àl'article 16du traité générad le paix signépar les
Parties le 30octobre 1980estle suivant :

Depuisla source de la Orilla (point Asurlacarte noIV1jointe à l'arrêt;
coordonnées :13"53'46" nord, 88"20'36" ouest), la frontière s'étend,en
passant par le col (l'El Jobo, jusqu'à la source de la Cueva Hedionda
(point Bsurlacarte il0IVjointe; coordonnées:13"53'39"nord, 88"20' 20"
ouest),puis elle suit lemilieu de cecoursd'eau jusqu'à son confluent avec
la rivière Las Canas (point C sur la carte no IVjointe; coordonnées:
13"53' 19" nord, 88" 19'00" ouest); et, de là, le milieu de la rivière, en
amont,jusqu'en un point (point D sur la carte noIVjointe; coordonnées :
13"56'14"nord, 88" 15'33"ouest) àproximitédu villagede Las Piletas; a

partir delà,elles'oriente versl'est,enpassant parun colindiquécomme le
point Esurlacarte noIVjointe (coordonnées :13"56'19"nord, 88" 14'12"
ouest),jusqu'à une hauteur indiquéecommele point F sur la carte noIV

-
' On trouveraun exemplairede cette carte dans une pochette placaela fin du
présentfasciculeou du volumeC.I.J.Recueil1992selon le cas.[NdueGreffe.]88" 13'40" W), and then north-eastwards to a point on the river Negro or
Pichigual (marked G on Map No. IVannexed; CO-ordinates : 13"57' 12"N,

88" 13'1 1"W); downstreamalongthemiddle of the river Negro or Pichi-
gual to its confluence with the river Negro-Quiagara (point H on Map
No. IV annexed; CO-ordinates : 13"59'37" N, 88"14' 18"W); then up-
stream along the middle of the river Negro-Quiagara as far as the Las
Pilas boundary marker (point 1 on Map No. IVannexed; CO-ordinates :
14"00'02" N, 88"06'29" W), and from there in a straight line to the
Malpaso de Similaton (point J on Map No. IVannexed; CO-ordinates:
13"59'28" N, 88"04'22" W); for the purposes of illustration, the line
is indicated onMap No. IVannexed.

IN FAVOUR : Judge Sette-Camara, President of the Chamber; President Sir
RobertJennings; Vice-PresidenO t da; Judgead hocTorres Bernardez;

AGAINST :Judgead hocValticos.

429. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 268to 305thereof,

Unanimously,
Decidesthat theboundary line between the Republic of ElSalvador and
the Republic of Honduras in the fifth sector of their common frontier not

described in Article 16 of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30 October 1980, is as follows:
From the confluence withthe river Torola ofthe streamidentified inthe
General Treaty of Peace asthe quebrada de Mansupucagua (point A on
Map No. V' annexed; CO-ordinates: 13"53'59" N, 87"54'30" W) the

boundary runs upstream alongthe middle of the river Torola as far as its
confluence with a stream known asthe quebrada del Arenal or quebrada
de Aceituno (point BonMap No. Vannexed; CO-ordinates :13"53' 50"N,
87"50'40" W); thence up the course of that stream as far as a point at
or near its source (point C on Map No. V annexed; CO-ordinates:
13"54'30" N, 87"50'20" W),and thence in astraightlinesomewhat north
of east to a hi11some 1,100metres high (point D on Map No. Vannexed;
CO-ordinates : 13"55'03" N, 87"49' 50"W); thence in a straight line to a
hi11near the river Unire (point E on Map No. Vannexed; CO-ordinates :
13"55' 16"N, 87"48'20" W),and thence to the nearest point on the river

Unire; downstream along the middle of that river to the point known
as the Paso de Unire (point F on Map No. V annexed; CO-ordinates:

' A copy of this mapwill be foundapocket atthe end of this fascicle orinside the
backcoverof the volume ofI.C.J.Reports 1992.[Note by the Registry.]

267 DIFFÉR END (ELSALVADOR/HONDUR (AARS) ÊT) 614

jointe (coordonnées: 13"56'11"nord, 88" 13'40"ouest) et ensuite vers le
nord-est jusqu'en uri point sur la rivière Negro ou Pichigual(marqué G
sur lacarte noIVjointe; coordonnées :13"57' 12"nord, 88" 13'11 " ouest);
elle suit le milieu de:la rivière Negro ou Pichigual,en aval,jusqu'à son

confluent avec la rivière Negro-Quiagara (point H sur la carte no IV
jointe; coordonnée!; : 13"59'37" nord, 88" 14'18" ouest); ensuite, en
amont elle suit lemil.ieudu Negro-Quiagarajusqu'à la borne de Las Pilas
(point 1 sur la carte no IV jointe; coordonnées: 14"00'02" nord,
88"06'29" ouest); et de là, en ligne droite, s'étend jusqu'au Malpaso de
Similaton(point J sur la carte noIVjoint;coordonnées :13"59'28" nord,
88"04'22" ouest); àilesfins d'illustration, la ligneestindiquéesurla carte
noIVjointe à l'arrêt.

POUR: M. Sette-Carnaraprésidentde la Chambre;sirRobertJennings, Prési-
dent de la Cour; MOda, fice-Présidente la Cour;M. TorresBemardez,
juge ad hoc;
CONTRE ;M. Valticosjuge ad hoc.

429. Pour lesmotifs exposésdansle présent arrête ,t en particulier aux
paragraphes 268 à 305dudit arrêt,

àl'unanimité,
Décide que letrac6 de la frontiere entre la République d'El Salvadoret
la République du Honduras dans le cinquième secteur de leur frontière

commune non décrit à l'article 16du traité générale paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:
Du confluent avec la rivière Torola du cours d'eau identifié dans le
traité généralde paix comme étant la quebrada de Mansupucagua
(point A surla carte noV1jointe àl'arrêt;coordonnées: 13"53' 59"nord,

87"54'30"ouest),lafrontieresuit lemilieude laTorola, en amont,jusqu'à
son confluent avec un cours d'eau appelé quebrada del Arenal ou
quebrada de Aceituno (point B sur la carte no V jointe; coordonnées:
13"53'50" nord, 87"50'40" ouest); de là, elle remonte ce cours d'eau
jusqu'à un point,situéà sa source ou àproximité(point Csurla carte noV
jointe; coordonnée:,: 13"54'30" nord, 87"50'20" ouest); de là, elle se
poursuit en ligne droite en direction de l'est,en remontant quelque peu
vers le nord, jusqu'à une colline de quelque 1 IO0 mètres d'altitude
(point D sur la c,wte no V jointe; coordonnées: 13O55'03" nord,
87"49' 50"ouest); de cepoint, ellesuituneligne droitejusqu'à une colline

proche de la rivièreUnire (point E surla carte noVjointe; coordonnées :
13"55'16" nord, 87"48'20" ouest) et se prolonge jusqu'au point le plus

1 On trouvera unex,:mplairde cettcartedans une pochette placéeà la fin du
présentfasciculoudu volume C.I.JRecuei1992selon lcas.[NoteduGreffe.]615 DISPUTE(EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

13"52'07" N, 87"46'01" W); for the purposes of illustration, the line is
indicated on Map No. Vannexed.

430. For the reasons set out in the present Judgment, in particular

paragraphs 306to 322thereof,

Unanimously,
Decidesthat theboundary line between the Republic of El Salvador and
the Republic of Honduras in the sixth sector of their common frontier
not described in Article 16of the General Treaty of Peace signed by the
Parties on 30 October 1980,isas follows :

From the point on the river Goascoran known as Los Amates (point A
on Map No. VI ' annexed; CO-ordinates : 13"26'28" N, 87"43'25" W),the
boundary follows the course of the river downstream, inthe middle of the
bed, to the point where it emerges in the waters of the Bahia La Union,
Gulf of Fonseca, passing to the north-west of the Islas Ramaditas, the co-
ordinates ofthe endpoint inthe bay being 13"24'26" N, 87"49'05" W; for
the purposes of illustration, the line is indicated on Map No. VIannexed.

431. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 323to 368thereof,

(1) Byfour votes to one,

Decidesthat the Parties, by requesting the Chamber, in Article 2, para-
graph 2,of the Special Agreement of 24May 1986,"to determine the legal
situation of the islands ...",have conferred upon the Chamber jurisdic-
tion to determine, as between the Parties, the legal situation of al1the
islands of the Gulf of Fonseca; but that such jurisdiction should only be
exercised in respect ofthose islands which have been shown tobe the sub-
ject of a dispute;
IN FAVOUR J:dge Sette-Camara, President of the Chamber; President Sir
Robert Jennings; Vice-PresidenO t da; Judge ad hoc Valticos;

AGAINST :Judge ad hocTorres Bernardez.

(2) Decidesthat the islands shown to be in dispute between the Parties
are :

backcoverof the volume of I.C.J.Reports 1992.[Note by theRegistry.]icle orinsidetheproche sur 17Unire;elle se poursuit alors le long du milieu de ce cours
d'eau, en aval, jusclu'au point appelé Paso de Unire (point F sur la
carte noVjointe; coordonnées :13"52'07" nord, 87"46'O1 " ouest);àdes
fins d'illustration, la ligneest indiquéesur la cartejointe à l'arrêt.

430. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, et en particulieraux
paragraphes 306 à 322dudit arrêt,

à l'unanimité,
Décide que le tract: de la frontière entre la Républiqued'El Salvador et
la République du Honduras dans le sixième secteur de leur frontière
commune non décrit àl'article 16du traité généradle paix signépar les
Parties le 30octobre 1980est le suivant:

A partir du point sur la rivière Goascoran connu sous le nom de Los
Arnates (point A sur la carte no VI1 jointe à l'arrêt;coordonnées
13"26'28" nord, 87"43' 25"ouest),la frontièresuitlecours de larivièreen
aval, au milieu de son lit,jusqu'au point où celle-ciémergedans les eaux
de la Bahia La UniCin,golfe de Fonseca, passant au nord-ouest des Islas
Ramaditas, les coc~rdonnéesdu point terminal dans la baie étant

13"24'26" nord, 87"49' 05"ouest; à des fins d'illustration, la ligne est
indiquéesurla carte noVIjointe à l'arrêt.
431. Pour lesmotifsexposésdans leprésent arrêt, ee tn particulier aux
paragraphes 323 à 3138dudit arrêt,

1) par quatre voix contre une,
Décide que les Parties, lorsqu'elles ont demandéà la Chambre, à I'ar-
ticle 2, paragraphe :!du compromis du 24 mai 1986,«de déterminerla

situationjuridique ciesîle..»,lui ont conféré compétence pour détermi-
ner, entre les Partie:;,la situationjuridique de toutes les îles du golfe de
Fonseca, mais que cette compétence ne doit être exercée qu'ence qui
concerne les îles dont il aétéétabli qu'ellesfont I'objet d'un différend;

POUR: M. Sette-Camara, président dela Chambre; sir Robert Jennings,
fiésident de la Cour; M.Oda, Vice-Président dela Cour; M. Valticos,
juge ad hoc;
CONTRE: M. Torres Bernardezjuge ad hoc.

2) Décide que les îlesdont il a étéétabli qu'ellefsont l'objet d'un diffé-
rend entre les Parties sont

On trouvera unex,:mplairede cette carte dansune pochette placéeà la fin du
présentfasciculeou du volumC.I.JRecueil1992selonle cas.[Note duGreffe.]

268616 DISPUTE (ELSALVADOR/HONDUR (ASD)GMENT)

(i) by four votesto one, ElTigre;
IN FAVOUR J:dge Sette-Camara, Presidentof the Chamber; President Sir
Robert Jennings; Vice-Presidet da; Judgead hocValticos;

AGAINST: Judge ad hocTorres Bemardez;
(ii) unanimously, Meanguera and Meanguerita.

(3) Unanimously,

Decidesthat the island of ElTigre ispart ofthe sovereign territory ofthe
Republic of Honduras.

(4) Unanimously,
Decidesthat the island of Meanguera ispart ofthe sovereign territory of
the Republic of El Salvador.

(5) Byfour votes to one,

Decidesthatthe islandof Meanguerita ispart of the sovereign territory
of the Republic of El Salvador;
IN FAVOUR J:dge Sette-Camara, Presidentof the Chamber; President Sir
RobertJennings; Vice-fiesidentOda; Judge ad hoc Valticos;

AGAINSJT u:dge ad hocTorres Bemardez.

432. For the reasons set out in the present Judgment, in particular
paragraphs 369to 420thereof,

(1) Byfour votes to one,

Decidesthat the legal situation of the waters of the Gulf of Fonseca is as
follows :theGulf of Fonseca isan historic bay the waters whereof, having
previously to 1821been under the single control of Spain, and from 1821
to 1839of the Federal Republic of Central America, were thereafter suc-
ceeded to and held in sovereignty by the Republic of El Salvador, the
Republic of Honduras, and the Republic of Nicaragua,jointly, and conti-
nue to be soheld, asdefinedin the present Judgment, but excluding abelt,
as at present established, extending 3 miles (1 marine league) from the
littoral of each of the three States, such belt being under the exclusive
sovereignty of the coastal State, and subject to the delimitation between
Honduras and Nicaragua effected in June 1900,andtothe existingrights

of innocent passage through the 3-mile belt andthe watersheld insover-
eignty jointly; the waters at the central portion of the closing line of the
Gulf, that istoay,between a point on that line 3 miles (1marine league)
from Punta Arnapala and a point on that line 3 miles (1 marine league)
from Punta Cosigiiina, are subject to the joint entitlement of al1three i) par quatre voix contreune :El Tigre;
POUR: M. Sette-Cainara,présidentela Chambre;sirRobert Jennings,Prési-
dent dela Cour;M. Oda, Vice-Présidendte la CourM. Valticos,juge ad
hoc;
CONTRE: M. Torres Bernardez,jugead hoc;

ii)à l'unanimité:Meanguera et Meanguerita.

3) Al'unanimité,

Décidequel'îled'El Tigrefaitpartie du territoire souverain de la Répu-
blique du Honduras.
4) A l'unanimité,

Décideque I'îlede Meanguera fait partie du territoire souverain de la
République d'El Salvador.

5) Par quatre voix contre une,

Décideque I'îlede Meanguerita fait partie du territoire souverain de la
République d'ElSalvador;
POUR: M. Sette-Cainara,présidentela Chambre;sirRobert Jennings,Prési-
dentde la Cour;M. Oda, Vice-Présidendte la CourM. Valticos,juge ad
hoc;
CONTRE: M. TorresBernardez,jugead hoc.

432. Pour lesmotifs exposésdans leprésent arrêt, ee tn particulier aux
paragraphes 369 à 420dudit arrêt,

1) par quatre voix contre une,

Décideque la situationjuridique des eaux du golfe de Fonseca est la
suivante :legolfede Fonsecaestunebaiehistorique dont leseaux,sujettes
jusqu'en 182 1au seul contrôle de l'Espagne etde 1821a 1839de la Répu-
blique fédérale d'Amériquecentrale, ont ensuite été,par voie de succes-
sion, soumises àla souveraineté de la République d'El Salvador,de la
République du Horiduras et de la Républiquedu Nicaragua conjointe-
ment, et continuent de l'être,comme définidans le présent arrêt, mais a
l'exclusion d'une ceinture, telle qu'actuellement établie, s'étendantsur
une distance de 3 m:illes(1lieuemarine) àpartir du littoral de chacun des
trois Etats, cette ceinture étantsoumise a la souveraineté exclusive de

1'Etatriverain, et saus réservede la délimitationentre le Honduras et le
Nicaragua effectuéeenjuin 1900et des droits existants de passage inof-
fensifà travers laceinture de3millesetleseaux soumises alasouveraineté
conjointe; les droits sur les eaux dans le tronçon central de la ligne de
fermeture du golfe,c'est-à-direentre un point decettelignesituéa3milles
(1 lieue marine) de Punta Amapala et un point de cette ligne situé àStates of the Gulf unless and until a delimitation of the relevant maritime
area be effected :

IN FAVOUR Ju:dge Sette-Camara, President of the Chamber; President Sir
RobertJennings; Judge ad hoc Valticos;Judgead hoc TorresBernardez;

AGAINST : Vice-PresidenOt da.

(2) Byfour votes to one,
Decidesthat the Parties, by requesting the Chamber, in Article 2, para-

graph 2,of the Special Agreement of 24May 1986,"to determine the legal
situation of the . . .maritime spaces", have not conferred upon the
Chamber jurisdiction to effect any delimitation of those maritime spaces,
whether within or outside theGulf;
IN FAVOUR Ju:dge Sette-Camara, President of the Chamber; President Sir
RobertJennings: Vice-PresidenO t da; Judgead hocValticos ;

AGAINSJT u:dge ad hoc Torres Bernardez.

(3) Byfour votes to one,
Decidesthatthe legal situation of the waters outside the Gulf isthat, the

Gulf of Fonseca being an historic baywith three coastal States, the closing
line ofthe Gulf constitutes the baseline ofthe territorial sea; the territorial
sea, continental shelf and exclusive economic zone of El Salvador and
those of Nicaragua off the coasts of those two States are also to be mea-
sured outwards from a section of the closing line extending 3 miles
(1 marine league) along that line from Punta Arnapala (in El Salvador)
and 3 miles (1 marine league) from Punta Cosigüina (in Nicaragua)
respectively ;but entitlement to territorial sea,continental shelf and exclu-
sive economic zone seaward of the central portion of the closing line
appertains to the three States of the Gulf, El Salvador, Honduras and
Nicaragua; and that any delimitation of the relevant maritime areas is to
be effected by agreement on the basis of international law;

IN FAVOUR Ju:dge Sette-Camara, President of the Chamber; President Sir
RobertJennings;Judge ad hoc Valticos;Judgead hocTorresBernardez;

AGAINSV T:ice-President da.

Done in English and in French, the English text being authoritative, at
the Peace Palace, The Hague, this eleventh day of September, one thou-
Sand nine hundred and ninety-two, in four copies, one of which will be
placed in the archives of theCourt and the otherstransmitted to the Gov-3 milles (1 lieue ma.rine) de Punta Cosigüina, appartiennent conjointe-
ment auxtrois Etats du golfetant qu'iln'aura pas été effectuéee délimi-
tation de lazone ma.ritimepertinente;

POUR: M. Sette-Cainara,présidentde la Chambresir Robert JenningsPrési-
dent de la Cour; M.Valticosjuge ad hoc; M. Torres Bernardez,juge ad
hoc;
CONTRE: M. Oda, Vice-Présidente la Cour.

2) Par quatre voix contre une,

Décide que les Pa.rties,lorsqu'elles ont demandéà la Chambre, à l'ar-
ticle 2, paragraphe 2, du compromis du 24 mai 1986,«de déterminerla
situation juridique ..des espaces maritimes», ne lui ont pas conféré
compétencepour pi-océderà une quelconque délimitationdesdits espaces
maritimes, que ce soitàl'intérieur ouàl'extérieurdu golfe;

POUR :M. Sette-Camara, présidentde la Chambresir Robert JenningsPrési-
dent de la Cour:M. Oda, Vice-Présidente la Cour; M.Valticosjuge ad
hoc;
CONTRE: M. Torres,Bernardez,jugead hoc.

3) Par quatre voix contreune,

Décide que lasituationjuridique deseauxsituéesendehors du golfe est
la suivante:le golfe de Fonseca étant unebaie historique dont trois Etats
sont riverains, la ligne de fermeture du golfeconstitue la ligne de base de
la mer territoriale; la mer territoriale, le plateau continental et la zone
économique exclu~~ivde'El Salvador et ceux du Nicaragua au large des

côtes de ces deux Ikats doivent également être mesurésv ,ers le large,
partir d'untronçon dela ligne de fermetures'étendantsurune distance de
3 milles (1 lieue marine), le long de ladite ligne, à partir de Punta
Amapala (en El Salvador) et de 3 milles (1 lieue marine) à partir de
Punta Cosigüina (au Nicaragua) respectivement,mais le droit a une mer
territoriale,un plateau continental età une zone économique exclusive
au large du tronçoincentral de la ligne de fermeture appartient aux trois
Etats du golfe, ElSalvador,le Honduras etleNicaragua, et que toute déli-
mitation des zones;maritimes pertinentes devra être effectuéepar voie
d'accord sur la base du droitinternational;

POUR: M. Sette-Ciimara,Présidentde la ChambresirRobert Jennings,Prési-
dent de la Coui,;M.Valticosjuge ad hoc; M. Torres Bernardez,juge ad
hoc;
CONTRE :M. Oda, Vice-Présidente la Cour.

Fait en anglais et en français, letexte anglais faisant foi, au Palais de la
Paix, àLa Haye, la onze septembre mil neuf cent quatre-vingt-douze, en
quatre exemplaire:;,dont l'un resteradéposéauxarchives de la Cour etles
autres seront transmis respectivement au Gouvernement de la Répu-6 18 DISPUTE (EL SALVADOR/HONDURAS) (JUDGMENT)

emment of the Republic of El Salvador, the Govemment of the Republic

of Honduras andthe Government of the Republic of Nicaragua, respec-
tively.

(Signed) JoséSETTE-CAMARA,
President of the Chamber.

(Signed) Eduardo VALENCIA-OSPINA,
Registrar.

Vice-President ODAappends a declaration to the Judgment of the
Chamber.

Judges ad hoc VALTICO and TORRES BERNARDE aZpend separate
opinions to theJudgment of the Chamber.

Vice-President ODAappends a dissenting opinion to the Judgment of
the Chamber.

(Initialled) J.S.C.
(InitialleE.V.O.blique d'El Salvado~,,au Gouvernement de la République du Honduras
et au Gouvernement de la Républiquedu Nicaragua.

Le présidentde la Chambre,
(Signé)JoséSETTE-CAMARA.

Le Greffier,
(Signé)Eduardo VALENCIA-OSPINA.

M. ODA,Vice-Présidentde la Cour,joint une déclaratioà l'arrêt.

MM. VALTICO et TORRESBERNARDEjZ ug,es ad hoc,joignenà l'arrêt
les exposésde leur opinion individuelle.

M. ODA,Vice-Pr~Ssidentde la Cour, joint à l'arrêt l'exposde son
opinion dissidente.

(Paraphé)J.S.C.

(Paraphé)E.V.O.

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Document Long Title

Arrêt du 11 septembre 1992

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