Procès-verbaux des séances publiques tenues au Palais de la Paix, à La Haye, du 10 au 14 mai et le 15 juin 1954 sous la présidence de Sir Arnold Mc Nair, président, pour l'ouverture de l'audience, et

Document Number
019-19540510-ORA-01-00-BI
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Number (Press Release, Order, etc)
1954
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COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

AFFAIRE DE L'OR MONÉTAIRE
PRIS A ROME EN 1943

(ITALIc. FRANCE, ROYAUME-UDE GRANDE-
- BRETAGNE ETD'IRLANDEDU NORD
ETETATS-UNISD'AMERIQUE)

INTERNATIONCOURTOF JUSTICE

PLEADINGS, ORALARGUMENTS, DOCUMENTS

CASE OF THE MONETARY GOLD
REMOVED FROM ROME IN 1943

(ITALUvFRANCE,UNITED KINGDOMOF GREAT
BRITAIN AND NORTHERN IRELAND
AND UNITED STATES OFAMERICA)Tous droits réservés par la

Cour internat iorialede Justice
Al1 rights reserved by the

International Coiirt of Juçticc AFFAIRE DE L'OR MONETAIRE

PRIS A ROME EN 1943

(ITALTECFRANCE, ROI'AUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE
ET D'IRLANDE DU NORD ETÉTATS-UNISB'AMERIQUE)

CASE OF THE MONETARY G0LD

REMOVED FROM ROME IN 1943
(ITALYv.FRANCE, UNITED KINGDOM OF GREAT BRITAIN

AND NORTHERN IRELAND AND UNITED STA'IES
OF AMKRICA) COUR INTERNATIOYALE 1 ;JUSTICE

MÉMOIRES, PLAIDOIRIES E DOCUMENTS

AFFAIRE DE L'OR M

PRIS A ROME E
(ITALIE c. FRANCE, ROT

ET ÉT,4TS-UNIS D'AM
AREETDU15 JUI1954(QUESTTO INTERNATIONAL COURT OF .JUSTICE

PLEADINGS, ORAL ARGUMENTS, DOCUMENTS

CASE OF THE MONETARY GOLD

REMOVED FROM ROME IN 1943
(ITALY v FRANCE, UNITED KINGDOM
AND UNITED STASES OF AMERICA)

JUDG3IENOFJUNE~jth,Igj(IJRELI~IINQUESTIO~) PRINTED IN THE NANDS

1 PLAIDO/RIES CONCERNANT
1 .
LA QUESTION PRÉLIMINAIRE

1 SÉANCES PUBIa1QUES

t~nztes au Palais de La Paix, La Haye, du IO au rq mai el Le
rsjuim 1954, mus la firésidencedsir Ar~zoZMcNfiir, Pr&side.izir,
pour Z'ouuertaweeL'audienceet soas Zprésidelacdt: M. G~~,errero,
Vice-Présidad,$oew Z'a8airede Z'ornzolzLlaiprisd RomzeEYL1943

ORAL ARGUMENTS CONCERNING

THE PRELIMINARY QUESTION

FUBLIC STTTINGS

Izelat the Peace Pdace, The Hagz~e,on May 10th loxdih, u*~d
Jzsne rgtlz1954, ilzPresideal,SirArnold McN air,+esidi.nat tB
openkg of tlzhearhg, and the Vice-PvesidetzM. Gaerrero,

.-lctiP~rident, #residingiqt the caseofth Mu~zelrirCold
removed frnm Rome .il$1943 ~
PROCES-VERBA U EXS SEANCE TSENUES

DU ro AU 14 MAI ET LE( Iy JUIN 1g54 l

ANNÉE Igj4

PHEMIERE AUDIENCE PUBLIQ

Prlsotls : SiARNOLDMCNAIK, ~rdside4lM. GUC RKEKO, Vice-
KLAESTABt;DA, DAWRI,EAD,HSU MO,~LEVLGARNETRANIOR, NAND-UGON.
Koj~vnr~ov, juges; hl.G,z~r~iwMOKELLj I,qt?ad hoc; M. LOFEZ
OLIVAU ,reBer.

Sont igalemenP~éientY
Pour la Xé@ubEiyz teli~rtea
S. Exc. MCzto CAKUSO ainbassadeurd'1 alAeLa Haye, engztalité
d'agen;t
assistde:

H. Tomaso PERASSI,professeurde droitinternationàlla Faculté
de Rome, cornme cofzseil.
Pour la Réfiubliqu/rançaise :
M. André GROS, jurisconst~lte Ministèinedes Affaiktrailgeres,
sn qszslld'agen;t
assistéd:
M. PhilippMONOD ,inistre plénipotenticomme co~6seil.

Pour le Roy~z<me- ni dr Grande-BretaelI~~rlamidu Nord:
Sir Gerald FITZMAURICEI, .C.M.Gjurisconsulte dForeignOffice,
en qualitd'ageftt;
assistde :
M. J'.E. S.FAWCET DTS.C.,membre du Barreau anglais, comme
conseil.
Le FR~SIDEKT ouvre l'audience.
IIannonce qu'un membre de la CourM. bivarer, est empêchpar
son étade santd dcprendre part lapremièfe partde ceaudiences.
Le 27 ~~ovembse1953,M. Feodor Ivanovitch Kojevnikoa &té6111
membre de la Cour internationade Justice.
En vertude l'artic20du Statut, le ~résidinvitM. Kojevnikov
i prononcer ldiclaration solenneprescrite pl'artic5edu Règle-
ment.
M. KOJEVNIKO prononce la déclaratiosoleiinellc.
Le PRÉSIDEN en prends acte et déclarM. Kojevnikov dfiinent
installdansscçfonctiollclejugea IaCourinternationalde Justice.
I MINUTES OF THE SITTINGS HELD FROM
MAY 10th TO rqth, AND ON JUNE ryth, r9j4

FIKÇL PUBLIC SIT'1'ING (IOv j4, rr a.n$.)

P~esend: PresidentSir ARNOLM UCNAIR ; vice-P~esid8rG~~EHRER ;Q
Jadges BASDEVANH T,AGKWORTH W,IMARSKI,ZORICIC K,LAESTAD,
B-AIIAWR ~,EADH, SUMO,LEVI ÇARNEIKO, ARIIAKD-UGO K-IJ,EVNIKOV
Professor GAETAXM OOKELLI ,aadyead hoc ; RegWtrarLOFEZOLIVAY.

Also present:

For the ItaEianRepublic :
H. E. M. CastoCARUSO ,mbassador of EtaijatThcHague, as Agent;

assistedby:
M. Tomaso ~'ER.~SSIProfessorof IiiternationaLaw at the Faculty
ofRome, as Courzscl.

FOY the French Republic :
M. André GROS, Legd hdviser of the Ministry foForeign Affairs,
as Agent';
assisted b:

M.Philippe Iiloxo~lîlinister Yienipotentiaas,Cozcwel.
For the United Kingdom of GreatBritai<~znd Noriizern Irela:d
Sir Gerald FIT~~IAWRIC KE.C,.M.G.Legal Adviçer'to theForeign
Office,nsAgent ;
nssist~d6y :

Mr. J. E.S. FAWCET DT..C., Mernherofthe EnglishBar, as Cozt~sel.

The PRESIDENT opened the hearing rmd aiinounced tliat one Member
of the Court, Jiidge Alvarez, was prevented for reasonshealth from
being presentduring thefirstpart ofthis session.
On Novemher 27th, 1953, M. Feodor Ivanovich Kojevnikov waç
electeda Member of the International Couof Justice.
Ry virtue of Article 20 of the Statute,the President calledupon
M. Kojevnikov to make the solemn dedaration prescribeby Article5
~f tlzeKules of Court.
Judge. KOJEVNIKO V ade the relevant deciaration.
. -
The PKESIDEN placeci on record the declaratimade by M. K0je.v-
nikov and declared hini diiljr instaasea Judge of the Intcriiational
Court of Justicc. Le Présideilt rapy>cllcque, depuissa cternihre rkuriion, Ia Cour déplore
la perte de l'un de ses membres les plus distingués, sir Eencgrtl Narsing
Rau, dont la mort est survenue lc 30 novernbrc 19j3 Il étaitIcpremier
Indien qui ait siégé2 la Cour. Il apportaitd son travail urlc cxpérieilce
particulidrcmeilt vaste dails l'administration! le droit et la vic piibliclue.
Aprks des Ctudes aux Universités de hrlaclraset de Cambridge, il avait
entrepris en 1910 une carrière d'uiie grande histinction et d'une gra~idc
valeur dans le cadre de I'admiilistration civile indienDe 1925 i 1933
il avait étCsccrétaire du Département lkgis&tif d'Assam et du Conscil
Ikgislatifd'Assam, ainsi que conscilter jujidique du Gouvcrnement
d'dssain. 331I934 l etait entré au Dipartem~nt juridiquedu Gouverne-
ment de l'Inde et, clc1935 à 1937 ,vait complCtb la revision de tout le
corps des lois indiennes. 11avait éténommé lmernbre de la Commission
des rkformes en 1938 el jiige àlaHaute Cotirde Judicature du Eengale
dc 19395 1944.
Entrc autres fonctions, il était présidede la Con~missiond'arbitrage
dans Iccliffkrend intcr-étatique rclatif adaux dii systtme fluvial cle
l'Iilclur;, président du Comité pour la cod!fication du droit hindou,
premier ministre du Kashmir et, de 1946 P ~gqg,conseiller constitution-
nel de 1'Asscmbléeconstitilailte 1'lnde. Il axiakt4égalementconseiller
cle 1'Assernbléeconstituante de Birmanie, en 7947, pour la prkparation
de la constitution dc ce pays.
De juin 1949 jusqu'à son élection à la Cour, /l avété le représeiitant

permanent de l'lridcaux Nations Unies et lebhcldes délkgatians indien-
ncs qui ont participé à plusieurs sessions L'Assemblé eénérnlc.Il etait
le reprksentant de l'Inde au Conseil de sécutitécn 1950 et en 1951 ,t
membre et, pendarit quelque ternps, vice-prksident, de la Commissiode
droit international.
11avait Ctéélu i laCour internationde de Justicc en fkvrier1952, ct
son mandat devait s'ktcndre jusqu'cri 1961. Mallicure~isement, sa santé
commença dc faiblir enr953 et il lui fallut liFitsa participation aux
travaux de la Cour. Elle a étésufisante, cepe:idailt, pour permettr;LUX
membres de la. Caur de compreiidre l'étendue de la perte causée par sa
mort.
En plus cic sa grande crperience juridiquk et po~ibique. les qualitCs
remarquables de sir Benegal dtaient: sa sci)ence et sa comyriliension
syrnpathiquc, sa paticnce et sa fermeté. Il inspirait noil seulement con-
fiancc, mais affection. Les services qu'il a renlus i pays, etsa parti-
cipation a11xtravaux des Nations Unies TN ey-York et & Gcnéve appar-
ticilnent nu passk, et soihiericonnus. lJour ses collègues, smort pré-
maturée signifie unc déception ct une promesse inaclicvée, car
il est rare de rencontrer un homme dont les/ qualités morales et intel-
lectuellcs, allieisson expérience et à son caractère, le prkparent aussi
admirablenient à remplir les fuilctions judiciaires. Ccuv des membredc
la Cour qui ont eu la privilègede travailler avcc lui n'oublieront pas
l'exemple de ce grand serviteurde 1'Etat.
Lc Président invite la Leur et i'assistailcj.sc Levcr un instant en
hommage k sa mémoire.

Le PRQS~DEW anlioncc que, conformément aux dispositiuils de l'ar-
ticle13du Rhglement, il cCdela prisidencc a!. Guerrcro, Vice-Président
faisant faiictiori de Président Ihaffnirede l'iorinonktnire pria Rome The Prcsident recnllcd thüt, sincc the Court last mct, it had suffered
the loss of oile of its tnost distinguisl-ied members, Sir Benegal Narsing
Rau, whoçe death occurred on Novcmber 3oth, 195% The tirst indian
to sit on thc Court, he hrought to tiis work here an uniisually rich exlie-
rience-in admiilistration, in the lüand in public lifc. hfter grariiiatitig
in the Univcrsities of Madras and Cambridge, he entercd in 1910 upon
a careeroi grcat distinction arid value in the Iiictiai~Civil Service. During
thc periocl ~925 to 1933, hc was Secrctary to the Assnrn Lcgislative
Dcpartmerit and the Assatn Lceshtive Cotincil, aiid Legal Adviscr to
tlie Government of Assdnl. In 1934, he joincd the Legislative Dcpart-
ment of the Government nf Indifi and, during the period 193j to 1937,

he completcd a revision of the entire Indian Statute Book. He was
appointed a Reforins Commissioncr in 1938and was a ,Judgcof the Righ
Cotirtof Judicatiirc ofRengal from 1939 to 1944.

Amongst other appointmenits, lie was Chairman of tlic Commisçioi~
of Adjudication of the inter-State dispute regarding tlic waters of the
Indus River System, Chairman of the Cornmittee for tlie Codification
of Hindu T+aw,Prime Ministcr of Kashmir, and, from 1946 to 1949,
Constitutional Adviser to tlic Coilstituet-it hsscrnbof India. Rc also
advised the Constituent Assembly of Burtna in franiing the Lonstitiitiotz
of that country in 1947.
Fsorn Jurie1949 until Iiis elcctioii to tlie Coiirt, he was the Permanent
Represcntative of Tndia at the Utiitcd Nations and thc leader of the
Indian dclcgations attcnding çeveral çcssions of the General Asscmbly.
Hc was the rel-iresentatiof lndia in the Scciirity Council in1950 and
1951 ,ird wns aEso a member and, for a period, Vice-Chairman of the
International Law Commission.
He wns elected tothis Court as from February 1932 nr~dhis tcrn~ of
office woiild have lastcd iinti1961. Unfortilnately, his henlth hcgali to

fnil in1953 and his participation in the work of the Court was rnuch
rcstricted. It waç, howcvcr, enougli to cnal-ilcRiIcrnberof tlie Cottrt to
rcalizehow severe was tlic lnss wliicthcy had sustaii~ed by liis dcath.

Apart froin his grent lcga1 ailci politicai cslierieilce, the oiitstanding
qilalitiesof Sir Benegal ltau were Iiis Icarriiiig arid his synil~athetic
zinderstni~ding, his paticiicc ancl his firmncss. He inspired not aiily
conficlencchut affection.1-11services to his coutitry and his çontribiitiolîs
to the wnrk of tlzc Unitcd Nations in Ncw York and Gcncva lay in the
past nrid were on rccord. For Menibcrs of the Court his untiniely deatti
rneatzt disapl-ioirit~ne~itaiCLgrcat promise unftilfillc; for it ivüs rare
to find a man whoçe moral and intellectual cjiialitics combinecl with his
cxpcrieiice and temperari-ict fittcd him so liclmirably to hold judicinl
office. Menibcrs of tlie Çoiirt who were privilcgcd to work with him
were i~otlikcly to forgc thc esanlple of this grcat public serv,mt.

'fhc President called upon the Court aild tliepiihlic to stand for a
few nioments as a mürk of rcspcct for the niemory of Sir Benegal Kau.

'l'lieYRESIUEK Ttated that, according to the provisions of Article 13
of tlze Ruleç, he woilld now tritnsfcr the Presidcncy to M. Guerrero,
Vice-l'rcsident, Acting President i11 the case of the Rfonctacv Gold
scnloved from Rome in 1943. AUDIENCE DU IO 3141 1954

[Lc I'sésideiietle Vicc-Présideiît échnngehtleurhiiteui1.J
Le VICE-YRÉÇIDENTf,aisant fonction de Président, annoiicc que la
Cuur.se rdunit aujoiird'Jiui pour examineje differencl entrlaRépubli-
que italienne et lesGouvcsnements des Etats-Unis ci'Ainérique,de la
France et du Royaume-Uni de ~randc-~redagne ct d1Irlandc dtt Nord
concernant l'or monétaire pris à nome en 14~~.
I
Cette affaira étéintroduitepar une requé{cdu Gouvernement italicn,
datée du 19mai 1953, notifiéeà la Courlem&me jourhla suitede lacluelle
des delais ont étéfixéspour la présentation des dciix prernikrcs pièces
de la procedure écrite.
Dans le delai prescrit pour la présentatipu contre-mémoire, le Gou-
vernement de la Rkpublique italienne a dépose un document intitulé
uQuestion prériminaire ))etsc rapportant à la compétence de la Cour.
De nouveaux delair ontalors &té fixéspar laCow le 3 nombre 19jl,
pour permcttre au Gouvernement de la Kkpublique italienne de préciser
ça position, et aux trois gouvernements dkfendeurs cle présenter les
exposésécrits dc leurs observations et conclusions.
Cespieces ontétédéposéesdans les delais impartis et l'affaire rnain-
tenant en état d'&treplaidée. 1 .
Le Gouvernement italien, ne comptant pas au sein de laCour un juge
de ça nationalité, s'est prévalu du droit qu4 lui confhre l'arti31edu
Statut eta désigne M. Gaetano Morelli, professeurde droit international
2 l'Université de Rome, pour siéger avec laCour en qualit$dc juge ad
hoc.
Le Vice-Président, faisant fonctiode Préîibeii,priele Greffier adjoint
d'introduireM. Morelli. Il inviM. Morelli+ preridre, conformément à+
l'articl5 du Reglement, l'engagement solenricl prévu par l'articlezo
du Statut.

M. MORELL pIrononce ladéclaration solennelle.
Le VICE-PRÉSIDF.~-T fa,isant fonctiodo Frisident en cctte affairl,i
en donne acte et le dkclare dûment installécomme juge aux fins de In
prksente affaire.

Le Gazkvernementztahen es1r@rés~nlé par :
S. Esc. M. Caruso, anibassadeur d'Italie àLa Haye, commc agent, et
par M. Tomaso Perassi, professeur de droit,internationalA la Facultb
de Rame, comme conseil.
Lt: Gouverizemen fran~ais est représen+au :

RI. André Gros, jurisconsulte du Ministèiyedes Affaires Ctrangèreç,
comme agent, et par M. IJhilippe Monod, ministre plénipotetitiaire,
comme conseil,
Le Gouz~er~emeld aut Royaume-Uni estre$réseinlp'ar :

Sir Gerald Fitzrnaurice, K.C.M.G., juriscbnsuitc du Forcign Office,
comme agent, et par M. J. E. S. Fawcett, D'.s.c .,embre du Barreau
anglais,comme conseil.
Le Gouveritemen tesÉtals- Unis d'dwériqwe estrefirisantpar :

RI. Ilerman Phleger, conseiller juridique du Département d'l?tat,
coinme agent. MEETING OF MAY 10th~ 1354 IO0

[The Yresidcnt and the Vice-Pxesident exchanged places.]
Thc VICE-PRESIDENT A,cting President in thiscase, announced that
tlie Court waç assembled to deal witk the dispute which kad arisen
between the Italian Kepublic and the Governments of the United States
of America, of France and of the United Kingdom of Great Britain and
Northern Ireland reg-rdinfi. the Rfonetary Gold removed from Romc in
1943.
This casewassubmitted tcithe Court by an Application of the ItaIian
Government, dated May ~gtli, 1953, notified to the Court on the same
day. Following this Application, tirne-limits were fixedforthe presen-
tation of the firsttwo Pleadings.
In the time-lirnit fixed for the presentatioof the Counter-Mernorial,
the Government of the Italian Republic subrnittcd a document entitled
"Preliminary Question", dealing with the jttrisdictionof the Court.
Ncw tirne-limits were.fixed accordinglyby the Court on November
3sd, r953, for the Government of the Italian Kepublic to define its
position and for thethree defendalt Governments to submit the written
statements of their observations and submissions.
These documents were filed in the time-lirnits prescribsd and the case
was now ready for hearing.
The Italian Governrnent, not haviiiga judge of itsnationality on the
Eench, had availcd itseIf of the right conferredupon itby Article31
of the Statute and had designated M. Gaetano Morelli, Professor of
International Law at the University of Rome, to sit with the Court as

jildge ad hoc in this case.
The Vice-President, Acting President, calied upon thc Deputy-
Re 'strar to hring M.Morelli into the Wallof Justice. He thcn requested
M. Gorelli tomake, in accordance with Article5 of the Kules, the solemn
declaration prescribed by Article 20 of the Statute.
M. MOKELLm ~ade the relevant declaration.

The VICE-PRESIDENA T,ctingPresident, placed on record the declar-
ation made by M. Morelli and declared him duly installed asa Judge in
thc prcsent case.
The Italian Govemnacnlmas re$resented by :

H. E. 11.Caruso, Italian Arnbasçador at TheHague, as Agent, and by
M. Tomaso Perassl, Professor of International Law at the Faculty of
Rome, ac;Counsel.
The Frmck Governmant mas represendedby :

M. André Gros, Legal Adviser to the Ministry for Foreign Affairs, as
Agent, and by M. Philippe Monod, Minister Plenipotentiarjr, as Counsel.

The Gov~nneent of the United Xin~dom ruas re@resentedby :

Sir Gerald Fitzmaurice, K.C.M.G., Lcgal Adviser to the Foreign Office,
as Agent, and by Mr. J. E. S. Fawcctt, D.S.C., Member of the English
Bar, as Lounsel.
The Government of the Urtited StalasofAmerica was refiresented &y:

Mr. Herman Plileger, Legal hdviçer to the Department of State, as
Agent.IO1 AUDIENCE OU II MA1 pgjq

L'agentdu Couveriiemcnt des fitats-unis dl~méii~uc, tout en restant
3.1adisposition de la Coiira faitconnaître qu'ilri'critenclapas yrcnclre
part 2 laprocédure oralc dans cette affaire.1

- Le Vica-P~tsior~r, faisant fonction de Président en eettc affaire,
constate la présencccicvant la Cour dcs ageritsetconseils dcs Gouveme-
rnents italienfrancais et du Royaurne-Uni. 1
Coilformémetitàl'article gr du Règlement, ?a Coura décicld'entendre
en premier licu l'agent du Gouverncrnent itali~n,cegouvernement ayant
pose la rli~estion préliminaire, dontcloituniquement s'occtiper ln Cour
au prksent stade de la prockdurc. 1
Le Vicc-l'résident, faisantfonctionde Président cn cctte affaire, donne
la parole i l'agent du Gouvernement italien. 1
S.Esc. M. CARUSO prononce i'exposi: rcprdduit en anriescl.
Lc VICE-PRBSIDBNT faismi fonction de l'rksident en cette affaire,
donrie In paroleiM. Pernssi, conseil.

M. PER.~ÇS ~ommence la plaichirie reprod+te cn arinese '.
(L'audience,suspeildue 5 midi 5 jest reprise 16 lieures.}

M. I>ii~assi. conseildu Couvcrnement itdlicli, termine la plaidoirie
reproduite en annexe 8.
(L'atidience estlevécà 16 11.5j.)

IIEUXIGME AUDIENCE PUBLIQUE (11 v 54, 16 h.)

Prc'sents: [Voir îudicneedu IO mai.]
Le VICE-~'K~SIDEN fTsant fonctioil de ~rksideiit en cettc affaire,
donne la parole à l'agentdu Gouverilement dc la R6publiquc française.

Le professeur André Giios pranoiicc la plaidLirie reproduits eiiiiniienc
Le VICE-PR~~SII)EK fa,sant fonçtioii de P:ksidcnt, duilne la parole à
l'agent du Gouvernement du Royaunic-Uni de Gratldc-Hre tagile ct d'Ir-
lande du Nord.

Sir Gernld FIT~MAURI Commericc la plaidqirie relriroclient?ilnese4.
(LX séance cst levée~ 18 heures.)

. =VoOr pp.1IOh-I?u
U A IZI-123
" J> il fZ4-14;. The Agcnt of the United States Government, while remaining at the
disposal of the Court, had informed the Coiirt of his intention not to
take part in thc Oral Proceedings in this case.

The VICE-PHESIDENTA , cting President, noted the presence in the
Court of the Agents and Counsel of the Italian, the French and the
United Kingdom Governrnents.
In accordance with Article 51 of the Rules, the Court had decided to
hear first the Agentof the Ttalian Government, as this Government had
raised the Prelin~innry Question which was the sole. matter bcfore the
Court at the present stage of theproceedings.
The Vice-President, Acting President, called upon the Agcnt of the
tdian Government.
His Excellency M.CARUS O ade the speech reprodticed in thc Annex l.

Se VICE-PREÇIDENT A,cting President, calleclupon Counsel for the
Italian Government, Profcssor Perassi.
Professor PERASSI began the statement reproduced in the Anilex 2.

(The Court adjourned from 12.5j until 4 p.rn.1
Professor PERASSI ,ounseP for the ltalian Government, concluded
thc speech reproduced in the Anilex y.

(The Court rosr at 4.55 p.rn.)
. .
(Sigvaed)3'.G. GUERRERO,
President .

(Sigrzed) J. LSPEZ OLIV~N,
Registrar.

SECOND PUBLIC SITTING (II v 54, 4 $.nt.)

Pyeserit:[Sce sitting of RlIay1oth.1

The VICE-PREÇIDEKT,Acting Presidcnt in this case, called upon the
Agent of the Eovernrner~t of the French Kelriublic.
Professor André GROSmade the speech reproduced inthe Anne': 3.
The VICE-FRESIOENT A,cting President, caHed upon thc Agent of

the Govcrnment of the United Kingdom ofGreat Britain and Wortherrl
Ireland.
,Sir Gerald FITZ~IAURICbE egati the speech rcproduced in the Annex 4.
(The Court rose ai 6 p.rn.1

[Siggsalures.]

1 Scep 105.
= ,,pp. 106-120.
= ,, ,, 121-1?3
,, 124-145IO2 AVnIENCES DU 12-14 MAL
1954

TROISIÈME AUDIENCE PUBLIQUE (12 v 54, 10 h. 30)
Présents : [Voir audieilcedu ro mai, rll'exception deM. Gros, absent.3
l
Le VICE-PRESIDEN a,isant fonction de Président,donne la parole
l'agent du Gouvernement du Royaume-Uni.
Sir GcraIcIFr~z>faunrc~ termine la piaidairie reproduite en annexe '.

(L'audience estsuspendue dc midi 50h 16 heures.)
Le VICE-PRÉSIDEN faisant fondion de ~r-hdent, donne la parole au
conseil du Goiivcrnement du Royaume-Uni.
reproduite en anricxe a.
AgiJI..E. S. FAIVÇETT prononce la plaidoirie
(L'audience estlevée à 17 11.45.)

[Signatures.J

QUATRTÈ~J'IE AUDIENCE PUBLIQUE (13 v 54, 16 h.)

Prisanfs: [Vair audieiiccdu 10 mai, à I'en!eptionde M. Gras,absent.]
Le VICE-PRÉSIDENTf ,aisant fonction del Président, annonce que

M. Armand-Ugon désircposer ilne question aux représentants des Parties.
M.AIIMAND-UCO poNre la question reprod?ite en annexe
Le VICE-PKBSIDEN fTisant fonction de prisiderit, donne la parole au
conscildu Gouvernement de la Rkpublique italienne.

Le professeur Prn~ssi prononce la plaidoi{icreproduite eii annexe ',
à 1afin de laquelle il présente lconclusions définitivesde sonGouverne-
ment.
Le VICE-PHESIDEN fi,ant fonction de Prqsident, demande à L'agent
el1 exercice du Gouvernement fran~als si sofi Gouwrnerncnt désire se
faire entendre une seconde fois devant la Cour.

M. Philippe MONOD répond que le ~ouver!mnent français s'en remet
(ila Couren cette matiére.
(L'audience est levéerSr. h. 45.)
[Signaturas./

CINQUIÈME AUDIENCE PUBLIQUE (14 Y 54, IO h. JO)
PrOsenls: [Vair audience du IO mai, 5IJexcéptionde M. Gros, absent.]

Le Vic~-PnÉs~o~n.r,faisant fonction de ~rksident, donne la parole
l'agent du Gouvernement du Royaume-Uni.

Sir GeraldFITZMAUR Irononce la plaidoiriereproduite en annexe i*
1 Voir pp.124-145.
8 P n 146.153.
3 n 13 156.
n pyp.156-164.
n II 16j-174. 3IEETINGS OF BIAP ~~th-~qth, 2954 102

TRIRD PUBLZCSITTING (12 v 51, 10.30 a.wt.3

Preseizt: [Çee sittinof May ~oth, except for Mr. Gros, absbçent.]
The VICE-PRESIDENT , ctingPresident, called upon the Agent of the
United Kingdom Governrnent.

Sir Gerald FITZMAURIC cEncluded the speech reproduced in the
Annex l.
(The Court adjourned from 12.50 until 4p.m.)
The VICE-PRESIDEXT ,cting President, called upon Counsel for thc

United Kingdom Guvernmcnt.
Mr. J. E. S. FIIWCETT made the speech reproduced in the Annex 2.
(The Court rose at 5.45 p. m.)

[Signalztres.]

FOURTH PUBLIC SITTING (13 v jg, 4 $.DL.)
Present : [See sittiiig Rilayroth, except for M. Gros, abscnt.]

The VICE-PRFSIDENT,Acting President, announced that Jzidge
Armand-Ugon wished to put a question to thc Agents ofthe Parties.
Judge ARMAND-UGO Nut the question reproduced in the Annex

The VICE-PRESIDENA T,ting President, callecl upon Counselfor the
Government of the ItaIian Republic. .
Professor FERASS Iade the speech reproduced Ir1 the Annex at
the conclusion of wlzich he presented thc Final Subrnissions of his
Govemmen t.

The VICE-PRESIDENTA , cting Presidcnt, açked the Acting Agent of
the French Government whether fiiç Government wishcd to make a
second address to the Court.
M. Philippe Moivon repliedthat thc French Government left the
matter in the hands of the Court.
(The Court rose at 5.45 p.nl.)
[Szgnatwes.J

FIFTH PUBLIC ÇL'ITING (14 v 54, 10.30am.)

PresenE: [Seesitting ofMay 1ot11,cxcept forM. Gros, absent.]
The VYCE-PRESIDEN ATcting President,callecupon the Agent of the
United Kingdom Governnient.

Sir Gerald FI~ZMAURICm Eade the speech scpsodiicedin the Annex

Secpp. rzq-lqj.
,, ,, 146-155.
,,ppp.156-164.
,, ,, 1%-174,103 AUnrENCE DU Lj JUIN' 1954

Le VICE-PRBSIDGNT fa,isanfonction de P!,idcnt, annonce la dîiture
de la procédure orale.
(L'audience est levke à12 h.15.)

[Signalures.]

DIXIÈME AUDTENCEPUBLIQUE (15 VI j4, 12 h.)

Prisents:M. Gu~nnmo,Vica-Prisidal, Iaijant fonction de President ;
Sir ARXOLD &!kx.41~, Président ; hTM. BASDEVANTH , ri~~~vo~~~,
Wrhir~ns~r,ZOKICIC,KLAESTAD ,ADAWI,~ REAU, HSU MO, LEVI
CARNEIRA OR, NAND-UGOK K,OJEVSIKOVj,wges ; RI. MORELLI juge ad
hoc ; M. I~PEZOLIVAN , ïefieï.

Sont p~ésanls Lgalement:

Pour la Ré$zablz'q%ielienne :
Dr. Lucio SEBASTIANIc ,hargé d'affaires d'Italieà La Haye, comme
agent.
Powrla liifi~hliqufra~zçais:

M. Charles DE KAKTILLA con,seiller de l'ainbassadde France.
Pour .!Royaume- Uni da &a>rde-Bret~gn eti)'lrlande du Nord :
M. F. A. V-ALLAjT u,risconsultadjoint cluForeign Office, comme agent
ad hoc.

Le VICE-PRÉSIDEK fa,sant fonction de P~ésident, ouvre l'airdience
en annonqant qiic la Cour va protioricer son arrtt en l'affaire de l'or
monétaire pris à Rome eil1943, affaire portée devant la Cour par une
requêtedu Gouvernement de la République i4alicnne contre la Kdpubli-
que fr?nçaise, le Royaume-Uni de Grandc-Bretagne ct d'Irlande du Nord
et les Etats-Unis d'Amérique,ct qui a fait l'objet de la part du rcquéraiit
d'une question préiirninaire touchatît la cornpktencc dela Cour.

Confoimdment 2 l'article gS du Statut, lesdgents des Parties en cause
ont étéyrkverius qu'il serait donni: lecture! au cotirs de la prbsente
audience, de l'arrêt de ln Cour sur sa cornp$tençe. Le Vice-Président,
faisant fonction de Président, constatcla présence des agents ou de letirs
représentnnts. Les expeditions officielles de Iiarrdestiné leurs gou-
vernements leur seront rcmis ni1cours cicIn préseiltc audience.
Le Vicc-PrEçident, faisant fonction dc Prksjdent, déclare que la Cour
a décidk,conformémen i l'articl39 di1Statut, quc le texte français de
I'arrGtferait foi.
IIva en donner lecture.

(Le Vice-F~ésident, faisant Eonction de Présideilt, donnc lecture de
.i'arr&1.)
Le Vice-Président, iaisant fonction de Président, invite le GreffierP
doniler lecturedu dispusitide I'arretdans le teste anglais.

1 Voir publicatioiis de la C:uRantciIdes -IrrEiAvas rolzsuEfal~fset Oudoit-
ndaces ~954, pp 19-35. SITTING OF JUNE th, 1954 IO3
The VICE-PRESIDEN Tcting Presjdent, declared that the Oral Pro-
ceeding were closed.

(Thc Court rose at ~2.15 p.rn.)
[Signnlu~es.]

TENTH PUBLIC SITTING (15 VI j4, 12 TJOON)

Prssent : Vice-President GUERRERO Acting President ;P~esident Sir
ARNOLD MCNAIR ; Jzkdges RASDEV-~NR T, CK~VORTH W ,INIARSKI,

ZosrçrC,RLAESTAB DA,DAWIK , EADH, ÇUMO, LEV IARNEIRO A,RMAXD-
UGON,X<OJEV?L'~ ;KhO.MORELLI, Judge ad hoc ; ht.L~PEZ OLIVAN,
Registrcl~.

Foy tlzc Italian Re$zcblzc:
Dr. Lucio SEHASTTAN Chargé d'affairesof Italy at Thc Hague, as
Ag~nt.

Fw the Preizch Xepublic :
M. Charles DE BARTILLAT ,ounsellor atthe French Embassy.

For the United ICingdom of Great Britai~aar~d Northwn. Ireland :
Mr. F, A. VALLAT , eyuty 1,egaI Adviser to the Foreign Office,as
Agent ad hoc.
The VICE-PRESIDENT,Acting President, opcncd the sitting and
statcd that the Court was about to deliver its Jiidgment in the case
concerning the Nonetary Gold rernoved from Rome in ~943,which was
brought before the Court by an Application of thc Government of the
Ttalia~iRepublic against the French Republic, the United Kingdom of

Great Britain and Nortkern IreIand and the Unitcd States of America,
and which had given rise to thesubmission by the Applicant ofa Preli-
minary Question concerning the jurisdiction of theCourt.
Iiaccordance with Article 58of theStarutc, thc Agents of the Parties
in the case had been notifiedthcltthe Judgnîent of the Court on the
question of jurisdiction wouIdbe read.at the presentsitting. The Vice-
President, Acting President, noted that the Agents or their represen-
tatives were preçentAn officiacopy ofthc Judgment, intended for their
Governments, wouldbe handed to them in the course of the sittjng.
'The Vice-President, Acting President, declared that the Court had
decided, in accordance with Article 39 of the Statute, that thc French
text of the Judgmei~t skould be conçidered ns authoritative.
He would read the text.
(Tlie Vice-Fresident, ActingPresident, readthe relevant text'.)

Re then called upon the Kegistrar to read tlieEnglish text ofthe
operative part ofthe Judgment.

"ee Court's publicati:nRcfiorof JudgnzentAdvesovy OpnnzonsarzOuden
19j4? PP.19-33. SITTIWG OF JUNG ~jth, Tg54
104
[The KEGISTRA read the relevant text.)

The VICE-PKESIDENA T,cting Psesident, read the addendum to the
Judgment, and stated that the author of the Individual Opinion and
the author of the Disçenting Opinion had informed him that they did
not propose to read tliern at thisçitting.

/The Court rose:at 12.40 p.m.)

l5cc Court's publications: R~poul~ of Jud{d,.me>rts,AdvisorOpa'rlionsand
Ordeys 1954.pp 37-38.
=IbidI. pp. 39-45 ANNEXE AUX PROCES-VERBAUX

ANNEX TU THE MINUTES

1. DÉCLXIIATION DE M. CASTO CARUSO
(AGENT DU GOUVERNEMENT ITALIEN)

A LA si.4~~~ PUBLIQUE DU IO 11.4I9j4, hiATIN
I
Monsieur le Prksident, Messieurs les Juges.
Jevous prie d'agréer avant tout l'exprcssioiz de mes meilleurs senti-
ménts ctde mon plus profond rcspect. Avant de prierle Présidentde
donner la parole M. le professeur Tomaso J3crassi, consdulGouverne-
ment italien, je tiindéclarerdcla fa~on la plus formelque le Gouver-
nement italienattacheune grande importance au maintien des excellents
rapports qu'il entreticnt avec le Goilvernement du Roya~mc-Unet que,
par conséquent, il eprêtà s'entendredirectementavec leGouvernement
britanniquesur cette affaipour la rkgler d'iimanihre équitable avant
même que la +cisionde la Cour soit prorionckc. Je sûr quele Gouver-
nement des Etats-Unis d'Amérique et le Gouvernement fran~aisne
pourrnicnt que voir avec laplus grande sympathie un accord directde
ce genre, &tantdonnélesrapportskgalement amicaux qu'ilsentretiennent
avec mon Gouvernement etle Gouvernement du Royaume-Uni.
Je prie M. le Prksident de danner la parole au professeiiTomaso
Perassi, conseil du Gouvernement italien. Mrrnsicur lePrkident, Messieurs de la Cour.
C'est la premierefois quc j'ai l'honneur de plaider devant cette Cour.
Ma prernih parole sera pour adresser A laCour, orgaiie supreme du
droit international, l'espression dc mon prof@ dévouement.
Je prie la Cour de hien vouloir m'accorder toute l'indulgence dont
j'ai besoin.
Je n'aurais pas termiridl'expression de messentiments en ce moment
si je n'adressais mon salut cordial atix édinents juristesqui seront
mes contradicteurs dans cette affaire.
M. le Président, Messieurs de la Cour, je c!?is utdeerappeler, aussi
briévement que possible, lesconditions dans lesquelles le Gouvernement
italiena introduitcette affaire devant laCod'.
La partie III de l'acte fdc Iaconftrence + Paris sur les réparations,
silné lc r4 janvie1946 par dix-huit États parmi lesquels les Btats-Uriis
d Amtrique, laFrance, le Royaume-Uni et ][Albanie, avait prkvu que
l'or nîonktaireretrouvé en Allemagne par les forces alliees serait riiii~i
dans unc masse commune pour etre réparti4 titre de restitution entre
lespays admis à bdnéficierde cette masse au prorata des quantités d'or
qu'iIs avaient rcspectivemcnt perdues du fait Ides spoliations par 1'Alle-
magne ou de transferts illégitimes en Allemagne.
L9It:Jie avait adhér6 A la partie III de~'aEtcdc Paris concernant la
restitution de l'or monétaire,,par le protocole Signéledécembre 1947
avec les Gouvernenients des Etats-Unis,dcIa vrance etdu Royaume-Uni.
Aux finsd'accomplir leur mission aux ter;mes de ladite partie III,
les Gouvernements des Etats-Unis d'Amérique, de la France et du
Royaume-Uni institukrerit la Commission tripartite pour la restitution
de l'or monétaire etiiivitèrent tous les'gorivetncmcnts qui le désiraient
A soumettre 3 ladite commission leurs demaides tendant k recevoir, au
titre de la partie III de I'acte de Pariunc part proportionnelle de la
masse d'or en question.
te Gouvernement italien, sebasant sur lefat. qu'à la datedurb sep-
tembre 1943, 8S,5O/,di1 capital ,actionnairede la Banque nationale
d'Albanie était la propriéte de 1'Etat italien, présenta à la Commission
tripartiteune demande visant $ obtenir d'M~e admis a participer la
répartition de la masse commune de l'orre$;ouvk pour la quote-part
relativea la quantité d'or monétaire de la Banque nationale d'Albanie
pilléepar les Allemands à Rome en 1943. 1
La Commission tripartite avait btk saisie $'une demande semblable
par le Gouvernement albanais qui, entre autres allégations inexactes,
avait assuré que l'or pilléparles Allemands Rome etait lapropriété
de la Banclue d'État albanais, tandisqua celIe-cn'avait etécréée qu'en
janvier rgqj. PLAIDOIRIE IIE M. PERASSI (ITALIE) - IO v 54 107

La Commission tripartiteconsidérant que les demandes concurrentes
de l'Albanie et de l'Italie soulevaientdes questions controverses qu'elle
&tait incompétente A trancher, renvoya pour decision lesdites demandes
aux Gouvernements des Etats-unis, de la France et du Royaume-Uni,
par sa décision du 17 novembre 1950.
Les trois gouvernements, étant en désaccord sur un point de droit et
interprétant de manières différente: le paragraphe C de la partie III de
l'acte de Paris, par un accord signé 5 Washington lc 25 avrilIgjr sont
convenus de prier le Présidentde la Cour internationale de Justice de
designer comme arbitre uii juristc éminent et impartial afin de leur
donner un avis sur la décision qu'ils auraient dîi adopter au çujet des
demandes ci-desnis mentionnées de l'Albanie ct de l'Italie.
Le paragaphc 2 de l'accord de Washington prkcisait la tLclle de
l'arbitre de la façon suivante:
.
tL'arbitre, aprés avoir tenti compte dc tous les faits etdc toutes
les considerationsde droit dont il convicnt que les trois gouverne-
ments tiennent comptc aux termes de la partie III cle l'actede
Paris et ayant à l'esprit que son avis doitetre compatible avec les
dkcisions déji prisesdans d'autres cas par la Cotnmission tripartite
de l'or,cst priéde donner son ar~isatix trois gouvernements sur le
point de savoir si :
l'Albanie a établi que 2.338,756 j kilograrnmcs d'or monétaire,
qui ont dté pillés par l'Allemagne à Rome en 1943 appartenaient
a l'Albanie,ou

I'Ttalie aktabli que 2.338,7565 kilogrammes d'or monetaire, qui
ont &tépillbs par l'Allemagne k Rome en 1943, appartenaient à
l'ltalie, ou
ni l'Albanie ni l'ltalie n'a établi q2,338,7563 kilogrammes d'or
monétaire quiont étépilléspar l'Allemagne à Rome en 1943, appar-
tenaient l'une ou rl I'atitr))

Le paragraphe 5 du même accord stipulait que :
rrTacs trois gouvernements, dans l'exercice de leur mandat au
titre de la partie JI1 de l'acte final de Paris sur les rkparatioils,
accepteront l'avis donné par l'arbitre stir la question de savoir si
l'Albanie ou l'ltalie,ou ni l'une nil'autred'entre ellesa ou n'a pas
Gtabli des droits à réclamation concernant le montant en question
d'or monCtaire. a
Zc Président de la Cour internationale de Justice désigna RlI.le pro-
fesseur Georges Sauser-Hdl en qualitk d'arbitre pour donner aux trois
gouvernerncnts l'avis sur les questions iiidiqukes par l'accord de Wash-
in ton.
t'arbitre, aprks avoir constat6 dails son aÿis que l'or en question dtait
la propriétk de In Banque nationale d'Albanie, émit, le20 février 15j3,
l'avis arbitral suivant:

I(Il est établi qu~~338,7565 kilogrammes d'or manétaire, qui ont
été pilléspar l'Allemagne a Rome en ~543,appartenaient à 1'Al-
banie, au sens de ln partie III de l'acte de Paris du 14 janvier
1946 n.

Les trois gouvernements signataires de l'accord de M'ashington du
25 avril 1951 arcetèrent A la meme date iine cDkclarati~n accompagnant108 PLAIDOIHIE DE M. PERASSl (IT~L~E) - IO V 54

la publication de l'accord entre les Couvcn!ernents de la RCpubiigue
française, du Royaume-Uni de ~rande-T3retlgne et d'Irlande du Nard
et des Etats-Unis d'Amérique soumettant à ,un arbitre certainesrécla-
mations concernant I'orpillepar les Allemands i Rome en 1943 n.
Dans cettc déclaration, il Ctait stiptilk ce qÙisuit :
1
rLes trois gouvernements sont convenus que, si l'arbitreestde
l'avisque l'Albanie a établi, au. titre della partiIII de l'acte de
Paris,des droits à réclamation concernayt 2.338,7563 kilogrammes
d'or monétaire pillépar l'Allernagmeilsremettruijt l'oau Royaurne-
Uni cn satisfaction partielledu jugement de l'affaire du canalde
Corfou, & moins quc, dans un délai de go jours à compter de la
cornmunicatjon i l'Italie et A l'Albanie de l'avis de l'arbitre, ou
bien :
l'Albanie ait saisi la Cour internationalc de Justice en vue de
décidersY1est convenable que l'or, sur ldquel l'Albanie a 6tabIi des
droits à réclamation aux termes de la lpartie III, soit remis au
Royaume-Uni en satisfaction partielledu jugement de l'affaire du
canal de Corfou ; ou bien
I
1'Italic ait saisiCour internationale de .Justice envuc de décides
si,du fait de tous droits qu'elle soutient(avoirpar suite du décret
albanais du 13 janvier 1945 ou des clauses du trdité de paix avec
I'ltalie, I'or doi&tre remis à l'Italieplet~t qu'5 I'Albanie et ait
convenu d'accepter la juridiction de la qour pour décider la ques-
tion de savoir si la prétentiordu Royaume-Uni ou cellede l'Italie
recevoir l'or doit avoir priorité, dans lcas oii.cette question se
poserajt.
Les Gouvcrncments de la.République française, du Koyaume-
Uni et des Etats-Unis cléclaretit qu'ils accepteront comme défcn-
deurs la juridiction de la Cour aux finsde statuer sur le recours
introduit par l'ltaLieou par llAlbanic, ou paL toutes deux.
Lcs trnis gouvernemei~ts convieniicnt
qui conccrne la remise de l'or, 3 toute dC~isi~narrctéeopar la Coure
internationale de Justice comme suite aux recours de l'Italie ou de
l'Albanie.3

L:liyp?thèr prh-ue dans cette dklaration(slétant réalisée- ravis
de 1arbitre ayant dkclaré que l'or pillé 2 Rome à la Banque nationale
d'L\lbanie apparieriait a l'Albanieau sens de Fa partie III de l'acte de
Paris -, le Gouvernement italien se trouv~it dans cette situation :
s'ilne présentait pas de recours la Cour internationalede Justice dans
le délaide go jours indiguk dans Ia déclaratiod des troisgouvernements,
déclaration à laquelleleGouyernement italien 4insi que le Gouvernement
albanais sont restés étrangers, les trois gouvyrncmeilts auraient yu se
considérer autorisés à remettre sans autre l'or au Royaume-Uni. C'est
dans cesconditions que le 19 mai Ig53 le oud de ri le taeintdéposait
au Greffede la .our, confamément A la resoinkion du Conseil de sécurité

du rgoctobre 1946,ilne dtclarationpar laquell ilacceptait la juridiction
de la Cour intcrnatioiiale de Justice confornement i~ la Charte des
Nations Unies ct aux conditions cltStatut et bu Reglement de ln Cour
pour les différends visésk la lettre b)de la (Déclaration accornpa~aant
la publication de l'accord entre les Gouvernements de la République PLAIDOIRIE 13E RI.PEKASSI (ITALIE) - IO V 54
IOg
français^^du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande clu Nord
et des Etats-Unis d'Amérique solimettant à un arbitre certaines récla-
mations concernant l'or pillé par les Allemands à Konle ii,déclaration
établie par les trois dits gouvernenientç 2 Washington le 25 avril IgjI.
A lam&rne date, lc Gouvernement italien déposait au Greffe de la Cour

la requ&te Introductive d'instance par laquelle il prksentait 5 ln Cour
les conclusions suivantes :
~tPlaise A In Cour :

Dire et juger :
I) quc les Gouvernements de la SZCpubljqucfrançaise, de la

Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ct des Etats-Unis d'Amérique
devront remettre a l'Italie la quote-part d'or monttaire qui revicii-
clrnit b l'Albanie aux termes de Iapartie III de l'actedc Pariç du
14 janvier 1946, cn satisfaction partielle des dommages causés i .
l'Italie parlaloi albanaise du 13 jaizl-ie1g4 j ;
2) que lc droit de l'Italie à recevoir ladite quote-part d'ortrioné-
taire doit avoir priorité sur la prétention du Royaume-Uni d recevoir
l'oren satisfaction partielle du jugement de l'affaire clucrinal de
Corfou. ii

L'Albanie n'a pas présentéde recours i la Cour clans le dClaidc 90 jours
prkvu dans ladite déclaration. Dails ces conditions, le Gouvcrnetnent
italien, avant de préparer le mimoirc sur le fond des demandes qu'il
avait prksentkes A la Cour, s'est posé cette q~xestioil: Est-ce que la
Cour aurait compétcnce pour statuer au fond sur ladcmande italienne
indiquke au n" I de la requkte introductive d'instance, c'est-Ldire ((que
les Gouvernernelîts de la Republique française, de Grande-Rretagnc et
d'Irlande du Nord et des Etats-Unis dlAmkriquc devront remettre P
l'Italie la quote-part d'or monetaire qui reviendrait à l'Albanie aux
ternes dc la particTI1 de l'acte de Yaris, en satisfaction partielledes
dornniages causés à l'Italie par la loi albanaise du 13 janvier 1945 D.

En effet, cette demande mettait en cause larcsporisabilité internationale
de 1'Alhanie du faitde la loi albailaise du 13janvier 1945. En considE-
ratio11 de ce doute sur la cornpétcnce de la Cour, le Gouvernement
italien, le 30 octobre 1953, déposa aupri.5 de la Cour Lin dociJinent
intitulé (Question yrdiirninairc ii,dans leq~relil se borriait demander
i la Cour qu'à titre prklimiiiaire elle donnasadkcision en ce qui conccrne
la question de compétence. La Cour, par son ordurinancc du 3 iiovembrg
1953, fixait au rg décembre lgj3 le délai pendant lequel le Gouk-er-
nemen t italicnrcpourra présenter un exposékit prkcisant sa position1).
Nous avons interprété l'ordonnance de la Cour dans le seris que le
Gouvernement italien était invité à préciser sa position en ce qui

concerne la question prilirninclirede compétence. Dans cet esprit,
nous avons présenté un deuxiZme document qui porte le titre:((Ex-
posé concernant la question préliminaire de compétence de la Cour ii.
Avant d'examiner lesconsidérations pour lesquelles nous avons avancé
l'opinion que laCour, en examinant d'office sa compétence, dcvrait se
considérer non compétente en ce qui conccrne la demande indicluéeau
numéro I) de la requ&te italienne, iest peut-étre nécessairede rkpor~dre à certaines objectiotls préjudicielles énoncéedans lemémoire du Gouver-
nement américain. Une desdites objections est la suivante : Est-Iladmis-
sible que la partie demanderesse, la partie q)uia introduit une instance
devant la Cour, soulévela question de 1sconipéte~ice?
fc suis le premier A reconi~altre qu'en gé~éral c'est trèsrare que la
partie clernanderesse devant un tribunal soulèvc la rluestion de cornpk-
tence du tribunal qu'elle a elle-meme saisi. RIpisil n'y arien d'illogique,
ni d'illégitime kce qu'une partie, meme dernailderesse, soulkve la ques-
tion de compétence dc l'organe judiciaire sai{i, lorsqu'elle pose une ques-

tion concernant le fonctionnelnent de cet organe, tel qu'il est réglpar
Icstatut ou ia lodont cet organe relève, c'est-&-clirelorsqu's'agitd'uiie
question que l'organe judiciaire devrait examiner d'office. Dans ces cas,
il n'yn rien d'illégitime ou d'illogiquesi la partie demanderesse pose
elle-m&me la question en invitant le tribunal saisi 2se prononcer sur la
question de compbtence.
Il ne s'agit pas d'une csception au sens tcdlnique du mot, c'est-A-
dired'une exception qui dépend de la volanté,de la partie quila souleve,
Il s'agit en rkalitésimplement d'un acte par lequel la partie demanderesse
attire l'attention dela Cour, afin que celle-Ci, en exerçant d'office son
droit cl'établirsi elle est cornp6tente ou non,lexnmine aussi les considé-
rations csposées par la partie demanderesse sur laquestion de. la corn-
pétence.
Par conséquent, j'estune que cette objecdpn prkjudicicllc n'est pas
fondée.Quant àl'intérêtdc la partie à soulever cette question, il coincide
avec l'intérêtmêmede l'administration de la(justice. Il est évident qu'il.
serait inutile de s'engager dans l'examen au fond d'une affaire si l'on
n'est pas sùr k l'avance que la Cour est compétente pour en décider.
Lc point essentiel, que jc tiens & préciser, c,'est que, en prksentant le

document intitulé rrExpose sur la question de la compbtence iile Gou-
vernemeirt italien n'a aucunement retiré lJacLeptation de la juridiction
de la Cour, résultant de la dkclaration faite devant le Greffe ainsi que
de la requete présentde. L'acceptation de la juridictinii reste.
Lc problème qui SC pose est celui de savdir si la Cour, d'aprb son
Statut, estcompétente ou non en ce qui concIrne la demande formul6e
au numéro I de la requete italienne.
Je vais alors indiquer les considérations qui, d'après nous, devraient
amener la Cour à seconsidérer,conform6men;t cZson Statut, non cornpé-
. tente pour connaître de Iadite demande italie~ne.
Nous avons énoncéces motifs soit dans le lprernier document concer-
nant la question prkliminaire, soit dans l'exposé successivement pksentk.
a la suitede l'ordonnance de la Cour du 3 novcmhre 1953. .
Le Gouvernement italien, par sa reyukte, a prié la Cour de dire et
juger :

((r} que les Goiivernemcnts de la Rkpublique française, du
eoyaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et des
Etats-Unis d'Amérique devront remettrie 5 l'Italie la quote-part
d'or monétaire,qui reviendrait Il'Albanie FUX termes de la partie III
de t'acte de Paris du 14 janvier 1946, e: satisfaction partielledes
dommages causés 5 l'Italiepar la loi albanaise di113 janvier 1945;

3) que le droit de l'Italie à recevoir laditquote-part d'or mon&
tairedoit avoir prioritésur la prétention du Royaume-Uni àrecevoir PLAIDOIRIE DE M. PERASSI (ITALIE) - IO V 54 IIIT

l'or en satisfaction partielledu paiement du jugement de l'affaire-
du canal de Corfou a.

Il ressort clairement de ces conclusions que la requêtecliiGouvernement
italien viseàsoumettre à la Cour deux demandes distinctes, dontla seconde.
est manifestement subordonnée par rapport à la première. En effet, la.
question de savoir si le droit de 1'Italie.à recevoir la quote-part d'or.
monétaire qui reviendrait à l'Albanie doit avoir priorité sur la prétention
du Royaume-Uni à recevoir l'or en satisfaction partielle du jugement

de l'affaire du canal de Corfou, ne se poserait que dans le cas où la Cour
se fût prononcéesur le fond de la première question dans le sens demandé
par le Gouvernement italien, c'est-à-dire que les trois Gouvernements.
de la République française, du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amé-
rique devront remettre à l'Italie la quote-part d'or monétaire qui revien-
drait à l'Albanie, aus teimes de la partie III de l'acte de Paris, à satis-
faction partielie des dommages causés à l'Italie par la loi albanaise du.
13 janvier 1945.
Ce rapport entre les deus demandes est manifeste, et l'éminent agent
du Gouvernement du Royaume-Uni a reconnu ce rapport entre les deus
demandes dans le mémoire qu'il a présentéen date du 26 mars 1934.
Au paragraphe 17 du teste anglais dudit mémoiredu Gouvernement
britannique il est dit :

((La question de priorité ne pouvant se poser que si la Cour a
auparavant examinéles prétentions de l'Italie à l'égardde l'Albanie
et tranché ce point en faveur de l'Italie. 1)

La demande principale italienne, c'est-à-dire celie qui est formulée.
au numéro I des conclusions, et qui concerne la responsabilité inter-
nationale de l'Albanie, a étéprésentée à la Cour à l'égarddes Gouverne-
ments de la République française, du Royaume-Uni et des États-unis.
sur la base de la déclaration des trois gouvernements. Mais elle pose,

qiiant au fond, la question de la responsabilité internationalede l'Albanie
envers l'Italie à cause du fait illicite de la loi albanaise du 13 janvier
1945. La,demande italienne à l'égarddes trois goiivernements concernant
la remise à l'Italie de l'or qui reviendrait à 1Albanie aux termes de la
partie III présuppose que la Cour ait déclaréla responsabilité inter-
nationale de l'Albanie à cause de la loi albanaise du 13 janvier I94j et
l'obligation de réparer les dommages causés par son acte illicite.
Le Gouvernement italien demande en effet qu'à titre de satisfactioii
partielle de l'obligation de l'Albanie de réparer ces clommages, la quote-
part d'or monétaire qui reviendrait à l'Albanie au titre de la partie III
de l'acte de Pans soit remise par les trois gouvernements à l'Italie.
L'Albanie avait souscrit l'acte de Paris du 14 janvier 1946. L'Italie
avait adhéréà la partie III de cet acte par le protocole du 17 décembre
1947, aux termes duquel le Gouvernement italien avait déclaré accepter
«les arrangementsqui ont étéou seront faitspar lesGouvernements alliés

intéressés pour l'application dudit arrangement »,c'est-à-dire la partie
III de l'acte de Paris. Ainsi que l'arbitre a eu l'occasion de le constater
dans son avis, la question des droits que l'Italie fait valoir par suite
de la loi albanaise du 13 janvier 1945 (ainsi que celle de la remise éven-
tuelle de l'or au Royaume-Uni en satisfaction partielle du jugement de
la Cour du g avril 1949 dans l'affaire du canal de Corfou) porte - disait
l'arbitre- ((sur une attribution de l'or à d'autres titres que ceux fondés112 PLAIDOIRIE DE AI. PERASSI (ITA~IE) - IO v j4
sur la partie III dudit acte iide Paris. *près avoir ainsi qualifié les-
dites questions, l'arbitre a ajouté :

((D'éventuels litiges à ce sujet ne ppuvant faire l'objet d'une
procédure internationale, arbitrale ou judiciaire que du consente-
ment des États intéressés,la cléclaration qui accompagne la publi-
cation de l'accord de Washington prévoit qu'ils pourront donner
lieu à des actions spécialesintroduites deyant la Cour internationale
de Justice, soit par l'Albanie, soit par l'Italie, soit par toutes deux,
ladite cléclaration valant acceptation, $?ur ces actions et pour le
délai qui y est prévu, de la juridiction cle la Cour par les trois
gouvernements dont elle émane )i(page $1 de l'avis de iil. le profes-

seur Sauser-Hall) .
La demande formulée au numéro I de la requkte du 19 mai 1953 est
donc une «action spéciale ))visant à obtenir «une attribution de l'or
à d'autres titres que ceux fondés sur la parlie III 1de l'acte de Paris,
c'est-à-dire (ceri invoquant l'élémentnon couvert par la partie III ))
(alinéa5 de la cléclaration). Cette « actionf spéciale» ne peut « faire

l'objet d'une procédure arbitrale ou judiciaire que du consentement
des Etats intéressés».La déclaration accompdgnant l'accord de \I\7ashing-
ton vaut acceptation de la juridictipn de la qour «par les trois gouver-
nements dont elle émane 1)Maisles Etats intélssés, dont le consentement
est nécessaire afin que I'actioil dont il s'agit puisse faire l'objet d'une
prockdure internationale arbitrale ou judiciaire, ne sont pas seulement
les trois gouvernements qui ont arrêté la déclaration susdite. On ne
saurait méconnaître que l'Albanie est l'État/ intéresséen premier lieu,
puisque la demande italienne est, quant au fond, une réclamation
mettant en jeu la responsabilité internationale de l'-Albanieà cause de
la loi albanaisedu 13 janvier 1945 e Gouveqnement italien demandant
à la Cour de déclarer que cette loi constitueiun fait illicite engendrant
pour l'Albanie l'obligation cle réparation envers l'Italie.
La demande italieiiile, fonnulée au numkroI de la requêtedu 19 mai
1953, a éti: introduite à l'égard des trois gouvernements ainsi qu'il

&ait prévu clans la déclaration susdite, parce que ces gouverneinents
se sont considérésautorisés - je ne sais pàs à.quel titre - à lier la
remise de la quote-part d'or monétaire, qui reviendrait à l'Albanie au
titrede la partie III de l'acte de Paris, à d'autres questions, qui concer-
nent la remise de cet or à d'autres titres quedeus fondéssur la partie III
de l'acte de Paris. Nais l'État principalement intéressé dans la question
poséepar la demande du Gouvernement italien est l'Albanie. La Cour,
en effet, ne pourrait se prononcer sur la deman:de formuléepar le Gouver-
nement italien à l'égard des trois gouveri-iements, en ce qui concerne la
remise à l'Italie de la quote-part de l'or monetaire revenant à l'Albanie,
qu'après avoir déclaréque la loi albanaise du 13 janvier Ig4j a étéun
acte illicite engendrant l'obligation pour l'Albanie envers l'Italie de
réparer les dommages qui en sont découlés.4a remise à l'Italie, par les
trois gouvernements, de la quote-part d'or monétaire qui reviendrait
à l'Albanie ne serait qu'une forme de paiement partiel des dommages
causés par la loi albanaise du 13 janvier 194j!

Or, ilme semble évident que l'examen de la part de la Cour de ladite
demande du Gouvernement italien impliquelait une décision préalable
aux termes de laquelle la Cour se serait reconnue compétente pour ce
faire. 1 Dans ccs conditions, la question se pose de savoir si la Cour est com-
pétente pour connaître de ln demandc italienne en tant qu'elle concerne
au fond l'Albanie.
Ainsi que la Cour l'a constaté, ccen l'état actuel du droit concernant
la juridiction internationalc,la réclamation internationalc ne psut etre
déférke un tribunal international que du consentement des Etats en
cause ii(avisdu II rnnr 51949C ,.1.J. liecueil1949, p.178). C'estla consé-
quence directe du principe dont s'inspire le, Statut de la Cour inter-
nationale dc Justice :rcLe consentement des Etats parties A un diffkrend
est lefondcrnent dc lajuridiction de la Cour en matière contentieuse. M

(Avis di1 30 mars 1950 ,.1.1. Recueil~950 ,.71.)
Dans l'arrèt du ~g mai 1953 concernant l'affaisc Ambatielos. la Cour
a encore unc fois réaffirméces principes :
((Ln. Cour nc se dkpnrtit ptls du principe bien établi en droit
international et accepte par sajurisprudence ainsi que par cele de
1sCour permanente de Justice internationale, d'aprèslequel un Etat
ne saurait ctre obligé de soumcttre ses différends à arbitrage sans
son consentement. ii(Affaire An~hatielos; fond : obligation d'arbi-
trage. Arrkt du lg mai 1953~ C. 1. J. Recueil 19j3, p. 19.)

Est-ce qu'il y ü un acte duquel il rksulte qu'il y a consentement de
I'All2anie CLce que la Cour esatnitie aii fond cette question ?
Le Gouvernement italien a ~îrésentésa ~equ&te, contenant ladite
dernandc, se référant uniquement à la dCclaration clcs tmis gouverne-
.ments accompagnant l'accord de Washington.
Celle-ci, à la différencc de l'accord de Washington du 25 avril rg51,
ne peut pas 6treconsidéréecornmc un arrangement que les trois gouver-
nements avaient le pouvoir d'arrkter en vertii du mandat qui leur a étk
confkrk par la.artie III dc l'actedc Paris. Ainsi que l'a releve l'arbitre
dans son avis, ln demündc formuléc au numéro r de 1s requkte Italienne
porte sur une attribution d'or k d'autres titrcs que ceux fondCs sur la.
partie IIL de l'acte de Paris et par conséquerit la déclaration des trois

gouvernements accompagnant l'accord de Washit~gton, cn tant qu'elle
vise le règlement de questions qui sortent du mandat qui leur a kté
conférépar l'acte de Paris, n'est pas un arrangement constituant ilne
mesurc d'exéciition dudit acte eL liant comme tel les autres gouvernc-
mcnts signataires ou adhérents de cet acte. L'arbitre - aprés avoir
constaté que 1s question des droits que I'J'taliefait valoir par suite de
la loi albanaise di1 T3 janvier 194j, ainsi que la question de la remise .
éventuelle dc l'or au Royaume-Uni en satisfaction partielle du jugement
de la Cour dans l'affaire du canal dc Corfou, portent sur une attribution.
de l'or à d'autres titres que ceux fondés sur la partie III dc l'acte de
Paris - a observé qiie pour cctte raison les trois gouvernements nJau-
raient pas pu soumettre ces points A l'avis de l'arbitr((sans outrepasser
Ic inandat qui letir a étéconférépar l'acte de Paris n.Pour la mkmc
raison, Ics trois gouvernements ne pouvaient pas dkférer par leur acte
la décision dcsditeç questi~ns à la Cour internationale de Justice. Leur
déclaration ne pouvait pas, elle seule, Gtre suffisante à attribue;2la
Cour internatinnalc de Justice la compétence à l'égardde tous les Etnts
intéresséspour connaltre des tractions spéciales1relatives auxdites ques-
tions. Ainsi qilcl'arelevé l'arbitre dansson avis, ladite déclarxti-tinaut
acceptation, pour l'action spécialeintroduite devant la Cour par l'Italie,
de la jiiridiction dc la Cour rtpar les troi souvernements dont elleémane D. Cela veut dire que la dkclaration ne vaut pas acceptation dc la
juridiction dc la Cour par l'Albanie, qui, étr~nghre riccttc déclaratioil,
n'y a pas adhéré. Cette déclaration, par cpnséquent, ne saurait fitre
considkrec par la Cour - à notre avis- comme uii acte impliquant le
consentement de l'Albanie aux fins defonder Tacompétence de laCour
pour connaître au fond de la dernande du Gouvernement italien. L'Al-
banie en outre n'a manifesté de quelque manière que cc soit sonconseil-
tement à ce que la Cour statue sur les qucstions indiquées dans ladite
déclaration en tant qu'clles affectent l'Albanie ;UII consentement tacite
;1cet effet ne sauraitpns non plus Gtre dédu\t du fait que l'Albanie n'a
pas fait opposition i la cornpetence de la Coyr, étant donné que 1'Alba-
nie n'cst pas partie au procCs ouvert par la r~quétcitalienne.
En l'ktat actucl, l'Italie n'est pas en rnlsure d'invoquer un autre
titre justifiaiilacompétence de la Cour en cc qui concerne In.question
dont il s'agit. Ni l'Italie ni l'Albanie n'(nt accepté la juridiction
obligatoire de la Cour aux ternles de l'article36 du Statut de la Cour.
Le Statut de la Cour, d'autrc part, ne préi..oitpas lapossibilitépour
la Cour d'ordonner l'intervention de ~'~lbabie dans le procès ouvert
dcvant eue par 1srequêtedu Gouvememcnt ilalieii, bien que ladeinande
italienne, formulée au numéro I de cette requgte, ne puisse être jugée
au fond sans que l'Albanie soit partie au procès. L'intervention obli-
gatoire d'un tierç dans UIIproces, soit à Ia demande d'une des parties,
soit par odre du juge, peut êtreprévue par !edroit prockdural interne
des Etats en raison du fait que les tribunavx internes ont juridiction
erga um.pzesCette intervention obligatoire yst une institutioil qui ne
cadre pas avec un systeme juridique d'aprks lequel la juridiction
repose sur le coilsentement des parties intkfesskes.
Pour ces considérations, lc Gouverncrnert italien a estime que,
dans l'intérètde la bonne adininistration de la justice, il serait utile
que la Cour, dans le çüs prCsent,soit invitee Astatuer prkliminairement
sur la qucstion de cumpétence.

Le vice-PR~SIUENT FAISANT FONCTION bE PRFIIDENT : Je vous
prie de parler encore dix minutes de fapi1 à pouvoir faire la traduction
et pouvoir interronipre l'audience vcrs I heure,
I l
M. PEMSSI : Monsieur le Président, la djriiière partie de ma plai-
doirie aura pour ohjet l'examen des cunc1~sions du Gouvernement
britannique. Mais peut-ttre cet examen demandera plus de dix ininutes.
Alors, si vous me: le permettez, Monsieur le /~résidcnt, je me bornerai
ce matin a faire quelques observations conlernant un point de vue
espos4 par le Gouvernement amdricain dans son mémoire. Dans ce
mémoire il est dit :

((Le diffërend dont la Cour est saisie kmccrne les droits respec-
tifs du Roya~irne-Uni et dc l'Italie h i'$gard d'une masse d'or à
répartir par les Gouvernements de la France, du Royaume-Uni et
des Ltats-Unis, en la possession desqtiels elle SC trouve. ii
I
Ayr& avoir énoncécette idée, lc mérnairé du Gouvernement am&-
ricain semble poser la question, s'il est pdssible que la Cour ait i
trancher la question de la priorite des pr~ent{ons de l'Italie par rapport
5 celles du Royaume-Uni, avant que la Coyr ait tranchb la question
de fond concerila~it la demande de l'Italie à l'@rd de l'Albanie. Si
I PLIIL30JHlI.: DE BI. PIiRtZSSI (IT- LIE) - 10 V j4 II5

j'ai bicn compris, c'cst clails ce sens que le mdrnoirc américain pose
la qilcstjon. Il est dit ci1 effet par 1s suite :

((C'est pourquoi il semblc douteux que l'Albanie eût pu recon-
naitre la compétencc de la Cour et devcnir prtrtie dans la présente
espècc avant que la Cour n'ait statu6 sur les droits de l'Italie
.i l'égard du Koyaumc-Uni quant ?Lla masse d'or cn litige.ii
Il-estdonc proposé d'examiner la question de priorite en la sépürai~t
de Ja questioil concernant la responsabilitéinternationale dc l'Albanie
à cause dc la loi du 13 janvier 1945. A cet égard, jedois rappcler que
le mkrnolrc de l'agent bonce une th&setout 5 fait opposée, c'cst-à-dire
que la priorité entre la demande italienne et la deinande dtr Royaurne-

Uni est une question qui se poserait setilement lorsque la demande
italienne conccrnant l'Albanie serait tranchke par ka Cour, En cffet,
dans le mérnoirc du Gouirernement britannique il cst dit :
a La question dc prioriténe pouvailt se poser que si la Cour a
auparavant exzmjnC les prétentions de l'Italie 1'Bgard de l'Albanie
et tranché ce point cn faveur de I'ltalie ..ii

Ilme semble donc hors de doute que la tlièse énoncéedans le mémoire
dti Gouveriiernent: des .Etats-Unis ne pourrait pas &tre suivie par la
Cour btant donni: l'orclrc logique dans lequel les deus questioriç se
posent .
Monsieur le l'résident, si vous me le permettez, je pourrai pour
ce matin m'arreter ici ct laisser pour I'al-irés-midil'expose des consi-
dkrations qui touclient les conclusions du mémoire du Royaume-Uni.

Monsieur le I'rCsidcnt, &kssieursdc la Cour.

Cornnie l'ai dit cc rnatiii, la derniCrc partie dema courte l~laidoirie
consistera iiexaminer les concliiçions qiii ont étépr4sent6cpar leGotiver-
nement du Koyaunic-Uni dans le dociimeilt portant la date du 26 mars.
Je donne lecturc avant tout dc ces conclusions.
a Le Gnuvernement du Royaume-Uni, tout cri se réservant le
droit de développer à un stade ultérieur soli argunientation sur le
point de compitence, prie la Cour de dire et juger :

1) Qu'cil raison de l'esceptioii cl'incompétence soulevée par le
Goi~vcrnement italien, la requ&te que cclui-cia sournisc 5 la Cour
le xg mai 1gj3 ne rkpond pas ou ne répond plus aux conditions et
aux iilteiltiuns dc la déclaration tripartite de Washington en date
du 2j avril 1951, qu'elle est, par conçécluent,rîullc et sans valeur
et que la Lo~irn'est plus (saisic....en vue de décider ))la question
que la déclaration tripartite habilitait l'Italie5isoumettre à la
Cour ;

Que l'exception d'iricompétence soulevée par le Gouvernement
italien iquivaut à Lin retrait ou ii unc annultltioi~ de la requête
qu'il avait soumise à la Cour le 19 mai 1953 et que, dc cc fait,116 P1,AIDOIRIE DE 31. PERASSI (ITALIE) - fO V 54
I
1'Italic n'est plus fotldec po~irsui\rre une instance aux termes de
la déclaration tripartite de Washington, ;
2) Qu'en conséquence le ~o~aume-~bi est fondé, aux termes de
la déçlaratiori tripartitede Washington, ,irecevoir l'or coinme si
ni l'Italie ni l'Albanie il'avaieiit saild Cour cn vertil des disposi-
tions pertinentes de cette déclaration.r

Je dois, titsc prklitninaire, observer ces demandes ne rciitrcnt
pas dariç les limites de l'acceptation de la jbridiction de la Cour, faite
par le Gouvernement italien. Par consécluent)je dois soulever l'cxccption
préliminaire d'incompétence de la Cour pour statucr sur ces detnnrides.
11s'agit ici vraiment d'une exception au sc:s strict du mot, qui diffkre
de la question d'incompktence que nous avons soulevCe dans les doçu-
ments précédents.Il s'agit, au sens techtliquc,l d'urieexception d'incornpé-
tence que le Gouvernemeiît italien souleve, eri dkclnrant ne pas accepter
la juridiction de la Cour en ce qui concerne les demandes iorinuléesdam
les conclusions du Gouverneinent du Royaume-Uni. Sous le bén6ficede
cette réserve formelle du Gouveriîenîent italien, je rne bornerai k faire
quelques observations sur l'argumentatiot~ pdr laquelle le Gouvernement
du Royaume-Uni a appuyé ses demandes. '~(ecrois que cette argumen-
tation peut être exacteillent résuméecn lisant Icç passages suivants du
mémoire du Gouvernemeiit du Royaume-Uni en date du 26 mars 1954 : .
l
c12. Le Gouveriieincnt du Roya~ii?ie~Uniestinle que I'esceptiun
italienne d'incompitcnce cloit être conpidéree comme constituant
une annulation, unc infirmation - ou un retrait - de la requcte
originelle; et que l'on se trouve en cansécleencedalis une situatioii
semblable cclle qui se serait produite si ni l'Italie ni l'Albanie
n'avaient saisi la Cour aux termes de la çIécI;iratio~t~riprirtite de
Washington. . . . . 1. .........

14. Il ressortait clairement de la déclaration que si l'Albanie
au l'Italie se prévalait du droit de saisir InCour, cela impliquerait
de leur part une acceptation de la .uriqiction de la Coiir aux fins
dc la rcclueteet pour traticher les questions qui Iseraient soumises ;
si cette juridiction n'était pas recont~uc]ln requCte devrait en effet
êtreconsidéréecomme illusorre. Le fait de saisir volontairement un
tribunal - et d'en appeler par conséquent k sa compktcncc - irn-
plique n&cessnirernentl'acceptation de cette compétence ;si, cn effet,
la requête quant au fond était accompagnée ou suivie d'une cot~tcs-
tntion dc la coinp&teticedu tribunal en pue d'examiner et de tran-
chcr la question quant au fond, cela conlstituerait une telle coiiti-a-
diction que la. requête cn serait annulée et: perdrait toute signi-
fication et toutc valeur. I
15% La rccluêteitaliciinc du rg rnni Lgs3 da,ns laquelle uil i~c
contestait aucunetnent la cornpktence clella Cour eii vue d'exaininer
les pi-iricipaupoiritssus lesquels Ctait fondéecette requéte, semblait
constituer une acceptation claire et nette de la juridiction de la
Cour. ......'..... .........

16.T+c Gouvernement du l?oyaurne-$ni estime que le fait de
n'avoir ni& et contcsti. la cornyétence cle la Cour qu'après avoir
soutnis ln requete originellene constitue pas une difftrence essen-
tielfe. L'effet est exactement le rnenic. TI ne salirait subsister de demande cn vueede trancher une certaine question, lorsquc la partie
qui est ce~iséesoumettre la requête prétenden meme tetnps que la
Cour n'a pas compétence en l'espkce et devrait elle-m6mc rcfuser
de se prononcer. C'est pourquoi lc Gouvernement du Royii~irne-
Uni déclare quc la Cour n'est plus eiiprésenced'une reclu&tevalable
conformément aux termes et aux intentions manifestes de la décla-
rntion tripartite dc \Vashington, c'est-à-dire Ien vue de dkcider 1)
au fond les questions que cette déclaration habilitait l'Italie à
soumettre I IriCour. . . . . , . . . . . . . . . .
17.La presente argurncntation est confirrnke par le texte meme

de la déclaration tripartite de Washington, laq~relle met comme
condition expresse de la validité d'une requ&te italienne devant la
Cour que l'Italie
((ad convenla d'acce;blerla jzcridicliu~zde la Catdr pour dkcidcs la
question de savoir siIa pretcntion du Royaume-Uni ou celle de
l'Itali2irecevoir l'ordoit avoir prioritc dans le cas où cettquestion
se poseraitii.
Ln qucstion dc priorite nc pouvant se poser que si 1a Cour a
auparavant cxarnine les prktentians de l'Italie à l'égard de l'Albanie

et tsanchi:ce point en faveur dc i'Italie, cela semble impliquer que
l'acceptation par le Gouvernement italicn de la compétence de la
Cour en vue de trancher cette cluestion initialc était également
une condition essentielle de la validitk de la requête soumise par
l'ItaliA la Çour aux termes de la dkclaration tripartite de Washing-
ton. Puisque l'Italie semble ne pas reconnajtre cettc compétence,
la condition. n'estpas rcmplic ; par conséquent, la requ&te cst nulle
ou elle a perdu toute valeiir. n
Voili l'argumentation du Royaume-Uni. Qu'il me soit permis de dire

qu'i mon sens il y a dans cettc argumentation une confiision cntre
deux éIérneiitsnettemciit diffkrents :im de ces élémentsest l'acceptation
de la juridictionde la Cour dc la part de l'Italie, l'autre est la cornpiteilce
de la Cour aux termes de son Statut. Je crois qu'il s'agit de deux
questions tout a fait différentes. Ainsi que le mémoire britannique le
reconnaît lui-méme,la reqi~tte italienne du 19 mai 1953 conticnt l'accep-
tation clairc ct nettc dc lii juridiction dc la Gour pour les questions
visées dans la diclaration indiquée dans la requ&te ellc-meme. Cette
acceptation est confinnéc dans la déclaration que l'agent di1 Gouverne-
ment italien a déposéeau Greffe au sens de la résolution du Conseil de
skcuritk. L'acceptatiai~ de la juridiction de IrCour cn ce qui concerne
l'ltalie non seulement 4tait claire et nette, mais reste ct demeure avec
toute sa valeur. hfiiisl'acceptation clclapart de l'Italie de la juridiction
de la Cour pour connaitre des demandes formulées par la rerluete n'irn-
plique pas nkcessairerncni que 1s Cour soit compétente polir connaître
des dcmandes italiennes concernant Nles prktentions de i'Italial'égardde
l'Albanie ii(c'est la definition meme adoptéepar lemémoire britannique).
J+a demande indiquée au numéro I de la tcquCtc, cn réalité,concerne
Ics prktentions de l'Italie i l'égard de l'Albanie. I,'acccptation de Irt
juridiction de la Cour de la part de l'Italie est une condition nécessaire
mais n'est pas suffisante pour fonder la compétei~cede la Cour en ce
qui concerne la qucstion dont il s'agit.
Afin que la Cour soit compktente, il est nécessaire que cette compk-
tence soit conforme au Statut qui régit le fonctionnement de la Courou de toute question soulevke par les Parties. Dans le mémoire du
Gouvernement britannique, or1 observe quc I'inteiitioii rnitniféste des
trois gouvernements signataires de la dcclaratioii tripartite était
d'obtenir une décisiondéfiiiitive au fond des questions que cettc dCcla- .
ration habilitait: l'Italie à soumettre S la Cour. Personne ne met en
doute ces iritentions des trois gouvernements. hlais les ii-itentions ne
sont pas suffisarites pour assurer les rksultats qu'on recherche. Il est
nécessaire que les moyens envisagés dans l'actc qui contient ces inten-
tions soient appropriés. Les trois gouvernements, lorsqu'on n élabore
et adoptk ln.cleclaration tripartite,ont-ils tenu cornptc d'unc mnnièrc
suffisante des princiycs di1 Statut qui réglerit la compktence de la
Cour? VoilL le pi-oblkme quc la Cour est appel& 5 examiner. Si la
Cour, qui ne pcut sedkpartir des rkglcs de son Statut, arrive à déciclcr
qu'elle n'est paç compétente pour connaître de la première demande
itûlicnne, la responsabilitk de ce fait lie peut étrc attribuée à 1'Italie
et nc peut avoir aucune conséqlicnce sur la reclu&te italienne. Si la
procédure prkvue dans la déclaration tripartite nc peut atriener a
une soliition de ln qucstion dont il s'agitau moyen d'une ctécision de la
Cour, i muse d'incompatibilitk de cette procédure avec le Statut de
la Cour, il serait nkcessaire dc prendre en considération une autre voie
appropriée. Du reste, ce n'est pas la première iois quc devant 1üCour
se pose la question de savoir si lcs intentions des pürtics,qui ont souscrit
un compromis ou autre acte en vue d'un procès devmt la.Cour, ktaient
compatibles avec Ic Statut de la Cour. Je rappelle le cas du c~rnprornis

concernant l'affaire desZorics franches de la Hautc-Savoie. Dans ce
cas s'estpodc la question de savoir si lcs intentions des Parties pouvaient
être rhliskes cians lcs limites et en observant le Statut de la Cour.
Un cas analogue se posc ici. Les intentions des Parties étaient d'obtenir
dc ln Cour une décision au fond des questions dorit i1s'agit. Il reste
à savoir si la Cour, aux termes dc son Statut, peut dicider au foiicl
de la demande forrnulée au no I de In requête italienne.
Sila Cour par 11ypothCsedécidequ'ellc n'est pas compktentc, la ques-
tion reste ouvcrte. Lcs trois goiivernerncrzts ont fait savoir dans leurs
inkmoires qu'ils disposent de l'or. Il s'agira alors de trouver d'autres
procédures pour arriver ?ila solution des cluestioiis poséepar la déclara-
tion tripartitc. Le Gouveriiernent italicri, ainsi que l'a cIkc1:devant la
Cour nu début de cette audiençc l'agent italien, est prêt, en ce qui le
concerne, à cntarner toutes négociations amiables, en vue d'aboutir à
une solution équitable de la qucstion touchant le sort firîal de la quote-
part d'or mnn6taii-e qui reviendrait a l'Albanie d'api-& l'acte de Paris.
Qu'il me sait permis, avant dc terminer, de faire utlc dernière obser-
vation au sujet de la demande du Royaume-Uni visant a obtenir une
décision de la Cour dans le sens que le Royaume-Uni cst fondé, aux
termes de 1sdkclaration tripdite de Washington, k seccvoir l'or comme
si nil'Italietîil'Albanie n'avaient saisi Ia Cour en vticdes dispositions
pertinentes dc cette déclaration iiJe répkteque le Gouverricrnent italien,
en ce qui le concerne, n'accepte pas lajuridiction de la Cour pour statuer
sur cette demande, Abstraction faite de cctte réserve formelle, je vou-
drais cepcndant faire quelqucs observations en ce qui concerne ladite
demande. Il est hors de doute que, si lesAllemands n'avaient pas pris
l'or de la Banque nationale d'Albanie déposé & Rome, le Royaume-Uni
n'aurait pas eu la possibilité de faire valoirsa créance envers l'Albanie
k l'occasion de la répartition de In masse communc d'or monétaire

b retrouvé en Allemagne. Il est également horl de doute que lefaitaccom-
plipar les Allemands à Rome en 1943, en pillant l'or de la Banque
nationale d'Albanie, constitue un fait illicite(intetnationaJe crois qu'A
. cet kgara il n'ya pas de doute. Or, la deniandedu Royaume-Uni visant
?tce que la Cour déclare que la guote-partld'or monktaire qui revien-
drait l'Albanie aux termes de l'acte de Paqis soitremise au Royaume-
Uni consiste &demander A la Cour de prononcer une décision par laquelle
le fait international illicite accompli parleskllemands h Rome en 1943
- en transférant illégitimement en Allemagne l'or qitiétait la pruprikté
reconnue de la Banque nationale d'~1banid - aurait une sanction au
détriment exclusif de la partie qui a été la {ictime de ces faitsillicites.
Qu'il mc soit permis de croire que la Copr aurait quelque difficulté
k émettre un jugement gui sanctionnerait uye tellcinjustice manifeste.
Je n'ai rieil.i ajouter pour l'instant. Je vous remercie, Monsieur le
Prbsident. 3. PLAIDOTRIE DE M. LE PIIOFESSEUI'I GROS

&!€onsieurle l'rksident, h!teçsieursde la Cour.

Dans lesaffaires contentieuses qiilesgouvernements soumctteiit h la
Cour internationalc de Justice, cesont en généralleurs intérêtspropres
qui sont mis cn causc ; dans l'affaire del'ormonetaire pris à Rome en
1943 cependant, le Gouvernement de la République française nc se
présente pas pour revendiquer un droit mais pour demandes k la Cotir
son aide dans l'exercice d'une cornpetence internationale et pour être
assure qu'une mission assuméedans divers engagements internationaux
sera rnenke k bien. Idacause premihrc de la présencedu Gouvernement de
la République francaise devant la Cour dans cette affaire se trouve en
effet dans l'attribution, par la partie III dc l'accord de Paris sur les
rkparations, d'unc compitence internationale spéciale aux Gouverne-
ments de la République française, des Etats-Unis d'Amérique et du
Royaume-Uni. Cette compétence est celle dc la distribution des quan-
titks d'or monetaire trouvées en Allemagne à titre de restitution.
C'esten raison de sa participation A l'organisationde la rkpartition
de l'or monétaire que le Gouvernement de la République franqaise est
aujourd'hui devarît la Cour et qu'il la prie de l'éclairer, ainsi que les
deux autres gouvernements dbfendeurs, responsables avcc luide la répar-
tition dc I'or rnonktaire, sur une difficultb qui arrête Ic règlement de
l'attribution d'une certaine quantite d'orpris k Rome en 1943.
L'exposé écrit du Gouvernement italien et les ohservati~ns écritesdcs
trois gouvernements défendeurs sur la qucstion prbliminaire, qui est le
seul objetdu débat actuel,font ressortir la portée exactdc la divergence
de vues entre les plaideurs. Le Gouvernement de la République fran-
çaise se bornera donc 3.exposer très brièvement comment le problème
de la compktcnce de la Cour en cette affaire lui sembleSC poser.
La dkclaration accompagnalit la publication se. l'accord cntre les
Gouvernements de la Répiiblique française, des htats-Unis d'Amérique
et dti Royaume-Uni en datc du 25 avril1951 ,ndique les difficultés qui
se sont rkvéléesdans l'attribution des quantitks d'or monétaire pris à
Rome en 1943 et fixe ainsi les limitdu débat. Les trois gouvernements
avaient bien trouvé, lc 25avril 1951~ une solution pour l'attribution de
cet or afin de s'acqtiitter de l'obligation rissumec par la partie III de
l'accord sur les réparations ;mais cd'autres qucstioils ietaient posées,
sur lesquelles les trois gouvernemcnts ont décidéde se conformer, cri
ce qui concerne la remise dc l'or, à toute décision arrêtCepar la Cour
internationale de Justice,comme suiteA un recours que, soit I'ltalie,
soit 1'Alhanie pourrait decider de porter devant la Cour, dont ils
acceptaient la juridiction comme défendeurs, acceptant ainsi de faire
juger par la plus hautc jiiridiction internationalc les pretention5 qui
pouvaient êtreformulées soit par l'Italiesoit par I't\lhanieau sujet de
la remise dkfinitive dcI'or.I22 I'I.AIDOIHIEDE M. GROS (FRANCE) - II V 54
l
Les trois gouverriements se seraient-ils, dpns cette déclaration du
2j avril Igjr, cng&s A faire plusque ne le plmet le Statutde la Cour
et solliciteraient-ils dln Cour iine sorte d'ex~èsde pouvoir, tel est le
sens de l'objection exposée par M. le conseil du Gouvernement italien.
Le Gouvernement de la Rkpiibliquc français% ne croit pas que cette
objection soit fondée ;il a souhaité le rkgleqent de ce diffkrend par
la voie juridictiannclle, il a conclu à la possib:lide ce reglement et il
a décjclkcl'acceptcrles termcs qui seront fixés1:iile juge.
11nc scra donc pas nécessaired'argumenter l~aguemcnt : rioils soinmcs
des dkfendeurs de bonne foi, prêts 5 exécutey la décisi011 du juge. Tde
Goiiverneincnt italicn cstirne qu'ily a un yroblemc g&néralde compé-
tencc considérée commeunc règle d'ordre que le juge doit exa-
miner d'office, même si les parties ne soulèvcnt pas d'exception ; en
l'eçpkce, l'objection de l'Ital5,la compétence! de la Cour n'aurait donc
eté qu'un rnoyen d'attirerl'attentiori sur lin point qiic laCour n'eut
pas manqué d'examiiier. J3ans la mesure 06 il s'agrait du rappel d'une
rhgle bien établie, iln'y aurait pas de coriteçtation entre les Parties,
mais il semble quc l'argumcntntion du Gouvernement italien aille plus
loin. En effet, tandis que les trois défendeur? ont organisé lc recours
coiltentieux et souhaitent le mener à bien, 17 demandeur a fait plus
que rappeler & la Cour qu'il y avait un problèmc de compétcrice comme
er-itoute affaire;il a conclu forrnellcment a I'jricompétence et tcnté de
dkrnontrer l'impossibilité technique d'un règlement juridictionnel.
Cctte iml-iossibilitk techniqtic lie nous semble pas exister, pour les
motifs indiqués dans les exposés écrits des îrdis gouverncrnents défen-
deurs auxquels on peut ajouter dctix obscrvatioirs stiggérkes par la
plaidoirie deM. le professctit Perass:
une prernikre observation sur l'objection cl'incompétcnce en géndnrl,
une seconde ohservatian sur la notion de &tie au clifferend.
llour interpréter lportée de la rhgle gériéraled'ordre public, rappelée
par lc professeur Perasçi,que la compéterice della Cour est un probléme
qui se pose dans chaqilc affaire, on peut évciquerI'arrÊt11'8 de la Cour
pem:~iicnte de Justice internaticrnaleLa Cour 4considkréclucl'existcnce
d'argumcrits sericiis pour la thke de l'incornli4tence nc saurait cn soi
crber un doute qui serait dc natiirc 5 faireéchdc i la conipétence. L'est

to~ijours l'existcnce de ln volontk des parties (e corifCrer juridiction
la Cour qui doit êtreexaminée pour déterminer s'il y a cornpétcnce ou
non. Ln raison pour laqtielle la question dc 1alcompktence prend cette
importance dans le contentieux international se trouve dans l'impossi-
bilité d'imposer un arret 3.u11Etat qui n'a pas &cceptk la juridiction du
juge iriternatianal.
Rappelons d'un mot que cette raison n'eriite pas dans la présen~e
affairc : l'Albanie n'espas iin défeildeur absent, I'exkcution de I'arret
de la Cour ne dépendenrien du coiiçet~tcrnentdtll~iruvernement albanais,
Lorsqilc la CoiIr permanente discuta, Iorsdc la session prklirninairc, cer-
taines questions relativcç A sa compétetzce, il {ut suggéré, ?Lpropos de
l'article53 du Statut, que l'État iizis en cause dans unc affairesoit
iilvit; parlx Cour a faire savoir s'ilacceptaitl sa compétence. On fut
d'avis que la Cour dcvait rester libreet qu'il ?c fallait pasla lier par
une règle. (Publications dc la Cour permanent?,, série D, no 2, p. 214.)
La liberté d'appréciation de la Cour est donc e~îiére.
Un second point mérite attention. Il faudrait $claircir la notion exacte
dc partic ati differcnd, puisque l'argumcntatiori du Gouve~nemeiititalien PL?\IDOIRIE DE BI. GROS (FRANCE) - IT T j4
123
revient à dire, ce qui est un principe reconnu, quc In juridictiondc la
Cour n'existe que dans la lirnite du comentcnieiit des parties.
Quellcs sont donc les Parties au présent diFerend 7Lc diffërend pcut-il
étre limité aux Parties lirésct~tesdevant la Cous, ou bien l'libscncc de
l'Albanie a-t-clle pour effet d'empechcr tout réglement juridictiorinel ?
En somme, l'Albanie est-elle bien une partie au différend? Selon nous,
il existc critre les troigouvernements défendeurs et le Gouvernement
italien un accord acceptant 1;~juridiction de ln. Cour sur un point de
droit international: quels sont les effets d'une loi de natiyalisation
albanaise ? Les Parties i çe diflkrend sont la France, les Etats-Unis
d'Arnéricluc,lc Ropmmc-Uni et l'ItalieII y n donc consentement des
Parties à la juridiction de laCour. Si 1'.4lbanie étaiprésente, ily aurait
simplement un État de plus clevant la Cour. Mais le verit~blc problème
est de savoir si son absence ernpèche de juger un point de droit intcr-

rzationül qui intéresselcs trois gouvcrneinents défendeurs et 1'Italie.Or,
le hiit i atteindre n'est pas que le point de droit international litigieux
soit établi vis-%-visde l'Albanie, mais vis-A-vis de l'ltalic et des trois
gouverneinents défendeurs, et on voit mal les raisons qui s'opposent à
unc telle recherche et à urlc teile décision. Sans doiite, la chose jugée
par la Cour ne potirra pas avoir d'effet pour l'Albanie, mais c'cst la
sinlple application de l'article59 du Statut. La décision de la Cour
restera res igbteraliasjud.icafapour l'hlbnie, mais le réglement de ce
point de droit intcrrîational n'appelle aucune intervention de l'Albanie.
Nous i~ous trouvons cn préçencc d'une dc ces situations où un point
de droit iritcrtîational cst régléeritre divers 'Étatqui ont accepté unc
décisioninternationale et non réglépour d';nitresFtatç également inté-
ressés rnais qui n'ont pas accepte la décision.
11ne s'agit yas cn conçéquencc de juger contre l'Albanie qu'elle cst
respoi~sal~lcd'un délit international, mais d'interpréter une situation de
droit international et d'en tirer des conskqucnces en cc qui concerne lcs
titres invoqiiéspar 1'1talie.
Telles sont, Rlonsic~ir le Président, les seules observations quc le
Gouvernerncnt de la Réptiblique française souhaite faire devant la Cour
ailstijet de l'exception préliininaisoiilcvéepar IcGouvernement ipallen,
en ajoutant qu'il a pris actc des déclarations faitcs par M. l'agent du
Gouvcrnemcnt italienail dGbiit dela prerniére aildicnce de cettc session
de la Cour.
La Coiir me permettra, cil terminant, dc me féliciter de l'lionneur
qui m'a étéfait de parler aux cbtés de juristes aussi érnincntsque &IIl.e

professeur Perassi et sirGerald Fitzrnaurice. En remerciant la Cour dc
sa bienveillante attention, j'npprécic pleinement i nouveau la sérénité
q~iis'attache ailx débats dc la plus haute juridiction internationale. Le
deinandeur n montré que le foildemcnt de son objection Ctait le respect
du Statut dc la Cour. Les dkierideurs avaicnt, dks lc 25 avril rg jr,
moiztré.le pris qu'ils attachaient A obtenir ur~edécision de la Cour dans
la présente affaire. l'ous eus, si la Cour y consent, il n'y aura pas de
retoiirsur la voic juridictionnelle clu'ils ont dioisic. 4. ORAL Al?GUMEN'r OF SIR GER~LD FITZMAURTCE
(AGEN I OF THE GOVERNMENT OF THE UKITED KINGDOM)

AT THE PUBLIC SITZ'INGSOF MAY 11th AND 12th, Igj4
l
[Pztblic sitliiof May ==th,z9jé, affernooiz

YI. prisident and Mernbers of the dourt,
May 1 begin by extendit~g al1my very b~st grectings and tliose of
my Government tu the Counsel of the Italian Government, M. Perassi,
and to the Italian Governrnent itself in this,1 thjnk, first appearnnce
before this Court, and lnay 1 at the sarne time refer tu the declaration
made at the beginning of yesterday's proct.edingsby tlie Italian Agent
and Ambassaclor, M. Caruso. 1 have naturally no ii~stri~ctions or
authority to do anything else here but predknt tlie United Kingdom
argument on the legal issues that are now before the Coilrt. In the
circurnstances 1 can only take note of M. Caruso's declaration and
transmit it to my Government, and that, of cpurse, 1 wiil certainlydo.
1 inust next make somc observations about the history of tliiscase
and how this particular question cornes tol he before the Court. I
belicve this is rzccessary because certain remayks oM. Per,2sçiJyester-
day in Iiis most able and skilful speecli givc grounds for thinkingthat
the position of the three Governments of Ppance, tlic United States
and the United Kingdom, and in particular qf the latter Government,
in connection with this case, tnay bopen to possible rnisiinderstanding.
Rut I can assure the Court tliat thesc prelim)narr observations ivhich
1 shall malce arc, in fact, Iiiglzly materiat~ the legal points whicli
it willbe rny main tnsk to put before the Court a little later.
J tliink, Mr. President, that there is a cert+in fascinatio~i in tracing
out the consequcnces of evcnts ~vhich,nlthough in their origin totally
iinconnected, have nevertheless-inter i-a1cthed way as to produce
unforeseen and vnexpected consequcnces. 1: 3s ~4th a situation of
this kind that we have to deal in the present case. It has arisen out
of events which occi~rred quite independently, and kiad at the time
nathing whatever to do with eack othcr. 1
The first of these events occurred on the morning af tlie16th Scp-
tember rg43, wheri, shortly after Ir o'clock, la patroof Gemnn S.S.
troops appcared beforc the building occupieb by the National Bank
of iklbania in the Via 'J'orinoin Rome. Onof their officers, accornpnniecE
hy nnotlier cmying a machine-giin, and by a lrePresentative in civilisn

clotkes of the Gcrrnan Ernbassy in Rome, coinpelled the oficials of
the Bank to hailci over al1 the gold in thdir possession, which the
Germans tEien took awrty in a lorry. In the meantirne, a similar force
iiad appeared at tlze Ministry of 1:inrince iiKome ancl compelled it
to instruct tlie Italian Mint to convey al1 the gold of the NationaI
Bank of Albania to the prerniscs in theVis ~brino, where it was taken
over by a German S.S. patrol, and removedi and later on the same
day, another Germai? patrol called at the panca cl'ltaliain Rome
and took away ttie reniaining g~ldof the National 13ank of Albania
which \vas dcposited there. ORAL ARGUMENT OF SIR G. FITZ~~AUR~CE (u.K.) - TI lJ54
128 I
in tlie Gold Pool, this should be açsigned td Italy ratlier than to the
United Kingdoni.
Now, at this point 1 must refer briefly il the arrangements maclle
undcr Part TT1 of the Paris Act for deterkining the shares of thc
various countries in the Gold Pool, for distrihuting tlie same, and
g~nerally for dealing with the asçets in the I~ool. By paragraph P of
Part II1 of the Act, the power to take the necessary steps and decisions
was vested iii the Gover~~meiitsof France, the Uiiited States and the
United Kingdom. These three Governrnentk, in order fo carry out
their duties under this provision, appointep a body known as the
Gold Coinmission consisting of representatives of each of the three
Governrncnts. Anriounce~nents to that efiectwere made in the Oflicial
Gazettes of caclz of thc three countries o? Septembei 27tl1, 1946.
These announçcrnents set out in identical terms thc detailcd powers
and fuiictions of the Gold Commission, in 1particuiar giving to the
Commission the power aiid duty of adjudicating upon any clairn made
by any country to a share in the Gold ~uol. to determine the arnouiit
of the &arc of such couritry if its clairn wais admittecl, and to carry

out distribution. In case of any doubt, or witjh reference to any matter
witk whicll the Cornrnissiori felt unable to de$, it referred to the three
Governmeti ts and acteci in accordance wit? their joint instructions.
In this way a replar course of practice grew up, accordiiig to whick
all rnatters affecting the rights of countried to a sliare iii the Pool,
or to the payrnent of any assets out 'of the vol, were determineci ancl
carried out by the Commission acting under the instructions of the
thrce Governrnents. This positioil, which dkrived from püragrapl-i T;
of l'art III of the Paris Act, was accepted), expressly or tacitly, by
al1 tlie participating countries, and these iilcluded hlbania.
The snmc position was suhsequcntly also aCcepted by Italy, forpara-
graph D oi Part 111of the Paris Act providcd /forthc eventual participa-
tion of certain idditional couiltries, in parficular Austria and Italÿ.
Italy'~ p~riicipationwas cffectcdon Decembcri rhth, 1947, by a Protocol,
whicli it will bc c~rivenient to rcfcr to as [hc ltalian Pretocol. The
Parties tothis Protocol were on the one hand tlte three coritrolling Govern-
ments (Ftxnce, the United States and the United Kingdom) ancl on the
other hand, Italy. The three Governrnents agreed that Italy should bc
cntitled to participate iii the Gold Pool oii t+ sarne baçisw the otlier
interested countries, and Italy, for hes paqt, cigreed, amongst other
things, to accept al1 the atrL~ngemeiitswhich hld heeii, ur which might be
made by the tliree Go\7ernrtientforirnlilcr~~yntingPart 11 ol the Act.
There cail therefrise bc no doiiht that boFh Albarlin and ltaly are
bound by the decisions of the three Govern~ents taken in cunnection
with thc cxccution ofPart III. Now it has beetl part of the ltaliacase,
aç the Court knows, that ltaly doeç not codçider hcrself as bound by
the asrangcnicnts ma& at Washington in 1951 for tlie disposa1of
the Albanian share in theGold Pool. I slirtll hpto show later that this
question is irrele~ant to the issue now before the Court, because the
arrangements made at Washington imposed :O obligations of any kind
on Italy, but on thecontrary mcrely gave hcr,a certain factiltof whick
she waç eiititled to avail herself or not as slje pleasec'l.Nevertlieleit
should, 1 think, be ernphasized that according to the view taken by the
thrcc Govcrnmcntç, of Francc, the United Stttes and the United King-
dom, tlzc Washingtotz arrangements were made tiy the three Govern-ments in the course,and as part of, the exercise of their functions under
Part III of the Paris Act-and if this is so, these arrangements are
i~ecessarily binding upon Italy by reason of the provisions of the Italian
Protocol of 191.7.
1might perhaps add kere that tlic positioof the three Governments
under Part TT1 of the Pans Act, and in relation to the Gold Pool, is
best thought of asanalogous to that of ciistodim-trustces-onc of them,
the United Kingrlom Govcrnmcnt, being also a yotential heneficiary.
'L-hisis a perfeçtly norrnnl position, wliicl-ris to be Eaund in one fom or
anotlier under most systerns of tntinicipal law. When the custadians or
trustces are in doubt as to thcir lcgak position, or as to the rightofone
oltlïcm to benefit, they refer the mnttcr to the cornpetent Court-and
this is prcciscly what the tkiree Govcri~mcnts have tried to do in the
preseilt-case. -
At this point, Mr. Prcsident, 1 feelI must digress from my account
of tlie matter in order to refcr to certain observationswhick 1 regrettecl
in M. Perassi's otherwise most courtcous and nloderate speech. He

suggested thnt thc United Kingdom, in this casc, WLS secking to profit
froin the illegal act of Gcrniany in lootiiig certain goEcI from Rome
in 1943. 1 believe that this suggestion quite misconceives and, indeed,
inisreprcseritstl-icposition. It is, of course, true tliat the removal by
tlie Germans of a certain quantity of gold fronl Rome in 1943, and
the fact thût this gold has subsequently been found to bc Albanian
gold, kas enabled the .United Kingdom to make a claitn in respect
of this gold, foundcd on tlie dcbt owed by Albania to the United
Kingdorn ariçing out of thc 'Judgrncnt of the Court in thc Ço~fa
Channel case. Qiiite frankly, I can scc riothing whatsoever wrong in
that. Lt is against Albania, and solely against All-iania,that the United
Kingdorn clainz lies, and the United Kingdom claims this gold because
it liasbccn found to be ail Albaniün asset and becatise Albailia most
indubitably owes a sum of nearly a million pouncls to the United
Kingdom on accouilt of the Corfu damages. But-and 1 shall corne
to this yrcscntly-before taking any steps to tsÿ ta obtain this golcl,
in part satisfaction ofthese damages, the United Kingdom Government,
in conjunction with the Govcrnmcnts of France and the Unitcd States,
rcferrcd to an impartial arbitrator the qucstion whether the gold was
indecd Albanian, whether, in fact, it was an Alhanian asset. 'Che
arbitrator found, as we know, that it was. Everi so, the United King-
dom, in conjunction with the other two Goveriiments just mentioned,
gave Albania an opportunitÿ of appearing I~efore this Court and
establishing that tlic gpld should go to Albania rather than to the
United Kingdom, despitc hlbania'ç debt to the United Kingdom in
respect of the Corfu damages. Albania lias not intervcned or availed
herseli of the facilities given her in this respcct.
And, furtherrnore, cvcn if it were a question of dcriving any
advantage from illegal German looting, which 1 must empl-iatically
deny, it isdifficttlt to see in what way the ltalian position would be
anÿ better thail that cif tllc Urlitecl Kingdom. 1s not ltaly cqually
clairnirlg this same gold, and is shc not claiming it on preciçely the
same basis, i~arncly, that it has been found to be Albanian gold and
that, açcording to Italy's contention, Albania is liable to ltalÿ under
intcrnjtional laiv for certain wrongs alleged to have been cornmitted
by Albania in respcct of Italian property ? The only differcncc between

IO 130 ORAL ARGUMENT OF SIR G. PITZRlAUIlICE (u.Ic.)- 11 V 54
I
tlietwo cases that 1 cari sce isthat thcre dan be no doubt about the
validity of the Unitcd king don^ clairn rigdinst Albania arising froin
thc Judgrnent of this Court ~tsclf, and no1 doubt about thc correct
amount of that clairri-which has ccluall?; hccn fixed 13ÿ the Court ;
whereas, on the otIier hatid, 1t:~ly'sclairn dgainst Albanin has yct to
be estsblished, and of course it was prdciseiy the oblect of the
Washington arrailgemctits ta enable Italy fo establis11 it before this
. Cuurt, although the Italiari Governmcnt appear to bc reluctant to
avail tliernselves of thc oyportunity thus Igivcn to them.
In al1 tfie circurnstarices, Mr. Pscsident, 1 belicve tkiat therc:is no
substance in thc view that Albania is, as M. Perassi suggcsted, tlie
victirn of any rnanifeçt injustice in this idritter, or that she would
be the victirn of any manifest ii~justicc if Ihis gold wcre transferred
to thc United Kingdom, and I veriturc to suggest thnt thiçis an aspect
of tlie matter which Fail be ignored in viqw of Albania's failure to
avdil hcrself of any of her rights of intervention, either beforc the
arbitrator or in thcsc procecdings.

LC VICE-~'&SIDENT FATSANT FONCTION DE PRÉSIDEK' :IJe VOUS
pric, sir Gerald, de vous arrêter au morneAt que vous coilsidkrerez
leplus approprié au maintien de l'unitéde {otre exposk. Je voudrais,
si c'est possible, lcver l'audience a six heures.
Sir Gerald Fi.ronl~un~c~ : Itliink Içan fiiiiiliny account of tlie iacts

of the casc in quite a short tinw and tfien will follow my legaI argurnenls,
which cotildPieleft till to-niorrow.
I have reached tlle point atwhich al1effort! to obtain dircct powient
of the Curfu damagcs from Albariin had provel abortive, but it apyicared
that Albania might be erititlcd to a share in thc Gold FOOl.On the other
lisiicl, this share maalso elaimed by Italy. ~nlaccouiit of the çonfiicting
clnims made both by Italy and Albania in respect of the gold rcnîoved
from Rome in 1943, and becaiisc thcse clainfs raiscd issues whicll the
Gold Goininission fclt incompetent to deal wiph, the lattcr rcfesred the.
whole rnattcr tu the three coiztrolling Gorre~r\mcnts. This was dorie hy
a decision of the Commission taken on Novcmhcr f7tI-1,rgjo,a decision
duly comrniinicated to thc Governments of Iitaly nild Albania. 1t was
in coiîsequcnce of this decision that a. meeting took plcice betwecn the
tlireeGovernrncnts in Washington in Ayril 1915 a1,which the arrange-
rncnts were madc thiit have led to the prcsei~tlproceedings.
It should be obscrved at tkiis point that ivfiatPart III of the Paris
Act deals with is what is kilon-n as "monet5uy galdy', atzd ncçorditig
to the definition of this term adoptccl by the Gold Cornmissiun, witlz
the approïrrl of the three controllirig Governlcnts and accepted by al1
thc pnrtiçipatitig countries, there was in fact vttle room for doubt that ~
jn the sensc ofmottetnry gold-that isto Say, as gold fcixmingthe backing
for the Albünian currency-the gold removed frorn Rome in 1943was
Albanian gold, whatcver person or cntity might be the act~ial proprietor
oI it, in the sense of whst rnigl~t be called 'lprivate law owiiership".
Nor would there have bccn anything unusual jn a position in wliic1the
gold, although Albanian monetary gold in that sense, miglit nevertheless,
from the point of view of private ownersl~i~!have bclonged to soiiie.
non-Albanian entity. Itiç, indced, quite iiorrhal for gold which forms
tlie backing of a national currency, and is in1that sense State gold, to
be actually owned by private parties, banks or other institutions. On
I OR.4T. ARGUMENT OF SIR C. FITZ-ifAURICE (u.K.) - TT V 54
131
the bais tliat the goId rernoved from Rome, wl-iatcver its actual owner-
shiy, sppeared to be Alhaniail monetary gold withirl the meaniiig of
the l'arisAct, itwould thcrefore have becn possible forthc three control-
ling Govcrninents to dircct the Gold Cornmission that :isharc in the
Gold 1'001should be attributcd to Albania forthwith or1account of this
gold. It would then have beeri possible fur thcrn, on account of the fact

that there was an o~itstaiidingJ udgmeiit oi thc Coiirt against Albania
in farrour of the Unitcd ICingcIornwhich fiacl nevcr beeiz satisfied, ancl
in view of the genneralinterest, ailcl, indeed, within ccrtarn lirnits, duty,
which al1 countries cm bc regarded as having tu further thc implcmcn-
tation of thc Cniirt's Judgmcnts-it iirould have beeri posçibic on these
grounds fur the threc Governmcnts to direct thnt the stiüre ûttrilmtable
to Albania in the Gold Pool should be transferred to thc United ICingdorn.
Sincc, however, ailothcr country, Italy, 130th assertcd a claim to tl-ic
sharrc in tlic Gold Pool iil questiori and also hnd claims agaiilst Albania
or1otlier grounds, tlic three Governments wishedto obtain an impartial
adjudication of these issiicsbefore an17 final transferof the golcl to the
Unitcd Kitlgclorn took place.
Accordingly tllcrc followed thc arrangements macle hy the three
Governrnents at Wasl~ingtoi~in April 1951. Mr. Prcsidcnt, it is not
necessary for ine to descril-ie these arrangements, whicli arc farniliar
to the Coiirt, and tlie Lotirt kn~ws that thcy fell into two parts. The
first part of the arrangenient was directed to establishing the status of
thc golcl-whcther it was Albanian, Italian or neither-and in the
event of thc nrbitration whiclz wns provided for rcsulting in a finding
in Iûvour of the vicw that the gold was Albanian monctary gold and
attributable to Albnnia within the meanirig of Part 11I of thc Paris
Act, theil there followed a further setof nrra~igements dcsigncd to give
both Albaiiia and the oiily othcr possible claitnant, Italy,an oopporttinitÿ
to present thcir cascs before tliis Coiirt and to havc tl-icm determineci

onthe rnerits. The point Twaiit to en~pliasizcis that uilder thcse arrange-
rncnts, bot11 Italy and Alhania were given at lcast aile-and cvcn, in
a scnsc, two chances - of establishiilg t11eirclaim to this share in the
Gold Pool. I3cforc the arbitrator thcy were given tlic chance of estab-
lishiilg thal the gold helnnged to thcnî-to one of thcrn-withiri the
nieaning of the Paris Act, and that on tlic basis of it they werc entiticd
to a share in the Gold Pool. Aiid secondly, aiid in the evcnt of the
arbitrator fiilding in favolir of Albailia, thcy were given a chance of
cstablishirig before this Court tliat tlie share in qucstion sliould go to
them rnther than to the Uni tcd Kitlgdom. The Govcrnrnerits of France,
thc United States and the United Iiingclorn, morcover, declared that
they would accept thc juriscliction of thc Court for the purposc of
dcterminirig aizy sucli applications by Italy or Alhania, and also that
they would conform in tlic rnatter of the delivcry of the gold nit11 any
dccisians which the Court might give as tlie rcsillt of any Italian or
Albnninn application.
Itis thereforc difficulto see wkat more the three Gove~nments could
have done to obtair~ a fair and just solutionof the diffrcultieand varioris
conflictitig claims confronting them. Yet the Italian Government have
expresscd dissatisfactiori with these arrangements.
For tfiis rcason, Mr. Presidetit, it is of the highest importance for
the true appreciation of the issues in this case to undcrstand correctly
the nature and cffect of the acttial instrument under whicli these pro-ceedings have coine before this cottrt-iiamely, the Tripartite Waskii~g-
foii Statement.
The Italiuii Government have rcprcsent(d tliat it eonstitutes an
escess of powerç on the part of tlie thrce Ctovernments, and they have
indeed based their objection io tlie Court's jbrirdiction in this case on
that suggestion. 1 sliall liopto show thst this is not so, and that brings
me to the second part of my argument, whicli, with tlie permission of
the Court, 1 will present to-morrow,

[Pzrblsicsillingof May rzth, z9j4, wrornifig]
I
Mr. l'residerit ancl Members of the Court.
1 was sorry yesterday to take up a certaid arnount oftirnc in going
throiigh facts wifh which tlic Court is, in a sense, familias,but it was
necessary for mc to prescilt these facts as it wcrc irom tlie standpoint
of the United Kingdom, alid in doing that 1 tracecl the history of tlic
case and sl~owed hoiu and \vhy tlie three Go\lernments of France, the
Unitcd States and tlie United Kirigdni~iestahfiçlied the procedures they
did under the Washington arrangements. Tlie~earrangements perinitted
Italy and Albania to make an application tu (lie Court, and il theÿ did
so,or iieither of them did so, the three Govei;nrnents bound tliemsclves
to acccpt the Court's jurisdiction and to act in accordance with its
decisions, dlbania did riot niake any applicati4n ;Italy did,but iollowed
this up by taking certain action which, in our view, had ttie effect of
completely nullifyinçr orinvalidating the orSginal Ifalian application,

and thus creating a position similar to that which wotild have existed
ii Italy had never applied tu the Court at all.
1 shall accordingly ask tl-ir:Court to hold that tliere is no longer
any valid or subsist ing Italian appIication before the Court within
the meaning of the Washington Statement. If thc Court agrees with
tkiiçview, arid should hold to that effcct, tkiyri,of course, it would bc
uilnecessarjr for the Court to determine the is~ues of jurisdiction which
the Itülian Goverilmcnt have raised. If tlïere is no longer any valici
application bcfore the Coizrt, thcn the positibn is as if none had ever
heen made, and the question of the Coilrt'sIjurisdiction to clctcrmine
thc application on the rnerits would not aiisp. If, however, thc Court
considers that despite thc objection ol cornpetence taken by the ltalian
Govcrnment thcre is still a iialid ltnliari appIication on the mcrits
beforc the Court, then it rvill be riecezsary forlthc Courtto consider the
jurisdictiorii~liçsuc. As we carinot knowat tfiis ltagwhat view tlie Court
will take on the firstquestion, namely, wheth r there is still a valid and
subristirig italian application before the court1we iiall. in the final part
of oiir argument, wl-iichwill be dclivered hy my collengue Mr. Fawcett,
saÿ soinctlzing about the question oljurisdiction on the assurnption that
tlie Italinn application is still valicl and subsijting. But for the prescni
1 shall argue to the effect tlïat this application catinot be regardeci ris
arly longer in substance bcfore the Cuurt. 1
Now, the Italian objection tu the corripetence of the Court- could be
said brciadly to be bascd on two niain grou4ds. One of tliese is that,
nçcording tu thc Italiaii view, Albania is a ilccessary Party to thc first
question which Itally brought beforc tlzeLourt h her original Application,
but that Albanla is not beiore the Cotrrt and lias not given hcr consentto show that the Washington Statement, in kferring certain questiorls
to this Court, did i~otinvolvc ariy excess of ppwers, or lack of authority
on the part ofthe three Govcrnments, and tllereiore involved no ii-ivaii-
dity. The truth is, 1 thir-ilc,tlîat the Italiview as tothe character and
effect of the Wasl~ington Statcrnent is miscol@ved.
Now, tlie ltalian arprnent appears to qroceed upoii the vierv or
assumption that there has been some sort of cormpulsoryrefesence of
certain rnattcrs to the Court by the thrcel Govemnients. Now that
involves a cornplete misconception as to what rl1ethree Govcrnmentstvere
doiilg under thc Washingtori Statement. Tlicy werein no way instituting
a cuinpulsory reference to the Court. ~hatltlie~ were actually doing
was to dcclare tlieir willingriess tgo before tpe Court in certain events.
It was, ifyou like,a case of forz4wflrorogatuyand the right to invoke
the jurisdiction of thc Court in tlîat way is \y11 established in the juris-
prudence of the Court. 1refer in particular to !lie z.ndMavrommalis case,
tlie case of Tire .IMinoritizSchools ivzUUpp~S rilesia,ancl the preliminary
issuc ofcornpetence in the Corfu case itself. Wfiat the three Goveriimcnts
were in fact doing in tlie prescnt case rvas to offer to subinit ccrtain
quastions to the Court if ce~taiii other cuundries warited to have tlioçe
qilcstions deterrnincd. li those othcr coiintriesl did iiot want to have those
q~restiotisdeterinined, they were urîcler no obligation to do so, or to go
to tlieCo~rrt. The thrcc Governiizents cqually declarecl that if any one
of the otlier interested Governments applied\ to tl-ie Court, tl-iey would

suspend the 'cransferof the gold which they otherwise bclieved they hacl.
a right to efYect.They agreed, thercfore, to wfiat was really a voluntxy
derogation from, or suspension of,the exercisc of the right they considered
thcmselves to have, u~dthe subordination O! it toa faculty or option
given to Italy and Albania to bring the matter before the Court if they
kvishedto do so. Now M. Perassi says that tliislwas not the riglzt solution.
But, 1 would ask, wliat otlier just solutiowns fliere fotlicthree Guvern-
ments to adopt, in view of the coi-iflictingclaims involved ?
Accordingly, Tsugge-est tothe Court thnt if dhe Washingtori St;itemeiit
is correctly xnnlysed aiid understood, it will be seen to consist in effect
of an offer by ccrtain governrnents to cert+iri other govertiments to
subinit certairi questions to the Court on certain conditions. On the
acçcptai~ce of tlit~offerby otlier countries, tl?ough, ocoursc only if the
acceptarice conforms to the çyecified conditbns, an agreement would
in eflect result aiidthc reference to the Cou:t would take placc under
what wouIcl in effect bc a sort of special agre~rnerit. Irideed, theWash-
ington Statement, if corrcctly viewed, is simply a provisional special.
agreement to rcier certain rnntters to the Co,urt whicli becomes a per-
fected, a complctc agreement, if and wlien tle other countries named
take up the offer by rnaking an application t~ the Court in accordance
\vit11tlie conditions spccified in the Statemefit. Even if the matter is
ilot viewed as a casc ofü speciat agreement, it ~vouldbe s case of consent
by ~ucceçsive acts. The consent of the ihree Governments \vas sipified
by a unilateral dcclaration contained in the I~tatement itself, and the
conscnt ofthe otlicr countries, ltaIy and Albanla, would bc sipified (and
inthc case of Italy was signified) by the act bf making an application.
Th~is the case exactly corresponds to the dqtum of the Court in the
Corfu case in the prelirninary point of compltence. The dictuin of ttie
Court was "there is iiothing to prevent the ac~eptancc of jurisdiction .... decision without going beyoncl the lirnits of their duty as firred
in tlie Act of Paris, for thesc claims fdr restitution of go18 were
not foiinded on the basis of Part III bf thc saicl Act of Paris.
As possible disputes on this suliject cari only be settted by intar-
nationxl-arbitral or judicial-proceedings, with the conscnt of
the States conceri~ed, the Stntemciit do accoriigany publication
of the Washington Agreement provides that tliey may give rise
to special proceedings insti tutecl in t1;e International Court of
Justice by Albania or by Italy, or by bofh, and that the aforesaid
Stateinerît shall be deemed to he, for fhese proceedings and for
the time determinrd in the Stntemenfi, an acceptance of the
jurisdiction of the Co~~rt by the thrce Governments which inade
the Statenient."

Well, I suggcst to thc Court that this passage urhicla I have just
read, so iar frorn supporting tlic Italian thedjs, does just the opposite
and supports tlze one which I have heen puttirig forward. What tlze
arbitrator clearly meant was tha t the threel controlling Goveriiriiets
could not comfiulsorily refer to a tribunal matters falling outsidc the
scope of the Paris Act ; and he implied thad such matters could only
be referred to a. tribunal ((aild he specified) tllis Court) by consent.
But, Mr. Prcsident, J lzope to have shown that the present reference
to thiç Court is by consent, and by consent billy. 1 siibmit, tkierefore,
that this passage from thc arbitrator's Award does notssuliport thc
Italian tlieçis and that the Italian interPretniion of it is eclunlly bascd
iiyon a misconception. The difference bct* us and our Italian
friends is not thal we deny the necessity for lonscnt, but tliat rve deny
that Albwaia's conscnt Jç necessary for the determination of the dcsti-
nation of thc gold as between Italy and thel United Kingdom, which
is the only issue ilow before the Court, becpuse of Albnriia's failure
to interrrene as sfie was erititled to do under the ihrashington Statement.
-4nd for this issue-wliich is the 01113o7ne before the Court-oi-ily tlie
conseiit of italy is mcessary, and this consent was given-or appeared
to be given-in May of Iast year.
But now, the question which I am asking khL Court to consider in
tlzc situation whidz kiasnow bccn reacked is whether that consent, which
appearcd to have been civen by ltaly in May loflast year, stillsubsists.
Italy maintains that it ,does, and that it kas ~ot been withdraryn, but
we co~ltenclthat that is ~iotthe point. Italy is not a defendant in this
case, but a plaintiff. The real questioniswhetlkr the ltaIianA$pEication,
as plilüintiffto thLouit, is stilsubsisting ; for)ifthis Application lzas to
be rcgarded as hrtvirig been nulIitied or withdvwn, or as being invalid,
then the essential basis on whicIi the whok of these procccdings ir;.
founded iç lacking. It isnot oiily acceptsnce qf the Court's jurisdiction
bg Italy that isilecessary, it is the nlaking ~ncl tlze rnnznlairzi~zof a
valid application to the Court under the copditions required by tlzc
Washington Statement. That is what is necessaFy, and, iridccd, essential,'
and T shall tliereforc turn nextto that aspect of the mattcr.
No\v, Rlr. Presiderzt, may 1 preface the finallprt of my argurncnt, to
which I rlow corne, with thc folIowing reflectiors.
In considering Italy'ç present positionand statuç of Italy'ç Application
to the Court, it isnecessary to bear constantly in mind the fact tliat
Italy's actiori in objecting to the competerice ol the Court completelyreverses the usual order of things, according to whicli suc11an objection
is normally taken only bÿ the defendant or respondent party. 1 rcfcr
to this point bccause it is tzecessary for me to make clear what I rncan
when 1 ask whether Italy iç still a consei~tiilg l'nrty to thesc proceed-
ings. It iç the estahlished jur~sprudence of al1 interrîntioiial tribunals
that n consent to the jurisdiction of tlie tribunal, once definitely and

unequivocally givcn, cannot subscquently be ~vithdrawn so as tu deprivc
the tribunal of jurisdiction. This doctrine is irnplicit in Articl53of tlic
Çtatutc of the Court, and was cndorsed by the Court in the last decision
which it gave, that iii the Nottebolzm case last Novcmber. But tlzis
doctritzc, that consent to the jurisdiction, once given in such a way as
to seisc the Court of ridispute-a conçei~t given in that way cannot
subsequcntly be witlidrawn. This doctrine is naturally applicable, or, at
any rate, cliiefly relevantto the ordinary case of a consent given by the
defendant or reçpoildent party in a. suit. With the ylaintiff o~ clainiant
party, the question of consent does not, strictly speaking, arisc becailse
it 1s that pnsty which is itself invokirîg the jurisdiction and tllerefore
nccessarily consenting tu it. And, of course, there is no duubt Ihat a
claimaiit or delcndant can cense to invokc the jurisdiction of the Court,
and, in fact, witlidraw its application or claim, and can thereforc, iri
that sense, ceasc to be a conse~iting party to the proccecliilgs. Now the
consent ofthe three Guvetnmciits of France, the Unitcd States and the
Uriitecl Kingclom was givcn once ancl for al1 by thc Washington State-
ment. As clefcndant or rcspoildent Governmeiltç in theseprocccdir-igs,
they are precluclcd from withdrawing that consent. ltaly's consent was
also necessary for the institution of thesc proceedingsand waç evinced by
her in theoriginal Application of May laçt year. But, unlike the defendant
Governments, Italy can withdraw that consent, but this means, in
effect, that she witkdrarvs her Application. One of the essential ques-
tions before the Court. thereforc, is, 1 think, whether by taking an
objection to the cornpetence of the Court to decicle the question that
Italy herself placed beiorc the Court, Italy must not be held in effect
to liave withdrawn her consent to the present proceedings, or, in other
words, cancellcd or nullifiecl her own original Application. Alternately,
since Italy rilaintains that her Application is not withdrawn ancl is still
subsisting, then the questioil would be kvhether that Application is still
a valid orle, whether it still fulfils thc eçsential conditions requisitc under
the Wasliingîon Çtatement-a qucstion wkiclî is independent of Italy's
uill as tomaintaining or withdrnwing her Application.
Next, Mr. President, 1 would like to deal with a point ivhich was
very rnucfi irisisted uyon the other day by M. Perassi in his spcech.
Hc sought to maintain, if L understood liim correçtly, tllat it was wrong
or incorrect to regard Itülv as offering any objection to the jurisdiction
of the Court in this case. And he suggested tlzat the Unitcd Kingdom
was confusing two different things, narnely, Italy's acceptancç of the
jurisdiction of the Court, and the Court's right, $ro$rio'motu, to hold
itself tobe inçonîpetent. Well, in point of fact, I do not think it is the
United Kingdoni whicl-i is in any way confusing these two things.
Accordii~g to M. Perassi, Ttaly lias not really eiltered aizy objection to
thc jurisdiction of the Court or made any positive suggestion that the
Court jsinconzpetent or ought not to go into the mcrits of the matters'
raised in the original Italian Application. Italy,he says,in the intcrests

of the good administration ofjustice, has rnerelyso to speak, propounded the question of the Court's cornpetence, and has, as it were, suggested
to thc Court thnt this is a rnatter OIIwl~ich[the Court oziglit to satisfy
itsclf beforc it hcars and dctermincs the rneritof the ItaliarApplica é 'n.
Well, I vcnture to question, RiZr.~residént, whether anyone who
has read the Italiari Preliminary objections,\ of which therc were two
stüteincnts in Octnber and December last, or who heard thc very able
argiitnent ori the questiori of coinpetence prbscrited by hll L'erassithe
rothcr day, will doilbt for a moment that thd Italian Govertinicnt is in
substancc, and rvhatever thc form of the m4ttcr rnay be, prcsenting a
very deîinitc objection now to thc cornpetence of thc Court it~ these
proceedings. No othcr view of the Itdian drguinent is really possible
frorn a rcalistic stnndpoitit. If it had beenl thc ltalian intention, as
M. Pcrltssi says, rnerely to draw the attenjion of thc Court to this
question of corripetence and to suggest iiiELgqneral way that the matter
is one on wliich thc Latzrt ought to satisfy itself, tlaen surely it would
have bcen quite sufficient for the Italiai~ ~bvernrnent to rnake some
mention of that matter in the course of pre~cnting Italy's case on the

r~ieritsitl accorclnnce witli the tiine-limits origii~afixed by the Court
l for the prescntation of ckie rrrritten ~lemor~ls of the Parties on the
substance of Italy's
positive objection
have been left to
might feel $roPrioiwotlt that it
Court's inhcrent jurisdiction,
bcfore thc Court in a giveri
~i~lessthey theniselu~sfeel ail objection on /the scorc of cornpctence.
Now what has Ttaly in fact done ? She has prcsented two separatc
writteii stntemcnts, hoth of thcrn going farl beyond aily question of
mcrely drawirig attention to a possible poinl of compctence ; both of
them fonnally çoiltencliilg, on ve1y defitiite graunds, that the Court is
incompetent, and hot11of thcm formalIy asl$iig the Court to adjudge
arid dcclarejtself to be incompetent to hear and detcnninc the princiyal
question put in Italy's original Application to thc Court. 1 caririot myseif
canceive of ;iny clcarer case of an oùjcction to thc jurisdiction of the
Court. Again, the otl~er day we heard from M. Perassi an argument
rnustably presentcd in which, if Imay soput it, lie alrnost implored the
C.oiirt tu take the rrietv that, because the queçtionk presellltedby ltaly
in hcr original Application might involve tp intcrnationsl responsi-
bilityofAlb~nia, it would bcwrong fortlie Coult to gointo thoçc questions
unless All-iailiwas a party to the proceediags. He contcnded, and I
have seldori1hcard any more definite coi~te~~ti)ontl,iat in thc absencof
Albania the Washington Statemcnt cowld notconfer jurisdiction on the
Court to hear and dcterminc tlze c~uestion that Italy hnd put to it. If
tliescarguments do not amount to an objection-and an objection by
Itnly-on the score of competcnce, then I ihardlg kt~ow what does.
I would suggest to the Court, if Iinay, thait it is çcarcely admissible

for the Itnlinn Governmcrit to raise thcse diffirulties and to niake these
objections which have in eîfect brought solne degree of confusion irlto
these proceedings, and yet still maintain thatItaly's position iç precisely
the same as it was when she made her ~ri~iriall~~~licatiunof May 1953.
and tliatso far as she is concerned, shc içstili asking the Court to hcar
and determine on the merits thc questions of substancc raised in ber ORAL ARGUBIENT OF SIR G. FITZ3IAURICE (u.Ic.- 12 V 54
139
If 1 am right and tliere ,is an Italian objection on tlie score of
competence, the question which must iiow be coilsidered by the Court
is: how does this objection, this attitude on the part of Italy, affect
the status of the original Italian Application ; for when the tliree
Governments of France, the Unitecl States and tlie United Kingdom,
under the Washington Statement, defiilitely agreed to accept the
jurisdiction of the Court in certain events, they only dicl so on certain
conditions which were specifieclin the Statement, ancl their own consent
was necessarily dependent upon those conditions being accepted and

compliecl with by the other Governments concerned-Italy ancl Albania
-shoulcl tliey decide to go to the Court. The three Goveriiments could
not, as 1 said a short time ago, withdraw their consent, but in tlie
absence of compliance with the conditions specifiecl in the Statement
by the other Governments-Italy and Albania-the event necessary
to bring into play the obligation and the consent of tlie three Govern-
ments woulcl be lacking.
Now, has Itnly in fact complied with tlicse conclitions, which are
eitlier specifiecl or in our view necessarily to be implied in the ter-
mi~iology of the \Vashington Statement ? Ive Say she has not, for
three reasons. First, because one of .the conditions employed in the
Washington Statenient was unequivocal acceptailce of tlie jurisdiction
of the Court, and in effect Ttaly has not accepted the jurisdiction of
the Court in this way. She has only done so in a very qualified way.
Seconclly , because ltaly coulcl, uiider tlie Washington Statement,
only make an application for the actual detern~iiiation of certain

questions, and Italy is not now asking the Court to determiiie tliese
uestioiis, but is,011the contrary, suggesting very actively that the
eourt shoulcl not do so. Finaliy, it was an implied condition under
tlie Washington Statement that there shoulcl be what, for \varit of a
better term, 1 will cal1a real application on the part of Italy or Albania,
for the cletermination on the merit sf what country had the best claim
to Albania's share in the Gold :Pool. The application to the Court was
not intended uncler the \iVasliington Statement to be used as a mere
proceclural device for suspending and holding up tlie transfer of this
share in tlie Golcl Pool to tlie Unitecl Kingdom. In fact, liowever,
that is the purpose for nrhich the \Vashington procedure is now being
used. RI.Perassi was quite frank and explicit about this, I thought,
and he virtunlly declared tliat Italy's object was to bring the
proceedings under the Washington Statement to an end, nritli a view,
in effect, to compellii-ig the tliree Washington Governments to seek
another solution-though he did not indicate what better or more
equitable meaiis of determiiiing the matter could be found than a
reference to this Court. Nor dicl he uidicate-if 1 may draw attention
to tliis point-in what way tlie difficulty concerning Albania's lack
of consent, about whicli the Italian Government apparnntly feels so

strongly, coulcl be overcome. 1noticed he referred to Italy's lvillingness
to negotiate a settlement, but no mention was made of any necessity
for obtaining Nbanian coiiseilt to sucli a settlement. It is apparently
only for the purpose of iinpeding tlie proceedings before the Court
that Albania's non-consent is considered to be material !
I was saying, llr. President, that tliere arere tliree grounds on which
the Italian Application could not any longer be held to confomi to the
conditions required by the Wiasliington Statement. The first of these ORAL ARGUMENT OF SIR G. FITZAlrZU~lCE (u.K.) - 12 V 54
140
conditions, 1 suggested, was a fuii and uneq{ivocal acceptance by Italy
of the jurisdiction of the Court. This conditiqn is iiot only implicit, and
riecessarily iniplicit, in the whole conception of the Washington arrange-
ments, but it was also specifically provicled for in the followiiig way.
It is provided in the Washington Statement that Albania's share in

the Gold Pool would be transferred to the Udited Iiirigclom unless Italy
macle an Application to the Court for the cetermination of a certain
question, and further-and here 1 qiiote-unless Italy "agrees to accept
the jurisdiction of the Court to determinc the question whetlier the
claim of the United Kingclom or of Italy to receive the gold should
have priority, i/this issue shoulcnrise". ~ow, this issue could only arise
if the first cluestion was gone into and determined by the Court. And
this first question was whether Italy had a lgooclclaim to the gold as
comparecl with Albania, on account of certai:n Italian property liaving
been natioilalized by Albania without compensation or under the Peace
Treaty. 1
Well now, as the seconcl question of priority could oiily arise ifthe
first cluestion was gone into by the Court ancl cleterriiinecl in a certain
way, thc acceptance by Italy of the Court's1jurisdiction in respect of
the second question-the cliiestion of priority-necessarily inipliecl
that there woulcl be acceptance of the court1+ jurisdiction in respect of

the first question also. In short, if Italy merely accepted the jurisdictioii
of the Court in respect of the second or priotity question, but did not
accept it in respect of the first question-the question of Albania's
liability to Italy-sl-ie woulclbe rendering the \${holeproceedings meaning-
less and would not be complying with the coiditions laid clown in the
Washingtoii Statement. '~liis is, in fact, precisely what has happened.
Italy is purportiiig to accept the jurisdiction of tlie Court to cleciclethe
priority issue as between Iierself and the United Kingdom, hut is sayirig
that the Court has no competence to deterinine the first question relatirig
to Albania's liability to Italy. Aiid thaIsuggest, is not a real acceptance
of the juriscliction of tliis Court under the Mfashington Staternent. On
that basis, the second question could never arise, and in short, therefore,
it is plain that Italy is not complying witli onelof the esseiitial conditions
of the offer macle by the three Governmenls uricler the Washington
Statemerit, that there siioulcl be a definite and unqualified acceptance
by Italy of the Court's juriscliction to cleterniine ail1the questions specified
in the Statcment as being those ~vhicliItaly is eiititled to bring belore
the Court.
According to our view, tlie Italian Application rio longer conforms
to the Washington conditions.
Uncler the LVasliington Staternent the jlhree GO&-nmentr only

offerecl tosubinit certain particular questions /to the Court. They only,
iri effect, agreed to accept the jurisdictionof the Court and to siispend
their action in respect of tlie golcl if Italy spbmitted tliese questions
to the Court for tlie determination by the Court of those questions.
What were they ? One was the priority issue between Itaiy and thé
United ICingdom. The other, which had to come first, \vas this : by
thé Washington Statemcnt the action of th,e thrce Governments in
respect of the gold was only to be suspended if Italy made an application
to the Court, and here 1 quote, "for the determination (and this, of
course, means determi~iation on the merits) lof tlie cluestion whether
by reason of any right which she claims to possess as a resiilt of the
I
l ORAL ARGUAIENT OF SIR G. FITZMAURICE (u.K.) - 12 V 54
I4I
Albanian law of January 13th, 1945, or under the provisions of tlie
Italian Peace Treaty, the gold should be delivered to Italy rather than
to Albania.".
The Washington Statement therefore contains a complete definition

of the nature of the application which Italy could make to the Court
and whicli, if made, woulcl engage and give rise to the obligation of
the three Governments to accept the jurisdiction of the Court and to
act in accordance with the Court's decisions. No other application could
be valid for this purpose. Nor could Italy's intervention be valid or
effective unless there was such an application in that form. Italy, as
we know, onginally made such an Application to the Court, but now
argues that the Court is incompetent to consider this particu1a.r question.
1s the Italian Application, tlien, a real application? We think not. The
Italian objection either amounts, as I have suggested, to an implied
withdrawal of Italy's original Application, or it constitiites an invali-
dation of it. Tlie Application, therefore, either no longer esists as a
mattcr of law, or else no longer conforms to the conditions specified
in the Washington Statement. It is no longer the kind of application

contemplated by the Washington Statement. It is not now an appli-
cation for the determination of the question of Albania's liability to
Italy. In short, the Washington Statement, on which the Court's juris-
,diction in this case-and we must not forget it-is esclusively based,
requires that there should be an application to the Court by Italy for
the determination of a certain question. Tl-iereis, in fact, now no such
application to the Court. There is on the contrary an application to
tlie Court and by ltalÿ lierself not to determine this question.
1 now come to the third and last way in wliich Italy's position,
according to our view, fails to acèord with the requircnients of the
Washington Statement. This relates to the iinderlying purpose of the
Statement. It is quite clear, for reasons wliich 1 have already given,
that tlie intention of the three Governments, if Albania should be

found to be entitled to a share in the Gold Pool, was to transfer this
sliare to the United Kingdom, unless one of the other interested
countries, Italy or Albailia, could establish a better riglit to it before
the Court. Tlie whole purpose of the \Vaçhiiigton arrangements was
to obtaiil a determination of the riglits of the otlier couiltries, Italy
and Albania, ou the ~tzeritsif those couiitries \vislied to have such a
determination. For tliese reason's, the United I<ingdom Government
maintains that no application to the Court can be a valid applicat'ion
uncler the Washington Statement if it is not an application for the
.determination 092tlcewzeritof the cluestions specified in tlie Statement.
Now, this is precisely the position which has been brought about by
the Italian objection to the jurisdiction. We must not be influenced
by the fact tliat Italy's original Application of May 1953 \vas itself
in proper form, for Italy is now maintaining that the Court cannot
go into the merits of the principal question in issue and is asking the
Court not to do so. This means, therefore, tliat Italy's Application,

looked at as a whole, is not, or at any rate is no longer, an application
of the kind, and of the only kind, contemplatecl by the Washington
Statement.
In fact, itis clear, a1 said earlier, that the Washington Statenient
is now being used not for the purpose for whicli it was really intended,
nainely, to procure a deterinination of certain cluestions on theirmerits, but as a procedural device for holbing iip certain action un
the part of the three Governinents whicli wyouldothenvise have taken

place, and for preventing any final adjudication of the competing
clainis inwlolved, as was so clearly the object and intention of
the Washington arrangements.
At this point, Ii1lr.President,1 would deal very briefly wvith
a suggestion made by M. Perassi the He saicl, in one part
of Iiis argument, that it made no the outcome-to the
consequences-whetlier ail objection to the /jririscliction was taken by
one of the lJarties or by the Court itself acting jhro$rionzotz~ . here-
fore, since tlie objection in this case coul~$be taken by tlie Court
acting jhroprio?7zolrri, niade no difference fo the position that Italy
had raisecl it-or no difference to the consequences. 1:believe that
this argument is niisconceived. Even if it isltrue that it woiild rnake 110
difference to the consecluences (and 1 doubt whether that is, in lact,
necessarily truc),I suggest that it makes al1thk difference tothestatus of
Italy's Application whether the objection is taken-and pressed-as
it is-by Italy-or.is merely taken by the Court acting pr0fin.o?notu.
In the latter case, the status of Itrily's ~~~jlication wvouldreinaiil the

same. 111the former case, when the objectiGli is taken by ltaly, then,
whether tlie consequences of the objection \ilould be identical or not,
tlie status of the Application is affected. My point is that whether
tlie result of an objection taken by the Court flrop7ionzotzhwould be
similar or not-by taking-and pressing tlijs objection herself, Italy
lias riegatived or nuilified her owvnApplication. It might have been.
othenvise, as I said earlier, if Italy Iiad merely ntelitio7tetlie point,
but Iiad nevertheless gone on to plead on tlle merits. Then she would.
have been maintaining her original Appijcation, she would have
meiitionccl the point of the cornpetence thap inight be considered by
tlie Court, but she would have been pleading on the merits and thereby.
maintaining lier Application. But that is not the situation. ltaly is.
not rnerely raising a point for the consideration of tlie Court. She is
arp~bittgit. Her attitude is in no sense a neiitral one, as of an a??zimrs.
cztririwho raiscs a point which the Court pught to consider. Slie is
taking up a definite position on the point in question. By declining.
to pleacl on the merits until the preliminaqy point is decided, Italy
lias raisccl a forma1 objection to her owvnApplication, wliich necessarily
affects the status of that Application. And liere; 1 think, I cannot.
do bettcr than enclorse and adopt the re~iiarks made in connection
witli this point iii two passages in the ~ritten Stateinent of the United

States [pages 91 and 92 of the present volume], to which 1 would like
to draw attention and wvliich 1 wvillcite. Th1 first one occurs about:
two-thirds of the wvaydowii page [g~]:

"If the applicant State were successful in its challenge to the
jurisdiction it had invoked, and the case lere disinissed for wvantof'
jurisdiction, tlie applicaiit should not be aibleto derive legal advan-.
tage from the inconsistent course of action it Iiad followed. In the
present case the applicant State should ijot be able later to assert,.
for its owvnpurposes, that the situation $lien differed froin wliat it.
would be if the applicant had yithdrawn its application or hacl.
neocr filed aiiy application within the tile permitted by the 1951
tripartite statenient. To holcl otherwise \yould permit the applicant. OHrlL ARGUJIENT OF SIR G. I.I.I'%RlAURICE (u.K.) - IS V 54
143
State to irnprove its own position, at the expcnse of otkers, by
first invoking n tribunül's jurisdictioi~ and then denying it ."

,4rid thcn the second passage, which is about towards halfway dorvn
Pa@ [921 :

"l3y tlicWashington Agreement of rggl the three Powers declared
their intention to make a distribution of the gold inquestion, taking
into account the claitns of interesteri Governrnents and allowing for
an adjudication on the ~neritsof thcse claims. No Goveri~ment may
be permitted to friisrratcthe carrying out of<tliisintcntion hy first
invokitig the jurisdictioii of tfiCoiirtaild then scciiririga diçmissrtl
~f tlie yrocecdiilgs on jurisdictiorlal grourids."

But, Mr. President, the attitude of the United Kingdom in this case
goes evcn furthcr than tlist evinced in tlic passagesIliave just read irom
the Written Obscrvi~tio~~ sf the United States, becsusc we say that the
attitude of Italy,in objecting to the jurisdiction of tlie Court which she
Elasherself invoked, affects the statiisof lier Application and pioducer; a
situation in which thnt Application iç nullified or can rio longer be
considered as being belorc the Court in proper form.
And perliaps Imigkil.add tliiç. Iri bot11their Octobcr and theiDeçern-
ber Statcmcnts objecting to the compctcnce of thc Court, the Italian
Govcrnmcnt, while coritcnding that thcy were not in aily \vay bound
by tlic Washii~gton Stateinent, snid that neverthcleçs, in reliancc on
tlic Dcclaration made by the tliree Governrnents, tl-iey Ilad tnadc an
,4pplication to the Court within tlie period of go days. They relied on
thc Dcclaration made bÿ the three Govcrnments. Italy, as 1 said carlicr,
lias ccrtainljr been able to relyon the Declaration of the three Govcr~i-
rnents to good effect and not iri vain. In view of Ttaly's Application to,
tlic Court in hPay oflast: year, the tkrce Governrncnts hüve carricd out
tlieir declarecl iritcntion tEiatthey rvoulcl in that event suspend the
trailsfer of Albania's share in thc Gold Pool to the United Iiingdom.
Evei-i rr-hen it becnmc cleai-,as it clid last October, that, according to
our view, Italy's origiiial Al-lplicatiwas riot, or was no longer, geiluinely
an applicatioil for the dctcrrniriation oitsmerits of the question specified
irithe Washirigton State~nerit, cven tiien, the three Govcrninents still
continucd, as thcy do to-day, mith thc suspension of any transCer of gold
pcnding the decisiorî af thiç Cotirt. 13utif Italÿ was entitled to rely anci
did iAely,to her benefit, on the Dec1;iratiori made by thc three Govern-
~nents In the \iVashiilgton Stateinent, iç it not the case that thc tl-iree
Governmcntç were and are equally cntitlecl to rcquire that any applrca-
tion made by Italy under the Statement skould be geriuincIy ail npplica-
tioti for tlie purposes specified in the Statement, iitldïvere they not
entitled to rely on ltaly not to invoke thc jurisdiction of ttie Court and
malte ari application under the Washington Staternent that was not
intended for these purposes ?For, wliat were the conscquences of 1txly's
origii~ül Application of May 1953 ? Tlie conçequerices were tliat thc
Unitcd Kingdom, rzlliich otlierwisc worild have seçeived a delivery of
certain gold, did ilot reccivc it. Tfie United Kingdam l-iasthereby been

depriveci ofthe use and berlefit of that gold oser the whole ofthis period.
Now, that is not an aspect of the matter which Iwish in any ~ny t 0 4
strcss,but still it is a facand Tmention it because t hclps to bring out
thc point that tlie three Govcrnrnents ncrer intendcd the Wliçhington ORAL ARCUaIElVT OF SIE G. FlTZRIAIJRICE (u.K.) - 12 V 54
144
procedure to be uscd for ïmposing procedural delays on thc action they
contemplnted, but solely for the gciiuine and final determination on their
rnerits of certainclucstionsof substance.
T can now sum up, Mr. President. In ouf view, the Declaratiori or
offer made by the three Governmeirts under the Washington Statement
was dependent on cornpliailce with certain conditions by the otker
countries conccrt~cd. 'Thesewere, firstthe alceptance by cach of those
countries of theCourt's jurisdicti~nforthe det~rmination oftlie sttbstance
and rneritsof the questions which those coqntries were entitled under
the Washingtori Statcrnent to put to the Court :secondly, the second
condition waç the making of an application for the determination ofa
certain question-again on their merits-and thirdly, tIiat tl-ie appli-
cation should be desig~lecl to secure the final determination of tkc
substance ofthe questions involved, and not mkrely to çecurea suspension
of the traiisfer of ccrtaigold. On cacIzof thèse grounds we believe that
Etaly's Applicatiori must now bc regarclcd as failiiig to conform mith
the conditions laid dowr~ in thc Mrashington, Statement. M. Ferassi of
course sayç tkat Italy's Application still staiids-that it kas not beeri
withdrarun, and in the sense that no comrnur~ication haçbeen made by
the Italian Govcrntnent tothc Court withdrdming in the pliysical sense
the Italiün Application, that may bc true,but it is the substance and
not the folm of the matter tlint mnst be lqoked at. &foreover, if tlie
Applicatiori is tiow invaliclated and ~iullifijt,does not m-~ittcr whcther
it has bcen formally withdrawn or not. Th? situation brought about
by Italy's objection otl the score of cornpetence can, naturaiiÿ, bc
regarded in various waÿs, but we suggest that they al1lead to tlie same
sesult, and it is immaterial whicli particul? way you ionk at it. Tou
can say that Italy's objection amounts in effectto a withdrawal of her
original Application, or you cm Say tfiat it qullifies it,or ÿou can çay
that it is so iiiconçistei~t witll it as to cancit,or again you can say
that thc Jtalian objection is such as to render the original Application
invalid under the Washington Stateinent. But whichever way you look
at it, the effect, according to our contentionJ is that tlicrc is no longer
before the Court a vnlid and subsisting Application by Italy under thc
Washingtorr Statement.
Mr. Prcsidcnt, 1have now terminated my part of tlie United I<ingdom
argument. As 1 said earlier, if my coiltentions are correcit will notbe
neccssary for tlie Court to go into the parti5ular issues of cornpctcncc
raised by tlic Italian Government, for, if 1 am right in my contctition
that there isno longer any valid or subsistingl ~talian Application bcfore
the Co~irt, tkcreisobviausly no need for thc Court to cnilsider whether
itwould be competent to go into such an application if it existed, and
the position willbe as if no application at al; had been madc by Itaiy
witkiin the ninetÿ-day period in the same way that no application wüs
made on bchalf ofAlbania. If, however, the CQurtconsiders that, dcspite
wkat has occurred, thcre isstil1 beforethc Court s vnlid and subsisting
Italian Application for the determination on its merits of thc question
ofAlbanin's liahility, theiz the issue of çoinpefence raised by Italy must
be goricinto. On that basis-but I would ernphasizc oaly on that basis
(forwe do not consider that a valid application still exists-but on tlze
açsuinption that it does)-our view is that th Court is unquestionably

competent to determine on their merits the issues, the questions raised
ii-iItaly's origiilal Applicatioof May 195% ORAL ARGUMENT OF SIR G. 1;ITLMAURICII (u.K.) - 12 V 54
145
And 1 shall ask otir learned friend Mr. Fawcett to present to the
Court our argument on tliataspect of tlic caseand on thosc,assumptions.
If the Court prcferç to adjourrithis rnorning, MT. Fawcett's argument
could be prcsented this afternoon, and lie wiil certainly be able to
present it inthe course of thisafternoon's sessio~i. ORAL ARGUMENT OF Mr. FAWCETT (u.K.) - 12 V 54 247

be taken within thc bounds of law, thcn-and this is my part of the
argument now-we suggest that the Application miist be held as still
standing, frilleffectivebcfore the Court, and Zhat the Pseliminary Objec-
tion niust he considered afresli from that point of view; in other wordç,
that you bave a vnlid Application purporting to açcept the jurisdiction .
without qualification ancl then, on top of that, you havc an Objection
to the jurisdiction. And J shail try tsuggest to the Court that in those
ciscumstaizces the Court can assume jurisdiction tn try the casc on its
merits.
The basis of my argument now, tliat the Preliminary Objection is
inadmissible or ill-founded, rests broadly on two grouncls : first on the
consequences of Italy's ncccptance of the jurisdictioi~, by applyiiig to
the Court in reliancc on the Washington Statemcnt, and, second, on.
. tlie substance of the Objection, which, iiour submission and whichever
way it is put, raises an issuenot of jt~risdictiobut of the merjts.
1may have to refer to certain facand considerations already adduced
yestcrday by Sir Gerald I;itzrnauricc, in order to prescnt them in this
altcrtlativeaspect, but 1 hope tkerc will not be unduc overlapping.
WC say, then, first, that the consecluenceof Italy'ç acçeytanceof the
jririscliction othe Court in reliance upon the Washington Statement is
çuch that, if the Applicatio~zstill staiidItaiy is grecluded by the char-
acter of tlie Washington Staterncrit, or is estopped in principle, from
taking tlie Prc1inzin:iryObjection which shc is in fact secking to take.
1 will, if Cmaÿ, draw the Court's attention to the accotint given by
the Italian Govcrnnlent of its motives and objects, in filing thc Appli-
cation, an acçount which [vas fully corîfirmed by Professor i3erassi's
address on Monday-and 1 need only refcr, 1 think, to page II [see
page 12 of the preseiit volume] of its Application, and pages3 and 4 [see
pagcs is-~g] of tlic Italian document entitled "Preliminary Questioii",
whcrc that acçuunt is to be found.
The ltalian Governmcnt çtates thst it found itself "obligccl" to make
this Application, having regard to the dcclared iiltentioii of the Respon-

dcnts. 1shall mention that point later. The ltalian Governinei~t,irithese
docutncnts, rnakes two thiiigs quite clear : first, thaitrclied upon the
Washington Statement for the purposes of making the Application, and
secondly-and it is quite frank about this-tlzat it fileci its Application
witb the Court in arder to lirevent thc Kcspondents fsom giving cffect
to the Washingtoil Statetnent by dclivering Albûnia's shue of the gold
to the United Kingdonz.
We find also that thc questions which Italy puts to the Court arc,
without any significant change of wording, the questions posed in (b) of
the Washington Staternent. There is no hint or suggestion in It;tlyJs
Application that she rescrved the right, or ruain xny way interîding, tu
raise anissue of jiirisdiction. The Applicatioiwen t filrther. It presentcd
arguments vpon the merits of each of the questions put, designed to
show bot11that Alhania was internationally ~c~ponsiblcto paj7 danmges
toItaly, and that thc resulting claitby Italy upon Albania hrid priority,
both in time and in lahi, ver the claim of theUnited Kingdom in respect
of theCorfu Channel Judgment ; and herc 1 would in passing distinguish
thedmbalielos holding of this Court, where the presentation of arguments
on thc merits in aCounter-Mernorial, whicl~rtlsocontained a fully argued
Objection to the jurisdiction, wfas held not to exclude that Objcction.
1 distinguish that holding. 148 ORAL ARGURZ1:NT OF Mr. 1:AWCETT (u.K.) - 12 Ti54

FinaHy, ltaly reserved iti the Application [see pagc 141 lie right to
açsert the clnim to thc rwiuiletary gold in cluestion Ily virtue of the
ItaIiatl Peaçe Treaty. Suck a clairn bcirigalso gi-oiinded in the iVashii~g-
ton Statement rvould presumably require a further application to the
Court. The Application iiow bcfore the Coiirtwns, theil, on the face of it,
rtn unqualifrcd recpest for a determination on the inerits of the cluestions
raiscd. *ThcApplication cspressed the "iinequiv-ocal desirc" of the Italian
G~vcrnrrient for a dctcr~nii~atiori of those cluestions on the merits : and
I have takcn thnt plirase in part from thc lccision of the Permanent
Court in the iMtriority Schools case, from whicl~ I will rcad one or two
cutracts-for although they are, of course, familinr, i believc they do
illuiliinatc thicase. At page -3 ofthe ~iizof 'ly School~case, the Court
said, speakiilg of Articlc36 of the Statute .
î
"Tl-~isprinciplc oiily becornes inoperative in those exceptional
cases in which the dispute whicli States dight desire to refer to the
Court woiild fa11within thc exclusive jiii!isdictioii reservedto sorne
other authority."
And thcti, further or1 :

"The acceptailcc by n State of the Lourt's jui-isdiction in a
particiilnr case is not, under the Statute, subordinnted to the
observance of certain forms, such as, for instance, the yrevious
concliiçion of a special agreement ."
And :

"And there secms to Lieno doubt tliat tlie consent of a Stateto
the çulimission of a disputc to the Court may not only result frarn
an exprcss deçluation, but msy also be inferreci frorn açts condu-
sivcly establishing it. It seenis hard to heny that the subrnissioil
of argument rin thc rnerits, witliout mling reservations in regard
to tlie question of lurisdiction, rnust be rqguded as an unequivocal
iildicatiori of the desire afState to ohtain a dcçision on the rnerits
of the suit."
Again-t1iis is pagc 25 :

"1f, in a special cnsc, the Responden t lm, by an exprcss deelara-
tion, iridicated his desire to obtaita deciSion on thc ments and his
intcntion to abstain froin raising the question of jurisdictioil, it
çecms clear that he cnnnot, later on in tfie proceedings, go back
upon that declaration. This would not ii&l good only if the condi-
tions under wliicli the declaration had been rnadc wcre sucli as to
invalidatc tlie expression of intentioii, 04 if the Applicant liad, in
tl-ic siilisequent procccdings, esseiitially ~~odifiedthc aspectof the
case, so that thc consent, given on thc basiç of tl-icoriginal claim,
could not reasonably be hcld to apply \o thc clnir nn the forrn
which it now assumes. And, in the Court's opinion, there is no
rczsori lor dealing ot1ie~;ise with cases in diich thc intcntion of
subrnitting a matter to the Court for de{isiori has been irnplicitly
shown by tlie iact of arguing the merits witliout reserving the
qucstion of jurisdict ion."

This statemeilt by thc Permanent Court is directed to an objection
to the jurisdiction by ü Kespondcnt, but it is a statement of gericral ORAL ARGUMENT OF Mr. FAWCETT (u.K.) - 12 V j4 149
principle ancl in our suhrnission applies a. fortiorz to an objection siiised,
as in the present casc, by an Applicant. A11 the elenlents prescribed in
these passages whicli 1 have just read arc prescnt in this case ; and the

presentation of arguments un thc mcrits in the Italian Alsplicatiori do
not, in our subrnission, come within the exception recognized in the
Ambladieloscase, to rvhich 1 have just rcfcrrcd. The Application is, then,
what in English law woulcl bc called an unçoi~ditionnl appcnrancc, or it
lias ailalogies to an unconditional aplicarance. Certain consequenccs
follow from this. In the hrst place, as Sir Gerald Fitzrnaiirice has already
showri, the reference to the Coirrt of the nzatter now before it ismadc in
effect by a Sl~ecialAgreement betwccn thc Parties. 1 wouId now refcr
the Court to Scrics D of the Perm~nent Court publicntio~~s,tl-ieThird
Addendi~rn to No. z,at pages 84-97?to wtiich the Unitccl Statcs Govern-
nicnt has nlready drawn attention in itsWritten Observations [see pagc 911.
'l'hcrcis to br:found the record of the Pcrtnanent Court's discussion of
Articlc 38 of its Rilles, whicli now fomz Article 62. Judge Anzilotti wns
strongly of the opinion that a piarty to a spccial agreement cailno t take
an objection to tTicjuriçdiction ofthe Court. Hc askcd, "Was it possiblc
to admit that a party which had signed a speci~l agrecmcnt can corne
before the Court after the special agrecment 11;~s been filed and contend
that the Court is riot coinpetent to adjudicate I". Judge Scliüçking
expresslÿ agreed with him.
And it is to be observcd that he did not limit this opinion to the case
whcrt.. the party iç raising an objection toiiching its own acceptance of
thc jurisdictio~i. Jiidge Arizilotti ylainly thougl~t thno objection to the
jurisdiction on any ground \vas opcn to a party to :ispecial agreement.

The majority of the Judgcs of thc Court took, however, itsomervhat
differcnt view ; hoth you, Mr. l'residerit, ancl Judgc Negulesco beiicvcd
that therc might be circumstances in wliicli stich an objectioi-i ta thc
jurisclicticinmight be admissible, on a special agrccrncnt. Jtidge Negiilesco
poscd thc casc whcre a special agreement might providc that the refer-
cnce tothe Court should not he inade before a certain datc ;a reference
by n party berore that datc would plaiizly be a matter of objcctioil.
Again, a.Çtate ~i;~rtvtu n clisputc with anotheï State rniglit be maintain-
ing that the subject-matter was within its doniestic jurisdiction, and
yet it rnightagrcc to refer the disputeto the Coiirt, on the undcrstandirig
that it would object to the jurisdiction of tlie Courton that ground. But
it is not cûsyto imagine-and tlie Judges participatiilg in that disciission
did not suggest-nny casc it~which an objection could propcrlÿ be taken
on a spccinl agrecmcnt, othcrwisc than where the application ohjected
to is ncit iaccord with the térrnsof the agreeinent or the right of objec-
tion lias alrcady hccn rcscrved. Nothing appears in the record of the
Penlzancnt Coiirt's discussion of the inattei- tosuggest tl~at, apart from
the qiialifications to which 1 have drr~wnattention, the principle stated
by Jiidgc Anzilotti would not have been acceptable to tlic Permanent
Court in suc11 a case as the present. And 1 would subrnit, with great
rcspcct, that Jtrdgc Arixilotti's dccttoissound law.
Professor Ferassi has, of cuurse, said that the Ttalinn Government is
not makiiig ail objection in the strict sensc, and in Iiis vcry çubtle
argunîcnt hc suggested-and 1think 1am puttiilg it fairlyin thisway-
that the Italian Government islnoving tlic Coiirt to take, or at lcnst
considcr, the Objection ex: o$cio. 1 will nut add anything to what Sir
Gcrald Fitzmaurice has said to show that what we have here is a clcar ORAL AHGUBfEWT OF Rlr. FAWCETT (u.K.) - 12 V 54 151

law involved were to be cletermined hy the Court. Lliey accordinglÿ
rvithheld dclivery of the gold frorn the United Kingdom, which has
been deprived since May 1953 of the interest in and the use of the
gold or its cquivalent. The Respondcnts took this stcp in faith that
Italy's Application would cnable the Court to determine the various
clalms of the Parties before it,to guide the 'IripartitGolS CornmisVon
in its task of distribiiting the monctary gold removed from Kome,
and to give itsauthority to thedistribution of gold whid~ the Respondent
Governments would müke.
'L'letalian Government, bjr its Objection, has revcrsed tliis process ;
for on the one hand tkc filingofthe Application kas created the technical
position that the Respondent Governmcnts cannot properly deliver
the share in the Gold Pool to the United Kingdom, whilc, on the other
hand, the Objection would, if successfiil, lirevent the rights of the
various dairnants to have delivery of that gold from bcing finalIy
determincd between tlicm.
We say that the Italian Govemment is estopped frein taking such
an objection.
1 need not remind the Court of the eçtablishcd place of estoppel in
international law and tlic jurisprudence of this Court. 1 will simply
set out rvliat in our view arc the elements of estoppel applicable liere

and cite one passage from a decision of the Permanent Court which
indicates the adoption by it of those essential elements, though it did
not in fact apply tlic riile in that particular casTo raisc an estopyel
there mi~sthe first a rcpresentation of fact ; in tliis case, afreadiness
and an intention of ltaly at the timc wheiz she filed her Application
to submit to the junsdiction of the Court for the determination of the
rnents. Second, the representation rnust have been made for tfie purpose
of indiiciiig the othcParty to alter his position to his direct or indirect
disadvantage. In this case the ItalianGovernmcnt frankly admits that
the purpose of the Application was to preverit delivery of the gold.
Thirdly, the other Party nzust have altered his position in faith of the
representation. In this case, the United IÇingdom, which is the Party
concerned, has been put at a dizadvantage directly by loss of the gold
sincc May Igj3,and would be so put indirectljr ithe Preliminary
Objection of the Italian Governmcnt were to succeed, for, in the words
of thc United States Government's Observations, the Italian Govern-
ment would have "improved itsposition at the expensc of others by
first invoking the jurisdictiot~ aiid then denying it". In the Serbra~z
Louas case, at pagc 39, the recognition of tliese elements of estoppel
is plain, tkotrgh by reason of the face of that case the Permanent
Court- speaks tiegatively.I quote :
"When the rcquirerneiits of the principleof estoppel to cstablish
a Ioss of right are considercd .... there has been no çlear and
unequivoçül represeiitation by the bondholders upon which the
debtor State was entitled to rely aiid lias reliedTherc l-ias been
no change of pnsition on the part of the debtor State."

The answer of the ltalian Government to this is, 1 think, that she
was "ohligecl" to file her Application, that she had no other course
in the. face of the Washington Ststement. This, 1 would suggest, is
not m. She was obliged to apply to the Court only if the ptirpose
of her Application was to estahlish and pratect her own interest in 152 ORAL ARGUMENT OF Mr. PAWCEn [U.K.)%- IZ Y 54
l
the case. Ifits purposc was to defeat the inte~est of the United ICitigdom
-and, incidcntally, her own-she was not so ohliged in any reasonable
scnse of tliat term.
Mr. President, I said that thcre were two main groiinds for holding
that tlie prclirninary objcction is inadrnissihlc or ill-foiinded, and
having dealt with the first 1 now corne to phe second, which is that
the objcction iç inadmissible eitlier for th? technical reasoiz that it
raises a question which is properly to hc de$erniincd with the rnerits,
or for the suhstantial reason that it confuses tp right of the Rcspondent
Govcrnments, in agreenient with Italy, tr~refcr certdin qiicstions to
the Loiirt, with their autliority to take p.articu~ar decisions under the
Paris Reparation Agreement. Thcre are in1 fxt two qiiite sepsrate
questions which are confused in the Italian Observatioris, and pürti-
cularly in thc conclusion lvhic1-1Italy sukmits to tlie Court. Thesc
qiiestions are, oi~the onc hand: were the ~Rcspondent Governmcr~ts
competcnt, in agreement with Ttaly, to rcfer the spccified qilestions
to the Court ; and on the otlicr hand, do the Respondent Govcrnments
havc authority under the Paris Rcparation Agreement to make the
pnrticullir distributions of g-oldcontemplated in thc Washington State-
ment ? In the first question 1 Iiüve formiilated, 1 tvould ernphasize the
worcls "in agreement with Italy", for as we hdvc already, 1 Ilope, shown

to the iatisfaction of the Court that this is a of spcciaLagreement,
there cannot 1 thinlt be any doubt as to the right zinder Chaptcr II
of the Statute of a11 the Parties naw bcforelthe Court to appcar md
have deterniincd by the Court the qucstion whlch they havc together
agrecd to rcfer to it. I do. not think that really any point is taken, or
can be taken, casting doubt upon that ri& ; nor, would 1 suggest,
can there be any doitbt that the questions put to the Court rnise
questions of Pawwithin the scope of Article 36 of the Statute. No point
again is taken, or, 1think, can he takcrî, casting doubt oii thc Court's
jurisdictiori iipon that ground.
Professor Perassi said more than once-indekd I it was an essential part
of his argument-tliat the ltalian Pr~lirniiiary~Objcction raiscs issues of
the yowers and function of the Court. I3ut he qd not explain what these
issues were, nor did he point to any provisior of the Statiite whicli is
being transgresscd or cvaded in the prescnt yrocecdii~gs.Aç it is part of
hi- case that it ir for the Court to take er ofi(iotlie objection, perhaps
he was looking tu the Court to indicate what the provisions of the Statute
in issue here are. Jhope 1liavc shown that thch iç not n possible linc for
him to take, and for the preset~t we are left riot knowing exactly what
point it is \ve haveto rneet inrespect of the ~tdtute, and we are, 1tl-iink,
justified in taking the conclilsion [sce page 301 of thc ItnliariEsgosC as
being the wholc case of the Italian Gorrernnierlt orî the point.
Itzits canclusiorî the Italian Lovernment (saYs, ifI i~ticlcrstand it
rightly, that it isnot objecting to the jurisdi~tion of thc Loiirt on the
ground that the l'arties are incornpetent becairsr: tliere issornc inter-
national incapacity or procedural bar to the& lïaving tlicse questions

dcterinined, ar bccause the questions themsclves are not si~ch as the
Court can, iinder its Statute, properly dctendinc. The Ktalian Goveril-
ment issayirigthat the Kespondents I-iaveexceched their atithority undcr
the Paris Reparation Agreement and that lbecatisc oi thiç allcged
Jack of autllority the Court jswithout jurisdiction to determinc the
qiiestions set out in the Statemcr~t 'and now referrcd to it.En short, the-154 ORAL ARCU-iIEN'l' OP Mr. FAWCETT u.K.) - 12 V 54
1(
As Professor Gros pointed out -yesterdafr, dlbania has no dispute
with the Rcspundents within the framework of the qucstions put
to the Court; aiid tliis becornes ver cleaiif the present proceedings
.arc eontrasted with the arbitr~tion beiorel Professor Sauser-Hall. At
that stage Albania liad ~tclear interest.Shc was iiridoubtedly one of
the Parties to the dispute as to tlze statulof the rnonetary gold. Shc
filed no pleadingc;, shc took no part in the oral hcarings; she in fact
protested to the Gold Ccrn~rnissian agalnst)the whole process. But it
was never suggestecl, least of ail by the ltalian Governi~îcnt, that the
arbitrator l~adrio jurisdictioto hear and dGtcrraiinethc three questions
put to hirn in the abscnce of Albania, a Farty. Eiit here, Albania's
intercst in thc process of estahlishing the rights her sliare in thegold
has gone ; ichas heen tnkcn away by the qecision of tlie 12espondent
Governmentç set outin the Washington Agreement. Alùûnia was given
the opportunity in paragralih (a) of the /washington Statement to
have the question of the vrtlidity of that dpcision of the Respondents
determined by this Court. She has waived rhe right and that decision
now stands, and is a fact for this Court pnd not an issue in thcse
proceediiigs. Tlie absencof any Albanian intjerest in the present dispute
is rnade finally clcarby tbc fact that wkatever decision were made by
the Court upon the validity of the Itiilian Llair againrt Albania, the
Albanian propertÿ involved here, tlzat iç, hbr share in the Gold Pool,
would be transferable not to licr but to the United Kingdom or to
Ttaly,
Finally, 1 woiild suggest to the Court thc possibility tiiat these
proceedings are linked to the Çorfu Channel proceedings. 1 will not
.argue this at length ; I WU only draw thcl attention of the Coiirt to
the fact that in the MaurommatzsColzcessz'or(tR~cadafitatia~z case the
Pemaneiît Court left opcn the qiicstion 4hethcr it had jurisdiction
a priorito decide dispiites arising out ofthc non-cornpliance ri?itli one
.of its Judgrnerits.
Mr.President, I wirl now surnlnanze what I have said in five propoçi-
tions which are, in some degree, alternative.
First, where in asyecial agreement the issqe of jurisdiction is notone
.of the rnatters referred to thc Couby the agreement and is nat reçerved
by ripart', ttist party cmnot object to the jdrisdiction aftef application
to the Coiirt.
Secoiid, tlie acceptançe of the jurisdictiob Iyaly, in the unqualified
terms of her Application, cannot cover Italy but exclude Albania. If
AIl-ianiais a neçessaryParty, the Applicatioti is void.
.Tl-iiscItaly isestoppcd, in thc circurnstat~c&oithiç case, fxom object-
ing ta the jurisdiction.
Fourth, the allcgcd lack of mthonty ol.th4 Respondents to make the
distributionof gold contemplated in the Wqhington Statement cannot
impair their right,in agrcerneilt with Jtaly, to the Court ques-
tions touching tliat distributioii.
Fifth, Albania is not a nccessary psrty to referredto the
Court by the Parties now bef~re it.
Mr. President, my argument has been
tried to s~iggeçtto the Court that thcrc is bore thnn one good legal
reason for the Court holding that it has jurisption in thiscase, nIways
assuming that the Application Is still cffective. ORAL BKGURIENT OF Mr. FAWGETT (u.K.) - 12 V 54 Ij5
Myargument goes towhat I called the procedural inconçistency of the
Italian Government's position. But Sir Gerald Fitzmauice's argument
this morning goes to the much deeyer, substantial inconsistency. And
we subrnit that the justand logical view of thiscase as a wholc is that
there is no Applicati~n beforc the Court within the terms of the Wash-
ington Statemcnt.

That is the end of my argument, hlr. President, and i thank the
Court for the patience with which they have heard me. l
6. R&PLIQUE DE M. TOM90 PERASSI
(CONSEIL DI1 GOUVERNEMENT ITALIEN)

A LA SI~ANCE. PumIQuH Du r=jAIAI Lqjq APR~~S-MIDI
\
Le VICE-PX~SIDBNT FXISA~T FONCTION PRÉS~DENT : L'audience
est ouverte.
Avant de donner la parole au professeur Pgassi, jedonnerai la parole
au juge M. Arrnnnd-Ugon, gui voudrait poser une qucstioriaux agents.
M. Anun~n-Uco~ : Monsicur le Présiden{, avec votre autorisation

je vais poser la question suivante aux Parties : l'accorde Wasl-iington
et ln diclaration de Washington ont-ils kt& enregistrés aux Nations
Unies ?
LCVICE-PRÉSI~EN TAISANT FONCTION DI: PPESIUENT :Naturellement,
vous n'%tespds oblige dc rkp~ndrc à la question tout de suite. Peitt-ktre
aurcz-vous besoin de faire des recherches, +ais si, dans une audience
ultérieilrc,vous pouvez nous donner ce renseignement, nous serions
trés hcureux de I'avoir.
hg.PEKASSI :En cc yui concerne la déclarati,onaccompagnant l'accord
de Washington, je dirai simplement que la qéclaration a &té faitepar
les troisGouverncments et que l'Italie est Mrangl-re L cette declaration.
Par conskquent. l'Italie n'a pas eu l'occüsion ni le dcvoir dc procédcr
i I'enregistrcrnentdc ce document.
i
Le VICE-PRESIDEN FAISANT FONCTIOK DE PRESIDEN :TJe prie le
professeur Perassi de continuer son exposé.
M. PERASS :Rlnnsieur le Président, Rfesçieurs de la Cotirsir Gcr~ld
Fitzmaurice a.cstiméopportun, dans sa plaidoirie de mardi, deprésenter
A la Cour l'exposéhistorique concernant les divers év6nernents qui ont
pirécbdi:la soumission à la Cour de l'affaire biiinous occupe. jc suis
tout i fait d'accorcl avec sir Geralù sur l'opportunité dfairccet exposé
historique. ]c saisis l'occasion alors de cornpilétersur quelques points
cct exposé,smtout cn vue de rappeIcr à la Cqur un fait qui a eu lieu à
un certain moment ct qui, à mon avis, prCsente lin certain interet,
surtout au point de vue moral.
J"di SOUS ICSyeux l'avis arbitral du professeur Sa~ise~Hall, dans
lequel on trouve également un exposé histojique de ccs événements.
II est dit dans ccdociirnent [voir page 521,quc :

uIjn vertu de lapartie II1 de l'actedell%ris. les Çouvcrnements
dcs Etats-Unis, de laFrance et du Koÿauye-TJni ont reçu le mandat
de prendre toutes mesures utiles pour assurer la répartitlun de
l'or monétaire conforméinent aux dispbitionç dudit acte. Ils
instituèrent,k cette finla Commission tripartite pour la restitution
de l'or monetsire en date du 27 septembi-e 1946 ; lesdkcisions de
celle-ci doivent 6tre prisesi I'iinanimitéIdc çes rnerribrcs.
Le Gouvernemer~t de la République popylaire d'Albanie présenta,
le15 septembre 1947, à la Commission tlipartite ainsi constituhe,
ilne demande en restitution de l'or monétaire dont ilestimait
I avoir étC spolie par i'cnléveineilt de l'encaisse-or de la Banque,
accoinpagnke dc ss réponsc nu questioi~naire sur l'or.
II résulte de l'instructio~i Ccrite ct orale au cours de la présente
procédure - c'est la procédure arbitrale- que la Co~nrnission
tripartite liésiti donrier suite k cette rcquèfe. NCanmoins, en se
fondant sur les seuls élémeiltsd'information dont clb disposait
à cct époquc et qui résultaient deIü teneur de la reqiiete albnnaise,
elle dkcida, padcux fois, de procéderàdes attributions prkliminaires
d'or 5 l'Albanie, jusqu'à coiicurrence d'un total de 1.121, etc.,
kilogrammes d'or, selon ses lettres des 16 février et 30 juin 1948.
Cet or ile fut cependant jamais effectivcmcnt livrau Gouvernement
albanais, pour les raisons s~iv~mtes: xole Gouvernement albanais
nianifesta l'interition d'ajouter une réserve fondée sur l'articl75,
paragraphe 8, ch Traité de paix avcc lJTtalie, à la formulede reçu

et de renonciatioii à toute réclamation concernant l'or ylllk, que
la Commission tripartite l'avait prié de signer au moment où l'or
luiserait livre, réserque laLommission triliiartitne put accepter ;
2" par suitc de la lcntcur des communications avec son Gouverne-
ment, le délégué de l'Albanie nc fut pns à niême,avant le 16 juin
1949~ d'indiquer le Ireoiil"ordevait etrc livré&son Goilvernement ;
enfin, 3" pei~dant ces dklais, le Gouvernement dc l'Italie formula
clesobjections à la remisede l'encaisse-or de la Banque 3.l'Albanie))

Entre temps, il y avdit eu un échangcdc lcttres cntre le Gouvernement
italien et la Cominission tripartiteA un rnoment donnk, la Commission
tripartitc dernat~da certains renseigneinents au Gouvernement italien.

ccC'est en réponse i cette lcttrc que le Gaiivernernent italien
prkseiita à ladite Commission une opposition formelle à l'attribution
à 1'Albnnic dc l'ordc la Banque saisi i Rome en 1943 et demanda
à la Cominission tripartite, par lettrdu 22 juin T949 ,ccompagnée
d'une longue note, de reconsidkrer ses dkcisions des 16 fFvrier et
30 juin 1948 en faveur de l'Albanie.
En présencc de cctte requCtc qui exposait d~ manière beaucoup
plus explicite que leprécédentes les motifs invoques par leGouvcr-
nement italien, la Commission tripartitc décida dc surscoir i la
livraison de l'or cri yucstion jusqu'a ce qu'elle eûtpu procéder à
un examen approfondi des problèmes soulevés par la reclamatinn
italienne.Ellc communiqua cette décision, par lettre du rr juil-
let 1949, à l'Albailie, laquelle protesta iiplusictirs rcpriscs, par
lettres des 26 juille21 octobre et Terdécernbre 1949, en insistant
pour que l'or lui fUt livre.
Après avoir, par lcttrc du 22 juilletr949, demandé des éclair-
cissements détaillks 3. l'Italie, et les avoir obteilus 15 janvier
Igjû, cornplCtCs par les informations contenues dans une lettre
du 25 juilletrg5o de S. Exc. l'ambassaüeur Sola, chargéde missi011
spécialedu Gouvernement italienauprès dc la Commission tripar-
tite,celle-ciprit, le 17 novembre 1950, la décision fondamentale

qui est E'origincdc la présente procédure en délivrance d'un
avis arbitral.ii
La décision du 17 novembre 1950, de la Commission tripartite,
laquelle se rkièrc l'avis arbitral, est celpar Iaquelle la Commission A
l'uilanimité décida. d'annuler ses décisions antérieures et d'en réfërer l
aux trois gouvernemer~ts qui ont constitue la Commission en ce qui
concerne la partie de Es demande relative aux ~~335,7565 kilogrammes
d'or pris iRome. 1
Voilà les faitsauxquels je faisais allusionIIressort dc ce quiprbcède :
I) que la Commission tripartite, par deux dws, prises par elle en
date du 16 fkvrier et du 30 juin 1948; avait procédk A des attributions
préliminaires d'or A l'Albanie jusqu'j.concurrence de 1.121 etc. kilo-
grammes d'or au titre de l'acte de Paris; 2) que l'Albanie n'avait pas
encaissématériellement la quantité d'orlui attribuée par la Commission
tripartitea cause de certaines rkserves qu'elle prétendait ajouter à la
formule de reçu, réserve,que la Commission tripartite n'avait pas
acceptke; 3) que l'opposition formelle de 1'I;alie àla remise de l'orà
1'Albanic a provoquk la décision du 17 noyembre 1950~ par laq~~elie
la Commission tripartite, à l'unanimité, anpulait ses d6cisioi1s antk-
rieuresde 1948 concernant les attributions de I.Izr,etc.,kilogrammes
d'or à 1'Albanic au titre de 1s partieIII de 'l'acte de Paris;4) qu'k la.
suite dece fait l'or déjàattribué &.l'Albaniene sortait pas de la poçsesçion
de la Commission tripartite.
Dans ma plaidoirie de lundi, je m'&tais permis de faire cpelques
réflexions sur lerapport entre le fait illicicommis par les Allemands.
en pillant l'ode la Banque nationale d'Albanie 5 Rome et la prétention
du Royaume-Uni de se satisfaire de sa créance envers l'Albanie pour
l'affaire de Corfou sur la quote-part d'or mpnétaire qui reviendrait à
l'Albanie aux termes de la partie III de l'actede Paris. Je disais que si
les Allemands n'avaient pas commis le fait illpte du transfert ilikgitime
dc l'or de la Eanque nationale d'Albanie en Allemagne, le Royaume-
Uni n'aurait pas CU la possibilité de faire valoir son droit envers.
l'Albanie. 1 .
Sir Gcrnld a exprime son regret pour les considérations qiic j'svais
faites sur ce point, lesquelles, peut-&tre, ont !&non exactcmcnt inter-.
préth. En effet,jen'avais pas ditque la victimede l'injustice manifeste
serait l'AZba>iieA part cela, j'espère que sir Gerald doit bicn ctclmettre
que si l'Italie n'avaipas fait d'apposition fo~rnelle la remise cle t'or
a l'Albanie, opposition qui detemina l'aniiulationdes deux dkcisions
par lesquelles la Commission tripartite avait déjà disposé la remise
d'une considérable quantité d'or à l'sflbnnie,l le Royaume-Uni n'aurait
pu consiclérerla possibilité pratiquede se satisfaire dc sa créanceenvers
l'Albanie sur l'orqui reviendrait à l'Albanie ?ux termes de la partieIII
de l'acte de Paris. C'est donc l'opposition for~elIc de l'Italie ailprés de
la Commission tripartite qui a ernpêchéla remise de l'or à I'AIbanie.
C'est l'opposition formelle de l'Italiequi a permis au Royaume-Uni
d90btcnir 2 Washington en Tg51 le ,consantament des Gouvcrrzemcnts.
de la République française et des Etats-Unis A ce que la quote-part
d'or qui revicndrait à Albanie soit remise au Royaume-Uni sous les.
conditions prévues par la déclaration des troi4 gauvernements.
Je crois que sir Gerald n'aura pas de difficulté pour admettre que-
l'attitudegrise par l'Italie devant la Commission tripartite a éM avan-.
taeuse pour le Royaume-Uni. Malheureusebent, ily a le risque que
l'ltalsc se sente dirsicvosrto~ v~bis mellificaEy@es.

Dlonsicur Ic Président, Messieurs de la Cpur, je passe maintenant
à esamirier lcs questions plus strictement jvndiques.
La premiérc qucstion consiste 3. préciser la valeur de la déclaration
tripartite accompagnant l'accord de WashingtIn du zj avril 19jI, J'ai constate que dans les plaidoiries des représentants du Royaume-
Uni, on a très souvent employk cettc expression: (les accords de
Washington il.Cctte formule semble indiqucr qu'il y aurait eu des
accords de Washington formant dans lctir cnsemble un acte juridique
uniquc. En réaliti., il n'en est pas ainsi. Les trois gouvernements ont
signé à Wasliington, le 25 avril 1951, l'accord çoumettal~t ?Ll'arbitrage
certaines réclntnations relativesA l'or pillé à Rome par les Allemands
en 1943. Les trois gouverncmcnts ont conclu cct accord sc basant
sur le mandat qui leur avait été confié par l'acte de Paris sur la
restitution de l'or monétaire. L'accord de Washington se borne à
demander un avis à un juriste impartial, sur certaiiies questions
concernant les demandcs concurrentes de l'Albanie et dc l'Italie relatives

à l'or de 1s Banque nationale d'Albanie aux effets de la partie III
de l'actede Paris. Les trois gouvernements, i l'occasion de la signature
de cet accord, arrêtkrent une déclaration accompagnant la publication
dc l'accord. Cette déclaration, ainsi qu'il rksulte de son texte, n'est
pas une partje intbgrante de l'accord de Wasliingtorî. Elle nc forme
pas avec celui-ci un acte juridique en deux partics ayant la même
origine et la même valeur. Sir Gerald, dans sa plüicloirie de mardi,
avait dit :CEIl n'y a pas de doute qu'à la fois l'Albanie et l'Italisont
liees par lcs dkcisions des trois gouvernements prises k propos de
Sexkcutiori de la partie III de l'acte de Paris. Jc conteste avec force
lc fondement de cettc manière de voir. L'Albanie conlmc signataire
clel'acte de l'ais a accepte de conférer aux trois gouvernctnents le
mandat de procéder k l'exkcution d'une répartition de l'or conformé-
ment aux dispositioiis de la partie III dc l'acte de Paris. L'Italie,
par le protocole du 16 décembre rg47, a dkclaré accepter trles arran-
gements qui ont étéou seront faits par lcs gouvernements alliks pour
l'application dudit arrangement iic'est-à-dire l'applicationde l'accord
de Paris. Le contenu mêincde la déclwation trjpartitc prouve que ,
les arrangernerits y stipules par lcs trois gouvernements ne sont pas.
des mesures d'exécution de la pnrtic III. L'accord de Washington,
soumettant a l'arbitre certaines qiiestions, était bien une mesure en
vttc dc l'cxécution du mandat conférb aux trois gouvcrnernents. Mnis
la déc1,vation tripartite nc I'cst pas.En effet,les troisgouvcrncments.
par cette déclaration ont pris des dispositions cri vue de régler d'autres.
questioi~s que celle rentrant dans l'exécution de l'acte de Paris. Dans
la clkclaratjon,jEs ont convenu dc remettre l'or au Royaume-Uni si,
clans Ic délai qu'ils ont eux-mêmes fixé?l'Italie au l'Albanie n'avait

pas prksenté de secours soumettant k la Cour certaines cluestions que
les trois gouvernements ont eux-mêmes détermiiiées, en dehors dc
. toute participation soit de I'Albanic soit de l'Italie.
Le texte m&me de la déclaration suppose que les auteurs riusaient
eu un pouvoir législatif Til'égard d'Etats tiers, c'est-à-dire A l'égard
de 1'Itûlieet de E'Alhanie. En vertti dc quel droit poi~vaient-ils établir
un délai péremptoire pour la présentation du recours à la Cour ? La
dkclaration tripartite ne peut donc etre considérée comme une mesure
d'exkcution dt: I'acte de Paris, et par consequent n'est pas fondée
la thèse du Royaume-Uni selon laqtielle la déclaration lie l'Albanie
et l'Italieau méme titre que l'accord de IYashington concernant
l'arbitrage.La déclaration tripartite lie lie l'Albanie d'aucunemanièrc.
L'agent du Gouvernement du Royaume-Uni n prksenté, d'autre
part, la diclaration sous un autre aspect, c'est-à-dire comme un acte 1

160 REPLIQUE DE M. PEHASSI (ITAT.IE) - 13v 54

des trois gouvernements coritcnüizt une oHrc i 1'Albanic et à l'Italie.
Cette manière de çonsidkrer la dtclnratid tripartitc sernble rccori-
naître que cet acte ri'est pas obligatoire Ai pour l'rllliailni pour
l'Italie.
Aiix fins de la qucrtion qui se pose dls le présent procks, il est
p~rticuli&renient important cle retenir, à notre avis, quc la déclaration
ne peut en ailcilne trianihe êtreconsidérée{ornmr, un xte comportant
pour l'Albanie des obligations en ce qui concerne la jiiridiction de 1a
Cotir. A cet égard, je vais relireencore une lfajs ce qilc disait l'arbitre
daiis son avis. Il s'agit d'un passage. très clair :

irLaditc déclanition n'envisage que la lculc hypotii&seah l'arhitrc
serait d'avis que 1'Albariie aurait établi ses droits à rkclatnntion
concernarit le rnoritarit en cluestiorzd'br monétaire, au titre de
la partie III dc l'acte de Paris, ce tjbi soiilèvcrait la cluestioii
nouveIle de ln remise de cct or au Royaume-Uni ou A i'Italie, qui
préterident l'une et l'autre y avoir drolit.
Il est dès lors bien évident qu'il cgt de l'intention dcs trois

go~ivernements signataires de l'accord de Washington de n'ktendre
les pouvoirs dc I'nrbitre i aucun des proplèmes qui sorît cn relation
avec ces prétentions, et que la mission de celui-ci n1ernbr*sc
ni la queçtioiz de la rcmise kventuellc dc l'or au Ruyaume-Uni
eii satisfaction partielle du jugement Le la Cour intcrnatioiiale
de Juçticc du g avril 1949 dans l'affaife du canal de Corfou, ni
celle de la portéc du décret albanais dti 13 janvier 1945 sur lcs
droits que l'Italiqfüit valoir sur l'or dc 1; Banque, ni la rioclamation
que ce dernier Etat foridc sur les claises du traité de paix du
10 fivrier 1947. Les trois gouvernetncrîtç n'auraient d'ailleurs
pas pu soumcttrc ces points k l'avis dcll'arkitre, saas oiitreyasser
le rnüildatqui leur a été confkrk par l'acte de Paris, car ils portent
sur une attribution de l'or (z d'autres litres que ceux fondés sur
la partie 111 dirditacte. D'éventuels littges Iice sujet lie pouvant
ftiire l'ohjet d'une procédure jilternatioilalarbitrale ou judiciaire
quc dii consentement des IStats intétessés, la declaratiorl qui
accompagne la publication de l'accord de Washington pr6voit
qu'ils pourront doilner lieu à des actfons spéciales, introduites
devarit la Cour internationale de Justice, soit par l'Albanie, soit
lyar l'Italie, soit par to~itcs deux, ladite1diclaratiovalant accep-
tation pour ces actions et pour le'dél~i qui y est prévu, de la
juridiction de laCour par les trois gouveriienicntsdont ellc Cmane. M

Monsieur le Président, Messieurs de la. Cgur, ~'cn arri1.e maintenarit
it la tlkse du Royritiine-Uni sclon laq~ielly la requete italienne du
~g mai 1953, la suite des documents pr&s&ntks postérieurement 5 la
Cour par le Gouvernement italien, devrait etre considérkecoininc retirer,
ou aniiuléc et que, par consiqiient, i,ln'>r,aurait plus unc rcqiiête
valable sur lacluelle la C~ur serait appelee a statuer.La thèse de l'agent
du Gouvernernent du Royaiime-Uni est aindi résuniée 5 la page 42 du
kcornpterendu de la séance de mercredi [voir 144 dti preseiit volume]:

CCLa situation qui a étécrékepar l'exc~ption soulevéepar l'Italie
sur la compétence dc la Cour peut évîd~mment êtrecnvisagbc de
différentes iiiçons, mais toutcs conduisent au inêinerbultat et pc~i
importe la \.oieque la Cour choisira. 04 peut dire que l'exception de l'Italie constitue un retradc sa requete primitive. On peut dire
qu'elleesttellement incoinpatiblc avec cette requéte qu'elle I'aiinulc
ou encore on peut soutenir que l'exception soulevke par l'Italie est
de nature à rendre la. reqiictc primitive nulle en vcrtu des déclara-
tioizs de Washington. Mais quel que soit le chemin qu'on adopte,
Z'effetd'aprks riotrcthkse, est rl~i'in'y a plus devant la Cour dc
requete valable prkscntée par l'Italie en vcrtu de la dkclaration de
LVashingtoil.1)

Si je ile me trompc pas, j'ai déjk eu l'occasion, dans ma préckdentc
plaidoirie, de refuter le bien-fond& de cette thèse, apres avoir dkclark
préliminairement que les conclusions du Koyaunie-Uni sortent du carire
de la compéterice de 1üCour, telle qu'clle a &téacceptée parle Gouverne-
ment italien.
Comrncje disais 3.l'audicilce de lundilesthZses britanniques confon-
dent deux élkments: l'acceptation de la juridiction de la Cour de la part
de l'Italie et la compétence de la Cour. L'Italiese référantà la.déclara-
tion de Washington, a dtclaré accepter la juridiction de la Cour pour
les deux questions formulées dans ladite dkclarrttioii. Cette acceptation
résulte de la déclaration déposée au Greffe le 19 mai rgj3 et par la
requete introductive d'instance déposée& la meme date. Le Gouverne-
ment italien n'a jamais retire son acceptation de la juridiction ni n'a
retiré sa requête. On ne saurait présutmer cc retrait de la reqüete

italienne.
Le Gouvcrneineiit italien, par ses actes postérieurs, n'amis en cause
d'aucune manière l'acceptation de la juridictionde la Cour. Le qui est
arrivé apres le19 mai 1953, date du d6pBt de la requête,c'est le fait que
1'Albanie ne s'est pas prkentée i ce procès.A la suite de cc fait, Gou-
vcrnemerit italiena dépose le premier document dans lequel il s'est borné
3.poser i la Cour la question de compétence en partant du pritlcipe que
ln Cour a le droit et le devoide vérifiercl'officesi, en tenant compte des
principes de son Statut, elkccst coinpktente nu non pour statuer au fond
sur les dcmaildes qui lui sont soumises.
Darls cc premier docuniciit, le Gotivcriiement italien s'est borné 3,
attirer l'attention de la Cour sur la queçtion de compétence en l'invitant
k l'examiner. Il estrestC - pour employer une expression de sir Gerald
- neutrc iien ce qui conccrne ce problème. L'agent du Gouvernement
du Royaume-Uni reconnaît que le premier document ~îréscntépar le
Gouvernement italien n'avait aucune influence sur la scquêteitalienne.
Aprhs ce documeiit, il y a eu I'nrdoi~nrtnçedu 3 novembre de la Cour et
lü présentation d'un deuxihme document, intitule (Expose sur la queç-
tion prklimiiiaire de compitcnce 3.Dans cc document, riousavons indiqué
les considérations pour lesquelles, :Lnotre avis, la Cour, eii examinant
d'office le poinde sa compétence, devrait se dkclaret. incompktente en
ce qui concerne la demande italiennc mettant en cause la responsabilité
internationaledc 1'Albailiedu fait de la loi albanaisdii 13janvier qqg,
Ni le Statut de ktCour, tîi les principes gknéraux emptclicnt quemême
la partie demanderesse attire l'attentionde la Cour sur des coilçidérations
qui peuvent avoir une importance aux fins de ln dCcision que la Cour
devrait d'office prendrc au sujet de sa compétence. Il ne s'agit pas, je
répèteencore ce que l'ai dit l'autrjour, d'une exception au sens techni-
que du rnot qui touche l'acceptation de la jtiridictionde la Cour de la
part de l'ltnlie.1 62 &PLIQUE DE 11. PERASST (ITALIE) - T3 17 j4

Sir Geralda dit h cc propos :
(jc veux dire que, dors que le rkçultat de l'exception çoiilevée
par 1s Cour #ro#rio motu serait ou non te nmêrne ,n çoule-irantet en
insistantclle-m&mesur cette exception, l'Italie a annulé sa propre
requcte. Jl aurait pu en êtreautrement, comme je l'ai dit plus tiit,
si l'Italie avait simplementrnerzliomn8la question, mais avait dan-
moins continué de plaider au fond. Dans ces conditions, elle aurait
maintenu sa requête primitive, elleaurlit rnciitionn6 la question de
compétence qui aurait pu &tse examinée par la Cotir, mais elle
aiirait plaidi: au fond epar conséquentlmaintenu sa requête. Mais
tel n'est pas ce qui s'cst passé. T+'Italine s'est pas contentkc de
so?aleverine question pour qu'ellc soit e~aminécpar la Cour, elle l'a
discuttieSon attitudc n'a éti:en aucun? fa~on une attitude neutre,
comme celled'un a.lnzczc~ria qui signqle unc question que laCour
' devrait exsmincr. Elle a pris une positipn dkfij~isur Inquestion. ii

- Alazcci,s cczcrice.Est-cque l'awtictts czcrimdoit ktre nbcessairement
silencieiix ?La notion cl'nwaic.lc~ricen'implique-t-elle pas egrilernentla
poçsibilit4 que cet amicztscasria indique son lopinionà la Coilr en ce qui
concerne les problèmes qui touclient In compétence de la Cour et que
la. Cour devrait examiner d'office?
On a citk certaines opinions &misespar le juge Anzilatti ail cours de
l'élaboration di1Règlement de la Cour. Le juge Anzilotti a relevé que la
partic qui a accepté la juridictioilde la Co+ ne peut postkrieurement
limiter ou retircr cette acceptation, mais rien dans les opinions citées
nc pcut Etrc inte r6tC dans le sens que le1juge Aiizilotti excluait la
possibilitéqu'une Tes parties au prochs et meme la partie demanderesse
attire l'attentionde la Cour sur la question de compétence en tant que
celle-ci ne &pende pas de la volont6 d'une1ou des parties au procès,
mais dépende des réglesgbnbrales du Stntiil de la Cour. J'estirne,par
coi~stquent, êtreen droit de dire qtie la tlièse du Gouvernement britan-
nique, en ce qui conccrnc la validitk actuelle de la requête italienne,est
mal fondée.
L'aceeptatioii dc la juridiction de la Cou! de la part de l'Italie n'a
éténi retirOe ni miîc en cause par le fait que le Gouvernemeiit italien a
soulevé la question de la compétence de 1a manière que j'ai indiquke.
La requete italienne reste entiérement valahle.
Ily a lieu de rclever que lc Gouvernemen! franqais, dans ses obser-
vations preserîtdes à la suite de l'ordonnan~e du 3 ~lovembre, s'&tait
aussi demande si le Gouvernement italieii, ep soulevant la question de
compétence, ne mettait pas en cause l'acceptation de la juridiction de
la Cour. Comme la Cour a pu ie constater, l'agent du Gouvernement de
la République française, M. Gros, n'a pas soytenu la thèse britannique.
Il s'est borne àexaminer la question de la cornpktence de la Cour comme
problème tout 5 fait séparé.

Monsieur lePrksident, Mcrsieurr de la Codr, la seule questioii qui en
réalitése posc devant ln Cour est cellequi concerne la cornpetence selon
le Statut dc la Loiir clle-mgme. Il n'est pliscontesté clela part de nos
adversaires, ni n'est contestable, que la prprniere demande formulée
par la requ&te italienne met en cause la responsabilit& internationale de
l'Albanie du fait de la loi du 13 janvier1945 . Acctkgard je croisndces-
saire de rectifiela traduction en anglais qui a ktk faitede lamention de
cette loi. Il a été dit dans la traduction ((loi de nationaliçationii.En REPLIQU EE 11.FERASSI (1~~1.1~) - 13v j4
163
rialitb,jc n'nipas adapte cettc formule, parce qu'il s'agit d'une loi de
cconfiscation IILa loi albanaise a confisqué entihrerncnt Ie patrimoirie
de ln Banque nationale d'Albanie au profit de 1'ETat. Successivenzent
une autre loi albanaiçe a creéla Ranque d'Etat àlaquelle elle a transféré
le patrimoine que I'Etat albanais avait confisqué son profit. L'ltalie
demarîde que la Cour déclare: IOque la loi albanaise du 13 janvier rgqs
constitue un fait internatinilal illicite 2" que la sanction de ce fait
illicite est la responsabilité de l'Albanie comportant obligatioil pour
cclle-ci de réparer les dommages qui en sont découlés pourl'Italie; et
3' dJSvnluer ces darnmageç.

Est-ce que le Statut de la Cour permet à la Cour de statuer sur cctte
demande sans le cotiseritement de 1'Albatiie 1 On a observe quc le
consentement dc l'Albanie n'est pas nécessaire parce que la demancnde
italienne conccsnc Ics trois gouvernements et que la rl6çision de la Cour
n'a~irait pas force obligatoirei l'égard de l'Albanie. Cela, à mon avis,
n'exclut pas que, pour statuer au fond sur la demande italiei~ile dorit
il s'agit, ICour dcvrait apprécier la portée juricliqile d'un acte émanant
d'un Etat tiers pour dire s'il s'agit d'un fait illicite engendrant la respon-
sabilité internationale de cet Etat. Mous croyons qu'il ne serait pas
coniorrnc aux pri~icipes du Statut si laCaiir prenait une décisiondécla-
r?nt qu'un ctat a commis un fait illicite international .sans que cet
Etat soit prbent au procès. Le Statut de la Cour ne saurait &treconsidéré
séparédu système de droit interriationalUne des innovations du Statut
de la Cour internationale de Justice par rapport au Statut de la Cour
permanente de Justice internationale est contenue dans l'article $3
du Statut, oii il est dit que(la mission de la Cour est de rkgler confor-
mément au droit international leç différendsqui lui sont soumis iiLes
mots uconformément au droit international iindiquent clairement q~ic
le Statut de laCour doit 6tre interprétédans le cadre du systémede droit
international ct par conskqueiit demani+re conforme aux principes génb
rxux de ce syst6me juridique qui présente des clif@renceçfondamentales
par rapport aux systbmes des droits internes des Etais. Un des prin-

cipes ccrtains de droit international est celui de la non-interverîtion.
Ce principe vaut inéme, k mon avis, à l'kgard de la mission de la Cour.
Il ne scrait pas compatible avec ce principe que la Cour se considérât
compbtente a porter son jugement sur une loi d'un Etat pour dire que
cette loiest un fait illicite international salis que i'Etat auteur de cette
ioi ait conseiiti cette intervention de la Cour. Il ne s'agitpas, dans le
cas présent, d'un procès clans lequel les Pnrtics soumettent a laCour
un point de droit international abstrait. M. Gros, dans sa plaidoirie, a
dit : ri la Cotir cst soumis un point de droit internationmais il ne s'agit
pas d'un point abstrait de droit intcrnational. L'objet de la demande
italianne est trés concret etconccrne essentiellement un Etnt qui n'est
pas présent au procès ct qui n'a pas donilé, de quclque rnanikre que ce
soit, son consentement à ce que la Cour jugc s'il a ou non commis le
fait illicitc dont il s'agit. Pocette rnison,le considère que, conformé-
ment aux principes rkgissant la compétence de la Cour, celle-ci, k mon
avis, devrait constater qu'elle n'est pas conpktente pour exafnincr la
première deminde forrnulCe dans la requete italienne.
La deusieme demande est séparéede la yremiére. Dans la déclaration
de \Washington, il est ditque la'question dc la priorité seraitsoumisc à
TaCour si cette question se posait. Par conséquent, d'après ladéclaration
elle-meme, il paraît quc cette deusiènze question est subordonnée A lapremière. En tout cas,si la Cour estime que la question concerriailt la
prioritk cntrc lc droit du Royaume-Uni ct le droit de l'Italipeut étrc
esaminte sous fatme liypothétique, et1dehors Fe l'examen dc la première
demande italienric, IcGouverilernent italicn, en ce quilconcerne, n'aurait
pas d'objectian.
Voilà, Monsieur le Présidelit,h!lessieursde la Cour, les considérations
pour lescluelles nous zvons conclu, en examinant le problème de la com-
pétence de la Cour, que, ;inotre avis, le Statutne permet pas ,2ln Cour
de décider au fond de In prernikre demande (du Gouverneiiieiit italien.
Monsieur le Prtsident, bfcssieurs de la Cour,avnn.î de termincr cette
courte plaidoirie et avant dc donner lecture dcs conclusioirs finnlcsdu
Gouveriiement italicn, je ticns avant tout à remercier la Cour de l'in- .
dulgeiice qu'elle a bien voulu m'üccurder. Je m'excuse si j'en ai abusé.
Je voudrais également m'associer aux paroles qui ont &téprononcEcs par
nos çollt?gueset adversaires, par lesquelles ilstît soulignéla s&rCiiitbde
ces débals qui est du reste exigie par lc respelt dû S la Cour. Je formule
aussi le v~u ardent que cette sérhitk, que nous avotis constatée dans
cesdkbats, puisse être de bon auspicc pour unk solution amiable rle cette
affairedans l'esprit de la dkclaration faitepar l'agent di1Gouveriiemer~t
italien au dibut de la séniicede lundi. 1
Mainteilarit, Muilsieur le PrCsident, si voys le permettez, je cloiitie
lecture des canclusioiis (inales rlii Gouverilernent italien :

PlaiseA la Cour
l
Dire et juger: 1
Que la déclaratioiinccomliagnant la publicPtion de l'accord entre les
Gouvernements de la Republique fr,mçaic;e,du Royaume-Uni cleGrancle-
'Hrctagneet d'Irlande du Nord et dcs ~tatçl~nis d'Am&ricluesournet-
tant k un arbitre certaiiies r&clamatioils cui;cerriantl'or pille par les
Allcmands à Roine en 1943 n'estpns titre suffis~iitfonder la compétei-ice
de ln Cour pour connaître au foild de la dcrnpiide foi~nuléeau no r des
conclusions de la requkte présentée ;ila Cour par lc Gouvernemeiit de la
République italienne le19 inai1953.
Que p;u coi-iséquentla Cour n'est pas compétente pour statuer sur le
fond dc kidite demande.

Que la Cour, qucllc que soit sadécisionsur ?a question clecotnpCtcrice
formuléesausdiqlins 1et2) des conclusioils du Gouvcrilcrnent du Royaume-
Ilni cn date du 26 innrs 1954. 7. IIEJOINDER OF SlS< GERALD FITZhiXUI<ICIS

(AGEST OF THE GOVERShlEST OF THE USITED I<ISGDO~~)
-4.rTHE PUBLIC SI'I'TIS01: MAY 14tl1,1954, ~IOKSING

$Ir. President and Members of tlie Court.
111.Perassi, in his stateinent of yestcrday, kvas inost persuasive,

as he al~vaysis ; but 1 did not think he piit forward any substantially
new arguments and tlierefore it rniglit be sufficient for me simply to
refer the Court to those coiitained in my own and Mr. FaFvcett's
previous statcnients. Nevertlieless, there are a few thiiigs, which will
not take very long, that 1 would like to say in reply to RI. Perassi's
observations.
But first, inightI say a word about the question put to the Agents
of the Parties by Jiidge Armand-Ugon. We have telephoned to tlie
Foreign Office in order to sec whether tliey can send us tlie iiecessary
information hcfore the end of this inorning's session. ln any case, if
they cannot, we shall be able to let the Court have it in the course
of the next few days. 1 understancl, after discussion with M. Monod
on behalf of Francc, and with 3lr. Schneider of the United States
Embassy here, \vho is acting as observer on behalf of tlie United States

Government, that they \vil1 bc niaking similar enquiries. Since the
place where tliese agreements were coiicluded was Washington, the
Government niost likely to have talcen steps to register them with
the Unitecl Nations, if they weve registered, would have beeii the
United States Governinent.
hfr. I.'resiclentI do not know whether Judge Armand-Ugon, in
asking this cluestion, liad it in mincl that here \vas a point that the
Court inight indeed take proprio ?not.u.1 imagine, however, that if
the Court did intend to do so, in the sense of founcling any part of
its decision on this cluestion of registration urith the United Nations,
it \vould afford to the Partics an opportunity to fiirnish their obser-
vations on the matter. 1believe I would be right in saying that the
case concerning the rld~~ti~~listvntioothe Pvifzce of Pless before the
I'ermaneiit Court of Intei-nritional Justice indicated that that would.
be the normal practice. And tliere are in fact a nuinber of points that

might recluire discussion. For instanceI am not sure that it lias been
the usual habit of countries to register agreements in the nature of
a conzpvo~~a iliose specific object it is to provide for the submission
of soine qiiestion to an interi-iational tribunal. As an esampleI doubt
very much wh<tlier the Special Agreement 1)etn:een Francc and the
United Icingdom for the submission of the Minquiers case to tliis
Court, on the basis of which trie Court gave its clecisioii last year,
was cvcr registered with the United Nations. 1 do not know, but 1
have sonle doubt about it. Theii, the first of the \Vashington Agreements
in the present procccdings \vas equally acted upon by the arbitrator,
If.Sauser-Hall, and, indeed, by the President of the Court in appointing
him, withoiit any reference to the question of registration. And, again,
if the question were what is the efect of paragraph z of Article 102166 REJOINUER OF SIR G. FITZMAURICE (u.K.) - 14 V 54

of tlie Charter of the United Nations, which provides that an
unregistered agreement niay not be invoked before any organ of the
United Nations, it might have to be asked in the present casc, b?;
whom, and in what sense, the ~ashin~toii Agreements are beiiig
invoked. The Parties concluding those Agreements were tlie three
Governments of France, the United States and the United I<iiigdom,
and they, of course, are not invoking the !Agreements against one

another. lt is Italy which is invoking and availing herself of the ternis
of these Agreements. Clearly there would be a position here ~vliicli
would be open to a nurnber of different possible interpretations. 1 am
not, of course, attempting to express aiiy vibw on these points at the
present moment one way or another. 1 inerely mention them as points
which would seerii to require consideration) and prol>ably argument
-or, at any rate, observations-on the part of the .Parties, if the
question of registration were thought to have any real relevance to
the matter.
May I now cieai with one or t\vo of the pliiits made in M. Perassi's
speech? There was, first of ail, the small matt,er-caU it small because
1:do not think it has any direct relevance to the issuc before the Coiirt- .
the matter of Italy's intervention before the GolclCommissioi~M. Perassi
represented that as the only tliing which prekentecl an interiin delivery
of a certain qiiantity of gold to Albania qut of the Gold Pool. But,
in fact, whatever the Gold Commission may have determinecl as to
the allocations to the different countries for purposes of any interim
delivery, no actual delivery could be made escept upoii the instructions
of the three controlling Governments jointly.! Now Italy evidently Iiad
a perfect right to intervene if she considerecl she had a good claim to
tliis gold. \%Teonly wonder why, having i?tervened with the Gold
Commission, she does not appear to wish to prosecute lier claini before
this Court, as the Tripartite Washington Statement alloivs her to do.
case, 1tliink it is somewhat of an exaggeration to suggest that
the"7 nited ICingdom ouglit to feel a special jgratitude to Italy for her
intervention before the Gold Commission. -$liat intervention was pre-
sumably directed-and quite naturally and rjghtly-to Italian interests
ancl not inspired by any special preoccupation for any claim that the
United Kingclom miglit have. And that, 1 think, is all1 need to say
about that.
Next, M. Perassi said 1 Iiad treated the FVashington arrangements

as a whole aiid 1 had contended that both ;parts, namely, the actual
WTasliington Agreement and the accompanying Tripartite Statement,
were binding upon Italy and Albania. What Ilactiially said, I think, was
that in so far as these arrangements were in the esecution of Part III
of the Paris Reparation Act, they certainlyl were binding upon both
Italy and Albania. On the other hand, I most expressly said that the
Tripartite Washington Statement did not impose any obligatioi-i on
either ltaly or Albania tocorne before this Court, but merely gave thein
a faculty or option to do so.I said it could not possibly be beyoiid tlie
scope of the autliority of the three Wasliin&on Governmeiits to make
sucli an offer and, therefore, if that was the basis of the Italian Objection
to the competence of the Court in this case, jit was surely ill-fouilded.
And may 1emphasize in tliis connectioii once again what 1said in my
original statement, that there is no difference!of opinion at al1 between
ourselvcs and Our Italian friends on the iiecessity for consent to these REJOINUEH OF SIR G. FITZMAURTCE (u.K.)- I4 V 54
1'67
proceeclings before this Court, The difference between us is tkiatin our
view, Albailia's consent would only have been necessary in respect of
the questions specified under kead (a) of the Washington Statement,
narnely, wlietlier Albania's share of the GoId Pool shoiild go to the
United Kingdom or to Albania herself. Alhania's consent is not, in our
view, nccessary to thc determination of the questions affecting Jtaly
under hcnd (b) of the \Vashington Staternent, becauçe the only issue
raised under that kiead-a decision on which by the Court would be
binding on the Parties to it-is the question of whether Albania's sshare
should go to thc United IÇingdom or to Italy ; and hoth those çountrieç,
as well as the two rernaining \Vashiiigton Govcrnments, have given
their consent aila arc before the Court.
The iiextpoint I want torefer to isa passage in 111.erassi's statement
where 11e said that 1 had admitted that the Italian attitude as expressed
in the statcnlcnt oftheir Preliminarj? Objccti~n deposited with the Court
in October last was neutral. 1drd not, howcver, adrnit that. WI-iat1 said
macle it quitc plain,1 think, that1 regardecl both of Italy's written state-
rnents made in October and Decembcr last as amotinting to definite
objections to the jurisdiction and not as rnerely raising a point for the
consideratioil of the Court fi~.oprinzolw.However, Mr. President, surely
there is now no need to enquire closely into the exact eficct of the eürlier
document of October. It is true that wc do question whether it iç in fact
open to n party under the Statute to invite the Court to conçider an
objection proprio motu without therehy being held to have raised a
Preliminary Objection. If the Court considers a question proflriamotu,
then it rnust:do it of its ownmotion. To do it on the invitation of one of

tlzeparties, iri whatever wny the matter may bc put by that party, is
necessarily to do it rbotfiroprio motu,but on the basis of what amounts
tu an objection or exceptiori raisedby that party. The Court cannot be
said to bc tuking or considering an objection propria mob if the matter
has not in fact been raised on tlie initiative of thc Court itselbut by
one of the parties. The very words $roprio motu mean that the iriitiative
corncs fron~the Court, or else it is not a case,Isuggest, of $roprio molizt.
But need ure rerillyhother about al1thiç, for,however the Italian Govern-
ment rnay have begun by putting their point, they have certainly ended
by putting it inost definitelu in the forrn af ail objection. 'This was
'u~ldoubtedIy so in tl~eir second statcrneilt of Decembcr last, and it is
most unquestiorîably so as regards their finalconclusions st rtiecndof
this oral hearing zvhich M. Perassi read yesterday. If a party asks the
Court to acEjucigeand declare that on certain specified grounds the Court
is incompeteiit to consider the merits of a certain questioii then is it
really possible forthat party any longer to preteild that it is not raising
a forma1 objection to the jurisdiction of the Court ?
Our case is thst by raising this formal objection to the consideration
of a question put tothe Court fordetemination on the merits in Italy's
own orignal Application, Italy is acting in a manner so entirely incon-
sistent and irreconcilable \vit11that Application as to kinve nullified it,
so tliat no subsisting application by Italy for a determination of this
uestion on the merits can in nny real çense be said to be stilbef~re the
Zouri.
Migl~t 1perhaps repeat again what 1 said in my previous stntement,
that it is not enougli for the Italian Government merely to say that its
Application has not been withdrawn and is çtilsubsistiilg,for itis no170 REJOINDER OF SIR G. FZTZBIAURICE (u.K.) - I4 V j4

offered conclusions as to what are the legal consequenees of tlie issue
which iç already before the Court, namely, the prelirninary issuc of
cornpetence raised by thc Italian Governmcnt itself. If Italy rnakes an
Application to tkie Court and then objects t) the Court's jurisdiction
to hear that Application, and the United Kingdom then says that the
effect of this Objection isto nullify the Appli'cntion, thatis not saising
a new issue but merely stating a conçlusiotî ad to theIcgd consequerices
of the Italian Objection. In sliort, it ial1plrt of the same issue, and
there can be no question of any ilew or sepajrate consent on the part
of Italy being rîecessargrin respect of tkiç particular Unitecl Kiiigdorn
conclusion.
So much fortliet,but as we are on the subjdct of the United Kiiigdom
conclusions, 1 may tncntion that 1 shallread lthern out in a short time
,md Liand thenl in in ivriting to the Registra:. And the Court will see
that the7 differ in a certain way from the cqnclusions in our wntten
statement, In that they no longer ask the Qurt açtually to declare
that Albania's share jn the Gold Pool is forthwith transferable to the
United Kingdom, in the evcnt of the court(ho1ding that the Italian
Application is noivnullified.We belicve thst {his would, in fact, be the
correct consequence of such a finding, under the terms of the Washington

Statemerit, but we realize tliat the Court may lwellfeeltkat this conclu-
sion is onefor the three IVGa,shingtoGovernrnerts todraw for themselves
if the occasion arises, and that the Court carilot do more than give its
view as to ivhether thc Italian Application pîust now be held to be
nullificci and invalid or not. And that is thrcFon, and the only reason,
for this differeiicein tlze final form of our conclusions, tvhich 1 shall
read presently.
1 shall now turii,MT. Prorident. to what I dight calithe other aspect
of the Italinricase, namelÿ the concern appaycntlÿ felt by thc Italian
Government over the absence of Albania from these proceedings. 1 did
not think that M. Perassi in any way answcredlthe points on this subject
made the other day by iny colIeague Mr. Iilwcett. He dicl, however,
prescnt one new argument to tlie Court about which T should lilre ta
saÿ sosriething.Re suggested-citing, 1 think,] Article 38 of the Statute
of the Court-that the Court miist, inconsidcring questions of jurisdiction,
act in accordancc with the general principles of international law-
a proposition with wliich, in a broad sense, i tiiink no anc would wish to
guarrel. But then, the particirlar principle of international law whiçh
he suggested the Court would hc ~ontr~tveningif it assumed jurisdiction
in thiscase in the absence of Albania \vas that of non-intervention, and
Izc seerned tu suggest that'if the Court proceedcd witk this matter, it
would, so to speak, he intervening in Albania'ls jnternal affairsbecause
the Court would have to pronounce upon the international effects of
some Albanian law. 1 thought this agumen;, if1 may say so with
respect, a little far-fetchedand 1 would suggest to the Court that there
could not possibly be ariy contravention of tvc principle of non-inter-
ventioti for a numher of reasons, of which the three following are the
simplest and most direct. First, the decision (of the Court would not
bind Albania, since Albania is nota party to thye proceedings ; secondly,
it would not involve a direction to Albania to do anything, since the
issue in these proceedings is not wlictkier blb4nia sfiould or should not
pay any damages or take any other actioti, bu; sirnply whether certain
gold should be transferred to the United Kingdom or to Italy; and RE JOTNnER OF SIR G. FI-rI'ZMAZTRICE(u.K.) - 14 Ir54 171

thirdly, the dccisioii othe Court would not d~$riz'eAlbania of anÿthing,
because the issue in thesc proceedings is not ivhether Albania slioiild
receive certain gold (tllat possibility bcing in any cvcrît exçludcd hy
Albania's failure to intcrwiie), but whcther certain gold slîould be
transferred to the United Kingdorn or to Italj~. Ptit very çhortly, the
decision of tlic Court, whatevcr it is, cmnot affect Albaliia at al1 in
respect of the actiial issuc whicl~these proceedings give rise to, namely,
the question of the disposa1 of the gold as between Italy and the United
ICingdom, and as hctween thosc çountries only. For tllc determination
of that issue, al1the neccssary Pastics are before the Court.
1 believe, Mr. President-and M. l'erassi seemcd half to adtnit this-
that the truc Italiari positioii in respect of Albania ïs that which my
colleague Mr. Fawcett suggestecl the othcr day, namcly a preoccupation
rvith the profirtety,SDto speak, oothe Court going into certain rnatters
In tlie absence of hlhaniü. But r believe reflection will dispel any doilhts
eri this score. Ltis, T believe, questionable whether in co~itciltious pro-
,ceedings it is rertlly open to the Court to declinc jiirisdiction in case
~vhere it does actually posscss it, and wl-iereit would not bc contrary
to the Çtatute for the Court to exercisc that juriçdiction. It scetns vergr
clear on the basis of the Statute, and of the past pronouilceinents of the

Court itself and of the Permanent Court of International Justice, a
number oi bvhiclzhave been citecl in the course of tlze written or oral
poceedings in this case, thüt the Court lias jui-isdiction whenever al1
tfie parties to the garticular issue before the Court have cozlsented, so
tkat the decision of the Court will he binding on al1 the parties whose
action or acquiescence will be necessary to cxecute whatever decision
the Court may give. Bow that isprecisely the position in the preçent
case. The issue is whetlier the United Kingdom or Italy isto receivc a
irarisfer of certai~gold,and a decision by tkicCourt on that issue would
bind both Italy and the three Washington Governments ; and these
four Governrncnts are the only ones whose action or acquiescence would
bc necessary irzorder to execute tlie Court's decisioti, whatevcr that
decision mny be in this particular issue. And there being in this sense
rio real roorn at al1 for doubt that tlie Coiirt doeshave jurisdiction.
Itis,as 1 Say, 1think, questionable, wkietlzerin contentious proceedings
the Court could decline to excrciçe it. But if icouid do so it rvould only
be ori grounds of a qiiite exceptional character, and I suggest that no
such grounds evist in the present case. Even if there were any danger
of the arguments against Italy's case on the rnerits not being presentcd-
and in façt there is no danger ofthe arguments against Italy's case on
the rnerits not being presented if this case is heard ultimately by the
Court on the merits. Even if tlzat were the position, thcre would still
be Albania's tight vnder the Statute to üpply to intervene if she wislles.
1 believe that is al1 really tha1 rieed to say, Mr. Presidcnt, ancimay
1now summarize what seem to us to be the varirius c.oursesopen to the
Court. 1sfiall tryto state them as cibjectively aç1çan. There seem to be
three courses open to the Court, and, as fas as we can judge, only three.
The first would be to find iniavour of the Unitcd Kingdom conterîtion
that the Italia~i Applicationis now nullified and invalid,or by iinplica-
tion witkdrawn and no longer in substance before the, Court, That
would, we believe, be the correct finding, because tliatjs,me think, the
real cffectof the Itrilian Objection. If,liowever, rhis is not the position,
xnd the Italian ilpplication is still valid and subsisting, then theCourtcan eitlierdecide tliat the Italiaii ~bjectionl to t1ie Court liearing thiç
Application (which is Ttalfs o~vn Application) is ill-fnilnded, and that
tlie Loiirthas jjurisdiction ; or it can decide lthat the Italiaii Ohjectiorî
is well-founded, and tliat the Court cannot, nfter al\,go into the merits
of tlie Italian Application. Mie believc that $he Court should certainly
reject the laçt ofthese thrce Courses, and thaf the real choice is hctween
the firsltwo, riamely, eithcr holding the Italiaii Application to be wholly
nullified, or, ifit isstill valid, holding tl-iat the Court has jurisdiction
tu go into it on the merits.
Obvioi~sly the situation is a paradosical pile. -4s was stnted iil thc
French Written Observations, it is not nqrniall y Icir the defendan t
parties in a suit to insist on its prosecutionby thc plaintiff governmcnt.
Rut, Mr. S'resideiit,the three Washington Gbvernments adliere to thcir
obligatior~s undcr tlieTripartite Statcrnent.1When the three Goverri-
ments entered into that Statctnent and made the offers it cntitaincd for
a reference of certain cluestions to this ~ourt! they necessarily thought
that tlie Court ~iroulrlhavc jurisdiction to hqr and determine on their
merits the issues specified in it, provided Italv or Albaiiia, as tliecase
rniglit be, brotight those issues hefore thc Court. Tliat positiori we
maint ain.
Eut tlierc ren-iainsorlequestion. 1 said we adhercd to our ohligatioils
under the IYashiilgton Statement ; but in 1vl)at circutnstanceç do those
obligationç corne into play ? That is reallÿthe crucial point in this case,
and that brings us back to rvhat the United ICingdotri regards as the
vita1 issilc. 'The obligations assumed by the three Goi~erninents uncler
the IYashirigton Statctnent mcrc net unconditional, For instance, it is
ol>i*iousthat il an application harl been made lby eitl-icr Italy or Albania,
but had not been rvithin the go-day period. Fhere woiild havc Iieen no
obligation oii the part of the three Governments. In short, the spplica-
tions, if any, to be i~iade by Italy or ~lbanii had, in order to be iialid
applications engaging and giving rjse to an lohligntion on the part of
the thrcc Goverilinents, thcsc nppliciitions ti;id to conforin with the
conditions (express or irnplied) colitained in thc Wiishington Staternent.
Therc, ive Irielievc,is the esscntia?issue. it \vas,in our vieur, an
essential coridition oi the obligation of tlie itIri-eeCroi~ernnle~under
the Washingtori Statctnent, and of the validity of aiiy application made
under that Statemcnt, thnt thc application sliould be genuinely for the
cletcrmination on their rncrits of thc issues spccified, and tliat there
should be an uneqiiivocal acceptance of the jurisclictioil of the Court
for a fulldcteriniilationof thesc issues on tlicir merits. And we say tliat
thcrc is no suçh itcceptance of the juriçdiction on the part of Italy, and
furthcr that the application made by ltaly, t;iewed as a whole, is not
ail applicatioii foi the dctcrrnination of these issues on tlie merits.
Perfiaps 1 rnight sum up our positiorr in tpe ivllowing way, and for

this method of putting it,T.ain indebted to $y collcague Mr. Friwcett.
1 subrnit to the Court that Ttaly's Yrelirnir~nryObjection niust be taken
as part of her Application, as part of what 1italy is rcallyasking the
Court to do. l'he two rnust, as it were, he ty~d together : you caiinot
consider ltaly's Application withottt at thc same timc relnting it to and.
taking iiito accuunt her subseqtient ~hjection! And ï tliiilk tl-icmoment
yoii do tliis, yoil see thathe two cannot andldo not CO-exist-that the
one nullifies the other.The Application related to the Objection is seeri REJOINDEK OF SIR G. l~IT%i\IrICiKIC(u.K.) - 14 V 54 173

not to be an app-.cation ol thc 1;indcoiltemplatecl tiy thc M'asl-iington
Statenient.
That. 1 think, Mr. Prcsideilt, is al1t~eed to sa., a-art [rom our Con-
clusioiis, which1 sliall rcad iiz a rnornent.

1 will now rend our fiilül Conclusions, wliich are as follo\vs :

(1)That, in vieiv of Ttaly's objection on the ground uf the allcgcd
lack of compctence of the Court, hcr Applicatiuir to tlie Court
of May 1gt11, Tgj3,

(a) does not conforni to the conditions and intentions of the
Tripartite Washingtoil Çtatcrnent of April 25tl1, 1951, or
alternati~ely
(b) has bccn in effect withdra\v11 or cancelled by Italy, and
is therefore invalid and void ;

(2) That ltaly is, in the circumstsnces, to he deemed not ta have
madc ariy Al-iplication to the Court within the meaning and
for tl~c ~>ur~~se"çf the Tripartite Wasliingtoil Statement.

Alternntively
(3) That, if the Court holds, contrary to the coiltentioi~s of the

United Kingdonr, that the Italian Application iç still valid and
subçisting, the Court hüs jurisdiction to determille oil their
merits the questions put to thc Court in tlie Italian Application.

111coriclusion, niay 1 too express my thanbs to the Court for its
patient hearing of oui- argurneritç and endorse what has already beeil
said about the serenity of the atmosphere in which these proceediirp
havc beeil conductcd. l'here is uilly one small qualification wliich 1
feel obliged to makc on this point. M. Perassi said he hoped tliat the
sercriity of the atrnosphere kvould prove a. good omen for tlie success
of the suggestioi~ç madc on hehalf of the Italian Government for a
direct settlemeilt ol tlkis matter. The Court muçt not infer from tliis
that there are in fact ittiydiscussiuns iil progress for'a settlernent,
for that is not the case, and 1 arn bound to Say that 1 would have
grcatly preferred it if the Italian Government Iiacl not tnade arîy
declarations about tlie matter beforc tliis Court. Rowever that rnay
be, tlic issues before the Court remaiii, aiid 1 am sure tliat the Court
will wish to coilsidcr thern entirely oi~theil- metits and without reference
to any possibility, even if such a poçsibility cxisted, that they might
be the sublect of nri out-of-coirrf: settlement. After all, there is no
inatter ivhic11comes bcforc a tribunal that may not at çome stage of
the yroceedings be settled by direct ilegotii~tions bctween the parties,
but that can ncvcr be a matter for tlic tribunal itself to take into
consideratioil. Al1 that tlie tribunal cari do iç to give a decision on
the issucs before it on thcir legal merits, and it iç indecd precisely
by doing this that the tribunal will be assisting the parties.

Rh. President, I havc jmt kad a message irorn London on thc sttbjcct
of the qucstion put yesterday by Judge Armand-Ugon and tlie infor-
mation is this, that the Washington Agrec~nent, that is to say at any
rntc tlie first othc Agreements, was registered by the United States174 REJOTX13ER OF SIR G. FITZBIAURICE (u.I<,- 14 V 54

Govcrnnîent on June qth, 1951, and is lxinted in United Nations
Treaty Series,Vol. 91, No. 1240. There is apparently no rccord of the
Sluteme+ttbeing registcrcd and it iç apparently not printcd with the
Agreement in the United Natiorîs Treaty ~ekieç. That is the position as
far as we know it nt present, and if theré iç any reason on furthcr
consultatioii of.the Records to alter tliat, 1 shall iiotfail tolet the
Court know. I

Document Long Title

Procès-verbaux des séances publiques tenues au Palais de la Paix, à La Haye, du 10 au 14 mai et le 15 juin 1954 sous la présidence de Sir Arnold Mc Nair, président, pour l'ouverture de l'audience, et sous la présidence de M. Guerrero, vice-président, pour l'affaire de l'Or monétaire pris à Rome en 1943

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