Partie II (A) 2 - Les conditions de vie du peuple palestinien

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186-20230531-REQ-01-04-EN
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186-20230531-REQ-02-03-EN
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NATION^
UNIES
BlkmU'K
Distr.
GENERALE
A/32/228
1+ octobre 1977
FRANÇAIS
ORIGINAL : ANGLAIS/
ARABE/
FRANÇAIS
Trente-deuxième session
Point 62 de l’ordre du jour
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT
CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LES TERRITOIRES OCCUPES
Rapport du Secretaire général
1. Le présent rapport a été établi en application de la résolution 31/110 du
16 décembre 1976 dans laquelle 1'Assemblée générale a prié le Secrétaire général
d’établir, "en collaboration avec les organes de l’Organisation des Nations Unies
et les institutions spécialisées qui s’occupent de cette question", un rapport sur
les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés et de le
présenter à 1'Assemblée lors de sa trente-deuxième session. Elle a en outre prié
le Secrétaire général, lorsqu'il établirait le rapport, de consulter l’Organisation
de libération de la Palestine, représentant du peuple palestinien, et de coopérer
avec cette organisation.
2. A la UÇème séance de la Deuxième Commission, le 17 novembre 1976, au cours de
laquelle les représentants devaient voter sur le projet de résolution relatif aux ■
conditions de vie du.peuple palestinien dans les territoires occupés, la Commission
a été informée que, si le Secrétaire général était prié d'établir un rapport à ce
sujet, cette tâche serait confiée au Département des affaires économiques et sociales.
On lui a également indiqué que cela présenterait certaines difficultés, mais qu'on ne
négligerait aucun effort pour établir et soumettre le rapport si celui-ci était
demandé. Etant donné que le Secrétariat ne disposait pas de source d’information
indépendante dans les territoires occupés, il devrait s'adresser aux gouvernements
et aux organisations intéressés afin d'obtenir les renseignements nécessaires pour
lui permettre de soumettre un rapport à 1'Assemblée générale à sa prochaine session
(voir A/C.2/31/SR.U5). '
3. Conformément à la déclaration susmentionnée de la représentante du Secrétaire
général devant la Deuxième Commission, une note verbale a été envoyée le 16 mai 1977
aux missions permanentes de l'Egypte, d'Israël, de la Jordanie et de la République
arabe syrienne auprès de l’Organisation des Nations Unies ainsi qu’à l'Observateur
permanent de l’Organisation de libération de la Palestine, appelant leur attention
sur la résolution et leur demandant de communiquer tout renseignement pertinent
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dont ils pourraient disposer pour l'établissement du rapport demandé par l'Assemblée
générale. Elle a été suivie d'une deuxième note verbale datée/du 21 juillet 1977
demandant que les renseignements nécessaires soient fComtnurii^’d&s au 15 août 1977
au plus tard.
U. L'OIT, la FAO, 1'UNESCO, l'OMS, la CEAO, 1'UNRWA et le Président du Comité
spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l'homme de la population des territoires occupés ont été priés de fournir les
renseignements pertinents.
5. Le .19 août 1977, le représentant permanent de l'Egypte a transmis un rapport
établi par les autorités égyptiennes dont le texte est reproduit intégralement.
à l'annexe I.A.
6. Le représentant permanent d'Israël .auprès de l’Organisation des Nations Unies,
dans une note verbale datée du 16 août 1977 adressée au Secrétaire général, a
déclaré que la position d'Israël sur le fond de la résolution en question avait
été précisée par le représentant d’Israël à la Deuxième Commission le
17 novembre 1976 et était consignée dans le document A/C.2/31/SR.45 dont les
paragraphes pertinents (par. 54 à 61) étaient joints à la note verbale. Ces ,
paragraphes sont reproduits à l'annexe I.B.
7. La Mission permanente de la Jordanie auprès de l’Organisation des Nations Unies,
dans une note verbale datée du 10 août 1977, a présenté un rapport qui traitait
essentiellement de la situation dans la.partie occupée de Jérusalem et, compte
tenu du fait que les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la question
y étaient maintes fois mentionnées, a demandé de bien vouloir faire distribuer le
rapport comme document du Conseil de sécurité (S/12378). En outre, la note
verbale indiquait que le Gouvernement jordanien soumettrait en temps voulu des
rapports supplémentaires traitant de la situation dans les autres parties de la
rive occidentale occupée et des conditions de vie des réfugiés palestiniens et des
habitants autochtones. Ces rapports supplémentaires n'avaient pas été reçus au
moment de l'établissement du présent rapport.
8. La Mission permanente de la République arabe syrienne a transmis l'étude
établie par les autorités compétentes de la République, accompagnée d’une .
note verbale datée du 25 juillet 1977- Par la suite, dans une note verbale datée
du 23 août 1977, elle a demandé, d'ordre de son gouvernement, que ladite étude
soit distribuée comme document officiel de l'Assemblée générale au titre des
points 30, 31 et 62 (A/32/189). ■
9. L'Organisation de libération de la Palestine n’a pas communiqué jusqu'à présent
de renseignements à la disposition du Secrétaire général. Toutefois, la réponse
de la FAO contient une note verbale du Département politique de l'OLP adressée
au Directeur général de la FAO et l'informant des épreuves subies par les
Palestiniens des territoires occupés. Cette note verbale fait partie de
l'annexe II.B.
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10. Le Président du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l’homme de la population des territoires occupés a
mentionné dans sa réponse le rapport soumis par le Comité spécial à l'Assemblée
générale à sa trentième session (A/31/218) et appelé l'attention en particulier
sur les parties IV et VI qui contiennent des renseignements sur la situation
des civils dans les territoires occupés par Israël. Comme ce rapport est
disponible en tant que document de l'Assemblée générale il n'est pas reproduit dans
le présent document.
11. L'OIT a appelé l'attention sur un rapport relatif à la situation des travailleurs
dans les territoires occupés par Israël figurant dans le rapport sur les activités
de l'OIT en 1976 présenté par le Directeur général à la Conférence internationale
du Travail lors de sa soixante-troisième session (.1977) ,1/. Des extraits pertinents
du rapport font l'objet de l'annexe II.A du présnèt document.
12. Une déclaration officielle du Directeur général de la FAO est reproduite
intégralement à l'annexe II.B.
13. L'UNESCO a déclaré ne pas disposer de renseigneemnts récents recueillis
directement dans les territoires occupés. Il est prévu d'envoyer une mission .
d'experts chargée de rassembler des renseignements sur l'éducation et l'agriculture
dans les territoires occupéss dont les conclusions seront publiées en temps voulu.
Toutefois, l’UNESCO a soumis un exemplaire du rapport du Directeur général sur
l'application de la résolution 13.1 concernant les institutions éducatives et
culturelles dans les territoires arabes occupés adoptée par la Conférence générale
à sa dix-huitième session (document 19 C 73 et annexe 99 EX/50). Des extraits
pertinents de ces documents figurent à l'annexe II.C. ' ■
1L. L'OMS a déclaré que la trentième Assemblée mondiale de la santé, qui. s'est '
réunie à Genève en 1977 9 avait inscrit à son ordre du jour la question de l'"Aide
sanitaire aux réfugiés et personnes déplacés dans le Moyen-Orient", pour
laquelle la documentation de base comprenait le rapport d'activité du Sous-Comité
d'experts créé par le Directeur général pour étudier la situation sanitaire des
habitants des territoires occupés du Moyen-Orient (document.A.30/36), et, en
annexe è ce document, le rapport annuel abrégé du Directeur de la santé de
1'UNRWA pour l'année 1976 (document A.30/WP/1). Un certain nombre de paragraphes
du dernier document qui avaient trait à la question à l'étude sont reproduits à
l’annexe II.D.
15. Le FISE a déclaré qu'étant donné que le Fonds n'exécute pas de projets
spécifiquement destinés au peuple palestinien des territoires occupés, il n'était
pas en mesure de fournir de renseignements pertinents.
16. La réponse reçue de 1'UNRWA est reproduite à l'annexe II.E.
17. La réponse du Secrétaire exécutif de la CEAO figure intégralement à
l'annexe II.F. ■
1/ ISBN 82-2-10172L-9, p. 51 à.65.

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Annexe I
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ANNEXE I
Réponses reçues des Etats Membres
A. Note verbale datée du 19 août 1977» adressée au Secrétaire général
par le représentant permanent de l'Egypte auprès de l’Organisation
des Nations Unies
RENSEIGNEMENTS SUR LES CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS
LES TERRITOIRES OCCUPES
/Original : arabe/
I. Situation des Arabes dans les territoires occupés
1. La prison de Ramallah regorge de citoyens de la rive occidentale qui ont été
arrêtés par les autorités israéliennes sous l'inculpation de résistance à l'occupation.
Ces autorités persistent dans leur politique d'oppression à l'égard des
détenus arabes.» cette politique a conduit ceux qui sont enfermés dans la prison
d'Al Khalil (Hébron) à menacer de faire la grève de la faim jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Le chef de la municipalité d'Al Khalil a fait appel au gouverneur
militaire israélien afin qu'il prenne des mesures pour améliorer les conditions de
vie de ces prisonniers et s'est même déclaré prêt à fournir à ces derniers des vivres
et des vêtements aux frais de la municipalité.
2. Les autorités d'occupation ont empêché des délégations de Naplouse et de Ramallah
de se rendre dans les Etats du Golfe arabique» entravant ainsi la mise en pratique
de l'idée de fraternité entre les villes des territoires occupés et d'autres villes
arabes. Ces mêmes autorités ont également empêché le chef de la municipalité de
Ramallah de se rendre aux Etats-Unis où il devait participer au congrès annuel
organisé par les émigrants originaires de cette ville, de crainte que l'on ne dénonce
leurs méthodes colonisatrices. Les autorités d'occupation ont en outre refusé au
chef de la municipalité de Naplouse le droit d'aller à Rome pour participer à une
réunion des chefs de municipalités démocratiques. '
3. Les autorités israéliennes frappent les biens de consommation dans les territoires
occupés de taxes élevées, ce qui entraîne une fuite des capitaux arabes vers la
Jordanie» fuite qui à son tour accentue encore la détérioration de. la situation
économique.
U. Le chômage s'accroît parmi les Arabes par suite du plan israélien visant à les
forcer à quitter les territoires occupés. Ainsi, les autorités d'occupation ont
mis à la retraite un grand nombre d'enseignants de la rive occidentale. Le nombre
de citoyens qui ont quitté la rive occidentale au cours de la dernière année est
estimé à 15 000, la plupart des jeunes qui ont été contraints d'émigrer par suite
des diverses pressions exercées par les Israéliens. L'effectif de la population,
qui était de 85^ 000 avant l'agression de 19^7» est descendu à 681 000 personnes.
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5- Le gouverneur militaire de la rive occidentale a arrêté la mise à exécution de
projets, quels qu'ils soient, sous prétexte d'en examiner la source de financement
et de s'assurer qu'ils ne bénéficient pas de fonds de l’Organisation de libération
de la Palestine. Ces mesures ont eu pour résultat de bloquer des fonds fournis
par certains Etats du Golfe arabique à titre d'aide aux conseils municipaux de la
rive occidentale. .
6. Les autorités israéliennes ont imposé des droits de douane exorbitants aux
citoyens arabes rendant visite à leur famille dans les territoires occupés au cours
des vacances d'été. Ces mesures visaient d'une part a enrichir le trésor israélien
et d'autre part à rendre la vie plus dure aux citoyens arabes.
7. Les autorités d'occupation ont empêché les résidents de la région d'Al Maareh,
dans le Sinaï, de s'approvisionner en eau dans des puits voisins. Le prix de l'eau
pure a monté rapidement et les conditions de vie sont devenues encore plus difficiles,
ce qui a forcé la population à quitter cette région. .
II. Colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés
1. Dans le cadre des opérations de colonisation, les autorités d'occupation
continuent d'exproprier de vastes superficies de terres arabes, en particulier dans
les régions de Tulkrum et de Jenin, avant d'y installer leurs propres colonies de
peuplement. La victoire du bloc Likud a encouragé les groupes favorables à la
colonisation, en particulier le Gosh Emonim, à procéder à l'établissement de colonies
sur les terres arabes. Le groupe susmentionné a l’intention de créer 10 colonies
sur la rive occidentale au cours des prochains mois. Le même groupe est sur le
point d'établir une colonie sur la route de Jérusalem. Les travaux sont en cours
pour implanter deux autres colonies, l'une sur les collines de Naplouse et l'autre
dans le quartier Abul Forneh à Naplouse.
2. Le Comité ministériel pour le peuplement des territoires occupés a alloué une
somme de 30 millions de livres israéliennes en vue de l'exécution d'un nouveau
projet dans le cadre duquel 110 nouvelles colonies devraient être établies dans la
région de Rafah.au cours des 10 années à venir.
3. Le Ministre israélien de l'agriculture, M. Ariel Sharon, a annoncé qu'une équipe
d'experts du Likud a mis au point un programme relatif à la construction de cinq
nouvelles villes israéliennes sur la rive occidentale pour un total de
150 000 personnes. Le programme envisage de relier ces localités à Jérusalem et
Tel Aviv au moyen d'un réseau routier. Le programme prévoit également la création
de U 3 colonies industrielles et agricoles sur la rive occidentale.
U. Le maire de la zone occupée de Jérusalem, M. Teddy Kolek, a annoncé qu'Israël
n'abandonnerait jamais Jérusalem, quelles que soient les solutions auxquelles on
aboutirait, et n'accepterait pas non plus que la ville soit divisée à nouveau
quelles que soient les circonstances.
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5. Le Ministre d'Etat israélien, M. Israël Galili a annoncé que le nombre de
colonies mises en place depuis la guerre de 1967 atteignait la centaine, pour un
coût de H millions de livres israéliennes. Il a ajouté que les Etats-Unis n'avaient
exercé aucune pression sur Israël à cet égard et que les décisions du Gouvernement
israélien ne dépendaient pas de la position des Etats-Unis.
6. Le Ministre israélien de la défense, M. Ezra Weizmann, a visité la colonie de
Kiryat près d'Al Khalil et a vivement engagé les colons israéliens à transformer
leur colonie en une ville d'une certaine importance.
7• Le fanatique rabbin israélien Meir Kahane a "demandé que le Gouvernement
israélien, donnant suite aux promesses de Menahim Begin, considère la rive occidentale
comme terre israélienne libérée et autorise l'établissement de colonies.
Il a déclaré son intention d'installer une colonie dans la commune de Naplouse.
8. Les autorités israéliennes ont procédé à un levé de terrain à proximité du
village de Beit Amer à Al Khalil, en vue de la création de plusieurs colonies
dans cette région.
9. La région de Khan Al Ahmer sur la rive occidentale est transformée actuellement
en zone industrielle. Des colonies industrielles y sont installées, dont l'une
comprend une usine d'équipement militaire ultramoderne qui doit s'ouvrir dans les
quelques mois à venir. En outre, 5 000 unités de logement doivent être construites
dans cette région à l'intention de colons juifs.
10. Les autorités israéliennes ont l'intention d'établir un certain nombre de
banques dans la région de Khan Al Ahmer, à proximité des ponts reliant la rive
occidentale à la rive orientale; il s'agit, en l'occurrence, d'interdire aux
citoyens d'importer des devises étrangères et de les obliger à changer toutes
monnaies qu'ils peuvent avoir sur eux en monnaie israélienne à l'une de ces banques
situées dans la zone de résidence de tous ceux qui arrivent dans les territoires
occupés. •
B. Note verbale, en date du 16 août 1977, adressée au Secrétaire général
par le représentant permanent d'Israël auprès de l’Organisation
d-es Nations Unies
/Original : anglais/
1. Le représentant permanent d'Israël auprès de l’Organisation des Nations Unies
a déclaré"ce qui suit : "Cette résolution (résolution 31/110 de l'Assemblée générale
en date du 16 décembre 1976) qui se fonde sur la résolution 3 adoptée le
11 juin 1976 par Habitat : Conférence des Nations Unies sur les établissements
humains, préjuge complètement la question et ne laisse aucune place pour un rapport
objectif". Le représentant permanent d'Israël a ajouté : "La position d'Israël
sur le sujet traité dans ladite résolution a été clairement indiquée par le représentant
d'Israël à la Deuxième Commission le 17 novembre 1976, et est consignée
dans le document A/C.2/31/SR.U5 dont les paragraphes pertinents (5U à 61) sont
joints".
/...
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Annexe I
Page H
2. Ces paragraphes sont reproduits intégralement ci-après :
"5H. M. ELIASHIV (Israël) dit que les auteurs du projet de résolution
A/C.2/31/L.13 ont choisi d'examiner séparément une question prétendument
économique qui, en fait, ne peut être séparée de l'ensemble du problème
complexe du Moyen-Orient. En outre, les questions mentionnées dans le
projet de résolution sont à l'étude dans d'autres organes de l'ONU.
55. Au deuxième alinéa du préambule du projet de résolution, on rappelle
la résolution 3 de la Conférence de Vancouver qui se référait au prétendu
’fait' que le 'peuple palestinien a été forcé d'abandonner sa terre d’origine'.
Cette affirmation sans fondement et parfaitement erronée s’appuie sur des
motifs politiques et vise à attribuer à Israël la responsabilité exclusive
de toutes les conséquences de l'agression que les Etats arabes commettent
continuellement contre Israël depuis 1948. Ce n'est pas Israël qui a créé le
problème palestinien. La tragédie palestinienne est le résultat direct de
l'agression que les Etats arabes ont lancée en 1948. C'est fausser la vérité
que de se référer à la présence israélienne dans les zones occupées depuis
1967 sans tenir compte du fait qu'Israël est arrivé dans ces territoires au
cours d'une guerre provoquée par les Arabes. Si cette occupation se poursuit,
c'est une conséquence directe du refus des Etats arabes d'entamer des négociations
avec Israël pour établir dans la région une paix juste et durable.
Israël avait inscrit dans sa déclaration d'indépendance un appel à l'amitié
adressé à la population arabe d'Israël et aux Etats arabes voisins. En
réponse, ces derniers ont déclaré la guerre à Israël et leurs armées ont
traversé ses frontières pour écraser le nouvel Etat à sa création. Les
dirigeants arabes ont alors incité et poussé les Arabes d'Israël à quitter
leur foyer et à prendre abri temporairement dans les pays arabes voisins.
Plusieurs centaines de milliers d'Arabes de Palestine ont suivi ces ordres.
Le représentant d'Israël donne lecture d'extraits d'articles parus dans des
publications libanaises, jordaniennes et égyptiennes qui montrent bien que ces
faits ont été reconnus et admis par les Arabes et par d'autres pays . Les
autorités juives en revanche ont lancé des appels aux résidents arabes d'Israël
pour chercher à éviter cet exode.
56. Etant donné ces faits historiques, les protestations des porte-parole •
arabes, qui cherchent à reporter sur d'autres la responsabilité du problème,
et l'intérêt qu'ils prétendent porter au bien-être des réfugiés ne sont pas
très convaincants si l'on sait que ces réfugiés auraient pu devenir indépendants
et autonomes il y a déjà bien longtemps sans l'opposition calculée des
Etats arabes à toute solution constructive. A la suite de l’agression arabe,
un énorme mouvement de population s'est produit au Moyen-Orient. Un nombre
pratiquement aussi élevé de Juifs ont quitté les pays arabes du Moyen-Orient
et de l'Afrique du Nord pour se rendre en Israël, la grande majorité d’entre
eux ayant été forcés de quitter leurs foyers dans un état de dénuement total.
Israël a accueilli chaleureusement ces réfugiés et a fait d'eux une partie
intégrante et vigoureuse de la nation. En revanche, les Etats arabes ont
parqué leurs frères dans des camps pour les utiliser comme une arme politique
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contre Israël. La Jordanie a payé cher cette politique inhumaine et peu
perspicace en septembre 1970 lorsqu’un soulèvement arabe palestinien a été
écrasé au prix de milliers de morts et de la destruction de milliers de
logements. Le Liban paie lui aussi par la guerre fratricide dans laquelle
est plongé l’ensemble du pays.
57. Pendant que cette terrible tragédie se poursuit au Liban, la majorité
des Arabes palestiniens dans les zones administrées par Israël vivent en
contact de plus en plus grand avec la population israélienne sur la base du
respect mutuel et de la dignité de l’homme, ce qui, encore qu'il n'y ait pas
de définition politique de la situation, permet d'espérer un avenir de paix.
Israël est parfaitement conscient du problème des Arabes palestiniens et n’a
besoin ni de persuasion ni de sermons sur la nécessité de résoudre dans la
paix et l'honneur ce problème difficile. . Une solution de ce genre ne peut
être réalisée que dans le contexte d'un véritable règlement pacifique de la
situation au Moyen-Orient, ce pour quoi Israël ne ménage aucun effort. Des
allégations fantaisistes et la déformation de la réalité ne le dissuaderont
pas de poursuivre sa politique positive de progrès économique et social
dans les zones.qu'il administre, de maintenir les lois en vigueur dans les
territoires et de poursuivre son administration.conformément aux règles pertinentes
des conventions internationales jusqu'à ce qu'une paix juste et durable
soit établie. Des observateurs objectifs, y compris des centaines de milliers
de visiteurs venus des Etats arabes, témoignent du succès de cette politique.
Le produit national brut des deux territoires a enregistré une croissance
réelle de 18 p. 100 par an en moyenne et le revenu par habitant a augmenté
en huit ans de 80 p. 100 sur la rive occidentale et de 120 p. 100 à Gaza.
Le taux de chômage, qui était de 10 p. 100 sur la rive occidentale et de près
de 30 p. 100 dans la bande de Gaza en 1967, est tombé à zéro en juin 1976. Les
services d'enseignement fournis dans le cadre du système d'enseignement
gratuit ont été augmentés de 46 p. 100 dans les deux territoires. Plus d'un
milliard de livres israéliennes ont été consacrées à la réhabilitation des
réfugiés dans la bande de Gaza. On poursuit l'exécution de plans de
construction pour loger des dizaines de milliers de familles et la superficie
des constructions dans les deux territoires est passée de 880 000 pieds carrés
en 1968 à 6,9 millions de pieds carrés en 1974. L'administration israélienne
a fait et continuera à faire tout son possible pour améliorer la structure des
camps, installer l'eau et l'électricité, construire des terrains de jeux, paver
les trottoirs et assurer l'évacuation des eaux usées et d'autres services. Un
millier de logements est construit chaque année dans les deux territoires et
70 millions de livres israéliennes ont été affectées à de nouveaux plans
destinés à assurer des services communautaires, tels que des écoles, des centres
commerciaux et des dispensaires.
58. Le souci qu'Israël manifeste pour le bien-être des Arabes palestiniens dans
les territoires qu'il administre a été mis en doute et tourné en ridicule par
certains gouvernements arabes. Il semble que ceux-ci préféreraient voir
régner des conditions de stagnation et de misère et chercheraient à rétablir
la situation d'avant 1967, lorsque, pendant 19 ans d'oppression et de persécution,
les habitants de Gaza ont été maintenus dans des conditions de vie
déplorables par les autorités militaires égyptiennes.
/...
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Fxmjçsxs
Annexe I
Pagfe 6
59- Au paragraphe 2 du dispositif du projet de resolution, le Secrétaire général
est prié, lorsqu'il établirait le rapport, de consulter la prétendue
"Organisation de libération de la Palestine". Cette disposition tourne en
dérision la Charte des Nations Unies, étant donné que l'OLP est une organisation
' qui ne cache pas son objectif déclaré de détruire Israël, Etat Membre de
l’Organisation des Nations Unies, et de priver sa population de son indépendance,
de sa souveraineté et de son dro^t à l'autodétermination. Ainsi, l'article 19
de l'acte constitutif de l'OLP déclare ouvertement que l'existence de l'Etat
d'Israël est nulle et non avenue, l'article 20 réfute l'existence de tout lien
historique entre le peuple juif et la Terre sainte, et l'article 21 rejette
toute forme de solution au problème, si ce n’est la destruction meme d'Israël.
Tout rapport qui serait établi avec la coopération de la prétendue Organisation
de libération de la Palestine contiendra des allégations mensongères, telles
que celles qui figurent déjà dans la résolution 3 de la Conférence de Vancouver
qui fait état 'de la destruction délibérée de l'habitat culturel' du peuple
palestinien. Israël ne coopérera pas à cette propagande odieuse.
6o. La délégation israélienne rejette sans équivoque les résolutions énumérées
au préambule du projet de résolution. Elle tient en outre à faire consigner sa
ferme objection à toute forme de coopération et de consultation avec l'OLP,
organisme terroriste qui prétend parler au nom des Palestiniens et qui a
apporté désespoir, meurtre et assassinat au Moyen-Orient, sans parler même de
la terrifiante tragédie du Liban.
61. Le projet de résolution A/C.2/31/L.13 est un texte politique et de
propagande qui n'a rien à voir avec les travaux de la Commission. Il vise
à examiner séparément un problème qui ne peut être séparé de l'ensemble du
problème complexe du Moyen-Orient. En outre, il ne tient aucun compte de la
responsabilité des Etats arabes, qui ne peuvent échapper aux conséquences de
leur propre agression contre Israël. Il est partial et de parti pris; il est
fondé sur des allégations mensongères et une' déformation de l'histoire et il ne
tient aucun compte du sort des communautés juives dans les pays arabes. La
délégation israélienne le rejette donc absolument, espère que les délégations
qui ont refusé d'appuyer la résolution 3 de Vancouver feront de même à l'égard
de ce projet et demande à d'autres délégations de suivre leur exemple."
C. Note verbale, datée du 10 août 1977» adressée au Secrétaire général
par la mission permanente de Jordanie auprès de l’Organisation
des Nations Unies
/Original : anglais/
/La réponse de la Jordanie a été publiée le 10 août 1977 sous la cote S/12378^./
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Annexe I
Page 7
D. Note verbale datée du 23 août 1977 adressée au Secretaire général
par la mission permanente de la République arabe syrienne auprès
de l’Organisation des Nations Unies
/Original : arabe/anglais/
/La réponse de la_République arabe syrienne a été publiée le 25 août 1977
sous la cote A/32/189./

ANNEXE II
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Annexe lï
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Réponses reçues des institutions spécialisées et d’autres
organismes du système des Nations Unies
A. Réponse communiquée par l’Organisation
internationale du travail ■
/.Original : anglais./
L’OIT a appelé l’attention sur le rapport du Directeur général sur les
activités de l'OIT en 197 6, qui a été présenté à la Conférence internationale du
Travail â sa soixante-troisième session (1977) a/• Dans ce rapport figurait un
rapport concernant l’avancement de l’étude sur la situation des travailleurs des
territoires occupés par Israël. Les passages qui suivent sont extraits de ce
rapport intérimaire, tel qu’il a été reproduit dans le rapport du Directeur général
de l'OIT sur les activités de cette institution en 1976. -
RAPPORT SOUMIS PAR LE DIRECTEUR GENERAL A LA 199ème SESSION
DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
ETAT D'AVANCEMENT DE L'ETUDE SUR LA SITUATION DES TRAVAILLEURS
. DES TERRITOIRES OCCUPES PAR ISRAEL
I. Possibilités d'emploi et de formation professionnelle
L'emploi
3. Les objectifs de la politique socio-économique des autorités,
notamment en matière d'emploi, et d'évaluation de leurs effets font l'objet,
dans certaines études 1/, d'une analyse dont on peut rapporter l'essentiel
comme suit : devant faire face à une situation de pénurie aiguè' de main-d'oeuvre
en Israël, dès après le conflit de 1967, les autorités ont rapidement opéré un
renversement dans leur politique vis-à-vis de l'admission, d'abord refusée, de
travailleurs arabes des territoires occupés en Israël; le recrutement a été
officiellement organisé, avec l'installation de bureaux de placement dans les
territoires, et facilité du fait de l’existence d'une réserve de main-d'oeuvre
inemployée et dans le besoin; il s'est ensuivi un mouvement migratoire des
territoires occupés vers Israël : le nombre de travailleurs arabes employés
en Israël est passé d'un peu plus de 10 000, en 1969, à près de 70 000 en 197^,
ce qui représente environ 21,5 P- 100 de la main-d'oeuvre totale des territoires
occupés... Les études dont il est fait état ici notent que s'il y a eu, dans
les territoires occupés, réduction du chômage et hausse du pouvoir d'achat,
a/ "Activités de l'OIT, 1976". Rapport du Directeur général à la Conférence
internationale du Travail, 1977 (Partie 2), BIT, Genève, 1977 (ISBN 92-2-20172U-2).
1/ Rapport sur la situation des travailleurs arabes dans les territoires de
la Palestine occupée, dans dossier Palestine 1 /Genève (non daté.)./ jd. 63 à 75;
Conditions of work for Arabs under the yoke of Israeli occupation /Beyrouth (non
daté.)./ ; note sur "Les conditions des travailleurs arabes dans les territoires
occupés après 1967", communiquée par la Fédération générale des travailleurs
palestiniens au Directeur général (8 février 1976).
/...
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cela n'a pas été dû au développement de l'économie locale mais est la
conséquence directe de l'emploi des travailleurs arabes en Israël. La politique
des autorités entraînerait divers effets négatifs comme, par exemple, la
destruction de la structure professionnelle et de la petite paysannerie dans
les territoires, l'entrée sur le marché du travail de femmes et de jeunes
abandonnant l'école, la privation de ressources humaines pour l'économie des
territoires où seraient apparues des pénuries de main-d'oeuvre. Ce drainage
de main-d'oeuvre, d'ailleurs, irait de pair avec un certain nombre d'autres
mesures comme le déplacement de populations, l'installation d'établissements
agricoles israéliens dans les territoires occupés et l'appropriation de’terres,
aggravant la situation de la population locale 1/.
U. En matière d'emploi proprement dit, et dans la pratique, les
travailleurs arabes des territoires occupés auraient à souffrir, selon certaines
informations 2/, de discrimination dans l'accès aux emplois et aux professions.
N'ayant pas le libre choix de l'emploi, ils seraient orientés, par les bureaux
de placement, vers des secteurs et travaux déterminés... Sur le plan de la
sécurité de l'emploi, ces informations font ressortir la situation de précarité
qui serait celle des travailleurs arabes en Israël. Leur emploi serait lié aux
besoins de l'économie israélienne et subordonné à une décision politique. En
cas de licenciements collectifs massifs de ces travailleurs, leur réemploi dans
les territoires serait aléatoire, l'orientation imposée â l'économie locale
rendant difficile l'absorption par celle-ci d'une importante quantité de
main-d ' oeuvre. 3/ • ..
1/ La Fédération générale des travailleurs palestiniens (communication du
8 février 1976) s'est référée notamment à cet égard au rapport de 1971 du Comité
spécial des Nations Unies chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant
les droits de l'homme de la population des territoires occupés, en rappelant que ce
comité n'avait pas été admis à entrer en Israël et dans les territoires occupés.
Une étude préparée par la Fédération générale des syndicats jordaniens (Damas, 1973),
jointe à la communication précitée, donne aussi des informations sur ce sujet.
2/ Par exemple, sources précédemment citées ainsi que : "Extrait de la déclaration
de M. Nasr à la 195eme session du Conseil d'administration" (GB.196/20/2,
annexe III); note du Bureau arabe du travail, du 5 octobre 1975, adressée au Directeur
général; note citée, du 8 février 1976, communiquée par la Fédération générale des
travailleurs palestiniens.
3./ Dans sa note citée du 8 février 1976, la Fédération générale des travailleurs
palestiniens fait, état des difficultés que traverse actuellement l'économie
israélienne (notamment dans le secteur du bâtiment) et des menaces qu’elles font
peser, en priorité, sur l'emploi des travailleurs arabes. Elle estime que les
retours massifs de chômeurs provoqueront une grave crise économique dans les
territoires où la moitié du revenu national a pour source l'emploi en Israël.
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5. Un exposé et une analyse différente des objectifs de la politique
de l'emploi et de son application pratique sont donnés dans d'autres sources
d’informations 1/. Selon celles-ci, les principes directeurs de cette,
politique sont, d'une part, d'assurer le plein emploi dans les territoires
administrés et, d'autre part, de garantir aux travailleurs de ces territoires
en Israël les mêmes conditions que celles dont bénéficient les travailleurs
israéliens, tout en maintenant l'intégrité de la main-d'oeuvre dans les
territoires. En comparaison avec la situation existant avant juin 1967, de
substantiels changements seraient intervenus dans le volume et la structure
de l'emploi.
7. Le développement des possibilités d'emploi en Israël aurait un effet
marqué sur la répartition traditionnelle de la main-d'oeuvre dans les différents
secteurs d'activité; d'après les statistiques fournies, la structure sectorielle
comparée de la population active montre que, dans les territoires, la moitié
des travailleurs sont occupés à des travaux agricoles et 6 p. 100 aux travaux
du bâtiment, tandis que les proportions correspondantes en Israël sont de
20 et 50 p. 100. Pour ce qui concerne l'accès aux emplois qualifiés, il est
déclaré que les travailleurs arabes ne rencontrent généralement pas de
difficulté pour trouver un emploi qualifié, la demande étant supérieure â
l'offre depuis plusieurs années; en janvier 1975, plus de 50 p. 100 de la
main-d'oeuvre arabe dans le secteur de la construction seraient des travailleurs
qualifiés ou semi-qualifiés.
Education et formation professionnelles
9. Quelques indications sont disponibles sur l'éducation secondaire
professionnelle dans les territoires. Certaines d'entre elles portent sur
l'évolution comparée des taux d'accroissement du nombre d'élèves sur les rives
occidentale et orientale du Jourdain entre 1965-66 et 1972-73 et font ressortir
Les développements qui suivent ont pour source d'informations les notes
adressées au Directeur général principalement par le Ministère du travail d'Israël
(19 juin 1975) et 1'Histadrouth (20 mai 1975), ainsi qu'une étude /Labourers from
the administered territories working in Israel (Tel Aviv, mai 19751./ réalisée
conjointement par le Ministère du travail, le Comité exécutif de 1'Histadrouth et .
la Fédération des industries en Israël. Ont également été utilisés les rapports
périodiques du Ministère de la défense sur les territoires administrés (Four years
of military administration, 1967-1971, The administered territories, 1971~72 et
1972-73) ainsi qu'une étude de la Banque d'Israël /Economic growth in the administered
areas, 1968-1973 (Jésuralem, 19751./.
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des différences dans les tendances observées 1/; elles indiquent aussi que
1’enseignement secondaire commercial serait en voie de disparition sur la rive
occidentale 2_/. D'autres informations font état de l'accroissement, en général,
du nombre d'élèves, de maîtres et d'écoles sur la rive occidentale, depuis le
conflit de 1967, et en particulier de l'organisation de cours d'éducation
professionnelle de base et de formation préprofessionnelleainsi que de la
fourniture d'un enseignement commercial suivi, en 19719 par 1 800 élèves en
Judée et Samarie 3/; de nouvelles écoles professionnelles auraient été créées
en 1973, d'autres seraient prévues 4/.
10. Les objectifs et moyens de la formation professionnelle proprement
dite des travailleurs des territoires occupés sont diversement appréciés.
D'après certaines études, la création de centres d'apprentissage dans les
territoires est vue comme faisant partie d'un ensemble de mesures visant à
"l'exploitation de la main-d'oeuvre arabe bon marché dans l’intérêt de
l'économie ièraélienne" 5/5 à l'appui de cette thèse sont invoqués comme
arguments les types de formation'dispensés, l'orientation des élèves ou
stagiaires vers certains secteurs et métiers (comme le bâtiment) qui seraient,
précisément, ceux dans lesquels on observe une grande pénurie de main-d'oeuvre
en Israël. En Israël, la discrimination dans l'accès aux emplois 6J entraînerait
la déqualification des travailleurs arabes ou ferait obstacle à l'acquisition de
qualifications et expérience professionnelles J/.
11. D'un autre côté, selon les déclarations des autorités concernant les
. principes établis de la politique de la main-d'oeuvre dans les territoires, la
formation professionnelle constituerait l'un des objectifs fondamentaux et
l'un des volets importants de cette politique 8/. Les informations communiquées
font état de la création, depuis 1968, de 20 centres de formation professionnelle
dans la région de Judée et Samarie (il en existait trois avant 1967) , de sept
T/ Informations communiquées par le Gouvernement de la Jordanie à l'UNESCO et
reproduites au paragraphe 68 du rapport du Directeur général : Etat dë l'éducation
nationale et de la vie culturelle dans les territoires arabes occupés.
TWESÜÜTTâiusTTWÏ'rTTL : ; ~~
2/ Ibid. , UNESCO, par. 91.
3/ Ibid. , UNESCO, par. 69. Ministry of Defence : Four years of military
administration 1967-1971- op. cit. , p. 101-102; The administered territories 1971~72,
op. cit., p. 138-139, et 1972-73, p. 178.
h/ Selon Labourers from the administered territories •working in Israel, pp. cit.
5/ Rapport sur la situation des travailleurs arabes dans les territoires
de la Palestine occupée, op. cit., p. 71. ■
6/ Voir par. 4 ci-dessus.
/2. Déclaration de M. Nasr à la 195ème session du Conseil d’administration; note
du Bureau arabe du travail adressée le 5 octobre 1975 au Directeur général du BIT.
8/ Ministère du travail, note du 19 juin 1975 au Directeur général. Egalement
Labourers from the administered territories working in Israel, op. cit.
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dans celle de la bande de Gaza et du Sinai (il y en avait un seul avant 1967).
Préparant à un éventail de 18 métiers, ces centres ont "produit" entre 1968
et 1975 un nombre de diplômés qui représenterait approximativement 15 p. 100
de la main-d’oeuvre totale dans les territoires 1/. Des programmes et efforts
spéciaux auraient été entrepris pour les jeunes et les femmes. Depuis 1971
seraient délivrés des certificats donnant aux travailleurs de la construction
accès, en Israël, aux premiers niveaux de, l'échelle des emplois qualifiés. En
dehors des programmes de formation professionnelle de type classique, d'autres
activités sont mentionnées dans les domaines du conseil, de l'assistance
technique et des services fournis aux agriculteurs arabes dans les
territoires 2/...
Remarques .
12. En matière d'emploi et de formation professionnelle, les informations
examinées de différentes sources se recoupent sur un certain nombre de points.
Elles sont toutefois, dans certains cas, .difficiles à interpréter ou laissent
quelques points dans l'obscurité.
13. Sans revenir sur chacune des questions particulières évoouées plus
haut, on peut retenir que l'analyse devrait pouvoir être poussée plus à fond sur
un certain nombre de problèmes. Ceux-ci, formulés dans leurs grandes lignes,
concernent principalement : a) l'organisation du recrutement et le libre choix
de l'emploi; b) l'étendue de l'égalité de chances et de traitement en. matière
d’orientation et de formation professionnelles, d'accès aux emplois et aux
professions, de promotion et de sécurité dans l'emploi; c) enfin, d'une manière
plus générale, la politique concernant l'utilisation et le développement des
ressources humaines des territoires occupés.
II. Salaires, prestations sociales et conditions de travail
Situation des travailleurs des territoires occupés employés en Israël
1H. Selon les informations de sources gouvernementale et syndicale
israéliennes, le principe général de l'égalité des salaires, des prestations
sociales et des conditions de travail, entre travailleurs arabes venant des
1J Soit, plus précisément, 18 582 diplômés, dont U5 p. 100 dans les métiers
de la construction, 2 H p. 100 dans ceux de l'industrie, 20 p. 100 dans ceux de la
couture et de la broderie. Labourers from the administered territories working
in Israel, op. cit., Annexe A, tableau U.
2j Voir sur ces points les rapports du Ministère de la défense : Four years
of Military administration 19é7~1971, op. cit., p. Uo et 165-166; The administered
territories 1971-72, op. cit., p. 60 et 2U0.
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territoires occupés et travailleurs israéliens,, a été formellement proclamé 1/.
En particulier, le principe du salaire égal pour un travail égal s’appliquerait
au salaire brut, payé par l'employeur, comme au salaire net, perçu par le
travailleur. Il serait justifié par le souci de prévenir à la fois des
conséquences défavorables sur l'emploi des travailleurs israéliens, et l'exploitation
des travailleurs arabes. Sa mise en oeuvre serait suivie avec attention
par l'organisation syndicale israélienne 2/. L'étude précédemment citée sur
la croissance économique dans les territoires administrés relève, par ailleurs,
les difficultés que soulève l'évaluation des données sur les niveaux moyens des
salaires, par rapport à l'application de ce principe 3/.
15- Selon d'autres informations, le taux des salaires effectifs pour
les travailleurs arabes serait en fait nettement inférieur à celui des
travailleurs israéliens hj. Il a été indiqué, en particulier, que les salaires
sont versés par l'intermédiaire des autorités qui effectuent des déductions
représentant 33 p. 100 à HO p. 100 du salaire, selon les évaluations. Ces
déductions seraient affectées à une caisse ou a un fonds spécial 5/. Elles
constitueraient des contributions au système de sécurité sociale et aussi à
l'effort de guerre 6/. Cependant, l'ouvrier arabe ne bénéficierait pas de
tous les avantages dont jouit le travailleur israélien en contrepartie des
mêmes prélèvements légaux effectués sur son salaire ... du fait qu'il n'est pas
membre de l'Histadrouth T_/«
1/ Par exemple Ministère du travail, note du 19 juin 1975 au Directeur
général du BIT’, déclaration du 13 décembre 1972 de M. Moshe Dayan, ex-ministre de
la défense, et décision de février 1973 du Comité central de l'Histadrouth, citées
dans l'étude Labourers from the administered territories working in Israel, op. cit.
2/ Plus précisément par l'unité spéciale créée par 1'Histadrouth, en
coopération avec le Service de l'emploi, principalement pour guider et éduquer les
travailleurs arabes venant en Israël (voir par. 3h).
3/ Arie Bregman pour Banque d'Israël : Economie growth in the administered
areas, op. cit. , p. 37...
hj Note du Bureau arabe du travail du 5 octobre 1975.••
5/ Certaines sources indiquent que les- sommes déduites des salaires sont
versées à un fonds au nom de l'Etat d'Israël, qui a recueilli, à ce titre,
1 090 millions de livres israéliennes (260 millions de dollars aux prix de 1973)
entre 1968 et 1971+ (Conditions of work for Arabs under the yoke of Israeli
occupations, op. cit.).
6/ Déclaration de M. Nasr à la 195ème session du Conseil d'administration.
7_/ Voir par exemple la note du Bureau arabe du travail du 5 octobre 1975;
rapport cité sur la situation des travailleurs arabes dans la Palestine occupée;
note du 8 février 1976, communiquée par la Fédération générale des travailleurs
palestiniens...
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17. Un certain nombre d'informations se réfèrent aussi aux droits de
résidence, aux conditions de transport et de logement des ressortissants des
territoires occupés venant travailler en Israël. Selon ces sources 1/, les
règlements israéliens interdisent aux travailleurs des territoires de résider
en Israël; ceux-ci doivent effectuer, dans de mauvaises conditions, un long
trajet quotidien qui augmente d'autant la durée de la journée de travail; le
coût du transport, supporté par le travailleur, peut représenter le quart de
son salaire; certains ouvriers arabes, coi&me ceux de Gaza en particulier, sont
obligés, du fait de l'éloignement de leur domicile du lieu de travail et des
conditions de transport, de loger en Israël dans des conditions précaires,
parfois dans des camps d'hébergement aménagés par les entreprises.
19. Selon certaines sources, des différences de traitement peuvent être
observées dans les entreprises israéliennes : elles concernent, par exemple,
l'affectation systématique des travailleurs arabes aux équipes de nuit ou encore
l'utilisation discriminatoire des services d'entreprise; d'autre part, il est
fait état des dangers auxquels sont exposés les travailleurs à l'occasion des
réclamations éventuelles portant sur leurs conditions de travail J3/. D'autres
sources font valoir que le travail en équipe n'affecte qu'une très faible
proportion de la main-d'oeuvre arabe des territoires (2 p. 100), que les
services d'entreprise:sont à la disposition de tous les travailleurs sans
discrimination, que les conditions de travail dans une entreprise déterminée
sont établies par accord collectif, dont les termes s'appliquent à tous les
travailleurs sans distinction hj.
Situation des travailleurs dans-Tes territoires occupés
20. Certaines informations indiquent que, "pour le travailleur arabe des
territoires occupés, il existe une grande- différence entre le salaire qu'il
touche dans ces territoires et celui qu'il pourrait obtenir en Israël" 5/.
1/ Notamment la note du Bureau arabe du travail du 5 octobre 1975 au Directeur
général; Rapport sur la situation des travailleurs arabes dans la Palestine occupée,
op. cit.; mémorandum de la Ligue israélienne des droits de l'homme cité par le
rapport précédent; note citée, du 8 février 1976, communiquée par la Fédération
générale des travailleurs palestiniens, se référant en particulier à des informations
contenues dans des journaux israéliens; déclaration précitée de M. Nasr à la
195eme session du Conseil d'administration.
3/ Note de la Fédération générale des travailleurs palestiniens du
8 février 1976; déclaration de M. Nasr à la 195ème session du. Conseil
d'administration... .
hj Israël, Ministère du travail, note du 19 juin 1975 au Directeur général.
5/ Rapport sur la situation des travailleurs arabes dans les territoires
de la Palestine occupée, op. cit., p. 67.
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Les statistiques disponibles montrent que l'écart s'est réduit entre 19&9
et 1973 mais qu'il demeure important. Le salaire journalier du travailleur
arabe était, en moyenne, de 80 p. 100 plus élevé, en 1969» en Israël que dans
les territoires; il est encore de 50 p. 100 pour élevé en 1973 1/. S'il est
admis qu'il y a eu une forte progression des salaires nominaux dans Les
territoires, certaines sources d'informations font observer qu'en termes réels
la situation est autre ; toute hausse du coût de la vie en Israël se répercute
directement dans les territoires où, entre 1969 et 197^» l'indice des prix
s'est fortement élevé, affectant particulièrement les ressources des travailleur
' pauvres 2/. D'autres informations montrent également une progression rapide, et
même relativement plus rapide qu'en Israël, de l'indice des prix dans les
territoires mais en même temps un taux annuel moyen d'accroissement du salaire
réel supérieur à celui enregistré en Israël pour le travailleur arabe des
territoires 3/.
21. Peu d'informations sont disponibles sur la question des prestations
et avantages sociaux des travailleurs dans les territoires...
22. Pour ce qui concerne les conditions de travail dans les territoires
administrés, des informations communiquées 6/ indiquent que les autorités
responsables veillent à l'application du droit jordanien du travail sur la
rive occidentale (par exemple dans les domaines de la sécurité , des conflits
du travail, de la durée du travail, des congés, etc.) comme à celle du droit
égyptien dans la bande de Gaza. Selon les mêmes sources, des fonctionnaires
du ministère compétent travaillent en étroite coopération avec quelque
400 employés locaux. En Judée et Samarie, des fonctionnaires arabes continuent
d’exercer des activités de contrôle du travail comme prévu par le droit
jordanien.
Remarques
23. Le premier examen de la question de la rémunération et des conditions
de travail laisse apercevoir un certain nombre de points appelant un complément
d'information et d'analyse. Pour l’essentiel, les problèmes concernent :
1/ Banque d'Israël, étude citée sur la croissance économique dans les
territoires administrés, tableau III.6, p. 37- Les chiffres se rapportent au
salaire net.. .
£/ Conditions of work for Arabs under the yoke of Israeli occupation, op. cit.,
p. 14-15.
3/ Voir l'étude citée de la Banque d'Israël sur la croissance économique dans
les territoires administrés, p. 13, et tableau III.6, p. 37-••
6/ Israël, Ministère du travail, note du 19 juin 1975 au Directeur général;
note de 1'Histadrouth du 18 mai 1975 au Directeur général; Labourers from the
administered territories, working in Israel, op. cit.
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a) L'application pratique du principe de l'égalité de rémunération entre
travailleurs israéliens et travailleurs des territoires employés en Israël, la
rémunération étant entendue à cet égard comme comprenant les prestations
sociales et les primes et indemnités diverses;
1) L'évolution de la politique des autorités en ce qui concerne les
droits de résidence, le logement, les coûts et conditions de transport des
travailleurs arabes employés en Israël; .
c) Les contrôles et les mesures prises pour.éviter que des travailleurs
arabes ne puissent faire l'objet de pratiques discriminatoires au niveau de
certaines entreprises en matière de conditions de travail;
d) L'évolution des salaires (par rapport au coût de la vie), des autres
conditions de travail et des prestations sociales dans les territoires occupés
eux-mêmes. ■
III. Droits syndicaux
Les droits syndicaux dans les territoires occupés
25. Selon certaines communications, le droit d'organisation n'est pas
respecté dans les territoires occupés, où les syndicats et les associations
professionnelles font l'objet de mesures de pression et de répression de
diverses sortes 1/. Des indications concernant notamment l'arrestation et
l'expulsion de syndicalistes et dirigeants syndicaux ont été présentées au
Conseil d'administration ou adressées au Directeur général.
29. Pour sa part, le Gouvernement israélien a déclaré h/ qu'aucun
syndicaliste n'est pénalisé ou puni en raison d'activités syndicales...
De source israélienne, on estime que le règlement de 19^5 sur l'état d'urgence
est légalement en vigueur en Cisjordanie, n'ayant jamais été formellement
abrogé par les autorités jordaniennes $_/.
1/ Note de la Fédération générale des travailleurs palestiniens du
8 février 1976; déclaration de M. Nasr à la 195ème session du Conseil d'administration
et lettre de M. Nasr du 6 mars 1975 au Directeur général; note du Bureau arabe du
travail du 5 octobre 1975...
U/ Note du 19 juin 1975 au Directeur général.
^_/ Meir Shamgar (Attorney General, Israel) : "The observance of international
law in the administered territories", Israel Yearbook on Human Rights, vol. 1, 1971,
p. 262 et suivantes.
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30. Lors de 1’examen de plaintes comparables soumises au Comité de la
liberté syndicale à propos de l'exil ou de l'arrestation de membres ou de
dirigeants de syndicats des territoires occupés par Israël, le Comité avait
relevé que les plaignants n'avaient pas usé de leur droit de présenter des
informations plus précises au sujet des relations entre les mesures
susmentionnées et des activités syndicales, et il n'avait pas été en mesure
de procéder à un examen plus approfondi de ces plaintes 1/.
Les droits syndicaux des travailleurs des territoires occupés
employés en Israël
32. L'organisation syndicale en Israël est caractérisée en particulier
par la situation d'unité syndicale réalisée en fait par 1'Histadrouth, et par
l'étendue des fonctions de celle-ci, dont la compétence déborde largement
du cadre de la protection syndicale proprement dite pour s'exercer également
en matière de protection sociale U/.
33- Selon certaines sources, les travailleurs des territoires occupés
employés en Israël seraient privés de la jouissance et de l'exercice des droits
syndicaux. Ainsi, il a été affirmé que "ceux qui viennent des territoires
occupés pour travailler dans les autres territoires se voient privés de la
protection des syndicats de travailleurs arabes de leur pays parce qu'ils
travaillent dans des entreprises de l'autre côté. Et, bien entendu, ils ne
sont pas protégés par les syndicats de l'autre côté, puisqu'ils sont résidents
des territoires occupés £/". Le droit d'adhérer à un syndicat ou d'en former
un ne serait pas reconnu aux travailleurs arabes des territoires occupés
employés en Israël 6/. Des efforts seraient entrepris par les autorités
israéliennes pour faire affilier les travailleurs arabes à l'Histadrouth,
affiliation qui, d'ailleurs, ne protégerait pas le travailleur contre la
discrimination 7/.
1/ Voir les llh-e, 122e et iHîe rapports du Comité de la liberté syndicale;
Bulletin officiel, Supplément, vol. LUI, 1970, No 2, par. 12 U à 1U1; vol. LIV, 1971,
No 2, par. 55 à 83; document GB.19^/11/27, par. 91 à 98. '
h/ Voir sur ces points : Social security in Israel (Histadrouth, Tel Aviv, 1973),
en particulier p. 3, U5 et U6.
5/ Déclaration précitée de M. Nasr à la 195ème session du Conseil
d'administration.
6/ Conditions of work for Arabs under the yoke of Israeli occupation, op. cit.,
p. 13. Selon la Fédération générale des travailleurs palestiniens (note citée du
8 février 1976) , la question de l'adhésion à 1'Histadrouth des travailleurs arabes
des territoires occupés a été examinée à la fin de 1971 par les autorités
responsables israéliennes, mais sans résultat, le caractère temporaire du travail de
l'ouvrier arabe ayant fait obstacle jusqu'ici à une décision dans ce domaine.
J_/ Etude citée de la Fédération générale des syndicats jordaniens (Damas).
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34. D'après d’autres sources, les travailleurs arabes des territoires
administrés employés en Israël jouissent de la liberté syndicale et du droit
d’organisation. L'Histadrouth leur est ouverte, "bien qu'/ils/ soient, et
c’est compréhensible, l'objet de pressions pour ne pas adhérer..." 1/; leur
éligibilité aux fonds de prévoyance affiliés à 1'Histadrouth est expressément
prévue par la décision de février 1973 du Comité central 2/. Des instructions
explicites ont été données à tous les conseils de travail et comités de
travailleurs pour que leur soit garantie l'égalité de traitement en matière
d'assistance et de protection. Au niveau des différentes unités de production,
les intérêts des travailleurs sont représentés sans discrimination et les termes
des accords collectifs s'appliquent à tous sans distinction 3,/. Par ailleurs,
il est indiqué que des mesures spéciales ont été prises par 1'Histadrouth dans
le domaine de l'information et de l'éducation de ces travailleurs 4/. Enfin,
l'Histadrouth fait observer que les travailleurs de la construction en Israè’l
sont relativement privilégiés du fait de la puissance des syndicats de ce
secteur et que, par conséquent, nombreux sont les travailleurs arabes à profiter
de cette situation puisque 50 p. 100 d'entre eux environ, on l'a vu, sont
employés dans ce secteur en Israè’l.
Remarques
35< En ce qui concerne les droits syndicaux, un examen plus approfondi
sur la base d'informations supplémentaires paraîtrait nécessaire, notamment
sur les points suivants :
a) Les motifs précis des mesures répressives mentionnées plus haut
à l'égard de dirigeants ou de membres de syndicats dans les territoires occupés,
et les liens que ces motifs peuvent avoir avec l'exercice légitime des libertés
et droits syndicaux; .
b) Les conditions d'existence et de fonctionnement des syndicats dans
les territoires occupés tant en droit qu'en pratique, et leurs possibilités
d'action et de négociation collective;
c) La mesure dans laquelle les travailleurs des territoires occupés
employés en Israël bénéficient de l'égalité de traitement en matière de liberté
syndicale, de droit d'organisation et d’avantages résultant des négociations
collectives.
Genève, 17 février 1976.
1/ Déclaration du Secrétaire général de 1'Histadrouth en 1973, citée dans
l'étude Labourers from the administered territories working in Israel, op. cit. Cette
étude fait état, dans ses conclusions, de 8 000 travailleurs des territoires administrés
employés en Israè’l devenus membres de l'Histadrouth. Le même chiffre est
donné, ailleurs dans la même étude, pour la partie orientale de Jérusalem (voir note
au par. 31). '
2j Décision portant aussi sur l'égalité de salaires et de conditions de travail,
citée au chapitre précédent.
3/ C'est ce qui ressort de la réponse du Ministère du travail aux communications
de M. Nasr (note du 19 juin 1975 au Directeur général, du BIT).
4/ Voir la deuxième note au paragraphe 14, se référant à la création, en coopération
avec le Service de l'emploi, d'une unité spéciale pour remplir essentiellement
des tâches éducatives.
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B. Déclaration du Directeur général de l’Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
. : anglais,/
La déclaration ci-après, datée du H août 1977 a été reçue sous forme d'une
lettre adressée au Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales
"Dans votre lettre datée du 16 mai 1977 , vous avez attiré mon attention
sur la résolution 31/110 de l'Assemblée générale, adoptée le 16 décembre 1976,
relative aux conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
occupés, et vous m'avez invité a vous faire parvenir avant le 1er juillet
tout renseignement qui pourrait s'avérer utile pour le rapport que l'Assemblée
générale avait demandé au Secrétaire général d'établir.
Par une lettre datée du 15 juin 1977, je vous ai informé que nous
n'étions pas encore en mesure de fournir des renseignements très détaillés
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés.
Toutefois, étant donné le domaine général dont il est question, et vu que
le deuxième alinéa du préambule de la résolution de l'Assemblée générale ■
mentionnait également la résolution 2026 (LXl) du Conseil économique et
social, concernant l'assistance au peuple palestinien, j'ai pensé qu'il
serait bon que le rapport du Secrétaire général, établi comme suite à la
résolution susdite de l'Assemblée générale, évoque les mesures que j'ai
prises relativement à l'assistance au peuple palestinien.
En conséquence je vous ai fait part des entretiens que j'avais tenus
tant avec le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Asie
occidentale qu'avec le Président du Fonds national palestinien (Organisation
de libération de la Palestine) à propos des mesures que la FAO pourrait
entreprendre pour aider .le peuple palestinien. .
Je vous avais également informé des secours alimentaires d'urgence,
prélevés sur les ressources du Programme alimentaire mondial, que j'avais
autorisés pour les réfugiés palestiniens'au Liban et ceux dont s'occupe ‘
l'UNRWA. Je ne reprendrai pas le détail de ces mesures, car elles se
trouvent exposées en entier dans le rapport du Secrétaire général au Conseil
économique et social lors de sa soixante-troisième session (E/6005)«
Depuis l'envoi de cette lettre, j’ai reçu une note verbale de Farouk
Kaddoumi, président du département politique de l’Organisation de libération
de la Palestine, qui me faisait part des difficultés rencontrées par les
Palestiniens, qui tirent essentiellement leurs moyens d'existence de
l'agriculture, dans les territoires occupés par Israël. La teneur de cette
note verbale entrant dans le cadre du rapport du Secrétaire général, je
l'avais citée intégralement dans le télégramme que je lui avais adressé le
15 juillet 1977, accompagnant l'original italien d'une traduction officieuse
en anglais pour qu'il soit plus facile de s'y référer. Je reproduis ci-après
le texte français établi d'après la traduction officieuse en anglais.
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Annexe II
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'L'Organisation de libération de la Palestine (Département politique)
présente ses compliments à l’Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) et désire lui faire savoir que les
autorités israéliennes d'occupation persistent, depuis qu'elles ont
occupé la Palestine, à tenter sans trêve et de différente manière de
contraindre les fils de notre peuple palestinien à abandonner leurs
terres, soit en recourant à la force, soit en promulguant des lois
iniques. .
Outre ces inhumaines pratiques d'agression, que les autorités
israéliennes d'occupation poursuivent sans cesse depuis de nombreuses
années, ces autorités ont maintenant resserré l'étau dans lequel sont
pris les fils de notre peuple, en confisquant des milliers de dunams
de terres fertiles appartenant à des citoyens palestiniens et en
attaquant des installations hydrauliques, comme cela s'est produit
récemment à l'aqueduc d'Ain Samia, qui dessert plus de 80 villes et
villages dans les régions de Ramallah et Bireh, ce qui a privé d'eau
les habitants de ces régions.
De plus, les autorités israéliennes d'occupation, poursuivant leur
politique de confiscation des terres, ont promulgué, par l'intermédiaire
du Gouverneur militaire de la région de Gaza, l'ordonnance No H98 relative
à l'utilisation des ressources en eau, qui oblige les propriétaires de
puits, creusés par les agriculteurs palestiniens à leurs frais et sur
leurs terres, à n'utiliser qu'une partie de l'eau fournie par ces puits, .
ce qui limite la superficie de terres où cette eau peut être utilisée,
le reste devenant impossible à cultiver.
Ces actes perpétrés par les autorités israéliennes d'occupation
nous apparaissent comme des manifestations flagrantes d'oppression contre
notre peuple dans les territoires occupés, visant à contraindre les
fils de notre peuple à abandonner leurs propres terres, afin de les
réquisitionner par la suite par le truchement de lois répressives
fondées sur la raison du plus fort.
En portant ces faits à la connaissance de la FAO, nous espérons que
cette organisation interviendra pour mettre fin à ces actions
criminelles contre notre peuple et notre patrie.
L'Organisation de libération de la Pelestine saisit cette occasion
de présenter à la FAO ses compliments et ses salutations les plus
sincères.
Le président du Département politique
de l’Organisation de libération
de la Palestine,
(Signé) Farouk KADDOUMI '
/...
x 1 dunam = 1 000 m2.
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Annexe II
Page 14
Dans le même télégramme, j’avais fait observer que le Secrétaire général,
puisqu’il avait déjà prié les Gouvernements de l'Egypte, d'Israël, de la
Jordanie et de la République arabe syrienne, ainsi que L'Organisation de
libération de la Palestine, de lui faire parvenir des renseignements pour le
rapport qu'il préparait, souhaiterait peut-être tenir également compte de
cette note verbale lors de l'établissement de son rapport. Je l'avais
également assuré de mon plein appui pour toute action qu'il souhaiterait
entreprendre dans la poursuite des objectifs fixés par la résolution de
1'Assemblée générale."
C. Réponse de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation,
i-a science et la culture
/Original : anglais/français/
1. La réponse adressée par 1'UNESCO indique que, conformément à la résolution 13.1
adoptée par la Conférence générale lors de sa dix-huitième session, le Directeur
général a présenté au Conseil exécutif à sa quatre vingt-dix-neuvième session,
un rapport sur la mise en application de cette résolution concernant les institutions
éducatives et culturelles dans les territoires arabes occupés 1/. Par la
suite, le Conseil exécutif, dans sa résolution 9.2, a invité le Directeur général
à faire rapport à la Conférence générale, à sa dix-neuvième session sur l'application
de la résolution.
2. Dans son rapport à la dix-neuvième session de la Conférence générale
(octobre 1976), le Directeur général, a exposé succinctement les mesures qu'il
avait prises pour appliquer la résolution 18C/13.1 relative à l'accès des
populations des territoires arabes occupés à l'éducation et à la culture ,
nationales 2/.
3. L'UNESCO a également indiqué dans sa réponse que, pendant la période comprise
entre la fin de la dix-huitième session de la Conférence générale et l'ouverture
de la quatre vingt-dix-neuvième session du Conseil exécutif, le Directeur général,
afin d'évaluer directement la situation en ce"qui concerne l'état de l'éducation
et de la vie culturelle dans les territoires arabes occupés, a effectué, sans
succès, diverses démarches auprès des autorités israéliennes 3/, le gouvernement
n'ayant pas été en mesure de fournir à l'UNESCO les facilités requises.
4. Lors de la période comprise entre la fin de la quatre vingt-dix-neuvième
session du Conseil exécutif et l'ouverture de la dix-neuvième session de la
Conférence générale (29 mai-25 octobre 1976), le Directeur général a poursuivi
ses efforts en vue d'obtenir du Gouvernement israélien les facilités nécessaires
à la mise en oeuvre de la résolution 13.1 //.
1/ 99 EX/50.
2/ 19C/73.
3/ 99 EX/50, par. 12, 14, 23, 24, 25, 27, 28 et 29.
4/ 19C/73, par. 16 à 25.
/...
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Annexe II
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5. Peu avant l'ouverture de la dix-neuvième session de la Conférence générale,
le Directeur général a reçu une communication l’informant que le Gouvernement
israélien donnait son "accord de principe" à l'envoi d'une mission chargée de
recueillir des informations sur l'état de l'éducation et de la culture dans les
"territoires administrés par Israël" et que toutes les facilités nécessaires
seraient accordées à ses représentants afin qu’ils puissent s'acquitter de leur
tâche. Toutefois, il n'a pas été possible d'envoyer la mission avant le début
de 1977.
6. Ayant été dans l’impossibilité de faire établir un rapport reflétant une
évaluation sur le terrain du fonctionnement des institutions éducatives et
culturelles dans les territoires occupés, le Directeur général, dans le rapport
qu'il a présenté au Conseil exécutif et qui constitue l'annexe I au rapport
qu'il a soumis à la Conférence générale 6/, n'a rendu compte que des communications
qui lui ont été adressées directement par les Gouvernements de l'Egypte, de la
Jordanie, d'Israël, de la République arabe syrienne, par l'Organisation de
libération de la Palestine (OLP), la Ligue des Etats arabes et l'Organisation
arabe pour l'éducation, la culture et la science (ALECSO) et par certains
gouvernements d'Etats arabes que préoccupe la situation des monuments historiques
et religieux dans les territoires occupés. On trouvera ci-après des extraits
du document 99 EX/50 qui contient des renseignements relatifs au Sinaî et â la
bande de Gaza, fournis par le Gouvernement égyptien; à la situation sur la rive
occidentale du Jourdain, fournis par Israël, la Jordanie, l'OLP et 1'ALECSO;
et au Golan, fournis par la République arabe syrienne ainsi que les observations
sur l'ensemble des territoires occupés dont lui ont fait part l'Egypte, l'OLP
et 1'ALECSO dans des lettres et des rapports qu'elles lui ont adressés.
"A. Renseignements relatifs au Sinai et à la bande de Gaza
37• Le Gouvernement égyptien a fait tenir au Directeur général la liste des
institutions éducatives et culturelles situées dans les territoires occupés
du Sinaî et de la bande de Gaza (écoles primaires, écoles préparatoires,
écoles secondaires, institut d'enseignement religieux, institut d'enseignement
agricole, centres de formation professionnelle, école normale, salles de
cinéma, bibliothèques publiques et privées, clubs sportifs, clubs de jeunes,
revues).
5/ 99 EX/50.
6/ 19C/73.
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Annexe II
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38. En ce qui concerne le fonctionnement des institutions et des activités
mentionnées dans le paragraphe précédent, le Gouvernement égyptien a fait état
d'un certain nombre de difficultés ayant leur origine dans le fait de
l'occupation et qui empêchent ces institutions de remplir leur mission. Les
faits portés à la connaissance du Directeur général sont les suivants :
39» Dans les écoles situées dans la bande de Gaza et ne dépendant pas
de 1'UNRWA/UNESCO, les élèves ne disposent pas des manuels nécessaires, car
les autorités israéliennes interdisent pour ces écoles l'entrée des manuels
imprimés en Egypte. Les élèves doivent en conséquence, se contenter des
résumés et notes qui leur sont préparés par les enseignants, résumés et
notes qui sont dans la plupart des cas, insuffisants.
UO. Les établissements d'enseignement à Gaza manquent dans une large
mesure du nombre nécessaire d'enseignants. La moyenne qui était, avant
l'occupation, de un enseignant pour 35 élèves est tombée depuis 1971-1972 à
un enseignant pour U7 élèves. Les éducateurs qui avaient eu la possibilité de
se spécialiser dans les établissements d'enseignement supérieur d'Egypte
et qui sont retournés à Gaza se trouvent empêchés par les autorités
d'occupation d'exercer leur métier.
Ul. La plupart des enseignants, dans les écoles de Gaza, ne possèdent pas
une formation pédagogique adéquate, notamment au niveau du secondaire pour
lequel on a fait appel, entre autres, à des élèves-maîtres sortis de l'école
normale moyenne de Ramallah. Dans quelques écoles, on a engagé même,
comme enseignants, des fonctionnaires qui n'ont eu aucune formation
pédagogique.
h-2. A cela s'ajoute le fait - les batiments détruits en 1967 n'ayant pas
été reconstruits - que le secteur de Gaza souffre d'un manque d'écoles et,
dans les écoles qui existent, de salles de classes. La moyenne qui était,
avant l'occupation, pour l'année 1966-1967, de H8 élèves par classe est,
depuis 1971-1972, de 55 par classe.
U3. Les trois seuls centres culturels qui se trouvaient dans les villes
de Gaza, de Khan Younis et de Rafâh ont été fermés. Ces trois centres qui
possédaient, chacun, une importante bibliothèque, attiraient une foule
nombreuse des habitants du secteur et servaient de lieux de réunions
culturelles.
A été également fermée, sous prétexte qu'elle constituait une menace
pour la sécurité publique, la seule école commerciale de niveau secondaire
qui existait dans le secteur de Gaza.
B. Renseignements relatifs à la rive occidentale du Jourdain
1+7. Le Gouvernement jordanien a indiqué qu'une station de radiodiffusion
en langue arabe fonctionnait, sous son contrôle, à Ramallah. Cette station
fait, depuis l'occupation du territoire, partie du réseau israélien.
/...
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Annexe II.
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48. Tout en faisant remarquer que dans les circonstances actuelles il n'est
pas possible au Gouvernement jordanien d'obtenir des chiffres et des
renseignements précis sur la situation et le fonctionnement des institutions
éducatives et culturelles dans les territoires occupés et qu'il pense que
l'UNESCO était mieux à même de procéder à ce travail d'investigation3 le
Gouvernement jordanien a fait part au Directeur général des faits suivants :
49. Les autorités d'occupation ont démoli plusieurs batiments scolaires
dans le territoire situé sur la rive occidentale du Jourdain, dont deux
écoles à Imwas, deux écoles â Yalo et deux écoles à Beit Youba, toutes se
trouvant dans la circonscription de Ramallah.
50. Deux écoles ont été fermées par les autorités d'occupation. Il s'agit
de l'institut d'administration à Beit-Nadina et de l'école des jeunes filles
"Al Aqsa" . Pour la démolition de cette dernière, les autorités d'occupation
ont avancé comme prétexte, les lézardes qui étaient visibles sur les murs
de l'école. Le Gouvernement jordanien fait remarquer que les fissures dont
il s'agit ont été provoquées par les travaux d'excavation auxquels les
autorités d'occupation ont procédé dans le voisinage de l'école.
51. Plusieurs élèves et plusieurs professeurs ont fait de la part des
autorités d'occupation, l'objet d'une mesure d'internement dans les territoires
de la rive occidentale ou d'éloignement en dehors de ces territoires.
52. En ce qui concerne le rapport que l'ALECSO a communiqué au Directeur
général et qui contient les conclusions d'un groupe d'experts sur l'éducation
dans les territoires arabes occupés, les faits suivants ont été portés à la
connaissance de l'UNESCO :
53. Pour ce qui est de la Cisjordanie, les autorités d'occupation ont
apporté aux programmes d'éducation et aux manuels scolaires - qui étaient les
mêmes que ceux utilisés en Jordanie - des modifications qui en ont altéré
la nature.
54. Sous prétexte que la plupart des manuels qui étaient en usage '
contenaient des chapitres ou des paragraphes pouvant semer la haine envers
Israël dans l'esprit des élèves arabes, ces manuels ont été, soit supprimés
et remplacés dans la plupart des cas par des 'notes' et des 'résumés' très
souvent mal imprimés, soit modifiés après que des chapitres entiers ou des
paragraphes eurent été supprimés ou réécrits, notamment dans les manuels
d'histoire, de géographie, de littérature et d'instruction religieuse.
De nombreux manuels - parmi ceux qui étaient utilisés dans les écoles
UNRWA/UNESCO ~ ont été cependant maintenus après qu'un comité d'experts
internationaux nommés par l'UNESCO eût trouvé que rien dans ces publications
n'était de nature à porter atteinte à l'esprit de compréhension
internationale 1/.
1/ Cette question a figuré à l'ordre du jour de huit sessions du Conseil
exécutif de l'UNESCO entre 1967 et 1971» Elle a donné lieu à plusieurs
décisions de la part du Conseil : 77 EX/Décisions, 6.8; 78 EX/Décisions, 7-4;
82 "EX/Décisions, 4.2.5; 83 EX/Décisions, 4.2.3; 84 EX/Décisions, 4.2.1;
85 EX/DSedsions, 4.1.2; 87 EX/Décisions, 4.2.4; 88 EX/Décisions, 4.1.1.
/...
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55. Les modifications et alterations apportées aux programmes éducatifs et
aux manuels scolaires dans les territoires occupés de la rive occidentale
du Jourdain tendent, d'après le rapport de 1'ALECSO :
a) A créer une nouvelle génération de Palestiniens dans le coeur
desquels le patrimoine religieux et national aura été détruit;
"b) A faire en sorte que les liens des- jeunes Palestiniens avec leur
terre natale soient distendus et cela par la suppression, dans les livres de
sociologie, de la langue arabe et de la religion islamique, de tout ce qui leur
rappelle leur passé; '
c) A affaiblir l'esprit de résistance à l'occupation, par la suppression
dans l'ensemble des manuels, des poèmes et meme des expressions ayant un
caractère national et patriotique; ■
d) ' A affaiblir les liens avec la Jordanie et tout ce qui a trait à
l'unité arabe et islamique et cela :
i) Par la suppression des armoiries du Royaume hachémite de Jordanie
et du nom du Ministère de l’éducation et de l’enseignement de ce
. pays qui figuraient sur les couvertures des manuels, et,
ii) Par la suppression des questions ayant trait au Jihad, à la vie
du Prophète et au caractère sacré des Lieux saints.
56. Pour chacun des faits mentionnés dans le. rapport 1/, les experts de
1'ALECSO ont donné, selon le cas, les références des textes législatifs
et des décisions administratives , les titres des ouvrages et cité les
paragraphes incriminés des manuels scolaires.
57. Pour ce qui est de la Mosquée Al-Ibrahimi (Hébron), le Secrétaire
général de la Ligue des Etats arabes considère que la décision d'Israël de
partager les bâtiments de la Mosquée entre les deux communautés musulmane
et juive constitue une violation de la Charte des Nations Unies et des
conventions de Genève et un rejet des résolutions de 1'Assemblée générale
des Nations Unies et de la Conférence générale de l'UNESCO et une atteinte
grave à la sensibilité des musulmans et au caractère sacré de ces lieux de
prière.
C. Jérusalem
58. Pour ce qui est de Jérusalem, les établissements arabes d'enseignement
situés dans cette ville et qui suivaient, avant l'occupation, les programmes
d'éducation du Royaume hachémite de Jordanie, ont été selon le rapport
de l'ALECSO et la communication du Gouvernement jordanien, purement et
simplement soumis au régime général d'éducation de l'Etat d'Israël, régime
défini par la loi 5713 de 1953 qui stipule, selon l'analyse qui en a été
faite par les auteurs du rapport, que l'un des buts de l'enseignement officiel
est 'd'établir les bases de l'éducation sur les valeurs de la culture juive'.
2J Le rapport de l'ALECSO ainsi que les communications reçues par le
Directeur général sont à la disposition du Conseil exécutif.
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59. Bien loin de favoriser l'accès des élèves arabes à leur éducation et
leur culture nationale, comme le prescrit la résolution de la Conférence
générale de l'UNESCO, le fait d'imposer aux élèves arabes les programmes
d'éducation israéliens constitue, de l'avis des experts de l'ALECSO, une
atteinte grave à l'identité culturelle des élèves arabes, car ces programmes
tendent :
a) A faire croire aux élèves arabes que la Palestine fut depuis les
temps reculés une terre juive et à les persuader d'accepter les intentions
expansionnistes de l'Etat d'Israël et leur faire admettre qu'une telle
expansion est un fait naturel; ■
b) A porter atteinte à la dignité arabe sociologiquement et
économiquement et à mettre en évidence leur sous"développement ;
c) A faire sentir aux élèves arabes la supériorité de la race juive
dans tous les domaines de manière à leur faire perdre confiance en eux-mêmes
et en leur peuple;
d) A décrire l'histoire arabe comme une suite d'opérations de
conquêtes et de pirateries perpétrées à l'encontre des pays où les Arabes
se sont installés ;
e) A implanter et à développer chez les élèves le sentiment de
1'appartenance confessionnelle ;
f) A priver les élèves arabes de la culture scientifique et
technologique, plus particulièrement aux niveaux des enseignements secondaire ■
et supérieur;
g) A dépouiller les élèves arabes des valeurs et traditions de la
culture arabe et islamique de manière à affaiblir en eux le sentiment de
leur appartenance à la nation arabe.
60. Le Comité d'experts de l'ALECSO signale en outre que tous les élèves
arabes qui poursuivent leurs études dans les établissements situés
à Jérusalem sont astreints à un double travail scolaire : car d'une part,
ils ont l'obligation de suivre le programme officiel israélien et de se
présenter aux examens de l'Etat qui sanctionnent ce programme et, d'autre
part, ils sont portés à préparer, en privé, les examens de la rive
occidentale qui leur permettent d'accéder éventuellement aux universités
arabes. Ce double travail constitue pour les élèves arabes, selon l'ALECSO,
une torture culturelle et éducative qui n'existe nulle part ailleurs.
61. En ce qui concerne les monuments historiques de Jérusalem qui
représentent un élément essentiel de la vie spirituelle et culturelle de la
communauté musulmane, le Gouvernement du Koweït, par une communication en
date du 8 mars 1976, s'est inquiété de ce qu'il considère comme une menace
grave que les travaux de fouille entrepris par les autorités d'occupation
font peser sur nombre de bâtiments historiques de grande importance, notamment
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Annexe II
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ceux qui abritent l'orphelinat arabe et l'école Al-Othmanya (qui constitue
la partie centrale du mur occidental d'Al-Haram Ash Sharif et qui est située
dans le voisinage immédiat de deux éléments inégalables de cet ensemble
unique, à savoir : la porte d'Al-Kattanine et le minaret de Quaitabay).
62. Le Gouvernement du Koweït fait également état d'un projet des autorités
israéliennes tendant à construire une nouvelle route longeant les vieux
remparts de Jérusalem et qui doit, selon le tracé prévu, entraîner la mutilation
de deux anciens cimetières musulmans ("Bas Al-Rhama et Yousfiah).
63. Pour ce qui est du lycée technique de Jérusalem, le Gouvernement
jordanien, par une communication en date du 9 mars 1976, a fait parvenir
au Directeur général un mémoire, accompagné d'une documentation photographique
et le rapport d'un expert israélien sur les dégâts subis par cette institution,
que le gouvernement considère comme l'établissement arabe spécialisé
le plus important de la ville, par suite des travaux (excavations à la
dynamite et terrassement) entrepris par les autorités israéliennes dans le
voisinage immédiat du lycée, où l'on construit une route et une cité
industrielle. ■ ■
6H. Outre la présence d'importantes et dangereuses fissures dans les murs
du bâtiment, le Gouvernement jordanien a signalé au Directeur général un
certain nombre de faits qui constituent, de l'avis de ce gouvernement, des
pressions exercées par.les autorités d'occupation sur les élèves et le •
personnel enseignant du lycée et faisant partie de leur politique qui tend à
induire les habitants arabes à quitter les lieux et s'expatrier : refus opposé
par les autorités d'occupation à l'ouverture de la section hôtelière de
l'école pour laquelle équipement et matériel sont disponibles depuis 1967à
fermeture de la route principale qui conduit à l'école.
D. Golan
65• Par lettre en date du 18 mars 1976, le délégué permanent de la Syrie
auprès de l'UNESCO s'est plaint, au nom de son gouvernement, de ce que les
autorités d'occupation s’opposent à ce que les étudiants syriens du territoire
du Golan poursuivent leurs études dans les universités syriennes, à l'instar
des étudiants arabes se trouvant dans les autres secteurs des territoires
arabes occupés.
66. En appelant l'attention du Directeur général sur cette interdiction et
sur diverses difficultés rencontrées par les étudiants syriens dans le Golan
(destruction des maisons, manque de moyens pédagogiques et scientifiques) le
Gouvernement syrien a souhaité que l'UNESCO intervienne auprès du Gouvernement
israélien pour amener celui-ci à mettre fin à cette grave situation.
E. Remarques relatives à l'ensemble des territoires occupés
67. Le Comité d'experts de l'ALECSO fait remarquer, en conclusion de son
rapport, que la politique suivie par les autorités d'occupation, en ce qui
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concerne l'éducation des jeunes Palestiniens, est contraire à la Déclaration
universelle des droits de l'homme, notamment à l'article 26 qui stipule dans
son paragraphe 3 que 'les parents ont par priorité le droit de choisir le
genre d'éducation à donner à leurs enfants'.
68. De son coté, l'OLP a signalé à l'attention du Directeur général des
faits qu'elle considère comme portant atteinte aux droits des Palestiniens
à une éducation nationale. Il s'agit de la décision du Gouvernement
israélien d'interdire aux Palestiniens âgés de 16 à 35 ans de quitter les
territoires occupés à moins qu'ils ne s'engagent à passer hors de ces
territoires une période de six mois au moins.
69. Cette mesure visant, entre autres personnes appartenant au groupe
d'âge en question, les nombreux étudiants palestiniens inscrits à des
universités arabes (dans lesquelles ils suivent des cours par correspondance)
et qui quittent tous les ans les territoires occupés pour de courtes périodes
pour passer leurs examens dans ces universités, l'OLP considère qu'une telle
mesure constitue en fait de la part des autorités d'occupation, une pression
exercée sur les étudiants pour les amener à s'expatrier.
70. Par la même communication, l'OLP a fait savoir au Directeur général que
les autorités d'occupation soustraient des élèves des établissements
d'enseignement général et les astreignent à s'inscrire dans des centres
spéciaux de travaux manuels, action qui aurait tendance à s'amplifier et que
l'OLP considère comme devant faire baisser le niveau culturel des populations
des territoires occupés afin de faire de celles-ci une réserve de maind'oeuvre
pour l'industrie israélienne.”
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D. Réponse de l’Organisation mondiale de la santé
/Original : anglais/
La réponse de l'OMS a été présentée sous forme d'extraits du rapport annuel du
Directeur de la Santé de 1'UNRWA pour l'année 1976, rapport qui avait été soumis en
tant que document de la trentième Assemblée mondiale de la santé 1/. Les
paragraphes pertinents sont reproduits in extenso.
H
• « »
1U. La longue guerre civile du Liban a fait de nombreuses victimes tant parmi
les réfugiés palestiniens que chez les Libanais. On ne dispose pas encore de
chiffres précis, mais il y a eh de nombreux morts et plus encore de blessés.
En outre, de nombreuses familles de réfugiés, qui vivaient soit dans des camps
(la moitié environ), soit dans des villes et des villages, ont été déplacées.
Plusieurs camps ont été partiellement ou entièrement détruits et l'on, estime à
30 000 le nombre des réfugiés déplacés. Une aide d'urgence sous la forme de
matelas, de couvertures, de vêtements, de chaussures, d'ustensiles de cuisine,
d'aliments, de lait écrémé et de savon a été fournie à ceux qui en avaient
besoin et dans les limites des crédits disponibles constitués notamment par
des contributions généreuses d'organismes bénévoles. Un grand nombre des
installations de l'Office ont été endommagées ou détruites. Des batiments
scolaires ont dû être réparés et de nombreux bureaux, bancs, manuels et autres
fournitures scolaires ont dû être remplacés. Ce travail n'est d'ailleurs pas
encore terminé. D'autres installations de 1'UNRWA nécessitent aussi des réparations,
notamment la réserve centrale de Beyrouth, qui a été touchée par des
roquettes et sérieusement endommagée par l'incendie. Une grande partie des
fournitures générales qui y étaient entreposées ont été perdues et ont dû être
remplacées. Dans l'état actuel des choses, l'Office n'est pas en mesure de
donner une estimation exacte du coût des réparations et des remplacements
nécessaires.
SERVICES DE MEDECINE CURATIVE
Soins médicaux ambulatoires
16. Ces soins ont été assurés dans 131 centres de santé et postes sanitaires
(dont 98 relèvent de l'UNRWA, 17 des Etats et 16 d'agences bénévoles). Deux
nouveaux dispensaires pour diabétiques et dispensaires de dermatologie ont été
créés dans le courant de l'année pour compléter le dispositif existant. Le
nombre des consultations médicales est resté pratiquement inchangé, sauf au
1/ "Aide sanitaire aux réfugiés et personnes déplacées dans le Moyen-Orient"
(A.30/WP/1), 27 avril 1977-
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Liban. A Beyrouth, la plus grande partie des réfugiés habitant les camps de
Dbayeh, Dikwaneh et Jisr el-Basha ont gagné le secteur occidental de la ville
pour aller habiter chez des parents ou des amis ou occuper des appartements
abandonnés et des immeubles inachevés. Un service d'urgence a été créé pour
leur assurer des services de soins médicaux de base.
Soins dentaires ambulatoires
18. Ces soins comprennent des consultations dentaires, des examens radiologiques,
des extractions et des obturations 'simples, ainsi que des traitements
de gencives et de petites interventions chirurgicales. On a davantage insisté
sur les aspects préventifs de l'hygiène bupco-dentaire chez les écoliers et les
femmes enceintes. Pendant l'année, un nouveau dispensaire dentaire a été créé
dans le camp du Nouvel Amman, en Jordanie orientale, ce qui porte à 21 le nombre
des dispensaires dentaires. Enfin, les soins dentaires ont également été
améliorés par la création d'un centre supplémentaire d'hygiène dentaire dans
le camp de Jaramana, en Syrie.
Santé mentale
23. La demande de soins ambulatoires et hospitaliers pour affections mentales
a continué à augmenter. Aussi l'Office accorde-t-il une attention accrue aux
aspects préventifs de la santé mentale.
SERVICES DE MEDECINE PREVENTIVE .
Epidémiologie des maladies transmissibles et lutte contre ces maladies
28. Au début de juillet, une flambée de choléra est survenue en Syrie,
commençant dans le district nord-est de Hasaka pour se propager rapidement à
d'autres localités. Des mesures de lutte ont été prises sans retard par le
Département de la santé de zone de l'UNRWA, en collaboration avec les autorités
nationales de la santé, notamment dans les camps de réfugiés. Ces mesures
comprenaient la chloration des approvisionnements en eau, ainsi que l'interruption
de la distribution de lait reconstitué et de fruits et légumes frais
dans les centres d'alimentation d'appoint, la vaccination de masse des populations
exposées et la promulgation de règles d'hygiène personnelle et
alimentaire dans les écoles, centres sanitaires et autres installations de
l'Office. Ces mesures se sont révélées efficaces : deux cas seulement ont été
notifiés parmi les réfugiés, malgré l'étendue de l'épidémie, et ils ont été
/...
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Français
Annexe II
Page 24
tous deux guéris. Les autres zones ont été immédiatement mises en état d’alerte
et les mesures de précaution nécessaires ont été prises. Le choléra a cependant
été transmis à la Jordanie et, ultérieurement, aux territoires de la Rive
occidentale et de la lande de Gaza où 19, 4 et 14 cas, respectivement, sont
apparus chez les réfugiés, bien qu'aucune issue fatale n'ait été signalée. On
ne possédait que peu d'informations sur la situation au Liban, en raison de
l'absence de communications, tant à l'intérieure du pays que vers l'extérieur,
par suite de la guerre civile. Il a cependant été possible de vacciner la
population des camps de réfugiés dans la zone de Tripoli grâce à l'aide du
Comité international de la Croix-Rouge et d'appliquer dans ces camps des mesures
sanitaires strictes. Aucun cas confirmé n'a été notifié.
29. Par rapport à 1975s il n'y a eu que peu de changements dans l'incidence des
maladies diarrhéiques et de la dysenterie dans l'ensemble de la zone des opérations.
Les fièvres typhoïde et paratyphoïdes ont été réduites de 64 cas
en 1975 à 53 en 1976, dont 47 en Syrie. L'incidence de l'hépatite infectieuse,
en revanche, a connu une nette recrudescence dans toutes les zones, le nombre de
cas passant de 596 à 1 097, selon la tendance générale observée dans la région.
La poliomyélite, fait assez étonnant, s'est manifestée sous la forme d'une
épidémie de proportion modérée dans la zone de Gaza, avec un nombre de cas voisin
de celui de 1974, malgré les primovaccinations et les vaccinations de rappel
régulièrement administrées sous forme de vaccin buccal aux enfants de moins
de 3 ans se rendant dans les dispensaires de l'Office. Il a été signalé 55 cas,
principalement en juillet et en août, contre 6 seulement en 1975. L'épidémie
a subsisté jusque vers la fin de l'année. L'efficacité du vaccin et le niveau
de protection obtenu font actuellement l'objet d'une enquête destinée à éclaircir
les origines de cette poussée épidémique. L'incidence de la rougeole a nettement
fléchi, passant de 2 040 cas à 1 447, ce qui peut être attribué à une meilleure
couverture des enfants à risque. Les affections oculaires transmissibles,
principalement sous la forme de conjonctivite aiguë particulièrement fréquente
pendant les mois d'été, ont continué de diminuer modérément, ce qui peut
s'expliquer en partie par l'amélioration des équipements sanitaires dans les
camps et le renforcement de l'éducation en matière d'hygiène personnelle.
30. La grippe a accusé une progression, observée principalement au début de 1976,
avec une reprise à la fin de cette même année, notamment à Gaza et en Syrie.
Aucun cas indigène de paludisme n'a été notifié au cours de l'année, et seuls
deux cas importés ont été découverts a Gaza. Les cas récents de tuberculose
pulmonaire sont tombés de 175 l'année dernière à 141 cette année. Les rapports
relatifs à la zone du Liban doivent être considérés comme incomplets.
Services de santé maternelle et infantile
33. Dans les dispensaires prénataux, 29 006 femmes se sont faites inscrire pour
l'obtention de soins de maternité comprenant une surveillance sanitaire régulière
/...
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Annexe II
Page 25
et la distribution de rations supplémentaires, de lait et de comprimés de fer
et de folate pendant la grossesse et la période d'allaitement. Pour les
29 397 accouchements qui ont eu lieu, des soins ont été donnés soit à domicile,
le plus souvent (dans 61 p. 100 des cas) par des dayahs encadrées par l'UNRWA,
soit dans des centres de maternité de l'UNRWA (principalement à Gaza), par le
personnel infirmier de l'UNRWA, soit encore dans des hôpitaux, notamment
lorsqu'il s'agissait de cas difficiles ou à risque accru. On a signalé en tout
cinq cas de décès maternels, soit 0,02 pour 1 000 naissances vivantes, et le
taux de mortinatalité a été de 10,2 pour 1 000 naissances.
'3^. Ce sont au total 85 618 enfants de
prestations de 79 dispensaires de santé
0 à 3 ans qui ont bénéficié des
infantile.
SERVICES D'HYGIENE DU MILIEU
U3. Le programme porte essentiellement sur la fourniture d'eau potable, l'élimination
hygiénique des déchets solides et liquides, l'élimination des eaux
pluviales et la lutte contre les rongeurs et les insectes vecteurs de maladies.
Au total, 651 736 réfugiés et personnes déplacées vivant dans 63 camps de
réfugiés ont bénéficié de ces services qui ont été maintenus à un niveau
satisfaisant dans la plupart des camps. Au Liban cependant, par suite de la
guerre civile prolongée, les services ont été gravement compromis. En outre,
sur la Rive occidentale, les services d'assainissement ont continué de pâtir
de problèmes posés par le recrutement de travailleurs. Des mesures spéciales
ont dû être prises pour prévenir des risques graves pour la santé. En raison
de la situation financière grave dans laquelle s'est trouvé l'UNRWA tout au
long de l'année, il a fallu réduire considérablement le soutien fourni au
programme d'auto-assistance entrepris pour l'amélioration des camps. Le
programme s'est tout juste maintenu grâce à un subside d'environ 25 000 dollars-,
alors que les crédits estimés nécessaires s'élevaient à 171 000 dollars.
Cependant, avec la coopération des autorités locales et la participation
soutenue des communautés de réfugiés, un certain nombre d'améliorations ont pu
être réalisées dont on trouvera les détails dans les paragraphes suivants.
LU. L'exécution de projets visant à raccorder les abris des réfugiés aux
réseaux de distribution d'eau a progressé de manière très satisfaisante. Grâce
a des projets entrepris par les réfugiés eux-mêmes, trois camps de la Rive
occidentale bénéficient maintenant de branchements privés et un projet similaire
doit permettre bientôt à deux camps de la région de Gaza d'en bénéficier aussi.
L'exécution d'un projet tendant à raccorder deux camps de la Rive occidentale
et trois camps de la région de Gaza à des réseaux municipaux de distribution
d'eau progresse régulièrement. Au camp de Suf, le Gouvernement de Jordanie
a remédié â la pénurie chronique d'eau grâce au forage d'un puits, et au camp
de Khan Eshieh, l'autorité générale du Gouvernement syrien pour les réfugiés
arabes de Palestine envisage de forer un puits supplémentaire pour renforcer le
programme de dotation en branchements privés. Trois camps au Liban et deux en
Syrie continuent â souffrir de pénurie d'eau, mais des projets d'amélioration
de l'approvisionnement en eau des deux camps en Syrie sont en cours d'exécution.
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Annexe II
Pâgë
45. L'exécution du programme de remplacement de latrines publiques par des
latrines privées progresse de manière satisfaisante et, actuellement, environ
94 p. 100 des réfugiés dans les camps disposent de latrines privées.
46. En Syrie, depuis la construction de collecteurs secondaires dans trois
camps, 75 p. 100 environ de la population des camps sont desservis par des
égouts. L'Office envisage d'étendre le réseau d'égouts du camp de Dara de
manière à desservir également les nouveaux abris construits par des réfugiés.
1+7. Le programme d’auto-assistance pour la construction de caniveaux et le
pavage des chemins s'est poursuivi dans 15 camps de la Rive occidentale, deux
camps de Gaza, un camp en Jordanie, un camp en Syrie et quelques camps au
Liban. Ce programme vise à résoudre les problèmes d'élimination des eaux
usées, à faciliter la collecte (les ordures, à améliorer l'accès aux abris et
aux installations des camps et à réduire les nuisances provoquées par la
poussière et la boue. Il continue donc de jouir de la faveur des réfugiés.
Des efforts sont faits pour obtenir un soutien adéquat de la part de l'Office
sous la forme de matériaux de construction.
48. Depuis qu'une carriole à moteur a été fournie au camp de Neirab pour le
transport des ordures, il ne reste que trois camps en Syrie où la collecte des
ordures se fait avec des carrioles tirées par des mules; l'achat d'un camion
â benne basculante destiné à améliorer l'efficacité des services de collecte
des ordures est en cours de négociation. On envisage d'améliorer encore
davantage les services de voirie par la fourniture de véhicules supplémentaires
dans les zones d'opérations du Liban et de la Rive occidentale.
SERVICES DE NUTRITION ET D-'ALIMENTATION D'APPOINT
49. Le Département de la santé ..attache une grande importance à la surveillance,
à la protection et à la promotion de l'état nutritionnel des réfugiés. Ces
fonctions sont confiées à la Division de la nutrition et de l'alimentation
d'appoint. Les prestations offertes par cette division s'adressent plus
particulièrement aux groupes les plus vulnérables de la population réfugiée,
à savoir les enfants en bas âge, les enfants d'âge préscolaire, les élèves des
écoles élémentaires, les femmes enceintes et allaitantes, les tuberculeux
traités à domicile et certains autres sujets ayant, pour des raisons médicales,
particulièrement besoin d'aide dans ce domaine. Le programme comprend la
distribution a) de lait, b) de déjeuners chauds, c) de rations sèches de
complément et d) de vitamines. Le programme d'alimentation d'urgence, institué
après les hostilités de 1967 à l'intention des réfugiés déplacés et d'autres
personnes victimes du conflit et de ses suites, a été également maintenu
en 1976, avec de légères modifications toutefois.
H
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Français
Annexe II
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E. Réponse de l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans .
le Proche-Orient
. /Original : anglais/
1. L’UNRWA fournit des services essentiels aux réfugiés de Palestine dans le .
Proche-Orient, y compris dans les territoires occupés de la Rive occidentale et de
la bande de Gaza. Sa principale tâche, à savoir la détermination des besoins de la
population de réfugiés de Palestine dans la région où il exerce son action et la
mise en oeuvre des programmes destinés à satisfaire ces besoins dans les domaines
de l’enseignement, de la santé et des secours est un processus continu. C’est ce
qui ressort du rapport annuel du Commissaire général à 1’Assemblée générale a/. Ce
rapport rend compte des services fournis par l'Office et prévoit également les
besoins budgétaires de l'Office, afin que celui-ci puisse contribuer à assurer aux
réfugiés des conditions de vie à peu près convenables.
2. Les 6H8 627 réfugiés palestiniens immatriculés dans les territoires occupés, ■
comme les 1 057 859 autres réfugiés vivant au Liban, en République arabe syrienne
et en Jordanie orientale, bénéficient des services d'enseignement, de santé et de
secours de l'UNRWA. L'UNESCO et l'OMS fournissent respectivement des compétences
techniques et une assistance professionnelle pour les programmes d'enseignement et
de formation et aux services de santé (notamment en matière d'alimentation d'appoint
et d'assainissement) visant à maintenir un niveau au moins équivalent à celui'assuré
pour la population locale par les gouvernements des pays arabes hôtes. Les services
de secours comprennent notamment la distribution de rations alimentaires de base
a environ la moitié des réfugiés immatriculés (environ 32U 000 dans les territoires
occupés), une assistance limitée pour procurer des abris aux réfugiés (environ
272 000 réfugiés immatriculés vivent dans des camps dans les territoires occupés)
ainsi que quelques services d'assistance sociale dispensés aux personnes particulièrement
démunies (environ 1U 500 dans les territoires occupés).
3. Pour 1977, les dépenses de l'UNRWA sont estimées à 13H millions de dollars,
dont H2 millions de dollars environ seront dépensés pour les territoires occupés.
Les dépenses que l'Office devra engager en 1978, uniquement pour maintenir les
services à leur niveau actuel, sont estimées à 1U8 millions de dollars, dont
H6 millions de dollars environ seront affectés aux territoires occupés. Pour établir
ces estimations l'on a tenu compte d'extrapolations des chiffres démographiques qui
ont un effet direct sur les besoins en matière d'enseignement ainsi que - bien que
l'effet ne soit pas aussi direct - sur ceux des services de santé, de secours et
d'appui. Tous les programmes ne pourront être totalement exécutés que s'il y a
suffisamment de contributions volontaires. Au 30 juin 1977, l'on a estimé qu'il
manquait 16,H millions de dollars pour équilibrer le. budget prévu pour 1977»
a/ Documents officiels de 1'Assemblée générale, trente-deuxième session,
Supplément" No 13 (a/32/13).
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Annexe II
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F. Expose -présente par la Commission économique -pour
l1Asie occidentale
D'après les renseignements obtenus par la CEAO, l'on constate les tendances
suivantes dans les conditions de vie :
1. Propriété et utilisation des terres
, D'importantes superficies ont été réservées par les autorités d'occupation à
diverses fins, y compris à des fins militaires. Les propriétaires de ces terres
s'en voient interdire l'accès. Le développement agricole des territoires occupés
en a souffert a/.
2. Mouvements de population et migration
Au début de la période d'occupation, environ 25 p. 100 de la population des
territoires occupés ont quitté ces territoires. Seule une faible proportion de ces
personnes y est revenue. Des contrôles stricts sont exercés sur les entrées dans
les territoires occupés ainsi que sur les sorties, en particulier en ce qui concerne
certains groupes de Palestiniens. Pour des raisons économiques, les migrations se
poursuivent vers les pays arabes qui se développent rapidement ainsi que vers les
pays développés. En outre, un grand nombre de personnes - souvent les notables -
ont été déportées de force b/.
3. Modifications en ce qui concerne les colonies de peuplement
Pendant la guerre de 1967 et pendant la période qui l'a suivie immédiatement, un
certain nombre de villages ont été totalement ou partiellement détruits. Certains
d'entre eux ont été reconstruits, d'autres non.
Un fait nouveau important est l'établissement de nouvelles colonies de peuplement
par des non-Palestiniens dans les territoires occupés. Dans un certain nombre de
cas, leur établissement a été approuvé officiellement par les autorités d'occupation.
Ces nouvelles colonies de peuplement, dans certains cas, revêtent une importance
militaire et stratégique. Leur établissement tend à modifier le caractère des
territoires occupés ç/.
a/ Middle East International, Londres, mai 1975, p. 22. Voir également la
Israeli Official Gazette No 2O6U, 28 juin 1967, p. 2690-2691 pour ce qui est des
diverses lois sur la confiscation des terres.
b/ Débats de 1'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil de sécurité
entre juin et décembre 1967. Voir également divers rapports du Comité spécial
chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme
de la population des territoires occupés (ONU), 1969-1976, Genève.
c/ Rapports du Comité special, op. cit.
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Annexe II
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L. Logement
On constate deux tendances dans le domaine du logement. L'une est la
destruction délibérée de maisons par les autorités d'occupation à titre de
représailles. Un grand nombre de maisons a été détruit. '
La deuxième tendance est la construction de nouveaux ensembles d'habitations
réservés aux non-Palestiniens. C'est ce qui s'est passé en particulier dans la
zone autour de Jérusalem d./.
5. Modifications du milieu urbain
Le statut juridique de la partie orientale de Jérusalem a été modifié par le
Gouvernement israélien, qui a séparé cette zone du secteur jordanien de la
"Rive occidentale".
La partie orientale de Jérusalem revêt une grande importance du point de vue
religieux et culturel et c'est également un centre urbain important sur la Rive
occidentale. Des bâtiments ayant été rasés dans certains quartiers de la partie
orientale de Jérusalem, la physionomie de la ville a été considérablement modifiée.
Parallèlement la construction de tours d'habitation a modifié l'environnement et
le caractère de la ville.
La destruction d'un grand nombre de bâtiments s'est également fait sentir dans
plusieurs camps de réfugiés. D'après l'UNRWA, des dispositions appropriées n'ont
pas été prises pour reloger les familles déplacées à la suite de ces opérations de
rénovation urbaine e/.
d/ Ibid» Voir en outre : U.S. House of Representatives Committee on Foreign
Affairs. Problems of Protecting Civilians Under International Law in the
Middle East Conflict7~ii~~avrul~Ï9f^r^T~3§T~GÔvërmëntal~~Printing Office , Hearings.
ej Gazette officielle israélienne, op. cit.
NATIONS UN 1 f S
ASSEMBlEE
GENERALE
Trente-troisième session
Point 68 de l'ordre du jour
L
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1 ·.J .\Jldu
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Distr.
GENERALE
A/33/354
2 novembre 1978
FRANCAIS
ORIGINAL : ANGLAIS
Conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés
Rapport du Secrétaire général
1. Dans sa résolution 32/171 datée du l9 décembre 1977, l'Assemblée générale a
pr1e le Secrétaire général d'établir, en collaborati~n avec les organes de
l'Organisation des Nations Unies et les institutions spéèialisées qui s'occupent de
cette question, en particulier l'Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et la Commission économique
pour l'Asie occidentale (CEAO), un rapport complet et analytique sur les
conséquences sociales et économiques de l'occupation israélienne pour ce qui est
des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés, et de
le présenter à l'Assemblée lors de sa trente-troisième session. Elle a également
prié le Secrétaire général, lorsqu'il établirait le rapport susmentionné, de
consulter l'Organisation de libération de la Palestine, représentant du peuple
palestinien, et de coopérer avec cette organisation.
2. Cette résolution faisait suite à la résolution 31/110 de l'Assemblée générale,
datée du 16 décembre 1976 et portant sur la même question, et en élargissait la
portée. Conformément à la résolution 31/110, le Secrétaire général a présenté un
rapport (A/32/228) à l'Assemblée générale à sa trente-deuxième session. On se
rappellera que le représentant du Secrétaire général avait alors expliqué que, le
Secrétaire général n'ayant pas de source indépendante de renseignements, le rapport
se composait de réponses reçues par l'Organisation et d'extraits pertinents de
documents soumis par les pays intéressés, ainsi que par les organes intéressés de
l'ONU et les institutions spécialisées, comme suite à la demande de renseignements
présentée par le Secrétaire général.
3. A sa trente-deuxième session, après avoir examiné le rapport soumis par le
Secrétaire général, l'Assemblée générale a estimé que la question devait être
analysée plus avant si les objectifs de la résolution 31/110 devaient être pleinement
réalisés.
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4. Etant donné l'ampleur du rapport que demandait alors l'Assemblée générale et
compte tenu des conditions difficiles - en raison des délais impartis et des
contraintes géographiques -dans lesquelles le rapport devrait être établi, le
Secrétaire général a décidé de soumettre un rapport fondé sur une analyse des
conséquences sociales et économiques établie par des experts impartiaux.
5. Afin de s'acquitter de la tâche qui lui était confiée dans la résolution, et
d'obtenir un avis impartial et compétent, le Secrétaire général a envisagé de
recourir aux services d'une équipe de troiQ consultants, composée d'un spécialiste
de l'aménagement des territoires~ d'un économiste et d'un socioloeue. Il était
prévu que les consultants, accompagnés d'un fonctionnaire de l'UNRWA ou de la CEAO,
se rendraient dans les pays intéressés, notamment dans les territoires occupés par
Israël à la suite des hostilités de juin 1967, afin de recueillir des témoignages
directs sur les conséquences sociales et économiques.
6. Le Secrétaire général a aussi décidé de prier le Gouvernement d'Israël et les
Gouvernements de l'Egypte, de la Jordanie et de la République arabe syrienne, ainsi
que l'Organisation de libération de la Palestine de fournir les renseignements dont
ils pourraient disposer et de coopérer avec lui en vue d'obtenir les informations
supplémentaires nécessaires. La documentation écrite disponible devrait être
complétée par des entrevues personnelles et d'autres enquêtes directes sur le
terrain. A ce propos, le Secrétaire général comptait que les consultants se
rendraient aussi au siège de l'Organisation de libération de la Palestine, de
l'UNRWA et de la CEAO à Beyrouth.
7. Dès le début, le Secrétaire général a entrepris de sélectionner des candidats
dans chacun des trois domaines de compétence retenus, en portant une attention
toute particulière, étant donné la nature de la tâche et les délais impartis, aux
compétences professionnelles et à l'expérience des candidats. Trois candidats
compétents, disponibles alors pour cette mission, ont été provisoirement retenus.
8. Le Secrétaire général a envoyé au représentant permanent d'Israël une note
verbale, datée du 9 mai 1978, dans laquelle il appelait son attention sur la
résolution 32/171 et lui demandait les renseignements dont il pourrait disposer
sur l'objet du rapport demandé par l'Assemblée générale. Il lui demandait aussi
de fournir ces renseignements avant le 30 juin 1978. En même temps qu'il informait
le représentant permanent de son intention d'envoyer dans les territoires occupés
une mission composée de consultants accompagnés d'un fonctionnaire de l'UNRWA ou de
la CEAO, le Secrétaire général a demandé que les autorités israéliennes accordent
à la mission l'assistance et la coopération nécessaires. Le représentant permanent
d'Israël a en outre été informé que la mission envisagée dans les territoires
occupés revêtait une importance particulière pour l'exécution de leur tâche. Une
réponse était demandée avant le 31 mai 1978.
9. Le représentant permanent d'Israël, dans une note verbale datée du 31 mai 1978,
a exprimé son inquiétude quant à la teneur de la résolution. Il a néanmoins déclaré
que son gouvernement était disposé à fournir au Secrétaire général des renseignements
sur cette question. Par la suite, certains documents ont été transmis au
Secrétariat par la Mission permanente d'Israël. Dans sa note verbale, le représentant
permanent d'Israël ne mentionnait pas le fait que le Secrétaire général
1 . ..
A/33/354
Français
Page 3
avait demandé que les consultants accon1pagnés d'un fonctionnaire de 1 'UNRWA ou de
la CEAO aient librement accès aux territoires occupés et y jouissent d'une entière
liberté de mouvement en vue de l'établissement de leur rapport.
10. Le Secrétaire général a renouvelé la demande qu'il avait formulée dans une
note verbale datée du 27 juillet 1978. Dans une réponse datée du 18 août 1978,
la Mission permanente d'Israël a fait observer que les témoignages et impressions
de nombreux visiteurs qui se sont rendus dans les territoires administrés par
Israël depuis 1967, et notamment d'économistes, de sociologues et d'experts des
questions relatives à la santé et au travail, ont pleinement reflété l'amélioration
des conditions de vie des Palestiniens dans ces territoires; c'est pourquoi elle a
jugé qu'il était inutile d'envoyer une mission d'experts.
11. Dans une note datée du 11 septembre 1978, qu'il a adressée à la Mission
permanente d'Israël, le Secrétaire général a déclaré que, pour pouvoir présenter
à l'Assemblée générale un rapport indépendant et objectif, fondé sur une évaluation
de première main des conséquences sociales et économiques, il estimait nécessaire
une visite dans les territoires occupés. A ce sujet, le Secrétaire général a
exprimé l'espoir que le Gouvernement israélien fournirait aux consultants la
coopération et les facilités nécessaires pour rassembler les renseignements
pertinents dans les territoires occupés.
12. Le 9 mai 1978, le Secrétaire général a également adressé une note·verbale
aux représentants permanents de l'Egypte, de la Jordanie et de la République
arabe syrienne, dans laquelle il a appelé leur attention sur la résolution et leur
a demandé de lui communiquer les renseignements dont ils pourraient disposer sur
l'objet du rapport demandé par l'Assemblée générale. Il les a priés de fournir ces
renseignements avant le 30 juin 1978. Le Secrétaire général a également fait savoir
aux représentants permanents des trois pays qu'il envisageait d'envoyer une mission,
composée de trois consultants accompagnés d'un représentant de l'UNRWA ou de la
CEAO, dans leurs pays respectifs et leur a demandé de fournir toute l'assistance
et la coopération nécessaires aux consultants en question. Les gouvernements ont
été priés de donner une réponse avant le 31 mai 1978.
13. Dans une note verbale datée du 26 mai 1978, le représentant permanent de la
République arabe syrienne a déclaré que son gouvernement serait heureux d'accueillir
le groupe de consultants pour la préparation du rapport et que les autorités
compétentes de la République arabe syrienne feraient tout leur possible pour les
aider dans leur tâche.
14. Le représentant permanent de l'Egypte, dans une note verbale datée du
30 mai 1978, a déclaré que les autorités égyptiennes accueilleraient avec plaisir
les consultants et le représentant de l'UNRWA ou de la CEAO, en ce qui concerne
la préparation du rapport du Secrétaire général.
15. Dans une note verbale datée du 17 juillet 1978, le représentant permanent de
la Jordanie a fait ~avoir au Secrétaire général que son gouvernement était prêt
à fournir toute l'assistance nécessaire au groupe d'experts proposé et à coopérer
avec lui dans toute la mesure du possible. Il a également informé le Secrétaire
général qu'un comité allait être créé, qui serait composé de représentants de la
1 . ..
A/33/354
Français
Page 4
Banque centrale de la Jordanie, du Conseil national de la planification, de la
Société royale de la recherche scientifique et du Bureau exécutif pour les affaires
des territoires occupés, et serait chargé d'établir un rapport sur les conditions
de vie des réfugiés.
16. Dans leur réponse, l'Egypte, la Jordanie et la République arabe syrienne n'ont
pas fait mention de la demande de renseignements concernant l'objet du rapport.
17. Le 9 mai 1978, le Secrétaire général a également adressé une note verbale à
l'observateur permanent de l'Organisation de libération de la Palestine, dans
laquelle il a appelé son attention sur la résolution et lui a demandé de lui
communiquer les renseignements dont il pourrait disposer sur l'objet du rapport
demandé par l'Assemblée générale.
18. Le Secrétaire général, dans une note verbale datée du 5 septembre 1978, a de
nouveau appelé l'attention de l'observateur permanent de l'Organisation de libération
de la Palestine sur la résolution et lui a demandé une nouvelle fois de lui fournir
des renseignements concernant l'objet du rapport. A la date du présent rapport
intérimaire, le Secrétaire général n'a pas reçu de réponse de l'observateur permanent
de l'Organisation de libération de la Palestine à sa note verbale du 9 mai 1978.
19. Entre-temps, après consultation avec le Secrétaire exécutif de la CEAO et le
représentant spécial du Secrétaire général à Beyrouth, il a été décidé que, compte
tenu de la situation régnant à Beyrouth, il valait mieux que la mission ne s'y
rende pas à l'heure actuelle.
20. Dans ces conditions, le Secrétaire général, bien qu'il n'ait ménagé aucun
effort à cette fin, n'a pas été en mesure d'établir le rapport complet, que
l'Assemblée générale lui avait demandé dans sa résolution 32/171, suffisamment
à temps pour le lui présenter à sa trente-troisième session. Le Secrétaire général
espère qu'il pourra présenter un rapport complet sur les conséquences sociales et
économiques de l'occupation israélienne pour ce qui est des conditions de vie du
peuple palestinien dans les territoires occupés à l'Assemblée, lors de sa
trente-quatrième session.
!.!N LIBRARY
NOV 2 1979
NATIONS U N l E S UN}SA COLLECTIO,N
ASSEMBlEE
GENERAlE
Distr.
GENERALE
A/34/536
25 octobre 1979
FRANCAIS
ORIGINAL : ANGLAIS/ARABE
Trente-quatrième session
Point 65 de l'ordre du jour
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Conditions de vle du peuple palestinien dans les territoires occupés
Rapport du Secrétaire général
l. Dans sa rêsolu.ticn 33/110 datée du 18 décembre 1978, l'Assemblée générale a
prié le Secrétaire général de préparer, en collaboration avec les organes de
l'Organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées qui s'occupent
de cette question, en particulier l'Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), la
Commission économique pour l'Asie occidentale (CEAO) et le Comité spécial chargé
d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la
population des territoires occupés, un rapport complet et analytique sur les
conséquences sociales et économiques de l'occupation israelienne pour ce qui est
des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés,
et de le présenter à l'Assemblée lors de sa trente-quatrième session. Elle a
également prié le Secrétaire général, lorsqu'il préparerait le rapport susmentionné,
de consulter l'Organisation de libération de la Palestine, représentant du
peuple palestinien, et de coopérer avec cette organisation.
2. cette rêsolutlon avait dans l'ensemble la même portée que les
résolutions 31/110 et 32/171 adoptées par l'Assemblée générale le 16 décembre 1976
et le 19 décembre 1977 sur la même question. Conformément à la résolution 31/110
de l'Assemblée générale, le Secrétaire général a présenté un rapport (A/32/228)
à l'Assemblée générale à sa trente-deuxième session et conformément à la
résolution 32/171 de l'Assemblée générale, il a présenté un autre rapport (A/33/354)
à l'Assemblée générale à sa trente-troisième session.
3. A cet égard, on se souviendra qu'à la trente-deuxième session de l'Assemblée
générale, le représentant du Secrétaire général avait expliqué, en présentant le
premier rapport, que, le Secrétaire général n'ayant pas de source indépendante
de renseignements, le rapport se composait nécessairement de réponses reçues par
l'Organisation et d'extraits pertinents de documents soumis par les Gouvernements
10.0
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de l'Ecypte, d'Israël, de Jordanie 1/ et de la République arabe syrienne~/ alnsl
que pa; les organes intéressés de 11-0NU et les institutions spécialisées, comme
suite à la demande de rensei~nements présentée par le Secrétaire ~énéral.
4. Dans son rapport du 2 novembre 1978 (A/33/354), le Secrétaire général a
indiqué que, étant donné l'ampleur du rapport ~ue demandait l'Assemblée générale
et les conditions difficiles - en raison des délais irrpartis et des contraintes
géographiques - dans lesquelles le rapport devait être établi, il avait envisagé
de recourir aux services de trois consultants (un spécialiste de l'aménagement
des territoires, un économiste et un sociologue), qui entreprendraient une
analyse impartiale des conséquences sociales et économiques de l'occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
occupés. Toutefois, en réponse aux demandes du Secrétaire général qui souhaitait
que les consultants aient librement accès aux territoires occupés, la i.tlission
permanente d'Israël a déclaré que les témoignages et impressions de nombreux
visiteurs qui s'étaient rendus dans les territoires administrés pQr Israël depuis
1967, et notamment d'économistes, de sociologues et d'experts des questions
relatives à la santé et au travail, avaient pleinement reflété l'amélioration des
conditions de vie des Palestiniens dans ces territoires. Par conséquent, le
Gouverne;nent israélien jugeait inutile d 1 envoyer une mission d'experts.
5. Le secrétariat du Centre des Nations Unies pour les établissements humains
(Habitat) a poursuivi ses efforts pour que la mission d'experts puisse se rendre
dans la région. Toutefois, les renseignements qu'il avait obtenus en octobre 1979
indiquaient clairement que la position du Gouvernement israélien sur cette question
demeurait inchangée. Dans ces conditions, le Secrétaire général a estimé que
l'envoi d'une mission d'experts qui n'aurait pas accès aux territoires occupés
eux-mêmes ne présenterait que peu d'intérêt et ne faciliterait guère l'établissement
du rapport complet et analytique demandé par l'Assemblée générale dans sa
résolution 33/110. Le Secrétaire général s'efforcera à nouveau d'envoyer une
mission d'experts dès que les circonstances le permettront.
6. Entre-temps, se référant à la résolution 33/110 de l'Assemblée générale, le
Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
dans sa décision 7/2 du 13 mai 1979, avait prié le Directeur exécutif du PNUE de
veiller à ce que la situation du peuple palestinien en matière d'environnement soit
évaluée de façon appropriée. Après avoir consulté le Secrétaire général, le
Directeur exécutif du PNUE a demandé aux Gouvernements de l'Egypte, d'Israël, de
la Jordanie et de la République arabe syrienne, ainsi qu'à l'Organisation de
libération de la Palestine, de lui fournir des renseignements pertinents sur cette
question. Un rapport a été établi à partir de l'analyse des renseignements fournis
par les Gouvernements de l'Egypte, de la Jordanie et de la République arabe syrienne
ainsi que par l'Organisation de libération de la Palestine en réponse à cette
demande; ce rapport fisure à l'annexe I. Pour établir ce rapport, des
renseignements ont aussi Gté obtenus auprès de la CEAO, de 1 'UNRI-!A et des bureaux
du PNUD en Jordanie et en République arabe syrienne. Ce rapport porte sur les
1:_/ Distribué comme docurùent c:J.J .~ ~ X-'·2il de sécurité ( S/12378).
2/ Distribué ccrr:e èocurr.:mt de l'P.. sH:rr.blée c;Gnérale au titre è.es points 30,
31 et-62 (A/32/1'09). 1 ...
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prlnclpaux aspects des conséquences sociales et économiques de l'occupation
israelienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
arabes occupGs.
7. Conformément aux dispositions de la résolution 33/110 de l'Assemblee Générale,
le Secrétaire 8énêral a également entrepris de consulter l'Organisation de
liberation de la Palestine et de coopérer avec cette or~anisation. En rfponse à
sa demande, l'OLP a présenté au Secrétariat, le ler août 1979, un rapport
reproduit à l'annexe II.
1 ...
ANNEXE I
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Annexe I
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La situation du peuple palestinien en matière d'environnement
Rapport du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies
pour l'environnement
TABLE DES MATIERES
I o INTRODUCTION ........................................ .
II. POPULATION ET LOGEMENT
A. Densité de population et unités d'habitation .....
l. Population
2. Mouvements de population .................... .
3o Démolition de zones de peuplement et
construction de nouvelles colonies dans la
bande de Gaza ...................... o •• o ••••••
4. Secteur oriental de Jérusalem ; changements
intervenus dans la politique de logement et
de peuplement ......................... o ••••••
5. Colonies et camps de réfugiés palestiniens .. o
B. Industrie du bâtiment et construction de logements
C. Electrici té ... o ••••••••••••••••••••••••••••••••••
D. Etendue de l'implantation israélienne ........... .
III. SANTE .•.•.•...•.•.•.•.•.•.•.•.•...•...•.•.....•.•...•
A. Personnel médical et moyens matériels ........... .
B. l!lortalité infantile et malnutrition ............. .
C. l'ilaladies transmises par 1 1 eau ................... .
D. Services d1hygiène du milieu .................... .
Paragraphes
1 - 2
3 - 31
3 - 23
3 - 7
G - 12
13 - 17
18 - 20
21 - 23
24
25 - 28
29 - 31
32 - 41
32 - 36
37 - 39
4o
41
Pages
3
4
4
4
4
5
6
6
7
8
8
10
10
10
11
11
/ ...
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Annexe I
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TABLE DES MATIERES (suite)
IV. RESSOURCES NATURELLES ................................ .
A. Eau .............................................. .
l. Ressources en eau
2. Approvisionnement en eau des camps de réfugiés
B. Terre ............................................ .
1. Régime foncier ............................... .
2. Désertification .............................. .
V. LE TRAVAIL ........................................... .
A. La situation de la main-d 1oeuvre .................•
B. "Déruralisation11 du peuple palestinien ........... .
VI. ETAT DES BATIMENTS SCOLAIRES ......................... .
Paragraphes
42 - 53
42 - 47
42 - 46
47
48 - 53
48
49 - 53
54 - 55
54
55
56
Pages
12
12
12
13
13
13
14
15
15
15
15
REFERENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1 ...
I . INTRODUCTION
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Annexe I
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1. Dans sa résolution 33/110 du 18 décembre 1978, l~Assemblee générale a prié
le Secretaire général de preparer un rapport complet et analytique sur les
conséquences sociales et économiques de l'occupation israélienne pour ce qui est
des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés
et de le présenter à l'Assemblée lors de sa trente-quatrième session.
Le 13 mai 1979, dans sa decision 7/2 relative à la situation du peuple palestinien
en matière d'environnement, le Conseil d'administration du Programme des
Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a rappele la résolution susmentionnée
de l 1Assemblee générale et a prié le Directeur exécutif du PNUE de veiller à ce
que la situation du peuple palestinien en matière d'environnement soit évaluée
de façon appropriée dans le cadre de la mise en oeuvre de cette résolution.
2. Pour appliquer la décision du Conseil d'administration et après avoir
consulté le Secrétaire général, le Directeur exécutif a demande aux Gouvernements
de l'Egypte, d'Israël, de la Jordanie et de la République arabe syrienne, ainsi
qu'à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), de lui fournir des
renseignements pertinents sur la situation du peuple palestinien en matière
d'environnement. Le présent rapport a été établi à partir de l'analyse de
renseignements fournis par les Gouvernements de l'Egypte, de la Jordanie et de
la République arabe syrienne ainsi que par l'OLP en réponse à cette demande,
de même que des renseignements dont disposaient la CEAO, l'UNRWA et les bureaux
du PNUD en Jordanie et en République arabe syrienne. Les nombres cités entre
parenthèses dans les paragraphes suivants correspondent aux sources d'information
énumérées à la fin de l'annexe.
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Annexe I
Page 4
II. POPULATION ET LOGEMENT
A. Densité de population et unités d'habitation
1. Population
3. La population de la rive occidentale, y compris le secteur oriental de
Jérusalem~ était estimée en 1975 à quelque 725 000 habitants, dont 290 000 étaient
des réfugiés enregistrés auprès de l'UNRWA. Située sur la rive occidentale du
Jourdain, cette zone compte de nombreux sites historiques et archeologiques.
D'une superficie de 4 820 km2 , c'était traditionnellement une région agricole
et touristique. (12)
~-~. En 1974, la bande de Gaza comptait 492 000 habitants: sur ce total,
327 500 avaient le statut de réfugiés auprès de l'UNRHA et 164 500 n'étaient pas
des réfugiés. Avec ses 345 km2~ la bande de Gaza a une des densités de population
les plus fortes au monde (1 500 habitants au km2). Les réfugiés de la bande de
Gaza qui vi vent dans les huit camps mis en place par l' UNRVJA représentent
36 p. 100 du total des réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l'Office. (18)
5. Sur la rive occidentale, la construction d'habitations par les Palestiniens
a diminué après 1967, n'atteignant qu'un dizième seulement de son niveau de 1966.
La reprise nette qui a eu lieu dans le secteur de la construction depuis 1974
n'a pas été suffisante pour satisfaire aux besoins de logement des Palestiniens
de la rive occidentale et de Gaza. (9)
6. Du fait d'une densité de population plus faible (150 habitants au km2) et
d ·:un environnement physique pl us favorable, les conditions de logement sont
meilleures sur la rive occidentale que dans la bande de Gaza. De façon générale,
les conditions de logement semblent meilleures dans les zones urbaines que dans
les zones rurales. (l)
7. Sur la totalité des unités d'habitation occupées par des Palestiniens sur
la rive occidentale, 20 p. lOO n'ont qu'une pièce et 30 p. lOO deux pièces,
alors que la taille moyenne de la famille est de sept membres. Vingt-deux mille
familles, comptant de 6 à 11 membres, vi vent dans des logements d'une pièce
et 40 000 familles, de même taille, dans des unités de deux pièces, le taux
moyen d'occupation étant de 3,2 personnes par pièce. On a estimé que
200 000 personnes au moins devaient être relogées de toute urgence dans les
territoires occupés, ce qui nécessite un minimum de 25 000 unités d'habitation
(,::I raison cle hclit personnes par unité). (12)
2. Houvements de population ( 12), ( 5)) ( 4)
8. On estime qu'en 1948, 750 000 Palestiniens ont été déplacés de leurs foyers
de façon permanente. Pendant et ·X~ - '., la guerre de 1967, quelque 240 000 Palestiniens
ont fui la rive occidentale et Gaza. Certains étaient des réfugiés des
camps de l'UNRHA, alors que d'autres partaient pour la première fois. Sur ce
total, l+O 000 environ ont êté autorisés :i revenir.
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Annexe I
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9. Avant 1961, la rive occidentale et Gaza connaissaient une croissance dans
divers secteurs. Cette prospérité s'était traduite par la construction de
logements et d'écoles et la création de villes et de municipalités. (12)
Les diverses municipalités de la rive occidentale ont conservé, dans leurs
constructions et leur architecture, une grande part de leurs traditions
historiques, tout en se dotant au maximum d'installations modernes. Dans le
passéo il y a donc eu une imrnigration urbaine considérable.
10. Toutefois, depuis l'occupation de cette région, le processus de crolssance
a été freiné : des maisons ont été détruites du fait de l'occupation militaire,
et l'on n'a pas construit de nouveaux lo~ements pour les habitants palestiniens.
11. Depuis 1967, un certain nombre de villages ont été partiellement ou totalement
détruits. Les villages entièrement detruits pendant ou après la guerre de 1967
sont les suivants : Yalu, Beit Nuba, Amwas, Al-Buy, Beit Awa, Beit Marsam et
Jiftliq. Des boutiques, des hôpitaux, des établissements commerciaux et
administratifs ont été également détruits, privant les habitants de leurs
moyens de subsistance.
12. Il n'existe pas de nouveaux logements immédiatement disponibles. Par
conséquent, ayant perdu leur logement et leurs terres, les habitants se trouvent
sans abri et sans moyen d'existence. De désespoir, ils quittent les territoires
occupés pour chercher refuge dans les Etats voisins. (6)
3. Démolition de zones de peuplement et construction de nouvelles
colonies dans la bande de Gaza (15), (10), (12), (18)
13. En 1970, les Israéliens ont recommandé d'abandonner les installations
provisoires des camps de l'UNRWA afin de favoriser l'intégration des réfugiés
à la vie urbaine. Des incitations économiques devaient être offertes et de
nouvelles maisons construites. Le plan prévoyait la fermeture des camps de
réfugiés dans la bande de Gaza et sur la rive occidentale.
14. En 1911, a été entreprise la démolition à grande échelle des logements dans
les camps de réfugiés de la bande de Gaza. Quelque 3 500 unités occupées par
24 000 personnes environ ont été détruites sans qu'il ne soit fourni aucune
solution de remplacement. L'UNRHA a demandé à maintes reprises que l'on corrige
la situation: toutefoiso en juillet 1973~ l'Office annonçait que, sur 942 familles
interrogées, 706 n'étaient toujours pas logées de façon convenable, par suite de
la destruction de leurs habitations. Dès avril 1973, la destruction d'habitations
était entreprise pour permettre la const1uction de nouvelles routes à Rafah et à
Khan Younis et, selon des renseignements récents, la colonie de Rafah serait en
vole de réaménagement.
15. De nouveaux immeubles ont été construits dans les territoires occupés afin
de loger des immigrants juifs. On a également permis à ces immigrants d'occuper
les habitations d'Arabes qui n'étaient pas autorisés à revenir. De par la loi
israélienne, les non-Juifs n'ont pas accès aux nouveaux immeubles israéliens;
les nouveaux logements sont généralement situés dans le secteur arabe de Jérusalem.
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fmnexe I
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16. A la suite de la guerre de 1967, les Israeliens ont appliqué une politique
de peuplement qui a eu de profondes répercussions dans les zones occupées. La
première phase a consisté à implanter des colonies agricoles 11 nahal",
d'orientation militaire, sur la rive occidentale 9 le long du Jourdain, sur les
hauteurs du Golan et dans la bande de Gaza. La seconde phase consistait à bâtir
des centres industriels dont l'un, situé entre Jérusalem et Jéricho, a mobilisé
des efforts de planification et des investissements considérables.
17. Sur l'ensemble des colonies de peuplement créées depuis 1967, la majorité
sont situées dans les territoires occupés lors de la guerre de 1967 : 23 sur la
rive occidentale et 7 dans la bande de Gaza. On annonce périodiquement la
création de nouvelles colonies. La politique de démolition et de peuplement
a notamment pour effet d'affaiblir l'attachement des habitants à leurs foyers
et à leur héritage culturel et de contraindre sauvant les sans-abri à émigrer.
4. Secteur oriental de Jérusalem : changements intervenus dans la politique
de logement et de peuplement ( 4) , ( 12)
18. Selon les résolutions des Nations Unies, le statut juridique de Jérusalem
demeure inchangé. Toutefois, l'ordonnance administrative du 28 juin 1967
qui proclame l'agrandissement de la zone municipale de Jérusalem fait passer
sous juridiction israélienne une zone comptant lOO 000 habitants arabes. Au cours
des 12 dernières années, on estime que de 20 000 à 30 000 Arabes ont quitté la
Vieille Ville.
19. Les travaux de dégagement entrepris sur 82 mètres le long du Mur des
lamentations ont entraîné la démolition de nombreuses habitations autour
d'Haram Al Sherif, de 31 édifices et des quatre quartiers arabes entourant la
zone, qui représentaient environ 20 p. lOO des constructions arabes dans la
Vieille Ville. Les 200 habitations détruites autour du Mur des lamentations
ont été remplacées par une nouvelle place d'Israël, et le Musée archeologique
de Palestine a été exproprié et ses reliques confisquéesu
20. Quelque l 200 hectares de terrain situés dans le secteur oriental de
Jérusalem ont été confisqués et expropriés en vertu de la loi sur l'acquisition
des terrains dans l'intérêt public (Land Acquisition for Public Purposes Act).
Cette opération a entraîné l'expropriation d'une zone de 4 km2 située près du
secteur oriental de Jérusalem et sur laquelle se trouvaient l 048 immeubles
d'habitation, 427 magasins et une usine. De nombreuses tours d'habitation ont
été construites, ce qui a donné lieu à de vives controverses au sein de la
communauté internationale, dans les territoires occupés et en Israël, au sujet
de leur effet esthétique sur le paysage de la ville historique et des
déplacements de cens qui en résultaient.
5. Colonies et camps de réfugiés palestiniens
21. A la suite de la première guerre de Palestine, en 1947-1948, la population
arabe du pays a été divisée en quatre croupes principaux. Moins de la moitié de
la population arabe est demeurée dans ses foyers : environ 160 000 en Israël~
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Annexe I
Page 7
quelque 350 000 Arabes se sont trouvés sous juridiction jordanienne sur la rlve
occidentale et entre 70 000 et lOO 000 sous juridiction égyptienne dans la bande
de Gaza, à quoi s'ajoutaient les quelque 750 000 réfugiés dispersés dans les
régions susmentionnées, au Liban, en République arabe syrienne et en
Transjordanie. (3)
22. En 1975, près de la moitié des trois millions de Palestiniens éparpilles
dans tout le Moyen-Orient étaient inscrits comme réfugiés auprès de l'UNRWA.
Plus d'un tiers des réfugiés (459 000) étaient officiellement enregistrés
dans les camps mis sur pied par l'UNRWA. Les réfugiés enregistrés dans les
camps représentaient à peu près 60 et 25 p. 100 respectivement de la population
totale de Gaza et de la rive occidentale. Ces chiffres ne comprenaient pas les
réfugies qui, tout en n 1 étant pas logés dans les camps de l'UNRWA, beneficiaient
d'autres services de l'ONU. La population effective des camps excédait les
chiffres officiels d'environ 10 p. 100, en raison de la présence de personnes à
charge non enregistrées. En plus des 53 camps "permanents11 établis en Jordanie
orientale, sur la rive occidentale, à Gaza, en République arabe syrienne et au
Liban, plus de 140 000 Arabes vivaient dans six camps "d'urgence" jordaniens
et quatre camps "d'urgence" syriens mis sur pied après la guerre de 1967.
Quelque 99 000 occupants des camps d'urgence étaient des réfugiés inscrits auprès
de l'UNRWA. Quant aux autres, ils avaient été déplacés à la suite de la guerre
de 1967. (3)
23. Les principaux problèmes de logement qui se posent dans les camps de
l'UNRWA sont les suivants : a) surpeuplement des unités d'habitation : dans un
certain nombre de cas, plusieurs familles partagent la même unité; b) impossibilité
d'agrandir les unités d'habitation, en hauteur ou en surface; c) vétusté des
unités; d) insuffisance des réseaux de communication et des installations
sanitaires. (13), (15)
B. Industrie du bâtiment et construction de logements
24. A l'exception du moellon, on manque de matériaux de construction et il faut
aller chercher ceux-ci hors de la région pour les importer à très grands frais.
C'est surtout le cas des barres d'acier, des armatures métalliques et du ciment.
La cimenterie prévue n'en est encore qu'au stade des plans. La création d'un
grand nombre de colonies israéliennes, qui se multiplient, a créé des difficultés
supplémentaires dans le secteur de la construction de la rive occidentale et de
la bande de Gaza. Le fait que les ouvriers du bâtiment ont trouvé à s'employer
en Israël même a détourné la main-d' oem·re de la tâche consistant à développer
ses propres territoires. En outre, en détruisant depuis 1967 un nombre de
maisons estimé à 19 000 sur la rive occidentale et à Gaza, on a aggravé une
situation déjà critique. Les problèmes de logement sont encore accentués par
la politique de confiscation des terres et d'expropriation et par la legislation
sur les biens dont les propriétaires sont absents appliquées par les autorités
d'occupation. (12)
/ ...
A/34/53~
Fréènçais
Annexe I
Pac::;e 8
C. Electricite
25. Il y avait avant la guerre de 1967 11 entreprises de production d'électricité
distinctes sur la rive occidentale. Il s'agissait soit de sociétés commerciales,
comme la Compagnie d'électricité du district de Jérusalem, soit de sociétés
municipales comme à Naplouse ou, parfois encore, de coopératives situées dans
les villages les plus importants. La puissance installée était au total de
l'ordre de 21~5 mégawatts. (13)
26. Après la guerre, Israël a essayé, pour plusieurs raisons, de raccorder le
réseau électrique de la rive occidentale au réseau israélien, en particulier
lorsqu'il s'ac::;issait de villes où le système avait été endommagé pendant la
guerre. Certaines villes ont accepté de raccorder leur génératrice au réseau
israélien, d'autres non. Parmi celles qui assurent elles-mêmes) au moins en
partie, leur propre production d'électricité, il y a Jérusalem et Naplouse.
Au nombre des localités raccordées au réseau israélien, on trouve Hébron,
Tulkarm et Qalqielyeh. Certains villages situés près de la ligne d'armistice
de 1948, comme Azzoun et Deir-al-Ghsoun, ont eux aussi été raccordés.
27. La Compagnie d'électricité du district de Jérusalem est régie par la
législation israélienne et achète à la Société israélienne l'électricité avec
laquelle elle approvisionne les colonies. Les autorités israéliennes ont demandé
à la Sociét& de vendre son électricité à bas prix, en maintenant celui-ci à un
taux fixe. Elles prévoient que la puissance produite par la Compagnie de
Jérusalem, qui était de 20 mégawatts en 1976, tombera à 14 mégawatts en 1980,
tandis que les besoins augmenteront, passant de 30 à 54 mégawatts. Pour
l'instant, la Compagnie fournit en électricité quelque 75 villages et camps de
la rive occidentale, ainsi que des villes comme Bethléem, Ramallah, Birch et
Jéricho, neuf camps de l 7Armée israélienne et 12 colonies israéliennes ou
cités résidentielles. (13)
28. A Naplouse, en revanche, l'électricité est toujours fournie par la
municipalité, qui se sert de deux génératrices installées en 1977. La ville
alimente également des villages situés dans son district : Deir Sharaf, Rameen,
Beit Leed, Zeita, al-Badan et Tel. (13)
D. Etendue de l'implantation israélienne
29. Sur les 550 000 hectares de la rive occidentale du Jourdain, Israël a
pris quelque 150 000 hectares, ce qui représente à peu près 27,3 p. 100 de la
superficie de la rive occidentale. (10) Les nouvelles colonies occupent
environ 35 000 hectares (soit 6;3 p. 100 de la rive occidentale), constitués
pour la plupart de terres agricoles. Jusqu'à la fin de 1978, il y avait
68 colonies - ce qui représentait plus de 90 000 personnes - se répartissant
comme suit : ll colonies autour de Jérusalem, 12 autour de Ramallah et de Biera,
11 2 Hébron et à Bethléem" 14 autour de Naplouse et 19 dans la vallée du Jourdain.
Israël concentre depuis quelque teNps des logements tout autour de Jérusalem,
comme l 1 atteste la présence dans ces colonies de 76 000 personnes. (2)
1 ...
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Annexe I
Page 9
30. Israël poursuit toujours sa politique d'implantation de colonies. Il est
prévu d'en créer six autres dans un avenir proche. Aussi longtemps que l'on
continuera ainsi, cela se traduira nécessairement par l'évacuation de terres
arabes au profit de la population israélienne, tandis que les propriétaires
arabes en feront les frais.
31. En 1967, l'infra5tructure (routes, égouts, etc., et électricité) de la
rive occidentale et de la bande de Gaza était meilleure que dans la plupart
des pays de la région. Depuis~ on n'a guère fait pour l'améliorer, ou même
pour la maintenir simplement dans l'état où elle était. Là où on prévoyait
de tracer des routes militaires et de limiter l'extension des installations
d'électricité et d'eau, certains programmes de construction immobilière ont
rencontré des difficultés. On n'a agrandi que peu d'égouts, de sorte que les
canalisations se sont bouchées, ont été obstruées ou ont débordé. (13)
1 . ..
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III. SANTE
A. Personnel médical et moyens matériels (11)
32. Les spécialistes en pédiatrie, en pathologie, en techniques de laboratoire
et en radiologie, lorsqu'il y en a, sont en nombre insuffisant. Les médecins
de la rive occidentale n'ont pratiquement aucune chance de se voir accorder de
bourse dans l'une ou l'autre de ces spécialisations~ où l'on a pourtant tellement
besoin de compétences.
33. En ce qui concerne les soins infirmiers et les services paramédicaux, la
situation n'est pas meilleure, que ce soit sur le plan de la quantité ou sur celui
de la qualité. On est bien loin d'avoir assez de techniciens de laboratoire et
de techniciens radiologues~ de physiothérapeutes, de spécialistes des banques du
sang et de pharmaciens. (11)
34. Dans le domaine de la santé, on n'a pas developpe l'infrastructure ces
dernières années. Au contraire, la réorganisation des services hospitaliers
et une nouvelle répartition des tâches ont fait que le nombre des hôpitaux
publics- qui étaient dell en 1967, plus trois sur le point d'entrer en
activité - a diminué de sorte qu'il ne restait plus en 1975 que huit hôpitaux
opérationnels, un hôpital psychatrique et un sanatorium. Le nombre total de lits
a également diminué, puisqu'il était de 1 023 en 1968 et de 943 en 1975, d'oÙ
un taux pour l 000 habitants qui est passé de 1,5 en 1968 à 1,3 en 1975. Le
nombre de personnes admises à l'hôpital a augmenté, passant de 23 593 en 1968
à 36 360 en 1975. (15)
35. Sur la rive occidentale, des coupes sombres ont étê effectuées dans presque
toutes les activités qui étaient celles du Croissant-Rouge palestinien avant
1967. Il subsiste des unités, principalement des services de consultations
externes, dans quatre ou cinq villes : c'est ainsi qu'il existe à Gaza un
dispensaire et un petit hôpital chirurgical du Croissant-Rouge palestinien.
36. La prévention et les mesures élémentaires d'assainissement sont quelque peu
négligées. L'action préventive et curative ne figure pas parmi les services de
santé conçus pour constituer un tout complet; l'education sanitaire du public
est pratiquement nulle et la collectivité ne s'y intéresse pas dans la mesure
où elle n'intervient pas. (11), (13)
B. Mortalité infantile et malnutrition
37. Selon l'Association médicale de la rive occidentale, la mortalité infantile,
qui était de 70,9 p. l 000 en 1973, est passée, en 1974, à 73,8 et, en 1975,
à 80,3 dans le secteur observé, où l'on a enregistré quelque 2 500 naissances
par an (il naît chaque année environ 30 500 enfants sur l'ensemble de la rive
occidentale). On cite dans cette même étude des statistiques israéliennes qui
font apparaître une augmentation du taux général de mortalité infantile, passé
de 37 p. l 000 en 1974 à 39,5 p. 1 000 en 1975. Le taux de mortalité infantile
1 . ..
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dans la population arabe de la rive occidentale s'y situe autour d'une moyenne
de 40 p. 1 000 entre 1966 et 1975, ce taux ayant baissé entre 1966 - où il
était de 41,8 p. 1 000 - et 1975 -où il n'était plus que de 39,5 p. 1 000 -
en passant par un point maximal de 44,3 p. 1 000 en 1967 et par un point minimal
de 37 p. 1 000 en 1974.
38. Malgré les écarts importants que l'on observe entre eux, ces chiffres
concordent au moins en ce qui concerne la mortalite infantile, attestant que
celle-ci n'a pas diminué de façon notable au cours des 10 années comprises
entre 1966 et 1975, et qu'elle a peut-être même augmenté depuis 1973. De plus,
la mortalité néonatale (c'est-à-dire celle des nouveau-nés jusqu'à l'âge de
30 jours) a augmenté, de même que le nombre des enfants mort-nés.
39. Les carences en protéines sont relativement fréquentes pendant le sevrage,
de même que les infections gastro-intestinales. On constate que quelque
25 p. lOO des enfants de moins de trois ans souffrent d'anémie ferriprive.
C. Maladies transmises par l'eau (11)
40. Sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza, ainsi que dans les pays
d'accueil, les maladies diarrhéiques sont de loin la principale cause de morbidité
et de mortalité, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants. On ne
dispose pas de renseignements précis en ce qui concerne les autres maladies
transmises par l'eau.
D. Services d'hygiène du milieu
41. Les services d'hygiène du milieu que l'UNRWA fournit au peuple palestinien
(réfugiés) comprennent principalement l'approvisionnement en eau potable,
l'enlèvement des déchets solides et liquides, l'évacuation des eaux de pluie et la
lutte contre les insectes et les rongeurs vecteurs de maladies. Ces services sont
fournis à un total de 653 649 réfugies et personnes déplacées vivant dans
63 camps de réfugiés et ils étaient d'un niveau satisfaisant dans la plupart des
camps. Au cours de 1977, les dépenses annuelles des services fournis par l'Office
s'elevaient à 5,6 dollars par bénéficiaire. Il est probable que ces dépenses
augmentent au cours des prochaines années par suite de tendances inflationnistes
et d'autres facteurs. (16)
/ ...
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Annexe I
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IV. RESSOURCES NATURELLES
A. Eau
1. Ressources en eau
42. L'existence de ressources en eau (à la fois dans les nappes souterraines
et en surface) ainsi que l'utilisation de ces ressources revêtent une importance
primordiale pour les activités agricoles de la rive occidentale. Bien qu'il
~emble que les perspectives soient encourageantes dans ce domaine (par exemple
pour la construction de petits barrages ou d'autres digues de retenue sur
certains bassins versants) (2), les informations disponibles montrent que pas un
seul projet d'irrigation n'a été préparé ou mis en oeuvre sur la rive occidentale
depuis 1967.
43. Le forage de nouveaux puits afin d'exploiter les ressources en eaux
souterraines a été pratiquement interdit depuis juin 1967. Le débit des puits
existants a été réduit et a été strictement régularisé. Selon certaines
informations, les niveaux d'eau dans un certain nombre de puits arabes auraient
diminué et d'autres puits seraient taris. Depuis l'occupation, un total de
12 puits ont tari. (12) En 1977/1978, un total de 331 puits fonctionnaient et
les 314 puits "arabes11 produisaient 33 millions de mètres cubes d'eau.
44. Le gouvernement militaire explique ce mode d'utilisation des ressources en
eau en faisant valoir la nécessité de préserver les ressources en eaux
souterraines. Toutefois, des études hydrologiques ont révélé qu'une grande
partie de l'approvisionnement en eau d'Israël provient de la rive occidentale
(par ruissellement, infiltration et grâce aux nappes souterraines). En matière
d'approvisionnement en eau, la rive occidentale aurait un excédent d'au moins
600 millions de mètres cubes, alors qu'en 1979, Israël connaîtra un déficit de
265 millions de mètres cubes, déficit qui pourrait atteindre près de 500 millions
de mètres cubes en 1985. (7), (13)
45. La situation des réserves en eaux souterraines dans la bande de Gaza est
également préoccupante. L'évacuation des eaux s'est effectuée à un rythme trop
rapide, ce qui a eu pour conséquence de diminuer le niveau des nappes phreatiques
et d'augmenter la salinité des eaux. Il y a également une compétition farouche
entre les puits arabes et les puits israéliens voisins. (5)
46. On a souvent souligné l'importance d'une meilleure utilisation des ressources
en eau disponibles en mentionnant le fait que jusqu'en 1978, il y avait seulement
8 100 hectares de terres irriguées sur la rive occidentale (soit 4 p. 100 des
terres cultivées) et 9 000 hectares dans la bande de Gaza (soit 45 p. 100 des
terres cultivées). Les terres sèches reçoivent de 400 à 600 mm de précipitations,
dont la plupart se perd en eaux de ruissellement, qui s'écoulent principalement
vers Israël. Malgré l'importance fondamentale de l'approvisionnement en eau,
on a réalisé peu de projets prévoyant la construction de terrasses, de digues
en terre et de réservoirs afin de conserver l'eau de pluie. (2)
1 . ..
2. Approvisionnement en eau des camps de réfugiés
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Annexe I
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47. La réalisation des programmes visant à assurer l'approvisionnement en eau
des abris de réfugiés continue à progresser de manière satisfaisante dans deux
camps situés sur la rive occidentale, dans six camps de la bande de Gaza, dans
un camp du Liban et dans deux camps de Jordanie orientale. Actuellement,
46 p. 100 des habitants des camps ont l'eau courante chez eux et le reste des
habitants continuent à aller chercher l'eau aux fontaines publiques. Un projet
visant à augmenter l'approvisionnement en eau du camp de Jaramana~ en
République arabe syrienne, est presque achevé. Le Service des eaux et des égouts
d'Amman réalise actuellement un projet visant à assurer l'approvisionnement en
eau et à aménager des systèmes d'égouts dans deux camps situés dans la ville
d'Amman. Le Gouvernement de la République arabe syrienne a fourni un puits,
une station de pompage et un château d'eau supplémentaires afin de satisfaire les
besoins croissants des rêfugiês du camp de Khan Eshieh, camp où tous les abris
sont approvisionnés en eau courante. (16)
B. Terre
1. Regime foncier
48. Le tableau suivant illustre la structure du régime foncier sur la r1ve
occidentale.
Ressources foncières sur la r1ve occidentale
Répartition des terres Superficie (en hectares)
Superficie totale de la rive occidentale.............. 550 000
Superficie des terres confisquées ....•.•...........•••
Superficie totale des terres attribuées à des colonies
Proportion des terres confisquées par rapport à la
superficie totale de la rive occidentale •...........
Proportion des terres attribuées à des colonies par
rapport à la superficie totale de la rive occidentale
(2), (5), (3)~ (13)
148 866
34 748
27,1 p. 100
6,3 p. 100
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2. Désertification
49. Les principales causes de la désertification sont le stu•pâturage, le
déboisement en vue de la culture du sol, la pratique du brÛlis, la déficience
des systèmes d'irrigation, l'expansion de la culture sur des terres peu profondes
et des terrains escarpés, le manque de mesures contre l'érosion, etc. Ces
facteurs ont entraîné la dégradation de la couverture végétale, la perte de
fertilité et de productivité des sols et d'autres formes de désertification.
La situation est decrite dans les paragraphes ci-après.
1. Arbres plantés dans les terres sèches
50. Les vergers situés sur les pentes escarpées de la rive occidentale reçoivent
beaucoup moins de soins que les vergers et les cultures maraîchères irrigués.
A la suite de l'accumulation des négligences, la qualité des figues, des amandes,
du raisin et même des olives se détériore. Environ 40 p. 100 des oliviers
de la rive occidentale ont entre lOO et 150 ans et doivent être régénérés. La
législation devrait également empêcher la destruction des oliviers par les
troupeaux de chèves et de moutons. Il convient d'ameliorer la fertilisation des
sols et de prendre des mesures phytosanitaires plus efficaces. (2) La sylviculture
a contribué pour moins de 1 p. 100 aux recettes agricoles pour
1974-1975.
2. Techniques d'irrigation (2)
51. L'expérience accumulee au cours des trois dernières années a clairement
démontré la supériorité de l'irrigation goutte à goutte sur les autres formes
d'irrigation. L'irrigation goutte à goutte permet, entre autres avantages,
d'épargner plus de 50 p. 100 de l'eau utilisée et plus de 90 p. 100 de la
main-d'oeuvre par rapport aux méthodes traditionnelles d'irrigation. Actuellement,
ce système d'irrigation est pratiqué sur 730 hectares de la rive occidentale
et 900 hectares de la bande de Gaza, à un coût estimatif de 300 dollars par
hectare. ( 2)
3. Salinisation
52. Les terres alcalines se trouvent principalement dans la région de Jéricho,
ce qui s'explique par la lenteur de l'assainissement des sols à haute teneur
en sel (pH 8?5 - 9).
4. Pâturages
53. De vastes régions des collines de la rive occidentale sont des terres
à pâturages. Si l'on veut réaliser des programmes efficaces de développement
des pâturages, il faut tout d'abord que ces terres retournent au domaine public.
La plupart de ces terres, qui étaient traditionnellement des pâturages naturels,
sont maintenant affectées à des usages militaires ou occupées par des colonies.
Cinq mille hectares pourraient être transformés en bons pâturages. (2)
1 . ..
V. LE TRAVAIL
A. La situation de la main-d'oeuvre
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54. Les quelque 60 000 travailleurs de la rive occidentale forment 5 p. 100
environ de la main-d'oeuvre israelienne. (13) Pour un même travail, les ouvriers
arabes employés en Israël seraient payes moins que leurs homologues israeliens. (2)
En outre, 40 p. 100 environ des salaires des Palestiniens vont au fisc israelien;
s'il en est de même pour les ouvriers israeliens, ceux-ci reçoivent plus
d'avantages sociaux, de pensions et de prestations maladie et chômage. (6)
Bien so'.lvent, i.l faut de quatre à six heures de voyage par jour pour aller en
Israël et revenir, ce qui prolonge d'autant la journée de travail. Ceux qui ne
souhaitent pas faire ce voyage dorment souvent en Israël soit dans des abris
improvisés soit à leur lieu de travail - greniers des immeubles en construction,
cuisines des restaurants, vergers et autres zones agricoles. (4) Les salaires
relativement plus élevés en Israël et le chômage important dans la bande de
Gaza ont ete utilisés pour attirer les travailleurs en vue de reduire la densité
de la population dans la bande de Gaza. On signale que les medecins, ingenieurs,
professeurs et autres specialistes ne parviennent pas à trouver du travail dans
les territoires occupés. Souvent, ils quittent la region pour des raisons
économiques, ce qui depeuple les territoires occupés des spécialistes nécessaires
pour assurer les services. Depuis 1974, le chômage augmente régulièrement
en raison de la baisse des investissements en Israël. (4)
B. "Déruralisation" du peuple palestinien (3)
55. Le changement le plus marquant parmi les Palestiniens, celui qui entraîne
une nouvelle stratification de l'ensemble de la population palestinienne,
puisqu'elle est pour moitié constituee de réfugiés, a été la 11deruralisation°.
Ce terme est utilisé pour indiquer que les réfugiés perdent leurs connaissances
et capacites d'agriculteurs - ou ruraux- sans s'intégrer aux centres urbains
à proximite desquels leurs camps sont situés et sans acquérir une nouvelle
formation professionnelle dans un domaine non agricole. Etant donné que
d'importantes exploitations agricoles ont été perdues et que les paysans qui
n'ont pas de terres sont coupés de leurs communautés rurales, la population
s'est sensiblement eloignee de l'agriculture. (2)
VI. ETAT DES BATIMENTS SCOLAIRES
56. Selon les indications disponibles, les écoles dans les territoires occupés
se trouvent dans des bâtiments vétustes, dont la plupart sont sur le point de
s'écrouler. Quelques salles de classes sont décrites comme des trous, beaucoup
n'ont ni aération ni lumière du jour. Une école et demie seulement a été
construite pendant les dix années d'occupation (de 1967 à 1977). (17)
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Annexe I
Pae;e 16
REFERENCES
1. Institut d'études arabes de la Ligue arabe. Les Palestiniens et les Etats
arabes, Le Caire, 1978, (en arabe). Présenté par la République arabe syrienne.
2. Awartani H. Université nationale Al-Rajah, Naplouse, rive occidentale.
11L1agriculture sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza : problèmes
et perspectives". Présenté par l'OLP.
3. Don Partez (Professeur de sciences politiques à l'Université de l'Etat de
New York à Binghamton}. 11Palestinian Social Stratification". Présenté
par l'OLP.
4. CEAO. Division du développement social et des établissements humains.
Document sur la situation sociale dans les territoires arabes occupés de la
rive occidentale et de Gaza, Beyrouth, rrai 1977.
5. Administration des territoires occupés, Amman (Jordanie}. Présenté par
la Jordanie.
6. Effect of Israel Authorities Legislation on Housing. Présenté par l'OLP,
1979.
7. The Hashemite Kingdom of Jordan Central Water Authority. West Bank Hydrology~
1963-1965, Londres. Rafe and Raffety, ingénieurs consultants,
décembre 1965, p. 15. Présenté par la Jordanie.
8. Jamil Hilal "Les Palestiniens de la rive occidentale et de la bande de
Gaza". Présenté par l'OLP.
9. Journal d'études palestiniennes, Beyrouth (Liban), vol. VII, No 1, 1977,
p. 26 à 47. Présenté par l'OLP.
10. Mahdi Abd-El-Hadi "The Israeli Settlements in Jerusalem and the West Bank,
1967-1977". Arab Thought Forum, Jérusalem, mai 1978, p. 61 à 91;
Ann Lesch ''Israeli Settlements in the Occupied Territories". Présenté par
l'OLP.
11. The Medical Association of the West Bank. Report on Medical Institutions
and Staff, 1978. Présenté par l'OLP et la Jordanie.
12. Nidal Sabri. Les problèmes du logement sur la rive occidentale. (Les
vues officielles de l'OLP sur la question des établissements humains),
Samed, numéro spécial 11-12, décembre 1978 (en arabe). Présenté par
l'OLP.
13. Royal Jordanian Scientific Society "The Significance of seme West Bank
Resources tc Israel 11
, Amman, février 1979 (en anglais). Présenté par
la Jordanie.
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14. Données statistiques sur la population arabe des territoires occupés et
d1 Israël (Syrie -Office des réfugiés palestiniens, Damas). Présenté
par la Syrie.
15. P}illD. Rapport sur l'assistance au peuple palestinien présenté en avril 1979
par l'Equipe interinstitutions, à la Réunion interinstitutions,
(résolution 33/147 de l'Assemblée générale). Présenté par la CEAO.
16. UNRWA. Rapport annuel du Directeur des services de santé de l'UNRWA, 1979,
document A/31/WP/1. Présenté par l'UNRWA.
17. West Bank Education in Government Schools, 1967-1977. F. S. Nazru.
Publication de l'Université de Beyrouth, juillet 1977. Présenté par l'OLP.
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ANNEXE II
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Rapport de M. Najib Al-Ahmad, membre du Parlement jordanien
représentant la rive occidentale occupée, et d'un haut
fonctionnaire du Département politique de l'Organisation
de libération de la Palestine ~/
Peu après leur troisième invasion, le 5 juin 1967, de la terre arabe
palestinienne qu'ils n'avaient pas encore occupée - connue sous le nom de rive
occidentale et de bande de Gaza - les Israeliens ont entrepris une carrpagne
tendant à expulser les habitants arabes, à détruire leurs maisons, à s'approprier
leurs terres, à créer des ensembles d'habitation, des usines, des établissements
publics et privés israéliens, des centres d'entraînement de l'armée, des postes
militaires, des zones de sécurité et des colonies israéliennes de peuplement
et à y transférer des immigrants juifs originaires de toutes les régions du monde,
dans le cadre d'un plan clairement et ouvertement reconnu par les Israéliens
visant à expulser les Arabes palestiniens de leur pays dans le but de le judaïser
et de permettre aux immigrants sionistes de s'emparer des biens et des habitations
des 4 millions de Palestiniens, après les avoir expulsés de leur patrie et
dispersés dans le monde entier.
I. lA REGION DE RAMALLAH
Au début de l'occupation de la rive occidentale et de la bande de Gaza par
les forces israéliennes, en juin 1967, trois villages situés à l'ouest de Ramallah,
à savoir, Amwas, Yalu et Beit Nuba, ont été dynamités et détruits, bien qu'il
s'agissait de village arabes dont les terres avaient été transmises depuis
longtemps par héritage de père en fils. Ces trois villages avaient une population
totale de 5 050 habitants, s'étendaient sur une superficie de 41 650 dunams et
comprenaient 1 328 maisons, 4 mosquées, 6 écoles, une vaste bibliothèque et de
précieuses antiquités. Ils ont été entièrement détruits et leur population a été
dispersée et expulsée. Les Israéliens se sont ensuite emparés des terres de
Latrun, s'étendant sur plus de 2 000 dunams et ont établi sur les ruines de ces
villages arabes six colonies israéliennes : Kfar Ruth, Shayelet, Moudilim,
Qaryat r1ikabin, Ba'it Tel et Mevo Haron.
En 1976, les autorités israéliennes ont approuvé un projet visant à unifier
ces colonies en vue de constituer une seule grande ville israélienne, et à construire
une grande route à revêtement en dur pour la relier aux villes de Jérusalem et
de Tel Aviv et aux colonies implantées le long du littoral palestinien. Un réseau
de routes secondaires doit être raccordé à cette route principale pour établir
une liaison avec les neuf autres colonies israéliennes de peuplement que les
Israéliens avaient également implantées sur des terres arabes dans le district de
Ramallah après la guerre de 1967, et relier ces colonies à Jérusalem. Ces colonies
étaient les suivantes : Rafet, Our, Giv'on, Shiloh, Beit Haron, Ramat, Kochav
Hashahar, Beit Rael et Neve Zuf. La route principale passait alors par la colonie
de Atarot, que les Israéliens ont créée après 1967 à proximité de l'aéroport
de Jérusalem, et aboutissait à Jérusalem. Comme l'on reconnu les responsables
israéliens compétents, ce projet a pour but de réduire la densité de la
population dans la région de Tel Aviv et du littoral, d'offrir aux immigrants
~/ Le représentant de l'Organisation de libération de la ~alestine a
joint~ au présent rapport, une carte qui n'a pu être reproduite pour des raisons
techn~ques, mais qui peut être consultée. 1 ...
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Annexe II
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israéliens plus de place pour leur installation qu'à Tel Aviv ou à Jérusalem,
de décongestionner les routes situées entre Tel Aviv et le littoral, d'une part,
et Jérusalem, d'autre part, et de créer une concentration de population israélienne
sur les collines surplombant le littoral palestinien afin de constituer une meilleure
ligne de défense.
Dar1s la région de Ramallah, les autorités israéliennes se sont approprié
74 750 dunams de terres arabes, sur lesquelles elles ont implanté 15 colonies
israéliennes, ainsi que des postes et des zones d'entraînement militaires dont
1 1accès est interdit.
II. LA REGION DE JERUSALRM
Dans la partie de Jérusalem qui n'était pas soumise à l'occupation israélienne
avant juin 1967, après son occupation et entre le 7 et le 11 juin 1967, les
Israéliens ont détruit 135 maisons arabes dans la vieille ville de Jérusalem,
expulsé leurs propriétaires et les habitants arabes, qui étaient au nombre de
650, et fait sauter deux mosquées et une usine arabe de matières plastiques.
Le 27 juin 1967, la Knesset a décidé, en application de l'article 11 b) de
l'Ordonnance sur la loi et l'administration israéliennes de 1948, d'annexer le
secteur arabe de Jérusalem occupé en 1967 pour le rattacher au secteur israélien
occupé en 1948. En même temps, la région arabe entourant Jérusalem, comprenant
la municipalité de Jérusalem et l'aéroport de Jérusalem, ainsi que les villages
de Sur Bahir, Beit Safafa, Tur, Issawiya, Pnata, Ramet Sha'fat habités par
un millier d'Arabes, a été egalement annexée. En 1968, les autorités israéliennes,
agissant en vertu de la loi sur l'acquisition des terres dans l'intérêt général,
promulguée sous le mandat britannique en 1943, se sont approprié une zone de
126 dunams de terres dans la vieille ville de Jérusalem comprenant quatre quartiers
arabes : 1) le quartier f.1agharba; 2) le quartier de la porte Silsila; 3) le quartier
Sharaf; 4) le quartier du Suq Al-Husur. Dans ces quartiers les Arabes étaient
propriétaires de 595 biens immobiliers comprenant 1 048 appartements, 427 entrepôts
commerciaux, 5 mosquées, 2 autres lieux de culte islamiques et 4 écoles. Ces
quartiers étaient habités par 6 000 Arabes. Le 30 août 1970, dans son No 1656,
le Journal officiel israélien a publié un décret prévoyant l'appropriation de
ll 680 dunams de terres arabes dans la région de Jérusalem, en application de la
loi britannique de 1943 sur l'acquisition des terres dans l'intérêt général. Ces
terres se répartissaient comme suit :
1. 4 840 dunams de terres des villages de Beit Hanina et de Nabi Samwil
au nord de Jérusalem;
2. 2 700 dunams de terres du village de Beit Safafa au sud de Jérusalem;
3. 2 240 dunams de terres des villages de Sur Bahir et de Jabal
al-Mukabber au sud de Jérusalem;
4. 1 200 dunams de terres du village de Qalandiya à proximité de
l'aéroport de Jérusalem;
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5. 470 dunams de terres du village de Ram au nord de Jérusalem;
6. 120 dunams situes à l'intérieur de la ville arabe de Jérusalem;
7. 100 dunams au voisinage du mur de Jérusalem;
Total : 11 680 dunams.
Sur ces terres, les autorités israeliennes ont construit plus de 4 000 unités
d'habitation, crée des zones industrielles à proximité de l'aéroport de Jérusalem
et y ont transfere des usines et des ateliers, notamment Central Hashbirha, Faraj,
E'odat, Motsdi, Papoushalim, Hatsrakhim, Eshrabaton, Dimox et Haf'atal.
Les Israéliens se sont également approprié le cimetière Ma 1man Allah à
Jérusalem sur lequel ils ont construit un centre commercial et un garage. Ils
ont egalement construit 13 hÔtels de tourisme, comprenant au total 4 165 chambres,
sur les terres qu'ils ont prises aux Arabes à Jérusalem. Les Israéliens se sont
ensuite approprié 600 dunams de terres arabes à Ash-Sheikh Jarah et dans les régions
avoisinantes pour ~ construire un vaste quartier auquel ils ont donné le nom
d'Eshkol et qui masque les magnifiques paysages historiques de Jérusalem.
En 1975, les autorités israéliennes ont commence à construire une enceinte
composée de vastes ensembles résidentiels autour des deux parties de la ville
de Jérusalem et dans les regions avoisinantes et, de l'aveu des Israéliens
eux-mêmes, ces bâtiments ont été construits pour servir d'importantes forteresses
de defense.
Les Israéliens se sont approprié dans la région de Jérusalem au total
112 297 dunams de terres arabes qui peuvent être réparties de la façon suivante
1. Quartier Magharba
2. Terres de Jabal al-Mukabber
3. Terres situées à l'intérieur de la ville
4. Terres d'Ash-Sheikh Jarrah et Scopus
5. Terres de la région de Beit Hanina
6. Terres de la région de Qalandiya
1. Terres situées à l'est de Sha'fat
8. Terres sur le mont Scopus
9. Terres de Nabi Samwil
10. Terres de Beit Safafa
11. Terres du village de Ram
12. Terres de Khan Al-Ahmar
13. Terres d 1Arata
14. Terres d'Abu Dis
126 dunams
540 dunams
1 316 dunams
3 870 dunams
12 470 dunams
1 200 dunams
1 700 dunams
450 dunams
4 840 dunams
2 700 dunams
1 800 dunams
3 000 dunams
5 000 dunams
2 000 dunams
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15. Terres d'As-Sammar 200 dunams
16. Terres dans la région située à l'est d'Al-Izriya
jusqu'à Khan Al-Ahmar 70 000 dunams
1 000 dunams
60 dunams
17. Terres de Salwan
18. Terres de la région de Sir
Total 112 297 dunams
Les Israéliens ont implanté les colonies de peuplement suivantes sur ces
terres :
1. Neve Ya'acov 2. A tarot
3. Sanhedria 4. 11etzpeh
5- Ha'ale Adomim 6. Talpiot
7. Ramot 8. Ma'alat Defna
9. Ma'ale Adomim B
En outre, les quartiers résidentiels suivants ont été construits à la
périphérie de la ville de Jérusalem
1. Le quartier Ana tot 2. Le quartier résidentiel de
l'Université hebraïque
3. Le quartier Ma'man Alla 4. Le quartier Maskubia
5. Le quartier Tel el-Faras 6. Le quartier Al-Masani'
En mai 1979, une nouvelle organisation israélienne, le Groupe de construction
sioniste, a annoncé la création d'une nouvelle colonie de peuplement dénommée Modi'in.
III. LA REGION D'ARIHA
Dans la région d'Ariha, qui est censée généralement relever de l'administration
de la ville de Jérusalem, les Israéliens se sont approprié 43 000 dunams de terres
arabes qui se répartissaient comme suit
1. Région d'Ain At-Turaba située a... l'ouest de la
mer Morte 10 000 dunams
2. Région de Kalia au sud d'Ariha 18 000 dunams
3. Terres d'Al-Awja Al-Fawqa 4 000 dunams
4. Terres d'Al-Awja At-Tahta 5 000 dunams
5. Terres au sud de Jiftlik 2 000 dunams
6. Terres situées au centre de la vallée du Jourdain 4 000 dunams
Total : 43 000 dunams
1" ..
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Les Israéliens ont fait sauter toutes les malsons d'Al-Filat entre la ville
d'Ariha et le Jourdain et implanté les sept colonies israéliennes de peuplement
suivantes dans la région d'Ariha :
l. Mitzpe Shalem 2. Almog (Kali a)
3. Na'aran ~. Kadesh Bartig
5. Yitav 6. Hagshimim
7. Netiv Hagdud
IV. LE DISTRICT DE BETHLEEH
Les Israéliens se sont emparés de plus de 85 000 dunams de terres arabes dans
la région de Bethléem, qui se répartissaient comme suit :
l. Terres d'Al-Firdaws 4 000 dunams
2. Terres de Qumran 1 000 dunams
3. Terres de Beit Fajjar 1 500 dunams
4. Terres de Tabat Al-Wa'r 500 dunams
5. Terres de Ad-Dahisha 500 dunams
6. Terres de Beib Jala 5 000 dunams
7. Terres de Jabal Ar-Ras 505 dunams
8. Terres de At-Ta 1 amara 72 000 dunams
Total : 85 000 dunams
Ils ont créé trois zones de tir et d'entraînement militaire et deux colonies
de peuplement, Gilo et Hamuzit.
V. LE DISTRICT D'HEBRON
Les Israéliens se sont approprié 55 650 dunams de terres arabes à Hébron,
qul se répartissaient comme suit
1. Terres situées à l'est de la ville d'Hébron 25 750 dunams
2. Terres situées au nord d'Hébron 3 000 dunams
3. Terres de Khilla Jalis 50 dunams
4. Terres du village de Beit Amr 6 050 dunams
5. Terres du village d' Ad-Dahira 200 dunams
6. Terres du village d'As-Samu 50 dunams
7. Terres de Tarkumiya 500 dunams
8. Terres situées au sud d'Asyun 7 800 dunams
/ ...


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Terres
Terres
Terres
Terres
Terres
Terres
Terres
contiguës à la ville de Sharqa
du village d'Aksariya
du village de Surif
de Dora
d'Al-Majnuna
de Sa'ir et d'Al-Nukhabba
situées à l'intérieur de la ville
Total :
6 000 dunams
3 000 dunams
1 000 dunams
200 dunams
1 500 dunams
300 dunams
250 dunams
55 650 dunams
Ils ont construit sur ces terres la ville de Qiryat Arba, située à proximité
d'Hébron et qui domine stratégiquement cette ville et les neuf autres colonies de
peuplement suivantes
1. Y at tir 2. Bedulam
3. Takoah 4. Kfar Etzion
50 Elezar 6. A lon Shvot
7· Rosh Tzurim 8. Efrat
9. Higdal Oz
Ils ont ensuite annexé 1 000 dunams supplementaires qu'ils ont rattachés à la
ville de Qiryat Arba pour y construire de nouveaux centres résidentiels et
établissements industriels et ont occupé la région de Daba-vriya dans la ville
d'Hébron où ils ont entrepris la construction d'un nouveau quartier résidentiel
juif.
IV. LE DISTRICT DE NAPLOUSE
Les Israéliens se sont approprié 65 800 dunams de terres arabes dans le
district de Naplouse, qui se répartissaient comme suit :
1. Terres situées au nord d'Asira
2. Terres de Kafr Qaddum
3.
4.
5.
6.
Terres
Terres
Terres
Terres
de
du
du
du
Talluza dans la localité
village d'Al-Mughayyir
village de Deir Sharaf
village de Mes ha
de Ka'b Ash-Shanaro
7. Terres des villages de Bardala et d'Ain el-Beida dans
la région de Tubas
8. Terres de Fasayil
3 000 dunams
5 500 dunams
300 dunams
5 000 dunams
3 000 dunams
5 000 dunams
7 000 dunams
4 000 dunams
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9. Terres dans la région du pont de Damya
10. Terres du village de Beit Dajan
11. Terres du village d'Agraba
12. Terres d'Al-Buqaiya
13. Terres du village de Duma
14. Terres de la région de Jarzim
15. Terres du village de Tel Haris
16. Terres du village de Yasuf
17. Terres du village de Sabastiya
Total
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6 000 dunams
6 500 dunams
7 000 dunams
3 000 dunams
3 500 dunams
3 000 dunams
l 000 dunams
2 000 dunams
l 000 dunams
65 800 dunams
Dans le district de Naplouse, ils ont créé 24 colonies de peuplement, dont
deux n'ont pas encore reçu de nom définitif. Ces colonies étaient les suivantes
l. Mehola 12. Hamra
2. Ro 'I 13. Batoah
3. Bega1ot 14. Haris
4. Argaman 15. Vadeem
5. Massuah 16. Elon Moreh A
6. Phatza'El 17. Shomron
7. Tomer 18. Gilgal
8. Mevo Shiloh 19. New Massuah
9. Ramonim 20. Mekhora
10. Ma'al Ephraim 21. Ariel
11. Gitit ?2. Elon Moreh B
Les Israéliens s'efforcent actuellement de consolider la colonie de peuplement
qu'ils ont créée sur le Mont Jurzim, qui domine stratégiquement la ville de
Naplouse, et de la transformer en ville sous le nom de Shekam, comme ils l'ont
déjà fait en 1948 lorsqu'ils ont créé sur les collines surplombant la ville
arabe de Nazareth, la ville de Nasira Elet et, près de la ville arabe d'Acre, la
ville nouvelle d'Acre, qui forme une sorte de ceinture autour de la ville arabe.
De même, en 1968, ils ont créé la ville de Qiryat Arba sur les collines surplombant
la ville d'Hébron.
1 ...
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VII. LE DISTRICT DE TULKARM
En 1948, les Israéliens se sont approprié plus de 90 p. 100 des terres de
Tulkarm situées dans la plaine, qui sont fertiles et plantées de citronniers et
d'orangers, ne laissant aux habitants de la région de Tulkarm- plus de
150 000 personnes -que les collines et 10 p. 100 des terres non accidentées.
Même dans ces conditions, les Israéliens ont considéré l'existence de la ville
et du district de Tulkarm comme une épine dans le pied, un encombrement dont ils
devaient se débarrasser et, pendant la guerre de 1967, bien qu'il n'y ait pas eu
de forces militaires qui se soient opposées à l'armée israélienne à Tulkarm
ou à Qalqiliya (situées toutes deux sur la ligne d'armistice), l'un des principaux
objectifs israéliens a été d'occuper ces deux villes et les villages arabes
environnants et d'en expulser les habitants. En conséquence, les forces de l'armée
israélienne au fur et à mesure de leur avance, ont dynamité et detruit les maisons
de ces localités. En même temps, 200 grands camions précédés d'officiers de
l'armée israelienne en jeeps pourvues de haut-parleurs ont enjoint les habitants
à sauver leur vie~ à monter dans les camions et à se faire transporter vers les
ponts de l'autre côté du Jourdain et, selon les termes de ces officiers, "d'aller
chez le roi Hussein en Jordanie orientale". Certains sont partis, d'autres sont
restés; le résultat final a été la destruction de plus de 600 maisons arabes par
les Israeliens.
Par la suite, les Israéliens se sont approprié une superficie de plus de
1 000 dunams appartenant à l'ecole d'agriculture de Khaduri et y ont implanté une
usine pour l'emballage des agrumes. Ils se sont approprié en outre de lOO dunams
dans la ville de Qalqiliya et y ont établi un centre militaire, et 3 000 dunams
dans la région de Qalqiliya où ils ont installé la colonie de Qarnay-Shomron. Ils
ont également saisi plus de 5 000 dunams dans la région de Jabla et y ont aménagé
la colonie de Sal'it, centre de peuplement d'une superficie de 150 dunams dans
la région de Nur Shams, à l'est de la ville de Tulkarm. En 1979, ils ont établi
la colonie de Qarnay-Shomron au sud de Tulkarm.
Cinq colonies israéliennes ont été implantées dans la région de Jenin, à
savoir :
1. Mei'ami A
2. Mei'ami B
3. Terseleh
4. Hal ki Shua
5. Dot an
Les Israéliens ont également établi un centre de peuplement dans la région
de Harish, à l'est du village de Jaba, de même que de nombreuses zones auxquelles
les propriétaires et les habitants se sont vu défendre l'accès. La superficie
totale des terres arabes de la rive occidentale saisies par les Israéliens
depasse un million de dunams.
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VIII. LA BANDE DE GAZA
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Bien que la bande de Gaza dont la superficie totale ne dépasse pas
354 000 dunams (dont 65 p. lOO sont cultivables), compte trois villes, 15 villages
et un camp de réfugiés, soit en tout une population arabe de 450 000 habitants,
les Israéliens s'y sont quand même emparé de 3 000 dunams et établi sept de leurs
colonies. Ces colonies sont les suivantes
l.
2.
3.
4.
Katif A
Katif B
Morag
r=far Darom
5.
6.
7.
Netzarim
Netzer Hazani
A zoor
Les Israéliens se sont également appropri~s plus de 115 000 dunams qu'ils ont
clôturés. Après avoir dynamité 185 maisons dans la bande de Gaza, ils ont
aménagé une usine pour l'emballage et la préparation des agrumes, l'Israeli Karli
Plant, et trois banques, à savoir Leumi Bank of Israël, Discount Bank et
Hapo'elem Bank, ainsi qu'un certain nombre de centres militaires.
Dans son budget pour 1979, le Gouvernement isra~lien a effectu~ un demimilliard
de livres israéliennes à l'implantation de nouvelles colonies israeliennes
sur des terres arabes dans la zone de la rive occidentale, sous la supervision
d'Ariel Sharon et a décidé d'en établir 20 dans cette même zone en 1980. Le
coprésident du Departement des colonies de l'Agence juive a annoncé qu'aucun dirigeant
israélien ne pouvait même penser à retirer ses colonies juives de la rive
occidentale et de la bande de Gaza. Il a dit en outre que des mesures étaient
prises en vue de l'immigration de 58 000 familles juives de l'etranger en Palestine;
elles seraient installées dans 45 colonies qui devaient être construites au cours
des cinq_ années à venir. Dans le cadre des préparatifs en vue de l'acquisition
~,nouveaux territoires arabes dans la plaine, les Israéliens ont creusé des fossés
profonds et assez larges pour qu'une voiture puisse y passer entre les orangeraies
et les bananeraies, en alléguant des raisons de sécurité, et ont empêché les
propriétaires de ces plantations d'irriguer leurs terres. Il va sans dire que les
plantes en souffriront et mourront par manque d'eau et que les Israéliens en
profiteront pour s'approprier les terres en vue d'y implanter de nm1velles colonies.
Au debut de mai 1979, Hamdi Khalaf, Basil Al-Husseini et Al-Haj Khalid Al-Hadmi,
au nom des propriétaires de plantations couvrant un total de 5 000 dunams dans la
plaine, ont déposé une plainte auprès du Gouverneur militaire israélien et ont
demande l'autorisation d'irriguer leurs terres au moyen de pipelines si nécessaire.
Le Gouverneur militaire n'a toujours pas donné de réponse. Les autorités israéliennes
ont empêché des citoyens arabes de creuser des puits artésiens sur leurs terres
sans autorisation préalable, qui est très difficile à obtenir. Les propriétaires
des puits existants déjà sont contraints, par ordre du Gouverneur militaire~
d'installer des compteurs et ne peuvent irriguer leurs plantations qu'avec la
quantité d'eau spécifiée par le responsable israélien des questions agricoles,
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et à des heures déterminées. Naturellement, la quantité autorisée n'est pas
suffisante pour irri~uer convenablement les plantations, si bien que les résultats
ne sont pas satisfaisants tant du point de vue quantitatif que du point de vue
qualitatif. Les propriétaires subissent de lourdes pertes. Pour les forcer à
quitter leurs terres afin de pouvoir s'y installer, les Israéliens ont recours à
des moyens divers, souvent frauduleux, allant jusqu'à la fabrication de faux.
La Cour suprême israélienne, dans une de ses décisions relatives à la confiscation
de terres arabes par le Gouvernement israélien dans le village de Bettine à
Ramallah (le prétexte invoqué étant des raisons de sécurité), a attribué au
Gouvernement israélien le droit de confisquer des terres lorsque cette mesure
est motivée par des raisons de sécurité. Les autorités israéliennes trouvent très
facile d'invoquer des raisons de sécurité et confisquent souvent des terres à
ce titre, mais celles-ci ne sont pas ensuite restituées à leur propriétaire auquel
on offre une certaine forme de compensation, s'il l'accepte. Les autorités
d'occupation israéliennes recourent à de noffibreux moyens pour s'assurer le contrôle
des terres arabes, puis pour y implanter des colonies sur la base du principe
juif bien connu de 111' absentéisme", ce qui correspond en fait à 1 1 expulsion des
habitants et à la sai sie des terres.
Les Arabes de la rive occide:ltale et de la bande de Gaza n 1 ont pas le droit
de planter des arbres sur leurs terres sans autorisation, et cette autorisation
est difficile à obtenir. L'objet de cette mesure est de faire perdre confiance au
propriétaire et de lui ôter l'espoir de rester sur sa terre pour y planter de
nouveaux arbres qui porteront des fruits après un certain nombre d'années - tout
ceci pour faciliter la saisie de la terre. On empêche même les Arabes de planter
sur leurs terres un seul arbre pour remplacer celui ou ceux qui ont péri.
On peut citer de nombreux cas où les Israéliens ont endommagé ou détruit des
pompes à eau de fermes arabes afin que les arbres ou les récoltes s'abîment par
manque d'irrigation.
Le Gouvernement israélien prétend qu'il établit des colonies, ou du moins
certaines d'entre elles, sur des terres qui n'appartiennent pas à des citoyens
arabes vivant dans le pays. Il fait valoir que ces terres étaient la propriété
de l'Etat prédécesseur et qu'Israël, en tant qu'Etat successeur, en est automatiquement
propriétaire et de ce fait a le droit d'en disposer à son gré.
Je ne voudrais pas me lancer dans une réfutation de cet argument et démontrer
l'invalidité, du point de vue juridique, des droits dont se réclame le Gouvernement
israélien, mais en tant qu'Arabe palestinien, propriétaire et exploitant agricole,
je voudrais dissiper la confusion et l'obscurité dont on a délibérément entouré
cette question.
La Palestine, comme certains autres pays arabes, a été gouvernée par l'Etat
turc au nom du Califat islamique. La domination turque a duré de 1517 à 1917.
Sous le régime turc, le propriétaire était une personne qui pouvait céder sa terre,
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la cultiver, y résider, il y vivait et y mourait et la transmettait par heritae;e
de père en fils. Le propriétaire payait au gouvernement turc un impôt foncier
de 10 p. 100 du produit de la terre. Cet impôt était connu sous le nom de dîme.
En 1058, le Gouvernement turc a promulgué la loi du tapu (cadastre), en vertu
de laquelle toutes les terres devaient être enregistrées,-au-nom du propriétaire,
auprès du nouveau ministère du tapu. En Palestine, le Gouvernement turc a commencé
à procéder à l'inscription volontaire des terres au cadastre, vers 1870. A cette
époque, le Gouvernement turc était sur son declin, la mefiance régnait entre lui
et les citoyens arabes, et toutes les terres n'ont pas été enregistrées selon les
règles. Le Gouvernement tt<.rc a fait enregistrer auprès du Service du tapu
toutes les terres qui n'étaient pas enregistrées auparavant et que les propriétaires
ont fait inscrire en leur propre nom, en continuant à en disposer comme étant leurs
biens et à payer à l'Etat la dîme s'y rapportant. Avec la fin de la donination
turque et le debut de l'occupation britannique au cours des années 30, les
autorités britanniques chargées d'exercer le mandat en Palestine ont commencé
une opération d 'inventP.ire et de classification des terres en Palestine, les
enregistrant au nom du propriétaire; elles ont procédé à la demarcation et à la
description des terres jusqu'au dernier dunam, en vue de leur inscription au nom
des propriétaires auprès du Service du cadastre (tapu). Il s'agissait d'une
entreprise énorme, exigeant beaucoup de temps, et les autorités britanniques
ont décidé entre-temps d'enregistrer l'impôt foncier au nom du propriétaire, tel
qu'il figurait dans ~es dossiers du Bureau de l'impôt foncier émis par le Service
des levés topographiques en 1935. La situation est restée la même jusqu'à la fin du
mandat britannique en 1948. Quant au processus de l'enregistrement des terres auprès
du Service du cadastre, il s'est déroulé lentement et n'a jamais été achevé.
L'enregistrement des terres au nom du gouvernement ne signifiait certainement
pas que le gouvernement était reellement propriétaire de la terre. C'était simplement
une mesure provisoire prise en attendant que la procédure d'inscription du cadastre
soit terminée. Aucun gouvernement n'a utilisé,comme lui appartenant,les parcelles
de terrain qui avaient été utilisées ou cultivées par un exploitant agricole. Les
terres enregistrées au nom de l'Etat étaient réservées à des fins publiques telles
que forêts, puits, ri vi ères et terres données comme bien "waqf" par les particuliers
à des écoles et des mosquées.
Le relevé topographique a été effectué par de nombreux villages et, dans
certains d'entre eux, une partie des terres a été inscrite auprès du Service du
cadastre. Lorsque le mandat britannique a pris fin, il restait des villages où
cette opération n'avait pas eu lieu en raison de complications telles que la
division des propriétés par heritage et des litiges devant les tribunaux.
Je vous montrerai des documents étayant cette déclaration et prouvant que les
prétentions du Gouvernement israelien ne sont pas fondées et ne sont pas valables
en droit. Ces papiers ont trait à la propriété foncière dans un village arabe,
mon village natal où se trouve située ma propriété dont les fruits ont nourri
mes ancêtres depuis des dizaines de milliers d'années, avant même la naissance de
la religion juive.
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En 1948, les forces israéliennes ont occupé 90 p. 100 des terres de notre
village de Rcmmana qui se trouve hors de la zone attribuée à Israël dans la
résolution pertinente de l'Organisation des Nations Unies de 1947 sur le partaGe
de la Palestine; en 1967, les autorités israéliennes se sont emparées du reste
de la Palestine, y compris ces villages.
Après l'occupation de 1967, les Israéliens ont essayé de masquer leurs
visées expansionnistes et ont fait une offre de paix aux citoyens arabes qui
étaient restés sous leur domination.
Dans la colonie de Givat Oz qui est construite sur les terres de notre village,
le fonctionnaire israélien qui s'occupait de la question est venu proposer à
quelques uns des notables arabes de la région une coexistence amicale et
pacifique entre Arabes et Juifs. Au bout d'un moment, je l'ai interrompu en lui
demandant de nous parler un peu de lui-même. Il a répondu qu'il était né en
Bulgarie et qu'il avait immigré en Palestine en 1952. Je lui ai ensuite
demandé de nous parler de l'installation de la colonie et il a répondu que celle-ci
avait été établie en 1952 et qu'il était venu y vivre en 1954. Puis je lui ai
demandé qui avai·~ planté l'olivier à l'ombre duquel se trouvait sa maison; il a
rougi d'embarras et n'a pas été capable de répondre. Je lui ai dit alors :
"J'ai planté cet arbre de mes propres mains. Cette terre est ma terre. Cette
colonie est construite sur ma terre et vous êtes venu de Bulgarie pour usurper
nos terres et nous en chasser, puis vous nous proposez la paix."
Il a alors répondu avec colère
"Vous autres Arabes, vous devez comprendre que la roue de l'histoire a tourné
avec le temps. Elle a tourné et c'est nous qui venons maintenant en Palestine
de Bulgarie et des autres Etats européens et d'Etats arabes tels que l'Egypte,
l'Irak, le Maroc, la Syrie et le Yémen. Tout ce que vous avez à faire est de
tourner avec cette roue et d'aller, vous, en Irak, en Syrie et dans tout autre
pays arabe de votre choix. Ils ne sont pas très lains d'ici et là vous trouverez
la coexistence dans l'amitié, la sécurité et la paix entre le peuple arabe
et le peuple juif. Ce serait une paix réelle."
A quoi j'ai répondu:
"La paix ou la destruction, la dispersion et l'agression?"
Tous se sont alors retirés.
Quelques jours après, je me retrouvais dans une prison israélienne, à la suite
d'une accusation d'atteinte à la sécurité fabriquée de toutes pièces. J'ai
passé 13 mois en prison, puis ils m'ont renvoyé de mon village où j'ai vu moi-même
ces immigrants établissant deux colonies et exploitant les fruits de la terre.
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Moshe Dayan, actuellement ministre des affaires étran~ères d'Israël, a dit
dans un discours prononcé en 1948 au Tekhnion Insti tute à Haïfa
"Politiquement, il n'y a plus de Palestine, elle existait avant 1948, mais
maintenant elle n'existe plus et nous sommes en Israël."
Joshua Hoben Forat a déclaré
"Le fait primordial est qu'il ne peut pas y avoir de sionisme sans colonies
et pas d'Etat juif sans l'expulsion des Arabes et la confiscation de terres
devant être ensuite clôturées."
Henahem Begin pour sa part nie le principe même de l'existence du peuple
arabe palestinien lorsqu'il déclare que ces gens sont maintenant des habitants,
c'est-à-dire qu'ils jouissent de l'autonomie administrative sous la souveraineté
israélienne en Judée et en Samarie. C'est simplement une mesure préparatoire
en vue de leur expulsion des terres pour rendre possible la réalisation des buts
israéliens ouvertement déclarés.
Prisons et prisonniers
Les statistiques rassemblées depuis l'occupation israélienne en 1967 et
jusqu'au debut de 1979, indiquent que le nombre de prisonniers et de détenus
arabes incarcérés par les autorités israéliennes d'occupation n'est jamais tombé
en-deçà d'une moyenne de 4 000. Ce chiffre est parfois passé à 5 ou 6 000 à
l'occasion de protestations arabes contre l'occupation ou d'opérations de guérillas
palestiniennes dans certaines parties du pays. Ces prisonniers sont incarcérés
dans des conditions inhumaines et extrêmement malsaines, dans une cinquantaine
de prisons dispersées dans l'ensemble du pays. Certains de ces centres de détention
sont réservés à la pratique de tortures atroces, d'autres sont destinés aux
prisonniers condamnés à perpétuité, à des peines de 5 à 15 ans ou à des peines
de moins de 5 ans et d'autres centres sont des camps créés par des Israéliens dans
le désert méridional pour les prisonniers condamnés aux travaux forcés.
Ces victimes arabes sont soumises par les autorités israeliennes aux formes
de tortures et d'intimidation les plus atroces, consistant par exemple à :
1. Infliger des coups douloureux à l'aide de bâtons et d'instruments durs.
2. Frapper et endommager les organes genitaux des hommes et des femmes et
y introduire du poivre.
3. Pendre les prisonniers par les pieds. Ce type de torture est intitulé
"le cauchemar".
4. Faire subir aux détenus des décharges électriques.
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5 • Arracher les ongles avec des tenailles .
6. Casser les dents.
7. Remplir la bouche de sel.
8. Lâcher des chiens policiers dressés pour mordre les prisonniers.
9. Essayer de forcer les détenus à pratiquer la pédérastie avec leurs
compagnons de detention. S'ils refusent ou sont incapables de le faire, ils sont
forcés de battre violemment leurs compagnons avec des bâtons.
10. Amener au centre de détention la femme, la soeur ou la mère du prisonnier
et menacer de les violer si le prisonnier ne fait pas la concession voulue.
11. Attacher les mains du prisonnier derrière son dos, lui bander les yeux
et le placer dans une cellule pendant un certain nombre de jours au cours desquels
il est brÛle par des mégots de cigarettes en divers endroits de sa personne.
Dans un grand nombre de cas, les detenus et les condamnés ont souffert de
maladies chroniques, de cécité, de paralysie ou de surdité. Dans certains cas,
les os des mains ou des pieds ont été brisés et, dans d'autres, les victimes sont
restées inconscientes et sont finalement décédées. Les detenus et les condamnes
sont enfermés dans ces prisons dans de répugnantes conditions d'entassement, les
cellules mesurant 1,50 m de long, 80 cm de large et 2 m de haut. Actuellement,
400 à 500 prisonniers occupent la prison de Maskubiya de Jérusalem, qui était
prévue à l'origine pour 150 à 250 détenus. Entre 600 et 700 prisonniers sont
entassés dans la prison de Naplouse qui était prévue pour 200 personnes et le groupe
de cellules No 6 de cette prison, prévu pour 20 prisonniers, est maintenant
surpeuple et compte llO prisonniers. La prison centrale de Ramleh, prévue pour
500 prisonniers, en contient maintenant 2 000 à 2 500. La prison de Kfar Yona,
prévue pour 75 prisonniers, en compte desormais 200 à 250. De 500 à 700 prisonniers
sont maintenant entassés dans la prison d'Ashqelon, prévue pour 300 prisonniers.
La prison de Shatta, prevue pour 150 prisonniers, en compte maintenant 400 à 500
et la température de la région dans laquelle cette prison est située (la vallee
du Beisan) atteint 40 °C en été. La prison de Beersheba, construite par les
Israéliens après 1967 pour recevoir 500 prisonniers, compte maintenant 700 à
1 000 prisonniers.
La situation est la même dans les prisons de Damoun, Nabi Salih, Maasiya.hu,
Jalama, Tell Mond, Neve Tirza, Hébron, Ramallah, Jenin, Tulkarm, Bethléem, Jéricho,
Acre, Zikhron Ya'agov, Hadeza, Jaffa, Tel Aviv, Khan Yunis, Rosh Beit, Al Bassa
Safed, Afula, Nazareth, Shaimesh, Nahalal, Nahariya, Majdu, Karkur et dans les
camps d'Umm Kilab, d'Amer et d'Al Buyuk.
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La façon dont les détenus de droit administratif sont maintenus en détention
indique l'absence totale d'un élément juridique, procédural ou humain de
modération en Israël où les habitants peuvent être arrêtés chez eux, à leur lieu de
travail, ou même dans la rue, sans avoir commis d'infraction. Ces personnes
sont ensuite soumises aux formes de torture les plus atroces et enfermées dans
les cellules des prisons israéliennes pendant des mois ou même des années sans
être mises en accusation ni traduites en jugement. Dans certains cas, des personnes
ont même été déportées.
La déportation des habitants est un procédé utilisé par Israël dans le but
d'expulser les propriétaires des terres, qui peuvent ensuite être expropriés.
L'élite instruite, dont par exemple, les médecins, les ingénieurs et les techniciens
qualifiés, est également expulsée afin de saper l'économie arabe des régions de la
rive occidentale et de la bande de Gaza, dont les habitants sont de ce fait obligés
d'émigrer pour gagner leur vie. Les habitants arabes victimes de cette occupation
tyrannique sont forcés de vendre leurs terres et d'émigrer de crainte d'être
expulsés et de perdre leurs terres sans être indemnisés.
Plus de 2 000 Arabes ont été expulses des territoires occupés entre 1967
et 1979.
Israël ne connaît aucune limite à la violation de toutes les règles de droit
et de toutes les conventions internationales, ainsi que des principes de la justice
sociale et du comportement humain. Il n'a même pas épargné dans ses sinistres
attaques les lieux du culte et les lieux saints. La veille du dimanche de Pâques,
le 25 avril 1970, des policiers israéliens ont occupé le Patriarcat orthodoxe copte
et les églises situées dans l'enceinte du Monastère copte.
En octobre 1970, les Israéliens, par l'intermédiaire de la société Himafuta
et l'entremise du sioniste américain Samuel Conran, ont tenté de saisir le couvent
français de Notre-Dame à Jérusalem, appartenant à l'Ordre français catholique
monastique de New York, ce qui a forcé Sa Sainteté le Pape à intervenir personnellement
et à charger l'archevêque Hanna Kaldani de formuler en son nom des
protestations devant les tribunaux de Jérusalem, afin de protéger le couvent contre
la traîtrise et la spoliation.
Les autorités israéliennes d'occupation ont également confisqué t'les terrains
à bâtir appartenant au Patriarcat orthodoxe grec et situés à proximité de l'hôtel
King David à Jérusalem.
Le 24 mars 1971, de jeunes Israeliens se faisant passer pour touristes ont
pénétré dans l'eglise du Saint-Sépulcre et ont brisé les lampes à huile et les
bougies placées sur le Saint-Sépulcre, qu'ils ont piétiné. Les moines présents dans
l'eglise, qui avaient également été attaqués, ont pu capturer l'un des coupables
qu'ils ont livré à la police israélienne. Cette dernière a annoncé par la suite
qu'il s'agissait d'un Juif américain et il n'a plus été question de cette infraction.
1 . ..
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Français
Annexe II
Page 16
Les forces de police israéliennes sont stationnées devant la Porte des
Maugrébins qui donne accès par le mur au noble sanctuaire (Al Haram Al Sharif) de
Jérusalem et maintiennent sur ces lieux un barrage permanent de police depuis 1967.
De jeunes Israéliens des deux sexes ont à plusieurs reprises pénétré dans la
cour de la Sainte Mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem où ils ont dansé, chanté, psalmodié,
se sont livrés à des actes violents et indécents et ont attaqué les fidèles
musulmans. Ils se sont conduits de façon analogue dans le noble sanctuaire
d 1 Abraham, si tué dans la ville d'Hébron et dont la plus grande partie a été
saisie par les Israéliens et convertie en une synagogue juive.
Le 21 août 1969, journée sinistre de l'histoire de l'humanité, les autorités
israéliennes ont mis le feu à la Sainte Mosquée Al-Aqsa et ont tenté d'empêcher
la population arabe et les pompiers municipaux arabes, qui s'étaient précipités
sur les lieux, de s'acquitter de leur devoir et d'éteindre l'incendie dans la mosqu~e
Cette tentative d'obstruction a été toutefois déjouée par la population arabe.
Des ministres du culte chrétiens, ignorant les forces de police israéliennes, se
sont élancés dans la mosquée d'Al-Aqsa aux cris de "On incendie les maisons de
Dieu" et les musulmans comme les chrétiens ont sui vi leur exemple en se précipitant
pour éteindre 1 'incendie israélien qui consommait le dôme de la Sainte Mosquée
d'Al-Aqsa. Israël a prétendu que l'incendie avait été provoqué par un court-circuit
electrique, mais les rapports des ingénieurs arabes ont prouvé clairement que
l'incendie avait été déclenché par des mains criminelles. Devant cette situation,
le Gouvernement israélien a été obligé de prétendre qu'un Australien de 28 ans
dénommé Dennis Michael William Mohan, qui était entré en Israël quatre mois avant
la date de l'incendie, était en fait responsable de cet acte, qu'il avait été
arrêté et qu'il passerait en jugement. Peu de temps après, Israël annonçait que
ce dernier avait été libéré pour des motifs d'aliénation mentale.
Le musée archéologique palestinien de Jérusalem a été saisi le premier jour
de 1 'occupation israélienne de la ville de 1967 et, en violation des articles 17
et 18 de la Convention de La Haye, les pièces de ce musée les plus rares et de la
plus grande valeur, notamment les rouleaux de la mer Morte et les lettres de
Lachish, ont été transportées par les autorités israéliennes dans leurs propres
musées. Les Israeliens ont egalement saisi le parchemin du temple qui se trouvait
chez M. Kando à Bethléem.
Les fouilles archéologiques sont tout aussi dangereuses que les autres actes
d'agression israéliens. Depuis 1968 et malgré les résolutions successives adoptées
par les organismes internationaux, les autorités israéliennes poursuivent leurs
fouilles sous le prétexte de rechercher les vestiges du temple de Salomon. Ces
fouilles ont commencé en 1967 sous les habitations de la population arabe, sous les
mosquées et les écoles et sous le noble Sanctuaire. Sous ce sanctuaire, les
autorités israéliennes ont creusé un long et profond tunnel dans lequel ils ont
depose un exemplaire de la torah et édifié une synagogue juive. Au cours d'une
1 . ..
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Français
Annexe II
Page 17
cérémonie d'inauguration de la synagogue, le Grand Rabbin a pris la parole en
declarant : "Nous celebrons aujourd'hui 1 'inauguration de la synagogue que nous
avons temporairement etablie sous le sanctuaire. Demain nous celebrerons la
destruction du sanctuaire, l'édification de notre grande synagogue et la reconstruction
de notre temple sur ces lieux, qui sont notre terre, et pas un de ces
etrangers arabes ne subsistera dans notre pays".
A la suite des fouilles, des fissures sont apparues dans les murs d'un grand
nombre de maisons d'habitation, de mosquees, de sanctuaires islamiques et
d'ecoles sur lesquelles la police israelienne a placé des panneaux interdisant
le passage des piétons et donnant l'ordre d'evacuer les résidents sous le pretexte
de les proteger contre le danger d'effondrement de ces bâtiments. Peu de temps
après, des ingenieurs israeliens ont etabli des rapports justifiant le besoin de
démolir ces bâtiments qui s'écroulaient afin d'assurer la sécurité de la population.
Après les démolitions,des bâtiments résidentiels israéliens ont été construits
pour accueillir les immigrants israéliens; les Arabes dépossédés ont été chassés
et ont rejoint la lon~ue procession de leurs frères sans foyer et affli~és, en
quête de justice.
Les maisons d'habitation arabes détruites par les Israéliens entre 1967 et
1979 sont au nombre total de 2 875 et sont reparties ainsi :
Nombre de maisons d'habitation
350 District de Jérusalem, de Bethléem et de Jéricho
l 175 District de Ramalla.h
405 District d'Hébron
115 District de Naplouse
530 District de Tulkarm
50 District de Jenin
250 District de Gaza
Total 2 875
Même l'enseignement n'a pas échappé à la malveillance des Israéliens qui ont
transformé les programmes scolaires suivis avant leur occupation, afin que les
programmes d'enseignement correspondent davantage à leurs objectifs et à leurs
desirs. Ils ont interdit l'enseignement des versets du Coran incitant à la guerre
sainte pour la défense de la religion et de la patrie. Malgré tous les progrès
de la scieDce moderne réalisés dans le domaine des soins sanitaires dans le monde
entier, la situation qui règne à cet égard dans les régions de la rive occidentale
et de la bande de Gaza se détériore et le manque total de soins sanitaires serait
presque préférable à la qualité actuellement déplorable des installations.
Lors d'un séminaire tenu à New York en 1978, M. Israel Shahak, professeur de
chimie à l'Université hebraïque d'Israël et président du Comité des droits de
l'homme, a fait les observations suivantes sur la façon dont le Gouvernement
israélien traite la population arabe qui souffre sous son occupation :
1 ...
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Annexe II
Page 18
1. Les citoyens arabes n'ont pas le droit d'être membres des kibboutz et une
jeune ferrme israélienne a été expulsée de l'un de ces établissements parce
qu'elle voulait épouser un Arabe.
2. Des milliers d'Arabes travaillent en Israël dans des usines, des entreprises
et d 1 autres institutions israéliennes qui ont grand besoin de cette source de
main-d'oeuvre. Toutefois, les autorités israéliennes interdisent à ces travailleurs
de passer la nuit en Israël et ces derniers doivent donc retourner le soir sur la
rive occidentale et dans la bande de Gaza pour revenir le lendemain matin. Un
grand nombre des travailleurs sont dans l'impossibilité de faire ce voyage deux
fois par jour et sont donc obligés de passer la nuit en Israël. Dans la soirée,
on voit les forces de police les conduire aux postes de police où ils sont tous
roués de coups de bâton. Un grand nombre de citoyens israéliens résidant à
proximité des postes de police ont ainsi dÛ se plaindre au chef de la police en
déclarant que les cris des travailleurs arabes soumis à la torture et aux coups
dans les postes de police les empêchent de dormir la nuit.
3. En mars 1978, la police israélienne a arrêté 200 écoliers arabes de
Ramallah et d'Al Bireh et les a conduits au poste de police. M. Shahak a indiqué
qu'alors qu'il passait près du poste de police et qu'il observait cette scène
affligeante, un policier israélien s'est adressé à lui en disant : "Voilà la rude
manière dont nous traitons ceux qui ne nous aiment pas", ce à quoi M. Shahak a
répliqué "Hon, voilà la rude manière dont vous traitez ceux que vous n'aimez pas".
M. Shahak a eu peine à croire que cet incident s'était produit en Israël sur
la rive occidentale en 1978 et non pas dans la Russie tsariste de 1884, époque à
laquelle les Juifs étaient soumis à la torture du seul fait qu'ils étaient juifs.
Toutefois, en Israël, les étudiants arabes subissent des tortures du simple fait
qu'ils sont arabes. La société qui tolère de tels actes subira un sort pire que
celui que subissent actuellement les Palestiniens aux mains des Israéliens.
Telle est la réalité de notre situation et telles sont les souffrances que
nous endurons à la suite des destructions, du pillage, des vols et des meurtres
dus aux desseins sinistres des Israéliens et à leurs crimes contre notre peuple.
Les Israéliens lancent contre nous des attaques criminelles en utilisant les
produits les plus modernes de la machine mi li taire américaine, notamment des armes
de destruction dont l'usage a été interdit en droit international. Leur Premier
Ministre, Henahem Begin, n 1 a pas honte d 1 annoncer qu'il traquera, poursuivra et
supprimera les Palestiniens où qu'ils se trouvent et à chaque fois qu'il le pourra,
au nom de l'Organisation de libération de la Palestine.
Notre peuple compte maintenant 4 millions de personnes, dont la vaste
majorité est très instruite et n'a qu'un seul désir, celui de retourner dans
sa patrie pour vivre dans la liberté, comme les autres peuples du monde libre.
1 ...
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Annexe II
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Nous sommes un peuple de travailleurs, de constructeurs et non pas de destructeurs,
et nous avons contribué à mettre en valeur cette région parmi d'autres. Il est
injuste de nous priver du droit à 1 1 autodéte~nination et à une existence libre,
indépendante et souveraine dans notre patrie.
En soumettant ces faits à votre examen, nous demandons par votre intermédiaire
à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités en faisant rapidement
cesser l'invasion, le pillage et l'exploitation sionistes de nos terres et en
mettant un terme à l'occupation des terres palestiniennes et arabes. En agissant
ainsi, nous servirons la cause de la paix, fondée sur la justice au Moyen-Orient
et dans le monde entier.
Je vous remercie.
Département politique de
l'Orsanisation Je libération
de la Palestine
(Signé) Majib Al-Ahmad
27 mai 1979
1 ...
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Annexe II
Page 20
Appendice
COLONIES ISRAELIENNES SUR LA RIVE OCCIDENTALE - 1967 A MAI 1979
Hom de la Superficie
No colonie Emplacement (en dunams)
1 Hehola Sur les terres de 7 000
Bardala
2 Almog (kalia} Sur la rive nord de 18 000
la mer Horte
3 Kfar Etzion Entre Bethléem 1 000
et Hébron
4 Argaman
5 Phatza'El
6 Qiryat-Arba
7 Rosh Tzurim
8 Mevo Horon
9 Yitav
Près du pont de
Damya, dans la
vallée centrale du
Jourdain
5 000
né~ion de Fazayil~ 4 000
dans la vallée
centrale du Jourdain
Près de la ville 1 000
d'Hébron
Entre Bethléem et 2 000
Hébron
Sur les terres de 10 000
Beit Nuba
Sur les terres 2 700
d 'Al-Ai-lj a, au
nord de Jéricho
Année de
fondation Typ~ et affiliation
1967 !foshav agricole
comprenant des
installations appartenant
à Hapo' el
Hamizrahi
1967 Kibboutz agricole
appartenant à l'Union
des mouvements de
kibboutz; agriculture
et pêche
1967 Kibboutz agricole
appartenant à des
kibboutz religieux
1968
1968
1968
1970
Moshav agricole
appartenant ~ Herut
Moshav agricole
appartenant au
mouvement moshav
Zone industrielle
appartenant à
Hapo'el Hamizrahi
Kibboutz agricole
appartenant à des
kibboutz religieux
Kibboutz agricole
appartenant à
Agudath Israel
Kibboutz agricole
appartenant à l'Union
des mouvements de
kibboutz
1 ...
Nom de Superficie Année de
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Français
Annexe II
Page 21
No la colonie Emplacement (en dunams) fondation TypP et affiliation
10 Gilgal Dans la vallee
centrale du
Jourdain, au nord
de Jéricho
11 l·h tzpe Shalem Entre Kali a et
Ain Hadi
12 Hassvah Près du :pont de
Jiftlik, dans la
vallee centrale
du Jourdain
13 Atrot Sur les terres de
Qalandiya, au nord
de Jérusalem
3 300
200
5 000
10 000
14 Hamra Sur les terres de 5 000
15 Alon Shvot
16 Irekhora
17 Ma'al
Ephraim
18 Bega'ot
Beit Dajan, à l'est
de Naplouse
Entre Bethléem et 1 000
Hébron
Sur les terres de 1 500
Beit Dajan, à l'est
de Naplouse
Sur les terres du 2 000
village d'Aqraba,
à l'est de
Naplouse
Sur les terres du 2 000
village d'Al-
Buqaiya, à l'est
de Naplouse
1970
1970
1970
1970
1971
1971
1971
1971
1972
Kibboutz pratiquant
l'agriculture et la
pêche appartenant à
l'Union des mouvements
de kibboutz
Kibboutz agricole
appartenant à l'Union
des mouvements de
kibboutz
Moshav pratiquant
l'agriculture et la
pêche appartenant aux
travailleurs de Sion
ZonP industrielle
Hoshav pratiquant
l'agriculture et
l'aviculture appartenant
à l'Union
agricole
Centre de services
municipaux et école
religieuse appartenant
à Hapo'el Hamizrahi
Hoshav agricole
appartenant à l'Union
agricole
Centre régional
appartenant au
mouvement moshav
Hoshav agricole
appartenant à
1 'Union agricole
1 . ..
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Français
Annexe II
Page 22
Nom de
No la colonie
19 Gitit
20 Neve Ya'acov
21 Talpiot
22 Gilo
23 Ramot
24 Ma'alouf
Defna
25 Sanhedria
26 Ro'I
27 Na'ale
Adomim
28 Elazar
29 Takoah
30 Ofra
31 Koch av
Hashahar
SuP'''rficie
Emplacement (en dunams)
Sur les terres 5 000
d'Aqraba, à l'est
de Naplouse
Près de Beit Han ina 4 000
Au sud-est de 10 000
Jérusalem
Entre Jérusalem 4 000
et Beit Jala
Sur les terres de 10 000
Nabi Samwil au nord
de Jérusalem
A l'est de Jérusalem 270
Au nord-est de 500
Jérusalem
Vallee centrale du Boo
Jourdain, au sud
de Mehola
Entre Jérusalem et 70 000
Jéricho
Entre Hébron et 1 000
Bethléem
Entre Hébron et 3 000
Bethléem
Au nord·-est de 350
Ramallah
Sur les terres de 4 000
Deir Jatir et Kafr
Malik/Tiamallah
Année de
fondation TYpe et affiliation
1972 Hoshav at:sricole
appartenant à l'Union
agricole de Herut
1973 ZonP industrielle
1973 ZonP résidentielle
1973 Zone résidentielle
1973 Zone résid~ntielle
1973 Zone résidentielle
1973 Zone résidentielle
1974 Nahal a~ricole
1974 Vaste zone industrielle
appartenant
au groupe Emonim
1975 Moshav industriel
appartenant à
Hapo' el Harnizrahi
1975 Kibboutz agricole
appartenant à
Hapo'el Hamizrahi
1975 Colonie ae;ricole
appartenant au
groupe Emonim
1975
1 . ..
Jfom cle
Ho la coloni2
32 T'ar:;shinim
33 N,.,tiv Hagdud
3 4 l1evo Shi loh
35 Elon Horeh
(iladdum)
37 Hei 'ami ( 11.)
Rey han
38 Mei' ami (B)
Rey han
39 l1igdal Oz
4o Yattir
41 Kfar Ruth
42 Ba'ir Tel
43 Shayelet
Su1!erficie Année dP
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Français
Annexe II
Page 23
(en c1unams) fondation Type et affili:-1"tion
Près d'Almor;, au
bord de la mer
llo rte
Vallée centrale
du Jourdain
Sur les terres du
village de Duma/
Naplouse
Sur les terres de
Kafr Qaddum/
Naplouse
Sur les terres de
Faqou'a/Jenin
Sur lçs terres de
Umm Reyhan/Ya'bad
Sur les terres de
Umm Reyhan/Ya'bad
Entre Hébron et
Bethléem
Au sud d 1 Hébron
Sur les terres de
La trun
Sur les terres d~
Latrun ~?t Imvas
Sur les terres de
Latru, Imvras et Y9-lu
5 000
3 000
500
500
l 000
5 000
3 000
l 500
lOO
5 000
5 500
8 000
1976
1976
1976
1976
1976
1977
1977
1977
1977
1977
1977
1977
Kibboutz ar:;ricole
app8rtenant à 1 1 Union
des mouvements d2
':il)boutz
l\1oshav an;ricole
ap}xtrtenant au
mouvement moshav
C0ntre d? peuplement
Centre de peuplem~nt
appEtrtenB.nt au c;rou:?e
En.onim
Centre de peuplement
appartenant à IIapo' ~~1
Hamizrahi
Kibboutz ac;ricol'ê'
appartenant aux
kibboutz nationaux
Hoshav app3"rtenant aux
travailleurs de Sion
I''Ïoshav appartenant à
Hapo'el Hamizrahi
Centre de peuplPment
appartenant au groupe
Emonim
Hoshav appartenant au
LlOUV""ment moshav
ac;ricole
!1oshav appartenant au
mouvement moshav
Hoshav apprtrtenant au
mouvement rl.es
travailleurs de Sion
1 ...
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Français
Annexe II
Page 24
Nom de
No la colonie
44 Fadeem
45 Ramonim
46 Shor1ron
47 Efrat
48 Hamuzit
49 Kadesh
Badtic;h
50 Moudi 'im
51 Qaryat
I·1Üabin
52 Rafet
53 Na' aran
54 Ariel
55 Bedulam
Superficie Année d~
Em:!üacement (en dunams) fondation TypE et affiliQtioD
Sur les terres ~e
!.Tes 'ha à 1' ouest
de Naplouse
Au nord de Jéricho
Sur les terres de
Deir Sharaf 1
Naplouse
Au nord d'Hébron
Secteur d'Etzion
1 000
300
500
1 000
Au sud de Bethléem 1 000
Vallee centrale du 2 000
Jourdain, au nord
de Jéricho
Sur les terres de 10 000
Yalu et Imwas
Sur les terres de
Yalu et Imwas 5 000
Sur les terres du 10 000
villac;e de Rafat/
Ramallah
Vallee centrale du 1 000
Jourdain
Sur les terres de
Salfit et Sikaka/
Naplouse
Sur les terres de
Beit Umar/Hébron 1 000
1977
1977
1977
1977
1977
1977
1977
1977
1977
1970
1979
1977
Appartenant au
n;roupt':' Emonim
Moshav appartenant aux
travailleurs de Sion
Centre de peuplement
appartenant ,3: Gosh
Emonim
Colonie ac;ricole
Centre de peuplement
Moshav agricole
Objectif : transformer
la région en une ville
entourée d'unP c~inture
de colonies
Colonie a[Sricole
Colonie a[Sricole
Colonip. agricole
ColoniP agricole
1 ...
TJom de la
no colonie
56 Our
57 Tomer
58 Sal' it
59 Shiloh
60 Batoah
61 Terseleh
62 Ghires
63 Beit Boron
64 Giv'on
65 0,arnayShamron
(A)
66 !1itzpeh
Su~erficie -~née de
A/34/536
Français
Annexe II
Page 25
Emplacement (e~ dunams) fondation Type et affiliation
Sur les terres du
villase de Gur/
Ramallah
nu nord de Jéricho
Entre Tulkarm et
Qalc;iliya
A l'ouest de
Ramallah
Sur les terres de
Yasuf, au sud de
Naplouse
Au nord de Sailat
Dhahr
Sur l~s terres du
village de Tiaris/
NaplousE
Sur les terres de
Our Al-Favqa/
Ramallah
Sur les terres
d'El-Jib/Ramallah
A l'est de Qalqiliya
2 000
1 000
2 000
1 500
1 000
500
300
500
300
200
A l'ouest de Jéricho 2 000
1977
1977
1978
1978
1978
1978
1978
1978
1978
1978
1978
Colonie w;ri cole
I1oshav asricole appart
·-=nant au mouver01ent
moshav
Colonie agricole
appartenant à Herut
Colonie asricole
appartenant au sroupe
Emonim
Centre de peuplement
Centre de peupleme~t
appartenant à
Gosh Emonim
Centre de peuplement
appartenant à
Gosh Emonim
Centre de peuplement
appartenant à
Gosh Emonim
Centre de peuplement
appartenant à
Gosh Emonim
Centre de peuplement
appartenant à
Gosh Emonim
Zon~ industrielle
appartenant à
Gosh Emonim
/ ...
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Français
Annexe II
Page 26
Nom de la
No colonie
67 Beit Rael
60 Neve Zuf
69 Dot an
70 Ne1-r Mas svah
71 'Ia' ale
Adomim ( B)
72 Elon i1oreh
(B)
73 Qarnay-
Shomron ( B)
Emplacement
Sur les terres
des villac;es de
Bettin/Ramallah
Sur les terres o_,
ITabi Saleh
Sur les terres de
Qibatiya/ Je nin
Vallee centrale
du Jourdain
Al lilian 1\.1 Ahmar
Sur les terres de
Havrwara et
Al Rahib/Haplous~
Entre r;alqiliya
et Tulkarm
SuperficiP Annee d~
(en dunams) fondation Type et affiliatio~
500
500
500
1 000
197G
1970
Centre de peuplem~nt
appartenant 3
Gosh Emonim
Centre de peuplement
apJ_JA.rtr.:nant 3:
Gosh Emonim
1978 Centre de p0uplement
1978 Colonie a~ricole
1979
1979
1979
1 ...
I,To
l
2
3
L,L
5
u'
7
A/34/536
Français
Annexe II
Page 27
I'"lPL&l\fTATION U8 COLONIES IST\AELIENrTES DArTS LA BJ\NDE DE GAZA
DE 1967 A i··JAI 1979
HOl11 de la Sunerficic Année dt~
colonie Emplacement (en dunsms) fondation Type n_ v affiliation
Kfar Darom Près d'ê' Deir 4oo l9h7 Nahal a13ricole
El Bal ah app::1rtenant i'] .
Hapo 1 ~1 Hamizrahi
Azoor Près dé:- BPit Boo 1969 Zone industrielle
Han un appart"'nant 0' , l 1Unioll
des mOUV<?m·"nts d<O
lç:ibboutz
Netzer Près de Dr:: ir 300 1970 Hoshav ar;ricol2
Hazani El Bal ah a]pRrtenant au
mouvement moshav
Netzarim District OF Nus c-i tat 700 1972 Colonie a.:;ricol"
r:>ntre Gaza et Deir appartenant 0: des
El Bal ah kibboutz religieux
~1orac; District d'Urr.m Kil ab 200 1972 Colonie agricol-:;
entre Ptafah =t appFoetenant à l'Union
Khan Y unis des mouvements d:~
kibboutz
Kat if A Entre Rafah et 4oo 19'77 Colonie agricol"'
Khan Yu nis appartenant .",' c,
Hapo'el Hamizrahi
Kat if B Entre Rafah et 150 1978 Colonie agricole
~Q1an Y unis appartenant à
Ha po 1 el Hamizrahi
1 ...
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Français
Annexe II
Page 28
QUARTIERS RESIDENTIELS CREES PAR LES ISRAELIENS SUR DES TERRES
ARABES A JERUSALEH APRES 1967
Nom
Quartier Eshkol
Q,uarti':'r juif
Colline française
Université hébraique et Hadassah
Quartür Gilo
Quartiers de la Citadelle
Sup~"'rficie en
dunams
6oo
126
1 500
200
300
12 000
hnn&e de fondation
1977
1977
1975
1 ...
No
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
ll
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
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Français
Annexe II
Page 29
LISTE DES l\TOHS DES PROPRIETAIRES DES TERRES ARABES PALESTINIENNES
CONFISQUEES PAR LES AUTORITES ISRAELIENNES DANS LE VILLAGE DE
HAJDAL BENI FADAL, DU DISTRICT DE NAPLOUSE, SUT\ LA f[IVE OCCID"ST1TTALE,
AUX FINS DE CREATION D'UNE COLONIE ISRAELIENNE COVIP:REIJ.f\_1\JT
320 UNITES D'HABITATION AVEC ENVIRON 1 000 CHAMBRES TCT
DEPENDANCES
Nom
i\.saad Salim Hansour
Salim Ahmaa Salim
Salama Ahmad Salim
Abdul Aziz Huhammad Yussuf
Abdul Fattah Hussein
r1uhammad Hamid Hamdan
Ridha Huhammad Abd Khateeb
Ahmad Al Haj Asaad Khateeb
Galih Husa Yahya
Fakhri Abdul Hameed Abdul Majeed
Hustafa Auda Ismail
Ismail Auda Ismail
Ibrahim Auda Ismail
1'1ustafa Abdul Haleem Mustafa
Ahmad Abdul Haleem
Huhammad Abdul Hameed Yussuf
Sulaiman Abdul Hameed Yussuf
Abdullah Abdul Haleem Hustafa
Abdul Majeed Abdul Hameed
Hashhoor ~1uhammad Abu Muslih
Mustafa Ahmad Abu Muslih
Salih Abdul Rahman Abu Huslih
Abdul Rahman Muhammad Abu Huslih
Muhammad Ahmad Hussein
Shawkat Abdul Rahman Al Jabr
Salih Ahmad Salih
l1ahmoud Ahmad Salih
Superficie en dunams
50
20
15
20
20
35
50
30
35
20
15
15
17
4o
20
30
25
20
15
25
20
10
5
15
12
10
25
(Hameed)
(Haleem)
1' ..
A/34/536
Français
Annexe II
Page 30
ITo
28
29
31
32
33
34
35
36
37
33
39
l~o
41
42
43
44
45
46
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
50
Nom
IJ,asim lluhammad Q,asi!'l
Huhammad Qasim Javhar
Umrfal Huhammad Navfal
Hussein Zahir Khalifa
Abdul Rahman Huhammad Khudheir
Hussein Huharnmad Khudheir
Huhammad Khudeir 11uharmnad
Faiz Hasan ;,1uhammad
!!uha:m.mad Hamdan )'1uhammad
Ibrahim Abdul Rahman Shahadeh
Gulaiman Asmar nizk
Sulaiman Asmar Tiizk
i'1ustafa Ahmad Sarntin
Ahmad Hahmoud 8 aadeh
Ismail Abdul Aziz Hahr10ud
Hussein Hifzi
Abdul Rahman Abdul Rahman
Yussuf Salim Saadud
J1uhammad Salim Saadud
Huharnmad Salih Rabbah
Abdullah Eid Huhsin
fiuhPisin Salman
Abdu I1uhsin Ubaid
Salih !1uhammad Muhsin
Sulaiman Huhammad f1uhsin
l1uhammad Yussuf Salaous
Zaal Yussuf Salaous
Hustafa Hus a Salous
Hasan Yunus Hasan
Sulaiman !1ub ammad Hammad
Yussuf Saadeh Yussuf
Su-perficie en dunams
15
10
15
10
30
20
15
20
15
20
18
20
15
10
15
10
20
15
15
10
20
25
15
20
25
50
10
15

12
10
l 164 dunams
/ ...
A/34/536
Français
Annexe II
Page 31
C 1 est la suw-rficie totalP des terres confisqu&10:s par lF-s autorités
israéliennes pou~ creer uns colonie comprenant 320 unites d'habitation de
trois chambr~s (en ciment, av~c dêpPndances). Ces t~rres appartiennent aux
habitants du villa,o;e de Hajdal Beni Fadal, du district de Naplouse. Ce sont des
terr~s a~ricoles, situées près de Fasayol et connues sous le nom de secteurs d~
Rmreiha et !Iac-oatPeh: elles sont Pnre::;istrées sous le nom de leurs propriétaires
dans le cadastre.
V N 1 ES
.A~SSEMBLEE
GENERA.LE
Trente--quatriÈme session
Point 65 de l'ordre du jour
UN L 1 r· :} AD Y
i - -\ ''
,. 9 1979
ETABLISSEMENTS HUMAINS
- ··~ ... - • --~ ·- >- • -·Y• --~-- -·-. ---
.-!)-J· s t .r.
GENERALE
A/34/536/Corr.l
7 novembre 1979
AlJGLAIS/BSI-'AC'iNilL/
FH.ANCAIS Erfl F:TJS:::>.E
SEULEivTE}.T'_:'
Conditions de vie du -peuple 1)alestinien dans lr-:s territoires occupés
Rapport du Secrétaire ~énêral
-R-ec-t-if-ic-a-ti-f
hEnexe II, par-e 2, section II, deuxièm~_paragra2he~_~igne 7
l,'~~-llacer ''un millier d: !•:rabes' par ' lOO 000 Arabes'' .
'ï 9-29161
l
,, ,
'' .. -' J ... <
NATIONS UN 1 ES
... ('•,'\ Distr .
GENERALE
A/35/533 ASSEMBLEE
GENERALE 17 octobre 1980
FRANCAIS
ORIGINAL : MTGLAIS
Trente-cinquième session
Point 61 1) de l'ordre du jour
DEVELOPPElOENT ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE
Conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés
Rapport du Secrétaire général
l. Dans sa résolution 34/113 datée du 14 décembre 1979, l'Assemblée générale a
prié le Secrétaire général de préparer, en collaboration avec les orr,anes de
l'Organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées qui s'occupent
de cette question, en particulier l'Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNR\·TA), la
Commission économique pour l'Asie occidentale (CEAO) et le Comité spécial chargé
d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la
population des territoires occupés, un rapport complet et analytique sur les
conséquences sociales et économiques de l'occupation israélienne pour ce qui est
des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés,
et de le présenter à l'Assemblée lors de sa trente-cinquième session.
2. Cette résolution avait dans l'ensemble la même portée que les
résolutions 31/110, 32/171 et 33/110 adoptées par l'Assemblée générale les
16 décembre 1976, 19 décembre 1977 et 18 décembre 1978 sur la même question.
Conformément à la résolution 31/110, le Secrétaire ~énéral a présenté un
rapport (A/32/228) à l'Assemblée générale à sa trente-deuxièm~ session;
conformément à la résolution 32/171 de l'Assemblée générale, il lui a présenté un
deuxième rapport (A/33/354) à sa trente-troisième session, et il a enfin présent€
un troisième rapport (A/34/536 et Corrol) à;'l'Assemblée c;;énérale. à sa
trente~quatrième session conformément à la résolution 33/110 de l'Assemblée.
3. En présentant les rapports SUS!'lentionnés. les représentants du
Secrétaire 8énéral ont expliqué que, le Secrétaire général n'ayant pas de source
indépendante de renseignements, les rapports se composaient nécessairement de
réponses reçues par l'Organisation et d'extraits pertinents de documents soumis par
les Gouvernements de l'Egypte, d'Israël, de la Jordanie et de la République arabe
syrienne ainsi que par l'Or~anisation de libération de la Palestine, les organes
intéressés de l'ONU et les institutions spécialisées, comme suite à la demande de
renseignements présentée par le Secrétaire général.
80-24410 1. 0.
A/35/533
Français
Pae;e 2
4. A sa trente-quatrième session, l'Assemblée générale, après avolr examiné le
rapport du Secrétaire général (A/34/536 et Corr .l), a constaté, au p.~,racraphc l
du dispositif de sa résolution 34/113, que bien qu'il contienne nombre de faits
pertinents, le rapport n'est pas suffisamment analytique. En conséquence, au
paragraphe 2 du dispositif de ladite résolution, l'Assemblée générale a, entre
autres dispositions, prié le Secrétaire général d'établir le rapport complet et
analytique concernant les répercussions sociales et économiques de cette situation
sur les conditions de vie du peuple palestinien, visé au paragraphe l de la
résolution, et de le présenter à l'Assemblée e;énérale à sa trente-cinquième session.
Tous les Etats ont été instamment priés de coopérer avec le Secrétaire général à
l'établissement du rapport.
5. En vue d'établir le nrapport complet et analytique" qui lui avait été demandé
et de le présenter à l'Assemblée générale à sa trente-cinquième session et dans un
effort pour y exposer d'une façon objective et impartiale le point de vue de
spécialistes, le Secrétaire général a fait appel au concours de trois experts. Le
nom et les qualifications desdits experts sont indiqués à l'annexe II au présent
rapport.
6. Les experts devaient rédiger le rapport sur la base de la documentation fournie
par l 1 Organisation des Nations Unies, ses orp,anes subsidiaires et les institutionf,
spécialisées et à partir de différents autres documents, publiés ou non, concernant
la question. Ils devaient également recueillir des renseie;nements sur le terrain
en Egypte, en Jordanie, dans la République arabe syrienne et dans les territoires
occupés, notamment en organisant des rencontres avec de hauts fonctionnaires ou
d'autres personnes ainsi qu'avec des représentants de l'Organisation de libération
de la Palestine.
7. Le Gouvernement israélien ne leur ayant pas accordé l'autorisation de se rendre
dans les territoires occupés, les experts ont dû, pour établir leur rapport, utiliser
des sources d'information indirectes, en particulier les rapports des missions de
l'Organisation internatior.ale du Travail (OIT), de l'Organisation des Nations Unies
pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l'Organisation mondiale
de la santé (OMS)·qui s'étaient rendues dans ces territoires ainsi que les rapports
publiés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), un rapport fourni
par le Gouvernement israélien et enfin, comme l'avait suggéré ce gouvernement dans
sa note verbale du 18 mars 1980, :.o. les informations publiées par des journalistes,
des universitaires, des savants, des ecclésiastiques et des touristes ayant visité
ces territoires . En outre, les Gouvernements égyptien, jordanien et syrien ont
fourni des renseignements utiles.
8. La question des conditions de vie du peuple palestinien a été un sujet
d'inquiétude pour de nombreux organismes interpouvernementaux et pour divers
organes subsidiaires de l'Organisation des Nations Unies, tels que le Comité pour
l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Commission des droits
de l'homme, le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés et le
Conseil de sécurité, pour n'en mentionner que quelques-uns. Etant donné le volume
considérable de la doclli~entation disponible à l'Organisation des Nations Unies ainsi
10. 0
A/35/533
Français
Page 3
que l'importance des informations publiées dans les livres, les périodiques, les
journaux et l'ensemble de la presse, il a été décidé que l'un des experts resterait
à New York pour mener à bien les importants travaux de recherche nécessaires
tandis que les deux autres experts iraient sur place pour recueillir des
renseignements auprès des organes de l'Organisation des Nations Unies et des
institutions spécialisées situées en Europe et au Moyen-Orient et se rendraient en
Egypte, en Jordanie, en Syrie et aux sièges et représentations de l'OLP à Damas et
à Beyrouth.
9. Les deux experts sont partis en mission au début d'avril 1980. Ils se sont
rendus au siège de l'UNESCO à Paris et aux sièges de l'OIT et de l'OMS à Genève.
En Egypte, en Jordanie et dans la République arabe syrienne, ils se sont entretenus
avec de hauts fonctionnaires gouvernementaux s'occupant des questions relatives aux
territoires occupés ainsi qu'avec des réfugiés palestiniens vivant dans ces pays,
avec des personnes expulsées des territoires occupés, avec des résidents des
territoires occupés qui étaient de passage dans ces pays et enfin avec des personnes
qui avaient récemment voyagé dans les territoires occupés. Ils se sont également
entretenus avec des fonctionnaires de l'Organisation des Nations Unies en poste
dans ces pays. Les experts ont visité différentes institutions d'enseignement
superleur et de recherche dans les trois pays afin de recueillir auprès de ces
dernières et auprès de sources gouvernementales le plus grand nombre possible de
documents publiés et de données sur les conditions de vie dans les territoires
occupés et dans les trois pays visités.
10. Au Liban, les experts ont eu des entretiens approfondis avec des personnalités
de la CEAO, de l'UNRWA et de l'UNESCO, ils se sont rendus dans plusieurs services
de l'OLP et ont rencontré des responsables de l'Organisation ainsi que de
l'Institut des études palestiniennes. Au retour, ils se sont arrêtés au siège de
l'UNRWA à Vienne et ont eu à Genève des discussions approfondies au bureau du
Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l'homme de la population des territoires occupés.
11. Les deux experts sont revenus à New York à la mi-mai 1980 et ont rédigé le
rapport avec l'expert qui était resté dans cette ville. Les principaux documents
consultés sont énumérés à l'annexe III ci-après.
12, Le rapport des experts est reproduit ci-après à l'annexe I.
/ ...
ANNEXE I
A/35/533
Français
Jmnexe
Pa3e 1
Rapport du Groupe d'experts sur les repercussions sociales et économiques
de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans les territoires arabes occupés
TABLE DES lflliTIERES
I. IÏ'TTRODUCTION .•.•. o •••••••••••••••••••••••••••••••••••
II. RESUME DES CONCLUSIONS .•.•••.•.•••••.••••••••••••.•••
A. Caractéristiques démo~raphiques ••••••••.••.•••.••
B. Poli tique et administration ••.•..••.••••••••••••.
C. Economie ••.•.•••.•.•••••••.•••••••.••..••••••••.•
D. A~riculture et industrie dans le contexte de la
croissance et du developpement des établissements
humains .•.•.•.•.•.•.•.•••.•...•.•.•.....•.• Il •••••
E. Indicateurs macro-économiques •.•.•••.•.•••.••••••
F. Le cadre social ....•.......•.•...•...............
G. Emploi, revenu et ccnso~~ution •••.•••••••••.•.•••
III. LE SYSTE~OE DES ETABLISSEMENTS HU~ffiiNS DANS LES
'T.'ERRITOIRES OCCUPES •••.•••.•.•••.•••••••••••••••.••••
A. La structure des établissements humains ••.••.••••
B. Lor,ement et infrastructure •.•.•••••.•••••.•••••.•
C. Conséquences de l'implantation de colonies
JUl. ves •.....•.•.•...•.•.•.•.•.•.•.......•.•...•..
D. Servi ces de san. té ............................... .
Parar;raphes
1 - 3
4- 67
15
16 - 21
22 - 37
38 - 45
46 - 47
413 - 51
52 - 67
613 - 119
68 72
73 - Gl
02 09
90 103
E. Ensei[1lement . • . • . . . • . . . . . • . . . • . • . • . . . . . • . . . • . . . . . 104 - 115
F. Services sociaux • . • . • . . . • . • . . . • . • . • . • . • . • . . . . . . . . 116 119
Par:es
3
4
7
8
9
15

19
20
26
26
27
30
33
36
4o
1 . ..
f':./35/533
Français
.t".nnexe
Pace 2
T~~LE DES MATIETIES (suite)
Annendi ces
I. Balance cormrrerciale êl.es terri toi res occupés
II. Budc;ets de dépenses extraordinaires des villes de
Paragraphes Par;es
42
la rive occidentale et de la bande de Gaza •.•..•••.......•... ~.... 44
III . Consow.mation d 1 eau en Israël • . • . • . • . • • • • • • • • • . • . • . . • • . . . • • . . . . • . • • 45
IV. Production acricole sur la rive occidentale . • . • • . • . • • . . . . . . . . . • . • • 4G
V. Bâtiments commenc~s et achev6s pendant la période 1973-1977 .•••••. 48
VI. Tiessources et revenus, rive occidentale........................... 50
VII. Travailleurs des territoires occupés employés dans ces
territoires et en Israël, selon la profession, 1972 et 1978 ••..•. 51
VIII. Salaire journalier Koyen des travailleurs •...•.• •• .•.•••.•.•••••. 52
IX. Indice des prix à la consommation . • • • • • . • • • . • . • . • . • . . . . • • . . . • . . • • 54
J~. Statistiqu~es du lor;ement . • . • . . . • . • . • . • . • . • . • . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1 . ..
I. INTRODUCTION
A/35/533
Français
Annexe I
Page 3
1. Le précédent rapport présenté R l'Assemblée générale à sa trente-quatrième
session (A/34/536 et Corr.l) contenait des rensei~nements sur la ponulation et le
logement, sur la santé, les ressources naturelles- la terre et l'eau- l'emploi
et l'état des bâtiments scolaires. Lors de l'examen de ce rapport par 1~ Detcrième
Ccrr~ission,des observations ont été formulees sur un certain nombre de ~oints,
notamment sur la nécessité de recueillir plus d'informations sur les conditions de
vie de la population des territoires occupés et de proceder à une analyse plus
approfondie de cette situation.
2. Les experts ont interprété la demande d'etablissement d'un rapport complet et
analytique adressée au Secrétaire général dans la résolution 34/113 comme impliquant
l'examen d'un plus grand nombre des facteurs qui determinent la qualité de vie de
la population arabe dans les villes et les villages des territoires occupes. La
section II du présent rap~ort où sont résumées les conclusions du Groupe d'experts
examine donc un certain nombre de ces facteurs, en particulier la composition des
echanges et la nature des investissements qui souvent determinent le trace du
réseau de communications et de routes qui relient les établissements entre eux
ainsi que l'infrastructure économique, sociale et physique qui leur est commune.
La terre et l'eau conditionnent en grande partie l'emplacement de ces établissements,
tandis que les activités industrielles et agricoles stimulent souvent la croissance
et le developpement des zones de peuplement et déterminent les rapports hiérarchiques
qui existent entre elles. La composition de la population, ses caractéristiques
sociales et la structure de l'emploi interviennent directement dans
l'amelioration des candi tians de vie en ter:rnes de consommation de biens et de
services et de satisfaction des besoins de la population des établissements humains.
La section III du rapport traite plus en detail de la structure des zones de
reuplement des territ9ires occupés, y ccmpris_le logement et l'infrastructure, les
conséquences de la création de nouvelles colonies juives et les services de santé,
d'enseignement et d'aide sociale dans ces zones.
3. A la suite de la guerre de juin 1967, Israël a occupe les territoires
suivants : la rive occidentale du Jourdain, y compris le secteur oriental de
Jérusalem, la bande de Gaza, le Sinaï et les hauteurs du Golan. La plupart des
docun~nts et des données économiques et sociales disponibles portent sur la bande
de Gaza et la région nord du Sinaï ainsi que sur la rive occidentale non comnris
le secteur oriental de Jérusalem 1/. Le présent rapport porte donc essen~ieÏlement
sur les deux régions mentionnées ci-dessus. Les données jointes en appendice ne
sont pas complètes du fait qu'elles n'incluent pas le secteur oriental de Jérusalem.
!./ A chaque fois que les mots "rive occidentale 11 sont
rapport,ils n'incluent pas le secteur oriental de Jérusalem.
ré~ion nord du Sinaï, voir la note No 3.
cités dans le présent
En ce qui concerne la
1 ...
A/35/533
Frenç ais
J\nnexe
Par:,e 4
II. RESUME DES CONCLUSIONS
4. Si l'on se réfère aux recommandations concernant les mesures à prendre à
l 1échelon national telles qu'elles sont ~reposées dans le rapport d'Habitat
- Conférence des Nations Unies sur les établissements humains, qui s 'est tenue
à Vancouver en 1976 ~/,il apparaît que :
a) Aucune politique n'a été adoptée en ce qui concerne les zones de
peuplement des territoires occupés en vue d'assurer une répartition rationnelle
de la population palestinienne à la lunière de considérations économiques et
sociales" bien au contraire, toutes les yolitiques mises en oeuvre dans ces
territoires en ce qui concerne les zones de peuplement concernent exclusivement
les nouvelles colonies juives qui y sont créées;
b) L'absence de politique de dévelo~pement des zones de peuplement des
territoires occupés dérive directement de l'absence dans ces territoires de
toute poli tiq_ue d'ensemble de dêveloppen"ent économique et social et de toute
planification qui permettraient de consacrer un mont&~t équitable et normal de
ressources ~ l'amélioration de ces zones de peuplement:
c) Enfin, 1' insécurité qui entoure la question de la propriété et de
l'occupation des terres privées et communautaires a découragé l'amélioration
de ces terres dans les zones de peuplement des territoires occupés. C'est le
cas en particulier des établissements ruraux qui~ sur la rive occidentale,
abritent environ 70 p. lOO de la population de cette région.
5. Comme nous le verrons dans la section III du rapport à l'occasion de l'examen
des zones de peuplement des territoires occuDés 3/, la réinstallation des réfugiés
sur la rive o;cidentale, où ils représentent 46 p. lOO de la population~ n'a fait
l'objet que d'une planification réduite au minimum, si tant est qu'elle ait jamais
existé. Aucun programme public à la mesure des besoins ne semble avoir été mis en
place dans le domaine du logement. Le~ autorités d'occupation de la bande de Gaza
~t de la région nord du Sinaï ]/ ont mis au point une politique de réinstallation
des r2fugiés et cependant seule une fraction de ces derniers se sont vu attribuer
des logements. Il existe peu de données sur l'aide dont bénéficie la population
2/ Rapport d'Habitat : Conférence des Nations Unies sur les établissements
humains, Vancouver, 31 mai-11 juin 1976 (nublication des nations Unies, numéro
de vente : F. 7G. IV. 7 et rectificatif). -
3/ Faute d'informations sur tous les territoires occupés, le présent rapport
ne porte que sur la bande de Gaza, la rêgion nord du Sinaï et la rive occidentale
non compris le secteur oriental de Jérusalem, seules régions pour lesquelles des
données sont disponibles. Aux fins du présent rapport, la région nord du Sinaï
désigne les territoires occupés depuis 1978 et qui s'étendent de El-Arish à l'ouest
de la bande de Gaza à 1' est et de la Uéditerranée au nord à Ras ~,1ahammad au sud.
On notera que depuis le 25 mai 1979, la partie occupée du Sinaï s'étend d'une ligne
située à l'est de El-Arish jusqu'à la bande de Gaza.
/ ...
A/35/533
Français
Pnnexe
Page 5
dans le domaine du logement excepté en ce qui concerne la bande de Gaza où des
lotissements ont été aménagés pour la construction et mis à la disposition de
réfugiés contre un versement comptant pour permettre aux familles qui le désirent
de construire leur propre maison. Toutefois, les familles qui ont demande à en
bénéficier sont peu nombreuses~/. Il n'existe pas en ce qui concerne la rive
occidentale d'informations de ce type qui sembleraient indiquer qu'une ~ide est
accordee à des particuliers ou à des coopératives de logement ou autres
organismes non gouvernementaux. De même, aucun renseicnement n'est disponible
dans l'immédiat au sujet des fonds d'origine extérieure consacrés au logement
ou à l'amelioration des équipements collectifs.
6. En ce qui concerne les logements en général, les habitations sont surpeuplées
dans la bande de Gaza comme sur la rive occidentale et la densité est très
su-perieure à ce q-ui est considéré comme acceptable. Cette situation semble pire -"' . ""'" . dans les zones rurales et dans les camps de refug1es que dans les v1lles.
7. Comme il a été mentionné dans le rapport précédent~ l'infrastructure (routes,
réseau d'assainissement~ électricité, etc.) dans les territoires occupés était
::1eilleure en J 977 que celle de la plupart des pays de la région (A/ 34/5 36 et Corr .1,
par. 31). Au cours des années, les territoires occupés ont connu une dégradation
de cette infrastructure, étant donné qu'on n'a presque rien fait pour l'entretenir
ou l'améliorer. Au lieu de cela, de nouveaux réseaux ont été mis en place pour
maintenir et renforcer les liens avec Israël dans les domaines économique et
militaire et dans le domaine de la sécurité, souvent au detriment des zones de
peuplement arabe. Le développement, dans les territoires occupés, de l'infrastructure
et de l'environnement en vue de répondre aux besoins des nouvelles
colonies juives" a mobilisé des ressources humaines, naturelles et financières
qui auraient dÛ être consacrées à l'amélioration de l'environnement dans les
zones de peuplement palestiniennes.
8. L'appropriation par la puissance occupante de plus d'un quart des terres sur
la rive occidentale comme dans la bande de Gaza~ a diminué d'autant les ressources
dont dispose 2 cet égard la population palestinienne pour le logement et
l'agriculture. De même, le détournement de l'eau au profit des nouvelles colonies
juives a eu des conséquences nefastes sur l'habitat traditionnel de la population
palestinienne. La destruction des maisons pour des raisons militaires ou pour des
raisons de sécurité et le manque d'eau pour la conso~mation et la production ont
forcé de nombreuses personnes à abandonner leurs terres et leur foyer pour aller
s'installer dans les zones de peuplement existantes où elles vivent dans des
conditions de surpopulation, et à chercher des emplois de manoeuvres dans les
territoires occupés ou en Israël. La conséquence de ces migrations forcées est
l'appropriation par l'autorité occupante des terres abandonnées en vertu d'une
loi relative aux propriétaires absentéistes.
4/ Voir Documents officiels de l'Assemblée générale, trente-quatrième session,
Suppl~ment No 13 (A/31~/13), par. 119 à 125.
1 ...
A/35/533
Frcmçais
Annexe
Page 6
9. En ce qui concerne les services, il semble que les services de l'hygiène du
milieu ne se soient pas développés de manière proportionnelle à l'accroissement
de la population. De ce fait~ les maladies gastro-intestinales sont devenues
l'une des principales causes de morbidité et de mortalité. L'incidence de ces
maladies a également auementé dans les zones rurales arabes de peuplement où elles
sont dues, sans aucun doute, aux insuffisances du réseau d'assainissement et de
distribution d'eau potable.
10. Selon le rapport de la mission de l'OMS qui s'est rendue dans les territoires
du 7 au 21 avril 1980 2}, les campagnes de vaccination semblent avoir touché une
part satisfaisante de la population, mais un certain nombre de mesures préventives
qui avaient été décidées dans le domaine de la santé maternelle et infantile à la
suite de la visite d'un spécialiste de l'Ot~ ne semblent pas être appliquées au
niveau d'un certain nombre d'unités. La médecine préventive et les contrôles
médicaux destinés aux enfants des écoles et aux travailleurs restent insuffisants
et sont dans de nombreux cas inexistants. L'éducation sanitaire et l'information
du public sur les problèmes de santé ne semblent pas être très répandues.
11. Les activités dans le domaine de la santé sont fondées sur une planification
à court ter~e établie sans les données adéquates qui permettraient de déterminer
l'utilisation des services, de connaître l'attitude des médecins et celle de la
population ou d'analyser les besoins ressentis par rapport aux besoins déterminés
par les médecins. Le niveau de participation de la communauté dans le domaine de
la santé publique est très limité et nul en certains endroits.
12. Comme il est indiqué dans les paragraphes relatifs à la santé dans la
section III ci-après, les données disponibles sur les services de santé des
territoires occupés varient considérablement suivant les sources d'information.
La mission de l'OMS a constaté des insuffisances en particulier dans les services
de radiographie et autres services de diagnostic; il n'y a eu aucun changement
important dans le nombre d'hôpitaux et de lits depuis 1967. Quant aux soins
médicaux, le rapport de la population au nombre de médecins est considérablement
plus élevé que dans les pays voisins.
13. En ce qui concerne l'enseignement, la création de trois universites sur la
Tiive occidentale et d'une université dans la bande de Gaza- toutes quatre des
établissements privés - constitue un fait nouveau important. Des personnalités et
des représentants de l'Organisation de libération de la Palestine ont dit aux
experts que ce n'est pas grâce à l'aide de la puissance occupante que ces universités
existent mais bien au contraire qu'elles fonctionnent en dépit des harcèlements et
des mesures de découragement dont elles font l'objet. Le nombre des établissements
d'enseignement a augmenté sur la Rive occidentale comme dans la bande de Gaza et
les effectifs ont également considérablement augmenté. Toutefois, les circonstances
~olitiques et les mesures prises par l'autorité occupante n'ont pas permis que
l'enseignement se déroule dans un climat dépourvu de tout sentiment d'insécurité
de la part des enseignants comme des étudiants.
']_/ Organisation mondiale de la santé : "Situation sanitaire de la population
arabe dans les territoires arabes occupés, y compris en Palestine : rapport du
Comité spécial d'experts chargé d'étudier la situation sanitaire des habitants
cl_es territoires occupés" (A/33/21).
1 ...
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Françf!.is
f,nnexe
PaP-e 7
14. Pour ce qui est des services de protection sociale, les autorités occupantes
les ont rendus plus accessibles au.':: bénéficiaires en autjmentant le nombre de
bureaux d'aide sociale et de travailleurs sociaux. Le nombre de bénéficiaires de
ces services, en particulier dans le cas de l'assistance financière, a considerablement
diminué, en raison d'une part du haut niveau de l'emploi dans les
territoires occupés et d'autre part de la création de services de réadaptation
par la puissance occupante grâce aux ressources financières fournies par des
organisations internationales. Un certain nombre d'organisations sociales locales
participent également à la fourniture des services, bien que la nature de leurs
rapports avec l'autorité administrante ne soit pas claire pas plus que l'assistance
financière et professionnelle qu'elles peuvent éventuellement recevoir de cette
autorité.
A. Caractéristiques dêmogra~higues
15. A la fin de l 1année 1977, la Rive occidentale comptait 681 200 habitants;
l'accroissement naturel de la population se chiffrait à 20,5 p. 1 000,
liaccroissement ùe la population présente à 10,3 p. 1 000 et la mi~ration nette~
négative, à 10,2 p. l 000 ~i. Le noLilire d'habitants immatriculés en tant que
réfugiés auprès de l'UNRHA s'elevait à 317 614, dont 82 1~64 vivaient dans 20 camps
différents et 598 736 (certains étant des réfugiés non immaricules) dans les villes
et les villages de la Rive occidentale li• Le nombre d'habitants de la bande de
Gaza et de la région nord du Sinai s'élevait à 441 300; l'accroissement naturel de
la population se chiffrait à 15,3 p. l 000, l'accroissement de la population
presente à 12,3 p. 1 000 et la migration nette 9 négative, à 3 p. 1 000 en 1977 8i.
Le nombre d'habitants immatriculés en tant que réfugiés auprès de l'illJRWA s'ele;ait
à 363 000, dont 210 941 vivaient dans huit cruaps differents Gi. La ventilation de
la population par groupes d'âge était la suivante : -
6i Organisation de liberation de la PaJ_estine, Bureau central des statisti(!_ues,
Palestinian Statistical Abstract, 1979 (Damas,, 1979), p. 35.
li Documents officiels de l'Assemblée générale, trente-quatrième session,
Supplément No 13 (Ai34/13), annexe I, tableau 4.
Bi Statistical Abstract of Israël, 1978 (Jerusalem, Central Bureau of
Stati;tics, 1978, p. 7G6).
i ...
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FrMÇ Ris
Annexe
Page 8
Population à la
fin de 1977
0 à 14 ans
14 à 29 ans
30 à 44 ans
45 à 59 ans
60 ans et plus
Rive occidentale
Nombre
d'habitants Pourcentage
316 000 46,4
183 400 26,9
77 Boo 11~4
60 500 8,9
43 300 6,4
681 000 100,0
Bande de Gaza et nord du Sinaï
Nombre
d'habitants Pourcentar:e
209 lOO 47,5
123 lOO 27,8
50 300 11,4
37 700 8~5
21 100 4.8
441 300 100,0
Comme le montre le tableau, environ la moitié des habitants était âeée de moins
de 14 ans, facteur qui a son importance pour les services de santé et l'enseignement.
B. Politique et administration
16. Sur le plan politique, la rive occidentale et la bande de Gaza, en tant que
territoires occupés, relèvent des autorités d'occupation, et il n'y a aucun
mécanisme par l'intermédiaire duquel la population des territoires puisse intervenir
dans la prise de décisions en ce qui concerne la politique fondamentale.
Les territoires sont sous administration militaire. La politique globale est
définie par le Premier Ministre et les membres du Gouvernement israélien, mais
en fait c'est le ~tinistère de la défense qui est principalement responsable de
l'établissement et de l'exécution de la politique touchant les territoires
occupés.
17. Ces zones occupées sont divisées en districts, chacun des djstricts étant
dirigé par un gouverneur militaire relevant du commandant militaire. Le
!30uverneur militaire est secondé par du personnel recruté dans les divers
ministères du gouvernement (Ministères de la santé, de l'education, de l'agriculture,
du travail, du commerce et du tourisme, de la protection sociale et de la justice)
et bénéficie également du concours de conseillers détachés des Ministères de la
police et des affaires étrangères. Le budget des territoires occupés est géré
par les gouverneurs militaires.
18. Les municipalités des territoires ont la responsabilité des affaires locales,
exception faite des services de police. Elles sont entièrement subordonnées au
pouvoir militaire pour tout ce qui concerne la sécurité nationale d'Israël et
l'ordre public, bien qu'il arrive parfois qu'il faille obtenir l'approbation
des pouvoirs militaires pour des questions d'utilisation du sol et d'investissements,
même lorsque le financement provient de sources extérieures. Pour la
deuxième fois depuis le debut de l'occupation (la première fois ~ant été en 1972),
on a procédé à des élections municipales dans 22 sur 24 des villes de la rive
occidentale; dans les deux autres, le nombre des candidats présentés était é3al à
celui des sièges à pourvoir. Les sympathisants de l'Organisation de libération de
la Palestine y ont remporté des victoires éclatantes. Les candidats se rangeaient
dans l'ensemble dans deux grands groupes : le Front national, qui appuie l'OLP, et
1 ...
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Franç1Üs
P,nnexe
Page 9
le Front uni, qui est plus traditionnaliste. Des candidats élus, 148 l'étaient
pour la première fois et 48 seulement étaient des candidats sortants. La composition
des conseils municipaux a changé entièrement à Naplouse, Hébron, Jericho,
Beit Jala et Beit Sahour, où le Front national l'a emporté sur les conservateurs.
Les maires et les conseillers sortants, sympathisants de l 10LP, ont été réélus à
une majorité encore plus importante à Ramallé-èh, Ll-Beira et TuU:arm.
19. L'organisation des élections dans les villes de la Rive occidentale était
conforme aux dispositions d'une loi jordanienne de 1955 stipulant QUe des élections
municipales devaient avoir lieu tous les quatre ans. Aux termes de la loi
jordanienne, le maire n'est pas élu par scrutin direct, mais choisi par le Hinistre
de l'intérieur à l'issue des élections municipales. Anrès les élections de 1972 sur
la rive occidentale, le gouverneur militaire israélien a autorisé les conseils à
nommer leurs maires. On a procédé de la même façon lors des élections de 1976.
L'ancienne loi jordanienne a été modifiée pour donner aux fe~~es pour la ~remière
fois le droit de voter et de se présenter aOE< élections 21.
20. Les autorités militaires ont informé les candidats qui se presentaient aux
élections municipales qu'ils ne devaient pas faire de propagande politique pendant
la campagne électorale. On a signalé que la centrale d'impression d'El Bireh avait
été fermée par l'armée pour avoir imprimé des prospectus électoraux. A Bethléem,
une réunion publique électorale a été interd.i te par les autorités 10/.
21. Le 30 avril 1976, Ha'aretz a fait état d'un article de Y. Litani, où ce dernier
énumérait plusieurs cas d'ingérence des autorités israéliennes~ qui auraient fait
pression sur certaines personnes pour qu'elles se présentent aux élections,
cherché à persuader certains maires d'accepter une liste électorale arrêtée
d'un commun accord et expulsé certains candidats.
C. Economie
22. Après 1 1 entrée des forces israéliennes en juin 1967, la bande de Gaza et la
rive occidentale ont été progressivement entraînées vers un état d'interdépendance
économique avec Israël qui aura d'importantes conséquences à long terme
pour leur croissance et leur développement. Alors qu'ils n'avaient absolument
aucun rapport commercial ou financier avec Israël avant juin 1967, ces territoires
exportaient en 1977 61 p. 100 de leurs produits vers Israël, d'où ils importaient
91,1 p. lOO des produits dont ils avaient besoin. L'appendice 1 au présent
document illustre la modification de la structure des échanges commerciaux.
Exprimées en termes relatifs, les exportations vers la Jordanie sont tombées
de 43,2 p. lOO de la valeur totale des exportations en 1968 à 33,5 p. lOO en 1977,
alors que les exportations vers Israël sont passées de 44 p. lOO en 1968 à
61,1 p. lOO en 1977. La situation a évolué de la même manière en ce qui concerne
21 Arab Report and Record, l-5 avril 1976, p. 239.
10/ Ha'aretz, 6 avril 1976.
1 ...
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Français
J'nnexe
P~:tge 10
les im~ortations. Exprimées en termes relatifs, les importations de Jordanie sont
tombées de 7,3 p. lOO de la valeur totale des imi'ortations en 1968 à 0,9 :p. lOO,
c'est-à-dire à une part négligeable, en 1977, alors que les importations d'Israël
sont passées au cours de la période examinée de 76,8 p. lOO à 91,1 p. lOO de la
valeur totale des im:9ortations.
23. Il convient de noter qu'on inclue dans les exportations vers Israël les
produits destinés ~ la réexportation. Selon les renseignements obtenus au Caire
par les experts auprès de certains hommes d'affaires de Gaza, informations qui
ont été confirmées par des représentants de l'Organisation de libération de la
Palestine~ l'exportation directe de produits des territoires occupés vers les
pays d'outre-mer n'est pas autorisée par les autorités d'occupation; ces exportations
doivent toutes passer par l'intermédiaire d'organisations commerciales
isra2liennes.
24. Les données montrent clairement qu'Israël domine le commerce des importations.
La plupart des importations, sinon toutes~ sont des articles manufacturés en Israël,
qui sont toujours d.avanta~e demandés dans les territoires occupés par suite de
lvaugmentation des revenus - que cela soit par les personnes travaillant sur place
ou par la main-d'oeuvre employée en Israël - et des envois de fonds d.e l'étrane:er.
A l'exception des im:portations de Jordanie, tous les produits importés des pays
d'outre-mer vers les territoires occupés doivent passer par le marché israélien.
Les importations de Jordanie ont subi une baisse relative, Israël ayant pris des
dis~ositions tarifaires à l'égard des marchandises provenant de ce pays. Etant
donné que les territoires occupés sont le deuxième partenaire commercial d'Israël
après les Etats-Unis d'Amérique, que les produits industriels d'Israël monopolisent
pratiquement les marchés des territoires occupés, qu'il n'y a :pas de véritable
conctrrrence à craindre des articles manufacturés sur place, et qu 1 Israël peut
compter pour ses activités économiques sur une source permanente de main-d'oeuvre
relativement bon marché, semi-qualifiée ou non qualifiée, il y a toute raison de
croire que le maintien de ces liens comiD.erciaux avec les territoires occupés est
extrêmement important pour l'économie israélienne.
25. Les representants des gouvernements arabes et de l'Organisation de libération
de la Palestine ont à plusieurs reprises exposé ce point oe vue devant les experts
en mission. Ils estiment que la structure actuelle des échanges commerciaux font
obstacle~ la croissance et au developpement des territoires occupés. La production
de ces territoires, tout comme 1' infrastructure matérielle et économique nécessaire
à cette production, sont orientées vers la satisfaction des besoins de l'économie
israelienne. Les habitants des territoires occupés n'ont pas la possibilité de
créer des marchés dans les pays d'outre-mer pour leurs produits, ni d'importer
directement des pays d'outre-mer les produits dont ils ont besoin. En outre, ils
n'ont pas le droit d'intervenir sous leur propre nom sur les marches mondiaux.
Le~ situation actuelle n'est pas propice au développement d'une industrie autochtone
qui repondr~it aux besoins économiques de la region~ assurerait une exportation
adéquate et fournirait des emplois à ceux qui sont actuellement oblifés de chercher
du travail en Israël et ailleurs, et qui constituent une ressource importante de
main-d'oeuvre ne pouvant être utilisée pour le developpement des territoires
occupfs. Les territoires occupés constituent un marché exclusif pour les biens
et services israéliens.
1 .. .
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26. Les représentants de l'Organisation de libération de la Palestine ont informé
les experts que les territoires occupés n'avaient pas l'infrastructure financière
nécessaire pour mobiliser l'épargne et fournir des fonds qui pourraient être
investis dans des entreprises productives et servir à la formation de capital.
Les succursales des banques israéliennes qui ont remplacé les banQues jordaniennes
et étrangères sur la Rive occidentale après la guerre de juin 1967 ne jouissent pas
de la même confiance auprès des épargnants et des investisseurs dans les territoires
occupés. Les crédits consentis par les banques, qui sont assez limités et accordés
à un taux d'intérêt élevé, servent généralement à couvrir les depenses d'ex~loitation.
Les depenses d'équipement sont presque exclusivement financées par les
bénéfices ordinaires des entreprises ou par des envois de fonds de l'étranger.
Les investissements sont pour la plupart privés, particulièrement en ce qui concerne
les habitations~ dont une partie est construite par des particuliers et l'autre par
des coopératives de logement qui reçoivent parfois des fonds de sources arabes de
l'étranger. Des fonds de pays arabes voisins parviennent également par diverses
voies non officielles aux territoires occupés; ces derniers ont, par exemple, reçu
récemment une aide pour l'installation d'une usine de ciment sur la rive
occidentale. Ces fonds sont gérés par les municipalités. Divers retards et
difficultés viennent toutefois entraver la réalisation des investissements;
à cet égard, l'approbation des autorités administrantes constitue souvent un
obstacle majeur. Dans certains cas, les autorités refusent leur approbation
et le projet envisagé ne peut être exécuté. Le maire de Halhul, par exemple,
a signalé à la mission un cas semblable : on lui avait refusé l'autorisation
de construire un marché, alors qu'un emplacement avait été obtenu, que toutes
les études techniques et d'architecture étaient terminées et que les fonds
nécessaires avaient été engagés par 1' étranger. La situation actuelle et 1 1 incertitude
quant à l'avenir jouent un rôle important dans les décisions qui sont
prises par les investisseurs privés et publics.
27. Les municipalités continuent à faire des investissements publics, qu'il
s'agisse d'etablissements municipaux, de routes, de marchés ou d'autres
constructions. Comme le montre l'appendice II ci-après, ces investissements se
sont élevés à 223 436 000 livres israéliennes au cours de la période 1978-1979.
Ils ont été financés par des prêts de l'administration et grâce aux ressources
financières des habitants.
28. Il est toutefois difficile d'obtenir des renseignements concernant les
investissements publics, étant donné qu'il n'existe pas de budgets d'investissement
pour les territoires occupés.
1. Terres
29. La superficie totale des territoires occupés est estimée à environ
5 939 000 dunams, dont 5 572 000 sur la rive occidentale et 367 000 dans la
bande de Gaza. La superficie totale des terres cultivées est tombée de
2 840 000 dunams en 1967 11/ a 2 140 000 dunams en 1974, soit 75 p. 100 de
11/ Statistical Abstract of Israel, 1969 (Jerusalem Central Bureau of
Statistics, 1969), p. 640.
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Frenç nis
/\nnE:xe
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la superficie cultivée en 1967 12/. Les publications israéliennes communiquées à
la mission n'expliquent pas cette réduction de la superficie des terres cultivées:
au cours de leurs entretiens avec les représentants de l'Organisation de libération
de la Palestine et des gouvernements des pnys arabes voisins, les experts
om:; toutefois êté informés qu'il y avait à cela trois raisons principales. En
premier lieu, d'importantes zones ont cessé de produire parce qu'elles avaient §té
dêclarèes "fermées" pour des raisons de sécurité. En deuxième lieu, la puissance
occup0,nte s'est approprie de grandes étendues de terre en vue d'y créer de nouvelles
colonies juives. En troisième lieu 9 toutes sortes de difficultés et d'obstacles
presque insurmontables ont oblirçê bon nombre d' ar~riculteurs à abandonner leurs
terres parce qu'ils ne pouvaient plus les cultiver. Il est difficile d'obtenir
des chiffres exacts, étant donné que ceux-ci n'ont pas été rendus publics et que
par ailleurs le statut juridique de certaines terres est encore contesté. On
estime toutefois que jusqu'en septembre 1979, les autorités d'occupation s'étaient
approprié environ 1,5 million de dunams sur la rive occidentale et dans la bande
de Gaza, soit environ 25 p. 100 de la superficie totale du territoire
(A/34/631, par. 105).
JO. Pour ce qui est de la question des terres dans les territoires occupés et de la
satisfaction des besoins économiques et sociaux de la population. l'occupation
israélienne a eu cinq conséquences importantes : a) sentiment d'insécurité· chez
les propriétaires fonciers; b) insuffisance des investissements ~ long terme dans
les terres due à ce sentiment d'insécurité; c) morcellement des pronriétés dû à
l'accroissement de la population et diminution de l'étendue des terres à cultiver
ou à construire en raison des appropriations effectuées par la puissance occu9ante~
d) concurrence deloyale faite par les produits agricoles israéliens, subventionnés
par le gouvernement, qui obli~e de nombreux Palestiniens à renoncer à l'agriculture;
e) restrictions imposées par les autorités à l'exploitation par les Palestiniens
arabes des ressources en eau en vue de l'irri~ation des terres.
31. La mission a conclu que le sentiment d'insécurité des propriétaires fonciers
résulte de l'application de certaines lois et règlements par les autorités
d'occupation lors de la réquisition des terres. Parmi les lois en question, il
convient de citer essentiellement : les lois de 1858 de l'Empire ottoman régissant
1' appropriation des terres domaniales d'un Etat êtrane;er, qui avaient êtê approuvées
par la puissance mandataire puis abroe;êes par les autorités jordaniennes, les terres
appropriées par les enciens occupants retrouvant leur statut de domanialité~
l'article 125 des décrets d'urgence de 1945 promulgués par la puissance mandataire;
habilitant les autorités à 11 fermer11 certaines zones pour des raisons de sécurité;
la Loi israélienne de 1950 concernant les propriétaires absentéistes; et l'achat
oblirratoire. Le fait que les terres peuvent être enlevées à leurs propriétaires
aux termes de n'importe laquelle des lois sumentionnées et de n'importe quel
règlaaent basé sur elles, n'est pas pour encourager l'investissement, soit pour
developper la productivité soit pour améliorer les habitations ou l'infrastructure
des zones de peuplement.
12/ l\.r;riculture in the ~.fest Banl:(Ranallah, Département de l'agriculture, 1974),
cité par H. il. Awarta~i'.i, dans West Banl~ Agriculture: A ITew Outlook (naplouse, 1978),
ï?. 9.
1. '.
2. Eau
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Annexe
Pnr,e 13
32. La question de 1 1 eau tant à usages agricole que domestique est extrêmement
difficile à résoudre dans la mesure où Israël et les territoires occupés
constituent une seule région naturelle et géologique du point de vue du capta~e et
des écoulements. De surcroît, les Palestiniens ne participent pas aux decisions
qu1 déterminent l'utilisation de l'eau dans les territoires.
33. La région ne dispose que de deux sources d'eau permanentes relativement peu
abondantes : a) le Jourdain et ses affluents qui peuvent irriguer 1 500 000 dunams
de terres et b) l'aquifère souterrain qui fournit à l 1heure actuelle lOO millions
de mètres cubes chaque année à la rive occidentale et 500 millions de mètres cubes
à Israël. Dans les plaines côtières, la nappe aquifère surexploitée fournit
lOO millions de mètres cubes aux terres agricoles de la bande de Gaza 13/.
34. Tahal, vlater Planning for Israel Ltd. fournit les chiffres suivants du volume
d'eau dont Israël peut disposer :
Eaux du Jourdain
Ecoulements restitués, bassin du Jourdain
Sources du bassin hydrographique oriental
Sources du bassin hydrographique occidental
(y compris les sources du Yarkon)
Eaux souterraines
Ecoulements de crue
Retour des eaux non absorbées par l'irriGation
Recyclage des eaux à usages domestique et
industriel
Usage domestique et industriel
Eaux d'irrigation
~.tillions
Total
de mètres
par an
450
50
150
350
450
lOO
lOO
150
1 800
300
1 500
Source : Tahal : 11The Master Plan for Israel Development of Irrigation11
(Tel Aviv~ 1956), p. 4.
cubes
13/ Vi vian Bull : The \-Test Bank, Is It Viable? (Lexington~ l'1assachusetts ~
Lexington Books, 1975).
1 ...
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i\nnexe
PaGe 14
35. Les dernières données disponibles concernant la consommation d'eau en Israël
figurent à l'appendice III ci-après. Deux conclusions importantes ressortent de
ces données. En premier lieu, Israël utilise depuis 1969 plus de 83 p. 100 de ses
ressources en eau renouvelables prouvées. Entre 1969 et 1977, l'utilisation a été
en moyenne de 89 p. lOO, avec des variations inférieures à 5 p. 100, ce qui
représente une stabilité appréciable. Compte tenu des importantes variations de
la pluviosité, qui peuvent dépasser 23 p. 100, l'équilibre en eau de la réeion est
très précaire et a peut-être atteint un point critique.
36. En second lieu, depuis 1969, la consommation totale d'Israël en eau à usages
domestique et industriel a dépassé les 300 millions de mètres cubes prévus par le
plan directeur et cette situation ne peut que s'aggraver à l'avenir dans la mesure
où ces usages croissent en même temps que la population. Ce danger est souligné
par l'Encyclopaedia Judaica où il est dit qu'entre 1949 et 1968, l'utilisation des
ressources en eau prouvées est passée de 17 p. 100, principalement les eaux
souterraines locales, à près de 90 p. 100 {y compris l'utilisation du Yarkon et
du Jourdain).
37. Le tableau suivant témoigne de l'énorme difference qui existe entre les
consommations d'eau en Israël et sur la rive occidentale :
Evaluation de la consommation d'eau sur la rive occidentale et en Israël
(Millions de mètres cubes)
Ac;riculture
Industrie (inclus dans la
consommation domestique)
Consommation domestique
Consommation moyenne par
personne
Consommation domestique par
personne
Total
Rive occidentale
90
10
100
142
13
Israël
1 325
95
300
1 720
537
86
Sources : Pour Israël, KIDMA: Israel Journal of Development~ No 10 (1977);
pour la rive occidentale, Palestine National Fund, "~Jater Resources and Policies l.n
the ~lest Kankn (n.d.), p. 4.
1 ...
li/35/533
Fr~mçgis
Annexe
Pnr-:e 15
On retiendra du tableau ci-dessus que la consommation israélienne d:eau a usage
agricole représente à elle seule plus de 13 fois la consommation totale de la
Rive occidentale tandis que celle à usages domestig_ue et industriel est près de
40 fois supérieure en Israël ù ce qu'elle est sur la rive occidentale. La
mission a apQris que les autorités israeliennes avaient adopt~ plusieurs mesures
destinées à maintenir à ce faible niveau la consommation d'eau ~ar les Palestiniens
et à faciliter l'accroissement de celle des colonies et de l'ag~iculture
israéliennes. Ces mesures prises pour limiter la consommation d'eau par les
Palestiniens dans les territoires occupés comprennent notamment :
L'installation de compteurs sur les puits pour limiter la quantité d 1eau
qui peut y être puisée et l'imposition d'amendes en cas de dépassement
des limites fixées;
Le refus de delivrer des permis aux Palestiniens qui veulent creuser de
nouveaux ~uits a usages agricoles dans les territoires occupés alors
que plusieurs l'ont été pour approvisionner en eau les nouvelles colonies
et les exploitations agricoles juives;
Le forage de puits profonds par les Israéliens à :t_:roximitê de puits
arabes en fonctionnement et l'utilisation de matériel de pompagne
puissant qui reduisent sensiblement le debit des anciens puits arabes
ou les assèchent parfois complètement.
D. A~riculture et industrie dans le contexte de la cro1ssance
et du developpement des établissements humains
38. L'agriculture était et continue à être le principal secteur productif de
l'économie des territoires occupés. Mal~ré une chute de l'emploi dans ce secteur
depuis 1970, 43 157 personnes y étaient encore employées en 1977 pour une
population active totale de 141 500 personnes dans l'ensemble des territoires,
soit 30,5 p. 10014/. Selon un rapport du Gouvernement israélien, avant la
guerre de 1967 l'agriculture dans les territoires occupés se trouvait dans un
état arriéré 15/. Immédiatement après l'occupation, les autorités ont introduit
une série d'innovations techniques pour accroftre la production et élever la
productivité et les revenus dans ce secteur. Il s'agissait en réalité de fournir
de nouveaux débouchés aux facteurs de production ap,ro-industriels israéliens et
de lancer des ~reduits complementaires et non concurrentiels des denrées agricoles
produites en Israël. La gamme des productions a également été modifiée pour
encourager les cultures pouvant se sub3tituer aux importations ainsi que la
production de matières premières destinées aux usines de transformation israéliennes
e~portatrices des produits finis. Le rapport du Gouvernement israélien reconnaît
14/ Statistical Abstract of Israel, 1978 (Jerusalem, Central Bureau of
Statistics; 1978), p. 788.
15/ State of Israel, Hinistry of Defence, A Twelve Year Survey. 1967-1979
(Jerusalem, 1980), p. 6.
1 ...
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Français
.i'.rmexe
Pae-e 16
que ces modifications ont eu pour effet de rattacher plus étroitement l'agriculture
des territoires occupés à l'économie israélienne 16/. Des responsables de
l'Organisation de libération de la Palestine et des habitants des territoires
occupés interrogés en Egypte et en Jordanie ont souliGné qu'en recherchant à
resserrer les liens entre l'agriculture des territoires occupés et l'économie
israélienne~ les Israéliens se sont efforcés de décourager les cultures
traditionnelles qui pouvaient concurrencer des produits israéliens. Par exemple,
les agriculteurs qui cultivaient des produits agricoles concurrentiels ont vu
leurs possibilités d'irrigation restreintes et certaines denrées ont été écoulées
à bas prix sur les marchés des territoires occupés contraignant ainsi les habitants
de ceux-ci à vendre leurs produits à perte. Suite à ces mesures ainsi qu'à d'autres
actions analogues~ de nombreux agriculteurs ont dû abandonner leur gagne-pain
traditionnel et chercher du travail en Israël. Il est donc clair que cette
transformation de l'agriculture sert essentiellement les intérêts de l'economie
israélienne et n'a pas contribué au developpement d'ensemble des territoires
occupés. Selon ces mêmes interlocuteurs, les perspectives d'un développement
agricole véritable qui réponde aux intérêts des habitants des territoires occupés
sont bloquées par l'absence de tout plan de developpement à long terme~ en
particulier dans le secteur agricole.
39. L'industrie des territoires occupés est encore relativement embryonnaire.
Sa structure et la contribution qu'elle a apportée au produit national n'ont
guère varié depuis la guerre de juin 1967. En 1968, elle employait 19 700 personnes,
soit 15,4 p. 100 de la population active, contre respectivement 22 800 et 16~1 p. lOO
en janvier-septembre 1979 17/. Sa part dans le produit national est demeurée
voisine de 7 p. lOO. Il s'agit pour l'essentiel d'activites d'artisanat à faible
productivité et à forte intensité de travail à l'exception de la fabrication de
produits du tabac et de boissons. Les installations industrielles sont petites
et emploient en moyenne 10 personnes, l'essentiel des tâches est accompli à la
main. Sept entreprises seulement emploient plus de lOO salariés et elles sont
toutes situées sur la rive occidentale, aucune ne se trouvant dans la bande de
Gaza. Toutes ces entreprises "importantes" ont été créées avant 1967.
40. Sur la rive occidentale, la branche industrielle qui a réalisé les bénéfices
les plus importants en 1977 était celle de l'alimentation, des boissons et du
tabac, suivie des textiles et de l'habillement, des produits en caoutchouc, des
matières plastiques et des produits chimiques. La production des textiles, des
matières plastiques et du caoutchouc, du mobilier et des matériaux de construction
s'est développée principalement par sous-traitance pour des entreprises
israéliennes.
16/ ~.,p. 7.
17/ Pour les :-'1iffres de 1979, voir Rapport du Directeur général, Conférence
internationale du Travail, soixante-sixième session (Genève, Bureau international
du Travail, 1930), E~.ppendice III, tableau 6 ~ voir é3alement Statistical Abstract
of Israel, 1969 (Jerusalem, Central Bureau of Statistics, 1969), p. 638.
1 . ..
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.f\.nnexe
Page 17
41. Dans la bande de Gaza, un fait nouveau important a été la création d'une zone
industrielle au poste de contrôle d'Erez près de Gaza. Les propriétaires de la
plupart des installations sont israéliens~ on y produit surtout des produits
métalliques~ textiles ainsi que des produits du bois et du caoutchouc. Un nombre
important d'habitants de la bande de Gaza est employé dans la zone.
42. ~tise à part la demande locale, l'industrie des territoires occupés dépend de
la demande israelienne et celle-ci s'est montrée sélective. Les principaux
articles produits ou transformés pour le marché israélien sont les suivants :
habillement (sous-traitance), produits du bois~ meubles en osier et autres types
de mobilier, produits textiles tissés (tapis), matières plastiques et matériaux
de construction.
43. L'absence dans ces territoires de ressources naturelles adéquates, d'une
activit~ traditionnelle ou de compétences dans le secteur manufacturier semble
indiquer que l'industrie doit se tourner vers l'agriculture, à la fois en amont
et en aval de celle-ci. Cependant, même les possibilités d'un développement
industriel de ce type sont nettement restreintes du fait de la plus grande efficacité
et de l'avance technique de l'industrie israélienne qui exerce un quasimonopole
sur les marchés des territoires occupés 18/.
44. L'activité dans le secteur du bâtiment et des travaux publics est en général
un indicateur de la formation de capital. Malheureusement, la documentation
relative aux territoires occupés contient peu de renseignements sur ce secteur.
Les données disponibles ne concernent que le bâtiment, tant dans les analyses
statistiques annuelles que dans le rapport fourni par le Gouvernement israélien.
De ces données, qui figurent à l'appendice V ci-après, il ressort que la plupart
des activités de construction dans le bâtiment ont été entreprises par le secteur
privé à la fois sur la ri vc_ occidentale et dans la bande de Gaza, essentiellement
pour construire des logements résidentiels. La construction publique de logements
sur la rive occidentale est négligeable, tandis que les données relatives à la
bande de Gaza rendent compte des logements construits pour les réfugiés.
45. Les investisseroents des municipalités pour améliorer l'infrastructure et les
équipements collectifs constituent un autre indicateur de la formation de capital.
Les données disponibles figurent à l'appendice II ci-après. Les chiffres portant
sur la période 1978/79 indiquent un accroissement considérable par rapport
à 1976/77 dÛ à la poli tique de la Ligue arabe d'encourager le "jumelage" entre
des villes du Golfe et d'autres Etats arabes et des villes des territoires occupés.
A partir de la fin 1976, les maires de Ramallah, d'Hébron, de Naplouse, de BethÎéem,
de Gaza et de Qalqiliya notamment, parfois accompagnés de délégations, se sont
18/ Pour de plus amples renseignements concernant le secteur industriel, voir
Arie Bregman, Economie Growth in the Administered Areas, 1968-1973 (Jerusalem,
Bank of Israel, Research Department, 1974), p. 62 à 67; et Brian van Arkadie,
Benefits and Burdens: A Report on the Hest Bank and Gaza Strip Economies since 1967
(New York, N.Y., Dotation Carnegie pour la paix internationale, 1977).
1 ...
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Fr M Ç P.i s
!mnexe
Pn.c,e 18
rendus d~ns les Etats arabes volslns en vue d'obtenir des ressources pour améliorer
les ec.:uipements collectifs de leur ville. les nécociations en vue d 1 obtenir des
dons et des prêts sont soumises à l'ap~robation préalable des autorités occupantes
qui doivent d'abord autoriser les projets particuliers auxquels ces fonds sont
destinés et ~ui contrôlent ensuite étroitement leur utilisation.
E. Indicateurs macro-économiaues
46. Selon le rapport du Gouvernement israélien 19/~ depuis le début de l'occupation
le produit national brut et le produit national brut par habitant des territoires
occu;:_)ês ont augmente respectivement à un taux annuel moyen de 13 p. lOO et de
11 p. 100 en volume. La consommation privée globale et la consommation privée
par habitant ont augmenté à un taux annuel moyen de 9 p. lOO et de 7 p. lOO en
volume respectivement.
47. Rien n'a permis à la mission de penser qu'il existe un plan de développement
global ~ermettant d'orienter systématiquement le développement écono~que et le
prog:rès social dans les territoires occupes. Le Plan de developpement économique
d'Israël pour 1971-1975 porte expressement sur Israël il l'intérieur de ses
frontières antérieures à juin 1967, auxquelles est ajouté le secteur oriental
de Jérusalem. Le reste des territoires occunés ont donc été exclus du plan pour
cette période. Les plans ultérieurs ont êgaÏement été établis dans le ~ême ~adre.
L'absence de tout plan de develo9pement pour le reste des territoires occupés
entrave un progrès méthodique et rationnel de ces ré~ions qui serait avant tout
au service de leurs habitants .
.19./ State of Israel, ~1inistry of Defence~ o1J. cit., p. 3.
1 . ..
F. Le cadre social
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FrMçeis
Annexe
P<1.~e 19
48. La société palestinienne actuelle sur la rive occidentale et dans la bande de
Gaza est formée de personnes qui vivent dans des camps de réfugiés (285 405)~ de
personnes inscrites comme réfugiés mais qui vivent dans les villes et villages des
territoires (395 209) et des habitants d'origine (4L~l 886)~ dont certains~ déplacés
pour diverses raisons 9 ont dû quitter leur terre, leur foyer et leur communauté
d'orie;ine 20/.
49. Au fil des ansô et notrumnent après JU1n 1967, de nombreux Palestiniens en âge
de travailler et dotés~ pour la plupart 9 de qualifications techniques et professionnelles
ont émigré au rythme moyen de 20 000 personnes par an ~1/ pour rechercher
un emploi lucratif dans les Etats arabes voisins ou ailleurs, étant donné qu'ils
ne pouvaient pas trouver dans la région ni en Israël d'emploi correspondant à leur
éducation et à leur formation. Certains ont également été dépoTtés et d'autres ont
fui pour des raisons politiques ou autres et n'ont pas pu retourner dans le pays par
suite de restrictions diverses imposées par la puissance occupante. Des jeunes qui
voulaient continuer leurs études sont également partis 9 surtout des jeunes du sexe
masculin. La consequence est qu'un très grand nombre de foyers palestiniens dans
les territoires occupés se trouvent privés d'hommes 9 situation qui a de graves
répercussions sur la vie familiale et la stabilité sociale.
50. Un autre élément qui a perturbé le milieu social de la rive occidentale et de la
bande de Gaza a été l'installation en des points stratégiques des territoires de
colonies de peuplement juives. L'imposition de l'administration militaire et la
présence d'une culture et d'une religion étrangères aggravée par le ressentiment
que provoque l'occupation a créé une atmosphère de tension qui affecte non seulement
les relations sociales entre les Palestiniens et les colons juifs, mais parfois
aussi entre Palestiniens eux-mêmes, entre l'élite traditionnelle et les nouveaux
chefs qui font leur apparition, entre les vieux et les jeunes, entre ceux qui
travaillent dans les territoires et ceux qui ont accepté un emploi en Israël.
51. La plupart des réfugiés sont venus des zones rurales et n'étaient pas habitués
à la surpopulation ni aux conditions de vie pseudo-urbaines qui régnaient dans les
camps. Ils avaient été arraches à leur habitat socio-culturel~ dépossédés de la seule
ressource qu'ils savaient exploiter- la terre - et leurs connaissances en agriculture
étaient inutiles dans les camps. Ils se retrouvaient tout au bas de l'échelle
sociale et faïsaient des travaux de manoeuvres chaque fois que possible, et souvent
saisonnièrement. Les réfu~iés dans des villes et des villages étaient aussi
des agriculteurs ou des travailleurs non qualifiés dans le commerce et l'industrie~
et se trouvaient, pour les quelques emplois disponibles, en concurrence avec les
résidents de longue date qui, souvent, leur en voulaient. Les résidents d'origine
des villes et des villages constituaient le groupe le plus stable de la société,
tout en vivant dans un climat d'insécurité en ce qui concerne leurs droits juridiques
et soc1aux.
20/ Les totaux ont été calculés d'après les chiffres figurant au paragraphe 15
ci-dessus.
21/ Rapport du
sa soixante-sixième
appendice III, par.
Directeur général à la Conférence internationale du Travail à
session (Genève, Bureau international du Travail, 1980),
84. 1 ...
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Pare 20
G, Emploio rexenu et consommation
52. D'après les données disponibles 22/, le taux de chômage était en 1968 de
10,8 p. ioo sur la rive occidentale e~de 16,9 p. 100 dans la bande de Gaza, ce qui
donnaitc pour les territoires occupés, un taux de chômaGe global de 13,8 p. 100. En
1977_ ce taux est tombe à 1,2 p. 100 sur la rive occidentale et à 0 91 p. 100 dans
la bande de Gaza, le taux global étant de 0 36 p. 100. La Mission a été informée par
des representants de 1 10rganisation de liberation de la Palestine que la diminution
du taux de chômage s'expliquait principalement par le fait qu'un grand nombre de
personnes (1_ui, en d'autres circonstances, auraient appartenu à la population active c
s'étaient retirées du marché du travail et que des jeunes gens parfaitement valides
avaient quitté les territoires alors que" s'ils étaient restés, ils auraient grossi
les rangs des chômeurs.
53. Au mois de septembre 1979, on comptait 643 600 personnes en âge de travailler,
dont 309 Goo hommes et 334 000 femmes. Sur ce nombre, 218 000 personnes faisaient
effectivement partie de la population active, soit 188 l~OO hommes et 29 700 fe1mnes.
Le tau=~ de l'Jarticipation à cette population active était de 60,9 p. 100 pour les
horrunes et de 8,9 p. 100 tJOur les femmes,. ce qui représente environ 34,0 p. 100 de la
l)onulation en âge de travailler: le taux global de participation est donc très
-i'G.Îble _, avec un déséquilibre marqué entre les sexes. Les taux de participation
f~minine sont généralement bas dans la région, mais ils sont, dans les territoires
occupés) encore plus bas que dans les autres pays. Ces faibles taux de participation
~~ 1' ac ti vi té économique s 1 expliquent principalement par la forte proportion de
jeunes dans la population) le déséquilibre relatif entre les hommes et les femraes en
Q0e de travailler du fait de l 1émigration et par les facteurs sociaux traditionnels
qui influent sur le travail féminin. En général 0 un taux assez bas de participation
indique qu'un grand nombre d'adultes en âge de travailler sont absents du marche
du travail et que le revenu par habitant est donc plus faible. Dans le ces de la
bande de Gaza et de la rive occidentale (à l'exception du quartier est de Jérusalem)_
seul un tiers de la population produisait les biens et services nécessaires à
1 1 ensemble,
54. Sur la main-d 1 oeuvre employée, 141 600 personnes travaillaient dans la bande de
C'aza et sur la rive occià.entale et 75 100 personnes en Is:caël, c 1 est-à-dire
J4 07 p. 100. Entre 1978 et 1979, le nombre de personnes employées dans ces deux
territoires a fléchi de 144 200 ~ 141 600, et le nombre de ceux qui travaillaient
en Israël est passé de 69 000 O. 75 100, ce qui représente une augmentation de 5 400
ou 7)5 p. 100.
55. Au cours de cette même période, la population active dans les deux territoires a
au011enté de 2 300 personnes cependant que le nombre des personnes employées a diminué
de 2 600. Il semblerait donc qu'au cours de cette periode 4 900 personnes cherchaient
un ePl•"Jloi ou avaient besoin d'un emploi. Etant donné qu'Israël a employé au cours
de la- même période 5 400 travailleurs de plus venant de ces territoires, on peut
considérer c1ue ceux qui arrivaient sur le marché du travail et qui cherchaient un
eromloi, ain;i que 500 autres personnes d~jà employées;, sont alles travailler en
?2/ §tatistical Abstract of Israel" 1978, ... ,p. 783.
/ ...
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F'r e.n ç p_j s
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PagE 21
Isn'l.E~l attirés par des salaires plus Glevés ou poussés par 1 'absence de croissanc~-=
dans les territoires 23/.
56. La répartition de 1 1emploi
Palestiniens
travaillant :
Dans la bande
Gaza et sur la
de
rive occicl.entale
En Israël
l-970
Honbre
(en
milliers)
152~7
20,6
par lieu de travail
1973
Pour- Hombre Pourcen-
(en centac;
e milliers) tac;e
88,1 133~4 68,5
11,9 61,3 31)5
est la. suivante 24/
1977 1979
Nombre Pour- Nombre Pour--
(en cen- (en cenmilliers)
tage milliers) tar;e
141,5 69,2 141,5 65,4
62~9 30,8 75~1 3Lf,6
Il semblerait q_ue, de.ns les deux territoires, 1 1 emploi soit tombé à un ni veau très
bas en 1973., ait augmenté de 6 p. lOO en 1977 et se soit stabilisé en 1979. Parallèlement"
le nombre des Palestiniens travaillant en Israël a augmenté de 197,5 p. 100
en 1973 ~ a continué d' au,!;IIlenter de 2, 6 p. 100 en 1977 et de 19 ,, 4 p. 100 en 1979.
Cele. semblerait indiquer une absence de croissance du secteur de 1 'emploi dans les
territoires occupés) absence qui semble provenir de la politique économique
poursuivie lX:tr la puissance occu2?ante.
57. La tendance s'établissait conwe suit pour les diverses branches économ1ques 25/
?ourcentar;es
Ac:riculture
Industrie
Construction
Divers §:./
1970
Territoires
Israël occupés
24,4
11,6
54,3
9,7
13,8
8,4
1973
Territoires
Israël occu1Jes
19,3
18,1
51,7
10,9
31,3
15,1
6,4
47,2
1977
Territoires
Israël occupes
16,2
21,3
45,3
17,2
30,5
14c2
9,1
46,2
1979
--T-erritoires
Israël occupes_
15:)4
22,4
45,8
16_,4
28,7
16,1
~~ Y compris com~erce, restaurants, hôtels, transports, entrepôts et serv1ces
publics et communautaires.
23/ Les chiffres cités aux parac;raphes 53 à 55 ont été calculés en se fondant
sur le Rapport du pirecteur cénéral à la Conférence internationale du Travail à sa
soixante-sixième session (Genève, Bureau international du Travail, 1930),
appendice III, tableau 1.
24/ Statistical Abstract of Israel, 1978, ... ,p. 783 et Rapport du Directeur
~~ênê.rnl à la Conférence internationale du Travail à sa soixante-six-ième sess1on
(Genève Bureau international du Travail, 1980), appendice III, tableau 1.
(,roi r note ~5 IJagc ~3ui vante) / ...
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1\nnexe
Pare 22
Dans l'a~riculture, le niveau de l'emploi a flechi dans les deux territoires comme
en Israël. Dans l'industrie9 il s'est élevé en Israël tandis que" dans les deux
territoires 9 il est monté en 1973~ a fléchi légèrement en 1977 pour remonter en 1979.
Dans la construction, le niveau de l'emploi a flechi en Israël avec une légère
reprise en 1979_, alors q_ue dans les deux territoires il a baiss<S en 1973 mais est
remonté en 1977 et 1979. On notera que la branche économique qui a manifesté la
plus 2:rande exl)ansion entre 1970 et 1973 est celle des services 9 qui figure sous la
rubrique ;;Divers';. En 1979 9 ce secteur ei!lployait près de la moitié des travailleurs
dans les dewc territoires mais un Palestinien sur six environ en Israël. Des
représentants de l;Orc~nisation de libération de la Palestine et des personnalités
de GOuvernements arabes consultés ~ar la Mission ont fait observer que le niveau
disproportionné de l 1emploi dans ce secteur venait de ce que les Palestiniens
travaillaient dans des emplois subalternes et mal ~ayes qu'occupaient autrefois
des Israéliens .) alors que ces del.. niers s ~orientent vers des e1nplois n1ieux réll1un6rés.
58. Etant donné que l'Annual Statistical Abstract of Israel publie des données
sur l'emploi en Israël des noÏl:Juifs -habitant le pays-·ainsi que des personnes venant
des territoires occupés, la tendance de cet emploi permet de faire quelques observations
intéressantes. Dans le secteur agricole par exemple, alors que le nombre
total des salariés avait diminué en termes absolus de 1 700 personnes entre 1970
et 1977, on comptait 3 400 salariés non juifs de plus. En t~rmes relatifs, la
proportion des non-Juifs par rapport à l'effectif total des salariés est passée
de 42,5 p. lOO en 1970 à 56,4 p. lOO en 1977. Sur ces pourcentages, celui des
sal~riés non juifs originaires d'Israël est tombé de 62,4 p. 100 en 1970 à
38,9 p. lOO en 1977, alors que celui des salariés non juifs originaires des
territoires occupés est monté de 37,6 p. lOO à 61,1 p. lOO
59. Si, en termes absolus, le nombre total des salariés dans l'industrie a augmenté
de 47 000 entre 1970 et 1977, le nombre des salariés non juifs a augmenté de 16 400.
En termes relatifs, la proportion de non--Juifs est passée de 7,8 p. lOO en 1970
à 12, 5 p. lOO en 197'1. Sur ces pourcentages, le nombre des non-·Juifs originaires
d'Israël a diminué de 86,2 p. 100 en 1970 à 60,4 p. lOO en 1977 alors quE, pour les
non-Juifs originaires des territoires occupés, il est passé de 13 90 p. 100 à
39,6 p. lOO au cours de la même période.
60. Dans la construction, alors que le nombre total des personnes employées à
augmenté, en termes absolus, de 23 300 au cours de la période 1970-1977, celui des
non~Juifs employés a augmenté de 25 900. En termes relatifs, la proportion des
non-Juifs est passée de 31,8 p. 100 en 1970 à 47,9 p. 100 en 1977, cette proportion
ayant diminué, pour les non-Juifs originaires d'Israël, de 61,9 p. lOO en 1970
à 48,0 p. lOO en 1977, alors que, pour les non-Juifs originaires des territoires
occupés, elle est passée de 38,1 p. lOO à 52,0 p. lOO 26/.
25/ Statistical Abstract of Israel, 1978, ... ,p. 783 et Rapport du Directeur
,c:;énéral àla Conférence internationale du Travail à sa soixantê-sixième session -
(Genève, Bureau international du Travail, 1980), appendice III, tableaux 4 et 6.
26/ Ces chiffres ont été calculés en se fondant sur le Statistical Abstract
~f Israel, ... , 1973 à 1978.
1 . ..
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,:"l.nnexe
Pere 23
61. Cette tendance semblerait indiquer que" de-ns le mouvement de la main--d 1 oeuvre
en Israël, \ mesure que les salariés juifs et non juifs en Israël montent sur
l'echelle de l'emploi ou vont ailleurs 0 les travailleurs ori~inaires des territoires
occupés viennent en Israël occuper des places d:ouvriers semi-qualifiés ou de
manoeuvres" tout au bas de l:échelleo Les systèmes d'enseignement et de formation
dans les territoires occupes renforcent cette thèse et semblent confirmer que les
Palestiniens originaires des territoires occupés occupent principalement des
postes situés au bas de l'échelle de l'emploi.
620 On trouvera à l'appendice VII ci-après la liste des catégories d'emploi des
Palestinienso En 1978 0 les ouvriers agricoles ainsi que les ouvriers qualifies
et les manoeuvres travaillant dans l'industrie manufacturière: les industries
extractives c la construction et les transports formaient le gros de la main--d; oeuvre
salariée (72 90 p. 100). Cette proportion n'a pas beaucoup changé depuis 1972
(71 03 po 100). La proportion de ceux qui travaillaient dans les secteurs
scientifique, administratif et des professions libérales était de 10,6 po 100, ce
qui re::9rGsente une diminution par rapport au chiffre de 11,7 p. 100 en 1972o Les
emplois demandant ce 0enre de qualifications sont relativement rares) comme le
montre la tendance générale, ce qui expli~ue sans aucun doute en grande partie
l 1exode du personnel professionnellement qualifié. Des fonctionnaires de pays
voisins ainsi que des représentants de 1 10rcanisation de libération de la Palestine
ont dit aux experts que les principales raisons expliquant le manque de possibilités
d'emploi pour le personnel appartenant aux secteurs scientifique, administratif et
des professions libérales dans les territoires occupés étaient les suivantes :
a) rianque d 1expansion des services publics et blocac;e virtuel de l'emploi
pour certaines catéc;ories de travailleurs professionnels dans le secteur public,
tels que le persoLnel enseignant et le personnel infirmier:
b) Niveau relativement bas des traitements payés à des travailleurs
professionnels tels que le personnel medical, par exemple par comparaison avec leurs
homologues dans la fonction publique israélienne~
c) Difficultés que les travailleurs de certaines professions éprouvent pour
acquérir le matériel qui leur est nécessaire:
d) Lourdes charges fiscales que les professionnels travaillant à leur compte
doivent supporter en Israël.
63o En ce qui concerne les revenus, le rapport communiqué par le Gouvernement
israélien mentionne que les revenus des agriculteurs travaillant à leur compte ont
auc;menté selon un rythme annuel moyen de quelque 20,0 p. 100 sur la rive occidentale
et de 15,0 po 100 dans la bande de Gaza, avec un taux de croissance similaire pour le
revenu des travailleurs agricoles salariés. Selon le rapport, cette augmentation
des revenus serait principalement due aux modifications de structure introduites,
2 l'utilisation accrue de facteurs de production de meilleure qualité et au resserrement
des liens entre l'economie des territoires occupés et celle d'Israël ~7/o
271 State of Israel 0 Hinistry of Defence, ~ ci t.
/ ...
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:ume xe
Pare 24
64. On trouvera dans 1 1appendice VI ci-après des indications sur la tendance des
·caux de salaires" en termes courants et en termes réels, des personnes gui
travaillent dans la bande de Gaza et sur la rive occidentale, d'une part, et en
Israël, d'autre part.
65. Les salaires perçus par les travailleurs orJ.gJ.no..ires des deux territoires quJ.
travaillent sur place ou en Israël ont fortement augmenté en termes courants au
cours des 10 dernières années. Le salaire journalier moyen d'un travailleur est
~assê de 7,9 livres israéliennes en 1970 à 60,8 livres israéliennes en 1977 sur la
rive occidentales tandis que dans la bande de Gaza et dans la partie nord du Sinai
il est passé de 6,5 livres israéliennes en 1970 à 65 06 livres israéliennes en
1977 2B/. Lorsque les chiffres sont corricés par l'indice des prix à la consomrnation,
l'augmentation des revenus ne semble pas aussi importante qu'elle paraissait à
première vueo Si l~on révise les données de façon à tenir compte de l'inflation)
on s'aperçoit que, sur la rive occidentale, le salaire journalier moyen reel des
salariés est passé de 7,31 livres israéliennes en 1971 à 11,84 livres israéliennes
en 1977, ce qui représente une ausmentation annuelle moyenne de moins de 7 p. 100 aux
prix de 1968. L~augmentation dèl salaire réel des salariés originaires de la rive
occidentale qui travaillent en Israel a été absolument insignifiante. Le salaire
journalier moyen ~our cette catégorie est passé en termes réels (aux prix de 1968)
de 10,9 livres israeliennes en 1970 à 12,5 livres israéliennes seulement en 1977,
ce qui représente une aucmentation annuelle moyenne du salaire réel de 2 p. 100.
~insi donc 9 le salaire r~el des salariés oriGinaires de la rive occidentale qui
travaillent en Israël est resté pratiquement inchangé au cours de cette période de
huit ans.
66. Durant les premJ.eres années de l'occupation, il y avait une différence considérable
entre les salaires versés à ceux qui travaillaient dans les territoires
occupés et ceux qui travaillaient en Israël. Cette différence est maintenant
beaucoup rroins sensible. Alors qu'en 1970 les salaires versés dans les deux
territoires représentaient légèrement plus cle la moitié des salaires payés en Israël,
en 1978 ils représentaient 60 à 90 p. 100 environ de ces derniers, selon les
secteurs -29/. Il semble aussi y avoir une certaine concordance entre les salaires /'.. ... ; . moyens des IsraelJ.ens et les salaJ.res moyens payes aux travaJ.lleurs venant des
territoires occup6s. En 1970, les salaires moyens payés aux personnes originaires
des territoires occupés et travaillant en Israël représentaient 59,0 p. 100 des
salaires moyens versés aux Israéliens. En 1977 cette proportion était passée à
73 90 p. 100 30}. Ce résultat est contrebalancé par le taux élevé d'inflation qui
règne en Israël et qui se connnunique aux territoires occupés du fait des relations
Gtroitcs qui existent entre les deux économies. On trouvera dans l'appendice IX
ci-apr~s des indications sur l'évolution de l'indice des prix à la consommation entre
1970 et 1979.
28/ Stati stical Abstract of Israel, 1978, ... , p. 376 et 789.
29/ Su~plêment au Rapvort du Directeur gén6ral à la Conférence internationale
du Travail à sa soi~ante-si;ième session (Genève, Bureau international du Travail,
1979), p. 26 du texte ane;lais.
]0/ Statistical Abstract of Israël, 1978, ... ,p. 376 et 789.
/ ...
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67. L'aue:mentation des revenus provenant de l'emploi a contribué en partie à
relever le niveau de la consowmation. Sur la riv~ occidentale, entre-1963 et 1978,
la valeur des produits aGricoles consommés a augmenté, en prix courants, de
123 millions de livres israéliennes 8 3 038 millions, celle des produits
industriels de 133 millions de livres israéliennes fi 3 187 millions et celle des
services de 99 millions de livres israéliennes à 2 021 millions. Dans la bande
de Gaza, durant la même période, la valeur des produits agricoles a augmenté
de 47 millions de livres israéliennes à 935 millions, celle des produits
industriels de 57 millions de livres israéliennes à 1 652 millions et celle des
services de 41 millions de livres israéliennes 3 881 millions 31/. Le nombre de
ménages possédant des biens durables a aussi considérablement auoment~, surtout
en ce qui concerne les poêles et les cuisinières électriques ou à gaz pour le
chauffage et la cuisine, les réfrigérateurs, les machines à coudre, les appareils
de télévision, les téléphones et les véhicules automobiles 32/. L'augmentation
de la consommation peut aussi être attribuée en grande partie aux rapatriements
substantiels de salaires en provenance de 1 1êtranrer qui, dans la bande de Gaza,
sont passés de 2 millions de livres israéliennes en 1968 à 864 millions en 1977,
et, sur la rive occidentale, de 17 millions de livres israéliennes en 1968 à
1 572 millions en 1977 33/. Là encore, des responsables de 1 'Organisation de
libération de la Palestine contestent les données de départ concernant la
possession de biens durables. Ils estiment que les pourcentages de ménages qul
possedaient des biens durables avant l'occu~ation étaient beaucoup plus élevés
que ceux indiqués dans les statistiques israéliennes.
31/ Statistical Abstract of Israel, 1978, •.• , p. 771.
32/ State of Israel, Department of Defence, op.cit., Il· 31
33/ Statistical Abstract of Israel, 1978, .•. , p. 768 et 769.
1 ...
:./35/533
F'r"UÇ8.iS
.'1nnexe
P:=u~::: 26
1
III. LE SYST:cl11E DES ETABLIBSEMENTS HUM.'\Il'TS DAJ'TS LES TEFRITOIRES OCCUPES
A. La structure des établissements humains
68. Lfl. rive occidentale a une superficie totale de 4 820 km
2 (A/34/536 et Corr. 1,
Annexe I, nar. 3 et 4) et comptait 681 200 habitants à la fin de 1977 34/, ce qui
corresrond à une densité de population d 1environ 141 habitants au kilo~ètre carré.
Environ 30 p. lOO de la population vivent dans des zones urbaines; le reste, soit
'TOp. 100, vit dans des villages de 50 à 5 000 habitants.
69. La banC::e de Gaza et la partie nord elu Sinaï ont une superficie de 345 km2
(A/34/536 et Corr. 1, annexe I~ par. 3 et 4) et comptaient !f41 300 habitants à la
fin de 1977 )4/, ce qui correspond à une densité de population de 1 279 habitants
au kilomètre carré, l'une des plus fortes au monde. Environ 80 p. 100 de la
population vivent dans des zones urbaines et des camps de réfugiés et les 20 p. 100
restants dans de petites zones de peuplement du type rural. Les villes principales
de ce territoire sont Gaza et Rafah.
70. La répartition des établissements humains dans ces deux territoires est
caractérisée par le fait qu'une partie considérable de la ponulation vit dans des
camps de réfugiés, situation issue de la guerre de 1948 et aggravée par les
hostilités de 1Q67 et par d'autres facteurs découlant de l'occunation. Sur la
rive occidentale, le nombre des réfugiés imrJatriculés par l'Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRHA)
s'élevait à 317 614 en juin 1979 35/. Sur ce nombre, 82 464 réfugiés vivaient
effectivement dans 20 camps. -Le iW"mbre des réfugiés imrn.atriculés représentait
approximativement h6 p. lOO de la pOl)ulation de la rive occidentale à la fin de 1978
et, beaucoup de réfugiés n'étant pas immatriculés par l'UNRHA, la proportion de
réfugiés dans la nopulation totale de la rive occidentale est probablement beaucoup
plus élevée. Ceux qui vivent dans des camps constituent environ 12 p. lOO de la
po-pul::ttion.
71. Dans la bande de Gaza~ on comptait 363 006 réfugiés imraatriculés par l'UN:RWA
en juin 1979. Sur ce nombre, 202 941 vivaient effectivement dans huit camps 35/.
Ainsi donc, 80 p. 100 de la population de la bande de Gaza étaient des réfugiés et
45 p. 100 de la population vivaient effectivement dans des camps de réfugiés.
L'ampleur de la situation en matière de réfugiés à Gaza est telle que, si on ajoute
au nombre officiel des réfugiés immatriculés le nombre indéterminé de ceux qui ne
le sont pas, la population est presque exclusivement constituée de réfugiés.
}:_!:) Statistical Abstract of Israel, 1978 ... , p. 765.
35/ Docun1ents officiels de l'Assemblée ~énérale, trente-quatrième session,
_Suppl§ÏiÏent No 13 (A/34/13), !ümexe I, tableau 4.
/ ...
A/35/533
Français
.tmnexe
PA.ge 27
72. En plus de la population autochtone de ces deux territoires et des hauteurs
du Golan, de nouvelles colonies juives ont été créées sur ces territoires par la
puissance occupante ou avec son appui, et, en juillet 1979, 79 de ces nouvelles
colonies avaient été créées sur la rive occidentale, 18 dans la bande de Gaza et
la partie nord du Sinai et 29 sur les hauteurs du Golan (S/13450/Add. 1, annexe III).
B. Logement et infrastructure
73. Le grand nombre de réfugiés dans les territoires occupés pose un grave problème
de lo~ement. Mis à part le fait que l'afflux de réfugiés dans ces zones a considérablement
surchargé les habitations existantes, la démolition de nombreux camps
de réfugiés par les forces d'occupation a exacerbé la situation. En 1971, environ
3 000 abris de réfugiés ont été démolis dans la bande de Gaza. L'autorité occupante
a entrepris de reloger des familles déplacées et autres totalisant 30 500 perso~nes.
Au 31 décembre 1978, 2 892 unités d'habitation avaient été achevées et 1 260 étaient
en construction. Vingt six mille quatre cent dix-huit familles devaient encore être
relogées 36/. En l'absence d'une visite du territoire, aucune observation ne peut
être fait;-quant à la qualité des logements fournis par les autorités dans la bande
de Gaza. Cependant, les chiffres donnés dans les Statistical Abstracts of Israel
indiquent que la dimension moyenne des unités d'habitation construites par les
autorités est nettement inférieure à celle des unités en Israël ou de celles
construites par 18 secteur privé dans la bande de Gaza. Environ 19 000 maisons ont
été détruites par l'autorité occupante depuis le début de l'occupation (A/34/53~ et
Corr. 1, annexe I, par. 24), ce qui a aggravé le problème du logement dans les
territoires occupés.
74. Sur la rive occidentale, en dépit de l'important mouvement ne population vers
les villes, il ne semble pas qu'un programme de logement ait été établi ni appliqué
par les pouvoirs publics. La construction de logements semble n'être assurée que
par le secteur privé. Apparemment, aucun pror;ramme d'aide publique à la construction
de maisons n'est mis en oeuvre. Le secteur privé a construit un nombre respectable
de logements, surtout depuis 1975, mais qui est toutefois loin de pourvoir aux
besoins de la population.
75. Les tableaux 1 à 6 de l'appendice X ci-après fournissent quelques indications
sur la densité d'occupation des logements. Dans la bande de Gaza et au Sinaï, la
proportion de familles vivant dans des logements de deux pièces ou moins est tombée
de 68,6 p. lOO en 1972 à 53,4 p. lOO en 1974. Elle a encore diminué jusqu'à
51,6 p. lOO en 1977. Si cela peut être considéré, dans l'ensemble, comme 1me certaine
amélioration de la situation dans la bande de Gaza et au Sinaï, la proportion des
personnes vivant dans des camps de réfugiés dans ces territoires est passée de
52,9 p. lOO en 1972 à 53,8 p. 100 en 1977.
36/ State of Israel, Hinistry of Defence, op. cit., appendice 18.
1 ...
.\/35/533
FrAAÇP"is
;mnexe
P[\f_'\; 28
'{6. Sur la rive occider:tale, la proportion de familles vivant dans des logements
<5e ùeux pièces ou moins est tombée de 73,9 p. lOO en 1972 à 64,4 -p. lOO en 1974 et
à Gl ,4 -p. lOO en 1977. Da"ns les zones rurales de la rive occidentale 0 la :rroportion
de fm:'illes vivant dans des unités d'habitation de cette catégorie est tombée de
~9 p, lOO en 197l~ à 66,5 p. lOO en 1977, alors que dans les villes~ elle a légèrement
fléchi .:;,u cours de la même période, en passant de 46,9 p. lOO à l-1-5,8 p. lOO.
77. Bien que les chiffres indiquent une certaine amélioration entre 1972 et 1977,
on ne peut que qualifier de grave le desré de congestion qui ressort des chiffres
pour 1977. Le seuil qui a été fixé à deux pièces par unité d'habitation représente
une norme très basse en matière de loe;ement. Une famille arabe moyenne dans les
deLU territoires compte sept personnes. Ce nombre de personnes vivant dans deux
pièces donne pour le rapport indi viè.u/pièce une valeur de 3 > 5, ce qui dépasse
nettement ce qu'on peut considérer être un niveau acceptable d'occupation des
logements. Sur la rive occidentale, les conditions de logement d'environ de1~ tiers
de l'ensemble des familles correspondaient en 1977 à ce niveau ou à un niveau
inférieur, tandis qu'à la même époque, dans la bande de Gaza et au Sinai, plus de la
moitié des familles vivaient dans les mêmes conditions. Cette situation contraste
avec celle qui prévaut parrli les familles juives en Israël. Moins de 30 p. lOO des
familles juives" dont le nombre de membres représente généralement un peu plus de
la moitié du nombre de membres des familles arabes, vivent dans des unités
d'habitation de deux pièces ou moins. La proportion élevée de familles arabes
palestiniennes vivant dans des unit~s d'habitation de deux pièces ou moins donne une
certaine image du surpeuplement existant, que souligne l'examen des données présentées
c:':.ans le tableau 7 de l'appendice X, ci-après, qui indique les pourcenta3;es de
familles vivant dans des conditions correspondant à diverses densités d'occupation
des loc;ements.
78. Bien que certaines améliorations soient intervenues entre 1972 et 1977, les
chiffres font ressortir un degré de surpeuplement encore très élevé. En 1977~ la
plus faible densité d'occupation moyenne par pièce dans les villes de la rive
occidentale et de la bande de Gaza était de 2,7. Dans l'ensemble du territoire de
la bande de Gaza, la densité moyenne par pièce était de 2,9, alors qu'elle était de
2,7 dans les villes et de 2,9 dans les camps de réfugiés. La situation était
similaire sur la rive occidentale, où la densité d'occupation moyenne par pièce en
1977 était de 2,7 dans les villes et de 3,2 dans les zones rurales.
79. Si un rapport individu/pièce de 2,5 est considéré comme acceptable, étant
entendu que tout taux plus élevé représente un surpeuplement, et si on admet par
hypothèse que la moitié des familles pour lesquelles ce rapport se situe entre
2,0 et 2,9 vivent au-dessus de cette norme et l'autre moitié en dessous, alors
environ 60 p. lOO des familles de la bande de Gaza et 63 p. lOO des familles de la
rive occidentale vivaient, en 1977, dans des conditions de surpeuplement, beaucoup
d'entre elles dans des conditions de surpeuplement très grave.
1 ...
,
fc/35/533
Français
f,nnexc:
P:-1r:e 29
JO. Les chiffres relatifs à la dimension des logements et aux densités d'occupation
par pièce montrent que la situation est pire dans les zones rurales ou dans les
camps de réfugiés que dans les villes. Dans la bande de Gaza et au Sinaï, le
surpeuplement est pire dans les camps de réfugiés que dans les villes 9 alors que sur
La rive occidentale les villes sont plus avantagées que les zones rurales. Il
semblerait que les zones rurales et les camps de réfugiés fassent office de zones
principales d'absorption de populations déplacées à la suite de la guerre ou du
fait de pressions psychologiques ou physiques résultant de l'occupation. Les
statistiques disponibles ne permettent pas d'évaluer la situation dans chaque zone
de peuplement prise isolément ni, partant, l'effet direct d'actes tels que la
démolition de maisons et le relogement forcé de groupes de population importants tels
que les bédoins. Cependant, on peut conclure sans crainte de se tromper qu'il existe
une relation entre les niveaux élevés de congestion dans les camps de réfugiés et
les zones rurales et les diverses mesures prises par les autorités aQministrantes
aboutissant à des déplacements de familles et de communautés.
81. Comme mentionné précédemment, c'est le secteur privé qui a été le plus actif 0
dans les territoires occupés, en matière de construction de logements. Cependant,
du fait que pour la plupart des matériaux de construction, à l'exception du
moellon, l'approvisionnement est insuffisant et qu'il est nécessaire d'importer ces
matériaux à grands frais, soit d'Israël, soit de l'étranger, le secteur privé a
des difficultés à construire autant de logements qu'il le sotillaiterait. La pénurie
de matériaux de construction est particulièrement sensible en ce qui concerne le
ciment, les barres d'acier et les armatures métalliques 37/. De plus, la création
d 1un nombre croissant de colonies juives dans les territoires occupés y a provoqué
une réduction d'approvisionnement et une augmentation du prix des matériaux de
construction.
37/ Informations provenant du rapport de l'Equipe spéciale interinstitutions sur
l'assistance au peuple palestinien 9 présenté à la Réunion interinstitutions sur
l'application de la résolution 33/147 de l'Assemblée générale, qui s'est tenue à
Genève du 30 avril au ler mai 1979.
/ ...
<'./35/533
FrFtnçais
Annexe
Pap:c 30
C. Conséquences de l'implantation de colonies ,juives
02. La question des colonies juives dans les territoires occupés a attiré
l'attention de nombreux organismes et institutions spécialisées du système des
Nations Unies. Au cours de ses discussions avec des représentants de gouvernements
arabes et de l'Organisation de libération de la Palestine, la Hission s'est rendue
compte que les problèmes posés par l'existence et l'extension de ces colonies
jouaient un rôle crucial dans tout examen de la situation actuelle dans les
territoires occupés. Le problème revêt de nombreuses dimensions, mais l'analyse
présentée ci~après des conséquences de l'implantation de colonies juives est limitée
à quelques-uns des effets de ces colonies sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires occupés; elle se fonde sur des discussions avec des
représentants de l'Organisation de libération de la Palestine et des gouvernements
des pays arabes voisins, ainsi que sur des sources écrites et non publiées.
83. Depuis 1967, quelque 133 nouvelles colonies juives ont été établies ou sont en
cours de création dans les territoires occupés. Ces colonies sont situées entre et
parmi des zones de peuplement arabes existantes et parfois, comme dans le secteur
oriental de Jérusalem, elles les entourent et les privent d'un contact direct avec
d'autres zones de peuplement arabes, ce qui tend à affaiblir et à rompre les liens
et les rapnorts traditionnels entre les zones de peuplement arabes ainsi affectées.
84. Du fait de cette politique de création de colonies, les habitants des territoires
occupés, en particulier ceux qui vivent sur la rive occidentale et à. Jérusalem,
subissent des pressions continues exercées en vue de les faire émigrer ~our faire
place à de nouveaux colons juifs. En ce qui concerne les hauteurs du Golan, les
autorités syriennes ont déclaré que 134 000 habitants avaient été expulsés, ce qui
avait réduit à 8 000, soit 6 p. lOO environ, l'effectif de la population de la
région originelle. Ce fait, auquel vient s'ajouter l'application de la législation
et du système d'éducation israéliens sur le territoire, semble révélateur d'une
tentative d'annexion de cette région, où 29 colonies juives ont été créées jusqu'à
présent.
85. La politique de création de colonies entraîne des changements profonds et
irréversibles dans la configuraticn démographique et spatiale des territoires
concernés, en violation des droits, des sentiments et des sensibilités des habitants
originels.
86. Cn effet très appréciable de l'établissement des colonies juives sur les
conditions de vie des Palestiniens vivant dans les territoires occupés est de
contribuer à répandre parmi eux un sentiment général d'insécurité. Ce sentiment
d'insécurité provient en grande partie de certains actes de la puissance occupante
qui sont inhérents au processus de création des colonies. Au nombre de ces actes
on peut citer les suivants :
a) L'expropriation et la confiscation persistantes non seulement de terres
privées, mais également de terres collectives (terres miri) sur lesquelles des
individus, des familles et parfois des communautés ont des droits bien déterminés
1 . ..

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FrMÇPis
J"..nnexe
P':t/C:e 31
transmis de génération en génération. On estime qu'environ 27 p. lOO de la rive
occidentale et la totalité des hauteurs du Golan ont été confisqués Par les
autorités israéliennes pour la création de colonies ou à d'autres fins 38/.
b) La démolition de maisons arabes pour diverses raisons, suivie par la.
création ou l'expansion de colonies juives~ comme dans le secteur oriental de
Jérusalem et à Kiryat Arba~
c) La destruction d'exploitations agrico1es arabes, soit par défoliation,
soit par destruction des plantations d'arbres à l'aide de bouteurs, les propriétaires
arabes étant forcés à quitter leurs terres, les rendant ainsi sujettes à confiscation
et à aliénation au profit de colons juifs en vertu de la Loi de 1950 sur
l'absentéisme (Absentee Pro~erty Law) ou d'ordonnances rendues en application du
Règlement de 1948 sur la défense en cas d'urgence (Defence (Emer.~ency) Rersula.tions).
Certaines des terres ainsi aliénées ont servi à créer ou à développer des colonies
juives; sur d'autres, des ~roupes juifs ont été autorisés à s'implanter d'eux-mêmes.
Cette aliénation de biens appartenant à la popula.tion arabe et 1 'implantation de
groupes juifs sur ces terres sont durement ressenties par les populations concernées,
aui se sentent menacées et impuissantes, du fait que les Processus aboutissant au
transfert de leurs terres échappent totalement à leur contrôle 39/.
87. La prolifération des colonies juives dans les territoires occupés a provoqué
en outre un empiètement sur les ressources en eau des zones de peuplement araber.
existantes, qui se trouvent ainsi privées d'une partie notable de leurs a~provisionnements
traditionnels en eau destinée non seulement à des fins agrico1es, mais
également à des usages domestiques. Tel est particulièrement le cas de 1a ville de
Rama1lah, qui connait de graves pénuries d'eau du fait que les colonies et les camps
militaires juifs nouvellement implantés autour de la vil1e nrélèvent de l'eau dans
les sources d'approvisionnement traditionnelles de celle-ci. fi. un moment donné,
l'approvisionnement en eau de R~1allah a été coupé ~ar l'autorité occupante afin
de contraindre la ville à relier ses sources d'approvisionnement en eau au réseau
d'adduction d'eau israélien 40/. Lorsque la nénurie d'eau devient très grave, la
population arabe est 9arfois~ligée de quitt~r la zone de peuplement affectée,
déclanchant ainsi un pr0cessus qui aboutit r,énéralement à la perte des terres.
]8/ Service spécial des droits palestiniens, Bulletin No 2 (février 1980) p. 17.
39/ Des exemples de ces actes sont donnés dans le rapport du Secrétaire général
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés
(A/34/536 et Corr. 1), annexe II, ainsi que dans le rapport du Comité spécial charé'·é
d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la
population des territoires occupés (A/34/631), par. 79 à 105.
40/ Arab Report and Record, ler-31 octobre 1977, p. 887, interview du maire de
Ramallah, M. Karim Khalaf. / ...
A/35/533
Fr2nçeis
imnexe
Paf"'e 32
1
88. La proximité de certaines colonies juives et de zones de peuplement arabes a été
une source de frictions, conduisant fréquemment à un affrontement violent entre les
habitants arabes et les colons juifs, par exemple à Hébron et à Kiryat Arba. Les
mesures prises par les autorités pour maintenir l'ordre, telles que de fréquents
couvre-feux et controles de sécurité de jour et de nuit, affectent sérieusement les
conditions de vie, en entravant la production, en empêchant l'accomplissement des
devoirs religieux et en perturbant les contacts sociaux et culturels.
890 Un des résultats de l'existence des colonies juives dans les territoires occupés
est ie fait que les colonies disposent presque toujours d'une infrastructure de base,
telle que des réseaux d'adduction d'eau, de distribution d'électricité, de routes
et de moyens de communication, et que les villages arabes proches de ces colonies
ou à travers lesquels passent ces réseaux peuvent profiter de ces aménagements ou
services. Toutefois, les personnalités dirigeantes des territoires occupés
considèrent généralement les actions entreprises par l'autorité occupante pour relier
des villages arabes aux réseaux israéliens d 1adduction d'eau et de distribution
d'électriclté comme des mesures visant à annexer ces territoires 41/.
41/ Pour la situation en ce qui concerne l'eau, voir Arab Report and Record,
ler-l~septembre 1977, p. 762; pour la situation en ce qui concerne l'électricité,
voir ibid., ler-15 août 1977, p. 668.
1 ...
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Français
Annexe
Pare 33
D. Services de santé
90. Dans le contexte des établissements humains des territoires occupés, les
répercussions de l'occupation sur la situation sanitaire de la population
palestinienne peuvent être évaluées en fonction de la qualité des services
d'hygiène du milieu dont bénéficient les habitants, ainsi que de l'action
préventive et curative entreprise à l'intention des collectivités.
91. Ainsi qu'on l'a précédemment mentionné, les ~nstallations d'assainissement
existant dans les territoires sont généralement insuffisantes pour satisfaire
une demande croissante, et l'alimentation en eau potable laisse beaucoup à désirer
en raison des pratiques restrictives adoptées à cet égard par l'autorité
occupante. Il en résulte, selon les rapports de l'UNRHA, que les maladies
p;astro-intestinales sont de plus en plus fréquentes et constituent une cause
importante de morbidité et de mortalité, en particulier pendant les mois d'été.
Il est difficile d'obtenir des renseignements concernant d'autres aspects
des services d'hygiène du milieu, tels que la lutte contre les vecteurs, et
l'ampleur ainsi que la qualité des services de prévention. On dispose cependant
de données permettant d'evaluer dans une certaine mesure les services curatifs.
92. Le nombre d'hôpitaux dont les territoires occupés sont dotés n'a pas
changé de façon sensible depuis 1974 42/. Selon l'Association médicale de la rive
occidentale, il est demeuré-le même de-1967 à 1974. Les renseignements figurant
dans le rapport du Gouvernement israélien, selon lesquels de nouveaux hôpitaux et
centres médicaux ont été mis en place dans les territoires sembleraient avoir trait
aux sections et services opérationnels qui ont été ajoutés aux établissements
existants 43/.
93. Pour ce qui est du nombre de lits d'hôpital, il ressort du rapport du
Gouvernement israélien qu'il est passé de 1 351 à 1 374 sur la rive occidentale
et de 947 à 1 070 dans la bande de Gaza, entre 1968 et 1978 44/. Le nombre de
lits pour 1 000 habitants était donc de 2,6 dans la bande de~aza et 2,3 sur la
rive occidentale en 1968; en 1978, selon les données relatives à la population
figurant dans le rapport du Gouvernement israélien, il était de 2 sur la rive
occidentale et 2,4 dans la bande de Gaza 45/. Ces chiffres révèlent une légère
baisse, mais dénotent néanmoins une situation plus satisfaisante que celle des
pays voisins, à l'exception du Liban, oi'i la proportion était de 3,7 en 1977. Les
données dont on dispose présentent toutefois des contradictions flagrantes.
C'est ainsi, par exemple, que le nombre de lits pour 1 000 habitants aurait été
de 3,5 dans la bande de Gaza en 1978, selon un rapport présenté à la trente-deuxième
Assemblée mondiale de la santé par le f1inistre de la santé d'Israël 46/, soit une
proportion beaucoup plus élevée que celle qui résulte des chiffres relatifs
42/ Statistical Abstract of Israël, 1978, .•. ,p. 808.
43/ Ibid., p. 11.
44/ Ibid., p. 42.
45/ Ibid., p. 17.
46/ Orgcmisation mondiale de la santé, "Situation sanitaire de la population
arabe dans les territu.irt:'!S araùes occupés, y compris la Palestine" (A/32/INF.Doc.l),
annexe.
1 ...
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Français
.Annexe
Page 38
de calcul. La situation peut cependant être étudiée de manière indirecte. Selon
une étude portant sur l'éducation sur la rive occidentale, le rapport entre les
effectifs scolarisés dans le premier degré, à savoir, la première année de l'école
primaire, et la population totale était tombé de 3,2 p. lOO en 1968-1969
à 2,7 p. 100 en 1974-1975 55/. S'agissant d'une population aont le taux
d'accroissement naturel est-élevé, du fait, essentiellement d'une forte fécondité,
cette baisse du taux d'inscription en première année de scolarité par rapport à
la population totale semble indiquer que proportionnellement moins d'enfants
accèdent au système scolaire en dépit d'une croissance quantitative des effectifs,
et dénoter par conséquent une baisse potentielle du niveau d'instruction de la
population.
llO. Le taux d'encadrement permet de mesurer le temps et l'attention qu'un
enseignant ou une enseignante consacre à ses élèves. Une comparaison de ces taux
pour la rive occidentale 56/ et la Jordanie 57/ s'établit comme suit :
1968/69
1969/70
1970/71
1971/72
1977178
Rive occidentale
28,0
27,6
26,9
26,2
27,6
Jordanie
35,1
33,1
32,7
32,0
27,6
Il ressort de ces chiffres que, pour la majeure partie de la période 1968/69
à 1977/78, la situation a été meilleure sur la rive occidentale qu'en Jordanie et
qu'en principe, les élèves de la rive occidentale jouissent de meilleures conditions
de travail que leurs camarades jordaniens. Toutefois, il faut remarquer que la
rive occidentale n'a enregistré qu'un faible progrès depuis 1968 alors que la
situation s'est améliorée de façon remarquable en Jordanie.
111. Bien que l'UNR~-TA et les autorités d'occupation aient mis en place plusieurs
programmes de formation professionnelle 5 peu d'emplois sont offerts dans des
domaines correspondant à la formation reçue. Selon le rapport établi en 1979 par
une mission du BIT, pendant la période de 1968 à 1977, les établissements existants
55/ Fathiya Said Nasru, Education in the West Bank Government Schools
l968/69to 197G/77. (Bir Zeit University, 1977), p. 70.
56/ K. Mahshi and R. Rihan, Education in the West Bank (Bir Zeit University,
1979)' p. 15.
57/ The Hashemite Kingdom of Jordan, Statistical Educational Yearbook 1977-78
(~~an,lMinistry of Education, Directorate of Educational Planning, 1979), p. 63.
1 ...
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Frrnçflis
fnnexc
?<=tre 39
ont formé quelque 35 000 di:plômés de lvune ou l 1autre discipline enseignée 58/. La
mission signale néanmoins que" dans le cas d~un centre de formation, 20 n. lOO
seulement des diplômés ont trouvé un emploi dans les territoires occupés. Elle
fait toutefois observer Qans son rap:port que, selon les autorités israéliennes,
4o :p. lOO environ de l'ensemble des diplômés des centres de formation professionnelle
trouvaient des emplois dans les territoires occupés, et 50 p. lOO en
Israël" Le rapport donne en outre l'impression que la formation dispensée dans
ces établissements n 1est pas d'un niveau très élevé car, en règle générale, on y
nrépare les élèves à occuper un emploi semi-qualifié dans l'économie israélienne.
112. En matière d'enseignement supérieur, on compte trois universités sur la
rive occidentale et une autre dans la bande de Gaza, alors qu'il n 1en existait
aucune avant l'occupation. Ces universités ont été créées et fonctionnent grâce
à l'initiative locale des Palestiniens et à l'aide financière fournie par les
Palestiniens vivant à l'étranger. Elles ne reçoivent pas d'aide financière des
autorités d'occupation, et continuent de fonctionner en dépit des mesures de
dissuasion et des tracasseries dont elles font l'objet de l11, part de ces dernières.
Parmi les restrictions qui sont apportées à leur fonctionnement, il faut noter
que l'admission des étudiants et le recrutement des enseignants y sont obligatoirement
solli~is à l'approbation du Gouverneur militaire. Les universités ont
en outre de grandes difficultés à se procurer des livres et des périodiques arabes.
Leurs problèmes financiers sont a~gravés par les taxes qui pèsent sur les livres
et le matériel pédagogique. Un groupe d'enseignants de la rive occidentale a
indiqué aux experts que les établissements d'ensei~nement israéliens étaient soumis
aux mêmes taxes~ mais qu'elles leur étaient reversées par le gouvernement sous
forme de subventions. Les universités de la rive occidentale et de la bande de
Gaza ne bénéficient d'aucune subvention.
113. Lors de leurs entretiens avec les experts, les erseignants de la rive
occidentale ont fait remarquer avec insistance que le climat d'occupation n'était
pas propice à la mise en place des conditions favorables au processus éducatif.
En premier lieu, l'économie étant placée sous le contrôle d'une puissance occupante
et le pouvoir politique étant exercé par l'armée~ il n'est pas possible d'entamer
un processus normal de planification de l'éducation et de la main-·d'oeuvre en
fonction des objectifs nationaux. Il n'existe pas de plan national comportant une
évaluation des besoins en main-d'oeuvre et permettant de définir~ en matière
d'éducation et de formation, des stratégies appropriées en vue de répondre aux
besoins futurs de l'économie et de la société.
114. En second lieu, selon les opinions recueillies par les experts, bien que
les autorités d'occupation ne se soient pas directement immiscées dans le système
général d'éducation qui était en vigueur sur la rive occidentale et dans la bande
58/ Rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail,
soixante-si~ième session (Genève, Bureau international du Travail, 1980),
appendice III, par. 78.
1 ...
A/35/533
Français
iillnexe
Paa;; 40
de Gaza avant l'occupation, l'interdiction de certains livres, ou les coupures
opérées dans d'autres, considérées comme importantes par les enseignants, créent
un certain sentiment de frustration et de malaise, dû à la difficulté qu'éprouvent
ces derniers à aider leurs élèves à apprécier certains aspects de leur culture et
de leur histoire.
115. Il semblerait que les autorités d'occupation, par les mesures qu'elles
prennent, aient créé et entretenu un sentiment d'insécurité parmi les enseignants
et les étudiants de l'ensemble des établissements d 1 enseignement. Les uns et les
autres, a-t-on affirmé aux experts, sont soumis à des tracasseries permanentes :
arrestations fréquentes, sévices corporels, mesures de détention administrative ou
encore fermeture d'écoles. Parfois, des professeurs et des étudiants sont
transférés dans des zones rurales éloignées. Fréquemment, des élèves-maîtres se
voient refuser la possibilité d'effectuer leur stage pratique dans les écoles de
la rive occidentale ou de la bande de Gaza. Les autorités d'occupation justifient
ces mesures par des motifs de sécurité et de maintien de l'ordre. Elles créent
toutefois des conditions tout à fait préjudiciables au fonctionnement de
l'enseignement.
F. Services sociaux 59}
116. Depuis qu 1elles occupent ces territoires, les autorités d'occupation se sont
efforcées d'y réorganiser le système de services sociaux. Elles ont également mis
en place un système de formation en cours d'emploi à l'intention des travailleurs
sociaux arabes pour leur permettre de se familiariser, en théorie et en pratique,
avec les nouvelles méthodes qui ont vu le jour en matière d'aide sociale individualisée,
de service social de groupe ou d'organisation communautaire. Ces mesures
ont permis de faciliter l 1accès des bénéféciaires aux services sociaux et d'améliorer
la qualité de ces derniers.
117. Des services de réadaptation ont été mis en place pour donner aux individus
ou aux familles le moyen de subvenir à leurs besoins grâce à de petites entreprises
de production qui bénéficient de prêts au titre des fonds créés par la Swedish
Organization for Individual Relief, CARE et les Services de secours catholique.
De~ camps d'été ont été organisés pour les enfants appartenant à des familles
nécessiteuses ou fréquentant certaines institutions, et des centres spéciaux de
réadaptation professionnelle, distincts des centres classiques, créés
parallèlement.
118. Il existe apparemment un nombre considérable d'organismes locaux d'aide
sociale (135 pour la rive occidentale et 7 pour la bande de Gaza) qui gèrent
notamment des centres communautaires, des foyers pour personnes âgées, des jardins
d'enfants, des établissements pour les sourds et les muets, des garderies d 1enfants
59/ Pour de plus amples informations, voir Joan Hooper, 11Social work in
Israel adïninistered terri tories 11
, KIDIITA : Israel Journal of Development No 4
(janvier-avril 1979).
/ ...
11/35/533
F'r?.nç 8.is
.Annexe
P11.r~e 41
et organisent des cours de couture. Ces activités sont financées par des organisations
des Femmes arabes, le Croissant-Rouge, des organismes religieux et de
bienfaisance, des groupes de village et par les sections locales d'organismes
internationaux de bienfaisance.
119. Le budget des services sociaux est passé de 5,8 m~llions de livres
israéliennes en 1967 à 131,6 millions en 1978/79 60/. Faute de données pertinentes,
il est impossible de déterminer comment ce budget-;st ventilé entre les services
administratifs, les établissements et les services fournis directement. Il
n'existe pas non plus d'informations dis~onibles qui permettraient de savoir quels
services les autorités d'occupation assurent directement ou encore la part que
représentent dans le budget les subventions accordées aux nombreux organismes
bénévoles qui agissent dans ce domaine. On ne dispose pas de données au sujet de
l'éventail et de la nature des services dispensés, du nombre d'établissements ou
du profil des personnes qui bénéficient des différents services. Tout ce que
l'on sait, c'est que 32 000 personnes recevaient une forme quelconque d'aide
sociale en 1976 et que 8 412 familles bénéficiaient d'une aide financière
en 1978/79 (1 311 sur la rive occidentale, 7 021 dans la bande de Gaza et 80 dans
les hauteurs du Golan) 60/.
_§_Q/ State of Israel, Ministry of Defence, op. cit., appendice 27.
/ ...
A/35/533
Fronçais
!..nnexe
Par:e 42
APPENDICE I
Balance commerciale des territoires occupés
Tableau l
Balance commer ci ale des terri toi res occupes
(En millions de livres l·sraêliennes, aux -pr_i x courants)
Rive occidentale
Partenaire co1nmercial 1968 1973 1977
Bande de Gaza
l96G 1973 1977 1968
Etranger
Jordanie
Israël
Total
Etranger
Jordanie
Israël
Total
Etrane;er
Jordanie
Israël
Total
l
49
47
97
20
17
139
176
19
-32
92
79
2
66
175
243
42
16
484
542
Exportations
lO,S 15
462~7 5
777,4 8
l 250.9 28
Imports,tions
235
48,7
2 459,1
2 742 ,G
19
1
50
70
57 130,2
19 422,0
106 835,5
102 l 387,7
31 176,4
l 0,1
319 2 261~
351 2 43C,3
Excédents des importations
40 224,2 4 -26 46,2
-50 -414 -4 -10 -421,9
309 l 681,7 42 213 1 426,3
299 l 491,9 42 169 l 050,6
1,)
54
_ _2_2_
125
39
ld
L')
246
23
-36
l3it_
121
Total
1973 1977
59 141
85 824,7
281 l 612,9
425 2 638,6
73 411,4
17 4G,o
fiü3 4 720,9
~)93 5 1\.H, l
14 270,4
-68 -u35,9
522 3 108
468 2 542,5
Sources Statistical Abstract of Israël, 1970 (Jerusa1em Central Bureau of
Statistics, 1970), p. 773 et Arie Brecman, Croissance economique dans les zones
administrées, 19613-1973 (Jérusalem, Banque d'Israël, Département de la recherche,
1974)' p. 84.
1 ...
Produit
Produits
Articles
Total
Produits
J~.rticles
Total
Produits
Articles
'rot al
Tableau 2
Balance commer ci ale, par produits, des territoires occupés
(En millions de livres israéliennes, aux prix courants)
1968 1973
Exportations
agricoles 60 167
manufacturés _§_z_ 25Ü
125 425
Importations
agricoles 37 165
manufacturés 159 728
246 Ü93
Excédents des importations
agricoles 27 -2
manufacturés ~ 170
121 168
A/35/533
Français
Annexe
Par:"e 43
1977
1 124,1
1 514.5
2 638,6
933
4 24821
5 181,1
-191,1
2 733,6
2 542,5
1 . ..
L/35/533
Frnnç ais
1\nnexc
! 'l(ë•2 lt 4
Budgets de dépenses extraordinaires des villes de
la ri W' occidentale et cle la b;~nélc: de Ga2a
(En milliers de livr~s isra~liennes)
Rive occidentale
Dépenses budt?;êtaires extraordinaires
Construction routière et autres
constructions
Etablissements
Marchés
Div0rs
ne cettes
Prêts de l'administration et facteurs
~xt&ri0urs ~ la récion
Subventions de l'administration
Participation locale et autre
Bande' de Gaza
Dèpenses extraordinaires
Routes
Etablissements
Recettes
Prêts de l'administration et facteurs
,'yterir'urs à ln rêcion
SulJYentions rle l'administration
Parti cipc:tion locale et autre
1970/71
2 9ô_]_
l 39Lt
602
755
172
l G6o
l 047
l.r67
l4rS
357
112
220
25
}31
61
225
45
1976/77
22 993
12 347
6 967
l 3GO
2 29SJ
12 0313
8 121
2 315
l 602
23 730
5 132
15 935
2 663
24 739
3 013
n (J 302
12 624
Sources : Statistical Abstract of Israël, 1972 et 1973" et State of
~Iinistry of Defence" A twelve year survey, 1967-1979 (Jérusalem, 1900).
1SJ7ü/79
12G 1t31
46 767
26 lr74
13 ,')44
4l 3lt6
102 ''50
153 275
5 5iü
3 994
95 C05_
l'' 112
Lt9 193
27 700
99 1-..::3
45 093
r,,r L'...J 032
26 ::',':1;3
Israf-1,
! . ..
Année
1958
1960
1965
1969
1970
1971
1972
1974
1975
19'76
1977
Total
l 274
l 338
l 329
l 537
l 564
l 659
l 565
l 565
l 596
l 720
l 670
APPENDICE III
Consommation d'eau en Israël
(En millions de mètres cubes)
Usar:;e
domestique
196
197
199
231
240
254
26G
288
295
306
308
Industries
46
54
55
70
75
66
37
97
94
95
91
Population
(en milliers
d'habitants)
2 000
2 117
2 563
2 1384
2 974
3 069
3 173
3377
3 455
3 533
3 613
f'./35/533
FrAnçais
Annexe
-;:) A-['2 45
Consommation domestique
et industrielle
par habitant
(en li tres et
par jour)
332
325
272
286
290
304
307
312
310
311
303
!J[oyenne (1969-1977) l 610 Moyenne (1969-1977) 303
Source : Statistical of Abstract of Israël, 1973 et 1978.
/ ...
A/35/533
Français
Annexe
Pare 46
APPENDICE IV
Production agricole sur la rive occidentale
-T-ab-l-ea-u- -1
Structure de la production agricole brute sur la rive
occidentale, 1Y69 et 1976
(En pourcentar-e)
Poids aux prix de 1968 Prix
Produits/Groupe de produits 1969 1976 1969
Cultures de plein champ 11,9 6,8 11,9
Lée;umes 12,7 19,9 13,0
Melons 2,1 0,3 2,6
Olives 22,6 14,5 19,3
Agrumes 7,0 10,7 7,7
Autres fruits 11,8 14,2 12,8
Total, CULTURES 68,1 66,4 67,3
Viande 19,0 22,7 18,1
lait 10,9 8,9 10,0
Oeufs 2,0 2,0 2,6
Total, PRODUITS DE L'ELEVAGE 31,9 33,6 31,3
FORETS ET NOUVELLES PLANTATIONS
FRUITIERES ~/ ~/ 1,4
TOTAL 100,0 100,0 100,0
~/ Non compris dans le total.
courants
1976
7~7
17,6
0,2
19,5
9,4
14,5
69,0
20,5
8,7
1,2
30,6
0,4
100,0
Source : Commission économique pour l'Asie occidentale, Agriculture et
Développement, No 2 (1979), p. 37.
1 •••
Tableau 2
Cultures et produits de l'elevage sur la rive occidentale,
1965-1976
(En milliers de tonnes)
Taux de
cro~ssance
exponentielle
1965 1966 1968 1969
1968-1976
Groupe de produits 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 (Pourcentage}
Cultures de plein 151,6 73,9 23,5 42,0 29,5 46,5 55,3 43,3 63,9 38,3 34,9 4,7
champ
Legumes et pommes 138,8 138,3 60,0 65,0 87,0 85,4 103,1 93,4 138,5 139,9 147,3 12,2
de terre
Melons et 125,4 31,8 36,0 20,5 12,7 14,0 8,0 3,3 4,2 3,6 4,5 -24,9
citrouilles
Olives 37,4 32,8 28,0 53,5 15,0 30,0 70,0 21,0 110,0 10,0 50,0 1,5
Agrumes 31,3 31,5 30,0 33,0 35,2 38,0 47,6 58,6 61,5 63,8 74,1 12,6
Autres fruits 150,5 131,9 47,9 44,1 45,8 50,0 56,5 61,8 71,0 78,1 76,6 8,1
Viande . . . ... 10,3 12,9 15,3 15,7 18,7 20,2 22,0 21,4 22,4 9,8
Lait ... . .. 30,3 34,9 37,1 38,2 43,8 44,3 44,7 46,0 41,5 4,4
Oeufs (en millions) ... . .. 25,0 . .. . .. 28,0 30,0 38,0 38,0 38,0 38,0 6,3
Sources : B. Abu Hawaej, Atlas agricole de Jordr>nie ( .'ln;nan, 1973)' p. 240; ct -St-e-.t-is-ti·-:-;n.. l- :-,bs-tr-:-.-·:::-ts -o-f
Israel, divers numéros, 1970-1977.
....... ..
fl./35/533
Français
J',rmexe
Page 48
APPENDICE V
Bâtiments commencés et achevés pendant la période 1973-1977
(En mètres carres)
Rive occidentale
Total des bâtiments
Bâtiments
résidentiels
Bande de Gaza
Total des bâtiments
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été achevées
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été
/' commencees
Constructions privées qui ont ete
achevées
Constructions privées qu1 ont été
51 400
53 700
2 306 4oo
commencées 2 783 4oo
Constructions subventionnees par les
pouvoirs publics qui ont été achevées
Constructions subventionnées par les
pouvoir,s. publics qui ont été
commencees
Constructions privées qu1 ont été
achevées
Constructions privées qu1 ont été _,.. commencees
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été achevées
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été
achevées
Constructions privées qui ont été
achevées
Constructions privées qu1 ont été _,.
commencees
1 700
700
1 923 500
2 295 700
93 500
105 4oo
700 500
971 200
1 •••
Bâtiments
résidentiels
Source
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été achevées
Constructions subventionnées par les
pouvoirs publics qui ont été
commencées
Constructions privées qu1 ont été
achevées
Constructions privées qui ont été
.... commencees
Statistical Abstract of Israel, 1978, p. 798.
A/35/533
Français
!mnexe
Page 49
81 000
83 200
612 4oo
842 700
1 .. .
APPF.Nni c:' VI .. J:?~
rive occidentale i .. s~
Ressources et revenus 1 ~ o() ......
V0 I ~VI •lA) ••»
Produit Produit
national brut national brut Consommation Salaire moyen journalier
aux prix de par habitant privée par Salaire journalier moyen pour du travail en Israël 1968 aux prix de habitant aux
(En millions Indice des 1968 prix de 1968 aux prix aux prix aux prix aux prix
de livres prix à la (En livres (En livres actuels de 1968 actuels de 1968 (6) - (8)
Année i!it~l.ienn~s) consommation israéliennes} israéliennes l ~En livres israéliennes} (En livres israéliennes} (Pourcenta~l
(A)
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
Paramètres
a
b
eb
servant à
( 1)
345
417
471
556
743
705
893
883
1 015
1 004
l'ajustement
0,94
347,6
0,12
1,1263
(2) (3)
100,0 595
104,0 701
108,4 778
125,9 898
146,1 1 193
179,9 1 102
256,5 1 358
367,4 1 326
422,1 1 508
:274a2 1 472
de la courbe exponentielle
0,93
585,4
0,109
111108
~ Statistical Abstract of Israel, 1973 et 1978.
( 4) (5) (6) (7)
612
727
780 7,9 7,31 11,8
808 10,3 8,18 13,5
999 13,7 9,25 17,0
1 005 17,9 9,95 21,8
1 o6o 25,3 9,86 28,7
1 121 39,6 10,78 44,6
1 214 50,0 11,85 53,5
1 207 68 10 11 184 72.0
(Y = aebX)
0,93 0,95
632,0 6,29
0,07~ 0,070
0,0744 11o699
Notes :-Produit national brut, global et par habitant, et consommation privée en termes réels (prix de 1968).
( 8) ( 9)
10,9 49,1
10,7 30,8
11,5 24,3
12,1 21,6
11,2 13,6
12,1 12,2
12,7 7,2
12.5 :2.6
0,75
10,1
0,023
1 1023
- Salaires moyens, sur place et pour les travailleurs en Israël, aux prix courants et en termes réels (ajustés en fonction de 1 'indice
des prix à la consommation).
APPENDICE VII
Travailleurs des territoires occupés employés dans ces territoires
et en Israël, selon la profession, 1972 et 1978
TOTAL
Travailleurs de formation supérieure
et technique
Cadres dirigeants, personnel
administratif et travailleurs
assimilés
Personnel commercial et vendeurs
Travailleurs spécialisés dans les
serv1ces
Travailleurs de l'agriculture
Travailleurs qualifies dans
l'industrie, les mines, la
construction, les transports, et
autres travailleurs qualifiés
Autres travailleurs dans l'industrie,
le transport et la construction,
et les travailleurs non qualifiés
1972 1978
(Pourcen-
(Milliers) tage) (Hilliers)
188,8 100 211,9
14,9 7,9 16,1
7,1 3,8 6,4
19,8 10,5 21,4
12,5 6,6 15,2
56,6 30,0 53,7
43,5 23,1 56,6
34,3 18,2 42,4
A/35/533
Français
Annexe
Par-e 51
(Pourcentage)
100
7,6
3,0
10,1
7,2
25,3
26,7
20,0
Source : Rapport du Directeur général à la Conférence internationale du
Travail, soixante-sixième session (Genève, Bureau international du Travail, 1980),
appendice III, tableau 3.
1 ...
A/35/533
FrMçais
Imnexe
Pare 52
Secteur
APPENDICE VIII
Salaire .iournalier moyen des travailleurs
Tableau 1
Salaire journalier moyen él.es personnes travaillant dans
les territoires occuJ?és
(En livres israéliennes)
Rive occidentale
Agriculture
Industrie
Construction
Co~nerce, restaurants et hÔtels
Trsnsport, ew.ma.gasinage, communications
Services publics et communautaires
Divers
Bande de Gaza
Agriculture
Industrie
Construction
Commerce, restaurants et hÔtels
Transport, enma.,sasinage, communications
Services publics et communautaires
Divers
5,8
6,6
10,3
5,6
7,8
8,7
5,5
5,R
5,3
7,0
3,7
6,2
7,7
3,9
Source Statistical Abstract of Israël, 1978, p. 789.
21,9
23,0
30,8
19,8
23,9
23,9
18,8
23,0
27,2
32,Sl
24,4
25,5
26,9
25,4
56,0
00,0
79,1
59,8
61,9
7l,lf
55,3
53,9
61,1
73,2
64,5
62,1
73,2
53,0
1 •..
Tableau 2
A/35/533
Fr8.UÇ A.i s
fume xe
Par:e 53
Salaire ,journalier moyen d'un habitant des territoires occup:::.s
travaillant en Israël
Secteur
Personnes orie·inaires de la. Rive occidentale
Agriculture
Industrie
Construction
Divers
Personnes ori;·:inaires de la Bande de Gaza
Agriculture
Industrie
Construction
Divers
(En livres israéliennes)
9,0
10,9
13,0
10,5
10,7
11,6
12,5
11,9
22,7
27,2
31~5
2lr, ~-
24,8
31,2
33,8
30,9
55,0
69,7
79~7
6R,o
58,2
68,5
74,9
71,5
1 . ..
....... ..
APPE~IDICE IX
Indice des Erix a la consommation
(1968/69 : lOO)
Territoire 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979
Rive occidentale 108,4 125,9 148,1 179,9 256,5 367,4 422,1 574,2 863,R 1 447,6
Bande de Gaza 105,1 128,1 155,1 190,3 294,3 452,7 512,5 685,8 979,6 1 688,6
Note : Extrait de Statistical Abstracts of Israel, 1973 et 1978. La base est devenue 100 en janvier 197~. Les
chiffres ci-dessus pour les annees postérieures à 1976 ont été obtenus en appliquant les pourcentages d'augmentation
enregistrés au cours de la période 1976-1979 à l'indice de 1975 sur la base de 1968/69 : 100
N.o...m. bre de
EJ.eces :ear
logement
4 +
3
2
1
Source
N.o..m.. bre de
EJ.eces Ear
lop;ement
4 +
3
2
1
Source
APPENDICE X
Statistiq~es du logement
A/35/53?Français
i'J"lnexe
Par-e 55
Familles classées selon la superficiP. de leur logement, 1972
(En pourc~..-ntP.ge J
Rive
occidentale
9,4
16,7
37,2
36,7
Bande de
Gaza et
11,9
19,6
43,8
24,8
Tableau 2
Sinaï
Total pour les
deux territoires
10,\
17,7
39,6
32,3
Familles classées selon la superficie de leur logement,
dans le. bende de Gaza et le Sinaï, 1974
(En pourcentage)
CamES de
refu~iés Villes Total
20,9 29,2 24,4
26,2 23,1 24,6
34,5 34,5 35,5
18,4 15,4 17,9
1 ••.
A/35/533
Français
.Annexe
Page 56
N.o..m.. bre de :EJ.eces 12ar
logement
4 +
3
2
l
Nombre de
pièces par
logement
4 +
3
2
1
Source
Tableau 3
Familles classées selon la superficie de leur logement,
dans la bande de Gaza et le Sinaï, 1977
Camps de
réfugiés
19,9
26,3
33,2
20,6
(En pourcentage)
Villes
27,5
25,0
33,8
13,7
Tableau 4
Total
23,3
25,1
34,3
17,3
Familles classées selon la superficie de leur logement,
sur la rive occidentale, 1974
Villages
13,1
18,5
40,9
28,1
(En [''lurc.'dr.~c:)
Villes
28,3
25,8
29,3
17,6
Statistical Abstract of Israél! 1975, p. 699.
Total
15,8
20,4
38,7
25,7
1 ...
Nombre de
Eièces par
logement
4 +
3
2
1
Source
......
Tableau 5
A/35/533
Français
.Annexe
Par;e 57
Familles classées selon la superficie de leur logement,
sur la rive occidentale, 1977
(En ;;aure::-nt .r·~;)
Villages Villes Total
12,0 26,9 15,7
21,5 27,3 22,9
43,1 28,4 39,7
23,4 17,4 21,7
St~tistical AbstrQct of Israel. 1978, p. 779.
Tableau 6
Familles classées selon la superficie de leur logement
en Israël, 1977
(t\1 pourccntc··e)
Nombre de p1eces
:12ar logement Juifs Non Juifs
4 + 19,8 17,3
3 51,3 35,8
2 24,7 34,5
1 4,2 12,4
Source St 'l,tistical AbstrFJ.ct of_ IsrG.c_~.._l_!_l~., p. 315.
1 ...
Tableau 7
Densité d'occupation des logements dans labende de Gaza 1-J .,. 1-J:j :r=-
;nb'i-......
et sur la rive occidentale, 1972-1977 ~g~~
(En pourcentage)
>:: o(") ........
Vlfv"JVl
C::> r•W
CJJW
Nombre. ,d e Eersonnes
par p1ece CamEs de réfugiés Villes Total
1972 1974 1977 1972 1974 1977 1972 1974 1977
GAZA
Moins d'une personne 3,3 2,7 4,2 3,1 5,2 5,9 3,0 3,7 4,2
1,0 - 1,9 21,9 20,2 21,3 20,8 20,2 23,9 21,0 19,4 21,3
2,0 - 2,9 28,4 27,7 28,9 25,7 28,2 27,7 26,3 28,5 28,9
3,0 - 3,9 22,1 23,7 22,2 22,0 21,0 20,8 22~3 22,5 22,2
4 personnes et plus 24,3 25,9 23,4 28,4 25,4 21,7 27,4 26,0 23,4
Moyenne 2,9 3,0 2,9 3,0 2,8 2,7 3,0 3,0 2,9
RIVE OCCIDENTALE
Moins d'une personne 3,0 4,0 3,6 5,5 6,8 6,1 3,7 4,6 4,2
1,0 - 1,9 15,7 17,2 17,9 23,7 23,9 27,1 18,2 18,8 30,0
2,0 - 2,9 21,3 23,6 25,0 24,3 27,0 25,6 22,3 34,3 25,1
3,0 - 3,9 17,1 19,8 21,7 17,4 18,6 16,8 17,2 20,1 20,4
4 personnes et plus 42,9 25,4 31,8 29,1 23,9 24,4 38,6 32,2 30,3
Moyenne 3,6 3,0 3,2 2,9 2,4 2,7 3,3 3,0 3,0
Source
........
ANNEXE II
!Iembr~~ de l'équ~pe d'experts
H. P. Austin Tetteh (Ghana), Professeur
Département de la planification
Université des sciences et des techniques
Kumasi (Ghana) -
H. Bernardo E. Batiz (Mexique)
Chef des services techniques
Direcci6n General de Planificaci6n
Departamento Del Distrito Federal
Universidad Anahuac
j_:iexico, D. F. Mexique
H. Dudley Hadavrela (Sri Lanka)
Anciennement Coordonnateur des Groupes
du Service du développement social
du Centre pour le développement social
et les affaires humanitaires
du Département des affaires économiques
et sociales internationales
Organisation des Nations Unies, New York
A/35/533
Français
Annexe II
Page 1
1 . ..
A/35/533
Français
Annexe III
Pa~e l
.AHTillXC III
Liste oes documents et des publications consultés
A. Assemblée p:énérale
~rente-0euxième session, 1977 : documents sounùs au titre des points de
1' ordre du JOur suivants :
Point 30- nuestion de Palestine : ra~port du Comite pour l'exercice des
nroits inaliénables du peuple nalestinien
Point 50 - Office de secours et de travaux des ~·Te"tions Unies nour les rêfur:iés
de Palestine da;1s le Proche-Orient
Point 57 - Rapport du Comité spécial char~é d'en~uêter sur les pratiques
israéliennes affectant lf'>s droits de 1 'homme de la po~...,ulation
ôes territoires occunés
Point 62 - Prop:ram:oee des Nations Unies pour 1 'environnement, notarrmPnt le
oocument A/32/228
~rente-troisième session, 1978
l'ordre du JOUr suivants
è.ocuments soumis au titre des points de
Point 31 - Q,uestion de Palestine rapport du Cor1i té :_Dour 1' exercicP des
droit inaliénables du peur-le palestinien
Point 54 - Office de secours et de travaux des rations Unies pour les réfugiés
de Palestine dcms le Proche-Orient
Point 55 - Tia~port du Co~ité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques
israéliennes affect~nt les droits de l'homme de la nopulation
des territoires occupés
Point 68 - Pro~ram:rne des nations Unies pour l'environnement, notPT'lJ11Pnt le
document "./33/351~
Trente-auatrième session, 1979
l'ordre du ,jour suivants :
documents soumis au titre des noint s de
Point 24- nuestion de Palestine : rapport du Comité ~our l'exercice des
droits inaliénables du neuple palestinien
Point 50 - Office de secours et de travaux des T·Tations Unies :nour les réfue:iés
de Palestine dans 1~ Proche-Orient
?oint 51 - B13-pnort du Coni té special charr·f: d 1 enquêter sur les pratirJuPs
isr~"éliennes affectant les droits de Ï'homr0e de la population
des territoires occupés
Point 65- Etablissements humains, comntes rendus sténographiques et
document A/34/536 et Corr.l
1 . ••
A/35/533
Franç1:'1.is
Ann~xe III
Par;e 2
B. Conseil de sécurité
Rannort de la Commission du Conseil de sécurité créée en application de la
résolution 446 ( 1979) ( 8/l3l-f50 et .A.dd.l et S/13679)
C. Rapports et l)ublications T)rovenant d' or.o:anes et de services de
1 'OrpFtnisation des Nations Unies
Office ùe secours et de travaux des Fations Unies nour les réfueiés de Palestine
dans le Proche-Orient
Ra;:mort du Commissaire c;ên6ral de l'Office c'le secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfur.,.iês de Palestine dans le Proche-Orient, 1er juillet 1977-
30 juin 1978, Documents officiels de 1 'Assemblee r:enerale, trente-troi_sièrne session,
Suprlément No 13 (A/33/13)
RaDport du Commissaire général de 1 'Office de secours et de travaux éles
ITations Unies pour les r,;fup.:iés de Palestine dans le Proche-Orient, 1er juillet 1978-
30 juin 1979, Documents officiels de 1 '1\ssemblée rénérale, trente-quatrième session,
Supplément rro 13 (A/34/13)
Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient, Définitions et statistiques, 30 juin 1979
Office de secours et de travaux des nations Unies pour les réfue;iés de
Palestine dans le Proche-Orient- Organisation des Nations Unies pour l'education,
la science et la cult ure, Departement de 1 'éducation, P_.nnuai re statistique,
1976-1977
Office èi_e secours et de travaux des Nations Unies uour les réfur:iés de
Palestine dans le Proche-Orient : rapport annuel du Directeur de la santé,
1977 Pt 1970
Commission éconol"li(]ue pour 1 '_•\sie occidentale
"Demographie Situation of the Palestinian People11 (8 mai 1979)
11 Survey of Economie and Social Develonment in the ECFA region, 1970-197011
( E/ECJ/P./80)
"Survey of Economie and Social Developments in the ECHP. ree:ion, 198d' (avril 19no)
"Snecial ~"'easures of Jl_ssistance to the Palestinian Homan"
(E/E()·TA/SDHS/CONF. 4/5/Rev. 2)
"Social and Economie Conditions of Palestinian HolTJan Inside and Outside the
Occupied Terri tories1 (E/ECHA/SDHS/COJITF .4/6/Rev.l)
"Statistical AbstrAct of the Rep:ion of ECHA", troisième édition (Beyrouth, 1980)
"Social PrograJ!l!11es and Data for the ECITA ReP-"ion"" février 1980
"Demogranhic and Related Socio-Economic Data Sheets for Countries of EC\.ITA11
,
No 2 (Bey~outh, janvier 1978)
1 ...
A/35/533
Ti'rançais
Annexe III
Pace 3
Comité sur 1' exercice des droits inaliénables du neunle palestinien
Le droit de retour du TJetmle nalestinien (Publication des nations Unies,
nQ~êro de vente : f-.78.1.21)
LP droit du neunle pr:-lestinien à 1' autodétermim~tion (Publication des
r•ations Unies, numero de vente : F'. 78. I. 22 et r.orr.)
Origines et 2volution du nroblème nalestinien, 1)remière partie : 1917-1947,
(PublicFJ.tion des Nations Unies, numêro de vente : ·F'. 78.1.19)
"fl_cquisition of Land in Plaestine11 (1979)
Dibliothèaue Dag Hammarsk,iolcl
La gu?stion de Palestine : biblioP"ranhie sélective ( 1976)
Commission des droits de 1 1horrtr.1.e
Papport sur les travaux de la trente-cinquième session, 12 fevrier-7 mars 1979,
Docu.rnents officiels du Conseil économiaue et social, Gunplément No 3 (~/1~79/36)
nan~ort sur les travaux de la trente-sixième session, 4 février-14 mars 1980,
Docu;nents officiels du Conseil économique et so.s,ial, Sunplément ~1 o 3 (r/1980/13)
Pror.:r1'1n:me des Nations Unies nour le développement
11ise en oeuvre de la rêsolution 33/11~7 de 1' Assemblée générale relative à
l'assistance au peuple palestinien (DP/410)
Rapport soumis ~ la réunion interinstitutions par l'équipe spéciale interinstitutions
sur l'assistance au peuple ~alestinien, 20 avril 1979
CoNité spécial chargé d 1 enquêter sur les uratiques israéliennes affectant les
droits èe 1 'homme de la ponulation des tt=>rri toi rt=>s occuiJes
ntsumfs des rapports publiés dans la presse en Israël et d?ns les territoires
occunês (parutions mensuelles è_e 1975 à 1979)
S(;lection d'un certain nombre de procès-verbaux de témoirnac:es établis ps.r
le Comité special 2 diverses occasions lors de son séjour dans la réfion
Centre des Nations Unies nour les établissements h12:1ains (Habitat)
Rapport d'Rabi tat : Conf~rence des Jl1ations Unies sur les 2tablissements
humains, Vancouver, 31 mai-11 juin 1976 (Publication des Nations lmit=>s, numéro de
vente : F.76.IV.7 et Corr.)
Rapuort de la Conférence 1)réparatoire rérionale nour 1 1 Asie et lr-> Pacifique,
T'~hêran, 14-19 juin 1975 (A/COE-TF. 70/P.PC/10)
He.bitat : Conférence des ITations Unies sur les r?tablissements humains,
situation des établissements hu.rne.ins dans le monde (A/CONF. 70/A/1)
1 •••
A/35/533
Français
.Annexe III
Pac:e !_r
I:nquête sur la si tua.tion du log:ement dans le monde, 1974 (Publication des
Na.tions Unies, numéro de vente : F.75.IV.8)
D. Ranports et publications des institutions spécialisées
Organisation internationale du Travail
SupJ?lêment au rarmort du Directeur général, Conférence internationale du
Travail, soixante-cinQuième session (Genève, Bureau internationA.l du Travail,
1979) • anne xe
Rapport du Directeur r:>;ênéro.l, Conférence internationale du Travail, soixantesixiè:
rle session (Genève. Bureau international du TrFwail, 1980), appendice III
Orr:anisation oes Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
"An:rüication des résolutions 18 C/13.1 et 19 C/15 .1 concernant les institutions
educatives et culturelles dans les territoires arabes occupés : rapport du Directeur
~ênéral sur la mission qu'il a envoyée dans les territoires arabes occupés par
Israël nour y recueillir sur place des informations relatives à la situation en
matière d'education et de culture" (101~ EX/52)
"Anplication des résolutions 18 C/13.1, 19 C/15.1 et 20 C/15.1 concernant les
institut ions éducatives et culturelles dans les territoires arabes OCCUj:les
rapport du Directeur général" ( 108 EX/12)
Organisation mondiale de la santé
"Situation sanitaire de la population arabe dans les terri toi res arabes occup~s,
y cor.rpris la Palestine : ranport elu Comité spécial d' eX!Jerts charfés d'étudier la
si tuotion sanitaire des habitants des territoires occupés" (A33/21)
"Assistance sanitaire aux rêfur:iés, aux personnes dey>lacées et à la population
arabe des terri toi res arabes occupés au lloyen-Orient" (A32/HP /4)
"Collaboration avec le système des Nations Unies : assistance sanitaire aux
rêfuc:iés, aux personnes déplacées et à la population arabe des territoires arabes
occupés du Hoyen-Orient" (A32/26)
"Situation sanitaire de la ponulation arabe dans les territoires arabes occupés,
y compris la Palestine" (A33/HP/l)
:r::. Tiannorts et publications de gouvernements
Ep:y1Jte
Declaration officielle du Gouvernement êpyntien, intitulée "Effets sociaux
et économiques né~atifs de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple arabe palestinien dans les-- terri toi res arabes occupés"
J\nnuaire statistique de la Ré1Jubligue arabe d'l'gypte (Ar:ence centrale de
mobilisation et <'le statistiques, juillet 1979)
1 •••
ll./35/533
Franc: ais
_ônnexe III
Pa[Ye 5
Israël
State of Israël, 11inistry of Defence, A '?wel ve Year Survey, 1967-1979
(Jérusalem, 1980)
Central BurPau of Statistics, Statistical Abstract of Israël
Central Bureau of Statistics, Administered Terri tories Statistics Cluarterly
The Develop:ment of the Il.dministered Terri tories ( nov:d.Jbre 1979)
Jordanie
Rouhi, Al-Khatib, The Judaization of Jerusalem (An;man, éditions Al-Tmrfiq, 1979)
Danque centrale de Jordanie, Dênartement de la recherche et des études,
Bulletin statistiaue mensuel, vol. 15, No 12 (decembre 1979)
!liinistère du developpement et de la reconstruction, BullPtin informatique Pt
st8"t istique, 1979 ( Pn arabe)
DênartP1"1ent des statistiques, Statisti cal Yearbook, 1978, TTo 29
Ministère de 1 1 éducfltion, Yearbook of Pducs.tional Statistics for the Scholastic
Year 1965-1966
; iinistère de 1 1 éducation, Yearbook of "Cducational Statistics for 1967-1968
i Tinistère de l' 0ducation, 'l'he St'ltistical Yearbook for the Year 1972-1973
Pinistère de 1 1 éducation, 'Che StatisticFtl Educational Ycarbook, 1977-1978
Royaume hachémite o_e Jordanie, ra}Jnort soumis à la Cowmission du Conseil de
sc:;curite créée en application de la résolution 446 (1979) du Conseil de sécurité
"Israeli Settlements ln the Occupied \'Test :Sanl:, includin~ "1\rab JeruselPr:l sinN' 1967"
(mai 1979)
Académie royalP des sciences, Amm::m, Jordanie, Dênartement économique
The Five-Year Plan : Proiects and Investment~, 1976-1980 (octobre 1977)
'Ille :êi ::ific !lCc of ~ame \Test Banl"- ":esourc<-'S to Israël ( fèvrier 1979)
Numerical Index for Health Services (mars 1979)
Tiumerical Index for Education (mars 1979)
ITumerical Index for ll.r-:riculture (juillet 1979)
Comnosition of Visible Im"f)orts : An Industrial Develon!1'1ent 2otential
(avril 1979)
~hwerical Index for Tourism (janvier 1979)
ITumerical Index for Transnort and Communications (juillet 1979)
Numerical Index for ElPctricity (août 1979)
I\êpubliq ue arabe syrienne
Burr:>au central de statistiques, Statistical Abstract, 1979, no 405, janvier 1900
r;inistère des affaires sociales et du travail, ni vision de la statistique :
Bulle tin statistique annuel, 1977 (décembre 1978)
1 •••
1')35/533
Français
Imnexe III
P2 c;:e 6
BullF>tin statistique annuel, 1976 (octobre 1977)
"P,ulletin statistio ue snnuel, 1975 (novembre 1976)
Bulletin statistique onnuel, 1974 (octobre 1975)
Jï'. nuelques livres et publications
Drian Van AR~~ADIE, Benefits and Burdens : A Renart on the !Test Banl~. and
Gaza StriD Economies since 1967 (J''el-r Yorl,_, N. Y., Carnegie Endmrment for Internatiorwl
Peace, 1977)
Arie BREGl!Ali, Economie Grouth in the Ady.Jinistered f_reas. 1968-1973 (Jerusalem,
Ban~ of Israel, Desearch Departrnent, 1974)
BanJ<:: of Israel, Pesearch Department, The Economy of the Adn~istered Are as,
1972 (Jerusalem, 1974)
Hest Ban1-:. of the Jordan. Gaza Strip and ITorthern Sinai. Golan Heir-Jlts : Data
from full enumeration, Publication 1 of the Census of PoDulation 1967 (Jerusalem,
Centnü Dureau of Statistics, 1967)
StatP of Israel, l'Iinistry of Finance, "8conomic Planning Authori ty, r:conornic
Plans, 1971-75 and 1974-78
~'ordechai TTISf\JIT, Israel and the Terri tories : A Study in Control. 1967-1977
(Ramat Gan, Turtledove Publishinr:, 1978)
Edvrard H. SAID, The question of Palestine (Fevr York, F.Y., TimPs Book, 1979)
Statistical 1'bstract of Israel, various years (JerusalPm, Central Bureau of
Statistics)
Vi vian A. BULL, Tlle i!est Tlank - Is It Viable? (Lexington, T'assachusetts,
Lexington Books, 1975)
G. Publications d'instituts de recherche
Centre derno,c;:raphioue du Caire
"'lspects démographiques de la main-d'oeuvre dans les pays arabes (Le Caire,
1972)
Urbanisation et mir,ration dans quelques pays arabes et africains (Le C::1ire,
1973)
Institut pour les ét11des palestiniennes. Deyrouth, Liban
Journal rles études sur h 1 Palestine, numéros allant de l'automne 1971 à
l'hi ver 1980
Université de Dirzei t. Bureau de docurnentE>tion et de recherche
Fathiya Said l~ASRU, Enseiçnement dans les écoles publiques de Cis.iordanie
(juillet 1977)
T(. l\TASHI et R. RIHAJ\T, T'nseirnewent en Cis.iordanie
1 •..
C'r0:anisation de libêrRtion de la Palestine
A/35/533
Français
Annexe III
Pa[;e 1
Central Rureau of statistics, Palestinian Sta.tistical 1\bstract, 1919, ~':o 1
R8nDort na.tioncèl de Palestine (non daté et non publié)
Les conséquences i?conomigues et socüües de l'ocnnation isro.élienne sur les
conditions de vie du neurllP ''2-lestinien (en aralJP)
r;tablissements israéliens en Cis ,iordanie et confiscation de terres (en arabe)
Violation 'Jar les sionistes des droits de l'hornlilE' 0.ans les territoires
occu~és (non daté)
T 'ouvement de colonisation sioniste (non daté)
"Poli tiquf' sioniste de colonise.tion dans les terri toi res arabes occupé:s"
(non datiS et non publié)
"Infants ~Jalestiniens sous 1 1 occuDation israelienne" (non daté et non publié)
Di vers rannorts :oubli ès po.r le Bureau dE's affaires de la patrie occunPP,
r;,eyrouth. Liban, sur des sujets tels que la Comnar:nie d'électricité de Jérusalem,
les acti vitês êducati ves dans les terri toi res occupés, les ressources en eau, les
colonies isra2liennes, la lutte cJe le. classe ouvrière palestinienne
LP Comité nour le o~fense des droits de l 1homrne du peu:r!le :oalestinien sous
1 1 occu~;ation israélienne. Beyrouth, Li ban : di vers ex!Josês publiés sur l' ari tation
:'studiantine, la. con di ti on l'les travailleurs arahes dans les terri toirros occupés,
l' ensei;::nernent, le con di ti on des professeurs, les colon:i_es
Central Dureau of statistics, Agricultural Statistical Bulletin for thP
1 !est Bank and Gaza Stri n, 1.2_79, voL I
Ponds national de lR Palestine, Ressources en eau et politiques adontées en
Cisjordanie (stencil)
Tiannorts et documents arabes
Public at ions bimensuelles : 1916, 1911 et 1978 et ra!YJ?ort arabe 1919
H. Autres publications consultées
8ouhi AL-l=HI\.TIB. 'J'he Judaization of Jerusalem (i\rlr,'an, J\1-Tmrfiq Press, 1919)
Encyclopenia Judaica
H.TI. AlTARTAI1I, Hest B8.nl: Ar;riculture A n e-vr Outlool<:.: ( JT ab 1 us , 191 G)
NATIONS UNIES
ASSEMBLEE
GENERALE
Trente-sixième session
Point 69 k) de la liste préliminaire”
Distr.
GENERALE
A/36/26O
29 mai 1981
FRANÇAIS
ORIGINAL : ANGLAIS
DEVELOPPEMENT ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE :
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Conditions de vie du peuple palestinien
Rapport du Secrétaire général
1. . Dans sa résolution 34/113 datée du 14 décembre 1979, 1'Assemblée générale a
prié le Secrétaire général d’établir, en collaboration avec les organes de
l’organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées intéressées,
en particulier l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, la Commission économique pour l’Asie
occidentale et le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l’homme de la population des territoires occupés, un
rapport complet et analytique concernant les répercussions sociales et économiques
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
les territoires arabes occupés et de le présenter à 1’Assemblée générale lors de
sa trente-cinquième session.
2. A sa trente-cinquième session, après avoir examiné le rapport du Secrétaire,
général (A/35/533 et Corr.l), qui avait été présenté en application de la
résolution susmentionnée, 1’Assemblée générale, dans le paragraphe 1 de sa
résolution 35/75 datée du 5 décembre 1980, a pris acte avec satisfaction du
rapport du Secrétaire général sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans les territoires arabes occupés et, dans le paragraphe 4, a demandé à tous
les Etats de coopérer avec les organes, organisations et organismes des Nations Unies
et les autorités palestiniennes locales pour améliorer les tragiques conditions
de vie du peuple palestinien causées par l’occupation israélienne. En outre,
dans le paragraphe 5, 1’Assemblée a prié le Secrétaire général de présenter à
1’Assemblée lors de sa trente-sixième session, par l’intermédiaire du Conseil
économique et social, un rapport complet et analytique sur les progrès réalisés
dans l’application de la résolution.
3. Afin de permettre au Secrétaire général d’établir et de présenter le rapport
demandé à 1’Assemblée générale lors de sa trente-sixième session, le Directeur
exécutif du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat)
a adressé le 5 février 1981 une note verbale au Représentant permanent d’Israël
auprès d’Habitat à Nairobi en attirant l’attention de son gouvernement sur la
x A/36/5O.
81-14382
A/36/2Ô0
Français
Page 2
resolution susmentionnée. Dans cette note, le représentant d'Israël était prié
d'informer le Directeur exécutif des mesures prises ou envisagées par le
Gouvernement israélien en application de la résolution 35/75. L'attention du
Représentant permanent était également attirée sur le rapport du Secrétaire
général (A/35/563 et Corr.l), qui, dans son annexe, mentionnait plusieurs aspects
des conditions de vie du peuple palestinien, y compris les différents facteurs
qui déterminaient ou influençaient la qualité de la vie de la population arabe
dans les villes et villages des territoires occupés. ,
4. ' Dans une note verbale datée du 13 février 1981, le Représentant permanent
d'Israël auprès d'Habitat a informé le Directeur exécutif que la note du
5 février avait été reçue et transmise aux autorités compétentes en Israël et
que, dès qu'une réponse aurait été reçue, elle lui serait transmise.
5. En mai 1981, le Directeur exécutif a adressé des notes verbales à tous les
Etats, en attirant spécifiquement leur attention sur le paragraphe H de la
.résolution 35/75 de 1'Assemblée générale et en leur demandant de le tenir au
courant des mesures qu’ils avaient prises ou qu’ils envisageaient de prendre
en application des dispositions de cette résolution. Dans sa note, le Directeur
exécutif a indiqué que l’intention était de présenter le rapport demandé à
l'Assemblée générale lors de sa trente-sixième session, par l’intermédiaire du
Conseil économique et social. •
6. Etant donné que ce. rapport, qui sera publié sous la forme d'un additif au
présent document, sera établi sur la base des réponses fournies par les
gouvernements, on espère recevoir ces réponses suffisamment tôt pour permettre
au Secrétaire général d'établir et de présenter le rapport à l'Assemblée générale
lors de sa trente-sixième session, par l'intermédiaire du Conseil économique
et social. .
NATIONS
UNIES
Assemblée générale
Trente-septième session
Point 71 j) de la l iste préliminaire*
Distr.
GENERALE
A/37/238
9 juin 1982
FRANCAIS
ORIGINAL: ANGLAIS
DEVELOPPEMENT ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE:
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés
Rapport du Secrétaire général
1. Dans sa résolution 34/113 datée du 14 décembre 1979, l'Assemblée générale a
prié le Secrétaire général de préparer , en collaboration avec les organes ae
l 'Organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées qui s'occupent de
cette question, en particulier l'Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), la Commission
économique pour l ' Asie occidentale (CEAO) et le Comité spécial chargé d ' enquêter
sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des
territoires occupés, un rapport complet et analytique sur les conséquences sociales
et économiques de l'occupation israélienne pour ce qui est des conditions de vie du
peuple palestinien dans les territoirP.s arabes occupés, et de le présenter à
l'Assemblée lors de sa trente-cinquième session.
2, A sa trente-cinquième session, après avoir examiné le raoport nu secrétaire
général (A/35/533), qui avait été présenté en application de la résolution
susmentionnée, l'Assemblée générale, dans le paragraphe 1 de sa résolution 35/7S
datée du 5 décembre 1980, a pris acte avec satisfaction du rapport du Secrétaire
général sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires arabes
occupés et, dans le paragraphe 4 de cette même résolution, a demandé à tous les
Etats de coopérer avec les organes, organisations et organismes <les Nations Unie~
et les autorités palestiniennes locales pour améli orer les tragiques conditions de
vie du peuple palestinien causées par l ' occupation israélienne. En outre, dans le
paragraphe 5 de cette résolution, l'Assemblée a prié le Secrétaire général de lui
présenter à sa trente- sixième session, par l'intermédiaire nu Conseil économique et
social, un rapport complet et analytique s ur les progrès réalisés dans
! '.application de la résolution.
* A/37 /50/Rev. L
82-14677 0210B (F) / ...
A
A/37/238
Français
Page 2
3. A sa trente-sixième session, après avoir examiné le rapport du Secrétaire
général (A/36/260 et Add.1-3), qui lui avait été soumis conformément à sa
résolution 35/75, l'Assemblée, au paragraphe l de sa résolution 36/73 datée du
4 décembre 1981, a pris acte du rapport du Secrétaire général sur les conditions de
vie du peuple palestinien, et au paragraphe 6 de cette résolution, elle a prié le
Secrétaire général "d'établir un rapport complet et analytique sur la détérioration
des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés et de le présenter à l'Assemblée générale lors de sa trente-septième
session, par l'intermédiaire du Conseil économique et social". Au paraqraohe 7 de
ladite résolution, elle a prié également le Secrétaire général, lors de
l'établissement du rapport, "de consulter l'Organisation de libération de la
Palestine, représentant du peuple palestinien, · et de coopérer avec elle".
4. En vue d'établir le rapport qui lui avait été demandé et de le présenter à
l'Assemblée générale à sa trente-septième session et dans un effort pour y exposer
d'une façon objective et impartiale le point de vue de spécialistes, le Secrétaire
général a fait appel au concours de deux experts (voir annexe II ci-après).
5. Les experts devaient rédiger le rapport sur la base de la documentation
fournie par l'Organisation des Nations Unies, ses organes subsidiaires et les
institutions spécialisées et à partir de différents autres documents, publiés ou
non, concernant la question. Ils devaient également recueillir des renseignements
sur le terrain en Egypte, en Jordanie, au Liban, dans la République arabe svrienne,
et dans les territoires occupés, notamment en organisant des rencontres avec de
hauts fonctionnaires ou d'autres personnes ainsi qu'avec des représentants de
l'Organisation de libération de la Palestine.
6. Le Gouvernement israélien ne leur ayant pas accordé l'autorisation de se
rendre dans les territoires palestiniens occupés, les experts ont dû, pour établir
leur rapport, utiliser des sources .d'information indirectes, en particulier les
rapports d'une mission de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et d'une
autre mission de l'Organisation mondiale de la santé (CMS), qui s'étaient rendues
dans les territoires en 1981.
7. De nombreux organismes intergouvernementaux et divers organes subsidiaires de
l'Organisation des Nations Unies, tels que le Comité pour l'exercice des droits
inaliénables du peuple palestinien, la Commission des droits de l'homme, le ComitP.
spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l'homme de la population des territoires occupés et le Conseil de sécurité se sont
préoccupés des conditions de vie du peuple palestinien. Etant donné le volume
considérable de la documentation disponible à l'Organisation des Nations TTnies
ainsi que des informations publiées dans les livres, les périodiques, les journaux
et l'ensemble de la presse, il a été décidé que l'un des exoerts resterait au Siège
de l'ONU pour mener à bien les importants travaux de recherche nécessaires tandis
que l'autre irait sur place pour recueillir des renseignements auprès des
organismes de l'Organisation des Nations Unies compétents et des institutions
spécialisées situées en Europe et au Moyen-Orient et se rendrait également en
Egypte, en Jordanie, en République arabe syrienne et dans les bureaux de
l'Organisation de libération de la Palestine à qeyrouth et à namas.
/ ...
A/37/238
Français
Page 3
8. Par conséquent, tandis que l'un des experts restait au Siège de l'ONU, l'autre
a effectué, du 8 février au 19 mars 1982, une mission en Egypte, en Jordanie et en
République arabe syrienne, où il s'est ·entretenu avec des hauts fonctionnaires qui
s'occupent de questions relatives aux "territoires palestiniens occupés", avec dP.s
réfugiés palestiniens vivant dans les pays en question et avec des résidents des
territoires occupés qui étaient de passage dans ces pays ainsi qu'avec des
personnes qui avaient voyagé récemment dans les territoires occupés. Il a
également eu des entretiens avec des fonctionnaires de l'Organisation des Nations
Unies en poste dans ces pays. Il a rencontré en outre les représentants de
l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Beyrouth et à Damas, qui lui
ont fourni des renseignements. Des informations ont aussi é~é recueillies auprès
de divers instituts universitaires de recherche dans les pavs arabes voisins.
9. L'expert s'est aussi rendu aux sièges de la Commission économique pour l'Asie
occidentale (CEAO) de l'ONU, de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture (Unesco), de l'OtS, de l'OIT et de l'UNRWA lesquels lui
ont communiqué des informations et données pertinentes. Divers rapports de l'ONTJ
portant sur les conditions dans les territoires palestiniens occupés ont également
été consultés, notamment ceux du Comité ;pécial chargé d'enquêter sur les pratiqueR
israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires
occupés, de la Commission du Conseil de sécurité créée en application de la
résolution 446 (1979) et du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du
peuple palestinien, en outre, les experts ont étudié des documents communiqués par
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCEDl, le
Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et le Fonds des Nations
Unies pour l'enfance (FISE).
10. Le rapport établi par les experts est reproduit ci-après à l'annexer.
/ ...

ANNEXE I
A/37/238
Français
Annexe I
Page 1
Rapport du Groupe d'experts sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupés
TABLE DES MATIERES
Chapitres
I. INTRODUCTION .......................................
II. RESUME DES CONCLUSIONS .............................
III. INFRASTRUCTURE, TERRES ET EAU ••••••••••••••••••••••
A. Terres et colonies••••••••·•··•·•·•·•·•••·•••·•
B. Eau ••••••.•••••••••••••••••.•.•.••••• ~ •••.•.••.
c. Infrastructures ••••• •• : •••••••• •• ••••••••••••••
O. Population et loge111ent •••·••••••••••···••••••••
IV. FACTF.URS ~CONCJ-tIQUES ••••••• • •••••••• ·"· ••••.••••.••• ~·•.
A.
B.
Emploi
Revenu
. ....................................... .
.........................................
c. Consôtmn.ation ••••••••••••••.••••.••••.•••••••••.
D. Epargne •••.. ••••.• • •••• ••. ..•. •.•..• •••.•....• •
E. Investissements•••·•·•·······••••·••··•·••••••·
F. Inflation··••····•••·•••••• ••· • ·•··• •··•••• ••••
V. FACTEURS SOCIAUX ET CULTURELS••••••••••••••••••••••
A. Environnement social et culturel •••••••••••••••
B. Santé •......••• • • • ••.....•.....•.•••..•.•••..•.
c. Education•···•·•··•··•········•· • •·••;•••••·····
Appendices
Paraqraohes
1 5
6 - 14
15 38
15 18
19 21i
27 2q
30 38
3q - fi.li
39 51
52 57
58 fil
6?. 63
64
fiS
66 90
66 72
73 81
82 90
I. Terres que la Puissance occupante s'est récemment appropriées
II . Indice des prix à la consommation (19fi8/fi9 = 100)
Paqes
,.
3
5
5
fi
1.0
l?.
2t
21
2fi
2R
30
3?.
33
34
34
3fi
40
/ ... .
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Français
Annexe I
Page 2
I. INTRODUCTION
1. Dans sa résolution 36/73, l'Assemblée générale a prié le secrétaire général
d'établir un rapport complet et analytique sur la détérioration des conditions de
vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés et de le
présenter à l'Assemblée générale lors de sa trente-septième session, par
l'intermédiaire du Conseil économique et social. Un précédent rapport du
Secrétaire général soumis à l'Assemhlée à sa trente-cinquième session, en
application de la résolution 34/113, portait sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires arabes occupés (A/35/533).
2. En conséquence, le présent rapport passe en revue les conditions de vie du
peuple palestinien sur la rive occidentale du Jourdain, y compris le secteur
oriental de Jérusalem et la bande de Gaza afin de déterminer l'étendue de la
dégradation de leur situation socio-économique depuis l'occupation.
3. S'il est facile de trouver des renseignements concernant la rive occidentale
et la hande de Gaza dans des documents officiels, il est plus difficile d'obtenir
des renseignements dignes de foi sur le secteur oriental de Jérusalem. En
conséquence, le présent rapport fait principalement état des conditions de vie sur
la rive occidentale et dans la bande de Gaza et comprend quelques renseignements de
source indirecte sur les conditions socio-culturelles régnant dans le secteur
oriental de Jérusalem.
4. Etant donné que les experts n'ont pas pu se rendre dans les territoires
palestiniens occupés, ils n'ont pas été en mesure de recueillir des informations de
première main. Cependant, deux missions, l'une de l'Organisation internationale du
Travail et l'autre de l'Organisation mondiale de la santé, s'étant rendues
récemment (1981) dans les territoires occupés, les renseignements pertinents
publiés dans leurs rapports ont été pris en compte dans l'analyse de la situation
en matière d'emploi et des services de santé dans les territoires. L'expert qui
s'est rendu, en février et mars 1982 dans les pays arabes voisins et auprès des
institutions, bureaux et organismes des Nations Unies situés au Moyen-Orient et en
Europe, a également réuni des informations.
S. Le présent rapport porte sur trois grands domaines touchant la situation
socio-économique dans les territoires palestiniens occupés. La section III traite
des facteurs géographiques et de 11•infrastructure, y compris le logement et les
installations communautaires) la section IV des facteurs économiques et la
section V des facteurs sociaux et culturels ainsi que de la santé et de l'éducation.
/ ...
II. RESUME DES CONCLUSIONS
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Français
.~n~eI
Page 3
6. Le niveau de l'emploi dans les territoires palestiniens occupés a fléchi
depuis l'occupation. Etant donné que l'activité économique dans les territoires
occupés ne s'est pas traduite par la création de nouveaux emplois en nombre
suffisant pour absorber le volume croissant de main-d'oeuvre, un nombre de plus en
plus élevé de manoeuvres ont cherché un emploi en Israël (34,9 p. ioo du total de
la population active en 1979), tandis que les travailleurs qualifi,s et les membres
des professions libérales ont émigré dans les pays arabes voisins ou plus loin
encore. L'absence des travailleurs migrants de leur foyer et les longs trajets
qu'effectuent chaque jour ceux qui travaillent en Israël ont eu des conséquences
néfastes sur la vie familiale et communautaire dans les territoires. Les
changements de structure survenus dans les secteurs de la production et de la
distribution par suite de l'intégration de l'économie des territoires à celle
d'Israël ont contribué à la réduction des possibilités d'emploi.
7. Malgré le déclin de l'emploi dans les territoires occupés proprement dits, les
revenus de la population des territoires ont augmenté, tant en termes absolus qu'en
termes réels; cette augmentation est due au développement de l'emploi en Israël,
aux modifications de structures enregistrées dans le secteur de la production, à
une hausse des salaires dans la région et à une augmentation substantielle des
envois de fonds de l'étranger. La hausse des revenus a stimulé la consarunation et
l'épargne dont la croissance a été assez rapide de 1968 à 1973, puis s'est ralentie
de 1973 à 1979, sous l'effet de l'accélération de l'inflation au cours de cette
période.
8. Comme il n'existe pas d'institutions appropriées pour la mobilisation et le
placement de l'épargne, l'inflation a érodé le pouvoir d'achat de la population des
territoires occupés. Faute d'incitation à l'épargne, la population a généralement
accumulé de l'or, des dinars jordaniens et d'autres monnaies fortes, et la plupart
des investissements ont été consacrés à l'aménagement des logements indirlivuels.
Les possibilités d'investissement dans des activités rémunératrices sont rares en
raison de la structure économique et du mode de production et de distributioin·dans
les secteurs industriel, agricole et commercial, ce qui entrave la mise en place
d'une économie viable capable de satisfaire les besoins socio-économiques à lonq
terme de la population palestinienne vivant dans les territoires occupés.
9. La politique suivie par la puissance occupante en ce qui concerne
l'utilisation du sol et de l'eau dans les territoires occupés a des incidences
néfastes sur les conditions de vie des collectivités palestiniennes. Le fait
qu'Israël s'approprie continuellement des parcelles de terre arables, souvent pour
agrandir les colonies israéliennes existantes ou pour en créer de nouvelles, a
suscité un sentiment d'insécurité et de frustration chez la population
palestinienne. Les restrictions auxquelles l'utilisation de l'eau par la
population locale est soumise et le détournement de ces ressources en eau au profit
des nouvelles colonies ont fait obstacle aux activités agricoles des collectivités
palestiniennes.
10. Outre les conséquences économiques susmentionnées, les mesures restrictives
prises par la puissance occupante, qui se sont intensifiées au cours des dernières
années, ont également influé sur les conditions rle vie socio-culturelles de la
/ ...
)
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Français
Annexe I
Page 4
population palestinienne. Israël a eu recours par exemple à la répression
collective, à l'incarcération sans jugement, à l'expulsion et à la limitation des
libertés de mouvements, d'association et d'expression, pour entraver l'apparition
de sentiments d'appartenance à une nation et d'identité culturelle chez la
population palestinienne des territoires occupés. Les frictions continuelles entre
la population palestinienne locale d'une part et les autorités israéliennes d'autre
part, font sérieusement obstacle à l'instauration de conditions de vie paisibles.
Les affrontements qui se sont produits sur la rive occidentale, dans le secteur
oriental de Jérusalem et dans la bande de Gaza après que des maires élus d'El
Bireh, de Naplouse et de Ramallah, eurent été démis de leurs fonctions ·en mars
1982, ont fait des blessés et des morts.
11. Dans le domaine sanitaire, bien que certaines améliorations aient été
apportées aux services de santé curatifs et préventifs, le déveloopement de ces
services n'a pas été proportionnel à l'accroissement de la population et aux
besoins en services et soins hospitaliers spécialisés dans les territoires
palestiniens occupés. Il y a pénurie grave de personnel médical, d'infirmiers et
de techniciens. Les principaux hôpitaux sont fréquemment dépourvus de matériel et.
de services de diagnostic et les patients sont de plus en plus souvent renvoyés aux
hôpitaux israéliens pour diagnostic et traitement par des spécialistes. Il n'y a
pas eu de changement important au cours des deux dernières années en ce qui
concerne la création de groupes sanitaires ou le renforcement du personnel
médical. Près de la moitié de la population des territoires (la rive occidentale
en particulier) qui n'est pas affiliée au système d'assurance-maladie, a olus de
difficultés qu'auparavant à obtenir les ·soins de santé et les services médicaux
dont elle a besoin.
12. En ce qui concerne l'enseignement, le nombre de classes, de professeurs et
d'étudiants s'est accru dans les territoires depuis 1968. Toutefois, les taux de
scolarisation pour la rive occidentale sont inférieurs à ceux de la bande de Gaza
et des pays arabes voisins. La fermeture fréquente d'établissements d'enseignement
et les tracasseries dont les étudiants font l'objet ont créé une atmosphère
d'anxiété et d'appréhension préjudiciable à une scolarité normale. L'application
d11 décret militaire No 854 aux universités a eu pour effet de les priver des
franchises universitaires.
13. Dans le domaine du logement, le développement du parc immobilier depuis
l'occupation n'a pas été proportionnel au taux de dégradation. En dépit d'une
légère diminution de la densité d'occupation par pièce, les habitations demeurent
très surpeuplées dans les territoires occupés.
14. Le taux d'émigration des territoires occupés est élev4, surtout depuis 1975,
ce que l'on attribue à la pénurie d'emplois et à l'atmosphère de tension et
d'incertitude qui découle de l'occupation permanente. Ces facteurs ainsi que la
perspective de trouver de meilleures possibilités d'emploi dans ies Etats du Golfe
ont stimulé l'émigration. Comme les migrants sont principalement des jeunes de
sexe masculin en âge de travailler, les territoires sont privés de leurs ressources
en main-d'oeuvre les plus précieuses.
/ ...
III. INFRASTRUCTURE, TERRES ET EAU
A. Terres et colonies
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Français
Annexe I
Page 5
15. Les ressources en terres et en eau demeurent un très grave sujet de
préoccupation pour les Palestiniens car ce sont elles essentiellement qui
déterminent leurs conditions de vie. La superficie totale des territoires
palestiniens occupés est estimée à environ 5 939 000 dunams, dont 5 572 000 sur la
rive occidentale et 367 000 dans la bande de Gaza. En septemhre 1Q7Q,
1 500 000 dunams, soit approximativement 25 p. 100 de la superficie totale,
avaient, parait-il, été expropriés par les autorités israéliennes (voir A/34/611,
par. 105). Dans le cas de la rive occidentale, la superficie des terres
expropriées était passée de 27 p. 100 en 1979 à 34 p. 100, soit environ
1 862 000 dunams, en mars 1981 a/. Onze pour cent des terres expropriées sur la
rive occidentale auraient été utilisées pour l'implantation de nouvelles colonies
israéliennes. Au total, 123 colonies de ce type auraient été établies dans les
territoires palestiniens occupés au milieu de 1981 (10 dans la partie orientale de
Jérusalem, 103 sur la rive occidentale et 10 dans la bande de Gaza.!?/•
16. Le ptocessus d'expropriation, associé à d'autres facteurs, a entraîné une
réduction de la superficie consacrée à l'agriculture et, dans une· certaine mesure,
une diminution de la production de certains produits agricoles traditionnelle~ent
cultivés dans les territoires occupés. Ainsi qu'il est mentionné dans le rapport
présenté à l'Assemblée générale à sa trente-cinquième session (voir A/35/533,
annexe I, par. 28), la superficie totale des terres cultivées et tombée de
2 840 000 dunams en 1967 à 2 140 000 dunams en 1974, soit 75 p. 100 du chiffre
de 1967. D'autres terres ayant été expropriées depuis lors, on peut
raisonnablement supposer que la superficie des terres cultivées par. les
Palestiniens est aujourd'hui inférieure à ce qu'elle était en 1974.
17. Le fait que l'expropriation de terres est permanente et généralisée, et
qu'elle exerce un effet néfaste sur les conditions de vie et les moyens d'existence
des agriculteurs palestiniens, est corroboré par les renseignements cOfl\llluniquP.s au
Canité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l'homme de la population des territoires occupés et dont le r.omité
spécial fait état dans le rapport qu'il a présenté à l'Assemblée générale à sa
trente-sixième session (A/36/579, par. 102 à 118).
18. La majorité des terres saisies ou expropriées l'ont été pour permettre
l'agrandissement de nouvelles colonies israéliennes. Ces mesures ont renforcé le
sentiment d'insécurité des collectivités et des agriculteurs palestiniens et ne les
y organisation arabe du Travail, Bureau arabe du Travail, Israel! Settlements
and their effect on the conditions of Arab Workers in Palestine and other occupied
Arab territories, mars 1981.
b/ Royaume hachémite de Jordanie, Ministère des affaires des territoires
occup~s, A brief survey of the living conditions on the Palestinian People in the
occupied territories, Amman, f4vrier 1982.
/ ...
A/37/238
Français
Annexe I
Page 6
ont guère incités à effectuer des investissements à lonq terme pour améliorer leurs
terres. Outre l'expropriation directe de terres en vertu des lois d'exception et
des règlements israéliens en vigueur, l'expert en mission a a~oris rte sources
arabes que, dans certaines municipalités, les autorités avaient commencé il y a peu
de temps à faire figurer dans les permis de construire une clause précisant oue
bien que le demandeur soit autorisé à construire une maison sur la terre en
question, cette dernière ne lui appartenait pas. Il semblerait que cette
disposition s'applique essentiellement aux terrains urbains, surtout quand les
autorités pensent que le terrain en question appartient à un propriétaire
absentéiste.
B. Eau
,l9. Du point de vue des Palestiniens, la situation en ce qui concerne les
ressources en eau s'est aggravée. Le problème semble insoluble nans les
circonstances actuelles qui excluent l'adoption de stratégies pour la mise en
valeur et l'utilisation des ressources en eau au profit des Palestiniens.
20. En tant que puissance occupante, Israël a tout pouvoir en ce quiconcerne la
conservation, le contrôle et l'utilisation des ressources en eau dans les
territoires occupés. La question est compliquée par le fait que de nombreuses
·sources d'eau sont communes à Israël et à la rive occidentale et que certaines, en
particulier les nappes aquifères souterraines, s'étendent de part et d'autre de la
frontière qui sépare la rive occidentale d'Israël. F.n raison ne la stratification
des collines qui constituent la démarcation entre Israël et la rive occidentale,
et de l'inclinaison des strates, une grande partie de la pluie qui tombe sur les
collines s'infiltre dans les couches inférieures en direction de l'est, ressortant
sous forme de sources sur la rive occidentale ou alimentant les nap~es
souterraines. Certaines de ces nappes étant superposées, l'exploiotation des
nappes inférieures au rnoyen de forages profonds risque d'entratner des pénuries
d'eau ou d'assécher les nappes supérieures~-
21. Dans les territoires occupés, l'eau provient essentiellement de puits et de
sources. Elle est utilisée aussi bien à des fins agricoles qu'à des fins
domestiques. Depuis l'occupation de 1967, l'utilisation de deux puits seulement a
été autorisée à des fins agricoles. Celle de quelques puits l'est dans les zones
urbaines de Naplouse, Kalkiliya, T.ul-Karam et Kaffir. Non seulement on a interdit
de creuser de nouveaux puits, mais on a également limité, souvent au volume fixé au
moment de l'occupation, la quantité d'eau qui peut être pompée danA les puits
existants, et des compteurs ont été installés dans tous les puits pour veiller à ce
que cette limite ne soit pas dépassée. Des sanctions lP.gales, et notamment des
amendes, sont imposées aux propriétaires de puits qui ne tiennent pas compte de ces
limitations.
c/ Voir "Review of the economic conditions of the Palestine people in the
occupied Arab territories" (TD/B/870), par. 55.
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Français
Anr.exe I
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22. Les restrictions imposéeilî e,i <.t~ qui concerne la consommation d'eau à usage
agricole ont, selon des ~ources pa].~stiniennes, empêché le dé,,eloppement des
entreprises agricole~ et, dans c~r t~ins cas, entrainé virtuellement la destruction
de fermes, en particulier les petites exploitations, qui sont les plus nombreuses
sur la rive occidentale, en les privant de ressources en eau suffisantes pour
assurer la survie des récoltes. Il ressort des données sur la production agricole
qu'après une amélioration initiale due à l'introduction de nouvelles techniques par
les autorités israéliennes, la production de nomhreux produits aqricoles a diminué
ou est demeurée inchangée après 1975-1976 y.
Année
1967/1968
1977/1978
1978/1979
Tahleau 1
Consommation d'eau sur la rive occidentale
Eau à usage
domestique
provenant
de sources
2,0
2,6
2,2
(En millions de mètres cuhes)
Eau à usage
domestique
provenant
de puits
3,4
9,0
10,3
Eau à usage
domestique
distribuée
par la
compagnie
Mekorot y
0,4
2,1
Eau à usage
agricole
provenant
de puits
30,8
30,5
30,0
Eau à usage
aqrir.ole
provenant
de sources
37,0
37,0
37,0
Source: Rapport présenté par le Ministre i s raélien de la santé à la
trente-quatrième Assemblée mondiale de la santé (A/34/INF.DOC.l), annexe.
y Compagnie israélienne des ~aux.
On notera que les données préser.tées par le Ministre israélien de la santé
corroborent les dires des Palestiniens qui prétendent que la consommation d'eau à
usage agricole a été maintenue au niveau d'avant 1967. Les autorités israéliennes
déclarent que s'il a fallu en arriver à une telle mesure, c'est parce qu'il est
nécessaire d'exploiter rationnellement les ressources en eau en veillant à ce que,
~ Voir "Souveraineté permanente sur les ressources nationales dans les
territoires arabes occupés: rapport du Secrétaire général" (A/36/648), annexe,
appendice IV et le rapport présenté oar le Ministre israélien de la santP. à la
trente-quatrième Assemblée mondiale de la santé (A/34/INF.DOC/l), annexe.
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Annexe I
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dans le développement des exploitations, il soit tenu compte de facteurs tels aue
les réserves d'eau existant dans la zone considérée, et la nécessité de maintenir
l'équilibre entre les ressources en eau et leur exploitation pour emoêcher la
surexploitation et la salinisation de ces ressources. En ce qui concerne la
délivrance de permis pour le forage de nouveaux puits, les autorités israéliennes
signalent qu'entre 1967 et 1979, 30 .demandes de permis de prospection sur 80 ont
été approuvées, mais que pas un seul puits nouveau n'a été foré au cours de cette
péricx1e en raison du coût élevé de l'opération (voir A/36/26O/Add.l, par. 26). Il
ne semble toutefois pas qu'l existe de politique visant à aider les Palestiniens à
faire face à ces dépenses en leur octroyant des prêts, des subventions ou toute
autre forme d'assistance financière. Au contraire, le consultant en mission a
appris qu'il était difficile, du fait, semble-t-il, des nombreuses restrictions
imposées à cet égard, de recevoir des fonds de l'étranger oour le financement de
projets de développement, y compris ceux destinés à améliorer l'approvisionnement
en eau.
24. En général, la population palestinienne a l'impression que les autorités
israéliennes permettent aux Israéliens d'utiliser, à des fins agricoles,
domestiques et industrielles, une quantité d'eau bien plus importante que celle ~te
sont autorisés à utiliser les Palestiniens des territoires occupés. Les données
disponibles montrent que la consommation d'eau en Israël est heaucouo olus élevée
que sur la rive occidentale, ainsi qu'il ressort du tableau 2 ci-dessous:
Tableau 2
Consommation d'eau sur la rive occidentale et en Israël, 1977
(En millions de mètres cubes)
Agriculture
Industrie
Consommation domestique
Total
Rive occidentale
90
Négligeable
10 2./
100
source: KIDMA: Israel Journal of Develooment, No 10 (1Q77).
y y compris la consommation industrielle.
Israël
1 325
300
l 720
S'il est sans aucun doute nécessaire de conserver l'eau en contrôlant son
utilisation, le fait qu'en Israël le taux général de consommation d'eau par
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Annexe I
Page 9
habitant soit près de 4 fois plus élevé que celui enregistré sur la rive
occidentale (A/35/533, par. 37), justifie le point de vue selon lequel la politique
menée par les autorités d'occupation dans le domaine de l'eau empêche les
Palestiniens d'utiliser autant d'eau que les ressortissants israéliens. Dans ces
circonstances, en limitant les quantités d'eau consommées par les Palestiniens de
la rive occidentale on freine le développement agricole et industriel des
territoires occupés.
25. L'utilisation de l'eau dans les territoires occupés et en Israël est très
sensiblement différente. En outre, il y a tout lieu de croire que les nouvelles
colonies israéliennes installées dans les territoires occupés bénéficient d'un
traitement de faveur. Certaines des politiques relatives à l'eau qui sont
appliquées sur la rive occidentale semblent avoir directement pour but d'assurer
que les ressources en eau sont exploitées au profit des nouvelles colonies. C'est
ainsi que la compagnie israélienne des eaux (Mekorot) a été autorisée à forer
30 puits destinés à desservir les nouvelles colonies implantées dans les
territoires occupés. Ces puits sont en général forés dans les nappes orofon~es, ce
qui affecte les nappes supérieures qui constituent la source habituelle
d'approvisionnement en eau des collectivités palestiniennes. On ne disoose pas ne
détails sur le débit de ces puits, mais pour la période 1976-1977, les chiffres
officiels relatifs au volume de l'eau provenant des seuls puits artésiens des
territoires étaient les suivants:
Tableau 3
Volume de l'eau pompée dans des puits artésiens, 1976-1977
(Rn milliers de mètres cuhes)
Vallée du Jourdain et
collines orientales
Collines occidentales et
région côtière
Puits israéliens
Nombre de
puits
119
181
300
17
317
Quantité
~•eau
12 700,2
20 378,0
33 078,0
14 144,8
47 223,0
Pourcentage
du total
43,1
70,0
30,0
100,0
source: Yearly Report on output ofwells in West Bank, Water Administration,
Leadership of West Bank, juin 1978. Voir aussi TO/B/870, tableau 17.
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Annexe 1
Page 10
26. Des résidents des territoires occupés ont fait savoir que, dans certains ca~,
des personnes qui avaient demandé la permission de creuser des puits avaient reçu
une réponse négative mais s'étaient vu offrir, à titre de solution de rechange, la
possibilité d'acheter de l'eau aux colonies nouvellement implantées ou de se
brancher sur les réseaux de distribution qui étaient en cours de construction pour
alimentec ces colonies. Les collectivités palestiniennes concernées ont
énergiquement refusé ces offres qui, à leur avis, constituent une atteinte à leur
souveraineté sur leurs propres ressources naturelles et, par conséquent, les
activités économiques d'un certain nombre de familles palestinienne9 sont
pratiquement tombées à un niveau de subsistance.
C, Infrastructure
27. Le niveau, la qualité et la quantité des éléments d'infrastructure sont restés
faibles dans les territoires occupés. D'importants réseaux routiers ont été
construits par les autorités i sraéliennes, ou sont en voie de cnnstruction, mais
ils sont essentiellement destinés à desservir les colonies israéliennes et à
répondre aux desseins stratégiques des autorités d'occupation. Vingt-cinq pour
cent de l'ensemble des villages de la rive occidentale et de la bande de Gaza sont
dépourvus de routes d'accès. Cet état de choses, si on le compare à la situation
qui règne dans d'autres pays en développement, ne semble pas, en lui-même,
constituer une insuffisance majeure, sauf si 1.'on considère l'importance aes
crédits que les autorités israéliennes consacrent à la construction des éléments
d'infrastructure (tels que routes et égouts) destinés aux colonies israéliennes.
Dans beaucoup de villages des territoires occupés, même ceux qui sont reliés aux
grands axes routiers, il n'existe pas de rues diqnes ae ce nom et nombre ae leurs
maisons sont dépourvues de voies d'accès carrossabl es.
28. Dans l'étude établie pour la CRAO, on signale que les réseaux d'assainissement
faisaient totalement défaut dans lès villages et qu'ils étaient relativement
primitifs dans les villes, Soixante-quinze pour cent des villages de la rive
occidentale ne disposaient ni d'un système d'adduction d'eau moderne ni d'un réseau
de distribution <l'électricité suffisant, et pour 72 p. 100 d'entre eux, ces
équipements faisaient totalement défaut!!/•
29. Le tableau 4 ci-après, établi à partir des données recuP.illies oar le
Secrétaire du Conseil mondial des églises, montre à quel point les régions rurales
des territoires occupés sont dépourvues de certains équipements de base:
!Y Bakir Abu-Kishk "Ruman settlements: problems and social dimensions in the
~est Bank and Gaza strip" (CEAO, mars 1981), p. 13.
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Annexe I
Page 11
Tableau 4
Répartition des villages, selon le type d'infrastructure et le district
Rive occidentale et bande de Gaza
Villages sans
Nombre de électricité
District villages Nombre Pourcentage
Jérusalem
Ramallah
Bethléem
Hébron
Naplouse
Tulkarem
Jenin
Total
32
70
32
60
124
46
64
Rive
occidentale 429
Bande de
Gaza 21
Total général 450
15
43
27
39
106
32
50
312
5
317
46,8
61,4
84,4
65,0
85,5
69,6
78,1
n,1
23,8
70,4
Villages sans
réseau de
distribution d'eau
Nombre Pourcentage
21
38
22
40
114
23
53
321
4
325
65,6
54,3
68,8
66,6
91,9
50,0
82,8
74,8
19,0
72,2
Villages mal
reliés aux grands
axes routiers
Nombre Pourcentage
9
6
21
19
37
7
16
115
4
119
28,0
8,6
65, 6
31,6
29,8
15,'-
25,0
19,0
26,4
Source: Bakir Abu-Kishk, Human settlements: problems and social dimensionR
in the West Bank and Gaza (CEAO, mars 1981), p. 14.
/ ...
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:i.i'r: . m<]UÎS
iwne.xe I
Page 12
D. Population et logement
30. La populati on des territoires occupes a augmenté considérablement depuis 19.61
en raison d'un taux élevé de fécondité et d ' une mortalité rel ativement faible,
Sur la rive occidentale, la population était passée de 581 700 en 1968 à
699 600 fin 1979 et dans la 'bande de Gaza de 355 900 en 1968 à 432 600 en 1979,
31. Bien que la population des territoires ait sensiblement augmenté, les
Palestiniens estiment que cette augmentation aurait été plus importante si le
manque d'emplois et la détérioration des conditions de sécurité indivi duelle
n'avaient pas provo~ué une forte émigration . De nombreux indices viennent
corroborer les assertions selon lesquelles les territoires occupés auraient subi
une émigration importante depuis 1967 (voir tableau 5 ci-après) .
Année
1967
1968
1969
1970
1972
1974
1975
1976
1977
1978
1979
Tableau 5
Mouvements de la population des terr itoires occupés
(En milliers d ' habitants)
.;., . Rive occü2c-r.t ::!lc-
(1) (2) (3) (4)=(2) - (1)
Accr oissement Accroissement Taux d'accroisnaturel
réel sement annuel Différence
(Milliers) (Milliers) (Pourcentage) (Milliers)
3,0 -10,2 -1,7 -13 ,2
11,7 -4,o -0,7 -15 ,7
12,3 13,5 2,3 1,2
13,7 8,7 1 ,5 - 5 ,o
16,8 11,7 1,9 -5,1
13,1 15,4 2,4 -2, 7
18,6 3,5 0,5 -15,1
20,3 5,8 0,9 -14,5
20,5 10,3 1,5 -10,2
18,6 9,2 1,4 -9,4
20,9 9,2 1 ,3 -11,7
/ ...
Année
1967
1968
1969
1970
1972
1974
1975
1976
1977
1978
1979
B. Bande de Gaza et partie nord du Sinaï
(1) (2) (3)
Accroissement Accroissement Taux d'accroisnaturel
réel sement annuel
(Hilliers) (Milliers) (Pourcentage)
3,3 - 8,8 -2,3
7,4 -25,0 -6,6
9,2 6,3 1,8
8,8 5,5 1,5
ll,5 7,6 2,0
13,2 11,3 2,8
13,8 10,0 2,4
14,8 10,5 2,5
15,3 12,3 2,9
14,1 8,9 2,0
16,1 12,4 2,9
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Français
A,.,nexe I
Page 13
(4)=(2)-(1)
Différence
(Milliers)
11,l
32,4
2,9
3,3
3,9
1,9
3,8
4,3
3,0
5,2
3,7
Source : Statistical Abstract of Israel, 1980, Jérusalem, Bureau central de
statistique, 1980, p. 677, tableau XXVII/I.
32. Le tableau 5 met en regard l'accroissement naturel et l'accroissement réel
pendant la quasi-totalité de la période comprise entre 1967 et 1979. La
différence correspondant à chaque année peut être considérée comme une
estimation de la migration au cours de cette année. Le taux annuel d'accroissement
réel (colonne 3) est beaucoup plus faible que le taux de la région et beaucoup
plus faible également que la moyenne annuelle d ' accroissement de la population
~c.ns des pays voisins comme la Jordanie (3,6 p . 100) et la République arabe syrienne
(3,3 p. 100) f/.
33. Le tableau montre qu'en ce qui concerne la rive occidentale, moins de
5 000 personnes par an en moyenne ont émigré entre 1970 et 1974. A partir
de 1975, cette moyenne a considérablement augmenté jusqu'à dépasser 12 000
personnes par an; dans la bande de Gaza, la moyenne - environ 3 500 personnes
par an - n'a guère subi de variations. Le tableau 6 ci-dessous fait apparaître
le caractère sélectif de cette émigration, qui est essentiellement le fait des
hommes en âge de travailler.
f/ Central Agency for Public Mobilization and Statistics, Statistical Year
Book ÎRépublique arabe d 'Egypte , juillet 1980)
/ ... • \
\
1·,/37 /238
ièra.nç;J.is
i\nncxè I
r.'f.i. i~C 14
Tableau 6
Population de la rive occidentale et de la bande de Gaza
par groupe d'âge et par sexe, 1979
(Milliers)
Groupe d 1 âl!:e Femmes Hommes Total
0 - 14 245 ,7 270,7 516,4
15 - 29 157,9 169,1 327 ,o
30 - 44 80,0 54,l 134,1
45 - 64 64,o 52,3 116,3
65 et plus 19,7 19,3 39,0
Total 567,3 565,5 1 132 ,8
Source : Rapport présenté par le Ministre israélien de la santé à la
trente-quatrième Assemblée mondiale de la santé (A34/INF.DOC/l), annexe,
tableaux II et XXIV.
Le tableau indique un faible rapport de masculinité dans les groupes d'âge
30-40 ans et 45-64 ans, traduisant une prépondérance féminine que l'on ~eut
attribuer à 1 1émigration des hommes appartenant à ces groupes d'âge. L'émigration
touche donc surtout, comme on pouvait s'y attendre, les hommes en âge
de travailler. Les variations enregistrées au cours de la période dans la
composition par âge de la population, reflètent également les effets de l'émigr
ation. Pour la rive occidentale, la proportion de la population appartenant
au groupe d'âge 30- 44 ans est tombée de 13,6 p. 100 en 1968 à 11,î p. 100 en 1980,
et dans la bande de Gaza, de 13,7 p. 100 en 1968 et à 12 p. 100 en 1979,
34 . Bién que la population des territoires occupés ait considérablement augmenté
depuis 1967, les autorités n'ont pris en matière de logement aucune mesure
institutionnelle pour faire face à cette augmentation, éviter l'entassement
ou assurer le remplacement des habitations démolies ou en mauvais état. Sur
la rive occidentale il n'existe ni programme de logements sociaux, ni
organismes fina~ciers subventionnés par les pouvoirs publics pour la construction
de logements. Dans la bande de Gaza un certain nombre d'unités d'habitations
ont été construits par les autorités dans le cadre de projets subventionnés
"destinés en priorité aux fonctionnaires et au reclassement des réfugiés" p/.
Quatre mille unités ont ainsi ét é construites depuis 1967 et 1 500 nouvelles
pièces ajoutées aux abris existants g_/ .
~/ napport présenté par le Ministre israélien de la santé à la trentequatrième
Assemblée mondiale de la santé (A34/INF. OOC/l), tableau IX .
hl Ibid.
/ ...
s"./37 /230
Frunç,ds
.:'\r1nexe I
Pa~-:e 15
35. Malgré les efforts déployés à titre individuel ou dans le cadre de
sroupements d'auto-assistance et de coopératives, le nombre d'unités d'habitation
construites depuiu l'occupation ne semble de loin pas suffisant . Leur
insuffisance, au regard des besoins d' une population de plus en plus nombreuse,
vivant dans des logements qui se délabrent rapidement, ressort du tableau 7
ci- après. Les chiffres montrent qu' entre 1967 et 1977, le nombre des unités
d'habitation a diminué de 7,1 p . 100 sur la rive occidentale et de 1,3 p . 100
dans la bande de Gaza et la partie nord du Sinaï.
/ ...
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Français
Annexe 1
Tableau 7
Page 16
Total des unités d'habitation disponibles dans le secteur oriental de JErusalem,
la rive occidentale et la bande de Gaza, de 1967 a 1978
Secteur oriental de Jérusalem IUve occidentale ---- Bande de Gau
Noabro Nombre
d' unitês Unitês Unith No11bre UnitEs Unith Nombre d'un1tês
d'habi- "d'habi- d'habi- d'unitEs d'hab1- d'hab1- d'unités d ' habi- Unités
talion tation tation Total d ' hnbi- tation tation Total d ' habi- tation d'habi- Total
au construites en 4 la tat i on au construites en 4 la tation au construites tation en Total général
dêbut de au cours de mauvais fin dt dEbut de au cours mauvais fin de début de au cours de mauvais a la fin au dtibut
Année l'année l'année!_/ état l ' annfe l'année b/ de l'année état l'année l'annie c/ l'année êtat de l'année de l ' année
1967 12 589 172 125 12 636 120 632 445 6 327 114 840 66 843 7 2 291 64 559 200 064
1968 12 636 149 269 12 516 114 840 673 5 779 109 754 64 559 33 l 777 62 815 192 035
1969 12 .516 275 150 12 641 109 754 791 2 327 108 128 62 813 83 932 61 966 185 085
1970 12 641 290 151 12 730 108 218 842 3 560 105 500 61 966 100 266 61 800 182 825
1971 12 780 458 133 13 10.5 10.5 500 l 486 l 586 105 400 61 800 391 291 61 900 180 08J
1972 13 105 695 136 13 664 105 400 2 256 2 789 104 867 61 900 816 861 61 855 180 405
1973 13 664 770 346 14 038 104 867 2 466 2 799 104 534 61 85.5 1 015 808 62 062 180 386
1974 14 088 830 652 14 266 104 534 3 320 2 838 105 016 62 062 l 090 1 258 61 894 180 684
197.5 14 266 1 039 863 14 442 10.5 016 4 156 3 900 105 272 61 894 9.58 1 400 61 452 181 176
1976 14 442 1 218 l 033 14 627 105 772 4 773 4 108 105 937 61 452 2 198 l 956 62 694 181 666
1977 14 627 l 124 912 14 839 105 937 4 498 3 763 106 672 62 694 1 373 311 63 756 183 258
1978 14 839 1 145 536 1S 448 106 632 4 581 ... . .. 63 756 1 559 . .. . .. 185 267
~, Abu Kichk, "Human settlementa 1 problens and social dimensions in the West Bank and Gaza Strip" (CEAO, mars 1981), P• 11.
a/ Les données concernant le secteur oriental de Jéruaal èm ont &té établies en tenant pour acquis que la construction d ' habitations dans ce
secteür représente, comme cela avait €té le cas au cours de la période 1967-1969, le tiers environ de ce qu ' elle est sur la rive occidentale.
b/ Etabli sur la base de l ' unité d' habitation moyenne utilis€e dans les statist iques officielles, a savoir 4,9 personnes en 1967, portée
1 6,7-personnes en 1978. En divisant le nombre total d' habitants par ce chiffre on obtient le nombre d'unités d' habitation pour chaque annêe.
c/ Etabli d'aprês les statis tiques officielles sur la taille moyenne de l'unité d'habitation, â savoir 5,8 personnes, portée â 6,9 personnes
en 1918. En divisant le nonbre d' habitants par cette moyenne on obtient le nombre d'unités d'habitation.
A/37/238
Frc.nç ~tÎ3
Annexe I
P t'..(:',C 17
36. Dans les tableaux 8 et 9 ci-après, les familles sont classées, en pourcentage,
selon la densité d'occupation par pièce, au cours de différentes périodes
d'occupation :
Tableau 8
Familles classées selon la densité d'occu-9.ation par pièce,
dans le secteur oriental de Jérusalem, la rive occidentale
et la bande de Gaza, 1967, 1971, 1975
(En pourcentage)
Secteur oriental
N.ombre de personnes
par pièce
de Jérusalem Rive occidentale Bande de Gaza
1967 1971 1975 1967 1971 1975 1967 1971 J.2li
1
1 - 1,99
2 - 2,99
3 et plus
9,5
27 ,5
20,9
42,1
9,7
28,0
21,9
4o,4
9,9
28,0
23,0
38,6
3,3
19,1
21,1
56,4
3,5
19~7
22,4
54,4
3,7
20,3
23,5
52,5
2,1
19,0
~6,5
52,4
2,6
19,6
27,3
50,5
Source : Baldr Abu-Kishk, :rHwnan settlements : problems and social
dimensions in the West Bank and Gaza strip", (CEA0, mars 1981), tableau 4.
Tableau 9
Familles classées en fonction du nombre de personnes par pièce,
pour la rive occidentale et la bande de Gaza, 1979
(En pourcentage)
3,6
21,2
28,0
47,2
Bande de Gaza et partie nord du·Sinai Rive occidentale
Nombre de personnes Camps de
par :Eièce réfugiés Villes Total Villages Villes Total
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Moi ns d'une personne (3,5) (4,6) 4,3 4,4 (6 ,5) 4,7
1,0 8,9 (5,7) 7,4 8,o 8,5 8,1
1,1 a.... 1,9 14,7 16,8 15,4 11,4 18,1 13,0
2,0 a.... 2,9 31,2 30,3 30,4 25,9 26 ,2 25,7
3,0 .... a 3,9 20,8 19,8 20,4 20,8 17,3 20,4
4,o à 4,9 12,0 12,2 12,3 13,3 10,9 13,0
5,0 à 5,9 (5,8) (5,3) 5 ,5 8,1 (5 ,21) 7,5
6 personnes et plus (3 ,1) (5,3) 4,3 8,1 ( 7 ,3) 7,6
Moyenne par ménage 6,5 7,4 7,0 6,8 6,7 6,8
Densité moyenne
d'occupation
des logements 2,7 2,8 2,8 3,0 2,6 2,9
Source : Statistical Abstract of Israel, 1980, .•• , p. 688.
Les chiffres entre parenthèses reposent sur des estimations ou comportent
une erreur relative d'échantillonage élevée.
/ ...
,'i./37 /230
lra.nçais
Annex~ I
Pa.Ge lJ
Dans l' ensemble des territoires occupes, y compris le secteur oriental de
Jérusalem, le parc immobilier a diminué de 8,4 p. 100 entre 1967 et 1977, Il
n'est pas étonnant que les densités d'occupation des pièces soient aussi
élevées que celles qui sont indiquées aux tableaux 8 et 9, Depuis 1967, on
a constaté certaines améliorations marginales en ce qui concerne la densité
d'occupation des logements mais d' une manière générale, le surpeuplement persiste.
Si l 'on considère qu'il y a surpeuplement lorsque le rapport individu/pièce
est ésal ou supérieur à trois, on peut dire que plus de la moitié des familles
des territoires occupés vivent dans des conditions de surpeuplement.
37, A l' i nsuffi sance des logements, par rapport à la population, semble
s'ajouter également celle de l'équipement de base de ces logements. Le tableau 10
ci-dessous montre la répartition des principaux équipements ménagers en 1967
et en 1974, La situation s'est améliorée quelque peu depuis 1974 mais les
données les plus récentes sont celles qu' a fournies le Ministre israélien dans
son rapport à la trente-quatrième Assemblée mondiale de la santé (OMS,
document A34/INF,DOC/l, annexe). D'après ce rapport, la proporti on des
logements ayant l 'électricité est passée de 48 p. 100 en 1975 à 74,2 ~- 100
en 1978 sur la rive occidentale; dans la bande de Gaza elle est passée de
36,7 p. 100 en 1975 à 75,0 p. 100 pendant la période de 1977-1978 pour
retomber à 58 p. 100 en 1979, Aucune raison n'est fournie dans le rapport
pour expliquer la baisse enregistrée entre 1978 et 1979, Le rapport ne contient
aucune information sur les installations sanitaires - salles de bains et
toilettes - après 1974 aJ.ors qu'il en donne sur le nombre de rrigidaires, de
téléviseurs, de postes de radio, de cuisinières électriques ou à gaz, qui a
augmenté entre 1975 et 1979, Il y a tout lieu de croire qu'en ce qui concerne
les toilettes, salles de bains et cuisines, la situation ne s'est guère
améliorée depuis 1974,
I .. , .
Tableau 10
Principaux équipements de base dans les logements
des territoires occupés
A/37/230
Fr:'l.nÇ:).is
!mnexe I
I"r,.:~e 1::
(Pourcentage de familles disposant des équipements en question)
Installations
Toilette
Pas de toilette
Cuisine
Pas de cuisine
Cuisine commune
Eau
Puits
Robinet dans la cour
Robinet dans le logement
Electricité
Pas d ' électricité
Salle de bain
Pas de salle de bain
Rive occ3:.9-e_ntale
1967
14,4
27,8
9,9
N.C.
76 ,1
82,3
1974
21,1
35,9
2,9
33,0
17,1
23,5
52,5
76,3
Bande de Gaza
1974
29,0 21,0
43,7 17,6
4,7 14,o
27,9 30,0
27 ,3 61,5
N,C. 13,9
61,1 64,3
79,7 81,7
Source : Pour les chiffres concernant l'année 1967, voir Bakir Abu-Kishk,
"Human Settlements : problems and social dimensions in the West Bank and
Gaza Strip" (CEA0, mars 1981), et pour ceux de 1974, Statistical Abstract of
Israel, 1975 •. • p. 697,
/ ...
fi./37 /238
Ji'r:.mçais
forn~xe I
P..tL;>:! 20
38. D'après d~s informations fournies par les gouvernements d'Etats arabes et
l'OLP~ il semble que la politique officiell~ du logement pratiquée sur la
rive occidentale et dans une moindre mesure dans la bande de Gaza, ne relève
pas de la simple négligence, mais traduise dans bien des cas une volonté délibérée
de faire obstruction aux efforts individuels de construction . Les permis de
construire sont difficiles à obtenir, et il arriv~ que les demandes restent
plus de deux ans en souffrance. On rapporte qu'en désespoir de cause, les
Palestiniens construisent parfois sans permis et que les maisons construites
dans ces conditions sont démolies par les autorités, Ces démolitions, qui ne
sont pas faites pour alléger la crise aiguë du logement, viem:er.t a' a.jouter
à celles - 1 259 à la fin de 1930 - qui sont effectuées à titre de représailles.
En outre, on suscite des obstacles à l'action des organismes de bienfaisance
et d'auto-assistence qui utilisent des fonds provenant de l'étranger pour des
projets de développement y compris des projets de construction de logements.
Par exemple, selon les informations publiées dans la presse israélienne au
12 octobre 1981, rassemblées par le Comité spécial chargé d'enquêter sur les
pratiques israéliennes affectant les droits de lihomme de la population des
territoires occupés, l ' interdit imposé par les autorités militaires sur les
fonds en provenance de l'étranger ont mis en difficulté plusieurs villes et
sociétés de la rive occidentale et ent raîné l'arrêt de plusieurs projets de
développement. En outre, on signale que l ' administration militaire a promulgué
une ordonnance interdisant tout agrandissement ou construction d'habitations
dans l es camps de réfugiés. Il semble donc que les quelques habitations
const ruites sur la rive occidentale depuis l'occupation l'aient été en dépit
des mul tiples difficultés opposées par les autorités et, selon une source
d'information, grâce surtout aux fonds envoyés par les Palestiniens vivant à
l'étranger, fonds qui, en 1980 se sont élevés à 200 millions de dollars des
Etats-Unis i/.
i/ Ministère des territoires occupés, Royaume hachémite de Jordanie,
Dailv-Li vina Conditions of the Pal.estipian People in the Occupied Terri tories
(i:û!.wmn, Jordanie, f évri er 19G2 ) . I . ..
IV. FACTEURS ECONOMIQUES
A. Emploi
A/37/238
Français
Annexe I
Page 21
39. Des données provenant de sources diverses indiquent que l'emploi sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza s'est dégradé pendant la péricxle de
l'occupation, en dépit de l'accroissement du nombre total d'habitants, qui est passé
de 966 600 en 1967 à l 132 300 en 1979, et de la population en âge de travailler,
qui est passée de 491 200 en 1967 à 643 600 en 1979. En 1969, le nombre de
personnes travaillant dans les territoires occupés était de 151 000. Ce nombre est
tombé à 141 700 dès 1974 et à 138 000 en 1979 i/-
40. La diminution du nombre des travailleurs peut être attribuée en partie à l'émigration
d'un nombre considérable de personnes, estimé à 20 000 par an en movenne,
qui ont quitté les territoires occupés k/. Il ne fait aucun doute que des facteurs
"d'attraction", tels que des emplois bi;n rémunérés disponibles dans la région du
Golfe, jouent un certain rôle dans ce phénomène de migration. Cependant, les représentants
de plusieurs gouvernements arabes, les responsables de l'OLP et des
résidents des territoires, avec lesquels s'est entretenu l'expert en mission ont
tous souligné que l'émigration résultait directement des conditions de vie peu
satisfaisantes dans les territoires occupés et du fait que l'économie de ces
territoires n'offre guère de possibilités d'emploi aux personnes instruites et
qualifiées, en particulier aux jeunes qui viennent d'achever leur formation.
L'expert a également appris qu'il n'y avait pratiquement aucune μossibilité d'emploi
pour les membres des professions libérales, les cadres et les techniciens et que
beaucoup d'ingénieurs, de médecins, d'architectes et de spécialistes avant des
titres analogues étaient souvent contraints d'accepter des emplois très inférieurs
à leur niveau de compétence et d'expérience
41. La régression de l'emploi est également due au fait qu'en raison de la
concurrence des produits en provenance d'Israël et des nouvelles colonies
israéliennes installées dans les territoires occupés, qui pénètrent sans aucune
restriction sur les marchés de ces territoires, les producteurs autochtones se sont
aperçus qu'ils n'avaient aucun intérêt à poursuivre les activités dont ils tiraient
traditionnellement leurs revenus, en particulier dans l'agriculture, et ont dû se
résoudre à chercher des emplois salariés, principalement en Israël. Ceci est devenu
possible lorsque le marché israélien du travail non qualifié s'est ouvert aux
travailleurs en provenance des territoires occupés, en particulier dans la
construction, les industries de transformation et l'agriculture (ouvriers
saisonniers et migrants).
il Arie Bregman, Economie Growth in the Adrninistered Areas, 196Q-1973,
Jerusalem, Banque d'Israël, Département de la recherche, 1975 et Statistical
Abstract of Israel, 1980.
·k/ Rapport du Directeur général, Conférence internationale du travail,
soixa;te-sixième session, (Genève, Bureau international du travail, 1980),
annexe III, par. 84.
/ ...
A/37/238
Français
Annexe I
Page 22
42. C'est dans l'agriculture que la régression de l'emploi a été la plus marquée:
le nombre des personnes employées dans le secteur - 64 000 en 1969 (soit 42 p. 100
des travailleurs) n'était plus que de 38 ~00 en 1979 (soit 28 p. 100). Les
autorités occupantes ont attribué ce fait aux changements de structures et à la
nouvelle technologie introduits immédiatement après l'occupation. Il semble bien
que ces changements aient eu pour but d'éliminer les cultures qui représentaient
une menace pour la production d'Israël, en particulier les melons et les courqes.
On a encouragé les cultures de substitution et introduit de nouvelles cultures
destinées à être exportées vers Israël afin d'y être transformées. La technologiP.
et les équipements nouveaux, ainsi que les prêts accordés par l'administration
militaire pour les acheter, ont été fournis essentiellement pour ces culturP.s,
alors que la production traditionnelle a, pour l'essentiel , été négligée. De ce
fait , les cu:tivateurs qui se consacraient aux cultures traditionnelles sur de
petites exploitations d'une vingtaine de dunams au plus, ou qui exploitaient des
terres à faible rendement, ont vu leurs profits diminuer considérablement et ont
abandonné l'agriculture qui, non seulement, subvenait à leurs besoins alimentaires
et leur fournissait des revenus en espèces, mais constituait éqalement leur mone oe
vie familial et communautaire.
43. Il n'est pas rare de voir ces fermiers chercher un emploi en Israël en laissant
la ferme familiale entre les mains des femmes, des enfants et des personnes âgées.
D'autres ont dû chercher du travail dans les établissements israéliens oes environs,
ces emplois leur permettant d'éviter dans une large mesure les contraintes qui
accompagnent la recherche d 'un travail en Israël même, comme par exemple, l'emba11r.he
par l'intermédiaire des bureaux de placement ou "par des voies organisées". Les
données disponibles indiquent qu'en 1969, l'agriculture employait 64 000 personnes
dans les territoires occupés, tandis que 2 000 Palestiniens étaient ernployés dans
le secteur agricole en Israël 1/. En 1974, les chiffres correspondants étaient ~P.
47 700 personnes dans les territoires occupés et 13 100 Palestiniens en Israël~En
1979, ces chiffres étaient tombés à 33 800 dans les territoires occuriés et à J.O
900 en Israeël !Y·
44. En ce qui concerne l'industrie, la situation de l'emploi dans les territoirP.s
occupés s'est légèrement améliorée - 23 100 travailleurs en 1979, contre 19 000 en
1969 - tandis que l'emploi, dans l'industrie israélienne, de travailleurs nes
Y Arie Bregman, op. cit., p.32.
m/ Statistical hbstract of Israel (Jerusalem, Bureau central de Statistique,
1975)-;- 1975, p. 707.
!Y St~tistioal ~bstraot of Israel, 1980 •.• , p. 696.
/ ...
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Français
Annexe I
Page 23
territoires occupés est passé de 2 000 en 1969 à 16 900 en 1979 o/. La croissance
de l'emploi dans ce secteur peut être attribuée en partie à l'augmentation des
revenus dans les territoires occupés, due à l'accroissement de l'emploi en Israël,
mais surtout aux commandes à façon exécutées pour les entreprises isréaliennes oans
des secteurs subsidiaires de fabrication, comme le bois et ses produits, le papier
et ses dérivés, le travail des métaux, le textile et la confection.
45. Dans le domaine de la construction, le nombre des travailleurs, qui était de
13 000 en 1969 est tombé à 8 800 en 1974. A partir de 1975, il a augmenté pour
atteindre 13 900 en 1979. Il semblerait que deux facteurs aient contribué à cette
croissance: d'une part, l'augmentation sensible des envois de fonds en provenance
de l'étranger qui, en général, ont été investis ëans l'amélioration de logements
privés et, d'autre part, l'aide qui, malgré les restrictions, a afflué des pavs
arabes en faveur des projets publics.
46. Dans le secteur des emplois de bureau, des ventes et des services, si l'on
considère l'ensemble de la Rive occidentale et de la Bande de Gaza, le nomhre des
personnes employées entre 1974 et 1979 s'est accru de 1 000, passant de 40 400 à
41 400, c'est-à-dire de 19 p. 100 à 19,4 p. 100 du nombre total des travailleurs
employés dans les territoires occupés et en Israël EJ. Les données publiées ne
permettent pas de déterminer si cette augmentation s'est produite dans les
territoires occupés ou en I sraël. L'expert chargé de mission a été informé d'une
diminution sensible des activités dans le secteur touristique, sauf pour ce qui est
des touristes en provenance des pays arabes, l'industrie touristique dans son
ensemble a été organisée et gérée par des entreprises israéliennes. D'après des
sources arabes, les petites entreprises commerciales, industrielles et de services
qui fournissent de nombreuses possibilités d'emploi dans les domaines du travail ne
bureau, des ventes et des services, ont du mal à s'étendre en raison de lourdes
charges fiscales, de la réglementation bureaucratique, des délais interminables
dans l'octroi des licences et de la concurrence déloyale des établissements
israéliens qui sont subventionnés par le gouvernement. On a cité l'exemple des
boulangeries, dont la plupart de celles qui étaient gérées par les Palestiniens ont
été obligées de fermer à cause de l a concurrence déloyale des boulangeries
i sraéliennes subventionnées par le gouvernement.
9/ Ibid.
EJ Statistical Abstract of Israel, 1975 ••• et Statistical Abstract of
Israel, 1980.
/ ...
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Français
Annexe I
Page 24
47. Le nombre d'emplois a diminué, tant en valeur absolue qu'en valeur relative,
en ce qui concerne les professions libérales, les universitaires et le personnel
administratif, comme l'indique le tabl eau 11 ci-dessous.
Année
1974
1979
Tableau 11
Professions libérales, universitaires et personnel administratif
Bande de Gaza Rive occiaentale .
Nanbre de Pourcentage du Nombre de Pourcentaqe du
personnes nombre total personnes nombre total
employées de personnes emplovées de personnes
(milliers) employées (milliers) employées
5,8 8,0 11,8 8,6
5,2 6,6 11,0 8,3
Source: Statistical Abstract of Israel, 1975 ••• et Statistical Abstract of
Israel, 1980 •••
48. La situation de l'emploi dans lès territoires occupés cons t i tue de toute
évidence un facteur qui pousse la population de la région à chercher du travail en
Israël. Cependant, il est apparu que cette solution ne comportai t pas que des
avantages. Bien que ces emplois aient aidé à éliminer le chômage et fournissent· un
revenu aux travailleurs et à leurs familles, ils s'assortissent de nombreuses
difficultés et incertitudes. Le travailleur n'a pas le droit de résider en Israël.
Il doit chaque jour accomplir le trajet entre son domicile situé dans les
territoires et son lieu de travail,. ce qui lui prend souvent de 2 à 4 heures. I l
doit se soumettre à des inspections à divers points de contrôle et est obligé de
quitter le territoire d'Israël à la fin de sa journée de travai l. S'il est surpris
à s'attarder en Israël au-delà de ses heures de travail, il s'expose à diverses
sanctions et à la perte de son emploi. Le salaire du Palestinien est inférieur à
celui de ses homologues i sraéliens, il est cependant soumis aux mêmes impôts et aux
mêmes retenues. Selon certains renseignements fournis à l'expert en mission, les
inspections effectuées aux divers points de contrôle et les autres vérifications
auxquelles sont soumis les travailleurs frontaliers sont devenues plus strictes
depuis quelques années.
49. En dépit de ces difficultés, le nombre de Palestiniens travaillant en Israël a
augmenté au cours des années d'occupation, passant de 12 000 en 1969 à 74 100 en
1979, c'est-à-dire de 7,4 p. 100 du nombre total de salariés en 1969 à 34,9 p. 100
g/ Arie Bregman, op. cit., p. 32 et Statistical Abstract of Israel, 1980 ••• ,
p. 696.
/ ...
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Français
Annexe I
Page 25
en 1979 g/. Il s'agit là des travailleurs qui sont embauchés par les voies
officielles. Nombreuses en outre sont les personnes qui cherchent du travail par
leurs propres moyens ou trouvent un emploi par l'intermédiaire d'agents ou
d'entrepreneurs non autorisés. Il est extrêmement diffir.ile d'évaluer leur n0111hre
qui, d'après diverses sources, et notamment d'après les responsables de l'OLP et
certaines personnes bien renseignées résidant dans les territoires, représenterait
plus du quart de celui des travailleurs enregistrés par les bureaux officiels de
recrutement. Il faut leur ajouter le nombre croissant et difficile à déterminer ~e
Palestiniens qui cherchent, par leurs propres moyens, du travail dans les colonies
nouvellement établies. Les conditions de travail de ces travailleurs "illégaux"
sont, paratt-il, bien plus mauvaises que celles des travailleurs recrutés par les
voies officielles.
50. La plupart des Palestiniens qui travaillent en Israël occupent des postes tnut
à fait subalternes et mal rémunérés, car il s'agit de travail manuel et non
qualifié. La plupart d'entre eux travaillent dans la construction, où leur nomhre
est passé de 11 000 en 1970 à 34 000 en 1979, soit près de la moitié de la maind'oeuvre
palestinienne employée en Israël. Au cours de la même période, le nombre
des travailleurs a presque doublé dans l'agriculture, sextuplé dans la catégorie
"Divers", et presque septuplé dans l'industrie. Le tableau 12 ci-dessous illustre
la situation :
1970
1974
1979
Tableau 12
Palestiniens originaires de la rive occidentale et de la Ban~e de G~za
employés en Israël
Construction
11,21
35,99
34,17
(en milliers de personnes)
Industrie
2,40
12,07
16,93
Agriculture
s,o
13,1
11,0
Source: Statistical Abstract ·of Israel, 1980 •• •
Divers
1,99
7,54
12,0
'T'otal
20,6
68,7
74,1
51. Les travailleurs employés en Israël n'ont aucune sécurité d'emploi. Ils sont
engagés sur la base de permis de travail à court terme et la durée de leur emploi
dépend en grande partie des fluctuations de l'économie israélienne. Ils sont les
premiers à être licenciés en période de récession et les derniers à être emhauchés
en période de repr.ise économique. Ils n'ont droit à aucune indemnité de chômage.
Il a été précisé à la mission que, très fréquemment, des travailleurs qualifiés
cherchent un emploi non qualifié, faute d'avoir accès à des emplois correspondant à
leurs aptitudes, que ce soit dans les territoires occupés ou en Israël.
/ ...
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Français
l\nnexe I
Pa~e 26
B. Revenu
52. Le revenu de la population des t erritoires occupés a sensiblement augment§
depuis 1967, ce que l'on peut attribuer aux possibilités d 'emploi en Israël
et à la réorientation de la production dans les territoires occupés en vue de
répondre aux besoins de l'économie israélienne, l'accent étant mis sur les
produits acricoles pour lesquels il existe une demande en Israël aux fins
d' exportation ou de transformation. Les salaires dans les territoires occupés
ont éealement augmenté par rapport aux salaires payés en Israël pour des activités
du même ordre dans l ' agriculture, l ' industrie et les services. Un accroissement
considérable des envois de fonds provenant de Palestiniens travaillant en Jordanie,
dans les pays arabes voisins et dans d'autres pays a apporté une contribution
sensible aux revenus des territoires occupés. Toutefois, si les revenus en
valeurs courantes ont progressé depuis 1967, il raut tenir compte des tendances
inflationnistes qui vont s ' accélérant dans l ' économie israélienne et qui ont
des incidences directes sur les revenus, la consommation et l'épargne, comme le
montre l ' analyse ci- après.
53. Les revenus provenant de l'emploi en Israël représentaient 5,8 p. 100
du produit national brut (PNB) des territoires en 1969, au coût des facteurs.
En 1974, cette proportion était passée à 30 p . 100 et en 1979, à 34,5 p. 100.
Représentant plus d'un tiers du PNB, ces revenus, ajoutés aux importants envois
de fonds privés de l'étranger, ont eu un efret multiplicateur dans les secteurs
de la construction, de l ' industrie manufacturière et des services dans les
territoires occupés. Le revenu tiré de l'emploi en Israël dépend naturellement
du niveau d'activité de l ' économie israélienne elle-même, en particulier dans les
secteurs qui emploient une majorité de travailleurs des territoires occupes .
On a exprimé la crainte qu 'en cas de récession ou de changement de la politique
actuelle, une chute du nombre des Palestiniens employés en Israël pourrait avoir
de graves répercussions sur l'économie des territoires occupés. Toutefois,
selon les renseignements fournis par les autorités israéliennes à la mi~sion
de l'OIT lors de sa visite en mars 1981, il ne semble pas qu'il y ait eu de
répercussions sensibles de ce genre, bien qu'à l'époque, l'économie israélienne
ait traversé une période de récession économique, d ' inflation galopante et
d'augmentation du chômage!./·
54 . Au niveau des secteurs de la production, l'agriculture tient une place
prépondérante dans l'économie des territoires occupés. Les revenus tirés de
l ' agriculture s ' élevaient à 149,9 millions de livres israéliennes en 1967/68 (aux
prix courants). Ils ont atteint 996,8 millions de livres israéliennes en
1973/74 et 6 191,3 millions de livres israéliennes en 1978/79 (aux prix courants)~
r/ Rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail,
soixante-septième session, 1981, (Genève, Bureau international du Travail, 1981),
appendice III, par. 18.
s/ Statistical Abstract of Israel, 1975, ... et Statistical Abstract of
Israel, 1980 ...
/ ...
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1',rançais
Annexe I
P~e 27
En considérant ces chiffres, il faut tenir compte des variations du volume
des récoltes dues aux conditions atmosphériques et aux chutes de pluie, qui
sont des facteurs importants sur la Rive occidentale où une grande partie des
~ultures se fait sur des terres non irriguées. Les variations de prix dues
à la loi de l'offre et de la demande et aux modifications de la valeur de la
livre isra2lienne résultant de l'inflation et de la dévaluRtion sont d'autres
variables à prendre en considération. Des fluctuations de la production et de la
valeur sont particulièrement évidentes dans le cas des olives (cultivées
pres~ue exclusivement sur la Rive occidentale), ainsi qu'il ressort du tableau 13
ci-après.
Tableau 13
Production d'olives en quantité et valeur
Production
(milliers de tonnes)
Valeur
(millions de
livres israéliennes)
Valeur par tonne
(livres israéliennes)
1967/68
1973/74
1976/77
1977/78
1978/79
28
110
17
85
21
19,6
308,0
136,0
1 275,0
1 056,8
700
2 800
8 000
15 000
50 323
Source : Statistical Abstract of Israel , 1975 .. . et Statistical Abstract of
Israel, 1980 ••.
55. De nombreux facteurs font obstacle à un élargissement de la base agricole
destiné à accroître la production et les revenus. Comme on l'a mentionné plus haut,
la perte progressive de terres cultivables par suite de saisies et d'appropriations
par les autorités occupantes, les restrictions relatives à l'utilisation de l 'eau
par les communautés rurales palestiniennes et, pratiquement, l'interdiction
de creuser de nouveaux puits, ainsi que la concurrence de cultures semblables
produites sur une base plus rentable par les exploitants et entreprises agricoles
israéliens tant en Israël que dans les nouvelles colonies des territoires
occupés, sont autant de facteurs qui, combinés, ont limité les possibilités
des exploitants agricoles locaux d'accroître leur production et leurs revenus.
En outre, la hausse du coût des facteurs de production achetés, l'augmentation
des salaires de la main-d'oeuvre et l'inflation qui va s'accélérant rongent
le pouvoir d'achat du revenu des exploitants agricoles palestiniens.
/ ...
A/37/2'3Ô
Français
Annexe I
Puge 28
56. Le salaire quotidien moyen sur la Rive occidentale est passé de 7,9 livres
israéliennes en 1970 à 25,3 livres israéliennes en 1974 et 181,7 en 1979, et,
dans la Bande de Gaza, de 6,5 livres israéliennes en 1970 à 27,2 livres
israéliennes en 1974 et 199,2 livres israéliennes en 1979 t/. Ces augmentations
en valeurs courantes doivent être considérées par rapport Î l 'indice des prix
à la consommation aux mêmes époques (voir tableau 14 ci-dessous et appendice II).
Tableau 14
Indice des prix à la consommation (1968/69 = 100)
Rive occidentale
Bande de Gaza
1970
108,4
105,1
1974
256 ,5
294,3
1979
1 618,8
1 824,7
Si l'on reprend ces mêmes données en tenant compte de l 'inflation, on voit que le
salaire quotidien moyen des employés travaillant sur la Rive occidentale est
passé de 7,3 livres israéliennes en 1970 à 9,9 livres israéliennes en 1974 et
11,2 livres israéliennes en 1979, aux prix de 1968/69. Dans la Bande de Gaza ,
il est passé de 6.1 livres israéliennes en 1970 à 9,2 en 1974 et 10,9 en 1979 ,
aux prix de 1968/69. Il apparaît donc qu'en termes réels, les salaires sur la
Rive occidentale ont augmenté de 35 p. 100 pendant la période 1970-1974 et de
13 p. 100 pendant la période 1974-1979, Dans la Bande de Gaza, ils ont augmenté~
en valeurs réelles, de 50 p. 100 pendant la période 1970-1974 et de 18,4 p. 100
pendant la période 1974-1979,
57, Les fonds privés envoyés de l'étranger par des Palestiniens travaillant en
Jordanie, dans les Etats arabes voisins et dans d'autres pays ont considérablement
augmenté pendant la période considérée , passant de 108 millions de livres
israéliennes en 1968, à 160 millions en 1973 et à 2 036 millions en 1979, La
forte augmentation enregistrée entre 1973 et 1979 s'explique en partie par le
grand nombre de Palestiniens qui ont cherché du travail à l'étranger, et en
partie par la dévaluation progressive de la livre israélienne et sa dépréciation
pa~ rapport aux devises étrangères.
C. Consommation
58. Les niveaux des dépenses de consommation, de l'épargne et des investissements
sont des indices du niveau de vie de la population. Toutefois, les macroindicateurs
qui sont généralement utilisés ne rendent pas compte de la distribution
réelle de la consommation, de l'épargne et des investissements entre les divers
groupes sociaux et lieux gêographi~ues. Ils donnent néanmoins une idée assez
j uste de l'influence générale de ces facteurs sur le niveau de vie.
/ ...
A/37/238
Français
Annexe I
Page 2Si
59. L'auementation des revenus de la population des territoires palestiniens
occupés due à la hausse des salaires dans les territoires eux-mêmes, à l'emploi
en Israël et aux envois de fonds privés de l'extérieur a sans aucun doute
contribué au relèvement des niveaux de consommation que l'on observe. Le
tableau 15 illustre cette tendance ,
Aux prix courants
Bande de Gaza
Rive occidentale
Aux prix de 1968
Bande de Gaza
Rive occidentale
Tableau 15
Dépenses de consommation privée
(en millions de livres israéliennes)
1968
142
359
142
359
1973
547
1145
294
631
Source Voir note du tableau 13.
1979
6 907
18 148
405
937
60 . On remarquera qu'aux prix de 1968, pendant la première période, de 1968 à
1973, les dépenses de consommation dans la Bande de Gaza ont augmenté de
107 p . 100, soit de 21,4 p. 100 en moyenne annuelle , alors que dans la seconde
période, de 1973 à 1979, elles ont augmenté plus lentement (37,7 p. 100) de
7,5 p. 100 par an en moyenne . Les chiffres correspondants pour la Rive occidentale
sont de 75,7 p . 100 ou 15,1 p . 100 par an en moyenne pour 1a première période et de
48,5 p. 100 ou 9,7 p . 100 par an en moyenne. L'augmentation plus lente de la
consommation dans la deuxième période est due, très certainement, à l'escalade
du prix des biens agricoles et industriels ainsi que du prix des services résultant
de l'infl ation de plus en plus forte enregistrée durant cette période.
61. La ventilation des dépenses de consommation privée intérieure pour les
produits agricoles, les produits industriels et les services pendant la période
d'occupation est indiquée dans le tableau 16 ci- après :
/ ...
A/37/238
Français
1\nncxe I
Pa~e 30
Tableau 16
Dépenses ae consommation privée intérieure (y compris consommation
nette par des non- résidents)
(Pourcentage)
1968 1973 1979
Produits agricoles 33,7 33,5 32,8
Produits industriels 38;6 43~9 43,0
Services 27,7 22,6 24,2
100,0 100,0 100,0
Source : Voir note du tableau 13,
Les données montrent qu'il n ' y a pas eu de changement sensible de la consommation
pendant cette période . La consommation des produits agricoles a accusé une
légère tendance à la baisse . La consommation des produits industriels a augmenté
d 'environ 5 p. 100 pendant la période 1968-1973, mais a décliné pendant la
période 1973-1979 . La consommation des services a baissé d ' environ 5 p. 100
pendant la première période et augmenté de 1,6 p. 100 pendant la seconde . Un
accroissement de la consommation des produits industriels, en particulier
des biens durables pour le ménase et l'usage personnel, est un indice d'une
hausse du niveau de vie . Les données dont on dispose confirment que c'est le cas
pour les territoires occupés où les achats de poêles et de cuisinières électriques
ou à gaz , de réfrigérateurs, d'appareils de télévision et de magnétophones ont
enreeistré l ' augmentation la plus marquée":};_/,
D. Epargne
62. L' épargne est constituée par la différence entre le revenu privé disponible
de toutes sour ces et la. consommation privée. Les données pertinentes sont
indiquées dans le tableau 17 ci- après :
/ ...
Tableau .ll
Taux de consommation et d'épargne
A/37/238
Français
Annexe I
Page 31
Rive occidentale et Bande de Gaza
1968 1973
Revenu privé brut disponible de toutes
sources
(millions de livres israéliennes) 567 2 157 31191
Consommation privée
(millions de livres israéliennes) 501 1 692 25 055
Taux de consommation (pourcentage) 88,4 78,4 80,3
Taux d'épargne (pourcentage) 11,6 21,6 19,7
Source: Voir note du tableau 13.
Ces données montrent que le taux d'épargne a presque doublé entre 1968 et 1973,
mais est tombé d'environ 2 p. 100 entre 1973 et 1979. Néanmoins , il semblerait
qu'en 1979, la population des territoires occupés épargnait une plus forte
proportion de son revenu privé qu'en 1968. En considérant cette hausse du taux
de l'éparsne pendant la période d'occupation, il convient de se rappeler que
les transferts de fonds privés de l'étranger, en particulier les envois de fonds
des Palestiniens travaillant en Jordanie, dans les pays arabes voisins et ailleurs
ont sensiblement aue;menté pendant cette même période. Il serait raisonnable de
conclure que pendant la période 1968-1973 , la population des territoires occupés / .
a consacré une proportion plus importante de son revenu à l'éparsne alors que pendant{
la période 1)75-1979, le taux d' éparsne a baissé en dépit de l'augmentation consi- \·
dérable des envois de fonds de l'étranger. Cela s'explique notamment par \
l'érosion du pouvoir d'achat de la livre israélienne et le frein que constitue,
en matière d'épargne, une inflation rapide.
63, On ne peut guère que présumer l'usage fait de cette épargne. En raison
des incertitudes qui pèsent sur l'avenir politique des territoires et de l'absence
d'un système bancaire commercial capable de mobiliser l'épargne et d'investir
dans des entreprises productrices de revenus, les habitants des territoires
occupés ont eu tendance à thésauriser de l'or, ou des dinars jordaniens, lesquels
ont cours légal sur la Rive occidentale, sont beaucoup plus stables que la livre
israélienne et sont convertibles en d'autres monnaies. Ceux qui ont des économies
en livres israéliennes ont vu la valeur diminuer progressivement au cours des
quelques dernières années en raison du taux élevé d'inflation et des dévaluations
périodiques de la livre israélienne par rapport au dinar jordanien et aux autres
monnaies fortes. C'est ainsi qu'en 1971 et 1978, le taux de change entre la
livre israélienne et le dinar jordanien a évolué de la façon indiquée dans le
tableau 18 ci- après.
/ ...
A/37/230
Français
Annexe I
Page 32
Année
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
Tableau 18
Taux•de change entre la livre israélienne et le dinar jordanien,
1971-1978
Nombre de livres
israéliennes dans
un dinar jordanien
10,5
12,6
13,4
17,2
20,5
29,1
32,0
54,8
~/
Dévaluation annuelle
de la livre
israélienne
(en pourcentage)
19,7
6,6
28,0
19,8
41,9
9j8
71,3
a/ Sur la base de moyennes trimestrielles enregistrées par le Karsou Exchange
Officë, Naplouse (voir TD/B/870, tableau 35).
De ce fait, la population palestinienne, ne pouvant investir ses économies avec
profit, a vu le pouvoir d'achat de son épargne s'amennuiser au fil des ans.
E. Investissements
64. L'absence d'un système bancaire commercial a empêché la population des
territoires occupés d' investir dans des entreprises productives. Elle hésite
à se procurer des ronds d'investissement auprès des filiales de banques israéliennes
établies dans les territoires. Les prêts accordés par ces banques sont sujets~
l'approbation du Gouvernement militaire et sont en général octroyés pour des
activités d'exploitation, principalement des projets agricoles bénéficiant de
l'appui des autorités israéliennes, ou des entreprises manufacturières travaillant
en sous-traitance pour des sociétés israéliennes. Ces entreprises agricoles
et manufacturières qui produisent pour le marché local dépendent en grande
partie de leurs bénéfices et d'envois de fonds de l'étranger pour couvrir leurs
dépenses d'exploitation et leurs investissements. Là aussi, on enregistre une
certaine hésitation à étendre la production et à améliorer la qualité en raison
de la forte concurrence de produits semblables d'origine israélienne qui sont
mis en vente sans restriction sur l a Rive occidentale et dans la Bande de Gaza.
Plus récemment, les producteurs l ocaux ont eu ù soutenir la concurrence des
produits des nouvell es colonies israéliennes qui bénéficient des mêmes privilèses
que les entreprises en Israël. En conséquence, beaucoup de petits producteurs .
et entrepreneurs des territoires occupés ont cessé d'investir dans leurs entreprises.
Certains d'entre eux ont dû abandonner leurs moyens d'existence traditionnels, ont
vu leurs conditions de vie se dégrader et ont dû prendre un emploi qui leur apporte
un revenu moindre. / • ••
F. Inflation
A/37/238
Français
Annexe I
Page 33
65. Les conséquences de l'inflation sur les conditions de vie de la population
des territoires occupés ont été évoquées antérieurement à propos de la consommation,
de l'épargne et de l'investissement. Les liens économiques étroits établis entre
les territoires occupés et Israël ont rendu les premiers très sensibles aux
fluctuations de l'économie israélienne et notamment à ses tendances inflationnistes.
Pendant la première phase de l'occupation, soit jusqu'en 1973, l ' inflation sur la
Rive occidentale et dans la Bande de Gaza prises dans leur ensemble, était de
l'ordre de 20 p. 100 par an. En 1974 et 1975, elle s ' est accélérée pour
atteindre 49 p. 100 par an environ, retombant à une moyenne de 22 p. 100 en 1976,
lorsqu'Israël a connu une récession. Le taux d'inflation est ensuite remonté
à 37 p. 100 en 1977, 46 ,6 p. 100 en 1978 et 70,3 p. 100 en 1979 (voir appendice II
ci-après). Les données disponibles indiquent que ce taux a augmenté plus
rapidement dans les territoires occupés qu'en Israël , entraînant une détérioration
plus grave des conditions de vie dans ces territoires. Ceux qui, en raison
des circonstances, devaient percevoir leurs revenus·en monnaie israélienne qui a
progressivement perdu son pouvoir d'achat, ont été davantage touchés que ceux
qui pouvaient toucher des revenus en dinars jordaniens, les deux devises ayant
cours légal sur la Rive occidentale. Il est difficile, en raison de l'absence
de données détaillées sur les revenus des différents groupes sociaux des
territoires occupés d'identifier ceux d'entre eux qui ont le plus souffert de
cette situation. Il est raisonnable de penser cependant que ce sont ceu.x qui
possédaient déjà un emploi dans les territoires au moment de l'occupation et ceux
que les changements des structures économiques et de l'emploi ont obligés à Y
chercher un autre travail qui ont été le plus durement touchés en raison du
retard pris dans l'ausmentation des salaires et du taux d'inflation plus élevé
dans les territoires qu'en Israël.
/ ...
It/37 /23J
Frun<;ni:.
:\nnexe I
Pace 34
V. J.i'ACTEUTIS SOCIAUX ET CULTURELS
A. Env~ronnement social et culture3:_
66. Les e11traves et restrictions imposées par la puissance occupante ont profondén,
ent affecté les conditions de vie de la population des territoires occupés
dans le domaine social (activités? perspectives~ aspirations) et en ce qui concerne
le développement culturel. Des documents et des rapports présentés à divers
organisl'les du systèr.e des nations Unies font état d'actions préjudiciables au
développement d'une identité nationale parmi les Palestiniens vivant dans les
territoires v/. Le présent rapport tente de réunir de façon succincte un certain
nombre d'exemples pour en souligner les répercussions sur la vie sociale et
culturelle de la population des territoires occupés.
67. Il faut avant tout mentionner le sentiment profond d'insécurité qui s'est
répandu dans la population palestinienne des territoires. Le Règlement de 1945
sur la défense en cas d'urcence (Defense (Emer~ency) Re~ulations), toujours en
vigueur, et les règlements i~posés par l'adr'linistration militaire ont eu pour
effet général de priver les habitants de leurs droits à la terre, à l'eau et à
d'autres ressources et aménae;ements susceptibles d'être préservés et mis en valeur
à leur profit. Cornue il a été mentionné antérieurement, la puissance occupante
s'est appropriée plus d'un quart des terres appartenant tant à l':r.tat qu'à des
particuliers, et les ressources en eau ont été détournées au profit des nouvelles
colonies israéliennes établies dans les territoires, souvent aux dé~ens des
villages palestiniens existants. Des habitations ont été démolies en vertu des
lois d'exception. Des châtiments collectifs ont été infligés à des v:i.lles et des
villases à la suite de manifestations publiques et d'actes de violence. Des
personnes ont été emprisonnées et incarcérées sans Juf-ement et la puissance
occupante a eu recours à la déportation pour des raisons politiques et autres. Des
restrictions ont été imposées à la liberté d' associa,,:;ion et aux manifestations non
violentes de protestation telles que l a fermeture d'établissements de commerce,
le fait d'arborer les couleurs du dra9eau adopté par les Palestiniens et la tenue
de réunions religieuses . Toutes ces mesures ont découragé la volonté de proBrès
et de développement des Palestiniens .
y/ Voir, par exewple? les rapports du Comité spécial chargé d'enquêter sur les
pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des
territoires occupés; les rapports de la Commission du Conseil de sécurité créée
en application de la résolution 446 (1979); les rapports présentés aux organes
directeurs de l'Unesco, de l'OIT et de l'OMS; les rapports du Secrétaire p,énéral
présentés à l'Assemblée générale sur des questions telles que les conditions de
;ie du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés, la souveraineté
permanente sur les ressources nationales dans les territoires arabes occupés et
la situation au 11oyen-Orient.
/ ...
A/37/233
Françai s
,\nnexe I
Pa::;e 35
68 . Ces pratiques restrictives semblent s'être multipliées après les élections
municipales de 1976, à partir desquelles des représentants du Front national, qui
soutient l'OLP, y compris des maires appartenant à ce mouve~ent, ont commencé à
jouer un rôle de premier plan dans les conseil s municipaux, qui sont les pl us
hautes instances représentatives dans les territoires occupés. Les informations
rassemblées et présentées dans le rapport le plus récent du Comité spécial chargé
d ' enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'hoIIII!l.e de la
population des territoires occupés (A/36/579) montrent de façon évidente que ces
actions se poursuivent , se multiplient et s'intensifient. ~n 1980 et en 1981, des
fartilles ont ainsi été évacuées de leur domicile dans le secteur oriental de
Jérusalem, à Beit Iksa et Nabi-Samwil et des maisons et des locaux commerciaux
démolis et condamnés dans les régions de Djenine, Naplouse, la bande de Gaza,
RamaJ.lah, Hebron ainsi que déms d'autres villes pour des raisons de nsécurité
nationale •1
• Des centaines de citrus ont été arrachés le lonr, de la route de
Deir El Balah) entraînant une perte annuelle de l:OO tonnes d'agrumes. La municipalité
de Jericho s'est vu refuser le droit d'entreprendre tout projet municipal
sans l'approbation de l'administration militaire . Des couvre- feux ont été décrétés
dans plusieurs villes, villages et camps de réfugiés, et maintenus parfois plusieurs
jour·s après la perpétration d 1actes él.e violence individuels . Plus récemment, en
mars 1902., le renvoi de maires élus de Al Bineh, IJaplouse et Rarnallah a donné
lieu à d'importants affrontements entre les habitants palestiniens et les autorités
israéliennes , causant parfois des pertes en vies hunaines.
69 . Les cas de limitation ae la liberté de circulation semblent également a.voir
augmenté ces dernières années. En de nombreuses occasions, des maires et des
notables se sont vu refuser l 'autorisation de traverser la frontière jordanienne
et écyptienne ou de quitter les territoires . Depuis le 19 décembre 1980 et pour
une période indéterminée, les résidents de la bande de Gaza n'ont plus le droit de
traverser le pont Allenby pour passer en Jordanie . L'assignation de particuliers à
demeure dans leur ville de résidence ou à leur domicile est chose commune. L'administration
militaire de l a rive occidentale a publié coup sur coup 33 ordonnances
assiGnant des maires, des conseillers municipaux et d'autres personnalités à
résidence (A/36/579, par. 278). Dans un cas, 28 écolières d'Halhoul ont été
astreintes à demeurer, en compagnie de leurs parents, au poste de commandement
militaire de 8 h 30 à 14 heures tous les jours pendant un mois . Les autorités
ont limité les déplacenents d'un certain nombre de rédacteurs de journaux arabes
des territoires occupés et ceux d ' un chef religieux de Djenine pour une période de
six mois.
70. Le nombre croi ssant de colonies israéliennes sur la rive occidentane dans la
bande de Gaza menace véritableraent l 1existence paisible de l a population palestinienne
des territoires . En Plus des répercussions économiques de la production
de ces colonies qui concurrenc~ l 'agriculture et l'industrie locales, la très
p;re.nde proximité de certaines de ces colonies et des villages et villes palestiniennes
a été source de frictions entre les colons et les habitants l ocaux. Dans
certains cas, des agriculteurs palestiniens se sont vu empêcher de cultiver leurs
champs sous prétexte que les terres a,partent'l.ient à la colonie voisine. Des maisons
et des terres appartenant à des habitants locaux ont été occupées illér,alement. Des
terres appartenant à des agriculteurs palestiniens ont été usurpées par les membres
de colonies voisines. Les Palestiniens sont convaincus pour la plupart que les
autorités occupantes ferment souvent les yeux sur ces incidents , et que dans certains
cas, elles les justifient, voire y pr êtent la main .
/ ...
1\/31 /23J
Fro.nçais
Anncxë I
Ptv::c 36
71, Les faits, publiés dans les journaux, établis par l'Organisation de libération
de la Palestine et rapportés à l'~xpert en mission par des résidents des territoires
occupés en visite dans des pays arabes voisins prouvent que les activités sociales
et reli~ieuses sont proôressivement limitées afin de décourager toutes activités
politiques ou ::suèversives:i met tant en péril la "sécurité nationale'1
• Des
restrictions sont imposées 0.u.x activités des clubs et orGanismes sociaux ; l'élection
de leurs diri~eants est notamment sujette à l'approbation des autorités d 1occupation,
qui procèdent à une enquête minutieuse à leur sujet. Les clubs doivent élire de
nouveaux responsables acceptables par les autorités s'ils ne veulent pas être
fermés. Il est courant que la créati on de nouveawc clubs ou de nouvelles associations
culturelles ou sociales soit interdite. Les associations de bibliothèques,
les clubs dramatiques et les maeazines littéraires font souvent l'objet de
contrôles. Les scénarios des pièces de théâtre doivent être approuvés par les
autorités administratives et les revues consacrées aux traditions populaires sont
censurées. Les sermons reli~ieux du vendredi, a-t-on indiqué en outre , doivent
souvet1t être sounis à 1 1 é>.ppro bat ion préalable des autorités. L 1 interdit frE1.p3>ant
un certein nombre de livres récemment publiés en Er,ypte, en Jordanie et au Liban
nuit à la prise de conscience de leur identité culturelle , armi les Palestiniens
vivant dans ies territoires .
72. La vie sociale et culturelle des habitants arabes du secteur oriental de
Jérusalem s 1est sensiblement dégradée. Ils sont soumis à la loi, à la juridiction
et à l'administration israéliennes~ notamment en ce qui concerne les impôts et la
langue. Les autorités font tout pour découra~er les activités sociales, culturelles
et sportives parmi les résidents arabes. Le système d 1ensei~nement jordanien en
viGueur avant 1967 a été remplacé par le système israélien . La diffusion de
certains livres arabes a été interdite, -tout comme 1 1 im!,)ortation de cer'.;ains
ouvraies et publications portant sur la culture et l'histoire arabes . La censure
dont fait l'objet la presse arabe est bien plus sévère que celle qui est appli Quée
à la presse israélienne, ceci surtout parce que les quotidiens ara.bes publiés dans
le secteur est de Jérusalem sont l argement diffusés dans les autres parties des
territoires occupés.
B. -Sa-nt-é
73. Dans un rapport à l 'Assemblée générale à sa trente-sixième session (voir
A/36/260/ Add. l) ,-le Gouvernement israélien a déclaré qu'à partir de 1967 il avait
entrepris un programme de vaste enver~ure pour améliorer les services de santé
dans les territoires occupés. Ce programme comportait l'application de techniques
de Pointe et la nrestation de services modernes par des équipes de médecins
isr;éliens:. l 'ertension des services actuels destinés à assurer la formation des
éouines médicales arabes locales ; la création de nouveaux hôpitaux, de centres
midi;aux? d'écoles de soins infirmiers et d'écoles paramédicales~ l a mise en
service de nouveaux équipements, l'extension des pror,rammes de vaccination, la
mise en place de services de santé scolaire ; l'installation de l'eau courante et
lu création de centres de santé maternelle et infantile . Selon ce rapport, des
systèmes d'assurance-maladie ont également été établis , la participation à ces
/ ...
A/37/238
Français
Annexe I
Pa1.~e 37
systèmes étant obligatoire pour les travailleurs de l'administration et les r ésidents
des territoires occupés travaillant en Israël et volontaire pour tous les autres
résidents. Près de 600 000 résidents, soit environ la moi tié de la population
des territoires occupés, participerai ent à ces systèmes.
74. Aucune visite n'ayant pu être effectuée dans les territoires occupés, il est
nifficile d'évaluer l'incidence des mesures susmentionnées sur les conditions de
vie de la population des territoires. En ce qui concerne les hôpitaux, les données
disponibles w/ indiquent que depuis 1974 le nombre des hôpitaux dans la bande de
Gaza est tombé de sept (dont six rouvernementaux) à six, les hôpitaux gouvernementaux
ayant été réduits d'une unité . Sur la rive occidentale, le nombre des
hôpitaux est passé de 16 (dont huit P,ouvernementaux) à 17, par l'addition d'un
hôpital gouvernemental. Dans l ' ensemble il y a eu une réduction du nombre de lits
dans les hôpitaux publics de la bande de Gaza et une augmentation insi~nifiante
sur la rive occidentale entre 1974 et 1979, malgré l'accroissement de la popul ation
dés territoires et l 1augmentation du nombre de malades hospitalisés.
75. Concernant l'équi pement, un rapport auquel les experts ont pu accéder~/,
fait état de pénuries généralisées d'équipement moderne dans les principaux
hôpitaux de la rive occidentale, en ce qui concerne notamment l ' équipement de
contrôle dans les unités de soins intensifs, les couveuses pour les prématurés,
le matériel de radiof,raphie, l'équipement de pointe utilisé dans les laboratoires
pour les diagnostics et le matériel d'intervention chirurgicale et de stérilisation.
76. Sia~issant des services de spécialistes, le directeur de l'Association
médicale de la rive occidentale, dans un rapport sur les services médicaux de la
rive occidentale occupée y/ a fait état d'insuffisances dans certaines branches
comme la pédiatrie, la pathologie et la radioscopie, et de pénuries d'inf irmiers
et de personnel parainédical, indiquant que le manque de radiol ogues, de psysiothérapeutes,
d'hématologues et de pharmaciens compromettait gravement le bon
fonctionnement des services de santé.
77. La médiocrité des services fournis par les principaux hôpitaux de la rive
occidentale oblige les médecins locaux à diriger de plus en plus les malades arabes
vers les hôpitaux israéliens . Dans de tels cas, le patient supporte un tiers des
frais et les deux tiers restants sont imputés au budget de la santé de la rive
occidentale. Les prélèvements , de plus en plus lourds, effectués sur ce budget
pour le traitement des malades de la rive occidentale dans les hôpitaux israéliens
seraient l'un des obstacles à l'amélioration et au développement des services de
santé sur la rive occidentale.
':!,/ Statistical Abstract of Israel, 1980 ..•
xi 0 The deficiency of medical instruments in Hest Bank hospitals··, rapport du
Comité pour la défense des droits des Palestiniens dans les territoires sous
occupation israélienne, Liban, 29 mars 1979 (mimeo).
y/ Reproduit par le Comité pour la défense des droits des Palestiniens dans
les territoires sous occupation israélienne, Liban, 29 mars 1979 (mimeo) .
/ ...
\.
;i/37 /23J
Frn.fH,;n.is
Annexe I
Pa.ce 3B
78. Parmi la population des territoires occupés, les plus mal l otis sur le plan
des soins de santé sont ceux qui ne participent pas aux systèmes d'assurance••
maladie - ils constituent environ la moitié de la population - soit parce qu'ils
ne remplissent pas les conditions requises pour :participer au système obligatoire,
soit parce qu'ils n'en comprennent pas très bien le fonctionnement ou ne disposent
pas de revenus réeuliers. Les coûts des soins de santé sont trop élevés par
rapport à leurs ressources et beaucoup d I entre eux ont du mal à. obtenir le type
de traitement r,1édical gratuit auquel ils étaient habitués avant l'occupation .
79 . Certaines des insuffisances susmentionnées du système sanitaire ont fait
l "objet d'observations et de commentaires de la part du Comité s~écial d'experts
de 1 1 Organisation mondiale de la santé qui s I est rendu., en avril 1981. dans les
territoires occupés z/. Les experts ont notarrment mentionné la Dénurie d'équipement
et de techniciens essentiels dans les laboratoires qu'on était en train de créer
dans les circonscriptions sanitaires dans le cadre d'une politique récente de
décentralisation des services de santé. Les hôpitaux des territoires occupés
manquaient de médecins et d'infirmiers. ceux-ci rebutés par des conditions de
travail et de salaires médiocres. quittant les territoires pour chercher un emploi
dans les pays arabes voisins. Le fait que, pour des raisons budgétaires, aucune
possibilité de formation post-universitaire n 1est offerte aux médecins a été
avancé comme raison supplémentaire de leur exode. Enfin, les pénuries de
médical!lents étaient généralisées. Toutes ces lacunes ne font qu 'agn:raver le
sentiment de :frustration éprouvé par les populations de la rive occidentale
s'a.Gissant des soins de santé.
80. Selon le Comité spécial de 1 1m1s, certaines améliorations avaient été apportées
à l 1infrastructure nécessaire Pour la fourniture des services de santé et du
matériel. Cependant, il restait encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins
d'une population croissante. Les territoires occupés demeuraient tributaires des
établissements israéliens ~our un certain nombre de prestations spécialisées .
Selon le Comité, il n'y avait pas eu, . au cours des deux dernières années, de
chan~ement notable en ce qui concerne la création d'unités sanitaires ou le
renforcement du personnel médical . La planification centralisée des services de
santé ne favorisait pas la participation des collectivités à l'effort de santé
publique et ne laissait aux autorités médicales locales qu 'une marge d'initiative
très réduite. Le bude,et de la santé ne permettait pas de financer l'amélioration
souhaitable des services dans ce domaine. Par ailleurs, les ressources extrabudgétaires
émanant d'institutions et d'associations non gouvernementales et
philantropiques ou de la communauté, étaient souvent refusées par l es autorités
israéliennes.
z/ Voir OMS, "Rapport du Comité spécial d'experts chargé d'étudier la
situation sanitaire des habitants des territoires occupés': (A/34/17).
/ ...
1V37 /23ü
Frc.nç:.i.is
Annexe I
Pnr-;c 39
81. Le Comité a noté que les services fournis par l'intermédiaire des centres de
santé maternelle et infantile étaient organisés de façon satisfaisante et que le
procramme de vaccination se ~oursuivait dans l'ensemble des territoires. Des
progrès avaient éBalement été accompl is en matière d'assainissement, notamment
grâce à la construction d 'inst allations de traitement des eaux usées, et en ce
qui concerne le réseau de distribution d 1eau potable, satisfaisant <lans l'ensemble
qui avait été étendu grâce à des branchements individuels . de façon à desservir
une proportion plus importante de résidents.
A/37/238
Français
Annexe I
Page 40
C. Education
82. L1éducation constitue un facteur important des conditions de vie d'un peuple
dans la mesure où elle fournit non seulement l ' occasion et le moyen d ' un
épanouissement personnel mais permet également une mobilité professionnelle vers le
haut et rend l'individu plus apte à exercer une activité rémunératrice et à améliorer
son niveau de vie . Lorsqu'on procède à une évaluation de l ' éducation en tant
qu' élément de vie, il ne suffit pas de tenir compte de l'existence, du type et de la
répartition des établissements d1 enseignement, il faut aussi voir dans quelle mesure
l'individu a accès au type d 1enseignement qui correspond à ses besoins et prendre
en considération les conditions globaJ.es dans lesquelles cette éducation est
clispccnsée.
83. Le système d'enseignement est fondamentalement le mëme dans tous les territoires
occupés. A l'école maternelle pour les enfants âgés de moins de six ans, fait suite
le cycle élémentaire ou primaire pour les enfants âgés de six à 12 ans, puis le
cycle préparatoir e qui dure normalement trois ans. Les écoles primaires et préparatoires
constituent le cycie de l ' enseignement obligatoire; des établ issements de
secondaire, de formation professionnelle et pédagogique d'enseignement supérieur
assurent la poursuite des études •
.Jli . Les établisseL'lents d' ,mseignement sont administrés nar le gouvernenent, des
oq;anisï"1es ~)rivés ou par l'U;rn-.rA. L~s écoles appliquent autant que possible le
prograr,1111e scolaire Jordenien sur la rive occidentRle et le ~ro~ra:'li~e éeyptien dans
la bande de Gaza. CependRnt, les manuels utilisés d3Ils ces écoles peuvent être
censurés ??l:l.r lP Gouvernement israélien. Certains ouvra~es ont été interétits }")ar
les autorités~ tandis riue d I autres ont été réim-prir.iés après sup9ression de ya.rties
jueées offensantes par l ~s autorités israéliennes.
05. Le no·aore des établissements d'enseignement dans les territoires a considéra1>
lement a.ui-,;111enté deriuil:; 1967. ~ur 113. rive occidentale et dsns la 1,anèl.e de Go.za,
il est :nassé de 1 0:)1 en 1907 /GO ù 1 366 en 1979/ 00 et selon un rapport officiel
israélien, le noB~re de sall es de cl~sses a augmenté de 80 p . 100, passant de
6 1ù7 en 19(,7/GO à 11187 en 1979/80; l' effectif moyen des classes n'a G;uère varié
et est deneuré de l'ordre de 36 élèves (voir A/3G/26O/~dd.l? D, 18, par. 72).
Cepenchmt, de 1967 à 1977, l es t l:lux d'inscription dans les écoles de la rive
occidentale et de la hande de Gaza ont été quel'J_ue peu inférieurs à ceux des pa,ys
voisins. Il n'existe ~as de données permettnnt d'évaluer la situation depuis 1~77
mais à partir des données indirectes sur l ' inscription des enfonts de réfugiés, on
neut déduire 0.ue, si la situation s' r>st améliorée dan3 le. bande de Gaza, sur la
rive occidentale, elle ne ~araît pas pouvoir sout enir la comparaison avec celle
des pays voisins.
86 . Le taux de scolarisation , qui est le rapport entre le nombre d'élèves inscrits
d,ms chaque ~roupe d1 âee et la. population ap~artenant à ce groupe d'âge constitue
un bon p~ramètre 11our évaluer le nombre de personnes d1 âge scolaire qui fréquentent
effectivement l'école. Les proportions au ~ours de la première année du cycle
/ ...
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Français
AnnE>Xe I
Page 41
obli gatoire donnent une bonne indication du taux ~~n~ral de scolarisation car,
plus le taux d;inscription en premi~re année ~st ~levf-, plus il le sPra· pour
les années suivantes et pour tous lPS âges. On ne dispose pas d 7 i nforrnations
directes sur le taux d~ scolarisation dans l Ps territoires occup~s, mais on
connaît en revanche ceux qui ont été Hablis par 1 ;unmTA en ce qui conci=>rne
l~s étudiants réfugiés , dans toutes l~s zones où op~re l'Office. Si l'on
suppose quE' les tendances en matière d 1écl.ucation valables pour lE"s rF.fur:iés
reflètent les tendanc(:'S dans L~s pays hôt~s ~ on peut considj?rer que le-s informations
données dans le tableau 19 ci-après indiquent les tFndances des taux
de scolarisation dans les divers pays et territoires. Le tableau 19 donne
les taux de scolarisation OEes enfants réfuGiés âeés fe 6 ans dans la bande dP
Gaza, sur la rive occid~ntale; en Jordanie; au Liban et dans la République ·
arabe syrienne. On notëra quP ces taux sont très f-levés pour l es r,a.rçons et
que, dans le cas de la band~ de Gaza et de la République arabe syrienne,
presque tous les enfants âBés de 6 ans sont scolarisfs. La r i ve occidental€
a le taux de scolarisation le plus faible pour l~s enfants âgés de 6 ans .
Ce taux a en outre baiss~ de 1977/78 à 1979/80. En 19no/81, il a atteint un
maximum de 66 ,8 p. 100 ,, ce qui ne r1:>prés1:>nte que les a.eux tiPrs 1:>nvir on des
taux pour la bande de Gaza et la République a.ra.be syrienne. Les taux de
scolarisation pour les fill<-S sont élevés par rapport à ceux d'autres pays
en développement . Mais le taux de la rive occidentale e-st très infPrieur à
celui des autres pays et de la bande de Gaza. De plus, ce taux semble se
rJaintenir à ce faible niveau et a même sensiblement baissé entre 1979/80
et 1900/31. La rive occidentale, qui a les tau,~ de scolarisation lFs plus
faibles pour 1977/78 1 est 1~ SPul des quatre pays voisins et territoires où
ces taux sont en baisse. La régression constatée dans les taux au Liban
OEepuis 1979/80 peut être attribuée à la situation politique et militaire
instable de ce pays . Dans l'ensemble des q~utre pays et ter ritoires, la
proportion de filles dans la population scolarisée est passPe d'environ un
quart au cours des années 50 à près de la moitié en 1980/81. Ce résultat
semble être commun à 1 1 easemble ci.es pays et t1:>rritoires de l a réGion et
pourrait traduire un desré de conscience plus aigu de l'i nwortance que revêt
l 1éducation dans la société.
87. Selon les renseir,n0mE'nts fournis à la mission de l 10IT qui s'P.st r endue
en mars 1981 en Isra~l et dans les territoires occupés, il semble que les
autorités font des efforts considPrables pour assurer d~s possibilités de
formation professionnelle. Les 26 centres de fon;rntion professionnelle
(13 sur la rive occidentalP. et 8 dans la bande de Gaza) ont assuré la formation
de plus de 40 000 përsonnes ~!J:/,
aa/ RaP._port du DirectE'ur 'sénfral, Conférence internationale du Travail ,
soixante-•septième session (Bureau international du Travail) Genève, 19Ül),
p . 34. -
/ ...
A/31 /238
Français
Annexe I
PaGe 112
Taux d'inscription des e-nfants de réfugiés en prem1ere- année du
cycle primaire dans certains pays, 1977/78 à 1960/Ül
~-a:r_s~ns
Républiqur:-
:Riv!:' arabe
Année Gaza occidentale s:17rienne . . Jorè.aniE> Liban
·· ··--' --·-- --·- ·---· - ---
1977/70 9Ü,3 6lr, 3 97,3 66,î 94.1
1978/19 95 .7 63?1 98 ,5 16,2 93,6
1.979/80 99,2 63,0 99,6 Oo ,o 82 ,lf
19130/81 99,4 60,8 99,5 82,8 76?7
Filles --·- · .. ·-
1977/78 96,3 60,2 96,4 60,7 93,3
1978/79 94,o 60,2 98 .,9 70 ,0 96,1
1979/80 94 ,9 60,5 98,l~ G2 19 81,8
1980/81 98,2 58,9 9516 r,lr, O 71,2
Source l!ifRHA, statistical Year Book, éditions a.e 1977/78, 1978/79, 1979/80
et 1980/81.
Selon la mission, le rôle des centres de formation , qui étaient chargés d'assurer
la formation de base des adultes en chômaGe en vue principalement de leur
permettre d I occuper un emploi dans le secteur de:- la construction en Israël, a
chan6é en 1972 et, à 1; heure actuelle, :iles ~rogrammes visent essentiellemf!nt
les jeunes qui ne désirent pas poursuivre unE? éducation académique dans l 'ensei •··
gnement secondaire et mettf!nt l'accent sur l'acquisition d.e qualifications liées
aux mPtiers de 1 1 industrie manufacturièri:/1 bb/. En eénéral, il seMbl~ que les
centre-s de formation professionnelle assur~nt essenti~llement la formation
d 1ouvriers semi-qualifiés dans l'industrie et l a construction. L~s informations
fournies de sources arab~s soulicnent que la formation dispensFe vise essentiel-·
lement à répondre aux besoins de l'économiP israélienr.~. La plupart de CPUX qui
terminent les prograw.mes de formation trouvent donc un emploi en IsraPl ou
émigrent dans les pays arabes du Golfe. Lors d'un~ visite eff~ctuée dans d?tL~
centres de formation en 1901 , la mission de l'0IT a constaté que seul un faible
pourcenta~e de diplômés de ces centres ( de 5 à 20 p . 100) trouvaient., ou
cherchaient , à s'employer sur place. Les membres a.e la mission ont conclu qu'en
dehors des bénéfices qui pourront sans a.oute dfoouler, à terme, de- l 1acquis
technique et professionnel tiré de l'emploi en dehors des territoires occupés,
11tel qu'il est orGanisé dan.s les circonstances actuelles, le système de formation
ne repose pas svr une planification des r~ssources et des besoins de main-d'oeuvre
orientée vers les intérêts propres au cléveloppement cles territoires occupés:1 <?S •
bb/ _Ibid_.
::cl ]bic"!_. / ...
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Français
Annexe I
Page 43
88. Pour ce qui est de 1 :enseienement supfrieur, il existe trois universités
sur la rive occidentale et un institut d 1 études religi2uses islamiques dans la
bande de Gaza. Ces établissements sont financés par des fondations privées et
des particuliers et ne reçoivent pratiquement aucune assistance du ~ouvernement .
Ils accueillent des étudiants arabPs en provenance non seulement des territoires
occupés, mais également d'Israël. Il y a lon~er,1ps que de nombreuses difficultés
opposent l~s universités aux autorités administrantes. Ce s problèmes persistants
semblent toutefois s 1 être multipliés au cours des dernières années ., notamment
dans le cas de l 'Université de Ilir-Zeit. La raison principale semble en être
l 1ordonnance militaire israflienne 854 du G juillet 19ÜO,. ;:orél.onnance relative
à la loi sur l 1éducation et la culture No (16) de 19611 •· amendement (Judée et
Samarie) No (8511) d€ 1960::? qui a placé l 1enser.ible des établissements d'ensaienement
des territoires occupés , y compris lPs universités:· sous le contrôle
absolu des autorités militaires. En vPrtu c1e cette ordonnance, tous l ,"S éta-blisse~
ents d ' enseicnernent supP-rieur, qu'ils aient existé ou non à la date de
promulcation de l'ordonnance, doivent obtenir une autorisation du eouvernement
militaire pour pouvoir fonctionner et tous les Pnsei~nants noivent être agr ées
par le Gouverneur militaire et son cabin~t avant d~ pouvoir exercer ou continuer
d'exercer à l'université. De plus , tous l2s étudiants Ptrangers, y compris les
étudiants de la bande de Gaza , doivent solliciter un permis pour pouvoir y
représenter une univ~rsité.
89. Les vexations dont l es (tudiants font l'objet ne se limitent pas aux
Établissements d 1ensei~n~ment supérieur E't semblent s 1étendre à de nombreux
établissements secondaires. En 1980/81, 12 établissr:>mPnts ont été ferm~s par
les autorités militaires pour des p~riodes variables et trois d'entre eux,
l'école secondaire prince Hassan à Bir-Zeit , le collFCE' scientifique Abu Diss
et 1 1 école Os sana Bin Hunki à Hébron~ ont été fermés definitivement.
90. Bien qu'il y ait eu des procrès en ce qui concerne l P nombre des établissements~
des salles de classe, des enseignants et les taux de scolarisation,
la fermeture fréquente des établissements scolaires et des universités , les
tracasseries perpétuelles dont font l'objet le personnel enseignant et l es
étudiants ainsi que les restrictions au;~ franchises univ?rsitaires, ont créé
une atmosphère de peur, d 7 incertitude et d I impuissance , peu propice au dérou•lement
normal et efficace des processus d'enseignement et d'apprentissage.
/ ...
R/37 /23fJ
Français
Annexe I
Pace 44
APPENDICE I
Terres qu_e_.la Puts_-san-ce· -oc-c·-up-an-te· s'est r.,c,0 ,m1ent appropriées .. ·-- --·-·--- -- ··- ·- - ·- -------· -
Deir El Hatab
Deir-Jarir
Ramun
Mardah
Qatana
Beit Sahur
Ketel Haris
Si 1ir
Silwad
Ein Yabaad
Tarqumiya
Betunia, Ajaiby, Ajadira~ Rafat
Jenin
Salfit
Tubas
Abu Dis
Dat.e
août 1980
aoüt 19Ü0
août 1980
septembre 1980
:covembre 19Ao
octobre 1980
déc<>rnbrc,: 1980
décembre 1980
dfoembre 1980
décE>mbre 1980
février 1981
février 19Gl
février 1981
février 1981
février 1901
r;vriE>r 19Ül
Superficie
de la tÊrr::confisquée
( dunarns ) · __
i,oo
(terr~ expropri~e)
/350
50
2 500
50
(terre confisquée)
1 000
60
l15
7 000
1 500
(terre confisquée)
6 000
û 000
11 000 dunarns
ël.éclar;s ::terrains
domaniaux" avant
l'acquisition
Source : 11Rapport du Comitf sp~cial charr,é d:enquêter sur lE>s pratiques
israéÜ.ennes affectant les droits de 1 ;homme de la population des territoires
occupés:: (A/36/579) , par. 102 ... 118.
/ ...
. APPi~!lDICE II
E/37/233
Français
Annexe I
Paae l!-5
·I-nd-icP· -d-e•.. s· - ~pr-ix- ·à- l-a-· .. -c--on-so·m·-m-ati-on- -(-19-6-û·/ 6.9. · -=· 1-0-0-·)-
Territoire ! 970 ~91~. J--9_1~ 1~73_ ;t.2.7~ !9.î.5_ 1976_ 19_77_ !_97$3_ ;t,919_
Rive
occifü0 ntale 108,4 125 ,9 148 ,1 179.,9 256,5 367 ,4 l!-70., 5 640 ,0 962,1 l 6113,8
Bande de Gaza 105,1 120,1 155 ,1 190 . .3 294 .,3 1,52 . 7 533,8 741 :11058,6 1824. 7
Israël 106 ,,1 118,8 13!1 ,1 160,9 2211 ,3 313,1 hll,2 553 ,5 333,5 11186 ,1
_§our~e- : Tir€ de statistical Abstract _of Israel ,_ 1975 E't du document
TD/3/870, tableau 11.
/ ...

AlfüE:lLl II
d. P . ùustin 'l'~ttell ( Ghé•.na) 1 Professeur
D~parceri!ent •..!e l a planific:::.tior.
Uni versi t 0 .ies sciences et des teclm:.ques
~-;w!'lasi ( Gl-! t.i.1a)
1:i. Duà.ley- Eaduwell:". (Sri Lanka)
J.U1cie:.:me1,:ect Coordonnateur à.es Grou_J,)eS
du Jervice du d,~velo~)p~:;:.ent social
du Cent:?:-.: 1.>om· le dévelop.i;;er...ter.t social
et les affaires humanitaires
du D~part~ms?.nt .:'ies affaires t! conora:iques
et sociales internatioric.les
Or,/anis::l.tion des rl"aticr1s Unies, I;(:'!w Yorlt
A/37/230
Français
Annexe II
?age 1
NATIONS
UNIES
Assemblée générale
Conseil économique et social
UN LIBRARY
Distr.
GENERALE
A/38/278 '
E/1983/77
AE
JUL 7,983
22 juin 1983
FRANCAIS
ORIGINAL: ANGLAIS
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Seconde session ordinaire de 1983
ASSEMBLEE GENERALE
Trente-huitième session
Point 78 h) de la li~te
préliminaire*
DEVELOPPEMENT E2 COOPERATION
ECONOMIQUE IN1ERNATIONALE:
Point 15 de l ' ordre du jour provisoire**
COOPERATION INTERNATIONALE DANS LE DOMAINE
DES ETABLISSEMENTS HUMAINS
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés
Rapport du Secrétaire général
1. Dans sa ~ésolution 34/113 du 14 décembre 1979, l ' Assemblée générale a pri, le
Secrétaire général d'établir, en collaboration avec les organes de l 'Organisation
des Nations Unies et les institutions spécialisées intéressées, en particulier
l ' Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine
dans le Proche-Orient (UNRWA), la Commission économique pour l'Asie occidentale
(CEAO) et le Conité spécial chargé d 'enquêter sur les pratiques israéliennes ·
affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés, un f
rapport complet et analytique concernant les répercussions sociales et économiques \
de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
les territoires arabes occupés, et de l e présenter à l'Assemblée lors de sa
trente-cinquième session.
2. A sa trente- cinquième session, après avoir examiné le rapport du
Secrétaire général (A/35/533) , qui avait été présenté en appli cation de la
~ésolution susmentionnée, l ' Assemblée générale, dans le paragraphe l de sa
résolution 35/75 du 5 décembre 1980, a pris acte avec satisfaction du rappor t du
Secrétaire général sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les
* A/ 38/50/Rev. l.
** E/1983/100 .
83-13274 06110 (F) / ...
A/38/278
E/1983/77
Français
Page 2
territoires arabes occupés et, dans le paragraphe 4 de cette même résolution, a
demandé à tous les Etats de coopérer avec les organes, organisations et organismes
des Nations Unies et les autorités palestiniennes locales pour améliorer les
tragiques conditions de vie du pe'uple 'pâlestinien causées par l'occupation
israélienne. En outre, dans le paragraphe 5 de cette résolution, l'Assemblée a
prié le Secrétaire général de lui présenter lors de sa trente-sixième session, par
l'intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport complet et analytique
sur les progrès réalisés d_ans. l'application de la résolution.
3. A sa trente-sixième session, après avoir examiné le rapport du
Secrétaire général (A/36/260 et Add.1-3), qui lui avait été soumis conformément à
sa résolution 35/75, l'Assemblée générale, au paragraphe l de sa résolution 36/73
du 4 décembre 1981, a pris acte du rapport du Secrétaire général sur les conditions
de vie du peuple palestinien, et au paragraphe 6 de cette résolution, elle a prié
le Secrétaire général "d'établir un rapport complet et analytique sur la
détérioration des conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
palestiniens occupés et de le présenter à l'Assemblée générale lors de sa
trente-septième session, par l'intermédiaire du Conseil économique et social".
4. A sa trente-septième session, après avoir examiné le rapport du
Secrétaire général (A/37/238), qui lui-avait été présenté conformément à sa
résolution 36/73, l'Assemblée, au paragraphe l de sa résolution 37/222 du
20 décembre 1982, a pris acte du rapport du Secrétaire général sur les condition de
vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés, et au
paragraphe 8 de cette même résolution, a prié le Secrétaire général "d'établir et
de présenter à l'Assemblée générale lors de sa trente-huitième session, par
l'intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport complet sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés.•
5. En vue d'établir le rapport qui lui avait été demandé et de le présenter à
l'Assemblée générale à sa trente-huitième session et dans un effort pour y exposer
d'une façon objective et impartiale le point de vue de spécialistes, le
Secrétaire général a fait appel au concoμrs d'une équipe de trois experts:
M. Dudley Madawela, anciennement coordonnateur des groupes du Service du
développement social du Centre pour le développement social et les affaires
humanitaires du Département des affaires économiques et sociales internationales,
Organisation des Nations Unies, New York; M. Harald Kristiansen, maître de
recherche, Norwegian Building Research Institute, P.O. Box.322, Blindern - Oslo 3,
Norvège, et M. Edward Balassanian, architecte, planification et aménagement
urbains, New York.
6. Les experts devaient rédiger le rapport sur la base de la documentation
fournie par l'Organisation des Nations Unies, ses organes subsidiaires et les
institutions spécialisées et à partir de différents autres documents, publiés ou
non, concernant la question. Ils devaient également recueillir des renseignements
sur le terrain en Egypte, en Jordanie, au Liban, dans la République arabe syrienne,
et dans les territoires occupés, notamment en organisant des rencontres avec de
hauts fonctionnaires ou d'autres personnes ainsi qu'avec des représentants de
l'Organisation de libération de la Palestine.
/ ...
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Page 3
7. Le Gouvernement israëlien ne leur ayant pas accordé l ' autorisation de se
rendre dans les ter ri toires palestiniens occupés, les experts ont dû, pour é'tablir
leur rapport, utiliser des sources d ' information indirectes. Du 11 février au
24 mars 1983, ils se sont donc· rendus en Egypte, en Jordanie, au Liban et en
République arabe syrienne où ils se sont entretenus avec les autorités compétentes,
ainsi q·u •avec des fonctionnaires de l'Organisation des Nations Unies en poste dans
ces pays et des responsables compétents de l ' Organisation de libération de la
Palestine à Damas et Amman. Les experts ont également eu des entretiens avec
cinq professeurs expulsés d'universités de la rive occidentale en octobre 1982,
avec l'ancien maire d ' Halhoul, l ' ancien maire du secteur oriental de Jérusalem, le
directeur du Fonds palestinien de l'OLP ainsi qu'' avec des Palestiniens qui résident
maintenant hors des territoires occupés, qui étaient au courant des conditions de
vie dans ·ces ter·ritoires, directement soit pour s 'y être rendus récemment soit par·
· l'intermédiaire de membres de leurs familles qui y vivent. Les experts ont
également été se rendre compte sur place des conditions et des formalités à remplir
pour traverser le pont du Roi Hussein et ont interrogé au hasard quelques personnes
qui franchissaient le pont pour se rendre en Jordanie.
8. Les experts se sont aussi rendus aux sièges de la CEAO, de la CNUCED, de
l'ONUDI, de l'UNRWA, de l'OIT, de !'Unesco et de l'OMS, où ils ont recueilli des
informations et données pertinentes. Divers rapports de l'ONU portant sur les
conditions dans les territoires palestiniens occupés ont également été consultés,
notamment ceux du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés, de la
Commission. du Conseil de sécurité créée en application de la résolution 446 (1979)
du. 22 mars 1979, concernant la situation dans les territoires arabes occupés et du
Comité pour l ' exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, ajoutant
ainsi une quantité appréciable de documents et d'informations à ceux que les
experts avaient recueillis dans les publications d'autres organismes des
Nations Unies qu'ils ont pu consulter, ainsi que dans divers ouvrages et revues et
dans des journaux populaires cités dans les notes de bas de page dans leur rapport.
9. Le rapport établi par l'équipe d'experts est reproduit à l'annexe ci-après.
I •••
A/38/278
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Page 4
ANNEXE
Rapport de l'Equipe d'experts sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupés
TABLE DES MATIERES
Paragraphes
I. INTRODUC'l.1ION ••••••• • •••••••••••••• •• •• •• ••••• .••••• • ••• 1 - 5
II. RESUME DES CONCLUSIONS ................................ 6 - 19
III. FACTEURS PHYSIQUES: LOGEMENT, INFRASTRUCTURE, TERRES
ET EAU ••••••••••••••••••••••• • •••••••• •• ••••• • •••••••• 20 43
A. Logement . ........................................ . 20 - 27
B. Infrastructure••••••••• ·•• •• •• ·· · • ••••••·• •• ••• · ·• 28 32
c. Terres et colonies . .............................. . 33 38
o. Eau • •••• ••••• •••••••• • •••••••••• • •••• • •••••••••••• 39 43
IV. FACTEURS ECONOMIQUES . ................................ . 44 - 97
A. Cadre économique .................................. 44 48
B. Population et emploi•••······• • •··•••••• • ••·••···· 49 - 53
c. Revenus • ••••••••• • •••• •• ••• •• • • •• ••• •••••••••••••• 54
o. Revenu global, produit intérieur brut et produit
national brut .•.......••...••. • .••............•.•• 55 59
E. Revenu privé disponible et revenu salarial • ••·· • •• 60 - 66
F. Formation de capital . ·•· •• ••••• • ••• • ••···•···• •• ·•• 67 68
G. Consommation et épargne . ......................... . 69 72
H. Fiscalité . ............................. ,. ......... . 73 - 77
I. Situation monétaire .......................... • .... 78 - 81
J. Structure sectorielle de l'économie 82
K. Structure sectorielle de l'emploi ••••••••••••• • ••• 83 - 84
6
7
9
9
13
14
16
19
19
20
21
21
23
27
27
29
31
33
33
/ ...
TABLE DES MA'rIERES (suite)
L. Agriculture . .......................... •·• ......... .
M. Industrie ............... • ... . •..•... . ..........•..
N. Secteurs divers . ................................. .
V. FACTEURS SOCIAUX ET CULTURELS·•••••••••••••••••• • •••••
A. Conditions sociales et culturelles·••••••• •• ••••••
B. Enseignement •••••• • •••••••• • ••••••••.• •••••• • ••••••
c. Santé . ........................................... .
APPENDICES
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Paragraphes
85 90
91 - 96
97
98
98
112
125
134
111
124
134
I. Maisons détruites, 1967-1981 . ................................... .
II. Croissance· démographique sur la rive occidentale (non compris
le secteur oriental de Jérusalem) et dans la bande de Gaza,
Pages
35
39
41
42
42
45
49
57
1979~1981 ••••• • •• • • •• ••• • •.•••. • •••••• • •••..•.•••• • ••• • ..••..•••• 58
III. Nombre de Palestiniens employés par secteur économique, dans
les territoires occupés et en Israël• • · • •••·· • •··•••••••·• •·• ···• 59
IV. Nombre de Palestiniens des territoires occupés employés:
ventilation par lieu de travail et secteur économique•• · ••••• • ••• 60
v. Enseignement dans les territoires palestiniens occupés . ......... . 61
~I. Indice des prix à la consommation, rive occidentale et
bande de Gaza••·• • •••·••••• •• •••••·••• · ··••••••• • •••••••••••••••• 62
VII. Revenus salariaux par secteur et lieu de travail, 1981 •·•••••••• 63
/ ...
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I. INTRODUCTION
l. Le présent rapport a été établi comme suite à la résolution 37/222 de
l'Assemblée générale dans laquelle l'Assemblée a prié le Secrétaire général
d'établir et de lui présenter lors de sa trente-huitième session par
l'intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport complet sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés.
Il fait suite au rapport complet et analytique présenté à l'Assemblée lors de sa
trente-septième session (A/37/238) conformément à sa résolution 36/73 du
4 décembre 1981 sur "les conditions de vie du peuple palestinien dan's les
territoires palestiniens occupés".
2. Les territoires palestiniens occupés couvrant la rive occidentale du Jourdain,
y compris le secteur oriental de Jérusalem et la bande de Gaza, les experts se sont
efforcés de recueillir les données disponibles relatives à ces deux ter~itoires,
Cela a cependant été difficile en ce qui concerne le secteur oriental de Jérusalem,
les autorités israéliennes ayant coutume d'englober les données pertinentes dans
l'ensemble des données ;elatives à Israël. Pour établir le présent rapport, les
experts ont donc dû utiliser des sources d'informations indirectes notamment
l'Organisation de libération de la Palestine, l'ancien maire du secteur oriental de
Jérusalem, l'ancien maire d'Halhoul, et.d'autres résidents de la rive occidentale,
qui étaient au courant de l a situation dans le secteur oriental de Jérusalem.
L'analyse présentée dans le rapport fait surtout état des conditions de vie sur .la
rive occidentale et dans la bande de Gaza.
3. N'ayant pu se rendre dans les territoires occupés, les experts n'ont pas été
en mesure de rècueillir des informations de première main, notamment dans certains
domaines tels que les conditions de logement et les services publics, la situation
dans les secteurs agricole et industriel, les aspects pratiques de l'enseignement
et l'utilisation des services de santé. Toutefois beaucoup de renseignements e t de
données pertinents ont été recueillis au cours du séjour dans les pays arabes
voisins et auprès des institutions, bureaux et programmes des Nations Unies
installés au Moyen-Orient, et à Vienne, Genève, Paris et New York.
4. Dans le présent rapport, on a analysé les changements intervenus dans ces
régions et qui ont affecté les conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés. On trouvera au chapitre II un bref résumé des
conclusions, le chapitre III traite des facteurs physiques (infrastructure,
logement, terres et eau), le chapitre IV de certains facteurs économiques influant
sur les conditions de vie et le chapitre V des facteurs sociaux et culturels, a•,ec
une récapitulation des informations et des conclusions contenues dans d'autres
rapports sur la question présentés à divers organismes des Nations Unies, notamment,
le rapport du Comité spécial chargé d'enqu~ter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés à
l'Assemblée générale (A/37/485), lors de sa trente-septième session, le rapport du
Directeur général du Bureau international du Travail à la Conférence internationale
du t ravail, lors de sa soixante-huitième session, en 1982, et le rapport du Comité
spécial d'experts de l'OMS chargé d'étudier la situation sanitaire des habitants
des territoires occupés, présenté à l'Assemblée mondiale de la santé lors de sa
trente-cinquième session, en 1982 ~/.
I • ••
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S. Pour établir le présent rapport, les experts se sont appuyés autant que
possible sur des informations publiées, complétant leur enquête par des entretiens
avec des personnes averties de la situation dans les territoires occupés~ Les
conclusions exposées au chapitre II (Résumé des conclusions) sont étayées et
développées dans le corps du rapport.
II. RESUME DES CONCLUSIONS
6. D'après les données dont on dispose, il est tout à fait évident que
l'équipement de base est insuffisant dans les territoires occupés. Le nombre
d'unités d'habitation construites depuis 1968 ne suffit ni à compenser la
dégradation et la détérioration des logements existants ni à satisfaire les besoins
de la population.
7. En ce qui concerne la mise en place d'éléments d'infrastructure, les mesures
signalées par les autorités d'occupation ne répondent pas aux besoins croissants
des communautés palestiniennes dans les territoires occupés. Dans certains
secteurs comme -les postes et télécommunications, l'agriculture et l'industrie, on
tend à séparer les services fournis aux colonies israéliennes et aux villes et
villages palestiniens. On fait pression sur les communautés palestiniennes pour
qu'elles obtiennent d'autres services, comme l'eau et l'electricité, à partir d'un
réseau commun qui dessert les colonies israéliennes ainsi qu' I sraël.
8, Les autorités d'occupation exproprient constamment des terres et des colons
israéliens se sont emparés de lots de terrain privés qui se trouvaient en bordure
de leurs colonies.
9, Ces expropriations ont réduit la superficie des terres dont disposent les
résidents palestiniens pour gagner leur vie et pour améliorer leurs conditions de
vie. Le nombre croissant de colonies israéliennes et leur implantation à la
périphérie de villes et villages arabes font obstacle à la croissance et à
l'expansion de ces derniers.
10. L'économie, mesurée en taux réels des produits intérieur brut et national
brut, a progressé dans les territoires occupés. Cependant, elle continue à
souffrir de l'absence d'une plani f i c ation et d'une programmation à long terme ayant
pour objectif d'assurer un développement qui profiterait à la population
autochtone. Jusqu'ici, la tendance a été d'intégrer davantage l'économie des
territoires occupés à celle d'Israël et de l'exposer ainsi au taux élevé
d'inflation qui caractérise l'économie israélienne.
11. Le revenu privé disponible et le PNB par habitant ont augmenté en termes
réels, mais on ignore quelle est la répartition du revenu. La consommation privée,
en tant que pourcentage du revenu privé disponible brut, a augmenté et le taux
d'épargne a baissé. En raison des restrictions touchant les possibilités
d'investissement, le revenu disponi ble est affecté à la consommation et à l'achat
de biens durables.
12. Le taux de formation de capital a été faible, si on le compare à celui
d'Israël ou de la Jordanie. La conjoncture qui prévaut dans les secteurs de
production, liée aux incertitudes de la situation socio-économique et politique
attribuées à l'occupation, a fait de l'investissement du capital une opération
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risquée pour les résidents arabes locaux. Le seul investissement de quelque
importance a été la rénovation de logements individuels existants et, dans une
moindre mesure, l'achat ou la construction de nouvelles habitations.
13. Le niveau d'imposition est un fardeau pour la population arabe, surtout
lorsque certaines dispositions du régime fiscal israélien appliqué ne s'accordent
pas avec le caractère sous-développé de l'économie dans les territoires occupés.
14. Le niveau de l'emploi local a baissé dans les secteurs agricole et industriel
et s'est élevé dans tous les autres secteurs, surtout dans l'industrie du
bâtiment. Le nombre de travailleurs des territoires employés en Israël et qui font
la navette a augmenté, mais leurs conditions de travail n•y· sont guère meilleures
que par le passé. Le travail de près des deux tiers de la population active est
lié, d'une façon ou d'une autre, à l'économie israélienne: cela décourage la
création d'emplois dans les territoires, au détriment des intérêts économiques
autochtones.
15. Le développement de l'agriculture connaît toujours les mêmes obstacles dans
les territoires occupés: les autorités d'occupation continuent à réduire la
superficie des terres disponibles par les expropriations, on manque de capitaux
pour améliorer les méthodes de production et les marchés se rétrécissent. Les
secteurs subsidiaires agricoles qui enregistrent une expansion sont la culture des
légumes et des melons, Israël étant le principal marché pour les premiers, alors
que les melons sont surtout exportés vers la Jordanie. Pour continuer à développer
ces deux secteurs subsidiaires, il faudra disposer de terres irrigables et
bénéficier d'une augmentation des ressources en eau allouées à l'agriculture, qui
font actuellement l'objet de sévères restrictions.
16. La structure de l'industrie n'a pas accusé de changement notable pendant les
années d'occupation. Elle est dominée par les petites entreprises et une forte
proportion de ces établissements exécutent les commandes des entreprises
israéliennes, notamment dans les secteurs subsidiaires du textile et du vêtement,
du cuir, du bois et des ouvrages en métal. Le secteur industriel est handicapé par
le manque de capita~ pour moderniser les locaux et le matériel, par les difficultés
auxquelles se heurte l'importation de nouvelles techniques, par la limitation des
exportations et par la concurrence des produits israéliens.
17. Sur les plans social et culturel, la situation des Palestiniens qui vivent
dans les territoires occupés a continué à se détériorer. L'insuffisance des
revenus face à l'augmentation du coût de la vie que provoque une forte inflation,
impose de telles pressions à la structure familiale traditionnelle que celle-ci se
désagrège. La vie quotidienne des résidents arabes a été perturbée par de
fréquents couvre-feux, par la possibilité toujours présente d'une confrontation
avec les colons israéliens dans les territoires occupés et par les restrictions
apportées à la liberté de mouvement, d'association et d'expression. Sur le plan
culturel, un grand nombre de livres et de périodiques en langue arabe sont
impossibles à obtenir. Des mesures prises par les colons israéliens ont
quelquefois empêché les résidents arabes d'exercer leur liberté de culte dans des
lieux tels que le Tombeau des patriarches à Hébron et la mosquée Al-Aqsa à
Jérusalem.
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18. Dans le domaine de l'enseignement, bien que le nombre d'établissements ait
augmenté dans la même proportion que les effectifs scolaires, les programmes ne
semblent pas évoluer dans le même sens que ceux qui sont mis au point en Jordanie
et en Egypte. Beaucoup de livres, surtout en iittérature et en sciences sociales,
sont cens~rés ou interdits dans le système d'enseignement des territoires occupés,
gui suit le système jordanien sur la rive occidentale, égyptien dans la bande de
Gaza. Les universités de la rive occidentale ont connu de nombreux déboires au
cours des quelques dernières années, notamment le renvoi et la déportation de
professeurs et l'imposition de nouveaux règlements affectant l'appui financier
provenant de l'étranger. La fermeture des universités à la suite de
manifestations, les fréquents arrestations et interrogatoires d'étudiants
soupçonnés d'y avoir participé ainsi que l'impossibilité de se procurer des livres
et périodiques nécessaires à la recherche ont compromis la qualité de
l'enseignement dispensé dans ces universités.
19. En ce qui concerne la santé, l'augmentation du nombre de lits dans les
hÔpitaux est sans commune mesure avec l'accroissement de la population ni avec
l'augmentation du nombre de personnes ayant besoin d'être hospitalisées. Il n·•y a
pas de méthode uniforme pour enregistrer les données relatives à la santé dans les
territoires occupés. L'introduction de nouveaux services dans les hôpitaux s'est
poursuivie, conformément à la politique visant à décentraliser les. spécialités vers
les hôpitaux de district. Un réseau adéquat de centres de consultation et de
centres sanitaires dispense des services en matière d'hygiène du milieu, de
vaccination et de soins aux mères et aux enfants. L'efficacité du système de soins
de santé est toujours limi tée par le manque de matériel et de personnel qualifié et
par la mauvaise distribution de médicaments. On a pu pallier · certaines de ces
insuffisances grâce à l'assistance d'organisations internationales, d'associations
locales bénévoles et de la Société du Croissant-Rouge.
III. FACTEURS PHYSIQUES: LOGEMENT, INFRASTRUCTURE, TERRES ET EAU
A. Logement
20. Il n•y a pas eu de modification significative des conditions de logement dans
les territoires occupés depuis le précédent rapport du Secrétaire général présenté
à l'Assemblée générale à sa trente-septième session (A/37/238, annexe I, par. 34
à 38). On a récapitulé ci-après les principales conclusions du précédent rapport :
a) Disproportions entre la construction de nouveaux logements et
l'accroissement de la population;
b) Absence de programmes de logements sociaux;
c) Dégradation du parc immobilier;
d) Logements surpeuplés1
e) Manque d'équipements de base et sanitaires dans les logements;
/ ...
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f) Obstacles bureaucratiques au transfert depuis l'étranger de fonds à
investir dans le logement.
21. S'agissant des équipements de base, le tableau ci-après met à jour le
tableau 10 du rapport du Secrétaire général (A/37/288, annexe, p. 19).
Tableau l
Principaux équipements de base dans les logements des territoires occupés
(Pourcentage de familles disposant des équipements en question)
Rive occidentale Bande de Gaza
F,quipements 1967 1974 1981 1967 1974 1981
Toilettes
Pas de toilette
Cuisine
Pas de cuisine
Cuisine commune
Eau
Robinet dans la cour
Robinet dans le logement
Electricité
Pas d'électricité
Salle de bain
Pas de salle de bain
14,4
24,0
2,3
9,9
NA
76,1
82,3
21,2
35,9
3,1
17,0
23,5
54,2
76,3
14,7
25,5
1,3
20,4
44,9
18,4
49,3
29,0
43,7
4,7
27,3
NA
81,l
79,7
21,0
17,5
14,l
61,5
13,9
65,5
81,7
2,2
3,6
16,3
44
51,4
11,5
38,8
Source: Pour les chiffres concernant l'année 1967, voir Bakir Abu-Kishk,
"Human Settlements: problems and social dimensions in the West Bank and Gaza Strip"
(OEAO, mars 1981), p. 7 et pour ceux de 1974 à 1981 Statistical Abstract of
Israel, 1982 (Jérusalem, Bureau central de statistique), p. 746 et 747.
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22. Le tableau XXVII/31 du Statistical Abstract of Israel de 1982, intitulé "Area
of Buildings, by Initiating Sector and Purpose", montre que le secteur public n'a
plus joué aucun rôle dans l a construction de logements résidentiels depuis 1978
dans la bande de Gaza et depuis 1968 sur la rive occidentale. Cependant, d 'après
le rapport établi par le Cabinet des. A. R. le prince héritier du Royaume hachémite
de Jordanie "le Gouvernement israélien a largement subventionné le logement dans
les colonies, de telle sorte que les appartements y sont au moins trois fois moins
chers que des appartements équivalents à Tel Aviv et Jérusalem _!1/.
23. On trouvera ci-après la répartition par secteur d'origine de la superficie
totale des logements résidentiels construits
Tableau 2
Immeubles résidentiels achevés, secteur d'origine, 1967-1981
(En milliers de mètres carrés)
Rive occidentale Gaza et Sinaï du Nord
Secteur privé
Secteur public
Total
3 318,2
36,l
3 354, 3
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982, p. 766.
l 256,8
52,7
l 309,5
/ ...
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24. Dans le tableau ci-après, on compare la croissance du nombre des ménages et
des unités d'habitation:
Tableau 3
Comparaison entre la croissance du nombre des ménages et
des unités d'habitation, 1967-1981
Rive occidentale
~ugmentation de la population,
1967-1981
Nombre moyen de personnes par
famille, 1981
Augmentation du nombre de familles,
1967-1981
Superficie totale des logements
résidentiels construits, 1967-1981
Surface moyenne des unités
d'habitations, 1979-1981
Augmentation du nombre d'unités
d'habitations, 1967-1981
125 600
6,9
18 203
3 354 300 m2
116,S m2
28,792
Bande de Gaza
95 700
6,6
14 500
1 309 500 m2
9 920
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982 (Jérusalem, Bureau central de
statistique), tableau XXVII/!, p. 733, XXVII/14, p. 744 et XXVII/32, p. 767; et
tableau 2 du présent rapport.
25. On remarquera qu'il s'en faut de 4 580 unités d'habitation que la construction
d'immeubles résidentiels reste simplement proportionnée à la croissance de la
population. Sur la rive occidentale, après avoir satisfait aux besoins liés à la
croissance démographique, le secteur du bâtiment n'a contribué à réduire la densité
d'occupation ou améliorer les conditions de logement que par 10 589 nouveaux
logements au cours des 14 années écoulées. Pour montrer combien les activités
actuelles dans le secteur du bâtiment sont insuffisantes pour améliorer la qualité
des logements, il convient par ailleurs de signaler que le parc immobilier actuel
des territoires occupés a été estimé à environ 200 000 unités d'habitation
dont 70 p. 100 (140 000) sont de qualité inférieure à ce qui est considéré comme
acceptable et doivent ·être remplacés E_/.
; ...
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26. Comme peu de logements dans les camps de réfugiés peuvent être considérés
comme satisfaisants, les réfugiés ont amélioré par étapes les bâtiments où ils
habitaient, comme indiqué ci-après:
a) Charpente en bois, murs et toitures en tôle ondulée;
b) Murs en parpaings de ciment et toitures en tôle ondulée,
c) Murs en parpaings de ciment et toitures en béton armé;
d) Erection d'un deuxième étage.
27. Dans la bande de Gaza, les autorités d'occupation n'ont reconstruit que les
maisons qui avaient été démolies pour l a construction de routes militaires
traversant les camps de réfugiés (environ l 000 habitations). Cependant, selon des
sources palestiniennes, les autorités i sraéliennes auraient réalisé plusieurs
projets de lotissements contigus ou voi sins des camps où ils ont divisé le terrain
en petites parcelles à usage résidentiel qu'ils ont proposées aux Palestiniens aux
conditions suivantes:
a) Le bénéficiaire doit être réfugié et habiter un camp;
b) Il doit quitter l'habitation qu'il y occupait;
c) L'habitation pqfoitée doit être démolie et ne plus_ jamais être
reconstruite;
d) Le bénéficiaire doit acquitter le prix de la nouvelle parcelle.
Cependant, il ne jouit que· d'un bail enphytéotique de 99 ans, et non d'un titre de
propriété.
Les destructions punitives de logements par les autorités israéliennes ont encore
réduit le nombre d'habitations. On trouvera le décompte des maisons démolies entre
1967 et 1981 à l'appendice No 1 ci-après.
B. Infrastructure
28. Bien qu'on ait fait état de certains progrès dans l a fourniture de services
d'infrastructure aux habitants des territoires occupés dans le domaine de
l'approvisionnement en énergie électrique, des télécommunications et des transports
publics Q/, ces progrès sont sans aucune commune mesure avec les besoins des
habitants de la zone.
29. D'après le rapport du Gouvernement israélien, on a consommé sur la rive
occidentale six fois plus de courant électrique en 1981 qu'en 1968, et
l'augmentation a été même supérieure dans la bande de Gaza. Cependant, toujours
d'après le même rapport, 3 p. 100 des ménages urbains de la rive occidentale,
27 p. 100 des ménages ruraux de la même région, et 11 p. 100 des ménages de la
bande de Gaza n'ont pas l'électricité~/.
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30. D'après un rapport de Meron Benvenisti, ancien maire adjoint de Jérusalem,
lorsque les autorités israéliennes attribuent un emplacement aux colonies juives
sur la rive occidentale et en dressent le plan, elles s'assurent que "l'emplacement
des colonies fait effectivement obstacle à l'expansion physique des villages et
fermes arabes voisins, et contrôlent les hauteurs à des fins de sécurité". De
plus, un des principes du tracé du réseau routier dans les territoires occupés
s'énonce ainsi : "Les zones habitées par les Arabes doivent être contournées,
autrement dit évitées" !/·
31. D'après la même source, la planification et l'infrastructure israéliennes sont
fondées sur le principe de la scission géographique intégrale des zones juives et
arabes, et à ce jour, on a déjà procédé à la division partielle ou complète des
secteurs suivants:
Services postaux
Télécommunications
Eau
Voierie
Electricité
Industries
Commercialisation agricole
Transports scolaires
Immatriculation des véhicules
(divisé)
(di visé)
(partiellement divisé)
(partiellement divisé)
(partiellement divisé)
(divisé, avec différenciation
en matière d'imposition et de
mesures d'incitation)
(divisé)
(divisé)
(divisé) .S./
32, Dans un rapport établi par le Cabinet de S. A. R. le principe héritier du
Royaume hachémite de Jordanie, on met l'accent sur le fait que le Gouvernement
israélien applique une politique d'investissement extrêmement inégale suivant qu'il
s'agit des localités juives ou palestiniennes des territoires occupés .h/.
C. Terres et colonies
33. Les terres agricoles et les ressources en eau de la rive occidentale et de la
bande de Gaza y constituent les principaux moyens d'existence, et préoccupent donc
particulièrement la population palestinienne des territoires occupés. Comme
l'indique le rapport précédent du Secrétaire général (A/37/238, annexe I, par. 15)
en septembre 1979, les autorités israéliennes avaient exproprié 25 p. 100 de l a
superficie totale de la rive occidentale (1,5 million de dumuns, soit l 500 km2).
Onze pour cent des terres expropriées auraient été utilisées pour l'implantation de
123 colonies israéliennes au total. Depuis lors, la proportion des terres
eKpropriées est passée à 44 p. 100 de la totalité des terres (2 452 975 dumuns,
soit 2 453 km2), et en février 1983, les colonies i sraéliennes dans les
territoires occupés avaient atteint le nombre de 139 y.
34. On trouvera ci-après la répartition des terres arables dans les territoires
occupés. et leur mode de culture:
/ ...
Tableau 4
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Ressources en terres des territoires occupés et répartition
dans chaque région . (1980) 14/
(En milliers de dumuns)
Superf icie
Superficie totale
totale des des terres Terres Cultures
terres* arables~/ ir riguées séches
Rive occidentale 5 755 l 853 87 , 5 l 765,5
Bande de Gaza 369 193 102 91
Total 6 124 2 040 189,5 l 856,5
Source : P. G. Sadler et B. Abu-Kishk, "Options to development: Palestine,
Part I" (inédit), p. 30 et 31.
y Ces chiffres comprennent les terrains de pâcoge , les forats et les jachères.
On estime que les terrains de pâcage ont une s uperficie de 1 , 85 million de dumuns.
Note: 1 dumun = l 000 m2 = 0,25 acre environ .
35. Les expropriations et confiscations de terres auxquelles se livrent les
autorités israéliennes et l eurs pratiques en ce qui concerne l'utilisation des
ressources en eau (voir ci- après) ont provoqué un déclin notable des activités
agricoles des Palestiniens dans les territoires occupés. Les diverses sources
diffèrent quant à l'estimation de la superficie totale des terres cultivées que les
autorités israéliennes se sont appropriées pour implanter des colonies juives.
Néanmoins, on s ' accorde, semble- t -il, à reconnaître que depuis 1967 la superficie
des terres cultivées par des citoyens arabes a considérablement diminué il•
36. Les catégories utilisées jusqu ' en 1979 par les autorités israéliennes pour
exproprier des terres dans les territoires occupés ont été recensées et examinées
par l'ancien maire adjoint de Jérusalem dans un rapport présenté à l ' American
Enterprise Institute. Ces catégories ont été classées comme suit~/ :
a) "Bureau des personnes absentes" : terres dont les autorités israéliennes
ont la garde1
b) "Terres domaniales" : la puissance occupante (Israël) se substitue au
précédent gouvernement, la Jordanie ou le roi de JordanieJ
/ ...
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c) "Terres réquisitionnées à des fins militaires" : les terres restent
propriété pr1vee. Le gouvernement militaire paie pour leur utilisation. Selon
Benvenisti, de nombreuses colonies ont été implantées sur des terres entrant dans
cette catégorie;
d) Terres réservées à des usages militaires;
e) "Terres juives" : terres qui appartenaient à des Juifs avant 1948 et
étaient administrées par le Conservateur du patrimoine ennemi de Jordanie;
f) Terres achetées par des organismes juifs (organisations);
g) Terres expropriées pour cause d'utilité publique.
37. A partir de 1970, les autorités israéliennes ont adopté une nouvelle politique,
fondée sur l'ancien Code 'foncier tucc, en vectu de laquelle toutes les tecres
inoccupées, telles que les zones montagneuses, massifs rocheux, tercains
caillouteux ••• , et terrains de pâcage peuvent être, dans certaines circonstances,
considérées comme terres mawat (mortes), et quiconque a besoin de ces terres peut,
avec l'accord des autorités, les cultiver à condition qu 'elles restent la propriété
du sultan, auquel le Gouvernement israélien considère qu'il a succédé 1/. Le
gouvernement militaire avait déjà, en 1968, "suspendu temporairement" toutes les
procédures d'établissement des titres de propriété (Ordonnance militaire No 291).
A cette époque, la propriété d'un tiers seulement des territoires occupés était par
définition "établie" et enregistrée au cadastre. Selon Benvinisti et Raja
Shehadeh m/, les autorités israéliennes peuvent, en invoquant les deux textes
précités (la loi turque et !'Ordonnance militaire No 291), exproprier presque
toutes les terres qu'ils souhaitent.
38. Le rapport du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés présenté à
l'Assemblée générale lors de la trente-septième session contient divers éléments
attestant que le Gouvernement israélien a adopté une politique globale visant
spécifiquement à modifier la composition ethnique, religieuse et raciale de la
population des territoires occupés dans une mesure telle qu'en pratique les
Palestiniens se trouveront dans une position beaucoup plus faible et précaire pour
revendiquer à l'avenir leur souveraineté sur ces territoires (A/37/485, chap. IV,
sect. 4). Il s'agit pour la plupart .de citations extraites de déclarations de
personnalités politiques israéliennes rapportées par les organes d'information et
agences de presse israéliens ou internationaux Q/.
o. Eau
39. Un rapport élaboré par le Gouvernement israélien dont une version abrégé a été
présentée à l'Assemblée générale lors de sa trente-septième session (A/37/347
et Corr.l, annexe), contient des renseignements sur les améliorations apportées à
l'exploitation et à la distribution des ressources en eau en "Judée-Samarie et dans
le district de Gaza" 2/ •
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40. Sous la rubrique "ouvrages hydroliques", ce rapport mentionnait les activités
suivantes :
a) Trois grands puits ont été creusés près de Herodion; ces puits
fournissent 700 m3 d'eau par heure à des régions qui n'en recevaient que 150 m3
en 19701
b) La région de Ramallah reçoit 70 p. 100 de son eau directement du réseau
israélien1
c) De nouveaux puits fournissent à Djenin cinq fois plus d'eau qu'elle n'en
recevait en 19701
d) A Naplouse, les pénuries d'eau ont été sensiblement atténuées grâce à un
puits fournissant 200 m3 par heure;
e) Deux nouveaux aqueducs est-ouest ont été posés en "Samarie" (rive
occidentale) dans le but d'approvisionner en eau des douzaines de villages. Les
premiers villages seront reliés aux aqueducs cette année;
f) un acqueduc de _30 km est actuellement posé dans la région occidentale des
collines d'Hébron (sud de la rive occidentale) et assurera l'approvisionnement de
dix villages .E./.
41. En ce qui concerne l'eau, les Palestiniens formulent des objections à
l'encontre dès politiques et pratiques des autorités d'occupat ion en matière de
mise en valeur des ressources en eau par les Palestiniens e t de répartition de ces
ressources. Ces objections peuvent être réparties e~ deux groupes:
a) Obstacles juridiques et problèmes relatifs à la propriété des ressources
en eau,
b) Traitement inégal des résidents juifs et palesti niens de la région en ce
qui concerne la répartition et l'utilisation de l'eau.
42. Ce~ objections sont étayées par les exemples et preuves suivantes:
a) Obstacles juridiques: La loi jordanienne No 31 relative à la supervision
des ressources en eau, promulguée en 1953, subordonnait la mise en place de tout
système d'irrigation à l'approb~tion du Directeur du Service des eaux et de
l'irrigation. Cette loi a été modifiée par l'ordonnance militaire
israélienne No 158 qui dispose qu'un permis du commandant de la zone est nécessaire
pour la mise en place d'installations destinées à capter l es eaux souterraines
(puits, etc.). Un tel permis est nécessaire pour mettre en place, construire,
posséder et/ou faire fonctionner une installation de captage des eaux. Ce texte a
placé les activités menées dans ce domaine sous l'autorité du commandant de la zone
qui peut, dans l'exercice de son pouvoir discrétionnaire, approuver ou désapprouver
l'utilisation faite des eaux provenant des installations existances. Le commandant
de la zone peut refuser d'accorder un permis sans avoir à motiver sa décision et
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peut décider d'annuler ou de modifier un permis ou subordonner son utilisation à
certaines conditions g/. Selon Raja Shehadeh, une méthode similaire à la méthode
utilisée en matière de propriété et transactions immobilières, examinée ci-dessus,
a été adoptée en ce qui concerne les droits sur les ressources en eaui il conclut
ainsi:
"Le conservateur a revendiqué les puits et les titres conférant des droits sur
des ressources en eau appartenant aux non-résidents. Une interdiction ·
semblable a celle qui est en vigueur en matière de transactions immobilières
frappe les droits sur les ressources en eau, et leur transfert sans
autorisation préalable est illégal EJ."
b) Inégalité de traitement: Au motif de conserver les ressources en eau,
qui sont de fait primordiales pour l'ensemble de la région et pour la rive
occidentale et la bande de Gaza en particulier, les autorités israéliennes ont mis
en oeuvre une réglementation et des pratiques restrictives telles que l'exigence de
permis, l'installation de compteurs, etc. Néanmoins, un très grand nombre
d'exemples cités par des Palestiniens montre que cette réglementation est appliquée
de manière discriminatoire au profit des colonies juives et au détriment des
Palestiniens. Par exemple, les autorités israéliennes ont refusé l'autorisation
nécessaire pour achever l'exécution d'un projet de forage de puits dans la région
de Saljet, près de Naplouse, mais ont par la suite achevé elles-mêmes. l'exécution
de ce projet et ont pompé l'eau vers la colonie juive d'Alqana y. Depuis 1967, les
autorités israéliennes ont bloqué un certain nombre de tentatives du Service des
eaux de Ramallah pour créer un réseau autonome de distribution d'eau apte à
satisfaire les besoins de la région. Au moment où l'occupation a commencé, le
Gouvernement jordanien était sur le point d'achever l'exécution d'un projet visant
à accroître l'approvisionnement en eau de Ramallah en creusant de nouveaux puits à
une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Shibteen. Lorsqu'elles ont occupé la
région, les autorités israéliennes ont ordonné l'arrêt de l'exécution de ce
projet. Dans le même temps, la colonie israélienne de Kfar Shuba a reçu
l'autorisation de forer de nouveaux puits pour son propre usage y.
43. Selon Meron Benvenisti:
"L'impact des colonies israéliennes sur les ressources en eau de la rive
occidentale est fonction de la superficie des terres irriguées par les colons
et non du nombre effectif de colons. En fait, les colons représentent
aujourd'hui de 2 à 3 p. 100 de la population de la rive occidentale et
consomment 20 p. 100 du total de l'eau utilisée dans la région. Pourtant,
96 p. 100 de cette eau est destinée à l'irrigation~."
D'autres statistiques de sources israéliennes indiquent qu'en 1977-1978, sur la
rive occidentale, 314 puits artésiens appartenant à des Arabes fournissaient
33 millions de mètres cubes d'eau, alors que 17 puits creusés par la Compagnie
israélienne des eaux au profit des colonies israéliennes produisaient 14,l millions
de mètres cubes. En d'autres termes, 17 puits appartenant à des Israéliens
assuraient 30 p. 100 du total de la consommation d'eau, tandis que des mesures
bureaucratiques et des facteurs économiques empêchaient les Palestiniens de creuser
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et d'utiliser des puits similaires v/. Comme l'indiquait le rapport précédent du
Secrétaire général, alors que 80 demandes de permis ont été déposées par des
Palestiniens en vue de creuser des puits, 30 seulement ont été approuvées
(A/37/238, annexe, par. 23). Néanmoins, en raison du coût élevé - un quart de
million de dollars par opération~/ - aucun nouveau puits n'a été foré. Rien
n'indique que les autorités d'occupation aient conçu des programmes d'assistance
économique pour permettre aux Palestiniens de faire face à ces dépenses extrêmement
élevées. Dans le même temps, diverses mesures restreignent le transfert, à partir
de l'étranger, de fonds destinés à des projets de développement, y compris dans le
domaine des ressources en eau - alors que les autorités israéliennes approuvent et
financent l'exécution de projets de mise en valeur des ressources en eau au profit
des colonies juives dans les territoires occupés.·
IV. FACTEURS ECONOMIQUES
A. Cadre économique
44. Une étude de la structure économique des territoires occupés doit
nécessairement être fondée sur une certaine connaissance du contexte dans lequel se
situe l'activité économique. Les efforts systématiques déployés par les autorités
d'occupation pour intégrer l'économie de la rive occidentale et de la bande de Gaza
à celle d'Israël par le biais de diverses mesures portant sur l'application de
politiques monétaires et fiscales, l'emploi, l a production agricole et industrielle
et les pratiques conunerciales consti t uent l~ principale caractéristique de ce
contexte. Les pol itiques pratiquées par I sraël ont eu pour effet de créer des
liens de dépendance très étroits entre l'économie de ce pays, avec ses tendances
inflationnistes, et les territoires occupés, ce qui a empêché l'instauration de
conditions qui auraient pu à long terme être favorables à la population autochtone.
45. L'absence de planification et de programmation économiques caractérise
é9alement l'activité économique des territoires occupés. Ces carences ont eu des
effets particulièrement négatifs sur le développement d'une infrastructure
économique qui aurait pu favoriser une croissance auto-entretenue dans les
territoires. Les possibilités réduites de faire des études supérieures ou
d'acquérir une formation dans des domaines techniques ou agricoles fait à son tour
obstacle au développement des compétences pour la planification, la programmation
et l 'exécution de futures activités.
46. En outre, les Palestiniens ne peuvent exercer aucun contrôle sur les
politiques monétaires et fiscales des territoires. Ils n'ont aucun pouvoir de
décision en ce qui concerne les dépenses publiques et ne peuvent donc influencer
les décisions ou agir sur les tendances économiques. Tel est le cas même pour les
administrations locales dont les budgets doivent être approuvés par les autorités
d'occupation.
47. Indépendamment des caractéristiques générales de l'économie des territoires
occupés, certains problèmes techniques en compliquent toute analyse valable; ces
problèmes sont notamment les suivants :
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a) Accès au budget- civil de la rive occidentale et de la bande de Gaza qui
est inclus dans le budget de l'administration militaire et dont la divulgation fait
l'objet de restrictions;
b) Absence de données sur l'activité économique dans le secteur oriental de
Jérusalem;
c) Non-dis[X>nibilité de données ou informations autres que concernant les
recettes et les dépenses, ayant trait au rôle économique des municipalités gui
constituent les instances autonomes les plus élevées dans les territoires occupés;
d) Fiabilité des données et des chiffres estimatifs utilisés dans le
Statistical Abstract of Israel, 1982 au sujet de laquelle la note liminaire de ce
document met d'ailleurs en garde.
48. Dans ces circonstances, on ne peut donc que se borner à étudier certains
éléments de l'économie des territoires occupés, à l'exclusion du secteur oriental
de Jérusalem et à analyser leur évolution au cours de la période sur laquelle porte
le présent rapport, faisant suite aux rapports précédents, en vue de déterminer la
portée des changements intervenus.
B. Popul~tion et emploi
49. La population des territoires palestiniens occupés continue à augmenter
quoiqu'à un taux plus faible qu'au cours des années précédentes. Le nombre
d'habitants de la rive occidentale (à l'exclusion du secteur oriental de Jérusalem)
est passé de 699 600 à la fin de 1979 à 707 300 à la fin de 1981 et, dans la bande
de Gaza, de 432 500 à 451 600 pendant la même période. L'accroissement réel a été
moindre qu'au cours des années précédentes. Sur la rive occidentale,
l'accroissement réel avait été en 1980 de 3 500 (accroissement naturel: 20 600) et
en 1981 de 4 200 (accroissement naturel: 20 000). Pour la bande de Gaza, les
chiffres correspondants sont de 10 500 en 1980 (accroissement naturel: 15 600) et
9 600 en 1981 (accroissement naturel: 15 000).
50, L'écart entre accroissement naturel et accroissement réel permet de se faire
une idée de l'importance de l'émigration. C'est ainsi que 17 100 personnes ont
émigré de la rive occidentale en 1980 et 15 800 en 1981, 5 100 en 1980 et 5 400 en
1981 de la bande de Gaza. Ces chiffres sont beaucoup plus élevés qu'au cours des
années précédentes, en particulier en ce qui concerne la rive occidentale (voir
l'appendice II ci-après et A/37/238, tableau 5) y.
51. Selon le rapport du Directeur général de l'Organisation internationale du
·Travail à la Conférence internationale du Travail lors de sa soixante-huitième
session en 1982, la caractéristique marquante de l'emploi dans les territoires
palestiniens occupés est que près d'un tiers de la population active travaille en
Israël.
52. Les travailleurs arabes des territoires occupés employés en Israël continuent
à être désavantagés à divers titres si l'on compare leurs conditions d'emploi à
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celles de leurs homologues israéliens. L'emploi est lié à l'obtention d 1un permis
de travail dont la durée a été prorogée et est désormais de six mois pour le
secteur industriel. Dix-huit pour cent seulement des personnes employées en Israël
en bénéficient. Des problèmes particuliers semblent se poser en ce qui concerne la
prorogation du permis de travail dans les secteurs du bâtiment et de l ' agriculture
(66 p. 100 de la main-d'oeuvre) en raison du caractère saisonnier ou temporaire des
travaux.
53. Quant au mouvement syndical dans les territoires occupés, la Mission de l 10IT
qui s'y est rendue en novembre-décembre 1981 a constaté que "dans l'ensemble le
mouvement syndical restait peu développé et sa capacité de défendre les intérêts
des travailleurs était encore limitée" yj. Trois syndicats seulement avaient été
enregistrés sur la rive occidentale en 1981/82.
C. Revenus
54. Dans les territoires occupés, il y a généralement deux sources de revenus:
a) les revenus tirés des activités économiques de la population vivant dans ces
territoires et b) les revenus que les Palestiniens gui vivent à l 'étranger tirent
de leur emploi et envoient à leurs familles . Ces deux types de revenus coexistent
dans la comptabilité nationale des territoires. Sur la base des données
disponibles, on a analysé, au niveau de désagrégation le plus poussé possibl e , le
produit intérieur brut et le produit national brut, les revenus privés disponibles,
les revenus salariaux et la production de revenus par secteur économique.
D. Revenu global, produit .intérieur brut et produit national brut
55. Les données concernant le produit intérieur brut (PIB) et le produit national
brut (PNB) ainsi que les variations intervenues entre 1975 et 1981 (exprimées en
pourcentage) sont indiquées ci- après dans le tableau 5.
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Tableau 5
Produit intérieur brut et produit national brut
(En millions de shekels israéliens aux prix de 1968)
1968 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 Moyenne~/
Bande de Gaza .. PIB 13,1 22,9 25,8 27, 2 27,3 30 , 7 29,7 30,5
( 12, 7) ( 5, 4) (0,4) (12, 5) (- 3, 3) (2, 7) ( 4, 9) y
PNB 13 , l 34,0 38,4 40 , 4 42 , 3 47,l 46,4 48,5
(12,9) ( 5, 2) ( 4, 7) (11, 3) (-1, 5) ( 4, 5) ( 6, l)
Rive
occidentale PIB 33 , 3 65, 6 77 , 4 74,8 89, 2 83,7 106,6 98,9
( 18, 0) (- 3, 4) (19, 3) (-6, 2) ( 27 , 4) (-7 ,2) ( 7, 1)
PNB 34,4 88, 3 101,5 99, 8 116,5 113, 2 135, 6 127,6
( 14, 9) (-1, 7) (16, 7) (- 2, 8) (19, 8) (- 5, 9) ( 6, 3)
Source: Stati stical Abstract of Israel, 1982.
y Tous les chiffres entre parenthèses indiquent les variations en pourcentage
par rapport à l ' année précédente.
.el Taux moyen de croissance annuelle 1975-1981.
56. Les variations annuelles en pourcentage du produit national brut par habitant
pour les deux territoires reflètent les mêmes fluctuations que pour le PIB et le
PNB. Les taux moyens de croissance annuelle du PNB par habitant pour la bande de
Gaza et la rive occidentale entre 1975 et 1981 sont respectivement de 4,7 et de
5,1 p . 100.
57. Au cours de la période de six ans allant de 1975 à 1981, le taux de croissance
dans les deux territoires a été raisonnable, dépassant de loin le taux de
croissance démographique. Le PIB et le PNB ont progressé respectivement à un taux
annuel moyen de 4,9 et 6,1 p. 100 pour la bande de Gaza et de 7,1 et 6, 3 p . 100
pour la rive occidentale.
58. Le produit national brut par habitant aux prix de 1978 et ses variations
annuelles exprimées en pourcentage pour 1975-1981 sont indiqués ci- après dans le
tableau 6.
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Tableau 6
Produit national brut par habitant
(Aux prix de 1968)
1968 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981
Bande de Gaza : 36,4 81,9 90,2 92,5 94, 3 107, 2 105, 8 108, 0
( 10, 1) c2; 5) ( 1, 9) (13, 7) (- 1, 3) ( 2, 1) y
Rive occidentale : 59,5 132,6 150, 9 146, 5 167, 7 160, 8 191, 2 178, 4
(13 , 8) (- 2, 9) (14, 5) (-4 , 1) (18,9) (- 6, 7)
Source : Stat isti c al Abstr act of Israel, 1982.
a/ Tous l es chiffres entre parenthèses indiquent l es var iations en pourcentage
par rappor t à l'a nnée précédent e.
59. Les variat ions annuelles, en pourcentage, du produit national brut par
habitant pour l es deux ter ritoires refl ètent les mêmes fluctuations que cell es q ui
ont été observées pour le PIB et le PNB. Le taux de croissance annuel moyen du PNB
par habitant pour la bande de Gaza e t l a rive occidentale au cours de la période
all ant de 1975 à 1981 sont respectiveme nt de 4,7 et de 5, 1 p. 100.
E. Revenu pr ivé disponibl e et revenu salarial
60. Les données concer nant l e revenu privé brut disponible de sources intér ieures,
l es transferts de fonds de l 'ét ranger à des par ticuliers, le revenu privé brut
disponible de tout es sources et l es taux de leurs variations au cours de la période
de troi s ans allant de 1979 à 1981 sont i ndiqués c i - apr ès dans l e tableau 7 :
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Tableau 7
Revenu privé brut disponibl e pour la bande de Gaza. et la rive occidentale
(En millions de shekels israéliens, aux prix de 1968)
Gaza Rive oc cidentale
1979 1980 1981 1979 1980 1981
Produit national brut (aux coûts
des facteurs;:) 46,2 44 , 4 47 , 0 108 , 6 131, 6 125,0
(- 3 , 9) ( 5 , 9) ( 21, 2) ( - 5, 0)
Transferts du gouvernement et
des autorités locales 0,5 0,5 0,6 0 , 8 0, 9 1,0
(0 , 0) (20 , 0) (12, 5) (11, 1)
A déduire : impÔt sur le
revenu et transferts au
gouvernement 2,7 2,5 2, 7 4,3 4, 4 4,9
(- 7, 4) ( 8, 0) (2, 3) (ll,4)
Revenu privé brut disponible
de sources intérieures 43, 5 42 , 4 44 , 9 105, 2 128, 1 121,1
(- 2, 5) ( 5, 9) (21, 8) ( - 5, 5)
Transferts de fonds de
l ' étranger à des
parti culiers 3 , 1 4, 7 5, 1 7,4 6, 8 7, 0
( 51, 6) ( 8, 5) (- 8, 1) (2,9)
Revenu privé brut disponible
de toutes sources 46 ,6 47, 1 50 , 0 112, 6 134, 9 128,0
( 1 , 1) ( 6 , 2) ( 19, 8) (- 5, 1)
Source : Tiré du Statistical Abstract of Is rael, 1982.
~/
a/ Tous les chif fres entre parenthèses i ndiquent l es vari ations en pourcentage
par rapport à l' année précédente.
61. Le revenu privé brut disponi bl e de toutes sources et de sources intérieures a
a ugmenté au cours de ces t rois années . Les fluctuations des transferts de fonds de
l ' étranger à des particulier s ont été inversement proportionnelles à l ' augmentation
ou à la diminution du revenu privé brut disponible de sources intérieures,
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62 . Les salaires constituent une très forte proportion du revenu global dans les
territoires occupés. Ils comprennent à l a fois les salaires versés aux
travailleurs dans les territoires ainsi qu ' à ceux employés en Israël - 35 p. 100
environ de l a popul ation active . Le tableau ci-après indique le sal aire quotidien
des travailleurs des territoires et de ceux gui sont employés en Israël, en 1981.
Tableau 8
Salaire quotidien des travailleurs employés dans les territoires et
en Israël , par secteur économique, 1981
(En shekels israéliens)
Secteur Bande de Gaza Rive occidentale Israël
Agriculture 75,7 70,6 76,7
Industries extractives et
manufacturières 85,0 89,2 99 , 4
Construction 112, 9 122,0 120,4
Commerce, restaurants et
hôtels 86, l 92, l)
)
Transports, entreposage )
et communications 100,3 92,3)
) 103,5 y
Services publics et )
coll ectifs 126,7 108, 4)
)
Divers 74,9 80 , 8)
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982.
y Moyenne pour l es quatre secteurs, les données publiées n'étant pas
ventilées.
63. On peut donc calculer approximativement les revenus sur la base de ces taux de
rémunération multipliés par le nombre de personnes employées dans les divers
secteurs d'activité dans les territoires et en Israël (voir appendice VII ci-après)
en assumant que l ' année de travail est de 240 jours en Israël et g~ ~00 jours dans
les territoires y.
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64. Le montant total des revenus salariaux calculé sur cette base (voir
appendice VII ci-après) a été , dans l es territoires occupés, de 5, 8 mi lli ards de
shekels en 1981, soit 35, 4 p. 100 du produi t national brut conjugué (aux coûts des
facteurs) de la r i ve occi dental e et de la bande de Gaza. Sur ce montant , près de
2 milliards de shekels israéliens, soi t 33,7 p. 100, provenaient des salaires des
travail leurs des ter ritoires occupés enployés en I s r aël. Cett e s i tuati on signifie
q ue si pour une rai son quelconque l es Pal estiniens ne peuvent plus travaill er en
Israël, l'économie des terri toi res occupés s 'en trouver a gr avement affectée.
65. On ne dispose pas de données i ndiquant la ventil a t ion par sect eur du revenu
national. L' agri cul ture est le seul secteur pour l equel on ait quelques données.
Le tableau ci- après récapitule les revenus tirés de ce secteur :
Tableau ~
Production, facteurs de producti on achetés et revenus t i r és de l' agr icult ure
(En millions de shekels israéliens , aux prix coura nts)
Gaza
1978/79 y 1979/80 1980/81
Produit total 192, 3 392,7 953, 3
(100, 0) .!?./ (100 , 0) (100 , ô)
Facteurs de production 52 , 2 120 , 6 290 , 4
achetés (27 , 1) (30 , 7) (30 , 5)
Revenus tirés de 140 , 1 272 ,1 662, 9
l ' agricul t ure (72,9) ( 69 , 3) (69 , 5)
Source : Stati stical Abstract of Israel, 1982 .
!/ Année agr icole: 1er octobre- 30 septembr e .
Rive occidentale
1978/79 1979/80 1980/81
536, 7 1 716 , 4 3 107,2
(100, 0) (100,0) (100,0)
95, 7 226 , 8 611, 0
. (17, 8) ( 13 , 2) (19, 7)
441, 0 1 489 , 6 2 496 , 2
(82, 2) (86 , 8) (80 , 3)
_!1/ Tous les chiffres entre parenthèses indiquent le pourcentage de l a
production globale pour chaque année .
66 . Les revenus tirés de l ' agricultur e constituent 72,9 p . 100 du produit total
dans ce sect eur pour Gaza et 80 , 2 p . 100 pour la r i ve occi dent a le en 1978/79 e t a
dimi nué pour les deux territoires au cours de cet te période de t rois ans, tombant
respectivement à 69, 5 p . 100 et 80,3 p . 100 en 1980/81.
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F. Formation de capi tal
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67. Le tableau 10 ci- dessous indique, en pourcentage du produit national brut,
pour les années 1968 et 1975 à 1981, la format ion intérieure brute de capital en
Israël, en Jordanie, dans la bande de Gaza et sur la rive occidentale :
Tableau 10
Formation intérieure brute de capital, en pourcentage du
produit national brut
1968 1975 1976 1977 1978 1979 1980
Israël y 23 , 6 32,7 28,1 25 , 0 27,9 28,2 24,7
Jordanie~/ 16,2 25 ,7 27,7 31,6 31,6 33,5 32,6
Bande de Gaza !Y 8, 4 19,7 21,4 20 , 5 20,8 20 , 8 18 , 8
Rive occidentale ~ 7,3 18,2 20,4 20 , 7 24,8 23,l 29,4
y Extraits de International Financial Statistics (FMI , 1982)
~/ Extraits de Statistical Abstract of Israel, 1982
1981
NA
NA
19,6
19,9
68. Bien que le taux de formation de capital dans les territoires occupés soit
relativement élevé par rapport à c elui de nombreux pays en développement, il est
néanmoins faible si on le compare aux taux indiqués pour la Jordanie et Israël . La
contribut ion du gouvernement au budget de développement, en investissements de
capitaux, est minimale. En 1980, l'apport du gouvernement au budget de
développement ne s'est monté qu ' à 50 millions de shekels israéliens, soit 11 p . 100
du montant total aa/. Dans le secteur du logement, la formation de capital a été
le résu l tat de l 'investissement de l 'épargne privée.
G. Consommation et épargne
69. Comme le montre le tableau 11, les dépenses de consommation privée sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza ont augmenté, aux prix courants, passant de
2 395 500 shekels israéliens en 1979, à 6 012 700 shekels israéliens en 1980 et à
13 903 500 shekels israéliens en 1981. En prix de 1968, les augmentations en
pourcentage ont été de 3,8 p . 100 en 1980 et de 4,9 p . 100 en 1981 pour l'ensemble
de la bande de Gaza et de la rive occidentale.
I •• .
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Tabl eau 11
Dépenses de consommation privée
(En millions de shekels israéliens)
1979 1980
Aux erix courants
Bande de Gaza 694,3 l 716 , 3
Rive occidentale l 70lt2 4 296 , 4
Total 2 395,5 6 012 , 7
Aux erix de 1968
Bande de Gaza 38,7 39,0
Variations en pourcentage ( 0 , 7)
Rive occidentale 92, 7 97,4
Variations en pourcentage ( St 1)
Tot.al 131, 4 136, 4
Variations en pourcentage (3,8)
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982
1981
4 052, 4
9 851,l
13 903, 5
40,5
(3, 8)
102,6
(5 , 3)
143,1
(4, 9)
70 . La structur e des dépenses de consommation pour la bande àe Gaza et la rive
occidentale est indiquée dans le tableau 12 ci-dessous:
Tableau 12
Dépenses de consommation privée intérieure pour les produits agricoles et
industriels, ainsi que les services, en pourcentage du total , pour la
bande de Gaza et la rive occidentale
Bande de Gaza Rive occidentale
1979 1980 1981 1979 1980 1981
Pr oduits agricoles 24 , 3 23 , 0 26,8 27,2 35,3 35, 4
Produits industriels 50 , 0 48 , 2 42 , 7 37 , 5 37,8 34 , 9
Services 25, 7 28[ 8 ~ 25, 3 26, 9 29, 7
Total 100, 0 100, 0 100 ,0 100, 0 100 , 0 100, 0
Source : Statistical Abstract of Israel, 1982.
I . .•
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71. Les dépenses de consommation privée intérieure pour les produits agricoles et
industriels ont diminué dans les deux territoires, alors que pour les services ces
mêmes dépenses ont augmenté au cours des trois années de 1979 à 1981.
72. Comme le montre le tableau 13 ci-dessous, le taux de consommation pour
l'ensemble des deux territoires est tombé de 78,5 p. 100 en 1979 à 77 p. 100
en- 1980, puis est remonté à 81,4 p. 100 en 1981; pour sa part, le taux d'épargne
privée s'est élevé, passant de 21,5 p. 100 en 1979 à 23 p. 100 en 1980, puis est
tombé à 18,6 p. 100 en 1981.
Tableau 13
Consommation et épargne sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza
(En millions de shekels israéliens)
Revenu privé brut disponible
de toutes sources
Consommation privée
Epargne
Pourcentage
Taux de consommation
Taux d'épargne
1979
3 052,l
2 395,5
656,6
78,5
21,5
100,0
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982.
H. Fiscalité
1980
7 804,3
6 012,7
l 791,6
77 ,o
23,0
100,0
1981
17 084,3
13 903,5
3 180,8
81,4
73. On ne dispose d'aucun aperçu complet du régime fiscal dans les territoires
occupés. D'après diverses sources d'information, c'est le régime d'imposition
jordanien &ur les biens et les immeubles, sur le revenu et sur les terres qui est
encore en vigueur, avec certaines modifications pour l'adapter au régime fiscal
israélien. Toutefois, de nouveaux i mpôts ont été institués, dont le plus important
est la taxe à la valeur ajoutée.
74. Les seuls renseignements détaillés dont on dispose sur la fiscalité concernent
la rive occidentale et sont indiqués dans le tableau 14 ci-dessous:
/ ...
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Tableau 14
Recettes et impôts dans les vi lles de la rive occidentale
(En milliers de shekels israéliens)
Exercices
Recettes total général
Montant total des impôts et redevances
Impôts réels
Taxe sur les carburants
Perception dQ redevances
Taxes sur les fruits et légumes
Taxes à l'abattage
Patentes pour l'industrie, l' artisanat
et la construction
Autres redevances
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982.
1980/81
178 511
(100,0)
22 639
( 12, 7) f!/
7 423
(32 , 8) ~/
2 457
(10, 8) ~/
12 759
( 56 , 4) ~
8 1 18
( 63, 6) 9./
659
( 5, 2) 2-I
659
( s, 2) 2-I
l 907
( 15, 0) ~/ I
1981/82
337 709
(100,0)
52 725
(15 ,6)
19 458
(36, 9)
4 845
( 9 , 2)
28 432
(53 , 9)
15 859
(55,8)
1 597
(5,6)
6 285
( 22, 1)
4 682
(16, 5)
y Montant des impôts et redevances en pourcentage du total général des
recettes.
~/ Pourcentage du total des impôts et redevances.
f/ Pourcentage du produit des redevances.
2.I
/ ...
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75. Le montant total des impôts et redevances perçus, en pourcentage du total des
recettes dans les villes de la rive occidentale, a été de 12,7 p. 100 pour
l'exercice 1980/81, et de 15,6 p. 100 pour l'exercice financier 1981/82.
76. L'impôt réel constitue 32,8 p. 100 des impôts et redevances perçues
en 1980/81, avec 22,6 millions de shekels israéliens, et s'est élevé à 36,9 p. 100
du total des taxes et redevances perçues en 1981/82, soit 52,7 millions de shekels
israéliens.
77. Les diverses redevances perçues par les autorités d'occupation (56,4 p. 100
en 1980/81 et 53,9 p. 100 en 1981/82) constituent l'essentiel du total des impôts
et redevances.
I. Situation monétaire
78. La prédominance des échanges commerciaux entre les territoires occupés et
Israël et les salaires perçus par les travailleurs originaires de la rive
occidentale et de la bande de Gaza employés en Israël, ainsi que par ceux qui
travaillent dans les territoires comme sous-traitants d'entreprises israéliennes,
ont eu pour résultat important une quasi-intégration des deux économies, le shekel
israélien étant la principale unité monétaire d'échange. Le dinar jordanien
continue à avoir cours légal sur la rive occidentale, et c'est la monnaie dans
laquelle les résidents préfèrent thésauriser du fait de la dépréciation du shekel
israélien, mais son influence est en diminution en raison de la réduction des
échanges avec la Jordanie et avec d'autres pays depuis 1981.
79. Le tableau ci-dessous montre les variations de la valeur du shekel israélien
et du dinar jordanien, exprimée en droits de tirages spéciaux, depuis 1973:
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Tableau 15
Taux de change des monnaies, exprimés en droits de tirages spéci aux!/
Dévaluation
Nombre de annuell e du
Nombre de Nombre de shekels shekel i sraélien
shekels dinars israéliens par rapport au
i sraél iens jordaniens dans un dinar dinar j ordanien
Année dans un DTS dans un DTS jordanien (En pourcentage)
1973 0 , 507 0, 397 1, 277 9, 0
1974 0 , 735 0, 386 1, 904 49, l
1975 0,831 0, 388 2,142 12, 5
1976 1, 017 0, 388 2,621 22 , 4
1977 1,869 0, 388 4,817 83 , 8
1978 2, 477 0, 388 6,384 32, 5
1979 4,657 0, 388 12,003 88,0
1980 9,627 0, 388 24,812 106, 7
1981 18,163 0,388 46,812 88 , 7
Source : International Financial Statistics (Fonds monétai re inter national,
1982. )
~/ Le DTS est une valeur "doll ar" calculée compte tenu de l ' évoluti on des
rég imes des taux de change, soit à compter de la période où la parité des monnaies
a été déterminée en fonction de taux de change flottants ,
80. La valeur du shekel israélien a enregistré une nouvelle chute après 1981 bb/,
En même temps, l ' inElation de plus de 100 p. 100 par an, qui a affecté l ' économie
isr aélienne au cours des dernières années, a encore affaibl i la valeur de cette
monnaie. Le seul maintien de la valeur réelle de l ' argent immobilisé sous forme de
prêts ou d ' épargne nécessiterait un taux annuel d ' intérêt de plus de 100 p. 100,
qui ferait de toutes les transactions d ' affaires , des crédits à la production, des
investissements et de l ' épargne, des opérations hasardeuses.
81 . Le marché monétaire dans les terri toi res occupés est constitué par les
succur sales des banques i sraéli ennes qui traitent essent iellement en shekels
i sraéli ens et continuent à fourn i r les c r édi ts demandés par les chefs d ' entrepr ise
pal ~stiniens. Le shekel n ' a toutefoi s pas été utilisé pour des t ransactions
importantes, mais seul ement pour les échanges cour ants avec Israël.
J. Structure sectorielle de l'économie
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82. L'absence de données sur les activités sectorielles des territoires occupés ne
permet pas d'en faire une analyse fiable de la situation actuelle.
K. Structure sectorielle de l'emploi
83. Les données disponibles concernant la répartition sectorielle de l'emploi sur
la rive occidentale et dans la bande de Gaza sont reproduites dans le tableau 16.
84. On observe une convergence très nette au niveau des caractéristiques
sectorielles de l'emploi, à Gaza et sur la rive occidentale. Dans ces deux
territoires, l'importance du secteur agricole en tant que l'une des principales
sources d'emplois diminue. Entre 1979 et 1981, le nombre total des personnes
employées dans ce secteur a baissé de 3,1 p. 100 pour Gaza et de 2,4 p. 100 pour la
rive occidentale. Durant cette même période, le secteur industriel a également
régressé .à cet égard puisqu'il a perdu 2,6 p. 100 de sa main-d'oeuvre dans la bande
de Gaza et 1,9 p. 100 sur la rive occidentale. En revanche, les autres secteurs
emploient une frac t ion plus importante de la population active, le secteur de la
construction venant en tête avec un accroissement de 3,5 p. 100 pour Gaza et de
1,4 p. 100 pour la rive occidentale. Toute cette évolution montre que les
territoires sont de plus en plus tributaires de l'activité économique d'Israël, les
possibilités d'emploi se raréfiant dans les secteurs vitaux de l'économie
(agriculture et industrie), alors que le secteur des services et des activités non
productives t~nd à représenter un pourcentage plus élevé de la main-d'oeuvre.
/ ...
&"' .'.1,-"-.".. ->... .,r;to'5>
,0 o,,
't!-~-~~
'°. :::! 0,
Tableau 16
Emploi par secteur
Gaza Rive occidentale
Différence Différence
entre entre
ill.2. 1980 1981 1981 et 1979 1979 1_980 l~l l98J et 1979
Total - en milliers de
personnes 79,6 80,9 82 , 5 2,9 132,8 134,8 133,4 0,6
- en pourcentage (100,0) (100 ,0) (100,0) (100,D) (100,0) (100, 0)
Agriculture, sylvi culture
et pêche 16,2 15 ,0 14, 2 -2,0 33,6 35,3 32,2 -1,4
(20,4) y (18,5) {17, 3) (25,3) (26,2) (24, 1)
Industries extractives et
manufacturières 15,8 15,8 14,2 -1,6 24,3 22, 8 21,9 -2,4
(19,8) (19,5) (17,2) (18,J) (16,9) (16, 4)
Construction (bâtiment ou
travaux publics) 18,3 18,7 21,9 3,6 30,0 30,5 32,0 2,0
(23,0) (23,1) (26,5) (22,6) (22,6) (24,0)
Commerce, restaurants et
hôtels 10,0 11,3 11,7 1,7 16,9 17,1 16,6 -0,3
(12,5) (14,0) (14,2) (12,7) (12,7) (12,5)
Transports, entreposage
et commerce 5,1 5,3 5,6 0,5 5,8 6,l 6,5 0,7
(6, 4) (6,6) (6,8) (4,4) (4, 5) (4,9)
Services publics et
collectifs 9,6 10,5 10,6 1,0 17,0 17,9 19,0 2,0
(12,1) (13,0) (12,8) (12 ,8) (13,3) (14, 2)
Divers 4,6 4,3 4,3 -0,3 5,2 5,1 5,2 o,o
( 5,8) (5,3) (5,2) (3,9) (3, 8) (3, 9)
~ i Statistical Abstract of Israel , 1982.
--... y Tous les chiffres entre parenthèses indiquent les pourcentages du total correspondant, pour
chaque année.
L. Agriculture
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85. Le .tableau 17 ci- après récapitule les activités du secteur agricole, par
grandes, catégories.
Tableau 17
Production agricole
(En millions de shekels israéliens)
Gaza Rive occidentale
1978/79 1979/80 1980/81 1978/79 1979/80 1980/81
Production (total général) 192, 3 392,7 953 , 3 536 , 7 l 716 , 4 3 107 , 2
noo, o, ( 100, 0 ) (100,0) (100,0) (100,0) (100,0)
Cultures (total) 144,8 294,9 693,4 326 , 3 l 277, 7 l 886,8
(75, 3) y (75, 1) ( 72 , 7) ( 60, 8) (74,4) (60, 7)
Elevage et productions
animales 47,5 97,8 259,9 210,4 438,7 1 220,4
(24, 7) (24,9 ) (27,3) (39,2) (25 , 6) (39,3)
Source : Statistical Abstract of Israel, 1982
2../ Tous les chiffres entre parenthèses indiquent les pourcentages par rapport
au total général de la production pour chaque année agricole.
86. Le pourcentage représenté par les cultures , dans la production totale du
secteur agricole, a diminué dans la bande de Gaza au cours des trois années
agricoles considérées , mais a augmenté de 13 , 6 p. 100 sur la rive occidentale en
1~79/80 , atteignant 74 , 4 p. 100 du total, pour retomber ensuite à un pourcentage
très voisin de celui de 1978/79. En ce qui concerne l'élevage et les productions
animales, la tendance a été inverse, c'est-à-dire que la production de ce secteur
s ' est accrue à un rythme plus rapide que la production totale à Gaza, alors qu'elle
est restée pratiquement au même niveau (39 , 2- 39 , 3 p. 100) en 1978/79 et 1980/81 sur
la rive occidentale. Même si la part des cultures a diminué, en pourcentage du
total, dans la bande de Gaza en 1980/81, elle est restée plus de 2,6 fois
supérieure à celle de l'élevage et des produits ani maux. La proportion
correspondante pour la rive occidentale n'est que de 1,5.
/ ...
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87, L' agriculture sur la rive occidentale se caractérise par une forte proportion
de petites exploitations, pratiquant surtout la culture sèche, avec 1 , 77 million de
dunams contre seulement 88 000 dunams de cultures irriguées. Dans la bande de
Gaza, où la superficie totale des terres arables s ' élève à environ 193 000 dunams,
102 000 dunams sont irrigués, surtout pour la production des agrumes. Les données
relatives à la production agricol e dans les deux territoires de 1978-1979 à
1980- 1981 sont indiquées dans le tableau ci-après:
Tableau 18
Production agricole sur la rive occidental e et dans la bande de Gaza
(En milliers de tonnes)
Gaza Rive occidentale
1978/79 1979/80 1980/81 1978/79 1979/80 1980/81
Cultures de plein champ 33 , 2 42,5 41,2
(28,0) y (- 3,0)
Légumes et pommes de
terre 51,4 60,0 72,3 140,9 145,4 159,5
( 16, 7) ( 20, 5) (3, 2) (9, 7)
Melons et courges 3,6 4,3 4,6 8,0 19,6 42,7
(19, 4) (7 ,0) (145,0) (117,9)
Olives 21 ,1 120,0 45 ,0
(468 , 7) (-62,5)
Agrumes 192,2 171,5 179,3 79,l 74,3 73 , 5
(-10,8) ( 4, 5) (- 6, 1) (-1, 0)
Autres fruits 18, 9 21,4 20,8 87 , 0 85 , 9 105,9
(13,2 ) (- 2, 8) (-1, 3) ( 23 , 3)
Viande 4,8 5,6 6, 2 23 , 5 23,1 25,7
(16, 7) ( 10 , 7) (-1, 7) (11,3)
Lait 15,5 14,7 13 , 9 39,4 36 , 7 38, 8
(-5, 2) (-5,4) (- 6,8) ( 5, 7)
Poisson 1,5 1,2 1, 4
(- 20 , 0) ( 16, 7)
Oeufs (millions) 47, 5 42,8 45,6 44 , 5 44 , 5 50 , 0
(- 9, 9) (6, 5) (O,O) ( 12 , 4)
source: Statistical Abstract of I srael, 1982
fy' Tous les chiffres entre parenthèses indiquent les variations en pourcentage
par rapport à l ' année précédente .
/ ...
)
'
j
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88. Au cours des trois années considérées, la production agricole a enregistré des
fluctuations considérables, très probablement en raison des conditions
climatiques. La plupart des produits agricoles étant obtenus en culture sèche, les
conditions météorologiques influent fortement sur la productivité. En revanche,
les rendements des cultures qui font largement intervenir l'irrigation (légumes et
melons) ont augmenté notablement.
89. Plus de 43 p. 100 de la production de légumes de 1980/81 a été exportée sur le
marché israélien pour être soit transformée soit réexportée. Le principal débouché
pour les melons et les courges est la Jordanie, où l'on a exporté près de 48 p. 100
de la production de 1980/81. Le tableau 19 ci-après montre comment la production
des fruits et des légumes de la rive occidentale a été commercialisée en 1980/81:
/ ...
-.
Gaza
TOTAL 5,3
Fruits
( sauf Qli ves) 5 , 1
Légumes 0 , 2
Melons et
courges -
Tableau 19
Production de fruits et légumes sur la rive occidentale,
par origine et destination (1980- 1981)
(En milliers de tonnes)
Destination
Israël et Consommation
ori2ine
Production
exportation Jordanie locale Gaza Israël locale
99,3 103, 3 262 , 5 26, 9 61,9 381 , 6
23 , 5 65,5 115,0 7 , 5 22 , 2 179,4
68 , 8 18, 7 114 , 4 19,0 23 , 6 159,5
7 , 0 19, l 33, l 0 , 4 16, 1 42,7
Source : Statistical Abstract of Israël, 1982.
1-dt-x:ltz;I> ID ~ ....__ ....__
~ Ill 1-'W
n,:::,\OCO '° co W
P, W I\)
CO 1r-n'• ~-o~:>
~
Total
470,4
209,l
202 , 1
59 , 2
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90. Le secteur agricole des territoires se heurte toujours à de nombreuses
difficultés, notamment à cause de la perte de terres cultivables qui sont
confisquées ou dont l'accès est "interdit" pour des raisons militaires ou autres,
des restrictions relatives à l'utilisation de l'eau pour l'agriculture, du manque
de capitaux pour les investissements, et parce que les exploitations arabes sont
incapables de rivaliser avec les entreprises israéliennes, y compris les colonies
des ter ri toires occupés. Les contraintes imposées à l' e·xportation ont encore
contribué à rendre l 'agriculture moins rentable dans les territoires occupés.
M. Industrie
91. En raison de l'absence de données comparables à celles dont on dispose pour le
secteur agricole, l'analyse du secteur industriel s'écarte du schéma suivi pour
analyser la structure du secteur agricole.
92. La structure de l'industrie ne s'est pas modifiée de façon notable au cours
des années d'occupation. Elle se caractérise par de petites entreprises, un tau~
d'équipement peu élevé, un faible niveau technologique et une prépondérance de
machines et d'équipements actionnés manuellement. Le nombre des entreprises
implantées sur la rive occidentale a considérablement diminué, passant de 4 029
en 1969 à 2 206 en 1979 cc/. Le tableau 20 c i-après montre la répartition de ces
entreprises par secteur ~activité et .par nombre d'employés:
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Tableau 20
Répartition des entreprises de la rive occidentale par secteur
d'activité et par no111bre d'employés, l.979
Principaux secteurs Nombre d'emelo:tés
d'activité Total l 2-3 4-7 8-10 11-20 21 ou plus
Alimentation, boissons
et tabac 232 85 61 65 7 6
Textile et habillement 484 132 170 107 26 40
Cuir et produits dérivés 234 62 117 52 2 1
Bois et produits dérivés 437 160 205 59 7 6
Caoutchouc, matières
plastiques et produits
chimiques 51 6 14 11 5 3
Minerais non métalliques 122 4 32 63 11 10
Métaux communs et ouvrages
en métal 419 57 236 117 3 4
Autres produits industriels 227 79 85 44 10 6
Total 2 206 585 920 518 71 76
Source: E/ECWA/UNIDO/WP.1, 1981, tableau 7.
93. Ainsi qu ' il ressort de ce tableau, les petites entreprises prédominent
68 p . 100 d'entre elles emploient entre une et trois personnes et 23 p. 100 de
quatre à sept personnes. La proportion d'entreprises employant plus de
8
10
12
2
2
3
37
21 personnes est inférieure à 2 p. 100. La structure du secteur industriel est
sensiblement la même dans la bande de Gaza. Sur 1 334 entreprises implantées dans
cette région en 1979, 62,1 p . 100 employaient trois personnes au maximum, tandis
que 25,7 p. 100 d'entre elles entre quatre et sept personnes. Les entreprises
comptant plus de 21 employés représentaient 2,2 p. 100 àu total dd/.
94. Si l ' on considère ensemble ces deux territoires, on constate que les secteurs
du textile et de l'habillement, du bois et des produits dérivés, des métaux communs
et des ouvrages en métal, ainsi que du cuir et des produits dérivés, dominent la
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structure industrielle. Les entreprises du secteur de l'alimentation, des boissons
et du tabac fournissent essentiellement le marché local et exportent vers la
Jordanie quelques articles spécialisés, tels que le savon et l'huile d'olive.
Toutefois, les exportations en direction de la Jordanie - et, via ce pays, en
direction d'autres pays arabes, sont limitées par la stipulation que les matières
premières employées dans la fabrication des produits doivent provenir des
territoires occupés. D'où des problèmes considérables étant donné que, d'après une
enquête conjointe de la CEAO et de l'ONUDI, menée en 1980, 70 à 100 p. 100 des
matières premières utilisées dans les processus de fabrication sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza sont importées d'Israël ou par l'intermédiaire
de ce pays, excepté dans les secteurs de l'alimentation, des boissons, de
l'imprimerie et de l'édition sur la rive occidentale. En raison d'une extrême
pénurie de matières premières locales, la bande de Gaza est beaucoup plus
tributaire des importations de matières premières en provenance d'Israël ee/.
95. Les chefs d'entreprise des territoires occupés sont confrontés au problème que
pose la mobilisation de fonds suffisants pour améliorer leurs établissements et
moderniser leurs méthodes de production. La plupart d'entre eux ont dû s'en
remettre à l'initiative privée ou à un financement par association. Trois pour
cent seulement des entreprises qui ont fait l'objet de l'enquête aléatoire
effectuée par la CEAO et l'ONUDI avaient obtenu des prêts bancaires ff/.
96. Mis à part le problème du financement, les chefs d'entreprise de ces
territoires se heurtent également aux difficultés que présente l'obtention de
licences leur permettant d'importer de l'étranger du matériel industriel et à des
atermoiements, voire des refus de la part des autorités d'occupation pour la
délivrance de ces licences. En outre, les autorités manifestent de la réticence à
autoriser l'implantation de nouvelles install ations. On a s ignalé que des demandes
d'autorisation en vue de la construction d' une cimenterie, d'une usine de batteries
et d'une entreprise d'extraction de jus d'agrumes avaient ainsi reçu des fins de
non-recevoir. Un récent rapport économique de l'OLP signale que les autorités se
seraient opposées au rachat d'une entreprise existante privée, à capitaux
israéliens, d'extraction du jus d'oranges invendues g_g_/.
N. Secteurs divers
97. Comme dans les autres secteurs de production, il n'existe aucune planification
ni programmation à long terme visant à réorganiser et à stimuler les secteurs
industriels de façon à répondre à la demande de produits industriels chez les
résidents des territoires occupés ou à développer un marché d'exportation pour ces
produits. Cette situation est susceptible de se prolonger tant que les chefs
d'entreprise autochtones du secteur industriel seront exclus du processus
d'orientation du développement industriel et tant qu'on ne mettra pas en place des
institutions locales susceptibles de satisfaire les besoins technologiques,
commerciaux et financiers de ces secteurs.
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V. FACTEURS SOCIAUX ET CULTURELS
A. Conditions sociales et culturelles
98. La politique et les méthodes de la.puissance occupante telles qu'elles sont
concrétisées dans les diverses ordonnances militaires, dont on dénombre plus de 975
depuis le début de l'occupation, ont provoqué de nombreux changements dans le mode
de vie des familles palestiniennes vivant dans les territoires occupés. Les
restrictions qui limitent l'usage de l'eau dans l'agriculture, et les fréquentes
expropriations de terrains, .privés et publics, ont fait naître un sentiment de
profonde insécurité et découragé la population de continuer à mener une vie rurale
en s'adonnant à l'agriculture comme c'était traditionnellement le cas. A
l'intérieur des familles certains ont été obligés de chercher un travail salarié,
plutôt dans l'économie israélienne ou dans les colonies israéliennes voisines,
tandis que d'autres ont trouvé un emploi dans les Etats du Golfe ou dans d'autres
pays.
99. Lorsque le salarié habite avec toute sa famille, comme c'est la coutume dans
la société palestinienne, l'aide qu'il apporte à l'entretien du logis, s'ajoutant
aux envois de fonds en provenance de l'étranger, a permis au chef de famille de
conserver sa terre, mais plutôt comme un moyen d'assurer la sécurité matérielle des
siens que comme un bien de production. Lorsqu'il n'existe aucun revenu extérieur
pour entretenir la famille, le chef de famille doit lui-même trouver un emploi, de
sorte qu'il ne s'occupe plus de l'exploitation familiale. Parfois, il doit vendre
sa terre. Cela lui est devenu plus facile depuis 1979, la puissance occupante
légalisant systématiquement l'acquisition par des sociétés ou des particuliers
israéliens de terrains privés situés dans les territoires occupés. C'est ainsi,
par exemple, que 15 000 dunums de terres arabes de la rive occidentale auraient été
achetés par une société israélienne qui se propose d'y construire des logements
pour des Israéliens (A/37/485, par. 178).
100. Les cas où des colons israéliens se comportent vis-à-vis des agriculteurs
d'une façon qui équivaut à des mesures vexatoires sont devenus beaucoup plus
fréquents ces dernières années. Cela est dû en partie à la création de nouvelles
colonies et à la "densification" de celles qui existaient déjà. Le fait que ces
colonies s'implantent à la périphérie des villes et villages arabes a provoqué une
recrudescence des frictions dans les rapports quotidiens entre habitants arabes et
colons, qui se traduisent très souvent par des bagarres dans les lieux publics. On
a cité des cas où des colons avaient pris des terres appartenant à des habitants du
lieu, comme au village de Beit Awwa (A/37/485, par • . 136)1 les colons de Shilo
avaient clôturé 500 dunums de terrain appartenant au village de Quryut hh/; ceux
d'Odumin avaient voulu s'attribuer 800 dunums appartenant aux habitants des
villages de Rumein et d'Anatra (A/37/485, par. 143).
101. On a souvent fait état aussi de harcèlement· de particuliers. Des paysans
travaillant sur leur terre ont été menacés ou maltraités par des colons qui
prétendaient que cette terre appartenait aux colonies .· Des arbres fruitiers
plantés sur des terrains privés ont été arrachés ou détruits . Des colons armés ont
e ssayé de s e saisir de maisons habitées par des Arabes, en ont attaqué les
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occupants, les ont même parfois enlevés, en particulier lorsqu'il s'agissait
d'étudiants ou de jeunes sous prétexte qu'ils avaient participé à des
manifestations (A/37/485, par. 136, 138, 139 et 141).
102. Ces affrontements sont devenus plus graves depuis que les colons israéliens de
la rive occidentale et les fonctionnaires de l'administration civile ont été
organisés en unités paramilitaires chargées d'aider les forces de sécurité à
maintenir l'ordre public dans les territoires occupés. Les membres de ces unités
comme les forces de sécurité ont fait usage d'armes à feu, blessant et parfois même
tuant des Arabes du lieu qui participaient à des manifestations. Les autorités
d'occupation ont justifié ces actes en disant qu'ils étaient conformes aux
instructions de Tsahal, qui autorisent à tirer en cas de légitime défense ii/.
103. Les Arabes qui vivent dans les territoires palestiniens occupés ne peuvent
toujours pas circuler sans restrictions, ils le peuvent encore moins depuis la
recrudescence des manifestations contre l'occupation en général et contre certaines
mesures et pratiques des autorités d'occupation en particulier. Le couvre-feu
fréquemment imposé dans les villes, villages et camps de réfugiés arabes perturbe
les activités commerciales et économiques quotidiennes de la population, les
déplacements de ceux qui se rendent au travail, y compris ceux qui vont travailler
en Israël, la fréquentation scolaire et l'exercice des pratiques religieuses. Les
plus touchés par ces couvre-feu sont les habitants de Ramallah, d'El Bireh et
d'Halhoul, ainsi que les réfugiés des c~mps d'Al-Dahaysha et d'Askar et Balata.
104. Le gouvernement continue à restreindre la libre circulation des notables
arabes sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza en leur interdisant de
quitter leur ville ou leur lieu de résidence ou en refusant de leur délivrer des
autorisations de voyage. Les rédacteurs des journaux Al Fajr, Asha'd, et Attalia
ont été assignés à résidence, avec interdiction de quitter la ville où ils ont leur
domicile.
105. De nouvelles dispositions réglementaires et aministratives régissent
maintenant le passage des ponts qui relient la rive occidentale à la Jordanie, de
sorte qu'il est devenu plus difficile aux Arabes qui habitent les territoires
occupés et à leurs parents qui vivent et travaillent à l'étranger de rester en
communication et d'entretenir des relations familiales. Depuis juin 1982, les
habitants de la rive occidentale ne peuvent comme avant remplir eux-mêmes les
formulaires requis, y apposer un timbre fiscal et se rendre à l'entrée du pont.
Les droits de passage ont été relevés - 15 dinars jordaniens pour un adulte se
rendant de la rive occidentale en Jordanie et cinq pour un enfant. A cela s'ajoute
un prélèvement pour "service" de cinq dinars jordaniens par adulte. Un montant
allant de un à trois dinars est perçu pour les bagages. Le droit de passage dans
le sens Jordanie-rive occidentale est de 20 dinars jordaniens. Ces droits doivent
être acquittés en dinars jordaniens ou en une autre monnaie forte. Si le voyageur
qui quitte la rive occidentale a moins de 26 ans, il ne peut pas revenir avant neuf
mois, car on part du principe qu'il s'agit d'un étudiant. Ceux qui ont plus de
26 ans peuvent maintenant passer trois ans hors des territoires occupés, alors que
la durée précédemment autorisée était ·d 1 un an. Si l'absence d'un Palestinien
dépasse trois ans, ne fût-ce que d'un jour, l'intéressé n'a plus le droit de
revenir dans les territoires occupés.
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106. Les membres de la famille résidant à l'étranger qui veulent rendre visite aux
leurs dans les territoires occupés doivent attendre pour cela une autorisation
qu'il appartient à la famille elle-même d'obtenir au préalable des autorités
d'occupation. Lorsqu'il arrive au pont, le voyageur, qu'il soit simple visiteur ou
habitant des territoires, doit subir un certain nombre d'examens physiques. Le
contenu de ses valises est inspecté à l'aide d'un système électronique. Les
voyageurs n'ont droit qu'à 1 000 dinars jordaniens par personne. Au-delà de ce 'j
montant, l'argent est confisqué à moins que la personne n'ait obtenu au préalable
une autorisation. Une fois dans les territoires occupés, le voyageur ne peut pas 1•
en repartir avant une semaine, ou alors il lui faut une autorisation spéciale. I l
faut noter aussi qu'il n'existe ni communicationp téléphoniques ni services postaux
entre la Jordanie et les territoires occupés. Tous ces renseignements proviennent j
de voyageurs qui traversaient le pont du roi Hussein au moment où les experts se j
trouvaient sur les lieux, le 1er mars 1983, et de l'expérience individuelle de
personnes qui vivent en Jordanie et ont eu l'occasion de se rendre auprès de leurs
familles dans les territoires occupés.
107. Les transporteurs de fruits et légumes qui venaient des territoires occupés
ont été interrogés le 1er mars 1983 au pont du roi Hussein par les experts en
mission ont indiqu'é les divers obstacles auxquels ils se heurtent dans l'exercice
de leur métier. Ils doivent utiliser des camions datant d 'avant 1967, car ces
véhicules sont immatriculés conformément à la réglementation jordanienne. Mais il
leur faut toutefois se faire délivrer un permis israélien, qui leur est retiré au
moment où ils entrent en territoire jordanien. Un camion d 'acquisition récente ne
peut en aucun cas servir à transporter des marchandises vers la Jordanie. Le
camionneur doit payer plusieurs redevances chaque fois qu'il emprunte le pont.
Chaque fois qu'il revient vers la rive occidentale, son camion fait l'objet d'une
inspection, là encore moyennant redevance obligatoire. Il doit revenir vers les
territoires dans les 24 heures. S'il reste au-delà de cette limite , son camion est
inspecté de fond en comble, ce qui peut immobiliser le véhicule sur les lieux
parfois pendant une semaine. Les taxes et droits qu'il doit acquitter en sus,
toujours en dinars jordaniens, alourdissent les frais de transport des marchandises,
108. Parmi les autres exemples de mesures vexatoires, qui ont été relatés aussi
bien par la police israélienne que par les journaux arabes, on peut citer les
sanctions prises contre des parents pour des actes commis par leurs enfants, celles
prises contre des communautés entières pour des actes de protestation individuels,
les arrestations et transferts arbitraires pour interrogation; les démolitions de
maisons pour prétendues activités terroristes, les sanctions par expulsion; les cas
d'arrestation, interrogation, remise en liberté sous caution, suivie d'une nouvelle
arrestation pour dissuader l'intéressé de prendre part à des manifestations.
109. L'information que reçoivent les habitants des territoires occupés a encore été
réduite par la nouvelle réglementation sur la censure. Les journaux arabes
Al Fajr, Asha'b et Al Quds ont reçu de nouvelles injonctions de l'administration
militaire, qui leur demande de soumettre à sa censure avant de les publier tous
leurs articles et documents photographiques. Ces dispositions devaient rester en
vigueur jusqu'à la fin de l'année 1982. Rien ne permet actuellement de savoir si
elles ont été rapportées. L'administration civile, qui a été mise en place pendant
la seconde moitié de 1981, a empêché à plusieurs reprises l a diffusion sur la rive
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occidentale des trois quotidiens de langue arabe publiés dans le secteur oriental
de Jérusalem. Le journal Asha'b est resté sous le coup de mesures de saisie
pendant 43 jours. Al Fajr (édition en langue anglaise) a été largement censuré,
avec environ 50 p. 100 des articles faisant l'objet d'une censure totale, bien que
certains d'entre eux aient été repris de quotidiens israéliens (A/37/485, par. 100).
110. L'autonomie de décisions dans les questions d'intérêt local, qui était jusqu'à
présent une prérogative des Arabes des territoires occupés, qui l'exerçaient par
l'intermédiaire de leurs conseils municipaux élus, s'est trouvée singulièrement
entamée par suite du renvoi des maires et de la. dissolution de certains conseils,
et parce que la population appréhende constamment que des mesures analogues soient
prises contre d'autres maires et conseils s'ils optent pour une ligne qui s'écarte
de celle des autorités d'occupation. La constitution de ligues de village, qui
n'ont aucune assise dans la population, et le soutien dont elles bénéficient de la
part des autorités d'occupation, ont eu en général pour effet d'amoindrir encore
l'influence des organes élus lorsqu'ils doivent prendre des décisions favorisant le
développement et le bien-être de la population autochtone des territoires occupés.
111. Certains événements récents, en particulier ceux auxquels étaient mêlés les
colons israéliens des territoires occupés, ont suscité dans la population arabe de
vives inquiétudes quant à la possibilité de préserver leur liberté de culte et
d'assurer l'épanouissement de leur culture, dans le sens des tendances actuelles
dans les pays arabes. Il y a constamment eu des ingérences dans la libre pratique
du culte, par exemple au Tombeau des Patriarches à Hébron, où des colons israéliens
de Kiryat Arba ont à maintes reprises essayé d'entrer, Des incidents se sont
produits à la mosquée Al Aqsa, dans le secteur oriental de Jérusalem, où des colons
juifs o~t tenté de s'introduire. Une autre fois, un étudiant a voulu mettre le feu
à la mosquée; avant d'être arrêté par la police israélienne. Des étudiants de la
Yeshiva de Kiryat Arba ont fait irruption dans l'enceinte du Mont du Temple et ont
tenté d'y faire leurs prières (A/37/485, par. 133, 134, 140 et 142). On se
souvient des coups de feu tirés au mois d'avril 1982 à la mosquée Al Aqsa. Le
dernier en date des incidents, relaté dans le London Times du 12 mars 1983, était
le fait de 40 militants juifs lourdement armés, dont certains appartenaient aux
forces militaires israéliennes, qui ont essayé d'établir une colonie symbolique sur
le Mont du Temple~ considéré comme l'un des sanctuaires les plus sacrés de l'Islam
après la Mecque et Médine.
~. Enseignement
112. Le taux de fréquentation scolaire dans les territoires occupés a continué à
augmenter dans les mêmes proportions que la population d'âge scolaire. Sur la rive
occidentale (non compris le secteur oriental de Jérusalem), le nombre d'élèves a
augmenté de 14 598 au cours des deux années scolaires 1979-80 et 1981-82, soit
7 299 élèves en moyenne par an. Pour accueillir ce supplément d'élèves, on a
ajouté 24 nouveaux établissements et on a ouvert 464 classes de plus. Le nombre
moyen d'élèves par classe, qui se situait aux environs de 35 en 1981-82, a
légèrement augmenté, aussi bien dans les établissements publics que dans ceux de
l'UNRWA; dans les établissements privés, il n'était que de 28. Dans la bande de
Gaza, le nombre d'élèves a augmenté de 10 892 pendant les deux années considérées,
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soit une moyenne de 5 446 élèves de plus par an. Pendant cette période, il y a eu
26 établissements scola i res de plus, dont 19 étaient d ' anciennes écoles de
l ' UNRWA. On a ouvert 242 nouvelles classes. Le nombre moyen d'élèves par classe
se situait autour de 40 dans les établissements publics, et de 45 dans les écoles
de l ' UNRWA. Du fait qu'il existe un très grand nombre de réfugiés dans la bande de
Gaza, l 'UNRWA y joue un rôle très important en ce qui concerne l'enseignement iil,
113. L' organisation de l'enseignement suit le schéma normal : 6 ans d'enseignement
primaire et 3 ans d 'enseignement préparatoire (l ' un et l'autre obligatoires),
auxquels succèdent les enseignements secondaire, professionnel ou pédagogique et
l ' enseignement supérieur . Les programmes d'étude restent ceux d ' avant
l'occupation, c'est- à- dire le progr amme jordanien sur la rive occidentale et le
programme égyptien dans la bande de Gaza. Dans le secteur oriental de Jérusalem,
les élèves arabes sui vent l ' enseignement et le programme d ' étude israéliens.
114. Le Ministère jordanien de l'éducation continue à s ' intéresser à l'état de
1~enseignement sur la rive occidentale et se tient au courant de tout ce qui s ' y
passe. Environ 2 000 maî tres qui avaient été nommés avant l 'occupation continuent
à être rémunérés par l e Gouvernement jordanien, bien que celui-ci n'exerce aucun
contrôle administratif dans ce secteur. Au diplôme d ' études secondaires délivré
par l' administration militaire des territoires occupés le Ministère jordanien de
l ' éducation substitue le sien.
115. Les hauts fonctionnai res du Ministère jordanien de l ' éducation, qui se sont j
entretenus avec les experts en mission, estiment que même si les structures de
l ' enseignemeht sur la rive occidentale sont les mêmes qu ' avant l ' occupation, sa )
teneur n'a absolument pas évolué. Les aménagements qui ont été apportés à 1
l'enseignement jordanien ne se retrouvent pas dans l ' enseignement dispensé sur la 1
rive occidentale. On s'est heurté à des tracasseries sans fin lorsqu'on a voulu 1
réviser l e programme dans un sens correspondant à l ' évolution de la culture et de j
la société arabes. Les ouvrages qu' il est recommandé d'uti liser en classe sont
disséqués, modifiés, révisés et réédités par les autorités d'occupation. Souvent,
les révisions apportées déforment les faits dans tout ce qui a un rapport avec la
façon dont les élèves perçoivent et comprennent leur milieu et leur patrimoine
socio-culturels. Les textes visés au premier chef sont les manuels de littérature
et de sciences sociales. Les maîtres qui essaient de remédier aux lacunes et de
susciter des sentiments nat ionalistes chez les élèves sont mutés, renvoyés ou
frappés de sanctions telles qu ' arrestations, détentions et amendes. Il a eu des
cas où des élèves qui manifestaient des sentiments nationalistes ont eux aussi été
arrêtés, incarcérés ou transférés dans d ' autres établissements. La fréquentation
et les résultats scolaires ont sérieusement baissé dans les localités où ces
événements se sont produits, y compris dans les camps dans lesquels l'UNRWA assure
un enseignement , où le couvre-feu a été imposé pour diverses raisons.
116. L'enseignement supérieur a été en butte ces dernières années à de nouvelles
pressions, qui ont compromis la qualité de l'enseignement. Il existe deux
ordonnances militaires concernant directement les universités: l ' ordonnance
No 854 , du 8 juillet 1980, et l ' ordonnance No 973, du 9 juin 1982. L'événement le
plus notable parmi les effets de l ' ordonnance No 854 a été l'expulsion, en
octobre 1982, de 28 professeurs d ' origine palestinienne qui enseignaient dans les
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diverses universités de la rive occidentale et qui avaient refusé par principe de
signer une déclaration par laquel le ils prenaient l ' engagement de ne soutenir
aucune "organisation terroriste". Vingt et un d'entre eux appartenaient à
l ' université d ' Al Najah. Sept professeurs étrangers se sont vus interdire pour la
même raison de donner des cours, ce qui a entraîné une réduction du nombre de cours
facultatifs . En outre, il y a eu moins d'heures de cours, davantage d' étudiants
par classe. Le fait que les universités ont fréquemment été fermées a encore
aggravé la situation. Par exemple, l ' Université de Bir Zeit a été fermée du
19 février au 19 avril 1983, l'Université de Bethléem du 13 juin au 5 juillet 1982
et l ' université d'Al Najah du 14 au 23 janvier 1983 kk/.
117. Les forces de sécurité de la puissance occupante ont continué à dresser des
barrages à l ' entrée des universités; les troupes israéliennes ont fouillé les
dortoirs des étudiants, confisqué des livres, des revues et des affiches, des
étudiants ont parfois été arrêtés et détenus pendant plus ou moins longtemps
(A/37/485, pac. 94) • .
118. Les univec si tés sont soumises à d'autres formes de contrôle en vertu de
l 'ordonnance militaire No 854 et d ' instructions administratives dont la plus
importante est celle qui subordonne le fonctionnement des univer~ités à la
délivrance d ' une licence annuelle et~ l ' approbation du budget annuel par le
gouvernement militaire. Aucun ouvrage ne peut être comniandé directement à
l'étranger. On doit se les procurer auprès des libraires en Israël et avec
l 'approbation du gouvernement militaire. Nombre d ' ouvrages et de périodiques
traitant pour la plupart de littérature, d'histoire, de culture et de matières
connexes et indispensables à la recherche, ont ainsi été interdits, bien qu'ils
soient disponibles dans les universités et bibliothèques israéliennes. Selon
certains des professeurs expulsés de l'Université d'Al Najah qui ont rencontré les
experts en mission à Amman, ces mesures ont sérieusement entamé l'étendue et la
qualité de l ' enseignement universitaire sur la rive occidentale et affecté le
niveau des études d'environ 10 000 étudiants.
119. L' Ordonnance militaire ·No 973 en date du 9 juin 1982 relative au transfert de
fonds vers les territoires occupés a créé des difficultés aux universités qui ne
subsistent que grâce à des dons privés. Cette ordonnance subordonne tous les
transferts de fonds en provenance de l'étranger, y compris les dons faits aux
universités, à l'obtention d'une autorisation qui est laissée à la discrétion du .
chef de l'administration civile. Le paragraphe 3 b) de l 'ordonnance stipule qu' une
"autorisation d'entrée de fonds dans la 'région' .ne sera délivrée que si ceux-ci
sont destinés à être versés au Fonds constitué en application de ! 'Ordonnance
No 974 du 9 juin 1982 également, qui s'intitule: Ordonnance relative au Fonds de
développement de la région" . L'objet déclaré du Fonds est d'octroyer des dons ou
des prêts en vue de la mise en oeuvre de programmes de développement dans la
"région" et pour les secours aux populations. Par "la région" on entend ·"Israël et
toute autre région occupée par les forces de défense israéliennes".
120. De l'avis des anciens enseignants et administrateurs de l ' Université, en ce
qui concerne les universités ces deux ordonnances impliquent que tous les dons en
provenance de l'étranger - pour l'essentiel d'autres pays arabes - faits aux
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universités échappent au contrôle des autorités universitaires qui n'ont aucune
assurance que le Fonds leur affectera les dons aux fins auxquelles ils étaient
destinés.
121. S'agissant de la formation professionnelle, la mission du BIT qui a eu accès
aux territoires occupés a évalué les aspects qualitatifs et quantitatifs du
programme au cours de ces dernières années. Il convient de mentionner que l'UNRWA
participe activement à cette formation et que des organismes des Nations Unies,
notamment le PNUD, le FISE, l'OIT, l'UNESCO, l'ONUDI et l'OMS y apportent un
concours important sous la forme de l'octroi de matériel et de bourses.
122. L'Office administre des centres de formation professionnelle dont deux sont
situés sur la rive occidentale (un à Kalandia, l'autre, destiné aux femmes, à
Ramallah) et un à Gaza. La formation vise à initier les étudiants à la conception,
à la fabrication, à l'assemblage, à l'entretien, ou à la réparation de biens
manufacturés, aux affaires, au travail de bureau, à l'exécution de levés de
terrain, à l'exercice des professions paramédicales, etc. La formation s'adresse
aux enfants des réfugiés 11/. • 1
123. Les autorités israéliennes ont déclaré que le programme qu'elles parrainent en 1 -
faveur des jeunes non réfugiés a été élargi à de nouveaux domaines, tels que le
dessin industriel, la comptabilité, le travail de bureau et le métier
d'esthéticienne, qui sont venus s'ajouter aux métiers comme la menuiserie, le
bâtiment, le travail du métal, la couture, la broderie et la confection, sur
lesquels portait l'essentiel de la formation professionnelle au cours des années
précédentes (A/37/347 et Corr.l, annexe, p. 5) •. Selon les renseignements que la
mission du BIT a obtenus des autorités d'occupation, de nouveaux programmes ont été
introduits concernant les techniques de fabrication ainsi que des programmes
spéciaux de formation professionnelle à l'intention des jeunes âgés de 14 à 15 ans
qui poursuivent leurs études de type classique, et d'autres programmes permettant
aux jeunes élèves d'acquérir une formation professionnelle pendant les vacances
scolaires mm/.
124. Dans l'évaluation qu'elle a faite du programme, la mission du BIT a noté que
"les cycles de formation restent relativement courts et qu'il n'apparaît pas que
les niveaux des qualifications aient été substantiellement élevés. En outre, les
centres de formation travaillent en étroite liaison avec les bureaux de l'emploi
installés dans les territoires occupés pour satisfaire essentiellement les demandes ~
d'emploi des employeurs en Israël" nn/. La mission du BIT a pu constater, lors de
sa visite du plus important centre de formation professionnelle de Gaza, que
80 p. 100 des diplômés travaillent en Israël. Dans un autre centre de formation
visité, sur la rive occidentale cette fois, il a été indiqué à la mission que les
diplômés "sortants" travaillaient pour moitié dans les pays arabes et, pour l 'au~re
moitié, soit en Israël soit localement oo/.
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125. Il n'est pas facile d'étudier la nature et l'envergure d'un système de soins
de santé qui répondrait aux besoins d'une population donnée, à un moment bien
déterminé, en raison des variables dont il faut tenir compte, tels que la structure
démographique, le niveau de développement socio-économique, la sensibilisation des
populations aux soins de santé, l'utilisation des services disponibles et
l'existence de personnel qualifié pour en assurer .la prestation. Dans le cas des
territoires palestiniens occupés, l'Assemblée mondiale de la santé a reçu ces
dernières années, de diverses sources, en application de ses résolutions à
commencer par la résolution WHA 26.56 de 1973, des rapports annuels sur la
situation sanitaire des habitants de ces territoires. Trois rapports lui ont été
présentés à sa trente-cinquième session, en 1982, à savoir le rapport du Comité
spécial d'experts chargé d'étudier la situation sanitaire des habitants des
territoires occupés (A/35/16), le rapport de l'Organisation de libération de la
Palestine (A/35/INF.DOC/3) et un rapport établi par le Ministère israélien de la
santé (A/35/INF.DOC/4). En outre, le Statistical Abstract of Israel, qui paraît
chaque année, contient des données sur les hôpitaux et les hospitalisations.
126. Les données statistiques relatives aux hôpitaux des territoires occupés de la
rive occidentale et de la bande de Gaza sont reproduits ci-après i
/ ...
•.rableau 21
Rive occidentale
1979 1980 1981
Hôpitaux (nombre total) 17 17 17
Hôpitaux gouvernementaux 9 9 9
Nombre de lits (total) l 406 l 311 1 363
Dans les hôpitaux gouvernementaux 970 970 970
Patients hospitalisés 64 019 65 011 65 302
Taux d'hospitalisation (pourcentage) 83,0 81,4 79,2
Opérations chirurgicales 14 604 14 454 14 085
Source: Statistical Abstract of Israël, 1982
-.
Bande de Gaza
1979 1980
6 7
5 6
890 928
815 853
51 948 53 230
66,7 66,l
13 750 12 973
"tl"sJ t:a:J >
~ID tPfl -1-' W
ID ::S \0 o,
,0 CX>V1
Pl W N
01-'•-~
(j) ~ CX>
~
1981
7
6
904
858
55 378
64,0
13 294
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127. Dans la bande de Gaza, le nombre de lits d'hôpitaux a légèrement augmenté
de 1979 à 1980 pour retomber en 1981. sur la rive occidentale, on avait enregistré
une diminution importante de 1979 à 1981 et une modeste augmentation en 1981. Le
Ministère israélien de la santé attribue ces variations à la fermeture temporaire
de certaines sections des hôpitaux privés de la rive occidentale où les soins sont
assurés bénévolement W· Les données figurant dans le rapport du Ministère
israélien de la santé et dans le Statistical Abstract of Israel , 1982 ne concordent
pas. Par exemple, le nombre de l its recensés dans cinq hôpitaux publics de la
bande de Gaza est de 845 d'après le rapport du Ministère de la santé _gg/, mais
1 de 858 en 1981 selon l es données fournies ci-dessus. Les neuf hôpitaux publics de
la rive occidentale compteraient 650 lits g/, alors que le tableau ci-dessus en
indique 970.
128. une autre difficulté qui empêche de procéder à une anal yse valable des données
relatives aux soins de santé réside dans le fait que ces données sont rassemblées
et présentées différemment par le Ministère israélien de la santé selon qu'il
s'agit de l'un ou l'autre des deux territoires. Le Comité spécial d'experts a
relevé que les données statistiques sont des plus contradictoires selon les
sources ~- Un bulletin médical mensuel et annuel serait publié dans la bande ci.?
Gaza depuis 1981. Sur la rive occident&le, seul un rapport annuel est établi; u~
nouveau système d 'information mensuelle est en cours d'élaboration~- Il faut
espérer que les informations ser ont présentées de façon assez uniforme afin
d'assurer la comparabilité des données relatives à la r ive occidentale et à la
bande de Gaza, et que davantage de données seront fournies sur les hôpitaux privés
gratuits qui représentent près de la moitié des établissements et environ 29 p. 100
des lits dans ce territoire. Il serait également utile de savoir comment les
services de ces hôpitaux s'intègrent à l'ensemble du réseau de soins de santé sur
la rive occidentale.
129. En ce qui concerne les services hospitaliers, le rapport du Ministère
israélien de la santé f ait état d'un certain nombre de nouveaux services introduits
depuis 1967. Les nouveaux services suivant ont été mis en place dans les hôpitaux
des territoires occupés, depuis 1979:
Hôpitaux
Rive occidentale
Naplouse
Ramallah
Tableau 22
Services
Service de cardiologie
Dispensaire d'oncologie
Physiothérapie et rééducation
Oto-rhino-laryngologie
Radiologie
Soins néo-natals
Année
1980
1981
1981
1979
1979
1980
/ ...
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Hôpitaux
Beit Jallah
Hebron
Rafidia
Bande de Gaza
Shifa
Khan Unis
Hôpital d'ophtalmologie
Taoleau 22 (suite)
Services
Physiothérapie
Gynécologie/obstétrique
Ophtalmologie
Dermatologie
Unité de soins intensifs
Oto-rhino-laryngologie
Chirurgie maxillofaciale
Service de traitement des brOlures
Laboratoire de bactériologie
Unité de soins cardiologiques intensifs
Bibliothèque et salle de conférences
Psychiatrie
Soins psychiatriques ambul atoires
Source: Rapport du Ministère israélien de la santé, A/35/INF.OOC/4.
Année
1979
1979
1979
1981
1980
1980
1980
1981
1981
1981
1981
1979
1980
130. Cette expansion des services semble s'inscrire dans le cadre de la politique
des autorités d'occupation qui consiste à décentraliser les activités et les
services au niveau des hôpitaux de district et des centres de santé périphériques,
Toutefois, toujours selon le Comité spécial d'experts, le manque d'équi pements et
de personnel qualifié pour la prestation de ces services fait qu'un nombre de plus
en plus grand de patients des territoires occupés sont dirigés vers les hôpitaux
israéliens. D'aut res services (hygiène du milieu, vaccination, soins maternels et
infantiles) sont fournis par l'intermédiaire d'un réseau de dispensaires et de
centres de santé.
131. Le Comité spécial a fait observer, lors de sa visite dans les territoires en
avril 1982, qu'il n'y avait pas eu de changement fondamental dans l'infrastructure
sanitaire au cours de l'année précédente~- L'équipement médical et chirurgical
fourni au cours de cette année, notamment les appareils les plus perfectionnés,
avait été offert, dans bon nombre de cas, par des organisations internationales et
des oeuvres de bienfaisance locales. Le nouvel équipement installé à l'hôpital de
Rarnallah avait été financé dans sa totalité par les oeuvres de bienfaisance
locales. Une nouvelle unité de dialyse et un échocardiographe installés à
l'hôpital d'Hebron avaient été fournis par le PNUD,
I ••.
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Français
Page 53
132 . Le Comité spécial a constaté des insuffisances dans divers hôpitaux. Dans
ceux de Ramallah et de Naplouse qui, selon les autorités israéliennes font office
d'hôpitaux régionaux et de district vv/, des lacunes ont été relevées notamment
dans les services et l'équipement decardiologie et de radiologie; une pénurie de
médicaments et un manque de personnel qualifié ont également été notés. Les autres
problèmes portent sur les services d'ambulance, l'absence de coordination centrale
dans la distribution de médicaments et les difficultés à recruter du personnel
enseignant. Les médecins et maires locaux ont attiré l'attention du Comité sur le
fait que beaucoup d'argent pouvait être immédiatement mobilisable pour développer
les services médicaux et les infrastructures qui manquaient, mais que les demandes
introduites auprès des Is~aéliens étaient demeurées vaines '!!J!I• Le rejet d'une
demande présentée aux autorités israéliennes par une association locale d'Hebron en
vue de construire un hôpital en était un exemple précis.
133. En dépit de l'accroissement de la population, le nombre de lits d'hôpitaux ne
s'est pas sensiblement accru au cours des dix dernières années. La constitution
d'équipes de spécialistes et la mobilisation de fonds suffisants pour faire face
aux besoins fondamentaux des populations en matière de santé ne sont pas prévus
dans la planification et la prestation des soins de santé dans les territoires
occupés. Il n'existe pas de programme systématique d'enseignement en matière de
santé et de nutrition. L'assainissement est loin d'être satisfaisant, encore que
le Ministère israélien de la santé ait fait état de nombreuses améliorations dans
les villes et villages des territoires occupés, notamment dans la bande de Gaza.
134. Le PNUD, l'OMS, le FISE, les organisations locales et la Société du
Croissant-Rouge apportent une aide importante au réseau de soins de santé dans les
territoires occupés, ce qui est devenu nécessaire en raison de la faiblesse du
niveau des ressources budgétaires qui lui sont allouées. L'absence de
planification des mesures à prendre pour répondre aux besoins de la population en
matière de santé en association avec les médecins, les responsables et les
organisations communautaires locaux constitue une sérieuse lacune. Les communautés
ne semblent participer à l'heure actuelle qu'à l'exécution des projets et
programmes déjà élaborés par les autoFités israéliennes ou à de la fourniture
d'installations matérielles pour des services déterminés à l'avance: elles ne sont
pas associées au stade de l ' élaboration.
Notes
y A35/16.
!?/ Royaume hachémite de Jordanie, Ministère des affaires des territoires
occupés, The Occupation ••• Israeli Colonization of Arab Lands (revised edition) ,
(Amman, janvier 1983), p. 10.
c/ P. G. Sadler et B. Abu-Kishk, "Options for oevelopment: Palestine,
Part 1", (inédit), p. 68.
9J' "Conditions de vie en Judée-Samarie et dans le district de Gaza", version
abrégée du rapport établi par le Gouvernement israélien et présenté à l'Assemblée
générale lors de la trente- septième session (A/37/347 et Corr. l, annexe, p. 2 à 4).
/ ...
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Page 54
Notes (suite)
y Meron Benvenisti, "The west Bank and Gaza Data Base Project: Pilot Study
Report", rapport présenté à l'American Enterprise Institute, Washington, o.c., 1982
(inédit), p. 55.
9/ Ibid., p. 67.
,!y' The Occupation ••• , Op. cit., p. 9.
y Royauroe hachémite de Jordanie, Ministère des affaires des territoires
occupés, "Palestinian living conditions in the Arab territory" (Amman, février 1982
à févrie r 1983) (traduction officieuse), par. 2 et 3.
j/ Voir, par exemple, Showkat Mahmoud, West Bank Water and Agriculture under
Israeli Occupation (Ministère des affaires des territoires occupés, Amman,
novembre 1982), p. 2 (31,6 p. 100 entre 1967 et 1979); et Emile Sahliyeh, "West
Bank industrial and agricultural development: the basic problems", Journal of
Palestinian Studies, No 42 (hiver, 1982), p. 64 (27,3 p. 100 entre 1967 et 1973).
y Meron Benvenisti, op. cit., p. 29 à 31.
y Ibid., p. 32.
!!Y Raja Shehadeh, "The West Bank and the rule of law", The International
Commission of Jurists and Law in the Service of Man (Genève, 1980), p. 59 à 62.
,!y' Royaume hachémite de Jordanie, op. cit., p. 9.
~ Termes par lesquels les Israéliens désignent la rive occidentale et la
bande de Baza.
p/ "Conditions de vie en Judée-Samarie et dans le district de Gaza", op.cit.,
p. 9.
g/ Janet Abu-Lughod, "Israeli Settlements in occupied Arab lands: from
conquest to colony", Palestinian Rights: Affirmation and Denial, édité par
Ibrahim abu-Lughad (Medina Press, Wilmette, Illinois , 1983), p. 135 à 336.
!/ Raja Shehadeh, op. cit., p. 62,
y Turkaya Ataov, "The Israeli use of Palestinian waters", Palestinian
Rights: Affirmation and Denial, op. cit., p. 153.
!:f Ibid., p. 154.
~ Meron Benvenisti, op, cit., p. 25.
/ ...
Notes (suite)
y/ Raja Shehadeh, op. cit., p. 66.
~ Voir A/37/347 et Corr.l, annexe, p. 8.
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y Conférence internationale du Travail, soixante-huitième session, 1982,
rapport du Directeur général, appendice II, par. 7.
:I./ Ibid., par. 31.
Y Pour Israël: huit mois de tra~ail dans l'agriculture et la construction
et 12 mois dans l'industrie et les autres secteurs, soit une moyenne de 10 mois ou
de 40 semaines de 6 jours. Pour les territoires: 50 semaines de 6 jours.
aa/ Meron Benvenisti, op. cit., p. 16.
~ Par exemple, dans le Jordanian Times du 28 février 1983, le dinar jordanien
est coté à 113,46 shekels israéliens.
~ Voir "The industrial and economic trends in the West Bank and Gaza Strip"
(E/ECWA/UNIDO/WP.l, tableaux 5 et 7).
~ Ibid., tableau 15.
ee/ Ibid., p. 37.
J!/ Ibid., p. 33.
2SI/ !{apport du Département économique de l'Organisation de libération de la
Palestine, 10 mars 1983, p. 29 du texte anglais •
.hh/ Al Fajr Weekly, numéro du 8 au 14 janvier 1982.
!Y Jerusalem Post, du 16 mai 1983; Al Fajr weekly, numéro du 28 mai au
3 juin 1982.
jj/ Chiffres tirés des données figurant plus loin à l'appendice V.
,W Royaume hachémite de Jordanie, rapport du Ministère des affaires des
territoires occupés, février 1982 à février 1983, annexe 8.
11/ UNRWA/Département de l'éducation de !'Unesco, rapport 1980/81, p. 31 du
texte anglais.
~ Conférence internationale du Travail, op. cit., par. 23.
nn/ Ibid., par. 24.
~ Ibid.
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Notes (suite)
wJ Organisation mondiale de la santé, "La santé et les services de santé en
Judée, en Samarie, à Gaza et dans le Sinaï, 1981-1982", rapport du Ministère
israélien de la santé à l'Assemblée mondiale de la santé lors de sa
trente-cinquième session, Genève, mars 1982 (A35/INF.OOC./4), annexe, tableau 41.
gg/ Ibid., tableau 14.
!.EJ Ibid., tableau 41.
!!!f OMS, "Rapport du Comité spécial d'experts·chargé d'étudier la situation
sanitaire des habitants des territoires arabes occu~s (AlS/16), par. 2.1.
W OMS, A35/INF.DOC./4, annexe, p. 17.
E~ Voir OMS, A35/16.
~ Voir OMS, A35/INF. DOC./4, annexe, p. 70.
'!!!!/ Voir OMS, A35/16, par. 3.3.
/ ...
Années
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1~78
1979
1980
1981
TOTAL
APPENDICE I
Maisons détruites
1967-1981
Nombre
130
140
301
191
231
35
34
61
77
24
1
2
8
24
32
1 291
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1 263 sur la rive occidentale
28 dans la bande de Gaza
Source: Ministère des affaires des territoires occupés, Amman (Jordanie) .
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APPENDICE II
Croissance démographique sur la rive occidentale (non compris le secteur
oriental de Jérusalem) et dans la bande de Gaza, 1979-1981
Fin de
l'année
1979
1980
1981
1979
1980
1981
Nombre de
personnes
699,6
703,l
707,3
431,5
442,0
451,6
(En milliers d'habitants)
Accroissement
réel
Accroissement
naturel
Rive occidentale
9,2·
3,5
4,2
Baude de Gaza
12,4
10,5
9,6
20,9
20,6
20,0
16,l
15,6
15,0
Différence
-11,7
-17,1
-15,8
-3,7
-5,l
-5,4
Source: Statistical Abstract of Israel, 1981 et 1982 (Jérusalem, Bureau
central de statistique, 1981 et 1982).
/ ...
APPENDICE III
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Français
Page 59
Nombre de Palestiniens empl oyés, par secteur. économique, dans les
territoires occupés et en Israël
1979 1980
Rive occidentale
Total (en milliers) 133,4 134,8
Pourcentages
100,0 100, 0
l. Agriculture , sylviculture et pêche 25 , 3 26,2
2. Industrie , industries extr actives et
manufacturières 18,3 16, 9
3~ construction 22 , 6 22,6
4. commerce, restauration, hôtels 12 , 7 12,7
S. Transports, entreposage, communications 4,4 4 , 5
6, Services publics et collectifs 12,8 13, 3
7. Divers 3,9 3 , 8
Bande de Gaza
Total (en milliers) 79,6 80 , 9
Pourcentages
100,0 100,0
1. Agriculture, sylviculture et pêche 20,4 18,5
2. Industrie, industries extractives et
manufacturières 19,8 19, 5
3, Construction 23,0 23,1
4. Commerce, restaurat ion, hôtels 12,5 14,0
5, Transports , entreposage, communications
6. Services publics et collectifs
6,4 6 ,6
12,l 13,0
7. Divers 5,8 5, 3
Source : Statistical Abstract of Israel, 1982,
1981
132, 8
100,0
24,l
16,4
24,0
12,S
4,9
14,2
3,9
82,5
100,0
17,3
17,2
26, 5
14,2
6,8
12,8
5,2
/ ...
Israël
Année Divers Construction Industrie
Rive occidentale
1979 18,1 47, 7 23,9
1980 19,0 50,1 21,0
1981 19, 9 52,7 18,1
Bande de Gaza
1979 14,0 44,3 21,6
1980 16,8 44,0 20 , 9
1981 15,9 49, 5 18,4
APPENDICE IV
Nombre de Palestiniens des territoires occupés employés 1
Ventilation par lieu de travail et secteur économique
Territoires occupés
Total
En
pourcen- En
Agriculture tage milliers Divers Construction Industrie Agriculture
10,3 100,0 39,8 40,8 11, 8 15,9 31,5
9 , 9 100,0 40,6 40,9 10,7 15,2 33,2
9,3 100,0 39,9 41,9 11,9 15,7 30,5
20,l 100,0 34, 3 53,7 7,0 18,2 21,1
18,3 100,0 34,5 55,3 7,3 18,6 18,8
16 , 2 100,0 35,9 57,1 8,4 16,5 18,0
Source Statistical Abstract of Israel, 1982.
......
&-:, ,..,M> '1 ............ .,~la~
"' o,-.... ge.~~
.. -.j 0)
-.j
Total
En
pourcen- En
tage milliers
100,0 92,5
100, 0 94,3
100,0 93,5
100,0 45,5
100,0 46,3
100, 0 46,6
APPENDICE V
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Page 61
Enseignement dans les territoires palestiniens occupés
Année scolaire
1979/80 1981/82
Rive occidentale (non compris le secteur
oriental de Jérusalem)
Nombre d'établissements 1 012 1 036
Nombre de classes 7 457 7 921
Nombre d'élèves 253 826 268 424
Bande de Gaza
Nombre d'établissements 281 307
Nombre de classes 3 455 3 697
Nombre d ' élèves 142 113 153 005
Année scolaire 1981/82
Etablissements Classes Elèves
Rive occidentale
Gouvernement 802 6 069 208 867
UNRWA 93 l 058 37 267
Autre 141 794 22 290
1 036 7 921 268 424
Bande de Gaza
Gouvernement 112 1 749 68 852
UNRWA 157 1 791 79 493
Autre 38 157 4 660
307 3 697 153 005
Source Statistical Abstract of Israel, 1981 et 1982.
/ ...
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Page 62
Année
1979
1980
1981
APPENDICE VI
Indice des prix à la consommation
Rive occidentale et bande de Gaza
Rive occidentale Bande de Gaza
Augmentation en pourcentage Augmentation en pourcentage
440,6
1 054,5
2 257,5
139,4
114,1
1975 = 100
402,9
1 031,0
2 160,5
155,9
109,6
Source: Statistical Abstract of Israel, 1982.
C
APPENDICE VII
Revenus salariaux par secteur et lieu de travail, 1981
BA~DE DE GAZA
En Israël Dans
Salaires Total
Nombre journaliers (en mil.liers Nombre
de salariés (en shekels de shekels de salariés
(en milliers) israéliens) israéliens) (en milliers)
Agriculture 5,8 76,7 444,9 8,4
Industrie 6,6 99,4 656,0 7,7
Construction 17,8 120,4 2 143,1 3, 9
Divers 5,7 103,5 s9o,o 26,6
Total (par jour) 3 834,0
RIVE OCCIDENTALE
la bande de
Salaires
journaliers
(en shekels
israéliens)
75,0
85,0
112,0
100,5 y
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Français
Page 63
Gaza
Total
(en milliers
de shekels
israéliens)
635,9
654, 5
436,8
2 673,3
4 400,5
En Israël Dans la bande de Gaza
Agriculture
Industrie
Construction
Divers
Total (par jour)
~: Revenus salariaux
Rive occidentale
Nombre
de salariés
(en milliers)
3,7
7,2
21,0
8,0
Salaires
journaliers
(en shekels
israéliens)
76 , 7
99,4
120,0
103,S
Total
(en milliers
de shekels
israéliens)
284 , 0
715, 7
2 520,0
s2s,o
4 347, 7
(En shekels israéliens)
Emplois en Israël 4 347 700
Emplois sur la Rive
occidentale 8 495 600
Salaires Total
Nombre journaliers (en milliers
de salariés (en shekels de shekels
(en milliers) israéliens) israéliens)
28,5 70,6 2 012,1
14,7 89,2 1 311,2
11,1 122,0 1 354,2
39,2 97,4 y 3 818,l
8 495,6
(par jour) X 240 jours = 1 043 448 000
(par jour) X 300 jours 2 548 680 000
Rive occidentale, total partiel 3 592 128 000
Bande de Gaza
Emplois en Israël 3 834 000 (par jour) X 240
Emplois dans la bande
de Gaza 4 400 500 (par jour) X 300
Gaza, total partiel 2 240 310 000
Rive occidentale et Gaza, TOTAL 5 832 438 000
Source I Statistical Abstract of Israel, 1982.
Y Moyenne pondérée uux rubrique~ cOll\lUerce , traa~port~, service~ publice et
collectifs, divers.
jours= 920 160 000
jours = 1 320 150 000
NATIONS
UNIES
Assemblée générale
Conseil économique et social
ASSEMBLEE GENERALE
Trente-neuvième session
Point 80 j) de la liste préliminaire*
DEVELOPPEMENT ET COOPERATION
ECONOMIQUE INTERNATIONALE
ETABLISSEMENTS HUMAINS
Ul'1 UBRARY
JUN 211984
Di str.
GENERALE
A/39/233
E/1984/79
AE
25 mai 1984
FRANCAIS
ORIGINAL: ANGLAIS
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Seconde session ordinaire de 1984
Point 15 de l ' ordre du jour
provisoire**
COOPERATION INTERNATIONALE DANS
LE DOMAINE DES ETABLISSEMENTS
HUMAINS
Conditions de vie du peuple pal estini en dans les territoires
palestiniens occupés
Rapport du Secrétaire général
1. A sa trente- huiti ème session, l 'Assemblée générale a examiné le r apport du
Secrétaire général sur les conditions de vie du peupl e pale·stinien dans les
territoires pal estiniens occupés (A/38/278- E/1983/77) , qui avai t été présenté en
applicati on de sa résolution 37/222 du 20 décembre 1982. Le 19 décembre 1983,
l ' Assemblée a adopté la r ésol ution 38/166 , au par agraphe 8 de l aquelle le
Secrétaire général était prié "d'établir , et de présent er à l 'Assemblée générale,
lor s de sa trente-neuvième sessi on, par l ' intermédi a i re du Conseil économique et
social , un r apport complet concernant les effets pr ésents et futurs des
établi ssements i sraéliens sur les condit ions-de vi e du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés, en y établissant une comparaison entre les
conditions de vie respectives des habitants pal esti niens et des résidents des
établi ssements israéliens" .
2, En vue d'établ ir le rapport qui lui avait été demandé et de le présenter à
l'Assemblée générale à sa trente-ne~vième session et afin de pouvoir y exposer
d'une f açon objective et impartiale le point de vue de spéciali stes, le secrétaire
général a fait ·appel au concour s d ' une équipe de trois experts :
M. Dudley Madawel a, anciennemen.t coordonnateur des groupes du Service du
développement social du Centre pour le développement social et les affaires
* A/39/50.
** Décision 1984/101 du Conseil économique et social.
84- 11371 3132R (F) / ...
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humanitaires du Département des affaires économiques et sociales internationales,
Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies; M. Edward Balassanian, architecte,
planififation et aménagement urbains, et Mme Mirtha Halim, économiste. Il a été
demandé aux experts de rédiger leur rapport sur la base de la documentation fournie
par l'Organisation des Nations Unies, ses organes subsidiaires et les institutions
spécialisées, et à partir de différents autres documents, publiés ou non,
concernant la question. Ils devaient également recueillir des renseignements sur
le terrain, en Egypte, en Jordanie, dans la République arabe syrienne et les
territoires occupés, notamment en organisant des rencontres avec de hauts
fonctionnaires ou d'autres personnes ainsi ·qu'avec des représentants de
l'Organisation de libération de la Palestine.
3. Le Gouvernement israélien ne leur ayant pas accordé l'autorisation de se
rendre dans les territoires occupés, les experts ont dû, pour établir leur rapport,
utiliser des sources d'information indirectes. Du 22 janvier au 28 février 1984,
ils se sont donc rendus en Egypte, en Jordanie et en République arabe syrienne où
ils se sont entretenus avec les autorités compétentes, ainsi qu'avec des
fonctionnaires de l'Organisation des Nations Unies en poste dans ces pays. Ils ont
aussi rencontré des responsables de l'Organisation de libération de la Palestine à
Damas et Amman et ont eu des entretiens avec l'ancien ministre des affaires
religieuses et des Lieux saints , les anciens maires de Jérusalem, Halhoul et Hébron
et ex-professeurs d ' université de la rive occidentale ainsi qu'avec des
Palestiniens qui s'étaient rendus récemment dans les territoires occupés ou qui
étaient au courant de faits nouveaux survenus dans ces territoires.
4. Les experts se sont également rendus au siège des organismes ci-apr~s pour y
recueillir des informations et données pertinentes: Commission économique pour
l'Asie occidentale (CEAO) , Conférence des Nations Unies sur le commerce et l e
développement (CNUCED) , Centre des Nations Unies pour les établissements humains
(CNUEH), Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Organisation des Nations Unies pour
l ' éducation, la science et la culture (Unesco), Organisation internationale du
Travail (OIT) et Organisation mondiale de la santé (OMS). Divers rapports de l'ONU
portant sur les conditions dans les territoires palestiniens occupés ont également
été consultés, notamment ceux du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques
israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires
occupés, de la Commission du Conseil de sécurité créée en application de la
résolution 446 (1979) du 22 mars 1979, concernant la situation dans les territoires
arabes occupés et du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple
palestinien, ajoutant ainsi une quantité appréciable de documents et d'informations
à ceux que les experts avaient recueillis dans les publications d ' autres organismes
des Nations Unies qu'ils ont pu consulter, ainsi que dans divers ouvrages et revues
et dans les journaux à grand tirage cités dans les notes de bas de page dans
leur rapport.
s. Le rapport établi par les trois experts est reproduit dans l ' annexe ci-après.
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ANNEXE
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Rapport de l'F,quipe d ' experts sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupés
TABLE DES MATIERES
I . INTRODUCTION • •••••••••••••••••••••••••••••• •• •••••••••
II. RESUME DES CONSTATATIONS••·••••• ••••• • •••·· • ••• • ••••••
III. TENDANCES EN CE QUI CONCERNE LES IMPLANTATIONS·•••••••
A.
B.
c.
Aperçu général
Elaboration du
• •• • •• •• t• •••• •• ••• •••• ••••• ••••• ••• •
Plan ............................... .
Investissements dans le programme de peuplement
IV. EFFETS DES COLONIES DE PEUPLEMENT ISRAELIENNES SUR
LES RESSOURCES EN TERRE ET EN EAU, L'URBANISME, LES
SERVICES PUBLICS ET L'INFRASTRUCTURE••• •• •• · ••••·• •• ••
A. Effets sur la croissance et l'expansion des
villes et villages palestiniens•·• • ·•• ·••• •··••···
B. Effets sur l es ressources en eau ·• ••• •·•••····· ·· ·
c. Effets sur le logement ••• • • • •••••• • •••••••••••••••
V. EFFETS SUR L'ECONOMIE DE L' IMPLANTATION DE COLONIES
ISRA.ELIENNES •••• • •••••• ••••••••• ••• • • ••• ••••••••••••••
A. Effets sur la production et le commerce • •• •••• • •••
B. Incidences sur la main-d 'oeuvre et l'emploi ••• ••••
C. Incidences sur le système monétaire et les finances
D. Incidences d'ensemble·•· ·• ••· ·· · • •• ····•··•· ····•·
VI . IMPACT DES COLONIES DE PEUPLEMENT ISRAELIENNES
SUR LA VIE SOCIALE ET LES PRATIQUES RELIGIEUSES
DES PALESTINIENS •••• • •• •••• ••••••• •••••••••• •• • ••• ••••
VII. CONSEQUENCES DE L'IMPLANTATION DES COLONIES
ISRAELIENNES SUR LE SYSTEME D'ADMINISTRATION
JUDICIAIRE ET DE GOUVERNEMENT LOCAL DANS LES
TERRITOIRES OCCUPES •• ••• • ••••• • •••• ••• •• ••••• ••• • ••• ••
Paragrapahes
1 - 7
8 - 24
25 - 43
25 - 32
33 - 37
38 - 43
44 - 66
44 - 50
51 - 54
55 - 66
67 - 106
67 - 78
79 - 88
89 - 98
99 - 106
107 - 120
121 - 126
Pages
5
6
10
10
12
14
15
15
18
21
27
27
38
43
45
50
54
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TABLE DES MATIERES (suite)
APPENDICES
I. Colonies implantées sur la rive occidentale et dans la bande de
Gaza, et projections pour l'an 2000 •• ••••••••·••• •• •·••••••••••• • • 64
II. Terres confisquées entre février 1983 et fév;ier 1984 ••• ••• ••••••· 76
III. Habitations sur la rive occidentale et la bande de Gaza
détruites entre 1967 et 1982 par les autorités occupantes
comme mesure de représailles •••••••• •• ••• ••• •••••••• •• •••••• ·• • • • • • 7 8
I. INTRODUCTION
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l. Le présent rapport a été établi conformément à la résolution 38/166 de
l'Assemblée générale en date du 19 décembre 1983, dans laquelle le Secrétaire
général était prié d'établir, et de présenter à l'Assemblée générale, lors de sa
trente-neuvième session par l'intermédiaire du conseil économique et social, un
rapport complet concernant les effets présents et futurs des établissements
israéliens sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
palestiniens occupés, en y établissant une comparaison entre les conditions de vie
respectives des habitants palestiniens et des résidents des établissements
israéliens.
2. Alors que les précédents rapports sur cette question qui ont été présentés à
l'Assemblée générale (A/34/5~6 et COrr.l; A/35/533 et COrr.l; A/37/238;
A/38/278-E/1983/77) avaient trait aux conditions de vie, sous le régime
d'occupation d'une manière générale, du peuple palestinien dans les territoires
palestiniens occupés, le présent rapport cherche essentiellement à déterminer,
conformément à la demande de l 'Assemblée, les effets.directs des colonies de
peuplement israéliennes sur les conditions de vie des Palestiniens dans ces
territoires. Il a fallu, pour ·ice faire, examiner certaines politiques et pratiques
appliquées dans l'ensemble de ces territoires par la puissance d'occupation.
3. Comme dans les précédents rapports, on entend ici par "territoires
palestiniens occupés" la rive occidentale, y compris le secteur oriental de
Jérusalem, et la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ne publiant pas de
données distinctes sur le secteur oriental de Jérqsalem, comme elles le font pour
la rive occidentale et Gaza, les experts ont dû s'en remettre aux informations qui
leur ont été communiquées par des personnes averties de la situation dans ce
secteur, notamment l'ancien ministre des affaires religieuses et des lieux saints
et l'ancien maire .de Jérusalem.
4. Une quèstion qui a soulevé des difficultés particulières pour l'établissement
du présent rapport a été la collecte d'informations sur les conditions de vie dans
les colonies israéliennes aux fins de comparaison avec celles qui règnent dans les
communautés palestiniennes. comme il n'a pas été possible d'obtenir des
renseignements de première main, les experts ont dû recourir à des sources
d'information indirectes - interviews et publications - de sorte que certaines de
leurs conclusions ont nécessairement un caractère général. Celles-ci figurent dans
les chapitres et sections qui ont trait aux effets présents et .futurs des
établissements israéliens sur les conditions de vie des Palestiniens dans les
territoires occupés.
S. La section II du rapport contient un résumé des constatations qui découlent de
l'exposé des faits figurant dans le corps du rapport. La section III donne un
aperçu des tendances qui se dégagent et des implantations prévues. La plupart des
données fournies proviennent des rapports du Comité spécial chargé d'enquêter sur
les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des
territoires occupés, d'articles parus dans la grande presse et d'informations
communiquées par l'Organisation de libération de la Palestine. Les articles cités
sont généralement tirés de journaux israéliens, mais les informations offertes
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avaient également paru dans la presse arabe des territoires occupés en particulier
dans Al Fajr, Asha'b et Al Quds. Pratiquement toutes ces citations sont extraites
des rapports du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l ' homme de la population des territoires occupés.
6. La section IV examine les effets de la situation sur la croissance et le
développement des villes et villages palestiniens, sur les ressources en eau et le
logement. Les effets des établissements israéliens sur l'économie des territoires
occupés sont exposés dans la section V; sur la vie social e et les pratiques
religieuses des Palestiniens, dans la section VI; sur le système judiciaire et
l'administration locale, dans la section VII. Dans chacun de ces domaines, les
effets futurs ont été évalués en prenant pour hypothèse le maintien des politiques
et pratiques actuelles. Dans chaque cas, une comparaison empirique a été établie
entre les conditions de vie des Palestiniens dans les territoires occupés et celles
des Israéliens résidant dans les colonies de peuplement.
7. Pour établir le présent rapport, les experts se sont appuyés autant que
possible sur des informations publiées, complétant leur enquête par des entretiens
avec des personnes averties de la situation dans les territoires occupés. Ils
tiennent à exprimer ici leur reconnaissance, pour l'esprit de coopération dont ils
ont fait preuve à leur égard, aux ministres et hauts fonctionnaires de la
République arabe d'Egypte et du Royaume hachémite de Jordanie, aux hauts
fonctionnaires de la République arabe syrienne, aux représentants et responsables
de l'Organisation de libération de la Palestine , aux personnes particulièrement au
fait de la situation dans les territoires occupés qu'ils ont vues à Amman ainsi
qu'aux fonctionnaires des institutions spécialisées et d ' autres organismes des
Nations Unies.
II . RESUME DES CONSTATATIONS
8. Selon des sources jordaniennes, à la fin de 1983, l'Etat d'Israël avait
exproprié 2 607 901 dunums (260 790 hectares), soit 47,4 p. 100 de la superficie de
la rive occidentale , alors que, d'après certaines sources israéliennes, Israël
contrôle à présent 50 à 60 p. 100 des terres des territoires occupés. Les colonies
israéliennes se sont vu attribuer 26 p. 100 des terres expropriées. Les
estimations basées sur des données tant israéliennes que palestiniennes indiquent
qu'à présent la quasi- totalité des terres arables de la vallée du Jourdain ont été
expropriées pour l'implantation de colonies israéliennes.
9. Israël continue à créer des colonies implantées de manière à limiter ou à
entraver l'expansion et la croissance des villes et villages palestiniens. Parmi
les faits nouveaux, il convient de signaler qu'Israël a, tout comme il l'avait fait
dans le secteur oriental de Jérusalem, commencé à implanter une colonie urbaine
dans le centre d'Hébron. Le Gouvernement israélien a également rendu public le
"Plan Ben Porat", qui a principalement pour objet de réinstaller les occupants des
camps de réfugiés palestiniens dans de nouvel les zones d'habitation, en divers
points.
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10. L'effet des colonies israéliennes sur les ressources en eau est fonction de la
superficie des terres arables expropriées, plutôt que du nomore de colons. En
règle générale, la consommation annuelle d'eau à usage domestique s'élève, pour
100 000 personnes à 6 millions de mètres cuoes. or une colonie agricole, qui
regroupe 300 familles environ (1 200 personnes) cultivant 2 500 dunums
(250 hectares) de terres arables, consomme 2,4 millions de mètres cubes d'eau par
an aux fins de l'irrigation.
11. En ce qui concerne les ressources en eau, la situation est critique dans la
bande de Gaza. En revanche, sur la rive occidentale, les précipitations annuelles
sont huit fois supérieures aux besoins; mais les autorités israéliennes, prenant
simultanément en compte les besoins en eau d'Israël proprement dit et ceux de la
rive occidentale, ont décrété qu'à cet égard la situation était également critique
.sur la rive occidentale. En conséquence, elles imposent à la population autochtone
une série de restrictions, telles que le maintien de la consommation d'eau au
niveau de 1967. A l'inverse, les autorités d'occupation accorderaient sur ce plan
un traitement de faveur aux colons israéliens.
12. Le nombre de logements construits annuellement dans les villes et villages des
territoires occupés .est en baisse généralisée encore que l'on ait observé un
accroissement de 24 p. 100 dans les villes de la bande de Gaza. Les unités
d'habitation construites permettent à peine de satisfaire aux besoins, vu
l'accroissement naturel de la population. Aussi, depuis 1967, l'industrie du
bâtiment n'a-t-elle pratiquement rien fait pour assurer la réfection des logements
délabrés ou insalubres.
13. Depuis de nombreuses années, les pouvoirs publics n'ont subventionné ou
aucun projet de construction d'habitation pour les groupes à faible revenu.
nombre de maisons démolies à titre punitif continue d'augmenter rapidement.
outre, les autorités d'occupation ont introduit une nouvelle mesure punitive
elles font murer avec du béton des maisons ou des appartements.
lancé
Le
En
14. Comme on ne construit pas de logements pour remplacer les unités d'habitation
vétustes ou insalubres et que les autorités d'occupation ont des pratiques
restrictives en ce qui concerne l'octroi de permis de construire et les transferts
de fonds en provenance de l'étranger, la situation, qui est déjà grave, ne peut
qu'empirer. L'arrêt quasi total des projets publics de constructîon, et l'absence
de mesures d'assistance financière permettant aux familles à faible revenu de se
loger décemment ne font qu'amplifier le problème.
15. Les données actuellement .disponibles indiquent que le Gouvernement israélien
entend poursuivre sa politique d'implantation de colonies de peuplement dans les
territoires occupés, le nombre de colons devant, selon les prévisions, être au
minimum de 100 000 en 1987 et de 190 000 en 2010. Les Israéliens installés dans le
secteur oriental de Jérusalem ou dans d'autres localités palestiniennes intégrées à
la ville tout de suite après la guerre de 1967 ne sont pas pris en compte dans ces
chiffres.
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16. La politique visant à encourager l'implantation de colonies, à les protéger et
à les agrandir a un effet économique direct dans la mesure où elle se traduit par
une diminution de la superficie des terres et des ressources en eau dont disposent
les Palestiniens. Le contrôle accru que les autorités d'occupation exercent sur le
choix des produits à cultiver et sur la localisation des cultures, les restrictions
auxquelles est soumise la production industrielle, le contrôle du marché qui permet
de limiter les échanges commerciaux et de les canaliser vers les ponts "ouverts" à
la circulation en direction de la Jordanie et vers la "frontière ouverte" avec
Israël, tout comme les répercussions négatives sur l'investissement de l'absence de
système financier, les restrictions imposées à la construction, la dépréciation
continue du shekel et le sentiment général d'insécurité sont des facteurs qui ont
suscité d'importants changements dans la structure économique des territoires
occupés. Ces changements peuvent être résumés comme suit: diminution de
l'importance du secteur agricole sans progression de la base industrielle en
contrepartie; insuffisance relative des possibilités d'emploi dans les territoires
occupés, ce qui contraint la main-d'oeuvre palestinienne à faire quotidiennement la
navette pour se rendre au travail en Israël; concentration de plus en plus
importante de la main-d'oeuvre palestinienne dans les métiers du bâtiment;
réorientation de la production vers des biens susceptibles d'être vendus en Israël
ou par l'intermédiaire d'Israël, l'accroissement des importations en provenance
d'Israël permettant de satisfaire les besoins des Palestiniens; aggravation du
déficit commercial chronique des territoires occupés que ne compensent ni les gains
des travailleurs ni l'excédent commercial enregistré vis-à-vis de la Jordanie et
qui n'est comblé en partie que grâce aux envois de fonds effectués par des
Palestiniens résidant à l'étranger.
17. La politique économique de la puissance d'occupation, qui vise à contrôler la
production et à réduire les possibilités de création d'emplois afin d'affaiblir le
potentiel de développement économique, a donc placé l'économie de la rive
occidentale et de la bande de Gaza dans une situation de dépendance absolue. La
croissance du revenu que les statistiques font apparaître masque deux phénomènes:
l'absence de développement autochtone et la dépendance économique. Deux monnaies
continuant à avoir cours sur la rive occidentale, l'épargne palestinienne cherche
refuge en Jordanie et n'est donc pas investie dans le territoire. L'inflation qui
sévit en Israël amène aussi à thésauriser les dinars jordaniens. Israël trouve là
un moyen utile de se procurer des devises fortes.
18. Dans le cadre d'un système qui semble conçu pour attirer les Israélie ns vers
les colonies de peuplement et obliger les Palestiniens à quitter les territoires
occupés, les possibilités de se livrer à des activités rémunératrices offertes à
chacun de ces groupes sont très inégales. Les colons sont souvent au service de
l'Etat ou bien employés par des entreprises privées ou publiques. En revanche, on
empêche les Palestiniens de cultiver leurs terres, et ceux d'entre eux qui ont un
degré d'instruction élevé ne peuvent trouver d'emploi à moins d'émigrer ou de yenir
gonfler les rangs des travailleurs manuels contraints à une navette journalière.
En ce qui concerne le secteur manufacturier, les colons reçoivent des subventions;
ils ont des débouchés assurés, à des prix garantis, alors que les Palestiniens sont
en butte à des restrictions, soumis à des règlements et à des contrôles. directs, et
qu'ils ne bénéficient pas de facilités de crédit, encore moins de subvention.
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19. Les colons bénéficient de tous les avantages liés à la citoyenneté
israélienne, notamment de la couverture dans le cadre du régime d'assurances
sociales, tandis que les Palestiniens travaillant en Israël se voient refuser ces
avantages parce que non-résidents, alors qu'ils sont cotisants à part entière. Le
niveau de vie des colons est supérieur à celui des Palestiniens: leurs
établissements sont bien conçus et équipés, alors que l'on interdit aux
Palestiniens de réparer leurs maisons et de mettre leurs jardins en valeur et qu'on
les dissuade d'investir dans l'industrie. Les conditions de vie de ces deux
groupes sont très .inégales: les membres du premier peuvent tabler sur la
croissance et le développement, ceux du second appréhendent d'être dépossédés de
tous leurs biens, car tel est à leur sens l'objectif de la puissance occupante.
20. L'accroissement du nombre d'Israéliens qui viennent s'installer dans les
colonies créées a des effets négatifs sur la vie sociale des Palestiniens des
territoires occupés et perturbe leurs activités quotidiennes. La politique
actuelle, qui consiste à implanter des colonies israéliennes à proximité des villes
et villages habités par des Palestiniens, multiplie les contacts entre ceux-ci et
les colons; mais ces contacts, le plus souvent de nature conflictuelle, débouchent
souvent sur des actes de violence. Les colons forment une classe privilégiée; ils
sont appuyés par l'administration et le gouvernement, ont le droit de porter des
armes à J:eu et participent fréquemment à des opérations de maintien de l'ordre.
21. L'ingérence des colons dans la vie quotidienne des Palestiniens des
territoires occupés prend les formes suivantes: intrusion dans les activités
agricoles; acquisition, avec l'appui de l'administration, de terres appartenant à
des villages aux fins de l'expansion territoriale des colonies et de la création
d'infrastructures à leur profit; interruption des classes et des activités
scolaires sous prétexte que des élèves auraient jeté des pierres; affrontements
dans les lieux de culte et, plus récemment, actes de violence visant à endommager
ou à détruire ces lieux de culte. Ces derniers agissements ont été attribués à des
groupes de terroristes. Dans plusieurs camps de réfugiés, des Palestiniens ont été
victimes de tracasseries répétées, en partie parce qu'ils opposaient une résistance
à un plan de réinstallation du Gouvernement· israélien.
22. Les territoires occupés sont régis par un double système de justice et
d'administration locale. Les colonies israéliennes, auxquelles s'applique un
système d'administration locale distinct ont, entre autres privilèges, le droit
d'aménager et de mettre en valeur toutes les zones qui ne sont pas situées dans les
limites territoriales des villes et villages palestiniens. La législation
israélienne s'applique aux colons, alors que les Palestiniens sont soumis à la loi
martiale; les colons israéliens sont jugés par les tribunaux israéliens, alors que
les Palestiniens sont traduits devant des tribunaux militaires dont les décisions
sont sans appel.
23. Les équipements éducatifs et sanitaires dont bénéficient les colons israéliens
semblent de meilleure qualité que ceux dont disposent les Palestiniens des
territoires occupés. Le niveau et la qualité des services offerts aux colons sont
identiques à ce qu'ils sont en Israël; la qualité des équipements et services dont
disposent les Palestiniens est en revanche inférieure à la moyenne; leur rythme de
développement n'a pas suivi celui de l'accroissement démographique et des progrès
enregistrés dans les domaines pédagogique et médical.
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24. Rien ne s'oppose au déroulement de la vie sociale et culturelle des colons
israéliens des territoires occupés, alors que les Palestiniens se voient
fréquemment imposer des couvre-feux qui entravent l~urs activités. Les contrôles
de sécurité effectués à toute heure du jour et de la nuit, tant par l'armée et la
police que par les colons, sont monnaie courante.
III. TENDANCES EN CE QUI CONCERNE LES IMPLANTATIONS
A. Aperçu général
25. On peut en gros diviser en trois phases l'implantation des colonies
israéliennes dans les territoires arabes occupés depuis juin 1967.
a} De 1967 à 1970;
b) De 1971 à 1977, sous l'administration travailliste;
c} De 1977 à l'heure actuelle, sous le Gouvernement du Likoud.
Plutôt que de phases distinctes, il s'agit là d'un processus continu. En effet,
les travaillistes étaient au pouvoir pendant les deux premières phases et
l'influence du Parti national religieux s'est fait sentir sous l'un et l'autre
gouvernement. Les différences résident plutôt dans les priorités dégagées que dans
des changements radicaux de politique.
26. Durant la première phase, de 1967 à 1970, bien qu'il ne semble pas y avoir eu
au départ de déclaration de politique, le Ministère de la défense a entrepris
d'installer, dans les zones stratégiques, des avant-postes militaires (connus sous
le noms de "nahals"), par mesure de sécurité et pour maintenir l'ordre public dans
les territoires occupés. Des nahals ont été implantés dans la vallée du Jourdain -
trois en 1968 (à Mehola, Kalia et Aragaman); un en 1969 (à Patazael}; quatre
en 1970 (à Gilgal, Massua, Yitav et Maele Efravim). Un nahal a également été
implanté dans la bande de Gaza (à Kfar Darom - 1970) 1/. Par ailleurs, le
Ministère du logement et des travaux publics a entrepris la construction de
logements dans le secteur arabe de Jérusalem incorporé à la municipalité et dans
les villages arabes avoisinants (Sour Baher, Beit Safafa, Eltour, Elamm, El Assaweh
et Anata), ainsi que la zone proche de l'aéroport. Des logements ont été
construits, en particulier dans le quartier juif de la vieille ville, à Ramat
Eshkol et au Mont des Francs 2/. Des groupes de particuliers israéliens se sont
aussi activement employés à établir leur présence dans les territoires occupés.
C'est ainsi que les descendants des premiers colons d'un ancien établissement juif
(Kfar Etzion), qui avait été abandonné après la guerre de 1948, ont repris
possession des lieux, et qu'un groupe religieux a implanté illégalement une colonie
à Kiryat Arba'a, dans la banlieue d'Hébron. Une colonie a été créée en 1969 au
bloc Etzion, au nord d'Hébron (Rosh Tzurim} et une autre - Alon Shvot - en 1970.
La coopérative religieuse (moshav) de Mevo Horon a été construite dans la zone
escarpée de Latrun, en janvier 1970.
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27. Dans l'ensemble, l'implantation des colonies de peuplement israéliennes au
cou~s de cett~ période semble s'être faite en application du Plan Allon, présenté
le 13 juillet 1967 au gouvernement par le vice-premier ministre d'alors, M. Yigal
Allon. On prévoyait entre autres de faire du Jourdain la "frontière sûre" entre
Israël et la Jordanie; d'occuper une bande de 15 à 20 kilomètres de large dans la
vallée du Jourdain, qui comprendrait la première crête montagneuse à l'ouest de la
vallée; d'occuper le versant oriental du mont Hébron et le désert de Judée jusqu'à
la mer Morte et de modifier légèrement 1~ tracé de la frontière en des lieux comme
Latrun et le bloc Etzion y .
28. En 1971, au début de la deuxième phase, il était de plus en plus manifeste
qu'une politique d'implantation se dégageait. La presse signalait l'existence d'un
comité ministériel pour le peuplement des territoires occupés, et des déclarations
étaient faites en ce sens par des ministres et dirigeants israéliens y. Si les
colonies implantées au cours de cette période le furent dans les zones prioritaires
désignées par le Plan Allon, d'autres considérations semblent avoir influencé la
politique en voie d'élaboration, comme le témoigne une déclaration faite le
19 juillet 1972 à la Knesset par M. Israel Galili, ministre sans portefeuille et
Président du Comité ministériel pour les affaires relatives au peuplement.
M. Galili aurait dit que le Gouvernement israélien n'avait fixé aucune limite à
l'expansion des colonies juives dans les territoires occupés, et que les seules
limites éventuelles étaient d'ordre moral; que cette politique d'implantation
n'était pas seulement dictée par des motifs de sécurité mais aussi, et peut~être
surtout, par un droit historique y.
29. Parmi les autres indications, il convient de signaler une déclaration de
M. Moshe Dayan selon laquelle la rive occidentale faisait partie de la terre des
ancêtres et que les Israéliens avaient le droit de s'y installer définitivement,
conformément aux décisions prises par le gouvernement 6/. Au cours de la
période 1971-1976, le nombre de colonies implantées a Îté le suivant: dans la
vallée du Jourdain, sept; à Bethléem, une; à Naplouse, une; à Ramallah, une; à
Gaza, deux; et dans le secteur oriental de Jérusalem, àix (voir appendice I-A).
Les colonies implantées dans le secteur oriental de Jérusalem l'ont été
conformément à un plan-cadre datant de 1971 et prévoyant la construction d'environ
21 000 unités d'habitation li•
30. Avec l'arrivée au pouvoir du Likoud, au début de 1977, les tendances
concernant l'implantation de colonies dans les territoires occupés ont été
infléchies par certaines décisions du gouvernement, en particulier celle de
"densifier" et de renforcer les établissements déjà en place et d'accélérer le
rythme de création de nouvelles colonies y. Tout en continuant à implanter des
colonies dans les zones prioritaires désignées par les travaillistes, le
gouvernement du Likoud a ouvert à la colonisation de nouvelles 2ones: la partie
septentrionale de la rive occidentale, le versant occidental des collines de
Jérusalem et les alentours de villes palestiniennes comme Ramallah, Naplouse et
Djénine. Les implantations de colonies dans ces zones n'ont pas été seulement le
fait du gouvernement, mais aussi de groupes de particuliers, notamment le
Goush Emounim 9/. Certaines des con~idérations prises en compte ont été exposées
de loin en loin par des ministres et autres dirigeants; ainsi, M. Ariel Shar~n
(Ministre de l'agriculture et Président du Comité ministériel pour les affaires
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relatives au peuplement) a déclaré le 3 juillet ·l978 que des colonies avaient été
implantées dans la partie septentrionale de la rive occidentale "en partie pour
encercler les 300 000 Arabes installés de part et d'autre de l'ancienne ligne
d'armistice" (A/33/356, par. 82) ~ Le 18 janvier 1979, M. Sharon déclarait qu'une
"colonie juive était nécessaire à l'est de Naplouse afin de protéger la route,
actuellement en projet, qui relierait la vallée du Jourdain à la plaine côtière"
(A/34/631, par. 57). M. Sharon aurait également déclaré au cours d'un débat
ministériel que "les juif~ avaient tous les droits de reconstruire leurs maisons au
centre d'Hébron, plus particulièrement sur des sites comme celui de l'hôpital
Hadassah, où les titres des Juifs étaient indiscutables .!Q.I. M. Drobles,
coprésident du Département du peuplement de l'Agence juive, a déclaré
le 18 mai 1979 lors d'une conférence de presse que l'Etat d'Israël devait, pour des
raisons politiques et autres, développer toute la région de "la Judée et de la
Samarie" (soit la rive occidentale) (A/34/631, par. 49); et, à propos des nahals
installés au cours de l'exercice 1982-1983, M. Drobles a dit qu'ils visaient à
freiner "la progression illégale des Arabes dans les zones vitales11 (A/37/485,
par. 209).
31. Au cours de la période i977-l983, le nombre de colonies implantées a été le
suivant: vallée du Jourdain, 17; secteur oriental de Jérusalem, 11; Gaza, 11;
Hébron, 15; Bethléem, 8; Ramallah, 17; Naplouse, 211 Djénine, 5 (voir
appendice I-A).
32. Dans une étude sur les activités de son ministère, M. Yuval Ne'eman, ministre
de la science et du développement et président par intérim du Comité mixte
d'installation du Gouvernement israélien et de l'Organisation sioniste mondiale, a
déclaré le 13 mars 1984:
"Il n'y a pas assez de colonies ••• Il n'y en a pas assez. Le problème ne
tient pas tellement au nombre mais au rythme. Nous implantons bien des
colonies, mais malheureusement elles ressemblent à celles qu'édifiait la
communauté juive avant la création de l ' Etat d'Israël. J'aimerais bien que
maintenant que c'est l'Etat qui s'en charge, il n'y ait pas 15 unités
d'habitation au départ, mais 100 ou 200 ••• Si vous lisez mon étude et
localisez les 48 colonies implantées ces dernières années, vous vous
apercevrez que celles que ne prévoyait pas le "Plan Allon" se comptent sur les
doigts de la main ••• Il n'y en a que six ou sept qui se situent en dehors des
paramètres du Plan. Bien sûr, si l'on enferme le Plan Allen dans un cadre
plus étroit, on découvre alors que le nombre de colonies ne s'y inscrivant pas
est bien plus élevé".!.!/•
B. Elaboration du Plan
33. D'après les renseignements rassemblés par les experts à partir de sources
indirectes, l'élaboration des plans de peuplement est le fait de plusieurs organes,
notamment des ministères directement concernés, comme les ministères de
l'agriculture, du logement et de la défense. Le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale s'emploie lui aussi activement à planifier les
implantations et, dans un cas, le Goush Emounim a lui aussi établi un plan-cadre.
L'approbation finale revient toutefois au Comité ministériel pour les affaires
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relatives au peuplement et au Gouvernement israélien. Le Comité ministériel est
composé de sept ministres et d'un nombre égal de membres de l'Organisation sioniste
mondiale 12/. Le Comité ministériel ainsi que le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale annoncent de temps à autre les plans, à court
terme et à long terme, qu'ils ont en vue.
34. Dans son travail de planification, le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale, qui serait le même que le Département du
peuplement de !'Agence juive responsable du peuplement en Israël même (A/33/356),
peut tirer les leçons de l'expérience acquise en matière d'implantation de colonies
en Israël pendant la période 1948-1967. La planification, qui est faite à
l'échelle régionale, comprend des colonies rurales, des centres de services ruraux
et des agglomérations urbaines régionales, comme par exemple dans la région de
Lakhish en Israël 13/. Le quotidien Ma'ariv du 3 mars 1974 apporte la preuve que
des plans ont été établis pour l'implantation dans la bande de Gaza de six moshavim
et de trois kibboutzim ainsi que d'un centre municipal. Le centre régional d'Alon
Shvout qui dessert le bloc Etzion 14/ et Ma'aleh Ephraim, centre de services pour
les colons dans la vallée du Jourdain 15/, illustrent également l'approche
régionale en matière de planification.-
35. Depuis 1977 et la venue du pouvoir du Likoud, le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale semble s'être employé très activement à élaborer
ses propres plans, soumis à l'approbation du gouvernement. Ainsi, le
Jerusalem Post du 19 janvier 1977 et le numéro d'Ha'aretz du 13 janvier 1977 ont
fait état d'un plan quadriennal établi par ·le Département du peuplement et
prévoyant l'implantation de 56 colonies rurales, dont 27 dans les territoires.
occupés. Un projet quinquennal d'implantation de 59 colonies sur la rive
occidentale a été présenté en 1980 par le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale. Depuis 1978, 30 de ces colonies ont été creees
et 20 autres devaient être achevées en 1983 lif. Un autre plan a été présenté par
le Département du peuplement. Il s'agit de l'établissement de 70 colonies (12 à 15
par an) entre 1980 et 1985; ces colonies seraient constituées à proximité d'autres
établissements dans le voisinage d'Hébron, de Mal'alech Adumin, de Jérusalem et
dans la région de Djénine et la vallée du Jourdain 17/. un comité d'experts
composé de membres de plusieurs ministères (défense-,-logement et construction,
travail et services sociaux) et de représentants du Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale a établi un plan-cadre pour l'implantation de
colonies du Goush Emounim sur la rive occidentale (15 selon Al Ittihad) 18/.
36. Dans l'étude susmentionnée sur les activités de son ministère,
M. Yuval Ne'eman, ministre de la science et du développement, signalait que, depuis
1982, le Comité mixte d'installation avait décidé d'implanter 48 colonies, dont
huit dans les montagnes de "Samarie"; sept dans la partie occidentale de la
"Samarie"J sept dans la vallée du Jourdain; cinq dans le secteur de Jérusalem-bloc
Etzion; deux sur le plateau d'hébron; ·neuf dans la région de Yattir; trois à Gaza;
trois dans l'Arava et quatre en Galilée. Dans 43 cas, ces colonies étaient déjà
peuplées ou les travaux de construction avaient commencé. En 1984 et 1985,
12 nouvelles colonies devraient être implantées par le Département du peuplement de
l'Organisation sioniste mondiale. Certaines seraient des avant-postes militaires
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reconvertis en colonies civiles, notamment grâce à l'exploitation des
"infrastructures construites dans lé cadre des activités de défense"; certaines
seraient implantées dans de nouvelles zones 19/.
37. D'après les renseignements fournis par le Département des affaires de la
patrie occupée de l'Organisation de libération de la Palestine (appendice II-B),
des plans ont été dressés pour l'implantation de 72 autres colonies au cours de la
période 1983-1987: vallée du Jourdain, quatre; Bethléem, neuf; Naplouse, 33;
Hébron, 10; Rammalah, sept; autres lieux non précisés, neuf.
c. Investissements dans le programme de peuplement
38. Il est difficile de déterminer avec précision l'ampleur des ressources
dépensées pour l'implantation de colonies de peuplement israéliennes, notamment
parce que les fonds proviennent de diverses sources, comme on l e verra ci-après.
Il semblerait que les -fonds destinés à l'implantation initiale ainsi qu'au
fonctionnement et à l'entretien soient inscrits au budget de plusieurs ministères,
parmi lesquels ceux de l'agriculture, du logement et de la défense, ce dernier pour
la création des avant-postes militaires (nahals), dont beaucoup ont été reconvertis
en colonies civiles. L'Organisation sioniste mondiale, par l'intermédiaire de son
Département du peuplement, mobilise des ressources importantes non seulement pour
la création de colonies, mais également -pour attirer des colons et entretenir les
avant-postes .3..Q./. Le Jewish National Fund engage des ressources pour l'achat et la
mise en valeur des terres, et l'administration israélienne du territoire achète
également des terres à des fins de colonisation 21/. D'après les renseignements
rassemblés par les experts, les instances supériëüres de nombreux mouvements, tels
que ceux des moshavim et kibboutzim, et certains groupes religieux prenQent souvent
à leur charge une partie des dépenses de fonctionnement et d'entretien pendant la
phase initiale d'aménagement des colonies qu'ils parrainent. Les ressources
investies l'ont été dans des colonies sises dans les territoires palestiniens
occupés, sur les hauteurs du Golan et, jusqu'à 1979, dans le Sinaï.
39. Mis à part un article paru dans Ha'aretz, le 10 février 1975, et selon lequel
800 millions de livres israéliennes auraient été dépensées pour les implantations
depuis 1967, il n'existe pas de bilan des ressources dépensées pendant les
premières années du mouvement d'implantation. Un autre article, paru dans le
numéro d'Ha'aretz du 1er février 1977, fait état d'une décision du Comité
ministériel pour les affaires relatives au peuplement d'allouer 225 millions de
livres israéliennes pour l'implantation de 25 colonies de peuplement, dont 17
devaient être construites dans les territoires occupés.
40. Depuis 1977 et l'arrivée au pouvoir du Likoud, des renseignements plus précis
sont publiés. Prenant la parole en tant que Président du Comité ministériel pour
les affaires relatives au peuplement, M. Sharon a dit que le Comité avait
l'intention de dépenser 108 millions de livres israéliennes, soit un tiers du
budget affecté au développement, pour créer des nouveaux établissements (voir le
Jerusalem Post du 6 mars 1978). Ha'aretz signalait le 6 juin 1978 que le Ministère
du logement et de la construction avait prévu 80 millions de livres israéliennes
pour des travaux dans tle nouvelles colonies situées dans la partie septentrionale
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de la rive occidentale, sur un montant total de 170 millions de livres israéliennes
destiné aux colonies. A cet égard, le budget de l'Etat israélien, pour 1978-1979,
était ventilé comme suit (A/33/356, par. 50) :
2,5 milliards de livres israéliennes pour la création de nouvelles colonies
et le développement des colonies existantes.
- 830 millions de livres israéliennes pour le Ministère du logement.
- 600 millions de livres israéliennes pour le Ministère de l'agriculture.
41. La décision du Gouvernement israélien, le 16 septembre 1979, d'autoriser
l'achat, par des citoyens et des sociétés israéliens, de terres situées sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza a ouvert la porte aux investissements privés
dans le mouvement d'implantation de colonies. Le programme "Construisez vous-mêmes
votre maison" - patronné par l'Agence juive - qui offrait d'intéressantes
incitations aux éventuels colons, a eu le même effet.
42. En 1980, les dépenses au titre de l'implantation des colonies ont augmenté
rapidement, à la fois à cause de l'accélération du programme et de la dévaluation
de la livre israélienne. Le gouvernement devait, disait-on, investir au moins
7,5 milliards de livres israéliennes dans les territoires occupés au cours de
l'exercice 1980. Le Département .du peuplement de l'Organisation sioniste mondiale
avait alloué trois milliards de livres israéliennes pour l'aménagement de
103 colonies dans les territoires occupés (A/35/425, par. 93 et 94).
43. Pour ce qui est de l'exercice 1984-1985, le Jerusalem Post du 27 octobre 1983
a signalé que, d'après une déclaration faite le 26 octobre par le ministre des
finances, M. Yigal Cohen-Orgad, au cours d'une réunion du Comité des finances de la
Knesset, les dépenses au titre de la création de colonies dans les territoires
palestiniens occupés et sur les hauteurs du Golan seraient, pour l'exercice
1984-1985, de 35 milliards de shekels israéliens (la livre ayant été remplacée par
le shekel en 1981).
IV • . EFFETS DES COLONIES DE PEUPLEMENT ISRAELIENNES SUR
LES RESSOURCES EN TERRE ET EN EAU, L'URBANISME,
LES SERVICES PUBLICS ET L'INFRASTRUCTURE
A. Effets sur la croissance et l'expansion des villes
et villages palestiniens
44. Les communautés palestiniennes de la rive occidentale et de la bande de Gaza
sont essentiellement des communautés agricoles pour lesquelles la terre et l'eau
sont d'une importance vitale. Le Ministère jordanien des affaires des territoires
occupés indique que, jusqu'au 1er janvier 1984, l'Etat d'Israël s'était
approprié 2 607 901 dunams (260 790 hectares) du territoire de la rive occidentale,
soit 47,4 p. 100 de la superficie totale de la région. Selon la même
source, 26 p . 100 de ces terres ont été attribuées aux 165 colonies israéliennes
créées jusqu'à la fin de juillet 1983 22/. Selon le Washington Post, certaines
sources israéliennes estiment qu'Israël contrôle plus de 50 à 60 p. 100 de la
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totalité de la rive occidentale 23/. L'exemple de la vallée du Jourdain peut
servir à illustrer l'ampleur desmesures d'expropriation prises par les
Israéliens. Un géographe israélien, Elisha Efrat, déclare que "la vallée du
Jourdain renferme 16 500 acres (66 755 dunams ou 6 677 hectares) de terres arables
réparties inégalement le long de la vallée 24/. Il a calculé que, si l'on
considère que chaque unité agricole couvre 7,5 acres (30 dunams) et qu'il existe
environ 80 unités par colonie de peuplement, la vallée du Jourdain peut recevoir 18
à 25 colonies israéliennes 25/. or, les dernières informations communiquées par le
Département de l'Organisation de libération de la Palestine chargé du territoire
national occupé montre qu'à la fin de 1983 Israël avait implanté dans la vallée du
Jourdain 31 colonies de types divers (voir appendice I-A).
45. D'après Elisha Efrat, les critères d'implantation des colonies israéliennes
dans les territoires occupés sont : utiliser les terres arables les moins bonnes·,
éviter les villes et villages palestiniens densément peuplés et ne pas gêner la
croissance des villages palestiniens 26/. Toutefois, pour Meron Bènvenisti (ancien
maire adjoint de Jérusalem) les principaux critères de la planification et de
l'implantation de colonies israéliennes sont les suivants:
a) Abrogation des pouvoirs de planification des conseils de villages et des
commissions de planification de district palestiniens et attribution de tous les
pouvoirs de planification au Conseil supérieur de la planification qui est composé
de fonctionnaires israéliens exclusivement 27/;
b) Isolement des villages palestiniens 28/;
c) Sélection du site d'implantation de façon à empêcher l'expansion des
villages et des exploitations palestiniens adjacents 29/;
d) Séparation des services publics desservant les colonies palestiniennes et
israéliennes 30/;
e) Installation des colonies israéliennes sur des hauteurs afin de disposer
d'une position militaire plus sûre et plus favorable 31/;
f) Limitation du développement géographique futur des villes et villages
palestiniens au moyen de mesures bloquant les possibilités de construction par
l'application de règlements restrictifs sur l'utilisation des sols et désignant les
régions encore inoccupées soit comme des "zones spéciales" (c'est-à-dire réservées
aux colonies israéliennes existantes prévues) soit comme des terres agricoles, des
réserves naturelles ou des zones devant faire l'objet d'une planification
future 32/;
g) Fixation d'une zone d'interdiction de construction de chaque côté des
routes principales d'une largeur de 100 à 150 rn, afin de bloquer l'expansion
traditionnelle de l'habitat palestinien le long des grandes voies de
communication 33/.
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46. L'une des dernières mesures prises par les autorités israéliennes consiste à
implanter des colonies dans des centres urbains palestiniens densément peuplés. Le
Ministère jordanien des affaires des territoires occupés indique qu'en dépit de la
forte opposition de la population locale, le Gouvernement israélien à commencé à
implanter une colonie dans la ville d'Hébron, sur la rive occidentale, à
l'emplacement de l'ancien marché aux légumes qui a été brOlé pendant le couvre-feu
imposé par Israël 34/.
47. Selon des rapports articles parus récemment dans la presse , les autorités
israéliennes étudient un plan établi par un comité que préside le Ministre
Mordechai Porat afin de réinstaller des réfugiés palestiniens qui vivent
actuellement dans des camps de la rive occidentale 35/. L'un des principaux
objectifs de ce plan, connu sous le nom de "Plan BenPorat", est de détruire une
partie des camps existants et de construire ailleurs des logements adéquats pour
les réfugiés. Certains journaux israéliens ont annoncé que l'Office de secours et
de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
(UNRWA) participerait à ce projet 36/. Dans une déclaration faite à la presse
le 14 décembre 1983, le Commissair;-général de l'Office a cependant précisé:
a) Que l'UNRWA n'a pas pris part à l'élaboration du plan et n'envisage pas
de participer à son exécution;
b) Que l'Office ne s'opposera pas au départ volontaire des réfugiés vers
leurs nouveaux logements mais s'opposera cependant fermement à toute tentative de
coercition à cet égard;
c) Que l'Office compte continuer à fournir ses services aux réfugiés
déplacés étant donné que leur déplacement ne modifiera pas leur statut de réfugié
ni les conditions d'obtention de ce statut. Il devra cependant disposer de fonds
supplémentaires pour s'occuper des nouvelles installations telles qu'écoles,
dispensaires, etc. 37/.
Des sources palestiniennes considèrent que le "Plan Ben Porat" est une nouvelle
tentative du Gouvernement israélien pour disperser les Palestiniens dans les
territoires occupés et créer ainsi une mosaïque plus homogène de colonies juives et
de communautés palestiniennes dans la région, et pour fermer les camps qui sont des
foyers de la résistance palestinienne et contre l'assimilation et contre la
disparition progressive de l'identité palestinienne 38/.
48. Les effets futurs des colonies israéliennes sur la croissance et l'expansion
des villes et villages palestiniens dans les territoires occupés dépendront du
nombre de colonies qui seront créées dans les années à venir et de l'expansion de
la population israélienne vivant dans .ces colonies. selon des données rassemblées
à partir de sources israéliennes par le Département de l'Organisation de libération
de la Palestine chargé des affaires du territoire national occupé, 78 nouvelles
colonies seraient créées entre 1983 et 1987 (voir appendice I-B). A l'heure
actuelle, environ 35 000 Israéliens vivraient déjà dans des colonies; d'après le
Gouvernement israélien, leur nombre devrait atteindre 100 000 en 1987 et,
peut-être, 190 000 en 2010 39/.
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49. Compte tenu du fait que les investissements pour favoriser l'installation dans
les colonies sont de plus en plus importants (voir par. 38 à 43 ci-dessus) et que
les familles israéliennes tendent à s'y installer car la qualité de la vie y est
meilleure et les logements moins chers 40/, l'objectif fixé pour 1987 semble
possible~ les prévisions concernant 201Oparaissent cependant plus aléatoires.
Selon une estimation 41/, la population palestinienne dans les territoires occupés
devrait augmenter, enraison de l'accroissement démographique naturel,
d'environ 685 000 personnes entre 1985 et 1994. Au cours de la même période, même
si l'on ne tient pas compte du retour possible d'une partie des réfugiés
palestiniens, l'augmentation du nombre de colons israéliens mentionnée ci-dessus
ajoutée à cette croissance démographique devrait se traduire par un doublement de
la population actuelle des territoires occupés. Cela veut dire. que même en
maintenant les normes actuelles qui sont inacceptables, les besoins en eau, en
terre arable, en logement, en aménagements et services publics, en infrastructure,
etc., doubleront.
50. Si l'on suppose que le Gouvernement israélien continuera d'appliquer les mêmes
pratiques et politiques d'expropriation pour l'installation de colonies dans les
territoires occupés, l'arrivée de 65 000 à 155 000 nouveaux colons israéliens au
cours des 26 prochaines années devrait se traduire par de nouvelles expropriations
importantes, non seulement afin de construire les infrastructures nécessaires mais
également pour permettre l'expansion future des colonies. Les villes et villages
palestiniens n'auront donc plus assez de terre pour s'aggrandir et faire face à
l'accroissement démographique mentionné ci-dessus.
B. Effets sur les ressources en eau
51. Selon Meron Benvenisti,
"Les effets des colonies israéliennes sur les ressources en eau de la rive
occidentale dépendront de la superficie des terres irriguées par les colons et
non du nombre effectif de colons. De fait, les colons israéliens représentent
aujourd ' hui 2 à 3 p. 100 de la population totale de la rive occidentale mais
consomment 20 p. 100 du total de l'eau utilisée dans la région, dont 96 p. 100
pour l'irrigation." QI
Les disponibilités annuelles en eau de la rive occidentale et de la bande de Gaza
sont estimées à environ 800 millions de m3 et 50 millions de m3,
respectivement. La consommation agricole et domesti1ue-de chacune de ces
deux régions est estimée à environ 100 millions de m par an. Cela veut donc
dire que si l'eau recueillie annuellement sur la rive occidentale est 8 fois
supérieure à la consommation, la population vivant dans la bande de Gaza consomme
chaque année deux fois plus que ce qu'elle reçoit sous forme de précipitation 43/.
Le tableau ci-dessous montre l'importance des ressources en eau et leur utilisation.
.......
Tableau 1
Ressources en eau et consommation domestique et agricole i 1982
Superficie
des terres
irriguées
(En milliers
de dunams)
Ressources
en eau
UtiÙsation de l'eau
(En millions de m3)
Population
(En milliers
d'habitants)
(En millions
de m3) Irrigation!/
Usage
domestique B,/
Rive occidentale
Bande de Gaza
748
476
!J 1 000 m3 par an et par dunam.
B,/ 20 m3 par an et par personne.
Sources i
87,5
102
800
50
87,5
102
Pour les données démographiques, Statistical Abstract o f Israel, 19831
Pour les terres irriguées, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, "Palestine a options de développement" (TD/B/960), rapport établi
par MM. P. G. Sadler et B. Abu Kishk , 11 mai 1983, p. 18; pour les disponibilités
en eau, p. 19 •
Pour les calculs de la consommation d'eau pour l'irrigation, Elisha Efrat,
•spatial patterns of Jewish and Arab Settlements in Judea ans Samaria", in
Daniel J. Elazar, ed., Judea, Samaria and Gaza: Views on the Present and Future
(Washington, o.c., American Enterprise Institute, 19821, p. 22.
Pour le calcul de la consommation d'eau à des fins domestiques,
Meron Benvenisti, The West Bank and Gaza, Data Base Project (Washington, o.c. ,
American Enterprise Institute, 1982), p. 23.
15
9,5
Total
102,5
111,5
(Déficit ou
excédent
(En millions
de m3)
+ 697,5
- 61,5
"tl "'l t'l > ID '1 ....._,
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,_. ID ,:- l'i) "° ~· ,w Cil -IW
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52. Si la situation dans la bande de Gaza est très grave et nécessite l'adoption
immédiate de mesures pour empêcher que le niveau des ressources en eau souterraine
ne tombe rapidement au-dessous du minimum admissible, que la salinité n'augmente et
que l'eau de mer ne fasse irruption dans les terres, les disponibilités de la rive
occidentale permettent en revanche de répondre largement aux besoins actuels et
futurs même si la population et l'agriculture se développent très fortement 44/.
Toutefois, en délimitant la région utilisatrice des ressources disponibles dela
rive occidentale par la Méditerranée et par le Jourdain, c'est-à-dire en y incluant
notamment l'Etat d'Israël, les sources israéliennes arrivent à des conclusions
contraires:
"La rareté des ressources en eau de la région comprise entre la Méditerranée
et le Jourdain fait que les principales nappes aquifères ont déjà ététotalement
exploitées, voire surexploitées dans la bande de Gaza, et à l~ouest
et au nord-est en Judée et en Samarie. L'exploitation doit donc cesser en
Judée et en Samarie et diminuer dans la bande de Gaza. Les prévisions
actuelles en ce qui concerne la croissance démographique et le développement
économique montrent qu'à la fin du siècle, le déficit de ces deux régions en
ce qui concerne l'eau sera de 200 à 400 millions de m3 par an." _!y'
53. L'étude des raisons pour lesquelles les sources israéliennes parviennent à
cette conclusion, qui est en contradiction avec les chiffres figurant dans le
tableau ci-dessus, sort du cadre de ce rapport. Cette conclusion a cependant amené
les autorités d'occupation à imposer des mesures restrictives, c'est-à-dire à
limiter la consommation d'eau de la population palestinienne au niveau maximum
de 1967 46/, ce qui a des effets nuisibles directs sur les conditions de vie du
peuple palestinien. Parallèlement, le nombre de colonies israéliennes créé chaque
année est de plus en plus important. Chaque colonie agricole israélienne consomme
en moyenne 2,4 millions de m3 d'eau par an 47/. "Le forage de puits d'irrigation
a été strictement limité sur la rive occidentale depuis 1967, la Compagnie
israélienne des eaux ayant donné l'autorisation d'y forer 30 nouveaux puits.
Depuis 1967, le peuple palestinien vivant sur la rive occidentale n'a été autorisé
à forer que deux nouveaux puits à des fins agricoles." 48/
54. Comme indiqué précédemment, Israël considère que les nappes aquifères de la
rive occidentale doivent desservir à la fois Israël et la rive occidentale, et si
l'on se réfère à la citation figurant au paragraphe 52 ci-dessus; les principales
nappes de la région sont déjà totalement exploitées, voire dans certains cas
surexploitées. Il semble donc qu'au lieu de desservir 748 000 Palestiniens
et 35 000 colons israéliens, les nappes aquifères de la rive occidentale doivent
aussi servir à la consommation d'une partie importante de la population d'Israël
proprement dit, qui s'élève à plus de 3 millions d'habitants. Si cette pratique se
poursuit, les besoins créés par l'augmentation future du nombre de colons
israéliens et par la croissance démographique naturelle sur la rive occidentale ne
pourront plus être satisfaits par les ressources de la région.
c. Effets sur le logement
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SS. Selon les chiffres présentés dans le Statistical Abstract of Israel de 1983,
le nombre de logements résidentiels achevés en 1981 sur la rive occidentale a
diminué de 15,4 p. 100 dans les villes et de 4,1 p. 100 dans les villages par
rapport à 1980. Dans la bande de Gaza, la construction a augmenté de 23,9 p. 100
dans les villes et diminué de 5,8 p. 100 dans les villages. Les chiffres
intéressant la rive occidentale et la bande de Gaza accusent au total une
diminution de 1,2 p . 100 pour les villes ·et de 4,3 p. 100 pour les villages, comme
le montre le tableau suivant.
........
1980
Total 589,0
Villes 271, 7
Vi llages 317,4
Tableau 2
Superficie des logements résidentiels et des autres types de construction
achevés en 1980 et en 1981
(En mi l l iers de mètres carrés)
Rive occidentale Bande de Gaza
Evolution Evolution
1981 (en pourcentage) 1980 1981 (en pourcentage) 1980 .1981
534,3 - 9 , 3 204,5 238,4 + 16,6 793,5 772, 7
229 , 8 - 15,4 154 ,1 190,9 + 23, 9 425,8 420, 7
304,5 - 4,1 50,4 47 ,5 - 5,8 367,8 352
source: Statistical Abstract of Israel de 1983, tableau XXVII/36, p . 798 •
Total
Evolution
(en pourcentage)
- 2, 6
- 1,2
- 4,3
'"O "'1 t>1 :,:.
ID '1 ......_ ......_
~ ID ..., w
t1) ::, \Q \Q '° c:,,
T\l ID .i::- T\l
1\) ............ w
(J) --4 w
\Q
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56. Le ralentissement susmentionné prend tout son sens compte tenu du fait que,
selon certaines évaluations, sur les 200 000 unités d'habitation que compte la rive
occidentale, 140 000, soit 70 p. 100, ont besoin d'être remplacées en raison de
leur état de délabrement ou du fait qu'elles ne répondent pas aux normes 49/. Sur
la base de 120 m2 par unité, il faudrait donc construire 16 800 000 m2 de
logements résidentiels.
57. Comme il a été indiqué dans le rapport que le Secrétaire général a présenté à
l'Assemblée générale lors de sa trente-huitième session (A/38/278-E/1983/77,
annexe, par. 24), la construction de logements résidentiels est loin de répondre à
l'ensemble des besoins, qui résultent de l'accroissement- démographique, d'une part,
et de la nécessité de remplacer les logements délabrés ou ne répondant pas aux
normes, d'autre part. Le tableau ci-après met à jour les chiffres donnés dans le
rapport susmentionné concernant la fourniture de logements par rapport aux besoins
dans les territoires occupés.
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Tableau 3
Comparaison de la superficie des logements existants et des besoins
en logement dans les territoires palestiniens, 1967-1982
Rive occidentale Bande de Gaza Total
Augmentation de la population,
1967-1982 a/
Nombre moyen de personnes par famille,
1982 b/
Augmentation de nombre de familles,
1967-1982
Nombre de familles vivant dans des
logements délabrés ou ne répondant
pas aux normes, 1982 c/
Total des besoins en matière de
logement, 1982
Superficie totale des logements
résidentiels construits, 1967-1982 d/
(en mètres carrés)
Surface moyenne des unités
d'habitations, 1979-1981 e/
(en mètres carrés)
Augmentation du nombre d'unités
d'habitations, 1967-1982
161 600 95 500
8,7 6,6
24 119 14 470
3 888 800 l 615 800
116,6 132
33 069 12 241
Sources: Statistical Abstract of Israel, 1983: a/ Tableau XXVII/1;
.Q/ tableau XXVII/14; d/ tableau XXVII/33; e/ tableau XXVII/34;
c/ Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement:
38 589
140 000
178 589
45 310
Palestine: options de développement (TD/B/960), rapport établi par P. G. Sadler et
B. Abu Kishk, 11 mai 1983, p. 47.
On remarquera qu'au cours des 15 années écoulées depuis l'occupation de 1967,
l'industrie du bâtiment, après avoir répondu aux besoins résultant de
l'augmentation démographique avec la construction de 38 589 unités d'habitation,
n'a fourni au total que 6 721 autres unités (soit une moyenne annuelle de 450) pour
remplacer les quelque 140 000 unités délabrées ou ne répondant pas aux normes.
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58. On peut s'attendre à ce que l'indifférence des autorités d'occupation à
l'égard de la construction de logements d'habitation en particulier et de celle
d'autres types de constructions en ginéral n'aggrave davantage dans l'avenir la
pénurie d'unités d'habitation et de bâtiments d'utilité publique. On pourrait
faire la même observation au sujet des pratiques restrictives des autorités
d'occupation, qui opposent des obstacles bureaucratiques à la délivrance de permis
de construire W et aux transferts de fonds de l'étranger 5.J:./.
59. Le secteur public n'a joué aucun rôle dans la construction de logements
résidentiels depuis 1968 sur la rive occidentale et depuis 1978 dans la bande de
Gaza 52/. Cela signifie que les autorités d'occupation n'ont pris depuis ces dates
aucune mesure pour aider les groupes à faible revenu de la population locale à se
loger dans des conditions satisfaisantes. En même temps, pratiquement tous les
colons israéliens bénéficient de subventions directes ou indirectes sous la forme
· de prêts gouvernementaux à long terme et à faible taux d'intérêt et de la
fourniture par le gouvernement d'équipements collectifs et d'infrastructures, ce
qui contribue à diminuer encore le coût de la construction, etc., 53/.
60. C'est dans le secteur arabe occupé de Jérusalem que le contraste entre le
logement et les équipements collectifs des deux communautés apparaît le plus
nettement. Tandis que de nouveaux ensembles d'appartements ont été construits dans
l'enceinte de la ville et aux environs avec tout le confort moderne, des routes à
revêtement en dur et des espaces libres, le logement et l'infrastructure du secteur
arabe de la ville n'ont été que peu ou pas améliorés. Cet état d'abandon
s'étendrait aux services municipaux (ramassage des ordures, nettoyage des rues et
éclairage public). Dans les autres nouveaux établissements urbains, comme Ariel,
Ma'aaleh Adurnim, Ma'aaleh Efraim et Kiryat Arba'a, on a appliqué les mêmes normes
élevées qu'à Jérusalem, comme le montrent dans le Sinaï septentrional les restes de
la colonie de Yamit qui a été démolie.
61. En ce qui concerne la qualité des logements, on peut raisonnablement supposer,
comme le confirment de nombreuses indications, que la construction et l'équipement
pour les logements des colonies israéliennes répondent à des normes bien ·plus
élevées que ce n'est le cas pour ceux occupés par les Palestiniens. Alors que tous
les nouveaux logements résidentiels des colonies sont vraisemblablement pourvus de
certaines commodités (cuisine, salle de bain, toilette, eau courante et
électricité), on peut voir d'après le tableau ci-après, extrait pu Statistical
Abstract of Israel de 1983, que les ménages palestiniens des territoires occupés en
sont généralement dépourvus.
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Cui s i ne à usage
excl usi vement
Pas de salle de
Pas de toilette
Fquipement
familial
bai n
Eau courante dans l e
l ogement
Fourniture i ni nt err ompue
d ' élect r i cité
Tableau 4
des ménages s ur la r i ve occi dental e et
dans l a bande de Gaza, 1981
(En pourcentage)
Rive occidentale Bande de Gaza
Camps de
Total Vi llages Villes Total réfugiés Villes
73 , 2 65,8 86,4 80, 1 85,5 77,8
49 ,3 59, 6 26,2 38 , 8 48, 9 30,3
14, 7 21, 5 2, 4 2, 2 1, 0 1 ,7
44, 9 29 , 3 79, 0 51,4 39,7 63,l
50, 6 26,9 95, 8 88,5 83,9 89 , 2
S~ Statistical Abstract of Israel de 1983 tableau XXVII/36.
62. Les col onies r ural es israél iennes connaissent diverses phases de
développement, depui s l' installation temporaire dans l es nahal s j usqu ' aux
constructions préfabriquées et,. enfi n, aux constructions rési dentielles permanentes
pour vues de nombreuses commodités, entre autres bâtiments d ' utilité publique ,
fourni ture d 'eau et d ' électricité et routes de desser te. Présentant des
obser vations s ur les équi pements di sponibles dans les colonies, M. Nafez Nazza!,
dans un artic l e i nti t ulé "Occupati on des terres, coloni es et paix" (Land Tenur e ,
the Settlements a nd Peace) , publié dans "Programme palestini en pour l a r ive
occident a l e et Gaza" (Palestinian Agenda for the West Bank and Gaza) 54/, i ndique
que les maisons sont c l imati sées et que , dans la val lée du Jourdain, ell es sont
pourvues d'installati ons pui ssantes pour lutter contre l a chaleur . Chaque maison,
o~ dans cert a i ns cas chaque groupe de deux maisons, a accès à un très gr and abri
climati sé, creusé dans le sol et surmonté de gros rochers, à l ' entrée duquel on
accède depuis chaque maison par un chemi n à revêtement en dur. Un réseau
d'éclairage électrique est installé à l ' intérieur et en bordure de .chaque colonie.
Des project eurs les éclai rent toute la nuit. Au centre de chaque colonie se trouve
un espace vert dont l 'ent retien exige des quantités d'eau considérables. Les
services collecti fs - cuisine , clubs et salles à manger - sont c l imati sés .
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63. Le concept israélien de planification régionale pour les colonies rurales, les
centres de services ruraux et les villes régionales a été appliqué de manière à
fournir aux colons israéliens les commodités et services de base. Cependant,
aucune méthode de planification analogue n'a été mise en oeuvre pour améliorer les
conditions de vie des résidents palestiniens. Les collectivités palestiniennes ont
été empêchées par divers règlements d'entreprendre de nouvelles constructions de
caractère privé ou public et les municipalités ne pouvant pas améliorer les
services existants ou fournir de nouveaux équipements. De nombreux obstacles ont
été mis à l'amélioration de l'approvisionnement en eau et en électricité, tandis
que les colonies voisines en étaient généreusement pourvues.
64. L'écart susmentionné et l'inégalité des normes retenues touchant les
conditions de logement des colons israéliens et de la population arabe susciteront
vraisemblablement à longue échéance des sentiments d'injustice et de frustration
dans la population autochtone de la région, ains i que d'antagonisme à l'égard de la
population juive israélienne des colonies ~oisines. On peut raisonnablement
supposer que certains des violents incidents entre Israéliens et Palestiniens
consignés dans les rapports du Comité spécial chargé•d'enquêter sur les pratiques
israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires
occupés W sont dus en partie au sentiment de frustration né du traitement
préférentiel dont bénéficient les colons israéliens.
65. Les autorités d'occupation continuent à détruire des maisons et à punir ainsi
les familles des personnes soupÇonnées ou conv~incues d'avoir commis des actes de
violence ou participé à des manifestations, lancé des pierres, etc., contre les
colons israéliens et les autorités israéliennes. Le nombre de maisons détruites
par les autorités israéliennes entre 1967 et 1982 est indiqué à l'appendice III.
Le tableau qui y figure montre que, depuis 1977, année où le nombre de cas de
destruction était tombé à un seul, il semble avoir notablement remonté pour
atteindre 55 en 1982. Le nombre total de maisons détruites à titre de sanction au
cours des 16 années d'occupation a été de 1 346, dont 28 à Gaza.
66. Selon les informations fournies aux consultants par des sources palestiniennes
et qui sont confirmées par des informations publiées dans les journaux
israéliens 56/, les autorités israéliennes ont utilisé un nouveau type de sanction,
qui consist;-à murer avec du béton, au lieu de la détruire, la maison - ou la pièce
principale de celle-ci - de la famille dont un membre est accusé d'avoir lancé des
pierres.
V. EFFETS SUR L'ECONOMIE DE L'IMPLANTATION DE COLONIES ISRAELIENNES
A. Effets sur la production et le commerce
67. C'est sur la propriété et la mise en valeur des t~rres que l'accélération de
l'implantation de colonies israéliennes dans les territoires occupés a les
conséquences les plus immédiates et les plus directes. Celles-ci entraînent à leur
tour des changements profonds dans l'économie des territoires, caractérisés
essentiellement par la prédominance de l'agriculture. Par leur nature même,
l'expropriation et la confiscation limitent la superficie des terres dont peuvent
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disposer les agriculteurs palestiniens 57/ et le contrôle qu'exerce en outre Israël
sur les ressources en eau W se répercute directement sur la mise en valeur et la
productivité de ces terres.
68. D'autres mesures adoptées par la puissance occupante pour les besoins de sa
propre économie et pour des raisons politiques ou de sécurité qui la concernent
seule restreignent encore la liberté des agriculteurs palestiniens d'utiliser leurs
terres et font obstacle au développement indépendant du secteur agricole. Ces
mesures sont, par exemple, les suivantes:
a) Ouverture de routes pour relier les colonies entre elles et à Israël à
travers des terres cultivables 59/ et établissement, le long de ces routes, rie
zones de "sécurité" où les Palestiniens ne sont pas autorisés à cultiver ou à
bâtir 60/J
b) Restrictions à l'utilisation des terrains de pacage W1
c) Limitations des superficies consacrées à certaines cultures ou dans
certaines zones géographiques comme, par exemple, sur la rive occidentale où la
culture des agrumes est limitée 62/, dans la bande de Gaza, où cette culture est
interdite 63/, dans la région deJiftlik (vallée du Jourdain) où la culture des
tomates et des aubergines est limitée il/, et dans la vallée de Ghor (rive
occidentale), où toutes les cultures sont contingentées et où la production est
réglementée par les autorités .§211
d) Interdiction, pour les travailleurs agricoles palestiniens qui n'y
résident pas, de passer la nuit dans la vallée de Ghor, afin de les dissuader de
travailler dans cette région 66/1
e) Obstacles opposés à la création de coopératives agricoles par des
cultivateurs palestiniens, ainsi qu'à l'obtention par ces derniers de crédits à
l'agriculture auprès d'établissements de la rive orientale 67/.
69. Dans le cadre de la politique des "frontières ouvertes" entre Israël et les
territoires, appliquée depuis 1969 68/, le secteur agricole a été réaménagé de
manière à inciter les cultivateurs palestiniens à mettre l'accent sur les récoltes
qui peuvent être vendues en Israël et à réduire celles qui, même pour la
consommation locale, sont produites à meilleur marché en Israël. S'efforçant de
profiter des possibilités offertes par le marché israélien, les cultivateurs
palestiniens ont bénéficié de la technologie israélienne à laquelle ils ont eu
accès, mais les progrès techniques, accomplis notamment pendant la seconde moitié
des années 70, ont également été dus, dans une large mesure, à l'aide financière et
technique de la Jordanie et d'organisations humanitaires, ou ont été calqués sur ce
qui se faisait en Jordanie. Comme on l'a fait observer, le principal obstacle à
une croissance plus rapide de l'agriculture réside dans les politiques israéliennes
d 'util isation des terres et de l'eau §.V, lesquelles sont liées à l'implantation de
colonies. Les cultivateurs palestiniens n'ayant qu'un accès limité aux moyens
d'irrigation, les rendements varient selon le régime des pluies, en particulier sur
l a rive occidentale.
/ ...
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70. La contribution -de l'agriculture au produit national brut des territoires a
tendance à suivre, d'année en année, les fluctuations de la valeur de la production
agricole, laquelle dépend à son tour du régime des pluies. On constate cependant
que, pour la rive occidentale, cette contribution a diminué entre 1968 et 1980, et
le tableau 5 fait apparaître une nette tendance à la baisse, pour la bande de
Gaza. Il est donc clair que l'importance relative du secteur agricole a diminué.
71. L'emploi dans l'agriculture a lui aussi diminué dans ces deux territoires,
comme le montre le tableau 6. La valeur croissan~e de la production agricole
semblerait indiquer que la productivité de la main-d'oeuvre a augmenté. Cette
constatation est corroborée par l'accroissement de la valeur ajoutée par ouvrier
qui, entre 1975 et 1981, a augmenté de 6,9 p. 100 à Gaza et de 8 p. 100 sur la rive
occidentale W•
/ ...
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
Tableau 5
Contribution du secteur agricole au produit national brut sur la
rive occidantale et dans la bande de Gaza, 1968-1980
(En millions de livres israéliennes aux prix courants)
Rive occidentale Bande de Gaza
Valeur de la Contribution du Valeur de la Contribution du
production secteur agricole production secteur agricole
PNB agricole (en pourcentage) PNB agricole (en pourcentage)
330,0 115,0 34,8 128,0 36,0 28,l
420,0 153,0 36,4 154,0 41,0 26,6
481,0 141,0 29,3 206,0 54,0 26,2
722,0 203,0 28,l 288,0 73,0 25,3
l 118,0 307,0 27,4 450,0 106,0 23,5
1 305,0 340,0 26,0 671,0 134,0 19,9
2 257,0 796,0 35,2 961,0 176,0 18,3
3 133,0 713,0 22,7 1 428,0 297,0 20,7
4 705,0 l 243,0 26,4 2 178,0 485,0 22,2
6 280,5 1 .380,l 21,9 3 133, 0 685,0 21,8
11 560,0 ·3 090,4 26,7 5 068,0 997,0 19,6
20 080,l 4 430,2 22,0 10 045,0 1 487,0 14,8
51 920,9 15 180,7 29,2 21 457,0 2 642, 0 12,3
Source: David Kahan, Agriculture and Water in the West Bank and Gaza (Jérusalem, Projet de base de
données pour la rive occidentale, 1983), tableau 5, p. 16.
"ù>sjt,j>
Il> '1 ..............
~ Ill 1-'W
~::S\0\0 \(} c»-.....
W Ill ~I\)
0 .... ....... w
en -.i w
\0
Nombre
total
d ' emplois
1968 84
1969 100
1970 101
1971 9I
1972 90
1973 88
1974 95
1975 91
1976 92
1977 93
1978 95
1979 93
1980 93
1981 93
Tableau 6
Emploi dans le secteur agricole, 1968-1981
(En milliers de personnes)
Rive occidentale Bande de Gaza
Nombre d ' emplois Emplois dans le Nombre Nombre d'emplois Emplois dans le
dans le secteur secteur agricole total dans le secteur secteur agricole
agricole {en pourcentage) d ' emplois agricole (en pourcentage)
32, 7 39 46 12,0 26
46,9 47 52 17,2 33
42,4 42 53 16,8 32
36,6 40 52 16,0 31
34, 3 38 46 11, 4 25
30,0 34 45 11,7 26
36, 0 38 46 11, 6 25
31,8 35 47 12, 3 26
31, 4 34 47 12,8 27
30, 7 33 49 12, 4 25
32,3 34 49 10, 3 21
29 , 2 31 45 9,5 21
31,0 33 46 8,7 19
28,5 30 46 8,4 18,2
Source: David Kahan, Agriculture and Water in the West Bank and Gaza (Jérusalem, Projet de base de
données pour la rive occidentale, 1983) , tableau 7, p . 18.
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72. La main-d'oeuvre libérée du fait de l'augmentation de la productivité dans le
secteur agricole n'a pas été absorbée par le secteur industriel des territoires et,
comme on le verra plus loin, elle a dû chercher du travail en Israël.
73. Les investissements dans l'inâustrie ont été sévèrement limités par un certain
nombre de facteurs 11/
a) Absence d'un système financier autochtone fournissant aux producteurs des
crédits, ainsi que des connaissances et des conseils spécialisés;
b) Incertitudes, d'ordre politique et d'ordre financier, ces dernières étant
la conséquence des taux élevés d'inflation en Israël et de la dévaluation constante
du shekel israélien;
c) Absence de participation des Palestiniens aux grandes décisions de
politique économique qui les concernent, d'où il résulte que leurs industries ne .
sont pas protégées, en particulier contre la concurrence des industries
israéliennes beaucoup plus dévéloppées.
d) Nécessité d'obtenir des autorités militaires des licences d'importation
pour le matériel industriel;
e) Nécessité d'obtenir des permis de construire, moyennant des redevances
élevées par rapport au montant des capitaux des industries palestiniennes, et de
longs délais de procédure,
f) Restrictions imposées à l'utilisation de l'eau et interdiction de forer
de nouveaux puits. Lorsqu'une nouvelle industrie est interdite à l'int~rieur ou à
proximité des agglomérations urbaines et que le forage des puits est limité
ailleurs, le manque d'eau constitue un obstacle à l'implantation de nouvelles
industries;
g) Charges fiscales et droits de douane. L'impôt jordanien sur le revenu,
qui est de 25 p. 100, et les charges sociales de 12,5 p. 100, ont été maintenus.
En outre, une taxe à la valeur ajoutée de 8 p. 100, introduite en 1976, a été
portée à 12 p. 100 en 1977 et à 15 p. 100 en 1981. Les droits de douane sont
dissimulés dans les prix facturés par les importateurs israéliens par
l'intermédiaire desquels s'effectuent les importations, et une taxe supplémentaire
à la valeur ajoutée sur chaque transaction avec l'importateur doit être supportée
par l'acheteur final.
74. Compte tenu des conditions que l'on vient de décrire, le secteur industriel
des territoires reste composé de petites entreprises (dont 98 p. 100 emploient au
maximum une dizaine d'ouvriers) concentrées dans les activités suivantes:
réparation, 13 p. 1001 exploitation de carrières, fabrication de blocs de béton et
de tuiles de toiture: 11 p. 100; menuiserie et artisanat: 15 p. 1001 couture et
confection: 20,5 p . 100. La plupart des entreprises fonctionnent environ à
50 p. 100 de leur capacité 72/. Pour l'ensemble de la bande de Gaza et de la rive
occidentale, la valeur industrielle ajoutée est égale à 1 p. 100 environ de la
valeur ajoutée dans l''industrie israélienne 13/. La plupart des . entreprises sont
/ ...
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financées par leurs propriétaires et ne peuvent offrir des conditions d'emploi et
de rémunération équivalentes à celles qui sont offertes en Israël. Les entreprises
de couture et de confection effectuent, à titre de sous-traitance, des travaux de
finition pour le compte d'entreprises israéliennes et emploient une main-d'oeuvre
féminine très faiblement rémunérée; aussi, contribuent-elles très peu à la valeur
industrielle ajoutée dans les territoires.
75. Les activités agricoles et industrielles des colons, par contre, sont appuyées
et subventionnées par le Gouvernement israélien. L'utilisation intensive de
l'irrigation par les colons a déjà été· évoquée à la section B du chapitre IV. On a
des preuves abondantes des solides mesures de protection dont les produits
israéliens font l'objet ainsi que de l'utilisation de garanties de prix pour les
produits agricoles 14/ • . En outre, la récente recrudescence de l'implantation de
colonies s'accompagne d'un plan d'industrialisation pour la rive occidentale, qui
vise à attirer les industries et la main-d'oeuvre israéliennes vers cette région de
l'arrière-pays. Ce plan prévoit qu'il y aura, d'ici à 2015, plus de
· 85 000 ouvriers juifs dans l'industrie israélienne sur la rive occidentale, contre
environ 23 000 ouvriers palestiniens seulement. Le plan envisage de concentrer
essentiellement les industries israéliennes dans les régions les plus peuplées de
la rive occidentale et à proximité des principales zones de peuplement
israélien 15/.
76. Israël exerce un contrôle absolu sur le commerce entre les territoires occupés
et le reste du monde, y compris avec Israël. Les territoires sont devenus ùn
important marché pour les produits israéliens, tandis que les exportations de leurs
produits sont limitées. S'agissant des produits agricoles, leur exportation vers
Israël est limitée afin de protéger les produits israéliens de la concurrence 76/.
Dans le même temps, Israël applique des politiques de restriction qui ne permettent
pas le développement d'autres exportations, notamment industrielles 77/. La
politique des "frontières ouvertes" n'a donc fonctionné que dans un sens. Par
ailleurs, une politique dite des "ponts ouverts" (il s'agit des ponts reliant la
rive occidentale à la Jordanie, de part et d'autre du Jourdain) a également été
appliquée, avec certaines restrictions. En ce qui concerne les exportations, le
boycottage des produits israéliens par les pays arabes a limité les exportations,
vers la Jordanie, des produits industriels qui proviennent en majorité de la rive
occidentale, car les industries locales ont dû acheter leurs produits de base à
Israël ou par son intermédiaire 78/. En ce qui concerne les importations, les
restrictions, les licences, les redevances, ainsi que les contrôles administratifs
et les contrôles de sécurité en vigueur ont empêché leur croissance. Le commerce
avec le reste du monde ne s'est pas développé du fait qu'il passe obligatoirement
par des intermédiaires israéliens et se trouve donc assujetti au contrôle et aux
décisions d'Israël. Les tableaux 7 et 8 illustrent les caractéristiques du
commerce qui s'est effectué dans ces conditions, respectivement pour la rive
occidentale et la bande de Gaza.
77. Les tableaux 7 et 8 montrent à l'évidence que, chaque année, depuis 1971, la
balance commerciale des territoires a été négative. Mais le p'l us important est que
la balance commerciale avec Israël, pays avec lequel le commerce était pratiquement
nul avant l'occupation, a été non seulement négative, mais a constamment dépassé le
montant total du déficit commercial. Aussi, l'excédent de la balance commerciale
/ ...
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avec la Jordanie ne compense-t-il q~•en partie le déficit constant de la balance
avec le reste du monde et avec Israël. Le montant net des transferts de fonds
effectués par les Palestiniens vivant à l'étranger a comblé 21 à 28 p. 100 du
déficit de la balance commerciale de la rive occidentale et 39 à 44 p. 100 de celle
de la bande de Gaza entre 1980 et 19821_9/.
78. Très vite (dès 1971, date à laquelle correspondent les premiers chiffres du
tableau 9), Israël est devenu le principal partenaire commercial des
territoires ~Q/. Il ressort du tableau 9 qu'environ 50 p. 100 des exportations de
la rive occidentale et 80 p. 100 des exportations de la bande de Gaza, pendant la
période 1971-1980, ont été effectuées à destination d'Israël et que de 79,8 p. 100
à 87,8 p. 100 des importations de la rive occidentale, et de 84,9 p . 100 à
91 p. 100 de celles de la bande de Gaza provenaient d'Israël. Pendant toutes ces
années, les produits industriels ont constitué plus de 80 p. 100 du total des
importations des deux territoires en provenance d'Israël. Les territoires sont
devenus le marché le plus important pour les produits israéliens .après celui des
Etats-Unis.
/ ...
Tableau 7
Rive occidentale: Exportations, importations et balance commerciale, par
type de produit et par destination, 1971-1982
(En millions de shekels israéliens)
1971 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980
Exportations: .!id. 41,4 69,5 78,3 125,2 243,6 372,6 981,4
Vers Israël 7,8 29,l 44,6 41,7 77 , 8 132,7 229,1 567, 4
Produits agricoles 1 , 2 5,5 6,6 10,8 16, 7 29,2 48,3 138,6
Produits industr iels 6,6 23,6 38,0 30, 9 61 , l 103,5 182,3 428, 8
Vers la Jordanie 6,8 12,0 22,1 34, 3 46, 3 108,6 141,0 405, 7
Produits agricol es 1,7 3, 5 7,1 9,8 22,4 44,3 52,4 107, 9
Produits industriels 5, 1 8, 5 15,0 24,5 23, 9 64, 3 88,6 297,8
Vers d'autres pays 0,2 0,3 2,8 2,3 1, 1 2 , 3 2,5 8, 3
Produits agricoles - - 1,9 1,8
Produits industriels 0,2 0, 3 0,9 0,5 1,1 2 , 3 2 , 5 8,3
Importations 28 , 6 88,l 146, 5 197,1 280,4 440,6 897, 4 2 095, 5
En provenance d ' Israël 22 ,8 79, 0 129 , 7 176, 7 252,0 381,3 777,l l 819, 4
Produits agricoles 4,0 12, 6 20, 5 29,l 43, l 63,8 117,9 298,5
Produits industriels 18,8 66 , 4 109, 2 147,6 208,9 317 ,5 659,2 1 520, 9
En provenance de la Jordanie 1,4 2,0 3,2 3, 1 4,9 8,8 12,7 27,9
Produit s agricoles 0,5 0, 2 0,1 0,2 0, 3 0,6 1,0 2 , 6
Produits industriels 0, 9 1,8 3,1 2,9 4 , 6 8, 2 11, 7 25, 3
En provenance d ' autres pays 4 , 4 7,1 13,6 17,3 23 , 5 50,5 107,6 248,2
Produits agricoles 0,8 1, 4 5,0 7,1 7,1 2,4 9,0 16,5
Produits industriels 3,6 5,7 8,6 10, 2 16, 4 48,l 98,6 231, 7
Balance ~o_rt1_merciale -13,8 -46, 7 -77,0 -118,8 -155,2 -197,0 - 524,8 -1 114,l
Avec Israël -15,0 - 49,9 - 85,l -135,0 -174,2 -248, 6 - 548,0 -1 252,0
Avec la .Jordanie 5,4 10, 0 18,9 31,2 41,4 99,8 128,3 377,8
Avec d ' autres pays - 4, 2 -6,8 -10,8 - 15,0 -22 ,4 -48,2 -105, 1 -239,9
1981 1982
2 394, 5 5 066, 7
l 496,8 2 726,0
257,5 425,7
l 239,3 2 300, 3
880,6 2 319,5
281,2 776,2
599,4 1 543,3
17 ,1 21,2
17 ,l 21,2
4 980, 5 10 545, 0
4 409 , 5 9 254,6
655,8 1 112, 3
3 753,7 8 1 42, 3
85, 2 223,5
2,1 10, 6
83, l 212 , 9
485,8 1 066,9
31,l 134,3
454, 7 932,6
-2 586,0 -5 478,3
-2 912, 7 -6 528,6
795,4 2 09 6,0
-468,7 -1 045,7
~: Pour 1971-1979, conf é rence des Nations Unies sur le commerce et le développement : •Palestine I options de
développement" (TD/B/960) , rappor t établi par P. G. Sadler et B. Abu Kishk , 11 mai 1983, tableaux V/2 et V/4, p . 44 et 46.
Pour 1980-1982, Sta~ist ical Abstract of Israel, 19-lt~.
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~ :, 'D \0 Bande de Gaza: Exportations, importations et balance commerciale ..,, <» ........
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(En millions de shekels israéliens) \0
1971 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982
Exportations s 10,5 27,4 52,6 65,0 138,9 212,6 307,7 782,0 2 162,6 4 430,1
Vers Israël 3, 8 16,7 33,6 52,9 83,6 140,0 207 , 6 595,5 1 790,3 3 609,0
Produits agricoles 0,9 2,7 4,8 7,7 18,2 36,1 46,5 120,2 259,4 402,0
Produits industriels 2,9 14, 0 28,8 45,2 65,4 103,9 161,1 475,3 1 530,9 3 207,0
Vers la Jordanie 1 ,2 5,1 10, 5 2,0 42,3 57,6 77,5 138, 2 292, 7 694,1
Produits agricoles 1 , 2 5, 1 10,5 2,0 42,2 57,5 77,5 138,l 291,4 693,7
Produits industriels - - - - 0,1 0,1 - 0,1 1,3 0,4
Vers d'autres pays 5,5 5, 6 8,5 10,l 13,0 15,0 22,6 48,3 79,6 127,0
Produits agricoles 5,5 5,6 8,5 10,1
Produits industriels
13,0 15,0 22,6 48,3 79,6 127,0
Importations 18,4 61,3 111,8 148,4 247,8 346,4 535,3 l 3781 9 3 576,2 7 580,8
En provenance d'Israël 15,6 54,6 105,6 135,6 230,1 314,3 487,6 l 226,7 3 259,l 6 891,1
Produits agricoles 2,5 7,4 14,8 18,3 34,3 44,8 68,2 162,8 385,9 765,9
Produits industriels 13,1 47,2 90,8 117,3 195,8 269 , 5 419, 4 l 063,9 2 813,2 6 125,2
En provenance de la Jordanie - 0,1 0,1
Produits agricoles
Produits industriels - 0,1 0,1
En provenance d'auttes pays 2,8 6,6 6,1 12,8 17,7 32,1 47,7 152,2 317,l 689,7
Produits agricoles 0,1 0,7 0,9 5,2 8, 5 3,6 7,2 13,8 26,3 133,8
Produits industriels 2 , 7 5,9 4,2 7,6 9, 2 28,5 40,5 138,4 290,8 555,9
Balance commerciale -hl -33,9 -59,2 -83,4 -108,9 -133,8 -227,6 -596,9 -1 413,6 -3 150,7
Avec Israël -11,8 -37,9 -72,0 -82,7 -146,5 -174,3 - 280,0 -631,2 -1 468 , 8 -3 282,l
Avec la Jordanie 1,2 5,0 10,4 2,0 42,3 57,6 77,5 138,2 292,7 694,1
Avec d'autres pays 2,7 - 1,0 2,4 -2,7 - 4,7 -17,l -25, l -103,9 -237,5 -562,7
~: Pour 1971-1979, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement z "Palestine z options de
développement" (TO/B/960), rapport établi par P. G. Sadler et B. Abu Kishk, 11 mai 1983, tableaux V/2 et V/4, p. 44 et 46.
Pour 1980-1982, Statistic~l_Abstract of Israeli 1983.
:--
Tableau 9
Part que représente Israël dans les exportations et les importations de la rive occidentale
et de la bande de Gaza, 1971-1982
Rive occ iden t~a_le
Exportations à destination d 'Israël
par rapport au total des exportations
Importations en provenance d'Israël
par rapport au total des importations
Produits industriels par rapport au
total des importations en provenance
d ' Israël
Produits industriels par rapport au
total des importations de toute
provenance
Bande de Gaza
Exportations à destination d'Israël
par rapport au total des exportations
Importations en provenance d ' Israël
par rapport au total des importations
Produits industriels par rapport au
total des importations en provenance
d ' Israël
Produits industriels par rapport au
total des i mportations de toute
provenance
1971
55,3
79,8
82,5
81,7
35,l
84,9
83,4
85,2
(En pourcentage)
1974 1975
70,5 64,0
89,6 88,6
84,2 84,2
83,8 82,6
60,8 63,8
89,2 94,5
86,4 86,0
86,8 85,1
1976 1977 1978 1979 1980
62,5 62,2 54, 5 61,5 57,8
89,7 89,9 86,5 86,6 86,8
83,5 82,9 83, 2 84,8 83, 6
81,6 81,9 84,6 85,7 84,8
64,2 50,2 65,8 67,7 76,2
91,2 92 ,9 91,4 91,0 89,0
86,5 85,l 85,9 86,0 86,7
84,2 82,7 85,8 85,0 87,2
1981
62,5
88, 5
85,1
86,2
82,8
91,1
88,2
88,5
Source : Pour 1971-1979, Conférence des Na~ions Unies sur le commerce et le développement: •Palestine, options de
dével~nt• (TD/B/960), rapport établi par P. G, Sadler et B, Abu Kishk, 11 mai 1983, tableaux V/2 et V/4, p. 44 et 46,
Pour 1980-1982, Statistical Abstract of Israel, 1983, tableau XXVII/11.
1982
53,8
87,8
88,0
88, 1
81,5
91,0
88,9
88,1 "<l'"'l t>l >
a'<", I'D1 .1..-..'I..,.>..
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W'°-"'l\l
~ ............ w
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B. Incidences sur la main-d'oeuvre et l'emploi
79. Israël a fait appel à un nombre croissant de travailleurs des territoires
occupés. Alors qu'en 1970, 11,9 p. 100 seulement des travailleurs palestiniens
étaient employés en Israël, ce pourcentage est passé à 32,4 en 1975 et 35,5
en 1982, pendant que l'emploi dans les territoires diminuait, passant
de 88,l p. 100 en 1970 à 64,5 p. 100 en 1982 (voir tableau 10). La répartition
sectorielle de la main-d'oeuvre palestinienne en Israël a été principalement
caractérisée par l'énorme importance du secteur de la construction où, selon
l'OIT ll/, il y a "une concentration disproportionnée de travailleurs d'origine
rurale". Il semblerait que la baisse sensible de l'emploi dans le secteur agricole
dans les territoires occupés s'est traduite par la constitution d'une réserve de
main-d'oeuvre destinée à être employée en Israël, principalement dans la
construction mais aussi de plus en plus dans le secteur industriel où, à l a fin des
années 70, elle représentait environ 5 p. 100 ae la main-d'oeuvre totale 82/.
80. Il convient aussi de noter que jusqu'en 1973, alors qu'Israël traversait une
phase de grande expansion économique, l'emploi des Palestiniens dans ce pays a
augmenté rapidement pour décliner ensuite entre 1975 et 1977 après le déclenchement
de la récession générale en Israël, ce qui semble indiquer que la main-d'oeuvre
palestinienne a contribué à l'expansion de l'économie israélienne tout en servant
de "tampon" en période de récession. On peut noter à cet égard qu'au cours de la
période de récession entre 1973 et 1976, le chômage affectant les travailleurs
israéliens n'a pratiquement pas augmenté - de 2,6 p. 100 en 1973 à 3,6 en 1976 -
comparativement à l'évolution qu'il avait connue au cours de la récession
de 1965-1967 83/, période au cours de laquelle il est passé de 3,6 à 10,4 p. 100.
81. Ainsi, la politique suivie en matière de mise en valeur des terres et des
ressousrces en eau alliée à la politique d'implantation de colonies de peuplement,
en diminuant l'emploi agricole dans les territoires, y ont modifié non seulement la
structure de l'emploi mais aussi, semble-t-il, la structure sociale de la
population palestinienne puisqu'une part importante de la population employée dans
l'agriculture a été transformée en main-d'oeuvre salariée c'est-à-dire en
prolétariat industriel 84/ qui, cependant, ne contribue pas à l'industrialisation
des territoires, laquelle est, comme on l'a examiné plus haut, entravée par la
politique des autorités d'occupation en ce qui concerne les questions foncières et
les ressources en eau, la production agricole et industrielle et le commerce.
Les données du tableau 11 semblent corroborer ces observations. Cet emploi
additionnel en Israël n'est pas allé au secteur agricole tandis que dans les
territoires, le total en baisse des travailleurs occupant un emploi se concentre de
plus en plus dans les secteurs de la construction, de l'industrie et des services,
cette évolution pouvant être imputable à la mise en place des colonies de
peuplement et aux activités de sous-traitance de l'industrie israélienne.
/ ...
Année
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
Tableau 10
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Emploi des travailleurs des territoires occup~s, par lieu de travail,
1970-1982
Total Dans les territoires occupés En Israël
(en milliers) (en milliers) (en %) (en milliers)
173,7 152,7 88,1 20,6
176, 5 142,7 80,6 33,8
188,7 136, 3 72,2 52,4
194,7 133, 4 68, 5 61,3
210 , 4 141,7 67,3 68,7
204 , 9 133,6 67,6 66,3
205, 8 140,9 63,5 64,9
204 , 4 141,4 69,2 63,0
210,9 142,4 67,3 68,2
212,l 133, 0 65, 1 74 ,1
215,7 140,6 65,2 75,1
215,9 140,l 64,9 75,8
222,7 143, 6 64 , 5 79,1
(en %)
11,9
19,4
27,8
31,5
32, 7
32,4
31,5
30,8
32,7
34,9
34 , 8
35,l
35, 5
Sources: Pour toutes les années, excepté 1971 et 1978, Statistical Abstract
of Israel, 1983.
Pour 1971 et 1978, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
dével oppement, Palestine: option de développement (TD/3/960), rapport établi
par P. G. Sadler et B. Abu Kishk, 11 mai 1983, tableau 1.8, p. 12.
/ ...
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Tableau 11
Emploi des travailleurs des territores occupés, par grande
branche d'activités et par lieu de travail, 1970-1982
(En pourcentage)
Dans les territôires occupés Total
Année Agriculture Industrie Construction Autres (pourcentage) (milliers)
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
38,7
36,8
33,5
31,3
33,8
31,8
31,4
30,5
29,5
28,0
28,4
26,3
27,6
24,4
22,3
23,1
19,3
19,1
14,3
15,4
16,2
16,8
14,8
13,7
12,7
12,8
13,8
13,6
13, 9
15,1
14,0
14,5
14,4
14, 2
15,2
16,8
16,3
16,0
15,5
11,6
14,8
17,1
18,l
17,5
18,4
19,7
21,3
22,2
22,8
20,9
18,2
17,7
8,4
5,6
6,2
6,4
6,2
7,3
8,2
9,1
9,5
10,1
9,6
10,7
9,9
39,1
43,3
46,4
47,2
46,0
46,4
46,0
46,2
45,5
45,l
45,7
47,0
47,0
Employés en Israël
54,3
52,3
49,5
51,7
52,5
54,4
50,3
45,3
44,8
46, 2
47,4
51,0
52,8
9,7
10,6
10,3
10,9
10,9
12,9
14,6
17,2
16,2
16,2
18,0
18,l
16,7
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
152,7
142, 7
136,3
133,4
141,7
138,6
140,9
141,4
1"42,7
138,0
140,6
140,1
143,6
20,6
33,8
52,4
61,3
68,7
66,3
64,9
63,0
68,2
74,l
75,l
75,8
79,l
Sources, Pour toutes les années, excepté 1971 et 1978, Statistical Abstract
of Israel, 1983.
Pour 1971 et 1978, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, Palestine: option de développement (TD/B/960), rapport établi
par P. G. Sadler et B. Abu Kishk, 11 mai 1983, tableau 1.8, p. 12.
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82. On a pu de même observer une "prolétarisation sans urbanisation" W des
travailleurs qui doivent regagner chaque jour leur domicile à Gaza et sur la rive
occidentale. Le tableau 12 montre que c'est le cas pour plus de 80 p. 100
d'entre eux.
83. Le tableau 12 montre également que la majorité des travailleurs palestiniens
sont des jeunes. Quinze pour cent seulement d'entre eux n'ont pas eu de scolarité,
la majorité, soit 54,4 p . 100, ont eu une scolarité variant entre un et huit ans,
et une proportion non négligeable (30,5 p. 100) ont eu une scolarité supérieure
à neuf ans.
84. La contribution de la main-d'oeuvre palestinienne à l'économie israélienne a
été accrue par les activités de formation entreprises par Israël sur la rive
occidentale et à Gaza en vue de développer la formation professionnelle des
travailleurs, principalement pour les métiers de l'industsrie et des transports W,
ainsi que par la mise en place d'"un réseau serré de bureaux de l'emploi dans les
territoires occupés auxquels doit s'adresser obligatoirement l'employeur israélien
pour l'embauche, l'enregistrement obligatoire du travailleur et la délivrance d'un
permis de travail pour un emploi déterminé, ainsi que le paiement des salaires et
prestations sociales par l'intermédiaire de la division des paiements du Service
de l'emploi"~.
85. L'Organisation internationale du Travail a appelé l'attention sur les lacunes
de la formation au niveau intermédiaire et sur une "absence de planification des
actions en fonction des besoins propres à l'économie locale" W• Des responsables
du Ministère de l'éducation de la Jordanie ainsi que des responsables égyptiens et
des représentants de l'Organisation de libération de la Palestine ont informé les
consultants que les autorités d'occupation non seulement n'avaient pris aucune
mesure en ce sens mais ont même rejeté jusqu'ici plusieurs demandes palestiniennes
visant à permettre l'introduction de l'enseignement des sciences appliquées ainsi
que de programmes de formation technique, dans les universités palestiniennes, dans
les programmes desquelles les lettres et les sciences sociales occupent une place
prépondérante 89/. Selon Meron Benvenisti, en 1980, seulement 119 titulaires de
diplômes unive;;itaires étaient employés dans l'indust~ie sur la rive occidentale,
ce qui explique le taux élevé d'émigration des personnes ayant fait des études
supérieures iQ.1.
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Tableau 12
Habitants des territoires occupés employés en Israël, par âge,
nombre d'années de scolarité et fréquence de retour au domicile,
avril-juin 1983
14 à 24
25 à 34
35 à 54
55 et plus
Total
Nombre d'années de scolarité
0
1-6
7-8
9 et plus
Total
Fréquence de retour au domicile
Quotidienne
Hebdomadaire
Autres
Nombre {en milliers)
29,l
18,9
18,1
4,0
70,l
10,5
27,0
11,2
21,4
70,1
56,4
9,5
4,2
70,1
Source: Statistical Abstract of Israel, 1983.
Pourcentage
41,5
27,0
25,8
5,7
100,0
15,0
38,5
16,0
30,5
100,0
80,5
13,5
6,0
100,0
86. L'OIT a de même signalé que "le critère de la résidence qui fonde le droit à
certaines prestations en vertu de la loi sur l'assurance nationale {vieillesse et
survivants, invalidité, indemnités pour enfants à charge, chômage) exclut les
travailleurs non résidents tenus néanmoins de cotiser" 91/, que "le système spécial
selon lequel le salaire et les prestations sociales sont versés à l'employé non pas
directement par l 1employeur mais par le Service de l'emploi entraîne des
retards" 92/ et que la concentration des travailleurs des territoires occupés dans
le secteu-;-de la construction signifie qu'ils sont davantage exposés aux
inconvénients du travail indépendant et de la sous-traitance ainsi qu'aux "risques
d'accident élevés que connaît d'une façon générale ce secteur" 93/,
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87. Le phénomène de l'emploi "irrégulier" - c'est-à-dire en dehors des filières
officielles mises en place par Israël - semble, selon l'OIT, difficile à
éliminer 2.1/• Se référant à une enquête sur l'emploi des travailleurs de la bande
de Gaza menée en 1983 par le Jerusamel Post, l'OIT indique que parmi
les 22 000 travailleurs "irréguliers", 14 000 sont néanmoins payés par la
division des paiements du Service de l'emploi, qu'un groupe réfractaire
de 8 000 travailleurs "irréguliers" sont employés à la journée ou à l'heure et
passent tout aussi "irrégulièrement" la nuit sur les lieux de travail, et enfin,
que l'emploi des enfants est pratiqué 95/. Toujours selon l'OIT, le Gouvernement
israélien estime le nombre de travailleurs "irréguliers" à 25 p. 100 de la
main-d'oeuvre palestinienne employée en Israël tandis que la Histadrut
(la Fédération générale du travail d'Israël) donne des estimations de 25 000
à 30 000 travailleurs irréguliers, soit environ 33 p. 100, chiffre que l'on peut
comparer aux estimations du Gouvernement jordanien (27 000). Si l'on retient ce
dernier chiffre et qu'on lui ajoute ceux du tableau 5 (qui ne comprennent pas les
travailleurs "irréguliers"), le pourcentage de la main-d'oeuvre palestinienne
employée en Israël s'élèverait pour 1981 et 1982 à 43 p. 100 96/.
88. En matière de salaires, la plupart des sources s'accordent à estimer que le
salaire moyen des travailleurs des territoires occupés représente encore 50 p. 100
environ de celui des travailleurs israéliens pour le même emploi 97/ mais l'écart
entre les salaires en Israël et dans les territoires occupés a pratiquement
disparu. Selon 1 10IT 98/, l'accroissement de la demande de main-d'oeuvre
palestinienne en IsraëÏ s'est traduit, en termes réels, par une progression
de 5 p. 100 par an des salaires journaliers entre 1970 et 1981.
c. Incidences sur le système monétaire et les finances
89. Le système monétaire est un aspect de l'économie des territoires occupés qui
n'a pas été rendu entièrement tributaire de l'économie d'Israël. Après 1967,
Israël a fermé toutes les banques commerciales, qui étaient intégrées aux banques
égyptiennes à Gaza et aux banques jordaniennes de la rive occidentale, et les a
remplacées par des banques israéliennes. Toutefois, en même temps, Israël a
décidé, pour faciliter la reprise de même que les échanges avec la Jordanie, que le
dinar jordanien continuerait d'avoir cours. Les banques israéliennes n'ont pas été
en mesure de s'implanter fermement et un système monétaire double persiste, le
shekel israélien restant le moyen d'échange principal mais le dinar, plus fort et
plus stable, constituant la valeur de réserve. Probablement du fait que les
Palestiniens préfèrent nettement posséder des dinars, diverses mesures ont été
prises pour réglementer les entrées de fonds à destination de la rive occidentale,
notamment l'ordonnance militaire 973 qui limite les mouvements de fonds et les
transferts vers les territoires occupés 99/. Une nouvelle mesure visant à
décourager les retraits de comptes ouverts dans des banques palestiniennes a été
l'imposition d'une taxe de 3 p. 100 prélevée sur des opérations de ce type 100/.
90. Il semble que l'on ait également tendance à ouvrir des comptes d'épargne hors
de la rive occidentale dans des banques jordaniennes ou à investir l'épargne dans
des propriétés foncières en Jordanie. Il existe aussi un marché monétaire
parallèle1 en effet, des agences de change font office d'intermédiaires entre les
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Palestiniens et les banques à Amman, acceptant des chèques tirés sur des comptes
ouverts dans ces banques 101/.
91. Le régime fiscal qui existait avant l'occupation a été maintenu par Israël
dans les territoires. Toutefois, la consommation croissante de biens israéliens
signifie que le consommateur acquitte les taxes qui frappent ces biens de même que
les droits d'importation israéliens. Ainsi, la hausse de la demande de biens
israéliens de la part des Palestiniens no~ seulement élargit le marché de ces biens
mais contribue également à la croissance de l'économie israélienne •. Le fisc
israélien en bénéficie également. Fait plus important encore, les travailleurs
font l'objet d'importantes retenues sur leur salaire sans bénéficier pour autant
des avantages correspondants. En janvier 1983 à Gaza, et en février de la même
année sur la rive occidentale, l'impôt sur le revenu jordanien a été remplacé par
un impôt israélien. Pour que l'assiette de l'impôt puisse être évaluée, les
résidents ont dû déclarer tous leurs biens, mobiliers et immobiliers, y compris les
meubles, les bijoux ainsi que les biens de leurs fils résidant à l'intérieur et à
l'extérieur des territoires l.Q.Y.
92. En revanche, les résidents de la plupart des colonies de peuplement se sont vu
accorder une réduction de 7 p. 100 de leur impôt sur le revenu, dans la mesure où
ce revenu ne dépassait pas un niveau déterminé, ceux de la rive occidentale sont
exemptés de taxes à l'achat, d'impôt sur les terres inscrites au cadastre et de
l'impôt sur les gains de capital lors de la vente de biens. Ils ont néanmoins
droit à tous les avantages ·au système national d'assurance grâce à un arrangement
extralégal 103/.
93. Selon Meron Benvenisti, les investissements publics proviennent de
deux budgets: le budget civil du gouvernement militaire qui relève du budget du
Ministère de la défense israélien et est destiné à la population arabeJ et le
budget des ministères civils israéliens destinés à la population juive,
c'est-à-dire aux colonies de peuplement 104/. La part d'investissement du budget
militaire était de 11 p. 100 en 1980 l.Q2/.
94. En outre, il existe une administration civile 106/ et deux niveaux
d'administration locale : les conseils locaux chargés des affaires des colonies de
peuplement, et les conseils municipaux chargés des affaires palestiniennes
locales. Ils ont, les uns comme les autres, juridiction sur les questions ayant
trait aux routes, à l'eau, à l'électricité, au gaz, aux égoûts, à.l'artisanat, à
l'industrie, à la santé, à l'hygiène, aux lieux publics, aux parcs, etc. 107/.
Toutefois, on ne dispose pas de données sur la part des dépenses affectées à ces
différents domaines.
95. Les fonds dont dispose l'administration civile proviennent de trois sources:
a) du Gouvernement israélien, 28 p . 1001 b) de l'impôt sur le revenu acquitté par
les Palestiniens qui travaillent dans les territoires, de la taxe à la valeur
ajoutée, des impôts indirects et de redevances, 47 p. 1001 et, c) du Fonds des
retenues, 27 p. 100 108/. Les municipalités palestiniennes tirent. leurs revenus de
sources gouvernementales qui, entre 1969-70 et 1979-80, sont tombées de 36,8 P• 100
à 17,l p. 100 du total des ressources, d'impôts (principalement sur les ventes et
les biens), et de transferts de fonds provenant du monde arabe qui, en 1980,
représentaient près de 50 p. 100 de. leurs ressources 109/.
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96. Le Fonds des retenues est constitué par les retenues faites par l'employeur
sur les salaires des Palestiniens travaillant en Israël, qui sont estimées à
environ 30 p. 100 de leur feuille de paye. Comme les Palestiniens n'ont pas droit
aux prestations du système national d'assurance, le Fonds est censé être utilisé
pour le développement - c'est-à-dire à des fins d'investissement - dans les
territoires occupés. Toutefois, les ressources du fonds ne sont pas directement
versées à l'administration civile, comme le prévoit la loi israélienne, mais au
Commissaire principal aux comptes (du Trésor israélien) qui a transféré en moyenne
entre 55 et 80 p. 100 du total à l'administration civile et gardé le reste pour
l'utiliser en .Israël 110/.
97. L'impôt foncier payable aux municipalités palestiniennes n'est pas perçu par
celles-ci mais par le Ministère des finances auquel est confiée la garde, au
bénéfice des municipalités, des fonds ainsi recueillis. Un certain pourcentage des
montants perçus est distribué aux municipalités conformément aux décisions du
Conseil des ministres, sur recommandation du Ministère de l'intérieur, et certains
de ces fonds peuvent être affectés à d'autres fins lll/,
98. S'agissant de l'administration des finances, les conseils locaux israéliens
ont toute latitude en la matière, sans ingérence aucune, notamment pour ce qui est
de nommer leurs propres commissaires aux comptes. Les conseils municipaux
palestiniens sont soumis à des règlements publiés par le Ministère de l'intérieur,
avec assentiment du Conseil des ministres, et les commissaires préposés à la
vérification des comptes -sont nommés par ce même Conseil des ministres 112/
D. Incidences d'ensemble
99. La croissance du produit intérieur brut et du produit national brut est
indiquée aux tableaux 13 et 14. Même corrigés par un coefficient déflateur, les
chiffres aux prix constants accusent une tendance à la hausse plus prononcée sur la
rive occidentale qu'à Gaza. Le produit intérieur brut réel par habitant a
également augmenté pour atteindre un taux relativement élevé, du moins
jusqu'en 1980, époque à laquelle le taux de croissance a commencé à tomber. On ne
peut pas déterminer toutefois si ces chiffres, tirés de statistiques israéliennes,
comprennent également le produit provenant des colonies de peuplement israéliennes
ou s'appliquent uniquement à l'économie palestinienne.
(
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Tableau 13
Territoires occupés: PIB, PNB et PNB par habitant aux prix courants
et aux prix de 1968, 1968-1982
(En millions de shekels israéliens)
1968 1976 1977 1978 1979 1980 1981
Aux EriX courants
Rive occidentale
Produit intérieur brut 33,8 372, 5 494,9 901,l l 476,4 3 996,5 7 731,6
Produit national brut 34,4 481,8 648,5 l 155,5 l 977,l 5 101,4 10 354,0
Gaza
Produit intérieur brut 13, l 157,8 231,2 347,1 641, 7 l 459,l 3 323,6
Produit national brut 13,l 220 ,3 315,8 501,7 980,9 2 239,8 5 346,9
Aux Erix de 1968
Rive occidentale
Produit intérieur brut 33, 3 77,1 74,7 87, 8 81, 4 102,l 91,2
Produit national brut 34,4 101,2 99,8 115,0 110,9 131,0 119, 7
Produit national brut
par habitant 59,5 150 , 2 146,3 166,l 157,9 185,3 167, 9
(en shekel)
Gaza
Produit intérieur brut 13,l 25,6 26,7 26,5 29,5 28,0 28,3
Produit national brut 13,l 38,2 39,7 41, 3 45,6 44,5 46, l
Produit national brut
par habitant 36,4 89,7 90,9 92,l 103,8 101,5 102,5
(en shekel)
Source Statistical Abstract of Israel, 1983.
1982
17 682, 8
24 246,0
7 024,7
11 803, l
98,8
130,2
180,4
· 27,8
45,9
100,0
/ ...
Années
1977- 1978
1978-1979
1979-1980
1980-1981
1981-1982
source ..
Tableau 14
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Territoires occupés: croissance du PNB aux prix du
marché et du PNB par habitant
(Moyenne mobile sur deux ans; prix de 1968)
Total
Rive occidentale Gaza Territoires occupés
PNB PNB PNB PNB PNB PNB
aux prix par aux prix par aux prix par
du marché habitant du marché habitant du marché habitant
6 , 6 5,1 4,0 1,3 5,9 3 ,8
5,4 3,9 7,2 6,8 5 , 9 5 ,1
6,7 5,6 3,8 5,0 5, 9 5,4
3,9 3,1 o,s 0, 3 2 , 9 1,7
-0,3 - 1,3 1,5 -0,8 0,2 -1,l
Statistical Abstract of Israel, 1983.
100. La contribution au PNB provenant des salaires perçus à l'entranger,
c ' est- à-dire en Israël, s'est maintenue pendant la période 1976-1982 à environ
24 p. 100 pour la rive occidentale et entre ·33 et 39 p. 100 pour Gaza 113/. Ceci
permet de mesurer l'importance qu'ont ces recettes pour la croissance du PNB et le
pouvoir d'achat accru des populations des territoires. Par ailleurs, si ce pouvoir
d'achat accru servait à l'acquisition de produits d ' origine locale, on pourrait
dire que ces gains contribuent à la croissance économique; mais puisqu'ils aident à
financer les importations en provenance d ' Israël, les territoires n'en tirent pas
de profit. Ainsi l a croissance du PNB et l 'augmentation de la consommation privée
qui en résulte viennent de l ' extérieur et ne sont ni le résultat ni la cause d'un
développement économique dans les territoires.
101. Les consultants n'ont pas été en mesure d'obtenir des données sur la
répartition du revenu entre résidents israéliens et palestiniens des territoires
occupés, ou entre Palestiniens aux différents niveaux de revenu. Les données
israéliennes sur le revenu privé disponible et les dépenses privées de consommation
dans les territoires ne sont pas ventilées par groupe (Israéliens/Palestiniens ou
par groupes de revenus).
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102. En résumé , on peut dire qu'Israël a eu pour politique d'encourager les liens
économiques entre sa propre économie et celle de la rive occidentale et de Gaza
d ' une manière sélective. La vente de produits israéliens dans les territoires n'a
pas fait l'objet de restrictions, alors que l'entrée de biens provenant de la rive
occidentale et de Gaza en Israël est sujette à de très strictes limitations. Les
ponts reliant la rive orientale à la rive occidentale du Jourdain sont restés
ouverts , mais des contrôles sélectifs y sont exercés. L'emploi en Israël de
travailleurs venant des territoires a été encouragé. Les entreprises israéliennes
ont le droit de donner des travaux en sous-traitance à des particuliers et à des
entreprises de la rive occidentale et de Gaza, tandis que l 'on met des obstacles au
développement de l'infrastructure et de l'industrie. Cette politique alliée à
l'expropriation et à la confiscation des terres, au contrôle des ressources en eau
et aux restrictions imposées à l'activité agricole, a influé sur la nature de
l ' économie des territoires en tendant à la rendre complémentaire et tributaire de
celle d'Israël.
103. En conséquence, un grand nombre de Palestiniens émigrent , comme on peut le
voir d'après le tableau 15. Une immigration en direction de la rive occidentale et
de la bande de Gaza n ' a eu lieu qu ' en 1969 et 1973 pour la première , et en 1973
pour la seconde. Toutes les autres années, on a enregistré des taux d'émigration
allant de 2, 2 à 24 pour l 000 pour la rive occidentale et de 4,7 à 11,5 pour 1 000
à Gaza. L' émigration est en augmentation depuis 1980 dans les deux territoires.
Un avis exprimé par beaucoup de représentants officiels contactés par les
consultants a été que la politique d ' occupation dans les territoires vise , dans
l'ensemble, à encourager l ' émigration des Palestiniens et à rendre ainsi plus
facil e la colonisation des terres par Israël. Les taux moins élevés d'émigration à
partir de Gaza reflètent non seulement la distance géographique entre ce territoire
et la Jordanie, mais également les difficultés d 'ordre légal que rencontrent les
habitants de Gaza lorsqu' ils veulent voyager , du fait qu ' on ne leur délivre pas de
passeports reconnus par les pays où ils veulent se rendre.
104. L'émigration a été particulièrement forte parmi les hommes de 14 à 25 ans, ce
groupe étant celui qui a tendance à chercher un l'emploi dans les pays arabes .
Cette émigration sélecti ve influe sur la structure démographique de la population,
en accroissant le pourcentage des femmes en âge de procréer par rapport au total de
la population, elle peut favoriser des taux relativement élevés d'accroissement
naturel, même s 'il y a dimi nuti on de la fécondité . Ce facteur contribue également
à augmenter le nombre des persanes à charge par salarié, en d ' autres termes les
taux des personnes à charge, ce qui entraîne une amélioration plus lente du niveau
de vie. Enfin, cette situation a conduit à un taux de participation moins élevé de
la main-d'oeuvre , en particulier sur la rive occidentale .
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1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
Tableau 15
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Migrations, rive occidentale et Gaza, 1967-1981
Rive occidentale
Nombre Taux pour
-13 000 21,8
- 15 800 27,0
+ 1 300 2,2
- 5 000 8,3
- 2 500 4,1
- 7 200 11, 5
+ 300 0,5
- 2 800 4,2
-15 10.0 22,5
-14 400 21, 2
- 10 400 14,7
- 9 400 13,4
-12 600 17,7
- 17 300 24,0
-15 700 21, 6
1 000 Nombre
-12 300
-32 300
- 2 900
- 3 300
- 2 400
- 4 000
+ l 700
- l 900
- 3 500
- 4 200
- 2 900
- 4 700
- 4 800
- 5 100
- 5 300
Gaza
Taux pour l 000
32,0
87 , 5
8,1
9, 0
6,5
10,4
4,3
4,7
8,3
9,7
6,5
10,3
10,3
11,3
11, 5
Source: Eitan Sabatello, The Populations of the Administered Territories:
Sorne Demographic Trends and Implications (Jerusalem, West Band Data Base
Project, 1983), tableau 10, p. 29A.
105. En ce qui concerne les incidences futures, il semble évident que les facteurs
déterminants ne sont pas d'ordre économique. Toutefois, les nouveaux rapports
réciproques qui se sont établis entre les territoires et l 'économie d 'Israël dans
le contexte de l'expansion des colonies israéliennes sont assurément importants.
106. Ces nouveaux rapports, qui ont été qualifiés de rapports de dépendance, ont
essentiellement pour effet de libérer un nombre considérable de personnes qui n'ont
plus à travailler dans l'agriculture ou l'industrie sur la rive occidentale et
à Gaza et qui peuvent par conséquent être employées en Israël. Si la tendance
actuelle à l'expropriation des terres et des ressources en eau, à l'interdiction ou
à la limitation de certaines cultures, aux restrictions imposées au développement
industriel se poursuit tout en s ' accompagnant de mesures visant à encourager les
Palestiniens à rechercher des emplois salariés en Israël, on peut s'attendre à ce
que la main-d ' oeuvre allant travailler en Israël continuera d'augmenter aux dépens
d'une main-d'oeuvre agricole qui ne cesse de diminuer. Si la politique actuelle de
production et d ' exportation de produits agricoles se maintient elle aussi,
l'exemple de la technologie israélienne plus avancée et la présence du marché
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israélien exerceront des pressions pour un accroissement et une diversification de
la production agricole. Toutefois à supposer que le but des Israéliens est de
faire obstacle au développement agricole, comme beaucoup d'auteurs semblent le
croire, des restrictions et des contrôles supplémentaires devront être imposés pour
atteindre ce but. Il faut envisager la possibilité de voir un nombre croissant de
Palestiniens se décourager et quitter les territoires. D'autr~ part, il faut
également tenir compte du potentiel qu'offre pour le développement la mobilisation
de la classe de plus en plus nombreuse des salariés et d'une classe paysanne ayant
acquis davantage de connaissances techniques. Dans ce cas-là, le problème de la
présence de colonies israéliennes ne sera toujours pas résolu.
VI. IMPACT DES COLONIES DE PEUPLEMENT ISRAELIENNES
SUR LA VIE SOCIALE ET LES PRATIQUES RELIGIEUSES
DES PALESTINIENS
107. L'afflux d'un nombre croissant d'Israéliens dans les colonies de peuplement
qui on été établies ou sont actuellement implantées dans les territoires occupés a
des effets préjudiciables sur la vie sociale des Palestiniens vivant dans les
territoires et perturbe leurs activités quotidiennes. On assiste à l'émergence de
deux sociétés distinctes, chacune ayant une culture, une religion, une langue, des
coutumes, des positions, des attitudes et un comportement différents. La situation
est encore aggravée par certains autres facteurs qui rendent plus difficile la
coexistence pacifique. Les colonies israéliennes ne sont composées que de Juifs,
étant donné que les Israéliens non juifs (notamment les Israéliens Arabes) en sont
exclus 114/. Ce système tend à séparer encore davantage les Israéliens des
colonies des communautés palestiniennes voisines et empêche les deux communautés
d'établir de bonnes relations mutuelles. Le fait que les colonies sont
généralement situées sur des hauteurs dominant la campagne, (en particulier dans
les zones non urbaines), qu'elles sont entourées de clôtures et que leurs entrées
sont gardées, souvent par un poste de guet, rend leur présence encore plus
menaçante pour les résidents des villages palestiniens avoisinants.
108. Les Palestiniens considèrent les colons israéliens comme des intrus sur une
terre où ils vivent et qu'ils cultivent depuis des générations et des siècles, qui
ont usurpé leur espace et exploitent leurs ressources afin de maintenir un style de
vie à l'opposé du leur. Les colons israéliens, pour leur part, perçoivent les
Palestiniens comme un groupe étranger sur une terre qui, d'après les déclarations
de leurs dirigeants, fait partie intégrante de la patrie israélienne 115/.
109. La politique actuelle consistant à regrouper les colonies en Îlots, à
proximité des communautés palestiniennes, tend à aggraver les tensions entre les
Palestiniens et les colons israéliens. La situation est particulièrement tendue et
les affrontements sont plus nombreux dans les zones où les colonies israéliennes
comprennent des membres de groupes religieux radicaux, comme à Hébron et à Naplouse.
110. L'autorisation accordée aux colons israéliens de porter des armes et de
participer au maintien de l'ordre a une incidence directe sur les activités
quotidiennes normales des Palestiniens. D'après des résidents de la rive
occidentale séjournant à Amman, qui ont été interviewés par les consultants, les
rues des villes et des villages palestiniens sont désertes à la tombée de la nuit.
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Les gens restent chez eux, craignant, s'ils sortent, d'être interpelés par des
colons armés, des membres de la police ou des militaires en patrouille, qui leur
demanderaient leurs papiers d'identité et les interrogeraient longuement. La
présence d'un groupe de colons armés sur un marché ou en patrouille suffit pour
faire redouter toute rencontre aux Palestiniens, aussi pacifique soit-elle. Si les
colons israéliens sont, pour leur part, libres de circuler comme ils l'entendent et
peuvent poursuivre leurs activités sociales et culturelles sans entrave, en
revanche on impose aux Palestiniens, de fréquents couvre-feux. La nécessité
d'obtenir une autorisation préalable des autorités d'occupation pour tenir des
réunions, laquelle est souvent refusée, de même que le contrôle rigoureux des
activités des institutions et organisations palestiniennes dans les territoires
occupés ont encore réduit l'activité sociale et culturelle des résidents
palestiniens.
111. On sait que les colons israéliens, dans le cadre de leurs fonctions
consistant à assurer le maintien de l'ordre et avec l'appui des autorités
militaires administrant les territoires, outrepassent leurs pouvoirs et harcèlent
les Palestiniens tant individuellement que collectivement. Ainsi, le journal
Ha'aretz du 15 mai 1981 a signalé que le rabbin Kahane avait reconnu que des
membres de son groupe de Kiryat Arba'a organisaient dès patrouilles armées dans les
rues d'Hébron, contrôlaient les documents d'identité et pénètraient dans les
maisons qui avaient appartenu à des Juifs afin de contraindre les occupants
palestiniens à partir. De nombreux incidents ont également été signalés dans la
presse concernant le harcèlement d'exploitants agricoles par des colons et
l'ingérence de ces derniers dans leurs travaux agricoles sous prétexte que la terre
qu'ils travaillaient appartenait à la colonie. De tels incidents étaient
extrêmement fréquents dans la zone d'Etzion Block entre Hébron et Jérusalem 116/.
112. La lapidation en tant qu'expression de la résistance à l'occupation, méthode
fréquemment utilisée par les jeunes Palestiniens, a entraîné de sévères
représailles .de la part des colons israéliens dans le rôle de gendarme. Ces
attaques étaient généralement dirigées contre des établissements d'enseignement et
perturbaient souvent leur fonctionnement, ainsi que le déroulement des cours. On a
signalé l'an dernier un incident particulièrement grave suscité, présume-t-on, par
une lapidation, - l'attaque par des hommes armés et masqués (des colons pense-t-on)
contre l'Université islamique d'Hébron, la dernière semaine de juillet, au cours de
laquelle trois étudiants ont été tués et 33 blessés 117/. Une autre fois, à la
suite d'un incident au cours duquel un minibus transportant des enfants de la
colonie de Yattir à une école se trouvant à Kiryat Arba'a a été lapidé près d'une
école palestinienne à Hébron, les colons se trouvant dans le bus pour assurer leur
protection ont fait irruption dans l'école et tiré des coups de feu en l'air.
N'ayant pas réussi à attraper les jeunes qu'ils soupçonnaient de l'attaque, ils ont
arrêté le directeur d'école et l'ont emmené tout d'abord à Kiryat Arba'a puis au
poste où se trouvaient les autorités militaires locales. L'armée a ensuite ordonné
la fermeture de l'école pendant un mois 118/.
113. Le nombre des colonies de peuplement ayant augmenté, les écoles
palestiniennes (y compris celles administrées par l'UNRWA pour les enfants de
réfugiés) qui sont situées à proximité des routes empruntées par des véhicules se
rendant dans les colonies ou en provenant, ont été soumises à de nombreux
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harcèlements de la part des colons, qui tentaient ainsi de réduire les l apidations
auxquelles se livraient les étudiants. A de nombreuses reprises , des colons ,
généralement armés , ont pénétré dans ces écoles , perturbant les cours , afin
d ' inter roger les étudiants , en emmenant certains pour les interroger plus en détail
et fermant l ' école pendant quelques jours jusqu ' à ce que l ' enquête soit terminée .
En ce qui concerne les écoles de l ' UNRWA, les autorités militaires ont suggéré de
construire des murs de béton de deux mètr es de haut , le long de la partie des
bâtiments située face à la route ou de réinstaller les écoles à un endroit éloigné
de la route 119/.
114 . Les ir r uptions dans les lieux de culte et l es ingérences dans les activités
religieuses se sont multipliées et étendues ces dernières années. Les nombreux
incidents concernant la mosquée Al Aqsa de Jérusalem ont fait l'objet d ' une vaste
publicité1 le dernier en .date remonte au 27 janvier 1984, date à laquelle on a
découvert une cache de grenades à main et d ' explosifs dans le cimetière islamique
adjacent à la mosquée et où les gardiens de cet édifice avaient également découvert
des échelles et des cordes pendant le long du mur 128/. Un autre l i eu saint qui a
été le théâtre de nombreux affrontements entre Musulmans pal esti niens et Juifs
israéliens est le Tombeau des Patriarches à Hébron. Les Juifs sont autorisés à y
accéder pour tenir des séances de prière , périodes pendant lesquelles il est
interdit aux Arabes musulmans d ' entrer. En fait, l ' accès du Tombeau par les
Musulmans a été progressivement réduit . D' après Ha'aretz du 11 septembre et Al
Fajr du 18 septenbre 1983, l ' administration civile de la rive occidentale a imposé
des restrictions concernant les prières musulmanes pendant les fêtes juives (Jour
de l ' an, Jour du Pardon - Kippour - , Fête des tabernacles - Soukkot - et
Réjouissance de la Loi - Simhat Torah - ), toutes se déroulant sur une période de
trois semaines en septembre.
115. Un certain nombre d ' attaques vi olentes , perpétrées contre des édifices
r eligieux musulmans et chrétiens , ont fait l ' objet de nombreux r apports de presse
l ' année dernière. On mentionnera notamment le meurtre de deux religieuses au
couvent de l ' Eglise orthodoxe russe de Jérusalem, l ' install ation de disposit ifs
explosifs dans des mosquées à Hébron et Naplouse , dans une église chréti enne à
Bethany et dans une église orthodoxe russe à Ain Haren, près de Jérusalem; ainsi
que l ' incendie qui a détruit la bibliothèque de l 'Eglise anglicane de
Jérusalem 121/. Ces incidents ont été imputés à des groupes israéliens , notamnent
au groupe "Terror Against Terror", qui sont apparus à Jérusalem et dans les
territoires occupés et dont l ' objectif , d'après des sources jordaniennes et
palestiniennes, consiste à harceler , intimider et terroriser les Palestini ens et à
les contraindre à quitter les territoires. A cet égard , le chef d ' état-major
israélien , Moshe Levy , aurait dit à un comité de la Knesset qu' il ne savait pas
s ' il existait des groupements clandestins dans les territoires mais qu ' il ne
pouvait écarter la possibilité de l a constitution de certains groupes
dangereux 122/.
116. Les camps de réfugiés ont été l ' objet de fréquentes ingérences par les col ons
et le personnel militaire qui pensent que les résidents sont étroitement associés à
l ' agitation, aux manifestations et aux lapidations 123/. Les incidents les plus
graves se sont produits dans les camps que le Gouvernement israélien avait retenus
pour mettre à exécution ses plans relatifs au transfert des réfugiés, comme ceux de
Dheisheh et Jalazun.
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117. Les excès auxquels se sont livrés les colons israéliens sur la rive
occidentale, en ce qui concerne le traibament des résidents palestiniens, et le
laxisme dont ont fait preuve les respons,3bles de l'application des lois dans
l'instruction de ces affaires ont abouti à la nomination par le Gouvernement
israélien, en 1981, de la Commission Karp. Le rapport de la Commission a été
publié récemment - plus de 20 mois après sa présentation au Ministre de la
justice. Dans son rapport, la Commissio1a a dit que la police civile se heurtait à
des obstacles dans la poursuite de ses enquêtes en raison des pressions exercées
par le gouvernement militaire afin de j~ire libérer les personnes détenues pour
interrogatoire. Elle a égal~ment indiqué que les colons refusaient de coopérer
avec la police et le Procureur de la République et conclu que la situation actuelle
contenait les germes d'un processus dangi~reux dont il était difficile de prévoir la
fin 124/.
118. L'accroissenent progressif du nombi:e d'Israéliens résidant dans les
territoires occupés aggravera inévitable~nent les conflits actuels avec les
résidents palestiniens dans leurs activités quotidiennes. De l'avis des
Palestiniens, l'implantation de colonies israéliennes à proximité de leurs villes
et de leurs villages, et souvent même à la périphérie, a pour but de les empêcher
de maintenir des liens étroits avec les communautés palestiniennes voisines. En
outre, les contrôles qu'effectuent souvent tant les forces de sécurité que les
colons et les fréquents couvre-feux portE!nt gravement atteinte à leur sens de la
solidarité et à leur cohésion sociale. Le projet du Gouvernement israélien de
disperser les réfugiés des camps situés ii proximité de zones peuplées par les
Palestiniens ne pourra qu'aggraver la situation.
119. Il est difficile de comparer les SElrvices sociaux dont disposent les colons
israéliens et ceux auxquels ont accès len Palestiniens, en l'absence de données
factuelles concernant ces derniers. Tout:efois, sur la base d'observations
empiriques et d'informations provenant dE? sources secondaires, on peut dire que le
groupement des colonies de peuplement is1:aéliennes en Îlots a permis de fournir aux
colons des services correspondant à leurs besoins dans le domaine de l'éducation et
de la ·santé et à leurs intérêts sociaux E!t culturels. Les colonies les plus
importantes disposent de leurs propres dispensaires, jardins d'enfants et
installations socio-culturelles. Les colonies moins importantes ou peu peuplées
disposent des moyens et facilités nécessaires pour utiliser les services existant
dans les centres ruraux et localités régionales. Le réseau routier actuellement
mis en place pour relier les différentes colonies de peuplement ~t assurer l'accès
aux centres métropolitains en Israël permet aux colons d'utiliser les services
éducationnels et sanitaires et de poursuivre leurs activités sociales et
culturelles sans entrave. En ce qui concerne les services dans les domaines de
l'éducation, de la protection sociale et de la religion, les normes appliquées aux
colonies de la rive occidentale semblent être plus généreuses qu'en Israël
même 125/. Toutefois, seuls les colons ont accès à ces services de même qu'aux
services sanitaires, ce qui accentue la ségrégation entre Israéliens et
Palestiniens vivant dans les territoires •.
120. S'agissant des Palestiniens, on sajlt que leurs établissements d'enseignement
sont souvent surpeuplés et qu'ils manquent de matériel et d'enseignants. Leurs
activités sont fréquemment interrompues par des couvre-feux et des fermetures du
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fait de lapidations auxquelles se livreraient les étudiants et les cours sont
souvent perturbés par les forces de sécurité et des colons armés qui pénètrent dans
les écoles à la recherche des coupables présumés. Dans le domaine médical, les
services dont disposent les Palestiniens sont considérés comme insuffisants et
souffrent souvent d'un manque de personnel qualifié, de matériel et de fournitures
médicales. D'après les rapports du Comité spécial d'experts, nommé par
l'Organisation mondiale de la santé, qui se rend chaque année dans les territoires
occupés afin d'étudier la situation sanitaire des habitants, les améliorations
apportées aux services de santé sont loin d'être suffisantes pour répondre aux
besoins d'une population en augmentation croissante et ne reflètent pas les progrès
réalisés dans le domaine de la médecine. Les efforts déployés par des groupes
palestiniens locaux afin de fournir plus de moyens et d'améliorer les services
existants ont souvent été contrecarrés par les autorités administrantes1 on
mentionnera à ce sujet le refus du Gouvernement israélien d'approuver la
construction d'un nouvel hôpital à Hébron dont le projet avait été lancé grâce à un
effort volontaire 126/.
VII. CONSEQUENCES DE L'IMPLANTATION DES COLONIES ISRAELIENNES SUR
LE SYSTEME D'ADMINISTRATION JUDICIAIRE ET DE GOUVERNEMENT LOCAL
DANS LES TERRITOIRES OCCUPES
121. La situation dans les territoires occupés de la rive occidentale et de la
bande de Gaza est devenue anormale du fait que la population, qui vit dans un même
espace territorial, est néanmoins soumise à deux systèmes différents
d'administration judiciaire et de gouvernement local 127/. Cela s'explique par
l'accroissement continu du nombre des colonies israéliennes dans ces territoires et
l'extension progressive du droit israélien aux résidents de ces colonies, alors que
les Palestiniens continuent d'être soumis aux lois jordaniennes et aux règlements
de 1945 sur la défense promulgués par la puissance mandataire, qui étaient en
vigueur lors de l'occupation israélienne en 1967 et qui ont été modifiés depuis
lors par les décisions prises de temps à autre par les autorités militaires
chargées d'administrer les territoires.
122. D'après un rapport établi par le Ministre jordanien des affaires relativ~s
aux territoires occupés 128/, Israël s'efforce actuellement d'officialiser et de
faciliter l'application du droit israélien aux territoires occupés, par une
résolution de la Knesset, datée du 2 janvier 1984, et portant approbation de deux
lois: la première s'applique aux colons juifs, tandis que le seconde (loi
d'exception) promulguée par la puissance mandataire en 1945, continue de
s'appliquer aux ressortissants arabes. Ces nouveaux textes per~ettent aux
autorités israéliennes d'appliquer les articles du droit civil et du droit pénal
dans les territoires occupés, sans devoir recourir à un vote à la Knesset, si la
commission juridique de la Knesset donne son accord.
123. Depuis l'occupation, les autorités militaires ont adopté plus de
l 000 décisions, la plupart modifiant les lois jordaniennes. Ce sont les tribunaux
militaires qui ont compétence pour connaître des violations de ces décisions, bien
que celles-ci soient considérées comme des amendements aux lois jordaniennes, et
les jugements rendus par les tribunaux militaires sont sans appel. Les autorités
militaires promulguent également de temps à autre des règlements qui sont
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applicables aux colons ou aux colonies. Ce sont les tribunaux israéliens qui ont
compétence pour connaître des violations de ces textes et des lois israéliennes
applicables aux colons.
124. Depuis 1979, les colonies font partie des conseils locaux et régionaux du
fait de la promulgation des décisions militaires No 783 du 20 mars 1979 et No 982
du 1er mars 1981 qui ont étendu le droit interne israélien à ces colonies. Les
nouvelles colonies peuvent être intégrées dans les conseils locaux si elles sont
urbaines ou faire partie d'un conseil régional si ce sont des colonies non
urbaines. Les modalités de participation et les attributions de ces conseils sont
similaires à celles des conseils municipaux et régionaux d'Israël. Les colonies
israéliennes sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza sont donc dotées
d 'organes autonomes élus, qui sont habilités à promulguer des arrêtés et dont la
compétence s 'étend aux questions qui relèvent du droit interne, notamment
l'aménagement de l'espace territorial qui leur est assigné , à savoir non seulement
le terrain qui leur est alloué directement, mais également les terres
réquisitionnées à des fins militaires et les terres déclarées "domaniales" 129/.
125. Il y a donc sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza deux systèmes
d'administration locale, l'un comprenant les colonies israéliennes qui relèvent du
droit interne israélien, et l'autre englobant les villes et villages palestiniens
qui sont soumis aux lois jordaniennes, telles qu 1 amendées par les ordonnances
militaires. Les conseils des colonies bénéficient des garanties d'une procédure
régulière pour les délits et omissions, alors que les conseils palestiniens sont
soumis à des mesures unilatérales prises par l'autorité administrante sous la forme
de règlements militaires ou de procédures sommaires, comme dans le cas de la
destitution de maires et de la dissolution de conseils élus par l'administration
civile il y a quelques années. Les pouvoirs et attributions des municipalités
palestiniennes sont restreints ou réduits par exemple pour des questions telles que
la délivrance de permis de construire et le recouvrement d'impôts, mais ceux des
colonies israéliennes et de leurs résidents sont au contraire élargis par des lois
adoptées à la Knesset ou par des décisions ~ilitaires qui leur étendent le droit
israélien 130/.
126. L'existence d'un double système d'administration locale dans les territoires
occupés de la rive occidentale et de la bande de Gaza entraînera deux conséquences
principales : l'augmentation constante du r,ombre des colonies et la tendance des
autorités occupantes à confisquer de plus en plus de terres pour les allouer à ces
colonies réduiront progressivement l'espace territorial relevant des municipalités
palestiniennes. Le fait que les colonies israéliennes participent, par
l'intermédiaire de leurs conseils, à des décisions de haut niveau relatives à des
questions portant sur l'infrastructure, le droit , l'économie, la sécurité, les
terres et les ressources en eau dans les territoires, et qu'elles constituent , par
le biais du "Conseil des colonies juives de Judée et de Samarie", un puissant
groupe de pression auprès du gouvernement central, réduira encore les pouvoirs et
attributions des municipalités palestiniennes dans ces domaines.
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Y On trouvera à l'appendice I-A la liste des colonies de peuplement
implantées sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza.
li Réponse du gouvernement jordanien reçue par le Comité spécial chargé
d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la
population des territoires occupés (Al8089), annexe v, p. 88 à 98. Voir également
l'appendice I-A du présent document.
1/ Yigal Allon, "Israel: The Case for Defensible Borders", Foreign Affairs
Review, vol. 55, No 1 (octobre 1976), p. 38 à 53. Voir également le texte de la
déclaration faite par M. Raymond Tanter, professeur de sciences politiques à
l'Université du Michigan, à l'occasion de son témoignage devant le Sous-Comité des
organisations internationales, de l'Europe et du Moyen-Orient du Comité des
relations internationales de la Chambre des représentants, 95ème Congrès,
1ère session, 12 et 21 septembre et 19 octobre 1977 (Washington, o.c., Government
Printing Office, 1978), p. 55.
il Rapport du Comité spécial chargé d'enquêter sur les .pratiques
israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires
occupés (Al8389), p. 27 à 32.
~/ Jerusalem Post, 20 juillet 1972.
§/ Ha'aretz, 24 juillet 1974.
li Jerusalem Post, 5 mars 1971.
11 Voir le Jerusalem Post du 11 novembre 1977 pour les déclarations de
M. Ariel Sharon, et Ha'aretz du 13 mars 1978 pour celles de M. Weissman.
Y La décision du gouvernement d'autoriser le Goush Emounim à implanter des
colonies dans des camps militaires est signalée dans le Jerusalem Post du
2 décembre 1977 et, à la même date dans Al Qods.
101 Jerusalem Post, 7 mai• 1979.
W Gouvernement israélien, communiqué de presse émanant de la Knesset
(Jérusalem, services de presse de l'Etat, 14 mars 1984).
g/ Ma'ariv, 6 juillet 1977.
131 Gouvernement israélien, "Faits concernant Israël" communiqués par le
Ministère des affaires étrangères, Division de l'information (1966), P• 101.
li/ Ma'ariv, 14 août 1974.
151 Ma'ariv, 14 août 1975.
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W Times (Londres), 16 mai 19801 Asha'b et Al Qods, 19 mai 1980.
W Asha'b et Al Ittihad, 19 et 23 septembre 1980.
W Jerusalem Post, 14 février 19791 Al Ittihad, 20 février 1980.
19/ Gouvernement israélien, communiqué de presse émanant de la Knesset
(Jérusalem, services de presse de l'Etat, 14 mars 1984).
l.Q/ Ha'aretz, 12 mars 19801 Ha'aretz, 6 juin 1978.
W Ha'aretz, 31 janvier 1977.
W Ca~inet de s·.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie

11 Israeli Colonization of Arab Lands", (Amman, août 1983), annexe, tableau I.
W Washington Post, 12 septembre 1982, cité dans le document publié par le
cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite ·de Jordanie, "Israeli
colonization ••• ", p. 8.
W Efrat "Pattern of Jewish and Arab settlements in Judea and Samaria".,
Daniel Elazar, ed., in Judea, Samaria and Gaza: Views on the Present and Future,
Washington, D.C., American Institute for Public Policy Research, 1982, p. 21.
12./ Ibid., p. 22.
W Ibid., p. 18, 21 et 23.
nJ Meron Benvenisti, "The West Bank and Gaza Data Base Project: Pilot Study
Report" (1982), p. 35 et 36, rapport présenté devant l'American Enterprise
Institute, Washington, D.C.
28/ Ibid., P• SS.
W Ibid., p. SS.
lQ/ Ibid., p. 67.
l!/ Ibid., P• 55.
W Ibid., p. 37 et 38.
33/ Ibid.
W Royaume hachémite de Jordanie, Ministère chargé des territoires occupés,
(Amman) "Report presented to the UNCHS Delegation for period February 1983 to
February 1984" p. 9 et 10 (traduction non officielle).
3S/ Organisation des Nations Unies, communiqué de presse (PAL/1534),
14 décembre 1983.
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W Al-Hamrnishrnar (journal en hébreu) 27 novembre 1983, mentionné dans le
rapport du Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie
intitulé "UNRWA in Jordan: Current situation" (Amman, janvier 1984), p. 5.
nJ Organisation des Nations Unies, communiqué de presse (PAL/1534),
14 décembre 1983.
38/ Royaume hachémite, Ministère des affaires des territoires occupés, "Report
presented to UNCHS ••• ", p. 2 à S.
39/ Ibid., p. 10.
!QI Voir Ha'aretz du 4 août 1983, qui publie les résultats d'une étude menée
en juillet 1983.
41/ Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement,
"Palestine: options de développement" (TD/B/960), rapport établi par
M. P. G. Sadler et B. Abu Kishk, 11 mai 1983, p. 5, par. 12.
42/ Benvenist i, op. cit., p. 25.
il/ CNUCED, op. cit., p. 19, par. 50.
!Y' Ibid., p. 19, par. 49 et 53.
W J. Schwartz, "Water Resources in Judea, Samaria, and the Gaza Strip", in
Daniel Elazar, ed., op. cit., p. 100.
46/ CNUCED, "Palestine: options ••• ", p. 33.
W Efrat, op. cit., p. 22.
i§/ Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization ••. 11
, p. 15.
49/ CNUCED, "Palestine: options ••• ", p. 47, par. 90.
50/ Preuve verbale fournie aux consultants par les membres du Cabinet de
S.A.R. le prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie, le 23 février 1984.
W Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie:
"Israeli colonization ••• ", p. 16 et 17.
52/ Statistical Abstract of Israel de 1983, tableau XXVII/33, p. 749.
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W Voir par exemple: Efrat, op. cit., p. 23, sur les services d'éducation et
de santé et sur la fourniture d'équipements collectifs aux. colonies, Cabinet de
S.A.R. le princ~ héritier du Royaume hachémite de Jordanie: "Israeli
colonization ••• ", p. 9 et 10, sur l'importance des subventions du Gouvernement
israélien aux colonies, Benvenisti, op. cit., p. 53 à 62, sur la planification et
la conception des colonies israéliennes, et, sur les logements subventionnés, la
déclaration faite par de M. Israel Shahak, professeur à l'Université hébraïque de
Jérusalem, devant la Sous-Commission sénatoriale de l'immigration et de la
naturalisation, Commission des lois (Committee of Judiciary), première session du
9Sème Congrès, sur la question des colonies de la rive occidentale et du traitement
des Arabes dans les territoires occupés par Israël, 17 et 18 octobre 1977
(Washington, D.C.-, 1978), u. S. Government Printing Office, p. 7.
54/ Publié sous la direction de Emile A. Nakhleh par Arnerican Enterprise
Institute for Public Policy Research (Washington, D.C., 1980), p. 116.
22/ Voir en particulier les rapports du Comité spécial pour les cinq dernières
années (A/33/356, 13 novembre 19781 A/34/63, 13 novembre 19791 A/35/425,
6 octobre 19801 A/36/579, 26 octobre 19811 et A/37/485, 20 octobre 1982).
56/ Voir les numéros des 13 et 14 décembre 1983 des journaux Ha'aretz et
Ma'ariv, auxquels s'est référé le Comité spécial chargé d'enquêter sur les
pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des
territoires occupés dans le document A/CN.5/R.276 du 19 décembre 1983, par. 20.
Voir également le Report presented to UNCHS ••• , p. 1 et 17, du Ministère des
affaires des territoires occupés du Royaume hachémite de Jordanie.
57/ Les effets de l'implantation de colonies sur le régime foncier sont
examinés au chapitre IV, sect. A, du présent rapport.
58/ Lès méthodes et les incidences du contrôle exercé par Israël sur les
ressources en eau sont exposées en détail au chapitre IV, sect. B, du présent
rapport.
W Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization • • • " •
.fil!/ Voir Raja Shahadeh, "Les colonies juives sur la rive occidentale occupée i
comment les terres ont été acquises pour leur usage et quelle est la structure de
ces colonies", document présenté au huitième Séminaire des Nations Unies sur la
question de Palestine, tenu à Djakarta, du 9 au 13 mai 1983, et organisé par la
Division des droits des Palestiniens sur le thème "Les droits inaliénables du
peuple palestinien".
W Cabinet de S.A.R. le Prince .héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization ••• ", p. 14.
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§.Y Antoine Mansour, Palestine: une économie de résistance en Cisjordanie et
à Gaza, (Paris, éditions l'Harmattan, 1983), p. 141.
Hf Organisation des Nations Unies, Comité sp~cial chargé d'enquêter sur les
pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des
territoires occupés, Résumé des rapports (A/AC.145/R.273), 14 Novembre 1983.
§.Y Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization ••• ", p. 4.
66/ Ibid.
fil/ Ibid.
68/ On trouvera une étude sur la politique des "frontières ouvertes" dans .
l'ouvrage de Brian Van Arkadie, Benefits and Burdens: A Report on the West Bank
and Gaza Strip Economies since 1967 (New York, Carnegie Endowment for International
Peace, 1977), chap. l •
.fil!/ Voir par exemple, Benvenisti, op. cit.
W David Kahan, Agriculture and Water in the West Bank and Gaza, (Jérusalem,
projet de base de données pour la rive occidentale, 1983), tableau 43, p. 79.
71/ Renseignements tirés de Survey of the manufacturing industry in the West
Bank and Gaza Strip, rapport établi par P. G. Sadler, V. Kazi et E. Jabr pour
l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, juillet 1983.
]Y Survey of the manufacturing industry ••• , p. 3 et 4 et p . 19 à 21.
11/ Kahan, op. cit., p. 1.
]J/ Voir, par exemple, Brian Van Arkadie, op. cit., p. 88 à 95.
W Hillel Frisch, Stagnation and Frontier Arab and Jewish Industry in the
West Bank, (Jérusalem, projet de base de données pour la rive occidentale, 1983),
p. 76 à 87.
12J Cabinet de S.A.R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization ••• ", p. 11.
].2/ CNUCED, "Palestine: options de développement", p. 40, par. 80.
JY Pour plus de précisions sur ce point, voir Brian Van Arkadie, op. cit.,
p. 33 et 34, et p. 80 et 81.
J.!}/ Calculs effectués d'après le Statistical Abstract of Israel, 1983,
tableaux XXVII/10 et XXVII/11.
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!!QI Ce n'est pas tant la croissance des exportations et des importations, que
l'importance relative des différents marchés, illustrée par le tableau 9, qui
corrobore cette constatation •
.!!!/ Conférence internationale du travail, soixante-neuvième session, 1983,
Rapport du Directeur général, annexe III, p. 27.
W Ibid., P• 28.
W Mansour, op. cit., p. 59.
W Voir par exemple, Najwa Makhoul, "Change in the employment structure of
Arabs in Israel", in Journal of Palestine Studies, vol. XI, No 3 (printemps 1982),
p. 77 à 102.
· 85/ Makhoul, loc. cit •
.!!.§1 Conférence internationale du travail, soixante-neuvième session, 1983,
Rapport du Directeur général, annexe III, p. 43.
87/ Ibid., p. 28 •
.§Y Ibid., p. 44.
W Bureau du Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie, "Israeli
colonization ••• ", p. 18, points 2 et S •
.2Q/ Frisch, op. cit., p. 74.
W OIT, op. cit., P• 29 et 30 •
.2.1/ Ibid.
ll/ Ibid •
.2.!/ Ibid., p. 31.
W De nombreuses informations sur cette question de l'embauche "irrégulière"
des enfants sont parues dans les publications périodiques arabes et des travaux de
recherche lui ont été consacrés par un certain nombre d'organisations, notamment a
Organisation internationale du Travail (les consultants n'ont pu avoir accès à ce
document) et Committee for the Defense of Palestinian Human Rights under Israeli
Occupation (Comité pour la défense des droits de l'homme des Palestiniens sous
occupation israélienne), Slave Markets, The ~xploitation of Palestinian Children ~.ï
Israel (Beyrouth, mai 1979).
W Certains auteurs situent même ce pourcentage à 75 p. 100, notamment
M. w. Khouja et P. G. Sadler, dans leur rapport établi pour la CNUCED, "Examen de
la situation économique du peuple palestinien dans les territoires arabes occupés•
(TD/B/870, 26 août 1981).
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ll./ Voir, par exemple, OIT, op. cit., p. 28 et Benvenisti, op. cit., p. 7 et 8.
W OIT, op. cit., p . 39 et 40 •
.2.2/ Cabinet de S.A. R. le prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization •• • ", p. 15.
100/ Royaume hachémite de Jordanie, Ministère du travail, Effects of Israeli
Policies and Practises on ~rab Labour Conditions in Arab Occupied Territories
during 1983 (janvier 1984); traduction anglaise officieuse.
101/ Mansour, op. cit., chap. IV.
102/ Cabinet de S.A. R. le Prince héritier du Royaume hachémite de Jordanie,
"Israeli colonization ••• ", p. 16 et 17.
103/ Meron Benvenisti, Israeli Role in the West Bank, Legal and Administrative
Aspects, West Bank Data Base Project, (Jerusalem, 1983) p. 17 et 18.
104/ Benvenisti, op. cit. p . 16.
105/ Ibid.
106/ L'administration civile a été créée par l'Ordonnance militaire 947 du
8 novembre 1981 pour assumer les pouvoirs de l'administration militaire dans les
affaires civiles. En fait, elle est placée sous les ordres du Commandement
militaire des forces de défense qui en nomment le chef. Voir Meron Benvenisti,
"Israeli Role • •• ", p. 19 à 32.
107/ Shahadeh, op. cit., p. 100.
108/ David (Deddi) zuckor, Avner Halperin, Zeev Haspar, Hagar Kahana, Rivka
Levin, Research on Human Rights in the Occupied Territories, 1979-1983, (Tel Aviv,
1983), International Center for Peace in the Middle East, p. 75.
109/ Ibid., p. 73.
110/ Ibid . , p. 76 et 77.
111/ Ibid., p. 101.
112/ Ibid, p. 102.
113/ Ce sont, exprimées en pourcentage, les différences existant entre le PNB
et le PIB sur la rive occidentale et à Gaza, respectivement. Elles correspondent à
la rémunération nette des facteurs de l'étranger (dans ce cas, essentiellemenb l es
salaires des Palestiniens travaillant à l'étranger).
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114/ Voir témoignage d'Israel Shahak, professeur à l'Université hébraïque de
Jérusalem (Israël) devant le Sous-Comité de l'immigration et de la naturalisation
de la Commission judiciaire du Sénat des Etats-Unis, 95ème Congrès, 1ère session
sur la question des règlements concernant la rive occidentale et du traitement des
Arabes dans les territoires occupés par Israël, 17 et 18 octobre 1977,
United States Government Printing Office, p. 2 et 3.
115/ M. Dayan (Ha'aretz du 24 juillet 1974) et M. Begin (L'Express,
23-29 mai 1977) .
116/ Pour plus de détails sur ces incidents, voir "Rapport du Comité spécial
chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de
la population des territoires occupés" (A/36/579) par. 149 à 184. Voir également
State of Israel, Report of the Karp Commission, Press Bulletin (Jérusalem,
9 février 1984).
117/ Jerusalem Post, 2 et 3 août 1983.
118/ Jerusalem Post, 10 novembre 1983.
119/ Informations rassemblées par l'Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
120/ Royaume hachémite de Jordanie, Ministère des affaires relatives aux
territoires occupés, rapport présenté aux consultants.
121/ Ces incidents ont été décrits dans le rapport présenté aux consultants par
le Ministère jordanien des affaires relatives aux territoires occupés.
122/ Jerusalem Post et Ha'aretz du 14 décembre 1983.
123/ Ces renseignements et d'autres concernant l'amélioration des camps de
réfugiés sur la rive occidentale ont paru dans Ha'aretz les 13, 14 et 21 novembre,
dans le Jerusalem Post du 21 novembre, et dans Ma'ariv du 22 novembre 1983. En ce
qui concerne les incidents, voir Ha'aretz du 11 novembre, Jerusalem Post et
Ha 'aretz du 27 novembre et Al Fajr du 25 novembre 1983.
124/ State of Israel, Press Bulletin (chapitre du rapport de la Commission Karp
relatif aux conclusions), Jérusalem, 7 février 1984.
125/ Benvenisti, op. cit., p. 47.
126/ Documents de l'Organisation mondiale de la santé A/35/16 et A/36/14.
127/ Pour plus de détails sur ces questions, voir A/38/282, par. 5 à 33.
128/ Royaume hachémite de Jordanie, Ministère chargé des affaires relatives aux
territoires occupés, Rapport présenté ·aux consultants, p. 1.
129/ Benvenisti, op. cit., p. 45.
130/ Ibid., p. 42.
...... ..
Colonies
(Nombre total)
1967 (2)
Quartier juif
Kfar Ezyon
1968 (5)
Argaman
Kaliya
Kir iat A.rba
Mehola
Ramat Ashkol
1969 (4)
Fatazael
Rosh Zorim
French Hill
Haddassa
APPENDICE I
Colonies implantées sur la rive occidentale et dans la bande jie Gaza,
et projections pour l'an 2010
Document établi par le Département des affaires relatives à la
partie occupée de l'Organisation de l ibération de la Palestine
à Amman (Jordanie)
A. Coloni_es étab_lies entre 1967 et 1983
Situation
Jérusalem (sect. or . )
Bethlehem
Vallée àu Jourdain
Vallée du Jourdain
Hébron
Vallée du Jourdain
Jérusalem (sect. or.)
Vallée du Jourdain
Bethlehem
Jérusalem (sect. or.)
Jérusalem (sect. or.)
J R G
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Superficie
(en dunums)
en l'an
actuelle 2010
870
-
1 900
900 -
600
2 000
400
15 000
--
1 700
--
Nombre d'unités
d'habitation
en l'an
actuel 2010
220
80
40
26
1 100
70
1 700
92
55
2 400
120
160
160
4 000
160
160
120
Nombre de
familles
en l 'an
actuel 2010
65
28
18
750
39
50
20
120
160
15 000
70 y
80 y
100 ~
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CA~ W
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APPENDICE 1 (suite)
Superficie Nombre d'unités Nombre de
(en dunums) d'habitation familles
Colonies en l'an en l'an en l ' an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1970 (7)
Gilgal Vallée du Jourdain X 2 300 - 90 120 50 100 y
Alon Shvut Bethlehem X 470 - 212 600 195 250
Massuu Vallée du Jourdain X - - 50 160 30 80 y
Mevo Horon Ramallah X 1 050 - 48 160 46 80
Yitav Vallée du Jourdain X 2 300 - 50 120 30 90 y
Atarot Jérusalem (sect. or.) X 10 000 - 61 y
Muale Efrayim Vallée du Jourdain X - 4 000 240 2 500 264 3 000
1971 (2)
Hamra Vallée du Jourdain X - - 60 160 40 120 y
Mizpe Shalem Vallée du Jourdain X 2 300 - 32 - 32 160
1972 (1)
Bekdut Vallée ~u Jourdain X - - 31 80 55 160
.!2..ll (11)
Newe Yaaqov Jérusalem (sect. or.) X l 000 - - - 2 500
Ramot Jérusalem (sect. or.) X - - l 500 8 000 - -
Gillo Jérusalem (sect. or.) 4 000 4 500 10 000
"1:1'2:ltz:1 >
X - - - ID '1 ....._ ....._
Talbiot Jérusalem (sect. or.) 3 500 5 000
~ ID 1-' l.ù
X - - - - " ::s \0 \0
San Hadria Jérusalem (sect. or.) 300 '° CO....._
X - - - - - 0\ ID l:"" I\>
Givat Shaul Jérusalem (sect. or.) V1 ~- ....... l.ù
X - - - - - - Ill --.l l.ù
Ranat Rahel 'Jérusalem (sect. or.) \0
X - - - - ...... .. Givat Hamiftai Jérusalem (sect. or.) X 3 500 - 300 900
APPENDICE I (suite) .,, ":I t,j ):>
Il) '1 ....... .......
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lb :::1 \0 \0
.0 O>--... °' Il) ,I::"' I'\)
Superficie Nombre d'unités Nombre de 0'\ 1-'-....._W
en -:i w
(en dunums) d 'habitation familles \0
Colonies en l'an en l'an en l'an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1973 (suite)
Gittit Vallée du Jourdain X 3 700 - 64 l 205 22 120 y
Mekhora Vallée du Jourdain X - - 55 160 30 75 !f
Nezr Hazami Gaza X - - - - 39
1974 (1)
Kafar Barom # ~ Gaza X
1975 (6)
El Azar Bethlehem X 850 - 50 120 30 100 Bi
Qedumin Naplouse X l 000 2 000 265 3 000 170 2 000
Ofra Ramallah X 250 350 120 250 100
Mishor Adomim Jérusalem (sect. o r. ) X
Pezael Vallée du Jourdain X
Mihlag Dafna Jérusalem (sect. or . ) X 270 - 300 l 400
1976 ( 1)
Netiv Hagevue Vallée du Jourdain X 2 600 - 68 160 33 80 y
1977 (18)
Almog (A) y Vallée du Jourdain X l 900 - 42 200 23 200
Beit El (A) Ramallah X 254 - 139 400 90
....... Beit El (B) Ramallah X 75 - 111 152 y 75
APPENDICE I (suite)
Super ficie Nombre d ' unités · Nombre de
(en dunums) d'habitation familles
Colonies en l'an en l'an en l'an
(Nombre total ) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
!lll (suite)
El Qana Naplouse X 2 000 - 280 450 .Y 130 7 000
Halamish Ramallah X l 000 - 115 250 · 73
Kafar Ruth Ramallah X
Kokhav Hashahar Ramallah X 850 - 60 300 27
Migdal Oz Bethlehem X 650 - 50 160 26 75 !?/
Niran (Naaran) Vallée du Jourdain X 2 300 - 70 120 30 65 y
Rehen Jenin X - - 48 120 13 120
Rimonim Ramallah X 310 320 50 320 25 320
Roi Vallée du Jourdain X - - 50 160 25 75 21
Salit Naplouse X - - 40 160 38 120
Shave Shomeron Naplouse X 200 350 91 250 60 250
Teqoa Bethlehem X 1 067 - 78 250 54 120 !1/
Mahan Givon Jérusalem (sect. or.) X X
Shelomzi Yyon Vallée du. Jourdain X
Beit Horon Ramallah X 100 - 80 250 40
.!.fil (10)
Ariel Naplouse X - 20 000 l 010 2 500 l 300 2 410
Har Girlo Bethlehem X 284 - 80 300 50 200 !1/
Karme Shomron Naplouse X - - 220 2 500 500 3 000 "d "tj tsl >
;o '1 -- Kataf Gaza X - - 36 112 20 26 ,Jq ;o f-' w
~:S\0\0
Nevo Dotan Jenin X - - 40 200 24 250 °'. ;0o c.r:-o1-\)
Mizpe Yeriho Jérusalem (sect. or.) X 100 471 57 471 37 - -'lt-'•-W
Cil ...:i w
Shavmot Mehola Vallée du Jourdain X - - 40 160 30 75 y \0
Kfar Tapuah Naplouse X - - 36 250 18 250
Tomer Vallée du Jourdain X 2 700 - 74 160 41 80 21 -. Zohar Hébron X
APPENDICE I (~) ";:l'"'1tsl>
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Superficie Nombre d'unités Nombre de CD I-'- --... w
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(en dunums) d ' habitation familles \()
Colonies en l'an en l'an en l ' an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1979 (5)
Atzmomah Gaza X - - 20 25 20 25
Ganeital Gaza X
Shillo Ramallah X 740 - 124 252 65
Zori Vallée du Jourdain X
Kafr Adumum Jérusàlem (sect. or.) X 10 000 - 92 250 50
1980 (11)
Beit Haarava Vallée du Jourdain X 1 600 - 21 - 15 160
Efrata Bethlehem X 2 350 - 330 4 000 180 5 000
Elon Monreh Naplouse X 700 .1 500 124 1 500 80 l 500
Givon Hadasha Jérusalem (sect. or. ) X 25 - 50 120 22 200
Hemdat 2/ Vallée du Jourdain X - - - 200 - 200
Homesh Naplouse X - - 50 250 20 200
Qiryatim Hébron X 2 400 - 30 200 25 200
Maale Shomron Naplouse X - - 47 250 46 250
Vered Yeriho Jérusalem (sect. or.) X 2 400 - 50 140 36
Yafit Vallée du Jourdain X 3 500 - 44 160 19 65 y
Nezairn Gaza X
1981 (16)
Almog (B) y Vallée du Jourdain X l 900 - 42 200 23 120
Ateret Ramallah X 400 - 45 200 18 200
Beit Abba (Barkn) Naplouse X 200 800 50 250 50 350
Beit Arieh Ramallah X 950 - 61 400 61
Givon Jérusalem (sect. or.) X 60 60 60 300 24
...... .. Hinanit Jenin X - - 40 210 15 250
APPENDICE I (suite)
Superficie Nombre d'unités Nombre de
(en dunums) d ' habitation familles
Colonies en l'an en l'an en l'an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1981 (suite)
Maale Adumim Jérusalem (sect. or.) X - - 2 800 5 000 1 200
Maale Amos Bethlehem X 2 350 - 60 2 000 28 250 .!2/
Haon Hébron X 2 400 - 17 200 7 100
Mattityahu Ramallah X 500 680 40 160 16 80
Maale Mikhmas Ramallah X 1 610 - 40 104 35 200
Nilli Ramallah X 2 100 - 68 250 40
Pesagot Ramallah X - 200 50 150 45
Telem Hébron X 4 - - 200 40
Yaqir Naplouse X - - 50 250 40 250
Shaqid Jenin X - - 40 400 30 250
1982 (37)
El David Bethlehem X 350 350 32 200 20
Adura Hébron X - - - 250
Brakna (A) Naplouse X 250 350 15 200 15
Alfe Menashe Naplouse X - - - 2 500 - 2 500
Einav Naplouse X - - 40 200 19 80
Elei Sinai Gaza X - - - - 20
Aseel Ramallah X
Eshklot Hébron X 300 300 20 100 - 100
Gadiv Gaza X - - 36 120 23 30
Ganor Gaza X - - 40 164 16 26
Ginnat ~ J enin X - - - 250 - 250 "d...,tz:I> Ill '1 ......_ ......_
Javat Zeev Jérusalem (sect. or.) X 500 l 500 124 2 000 110 - ~ ~ 1-'W
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Iritt §/ Naplouse X 170 250 20 250 - 250 '° ()) ....... 0\ Ill .;:- N
Kafira Jérusalem (sect. or.) X - - - 350 - 350 \0 ........... w
Ill -.1 vJ
Maskiot Vallée du Jourdain X - - - 200 - 200 \0
....... Morag Gaza X
APPENDICE I (~)
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superficie Nombre d ' unités Nombre de 0 ............ w
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(en dunums) d ' habitation familles '°
Colonies en l'an en l'an en l'an
(Nomore total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1982 (suite)
Mulnevo Vall ée du Jourdain X 5 300 - - 120 - 120
Naama Vallée du Jourdain X 3 300 - - - 14 60
Newe Dequlin Gaza X - - 70 160 70 120
Negohot Hébron X - - - 250 - 250
Neot Adomin Hébron X - - - 150 - 120
Netafim Naplouse X 170 350 - - - 250
Newe Daniel Bethlehem X - - 2 200 60
Ramat Qidron Bethlehem X - l 000 - 2 000 - 2 000
Samur Naplouse X 400 400 40 250 12 200
Shaaretiqwe Naplouse X - - 70 700
Sheqef Hébron X
Bedoloh Gaza X
Eisha Vallée du Jourdain X
Yaqin Hébron X - - - 200 - 200
Yatir Hébron X - - - - 500
Yoezer Naplouse X - 1 000 - 600 - 600
Noat Qedumin Vallée du Jourdain X
Nisamit Gaza X
Otmiel Hébron X
Rotem Vallée du Jourdain X
Anassa Hébron X
1983 (8)
Almon (A) Jérusalem (sect. or. ) X 200 500 105 250 11 250
Almon (B) Jérusalem (sect. or.) X 200 500 5 250 11 250
Karmel Hébron X 2 400 - 30 200 20 200
Emmanuel Naplouse X - - 880 10 000 - 4 000
....... Sussia Hébron X - - - 200 - 250
........
Coloni es
(Nombre total)
1983 (suite)
Zavta
Naaleh
Ofarim (A)
Colonies
(Nombre total)
1983-84 (30)
Ankhi
Atara
Atniel
Dolev
Elqana {C)
Ganei Wodin
Ganim
Garesh
Kabirit
Katzik
Khalilim
Navley Yarak
Situation
Napl ouse
Ramallah
Ramallah
APPENDICE I (suite)
J R G
X
X
X
Superficie
(en dunums)
en l'an
actuelle 2010
Nombre d ' unités
d'habitati on
en l ' an
Nombre de
familles
actuel 2010 actuel
en l'an
20 10
300 2 500
l 100
2 500
l 100
2 500
B. Colonies dont la création e?_Urévue entre 1983 et 1986
Superficie Nombre d'unités Nombre de
(en dunums) d' habitation familles
en l'an en l ' an en l'an
Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
Bethlehem X - - - 120 - 120
Naplouse X - 250 - 200 - 200
Hébron X 200 - 250 - - 200
Ramallah X - - - 300 - 300
Naplouse X - - - 700 - 700
Ramallah X - - - 700 - 700
Naplouse X - - - 200 - 200
Naplouse X 200 350 - 250 - 250
Naplouse X - - - 250 - 250
Ramallah X - - - 200 - 200
Hébron X - - - 250 - 250
Naplouse X - - - 400 - 400
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Nombre d'unités Nombre de Nl-'•-......W Superficie CIi -l w
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Colonies en l ' an en l'an en l'an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1983- 84 (suite)
Kokhav Einaron Bethlehem X 500 500 - 250 - 250
Lev Hashomron Naplouse X - - - 450 - 450
Mazleh Levona (A) Naplouse X - - - 200 - 200
Mazleh Levona (B) Naplouse X 100 250 y - 250 - 250
Matar Naplouse X 400 400 - 250 - 250
Hatti Yahu (B) Ramallah X - - - 800 - 800
Migdalim Naplouse X - 250 - 200 - 200
Mikhmetat Naplouse X 100 250 - 200 - 200
Mizpe Yehuda Bethlehem X - - - 2 000
Narciss Naplouse X - 200 si - 200 - 200
Nava Naplouse X 170 250 si - 250 - 250
Neta Hébron X - - - 200 - 200
Omarim Hébron X - - - 250 - 250
Oranit Naplouse X - - - 500 - 500
Pragot Bethlehem X - - - 250 - 250
Tel Halim Naplouse X 350 350 - 250 - 250
Zalaf - X - 250 - 200 - 200
Brosh Vallée du Jourdain X - - - 200 - 200
1984- 85 (18)
Adoraim Hébron X - - - 200 - 200
Akrabit Naplouse X - - - 250 - 250
Aviel West Naplouse X - - - 150 y - 150 y
Avneikhefez Naplouse X 250 150 y - l 000 - l 000
Beitar Bethlehem X - 400 - 500 - 500
Brukheil Naplouse X - - - 500 - 500
Eshtamoa Hébron X 150 250 - 200 - 200
Keshet Yehonaton Naplouse X - - - 150 - 150
..... .. Hur Naplouse X - - - l 000 - l 000
APPENDICE I (suite)
Superficie Nombre d'unités Nombre de
(en dunums) d'habitation familles
Colonies en l'an en l'an en l'an
(Nombre total) Situation J R G actuelle 2010 actuel 2010 actuel 2010
1984-85 (suite)
Hermesh North Naplouse X 300 300 - 250 - 250
Naggid Bethlehem X 50 200 y - 250 - 250
Rama Bethlehem X - 500 - 700 - 700
Ras Carker Ramallah X 200 350 !/ - 400 - 4 400
Telem (B) Bethlehem X - - - 200 - 200
Terzah Naplouse X - - - i5o - 150
Zuritadulum Bethl ehem X - - - 250 - 250
Zik Hébron X - - - 200 - 200
Quartier juif Hébron X
1985-86 (4)
Barakha (B) Naplouse X - - - 200 - 200
Naaran (B) vallée du Jourdain X - - - 200 - 200
Ofarim (B) Ramallah X - - - l 500 - l 500
Rihan (B) Naplouse X - - - 250 - 250
!fil (10)
Elqana (D) Naplouse X - - - l 200 - l 200
Givat Ehud Ramallah X - - - 700 - 7 00
Bar Mandakh Hébron X 300 300 - 200 - 200
Hermeah Naplouse X - - - 250 - 250
Naaba (B) Vall ée du Jourdain X - - - 200 - 200 &"O.r.,. l,'l- >-
Nahal Zori Val lée du Jourdain X - - - 120 - 120 Ill 1-'W
ID :, \0 \0
Nahal ZObar Hébron X - - 250 - 250 .c) 0)- - -1111 ~I\)
Rihanit !!/ - - - - - - - - w .... -w
Ill -1W
ShofflOronit !Y' Naplouse X - 3 300 - 5 000 5 000 \() - -. Terez h/ - - - 2 0 00 - 2 000
...... .
Colonies
(Ncllbre total)
l9_U_-87
Deir Kalaa
5alit (B)
Situation
Naplouse
NaplouH
APPENDICE 1 (.!!!.i!!)
Superficie
(en dunwu)
en 1•an
NOllbre d•unités
d•habitation
en 1•an
Nombre de
fa■illes
J R G actuelle 2010 actuel 2010 . actuel
en 1•an
2010
X
X
C<X.ONIES MILITAllOES A PROPOS DBSQUELLBS IL N•Y A PAS 0•1NFOAKATION ~
Ma:a:leh Yonatan
Mhpeb Adulan
Nabalia
Hiria
Yarrit
Paati Hebron
zur Natan
SANS DATB
Blqana (B)
Naplouse
Naplouse X l S00 1 S00
JI secteur oriental de Jérusalem, RI rive occidentale, G, bande de Gaza, le tiret (-) indique que
les renseignements ne sont pas disponibles •
(Voir suite notes à la page suivante)
'ù .., t-J >
111"1-~
lt .... w
11!:l ~\O
"1 CD....._
- ~111- ~I\)
l=" .... -....w
Ill -lW '°
(Suite des notes de l'appendice I)
A/39/233
E/1984/79
Français ,
Page 75
Sources: "Israeli settlements in Gaza and the West Bank (including
Jerusalem): their nature and aims (Les colonies juives dans la bànde de Gaza et
sur la rive occidentale (y compris Jérusalem) : leur nature et leur·s objectifs)
(Organisation des Nations Unies, 1982)1 Index of Settlements, West Bank and Gaza ,
vol. let 2: colonies existantes, juillet 19831 colonies prévues, avril _l983
(projet relatif à la base des données concernant Jérusalem et la rive occidentale),
étude de la carte des colonies dans le grand Israël, Département des colonies de
l'Agence juive~ Division des colonies de l'Organisation sioniste (Jérusalem, l982)J
Royaume hachémite de ·Jordanie, "Jérusalem", rapport établi par le Ministère des
affaires étrangères et le Comité exécutif chargé des territoires occupés
(Amman, 1980). · · ·
y Prévu pour 1991.
2/ Prévu pour 1995.
fi Nombre total d'usines créées: 61 •
.!!/ Renseignements militaires ou non disponibles.
y Connu également sous le nom d' "Anatot".
f/ Prévu pour 1986.
SV Sera construit après 1984.
h/ Sera construit après 1986.
/ ...
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E/1984/79
Français
Page 76
APPSNDIC& Il
. . .
Terres confisquées entre février 1983 et février 1984
Situation/villages
Ramallah
Jibia, Umsafa et Nabi Saleh
Beit Illo
Beitounia
Deir Dibwan
Ville de Ramallah
Bethlehem-Hébron
Yatta
Entre Hébron et la mer Morte.
Ain Fares, Abul zuluf
Ras Qanat Saleh
Slir
Tarqoum. A
Tafouh
Famille Shamjah
Sourif
Beit Omer
Al Burj
Beir Razel
Beit Oula
Beit Sahour
Beit Sahour
Région de Ush Al-Ghrab-Beit Sahour
Al-Khader
Naplouse
Terres appartenent au village de Salem
Deir Hatabhazmour
Akaaba
Jabal Al Raz
Kafr sour
Shoufa, Kouri, Beit Heed, safareen
Akaaba
Al Nazra'a, Al Qibtineh
Qalqilya
Raba, Al Zababdeh
Al-Zababdeh
. . .
Superficie confisquée
(en dunums)
2 000
400
600
200
7
23 000
170 000
20 000
800
5 000
500
200
10 000
430
2 000
4 000
6 000
2 000
6
250
l 000
2 800
4 000
2 000
l 250
1 300
10 000
l 600
3 000
4 000
5 000
400
Total
partiel
3 207
245 196
35 350
Si tuation/village_a
Jérusalem
Rafat
Issawiyeh
Shuifat
Beit Hanina
A/39/233
E/1984/79
Français
. Page 77
APPINDlCB Il (suite)
:·:•1 -·•:·
Superficie confisquée
<,n _dunums)
2 250
7 000
6
S 000 .
Total
partiel
14 256
298 009
~e I Royaume .hachémite de Jordanie, •Rapport du Ministère chargé des
affaires relatives aux territoires occupés•, Aaan, févri·er 1984, annexe IV •
... .. ,. .,
/ ...
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E/1984/79
Français
Page 78
APPENDICE III
Habitations sur la rive occidentale et la bande de Gaza
détruites entre 1967 et 1982 par les autorités occupantes
comme mesure de représailles
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
Total
Dont
et
130
140
301
191
231
35
34
61
77
24
l
2
8
24
32
SS
l 346
l 318 sur la rive occidentale
28 dans la bande de Gaza
source: Royaume hachémite de Jordanie, Ministère chargé des affaires
relatives aux territoires occupés (Amman).
NATIONS
UNIES
Aasemblée générale
Conseil économique et sodal
Distr.
GENERALE
AE
UN UHR.A9"
JUL 3 i985
A/40/373 ·
E/1985/99
14 juin 1985
FRANCAIS
ORIGINAL: ANGLAIS
ASSEMBLEE GENERALB
Quarantième session
Point 84 g) de la liste préliminaire•
DEVELOPPEMENT ET OOOPERATION
ECONOMIQUE INTERNATIONALE
ETABLISSEMENTS HUMAINS
. . .... ,,,.. .. • t ,,,,......, ~. .. ..
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Seconde session ordinaire de 1985
Point 15 de l'ordre du jour
provisoire**
COOPERATION INTERNATIONALE DANS LE
DOMAINE DES ETABLISSEMENTS
HUMAINS
Conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
palestiniens occupés
Rapport du Secrétaire général
l, A sa trente-neuviàme session, ayant examiné le rapport du Secrétaire général
•~r lea conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés ('A/39/233), présenté conformément à la résolution 38/166, l'Assemblée
générale a adopté la résolution 39/169 relative aux conditions de vie du peuple
Palestinien dans les territoires palestiniens occupés, au paragraphe 6 de cette
résolution, l'Assemblée priait le Secrétaire général:
•a) D'organiser en 1985 un séminaire sur les remèdes à apporter à la
détérioration de la situation économique et sociale du peuple palestinien dans
les territoires palestiniens occupés,
b) De procéder aux préparatifs nécessaires pour ledit séminaire en
prévoyant la participation de l'Organisation de libération de la Palestine,
c) D'inviter des experts à présenter des communications à ce séminaire,
d) D'inviter également les organisations intergouvernementales et non
gouvernementales intéressées,
e) De présenter à l'Assemblée générale, lors de sa quarantième session,
un rapport sur ledit séminaire, par l'intermédiaire du Conseil économique et
social.•
• A/40/50/Rev.1.
*" E/1985/100.
85-15775 5075T (F) I •••
A/40/373
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Français
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2. Conformément à ces dispositions, des invitations ont été envoyées •à
l'Organisation de libération de la Palestine pour qu'elle participe au séminaire
ainsi qu'à un certain nombre d'experts pour qu'ils y prennent part et y présententdes
communications. Des invitations ont été également adressées aux organisations
intergouvernementales et non gouvernementales intéressées et aux orgauismes
compétents du système des Nations Unies.
3. Le Séminaire a eu lieu au Centre international de Vienne, du 25 au
29 mars 1985. On trouvera ci-après en annexe le rapport sur les travaux .du
Séminaire.
/ ...
I.
II.
III.
IV.
v.
VI.
VII.
VIII.
IX.
x.
I.
II.
ANNEXE
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E/1985/99
Français
Page 3
Rapport du séminaire tenu à Vienne du 25 au 29 mars 1985, en
application de la résolution 39/169 de l'Assemblée gén~rale
TABLE DES MATIERES
Paragraphes
INTR.ODUCTION • •••• • • ••• • ••••••••••••••••••••••••• •• •• l 4
DEVELOPPD!ENT GLOBAL ................................ s 17
AGRICULTURE ......................................... 18 30
INDUSTRIE 31 38
CC>t!MERCE •••••••• • •••••• ·• ••••••••••••••••••••• ••• • ••• 39 47
LA SITUATION MONETAIRE . ' ........................... . 48 58
IMPOTS ET TAXES ..................................... 59 63
LE LOGEMENT ......................................... 64 69
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR .............................. 70 75
AIDE SOCIALE ........................................ 76 - 90
APPENDICES
Liste des participants • • •• • •• ~ • • ••••••• ••• • •• ••• • ••••••••• • ••
Liste des communications présentées au Séminaire • · ··••••··•··
Pages
4
4
7
11
14
16
18
20
22
24
29
31
/ ...
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E/1985/99
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I. INTRODUCTION
1. Le Séminaire demandé par l'Assemblée générale au paragraphe 6 de sa
résolution 39/169, consacrée aux conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés, a eu lieu au centre international de Vienne
du 25 au 29 mars 1985. Douze experts y ont participé. Une délégation de
l'Organisation de libération de la Palestine y a également pris part, comme prévu
dans la résolution. Des représentants de l'ONUDI, de la CNUCED et de l'OMS y ont
aussi assisté.
2. Douze communications rédigées par les experts ont été présentées et ont
constitué, avec le document de base établi par un consultant, les documents de
travail ~u Séminaire. La liste des participants figure à l'appendice I et celle
des communications présentées, à l'appendice II.
3. Les participants au Séminaire se sont réunis six fois en séance plénière et
cinq réunions de groupes de travail ont été tenues. Les quatre premières séances
· plénières ont été consacrées à l'ouverture du Séminaire, à l'organisation des
travaux, à la présentation du document de base et à la présentation et à la
discussion de chacune des communications soumises par les experts. Les
participants au Séminaire ont constitué trois groupes de travail qui ont examiné
respectivement a) le développement économique et social global, b) les questions
économiques, etc) les questions sociales. Les deux dernières séances plénières
ont été consacrées à l'examen des rapports des groupes de travail.
4. L'examen des questions économiques et sociales a porté, entre autres, sur
l'agriculture, l'industrie, le commerce, la situation monétaire, les politiques•
fiscales, le logement et les services de base, l'enseignement supérieur et la
sécurité sociale. Pour chaque question, les participants ont examiné la situation
et les tendances actuelles, les remèdes possibles et les moyens d'appliquer
ceux-ci . Les suggestions et les points de vue émis par les participants au
Séminaire sont résumés ci-après.
II. DEVELOPPD!ENT GLOBAL
5. Les participants ont examiné cette question à la lumière des renseignements
contenus dans le document de base et dans deux communications intitulées
respectivement "The current economic situation in the 'West Bank and Gaza Strip and
prospects for the future" (La situation économique actuelle et les perspectives de
la rive ocèidentale et de la bande de Gaza) et "Vocational training and
employment: constraints and proposals for possible remedies" (Formation
professionnelle et emploi I remèdes possibles).
6. Selon les participants, les problèmes d'ordre général qui entravent le
développement endogène des territoires occupés résidaient dans la structure de la
population, qui influait sur la qualité des ressources humaines pouvant être
consacrées au développement, dans les politiques et les pratiques des autorités
d'occupation qui avaient une incidence sur la façon dont la population autochtone
des territoires occupés utilisait le sol et les ressources en eau, sur les
possibilités d'emploi ainsi que sur l'orientation et le flux du commerce, notamment
le commerce extérieur. Tout remède qui pouvait être proposé devait tenir compte de
ces problèmes.
/ ...
A. Aspects démographiques
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7. La population des territoires palestiniens occupés continuait à augmenter
quoique moins rapidement qu'au cours des années précédentes. Le chiffre estimatif
de l'accroissement annuel réel était bien inférieur à celui de l'accroissement
naturel annuel, l'écart entre les deux s'expliquant par l'émigration a/. Au cours
rles années d'occupation en effet, 139 600 personnes avaient émigré de-la rive
occidentale et 87 900 de la bande de Gaza, soit un total de 227 500 personnes
(A/39/233, annexe, tableau 15). La caractéristique importante de cette émigration
était qu'elle touchait essentiellement le groupe des personnes en âge de
travailler, en particulier les hommes.
8. Ceux qui émigraient étaient en général des jeunes gens instruits qui, faute
d'offres d 1 emploi intéressantes ou de possibilités de perfectionnement dans les
territoires occupés, se tournaient vers d'autres pays, surtout vers les Etats
arabes voisins. comme les politiques et les pratiques des autorités d ' occu~ation
les empêchaient souvent de retourner dans les territoires, il était d'autant plus
difficile d'instaurer, en se fondant sur leurs connaissances et leur expérience,
les conditions nécessaires au progrès économique et social dans les territoires.
Selon les participants, d'autres caractéristiques de la situation dans les
territoires occupés, notamment la stagnation économique, les entraves à la liberté
de mouvement et d'expression et des mesures de sécurité draconiennes, exerçaient un
effet dissuasif sur les personnes en âge de travailler qui pouvaient apporter une
contribution substantielle à la vie économique et sociale des territoires occupés.
B. Terre et ressources en eau
9. La terre et l'eau étaient les principales ressources naturelles des
territoires palestiniens occupés. Or, du fait de l'occupation, le peuple
palestinien n'était pas pleinement maître de ces ressources. En ce qui concerne la
terre, selon des renseignements recueillis par le Ministère jordanien des affaires
des territoires occupés, en janvier 1984 les autorités d'occupation s'étaient
appropriées 2 607 901 dounams sur la rive occidentale, soit 47,5 p. 100 de la
superficie totale de la région. Selon d'autres sources les autorités d'occupation
contrôlaient 50 à 60 p. 100 de la superficie des territoires palestiniens occupés
(A/39/233, annexe, par. 44).
10 • . Vingt-six pour cent des terres qui avaient fait l'objet d'une expropriation et
qui étaient sous le contrôle des autorités d'occupation avaient été octroyées à des
colonies de peuplement israéliennes, dont 165 avaient été établies dans les
territoires palestiniens occupés à la fin de juillet 1983 (A/39/233, annexe,
par. 44). L'implantation des colonies de peuplement israéliennes se poursuivant,
l'on pouvait s'attendre à ce que d'autres terres ayant fait l'objet d'une
expropriation leur soient distribuées pour leur permettre de s'implanter et de
s 1étendre.
11. Les effets, sur le plan économique, des mesures d'expropriation et de
confiscation dont étaient victimes les propri6taires de terres palestiniennes
étaient aggravés encore par le fait que ceux-ci perdaient leur contrôle sur leurs
ressources en eau. Dès le début de l'occupation, l'utilisation de l'eau dans
l'agriculture avait été restreinte : on avait interdit aux Palestiniens de forer de
/ ...
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E/1985/99
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nouveaux puits, installé des compteurs sur ceux qui existaient, limité la
consommation d'eau provenant des puits en s ervice au volume utilisé avant
l'occupation et frappé d'amendes ceux qui enfreignaient ces restrictions.
C. Développement économique
12. Une des caractéristiques importantes des agrégats nationaux des territoires
palestiniens occupés était l'écart croissant qui existait entre le produit
intérieur brut (PIB) et le produit national brut (PNB) , le premier étant en général
moins élevé que le PNB qui comprend les transferts de fonds de l'étranger. Cet
écart était passé de 1,1 million de shekels en 1968 (équivalant à 2,3 p. 100 du
PNB) à 36,7 millions de shekels en 1976 et 49,5 millions de shekels en 1982, aux
prix de 1968 (équivalant respectivement à 26,3 et 26,1 p. 100 du PNB) b/.
L'augmentation de cet écart, qui avait atteint à peu près un tiers du PNB, était
due au rapatriement de Palestiniens des territoires occupés travaillant à
l'étranger. Le PNB ne permettait donc pas d'évaluer avec exactitude les
performances de l'économie, puisque, de toute évidence, une certaine proportion du
PNB ne venait pas de l'économie locale.
13. Le PIB était donc, dans ce cas, une meilleure base d'évaluation. Il avait
plus que doublé en huit ans entre 1968 et 1976 et avait progressé annuellement de
3,7 p. 100 de 1976 à 1982 c/, progression inférieure au taux de croissance du PNB
(4,1 p. 100) pour la même période. Dans le cas du PIB par habitant, la progression
était pratiquement nulle (103,l shekels en 1976 et 100, 7 shekels en 1982). Ainsi,
si l'on ne tenait pas compte des rapatriements de salaires perçus par les
Palestiniens travaillant hors des ter ritoires, en se basant sur le PIB au lieu du
PNB, on obtenait un schéma de croissance différent. ce schéma concordait avec le
changements structurels observés dans l' économie, à savoir une diminution de la
part du secteur agricole dans le Pm et dans l'emploi, accompagnée d'une stagnation ,
de l'industrie et d'une augmentation de la part des services dans le PIB et dans
l'emploi, ce dernier facteur s'expliquant par un accroissement de la demande,
disproportionnée par rapport à la capacité de production de l'économie en raison de
l'ampleur des revenus perçus hors des territoires.
14. L'emploi dans les territoires palestiniens occupés avait plafonné en 1970
(152 700 pesonnes enployées). Malgré l'accroissement démographique, ce chiffre
n'avait pas encore été égalé en 1982. Par rapport à la population, l'emploi dans
les territoires avait diminué tandis que le pourcentage de ceux qui étaient
employés e~ Israël était passé de 11,9 p. 100 en 1970 à 35,5 p. lô0 en 1982
(A/39/233, annexe, tableau 10) . La recherche d'un emploi en Israël et l'émigration
hors des territoires occupés s'expliquaient dans une large mesure par une
diminution des possi bilités d'emploi dans les territoires.
15. L'écart entre le PNB et le PIB signifait aussi que l'économie interne - le
PIB - ne pouvait satisfaire à la demande totale de biens et de services, d'où un · ·
accroisement des importations. La balance commerciale des territoires palestiniens ,
occupés était donc constamment négative depuis 1971. Leur balance commerciale avec ·
Israël était négative, le déficit étant supérieur au déficit commercial total
(A/39/233, annexe, tableaux 7, 8 et 9) . Le commerce avec la Jordanie avait comblé
en partie le déficit, une proportion bien plus importante ayant été couverte par
les envois de fonds de l'étranger. Israël était devenu le principal partenaire
/ ...
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commercial des territoires. De 1971 à 1980, 50 p. 100 des exportations de la rive
occidentale et 80 p. 100 des exportations de la bande de Gaza avaient été
effectuées à destination d'Israël et de 79,8 p. 100 à 87,8 p. 100 des importations
de la rive occidentale et de 84,9 p. 100 à 91 p. 100 de celles de la bande de Gaza
étaient venues de ce même pays (A/39/233, annexe, tableau 9, et par. 74 à 78).
Ainsi, les territoires palestiniens occupés étaient devenus pour Israël, le marché
d'exportation le plus important après celui des Etat-Unis.
16. On obtenait ainsi l'image d'une économie incapable d'absorber ses propres
travailleurs, ce qui offrait à Israël un réservoir de main-d'oeuvre. Le secteur
industriel, manquant de capitaux et de possibilités de crédits et en butte à des
restrictions, des interdictions et la concurrence de producteurs israéliens
disposant de techniques plus modernes, stagnait à un niveau très bas alors que dans
le secteur des services les activités requérant peu ou pas de capitaux
progressaient. Les territoires étaient tributaires d'Israël pour une grande partie
de leur consommation, notamment les proc!uits industriels. Il s'agissait,
semblait-il d'un processus d'élimination progressive de la base industrielle
locale, Israël continuant de créer des zones industrielles sur la rive occidentale
conformément au plan d'industrialisation par les Juifs, élaboré en 1980.
17. Il est important de souligner qu'à terme, l'amélioration des conditions -de vie
du peuple palestinien dans les territoires occupés dépendra du développement de
leur propre économie. Il faudrait pour cela promouvoir des investissements
Productifs, ce qui suppose que les Palestiniens aient la possibilité de déterminer
leurs propres priorités et d'établir des plans en conséquence.
III. AGRICULTURE
18. Se fondant sur les informations contenues dans le document de base du
Séminaire et dans la communication intitulée Development prospects of agriculture
in the West Bank and Gaza Strip (Perspectives de l'agriculture sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza), les participants ont étudié la situation de
l'agriculture dans les territoires palestiniens occupés et les moyens de
l'améliorer .
19. Les participants ont fait valoir que l'agriculture était particulièrement
importante pour l'économie des territoires palestiniens occupés, étant donné'
qu'elle était la principale composante du PIB (30-40 p. 100) et qu'elle employait
une assez forte proportion de la main-d'oeuvre (20-22 p. 100). Elle continuait en
outre à jouer un r6le traditionnel, fournissant les produits alimentaires à la
population locale.
20. Les revenus tirés de l'agriculture avaient fortement fluctué depuis le début
de l'occupation. En dépit d'informations contradictoires, ils avaient augmenté
rapidement pendant les dix premières années de l'occupation (environ 10 p. 100 en
moyenne ·globale) . · Toutefois, cette progression tenai t en grande partie à une
hausse sensible de la productivité de certains produits coûteux et non à une
augmentation de la production globale. AU cours des sept dernières années, le
revenu agricole avait progressé de façon irrégulière.
/ ...
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21. La production agricole et les modes de culture avaient fortement évolué depuis
le début de l'occupation. Cette évolution était due à de profondes transformations
de l'économie de production et aux sévères contraintes imposées à l'utilisation des
terres et de l'eau. Si l'on prenait comme référence une période de trois ans
antérieure à l'occupation (1964-1966), on constatait que la production moyenne en
1976-1979 avait marqué une baisse de 38 p. 100 pour le blé, de 74 p. 100 pour les
melons, de 13 p. 100 pour les tomates et que le nombre de bovi ns avait diminué de
57 p. 100.
22. En dépit des fortes variations de la géographie physique de la rive
occidentale, l'agriculture y était dominée par un nombre relativement limité de
cultures. La production d'olives était de loin la plus importante, représentant en
moyenne 20 p. 100 du revenu agricole. Les autres cultures principales étaient les
légumes (17 p. 100), les agrumes (10 p. 100) et les céréales (6 p. 100). Le bétail
et la volai~le contribuaient pour environ un tiers au revenu agricole brut.
23. Il semblait que la production de cultures de plein champ et de fruits ne se
soit pas développée sensiblement depuis le début de l'occupation. comme il
s'agissait en l'occurrence de cultures sèches, leur productivité dépendait des
précipitations. En outre, elles n'avaient pas retenu autant l'attention des ·
autorités d'occupation que les cultures irriguées, notamment celles pouvant être
commercialisées en Israël telles que les légumes, le tabac et les agrumes.
24. L'évolution des superficies consacrées aux principales cultures avait été
encore plus marquée que celle de la production agricole . Au cours de la même
période que celle mentionnée ci-dessus, les superficies consacrées aux cultures de
plein champ avaient diminué de 29 p. 100, les légumes de 59 p. 100 et les melons de
95 p. 100.
25. Si l ' on classifiait les terres en fonction de l'origine de l'eau, environ
95 p. 100 de toutes les terres cultivées de la rive occidentale étaient alimentées
par de l'eau de pluie et, selon les estimations, environ 85 km2, soit 5 p. 100 de
la superficie totale, étaient irrigués. Il était étonnant de constater que la
proportion des terres irriguées par rapport au total des terres cultivées était
considérablement inférieure à celle de la plupart des pays du Moyen-Orient. On
estimait que 90 millions de mètres cubes d'eau étaient utilisés pour l'agriculture
sur la rlve occidentale contre 1 250 millions en Israël.
26. Les services d'appui à l'agriculture avaient fortement évolué depuis le début
de l'occupation. Les services fournis par les autorités d'occupation avaient
pratiquement cessé en raison de sévères restrictions budgétaires et de réductions
de personnel.
27. Les sources institutionnelles de crédit agricole avaient également disparu
depuis le début de l'occupation. Non seulement l'administration militaire n'avaitpas
cherché à en créer de nouvelles, mais elle avait de plus strictement contrôlé
l'afflux de fonds provenant d'autres sources.
28. Les organisations coopératives pouvaient jouer un rôle important pour
accélérer le développement de l'agriculture, notamment en l'absence de toute
autorité nationale agricole, toutefois leur action n'avait pas été très efficace
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car, outre diverses insuffisances administratives, elles faisaient l'objet d'un
contr6le sévère de la part de l'administration militaire. En dépit de l'importance
de l'agriculture, l'enseignement agricole était insuffisant sur la rive occidentale
et le système d'enseignement en vigueur ne comportait pratiquement pas de cours sur
l'agriculture. Les autorités d'occupation avaient rejeté les demandes présentées
par certaines universités locales souhaitant créer une école supérieure
d'agriculture. Plusieurs organisations bénévoles avaient commencé ces dernières
années à fournir un appui financier pour certaines formes de développement rural
mais, bien que de peu d'importance, leur action avait été gênée par de nombreux
problèmes et notamment l'opposition de l'administration militaire aux projets en
faveur du développement. Toutes ces organisations n'avaient .pas fait preuve de la
même efficacité et certaines ne tenaient pas suffisamment compte des besoins
véritables des communautés locales en matière de développement, mais dans
l'ensemble, elles jouaient un r6le important en ce qui concerne le choix et
l'exécution de projets de développement.
Remèdes éventuels et mesures permettant de les appliquer
29. Le Groupe de travail qui a étudié cette question a proposé les remèdes
ci-après pour surmonter les obstacles et parer aux insuffisances qui freinent la
croissance et le développement du secteur agricole dans les territoires
palestiniens occupés:
a) La planification et la programmation de la production et du développement
agricoles de~aient être plua systématiques,
b) Il fallait mettre en place un programme de formation en cours d'activités
pour le personnel de vulgarisation et de recherche dans le domaine de l'agriculture,
c) L'agriculture dans les territoires occupés ne pouvait se développer que
si elle avait accès à des sources de crédits accordés à des conditions favorables.
Il fallait accorder une attention particulière aux besoins financiers des dipl6més
d'écoles d'agriculture et de jeunes ayant reçu une formation qui souhaitaient créer
des entreprises agricoles sur une base commerciale,
d) Les coopératives agricoles dans les territoires occupés devaient recevoir
un appui important pour pouvoir jouer un r6le efficace dans le secteur agricole,
elles avaient besoin d'un appui en matière d'enseignement et de formation, ainsi
que de conseils pour la mise en oeuvre de politiques commerciales,
e) L'agriculture étant la principale composante du produit intérieur brut
des territoires occupés, il fallait prendre diverses mesures pour assurer aux
produits agricoles un marché stable dans les territoires occup~s, notamment les
protéger de la concurrence déloyale des produits israéliens subventionnés qui
étaient librement vendus dans les territoires . Il fallait également prendre des
mesures afin de libéraliser le commerce des produits agricoles avec la Jordanie et
d'autres pays arabes ainsi qu'avec les pays d'Europe orientale et occidentale,
f) Il fallait encourager les agriculteurs à utiliser davantage des
techniques d'irrigation plus efficaces, notamment pour les agrumes. Il fallait à
cette fin fournir des facilités de crédit appropriées et des services d'appui ·
technique fiables,
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g) Il fallait étudier sérieusement la possibilité de créer des services
agro-industriels et d'autres services d'appui appropriés afin de permettre aux
producteurs de maximiser la rentabilité de leurs activités.
30. Les mesures suivantes ont été proposées pour appliquer les remèdes mentionnés
ci-dessus :
a) Il fallait créer un service agricole, autonome ou dépendant d'une des
universités des territoires occupés. Ce service serait notamment chargé de
formuler des plans à court terme et à long terme de développement agricole en
s'appuyant sur les résultats d'enquêtes et d'études de faisabilité entreprises en
coopération avec d'autres institutions et entités concernées dans les territoires
palestiniens occupés,
b) Il fallait créer une école supérieure d'agriculture dans l'une des
universités des territoires occupés. Cette école pourrait assurer la formation des
agents de vulgarisation et d'autres responsables du secteur agricole, entreprendre
des recherches qui serviraient de base aux travaux du service agricole proposé,
offrir un enseignement et une formation aux diplômés d'écoles agricoles et aux
agriculteurs compétents et fournir conseils et orientation à ceux qui sont engagés
dans la commercialisation des produits agricoles,
c) Il fallait étudier la possibilité de créer un institut sur les
coopératives qui serait chargé de dispenser aux diverses catégories de personnel du
mouvement coopératif un enseignement et une formation sur tous les aspects ~e leurs
activités. Cet institut pourrait être créé dans le cadre d'un accord bilatéral,
par exemple avec un gouvernement qui s'occupe déjà de fournir une assistance aux
mouvements coopératifs dans les pays en développement, ou grâce à l'assistance
technique d'organisations internationales compétentes,
d) Il fallait créer un laboratoire moderne de pédologie-hydrologie qui
étudierait les divers problèmes liés à l'irrigation et à l'utilisation d'engrais,
e) Des négociations devaient être entreprises avec les autorités
d'occupation, si nécessaire par l'intermédiaire d'organisations internationales,
afin de -lever les restrictions imposées à l'utilisation de l'eau à des fins
agricoles, au fonctionnement des coopératives, à la vente des produits agricoles
sur les marchés israéliens et aux échanges avec d'autres pays. Il était important
aussi de négocier avec ces autorités les moyens d'éliminer la concurrence déloyale
à laquelle se heurtaient les produits cultivés et commercialisés dans les
territoires palestiniens occupés face aux produits israéliens subventionnés,
f) Il fallait persuader les organisations bénévoles exécutant des programmes
dans les territoires palestiniens occupés de consacrer une plus large part de leurs
ressources à des projets de développement agricole, qu'il s'agisse d'activités
opérationnelles ou de services d • appui. La coordination de leurs efforts et une·--::,•~
meilleure organisation de la participation des experts locaux c0111me des
bénéficiaires de leur aide leur permettraient de mieux contribuer au développement
agricole des territoires occupés,
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g) Les participants au Séminaire ont estimé que les organisations
internationales pouvaient contribuer dans une large mesure au développement de
l'agriculture dans les territoires palestiniens occupés, en participant directement
à la mise en oeuvre des différentes mesures proposées ci-dessus et .aussi en
engageant le dialogue avec les autorités d'occupation en vue d'accélérer le
processus de développement agricole dans les territoires.
IV. INDUSTRIE
31. C'est sur la base des renseignements fournis dans le document de travail et
dans deux mémoires présentés au Séminaire (intitulés respectivement "'lbe position
of Palestinian industry in the occupied regions since 1967: The West Bank and Gaza
Strip• et "Present situation and sustainment of Palestinian industry in occupied ·
territories") que les participants ont étudié la situation du secteur industriel
dans les territoires palestiniens occupés et suggéré des remèdes et des mesures qui
permettraient de les mettre en oeuvre.
32. Les participants ont noté qu'avant l'occupation, l'industrie était
sous-développée dans les territoires occupés. Dans la mesure où l'on ·avait pu s'en
assurer, il n'existait aucune base industrielle dans la bande de Gaza. La rive
occidentale n'était pas identifiée comme zone de développement industriel dans l~s
plans de développement régional du GOuvernement jordanien. Les industries dans les
territoires occupés étaient donc de petites industries essentiellement artisanales,
à faible productivité et à forte intensité de main-d'oeuvre . Les territoires
manquaient aussi de l'infrastructure nécessaire pour susciter une croissance
industrielle. Cette situation ne s'était pas améliorée depuis l'occupation.
33. Le secteur industriel dans les territoires palestiniens occupés ne
représentait qu'une faible part de l'économie. Il avait cependant un r6le crucial
à jouer dans le processus de développement car sa croissance pouvait stimuler
sensiblement l'économie et offrir des débouchés à la main-d'oeuvre déplacée par
suite de la modernisation du secteur agricole et aux jeunes arrivant sur le marché
du travail. A l'heure actuelle, les possibilités d'emploi dans ce secteur étaient
très limitées. Beaucoup de travailleurs cherchaient donc du travail en Israël ou
exécutaient des travaux de sous-traitance pour le compte d'entreprises
.israéliennes, d'autres ~migraient dans les pays arabes voisins ou ailleurs dans
l'espoir d'y trouver du travail. ·
34. · Un secteur industriel dynamique permettrait d'investir l'épargne produite par
d'autres secteurs de l'économie, ce qui aurait un effet multiplicateur sur la
croissance et le développement internes. Ce secteur était actuellement com'E)Osé de
petites entreprises et d'ateliers effectuant des travaux de sous-traitance et
spécialisés dans la transformation de la production agricole mais ces opérations
étaient extrêmement limitées: production d'huile d'olive, conserveries, etc. Il
n'y avait pratiquement pas d'organisation industrielle et l'activité des
entreprises était généralement très simple: fabrication de blocs de béton,
Produits artisanaux, menuiserie, etc.
35. Israël constituait le principal débouché de ce secteur dont les exportations
étaient très limitées et se composaient essentielle~nt de produits finis
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sous-traités par des entreprises israéliennes. Les produits exportés vers des pays
autres qu'Israël étaient pour 50 p. 100 des produits agricoles n'exigeant guère de
transformation, comme l'huile d'olive.
36. Les entreprises industrielles des territoires occupés pâtissaient du manque de
capitaux et des restrictions imposées à la commercialisation de leurs produits et à
l'acquisition de machines et de matières premières. Elles ne pouvaient obtenir les
capitaux et l'appui technique nécessaires pour se moderniser. Il semblait que la
plupart ne fonctionnaient qu'à 50 p . 100 de leur capacité.
Remèdes proposés et mesures à prendre pour les appliquer
37. Le groupe de travail qui a étudié la question a estimé que toutes les
propositions visant à r emédier à la situation actuelle dans le secteur indus triel
étaient subordonnées à l'élimination des nombreuses restrictions imposées par les
autorités d'occupation, en particulier en ce qui concerne l'utilisation des terres,
le zonage industriel, l'utilisation de l'eau à des fins industrielles et
l'importation de matériel et de matières premières. Il semblait toutefois possible
de prendre les mesures ci-après dans le contexte actuel:
a) Il faudrait mettre à profit la capacité de ce secteur, actuellement
sous-utilisée, en organisant rationnellement les entreprises et en s'efforçant de
trouver de nouveaux débouchés pour les produits palestiniens tant dans les
territoires occupés qu'à l'étranger,
b) De nouvelles techniques de conservation et de recyclage de l'eau
devraient être étudiées de façon à utiliser au mieux cette ressource qui était et
demeurerait peu abondante ,
c) Il faudrait considérablement améliorer l'industrie en transformant et les
techniques et les mentalités. L'industrie devrait être réorganisée dans les
territoires palestiniens occupés de sorte que les industriels et les entrepreneurs
puissent coopérer dans leur intérêt mutuel. Les capacités sous-utilisées
pourraient être mises à la disposition d'autres entreprises et diverses opérations
pourraient être intégrées de façon à maximiser la valeur ajoutée. Ces moyens et
d'autres permettraient d'implanter de nouvelles industries dans les territoires
occupés, ce qui revigorerait toute l'économie,
d) Le financement était un élément crucial de l'activité industrielle, tant
pour assurer les investissements en biens d'équipement que pour couvrir les
dépenses de fonctionnement. Il fallait étudier les moyens qui permettraient de
mobiliser les capitaux nécessaires pour le développement de l'industrie, ces
capitaux pourraient provenir des territoires palestiniens occupés aussi bien que de
sources étrangères,
e) Les ressources énergétiques de ces territoires étaient très limitées. Il
fallait étudier tous les· moyens permettant de conserver l'énergie ainsi que la
possibilité d'utiliser de nouvelles techniques , y compris l'énergie solaire. Leur
utilité à court terme était peut-être limitée mais il fallait se placer dans une
perspective à long terme,
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f) Si les structures industrielles étaient viables et bien organisées, les
territoires occupés attireraient davantage les investissements étrangers privés.
La création de coentreprises pourrait être encouragée ainsi que l'exécution de
projets qui compléteraient les structures industrielles existantes. Il fallait
évaluer l'efficacité de ces projets dans l'économie et leur rentabilité,
g) L'industrie du bâtiment dans les territoires palestiniens occupés
méritait une attention particulière dans le contexte du développement du secteur
industriel. Il fallait procéder d'urgence à une étude de faisabilité, envisager de
créer une industrie d'éléments préfabriqués et utiliser des ~echniques normalisées
et des ·plans appropriés pour réduire le coût de la construction et améliorer la
production.
38. En examinant les moyens de mettre en oeuvre les solutions proposées pour
augmenter notablement la part du secteur industriel dans le Pm des territoires
occupés, le groupe de travail a formulé les suggestions suivantes:
a) Afin de mobiliser les capitaux nécessaires pour moderniser les
entreprises ou en créer de nouvelles, il fallait envisager la possibilité de créer
des organismes de crédit spécialisés dans l'industrie. Quelque soit '1e type
d'organisme créé (banque d'investissement et/ou institution analogue), il devait,
être doté d'un personnel spécialisé en raison de la grande diversité des besoins
dans les différentes tranches de l'industrie. Il fallait concevoir des formules de
crédit appropriées (telles que la location-vente), adaptées aux besoins
particuliers de la société palestinienne. Ce n'était que lorsque ces structures
auraient été mises en place que l'on pourrait compter sur des capitaux extérieurs
qui seraient fournis sur une base commerciale, et non à titre gratuit,
b) Il fallait étendre les activités de coopération au secteur industriel en
créant des coopératives, mais aussi en mettant en place un système viable de
coopération entre les diverses coopératives. Cela permettrait aux coopératives
locales de conjuguer leurs ~fforts dans différents domaines: entretien,
normalisation des produits, partage de l'information, etc. Ce système pourrait
également servir à répartir les capitaux et à contrôler leur utilisation. En
outre, il jouerait un rôle très utile dans la commercialisation des produits en
établissant des normes et un contrôle de la qualité et en assurant la promotion de
marques. On pourrait égale~ent s'en servir pour organiser le travail sous-traité
en industries plus viables sans toutefois créer des usines. L'institut sur les
coopératives dont la création était proposée dans la section consacrée à
l'agriculture pourrait fournir les services d'appui nécessaires aux coopératives
industrielles,
c) Les instituts et universités techniques des territoires occupés devaient
être encouragés à mettre au point des technologies adaptées à la situation dans ces
territoires et pouvaient pour ce faire solliciter le concours d'instituts analogues
dans d'autres pays, et celui d'organisations internationales,
d) Les participants au séminaire ont estimé que les efforts déployés par la
communauté internationale, par l'intermédiaire des organisations du système des
Nations Unies, pour exécuter des projets et fournir une aide dans les territoires
occupés devaient être appuyés et renforcés, en particulier en ce qui concerne
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l'identification et l'exécution de projets fondés sur les ~ésultats d'enquftea plus
générales déjà effectuées et l 'utiUté de ces projets, compte tenu de la. structure . ..
de la production dans les pays arabes voisins et de la faisabilité desdits projets
à l'échelle nationale ou régionale (coentreprise). La communauté internationale
pourrait également aider à examiner la possibilité de èonserver l'énergie et
d •utiliser d'autres sources d'énergie ne nécessitant qu'un faible apport -. :, .technologique.
V. COMMERCE
39. Pour examiner la question du commerce dans les territoires occupés, les
participants disposaient des renseignements figurant dans le document de travail et
dans un document présenté au séminaire, intitulé "Domestic and foreign trade in the
occupied territories" (le commerce intérieur et extérieur dans les territoires
occupés).
40. Il ressortait à l'évidence des renseignements contenus dans le docment de
travail et les divers rapports que le Secrétaire général avait présentés à
l'Assemblée générale sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les ..
territoires palestiniens occupés que la rive occidentale et la bande de Gaza ·
avaient depuis l'occupation avec Israil des relations commerciales de plus en plus ··
étroites. Alors qu'avant 1967, ces territoires n'entretenaient aucune relation, .. ,, .. ·· ,,.
commerciale avec Israël, ils lui envoyaient, en 1982, 66,7 p. 100 de leurs .
exportations et en recevaient 89 p. 100 de leurs importations (en valeur)~/.
41. De nombreux facteurs ont contribué à la prédominance du commerce avec Israil.
L'ouverture des frontières entre les territoires et Israël et le fait que les
autorités d'occupation avaient interdit les exportations directes à partir des· , : . . , .
territoires palestiniens occupés vers des pays autres que la Jordanie, en · :·, ,,, . --,_,
particulier les pays arabes voisins et certains pays d'Europe de l'Est avec
lesquels Israël n'entretenait pas de relations commerciales étaient parmi les plus
importants. Jouaient également le fait que les exportations des territoires
transitaient par Israil qui les acheminait vers les pays avec lesquels il
entretenait des relations commerciales, l'orientation de la production des
territoires vers des cultures agricoles dont-Israël avait besoin pour les
transformer ou les exporter, la demande de matériaux .de construction en Israil et.
dans les colonies de peuplement israéliennes implantées dans les territoires, et .la· -finition
dans les territoires occupés de produits manufacturés sous-traités par des
sociétés israéliennes, qui étaient ensuite renvoyés en Israël.
42. La Jordanie était l'autre grand partenaire commercial des territoires
palestiniens occupés. La valeur des exportations à destination de ce pays était
tombée de 43,2 p. 100 du montant total des exportations en 1968 à 31,7 p. 100 en
1982. tes importations en provenance de la Jordanie étaient restées faibles et
étaient tombées depuis le début de l'occupation, de 7, 3 p •. 100 de la valeur -totale< .. ,,-;
des importations en 1968 à i,2 p. 100 en 1982. La rive occidentale était la seule
concernée, la bande de Gaza n'important rien de Jordanie.
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43. Les échangea commerciaux avec les autres·pays avaient été variables depuis le
début de l'occupàtion. En valeur, les exportations vers. ces pays, qui avaient
atteint le niveau record d'environ 13 p. 100 du total des exportations en 1968,
étaient tombées à l,6'p . 100 e·n 1982, tandis que les impo.rtations étaiënt pàssées
d'environ 16 p. 100 à 9,8 p. 100 pendant la mime période!/·
44. Le résultat net de ces activités commerciales était ·que ·depuis le début de
l'occupation la balance commerciale des territoires palestiniens occupés avait été
conatallltDent négative avec Israël. Elle avait été régulièrement positive avec la
Jordanie et régulièrement négative avec les autres pays. La. balance commerciale
globale de la rive occidentale et de la bande de Gaza était négative depuis le
début de l'occupation. ce déficit chronique avait été comblé essentiellement par
les revenus des Palestiniens travaillant en Israël et les envois de fonds ·
importants effectués par les Palestiniens travaillant en dehors des territoires !/.
Commerce intérieur
45. Les secteurs du commerce et des transporta représentaient à eux deux environ
36 p. 100 du PIB de la rive occidentale et 25 p. 100 du PIB de ta· bande de Gaza.
En volume, les activités commerciales de la bande de Gaza représentaient moins de
la 1110itié de celles de la- rive occidentale dont le revenu total et le revenu pa~
habitant étaient aussi plus importants. Les activités commerciales variaient d'une
année sur l'autre en raison de plusieurs facteurs, tels que les difficultés que
posait l'obtention de permis pour créer des entreprises, l'imposition de taxes, les
couvre-feux que les autorités d'occupation imposaient de temps à autre, ·1a
confiacation fréquente par les soldats des cartes d'identité sur les marchés, les
grèves des habitants pour protestèr contre le comportement et les activités des
autorités d'occupation et l'occupation en général. Tous ces· facteurs avaient pour
réaultat de réduire· le nombre de · jours de travail effectifs dans les territoires
occupés. Environ· un qu. art des heures de travail étaient perdues. . .
Remèdes proposés et mesures à prendre pour les appliquer
46. Les vues du Groupe de travail qui a examiné ce sujet étaient les suivantes,
a) Actuellement, les produits· subventionnés provenant d'Israël et' des
colonies de: peuplement israéliennes faisaient une concurrence déloyale au commerce
Palestinien sur les marchés intérieurs~ Pour que les produits palestiniens soient
concurrentiels, à défaut de se vendre bien et qu'ils soient soumis aux forces du
fflarché, il faudrait que les producteurs ·et les commerçants locaux bénéficient de
subventions égales à celles dont bénéficiait la production agricole et industrielle
israélienne,
b) Il faudrait ouvrir de nouveaux débouchés aux produits palestiniens à
l'étranger, ce qui serait possible· si' les producteurs· et les distributeurs
Palestiniens . avaient la possibilité·d 1établir des contacts directs avec des
organisations de production et de commercialisation dans d'autres pays.
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47. Pour appliquer ces remèdes, le groupe a proposé les moyens suivants:
a) un office de commercialisation devrait être créé pour les produits
palestiniens. L'office devrait élabOrer des normes et promouvoir des marqués' pour·
les producteurs palestiniens. Il pourrait servir de lien entre les marchés et lès
producteurs, de source de crédits pour les fonds de roulement et d'agence pour les
organismes et les sociétés de commercialisation à l'étranger désireux d 'achete'r · à. ·
terme les récoltes ou produits palestiniens. Il pourrait également permettr~- ·
d'identifier les possibilités de commercialisation pour les nouveaux produits
industriels qui pourraient être mis au point dans les territoires occupés,
b) Les chambres de commerce et les organisations palestiniennes en général
devraient être encouragées à mener une campagne beaucoup plus active à l'intérieur
des territoires palestiniens occupés pour promouvoir les produits autochtones, ·
c) Les facilités de crédit à l ' exportation devraient être développées, ce
qui pourrait être l'une des tâches principales d'un système bancaire et commercial
autochtone qui pourrait voir le jour dans les territoires palestiniens occupés,
d) Il faudrait améliorer les communications et autoriser dans les
territoires palestiniens occupés des installations comme le télex, sans lesquellèa . '
une société ne pouvait espérer rivaliser sur les marchés internationaux, . : :,:
e) L'import-export ne devrait pas être limité à quelques points placés sous
surveillance israélienne mais devrait être étendu aux ports, aux aéroports et
autres points de vente, non seulement pour accélérer l'exportation des produit~
périssables de grande valeur mais aussi pour permettre aux Palestiniens de
participer au processus de commercialisation et pour accroître leur part de la
valeur ajoutée de la production palestinienne,
f) Des négociations devraient être menées, peut-être par l' intermédiaire"dè .,•,
la Ligue arabe, pour persuader les pays arabes de libéraliser leurs importations de
produits palestiniens dans des conditions commerciales équitables,
g) La communauté internationale devrait continuer de s'efforcer par tous les
moyens possibles d'amener les autorités israéliennes à renoncer aux activités qui
limitaient ou entravaient le commerce dans les territoires occupés, sur les. plans
intérieur et extérieur.
VI. LA SITUATION MONETAIRE
48. Les participants on·t examiné la situation monétaire sur la base des
renseignements contenus dans le document de travail et dans le document présenté au
séminaire, intitulé "Monetary situation: constraints and proposais for possible
remedies". . . ' ..
, • • 1~ • •• 1 :! ·: ~ ;;. :
49. Les participants ont constaté que le shekel israelien et lé dinar jordanien
avaient tous les deux cours sur la rive occidentalP., alors que dans la bande de
Gaza, le shekel était la seule monnaie légale. Le shekel israélien était considéré .
par la population palestinienne comme étant exclusivement un moyen de paiement,
alors que le dinar jordanien servait d'unité de compte, de réserve de _valeur et,
souvent, de moyen d'échange.
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SO. En raison de la détérioration constante de sa valeur le shekel servait
uniquement de moyen de paiement. D'aucuns prétendaient même qu'il ne remplissait
pas complètement cette fonction pùisque les chèques libellés en monnaie israélienne
n'étaient pas utilisés dans les transactions entre résidents palestiniens de la
rive occidentale; _ils l'étaient seulement par les entreprises qui avaient des
relations commerciales avec Israël. Voilà pourquoi la monnaie en circulation
représentàit 90 p. 100 environ des moyens de paiement.
Sl. L'absence d'un véritable système bancaire, l'instabilité politique et la
politique israéliennes sur la rive occidentale avaient amené. la population à
accumuler des réserves en dinars jordaniens et à thésauriser davantage. Du fait de
l'état de la monnaie israélienne et de la faiblesse du système bancaire, on
thésaurisait essentiellement des dinars jordaniens, des monnaies étrangères, de
l'or et des bijoux.
S2. Les _banques israéliennes qui remplaçaient les banques opérant sur la rive
occidentale .avant 1967 ne jouaient qu'un rôle secondaire sur le marché monétaire et
financier. Les banques étranqères avaient refusé de reprendre leurs activités sur
la rive occidentale. Pour les prêts consentis aux Arabes, le gouvernement
fournissait aux banques israéliennes opérant dans les territoires palestiniens
occupés des garanties s'élevant à 90 p. 100 du prêt. Toutefois les Palesti niens·
n'avaient guère tendance à demander des prêts à des banques israéliennes.
53. L'absence d'un système bancaire adéquat et le fait q~e le marché monétaire
parallèle ne pouvait canaliser l'épargne aux fins du développement de la rive
occidentale avaient eu des effets désastreux sur le financement de l'économie.
Ainsi, l'économie de la rive occidentale souffrait d'une grave pénurie de crédits
pourtant indispènsables pour la survie des entreprises industrielles et agricoles
et pour la mise au point de nouveaux projets économiques. · Une très grande partie
de l'épargne était investie en terrain et en biens immobiliers en Jordanie.
54. La détérioration croissante de la monnaie israélienne et l'inflation galopante
en Israël avaient eu des répercussions sur la situation économique de la rive
occidentale. Il fallait également tenir compte de la politique israélienne dans
les territoires palestiniens occupés gui, du fait des nombreuses restrictions
i111p0sées, décourageait les investissements. Dans les territoires occupés , les
investissements avaient surtout porté sur les secteurs non productifs de
l'économie, en particulier le secteur de l'infrastructure et du bâtiment qui
absorbait la plus grande partie du montant total des capitaux investis.
55. L'économie de la rive occidentale, qui était presque totalement autofinancée,
souffrait donc d'une pénurie de capitaux. En outre, l'épargne déposée dans les
banques jordaniennes n'était pas non plus redistribuée sous forme de crédits à
l'économie de la rive occidentale. A ces facteurs s'ajoutaient les restrictions
imposées par les Israéliens sur ces crédits ainsi que sur les capitaux et l'aide
fournie pai: .le Comité de coordination jordano-palestinien.
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Remèdes proposés et mesures à prendre pour les appliquer
56. Le Groupe de travail qui a étudié les remèdes possibles. à la . sit.uation
monétaire' a été d'avis qu'un système bancafie efficace 'bénéficiant de' la confiance
de la population des territoires palestiniens occupés était indispensable 1>9ur
créer un climat de croissance économique soutenue. Ce système devrait . jouir:. d•une
certaine autonomie pour assurer avec efficacité la mobilisation . de l'épargne~ ... . , :
l'octroi des prêts, la garantie des investissements et autres àéti.vités· - · · · ·
financières. Il devrait être complété par des institutions spécialisées capables
de fournir les ressources et les conseils techniques nécessaires pour financer les
entreprises agricoles et industrielles, ainsi que les activités commerciales.
Bref, il fallait mettre en place une structure financière complète et intégrée pour
arracher les territoires palestiniens occupés à leur stagnation économique actuelle.
57. Pour donner effet aux remèdes proposés ci-dessus, il était important d'ouvrir
des négociations, peut-être par l'intermédiaire des organisations et des
institutions internationales compétentes, afin .d'amener les au~orités d'occupation
à assouplir les contrôles r igi~es qu'elles avaient imp.osés sur les activités ·
financières dans les territoires paiestiniens occupés, et notamment à libéraliser
les courants de ressources venant de l'extérieur.
58. En attendant, les organismes locaux, y compris les universités, devraient
entreprendre des études de faisabilité pour déterminer le type d'institutions
financières qui serait particulièrement adapté à la situation des territoires
palestiniens occupés, leur structure et leur rôle et les moyens possibles d'en
tirer parti au maximum.
VII. IMPOTS ET TAXES
59. Pour examiner la question des impôts et taxes, les participants. disposaient du
document intitulé "The effects of taxes imposed on the· population of the occupied
Palestinian territories" (Les effets des impôts frappant la population des
territoires palestiniens occupés). Suivant les informations et données contenues
dans ce document, il existait deux catégories d'impôts en vigueur sur la rive
occidentale avant l'occupation de 1967: d'une part l'impôt sur le revenu et,
d'autre part, d'autres formes de prélèvements fiscaux, ·comme l'impôt sur
l'éducation, P impôt foncier, les droits de douane et les timbres du· fisc. Depuis
l'occupation, le système fiscal avait été profondJment modifié et une nouvelle taxe
était entrée en vigueur en août 1976, la tax.e à ia yaleur ajoutée (TVA) dont le
taux était a·ctuellement de 15 p. 100. · ·· · '
60. Les modifications a·pportées par décrets· miÜtai.res vi~aient notamment les taux
d'imposition, qui avaient été augmentés et le mode de perception des impôts. Les
procédures d'appel avaient elles aussi été modifiées, le tribunal spécial créé dans
le cadre de la législation jordanienne ayant été ·remplacé par une commission
militaire. ·
•' '. -·•···, •· ; •~ ~ ~· .'-t~·: .• . .. , >1 .. ~- -;_, ·~-'.,; ·. •~ ,:.-.. •••. • · '. ; . :'.
61. Mises en vigueur "par souci de conformité avec les politiques et pratiques
appliquées en Israël, les modifications, en particulier celles qui .portaient sur
les taux d'imposition et le mode de perception des impôts, avaient eu une incidence
profonde sur le revenu personnel des Palestiniens et l'évolution économique des
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territoires, dont le niveau de développement était différent de celui d'Israël. On
estimait que les impôts prélevés sur les Palestiniens représentaient 33 p. 100 de
leur revenu. D'autre part, l'inflation, qui avait atteint des taux sans précédent
ces dernières années, constituait un impôt occulte, les tranches de revenus en
fonction desquelles l'impÔt sur le revenu était calculé n'ayant pas été indexées.
Les 1rnpôts payés par les Palestiniens et les effets qu'ils avaient sur leurs
conditions de vie ne pouvaient que s'aggraver à .l'avenir du fait de l'érosion du
pouvoir d'achat due à l'inflation, d'une indexation . insuffisante des salaires par
rapport au système en vigueur en Israël, et des in'9alités dans .les services et
prestations fournis par les autorités d'occupation~
Remèdes proposés et mesures à prendre pour les aPpliquer
62. Les vues du Groupe de travail qui a examiné cette question étaient les
suivantes
a) Il conviendrait d'étudier les modifications apportfes au àyst~ne fiscal
et aux taux d'imposition depuis l'occupation afin de vérifier si elles étaient
conformes aux dispositions du droit international applicables aux territoires
palestiniens occupés et équitables comparées au système fiscal israélien, non
seulement en ce qui concernait les taux d'iaiposition, mais aussi leurs incidences
sur les conditions de vie·,
b) En vertu du principe fondamental suivant lequel il n'y avait pas
d'imposition sans représentation, il fallait mettre en place un système visant à
garantir que les recettes des iinpSta pay'• par les Palestiniens étaient utilisées
exclusivement dans l'intérêt de la population dea territoires palestiniens occupés
et, ai possible, sous le contrôle des organismes qui la repr@sentaientJ
c) Il fallait relll)lacer l'actuelle commission militaire par la juridiction
d'appel qui exiatait avant l'occupation afin de garantir une procédure équitable
aux Palestiniens faisant appel des décisions des autorités fiscales dont
l'impartialité était aouvent contestable.
63. S'agissant des moyens d'appliquer les remèdes proposés, le Groupe de travail a
fait les observations ci-après:
a) Il était peu probabfè que ·les re111~es proposés puissent itre appliqués si
la co111111unauté internationale n'amenait pas les autorités d'occupation à reconnaître
qu•un système fiscal applicable à une ~onomie et à une société développées pouvait
être inéquitable dans le contexte économique et social qui était celui des
territoires palestiniens occupés,
b) Il était urgent d'évaluer i) le niveau et les effets des impôts qui
frappaient actuellement les Palestiniens, 11) l'utilisation de ces fonds et iii) le
montant des impôts ~tiliaés à des fins non confor•es au droit international1
c) Les personnes et organîsmes intéressés dans les territoires palestiniens
occupés pourraient envis·ager d •entreprendr·e des études afin de clarifier les
questions précitées et de suivre les IK>ditications apportées à la structure du
ayst~me fiscal et ·au mode de perception des 1111)6ts~ et de diffuser leurs
conclusions tant dans les territoires occupés qu•~ l'étranger.
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VIII. LE LOGEMENT
64. Pour l'examen de la situation du logement dans les territoires palestiniens
occupés, les participants se sont appuyés sur les. informations c~ntenues dans le
document de base et dans d@ux documents intitulés "Policy recommendations to
alleviate the housing problem in the occupied Palestinian Territories"
(Recommandations concernant les politiques propres à atténuer le problème du
logement dans les territoires palestiniens occupés) et "The contribution of the
housing sector to the economy of the occupied territories• (L'apport du secteur du
logement à l'économie des territoires occupés) .
65 •. Les participants ont noté que la piètre situation du logement dans les
territoires occupés était le résultat de longues années de négligence et d'absence
de planification et qu'elle avait été aggravée par l'occupation. On a reconnu
l'utilité des deux indicateurs suivants pour mesurer l'ampleur de la pénurie de
logements dans les territoires palestiniens occupés:
a) Le nombre d'oce11pants par pièce,
b) Les équipements domestiques disponibles dans les unités existantes.
Environ 40 p. 100 des familles vivaient à plus de trois personnes par pièce,
chiffre inacceptable selon les normes internationales. Les familles palestiniennes
s'agrandissaient au fil des ans, faute pour les ménages nouvellement constitués de
pouvoir s'installer ailleurs. En ce qui concerne les équipements domestiq~es, plus
de 50 p. 100 des unités d'habitation de la rive occidentale n'avaient pas l'eau
courante, et près de 50 p. 100 d'entre elles étaient dépou·rvues de salle de bain.
L'approvisionnement en électricité était également insuffisant sur la rive
occidentale puisque la moitié environ des unités d'habitation n'avai ent pas
l'électricité. En outre, un quart des unités ne comportaient pas de cuisine
(A/39/233, annexe, tableau 4).
66 . Dans les territoires occupés, la construction de logements ne correspondait
pas au rythme de formation des familles ni à la nécessité de remplacer les unités
délabrées. D'après les chiffres extraits du Statistical Abstract of Israel
de 1983, on avait construit, pendant les 15 années d'occupation (de 1967 à 1982),
45 310 unités résidentielles, alors que l'augmentation nette des nouveaux foyers se
chiffrait à 38 589. En d'autres termes, au cours de cette période, 6 700 unités
supplémentaires environ avaient été construites, alors que le nombre d'unités
délabrées ou ne répondant pas aux normes et attendant d'être remplacées était
estimé à 140 000. Le Statistical Abstract of Israel de 1983 indiquait également
que depuis 1968 sur la rive occidentale et depuis 1978 dans la bande de Gaza, le
secteur public n'avait joué aucun rôle dans la construction de logements
résidentiels.
67. On a noté en outre qu'il y avait un net contraste entre les conditions de
logement des colons israéliens et celles de la population palestinienne autochtone,
les logements des colons israéliens étant de loin supérieurs à ceux des
Palestiniens. · Les colonies de peuplement israéliennes, traditionnellement
installées dans des régions non habitées, étaient à ·présent également implantées
dans des villes palestiniennes très peuplées. Ce phénomène nouveau, outre qu'il
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mettait encore plus en relief par le rapprochement l'inégalité des ·conditions de
logement des Palestiniens et des colons israéliens, surchargeait encore les zones
urbaines déjà fortement peuplées et diminuait les superficies qui pourraient être
aménagées pour atténuer la pénurie de logements dont souffrait la population
autochtone.
Solutions proposées et mesures pour les fflettre en oeuvre
68. Le groupe de travail du logement qui a examiné la question a proposé les
solutions ci-après:
a) Il faudrait cesser de démolir et murer des maisons,
b) Les conseils de villages palestiniens et les commissions de planification
des districts devraient être réinvestis de leur autorité et du pouvoir de délivrer
des permis de construire, et devraient disposer de certains pouvoirs réglementaires,
c) Il faudrait créer aux niveaux local, régional et national des instances
efficaces afin de résoudre le problème du logement et de mettre en oeuvre les
politiques et les plans relatifs au logement,
d) Il faudrait conclure, en tenant compte du faible niveau de revenu par
habitant dans les territoires occupés ainsi que du taux d'inflation, des accords
institutionnels en vue de créer une banque du logement appelée à financer les
projets de construction de logements à des conditions acceptables,
e) Une base de données devrait être constituée pour déterminer les besoins
en l09ements dans les villes et les villages des territoires palestiniens occupés.
(Cès données fondées sur une enquête par sondage qui portait sur plus de
150 000 ménages étaient disponibles à l'Université de Birzeit.)
69. Pour mettre en oeuvre ces solutions, le groupe de travail a proposé les
mesures suivantes:
a) . Adoption de mesures en vue d'assurer la distribution équitable et
efficace de logements à la population visée. Les unités d'habitation devraient
être attribuées en fonction des facteurs suivants,
La date à laquelle la famille bénéficiaire a été constituée,
Le degré de surpopulation de l'unité actuellement occupée par la famille,
:.. Les revenus du ménager
Les équipements de base disponibles dans l'habitation, à savoir les
égouts, l'eau et l'électricité,
Le type de logement, propriété ou location,
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b) Création d'un conseil du logement ayant un nombre adéquat de bureaux dans
les territoires occupés, qui examinerait les demandes des bénéficiaires potentiels,
contrôlerait l'exécution effective des projets de construction de logements et
autoriserait la remise des fonds nécessaires pour faciliter les activités de
construction;
c) Allocation de fonds par les autorités d'occupation, les collectivités
locales et les institutions de financement régionales et internationales pour le
financement de logements sociaux. La faisabilité de créer une banque du logement
qui jouerait le rôle de dépositaire de ces fonds devrait être étudiée.
IX. ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
70. Les participants au séminaire ont examiné la question de l'enseignement
supérieur dans les territoires palestiniens occupés, en se fondant sur l'étude
intitulée: "Palestinian higher education: problems and suggested remedies•
(L'enseignement supérieur palestinien: problèmes et remèdes suqgérés). Ils ont
reconnu que la création d'un système palestinien d'enseignement supérieur, qui
comprenai.t six universités et comptait plus de 10 000 étudiants, constituait un
tour de force dans une société soumise à l'occupation. Ce système était d'autant
plus remarquable qu'il était le fruit d'un effort local et qu'il n'avait été en
rien encouragé par les autorités d'occupation. Les universités palestiniennes
donnaient non seulement la possibilité d'étudier mais enrichissaient également la
vie culturelle de la société. Elles venaient en aide à d'autres organismes en leur
fournissant le personnel dont ils avaient besoin et qu'ils ne pouvaient pl~s.
obtenir à l'extérieur par suite des limitations sévères que les autorités
d'occupation imposaient au recrutement.
71. Cependant, en raison des conditions créées par l'occupation militaire et des
pratiques de la Puissance d'occupation, le développement du système palestinien
d'enseignement supérieur avait été gravement entravé. En outre, son fonctionnement
et sa capacité d'appliquer les projets d'élargissement et de diversification des
programmes en fonction des besoins socio-économiques futurs des Palestiniens
s'étaient gravement détériorés; son avenir était menacé. L'enseignement supérieur
palestinien se heurtait, du fait des pratiques israéliennes, à trois graves
problèmes:
a) La restriction de l'autonomie et de la liberté des établissements
universitaires. Outre les divers contrôles et restrictions imposés depuis le
commencement de l'occupation, et dont certains touchaient la société palestinienne
tout entière (couvre-feux, barrages routiers, censure et res~riction des
déplacements), les autorités israéliennes avaient imposé d'autres restrictions
destinées à placer l'enseignement supérieur sous le contrôle immédiat et direct des
autorités d'occupation. L'ordonnance militaire No 854 promulguée au cours de
l'été 1980 plaçait l'enseignement supérieur sous l'autorité d'un officier du
gouvernement militaire, exigeait des établissements universitaires qu'ils demandent
chaque année une licence et l'autorisation d'élaborer de nouveaux programmes,
d'embaucher le personnel enseignant et le personnel administratif et même
d'admettre des étudiants;
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b) L'absence d'une àutorité palestinienne locale effective capable de
planifier, de coordonner et de financer l'enseignement supérieur. Le Conseil pour
l'enseignement supérieur, organisation palestinienne privée créée en 1977 pour
remplir cette fonction, n'avait pas été reconnu par les autorités d'occupation et
ses activités étaient entravées, notamment par les restrictions imposées aux
déplacements de ses membres;
c) Le manque de ressources dû aux conditions de sous-développement qui
prévalaient dans la région ainsi qu'au fait que les autorités d'occupation
israéliennes ne cessaient de s'approprier les ressources des-Palestiniens, manque
encore aggravé par les restrictions qu'imposaient les autorités d'occupation à
l'entrée de fonds et par la suppression de l'exemption fiscale dont jouissaient les
établissements d'enseignement avant l'occupation de 1967.
Solutions proposées et mesures pour. les mettre en oeuvre
72. Le Groupe de travail a proposé les solutions suivantes:
a) Toutes les mesures vexatoires collectives prises contre des établissements
universitaires (fermeture d'universités, contrôles militaires gênant l'entrée des
étudiants, des professeurs et des employés, et couvre-feux sur les campus
universitaires) devraient cesser1
b) Il faudrait mettre fin à toutes les mesures restreignant l'autonomie et
les activités universitaires normales ainsi que les libert~s des universités; ce
qui supposait notamment l'abrogation de l'ordonnance militaire No 854, l'abolition
de l'interdiction de livres et de la censure et le rétablissement de la liberté des
établissements dans le domaine des programmes universitaires, du recrutement des
professeurs et de l'admission des étudiantsi
c) Il faudrait lever les restrictions imposées par les autorités
israéliennes aux travaux du Conseil pour l'enseignement supérieur, notamment celles
qui frappaient la liberté de déplacement-et de réunions des membres du Comité
exécutif et de l'Assemblée générale;
d) Le Conseil pour !~enseignement supérieur devrait être reconnu par les
organismes internationaux et nationaux pertinents comme étant l'autorité
palestinienne locale dans le domaine de l'enseignement supérieur et comme
l'instrument de liaison approprié avec les établissements universitaires
palestiniensJ
e) Les restrictions imposées par Israël à l'entrée de fonds et d'autres
contributions versées au bénéfice de l'enseignement supérieur palestinien devraient
être levées;
:. •• i,• · Il faudrait· encourager les universités et les autres organismes nationaux
à l'étranger qui s ' intéressent à l'enseignement supérieur à nouer des liens avec
leurs homologues palestiniens et à chercher avec eux les moyens de coopérer et de
lancer des projets communs dans le domaine de la recherche et des échan~es
d'étudiants;
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g) Il faudrait également encourager les organismes internationaux, régionaux
et nationaux appropriés qui s'intéressent à l'enseignement supérieur à coordonner
leurs activités avec des établissements d'enseignement supérieur palestiniens de
façon à mettre sur pied les programmes de formation et d'éducation continue
nécessaires à l'ensemble de la communauté (campagnes d'alphabétisation, cours de
santé publique, formation des enseignants en cours d'emploi ainsi que cours de
vulgarisation dans le domaine de l'agriculture, de l'industrie, ou autre).
73. Le Groupe de travail a estimé que l'aide internationale revêtait une
importance capitale pour le développement de l'enseignement supérieur dans les
territoires palestiniens occupés. Il existait déjà des structures capables de
l'acheminer, par exemple, au niveau local, l'Association des universités arabes
(dont les universités palestiniennes étaient membres) et l'Organisation arabe pour
l'éducation, la culture et la science (ALESCO) . Les universités des divers pays du
monde arabe pouvaient aussi assurer des liens institutionnels qui permettraient de
collaborer avec les universités palestiniennes et de leur venir en aide.
74. Les organisations internationales intéressées pourraient faire oeuvre utile en
survei llant les pratiques israéliennes et en attirant l'attention des Etats Membres
et du public sur les violations des libertés et de l'indépendance universitaires.
75. Les organisations et organes divers du système des Nations Unies, tels que le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-orient
(UNRWA), l'Université des Nations Unies, l'Organisation internationale du T~avail
(OIT), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
(Unesco) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourraient offrir en pratique
leur coopération et leur assistance. Ils étaient tout désignés pour entreprendre
des activités de recherche commune, de planification et de promotion des programmes
ainsi que de financement de ces activités. Les organisations non gouvernementales
pouvaient également servir à canaliser l'assistance de la communauté internationale
destinée à l'enseignement supérieur palestinien.
X. AIDE SOCIALE
76. Pour leur faciliter l'examen de la question, les participants étaient saisis
du document intitulé wsocial Welfare Services in the West Bank and Gaza: appraisal,
constraints and proposals for possible remediesw (Aide sociale sur la rive
occidentale et dans la bande de Gaza: évaluation, contraintes et solutions
suggérées). On a · noté que les responsables du bien-être de la société
palestinienne avaient jusqu'à une date récente négligé en général de mettre au
point un programme d'aide sociale cohérent pour les territoires palestiniens
occupés. La misère et le dénuement de la population des territoires avaient
notamment pour causes la séparation des familles, les mauvaises conditions
sanitaires et l'insuffisance ou l ' absence de revenus des ménages. Les secours de
base aux secteurs défavorisés de la population prenaient la forme de subventions en
espèces, de rations alimentaires, d'installations médicales, de projets de
développement communautaire et d'autres services de relèvement.
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77. Dans les territoires palestiniens occupés, les services d'aide sociale étaient
fournis paf trois types d'institutions: a) les institutions publiques sous
administration israélienne, b) les organisations étrangères, etc) les institutions
palestiniennes locales. Les services d'aide sociale placés sous le contrôle de
l'administration militaire fournissaient une assistance à un certain nombre de
miséreux. Les organisations étrangères comprenaient les organisations et organes
des Nations Unies et des organisations non gouvernementales bénévoles. L'UNRWA
fournissait aux réfugiés immatriculés des services allant de la satisfactio~ des
besoins fondamentaux aux programmes de relèvement. Les organisations bénévoles
locales se chargeaient également de quelques-unes des activités d'aide sociale dans
des domaines comme la santé, l'éducation, les secours, l'alphabétisation et
l'organisation d'activités pour les femmes et les jeunes.
78. On a docide d 1 eKaminer plus particulièrement les programmes sanitaires qui
constituaient l'aspect le plus important des services d'aide sociale dans les
territoires palestiniens occupés. Les statistiques israéliennes indiquaient que
de 1975 à 1980, le taux de mortalité infantile oscillait entre 26 et 36 p. 1000 sur
la rive occidentale et entre 43,0 et 69,3 p. 1000 dans la b~nde de Gaza. Des
organisations sanitaires non gouvernementales ont estimé que sur la rive
occidentale, on comptait en 1980 de 71 à 84 morts par mi~lier de naissances
vivantes. Ces chiffres, de même que d'autres renseignements tels que le nombre
d'hôpitaux et de lits disponihles et le nombre de patients traités, indiquaient que
le système sanitaire des territoires restait extrêmement sous-développé.
79. Les pri~cipales causes du taux élevé de mortalité étaient la malnutrition et
les infections (respiratoires et gastro-intestinales). En outre, les mauvaises
conditions dans lesquelles vivaient les couches misérables de la population
contribuaient à la multiplication des cas de maladies liées à l'anxiété, de
maladies mentales et de maladies résultant d'un état de tension. Dans la bande de
Gaza en particulier, de nombreux types de maladies étaient endémiques. De manière
générale, c'était le manque de commodités telles que l'eau courante, les toilettes
et les systèmes d'égoût, qui était la principale cause de maladie surtout dans les
zones rurales et parmi les pauvres. ·
Solutions proposées et mesures pour les mettre en oeuvre
80. Le Groupe de travail sur l'aide sociale a proposé diverses solutions en ce qui
concerne l'administration de l'aide sociale, le développement du secteur sanitaire,
la santé publique, la n~trition et l'assistance aux activités locales bénévoles.
!,_dministration de l'aide sociale
81. On a constaté que les programmes d'aide sociale s'adressaient à presque tous
les aspects de la vie de ceux qui vivaient en-dessous du seuil de pauvreté. Une
étudo détaillée et contin~e visant à dofinir la pauvreto dans le contexte de la
Situation régnant dans les territoires palestiniens occupés était donc essentielle
Pôur formuler un système d'aide sociale efficace. Une analyse quantitative et
(Jllalitative de la question pouvait servir un certain nombre d'objectifs, notamment
l'élaboration de directives de politique générale efficaces, la mise en place de
services interdépendants, la fourniture de ces services aux groupes les plus
défavorisés et l'institution de programmes de relèvement appropriés.
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82. L'un des défauts majeurs du complexe d'institutions bénévoles existant était
qu'en dépit de leurs activités individuellement précieuses, les services qu'elles
fournissaient n'étaient pas planifiés et coordonnés en fonction d'un but unique et
cohérent, correspondant aux besoins des indigents. Il importait que l'effort de
ces institutions pour fournir des services de santé et d'autres services d'aide
sociale à la population suive un plan détaillé et coordonné.
83. Les données disponibles montraient qu'il fallait accorder une attention
particulière aux femmes en âge de proèréer. L'UNRWA réservait aux femmes enceinte·s
u~e procédure d'enregistrement médical qui était devenue un moyen de sauver la vie
des mères et des enfants immatriculés. Ce système devrait être mis à la
disposition de toutes les femmes défavorisées dans tous les territoires occupés.
Amélioration des services de santé
84. Pour pouvoir disposer d'un solide programme d'aide sociale, il fallait mettre .
au point un plan d'amélioration des services de santé, à la fois pour établir des
priorités au niveau de la prestation des services de santé et pour parvenir à une
répartition équilibrée des ressources sanitaires compatible avec un plan de
développement national global. Il convenait de noter qu'une bonne partie du
personnel médical était formé dans des établissements qui mettaient l'accent sur la
médecine curative plutôt que préventive, situation qui se retrouvait évidemment au
niveau du système de soins de santé des territoires palestiniens occupés.
85. Une répartition appropriée des ressources sanitaires (hôpitaux, centres de
consultation et personnel médical par exemple) permettrait d'améliorer l'état dè
santé des populations pauvres. Il faudrait encourager la création de dispensaires
mobiles, le renforcement des organismes sanitaires palestiniens et la mise en placé
de centres de santé communautaires. L'un des principaux buts de la planification :.,
sanitaire devrait être d'améliorer les conditions de vie de ceux qui vivaient ·.
en-dessous du seuil de pauvreté. Cet objectif pourrait être atteint si l'on
facilitait l'accès aux services de santé, de type préventif en particulier, et si
l'on offrait dans toutes les régions des territoires, · et notamment dans les zones
rurales, une éducation sanitaire et nutritionnelle aux indigents.
86. Il faudrait faire un effort spécial et mobiliser les ressources nécessaires
pour recruter le grand nombre de médecins et autres agents sanitaires qualifiés .
qui, faute d'emploi adéquat, se trouvaient actuellement sans travail, exerçaient .
des profesfions non médicales ou émigraient. ·
Santé publique
87 •. Il faudrait s'attacher tout particulièrement à améliorer le niveau de santé en .
prenant toute une série de mesures, notamment en fournissant des revenus
complémentaires ou des suppléments diététiques aux familles défavorisées et en . , . r=
menant des canq:,agnes d'éducation sanitaire et d'hygiène. L'utilisation optimale. de
l'espace vital, l'évacuation des ordures ménagères et des eaux usées, la situation
sanitaire générale et la mise en place de dispensaires et de services d'ambulances .
dans toutes les zones urbaines et rurales comptaient parmi les questions les plus .
importantes. Il faudrait envisager, pour encourager une meilleure. hygiène chez les
populations pauvres, de les approvisionner en eau salubre et de leur fournir
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d'autres services. L'infrastructure sanitaire publique et les services de voirie
étaient tout à fait insuffisants du fait de l'occupation et des coupes
considérables pratiquées dans les budgets locaux des services de santé. Les
bUdgets régionaux devraient servir davantage à améliorer les services et
installations dans les zones où la misère et les mauvaises conditions de vie
étaient largement répandues.
Nutrition
88. Les carences alimentaires et nutritionnelles constituent pour les indigents
l'un des grands problèmes, il faudrait prendre des mesures pour apprendre au
public, notamment aux secteurs pauvres de la population, à s'alimenter de façon
équilibrée. Il faudrait également mener des campagnes publiques sur les effets
néfastes accompagnant certains schémas particuliers de consommation alimentaire.
Assistance aux activités bénévoles locales
89. Certains organismes médicaux palestiniens avaient mobilisé du personnel
médical local pour dispenser au niveau communautaire et dans l'optique de
l'auto-assistance des services sanitaires et médicaux essentiels aux populations
les plus pauvres. Il faudrait les encourager, en leur fournissant une assistance
financière ainsi que du matériel et des équipements médicaux, à étendre leurs
activités aux régions les moins accessibles des territoires. Des sociétés
Palestiniennes de bienfaisance s'employaient à fournir non seulement des services
de santé, mais aussi un ensemble de services sociaux, notamment en matière
d'enseignement prioeire, de formation des femmes, de soins aux enfants et de soins
infirmiers, toutes activités indispensables au bien-être de ceux dont les revenus
étaient peu élevés. Il faudrait les encourager et les assister par tous les moyens
en leur octroyant l'aide nécessaire, ce qui leur permettrait de développer leurs
activités dans divers domaines, y compris celui de l'amélioration de la santé des
populations défavorisées.
90. On a constaté que les solutions proposées dans le cadre du programme de
protection sociale ne pouvaient être appliquées en l'absence d'un organisme
national sur la rive occidentale et dans la bande de Gaza. Des organismes
internationaux comme l'OMS, l'UNRWA, le Centre des Nations Unies pour les
établissements humains (Habitat) et d'autres devaient participer à l'application de
ces solutions. On pourrait, avec l'aide des organes et des organisations du
système des Nations Unies et des institutions financières et de développement
social arabes, créer un centre d'aide sociale en dehors des territoires
Palestiniens occupés, qui serait chargé du contrôle et du maintien des services
sociaux dans les territoires occupés. Il serait souhaitable d'accroître les
investissements étrangers, par l'intermédiaire des organisations internationales
qui s'occupent d'aide sociale, pour fournir de nouveaux ·services et améliorer ceux
qui exiàtent déjà • . 11 foudroit encourager ies organismes bénévolea non
gouvernementaux, qu'ils soient nationaux ou étrangers, à collaborer par
l'intermédiaire d'un conseil national des organismes bénévoles afin d'ide~tifier
les domaines prioritaires d'assistance aux groupes les plus défavorisés dans les
territoires occupés et de coordonner leurs services pour optimiser leur efficacité.
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Notes
a/ Pour plus de détails sur l'accroissement de la population et le volume de
l'émigration, voir les rapports du Secrétaire général sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés (A/37/238, annexe,
tableau Set A/38/278, annexe, appendice II).
~ Statistical Abstract of Israel, 1983.
El Calculé d'après les chiffres cités dans le rapport du Secrétaire général
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés (A/39/233, annexe, tableau 13).
~/ Calculé d'après les chiffres cités dans le rapport du Secrétaire général
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés (A/39/233, annexe, tableaux 7 et 8).
e/ Les coefficients et les pourcentages ont été calculés d ' après les chiffres
cités-dans le rapport du Secrétaire général sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupés (A/ 39/233, annexe, tableaux 7
et 8) .
/ ...
Experts
Bakir Abu-Kishk
Hisham Awartani
Filward Balassanian
Mirtha carrera Halim
Muhammad Hallaj
Abdel-Razek Hassan
Hisham Jabr
Omar Kazi
D. Madawela
Antoine Mansour
Fadle M. Naqib
Nidal R. Sabri
APPENDICE I
Liste des participants
Délégatio~ de l'Organisation de libération de la Palestine
Jamal Sourani, chef de la délégation
A/40/373
E/1985/99
Français
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Daoud Barakat, chef-adjoint de la délégation, observateur permanent de
l'Organisation de libération de la Palestine à Vienne
AbU-koash
Mohieddin Massud
Nations Unies
H. Hiddlestone
OMS
N. Ayyash
CMS ·
A. J. s. Jabra
OMS
P. C. Sadler
CNUCED
/ ...
A/40/373
E/1985/99
Prançai•
Page 30
Tarig Al Khudayri
ONUDI
Isaa111 El-Zair
ONUDI
Secrétariat
D. ·Johal, Habitat
J. Mungai, Habitat
/ ...
APPENDICE II
A/40/373
E/1985/99
Français
Page 31
Liste des communications présentées au Séminaire
•'l'he current economic situation in the West Bank and the Gaza Strip and
Prospects for the future• (F.M. Naqib)
•'Itle position of Palestinian industry in the occupied regions since 1967, the
West Bank and Gaza Strip" (Abdel Razek Hassan)
•present situation and sustainment of Palestinian industry in occupied
territories" {I. El-Zaim)
•nomestic and foreign trade in the occupied territories" (H. Jabr)
"Monetary situation: constraints and proposals for possible remedies"
(A. Mansour)
•The effect of taxes imposed on the population of the occupied Palestinian
territories• (N. Sabri)
•eevelopment prospects of agriculture in the West Bank and Gaza Strip"
(H. Awartani)
"Policy recommendations ta alleviate the housing problem in the occupied
Palestinian territories" (E. Balassanian)
"The contribution of the housing sector to the economy of the occupied
territories" (B. Abu-Kishk)
"Paleetinian higber education: problems and suggested remedies (M. Hallaj)
"Vooational training and employment, constraintg and proposals for possible
remedies• (M. Carrera Halim)
"Social welfare services in the West Bank and Gaza: appraisal, constraints and
Proposals for _possible remedies" (O. Kazi)
"Living conditions of the Palestinian people in the occupied Palestinian
territoriesi a backgroùnd paper (D. Madawala)
NATIONS
UNIES AE
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr.
GENERALE
A/42/183/
E/1987/53
13 avril 1987
FRANCAIS
ORIGINAL : ANGLAIS
ASSEMBLEE GENERALE
Quarante-deuxième session
Point 12 de la liste pré1iminaire*
RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Seconde session ordinaire de 1987
Point 11 de l'ordre du jour
provisoire**
COOPERATION INTERNATIONALE DANS
LE DOMAINE DES ETABLISSEMENTS
HUMAINS
Conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires
palestiniens occup~s
Rapport du Secrétaire général
1. A sa quarantième session, après avoir examiné le rapport du Secrétaire général
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés (A/40/373-E/1985/99), l'Assemblée générale 3 adopté la résolution 40/201,
au paragraphe 6 de laquelle elle a prié le Secrétaire général a) d'organiser, au
plus tard en avril 1987, un séminaire sur les projets prioritaires de développement
nécessair~s à l'amélioration des conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés, y compris un programme général de logements,
comme l'avait recommandé la Commission des établissements humains dans sa
résolution 8/3; b) de procéder aux préparatifs nécessaires de ce séminaire; en
prévoyant la participation de l'Organisation de libération de la Palestine;
c) d'inviter des experts à présenter des communications au séminaire; d) d'inviter
également les organisations intergouvernementales et non gouvernementales
intéressées; e) de pr~senter à l'Assemblée générale, lors de sa quarante et unième
session, par l'intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur les
préparatifs du séminaire; et f) de présenter à l'Assemblée générale, lors de sa
quarante-deuxième session, par l'intermédiaire du Conseil économique et social, un
rapport sur le séminaire en question.
* A/42/50.
** Voir la décision 1987/108 du Cor.seil économique et social.
87-07312 4386N (F) / ...
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A/42/183 .
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2. Conformément â ces dispositions, le secrétaire général a présenté à
l'Assemblée gén~rale, lors de sa quarante et unième session, par l'intermédiaire
du Conseil économique et social, un rapport intérimaire sur les préparatifs du
séminaire. L'Assemblée générale a pris note du rapport dans sa décision 41/453.
3. Le Séminaire s'est tenu au Centre international de Vienne
du 2 au 6 mars 1987. On trouvera ci-après en annexe le rapport concernant
ses travaux.
1...
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ANNEXE
Rapport du Séminaire sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupês
(Vienne, 2-6 mars 1987)
TABLE DES MATIERES
1. INTRODUCTION. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 5
l l • CADRE GENERA.L III ••••••••••••••• 0 • '" .. • • • • • 5
III. RESUMES DES PROPOSITIONS DE PROJET ••••••••••••••••••••••••••••••••• 6
A. Création d'une société de cimenterie arabe sur la Rive
ccc identale .; et • • • • • • • • • • • • • • • • • • 7
B. Construction d'un port de mer à Gaza •••• u. fi •• III •••••••••••••••••• 9
C. Construction d'une usine coopérative pour le traitement de
fruits et légumes locaux sélectionnés •••••••••••••••••••••••••• 10
D. Mise en place d'une agence de commercialisation des produits
ag ricoles palest iniens ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 11
E. Création d'un centre de formation et de production pour les
métiers d'art c..... 13
F. Centre de production et de forma~ion pour les textiles et le
prêt-à-por ter 14
G. usine de céramique à Hébron •••. 16
H. Conserverie de sardines à ~aza ••••••••••••••••••••••••••••••••• 17
1. Développement du cheptel ovin et formation d'éleveurs •••.•••••• 18
J. Construction d'une couveuse artificielle ••••••••••••••••••••••• 20
K. propagation et utilisation du jojoba ••••••••••••••••••••••••••• 22
L. Satisfaction des besoins en matière de logement •••••••••••••••• 23
M. Satisfaction des besoins énergétiques des communautés rurales •• 25

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TABLE DES MATIERES (~)
N. O~ganisation et mise en place, dans le cadre d'une entreprise
coopérative, d'un réseau de transports peu coûteux ••••••••••••• 27
O. Amélioration du réseau routier ••••••••••••••••••••••••••••••••• 28
P. Utilisation de l'eau •••.•••••••••..•••••••••••. ~............... 29
Appendice. Liste des participants........................................ 31
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1. INTRODUCTION
1. Le Séminaire sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés s'est tenu au Centre inteLnational de Vienne
du 2 au 6 mars 1987, en application de la résolution 40/201 de l'Assemblée générale.
2. Le Séminaire réunissait 10 experts qui avaient établi des propositions de
projet en vue de cette rencontre, les représentants de deux services du Secrétariat
de l'Organisation des Nations Unies - la Conférence des Nations Unies sur le
commerce et le développement et le Centre pour le développement social et les
affaires humanitaires du Département des affaires économiques et sociales
internationales - ainsi que les représentants d'une institution spécialisée,
l'organisation mondiale de la santé. Des représentants de l'Organisation de
libération de la Palestine y ont également participé, conformément à la résolution
40/201 de l'Assemblée générale. La Ligue des Etats arabes était aussi
représentée. On trouvera en appendice une liste des participants.
3. Le Séminaire a créé trois groupes de travail, qui ont examiné des propositions
de projet touchant les domaines suivants
a) Agriculture et industrie;
b) Formation, perfectionnement et emploi;
c) Logement et infrastructures.
Des résumés des propositions de projet sur lesquelles l'accord s'était fait au sein
des groupes de travail ont été examinés à la séance plénière finale. Ils sont
reproduits à la section III ci-après.
II • CADRE GENERAL
4. En vue de façiliter les travaux du Séminaire, les participants ont décidé
d'examiner les propositions de projet en se référant à un cadre général
d'identification et d'évaluation des projets. Ils out convenu du cadre ci-après
a) Etant donné qu'il n'existe pas actuellement de plan intégré de
développement dans les territoires palestiniens occupés, il est nécessaire de
selectionner un certain nombre de projets qui pourront être exécutés par la suite;
b) Lors de l'identification et de la s~ ection des projets, l'accent devrait
être mis sur les aspects suivants :
i) Agriculture, industrie et utilisation des terres et des autres ressources;
ii) Construction de logements, en vue de fixer la population sur sa terre et
de protéger les terres qui n'ont pas encore été confisquées;
iii) Perfectionnement de la main-d'oeuvre et amélioration des compétences
techniques en tant que conditions préalables essentielles pour le
développement, la création d'emplois et l'accroissement du nombre des
bénéficiaires du développement;
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iv) Renforcement des institutions, en vue d'enseigner les valeurs de la
coopération, de l'action collective et de la solidarité;
c) Il convient d'utiliser au mieux les rares ressources financières; d'où la
nécessité d'éviter les projets faisant double emploi, en ayant présents à l'esprit
les programmes et activités des organismes des Nations Unies, des organisations
gouvernementales et non gouvernementales ainsi que des autres sources bilatérales
et multilatérales d'aide au peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés;
d) Il faut avoir présentes à l'esprit les contraintes imposées par
l'occupation israélienne et la nécessité de faire preuve d'imagination et d'une
sélectivité particulière dans le choix des projets.
5. Les participants ont décidé d'accorder un rang élevé, dans l'ordre de priorité
aux projets tendant à la réalisation des objectifs ci-après :
a) Accroissement de la productivité; et développement, diversification et
amélioration de la production agricole et industrielle;
b) Utilisation des denrées agricoles périssables excédentaires, notamment
par la mise en place d'agro-industries lorsqu'il existe une complémentarité entre
l'agriculture et l'industrie;
c) Promotion de la construction de logements et des activités connexes par
la mise en place d'un programme visant à tirer davantage partie des ressources
physiques et financières;
d) Promotion de la capacité de substitution des importations et
d'exportation;
e) Amélioration de la répartition géographique des projets, en tenant compte
des ressources disponibles en chaque lieu.
Tous ces objectifs avaient un thème central unique: l'absorption de la
main-d'oeuvre et la fixation du peuple palestinien dans ses foyers et sur sa terre.
III. RESUMES DES PROPOSITIONS DE PROJET*
6. Les participants ont présenté au Séminaire un certain nombre de propositions
de projet qui sont résumées ci-après.
* Il a été convenu que les participants réviseraient leurs propositions de
projet en tenant compte des observations faites au cours du Séminaire, et qu'ils
présentèraient leurs propositions révisées au Centre des Nations Unies pour les
établisseménts humains (Habitat).
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A. Création d'une société de cimenterie arabe sur
la Rive occidentale
1. Objectif dans la perspective du développement promouvoir la croissance de
l'industrie, notamment du secteur du bâtiment, y compris par la construction de
logements et d'infrastructures connexes dans les territoires palestiniens occupés.
2. Objectif immédia~ : création d'une société arabe de fabrication de ciment sur
la Rive occidentale.
3. Historique et exposé des motifs : Actuellement, ce sont les autorités
israéliennes qui approvisionnent en ciment la quasi-totalité des territoires
palestiniens occupés, et ceci en vertu d'un système de contingentement qui
satisfait moins de 50 % de la demande. Les 50 % restants du ciment utilisé sont
généralement fournis par des grossistes israéliens à des prix très élevés. Eu
égard au monopole qu'Israël exerce sur le marché du ciment, on assiste
périodiquement à une pénurie de ce matériau dans les territoires palestiniens
occupés. Le ciment étant un produit essentiel pour les programmes de
développement, notamment les programmes de construction de logements et
d'infrastructures, la fabrication locale de ce produit aura les effets positifs
ci-après : a) les territoires occupés deviendront autosuffisants en ce qui concerne
la production de ciment; b) des ressources 'lumaines et naturelles inutilisées des
territoires occupés se trouveront ainsi mobilisées; et c) des poss~bilités d'emploi
seront créées directement pour un millier de travailleurs et indirectement pour une
quantité notable de personnes dans le secteur du bâtiment et dans les industries
connexes. Des études ont indiqué que les matières premières nécessaires à la
production de ciment sont disponibles et qu'il est possible de construire une
cimenterie à Hébron.
4. Produits:
a) Etude de faisabilité;
b) Construction d'une cimenterie;
c) Production de 1 500 tonnes de ciment par jour.
5.. Activité~_
a) Etude préliminaire sur les matières premières;
b) Etude de faisabilit' fondée sur l'étude mentionnée en al;
c) Constitution de la société;
d) Construction de la cimenterie; ~
e) Recrutement du personnel et de la main-d'oeuvre nécessaires pour la
gestion et l'exploitation.
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6. Apports
a) Consultants et experts nécessaires pour réaliser une étude de faisabilité;
b) utilisation des matières premières disponibles dans les territoires
palestiniens occupés;
c) Mobilisation du personnel et de la main-~'oeuvre disponibles dans les
territoires occupés;
d) Approvisionnement du site en électricité et en eau;
e) Appel aux services d'experts étrangers en vue de lê ~onstruction et de la
mise en rQute de l'usine;
f) Achat et installation du mat~riel et des machines.
7. Conditions préalables: il faudra obtenir les autorisations nécessaires des
autorités d'occupation pour réaliser diverses activités du projet telles que les
travaux de terrassement, la construction, l'utilisation des sols, le forage de
puits, la construction d'una centrale électrique et l'importation de matériel et de
machines, ainsi que les activités extractives proprement dites.
8. Coûts estimatifs : Dollars E.-U.
Activités de préin'~~stissement l 000 000
Invest isselOOnts 48 100 000
Fonds de roulement 2 000 000
TOTAL 51 100 000
9. Sources possibles de financement
a) Fondateurs;
b) Autres actionnaires;
c) Prêts à long ou moyen terme consentis par les fo~rnisseurs de matériel et
de machines;
d) Banques de développement et autres sources financières.
10. Documentation disponible: Saïd J. Haïfa, Création d'une société arabe de
fabrication de ciment sur la Rive occidentale, document établi pour le Séminaire
(Vienne, 1987).
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B. Construction d'un port de mer à Gaza
1. Objectif dans la perspective du développement: développer l'infrastructure de
Gaza afin d'améliorer la situation é~onomique et sociale du peuple palestinien dans
les territoires palestiniens occupés.
2. Objectif immédiat : construire à Gaza un port de mer qui donnera au peuple
palestinien une possibilité d'accès à la mer.
3. Historique et exposé des motifs: compte tenu de la situation d'isolement dans
laquEüle se trouve Gaza en raison du régime d'occupation, il est urgent de trouver
un débouché pour ses produits et de lui donner accès aux marchés étrangers. Un
port de mer pourrait offrir ce débouché, ce qui permettrait d'améliorer la qualité
de la vie et d'atténuer l~s tensions dans la bande de Gaza.
4. Produits:
a) Rapport de faisabilité;
b) Rapport technique sur la conception et la construction d'un port de mer
commercial;
c) Port de mer commercial.
5. Activités
a) Etudes géologiques, océanographiques, climatiques et économiques;
b) Etablissement de maquettes : élaboration de la maquette du port maritime;
c) Etablissement du rapport intégral de f~isabilité.
6. Apports; coûts estimatifs :
Collecte de données et étude
Etablissement de maquettes
Conception du port par divers ingénieurs spécialisés
Transports
Evaluati~~ économique et analyse financière
Administration
\
Construction du port de mer (à déterminer)
TOTAL
Dollars E.-U.
150 000
120 000
450 000
20 000
213 000
32 000
987 000
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Fr,'.mçais
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7. Cadre ins~itutionnel : le port sera géré par une direction indépendante.
8. Documentation disponible: Saïd A. Assaf, Construction d'un port de mer à
Gaza, document ~tablipour le Séminaire (Vienne, 1987).
C. COnstruction d'une usine coopérative pour le traitement
de fruits et l~umes locaux sélectionnés
1. Objectifs dans la perspective du développement :
a) Elargir la base du secteur industriel et accroître la contribution de ce
secteur au PIB, laquelle actuellement ne dépasse pas 5 %;
b) Aider à revitaliser le secteur de l'agriculture en stabilisant les cours
des produits agricoles et en accroissant la valeur de ces produits;
c) Réduire le déficit de la balance extérieure des territoires occupés.
2. Objectif immédiat: traiter une partie substantielle de l'excédent de légumes
et de fruits. La capacité de traitement prévue est de 50 000 tonnes de denrées
agricoles par an. En outre, l'usine fabriquera des sous-produits et les résidus
seront eux aussi vendus.
3. Historique et exposé des motifs : actuellement, il y a chaque année sur la
Rive occidentale et dans la banque de Gaza un excédent annuel de 292 000 tonnes de
fruits, de légumes et d'olives. Bien que des études de préfaisabilité aient révélé
l'existence potentielle de débouchés, aucune des coopératives agricoles et des
entreprises locales n'ont réussi à créer pour les denrées agricoles des marchés
permanents dans les pays étrangers, qu'il s'agisse de pays arabeço, européens ou
autres. L'usine coopérative dont la création est envisagée aura l'avantage de
pouvoir fonctionner en toute saison et d'employer les travailleurs de manière
permanente, car elle traitera tout au long de l'année diverses denrées agricoles,
notamment les agrumes, les tomates, les figues, les concombres, l~ olives, les
aubergines, les pêches, les pois et les haricots. Parmi les diverses méthodes de
traitement disponibles, on choisira celles qui seront dictées par les besoins de
commercialisation ou par l'existence d'excédents. Il pourra s'agir notamment des
méthodes ci-après : extraction, mise en conserve, conser'i1'ation au vinaigre,
séchage, congélation de fruits et de légumes, cuisson de fruits, et fabrication de
confitures, gelées, purées et marmelades. L'exécution de ce projet sera achevée en
deux ans, et cent cinquante (150) emplois seront c~éés directement.
4. Produits:
a) Rapport de faisabilité;
b) Production annuelle de 17 500 tonnes de produits alimentaires solides et
liquides se différenciant par leur saveur, leur type, leur emballage, leur poids et
leur présentation;
c) Autres produits dérivés qui pourront être soumis à un traitement
ultérieu1:- 0.!J vendus sous forme brute.
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5. Activités:
a) Réalisation d'une étude détaillée de commercialisation visant à
déterminer Jes marques de fabrique, les ingrédients, les composants et les modes de
présentation ou méthodes d'emballage;
b) Etude de faisabilité économique visant à tester la rentabilité des
diverses méthodes de traitement;
c) Sur la base des résultats de l'étude de faisabilité, les mesures ci-après
seront prises : création de la société coopérative; conception et construction de
l'usine; recrutement du personnel et de la main-d'oeuvre; expérimentation de la
méthode de production.
6. Apports; coûts estimatifs
Terrains
Construction
Matériel
Frais de constitution (y compris l'étude de faisabilité)
Fonds de roulement
TOTAL
Dollars E.-U.
150 000
500 000
2 100 000
50 000
200 000
3 000 000
7. Cadre institutionnel: On mettra en place une institution fondée sur une
sociétê coopêrative regroupant au moins 800 agriculteurs.
8. Documentation disponible : Nidal R. Sabri, Création d'une usine coopérative
pour le traitement de fruits et de légumes locaux sélectionnés sur la Rive
occidentale,_document établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
D. Mise-en place d'une agence de commercialisation des produits
agricoles palestiniens
1. Objectif-dans la-perspective du développement: Promouvoir l'indépendance
économique du peuple palestinien en facilitant la commercialisation de produits
agricoles palestiniens à l'échelon local et internat.ional.
2. Objectif immédiat Création d'une agence de commercialistion des produits
agricoles qui contribuera à résoudre les pro~lèmes de commercialisation, à
identifier les débouchés éventuels et à améliorer le système et les méthodes de
commercialisation.
1...
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3. Historique et exposé des motifs : La commercialisation des excédents agricoles
se heurte dans les territoires palestiniens occupés à de nombreux problèmes ou
obstacles. Le commerce avec Israël est régi par des règlements discriminatoires.
Les marchés locaux des territoires occupés sont inconditionnellement ouverts aux
produits israéliens, tandis que l'exportation des denrées agricoles des territoires
vers les marchés israéliens n'est autorisée que de manière rigoureusement
sélective. En outre, les exportations palestiniennes vers les marchés des pays
arabes et les autres marchés se heurtent à de nombreux obstacles administratifs et
bureaucratiques, y compris l'absence de possibilités d'accès direct. Ces
contraintes qui entravent la commercialisation des produits palestiniens sont
aggravées par le fait qu'il n'existe pas de groupement ou d'institution chargés de
l'ensemble du processus d~ commercialisation et qu'il n'y a pas non p1us de système
efficace de recherche et d'information sur les marchés. L'agence dont la création
est proposée comblerait ces lacunes.
4. Produit: Rapport de faisabilité sur la création d'une agence de
commercialisation des produits agricoles palestiniens, dans lequel seront exposés
le rôle de l'agence et ses relations avec les coopératives et les autres
associations de producteurs existantes.
5. Activités:
a) Enquête sur les services consultatifs qui sont nécessaires au niveau des
exploitations agricoles et sur la nature des activités de calibrage, d'emballage et
d'emmagasinage qui sont requises pour répondre aux besoins locaux et à ceux des
marchés étrangers;
b) Etude générale sur les marchés qui seraient plus particulièrement
desservis par l'agence;
c) Etude sur les crédits disponibles pour la commercialisation de fruits et
de légumes;
d) Identification des possibilités d'investissement dans des entreprises de
traitement de fruits et légumes.
6. Apports; coûts estimatifs :
Dollars E.-U.
Consultants locaux et internationaux
Frais de voyage et autres dépenses concernant les
experts
Appui administratif
TOTAL
,',
204 000
25 000
5 000
234 000
1...
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7. Cadre institutionnel: L'agence de commercialisation pourra mener ses
activitâs avec l'assistance de plusieurs institutions de la Rive occidentale telles
que l'Université de Bir zeit et le Centre rural de recherches et d'études de
l'Université d'AI-Najah. Les coopératives agricoles locales contribueront
également aux activités du projet.
8. Conditions préalables et obligations : Elimination des restrictions
israéliennes qui limitent les exportations palestiniennes vers les marchés arabes
et les autres marchés.
9. Documentation-disponible: Antoine Mansour, Proposition de projet en vue de
l'établissement d'une agence de commercialisation des produits agricoles; et
Hisham Awartani, Mise en place d'une société d'exportation des produits agricoles,
documents établis pour le Séminaire (Vienne, 1987).
E. Créationdluncentre de formation et de production pour
les-métiers dlart
1. Objectif dans-la-perspective du développement:
a) Développer la production et accroître les possibilités d'emploi et les
revenus dans le secteur artisanal;
b) Améliorer la productivité et la qualité des produits par la mise en
oeuvre de techniques appropriées et le perfectionnement des méthodes de travail.
2. Objectif immédiat: Créer un centre de production et de formation pour les
métiers d'art traditionnel en vue de
a) Entreprendre la production successivement à des fins de démonstration et
de promotion puis à des fins commerciales, en commençant par certains métiers d'art
préalablement définis comme prioritaires;
b) Mettre en place des services de formation et divers autres services pour
la conception des produits, la production et la gestion;
c) Former, de façon régulière, un nombre important de stagiaires aux
diverses activités artisanales.
3. ~istorique et exposé des motifs : Il existe actuellement 700 petites
entreprises qui fabriquent des produits artisanaux. Ces entreprises emploient
3 700 personnes et subviennent aux besoins des 14 000 personnes qui sont à leur
charge. Cette activité t~aditionnelle se heurte à toute une série de difficultés
qui se traduisent par une mauvaise rentabilité économique et, en particulier, par
la faible qualité des produits et la concurrence créée par les articles
d'importation à bon marché. On propose que,le centre, tel qu'il est défini plus
haut, soit mis en place au cours dlune période de deux ans et entreprenne ensuite
ses activités concrètes en bénéficiant dlun appui international pendant une période
supplémentaire d'un an.
4. Produit: Centre de production et de formation pour les métiers dlart.
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5. Activitéo;
a)
b)
centre.
Conception et construction du centre à Bethléem (Rive occidentale);
Conception, élaboration et exécution des programmes de formation au
6. Apports; coûts estimatifs :
Dollars E.-U.
Personnel
Terrains
Bâtiments
Matériel
TOTAL
Dépenses d'exploitation pendant la premère ann€.~
(montant estimatif) :
100 000
200 000
800 000
300 000
1 400 000
500 000
7. Cadre institutionnel : Le centre sera une entité indépendante. Il coopérera
étroitement avec des associations et des coopératives de métier d'art, des
universités et des établissements de formation professionnelle.
8. Documentation disponible : a) Organisation de libération de la Palestine,
Etude préliminaire de faisabilité technique et économique en vue de la création
d'un centre de production et de formation pour les industries touristiques sur la
Rive occidentale; et b) S. Kanaana, proposition en vue de la création d'un centre
pour les métiers d'art traditionnels palestiniens, documents établis pour le
Séminaire (Vienne, 1987).
F. Centre de production et de formation pour les textiles
et le prit-à-porter
1. Objectifs dans la perspective du développement
a) Développer la production et accroître les possibilités d'emploi et les
revenus, notamment pour les femmes, dans l'industrie des textiles et du vêtement;
b) Améliorer la productivité et la qualité des produits en utilisant des
techniques appropriées et en perfectionnant les méthodes de travail.
2. Objectif immédiat : Créer un centre de production et de formation pour les
textiles et le pr~t-à-porter afin de :
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a) Entreprendre la production successivement à des fins de démonstration et
de promotion puis à des fins commerciales, en commençant par certains secteurs de
la production de textiles et de vêtements qui auront été définis comme
prioritaires;
b) Mettre en place des services de formation ainsi gue des services de
conception des produits et de contrôle de la qualité, de production et de gestion;
c) Former, de façon régulière, un nombre important de stagiaires dans les
divers domaines de la fabrication des textiles et du prêt-à-porter.
3. Historique et exposé des motifs : Il existe actuellement plus de
819 entreprises qui fabriquent des textiles et des vêtements de confectiono Ces
entreprises, qui emploient 2 800 personnes en tout, sont pour la plupart de petits
ateliers qui individuellement possèdent moins de cinq salariés. La qualité de
leurs produits est variable et elles n'ont pas pu répondre de façon satisfaisante à
l'évolution que la demande interne a connue sur le plan de la qualité et sur celui
de la variété. En outre, elles ne disposent pas des compétences et de la capacité
nécessaires pour innover et pour moderniser leurs méthodes de production. Le
centre dont la création est proposée aidera ces entreprises dans tous les aspects
susmentionnés de la production. Il s'agit de fabriquer divers types de vêtements
et sous-vêtements (y compris bas et chaussettes) pour enfants, hommes et femmes,
ainsi que des serviettes de toilette et d'autres articles de ce genre. La
fabrication utilisera des matières premières diverses : coton, laine, fibres
mélangées, ainsi que différent colorants. On encouragera l'utilisation de modèles
et de motifs traditionnels en les adaptant aux besoins et aux goûts actuels.
4. Produit: Un centre de formation et de production où seront fabriqués divers
types de textiles et de vêtements et qui fournira à l'industrie locale la
possibilité de bénéficier de services de formation connexes.
5. Activités
a)
b)
centre.
Conception et construction du centre à Gaza;
Conception, établissement et exécution de programmes de formation au
6. Apports; coûts estimatifs
Personnel
Terrains
Construction
Matériel
TOTAL
Dépenses d'exploitation au cours de la premère année
Dollars E.-U.
100 000
200 000
800 000
500 000
l 600 000
400 000
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7. Cadre institutionnel: Le centre sera une entité indépendante. Il coopérera
étroitement avec les associations de producteurs et de travailleurs de l'industrie
textile ainsi qu'avec le Département de chimie de l'Université islamique et les
institutions locales de formation professionnelle.
8. Documentation disponible : Organisation de libération de la Palestine, Etude
préliminaire de faisabilité technique et économique en vue de la création d'un
centre de formation et de production pour l'industrie des textiles et du
prêt-à-porter dans les territoires palestiniens occupés, document établi pour le
Séminaire (Vienne, 1987).
G. Usine de céramique.à Hébron
1. Objectif dans la perspective du développement : Accroître les possibilités
d'emploi et élever le niveau de rémunération en améliorant la qualité des produits
céramiques dans les territoires palestiniens occupés.
2. Objectifs immédiats :
a) Obtenir des données géologiques spécifiques sur l'argile disponible;
b) Déterminer des méthodes permettant d'améliorer et de diversifier la
production locale de céramiques;
c) Etablir une étude de faisabilité en vue de la construction d'un centre de
traitement de l'argile.
3. Historique et exposé des motifs: La poterie est une activité artisanale
traditionnelle dans les territoires palestiniens. La nécessité d'améliorer les
techniques de production se fait néanmoins fortement sentir. Les artisans
utilisent en effet encore des méthodes traditionnelles, par lesquelles ils
fabriquent des articles qui ne satisfont pas aux normes acceptées par les
acheteurs. L'exécution du projet durera 24 mois.
4. Produits:
a) Etude de faisabilité, y compris une étude géologique visant à déterminer
l'emplacement des gisements d'argile;
b) Etude de commercialisation;
c) Etude de faisabilité en vue de la construction d'une usine de céramique•
. /
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5. Apports; coûts estimatifs
Dollars E.-U.
Etudes et rapports de recherche
Conception technique de l'usine
Dépenses diverses
Transports
Frais d'administration
TOTAL
224 000
22 000
17 000
2 000
4 000
269 000
6. Cadre institutionnel : Les arrangements institutionnels appropriés seront
conclus en vue de permettre l'exécution du projet en coopération avec les
institutions locales existantes.
7. Documentation disponible: Saïd A. Assaf, proposition de projet pour une usine
de céramique à Hébron, document établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
H. Conserverie de sardines à Gaza
1. Objectif dans la perspective du développement : Améliorer la situation
écomomique de la bande de Gaza en renforçant son autonomie en ce qui concerne la
production et la commercialisation de la farine de poisson et en assurant le
traitement et la commercialisation de l'important excédent de sardines.
2. Objectif immédiat : Déterminer la faisabilité de la création d'une conserverie
de sardines dans la bande de Gaza.
3. Historique et exposé des motifs: La pêche est une activité importante dans la
bande de Gaza. Les sardines constituent les deux tiers de la prise. Pendant la
saison de la pêche à la sardine (mai et octobre), les marchés sont engorgés et,
comme le poisson ne peut être congelé, on assiste à une fluctuation considérable
des proix. La mise en conserve de l'excédent ctontribuera:i.t à stabiliser les prix et
permettrait également d'élargir le marché. Deux mille cinq cents (2 500) pêcheurs
de la bande de Gaza bénéficieront de l'exécution de ce projet, qui devrait durer
12 mois.
4. Produits
a) Rapport sur la population de sardin~s disponibleJ
b) Rapport technique sur la faisabilité de la création d'une conserverie;
c) Rapport économique et financier.
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5. Activités
a) Etablissement d'une étude de faisabilité sur les ressources disponibles;
b) Elaboration d'une étude technique, économique et financière sur la
conserverie.
6. Apports; coûts estimatifs
Dollars E.-U.
Collecte de données sur les ressources disponibles
Collecte de données en vue de la construction
d'une conserverie
Elaboration des rapports
Etablissement des plans techniques de la conserverie
Evaluation économique
18 000
12 000
16 000
24 000
9 000
Dépenses d'administration
Coûts de construction
TOTAL
(à déterminer)
8 000
99 000
7. Cadre institutionnel: Un institut scientifique local réalisera une étude de
faisabilité avec le concours de technologues alimentaires et d'ingénieurs et
appuiera d'autres activités de caractère techni ~.
8. Documentation disponible: Said A. Assa~, proposition de projet en vue de la
création d'une conserverie de sardines à Gaza, document établi pour le Séminaire
(Vienne, 1987).
I. Développement-du cheptel ovin et formation d'éleveurs
1. Objectifs dans la perspective du développement :
a) Accroître le cheptel ovin et la production de lait, de viande et de
divers sous-produits, en vue de développer l'autosuffisance alimentaire Ae la
population;
b) Promouvoir l'élevage des deux principales espèces ovines (l'awassi syrien
et l'espèce hybride frisonne-awassi dénommée assaf);
c) Améliorer les techniques d'élevage du mouton.
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2. Objectifs immédiats :
a) Evaluer la situation actuelle de la demande et de l'offre de moutons et
de produits ovins;
b) Examiner les possibilités offertes par l'élevage de l'espèce awassi et de
l'espèce hybride assaf en créant un laboratoire de recherche et en utilisant les
techniques appropriées~
c) Organiser des programmes de formation en vue de familiariser les éleveurs
avec la gestion du cheptel ovin et l'utilisation d'hormones, de médicaments et de
certains aliments~ et d'assurer la diffusion d'informations dans ce domaine.
3. His~oriqueet exposé des motifs : Les Palestiniens élèvent le mouton depuis
das milliénaires. Depuis l'occupation (1967), le nombre de moutons a diminué
d'~nviron 50 % en raison des restrictions de pacage. Le projet exposé ici a pour
but d'accroître le nombre de moutons assaf, espèce hybride dont il ~xiste à présent
plus de 7 000 têtes sur la Rive occidentale. Cette espèce présente l'avantage de
bl"n ce développer dans des espaces limités et de produire plus de viande et de
lelit que les autrer. Le projet a également pour out d'accro!tre le cheptel ovin en
assurant une sélection et un élevage aprropriés de l'espèce locale awassi. S0.1
exécution durerait deux ans.
4. Produits:
a) Etude évaluant la situation actuelle de l'offre et de la deman~~ de
moutons et de produits ovins;
b) Etude de faisabilit~ sur le potentiel de développement et la sélection
appropriée de l'espèce locale awassi et sur la propagation de l'espèce hybride
assaf;
c) Matériel et programmes appropr1es dù formation et diffusion
d'informations auprès des coopératives et à~s éleveurs de moutons;
d) Séances de démonstration sur l'éle, age de moutons.
5. Activités:
a) Etablissement d'une étude sur les ressources ovines et les march~s~
b) Elaboration d'une étude de faisabilité sur la propagation de l'espèce
hybride assaf et sur la sélection à partir de l'espèce awassi;
c) Etablissement d'une documentation pour les programmes de formation et les
séances de démonstration ainsi que pour la diffusion d'informations;
d) Organisation de ~éances de démonstration pour les éleveurs.
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6. Apports, ,coûts estimatifs :
Personnel, y compris les consultants et techniciens
Prodl.1it a)
Produit b)
Produit d)
Total partiel
Aide aux éleveurs
Equipement
Matériels éducatifs
TOTAL
Dollars E.-U.
20 000
20 000
15 000
55 000
200 000
100 000
45 000
-----
400 000
7. Cadre institutionnel: L'Institut scientifique arabe de recherche et de
transfert de technologie, institution locale dont le siège se trouve à E1-Bireh
(Rive occ'denta1e), s'intéresse déjà très activement à la sélection de l'espèce
locale awassi ainsi qu'au développement et à l'introduction d'une nouvelle espèce
hybride assaf. L'Institut avec sa statlon expérimentale pourrait servir de centre
de liaison pour l'exécution du projet.
8. Documentatlon disponible: Said A. Assaf, proposition de projet pour le
dév~loppement du cheptel ovin sur la Rive occidentale et dans la bande de Gaza par
1~ transfert d~ connaissances techniques concernant l'espèce hybride assaf, et
H. Awartani, Développement de l'élevage ovin. Documents établis pour le Séminaire
(Vienne, 1987).
J. Construction dlune couveuse artificielle
1. Objectif dans la perspective du développement
a) Amélioration de la qualité et de la productivité dans le secteur avico1e~
b) Intégration des techniques et des services dans le domaine de l'élevage
des volailles.
2. ~~ctifs immédiats:
al Ppprovisionnernent en poussins des aviculteurs des territoires occupés~
b) Construction d'une couveuse artificielle visant à satisfai: 15 à 20 %
des besoins locaux.
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3. ~istorique et exposé Qes motifs : L'aviculture s'est développée rapidement sur
la Rive oc.::identale au cours de la période 1960-1967, mais depuis elle a connu des
changements fondamentaux. Elle continue toutefois à occuper une place de premier
plan sur la Rive occidentale et dans la bande de Gaz~. L'exécution du projet,
d'une durée de deux ans, permettra d'employer directement 30 personnes et
indirectement 200 autres.
4. Produits
a) Rapport de faisabilité actualisé sur la construction d'une couveuse
artificielle et d'un centre d'élevage, document dans lequel sera déterminée la
capacité de ces deux installationsj
b) Construction d'une couveuse artificielle et d'un centre d'élevage.
5. Activités:
a) Etablissement d'une étude de raisabilité actualisée sur les aspects
économiques et techniques du projet,
b) Etablissement d'une étude de faisabilité sur les aspects financiers du
projet, y compris sur les ressources nécessaires et le coût du projet.
6. Apports; coûts estimatifs :
Dollars E"-U.
Consultants 15 000
Terrains 80 000
Construction 320 000
Matériel 380 000
Poules pondeuses 100 000
Equipement divers 70 000
TOTAL 965 000
ï. Cadre institutionnel
Ramallah.
Le projet sera exécuté par la coopérative avicole de
8. Documentation disponibl~ : H. Awartani~ Construction d'une couveuse
artificielle, document établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
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K. propagation et utilisation dujojoba
1. Objectif dans la perspective du développement : Améliorer et diversifier le
secteur agricole, ce qui permettra d'accroître le revenu des agr_=ulteurs
palestiniens.
2. Objectif immédiat : Assurer la propagation du jojoba et encourager la
plantation de cet arbre et la récolte de ses fruits.
3. Historique et exposé des motifs : On extrait des fruits au jojoba une huile
très semblable à l'huile d'olive. Des expériences réalisées par l'Institut
scientifique arabe de recherche et de transfert de technologie ont permis a1établir
que le climat de la Rive occidentale et de la bande de Gaza était tout à fait
propice à la cylture de cet arbre à tronc multiple. Le jojoba produit rapidement
et requiert pen de soin ainsi que aes quantités d'eau minimes. En outre, il peut
être cultivé sur des terres marginales. Sa culture pourrait constituer une source
supplémentaire de r','venu pour les agriculteurs de la Rive occidentale et de la
bande de Gaza. L'exécution de ce projet de deux ans permettra d'employer des
formateurs spécialisés et des techniciens agricoles, indépendamment des stagiaires,
des étudiants et des agriculteurs qui en bénéficieront.
4" Produits
a) Etude de faisabilité;
b) Diffusion d'informations;
c) Production de 500 000 plants de jojoba;
d) Plantation de 100 he~tares de jojoba au cOULS des deux premières années;
e) Etude de la possibilité d'utiliser le jojoba pour la fabrication de
shampoing, de produits de beauté et de divers produits agro-industriels utilitaires
dans les usines de la région qui fabriquent des produits de beauté et des produits
pharmaceutiques ou médicinaux;
f) Formation de cultivateurs, d'agronome~ et d'étudiants;
g) Mise en place d'une coopérative de planteurs de jojoba arabes ou
palestiniens.
5. Activ-tés
a) Diffusion d'informations;
b) Démonstrations et vulgarisation;
c) Mise en place d'un système pilote d'extraction par les solvants;
d) Installation d'un pressoir à jojoba à l'intérieur d'une huilerie
existaQte;
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e) Aide aux agriculteurs : livraison et plantation des arbres;
f) Lancement de la fabrication de divers produits ayant de l'huile de jojoba
parmi leurs ingrédients.
6. Apports; coûts estimatifs
Etude de faisabilité
Diffusion d'informations
Locaux
Equipement
Fournitures
Système d'irrigation
Irrigation au goutte à goutte
Partage des coûts avec les agriculteurs
Location de locaux (coût annuel)
TOTAL
Dollars·E.-U.
20 000
38 000
76 000
280 400
74 600
9 000
19 000
45 000
6 000
568 000
7. Cadre institutionnel: Le proJet sera exécuté en collaboration étroite avec
des institutions locales compétentes, notamment l'Institut scientifique arabe de
recherche et de transfert de technologie.
8. Documentation disponible : Said A. Assaf Proposition de projet pour la
propagation et utilisation du jojoba (hohlJ:Ja) sur la Rive occidentale et dans la
bande de Gaza, document établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
L. Satisfaction des besoins en matière de logement
1. Objectif dans la perspective du développement : Améliorer les conditions de
logement et en général les conditions de vie du peuple palestinien dans les
territoires palestiniens occupés.
2. Objectif immédiat: Déterminer le type, les dimensions et le prix de logements
d'un coût modéré ainsi qu~ l'organisation et les techniques qui seraient
nécessaires pour un programme complet de construction de logements dans les
territoires occupés. •
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3. Historique et exposé des motifs: D'après les estimations, il existe
actuellement dans les territoires occupés une pénurie de 19 000 à
30 000 logements. De plus, on estime qu'il se crée chaque année une demande
supplémentaire de 7 200 logements en raison de l'accroissement démographique des
mouvements de populatiqn entre les zones rurales et les zones urbaines et de la
nécessité de remplacer les habitations anciennes. Le nombre de logements qui sont
construits chaque année, à la suite d'initiatives locales, représente environ
5 600 unités. Pour contribuer efficacement à la solution du problème, tout
programme de logement devrait viser au moins à doubler ce chiffre. Outre la
question du financement et de l'organisation, il faut, pour atteindre cet objectif,
assurer le développement du secteur du bâtiment et utiliser des techniques de
substitution appropriées afin de construire des logements pour les personnes à
faible revenu. L'exécution du projet durera 12 mois.
4. Produits.:
a) Rapport sur la structure du revenu des ménages, les catégories de revenu
visées dans les zones rurales et urbaines et le type de logement correspondant à
leur revenu;
b) Rapport sur le coût des logements construits par les méthodes
traditionnelles, y compris le coût du terrain, de l'infrastructure, des impôts et
des droits à acquitter pour les permis;
c) Rapport sur les terrains disponibles pour la construction de logements;
d) Rapport proposant une structure organisationnelle pour le financement et
l'administration du programme de logement;
e)
visées;
f}
g)
Construction de maquettes correspondant aux diverses catégories de revenu
Rapport sur l'applicabilité d'autres techniques;
Rapport récapitulatif final.
5. Activités:
a} Etablissement d'une étude sur la structure du revenu des ménages;
b) Etablisserr.'nt d'une étude sU( les coûts et les techniques de construction;
c) Elaboration d'une étude sur l'utilisation des sols;
d) Détermination des coûts afférents au logement et identification des
catégories de revenus visées;
e) Etablissement d'une étude sur les structures organisationnelles requises;
. f) Elaboration de plans d'habitations modèles;
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g) Etablissement d'une étude sur l'applicabilité des systèmes de
construction par blocs en V et sur les possibilités offertes par d'autres
techniques;
h) Etablissement d'un rapport récapitulatif final.
6. Apports;·coûts·estimatifs
Dollars E.-U.
Personnel
Frais de voyage, etc.
Transports
TOTAL
135 ~OO
12 000
2 800
150 000
7. Cadre institutionnel : L'Université de Bir zeit et le Centre de recherche sur
le bâtiment de la Sociéi:é scientifique royale de Jordanie fourniront le personnel
et dirigeront les activités du projet. Chaque institution devrait nommer un
di.recteur et l'un de ces directeurs ser~ désigné comme coordonnateur du projet. Le
Coordonnateur suivra les activités communes afin de veiller à ce que les diverses
phases des travaux soient réalisées conformément aux prévisions et il établira les
rapports à partir des éléments :ecueillis.
8. Documentation disponible : Daud Jabaji, Techniques et organisation en vue de
la satisfaction des besoins en logements dans les territoires occupés, document
établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
M. Satisfaction des bosoins énergétiques des communautés rurales
1. Objectifs dans la perspective du développement :
a) Amélioration du confort dans les communautés rurales;
b) Accroissement des possibilités d'emploi:
c) Utilisation des re~sources énergétiques renouvelables disponibles
localement.
2. Objectifs immédiats :
a) Créer, pour les communautés rurales, une source intégrée efficace
d'énergie solaire/éolienne;
b) Construire une installation capable de fabriquer le matériel nécessaire
pour le système mixte de production d'énergie (solaire/éolienne) dont la mise en
place est proposée.
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3. Historique
les plus graves
vie. En effet,
d'électricité.
35 ouvriers.
4. Produits
1
et exposé d~s motifs: La pénurie d'énergie est l'un des obstacles
au développement rural et à l'amélioration de la qualité de la
70 , des communautés rurales de la Rive occiaentale sont dépourvues
L'exécution du projet, d'une durée de 20 mois, permettra d'employer
a) Rapport de faisabilité concernant les sources d'énergie de remplacement
dont pourraient bénéficier les communautés rurales;
b) Installation de fabrication d'unités de !,roduction d'énergie soLire et
éolienne.
5. Activités
a) Etude sur les sources d'énergie de remplacement utilisables pour le
chauffage des locaux et de l'eau courante ainsi que pour l'électrification ces
logements;
b)
rapport
Etude sur la viabilité de l'utilisation de l'énergie solaire/éolienne par
à la production indépendante d'électricité selon les méthodes classiques;
c) Etude de faisabilité concernant une installation de fabrication
d'éléments pour un système mixte solaire/éolien;
d) Construction de cette installation.
6. ~lorts; coûts estimatifs :
Dollars E.-U.
Recherche 60 000
Etude technique 30 000
Personnel 20 000
Terrains et locaux 250 000
Equipement 200 000
Dépenses diverses 13 000
TOTAL 573 000
7. Cadre institutionnel:
a) C'est l'Université de Bir zeit qui fournira les équipes de recherche et
d'ét~de technique;
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b) Un groupe intéressé constituera une entreprise commerciale qui fabriquera
les éléments.
8. Documentation disponible : A. T. Hamad~ Besoins énergétiques des communautés
rurales de la Rive occidentale et de la bande de Gaza, document établi pour ie
Séminaire (Vienne; 1987).
N. Organisation'et'mise'en'place; 'dans 'le 'cadre 'd'une 'entreprise
coopérative; 'd'un'réseau'detransportspeu'cofiteux
1. Objectif dans la perspective du développement : Amélioration de l'accès des
populations rurales, notainment dans les zones éloignées, aux centres d'emploi et de
services.
2. Objectifs immédiats : Mise en place d'une coopérative de transports modèle,
utilisant trois "minibus", dans le village de Tafouh-Hebron, et r~mforcement des
coopérativ~s de transport de Qatanneh et Beit Ikssa en mettant un autobus
supplémentaire à la disposition de chacune d'elles. Cette mesure sera suivie par
la création de 10 autres coopératives de transport qui formeront un réseau intégré
de services de transports dans les territoires occupés.
3. Historique et exposé des motifs : Oans les zones rurales des territoires
occupés, les transports publics sont souvent insuffisants, voire inexistants. En
raison de l'absence de transports publics peu coûteux et fiables, les familles se
trouvent dans l'obligation de quitter leur village et de s'installer dans des
centres urbains situés à proximité des lieux de travail, des écoles et des
marchés. Des transports peu coûteux et fiables faciliteraient aussi
considérablement l'écoulement des produits agricoles vers les villes. L'exécution
du projet permettra d'employer une cinquantaine de personnes.
4. Produi ts :
a) Mise en place d'une nouvelle coopérative de transports;
b) Renforcement considérable de deux coopératives de transports existantes;
c) Création de 10 nouvelles coopératives de transports compte tenu de
,l'expérience acquise grâce aux trois précédentes~
d) Création d'un service chargé d'assurer l'entretien de 35 autobus.
5. Activités:
a) Organisation de coopératives;
b) Enregistrement et obtention àes permis;
c) Achat d'autobus et mise en place de services d'entretien~
d) Transport d'environ 50 % des passagers dans les villages intéressés.
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6. ApportSt'coûtsestimatifs
Dollars E.-U.
35 "minibus"
Dépenses diverses
TOTAL
2 275 000
158 000
2 433 000
7. Cadre institutionnel: Les membres de chaque coopérative éliront un conseil
d'administration. Chaque conseil nommera un directeur qui gérera l'ensemble des
activités de la coopérative. Les coopératives seront supervisées par le
Département des coopératives et par l'Organisation coopérative jordanienne.
8. Documentation disponible : A~ Obeidat, Organisation et mise en place, dans le
cadre d'une entreprise coopérative, d'un réseau de transports peu coûteux~ document
établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
O. Amélioration'duréseau routier
1. Objectif dans la perspective'du développement
a) Promotion de la croissance économique et du progrès social dans les
territoires occupés, grâce à la réduction des frais de déplacement et de transport;
b) Amélioration de l'accès aux sources de biens et services afin d'accroître
les possibilités d'obtention de ces services.
2. ~iectif immédiat : Amélioration du réseau routier existant en vue de
renforcer les liaisons entre les villages et les villes palestiniens et création ds
nouvelles liaisons routières pour desservir les zones isolées.
3. Historique et exposé des motifs : Les plans routiers établis et exécutés par
les autorités d'cccupation ne tiennent aucun compte du réseau routier existant et
mettent principalement l'accent sur les liaisons entre les colonies juives et le
réseau routier israélien. Un grand nombre de collectivités rurales palestiniennes
demeurent mal reliées aux centres urbains, qui sont le débouché de leurs produits
agricoles et où il existe des possibilités d'emploi ainsi que des services
personnels essentiels. Les insuffisances et la mauvaise qualité du réseau routier,
dont la conception, l'étendue et la configuration laissent à désirer, entraînent
une perte considérable de temps; d'efforts et d'énergie dans la circulation des
personnes et des biens.
4. Produits:
a) Rapports sur les problèmes actuels de déplacement et de transport;
b) Estimations sur le niveau futur de la demande en matière de transports
routiers;
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c) Expérimentation d'autres améliorations du réseau de transports;
d) Recommandations en vue de la réalisation des améliorations du réseau
routier.
5. Activités
a) Collecte de données et établissement de levés;
b) Analyse de la demande en matière de transports et construction de
maquettes;
c) Etude prospective et élaboration de plans;
d) Evaluation; formulation de recommandations.
6. Apports; coûts estimatifs:
Personnel; main-d'oeuvre
Levés
Ordinateur
Rapports
TOTAL
Dollars E.-~.
150 000
25 000
10 000
5 000
190 000
7. Cadre institutionnel: Le projet pourra être exécuté à partir du Centre
technique de développement et de planification de l'Université de Bir Zeit:.
8. Documentation disponible : S. H. Abid, Amélioration du réseau routier dans les
territoires occupés, document établi pour le Séminaire (Vienne, 1987).
P. utilisation de l'eau
1. Objectif danslaperspective'du'développement : Conservation et utilisation
des ressources en eau en vue d'améliorer les conditions de vie du peuple
palestinien dans les territoires palestiniens occupés.
2. Objectif immédiat : Identification des problèmes liés à la distribution et à
l'utilisation des ressources en eau disponibles, en vue de mettre au point des
mesures correctives. ~
3. Historique et exposé des motifs Les ressources en eau des territoires
palestiniens occupés sont limitées et en diminution constante. La fourniture de
quantités d'eau suffisantes est une condition préalable à l'amélioration de la
q'lalité de la vie. Le système actuel d'obtention et de distribution de l'eau ne
répond pas aux besoins de la majorité de la population palestini~nne.
1...
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A/42/l83
E/l9~7/S3
Français
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4. Produit Rapport sur le système actuel d'obtention et de distribution de
l'eau dans les territoires occupés.
s. Activités
a) Etude sur le système actuel d'obtention et de distribution de l'eau;
b) Identificatic des problèmes que pose ce système;
c) Recommandations en vue de l'adoption de mesures correctives.
6. Apports; coûts estimatifs :
Services d'experts locaux
Personnel
Transport
Analyse sur les ressources en eau
Appui administratif
TOTAL
Dollars E.-U~
80 000
150 000
50 000
15 000
15 000
310 000
7. Cadre institutionnel : Des arrangements institutionnels appropriés seront
conclus en vue de la réalidation de l'étude.
8. Documentation disponible: Said A. Assaf, Proposition de projet pour
l'évaluation de la situation en ce qui concerne l'eau destinée à :'agriculture et
l'eau potable sur la Rive occidentale et dans la bande de Gaza, et possibilités de
développement dans les conditions actuelles, document établi pour le Séminaire
(Vienne, 1987).
1...
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A/42/183
E/1987/53
Français
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APPENDICE
Liste des participants
Experts
Samih Abid
Said A. Assaf
Said J. Haifa
A. T. Hamad
Daoud Fahed Jabaji
Sharif Kanaana
Antoine Mansour
Adnan Obeidat
Nidal ~. sabri
I. El-Zaim
Organisation des Nations Unies
S. Kazemi, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développeme.t
Dorota Gierycz, Centre pour le développement social et les affaires humanitaires du
Département des affaires économiques et sociales internationales
Institutions spécialisées
H. Hiddlestone, Organisation mondiale de la santé
A. Robertson, Organisation mondiale de la santé
Organisation de libération de la Palestine
Yousef Sayegh
Khaireddin Abdul Rahman
Marwan Abdul Hamid
Deif Al-Akhrass
Moh. Abu Koash
1. ca •
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A/42/l83
E/1987/53
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Organisatiqn de libération de la Palestine (suite)
Daoud Barakat
Muhieddin Massoud
~igue des Etats arabes
Khaled Abdullah
Wail Khaiya~
Khalad ADU Hajalah
secrétariat du Séminaire
Darshan Johal, Centre de~ Nations Unies pour les établissements humains (Habitat)
Joseph Mungai J Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat)
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NATIONS
UNIES A
Assemblée générale Distr.
GENERALE
A/44/534
5 octobre 1989
FRANCAIS
ORIGINAL : ANGLAIS
Quarante-quatrième session
Point 82 h) de l'ordre du jour
DEVELOPPEMENT ET COOPERA~ION ECONOMIQUE INTERNATIONALE
Conditions de vie du peuple palestinien
Note du Secrétaire général
1. Dans sa résolution 42/190 du 11 décembr~ 1987 intitulée "Conditions de vie du
peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés", l'Assemblée générale
a prié le Secrétaire général "de procéder à une étude approfondie sur les besoins
futurs d'infrastructure du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés depuis 1967" et de lui présenter, à sa quarante-quatrième session, par
l'intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur les progrès
réalisés dans l'application de la résolution.
2. L'établissement de cette étude a été confié au Centre des Nations Unies pour
les établissements humains (Habitat). En application de la résolution, des
consultations ont été tenues avec des représentants de l'Organisation de libération
de la Palestine pour déterminer avec plus de précision quels étaient les besoins ~
futurs en infrastructures du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés, auxquels une étude ?ourrait être consacrée. Comme suite à ces
consultations et compte tenu des ressources limitées dont on disposait pour
entreprendre un étude approfondie, il a été décidé que le rapport porterait
spécifiquement sur l'infrastructure des transports. D'autres types
d'infrastructure pourraient faire l'objet de futurs rapports, si les ressources
financières requises sont disponibles.
3. Habitat a engage un consultant qui a établi cette etude indépendante avec
l'aide d'une équipe d'experts. L'étude est jointe au présent rapport (voir annexe).
LIer -
89-21917 7482P (F)
Ses! Copy Availab!a
/ ...
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Français
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ANNEXE
Besoins futurs du peuple palestinien en infrastructures de transport
dans la Rive occidentale et la bande de Gaza ~/
TABLE DES MATIERES
Paragï'aphes Pages
I. INTRODUCTION • $ ••••••••••••••••••• ~ •••••••••••••••••• 1 - 7 4
II • EVOLUTION DU SYSTEME DE T?ANSPORT CI ••••••••••••••• CI li • 8 - 27 5
III. SYSTEME DE TRANSPORT EXISTANT .... 110 ••••••••••••••• & •• 0 28 - 56 8
IV. SYSTEME DE TRANSPORT PROPOSE CI •••••••••• " •••••••••• " • 57 - 115 13
A. Objectifs fondamentaux • ••••• 01 •• " •• " " " " " " " " " " " " CI " 57 13
B. Prévisions concernant la demande future de
transports " " " CI " " " " " " " " " " " " " " " g " " CIl " " " " " CI " " " " " " " " "
58 - 70 14
C. Projet de réseau de transport routier
" " " " " " " " (1 " "
71 - 103 16
D. Projet de réseau de transports publics " " " " " " " " " " 104 - 108 23
E. Projet de système de transport maritime " " " " " ." " " 109 - 110 23
F. Projet de réseau de transport aérien " " " " " CI " " " " " ('1 111 - 115 24
V. INFRASTRUCTURE INSTITUTIONNELLE " " " " " " " " 0 " " " " " " " " " " " "
116 - 118 25
VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS " " " e " " " " " CI " " " " " " " " " " " "
119 - 126 26
Tableaux
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Classification des routes de la Rive occidentale en 1947 et en 1967
Routes desservant les agglomérations de la Rive occidentale
en 1947 et en 1967 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Longueur du réseau routier de la Rive occidentale, d'après le
Plan directeur routier régional israélien de 1983 •••••••••••••••••
Réseau routier existant """"""""""""""""""""""""""""" CI " " " " " " " " " " " " "
Etat du réseau routier existant sur la Rive occidentale •••••••••••
Caractéristiques d~s p~incipaux itinéraires d'autobus interurbains
Caractéristiques des principaux itinéraires des taxis groupés
28
29
29
30
30
31
interurbains """""""""" CI " " " " " " " " " " " " " " " " " •• " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " 32
8. Principaux facteurs déterminant la demande en matière de transports
pour l'année de référence et l'année de projection selon le
scénario A (I •••••••••••••• O ••••••••••••• ~ ••••••••• Cl •••• = ••••• O..... 33
9. Principaux facteurs d~terminant la demande en matière de transports
pour l'année de référence et l'année de projection selon le
scénario B 0." ••••••••••• " ••••• 0. Cl ••• " •• 0 0 •••••••••• Cl •• 0 • • 34
~/ Rapport présenté par M. Rami Abdulhadi, Directeur du Centre d'études
techniques et de planification de Ramallah {Rive occidentale).
/ ...
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TABLE DES MATIERES (suite)
Tableaux (suite)
10. Résumé des principaux facteurs déterminant la demande en matière
de transports ... ,.................................................. 35
11.
12.
13.
14.
1.
2.
3.
4.
Projections relatives au volume de la circulation sur les
itinéraires les plus fréquentés •••••••••••••••••••••••••••••••••••
Nombre de voies sur les grands axes •••••••••••••••••••••••••••••••
Longueur du réseau routier existant et du réseau proposé sur la
Rive occidentale et la bande de Gaza ••••••••••••••••••••••••••••••
Travaux de construction et d'amélioration nécessaires pour réaliser
le réseau routier proposé •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Figures
Réseau routier existant ft •••
Schéma des axes routiers régionaux ••••••••••••••••••••••••••••••••
Projet de réseau de transport •••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Principales liaisons actuellement ass~rées par les transports
36
37
38
38
39
40
41
publics u........... 42
/ ...
_i
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I. INTRODUCTION
1. Dans sa résolution 181 (II) de novembre 1947, l'Assemblée générale avait
demandé la création d'un Etat arabe et d'un E~at juif en Palestine. Dans le ~lan
de partage, les frontières des deux Etats de\aient être tracé~s de manière sue
toute les régions de chaque Etat soient en contact direct. Toutefois, les
frontières da l'Etat d'Israël, tel qu'il a été proclamé en 1948, différaient de
celles prévues dans le plan de partage, et la Rive occidentale et la bande de Gaza
étaient passées re~pectivement sous contrôle jordanien et égyptien. C'est
seulement après qu'Israël eut occupé ces deux régions en 1957 qu'un contact direct
a pu être établi.
2. En conséquence, le secteur des transports, à l'instar des autres secteurs dans
la Rive occidentale et la bande de Gaza, n'a pas pu atteindre un niveau de
développement qui lui permette d'assurer aux deux régions des services de transport
efficaces.
3. ~ux limitations imposées au secteur des transports dans la Rive occidentale et
la bande de Gaza s'est ajouté l'aménagement d'un réseau de transport conçu pour
promouvoir les activités des colonies juives dans les' territoires occupés en les
dotant de meille~res routes les reliant entre elles et au réseau routier israélien
métropOlitain. Cette situation a inévitablement entravé la mise ep. pla~e d'un
système de transport national palestinien capable de répondre aux impératifs du
dévelop~ement économique des territoires palestiniens occupés. Autre conséquence
l'émergence de deux systèmes de transport parallèles: l'un, de tout premier ordre,
contribuant efficacement à la politique et au programme israéliens d'implantation
de colonies juives ~ur toute l'étendue de la Rive occidentale et de la bande de
Gaza, et l'autre, rudimentaire, incapable de répondre aux besoins des Palestiniens
ou de remplir sa fonction économique dans un processus de développement national
intégré.
4. Le présent rapport est établi dans l'optique de la création d'un Etat
palestinien dans les territoires palestiaiens occupés (Rive occidentale et bande de
Gaza), conformément aux résolutions de l'Organisation ~es Nations Unies. On
prévoit aussi que le nouvel Etat lancera un programme de développement économique
de grande envergure avec l'appui et l'assistance de la communauté internationale et
des organismes des Nations Unies, en vue de remédier aux carences créées par une
occupation militaire israélienne prolongée et de répondre aux besoins des
Palestiniens qui retourneront dans leur pays.
5. Selon des estimat.ions figurant dans un rapport publié en 1987 par
l'Organisation des Nat:ions Unies pour l'éducation, la science et la cult"re,
3 150 000 Palestiniens au total résidaient à l'extérieur de la Rive occidentale et
de la bande de Gaza et 1,5 milliQn pourraient retourner vivre et travailler sur le
territoire du nouvel Etat au cours des cinq années qui suivront sa création. Ils
seront installés dans un grand nombre de villes et de villages de la Rive
occidentale et de la bande de Gaza et dans les nouveaux centres urbains et ruraux
qui seront aménagés dans les zones qui devraient offrir d'importantes possibilités
d'activité économique et d'absorption.
/ ...
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5. Pour les besoins du présent rapport, deux scénarios correspondant à deux
tendances possibles ont été exa~inés : le scénario A présuppose que la population
du nouvel Etat ne sera composée que des Palestiniens qui ont actuellement leur
domicile dans la Rive occidentale et la bande de Gaza, y compris les habitants de
Jérusalem et ceux qui trsvaillent à l'étranger. Selon ce scénario, la population
de l'E~~t serait en l'an 2010 de 3,2 millions d'habitants, la population urbaine
représentant 38 % du total. Le scénario B procède de l'hypothèse d'un retour
possible de 1,5 million de Palestiniens au cours des cinq premières années suivant
la création de l'Etat. Dans ce scénario, on estime que la population sera en
l'an 2010 de 5 390 000 habitants, la population urbaine représentant 43 %<
7. Le secteur des transports aura pour fonction vitale de favoriser l'unité et
l'intégration de toutes les parties du nouvel Etat et, notamment, d'assurer une
liaison sûre et fiable entre la Rive occidentale et la bande de Gaza, de contribuer
au développement ües différents secteurs économiques en leur fournissant des
services efficaces correspondant à leurs besoins, et de relier le nouvel Etat au
monde extérieur par des moyens de transport terrestres, maritimes et a9riens
adéquats.
II. EVOLUTION DU SYSTEME DE TRANSPORT
8. La Palestine a été tout au long de l'histoire un pont entre l'Asie, ]'Afrique
et l'Europe. C'est un trait d'union entre la péninsule arabique et la Méditerranée
et entre les parties orientales et occidentales du monde arabe.
Aménagement du réseau routier
9. La construction de routes à revêtement en dur a commencé en Palestine au
siècle dernier. La plus ancienne de ces routes est celle de Jérusalem, qui a été
construite en 1867 sous l'empire ottoman.
10. Au début du mandat britannique, qui a pris effet en 1917, les routes ouvertes
à la circulation étaient situées pour la plupart dans la zone montagneuse, qui
correspond en gros à ce que l'on appelle aujourd'hui la Ri~e occidentale. Le
principal axe, qui allait du nord au sud, reliait les grands centres urbains et
suivait en général l'itinéraire des routes historiques. En outre, deux routes
transversales reliaient Jéricho, Jérusalem et Jaffa, au centre du pays, et
Tibériade, Nazareth et Haïfa, au nord. Snules certaines de ces routes étaient
goudronnées. Le réseau routier aménagé entre 1936 et 1945 avait été construit non
pas pour desservir la population locale mais en fonction des besoins logistiques
des Britanniques. Au cours de cette période, des routes reliant le centre de la
Palestine à la Jordanie et le sud à l'Egypte, à travers le Sinaï, ont été
construites. En 1945, la Palestine comptait 266 kilomètres de routes à revêtement
dur et 1 565 kilomètres de pistes.
Il. Durant le mandat britannique, le réseau routier originel de la région qu'on
appelle aujourd'hui la Rive occidentale comprenait deux axes, un axe nord-sud
longeant les montagnes et un deuYième desservant la vallée du Jourdain. Ils
étaient reliés par des routes transversales allant d'est en ouest, de la vallée
jusqu'au littoral. Dans la banlie de Gaza, il n'y avait qu'une seule grande route
allant du nord au sud, et la plupart des routes locales desservant les petites
villes et les villages n'étaient que des pistes.
1 • ••
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Aménageme~d'un réseau routier entre 1948 et 1967
12. Lors de la création de l'Etat d'Israël sur une partie de la Palestine en 1948,
la Rive occidentale et la bande de Gaza sont passées respectivement sous contrôle
jordanien et égyptien. En conséquence, le système de transport a subi de profonds
changements : des villes et des villages arabes situés sur le littoral du nouvel
Etat israélien ont été coupés de l'arrière-pays. Jenin, Tulkarem et Qalqilia
- pour ne citer que quelques exemples - qui se trouvaient au coeur de la Palestine,
sont devenues des villes frontalières du nouvel Etat. En raison de cette coupure
et d'autres facteurs, la situation économique dans la Rive occidentale et la bande
de Gaza s'est rapidement détériorée. Qui plus est, comme elles étaient placées
sous le contrôle dé d~ux administrations distinctes, la Rive occidentale et la
bande de Gaza ont été intégrées respectivement au territoire égyptien et au
territoire jordanien.
13. La configuration du réseau routier sur la Rive occidentale du Jourdain s'est
trouvée modifiée, les axes est-ouest étant remplacés par un axe nord-sud reliant
Aqaba, Ma'an, Amman et Irbid à Damas et, de ce fait, la Rive occidentale a cessé
d'être un carrefour régional important. Toutefois, des projets de réfection des
routes construites durant le mandat britannique ont été exécutés, et le réseau a
été étendu pour qu'il desserve la quasi-totalité des petites villes et des villages
de la Rive occidentale, encore que son entretien laisse souvent à désirer.
14. On trouvera dans le tableau 1 une comparaison entre l'état du réseau routier
de la Rive occidentale à la fin du mandat britannique en 1947 et ce qu'il était
lorsque la Jordanie a cessé d'administrer la région en 1967. Le pourcentage des
routes de première et de deuxième catégorie est passé de 46 à 93 ~ durant cette
période.
15. Le tableau 2, qui porte sur la même période, contient une évaluation de la
qualité des services fournis à 36~ des 424 centres urbains et ruraux de la Rive
occidentale, classés en fonction de l'état des routes qui les desservent; les
chiffres rendent compte de l'effort fait par le Gouvernement jordanien pour
moderniser le réseau routier, bien que la Rive occidentale fût considérée comme une
région excentr~e de la Jordanie.
16. Dans l~ bande de Gaza, aucune &~élioration notable du réseau routier n'a été
constatée entre 1947 et 1967.
17. Après l'occupation de la Rive occidentale et de la bande de Gaza par Israël
en 1967, les autorités israéliennes ont établi un plan directeur national pour
l'aménagement du réseau routier, accordant la priorité à la liaison des régions
nouvellement occupées avec le reste d'Israël. Conformément à ce plan (dénommé le
plan T/M/A/3), les autorités israéliennes ont commencé à construire de nouvelles
routes pour faire face, prétendaient-ils, aux impératifs de sécurité et au~ besoins
des colonies. Durant la période 1967-1977, trois grandes routes allant du nord au
sud ont été construites : la route de la vallée du Jourdain, la route de la mer
Morte et la route Allon. Aménagée au pied du versant est des montagnes de la Rive
occidentale, cette dernière séparait les villes et les villages arabes situés dans
les zones montagneuses des sites des projets de colonisation accélérée de la vallée
du Jourdain. Ceci était conforme aux objectifs du plan de colonisation Allon, dans
/ ...
.j
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lequel la vallée du "Jourdain était considérée comme faisant partie d'Israël. Seuls
quelques travaux mineurs de réfection ont été effectués durant la même période sur
certaines routes principales desservant les agglomérations arabes de la Rive
occidentale.
18. Après 1977, la str~tégie israélienne a été modifiée dans le sens d'une
intégration totale du réseau routier de la Rive occidentale dans le systèrne de
transport israélien, le but étant de promouvoir l'implantation de colonies juives
dsns toutes les parties de la région. Des routes telles que la "Transsamarienne"
et la "Transjudéenne" (par Samarie et Judée les autorités israéliennes entendent le
nord et le sud de la Rive occidentale) allaient d'est en ouest, reliant les
nouvelles zones d'implantation de colonies à Israël.
19. Un nouveau plan (Plan directeur régional/ordonnance No 50), établi sur la base
du p'~n national T/M/A/3 mentionné ci-dessus, a été adopté en 1983. Bien qü~ ce
plan ait fini par être abandonns du !.ait des protestations arabes et
internationales, certaines des routes prévues, qui devaient relier les nouvelles
colonies juives au réseau principal israélien, ont été construites. Le plan
classait les routes ~n quatre catégories (voir tableau 3) et prévoyait
l'aménagement d'un réseau de 1 873 kilomètres au total. Toutes les routes prévues
devaient relier la Rive occidentale au réseau routier israélien et en faire partie
intégrante. Le plan ne prévoyait que quelques légères améliorations à l'axe
routier nord-sud Jenin-Hébron et à la route reliant la vallée du Jourdain à la mer
Morte.
20. En règle générale, les grandes ro~tes construites depuis 1957 ne sont pas
conçues pour desservir les villes et villages arabes. Bien au contraire, elles les
contournent, le but étant de ne pas favoriser l'expansion et le développement des
agglomérations arabes.
21. Dans la bande de Gaza, le réseau routier n'a fait l'objet que de travaux de
réfection peu importants depuis 1957. La aussi, les routes remises en état ou
construites ne desservent pour la plupart que les colonies israéliennes. Il est
également prévu de construire une route qui traverserait le centre de la bande de
Gaza pour mieux relier les colonies juives du sud à Israël.
Transport ferroviaire
22. La construction de chemins de fer en Palestine a commencé en 1889, sous
l'empire ottoman. La première ligne, qui couvrait un trajet de 87 kilomètres,
reliait Jérusalem à Jaffa. Plus tard, d'autres lignes ont été construites telles
que celle reliant Haïfa à Samakh et Dera'a dans le sud de la Syrie.
23. Durant les 10 premières années du mandat britannique, les autorités ont appuyé
la construction de nouvelles lignes ferroviaires entre les villes palestiniennes et
entre la Palestine et les pays voisins. C'est durant cette ~ériode qu'ont été
aménagées les lignes Rafah-Haïfa-Al Naqura (250 kilomètres) et Affulah-JeninNaplouse-
Tulkarem (80 kilomètres). Les programmes d'aménagement du réseau
ferroviaire ont été abandonnés à la fin des années 30, lorsqu'on s'est intéressé
davantage au système routier.
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24. Après la création d'Israël en 1948, les tronçons du réseau ferroviaire qui se
trouvaient dans la Rive occidentale et la bande de Gaza ont été fermés et de larges
sections de la voie ferrée ont été arrachées.
Transport maritime
25. Il Y a toujours eu des petits ports sur la côte méditerranéenne. Au début du
siècle, la Palestine en avait trois situés respectivement à Akka, Jaffa et Gaza.
Ils accueillaient principalement des bateaux à voile, et, dans certains cas, des
petits navires marchands. Mais comme ces ports n'étaient pas dotés des
installations requises pour faire face à l'expansion du trafic militaire et
commercial pendant le mandat britannique, on a commencé en 1923 à établir des plans
po"r la construction d'un port moderne à Haïfa. Depuis que celui-ci a été ouvert a
la navigation, en 1929, les autres ports ne jouent plus qu'un rôle marginal.
26. Après 1948, le port de Gaza, qui ne pouvait recevoir que de petits navires
marchands et des bateaux de p&che, était le seul dont disposaient les Palestiniens
pour communiquer avec le monde extérieur.
Transport aérien
21. L'aéroport de Lod a été construit et ouvert à la navigation aérienne en ;.935.
Il devait desservir le centre et le sud de la Palestine, y compris Gaza. La po~t
de Haïfa, qui a été construit la même année, devait, lui, desservir le nord. À la
fin des anné~s 30, l'aéroport de Lod jouait un rôle central dans les transports
aériens vers la Palestine. Au cours de la seconde guerre mondiale, les
Britanniques ont construit un certain nombre d'aérodromes à des fins militaires.
Un aéroport international civil a été construit à Qalandia et ouvert à la
navigation aérienne en 1952. Depuis l'occupation de la Rive occidentale et de la
bande de Gaza par Israël en 1967, cet aéroport a été fermé au trafic international,
mais les autorités israéliennes continuent de l'utiliser pour les vols locaux et
différents services aériens. Le seul autre terrain d'atterrissage utilisable dans
le territoire palestinien occupé se trouve à l'aéroport d'Al Qubbah, mais il
n'assure que les vols locaux et des services aériens divers.
III. SYSTEME DE TRANSPORT EXISTANT
Transport routier
28. La longueur totale du réseau routier sur la Rive occidentale et dans la bande
de Gaza est de l 890 kilomètres et de 168 kilomètres respectivement (voir figure 3
et tableau 4). Les routes sont classées comme suit: grands axes, routes
régionales et routes locales, Les réseaux routiers de Cisjordanie et de la bande
de Gaza sont indiqués à la figure 1 et au tableau 4.
29. Sur la Rive occidentale, la première catégorie comprend deux grands couloirs
nord-sud : la route montagneuse Jenin-Hébron et Id route Vallée du Jourdain-mer
Morte. Elle comprend également quatre grands axes est-ouest : la route Pont
Damiah-Naplouse qui bifurque vers Tulkarem et Qalqilia, la route Pont
Allenby-Jéricho-Ramallah-Beit Sira, la route Jéricho-Jérusalem et la route dite
Trans-Judée.
1 •••
,
j
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30. Le réseau régional est également dominé par des axes nord-sud et est-ouest.
L'axe nord-sud comprend la route Jenin-Tubas-Al Fara, la route reliant la vallée
septentrionale du Jourdain à Majdal Bani Fadel, la route Allon, la route
Tulkarem-Beit Sira ainsi que les deux routes qui longent, à l'est et à l'ouest, les
contreforts du mont Hébron. L'axe est-ouest cOlrJprend la route dite Trans-Samarie,
la route reliant la jonction A'tara sur la grande route Naplouse-Ramallah à A'bud,
et la route Ramallah-Ne'lin. [1 n'existe pas d'axe est-ouest régional dans la
partie méridionale de la Rive occidentale. Le réseau routier local, quant à lui,
dessert pratiqup.ment tous les villages, mais les conditions en sont généralement
médiocres.
31. L'état du réseau routier sur la Rive occidentale est illustré au tableau 5.
Les tronçons bien entretenus représentent moins de 50 % du total, tandis que les
tronçons mal entretenus - pour la plupart des routes locales desservant des
agglomérations arabes - représentent 40 % environ.
32. La densité actuelle de roates revêtues sur la Rive occidentale ne dépasse pas
0,33 km/km2 contre 0,24 km/km 2 environ en 1967, soit une augmentation de
0,09 km/km2 depuis l'occupation israélienne en 1987. Il faut toutefois préciser
que cette lé9ère augmentation ~st essentiellement due à la construction de routes
visant à favoriser des intérêts israéliens. La densité en km/l 000 habitants est
actuellement de l'ordre de 1,7 contre 2,4 en 1967. On peut constater ainsi que
cette expansion limitée n~ correspond pas à la croissance démographiqre. En out~e,
les routes rudimentaires et mal entretenues desservent les villes e': villages
arabes, tandis que las routes modernes et hien entretenues desservent généralement
les implantations juives.
33. Dans la bande de Gaza, le réseau routier comprend essentiellement un grand axe
nord-sud qui longe la partie orientale de la bande ainsi qu'une route régionale qui
longe certaines parties de la côte. En outre, un certain nombre de routes locales
relient les villages et les camps de réfugiés à ces deux aè"es. L'état de ce réseau
est encore plus médiocre que celui du réseau cisjordanien.
34. La densité superficielle en km/km2 dans la bande de Gaza est de 0,46
contre 0,33 sur la Rive occidentale. Ce taux apparemment plus élevé n'est dû qu'à
une plus forte densité démographique. La densité en km/l 000 habitants est en
effet de 0,26, soit un taux moins élevé que le chiffre de 1,7 en Cisjordanie.
35. En rés~~é, le réseau routier existant - qui constitue, par ailleurs, l'unique
moyen de têansport sur la Rive occidentale et dans la bande de Gaza et la seule
liaison directe avec les pays voisins - demeure sous-développé et ne satisfait pas
aux nécessités d'un réel développement économique et social. En effet, la
planification, la construction et l'amélioration des routes sont conçues pour
répondre aux intérêts des implantations juives et des autorités d'occupation. Les
autorités locales arabes, quant à elles, n'ont guère de pouvoir de décisioll en la
matière, le développement des grands axes et des routes régionales relevant du
uépartemant des travaux publics, qui a à sa tête un fonctionnaire israélien. En
outre, les ressou~ces financières limitées dont disposent les autorités locales les
empêchent de prendre elles-mêmes des initiatives concrètes dans ce domaine.
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36. L'absence de toute autorité nationale palestinienne sur la Rive occidentale et
dans la bande de Gaza constitue un obstacle majeur au développement du réseau
routier. Cela étant, la mise en commun de ressources financières, ?insi que les
1nitiatives de certaines institutions palestiniennes tendant à définir les
priorités de d2veloppement dans le secteur du transport, devraient aboutir à la
~réation d'un réseau routier pouvant contribuer au développement global des deux
zones.
37. Outre le réseau routier national, il existe des routes de campagne qui ont été
construites pour faciliter l'accès des exploitants aux champs et le transport de
produits agricoles vers les marchés et les centres de consommation. La longueur
total de ce réseau routier à vocation agricole, sur la Rive occidentale, est
d'environ 880 kilomètres. Par contre, on ne dispose pas de données fia~les en ce
qui concerne la bande de Gaza.
38. Au cours des dernières années, la construction de routes à vocation agricole
s'est accélérée grâce aux initiatives prises par les résidents en coopération avec
des sociétés locales et des organisations caritatives internationales. Il s'agit
essentiellement de nouvelles routes construites le long du mont Hébron et de ses
contreforts, région où l'on déploie d'énormes efforts pour mettre en valeur de
nouvelles terres agricoles.
Transports publics
39. Tous les transports en commun intra-urbain, interurbain et rural sur la Rive
occidentale et dans la bande de Gaza se font par route. Le système est fondé sur
l'entreprise privée, mais les autorités israéliennes délivrent les permis
d'exploitation, déterminent la fréquence du service et fixent les tarifs.
40. Le système de transport en commun interurbain des voyageurs utilise deux
moyens, les autobus et les taxis collectifs. Ges autobus relient les principaux
centres urbains ainsi que les petites villes et les villages, les taxis collectifs
jouant un rôle d'appoint. Le nombre total d'autobus immatriculés est de 710
environ sur la Rive occidentale et de 70 dans la bande de Gaza, Sur ce premier
chiffre, 378 autobus desservent des lignes fixes. Ce parc appartient à
100 entreprises, dont 70 n'exploitent qu'un seul autobus et la plus importante 36.
Cent quarante-neuf autobus seulement assurent des liaisons interurbaines, tandis
que le reste assure des services intra-urbains et ruraux. Les autobus interurbains
so~t essentiellement de type classique, le nombre de places assises ne dépassant
pas 50. Un petit nombre de minib'.ls desservent des lignes où la demande de
transport est faible.
41. Dans la bande de Gaza, les services d'autobus sont extrêmement limités et
n'intéressent que quelques lignes.
42. Le nombre de taxis immatricules demeure pratiquement inchangé depuis 1967 en
raison de ~a politique res~rictive des autorités israéliennes. Au cours des
20 dernières années, le nombre total des taxis en service oscillait entre l 050
et 1 100 sur la Rive occidentale et entre 760 et 810 dans la bande de Gaza. Pour
répondre à l'augmentation de la demande, un grand nombre de voitures et des
pick-ups à double cabines privés desservent, sans permis, de nombreuses lignes
rurales, notamment dans la bande de Gaza.
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43. Les routes qu'empruntent autobus et taxis collectifs ont généralement une
structure radiale. Une route pivot est située à Jérusalem et d~ssert plusieurs
points aussi bien sur la Rive occidentale qu'à Gaza. D'autres pivots sont situés a
Naplouse, point de desserte pour tous les centres urbains au nord et au centre de
la Rive occidentale, ainsi qu'à Gaza, point de desserte pour l'ensemble de la bande.
44. Les services d'autobus interurbains sont assurés généralement selon un horaire
fixe. Cependant, le trafic de voyageurs est faible en raison de la médiocrité du
service et des arrêts trop fréquents à l'intention des voyageurs des zones
rurales. Récemment, on a introduit des services d'autobus express sur quelques
gLands axes, tels que la route Naplouse-Ramallah-Jérusalem et Ramallah-Jérusalem.
45. Sur les lignes interurbaines, les taxis collectifs assurent des services de
meilleure qualité, car plus fréquents et plus rapides, et ont un horaire souple.
Pour demeurer compétitifs, les autobus pratiquent des tarifs inférieuLs au minimum
fixé par les autorités.
46. Différents critères ont été utilisés pour évaluer la performance du transport
en commun interurbain sur plusieurs grands axes : a) fréquentation; b) écart, soit
l'intervalle de temps entre deux véhicules successifs quittant le point d'origine;
c) utilisation des véhicules, soit la moyenne du nombre total de voyageurs par jour
et par véhicule; d) utilisation du service, soit les niveaux du service et le
nombre de voyageurs payants par véhicule-kilomètre. Les tableaux 6 et 7 illustrent
ces paramètres dans le cas de certaines grandes lignes desservies par des autobus
et des taxis collectifs.
47. Il ressort du tableau 6 que les services d'autobus sur les lignes reliant
Jérusalem à Ramallah, Bethléem et Hébron réalisent la moyenne la plus élevée de
fréquentation par jour, le nombre minimum de VOYRgeurs étant supérieur à 5 000 par
jour. Ces lignes sont les plus rentables - le nombre journalier moyen étant
supérieur à 250 voyageurs par autobus - et les mieux desservies, le taux
d'utilisation du service étant supérieur à un voyage payant par
véhicule-kilomètre. Il convient de noter ici que sont inclus dans ces chiffres
tous les voyageurs, y compris les ruraux, ces derniers, soit 25 à 70 % du total,
n'étant pas en fait des voyageurs interurbains.
48. Les chiffres concernant les taxis collectifs figurent au tableau 7. Il
ressort de ce tableau que les lignes sur lesquelles la demande est la plus élevée
sont celles de Naplouse-TuJ.karem, Jérusalem-Ramallah et Jérusalem-Hébron, le nombre
quotidien des voyageurs étant supérieur à 4 000. Presque tous les voyageurs
effec~uent la totalité du trajet. La fréquence du service sur ces routes est en
moyenne égale ou inférieure à trois minutes. En outre, les lignes ayant le tauK
d'utilisation de véhicules le plus élevé sont Naplouse-Qalqilia et
Tulkarem-Qalqilia. Elles enregistrent également le nombre le plus élevé de
voyageurs payants par véhicule-kilomètre, suivies par la ligne de Bethléem, le taux
le plus faible étant celui des lignes Jérusalem-Gaza et Qalqilia-Gaza. Ce trafic
appar.emment élevé dénote la forte demande de transport interurbain qui tient
essentiellement au fait que ouvriers et étudiants font la navette entre ces deux
zones. En outre, des milliers de musulmans se rendent à Jérusalem, venant de
toutes les zones de Cisjordanie et de la bande de Gaza, en particulier le vendredi.
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Transport de maLchandises
49. ~a production agricole annuelle, y compris les productions animales, du
territoire palestinien occupé, calculée sur la moyenne de 1985/86 et 1986/87, s'est
élevée à 869 200 tonnes sur la Rive occidentale et 194 700 tonnes dans la bande de
Gaza. En 1986, la part de la production agricole dans le produit intérieur brut
(PIB) de la Rive occidentale (1 milliard 180 millions de dollars) a été de 21,7 %
et a atteint 32,8 ~ du PIB de la bande de Gaza (315 millions de dollars). On ne
dispose toutefois d'aucune donnée concernant le volume total de la production
minière et industrielle. La part d~ la production industrielle a atteint 12,7 % du
PIB de la Rive occidentale et 7,6 ~ seulement du PI): de la bande de Gaza.
50. On ne dispose de données que sur le mouvement des produits agricoles entre la
Rive occidentale ~t la bande de Gaza. Seulement, 4 900 tonnes de produits
agricoles ont été transportées de la Rive occidentale à la bande de Gaza
en 1986/87, contre 40 000 tonnes dans le sens inverse. Le trafic ainsi induit sur
les routes de la Rive occidentale et de la bande de Gaza et les voies autorisées
qui les relient est estimé à un total de 5,5 millions de tonnes/kilomètres.
51. Quant aux exportations, il ressort des données disponibles pour 1982 que
112 000 tonnes de produits agricoles ont été exportées vers la Jordanie et d'autres
pays arabes, en transitant par les postes de contrôle situés sur le Jourdain,
contre 72 000 tonnes en provenance de la bande de Gaza. Les exportations de
produits agricoles à destination d'Israël et d'autres pays non arabes à partir des
ports israéliens ont atteint quelque 22 000 tonnes en provenance de la Rive
occidentale et 105 000 tonnes de la bande de Gaza.
52. En 2982, les exportations de produits d'extraction - marbre et pierre pour
l'essentiel - en provenance de la Rive occidentale et à destination de la Jordanie
et d'autres pays arabes se sont élevées à 127 000 tonnes. Les exportations de
produits industriels de la Rive occidentale vers la Jordanie et d'autres pays
arabes (principalement du savon et des huiles végétales) ont atteint
17 000 tonnes. On ne dispose d'aucune donnée sur les exportations d'autres
produits industriels à destination de la Jordanie (matières plastiques, produits
alimentaires transformés et autres produits) qui ne représentent d'ailleurs qu'une
part négligeable (5,5 ~) des exportations industrielles vers la Jordanie
(40 millions de dollars). On ne dispose pas non plus de données sur le volume des
exportations industrielles en provenance de la Rive occidentale et d: la bande de
Gaza et à destination d'Israël et autres pays.
53. Le transport des produits d'exportation s'est traduit par un trafic estimé à
22 millions de tonnes-kilomètres sur les réseaux routiers reliant la Rive
occidentale, la bande de Gaza et la ligne verte aux marchés de consommation
israéliens, aux ports d'exportation et aux postes de contrôle frontaliers.
54. Quant aux importations, on ne dispose de données que sur le vo~ume des
produits agricoles en provenance d'Israël et à destination de la Rive occidentale
et de la b~nde de Gaze : 47 900 et 43 900 tonnes respectivement pour
l'année 1986/87. Cela s'est traduit par un trafic estimé à 2,3 millions de
tonnes-kilomètres sur les routes de la Rive occidentale et de la bande de Gaza.
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55. Il n'existe aucun mouvement de transit par la Rive occidentale ou la bande de
Gaza. Tout le trafic de marchandises, intérieur et extérieur, sur la Rive
occidentale et dans la bande de Gaza, est assuré par un parc de plus de
20 000 camions et véhicules commprciaux (4 400 dans la bande de Gaza et 15 900 sur
la Rive occidentale), soit neuf fois le nombre total de véhicules en service
depuis 1967.
56. Tout comme les autobus, ce secteur relève entièrement des entreprises privées.
IV. SYSTEME DE TRANSPORT PROPOSE
A. Objectifs fondamentaux
57. Le système de transport proposé ici prévoit des transports routiers, maritimes
et aériens adéquats, qui permettent d'atteindre une série d'objectifs précis
conformes à un plan de développement national intégré, dont les principaux sont les
suivants
a) Unité: Assurer des liaisons adéquates et sûres sur la Rive occidentale,
dans la bande de Gaza et entre les deux régions, en veillant à ce que tous les
endroits de chaque région soient accessibles de l'autre région;
b) Autosuffisance: Minimiser les effets sur le système de tout changement
politique et réduire la possibilité d'une rupture du système au cas où les
circonstances deviendraient défavorables, notamment dans le couloir proposé pour
relier la Rive occidentale et la bande de Gaza;
c) Mobilité: Faciliter les déplacements des personnes et le transport des
marchandises, et assurer la capacité du système de répondre à la demande projetée
en matière de transport de voyageurs et de marchandises, à une vitesse acceptable
et à un coût raisonnable pour l'ensemble de la population;
d) Accessibilité: Atteindre les zones actuellement inaccessibles, et
améliorer l'accessibilité de celles qui sont actuellbment mal desservies;
e) Croissance économigue : Promouvoir le développement économique en
fourni.ssant les mo1 ens et les services appropriés de manière à renforcer les
activités de développement dans les secteurs agricole, industriel, minier et
touristique;
f) Développement social : Répondre aux besoins de la société palestinienne
dans les secteurs éducatif, culturel, social et sanitaire;
g) Liaisons avec d'autres pays: Relier la Rive occidentale a la bande de
Gaza, et les deux régions aux pays arabes et autres pays voisins;
h) Un service de gualité pour le transport des voyageurs : Assurer ln
qualité du service de transport des voyageurs en général et des transports en
commun en particulier, en assurant des liaisons, en mettant en service de~
véhicules et en aménageant des terminaux appropriés, et aussi en réduisant J.es
encombrements, en particulier dans les zones urbaines, en encourageant notêm@ent le
public à utiliser les transports en commun;
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i) Un service à coût réduit : Réduire le coût des transports reliant le plus
directement possible les centres où la demande de transports est forte et en
améliorant la qualité du réseau. Il faudrait à l'avenir, dans l~ planification et
l'élaboration des politiques de transport, veiller à réduire les coûts
d'exploitation des véhicules, abaisser les taxes qui grèvent les transports en
commun et diminuer la consommation d'énergie;
j) Amélioration de la sécurité: L'un des principaux objectifs du système de
transport proposé est d'améliorer la sécurité pour tous les modes de transport;
k) Diminuer les effets nocifs des transports sur l'environnement: Les plans
seront conçus de manière à assurer la préservation des ressources naturelles, comme
les terres arables, les forêts et la faune et la flore sauvages. Les nouveaux
matériels de transport ne doivent pas être source de nuisances pour les sites ayant
une valeur religieuse, historique ou esthétique. On envisagera de mettre en relief
la beauté des sites en embellissant les voies de passage et en y installant des
équipements panoramiques.
B. Prévisions concernant la demande future de transports
58. La population de la Rive occidentale et de la bande de Gaza en l'an 2010 est
calculée sur la base des deux scéuarios susmentionnés : le scénario A, fondé sur
l'accroissement naturel de la population palestinienne actuelle sur la Rive
occidentale occupée, y compris Jérusalem, et la bande de Gaza, comprend, outre les
résidents arabes de Jérusalem, tous les titulaires de cartes de résident délivrées
par les autorités israéliennes, même s'ils vivent à l'étranger. Le scénario B
comprend les personnes visées au scénario A, plus 1,5 million de Palestiniens
installés à l'étranger qui retourneraient en Palestine entre 1991 et 1995.
59. D'après les données actuellement disponibles, la population palestinienne sur
la Rive occidentale occupée, y compris Jérusalem, et la bande de Gaza est d'environ
1,8 million d'habitants; son taux d'accroissement annuel est de 3 % sur la Rive
occidentale et 3,4 % dans la bande de Gaza. Le nombre moyen de personnes par foyer
dans ces régions est de 6,13 et de 6,50, respectivement.
60. On trouvera au tableau 8 les caractéristiques démographiques projetées pour
l'an 2010 d'après le scénario A. Ces projections sont fondées sur les hypothèses
suivantes
a) Le taux d'accroissement annuel tendra à diminuer avec l'urbanisation et
l'élévation du niveau de vie;
b) La croissance économique devant être plus forte dans la bande de Gaza, le
taux d'accroissement annuel de la population tendra à diminuer plus rapidement que
sur la Rive occidentale, ce qui réduira l'écart entre les deux régions;
c) Les mutations socio-économiques attendues entraîneront une diminution du
nombre des familles élargies vivant sous le même toit et une augmentation du nombre
des familles nucléaires, ce qui développera la demande de transport individuel;
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d) Les effets des migrations vers d'autres pays sont négligeables, aussi
n'en est-il pas tenu compte.
61. En partant de ces hypothèses, on prévoit que la population totale sur la Rive
occidentale et la bande de Gaza augmentera d'environ 3,2 millions d'habitants d'ici
à l'an 2010, soit une augmentation nette de 176 % par rapport à 1989.
62. En ce qui concerne le scénario B, on admet que 80 % du million et demi de
Palestiniens qui reviendront de l'étranger s'installeront sur la Rive occidentale
et 20 % dans la bande de Gaza. Après 1995, l'augmentation naturelle de l'ensemble
de la population sera d'environ 296 % par rapport à 1989. Les caractéristiques
projet~es pour l'an 2010 d'après le scénaric B sont présentees dans le tableau 9.
63. En cas de règlement politique, on s'attend à ce que le revenu par habitant
augmente considérablement sous l'effet du retour des Palestiniens de l'étranger, de
la poursuite des envois de fonds et de l'aide et des investissements étrangers.
C'est en se fondant sur ce facteur, joint à l'augmentation projetée du nombre des
ménages, que l'on projette le nombre des véhicules en général, et aussi celui des
voitures particulières, en l'an 2010. On estime que l'augmentation nette du nombre
total de véhicules atteindra presque 150 % pour le scénario A et 340 % pour le
scénario B (voir les tableaux 8 et 9, qui font apparaître les principaux facteurs
déterminant la demande en matière de transports). Il est à noter que ces
estimations ne tiennent pas compte du ralentissement du taux d'accroissement du
nombre des véhicules après 1987 en raison de la situation créée par l'Intifada.
64. On s'attend à ce que dans un premier temps, le taux d'accroissement du parc
automobilt~ suive le taux d'accroissement annuel moyen actuel, qui est de 8 % sur la
Rive occidentale et dans la bande de Gaza. On prend pour hypothèse que ce taux se
maintiendra jusqu'à l'an 2000, puis qu'il se stabilisera à un niveau inférieur, à
mesure que la politique des transports en commun sera mise en oeuvre. On estime
que d'ici à l'an 2010, le nombre total de véhicules et de voitures particulières
pour 1 000 personnes atteindra 111 et 72 respectivement sur la Rive occidentale, et
59 et 42 respectivement dans la bande de Gaza. (Le nombre de véhicules pour
l 000 habitants était de 770 aux Etats-Unis d'Amérique en 1980; 130 à Bahreïn
en 1981; 101 en Jordanie en 1986; et 184 en Israël en 1986).
65. Bien que l'on s'attende à ce que l'achat àe véhicules et de voitures
particulières se développe comme indiqué sur la Rive occidentale et dans la bande
de Gaza, il n'en faudra pas moins développer les transports en commun.
66. On s'attend également à ce que le nombre de conducteurs augmente en même temps
que celui des véhicules, mais à un rythme qui ira en diminuant. D'après les
prévisions, le nombre de conducteurs pour 100 foyers passera de 55 en 1989 à 75
en 2010 sur la Rive occidentale, et de 51 à 61 dans la bande de Gaza. Il est à
noter que d'après les prévisions, le nombre de conducteurs sera au moins deux fois
plus élevé que celui des voitures particulières pour 100 foyers. Cela s'explique
par le nombre relativement élevé de personnes par foyer et par l'augmentation
importante du nombre de titulaires d'un permis de conduire dans les années 80,
surtout parmi les jeunes qui croient qu'un permis de conduire accroît leurs chances
de trouver du travail et facili leurs déplacements de la maison au travail. Les
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projections démographiques montrent que la proportion de conducteurs potentiels
(c'est-à-dire le groupe d'âge de 18 à 65 ans) par rapport à la population totale
augmentera légèrement, pour passer du taux actuel de 38,5 ~ à 39,6 ~ en l'an 2010.
67. Dans le scénario B, l'hypothèse est qu'un certain laps de temps s'écoulera
avant que les 1 500 000 Palestiniens revenus au pays s'adaptent à leurs nouvelles
conditions de vie. Ce processus devrait durer jusqu'à l'an 2000. Durant cette
période, la proportion des Palestiniens revenus au pays propriétaires de voitures
particulières devrait être inférieure à celle des résidents permanents. A la fin
de cette période, on suppose que cette proportion sera relativement uniforme pour
l'ensemble de la population.
68. Le tableau 10 présente l'évolution des facteurs déterminant la demande de
transports pour l'ensemble de la population àans les deux scénarios.
69. Des études ont montré que l'augmentation du nombre total de véhicules pendant
une période déterminée dépendait étroitement de l'augmentation du nombre de
déplacements par personne et par jour et, aussi et surtout, du nombre de kilomètres
parcourus. C'est ainsi que l'on prévoit que la demande de transports sur la Rive
occidentale et la bande de Gaza augmentera, d'ici à l'an 2010, d'au moins 240 ~
dans le cas du scénario A et de 415 ~ dans le cas du scénario B.
70. Le tableau Il fait apparaître le volume actuel de la circulation et les
volumes projetés sur les principaux itinéraires du réseau.
C. Projet de réseau de transport routier
71. Les principes directeurs sont les suivants :
a) L'objectif est d'obtenir un réseau routier intégré qui permette une
circulation aussi fluide, directe et ininterrompue que possible;
b) La structure du réseau doit être conforme à un système de classification
des liaisons routières fondé sur: i) la capacité d'absorber les débits projetés,
et ii) la fonction et la qualité des liaisons;
c) Le système doit être coordonné avec les autres modes de transport de
façon compatible et intégrée;
d)
liaisons
de façon
Le tracé du réseau devrait, dans la mesure du possible, inclure les
existantes et il faudra prévoir des raccordements avec le réseau en place
rationnelle et économique;
e) Des itinéraires évitant la traversée des centres urbains devraient être
envisagés afin de faciliter la circulation de passage, de réduire :a congestion et
d'améliorer les conditions de sécurité;
f) Le réseau doit être compatible avec les conditions topographiques et les
normes de construction routière.
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72. Dans la présente étude, on a adopté le système de classification ci-après
a) Autoroutes nationales Elles ont pour fonction principale d'assurer
efficacement 19 mouvement rapide du trafic, en particulier le trafic en transit à
longue distance. Ces routes comportent, au moins, quatre voies séparées par un
terre-plein central, sont à accès réglementé et comportent, dans la mesure du
possible, des passages superposés aux intersections;
b) Grandes routes nationales : Elles relient les grandes agglomérations aux
principaux centres de production et de consommation. Elles sont également
caractérisées par une grande mobilité et un nombre de voies d'accès et de sortie
limité. Elles comportent une ou deux voies dans les deux sens;
c) Routes secondaires régionales : Elles assurent la desserte de petites
villes, les relient entre elles ainsi qu'avec le réseau routier national. En
général, elles sont d'intérêt ~égional plutôt qU6 national, couvrant des distances
réduites, autorisent des vitesses limitées et comportent deux voies;
d) Chemins vicinaux : ils assurent la desserte de petits villages et des
campagnes et les relient aux grands axes routiers. La circulation y est faible,
les trajets relativement courts et les vitesses peu élevées.
73. La figure 2 donne une représentation schématique des principaux centres
d'origine du trafic et des pôles d'attraction, ainsi que du volume du trafic qui en
résulte. Trois couloirs nationaux nord-sud sont prévus pour la Rive occidentale,
et un quatrième également de direction nord-sud pour la bande de Gaza. Il est
également prévu de relier la Rive occidentale et la bande de Gaza par un couloir
national est-ouest passant par une zone neutre à travers le territoire sous
contrôle israélien. En outre, trois couloirs nationaux transversaux, à travers la
Cisjordanie, ùevaient relier les grandes agglomérations aux principaux centres de
production et de conso~ation et faciliter ainsi le trafic de voyageurs et de
marchandises en provenance ou à destination des pays voisins.
74. Un réseau régional d'appoint est prévu pour assurer la desserte des zones où
la demande de transport et le vol\~e de trafic en transit sont faibles. Un réseau
de chemins vicinaux est égalemél~~ prévu pour relier entre elles les petites
agglomérations rurales et assurer la liaison avec les routes régionales et les
grandes routes nationales. Ce réseau faciliterait l'accès aux localités isOlées,
généralement ignorées.
75. Sur la Rive occidentale, le principal couloir nord-sud traverserait Jenin,
Naplouse, Ram.\llah, Jérusalem, Bethléem, Hébron et AI-Dahiriyah. On envisage une
autre route pour contourner les zones très peuplées allant de Ramallah, au nord, au
nord de Hébron, au sud. Cette autoroute est destinée à assurer le trafic en
transit par la Rive occidentale et la bande de Gaza, en reliant la Rive occidentale
à la Jordanie et autres pays arabes, à l'est, et la bande de Gaza et l'Egypte et
autres pays arabes, à l'ouest. Un deuxième couloir national parallèle assurerait
la desserte de la vallée du Jourdain et de la zone située à l'ouest de la mer
Morte, région dont le potentiel économique est très important. Un troisième
relierait Tulkarem, au nord-ouest, et Beit Sira, au sud, établissant ainsi la
liaison avec le couloir transversal menant à Jérusalem.
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76. Trois couloirs nationaux à direction est-ouest traverseront la Rive
occidentale. Le premier reliera Tulkarem et Jenin au nord de la Jordanie, en
passant par le pont Al Maleh. Le deuxième reliera Tulkarem et Qalqilia, en passant
par Naplouse, au pont Damiah, menant à Amman, au centre. Le troisième r~liera
Beit Sira et le pont Abdullah, en pénétrant la zone Jérusalem-Ramallah pour se
diriger vers le sud de Jéricho.
77. Dans la bande de Gaza, il est prévu de construire un couloir national dans les
plaines orientales, allant de l'extrême nord jusqu'à la frontière sud avec
l'Egypte. Son extension aux alentours de la ville de Gaza permettrait de desservir
un éventuel port maritime, la zone industrielle et l'aéroport au sud de la ville.
78. Il est proposé de relier la Rive occidentale à la bande de Gaza par un couloir
passant par une zone neutre à travers le territoire sous contrôle israélien. Ce
couloir permettrait de relier le sud de la Rive occidentale au nord de la bande de
Gaza, en passant par Idna et Beit, Hanoun.
79. La circulation par direction aux heures de pointe qui figure au tableau 12 a
été calculée en partant de l'hypothèse que 14 % du trafic journalier total a lieu
aux heures de pointe et que 55 % de ce trafic s'écoule dans une direction. Le
nombre de voies par direction a été calculé en prenant pour hypothèse que les poids
lourds - autobus, autocars et camions - représentaient 10 à 15 % du volume total de
la circulation. Le niveau du service sur ces routes devrait correspondre à un
débit constant d'une vitesse moyenne allant de relativement élevée à modérée.
80. On trouvera à la figure 3 le tracé des routes nationales et régionales qui
constituent l'épine dorsale du réseau routier envisagé pour la Rive occidentale et
la bande de Gaza, et au tableau 13, une comparaison entre la longueur totale des
réseaux existants et des réseaux envisagés. Le réseau envisagé permettrait de
faire passer la densité routière par km/km2 de 0,33 à 0,47. La densité par
1 000 habitants accuserait une baisse légère pour passer de 1,13 à 0,91. Le
tableau 14 donne une idée de l'importance des travaux de construction, de
réaménagement et d'amélioration requis.
81. On trouvera ci-après une description plus détaillée du projet de réseau de
routes nationales.
Couloir Rive occidentale-Gaza
82. La Rive occidentale et la bande de Gaza sont deux reg~ons géographiques
distinctes séparées au point le plus rapproché par une distance de 33 kilomètres.
Elles devront être reliées par un couloir neut~e démilitarisé. La zone proposée
s'étend~ait de l'extrémité nord de la bande de Gaza vers l'est jusqu'aux
contreforts occidentaux des monts Hébron sur la Rive occidentale. Elle mesurerait
à peu près 37 kilomètres de long sur une largeur variant entre 2 et 4 kilomètres,
et sa superficie serait d'environ 120 kilomètres carrés. Il est prévu de
construire entre Hébron et la bande de Gaza une autoroute qui traverserait cette
zone neutre. Les critères retenus pour le choix de l'emplacement de cette route et
donc de la zone neutre ont été les suivants :
a) La route doit être aussi directe et courte que possible;
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b) Elle doit éviter autant que possible de perturber la disposition des
colonies israéliennes le long de la zone neutre;
c) Elle doit croiser aussi rarement que possible les routes israéliennes
existantes, de manière à réduire au minimum le nombre d'ouvrages d'art - ports,
tunnels, etc. - nécessaires;
d) Elle doit répondre aux conditions topographiques et aux normes de
construction des autoroutes.
83. L'itinéraire proposé répond mieux à ces critères que tous les autres
itinéraires examinés. La route prévue fait partie intégrante du projet de réseau
d'autoroutes nationales. Elle part du nord d'Hébron, se dirige vers l'ouest par
Idna à travers la zone neutre et atteint la région nord de la bande de Gaza à
Beit Hanoun, où elle se raccorde aux tronçons des routes nationales qui traversent
la bande de Gaza. Sa longueur totale est de 54 kilomètres, dont 37 kilomètres dans
la zone neutre proposée.
84. Le trafic journalier sur cette route est estimé d'ici à l'an 2010 à environ
32 400 véhicules dans le scénario A et à 56 000 véhicules dans le scénario B. Pour
l'absorber, il faudra construire une route à six voies sans accès, conçue selon les
normes applicables aux autoroutes.
Grande route nationale entre Jenin ~t Al Dahiriyah
85. Cette grande route de la Rive occidentale va de Jenin au nord à Al Dahiriyah
au sud, desservant les agglomérations de Naplouse, Ramallah, Jérusalem, Bethléem et
Hébron. La circulation au nord de Naplouse et au sud d'Hébron est assurée grâce
aux tronçons de route à deux voies conçues selon les normes des grandes routes
rurales. La circulation plus dense du reste de la route est assurée grâce à des
tronçons à quatre voies. Il faut prévoir une capacité supplémentaire dans le
scénario A entre Jérusalem et Bethléem (tableau Il) et dans le scénario B, entre
Ramallah et Hébron. Dans chaque cas, il faudrait trois voies dans chaque sens.
Toutefois, la capacité combinée de cette route et de l'autoroute nationale
parallèle Ramallah-Hébron permettra de répo~dre à la demande totale prévue.
86. Il faut réaménager les tronçons existants de la route proposée, c'est-à-dire
notamment redresser légèrement certains virages en plan, construire de nouvelles
portions pour éviter les difficultés topographiques actuelles et contourner les
agglomérations embouteillées (longueur: 176 kilomètres).
Autoroute nationale Ramallah Hébron
87. La région de Jérusalem sera probablement le "goulet d'étranglement" du réseau
routier national. Le volume de trafic prévu, notamment dans le scénario B,
justifie la construction d'une nouvelle route reliant Ramallah à Hébren, qui
passerait à l'est de Jérusalem et de Bethléem et à l'ouest de Jéricho. Il s'agira
d'une route à deux voies dans chaque sens avec accès contrôlé et croisements
étagés, comportant trois raccordements avec Jérusalem, Jéricho (et la Jordanie) et
Bethléem. La plus grande partie de cette route devra être construite, mais on
pourra y intégrer de courts tronçons existants après les avoir réaménagés. On
propose une longueur de 63 kilomètres, avec sept échangeurs.
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Grande route nationale entre Ein El Baydah et la mer Morte
88. Cette route va du nord au sud sur un tracé presque parallèle à l'axe de la
grande route nationale Jenin-AI Dahiriyah à l'ouest et au Jourdain à l'est. Elle
rejoint le complexe industriel proposé sur la rive occidentale de la mer Morte, en
passant par la grande agglomération de peuplement proposée à Damiah et par
Jéricho. Sa principale fonction est de répondre aux besoins de développement
économique et social prévus dans la vallée du Jourdain. On y prévoit un trafic
important de marchandises, notamment sur le tronçon entre les ponts Damiah et
Abdullah, où quatre voies seraient justifiées. Pour le reste, on prévoit une route
rurale à deux voies. Il est recommandé de procéder à des travaux mineurs de
réaménagement et de modernisation de la route actuelle. La longueur totale est de
115 kilomètres.
Autoroute nationale entre le pont Abdullah et Jérusalem, et grande route nationale
entre Jérusalem et Beit Sira
89. Ce couloir relie le pont Abdullah et la bande de Gaza par les régions de
Jérusalem, Bethléem et Hébron. Il est constitué d'une autoroute nationale entre le
pont Abdullah sur le Jourdain et Jérusalem. Entre Jérusalem et l'autoroute
Ramallah-Hébron, une grande route bif~rque pour rejoindre la route nationale
Tulkarem-Beit Sira au nord de Beit Sira, croisant la route nationale
Ramallah-Jérusalem au sud de l'aéroport international de Qalandia. Ce tronçon,
d'une longueur de 39 kilomètres, doit être modernisé pour répondre aux normes des
autoroutes. (La portion de grande route mesure 32 kilomètres et doit être
réaménagée en une route à quatre voies. Des portions à quatre voies de ce couloir
entre Qalandia et Beit Sira sont en construction.)
Grande route nationale entre Tulkarem et Beit Sir~
90. Cette route passe par les avancées de la chaîne montagneuse du nord et du
centre de la Rive occidentale. Elle relie Tulkarem à Beit Sira, passe à l'est de
Qalqilia et, grâce à un raccordement, rejoint la route nationale
Jérusalem-Beit Sira près de Beit Sira. Sa principale fonction est de faciliter la
circulation des personnes et des marchandises entre les régions du nord-ouest et
Jérusalem, Hébron et la bande de Gaza. Le trafic prévu n'exige pas plus de deux
voies dans les deux sens. La route actuelle sera alignée sur les normes des
grandes routes, ce qui entraînera aussi des travaux d'élargissement et de
modifica~ion mineure du tracé. Sa longueur est d'environ 61 kilomètres.
Grande route nationale entre Tulkarem et le pont Al Maleh
91, L'qbjectif est d'améliorer les liaisons entre les régions nord de la Rive
occidentale et de les relier plus facilement avec la Jordanie par le pont Al Maleh
qui doit être construit sur le Jourdain au sud-est d'Ein El Baydah. Elle re~ie
Tulkarem au pont en contournant Anabta et Tubas et en traversant l'axe
Jenin-Naplouse au sud de Jenin. Le volume de trafic prévu sur cette route étant
inférieur à 5 000 véhicules par jour, deux voies devraient suffire. Longue
d'environ 53 kilomètres, elle doit être en grande partie construite, tandis que les
tronçons actuels seront modernisés et réaménagés.
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Grande route nationale entre le pont Damiah et Tulkarem
92. Cette route va du pont Damiah dans la vallée du Jourdain à Naplouse et
traverse la route nationale entre Ein El Baydah et la mer Morte près de la grande
agglomération de peuplement envisagée à Damiah. Elle bifurque ensuite à Naplouse,
pour se diriger d'un côté vers Tulkarem et de l'autre vers Qalqilia. Le volume
élevé de trafic attendu sur cette route justifie l'aménagement de quatre voies,
sauf sur le raccordement Naplouse-Qalqilia, qui se~a limité à deux voies. La route
entre le pont Damiah, Naplouse et Tulkarem mesure 68 kilomètres, et celle entre
Naplouse et Qalqilia 32 kilomètres.
Autoroute nationale de Gaza
93. Une autoroute nationale est proposée le long des plaines orientales de la
bande de Gaza. Elle aura quatre voies selon le scénario A et six selon le
scénario B, et son accès sera limité dans les deux cas. Elle servira à acheminer
le trafic entre la Rive occidentale (et éventuellement les pays araben voisins) et
l'Egypte, ainsi que le trafic interne de la bande de Gaza. Six échangeurs sont
prévus pour desservir la ville d~ Gaza et son port maritime, l'aéroport de Gaza,
Deir-El-Balah, Khan Yunis et Rafah. Elle se raccordera à l'autoroute nationale
Hébron-Gaza à l'extrémité nord de la bande près de Beit Hanoun, et se terminera à
la frontière égyptienne au sud de Rafah. La grande route actuelle est parallèle à
ce couloir et sera reclassée comme route secondaire régionale. Sa longueur est de
42 kilomètres. Uu autre tron~on de 13 kilomètres est prévu pour contourner la
ville de Gaza; sur le parcours de Beit Hanoun à la côte, il aura le caractère d'une
grande route nationale et se prolongera ensuite vers J.e port maritime et l'aéroport
de Gaza.
Réseau de routes_secondaires régionales
94. La route Tulkarem-Jenln relie Tulkarem à Jenin, au nord de la Rive
occidentale, via Ya'bad. Le tronçon TulJ:arem-Ya'bad a besoin d'être ami-nagé alors
que la bretelle Ya'bad-Jenin doit être construite (longueur: 37 km).
95. La route Jenin-Tubas part de Jenin vers le sud-est, croise la route nationale
Tulkarem-Jisr El Maleh près de Tubas et continue vers le sud, où elle rejoint la
route nationale Jisr Damiah-Naplouse. Une courte bretelle relie Qabatia à cette
route. La route est en grande partie construite mais son revêtement et son tracé
ont besoin d'être améliorés (longueur 32 km).
96. La route Ein El Baydah-jonction de l'aéroport de Oalandia va d'Ein El Bayd~~ à
l'extrême nord jusqu'à la jonction de l'aéroport de Qalandia sur la route nationale
Ramallah-Jérusalem, via Milkhmas. Elle longe les contreforts orientaux de la
région montagneuse située entre les routes nationales Ein El Baydah-mer Morte et
Naplouse-Ramallah. La route qui existe est en grande partie utilisable, mais le
tracé de certains tronçons exi;Je de légères améliorations (longueur: 85 km).
97. ~route Masha-Fasayel relie Masha, au pied du versant occidental de la r~gion
montagneuse centrale, à Fasayel au coeur de la vallée du Jourdain, croisant la
route nationale Jenin-Al Dahiriyah au sud de Huwara. Les autoril;s israéliennes
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ont récemment construit presque entièrement cette route pour relier les colonies
israéliennes ne la vallée du Jourdain au réseau routier israélien (longueur :
55 km).
98. La route A'bud A'ta~a relie les deux grands couloirs nationaux nord·"~.o des
routes Tulkarem-Beit Sira et Naplouse-Ramallah via A'tara. Les tron,onb de ~ette
route qui ont été récemment construits sont d'une qualité acceptable. Pour les
autres, une améliorion du revêtement et du tracé est nécessaire (longueur
20 km).
99. ~route Ni'lin Ramallah relie les routes nationales Tulkarem-Eeit S~rn et
Naplouse-Ramallah. D'importants travaux de réfection s'imposent (longueur l 21 knl).
100. La route de contournement de la montagne d'Hébron est presque parullèle aux
frontières sud de la Rive ocridentale. La topographie et l'emplacement des
agglomérations exigent l'aménagement d'un système routier en rocade. La route part
de Bethléem en directi0n des contreforts ouest, où elle rejoint la route
Hébron-Gaza près d'Idna puis se prolonge vers le sud jusqu'à AI-Dahiriyah. Elle va
ensuite vers l'est et le nord jUSqU'h B léem via Al Samou'. Une bretelle la
relie à la route de la mer Morte. Le tr~nçon est de la rocade et la bretelle de la
mer Morte doivent être construits, alors que les tronçons nord et ouest demandeil~
d'importants travaux de réfection (longeur de la rocade: 128 km, longueur de la
bretelle: 20 km). On prévoit de construire un autre tronçon de 21 kilomèt-es
pour compléter une rocade plus petite reliant Hébron à AI-Dahiriyah via Bani Na'im.
101. Le réseau de routes secondaires régionales de la bande de Gaza : Le réseau de
routes régionales proposé pour la bande de Gaza consiste en deux axes nord-sud et
trois axes est-ouest. Un des axes norù-sud suit un itinéraire parallèle à
1'autoroute le long des plaines orientales de la bande de Gaza et lui sert de voi~
de desserte. Le deuxième longe le littoral à l'ouest, et constitue un prolongement
de la route principale desservant le port et l'aéorport. Des routes secondaires
régionales transversales relient les routes longitudinales et desservent les
agglomérations de Deir EI-Balah, Khan Yunis et Rafah. Ce réseau routier est
constitué essentiellement de routes locales qui nécessitent d'importants travaux de
modernisation et de réfection (longueur du réseau: 80 km).
102. Le réseau de chemins vicinaux relie les villages palestiniens entre eux et aux
réseaux routiers national et régional. L'objectif est d'ordre spatial, Tous les
villages de la Rive occidentale et de la bande de Gaza sont reliés aux systèmes
national et régional, mais la qualité des routes qui les desservent laisse à
désirer. Il faudra prévoir d'importants travaux de modernination. En outre, dans
un souci de développement, il faudra construire de nouvelles routes pour relier les
village~ entre eux. On estime que la longueur totale des chemins vicinaux
augmentera de 60 %.
103. Vu le rôle de plus en plus important que joue le secteur agricole dans
l'économie palestinienne, il faudra construire des routes pour faciliter la mise en
exploitation de nouvelles terres et l'accès à ces terres. Pour certaines de ces
routes, il faudra prévoir un revêtement en dur, alors que pour les autres on se
contentera de chaussées à surface stabilisée praticables quelles que soient les
conditions atmosphériques.
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D. Projet de réseau de transports publics
104. Les plans de développement de la Rive occidentale l~t de la bande de Gaza
mettent l'accent sur l'expansion du réseau de transports publics. Les services
d'autobus et de t~xis collectifs doivent être encouragés, et les possibilités de
construire un syst~me ferroviaire rapide étudiées. Pour améliorer les services de
transports publics, il est recommandé de créer une ou plusieurs sociétés publiques
de transport en commun. Si l'on veut éviter l'achat de voitures particulières avec
les conséquences néfastes qui en découlent, les services de taxis collectifs
doivent être réglementés et coordonnés avec les services d'autobus, le but étant
d'améliorer la gualité des prestations. L'utilisation des transports en commun
doit être encouragée par des exonérations d'impôt et l'augmentation des taxes sur
les voitures particulières.
105. Le mode de transport en commun à encourager sur chaque itinéraire sera
déterminé en fonction de la demande des voyageurs et de la capacité de la route.
Un service d'autobus est préférable lorsque la demande est forte et le trafic
important par rapport à la capacité de la route. Dans d'autres cas, la formule dES
taxis collectifs pourrait être préférable.
106. Les réseaux ferroviaires desservant les couloirs où le volume du trafic
voyageurs est élevé - tels que le couJoir Ramallah-Jérus~:em-Bethléemet celui qui
longe la bande de Gaza - devraient faire l'objet d'une étude économique et de
faisabilité technique approfondie, avant que des recommandations détaillées soient
formulées; il en va de même pour d'autres lignes, notamment celle qui relierait la
Rive occidentale à la bande de Gaza, voire Gaza et l'Egypte.
107. À la différence èu réseau en place, le réseau de transport interurbain proposé
pour la Rive occidentale et la bande de Baza reliera directement les centres
urbains régionaux sans correspondance, et permettra également aux voyageurs de se
rendre directement dans les pays arabes voisins à partir de nombreux centres
urbains.
108. Le succès du réseau proposé exige une modernisation complète des services
existants : il faudra notamment équiper le réseau de véhicules de meilleure
qualité, établir des horaires plus fréquents et plus précis et aménager des gares
et des installations pour les passagers, notamment dans les principaux centres.
E. Projet de système de transport maritime
109. Il est proposé de construire sur le littoral de la bande de Gaza un port
maritime commercial qui desservirait la bande de Gaza et la Rive occidentale ainsi
que les pays voisins qui n'ont pas de débouchés sur la Méditerranée, notamment la
Jordanie, l'Iraq et les Etats arabes du Golfe. Ce port doit permettre d'exporter
des produits agricoles, miniers et industriels et d'importer des denrées
alimentaires, des matières premières, des produits industri~ls et du combustible.
Àucune projection touchant le volume des exportations et des importations ou sur le
fret de transit n~a été établie et toute tentative d'estimation détaillée serait
sujette à une large marge d'erreur.
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110. Il semble toutefois évident qu'un grand port moderne sera vital pour le
développement économique d'un futur Etat palestinien. Une étude récente de
faisabilité technique a montré qu'il était possible d'aménager un port sur le
littoral de la bande de Gaza. La couclusion de cette étuda est que les
caractéristiques de cette côte ne présentent aucun problème technique majeur et que
le meilleur site est situé à l'ouest de la ville de Gaza, au sud des deux jetés
déjà construites. Le tronçon de route qui relierait le port au futur réseau
routier constituerait l'infrastructure de base requise pour assurer l'important
trafic de marchandises en provenance et à destination de la bande de Gaza, de la
Rive occidentale et des pays voisins.
F. Projet de réseau de transport aérien
Ill. L'examen des besoins futurs en matière de transport montre clairement la
nécessité de mettre en place un système de transport aérien pour assurer le trafic
~e passagers et de marchandises à l'intérieur de la Rive occidentale et de la bande
de Gaza et entre celles-ci et d'autres régions du monde. Pour cela, il faudra
construire un grand aéroport international et des aéroports régionaux. Le site
proposé pour l'aménagement de cet aéroport international est l'aéroport de
Qalandia, au nord de Jérusalem, que les autorités israéliennes exploitent
actuellement pour les services aériens à l'intérieur d'Israël.
112. Le principal avantage de Qalandia par rapport aux autres emplacements
envisagés est sa situation centrale et sa facilité d'accès par les deux grandes
routes nationales propos~es qui se croisent au sud de l'aéroport. Autres grands
avantages, sa proximité de Jérusalem et son emplacement par rapport à d'autres
grands centres urbains. Lorsque le système routier proposé sera aménagé,
l'aéroport sera à une quarantaine de minutes par voiture de Naplouse et d'Hébron,
et à environ 80 minutes de Jenin, à l'extrême nord, et de la ville de Gaza au
sud-ouest. Le site a été étudié d'une manière approfondie en tenant compte des
normes de sécurité de l'Organisation de l~aviation civile internationale (OACI) et
un zonage approprié garantira le respect de ces normes. Des terrains sont
disponibles vers l'est où la topographie ne pose pas de problème.
113. Les installations de l'aéroport actuel devraient être agrandies pour répondre
aux normes d'un aéroport international moderne, et selon un rapport récent, le
trafic aérien annuel sera de près de 2 950 passagers e~ l'a~ 2010. dans le cas du
scénario A. Cette projection est fondée sur l'analyse de la demande éventuelle de
trois principaux groupes: les résidents et les visiteurs palestiniens (1 320 000),
les visiteurs musulmans (770 000), les pèlerins chrétiens et les touristes visitant
la Terre sainte et autres lieux (860 000). Dans le scénario B, le nombre total de
passagers sera de 3 900 000 en l'an 2010. Aucune projection n'a été faite pour
l'importation et l'exportation de marchandises.
114. Compte tenu des estimations, la demande annuelle de voyages ne devrait pas se
traduire par plus de 40 000 mouvements par an dans le cadre du scénario A et plus
de 50 000 dans le cadre du scénario B. En conséquence, une piste unique de
décollage pouvant absorber au moins 80 000 mouve~ents par an et une piste de
manoeuvre parallèle devraient suffire. La longueur de piste requise est estimée à
3 500 mètres, ce qui permettrait de recevoir des Boeing B-747 pouvant atteindre
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sans escale Rabat et Londres à l'ouest et Islamabad à l'est. Les terrains
nécessaires pour des travaux de modernisation et d'aménagement à la mesure des
besoins sont disponibles.
115. En plus de l'aéroport international de Qalandia, on envisage la construction
de trois petits aéroports régionaux: 1) à Gaza, 2) à Jalameh, au nord de Jenin, et
3) près de Jéricho. Il est prévu d'aménager l'aéroport de Gaza sur des terrains
situés à proximité de la côte, au sud de la ville et du futur port maritime; il
serait desservi par une bretelle du réseau routier national. On a écarté le site
de l'aérodrome d'Al Qubbah, à l'est de la ville de Gaza, du fait de sa proximité
d'Israël et des violations de l'espace aérien israélien qui pourraient en
résulter. Les aéroports de Jenin et de Jéricho seront construits sur des
aérodromes abandonnés qui avaient été aménagés par les Britanniques à l'époque du
mandat. Le couloir aérien emprunté pour les vols entre la Rive occidentale et la
bande de Gaza pourrait se situer au-dessus de la zone neutre proposée. Il ne sera
peut-·être pas nécessaire de construire un centre de contrôle de la navigation
aérienne, puisque celui qui vient d'être aménagé en Jordanie couvre une vaste zone
géographique, y compris la Rive occiden~ale. Toutefois, il faudra doter l'aéroport
international de Qalandia d'installations de contrôle d'approche.
v. INFRASTRUCTURE INSTITUTIONNELLE
116. Le réseau de transport proposé pour la Rive occidentale et la bande de Gaza ne
peut être mis en place sans un cadre administratif permettant d'en planifier, d'en
assurer et d'en contrôler le développement. Il faut pour cela définir et saisir
clairement les politiques, objectifs et priorités sectoriels dans le contexte
général de l'intérêt national et des contraintes financières. Malheureusement, ce
cadre fait totalement défaut depuis les 22 ans de l'occupation israélienne. Les
seules organisations officielles du secteur des transports sont les vestiges des
bureaux locaux des Ministères jordanien et égyptien des transports qui
fonctionnaient jusqu'à l'occupation de 1967. Elles sont actuellement contrôlées
par des fonctionnaires israéliens qui appliquent la politique et les
réglementations définies par les autorités israéliennes.
117. Les trois grands départements de la Rive occidentale et de la bande de Gaza
sont le Département des travaux publics, le Département des transports routiers et
le Département des immatriculations. Le Département des travaux publics est chargé
de la planification, de la construction et de l'entretien des routes qui ne sont
pas du ressort des municipalités. Le Département des transports routiers est
chargé de la réglementation et du contrôle de la circulation et de la sécurité. Le
Département des immatriculations est chargé de la classification et de
l'immatriculation des véhicules, ainsi que de la délivrance des permis de
conduire. En outre, le Département central de planification et le Conseil
supérieur de la planification, qui sont aussi composés de fonctionnaires israéliens
et placés sous leur responsabilité, participent habituellement à la planification
et à la coordination des activités dans le secteur des transports.
118. Pour atteindre les objectifs du plan de développement proposé, il conviendrait
de créer un certain nombre d'organisations opérationnelles palestiniennes. Les
organisations proposées sont les suivantes :
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a) Un ministère des transports chargé de la planification stratégique et de
la coordination des activités de toutes les organisations de transport;
b) {Ine administration routière chargée de construire et d'entretenir le
réseau r0utier ainsi que de mettre en place une réglementation sur la charge par
essieu et de contrôler la surcharge;
c) Un département de la circulation chargé de la sécurité routière, de
l'immatriculation des véhicules et de la délivrance des permis;
d) Un service des transports publics chargé de l'ensemble des opérations de
planification, de réglementation et de promotion de tous les modes de transport
public;
e) Un service de l'aviation civile et de la météorol~gle chargé de planifier
et de coordonner les transports aériens, notamment en ce qui concerne
l'exploitation et l'entretien des aéroports envisagés et l'exploitation éventuelle
d'une compagnie aérienne nationale et de services aériens locaux;
f) Une administration portuaire chargée d'exploiter et d'entretenir les
équipements portuaires destinés à la pêche et au commerce proposée à Gaza et
éventuellement d'exploiter une compagnie maritime n~tionale;
g) Un établissement de formation chargé de doter le secteur de
professionnels qualifiés de tout niveau et d'entreprendre des recherches sur les
problèmes liés au développement dudit secteur.
VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
119. Dans la présente étude, on a prévu les besoins sectoriels d'ici à 2010 en
fonction de deux scénarios. Dans l'un, on suppose que la population future
résultera de l'accroissement naturel de la population actuelle de la Rive
occidentale et de la bande de Gaza uniquement. Dans l'autre, on suppose qu'elle
résultera de l'effet conjugué de l'accroissement naturel de la population actuelle
et du retour de 1,5 million de Palestiniens actuellement établis ailleurs.
120. La structure du réseau proposé repose sur l'hypothèse que les régions de la
Rive occidentale et de la bande de Gaza formeront une seule entité poJitique
entretenant d'étroites relations économiques et politiques avec la Jordanie et
l'Egypte. On suppose également que les Palestiniens revenus au pays seront
absorbés dans les villes actuelles, dans les grandes agglomérations rurales et dans
un certain nombre de nouvelles implantations urbaines.
121. Le schéma préliminaire du réseau routier proposé reposera au maximum sur le
réseau actu~l. Pour répondre aux besoins futurs de transport maritime et aer1en,
il est recommandé de construire de nouvelles installations ainsi que d'élargir et
de développer celles qui existent.
122. On a constaté que l'emplacement des principaux couloirs routiers proposés
recouvrait celui du réseau routier actuel sur près de 80 ~ de la longueur totale.
Toutefois, on propose d'apporter des changements ~ondamentaux à la classification
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des axes de circulation actuels pour répondre aux objectifs du réseau routier
proposé. Il faudra reconstruire environ 39 % de la longueur du réseau proposé.
Les tronçons touchés devront être modernisés pour répondre aux normes du nouveau
réseau. La longueur totale du réseau routier proposé est d'environ
2 900 kilomètres, soit une augmentation approximative de 41 % par rapport au réseau
actuel.
123. Pour l~ développement de l'infrastructure matérielle, il faut donner la
priorité à la construction de l'axe Rive occidentale-bande de Gaza et conclure en
temps utile les arrangements relatifs à la création de la zone neutre nécessaire.
Il conviendrait en outre d'étudier sérieusement la construction de l'aéroport
international de Qalandia et du port maritime de Gaza pour répondre au trafic prévu
de voyageurs et de marchandises.
124. Il est essentiel d'assurer une exploitation et un entretien efficaces du
réseau routier. Il faudrait prévoir des incitations pour attirer les
professionnels compétents dans le secteur, et former en permanence du personnel
technique et spécialisé pour assurer le fonctionnement efficace du réseau de
transport.
125. Il faut s'efforcer de développer les infrastructures institutionnelles du
système de transport à un rythme compatible avec le développement des
infrastructures matérielles.
126. Enfin, il est recommandé de réaliser une étude approfondie pour analyser plus
précisément les diverses options possibles pour ce qui est des éléments du réseau
de transport proposé, mettre en place un mécanisme d'évaluation permettant
d'analyser et de comparer les solutions proposées, mettre en évidence les priorités
et définir des programmes d'exécution appropriés.
Sest Copy Available
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Tableau l
Classification des 40utes de la Rive occidentale en 1947 et en 1967
1947 1967
Cl, de la Cl, de la
Longueur longueur Longueur longueur
Catégorie (en km) totale (en km) totale
l 273 19,3 368 26,0
II 383 27,0 954 67,3
III 386 27,2 46 3,2
IV 376 26,5 50 3,5
Total 1 418 100,0 1 418 100,0
Note :
Catégorie l : routes de première catégorie à revêtement dur, d'une largeur de
4 mètres ou plus.
Catégorie II
2,5 à 3 mètres.
routes de deuxième catétorie à revêtement dur, d'une largeur de
Catégorie III : autres routes, généralement sans revêtement.
Catégorie-IV: pistes sans revêtement, en partie impraticables pour les
voitures, à forte déclivité et de faible largeur.
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~leau 2
Routes desservant les agglomérations de la
Rive occidentale en 1947 et en 1967
1947 1967
'\, de la '\, de la
Longueur longueur Longueur longueur
Catégorie (en km) totale (en km) totale
l 31 8,5 45 12,3
II 80 21,9 267 72,9
III 128 34,9 30 8,2
IV 127 34,7 24 6,6
Total 366 100,0 366 100,0
Tableau 3
Longueur du réseau routier de la Rive occidentale, d'après le
Plan directeur routier régional israélien de 1983
Type de route
Routes express
Routes principales
Routes régionales
Routes locales
Total
Largeur
de route
(en mètres)
120
100
60
4
Retrait
par rapport
à la ligne
axiale de
la chaussée
(en mètres)
150
120
100
70
Longueur
des routes
(en kilomètres)
93,5
517,5
636,0
1':'\5,0
1 873,0
/ ...
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Tableau 4
Réseau routier existant
Rive occidentale Bande de Gaza
'10 de la '10 de la
Longueur longueur Longueur longueur
Type de route (en km) totale (en km) totale
Routes principales 520 27,5 48 28,6
Routes régionales 520 27,5 42 25,0
Routes locales 850 45,0 78 46,4
Total 1 890 100,0 168 100,0
Non compris les voies urbaines et les chemins ruraux.
Tableau 5
Etat du réseau routier existant sur la Rive occidentale
'10 de la
longueur
Etat des routes Longueur totale
Bon 920 48,7
Moyen 210 Il,1
Mauvais 760 40,2
Total 1 890 100,0
~ : La classification ci-dessus reprend celle du Ministère des travaux
publics chargé de l'entretien des routes sur la Rive occidentale.
/ ...
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Tableau 6
Caractéristiques des principaux itinéraires d'autobus interurbains
Intervalle Nombre
Nombre moyen total de Revenu
moyen de entre deux passagers au km
passagers départs par par
Itinéraire par jour (en minutes) véhicule passager
Naplouse-Ramallah 1 280 30 75 0,78
Naplouse-Tulkarem 2 250 30 188 1,67
Naplouse-Jenin 1 600 30 228 0,95
Jérusalam-Ramallah 9 250 7 430 2,67
Jérusalem-Bethléem 5 280 15 480 3,33
Jérusalem-Hébron 9 000 la 250 1,39
Note : Le nombre de passagers inclut tous les passagers effectuant le trajet
dans l'un ou l'autre sens, y compris ceux des zones rurales qui descendent en cours
de route.
/ ...
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Tableau 7
caractéristiques des principaux itinéraires des taxis
groupés interurbains
Itinéraire
Naplouse-Ramallah
Naplouse-Tulkarem
Naplouse-Jenin
Naplouse-Qalqiliya
Tulkarem-Qalqiliya
Qalqiliya-Gaza
Jérusalem-Ramallah
Jérusalam-Bethléem
Jérusalem-Hébron
Jérusalem-Jéricho
Jérusalem-Gaza
Nombre
moyen de
passagers
par jour
l 510
3 920
560
1 260
840
170
6 530
1 050
4 100
530
350
Intervalle
moyen
entre deux
départs
(en minutes)
7
3
10
15
50
2
10
3
19
25
Nombre
total de
passagers
par
véhicule
27
71
23
70
70
24
65
42
56
38
14
Revenu
au km
par
passager
0,15
0,26
0,17
0,22
0,39
0,07
0,46
0,58
0,19
0,13
0,07
Note : Le nombre de passagers inclut tous les passagers effectuant le trajet
dans l'un ou l'autre sens, y compris ceux des zones rurales qui descendent en cours
de route.
/ ...
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Tableau 8
Principaux facteurs déterminant la demande en matière de
transports pour l'année de référence et l'année de
projection selon le scénario A
Paramètres
Rive occidentale
1989 2010
Bande de .~
1989 2010
Population (en millions)
Ménages (en m~lliers)
Nombre total de véhicules
(en milliers)
Nombre de voitures particulières
(en milliers)
Nombre de titulaires d'un permis
de conduire (en milliers)
Nombre de véhi=ules
pour 1 000 personnes
Nombre de voitures particulières
pour 1 000 personnes
Nombre de voitures particulières
pour 100 ménages
Nombre de titulaires d'"... :p",rmis de
conduire pour 100 ménages
1,13
184
87,7
55,7
106,5
78
52
31
57
1,94
359
214,0
139,1
2'59,0
111
72
39
75
0,69
107
28,8
19,4
59,2
43
32
20
53
1,26
222
75,5
52,S
135,0
59
42
24
61
/ ...
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Page 34
Tableau 9
Principaux facteurs déterminant la demande en matière de
transports pour l'année de référence et l'année de
projection selon le scénario B
Paramètres
Rive occidentale
1989 2010
Bande de Gaza
1989 2010
Population (en millions)
Ménages (en milliers)
Nombre total de véhicules
(en milliers)
Nombre de voitures particulières
(en milliers)
Nombre de titulaires d'un permis
de conduire (3n millie~s)
Nombre de véhicules
pour 1 000 personnes
~ombre de voitures particulières
pour 1 000 personnes
Nombre de voitures particulières
pour 100 ménages
Nombre de titulaires d'un permis de
conduire pour 100 ménages
1,13
184
87,7
55,7
106,5
78
52
31
57
3,69
683
404,4
266,4
512,2
111
72
39
0,69
L..7
28,8
19,4
59,2
43
32
20
53
1,70
304
103,3
72,1
184,9
60
42
24
61
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Tableau 10
Risumé des principaux facteurs déterminant la demande en matière
de transports
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Scénario A Scénario B
Chiffres (2010) (2010)
pour l'année Taux Taux
Paramètres de référence d'accrois- d'accrois-
(1989) Total sement Total sement
Population (en millions) 1.82 3,20 176 5,39 296
Ménages (en milliers) 291 581 199 987 339
Nombre total de véhicules
(en milliers) 116,5 289,0 248 512,5 440
Nombre de voitures
particulières
(en milliers) 75,1 191,6 255 338,5 451
Nombre de titulaires
d'un permis de conduire
(en milliers) 165,7 404,0 244 797,1 481
l, .•
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Page 36
Tableau Il
Projections relatives au volume de la circulation
sur les itinéraires les plus fréquentés
Itinéraire
Naplouse-Rama:lah
Ramallah-Jérusalem
Jérusalem-Jéricho (2)
Jérusalem-Bethléem (3)
Bethléem-Hébron
Gaza-Beit Hanoun (4)
Volume journalier moyen de la circulation
(Nombre de véhicules par jour>
Volume Volume
Volume projeté projeté
actuel selon le selon le
(1) scénario A scénario B
5 100 12 200 21 200
7 300 17 500 30 300 4 800 11 500 19 900 12 300 29 500 51 100 8 000 19 200 33 200 13 5,10 32 400 56 000 (1) Les estimations concernant le volume de la circulation pour 1987 sont fondées
sur les statistiques établies par le Département des travaux publics.
(2) Le trafic existant inclut les déplacements des colons israéliens, qui peuvent
représenter jusqu'à 30 ~ du volume total de la circulation, et qui devraient
être compensés, d'après les projections relatives à la demande future, par
l'accroissement des déplacements vers la Jordanie.
(3) Le trafic existant inclut les déplacements des colons israéliens qui peuvent
repr~senter jusqu'à 25 ~ du volume total de la circulation et qui devraient
être compensés, d'après les projections relatives à la demande future en
matière de transports, par l'accroissement des déplacements à des fins
touristiques et des déplacements vers la bande de Gaza.
(4) Le trafic existant inclut les déplacements des colons israéliens qui peuvent
représenter jusqu'à 10 ~ du volume total de la circulation qui devraient être
compensés, d'aprè~ les projections relatives à la demande future, par
l'accroissement des déplacements vers la Jordanie.
/ ...
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Tableau 12
Nombre de voies sur les grands axes
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Page 37
Scénario À Scénario B
Volume Volume Volume Volume
total aux heures total aux heures
de la de pointe de la de pointe
circu- dans les Nombre circu- dans les Nombre
lation deux sens de voies lation deux sens de voies
(nombre de (nombre de dans (nombre de (nombre de dans
véhicules véhicules chaque véhicules véhicules chaque
Axe par jour) par heure) sens par jour) par heure) sens
Naplouse-Ramallah 12 200 940 2 21 200 1 360 2
~amal1ah-Jérusalem 17 500 1 350 2 30 300 2 330 3
Jérusalem-Jéricho 11 500 890 2 19 900 1 530 2
Jérusalem-Bethléem 29 500 2 270 3 51 100 3 930 3
Bethléem-Hébron 19 200 1 480 2 33 200 2 560 3
Gaza-Beit Hanoun 32 400 2 500 3 56 000 4 310 3
/ ...
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Tableau 13
Longueur du réseau routier existant et du réseau proposé sur
la Rive occidentale et la bande de Gaza
Réseau existant Réseau proposé
'\, de la % de la
Longueur longueur Longueur longueur
Catégorie des routes (en km) totale (en km) totale
Routes express nationales 0 0,0 198 6,8
Routes principales nationales 568 27,6 575 19,8
Routes secondaires régionales 562 27,3 627 21,6
Routes de village locales 928 45,1 1 500 51,7
Total 2058 100,0 2 900 100,0
Tableau 14
Travaux de construction et d'amélioration nécessaires pour
réaliser le réseau routier proposé
Travaux de Gros travaux Améliorations
construction d'amélioration mineures
(nombre de (nombre de (nombre de
Types de routes kilomètres) kilomètres) kilomètres)
Routes nationales à quatre ou six voies 411 5 0
Routes national"!s à deux voies 60 90 207
Routes régionales à quatre voies 32 0 0
Routes régionales a deux voies 97 201 297
Routes locales 530 400 1 210
Total 1 130 696 1 974
1 • ••
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Echelle : 1/750 000
'0 15 :J Km
1
1
1
1
1
1
1
1
1
\
\
\
1
_1
cD
,
1
,1
1
1
1
1
1
1\
ra
V'"1
A/~~/'3~
l'raaçai8
Page 39
====== Autoroute à quatre voies, deux dans chRnue sens
Route principale
Best Copy Available
Route régionale
FIGURE 1
Note Les chemins vicinaux
n'apparaissent pas
sur cette carte.
RESEAU ROUTIER EXISTANT
/ ...
Digitized by Dag Hammarskjöld Library
1...
1
1
1
J
1
J
1
1
1
1
j
1
1,
, ,
J , , ,
h
l , , ,
J
"
.... ~ _.-
~
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/
1
1
1
1
1
1
,
'l .... ------
j
SCHEMA DES AXES ROUTIERS REGIONAUX
...
j
~
!e 1S 20 Km -
FIGURE 2
• .. Axe du trafic intrarégional
AI ~ Axe du trafic interrégional
Echelle : 1/750 000
A/44/534
l'ruçais
Page Ito
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A/II-P4/531J
l'ruç&Îe
Page 41
" ~
~
,,-" Ya'
1
J
/
J
1
~ Aéroport
,
\ ,
1
/
1
Zone neutre
Ecl:elle 1/75C 000
Autoroute nationale Port lt.aritÏJte
Granàe route nationale
Route seconàaire régionale
~ Echangeur
Les ch~ins vicinaux
n'apparaissent pas
sur cett~ carte.
FIGURE 3 PROJET DE RESEAU DE TRANSPORT
1. •.
Digitized by Dag Hammarskjöld Library
\ '-
( ;-
IC=
"3 c:
"
1
1 \
/ ...... _---,
\
\,
\
Hebron
,
1
1
1
1
1
1
1
,,1 ,,
1
1
,1 ,
PRINCIPALES LIAISONS ACTUELLEMENT ASSUREES
PAR LES TRANSPORTS PUBLICS
Itinéraire des autocars
Itinéraire des taxis collectifs
Echelle : 1/75C 000
FIGURE 4
A/~~/53~
J'ruçaia
P86e ~2
Digitized by Dag Hammarskjöld Library
NATIONS
U~~'ES
-----------_._-------_....._-_._.._----
AE
A_mblée 9'n'ral.
Conseil ctconomlqu. et social
Distr.
GENERALE
A/46/262 .-E/
1991/95
18 juin 1991
FRANCAIS
ORIGINAL : ANGLAIS
~SSEMBLEE GENERALE
Quarante-sixième session
Point 78 g) de la liste
préliminaire·
DEVELOPPEMENT ET COOPERATION
ECONOMIQUE INTERNATIONALE
ETABLISSEMENTS HUMAINS
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Deuxième session ordinaire
de 1991
~F.VELOPPEMENT ET COOPERATION
ECONOMIQUE INTERNATIONALE
ETABLISSEMENTS Hln1AINS
çJ~~.QJ tiQn~._c:l~_.Yi~_gl,!.E~1JPl.!LJ?9J~~tirü~D. \,'l~J1-~
l~.tf.r.rj....t9_ü:.~--.P.~1~~t i J::lj, ~..QJ'~.çJJl'~
Dans sa résolution 44/174 du 19 décembro 1989, intitulj~ "Couditi0ns de
vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé", l'Assemblée
générale a pris acte de l'étude annexée ~ la note d~ Secrétaire g~néral
concernant les besoins d'infrastructure du peuple pale~tinien (A/44/S34); elle
a pri' le Secrétaire général de veiller ~ l'établissement de l'étude
d'ensemble sur l'économie du territoire palestinien occupé et de lui rendre
compte ~ sn quarante-sixième session, par l'intermédiaire du Conseil
économique et social, des progrès réalisés dans l'application de la présente
résolution. On trouvera à l'annexe à la pré~ente note le rapport soumis
conformément à cette requête.
" A/46/S0.
91-20171 6427R (F) 1 • ••
Al46/262
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ANNEXE
Rapport sur les conditions de vie du peyple palestinien
dans le territoire palestinien occupé
INTRODUCTION
1. Le présent document, établi conformément aux paragraphes 6 et 7 de la
résolution 44/174 du 19 décembre 1989, relative aux conditions de vie du
peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, rend compte des
progrès réalisés dans l'établissement de l'étude d'ensemble sur l'économie
du territoire palestinien occupé, à laquelle se réfère cette résolution.
2. Cette étude, d'orientation pratique, est conçue comme une analyse
intersectorielle des problèmes et des perspectives de l'économie
palestinienne, en réponse à la vive inquiétude exprimée dans la résolution
susmentionnée au sujet de la détérioration, à la suite de l'occupation
israélienne, des conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, et à la nécessité de plus en plus pressante d'envisager
comme un tout les problèmes que posent au peuple palestinien la relance et
le maintien de sa croissa~ce,économique.
3. Ainsi que l'indique le plan qui figure à l'annexe au présent rapport,
cette étude a été conçue, quant à sa portée et son orientation, en tenant
compte de la disposition de la résolution 239 (XXIII) du 9 octobre 1981 du
Conseil du commerce et du développement, à laquelle se réfère la résolution
44/174 de l'Assemblée générale, dans laquelle le Conseil a spécifiquement
demandé que l'on effectue une étude d'ensemble approfondie de l'économie du
territoire palestinien occupé, que l'on procède à une analyse détaillée de son
potentiel de développement dans les différents secteurs et que l'on formule
des propositions de différentes stratégies de développement. En conséquence,
cette étude, qui s'intitule "La Cisjordanie et la bande de Gaza: perspectives
en ce qui concerne un développement économique et social soutenu", comprendra
les trois parties suivantes :
Première partie. Evaluation de la situation économique et sociale dans le
territoire palestinien occupé
4. Cette partie consiste en un examen approfondi de la situation économique
et sociale du peuple palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza au
cours des 24 années d'occupation israélienne. Il s'agit notamment d'évaluer
l'évolution de la croissance et du développement aux niveaux global et
sectoriel. L'attention Fortera sur le retentissement croissant sur l'économie
palestinienne des mesures imposées par les autorités d'occupation
depuis 1967. Les perspectives économiques dans l'avenir immédiat seront
évaluées, compte tenu des répercussions socio-économiques du soulèvement
palestinien et des événements survenus récemment dans la région qui ont des
incidences sur la situation économique et sociale du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé.
/ ...
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E/199119S
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5. Cette première partie a donc pour but de mettre en évidence les
principales ~alactéristiques de l'évolution structurelle de l'économie
palestinienne dans le territoire occupé et de dégager les résultats de cette
économie depuis 1967, en recensant les obstacles que rencontrent sa croissa~ce
et son développement, et en étudiant les mesures qu'il serait possible de
pren~re ~our la relancer immédiatement. Les besoins économiques pressants qui
se SOht fait jour à la suite du soulèvement palestinien et des événements
~ècents dans la région feront l'objet d'une attention particulière.
Deuxième partie. ~pectives d'avenir
6. A partir de l'analyse effectuée dans la première partie et de ses
conclusions, et en tenant compte des aspirations du peuple palestinien au
progrès et au développement et des chances qu'il a de les réaliser, on
s'attachera dans la deuxième partie de l'étude à dégager les scénarios de
croissance susceptibles de sous-tendre l'évolution de l'économie palestinienne
et d'en déterminer l'incidence sur les stratégies et les mesures qu'il serait
possible d'adopter. La méthode à suivre se fonde sur une analyse
macro-économique de la disponibilité et de l'utilisation des ressources.
Etant donné le peu d'information dont on dispose, on s'emploiera surtout à
déterminer, par le jeu de divers paramètres, la cohérence interne des grands
agrég3ts, en étudiant les déficits de ressources; l'accent sera tout
particulièrament mis sur l'écart entre l'épargne et les investissements, et
entre le commerce extérieur et l'emploi. Au niveau sectoriel, on s'efforcera
d'examiner la cohérence des principaux secteurs en étudiant la composition
sectorielle de la production, ainsi que les disponibilités et les besoins en
matière d'emploi et de ressources (physiques, humaines et financières).
7. ~'examen des cohérences globales et sectorielles se prolongera, à partir
de diverses hypothèses, par l'étude d'autres scénarios possibles, dont
notamment celui d'une économie palestinienne indépendante et autonome. Il
faudra, pour ce faire, identifier divers objectifs, priorités, buts et actions
possibles aux niveaux global et sectoriel, en un temps donné et selon les
besoins et les possibilités socio-économiques d'une future société
pal~stinienne en évolution. Une attention particulière sera portée aux
secteurs et domaines de production dans lesquels l'économie du territoire
présenterait des avantages comparatifs évidents et encouragerait la
complémentarité avec d'autres économies.
Troisième partie. CBdIlLopérationnel visant à assurer la croissance et le
dévelQppement~ablesde l'économie palestinienne pendant
.1.ü....J.lnQie..L.2.0
8. A rartir des études réalisées et des conclusions obtenues dans les
première et deuxième parties, la troisième partie portera sur la formulation
d'un cadre opérationnel visont à assurer la croissance et le développement
durables de l'économie palestinienne jusqu'à l'an 2000 compris. Ce cadre
esquissera les grandes lignes des stratégies et des actions possibles aux
différents niveaux.
1 •••
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9. Conformément au plan de travail qui a présidé à l'établissement de
l'étude, le secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et
le développement s'est lancé dans un certain nombre d'activités. Etant donnée
la portée générale de l'étude, un total de 25 secteurs, sous-secteurs et
questions ont été identifiés comme devant faire l'objet de recherches
approfondies permettant l'établissement d'études spécifiques. Il s'agit des
sujets suivants
1. Population et démographie
2. Administration publique
3. Résultats économiques et sociaux globaux
4. Main-d'oeuvre, emploi et ressources humaines
5. Secteurs financier et bancaire
6. Finances publiques
7. Agriculture
8. Industries manufacturières
9, Industries minières et exlractives
10. Ressources énergétiques et exigences du développement
11. Services publics
12. Logement et bâtiment
13. Colonies israéliennes de peuplement
14. Commerce
15. Services
16. Transports et communications
17. Enseignement
18. Santé publique et services sanitaires
19. Services sociaux
20. Participation des femmes au développement
21. Aide internationale
22. Statiatiques socio-économiques
23. Ressources en eau
24. Dynamique de l'évolution sociale
25. Tourisme et activités connexes.
1 • ••
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10. Pour chacun des sujets ci-dessus, un plan d'étude détaillé a été mis au
point. Ces plans sont strututrés de façon à correspondre aux trois parties du
plan général de l'étude intersectorielle globale elle-même. Ils sont conçus
tout particulièrement pour: a) analyser et évaluer l'évolution économique et
sociale qui a marqué les 24 années d'occupation qui viennent de s'éco~lerl
b) examiner les perspectlves d'avenir; c) formuler un cadre de référence pour
l'élaboration de stratég;~~, de choix politiques et de plans d'action
réalisables. Vingt-sept experts ont en conséquence été chargés d'établir ces
études. Une équipe d'experts de haut niveau en matière de développement a
également été engagée pour aider le secrétariat de la CNUCED à évaluer et à
examiner les études individuelles et à dégager les perspectives de
développement du territoire palestinien occupé.
Il. Les plans des études spécialisées ont également été portés à l'attention
des organisations concernées du système des Nations Unies dans le but de
coordonner leurs efforts, et de s'assurer de leurs commentaires et
éventuellement de leur assistance. Parmi ces organisations, on compte
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI),
l'Organisation des Natlons Unies pour l'éducation, la science et la culture
(Unesco), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation
internationale du Travail (OIT), l'Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA),
le Centre des Nations Unies pour les établissement humains (Habitat) et le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ainsi que le
Département des affaires économiques et sociales internationales, le
Département de la coopération technique pour le développement, le Centre pour
le développement social et les affaires humanitaires - Division de la
promotion de la femme, et la Commission économique et sociale pour l'Asie
occidentale (CESAO). Toutes ces organisations, tous ces programmes et
départements du secrétariat ont répondu de façon positive, se déclarant
disposés à coopérer à l'établissement de l'étude intersectorielle; la plupart
d'entre eux ont également aidé concrètement la CNUCED à établir l'étude
intersectorielle en faisant connaître leurs vues sur le plan général de
l'étude elle-même ainsi que sur les plans détaillés des études spécifiques qui
les intéressaient, et en fournissant des informations pertinentes. Le PtruD,
par l'intermédiaire du soutien logistique que fournit son programme
d'assistance au peuple palestinien, a proposé d'aider le secrétariat de la
LNUCED à effectuer ces études spécifiques.
12. Des contacts semblables ont été pris avec des organisations régionales,
arabes ou autres, qui s'uccupent d'assister le peuple palestinien. Parmi ces
organisations, on compte le Fonds OPEP pour le développement international,
l'Organisation arabe pour le développement agricole, l'Organisation arabe de
développement industriel et des industries extractives, la Banque de
développement islamique, le Fonds arabe de développement économique et social,
ainsi que le Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes. L'Organisation
arabe de développement industriel et des industries extractives et le Fonds
OPEP pour le développement international ont également apporté une
contribution financière. Ces contributions ont servi à financer l'utude des
1 •••
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secteurs et des questions qui les intéressaient particulièrement. Le Conseil
économique et social de la Ligue des Etats arabes a également réservé une
somme destinée au financement d'activités spécifiques du projet.
13. Puisque les organisations internationales et régionales ont répondu de
façon positive et encourageante, le secrétariat de la CNUCED s'emploiera à
mettre à profit leurs compétences respectives et à stimuler la coopération
avec chacune d'entre elles afin de mener à bonne fin l'étude intersectorielle,
fournissant ainsi un cadre intégré qui permettra de déterminer plus
précisément la nature, l'ampleur et la direction de l'aide internationale à
apporter au peuple palestinien et d'accroître son efficacité.
14. Le secrétariat de la CNUCED a également consulté les responsables
gouvernementaux compétents en Egypte et en Jordanie au sujet de l'étude. Il a
aussi consulté des représentants de la Palestine. Ces consultations avaient
notamment pour but de repérer les domaines dans lesquels les économies de la
région complètent celle du territoire palestinien occupé et d'étudier les
possibilités d'exploiter et promouvoir ces complémentarités au bénéfice mutuel
de l'ensemble des parties concernées. Le Secrétaire général de la CNUCED est
en contact avec les autorités israéliennes afin de tenir des consultations
analogues sur la question.
15. Tout en se préparant à établir des études approfondies sur des secteurs
et des questions spécifiques, le secrétariat de la CNUCED a parallèlement
accéléré la mise en place de sa banque de données sur l'économie du territoire
palestinien occupé. Il S'agissait, notamment, de fournir une base de données
adéquate permettant de fournir des données chiffrées pour l'étude
intersectorielle en général et les études spécifiques en particulier. Il lui
n donc fallu repérer les sources d'information fiables, classer ensuite les
données disponibles conformément au système Economie Time Series qu'il
utilise, entrer les données pour la période 1968-1990 dans le système
informatique, ce qui suppose de les vérifier et de les tabuler, tout ceci pour
des séries telles que la comptabilité nationale, la balance des paiements,
le commerce extérieur, la population, la main-d'oeuvre et l'emploi. Une base
statistique entièrement informatisée sur l'économie du territoire palestinien
occupé a donc été mise sur pied, intéressant respectivement la Cisjordanie et
la bande de Gaza et l'ensemble du territoire. Outre qu'elle regroupe un
ensemble de séries statistiques sur l'économie palestinienne portant sur
20 ans d'occupation, cette nouvelle base sert également au secrétariat de la
CNUCED pour asseoir ses travaux actuels d'évaluation des perspectives futures
de l'économie palestinienne.
16. En conséquence, et en appliquant les séries statistiques ainsi obtenues,
le secrétariat de la CNUCED s'est lancé dans la mise au point d'un cadre
conceptuel/analytique qui fournira des directives techniques permettant
d'étUdier, selon divers scénarios, les r 'spectives d'avenir de chacun des
domaines économiques et sociaux pour let els des études spécifiques sont en
cours d'établissement. Lorsque ce cadre dura été mis au point et que la
première partie des études spécifiques sera terminée, les experts qui ont
participé à l'établissp.mpnt de ces études se réuniront pour examiner et
1 • ••
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Pago 7
adopter les directives élaborées, fourni~sant ainsi une base commune aux
experts qui étudieront les perspectives d'avenir dans les deuxième et
troisième parties de leurs études respectives. Les principales conclusions
qui se dégageront des études spécifiques seront consolidées par la suite dans
un cadre concret de référence, qui esquissera pour l'immédiat les problèmes et
les besoins, les perspectives de croissance et de développement, et les
stratégies et les choix Vossibles à divers niveaux. Au vu de la crise récsnte
qui a secoué la région et des difficultés qu'a rencontrées le début
d'établissement de l'étude intersectorielle, on prévoit maintenant que le
travail sera terminé au cours du premier semestre de 1992 et que le rapport
final At la documentation pertinente paraîtront peu après.
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POq8 8
Anpexe
CISJORDANIE ET BANDE DE GAZA z PERSPECTIVES
D'UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DURABLE
(Plan provisoire)
INTRODUCTION (y compris les objectifs, la portée, les définitions et les
méthodes)
Première partie
EVALUATION DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET SOCrALE DANS
LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE z CONSEQUENCES DE
L'OCCUPATION PROLONGEE ET PERSPEC~IVES I~~EDIATES
Chapitre 1. Caractéristiques principales du territoire palestinien occupé
A. Supe~ficie, topographie, population et caractéristiques
démographiques
B. Structures économiques et sociales
C. Pouvoirs publics z systèmes exécutif, léqislatif et judiciaire
Chapitre II. Résultats économigues globaux, l'accent étant mis en
particulier sur les événements intervenus depuis le soulèvement
palestinien
A. Structure et niveau de :a production
B. Revenu et consommatiop
C. Caractéristiques et niveau de l'épargne e~ des investissements
D. Commerce et paiements
E. Main-d'oeuvre et emploi
Chapitre III. Disponibilité et utilisation des reèSO~
A. Ressources naturelles
1. Les terres et l'eau, y compris le réqim~ foncier et les droits
d'enu
2. Sylviculture, élevage et pêche
3. Minerais
4. Autres ressources naturelles
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n. Ressources humaines
1. Situation de la main-d' oe";vre et de l'emploi par sexe et par
secteurs socio-économiques (officiels et parallèles)
2. Perfectionnement des compétences par domaines et types de
formbtion dans les établissements d'enseignement et en cou~s
d'emploi
3. Population actlve et panachage de techniques
4. Conséquences économiques et sociales des migrations
5. Autres facteurs connexes
6. Les femmes dans le développement
C. Ressources financières
1. Le système monétaire, bancaire et financier, y compris les
assurances (structure et résultats)
2. Fin8nce~ publiques
a. Recettes (sources, structure et réSUltats)
b. Dépenses (ordinaires et consacrées au développement)
3. Ressources extérieures
8. Revenus des facteurs
b. Transferts sans contrepar~ie (privés et officiels)
Chapitre IV.
A. Agriculture
1. Importance relatIve de l'agrIculture dans l'économie
palestinienne: sources de production (agriculture, élevage.
sylviculture et p~che)
2. Consomm[\lion alimentait'e et état nutritionnel de L\ population
palestinipnne : aspects de la sécurité ali~entaire
3. Structurr pt caractéristiques de 11 production par principales
branches : aspects de la politique agricole
/ ...
IV'tHJ/4:0oll
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Fl'4Ulttith
l'age 10
ü. Cultur9~ 1 ovolution des superficies cultivées, fondement
et. composition et causaa f:louG-jacontoD (pal" oxomplo
utUisation du sol, nombre de rôcoltos par ail et
h'dg"tlon, l'ondomont dos cultufes ct utilisation de
[uetours do production agricolo modornes, assoloment et
c1mngemeutB dans la l'laIt rolative deI] cultures il fox'to et
à faiblo vélleul')
b. Elevage et pôcl~ ; ca~act'ristlquoa do la production et
ptH'spoctivos ot besoins illunodiats
c. La productlon agricole et la potentiel i~nédi6t dos
industries alimentaires
4. Rogime foncior et droits d'oau, orgllnisntion des exploitations
agricoles, finances (sources privées et publiques),
main-d 1 oeuvre (bollunos ot t'enulles), tochrAiquos, onergio,
infrastructures (matoriello et institutionnelle) et servicos
d'appvi connexes et facteurs affectant lour disponibilité, leur
fourniture efficaco et leur gestion
5. Agriculture, emploi rural et revenus
6. Roseaux de distribution - uccôs aux march6s
a. lntédeul'S
b. Etx'ullgex's
1. Politiques et mesures d'appui affectant l'agriculturo (prix,
GubvontiouG, salairos, techniquos, marchéa, rOUGourco&
financl~res, infrastructures, etc.)
6. Perspectives de x'elovemellt illunédiat de l' agdcultuX'e
U. lllllustx'ie
1. IIlI.!ox'lauee relativo de l' i)~dustrie dalls l'économie palestiniolme
2. Secteur manufacturier
H. SLI'uct.uro, matlèx'oB pl'omioreG et oriontotion ùe la
pl'o<luction et do lu consommat.ion
b. Maln ·tl'oeuvl'u ot emploi, finaucolllont du capitul fixo ut
du <:upitHl ciT'culant, conditiona institutionnollos
n~!cn:;Buil'OS (y compr:'is lOG capacités et. les besoin.; en
matière de techniques et de gestion), sources do matières
prami~re6, etc., et facteurs affoctant lour dlspo"ibilil~
ut lour utilisution afficucl:!
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c. Salaires et productivité, notamment choix et dépendance
technologiques
d. Importance et orientation des marché. (intérieurs et
extérieurs), y compris la sous-traItance et la concurrence
avec les produits israélien. et 1•• perapectives de
lubstitution des importations et de promotion dei
exportation. ver. l.s march'. de. pays tant développé.
qu'en développem.nt
e. Contrainte. faisant obstacle à la croi••anc. et au
développement du secteur industriel Ht exam.n des mesur.s
de redl·••••m.nt pour une relance immédiate
3. Exploitation des mines et des carrières
ft. Rôle et structure de l'industrie minière
b. Capital, main-d'oeuvre et infrastructures (matérielle,
institutionnelle et ressources humaines), besoins et
perspectlves immédiate.
4. Energie (rôle et sources, situation de l'offre et de la demande
et perspectives, facteurs d'environnement, capacités technique.
et institutionn.lles, ressources financières et humaine.,
besoins t'tt perspectives immédiates)
C. Construction
1. Logement
a. Situation actuelle
b. Besoins dans les zones urbaines et ruraleB 1
considftratlons démographique~
2. Travaux publics et autres travaux de construction non de6tlnés
ft l' hab! t.ntion
3. Oesoins et contraintes en ce qui concerne le capital, la
maln-l1'ofluvl'e, 1eR matières prem.ières et l'lnCrastl'ucture
(mat~riAlln nt lnstitutionnelln) 1 perspectiveA immridiate~
D. InfraRtructur~ mnt~rlelle
1. Am~n"qnmnnt du territoire nt. ~onRld'ratlonH d'environnement
(aux niveAUX urbain, rural et rjgional)
2. Systèmes de transports terrestres, maritimes et aériens
l. AutreN infraotructureR matérielles
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E. Les colonies israéliennes de peuplement et leurs incidences
(géographiques, démographiques, économiques, sociales, culturelles
et autres)
F. Commerce et services
1. Commerce
a. Intérieur
b. Extérieur (importations et exportations)
2. Autres services
a. Réseaux des transports et des communications
b. Tourisme
c. Services fournis par les professions libérales et autres
services du secteur privé
Chapitre V. Le rÔle des services sociaux et d'aide sociale dans le
développement économiQue palestinien
A. Enseignement de type classique et non classique (par sexe, niveau,
type et domaine)
B. Services de santé, l'accent étant mis sur les conséquences de plus
en plus importantes de l'occupation et des événements qui en sont
résultés récemment sur la santé des catégories particulièrement
vulnérables de la population : femmes, enfants, jeunes, handicapés
et personnes âgées
C. Services d'aide sociale
Chapitre VI.
Chapitre 1.
~incipale§ conclusions ; perspectives de redressement immédiat
de l'~rr2mia palestinienne
Deuxième partie
PERSPECTIVES D'AVENIR
Dynamique de la croissance et du développement de l'économie
~ale6t~~i~~~ : examen des besoins et du potentiel à moyen
terme de l'économie dans diverses hypothèses
A. Compatibilitjs internes: autres scénarios
1. Principaux agrégats (déficit de ressources, déficit commercial
et sous-emploi)
/ ...
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2. Secteurs de pointe (composition de la production et des
ressources)
B. Objectifs de croissance, priorités et cibles
Chapi tre II. Contribution de l'agriculture 1 objectifs. stratégies et
pgssibilités d'actign
A. Objectifs
B. Stratégies et grandes orientations
1. Structures et caractéristiques de la production et de la
sécurité alimentaires: possibilités d'améliorer l'état
nutritionnel du peuple palestinien dans le territoire,
notamment atténuation de la pauvreté rurale;
2. A\antages comparatifs: options possibles
a. Accent sur les cultures fru~ti~r.s
b. Horticulture ou production d'aliments de base
c. Elevage (y compris la pêche)
d. Rapports avec l'agro-industrie
3. Production agricole, complémentarités régionales et
possibilités d'acc~s à de nouveaux marchés
4. Efficacité et productivité de l'agriculture (régime de
propriété des terres, organisation des exploitations, rapports
de production, salaires, prix et subventions)
5. L'agriculture et les possibilités d'emploi (y compris le
développement rural)
6. Le développement de l'ag~iculture et les besoins en ressources
a. Les terres et l'eau
b. Les investissements (ordre de grandeur et types, y compris
le matériel et les facteurs de production)
c. Ressources humaines (notamment les compétences techniques
et de gestion et les qualités de chef d'entreprise)
7. Besoins d'infrastructure
a. Matériels (concernant notamment le territoire et
l'environnement)
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b. Institutionnels (y compris les services administratifs,
juridiques, de crédit, de commercialisation, de recherche
et de développement, les coopératives, les s~rvices de
vulgarisation, la formation et d'autres éléments
nécessaires)
C. Possibilités de développement agricole et grandes orientations
Chapitl'e III. CQn.t.Li...bJAt..1..Q~e l'industrie ; objectifEiJ stratégies Jlt
~sibilités d'action
A. Objectifs
B. Stratégies et possibilités d'action
1. Composition, structure et importance des secteurs
a. Base industrielle et potentiel de restt'ucturation
(notamment les perspectives de relation&
inter industrielles verticales dans les indust~ies
manufacturières traditionnelles et modernes, l'emploi
(par sexe) et les combinaisons techniques, l'énergi~ et
d'autres éléments)
b. Perspectives pour l'Bgro-industrie et les principales
industries traditionnelles
c. Exploitation des ressources naturelles (mines et carrières)
d. Autr~s industries
2. Complémentarités et interdépendance
a. Potentiel du marché (demande, notamment promotion des
exportations et perspectives de substitution des
importations)
b. Economies d'échelle (intérieures et extérieures)
c. Zonage industriel et coentreprises
d. Zones de libre-échange (coûts et avantages)
e. Dynamique des avantages comparés (notamment les produits
traditionnels et les innovations techniques dp~~ de
nouveaux domaines du secteur manufacturier)
3. Main-d'ueuvre industrielle dans les secteurs officiels et
parallèles
a. Composition par branche, sexe et âge
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b. Salaires et productivité
c. Développement des ressources humaines et besoins
(notamment les compétences techniques et de gestion)
4. StratégieH d'investissement
a. Activités directement productives (biens de consommation
et d'équipement)
b. Capital social pour les frais généraux et les économies
ext.ernes
c. Développement industriel rural et développement industriel
urbain
d. Développement industriel et environnement
e. Qualités de chef d'entreprise et systèmes d'incitation,
notamment fourniture de services techniques, de gestion et
d'aut.res formes de services d'appui
5. Besoins d'infrastructure
a. Matériels (y compris le zonage industriel)
b. Capacités institutionnelles (notamment contrôle de la
qualité, normalisation et recherche-développement)
c. Financement du développement industriel
C. Synthèse des possibilités de développement d~ l'industrie
palestinienne
Chapitre IV.
A. Commerce: objectifs, stratégies et conditions ~réalables
1. Intél'ieur
2. Extérieur (à l'échelle de la région, des pays développés à
économie de marché, des pays en développement et des pays
socialistes)
B. Services: objectifs, st.ratégies et conditions préalables
(transports et communications, tourisme, finances et autres services)
Chapitre V. In.f.r_l!/i.tr;.\J.ç t I,U:e.._et __~_e_r.:X.ic..QJLGQ.Ç.kI,UI:.._e.t.. ~_~.Q.1mt-1.i.Q.Ç_i1l11.e
Qp:iecti,(_:Lçt_...lit.r--M.igj.~~
A. InfIë:lstructures des transports et communications : transports
terrestres, aériens et maritimes, notamment chemins de fer,
installations des aéroports et installations portuaires
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B. Services publics (notamment eau, électricité, transports publics,
PTT, etc.)
C. Logement (y compris les besoins d'infrastructure et les services
de base connexes)
D. Enseignement (de type scolaire et non scolaire)
E. Santé
F. Services d'aide sociale
G. Réseau de l'administration publique (notamment les systèmes
législatif et judiciaire aux niveaux central et local) 1 dynamique
d'une société naissante
H. Rôle des ONG locales et programmes de "participation au
développement"
Chapitre VI. Utilisation des ressources objectifs et stratégies
A. Ressources énergétiques
1. Sources
2. Offre et demande 1 perspectives à moyen et à long terme
3. Besoins en investiasements - infrastructures
4. Besoins en institutions et ~n main-d'oeuvre
B. Ressources humaines
1. Population, main-d'oeuvre et possibilités d'emploi (analyse de
l'offre et de la demande et prévisions par sexe)
2. Importance et portée des compétences techniques, de gestion
et autres
3. L'esprit d'entreprise et les besoins de développement
4. Salaires et productivité (examen des approches du développement
à fox·te intensité de tra~ail et à forte intensité de capital)
5. Exportation de main-d'oeuvre - incidences économiques et
sociales
6. Besoins en matière de perfectionnement de la main-d'oeuvre 1
rôle de l'enseignement de type scolaire et non scolaire et des
programmes de formation
1 • ••
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1. Le rôle de~ femmes dans le développement économique et social
palestinien
C. Ressources financières
1. Epargne et investissements (formation de capital ou taux global
et sectoriel de croissance)
2. Financement intérieur
a. Finances publiques (autorités centrale et locales)
Recettes (fiscales et autres)
Dépenses courantes et dépenses consa~rées au
développement
b. Financement de sources privées
c. I..' argent. et le système bancaire, notamment le rôle d'une
autorité monétaire centrale
d. Rôle des institutions de financement spécialisées dans le
développement
3. Déficit de ressources
4. Apports financiers extérieurs
a. Revenus des facteurs et envois de fonds
b. Dons et prêts
D. Evaluation de l'asststance internationale (notamment considérations
fonctionnelles et institutionnelles - perspectives à court et à long
terme)
1:In isième partie
CADRE OPERATIONNEL PL R ASSURER UNE CROISSANCE ET UN
DEVELOPPEMENT DURABLES DE L'ECONOMIE PALESTINIENNE
PENDANT LES ANNEFS 90
Chapitre 1. Q);Ü~_rr.lt~._~.t_~~(je développement
et à long t.erme
perspectives ft moyen
Chapitre n. ~~.e..t.iQns en mat.lère de stratégie : options
Chapitre III. f.Ilru;iRe..§ __Il.il:.Q.cteurs: généraux et sectoriels


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Résolutions
100
2004/54. Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de
la population arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 58/229 de l’Assemblée générale
en date du 23 décembre 2003,
Rappelant également sa résolution 2003/59 du 24 juillet
2003,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies
affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la
force et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de
sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre
1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 446 (1979) du 22 mars
1979, 452 (1979) du 20 juillet 1979, 465 (1980) du 1er mars
1980, 476 (1980) du 30 juin 1980, 478 (1980) du 20 août 1980,
497 (1981) du 17 décembre 1981, 904 (1994) du 18 mars 1994,
1073 (1996) du 28 septembre 1996, 1397 (2002) du 12 mars
2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003 et 1544 (2004) du
19 mai 2004,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale
à sa dixième session extraordinaire d’urgence, y compris
les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003 et ES-10/16 du 20 juillet 2004,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août
1949161, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par
Israël depuis 1967,
Soulignant l’importance de la réactivation du processus de
paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions 242 (1967),
338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002),
1515 (2003), et 1544 (2004) du Conseil de sécurité et du
principe « terre contre paix » ainsi que du respect des accords
conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de
libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des
peuples sous occupation étrangère sur leurs ressources naturelles,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement
entravé l’action menée pour assurer un développement durable
et un environnement économique viable dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien
occupé,
_______________
161 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
Profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la
population arabe du Golan syrien occupé, et par l’exploitation
par Israël, puissance occupante, de leurs ressources naturelles,
Profondément préoccupé également par la gravité de
l’impact de la construction du mur par Israël à l’intérieur du
territoire palestinien occupé sur les conditions économiques et
sociales du peuple palestinien, et par la violation qui en résulte
de leurs droits économiques et sociaux, y compris le droit au
travail, à la santé, à l’éducation et à un niveau de vie suffisant,
Profondément préoccupé en outre par les importantes destructions
de terres agricoles et de vergers dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées récemment
par Israël, puissance occupante, y compris, notamment, du
fait de la construction du mur,
Prenant note de l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004
par la Cour internationale de Justice sur les Conséquences
juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien
occupé162,
Exprimant sa profonde inquiétude devant la poursuite des
récents événements tragiques et violents survenus depuis
septembre 2000 qui ont provoqué de nombreux morts et
blessés,
Conscient de l’important travail réalisé par l’Organisation
des Nations Unies et les institutions spécialisées à l’appui du
développement économique et social du peuple palestinien ainsi
que de l’assistance apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer
les infrastructures économiques et sociales du territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures
face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Demandant aux deux parties de s’acquitter des obligations
qui leur incombent en vertu de la Feuille de route163, en coopération
avec le Quatuor,
1. Souligne la nécessité de préserver l’unité nationale
et l’intégrité territoriale du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de garantir la libre circulation des personnes
et des biens à l’intérieur du territoire, notamment en
levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la sortie de
Jérusalem-Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le
monde extérieur ;
2. Souligne également l’importance vitale de la construction
et de la mise en service du port maritime de Gaza ainsi
_______________
162 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
163 S/2003/529, annexe.
Résolutions
101
que de la circulation dans des conditions de sécurité pour le
développement économique et social du peuple palestinien ;
3. Exige la cessation complète de tous les actes de
violence, y compris tous les actes de terreur et toute provocation,
incitation et destruction ;
4. Demande à Israël, puissance occupante, de mettre
un terme à l’occupation des villes, cités et autres agglomérations
palestiniennes, de mettre fin à toutes les formes de bouclage et
au couvre-feu, et de cesser de détruire les habitations et les
biens, les institutions économiques et les terres cultivées ;
5. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien
et de la population arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs
ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre
en péril ces ressources ;
6. Réaffirme également que les colonies de peuplement
israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, sont illégales
et constituent un obstacle au développement économique et
social ;
7. Souligne l’importance des travaux effectués par les
organismes et institutions des Nations Unies et le Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au
Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général
auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de
l’Autorité palestinienne ;
8. Invite instamment les États Membres à encourager
les investissements étrangers privés dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, en matière d’infrastructures,
de projets créateurs d’emplois et de développement social, dans
le but d’atténuer les privations dont souffre le peuple palestinien
et d’améliorer ses conditions de vie ;
9. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée
générale, à sa cinquante-neuvième session, par l’intermédiaire
du Conseil économique et social, un rapport sur
l’application de la présente résolution et de continuer à inclure,
dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies,
une mise à jour sur les conditions de vie du peuple palestinien,
en collaboration avec les organismes des Nations Unies
compétents ;
10. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur
les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé » à l’ordre du jour de sa
session de fond de 2005.
50e séance plénière
23 juillet 2004
2004/55. Protection contre les produits nocifs
pour la santé et l’environnement
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 37/137 du 17 décembre 1982,
38/149 du 19 décembre 1983, 39/229 du 18 décembre 1984
et 44/226 du 22 décembre 1989 et les décisions 47/439 du
22 décembre 1992 et 50/431 du 20 décembre 1995 de l’Assemblée
générale, ainsi que ses propres résolutions 1998/41 du
30 juillet 1998 et 2001/33 du 26 juillet 2001,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur les
produits nocifs pour la santé et l’environnement164, qui comprend
un examen165 de la Liste récapitulative des produits dont
la consommation ou la vente ont été interdites ou rigoureusement
réglementées, qui ont été retirés du marché ou n’ont pas
été approuvés par les gouvernements166,
Constatant que les pays sont de plus en plus nombreux à
participer à l’élaboration de la Liste récapitulative,
Notant avec satisfaction que l’Organisation des Nations
Unies, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé et le Programme
des Nations Unies pour l’environnement continuent de
collaborer étroitement à l’élaboration et à la diffusion de la Liste
récapitulative,
Prenant note des engagements pris et des objectifs fixés
en ce qui concerne la gestion écologiquement rationnelle des
produits chimiques dans le Plan de mise en oeuvre du Sommet
mondial pour le développement durable (« Plan de mise en
oeuvre de Johannesburg »)18, adopté lors du Sommet le
4 septembre 2002,
Notant l’entrée en vigueur, au début de 2004, de la
Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement
préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un
commerce international167 et de la Convention de Stockholm
sur les polluants organiques persistants168,
1. Prend acte du rapport du Secrétaire général164 et
constate la disponibilité en ligne169 de la Liste récapitulative des
produits dont la consommation ou la vente ont été interdites ou
_______________
164 A/59/81-E/2004/63.
165 Ibid., sect. II.
166 Publications des Nations Unies, numéros de vente : F.03.IV.9 et
F.04.IV.2. Pour les éditions précédentes de la Liste récapitulative, voir
publications des Nations Unies, numéros de vente : F.84.IV.8, F.87.IV.1,
F.91.IV.4, F.94.IV.3, F.97.IV.2, F.02.IV.3 et F.03.IV.3.
167 UNEP/FAO/PIC/CONF/5, annexe III.
168 Voir UNEP/POPS/CONF/4, appendice II.
169 Disponible à l’adresse suivante :
www.un.org/esa/coordination/ecosoc/publica.html.
Résolutions
123
Affirmant l’importance d’un renforcement de la coopération entre les pays de la région afin
de réaliser les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux
énoncés dans la Déclaration du Millénaire, d’ici à 2015,
Se félicitant des efforts déployés par la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale dans ce domaine et saluant le rapport sur les progrès accomplis dans la réalisation des
objectifs du Millénaire pour le développement dans la région137, soumis à la Commission à sa
vingt-troisième session,
1. Prend acte de la Déclaration de Damas138 que la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale a adoptée à sa vingt-troisième session ;
2. Affirme qu’il importe de renforcer la croissance économique et de créer des liens entre
cette croissance et la formulation de stratégies d’élimination de la pauvreté et du chômage et
d’intégration sociale afin de réaliser les objectifs de développement convenus au niveau
international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, notamment en adoptant
les politiques générales nécessaires pour ce qui est de la création d’emplois, de la sécurité sociale,
de l’amélioration des conditions de vie, en particulier des personnes vulnérables, de la lutte contre
la corruption et de l’amélioration de la transparence ;
3. Souligne qu’il est nécessaire que les pays membres de la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale coordonnent leur action au niveau régional afin d’appuyer la
réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux
énoncés dans la Déclaration du Millénaire ;
4. Engage les organismes des Nations Unies présents dans la région de la CESAO à
coordonner leurs activités afin de répondre aux besoins régionaux et à faire porter leurs efforts,
lors des réunions du groupe de coordination régionale organisées par la Commission, sur les
progrès accomplis par la région dans la réalisation des objectifs susmentionnés ;
5. Prie la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale de fournir un appui
aux pays membres pour qu’ils atteignent les objectifs de développement convenus au niveau
international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, notamment en renforçant
leurs capacités de formulation des politiques, de suivi des progrès réalisés, d’évaluation de leur
impact et d’établissement de rapports régionaux ;
6. Prie le Secrétaire exécutif de soumettre un rapport sur les progrès réalisés à cet égard à
la Commission, à sa vingt-quatrième session.
40e séance plénière
27 juillet 2005
2005/51. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 59/251 de l’Assemblée générale, en date du 22 décembre 2004,
Rappelant également sa résolution 2004/54 du 23 juillet 2004,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de
l’acquisition de territoire par la force et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973,
446 (1979) du 22 mars 1979, 452 (1979) du 20 juillet 1979, 465 (1980) du 1er mars 1980,
_______________
137 E/ESCWA/23/4 (Part II).
138 E/2005/15/Add.1, sect. I. C, projet de résolution I.
Résolutions
124
476 (1980) du 30 juin 1980, 478 (1980) du 20 août 1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981,
904 (1994) du 18 mars 1994, 1073 (1996) du 28 septembre 1996, 1397 (2002) du 12 mars 2002,
1515 (2003) du 19 novembre 2003 et 1544 (2004) du 19 mai 2004,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session
extraordinaire d’urgence, y compris les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003 et ES-10/15 du 20 juillet 2004,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre, du 12 août 1949120, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Soulignant l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur la base
des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002), 1515 (2003) et
1544 (2004) du Conseil de sécurité et du principe « terre contre paix » ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation
étrangère sur leurs ressources naturelles,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des conditions de
vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la
population arabe du Golan syrien occupé, et par l’exploitation par Israël, puissance occupante, de
leurs ressources naturelles,
Profondément préoccupé également par la gravité de l’impact de la construction du mur par
Israël et du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et par
la violation qui en résulte de leurs droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la
santé, à l’éducation et à un niveau de vie suffisant,
Rappelant à ce propos le Pacte international relatif aux droits civils et politiques77, le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels77 et la Convention relative aux
droits de l’enfant47 et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être
respectés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan
syrien occupé
Profondément préoccupé par les importantes destructions de terres agricoles et de vergers
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées récemment par Israël,
puissance occupante, notamment du fait de la construction illégale du mur, dans le territoire
palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et ses alentours,
Rappelant l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur
les Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé119,
rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée et soulignant qu’il est nécessaire de
respecter les obligations qui y sont énoncées,
Exprimant son inquiétude devant la récente escalade de la violence caractéristique de ces
dernières années qui a fait suite à une période de relative accalmie, et dans le même cadre d’idées,
face aux événements tragiques et violents survenus depuis septembre 2000 qui ont provoqué de
nombreux morts et blessés,
Conscient de l’important travail réalisé par l’Organisation des Nations Unies et les
institutions spécialisées à l’appui du développement économique et social du peuple palestinien
ainsi que de l’assistance apportée dans le domaine humanitaire,
Résolutions
125
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures face à la
grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Invitant les deux parties à s’acquitter, en coopération avec le Quatuor, des obligations qui
leur incombent en vertu de la Feuille de route139,
1. Souligne la nécessité de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de garantir la libre circulation des personnes et des
biens à l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la
sortie de Jérusalem-Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le monde extérieur ;
2. Souligne également l’importance vitale de la construction et de la mise en service de
l’aéroport et du port maritime de Gaza et de la mise en place du couloir sécurisé entre la
Cisjordanie et Gaza pour le développement économique et social du peuple palestinien ;
3. Exige la cessation complète de tous les actes de violence, y compris tous les actes de
terreur et toute provocation, incitation et destruction ;
4. Demande à Israël, puissance occupante, de mettre un terme à l’occupation des villes,
cités et autres agglomérations palestiniennes, de cesser de détruire les habitations et les biens, les
institutions économiques et les terres cultivées, et de mettre fin à toutes les formes de bouclage et
au couvre-feu, qui entravent les efforts visant à améliorer les conditions économiques et sociales et
le développement économique du peuple palestinien ;
5. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources ;
6. Réaffirme également que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, sont illégales et
constituent un obstacle au développement économique et social, et demande que les résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité soient intégralement appliquées ;
7. Souligne que le mur qu’Israël construit dans le territoire palestinien occupé, y compris
à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et exerce un grave effet débilitant
sur le développement économique et social du peuple palestinien, et demande à cet égard que les
obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour
internationale de Justice119 et dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée soient pleinement
respectées ;
8. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des
Nations Unies et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la
Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
9. Invite instamment les États Membres à encourager les investissements étrangers privés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en matière d’infrastructures, de
projets créateurs d’emplois et de développement social, dans le but d’atténuer les privations dont
souffre le peuple palestinien et d’améliorer ses conditions de vie ;
10. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa soixantième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution et de continuer à inclure, dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations
Unies, une mise à jour sur les conditions de vie du peuple palestinien, en collaboration avec les
organismes des Nations Unies compétents ;
_______________
139 S/2003/529, annexe.
Résolutions
126
11. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé » à l’ordre
du jour de sa session de fond de 2006.
40e séance plénière
27 juillet 2005
2005/52. Science et technique au service du développement
Le Conseil économique et social,
Accueillant avec satisfaction le travail de la Commission de la science et de la technique au
service du développement sur le thème « La promotion de la science et de la technique, la
fourniture de conseils scientifiques et techniques et les applications de la science et de la technique
au service des objectifs de développement fixés au niveau international et énoncés dans la
Déclaration du Millénaire »,
Prenant note des initiatives nécessitant un appui substantiel aux établissements
d’enseignement supérieur et aux centres d’excellence dans les pays en développement, en
particulier en Afrique, telle que celle de la Commission pour l’Afrique140,
Exprimant sa gratitude aux donateurs pour l’appui apporté à la Commission pour l’Afrique,
notamment aux Gouvernements italien et pakistanais pour leur généreuse contribution financière
au réseau de centres d’excellence qui doit être mis en place ainsi qu’à l’Autriche pour sa
contribution financière à l’expansion de l’outil de mesure mis au point pour évaluer les possibilités
de connexion à l’Internet, et au Centre pour les technologies de l’information de Genève pour
l’appui financier et technique qu’il a fourni afin d’aider les pays les moins avancés à renforcer
leurs capacités dans le domaine des technologies de l’information et de la communication,
Prenant note de la résolution 58/200 de l’Assemblée générale du 23 décembre 2003, dans
laquelle celle-ci a engagé les organes compétents des Nations Unies qui s’occupent de la question
des biotechnologies à coopérer pour faire en sorte que les pays reçoivent des informations
scientifiques valables et les conseils pratiques qui leur permettent de tirer parti de ces
technologiques, comme il convient, pour promouvoir la croissance économique et le
développement,
1. Prend note des conclusions énoncées dans le rapport de la Commission de la science
et de la technique au service du développement sur les travaux de sa huitième session141 et des
recommandations ci-après formulées par la Commission à sa huitième session, et invite les
gouvernements à les examiner et à envisager de les appliquer comme ils le jugeront approprié :
a) Faire en sorte que les stratégies adoptées dans les domaines de la science, de la
technologie et de l’innovation soient incorporées dans les stratégies nationales et internationales de
développement, en particulier celles qui ont trait aux objectifs de développement du Millénaire ; et
que l’enseignement et la recherche dans le domaine de la science et de la technologie et le transfert
de technologie constituent un élément important de ces stratégies et bénéficient d’un financement
suffisant ;
b) Soutenir le capital-risque et encourager la création de pépinières d’entreprises et de
parcs scientifiques et techniques tout en renforçant des liens entre recherche publique et industrie
privée et exploiter les réseaux régionaux et internationaux de recherche-développement ;
_______________
140 Voir www.CommissionforAfrica..org.
141 Documents officiels du Conseil économique et social, 2005, Supplément no 11 (E/2005/31), chap. 1, sect. A, projet
de résolution, annexe.
Résolutions
139
1. Recommande qu’à sa soixante et unième session, l’Assemblée générale envisage de
décréter une interdiction totale de fumer dans les locaux de l’Organisation des Nations Unies, au
Siège, dans les bureaux de pays et dans les bureaux régionaux, dans l’ensemble du système des
Nations Unies, ainsi qu’une interdiction totale de vendre des produits du tabac dans les locaux de
l’Organisation ;
2. Recommande également que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de présenter
un rapport sur l’application de la présente résolution au Conseil économique et social, à sa
session de fond de 2008 ;
3. Décide de poursuivre l’examen du point de l’ordre du jour intitulé « Le tabac ou la
santé » à sa session de fond de 2008.
42e séance plénière
27 juillet 2006
2006/43. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 60/183 de l’Assemblée générale, en date du 22 décembre 2005,
Rappelant également sa résolution 2005/51 du 27 juillet 2005,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, y compris les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003 et ES-10/15 du 20 juillet 2004,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre, du 12 août 194924, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Soulignant l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur la base
des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars
2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003 et 1544 (2004) du 19 mai 2004 du Conseil de sécurité et
du principe « terre contre paix » ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère
sur leurs ressources naturelles,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des conditions de
vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la
population arabe du Golan syrien occupé, et par l’exploitation par Israël, puissance occupante, de
leurs ressources naturelles,
Profondément préoccupé également par la gravité de l’impact de la construction du mur par
Israël et du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et par
la violation qui en résulte de leurs droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la
santé, à l’éducation et à un niveau de vie suffisant,
Résolutions
140
Rappelant à ce propos le Pacte international relatif aux droits civils et politiques20, le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels20 et la Convention relative aux
droits de l’enfant21, et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être
respectés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan
syrien occupé,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de terres agricoles et de vergers
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël, puissance
occupante, notamment du fait de la construction du mur, contraire au droit international, dans le
territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et ses alentours,
Rappelant l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur
les Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé19,
rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale et soulignant qu’il est
nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par la crise humanitaire catastrophique qui règne dans le territoire
palestinien occupé, aggravée par les opérations militaires israéliennes en cours, les sévères restrictions
imposées au peuple palestinien, et par le fait qu’Israël refuse de transférer les recettes fiscales
palestiniennes,
Exprimant sa vive inquiétude devant le nombre croissant de morts et de blessés civils, y
compris des enfants,
Saluant l’important travail réalisé par l’Organisation des Nations Unies et les institutions
spécialisées à l’appui du développement économique et social du peuple palestinien, ainsi que
l’assistance apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour
faire face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Affirmant que l’occupation israélienne constitue un obstacle majeur au développement
économique et social du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et du Golan syrien
occupé,
Appelant les deux parties à honorer leurs obligations à l’égard de la Feuille de route142, en
coopération avec le Quatuor,
1. Demande que soient levées les sévères restrictions imposées au peuple palestinien, y
compris celles résultant des opérations militaires israéliennes en cours, et que soient prises d’autres
mesures d’urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien
occupé ;
2. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994143
et transfère d’urgence les recettes fiscales palestiniennes ;
3. Souligne qu’il faut préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des
biens à l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la
sortie de Jérusalem-Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le monde extérieur ;
_______________
142 S/2003/529, annexe.
143 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
Résolutions
141
4. Demande à Israël de rétablir et de remplacer l’infrastructure détruite, y compris
l’unique centrale électrique, où les frappes aériennes d’Israël ont eu un impact considérable sur les
hôpitaux, les installations et services de production alimentaire, les réseaux d’alimentation en eau
et d’assainissement ainsi que les réseaux de distribution d’eau, les écoles, les ponts, l’aéroport, le
port maritime et les ministères et institutions palestiniens ;
5. Demande instamment la pleine application de l’Accord relatif à l’accès et à la libre
circulation du 15 novembre 2005, en particulier la réouverture d’urgence des passages de Rafah et
de Karni, qui est capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles, ainsi
que permettre aux organismes des Nations Unies de se déplacer vers et dans le territoire palestinien
occupé ou d’y accéder ;
6. Prie toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de
s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de
Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du 12 août
194924
;
7. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources ;
8. Demande à Israël, puissance occupante, de mettre fin au déversement de déchets de
toutes sortes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien
occupé, qui fait peser une grave menace sur leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en
eau et en terre, et risque de porter atteinte à l’environnement et de compromettre la santé des
populations civiles ;
9. Réaffirme que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un
obstacle au développement économique et social, et demande que les résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité soient intégralement appliquées ;
10. Souligne que le mur qu’Israël construit à un rythme accéléré dans le territoire palestinien
occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international, isole
Jérusalem-Est, scinde la Cisjordanie et exerce un grave effet débilitant sur le développement
économique et social du peuple palestinien, et demande à cet égard que les obligations juridiques
mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice19 et
dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée soient pleinement respectées ;
11. Souligne également l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions
des Nations Unies et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de
libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
12. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa soixante et unième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution et de continuer à inclure, dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations
Unies, une mise à jour sur les conditions de vie du peuple palestinien, en collaboration avec les
organismes des Nations Unies compétents ;
13. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé » à l’ordre
du jour de sa session de fond de 2007.
42e séance plénière
27 juillet 2006
Résolutions
72
13. Se félicite également que le Programme des Nations Unies pour le développement
continue de s’employer à maintenir des contacts étroits entre les institutions spécialisées et les
autres organismes des Nations Unies, notamment la Commission économique pour l’Amérique
latine et les Caraïbes et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, et à
apporter une assistance efficace aux peuples des territoires non autonomes;
14. Encourage les territoires non autonomes à prendre des mesures pour établir des
institutions ou politiques permettant d’assurer la planification préalable requise et la gestion des
effets des catastrophes ou pour renforcer celles qui existent;
15. Prie les puissances administrantes concernées de faciliter, selon qu’il conviendra, la
participation de représentants désignés et élus des territoires non autonomes aux réunions et
conférences des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies, conformément
aux résolutions et décisions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, y compris celles
de l’Assemblée et du Comité spécial qui concernent des territoires particuliers, afin que lesdits
territoires puissent tirer profit des activités correspondantes de ces institutions et organismes;
16. Recommande à tous les gouvernements de redoubler d’efforts, au sein des institutions
spécialisées et autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour accorder la priorité
à la question de l’assistance aux peuples des territoires non autonomes;
17. Appelle l’attention du Comité spécial sur la présente résolution et sur les débats qu’il a
consacrés à la question à sa session de fond de 2007;
18. Rappelle l’adoption par la Commission économique pour l’Amérique latine et les
Caraïbes de sa résolution 574 (XXVII), en date du 16 mai 1998105, dans laquelle elle a demandé
que soient mis en place les mécanismes nécessaires pour que ses membres associés, y compris les
territoires non autonomes, puissent participer, sous réserve du Règlement intérieur de l’Assemblée,
aux sessions extraordinaires de l’Assemblée générale consacrées à l’examen et à l’évaluation
de l’application des plans d’action issus des conférences mondiales des Nations Unies auxquelles
les territoires avaient initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du
Conseil économique et social et de ses organes subsidiaires;
19. Prie le Président du Conseil économique et social de rester en relation étroite avec le
Président du Comité spécial à propos de ces questions et de rendre compte au Conseil à ce sujet;
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution, en accordant
une attention particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum
d’efficacité aux activités d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et
de lui présenter un rapport à ce sujet à sa session de fond de 2008;
21. Décide de continuer de garder à l’examen les questions visées plus haut.
46e séance plénière
26 juillet 2007
2007/26. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 61/184 de l’Assemblée générale en date du 20 décembre 2006,
Rappelant également sa résolution 2006/43 du 27 juillet 2006,
_______________
105 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément no 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
Résolutions
73
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, y compris les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre du 12 août 194937 est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Soulignant l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur la
base des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978,
1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003 et 1544 (2004) du 19 mai 2004
et du principe « terre contre paix » ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère
sur leurs ressources naturelles,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer
un développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des conditions de
vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la
population arabe du Golan syrien occupé, et par l’exploitation par Israël, Puissance occupante, de
leurs ressources naturelles,
Profondément préoccupé également par la gravité de l’impact de la construction du mur par
Israël et du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et par
la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la
santé, à l’éducation et à un niveau de vie suffisant,
Rappelant à ce propos le Pacte international relatif aux droits civils et politiques33, le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels33 et la Convention relative aux
droits de l’enfant34, et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être
respectés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan
syrien occupé,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de terres agricoles et de vergers
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël, Puissance
occupante, notamment du fait de la construction du mur, contraire au droit international, dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et alentour,
Rappelant l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur
les Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé32,
rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est
nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par la crise humanitaire catastrophique dans le territoire palestinien
occupé, aggravée par les opérations militaires israéliennes répétées, les sévères restrictions imposées
au peuple palestinien, et par le fait qu’Israël bloque les recettes fiscales palestiniennes, dont il
a récemment transféré une partie,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre croissant de morts et de blessés
parmi la population civile, y compris des enfants et des femmes,
Résolutions
74
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des
institutions spécialisées concernant les taux anormalement élevés de chômage, la pauvreté généralisée
et les graves difficultés humanitaires, y compris l’insécurité alimentaire et l’augmentation
des problèmes sanitaires, au sein du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est,
Saluant l’important travail réalisé par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, ainsi que l’assistance apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour
faire face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Conscient également des efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, avec l’appui international,
pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions endommagées, et insistant sur la
nécessité de préserver les institutions et infrastructures palestiniennes,
Affirmant que l’occupation israélienne constitue un obstacle majeur au développement
économique et social du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien
occupé,
Appelant les deux parties à honorer leurs obligations à l’égard de la Feuille de route106, en
coopération avec le Quatuor,
1. Demande que soient levées les sévères restrictions imposées au peuple palestinien, y
compris celles résultant des opérations militaires israéliennes répétées, et que soient prises d’autres
mesures d’urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien
occupé;
2. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994107,
prend note du transfert partiel par Israël des recettes fiscales et douanières palestiniennes, qui constitue
un premier pas, et demande à nouveau le déblocage immédiat, total et régulier des recettes
restantes et futures;
3. Souligne qu’il faut préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des
biens à l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la
sortie de Jérusalem-Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le monde extérieur ;
4. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures
essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé;
5. Demande à nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le
passage du 15 novembre 2005108, en particulier la réouverture d’urgence des points de passage de
Rafah et Karni, capitale pour assurer le passage des vivres et fournitures essentielles ainsi que pour
permettre aux organismes des Nations Unies d’avoir accès au territoire palestinien occupé et de
s’y déplacer;
6. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire
et de s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août
194937;
_______________
106 S/2003/529, annexe.
107 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
108 Disponible à l’adresse suivante : http://unispal.un.org/unispal.nsf.
Résolutions
75
7. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources;
8. Demande à Israël, Puissance occupante, de mettre fin au déversement de déchets de
toutes sortes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien
occupé, qui fait peser une grave menace sur leurs ressources naturelles, à savoir l’eau et les terres,
et risque de porter atteinte à l’environnement ainsi que de compromettre la santé des populations
civiles;
9. Réaffirme que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un
obstacle au développement économique et social, et demande que les résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité soient intégralement appliquées;
10. Souligne que le mur qu’Israël construit à un rythme accéléré dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international, isole
Jérusalem-Est, scinde la Cisjordanie et entrave fortement le développement économique et social
du peuple palestinien, et demande à cet égard que les obligations juridiques mentionnées dans
l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice32 et dans la résolution
ES-10/15 de l’Assemblée soient pleinement respectées;
11. Souligne l’importance du travail des organismes et institutions des Nations Unies et du
Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant
personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de
l’Autorité palestinienne;
12. Exprime l’espoir que la conférence sur la paix au Moyen-Orient récemment annoncée
ouvrira la voie à la création d’un État palestinien indépendant;
13. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-deuxième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution et de continuer à inclure, dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations
Unies, en collaboration avec les organismes des Nations Unies compétents, une mise à jour sur les
conditions de vie du peuple palestinien;
14. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé » à l’ordre
du jour de sa session de fond de 2008.
46e séance plénière
26 juillet 2007
2007/27. Additif au Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000
et au-delà
Le Conseil économique et social
Recommande à l’Assemblée générale d’adopter le projet de résolution dont le texte suit :
« L’Assemblée générale,
« Rappelant sa résolution 60/2 du 6 octobre 2005, intitulée “Politiques et programmes
mobilisant les jeunes”, dans laquelle elle a invité la Commission du développement social à
développer, lors de sa quarante-cinquième session, les cinq domaines prioritaires à ajouter au
Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà109 comme prévu
_______________
109 Résolution 50/81 de l’Assemblée générale, annexe.
Résolutions
68
9. Exprime sa satisfaction au Secrétaire général pour l’appui qu’il apporte aux travaux du
Groupe consultatif ;
10. Décide de mettre un terme au mandat du Groupe consultatif spécial pour la Guinée-
Bissau ;
11. Invite la Commission de consolidation de la paix à examiner les travaux du Groupe
consultatif spécial pour la Guinée-Bissau du Conseil économique et social et à mettre à profit les
enseignements tirés de cette expérience ;
12. Invite également la Commission à continuer de l’informer des aspects économiques et
sociaux de la consolidation de la paix en Guinée-Bissau ;
13. Décide d’examiner la question au cours de sa session de fond de 2009 au titre de la
question intitulée « Pays africains qui sortent d’un conflit ».
44e séance plénière
25 juillet 2008
2008/31. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 62/181 de l’Assemblée générale en date du 19 décembre 2007,
Rappelant également sa résolution 2007/26 du 26 juillet 2007,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre, adoptée le 12 août 194928, est applicable au territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques24, le Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels24 et la Convention relative aux droits de
l’enfant25, et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien
occupé,
Soulignant l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur la base
des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), en date du 19 mars
1978, 1397 (2002), en date du 12 mars 2002, 1515 (2003), en date du 19 novembre 2003, et
1544 (2004), en date du 19 mai 2004, et du principe « terre contre paix », ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère
sur leurs ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante,
exploite les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du
Golan syrien occupé,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
Résolutions
69
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la
dégradation de la situation économique et des conditions de vie qui en résulte,
S’inquiétant vivement de la poursuite des activités de peuplement et autres actions menées
par Israël dans le territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des
résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la question,
S’inquiétant vivement aussi de la gravité de l’impact de la construction du mur par Israël et
du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-
Est et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et de la violation
qui en résulte de leurs droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la santé, à
l’éducation et à un niveau de vie suffisant,
Rappelant l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice au
sujet des Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien
occupé23, rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée, et soulignant qu’il est
nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de biens, de terres agricoles et
de vergers dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël,
Puissance occupante, notamment lors de la construction du mur, contraire au droit international,
dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
S’inquiétant vivement de la poursuite des opérations militaires israéliennes et de la politique
de bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens, y compris le
personnel humanitaire et les denrées alimentaires, les fournitures médicales, le carburant et autres
biens indispensables, menée par Israël, qui ferme les points de passage, installe des postes de
contrôle et impose un régime de permis dans tout le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que de l’impact sur la situation socioéconomique du peuple palestinien, qui
continue de constituer une grave crise humanitaire, en particulier dans la bande de Gaza,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions
spécialisées concernant les taux anormalement élevés de chômage, la pauvreté généralisée
et les graves difficultés humanitaires, notamment l’insécurité alimentaire et l’augmentation des
problèmes sanitaires, et la sévère malnutrition, que connaît le peuple palestinien, en particulier les
enfants, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre croissant de morts et de blessés
parmi la population civile, y compris des enfants et des femmes,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et
demandant la cessation de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur, toutes
provocations, incitations et destructions, et tous tirs de roquettes,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour
faire face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Saluant l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, ainsi que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient des efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, avec l’appui de la communauté
internationale, pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir
la bonne gouvernance, et insistant sur la nécessité de préserver les institutions et les infrastructures
palestiniennes et d’améliorer la situation économique et sociale,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité
de respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est,
Résolutions
70
Invitant les deux parties à s’acquitter, en coopération avec le Quatuor, des obligations qui
leur incombent en vertu de la Feuille de route106,
1. Demande que soient levées les sévères restrictions imposées au peuple palestinien, y
compris celles résultant des opérations militaires israéliennes en cours, et que soient prises d’autres
mesures d’urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien
occupé, en particulier dans la bande de Gaza ;
2. Souligne qu’il faut préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des
biens dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que leur libre
circulation vers et depuis le monde extérieur ;
3. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le
Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril
1994107
;
4. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures
essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé ;
5. Demande à nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant
les déplacements et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence des points de
passage de Rafah et de Karni, capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures
essentielles, y compris le carburant, ainsi que la possibilité pour les organismes des Nations Unies
d’avoir accès au territoire palestinien occupé et de s’y déplacer sans entrave, et exprime la
profonde inquiétude que lui inspirent toutes actions menaçant l’intégrité des postes frontière et la
distribution du carburant ;
6. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire
et de s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du
12 août 194928
;
7. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources ;
8. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les
biens, les institutions économiques, les terres agricoles et les vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé ;
9. Demande également à Israël, Puissance occupante, de mettre fin, dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de
déchets de toute sorte, qui fait peser une grave menace sur leurs ressources naturelles, à savoir les
ressources en eau et en terre, et risque de porter atteinte à l’environnement et de compromettre la
santé des populations civiles, et affirme la nécessité de poursuivre l’exécution des projets environnementaux
essentiels, y compris la construction d’une station d’épuration des eaux usées dans la
bande de Gaza ;
10. Réaffirme que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle
de taille au développement économique et social, et demande que les résolutions pertinentes
du Conseil de sécurité soient intégralement appliquées et qu’Israël, Puissance occupante, respecte
le droit international, y compris la quatrième Convention de Genève28;
_______________
106 S/2003/529, annexe.
107 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
Résolutions
71
11. Réaffirme également que l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée
par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire
au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et exerçant
un grave effet handicapant sur le développement économique et social du peuple palestinien,
et demande à cet égard que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le
9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice23 et dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée
soient pleinement respectées ;
12. Engage Israël à respecter les dispositions de la quatrième Convention de Genève et à
faciliter le passage par Qunaitra des citoyens syriens du Golan syrien occupé désireux de rendre
visite aux membres de leur famille qui résident dans leur mère patrie, la République arabe
syrienne ;
13. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des
Nations Unies et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la
Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
14. Espère que la reprise du processus de paix donnera rapidement des résultats de façon à
permettre la création d’un État palestinien indépendant et l’obtention d’un règlement de paix juste,
durable et global, conformément aux résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la
question, et souligne à cet égard l’importance de la Conférence de Madrid, de l’Initiative de paix
arabe108 et du principe « terre contre paix » ;
15. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-troisième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution, et de continuer à faire le point sur les conditions de vie du peuple palestinien,
en collaboration avec les organismes des Nations Unies compétents, dans le rapport du Coordonnateur
spécial des Nations Unies ;
16. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé » à l’ordre du
jour de sa session de fond de 2009.
44e séance plénière
25 juillet 2008
2008/32. Rapport du Comité d’experts de l’administration publique sur les travaux
de sa septième session
Le Conseil économique et social,
Rappelant ses résolutions 2002/40 du 19 décembre 2002, 2003/60 du 25 juillet 2003, 2005/3
du 31 mars 2005, 2005/55 du 21 octobre 2005, 2006/47 du 28 juillet 2006 et 2007/38 du 4 octobre
2007, relatives à l’administration publique et au développement,
Rappelant également les résolutions de l’Assemblée générale 50/225 du 19 avril 1996,
56/213 du 21 décembre 2001, 57/277 du 20 décembre 2002, 58/231 du 23 décembre 2003, 59/55
du 2 décembre 2004 et 60/34 du 30 novembre 2005, qui portent sur cette même question,
Rappelant en outre le paragraphe 11 de la résolution 60/1 de l’Assemblée générale en date
du 16 septembre 2005,
Prenant note avec satisfaction du rôle de précurseur joué par le Programme des Nations
Unies concernant l’administration publique, les finances et le développement en matière d’appui
aux États Membres dans les domaines des réformes administratives, du renforcement des insti-
_______________
108 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
Résolutions
90
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution, en accordant
une attention particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le
maximum d’efficacité aux activités d’assistance entreprises par divers organismes des Nations
Unies, et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa session de fond de 2010 ;
21. Décide de garder à l’examen les questions visées plus haut.
45e séance plénière
31 juillet 2009
2009/34. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 63/201 de l’Assemblée générale en date du 19 décembre 2008,
Rappelant également sa résolution 2008/31 du 25 juillet 2008,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre, adoptée le 12 août 194912, est applicable au territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques61, le Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels61 et la Convention relative aux droits de
l’enfant62, et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien
occupé,
Soulignant l’importance de la relance du processus de paix au Moyen-Orient sur la base
des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978,
1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004
et 1850 (2008) du 16 décembre 2008, du principe de l’échange de territoires contre la paix et de
l’Initiative de paix arabe137 telle que réaffirmée à la vingt et unième session au sommet du Conseil
de la Ligue des États arabes qui s’est tenue à Doha le 30 mars 2009, ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation
étrangère sur leurs ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante,
exploite les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
du Golan syrien occupé,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
______________
137 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
Résolutions
91
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la
dégradation de la situation économique et des conditions de vie qui en résulte,
S’inquiétant vivement, à cet égard, de la poursuite des activités de peuplement et autres
actions menées par Israël dans le territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est
occupée et alentour, ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international
humanitaire et des résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la question,
S’inquiétant vivement également de la gravité de l’impact sur les conditions économiques et
sociales du peuple palestinien de la construction du mur par Israël et du régime qui lui est associé
à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, ainsi que de la
violation qui en résulte de leurs droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la
santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale
de Justice au sujet des Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire
palestinien occupé138, rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale, et
soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de biens, notamment d’habitations,
d’institutions économiques, de terres agricoles et de vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël, Puissance occupante, en particulier lors de
la construction du mur, contraire au droit international, dans le territoire palestinien occupé, y
compris à Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par la poursuite de la politique de démolition de maisons
et de déplacement de la population, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi
que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, notamment
au moyen de l’implantation accélérée de colonies de peuplement, de la construction du mur
et de l’installation de postes de contrôle, autant de facteurs qui ont fortement aggravé la situation
socioéconomique déjà extrêmement précaire de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par la poursuite des opérations militaires israéliennes et de
la politique de bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens, y
compris le personnel humanitaire, les denrées alimentaires, les fournitures médicales, le carburant
et autres biens indispensables, menée par Israël, qui ferme les points de passage, installe des postes
de contrôle et impose un régime de permis dans tout le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que par les conséquences sur la situation socioéconomique du peuple palestinien,
qui continue de constituer une grave crise humanitaire, en particulier dans la bande de
Gaza, où les graves difficultés ne font qu’augmenter en raison du blocus et du siège imposé par
Israël en guise de châtiment collectif de la population civile tout entière,
Déplorant l’agression militaire israélienne lancée contre la bande de Gaza le 27 décembre
2008, qui a causé de lourdes pertes parmi les civils, y compris des centaines d’enfants et de
femmes, ainsi que des dégâts considérables aux logements, aux infrastructures essentielles, aux
hôpitaux, aux écoles et à plusieurs installations des Nations Unies, ce qui a considérablement
entravé la fourniture de soins et de services sociaux vitaux aux femmes palestiniennes et à leur
famille, et demandant, à cet égard, que démarre rapidement la reconstruction de la bande de Gaza
avec l’aide de pays donateurs, notamment grâce au versement des fonds annoncés lors de la
Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de
Gaza, qui s’est tenue le 2 mars 2009 à Charm el-Cheikh (Égypte),
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions
spécialisées concernant la dépendance quasi totale de l’aide due au bouclage prolongé des
frontières, les taux anormalement élevés de chômage, la pauvreté généralisée et les graves
______________
138 Voir A/ES-10/273 et Corr.1 ; voir également Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire
palestinien occupé, avis consultatif, C.I.J. Recueil 2004, p.136
Résolutions
92
difficultés humanitaires, notamment l’insécurité alimentaire et l’augmentation des problèmes
sanitaires, ainsi que la sévère malnutrition, que connaît le peuple palestinien, en particulier les
enfants, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre croissant de morts et de blessés
parmi la population civile, y compris des enfants et des femmes, et soulignant que la population
civile palestinienne doit être protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et
demandant la cessation de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terrorisme, de
provocation, d’incitation et de destruction, et tous tirs de roquettes,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques
et sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures
pour faire face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien,
Saluant l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social
du peuple palestinien, ainsi que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient des efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, avec l’appui de la communauté
internationale, pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir
la bonne gouvernance, et insistant sur la nécessité de préserver les institutions et les infrastructures
palestiniennes et d’améliorer la situation économique et sociale,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité
de respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, en coopération avec le Quatuor, des obligations qui
leur incombent en vertu de la Feuille de route139,
1. Demande que soient levées toutes les restrictions à la liberté de mouvement imposées
au peuple palestinien, y compris celles résultant des opérations militaires israéliennes en cours et
du système de bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour
remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé, en particulier
dans la bande de Gaza ;
2. Souligne qu’il faut préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des
biens dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que leur libre
circulation vers et depuis le monde extérieur ;
3. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le
Gouvernement d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, signé à Paris le 29 avril
1994140
;
4. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures
essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé ;
5. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant
les déplacements et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les
points de passage dans la bande de Gaza, notamment ceux de Rafah et de Karni, capitale pour
assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles, y compris les matériaux de construc-
______________
139 S/2003/529, annexe.
140 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
Résolutions
93
tion et un approvisionnement suffisant en carburant, ainsi que pour permettre à l’Organisation des
Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au territoire palestinien occupé et de s’y
déplacer sans entrave ;
6. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire
et de s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du
12 août 194912
;
7. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources ;
8. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les
biens, les institutions économiques, les terres agricoles et les vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé ;
9. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter
les ressources naturelles, notamment les ressources en eau et minières, de mettre fin, dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé, au
déversement de déchets de toute sorte, activités qui toutes font peser une grave menace sur leurs
ressources naturelles, à savoir les ressources en eau et en terre, et représentent une grave menace
pour l’environnement et pour la santé des populations civiles, et de lever tous les obstacles à
l’exécution des projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations
d’épuration des eaux usées dans la bande de Gaza ;
10. Réaffirme que la construction et l’extension des colonies de peuplement israéliennes
et la construction d’infrastructures connexes dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle de taille au
développement économique et social, et demande l’arrêt total de toute construction de colonies et
de toute activité connexe, notamment toutes les mesures visant à poursuivre la campagne de
colonisation illégale conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit
international, y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre ;
11. Réaffirme également que l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée
par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire
au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et exerçant
un grave effet handicapant sur le développement économique et social du peuple palestinien,
et demande à cet égard que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le
9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice138 et dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée
générale soient pleinement respectées ;
12. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qunaitra des
citoyens syriens du Golan syrien occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui
résident dans leur mère patrie, la République arabe syrienne ;
13. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des
Nations Unies et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de
la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
14. Réaffirme l’importance de la relance du processus de paix sur la base des résolutions
du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003),
1544 (2004) et 1850 (2008), de la Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires
contre la paix et de l’Initiative de paix arabe137, ainsi que du respect des accords conclus entre le
Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple
palestinien, de façon à permettre la création d’un État palestinien indépendant et l’obtention d’un
règlement de paix juste, durable et global ;
Résolutions
94
15. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-quatrième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution, et de continuer à faire le point sur les conditions de vie du peuple palestinien,
en collaboration avec les organismes des Nations Unies compétents, dans le rapport du Coordonnateur
spécial des Nations Unies ;
16. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé » à l’ordre du
jour de sa session de fond de 2010.
45e séance plénière
31 juillet 2009
2009/35. Rapport du Comité des politiques de développement sur les travaux
de sa onzième session
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 59/209 de l’Assemblée générale, en date du 20 décembre 2004, sur
une stratégie de transition sans heurt pour les pays retirés de la liste des pays les moins avancés,
Rappelant également ses résolutions 2007/34 et 2007/35 du 27 juillet 2007,
Se déclarant convaincu que les pays retirés de la liste des pays les moins avancés ne
devraient pas voir leur processus de développement interrompu ou inversé, mais qu’ils devraient
pouvoir continuer de progresser et de se développer durablement,
1. Prend note du rapport du Comité des politiques de développement sur les travaux de
sa onzième session141
;
2. Prie le Comité, à sa douzième session, d’examiner les thèmes qu’il a retenus pour le
débat de haut niveau de sa session de fond de 2010 et de faire des recommandations à ce sujet ;
3. Prend note des propositions que le Comité a formulées sur son futur programme de
travail142
;
4. Fait sienne la recommandation du Comité de retirer la Guinée équatoriale de la liste
des pays les moins avancés143
;
5. Recommande à l’Assemblée générale de prendre note de la recommandation du
Comité de retirer la Guinée équatoriale de la liste des pays les moins avancés ;
6. Rappelle combien il importe que les partenaires de développement appliquent des
mesures concrètes en appui à la stratégie de transition adoptée par les pays retirés de la liste pour
consolider durablement leurs acquis ;
7. Prie le Comité de suivre les progrès réalisés sur le plan du développement par les pays
retirés de la liste des pays les moins avancés et de présenter ses constatations dans le rapport qu’il
lui soumet chaque année ;
8. Invite le Président et, selon qu’il conviendra, les autres membres du Comité à continuer
de lui rendre compte oralement des travaux du Comité.
45e séance plénière
31 juillet 2009
______________
141 Documents officiels du Conseil économique et social, 2009, Supplément no 13 (E/2009/33).
142 Ibid., chap. VI.
143 Ibid., chap. V, sect. C, par. 20.
Résolutions
129
14. Encourage les territoires non autonomes à prendre des mesures pour établir des institutions
ou politiques permettant d’assurer la planification préalable et la gestion des effets des
catastrophes ou pour renforcer celles qui existent;
15. Prie les puissances administrantes concernées de faciliter, selon qu’il conviendra, la
participation de représentants désignés et élus des territoires non autonomes aux réunions et aux
conférences des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies, conformément
aux résolutions et décisions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, y compris celles de
l’Assemblée générale et du Comité spécial qui concernent des territoires particuliers, afin que
lesdits territoires puissent tirer profit des activités correspondantes de ces institutions et organismes;
16. Recommande à tous les gouvernements de redoubler d’efforts, au sein des institutions
spécialisées et des autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour accorder la
priorité à la question de l’assistance aux peuples des territoires non autonomes;
17. Appelle l’attention du Comité spécial sur la présente résolution et sur les débats que le
Conseil a consacrés à la question à sa session de fond de 2010;
18. Rappelle l’adoption le 16 mai 1998 par la Commission économique pour l’Amérique
latine et les Caraïbes de sa résolution 574 (XXVII)168, dans laquelle elle a demandé que soient mis
en place les mécanismes nécessaires pour que les membres associés des commissions régionales,
y compris les territoires non autonomes, puissent participer, sous réserve du Règlement intérieur
de l’Assemblée générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée consacrées à l’examen et à
l’évaluation de l’application des programmes d’action issus des conférences mondiales des
Nations Unies auxquelles ils avaient initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux
travaux du Conseil économique et social et de ses organes subsidiaires;
19. Prie son Président de rester en relation étroite avec le Président du Comité spécial à
propos de ces questions et de lui faire rapport à ce sujet;
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution, en accordant
une attention particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum
d’efficacité aux activités d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et
de lui présenter un rapport à ce sujet à sa session de fond de 2011;
21. Décide de garder à l’examen les questions visées plus haut.
46eséance plénière
23 juillet 2010
2010/31. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 64/185 de l’Assemblée générale en date du 21 décembre 2009,
Rappelant également sa résolution 2009/34 du 31 juillet 2009,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de
l’acquisition de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1ermars 1980 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre
2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
______________
168 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément nº 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
Résolutions
130
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre, adoptée le 12 août 19496, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques30, le Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels30 et la Convention relative aux droits de
l’enfant31, et affirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Soulignant l’importance de la relance du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des
résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002)
du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004 et 1850 (2008)
du 16 décembre 2008, du principe de l’échange de territoires contre la paix de l’Initiative de paix
arabe169 telle que réaffirmée lors du sommet de la Ligue des États arabes tenu à Syrte (Jamahiriya
arabe libyenne) les 27 et 28 mars 2010 et de la Feuille de route du Quatuor170, ainsi que du respect
des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère
sur leurs ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante,
exploite les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du
Golan syrien occupé,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la
dégradation de la situation économique et des conditions de vie qui en résulte,
Saluant, à cet égard, l’action que mène l’Autorité palestinienne pour améliorer la situation
économique et sociale dans le territoire palestinien occupé,
S’inquiétant vivement de la poursuite des activités de peuplement et autres actions menées
par Israël dans le territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions
de l’Organisation des Nations Unies relatives à la question,
S’inquiétant de même vivement de la gravité de l’impact de la construction du mur par Israël
et du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-
Est et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et de la violation
qui en résulte de ses droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la santé, à
l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant,
Rappelant l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice au
sujet des Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé171,
rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale et soulignant qu’il est nécessaire
de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de biens, notamment d’habitations,
d’institutions économiques, de terres agricoles et de vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël, Puissance occupante, en particulier lors de
la construction du mur, contraire au droit international, dans le territoire palestinien occupé, y
compris à Jérusalem-Est et alentour,
______________
169 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
170 S/2003/529, annexe.
171 Voir A/ES-10/273 et Corr.1 ; voir également Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire
palestinien occupé, avis consultatif, C.I.J. Recueil 2004, p. 136.
Résolutions
131
Profondément préoccupé également par la poursuite de la politique de démolition de maisons,
d’évictions, de révocation des droits de résidence et de déplacement de population à Jérusalem-Est
occupée et alentour, ainsi que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs
palestiniens naturels, grâce à l’implantation accélérée de colonies de peuplement, à la construction
du mur et à l’installation de postes de contrôle, autant de facteurs qui ont sérieusement exacerbé la
situation socioéconomique déjà grave de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par la poursuite des opérations militaires israéliennes et de
la politique de bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens, y
compris le personnel humanitaire, les denrées alimentaires, les fournitures médicales, le carburant,
les matériaux de construction et autres biens indispensables, menée par Israël, qui ferme les points
de passage, installe des postes de contrôle et impose un régime de permis dans tout le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que par les conséquences négatives de cette
politique sur la situation socioéconomique du peuple palestinien, qui continue de constituer une
grave crise humanitaire,
Prenant note des faits nouveaux concernant l’accès à la bande de Gaza, même si de graves
difficultés persistent du fait des bouclages prolongés et des restrictions sévères sur le plan économique
et en matière de déplacements imposés par Israël, qui constituent de fait un blocus, et appelant,
à cet égard, à l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité en
date du 8 janvier 2009 en vue d’assurer l’ouverture totale des points de passage et de garantir ainsi
une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens, y compris l’aide humanitaire,
les échanges commerciaux et les matériaux de construction,
Déplorant les lourdes pertes parmi les civils, y compris des centaines d’enfants et de femmes,
le déplacement interne de milliers de civils et les dégâts considérables aux logements, aux
infrastructures civiles essentielles, aux hôpitaux, aux écoles, aux structures d’approvisionnement
alimentaire, aux biens économiques, industriels et agricoles et à plusieurs installations des Nations
Unies dans la bande de Gaza, ce qui a gravement compromis la fourniture de soins et de services
sociaux vitaux aux femmes palestiniennes et à leur famille et leurs conditions socioéconomiques,
le tout causé par les opérations militaires menées en décembre 2008 et en janvier 2009,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, y compris
ceux du Conseil économique et social, de la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale172 et du Conseil des droits de l’homme,
S’inquiétant vivement des effets néfastes à court et à long terme des destructions à grande
échelle et des entraves opposées au processus de reconstruction par Israël, Puissance occupante,
sur la situation socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande
de Gaza et, à cet égard, demandant que démarre rapidement la reconstruction de la bande de Gaza
avec l’aide des pays donateurs, notamment grâce au versement des fonds annoncés lors de la
Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de la
bande de Gaza, tenue le 2 mars 2009 à Charm el-Cheikh (Égypte),
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions
spécialisées concernant la dépendance quasi totale envers l’aide en raison du bouclage prolongé
des frontières, les taux anormalement élevés de chômage, la pauvreté généralisée et les graves
difficultés humanitaires, notamment l’insécurité alimentaire et l’augmentation des problèmes
sanitaires, y compris la sévère malnutrition, que connaît le peuple palestinien, en particulier les
enfants, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre croissant de morts et de blessés
parmi la population civile, y compris des enfants et des femmes, et soulignant que la population
civile palestinienne doit être protégée conformément au droit international humanitaire,
______________
172 Voir A/65/72-E/2010/13.
Résolutions
132
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant
la cessation de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terrorisme, toutes les
provocations, incitations et destructions, et tous les tirs de roquettes,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour
faire face à la grave crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant la
fourniture, sans entrave, de l’aide humanitaire et la circulation régulière et soutenue des personnes
et des biens à destination et en provenance de la bande de Gaza,
Saluant l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État,
ainsi que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient des efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, avec l’appui de la communauté
internationale, pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions, mises à mal, et promouvoir
la bonne gouvernance, et insistant sur la nécessité de préserver les institutions et les infrastructures
nationales palestiniennes et d’améliorer les conditions économiques et sociales,
Saluant à cet égard et appuyant résolument le plan de l’Autorité palestinienne intitulé
« Palestine : la fin de l’occupation et la création de l’État » et visant à édifier les institutions d’un
État palestinien dans un délai de vingt-quatre mois,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité
de respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, en coopération avec le Quatuor, des obligations qui
leur incombent en vertu de la Feuille de route,
1. Demande que soient complètement ouverts les points de passage de la bande de Gaza,
conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès
du personnel humanitaire et la circulation régulière et sans interruption des personnes et des biens,
et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de mouvement imposées au peuple palestinien,
y compris celles résultant des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la
situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé, en particulier dans la bande
de Gaza, et invite Israël, Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations légales que lui
imposent le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des
Nations Unies;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des
biens dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que leur libre circulation
vers et depuis le monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et les infrastructures
nationales palestiniennes, afin qu’elles puissent fournir des services publics vitaux à la population
civile palestinienne et contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y
compris des droits économiques et sociaux;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994173 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures
essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé;
______________
173 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
Résolutions
133
6. Demande à nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant
les déplacements et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les
points de passage dans la bande de Gaza, notamment ceux de Rafah et de Karni, capitale pour
assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles, y compris les matériaux de construction
et un approvisionnement suffisant en carburant, pour permettre à l’Organisation des Nations
Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au territoire palestinien occupé et de s’y déplacer
sans entrave et pour favoriser les échanges commerciaux nécessaires au relèvement économique,
en provenance ou à destination de la bande de Gaza;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire
et de s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du
12 août 19496 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les
biens, les institutions économiques et les terres agricoles et les vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter
les ressources naturelles, notamment les ressources minières et en eau, et de mettre fin, dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement
de déchets de toute sorte, activités qui font peser une grave menace sur leurs ressources
naturelles, à savoir les ressources en eau et en terre, et représentent une grave menace pour
l’environnement et la santé des populations civiles, et de lever tous les obstacles à l’exécution des
projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des eaux
usées dans la bande de Gaza;
11. Réaffirme que la construction et l’extension des colonies de peuplement israéliennes et
la construction d’infrastructures connexes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et le Golan syrien occupé, sont illégales et constituent un obstacle de taille au développement
économique et social et à l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute construction de
colonies et de toute activité connexe, notamment toutes les mesures visant à modifier la composition
démographique, le caractère et le statut juridique des territoires palestiniens occupés, en particulier
à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est occupée, conformément aux résolutions pertinentes
du Conseil de sécurité et au droit international, y compris la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre;
12. Réaffirme également que l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée
par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire
au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et exerçant
un grave effet débilitant sur le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à cet égard que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le
9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice171, dans la résolution ES-10/15 et dans les résolutions
ultérieures de l’Assemblée générale soient pleinement respectées;
13. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre, et à faciliter le passage par Qunaitra des citoyens
syriens du Golan syrien occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui
résident dans leur mère patrie, la République arabe syrienne;
14. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des
Nations Unies et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la
Palestine et de l’Autorité palestinienne;
Résolutions
134
15. Réaffirme l’importance de la relance du processus de paix sur la base des résolutions
pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions du Conseil de sécurité
242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008), de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix
arabe169 et de la Feuille de route du Quatuor170, ainsi que du respect des accords conclus entre le
Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple
palestinien, de façon à permettre la création d’un État palestinien indépendant et à favoriser un
règlement juste, durable et global;
16. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixantecinquième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application
de la présente résolution et de continuer à faire le point sur les conditions de vie du peuple
palestinien, en collaboration avec les organismes des Nations Unies compétents, dans le rapport
du Coordonnateur spécial;
17. Décide d’inscrire la question intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé » à l’ordre
du jour de sa session de fond de 2011.
46eséance plénière
23 juillet 2010
2010/32. Liste récapitulative des produits dont la consommation ou la vente
ont été interdites ou rigoureusement réglementées, qui ont été retirés
du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements
Le Conseil économique et social,
Notant l’entrée en vigueur, en 2004, de la Convention de Rotterdam sur la procédure de
consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides
dangereux qui font l’objet d’un commerce international174, et de la Convention de Stockholm
sur les polluants organiques persistants175,
Notant également que des informations détaillées sur les produits dont la consommation ou
la vente ont été interdites ou rigoureusement réglementées, qui ont été retirés du marché ou n’ont
pas été approuvés par les gouvernements, sont aisément accessibles sur Internet,
1. Prend acte des notes du Secrétaire général transmettant le rapport du Programme des
Nations Unies pour l’environnement sur le volume consacré aux produits chimiques dans la Liste
récapitulative des produits dont la consommation ou la vente ont été interdites ou rigoureusement
réglementées, qui ont été retirés du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements176 et
le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé sur le volume consacré aux produits pharmaceutiques
dans la Liste récapitulative177 ;
2. Décide de cesser d’examiner, à ses futures sessions de fond, la Liste récapitulative des
produits dont la consommation ou la vente ont été interdites ou rigoureusement réglementées, qui
ont été retirés du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements.
46eséance plénière
23 juillet 2010
2010/33. Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale
Le Conseil économique et social,
Rappelant sa résolution 2004/69 du 11 novembre 2004, dans laquelle il a décidé que le
Groupe spécial d’experts de la coopération internationale en matière fiscale serait rebaptisé Comité
d’experts de la coopération internationale en matière fiscale,
______________
174 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 2244, no 39973.
175 Ibid., vol. 2256, no 40214.
176 Voir E/2010/79.
177 Voir E/2010/84.
Résolutions
115
15. Demande aux puissances administrantes concernées de faciliter, selon les besoins, la
participation de représentants nommés ou élus des territoires non autonomes aux réunions et
conférences des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies portant sur des
questions qui les concernent, conformément aux résolutions et décisions pertinentes adoptées par
l’Organisation, notamment celles de l’Assemblée générale et du Comité spécial relatives à certains
territoires, afin que ces territoires puissent bénéficier des activités connexes de ces institutions et
organismes;
16. Recommande à tous les gouvernements de redoubler d’efforts, au sein des institutions
spécialisées et autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour que la priorité
soit accordée à la question de l’aide aux peuples des territoires non autonomes;
17. Appelle l’attention du Comité spécial sur la présente résolution et sur les débats consacrés
à la question à la session de fond de 2011 du Conseil économique et social;
18. Rappelle que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a
adopté le 16 mai 1998 la résolution 574 (XXVII)144 dans laquelle il était demandé la mise en place
des mécanismes nécessaires pour permettre à ses membres associés, y compris les territoires non
autonomes, de participer, sous réserve des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée
générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée consacrées à l’examen et à l’évaluation de
l’application des plans d’action des conférences mondiales des Nations Unies auxquelles ces territoires
ont initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du Conseil économique
et social et de ses organes subsidiaires;
19. Prie le Président du Conseil de rester en relation étroite avec le Président du Comité
spécial à propos de ces questions et de rendre compte au Conseil à ce sujet;
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution en accordant
une attention particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum
d’efficacité aux activités d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et
de présenter au Conseil un rapport à ce sujet à sa session de fond de 2012;
21. Décide de garder ces questions à l’examen.
49e séance plénière
28 juillet 2011
2011/41. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 65/179 de l’Assemblée générale en date du 20 décembre 2010,
Rappelant également sa résolution 2010/31 du 23 juillet 2010,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de
l’acquisition de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,
notamment les résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968,
338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et 497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire
d’urgence, notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du
8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
______________
144 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément no 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
Résolutions
116
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en
temps de guerre du 12 août 194930 est applicable au territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques60, le Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels60 et la Convention relative aux droits de
l’enfant61, et réaffirmant que ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Soulignant l’importance de la relance et de l’intensification de négociations sérieuses et crédibles
dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions du Conseil
de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002,
1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004 et 1850 (2008) du 16 décembre
2008, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe145 et de la
Feuille de route du Quatuor146, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère
sur leurs ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, exploite
les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du
Golan syrien occupé,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un
développement durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation
de la situation économique et des conditions de vie qui en résulte,
Saluant, à cet égard, l’action que mène l’Autorité palestinienne pour améliorer la situation
économique et sociale dans le territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance,
de l’état de droit et des droits de l’homme , des moyens de subsistance et des secteurs
productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la protection sociale, des infrastructureset
de l’eau,
S’inquiétant vivement de l’implantation accélérée de colonies de peuplement et de la mise en
oeuvre d’autres mesures connexes par Israël dans le territoire palestinien occupé, en particulier à
Jérusalem-Est occupé et alentour, ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit
international humanitaire et des résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la
question,
Exprimant sa profonde préoccupation face à la montée des actes de violence, de harcèlement,
de provocation et d’incitation commis par des colons israéliens armés illégalement installés
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, contre des civils palestiniens, dont
des enfants, ainsi que contre leurs biens, y compris les sites historiques et religieux, et leurs terres
agricoles,
S’inquiétant vivement de la gravité de l’impact de la construction du mur par Israël et du
régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est
et alentour, sur les conditions économiques et sociales du peuple palestinien, et de la violation qui
en résulte de ses droits économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la santé, à
l’éducation, à la propriété, à un niveau de vie suffisant et à la liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de
Justice au sujet des Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palesti-
______________
145 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
146 S/2003/529, annexe.
Résolutions
117
nien occupé147, rappelant également la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale, et soulignant
qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de biens, notamment les démolitions
de plus en plus nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de terres agricoles et
de vergers dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël,
Puissance occupante, en particulier lors de la construction du mur, contraire au droit international,
dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par la poursuite et l’intensification de la politique de
démolition de maisons, d’évictions et de révocation des droits de résidence qui ont entraîné de
nouveaux déplacements de civils palestiniens à Jérusalem-Est occupée et alentour ainsi que par les
mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels par l’implantation
accélérée de colonies de peuplement, la construction du mur, la confiscation de terres et la poursuite
de l’installation de postes de contrôle, autant de facteurs qui ont sérieusement exacerbé la
situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par la poursuite des opérations militaires israéliennes et de
la politique de bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens, y
compris le personnel humanitaire et les denrées alimentaires, les fournitures médicales, le carburant,
les matériaux de construction et autres biens indispensables, menée par Israël, qui ferme les
points de passage, installe des postes de contrôle et impose un régime de permis dans tout le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que par les conséquences sur la situation
socioéconomique du peuple palestinien, en particulier des réfugiés palestiniens, qui continue de
constituer une crise humanitaire,
Prenant note des faits nouveaux concernant l’accès à la bande de Gaza, même si de graves
difficultés persistent du fait des bouclages prolongés et des restrictions sévères sur le plan économique
et en matière de déplacements imposés par Israël, qui constituent de fait un blocus, et, à cet
égard, demandant l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité en
date du 8 janvier 2009 en vue d’assurer l’ouverture totale des postes frontière et de garantir ainsi
une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens, y compris l’aide humanitaire,
les échanges commerciaux et les matériaux de construction,
Déplorant les lourdes pertes parmi les civils, y compris des centaines d’enfants et de femmes,
le déplacement interne de milliers de civils et les dégâts considérables aux logements, aux
infrastructures civiles essentielles, aux hôpitaux, aux écoles, aux structures d’approvisionnement
alimentaire, aux biens économiques, industriels et agricoles et à plusieurs installations des Nations
Unies dans la bande de Gaza, ce qui compromet gravement la fourniture de soins et de services
sociaux vitaux aux femmes palestiniennes et à leur famille et leurs conditions socioéconomiques,
le tout causé par les opérations militaires menées en décembre 2008 et janvier 2009,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, y compris
ceux du Conseil économique et social, de la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
S’inquiétant vivement des effets néfastes à court et à long terme des destructions à grande
échelle et des entraves opposées au processus de reconstruction par Israël, Puissance occupante,
sur la situation socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande
de Gaza et, à cet égard, demandant l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande
de Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment grâce au versement des fonds annoncés à la
Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de
Gaza, tenue à Charm el-Cheikh (Égypte) le 2 mars 2009,
______________
147 Voir A/ES-10/273 et Corr.1; voir également Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire
palestinien occupé, avis consultatif, C.I.J. Recueil 2004, p. 136.
Résolutions
118
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions
spécialisées concernant la dépendance importante de l’aide due au bouclage prolongé des
frontières, les taux anormalement élevés de chômage, la pauvreté généralisée et les graves difficultés
humanitaires, notamment l’insécurité alimentaire et l’augmentation des problèmes sanitaires,
et la sévère malnutrition, que connaît le peuple palestinien, en particulier les enfants, dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi la
population civile, y compris des enfants, des femmes et des manifestants pacifiques, et soulignant
que la population civile palestinienne doit être protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant
la cessation de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur, toutes les provocations,
incitations et destructions, et tous les tirs de roquettes,
Se déclarant vivement préoccupé par le maintien en détention de milliers de Palestiniens, y
compris des centaines de femmes et d’enfants, dans des prisons ou centres de détention israéliens
dans des conditions très dures,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et
sociales du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour
faire face à la crise humanitaire qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant la fourniture
sans entrave de l’aide humanitaire et la circulation régulière et soutenue des personnes et des
biens à destination et en provenance de la bande de Gaza,
Saluant l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État,
qui doit être achevé au plus tard fin août 2011, ainsi que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Conscient des efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, avec l’appui de la communauté
internationale, pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir
la bonne gouvernance, et insistant sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures
nationales palestiniennes et d’améliorer les conditions économiques et sociales,
Saluant à cet égard le plan de l’Autorité palestinienne intitulé « Palestine : la fin de
l’occupation et la création de l’État » visant à édifier les institutions d’un État palestinien d’ici à
septembre 2011, et engageant la communauté internationale à continuer d’appuyer résolument
ledit plan,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité
de respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, en coopération avec le Quatuor, des obligations qui
leur incombent en vertu de la Feuille de route,
1. Demande que soient complètement ouverts les postes frontière de la bande de Gaza,
conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès
du personnel humanitaire et la circulation régulière et sans interruption des personnes et des biens,
et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de mouvement imposées au peuple palestinien,
y compris celles résultant des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour rendre moins
pénible la situation humanitaire dans le territoire palestinien occupé, situation qui est critique dans
la bande de Gaza, et invite Israël, Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations légales
que lui imposent le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de
l’Organisation des Nations Unies;
Résolutions
119
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité territoriale, l’unité nationale et l’intégrité
territoriale du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation
des personnes et des biens dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que leur libre circulation vers et depuis le monde extérieur;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et les infrastructures
nationales palestiniennes, afin qu’elles puissent fournir des services publics vitaux à la population
civile palestinienne et contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y
compris des droits économiques et sociaux;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994148 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures
essentielles, les terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé;
6. Demande à nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant
les déplacements et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les
points de passage dans la bande de Gaza, capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures
essentielles, y compris les matériaux de construction et un approvisionnement suffisant en
carburant, pour permettre à l’Organisation des Nations Unies et aux organismes apparentés
d’avoir un accès sans entrave au territoire palestinien occupé et pour favoriser les échanges commerciaux
nécessaires au relèvement économique, à destination et à l’intérieur du territoire palestinien
occupé;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire
et de s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août
194930 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les
biens, les institutions économiques et les terres agricoles et les vergers dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement
d’exploiter les ressources naturelles, notamment les ressources minières et en eau, et de mettre fin,
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au
déversement de déchets de toute sorte, qui fait peser une grave menace sur leurs ressources naturelles,
à savoir les ressources en eau, en terre et en énergie, et représente une grave menace à
l’environnement et à la santé des populations civiles, et de lever tous les obstacles à l’exécution
des projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des
eaux usées dans la bande de Gaza;
11. Réaffirme que la construction et l’extension des colonies de peuplement israéliennes
et la construction d’infrastructures connexes dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle de taille au développement
économique et social et à l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute
construction de colonies et de toute activité connexe, notamment toutes les mesures visant à modifier
la composition démographique, le caractère et le statut juridique des territoires occupés, en
particulier à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est occupé, conformément aux résolutions pertinen-
______________
148 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho »,
annexe IV.
Résolutions
120
tes du Conseil de sécurité et au droit international, y compris la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre;
12. Réaffirme également que l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée
par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire
au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et affectant
gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et, à cet égard, demande
que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004
par la Cour internationale de Justice147, dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale et
dans les résolutions ultérieures pertinentes, soient pleinement respectées;
13. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qunaitra des citoyens
syriens du Golan syrien occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui
résident dans leur mère patrie, la République arabe syrienne;
14. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des
Nations Unies dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel
du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité
palestinienne ;
15. Réaffirme l’importance de la relance et de l’intensification des négociations du processus
de paix sur la base des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment
les résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002),
1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008), de la Conférence de Madrid, du principe de l’échange
de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe145 et de la Feuille de route du Quatuor146,
ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération
de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à permettre la création d’un
État palestinien indépendant et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global;
16. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-sixième
session, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la
présente résolution et de continuer à faire le point dans le rapport du Coordonnateur spécial des
Nations Unies sur les conditions de vie du peuple palestinien, en collaboration avec les organismes
des Nations Unies compétents ;
17. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond de 2012 la question intitulée
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé ».
49e séance plénière
28 juillet 2011
2011/42. Renforcement des mesures de prévention du crime et de justice pénale visant
à protéger les biens culturels, eu égard en particulier à leur trafic
Le Conseil économique et social
Recommande à l’Assemblée générale d’adopter le projet de résolution ci-après :
« L’Assemblée générale,
« Rappelant ses résolutions 58/17 du 3 décembre 2003, 61/52 du 4 décembre 2006 et
64/78 du 7 décembre 2009 sur le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays
d’origine, les résolutions du Conseil économique et social 2003/29 du 22 juillet 2003 intitulée
« La prévention des infractions visant les biens meubles qui font partie du patrimoine
culturel des peuples », 2004/34 du 21 juillet 2004 et 2008/23 du 24 juillet 2008 intitulées
« Protection contre le trafic de biens culturels » et 2010/19 du 22 juillet 2010 intitulée
Résolutions
71
dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée
consacrées à l’examen et à l’évaluation de l’application des plans d’action des conférences mondiales des Nations
Unies auxquelles ces territoires ont initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du Conseil
et de ses organes subsidiaires ;
19. Prie le Président du Conseil de rester en relation étroite avec le Président du Comité spécial à propos de
ces questions et de rendre compte au Conseil à ce sujet ;
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution en accordant une attention
particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum d’efficacité aux activités
d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa
session de fond de 2013;
21. Décide de garder ces questions à l’examen.
47e séance plénière
26 juillet 2012
2012/23. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant la résolution 66/225 de l’Assemblée générale en date du 22 décembre 2011,
Rappelant également sa résolution 2011/41 du 28 juillet 2011,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire
par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du
22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et
497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du
12 août 1949113 est applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques114, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels114 et la Convention relative aux droits de l’enfant115, et réaffirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Soulignant l’importance de la relance et de l’intensification de négociations sérieuses et crédibles dans le cadre
du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004 et 1850 (2008) du 16 décembre 2008, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe116
et de la Feuille de route du Quatuor117, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
_______________
113 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
114 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
115 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
116 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
117 S/2003/529, annexe.
Résolutions
72
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, exploite les ressources naturelles dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
durable et un environnement économique viable dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des conditions de
vie qui en résulte,
Saluant, à cet égard, l’action que mène l’Autorité palestinienne pour améliorer la situation économique et
sociale dans le territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des
droits de l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé,
de la protection sociale, des infrastructures et de l’eau,
S’inquiétant vivement de l’implantation accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions de
l’Organisation des Nations Unies relatives à la question,
Exprimant sa profonde préoccupation face à la montée des actes de violence, de harcèlement, de provocation,
de vandalisme et d’incitation commis par des colons israéliens armés illégalement installés dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, contre des civils palestiniens, dont des enfants, ainsi que contre leurs
biens, y compris des sites historiques et religieux, et des terres agricoles,
S’inquiétant vivement de la gravité de l’impact de la construction du mur par Israël et du régime qui lui est
associé à l’intérieur du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions
économiques et sociales du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
y compris le droit au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété, à un niveau de vie suffisant et à la liberté d’accès
et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice au sujet
des conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé118, rappelant également la
résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y
sont énoncées,
Profondément préoccupé par les importantes destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de sites historiques, de terres agricoles et de vergers dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, effectuées par Israël, Puissance occupante, en particulier lors
de la construction du mur, contraire au droit international, dans le territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par la poursuite et l’intensification de la politique de démolition de
maisons, d’expulsions et de révocation des droits de résidence, entraînant de nouveaux déplacements de civils
palestiniens à Jérusalem-Est occupée et alentour ainsi que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses
environs palestiniens naturels par l’implantation accélérée de colonies de peuplement, la construction du mur, la
confiscation de terres et la poursuite de l’installation de postes de contrôle, autant de facteurs qui ont sérieusement
exacerbé la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par les opérations militaires israéliennes et la politique continue de
bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens, y compris le personnel humanitaire et
les denrées alimentaires, les fournitures médicales, le carburant, les matériaux de construction et autres biens
indispensables, menée par Israël, qui ferme les points de passage, installe des postes de contrôle et impose un régime
de permis dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que par les conséquences sur la
situation socioéconomique du peuple palestinien, en particulier des réfugiés palestiniens, qui continue de constituer
une crise humanitaire,
_______________
118 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
Résolutions
73
Prenant note des faits nouveaux concernant l’accès à la bande de Gaza, même si de graves difficultés
persistent du fait des bouclages prolongés et des restrictions sévères sur le plan économique et en matière de
déplacements imposés par Israël, qui constituent de fait un blocus, et, à cet égard, demandant l’application intégrale
de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité en date du 8 janvier 2009 en vue d’assurer l’ouverture totale des
postes frontière et de garantir ainsi une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens, y compris
l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux de construction, et soulignant la nécessité d’assurer
la sécurité de tous les civils,
Déplorant les lourdes pertes parmi les civils, y compris des centaines d’enfants et de femmes, le déplacement
interne de milliers de civils et les dégâts considérables aux logements, aux infrastructures civiles essentielles, aux
hôpitaux, aux écoles, aux structures d’approvisionnement alimentaire, aux biens économiques, industriels et
agricoles et à plusieurs installations des Nations Unies dans la bande de Gaza, ce qui compromet gravement la
fourniture de soins et de services sociaux vitaux aux femmes palestiniennes et à leur famille et leurs conditions
socioéconomiques, le tout causé par les opérations militaires menées en décembre 2008 et janvier 2009,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, y compris ceux du Conseil
économique et social, de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de
l’homme,
S’inquiétant vivement des effets néfastes à court et à long terme des destructions à grande échelle et des
entraves opposées au processus de reconstruction par Israël, Puissance occupante, sur la situation socioéconomique
et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza et, à cet égard, demandant l’intensification
immédiate de la reconstruction dans la bande de Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment grâce au
versement des fonds annoncés à la Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la
reconstruction de la bande de Gaza, tenue à Charm el-Cheikh (Égypte) le 2 mars 2009,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la dépendance importante de l’aide due au bouclage prolongé des frontières, aux taux anormalement
élevés de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés humanitaires, notamment l’insécurité
alimentaire et l’augmentation des problèmes sanitaires, notamment la sévère malnutrition, que connaît le peuple
palestinien, en particulier les enfants, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi la population civile,
y compris enfants, femmes et manifestants pacifiques, et soulignant que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de
tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur, toutes les provocations, incitations et destructions, et
tous les tirs de roquettes,
Se déclarant vivement préoccupé par le fait que des milliers de Palestiniens, y compris un grand nombre de
femmes et d’enfants, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des
conditions très dures qui nuisent à leur bien-être et qui se caractérisent notamment par le manque d’hygiène, la mise
au secret, l’utilisation excessive de l’internement administratif, l’absence de soins médicaux adaptés, l’interdiction
de visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, et vivement préoccupé également par le
fait que des prisonniers palestiniens peuvent être maltraités et faire l’objet de brimades et que des cas de torture ont
été signalés, tout en prenant note de l’accord récemment conclu sur les conditions de détention dans les prisons
israéliennes et demandant son application immédiate et intégrale,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant la fourniture sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et soutenue des personnes et des biens à destination et en provenance de la bande de Gaza,
Considérant les efforts entrepris par l’Autorité palestinienne, agissant avec l’appui de la communauté
internationale, pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir la bonne
gouvernance, insistant sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures nationales palestiniennes, et se
félicitant, à cet égard, de la mise en oeuvre du plan de l’Autorité palestinienne de 2009 intitulé « Palestine : fin de
l’occupation et création de l’État » visant à mettre en place les institutions d’un État palestinien indépendant dans un
délai de 24 mois et des importants résultats obtenus, ainsi que l’ont confirmé des institutions internationales comme
Résolutions
74
l’Organisation des Nations Unies, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, dans le rapports qu’ils
ont présentés à la réunion du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux
Palestiniens, tenue le 13 avril 2011, et prenant acte du plan de développement de l’Autorité palestinienne pour la
période 2011-2013,
Saluant, à cet égard, l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions spécialisées
et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du peuple palestinien,
conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, qui a été achevé fin août 2011, ainsi
que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité de respecter et
de préserver l’intégrité et l’unité du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties, agissant en coopération avec le Quatuor, à s’acquitter des obligations qui leur
incombent en vertu de la Feuille de route,
1. Demande que soient complètement ouverts les postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la
résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la
circulation régulière et sans interruption des personnes et des biens, et que soient levées toutes les restrictions à la
liberté de mouvement imposées au peuple palestinien, y compris celles résultant des opérations militaires
israéliennes en cours et du système de bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures
d’urgence pour rendre moins pénible la situation humanitaire dans le territoire palestinien occupé, situation qui est
critique dans la bande de Gaza, et invite Israël, Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations légales
que lui imposent le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations
Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité territoriale, l’unité nationale et l’intégrité territoriale du
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans
tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que leur libre circulation vers et depuis le monde
extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et les infrastructures nationales
palestiniennes, afin qu’elles puissent fournir des services publics vitaux à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris des droits économiques et sociaux;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement israélien
et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994119 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les institutions publiques endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
territoire palestinien occupé;
6. Demande à nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements et
le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage dans la bande de Gaza,
capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles, y compris les matériaux de construction et
un approvisionnement suffisant en carburant, pour permettre à l’Organisation des Nations Unies et aux organismes
apparentés d’avoir accès au territoire palestinien occupé et de s’y déplacer sans entrave et pour favoriser les
échanges commerciaux nécessaires au relèvement économique, et souligne la nécessité d’assurer la sécurité de tous
les civils ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949113 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance occupante, de ne pas exploiter,
détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources ;
_______________
119 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
75
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques et les terres agricoles et les vergers dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, notamment les ressources minières et en eau, et de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toute sorte, qui fait peser
une grave menace sur leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terre et en énergie, et représente
une grave menace pour l’environnement et la santé des populations civiles, et de lever tous les obstacles entravant
l’exécution de projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des eaux usées
dans la bande de Gaza;
11. Réaffirme que la construction et l’extension des colonies de peuplement israéliennes et la construction
d’infrastructures connexes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé
sont illégales et constituent un obstacle de taille au développement économique et social et à l’instauration de la
paix, et demande l’arrêt total de toute construction de colonies et de toute activité connexe, notamment de toutes les
mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut juridique des territoires occupés,
en particulier à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil
de sécurité et au droit international, y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles
en temps de guerre;
12. Réaffirme également que l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée par Israël dans le
territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque
l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et entravant gravement le développement économique et
social du peuple palestinien, et, à cet égard, demande que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis
consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice118, dans la résolution ES-10/15 et dans les
résolutions ultérieures de l’Assemblée générale soient pleinement respectées ;
13. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qunaitra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident dans leur mère patrie, la République arabe
syrienne ;
14. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de
libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
15. Réaffirme l’importance de la relance et de l’intensification des négociations du processus de paix sur la
base des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions du Conseil de
sécurité, 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008), de la
Conférence de Madrid, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe116 et de la Feuille de route du
Quatuor117, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération
de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à pouvoir aboutir à l’existence de deux États, Israël et
la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, fondées sur celles
d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
16. Prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-septième session, par
l’intermédiaire du Conseil économique et social, un rapport sur l’application de la présente résolution et, agissant en
collaboration avec les organismes des Nations Unies compétents, de continuer à faire le point dans le rapport du
Coordonnateur spécial des Nations Unies sur les conditions de vie du peuple palestinien;
17. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond de 2013 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
47e séance plénière
26 juillet 2012
Résolutions
54
Prenant note également des conclusions de l’évaluation mondiale du projet, réalisée en 2010 par un
consortium indépendant de consultants internationaux, qui indiquent que l’élément géostratégique du projet et le
potentiel de développement des réseaux de transport de masse offert par les transports ferroviaires longue distance
pèsent largement en faveur de sa mise en oeuvre et de la participation de la communauté internationale, en
particulier s’agissant de son financement,
1. Se félicite de la coopération établie autour du projet de liaison à travers le détroit de Gibraltar entre la
Commission économique pour l’Afrique, la Commission économique pour l’Europe, les Gouvernements espagnol
et marocain et les organisations internationales spécialisées ;
2. Se félicite également de l’avancement des études portant sur le projet, grâce notamment à l’exploration
géologique et géotechnique et aux études techniques, économiques et sur l’état du trafic, auxquelles il est
actuellement mis la dernière main, et de ce qu’un nouveau plan d’action pour 2013-2016 devrait être adopté ;
3. Rend hommage à la Commission économique pour l’Europe et à la Commission économique pour
l’Afrique pour le travail accompli dans l’élaboration du rapport de suivi du projet qu’il a demandé dans sa résolution
2011/1213 ;
4. Invite à nouveau les organismes compétents du système des Nations Unies et les organisations
gouvernementales et non gouvernementales spécialisées à participer aux études et aux travaux sur la liaison fixe à
travers le détroit de Gibraltar ;
5. Prie les Secrétaires exécutifs de la Commission économique pour l’Afrique et de la Commission
économique pour l’Europe de continuer à participer activement au suivi du projet et de lui faire rapport à sa session
de fond de 2015 sur les progrès réalisés concernant les études relatives au projet ;
6. Prie le Secrétaire général d’apporter un appui effectif et, dans la mesure où les priorités le permettent,
d’affecter les ressources nécessaires, prélevées sur le budget ordinaire, à la Commission économique pour l’Europe
et à la Commission économique pour l’Afrique, afin de leur permettre de mener à bien les activités susmentionnées.
40e séance plénière
19 juillet 2013
2013/8. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 67/120 et 67/229 et de l’Assemblée générale, en date des 18 et 21 décembre 2012,
Rappelant également sa résolution 2012/23 du 26 juillet 2012,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire
par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du
22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et
497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur les
répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé, transmis par le Secrétaire général15,
_______________
15 A/68/77-E/2013/13.
Résolutions
55
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 194916, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques17, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels17 et la Convention relative aux droits de l’enfant18, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Prenant note de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant l’importance de la relance et de l’intensification de négociations sérieuses et crédibles dans le cadre
du processus de paix au Moyen-Orient, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004 et 1850 (2008) du 16 décembre 2008, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe19 et
de la Feuille de route du Quatuor20, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent les
ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
en particulier par suite d’activités d’implantation de colonies de peuplement, qui sont illégales au regard du droit
international,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des conditions de
vie qui en résulte,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, s’efforce d’améliorer la
situation économique et sociale dans le Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance,
de l’état de droit et des droits de l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de
la culture, de la santé, de la protection sociale, des infrastructures et de l’eau,
S’inquiétant vivement de l’intensification des implantations de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre
d’autres mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et
alentour, ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions de
l’Organisation des Nations Unies relatives à la question,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et d’incitation commis par des colons israéliens armés illégalement installés dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, contre des civils palestiniens, dont des enfants, ainsi que
contre leurs biens, notamment des habitations, des sites historiques et religieux et des terres agricoles,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions de la construction du mur par Israël, et du régime qui lui
est associé, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi que la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice au sujet
des conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé21 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
_______________
16 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
17 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
18 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
19 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
20 S/2003/529, annexe.
21 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
Résolutions
56
Profondément préoccupé par les destructions de biens sur une grande échelle, notamment l’augmentation du
nombre des démolitions d’habitations, d’institutions économiques, de sites historiques, de terres agricoles et de
vergers commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
en particulier à l’occasion de la construction de colonies de peuplement et du mur, ainsi que de la confiscation de
terres, au mépris du droit international, dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par les déplacements forcés de civils palestiniens, y compris la
communauté bédouine, que continuent de causer la poursuite et l’intensification de la politique de démolitions
d’habitations, d’expulsions et de révocations des droits de résidence, à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que
par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé
la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par la poursuite des opérations militaires israéliennes et par la politique de
bouclages et de lourdes restrictions à la circulation des personnes et des biens menée actuellement par Israël, qui
ferme les points de passage, installe des postes de contrôle et impose un régime de permis dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que par leurs conséquences pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés palestiniens, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Prenant note des faits nouveaux concernant l’accès à la bande de Gaza, encore que de graves difficultés
subsistent du fait des bouclages prolongés et des restrictions sévères sur le plan économique et en matière de
déplacements imposés par Israël, qui constituent de fait un blocus, demandant à ce propos l’application intégrale de
la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier 2009, en vue de garantir l’ouverture totale des
postes frontière pour permettre une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens, y compris
l’aide humanitaire, les flux commerciaux et les matériaux de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la
sécurité de tous les civils,
Déplorant les lourdes pertes enregistrées parmi les civils, dont des centaines d’enfants et de femmes, le
déplacement de milliers de civils et les dégâts considérables causés aux logements, aux infrastructures civiles
essentielles, aux hôpitaux, aux écoles, aux centres de ravitaillement, aux biens économiques, industriels et agricoles
et à plusieurs installations des Nations Unies dans la bande de Gaza, ce qui compromet gravement la fourniture de
soins et de services sociaux vitaux aux femmes palestiniennes et à leur famille ainsi que leurs conditions de vie, le
tout causé par les opérations militaires menées en décembre 2008 et janvier 2009 ainsi qu’en novembre 2012,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, à savoir, outre les siens
propres, ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
S’inquiétant vivement des effets néfastes à court et à long terme de ces destructions à grande échelle et des
entraves mises par Israël, Puissance occupante, au processus de reconstruction sur la situation socioéconomique et
humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza et, à cet égard, demandant l’intensification
immédiate de la reconstruction dans la bande de Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des
fonds annoncés à la Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de la
bande de Gaza, tenue le 2 mars 2009 à Charm el-Cheikh (Égypte),
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux
anormalement élevés de chômage, à la pauvreté généralisée et à de graves difficultés d’ordre humanitaire, telles
l’insécurité alimentaire et l’augmentation des problèmes de santé, dont des taux de malnutrition très élevés, dans
laquelle se trouve le peuple palestinien, en particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et soulignant que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de
tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur, toutes les provocations, incitations et destructions, et
tous les tirs de roquettes,
Se déclarant vivement préoccupé par le fait que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants
et de femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions très
Résolutions
57
dures caractérisées notamment par le manque d’hygiène, la mise à l’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, l’absence de soins médicaux adaptés, l’interdiction des visites familiales et la privation des garanties
d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant vivement préoccupé également par tous
mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers palestiniens et par tous les cas de torture qui ont été
signalés, tout en prenant note de l’accord conclu en mai 2012 sur les conditions de détention dans les prisons
israéliennes et demandant son application immédiate et intégrale,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Considérant les efforts faits par le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir la bonne gouvernance, insistant
sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures nationales palestiniennes et se félicitant, à cet égard, de
la mise en oeuvre du plan de l’Autorité palestinienne de 2009, intitulé « Palestine : fin de l’occupation et création de
l’État », lequel vise à mettre en place les institutions d’un État palestinien indépendant dans un délai de 24 mois,
ainsi que des importants résultats obtenus, comme l’ont confirmé les évaluations positives du degré de préparation à
l’accession au statut d’État effectuées par des institutions internationales, notamment la Banque mondiale, le Fonds
monétaire international et l’Organisation des Nations Unies, dans les rapports qu’elles ont présentés à la réunion du
13 avril 2011 et à des réunions ultérieures du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance
internationale aux Palestiniens, et prenant note du Plan palestinien de développement national pour 2011-2013 sur la
gouvernance, l’économie, le développement social et l’infrastructure,
Saluant, à ce propos, l’important travail accompli par l’Organisation des Nations Unies, les institutions
spécialisées et la communauté des donateurs à l’appui du développement économique et social du peuple
palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, dont la mise au point a
été achevée fin août 2011, ainsi que l’aide apportée dans le domaine humanitaire,
Insistant sur l’importance de l’unité nationale du peuple palestinien, et soulignant la nécessité de respecter et
de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la Feuille de route,
Considérant que le développement et la promotion de conditions économiques et sociales adéquates sont
difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière et sans interruption des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de
mouvement imposées au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en
cours et du système de bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour rendre
moins pénible la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, situation qui est critique dans la bande
de Gaza, et engage Israël, Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent le
droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et les infrastructures nationales
palestiniennes, afin qu’elles puissent fournir à la population civile palestinienne les services publics essentiels et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole sur les relations économiques entre le Gouvernement israélien
et l’Organisation de libération de la Palestine, signé à Paris le 29 avril 199422 ;
_______________
22 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
58
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements
et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la bande
de Gaza, qui est d’une importance cruciale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles,
notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour permettre à
l’Organisation des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de
s’y déplacer sans entrave, et pour assurer les flux d’échanges commerciaux nécessaires au relèvement économique,
et souligne que tous les civils doivent pouvoir être en sécurité ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 194916 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance occupante, de ne pas exploiter,
mettre en péril, détruire ou épuiser ces ressources ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques et les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
ainsi que dans le Golan syrien occupé ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et en eau notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toute sorte, qui met sérieusement en
danger leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et représente un risque
grave pour l’environnement et pour la santé des populations civiles, ainsi que de lever tous les obstacles entravant
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que la construction de stations d’épuration des eaux usées
dans la bande de Gaza;
11. Réaffirme que l’implantation de colonies de peuplement israéliennes et l’extension des colonies
existantes, ainsi que des infrastructures correspondantes, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle de taille au développement économique et social et
à l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes les activités
connexes, notamment la cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut
juridique et le caractère des territoires occupés, en particulier à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est
occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit international, y compris la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
12. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne la nécessité de l’appliquer ;
13. Réaffirme que la construction d’un mur par Israël qui se poursuit dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et entrave gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la
Cour internationale de Justice21, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes ultérieures de
l’Assemblée générale, soient pleinement respectées;
14. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qunaitra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
15. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies
présentes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des
Résolutions
59
Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
16. Exprime sa reconnaissance aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer les conditions de vie dramatiques qui
sont les siennes, et demande instamment que cet apport d’aide se poursuive, en coopération avec les institutions
palestiniennes officielles et dans le sens du Plan palestinien de développement national ;
17. Réaffirme l’importance de la relance et de l’intensification des négociations du processus de paix sur la
base des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions du Conseil de
sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008), de la
Conférence de Madrid, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe19 et de la Feuille de route du
Quatuor20, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération
de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à pouvoir aboutir à l’existence de deux États, Israël et
la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, fondées sur celles
d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
18. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantehuitième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes des Nations Unies compétents, à faire le point dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations
Unies sur les conditions de vie du peuple palestinien;
19. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond de 2014 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
40e séance plénière
19 juillet 2013
2013/9. Appréciation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre et le suivi des résultats du Sommet
mondial sur la société de l’information
Le Conseil économique et social,
Rappelant les documents issus du Sommet mondial sur la société de l’information23,
Rappelant également sa résolution 2006/46 du 28 juillet 2006 sur le suivi du Sommet mondial et l’examen de
la Commission de la science et de la technique au service du développement et le mandat confié à la Commission
en vertu de ladite résolution,
Rappelant en outre sa résolution 2012/5 du 24 juillet 2012 sur le bilan de la suite donnée aux textes issus du
Sommet mondial sur la société de l’information,
Rappelant la résolution 67/195 de l’Assemblé générale en date du 21 décembre 2012 sur les technologies de
l’information et des communications au service du développement,
Prenant note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en
oeuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial sur la société de l’information aux niveaux régional et
international24,
Prenant acte du rapport du Secrétaire général intitulé « Accès Internet à haut débit pour une société numérique
équitable »25,
Sachant gré au Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
d’avoir veillé à l’établissement en temps voulu des rapports susmentionnés,
_______________
23 Voir A/C.2/59/3 et A/60/687.
24 A/68/65-E/2013/11.
25 E/CN.16/2013/3.
Résolutions
115
d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et de lui présenter un rapport à ce
sujet à sa session de fond de 2015 ;
21. Décide de garder ces questions à l’examen.
45e séance plénière
16 juillet 2014
2014/26. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 68/235 et 68/82 et de l’Assemblée générale, respectivement en date des 20 et
11 décembre 2013,
Rappelant également sa résolution 2013/8 du 19 juillet 2013,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire
par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du
22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et
497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur les
répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé, transmis par le Secrétaire général195,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 1949196, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques197, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels197 et la Convention relative aux droits de l’enfant198, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine, le 1er avril 2014, à plusieurs instruments relatifs aux
droits de l’homme et aux principales conventions relatives au droit humanitaire,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant l’importance de la relance et de l’intensification de négociations sérieuses et crédibles dans le cadre
du processus de paix au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à savoir les
résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du
19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004 et 1850 (2008) du 16 décembre 2008, du principe « terre contre
paix », de l’Initiative de paix arabe199 et de la Feuille de route du Quatuor200, ainsi que du respect des accords
conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple
palestinien,
_______________
195 A/69/81-E/2014/13.
196 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
197 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
198 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
199 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
200 S/2003/529, annexe.
Résolutions
116
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent les
ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
en particulier par suite d’activités d’implantation de colonies de peuplement, qui sont illégales au regard du droit
international,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des
conditions de vie qui en résulte,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, s’efforce d’améliorer la
situation économique et sociale dans le Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance,
de l’état de droit et des droits de l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de
la culture, de la santé, de la protection sociale, des infrastructures et de l’eau, et se félicitant à cet égard du
lancement, le 15 août 2013, du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, qui vise notamment à
améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les capacités des
institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de l’intensification de l’implantation de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre
d’autres mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et
alentour, ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions
pertinentes de l’Organisation des Nations Unies,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est201,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des sites historiques et religieux et
des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces menées illégales soient amenés à en répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé202 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par les destructions de biens sur une grande échelle, notamment les démolitions de
plus en plus nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de sites historiques, de terres agricoles et de
vergers, commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
liées en particulier à la construction des colonies de peuplement et du mur et à la confiscation de terres, au mépris du
droit international, dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
_______________
201 A/HRC/22/63.
202 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
Résolutions
117
Profondément préoccupé également par le fait que les civils palestiniens, dont la communauté bédouine,
continuent d’être spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de
démolition des habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement
exacerbé la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par le fait qu’Israël poursuive ses opérations militaires et sa politique de
bouclages et restreigne strictement la circulation des personnes et des biens, impose la fermeture des points de
passage, l’installation de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés palestiniens, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Profondément préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des
bouclages prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de
déplacements, qui constituent de fait un blocus, demandant à ce propos l’application intégrale de la
résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier 2009, afin de garantir l’ouverture totale des
postes frontière pour permettre une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens, y compris
l’aide humanitaire, les flux commerciaux et les matériaux de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la
sécurité de toutes les populations civiles,
Conscient de l’effet négatif prolongé que les opérations militaires menées de décembre 2008 à janvier 2009 et
en novembre 2012 ont sur les conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie de
la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, notamment en raison des lourdes pertes enregistrées parmi
les civils, dont des centaines d’enfants et de femmes, le déplacement de milliers de civils et les dégâts considérables
causés aux logements, aux infrastructures civiles essentielles, aux hôpitaux, aux écoles, aux centres de
ravitaillement, aux biens économiques, industriels et agricoles et à plusieurs installations des Nations Unies dans la
bande de Gaza,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long termes que ces destructions à grande échelle et les
entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation socioéconomique
et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence internationale sur
le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de la bande de Gaza, tenue le 2 mars 2009 à Charm
el-Cheikh (Égypte),
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, y compris les taux de malnutrition très élevés, parmi le peuple palestinien,
en particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris tous les actes de terreur, toutes les provocations, incitations et destructions, et tous les
tirs de roquettes,
Se déclarant vivement préoccupé par le fait que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants
et de femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions très
dures caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, l’absence de soins médicaux adaptés, l’interdiction des visites familiales et la privation des garanties
d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant vivement préoccupé également par tous
mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers palestiniens et par tous les cas de torture signalés, tout en
Résolutions
118
prenant note de l’accord conclu en mai 2012 sur les conditions de détention dans les prisons israéliennes, dont il
demande l’application immédiate et intégrale,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir la bonne gouvernance, insistant
sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures nationales palestiniennes et se félicitant, à cet égard,
des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un État palestinien indépendant, notamment par la
mise en oeuvre du Plan palestinien de développement national pour 2011-2013 sur la gouvernance, l’économie, le
développement social et les infrastructures, ainsi que des importants résultats obtenus dans la mise en place
d’institutions d’État fonctionnelles, ainsi que l’ont confirmé les évaluations positives faites par des institutions
internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation des Nations Unies et le
Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, tout en se disant
préoccupé par les retombées négatives de la crise financière que traverse actuellement le Gouvernement palestinien,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, aux institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
apportée dans le domaine humanitaire,
Saluant la formation du nouveau Gouvernement palestinien de consensus national placé sous l’autorité du
Président Mahmoud Abbas, conformément aux principes définis par le Quatuor, et soulignant la nécessité de
respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la Feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques et sociales saines sont difficiles
sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière et sans interruption des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de
mouvement imposées au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en
cours et du système de bouclages à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour rendre
moins pénible la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, situation qui est critique dans la bande
de Gaza, et engage Israël, Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à
cet égard le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige qu’Israël respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement d’Israël et
l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994203
;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
_______________
203 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
119
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements
et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la bande
de Gaza, qui est d’une importance cruciale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles,
notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour permettre aux
organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de
s’y déplacer sans entrave, et pour y assurer les flux d’échanges commerciaux nécessaires au relèvement
économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949196
;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et demande à Israël, Puissance occupante, de ne pas exploiter,
mettre en péril, détruire ni épuiser ces ressources ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et en eau notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et représente un
risque grave pour l’environnement et pour la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous
les obstacles qui entravent l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que la construction de stations
d’épuration des eaux usées dans la bande de Gaza, et notamment de fournir l’électricité nécessaire aux travaux liés
au projet de station d’épuration d’urgence des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut
d’urgence reconstruire et améliorer les infrastructures d’approvisionnement en eau, notamment dans le cadre du
projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des infrastructures
correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien
occupé sont illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à l’instauration de
la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes, notamment la
cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et le caractère
des territoires occupés, notamment, en particulier, à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est occupée,
conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit international, y compris la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
12. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
13. Réaffirme que la poursuite de la construction d’un mur par Israël dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et entrave gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la
Cour internationale de Justice202, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes ultérieures de
l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
14. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qunaitra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
15. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies
présentes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des
Résolutions
120
Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
16. Exprime sa reconnaissance aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en coopération avec les institutions
palestiniennes officielles et conformément au Plan palestinien de développement national ;
17. Réaffirme l’importance de la relance et de l’intensification des négociations du processus de paix sur la
base des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967),
338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe199 et de la Feuille de route du
Quatuor200, ainsi que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation
de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la réalisation de la solution des
deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues,
fondées sur celles d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
18. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixanteneuvième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
19. Décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa session de 2015 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
45e séance plénière
16 juillet 2014
2014/27. Appréciation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre et le suivi des textes issus du Sommet
mondial sur la société de l’information
Le Conseil économique et social,
Rappelant les documents issus du Sommet mondial sur la société de l’information204,
Rappelant également sa résolution 2006/46 du 28 juillet 2006 sur la mise en oeuvre des textes issus du
Sommet mondial et l’examen de la Commission de la science et de la technique au service du développement et le
mandat confié à la Commission en vertu de ladite résolution,
Rappelant en outre sa résolution 2013/9 du 22 juillet 2013 sur l’appréciation des progrès accomplis dans la
mise en oeuvre et le suivi des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information,
Rappelant la résolution 68/198 de l’Assemblée générale en date du 20 décembre 2013 sur les technologies de
l’information et des communications au service du développement,
Prenant note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en
oeuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial aux niveaux régional et international205,
Prenant acte du rapport du Secrétaire général intitulé « Les technologies de l’information et de la communication
pour un développement économique et social équitable »206,
Remerciant le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
d’avoir veillé à l’établissement en temps voulu des rapports susmentionnés,
_______________
204 Voir A/C.2/59/3 et A/60/687.
205 A/69/65-E/2014/12.
206 E/CN.16/2014/3.
Résolutions
64
et du Comité spécial relatives à certains territoires, afin que ces territoires puissent bénéficier des activités connexes
de ces institutions et organismes ;
16. Recommande à tous les gouvernements de redoubler d’efforts, au sein des institutions spécialisées et des
autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour que la priorité soit accordée à la question de l’aide
aux peuples des territoires non autonomes, au cas par cas ;
17. Appelle l’attention du Comité spécial sur la présente résolution et sur les débats qu’il a lui-même
consacrés à la question à sa session de fond de 2015 ;
18. Rappelle que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a adopté le 16 mai
1998 la résolution 574 (XXVII)85, dans laquelle elle a demandé de mettre en place les mécanismes nécessaires pour
permettre à ses membres associés, y compris les territoires non autonomes, de participer, sous réserve des
dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée
consacrées à l’examen et à l’évaluation de l’application des plans d’action des conférences mondiales des Nations
Unies auxquelles ces territoires ont initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du Conseil
et de ses organes subsidiaires ;
19. Prie son Président de rester en relation étroite avec le Président du Comité spécial à propos de ces
questions et de lui rendre compte à ce sujet ;
20. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution en accordant une attention
particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum d’efficacité aux activités
d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa
session de 2016 ;
21. Décide de garder ces questions à l’examen.
50e séance plénière
20 juillet 2015
2015/17. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 69/241 et 69/92 de l’Assemblée générale, respectivement en date des 19 et
5 décembre 2014,
Rappelant également sa résolution 2014/26 du 16 juillet 2014,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire
par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du
22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et
497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé, transmis par le
Secrétaire général86,
_______________
85 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément no 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
86 A/70/82-E/2015/13.
Résolutions
65
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 194987, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques88, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels88 et la Convention relative aux droits de l’enfant89, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme
et aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il convient sans plus tarder de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et
de parvenir à un accord de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité, à savoir les résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978,
1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004 et 1850 (2008) du
16 décembre 2008, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe90 et de la Feuille de route du
Quatuor91, ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération
de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent les
ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit international, qui se sont
malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des
conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier
qui, d’après la Banque mondiale, serait de 43 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent,
exacerbé par les bouclages prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en
matière de déplacements, qui constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent
d’avoir les opérations militaires menées dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les
conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale
dans le Territoire palestinien occupé, malgré de nombreuses contraintes, en particulier sur les plans de la
gouvernance, de l’état de droit et des droits de l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de
l’éducation et de la culture, de la santé, de la protection sociale, des infrastructures et de l’eau, et se félicitant à cet
égard du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, lancé le 15 août 2013, qui vise notamment à
améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les capacités des
institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes
de l’Organisation des Nations Unies,
_______________
87 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
88 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
89 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
90 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
91 S/2003/529, annexe.
Résolutions
66
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est92,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des
lieux de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en
répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé93 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, liées en
particulier à la construction des colonies et du mur et à la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par le fait que les civils palestiniens, dont la communauté bédouine,
continuent d’être spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de
démolition des habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement
exacerbé la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par le fait qu’Israël poursuive ses opérations militaires et sa politique de
bouclage et restreigne strictement la circulation des personnes et des biens, impose la fermeture des points de
passage, la mise en place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Profondément préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des
bouclages prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de
déplacements, qui constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable et demandant à ce propos
l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier 2009, afin de garantir
l’ouverture totale des postes frontière pour favoriser une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des
biens, y compris l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux de construction, et soulignant la
nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et
son lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes
âgées, qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers
_______________
92 A/HRC/22/63.
93 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
Résolutions
67
d’habitations et d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau,
d’assainissement et d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions
publiques, des lieux de culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de
civils et les violations du droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui
ont pu être commises dans ce contexte,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et
matérielles de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long termes que ces destructions à grande échelle et les
entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation
socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence internationale du
Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, incitations et destructions et les tirs de roquette,
Se déclarant vivement préoccupé par le fait que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants
et de femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions
pénibles caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à
l’internement administratif, l’absence de soins médicaux adaptés et les nombreuses négligences médicales,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé également par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus
palestiniens et par tous les cas de torture signalés, tout en prenant note de l’accord conclu en mai 2012 sur les
conditions de détention dans les prisons israéliennes, dont il demande l’application immédiate et intégrale,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir la bonne gouvernance, insistant
sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures nationales palestiniennes et se félicitant, à cet égard,
des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un État palestinien indépendant, notamment par
l’exécution du Plan palestinien de développement national pour 2011-2013 sur la gouvernance, l’économie, le
développement social et les infrastructures, ainsi que des importants résultats obtenus dans la mise en place
d’institutions d’État fonctionnelles, ainsi que l’ont confirmé les évaluations positives faites par des institutions
internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation des Nations Unies et le
Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, tout en se disant
préoccupé par les retombées négatives de la crise financière que traverse actuellement le Gouvernement palestinien,
Résolutions
68
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, aux institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Saluant la formation du nouveau Gouvernement palestinien de consensus national placé sous l’autorité du
Président Mahmoud Abbas, conformément aux principes définis par le Quatuor, et soulignant la nécessité de
respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et déclarant
qu’il importe d’aider ce Gouvernement à exercer pleinement, aussi bien en Cisjordanie que dans la bande de Gaza,
ses responsabilités dans tous les domaines,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la Feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques et sociales saines sont difficiles
sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de mouvement imposées
au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclage à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la grave situation
humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël, Puissance
occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige qu’Israël respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de l’État
d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 199494
;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements
et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la bande
de Gaza, qui est d’une importance capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles,
notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour permettre aux
organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de s’y
déplacer sans entrave, et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au relèvement
économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 194987
;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
_______________
94 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
69
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous les obstacles qui
entravent l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que la construction de stations d’épuration des
eaux usées dans la bande de Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de
station d’épuration d’urgence des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder
reconstruire et améliorer les infrastructures d’approvisionnement en eau, notamment dans le cadre du projet d’usine
de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande en outre l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la
bande de Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement
et les efforts de reconstruction et de développement, et invite à appuyer l’action du Service de la lutte antimines de
l’Organisation des Nations Unies à cet égard ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan
syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à
l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes,
notamment la cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et
le caractère géographique des territoires occupés, notamment, en particulier, à l’intérieur et sur le pourtour de
Jérusalem-Est occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit international,
y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Lance un appel pour qu’une attention urgente soit consacrée aux souffrances endurées par les
prisonniers et les détenus palestiniens dans les geôles israéliennes et aux droits que leur confère le droit international,
et demande aux parties de poursuivre leurs efforts pour continuer de libérer des prisonniers et des détenus ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et entrave gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 200493, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes
ultérieures de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
17. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies
présentes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations
Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Exprime sa reconnaissance aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de
Résolutions
70
l’augmentation des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes
officielles et conformément au Plan palestinien de développement national ;
19. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008) du Conseil de sécurité, de la Conférence de
Madrid, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe90 et de la Feuille de route du Quatuor91, ainsi
que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de
la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la concrétisation de la solution des deux États,
Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des
frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
20. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantedixième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
21. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond de 2016 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
50e séance plénière
20 juillet 2015
2015/18. Groupe consultatif ad hoc sur Haïti
Le Conseil économique et social,
Rappelant ses résolutions 2004/52 du 23 juillet 2004, 2005/46 du 27 juillet 2005, 2006/10 du 26 juillet 2006,
2007/13 du 25 juillet 2007, 2008/10 du 23 juillet 2008, 2009/4 du 23 juillet 2009, 2010/28 du 23 juillet 2010,
2012/21 du 26 juillet 2012, 2013/15 du 23 juillet 2013 et 2014/37 du 18 novembre 2014, et ses décisions 2004/322
du 11 novembre 2004, 2009/211 du 20 avril 2009, 2009/267 du 15 décembre 2009, 2011/207 du 17 février 2011,
2011/211 du 26 avril 2011, 2011/268 du 28 juillet 2011, 2013/209 du 15 février 2013, 2014/207 du 30 janvier 2014,
2014/210 du 23 avril 2014 et 2014/221 du 13 juin 2014,
1. Accueille avec satisfaction le rapport du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti95 et les recommandations
qui y sont formulées ;
2. Est conscient que la stabilité politique, institutionnelle et socioéconomique est essentielle au
développement à long terme d’Haïti et salue les efforts que le Gouvernement haïtien, l’Organisation des Nations
Unies et la communauté internationale déploient à cet égard ;
3. Exhorte les acteurs politiques du pays à unir leurs efforts pour que les élections présidentielle,
législatives et locales à venir soient libres, régulières, transparentes et ouvertes à tous, en conformité avec la
Constitution haïtienne, et les engage, ainsi que toutes les parties concernées en Haïti, à continuer de travailler, dans
un esprit de consensus et de dialogue, à la mise en place d’autorités légitimes, crédibles et efficaces à tous les
niveaux pour oeuvrer à la reconstruction et au développement du pays ;
4. Prend note avec satisfaction des progrès constants qu’Haïti a réalisés sur les plans économique et social
depuis le tremblement de terre dévastateur de janvier 2010, félicite les autorités haïtiennes et tous les acteurs du
développement du pays pour leur action dans ce domaine, et espère que les donateurs et les autres partenaires,
notamment les organismes des Nations Unies et les institutions financières internationales, maintiendront
leur appui ;
5. Prend acte de l’apport des initiatives de coopération Sud-Sud et de coopération triangulaire,
coordonnées par le Gouvernement haïtien et fondées sur une approche horizontale et participative, qui visent à aider
le pays à faire face aux défis posés par le développement de façon plus flexible et efficace en mettant tout
_______________
95 E/2015/84.
Résolutions
55
11. Met en relief le caractère participatif et inclusif du Programme de développement durable à l’horizon
2030, qui encourage la participation de tous les acteurs pertinents, y compris les organisations de la société civile, les
milieux universitaires et le secteur privé, et, en ce sens, encourage le Forum des pays d’Amérique latine et des
Caraïbes sur le développement durable à assurer une participation institutionnalisée multipartite, conformément aux
dispositions pertinentes du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action
d’Addis-Abeba et du Conseil économique et social ;
12. Encourage les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à réaliser volontairement des examens nationaux
et encourage en outre le Forum des pays d’Amérique latine et des Caraïbes sur le développement durable à mettre
en place davantage de moyens pour recevoir ces examens conformément aux principes et aux directives applicables
contenus dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
2016/13. Lieu de la trente-septième session de la Commission économique pour l’Amérique latine
et les Caraïbes
Le Conseil économique et social,
Ayant à l’esprit le paragraphe 15 du mandat de la Commission économique pour l’Amérique latine et les
Caraïbes ainsi que les articles I et 2 du Règlement intérieur de la Commission,
Considérant que le Gouvernement cubain a offert d’accueillir la trente-septième session de la Commission,
1. Note que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a accepté l’invitation du
Gouvernement cubain ;
2. Approuve la décision de la Commission de tenir sa trente-septième session à Cuba au premier semestre
de 2018.
44e séance plénière
25 juillet 2016
2016/14. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 70/1, 70/89 et 70/225 de l’Assemblée générale, en date des 25 septembre, 9 et
22 décembre 2015,
Rappelant également sa résolution 2015/17 du 20 juillet 2015,
Guidé par les principes de la Charte des Nations Unies affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire
par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967) du
22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars 1980 et
497 (1981) du 17 décembre 1981,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé », transmis par le Secrétaire général84,
_______________
84 A/71/86-E/2016/13.
Résolutions
56
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 194985, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques86, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels86 et la Convention relative aux droits de l’enfant87, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme sont applicables, et doivent être respectés dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme
et aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à
un accord de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil
de sécurité, à savoir les résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars
2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du 19 mai 2004 et 1850 (2008) du 16 décembre 2008, du
principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe88 et de la Feuille de route du Quatuor89, ainsi que du
respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent les
ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit international, qui se sont
malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation économique et des
conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui,
d’après la Banque mondiale, serait de 43 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent,
exacerbé par les bouclages prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et
en matière de déplacements, qui constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent
d’avoir les opérations militaires menées dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les
conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans
le Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits de
l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la
protection sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, lancé le 15 août
2013, qui vise notamment à améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à
renforcer les capacités des institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
_______________
85 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
86 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
87 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
88 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
89 S/2003/529, annexe.
Résolutions
57
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes
de l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est90,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des
lieux de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en
répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé91 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme,
notamment en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la
désescalade, à faire preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires et à créer un
environnement stable propice à l’avènement de la paix,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’établissements industriels, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Profondément préoccupé également par le fait que les civils palestiniens, dont la communauté bédouine,
continuent d’être spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de
démolition des habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement
exacerbé la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Profondément préoccupé en outre par le fait qu’Israël poursuive ses opérations militaires et sa politique de
bouclage et restreigne strictement la circulation des personnes et des biens, impose la fermeture des points de
passage, la mise en place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
_______________
90 A/HRC/22/63.
91 Voir A/ES-10/273 et Corr.1.
Résolutions
58
Profondément préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des
bouclages prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de
déplacements, qui constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable et demandant à ce propos
l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier 2009, afin de garantir
l’ouverture totale des postes frontière pour favoriser une circulation régulière et ininterrompue des personnes et des
biens, y compris l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux de construction, et soulignant la
nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et
son lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes
âgées, qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers
d’habitations et d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau,
d’assainissement et d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions
publiques, des lieux de culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de
civils et les violations du droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui
ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et
matérielles de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande échelle et les
entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation
socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence internationale du
Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, incitations et destructions et les tirs de roquettes,
Se déclarant vivement préoccupé par le fait que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants
et de femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions
pénibles caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à
l’internement administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les nombreuses
négligences médicales, y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences
fatales, l’interdiction des visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur
bien-être, et se déclarant vivement préoccupé également par tous mauvais traitements et brimades infligés à des
prisonniers et à des détenus palestiniens et par tous les cas de torture signalés, tout en prenant note de l’accord
conclu en mai 2012 sur les conditions de détention dans les prisons israéliennes, dont il demande l’application
immédiate et intégrale,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Résolutions
59
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour reconstruire, réformer et renforcer ses institutions mises à mal et promouvoir la bonne gouvernance, insistant
sur la nécessité de préserver les institutions et infrastructures nationales palestiniennes et se félicitant, à cet égard,
des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un État palestinien indépendant, notamment par
l’exécution du Plan national de développement sur la gouvernance, l’économie, le développement social et les
infrastructures (2014-2016), ainsi que des importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État
fonctionnelles, ainsi que l’ont confirmé les évaluations positives faites par des institutions internationales comme la
Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation des Nations Unies et le Comité spécial de liaison
pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, tout en se disant préoccupé par les retombées de
l’instabilité actuelle et de la crise financière que traverse le Gouvernement palestinien,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, aux institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux
points de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de
respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la Feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques et sociales saines sont difficiles
sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de mouvement imposées
au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclage à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la grave situation
humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël, Puissance
occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige qu’Israël respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de l’État
d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 199492
;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements
et le passage, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la bande
de Gaza, qui est d’une importance capitale pour assurer le passage des vivres et des fournitures essentielles,
notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour permettre aux
organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de
_______________
92 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
60
s’y déplacer sans entrave, et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au relèvement
économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 194985
;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les
établissements industriels, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles
activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que la construction de stations d’épuration des eaux usées
dans la bande de Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station
d’épuration d’urgence des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder
reconstruire et améliorer les adductions d’eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la
bande de Gaza ;
11. Demande en outre l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la
bande de Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement
et les efforts de reconstruction et de développement, salue l’action menée par le Service de la lutte antimines de
l’ONU et invite à appuyer ces efforts ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan
syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à
l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes,
notamment la cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et
le caractère géographique des territoires occupés, notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est
occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au droit international, y compris la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Lance un appel pour qu’on prête d’urgence attention aux souffrances endurées par les prisonniers et les
détenus palestiniens dans les prisons israéliennes et aux droits que leur confère le droit international, et demande aux
deux parties de faire plus pour continuer de libérer des prisonniers et des détenus ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 200491, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes
ultérieures de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
Résolutions
61
17. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies présents
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Exprime sa reconnaissance aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de
l’augmentation des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes
officielles et conformément au Plan palestinien de développement national ;
19. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008) du Conseil de sécurité, de la Conférence de
Madrid, du principe « terre contre paix », de l’Initiative de paix arabe88 et de la Feuille de route du Quatuor89, ainsi
que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de
la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la concrétisation de la solution des deux États,
Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des
frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
20. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante et
onzième session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
21. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2017 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
44e séance plénière
25 juillet 2016
2016/15. Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020
Le Conseil économique et social,
Rappelant la Déclaration d’Istanbul93 et le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la
décennie 2011-202094, qui ont été adoptés à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins
avancés, tenue à Istanbul (Turquie) du 9 au 13 mai 2011, et que l’Assemblée générale a approuvés dans sa
résolution 65/280 du 17 juin 2011, dans laquelle elle a demandé à toutes les parties directement concernées de
s’engager à mettre en oeuvre le Programme d’action,
Réaffirmant l’objectif global du Programme d’action d’Istanbul, qui est de surmonter les problèmes structurels
que rencontrent les pays les moins avancés afin d’éliminer la pauvreté, d’atteindre les objectifs de développement
arrêtés au niveau international et de permettre à ces pays de sortir de la catégorie des pays les moins avancés,
Rappelant la Déclaration politique issue de l’Examen approfondi de haut niveau à mi-parcours de la mise en
oeuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020, tenu à
Antalya (Turquie) du 27 au 29 mai 2016, que l’Assemblée générale a fait sienne dans sa résolution 70/294 du
25 juillet 2016, dans laquelle elle a demandé à toutes les parties directement concernées de s’engager à mettre en
oeuvre la Déclaration,
Rappelant également sa résolution 2015/35 du 23 juillet 2015 sur le Programme d’action en faveur des pays
les moins avancés pour la décennie 2011-2020,
_______________
93 Rapport de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, Istanbul (Turquie), 9-13 mai 2011
(A/CONF.219/7), chap. I.
94 Ibid., chap. II.
Résolutions
155
2017/30. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la
population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 71/97 et 71/247 de l’Assemblée générale, en date des 6 et 21 décembre 2016,
Rappelant également sa résolution 2016/14 du 25 juillet 2016,
Guidé par les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du
1er mars 1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981 et 2334 (2016) du 23 décembre 2016,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé »,
transmis par le Secrétaire général224,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 1949225, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques226, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels226 et la Convention relative aux droits de l’enfant227, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme sont applicables et doivent être respectés dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Notant avec préoccupation que 70 ans se sont écoulés depuis l’adoption par l’Assemblée générale de la
résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 et 50 ans depuis l’occupation du Territoire palestinien, y compris
Jérusalem-Est en 1967,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme
et aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à
un accord de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004, 1850 (2008) du 16 décembre 2008 et 2334 (2016), du principe de l’échange de territoires contre la
paix, de l’Initiative de paix arabe228 et de la feuille de route du Quatuor229, ainsi que du respect des accords conclus
entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent,
mettent en péril et épuisent les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
_______________
224 A/72/90-E/2017/71.
225 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
226 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
227 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
228 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
229 S/2003/529, annexe.
Résolutions
156
et dans le Golan syrien occupé, en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit
international, qui se sont malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
écologiquement durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui
reste supérieur à 40 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent, exacerbé par les bouclages
prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent d’avoir les opérations militaires
menées dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans
le Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits de
l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la
protection sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, lancé le 15 août
2013, qui vise notamment à améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à
renforcer les capacités des institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes
de l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est230,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des
lieux de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en
répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé231 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
_______________
230 A/HRC/22/63.
231 Voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.
Résolutions
157
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme,
notamment en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la
désescalade, à faire preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires et à créer un
environnement stable propice à l’avènement de la paix,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Se déclarant profondément inquiet que des civils palestiniens, dont la communauté bédouine, continuent
d’être spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de démolition
des habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que
par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé
la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Constatant avec une vive inquiétude qu’Israël poursuit ses opérations militaires et sa politique de bouclage et
restreint strictement la circulation des personnes et des biens et impose la fermeture des points de passage, la mise
en place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et préoccupé par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Vivement préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des bouclages
prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable, comme indiqué dans de nombreux rapports,
notamment celui de l’équipe de pays des Nations Unies en date du 26 août 2016, intitulé « Gaza: two years after »,
et demandant à ce propos l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du
8 janvier 2009, afin de garantir l’ouverture totale des postes frontière pour favoriser une circulation régulière et
ininterrompue des personnes et des biens, y compris l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux
de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et
son lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes
âgées, qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers
d’habitations et d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau,
d’assainissement et d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions
publiques, des lieux de culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de
civils et les violations du droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui
ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et
matérielles de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Se déclarant vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande
échelle et les entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la
situation socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise
humanitaire continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans
la bande de Gaza et son achèvement avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à
la Conférence internationale du Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
Résolutions
158
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, incitations et destructions et les tirs de roquette,
Constatant avec une vive inquiétude que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants et de
femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions pénibles
caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les négligences médicales répétées,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus palestiniens
et par tous les cas de torture signalés,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour réformer, améliorer et renforcer ses institutions et ses infrastructures, insistant sur la nécessité de préserver et
d’améliorer encore les institutions et infrastructures palestiniennes, en dépit des obstacles inhérents à la poursuite de
l’occupation israélienne et se félicitant, à cet égard, des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un
État palestinien indépendant, notamment par l’exécution du Programme national : priorités, politiques et
interventions nationales (2017-2022),
Se déclarant préoccupé par les retombées négatives que pourraient avoir l’instabilité actuelle et la crise
financière auxquelles doit actuellement faire face le Gouvernement palestinien et l’absence d’horizon politique
crédible sur les importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État fonctionnelles, corroborés par
les évaluations positives d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international,
l’Organisation des Nations Unies et le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale
aux Palestiniens,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, à ses institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux
points de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de
respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques, sociales et environnementales
saines sont difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de circulation imposées au
peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclage à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la grave situation
humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël, Puissance
Résolutions
159
occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de
l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994232
;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le passage du
15 novembre 2005, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la
bande de Gaza, qui est d’une importance capitale pour assurer le passage des denrées alimentaires et des fournitures
essentielles, notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour
permettre aux organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien
occupé et de s’y déplacer sans entrave, et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au
relèvement économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949225
;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que les stations d’épuration des eaux usées dans la bande de
Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station d’épuration d’urgence
des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder reconstruire et améliorer les
adductions d’eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande en outre l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la
bande de Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement
et les efforts de reconstruction et de développement, et salue l’action menée à ce jour par le Service de la lutte
antimines de l’ONU ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan
syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à
l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes,
_______________
232 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
160
notamment la cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et
le caractère géographique des territoires occupés, notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est
occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), et
au droit international, y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Lance un appel pour qu’on prête d’urgence attention aux souffrances endurées par les prisonniers et les
détenus palestiniens dans les prisons israéliennes et aux droits que leur confère le droit international, et demande aux
deux parties d’en faire plus pour continuer de libérer des prisonniers et des détenus ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif donné par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 2004231, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes
ultérieures de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
17. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies présents
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Exprime sa gratitude aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de
l’augmentation des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes
officielles et conformément au Plan palestinien de développement national ;
19. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004),1850 (2008) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe228 et de la
feuille de route du Quatuor229, ainsi que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la
concrétisation de la solution des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à
l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste,
durable et global ;
20. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantedouzième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
21. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2018 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
50e séance plénière
25 juillet 2017
Résolutions
161
2017/31. Appui aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes
internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies
Le Conseil économique et social,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général233 et le rapport de son Président sur les informations présentées
par les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies sur les activités menées pour appliquer la
Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux234,
Ayant entendu la déclaration faite par le représentant du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui
concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux235,
Rappelant les résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV) de l’Assemblée générale, en date des 14 et 15 décembre
1960, les résolutions du Comité spécial et les autres résolutions et décisions pertinentes, en particulier la résolution
2016/20 du Conseil économique et social en date du 27 juillet 2016,
Ayant à l’esprit les dispositions pertinentes des documents finals des conférences successives des chefs d’État
ou de gouvernement des pays non alignés et celles des résolutions adoptées par la Conférence des chefs d’État et de
gouvernement de l’Union africaine, le Forum des îles du Pacifique et la Communauté des Caraïbes,
Conscient de la nécessité de faciliter l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et
aux peuples coloniaux, qui figure dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale,
Se félicitant que les territoires non autonomes qui sont membres associés des commissions régionales
participent, en qualité d’observateurs, aux conférences mondiales sur des questions économiques et sociales,
conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée générale et en application des résolutions et des décisions
pertinentes adoptées par l’Organisation des Nations Unies, notamment celles de l’Assemblée et du Comité spécial
relatives à certains territoires non autonomes,
Notant que, parmi les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies, seuls quelques-uns
fournissent une aide aux territoires non autonomes,
Se félicitant de l’assistance fournie aux territoires non autonomes par certaines institutions spécialisées et
d’autres organismes des Nations Unies,
Soulignant que, les possibilités de développement des petits territoires insulaires non autonomes étant limitées,
la planification et la réalisation d’un développement durable constituent des tâches particulièrement ardues que ces
territoires auront de la peine à mener à bien sans la coopération et l’aide constantes des institutions spécialisées et
d’autres organismes des Nations Unies,
Soulignant également qu’il importe de réunir les ressources nécessaires pour financer des programmes plus
vastes d’assistance aux peuples concernés et qu’il faut à cet effet obtenir l’appui de tous les principaux organismes
de financement du système des Nations Unies,
Réaffirmant qu’il incombe, de par leur mandat, aux institutions spécialisées et autres organismes des Nations
Unies, de prendre toutes les mesures appropriées, dans leurs domaines de compétence respectifs, en vue d’assurer
l’application intégrale de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et des autres résolutions pertinentes,
Exprimant ses remerciements à l’Union africaine, au Forum des îles du Pacifique, à la Communauté des
Caraïbes et à d’autres organisations régionales pour la coopération et l’assistance constantes qu’ils apportent à cet
égard aux institutions spécialisées et aux autres organismes des Nations Unies,
Se déclarant convaincu que des consultations et des contacts plus étroits entre les institutions spécialisées et
les autres organismes des Nations Unies et entre ces institutions et organismes et les organisations régionales
contribuent à faciliter la formulation effective de programmes d’assistance aux territoires non autonomes concernés,
_______________
233 A/72/69.
234 E/2017/59.
235 Voir E/2017/SR.50.
Résolutions
95
10. Invite les donateurs à aligner leurs efforts sur le Plan d’élimination du choléra en Haïti (2013-2022), la
nouvelle stratégie de lutte contre le choléra en Haïti de l’Organisation des Nations Unies et le plan national de santé,
ainsi que sur les autres initiatives prises à l’échelle nationale contre les maladies d’origine hydrique, et à fournir les
ressources financières nécessaires à leur mise en oeuvre, et se félicite des efforts entrepris par l’Envoyée spéciale des
Nations Unies pour Haïti pour mobiliser les fonds nécessaires à l’élimination du choléra en Haïti ;
11. Demande d’urgence un financement suffisant pour les activités humanitaires, y compris les activités qui
concernent la lutte contre le choléra, comme indiqué dans le Plan d’aide humanitaire de 2018 pour Haïti, et engage
les partenaires à faire le lien entre les activités à court terme et le développement à long terme afin de renforcer la
résilience et de réduire la répétition des crises ;
12. Engage tous les acteurs compétents du système des Nations Unies, y compris le dispositif de
consolidation de la paix, selon qu’il convient, à réfléchir aux moyens de coordonner leurs efforts, à la demande du
Gouvernement haïtien, afin de mieux contribuer au renforcement des institutions nationales et à la mise en oeuvre de
stratégies et de programmes à l’appui de la reconstruction et du développement durable ;
13. Décide de proroger le mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti jusqu’à la conclusion de sa session
de 2019, afin de pouvoir suivre la situation de près et de formuler des conseils concernant la stratégie de
développement à long terme d’Haïti en vue de favoriser le relèvement, la reconstruction et la stabilité du pays sur les
plans économique et social, en accordant une attention particulière à la nécessité d’assurer un appui international
cohérent et durable à Haïti, dans le respect des priorités nationales de développement à long terme et du Plan
stratégique de développement d’Haïti, tout en évitant les chevauchements et les doubles emplois avec les
mécanismes existants ;
14. Exprime sa satisfaction au Secrétaire général pour l’appui qu’il apporte au Groupe consultatif et lui
demande de continuer à en soutenir les activités comme il convient, dans la limite des ressources existantes ;
15. Prie le Groupe consultatif de continuer, dans l’exécution de son mandat, à coopérer avec le Secrétaire
général et son Représentant spécial pour Haïti et Chef de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en
Haïti, le Groupe des Nations Unies pour le développement durable, les fonds et programmes concernés des Nations
Unies, les institutions spécialisées, les institutions financières internationales, les organisations et institutions
régionales, notamment la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Organisation des États
américains, la Communauté des Caraïbes, l’Union des nations de l’Amérique du Sud et la Banque interaméricaine
de développement, les autres parties prenantes importantes et les organisations de la société civile, et se félicite à ce
sujet de la poursuite du dialogue entre les membres du Groupe consultatif et l’Organisation des États américains ;
16. Prie également le Groupe consultatif de lui présenter un rapport sur ses travaux, accompagné de
recommandations, s’il l’estime nécessaire, pour examen à sa session de 2019.
50e séance plénière
24 juillet 2018
2018/20. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de
la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 72/86 et 72/240 de l’Assemblée générale, en date des 7 et 20 décembre 2017,
Rappelant également sa résolution 2017/30 du 25 juillet 2017,
Guidé par les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du
1er mars 1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981 et 2334 (2016) du 23 décembre 2016,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Résolutions
96
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé »,
transmis par le Secrétaire général126,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 1949127, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques128, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels128 et la Convention relative aux droits de l’enfant129, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme sont applicables et doivent être respectés dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Notant avec préoccupation que plus de 70 ans se sont écoulés depuis l’adoption par l’Assemblée générale de
la résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 et 51 ans depuis l’occupation du Territoire palestinien, y compris
Jérusalem-Est en 1967,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme
et aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à
un accord de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004, 1850 (2008) du 16 décembre 2008 et 2334 (2016), du principe de l’échange de territoires contre la
paix, de l’Initiative de paix arabe130 et de la feuille de route du Quatuor131, ainsi que du respect des accords conclus
entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent,
mettent en péril et épuisent les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et dans le Golan syrien occupé, en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit
international, qui se sont malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
écologiquement durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui
reste supérieur à 40 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent, exacerbé par les bouclages
prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent d’avoir les opérations militaires
menées dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans
le Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits de
_______________
126 A/73/87-E/2018/69.
127 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
128 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
129 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
130 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
131 S/2003/529, annexe.
Résolutions
97
l’homme, des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la
protection sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, qui vise notamment
à améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les capacités des
institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes
de l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est132,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des
lieux de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en
répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé133 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme,
notamment en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la
désescalade, à faire preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires et à créer un
environnement stable propice à l’avènement de la paix,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Se déclarant profondément inquiet que des civils palestiniens, dont la communauté bédouine, continuent
d’être spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de démolition
des habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que
_______________
132 A/HRC/22/63.
133 Voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.
Résolutions
98
par les mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé
la situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Constatant avec une vive inquiétude qu’Israël poursuit ses opérations militaires et sa politique de bouclage et
restreint strictement la circulation des personnes et des biens et impose la fermeture des points de passage, la mise
en place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et préoccupé par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du
peuple palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Vivement préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des bouclages
prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable, comme indiqué dans de nombreux rapports,
notamment celui de l’équipe de pays des Nations Unies en date du 26 août 2016, intitulé « Gaza: two years after »,
et demandant à ce propos l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du
8 janvier 2009, afin de garantir l’ouverture totale des postes frontière pour favoriser une circulation régulière et
ininterrompue des personnes et des biens, y compris l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux
de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et
son lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes
âgées, qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers
d’habitations et d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau,
d’assainissement et d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions
publiques, des lieux de culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de
civils et les violations du droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui
ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et
matérielles de la population civile palestinienne, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Se déclarant vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande
échelle et les entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la
situation socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise
humanitaire continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans
la bande de Gaza et son achèvement avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à
la Conférence internationale du Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, incitations et destructions et les tirs de roquette,
Constatant avec une vive inquiétude que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants et de
femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions pénibles
caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
Résolutions
99
administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les négligences médicales répétées,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus palestiniens
et par tous les cas de torture signalés,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale,
pour réformer, améliorer et renforcer ses institutions et ses infrastructures, insistant sur la nécessité de préserver et
d’améliorer encore les institutions et infrastructures palestiniennes, en dépit des obstacles inhérents à la poursuite de
l’occupation israélienne et se félicitant, à cet égard, des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un
État palestinien indépendant, notamment par l’exécution du Programme national : priorités, politiques et
interventions nationales (2017-2022),
Se déclarant préoccupé par les retombées négatives que pourraient avoir l’instabilité actuelle et la crise
financière auxquelles doit actuellement faire face le Gouvernement palestinien et l’absence d’horizon politique
crédible sur les importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État fonctionnelles, corroborés par
les évaluations positives d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international,
l’Organisation des Nations Unies et le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale
aux Palestiniens,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, à ses institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux
points de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de
respecter et de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques, sociales et environnementales
saines sont difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès du personnel humanitaire et la circulation
régulière des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de circulation imposées au
peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du système de
bouclage à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la grave situation
humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël, Puissance
occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
Résolutions
100
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de
l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994134 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le passage du
15 novembre 2005, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la
bande de Gaza, qui est d’une importance capitale pour assurer le passage des denrées alimentaires et des fournitures
essentielles, notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour
permettre aux organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien
occupé et de s’y déplacer sans entrave, et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au
relèvement économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949127 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que les stations d’épuration des eaux usées dans la bande de
Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station d’épuration d’urgence
des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder reconstruire et améliorer les
adductions d’eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande en outre l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la
bande de Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement
et les efforts de reconstruction et de développement, et salue l’action menée à ce jour par le Service de la lutte
antimines de l’ONU ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan
syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à
l’instauration de la paix, et demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes,
notamment la cessation de toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et
le caractère géographique des territoires occupés, notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est
occupée, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), et
au droit international, y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps
de guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
_______________
134 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
101
14. Appelle d’urgence l’attention sur les souffrances que subissent les prisonniers et les détenus et sur les
droits que leur confère le droit international, et demande que les deux parties fassent des efforts pour continuer de
libérer des prisonniers et des détenus, et déplore la pratique de rétention des dépouilles mortelles et demande leur
restitution aux familles, lorsque cela n’a pas encore été fait, conformément au droit international humanitaire et au
droit international des droits de l’homme, afin de permettre à celles-ci de faire leur deuil dans la dignité selon leurs
croyances et traditions religieuses ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif donné par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 2004133, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes
ultérieures de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien
occupé désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la
République arabe syrienne ;
17. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies présents
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Se félicite de l’engagement pris par le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial des Nations Unies
de participer, en coopération avec les partenaires concernés, à une action visant à satisfaire aux besoins urgents sur
le plan humanitaire et sur les plans du développement économique et des infrastructures, y compris dans le cadre de
l’exécution de projets avalisés par le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux
Palestiniens et les prie instamment de s’investir davantage ;
19. Exprime sa gratitude aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de
l’augmentation des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes
officielles et conformément au Plan palestinien de développement national ;
20. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004),1850 (2008) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe130 et de la
feuille de route du Quatuor131, ainsi que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la
concrétisation de la solution des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à
l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste,
durable et global ;
21. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantetreizième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
22. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2019 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
50e séance plénière
24 juillet 2018
Résolutions
121
d’urgence, en gardant notamment à l’esprit le Programme de développement durable à l’horizon 2030203 et les
priorités définies au niveau national, pour tenter de rendre moins pénible la situation humanitaire catastrophique dans
laquelle elles se trouvent, en particulier pour répondre à la crise humanitaire et remédier à la détérioration des
conditions socioéconomiques dans la bande de Gaza ;
9. Rappelle qu’il importe que toutes les parties à un conflit armé respectent le caractère civil et humanitaire
des camps de réfugiés et tiennent compte des besoins particuliers des femmes et des filles, et souligne que la situation
des réfugiés de Palestine, notamment des femmes et des filles, demeure un sujet de grave préoccupation et que ces
réfugiés continuent d’avoir besoin d’une aide pour subvenir à leurs besoins essentiels en matière de santé, d’éducation
et de subsistance, en attendant que soit apportée une solution juste au problème des réfugiés de Palestine
conformément à la résolution 194 (III) de l’Assemblée générale en date du 11 décembre 1948 ;
10. Réaffirme qu’il faut parvenir à régler pacifiquement, sous tous ses aspects, la question de Palestine, qui est
au coeur du conflit arabo-israélien, et préconise vivement à cet égard l’intensification et l’accélération des efforts
diplomatiques entrepris et de l’appui apporté aux niveaux international et régional en vue de parvenir sans tarder à
une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes des organes de
l’Organisation des Nations Unies, du mandat de la Conférence de Madrid, y compris le principe de l’échange de
territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe204 et de la feuille de route du Quatuor205, et de mettre fin à
l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 ;
11. Souligne qu’il importe de faire en sorte que les Palestiniennes jouent un rôle plus important dans la prise
de décisions et de veiller à ce qu’elles puissent véritablement participer et être associées, sur un pied d’égalité, à toutes
les initiatives tendant à l’instauration, au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité, et encourage les États
Membres, les États observateurs et les organismes des Nations Unies à prendre systématiquement en compte, à
apprécier et à appuyer le rôle décisif que les Palestiniennes jouent à tous les niveaux, notamment en renforçant leurs
capacités, leur esprit d’initiative et leur participation à la prise de décisions dans les domaines politique, économique
et humanitaire ;
12. Prie le Secrétaire général de garder la question à l’examen, d’aider les Palestiniennes par tous les moyens
possibles, notamment ceux décrits dans son rapport, et d’inclure, dans le rapport sur les répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé qu’il lui présentera, à sa
session de 2020, des informations sur les effets de l’occupation touchant plus particulièrement les femmes et sur les
progrès accomplis dans l’application de la présente résolution.
37e séance plénière
23 juillet 2019
2019/29. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 73/98 et 73/255 de l’Assemblée générale, en date des 7 et 20 décembre 2018,
Rappelant également sa résolution 2018/20 du 24 juillet 2018,
Guidé par les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition
de territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du
1er mars 1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981 et 2334 (2016) du 23 décembre 2016,
_______________
203 Résolution 70/1 de l’Assemblée générale.
204 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
205 S/2003/529, annexe.
Résolutions
122
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet
2004 et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé »,
transmis par le Secrétaire général206,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 1949207, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques208, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels208 et la Convention relative aux droits de l’enfant209, et affirmant que ces
instruments relatifs aux droits de l’homme sont applicables et doivent être respectés dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,
Notant avec préoccupation que plus de 70 ans se sont écoulés depuis l’adoption par l’Assemblée générale de la
résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 et 52 ans depuis l’occupation du Territoire palestinien, y compris
Jérusalem-Est, en 1967,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme et
aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à un
règlement de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004, 1850 (2008) du 16 décembre 2008 et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, du principe de l’échange de
territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe210 et de la feuille de route du Quatuor211, ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du
peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent, mettent
en péril et épuisent les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le
Golan syrien occupé, en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit international, qui
se sont malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
écologiquement durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui
reste supérieur à 40 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent, exacerbé par les bouclages
prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent d’avoir les opérations militaires menées
dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les conditions de vie,
_______________
206 A/74/88-E/2019/72.
207 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
208 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
209 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
210 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
211 S/2003/529, annexe.
Résolutions
123
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans le
Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits de l’homme,
des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la protection
sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, qui vise notamment à
améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les capacités des
institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes de
l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en
particulier les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est212,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation, de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils palestiniens,
dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des lieux de culte et
des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris dans Jérusalem-Est et alentour, sur les
conditions de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé213 et la résolution ES-10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme, notamment
en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la désescalade, à faire
preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires et à créer un environnement stable
propice à l’avènement de la paix,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Se déclarant profondément inquiet que des civils palestiniens, dont la communauté bédouine, continuent d’être
spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de démolition des
_______________
212 A/HRC/22/63.
213 Voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.
Résolutions
124
habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que par les
mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé la
situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Constatant avec une vive inquiétude qu’Israël poursuit ses opérations militaires et sa politique de bouclage et
restreint strictement la circulation des personnes et des biens et impose la fermeture des points de passage, la mise en
place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et préoccupé par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du peuple
palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Vivement préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des bouclages
prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable, comme indiqué dans de nombreux rapports,
notamment celui de l’équipe de pays des Nations Unies en date du 26 août 2016, intitulé « Gaza: two years after », et
demandant à ce propos l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier
2009, afin de garantir l’ouverture totale des postes frontière pour favoriser une circulation régulière et ininterrompue
des personnes et des biens, y compris l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et les matériaux de construction,
et soulignant la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et son
lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées,
qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers d’habitations et
d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et
d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions publiques, des lieux de
culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de civils et les violations du
droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et matérielles
de la population civile palestinienne, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Se déclarant vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande
échelle et les entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation
socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza et son achèvement avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence
internationale du Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance de la sécurité et du bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de tous les
actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, incitations et destructions et les tirs de roquette,
Constatant avec une vive inquiétude que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants et de
femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions pénibles
caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les négligences médicales répétées,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
Résolutions
125
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus palestiniens
et par tous les cas de torture signalés,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale, pour
réformer, améliorer et renforcer ses institutions et ses infrastructures, insistant sur la nécessité de préserver et
d’améliorer encore les institutions et infrastructures palestiniennes, en dépit des obstacles inhérents à la poursuite de
l’occupation israélienne et se félicitant, à cet égard, des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un
État palestinien indépendant, notamment par l’exécution du Programme national : priorités, politiques et interventions
nationales (2017-2022),
Se déclarant préoccupé par les retombées négatives que pourraient avoir l’instabilité actuelle et la crise
financière auxquelles doit actuellement faire face le Gouvernement palestinien et l’absence d’horizon politique
crédible sur les importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État fonctionnelles, corroborés par
les évaluations positives d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international,
l’Organisation des Nations Unies et le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale
aux Palestiniens,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, à ses institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux points
de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de respecter et
de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Invitant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en vertu
de la feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques, sociales et environnementales
saines sont difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des postes frontière de la bande de Gaza, conformément à la résolution
1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès humanitaire et la circulation régulière des
personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de circulation imposées au peuple
palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du système de bouclage
à plusieurs niveaux, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la grave situation humanitaire
dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël, Puissance occupante, à
s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international humanitaire et les
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de
l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994214 ;
_______________
214 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
126
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le passage du
15 novembre 2005, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la
bande de Gaza, qui est d’une importance capitale pour assurer le passage des denrées alimentaires et des fournitures
essentielles, notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, ainsi que pour
permettre aux organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien
occupé et de s’y déplacer sans entrave, et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au
relèvement économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949207 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande également de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que les stations d’épuration des eaux usées dans la bande de
Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station d’épuration d’urgence
des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder reconstruire et améliorer les
adductions d’eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande en outre l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la
bande de Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement
et les efforts de reconstruction et de développement, et salue l’action menée à ce jour par le Service de la lutte
antimines de l’ONU ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des infrastructures
correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé sont
illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à l’instauration de la paix, et
demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes, notamment la cessation de toutes
les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et le caractère géographique des
territoires occupés, notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est occupée, conformément aux
résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), et au droit international,
y compris la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Appelle d’urgence l’attention sur les souffrances que subissent les prisonniers et les détenus et sur les droits
que leur confère le droit international, et demande que les deux parties fassent des efforts pour continuer de libérer
des prisonniers et des détenus, et déplore la pratique de rétention des dépouilles mortelles et demande leur restitution
aux familles, lorsque cela n’a pas encore été fait, conformément au droit international humanitaire et au droit
international des droits de l’homme, afin de permettre à celles-ci de faire leur deuil dans la dignité selon leurs
croyances et traditions religieuses ;
Résolutions
127
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif donné par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 2004213, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes
ultérieures de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien occupé
désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la République
arabe syrienne ;
17. Souligne l’importance des travaux effectués par les organismes et institutions des Nations Unies présents
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation
de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Se félicite de l’engagement pris par le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial des Nations Unies de
participer, en coopération avec les partenaires concernés, à une action visant à satisfaire aux besoins urgents sur le
plan humanitaire et sur les plans du développement économique et des infrastructures, y compris dans le cadre de
l’exécution de projets avalisés par le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux
Palestiniens et les prie instamment de s’investir davantage ;
19. Exprime sa gratitude aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de l’augmentation
des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes officielles et
conformément au Plan palestinien de développement national ;
20. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004), 1850 (2008) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe210 et de la
feuille de route du Quatuor211, ainsi que l’importance du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien
et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la concrétisation
de la solution des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières
reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
21. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantequatorzième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
22. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2020 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
37e séance plénière
23 juillet 2019
2019/30. Développement des travaux du Comité technique sur la libéralisation du commerce international,
la mondialisation de l’économie et le financement du développement
Le Conseil économique et social,
Prenant note de la résolution 332 (XXX) adoptée le 28 juin 2018 par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale,
Résolutions
20
17. Recommande à tous les gouvernements de redoubler d’efforts, au sein des institutions spécialisées et des
autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres, pour que la priorité soit accordée à la question de l’aide
aux peuples des territoires non autonomes, au cas par cas ;
18. Appelle l’attention du Comité spécial sur la présente résolution et sur les débats qu’il a lui-même consacrés
à la question à sa session de 2021 ;
19. Rappelle que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a adopté le 16 mai 1998
la résolution 574 (XXVII)11, dans laquelle elle a demandé la mise en place des mécanismes nécessaires pour permettre
à ses membres associés, y compris les territoires non autonomes, de participer, sous réserve du Règlement intérieur
de l’Assemblée générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée consacrées à l’examen et à l’évaluation de
l’application des plans d’action des conférences mondiales des Nations Unies auxquelles ces territoires ont
initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du Conseil et de ses organes subsidiaires ;
20. Prie sa présidence de rester en relation étroite avec la présidence du Comité spécial s’agissant de ces
questions et de lui rendre compte à ce sujet ;
21. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution en accordant une attention
particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum d’efficacité aux activités
d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa session
de 2022 ;
22. Décide de garder les questions sus-abordées à l’examen.
12e séance plénière
21 juillet 2021
2021/3. Nouvelle vision stratégique de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
Le Conseil économique et social,
Prenant acte de la note du Secrétaire général intitulée « Nouvelle vision stratégique de la Commission
économique et sociale pour l’Asie occidentale »12,
Prenant acte également des documents de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur
l’état d’avancement de la réforme de la Commission13 et sur le projet de plan-programme pour 202114,
Prenant acte en outre de la résolution 335 (S-VI) de la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale en date du 21 décembre 2019, dans laquelle la Commission a adopté son plan-programme pour 2021,
Approuve la nouvelle vision stratégique de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
exposée dans la note du Secrétaire général.
1re séance plénière
14 septembre 2020
2021/4. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 74/88 et 74/243 de l’Assemblée générale, en date des 13 et 19 décembre 2019,
_______________
11 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément no 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
12 E/2020/12.
13 E/ESCWA/S-6/14.
14 E/ESCWA/S-6/16.
Résolutions
21
Rappelant également sa résolution 2019/29 du 23 juillet 2019,
Guidé par les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de
territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du 1er mars
1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981 et 2334 (2016) du 23 décembre 2016,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES-10/13 du 21 octobre 2003, ES-10/14 du 8 décembre 2003, ES-10/15 du 20 juillet 2004
et ES-10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé »,
transmis par le Secrétaire général15,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 194916, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes
occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques17, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels18 et la Convention relative aux droits de l’enfant19, et affirmant que ces instruments
relatifs aux droits de l’homme sont applicables et doivent être respectés dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
Notant avec préoccupation que plus de 70 ans se sont écoulés depuis l’adoption par l’Assemblée générale de la
résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 et 53 ans depuis l’occupation du territoire palestinien, y compris Jérusalem-
Est, en 1967,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits de l’homme et
aux principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à un
règlement de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004, 1850 (2008) du 16 décembre 2008 et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, du principe de l’échange de
territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe20 et de la feuille de route du Quatuor21, ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du
peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent, mettent
en péril et épuisent les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le
Golan syrien occupé, en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit international, qui
se sont malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
écologiquement durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris
_______________
15 A/75/86–E/2020/62.
16 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
17 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
18 Ibid.
19 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
20 A/56/1026-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
21 S/2003/529, annexe.
Résolutions
22
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui
reste supérieur à 40 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent, exacerbé par les bouclages
prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent d’avoir les opérations militaires menées
dans la bande de Gaza sur l’infrastructure économique et sociale et les conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans le
Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits de l’homme,
des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la protection
sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable, qui
vise notamment à améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les
capacités des institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes de
l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier
les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est22,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation et de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des lieux
de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions
de vie du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux, notamment les
droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la liberté d’accès et
de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé23 et la résolution ES-10/15 de
l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme, notamment
en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la désescalade, à faire
preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires, et à créer un environnement stable
propice à l’avènement de la paix,
_______________
22 A/HRC/22/63.
23 Voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.
Résolutions
23
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Se déclarant profondément inquiet que des civils palestiniens, dont la communauté bédouine, continuent d’être
spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de démolition des
habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que par les
mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé la
situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Constatant avec une vive inquiétude qu’Israël poursuit ses opérations militaires et sa politique de bouclage,
restreint strictement la circulation des personnes et des biens et impose la fermeture des points de passage, la mise en
place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et préoccupé par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du peuple
palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Vivement préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des bouclages
prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable, comme indiqué dans de nombreux rapports,
notamment celui de l’équipe de pays des Nations Unies en date du 26 août 2016, intitulé « Gaza: two years after », et
demandant à ce propos l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier
2009, afin de garantir l’ouverture totale des points de passage frontaliers pour favoriser une circulation régulière et
ininterrompue des personnes et des biens, y compris le passage de l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et
l’acheminement des matériaux de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations
civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et son
lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées,
qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers d’habitations et
d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et
d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions publiques, des lieux de
culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de civils et les violations du
droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et matérielles
de la population civile palestinienne, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Se déclarant vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande
échelle et les entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation
socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza et son achèvement avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence
internationale du Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », qui s’est tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Résolutions
24
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de
tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, les incitations et les destructions, et les tirs
de roquette,
Constatant avec une vive inquiétude que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants et de
femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions pénibles
caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les négligences médicales répétées,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus palestiniens
et par tous les cas de torture signalés,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale, pour
réformer, améliorer et renforcer ses institutions et ses infrastructures, insistant sur la nécessité de préserver et
d’améliorer encore les institutions et infrastructures palestiniennes, en dépit des obstacles inhérents à la poursuite de
l’occupation israélienne, et se félicitant à cet égard des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un
État palestinien indépendant, notamment par l’exécution du Programme national : priorités, politiques et interventions
nationales (2017-2022),
Se déclarant préoccupé par les retombées négatives que pourraient avoir l’instabilité et la crise financière
auxquelles doit actuellement faire face le Gouvernement palestinien et l’absence d’horizon politique crédible sur les
importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État fonctionnelles, corroborés par les évaluations
positives d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation
des Nations Unies et le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, à ses institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le Gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux points
de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de respecter et
de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Engageant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques, sociales et environnementales
saines sont difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des points de passage frontaliers de la bande de Gaza, conformément à la
résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès humanitaire et la circulation régulière
et ininterrompue des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de circulation
imposées au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du
système de bouclage à plusieurs niveaux, demande que d’autres mesures d’urgence soient prises pour remédier à la
situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël,
Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
Résolutions
25
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de
l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 199424 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le passage du
15 novembre 2005, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la
bande de Gaza, qui est d’une importance capitale pour garantir le passage des denrées alimentaires et des fournitures
essentielles, notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, pour permettre aux
organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de
s’y déplacer sans entrave et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au relèvement
économique, et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande en outre de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que les stations d’épuration des eaux usées dans la bande de
Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station d’épuration d’urgence
des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder reconstruire et améliorer les
infrastructures hydriques, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la bande de
Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement et les efforts
de reconstruction et de développement, et salue l’action menée à ce jour par le Service de la lutte antimines de l’ONU ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des infrastructures
correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé sont
illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à l’instauration de la paix, et
demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes, notamment la cessation de toutes
les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et le caractère des territoires occupés,
notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est occupée, conformément aux résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), et au droit international, y compris la Convention de
Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
_______________
24 Voir A/49/180-S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
26
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Appelle d’urgence l’attention sur les souffrances que subissent les prisonniers et les détenus et sur les droits
que leur confère le droit international et demande que les deux parties fassent des efforts pour continuer de libérer des
prisonniers et des détenus, et déplore la pratique de rétention des dépouilles mortelles et demande leur restitution aux
familles, lorsque cela n’a pas encore été fait, conformément au droit international humanitaire et au droit international
des droits de l’homme, afin de permettre à celles-ci de faire leur deuil dans la dignité selon leurs croyances et traditions
religieuses ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif donné par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 2004, ainsi que dans la résolution ES-10/15 et les résolutions pertinentes ultérieures
de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien occupé
désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la République
arabe syrienne ;
17. Souligne l’importance que revêtent les travaux effectués par les organismes et institutions des Nations
Unies présents dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des
Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Se félicite de l’engagement pris par le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial des Nations Unies de
participer, en coopération avec les partenaires concernés, à l’action visant à satisfaire aux besoins urgents sur le plan
humanitaire et sur les plans du développement économique et des infrastructures, y compris dans le cadre de
l’exécution de projets avalisés par le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux
Palestiniens, et les prie instamment de s’investir davantage ;
19. Exprime sa gratitude aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de l’augmentation
des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes officielles et
conformément au Plan palestinien de développement national ;
20. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004), 1850 (2008) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la
feuille de route du Quatuor, ainsi que de respecter les accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la concrétisation
de la solution des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières
reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
21. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixantequinzième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
Résolutions
27
22. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2022 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
1re séance plénière
14 septembre 2020
2021/5. La situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter
Le Conseil économique et social,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général25,
Rappelant ses résolutions pertinentes et toutes les autres résolutions de l’Organisation des Nations Unies sur la
question,
Rappelant également la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité en date du 31 octobre 2000, dans laquelle
ce dernier a notamment demandé à toutes les parties à un conflit armé de respecter pleinement le droit international
applicable aux droits et à la protection des femmes et des filles, en particulier en tant que personnes civiles, et souligné
que tous les États avaient l’obligation de mettre fin à l’impunité,
Rappelant en outre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes26,
Rappelant les dispositions de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes27 relatives à
la protection des populations civiles,
Réaffirmant qu’il incombe aux États et à toutes les parties à un conflit armé de respecter le droit international
humanitaire et le droit international des droits de l’homme, le cas échéant, et qu’il faut mettre fin à toutes les violations
du droit international humanitaire et à toutes les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits,
Réaffirmant les Stratégies prospectives de Nairobi pour la promotion de la femme28, la Déclaration et le
Programme d’action de Beijing29, les textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale
intitulée « Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle »30 et la
déclaration politique adoptée par la Commission de la condition de la femme à sa cinquante-neuvième session à
l’occasion du vingtième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes31, et se déclarant de
nouveau attaché à l’application intégrale, effective et accélérée de ces textes,
Réaffirmant qu’il importe de renforcer le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la prise des
décisions concernant la prévention et le règlement pacifique des conflits dans le cadre de l’action menée pour assurer
la sécurité et le bien-être de toutes les femmes dans la région, soulignant qu’il faut que les femmes participent et soient
associées sur un pied d’égalité à toutes les initiatives tendant à l’instauration, au maintien et à la promotion de la paix
et de la sécurité, et se félicitant à cet égard de l’appel mondial lancé le 1er juillet 2020 par des dirigeantes
internationales,
Notant avec une vive préoccupation les violations systématiques des droits de l’homme du peuple palestinien
qu’Israël, Puissance occupante, continue de commettre, et leurs répercussions sur les femmes et les filles,
_______________
25 E/CN.6/2019/6.
26 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1249, no 20378.
27 Résolution 48/104 de l’Assemblée générale.
28 Rapport de la Conférence mondiale chargée d’examiner et d’évaluer les résultats de la Décennie des Nations Unies pour la femme :
égalité, développement et paix, Nairobi, 15-26 juillet 1985 (publication des Nations Unies, numéro de vente : F.85.IV.10), chap. I, sect. A.
29 Rapport de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, Beijing, 4-15 septembre 1995 (publication des Nations Unies, numéro de
vente : F.96.IV.13), chap. I, résolution 1, annexes I et II.
30 Résolutions de l’Assemblée générale S-23/2, annexe, et S-23/3, annexe.
31 Documents officiels du Conseil économique et social, 2015, Supplément no 7 (E/2015/27), chap. I, sect. C, résolution 59/1, annexe.
Résolutions
128
19. Rappelle que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a adopté le 16 mai 1998
la résolution 574 (XXVII)150, dans laquelle elle a demandé la mise en place des mécanismes nécessaires pour
permettre à ses membres associés, y compris les territoires non autonomes, de participer, sous réserve du Règlement
intérieur de l’Assemblée générale, aux sessions extraordinaires de l’Assemblée consacrées à l’examen et à
l’évaluation de l’application des plans d’action des conférences mondiales des Nations Unies auxquelles ces territoires
ont initialement participé en qualité d’observateurs, ainsi qu’aux travaux du Conseil et de ses organes subsidiaires ;
20. Prie sa présidence de rester en relation étroite avec la présidence du Comité spécial s’agissant de ces
questions et de lui rendre compte à ce sujet ;
21. Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution en accordant une attention
particulière aux mesures de coopération et d’intégration prises pour donner le maximum d’efficacité aux activités
d’assistance entreprises par divers organismes des Nations Unies, et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa session
de 2023 ;
22. Décide de garder les questions sus-abordées à l’examen.
34e séance plénière
22 juillet 2022
2022/22. Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Le Conseil économique et social,
Rappelant les résolutions 76/82 et 76/225 de l’Assemblée générale, en date des 9 et 17 décembre 2021,
Rappelant également sa résolution 2021/4 du 14 septembre 2020,
Guidé par les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, affirmant l’inadmissibilité de l’acquisition de
territoire par la force, et rappelant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 252 (1968) du 21 mai 1968, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 465 (1980) du
1er mars 1980, 497 (1981) du 17 décembre 1981 et 2334 (2016) du 23 décembre 2016,
Rappelant les résolutions adoptées par l’Assemblée générale à sa dixième session extraordinaire d’urgence,
notamment les résolutions ES‑10/13 du 21 octobre 2003, ES‑10/14 du 8 décembre 2003, ES‑10/15 du 20 juillet 2004
et ES‑10/17 du 15 décembre 2006,
Prenant note du rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale intitulé
« Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé »,
transmis par le Secrétaire général151,
Réaffirmant que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du
12 août 1949152, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967,
Rappelant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques153, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels154 et la Convention relative aux droits de l’enfant155, et affirmant que ces
_______________
150 Voir Documents officiels du Conseil économique et social, 1998, Supplément no 21 (E/1998/41), chap. III, sect. G.
151 A/77/90-E/2022/66.
152 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
153 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
154 Ibid.
155 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
Résolutions
129
instruments relatifs aux droits humains sont applicables et doivent être respectés dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé,
Notant avec préoccupation que plus de 70 ans se sont écoulés depuis l’adoption par l’Assemblée générale de la
résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 et 55 ans depuis l’occupation du territoire palestinien, y compris
Jérusalem-Est, en 1967,
Prenant note, à cet égard, de l’adhésion de la Palestine à plusieurs instruments relatifs aux droits humains et aux
principales conventions relatives au droit humanitaire, ainsi qu’à d’autres traités internationaux,
Prenant note également de la résolution 67/19 de l’Assemblée générale en date du 29 novembre 2012,
Soulignant qu’il est urgent de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à un
règlement de paix juste, durable et global dans tous les domaines, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978) du 19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003, 1544 (2004) du
19 mai 2004, 1850 (2008) du 16 décembre 2008 et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, du principe de l’échange de
territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe156 et de la feuille de route du Quatuor157, ainsi que du respect des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du
peuple palestinien,
Réaffirmant le principe de la souveraineté permanente des peuples sous occupation étrangère sur leurs
ressources naturelles, et préoccupé par le fait qu’Israël, Puissance occupante, et les colons israéliens exploitent, mettent
en péril et épuisent les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem‑Est, et dans le
Golan syrien occupé, en particulier par suite d’activités de peuplement, illégales au regard du droit international, qui
se sont malheureusement poursuivies pendant la période considérée,
Convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé l’action menée pour assurer un développement
écologiquement durable et un environnement économique viable dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, et profondément préoccupé par la dégradation de la situation
économique et des conditions de vie qui en résulte,
Se déclarant alarmé à cet égard par le taux de chômage vertigineux dans la bande de Gaza en particulier qui
reste supérieur à 40 pour cent, avec un taux de chômage chez les jeunes de 60 pour cent, exacerbé par les bouclages
prolongés et les sévères restrictions imposées par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, et par les répercussions négatives que continuent d’avoir les opérations militaires menées
dans la bande de Gaza sur les infrastructures économiques et sociales et les conditions de vie,
Saluant l’action du Gouvernement palestinien qui, malgré de nombreuses contraintes, y compris les obstacles
découlant de la poursuite de l’occupation israélienne, s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale dans le
Territoire palestinien occupé, en particulier sur les plans de la gouvernance, de l’état de droit et des droits humains,
des moyens de subsistance et des secteurs productifs, de l’éducation et de la culture, de la santé, de la protection
sociale, des infrastructures et de l’eau,
Soulignant l’importance du Plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable, qui
vise notamment à améliorer le soutien et l’aide au développement en faveur du peuple palestinien et à renforcer les
capacités des institutions compte tenu des priorités nationales palestiniennes,
S’inquiétant vivement de la construction accélérée de colonies de peuplement et de la mise en oeuvre d’autres
mesures connexes par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Jérusalem-Est occupée et alentour,
ainsi que dans le Golan syrien occupé, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes de
l’Organisation des Nations Unies, et soulignant que les autres violations et mesures discriminatoires dont est
responsable Israël résultent principalement de ces mesures illégales,
_______________
156 A/56/1026‑S/2002/932, annexe II, résolution 14/221.
157 S/2003/529, annexe.
Résolutions
130
Encourageant tous les États et toutes les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des
politiques propres à assurer le respect des obligations que leur fait le droit international quant à l’ensemble des
pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier
les colonies de peuplement israéliennes,
Prenant note du rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits chargée d’étudier
les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels
des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est158,
Exprimant sa profonde préoccupation devant la multiplication des actes de violence, de harcèlement, de
provocation et de vandalisme et des incitations à commettre de tels actes dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem‑Est, en particulier ceux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens, dont des enfants, et contre leurs biens, notamment des habitations, des monuments historiques, des lieux
de culte et des terres agricoles, et demandant que les auteurs de ces activités illégales soient amenés à en répondre,
S’inquiétant vivement de la gravité des répercussions que la construction du mur par Israël et le régime qui lui
est associé ont, à l’intérieur du Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, sur la situation
économique et sociale du peuple palestinien, et de la violation qui en résulte de ses droits économiques et sociaux,
notamment les droits au travail, à la santé, à l’éducation, à la propriété et à un niveau de vie suffisant, ainsi qu’à la
liberté d’accès et de circulation,
Rappelant, à cet égard, l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice sur les
conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé159 et la résolution ES‑10/15
de l’Assemblée générale, et soulignant qu’il est nécessaire de respecter les obligations qui y sont énoncées,
Déplorant les pertes de vies innocentes et les blessés parmi la population civile, et exhortant toutes les parties à
respecter pleinement le droit international, y compris le droit humanitaire et le droit des droits de l’homme, notamment
en faveur de la protection des civils ainsi que de la promotion de la sécurité humaine et de la désescalade, à faire
preuve de retenue, notamment en s’abstenant de tous actes et discours incendiaires, et à créer un environnement stable
propice à l’avènement de la paix,
Profondément préoccupé par l’ampleur des destructions de biens, notamment les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de monuments historiques, de terres agricoles et de vergers,
commises par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, du fait en
particulier de la construction des colonies et du mur et de la confiscation de terres, au mépris du droit international,
dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour,
Se déclarant profondément inquiet que des civils palestiniens, dont la communauté bédouine, continuent d’être
spoliés et contraints à se déplacer du fait de la poursuite et de l’intensification de la politique de démolition des
habitations, d’expulsion et de révocation des droits de résidence à Jérusalem-Est occupée et alentour, ainsi que par les
mesures visant à isoler davantage la ville de ses environs palestiniens naturels, qui ont sérieusement exacerbé la
situation socioéconomique déjà critique de la population palestinienne,
Constatant avec une vive inquiétude qu’Israël poursuit ses opérations militaires et sa politique de bouclage,
restreint strictement la circulation des personnes et des biens et impose la fermeture des points de passage, la mise en
place de postes de contrôle et un régime de permis dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et préoccupé par les conséquences négatives qui en résultent pour la situation socioéconomique du peuple
palestinien, en particulier des réfugiés de Palestine, qui conserve les dimensions d’une crise humanitaire,
Vivement préoccupé, en particulier, par la crise qui se poursuit dans la bande de Gaza du fait des bouclages
prolongés et des restrictions sévères imposés par Israël sur le plan économique et en matière de déplacements, qui
constituent de fait un blocus, soulignant que la situation est intenable, comme indiqué dans de nombreux rapports,
notamment celui de l’équipe de pays des Nations Unies en date du 26 août 2016, intitulé « Gaza: two years after », et
demandant à ce propos l’application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, en date du 8 janvier
2009, afin de garantir l’ouverture totale des points de passage frontaliers pour favoriser une circulation régulière et
_______________
158 A/HRC/22/63.
159 Voir A/ES‑10/273 et A/ES‑10/273/Corr.1.
Résolutions
131
ininterrompue des personnes et des biens, y compris le passage de l’aide humanitaire, les échanges commerciaux et
l’acheminement des matériaux de construction, et soulignant la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations
civiles,
Déplorant le conflit qui s’est déroulé en juillet et août 2014, à l’intérieur de la bande de Gaza et alentour, et son
lot de victimes civiles, notamment les milliers de Palestiniens, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées,
qui ont été tués ou blessés, ainsi que les destructions et dommages considérables causés à des milliers d’habitations et
d’ouvrages civils essentiels, y compris des écoles, des hôpitaux, des réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et
d’alimentation en électricité, des biens économiques, industriels et agricoles, des institutions publiques, des lieux de
culte et des écoles et locaux des Nations Unies, le déplacement de centaines de milliers de civils et les violations du
droit international, y compris du droit humanitaire et du droit des droits de l’homme, qui ont pu être commises,
Gravement préoccupé par l’ampleur et la persistance des répercussions négatives que les opérations militaires
menées en juillet et août 2014 ainsi qu’en décembre 2008 et janvier 2009 et en novembre 2012 ont eues sur les
conditions économiques, la fourniture de services sociaux et les conditions de vie sociales, humanitaires et matérielles
de la population civile palestinienne, y compris les réfugiés de Palestine,
Rappelant, à cet égard, les rapports pertinents de l’Organisation des Nations Unies, dont les siens propres et
ceux de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et du Conseil des droits de l’homme,
Se déclarant vivement préoccupé par les effets néfastes à court et à long terme que ces destructions à grande
échelle et les entraves au processus de reconstruction qui sont le fait d’Israël, Puissance occupante, ont sur la situation
socioéconomique et humanitaire de la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, où la crise humanitaire
continue de s’aggraver, et demandant à cet égard l’intensification immédiate de la reconstruction dans la bande de
Gaza et son achèvement avec l’aide des pays donateurs, notamment le versement des fonds annoncés à la Conférence
internationale du Caire sur la Palestine, intitulée « Reconstruire Gaza », qui s’est tenue le 12 octobre 2014,
Gravement préoccupé par divers rapports de l’Organisation des Nations Unies et des institutions spécialisées
concernant la forte dépendance à l’égard de l’aide, due aux bouclages prolongés des frontières, aux taux démesurés
de chômage, à la pauvreté généralisée et aux graves difficultés d’ordre humanitaire, telles l’insécurité alimentaire et
l’augmentation des problèmes de santé, notamment les taux de malnutrition élevés, parmi le peuple palestinien, en
particulier les enfants, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
Exprimant sa profonde préoccupation devant le nombre de morts et de blessés parmi les civils, notamment les
enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, et faisant valoir que la population civile palestinienne doit être
protégée conformément au droit international humanitaire,
Soulignant l’importance que revêtent la sécurité et le bien-être de tous les civils, et demandant la cessation de
tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, les provocations, les incitations et les destructions, et les tirs
de roquette,
Constatant avec une vive inquiétude que des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants et de
femmes, continuent d’être détenus dans des prisons ou centres de détention israéliens dans des conditions pénibles
caractérisées notamment par le manque d’hygiène, le régime d’isolement, un recours excessif à l’internement
administratif, notamment d’enfants, l’absence de soins médicaux adaptés et les négligences médicales répétées,
y compris dans le cas de prisonniers malades, lesquelles risquent d’avoir des conséquences fatales, l’interdiction des
visites familiales et la privation des garanties d’une procédure régulière, qui nuisent à leur bien-être, et se déclarant
vivement préoccupé par tous mauvais traitements et brimades infligés à des prisonniers et à des détenus palestiniens
et par tous les cas de torture signalés,
Conscient qu’il faut d’urgence reconstruire et développer les infrastructures économiques et sociales du
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et prendre des mesures pour faire face à la crise humanitaire
qui frappe le peuple palestinien, notamment en assurant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la
circulation régulière et ininterrompue des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza,
Appréciant les efforts que fait le Gouvernement palestinien, avec l’appui de la communauté internationale, pour
réformer, améliorer et renforcer ses institutions et ses infrastructures, insistant sur la nécessité de préserver et
d’améliorer encore les institutions et infrastructures palestiniennes, en dépit des obstacles inhérents à la poursuite de
l’occupation israélienne, et se félicitant à cet égard des efforts constants visant à mettre en place les institutions d’un
Résolutions
132
État palestinien indépendant, notamment par l’exécution du Programme national : priorités, politiques et interventions
nationales (2017-2022),
Se déclarant préoccupé par les retombées négatives que pourraient avoir l’instabilité et la crise financière
auxquelles doit actuellement faire face le Gouvernement palestinien et l’absence d’horizon politique crédible sur les
importants résultats obtenus dans la mise en place d’institutions d’État fonctionnelles, corroborés par les évaluations
positives d’institutions internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation
des Nations Unies et le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens,
Rendant hommage, à cet égard, à l’Organisation des Nations Unies, aux institutions spécialisées et à la
communauté des donateurs pour l’important travail accompli à l’appui du développement économique et social du
peuple palestinien, conformément à son plan de développement national et d’édification de l’État, et pour l’aide
indispensable apportée dans le domaine humanitaire,
Déclarant qu’il importe d’aider le Gouvernement de consensus national palestinien à exercer pleinement ses
responsabilités dans tous les domaines, en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza, à avoir une présence aux points
de passage à Gaza et à promouvoir la réconciliation nationale palestinienne, et soulignant la nécessité de respecter et
de préserver l’intégrité et l’unité du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem‑Est,
Engageant les deux parties à s’acquitter, avec le concours du Quatuor, des obligations qui leur incombent en
vertu de la feuille de route,
Conscient que le développement et la promotion de conditions économiques, sociales et environnementales
saines sont difficiles sous un régime d’occupation et que c’est par la paix et la stabilité qu’ils sont le mieux servis,
1. Demande l’ouverture complète des points de passage frontaliers de la bande de Gaza, conformément à la
résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, afin que soient garantis l’accès humanitaire et la circulation régulière
et ininterrompue des personnes et des biens et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de circulation
imposées au peuple palestinien, y compris celles qui procèdent des opérations militaires israéliennes en cours et du
système de bouclage à plusieurs niveaux, demande que d’autres mesures d’urgence soient prises pour remédier à la
situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, qui est critique dans la bande de Gaza, et engage Israël,
Puissance occupante, à s’acquitter de toutes les obligations juridiques que lui imposent à cet égard le droit international
humanitaire et les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies ;
2. Souligne qu’il faut préserver la continuité, l’unité et l’intégrité territoriales du Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à destination et en provenance du monde extérieur ;
3. Souligne également qu’il faut préserver et renforcer les institutions et infrastructures nationales
palestiniennes pour assurer la fourniture des services publics essentiels à la population civile palestinienne et
contribuer à la promotion et à la protection des droits humains, y compris les droits économiques et sociaux ;
4. Exige d’Israël qu’il respecte le Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de
l’État d’Israël et l’Organisation de libération de la Palestine signé à Paris le 29 avril 1994160 ;
5. Demande à Israël de remettre en état et de remplacer les biens civils, les infrastructures essentielles, les
terres agricoles et les services administratifs endommagés ou détruits du fait de ses opérations militaires dans le
Territoire palestinien occupé ;
6. Demande de nouveau la pleine application de l’Accord réglant les déplacements et le passage du
15 novembre 2005, en particulier la réouverture permanente d’urgence de tous les points de passage situés dans la
bande de Gaza, qui est d’une importance capitale pour garantir le passage des denrées alimentaires et des fournitures
essentielles, notamment les matériaux de construction et des livraisons suffisantes de carburant, pour permettre aux
organismes des Nations Unies et aux organismes apparentés d’avoir accès au Territoire palestinien occupé et de s’y
déplacer sans entrave et pour y assurer les échanges commerciaux qui sont indispensables au relèvement économique,
et insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de toutes les populations civiles ;
_______________
160 Voir A/49/180‑S/1994/727, annexe, intitulée « Accord relatif à la bande de Gaza et à la région de Jéricho », annexe IV.
Résolutions
133
7. Demande à toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
recourir à la violence contre la population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949 ;
8. Réaffirme le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques, et engage Israël, Puissance occupante, à ne pas les exploiter, les
mettre en péril, les détruire ou les épuiser ;
9. Demande à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les institutions
économiques, les terres agricoles et les vergers dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi
que dans le Golan syrien occupé, et d’empêcher les colons israéliens de se livrer à de telles activités illégales ;
10. Demande également à Israël, Puissance occupante, de cesser immédiatement d’exploiter les ressources
naturelles, minières et hydriques notamment, et de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets de toutes sortes, qui menace
dangereusement leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau, en terres et en énergie, et met gravement
en péril l’environnement et la santé des populations civiles, et lui demande en outre de lever tous les obstacles à
l’exécution de projets environnementaux essentiels tels que les stations d’épuration des eaux usées dans la bande de
Gaza, notamment la fourniture de l’électricité nécessaire aux travaux liés au projet de station d’épuration d’urgence
des eaux usées dans le nord de Gaza, et souligne à cet égard qu’il faut sans plus tarder reconstruire et améliorer les
infrastructures hydriques, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza ;
11. Demande l’aide nécessaire au retrait en toute sécurité de tous les engins non explosés dans la bande de
Gaza, qui mettent en danger la vie des Palestiniens et ont des répercussions négatives sur l’environnement et les efforts
de reconstruction et de développement, et salue l’action menée à ce jour par le Service de la lutte antimines de l’ONU ;
12. Réaffirme que l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des infrastructures
correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé sont
illégales et constituent un obstacle majeur au développement économique et social et à l’instauration de la paix, et
demande l’arrêt total de toute implantation de colonie et de toutes activités connexes, notamment la cessation de toutes
les mesures visant à modifier la composition démographique, le statut juridique et le caractère des territoires occupés,
notamment à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est occupée, conformément aux résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), et au droit international, y compris la Convention de
Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ;
13. Demande que les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, soient amenés à en répondre, rappelle à cet égard la résolution 904 (1994) du Conseil de
sécurité, en date du 18 mars 1994, et souligne qu’il faut l’appliquer ;
14. Appelle d’urgence l’attention sur les souffrances que subissent les prisonniers et les détenus et sur les droits
que leur confère le droit international et demande que les deux parties fassent des efforts pour continuer de libérer des
prisonniers et des détenus, et déplore la pratique de rétention des dépouilles mortelles et demande leur restitution aux
familles, lorsque cela n’a pas encore été fait, conformément au droit international humanitaire et au droit international
des droits de l’homme, afin de permettre à celles‑ci de faire leur deuil dans la dignité selon leurs croyances et traditions
religieuses ;
15. Réaffirme que la poursuite par Israël de la construction d’un mur dans le Territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est,
morcèle la Cisjordanie et compromet gravement le développement économique et social du peuple palestinien, et
demande à ce propos que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu par la Cour
internationale de Justice le 9 juillet 2004, ainsi que dans la résolution ES‑10/15 et les résolutions pertinentes ultérieures
de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées ;
16. Engage Israël à respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des
personnes civiles en temps de guerre et à faciliter le passage par Qouneïtra des citoyens syriens du Golan syrien occupé
désireux de rendre visite aux membres de leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la République
arabe syrienne ;
Résolutions
134
17. Souligne l’importance que revêtent les travaux effectués par les organismes et institutions des Nations
Unies présents dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et par le Coordonnateur spécial des
Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de
l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne ;
18. Se félicite de l’engagement pris par le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial des Nations Unies de
participer, en coopération avec les partenaires concernés, à l’action visant à satisfaire aux besoins urgents sur le plan
humanitaire et sur les plans du développement économique et des infrastructures, y compris dans le cadre de
l’exécution de projets avalisés par le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux
Palestiniens, et les prie instamment de s’investir davantage ;
19. Exprime sa gratitude aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations
intergouvernementales, régionales et non gouvernementales qui ont apporté et continuent d’apporter une aide
économique et humanitaire au peuple palestinien, contribuant ainsi à améliorer sa situation dramatique sur les plans
économique et social, et demande instamment que cette assistance se poursuive, en tenant compte de l’augmentation
des besoins humanitaires et socioéconomiques, en coopération avec les institutions palestiniennes officielles et
conformément au Plan palestinien de développement national ;
20. Réaffirme qu’il importe d’intensifier et de relancer les négociations du processus de paix sur la base des
résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment les résolutions 242 (1967), 338 (1973),
425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004), 1850 (2008) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité, de la
Conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la
feuille de route du Quatuor, ainsi que de respecter les accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien, de façon à faciliter la concrétisation
de la solution des deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières
reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967, et à favoriser un règlement de paix juste, durable et global ;
21. Prie le Secrétaire général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante-dixhuitième
session, un rapport sur l’application de la présente résolution et de continuer, en collaboration avec les
organismes compétents des Nations Unies, à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies un
état actualisé des conditions de vie du peuple palestinien ;
22. Décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de 2023 la question intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé ».
34e séance plénière
22 juillet 2022
2022/23. La situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter
Le Conseil économique et social,
Ayant examiné le rapport du Secrétaire général161,
Rappelant ses résolutions pertinentes et toutes les autres résolutions de l’Organisation des Nations Unies sur la
question,
Rappelant également la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité en date du 31 octobre 2000, dans laquelle
ce dernier a notamment demandé à toutes les parties à un conflit armé de respecter pleinement le droit international
applicable aux droits et à la protection des femmes et des filles, en particulier en tant que personnes civiles, et souligné
que tous les États avaient l’obligation de mettre fin à l’impunité,
_______________
161 Voir A/77/90-E/2022/66.
98-20577 (F) 150798 150798
* Nouveau tirage pour raisons techniques.
** A/53/50.
Nations Unies A/53/163* – E/1998/79*
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
14 juillet 1998
Français
Original: anglais
Assemblée générale
Cinquante-troisième session Session de fond de 1998
Point 100 de la liste préliminaire** Point 11 de l’ordre du jour
Souveraineté permanente du peuple Répercussions économiques et sociales
palestinien dans le territoire palestinien de l’occupation israélienne sur les conditions
occupé, y compris Jérusalem, de vie du peuple palestinien dans le territoire
et de la population arabe dans le Golan syrien palestinien occupé, y compris Jérusalem,
occupé sur leurs ressources naturelles et de la population arabe dans le Golan syrien
Conseil économique et social
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la
population arabe dans le Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 1997/67 du 25 juillet 1995, intitulée *Répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien
occupé+, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée générale à sa cinquante-troisième session, par son intermédiaire, un rapport sur
l’application de sa résolution. L’Assemblée générale, dans sa résolution 52/207 du
18 décembre 1997, a formulé la même demande. Le rapport figurant en annexe, qui couvre
la période allant de juin 1997 à mai 1998 et a été établi par la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale, est présenté comme suite à cette demande.
A/53/163*
E/1998/79*
2
Annexe
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale
I. Introduction
1. L’Assemblée générale, dans sa résolution 52/207 du
18 décembre 1997, consciente des nouvelles répercussions
économiques et sociales néfastes des colonies de peuplement
israéliennes sur les ressources naturelles du territoire palestinien
et des autres territoires arabes, en particulier la confiscation
de terres et le détournement forcé des ressources en eau,
a pris acte du rapport du Secrétaire général sur les répercussions
économiques et sociales des colonies de peuplement
israéliennes sur le peuple palestinien dans le territoire
palestinien, y compris Jérusalem, occupé depuis 1967, et sur
la population arabe du Golan syrien occupé (A/52/172-
E/1997/71 et Corr.1), réaffirmé les droits inaliénables du
peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et
leurs eaux; et prié le Secrétaire général de lui rendre compte,
à sa cinquante-troisième session, de l’application de sa
résolution. Le présent rapport est présenté comme suite à
cette demande ainsi qu’en application de la résolution
1997/67 du Conseil économique et social, en date du 17 juillet
1997, et couvre la période qui va jusqu’à mai 1998.
II. Répercussions économiques
et sociales de l’occupation
israélienne
2. L’enlisement du processus de paix a eu de graves
répercussions sur les Palestiniens dans le territoire occupé,
ainsi que sur la population arabe du Golan syrien occupé. Les
politiques d’occupation israéliennes et la fermeture répétée
des territoires occupés continuent d’aggraver les conditions
de vie du peuple palestinien.
3. Des colonies de peuplement israéliennes ont été
implantées sur près de 200 sites confisqués par les autorités
civiles et militaires représentant l’État d’Israël ainsi que par
des civils israéliens avec l’appui de leur gouvernement. Les
terres sous contrôle exclusif israélien représentent environ
72 % de la superficie de la Cisjordanie (zone C)1 et 40 % de
celle de la bande de Gaza. En outre, 30 % de la superficie de
Jérusalem-Est appartiennent effectivement à des Israéliens.
On ne dispose pas de chiffres pour le plateau du Golan, où
vivent environ 15 000 habitants de nationalité syrienne dans
quelques villages proches de la frontière entre la Syrie et le
Liban2.
4. Israël a implanté environ 150 colonies de peuplement
en Cisjordanie, où vivent 170 000 civils; quelque 180 000
Israéliens résident à Jérusalem-Est; dans la bande de Gaza,
5 500 colons vivent dans 16 implantations et sur le plateau
du Golan, 15 000 colons résident dans 36 colonies de peuplement.
D’ici à la fin de 1998, plus de 350 000 Israéliens
vivront, répartis dans plus de 200 communautés établies
depuis 1967, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la bande
de Gaza et sur le plateau du Golan3.
5. Le projet de Djabal Abou Ghounaym (Har Homa) est
un bon exemple de cette politique. Bien que l’Assemblée
générale ait condamné dans des résolutions la décision
d’Israël de créer une nouvelle colonie de peuplement à Djabal
Abou Ghounaym, le Gouvernement en place a déclaré n’avoir
aucune intention de mettre un terme à ce projet ou de le
suspendre. Ce devait être l’un des projets d’implantation les
plus importants jamais entrepris. Cette colonie est située au
sud de Jérusalem et surplombe les localités palestiniennes de
Bethléem et Beit Sahour. La superficie des terres réservées
pour le projet est de 1 850 dounams (un dounam est égal à
environ 1 000 mètres carrés); le plan directeur porte sur une
superficie de 2 056 dounams. Au cours de la phase initiale,
cette colonie accueillera 4 000 colons (dans 1 000 logements),
dont le nombre augmentera progressivement pour
atteindre 30 000 (dans près de 6 500 logements) à l’étape
finale4.
6. Le deuxième semestre de 1997 a été marqué par une
forte augmentation des travaux de construction dans tous les
territoires occupés. Des chantiers ont été mis en route dans
93 des 130 colonies de peuplement de Cisjordanie, dans les
colonies voisines de Jérusalem ainsi que dans des localités
isolées du centre de la Cisjordanie. Vu leur éloignement des
colonies existantes, au moins 13 de ces chantiers peuvent être
qualifiés de nouvelles implantations bien qu’Israël considère
qu’ils font partie d’implantations existantes. D’après la
presse israélienne, le nombre de logements mis en construction
s’élevait à 5 000 en 1997. D’autres sources ont confirmé
que la construction de 4 000 logements avait été approuvée
et avait commencé dans les colonies de Cisjordanie, ce qui
devrait entraîner une augmentation de plus de 10 % du
nombre de colons vivant dans cette région et dans la bande
A/53/163*
E/1998/79*
3
de Gaza, qui s’élève actuellement à plus de 160 000 person- le cadre d’un programme qui datait de 1998 et devait porter
nes occupant 45 000 logements5. sur plus de 27 % des 23 000 logements construits sur des
7. À la fin de 1997, les chiffres concernant l’expansion des
colonies de peuplement israéliennes dans les territoires
occupés étaient les suivants :
A. Nombre de résidents des colonies de peuplement
Cisjordanie : 165 000
Bande de Gaza : 5 500
Plateau du Golan : 15 000
Jérusalem-Est : 180 000
B. Expansion des colonies de peuplement
Nouvelles zones d’exploitation de colonies : 13
Nombre de logements nouveaux dont la construction
a été entamée : 4 500 à 5 000
C. Nombre de logements nouveaux dont la construction
a été approuvée par les autorités entre août
1996 et mars 1998 : 2 268
D. Nombre de logements vendus dans les colonies de
peuplement de Cisjordanie : 1 560
E. Nombre de logements dont la construction a été
terminée dans des colonies de peuplement de Cisjordanie
: 4 000
F. Superficie totale des terres confisquées en 1997 :
25 000 dounams
Rocades : 4 951 dounams
Nouvelles colonies de peuplement : 723 dounams
Expansion des colonies existantes : 14 784 dounams
Zones industrielles : 4 480 dounams
G. Logements palestiniens démolis par l’armée israélienne,
zone C : 233 en 1997 et 290 entre janvier 1997
et mars 1998
Sources: Foundation for Middle East Peace, Report on
Israeli Settlements in the Occupied Territories, Washington,
mars 1998, p. 1 et 2; Khalil Tufakji, Orient House; Palestinian
Society for the Protection of Human Rights and the
Environment, message électronique, 24 avril 1998.
8. En 1998, le Ministère du logement et de la construction
prévoyait de mettre en vente les parcelles sur lesquelles
devaient être construits les premiers 1 000 logements de la
colonie de peuplement d’Har Homa ainsi que les 800 logements
de la colonie de Givat Ze’ev, qui faisait partie du
*Grand Jérusalem+. La vente de ces parcelles s’inscrivait dans
terres occupées depuis 1967, objectif qui, s’il était atteint, ne
laisserait aucun doute sur l’ampleur de l’expansion projetée
des colonies de peuplement5.
9. L’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie
ne semble pas se limiter à la banlieue des grandes villes que
sont Jérusalem et Tel-Aviv, mais toucher aussi des localités
rurales isolées en Cisjordanie. L’importance croissante par
le secteur privé dans le domaine du logement ne semble pas
avoir arrêté l’expansion des colonies de peuplement dans ces
dernières zones.
10. Depuis 1967, 12 % seulement des nouveaux logements
construits à Jérusalem l’ont été à Jérusalme-Est. Entre 1977
et 1983, par exemple, 90 % de ces logements étaient destinés
à des Israéliens, ce qui correspond à 2 170 nouveaux logements
par an pour les Israéliens et à seulement 230 logements
pour les Palestiniens. La construction de logements israéliens
à Jérusalem-Est, occupée depuis 1967, a joué un rôle déterminant
dans la croissance générale de la ville. Soixante-seize
pour cent des Israéliens qui se sont installés à Jérusalem
depuis 1967, soit 180 000 personnes, vivent aujourd’hui à
Jérusalem-Est6.
11. À cause des restrictions à la construction de logements
palestiniens imposées par le Gouvernement et de l’essor de
la construction israélienne qui en est résulté et a conduit à la
construction de plus de 40 000 logements dans les colonies
de peuplement de Jérusalem-Est, la population palestinienne
n’a pas augmenté par rapport à l’ensemble de la population
de la ville depuis 1967. Il est prévu de construire 46 300
logements supplémentaires dans la ville tout entière, dont
10 000 sur 14 000 dounams de terres israéliennes faisant
partie de Jérusalem-Ouest depuis mai 1996 et 17 710 autres
à Jérusalem-Est7.
12. D’après certaines prévisions, la ceinture extérieure de
colonies de peuplement du Grand Jérusalem pourrait accueillir,
d’ici 15 ans, plus de 200 000 nouveaux colons, en plus
des 50 000 qui y résident déjà. Pendant cette période, avec
la fin des travaux entrepris dans les banlieues israéliennes
faisant partie de Jérusalem (Har Homa et autres), le nombre
des résidents israéliens à Jérusalem-Est devrait passer de 180
000 à 250 000 au moins. L’expansion des colonies de peuplement
à Jérusalem-Est demeure donc un moyen important de
compenser la croissance démographique des Palestiniens.
Cette augmentation de la population des colonies de peuplement
israéliennes aurait pour effet de faire passer le nombre
total de colons israéliens vivant dans la partie arabe de
Jérusalem-Est ou dans ses environs à 500 000 d’ici à l’an
2015. La population palestinienne devrait doubler au cours
A/53/163*
E/1998/79*
4
de la même période pour atteindre 1,5 million dans le Grand répétée de terres agricoles aux fins de l’établissement de
Jérusalem et 1 million à l’intérieur de la zone métropolitaine8. colonies de peuplement pourrait bien avoir entraîné des pertes
13. Le projet de développement9 de cette région a des
implications qui sont au-delà du territoire qu’il recouvre, ce
qui montre bien que l’expansion des colonies de peuplement
fait partie intégrante des plans d’aménagement du Gouvernement
d’Israël. Le projet E-1 porte sur le principal axe de
développement socioéconomique d’Israël lui-même, tel qu’il
est énoncé dans le plan directeur métropolitain achevé en 17. Le manque d’accès à l’eau demeure le principal obs-
1994-1995. Cet axe suit le tracé de la route 45 qui part du tacle au développement agricole palestinien. D’après un
Grand Tel-Aviv – passe par l’aéroport Ben Gourion, avec rapport récent de Miriam Lowi pour l’American Academy of
prolongement prévu pour assurer la desserte des zones Arts and Sciences, c’est presque entièrement grâce aux
industrielles situées à la périphérie de la ville nouvelle de ressources en eau de la Cisjordanie et du Jourdain que la
Modi’in – et mène au Grand Jérusalem et à la colonie de demande d’eau croissante d’Israël depuis 1967 a pu être
Givat Ze’ev en Cisjordanie. La route longe ensuite le site satisfaite . À l’heure actuelle, Israël connaît toutefois une
archéologique récemment remis en état qui est situé à côté crise de l’eau. Même avec les ressources qu’il s’est approde
la tombe du prophète Samuel – autour duquel devraient priées en 1967, il consomme davantage d’eau que n’en
être implantés des complexes résidentiels de luxe – et traverse produisent les nappes phréatiques existantes. En Cisjordanie,
la communauté de peuplement de Ramot à Jérusalem-Est et les ressources locales servent à satisfaire les besoins en eau
le parc d’activités industrielles de pointe, en expansion, de de la population israélienne des territoires occupés mais aussi
Har Hotzvim pour arriver à la colonie de peuplement dite de une partie de ceux de la population de son propre territoire
la porte Est qu’il est prévu d’établir à Jérusalem-Est. De là, (soit 15 % de la consommation totale), ce qui fait que la
elle arrive à Ma’ale Adumim et à sa zone industrielle, qui consommation de la communauté palestinienne pour son
devrait elle aussi connaître une forte expansion, et un autre usage personnel ,et non pas pour l’agriculture ou l’économie,
grand complexe résidentiel dont l’établissement est prévu à n’ a pas augmenté de plus de 20 % depuis 1967. Le statu quo,
Tibek Kuteif sur les hauteurs de la vallée du Jourdain. a déclaré Leopold Laufer dans un rapport récent destiné à une
14. En 1967, les Palestiniens cultivaient 2 300 kilomètres
carrés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En 1989, ce
chiffre était tombé à 1 945 kilomètres carrés, soit 31,5 % des
terres de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. En 1966 et 18. Tout au long des négociations tant bilatérales que
pendant la période allant de 1980 à 1985, l’agriculture multilatérales qui se sont tenues à Madrid, Israël s’est efforcé
représentait 24 % du produit intérieur brut. En 1994, ce de rester maître de ces ressources en Cisjordanie, région dont
pourcentage était tombé à moins de 15 %10. En 1966, le le Contrôleur de l’État d’Israël disait en février 1993 qu’elle
secteur agricole employait 55 000 personnes, soit 43 % de constituait le principal réservoir d’eau potable de la région
la population active palestinienne, contre 40 000 ou 24 % en de Dan, de Tel-Aviv, de Jérusalem et de Beersheba, et l’élé-
1980-198511. En 1993, 22 % des actifs palestiniens travail- ment le plus important à long terme du système national
laient pour l’agriculture12. d’approvisionnement en eau .
15. On ne peut toutefois tirer de ces indicateurs bruts 19. En 1987, lorsque les colons ne représentaient encore
aucune conclusion précise sur les conséquences des colonies que 10 % de la population palestinienne en Cisjordanie, la
de peuplement sur l’emploi ou la production agricoles ou la consommation des Palestiniens s’élevait à 115 centimètres
superficie des terres cultivées. Les colonies de peuplement cubes contre 97 centimètres cubes pour les colons . D’après
ne sont qu’un élément parmi tant d’autres qui influent sur ces un rapport de Peace Now, les colons juifs possèdent respectitendances.
vement 7 et 13 fois plus de terres irriguées par habitant que
16. Il existe ainsi des régions telles que la vallée du Jourdain,
où un lien direct peut être établi entre le déclin de 20. Un rapport de Jerusalem Media and Communication
l’agriculture palestinienne et les implantations israéliennes. Center datant de novembre 1992 révèle que le manque d’eau
La contamination par les eaux usées touche aussi directement a forcé les agriculteurs palestiniens à mettre des terres en
l’agriculture palestinienne, mais dans une moindre mesure, jachère et que le forage de nouveaux puits profonds destinés
dans la région de Kiryat Arba, près d’Hébron. La confiscation aux colonies de peuplement, notamment de la vallée du
de revenus et d’emplois dans le secteur agricole, mais aucune
étude sérieuse n’a été faite sur la question. Les territoires
occupés souffrent également de la présence d’industries
israéliennes, telles que l’usine de recyclage des huiles moteur
usagées, les carrières, etc., où sont produits des dérivés
dangereux ou toxiques.
13
cellule de réflexion israélienne, a sans aucun doute fait
obstacle au développement économique des territoires et de
Gaza14.
14
15
les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie15.
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5
Jourdain, est à l’origine des pénuries d’eau dont souffrent les mettre fin à cette pratique. Aujourd’hui, les eaux usées sont
agriculteurs palestiniens16. transportées par camion citerne et répandues dans les champs
21. Environ 260 entreprises israéliennes se sont implantées
en Cisjordanie. Les réglementations concernant la protection
des sols, de l’air et de l’eau et les restrictions au développement
industriel y sont généralement moins strictes et beau- 26. Geshurei Industries, un fabriquant de pesticides et
coup moins bien appliquées qu’en Israël17. Conjuguée aux d’engrais, était à l’origine implanté dans la ville israélienne
avantages accordés par l’État aux entreprises israéliennes de Kfar Saba. En 1982, les habitants s’étant inquiétés des
pour les encourager à s’installer dans des zones industrielles effets des activités de l’usine sur l’environnement – les terres,
situées à l’intérieur ou à proximité des colonies de peuple- la santé publique et l’agriculture –, un tribunal israélien a
ment, l’absence relative de règles ou de contrôles dans le ordonné la fermeture de l’usine. Depuis 1987, l’usine a
domaine de la protection de l’environnement a incité les rouvert ses portes de l’autre côté de la Ligne verte, à Tulkarm,
industries polluantes à venir s’installer dans les territoires où il n’existe aucune véritable restriction à l’évacuation des
occupés. déchets ou à la pollution de l’air. D’autres industriels israé-
22. Les usines dont l’activité nuit à l’environnement font
généralement appel à des procédés par voie humide dans les
secteurs industriels du conditionnement des aliments, de la
production manufacturière, de la métallisation et des textiles18.
23. L’Association municipale de protection de l’environnement
de Shomron, organe gouvernemental créé par les
colonies de peuplement du nord de la Cisjordanie pour
contrôler et améliorer la qualité de l’environnement, reconnaît
que les eaux usées de ces usines et de la centaine de
communautés résidentielles de la région, si elles ne sont pas
traitées correctement, peuvent nuire à la qualité des eaux
souterraines de la région. Les émissions dans l’atmosphère
et les nuisances sonores industrielles peuvent également poser
des risques dans certaines usines19.
24. Quarante-cinq sociétés se sont implantées dans la zone
industrielle de Burkan, voisine de la colonie de peuplement
d’Ariel. Elles fabriquent surtout des textiles et des plastiques
destinés à l’exportation. Leurs propriétaires ont choisi la
Cisjordanie pour échapper aux règles plus strictes qui sont
en vigueur en Israël dans les domaines de la santé et de
l’environnement et bénéficier d’allégements fiscaux20. Les
Palestiniens se sont plaints également des installations
industrielles d’Ariel, de Karne Shomron, de Kiryat Arba et
d’Adumim21. Ils s’inquiètent particulièrement des risques que
pose le développement industriel pour la qualité des eaux 29. Le rapport mettait également en évidence un taux de
souterraines, dont les chercheurs palestiniens ont conclu morbidité très important chez les exploitants agricoles et les
qu’elles étaient beaucoup plus polluées à proximité des riverains, qui souffraient de fortes migraines, de démangeaicolonies
de peuplement qu’ailleurs21. sons oculaires, de toux spasmodiques ou chroniques et
25. La colonie de peuplement de Kiryat Arba est, aux dires
des chercheurs palestiniens, la principale source de pollution
de la zone d’Hébron22. Une fabrique de carrelage installée
dans la zone industrielle déversait ses eaux usées dans les
égouts, ce qui posait de nombreux problèmes. La ville d’Hébron
s’est portée avec succès devant les tribunaux pour
palestiniens22. L’eau ayant une forte teneur en carbonate de
calcium, le taux d’acidité des terres, déjà élevé, s’en trouve
augmenté.
liens pollueurs qui se servent d’amiante, de fibres de verre,
de pesticides ou des gaz inflammables se sont également
réinstallés dans la zone de Tulkarm. D’après un rapport de
l’ONG palestinienne Society for the Protection of Human
Rights and the Environment, ces usines sont directement
responsables de la pollution de 144 dounams de terres
agricoles de première qualité et posent un grave danger pour
la santé publique23. Le tribunal israélien a ordonné que des
mesures correctives soient prises, notamment pour dédommager
les agriculteurs touchés, mais l’usine continue de fonctionner.
27. Le même rapport prend note des graves répercussions
qu’ont les activités industrielles sur les communautés voisines,
et notamment du mauvais état de presque tous les arbres
et des plantes poussant à proximité de l’usine, de la présence
de poussières contenant des résidus chimiques, d’un liquide
qui diminue la productivité des champs et des serres et de
produits dérivés, comme le sodium ou le sel, présent en
grande quantité dans les échantillons de sol des terres non
cultivables. Ces effets sont liés à l’activité industrielle et à la
contamination des terres agricoles par les eaux usées.
28. Ce même rapport montre clairement que la pollution
des eaux souterraines est due aux infiltrations de produits
chimiques et que les déchets et les produits dérivés ne sont
pas évacués correctement23.
d’asthme23. Le Ministère palestinien de l’agriculture a noté
que la santé publique de la collectivité n’avait fait l’objet
d’aucune étude sérieuse pendant les décennies qu’avaient
duré l’occupation militaire et le conflit ouvert, ce qui donnait
à penser que les problèmes de santé liés à la pollution
pouvaient être plus graves qu’on ne pensait. Les effets à long
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6
terme sur les sols et les eaux souterraines n’avaient pas non 35. Pour les Israéliens, l'atténuation des problèmes écologiplus
été étudiés sérieusement24. ques dans les territoires occupés, y compris ceux causés par
30. À cause des effets nocifs de l’industrie israélienne,
17 % des terres agricoles de la région de Tulkarm étaient,
selon le Ministère palestinien de l’agriculture, polluées par
les six unités industrielles implantées dans la zone. Trois de
ces unités se trouvent sur des sites considérés par les Palestiniens
comme des biens religieux (waqf). D'autres sites sont
revendiqués par des particuliers palestiniens. Plusieurs usines
se trouvent à moins de 100 mètres de zones d'habitation24.
31. Les territoires occupés comptent des centaines de
décharges, dont plusieurs douzaines sont illégales. On en
dénombre 246 dans le seul secteur de la Cisjordanie, au nord
de Jérusalem. Il s'agit, dans la plupart des cas, de décharges
simples et rudimentaires, où les mesures de protection de
l'environnement ne sont guère appliquées. Aucune n'est
utilisée exclusivement par les colonies ou par les communautés
palestiniennes. L'Association écologique municipale de
Shomron reconnaît que l'entretien des décharges laisse à
désirer et qu'elles dégagent des odeurs et de la fumée qui 37. La situation du chômage en Cisjordanie et dans la bande
incommodent les riverains, en même temps qu'elles compro- de Gaza demeure critique, notamment en raison des mesures
mettent la qualité des eaux souterraines25. de bouclage et du recours d'Israël à des travailleurs venant
32. La décharge de Jiyous, près de Kalkilya, constitue un
exemple caractéristique. Cette décharge, établie sur une
superficie de 12 dounams, à 200 mètres de l'oued qui alimente
le village d'Azoun en eau potable, a été mise en service en 38. Le climat économique général qui prévaut en Cisjor-
1990 et est principalement utilisée par les colonies de Karnei danie et dans la bande de Gaza fait obstacle aux investisse-
Shomron, Keddu et Ma'al Shomron. L'Association écologique ments et à la croissance, en raison de l'ambiguïté persistante
municipale de Shomron subit des pressions de la part de de la situation juridique et politique. Selon l'Institut palestisociétés
israéliennes de voirie qui souhaiteraient pouvoir y nien de recherche en économie politique, *l'enchevêtrement
déposer des déchets provenant d'Israël, les autorités israélien- complexe des lois et des ordonnances militaires en vigueur
nes ayant fermé la décharge que ces sociétés utilisaient pendant l'occupation est toujours en place. La situation se
précédemment en Israël26. complique encore du fait du bouclage des frontières, qui se
33. À l'aide du système d'information géographique, Israël
a réalisé, en 1996, une étude en vue d’établir un plan directeur
qui permettrait d’améliorer et de renforcer le système de
l'élimination des déchets en Cisjordanie. Ce plan directeur est
actuellement mis en oeuvre exclusivement par Israël, sans la
participation officielle ou officieuse des Palestiniens.
34. Il y a littéralement des milliers de carrières de pierre en
Cisjordanie, qui fournissent 80 % des matériaux de construction
du secteur du bâtiment israélien. Bon nombre de ces
pierres servent à la construction de maisons dans les colonies
de peuplement26. Les nuages de poussière qui se dégagent des
carrières présentent des risques pour la santé. Des rapports
récents font état d’une augmentation de cas d’asthme et de
bronchite aiguë chez les personnes résidant à proximité27.
l'implantation et l'expansion des colonies, doit faire l'objet
d'une action concertée entre Israéliens et Palestiniens.
Toutefois, les responsables de la planification de l'environnement
dans les territoires continuent de considérer, au
mieux, les Palestiniens comme des partenaires de rang
inférieur. Pour leur part, les Palestiniens sont disposés à
coopérer avec les communautés israéliennes à l'intérieur des
frontières d'avant 1967, mais refusent, par principe, de
participer à des démarches communes avec les colons26.
36. Les Palestiniens ont traditionnellement constitué le gros
de la main-d'oeuvre recrutée pour la construction et l'entretien
quotidien des colonies dans les territoires occupés. Quelque
12 000 ouvriers palestiniens travaillent dans les colonies
israéliennes : 3 500 dans la zone industrielle d'Erez et dans
les colonies de la bande de Gaza et 8 500 dans les zones
industrielles et les colonies de Cisjordanie27, sans compter
ceux qui travaillent dans les colonies de Jérusalem- Est.
d'autres pays. Le nombre de travailleurs palestiniens a
fortement diminué, la moyenne mensuelle chutant de 120 000
en 1992 à environ 25 000 en 199628.
traduit par des mesures d'interdiction frappant le mouvement
des biens, des facteurs de production et des personnes entre
les zones palestiniennes, Israël et la bande de Gaza, et entre
le reste de la Cisjordanie et Jérusalem. Les bouclages entraînent
souvent aussi une interdiction de mouvement entre la
Cisjordanie, la Jordanie et la bande de Gaza+29.
39. Entre 1993 et 1996, on a dénombré 342 journées de
bouclage affectant la bande de Gaza et 291 concernant la
Cisjordanie. Au cours de la seule année de 1996, les bouclages
ont augmenté, par rapport à 1995, de 57% en Cisjordanie
et de 35 % dans la bande de Gaza. Les bouclages de 1996
étaient, à la différence de ceux des années précédentes, plus
longs, affectant gravement la continuité et la régularité de la
production, de la commercialisation, de la formation de
revenus et de l'emploi30.
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40. Les bouclages fréquents opérés par Israël ont largement autorisations, le nombre de guides palestiniens opérant à
contribué à la baisse de 18 % du produit national brut (PNB) Jérusalem-Est a chuté, passant de 154 en 1967 à 47 en 1995,
en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et à la chute de 35 tandis que, dans le reste de la Cisjordanie et de la bande de
% du PNB par habitant entre 1992 et 1996. De plus, selon les Gaza, leur nombre baissait, en 1995, jusqu'à 24 guides, dont
estimations de l'Autorité palestinienne et du Fonds monétaire six récemment autorisés par le Ministère palestinien du
international (FMI), le taux de croissance du produit intérieur Tourisme. En outre, les autorités israéliennes ayant négligé
brut (PIB) est tombé de 5,5 % à 1,2 % en 1997, tandis que l'infrastructure de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, le
le taux de croissance démographique s'établissait à 4,5 %, secteur du tourisme n’a guère pu attirer de nouveaux investisd'où
le nouveau recul du PIB par habitant en Cisjordanie et sements+ . Les visiteurs qui se rendent en Cisjordanie et dans
dans la bande de Gaza31. la bande de Gaza transitent toujours par les aéroports israé-
41. Toutefois, comme en attestent les indicateurs économiques,
la détérioration des conditions de vie a beaucoup plus
gravement affecté la Cisjordanie, dont le PIB par habitant a
baissé de 19,7 %, contre 8,4% pour la bande de Gaza, entre 45. Si les mesures d’incitation et les investissements ont
1993 et 1995. Ces chiffres ne rendent cependant pas compte continué à favoriser la présence civile israélienne dans le
de l'aggravation de la situation provoquée, les années suivan- Golan syrien, la population arabe voit se détériorer davantage
tes, par les bouclages de longue durée et les affrontements ses conditions de vie à cause des colonies israéliennes, des
généralisés32. restrictions imposées à l'emploi et à l'éducation et de la
42. Les bouclages fréquents ont également porté préjudice
aux échanges commerciaux, et particulièrement aux exporta- 46. Sur les hauteurs du Golan, on dénombre actuellement
tions des territoires, provoquant, aux frontières, des retards 15 000 Israéliens vivant dans 33 colonies implantées au
importants dommageables aux produits d'exportation, lendemain de la capture de cette zone par Israël, en 1967. La
notamment les fruits et les légumes. En outre, les retards de population syrienne, qui compte autant d'habitants, vit dans
livraison des matières premières en provenance d'Israël cinq villages situés dans le nord-est du Golan .
compromettent l'exécution des plans de production et entraînent
une sous-utilisation des capacités33.
43. Le volume des prêts et des dépôts bancaires est resté ments précédents ont suspendu la construction de certains
limité. En 1997, l'enveloppe des prêts est restée à son niveau logements. Certaines unités déjà achevées sont demeurées
de 19 % des ressources totales des banques, traduisant une vides faute de demande, en raison des incertitudes créées par
chute de la demande de crédits des investisseurs. Fin 1996, les négociations entre Israël et la Syrie sur l'avenir du Golan .
le coefficient dépôts/PIB se situait au niveau relativement
faible de 57,5 %. Les dépôts bancaires ne devraient cependant
pas progresser sensiblement avant l’aboutissement des
négociations sur le statut définitif des territoires. En raison
des incertitudes liées à la situation politique, de nombreux
résidents des territoires ont ouvert des comptes bancaires à
l'étranger34.
44. Le tourisme, qui a été l'un des premiers secteurs à res années à Katzrin, la plus grande des colonies, avait déjà
récolter les dividendes de la paix entre 1994 et 1995, a été été vendue. La population de Katzrin a enregistré une croistouché
par le blocage du processus de paix. Selon l'Institut sance de 50 % au cours de cette période, passant de 4 000 à
palestinien de recherche économique et politique, *les 6 000 habitants. Vingt pour cent des résidents de cette zone
autorités israéliennes refusent de délivrer les autorisations sont arrivés en 1996 . La planification et les travaux de
requises pour la construction de nouveaux hôtels ou l'agran- construction de 1 000 unités supplémentaires sont en cours.
dissement des unités existantes à Jérusalem-Est. Cette Quelque 115 nouvelles unités ont été approuvées en avril
situation a entraîné un gel du nombre de chambres dans les 1996 pour la colonie d'Elad . En mai 1996, le Conseil
hôtels arabes de Jérusalem-Est à leur niveau de 1967, tandis régional du Golan a engagé une campagne de vente de 250
que le nombre de chambres dans les hôtels du reste de la unités dispersées dans les 32 colonies de la zone.
Cisjordanie et de la bande de Gaza a baissé. Du fait des
politiques appliquées par Israël en matière de délivrance des
35
liens. Les agents de voyage palestiniens n'ont pas le droit de
rencontrer leurs clients à l'arrivée, et il n'existe pas de
sociétés de cars en Cisjordanie, en dehors de Jérusalem-Est36.
politique fiscale israélienne37.
38
47. Quelque 2 000 logements se trouvent à différents stades
de construction dans les colonies du Golan. Les gouverne-
39
48. Au cours des mois qui ont précédé l'élection du Premier
Ministre Nétanyahou, la situation avait déjà commencé à
évoluer. Après l'échec des négociations avec la Syrie, en
février 1996, le Premier Ministre de l’époque, Shimon Peres,
avait ordonné la vente des appartements construits et mis les
parcelles à bâtir à la disposition de la construction privée. La
dernière des 700 unités construites au cours des trois derniè-
40
41
49. Parmi les principaux projets actuellement en chantier,
on peut citer un projet touristique et hôtelier de 130 millions
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8
de dollars à Hamat Gader, un accord entre MacDonald's et le 300 nouvelles unités a commencé à la mi-1997 et on attendait
kibboutz de Merom Golan prévoyant, sur 300 dounams, la l'autorisation officielle du Ministre de la défense pour entreculture
de pommes de terre destinées à la production de frites, prendre la construction de 1 000 unités supplémentaires. Pour
et, dans la colonie d'Ortal, un projet de production laitière de rendre possible la construction de ces 1 000 unités, la zone
4,5 millions de dollars, le plus important au Moyen-Orient42. municipale de Katzrin a été étendue de 1 200 dounams jusqu'à
50. Lors de réunions qu’il a tenues avec des colons du
Golan, peu de temps après son élection, le Premier Ministre 54. Pour la première fois depuis le début de la colonisation
Nétanyahou a réitéré sa détermination à faire accroître la israélienne dans le Golan, un entrepreneur privé – et non une
population de Katzrin de 15 000 âmes pendant la durée de son société d'État – a entrepris un projet de construction de
mandat. Il a également annoncé qu'il approuvait le plan logements. Les 300 maisons construites à Katzrin sont
*Golan 2000+ qui lui avait été soumis avant son élection, vendues à des prix allant de 95 000 à 110 000 dollars. L'État
prévoyant des investissements publics de 202 millions de offre des subventions, des prestations et des prêts représendollars
dans les infrastructures, ainsi que la construction de tant 90 % du prix d'achat . Par exemple, à partir d'octobre
logements dans 10 colonies, pour atteindre l'objectif d'une 1997, 35 parcelles à bâtir ont été commercialisées dans la
croissance de la population israélienne de 10 000 habitants colonie de Katzrin, dans le cadre du programme populaire
dans un délai de quatre ans43. dénommé *construisez votre propre maison+. Les parcelles
51. Le 20 janvier 1997, on a commencé la construction de
600 nouvelles unités dans les colonies de Hmat Ghadar,
Ramot et Gamla44. Selon un article de Ma'ariv du 30 décembre
1996, *nous parlons en fait d'un “plan d'expansion”
aux termes duquel de nouvelles colonies seront implantées
dans le Golan sous la dénomination “expansion” de colonies 55. Un certain nombre de mesures incitatives ont été
existantes+45. Trois nouvelles colonies seront établies au titre adoptées pour attirer les colons israéliens dans les hauteurs
de la première étape de cette expansion. Mais, en dépit des du Golan, notamment des prêts individuels de 50 000 shekels
efforts déployés pour accroître la population des colons du (16 500 dollars) et des facilités hypothécaires pouvant
Golan, au mois de mai 1996, les responsables des colonies atteindre 95 % de la valeur immobilière, à des conditions de
se plaignaient du *très grand fossé+ qui existait entre les plans remboursement très avantageuses . En outre, l'État accorde
de colonisation et les résultats enregistrés46. d'importantes subventions dans différents secteurs économi-
52. Lors du lancement d'une campagne visant à étendre la
construction de logements et à accroître la population de
colons, certains responsables du programme de colonisation
*Golan 2000+ ont annoncé que la population de colons du
Golan augmenterait de 10 000 habitants et compterait plus
de 25 000 personnes en 200047.
53. Yehuda Wolman, l’un des responsables duprogramme,
a annoncé que 1 600 unités avaient été construites entre 1989
et 1996, à raison d’environ 225 unités par an. De plus, sur les
14 000 Israéliens vivant dans le Golan, 3 000 étaient employés
par l'administration locale, tandis qu'un tiers des
colons travaillaient dans le secteur agricole. En 1996, la
production agricole a atteint 240 millions de dollars, la
production industrielle 100 millions de dollars, le tourisme
40 millions, le commerce et les services 50 millions et les
services publics 20 millions. Les investissements réalisés
dans le domaine de la production industrielle se sont élevés
à 16 millions de dollars entre 1992 et 199648. L'expansion de
la colonisation est concentrée dans la colonie de Katzrin, dont
la population est actuellement de 7 000 habitants et qui est
la plus grande des 32 colonies existantes. La construction de
la lisière d'une réserve naturelle49.
49
d'un demi-dounam étaient offertes gratuitement. Les acheteurs
devaient verser 10 000 dollars au titre des travaux de construction,
soit un tiers des investissements réalisés par l'État.
À la mi-décembre, plus de 100 acheteurs potentiels s'étaient
inscrits pour les 35 parcelles proposées50.
51
ques pour renforcer la politique israélienne de colonisation.
Ce programme comprend, par exemple, un plan de développement
du tourisme sur les hauteurs du Golan, estimé à
environ 5,5 millions de dollars, dont 4 millions sur financement
public. Le Ministère du tourisme parraine ce projet, en
coopération avec l'Agence juive et le conseil local des
colonies du Golan52.
56. Les possibilités d'emploi sont extrêmement limitées sur
les hauteurs du Golan pour la population arabe syrienne
puisque les mouvements de la population arabe entre le Golan
et la Syrie restent difficiles en raison du blocage actuel du
processus de paix. Les seules possibilités d'emploi qui
s'offrent à la population syrienne dans le Golan sont donc
limitées aux emplois journaliers non qualifiés ou semiqualifiés.
Dans la plupart des cas, les travailleurs concernés
n'ont pas droit aux prestations sociales et à l'assurance
maladie et ils risquent d'être licenciés à tout moment sans
indemnité. En outre, il y a de grands écarts de salaire au
détriment de la population arabe syrienne53, dont les conditions
de vie sont rendues plus difficiles encore du fait des
restrictions imposées au développement des établissements
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9
1 Le 28 septembre 1995, à Washington, Israël et
l’Organisation de libération de la Palestine ont signé
l’Accord intérimaire israélo-palestinien relatif à la
Cisjordanie et à la bande de Gaza, qui expose en détail les
procédures devant régir l’extension de l’autonomie
palestinienne à d’importantes parties de la Cisjordanie, ainsi
que ses limites. Essentiellement, l’Accord prévoyait la
division de la Cisjordanie en trois zones, placées à des
degrés divers sous responsabilité israélienne et
palestinienne. La zone A englobe les sept principales villes
palestiniennes, Jennin, Kalkiliya, Tulkarm, Naplouse,
Ramallah, Bethlehem et Hébron, dans laquelle les
Palestiniens assumeraient la pleine responsabilité de la
sécurité de la population civile. Dans la zone B, qui
comprend toutes les autres agglomérations palestiniennes (à
l’exception de quelques camps de réfugiés), Israël
conserverait *la responsabilité absolue de la sécurité+. Dans
la zone C, qui comprend toutes les colonies, les bases et
zones militaires, et les terres de l’État, Israël resterait seule
responsable de la sécurité.
2 Sur la base du rapport de l’Administration civile de la
Cisjordanie, graphique 8.7 (sans date).
3 Sur la base du document de la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale sur l’impact
socioéconomique des colonies israéliennes (à paraître
prochainement).
4 Avocat israélien Daniel Seidemann, cité dans Report on
Israeli Settlements in the Occupied Territories
(Washington) de la Foundation for Middle East Peace (mars
1997), p. 8.
5 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli
Settlements in the Occupied Territories (Washington, mars
1998), p. 1.
6 Nadav Shargay, dans Ha’aretz, 31 mai 1992.
7 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli
Settlements in the Occupied Territories (Washington,
juillet 1997), p. 1.
8 Jan de Jong, dans *Greater Jerusalem+, rapport spécial de la
Foundation for Middle East Peace (Washington, été 1997),
p. 4.
9 E-1 Development Plan and Environment 1998; E-1 analysis,
présenté dans *E-1 settlement expansion plans preempting
the growth of Arab Jerusalem+, rapport spécial de la
Foundation for Middle East Peace (Washington, hiver
1998).
10 Central Bureau of Statistics, Statistical Abstract of Israel,
1995, p. 764.
11 Central Bureau of Statistics, Statistical Abstract of Israel,
1995 et 1992.
12 Central Bureau of Statistics, Statistical Abstract of Israel,
1995, p. 776.
13 Miriam Lowi, *West Bank water resources and the
resolution of conflict in the Middle East+, American
Academy of Arts and Sciences, septembre 1992.
14 Al-Wasat, 21 avril 1993.
15 Peace Now, *The real map – a demographic and
demographical analysis of the population of the West Bank
and Gaza Strip+ (Jérusalem, janvier 1993).
16 *Israeli obstacles to economic development in the occupied
territories+, rapport établi par le Centre des médias et des
communications à Jérusalem, novembre 1992, p. 49.
17 Aookued Research Institute, *Environmental profile of the
West Bank+ (Jérusalem, sans date).
18 Shomron Municipal Environmental Association Report
(sans date), p. 5.
19 Ibid., p. 6.
20 Hisham Abdallah, *Un tour de la Cisjordanie : de colonie en
colonie+, Agence France-Presse, 17 octobre 1997.
21 Société palestinienne pour la protection des droits de
l’homme et de l’environnement, *Water quality in the West
Bank+ (octobre 1996), p. 6.
22 Société palestinienne pour la protection des droits de
l’homme et de l’environnement, op. cit., p. 9.
23 Société palestinienne pour la protection des droits de
l’homme et de l’environnement, *The slow death of man and
the environment+ (mars 1992).
24 Autorité palestinienne, *Environmental pollution as a tool
for post-Oslo Israeli control: the case of Tulkarm+, rapport
établi par le Ministère de l’agriculture (sans date).
25 Autorité palestinienne, op. cit., et Shomron, op. cit., p. 7.
26 Ha’aretz, 14 novembre 1997.
27 Ministère israélien des affaires étrangère, Division de
l’information : *Relations économiques entre Israël et
l’Autorité palestinienne+, document de travail (Jérusalem,
février 1998).
d'enseignement, à l'éducation en Syrie et à l'accès aux établissements
israéliens54.
57. La population arabe vivant dans le Golan est soumise
à une fiscalité prohibitive portant sur l'impôt sur le revenu,
les services de santé, la propriété foncière et immobilière, la
valeur ajoutée, la possession de bétail et l'utilisation des
ressources en eau. Ces mesures ont systématiquement
dissuadé la population arabe d'investir dans les secteurs de
l'agriculture ou de la petite industrie et ont incité beaucoup
de ses membres à abandonner l'agriculture pour d'autres
secteurs et à rechercher des emplois rémunérés55.
Notes
A/53/163*
E/1998/79*
10
28 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale El-Quds Press, janvier 1997, tel que cité dans le *Rapport
(CESAO), Étude de l’évolution économique et sociale dans
la région de la CESAO, 1997-1998 (sous presse).
29 Institut palestinien de recherche en politique économique
(MAS), MAS Economic Monitor, No 1, 1997, p. 2 et 3.
30 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 7 à 9.
31 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
(CESAO), Étude de l’évolution économique et sociale...,
p. 25.
32 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 11 à 13.
33 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 8 et 9.
34 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 11 à 36.
35 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 19.
36 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale,
*Impact du processus de paix sur les services commerciaux :
le secteur du tourisme dans la région de la CESAO, Études
de cas sur l’Égypte, la Jordanie et la Palestine,
(CE/ESCWA/ED/1997/8), p. 56.
37 République arabe syrienne, Ministère des affaires
étrangères, Rapport sur les pratiques israéliennes contraires
aux droits fondamentaux des citoyens dans les territoires
syriens occupés du Golan (juin 1997), p. 12 à 20.
38 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale,
L’impact socioéconomique des colonies israéliennes.
39 Yediot Aharanot, 13 août 1996.
40 Ha’aretz, 17 juin 1996.
41 Ha’aretz, 28 avril 1996.
42 Ha’aretz, 8 juillet 1996.
43 Ha’aretz, 9 juillet 1996.
44 Fondation pour la paix au Moyen-Orient, Rapport sur les
colonies israéliennes dans les territoires occupés
(Washington, mars-avril 1997), p. 4.
45 Ma’ariv, 30 décembre 1996.
46 Ma’ariv, 5 mai 1997.
47 Yediot Aharanot, 20 juin 1997.
48 Ha’aretz, 20 juin 1997.
49 Yediot Aharanot, 6 mai 1997.
50 Ma’ariv, 30 décembre 1997.
51 Yediot Aharanot, 21 mars 1996, tel que cité dans le
*Rapport sur les pratiques israéliennes contraires aux droits
fondamentaux des citoyens syriens dans le Golan syrien
occupé+, p. 9.
52
sur les pratiques israéliennes contraires aux droits
fondamentaux des citoyens syriens dans le Golan syrien
occupé+, p. 10.
53 *Rapport sur les pratiques israéliennes contraires aux droits
fondamentaux des ciroyens syriens dans le Golan syrien
occupé+, p. 16 et 17.
54 Ibid., p. 20 à 24.
55 Ibid., p. 14 et 15.
99-18735 (F) 190799 190799
* A/54/50.
Nations Unies A/54/152 – E/1999/92
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
25 juin 1999
Français
Original: anglais
Assemblée générale
Cinquante-quatrième session Session de fond de 1999
Point 104 de la liste préliminaire * Point 11 de l’ordre du jour
Souveraineté permanente du peuple Répercussions économiques et sociales
palestinien dans le territoire palestinien de l’occupation israélienne sur les conditions
occupé, y compris Jérusalem, de vie du peuple palestinien dans le territoire
et de la population arabe dans le Golan syrien palestinien occupé, y compris Jérusalem,
occupé sur leurs ressources naturelles et de la population arabe dans le Golan syrien
Conseil économique et social
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la
population arabe dans le Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 1998/32 du 29 juillet 1998, intitulée Répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans
le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien
occupé, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée générale à sa cinquante-quatrième session, par son intermédiaire, un rapport
sur l’application de sa résolution. L’Assemblée générale, dans sa résolution 53/196 du
15 décembre 1998, a formulé la même demande. Le rapport figurant en annexe est présenté
comme suite à cette demande.
A/54/152
E/1999/92
2
Annexe
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale
I. Introduction
1. À sa 45e séance plénière tenue le 29 juillet 1998, le
Conseil économique et social a adopté la résolution 1998/32
intitulée : Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé. Dans
cette résolution, le Conseil économique et social souligne
notamment l’importance de la réactivation du processus de
paix auMoyen-Orient sur la base des résolutions du Conseil
de sécurité 242 (1967), 338 (1973) du 22 octobre 1973 et
425 (1978) du 19 mars 1978 et du principe de terres pour la
paix ainsi que de la mise en oeuvre intégrale et rapide des
accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation
de libération de la Palestine, représentante du peuple
palestinien. Il insiste aussi sur la nécessité de préserver
l’intégrité territoriale de tout le territoire palestinien occupé
et de garantir la libre-circulation des personnes et des biens
à l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions
en vigueur à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est et la librecirculation
à destination et en provenance du monde extérieur.
Il souligne également l’importance vitale de la construction
et de la mise en service de l’aéroport et du port maritime de
Gaza ainsi que de la circulation dans des conditions de
sécurité pour le développement économique et social du
peuple palestinien. En outre, il demande à Israël de mettre un
terme à ses mesures à l’encontre du peuple palestinien,
notamment le bouclage du territoire palestinien occupé, les
mesures prises pour isoler les villes palestiniennes, la
destruction d’habitations et les mesures prises pour isoler
Jérusalem. Il réaffirme aussi les droits inaliénables du peuple
palestinien et de la population arabe du Golan arabe occupé
sur toutes leurs ressources naturelles et économiques et
demande à Israël de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni
mettre en péril ces ressources; il réaffirme en outre que les
colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem et le Golan syrien occupé,
sont illégales et constituent un obstacle au développement
économique et social. Enfin, il prie le Secrétaire général de
présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquante-quatrième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application
de sa résolution.
2. L’Assemblée générale, dans sa résolution 53/196 du
15 décembre 1998, relative à la souveraineté permanente du
peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles, a pris acte du
rapport du Secrétaire général relatif aux répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé (A/53/163-E/1998/79,
annexe). Elle a aussi réaffirmé les droits inaliénables du
peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et
leurs eaux; demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas
exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources
naturelles dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et dans le Golan syrien occupé. Elle a reconnu le
droit du peuple palestinien de demander réparation en cas
d’exploitation, de destruction, d’épuisement ou de mise en
péril de ces ressources naturelles, et exprimé l’espoir que
cette question serait traitée dans le cadre de la négociation sur
le statut final entre les parties palestinienne et israélienne. Et
enfin, elle a prié le Secrétaire général de lui faire rapport à
sa cinquante-quatrième session. Le présent rapport a été
établi pour donner suite aux deux résolutions susmentionnées.
II. Répercussions économiques
et sociales
de l’occupation israélienne
A. Territoires palestiniens occupés, y compris
Jérusalem
3. Le fait que les accords conclus entre Israël et l’Organisation
de libération de la Palestine (OLP) n’aient pas pu être
pleinement appliqués explique les épreuves que continuent
d’endurer les Palestiniens dans le territoire occupé. La
politique de peuplement israélien de même que les bouclages
du territoire occupé continuent d’aggraver les conditions de
vie du peuple palestinien et celles de la population arabe du
Golan syrien occupé.
4. Les colonies de peuplement civil israéliennes ont été
construites dans quelque 200 sites confisqués par des organismes
civils et militaires représentant le Gouvernement israélien
ainsi que par des citoyens israéliens qu’Israël avait
autorisés à entreprendre de telles activités. Les terres sous
A/54/152
E/1999/92
3
contrôle exclusif israélien représentent environ 71,8 % de la nouvelles colonies de peuplement bien distinctes, ont été
superficie de la Cisjordanie (zone C) et 20 % de celle de la édifiés. Cinq colonies paramilitaires désignées sous le nom
bande de Gaza. En outre 30 % de la superficie de Jérusalem- de nahal, ont été transformées en colonies de peuplement
Est appartiennent effectivement à des Israéliens. On ne civil permanentes, à Giva’ot près du bloc d’Etzion, à Rachedispose
d’aucun chiffre analogue pour les hauteurs du Golan, lim près de Shilo ainsi qu’à Hemdat, Avnat et Baroush, dans
bien que l’on sache que plus de 17 000 habitants de nationali- la vallée du Jourdain. Le Gouvernement à créé cinq collèges
té syrienne vivent dans les quelques villages proches des régionaux à Kiryat Arba,Ma’ale Ephraim, Avnat, ElonMoreh
frontières qui séparent Israël de la République arabe syrienne et Kedumim .
et du Liban, et qu’un nombre analogue d’Israéliens y sont
installés1.
5. Israël a implanté environ 150 colonies de peuplement nementqui devraient sillonner toute la Cisjordanie et coûter
en Cisjordanie où vivent 175 000 civils israéliens. Quelque au total 70 millions de dollars. Ces routes ont pour but de
180 000 Israéliens résident à Jérusalem-Est. La bande de renforcer la présence israélienne en Cisjordanie – en créant
Gaza compte 6 000 colons qui vivent dans 16 implantations des réseaux de communication, de sécurité et de transport
et le plateau du Golan, 16 500 colons répartis sur 33 implan- moderne reliant les colonies de peuplement à Israël . Au
tations. D’ici à la fin de 1999, plus de 375 000 Israéliens début de janvier 1999, 14 des 20 en étaient à un stade avancé
vivront dans les plus de 200 communautés qui, depuis 1967, de construction. Outre les nombreuses routes de contourneont
été créées en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la bande ment dont la construction a été facilitée par des négociations
de Gaza et sur le plateau de Golan2. avec l’Autorité palestinienne – et qui, pour la seule an-
6. La répartition géographique des colonies de peuplement
implantées dans le territoire palestinien occupé restreint
considérablement le développement des localités palestiniennes.
Dans la plupart des cas, soit ces colonies entourent les
localités palestiniennes, empêchant leur croissance naturelle,
soit de vastes portions du territoire palestinien devant servir
à l’expansion future des colonies de peuplement israéliennes
sont confisquées. On citera à ce propos l’exemple de la région
de Bethléem, qui est entourée au sud par le bloc de Gush 9. En vertu du Mémorandum de Wye River, l’accord
Etzion, à l’ouest par Har Gilo et Beitar Ilit ainsi que par deux concernant la voie de passage devant permettre de relier en
routes de contournement; à l’est par Tekoa et une route de toute sécurité Gaza à la Cisjordanie via Hébron, aurait dû être
contournement et au nord par Gilo et une autre route de conclu dans la semaine qui suivrait la date d’entrée en vigueur
contournement. C’est aussi au nord de Bethléem que se trouve du Mémorandum, et l’exploitation de cette voie aurait dû
l’emplacement de la colonie de peuplement que l’on envisage commencer aussitôt après. L’application de cet accord a été
de créer à Djabal Abou Ghounaym3. reportée en raison de problèmes touchant à l’itinéraire nord
7. D’après des sources gouvernementales israéliennes,
20 000 nouveaux logements auraient été construits, sinon
complètement achevés et occupés, dans le territoire palestinien,
sous le nouveau gouvernement constitué en 1996.
Durant la même période4, près de 14 000 logements auraient
été vendus. En 1998, la superficie totale des colonies de
peuplement implantées en Cisjordanie a été portée à
8 219 dounams (un dounam correspond environ à 1 000
mètres carrés) et celle des colonies de peuplement qui se
trouvent à Jérusalem-Est, à 8 400 dounams5. Le Premier
Ministre israélien a inauguré six nouvelles zones industrielles,
dans la région du sud d’Hébron, à proximité de Ma’ale - 10. Le mouvement La paix maintenant signale que durant
Mikmash, ainsi qu’à Keddumim, Shaked, Ma’ale Ephriam et la première moitié de 1998, le nombre de nouveaux loge-
Ariel. Vingt nouveaux quartiers ont été ajoutés à des colonies ments construits dans les colonies de peuplement de Cisjorde
peuplement déjà en place, et plus de 100 nouveaux bara- danie a augmenté de 136 % par rapport à 1997. Citant des
quements dont certains sont le prélude à l’implantation de statistiques recueillies par le Bureau central de statistique,
6
8. À la suite des accords de Wye, le Cabinet israélien a
approuvé la construction de 20 nouvelles routes de contour-
7
née 1998, s’étendaient sur 18 036 dounams –, le Gouvernement
israélien a consacré près de 70 millions de dollars à la
construction, en Cisjordanie, de routes principales telles que
la route qui longe la vallée du Jourdain, l’ autoroute Trans-
Samarie, qui traverse le nord de la Cisjordanie, la route qui
assure la jonction entre la localité de Ramot située à
Jérusalem-Est et Ben Shemen en Israël, et enfin la route 45,
qui est un important axe routier reliant Tel Aviv à Jérusalem8.
qui n’ont toujours pas été résolus. Aucune date précise n’a
été fixée pour l’ouverture de la voie de passage. L’ouverture
du port de Gaza a elle aussi été retardée en raison des
exigences formulées par Israël, en matière de sécurité. En
revanche, à la fin de 1998, l’aéroport international de la
bande de Gaza, qui est contrôlé conjointement par Israël et
l’Autorité palestinienne, a été partiellement ouvert au trafic.
Des restrictions persistantes ont empêché l’Autorité palestinienne
d’assurer le fonctionnement normal de cet aéroport qui
n’a, jusqu’ici, pas pu apporter de contribution marquante à
l’économie palestinienne.
A/54/152
E/1999/92
4
La paix maintenant précise également que, durant le les chiffres compilés par le Cabinet du Premier Ministre . La
premier semestre de 1998, 1 420 nouveaux logements ont été valeur relativement avantageuse des logements dans les
mis en chantier contre 600 pendant les six premiers mois de colonies résulte de plusieurs facteurs : le classement des
1997. Le nombre de logements construits par des organismes colonies comme zone de développement A, ce qui leur donne
gouvernementaux dans les colonies de peuplement a augmen- droit au plus haut niveau de subventions publiques, y compris
té de 245 % – passant de 290 à 970 logements – tandis que 50% des taxes foncières; les faibles marges de profit accepcelui
des habitations édifiées par le secteur privé s’est accru tées par Amana, la société de construction du mouvement
de 45 % – passant de 310 à 450. À la fin de juin 1998, Goush Emounim et par les entrepreneurs opérant dans les
3 390 logements en étaient à différents stades de construction, colonies; et une réglementation de la construction moins
soit une augmentation de 16 % par rapport à juin 1997. Le rigoureuse qu’en Israël. Des coûts de construction de 500 à
pourcentage de ces logements construits par des organismes 600 dollars par mètre carré aboutissent à des frais de vente
du secteur public a augmenté de 41 % – passant de 1 660 en de seulement 700 dollars par mètre carré, soit beaucoup
juin 1997 à 2 340 en juin 1998 . moins qu’au centre d’Israël . Malgré 9 cette expansion en
11. La paix maintenant a signalé, le 19 juin 1998, que
11 % des appartements qui avaient été construits et vendus
par le Ministère de la construction et du logement en 1998
étaient situés dans des colonies de peuplement (à l’exception
de Jérusalem-Est). Les chiffres du Ministère et de l’Autorité
foncière israélienne indiquent que 5 242 des 48 862 unités
qui devaient être commercialisées en 1998 étaient situées
dans des colonies (à l’exception de Jérusalem-Est). En
novembre 1998, le Ministère de la construction et du logement
a lancé un appel d’offres pour la construction des 14. L’expansion des colonies en Cisjordanie est en plein
1 000 premières unités dans la colonie de Djabal Abou essor. Des milliers d’appartements sont prévus pour des
Ghounaym. Cet appel d’offres faisait partie d’un programme colonies à l’est de Jérusalem, afin d’établir une ceinture de
de 1998 consistant à attribuer plus de 27 % du total national colonies israéliennes autour de Jérusalem et un pont entre
de 23 000 unités dans les territoires occupés en 196710. Les Ma’ale Adumim et les communautés implantées au nord et
constructions en cours sont le signe d’une campagne impor- à l’ouest de Jérusalem. Des milliers de dounams de terrain
tante d’expansion délibérée des colonies. actuellement sous contrôle militaire seront transférés aux
12. Plus de 20 % de tous les terrains qui seront commercialisés
par le Ministère de la construction et du logement en
1999 sont situés dans les territoires palestiniens occupés. Le
Ministère a l’intention de commercialiser en 1999 une surface
destinée à 3 729 unités de logement dans les territoires
palestiniens occupés et 1 320 unités à Djabal Abou Ghounaym,
à Jérusalem-Est. Au niveau national, seules seront
mises en vente des parcelles pour 19 800 unités. Les ventes
du Ministère ne donnent pas toutefois une image complète du
marché du logement car elles visent les jeunes familles et les
autres groupes susceptibles d’obtenir une assistance du
Gouvernement. Les sites sélectionnés pour des ventes en
1999 sont notamment Ariel (500 unités), Alfe Menache
(500 unités), Emmanuel (400 unités), Beitar (636 unités),
Efrat (100 unités),Ma’ale Adumim (600 unités), Givat Ze’ev
(811 unités) et Adam (182 unités)11. Le 21 janvier 1999, le
premier contrat de vente a été signé pour des appartements
à Djabal Abou Ghounaym12.
13. Près de 80 % des 4 000 à 5 000 unités de logement dont
la construction a commencé en 1997 dans les colonies de
Cisjordanie et de la bande de Gaza ont été vendues, d’après
13
14
Cisjordanie, La paix maintenant signale un taux d’inoccupation
de 25 %, soit 454 unités sur 1 800, dans les colonies de
Gaza, chiffre contesté par les responsables de la colonie qui
le jugent exagéré. Les soumissions d’offres pour la construction
de 100 nouvelles unités ont été publiées au milieu de
l’année 1998 pour la colonie de Nisanit, près du camp de
réfugiés de Jabaliya. Le 10 décembre 1998, un appel d’offres
a été publié en vue de la construction de quatre maisons
supplémentaires15.
autorités civiles pour la construction de logements. Dans les
colonies d’Etzion, au sud de Jérusalem, par exemple, 630
nouveaux logements sont actuellement en construction, en
plus des 1 300 maisons déjà construites. Des centaines
d’autres sont en construction dans les villes plus grandes que
sont Efrat,Ma’ale Adumim et Betar Ilit. Une nouvelle usine
de production de ciment a ouvert, la première dans la zone
colonisée, pour faire face à l’augmentation de la demande en
matériaux de construction16. Dans la région Benjamin (au
nord-ouest de Jérusalem), plus de 20 000 Israéliens vivent
dans 30 colonies. Dans cette zone, 1 500 nouvelles habitations
sont en construction, assez pour augmenter la population
de 6 000 personnes. Bet El est aussi en pleine expansion : 150
nouvelles maisons sont en construction et 50 autres devaient
être commencées avant la fin de 1998. Située juste au nord
de Ramallah, la colonie de Bet El abrite déjà près de 700
familles et est l’une des rares colonies qui pourrait se trouver
à proximité des territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne
après le redéploiement des forces militaires israéliennes
exigé par les Accords d’Oslo et de Wye17. Même dans les
colonies de la vallée du Jourdain, victimes de difficultés
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E/1999/92
5
économiques et d’une stagnation de la population, une de la terre, ils s’inscrivent aussi dans le pillage systématique
nouvelle vague d’expansion est en cours . par Israël des ressources naturelles palestiniennes. 18
15. En juin 1998, la première chaîne de télévision israé- 18. En 1998, les autorités israéliennes ont démoli 100
lienne a signalé la présence de 3 600 maisons mobiles, dont logements palestiniens dans la bande de Gaza et 45 à
1 400 étaient vides, dans les colonies de Cisjordanie, alors Jérusalem-Est . Environ 2 % du territoire cisjordanien ont
que 1 700 appartements appartenant à l’État seraient égale- été confisqués dans le cadre du programme de construction
ment vides. Amana, qui est responsable de la réception des de routes de contournement qui a démarré en janvier 1996.
caravanes, est devenu le contrôleur quasi exclusif des biens Dans de nombreux cas, voire la plupart, les arrêtés d’expulde
l’État en Cisjordanie au cours des deux dernières années . sion remontaient à 1993 ou étaient 19 même antérieurs . Selon
La paix maintenant a signalé, le 13 août 1998, que 5 892 un article publié dans Ha’aretz, depuis la signature des
nouvelles unités étaient en construction et que 2 888 des accords d’Oslo, 35 kilomètres carrés de rocades ont été
42 000 logements des colonies dans les territoires palesti- construits pour les Israéliens. Des milliers d’oliviers ont été
niens occupés étaient vides20. Le Conseil des communautés abattus ou sont en cours d’arrachage pour être remplacés par
juives en Judée, Samarie et à Gaza a indiqué, en mai 1998, des routes de contournement. D’après des villageois palestique
95 % des constructions actuelles correspondaient à des niens, en septembre 1998, 4 000 oliviers ont été arrachés
structures commencées, puis interrompues, par les gouverne- dans la zone de Salfit près de la colonie d’Ariel .
ments d’Itzhak Rabin et Shimon Pérès21.
16. Le Centre palestinien des droits de l’homme a signalé, d’autre par une zone tampon de 50 à 100 mètres de large où
le 12 décembre 1998, des travaux de bulldozer à grande les logements et les bâtiments palestiniens à usages commeréchelle
ont été constatés dans diverses zones de la bande de ciaux sont interdits. Comme le notait un chercheur palestinien
Gaza, en particulier près des colonies situées dans les zones dans une étude récente, les logements palestiniens qui
agricoles (Khan Younis et Rafah) et dans la zone de Tel existent dans des zones proches des endroits où il est prévu
Zorub, qui se trouve près de la frontière égyptienne. Il est de construire des routes de contournement sont systématiqueclair
que l’activité israélienne de colonisation a pris un nouvel ment démolis. À ce jour, 276 kilomètres de routes de contouressor,
en particulier après la signature du Mémorandum de nement ont été construits en Cisjordanie et il est prévu d’en
Wye River le 23 octobre 1998. construire 425 kilomètres supplémentaires. Si l’on ajoute les
17. Le rapport du Centre palestinien des droits de l’homme
rend également compte des activités ci-après :
a) Trois cent cinquante dounams de terre ont été
terrassés à Tel Gnam, dans la zone agricole de Khan Younis,
et autour de la colonie de Neve Dekalim;
b) Depuis le 2 décembre 1998, des bulldozers
israéliens ont terrassé une parcelle de 150 dounams près de
la colonie de Pe’at Sade pour tenter de confisquer le terrain;
c) Le 6 décembre 1998, l’usage de bulldozers
israéliens s’est intensifié sur une parcelle de 30 dounams le
long de la route reliant la colonie de Goush Katif et celles de
Bedolah (dans la zone agricole de Rafah);
d) Le 9 décembre 1998, cinq dounams plantés
d’arbres fruitiers portant encore leurs fruits ont été terrassés
dans la zone de Tel Zorub à Rafah (près de la frontière
égyptienne);
e) Le transport de sable en provenance de la zone
agricole de Rafah a également été signalé pendant la dernière
partie de 1998;
Ces agissements, note le Centre palestinien des droits
de l’homme, consistent non seulement à altérer la géographie
22
23
24
25
19. Les routes de contournement sont isolées de part et
zones tampons, la construction des routes de contournement
signifie qu’environ 109 000 dounams, pour la plupart des
terres agricoles, seront confisqués et déblayés, privant leurs
propriétaires palestiniens de leur principale source de
revenu26. Lorsque les routes de contournement traversent des
zones agricoles, l’impact financier est immédiat. Par exemple,
le long de la Route 60 au sud de Jérusalem, un dounam se
négocie pour 60 000 dollars. La valeur d’un dounam de
vignes dans la zone d’Hébron atteint 2 800 dollars. La
construction de la route de contournement d’Arroub, au sud
de Bethléem, entraînera la confiscation de terres agricoles
d’une grande valeur, ce qui aura des effets économiques
particulièrement graves27.
20. Bien que les Israéliens conservent le contrôle de la
Zone B et des voies d’accès aux colonies de peuplement
proches des zones sous contrôle palestinien, la sécurité de ces
implantations reste fragile. Il semble que quelques implantations
telles que Sanur, à l’ouest de Djénine, qui s’est pratiquement
vidée de ses habitants, ne puissent survivre sous
forme de colonies civiles. À cet égard, l’ancien responsable
des services de renseignements militaires israéliens a noté
que placer les voies d’accès à ces colonies sous contrôle
serait une source constante de provocations et de conflits.
L’exemple de Netzarim dans la bande de Gaza s’impose à
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6
l’esprit : les déplacements se font sous la protection des 24. Selon le Centre palestinien des droits de l’homme, les
forces de défense israéliennes. Toutefois, la population de colons et soldats israéliens sont responsables de la mort, par
cette colonie isolée est passée de 60 personnes à plus de 200 balles ou par d’autres moyens, de 34 civils palestiniens en
ces dernières années . 1998. Les colons ont été directement 28 responsables de
21. La route qui mène de l’agglomération de Deir El-Balah
au district d’al-Mouassi, à Gaza, et qui était fermée depuis 25. L’occupation israélienne a eu des répercussions graves
trois ans aux Palestiniens, a été le 2 juillet 1998 le théâtre dans le domaine des soins de santé. Conformément aux
d’une épreuve de force entre Palestiniens et Israéliens après premiers accords d’Oslo, la responsabilité de ce secteur a été
que les forces de défense israéliennes eurent empêché un transférée à l’Autorité palestinienne, mais ce sont des orgagroupe
de Palestiniens, dont un ministre, de passer. En nismes privés qui subventionnent une grande partie des
réponse, les Palestiniens ont bloqué les principaux carrefours activités concernées. L’Autorité n’a pas été en mesure d’assuà
proximité des colonies et ont empêché tout accès à plusieurs mer financièrement cette charge en raison du taux élevé
d’entre elles. Les forces de défense israéliennes ont envoyé d’accroissement de la population et du niveau extrêmement
des renforts et ont offert aux 50 hommes, femmes et enfants modeste de ses ressources économiques. Comme l’indiquait
bloqués au carrefour de Karni et résidant à Netzarim de les une enquête réalisée en 1993, la Cisjordanie comptait à
escorter chez eux par hélicoptère, mais ceux-ci ont refusé. La l’époque 85 dispensaires ainsi que 19 hôpitaux, ne représenroute
a été ouverte aux Palestiniens au début de 199929. tant que 365 lits, qui étaient financés à 47 % par le Gouverne-
22. La présence de colons israéliens dans le territoire
palestinien occupé provoque une friction constante entre les
colons et les Palestiniens. D’après un rapport publié par
l’Autorité palestinienne à la fin du mois d’août 1998, des
attaques, au cours desquelles des coups de feu ont été tirés
contre des véhicules appartenant à la police ou à des civils
palestiniens, se sont produites dans la région d’Hébron. On 26. En ce qui concerne les répercussions de l’occupation
a également signalé des cas où des colons mettaient le feu à dans le domaine de l’éducation, la limitation des déplacedes
véhicules palestiniens et tentaient de pénétrer par la force ments continue de perturber la scolarité des élèves qui
dans les maisons. Des attaques similaires ont eu lieu dans la doivent franchir les points de passage contrôlés par les
région de Naplouse. Des colons ont également tenté de Israéliens. D’autre part, l’accroissement de la population dans
s’approprier des terres appartenant à des Palestiniens, par le territoire palestinien occupé contribue de façon notable à
exemple en arrachant les arbres fruitiers, en détruisant les l’augmentation des effectifs. Pendant l’année scolaire
récoltes et en rendant l’eau impropre à la consommation, 1993/94, le nombre total d’élèves inscrits était de 528 276.
comme cela a été le cas dans la colonie de Yitzhar30. Il est passé à 832 729 pour l’année 1996/97. Cette augmenta-
23. Les colons ont continué à aller au-devant des attaques,
exacerbant encore la tension dans le territoire palestinien
occupé. Vers la fin de 1998, des responsables des services
de sécurité israéliens ont constaté que les colons étaient
devenus la cible de groupes d’opposition palestiniens. Les 27. Le développement économique des colonies israélienlieux
où des heurts quotidiens se produisent entre Palestiniens nes de peuplement a parfois des effets pernicieux sur la
et Israéliens, notamment dans les régions d’Hébron et de communauté palestinienne. Par exemple, pour agrandir une
Naplouse, sont considérés comme étant des endroits où les tannerie à Migdalim, on a construit une usine sur 500 doucolons
risquent d’être pris pour cibles. Les attaques contre nams de terrain appartenant à un habitant du village de Jurish.
les colons et les militaires étaient en recrudescence dans ces Des axes routiers ont été ouverts pour desservir le site, près
deux régions dans la deuxième moitié de 1998 : mort de deux de la route principale conduisant au village empêchant les
colons résidant à Yitzhar près de Naplouse le 5 août, meurtre propriétaires d’accéder à leurs terres .
d’un colon à Hébron le 20 août, attaque contre un autobus se
rendant au Tombeau de Joseph à Naplouse le 10 septembre
et attaque à la grenade à Hébron le 30 septembre au cours de
laquelle des militaires ont été blessés. Les heurts constants
dont Hébron est le théâtre conduisent à une partition de facto
de la ville31.
11 décès dans les territoires occupés32.
ment, à 39 % par des associations caritatives et à 9 % par
l’UNRWA33. Ces services de santé s’adressaient à une
population de 2 018 818 habitants34, qui a atteint le nombre
de 3 017 296 habitants en 199835. En 1993, seulement 18 %
de la population rurale de Cisjordanie étaient couverts par le
plan d’assurance maladie du Gouvernement36.
tion ne s’est toutefois pas accompagnée d’une hausse proportionnelle
du nombre des enseignants. Au contraire, le nombre
des établissements de formation des maîtres a été ramené de
21 en 1993 à 16 en 199737.
38
28. Les nombreuses restrictions imposées par les Israéliens
pour des raisons de sécurité ont aussi des effets préjudiciables
pour les Palestiniens. Par exemple, lors d’une réunion
organisée le 28 avril 1998 pour examiner des questions
relatives à l’environnement, la délégation palestinienne a
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réclamé la levée des barrages militaires situés sur la route de 32. Un facteur financier continue de contribuer à l’exode
Shuwaykah, au nord de Tulkarm et du barrage de Nazla ’Isa, de la population palestinienne de Jérusalem. Plusieurs
en Cisjordanie, qui divise la ville en deux parties et entrave milliers de Palestiniens ont quitté le secteur oriental pour des
les mouvements des habitants. La partie palestinienne a en logements plus abordables en Cisjordanie voisine. Des
outre demandé la réouverture de l’ancienne route de Hablah, centaines de Palestiniens détenteurs d’une carte d’identité de
qui avait été fermée par les Israéliens. Ces derniers ont résident à Jérusalem mais habitant à l’extérieur ont été
répondu que la route était fermée pour des raisons de sécurité contraints par les Israéliens de rendre ce document, perdant
et souligné qu’il appartenait aux organes supérieurs de ainsi le droit de résider dans la ville. Entre janvier 1996 et
sécurité et aux autorités civiles d’examiner la question. Ils ont mars 1998, 2 000 Palestiniens titulaires de cette carte se sont
ajouté que la réouverture de la route susciterait de nombreux vu refuser le droit de résider dans le secteur oriental par les
problèmes et causerait des accidents. La route de Khirbat al- Israéliens, contre 327 entre 1987 et 1995 . Selon le Minis-
Hafasah, qui traverse une colonie de peuplement, est l’unique tère israélien de l’intérieur, 788 pièces d’identité ont été
axe reliant le village au monde extérieur. Les Israéliens ont confisquées en 1998. Ce chiffre coïncide avec ceux des
indiqué que les personnes et les véhicules ne pouvaient pas estimations indépendantes .
l’emprunter pour des raisons de sécurité et pour éviter des
heurts avec les colons. Ils ont souligné la nécessité de trouver
un autre itinéraire39.
29. La confiscation des terres déclarées par Israël domai- tesdans le secteur oriental. Entre son élection, en 1994, et
nes de l’État, en prélude à leur transfert sous contrôle 1997, il a supervisé la démolition de 49 maisons palestinienisraélien,
a eu un impact désastreux pour la communauté nes construites sans permis . Le 22 juin 1998, le mouvement
palestinienne. Par exemple, lors d’une réunion tenue le La paix maintenant a signalé que le Gouvernement israélien
28 avril 1998 au quartier général de liaison civile israélien avait fait démolir 68 logements palestiniens à Jérusalem-Est
de la colonie de Keddumim, pour examiner des questions et en Cisjordanie entre janvier et juin 1998, contre 14 pour
relatives à l’environnement, la délégation palestinienne a la même période de 1997. Ha’aretz a indiqué que 249
protesté contre les tentatives israéliennes visant périodique- logements palestiniens avaient été démolis en 1997 en
ment à aliéner des terres palestiniennes. Elle a mentionné les Cisjordanie et à Jérusalem-Est . Selon l’Autorité palesticas
des terres de Kafr al-Labad annexées à la colonie de nienne, 40 bâtiments palestiniens ont été détruits à Jérusalem-
Avnei Hefetz et de celles de Ramin annexées à la colonie Est au cours du premier semestre 1998 .
d’Enav, ainsi que les terrains confisqués et les arbres déracinés
à Kafr Qaddoum, près de la colonie d’Oranit. La délégation
israélienne a répondu qu’aucun nouvel ordre de confiscation
ne sera donné et indiqué que certains des terrains mentionnés
par la délégation palestinienne faisaient partie des
terres domaniales40.
30. Les Israéliens, qui constituaient 10,3 % de la population d’élargissement des colonies de peuplement visées par le
de Jérusalem-Est en 1972, en représentaient 48,1 % en 1997, programme. Les responsables israéliens maintiennent que
soit près de la moitié. Leur nombre a été multiplié par 17 dans celui-ci, dont des détails importants n’ont pas encore été
le secteur au cours de ces 25 années, alors que la population approuvés, est un problème israélien purement interne et n’a
palestinienne a un peu plus que doublé pendant la même qu’un caractère administratif local et non international . On
période (plus 118 %)41. ne précise pas quelles colonies de peuplement sont concer-
31. Les informations faisant état d’un dépeuplement
important des quartiers palestiniens de Jérusalem-Est ont été
confirmées lors d’un récent recensement effectué par l’Autorité
palestinienne. Le nombre de Palestiniens titulaires d’une
carte d’identité de résident à Jérusalem délivrée par Israël est
généralement estimé à près de 200 000. Les Palestiniens qui
habitent effectivement dans les limites du Grand-Jérusalem
fixées par Israël n’en représente que la moitié. En 1998,
2 895 683 Palestiniens habitaient dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est42.
43
44
33. Selon des informations publiées par Kol Ha’ir le
6 février 1999, le maire de Jérusalem a ordonné que l’on
accélère la démolition des structures illégalement construi-
45
46
47
34. Le projet de supermunicipalité regroupant Jérusalem
et ses environs rendu public en juin 1998, s’il est réalisé, fera
de l’intégration des colonies de peuplement dans le Grand-
Jérusalem une étape de plus dans la direction d’une annexion
de fait. Il prévoit de déléguer aux autorités civiles israéliennes
davantage de pouvoirs en manière de développement et
48
nées par cette mesure, mais il semble que celles de Ma’ale
Adumim, Givat Ze’ev et Betar Ilit, avec une population totale
d’environ 40 000 habitants, figurent en tête de liste49. Dans
une analyse du projet, le Département d’État américain
indiquerait que, pour les questions de planification et de
construction, les colonies juives de Cisjordanie visées par le
programme échapperont à l’autorité de l’administration civile
(le commandant militaire) et passeront, de fait, sous le
contrôle direct de l’administration civile israélienne50.
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35. Les effets de l’occupation israélienne se font particuliè- textiles et de la production de batteries, de fibres de verre, de
rement ressentir sur l’approvisionnement en eau des Palesti- matières plastiques et d’autres produits chimiques. Pour les
niens, notamment sur la qualité de l’eau potable. Dans un industriels israéliens, la Cisjordanie présente, dans un
rapport publié le 9 septembre 1998, le groupe israélien de domaine au moins, un avantage sur Israël . La réglementation
défense des droits de l’homme B’tselem a accusé la com- environnementale concernant le sol, l’air et la qualité de l’eau
pagnie nationale israélienne de distribution d’eau, Mekorot, et les restrictions en matière de développement industriel y
de restreindre de façon draconienne l’alimentation en eau des sont généralement beaucoup moins exhaustives et considéracommunautés
palestiniennes de Cisjordanie pendant l’été blementmoins bien respectées dans le territoire palestinien
pour couvrir les besoins accrus de consommation d’Israël et occupé qu’en Israël même. Les subventions offertes par l’État
de ses colonies de peuplement. La répartition actuelle de l’eau pour que les entreprises israéliennes s’installent dans les
dans le territoire occupé repose sur une division inéquitable zones industrielles situées à l’intérieur et à proximité des
des ressources partagées par Israël et les Palestiniens. Le colonies et le laxisme relatif concernant le contrôle de l’applisystème
de restrictions institué par les Israéliens empêche les cation effective de la réglementation ont entraîné la relocali-
Palestiniens d’utiliser ces ressources d’une manière qui leur sation d’industries polluantes dans le territoire occupé. Le
permette de couvrir leurs besoins de base et de faire face à 16 octobre 1998, les autorités militaires ont publié un arrêté
ceux créés par le fort taux de natalité de la population. En autorisant leMinistère israélien de l’environnement à prendre
outre, selon le rapport, les Israéliens ont fait obstacle au des mesures coercitives et à faire appliquer la législation
forage de nouveaux puits, fixé des quotas pour les quantités relative à l’environnement dans les colonies de peuplement
d’eau provenant des puits, exproprié des puits appartenant de Cisjordanie. Il est encore trop tôt pour faire le bilan de
à des Palestiniens et négligé d’entretenir les systèmes d’adduc- l’application de ces nouvelles dispositions .
tion. D’autre part, Mekorot fournirait une quantité illimitée
d’eau aux colonies de peuplement, alors qu’elle refuse d’en
distribuer suffisamment aux communautés palestiniennes
voisines. L’utilisation d’eau insalubre a notamment entraîné
l’augmentation des cas de maladies infectieuses51. L’accord
d’Oslo II prévoit que, sur les 601 millions de mètres cubes
d’eau disponibles annuellement dans les trois nappes phréatiques
de Cisjordanie, 340 (56,6 %) sont destinés à Israël, 143
(23,8 %) aux colons (à l’exception de ceux résidant à
Jérusalem-Est) et 118 (19,6 %) aux Palestiniens, qui sont au
nombre de 1,2 million52. Dans son numéro daté du 27 juillet
1998, Ha’aretz indique que plus d’un demi-million de
Palestiniens de Cisjordanie – soit un tiers de la population –
sont privés d’approvisionnement en eau régulier et sûr. Les
Palestiniens condamnent la politique de distribution d’eau
menée par Mekorot, accusation que récuse Israël. Le 20 août
1998, Ha’aretz a indiqué que les Palestiniens reçoivent entre
50 et 85 litres d’eau par jour, alors que les colons en consomment
quotidiennement 280 à 300 litres.
36. Le contrôle exercé par Israël sur le territoire occupé
palestinien, dont les équipements sont laissés à l’abandon, a
des effets préjudiciables pour l’environnement. Il y a environ
260 entreprises industrielles israéliennes en Cisjordanie. Ces
usines sont situées soit dans des zones industrielles administrées
par Israël soit à l’intérieur des colonies. Très peu
d’informations sont disponibles sur leurs activités. Certaines
productions ont été identifiées, mais on ignore tout des
quantités produites, de la main-d’oeuvre employée et des
déchets rejetés. Les principales industries sont notamment
celles de l’aluminium, du tannage du cuir, de teinture de
53
54
37. Selon l’organisation palestinienne de protection de
l’environnement Applied Research Institute of Jerusalem,
il est difficile d’établir la composition exacte des déchets
industriels sans effectuer des analyses de laboratoire, car tout
dépend du type de procédé industriel utilisé. Les chercheurs
palestiniens peuvent difficilement collecter des échantillons
de déchets car ils n’ont pas accès à la source des effluents. On
ne peut donc procéder qu’à des estimations, en tenant compte
du type d’activité visée pour déterminer les principaux
éléments nocifs des résidus. Les déchets industriels contiennent
un certain nombre d’éléments toxiques, comme l’aluminium,
le chrome, le plomb, le zinc et le nickel. Par exemple
l’industrie de l’aluminium produit de l’aluminium et des
résidus acides et la galvanoplastie du nickel, du chrome et des
résidus acides55.
38. Il est difficile d’obtenir des données fiables sur les eaux
usées produites par les colonies de peuplement. Les colonies
de Cisjordanie en rejetteraient environ 4,3 millions de mètres
cubes par an. Une grande partie est déversée, sans être traitée,
dans les terres palestiniennes, faisant courir un risque pour
la santé des habitants de nombreuses communautés56. Selon
des données détaillées du Ministère palestinien de l’environnement
et du Service de l’hygiène de l’environnement, les eaux
usées de nombreuses colonies s’écoulent sur les terres des
villes et villages palestiniens environnants57.
39. Les colons reconnaissent que l’accroissement du
volume des déchets engendré par l’expansion des colonies
pose certains problèmes. Au début de 1998, les colons
d’Ofra, conscients du manque d’infrastructure, ont décidé de
mettre en place un nouveau réseau d’évacuation des eaux
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usées et de le financer en partie avec les fonds de la municipa- nes : 3 500 dans la zone industrielle d’Erez et dans les
lité. Comme l’a noté un spécialiste de l’environnement qui colonies de la bande de Gaza et environ 8 500 dans les zones
travaille dans l’administration chargée des colonies, cette industrielles et les colonies de Cisjordanie , sans compter
question n’est souvent pas prise en compte lorsque des ceux qui travaillent dans les colonies de Jérusalem-Est. Leur
logements sont construits. Les colons d’Ofra ne sont d’ail- nombre a augmenté d’environ 50 % depuis le bouclage de
leurs pas les seuls à reconnaître l’existence de ce problème. 1993, à mesure qu’augmentait le nombre d’usines israélien-
Dans les municipalités proches de Kochav Ya’acov et d’A- nes implantées dans les territoires occupés .
dam, les eaux d’égout s’écoulent directement dans les torrents
et les oueds58.
40. Quarante-cinq usines sont implantées dans la zone colonies ne sont pas rémunérés par la Section des paiements
industrielle de Barkan, près de la colonie d’Ariel. Elles de l’Agence publique pour l’emploi, qui est chargée de
fabriquent surtout des textiles et des matières plastiques contrôler que les travailleurs ne touchent pas moins que le
destinés à l’exportation. Jusqu’à récemment, leurs propriétai- salaireminimum et qu’ils bénéficient des prestations sociales
res pouvaient contourner les réglementations plus strictes prévues (congés, repos, congé-maladie et retraite). Les
applicables en Israël en matière d’hygiène et d’environnement salaires que touchent les Palestiniens qui travaillent dans les
et bénéficier en outre d’allégements fiscaux59. Les Palesti- colonies sont compris entre 7 et 13 shekels de l’heure, alors
niens se sont également plaints des installations industrielles que le minimum légal est de 14,3 shekels (le taux de change
d’Ariel, Karnei Shomron, Kiryat Arba et Keddumim60. Ils est d’environ 4 shekels pour un dollar) .
s’inquiètent surtout de l’impact du développement industriel
sur la qualité des eaux souterraines qui seraient – d’après les
conclusions de chercheurs palestiniens – beaucoup plus
polluées à proximité des colonies qu’ailleurs61.
41. Lors d’une réunion consacrée à l’examen de questions niens,mais aucun organisme ne contrôle qu’ils s’acquittent
concernant l’environnement, tenue le 28 avril 1998 au siège de cette obligation ni ne vérifie que les Palestiniens employés
du bureau militaire israélien de liaison avec les autorités dans les colonies travaillent dans de bonnes conditions de
civiles dans la colonie de Keddumim, la délégation palesti- sécurité. En outre, les délégués syndicaux palestiniens se
nienne a demandé la fermeture des usines israéliennes voient interdire l’accès des entreprises implantées dans les
construites près de la zone frontalière, à l’ouest de Tulkarm, colonies. Si des Palestiniens travaillant dans les colonies
en particulier des raffineries de gaz Geshurei et Dickson qui entament des poursuites contre un employeur israélien, celuiétaient
auparavant implantées en Israël. La délégation ci se tourne vers les tribunaux qui siègent dans le territoire
israélienne a indiqué qu’une équipe de spécialistes de l’envi- occupé et bénéficie de l’application de la législation du travail
ronnement avait récemment mené une étude sur la question, jordanienne, bien plus souple, qui y est encore en vigueur .
mais qu’elle n’avait pas encore remis son rapport final; elle
a ajouté que la partie palestinienne serait informée des
résultats de cette étude62.
42. Les nombreuses carrières situées en Cisjordanie travailleurs venant d’autres pays. Le nombre de Palestiniens
fournissent 80 % des pierres de construction utilisées en travaillant en Israël a fortement diminué : la moyenne men-
Israël. Six d’entre elles – d’une superficie totale de 1 673,3 suelle est passée de 120 000 en 1992 à 45 800 pendant les
hectares – sont exploitées par des entreprises israéliennes63. six premiers mois de 1998 . La situation s’est aggravée le
Elles sont souvent situées à proximité de zones résidentielles 11 septembre 1998, lorsque les autorités israéliennes ont
palestiniennes. Les nuages de poussière blanche qu’elles imposé un bouclage complet du territoire palestinien occupé,
génèrent comportent des risques pour la santé. Une augmen- annulant ainsi 45 000 permis de travail et environ 21 000
tation des cas d’asthme et de bronchite aiguë a récemment été laissez-passer délivrés pour affaires. Les autorités israéliensignalée
chez les personnes résidant dans les environs64. nes ont commencé à délivrer de nouveaux permis de travail
43. Les Palestiniens constituent depuis longtemps le gros
de la main-d’oeuvre recrutée pour la construction et l’entretien
quotidien des colonies dans les territoires occupés. De
10 000 à 12 000 ouvriers palestiniens travaillent dans les
colonies israéliennes pour plus de 100 entreprises israélien-
65
66
44. Contrairement aux salaires des Palestiniens qui travaillent
en Israël même, les Palestiniens qui travaillent dans les
67
45. Le régime national d’assurance israélien couvre
uniquement les travailleurs israéliens des colonies contre les
accidents du travail. Les employeurs sont tenus de cotiser à
une assurance médicale privée pour leurs salariés palesti-
68
46. La situation du chômage en Cisjordanie et dans la bande
de Gaza demeure critique, notamment en raison des mesures
de bouclage et du fait qu’Israël fait davantage appel à des
69
le 17 septembre. Le 29 septembre, elles en avaient délivré
13 800 à des travailleurs de la bande de Gaza et 9 500 à des
travailleurs de Cisjordanie. Ce jour-là, elles ont à nouveau
imposé un bouclage complet qui s’est prolongé – hormis une
interruption le 2 octobre – jusqu’au 13 octobre, date à
laquelle elles ont recommencé à délivrer des permis de
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travail . Le bouclage imposé en septembre 1998 se serait que déploient l’Autorité palestinienne 70 et les donateurs afin
traduit par un manque à gagner de 11,4 millions de dollars de lever les autres obstacles majeurs qui bloquent les investispour
les travailleurs palestiniens en situation légale, et par un sements privés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza,
manque à gagner sans doute encore plus élevé pour les quand il ne détourne pas les ressources de cet objectif .
travailleurs clandestins. À la fin de 1998, plus de 100 000 D’après un article sur les questions relatives aux taxes
Palestiniens – dont 60 000 légalement employés en Israël et foncières, les bouclages imposés depuis 1991 auraient
13 000 dans les zones industrielles et les colonies – auraient provoqué la fermeture de 240 commerces dans la vieille ville
été employés par des entreprises israéliennes71. de Jérusalem .
47. D’après des enquêtes sur la main-d’oeuvre que le 50. D’après un rapport récent du Bureau du Coordonnateur
Bureau central palestinien de statistique a effectuées de juillet spécial des Nations Unies dans les territoires palestiniens
à septembre 1998, la population active représentait 41,4 % occupés, à la fin de 1998, le produit intérieur brut (PIB) et
de la population totale du territoire palestinien occupé le produit national brut (PNB) réels par habitant étaient
(44,3 % en Cisjordanie et 34,4 % dans la bande de Gaza). Le respectivement d’environ 1 380 dollars et 1 630 dollars des
taux de chômage était de 21,5 % (18,2 % en Cisjordanie et États-Unis, soit respectivement 3,4 % et 2,1 % de moins
31,6 % dans la bande de Gaza), le taux d’emploi de 69,2 % qu’en 1997 .
(70,4 % en Cisjordanie et 65,7 % dans la bande de Gaza) et
le sous-emploi touchait 9,3 % des actifs (11,4 % en Cisjordanie
et 2,7 % dans la bande de Gaza). D’après la même
source, le salaire moyen des Palestiniens serait de 54,4 shekels
en Cisjordanie, 43,5 shekels dans la bande de Gaza et
90,7 shekels en Israël72.
48. Les incidences macroéconomiques de la présence l’exécution des plans de production et entraînent une sousisraélienne
sur le territoire palestinien occupé freinent les utilisation des capacités . La diminution du nombre de
investissements et la croissance, en raison de l’ambiguïté bouclages en 1998 a eu a contrario un effet bénéfique sur les
persistante de la situation juridique et politique. Aucun code échanges commerciaux. Au total, le trafic routier par camion
ne réglemente les investissements dans les zones que contrôle a augmenté d’environ 12,4 % en 1998 par rapport à 1997. Le
l’Autorité palestinienne. De plus, aucun accord n’a été conclu tonnage importé a augmenté de 14,7 %, alors que le tonnage
avec Israël sur le statut final du territoire. En fait, l’enchevêtre- exportén’a augmenté que de 1,9 %. Sur la base de la valeur
ment complexe des lois et des ordonnances militaires israé- nominale de la devise israélienne, le montant total des
liennes en vigueur pendant l’occupation est toujours en place. échanges avec Israël a augmenté d’environ 9,3 %, les expor-
La situation se complique encore du fait du bouclage des tations enregistrant une hausse de 17,3 % (pour atteindre
frontières, qui se traduit par des mesures d’interdiction environ 492 millions de dollars) et les importations de 7,2 %
frappant la circulation des biens, des facteurs de production (atteignant environ 1 milliard 714 millions de dollars) entre
et des personnes entre les zones palestiniennes, Israël et la 1997 et 1998. Les importations directes en provenance
bande de Gaza, et entre le reste de la Cisjordanie et Jérusa- d’autres pays qu’Israël ont augmenté d’environ 24,3 % (soit
lem. Les bouclages interdisent souvent tout mouvement entre environ 143 millions de dollars) .
la Cisjordanie et la Jordanie et entre la bande de Gaza et
l’Égypte73.
49. Les bouclages perturbent gravement la production, la des investissements d’origine privée dans le PIB est tombée
commercialisation, la formation de revenus et l’emploi74. En de 19 % en 1993 à environ 10 % en 1997. En outre, ces
1998, le territoire a été entièrement bouclé pendant 26 jours investissements ont surtout concerné la construction de
... soit 14,5 jours ouvrables – hors week-ends et jours fériés –, logements et non les secteurs des biens faisant l’objet d’échance
qui représente une perte de 5,2 % pour l’année contre ges internationaux . Dans ce contexte, la superficie des
20,5 % en 199775 . D’après un collaborateur du Fonds nouveaux terrains constructibles enregistrés auprès des
monétaire international (FMI), les bouclages ont des consé- autorités palestiniennes locales a augmenté de 4,6 % en 1998,
quences particulièrement graves. D’une part, ils contrecarrent mais seulement de 0,1 % pour les constructions à usage
directement les mesures visant à encourager les investisse- d’habitation contre 32,6 % pour celles à usage commercial.
ments alors que l’appareil de production est déjà fragile et La diminution du nombre de permis de construire délivrés qui
que le marché intérieur est peu développé. D’autre part, leur a été constatée en dépit de la relative amélioration des
coût économique élevé a pour effet de neutraliser les efforts conditions économiques pourrait s’expliquer par les incertitu-
76
77
78
51. Les fréquentes fermetures des frontières ont aussi nui
aux échanges commerciaux, et particulièrement aux exportations
hors des territoires, provoquant des retards importants
dommageables aux produits d’exportation, notamment pour
les fruits et les légumes. En outre, les retards de livraison des
matières premières en provenance d’Israël compromettent
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52. La relance de l’investissement privé attendue au
moment des accords d’Oslo ne s’est pas concrétisée. La part
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des croissantes qui pèsent sur le processus de paix et/ou par 1 200 dounams jusqu’à la lisière d’une réserve naturelle .
le fait que plusieurs années d’expansion rapide ont conduit Pour la première fois depuis le début de la colonisation
à mettre sur le marché plus de logements que celui-ci ne israélienne dans le Golan, un entrepreneur privé – et non une
pouvait en absorber . société d’État – a 82 lancé un tel projet de construction de
53. Les incertitudes actuelles qui pèsent sur le tracé des
frontières et les bouclages sont les principales raisons qui
expliquent que la relance des investissements privés attendue
à la suite des accords d’Oslo ne soit pas intervenue. Les
bouclages, l’absence de liaisons sûres et le fait que le port de 57. En mai 1998, 380 villas ont été mises en vente dans 14
Gaza n’ait pas été ouvert ont entraîné une diminution des colonies; leurs acheteurs pouvaient bénéficier d’une aide
revenus du secteur clef des transports et ont modifié la financière atteignant jusqu’à 95 % du prix de vente. En août
structure des investissements dans le territoire palestinien 1998, le Gouvernement israélien a fait savoir qu’il avait pour
occupé. L’ouverture de l’aéroport fin 1998 pourrait lever objectif de doubler le nombre de colons en construisant 4 500
certaines des incertitudes qui pesaient sur les exportations de nouveaux logements, dont 2 500 résidences secondaires.
certains biens83. La valeur réelle des investissements privés Dans un rapport publié en décembre 1998, le Ministère
aurait diminué en moyenne de 10 % par an entre 1993 et israélien de l’intérieur recommande que les colonies soient
1997, et la part des investissements privés dans le PIB serait développées pour contribuer à l’action nationale visant à
passée de 19 % en 1993 à 10 % en 199784. Selon un écono- favoriser l’implantation de colons dans les villages . Au
miste de haut rang employé par le FMI, la valeur réelle des cours des huit premiers mois de 1998, 84 familles israélieninvestissements
privés n’aurait pas enregistré de modification nes se sont installées dans les colonies du Golan. Vers la fin
majeure en 199885. dumois de janvier 1999, le Gouvernement israélien a décidé
54. Le montant des prêts accordés par les banques et des
dépôts effectués auprès de ces dernières est resté modeste.
En 1997, les demandes de crédits des investisseurs ont
diminué et le montant des prêts octroyés a représenté environ
19 % de la valeur totale des avoirs. À la fin de 1996, le
rapport du montant des dépôts et du PIB était relativement
peu élevé puisqu’il atteignait 57,5 %. Le montant total des 58. Certains Israéliens souhaitent acheter un logement dans
dépôts effectués auprès des banques ne devrait pas enregistrer le Golan pour réaliser un investissement ou disposer d’une
d’augmentation majeure tant que les négociations sur le statut résidence secondaire. Au cours des premières semaines de
final n’auront pas abouti. Les incertitudes propres à la 1999, 20 résidents de Tel-Aviv ont acheté des maisons d’une
situation politique poussent en outre de nombreux Palesti- valeur totale de 2,6 millions de dollars dans la colonie de
niens à conserver un compte en banque à l’étranger86. Katzrin pour réaliser un investissement. Depuis le début des
B. Le Golan syrien occupé
55. Le Golan syrien occupé compte actuellement 16 500
Israéliens, dont 7 000 dans la seule colonie de Katzrin, la plus
peuplée de la région87. En tout, on y dénombre 33 colonies
de peuplement, implantées au lendemain de la prise de
contrôle de cette zone par Israël, en 1967. La population
syrienne, qui compte 17 000 habitants, est répartie dans cinq
villages situés dans le nord-est du Golan88.
56. L’expansion des colonies est surtout marquée à Katzrin.
Trois cents nouveaux logements ont été mis en chantier à la
fin du premier semestre de 1997 et la construction de 1 000
autres devrait être officiellement approuvée par le Ministère
de la défense. Pour rendre possible la construction de ces
1 000 unités, la zone municipale de Katzrin a été étendue de
89
logements. Le prix de vente des 300 maisons construites à
Katzrin est compris entre 95 000 et 110 000 dollars. Les
subventions, prestations et prêts proposés par l’État atteignent
90 % de ce montant90.
91
de développer un certain nombre de colonies et de faire
construire 200 maisons dans quatre colonies. Si les appels
d’offres qu’il a lancés à cette fin donnent les résultats escomptés,
d’autres projets suivront. En août 1998, le Conseil
national israélien de planification a approuvé le triplement
de la population des colonies92.
années 90, le prix moyen des maisons a été multiplié par plus
de deux93. Au début du mois de février 1999, une colonie
pouvant accueillir jusqu’à huit familles a été implantée à
l’avant-poste paramilitaire de Nimrod, situé entre les villages
syriens de Masada et Majdal Shams94.
59. En plus des vastes zones militaires et des colonies, le
territoire sous contrôle israélien comprend aussi des réserves
naturelles (24 908 hectares), des zones cultivées (8 100 hectares),
des pâturages (46 575 hectares) et des vergers (2 531
hectares)95. Par ailleurs, d’importants cours d’eau qui se
jettent en Galilée, dans le Jourdain, ainsi que dans les fleuves
Banias et Dan, prennent leur source dans le Golan. Ces
sources fournissent plus de 300 mètres cubes d’eau par an à
Israël96. Des spécialistes locaux de l’environnement considèrent
que les fonctionnaires du gouvernement n’ont pas fait
assez pour protéger la faune et la flore de la région en tenant
compte du fait que les agriculteurs locaux ont besoin d’assuA/
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12
Report of the Civil Administration for the West Bank 1 ,
mimeo, chart 8.7 (pas de date).
2 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale,
The socio-economic effects of Israeli settlement (à
paraître).
Current and projected Israeli redeployment according to 3
the Wye Memorandum-1998 (carte), rapport (novembre
1998), p. 5.
4 Yerushalim, 11 décembre 1998.
5 According to the Palestinian geographer Khalil Tufakji,
Yerushalim, 11 décembre 1998; Ma’ariv, 3 janvier 1999.
6 Yerushalim, 11 décembre 1998; Ma’ariv, 3 janvier 1999.
7 Ma’ariv, 3 janvier 1999.
8 Yerushalim, 11 décembre 1998; Ma’ariv, 3 janvier 1999.
9 Ha’aretz, 17 décembre 1998.
10 Report, voir p. 1 du texte anglais.
11 Ha’aretz, 8 janvier 1999; Yerushalim, 22 janvier 1999.
12 Ha’aretz, 8 janvier 1999; Yerushalim, 22 janvier 1999.
13 Report, mai 1998, p. 1 du texte anglais.
14 Rapport, mai 1998, p. 1 du texte anglais; Yediot Aharonot,
10 décembre 1999.
15 Ibid.; Yediot Aharonot, 10 décembre 1999.
16 Report, septembre 1998, p. 9 du texte anglais.
17 Ibid.
18 Report, septembre 1998, p. 1 du texte anglais.
19 Report, septembre 1998, p. 7 du texte anglais.
20 Ibid.
What’s really happening in the settlements, Margot 21
Dudkevitch, Jerusalem Post, édition quotidienne sur
Internet à l’adresse
http://www.jpost.co.il/com/Archive/21.May.1998/
RealEstate/Article-21.html
The Israeli occupation forces step up settlement in the Gaza 22
Strip, 12 décembre 1998, Centre palestinien des droits de
l’homme.
24 Report (janvier 1999), p. 11.
Trespassers on Their Own Land – The backbone of the 25
Palestinian economy, and the traditional, emotional
mainstay of Palestinian existence – the olive tree – is under
attack by Jewish settlers, Amira Hass, Ha’aretz, 16 octobre
1998.
26 Report (janvier 1999), p. 11.
27 Estimations données par des responsables de la Maison
d’Orient en novembre 1998.
28 Report (juillet 1998), p. 4.
29 Report (septembre 1998), p. 7.
30 Ha’aretz, 25 août 1998.
31 Report (janvier 1999), p. 6 et 7.
32 Communiqué de presse, PCHR Annual Report,
15 février 1999.
33 The West Bank Rural PHC Survey online, 1993;
Infrastructure and health services in the West Bank.
34 Ajun L. Adlakha et divers collaborateurs, Demography of
the Palestinian population, with special emphasis on the
occupied Palestinian territory, ESCWA Population
Bulletin No 43, CESAO, Amman, 1995.
35 CESAO, Demographic and Related Socio-Economic Data
Sheets for Countries of the Economic and Social
Commission for Western Asia as Assessed in 1998,
tableau 1, Population par groupe d’âge (à paraître).
rer la sécurité de leur bétail. Ils estiment que les poisons que
les agriculteurs ont répandus dans la région pour éliminer les
loups qui s’attaquent à leur bétail seraient à l’origine d’une
catastrophe écologique. D’après les résultats d’analyses de
laboratoire, ces poisons pourraient continuer d’avoir une
action nocive sur la faune et la flore pendant des années et il
faudrait peut-être attendre plus de 20 ans avant qu’ils ne
soient entièrement éliminés97.
60. Si les mesures d’incitation et les investissements ont
continué à favoriser la présence israélienne dans le Golan
syrien occupé, la population arabe voit ses conditions de vie
se détériorer davantage à cause des restrictions imposées à
l’emploi et à l’éducation en Israël et de la politique fiscale
israélienne98. Les possibilités d’emploi sont extrêmement
limitées sur les hauteurs du Golan pour la population arabe
syrienne puisqu’elle ne peut pas se déplacer librement, en
particulier depuis que le processus de paix est bloqué. Les
seules possibilités d’emploi qui s’offrent à la population
syrienne dans le Golan sont donc limitées aux emplois
journaliers non qualifiés ou semi-qualifiés. Dans la plupart
des cas, les travailleurs concernés n’ont pas droit aux prestations
sociales et à l’assurance maladie et ils risquent d’être
licenciés à tout moment sans indemnité. En outre, il y a de
grands écarts de salaire au détriment de la population syrienne
du Golan99 dont les conditions de vie sont rendues plus
difficiles encore du fait des restrictions imposées au développement
des établissements d’enseignement, des obstacles
entravant l’accès à l’éducation en République arabe syrienne
et dans les établissements israéliens100.
Notes
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13
The West 36 Bank Rural PHC Survey online, 1993;
Infrastructure and health services in the West Bank.
37 CESAO, Statistical Abstract of the ESCWA Region, Nombre
d’élèves par niveau d’enseignement et nombre d’écoles,
d’instituts et d’universités par niveau d’enseignement, dixhuitième
numéro (à paraître).
38 Al Qods (version Internet),
www.cmep.com/september9.htm#/Israel.
39 Ibid., 29 avril 1998.
40 Ibid. Le Comité commun de liaison israélo-palestinien est
un organe en vertu des Accords d’Oslo avec l’OLP pour
coordonner les activités et les réponses aux incidents se
produisant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
41 Statistical Yearbook of Jerusalem, 1997; tableau III/13 :
Population of Jerusalem, by age, population group, quarter
and sub-quarter, 1996 (p. 46 à 51).
42 Résultats d’un recensement effectué en 1997 par le Bureau
de la population de l’Autorité palestinienne, Ma’ariv,
21 janvier 1998. Jérusalem-Est s’entend de la vieille ville
occupée et annexée par Israël en 1967.
43 Kol Ha’ir, 18 décembre 1998.
44 Palestinian Society for the Protection of Human Rights and
the Environment, courrier électronique, 27 mars 1999.
45 Le maire en question s’appelle Ehud Olmert. Par contraste,
au cours des quatre dernières années pendant lesquelles
Teddy Kollek a été maire de la ville, 91 maisons ont été
détruites. Le quotidien Ha’aretz a indiqué qu’à la mi-1998,
cinq structures avaient été détruites. Voir Report
(septembre 1998), p. 6.
46 Report, septembre 1998, p. 6; Ha’aretz , 22 juin 1998.
47 Report, septembre 1998, p. 6.
48 Ibid.
49 Ibid., p. 7.
50 Extraits d’une analyse du Département d’État des États-
Unis concernant le projet de supermunicipalité regroupant
notamment certaines colonies de peuplement de Cisjordanie,
approuvé par le Cabinet israélien le 21 juin 1998, Report
(juillet 1998), p. 8.
51 Steve Rodan, B’tselem decries denial of water to
Palestinians, The Jerusalem Post Daily Internet Edition,
10 septembre 1998.
52 Report, septembre 1998, p. 8
Environmental profile of the West Bank, Applied 53
Research Institute of Jerusalem (sans date).
54 Le Ministère israélien de l’environnement et l’Association
israélienne des industriels ont signé un accord visant à
réduire les émissions des usines afin de satisfaire aux
normes que le Ministère a établies sur la base des normes de
l’Union européenne. Un comité mixte, constitué par le
Ministère et l’Association, sera chargé d’étudier les
problèmes, les infractions et les plaintes découlant de
l’application de l’accord (Economic Survey, Israel
Government Press Office, 16 novembre 1998).
55 Applied Research Institute of Jerusalem (www.arij.org).
Environmental Impact, p. 34. 56
57 Saleh Rabi et Ramez Titi, Environmental Pollution and
Settlements, dans Water Environment, The Palestine
Hydrology Group, février 1998, p. 33 à 37.
58 D’après un article intitulé Environmental Pollution and
Settlements, paru dans l’édition de Kol Ha’ir datée du
20 mars 1998, les eaux usées de la colonie de Burkan
s’écoulent vers Kufr Ad Diek, Bruquain et Surtah et arrivent
parfois jusqu’à Balout. Il s’agit d’effluents industriels
extrêmement dangereux, car ils charrient des déchets
industriels tels que des sels métalliques et autres. Les
effluents de la colonie d’Emmanuel sont recueillis par la
station de collecte de Salfeet, dans la vallée de Qana. Ils
sont ensuite drainés vers des cultures plantées au pied de la
montagne voisine, puis les eaux excédentaires sont rejetées
dans la vallée. Il arrive aussi que les eaux drainées
s’écoulent dans la vallée. La capacité de traitement de
l’usine de dessalement d’Ariel est insuffisante. Les eaux
usées s’écoulent dans la vallée d’Al Matwi, à l’ouest de
Salfeet, où elles se mêlent à l’eau utilisée pour irriguer les
plantations.
Les eaux usées rejetées par la colonie de Shar’arei Tikva
provoquent la dégradation des terres agricoles de Beit Amin
à Kalqilia. Quant aux eaux d’égout d’Alfe Menashe, elles
sont acheminées dans des canalisations closes jusqu’à la
station de pompage qui se trouve en deçà du tracé des
frontières de 1948. Comme la capacité de traitement de
cette station est insuffisante, des eaux d’égout et des eaux
usées s’écoulent jusqu’aux villages de Habla et Kalqilia. Les
eaux usées en provenance d’Efrat s’écoulent dans les terres
agricoles de Bethléem. Les eaux usées rejetées par la
colonie de Neve Daniel sont à l’origine de la dégradation des
terres agricoles de Bethléem et du village d’el Khader, ainsi
que de la pollution des aquifères souterrains.
Le camp militaire israélien d’Al Majnouneh, situé près
d’Hébron, contribue à la pollution de l’environnement car
ses eaux usées sont rejetées dans la source d’al Fawwar, qui
est généralement utilisée pour irriguer des terres agricoles.
59 Hisham Abdallah, A Tour of the West Bank: from
settlement to settlement, agence France-Presse, 17 octobre
1997.
60 Palestinian Society for the Protection of Human Rights and
the Environment, Water quality in the West Bank (octobre
1996), p. 6.
61 Ibid.
62 Al Qods (document publié sur Internet), 29 avril 1998.
Lors de cette réunion, la partie palestinienne a demandé à ce
que les Israéliens mettent fin aux travaux qu’ils effectuaient
dans la zone industrielle des carrières ’Izbat al-Tabib et
Jayyus. La partie israélienne a répondu qu’il serait mis fin à
tous les travaux menés dans la zone de ’Izbat al-Tabib,
comme les Palestiniens le souhaitaient, et a ajouté que tous
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14
les travaux qui avaient déjà été effectués n’avaient pas été
effectués en coordination avec les organes militaires. Dans ce
contexte, la partie israélienne a déclaré que les travaux
menés dans la zone de Wadi al-Tin avaient été interrompus à
la demande de la partie palestinienne et à la lumière des
conclusions d’une étude fouillée de la question qui avait duré
plus d’un an. M. al-Tarifi a évoqué la question des pots-devin
à propos des carrières et le général de division Ya’cov Or
a répondu qu’un comité avait été chargé d’examiner la
question et avait présenté des recommandations au Ministre
israélien de la défense, mais n’avait pas établi que les
fonctionnaires israéliens avaient manqué à leurs devoirs.
Institut de recherche 63 appliquée de Jérusalem, Wadi Teen
Quarry and the Systematic Expropriation of Palestinian
Natural Resources, www.arij.org/paleye/waditeen/, p. 2;
Legislative Council Investigates Israeli/Palestinian
Partnership in Stone Production, People’s Rights, juillet
1997, p. 6.
64 Palestine Report, 27 juin 1997.
65 Ministère israélien des affaires étrangères, Division de
l’information : Relations économiques entre Israël et
l’Autorité palestinienne, document de travail (Jérusalem,
février 1998).
66 Kav Le’oved (bulletin d’information des travailleurs), août
1998.
67 Ibid.
68 Ibid.
69 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
(CESAO), Étude des tendances économiques et sociales
dans la région de la CESAO, 1997-1998
(E/ESCWA/ED/1998/5); UNSCO Report on the Economy
of the West Bank and Gaza Strip (automne 1998), par
Salem Aulini, Directeur du Bureau d’analyse économique et
sociale du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans
les territoires palestiniens occupés, Gaza, p. 2.
70 Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires
palestiniens occupés, op. cit., p. 5 et 6.
71 Rapport du Premier Ministre, 25 novembre 1998, publié
par le Cabinet de M. Benyamin Bétanyahou.
72 Nakba Report, The Palestinian Territories in statistical
figures and indicators, Bureau central palestinien de
statistique, mai 1998.
73 Institut palestinien de recherche en politique économique
(MAS), Mas Economic Monitor, No 1, 1997, p. 2 et 3.
74 Ibid., p. 7 à 9.
75 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans
les territoires occupés, Report on Economic and Social
Conditions in the West Bank and Gaza Strip, printemps
1999.
Private Investiment and Uncertainty in the West Bank and 76
Gaza Strip, Oussama Kanaan, Economy, p. 25.
77 Al Ayyam, 23 octobre 1998.
78 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans
les territoires palestiniens occupés, op. cit., p. 3.
79 Institut palestinien de recherche en politique économique,
op. cit., p. 8 et 9.
80 Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires
palestiniens occupés, Report on Economic and Social
Conditions in the West Bank and Gaza Strip, printemps
1999.
Introduction, Milan Zavadjil, dans Economy, p. 2. 81
82 Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires
palestiniens occupés, Report on Economic and Social
Conditions in the West Bank and Gaza Strip, printemps
1999.
Introduction, Milan Zavadjil,dans Economy, p. 2. 83
84 Oussama Kanaan, op. cit., p. 18.
85 Oussama Kanaan, 6 avril 1999.
86 Palestine Economic Policy Research Institute, op. cit., p. 31
à 36.
87 Report, septembre 1998, p. 5.
88 Ibid.
89 Report, septembre 1998, p. 5; Ha’aretz, 22 août 1998;
Yediot Aharanot, 20 décembre 1998.
90 Ibid.
91 Report, septembre 1998, Ha’aretz, 23 août 1998; Yediot
Aharanot, 20 décembre 1998.
92 Ha’aretz, 31 janvier 1999.
93 Ibid.
94 Ha’aretz, 9 février 1999.
95 Serveur d’informations sur les hauteurs du Golan
(www.golan.org.il).
96 Ibid.
97 IsraelWire, 5 juillet 1998.
98 Rapport sur les pratiques israéliennes contraires aux droits
fondamentaux des citoyens dans les territoires syriens
occupés du Golan, République arabe syrienne, Ministère
des affaires étrangères, juin 1997 (polycopié en arabe),
p. 12 à 20.
99 Ibid., p. 16 et 17.
100 Ibid., p. 20 à 24.
Nations Unies A/55/84–E/2000/16
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
14 juin 2000
Français
Original: anglais
00-48059 (F) 100700 110700
`````````
Assemblée générale Conseil économique et social
Cinquante-cinquième session Session de fond de 2000
Point 100 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 1999/53 du 29 juillet 1999, intitulée « Répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié
le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa cinquante-cinquième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de sa résolution.
L’Assemblée générale, dans sa résolution 54/230 du 22 décembre 1999, a formulé la
même demande. Le rapport figurant en annexe, établi par la Commission économique
et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), est présenté comme suite à cette
demande.
* A/55/50.
** E/2000/100.
2 n0048059.doc
A/55/84
E/2000/16
Annexe
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale
I. Introduction
1. À sa session de fond, le Conseil économique et
social a adopté, le 29 juillet 1999, la résolution 1999/53
relative aux répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le
Golan syrien occupé. Dans cette résolution, le Conseil,
notamment, soulignait l’importance de la réactivation
du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des
résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967) et
338 (1973) du 22 octobre 1973 et 425 (1978) du
19 mars 1978 et du principe de terres pour la paix, ainsi
que de la mise en oeuvre intégrale et rapide des accords
conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante
du peuple palestinien. Il soulignait aussi la nécessité
de préserver l’intégrité territoriale de tout le Territoire
palestinien occupé et de garantir la libre circulation
des personnes et des biens à l’intérieur du territoire,
notamment en levant les restrictions en vigueur à
l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est, et la libre circulation
à destination et en provenance du monde extérieur.
Il soulignait également l’importance vitale de la
construction et de la mise en service du port maritime
de Gaza ainsi que de la circulation dans des conditions
de sécurité pour le développement économique et social
du peuple palestinien. Il demandait à Israël de
mettre un terme aux mesures qu’il avait prises à
l’encontre du peuple palestinien, notamment le bouclage
du Territoire palestinien occupé, les mesures prises
pour isoler les villes palestiniennes, la destruction
d’habitations et les mesures prises pour isoler Jérusalem.
Il réaffirmait les droits inaliénables du peuple palestinien
et de la population arabe du Golan syrien occupé
sur toutes leurs ressources naturelles et économiques,
et demandait à Israël de ne pas exploiter, détruire,
épuiser ni mettre en péril ces ressources. Il réaffirmait
également que les colonies de peuplement israéliennes
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et le Golan syrien occupé étaient illégales et
constituaient un obstacle au développement économique
et social. Dans la résolution, le Secrétaire général
était prié de présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquante-
cinquième session, par l’intermédiaire du
Conseil économique et social, un rapport sur
l’application de la résolution.
2. Dans sa résolution 54/230 du 22 décembre 1999,
l’Assemblée générale a pris acte du rapport transmis
par le Secrétaire général relatif aux répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien, y compris Jérusalem, occupé depuis
1967, et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé1. Elle a réaffirmé les droits inaliénables du
peuple palestinien et de la population du Golan syrien
occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs
terres et leurs eaux; et demandé à Israël, puissance occupante,
de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre
en péril les ressources naturelles dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et dans le Golan
syrien occupé. Elle a reconnu le droit du peuple palestinien
de demander réparation en cas d’exploitation, de
destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses
ressources naturelles, et exprimé l’espoir que cette
question serait traitée dans le cadre des négociations
sur le statut final entre les parties palestinienne et
israélienne. Elle a prié le Secrétaire général de lui rendre
compte, à sa cinquante-cinquième session. Le présent
rapport fait suite aux deux résolutions susmentionnées.
II. Répercussions économiques
et sociales de l’occupation
israélienne
A. Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem
3. Les retards dans l’application des accords conclus
entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine
(OLP), le fait que ces accords ne sont généralement
pas pleinement appliqués et les pratiques israéliennes,
en particulier en ce qui concerne l’expansion
des colonies de peuplement et la fermeture des routes
reliant les zones placées sous le contrôle de l’Autorité
n0048059.doc 3
A/55/84
E/2000/16
palestinienne à Israël font que les conditions de vie du
peuple palestinien continuent à se détériorer.
4. Le 23 octobre 1998, Israël et l’OLP sont convenus
dans le mémorandum de Wye River d’un calendrier
révisé pour la mise en oeuvre progressive des premier
et deuxième nouveaux redéploiements des forces militaires
israéliennes, prévus dans l’Accord intérimaire
israélo-palestinien relatif à la Cisjordanie et la bande
de Gaza (Oslo II). Le mémorandum de Charm al-
Cheikh sur le calendrier d’exécution des engagements
non honorés, pris au titre des accords signés et sur la
reprise des négociations relatives au statut permanent a
été signé le 4 septembre 1999. La nouvelle formule
divise en trois phases les redéploiements des forces
israéliennes qui devaient, selon les Accords de Wye, se
dérouler en deux phases, et, selon les Accords
d’Oslo II, en une seule phase. Du 10 au 13 septembre
1997, les 7 % du territoire de la Cisjordanie sont passés
du statut de zone C dans laquelle Israël conserve le
contrôle exclusif de la sécurité au statut de zone B dans
laquelle Israël garde la responsabilité principale de la
sécurité. Le 20 janvier 2000, 3 % du territoires sont
passés du statut de zone C au statut de zone B, et 2 %
du statut de zone B au statut de zone A dans laquelle
les Palestiniens assument la responsabilité totale de la
sécurité civile. La troisième phase du redéploiement,
prévue pour le 20 janvier 2000, a été reportée. Le
19 mars 2000, le cabinet israélien a approuvé la troisième
et dernière phase du redéploiement des troupes
israéliennes entrepris au cours de la période intérimaire
précisée dans les Accords d’Oslo II. Le 21 mars 2000,
5,1 % du territoire ayant statut de zone B et 1 % du
territoire ayant statut de zone C sont passés totalement
sous contrôle palestinien2. Les Accords de Wye ne précisent
pas la superficie du territoire sur lequel doit
porter la troisième phase du redéploiement prévue dans
les Accords d’Oslo II qui devaient être appliqués en
octobre 1997, non plus que la date de ce redéploiement,
l’accord de Charm al-Cheikh ne les précisant pas davantage3.
5. L’essentiel du transfert du territoire du statut de
zone C exposé dans le mémorandum de Charm al-
Cheikh, c’est-à-dire la totalité, à l’exception de 100 à
200 kilomètres carrés, des 600 kilomètres carrés prévus,
se trouve dans la région de Naplouse et Djénine et
au sud d’Hébron. Aucune de ces régions ne compte un
grand nombre de colons, mais elles sont toutes situées
au centre du Territoire palestinien occupé. Le territoire
qui doit passer sous le contrôle civil palestinien dans la
région de Naplouse pose beaucoup moins de problèmes
liés à la présence des colons que n’aurait posé dans le
même cas le transfert des territoires situés autour de
Ramallah. À quelques exceptions près, les colonies
dans les zones concernées seront reliées par des routes
de contournement, existant déjà ou prévues, aux principales
routes de liaison avec Israël. Douze nouvelles
routes de contournement, d’un coût de 70 millions de
dollars, en sont à divers stades de planification ou de
construction. En outre, d’après le journal israélien Yediot
Aharanot, de nouvelles bases militaires israéliennes
sont établies dans toute la Cisjordanie, « en particulier
près des colonies isolées. On n’a nullement
l’intention de laisser des colonies isolées au coeur des
zones palestiniennes sans une base militaire à proximité.
Les camps qui seront installés sépareront donc le
territoire placé sous contrôle palestinien des colonies ».
6. Des colonies de peuplement civil israéliennes ont
été construites dans environ 200 sites confisqués par
des organismes civils et militaires représentant le Gouvernement
israélien ainsi que par des citoyens israéliens
autorisés à ce faire par Israël. Les terres sous
contrôle exclusif israélien représentent 60 % de la superficie
de la Cisjordanie (zone C) et 20 % de celle de
la bande de Gaza. En outre, 30 % de la zone de Jérusalem-
Est appartiennent en fait à des Israéliens. Israël a
implanté en Cisjordanie environ 170 colonies de peuplement
où vivent quelque 190 000 civils. On estime
que 200 000 Israéliens résident à Jérusalem-Est et
7 000 colons vivent dans 16 colonies à Gaza. Dans les
hauteurs du Golan, 17 000 colons vivent dans 33 colonies.
D’ici à la fin de l’an 2000, plus de 400 000 Israéliens
vivront dans les 200 et quelque communautés
créées depuis 1967 en Cisjordanie, à Jérusalem-Est,
dans la bande de Gaza et dans les hauteurs du Golan4.
7. La répartition géographique des colonies de peuplement
implantées dans les territoires palestiniens
occupés limite sérieusement le développement des
communautés palestiniennes. D’après un rapport
d’Amnesty International, les Accords d’Oslo ont créé
227 zones distinctes sous contrôle palestinien. Cent
quatre-vingt-dix de ces zones mesurent moins de deux
kilomètres carrés. Alors que 40 000 Palestiniens seulement
vivent dans la zone C, placée sous contrôle militaire
et civil exclusif d’Israël, tous les Palestiniens
vivent dans un rayon de six kilomètres ou moins. Le
rapport déclare que depuis Oslo, les 200 demandes de
permis de construire dans la zone C ont été toutes rejetées5.
4 n0048059.doc
A/55/84
E/2000/16
8. En ce qui concerne l’avenir des 200 000 personnes
vivant dans les colonies de Cisjordanie (193 000)
et de la bande de Gaza (7 000), le nouveau Premier
Ministre israélien a indiqué, selon le journal Ha’aretz,
que les colonies de « Alfe Menache, du bloc d’Etzion,
d’Ariel, de Nirit, du Corridor et de la vallée du Jourdain,
et de nombreux autres endroits font partie de
l’État d’Israël, à l’heure actuelle et dans l’accord sur le
statut permanent6 ». En ce qui concerne le règlement
de la question territoriale avec les Palestiniens, les
principes à la base d’un pareil règlement sont vastes :
« Une Jérusalem unie placée sous la souveraineté
israélienne; pas de retour aux frontières de 1967; aucune
armée étrangère à l’ouest du Jourdain; la plupart
des colons de Judée et de Samarie – et non pas seulement
la plupart des colonies – doivent continuer à relever
de notre souveraineté dans l’arrangement permanent;
une présence pour assurer la défense et des colonies
de peuplement dans le graben du Jourdain7 ».
« Quant aux frontières, il ne servirait naturellement en
rien de les tracer prématurément. Les frontières seront
déterminées durant les négociations sur le statut permanent8
».
9. L’étude sur l’expansion des colonies de peuplement
réalisée sur place par le mouvement « La paix
maintenant » en mai 1999 indiquait que 6 500 unités
d’habitation étaient en construction en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza, ce qui représentait une augmentation
de 14 % par rapport à mai 19989. Selon le
journal Ma’ariv, le Ministère du logement avait approuvé
un plan de construction de 1 800 logements en
Cisjordanie jouxtant la banlieue de Neve Ya’acov, dans
la colonie de peuplement de Jérusalem-Est. La nouvelle
construction forme un lien territorial entre les colonies
de Jérusalem-Est et la colonie d’Adam en Cisjordanie.
Le Ma’ariv signale en outre que la région sera annexée
à Jérusalem une fois la construction terminée10. Parmi
les autres constructions dans la région, on signalera
450 logements à Tel Zion (sur les 1 000 approuvées) et
300 à Adam.
10. Les colonies ont continué à se développer dans
les premiers mois de l’année au pouvoir du nouveau
Gouvernement. Le Ministère du logement a lancé un
appel d’offres pour la construction de 3 196 nouvelles
unités dans les colonies de Cisjordanie et de la bande
de Gaza, à l’exclusion de Jérusalem-Est, dans les six
premiers mois qui ont suivi l’année au pouvoir de
M. Barak, ce qui représente un taux plus élevé que les
moyennes annuelles11. En décembre 1999, M. Barak a
annoncé qu’on cesserait temporairement tout nouvel
appel d’offres pour la construction de logements dans
les colonies de peuplement. Cela ne s’applique toutefois
pas à de très nombreuses petites colonies de peuplement.
11. Selon « La paix maintenant », entre le 15 octobre
et le 13 décembre 1999, le Gouvernement israélien a
approuvé des plans de construction de 2 757 nouveaux
logements dans six colonies de la Cisjordanie, le
« dépôt » de plans pour la construction de 2 139 unités
supplémentaires et l’implantation de 85 habitations
mobiles dans les colonies12. À la fin de février 2000,
on comptait plus de 7 120 logements à divers stades de
construction, ce qui représentait 30 000 colons de plus
en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Des milliers
de logements ont déjà été approuvés et on n’attend que
la décision des entrepreneurs pour commencer les travaux.
Il n’y a aucune restriction à l’extension des colonies
à Jérusalem-Est, où la construction à Djabal Abou
Ghounaym et Ras al Amoud notamment, avance rapidement13.
Le plan quinquennal du Ministère du logement
prévoit la construction de 12 000 nouvelles unités
d’habitation dans les colonies de Cisjordanie, dont
3 000 à Ma’ale Adumim, 2 000 à Kiryat Sefer et 1 500
à Ariel14.
12. La valeur relativement avantageuse des logements
dans les colonies résulte de plusieurs facteurs : le classement
des colonies comme zone de développement A,
ce qui leur donne droit au plus haut niveau de subventions
publiques, y compris 50 % des taxes foncières;
les faibles marges de profit acceptées par Amana, la
société de construction du mouvement Goush Emounim,
et par les entrepreneurs opérant dans les colonies;
et une réglementation de la construction moins rigoureuse
qu’en Israël. Des coûts de construction de 500 à
600 dollars par mètre carré aboutissent à des frais de
vente de seulement 700 dollars par mètre carré, soit
beaucoup moins qu’au centre d’Israël. Contrairement à
ce qu’il avait d’abord laissé entendre, le Premier Ministre
Barak n’a pas modifié le système d’accès préférentiel
de nombreuses colonies et entreprises industrielles
basées dans les colonies à certains avantages et
subventions octroyés par l’État15.
13. La confiscation des terres déclarées par Israël
« domaines de l’État », en prélude à leur transfert sous
contrôle israélien, a eu des conséquences désastreuses
pour la communauté palestinienne. En 1999, Israël a
pris officiellement possession de 40 178 dounams de
terre palestinienne : 19 691 d’entre eux ont été utilisés
n0048059.doc 5
A/55/84
E/2000/16
aux fins d’expansion de colonies existantes et de création
de nouvelles colonies, et 16 657 l’ont été pour
construire de nouvelles rocades. En outre, des projets
de construction de 9 routes supplémentaires, qui nécessiteront
quelque 10 875 dounams, ont été approuvés.
Six nouvelles rocades vont être construites, qui couvriront
une superficie de 5 782 dounams. Enfin, 7 550
autres dounams ont été nivelés et 15180 arbres, en
majorité des oliviers, des amandiers et des figuiers, ont
été déracinés ou brûlés16.
14. L’expansion des colonies est directement ressentie
par les communautés palestiniennes voisines. Les
colons israéliens qui résident à Efrat, ville édifiée en
partie sur des terres appartenant à el Khader, progressent
rapidement dans le pavage d’une route qui reliera
Efrat à Herndon, à l’est. Pour construire cette route, il
aura fallu utiliser les seules réserves foncières de plusieurs
villages arabes, ainsi que les réserves foncières
de Bethléem. Cependant, il est interdit aux habitants de
ces villages de construire ne serait-ce qu’une serre ou
un abri pour leurs moutons, voire de planter un arbre
au-delà des limites du terrain qui leur a été alloué en
zone B17. Le Comité commun israélo-palestinien des
affaires civiles s’est réuni le 27 mai 1999 pour entendre
les doléances de Palestiniens du village de Nu’ema,
dans la vallée du Jourdain, qui accusaient les colons du
village voisin de Na’ami d’avoir installé des habitations
mobiles et un château d’eau sur leurs terres agricoles.
Israël maintient que les terres convoitées par les
deux parties sont « domaines de l’État »18.
15. Le 25 août 1999, le Centre palestinien des droits
de l’homme a rapporté que des colons de Netzarim,
dans la bande de Gaza, avaient installé une conduite
d’eau longue de 450 mètres entre leur colonie et un
terrain (d’une superficie estimée à 500 dounams) situé
au sud de la colonie, ce qui ouvrait la voie à
l’expansion de Netzarim vers le sud. Il s’agissait de la
dernière d’une série d’actions menées à cette fin depuis
la signature des Accords d’Oslo. Le poste militaire situé
dans la partie occidentale de Netzarim a lui aussi
été étendu. Les activités de construction incluent
l’édification d’une synagogue et de 35 maisons supplémentaires.
Le futur port de Gaza, dont la construction
devait débuter en mars 2000, sera bâti sur le front
de mer au sud de Gaza, à trois kilomètres de la colonie19.
16. La Société palestinienne pour la protection des
droits fondamentaux et de l’environnement a signalé
que, en 1999, Israël avait démoli 93 maisons, casernes
et réservoirs d’eau dans divers secteurs palestiniens –
53 maisons et casernes, 7 pépinières agricoles, 8 magasins,
10 réservoirs d’eau et puits, et 6 murs. Ces biens
étaient situés comme suit : 33 à Jérusalem, 17 à Bethléem,
15 à Naplouse, 10 à Hébron, 7 à Ramallah, 7 à
Khan Yunis, 3 à Djénine et 1 à Kalqilia20.
17. En 1999, selon la documentation de la Société
palestinienne pour la protection des droits fondamentaux
et de l’environnement, 460 Palestiniens ont été
informés que leur maison, leur caserne ou une autre
installation leur appartenant serait démolie. La plupart
de ces biens sont situés à Jérusalem et à Hébron. Deux
des bâtiments menacés de démolition sont utilisés
comme mosquées; l’un d’entre eux se situe à Ras-el-
Amud, à Jérusalem, et l’autre dans le village d’al-
Walajeh, à Bethléem. Trois écoles de Ramallah, Djénine
et Hébron sont également menacées de démolition21.
Enfin, il arrive que les forces israéliennes empêchent
les habitants de cultiver les terrains adjacents à
leur maison. De nombreuses personnes ont été détenues
parce qu’elles avaient tenté de cultiver leur propre terrain.
De surcroît, l’approvisionnement en eau de leur
quartier a été interrompu22.
18. Aux termes de 16 ordonnances militaires prises le
5 mai 1999, toute personne pénétrant sur certains terrains
dans 69 villages de Cisjordanie sera poursuivie en
application des lois militaires israéliennes23. En novembre
1999, les autorités israéliennes ont notifié aux
habitants des villages de Jaloud et de Qaryout, aux environs
de Naplouse, leur intention de confisquer leurs
terres afin d’étendre la colonie de Rahalim. Selon le
Centre juridique de défense des terres, la superficie des
terres de cette région, qu’Israël revendique en tant que
« domaine de l’État », est estimée à 2 306 dounams24.
19. Les rocades sont isolées de part et d’autre par une
zone tampon de 50 à 100 mètres de large, où la construction
de logements et de bâtiments palestiniens à
usages résidentiel et commercial est interdite. Comme
le notait un chercheur palestinien dans une étude récente,
« les logements palestiniens qui existent dans
des zones proches des endroits où il est prévu de construire
des rocades sont systématiquement démolis. On
estime que la longueur totale des rocades est de 425
kilomètres. Si l’on ajoute les zones tampons, la construction
des rocades signifie qu’environ 109 000 dounams,
pour la plupart des terres agricoles, seront
confisqués et déblayés, privant leurs propriétaires palestiniens
de leur principale source de revenu »25.
6 n0048059.doc
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20. Bien que les Israéliens conservent le contrôle de
la Zone B et des voies d’accès aux colonies de peuplement
proches des zones sous contrôle palestinien, la
sécurité de ces implantations reste fragile. Il semble
que quelques implantations telles que Sanur, à l’ouest
de Djénine, qui s’est pratiquement vidée de ses habitants,
ne puissent survivre sous forme de colonies civiles.
À cet égard, l’ancien responsable des services de
renseignement israéliens a noté que placer les voies
d’accès à ces colonies sous contrôle serait une source
constante de provocations et de conflits. L’exemple de
Netzarim, dans la bande de Gaza, s’impose à l’esprit :
les déplacements en provenance et à destination de
cette colonie isolée se font sous la protection des forces
de défense israéliennes. Toutefois, la population de
cette colonie est passée de 60 personnes à plus de 400
ces dernières années26.
21. En 1999, sept Palestiniens ont été tués par les
forces d’occupation israéliennes : un l’a été par la police
israélienne, deux par des colons, et trois ouvriers
sont morts après avoir été écrasés par des voitures.
Deux personnes sont mortes dans les prisons israéliennes,
deux autres ont été tuées par l’explosion de mines
terrestres et deux autres ont succombé à des blessures
subies pendant l’Intifada27.
22. La liste des colonies isolées apparaissant en février
2000 sur la carte de planification des forces de
défense israéliennes n’est pas vraiment faite pour surprendre
ceux qui connaissent bien les principes qui
guident les redéploiements successifs pratiqués par
Israël. Kfar Tapuach chevauche aujourd’hui un carrefour
routier stratégique en Cisjordanie, mais elle pourrait
bien se retrouver à l’écart lorsque la nouvelle route
reliant Ariel à la colonie de Rachelim, au sud de Tapuach,
sera achevée. L’inclusion des colonies de Rimonim
et de Kochav Ha Shahar, qui font partie d’Allon
Road, autorise à penser qu’Israël est disposé à instaurer
un couloir de sécurité palestinien entre la région de
Ramallah et Jéricho. Le plan Allon, conçu quelques
semaines à peine après la guerre de 1967, prévoyait
déjà l’instauration d’un tel couloir suivant le tracé de la
route reliant Ramallah et Jéricho. Aujourd’hui, les planificateurs
des forces de défense israéliennes semblent
prêts à envisager la mise en place d’un couloir large de
5 à 6 kilomètres traversant Allon Road, où les colonies
de Rimonim et de Kochav Ha Shahar sont désormais
situées. Il existe néanmoins d’autres possibilités
d’instaurer ce couloir, qui n’auraient aucune incidence
sur l’une ou l’autre de ces deux colonies28.
23. Le Premier Ministre Barak et le Ministre adjoint
de la défense, Ephraïm Sneh, ont tous deux nié que les
colonies figurant sur la liste étaient destinées à être
évacuées, mais les responsables de ces colonies, qui se
sont réunis d’urgence pour débattre cette question,
partent du principe que c’est précisément ce qui leur
est proposé. « Quiconque divise le pays divise aussi le
peuple d’Israël, a déclaré un responsable de colonie, et
c’est semble-t-il ce qu’ont en tête ceux qui examinent
les options en matière de planification29». Le mouvement
« La Paix maintenant » s’est montré moins circonspect,
qui a noté que « la liste publiée prouve que le
Gouvernement israélien admet le principe de
l’évacuation des colonies en échange de la paix »30
24. À Jérusalem-Est, Israël a exproprié plus de 2 338
hectares de terres appartenant pour la plupart à des Palestiniens
et situées pour un tiers à Jérusalem-Est, afin
d’y construire 10 colonies de peuplement israéliennes
de grande taille. Ces zones, dont la population atteint
près de 200 000 personnes, sont réparties sur
l’ensemble ou presque du périmètre de la ville, au
nord, à l’est et au sud31. Le 2 mars 1999, Ha’aretz a
rapporté que seules 9 des 201 ordonnances de démolition
prises par le Ministère de l’intérieur en 1998 et
concernant des propriétés palestiniennes à Jérusalem-
Est avaient été exécutées. La municipalité a détruit 13
autres logements. Les Palestiniens ont sollicité 320
permis de construire; 254 ont été accordés32.
25. La municipalité de Jérusalem estime que rendre
les infrastructures des zones palestiniennes de Jérusalem-
Est conformes aux normes en vigueur à Jérusalem-
Ouest coûtera 180 millions de dollars des États-Unis.
Le budget municipal pour 1999 prévoyait 100 000
dollars pour la planification des colonies à Jérusalem-
Est, soit une augmentation de 25 % par rapport au budget
du développement pour 1998. Au moins 20 millions
de dollars devaient être dépensés pour améliorer les
plus importantes des nouvelles artères de Jérusalem-
Est, afin de faciliter les déplacements entre la ville, la
région côtière et les colonies du Grand-Jérusalem33.
26. On estime généralement que le nombre de Palestiniens
détenteurs d’une carte d’identité de résident à
Jérusalem délivrée par Israël s’élève à près de 200 000,
ce qui revient à dire que les Palestiniens représentent
30 % de la population totale de la ville — Est et Ouest
inclus. Cependant, le recensement et d’autres enquêtes
menées par des responsables palestiniens de la Maison
d’Orient donnent à penser que le nombre de Palestiniens
qui résident effectivement dans la ville est deux
n0048059.doc 7
A/55/84
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fois moindre, soit environ 100 000. En outre, 30 000
Palestiniens dépourvus de carte d’identité de résident à
Jérusalem y habitent actuellement et 20 000 autres, qui
résident dans les villages de Cisjordanie, comme Anata,
sont considérés comme vivant dans les limites territoriales
de la ville. Cinquante mille Palestiniens détenteurs
d’une carte d’identité de résident à Jérusalem
vivent à l’extérieur de la Palestine34.
27. Selon des chiffres recueillis dans l’Annuaire statistique
de Jérusalem, Jérusalem-Est comptait beaucoup
moins d’habitants israéliens en 1972 que de Palestiniens,
quoique le nombre des Israéliens a continué
à augmenter régulièrement jusqu’à devenir presque
égal en 1986 à celui des Palestiniens. Depuis lors, la
faible majorité palestinienne fluctue en raison du nombre
de Palestiniens y ayant droit de cité35.
28. D’après une étude du Badil Resource Center for
Palestinian Refugee Rights, 8 % des habitants de Jérusalem
sont obligés de quitter chaque année la ville pour
s’installer en Cisjordanie à cause des mesures discriminatoires
israéliennes, soit 480 000 depuis 1948. En
outre, avant la guerre de 1948, les Palestiniens détenaient
80 % des terres à Jérusalem contre 6 000 dounams
seulement aujourd’hui à Jérusalem-Est, soit
7,3 %. Ce chiffre tombe à 4,3 % en comptant tout Jérusalem
(Al Qods)36.
29. La révocation des titres de séjour des Palestiniens
à Jérusalem continue de poser problème. Les bureaux
des organisations de défense des droits civils basées à
Jérusalem continuent à enregistrer des plaintes au début
de novembre, soit cinq mois après la formation du
gouvernement de M. Barak. Plus d’une centaine de
Palestiniens se sont plaints d’avoir été informés par le
Ministère de l’intérieur à Jérusalem-Est de la révocation
de leurs titres de séjour37.
30. De nombreuses demandes introduites par des personnes
qui avaient fait appel pour enregistrer des naissances
et des mariages sont restées sans suite tout
comme celles formulées par certains pour la restitution
de leurs cartes d’identité confisquées38. De nombreux
Arabes vivant à Jérusalem-Est sont sans pièce
d’identité pour des raisons très diverses. Cette situation
s’appliquerait à des milliers de familles arabes qui attendent
que leurs cas soient régularisés. Il arrive par
exemple que dans un couple, l’un des conjoints ne soit
pas un résident de Jérusalem; à partir de ce moment-là,
leurs enfants non plus ne le sont pas. Ils n’ont le droit
ni de fréquenter l’école à Jérusalem ni d’y bénéficier
de soins médicaux. Il arrive également très souvent
que, faute d’une carte d’identité israélienne, l’on ne
puisse pas vivre légalement avec sa femme et ses enfants39.
31. Selon la Société palestinienne pour la protection
des droits fondamentaux et de l’environnement, trois
Palestiniens ont été tués à Jérusalem en 1999 et les titres
de séjour de 393 autres révoqués, portant le nombre
de cas de révocation à 3 309 depuis 1987. Israël a
démoli 33 maisons en 1999 et menacé d’en détruire 10
autres40.
32. La construction à Jérusalem-Est se heurte à de
nombreux obstacles. Les mesures d’aménagement interdisent
la construction d’édifices de plus de trois étages
dans les quartiers palestiniens et les permis de
construire sont extrêmement difficiles et longs à obtenir41.
Par ailleurs, les communautés de Har Homa et de
Pisgat Ze’ev ont été pratiquement les seules à avoir
obtenu des terrains pour de nouvelles constructions en
199942.
33. Un comité interministériel israélien sur Jérusalem
a recommandé que, pour maintenir une majorité de
70 % de Juifs à Jérusalem, Israël doit leur construire
116 000 nouvelles unités de logement d’ici à 2020, au
rythme annuel de 5 500, ce qui est nettement plus
qu’aujourd’hui43. Les travaux d’implantation d’une
colonie de 130 unités dans le quartier de Ras al-Amud
à Jérusalem-Est ont débuté en mai 1999 sur un terrain
de 2,25 hectares.
34. Le Ministère du logement a, selon le quotidien
Ma’ariv, approuvé un plan pour la construction de
1 800 logements en Cisjordanie à proximité de la colonie
de Neve Ya’acov dans la banlieue de Jérusalem-Est.
Le nouveau chantier reliera les colonies de Jérusalem-
Est à la colonie d’Adam en Cisjordanie. Selon le journal,
la zone sera annexée à Jérusalem à l’issue des travaux44.
Il y a un autre chantier de 450 logements à Tel
Zion (sur 1 000 approuvés) et 300 à Adam.
35. La poursuite de l’occupation israélienne perturbe
et menace l’approvisionnement en eau potable des Palestiniens.
Il y a eu 220 millimètres de pluies en Cisjordanie
(la moyenne de huit stations pluviométriques),
alors que la moyenne normale est de
537 millimètres. Bien que cette baisse ait considérablement
perturbé la distribution d’eau dans les villages
disposant d’eau courante et réduit la pression des robinets,
la pénurie s’est fait le plus sentir dans les villages
qui ne sont pas raccordés au réseau. La Cisjordanie
8 n0048059.doc
A/55/84
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compte quelque 180 villages qui sont dans cette situation
et où vivent près de 300 000 personnes, soit à peu
près 20 % de la population palestinienne de Cisjordanie.
Les Bédouins, qui sont au nombre de 20 000 environ,
constituent un autre groupe qui souffre de la sécheresse
en Cisjordanie45.
36. Les populations palestiniennes et bédouines n’ont
pratiquement que l’eau de pluie pour couvrir leurs besoins
ménagers. Dans la plupart des maisons du territoire
palestinien occupé, et surtout dans les villages
sans adduction d’eau, les habitants placent des conteneurs
sur leurs toits et dans leurs cours pour capter
l’eau qui, ainsi recueillie en hiver, permet de répondre
à une partie des besoins en été. Ces familles comptent,
surtout en été, sur des sources proches d’où elles peuvent
recueillir de l’eau dans des bidons et autres récipients.
La Cisjordanie dispose de plus de 500 sources
dont l’eau ne sort parfois qu’en hiver. Les Palestiniens
utilisent certaines de celles dont l’eau sort également
en été pour leurs besoins ménagers. La sécheresse de
1999 a nettement réduit la quantité d’eau fournie de ces
sources et les a même, dans certains cas, complètement
taries46.
37. La consommation globale d’eau en Cisjordanie
varie entre 110 et 115 millions de mètres cubes par an
et tourne autour de 100 millions de mètres cubes à Gaza.
Ces chiffres ont à peine évolué depuis le début de
l’occupation israélienne en 1967, en dépit des besoins
en eau croissants résultant de l’augmentation de près de
3 % de la population, ainsi que des exigences du développement
socioéconomique47.
38. Israël contrôle la plupart des ressources en eau du
territoire palestinien occupé. La consommation intérieure
se répartit comme suit : 53 millions de mètres
cubes pour le territoire palestinien occupé, 13 millions
de mètres cubes pour les colonies et 520 millions de
mètres cubes pour Israël. Pour l’agriculture, le territoire
occupé utilise 152 millions de mètres cubes et
Israël 1,2 milliard de mètres cubes. Les colonies utilisent
plus d’eau qu’Israël lui-même, et celui-ci
consomme actuellement 80 % des ressources en eau de
la Cisjordanie48. L’application des Accords d’Oslo
s’effectue très lentement, notamment en ce qui
concerne l’article 40, en vertu duquel Israël s’est engagé
à donner 28,6 millions de mètres cubes d’eau aux
Palestiniens immédiatement après la signature. À ce
jour, les Palestiniens n’en ont obtenu que 10 millions49.
39. Israël contrôle la distribution d’eau en délivrant
les permis autorisant l’aménagement de réseaux de
distribution d’eau potable et le forage des puits. Il
prend la liberté d’exploiter les nappes aquifères montagneuses
en situation de pénurie tout en interdisant aux
Palestiniens de le faire ne serait-ce qu’à des fins agricoles.
La démolition des aires de captage d’eau par
Israël constitue un autre problème auquel se heurtent
les Palestiniens. Selon le rapport sur la Palestine, les
autorités israéliennes auraient détruit des châteaux
d’eau qu’essayaient de construire des agriculteurs pour
recueillir l’eau de pluie à Aroub et à proximité de la
colonie israélienne de Kiryat Arba, à Hébron50.
40. Les Palestiniens sont en butte au problème croissant
de la pollution causée par les eaux usées provenant
des colonies israéliennes qui les déversent sur des terres
palestiniennes, en particulier des déchets industriels,
ce qui non seulement pollue les terres agricoles
mais également les eaux souterraines51.
41. La contamination des ressources en eau par des
projets de développement résidentiel et commercial
peut avoir des effets délétères sur la santé publique.
Selon le quotidien Ma’ariv, les enfants palestiniens
vivant à proximité de colonies prospères tombent malades
par manque d’eau et d’hygiène52. D’après l’étude
établie par l’Université de Bethléem, les sources d’eau
de nombreux villages palestiniens sont contaminées au
point de nuire à la vie et à la santé de leurs habitants53.
42. Des tests effectués sur les nappes aquifères montagneuses
à proximité d’Herndon et de Beit Fager ont
montré que 60 % des échantillons contenaient de très
fortes concentrations de bactéries provenant de la
contamination des eaux. En outre, de nombreux échantillons
prélevés renfermaient également des nitrates et
d’autres déchets organiques et industriels réputés nocifs
à la santé de l’homme54. L’eau de quelque 70 sources
a été jugée impropre à la consommation tout en
continuant à être utilisée à des fins domestiques et
agricoles par la population faute d’autres solutions viables55.
43. Le contrôle par les Israéliens du territoire palestinien
occupé a eu des répercussions négatives sur
l’environnement. En Cisjordanie, on compte environ
260 entreprises israéliennes implantées soit dans les
zones industrielles exploitées par les Israéliens soit à
l’intérieur des colonies de peuplement. Les informations
sur ces activités industrielles sont rares. Certains
produits sont identifiés mais on ne dispose pas de donn0048059.
doc 9
A/55/84
E/2000/16
nées précises sur les quantités produites, le nombre de
travailleurs et le volume de déchets produits. Les principales
activités dans ces zones industrielles sont liées
aux domaines suivants : exploitation de l’aluminium,
tannage du cuir, teinture des tissus, fabrication de piles
de fibres de verre et de matières plastiques et autres
industries chimiques.
44. D’une façon générale, dans le territoire palestinien
occupé, les réglementations concernant la protection
des sols, de l’air et de l’eau et les restrictions au
développement industriel sont nettement moins strictes
et beaucoup moins systématiquement appliquées qu’en
Israël. Conjugué aux avantages accordés par l’État aux
entreprises israéliennes pour les encourager à
s’installer dans des zones industrielles situées à
l’intérieur ou à proximité des colonies de peuplement,
le laxisme relatif quant à l’application et au suivi des
dispositions relatives à la protection de
l’environnement a incité, jusqu’à une date récente, les
industries israéliennes polluantes à se réinstaller dans
les territoires occupés56. On s’attend en outre à ce que
l’aménagement de vastes carrières à proximité d’Avnei
Hefetz et au sud d’Ofra pose un autre grave problème57.
45. Il est difficile d’obtenir des données fiables sur le
volume des eaux usées produit dans les colonies de
peuplement. Environ 4,3 millions de mètres cubes
d’eaux usées sont produits chaque année par les colonies
de peuplement en Cisjordanie, dont une importante
quantité est déversée, sans avoir été traitée, sur le territoire
palestinien, mettant en danger la santé de nombreuses
communautés58. Le 14 novembre 1999, les
forces israéliennes ont empêché des citoyens palestiniens
d’ériger un barrage de sable destiné à arrêter les
écoulements des eaux d’égout non traitées en provenance
de la colonie de peuplement Kfar Darom située
dans le sud de la bande de Gaza59. Ces eaux usées en
provenance des colonies de peuplement favorisent la
prolifération des moustiques et d’autres insectes et la
propagation des maladies contagieuses, notamment de
maladies de la peau chez les enfants. Les volumes
d’eaux usées déversées dans la vallée sont loin d’être
négligeables au point qu’ils inondent les habitations
ainsi que des milliers de dounams de terres avoisinantes60.
46. Les autorités sanitaires palestiniennes estiment
qu’au cours de ces quatre dernières années, 66 000 personnes
atteintes de maladies liées aux eaux polluées
ont été hospitalisées tandis que 290 000 autres recevaient
des soins ambulatoires. Les données à ce sujet
ne sont pas ventilées entre les cas provoqués par la
pollution en provenance des colonies de peuplement et
ceux causés par celle des zones palestiniennes61. Les
déchets solides des zones industrielles israéliennes sont
couramment déversés dans les zones palestiniennes. À
titre d’exemple, Wadi Beit Hanoun est le réceptacle des
eaux usées en provenance de la zone industrielle
d’Erez située à proximité62.
47. D’après un rapport du Ministère palestinien de
l’environnement, depuis 1987, Israël a déversé des déchets
solides dans la zone d’Azzoun, proche de Qalqilia,
ce qui s’est traduit par une importante recrudescence
de graves maladies telles que le cancer chez les
habitants palestiniens de cette zone. Ce même rapport
énumère les nombreuses tentatives visant à faire passer
clandestinement en territoire palestinien les déchets
solides israéliens. Ce rapport a par ailleurs appelé
l’attention sur le fait que les Israéliens cherchaient à
réinstaller dans les colonies de peuplement de Cisjordanie
les usines qui posaient à Israël des dangers environnementaux
et a signalé que 40 des 160 usines des
les colonies de peuplement faisaient en effet peser des
risques sur l’environnement63.
48. Les Palestiniens représentent depuis toujours le
gros de la main-d’oeuvre employée dans la construction
et dans l’entretien quotidien des colonies de peuplement
dans l’ensemble des territoires occupés. Le
nombre des Palestiniens travaillant dans les colonies de
peuplement se situe entre 10 000 et 12 000, employés
dans plus d’une centaine d’entreprises israéliennes,
dont 3 500 dans la zone industrielle d’Erez et les colonies
de peuplement à Gaza, et 8 500 dans les zones
industrielles et les colonies de peuplement en Cisjordanie,
sans compter les travailleurs des colonies de peuplement
de Jérusalem-Est, dont le nombre a augmenté
d’environ 50 % depuis l’imposition du bouclage en
1993 et l’augmentation simultanée du nombre d’usines
israéliennes implantées dans le territoire palestinien
occupé64. On compte par ailleurs 35 000 Palestiniens
dotés de permis de travail et 40 000 autres Palestiniens
sans permis qui travaillent en Israël65.
49. L’occupation israélienne du territoire palestinien,
de par la constante ambiguïté de la situation juridique
et politique qu’elle entraîne, a pour effet macroéconomique
de paralyser les investissements et la croissance.
Les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne ne
disposent ni d’un code des investissements ni d’un
code juridique. En outre, il n’existe aucun accord avec
10 n0048059.doc
A/55/84
E/2000/16
Israël sur le statut permanent. En fait, la trame complexe
de lois et de décrets militaires israéliens en vigueur
pendant l’occupation reste en vigueur, situation
que viennent encore aggraver les restrictions imposées
par Israël à la circulation des marchandises, des facteurs
de production et des ressources humaines entre
Israël, la Cisjordanie et Gaza, et entre la Cisjordanie et
Jérusalem66.
50. Aux termes du Mémorandum de Wye River, les
accords sur le couloir sûr auraient dû être conclus dans
un délai d’une semaine après l’entrée en vigueur du
Mémorandum et immédiatement après, ce couloir aurait
dû pouvoir être emprunté dès que possible. Le
couloir sud a été ouvert le 25 octobre 1999. Toutefois
le passage des Palestiniens est limité dans les faits par
les protocoles de sécurité israélien67. Il n’existe aucun
accord concernant l’ouverture du couloir nord. Dans le
même esprit, l’ouverture du port de Gaza a été retardée
suite aux exigences d’Israël en matière de sécurité, encore
que les travaux relatifs au projet d’une durée de
trois ans devraient commencer cette année. D’autre
part, à la fin de l’année 1998, l’aéroport international à
Gaza, supervisé conjointement par Israël et l’Autorité
palestinienne, a été ouvert en vue d’une circulation
aérienne limitée. Les constantes restrictions imposées à
l’Autorité palestinienne en ce qui concerne la gestion
de ces installations ont contribué au fait que jusqu’ici
l’économie palestinienne n’a pas sensiblement profité
de cet aéroport.
51. D’après la Société palestinienne pour la protection
des droits fondamentaux et de l’environnement, les
forces d’occupation israéliennes ont, en 1999, bouclé
tout le territoire palestinien occupé, y compris les zones
contrôlées par l’Autorité palestinienne pendant
11 jours, durée bien inférieure à celle des précédentes
années68. Toutefois, bien qu’en 1999 le bouclage total
n’ait duré que quelques jours, la situation économique
palestinienne reste précaire en raison d’une activité
économique limitée. En particulier, les investissements
et les exportations, les deux variables les plus essentielles
pour assurer une croissance durable de l’emploi
impulsée par le secteur privé, sont restés stagnants. La
tendance à la baisse des investissements publics, résultant
de la compression des versements des donateurs
en 1999, est aussi une source de préoccupations69.
52. Au cours du premier semestre de 1999, les exportations
palestiniennes enregistrées vers Israël se
sont élevées en valeur nominale à 222,6 millions de
dollars des États-Unis tandis que les importations palestiniennes
enregistrées en provenance d’Israël se sont
élevées à 843,5 millions de dollars des États-Unis. Les
importations palestiniennes directes enregistrées en
provenance de pays tiers ont augmenté pour atteindre
le montant estimatif de 87,4 millions de dollars des
États-Unis, soit une augmentation nominale de 43,4 %
pour l’an dernier. L’augmentation des frais de transactions,
l’imposition de mesures de restriction aux frontières
et à la mobilité, l’accès limité aux marchés
étrangers et le faible niveau des investissements productifs
continuent de faire obstacle au développement
des exportations70. L’incertitude politique quant à la
forme du statut permanent et la persistante quasiinexistence
de dispositifs juridiques et institutionnels
applicables aux investissements étrangers continuent de
faire obstacle aux investissements dans le territoire
palestinien71.
53. À partir de mars 2000, l’Israël a imposé un certain
nombre de restrictions aux transactions économiques
palestiniennes et a, entre autres, suspendu le système
de convois qui permet à des véhicules en provenance
de Gaza de passer à travers le territoire israélien
sous escorte militaire à des fins d’exportation et
d’importation. D’après les estimations du Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires
palestiniens occupés, le nombre moyen par
mois de camions utilisant le système de convois était
de 3 868 en 1999 contre 4 756 en 1998, soit une baisse
de 18,6 %. Ces mouvements de marchandises comprennent
les exportations de produits agricoles vers
Israël (et vers des marchés étrangers en passant par
Israël) et les importations de divers produits de base en
provenance d’Israël (et de produits étrangers passant
par les ports israéliens). Il y a donc une tendance à la
baisse de l’utilisation du système de convois72.
54. Israël a annoncé qu’à partir de mars 2000, seules
les personnes seraient autorisées à traverser la frontière
à Erez entre Gaza et Israël. Jusqu’ici les véhicules pouvaient
aussi franchir la frontière à Erez. À partir de
mars, toutes les transactions commerciales et le passage
des marchandises ne pourront être effectués qu’au
poste frontière de Karni, situé dans l’est de Gaza. Les
véhicules palestiniens ne sont pas autorisés à passer la
frontière à Karni et sont en revanche tenus de décharger
leurs produits, qui doivent être rechargés dans des
véhicules israéliens après un contrôle de sécurité fort
long. Par conséquent, les frais de transport sont sensiblement
plus élevés que dans le cadre du système de
convois et on estime qu’ils ont augmenté de 100 à
n0048059.doc 11
A/55/84
E/2000/16
110 % suite à ces nouvelles restrictions. L’Autorité
palestinienne ne sera pas en mesure de prélever des
droits sur les marchandises en provenance de Karni73.
C’est pourquoi les restrictions sur la circulation des
marchandises ont entraîné un nouveau recul de la
croissance économique.
B. Le Golan syrien occupé
55. Les hauteurs du Golan, prises à la Syrie en juin
1967, comptent d’importantes colonies de peuplement,
qui sont toutefois plus petites que celles d’autres régions.
Dix-sept mille Israéliens y vivent dans 33 colonies,
ce qui représente une hausse de 18 % par rapport
à 1994. En comparaison, le nombre de colons installés
en Cisjordanie (sans compter Jérusalem-Est) a presque
doublé pendant la même période, pour atteindre
200 000. L’expansion plus lente des colonies de peuplement
du Golan s’explique en grande partie par
l’implantation et le petit nombre des Syriens qui sont
restés après 1967 et vivent principalement dans quatre
villages situés à l’extrémité nord du Golan74. En plus
des vastes zones militaires et des colonies, le territoire
sous contrôle israélien comprend 24 908 hectares de
réserves naturelles, 8 100 hectares de terres cultivées,
46 575 hectares de pâturages et 2 531 hectares de vergers75.
En septembre 1999, une nouvelle colonie (Nimrod)
a été implantée. Moins d’une dizaine de familles
vivent dans cet avant-poste situé à 1,5 km de Majdal
Shams76.
56. Malgré l’éventualité d’un accord de paix israélosyrien
qui entraînerait l’évacuation des colonies,
l’expansion des implantations se poursuit sur les hauteurs
du Golan syrien. En avril 2000, le Gouvernement
israélien a donné son feu vert à un projet touristique
qui consiste à faire construire un hôtel de 400 chambres,
un centre commercial et une promenade à Kursi
Junction, sur la rive est du lac de Tibériade, à environ
5 kilomètres au nord du kibboutz Ein Gev. Il est en
outre prévu de bâtir un petit hôtel de 28 chambres à
proximité des sources thermales de Hamat Gader. Dans
la ville de Katzrin, la zone industrielle est amenée à se
développer. Les pouvoirs publics israéliens prévoient
d’allouer à l’agriculture 1 157 dounams de terres, répartis
dans sept colonies situées sur les hauteurs du
Golan77. Par ailleurs, 358 résidences seront construites
dans 11 colonies. A long terme, ce sont 2 500 logements
qui devraient être construits dans les quatre colonies
de Had-Ness, de Knaf, de Gamala et de Ramot.
À Katzrin, des centaines de logements sont en chantier;
à Ein Zivan, 40 sont en cours de construction et à Neot
Galan, 55 nouvelles résidences viennent d’être bâties78.
57. Les possibilités d’emploi qui s’offrent à la population
arabe des hauteurs du Golan sont très limitées,
puisque celle-ci ne peut se déplacer librement entre le
Golan et la République arabe syrienne. Les Syriens du
Golan ne peuvent aspirer qu’à des emplois journaliers
non qualifiés ou semi-qualifiés. Dans la plupart des
cas, les travailleurs concernés n’ont pas droit aux
prestations sociales et à l’assurance maladie et ils risquent
d’être licenciés à tout moment sans indemnité de
chômage. En outre, il existe de grands écarts de salaire
au détriment de la population syrienne du Golan79,
dont les conditions de vie sont rendues plus difficiles
encore du fait des restrictions imposées au développement
des établissements d’enseignement et des obstacles
entravant l’accès à l’éducation en République
arabe syrienne et dans les établissements israéliens80.
58. Sur les 18 000 habitants que comptent les villages
du nord du Golan (Masadah, Majdal Shams, Ein Kiniya
et Rajar), seules environ 400 personnes ont accepté de
prendre la citoyenneté israélienne. Les détenteurs de
cartes d’identité israéliennes réclament plusieurs fois
par an le droit de renoncer à leur nationalité, en organisant
des manifestations, qui sont pour l’instant restées
sans effet. Le boycott dont ils font l’objet s’exerce quasiment
en permanence, aussi bien lors des célébrations
familiales et des enterrements, auxquels ils n’ont pas le
droit d’assister, que dans la rue, où il est absolument
interdit de les saluer, même d’un simple signe de tête81.
59. Le 15 février 2000, les Syriens du Golan ont
protesté contre l’annexion du plateau du Golan par
Israël 18 ans auparavant. Un millier de personnes ont
participé à la manifestation et six manifestants ont été
blessés lorsque les troupes israéliennes ont lancé du
gaz lacrymogène et ont tiré des balles en caoutchouc82.
Notes
1 A/54/152-E/1999/92, annexe.
2 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli
Settlement in the Occupied Territories (ci-après
dénommé Rapport), mars-avril 2000, p. 1.
3 Report, septembre-octobre 1999, p. 1.
4 Ha’aretz, 2 février 2000; Ha’aretz, 28 février 2000;
Ha’aretz, 21 février 2000.
12 n0048059.doc
A/55/84
E/2000/16
5 Amnesty International, Israel and the Occupied
Territories: The Demolition and Dispossession of
Palestinian Homes, décembre 1999.
6 Ha’aretz, 2 février 2000.
7 Report, juillet-août 1999, p. 4.
8 Ibid., p. 1.
9 Report, septembre-octobre 1999, p. 5.
10 Ma’ariv, 27 juin 1999.
11 Ha’aretz, 23 janvier 2000.
12 Peace Now, communiqué de presse du 26 décembre
1999.
13 Peace Now, communiqué de presse « Settlement
Situation under the Barak Government », 23 février
2000.
14 Report, septembre-octobre 1999, p. 6.
15 Report, mai-juin 1998, p. 1; Yediot Aharanot,
10 décembre 1999.
16 Société palestinienne pour la protection des droits
fondamentaux et de l’environnement : « A Summary of
1999 Annual Report on Human Rights Violations »,
18 janvier 2000.
17 Ha’aretz, 10 février 1999; Report, mars-avril 1999, p. 3.
18 Report, septembre-octobre 1999, p. 6.
19 Report, novembre-décembre 1999, p. 4.
20 Société palestinienne pour la protection des droits
fondamentaux et de l’environnement : « A Summary of
1999 Annual Report on Human Rights Violations »,
18 janvier 2000.
21 Ibid.
22 LAW’s Settlement Chronicle, « Escalation of
Settlement Activity Since Wye » (Société palestinienne
pour la protection des droits fondamentaux et de
l’environnement ), 2e rapport, 18 avril 1999.
23 Pour obtenir le détail de ces ordonnances, voir Conseil
de défense des terres, courrier électronique d’Issa
Samander, chef du Comité général de défense des terres,
20 janvier 2000.
24 Palestine Report, publié par le Centre Médias et
Communications de Jérusalem, 17 novembre 1999.
25 Report, janvier 1999, p. 11.
26 Source; entretien avec Arale Tsur, Président du Conseil
régional Hof Aza [des colons], 27 février 2000.
27 Conférence de presse de la Société palestinienne pour
la protection des droits fondamentaux et de
l’environnement à Ramallah, 18 janvier 2000; Société
palestinienne pour la protection des droits fondamentaux
et de l’environnement : « A Summary of 1999 Annual
Report on Human Rights Violations », 18 janvier 2000.
28 Ibid.
29 Ibid.
30 Ibid.
31 Report, mai-juin 1999, p. 7.
32 Ibid., p. 4.
33 Ibid., p. 5.
34 Ibid., p.7.
35 Ibid., p. 8, Annuaire statistique de Jérusalem, 1997 :
tableau III/3; 1996 : tableau III/14; 1992 : tableau III/12;
1991 : tableau III/1; et 1982 : tableau III/10.
36 Palestine Report, 25 août 1999.
37 Quotidien Ha’aretz, édition anglaise d’Internet datée du
15 janvier 2000.
38 Ibid.
39 Quotidien Ha’aretz, édition anglaise d’Internet datée du
15 janvier 2000.
40 Société palestinienne pour la protection des droits
fondamentaux et de l’environnement, « LAW’s Director
Meets with Finnish Minister of Justice », 26 janvier
2000.
41 Report, mai-juin 1999, p. 10.
42 Ha’aretz, 11 avril 1999.
43 Ha’aretz, 19 avril 1999.
44 Ma’ariv, 27 juin 1999.
45 From Betzelem, Water Shortage in the West Bank,
Update : été 1999, 28 juillet 1999.
46 Ibid.
47 Palestine Report, 28 juillet 1999.
48 Ibid.
49 Ibid.
50 Ibid.
51 Ibid.
52 Middle East Mirror, 19 octobre 1999.
53 Ha’aretz, 16 juin 1999.
n0048059.doc 13
A/55/84
E/2000/16
54 Ibid.
55 Ibid.
56 Report, novembre-décembre 1999, p. 4.
57 Arutz Sheva News Service, 10 septembre 1999.
58 « The Environmental Impact of Jewish Settlements in
the West Bank », Violent Qumsieh, Palestine-Israel
Review, vol. V, No 1, 1998, p. 3.
59 Al-Hayat al-Jadida, 15 novembre 1999; Palestine
Report, 17 novembre 1999.
60 Ibid.
61 Ibid.
62 Palestine Report, 8 décembre 1999.
63 Ministère palestinien de l’information, 30 octobre 1999,
64 Report, septembre-octobre 1999, p. 3.
65 Ha’aretz, 10 février 2000.
66 Institut palestinien de recherche en politique
économique, MAS Economic Monitor, No 1 (1997), p. 2
et 3.
67 Information Brief Number 26, « Closure and Apartheid :
Seven Years of “Peace” through Separation », Allegra
Pacheco, Centre d’analyse politique concernant la
Palestine, 6 mars 2000.
68 Société palestinienne pour la protection des droits
fondamentaux et de l’environnement, publication par
Law du résumé de son rapport annuel de 1999 sur les
violations des droits de l’homme, 18 janvier 2000.
69 Résumé analytique du rapport sur l’économie
palestinienne, établi par le Bureau du Coordonnateur
spécial des Nations Unies, automne 1999.
70 Ibid.
71 Ibid.
72 Ibid.
73 Palestinian Report, 16 février 2000.
74 Report, novembre-décembre 1999, p. 6.
75 Serveur d’information sur les hauteurs du Golan
<www.golan.org.il>.
76 Report, janvier-février 2000, p. 6.
77 Ha’aretz, 14 avril 2000 (édition Internet).
78 Ha’aretz, 14 avril 2000 (édition Internet) et Report,
novembre-décembre 1999, p. 6.
79 Rapport du Ministère des affaires étrangères de la
République arabe syrienne sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l’homme de la population
syrienne du Golan syrien occupé, juin 1997 (polycopié
en arabe), p. 12 à 20.
80 Ibid.
81 Ha’aretz, 1er août 1999.
82 Israel Wire, 15 février 2000.
Nations Unies A/56/90–E/2001/17
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
20 juin 2001
Français
Original: anglais
01-41972 (F) 130701 130701
*0141972*
Assemblée générale
Cinquante-sixième session
Conseil économique et social
Session de fond de 2001
Point 114 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
2-27 juillet 2001
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et
de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2000/31 du 28 juillet 2000, intitulée « Répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa cinquante-sixième session,
par son intermédiaire, un rapport sur l’application de sa résolution.
L’Assemblée générale, dans sa résolution 55/209 du 20 décembre 2000, a formulé la
même demande. Le rapport figurant en annexe, établi par la Commission économique
et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), est présenté comme suite à cette
demande.
* A/56/50.
** E/2001/100.
2 und_gen_n0141972_docu_n
A/56/90
E/2001/17
Annexe
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale
I. Introduction
1. Dans sa résolution 2000/31 du 28 juillet 2000, sur
les répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le
Golan syrien occupé, le Conseil économique et social a
notamment souligné l’importance de la réactivation du
processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions
du Conseil de sécurité 242 (1967) du
22 novembre 1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973 et
425 (1978) du 19 mars 1978 et du principe de terres
pour la paix ainsi que de la mise en oeuvre intégrale et
rapide des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine,
représentante du peuple palestinien. Dans la même résolution,
il a réaffirmé les droits inaliénables du peuple
palestinien et de la population arabe du Golan syrien
occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques
et a demandé à Israël, puissance occupante, de
ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril ces
ressources. Il a également réaffirmé que les colonies de
peuplement israéliennes dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et le Golan syrien occupé,
étaient illégales et constituaient un obstacle au
développement économique et social.
2. Dans sa résolution 55/209 du 20 décembre 2000,
l’Assemblée générale a réaffirmé les droits inaliénables
du peuple palestinien et de la population du Golan syrien
occupé sur leurs ressources naturelles, notamment
leurs terres et leurs eaux, et a demandé à Israël, puissance
occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser
ni mettre en péril les ressources naturelles dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et dans
le Golan syrien occupé. Dans la même résolution,
l’Assemblée a reconnu le droit du peuple palestinien de
demander réparation en cas d’exploitation, de destruction,
d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources
naturelles, et a exprimé l’espoir que cette question
serait traitée dans le cadre des négociations sur le statut
final entre les parties palestinienne et israélienne.
3. Les retards dans l’application des accords conclus
entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine,
le fait que ces accords ne sont pas pleinement appliqués
et le retard pris dans la conclusion d’un accord
sur le statut final visant à régler l’ensemble des différends
entre les deux parties font que les conditions de
vie du peuple palestinien continuent de se détériorer.
Qui plus est, ces retards et les pratiques israéliennes, en
particulier en ce qui concerne l’expansion des colonies
de peuplement et la fermeture des points de passage,
comptent parmi les principales causes de la montée des
tensions et de la violence, laquelle a fait des milliers de
morts et de blessés, y compris des enfants.
4. Conséquence de la crise, les restrictions à la libre
circulation des Palestiniens n’ont cessé de se multiplier.
Pendant une bonne partie de la période qui a débuté
en octobre 2000, les déplacements entre la Cisjordanie
et la bande de Gaza, et entre le territoire palestinien
occupé et le reste du monde ont été fortement restreints.
Depuis le 6 octobre 2000, les autorités israéliennes
empêchent les Palestiniens de se rendre de Cisjordanie
à Gaza par le « couloir sécurisé ». Les étudiants
de la bande de Gaza n’ont de ce fait pas pu fréquenter
les établissements d’enseignement se trouvant
en Cisjordanie et des parents n’ont pas pu se rendre
visite; les liens financiers entre les deux zones se sont
également distendus. Les Accords d’Oslo stipulent que
deux voies doivent être désignées comme points de
passage sécurisés. Israël est autorisé pour des raisons
de sécurité à fermer l’une d’elles ou à modifier les
conditions d’entrée mais doit veiller à ce que l’une des
voies reste ouverte en permanence1. À l’heure actuelle,
il n’existe qu’un seul point de passage, ce qui signifie
qu’Israël est tenu d’autoriser les Palestiniens à
l’emprunter pour les déplacements entre la bande de
Gaza et la Cisjordanie.
5. L’aéroport international de Gaza et les postes
frontières de Rafah et du pont Allenby/Karameh ont été
fermés pendant de longues périodes. Les échanges
commerciaux des Palestiniens avec l’étranger ont également
souffert. Les importations et les exportations
transitant par les ports israéliens ont été retardées ou
entièrement bloquées pendant une bonne partie du
temps, tandis que les postes frontières de Rafah et du
pont Allenby/Karameh, points de passage commerciaux,
ont été fermés respectivement pendant environ
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70 % et 12 % de la période comprise entre le
28 septembre et le 26 novembre 2000.
6. Les déplacements entre les villes, les localités et
les villages de Cisjordanie et de la bande de Gaza ont
également été limités à des degrés divers, du fait de
l’insécurité des routes et des bouclages imposés par les
autorités israéliennes, qui ont souvent pris la forme de
barrages routiers entre les villes et les villages palestiniens
et de points de contrôle militaires sur les principaux
axes routiers. Par ailleurs, les autorités israéliennes
ont imposé des couvre-feux dans plusieurs zones
de Cisjordanie, notamment dans la ville d’Hébron et
dans plusieurs villages de la région de Naplouse2.
II. Répercussions économiques
et sociales de l’occupation
israélienne
A. Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem
7. En 34 ans d’occupation, Israël a bâti tout un ensemble
d’installations civiles et militaires dans le territoire
palestinien occupé. Des colonies de peuplement
civil ont été édifiées sur quelque 200 sites confisqués
par des organismes civils et militaires représentant le
Gouvernement israélien et par des civils israéliens autorisés
à ce faire par Israël. Les terres placées sous
contrôle israélien exclusif représentent 59 % de la Cisjordanie
(zone C) et 20 % de la bande de Gaza. En outre,
30 % de Jérusalem-Est sont de fait sous contrôle
israélien.
8. Israël a établi quelque 170 colonies de peuplement
en Cisjordanie, lesquelles regroupent une population
civile d’environ 200 000 personnes. Quelque
180 000 Israéliens vivent à Jérusalem-Est et 7 500 personnes
se sont installées dans 16 colonies dans la
bande de Gaza.
9. À quelques exceptions près, les colonies de peuplement
sont ou seront reliées par des rocades aux
grands axes routiers menant à Israël. Comme suite aux
violences qui ont commencé en septembre 2000, Israël
a engagé une grande campagne visant à construire des
dizaines de routes afin d’assurer la sécurité des déplacements
entre les colonies de peuplement et Israël. Des
bases militaires israéliennes ont été construites sur tout
le territoire de la Cisjordanie, notamment, selon le
journal israélien Yediot Aharanot, « à proximité des
colonies isolées. On n’a nullement l’intention de laisser
des colonies isolées au coeur des territoires palestiniens
occupés sans une base militaire à proximité. Les
camps qui seront installés sépareront donc le territoire
sous contrôle palestinien des colonies »3.
10. Le Gouvernement israélien a autorisé la construction
de 1 184 logements pendant les 10 premiers mois
de 2000. Des données du Bureau central de statistique
et du Ministère du logement révèlent que 529 de ces
logements se trouvent dans la zone du Grand Jérusalem.
Par ailleurs, de nombreux autres permis de construire
ont été délivrés dans des colonies très éloignées
d’Israël, dont 59 à Kedumim, 13 à Talmon et 18 à Psagot.
11. En 2000, le Ministère du logement a entrepris la
construction de 1 943 logements dans les territoires,
contre 1 367 en 1999, ce à quoi il faut ajouter les constructions
privées, qui représentent entre 50 et 150 %
des constructions publiques. Par ailleurs, la population
des colonies de peuplement a augmenté de 8 % pendant
l’année, passant à 203 068 personnes. Toujours en
2000, l’Administration foncière israélienne a vendu
2 804 lots constructibles dans les territoires, soit
12,5 % du nombre total de lots vendus cette même année4.
12. La répartition géographique des colonies de peuplement
dans les territoires palestiniens occupés limite
la croissance des villages palestiniens. Même si les
colons ne contrôlent directement que moins de 10 % de
la Cisjordanie et 5 % de la bande de Gaza, la souveraineté
palestinienne serait compromise par l’ampleur des
mesures de sécurité requises pour garantir l’existence
des implantations israéliennes, mesures qui passeraient
immanquablement par l’expansion du réseau routier
reliant les colonies les unes aux autres et aux principaux
axes routiers vers Israël et par le maintien d’une
présence militaire israélienne dans les territoires.5
13. D’après le maire de Khan Yunis, « le maintien des
colonies de peuplement représente un problème majeur
pour l’Autorité palestinienne et la souveraineté de
celle-ci sur le territoire palestinien. Les colonies empêchent
par ailleurs cette région de se développer réellement.
Les colons contrôlent 34 % de Khan Yunis, soit
112 kilomètres carrés. La présence d’implantations
israéliennes nuit au tourisme et à la pêche. La politique
menée en matière de colonies place la région au bord
du gouffre, la rapprochant d’une nouvelle crise qui
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cette fois ne prendra fin qu’avec le démantèlement des
colonies ». Le maire a estimé que la question des colonies
était l’un des « aspects majeurs du conflit », expliquant
que « la paix ne pouvait s’épanouir à l’ombre des
colonies »6.
14. En Cisjordanie, et notamment dans la vallée du
Jourdain, Israël a classé 116 388 hectares (soit 20,2 %
du territoire) zones militaires interdites et a créé 29
autres zones militaires interdites à Gaza, lesquelles
occupent une superficie de 168 hectares. Par ailleurs,
Israël dispose de 71 bases militaires en Cisjordanie, qui
s’étendent sur quelque 3 825 hectares. La plupart des
terrains occupés n’ont qu’une faible valeur agricole,
mais il s’agit des principaux pâturages de Cisjordanie.
Les éleveurs palestiniens n’ayant pas le droit d’y mener
leurs troupeaux, les pâturages restants sont surexploités
et risquent de se transformer en désert. Par ailleurs,
la faune et la diversité biologique qui caractérisent
ces zones sont mises à mal par l’usage de véhicules
militaires lourds et de tanks7.
15. De source palestinienne, Israël a confisqué environ
48 904 dounams (1 dounam égale 1 000 mètres
carrés) en Cisjordanie et démoli plus de 53 maisons
entre mai 1999 et mai 20008.
16. Dans la zone de Khan Yunis, Israël renforce les
postes militaires proches du quartier Amal et fortifie
les postes près des colonies situées à proximité de la
zone de Mawasi. Les fortifications, à base de ciment,
de sacs de sable et de rangées de barbelés, sont surmontées
d’armes automatiques. Les travaux se sont
accompagnés de l’annexion d’une bande de 90 mètres
située dans l’enceinte de la ville. Des actes semblables
se sont également produits dans la zone B près de
Mawasi9.
17. En mars 2000, le Ministère israélien du logement
a établi des plans prévoyant la construction de 22 410
logements dans la zone de Jérusalem-Est, en Cisjordanie,
qui comptait à la fin de 1997 40 000 colons.
L’objectif du Ministère est de faire passer le nombre
d’Israéliens vivant dans cette zone à 250 000 d’ici à
2020. L’Administration foncière israélienne envisage
de faire fusionner la colonie de peuplement de Beitar
avec Sur Hadassah, située non loin, en territoire israélien10.
18. Le 10 avril 2000, le Comité de la Knesset chargé
du budget et de la sécurité a approuvé un montant de
400 millions de dollars visant à financer la sécurité des
colonies et la construction de 12 rocades en territoire
occupé. Les fonds seront prélevés sur le montant de 1,2
milliard promis par les États-Unis dans le cadre de
l’Accord de Wye River en octobre 1998. Toutes dépenses
confondues, les colonies de peuplement absorbent
quelque 500 millions de dollars par an11.
19. Outre l’expansion des colonies de peuplement et
la confiscation des terres, l’eau continue de poser un
grave problème aux Palestiniens. Plus de 150 villages
de Cisjordanie, où vivent 215 000 Palestiniens, ne sont
pas reliés à un réseau d’alimentation en eau courante12.
Un certain nombre de municipalités de Cisjordanie ont
donc été contraintes d’instaurer un programme de rotation
entre les différents secteurs de leur ville afin de
répartir le peu d’eau dont elles disposent13.
20. Selon l’organisation israélienne d’information sur
les droits de l’homme Betselem, les Accords d’Oslo,
conclus entre Israël et l’Autorité palestinienne, n’ont
pas véritablement modifié l’ampleur du contrôle israélien
sur cette ressource essentielle qu’est l’eau. Le droit
de veto d’Israël sur tout nouveau projet palestinien relatif
à l’eau, qui s’exerce par le biais tant du Comité
mixte de l’eau que de l’administration civile, en est la
preuve.
21. L’accord sur la répartition des ressources en eau
communes part du principe que la quantité d’eau destinée
à la consommation israélienne ne diminue pas,
aussi bien sur le territoire délimité par la ligne verte
(frontières d’Israël avant 1967) que dans les colonies
de peuplement. Il s’ensuit que toute quantité d’eau
supplémentaire consommée par les Palestiniens doit
provenir de nouvelles sources et non d’une redistribution
des ressources existantes. Sur la question des besoins
en eau israélo-palestiniens, l’unique progrès résultant
de cet accord est l’entente entre Israël et
l’Autorité palestinienne sur une augmentation des
quantités d’eau fournies aux territoires palestiniens
occupés d’environ 30 % au cours de la période intérimaire
allant de septembre 1995 à mai 1999. En juin
2000, seule la moitié des quantités supplémentaires
promises avait été produite et fournie aux Palestiniens.
Betselem en conclut que « la compagnie des eaux
[israélienne] Mekorot continue de mener une politique
de discrimination. Durant les mois d’été en particulier,
Mekorot n’augmente pas, et va même jusqu’à diminuer,
la quantité d’eau fournie aux villes et villages
palestiniens de façon à répondre à la demande croissante
des colonies de peuplement alimentées en eau par
les mêmes conduites14 ».
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22. Selon le Directeur du Groupe palestinien
d’hydrologie, « la consommation globale d’eau en Cisjordanie
varie actuellement entre 110 et 115 millions
de mètres cubes par an et s’élève à 100 millions de mètres
cubes par an à Gaza. Ces chiffres ont à peine évolué
depuis le début de l’occupation israélienne en 1967,
en dépit des besoins en eau croissants résultant de
l’accroissement de près 3 % de la population, sans parler
du développement socioéconomique15 ». « Dans la
société palestinienne, c’est le secteur agricole qui
consomme la plus grande quantité d’eau, soit environ
70 % de l’eau disponible en Cisjordanie et à Gaza. En
termes de distribution, la consommation d’eau peut
être répartie entre la Cisjordanie et Gaza (colonies de
peuplement incluses) et Israël, qui détient le contrôle
sur la majeure partie des ressources en eau disponibles
dans ces territoires et en Israël proprement dit. La
consommation intérieure se répartit comme suit :
53 millions de mètres cubes pour le territoire palestinien
occupé et les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne,
13 millions de mètres cubes pour les colonies
de peuplement, et 520 millions de mètres cubes
pour Israël. Pour l’agriculture, par exemple, les Palestiniens
consomment 152 millions de mètres cubes et les
Israéliens 1,2 milliard. La consommation globale annuelle
se répartit ainsi : 114,5 millions de mètres cubes
pour les Palestiniens, 592 millions pour les colonies de
peuplement et 400 millions pour les Israéliens. La
consommation des colonies de peuplement est donc
supérieure à celle d’Israël. Israël consomme actuellement
80 % des ressources en eau de la Cisjordanie16 ».
23. On a appris en juin 2000 le sabotage par les autorités
israéliennes de 20 anciens réservoirs d’eau situés
sur les territoires considérés comme biens religieux
islamiques, près de la colonie juive d’Efrat, à l’ouest
de Bethléem. On a également appris que les autorités
israéliennes avaient détruit les canalisations d’eau alimentant
ces réservoirs dans l’intention de restreindre
les réserves d’eau constituées par les exploitants agricoles
locaux à des fins d’irrigation. Ces réservoirs se
trouvent sur un site archéologique proche de Bethléem,
sur lequel se construisent de nouveaux immeubles
d’habitation dans le cadre de l’extension de la ville
d’Efrat. Les colons continuent de déverser leurs eaux
usées dans les réservoirs et sur les terres agricoles, endommageant
ainsi 1 000 dounams (soit 100 hectares)
de terres17.
24. Les tranchées de sécurité creusées en mars 2001
par Israël dans les régions de Jéricho et Ramallah ont
également nui à l’approvisionnement en eau des communautés
palestiniennes. Les canalisations alimentant
le village de Surda, au nord de Ramallah, par exemple,
ont été détruites par le creusement de ces tranchées,
provoquant une interruption temporaire de l’alimentation
en eau18.
25. Non seulement les déchets produits par les colonies
de peuplement israéliennes situées en territoire
palestinien occupé continuent-ils d’altérer les ressources
en eau de la région, mais les pratiques israéliennes
dans le territoire palestinien occupé continuent de ne
tenir aucun compte de l’environnement, portant ainsi
atteinte à la qualité de vie de la population palestinienne.
L’Institut jordanien de l’environnement a
confirmé que les eaux usées déversées par les colonies
israéliennes avaient considérablement détérioré la qualité
des eaux du Jourdain. Cette pratique a eu des
conséquences désastreuses sur la population de poissons
du fleuve et entraîné la perte d’une ressource importante
en faune aquatique19.
26. En avril 2000, après s’être pendant plusieurs années
plaints du déversement par Kfar Darom de ses
eaux d’égout non traitées vers la ville palestinienne de
Deir Al Balah, engendrant maladies et pollution des
eaux côtières, les Palestiniens ont tenté d’améliorer la
situation. Les forces d’occupation israéliennes sont
alors intervenues pour empêcher un bulldozer palestinien
de détourner les eaux d’égout des zones habitées20.
27. La Voix de la Palestine a signalé que les terres du
district de Salfit en Cisjordanie avaient été endommagées
par le rejet d’eaux usées provenant des colonies
israéliennes d’Ariel et de Burkan. Les colons avaient
déversé leurs eaux usées et les déchets chimiques produits
par leurs usines sur les terres agricoles palestiniennes
et dans des sources d’eau douce. Or, la région
de Salfit représente pour les Palestiniens la principale
source d’eau douce provenant de puits artésiens21.
28. Une enquête menée par l’Office israélien des réserves
naturelles et parcs nationaux a révélé que les
eaux usées des habitants de la colonie d’Adam en Cisjordanie,
située à l’est de la colonie de peuplement de
Neve Ya’akov à Jérusalem, contaminaient fortement les
sources qui alimentent Wadi Kelt, provoquant des
émanations fétides et la disparition progressive de
toute vie animale. Les débordements d’égouts résulteraient
du nombre croissant de familles venues
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s’installer à Adam malgré l’absence de tout système
efficace d’évacuation des eaux usées22.
29. Le Ministre palestinien de l’agriculture a alerté
l’opinion sur la catastrophe écologique imminente qui
menace le village de Deir Ballout, dans le district de
Naplouse. Il semble que le secteur ait été pollué par les
déchets d’une base militaire israélienne, des décharges
et eaux usées israéliennes ainsi que par des eaux
d’égout non traitées déversées par les colonies de peuplement
environnantes23. La construction par le Gouvernement
israélien d’au moins sept zones industrielles
en Cisjordanie n’a fait qu’ajouter à la pollution ambiante.
Ces industries, implantées essentiellement en
haut de collines et occupant une superficie totale
d’environ 300 hectares, produisent des déchets industriels,
sous formes solide et liquide, qui polluent fréquemment
les terres palestiniennes adjacentes. La Cisjordanie
compte au moins 200 usines traitant
l’aluminium, tannant le cuir, teignant les tissus et manufacturant
des batteries, de la fibre de verre, des matières
plastiques et autres produits chimiques. La zone
industrielle de Barqan, qui abrite diverses installations
polluantes (aluminium, fibre de verre, matières plastiques,
galvanoplastie et équipement militaire), atteste
que les mesures de prévention de la pollution ne sont
pas appliquées dans les usines israéliennes installées
dans le territoire palestinien occupé. Les eaux usées
d’origine industrielle provenant de cette zone sont déversées
sans traitement préalable dans la vallée avoisinante,
détériorant les terres agricoles des villages palestiniens
de Sarta, Kufr Al-Deek et Burqin, et polluant
les eaux souterraines avec des métaux lourds. Au centre
de la bande de Gaza, la colonie israélienne de Kfar
Darom rejette dans la vallée d’Al-Saqa les eaux usées
et les déchets chimiques de ses installations industrielles24.
30. Le 31 janvier 2001, à Erez, une déclaration commune
a été signée par les représentants israélien et palestinien
établissant qu’en dépit du conflit militaire, les
installations d’approvisionnement en eau et les systèmes
d’égout devaient être préservés. Les deux parties
se sont engagées à prendre, malgré les difficultés actuelles,
toutes les mesures nécessaires pour garantir
l’alimentation en eau et le traitement des eaux usées en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et à effectuer
rapidement toutes les réparations qui s’imposent. Elles
ont également expliqué à l’attention de leur opinion
publique respective que les réseaux d’alimentation en
eau des deux peuples étaient étroitement liés et desservaient
Israéliens et Palestiniens. Tout dommage pénaliserait
donc autant les uns que les autres25. Malgré cela,
les Palestiniens du village de Hares signalent des coupures
d’eau régulières depuis le début de la dernière
crise, imputables non pas à la compagnie des eaux
israélienne qui les approvisionne mais aux colons juifs
agissant à la faveur de la nuit26.
31. Un rapport de novembre 2000 signalait les répercussions
en cascade des couvre-feux israéliens sur
l’environnement. L’élimination des déchets hospitaliers,
par exemple, ne se fait pas selon les normes
d’hygiène en vigueur. Les moyens de transport des déchets
destinés aux décharges centrales et régionales
sont arrêtés (ce qui signifie que les hôpitaux de Bethléem
déchargent leurs déchets à Hébron) et les autoclaves
locaux sont surchargés et souvent inutilisables27.
32. Dans la bande de Gaza, la fermeture permanente
des voies d’acheminement vers les décharges et le harcèlement
continuel des employés municipaux tentant
de ramasser les déchets se sont traduits par une accumulation
de déchets solides et l’interruption des opérations
de ramassage. Les employés municipaux et volontaires
ont été la cible de tirs israéliens, même lorsqu’ils
opéraient de nuit28.
33. Parallèlement, le projet commun Hébron-
Bethléem de site d’enfouissement des déchets, financé
par la Banque européenne d’investissement, a été interrompu,
tout comme l’ont été les préparatifs
d’installation d’une déchetterie pour résidus solides à
Ramallah. À Jenin, le projet de décharge contrôlée de
la Banque mondiale a été arrêté, et deux projets à Tulkarem
(installation d’un incinérateur à Anabta et projet
italien de décharge) ont été suspendus pour une durée
indéterminée29.
34. Le 21 février 2001, les municipalités de Ramallah
et d’Al Bireh ont manifesté contre les mesures israéliennes
empêchant l’acheminement des ordures ménagères
des Palestiniens vers les décharges locales. Depuis
le début du mois de janvier, les autorités israéliennes
font obstacle au déchargement de déchets solides
sur le site d’Al Bireh, contraignant les bennes à déverser
les ordures à la décharge de Ramallah, site fermé
l’année précédente. Les responsables du Ministère palestinien
de l’environnement ont lancé un avertissement
sur les risques d’épidémie encourus par la région
du fait du suintement observé sur le site d’enfouissement30.
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35. Selon une récente étude, la superficie totale officielle
des terres forestières de la Cisjordanie et de la
bande de Gaza est passée de 300 736 dounams en 1971
à 231 586 dounams en 1999. Plus de la moitié des terres
touchées se trouvent à Gaza, où 95 % des forêts ont
disparu (42 000 dounams en 1971 et 2 000 dounams en
1999)31.
36. Environ 80 % du déboisement des terres situées
dans le territoire palestinien occupé est imputable à
l’occupation israélienne : 78 % aux colonies de peuplement,
environ 2 % à l’installation de bases militaires
et moins de 1 % à la construction de déviations. Les
Palestiniens habitant la région sont responsables du
déboisement de 14 % des terres, les 6 % restants
correspondant à des terres appartenant à des particuliers32.
En outre, l’armée israélienne et les colons juifs
ont déraciné plus d’un demi-million d’arbres fruitiers,
essentiellement des oliviers, sur des terrains privés33.
Les oliviers sont devenus une cible de prédilection
dans le cycle des provocations et des représailles. À la
date du 9 novembre 2000, 4 495 arbres avaient été
coupés par les forces israéliennes34.
37. L’occupation israélienne entrave la croissance
économique et les investissements, de par l’ambiguïté
permanente de la situation juridique et politique qu’elle
entraîne. Dans les régions contrôlées par l’Autorité
palestinienne, il n’existe ni code des investissements ni
code pénal institué par le Président de l’Autorité palestinienne
auquel se référer. De fait, « l’enchevêtrement
complexe des lois et des ordonnances militaires israéliennes
en vigueur pendant l’occupation est toujours en
place. La situation se complique encore du fait des restrictions
imposées par Israël sur la circulation des
biens, des facteurs de production et des personnes entre
les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne,
Israël et la bande de Gaza, et entre le reste de la Cisjordanie
et Jérusalem »35.
38. Israël, par ses mesures de bouclage, interdit toute
sortie de la bande de Gaza vers le territoire israélien et
empêche les Palestiniens de pénétrer en Israël. En règle
générale, les activités d’importation vers la bande de
Gaza et d’exportation à partir de cette dernière sont
également impossibles du fait de ces mesures. Dans le
cadre d’une mesure de bouclage partiel, un nombre
limité de personnes est autorisé à circuler entre la Cisjordanie
et la bande de Gaza, et à travailler à l’intérieur
d’Israël36.
39. Les forces israéliennes d’occupation ont continué
d’imposer des restrictions et d’entraver les activités
commerciales dans la bande de Gaza. En février 2000,
les autorités israéliennes d’occupation ont annoncé
qu’à compter de mars 2000, aucun véhicule utilitaire
palestinien ne pourrait plus, dans le cadre du système
de convois, passer par le poste de contrôle d’Erez. Ce
système de convois permettait aux camions palestiniens,
après une fouille minutieuse pouvant durer parfois
jusqu’à six heures, d’entrer en Israël en convoi
sous escorte militaire israélienne. Plus de 450 véhicules
de Gaza avaient recours à ce système, 150 camions
par jour au moins circulant ainsi37.
40. À partir de mars 2000, il a fallu que tous les véhicules
utilitaires se rendent jusqu’au poste frontière de
Karni, y déchargent leurs marchandises et les rechargent
dans des camions israéliens. Les responsables palestiniens
du secteur industriel ont estimé que, du fait
de ces nouvelles restrictions de circulation, les frais de
transport augmenteraient de 100 à 110 %38.
41. Aux termes du mémorandum de Wye River, des
accords sur le couloir sud de libre passage auraient dû
être conclus dans un délai d’une semaine après l’entrée
en vigueur du Mémorandum, et l’exploitation de cette
voie de passage aurait dû débuter immédiatement
après. Le couloir sud a été ouvert le 25 octobre 1999.
Toutefois, le passage des Palestiniens est limité dans
les faits par les protocoles de sécurité israéliens39. Il
n’existe aucun accord concernant l’ouverture du couloir
nord. Dans le même esprit, l’ouverture du port de
Gaza a été retardée suite aux exigences d’Israël en matière
de sécurité, encore que les travaux relatifs au projet
d’une durée de trois ans aient débuté en 2000. À la
fin de 1998, l’aéroport international de Gaza, sous
contrôle conjoint d’Israël et de l’Autorité palestinienne,
a été partiellement ouvert au trafic aérien.
Israël a fermé à plusieurs reprises l’aéroport, pour de
longues périodes, depuis l’explosion de violence de
septembre 2000. Les constantes restrictions imposées
pour ce qui est de l’exploitation de l’aéroport ont
contribué au fait que, jusqu’à ce jour, l’économie
palestinienne n’a pas réussi à tirer parti de cette
installation.
42. La crise qui a éclaté entre Israël et l’Autorité palestinienne
en septembre 2000 a mis fin à plus de trois
années de reprise et de progrès économiques relatifs
dans les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne.
La reprise consécutive à la crise de 1996 avait été suffisante
pour permettre de réduire sensiblement le taux
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de chômage, de freiner le déclin des salaires en termes
réels et de faire baisser le taux de pauvreté. Des progrès
considérables, remis en question depuis le début
de la crise40, avaient été également accomplis pour ce
qui était de la remise en état et du développement des
infrastructures et du renforcement institutionnel.
43. En 2000, le produit intérieur brut (PIB) palestinien
a été inférieur de 580 millions de dollars au PIB
prévu. Selon le Bureau central de statistique palestinien,
il était tombé à 3 milliards 990 millions de dollars
pour l’ensemble de l’année 2000, contre les 4 milliards
570 millions de dollars prévus, en raison du bouclage
et du siège des villes palestiniennes imposés par Israël
depuis fin septembre 200041.
44. On estime à 186,2 millions de dollars les pertes
économiques subies par le secteur privé et les particuliers
au cours des trois premières semaines de la crise.
Le manque à gagner représenterait environ la moitié de
la valeur de la production intérieure et la quasi-totalité
du revenu perçu par les Palestiniens qui travaillent en
Israël. Depuis, du fait des blessures et des décès plus
nombreux et de la destruction matérielle plus fréquente
des biens privés et publics, les pertes économiques ont
encore augmenté42.
45. L’absence de liberté de circulation des biens et
des personnes, entraînée par la crise actuelle est à
l’origine des difficultés socioéconomiques dans les
territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne. Pendant
la période de 123 jours qui s’est écoulée entre le
1er octobre 2000 et le 31 janvier 2001, la frontière
israélo-palestinienne utilisée pour les flux de maind’oeuvre
et les échanges commerciaux a été fermée
pendant 93 jours, soit 75,6 % du temps. Les restrictions
imposées sur les mouvements et les bouclages internes,
partiels ou stricts, sont en place en permanence en Cisjordanie
et 89 % du temps à Gaza. Les postes frontière
internationaux entre la Cisjordanie et la Jordanie, et
entre Gaza et l’Égypte, ont été fermés 29 % et 50 % du
temps, respectivement43.
46. L’imposition de mesures de restriction à la mobilité
et le bouclage des frontières ont eu pour principal
effet de perturber les activités de production et la circulation
des marchandises. Les pertes économiques à
court terme se traduisent essentiellement par une diminution
du revenu des agriculteurs, des ouvriers, des
commerçants et des hommes d’affaires qui ne peuvent
pas se rendre sur leur lieu de travail situé dans le territoire
palestinien occupé, ou qui ne sont pas en mesure
de s’approvisionner ou de vendre leurs biens et leurs
services. Un large éventail d’activités économiques est
concerné : l’agriculture, la production, le bâtiment, le
commerce, les transports et les services44.
47. On estime qu’en 1999, les travailleurs palestiniens
employés, soit en Israël, soit dans les colonies de
peuplement et les zones industrielles israéliennes, ont
gagné environ 750 millions de dollars. Au cours du
premier semestre 2000, 125 000 Palestiniens en
moyenne travaillaient chaque jour dans les zones sous
contrôle israélien. Le travailleur moyen touchait un
salaire journalier de quelque 27,5 dollars. Avant la
crise, ces travailleurs, rapportaient en tant que groupe,
environ 3,4 millions de dollars par journée de travail
normale. Si les frontières n’avaient pas été bouclées et
si le nombre moyen de travailleurs et le salaire moyen
étaient restés les mêmes, les travailleurs palestiniens en
Israël auraient pu gagner environ 822 millions de dollars
en 2000. Les restrictions imposées sur les mouvements
internes et le bouclage des frontières ont considérablement
diminué les débouchés et les revenus au
cours du dernier trimestre de l’année45. Au total, et
sans compter les dégâts matériels et autres pertes, on
estime à 505 millions de dollars les pertes enregistrées
par les Palestiniens pendant la période de 60 jours allant
du 28 septembre au 26 novembre. Elles sont plus
de 2,5 fois supérieures à la valeur des versements effectués
par les donateurs à l’Autorité palestinienne au
cours du premier semestre de l’année (183 millions de
dollars). Si l’on divise ce total par 51, à savoir le nombre
de journées de travail normales accomplies dans le
territoire palestinien occupé pendant cette période, la
perte quotidienne moyenne est estimée à 10 millions de
dollars environ46.
48. Avant la crise, quelque 70 000 Palestiniens
étaient au chômage. On estime que 190 000 autres travailleurs
ont perdu leur emploi depuis septembre 2000.
Le territoire palestinien occupé compterait donc actuellement
plus de 260 000 chômeurs. D’après les renseignements
disponibles, un Palestinien qui travaille subvient
à ses besoins et à ceux de quatre autres personnes.
Outre qu’elle a eu des effets néfastes sur les conditions
de vie de 190 000 travailleurs, la crise a donc
directement diminué le revenu de 760 500 autres Palestiniens.
Au total, les restrictions imposées à la mobilité
ont eu des répercussions négatives immédiates sur plus
d’un million d’individus, soit environ un tiers de la
population du territoire palestinien occupé. Si l’on inclut
ceux qui étaient déjà au chômage avant la crise et
und_gen_n0141972_docu_n 9
A/56/90
E/2001/17
les personnes à leur charge (quelque 350 000), le nombre
de Palestiniens se trouvant dans une situation économique
précaire s’élève à 1 370 000, soit 45,5 % de la
population47.
49. La perte des emplois situés en Israël, les restrictions
imposées à la mobilité et le bouclage des frontières
ont fait passer le taux de chômage moyen, qui était
de 11 % (71 000 chômeurs) au cours des neuf premiers
mois de l’année 2000, à 38 % (plus de 250 000 personnes).
À cause du coefficient de dépendance élevé, le
chômage touche désormais directement quelque
900 000 Palestiniens, soit 29 % de la population48.
50. Les pertes économiques directement liées aux
restrictions imposées dans le domaine de la circulation
des biens et des personnes ont été estimées à 50 % du
PIB pour la période de quatre mois allant d’octobre
2000 à janvier 2001, et à 75 % des revenus perçus par
les travailleurs palestiniens en Israël. On estime à
907,3 millions de dollars les pertes au titre du PIB et à
243,4 millions les pertes de revenus provenant de
l’emploi en Israël. Le montant total des pertes est estimé
à 1 150 700 000 dollars, soit 20 % du PIB prévu
pour l’année 2000 (dans l’hypothèse où les frontières
n’auraient pas été bouclées). Les pertes s’élèvent à environ
11 millions de dollars par journée de travail ou à
3,5 dollars par personne par jour ouvrable pendant la
période considérée49.
51. En outre, les dommages subis par les bâtiments
publics et les infrastructures ainsi que les biens privés
et les terres agricoles, les frais encourus afin de soigner
les plus de 11 000 Palestiniens blessés, les pertes au
titre des recettes publiques et les autres effets des bouclages
représentent des centaines de millions de dollars50.
52. Pendant la période du 29 septembre 2000 au
15 janvier 2001, les forces d’occupation israéliennes
ont rasé 6 291,5 dounams de terres dans la bande de
Gaza, dont environ 4 776,5 (76 %) étaient des terres
agricoles et quelque 1 515 (24 %) des zones boisées et
sablonneuses. Au cours de la période allant du 19 décembre
2000 au 15 janvier 2001, les forces
d’occupation israéliennes ont rasé 1 835,5 dounams de
terres, dont environ 1 240,5 (67,6 %) étaient des terres
agricoles et 595 (32,4 %) des terrains boisés. Ces chiffres
ne tiennent compte ni des logements ni des bâtiments
civils ou agricoles construits sur ces propriétés,
qui ont également été rasés ou démolis. Pendant la période
allant du 29 septembre 2000 au 15 janvier 2001,
les bulldozers des forces d’occupation israéliennes ont
également détruit 88 maisons appartenant à des Palestiniens,
laissant leurs occupants sans domicile51.
53. Depuis le début de la crise, le nombre d’individus
qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, estimé par
la Banque mondiale à 2,10 dollars par personne par
jour en dépenses de consommation (moins de 9 nouveaux
shekels par jour), a augmenté de 50 %. Le nombre
de pauvres est passé de quelque 650 000 personnes
à 1 million. Le taux de pauvreté a grimpé de 21 % à
32 %52. L’occupation, et la crise qui a suivi, ont donc
eu des effets délétères sur le bien-être et la qualité de
vie du peuple palestinien.
B. Le Golan syrien occupé
54. Les hauteurs du Golan, prises à la République
arabe syrienne en juin 1967, comptent d’importantes
colonies de peuplement, qui sont toutefois plus petites
que celles d’autres régions. Dix-sept mille Israéliens y
vivent dans 33 colonies. Plus de 17 000 Syriens sont
rassemblés dans cinq villages proches de la frontière
avec la République arabe syrienne et le Liban. En plus
des vastes zones militaires et des colonies, le territoire
sous contrôle israélien dans le Golan occupé comprend
24 908 hectares de réserves naturelles, 8 100 hectares
de terres cultivées, 46 575 hectares de pâturages et
2 531 hectares de vergers53.
55. L’échec des négociations entre Israël et la République
arabe syrienne en mars 2000 a entraîné des prises
de décisions de principe visant à donner un nouvel
élan à l’expansion des colonies de peuplement sur les
hauteurs du Golan. Le Ministère israélien de l’industrie
et du commerce a ensuite donné son accord pour
l’investissement de 6,5 millions de dollars dans
l’agrandissement d’une entreprise industrielle, installée
dans la colonie de Mevo Hama, qui exporte 80 % de sa
production de polypropylène en Europe et aux États-
Unis d’Amérique54. Le Ministère israélien du bâtiment
et du logement a, pour la première fois depuis de nombreux
mois, approuvé la construction d’un nouveau
complexe résidentiel dans la colonie de Katzrin55.
56. En avril 2000, le Cabinet du Premier Ministre,
M. Barak, a informé le Conseil régional du Golan que
l’interdiction de toute nouvelle construction sur les
hauteurs du Golan pendant une période de deux mois
avait été levée. Les responsables du Golan ont ensuite
lancé la mise en oeuvre de nouveaux projets immobi10
und_gen_n0141972_docu_n
A/56/90
E/2001/17
liers destinés à promouvoir le tourisme, notamment la
construction de 2 500 logements dans les quatre colonies
de Had-Ness, Kanaf, Gamla et Ramot56.
57. Les possibilités d’emploi qui s’offrent à la population
arabe des hauteurs du Golan syrien demeurent
limitées, puisque celle-ci ne peut se déplacer librement
entre le Golan et la République arabe syrienne. Les
Syriens du Golan ne peuvent aspirer qu’à des emplois
journaliers non qualifiés ou semi-qualifiés. Dans la
plupart des cas, les travailleurs concernés n’ont droit ni
aux prestations sociales ni à l’assurance maladie et risquent
d’être licenciés facilement, et sans indemnité de
chômage. Il existe en outre d’importants écarts de salaire
au détriment de la population syrienne du Golan57.
58. Les mesures visant à limiter le développement
des infrastructures éducatives, ainsi que l’accès limité
à l’éducation, aussi bien dans la République arabe syrienne,
que dans les établissements israéliens, réduisent
encore les possibilités d’améliorer les conditions de
vie58.
59. D’après un rapport syrien sur la question, la politique
fiscale israélienne contribue à la détérioration du
niveau de vie de la population arabe du Golan. La fiscalité
touche les postes de radio et de télévision, les
foyers, les revenus, les cultures agricoles et l’administration
locale. Presque tous les domaines de la vie
sont soumis à un impôt élevé59.
Notes
1 Accords d’Oslo II, appendice 1, par. c) 4) X.
2 Nations Unies, Bureau du Coordonnateur spécial des
Nations Unies, The Impact on the Palestinian Economy
of Confrontations, Mobility Restrictions and Border
Closures, 28 septembre-26 novembre 2000, février
2001, <http://www.arts.mcgill.ca/mepp/unsco/nov00/
nov00.html>, p. 1.
3 Report, septembre-octobre 1999, p. 1.
4 Ha’aretz, 16 janvier 2001; 5 mars 2001.
5 Voir A/55/84-E/2000/16.
6 Hatzofe, 16 mars 2000, p. 10.
7 Jad Issac, « The Environmental Impact of the Israeli
Occupation », Centre d’analyse politique concernant la
Palestine, Fiche d’information, No 27, 14 mars 2000.
8 Département des affaires palestiniennes, rapport annuel
2000.
9 Ramattan Daily, cité dans Hear Palestine, 24 janvier
2001.
10 Report, « Settlement Timeline », vol. 10, No 3, mai-juin
2000.
11 Ibid., No 4, juillet-août 2000.
12 Betselem (organisation israélienne d’information sur les
droits de l’homme dans les territoires occupés), rapport
intitulé « Thirsty for a solution: the water shortage in the
Occupied Territories and its solution in the Final Status
Agreement », juillet 200, p. 59.
13 Ibid., p. 7.
14 Ibid., p. 95.
15 Palestine Report, « Building Palestine », vol. 6, No 5,
28 juillet 1999.
16 Ibid.
17 Report, « News Shorts », vol. 7, No 1, 21 juin 2000.
18 Ha’aretz, 12 mars 2001.
19 Hear Palestine, 23 janvier 2001.
20 Betselem (organisation israélienne d’information sur les
droits de l’homme dans les territoires occupés), rapport
intitulé « Thirsty for a solution: the water shortage in the
Occupied Territories and its solution in the Final Status
Agreement », juillet 2000, p. 7.
21 Report, « News Shorts », vol. 7, No 21, 18 juin 2000.
22 Ibid., 23 février 2000.
23 Hear Palestine, 13 juillet 2000.
24 Jad Issac, Fiche d’information, No 27, 14 mars 2000.
25 Ha’aretz, 13 février 2001.
26 The Independent, 18 novembre 2000 (d’après
M. Hassoun Daoud, maire de Hares).
27 Jordan Times, d’après un rapport du Ministère
palestinien de l’environnement, 22 novembre 2000.
28 Ibid.
29 Le projet de déchetterie est une initiative de l’Agence
allemande de coopération technique, société de services
spécialisée dans la coopération internationale pour le
développement, et de la KFW, banque allemande de
développement.
30 The Palestine Report, « Building Palestine », vol. 7,
No 35, 21 février 2001.
31 Jad Issac, Fiche d’information, No 27, 14 mars 2000.
32 Ibid.
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33 Ibid.
34 The Independent Palestinian Information Network,
30 novembre 2000, <http://www.infopal.org>.
35 Institut palestinien de recherche en politique
économique (MAS), MAS Economic Monitor, No 1,
1997, p. 2 et 3.
36 Exposé du Centre palestinien des droits de l’homme
présenté à la Commission des droits de l’homme, à sa
cinquante-sixième session, au titre du point 8 de l’ordre
du jour (Question de la violation des droits de l’homme
dans les territoires arabes occupés, y compris la
Palestine). L’exposé était présenté au nom des
organisations suivantes : Fédération nationale des droits
de l’homme, Société palestinienne pour la protection des
droits fondamentaux et de l’environnement,
Organisation arabe des droits de l’homme, Cairo
Institute for Human Rights Studies, Union des avocats
arabes, Fédération mondiale de la jeunesse
démocratique, South-North Organization et le Centre
palestinien des droits de l’homme.
37 Ibid.
38 Ibid.
39 Allegra Pacheco, « Closure and apartheid: seven years
of peace through separation », Centre d’analyse
politique concernant la Palestine, Fiche d’information
No 26, 6 mars 2000.
40 « Document palestinien sur les pertes économiques
enregistrées du fait du siège imposé par Israël
– première partie », 16 novembre 2000, Jérusalem, Al
Quds (en arabe), 16 novembre 2000, p. 14.
41 The Palestine Report « Building Palestine », vol. 7,
No 29, 10 janvier 2001.
42 Rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies
dans les territoires occupés, février 2001, p. 3.
43 Rapport de synthèse du Coordonnateur spécial des
Nations Unies dans les territoires occupés, 1er octobre
2000-31 janvier 2001, 17 février 2001.
44 Rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies
dans les territoires occupés, p. 1.
45 La production et le revenu intérieurs s’élèvent à
388 millions de dollars et le revenu du travail effectué
en Israël atteint les 117 010 080 dollars. Les pertes
totales de revenus seraient donc de 505 010 080 dollars.
Pour plus de précisions, voir le Rapport du
Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les
territoires occupés, février 2001, p. 2.
46 Ibid., p. 3.
47 Ibid.
48 Rapport de synthèse du Coordonnateur spécial des
Nations Unies dans les territoires occupés, 17 février
2001.
49 Ibid.
50 Ibid.
51 « Arrachage des arbres palestiniens et nivellement des
terres agricoles », Quatrième rapport sur le nivellement
des terres et la démolition d'installations et de bâtiments
palestiniens dans la bande de Gaza par les Israéliens,
Centre palestinien des droits de l’homme, Hear
Palestine, 26 janvier 2001.
52 Rapport de synthèse du Coordonnateur spécial des
Nations Unies dans les territoires occupés, 17 février
2001.
53 Serveur d’informations sur les hauteurs du Golan,
<www.golan.org.il>.
54 Rapport, 27 mars 2000, vol. 10, No 4, juillet-août 2000,
p. 6.
55 Rapport, 28 mars 2000, vol. 10, No 4, juillet-août 2000,
p. 6.
56 Rapport, 14 avril 2000, vol. 10, No 4, juillet-août 2000,
p. 7.
57 Rapport du Ministère syrien des affaires étrangères sur
les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme
de la population syrienne du Golan syrien occupé, mai
2000 (polycopié en arabe), p. 15 et 16.
58 Ibid., p. 16 à 20.
59 Ibid., p. 12 et 13.
Nations Unies A/57/63–E/2002/21
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
17 mai 2002
Français
Original: anglais
02-39275 (F) 110602 120602
*0239275* 
Assemblée générale
Cinquante-septième session
Point 93 de la liste préliminaire*
Conseil économique et social
Session de fond de 2002
1er-26 juillet 2002
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et
de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général***
Dans sa résolution 2001/19 du 25 juillet 2001, intitulée « Répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du
peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la
population arabe dans le Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a
prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquanteseptième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution.
L’Assemblée, dans sa résolution 56/204 du 21 décembre 2001, a formulé la même
demande. Le rapport figurant en annexe, établi par la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), est présenté comme suite à cette
demande.
* A/57/50/Rev.1.
** E/2002/100.
*** En raison de l’absence de sources officielles pour la plupart des informations contenues dans le
présent rapport, son approbation a exigé une période plus longue pour procéder à des
consultations approfondies auprès des diverses entités des Nations Unies, au Siège et dans les
bureaux extérieurs. L’établissement du rapport a donc été retardé de quatre semaines.
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A/57/63
E/2002/21
Annexe
Rapport établi par la Commission économique
et sociale pour l’Asie occidentale
Résumé
L’occupation continue du territoire palestinien par Israël, les retards dans
l’application des accords conclus entre Israël et l’Organisation de libération de la
Palestine (OLP), ainsi que le retard concernant la mise au point d’une solution
définitive visant à régler les demandes en suspens entre les deux parties continuent à
aggraver les conditions de vie du peuple palestinien.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont recouru à une force excessive,
démoli des habitations, renforcé les restrictions touchant la mobilité et la politique de
bouclage, affectant l’économie palestinienne et les conditions de vie des habitants.
Les fermetures internes ont, en fait, divisé la Cisjordanie et la bande de Gaza en
54 zones séparées. Fin 2001, l’Aéroport international de Gaza et le port de Gaza ont
été gravement endommagés par l’armée israélienne. De plus, la politique stricte de
bouclage et la restriction de la mobilité imposées par les autorités israéliennes depuis
septembre 2000 ont gravement affecté la capacité des organismes d’aide de fournir
une assistance humanitaire.
Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé
restent la cause principale du conflit entre les deux peuples. Il existe environ 190
colonies en Cisjordanie et à Gaza, occupées par environ 380 000 colons, dont
quelque 180 000 vivent dans le secteur est de Jérusalem. Les colonies sont reliées
entre elles et à Israël par un vaste réseau de routes de contournement. Ces colonies et
ces routes, qui séparent les communautés palestiniennes et privent les Palestiniens de
terres agricoles ont divisé à la fois les terres et les populations.
Il existe une infrastructure de colonies étendue mais relativement plus petite sur
les hauteurs du Golan syrien où habitent quelque 17 000 colons Israéliens répartis
dans 33 colonies. L’échec des négociations entre Israël et la République arabe
syrienne en mars 2000 a abouti à des décisions ayant pour but de relancer
l’expansion des colonies. Les possibilités d’emploi pour la population arabe sur les
hauteurs du Golan syrien demeurent restreintes et l’accès aux établissements
d’enseignement est limité.
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E/2002/21
I. Introduction
1. Le présent rapport porte sur la période d’avril
2001 à mars 2002. Dans sa résolution 2001/19 du
25 juillet 2001 sur les répercussions économiques et
sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la
population arabe dans le Golan syrien occupé, le
Conseil économique et social a notamment souligné
l’importance de la réactivation du processus de paix au
Moyen-Orient sur la base des résolutions du Conseil de
sécurité 242 (1967), 338 (1973) du 22 octobre 1973 et
425 (1978) du 19 mars 1978, et du principe de
l’échange de territoires contre la paix ainsi que de la
mise en oeuvre intégrale et rapide des accords conclus
entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de
libération de la Palestine, représentante du peuple
palestinien.
2. Dans sa résolution 56/204 du 21 décembre 2001,
l’Assemblée générale a réaffirmé les droits inaliénables
du peuple palestinien et de la population du Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles,
notamment leurs terres et leurs ressources en eau, et
demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas
exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les
ressources naturelles dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et dans le Golan syrien
occupé.
3. Les retards intervenus dans l’application des
accords conclus entre Israël et l’OLP continuent à
aggraver les conditions de vie du peuple palestinien, et
soutiennent implacablement l’actuelle spirale de
violence. Lors de son exposé au Conseil de sécurité, le
21 février 2002, le Secrétaire général a déclaré :
« Une réduction de la violence est la priorité
la plus immédiate. Mais je suis maintenant de
plus en plus convaincu qu’il est impossible
d’essayer de résoudre le problème sécuritaire
indépendamment des autres. On ne peut pas
traiter de la sécurité comme s’il s’agissait d’un
problème unique; il lui faut un contexte. Il faut
l’examiner en même temps que des questions
politiques clefs, notamment la question de la
terre, et les questions économiques et sociales, y
compris la situation de plus en plus critique et
désespérée des Palestiniens. Ne pas faire face à
toutes ces questions ne pourra qu’aboutir à de
nouveaux échanges, peut-être encore plus
meurtriers, de violence de part et d’autre. »1
II. Le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem
Recrudescence de la violence
4. Depuis le rapport de l’année dernière, on constate
une recrudescence de la violence et une aggravation de
la nature des affrontements, comme en attestent
l’utilisation d’armes conventionnelles lourdes ainsi que
les exécutions extrajudiciaires et les châtiments
collectifs infligés aux civils. Selon les chiffres de
l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
(UNRWA), 558 Palestiniens auraient été tués en
Cisjordanie, et 364 autres auraient trouvé la mort dans
la bande de Gaza entre le 28 septembre 2000 et le
31 janvier 2002. Selon le Bureau central palestinien de
statistique, parmi les victimes dénombrées dans la
bande de Gaza, 54 morts et 1 600 blessés étaient des
enfants de moins de 18 ans, dont 29 morts et 700
blessés étaient des stagiaires de l’UNRWA2.
5. La situation ayant continué de se détériorer, les
forces de sécurité israéliennes ont recouru aux
armements lourds (chars, hélicoptères de combat et
avions de chasse). Actuellement, la plupart des décès
dans les rangs des Palestiniens sont dus aux attaques de
missiles israéliens dirigées contre des individus précis
soupçonnés de terrorisme mais qui, fatalement, ont
aussi tué des passants innocents, ainsi qu’à des tirs de
soldats et de colons, parfois après un échange de coups
de feu. Récemment, des incursions militaires massives
dans des zones palestiniennes contrôlées par l’Autorité
palestinienne ont fait de nombreux morts parmi les
civils. Parmi les Israéliens, les morts sont largement
imputables aux attentats-suicide à l’explosif perpétrés
sur le territoire israélien et à des tirs dirigés contre les
colons sur des déviations ou à proximité des colonies.
Le Secrétaire général a systématiquement condamné,
en des termes aussi énergiques que possible, les
attentats-suicide à l’explosif dirigés contre des citoyens
israéliens. Il a également déclaré à maintes reprises que
ces attentats terroristes aveugles étaient moralement
odieux et nuisaient à la cause palestinienne.
6. Depuis septembre 2000, on dénombre 58
exécutions extrajudiciaires ou meurtres délibérés de
4 und_gen_n0239275_docu_n
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Palestiniens par Israël. D’autres Palestiniens ont été
tués dans certains cas au moyen de missiles tirés
d’hélicoptères, par des tirs de chars et par des coups de
feu au cours de ces assassinats3. De nombreux civils
innocents ont également trouvé la mort lors du
bombardement de villages ou de fusillades, dans des
circonstances qui révèlent un usage de la force aveugle
et disproportionné.
7. Les autorités israéliennes ont continué à se livrer
à la destruction de biens à grande échelle. Selon
l’UNRWA, 167 habitations ont été démolies en
Cisjordanie en 2001. Dans la bande de Gaza, toujours
selon l’Office, 660 habitations abritant 845 familles
auraient été détruites, totalement ou en partie, entre
septembre 2000 et le 31 janvier 2002. Sur ce nombre,
407 abris hébergeant 551 familles – dont 320
habitations appartenant à 448 familles réfugiées – ont
été complètement détruits4. La plupart de ces actes de
destruction ont été perpétrés à la faveur de la nuit, sans
que les résidents n’aient été avertis; certains d’entre
eux ont été contraints de quitter leurs foyers sans
pouvoir ne serait-ce qu’emmener leurs biens
personnels. Des dizaines de maisons ont également été
détruites ou endommagées par l’usage de l’artillerie
lourde. En outre, au cours de la crise actuelle, les FDI
ont détruit un nombre considérable de terres agricoles,
en particulier à Gaza. Avec la création de zones
tampons pour les déviations et les colonies,
d’importantes surfaces de terres agricoles ont été
rasées par les bulldozers. En tout, 385 808 arbres
fruitiers et oliviers ont été déracinés, et des puits et des
constructions agricoles détruits.
8. Dans 772 cas recensés en 2001 par l’UNRWA,
des colons de Cisjordanie ont attaqué des Palestiniens,
saccageant leurs biens et bloquant les routes ou
dévastant les terres agricoles à l’aide de bulldozers.
Dans la bande de Gaza, où la population de colons est
peu importante et se limite, dans une large mesure, aux
enclaves, les actes perpétrés par les colons ont été
relativement moins graves5. On notera que de
nombreux colons détiennent des armes qui leur ont été
fournies par les FDI6.
9. Tous ces actes de violence et l’occupation ellemême
ont une influence néfaste sur le moral de la
population palestinienne. Toutefois, étant donné le
pourcentage élevé de la population âgée de moins de
18 ans, il est probable que la génération suivante en
subira les effets pendant des années. L’on compterait
de nombreux cas de personnes angoissées à l’idée de
ce que l’avenir leur réserve et en proie à un sentiment
d’impuissance. Des études démontrent que, du fait de
la crise, les enfants et les jeunes Palestiniens sont très
nombreux à souffrir de troubles post-traumatiques.
10. Plus de 600 enfants palestiniens ont été arrêtés
par les autorités israéliennes entre septembre 2000 et
septembre 2001; environ 160 étaient incarcérés dans
des prisons israéliennes. En outre, pratiquement tous
les enfants palestiniens détenus sont soumis à des
sévices physiques ou psychologiques pendant leur
interrogatoire. En détention, les enfants sont également
privés du droit à l’éducation et aux visites de leurs
proches et d’un avocat7.
11. La crise a des incidences graves sur les femmes.
Comme les enfants ont peur de sortir de chez eux, les
femmes ont plus de mal à quitter le foyer pour chercher
un emploi ou acquérir une formation. De surcroît, les
cas de maltraitances infligées aux femmes par leurs
proches se multiplient. La destruction des foyers, la
disparition des hommes chefs de famille, ainsi que le
sentiment de frustration engendré chez les hommes par
le chômage et l’inactivité ont provoqué une forte
augmentation des cas d’inceste et de violences dans les
familles. Selon le Service de consultations
psychiatriques de Gaza, certains anciens détenus
tortureraient leurs épouses et leurs enfants en recourant
aux mêmes méthodes que celles qu’ils auraient subies
lors de leur interrogatoire8.
12. Le sentiment d’impuissance et de frustration
provoqué par le chômage serait lié à la perte chez
l’homme du statut de chef de famille lorsqu’il est
l’unique ou le principal membre de la famille
économiquement actif et qu’il ne peut plus subvenir
aux besoins essentiels de sa famille. Cet impact
psychosocial du chômage est, à son tour, en rapport
avec l’augmentation des cas de violence dans la
famille9.
Entraves à la libre circulation
et bouclage des territoires
13. Les postes de contrôle, les bouclages de
territoires et la pratique du couvre-feu entravent
fortement l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à
l’emploi. Aux postes de contrôle, selon de nombreuses
informations, les autorités israéliennes se livreraient
livrées sur les Palestiniens à des violences, leur
infligeant des vexations ou des brimades. Tous les
jours, des centaines de milliers de Palestiniens qui
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veulent se rendre d’une localité ou d’un village
palestinien à un autre doivent traverser au moins un des
quelque 130 postes de contrôle israéliens que compte
le territoire occupé10.
14. La politique de bouclage pratiquée par Israël est
devenue le facteur le plus important de dégradation de
l’économie et des conditions de vie des Palestiniens.
Cette pratique comporte différents niveaux d’atteinte à
la libre circulation des personnes, des véhicules et des
biens, à savoir : à l’intérieur de la Cisjordanie et de la
bande de Gaza; entre la Cisjordanie et Gaza, d’une
part, et Israël, de l’autre; et aux postes frontière
internationaux entre la Cisjordanie et Gaza, d’une part
et la Jordanie et l’Égypte limitrophes, de l’autre. Les
entraves généralisées à la libre circulation ont été
imposées pour la première fois en Cisjordanie et à
Gaza lors de la guerre du Golfe, en 1991; depuis 1993,
elles ont acquis un caractère officiel et sont
omniprésentes11.
15. Pendant la majeure partie de la période qui a
débuté en octobre 2000, les déplacements entre la
Cisjordanie et Gaza, et entre le territoire palestinien
occupé et le reste du monde ont été fortement
restreints. Depuis le 6 octobre 2000, les autorités
israéliennes empêchent les Palestiniens de se rendre de
Cisjordanie à Gaza par le « couloir sécurisé ». Le
couloir a été fermé en dépit de l’interdiction formulée
par les Accords d’Oslo, qui stipulent que deux voies
doivent être désignées comme points de passage
sécurisés. Israël est autorisé, pour des raisons de
sécurité, à fermer l’une d’elles ou à modifier les
conditions d’entrée mais doit veiller à ce que l’une des
voies reste ouverte en permanence12.
16. Les FDI ont considérablement restreint la libre
circulation des Palestiniens dans le territoire occupé au
cours de l’Intifada d’Al-Aqsa. De nombreuses
personnes affectées par ces restrictions nécessitaient
des soins médicaux, principalement des nouveaux-nés,
des femmes et des personnes âgées. Entre le
1er octobre 2000 et le 3 mars 2002, 23 accouchements
se sont produits à des barrages routiers contrôlés par
les soldats militaires israéliens en Cisjordanie et dans
la bande de Gaza, dont trois fausses couches,
provoquées par des gaz lacrymogènes, et trois autres
dues aux attentes et aux vexations13. Selon le Badil
Resource Centre for Palestinian Residency and
Refugee Rights, 435 enfants palestiniens auraient été
tués depuis septembre 200014. Qui plus est, depuis
septembre 2001, plus de 165 ambulances
palestiniennes auraient été touchées par des tirs des
FDI; environ 135 membres des unités sanitaires
auraient été blessés et huit tués, selon l’organisation
Médecins pour les droits de l’homme15.
17. Si les mesures de bouclage interne semblaient
avoir été assouplies au cours du deuxième trimestre de
2001, elles ont connu en juin un nouveau durcissement
en Cisjordanie, qui caractérise encore la situation
aujourd’hui. En Cisjordanie, le bouclage interne est
beaucoup plus strict qu’à Gaza16. Les forces
israéliennes ont encore restreint la liberté de circulation
des Palestiniens en imposant le couvre-feu, souvent
pendant de longues périodes, dans des localités ou des
quartiers palestiniens déterminés. Dans le cadre de
cette pratique effectuée sur le terrain par les FDI, des
postes de contrôle sont instaurés à l’entrée des villages.
En conséquence, il n’est souvent possible d’y entrer et
d’en sortir qu’en empruntant des chemins de terre, dans
des conditions extrêmement pénibles.
18. Les frontières internationales ont également été
durement touchées. Entre octobre 2000 et février 2002,
l’ensemble de la frontière de Gaza que traversent les
résidents et les marchandises exportées et importées a
été fermé pendant des périodes prolongées. L’aéroport
international de Gaza est fermé depuis février 2001. En
décembre 2001, la station radar et des parties du
tarmac ont été détruites par les FDI. En janvier 2002, la
piste a été rendue inutilisable. Les FDI ont détruit le
port de Gaza au cours du dernier trimestre de 200117.
Selon le Ministère des transports de l’Autorité
palestinienne, les attaques israéliennes ont provoqué la
perte directe de 68 kilomètres de routes principales
reliant les villes et la destruction de 121 kilomètres de
routes secondaires reliant les localités palestiniennes.
En outre, toujours selon le Ministère, 654 autobus et
3 450 camions auraient été mis hors service et 6 505
véhicules publics rouleraient à 50 % de leur capacité18.
Ces entraves et ces actes d’agression ont affecté le
commerce extérieur palestinien, et ont ralenti ou
bloqué les importations et les exportations transitant
par des ports israéliens, pendant la majeure partie de la
période considérée.
19. Les entraves à la libre circulation ont été encore
durcies aux points de contrôle routiers, qui sont
devenus un des faits habituels de la vie des
Palestiniens. Ces derniers doivent attendre de longues
heures, pendant que les soldats israéliens fouillent les
véhicules et vérifient les documents d’identité. Afin
d’éviter ces retards, les Palestiniens laissent souvent
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leur voiture ou quittent leur taxi et traversent le poste
de contrôle à pied pour prendre un taxi de l’autre côté.
20. Vers le milieu de 2001, l’on dénombrait 97 postes
de contrôle militaires en Cisjordanie. Les routes étaient
également bloquées par des monceaux de terre,
éventrées ou creusées de tranchées. Ces mesures ont
divisé la Cisjordanie en plus de 100 secteurs isolés. À
Gaza, l’on dénombrait 32 postes de contrôle
militaires19. Selon une étude de la CNUCED, les
bouclages internes ont de fait divisé la Cisjordanie et la
bande de Gaza en 54 zones isolées20. Entre septembre
2000 et décembre 2001, 33 civils palestiniens sont
décédés parce qu’ils n’ont pas été autorisés à se rendre
dans des hôpitaux ou à recevoir des soins médicaux.
Ces retards se produisent le plus souvent aux postes de
contrôle instaurés par les FDI21.
21. L’imposition par Israël de restrictions sévères à la
liberté de circulation a des conséquences désastreuses
sur une économie palestinienne déjà précaire. La
population palestinienne est pauvre, même dans des
conditions normales, 50 % vivant dans des camps de
réfugiés. L’imposition de pénalités supplémentaires à
une telle population entraîne fatalement des situations
de profonde détresse matérielle, sociale et
psychologique.
22. La politique de bouclage strict et les entraves à la
liberté de circulation imposées par les autorités
israéliennes depuis septembre 2000 ont fortement
contrarié les efforts déployés par les institutions d’aide
pour fournir une assistance humanitaire régulière ou
d’urgence aux réfugiés qui en avaient besoin. Les
fonctionnaires de l’UNRWA – 3 500 en Cisjordanie et
7 000 à Gaza – étaient fortement perturbés dans leurs
activités par les postes de contrôle des FDI, qui leur
faisaient souvent prendre du retard ou les empêchaient
de se rendre à leurs écoles, dispensaires et bureaux sur
le terrain. Le coût financier pour l’UNRWA de
l’absentéisme forcé et des arrivées tardives serait de
l’ordre de 2,8 millions de dollars22.
23. Le conflit qui sévit dans le territoire palestinien
occupé a essentiellement entraîné, pour les services de
santé de l’UNRWA, une augmentation de la demande
de soins médicaux. Les services de santé ordinaires de
l’Office ont été surchargés par un nombre croissant de
réfugiés qui recouraient jusque-là à des prestataires
privés mais que les difficultés économiques liées au
bouclage des zones ont contraints à solliciter les soins
médicaux gratuits de l’UNRWA. Par ailleurs, les
entraves à la libre circulation en Cisjordanie ont
entraîné dans un premier temps une baisse temporaire
du nombre d’enfants vaccinés à la fin de 2000. Parmi
d’autres indicateurs de l’effondrement des services de
prévention en Cisjordanie figurent, en particulier,
l’augmentation du taux de mortinatalité et des
insuffisances pondérales à la naissance;
l’enregistrement tardif et un recours irrégulier, par les
femmes enceintes, aux soins prénatals; l’accroissement
des taux d’anémie (indicateur de la détérioration de
l’état nutritionnel) et une diminution du suivi, par les
prestataires de services médicaux, des personnes
atteintes de maladies non transmissibles, telles que le
diabète, accompagnée d’une baisse des taux de
contrôle23.
24. Le secteur éducatif a beaucoup souffert des
restrictions à la liberté de circulation imposées par les
autorités israéliennes. Les rapports indiquent que 190
écoles ont été temporairement fermées, que 55 % des
étudiants ont eu des difficultés à se rendre dans les
établissements où ils étaient inscrits et que 1300
étudiants de la bande de Gaza n’ont pu fréquenter leur
université située en Cisjordanie24. Dans les écoles
gérées par l’UNRWA en Cisjordanie et dans la bande
de Gaza, les résultats des examens de fin d’année de
2001 ont été très inférieurs à la normale, en raison
d’une part du traumatisme psychologique lié au conflit,
et d’autre part des perturbations causées par les
absences répétées des enseignants pour cause de
bouclages.
L’économie palestinienne
25. La crise et la montée d’un climat de profonde
incertitude politique et économique ont eu un impact
dévastateur sur l’économie palestinienne. Le
pourcentage de la population palestinienne vivant en
dessous du seuil de pauvreté (2 dollars par personne et
par jour), atteint aujourd’hui 50 %, soit plus du double
du taux de pauvreté enregistré avant la crise. Le
Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les
territoires occupés évalue à quelque 3,1 à 4,1 milliards
de dollars le montant total des pertes subies par
l’économie palestinienne dans la période allant du
1er octobre 2000 au 31 décembre 2001.
26. La Banque mondiale estime qu’en 2001 le produit
national brut (PNB) par habitant a été inférieur de
30 % à son niveau de 1994, au début du processus
d’Oslo. En 2000, le produit intérieur brut (PIB) s’est
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contracté de 6 à 7 % en termes réels, en raison surtout
des mauvais résultats de l’économie palestinienne au
cours du dernier trimestre. L’économie s’était
relativement bien comportée jusqu’au déclenchement
des violences. Selon les projections de la Banque
mondiale pour 2001, le PIB devrait enregistrer une
nouvelle baisse de 10 % en termes réels; la contraction
du PIB est estimée à environ 14 %, étant donné que le
volume d’activité de la main-d’oeuvre palestinienne à
l’extérieur a sans doute baissé d’au moins 30 % par
rapport à 200025.
27. L’effet conjugué des restrictions imposées à la
libre circulation des personnes et des biens est ressenti
par les Palestiniens comme un siège. Cet état de fait a
entraîné de graves difficultés socioéconomiques. Les
filtrages opérés par les Israéliens à l’entrée de leur
territoire ont empêché quelque 115 000 Palestiniens de
se rendre à leur travail en Israël, de sorte que les
familles des travailleurs concernés n’ont aujourd’hui
plus aucun revenu. Plus de 50 % de la main-d’oeuvre
palestinienne est aujourd’hui au chômage26.
28. Le Bureau central de statistique palestinien a
indiqué que le volume des importations de
marchandises dans le territoire palestinien avait
diminué de 8,5 % au dernier trimestre 2000 par rapport
à 1999, et qu’en 2001 la baisse avait atteint 47 % en
raison des bouclages israéliens. Les exportations
palestiniennes ont également diminué : de 4,9 % en
2000 et de 52 % en 2001. De même source, on a appris
que, entre le 1er octobre 2000 et le 31 mai 2001, le
nombre d’individus travaillant dans l’industrie avait
diminué de 38 %, les baisses atteignant 20 % dans le
bâtiment, 26 % dans le commerce, 23 % dans les
transports et les télécommunications, et 36 % dans les
services. Au cours de la même période, le niveau de
production a baissé de 13 % dans l’agriculture, de
19 % dans l’industrie, de 29 % dans le bâtiment, de
14 % dans le commerce, de 2 % dans les transports et
télécommunications, et de 23 % dans les autres
secteurs d’activité27.
29. Selon les conclusions d’une enquête de la
Fédération palestinienne des chambres de commerce,
les importations en Cisjordanie et dans la bande de
Gaza ont diminué de 56,1 % depuis le début de la crise
actuelle28. Les produits les plus touchés ont été les
biens d’équipement (83,7 %), les véhicules (79 %), les
appareils ménagers (63,3 %), les matériaux de
construction (52,7 %), les produits de consommation
(48 %). Les importations provenant des pays arabes ont
diminué de 62,2 %, celles provenant d’Israël de 44,5 %
et celles d’Europe de 41,5 %. Par ailleurs, les coûts des
importations ont augmenté de 25 %, et les retards de
livraison de 46,1 %29.
30. Il ressort de l’enquête que, pendant la crise, le
volume des exportations de la Cisjordanie et de la
bande de Gaza vers Israël et les autres pays a diminué
de 50,3 % par rapport à la période antérieure – la
baisse atteignant 52,6% pour les produits agricoles et
49,6 % pour les produits industriels. Les exportations
palestiniennes vers les marchés israéliens ont baissé de
51,9 %, et les exportations vers les pays arabes de
27 %30.
31. La situation et les perspectives budgétaires de
l’Autorité palestinienne ont gravement pâti de la crise
actuelle. Avec des mesures de bouclage entravant la
collecte de l’impôt, l’érosion de l’assise budgétaire liée
à la contraction de l’économie, et la suspension par
Israël des quitus fiscaux, les recettes budgétaires ont
diminué d’environ 57 % dans les neuf premiers mois
de la crise. La communauté internationale a réagi en
accordant d’importantes rallonges budgétaires. À la fin
de 2001, l’Autorité palestinienne avait perçu environ
575 millions de dollars, provenant essentiellement des
pays arabes et de l’Union européenne31.
32. Selon l’enquête du Bureau central de statistique,
14% des ménages ont perdu leur source de revenus
habituelle dans l’année écoulée; 10,1 % d’entre eux
(35 000 ménages) vivent en Cisjordanie, et 21,9 %
(38 000 ménages) dans la bande de Gaza. Quelque
47,7 % des ménages ont vu leurs revenus amputés de
plus de 50 %. Le revenu mensuel moyen des ménages
était de 2 500 shekels avant la crise; en octobre 2001, il
n’était plus que de 1 500 shekels, et s’est établi à 1 200
shekels en mars et à 1 300 shekels en juin. Il est tombé
de 3 000 à 1 700 shekels en Cisjordanie, et de 1 944 à
900 shekels dans la bande de Gaza32.
33. La crise actuelle a encore précipité le long déclin
économique de Jérusalem-Est. Une étude de la
Chambre palestinienne du commerce et de l’industrie a
révélé que les hôtels arabes de Jérusalem avaient
enregistré des taux d’annulation de 94 % dans la
période allant d’octobre 2000 à mars 2001. Au début de
2001, le secteur du tourisme avait accumulé des dettes
d’un montant approximatif de 13,5 millions de dollars;
ses pertes pour la période d’octobre 2000 à mars 2001
ont été de l’ordre de 50 millions de dollars.
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34. Selon un rapport de la Banque mondiale, toute
considération de sécurité et de politique mise à part, à
moins que le territoire palestinien n’enregistre des taux
de croissance économique élevés, les perspectives
concernant la réduction de la pauvreté ne sont pas
encourageantes. La pauvreté va même augmenter
rapidement, tant en chiffres absolus qu’en pourcentage,
et pourrait devenir un facteur de perturbations sociales.
De plus, si les Palestiniens n’ont pas véritablement
accès aux marchés extérieurs et aux emplois les mieux
rémunérés, que ce soit en Israël ou dans les secteurs les
plus performants en Cisjordanie et dans la bande de
Gaza, il leur sera difficile de sortir de la pauvreté.
Eau, environnement et ressources
naturelles
35. D’une manière générale, l’impact écologique des
mesures prises par Israël pendant la crise a été de trois
ordres : dégradation des sols, altération des ressources
en eau, arrêt des travaux d’infrastructure essentiels. La
dégradation accélérée des sols est imputable à la
destruction de milliers d’arbres et de vergers et à la
fermeture des routes utilisées par les Palestiniens, d’où
des milliers de nouveaux chemins de terre qui
permettent tout de même de se déplacer. L’altération
des ressources en eau est liée au mauvais état des
infrastructures d’assainissement, en particulier les
canalisations d’égout, et aux restrictions imposées en
matière d’évacuation des déchets. Du fait des
bouclages, les villages palestiniens périphériques sont
privés d’eau potable. La communauté internationale
finance de nombreux projets d’infrastructures pour
améliorer l’environnement, mais les travaux sont au
point mort à cause des bouclages33.
36. Quelque 218 villages de Cisjordanie, où vivent
100 000 Palestiniens, ne sont pas raccordés aux
réseaux d’alimentation en eau courante. L’eau y fait
cruellement défaut. Les habitants n’ont même pas assez
d’eau pour leurs besoins élémentaires – hygiène
personnelle et nettoyages domestiques – ce qui les
expose à de graves risques sanitaires. Les restrictions
de mouvement imposées par l’armée israélienne depuis
le début de la crise ne font qu’aggraver la situation car
elles empêchent les camions-citernes de se rendre sans
encombre dans les communautés touchées34.
37. Nonobstant l’existence de l’Autorité
palestinienne, Israël a conservé un contrôle quasi total
sur le secteur de l’eau dans le territoire palestinien
occupé. Tout nouveau projet concernant l’eau, y
compris dans les zones A (pourtant contrôlées par les
Palestiniens en matière de sécurité civile) doit avoir
l’aval des membres israéliens du comité mixte de l’eau.
L’entente entre Israël et l’Autorité palestinienne sur
l’augmentation des quantités d’eau, conformément à
l’accord intérimaire, s’est traduite par une légère
amélioration de l’alimentation en eau à usage ménager
et urbain dans diverses zones de Cisjordanie. Pourtant,
de nombreux Palestiniens subissent encore des
coupures d’eau fréquentes en période estivale. Ces
restrictions sont dues aux rotations que certaines
agglomérations sont contraintes d’instaurer pour faire
face à la demande pendant les mois d’été35.
38. En Cisjordanie, la consommation d’eau moyenne
est de 60 litres par habitant et par jour. On ignore celle
des villageois non raccordés aux réseaux, mais elle est
sans doute beaucoup plus faible. À titre de
comparaison, la consommation est de 350 litres en
Israël et dans les colonies de peuplement. La quantité
d’eau minimum recommandée par la United States
Agency for International Development, pour les seuls
usages ménagers et urbains, est de 100 litres par jour et
par personne36.
39. Quelque 36 villages palestiniens (comptant au
total 86 255 habitants) sont entièrement ravitaillés par
des vendeurs d’eau. À certains moments du siège, ils
n’ont pu être alimentés en eau pendant des périodes
allant d’une semaine à deux mois37. De plus, les
difficultés d’accès aux sources (dont beaucoup sont
situées dans les zones C, sous contrôle exclusif
d’Israël) – ont entraîné une hausse brutale du prix de
l’eau acheminée par camions-citernes, et cela au
moment même où le taux d’emploi et les revenus des
Palestiniens étaient en chute libre38.
40. L’occupant israélien n’a aucune considération
pour l’environnement et se désintéresse absolument des
infrastructures physiques des villes, localités et villages
palestiniens, ce qui se traduit par des systèmes
d’évacuation et de traitement des déchets solides
délabrés, l’absence de stations d’épuration et de
réseaux d’alimentation en eau dignes de ce nom,
l’altération des nappes souterraines (en particulier dans
la bande de Gaza), tant en qualité qu’en volumes.
Selon un rapport de la campagne de réforme de la
Banque mondiale, rien n’a été fait pour améliorer le
traitement des eaux d’égout dans le sud de la
Cisjordanie, où les eaux usées non traitées menacent de
polluer les ressources hydriques.
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41. La confiscation des terres pour construire des
colonies de peuplement a gravement porté préjudice
aux Palestiniens et à leur économie, en particulier à
l’agriculture, qui représente environ 30 % du revenu
national. L’éparpillement des colonies israéliennes est
un important facteur de morcellement des espaces,
voire de pertes de zones importantes pour la
biodiversité – forêts et écosystèmes fragiles par
exemple39. Les rocades, construites pour permettre aux
colons et aux véhicules militaires de contourner les
zones résidentielles palestiniennes dans l’espoir
d’améliorer leur sécurité, provoquent des dégradations
supplémentaires. Les routes de contournement sont des
voies de circulation rapide; elles ont donc été tracées
au cordeau, en comblant des oueds et en rasant des
collines à coup de bulldozer au besoin. Elles sont
bordées de part et d’autre d’un terre-plein de 50 à
100 mètres de large où toute construction ou plantation
est proscrite. Le paysage est donc sillonné de balafres
de 350 mètres de large40 s’étendant sur plus de
200 kilomètres. La construction de 250 kilomètres de
tronçons supplémentaires est en préparation41.
Les colonies israéliennes
42. La grande majorité des États Membres
considèrent que l’implantation de colonies israéliennes
en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est contraire
aux dispositions de l’article 49 6) de la Quatrième
Convention de Genève, lesquelles interdisent à la
puissance occupante de procéder au transfert d’une
partie de sa propre population civile dans le territoire
occupé par elle. De nombreuses résolutions du Conseil
de sécurité et de l’Assemblée générale ont déclaré les
colonies illégales. Pour reprendre les termes du
Rapporteur spécial sur les pratiques israéliennes,
« l’extension des colonies, la démolition des maisons et
la destruction des biens, les restrictions imposées à la
liberté de circulation et le blocus économique
rappellent constamment aux Palestiniens que
l’occupation continue »42. Les colonies et les routes de
contournement sont une source de friction permanente
entre les deux peuples, et l’ampleur des dispositifs
requis pour assurer leur sécurité représente un fardeau
considérable pour Israël. On estime que la protection
des nombreuses colonies implantées en territoire
palestinien occupé équivaut à la défense d’une
frontière 10 fois plus longue que la ligne verte de 1967
(soit environ 3 000 kilomètres)43.
43. On dénombre aujourd’hui en Cisjordanie et dans
la bande de Gaza quelque 190 colonies, habitées par
environ 380 000 colons, dont quelque 180 000 vivent à
Jérusalem-Est. Les colonies sont reliées entre elles et à
Israël par un vaste réseau de routes de contournement
(interdites aux véhicules palestiniens) longées des deux
côtés par une zone tampon de 50 à 75 mètres de large
sur laquelle toute construction est interdite. Ces
colonies et ces routes, qui séparent les communautés
palestiniennes et enlèvent aux Palestiniens des terres
agricoles, ont fragmenté le pays et la population. Elles
compromettent gravement la possibilité d’instaurer un
État palestinien, car elles détruisent l’intégrité
territoriale44.
44. Plus de la moitié de l’accroissement de la
population des colonies (2 561 personnes) enregistré
dans la première moitié de 2001 s’est concentrée dans
trois colonies religieuses – Beitar, au sud-ouest de
Jérusalem, Tel Zion/Adam, en bordure nord-est de
Jérusalem-Est, et Modi’in Ilit sur la Ligne verte entre
Tel-Aviv et Jérusalem. Dans la bande de Gaza, où les
affrontements ont été les plus violents, les 17 colonies,
où vivent environ 7 000 Israéliens, ont enregistré un
léger accroissement démographique en 2001.
45. Selon un rapport du Ministère israélien du
logement, la plupart des milliers de logements
construits au cours des six dernières années dans les
complexes de Givat Ze’ev et Ma’ale Adumim ne sont
pas vendus et restent inoccupés, ce qui n’a pas
empêché le Ministère de lancer le 5 avril 2001 un appel
d’offres pour la construction de 496 logements
supplémentaires à Ma’ale Adumim. Le Ministère a noté
que 76 % du stock de logements à vendre à Har Homa
en 1999-2000 (soit 2 200 logements) n’avaient toujours
pas trouvé preneur au début de 2001. Un programme
incitatif (une subvention de 6 250 dollars et un crédit
hypothécaire à taux bonifié d’un montant équivalent) a
été lancé pour encourager les acheteurs éventuels.
Selon le Bureau central de statistique, il se construit
actuellement quelque 6 130 logements dans les
colonies de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
III. Le Golan syrien occupé
46. Les hauteurs du Golan, prises à la République
arabe syrienne en juin 1967, comptent aujourd’hui
d’importantes colonies de peuplement, de dimensions
toutefois plus réduites que celles d’autres régions.
Quelque 17 000 Israéliens y vivent dans 33 colonies,
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E/2002/21
soit 18 % de plus qu’en 1994. Plus de 17 000 Syriens
restés sur place après 1967 sont rassemblés dans cinq
villages proches de la frontière avec la Syrie et le
Liban45.
47. Après l’échec, en mars 2000, des négociations
engagées entre Israël et la Syrie pour mettre un terme à
cette occupation, les autorités israéliennes ont pris une
série de décisions qui visent à relancer l’expansion des
colonies de peuplement sur les hauteurs du Golan. Le
Conseil régional du Golan a l’intention de lancer au
début de 2002 une campagne en vue de construire dans
les trois ans qui viennent un millier de logements
supplémentaires dans les colonies israéliennes46.
48. Les possibilités de travail demeurent très limitées
pour la population arabe des hauteurs du Golan syrien,
d’autant qu’elle ne peut se déplacer librement entre le
Golan et la Syrie. Les Syriens du Golan ne peuvent
prétendre qu’à des emplois journaliers non qualifiés ou
semi-qualifiés. Le plus souvent, ils n’ont droit ni aux
prestations sociales ni à l’assurance maladie et peuvent
à tout moment être licenciés sans indemnités de
chômage. Il existe en outre d’importants écarts
salariaux, qui s’exercent au détriment de la population
arabe syrienne du Golan47. Les mesures qui
restreignent l’expansion des infrastructures scolaires et
l’accès limité à l’éducation, tant en Syrie qu’en Israël,
rendent l’amélioration des conditions de vie encore
plus problématique48.
Notes
1 Département de l’information de l’ONU, communiqué
de presse, SG/SM/8129; SC/7305; 21 février 2002.
2 Estimations de l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient (UNRWA), en date du 6 mars 2002.
3 B’Tselem, « Statistics on the Al-Aqsa Intifada:
Assassinations – Extra-Judicial Executions ».
4 Estimations de l’UNRWA en date du 6 mars 2002.
5 Contribution de l’UNRWA au présent rapport, 6 mars
2002.
6 B’Tselem, Tacit Consent: Israeli Policy on Law
Enforcement toward Settlers in the Occupied Territories.
7 Ces droits sont conférés par l’article 37 de la
Convention relative aux droits de l’enfant.
8 Contribution du Fonds de développement des Nations
Unies pour la femme (UNIFEM) au présent rapport, en
date du 6 février 2002.
9 Contribution du Haut Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme au présent rapport, en date du
8 mars 2002.
10 Département d’État des États-Unis d’Amérique, Rapport
sur les droits de l’homme, 2001, Israël et les territoires
occupés.
11 ONU, Bureau du Coordonnateur spécial des Nations
Unies, Closure update summary: « The Impact on the
Palestinian Economy of Confrontation, Border Closures
and Mobility Restrictions », 1er octobre 2000-
30 septembre 2001.
12 Accords d’Oslo II, Appendice 1.
13 Al-Haq.
14 BADIL (Resource Centre for Palestinian Residency and
Refugee Rights).
15 Ha’aretz, 22 mars 2002.
16 Contribution au présent rapport du Coordonnateur
spécial des Nations Unies, en date du 21 février 2002.
17 Contribution au présent rapport du Coordonnateur
spécial des Nations Unies, en date du 21 février 2002.
18 Communication du Ministère des transports à la
CESAO, 9 février 2002.
19 BADIL, 23 août 2001.
20 CNUCED, Rapport du Secrétariat sur l’assistance de la
CNUCED au peuple palestinien, Genève, août 2001.
21 Hear Palestine, 8 décembre 2001.
22 Estimations de l’UNRWA, 6 mars 2002.
23 Ibid.
24 Coordonnateur spécial des nations Unies dans les
territoires palestiniens occupés « The impact of the
Palestinian Economy of Confrontation, Border Closures
and Mobility Restrictions », 1er octobre 2000,
30 septembre 2001.
25 The Economist, « The EU Country Report », octobre
2001, p. 52-53.
26 Contribution du Haut Commissariat aux droits de
l’homme au présent rapport, 8 mars 2002.
27 Ha’aretz, 5 octobre 2001.
28 Fédération palestinienne des chambres de commerce,
« Le commerce extérieur palestinien et les entraves
israéliennes », juillet 2001 (en arabe).
und_gen_n0239275_docu_n 11
A/57/63
E/2002/21
29 Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les
territoires palestiniens occupés « The impact of the
Palestinian Economy of Confrontation, Border Closures
and Mobility Restrictions », 1er octobre 2000,
30 septembre 2001.
30 Ibid.
31 Contribution du Coordonnateur spécial des Nations
Unies dans les territoires palestiniens occupés au présent
rapport, 21 février 2001.
32 The Jerusalem Times, 5 octobre 2001.
33 Applied Research Institute – Jerusalem (ARIJ), « Israel’s
Double Standard towards Environmental Protection »,
2001.
34 B’Tselem, Not Even a Drop: The Water Crisis in
Palestinian Villages without a Water Network, 5 août
2001.
35 Ibid.
36 Ibid.
37 Groupe hydrologique palestinien, Rapport sur les
agressions israéliennes contre le secteur de l’eau
palestinien pendant l’Intifada d’Al-Aqsa, décembre
2000.
38 Applied Research Institute-Jerusalem, « Israel’s Double
Standard towards Environmental Protection », 2001.
39 Ibid.
40 Renseignements fournis par la Coalition israélienne
contre les démolitions de maisons et par d’autres
sources.
41 Applied Research Institute-Jerusalem, « Israel’s Double
Standard towards Environmental Protection », 2001.
42 Contribution du Haut Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme au présent rapport, 21 février
2001.
43 Report, mai-juin 2001, p. 2
44 Ibid.
45 Report, novembre-décembre 1999, p. 6.
46 Ma’ariv, 25 novembre 2001.
47 « Rapport sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l’homme de la population syrienne du Golan
syrien occupé », Ministère syrien des affaires étrangères,
juin 1997, p. 12-20.
48 Ibid., p. 20-24.
Nations Unies A/58/75–E/2003/21
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
12 juin 2003
Français
Original: anglais
03-39667 (F) 160603 090703
*0339667*
Assemblée générale Conseil économique et social
Cinquante-huitième session
Point 105 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs
ressources naturelles
Session de fond de 2003
30 juin-25 juillet 2003
Point 11 de l’ordre du jour provisoire **
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et
de la population arabe du Golan syrien occupé
Rapport établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale sur les répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général***
Dans sa résolution 2002/31 du 25 juillet 2002, le Conseil économique et social
a prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquantehuitième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution.
L’Assemblée générale, dans sa résolution 57/269 du 20 décembre 2002, a formulé la
même demande. Le Secrétaire général a l’honneur de transmettre le rapport
demandé, qui a été établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale comme suite à la demande formulée dans les deux résolutions. Un
rapport sur l’assistance au peuple palestinien, portant sur la période comprise entre
juin 2002 et mai 2003, est également présenté à l’Assemblée générale par
l’intermédiaire du Conseil économique et social, comme demandé dans la résolution
A/57/147 du 16 décembre 2002. Le rapport annuel du Commissaire général de
l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine
dans le Proche-Orient (UNRWA) contient des renseignements, notamment, sur la
situation socioéconomique de la population enregistrée dans le territoire palestinien
occupé1.
* A/58/50/Rev.1 et Corr. 1.
** E/2003/100.
*** En raison de l’absence de sources officielles, il a fallu procéder à de larges consultations avec
diverses entités des Nations Unies, tant au Siège que dans les bureaux extérieurs pour obtenir la
plupart des informations figurant dans le présent rapport. L’établissement du rapport a ainsi
enregistré un retard de deux semaines.
2 0339667f
A/58/75
E/2003/21
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale* sur les répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population arabe
du Golan syrien occupé
Résumé
L’occupation du territoire palestinien par Israël continue d’avoir de graves
répercussions sur tous les aspects des conditions de vie du peuple palestinien.
L’armée israélienne a continué de faire un usage excessif de la force, de
procéder à des détentions arbitraires, de démolir des habitations, de restreindre de
plus en plus la liberté de mouvement, de renforcer la politique de bouclage des
territoires, et de confisquer ou de dévaster avec des bulldozers des terres agricoles
productives appartenant à des Palestiniens.
L’économie palestinienne continue d’accumuler les pertes, dont le montant total
représente actuellement la moitié du produit intérieur brut annuel. Le taux de
chômage a triplé et la pauvreté frappe à présent plus des deux tiers de la population.
L’occupation a des effets durables et particulièrement préjudiciables sur les
femmes et les enfants. Les enfants palestiniens sont exposés à une violence
croissante et leur accès aux services éducatifs et sanitaires s’est amenuisé au point de
devenir inacceptable. Les résultats scolaires ne cessent de se dégrader, de même que
l’état nutritionnel et les conditions sanitaires.
Comme indiqué dans des rapports précédents, les colonies de peuplement
israéliennes demeurent l’une des principales causes qui alimentent le conflit entre les
deux peuples. La répartition géographique de ces colonies dans le territoire
palestinien occupé fait gravement obstacle au développement des collectivités
palestiniennes.
L’implantation de colonies se poursuit sur les hauteurs du Golan syrien
occupées par Israël, où 33 colonies existent déjà. Les services sociaux auxquels a
accès la population arabe des hauteurs du Golan syrien, notamment en matière de
scolarisation, d’enseignement supérieur et de santé, demeurent insuffisants.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale souhaite remercier le Fonds des
Nations Unies pour l’enfance, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, le Fonds des Nations Unies pour la population, l’Office de secours et de travaux
des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le Haut Commissariat des
Nations Unies aux droits de l’homme, l’Organisation mondiale de la santé et le Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires palestiniens pour leurs importantes
contributions au présent rapport.
0339667f 3
A/58/75
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2002/31 du 25 juillet 2002, le Conseil économique et social
a notamment souligné l’importance de la réactivation du processus de paix au
Moyen-Orient, sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973) et 425 (1978) du
Conseil de sécurité, en date respectivement du 22 novembre 1967, du 22 octobre
1973 et du 19 mars 1978, et du principe de terres pour la paix ainsi que du respect
des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de libération
de la Palestine, représentante du peuple palestinien. Il a réaffirmé que la Convention
de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, datée du
12 août 1949, était applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967. Il a souligné la
nécessité de préserver l’intégrité territoriale de tout le territoire palestinien occupé
et de garantir la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du
territoire, notamment en levant les restrictions imposées à l’entrée et à la sortie de
Jérusalem-Est, et la libre circulation à destination et en provenance du monde
extérieur. Le Conseil a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien et de la
population arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et
économiques et demandé à Israël de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en
péril ces ressources. Il a aussi réaffirmé que les colonies de peuplement israéliennes
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem et le Golan syrien occupé,
étaient illégales et constituaient un obstacle au développement économique et social.
Le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée générale, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la
résolution.
2. Dans sa résolution 57/269 du 20 décembre 2002, l’Assemblée générale a
réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles et économiques, notamment leurs
terres et leurs eaux; et demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter,
détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et du Golan syrien occupé. Dans cette résolution,
l’Assemblée a reconnu le droit du peuple palestinien de demander réparation en cas
d’exploitation, de destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources
naturelles, et exprimé l’espoir que cette question serait traitée dans le cadre des
négociations sur le statut définitif entre les parties palestinienne et israélienne. Elle
a prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport à sa cinquante-huitième
session.
3. Le 30 avril 2003, le Secrétaire général s’est vivement félicité de la
présentation officielle de la feuille de route pour la paix au Moyen-Orient, en
déclarant qu’elle offrait aux peuples israélien et palestinien une véritable chance de
mettre fin au long et douloureux conflit qui les oppose, et donnait ainsi à tous les
peuples de cette région tourmentée l’occasion d’instaurer – enfin – une paix juste et
globale. Le Secrétaire général s’est dit convaincu que la vision inscrite dans la
feuille de route
– celle de deux États, un Israël sûr et prospère et une Palestine indépendante, viable,
souveraine et démocratique, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité – devait
mobiliser toutes les énergies et tous les efforts.
4. Il a été noté que l’aide humanitaire n’est pas la solution à la crise que traverse
le territoire palestinien occupé. Cette crise est en effet de nature politique, comme
4 0339667f
A/58/75
E/2003/21
l’ont fait observer les membres de la Mission d’assistance technique de l’ONU au
terme de la mission qu’ils ont effectuée en octobre 2002 dans le territoire palestinien
occupé; elle ne pourra que s’aggraver si les décisions politiques ne sont pas prises
pour mettre un terme aux bouclages de territoire, à la pratique du couvre-feu et aux
autres restrictions imposées à la population civile. Ni la violence, ni l’érection de
murs ou de barricades n’apporteront une sécurité durable et fructueuse. Celle-ci
passe par la confiance et le respect entre les peuples2.
II. Le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
Morts et blessés
5. Selon les estimations, entre le début de mars 2002 et le 7 mai 2002,
16 attentats à la bombe ont été commis en Israël, pour la plupart des attentatssuicide.
Plus de 100 personnes y ont trouvé la mort. Le 29 mars 2002, Israël a lancé
l’opération Bouclier défensif. Les incursions auxquelles celle-ci a donné lieu dans
un certain nombre d’agglomérations palestiniennes, notamment à Djénine, ont fait
de nombreux morts parmi les civils palestiniens (voir A/ES-10/186). Comme
indiqué dans le rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution
ES-10/10 de l’Assemblée générale, 497 Palestiniens au total ont été tués au cours de
la réoccupation par l’armée israélienne de la zone palestinienne « A » entre le
1er mars et le 7 mai 2002 et durant la période qui a immédiatement suivi3.
6. Le Ministère palestinien de la santé fait état de 2 520 Palestiniens tués par les
forces d’occupation entre le 29 septembre 2000 et le 24 septembre 2002. Israël fait
état de 624 Israéliens tués entre le 27 septembre 2000 et le 26 septembre 2002. Le
nombre des blessés s’élève à plusieurs milliers des deux côtés. Toutefois, le nombre
de morts palestiniens a été si élevé qu’il a eu un effet direct sur le taux de mortalité
global, qui a augmenté d’environ 2 % depuis 2001.
7. Israël continue de procéder à des exécutions sommaires de Palestiniens
soupçonnés d’avoir pris part à des agressions armées contre des Israéliens. En 2002,
on a dénombré 51 tentatives d’exécution sommaire, qui se sont soldées par la mort
de 66 suspects et de 46 passants.
8. On compte de nombreux enfants parmi les victimes civiles. Depuis septembre
2000, le conflit a causé la mort de plus de 450 d’entre eux, dont 367 enfants
palestiniens (âgés de moins de 18 ans) tués par des militaires ou des colons
israéliens et 82 enfants israéliens morts dans des attentats palestiniens contre des
cibles israéliennes.
9. Des établissements médicaux et du personnel de santé prodiguant des soins
aux blessés ont été attaqués. L’armée israélienne a tué 18 agents sanitaires et en a
blessé 370 : elle a aussi détruit 34 ambulances et en a endommagé 240.
Arrestations et détentions arbitraires
10. Les perquisitions opérées par l’armée israélienne ont touché entre 30 et 50 %
des habitations palestiniennes dans diverses parties du territoire palestinien occupé,
et entre 12 et 36 % des familles ont signalé l’arrestation d’au moins un de leurs
membres. Il a été procédé à des arrestations collectives, telles que la rafle effectuée
0339667f 5
A/58/75
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le vendredi 29 mars 2002 à al-Bireh (Cisjordanie), durant laquelle l’armée
d’occupation a regroupé dans la cour d’une école tous les habitants de sexe
masculin âgés de 15 à 45 ans. Elle a contraint la majorité d’entre eux à rester sur
place pendant une journée et une nuit entières, en a relâché certains au matin, mais a
emmené les autres dans des bus.
11. Le nombre des Palestiniens arrêtés au cours des deux grandes incursions de
l’armée israélienne dans le territoire palestinien occupé – en février et à la fin du
mois de mars 2002 – s’élève à 10 000. Certains d’entre eux ont été libérés, mais près
de 4 000 personnes demeurent en détention, parmi lesquelles 38 femmes (A/57/207,
par. 37). Avant le lancement de l’opération Bouclier défensif, 60 Palestiniens avaient
été placés en détention administrative. Selon B’Tselem, une organisation non
gouvernementale israélienne, plus d’un millier de Palestiniens se trouvaient en
détention administrative en janvier 20034.
12. Les forces israéliennes ont également arrêté des agents locaux de l’ONU.
L’UNRWA s’est vu refuser tout contact avec les fonctionnaires détenus et toute
information les concernant. L’Office se plaint aussi de ce que ses locaux ont été
utilisés à plusieurs reprises comme centres de détention. Le 9 avril 2002, des unités
des forces spéciales et de l’armée israéliennes ont investi le Centre de formation
pour hommes de l’UNRWA à Ramallah, arrêtant son doyen ainsi que 104 autres
personnes.
13. Les enfants sont affectés par les mesures de détention arbitraire, non seulement
parce qu’ils sont séparés de membres de leur famille, auxquels ils n’ont pas le droit
de rendre visite, mais parce que ces mesures les frappent eux aussi. Au total,
280 enfants ont été arrêtés. L’armée israélienne a confirmé qu’elle empêchait les
jeunes Palestiniens détenus au camp d’Ofer de recevoir la visite de leur famille et de
poursuivre leurs études5.
Déplacements de population
14. La destruction de logements palestiniens et l’état de siège et le couvre-feu
imposés dans des zones d’habitation ont eu de multiples répercussions sur la
population du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem. Les personnes
privées d’abri, et celles qui devaient faire face à une menace militaire dans leur lieu
de résidence, ont été contraintes de chercher refuge ailleurs. À la fin des incursions
de 2002, 23 à 37 % des familles en hébergeaient d’autres qui se seraient trouvées en
danger de mort chez elles, dont l’habitation avait été rasée ou confisquée par
l’armée israélienne ou qui étaient immobilisées et dans l’impossibilité de regagner
leur domicile.
15. À compter de la fin de 2000 et jusqu’en 2002, les mesures appliquées par
Israël ont contraint quelque 70 000 Palestiniens (soit 1,3 % de la population de
Cisjordanie et 2,6 % de celle de Gaza) de changer de lieu de résidence. Les
opérations militaires directes ont été la cause de 60 % des déplacements. Les
personnes exposées à des attentes prolongées et aux vexations de l’armée
israélienne aux points de contrôle ont dû partir pour être en mesure de travailler ou
de poursuivre leurs études. Plus des deux tiers des personnes déplacées
considéraient leur nouvelle situation comme provisoire, ce qui laisse augurer de
nouveaux déplacements à l’avenir. D’après les statistiques, il y a plus d’hommes que
de femmes parmi les personnes déplacées (15/20).
6 0339667f
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16. L’état de siège, les bouclages de territoires et la pratique du couvre-feu ont
aussi pour effet d’isoler des zones d’habitation pendant de longues périodes. Dans
certains endroits, en particulier à al-Muwasi, dans le sud de la bande de Gaza, et à
al-Syafa, dans le nord de Gaza, l’état de siège s’est traduit par un isolement total.
Seuls les résidents locaux sont autorisés à entrer et sortir, à la discrétion de l’armée.
Il est interdit d’introduire des matériaux de construction dans ces zones, auxquelles
le personnel médical n’a pas non plus accès. Ces mesures ont provoqué le départ de
centaines de familles, et il semble que tel est l’objectif visé par les opérations
militaires, qui empêchent les Palestiniens vivant à proximité des colonies de
peuplement israéliennes de mener une existence normale.
Destruction de biens
17. En novembre 2001, le Comité des Nations Unies contre la torture a conclu que
la politique israélienne de bouclage de territoires et de destruction d’habitations
pouvait constituer, dans certains cas, une peine ou un traitement cruel, inhumain ou
dégradant et a demandé à Israël de renoncer à cette pratique [CAT/C/XVII/Concl. 5,
par. i) et j)]. Les mesures d’expulsion forcée, de saisie, de destruction et de
condamnation des constructions palestiniennes mises en oeuvre par les forces
israéliennes dans tout le territoire palestinien occupé ont crû en intensité en 2002 et
2003. Au cours de cette période, les forces israéliennes ont démoli plus de
1275 habitations palestiniennes. Selon l’UNRWA, entre mars et novembre 2002,
l’armée a démoli 304 logements de réfugiés en Cisjordanie, outre les quelque
600 habitations de réfugiés qu’elle a détruites lors de son raid sur Djénine en avril
2002.
18. À la suite des incursions menées par l’armée au printemps 2002, 31 à 87 % des
familles palestiniennes vivant dans le territoire palestinien occupé ont fait état de
destructions considérables dans leur voisinage, et 28 à 59 % d’entre elles se sont
estimées en danger d’être abattues ou de perdre leur habitation. Rien que lors du
raid sur le camp de réfugiés de Djénine, l’armée israélienne a entièrement détruit
quelque 600 logements en les bombardant ou en les rasant avec des bulldozers, en a
rendu 200 autres inhabitables et a laissé sans abri 1 250 familles (soit plus de
6 000 personnes), dont une majorité d’enfants.
19. Le 29 janvier 2003, l’armée israélienne a bombardé le quartier de Tal
al-Sultan, à Rafah. Les appartements détruits venaient d’être construits pour loger
des familles palestiniennes que de précédentes attaques avaient jetées à la rue. Ces
familles devaient prendre possession des nouveaux logements le 1er février 20036.
20. Ces opérations s’accompagnent de tirs intenses, empêchant les victimes de
récupérer leurs biens. Dans la plupart des cas, les autorités israéliennes n’avertissent
pas les civils qui seront touchés. Israël a multiplié les dynamitages d’habitations
palestiniennes depuis le début de septembre 2002, en application de sa politique
consistant à détruire les habitations de Palestiniens soupçonnés de résistance armée.
21. En 2002, les autorités israéliennes ont multiplié les démolitions de maisons
palestiniennes dans la partie occupée de Jérusalem, détruisant plus de 120 bâtiments
de types divers. Jamais le nombre de démolitions n’avait été aussi élevé depuis
19877.
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22. Dans la bande de Gaza, on comptait au moins 2 424 habitations palestiniennes
endommagées à la fin de 2002. L’armée israélienne en a complètement détruit 704,
faisant 23 122 sans-abri, parmi lesquels une majorité d’enfants. Depuis le début de
2003, elle en a déjà détruit 439 dans le gouvernorat de Gaza-Nord, ce qui représente
une forte augmentation par rapport aux destructions de 2001 et 20028.
23. Outre des logements familiaux (d’une valeur totale de 66 millions de dollars
en 2002), l’armée israélienne a détruit des biens privés, à savoir des bâtiments, du
matériel et des stocks de marchandises (97 millions de dollars); des infrastructures
(88 millions de dollars, dont 64 concernent le réseau routier); des biens culturels
(48 millions de dollars); des biens appartenant à l’Autorité palestinienne, dont des
sièges de ministères et de municipalités (20 millions de dollars); des véhicules
appartenant à des particuliers et à des services publics (6 millions de dollars) et des
biens appartenant à des organisations non gouvernementales et à des services
sociaux privés (56 millions de dollars). La perte de données et de matériel a
paralysé les administrations, en particulier les ministères clefs de l’Autorité
palestinienne – finances, éducation et intérieur – auxquels l’armée israélienne a
confisqué des fichiers, des ordinateurs et des logiciels vitaux, quand elle ne les a pas
détruits. La destruction par l’armée d’installations de production et de distribution
d’eau et d’électricité, de stations de traitement des déchets solides et de routes, et la
confiscation par elle de matériel et de machines appartenant à des institutions
privées représentent à elles seules une perte dont le montant total s’élevait, selon les
estimations, à 360 millions de dollars en avril 20029.
Entraves à la liberté de mouvement et bouclage des territoires
24. Entre le 1er octobre 2000 et le 31 décembre 2002, les autorités israéliennes ont
bouclé le principal point de passage de Gaza – le poste de contrôle d’Erez – de
façon totale pendant 362 jours et de façon partielle pendant 262 jours. La zone
industrielle d’Erez a été bouclée pendant 67 jours; le point de passage pour
marchandises de Karni a été fermé de façon totale pendant 143 jours et de façon
partielle pendant 41 jours. Sofa a été fermé pendant 275 jours.
25. En mai 2002, Israël a introduit un élément nouveau dans le système de
laissez-passer : les résidents palestiniens doivent désormais être munis d’une
autorisation spéciale de l’Administration civile israélienne pour pouvoir se rendre
d’une localité palestinienne à une autre à l’intérieur de la Cisjordanie et de la bande
de Gaza. Dans le cadre de cette nouvelle politique, la Cisjordanie a été
officiellement découpée en huit secteurs, comprenant 64 enclaves palestiniennes
distinctes, dont l’accès est surveillé par 46 postes de contrôle permanents et
126 barrages routiers mobiles.
26. Le Gouvernement israélien a entrepris d’ériger en Cisjordanie des obstacles
matériels destinés à séparer les populations israélienne et palestinienne, en
construisant dans un premier temps plus de 100 kilomètres de hauts murs de béton
et en installant des clôtures, des zones tampons, des tranchées et des miradors. À
plus long terme, il est prévu d’entourer de deux murs, sur une longueur de
360 kilomètres, toute la Cisjordanie10.
27. Ces barrières sont construites dans les vallées agricoles les plus fertiles et les
plus densément peuplées de la partie occidentale du territoire palestinien occupé.
Elles ont déjà coupé nombre d’agriculteurs de leurs parcelles. Dans le seul
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gouvernorat de Qalqilya, le mur longera les champs de 300 agriculteurs et privera
un millier d’exploitants agricoles de portions importantes de leurs terres situées à
l’ouest du mur. Des puits seront également perdus, de sorte que l’eau nécessaire
pour cultiver les terres encore accessibles fera défaut, et la présence toute proche de
gardes armés israéliens constituera une menace pour les agriculteurs exploitant les
champs qui leur resteront. En décembre 2002, il a été procédé à un inventaire des
terres et biens agricoles détruits, par suite de la construction du mur, dans 53
collectivités des gouvernorats de Djénine, Tulkarem et Qalqilya, dont la population
totale est estimée à 141 800 habitants. Parmi les dommages directs que la
construction du mur et des clôtures et les travaux préparatoires ont causé à ces
collectivités figure la destruction de quelque 83 000 oliviers et autres arbres
fruitiers, de 615 dounams de terres irriguées (y compris des serres), de 37 kilomètres
de conduites d’eau et de 15 kilomètres de routes agricoles. En outre, 238 350
dounams de terres (238,3 kilomètres carrés) au total, dont 57 % portaient des
cultures – principalement des oliviers et des cultures de plein champ – ont été pris
entre la « ligne verte » et le mur, ce qui les rend inaccessibles11.
Colonies israéliennes
28. La répartition géographique des colonies israéliennes dans le territoire
palestinien occupé continue de limiter fortement la croissance des collectivités
palestiniennes et fait obstacle à leur développement économique et social. Ces
colonies ont été déclarées illégales par de nombreuses résolutions du Conseil de
sécurité et de l’Assemblée générale.
29. Quarante-cinq colonies israéliennes sont en cours d’expansion sur une
superficie totale de 11 128 dounams; on compte en outre quatre nouvelles colonies
et 113 nouveaux avant-postes (caravanes), répartis un peu partout en Cisjordanie.
30. Israël soutient que l’expansion des colonies résulte de l’« accroissement
naturel » – expression qui n’a jamais été définie précisément – de la population
existante. Les gouvernements israéliens successifs ont fortement encouragé les
migrations vers les colonies en offrant de généreux avantages financiers et d’autres
incitations. L’accroissement annuel de la population des colonies, qui se situe
actuellement entre 11 et 12 %, est nettement plus élevé que celui de la population
vivant en Israël, qui n’est que de 2 % (E/CN.4/2003/5/Add.1).
31. L’un des facteurs qui perturbe le plus la vie des Palestiniens est la largesse
avec laquelle les ressources foncières sont affectées à la colonisation. Les plans
d’aménagement restent largement inaccessibles au public. Les données dont on
dispose indiquent néanmoins que les autorités ont affecté aux colonies 41,9 % de
toute la Cisjordanie, répartis en zones de construction, d’aménagement ou de
développement12. Par exemple, dans la colonie de peuplement de Migilot (désert de
Judée), les autorités israéliennes chargées de la planification ont alloué
700 000 dounams de terres à ses 900 colons (E/CN.5/2003/5/Add.1, par. 39).
32. Le Gouvernement israélien finance à peu près la moitié des coûts
d’implantation dans le territoire palestinien occupé, contre le quart des coûts de
construction de logements à l’intérieur de la Ligne verte. Les colons israéliens
illégaux dans le territoire palestinien occupé, qui avaient le revenu par habitant le
plus élevé de tout le pays dans les années 90, reçoivent l’équivalent de 520 dollars
par habitant de subventions inscrites dans les budgets rendus publics, alors que,
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dans les communautés arabes israéliennes, les personnes les plus défavorisées
reçoivent une aide publique équivalant à 235 dollars13.
33. Dans son budget de 2002, le Gouvernement israélien a ouvert un crédit de
154 millions de dollars en faveur des colonies de peuplement au titre des
infrastructures, de subventions pour l’investissement industriel, de la construction
de logements, de programmes agricoles et de subventions pour l’éducation. Pour
2003, la part du budget consacrée par le Gouvernement aux colonies s’élève à
1,9 milliard de nouveaux shekels (452 millions de dollars)14.
34. La construction de cinq nouvelles colonies à Rimal Halutza, à Gaza, près de la
frontière égyptienne, serait en projet. Cette implantation devrait attirer quelque
15 000 Israéliens sur une zone palestinienne d’une superficie de 80 000 dounams, la
phase de réalisation devant débuter en 200415.
35. Par ailleurs, les routes de contournement à l’usage des colons imposent la
démolition de structures et la condamnation de bandes de terres palestiniennes
larges d’environ 150 mètres de part et d’autre16. Ces routes de contournement
relient les colonies de peuplement israéliennes entre elles et à Israël et offrent aux
colons une facilité d’accès qui rend leurs conditions de vie agréables, ce qui à son
tour favorise l’expansion et la pérennisation des colonies. Le réseau constitué par
ces routes divise le territoire palestinien occupé en zones distinctes entourées par
des routes sous contrôle militaire, le morcelant en une multitude d’enclaves.
Conjugué à d’autres restrictions en matière d’aménagement, il empêche le
développement des villes et des villages palestiniens, accentue le surpeuplement,
empêche la contiguïté territorial et accentue la séparation entre les communautés
palestiniennes. Il affaiblit l’économie palestinienne en limitant la circulation des
personnes et en entravant le commerce.
36. Pour leur part, les colons s’en prennent aux Palestiniens en érigeant des
barrages routiers pour entraver la circulation normale des personnes, en tirant sur les
réservoirs d’eau bâtis sur les toits, en brûlant des voitures, en brisant les vitres des
bâtiments, en détruisant les cultures et en déracinant des arbres, et en harcelant les
marchands. On a même vu des colons s’attaquer à des infirmiers et à des pompiers.
Les observateurs ont relevé au moins 156 agressions de ce genre au cours de la
période du 1er mars au 30 novembre 2002. Au cours de l’année écoulée, les actes de
violence commis par des colons israéliens ont surtout visé à empêcher ou à
confisquer la récolte d’olives de l’automne en Cisjordanie, principale source de
revenu des ruraux palestiniens.
37. La confiscation de terres et de biens est un trait dominant de la politique
israélienne d’occupation et de transfert de population. Les terres confisquées
représentent plus de 70 % de la superficie totale de la Cisjordanie, et
approximativement le tiers du territoire dans la bande de Gaza. Les colonies
implantées à proximité de zones palestiniennes construites imposent une zone
tampon de 500 mètres, qui sert de prétexte pour abattre des logements et des
bâtiments palestiniens et revient à déposséder les propriétaires palestiniens d’une
large bande de terre autour des colonies.
38. À la fin du mois de février 2002, l’armée avait détruit 31 283 hectares de
terres agricoles et 485 665 arbres dans le territoire palestinien occupé, privant de
leurs moyens de subsistance 5 243 agriculteurs17.
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Eau et environnement
39. Les droits des Palestiniens sur les ressources en eau s’étendent aux aquifères
de Cisjordanie et de la bande de Gaza, outre la part de ces ressources qui leur
revient légitimement en tant que riverains du Jourdain. Toutefois, les modalités
d’utilisation de la terre par l’armée et les colons israéliens s’accompagnent d’une
grave discrimination à l’égard des Palestiniens pour ce qui est de l’accès à l’eau
dans tout le territoire palestinien occupé, ainsi que d’une consommation excessive
des colons israéliens (voir E/C.12/1/Add.27, par. 10, 24, 32 et 41).
40. Israël extrait plus de 85 % de l’eau provenant des aquifères de Cisjordanie
pour satisfaire environ 25 % de la consommation d’eau du pays. Selon les
restrictions imposées par Israël, la consommation d’eau par habitant s’établit à
82 m3 pour les Palestiniens, contre 326,5 m3 pour les citoyens et colons israéliens. Il
ressort des données relatives à la consommation d’eau par habitant et par jour que
les Israéliens, avec 350 litres, utilisent cinq fois plus d’eau que les Palestiniens
(70 litres). Dans la bande de Gaza, où l’eau est rare, les colons israéliens
consomment 584 litres d’eau par jour, soit près de sept fois plus que ce que
consomme quotidiennement un Palestinien. En outre, les déperditions dues à de
mauvaises infrastructures auraient pour effet de réduire encore de 24 à 36 % la
quantité allouée aux Palestiniens18. Selon les recommandations de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), la consommation minimum par personne est de
100 litres d’eau par jour19.
41. Le 29 février 2003, lors d’une incursion menée avant l’aube, des tanks et des
bulldozers de l’armée israélienne ont envahi la ville de Rafah (bande de Gaza) et
détruit complètement les deux principaux puits de la ville. Ces puits produisaient
50 % des ressources en eau déjà limitées de la ville20.
42. Quelque 150 communautés palestiniennes n’ont aucun moyen
d’approvisionnement en eau indépendant. Les bouclages imposés par l’armée et les
restrictions à la liberté de mouvement les ont coupées de toute source
d’approvisionnement en eau. Il arrive que des colons israéliens et des soldats en
uniforme détruisent des citernes, polluent des collecteurs ou endommagent des
pompes appartenant à des Palestiniens. Des soldats israéliens ont détruit les réserves
d’eau de familles réfugiées dans des camps en tirant des balles sur des citernes
bâties sur le toit des habitations21.
43. La pénurie d’eau a des effets évidents sur le fragile environnement de la
région. Dans le bassin d’alimentation de Wadi Gaza, qui s’étend de Jabal Khalil
(Cisjordanie) à la côte de Gaza, une digue située du côté israélien empêche l’eau de
s’écouler naturellement jusqu’à Gaza, même si des inondations se produisent de
temps à autre. Sur les photos aériennes, la frontière de Gaza apparaît comme la ligne
de démarcation d’un territoire privé d’eau. Le site où l’armée israélienne vient
d’arracher quelque 26 000 arbres était la seule zone verte notable au nord de la
bande de Gaza, à l’est de Beit Hanun22. L’occupation israélienne a en outre déboisé
95 % des rares zones forestières de la bande de Gaza23. Les zones vertes qui
subsistent, comme Mawasi sur la côte sud de Gaza, sont le lieu d’une intense
activité de colonisation et les 15 000 citoyens palestiniens qui y résident sont
soumis au siège militaire israélien et à un couvre-feu total.
44. Dans son étude documentaire sur l’environnement dans le territoire palestinien
occupé, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a estimé
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que les problèmes de biodiversité et de conservation étaient aggravés par plusieurs
facteurs liés au conflit actuel, notamment :
• Les dégradations causées directement par les opérations militaires;
• Les pressions exercées par la population sur les écosystèmes du fait de
l’accroissement démographique élevé et de la persistance de la crise des
réfugiés;
• L’expansion des colonies israéliennes sur des terres déjà rares;
• Les restrictions imposées en matière de communications, de circulation et
d’accès, qui font obstacle à l’application de mesures de gestion de
l’environnement;
• La construction du mur de séparation, qui entrave les mouvements de la faune
terrestre et ferme les couloirs écologiques;
• La pollution par les déchets solides et les eaux usées;
• L’enlèvement de la végétation par Israël pour des raisons de sécurité, pour les
besoins de la colonisation ou pour d’autres motifs;
• La fragmentation des zones en vertu d’arrangements provisoires rendant
impossible toute approche cohérente et intégrée de la gestion de
l’environnement;
• Le manque de confiance et de coopération entre les institutions israéliennes et
les institutions de l’Autorité palestinienne s’occupant de l’environnement, qui
empêche leur coopération24.
45. Les pratiques industrielles et la gestion des déchets sont généralement
insuffisantes pour préserver l’hygiène du milieu, et les investissements que
nécessiteraient des mesures de traitement des déchets et de protection ne sont pas à
la portée de la plupart des institutions palestiniennes, même avec l’aide
internationale, dont le niveau reste faible jusqu’à présent. La réglementation
israélienne, plus stricte, n’est pas appliquée dans les colonies du territoire
palestinien occupé, en raison d’incitations fiscales ou parce qu’elle n’est simplement
pas respectée. Cette situation serait à l’origine de la migration de certaines
industries israéliennes polluantes, produisant notamment de l’amiante, de la fibre de
verre, des pesticides ou des gaz inflammables, comme c’est en particulier le cas
dans les colonies situées près de Tulkarem, en Cisjordanie25. Une coopération plus
poussée et d’autres missions d’étude seraient nécessaires pour déterminer la véracité
d’assertions contradictoires au sujet de la contamination par des produits tels que les
biphényles polychlorés (PCB) et par des déchets radioactifs, en raison notamment
de l’utilisation possible de munitions à l’uranium appauvri26.
46. Les bouclages et la destruction par Israël des installations
d’approvisionnement en eau et d’assainissement et d’autres infrastructures ont
entraîné une dégradation des conditions d’hygiène de l’environnement, les enfants
étant généralement ceux qui souffrent le plus. En raison des bouclages imposés par
l’armée, l’élimination des déchets solides a été particulièrement limitée dans la
bande de Gaza, ainsi que dans toutes les villes de Cisjordanie qui sont régulièrement
soumises par l’armée israélienne à des couvre-feux depuis juin 2002. Dans les
camps de réfugiés de Balata et d’Askar, en Cisjordanie, la destruction par l’armée
israélienne aussi bien du système de distribution d’eau que des conduites d’égout a
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provoqué une contamination par les eaux usées de la ligne d’approvisionnement en
eau. En outre, les bouclages imposés par l’armée ont entravé l’accès du personnel
aux zones touchées ainsi que l’obtention du chlore nécessaire pour procéder au
traitement indispensable des réserves d’eau. L’OMS a signalé plus de 600 cas de
shigellose dans ces camps entre décembre 2002 et janvier 2003.
Santé publique
47. L’Organisation mondiale de la santé a annoncé que le système sanitaire du
territoire palestinien occupé risquait de s’effondrer27. La crise se manifeste par un
manque de médicaments et d’antibiotiques pour soigner les blessés; par l’incapacité
du personnel de santé et des patients d’accéder aux centres de santé; et par la
pénurie de nourriture, d’eau et d’électricité. Les coupures de courant fréquentes et
prolongées ont endommagé les stocks de médicaments des magasins centraux, et les
agents chargés de l’entretien et autres n’ont pas pu accéder aux réfrigérateurs et
autre matériel pour pouvoir, quand il le fallait, sauver les précieuses réserves.
48. Du fait des bouclages et des couvre-feux, les centres de santé palestiniens
n’ont fonctionné qu’à 30 % de leur capacité. L’exécution des programmes de santé
scolaires a enregistré une baisse de 60 % et les campagnes de vaccination, y compris
contre la rougeole, la tuberculose (BCG) et la poliomyélite, ont connu des
interruptions tout aussi dramatiques28. Selon l’UNRWA, 46,5 % seulement des
enfants réfugiés ont été vaccinés dans les délais prévus. L’Office, par ailleurs, a
signalé une diminution du recours aux services de médecine préventive et une baisse
de 52 % du nombre de femmes recevant des soins postnatals. Dans le même temps,
les restrictions imposées par Israël aux mouvements des agents de santé palestiniens
et internationaux ont entravé la surveillance épidémiologique dans le territoire
palestinien occupé, empêchant l’identification rapide des premières manifestations
d’épidémies redoutées et l’adoption des mesures nécessaires pour les contenir.
49. Presque tous les jours, une majorité (jusqu’à 75 %) des agents des services de
santé ne peuvent pas arriver à leur lieu de travail. Ainsi, 14 278 journées de travail
ont été perdues rien qu’en Cisjordanie29. Malgré la rénovation de 65 centres de
soins de santé primaires, une enquête effectuée récemment par l’UNICEF montre
que les agents de santé n’ont pas pu venir travailler et que la plupart des centres ne
disposent plus des fournitures médicales de base. Le Directeur général du CICR a
déclaré qu’il était absolument inacceptable que le personnel de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge et les délégués sur le terrain continuent de faire l’objet
d’« humiliations gratuites inutiles » (A/57/207, par. 42).
50. Dans tout le territoire palestinien occupé, on compte 100 000 personnes
souffrant de handicaps, congénitaux ou dus à un accident. Depuis le début de la
crise actuelle, 5 300 personnes sont devenues handicapées à vie par suite de divers
actes de violence (ibid., par. 61), tels que les incidents qui se produisent aux postes
de contrôle, ou de fusillades. Au camp de réfugiés de Djénine par exemple, l’armée
israélienne a laissé trois jeunes aveugles menottés dans la rue pendant deux jours et
demi. D’autres personnes handicapées ont en outre été exposées à des tirs ciblés de
l’armée (ibid., par. 62 et 67).
51. Selon le Ministère palestinien de la santé, en raison des retards aux postes de
contrôle, 46 femmes ont accouché en attendant d’obtenir l’autorisation de passer, ce
qui a coûté la vie à 24 femmes et à 27 nouveau-nés.
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52. L’aggravation de la pauvreté a réduit l’assortiment alimentaire dont disposent
les Palestiniens, créant des déficiences micronutritionnelles. Les enfants et les
femmes sont particulièrement exposés à la dénutrition. Une enquête récente a révélé
un taux de 15,6 % d’anémie aiguë chez les enfants de 6 à 59 mois et de 6,6 % chez
les femmes non enceintes de 15 à 49 ans30.
53. La proportion d’enfants palestiniens vivant dans le territoire palestinien
occupé et souffrant de malnutrition chronique ou aiguë, ce qui est un symptôme des
problèmes récents, est de 9,3 %, soit quatre fois la norme. Il y a trois fois plus de
cas dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie (13,2 % contre 4,3 %) et les zones non
urbaines sont encore plus touchées que les centres urbains (13,2 % contre 12,1 %).
54. Les registres des naissances font apparaître une baisse du nombre total de
naissances au cours des dernières années. Cette tendance, qui a commencé avant le
début de l’Intifada, trouve son origine dans l’évolution de la situation
socioéconomique. Le taux de natalité, qui était supérieur à 30 l par an au milieu
des années 90, est tombé en dessous de 30 l en 2001; cette baisse s’explique
également en partie par le report des mariages.
55. Compte tenu de la nature de l’occupation et de la situation sur le terrain, il est
difficile de recueillir des données fiables sur la dynamique de la population,
notamment sur la fécondité, la mortalité et les migrations. Si l’on dispose de
statistiques sur la mortalité, comme indiqué plus haut, le taux de natalité fait surtout
l’objet de conjectures.
56. Presque tous les enfants sont exposés à la violence, notamment à des
fusillades, sont témoins de morts violentes et assistent à la destruction de leur
maison et de leurs biens, quels que soient les efforts faits par leurs parents pour les
protéger de telles horreurs. Les troubles du sommeil sont les manifestations les plus
communes du traumatisme. Chez les enfants, le sentiment de désarroi provoque des
cauchemars, une incontinence nocturne, des insomnies ou un sommeil irrégulier.
Les affections psychosomatiques sont courantes, y compris le stress, les maux de
tête, les crampes d’estomac, les maladies de peau, les régressions, le repli sur soi,
les comportements de prise de risque, la rébellion et le rejet de l’autorité,
l’agressivité et la dépression.
57. À la fin des incursions de 2002, dans le cadre d’une étude effectuée par
l’université de Bir Zeit, 70 à 93 % des personnes interrogées ont indiqué qu’au
moins un membre de leur famille souffrait de problèmes mentaux. Parmi les
symptômes, elles ont cité le sentiment de panique chez les enfants, qui se manifeste
par des tremblements, des pleurs, la perte d’appétit et des insomnies.
Éducation
58. La violence et les entraves à la liberté de mouvement empêchent les enfants
d’accéder à l’éducation. Ni les enseignants ni les enfants ne peuvent se rendre à
l’école; 185 établissements scolaires ont été détruits par l’armée israélienne, tandis
que, parmi les 275 restants, ceux qui se trouvent sur la ligne de feu ont été fermés
ou ne sont plus utilisés. Du fait de l’instabilité et de l’atmosphère de violence, il est
impossible d’obtenir un niveau normal de concentration dans les classes, surtout
lorsqu’un élève est tué ou blessé par des soldats ou des colons31.
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59. On ne dispose pas d’évaluation des résultats scolaires pour l’année en cours
car, en raison des bouclages et des couvre-feux imposés par Israël, il a été difficile
d’organiser des examens. L’UNRWA signale néanmoins que, dans les matières
principales, les résultats obtenus par les élèves réfugiés dans le territoire palestinien
occupé aux examens de fin d’année ont été beaucoup plus mauvais en 2002 qu’en
2000 et 2001. La note moyenne de passage pour l’arabe est tombée de 71 % en 1999
et 2000 à 38 % en 2001; en ce qui concerne les mathématiques, elle est tombée de
54 % à 26 % au cours de la même période. Le programme de rattrapage établi par
l’UNRWA a permis de remonter un peu le niveau, qui reste toutefois inférieur à
celui d’avant 2000.
60. D’après les renseignements communiqués par l’UNRWA, les écoles de
l’Office ont perdu 75 571 journées d’enseignant en 2001/02, soit 14 fois plus que
l’année scolaire précédente. Le coût pour l’Office a été de 1 959 417 dollars en
2001/02 au titre du programme d’enseignement général, et d’un montant
supplémentaire de 111 340 dollars au titre du programme de formation technique et
professionnelle.
61. Beaucoup d’écoles étant fermées, il n’y a pas suffisamment d’activités
récréatives et sociales pour répondre aux besoins des enfants. D’ailleurs, de
nombreux parents ne laissent pas leurs enfants sortir, craignant pour leur sécurité,
bien que cela n’empêche pas ces derniers d’observer le conflit et d’en pâtir tant
moralement que physiquement.
62. À cause du mauvais fonctionnement du système éducatif, les jeunes, c’està-
dire la majorité des Palestiniens, ont peu de possibilités de dépenser leur énergie
de façon productive. Beaucoup d’enfants ont cherché de petits boulots et abandonné
leurs études pour venir en aide à leur famille, notamment en vendant du chewinggum
et des confiseries, en lavant les vitres de voitures ou en vendant des journaux.
Ces jeunes sont exposés aux risques d’instabilité mentale chronique, d’insécurité
physique, de violence familiale et de comportements autodestructeurs. Ainsi, à
Jérusalem-Est, on a constaté un accroissement de l’usage et de la vente de
stupéfiants, au vu et au su de la police israélienne semble-t-il32. Avec 66% des
habitants de Jérusalem-Est vivant en deçà du seuil de pauvreté, le lien habituel entre
indigence et toxicomanie est un indicateur de plus du fait que la partie arabe de
Jérusalem est un microcosme des effets négatifs de l’occupation.
Situation économique
63. En raison des bouclages et des pertes d’emplois qui en découlent, le produit
national brut par habitant a chuté de 12 % en 2000, de 19 % en 2001 et de 24 % en
2002. La baisse considérable du nombre de Palestiniens travaillant en Israël s’est
traduite par des pertes de revenu équivalant à 757 millions de dollars entre octobre
2000 et fin avril 2002, soit environ 20 % du revenu national brut (RNB).
64. Le recul du RNB a été considérable – 23,2 % en 2001 et 26,4 % en 200233.
Selon les estimations, la crise a déjà coûté 5,4 milliards de dollars de RNB à
l’économie palestinienne, ce qui correspond à la totalité du revenu national brut de
1999 et à plus de 50 % du produit intérieur brut de la même année. Viennent s’y
ajouter quelque 728 millions de dollars en dégâts matériels, dont 150 millions de
dommages causés à l’infrastructure financée par les donateurs34.
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65. La pauvreté s’est beaucoup aggravée : le nombre de ménages vivant en deçà
du seuil de pauvreté représente 66,5 % du total et est encore bien plus élevé à Gaza
(84,6 %). Un tel niveau de pauvreté a des conséquences à long terme sur les
finances publiques, la balance commerciale, le ratio épargne/investissement et les
services sociaux. L’Autorité palestinienne a été obligée de dépendre plus lourdement
de l’appui des donateurs pour les services de base, détournant son attention des
objectifs de développement à long terme.
66. Les fonds envoyés de l’étranger n’ont compensé qu’en partie les pertes au
niveau des familles et du territoire. Alors que 56,5 % des ménages palestiniens ont
perdu plus de la moitié de leur revenu, plus de 25 % d’entre eux (33 % à Gaza et
22 % en Cisjordanie) auraient perdu plus de 75 %; et 58,3 % ont reçu une aide
humanitaire, essentiellement alimentaire. Le rapport inactifs/actifs a dépassé les
50 %. Alors qu’une personne gagnant sa vie subvenait aux besoins de 5,1 personnes
en moyenne en septembre 2000, elle devait assurer la subsistance de 8,1 personnes
en septembre 2002.
67. Alors que 128 000 travailleurs du territoire palestinien occupé étaient
employés en Israël en 2001, 32 000 ont obtenu des permis à ce jour, dont la moitié
seulement peuvent être utilisés. Parallèlement, des travailleurs étrangers occupent
les postes de nombreux Palestiniens qui travaillaient auparavant en Israël, ce qui
écarte la perspective d’un retour aux niveaux précédents.
68. Les possibilités de relèvement semblent lointaines. La plupart des formes
d’assistance visent à assurer un niveau de vie minimum grâce à l’aide humanitaire.
Même si les donateurs doublaient le montant de leur appui pour qu’il atteigne
2 milliards de dollars, le taux de pauvreté ne baisserait que de 10 %35, et seulement
de façon temporaire.
69. Les pertes à la production (fabrication, construction, commerce, services
publics et privés) ont considérablement augmenté alors que le commerce intérieur
est presque gelé, ce qui a engendré par exemple, une baisse de 75 % de la
production intérieure en avril 2002. Certaines entreprises palestiniennes ont ralenti
leurs activités de production, licenciant des employés; d’autres ont fermé leurs
portes. Les possibilités d’accès réduites aux capitaux financiers et aux matériaux de
construction et la baisse de l’épargne ont causé un déclin rapide de la construction
de logements. Les bouclages et la destruction des cultures ont eu un effet
dévastateur sur le secteur agricole. Avant 2002 déjà, l’armée israélienne avait détruit
17 % des récoltes palestiniennes, entraînant une chute brutale de la production36.
70. Environ 44 % des ménages palestiniens ont dû réduire la quantité d’aliments
qu’ils consomment alors que 66 % se sont contentés d’une qualité moindre. La
plupart (75 %) auraient réduit les dépenses mensuelles qu’ils consacraient à la
viande (tous types de viande) et aux fruits, et 58 % consomment moins de lait et de
produits laitiers37.
71. Jusqu’à une date récente, Israël retenait les recettes fiscales de l’Autorité
palestinienne collectées en vertu d’un accord de compensation, y compris les droits
de douane et les impôts indirects. À la fin de février 2002, la perte de revenu se
chiffrait à 507 millions de dollars. Conjuguée à la difficulté croissante de recouvrer
les impôts, cette perte a contribué à creuser les déficits budgétaires de l’Autorité
palestinienne, entraînant des réductions de salaires et des retards dans le paiement
des montants exigibles38, des emprunts aux taux du marché et une réduction
16 0339667f
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générale des dépenses relatives aux services. Pendant toute l’année 2002, les
donateurs ont versé 40 millions de dollars par mois, soit environ la moitié des
dépenses de l’Autorité palestinienne, ce qui représente un total de 1,1 milliard de
dollars à la fin de l’année39. La dette publique de l’Autorité palestinienne s’élevait à
1,2 milliard de dollars au milieu de 200240.
72. L’économie non structurée a prospéré, surtout dans les villages de Cisjordanie,
car les ménages appauvris ont eu recours à des moyens désespérés pour assurer leur
subsistance. En 2002, l’interminable conflit avait épuisé toutes les stratégies de
survie, rendant les familles de plus en plus dépendantes de l’aide humanitaire,
notamment de l’aide alimentaire directe et de l’aide financière41.
73. Davantage d’hommes que de femmes ont été directement touchés – tués,
blessés, emprisonnés ou torturés – par la violence physique de l’occupation militaire
israélienne. En outre, les bouclages, la détention et les humiliations manifestes subis
aux postes de contrôle israéliens par ceux qui se rendent en Israël pour travailler, la
récession économique et la pauvreté qu’elle a engendrées sont autant de facteurs qui
ont empêché les hommes palestiniens de jouer leur rôle traditionnel de soutien de
famille. Dans le même temps, les femmes ont davantage de responsabilités et de
travail au foyer tandis que leur rôle et leur statut socioéconomiques se sont
détériorés. Tous ces facteurs ont conduit notamment à un niveau élevé d’anxiété et
de désespoir qui s’est traduit par des actes de violence au sein de la famille et qui
seraient, semble-t-il, particulièrement dirigés contre les femmes.
74. Le poids socioéconomique qui pèse sur la femme palestinienne s’est alourdi du
fait qu’elle doit jouer le rôle de chef de famille durant l’absence de son mari. En
situation de grande pauvreté, les femmes ont eu recours à des stratégies de survie
pour assurer l’économie domestique, et ont pratiqué la culture, l’échange ou la vente
de denrées alimentaires.
III. Golan syrien occupé
75. Israël occupe les hauteurs du Golan en République arabe syrienne depuis 1967.
76. Les conséquences d’une si longue occupation sont très lourdes et n’épargnent
aucun aspect de la vie des familles, des villages et des communautés. La politique
israélienne concernant le Golan occupé n’a pas changé. Le nombre de colons a
augmenté, les 37 colonies existantes s’étant agrandies au cours de la période à
l’examen42. Les relations entre les colons et la population arabe restent tendues,
surtout lorsque les colonies se trouvent à proximité des villages syriens.
77. L’occupation du Golan syrien a perpétué la séparation des familles dont les
membres vivent de part et d’autre de la vallée qui matérialise la ligne de
démarcation. Les étudiants syriens qui retournent chez eux dans le Golan syrien
occupé doivent, semble-t-il, subir des interrogatoires éprouvants, et leurs effets
personnels sont confisqués. D’autres seraient arbitrairement maintenus en détention
pendant plusieurs jours, subissant tortures et humiliations.
78. Les établissements scolaires ne suffisent pas à répondre aux besoins de tous les
enfants syriens d’âge scolaire : sur une population de 25 000 enfants dans cinq
villages, seuls 5 500 garçons et filles fréquentent l’école, dans des classes
surpeuplées. Ceux qui sont contraints d’abandonner leurs études se tournent vers le
marché de l’emploi en Israël, où ils touchent un salaire inférieur à celui d’autres
0339667f 17
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personnes faisant le même travail. Il n’y a pas assez de centres de santé, d’hôpitaux,
de dispensaires, de centres de soins maternels, de laboratoires pouvant effectuer des
analyses de base et de services d’urgence.
79. Les conséquences économiques de l’occupation se manifestent notamment par
l’inégalité des chances devant l’emploi, une lourde fiscalité, l’imposition de prix
très bas pour la principale production agricole (les pommes), des arrestations et
détentions arbitraires et des soins de santé inadéquats. Les autorités israéliennes sont
en outre responsables de la dégradation de l’environnement du Golan qu’entraînent
l’arrachage des arbres, l’incendie volontaire de forêts, les rejets de résidus
chimiques non traités en provenance des usines situées dans les colonies de
peuplement.
80. Sur le plan économique, les colons font concurrence aux Syriens, surtout dans
l’agriculture, principale activité de la population arabe. La concurrence est d’autant
plus inégale que les Syriens ont plus difficilement accès que les colons aux
ressources en eau.
Notes
1 Documents officiels de l’Assemblée générale, cinquante-huitième session, Supplément No 13
(A/58/13).
2 Mission d’évaluation technique de l’ONU, Plan d’action humanitaire de 2003 en faveur du
territoire palestinien occupé (New York et Genève, 2002).
3 A/ES-10/186. La zone A comprend les agglomérations où l’Autorité palestinienne est seule
responsable de la sécurité civile.
4 B’Tselem; affiché à l’adresse suivante :
<http://www.btselem.org/english/statistics/imprisoned.asp>.
5 Dans sa réponse à une lettre du Public Committee against Torture in Israel (PCATI),
26 novembre 2002, <http://www.stoptorture.org.il/eng/press.asp?menu=7&submenu=
1&item=94>.
6 Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme (Gaza), « Des familles voient leur logement détruit
pour la deuxième fois; les forces de défense israéliennes visent les ressources en eau à Rafah »
(communiqué de presse 8/2003 du 30 janvier 2003), disponible à l’adresse suivante :
<http://www.mezan.org/main.htm>.
7 Land Research Center (Jérusalem); voir <http://www.lrcj.org>.
8 Al-Mezan, op. cit.
9 E/CN.4/2002/184, par. 15; A/57/207, par. 32 et 69; et Banque mondiale, Fifteen Months –
Intifada, Closures and Palestinian Economic Crisis: An Assessment (Washington, 2002),
chap. 3.
10 Voir mission auprès Groupe chargé de la politique humanitaire et des interventions d’urgence du
Comité local de coordination de l’aide, The Impact of Israel’s Separation Barrier on Affected
West Bank Communities (2003).
11 Ibid., p. 11 et 12.
12 Yehezkel Lein « Land grab: Israel’s Settlement Policy on the West Bank » (B’Tselem, 2000). Il
convient d’y ajouter environ 30 % du territoire cisjordanien confisqués ou bouclés par l’armée
israélienne pour d’autres motifs.
13 Shlomo Swirski, Etty Konor-Attias et Alon Etkin, Government Funding of the Israeli
Settlements in the West Bank, Gaza Strip and Golan Heights in the 1990s of Local Governments,
18 0339667f
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Home Construction, and Road Building (Tel Aviv, Adva Center, 2002). Montants calculés sur la
base d’un taux de change de 4,45 nouveaux shekels pour 1 dollar des États-Unis.
14 Voir Dror Zaban, Israeli Government Expenditures for Settlements, 2001-2002 (Jérusalem,
Peace Now, janvier 2003).
15 « Projet d’implantation de cinq nouvelles colonies à Rimal Haloutza près de la frontière
égyptienne », dans Monitoring Israeli Colonizing Activities in the Palestinian West Bank and
Gaza (Applied Research Institute, Jérusalem, 14 janvier 2003) (voir
<arij.org/paleye/index.htm>).
16 D’après le Centre palestinien pour les droits de l’homme (Gaza), pour chaque centaine de
kilomètres de route construite, environ 10 000 dounams, soit 27 km2 de terrain, sont confisqués
(voir <http://www.pchrgaza.org>. Sélectionner : Statistics/Settlements).
17 Ministère de l’agriculture, Report on Palestinian Agriculture losses due to recent Israeli action:
September 2000-February 2002 (Ramallah, Autorité palestinienne, 2002).
18 B’Tselem, Thirsty for a Solution: the water shortage in the occupied territories and its
resolution in the final status agreement, note de position (Jérusalem, 2000).
19 United States Agency for International Development (USAID), « Report of the West
Bank and Gaza Mission » (Washington, 1999); et Organisation mondiale de la
santé, « Guidelines for Drinking Water Quality » (Genève, 1998); voir
<http://www.who.int/water_sanitation_health/dwq/guidelines/en>.
20 Al-Mezan, Center for Human Rights, op. cit.
21 Voir B’Tselem, « Not Even a Drop: the water crisis in Palestinian villages without a water
network » (Jérusalem, 2001).
22 La Banque mondiale avait recensé 23 000 arbres au début de novembre 2001. Voir Fifteen
Months – Intifada, Closures and Palestinian Economic Crisis: An Assessment (2002); voir aussi
Applied Research Institute of Jerusalem (ARIJ).
23 De 42 000 dounams en 1971, les surfaces boisées ne représentaient déjà plus que 2 000 dounams
en 1999. Voir <http://www.arij.org>.
24 D’après les résultats de l’étude documentaire sur l’environnement dans les territoires
palestiniens occupés (Nairobi, PNUE, 2002). Voir <http://www.unep.org/Documents>.
Sélectionner : press releases, July 2002.
25 Ibid.
26 Ibid.
27 Organisation mondiale de la santé, West Bank/Gaza Strip Health Update (4 avril 2002).
28 Ibid.
29 Ministère palestinien de la santé.
30 Le Bureau central de statistique palestinien, l’Agency for International Development des
États-Unis (USAID), l’Université Al Qods et l’Université John Hopkins ont décelé une hausse
de la malnutrition et de l’anémie chez les enfants. L’enquête du Bureau central de statistique a
révélé un taux de malnutrition de 9,2 % chez les enfants de 6 à 59 mois et un taux de
malnutrition modérée à aiguë de 5,5 % chez les femmes non enceintes. L’étude de l’USAID,
quant à elle, a fait apparaître des taux de malnutrition de 13,2 % et 9,3 %, respectivement.
31 Voir Conal Urquhats, « Playground bombing injures 20 Palestinians », The Guardian (Royaume-
Uni), 10 avril 2003. Selon le journal, des extrémistes juifs du groupe « Revenge of the Infants »
ont revendiqué l’explosion d’une bombe, le 9 avril 2003, dans la cour d’une école de
Cisjordanie, dans le village de Jaba’a, au sud de Djénine, blessant 20 enfants.
32 Amira Hass, « Under the noses of the Israeli police », Ha’aretz, 4 février 2003.
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33 Banque mondiale, Two Years of Intifada, Closures and Palestinian Economic Crisis: An
Assessment (Washington, 2003).
34 Ibid.
35 Ibid.
36 Palestinian Economic Council for Development and Reconstruction (PECDAR), « People under
siege: Palestinian economic losses, September 2000-September2001 » (Ramallah, 2002).
37 Selon le Bureau central de statistique palestinien.
38 527 millions de dollars d’arriérés en juin 2002.
39 Banque mondiale, Two Years of Intifada, Closures and Palestinian Economic Crisis: An
Assessment (Washington, 2003). La Ligue des États arabes a versé 840 millions de dollars et
l’Union européenne 230 millions de dollars.
40 MAS Economic Monitor, No 6, avril 2000; interview avec le Ministre des finances de l’Autorité
palestinienne, Salam Fayyad dans le quotidien Al-Ayyam (Ramallah), 6 juillet 2002.
41 Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés, « Paying the
price: coping with closure in Jericho, Gaza City and in two Palestinian villages » (Gaza, janvier
2002).
42 Environ 77 % des résidents sont européens ou nord-américains de naissance. Voir
<http://www.fmep.org/images/charts/chart0007_1.jpg>.
Nations Unies A/59/89–E/2004/21
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
7 juin 2004
Français
Original: anglais
04-37945 (F) 290604 300604
*0437945*
Assemblée générale Conseil économique et social
Cinquante-neuvième session Session de fond de 2004
Point 94 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général***
Dans sa résolution 2003/59 du 24 juillet 2003, le Conseil économique et social
a prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquanteneuvième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la
résolution. Dans sa résolution 58/229 du 23 décembre 2003, l’Assemblée a aussi
prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport à sa cinquante-neuvième
session. Le rapport joint en annexe a été établi par la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) comme suite à la demande formulée dans
les deux résolutions. Un rapport du Secrétaire général sur l’assistance au peuple
palestinien est également présenté à l’Assemblée par l’intermédiaire du Conseil,
comme demandé dans la résolution 58/113 de l’Assemblée, en date du 17 décembre
2003. Le rapport annuel du Commissaire général de l’Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
(UNRWA) contient des renseignements, notamment sur la situation
socioéconomique de la population enregistrée dans le territoire palestinien occupé.
* A/59/50 et Corr.1.
** E/2004/100.
*** Il a fallu procéder à de larges consultations avec diverses entités des Nations Unies, tant au Siège
que dans les bureaux extérieurs. L’établissement du rapport joint en annexe à la présente note a
ainsi enregistré un retard de trois semaines.
2 0437945f.doc
A/59/89
E/2004/21
Annexe
Rapport établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe
du Golan syrien occupé*
Résumé
L’occupation du territoire palestinien par Israël ne cesse d’aggraver les rigueurs
de la situation économique et sociale pour les Palestiniens. L’armée israélienne
continue de procéder à des exécutions extrajudiciaires et à des détentions arbitraires,
de démolir des habitations, de restreindre considérablement la liberté de mouvement
et de boucler les territoires.
Les indicateurs économiques révèlent toujours des tendances négatives : dans
certaines zones, le chômage atteint 70 %; la dépendance à l’égard de l’aide
alimentaire s’est accentuée; et la destruction d’habitations palestiniennes, de
bâtiments publics, de terres agricoles, d’infrastructures et de biens privés a
occasionné des pertes innombrables. En 2003, Israël a intensifié ses opérations de
confiscation de ressources en eau et de terres palestiniennes au profit des colonies de
peuplement et accéléré la construction d’une barrière en Cisjordanie, affectant ainsi
la vie d’un tiers de la population de ce territoire. Réfugiés, femmes et enfants sont les
premières victimes de ces mesures. Alors que les Palestiniens n’ont qu’un accès
restreint aux services dont ils ont besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir
de malnutrition et d’autres problèmes de santé. Du fait des restrictions imposées par
Israël, les services humanitaires se heurtent régulièrement à des difficultés pour
accéder au territoire palestinien occupé.
L’implantation de colonies de peuplement israéliennes et la construction d’une
barrière sur le territoire palestinien occupé, en violation des dispositions de la
Convention de Genève et d’autres normes du droit international, continuent
d’alimenter le conflit, car elles ont des répercussions néfastes sur les conditions de
vie du peuple palestinien.
__________________
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale souhaite remercier, pour leurs
importantes contributions au présent rapport, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance
(UNICEF), la CNUCED, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial
(PAM), le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat),
l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-
Orient (UNRWA), le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Bureau de
la coordination des affaires humanitaires, le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation internationale du Travail
(OIT) et le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés, ainsi
que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
0437945f.doc 3
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L’expansion des colonies israéliennes se poursuit inlassablement dans le
territoire syrien occupé des hauteurs du Golan. La population arabe qui y vit n’a
toujours pas suffisamment accès aux ressources naturelles et aux services sociaux, en
particulier en matière de scolarisation, d’enseignement supérieur et de santé.
4 0437945f.doc
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2003/59 du 24 juillet 2003, le Conseil économique et social
a souligné l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur
la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) et 1397 (2002) du
Conseil de sécurité, en date respectivement du 22 novembre 1967, du 22 octobre
1973, du 19 mars 1978 et du 12 mars 2002, et du principe de terres pour la paix
ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien.
Dans cette résolution, le Conseil a réaffirmé que la Convention de Genève relative à
la protection des personnes civiles en temps de guerre, datée du 12 août 19491, était
applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et aux autres
territoires arabes occupés par Israël depuis 1967; souligné la nécessité de préserver
l’intégrité territoriale de tout le territoire palestinien occupé et de garantir la libre
circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire, notamment en
levant les restrictions imposées à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est, et la libre
circulation à destination et en provenance du monde extérieur; réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien sur
toutes leurs ressources naturelles et économiques et demandé à Israël de ne pas
exploiter, mettre en péril, détruire ni épuiser ces ressources; a aussi réaffirmé que les
colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem et le Golan syrien occupé, étaient illégales et constituaient un obstacle au
développement économique et social; et prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée générale, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la
résolution.
2. Dans sa résolution 58/229 du 23 décembre 2003, l’Assemblée générale a
réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs eaux,
et demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser, ni
mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et du Golan syrien occupé. Dans cette résolution, l’Assemblée s’est
déclarée consciente des répercussions néfastes sur les ressources naturelles du
territoire palestinien du mur construit par Israël à l’intérieur du territoire palestinien
occupé, en particulier à Jérusalem-Est et alentour, et de ses effets graves sur les
conditions économiques et sociales du peuple palestinien; a reconnu le droit du
peuple palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, de destruction,
d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles, et exprimé l’espoir
que cette question serait traitée dans le cadre des négociations sur le statut définitif
entre les parties palestinienne et israélienne; et a prié le Secrétaire général de lui
présenter, à sa cinquante-neuvième session, un rapport sur l’application de la
résolution.
II. Le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
Morts et blessés
3. Entre le 1er décembre 2002 et le 31 décembre 2003, 785 Palestiniens ont été
tués et 5 130 blessés2. Les enfants sont particulièrement frappés par le conflit.
0437945f.doc 5
A/59/89
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Depuis le mois de septembre 2000, 512 enfants palestiniens ont été tués et plus de
9 000 ont été blessés3.
4. Israël a accentué sa politique d’exécutions extrajudiciaires visant des
Palestiniens soupçonnés d’avoir pris part à des attaques armées contre des
Israéliens, allant jusqu’à assassiner le cheikh Ahmed Yassine, le 22 mars 2004, et
Abdelaziz Rantissi, le 17 avril 2004. Entre le mois d’octobre 2000 et le 1er mars
2004, les opérations et les tentatives d’exécutions sommaires effectuées par l’armée
israélienne ont causé la mort de 349 Palestiniens, dont au moins 137 passants, parmi
lesquels figuraient 35 enfants et 25 femmes4. Le Secrétaire général a exprimé
maintes fois ses craintes de voir ces exécutions se solder par de nouvelles effusions
de sang, des morts et des actes de vengeance ou de représailles. Il a répété plusieurs
fois que ces actes allaient à l’encontre du droit international et appelé le
Gouvernement israélien à abandonner sans délai cette pratique5.
5. Le présent rapport a pour but de décrire les effets de l’occupation israélienne
sur le peuple palestinien, mais il importe de souligner que, depuis septembre 2000,
946 Israéliens ont été tués ou blessés en raison du conflit. Le Secrétaire général a
condamné les actes de terrorisme commis et demandé à l’Autorité palestinienne de
traduire en justice ceux qui planifient, facilitent ou mènent des attaques contre des
civils israéliens.
Arrestations et détentions arbitraires
6. Environ 8 000 Palestiniens sont toujours enfermés dans des prisons et centres
de détention israéliens6. Parmi eux, on dénombre 70 femmes et 175 mineurs, dont
certains n’ont que 12 ans7. Quelque 800 personnes sont encore en détention
administrative, sans qu’il y ait de chef d’accusation ni de procédure judiciaire8.
7. Au cours du premier semestre de 2003 au moins, « des centaines de
Palestiniens ont été soumis à une forme ou une autre de torture ou d’autres
traitements cruels, inhumains ou dégradants par le Service général de sécurité et les
organismes travaillant pour son compte9 ». Cela s’ajoute à d’autres formes
d’exactions, notamment l’application d’un régime cellulaire pénible et le mépris des
besoins médicaux des prisonniers palestiniens, qui a entraîné des décès10.
8. A la suite d’une requête présentée à la Haute Cour en août 2003, le
Gouvernement israélien a admis l’existence d’une prison militaire secrète (Camp
1391), dont les prisonniers, leurs avocats et leur famille ignoraient l’emplacement.
De plus, les autorités israéliennes ont interdit aux médias de divulguer
l’emplacement de cette prison et les noms des prisonniers qui s’y trouvaient ou de
rendre compte de la situation de ces derniers. Le Gouvernement israélien a refusé
l’accès au camp au Comité international de la Croix-Rouge, aux membres de la
Knesset et aux médias. Le 1er décembre, la Haute Cour lui a ordonné de diffuser des
informations sur cette prison avant le 20 février 2004, mais le secret n’a toujours
pas été levé11.
Déplacements de population
9. En 2003, Israël a transféré au moins 19 Palestiniens de leur résidence en
Cisjordanie vers la bande de Gaza. La Haute Cour israélienne a rejeté tous leurs
6 0437945f.doc
A/59/89
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recours12. En décembre, Israël a refusé de laisser entrer sur le territoire trois
Palestiniens qui avaient été extradés vers la Cisjordanie et Gaza, et les a renvoyés
dans le pays qui les avaient extradés, où ils résident maintenant comme apatrides13.
10. En 2003, en confiscant et en détruisant des habitations et des terres
palestiniennes, Israël a augmenté le nombre de Palestiniens sans abri et déplacés de
13 000 à 16 000 personnes14. Celles-ci ne sont pas reconnues comme des réfugiés et
ne peuvent donc bénéficier ni des secours ni de la protection offerts par la
communauté internationale. Ce chiffre est venu s’ajouter aux quelque 2 % de la
population palestinienne qui avaient déjà été contraints de changer de résidence
entre octobre 2000 et mai 2001 en raison des démolitions de logements et des
incursions orchestrées par les Israéliens15.
Destruction et confiscation de biens
11. La démolition d’habitations compte parmi les pratiques israéliennes les plus
dévastatrices sur le plan socioéconomique. Quelque 28 000 domiciles palestiniens
risquent d’être démolis à tout moment16. Le 16 mars 2003, la violence qui
accompagne ces démolitions a été illustrée de manière tragique lorsque Rachel
Corrie, Américaine appartenant à une association d’entraide, a été écrasée par un
bulldozer alors qu’elle tentait de s’opposer à la destruction d’une maison
palestinienne à Gaza17. Entre le 1er décembre 2002 et le 31 décembre 2003, l’armée
israélienne a détruit 511 habitations en Cisjordanie, dont 77 abris qui accueillaient
des réfugiés et qui avaient été précédemment expropriés par les forces israéliennes.
En 2003, dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a entièrement ou partiellement
démoli au moins 858 habitations, dont 776 abris pour réfugiés18. Dans les quartiers
de Rafah (sud de Gaza) qui abritent essentiellement des réfugiés, Israël a totalement
démoli 961 habitations, jetant à la rue 9 434 personnes19.
12. En 2003, dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a passé au bulldozer
448 hectares de terres et les 132 840 arbres qui y étaient plantés, détruit cinq puits et
démoli des habitations. Au total, les forces israéliennes ont détruit 10 % des terres
cultivables de Gaza20. Cependant, Israël a effectué la plupart des confiscations en
2003 en fonction de la barrière érigée en Cisjordanie. Entre le 29 septembre 2000 et
le 31 mai 2003, l’armée et les colons israéliens ont arraché des centaines de milliers
d’oliviers, de citrus et d’autres arbres fruitiers, détruit 806 puits et 296 entrepôts
agricoles, démoli 2 000 routes et bloqué des milliers d’autres avec des remblais en
béton et en terre21. D’après la Banque mondiale, les dégâts causés à l’agriculture
s’élevaient à 217 millions de dollars en 200322.
13. Les infrastructures palestiniennes, privées comme publiques, ont été abîmées
ou détruites par les munitions et le matériel de l’armée israélienne, ainsi que par les
soldats et les colons israéliens eux-mêmes. Au début de 2003, les déprédations des
équipements et des infrastructures représentaient entre 700 et 800 millions de
dollars, soit des pertes globales atteignant 1,7 milliard de dollars. Les dégâts
matériels chiffrables causés à l’économie palestinienne entre septembre 2002 et
avril 2003 s’élèvent à 370 millions de dollars, soit un total de 1,1 milliard de dollars
depuis octobre 200023. Ces chiffres dénotent de fortes réductions du stock de biens
capitaux, qui ont limité les capacités d’offre au niveau local. La destruction par
Israël de l’environnement et des infrastructures créés par les Palestiniens marque un
0437945f.doc 7
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contraste avec l’implantation simultanée de colonies et la construction
d’infrastructures connexes, qui ont facilité le transfert illégal de la population.
Entraves à la liberté de circulation et bouclage des territoires
14. Les restrictions imposées à la circulation des biens et des personnes aggravent
encore la crise humanitaire dans le territoire palestinien occupé, car elles accentuent
le chômage et la pauvreté, empêchent l’offre de soins médicaux, brisent les cycles
d’enseignement et, de manière générale, sont source d’humiliation pour les
Palestiniens, pris individuellement et collectivement. En 2003, les couvre-feux
étaient généralement moins stricts que ceux imposés en 2002. En moyenne, 390 000
civils étaient soumis à un couvre-feu entre novembre 2002 et avril 2003, au lieu de
520 000 pendant le deuxième semestre de 2002. Cependant, en 2003, les habitants
d’Hébron, de Djénine et de certaines parties de Gaza ont dû se plier à un couvre-feu
plus strict et plus suivi24.
15. Depuis le mois de mars 2003, la construction de 85 nouveaux postes de
contrôle et de 538 différents types de tranchées et de fossés, la mise en place de 47
barrières et barrages routiers, et l’existence d’innombrables postes de contrôle
« volants » (c’est-à-dire mobiles) ont effectivement morcelé tout le territoire
occupé, en un grand nombre de zones séparées et isolées25.
16. Entre décembre 2002 et décembre 2003, l’armée israélienne a bouclé le poste
de contrôle d’Erez (Gaza) pendant 138 jours et la zone industrielle d’Erez pendant
15 jours. Le principal point de passage pour marchandises de Karni (Gaza) a été
fermé totalement pendant 57 jours et partiellement pendant 51 jours, et le poste de
contrôle dans le sud de Gaza, à Sufa, a été fermé pendant 141 jours. L’armée
israélienne a entièrement fermé le point de passage de Rafah, à la frontière
égyptienne, et, pendant 105 jours, elle a fermé la frontière aux hommes palestiniens
âgés de 15 à 35 ans. Dans la bande de Gaza, elle a interdit tout passage sur la
principale route d’accès nord-sud à la colonie de Gush Qatif partiellement pendant
336 jours et totalement pendant 2 jours, tout en empêchant complètement pendant
342 jours la circulation sur l’artère nord-sud de Gaza, au carrefour de Netzarim. Les
forces d’occupation israéliennes ont maintenu la fermeture complète de l’aéroport
de Gaza pendant toute cette période, et n’ont autorisé ni réparation, ni opération26.
Colonies de peuplement israéliennes
17. Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé,
jugées illégales par la communauté internationale, continuent d’alimenter le conflit
et ont des répercussions catastrophiques sur les conditions de vie du peuple
palestinien. En Cisjordanie, Israël a implanté plus de 136 colonies qui comptent
236 000 habitants. Dans la bande de Gaza, 17 colonies de peuplement abritent
quelque 7 000 colons. Environ 180 000 colons vivent dans Jérusalem-Est occupée.
Certaines de ces implantations sont à présent de véritables villes ou villages, comme
pour Ariel (17 000 habitants) en Cisjordanie et Ma’ale Adumin (28 000 habitants) à
Jérusalem-Est27.
18. Aucun « gel » des constructions ou de l’expansion des colonies, tel que l’exige
la Feuille de route du Quatuor, n’a été décrété (S/2003/529, annexe). Les colonies,
toutes catégories confondues, continuent de représenter une part importante des
8 0437945f.doc
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investissements publics consentis par Israël28, et les nouvelles constructions dans
les colonies ont augmenté de 35 % en 200329. La même année, le Gouvernement
israélien a ouvert un crédit de 1,9 milliard de nouveaux shekels (NSI) au titre des
colonies de peuplement30, alors que les activités du bâtiment en Israël sont tombées
à leur plus bas niveau depuis plus de 10 ans31. Qui plus est, la croissance
démographique dans les colonies est de 16 % sous le gouvernement actuel, contre
1,8 % en Israël. À Gaza, la population de la colonie de Kfar Darom a augmenté de
52 % et celle de Netzarim de 24 % au cours des trois dernières années. En
Cisjordanie, la population de Tupuach a augmenté de 50 %, celle de Yitzhar de 30 %
et celle d’Hébron de 15 %32.
19. Mais c’est la superficie des terres qui sont exclusivement destinées aux
implantations qui est encore plus importante que le nombre des colons. La zone
d’aménagement pour Ma’ale Adumin s’étend du village palestinien d’al-Azariya à la
périphérie de Jéricho, ce qui représente presque toute la largeur de la bande de Gaza
à cet endroit. En 2002 déjà, les zones d’implantation de colons avaient absorbé
41,9 % de la superficie de la Cisjordanie33. Une « zone stérile », large de
400 mètres, entoure la plupart de ces colonies, tandis que les voies de
contournement et les autres infrastructures reliant les colonies entre elles et à Israël
empiètent stratégiquement sur le territoire palestinien34.
20. La superficie totale des terres confisquées pour l’implantation de colonies ou
désignées comme zones militaires dans la bande de Gaza est de 165,04 kilomètres
carrés, soit 45 % du territoire de Gaza, et 7 000 colons y sont installés. Cela est à
comparer avec la situation de plus d’un million de Palestiniens qui vivotent sur les
55 % de terres restantes. La densité de la population palestinienne à Gaza, une des
plus fortes au monde, est presque 100 fois plus élevée que chez les colons
israéliens35.
21. La multiplication des colonies par le Gouvernement israélien est étroitement
liée à la construction de la barrière de séparation en Cisjordanie, qui a abouti à la
confiscation de terres appartenant à des Palestiniens et à la fragmentation de leur
territoire. Cette politique a suscité de profondes inquiétudes quant à la possibilité de
créer à l’avenir, aux côtés d’Israël, d’un État palestinien qui soit indépendant et
viable. La persévérance des autorités israéliennes se manifeste dans l’allocation
généreuse de ressources militaires et financières au titre des colonies et de la
barrière.
22. En dépit des crédits qui sont officiellement affectés aux colonies, il ressort
d’un sondage effectué en juillet 2003 auprès des Israéliens que 74 % des colons
installés dans le territoire occupé accepteraient de quitter leur colonie en échange
d’une indemnisation36.
Barrière
23. L’ouvrage est constitué d’un ensemble de murs de huit mètres de hauteur, de
tranchées pouvant atteindre quatre mètres de profondeur, de parois en terre et en
béton, de doubles murs, de clôtures équipées de détecteurs électroniques, d’une
route de patrouille asphaltée à deux voies, d’une route de dépistage permettant de
détecter les empreintes de pieds et de six boudins de barbelés empilés. Il se
caractérise également par plusieurs structures secondaires ou barrières « avancées »
d’une longueur de 150 mètres, situées quelques kilomètres plus loin à l’est de la
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barrière, qui sont apparemment destinées à canaliser la circulation pour l’orienter
vers cinq postes de contrôle. Il est en outre prévu de construire 26 « points de
passage pour les agriculteurs » durant la première phase de construction37.
24. La barrière, qui, d’après les plans, s’étendra sur une longueur totale de
638 kilomètres38, couvrira 975 kilomètres carrés (16,6 %) du territoire occupé qui
viendront s’ajouter du côté israélien. Quelque 320 000 colons y vivent déjà, dont
ceux installés dans Jérusalem occupée39.
25. Seulement 6 % de l’édifice est situé à une distance égale ou inférieure à
100 mètres de la Ligne verte. La barrière s’écarte sur une distance allant jusqu’à
22 kilomètres à l’intérieur de la Cisjordanie40. D’après les prévisions du
Gouvernement israélien, 76 400 hectares environ, soit 13,5 % environ de la
superficie de la Cisjordanie (Jérusalem-Est non comprise), s’étendront entre la
barrière et la Ligne verte. Cela englobe 15 600 hectares qui seront enfermés dans
une série d’enclaves et 60 800 hectares se trouvant dans des zones fermées situées
entre la Ligne verte et la barrière. Plus de 189 000 Palestiniens, répartis dans 100
villes et villages, vivent actuellement sur ces terres, dont certaines sont parmi les
plus fertiles de la Cisjordanie. Vingt mille d’entre eux devront vivre dans des zones
fermées situées entre la barrière et la Ligne verte, tandis que 169 000 autres vivront
dans neuf enclaves totalement encerclées par la barrière. Cela aura également des
répercussions pour les personnes qui vivent à l’est de la barrière et qui ont besoin
d’accéder à leurs fermes, à leur travail et à des services41.
26. Avec la construction de la barrière, Israël annexera de fait la majeure partie des
aquifères de Cisjordanie (qui fournissent 51 % des ressources en eau de la
Cisjordanie). L’ouvrage sépare des habitants de leurs terres et des ressources en eau,
les privant de tous moyens de subsistance et contraignant nombre des Palestiniens
vivant dans ces zones à partir, comme cela a déjà été le cas pour 6 000 à
8 000 résidents de Qalqiliya. Quelque 600 boutiques et entreprises auraient de ce
fait fermé leurs portes42. Les forces militaires israéliennes qui participent à cette
opération ont dans la foulée détruit des habitations et des structures commerciales,
comme cela a été le cas dans la ville de Nazlat Issa, au nord de Qalqiliya, où l’armée
israélienne a démoli au moins sept habitations et 125 boutiques pour laisser la voie
libre à la construction de la barrière43. Dans le village d’Aqaba (Cisjordanie),
12 structures sur 18 doivent être démolies. Israël a arraché plusieurs milliers
d’arbres fruitiers et d’oliviers pour poursuivre les travaux de construction44.
27. Afin de récupérer des terres en vue de la construction de la barrière, le
commandant militaire des Forces de défense israéliennes en Cisjordanie a émis des
ordonnances militaires en vue de réquisitionner des propriétés privées. De même, à
Jérusalem, le Ministère de la défense a émis des ordres de réquisition pour récupérer
des terres45. Ces textes entrent en vigueur dès lors qu’ils sont signés, qu’ils soient
ou non remis au propriétaire. Celui-ci dispose généralement d’une semaine à
compter de la date de la signature pour faire appel. Certains de ces textes sont
rétroactifs. Toutefois, la plupart des pétitions soumises au Comité d’appel ou à la
Haute Cour ont été rejetées, même si certaines des expropriations ont été retardées
et réduites à la suite de l’appel46 et bien que la Haute Cour ait recommandé
d’engager des négociations sur le tracé de la barrière avec les villages concernés. La
rapidité avec laquelle la puissance occupante construit la barrière, les ouvriers
travaillant 24 heures sur 24, rend difficile le déroulement de tout processus
10 0437945f.doc
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judiciaire adéquat. Le Gouvernement israélien a annoncé qu’il allait modifier le
tracé de la barrière de manière à le rapprocher de la Ligne verte.
28. Le 2 octobre, les autorités militaires d’Israël dans le territoire occupé ont
édicté une série d’ordonnances militaires interdisant à toute personne de pénétrer
dans la « zone hermétique » ou d’y demeurer. Ces ordonnances portent sur
73 kilomètres carrés et affectent quelque 5 300 Palestiniens répartis dans
15 localités. Les résidents palestiniens ont jusqu’à présent pu obtenir des permis
pour rester dans leur maison, au prix d’une longue attente et d’un montant
considérable de ressources, mais seulement pour de courtes périodes d’un, trois ou
six mois. D’après l’armée israélienne, 27 des 46 portes que comporte la barrière
sont ouvertes aux Palestiniens munis d’un permis valide, mais les Palestiniens
affirment qu’ils ne peuvent utiliser que 19 d’entre elles. Dans certaines régions
agricoles, les points de passage sont ouverts pendant 15 à 30 minutes, trois fois par
jour, ou selon des critères que les soldats israéliens imposent arbitrairement47.
Ressources naturelles, eau et environnement
29. Les Palestiniens consomment en moyenne 70 litres d’eau par habitant et par
jour. Les Israéliens installés dans les colonies en consomment 350 litres (soit 5 fois
plus que les Palestiniens)48. Israël prélève plus de 85 % de l’eau des nappes
aquifères situées dans le territoire palestinien occupé et son système de distribution
inéquitable a créé une grave pénurie d’eau dans le territoire, malgré les ressources
locales. À cause des postes de contrôle et des bouclages, les camions-citernes ne
peuvent pas toujours accéder aux villages, laissant ainsi certaines localités privées
d’eau pendant plusieurs jours49. La situation est désespérée pour quelque
280 localités rurales situées dans le territoire occupé, qui n’ont pas accès à un puits
ou à l’eau courante et qui sont totalement tributaires des systèmes
d’approvisionnement municipaux ou privés. Dans les conditions actuelles de
dépendance économique et commerciale, après septembre 2000, les services de
camions-citernes palestiniens ont le plus souvent acheté l’eau à un transporteur
israélien 80 % plus cher50, et 60 % des familles palestiniennes dépendent de l’eau
distribuée par les camions-citernes, qui absorbe 17 à 40 % des revenus des ménages
durant les mois d’été51.
30. Lors de la première phase de construction de la barrière, les Palestiniens ont
perdu 29 puits représentant un débit total annuel de 3 880 000 mètres cubes52. À
Abu Nujaym (région de Bethléem), l’armée israélienne a démantelé le système
d’adduction d’eau en creusant des digues et en détruisant les canalisations53. On
estime que les dommages matériels causés par les militaires israéliens au système
d’adduction d’eau et aux conduites d’égout dans le territoire occupé s’élèvent à près
de 140 millions de dollars54.
Alimentation
31. La politique et les pratiques d’occupation ont fait reculer la consommation
alimentaire chez les Palestiniens de 25 à 30 % depuis septembre 2000, et ceux-ci
consomment à présent moins d’aliments riches en protéines55, en raison
essentiellement de la perte d’emplois et des couvre-feux56. À l’heure actuelle, le
territoire palestinien occupé ne subvient pas à ses besoins en matière
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d’alimentation : une grande partie des céréales, du sucre et des huiles, qui comptent
pour 65 % des calories alimentaires courantes, sont importés. Quelque 1,4 million
de personnes (40 % de la population) vivent dans l’insécurité alimentaire et
1,1 million (30 %) d’autres seront directement menacées si les conditions actuelles
demeurent57. En 2003, 13,2 % des enfants de moins de 5 ans dans la bande de Gaza
et 4,3 % des enfants en Cisjordanie souffraient de malnutrition aiguë. À présent,
17,5 % des enfants de la bande de Gaza et 7,9 % des enfants de Cisjordanie
souffrent de malnutrition chronique58.
32. L’ONU et d’autres organisations internationales et non gouvernementales
dispensent une aide alimentaire aux Palestiniens. Cependant, cette aide n’offre pas
une solution durable. Les secours alimentaires fournissent 80 % de la totalité des
aliments énergétiques (principalement de la farine de blé). La production locale joue
un rôle essentiel pour améliorer l’alimentation de la population palestinienne59.
Logement
33. La surpopulation est le résultat des transferts massifs de population. Les
colonies nouvelles ou en expansion ont gravement affecté les conditions
d’habitation des Palestiniens et les possibilités de construire, en particulier autour
des colonies implantées sur des collines60. Avec une population actuelle de
3,3 millions de Palestiniens dans le territoire occupé et une population totale
prévue de 4 millions en 2010, la croissance naturelle impose de construire
151 000 nouveaux logements entre 2001 et 2010, soit environ 15 000 logements par
an61. Outre la confiscation des maisons de Palestiniens par Israël, les conditions
économiques désastreuses dues aux opérations de bouclage et la capacité actuelle
des entreprises palestiniennes (qui construisent moins de 10 000 logements par an)
laissent présager un déficit accru du logement et une densité de population encore
plus élevée. La forte densité de logements est source d’un grand nombre de
problèmes pour les familles – allant des affections de la peau à la violence
familiale62.
34. Outre les destructions et les confiscations d’habitations appartenant à des
Palestiniens, le coût de la construction est de plus en plus prohibitif. Les restrictions
imposées en matière de construction ont réduit les capacités de logement et gonflé
les prix de l’immobilier en cette période de crise. Les bouclages ont en outre accru
les coûts des transports et des matériels de construction, faisant ainsi grimper les
prix de l’immobilier de 12 % au cours des 15 premiers mois qui ont suivi septembre
200063.
35. Au niveau de l’Autorité palestinienne, les organes de financement du logement
n’apportent pas les solutions voulues aux couches les plus défavorisées de la
population, et le Ministère palestinien du logement n’a pas à ce jour défini de
politique en matière de logement. Le fond du problème réside dans le manque de
contrôle des Palestiniens sur leurs terres et leurs ressources64.
Santé publique
36. Le niveau de santé s’est dégradé en raison des postes de contrôle et des
couvre-feux, qui entravent l’accès aux hôpitaux et aux dispensaires, compromettent
l’exécution des programmes de santé (par exemple, les vaccinations) et empêchent
12 0437945f.doc
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de traiter les traumatismes psychologiques découlant des conséquences matérielles,
économiques et sociales de l’occupation65. En dépit des capacités limitées, des
maigres ressources et des entraves à la liberté de circulation, la fréquentation des
services médicaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Moyen-Orient (UNRWA) a augmenté de 40,3 % en
Cisjordanie et de 45,1 % dans la bande de Gaza, 4,4 millions de patients au total
ayant consulté ces services durant la période allant de la moitié de 2002 à la moitié
de 200366. Alors que la fréquentation a augmenté, la qualité des services a baissé, la
plupart des centres fonctionnant avec un personnel réduit et faisant face à des
problèmes de transport et des difficultés d’approvisionnement en eau, en électricité
et en fournitures médicales, compte tenu des restrictions imposées par Israël67.
37. L’accès à la médecine procréative, les coûts des soins, leur disponibilité et
leur qualité se sont dégradés. Quarante-huit pour cent de la population souffrait
d’anémie en 2003, contre 31,5 % en 2002 et 23,4 % en 2001. Le pourcentage
d’accouchements en milieu hospitalier diminue chaque année. L’an dernier,
seulement 33 % des mères ont reçu des soins prénatals et 19 % à peine ont reçu
quelque type de soins après l’accouchement68. En raison de la détérioration de la
qualité de l’eau, l’incidence de la dysenterie et des infections intestinales a
sensiblement augmenté69.
38. On estime à 3,6 % le taux de natalité des Palestiniens vivant dans le territoire
occupé. Toutefois, les cas d’insuffisance pondérale à la naissance ont augmenté de
25 % en 2003 et les consultations de suivi du poids des nourrissons ont baissé de
5 %70. Le nombre d’enfants vaccinés dans les délais prévus, qui a diminué de 36 %,
laisse présager des épidémies, notamment une vague d’infections transfrontières71.
39. La barrière risque d’aggraver encore la situation en matière de santé publique
et de porter atteinte à la qualité des services, en privant 73,7 % des Palestiniens
vivant à l’ouest de la barrière d’un accès aux centres de soins. Le personnel médical
ne pourra pas se rendre auprès de 76,4 % d’entre eux et, du fait de la crise
économique résultant de cette situation, 69 % ne seront pas en mesure de payer pour
les services et 65 % des mères ne recevront pas de soins maternels72.
Jeunes et éducation
40. Dans le territoire occupé, 67 % de la population est âgée de 24 ans ou moins.
Les effets psychologiques du conflit sur les enfants et les jeunes découlent du fait
qu’ils sont exposés à la violence politique, de la destructuration de leur famille, du
manque de possibilités de s’instruire ou d’exercer des activités productives et de la
dégradation générale des conditions de vie. La plupart des 9 000 enfants qui ont été
blessés sont des adolescents âgés de 13 à 18 ans, un groupe d’âge particulièrement
mal armé pour résister à l’agression, à la rébellion, aux comportements à risque, au
désarroi, aux frustrations, à la dépression et au repli sur soi. Ils présentent différents
symptômes tels que des troubles du sommeil, des problèmes émotionnels, des maux
de tête, une perte de l’appétit et une grande instabilité, et risquent davantage de
souffrir de troubles mentaux, de commettre des actes de violence au sein de la
famille et d’avoir des comportements autodestructeurs. Près de 75 % d’adultes
indiquent que leurs enfants souffrent de troubles émotionnels plus graves qu’il y a
un an73. L’hypertension est le symptôme psychologique le plus courant parmi les
enfants en âge d’étudier, qui comptent pour un quart de l’ensemble des cas74. Les
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conséquences à long terme sont notamment la perte de confiance dans les adultes, le
manque de respect à l’égard des institutions, l’acceptation de la violence en tant que
moyen de résoudre des problèmes et un déficit d’espoir ou de foi dans un avenir
juste et constructif75.
41. Dix années d’efforts pour améliorer le système éducatif ont été réduites à
néant par les bouclages et les restrictions de la liberté de circulation, qui touchent
près d’un million d’étudiants et plus de 39 000 enseignants dans 1 900
établissements scolaires. En Cisjordanie, 68 % des étudiants ont indiqué qu’ils
avaient du mal à se rendre dans leurs établissements pour la période allant de
novembre 2002 à novembre 200376. Au moins 498 écoles ont dû fermer leurs portes
pendant l’année scolaire 2002/03 à cause des restrictions de la liberté de mouvement
qui condamnent les enfants à rester chez eux. Les forces israéliennes ont par ailleurs
détruit ou endommagé au moins 269 écoles77.
42. Le taux de réussite global des étudiants palestiniens a accusé une chute de
14,5 % pendant l’année scolaire 2002/03 par rapport à l’année scolaire 2001/0278.
Indicateurs économiques et sociaux
43. De 1998 à 2000, l’économie dans le territoire palestinien occupé a été marquée
par une solide croissance annuelle de 5 %. Cependant, la politique des bouclages et
l’instauration d’un couvre-feu en 2003 se sont soldés par des pertes et une
stagnation du commerce, accompagnées d’une hausse du chômage et d’une
aggravation de la pauvreté79. L’économie palestinienne se trouve donc désormais
largement tributaire du secteur parallèle, du système de la débrouille et des services
d’exploitation de rente. L’agriculture, pilier de l’économie palestinienne, continue
d’être pratiquée, mais dans des conditions extrêmement répressives. La CNUCED
parle désormais à propos du territoire palestinien « d’économie ravagée par la
guerre », parce qu’on y observe les mêmes caractéristiques structurelles, obstacles
extérieurs, contraintes budgétaires et résultats du secteur privé que dans les autres
pays déchirés par la guerre80.
44. Après trois années de déclin économique, les principaux indicateurs sont à la
baisse. En valeur réelle, l’économie palestinienne a perdu la totalité de la croissance
enregistrée sur les 15 années précédentes, le produit intérieur brut (PIB) réel
s’établissant aujourd’hui en dessous de son niveau de 198681. Si on met en rapport
le taux de croissance estimatif de 4,5 % donné par la Banque mondiale, le Fonds
monétaire international (FMI) et le Ministère des finances de l’Autorité
palestinienne avec le taux d’accroissement de la population, il apparaît que le
revenu par habitant est demeuré constant en 2003; mais à cause des restrictions de la
liberté de circulation, les Palestiniens ne sont toujours pas en mesure de reprendre
des activités économiques et commerciales normales, que ce soit en Cisjordanie ou
avec Israël, alors qu’il s’agit là d’une condition préalable au redressement de
l’économie82.
45. Conformément à la définition de l’Organisation internationale du Travail
(OIT), le taux de chômage annuel a diminué et est passé de 31 % au quatrième
trimestre de 2002 à 26 % au quatrième trimestre de 2003. Toutefois, le taux de
chômage demeure à un niveau largement supérieur à celui observé avant la crise, de
10 % (troisième trimestre de 2000). On a assisté en 2003 à un redémarrage de
l’emploi dans plusieurs secteurs de l’économie, mais d’après les données fournies
14 0437945f.doc
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par le Bureau central de statistique palestinien, les Palestiniens sont de plus en plus
nombreux à exercer une activité indépendante ou non rémunérée. Ils se tournent
également de plus en plus vers les secteurs à basse productivité, comme
l’agriculture et le commerce, pour trouver du travail, ce qui est souvent à l’origine
d’un chômage masqué. On trouve désormais plus de travailleurs palestiniens dans le
secteur de l’agriculture que dans le bâtiment, autrefois une des principales sources
d’emploi, ce qui montre que l’économie a connu un réel bouleversement structurel.
Cette évolution est en partie due à la perte de nombreux emplois en Israël, puisque
on y dénombrait seulement 57 000 travailleurs du territoire palestinien occupé en
2003, contre 135 000 avant la crise83.
46. Israël a repris le paiement d’une partie des recettes fiscales et douanières qu’il
doit à l’Autorité palestinienne, pour un montant approximatif de 130 millions de
dollars pour la période allant de janvier à septembre 200384. Cependant, la plupart
des autres indicateurs sont toujours à la baisse. L’incertitude politique, la suspension
du paiement des recettes fiscales et douanières par Israël, la diminution des
contributions versées par les donateurs, les pertes palestiniennes occasionnées par la
construction progressive du mur en Cisjordanie, la rupture du cessez-le-feu et la
plus grande sévérité des restrictions de la liberté de circulation imposées par Israël
ont contribué au déclin net des indicateurs macroéconomiques85.
47. À la fin du mois de mars 2003, le revenu médian des ménages avait atteint son
niveau le plus bas, accusant une baisse de 44 % par rapport à octobre 200086.
Environ 47 % des ménages ont vu leurs revenus amputés de plus de 50 % pendant la
même période. Compte tenu du fait que la population a augmenté de 13 % et que le
revenu réel a connu une chute de plus de 46 % depuis 1999, on assiste à un
accroissement de la pauvreté, qui frappait 60 % de la population en 200287 et 63 %
à la mi-2003. Deux millions de Palestiniens dépendent de l’aide alimentaire pour
leur survie et vivent dans la pauvreté absolue, c’est-à-dire avec moins de 2,1 dollars
par jour88.
48. Tout un ensemble de facteurs ont provoqué une crise économique et une
aggravation de la pauvreté sans précédent en 2003. L’Autorité palestinienne n’a pas
versé les salaires à sa charge ni fourni les services sociaux prévus (qui représentent
49 % du total des revenus salariaux des ménages89). Par ailleurs, l’armée israélienne
et les colons ont empêché les agriculteurs d’avoir accès à leurs terrains pour
s’occuper de la plantation, de la culture, de la récolte ou de la transformation des
produits. La plupart des travailleurs palestiniens en Israël – pour beaucoup
originaires de communautés chassées et dépossédées de l’autre côté de la Ligne
verte – ont perdu leur salaire en raison des bouclages et le taux de chômage, qui
était de 10 % en 200090 a atteint les 70 % dans certaines zones91.
49. Les ménages se sont donc vu contraints de réduire drastiquement leur
consommation et leurs dépenses de base. La consommation alimentaire a diminué
de 86 %92 et plus de 60 % des factures des services de distribution font l’objet d’un
retard de paiement. Si 63 % des familles ont emprunté de l’argent à des amis ou à
des parents pour s’en sortir, 20 % d’entre elles ont dû se résigner à vendre leurs
biens, par exemple des bijoux et d’autres effets, dans le cadre de « stratégies de
désinvestissement » qui ont pour conséquence de réduire leurs moyens de
subsistance de façon irréversible93. Au mois de mars 2003, 42 % des familles étaient
démunies et étaient tributaires de l’aide humanitaire94. Le travail des enfants, qui a
doublé entre 2001 et 2002 et atteint désormais les 3,1 %95, exclut toute possibilité
0437945f.doc 15
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d’éducation, remet en question la productivité future et se traduit par une
transmission de la pauvreté de génération en génération.
50. Il existe deux catégories de personnes particulièrement vulnérables : celles qui
sont victimes d’une pauvreté chronique (en situation difficile) et les « nouveaux
pauvres ». La première catégorie regroupe principalement des foyers avec beaucoup
de femmes, de personnes âgées ou d’enfants. Sans économies, ils vivent dans des
conditions très difficiles et ne disposent pas de source de revenu stable. Les
nouveaux pauvres sont ceux qui ont récemment perdu leur domicile, leur revenu,
leurs biens ou leurs moyens d’existence et qui n’ont qu’une capacité limitée de
rebondir. Cette catégorie comprend notamment de nombreux agriculteurs victimes
de la destruction ou de la confiscation de leurs terres ou qui se sont vu interdire
l’accès aux terres, à l’eau, aux cultures, aux autres moyens de production et aux
marchés par les colons et/ou l’armée israélienne. Les pêcheurs de Gaza, les
Bédouins et les travailleurs journaliers qui n’ont plus accès aux marchés du travail
en font par exemple partie. Ceux qui ont la chance de percevoir des revenus stables
ont désormais à leur charge un plus grand nombre de personnes. Les rapports de
dépendance sont ainsi passés de 5,9 à 6,6 en Cisjordanie et à 7,5 à Gaza96.
51. Les investissements étrangers dans le territoire palestinien occupé ont accusé
une baisse de 90 % et sont passés d’environ 1 milliard 450 millions de dollars en
1999 à quelque 150 millions de dollars en 200297. Au vu du fossé entre le niveau
actuel des investissements et celui qui aurait dû être atteint en l’absence de conflit,
on estime que le territoire palestinien occupé a essuyé une perte de 3,2 milliards de
dollars98. Ajoutée aux dégâts matériels et à la détérioration de l’infrastructure, cette
diminution des investissements étrangers a entraîné un déclin du stock de capital
productif de 1 milliard de dollars (soit 19 % en termes réels par habitant) au début
de 200399.
52. La mise en place d’un système bancaire commercial dans le territoire
palestinien occupé est relativement récente puisqu’elle a commencé il y a seulement
neuf ans avec le processus d’Oslo. Le 25 février 2004, l’armée israélienne a
perquisitionné quatre agences à Ramallah, saisissant des espèces pour un montant
estimatif de 8,6 à 9 millions de dollars correspondant, d’après les forces de sécurité
israéliennes, à des « comptes suspects ». Certains observateurs ont estimé que ces
mesures risquaient de déstabiliser le système bancaire palestinien100.
53. L’économie du territoire occupé dépend largement d’Israël puisque 96 % des
exportations palestiniennes sont à destination d’Israël, qui absorbe en outre environ
25 % de la main-d’oeuvre palestinienne101. La demande intérieure palestinienne
représente environ 150 % du PIB et on observe une fuite excessive des ressources
économiques vers Israël, dans la mesure où le déficit commercial avec Israël
représente environ 71 % de l’ensemble du déficit commercial palestinien. Soixantedix
pour cent des emprunts extérieurs (essentiellement des fonds de soutien des
donateurs) nécessaires au financement du commerce servent à payer les
importations en provenance d’Israël. Le déficit commercial avec Israël
correspondait en 2002 à 45 % du PIB, ce qui veut dire que pour chaque dollar
produit sur le territoire, 45 cents aboutissent dans l’économie israélienne102. Cette
tendance semble d’ailleurs se confirmer; les données commerciales pour le
deuxième trimestre de 2003 indiquent par exemple une augmentation de 17 % des
importations en provenance d’Israël et une diminution de 3,4 % des exportations à
destination d’Israël par rapport au deuxième trimestre de 2002103.
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54. La plupart des entreprises palestiniennes (90 %) sont des micro-unités (avec
moins de cinq employés) qui ont du mal à faire face à la situation actuelle, alors
qu’elles emploient 56 % de la main-d’oeuvre intérieure. Les moyennes entreprises
(20 à 50 employés) ne représentent que 1 % de l’ensemble des entreprises104. On
observe une hausse du chômage accompagnée d’une baisse du niveau des
rémunérations dans tous les secteurs, à l’exception des entreprises de taille moyenne
produisant des denrées alimentaires et des boissons, caractérisées par une hausse de
l’emploi et du niveau des rémunérations de 13 % et 36 % respectivement, grâce à
l’augmentation de la demande de produits locaux en remplacement des importations
israéliennes. La capacité des grandes entreprises à surmonter la crise n’a pas suffi à
compenser les pertes d’emploi dans l’ensemble du secteur. En 2003, 75 % des
entreprises palestiniennes ne fonctionnaient qu’au tiers de leur capacité de
production et 43 % des entreprises industrielles ont fermé leurs portes depuis le
mois de septembre 2000105.
55. L’occupation et le conflit qu’elle a provoqué ont par ailleurs modifié la
structure même de l’économie. Le nombre de microentreprises a augmenté de
manière significative (28 % en 2002), tandis que le nombre de petites entreprises
diminuait dans les mêmes proportions. Les entreprises de taille moyenne et les
grandes entreprises ont également été durement touchées (avec une baisse de 49 %
et 48 % respectivement106). Les entreprises ont essayé de s’adapter à la situation en
réduisant le nombre d’heures de travail et leur capacité de production ou bien en
ayant recours à des véhicules immatriculés en Israël pour transporter leurs
marchandises; mais ces stratégies ont eu pour contrecoup une augmentation des
coûts de production déjà excessifs107.
56. Israël continue de bloquer les recettes revenant à l’Autorité palestinienne, dont
le versement rapide constitue pourtant une des mesures économiques prévues par le
Quatuor dans la Feuille de route. À la fin de 2003, Israël retenait toujours un
montant de 299 470 000 dollars dû à l’Autorité palestinienne108. Les ministères et
d’autres bâtiments de l’Autorité palestinienne ont par ailleurs été la cible d’attaques
de l’armée israélienne, entravant le bon fonctionnement des services publics. Les
dégâts causés par les forces israéliennes à l’infrastructure publique palestinienne,
notamment la mise à sac généralisée des bâtiments ministériels de l’Autorité
palestinienne et des bureaux municipaux, se chiffrent à environ 251 millions de
dollars109.
Condition de la femme
57. On assiste généralement en temps de crise à une aggravation des problèmes
d’inégalité des sexes et du manque d’équité. Les femmes sont amenées à jouer un
rôle plus important dans leur famille et dans la société à mesure que les difficultés
économiques augmentent et que les ressources s’amenuisent, ou deviennent
inaccessibles, ce qui les soumet à un plus grand stress et représente pour elles un
véritable fardeau psychologique110.
58. Le fait que beaucoup d’hommes de la communauté soient décédés, aient été
placés en détention ou se trouvent au chômage – près de 80 % dans certaines zones
du territoire occupé –, a provoqué un accroissement de la pauvreté et un marasme
social, qui contribuent à la violence dans la famille et au stress. La violence de
l’environnement se traduit par une augmentation des mauvais traitements dans la
0437945f.doc 17
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famille : l’exposition des enfants et des parents à la violence politique est en effet le
premier facteur de violence dans la famille, que ce soit entre époux, contre les
enfants ou entre frères et soeurs111.
Accès à l’assistance humanitaire
59. La visite, au mois d’août 2002, de l’Envoyée personnelle du Secrétaire général
avait pour objectif d’obtenir du Gouvernement israélien qu’il s’engage à faciliter
l’acheminement de l’aide humanitaire. En dépit de certains progrès, les
engagements pris sont loin d’être pleinement respectés112. Les forces et les autorités
israéliennes ont à plusieurs reprises créé des difficultés aux organisations
humanitaires ou les ont empêchées de passer les postes de contrôle ou d’entrer dans
les zones bouclées et les ont soumises au mode d’acheminement dit de « dos à
dos ».
60. L’obstruction des ambulances aux points de contrôle demeure un grave
problème. L’an dernier, l’armée israélienne a retenu quelque 60 ambulances par
mois aux postes de contrôle, dont un quart se sont vu refuser le passage. Pendant le
seul mois de mars 2003, les forces israéliennes ont tiré sur 15 ambulances113. Au
mois de juin 2003, l’UNRWA a recensé 231 cas de retard injustifié ou de refus de
passage aux points de contrôle114. Le personnel médical de l’UNRWA a dû opérer
dans des conditions dangereuses lors des opérations militaires et dans le cadre des
restrictions imposées à la liberté de circulation. Rien que dans la Cisjordanie, il a
perdu 7 881 heures de travail de la mi-2002 à la mi-2003115. Pendant le bouclage
complet de Gaza, du 16 au 27 avril 2003, les forces israéliennes ont refusé l’accès
du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’UNRWA au territoire. Les
autorités portuaires d’Ashdod et l’armée israélienne ont également imposé des
procédures dilatoires pour le matériel humanitaire et de développement, ce qui a eu
pour effet de retarder la plupart des opérations et d’en accroître considérablement le
coût financier116.
61. Le mur devrait rendre encore plus difficile l’accès de l’aide humanitaire
internationale et l’offre des autres services sociaux, notamment en ce qui concerne
l’accès des réfugiés aux services sanitaires opérant pour le compte de l’UNRWA
dans les hôpitaux de Jérusalem et l’accès des élèves aux écoles de l’UNRWA, par
exemple celle de Sur Bahir (Jérusalem), qui se trouve sur le tracé supposé du
mur117.
62. Les restrictions imposées par Israël à la liberté de circulation de l’UNRWA ont
eu un coût global de 24 millions de dollars pour la période allant d’octobre 2000 à
novembre 2003. Pendant la plus grande partie de l’année 2003, l’administration
militaire israélienne dans le territoire occupé a refusé d’octroyer des permis d’entrée
à Jérusalem à 47 % des membres du personnel de l’UNRWA118.
63. Israël interdit toute entrée d’articles humanitaires à Gaza par le passage
d’Erez, de sorte que le seul point de transit est le passage de Karni, où les autorités
israéliennes pratiquent le mode d’acheminement dit de « dos à dos ». Israël impose
par ailleurs des frais de transport pour les articles humanitaires, ce qui représente un
coût de 260 000 dollars par an pour l’UNRWA119. Le 30 mars 2004, l’UNRWA a
annoncé qu’il se voyait contraint de suspendre l’offre d’une aide alimentaire à Gaza
à cause des obstructions israéliennes et des risques inacceptables que son personnel
encourait, auxquels venait s’ajouter un manque de financement120. L’UNRWA a
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repris le 21 avril 2004 la distribution d’une aide alimentaire d’urgence aux quelque
600 000 réfugiés dont il s’occupe dans la bande de Gaza.
III. Golan syrien occupé
64. Israël a implanté à ce jour sur les hauteurs du Golan quelque 40 colonies, dans
lesquelles vivent 15 700 Israéliens121.
65. Les autorités israéliennes se sont appropriées la plupart du Golan syrien à des
fins militaires ou pour des colonies. D’après des sources locales, les 18 000 Arabes
syriens restants ne continuent de contrôler qu’un peu plus de 6 % du territoire
d’origine sous occupation122.
66. En 2004, le Comité ministériel israélien chargé des colonies a décidé de
doubler les investissements gouvernementaux dans le Golan, alors que plusieurs
organisations versent depuis longtemps déjà des fonds123. Par ailleurs, les forces
d’occupation israéliennes ont confisqué 354 dounams appartenant aux villageois en
2004 et annoncé la construction de 9 nouvelles colonies et de 900 unités de
logements pour les colons, ainsi que leur intention de doubler la population des
colons israéliens dans la région124.
67. Le Golan est avant tout une région agricole, mais les Syriens sont incapables
d’exploiter pleinement leurs terres dans la mesure où Israël leur interdit de
construire l’infrastructure d’adduction d’eau nécessaire et perçoit des taxes élevées
sur la consommation d’eau, les terres et les transports125. De plus en plus souvent,
les forces israéliennes confisquent les terres et déracinent les arbres, comme ce fut
le cas par exemple au mois de mars 2004, où l’« Israel Land Circle » a arraché
50 pommiers dans les villages arabes126.
68. Séquelles des précédentes guerres, les mines terrestres n’ont plus de
justification militaire aujourd’hui, mais elles représentent toujours un danger pour la
population locale et sont parfois à l’origine de morts ou de mutilations127.
Cinquante pour cent des victimes recensées à ce jour étaient âgées de moins de
17 ans128. Les mines terrestres constituent un danger mortel dans 19 zones agricoles
et pastorales du Golan occupé129. Si le déminage était considéré comme une priorité
il y a deux ans, d’autres préoccupations en matière de sécurité sont désormais
passées au premier plan, de sorte que la population syrienne du Golan est toujours
exposée au risque des mines terrestres130. Le 22 février 2003, de fortes pluies ont
ainsi provoqué l’affaissement d’un terrain miné dans la ville de Madjal Shams, et les
mines ont glissé jusqu’aux maisons, forçant leurs habitants à chercher refuge
ailleurs131.
69. Comme dans le cas du territoire palestinien occupé, l’occupation du Golan
syrien a provoqué l’éclatement des familles. Les jeunes Syriens diplômés des
universités du Golan ou de la Syrie n’ont qu’un accès limité aux possibilités
d’emploi quand ils rentrent chez eux. S’ils rendent visite une fois par an à leur
famille dans le Golan syrien lors de leurs études, Israël ne leur accorde plus
l’autorisation de repartir132.
70. Les établissements scolaires ne suffisent pas à répondre aux besoins de tous les
enfants syriens en âge d’être scolarisés. Conséquence d’un taux d’abandon scolaire
en augmentation rapide, les enfants se tournent vers le marché de l’emploi en Israël,
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où ils touchent un salaire inférieur à celui d’autres personnes faisant le même
travail. Il n’y a par ailleurs toujours pas assez de centres et de services de santé133.
IV. Conclusion
71. On a constaté pendant la période à l’examen une aggravation des répercussions
économiques et sociales de l’occupation militaire. La plupart des données sociales et
économiques indiquent une détérioration marquée des conditions de vie du peuple
palestinien, et notamment l’apparition de nouvelles formes de dépossession et de
destruction des avoirs publics et privés en tous genres. Conséquence de cette
évolution de la situation, le territoire palestinien occupé est désormais considéré
comme une « économie ravagée par la guerre ». L’assistance humanitaire n’est pas
suffisante pour protéger les droits des civils palestiniens sous occupation et leur
permettre de mener une vie digne. La seule solution pour sortir de la crise
économique et sociale actuelle réside dans la fin de l’occupation du territoire
palestinien et du Golan syrien.
Notes
1 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
2 Contribution de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) au rapport, 15 février 2004.
3 Contribution du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au rapport, 26 mars 2004.
4 Rapport du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme, M. John Dugard, sur la
situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967,
soumis conformément à la résolution 1993/2 A de la Commission (E/CN.4/2004/6), p. 12,
par. 24-25 (plus de 230 victimes jusqu’en avril 2003). Les données sont actualisées dans
Palestine Monitor, disponible à l’adresse suivante : <http://www.palestinemonitor.org/factsheet/
Palestinian_intifada_fact_sheet.htm>; et Statistics of Al Aqsa Intifada: 29 September 2000 -
7 April 2004, publié par le Centre palestinien des droits de l’homme et disponible à l’adresse
suivante : <http://www.pchrgaza.org/special/statistics_intifada.htm>.
5 Communiqué de presse SG/SM/9210 du 22 mars 2004 .
6 Ce chiffre serait de 8 400. Source : Israel and the Occupied Territories, Country Reports on
Human Rights Practices (Washington, Département d’État américain, 25 février 2003),
sect. I.d).
7 Ibid.
8 Ibid.
9 Back to a Routine of Torture: Torture and Ill-Treatment of Palestinian Detainees During Arrest,
Detention and Interrogation, September 2001-April 2003 (Jérusalem, Comité public contre la
torture en Israël, 2003), p. 11.
10 Israel and the Occupied Territories, sect. I.a); 2.d); et sect. II.c).
11 Israel and the Occupied Territories, sect. I.c); et Ha’aretz (6 avril 2004).
12 Israel and the Occupied Territories, sect. II.d).
13 Ibid.
14 Israel and the Occupied Territories, entre 6 000 et 8 000 personnes ont été déplacées en raison
de la construction de la barrière (contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004); en outre,
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entre 6 875 et 8 214 personnes ont été déplacées lorsqu’au moins 1 369 habitations ont été
démolies (Statistics of Al Aqsa Intifada).
15 Contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004; également le document du FNUAP intitulé
« Contribution à la note du Secrétaire général » (2003), p. 6-7, citant le Bureau central de
statistique palestinien (2001) et une étude de l’Université de Genève.
16 ONU-Habitat, « Situation du logement dans les territoires palestiniens occupés et création d’un
Fonds pour les établissements humains en faveur de la population palestinienne dans les
territoires palestiniens occupés », (HSP/GC/19/2/Add.3), 17 mars 2003, p. 8, tableau 2.
17 Israel and the Occupied Territories, sect. 4; BBC, 17 mars 2003, disponible à l’adresse
suivante : <http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/2856433.stm>.
18 Contribution de l’UNRWA au rapport, 15 février 2004.
19 Statistics of Al Aqsa Intifada.
20 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Procédure d’appel global : appel
humanitaire 2004 en faveur du territoire palestinien occupé », 18 novembre 2003, p. 16,
tableau : « Evolution of Israeli security measures ».
21 Voir Roubina Ghattas, Nader Hrimat et Jad Isaac, Forests in Palestine (Institut de recherche
appliquée de Jérusalem, 2004), disponible à l’adresse suivante :<http://www.arij.org/pub/
Forests_per_cent20in_per_cent20Palestine/index-1.htm#Abstract>. Voir aussi Centre
d’information national palestinien : Palestinian economic losses due the Israeli siege, closures
and aggressions (29 septembre 2000 au 31 mai 2003), disponible à l’adresse suivante :
<http://www.ipc.gov.ps/ipc_e/ipc_e-1/e_News Reports/2003/reports-012.html>.
22 Banque mondiale, Twenty-Seven Months– Intifada, Closures and the Palestinian Economic
Crisis: An Assessment (Jérusalem, Banque mondiale, mai 2003), p. 46.
23 CNUCED, « Rapport sur l’assistance de la CNUCED au peuple palestinien » (TD/B/50/4) du
28 juillet 2003 (ci-après « rapport de la CNUCED »), p. 6.
24 Dugard, loc. cit., par. 18.
25 Contribution du PAM au rapport, 5 février 2004.
26 Contribution de l’UNRWA au rapport, 15 février 2004.
27 Foundation for Middle East Peace (FMEP), Base de données relatives aux colonies de
peuplement, site Web : <http://www.fmep.org/database/westbank.html>.
28 « New report on illegal outposts prompts calls for probe of WZO », Forward (2 janvier 2004); et
Ha’aretz (3 avril 2004).
29 Chiffres fournis par le Bureau central israélien de statistique, dans James Reynolds, « New
building in Jewish settlements on occupied land grew substantially in 2003 », BBC News
(2 mars 2004), disponible à l’adresse suivante : <http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-
/2/hi/middle_east/3526791.stm>.
30 Ha,aretz (26 décembre 2003).
31 Tikva Honig-Parnass, « All’s clear for full-scale war against the Palestinians », Between the
Lines, juin 2003, p. 6.
32 IDF Radio (30 décembre 2003), cité dans Peace Now, Middle East Report, vol. 5, numéro 23
(5 janvier 2004).
33 Yehezkel Lein et Eyal Weizman, Land Grab: Israel’s Settlement Policy in the West Bank
(Jerusalem, B’Tselem, mai 2002), p. 93, tableau 9.
34 Ha’aretz (16 avril 2004).
0437945f.doc 21
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35 Rapport du Rapporteur spécial, M. Jean Ziegler, sur le droit à l’alimentation, mission dans les
territoires palestiniens occupés (E/CN.4/2004/10/Add.2) par. 47 (31 octobre 2004).
36 Ha’aretz (23 juillet 2003), disponible sur le site Web de Peace Now :
<http://www.peacenow.org/PNintheN/haaretz29.html>.
37 D’après les plans militaires israéliens présentés à la Haute Cour d’Israël. Cité par le Groupe de
la politique humanitaire et des interventions d’urgence du Comité local de coordination de
l’aide, dans « The impact of Israel’s separation barrier on affected West Bank communities »
(4 mai 2003). Disponible à l’adresse suivante : <http://www.reliefweb.int/w/rwb.nsf/s/
29F7516E5E08750385256D1D00699A70>, p. 2.
38 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian implications of the new
barrier projections », peut être consulté à l’adresse suivante : <http://www.reliefweb.int/hicopt/
docs/UN/OCHA/Barrierprojections Jan04%20 25Feb04 eng.pdf>.
39 Rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution ES-10/13 de l’Assemblée
générale (A/ES-10/248), datée du 24 novembre 2003, p. 3, par. 8.
40 Ibid., p. 3, par. 7.
41 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Analysis of humanitarian impact »,
janvier 2004.
42 Ziegler, loc. cit.; par. 51.
43 Voir le rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution ES-10/13 de
l’Assemblée générale, p. 6, par. 24.
44 Le Centre d’information national palestinien a rapporté qu’entre le 29 septembre 2000 et le
31 mai 2003, les forces d’occupation ont arraché des centaines de milliers d’oliviers, de
citronniers et autres arbres fruitiers, cité dans Ziegler, loc. cit., par. 45.
45 À Jérusalem, l’instrument juridique invoqué est la loi sur la confiscation de terres en situation
d’urgence, de 1949.
46 Dugard, loc. cit., par. 9.
47 Rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution ES-10/13 de l’Assemblée
générale, p. 5, par. 19 à 21; Ministère palestinien des affaires étrangères, de la coopération
internationale et des organisations internationales, « Israeli separation wall activity since United
Nations General Assembly request for an advisory opinion from the International Court of
Justice », 24 février 2004, p. 2; et contribution du Bureau de la coordination des affaires
humanitaires à ce rapport, 3 juin 2004.
48 B’ Tselem, « Not even a drop : the water crisis in Palestinian villages without a water network »
(juillet 2001), p. 4.
49 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Monitoring Report on the
« Bertini Commitments » (juin 2003).
50 Banque mondiale, Twenty-seven Months…, p. 47.
51 Ali Sha’ar, Patrick Kelley et Eckart Kleinau, « Environmental Health Assessment: Phase II
(USAID, Programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les villages de
Cisjordanie) » (Washington, USAID, juin 2003), cité dans « Coordinated Appeals Process
(CAP)… », p. 19.
52 ARIJ, Wall and Water in Palestine (présentation sur Powerpoint), disponible à l’adresse
suivante : <http://www.arij.org/pub/Water per cent20in per cent20Palestine/Wall per cent20and
per cent20Water per cent20in per cent20Palestine.zip>.
53 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Monitoring Report… ».
54 Banque mondiale, Twenty-seven Months…, p. 46.
22 0437945f.doc
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55 PAM, contribution au rapport, 5 février 2004.
56 Banque mondiale, Twenty-seven Months…, p. 36; Ricardo Bocco et al., Palestinian Public
Perceptions on their Living Conditions (Genève, décembre 2002), p. 51.
57 FAO, « Summary of the Executive Report of the Food Security Assessment in the West Bank
and Gaza Strip » (Rome, FAO et PAM, 2003), p. 1 et 3.
58 UNRWA, contribution au rapport, 15 février 2004.
59 FAO, « Summary of the Executive Report… », p. 3.
60 Rapport du Rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable en tant qu’élément du droit
à un niveau de vie suffisant, M. Miloon Kothari : additif : Visite dans les territoires palestiniens
occupés (5-10 janvier 2002) (E/CN.4/2003/5/Add.1), 27 novembre 2002.
61 ONU-Habitat « Housing situation… » p. 4 et 5, tableau 1. Ces estimations sont calculées sur la
base d’une moyenne de croissance démographique annuelle de 3,5 % (2,6 % pour la Cisjordanie
et 3,75 % pour la bande de Gaza).
62 Voir Organisation mondiale de la santé, Health Principles of Housing (Genève, OMS, 1989).
63 Cité dans ONU-Habitat, « Housing situation… », p. 2, par. 11.
64 Ibid., p. 3, par. 15.
65 Contribution du PAM au rapport, 5 février 2004; et Dugard, loc. cit., par. 21.
66 Contribution de l’UNRWA au rapport, 15 février 2004.
67 Ibid.
68 Contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004.
69 Contribution de l’UNICEF au rapport, 26 mars 2004; Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, « Humanitarian Monitoring Report… »; également Ziegler, loc. cit., par. 14.
70 Contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004.
71 Contribution de l’UNRWA au rapport, 15 février 2004.
72 Bureau central de statistique palestinien et FNUAP, « The impact of the separation wall on the
socio-economic conditions of Palestinian households in the localities in which the separation
wall passes through », cité dans la contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004.
73 Contribution du FNUAP au rapport, 4 février 2004, et <http://www.ecwbg.info/
BudgetGovType.asp>.
74 Contribution de l’UNICEF au rapport, 26 mars 2004.
75 Données fournies par le Bureau central de statistique palestinien, le Canaan Institute et le
Ministère palestinien des affaires sociales, cité dans la contribution du FNUAP au rapport,
4 février 2004.
76 Contribution de l’UNICEF au rapport, 26 mars 2004.
77 Données fournies par l’UNRWA. D’après le Ministère palestinien de l’éducation, 282 écoles ont
été endommagées par des tirs de roquettes et des chars depuis le début de la crise (« The effect
of the Israeli occupation on education from 28 September 2000 to 16 January 2004 »,
assessment 8 (Gaza : Ministère de l’éducation, 2004), p. 3).
78 UNRWA, Département de l’éducation de la Cisjordanie, « Emergency appeal 6 June-December
2003 » (décembre 2003), tableau 24; cité par l’UNICEF dans sa contribution au rapport du
26 mars 2004.
79 Banque mondiale, Twenty-Seven Months – Intafada, Closures and Palestinian Economic Crisis,
op. cit., chap. 2, p. 8, par. 2.5.
0437945f.doc 23
A/59/89
E/2004/21
80 Pour plus d’information sur ces caractéristiques, voir le rapport de la CNUCED, p. 4.
81 D’après la base de données intégrée de la CNUCED sur l’économie palestinienne, le PIB réel en
2002 s’établissait au montant approximatif de 2 514 000 000 dollars des États-Unis de 1997,
contre 2 390 000 000 dollars en 1986 (rapport de la CNUCED, p. 7, note 6).
82 Contribution au présent rapport du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les
territoires occupés, 27 février 2004.
83 Ibid.
84 Données préliminaires sur le site Web du Ministère palestinien des finances :
<http://www.mof.gov.ps/>.
85 Banque mondiale, « Closure/curfew and economic/fiscal monitoring indicators », rapport no 11,
31 janvier 2004, p. 4, tableau intitulé « Summary of economic indicators ».
86 Rapport de la CNUCED, p. 12.
87 Banque mondiale, Twenty-Seven Months – Intafada, Closures and Palestinian Economic Crisis,
p. xi et 31.
88 Dont 54 % vivent en Cisjordanie et 84 % à Gaza (« Israel and the occupied territories »,
sect. II). La Banque mondiale a indiqué que 60 % de personnes vivaient en 2002 en dessous du
seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 2,1 dollars par jour. Le pourcentage de 63 % pour
2003 a été calculé sur la base d’un revenu de 390 dollars par mois pour un ménage de six
personnes (à peu près 2,16 dollars par jour) (Bureau central de statistique palestinien, « Impact
of the Israeli measures on the economic conditions of Palestinian households: Fifth Ground:
April-May 2003 » (Ramallah, Bureau central de statistique palestinien, 2003), cité par la
CNUCED dans son rapport, p. 9).
89 Contributions du PAM au rapport, 5 février 2004.
90 Travailleurs découragés compris, ce taux était de 20 %. Contribution du Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés au présent rapport,
27 février 2004, par. 3.
91 Contribution de l’OIT au présent rapport, 16 février 2004, p. 1, par. 1.
92 Pour la période allant de mars 2000-mars 2003 (Bureau palestinien de statistique, « Impact of
the Israeli measures on the economic conditions of Palestinian households: Fifth Ground: April-
May 2003 », p. 9).
93 Ibid.
94 Rapport de la CNUCED, p. 12.
95 Institut des études palestiniennes et Agence de presse palestinienne (WAFA), « Bad economy »,
(6 avril 2004), consultable sur Internet à l’adresse suivante : <http://www.ipc.gov.ps/ipc_e/
ipc_e-1/e_News/news2004/2004_04/038.htlm>.
96 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Consolidated Appeals Process (CAP):
Humanitarian Appeal 2004 in the occupied Palestinian Territory », p.17, tableau intitulé
« Economic Indicators », et p. 23 et 24.
97 Banque mondiale, Twenty-Seven Months – Intafada, Closures and Palestinian Economic Crisis,
p. xi.
98 Ibid., p. 8.
99 Ibid., p. xi.
100 Richard Boucher, porte-parole du Département d’État américain, cité dans « Israel seizes
Palestinian cash », CBS News (25 février 2004), consultable sur Internet à l’adresse suivante :
<http://www.cbsnews.com/stories/2004/02/22/world/printable601538.shtml>; « Israeli raids
threaten stability of Palestinian banks: US », Sidney Morning Herald (27 février 2004),
24 0437945f.doc
A/59/89
E/2004/21
consultable sur Internet à l’adresse suivante : <http://www.smh.com.au/articles/2004/
02/26/1077676900789.html>.
101 Banque mondiale, Long-term Policy Options for the Palestinian Economy (Jérusalem, Banque
mondiale, juillet 2002).
102 Rapport de la CNUCED, p. 10, par. 14.
103 Banque mondiale, « Closure/curfew and economic/fiscal monitoring indicators », rapport no 11,
p. 12, « Economic Appendix Table 5a: Indicators: Palestinian Imports from, and Exports, to
Israel ($ million) ».
104 Bureau central palestinien de statistique, « Number of establishments and employees by
employment size category in the Palestinian Territory (données non publiées), cité dans le
rapport de la CNUCED, p. 13.
105 Ministère palestinien des affaires étrangères, Coopération internationale et organisations
internationales. Exposé sur la situation économique actuelle en date du 25 février 2004.
106 Rapport de la CNUCED, p. 13 et 14.
107 Ibid., p. 12 à 16.
108 Rapport de la CNUCED, p. 11, par. 16.
109 Banque mondiale, Twenty-Seven Months – Intafada, Closures and Palestinian Economic Crisis,
p. 19.
110 Women’s Centre for Legal Aid and Counselling (WCLAC), « Focus Group Study » (Jerusalem,
WCLAC, 2002), cité par le FNUAP dans sa contribution au rapport, 4 février 2004, p. 2, par. 5.
111 Ha’aretz, 1er décembre 2003, cité par le FNUAP dans sa contribution au rapport, 4 février 2004.
112 Ziegler, loc. cit., par. 20. Voir aussi Bureau de la coordination des affaires humanitaires,
« Humanitarian Monitoring Report on the “Bertini Commitments” ».
113 Dugard, loc. cit., par. 20.
114 Dont 186 cas de retard, 41 cas de refus d’accès et 4 cas dans lesquels des membres du personnel
ont été placés en détention (Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian
Monitoring Report on the “Bertini Commitments” »).
115 Contribution de l’UNRWA au rapport, 15 février 2004.
116 Ibid.
117 Ibid.
118 Ibid.
119 Ibid. et « UNRWA suspends emergency food aid in Gaza », communiqué de presse de l’UNRWA
(HGQ/06/2004), 1er février 2004, consultable sur Internet à l’adresse suivante :
<http://www.un.org/unrwa/news/releases/pr-2004/hqg06-04.pdf>.
120 Agence France-Presse, 30 mars 2004.
121 FMEP, base de données sur les colonies consultable sur Internet à l’adresse suivante :
<http://www.fmep.organisation/database/westbank.html>.
122 Jawlan Development Organization, « Faits et chiffres » (en arabe), consultable sur Internet à
l’adresse suivante : <http://www.jawlan.org/golan/facts.htm>.
123 Ha’aretz, 3 avril 2004.
124 Ayman Abu Jabal, « Syria Asks the Security Council to Stop Assaults », al-Safir (20 mars 2004),
consultable sur Internet à l’adresse suivante : <http://www.jawlan.org/news/news.asp?sn=64>.
125 Contribution de l’OIT au rapport, 16 février 2004.
0437945f.doc 25
A/59/89
E/2004/21
126 Ibid.
127 « La pose de mines dans les forces de défense israéliennes », rapport no 50 du Contrôleur
général d’Israël pour l’année 1999 (Jérusalem, Services d’imprimerie du Gouvernement
israélien, 1999).
128 Al-Ahram Weekly, 20-26 avril 2000, consultable sur Internet à l’adresse suivante :
<http://weekly.ahram.org.eg/2000/478/re7.htm>.
129 D’après al-Haq : Law in the Service of Man, cité dans le Landmine Monitor Report: Israel
(2003), consultable sur Internet à l’adresse suivante : <http://www.icbl.org/lm/2003/syria.html>.
130 Entretien avec Ben Steinberg, le Président de Maavarim, et l’employé Dror Schimmel,
Jérusalem, 5 janvier 2003, dans Landmine Monitor Report: Israel (2003), consultable sur
Internet à l’adresse suivante : <http://www.icbl.org/lm/2003/israel.html - fn4899>.
131 « Israel » Landmine Monitor (2003), consultable sur Internet à l’adresse suivante :
<http://www.icbl.org/lm/2003/israel.html>.
132 Note du Secrétaire général en date du 22 août 2003, transmettant le rapport du Comité spécial
chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple
palestinien et des autres Arabes du territoire occupé.
133 Voir A/58/75-E/2003/21, p. 16 et 17, par. 78.
Nations Unies A/60/65–E/2005/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
24 mai 2005
Français
Original: anglais
05-36586 (F) 220605 220605
*0536586*
Assemblée générale
Soixantième session
Point 41 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Conseil économique et social
Session de fond de 2005
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le
territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe du
Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général***
Dans sa résolution 2004/59, en date du 23 juillet 2004, le Conseil économique
et social a prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa
soixantième session, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de
la résolution. Dans sa résolution 59/251, en date du 22 décembre 2004, l’Assemblée
a pour sa part prié le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixantième
session, de l’application de la résolution. Le rapport joint en annexe, établi par la
Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), est présenté
en application de ces deux résolutions.
* A/60/50 et Corr.1.
** E/2005/100.
*** Une période d’approbation plus longue a été nécessaire pour pouvoir mener des consultations
approfondies au sein de diverses entités de l’Organisation des Nations Unies au Siège et dans les
bureaux extérieurs. La publication du rapport joint en annexe à la présente note a donc été
retardée de 12 jours pour traitement.
2 0536586f.doc
A/60/65
E/2005/13
Annexe
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe
du Golan syrien occupé*
Résumé
L’occupation du territoire palestinien par Israël ne cesse d’aggraver la situation
socioéconomique des Palestiniens. Face aux attaques réelles, ou perçues comme
telles, d’éléments armés palestiniens, l’armée israélienne continue de procéder à des
détentions arbitraires, de démolir des habitations, de restreindre considérablement la
liberté de circulation et de boucler les territoires.
Les indicateurs économiques révèlent des tendances négatives persistantes :
chômage élevé; dépendance accrue à l’égard de l’aide alimentaire; et pertes
innombrables occasionnées par la destruction d’habitations, de bâtiments publics, de
terres agricoles, d’éléments d’infrastructures et de biens privés palestiniens. Cette
situation a aggravé la pauvreté, qui touche plus de 2,2 millions de Palestiniens.
En 2004, Israël a intensifié ses opérations de confiscation de ressources en eau
et de terres palestiniennes au profit des colonies de peuplement et accéléré la
construction d’une barrière en Cisjordanie. Les réfugiés, les femmes et les enfants
sont les premières victimes de ces mesures. Les Palestiniens n’ayant qu’un accès
restreint aux services dont ils ont besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir
de malnutrition et autres problèmes de santé. Dans la bande de Gaza, plus de 60 %
des enfants de moins de 2 ans, 36 % des femmes enceintes et plus de 43 % des mères
allaitantes sont anémiques. La sécurité alimentaire de quelque 38 % de la population
palestinienne n’est pas assurée. Du fait des restrictions imposées par Israël, les
services humanitaires se heurtent régulièrement à des difficultés pour accéder au
territoire palestinien occupé.
L’implantation de colonies de peuplement israéliennes, la confiscation de terres
et la construction d’une barrière dans le territoire palestinien occupé, en violation de
la Convention de Genève et d’autres normes du droit international, isolent
Jérusalem-Est occupée, divisent en deux la Cisjordanie, font obstacle à toute vie
économique et sociale normale et continuent d’alimenter le conflit. En 2004, le
nombre de colons israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé à
250 179, soit une hausse de 6 % par rapport à 2003.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes et
personnalités ci-après pour leur contribution de fond : Fonds des Nations Unies pour l’enfance,
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Fonds des Nations Unies
pour la population, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture,
Programme alimentaire mondial, Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de
l’homme, Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU), Organisation mondiale de
la santé, Organisation internationale du Travail et Bureau du Coordonnateur spécial des Nations
Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
0536586f.doc 3
A/60/65
E/2005/13
L’expansion des colonies israéliennes se poursuit inlassablement sur les
hauteurs du Golan syrien occupé, où vivent quelque 20 000 colons israéliens. La
population arabe qui vit sur les hauteurs du Golan syrien n’a toujours pas
suffisamment accès aux ressources naturelles et aux services sociaux.
I. Introduction
1. Dans sa résolution 2004/54, en date du 23 juillet 2004, le Conseil économique
et social a souligné l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-
Orient sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967) du 22 novembre 1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973, 425 (1978) du
19 mars 1978, 1397 (2002) du 12 mars 2002, 1515 (2003) du 19 novembre 2003 et
1544 (2004) du 19 mai 2004, et du principe de terres pour la paix ainsi que du
respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de
libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien. Dans la même
résolution, le Conseil a réaffirmé que la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre, datée du 12 août 19491, était
applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres
territoires arabes occupés par Israël depuis 1967; souligné la nécessité de préserver
l’unité nationale et l’intégrité territoriale du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de garantir la libre circulation des personnes et des biens à
l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et
à la sortie de Jérusalem-Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le monde
extérieur; réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population
arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques,
et demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou
mettre en péril ces ressources; réaffirmé également que les colonies de peuplement
israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un obstacle au développement
économique et social; et prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée
générale, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la
résolution.
2. Dans sa résolution 59/251, en date du 22 décembre 2004, l’Assemblée
générale a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population
du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et
leurs eaux; et demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, altérer,
détruire, épuiser, ni mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. Dans la résolution,
l’Assemblée a rappelé l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice
le 9 juillet 2004 sur les « Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le
territoire palestinien occupé » (voir A/ES-10/273 et Corr.1), et rappelé également sa
résolution ES-10/15 du 20 juillet 2004. Elle a pris note des répercussions néfastes
qu’avait sur les ressources naturelles du territoire palestinien le mur qu’Israël
construisait illégalement à l’intérieur du territoire palestinien occupé, en particulier
à Jérusalem-Est et alentour, et des graves effets de ce mur sur les conditions
économiques et sociales du peuple palestinien. Elle a reconnu le droit du peuple
palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, d’altération, de
4 0536586f.doc
A/60/65
E/2005/13
destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles, et
exprimé l’espoir que cette question serait traitée dans le cadre des négociations sur
le statut définitif entre les parties palestinienne et israélienne. Enfin, l’Assemblée a
prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur la question à sa soixantième
session.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
Morts et blessés
3. Entre le 1er janvier et le 29 décembre 2004, 869 Palestiniens ont été tués et
3 975 autres blessés, ce qui porte à 3 497 et 28 321, respectivement, le nombre total
de morts et de blessés palestiniens (dont 70 % de civils) depuis septembre 20002.
Hormis les combattants palestiniens tués ou blessés, le nombre de victimes civiles
s’explique principalement par le comportement de l’armée israélienne, qui fait un
usage disproportionné de la force3.
4. Entre mars et décembre 2004, on a recensé 41 tués et 32 blessés parmi les
élèves fréquentant les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Deux élèves ont
perdu la vie alors qu’ils se trouvaient dans les salles de classe4. Au total, 775 enfants
palestiniens ont été tués entre septembre 2000 et novembre 2004, et plus de 12 000
autres ont été blessés depuis octobre 20005.
5. Bien que le présent rapport ait pour objet de décrire les effets de l’occupation
israélienne sur le peuple palestinien, il importe de signaler que, entre septembre
2000 et décembre 2004, 1 030 Israéliens ont été tués et 6 964 autres blessés en
raison du conflit. Entre septembre 2000 et septembre 2004, 104 enfants israéliens
ont trouvé la mort2.
6. Le Secrétaire général a souligné maintes fois que la violence ne saurait régler
le conflit et que la paix ne serait instaurée qu’au terme de négociations. En de
nombreuses occasions, il a demandé aux deux parties de faire preuve de
responsabilité et de la plus grande retenue et réitéré son opposition catégorique et
constante à toutes les attaques terroristes, quels qu’en soient les auteurs6.
Arrestations et détentions arbitraires
7. Environ 7 600 Palestiniens sont toujours enfermés dans des prisons et centres
de détention israéliens7. Au 6 janvier 2005, 848 Palestiniens se trouvaient encore en
détention administrative, sans qu’il y ait eu de chef d’accusation ni de procédure
judiciaire8.
8. Au 6 janvier 2005, au moins 259 enfants palestiniens étaient détenus par les
autorités israéliennes9. Depuis septembre 2000, celles-ci ont arrêté quelque 2 500
enfants palestiniens10, puis les ont gardés en détention pendant de longues périodes
durant lesquelles elles les ont interrogés sans leur permettre d’entrer en contact avec
un avocat ou avec leurs proches11. Une trentaine d’enfants palestiniens emprisonnés
en Israël sont tombés malades et n’ont pas été correctement soignés : 41,6 % de
leurs affections étaient liées directement ou indirectement à leur incarcération12.
0536586f.doc 5
A/60/65
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Destruction de biens
9. La démolition d’habitations compte parmi les pratiques israéliennes les plus
dévastatrices sur le plan socioéconomique. Ces démolitions ont généralement lieu
durant la nuit, et les occupants n’ont que quelques minutes pour retirer leurs effets
personnels13.
10. Entre le 1er mars et le 21 décembre 2004, l’armée israélienne a détruit au moins
630 habitations palestiniennes en Cisjordanie, dont 29 abris pour réfugiés. En 2004,
les autorités israéliennes à Jérusalem-Est occupée ont détruit 115 immeubles
résidentiels palestiniens, dont plus de 170 logements14. En 2004 également, dans la
bande de Gaza, l’armée israélienne a détruit 1 443 habitations qui abritaient environ
14 481 personnes4. Durant les neuf premiers mois de 2004, l’armée israélienne a
démoli chaque mois, en moyenne, 120 immeubles résidentiels en Cisjordanie et 77
habitations à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza2.
11. Depuis septembre 2000, l’armée israélienne a détruit plus de 2 990 abris où
vivaient 28 500 personnes dans la bande de Gaza4, et détruit ou endommagé plus de
12 000 habitations en Cisjordanie2.
12. Entre septembre 2000 et le 31 janvier 2005, l’armée israélienne a arraché plus
de 1 325 000 arbres en fruits15. Ces pertes considérables se feront sentir pendant des
années car il faut entre cinq et sept ans de soins ininterrompus avant qu’un arbre
fruitier ne génère un revenu16.
13. En 2004, les opérations de nivellement de terrain se sont intensifiées dans
toute la bande de Gaza. À Beit Hanoun (bande de Gaza), plus de 50 % des terres
agricoles, plantées essentiellement d’oliviers, de citrus et d’autres arbres fruitiers,
ont été détruites au cours des quatre dernières années. En juillet 2004, l’armée
israélienne a rasé 289 hectares de terres dans la même zone durant une opération
militaire17.
14. Les infrastructures palestiniennes, tant privées que publiques, ont été
endommagées ou détruites par les munitions, le matériel et les soldats de l’armée
israélienne. Les destructions causées dans les camps de Tel al-Sultan et Brésil
témoignent de l’utilisation par Israël de bulldozers pour démolir des routes, ainsi
que les systèmes de distribution d’eau et les réseaux d’assainissement, ce qui a pour
effet d’exposer des communautés déjà vulnérables à de gros risques en matière de
santé publique. L’armée israélienne a ainsi détruit 51,2 % des routes à Rafah18.
15. Le montant total des dégâts matériels accumulés subis par les habitations, les
usines, les infrastructures et les terres entre octobre 2000 et septembre 2004 est
estimé, en calculant au plus juste, à 2,2 milliards de dollars, soit, d’après les
estimations, presque 19 % du stock de biens capitaux palestiniens. Du fait des
incursions qui ont suivi, l’économie palestinienne, ravagée par la guerre, a perdu
environ un cinquième de sa base économique19.
16. Durant ses opérations militaires dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a
pris pour cible des usines et des ateliers palestiniens, son objectif déclaré étant de
détruire les capacités locales de fabrication de roquettes. Cela n’a pas empêché les
forces israéliennes de détruire et d’endommager gravement des entreprises civiles et
privées essentielles pour l’économie palestinienne, comme en témoigne l’opération
« Bouclier avancé », dans le cadre de laquelle l’armée a endommagé ou détruit
22 installations industrielles20.
6 0536586f.doc
A/60/65
E/2005/13
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires
17. Les restrictions imposées à la circulation des biens et des personnes aggravent
la crise humanitaire dans le territoire palestinien occupé car elles accentuent le
chômage et la pauvreté, empêchent l’offre de soins médicaux, brisent les cycles
d’enseignement et, de manière générale, sont source d’humiliation pour les
Palestiniens, tant individuellement que collectivement. Ces restrictions ont été
maintenues en 2004, voire renforcées dans la bande de Gaza. Celle-ci est restée
scindée en trois parties, et les nouvelles restrictions relatives au droit de passage ont
particulièrement nui aux collectivités isolées, notamment dans les zones de Siafa, al-
Ma’ani et al-Mawasi (Khan Younis et Rafah)21.
18. En 2004, le poste de contrôle d’Erez (nord de Gaza) a été fermé en
permanence pour les Palestiniens pendant 179 jours. Les autorités israéliennes ont
également fermé la zone industrielle d’Erez pendant 190 jours; le poste de contrôle
de Karni (principal point de passage pour les marchandises entre Gaza et Israël),
entièrement pendant 47 jours et partiellement pendant 188 jours; le carrefour de
Netzarim pendant 41 jours; et le point de passage de Sofa (sud de Gaza),
entièrement pendant 56 jours. Durant cette période, le terminal de Rafah (seul point
de passage à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte) a été fermé entièrement
pendant 66 jours et partiellement pendant 182 jours (entre le 16 avril et le
21 octobre 2004, il était fermé en permanence pour les hommes âgés entre 16 et 35
ans). L’Aéroport international de Gaza est resté fermé pendant toute la période.
Dans la bande de Gaza, le poste de contrôle de Gush Qatif, situé sur la principale
artère nord-sud, a été fermé entièrement pendant 27 jours et partiellement pendant
tous les autres jours4.
19. En moyenne, 2 960 travailleurs vivant à Gaza sont entrés tous les mois en
Israël et dans la zone industrielle d’Erez, ce qui représente une baisse de 69 % par
rapport à la moyenne mensuelle enregistrée en 2003 (9 670)22.
20. En 2004, le volume des exportations qui sont sorties de la bande de Gaza par
le point de passage de Karni a chuté de 30 % par rapport à l’année précédente. Le
nombre de camions transportant les marchandises exportées est tombé de 934 par
mois en 2003 à 655 en 2004. Le nombre de camions transportant les marchandises
importées est passé de 3 429 par mois en 2003 à 3 589 en 2004, soit une hausse de
5 %. En mars, Israël a imposé de nouvelles restrictions concernant le volume des
biens transitant par le point de passage de Karni en ramenant de 1,7 mètre à 70
centimètres la hauteur maximale des marchandises pouvant être placées sur la bande
transporteuse dans la zone d’inspection, ce qui a considérablement ralenti les
opérations à ce point de passage22.
21. En Cisjordanie, plus de 700 obstacles matériels (postes de contrôle, tours
d’observation militaires, blocs de béton, barrages routiers, remblais de terre, etc.)
entravent les déplacements internes. Au début de 2004, l’armée israélienne a
annoncé qu’elle allégerait le régime de bouclage en Cisjordanie. Une cinquantaine
de barrages routiers ont par la suite été retirés, ce qui a facilité la circulation des
véhicules entre districts dans le nord et le sud de la Cisjordanie. Les « postes de
contrôle volants », érigés de manière incohérente, ont toutefois été maintenus22.
22. Les villes de Cisjordanie restent soumises aux couvre-feux. Entre le 18 juin
2002 et le 6 mars 2005, Hébron, Naplouse et Djénine ont connu 5 828 heures
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(243 jours), 4 808 heures (200 jours) et 3 766 heures (157 jours) de couvre-feu,
respectivement23.
Colonies de peuplement israéliennes
23. Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé,
jugées illégales par la communauté internationale, continuent d’alimenter le conflit
et ont des incidences défavorables sur les conditions de vie du peuple palestinien.
24. Le nombre de colons israéliens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
a augmenté de 6 %, passant de 236 381 en 2003 à 250 179 en 200424. Jérusalem-Est
occupée compte au total environ 180 000 colons israéliens. Dans la bande de Gaza,
17 colonies israéliennes abritent 8 693 colons, ce qui représente une hausse de 11 %
par rapport à 200324.
25. En 2004, Israël a construit deux nouvelles colonies de peuplement dans la zone
de Jérusalem-Est occupée : Kidmat Zion (400 logements) et Nof Zahav
(550 logements). En juin 2004, le Gouvernement israélien a rendu publics les plans
de la colonie de Givat Yael, qui sera située à l’ouest de Bayt Jala (Cisjordanie). Ces
plans prévoient la confiscation de 411 hectares de terres palestiniennes et la
construction de 13 500 logements devant accueillir 55 000 colons25. De son côté,
l’Organisation sioniste mondiale appuie la création de nouvelles colonies dans la
vallée du Jourdain26.
26. En 2004, le Ministère israélien du logement et de la construction a relancé le
plan d’expansion « E-1 ». Ce plan portant sur 4 000 logements, qui vise à relier
Ma’ale Adumim à d’autres colonies de la zone de Jérusalem, divise en deux la
Cisjordanie. D’intenses travaux ont déjà été engagés pour la construction de routes
dans cette zone. Le Ministère israélien des finances a alloué 4,4 millions de dollars à
ce projet27. Fin août, l’Autorité israélienne chargée de la gestion des terres a
approuvé la construction de 767 nouveaux logements pour les colonies implantées
dans la zone de Jérusalem28. En janvier 2005, les autorités israéliennes ont approuvé
la création de 3 500 logements dans la zone située entre Ma’ale Adumim et
Jérusalem, l’objectif étant de renforcer la mainmise d’Israël sur les blocs de
colonies en « remplissant » les zones fermées situées entre la Ligne verte et la
barrière29.
27. Les quatre colonies de la Cisjordanie visées par le « plan de dégagement »
d’Israël se sont également étendues en 2004. Le nombre d’habitants de Sa-Nur a
quasiment triplé30. La population des grandes colonies de Cisjordanie a également
augmenté : Modi’in Ilit de 14 % (27 301 habitants) et Ma’ale Adumim de 6 %
(28 546 habitants).
28. Deux colonies de peuplement s’agrandissent actuellement autour d’Alfei
Manashe : Nof Sharon, où 50 habitations pour colons sont construites sur des terres
palestiniennes près du village d’Habla, et Givat Tal, avec 400 nouveaux logements.
Par suite d’intenses travaux de construction commencés au milieu de 2004, la
colonie d’Alfei Manashe a quasiment doublé de taille25.
29. La colonie d’Ari’el s’est déjà étendue vers l’ouest avec 2 000 nouveaux
logements. En mai 2004, le Procureur général d’Israël a autorisé le Ministère du
logement et de la construction à financer à nouveau la construction de colonies. En
août, ce ministère a publié des appels d’offre pour la construction de 1 001
nouveaux logements en Cisjordanie, auxquels il faut ajouter 600 logements déjà
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approuvés pour Ma’ale Adumim28. En 2004, l’Administration israélienne chargée de
la gestion des terres a mis sur le marché 1 783 nouveaux logements en Cisjordanie,
a annoncé que, en 2005, elle comptait appuyer la construction de plus de 6 391
nouveaux logements destinés aux colons, et a approuvé, à titre rétroactif,
l’implantation de 120 colonies avancées31. Cette dernière décision a été modifiée le
13 mars 2005, après la publication du rapport Sasson, lorsque le Gouvernement
israélien a décidé de créer un comité pour le démantèlement de 24 avant-postes32.
30. Les ordres de saisie de terrains se sont multipliés en 2004 dans la bande de
Gaza, où au moins 350 projets de construction de colonies de peuplement doivent
encore être approuvés. Le 26 juillet 2004, le Conseil régional de Gaza a obtenu des
autorisations pour 26 immeubles résidentiels à Gush Katif et de nouvelles salles de
classe à Kfar Darom, Netzarim et Neve Dekalim33.
31. En août 2004, le Gouvernement israélien a annoncé d’exceptionnelles mesures
d’incitation financières en faveur des colons israéliens vivant en Cisjordanie34. Il a
également annoncé de nouvelles mesures d’incitation pour les colons de la bande de
Gaza comptant se redéployer en Cisjordanie, ainsi qu’une prime de 30 000 dollars
pour les colons qui se réinstalleront dans le Néguev ou en Galilée35. En principe, les
colonies situées dans la bande de Gaza seront évacuées sur une période de
12 semaines à compter de la mi-août 2005, dans le cadre d’une procédure de
désengagement qui coûtera 680 millions de dollars36.
Le mur
32. Dans sa résolution ES-10/15, en date du 20 juillet 2004, l’Assemblée générale
a pris acte de l’avis consultatif donné par la Cour internationale de Justice, selon
lequel l’édification du mur dans le territoire palestinien occupé, y compris à
l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, était contraire au droit international.
Cependant, Israël poursuit la construction du mur en Cisjordanie. Cet ouvrage, long
de 209 kilomètres environ, dont 105 sont en cours de construction37, est constitué
d’un ensemble de clôtures, de tranchées, de fils de fer barbelé, de bandes de sables
conçues pour repérer les traces de pas, de systèmes de surveillance électronique et
de chemins de patrouille. Sur une portion de 22 kilomètres, le mur a une largeur
moyenne de 60 mètres et il est formé de blocs de béton de huit à neuf mètres de haut
(notamment dans les zones urbaines telles que Jérusalem occupée, Bethléem,
Qalqiliya et Tulkarem)38.
33. Le tracé du mur, publié par le Gouvernement israélien le 20 février 2005,
englobe des zones situées autour des colonies de Ma’ale Adumim et
Ari’el/Emmanuel, sur une distance de 108 kilomètres, soit 16 % de la longueur
totale de l’ouvrage. Si ces zones sont incluses dans le tracé, la longueur totale du
mur passera à 670 kilomètres, c’est-à-dire environ le double de la Ligne verte. En
conséquence, 57 726 hectares, soit 10,1 % de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-
Est, se trouveront enfermés entre le mur et la Ligne verte37.
34. Les dommages causés par la destruction de terres et de biens du fait de la
construction du mur seront durables et pèseront sur la capacité de rétablissement des
Palestiniens, à condition toutefois que la situation politique le permette. À cet égard,
le Secrétaire général, conformément à la résolution ES-10/15 de l’Assemblée
générale, compte établir un registre des dommages causés par l’édification du mur.
Cette action devrait être lancée plus tard en 2005. Environ 1 323 hectares ont
récemment été défrichés ou endommagés du fait des travaux2. Lorsque la
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construction du mur sera achevée, il sera impossible ou très difficile d’accéder à
8 500 hectares d’oliveraies (environ 1 million d’oliviers)21. La construction du mur
a d’autres conséquences, notamment :
• La confiscation de terres, notamment celles appartenant aux personnes vivant à
l’est du mur, où l’agriculture fournit l’essentiel des revenus des habitants;
• La saisie, la destruction et l’isolement des sources d’eau;
• L’absence d’investissement, dont les conséquences financières seront
ressenties à long terme;
• La dégradation de l’environnement, qui touche la faune, la flore et la géologie
du territoire palestinien;
• Les effets négatifs des restrictions à la liberté de déplacement sur les relations
sociales et les liens familiaux39;
• La forte baisse de l’activité commerciale (y compris l’absence d’accès au
marché arabo-israélien), de l’emploi et de la viabilité économique, notamment
le long du mur.
• L’émergence de catégories supplémentaires de « nouveaux pauvres »,
notamment parmi les agriculteurs et les travailleurs agricoles.
• Une plus grande dépendance des personnes vivant dans les zones « fermées » à
l’égard des marchés de l’emploi et du commerce en Israël.
35. À l’exclusion de la population de Jérusalem-Est occupée, le mur devrait porter
directement préjudice à 49 400 Palestiniens vivant dans 38 villages et villes. Plus de
500 000 Palestiniens vivent à moins d’un kilomètre du mur, y compris à Jérusalem-
Est occupée. La section du mur prévue à Ma’ale Adumim traversera, vers l’est,
14 kilomètres de la Cisjordanie, soit 45 % de sa largeur. Les Palestiniens de
Cisjordanie, comme ceux qui résident à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-
Est occupée, ne pourront plus se déplacer librement entre le nord et le sud de la
Cisjordanie40.
36. La zone située entre le mur et la Ligne verte, à l’exclusion de Jérusalem-Est
occupée, comptera 56 colonies israéliennes, qui seront occupées par 170 123 colons
israéliens, ce qui correspond à environ 76 % de la population des colonies de
Cisjordanie37.
37. En février 2005, on a observé l’existence de 63 points de passage dans le mur,
dont seulement 25 étaient accessibles aux Palestiniens munis d’autorisations
valables37. Cependant, le système de délivrance d’autorisations entrave
considérablement les déplacements des Palestiniens et ne permet pas à ceux-ci de
mener une existence normale41.
38. Les Palestiniens vivant dans les « zones fermées », entre la Ligne verte et le
mur, ne savent pas ce que l’avenir leur réserve et quel sera le sort des terres qu’ils
occupent. Environ 5 000 Palestiniens des districts de Djénine, Qalqiliya et Tulkarem
doivent solliciter des autorisations pour continuer à vivre dans leurs maisons21.
39. Le mur limitera encore plus l’accès des agriculteurs vivant en dehors des
« zones fermées », situées entre la Ligne verte et le mur, aux terres qui leur
appartiennent dans lesdites zones. Le personnel médical, les personnes qui se
déplacent pour affaires et les organisations humanitaires internationales doivent
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aussi demander des autorisations spéciales. Si les ordonnances militaires qui
restreignent l’entrée dans les « zones fermées » sont appliquées à de nouveaux
secteurs du mur, plusieurs milliers de Palestiniens auront le plus grand mal à
continuer de vivre dans leurs maisons ou à accéder à leurs terres21.
40. Selon la plupart des estimations, environ 220 000 personnes dans 60 localités
sont touchées par l’achèvement de la première étape de la construction du mur dans
les régions de Qalqiliya et de Tulkarem et dans la partie ouest de Djénine, dont pas
moins de 40 % sont des réfugiés. Les populations des localités situées en dehors des
villes de Tulkarem et de Qalqiliya n’ont, à ce jour, pas vraiment bénéficié des
services de l’UNRWA car elles connaissaient une relative prospérité avant
septembre 2000. Les réfugiés qui possédaient des terres avaient moins besoin
d’assistance que les autres et, avec les quelques infrastructures existantes, elles ne
dépendaient pas beaucoup de l’Office dans les domaines de la santé et de
l’éducation. Il se peut cependant qu’une catégorie de « nouveaux pauvres »
apparaisse, notamment parmi les paysans sans terre. En dehors de « l’enveloppe de
Jérusalem », environ 120 localités seront touchées dans les régions de Salfit,
Ramallah, Jérusalem, Bethléem et Hébron. L’Office a prévu que les réfugiés, plus
que la population non réfugiée, seraient particulièrement exposés à une baisse
supplémentaire de leur niveau de vie, compte tenu de leur situation
socioéconomique4.
41. L’édification du mur a, entre autres, limité l’accès des réfugiés aux services
d’éducation et de santé. Elle a notamment porté un coup sévère aux activités de
l’UNRWA dans les alentours de Jérusalem, où celui-ci gère un grand nombre
d’établissements (écoles et centres de santé). Le Centre de santé de Jérusalem, géré
par l’Office, est l’illustration parfaite des difficultés que rencontrent les réfugiés
pour accéder aux services offerts par l’Office. Entre août et octobre 2003, on a
recensé environ 10 000 visites par mois, essentiellement des patients résidant en
dehors de la ville. En juillet 2004, le nombre de visites avait diminué de plus de
moitié et il a continué de baisser pour atteindre 4 112 visites en janvier 2005, avec
notamment une diminution sensible du nombre de patients atteints de maladies non
transmissibles et d’enfants venus se faire vacciner. En outre, plus de 6 600 réfugiés
ont reçu en 2003 des soins de santé secondaires dans trois hôpitaux de Jérusalem
conventionnés par l’Office. La plupart de ces patients ne pourront plus avoir accès à
la ville lorsque la construction du mur sera achevée4.
Ressources naturelles, eau et environnement
42. Depuis 1967, Mekorot, la société publique israélienne qui distribue environ
80 % de l’eau en Israël42, a consolidé son emprise sur la plus grande partie des eaux
de surface et des eaux souterraines dans le territoire palestinien occupé43. Les
Palestiniens vivant sous occupation israélienne sont de plus en plus dépendants de
l’eau qu’ils achètent à Mekorot, notamment dans les régions touchées par la
construction du mur et les confiscations de terres, comme dans la ville de Nabi
Elyas où les autorités israéliennes refusent de relier un puits au réseau local44.
43. Les réseaux palestiniens d’eau dans le territoire palestinien occupé ont été
largement endommagés par les activités militaires israéliennes. Dans la bande de
Gaza, les dégâts causés à l’infrastructure d’eau de Bayt Hanoun ont été estimés à
250 000 dollars45. De même, 120 citernes d’eau utilisées par les ménages et 17 puits
privés, servant à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation, ont été
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détruits46. À Rafah, 17 des 30 kilomètres de canalisation d’eau et 15 des
20 kilomètres de conduites d’eaux usées, d’une valeur de 713 900 dollars, ont été
détruits par l’armée israélienne47. Le mélange des eaux usées avec l’eau potable a
occasionné des maladies hydriques. Dans cette région, environ 70 % des maladies
courantes sont dues à la pollution de l’eau48. Des traces de poliomyélite ont été
détectées dans le réseau d’approvisionnement en eau de la bande de Gaza49.
44. L’armée israélienne a enterré des gravats dans des sites fragiles, notamment
des zones dunaires, qui risquent de polluer la nappe aquifère de Gaza50.
45. La faiblesse et le mauvais état de l’infrastructure d’élimination des déchets
menacent également l’hygiène du milieu. À Hébron, les eaux d’égouts non traitées
occasionnent des maladies et risquent de contaminer la nappe phréatique occidentale
à long terme51. À Salfit, les déchets liquides, gazeux et solides laissés par les
17 colonies du district polluent l’environnement, l’agriculture et l’eau. Les déchets
industriels sont souvent rejetés sans traitement sur les terres palestiniennes. Les
eaux usées non traitées peuvent contenir de nombreux polluants, essentiellement des
métaux lourds, qui augmentent les risques d’intoxication et d’épidémie, notamment
l’hépatite A et les diarrhées contagieuses52.
Santé publique
46. La destruction de l’infrastructure hydrique et d’assainissement a eu pour effet
de réduire la disponibilité moyenne d’eau par habitant et de contaminer l’eau
potable, provoquant ainsi des infections gastro-intestinales, notamment chez les
enfants53.
47. Les coupures d’eau et d’électricité durant les couvre-feux prolongés, qui
réduisent l’accès à l’eau potable, ont causé une recrudescence des cas de diarrhée.
La surpopulation des écoles, suite aux incursions israéliennes à Rafah, a déclenché
une épidémie de varicelle chez les enfants53. Une grave épidémie d’oreillons a
également frappé les camps et les villages de la région de Naplouse entre l’automne
2003 et août 2004, touchant 2 190 enfants, dont 73 % avaient déjà été vaccinés4.
48. L’UNRWA a également observé une évolution épidémiologique caractérisée
par des incidences plus grandes de maladies non transmissibles, telles que le diabète
sucré, les maladies cardiovasculaires et les cancers, qui font peser une charge
supplémentaire sur les maigres ressources humaines et financières de l’Office4. En
outre, 45,3 % des ménages ont eu du mal à accéder aux services de soins de santé
par manque de ressources, 40,1 % en raison des bouclages de l’armée israélienne,
38,3 % du fait des points de contrôle militaires et 8,9 % à cause du mur54. Dans les
zones touchées par l’édification du mur, 73,7 % des Palestiniens vivant dans les
« zones fermées » ont indiqué qu’il leur était difficile d’accéder aux structures et
services de soins de santé55. Au cours des quatre dernières années, l’accès des
322 000 résidents de la région centrale de la bande de Gaza aux services de
physiothérapie est devenu quasiment impossible56.
49. La couverture vaccinale a baissé dans certaines poches du territoire palestinien
occupé. Moins des deux tiers des enfants vaccinés contre la rougeole sont
immunisés contre la maladie53. Les restrictions israéliennes à la circulation des
véhicules et du personnel du Ministère palestinien de la santé ont entravé les
services de soins de santé. La vaccination dans les régions éloignées est aujourd’hui
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assurée de façon exceptionnelle avec l’aide logistique et matérielle des Nations
Unies57.
50. Dans le territoire palestinien occupé, un accouchement sur 1 000 s’est produit
à des points de contrôle israéliens et 4,1 % des accouchements ont eu lieu à
domicile. Depuis septembre 2000, environ 70 accouchements qui ont eu lieu à des
points de contrôle ont été fatals à la mère ou à l’enfant ou encore aux deux. Même
lorsque ces accouchements se passent correctement, l’humiliation et les
traumatismes qui en résultent peuvent avoir des conséquences à long terme sur
l’équilibre psychologique des femmes4.
51. L’augmentation du nombre de patients dans les services psychiatriques
renseigne sur la détresse psychologique accrue de la population53.
52. L’état nutritionnel de la population s’est dégradé. Environ 15 % des enfants
sont atteints de goitre ou présentent des signes de carence en iode. En conséquence,
de nombreux enfants sont en danger d’arriération mentale57. Soixante-dix pour cent
des enfants présentent des carences en vitamine A ou en sont tout proche57. Le retard
de croissance (insuffisance de la taille par rapport à l’âge) atteint 9 % des enfants.
En raison des déficiences nutritionnelles, le taux d’émaciation (insuffisance du
poids par rapport à la taille) chez les enfants palestiniens est de 2,5 %58.
53. L’insécurité alimentaire a aussi affecté la santé des femmes et des enfants.
Selon les résultats préliminaires d’une étude menée par l’Office dans la bande de
Gaza, l’anémie frappe plus de 60 % des enfants de moins de 2 ans, 36 % des
femmes enceintes et plus de 43 % des femmes allaitantes4.
Alimentation
54. La consommation alimentaire totale des ménages palestiniens a baissé de 25 à
30 % depuis septembre 20002. Environ 1,3 million d’habitants du territoire
palestinien occupé, soit 38 % de la population, vivent dans l’insécurité alimentaire,
tandis que 26 % sont menacés par l’insécurité alimentaire59. Un quart des
Palestiniens de la bande de Gaza n’ont pas une alimentation convenable, même avec
l’apport de l’aide alimentaire55. Seize pour cent de la population palestinienne vit
dans une pauvreté extrême. Avec une dépense mensuelle inférieure à 48 dollars, ces
personnes ne disposent même pas du minimum d’apport calorique, tel qu’il a été
défini par la FAO et l’OMS60.
55. Les stratégies de survie adoptées par les groupes de population les plus
vulnérables et les plus touchés, y compris les personnes vivant dans la pauvreté
chronique et les « nouveaux pauvres », sont inopérantes. Les ménages palestiniens
en sont réduits à acheter des denrées alimentaires à crédit, à s’endetter auprès des
commerçants et des voisins, à ne pas payer leurs charges et à vendre leurs biens.
D’autres subsistent grâce à l’aide de proches. Certains ont même été obligés de
retirer leurs enfants de l’école59.
Jeunes et éducation
56. Les enfants sont les plus touchés par le conflit, et ils montrent des signes d’une
profonde détresse. Trente-six pour cent des parents ont indiqué que leurs enfants
avaient un comportement agressif, 31 % qu’ils avaient de mauvais résultats à
l’école, 25 % qu’ils souffraient d’énurésie et 28 % qu’ils faisaient régulièrement des
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cauchemars. Ces quatre manifestations sont le plus répandues dans les camps de
réfugiés et les ménages les plus pauvres dans la bande de Gaza57.
57. La vie de famille et la santé sont lourdement menacées. Il est de plus en plus
patent que, dans le territoire palestinien occupé, la population souffre d’anxiété
chronique, n’a guère confiance en elle et a le sentiment de ne plus rien maîtriser, ce
dont pâtissent les relations familiales et la vie de famille. Ainsi, 30,8 % des enfants
auraient été exposés à une quelconque forme de violence, dont 68 % à des violences
physiques ou verbales en milieu familial et 30 % à une forme de violence exercée
par un enseignant. Étant donné les répercussions qu’ont les mauvais traitements sur
le comportement des victimes lorsqu’elles atteignent l’âge adulte, ces résultats
n’augurent rien de bon quant à la stabilité future de la famille et de la société61.
58. Il ressort d’une étude sur l’image qu’ont les Palestiniens de leurs conditions
d’existence que les enfants ont en permanence de mauvais résultats scolaires dans
54 % des ménages en situation économique particulièrement difficile, contre 23 %
pour les ménages qui vivent au-dessus du seuil de pauvreté61.
59. En raison des bouclages et des couvre-feux imposés constamment, plus de
226 000 enfants de 580 écoles se voient dans l’impossibilité d’aller en classe, ne
peuvent s’y rendre régulièrement ou prennent de gros risques s’ils le font. En
Cisjordanie et à Gaza, 272 écoles de l’UNRWA ont été fermées pendant 391 jours de
classe au total pendant l’année scolaire 2003/04. Plus de 56 000 journées
d’enseignement ont été perdues. En Cisjordanie, la scolarité a été perturbée pendant
trois années scolaires consécutives, ce qui a accentué la détérioration des résultats
des élèves. Dans les écoles de l’Office, les taux de réussite aux examens ont
considérablement baissé entre 2000/01 et 2003/04. Le taux de réussite en
mathématiques pour la sixième année d’études a chuté de 68,7 % à 33,6 %, tandis
que, pour la quatrième année d’études de sciences, ce taux est tombé de 71,5 % à
38 %. Les entraves à la liberté de circuler ont elles aussi des répercussions sur la
qualité de l’enseignement, puisque les responsables de l’éducation sont contraints de
recruter des enseignants qui vivent à proximité des écoles plutôt que ceux qui sont
les mieux qualifiés pour les postes à pourvoir62.
60. Au cours des trois dernières années, la destruction d’infrastructures,
d’installations d’enseignement et d’apprentissage, d’équipement et d’ouvrages de
bibliothèque aurait fait perdre 4 850 000 dollars aux universités palestiniennes. Le
taux global d’abandon des études universitaires a augmenté de 7 % en 2004 car les
familles n’avaient pas les moyens de payer les frais d’inscription à l’université2.
Indicateurs économiques
61. La fragmentation géographique, notamment l’isolement de Jérusalem-Est
occupée, a séparé les acteurs économiques et entraîné une dégradation de la
situation économique des Palestiniens ainsi que de l’économie du territoire
palestinien occupé en général. La rareté des terres (40 % de la population de la
bande de Gaza vit sur 6 % du territoire), le taux élevé d’accroissement de la
population (au moins 3,4 %) et la jeunesse de la population (45,8 % de moins de
15 ans) sont d’autres obstacles qui entravent les efforts déployés en faveur du
développement social et économique63.
62. Les restrictions imposées par les Israéliens à la liberté de circulation restent un
important facteur de la détérioration de la situation socioéconomique qui se poursuit
14 0536586f.doc
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dans le territoire palestinien occupé. D’après les estimations de la Banque mondiale
relatives aux résultats économiques d’ensemble en 2004, le produit intérieur brut
(PIB) palestinien a diminué de 20 % par rapport à 1999, tandis que le PIB par
habitant a chuté de 37 %. Le PIB exprimé en dollars est tombé de 4,1 milliards de
dollars en 1999 à 3,3 milliards en 2004, tandis que le PIB par habitant a chuté de
1 493 dollars à 934 dollars pendant la même période64. D’après la Banque mondiale,
cette contraction de l’économie s’est poursuivie bien que l’aide internationale par
habitant octroyée au territoire palestinien occupé ait atteint des niveaux sans
précédent au cours des quatre dernières années65.
63. Le marché du travail est encore en crise. Le nombre de chômeurs au troisième
trimestre de 2004 est resté trois fois supérieur à celui enregistré en septembre 2000,
en dépit d’une période de croissance de l’emploi en 2003. Selon les données
communiquées par le Bureau central de statistique palestinien, le nombre de
Palestiniens employés en Israël et dans les colonies de peuplement israéliennes a
diminué de 97 000 depuis la fin de l’année 200066. Si l’on prend en compte les
travailleurs découragés qui ont renoncé à chercher un emploi67, le taux de chômage
ajusté était de 32,6 % au troisième trimestre de 2004, ce qui représente une
augmentation de 3 % par rapport au troisième trimestre de l’année précédente68.
Environ une personne ayant un emploi sur trois travaille pour l’Autorité
palestinienne, l’UNRWA ou une organisation non gouvernementale69.
64. Les collectivités rurales se sont adaptées afin de pouvoir gagner leur vie grâce
à des activités agricoles et commerciales menées à proximité70. Cette solution se
limite toutefois à la survie à court terme et elle ne peut permettre de revenir aux
conditions économiques en vigueur avant septembre 2000. L’agriculture est surtout
pratiquée à des fins de subsistance et l’activité commerciale ne pourra être
pérennisée si les clients locaux perdent leurs revenus extérieurs ou si l’on néglige
d’améliorer l’accès aux centres urbains. Parce que l’on est passé d’un travail
rémunéré à un travail familial non rémunéré de type informel ou à un emploi non
salarié, le travail n’est guère de qualité et ne contribue ni à stabiliser, ni à
généraliser l’emploi22.
65. La fragmentation de la vie économique a eu des conséquences néfastes pour la
population palestinienne. Chaque personne active fait vivre 6,4 personnes sans
emploi. En outre, les ménages démunis représentaient 58,1 % de la population dans
le territoire palestinien occupé. Plus de 2,2 millions de Palestiniens sont pauvres,
dont environ 1,27 million en Cisjordanie et 945 000 dans la bande de Gaza2.
66. Après avoir périclité pendant les deux premières années de l’Intifada, du fait
de l’épuisement de l’épargne privée et de l’instabilité politique71, les
investissements privés ont augmenté de 5 % en 2003 grâce à la stabilisation de
l’économie à la fin de 200272. Ce léger redressement s’est de nouveau interrompu
en 200473.
67. Les restrictions strictes imposées à la liberté de circulation et l’achèvement de
la construction de la barrière dans le nord de la Cisjordanie n’ont pas mis fin à la
dépendance vis-à-vis d’Israël. Au contraire, l’économie rurale de la Cisjordanie
continue de dépendre de ce pays au regard de l’accès aux marchés d’exportation et
du travail, même si c’est à une échelle moindre74. En janvier 2004, la proportion des
importations transitant par le point de passage de Karni par rapport aux exportations
était de 3 pour 1. En juin 2004, elle est passée à 12 pour 1, ce qui a fait sensiblement
augmenter le transfert de revenus de la bande de Gaza vers Israël21.
0536586f.doc 15
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68. La production agricole palestinienne a diminué en raison de la confiscation des
terres et des difficultés d’accès, ce qui a généré des pertes s’élevant à 320 millions
de dollars75. Étant donné que 45 % des terres agricoles palestiniennes
(89 826 hectares) sont consacrés à la culture d’oliviers, les bouclages imposés par
Israël et les mesures vexatoires prises par les colons israéliens dans les domaines de
la collecte et du transport des olives ont eu un effet dévastateur sur les récoltes et les
ventes, faisant perdre des millions76.
69. D’après les estimations, 40 000 des 1,3 million de personnes qui sont établies
dans la bande de Gaza vivent de la pêche. Les autorités israéliennes ont fait obstacle
à l’industrie de la pêche à Gaza en interdisant aux pêcheurs d’accéder à 40 % du
littoral et en restreignant la zone de pêche à six milles nautiques de la côte, en dépit
de la limite de 20 milles fixée dans les Accords d’Oslo21. En conséquence, les
pêcheurs ont pour la plupart perdu 70 % de leurs revenus. En outre, les stratégies de
survie ont entraîné une surpêche, les Palestiniens s’étant tournés vers l’exploitation
des ressources marines après avoir perdu leur emploi en Israël77.
70. Selon le tracé prévu par Israël pour la barrière, le Tombeau de Rachel et le
quartier avoisinant ne se trouvent plus dans Bethléem, mais dans le périmètre élargi
de Jérusalem, ce qui a sonné le glas d’activités commerciales et touristiques
palestiniennes jusque-là florissantes. De plus, la politique intensive de bouclages, la
construction de la barrière et le fléchissement qui s’est ensuivi dans les secteurs du
tourisme et de l’économie en général ont incité 9,3 % de la communauté chrétienne
de Bethléem à émigrer au cours des quatre dernières années78.
Condition de la femme
71. Le taux de pauvreté des ménages ayant une femme à leur tête est 1,3 fois
supérieur à celui des ménages dirigés par un homme. Le discrédit qui pèse sur les
femmes qui travaillent, même lorsqu’elles le font pour suppléer à l’absence
d’hommes soutien de famille, ne les encourage pas à prendre un emploi salarié79.
72. Malgré un niveau d’instruction élevé, les femmes sont restées marginalisées
sur le marché du travail. La corrélation généralement positive qui existe entre
l’éducation des femmes et la participation à l’activité économique ne se vérifiait pas
dans le territoire palestinien occupé. Le secteur des soins dispensés aux personnes
en est d’autant plus sollicité, une pression qui pèse surtout sur les femmes en tant
que principaux prestataires de soins, qu’il y a de nombreux prisonniers palestiniens,
que le conflit fait beaucoup de morts et que des maisons sont détruites80.
Accès à l’assistance humanitaire
73. L’UNRWA a engagé environ 31 millions de dollars entre octobre 2000 et
septembre 2004 pour couvrir les pertes et les dépenses supplémentaires enregistrées
dans le territoire palestinien occupé, par suite des mesures prises par Israël,
notamment les restrictions imposées à la circulation des personnes et des
marchandises pour des raisons de sécurité.
74. L’UNRWA a engagé plus de 500 000 dollars pour couvrir des frais
supplémentaires liés à la réinstallation du personnel international à Jérusalem et à
Amman entre août et décembre 2004. Dans la bande de Gaza, l’Office a été
contraint de suspendre la distribution de vivres à deux reprises en 2004 en raison du
16 0536586f.doc
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renforcement des mesures de sécurité, ce qui a eu des répercussions sur environ
deux tiers des réfugiés4.
75. En 2004, les dégâts causés par l’armée israélienne aux installations de l’Office
dans le territoire palestinien occupé représentaient environ 141 000 dollars. Des
écoles, des dispensaires et des centres de distribution de vivres figuraient au nombre
des installations endommagées4.
76. Les autorités israéliennes ont délivré au personnel de l’Office un nombre
moins important de permis d’entrée à Jérusalem. À la fin de 2004, 262 des
478 employés (soit 55 %) avaient un permis d’entrée valable, contre 83 % à la fin de
2003. En outre, 93 membres du personnel continuent de se voir refuser un permis
pour des raisons de « sécurité ». La durée de validité des permis étant limitée (un ou
trois mois) et l’émission de nouveaux permis valables se faisant tardivement, les
opérations de l’Office ont été gravement entravées4. En 2004, les heures de travail
perdues dans la bande de Gaza représentaient au total 1 830 000 dollars4.
77. Les autorités israéliennes ont décidé que les articles humanitaires acheminés
vers Gaza depuis Israël ne pourraient plus transiter par le point de passage d’Erez et
ont désigné le point de passage de Karni comme unique lieu de transit. Elles ont
imposé le mode d’acheminement dit de « dos à dos » aux véhicules transportant des
marchandises, ce qui entrave la livraison de l’aide humanitaire. Les frais ont
considérablement augmenté depuis l’attentat-suicide perpétré dans le port d’Ashdod
à la mi-mars 2004. Les coûts supplémentaires qu’a dû couvrir l’Office pour assurer
les opérations portuaires et s’acquitter du droit de passage à Karni s’élèvent
pratiquement à 8 millions de dollars pour la seule période allant d’octobre 2000 à la
fin décembre 20044.
III. Golan syrien occupé
78. Environ 20 000 colons israéliens vivent actuellement dans 44 colonies dans le
Golan syrien occupé et, à l’issue d’une décision prise par les autorités israéliennes,
15 000 personnes supplémentaires devraient venir grossir leurs rangs au cours des
trois prochaines années. Les autorités israéliennes ont déjà autorisé la construction
de neuf nouvelles colonies et l’expansion de celles qui existent, d’où la nécessité
d’exproprier 35 hectares de terrains et de déraciner 1 800 pommiers et cerisiers dans
le village de Mas’adah, déclaré zone militaire81.
79. La compagnie israélienne Mekorot pompe chaque année entre 400 et
500 millions de mètres cubes d’eau dans le Golan syrien occupé, ce qui lui permet
d’alimenter les réseaux israéliens d’approvisionnement en eau vers le sud et de
fournir aux colons sept fois plus d’eau qu’aux Syriens du Golan82. La population
arabe continue d’être victime d’une discrimination, puisqu’elle doit s’acquitter de
taxes et d’impôts à un taux plus élevé que les colons israéliens pour l’utilisation de
l’eau, la redevance pour la télévision, le logement, les revenus et les biens,
l’assurance maladie, la taxe au profit du conseil local, la taxe au titre de l’assurance
nationale et la taxe à la valeur ajoutée. Israël taxe également les cultures des
agriculteurs syriens83.
80. Les autorités israéliennes ont continué de poser des mines terrestres
antipersonnel sur 100 hectares de terrain le long de la frontière du Golan, empêchant
les agriculteurs d’accéder à leurs terres et déracinant des arbres84.
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81. Les villages syriens occupés ne disposent d’aucun hôpital et manquent en
permanence de centres de soins et de dispensaires, ce dont pâtissent en particulier
les femmes et les enfants85. Les Arabes syriens doivent régler tous les frais
médicaux, y compris les soins de santé primaires, qui étaient gratuits avant
l’occupation85.
82. Les autorités israéliennes ont continué d’imposer l’usage de l’hébreu aux
élèves syriens et de ne faire enseigner que l’histoire du peuple juif et la littérature en
hébreu86.
83. Israël est le seul marché auquel ont accès les agriculteurs arabes syriens, et le
bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza a supprimé 30 % du marché pour
leurs produits87. La production de pommes a diminué, passant de 25 000 tonnes en
2002 à 15 000 tonnes en 2003, et la superficie des terres cultivées est passée de
5 000 à 2 000 hectares. L’appropriation des terres et la discrimination exercée par
les institutions, notamment l’interdiction faite aux Arabes syriens de creuser des
puits ou de ramasser de la neige à des fins d’irrigation, contraignent les exploitants
syriens à abandonner leurs moyens de subsistance83.
84. Dans le Golan syrien occupé, les travailleurs syriens sont encore frappés par le
chômage et la précarité de l’emploi. Ceux qui ont un travail temporaire risquent
d’être licenciés à tout moment. Les institutions gouvernementales et publiques
recrutent exclusivement des colons israéliens, refusant d’employer des Syriens sous
prétexte qu’ils ne connaissent pas l’hébreu ou bien pour des motifs de sécurité88.
85. Les étudiants qui ont rendu visite à leur famille dans le Golan syrien occupé
pendant les vacances ont dû se soumettre à des interrogations de police
hebdomadaires85. Les autorités israéliennes ont fait des descentes de nuit dans les
maisons d’Arabes syriens et arrêté des jeunes gens aux motifs qu’ils résistaient à
l’occupation en rédigeant des slogans, en organisant des manifestations, en célébrant
des fêtes nationales ou en distribuant des publications. En 2004, Israël a fait arrêter
19 Arabes syriens, qui ont été détenus dans des conditions éprouvantes dans des
prisons israéliennes éloignées89. Cinq d’entre eux ont été condamnés à une peine de
27 ans de prison et un autre à 15 ans90.
86. Au moins 11 Arabes syriens sont encore emprisonnés en Israël pour s’être
opposés à l’occupation91. Les gens qui viennent les voir ne peuvent être en contact
direct avec eux et, lorsqu’elles rendent visite à un proche en prison, les femmes
arabes syriennes sont soumises à une fouille corporelle minutieuse ou doivent
patienter des heures avant de pouvoir entrer dans la prison85.
87. Israël aurait enfoui des déchets nucléaires dans des conteneurs non sécurisés, à
proximité de la frontière syrienne dans le Golan. Cela laisse craindre des fuites
d’uranium appauvri et une catastrophe écologique. Jusqu’à présent, Israël a refusé
de se conformer aux conventions internationales pertinentes et de permettre à
l’Agence internationale de l’énergie atomique d’inspecter ses réacteurs nucléaires
ou les sites de stockage des déchets92.
IV. Conclusion
88. La Banque mondiale a récemment élaboré un scénario du « statu quo », selon
lequel les investissements dans le territoire palestinien occupé devraient stagner.
Elle est partie du principe que la situation n’évoluera guère en ce qui concerne les
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bouclages, que la construction de la barrière sera menée à bien, que le nombre de
travailleurs autorisés à travailler en Israël continuera de baisser et que l’appui des
donateurs diminuera. C’est ainsi que le chômage atteindrait le seuil des 37 % d’ici à
2008, l’économie intérieure ne pouvant pas remplacer les emplois perdus en Israël
ni absorber la main-d’oeuvre de plus en plus importante. Le PIB et l’investissement
intérieur brut réels par habitant chuteraient encore de 17 % et de 20 %,
respectivement, d’ici à 2008, et la pauvreté toucherait 62 % de la population93. La
Banque mondiale a estimé que même si l’aide internationale offerte au territoire
palestinien occupé augmentait encore, elle ne contribuerait guère à juguler le déclin
économique global en cours94.
89. La détérioration de la situation économique, la pauvreté, la dégradation de
l’état de santé et de l’état nutritionnel des femmes et des enfants et les difficultés
d’accès aux services de santé et aux établissements d’enseignement feront qu’il sera
extrêmement difficile de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement
d’ici à 2015.
90. Le seul moyen de créer de meilleures conditions pour sortir de la crise
économique et sociale actuelle, garantir un niveau de vie décent aux civils
palestiniens et syriens soumis à l’occupation et protéger leurs droits est de mettre fin
à l’occupation du territoire palestinien et du Golan syrien. Il est donc urgent
d’accélérer le processus de paix afin d’apporter une solution exhaustive, juste et
durable au problème du Moyen-Orient.
Notes
1 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
2 OCHA, note d’information sur la situation humanitaire, janvier 2005.
3 Razing Rafah : Mass Home Demolitions in the Gaza Strip (New York, Human Rights Watch,
octobre 2004), p. 76.
4 Contribution de l’UNRWA au rapport, 3 mars 2005.
5 Idem, décembre 2004; citant DCI-PS, novembre 2004, sources B’Tselem.
6 SG/SM/9857, 5 mai 2005; SG/SM/9569, 1er novembre 2004; et SG/SM/9571, 1er novembre
2004.
7 Centre d’information national palestinien, <http://www.reliefweb.int/rw/RWB.NSF/
db900SID/VBOL-6A4KEC?OpenDocument&rc-3&emid-acos-635PFR>.
8 <http://www.btselem.org/english/Administrative_Detention/Statistics.asp>.
9 <http://www.btselem.org/english/statistics/Minors_in_IDF_Detention.asp>.
10 Contribution de l’UNICEF au rapport, décembre 2004.
11 Rapport du Ministère palestinien des affaires pénitentiaires, tel que cité dans “300 Palestinian
Children in Israeli Prisons”, WAFA (7 novembre 2004), <http://english.wafa.ps/body.asp?fieldtech_
new&id-1839>.
12 Au lieu de recevoir le traitement médical approprié, ces enfants se voyaient prescrire du
paracetamol pour soigner chaque maladie. Rapport du Ministère palestinien des affaires
pénitentiaires, tel que cité dans “300 Palestinian Children in Israeli Prisons”, WAFA
(7 novembre 2004), <http://english.wafa.ps/body.asp?field-tech_new&id-1839>.
13 Through No Fault of Their Own: Punitive House Demolitions during the al-Aqsa Intifada
(Jérusalem, B’Tselem, novembre 2004), p. 15.
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14 OCHA, mise à jour de la situation humanitaire-décembre 2004, p. 4, d’après le Jerusalem Center
for Social and Economic Rights.
15 Centre d’information national palestinien, <http://www.pnic.gov.ps/arabic/quds/arabic/
viol/quds_viol_01-2005.ttml>.
16 « Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits
de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés », note du
Secrétaire général, A/59/381, 23 septembre 2004, p. 19.
17 Contribution d’OCHA au rapport, 3 mars 2005.
18 On a notamment fait valoir que ces destructions permettaient de découvrir les engins explosifs
artisanaux. Il reste que l’armée a utilisé des défonceuses fixées à l’arrière des bulldozers, ce qui
n’offrait aucune protection frontale pour les véhicules ou leur conducteur. La destruction de
routes asphaltées crée en outre des débris qui peuvent aider à cacher des explosifs et des engins
piégés. Razing Rafah: Mass Home Demolitions in the Gaza Strip, p. 11 et 93 (étude de la
municipalité de Rafah, 9 juin 2004).
19 CNUCED, « Le rapport de la CNUCED sur l’économie palestinienne appelle un plus grand
engagement des donateurs en faveur du développement », 29 septembre 2004, aux adresses
<http://www.unctad.org/palestine> et <http://www.domino.un.org/UNISPAL.NSF/9a798adb
f2322aff3825617b006d88d7/16a51bf9fefe2d285256flf004cf535!OpenDocument>.
20 OCHA, « Rapport préliminaire sur la situation humanitaire : opération “Bouclier avancé” »
(août 2004).
21 Contribution d’OCHA au rapport, 21 décembre 2004.
22 Contribution de l’UNESCO au rapport, 23 décembre 2004.
23 Société palestinienne du Croissant-Rouge, <http://www.palestinercs.org/Presentation%20
PowerPoint%20Curfew%20Tracking%20July%202002_files/frame.htm>.
24 Statistiques publiées dans le registre de la population du Ministère israélien de l’intérieur le
9 janvier 2005, cité dans Ha’aretz, 10 janvier 2005, à l’adresse <http://www.haaretzdaily.com/
hasen/spages/52998.html>, également dans Geoffrey Aronson, “Settlers Losing the Battle for
Gaza Settlements”, Report on Israeli Settlements in the Occupied Territories, vol. 15, no 1, à
l’adresse <http://www.fmep.org/reports/2005/Jan-Feb/v15n.Lhtml>.
25 Groupe d’appui aux négociations, Département des affaires de négociations, “Update on Recent
Israeli Settlement Activity, June 15-August 24 2004”, 24 août 2004, p. 2.
26 Americans for Peace Now, Yediot Aharonot, 28 juillet 2004, cité dans Middle East Peace Report,
vol. 6, numéro 3, 2 août 2004.
27 Groupe d’appui aux négociations, Département des affaires de négociations, “Update on Recent
Israeli Settlement Activity, June 15-August 24 2004”, 24 août 2004, p. 1 et 2. Il conviendrait de
noter que le plan E-1 vise à relier les colonies de peuplement situées en Cisjordanie avec celles
de Jérusalem-Est occupée ainsi qu’avec Israël.
28 Groupe d’appui aux négociations, Département des affaires de négociations, “Update on Recent
Israeli Settlement Activity, June 15-August 24 2004”, 24 août 2004, p. 1.
29 Ha’aretz, 22 mars 2005. Après avoir été approuvé par le Gouvernement israélien, ce plan a été
renvoyé en février devant le Conseil suprême de la planification de Cisjordanie. L’approbation
finale du Conseil est nécessaire pour pouvoir exécuter le plan.
30 Ha’aretz, 10 janvier 2005.
31 “Israel plans 6,000 West Bank settlement homes-report,” Reuter, 25 février 2005, à l’adresse
<http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L25597642.htm>. “APN Attacks Plan for
6,000+New Settlement Houses, Authorization for 120 Illegal Outposts”, Americans for Peace
20 0536586f.doc
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Now, à l’adresse <http://www.peacenow.org/updates.asp?rid=0&cid=337> (consulté le 1er mars
2005).
32 Ha’aretz, 14 mars 2005. Dans ce rapport, établi à la demande d’Israël par l’avocate Talia
Sasson, celle-ci conclut que toutes les colonies avancées sont illégales et que le Gouvernement
israélien a appuyé et financé la construction de ces colonies, qui, d’après le rapport Sasson, sont
au nombre de 105.
33 “ARIJ Christmas Message”, <http://www.arij.org/Christmas%202004/index.htm>.
34 Groupe d’appui aux négociations, Département des affaires de négociations, “Update on Recent
Israeli Settlement Activity, June 15-August 24 2004”, 24 août 2004, p. 3.
35 Conal Urquhart, “Gaza Strip settlers may go to West Bank”, The Guardian (17 novembre 2004),
<http://www.guardian.co.uk/international/story/0.1352889.00.html>.
36 Geoffrey Aronson, “Settlers Losing the Battle for Gaza Settlements”, op. cit.
37 OCHA, Preliminary Analysis of the Humanitarian Implications of February 2005 Barrier
Projections, 8 mars 2005.
38 Groupe chargé de la politique humanitaire et d’urgence, UNRWA, The Humanitarian Impact of
the West Bank Barrier on Palestinian Communities, Update no 4 (Jérusalem, OCHA,
1er septembre 2004), p. 3 et contribution d’OCHA au rapport, 21 décembre 2004.
39 Selon une étude menée en 2004, 64,2 % des familles s’opposent au mariage d’un des leurs avec
une personne vivant de l’autre côté du mur, “‘State’” inside the “’Wall’” (Bethléem, Ma’an
Development Center, 2004), p. 2.
40 OCHA, Preliminary Analysis of the Humanitarian Implications of February 2005 Barrier
Projections, 8 mars 2005. Le nombre de Palestiniens détenteurs d’autorisation de résidence à
Jérusalem-Est est de 230 000 environ.
41 Groupe chargé de la politique humanitaire et d’urgence, OCHA, UNRWA, The Humanitarian
Impact of the West Bank Barrier on Palestinian Communities, Update no 4 (Jérusalem, OCHA,
1er septembre 2004), p. 28, et contribution d’OCHA au rapport, 21 décembre 2004.
42 Groupe chargé de la politique humanitaire et d’urgence, OCHA, UNRWA, The Humanitarian
Impact of the West Bank Barrier on Palestinian Communities, Update no 4 (Jérusalem, OCHA,
1er septembre 2004), note 16, p. 35.
43 Rapport sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis
1967, présenté par M. Giorgio Giacomelli, Rapporteur spécial, E/CN.4/2000/25, 15 mars 2000,
p. 11, par. 24 et 25. Dans la région de Bethléem, des terres agricoles supplémentaires sont
maintenant intégrées dans les enclaves créées du fait de la construction du mur et les
agriculteurs se trouvent isolés de la plus grande partie des terres environnantes qui leur
appartiennent et n’ont plus accès aux sources d’eau, qui constituent une réserve pour la saison
sèche ou lorsque l’approvisionnement en eau n’est pas assuré par Mekorot. Groupe chargé de la
politique humanitaire et d’urgence, OCHA, UNRWA, The Humanitarian Impact of the West
Bank Barrier on Palestinian Communities, Update no 4, (Jérusalem, OCHA, 1er septembre
2004), p. 23.
44 UNRWA, UNRWA Case Study : Reports on the West Bank Barrier, 31 juillet 2004,
<http://domino.un.org/unispal.nsf/0/9c463d6eff83545885256ee700513b91?OpenDocument>.
45 Estimations du Groupe de gestion international (IMG), in OCHA, “Preliminary Humanitarian
Situation Report: Operation ‘Forward Shield’”, <http://domino.un.org/unispal.nsf/
0/5e4e866e111a903085256f01004f6bae?OpenDocument>.
46 Service palestinien d’hydrologie, en coordination avec la Régie palestinienne des eaux, “Water
and Sanitation, Hygiene (WaSH) Monitoring Project: Impact of the Current Crisis in the West
Bank and the Gaza Strip”, Survey Report no 12, août 2004, p. 2, <http://www.phg.org/
campaign>.
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47 Rafah Municipality, Damage Assessment, 9 juin 2004, in Razing Rafah: Mass Home Demolitions
in the Gaza Strip (New York: Human Rights Watch, octobre 2004), p. 76.
48 Razing Rafah: Mass Home Demolitions in the Gaza Strip (New York: Human Rights Watch,
octobre 2004), p. 92. UNRWA et OCHA, Rafah Humanitarian Needs Assessment, 6 juin 2004.
49 Razing Rafah, op. cit., p. 92. Entretien de Human Rights Watch avec Joachim Paul, UNICEF,
Gaza, 12 juillet 2004.
50 “Technical Paper IV – Settlements”, in Stagnation or Revival? Israeli Disengagement and
Palestinian Economic Prospects (Jérusalem), Banque mondiale, 1er décembre 2004, p. 1,
<http://www.worldbank.org/ps> ou <http://web.worldbank.org/WEBSITE/EXTERNAL/
COUNTRIES/MENAEXT/WESTBANKGAZAEXTN/0,contentMDK:20209926~pagePK:
141137~piPK:217854~theSitePK:294365,00.html>, note 22, p. 6.
51 “USAID constructs wastewater plant”, communiqué de presse de l’Agency for International
Development des États-Unis (USAID), 14 janvier 2005, p. 1, <http://wwwnotes.reliefweb.int/
w/rwb.nsf/0/77fla2148ac3497f49256f8a0017bfab?OpenDocument>.
52 Médecins du Monde, L’ultime barrière, février 2005, p. 19.
53 Contribution de l’OMS au rapport, 24 décembre 2004.
54 Caritas Jérusalem, “Main Findings of the Survey on the Impact of Israeli Measures on the
Economic Conditions of the Palestinian Households”, communiqué de presse, 1er octobre 2004;
“The Humanitarian Impact of the West Bank Barrier on Palestinian Communities”, voir Holy
Land Christian Ecumenical Foundation : <http://www.hcef.org/hcef/index.cfm/mod/news/ID/16/
SubMod/NewsView/NewsID/1175.cfm>, p. 2.
55 Contribution du FNUAP au rapport.
56 Robyn Long, “OPT: Caring for Gaza’s Disabled”, American Near East Refugee Aid (ANERA),
11 janvier 2005, <http://wwwnotes.reliefweb.int/w/rwb.nsf/0/01d024a0c141360549256f87001
c109d?OpenDocument>.
57 Contribution de l’UNICEF au rapport, décembre 2004.
58 UNICEF, “Early Years”, <http://www.unicef.org/oPt/children.html>.
59 Contribution du PAM au rapport, 21 décembre 2004.
60 Banque mondiale, Poverty in West Bank and Gaza after three years of economic crisis.
61 Contribution de l’UNICEF au rapport, décembre 2004; citant “Study on Palestinian Public
Perceptions on Their Living Conditions”, Institut universitaire d’études du développement,
Genève, rapport 7 (juillet 2004).
62 Contribution de l’UNRWA au rapport, 3 mars 2005, et contribution de l’UNICEF au rapport,
décembre 2004.
63 Contribution du FNUAP au rapport, janvier 2005. L’UNICEF mentionne un taux de croissance
de 3,9 % dans la rubrique “At a Glance: Occupied Palestinian Territory”), à l’adresse :
<www.unicef.org/infobycountry/opt_statistics.html>.
64 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004, citant le rapport de la Banque mondiale intitulé
“Disengagement: the Palestinian economy and the settlements”, 23 juin 2004 (tableau 1, p. 30).
65 Ibid, citant le rapport de la Banque mondiale intitulé “Stagnation or Revival?”, p. 42.
66 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004, citant le rapport de la Banque mondiale intitulé
“Four Years – Intifada, Closures and Palestinian Economic Crisis: An Assessment”, octobre
2004, p. 14.
22 0536586f.doc
A/60/65
E/2005/13
67 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004. Cette définition prend en compte les
travailleurs découragés qui ne cherchent pas activement un emploi.
68 Ibid. Le taux de chômage standard, qui s’élève à 26,8 %, a aussi augmenté de trois points de
pourcentage par rapport à la même période l’année précédente. Cette définition standard prend
en compte les chômeurs âgés de 15 ans et plus n’ayant pas du tout travaillé pendant la semaine
de référence, qui étaient disponibles pour travailler et cherchaient activement un emploi pendant
la semaine de référence. Les personnes employées en Israël qui étaient absentes de leur lieu de
travail du fait d’un bouclage sont considérées comme étant au chômage, tout comme les
personnes qui attendent de pouvoir reprendre leur travail en Israël et dans les colonies.
69 Ibid. D’après les données relatives à la main-d’oeuvre fournies par le Bureau central de
statistique palestinien, cela représente une augmentation de la proportion des personnes
employées dans le secteur public par rapport à 2003 (29 %) et à la période avant l’Intifada
(23 %).
70 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004. Selon une étude récente, dans 18 des
30 collectivités de l’échantillon, l’agriculture, qui n’était la principale activité dans aucune des
collectivités avant septembre 2000, était devenue la principale activité économique en 2004.
Environ 56 % des ménages dans ces collectivités s’adonnaient à des travaux agricoles à des fins
de subsistance uniquement. “Economic Adaptation and Fragmentation in the Rural West Bank”
(inédit).
71 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004. En 2000, les investissements privés ont chuté
de plus de 30 %, puis de 40 % en 2001 (voir le rapport de la Banque mondiale intitulé “Four
years – Intifada, Closure and Palestinian Economic Crisis: An Assessment”, octobre 2004,
p. 24).
72 Cette reprise fragile en 2003 n’a pas suffi pour ramener les capitaux permanents à leurs niveaux
d’avant l’Intifada (ibid., p. 24).
73 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004, citant le rapport de la Banque mondiale intitulé
“Stagnation or Revival?”, p. 6.
74 Les recherches sur le terrain menées par le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient ont révélé que les seules exploitations rurales qui
continuaient d’avoir un nombre relativement important d’employés étaient celles qui avaient
encore accès aux marchés en Israël. Il s’agit notamment d’exploitations où l’on cultive des
concombres, d’ateliers textiles et d’ateliers de tailleurs de pierres (Bureau du Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, “Economic Adaptation
and Fragmentation”).
75 Banque mondiale, rapport intitulé “Stagnation or Revival? Israeli Disengagement and
Palestinian Economic Prospects” (décembre 2004), cité dans la contribution du Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient,
23 décembre 2004, p. 2.
76 En 2003, 10 000 tonnes d’huile d’olive palestinienne, estimées à 35 millions de dollars, n’ont pu
être vendues. Contribution du Bureau de la coordination des affaires humanitaires au rapport.
77 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, “OCHA Humanitarian Update Occupied
Palestinian Territories Oct. 2004”, 30 octobre 2004, p. 3, à l’adresse : <http://www.reliefweb.
int/rw/RWB.NSF/db900SID/MHII-66V3TX?OpenDocument>.
78 Contribution d’OCHA au rapport, 21 décembre 2004, et rapport du Bureau du Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et du Bureau de la
coordination des affaires humanitaires intitulé “Costs of Conflict: The Changing Face of
Bethlehem” (Jérusalem, Organisation des Nations Unies, décembre 2004), p. 11.
0536586f.doc 23
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79 Rapport du Secrétaire général sur la situation des femmes palestiniennes et l’aide à leur apporter
(E/CN.6/2005/4), en date du 10 décembre 2004, par. 13.
80 Ibid., par. 14.
81 Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, note du Secrétaire
général (A/59/381), en date du 23 septembre 2004, par. 91.
82 Ibid., par. 92
83 Ibid., par. 97
84 Ibid., par. 94
85 Ibid., par. 99
86 Ibid., par. 96
87 Shahada Nasr Allah (titre en arabe) (Rapport sur la saison 2004 des pommes dans le Golan)
(Majdal Shams: Agricultural Services Center, Golan Development, 2005), sur le site Web de la
Golan for Development Organization : <http://www.jawlan.org/reports/applereport2004.htm>.
88 Ibid., par. 98.
89 « L’administration pénitentiaire continue d’appliquer des mesures arbitraires » (en arabe),
2 mars 2005, sur le site Web de la Golan for Development Organization : <http://www.jawlan.
org/news/news.asp?sn=644>.
90 Voir A/59/381, par. 93.
91 Site Web de la Golan for Development Organization : <http://www.jawlan.org/prisoners/
prisoners.htm>.
92 Ibid, par. 95. Voir aussi la résolution 59/106 de l’Assemblée générale, en date du 16 décembre
2004, intitulée « Le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient » et Nations Unies,
Recueil des Taités, vol. 729, no 10485.
93 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient au rapport, 23 décembre 2004, citant le rapport de la Banque mondiale intitulé
“Stagnation or Revival?”, p. 7.
94 Ibid., p. 31 à 36.
Nations Unies A/61/67–E/2006/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
3 mai 2006
Français
Original : anglais
06-33844 (F) 250506 250506
*0633844*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante et unième session
Point 39 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Session de fond de 2006
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2005/51, en date du 27 juillet 2005, le Conseil économique
et social a prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa
soixantième session, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de
la résolution. Dans sa résolution 60/183, en date du 22 décembre 2005, l’Assemblée
a pour sa part prié le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante et
unième session, de l’application de la résolution. Le rapport joint en annexe, établi
par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), est
présenté en application de ces deux résolutions.
* A/61/50.
** E/2006/100.
A/61/67
E/2006/13
2 06-33844
Annexe
Rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie
occidentale sur les répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé*
Résumé
L’occupation du territoire palestinien par Israël ne cesse d’aggraver la situation
socioéconomique des Palestiniens. Évoquant la légitime défense, l’armée israélienne
continue de mener des opérations militaires dans le territoire palestinien occupé et
souvent de procéder à des détentions arbitraires, de faire un usage disproportionné de
la force, de démolir des habitations, de restreindre considérablement la liberté de
circulation et de boucler les territoires.
La politique de bouclage pratiquée par Israël demeure l’une des causes
principales de la pauvreté et de la crise humanitaire dans le territoire palestinien
occupé, limitant l’accès des Palestiniens aux services de santé et d’éducation, à
l’emploi, aux marchés et aux réseaux d’organisations sociales religieuses. Du fait des
restrictions imposées par Israël, les organisations humanitaires se heurtent à des
difficultés pour accéder au territoire palestinien occupé. À lui seul, l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient a encouru plus de 10 millions de dollars de pertes en 2005.
Malgré une augmentation de 6 % du produit intérieur brut en 2005, les
indicateurs économiques du territoire révèlent des tendances négatives persistantes.
Les taux de chômage et de pauvreté restent élevés, équivalant à 23 % et 62 %
respectivement.
En 2005, Israël a intensifié ses opérations de confiscation de ressources en eau
et de terres palestiniennes au profit des colonies de peuplement et accéléré la
construction d’une barrière en Cisjordanie. L’implantation de colonies de peuplement
israéliennes, la confiscation de terres et la construction d’une barrière dans le
territoire palestinien occupé, en violation de la Convention de Genève et d’autres
normes du droit international, isolent le secteur occupé de Jérusalem-Est, divisent en
deux la Cisjordanie et font obstacle à toute vie économique et sociale normale.
Les réfugiés, les femmes et les enfants sont les premières victimes de ces
mesures. Les Palestiniens n’ayant qu’un accès restreint aux services dont ils ont
besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de malnutrition et autres
problèmes de santé. Trois cent cinquante mille enfants âgés de moins de cinq ans
souffrent de malnutrition chronique.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes
ci-après pour leur contribution de fond : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, CNUCED,
Fonds des Nations Unies pour la population, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture, Programme alimentaire mondial, Office de secours et de travaux des Nations
Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Haut Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme, Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU), Organisation
mondiale de la santé, Organisation internationale du Travail et Bureau du Coordonnateur spécial
des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2005/51, en date du 27 juillet 2005, le Conseil économique
et social a souligné l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-
Orient sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions
242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003) et 1544 (2004), et du
principe de terres pour la paix ainsi que du respect des accords conclus entre le
Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante
du peuple palestinien. Dans la même résolution, le Conseil a réaffirmé que la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre, datée du 12 août 19491, était applicable au territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis
1967; souligné la nécessité de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de garantir la libre
circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire, notamment en
levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est, ainsi que
la libre circulation vers et depuis le monde extérieur; souligné également que le mur
qu’Israël construit dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et
alentour, est contraire au droit international et exerce un grave effet débilitant sur le
développement économique et social du peuple palestinien, et demandé à cet égard
que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet
2004 par la Cour internationale de Justice (voir A/ES-10/273 et Corr.1) et dans la
résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale soient pleinement respectées;
réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population arabe du
Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques, et
demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou
mettre en péril ces ressources; réaffirmé également que les colonies de peuplement
israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un obstacle au développement
économique et social; et prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée
générale, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la
résolution.
2. Dans sa résolution 60/183, en date du 22 décembre 2005, l’Assemblée
générale a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population
du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et
leurs eaux; demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, altérer,
détruire, épuiser, ou mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé; et affirmé le droit du
peuple palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, d’altération, de
destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles par suite
de mesures illégales prises par Israël, puissance occupante, dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. L’Assemblée a souligné que
l’édification du mur à laquelle Israël procèdait dans le territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, était contraire au droit international et privait
sérieusement le peuple palestinien de ses ressources naturelles, et demandé à cet
égard le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif
rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice, et dans sa résolution
ES-10/15. L’Assemblée a demandé à Israël, puissance occupante, de mettre fin au
__________________
1 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
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déversement de déchets de toute sorte dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, qui font peser une grave
menace sur leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau et en terre, et
risquent de porter atteinte à l’environnement et de compromettre la santé des
populations civiles; et prié le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante
et unième session, de l’application de cette résolution.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
Morts et blessés
3. En 2005, 180 Palestiniens ont été tués et 1 554 ont été blessés en Cisjordanie.
Dans la bande de Gaza, on a recensé 99 tués et 266 blessés. Parmi les victimes,
quatre des personnes tuées et neuf de celles qui ont été blessées étaient des enfants
fréquentant les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour
les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Un des élèves a perdu la
vie alors qu’il se trouvait en classe2. Depuis janvier 2006, une cinquantaine
d’enfants palestiniens ont été blessés et 11 autres tués en raison du conflit3. Le
nombre de victimes civiles s’explique principalement par le comportement de
l’armée israélienne, qui fait un usage disproportionné de la force.
4. Les forces israéliennes ont continué de mener des exécutions extrajudiciaires
dans les territoires occupés à l’encontre de Palestiniens soupçonnés d’avoir pris part
à des attaques armées contre des Israéliens. Selon le Groupe palestinien pour la
surveillance du respect des droits de l’homme, entre le 1er janvier 2005 et le
1er janvier 2006, ce type d’exécutions a coûté la vie à 34 militants présumés et à 13
passants. Selon le Groupe également et durant la même période, des colons
israéliens ont tué 9 Palestiniens; les actes commis n’ont eu aucune conséquence
judiciaire pour les coupables et les proches des victimes n’ont eu aucun recours. Les
Israéliens ont signalé que les militants palestiniens4 avaient causé la mort de huit
personnes.
5. Le Secrétaire général a maintes fois lancé un appel aux parties au conflit pour
qu’elles respectent leurs obligations en vertu du droit international, et en particulier
pour qu’elles assurent la protection des populations civiles palestinienne et
israélienne (voir SG/SM/10358).
Arrestations et détentions arbitraires
6. Plus de 9 000 prisonniers politiques palestiniens, dont environ 129 femmes, se
trouvent encore dans les prisons israéliennes. Selon le rapport annuel du Groupe
palestinien pour la surveillance du respect des droits de l’homme, 741 Palestiniens,
dont 11 femmes, sont en détention administrative sans avoir été accusés ou jugés.
Soixante-quatorze d’entre eux attendent d’être jugés et 44 ont déjà été condamnés.
__________________
2 Contribution de l’UNRWA au rapport, 9 février 2006; Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, « Humanitarian update – emerging humanitarian risks », janvier 2006,
(<www.ochaopt.org>).
3 Information des donateurs sur l’évolution de la situation concernant l’action humanitaire de
l’UNICEF dans le territoire palestinien occupé, 8 mars 2005.
4 Groupe palestinien pour la surveillance du respect des droits de l’homme (ONG palestinienne),
« Annual Summary » (<http//www.phrmg.org/pressrelease/2005/January%,%202006.htm>).
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Parmi les femmes emprisonnées, 12 sont âgées de moins de 18 ans5. Selon la
Womens’s Organization for Political Prisoners (organisation de femmes travaillant
pour les prisonniers politiques) basée en Israël, la plupart des prisonnières politiques
sont détenues dans la prison de Hasharon (Tel Mond), mais il en reste quelques-unes
dans la prison de Neve Tirza et dans d’autres centres de détention. La vie
quotidienne des femmes et les conditions générales d’incarcération sont très dures6.
Environ 344 enfants seraient retenus dans les centres de détention israéliens3.
7. Le 14 mars 2006, les forces israéliennes ont attaqué un établissement
pénitentiaire contrôlé par l’Autorité palestinienne à Jéricho et détenu de nombreux
prisonniers, y compris Ahmed Sa’dat, dirigeant du Front populaire de libération de
la Palestine (FPLP), qui avait été accusé d’avoir pris part en 2001 à l’assassinat d’un
ministre israélien.
Déplacement de populations
8. Les réfugiés enregistrés représentent 29 % de la population palestinienne de
Cisjordanie et 70 % de la population totale de la bande de Gaza7.
9. Au moins 60 000 résidents palestiniens du secteur occupé de Jérusalem-Est
munis de cartes d’identité israéliennes, y compris 3 600 enfants d’âge scolaire,
seront maintenus en dehors de « l’enveloppe de Jérusalem », cette barrière les
empêchant de parvenir au centre municipal8. Ce phénomène touche également
11 000 personnes vivant dans la zone « fermée » (à l’ouest de la barrière) déjà
séparées de leurs moyens de subsistance (voir A/60/271, par. 20). Les plus pauvres
sont les anciens réfugiés qui se retrouvent une fois encore, démunis. Ces journaliers,
en particulier lorsqu’ils perdent leur travail, forment maintenant la plus grande
partie de la catégorie des très pauvres.
10. En avril 2005, les forces israéliennes ont expulsé 300 familles palestiniennes
(1 500 personnes) et confisqué 10 000 dounams de terres à l’est de Tubas9. Au sudest
de Bethléem, elles ont expulsé 6 familles, réquisitionné 20 puits de pompage et
détruit 20 locaux abritant quelque 22 000 moutons et 500 chameaux. Elles ont
ensuite ordonné à des centaines de bédouins de Sawahra al-Sharkiyya, dans la vallée
centrale, de renoncer à 25 000 dounams de terres10.
Destruction et confiscation de biens
11. Aucune entité des Nations Unies ne recense les démolitions d’habitations, les
confiscations de terres ou les destructions de terrains agricoles en Cisjordanie.
Toutefois, dans le cadre des travaux qu’il a menés en 2005, l’UNRWA a noté qu’au
__________________
5 Rapport du Ministère palestinien des affaires pénitentiaires, « Palestinian women prisoners in
Israeli prisons » (2005) (<www.btselem.org/english/Administrative_Detention/Statistics.asp>);
6 Womens’Organization for Political Prisoners, lettre d’information (janvier 2006), « Female
political prisoners in Israeli prisons » (<www.kibush.co.il/show_file.asp?num=11943>).
7 Population de réfugiés selon les statistiques de l’UNRWA au 31 mars 2005,
(<www.un.org/unrwa/publications/pdf/rr_countryandarea.pdf>; population générale de
Cisjordanie selon The World Factbook, estimations pour 2005
<http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/we.html#People>).
8 Contribution de l’UNRWA; Ha’aretz, (7 novembre 2005) (<www.haaretz.com>).
9 Un dounam = un dixième d’hectare.
10 Jamal Juma, « The Eastern Wall: Closing the Circle of Our Ghettoization », Znet (24 décembre
2005) (<http://www.zmag.org/content/showarticle.cfm?SectionID=107&ItemID=9398>).
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total 224 structures palestiniennes11 avaient été démolies par l’armée israélienne en
Cisjordanie, dont 39 appartenaient à des réfugiés palestiniens. D’autres statistiques
évoquent 251 structures détruites jusqu’en septembre 200512. Les raisons données
par l’armée israélienne étaient l’absence de permis de construire; la proximité de
parties construites de la barrière; ou le fait qu’il s’agissait de la maison d’un détenu
palestinien.
12. Selon l’UNRWA, les localités particulièrement touchées ont été notamment le
village de Bardala dans la région de Naplouse, où les forces de sécurité israéliennes
ont détruit 10 structures agricoles, appartenant à 210 Palestiniens, dont 35 familles
de réfugiés enregistrés. Par ailleurs, des ordres de démolition ont été donnés à un
certain nombre de familles de réfugiés d’Arab Hathalin dans la région d’Hébron.
13. La confiscation de 5 hectares de terres dans le camp de Shu’fat décidée en
février 2005, a également constitué un événement important. La raison donnée était
l’agrandissement du poste de contrôle se trouvant à l’entrée du camp et la
construction d’un portail dans la barrière. Des ordres de confiscation ont continué
d’être donnés tout au long de 2005, compte tenu du plan de construction de la
barrière, touchant les ménages de réfugiés vivant en dehors des camps.
14. Le 10 octobre 2005, des entrepreneurs israéliens ont retiré de grandes quantités
de terre arable à Ayn al-Baydha, qu’ils ont transférées dans des colonies
avoisinantes. La même année, des soldats israéliens ont confisqué et vendu des
troupeaux de moutons appartenant à des Palestiniens de la région13.
15. En 2005 aussi, les autorités israéliennes ont détruit au moins 114 habitations
palestiniennes dans le secteur occupé de Jérusalem14. En juillet 2005, la
municipalité de Jérusalem a annoncé son intention de détruire 88 habitations à
Silwan, une banlieue du secteur occupé de Jérusalem-Est, qui font partie des 1 000
démolitions actuellement prévues15.
16. La construction de tours d’observation militaire, de nouveaux barrages routiers
et de la barrière en Cisjordanie ont abouti à la réquisition, dans cette région, de
7 884 dounams (788 hectares) de terres entre août 2005 et janvier 200616.
17. Dans la bande de Gaza, aucun abri de réfugiés n’a été détruit ou endommagé
par l’armée israélienne en 2005, ce qui représente un important changement par
rapport à 2004, où l’on avait assisté à des démolitions de grande envergure à Rafah
et Jabalia du fait des incursions israéliennes. Selon les statistiques de l’UNRWA,
depuis le début de la crise en septembre 2000, plus de 2 990 abris, abritant 28 500
habitants de la bande de Gaza, ont été démolis ou irrémédiablement endommagés.
18. Les opérations de nivellement de terrain ont également diminué dans la bande
de Gaza. Au total, 180 hectares de terres agricoles y ont été détruits à l’aide de
__________________
11 Le terme « structure » englobe les constructions suivantes : logements résidentiels, serres,
tentes, cabanes utilisées à des fins commerciales et abris pour bétail.
12 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, procédure d’appel global, décembre 2005.
13 Institut de recherche appliquée – Jérusalem (ARIJ), « The ongoing Israeli Violations in The Jordan
Valley », 14 janvier 2006 (<http://www.poica.org/editor/case_studies/view.php?recordID=745>).
14 Centre de recherche sur la terre (Jérusalem), « Forced eviction of Palestinian citizens and
demolition of their houses in occupied Jerusalem is growing Israeli policy », 29 novembre 2005.
15 BBC News (1er juin 2005) (< http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/4597401.stm>).
16 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « West Bank Closure Count and Analysis »,
janvier 2006 (<www.ochaopt.org>).
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bulldozers. Ces opérations ont cessé en avril 2005. La destruction de vergers a
largement contribué à l’insécurité alimentaire dans la bande de Gaza. À titre
d’exemple, plus de 50 % des vergers de Beit Hanoun ont été détruits au cours des
quatre dernières années.
19. Les forces israéliennes ont rasé 28 882 dounams de terres agricoles, arrachant
des arbres et détruisant des récoltes appartenant à des Palestiniens, et appauvri ainsi
60 101 Palestiniens17. En 2005, sur cette superficie, elles ont rasé 8 000 dounams à
plusieurs reprises et environ 26 dounams nouvellement cultivés. Depuis 2000, les
forces israéliennes ont détruit 244 puits dans la bande de Gaza, y compris deux
sources d’eau potable, et un puits en 2005. En octobre 2005, elles ont occupé à
nouveau puis transformé une parcelle de terre agricole de 2 100 mètres à 2 770
mètres de large et de 6 350 mètres de long suivant le tracé de la frontière nord de la
bande de Gaza en poste militaire de lancement et de tir s’étendant de la mer vers
l’est jusqu’à l’ancienne zone industrielle18.
20. Le montant des dégâts matériels dus à la destruction d’infrastructures privées
et publiques et de capital national et à la surutilisation du capital restant dans le
territoire est estimé à 3,5 milliards de dollars, soit 30 % du capital dont disposaient
les Palestiniens avant 2000. De plus, selon les estimations, le manque à gagner
économique dû aux pertes cumulées durant la période 2000-2004 s’élève à 6,4
milliards de dollars (cours de 1997), ce qui correspond à 140 % du produit intérieur
brut palestinien d’avant l’année 2000. Ainsi, en 2005, l’économie palestinienne a
fonctionné avec un capital beaucoup moins important qu’en 199919.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires,
y compris difficulté d’accès à l’aide humanitaire
21. Le système israélien de bouclage est l’une des principales causes de
l’appauvrissement et de la crise humanitaire dans le territoire palestinien occupé. Il
limite l’accès des Palestiniens aux services de santé et d’éducation, à l’emploi, aux
marchés et aux réseaux d’organisations sociales et religieuses16.
22. En Cisjordanie, une série d’obstacles sont mis en place par l’armée israélienne
pour contrôler et restreindre les déplacements des Palestiniens à l’intérieur de la
région et entre la Cisjordanie et Israël. Le Gouvernement israélien a déclaré que le
régime de bouclage et les restrictions à la liberté de circulation faisaient partie des
mesures de sécurité destinées à prévenir les attaques contre les citoyens israéliens.
23. La barrière qui va du nord au sud et celle qui coupe la Cisjordanie en deux
d’est en ouest a en fait encerclé des villes comme Qalqiliya, Bethléem et le secteur
occupé de Jérusalem. Les bouclages et les confiscations de terres dans la vallée du
Jourdain ont isolé de plus en plus Jéricho20. En finissant d’encercler toutes les
__________________
17 Un dounam équivaut à 1 000 mètres carrés.
18 Coalition internationale Habitat – Réseau pour le droit au logement et à la terre et Centre Al-
Mezan pour les droits de l’homme , « Israel’s violations of Palestinian civilians’ rights to
housing and land in the occupied Palestinian territory ».
19 Rapport sur l’assistance de la CNUCED au peuple palestinien, CNUCED (TD/B/52/2), 21 juillet
2005.
20 Aluf Benn, « Israel begins construction of police station in E-1 area », Ha’aretz (14 mars 2006)
(<www.haaretz.com>).
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grandes agglomérations, Israël a établi des frontières qui enferment la plus grande
partie de la population palestinienne21.
24. En dépit d’un certain allégement des mesures de bouclage, la circulation des
Palestiniens en Cisjordanie reste difficile. L’accès de certains villageois aux centres
urbains avoisinants s’est provisoirement amélioré lorsque le nombre de barrages a
été réduit à 376 de février à août 2005; ce chiffre a toutefois de nouveau augmenté
pour atteindre 471 en mars 2006. La circulation entre le sud, le centre et le nord de
la Cisjordanie est demeurée difficile. D’importants barrages routiers ont été
conservés dans les zones que les autorités israéliennes jugent menacées sur le plan
de la sécurité, notamment les colonies, les croisements entre les routes
palestiniennes et les rocades israéliennes et certains grands centres urbains tels que
Naplouse et Hébron22.
25. Les forces israéliennes ont entouré le gouvernorat de Jéricho de sept postes de
contrôle permanents, empêchant les Palestiniens de circuler normalement, et bouclé
totalement le gouvernorat, pour la première fois, le 11 février 200623.
26. Pour les travailleurs et les commerçants palestiniens, la circulation s’est
progressivement améliorée à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza durant la
première partie de 2005, le nombre moyen de personnes autorisées à passer ayant
été de 66 par jour en janvier, 3 950 en juin. L’accès des travailleurs à Israël a été
fermé juste avant et après le retrait, limitant à 1 304 le nombre d’habitants de Gaza
ayant pu sortir chaque jour de la bande en novembre 200524. À la fin de novembre
toutefois, ce chiffre a atteint environ 4 000. Selon une étude effectuée récemment
par l’Organisation mondiale de la santé, les autorités israéliennes ont accordé des
permis de sortie spéciaux pour faciliter le passage de l’aide humanitaire (médicale)
en Israël et en Égypte à 84 % des demandeurs au cours des trois mois suivant le
retrait25.
27. Les agents de santé et des services d’aide humanitaire voulant se rendre dans
diverses régions de Cisjordanie ont continué de se heurter à des obstacles, refus,
retards et blocages notamment. Sept cent vingt incidents ont été signalés par les
organisations humanitaires et 278 par les ambulanciers dans les 10 premiers mois de
2005. L’UNRWA a dépensé plus de 42 millions de dollars entre octobre 2000 et
octobre 200524 pour couvrir les pertes et les dépenses supplémentaires enregistrées
dans le territoire palestinien occupé, par suite des restrictions imposées à la
circulation par les autorités israéliennes pour des raisons de sécurité, dont plus de
10 millions de dollars pour la seule année 2005. Le gros de ces montants concernait
__________________
21 Chris McGreal, « Israel unveils plan to encircle Palestinian State », The Guardian (8 février
2006) (<http://www.guardian.co.uk/israel/story/0,,1705021,00.html>).
22 Certains postes de contrôle et points de passage à travers la barrière ont été améliorés, dénotant
une présence plus permanente. Israël est aussi en train de construire des tunnels et des ponts
reliant les zones palestiniennes séparées par des colonies et par des rocades israéliennes. Le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires a noté que 28 bâtiments de ce type avaient
été construits et 16 autres prévus; voir Bureau de la coordination des affaires humanitaires,
« Humanitarian update – closure count and analysis », août 2005 (<www.ochaopt.org>).
23 ARIJ, « Under the slogan of security, the Israeli Occupation Forces imprison Jericho residents »,
14 février 2006 (<http://www.poica.org/editor/case_studies/view.php?recordID=769>).
24 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian update – the Jordan
Valley », octobre 2005 (<www.ochaopt.org>).
25 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient, 29 décembre 2005.
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les heures de travail perdues et les droits portuaires non acquittés. Le coût des
heures de travail perdues en 2005 a été pour l’UNRWA de 154 830 dollars, contre
1 830 000 dollars en 2004.
28. Compte tenu de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice en
juillet 2004, l’Organisation des Nations Unies ne doit pas demander d’autorisation
pour accéder à des zones de la Cisjordanie qui sont situées à l’ouest de la barrière.
Les organismes des Nations Unies sont convenus de ne pas demander de permis et
le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au
Moyen-Orient, en coopération avec l’ONU et avec l’Équipe spéciale chargée de
l’exécution des projets, a entamé un dialogue avec le Gouvernement israélien pour
essayer de résoudre ce problème.
29. L’organisation de convois entre la bande de Gaza et la Cisjordanie était en
principe prévue dans le cadre de l’ Accord réglant les déplacements et le passage,
facilité par le Quatuor, et adopté en novembre 2005. La mise en oeuvre de cet
accord, qui devait prendre effet le 15 décembre 2005, a été reportée en raison des
menaces à la sécurité mentionnées par Israël25.
30. Les restrictions à la liberté de circulation du personnel et des biens
humanitaires à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza se sont en général
assouplies par rapport à 2004, mais elles sont restées fortement tributaires des
incidents ou des alertes de sécurité qui se produisent aux principaux points de
passage de Karni et d’Erez (utilisés respectivement pour le passage des biens et du
personnel). L’amélioration du dialogue entre les autorités israéliennes et l’Équipe
spéciale chargée de l’exécution des projets mise en place par les donateurs a abouti
au déblocage d’une longue file de conteneurs de secours humanitaires des Nations
Unies et accéléré le passage du personnel humanitaire à Erez. Le régime d’accès de
l’aide humanitaire clair et prévisible préconisé dans le document que l’Équipe
spéciale a consacré aux règles minimales concernant le passage des secours
humanitaires ne s’est pas concrétisé25.
31. En 2005, le poste de contrôle d’Erez, au nord de Gaza, a été totalement fermé
aux Palestiniens pendant 156 jours26. Les autorités israéliennes ont également fermé
la zone industrielle d’Erez pendant 256 jours et le point de passage de Sofa, au sud
de Gaza, pendant 27 jours complets. Durant cette période, le terminal de Rafah (seul
point de passage de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte) a été fermé
entièrement pendant 118 jours et partiellement pendant 11 jours L’aéroport
international de Gaza est resté fermé pendant toute la période et le poste de contrôle
de Karni (principal point de passage des marchandises entre Gaza et Israël) a été
fermé entièrement pendant 55 jours et partiellement pendant 305 jours2.
32. Dans la bande de Gaza, le poste de contrôle de Goush Qatif, situé sur la
principale artère nord-sud, a été fermé entièrement pendant 4 jours et partiellement
pendant 96 jours et le carrefour de Netzarim a été fermé pendant 254 jours. Tous les
bouclages internes ont été levés le 12 septembre 2005 après l’achèvement du retrait
israélien, permettant aux Palestiniens de circuler librement dans la bande de Gaza.
Si elle n’est pas suivie de nouvelles mesures susceptibles de faciliter l’exportation
de marchandises et d’assurer un lien routier avec la Cisjordanie25, cette évolution
positive ne mettra probablement pas fin à la crise qui ne cesse de s’aggraver dans la
__________________
26 Quelque 1 000 ouvriers agricoles sont entrés en Israël chaque jour. Avant septembre 2000, ce
chiffre atteignait environ 30 000.
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bande de Gaza. Le terminal de Rafah a été remis à l’Autorité palestinienne le
12 septembre 2005. Il est resté fermé du 18 septembre au 26 novembre pour que les
deux parties parviennent à un accord sur les procédures relatives au passage de la
frontière. À la fin de décembre, le terminal fonctionnait jusqu’à huit heures par
jour2.
33. Par ailleurs, tout au long de 2005, les autorités israéliennes ont décidé que les
articles humanitaires acheminés vers Gaza depuis Israël ne pourraient plus transiter
par le point de passage d’Erez, principal centre de transport, et ont désigné le point
de passage de Karni comme unique lieu de transit. Le mode d’acheminement dit du
« dos à dos » qu’elles ont imposé aux véhicules transportant des marchandises, en
entravant la livraison de l’aide humanitaire, va à l’encontre de la Convention sur les
privilèges et immunités des Nations Unies. Les niveaux des importations et
exportations à Karni sont restés à peu près les mêmes qu’en 2004, bien qu’en juilletaoût
2005, les autorités israéliennes aient facilité la circulation des conteneurs
d’approvisionnement en préparation du retrait de la bande de Gaza. En
novembre 2005, Israël et l’Autorité palestinienne se sont mis d’accord pour
prolonger les heures d’ouverture du passage et réglementer la circulation des
véhicules2. Entre le 1er janvier et le 19 mars 2006, le point de passage de Karni a
toutefois été fermé pendant 46 jours. Le 19 mars 2006, le Bureau de la coordination
des affaires humanitaires a annoncé que la plupart des boulangeries de la bande de
Gaza étaient fermées ce jour-là, les stocks de farine de blé étant épuisés. Ce même
jour, l’UNRWA n’a pas pu commencer la distribution de l’aide alimentaire
d’urgence, sa provision en farine de blé étant insuffisante. Le Programme
alimentaire mondial a indiqué que 3 594 tonnes de farine de blé dont la production
avait été confiée à des moulins locaux n’avaient pas pu pénétrer dans la bande de
Gaza en raison de la courte durée d’ouverture du passage de Karni27.
34. La poursuite de la construction de la barrière, la mise en place de nouveaux
points de passage et l’adoption de nouvelles techniques d’identification ont rendu
l’accès des Palestiniens de Cisjordanie au secteur occupé de Jérusalem-Est de plus
en plus compliqué.
Construction de la barrière
35. Israël poursuit la construction de la barrière suivant le nouveau plan approuvé
par le Cabinet en février 2005, allant à l’encontre de la résolution ES-10/15 adoptée
par l’Assemblée générale en juillet 2004 qui prend acte de l’avis consultatif rendu
par la Cour internationale de Justice selon lequel l’édification de la barrière dans le
territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour du secteur
occupé de Jérusalem-Est, est contraire au droit international. Selon le plan révisé,
une section supplémentaire de 40 kilomètres devrait entourer la colonie de Ma’ale
Adumim, les colonies voisines (Kfar Adumim, Antut, Nofei Prat et Kedar) et les
deux « doigts » séparés d’Ari’el et Emmanuel. Ces deux parties représentent 16 %
de la longueur totale de la barrière (670 km). D’autres modifications ont été
apportées concernant les parties de la barrière adjacentes à Goush Etzion et
l’expansion de la barrière le long des collines du sud d’Hébron2.
__________________
27 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Gaza Strip situation report – the
humanitarian impact of the Karni crossing closure: bread running out in Gaza », 19 mars 2006
(<www.ochaopt.org>).
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36. En octobre 2005, environ 243 kilomètres (36,3 %) étaient achevés et
166 kilomètres (24,8 %) encore en construction28. Selon le plan, environ 10 % de la
Cisjordanie sont placées du côté ouest de la barrière29, où vont se trouver à peu près
75 % des colons30 qui, contrairement à leurs voisins, jouissent d’une liberté de
circulation sans restriction. Environ 70 000 colons sont encore à l’est de la
barrière31.
37. Selon l’UNRWA, 10,1 % des terres palestiniennes les plus fertiles, où vivent
environ 50 000 Palestiniens dans 38 agglomérations, vont être isolées entre le mur
de séparation et la Ligne verte, limitant considérablement la possibilité d’un
développement urbain et agricole. La barrière et le régime de contrôle et de transfert
des populations qui lui est associé, ainsi que les politiques israéliennes de
confiscation, d’implantation et de séparation, sont les facteurs les plus évidents qui
perturbent la vie des Palestiniens. Les répercussions cumulées de la construction de
la barrière sur les moyens de subsistance des Palestiniens rendent la vie
insupportable, du fait du rasage et de la confiscation de vastes étendues de terres
palestiniennes, des ordres d’expulsion de plus en plus nombreux, ainsi que de la
destruction de biens palestiniens dans les zones urbaines et rurales. Les restrictions,
semble-t-il arbitraires, imposées en matière de circulation empêchent les
demandeurs de permis d’accéder à leurs terres situées à l’ouest de la barrière (voir
A/60/271, par. 17), faisant des propriétaires agricoles des individus oisifs, pauvres et
dépossédés. Seuls ceux qui possèdent un titre de propriété ont le droit d’accéder à
leurs terres, ce qui exclut tous les autres travailleurs agricoles pourtant nécessaires.
Le fait de ne permettre qu’à la personne qui détient le titre de propriété – en
particulier si elle est âgée – d’exploiter sa terre sans une aide supplémentaire
immobilise le capital social et mène la personne concernée à l’épuisement et au
désespoir32.
38. Le niveau de vie des réfugiés palestiniens enregistrés par l’UNRWA va sans
doute se détériorer davantage en raison des mesures de plus en plus restrictives
imposées en matière de circulation et de permis qui empêchent les demandeurs de
permis d’accéder aux terres situées à l’ouest de la barrière déjà construite dans le
nord de la Cisjordanie. De plus, une fois construit, le tronçon de barrière prévu près
de Ma’ale Adumim rendra la circulation beaucoup plus difficile entre le nord et le
sud de la Cisjordanie, en compliquant encore le système de postes de contrôle et de
barrages pour piétons et/ou pour véhicules conçu pour contrôler la circulation des
personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la ville. Par ailleurs, l’achèvement
de la construction de la barrière autour de Jérusalem aura d’importantes
répercussions sur la capacité de l’UNRWA de fournir une assistance à la
communauté de réfugiés vivant en Cisjordanie. À titre d’exemple, 60 % du
personnel du bureau extérieur en Cisjordanie et du secteur occupé de Jérusalem-Est
vont certainement se heurter à des difficultés pour se rendre à leur lieu d’affectation
dans le secteur occupé de Jérusalem-Est. Des problèmes semblables se posent au
__________________
28 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian impact of the West Bank
Barrier », Update No 6, janvier 2006 (<www.ochaopt.org>).
29 Cela englobe Jérusalem-Est, Ariel et le plan d’élargissement de la colonie de Ma’ale Adumim.
30 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Preliminary Analysis – the humanitarian
implications of the February 2005 projected West Bank barrier route », Update No 4, avril 2005
(<www.ochaopt.org>).
31 Peace Now, « The West Bank – facts and figures » (août 2005) (<http://www.peacenow.org.il/
site/en/peace.asp?pi+195&docid=1430>).
32 Do-it-yourself Apartheid (<http:stopthewall.org/activistresources/983.shtml>).
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personnel exécutant les programmes d’aide sociale, de secours, d’éducation et de
santé de l’UNRWA.
39. Tout le mois de septembre 2005, les mesures de nivellement et de confiscation
de terres se sont poursuivies et plus de 4 100 hectares ont été utilisés pour la
construction de la barrière33. Aucune partie officielle ne s’est chargée de
quantifier les coûts et les pertes conformément à la requête de l’Assemblée en
2004 d’établir un registre des dommages causés par la construction de la barrière
(voir A/ES-10/L.18/Rev.1).
Colonies de peuplement israéliennes
40. Israël a transféré environ 7 200 anciens colons israéliens de la bande de Gaza
vers les colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie et dans la partie de
Jérusalem occupée. Le Gouvernement israélien a aussi pris des mesures d’incitation
spéciales pour accroître la présence israélienne en Israël où il reste des
communautés substantielles de citoyens palestiniens34.
41. Après le démantèlement de quatre colonies de peuplement dans le nord de la
Cisjordanie (Ganim, Kadim, Homesh et Sanur), Israël maintient 121 colonies en
Cisjordanie, plus 14 autres dans la partie occupée de Jérusalem34. Au 31 août 2005,
on estimait qu’il y avait 100 colonies de peuplement non officielles, ou « avantpostes
», en Cisjordanie35.
42. De janvier à juin 2005, le nombre des mises en chantier de logements dans les
colonies s’est élevé à 1 097, contre 860 au début de 2004, soit une augmentation de
28 %36. Ainsi, les constructions en cours dans les colonies de peuplement à la fin du
mois de juin 2004 s’élevaient à 3 984 unités de logement contre 4 207 à la fin de
juin 2005, soit une augmentation de 6 %37. À la fin de 2005, il y avait 3 696
nouvelles unités de logement en construction en Cisjordanie, en sus des 1 654 dans
la partie occupée de Jérusalem. Les grands chantiers de construction de logements
(centaines d’unités) sont au nombre de sept dans les colonies de peuplement en deçà
de la barrière. Les chantiers de construction de logements de taille moyenne
(dizaines d’unités) concernent 17 autres colonies de peuplement, qui, à l’exception
de 3, sont toutes situées en deçà de la barrière37.
43. Le Gouvernement israélien a démarré environ 57 % des projets de construction
de colonies en 2005, finançant environ 40 % du montant total des investissements.
Les investissements du Gouvernement israélien dans le secteur de la construction
étaient plus importants dans le territoire occupé que sur le territoire israélien, où le
Gouvernement avait démarré environ 27 % des projets de construction et financé
__________________
33 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient; Bureau de la coordination des affaires humanitaires, procédure d’appel global
(décembre 2005).
34 Friedman, Lara et Dror Etkes. « Taking Inventory of the West Bank », Settlements in Focus,
vol. 1, no 9, 9 septembre 2005. Trouvé à : <http://www.peacenow.org/briefs.asp?rid=&cid
=1393>.
35 Ibid., « The West Bank - Facts and Figures » (août 2005), à :
<http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=195&docid=1430>.
36 Selon les informations publiées par le Bureau central israélien de la statistique et citées dans
Lara Friedman et Dror Etkes, « Current Trends in Settlement Construction & Growth », Peace
Now (décembre 2005) (<www.peacenow.org/briefs.asp?rid=&cid=1393>).
37 Lara Friedman et Dror Etkes, ibid.
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16 % du montant total des investissements38. Alors qu’Israël avait construit deux
fois plus de nouveaux logements pour les colons dans le territoire palestinien occupé
au cours du premier trimestre 2005 que durant le premier trimestre 2004, les mises
en chantier de logements en Israël avaient diminué de 6 % par rapport au premier
trimestre 2004.
44. D’après des estimations prudentes, les dépenses annuelles non militaires
d’Israël pour les colonies de peuplement se sont élevées ces dernières années à
2,5 milliards de nouveaux sheqalim39.
45. Depuis 2001, le taux d’accroissement annuel du nombre des colons israéliens
en Cisjordanie a dépassé 5 %, alors que le taux d’accroissement de la population
israélienne générale est estimé à 1,8 %34. Dans les 12 colonies situées à l’ouest de la
barrière (du côté israélien) qui ont enregistré le taux d’accroissement le plus élevé,
celui-ci varie entre 5,3 % (Immanuel, dans le bloc Ariel) à 16,1 % (Mevo Horon,
près de la Ligne verte). À l’est de la barrière, 15 colonies en expansion enregistrent
un taux d’accroissement annuel de la population allant de 7,7 % à Ma’ale
Michmash, au nord de la partie occupée de Jérusalem, à 35 % à Gittit, dans la vallée
du Jourdain, qui compte le taux de transfert de population le plus élevé34. Le nombre
total de colons israéliens en Cisjordanie dépassait 243 000 à la fin de 2005,
190 000 autres se trouvant dans la partie occupée de Jérusalem40.
46. La plupart des colons israéliens en Cisjordanie se trouvent à présent entre la
Ligne verte et la barrière (sans compter les colonies de peuplement de la vallée du
Jourdain). Les colonies situées dans cette « zone fermée » s’étendent et de nouvelles
colonies sont mises en place. Les autorités civiles et militaires israéliennes font
preuve de clémence envers les colons, qui sont devenus plus agressifs à l’égard des
Palestiniens. Les actes de violence et les vols commis par des colons ont augmenté,
en particulier dans la zone de Hébron, où 68 incidents ont été signalés en mai 2005
et 67 en juin 2005.
Ressources naturelles, eau et environnement
47. Israël utilise 73 % de l’eau que fournissent les aquifères en Cisjordanie, les
Palestiniens en Cisjordanie en utilisent 17 %, et les colons israéliens 10 %. Alors
que l’agriculture représente de 10 à 14 % du PIB de la Palestine, 90 % des
exploitations agricoles palestiniennes doivent recourir aux méthodes de culture
pluviale. L’agriculture en Israël ne représente que 3 % du PIB, mais Israël irrigue
plus de 50 % de ses terres41. Ainsi, à elles seules, les colonies de peuplement
israéliennes dans la vallée du Jourdain consomment l’équivalent de 75 % du volume
d’eau que l’ensemble de la population palestinienne de la Cisjordanie, qui avoisine
les deux millions, consomme à des fins domestiques et urbaines42.
__________________
38 Gadi Golan, « Adva – Settlements in territories still get bigger budgets » (12 February 2006),
à : <http://globes.co.il/serveen/globes/docview.asp?did=1000060578&fid=942>.
39 Moti Bassok, « The extra civilian price tag – at least NIS 2.5 billion a year », Ha’aretz,
(<www.haaretz.com) ; Dror Etkes et Lara Friedman, « Current trends in settlement construction
and growth », Peace Now (décembre 2005), (<www.peacenow.org/briefs.asp?rid=cid=1393>).
40 Associated Press, « Jewish settler population seen growing 4.3 percent in 2005 », Ha’aretz
(2 décembre 2005).
41 Palestine Monitor, « Water in Palestine », fact Sheet, à : <http://www.palestinemonitor.org/
new_web/factsheet_water.htm>.
42 Betselem, « Land grab: Israel’s settlement policy in the West Bank », (mai 2002).
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48. L’occupation israélienne a eu des effets préjudiciables sur l’environnement et
les ressources naturelles du territoire palestinien occupé. Au moins 14 colonies de
peuplement déversent des déchets liquides sur les terres palestiniennes43. Outre la
pollution directe créée par les forces et les colonies de peuplement israéliennes,
l’occupation a annulé les plans palestiniens visant à mettre en place des aires de
dépôt de déchets. La fermeture par les militaires israéliens des décharges a
compliqué la gestion des déchets solides en Cisjordanie. La pollution due aux
colonies de peuplement démantelées présente aujourd’hui des risques dans la bande
de Gaza. De façon disproportionnée par rapport à leurs nombres respectifs, les
Palestiniens en Cisjordanie produisent environ 500 000 tonnes de déchets solides
par an (1 370 tonnes par jour) et les colonies de peuplement israéliennes 224 000
tonnes par an en moyenne (614 tonnes par jour)44.
49. En avril 2005, les autorités israéliennes ont commencé à transférer une
quantité fixée à 10 000 tonnes par mois d’ordures de Dan et Sharon à travers la
Ligne verte pour les déposer dans la carrière d’Abu Shusha en Cisjordanie. Quatre
puits d’eau potable desservant Naplouse et les villages voisins sont très proches de
l’aire de dépôt.
50. Les restrictions à la circulation imposées par les Israéliens empêchent les
Palestiniens d’évaluer les risques de contamination et de gérer leurs réserves
naturelles, qui sont toutes situées dans des zones contrôlées par Israël. Un inventaire
des déchets dangereux est un outil essentiel, un tel inventaire n’a pas été effectué
dans le territoire palestinien occupé45.
Santé publique et insécurité alimentaire
51. La malnutrition chronique (retard de croissance) chez les enfants âgés de
moins de 5 ans a augmenté, atteignant près de 10 % de ce groupe d’âge. Les enfants
dans la bande de Gaza sont les plus touchés. Dans le territoire palestinien occupé,
environ 350 000 enfants souffrent d’un retard de croissance, la malnutrition
touchant surtout les enfants âgés de 12 à 23 mois, dont plus de 15 % sont touchés à
cet âge critique pour leur développement futur3.
52. La mortalité infantile représente environ les trois quarts de tous les décès de
nourrissons. Notamment dans la bande de Gaza, les données relatives aux décès des
enfants de moins de 1 an et de moins de 5 ans ont augmenté d’environ 30 %,
principalement à cause de l’augmentation de la mortalité des enfants âgés de moins
de 1 an. Cela est la conséquence de la mauvaise qualité des soins dispensés aux
nouveau-nés dans les hôpitaux. À l’heure actuelle, dans les grands hôpitaux de la
bande de Gaza, environ un nouveau-né sur trois admis dans les services de soins
néonatals décède. Environ 8 % des enfants souffrent d’insuffisance pondérale à la
naissance (pesant moins de 2 500 grammes), ce qui contribue à la mortalité et la
morbidité infantiles et postinfantiles. Ce sont des facteurs préjudiciables au
développement de l’enfant3.
__________________
43 Palestinian National Information Center, « Israeli Violations of the Palestinian Environment »,
(<www.pnic.gov.ps/english/Environment_Israeli%20Violations.html>.
44 ARIJ, « Israel escalates its violations against the Palestinian environment: the new Israeli
dumping site », (5 avril 2005) (<www.poica.org/editor/case_studies/view.php?recordID=548>.
45 Voir <www.grid.unep.ch/product/map/index.php?region=west_asia>.
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53. La santé mentale est de plus en plus une question préoccupante dans le
territoire palestinien occupé. Des études récentes ont montré que des facteurs de
stress tels qu’une forte restriction de la liberté de circulation et les difficultés
d’accès à l’enseignement et aux soins de santé existent dans la vie quotidienne. Une
étude46 a montré que 52 % des personnes ayant répondu à l’enquête avaient songé à
se suicider, 92 % n’espéraient pas un avenir meilleur, 100 % ont déclaré s’être sentis
stressés et 84 % ont déclaré ressentir une colère constante due à des raisons
indépendantes de leur volonté.
54. Les maladies non transmissibles constituent des problèmes de santé publique
importants, étant sept des huit principales causes de décès. En 2004, 3 481
personnes sont mortes de maladies cardiovasculaires (1 781 hommes et 1 700
femmes), le taux étant de 99,7 pour 100 000 personnes47.
55. L’insécurité alimentaire est préjudiciable à la santé des femmes et des enfants.
Il ressort d’une étude de l’UNRWA que les pourcentages des enfants âgés de 6 à
36 mois souffrant d’anémie s’élèvent à 54,7 % et 34,3 % respectivement dans la
bande de Gaza et en Cisjordanie, ces chiffres étant respectivement 40,2 % et 29,9 %
pour les femmes enceintes et 45,7 % et 23 % pour les mères allaitantes. Parmi les
autres déficiences en oligo-éléments, il convient de citer la carence inapparente en
vitamine A48, le rachitisme et la carence en iode. L’obésité et les maladies liées aux
régimes alimentaires paraissent être en augmentation, en particulier chez les
personnes âgées, et constituent de graves problèmes sur le plan nutritionnel49.
56. La construction de la barrière par Israël a entravé l’accès aux soins de santé.
L’accès aux services de soins de santé primaires et aux hôpitaux avec lesquels
l’UNRWA a passé des contrats dans la partie occupée de Jérusalem a diminué de
18 % en 2005 et devrait se détériorer encore du fait de la poursuite de la
construction de la barrière. En vue d’atténuer les effets sur la santé publique,
l’UNRWA utilise cinq unités mobiles depuis 2003, et a ainsi traité plus de 12 000
patients en 2005.
Jeunes et éducation
57. Chaque année, de moins en moins d’enfants palestiniens commencent l’année
scolaire. La qualité de leur éducation se détériore. Le nombre des étudiants qui
abandonnent leurs études augmente de façon spectaculaire et peu d’enfants ont la
possibilité de bénéficier d’un environnement d’apprentissage accueillant où ils ont
accès à des espaces sûrs et à des activités sportives et récréatives. De plus, les
enfants manquent de matériels pédagogiques et les écoles de matériels
d’enseignement3.
58. Les tirs à balles réelles depuis les positions israéliennes, les raids aériens et les
bangs supersoniques affectent particulièrement les enfants, car ils inspirent à ceux-ci
une crainte constante et les maintiennent éveillés la nuit. La moitié de la population
__________________
46 Palestinian Counseling Center, « The psychological implications of Israel’s separation wall on
Palestianians » (2004).
47 Contribution de l’Organisation mondiale de la santé au rapport ci-après (contribution de
l’OMS).
48 The Maram Project « Prevalence of vitamin A deficiency among children 12 to 59 months of age
in the West Bank and Gaza Strip » (2004).
49 Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne et OMS « The state of nutrition, West Bank et
Gaza Strip, 2005 », cité dans la contribution de l’OMS.
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de la bande de Gaza, qui s’élève à 1,3 million d’habitants, est âgée de moins de 18
ans et les trois quarts des ménages ont au moins un enfant à l’école, si bien que les
événements quotidiens entravent les efforts éducatifs et compromettent les résultats
antérieurs. Un tiers des familles indiquent que leur enfant présente au moins un des
symptômes de la détresse psychosociale, qui entrave leur concentration à l’école3.
59. Les opérations militaires israéliennes ont contraint les écoles de l’UNRWA en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza à fermer pendant un total de 272 jours durant
l’année scolaire 2004-2005 (contre 391 jours en 2003-2004).
60. En Cisjordanie, les écoles de l’UNRWA ont perdu 29 jours de scolarité et les
enseignants ont perdu plus de 705 journées de travail durant l’année scolaire 2004-
2005. De plus, les instructeurs ont perdu 23 journées de travail durant la même
période dans trois centres de formation.
61. Avant le redéploiement des colons israéliens de la bande de Gaza, les
bouclages internes y ont empêché les enseignants de se rendre dans leur lieu
d’affectation. Durant l’année scolaire 2004-2005, les enseignants de l’UNRWA ont
collectivement perdu 29 399 jours de travail. Depuis octobre 2000, plus de 264 000
jours de scolarité ont été perdus au total.
62. L’UNRWA a indiqué aussi que durant l’année universitaire 2004-2005, aucun
des étudiants de la bande de Gaza (277 demandes d’inscription) n’ont pu suivre les
cours des centres de formation technique en Cisjordanie faute d’avoir obtenu un
permis de libre passage. De plus, les bouclages ont continué d’empêcher les
étudiants de l’enseignement supérieur de se rendre dans leur établissement
d’enseignement, en particulier ils ont empêché les étudiants de la bande de Gaza de
se rendre dans les universités de Cisjordanie.
63. Bien que les résultats des examens pour l’année 2004-2005 aient été
légèrement plus élevés que ceux de l’année 2003-2004, les résultats globaux
obtenus en matière d’éducation continuent de diminuer. Depuis l’année scolaire
1999-2000, dans la bande de Gaza, ils ont diminué de 6,1 % en arabe, de 8,5 % en
mathématiques et de 12 % en sciences. En Cisjordanie, seulement 44 % des élèves
de quatrième année ont réussi l’examen d’arabe, 49,6 % l’examen de sciences.
Toutefois, ces chiffres représentent une amélioration considérable (de 10 % et 15 %
respectivement) par rapport à l’année précédente.
Indicateurs économiques
64. Les estimations de la Banque mondiale relatives aux résultats économiques
d’ensemble indiquent que la croissance du PIB s’est poursuivie au cours des trois
dernières années (la croissance du PIB est estimée à 6 % en 2005). Toutefois, cette
croissance ne reflète pas le potentiel économique du territoire palestinien occupé,
car le PIB actuel est inférieur d’environ 25 % à son niveau de 199950.
65. L’accroissement de la population, qui était supérieur à la croissance moyenne
du PIB durant la période 2000-2005, a contribué à la croissance négative du PIB
annuel par habitant. L’accroissement de la population a eu aussi pour effet
d’accroître la main-d’oeuvre de 40 000 personnes par an, accroissement supérieur à
__________________
50 Fonds monétaire international, « Macroeconomic Developments and Outlook in the West Bank
and Gaza » (décembre 2005), cité dans la contribution du Coordonnateur spécial des Nations
Unies dans les territoires palestiniens occupés.
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la demande sur le marché du travail, ce qui a gonflé le nombre des chômeurs et a
exercé de nouvelles pressions sur les revenus existants des ménages51.
66. Malgré des taux de chômage constamment élevés en 2005, 23,4 % d’après les
estimations de la Banque mondiale52, le marché du travail s’est amélioré, le
chômage diminuant de 3 % par rapport à 2004. La création d’emplois dans la bande
de Gaza, due en grande partie au désengagement d’Israël, a augmenté de 14 %,
contre 8 % en Cisjordanie53.
67. Le secteur financier reste sain du fait de l’expansion du secteur privé et de
l’augmentation du crédit, mais une masse salariale du secteur public en forte
expansion a considérablement aggravé le déficit budgétaire. Selon la Banque
mondiale, la situation budgétaire n’est pas viable. L’emploi par l’Autorité
palestinienne, toutefois, continue d’augmenter, environ 4 000 militants étant
intégrés dans les forces de sécurité. Selon les organisations de sécurité de l’Autorité,
de 8 000 à 10 000 employés ont été identifiés comme « ne remplissant pas leurs
fonctions ». Le déficit budgétaire projeté, dû principalement aux augmentations de
salaire, serait, d’après le FMI, supérieur à 900 millions de dollars pour 200650.
68. Malgré la croissance du PIB, tant le Bureau central palestinien de la statistique
que la Banque mondiale ont fait état de niveaux de pauvreté constamment élevés.
Bien que les statistiques disponibles varient, le Bureau de la coordination des
affaires humanitaires a estimé que 62 % de la population vivaient dans la
pauvreté54. La pauvreté dans le territoire palestinien occupé a évolué en 2005 de
façon significative. Premièrement, il y a eu une augmentation de la concentration
géographique de la pauvreté, les niveaux élevés étant enregistrés dans la bande de
Gaza, dans les zones méridionales de la Cisjordanie (zone de Hébron) et dans les
zones septentrionales de la Cisjordanie (zone de Djénine). Deuxièmement, l’écart
entre les riches et les pauvres s’accroît, ce qui montre l’incapacité du marché à
assurer une distribution équitable de la richesse. Troisièmement, le nombre de
Palestiniens vivant dans la misère (c’est-à-dire ayant un niveau de consommation
inférieur à 1,6 dollar par jour) a augmenté en 200525.
69. La coexistence d’une croissance économique régulière et de taux de pauvreté
persistants, voire en hausse, donne à penser que la croissance n’a pas à elle seule
suffit pour atténuer ou contrer les effets négatifs du conflit. Plusieurs facteurs
semblent avoir atténué les effets positifs de la croissance au cours de la période
2003-2005 : les effets immédiats et cumulatifs des bouclages intensifiés, qui ont
continué de restreindre les mouvements commerciaux et ceux des particuliers,
fragmentant, ce faisant, les liens économiques établis dans le territoire palestinien
occupé et compliquant l’accès à l’emploi, aux marchés et aux services25.
70. Une diminution globale des niveaux de revenus, en particulier mais pas
exclusivement parmi ceux qui sont passés d’un emploi en Israël à des activités
moins rémunératrices dans le territoire palestinien occupé, indique des niveaux de
consommation des ménages en diminution. L’épuisement des actifs et des
__________________
51 Banque mondiale, « West Bank and Gaza update » (juin 2005).
52 Banque mondiale, « Economic Update and Potential Outlook » (15 mars 2006).
53 Banque mondiale, « The Palestinian economy and the prospects for its recovery » (décembre
2005), cité dans la contribution du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires
palestiniens occupés.
54 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian update – emerging
humanitarian risks » (janvier 2006) (<www.ochaopt.org>)
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possibilités d’emprunt depuis septembre 2000 pour un grand nombre de ménages
cherchant à faire face à la diminution de leurs revenus, à l’aggravation de la
précarité de l’emploi, voire à la perte d’un emploi et d’une source de revenus, a
contribué aussi à la pauvreté55. Les effets de ces pertes n’ont été largement
compensés qu’au moyen de la fourniture d’une aide d’urgence.
71. Le secteur privé a continué de s’étendre. Le crédit au secteur privé a augmenté
de 30 % en 2005, mais est resté inférieur au niveau enregistré dans les autres pays
de la région50. Dans un climat de crise budgétaire, la croissance des activités du
secteur privé a injecté dans l’économie des liquidités considérables53.
72. Les bouclages demeurent une forte entrave au relèvement économique.
Pourtant, selon la Banque mondiale, la situation est devenue de plus en plus
prévisible, permettant de s’adapter. La croissance économique en Israël a accru la
demande des exportations palestiniennes. Le nombre des Palestiniens travaillant en
Israël a eu aussi pour effet d’accroître les envois de fonds de 25 % par rapport à
200453. Néanmoins, le rythme de la croissance économique enregistré depuis 2003
donne à penser que les niveaux de revenus par habitant avant septembre 2000
risquent de ne pas réapparaître avant 201256.
Condition de la femme
73. Historiquement, les femmes palestiniennes ont été peu présentes sur le marché
du travail. Toutefois, les femmes ont traditionnellement joué un rôle important dans
la production agricole. Les pertes de terres subies à cause d’Israël font que les
femmes palestiniennes sont doublement touchées, perdant à la fois une source vitale
de revenus et leur rôle en tant que productrices. Touchée par la barrière, la mobilité
des femmes a diminué pour atteindre environ 85,7 % dans la partie située à l’ouest
de la barrière et 63,3 % dans la partie située à l’est57. Avant les crises de septembre
2000, leur taux de participation était de 15,8 %, mais du fait des bouclages et des
barrières, le nombre des femmes occupant un emploi est tombé à 10,5 %58.
III. Golan syrien occupé
74. En 2005, la population arabe du Golan syrien occupé était estimée à 18 400
habitants. La population arabe est pleinement intégrée dans les systèmes israéliens
de prestation de services juridiques, administratifs et sociaux. Environ 14 % ont
opté pour la citoyenneté israélienne25.
75. La superficie totale du Golan syrien sous occupation israélienne est de
1 150 000 dounams (1 150 kilomètres carrés). Environ un million de dounams sont
considérés comme pouvant être utilisés comme pâturages. À l’heure actuelle, Israël
utilise environ 500 000 dounams pour le bétail, tandis que 100 000 dounams ont été
déclarés réserves naturelles. Le reste (400 000 dounams) est constitué de zones
militaires interdites. Les terres cultivées sont divisées entre la population arabe
__________________
55 Banque mondiale et PCBS, Deep Palestinian Poverty in the Midst of Economic Crisis, (octobre
2004).
56 Banque mondiale, « The Palestinian economy and the PA's fiscal situation » (1er février 2006).
57 Bureau central palestinien de la statistique (2004, avril-juin), Impact of the Israeli Measures on
the Economic Conditions of Palestinian Households, Ramallah (Palestine).
58 Amnesty International, Israël et territoires occupés. Les femmes face au conflit, à l’occupation
et au patriarcat, 31 mars 2005.
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syrienne et les 20 000 colons israéliens; alors que les Arabes syriens peuvent
accéder à environ 20 000 dounams, les Israéliens ont accès à environ 80 000
dounams59. Bien que les habitants arabes et israéliens dans le Golan sont à peu près
aussi nombreux, les colonies de peuplement israéliennes utiliseraient les ressources
en eau de façon disproportionnée à des fins ménagères et agricoles.
76. En 2005, les colons israéliens occupaient 33 colonies de peuplement, dont 27
étaient principalement agricoles. Les colons israéliens échangent le vin, la viande de
boeuf, les pommes, les cerises et l’eau minérale qu’ils produisent sur le marché
intérieur israélien et le marché de l’exportation60. Les autres colonies de peuplement
ont une vocation industrielle et touristique (notamment deux centres touristiques sur
la côte orientale du lac de Tibériade). De plus, les colonies de peuplement de
Qatzrin et Bnei Yehuda comprennent une zone industrielle25.
77. La population arabe du Golan syrien occupé n’est en général pas en mesure de
se rendre en Syrie pour rendre visite aux membres de leur famille de l’autre côté de
la ligne de séparation et ils ont, avec le temps, subi des restrictions croissantes en
matière d’utilisation des terres du fait des restrictions concernant le zonage d’ordre
militaire et environnemental imposées par Israël. De nombreux habitants syriens ont
perdu une partie substantielle des pâturages qu’ils possédaient traditionnellement.
Cela s’est traduit par des changements au niveau des modes de production,
d’utilisation commerciale et d’utilisation des terres au sein d’une société
traditionnellement rurale/pastorale.
78. La main-d’oeuvre arabe dans le Golan occupé représente 6 500 travailleurs,
dont 750 travaillent dans les services locaux. Par ailleurs, 3 200 travaillent en Israël
dans les secteurs de l’agriculture et de la construction. Près de 40 % de la population
active totale est sans emploi61.
79. Le commerce des produits agricoles, en particulier les pommes, l’huile d’olive,
le miel et les produits horticoles, dépend des marchés israéliens; un faible
pourcentage de la production excédentaire de pommes est exportée en Syrie chaque
année avec l’aide du Comité international de la Croix-Rouge62. L’exportation de la
récolte de pommes cette année a commencé le 19 mars 2006. En quatre semaines,
environ 400 tonnes franchiront la ligne de contrôle25.
80. La population arabe est devenue dépendante à l’égard des produits agricoles
israéliens et, en partie, des produits des colonies de peuplement (en particulier dans
le secteur des produits laitiers). L’élevage et la commercialisation du bétail ont
diminué de façon sensible depuis 1967. Les possibilités locales dans le secteur de la
construction demeurent limitées du fait des restrictions relatives au logement25.
81. Israël a commencé à appliquer son système d’enseignement dans le territoire
syrien occupé en 1967, remplaçant le programme syrien. Six écoles élémentaires,
trois collèges et deux lycées sont ouverts à la communauté arabe syrienne. Depuis
1987, les délégations du Comité international de la Croix-Rouge à Damas et à Tel-
__________________
59 <http://english.golan.org.il/vaad/efacts.asp>, cité dans la contribution du Coordonnateur spécial
des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés.
60 <http://www.golan-marsad.org/default.asp?sn=9#a28>.
61 Entretien avec Al Marsad-NGO, Majdal Shams, cité dans la contribution du Coordonnateur
spécial des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés.
62 Entretien avec le CICR, Majdal Shams, cité dans la contribution du Coordonnateur spécial des
Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés.
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Aviv facilitent le passage en moyenne de 400 étudiants chaque année par la ligne de
séparation pour fréquenter une université syrienne25. En 2005, le CICR a remis les
détails administratifs relatifs à 400-500 pèlerins (hommes de religion seulement)
désireux de se rendre sur des lieux saints en Syrie une fois par an. Le CICR a
facilité aussi plusieurs mariages de couples d’un côté ou de l’autre de la ligne de
séparation, donc cinq mariages en 200563.
82. La communauté arabe finance et administre cinq dispensaires dans le Golan
occupé, dispensant des service de santé de base aux mères et aux nouveau-nés, y
compris les vaccinations. De plus, le Ministère israélien de la santé finance un
dispensaire pour les soins de santé de base administrés par la communauté arabe
syrienne. L’hôpital central le plus proche, situé en Israël, est à 30 minutes en voiture
des communautés arabes du Golan occupé. Les services spécialisés, situés aussi en
Israël, sont à 70 minutes en voiture. Il y a trois ambulances israéliennes pleinement
équipées dans le Golan occupé, deux à Majdal Shams et une à Bqa’atha. Si
nécessaire, les patients sont traités dans des dispensaires situés dans les colonies de
peuplement israéliennes du Golan occupé25. Le CICR, avec la participation
d’organisations non gouvernementales locales, élabore des plans en vue de
construire un hôpital de 30 lits pour la communauté25.
83. Les mines terrestres restent un danger pour les communautés arabes du Golan
occupé. Il ressort d’une étude sur le terrain que 66 résidents arabes avaient été
blessés par des mines terrestres depuis 1967, 16 d’entre eux mortellement. Les
données indiquent que 43 des 50 survivants (86 %) étaient âgés de moins de 18 ans,
de même que 8 des 16 personnes blessées mortellement25.
IV. Conclusion
84. Le désengagement israélien de la bande de Gaza et de parties de la Cisjordanie
a ouvert la voie à un nouveau mouvement vers le relèvement social et économique.
85. Le désengagement s’est produit rapidement et pacifiquement. La croissance
économique a été de 6 % pour la deuxième année consécutive. Le chômage a
diminué de 3 % par rapport à l’année précédente. Les parties ont signé en novembre
2005 un accord réglant les déplacements et le passage, qui prévoit un régime de
passage de la bande de Gaza à l’Égypte et assure un niveau minimum d’exportations
de produits de la bande de Gaza. Néanmoins, ces progrès sont insuffisants pour
enrayer ou inverser la baisse des indicateurs sociaux et économiques qui ont montré
la détresse continuelle, et dans certains cas de plus en plus profonde, de nombreux
Palestiniens. Durant le premier trimestre de 2006, les passages pour le transfert de
marchandises entre la bande de Gaza et Israël ont été fermés pendant plus de la
moitié du temps64. Les taux de pauvreté sont demeurés élevés du fait de la baisse
des revenus, de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des transports,
du fort accroissement de la population et d’une répartition de plus en plus
inéquitable de la richesse.
__________________
63 Entretien avec le CICR, Jérusalem, cité dans la contribution du Coordonnateur spécial des
Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés.
64 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Gaza Strip situation report » (23 mars
2006) (<www.ochaopt.org>)..
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86. Les bouclages internes dans la bande de Gaza ont été levés. Les bouclages en
Cisjordanie – après plusieurs mois de détente – ont été renforcés de nouveau vers la
fin de l’année. Une grave crise budgétaire pointait à la fin de 2005, faisant fortement
douter de la capacité de l’Autorité palestinienne de respecter les engagements
salariaux du secteur public pendant les premiers mois de la nouvelle année.
87. Les élections qui devaient se tenir à la fois en Israël et dans le territoire
palestinien occupé signifiaient qu’aucune partie n’était en mesure de prendre des
engagements importants sur le plan politique en abordant l’année 2006. Pour sa part,
la communauté internationale a signalé aussi son intention de reporter les
engagements financiers supplémentaires au territoire palestinien occupé jusqu’à la
formation d’un nouveau cabinet au cours du premier semestre de 2006. Une grande
conférence d’annonces de contributions, ayant pour objectif de mobiliser 3 milliards
de dollars au niveau international pour le relèvement social et économique
palestinien, a néanmoins été prévue pour mai 2006, ce qui montre que les donateurs
continuent d’espérer qu’il est possible qu’un environnement propice à un
relèvement social, économique et institutionnel accéléré soit mis en place au cours
de l’année à venir.
Nations Unies A/62/75–E/2007/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
3 mai 2007
Français
Original : anglais
07-33069 (F) 290507 310507
*0733069*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-deuxième session Session de fond de 2007
Point 43 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le
Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2006/43, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa soixante et unième
session, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la résolution.
Dans sa résolution 61/184, l’Assemblée a, pour sa part, prié le Secrétaire général de
lui rendre compte, à sa soixante-deuxième session, de l’application de la résolution.
Établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO),
le présent rapport est soumis en application des résolutions de l’Assemblée et du
Conseil.
* A/62/50.
** E/2007/100.
A/62/75
E/2007/13
2 07-33069
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe du Golan
syrien occupé*
Résumé
L’occupation du territoire palestinien par Israël ne cesse d’aggraver la situation
socioéconomique des Palestiniens. Invoquant la légitime défense contre des actions
comme la poursuite des attaques par des activistes palestiniens contre des civils
israéliens, les tirs de roquettes en territoire israélien depuis la bande de Gaza et
l’enlèvement d’un caporal israélien, l’armée israélienne continue de mener des
opérations militaires dans le territoire palestinien occupé, de procéder à des
détentions arbitraires, de faire un usage disproportionné de la force, de démolir des
habitations, de restreindre considérablement la liberté de circulation et de boucler les
territoires. Toutefois, la violence entre Palestiniens et Israéliens à Gaza a nettement
baissé d’intensité depuis la conclusion du cessez-le-feu du 26 novembre 2006.
La politique de bouclage pratiquée par Israël demeure l’une des causes
principales de la pauvreté et de la crise humanitaire dans le territoire palestinien
occupé, limitant l’accès des Palestiniens aux services de santé et d’éducation, à
l’emploi, aux marchés et aux réseaux d’organisations sociales et religieuses.
La situation budgétaire s’est fortement dégradée à l’issue des élections
législatives de janvier 2006. Conformément aux principes arrêtés par le Quatuor le
30 janvier 2006, les résultats des élections ont conduit les donateurs à réexaminer
leur aide à l’Autorité palestinienne. Le PNB palestinien a reculé d’environ 8 % au
troisième trimestre de 2006, par rapport à la même période en 2005. Les indicateurs
économiques révèlent des tendances négatives persistantes. Les taux de chômage et
de pauvreté demeurent élevés, s’établissant à 30 % et 60 % respectivement, tandis
que pour survivre 65 % des ménages doivent s’endetter auprès de prêteurs informels.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes
ci-après pour leur contribution de fond : Département des affaires politiques, Programme des
Nations Unies pour le développement (Programme d’aide au peuple palestinien), Conférence des
Nations Unies sur le commerce et le développement, Fonds des Nations Unies pour la population,
Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, Programme alimentaire mondial, Office de secours et de travaux
des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Haut-Commissariat des
Nations Unies aux droits de l’homme, Bureau de la coordination des affaires humanitaires
(ONU), Organisation mondiale de la santé, Organisation internationale du Travail et Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
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07-33069 3
L’implantation de colonies de peuplement israéliennes, la confiscation de terres
et la construction d’une barrière dans le territoire palestinien occupé, en violation de
la Convention de Genève et d’autres normes du droit international, isolent le secteur
occupé de Jérusalem-Est, divisent en deux la Cisjordanie et font obstacle à toute vie
économique et sociale normale.
Les réfugiés, les femmes et les enfants sont les premières victimes de ces
mesures. Les Palestiniens n’ayant qu’un accès restreint aux services dont ils ont
besoin, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de malnutrition et autres
problèmes de santé. Dans la bande de Gaza, 57,5 % des enfants âgés de 6 à 36 mois
et 44,9 % des femmes enceintes souffrent d’anémie.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2006/43, le Conseil économique et social a souligné
l’importance qu’il y avait à relancer le processus de paix au Moyen-Orient sur la
base des résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967),
338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003) et 1544 (2004), et du principe dit
de terres pour la paix ainsi que du respect des accords conclus entre le
Gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentante
du peuple palestinien. Dans la même résolution, le Conseil a engagé toutes les
parties à respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de
toute violence contre la population civile dans le respect de la Convention de
Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août
19491. Le Conseil, convaincu que l’occupation israélienne a gravement entravé
l’action menée pour assurer un développement durable et un environnement
économique viable dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
le Golan syrien occupé et préoccupé par la gravité de l’impact de la construction du
mur par Israël et du régime qui lui est associé à l’intérieur du territoire palestinien
occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, sur les conditions économiques et
sociales du peuple palestinien, et par la violation qui en résulte de leurs droits
économiques et sociaux, y compris le droit au travail, à la santé, à l’éducation et à
un niveau de vie suffisant, a rappelé à ce propos le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques2, le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels2 et la Convention relative aux droits de l’enfant3, et affirmé que
ces instruments relatifs aux droits de l’homme doivent être respectés dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan
syrien occupé. Le Conseil a souligné la nécessité de préserver l’unité nationale et
l’intégrité territoriale du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
de garantir la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire,
notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-
Est, ainsi que la libre circulation vers et depuis le monde extérieur; le Conseil a
également souligné que l’accélération de la construction du mur dans le territoire
palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit
international, divise la Cisjordanie et exerce un grave effet débilitant sur le
développement économique et social du peuple palestinien, et demandé à cet égard
que les obligations juridiques, énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet
2004 par la Cour internationale de Justice (voir A/ES-10/273 et Corr.1) et dans la
résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale soient pleinement respectées. Dans
ladite résolution, l’Assemblée a réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien
et de la population arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources
naturelles et économiques, et demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas
exploiter, détruire, épuiser ou mettre en péril ces ressources; réaffirmé également
que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y
compris à Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient
un obstacle au développement économique et social; demandé que les résolutions
pertinentes du Conseil de sécurisé soient pleinement appliquées et prié le Secrétaire
__________________
1 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
2 Voir résolution 2200 A (XXI), annexe, de l’Assemblée générale.
3 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no 27531.
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général de présenter à l’Assemblée, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur
l’application de la résolution.
2. Dans sa résolution 61/184, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs eaux et a demandé à
Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, altérer, détruire, épuiser, ou mettre
en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. L’Assemblée a affirmé le droit du peuple
palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, d’altération, de
destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles par suite
de mesures illégales prises par Israël, puissance occupante, dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. L’Assemblée a souligné que
l’édification du mur à laquelle Israël procédait dans le territoire palestinien occupé,
y compris à Jérusalem-Est et alentour, était contraire au droit international et privait
sérieusement le peuple palestinien de ses ressources naturelles, et a demandé à cet
égard le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif
rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice, et dans sa résolution
ES-10/15. L’Assemblée a demandé à Israël, puissance occupante, de mettre fin au
déversement de déchets de toutes sortes dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, qui font peser une grave
menace sur leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau et en terre, et
risquent de porter atteinte à l’environnement et de compromettre la santé des
populations civiles. L’Assemblée a en outre demandé à Israël de cesser la
destruction d’infrastructures vitales, notamment de réseaux d’adduction d’eau et
d’assainissement, ce qui a provoqué notamment une dégradation des ressources
naturelles du peuple palestinien. L’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui
rendre compte, à sa soixante-deuxième session, de l’application de cette résolution.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
Morts et blessés
3. Invoquant la légitime défense contre des actions comme la poursuite des
attaques par des activistes palestiniens contre des civils israéliens, les tirs de
roquettes en territoire israélien depuis la bande de Gaza et l’enlèvement d’un
caporal israélien, l’armée israélienne poursuit ses opérations militaires dans le
territoire palestinien occupé. Toutefois, depuis la signature du cessez-le-feu, le
26 novembre 2006, les violences israélo-palestiniennes à Gaza ont nettement
diminué. De janvier 2006 à février 2007, le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires a recensé 697 palestiniens tués et 3 558 blessés, y compris 132 enfants
tués et 515 enfants blessés4, dont, au moins, 28 enfants tués et 120 enfants blessés
qui fréquentaient les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Un élève a été tué
en Cisjordanie et deux enfants ont été blessés à Gaza alors qu’ils étaient en classe.
4. De janvier à mai 2006, les 15 champs de mines non délimités en Cisjordanie et
dans la vallée du Jourdain5 ont fait au moins 21 victimes (6 morts, 15 blessés), pour
__________________
4 http ://www.ochaopt.org/documents/PoC_tables_Feb07.xls
5 Voir Portefeuille de projets de déminage 2006, www.mineaction.org
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la plupart des enfants6. De plus, Israël a fait usage d’explosifs denses à métal inerte
à Beit Hanoun et ailleurs dans la bande de Gaza, causant des blessures, nombres
desquelles ont entraîné des amputations7.
5. De janvier 2006 à février 2007, les actes de violence entre Palestiniens de
différentes factions, les affrontements armés entre les différents services de sécurité,
la création de nouveaux organismes de sécurité, la prolifération des armes dans la
bande de Gaza et le durcissement des positions politiques, ont fait 248 morts dont
20 enfants, et 1 350 blessés8. Il convient de souligner que la nette augmentation de
ces chiffres s’explique par la violence entre Palestiniens. Selon le Bureau du
Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient, ces chiffres ont décuplé entre 2005 et 2006.
6. De janvier 2006 à février 2007, les attaques perpétrées par des éléments armés
palestiniens auraient fait 29 morts et 524 blessés israéliens8.
Arrestations et détentions arbitraires
7. En mars 2006, plus de 9 400 prisonniers palestiniens se trouvaient encore dans
des prisons israéliennes, dont 421 depuis plus de 10 ans. Depuis janvier 2006, lors
d’incursions répétées dans les localités de Beit Hanoun, Naplouse et Djénine9
notamment, les autorités israéliennes ont détenu en moyenne 500 Palestiniens par
mois.
8. Environ 120 prisonnières politiques palestiniennes se trouvent encore dans des
prisons israéliennes, dont 2 âgées de moins de 18 ans10. Selon le Fonds de
développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), 8 détenues ont
accouché en prison; 3 purgent leur peine avec leurs enfants; 31 ne peuvent prendre
soin de leurs enfants; 6 ne peuvent recevoir la visite de membres de leur famille; et
on a diagnostiqué des problèmes psychologiques chroniques chez 8 d’entre elles.
9. Au 30 septembre 2006, l’armée israélienne détenait 389 enfants palestiniens,
dont deux garçons de 12 ans. Près de 60 % des enfants auraient fait l’objet de
mesures de contrainte de la part des autorités israéliennes11.
10. À la fin décembre 2006, les autorités israéliennes détenaient toujours 20 agents
de l’UNRWA, empêchant celui-ci de s’entretenir avec ces détenus.
Déplacement de populations
11. La construction de la barrière a occasionné des déplacements de populations
dans l’ensemble de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est occupée. 17,3 % des 32,9 %
__________________
6 Landmine monitor 2006, http://www.icbl.org/lm/2006/palestine.html#fnB75
7 Rapport du Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des droits de l’homme dans les
territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, John Dugard, (A/HRC/4/17), par. 10.
8 http ://www.ochaopt.org/documents/PoC_tables_Feb07.xls
9 A/HRC/4/17, par. 10 et 43.
10 Voir le site de l’Organisation de Femmes pour les Prisonnières Politiques, www.wofpp.org/
english/december.html
11 Rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (A/61/529-S/2006/826),
par. 65.
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de Palestiniens vivant à Jérusalem avaient changé récemment de lieu de résidence à
cause de la barrière12.
12. Bien que les données relatives à la population ne seront pas mises à jour avant
le recensement, qui aura lieu dans le courant de 2007, les bouclages de villes et
villages de la Cisjordanie, le contournement de Jérusalem-Est occupée, la
construction de la barrière et l’isolement physique et le bouclage de la bande Gaza
ont probablement entraîné les mouvements migratoires internes.
Destruction et confiscation des biens
13. En 2006, l’UNRWA a recensé au total 233 édifices palestiniens, dont 115
maisons, 74 fermes agricoles, 35 commerces et 9 édifices publics démolis par
l’armée israélienne en Cisjordanie. Selon le Bureau central de statistique
palestinien, 29 314 ménages vivent dans des habitations endommagées par Israël,
dont 28 997 dans la bande de Gaza et 317 en Cisjordanie13.
14. Naplouse est la région la plus touchée. Le 26 août 2006, dans la ville de
Naplouse, 19 maisons ont été démolies par l’armée israélienne. Vingt-trois
immeubles commerciaux utilisés par les agriculteurs pour commercialiser leurs
produits ont été démolis dans les localités de Bardala et de Marj Na’ja, de la vallée
du Jourdain pour défaut présumé de permis. L’armée israélienne a invoqué le même
argument pour détruire 14 abris pour bétail à Zbeidat, Khitab Atouf, Froush Beit
Dadjan, Gjiftlik et Ash Shouna.
15. En 2006, les autorités israéliennes ont continué à émettre des ordonnances de
confiscation. Selon l’UNRWA, des ordonnances de confiscation de terres ont été
émises pour 3 845 dounams dans le sud de la Cisjordanie (Al Khader, Oum
Salmouna, Halhoul, Yatta, Ad Dahiriyah et Beit Oummar), pour 1 768 dounams dans
le nord de la Cisjordanie (Deir Ballout, Bourqin, Hajjah, Faroun, Asira et Kufur
Laqef) et 1 337 dans le centre de la Cisjordanie (principalement à Anata et Bir
Nabala).
16. Selon le Rapport du Centre de recherche sur la terre, en 2006, la municipalité
de Jérusalem a utilisé son budget de démolition de 4 millions de nouveaux shekels
israéliens (NSI) pour raser 68 maisons palestiniennes. La municipalité de Jérusalem
a procédé à 10 expulsions forcées, prétextant la vétusté des habitations14. Toujours
en 2006, la population palestinienne de Jérusalem-Est occupée a perdu 6 000
kilomètres carrés d’espace résidentiel. Le Comité israélien contre la destruction de
maisons a signalé que la municipalité a de plus confisqué des matériels de
construction, notamment des mélangeurs de ciments, provoquant ainsi le
renchérissement du ciment, et a augmenté le montant de la caution financière pour
toute demande de suspension de mesure de démolition auprès des tribunaux.
D’ailleurs, les autorités israéliennes ont annoncé de nouvelles démolitions de
maisons palestiniennes en 2007.
__________________
12 Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights et le Conseil norvégien pour les
réfugiés, Personnes déplacées dans leur propre pays, Displaced by the Wall: Pilot Study on
Forced Displacement caused by the construction of the West Bank and its Associated Regime in
the Occupied Palestinian Territories (Bethléem 2006). Aussi disponible à :
www.badil.org/publications/books/Wall-Report.pdf
13 A report about Housing Conditions in the Palestinian Territory, 2006, Bureau central de
statistique palestinien.
14 Rapport du Centre de recherche sur la terre, 19 février 2007.
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17. De mars 2006 à février 2007, l’armée israélienne a endommagé 3 077 abris de
réfugiés et en a détruit 210, touchant ainsi 3 356 familles, aggravant ainsi la
situation par rapport à l’année 2005, au cours de laquelle 116 abris de réfugiés
avaient été endommagés et 37 détruits.
18. Les travaux de nivellement de terrain et d’excavation ont pris de l’ampleur
dans la bande de Gaza. Au moins 6 516 dounams de terres agricoles y ont été
détruites à l’aide de bulldozers.
19. Le 27 juin 2006, l’armée de l’air israélienne a détruit six transformateurs de
l’unique centrale qui fournissait 43 % de l’électricité utilisée par jour dans la bande
de Gaza. Depuis, grâce à l’assistance technique égyptienne et l’aide financière
suédoise, la capacité de production d’électricité a été rétablie15.
20. Les pertes dues aux démolitions et aux confiscations de biens dans le territoire
palestinien, y compris Jérusalem-Est occupée, n’ont pas été quantifiées. Cependant,
le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) estime à
46 millions de dollars des États-Unis les dommages causés par les offensives
israéliennes du 26 juin au 28 août 2006 dans la seule bande de Gaza.
21. En avril 2006, Israël a réduit les « zones de sécurité » pour les tirs d’artillerie,
autorisant des frappes plus proches des habitations palestiniennes et des zones
peuplées, contribuant ainsi grandement à la sensible multiplication des pertes en
vies humaines et de biens. L’attaque contre Beit Hanoun a imposé le couvre-feu
clouant quelque 40 0000 habitants chez eux, les opérations militaires ayant détruit
279 maisons, une mosquée vieille de 800 ans, des édifices publics, des réseaux
électriques, des écoles et des hôpitaux, des vergers, des réseaux de distribution
d’eau et d’assainissement; des routes pavées ayant été détruites au moyen de
rétrocaveuses spéciales16. Le PNUD estime à 2 372 970 dollars les dégâts causés
aux infrastructures.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires,
y compris difficultés d’accès à l’aide humanitaire
22. L’Accord réglant les déplacements et le passage, conclu entre l’Autorité
palestinienne et le Gouvernement israélien, sous les auspices du Quatuor, traite
expressément de la circulation des biens et des personnes à l’intérieur et à
l’extérieur du territoire palestinien occupé.
23. Les six premiers points de l’Accord traitent de la réouverture du poste
frontière de Rafah avec l’Égypte, ouvert depuis le 15 novembre 2005. C’était la
première fois que l’Autorité palestinienne prenait le contrôle d’un point de passage
frontalier international terrestre. Du 26 novembre 2005 au 25 juin 2006, Rafah était
ouvert aux passagers dans les deux sens.
24. À la suite d’une attaque contre le poste militaire israélien de Kerem Shalom
par des Palestiniens et de l’enlèvement d’un soldat israélien, le 25 juin 2006, le
point de passage a été fermé et, invoquant des raisons de sécurité, les autorités
israéliennes ont limité l’accès de la mission de l’Union européenne d’assistance à la
__________________
15 Voir A/HRC/4/17, par. 19 et aussi « Act of Vengeance: Israel’s Bombing of the Gaza Power
Plant and its Effects », dans B’Tselem (septembre 2006), disponible au www.btselem.org/
English/Summaries/200609-Act-of-Vengeance.asp
16 A/HRC/4/17, par. 10.
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frontière au point de passage de Rafah. Depuis, le point de passage n’est ouvert qu’à
titre exceptionnel, notamment lors de périodes de grande affluence d’étudiants et de
pèlerins. Dans l’ensemble, entre le 25 juin et le 15 décembre 2006, le point de
passage de Rafah n’était ouvert que 14 % du temps d’ouverture prévu. Les
ouvertures rares et sporadiques du point de passage y font converger des foules,
augmentant de ce fait l’insécurité. Malgré la reconduction du mandat de la Mission,
les impératifs de sécurité israéliens continuent de lui limiter l’accès au terminal.
25. Le point de passage de Karni n’a été ouvert que pendant 50 % du temps
d’ouverture prévu. De plus, ces ouvertures n’étaient que partielles notamment en
raison des impératifs de sécurité israéliens, de sorte que les importations et
exportations de la bande de Gaza à destination d’Israël, de la Cisjordanie et au-delà,
en ont pâti. Toutefois, de novembre 2006 à mars 2007, les exportations acheminées
par le point de passage de Karni ont augmenté de 115 %, ce qui représente une
amélioration certes encore en deçà des objectifs visés par l’Accord réglant les
déplacements et le passage. En avril et mai, la chute des importations de denrées
alimentaires est venue entamer sérieusement la réserve stratégique de farine de la
bande de Gaza, entraînant la fermeture des principales boulangeries de Gaza. En
mai, suite à la pression internationale, les restrictions à l’importation ont été
partiellement levées. Par contre, en 2006, les exportations en provenance de la
bande de Gaza ont souffert des plus sévères et persistantes restrictions. De janvier à
novembre 2006, en moyenne à peine 12 camions chargés de denrées ont traversé le
point de passage, soit une infime partie du trafic de 400 camions par jour envisagé
par l’Accord. Les pertes financières se chiffrent en millions de dollars et les
conséquences sont désastreuses pour les producteurs de Gaza.
26. Le point de passage de Soufa, qui est couvert par l’Accord réglant les
déplacements et le passage, demeure le principal point de passage pour les
matériaux utilisés dans la construction à Gaza. Fermé depuis le 14 février, le
passage n’est ouvert que sporadiquement. Dans l’ensemble, le point de passage est
resté ouvert 60 % du temps d’ouverture prévu pendant la première année d’entrée en
vigueur de l’Accord, limitant l’importation de matériaux et faisant grimper ainsi les
prix dans la bande de Gaza.
27. L’Accord prévoit des mesures pour faciliter le mouvement des Palestiniens et
des marchandises dans la bande de Gaza. Ayant diminué en 2005, le nombre des
postes de contrôle s’est accru en 2006. Selon le Bureau de la coordination des
affaires humanitaires (BCAH), le nombre d’obstacles physiques en Cisjordanie est
passé de 475 en janvier 2006 à 550 en février 2007. En Cisjordanie, ces mesures ont
essentiellement disloqué l’économie palestinienne et sérieusement perturbé les liens
entre les populations et les services publics, l’emploi et les terres.
28. Selon l’Accord, le 15 décembre 2005 était la date prévue pour l’organisation
de convois d’autocars entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, le 15 janvier 2006
étant retenu pour les convois de camions. Aucune de ces dates n’a été respectée et ce
volet de l’Accord ne semble pas en voie d’application.
29. La construction du port qui n’a pas débuté, et les discussions sur les questions
de sécurité, de reconstruction et d’exploitation de l’aéroport n’ont pas eu lieu.
Pendant les cinq mois d’occupation de l’aéroport de Gaza par l’armée israélienne, à
savoir jusqu’au 22 novembre 2006, les dommages ont été estimés à 16 millions de
dollars des États-Unis.
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30. L’accès à Jérusalem-Est occupée, pour les détenteurs de pièces d’identité de la
Cisjordanie en provenance de Bethléem (au sud) et Ramallah (au nord), s’est encore
détérioré à la suite de l’aménagement de nouveaux systèmes de terminaux. Selon le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, depuis janvier 2006, l’armée
israélienne a interdit aux piétons palestiniens et à leurs véhicules huit des 12 routes
menant à Jérusalem-Est occupée. Comme 65 % du personnel du Bureau extérieur de
Cisjordanie sont titulaires des pièces d’identité de la Cisjordanie, les restrictions
d’accès à Jérusalem-Est occupée, de plus en plus nombreuses, nuisent à l’aptitude
de l’UNRWA à fournir des services aux réfugiés de Cisjordanie.
31. En Cisjordanie, parmi les milliers de cas de refus et de retards signalés par les
agents de l’UNRWA, un bon nombre concerne l’acheminement de l’aide
humanitaire d’urgence, des véhicules de l’Office ou de location transportant des
denrées alimentaires et médicales, des fournitures humanitaires, des équipes
sanitaires mobiles ou des équipes de distribution alimentaire notamment s’en étant
trouvés gênés dans leurs déplacements. Les programmes ordinaires ont souffert de la
restriction des déplacements des enseignants, travailleurs sociaux et agents du
bureau extérieur en Cisjordanie, les couvre-feux imposés aux campements, villages
et localités venant perturber davantage les prestations de service par l’Office.
Depuis mars 2006, le Bureau extérieur de la Cisjordanie a perdu l’équivalent de 832
jours-homme.
Barrière
32. Israël poursuit la construction de la barrière, allant à l’encontre de la résolution
ES-10/15 de l’Assemblée générale, qui prend acte de l’avis consultatif rendu par la
Cour internationale de Justice selon lequel l’édification de la barrière dans le
territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour du secteur
occupé de Jérusalem-Est, était contraire au droit international.
33. La construction de la barrière influe grandement sur la situation humanitaire
des collectivités palestiniennes de Cisjordanie. Le 20 avril 2006, le cabinet israélien
a approuvé un nouveau tracé de la barrière, l’allongeant de 33 km, ce qui en porte la
longueur à 703 kilomètres17. Les colonies d’Emmanuel et d’Ariel seront scindées en
plan étoile, entourant plus de 25 500 Palestiniens sur trois côtés avec une seule voie
d’accès située à l’est de la barrière. En conséquence, 10 771 Palestiniens vivant dans
les villages de Deir Ballout, Raft et Az Zawiya se trouveront du côté ouest de la
barrière (entre la Ligne verte et la barrière). Malgré la présence de Palestiniens
répartis sur trois villages du côté est de la barrière, cette déviation aura un impact
environnemental négatif considérable sur leurs terres. Selon le tracé révisé, la
barrière avancera d’un kilomètre et demi au nord de la route 465 et englobera des
terres et des oliveraies du village de Rantis. Le village de Beit Iksa et les terres
environnantes, encerclés par la barrière sur trois côtés et bloqués au nord par la
route 443, feront partie de l’enclave Biddu/Beit Surik (près de 46 321 personnes).
La barrière encerclera le village d’Al Waladja, l’isolant ainsi de ses terres agricoles.
Au sud, le tracé initial de nombreuses sections du mur, sur la Ligne verte, sera
déplacé à l’intérieur de la Cisjordanie18.
__________________
17 Voir le site Web du Ministère israélien de la défense au : www.seamzone.mod.gov.il
18 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian implications of the April
2006 barrier projections ».
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34. En février 2007, 58 % (408 km) de la barrière étaient achevés et 9 % étant
toujours en chantier. Dans Jérusalem-Est occupée, 55 % étaient construits et 10 %
étaient en chantier. En conséquence, près de 3 000 réfugiés bédouins vivant dans la
région de Ma’ale Adumim pourraient être déplacés de force. Une fois construite,
80 % de la barrière se trouvera à l’intérieur des territoires palestiniens occupés et
seulement 20 % suivant la Ligne verte. Par ailleurs, 575 kilomètres carrés (près de
10 % de la Cisjordanie) seront isolés dans la zone de jointure, entre la barrière et la
Ligne verte. L’accès à la Cisjordanie et aux principaux moyens de subsistance pour
les 60 500 Palestiniens qui vivent dans cette région s’en trouvera sérieusement
compromis et 31 400 d’entre eux seront complètement encerclés par la barrière
actuelle19.
35. Il est de plus en plus difficile pour les collectivités palestiniennes situées à
l’est de la barrière d’atteindre leurs terres agricoles et leurs pâturages dans les zones
fermées. Bien que le Gouvernement israélien ait souligné à maintes reprises que la
barrière ne remettrait pas en cause la propriété de terres et l’accès des habitants à
leurs moyens de subsistance20, le régime des permis israélien et l’ouverture
irrégulière des portes de passage nuisent gravement à l’agriculture palestinienne.
Plus de 230 kilomètres carrés des terres les plus fertiles de Cisjordanie (près de
15 % des terres agricoles de la Cisjordanie) ont déjà été confisquées pour la
construction de la barrière21 et le risque d’expropriation supplémentaire demeure
très élevé, les exploitants agricoles palestiniens ne pouvant conserver l’accès à leurs
terres.
Colonies de peuplement israéliennes
36. Selon des sources militaires, l’Administration civile israélienne (c’est-àdire
l’administration militaire dans le territoire palestinien occupé) a affecté
des milliers de dounams de terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain à
l’aménagement illégal de colonies et de bases militaires22. Entre-temps, Israël a
autorisé la création d’une nouvelle colonie, Maskiot, dans la vallée du Jourdain,
délivrant des autorisations pour les 30 premiers logements sur les 100 qui
doivent y être construits. Les travaux n’ont pas encore commencé23.
37. En mars 2006, la population de colons israéliens en Cisjordanie s’élevait à
246 100. Son taux d’accroissement demeure élevé, de l’ordre de 5,1 %, contre 1,8 %
pour l’ensemble de la population israélienne24. Selon le Bureau de statistique de
l’Autorité palestinienne, en janvier 2007, il y avait 260 000 colons, sans compter les
quelque 200 000 dans la partie occupée de Jérusalem-Est.
38. Les ordres militaires israéliens ont confirmé la confiscation de 1 328
dounams de terres dans la partie occupée de Jérusalem-Est, qui serviraient à
__________________
19 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « West Bank barrier route projections »,
juillet 2006.
20 Résumé de la position légale du Gouvernement israélien (A/ES-10/248, annexe I).
21 Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, report on UNCTAD’s
Assistance to the Palestinian People, juillet 2006 (TD/B/53/2).
22 « Jordan Valley Short Takes », Settlement Report, vol. 17, no 1 (janvier-février 2007).
23 Déclaration de la présidence de l’Union européenne sur les relations israélo-palestiniennes
(communiqué 544/2006 du 27 décembre 2006); voir : www.eu2006.fi/news_and_documents/
cfsp_statements/vko52/fr_FR/1167231842225/
24 « Population in Israel and West Bank settlements, 1995-2005 », Report on Israeli Settlement in
the Occupied Territories, vol. 16, no 5 (septembre-octobre 2006).
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l’expansion de la colonie d’Almon près de Ma’ale Adumim, qui coupe en deux
la Cisjordanie. À la mi-2006, le Gouvernement israélien a décidé d’autoriser le
quasi-doublement de la taille de la colonie de Ramat Shlomo, dans la partie
occupée de Jérusalem-Est, où devraient être construits quelque 2 000
logements25. Environ 2 700 à 3 000 Bédouins Jahalin risquent d’être déplacés à
nouveau avant la fin de 2007 pour permettre l’expansion de la zone E1 de
Ma’ale Adumim et la construction de la barrière26.
39. Quelque 3 500 logements étaient en chantier dans les colonies de Cisjordanie,
en octobre 2006, contre 4 144 en octobre 200527. Auparavant provisoires, des avantpostes
de Cisjordanie ont été pérennisés, notamment à Neve Erez, Nofei Prat, Palgei
Mayim et Zayit Raanan, dans la zone de Ramallah28.
Ressources naturelles, eau et environnement
40. La construction de la barrière a privé les Palestiniens de l’accès à 95 % de
leurs ressources en eau (630 millions de mètres cubes sur 670 millions par année) en
détruisant 403 puits et 1 327 citernes29. Elle a coupé à leurs propriétaires l’accès à
136 puits, qui fournissent 44,1 millions de mètres cubes par année. Elle a conduit à
la fermeture de 46 sources (23 millions de mètres cubes par année) et de 906
dounams d’aquifères (soit 99 % des nappes souterraines de la Cisjordanie)30. En
conséquence, plus de 7 000 familles palestiniennes qui vivaient de l’agriculture ont
perdu leur moyen de subsistance29 dans une région où les ressources en eau sont
rarissimes et coûtent de plus en plus cher à mettre en valeur31. Selon le tracé le plus
récent, la barrière enclavera 62 autres sources et puits dans la « zone charnière »32.
41. Tant sur le plan de la quantité que de la qualité, l’approvisionnement en eau et
l’assainissement pour les Palestiniens dans le territoire palestinien occupé sont
insuffisants, inefficaces et peu fiables. La consommation d’eau moyenne par
habitant dans le territoire palestinien occupé se monte à 85 litres par jour (75 en
Cisjordanie et 95 dans la bande de Gaza), ce qui est considérablement inférieur au
seuil minimum préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit
150 litres. Seulement 45 % des services d’eau sont à la hauteur des normes de
qualité de l’OMS, dans la bande de Gaza, où des teneurs élevées en chlorure et en
nitrate sont fréquentes. En Cisjordanie, 87 % de la population est raccordée au
réseau d’eau, tandis que 220 localités qui ne le sont pas collectent l’eau de pluie
– ce qui expose leurs habitants à des maladies d’origine hydrique – ou achètent de
l’eau au prix fort, ce qui les appauvrit.
__________________
25 Kol Ha’Zeman (26 mai 2006).
26 Rapport du Centre Badil pour la défense des droits civiques des Palestiniens et des réfugiés de
Palestine, 7 mars 2007.
27 Rapport de La paix maintenant, publié dans Ha’aretz (3 octobre 2006).
28 Yediot Aharonot (16 novembre 2006).
29 Données communiquées par le Bureau de statistique de l’Autorité palestinienne.
30 Association agricole palestinienne, « Impact of occupation and globalization on the agricultural
sector in the Occupied Palestinian Territories », communication au Forum social mondial de
2007, à Nairobi (du 20 au 25 janvier 2007).
31 PNUD, « Water rights in the Occupied Palestinian Territory », Rapport sur le développement
humain, New York, 2006.
32 Applied Research Institute – Jerusalem, « The Effect of the Israeli Segregation Wall on the
Palestinian Natural Resources, octobre 2006 (www.poica.org/editor/case_studies/
view.php?recordID=929).
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42. Les colonies israéliennes et le comportement des colons fragilisent
l’environnement, comme en atteste la destruction, en 2006, de centaines d’arbres
fruitiers, qui ont été brûlés, abattus ou arrachés. Parfois, les colonies déversent leurs
eaux usées sur des terres agricoles palestiniennes, touchant les villages cisjordaniens
de Yatta, Wadi Fukin et Nahhaline33.
43. Les pratiques des colonies israéliennes sont certes la cause première de la
détérioration de l’environnement, mais la faiblesse et le morcellement de la gestion
des eaux usées et des déchets y ont leur part. L’absence de services d’élimination
des déchets solides favorise le brûlage, et la fumée qui s’en échappe constitue le
principal facteur de pollution pour 48,4 % des foyers qui y sont exposés dans le
territoire palestinien occupé29.
Crise budgétaire palestinienne
44. La situation budgétaire de l’Autorité palestinienne était déjà jugée très difficile
à la fin de 2005. Et elle s’est détériorée à la suite de la victoire du Hamas lors des
élections législatives de janvier 2006. Ces résultats électoraux ont conduit les
donateurs à réviser leurs politiques à l’égard de l’Autorité palestinienne. En mars
2006, certains donateurs, parmi les plus importants, ont décidé de tourner le dos à
l’Autorité palestinienne tant qu’elle ne professerait pas son attachement aux trois
principes énoncés par le Quatuor le 30 janvier 2006, à savoir renoncer à la violence,
reconnaître Israël et accepter les ententes et obligations antérieures, dont la Feuille
de route. Israël, quant à lui, a bloqué le versement des recettes de l’Autorité
palestinienne au titre des douanes et de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), qui se
montaient à environ 60 millions de dollars par mois, non compris les intérêts, soit
environ la moitié du budget mensuel de l’Autorité palestinienne. Par l’intermédiaire
du Quatuor et d’autres circuits, l’Organisation des Nations Unies s’est efforcée de
faciliter le déblocage des recettes palestiniennes au titre des douanes et des taxes au
moyen de mécanismes convenus; à la suite de la rencontre entre Mahmoud Abbas et
Ehoud Olmert en décembre 2006, Israël a autorisé le virement de 100 millions de
dollars, qui a eu lieu en janvier 2007. L’Organisation des Nations Unies considère
qu’il s’agit là d’un premier pas encourageant et invite à la reprise des virements
réguliers convenus entre les parties.
45. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les ressources financières de
l’Autorité palestinienne ont baissé de 60 %, passant de 1,2 milliard de dollars au
troisième trimestre de 2005 à 500 millions à la même période en 200634. Ce recul a
fragilisé considérablement les institutions palestiniennes, notamment celles qui
assurent les services publics élémentaires et la sécurité, et toutes ont pratiquement
cessé de verser les traitements des 165 000 fonctionnaires de l’Autorité
palestinienne (qui font vivre environ le quart de la population palestinienne).
46. La cessation de ces traitements a été compensée en partie par la distribution
d’allocations en espèces aux fonctionnaires et aux personnes en situation de très
grande précarité. En gros, c’est l’équivalent de 40 % des traitements qui ont été
versés par l’entremise du mécanisme international temporaire de la Commission
européenne et des comptes présidentiels en 200635. En outre, la communauté
__________________
33 Voir Foundation for Milddle East Peace in « Settlement Timeline », Settlement Report, vol. 16,
no 4 (juillet-août 2006), et vol. 17, no 1 (janvier-février 2007).
34 FMI, West Bank and Gaza: Recent Fiscal and Financial Developments, octobre 2006.
35 FMI, Mission Statement, 17 décembre 2006.
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internationale a apporté quelque 450 millions de dollars, soit 15 % du PIB et 90 %
des recettes de l’État pour l’année, sous forme d’assistance humanitaire directe en
faveur des Palestiniens, relayée en cela par des organismes des Nations Unies et des
ONG. Ensemble, ces mesures ont aidé à atténuer les effets de la crise budgétaire de
l’Autorité palestinienne en 2006.
Santé publique et insécurité alimentaire
47. En vertu du mécanisme international temporaire, qui a permis le versement
d’allocations et la prise en charge des coûts non salariaux dans le secteur de la santé,
les personnels soignants ont reçu en moyenne jusqu’à 60 % de leurs traitements
d’avril 2006 à janvier 2007. Il n’empêche qu’en raison de la crise budgétaire, le
système de santé n’a pas été en mesure d’assurer les soins habituels, notamment
parce qu’aucune dotation nouvelle n’a été versée en 2006. Les établissements
hospitaliers souffrent d’un manque de fournitures, d’entretien, de produits de
nettoyage et des conditions d’hygiène nécessaires pour lutter contre les infections.
48. La grève de 15 semaines déclenchée par les fonctionnaires pour cause
d’arriérés de traitement a paralysé encore davantage les services de santé et alourdi
le fardeau des dispensaires dont le fonctionnement est assuré par des organisations
internationales ou des ONG. D’autre part, l’hôpital Augusta Victoria, dans la partie
occupée de Jérusalem-Est, qui accueille les Palestiniens cisjordaniens, a vu le
nombre de malades hospitalisés reculer de 30 %, en raison de la barrière et des
restrictions imposées de ce fait à la circulation des personnes36.
49. Les services de santé en matière de procréation, dont les soins néonatals,
périnatals et postnatals, ont pâti des longues fermetures, de la crise budgétaire au
Ministère de la santé et des incessantes interventions militaires israéliennes. Les
services de santé primaire et secondaire ont tous deux reculé, surtout dans la mesure
où, dans l’immense majorité des services d’accouchement et de néonatalogie (qui
réalisent 80 % des accouchements dans six hôpitaux publics en Cisjordanie et dans
la bande de Gaza), il est impossible d’assurer l’entretien courant. Les mères qui ont
des complications postnatales peuvent se trouver en situation de précarité,
lorsqu’elles quittent trop tôt l’hôpital, faute de personnel et d’espace. L’obstétrique
d’urgence est désormais prioritaire.
50. Cinq dispensaires mobiles de l’UNRWA proposent désormais les seuls soins
dans la « zone charnière » et les villages frontaliers, accueillant 11 200 patients par
mois en 2006. Des contraintes logistiques ont empêché la création de cinq antennes
sanitaires dans les régions rurales isolées.
51. L’insécurité alimentaire touche tout particulièrement les femmes et les enfants.
Selon une étude réalisée par l’UNRWA en septembre 2006, 57,5 % des enfants de
6 à 36 mois et 44,9 % des femmes enceintes dans la bande de Gaza étaient atteints
d’anémie. Et 22 % des enfants de moins de 5 ans présentaient une carence en
vitamine A37, 20 % des signes de carence en iode (32 % en Cisjordanie et 3 % dans
la bande de Gaza), et 4,1 % une carence avérée en vitamine A (rachitisme) dans la
bande de Gaza. La prévalence croissante de maladies non transmissibles telles que
__________________
36 Rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (A/61/529-S/2006/826),
par. 67.
37 L’OMS considère qu’un problème important de santé publique se pose lorsque la prévalence
dépasse 20 %.
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le diabète sucré, les maladies cardiovasculaires et les cancers représente une
évolution épidémiologique qui sollicite encore plus des moyens humains et
financiers déjà limités.
52. Il est significatif que 65 % des ménages recourent à l’emprunt informel pour
assurer leur subsistance38. Selon les données recueillies, la majorité d’entre eux ont
une qualité de vie inférieure : leur apport calorifique est moindre, leur dépendance
économique s’accroît et ils sont davantage tributaires de l’assistance. Le recul du
produit intérieur brut par habitant a entraîné une diminution de 8 % de la
consommation alimentaire. Par ailleurs, les ménages palestiniens réutilisent les eaux
usées dans une proportion de 45,3 %, contre 44,7 % en 2005 et 39,3 % en 199029.
53. La santé mentale dans le territoire palestinien occupé est un sujet de
préoccupation croissante. Les données sont certes incomplètes mais des études
locales ont montré que des facteurs de stress telles les fortes restrictions imposées à
la liberté de circulation et la difficulté de scolariser les enfants ou de se faire soigner
sont le lot quotidien de la population. Une personne sur quatre dit souffrir de tension
nerveuse.
Jeunesse et éducation
54. La grève des fonctionnaires a perturbé le secteur de l’enseignement. La
majorité des écoles publiques ont fait l’objet de fermetures partielles ou totales, qui
ont concerné environ 70 % des élèves39.
55. Pendant l’année scolaire 2006-2007, aucun étudiant de la bande de Gaza n’a
pu se rendre dans les centres de formation technique en Cisjordanie, faute
d’autorisation de déplacement. Seulement 10 étudiants en avaient fait la demande,
contre 277 qui avaient été refusés pendant l’année scolaire précédente.
56. Bien que les résultats des examens de l’année 2005/06 aient été meilleurs que
ceux de l’année précédente, le niveau scolaire a continué de baisser. En Cisjordanie,
50 % seulement des élèves de quatrième année ont réussi l’examen de
mathématiques, et seulement 56 % l’examen de sciences.
57. Les bouclages internes ont empêché les enseignants de la bande de Gaza de se
rendre dans les établissements scolaires. Depuis octobre 2000, les écoles de
l’UNRWA ont perdu 277 973 jours, pour un coût de 5 559 460 dollars. Pendant
l’année 2005/06, les enseignants de l’UNRWA, dont ceux du Centre de formation de
Gaza, ont perdu au total 13 674 jours de travail, contre 56 000 au cours de la période
précédente, ce qui représente donc une amélioration.
Indicateurs économiques
58. Le taux de chômage a atteint 30 % au troisième trimestre de 2006, contre
29,4 % à la fin 2005, touchant 265 000 Palestiniens et les personnes à leur charge40.
Ce taux semble relativement stable au regard de la situation de crise mais une
__________________
38 CNUCED, TD/B/53/2, p. 6.
39 UNICEF, « Six months without pay spark teachers’ strike in Gaza and West Bank », New York,
5 septembre 2006.
40 Lorsqu’une crise s’enlise, la définition normale du chômage peut ne pas convenir car beaucoup
de sans-emploi ne sont pas demandeurs d’emploi. Le chômage est défini ici de façon moins
rigoureuse : on ajoute au nombre total des sans-emploi (selon les normes de l’OIT) le nombre
total de ceux qui ne recherchent pas activement un emploi (communément appelés « inactifs »).
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analyse plus poussée fait apparaître des écarts entre la Cisjordanie et la bande de
Gaza, cette dernière enregistrant une augmentation de 2,2 %41. Chez les réfugiés, le
taux de chômage est plus élevé (32,7 % en novembre 2006) et augmente
rapidement42. Au cours du premier semestre de 2006, il a progressé de 5,7 points
par rapport à la même période en 200529. Les jeunes (de 20 à 24 ans) présentent les
taux de chômage les plus élevés : 32,3 % en Cisjordanie et 53,7 % dans la bande de
Gaza. Bon an mal an, 44 000 jeunes entrent dans le monde du travail42. Il faut noter
toutefois que les taux pour l’exercice 2005-2006, bien qu’ils semblent être restés
relativement stables, sont passés du simple au double depuis 1999. Qui plus est, les
revenus tirés de l’emploi structuré auront sans doute reculé, ce qui explique la
recrudescence de la pauvreté.
59. Selon les estimations, 64 % des Palestiniens dans le territoire palestinien
occupé sont pauvres42. L’appauvrissement le plus marqué est survenu dans la bande
de Gaza où 87,7 % des ménages vivent sous le seuil officiel de la pauvreté43. Dans
l’ensemble du territoire palestinien occupé, le nombre de Palestiniens vivant dans la
misère, qui a augmenté de 64,3 %, s’élève à 1 069 200 personnes43. À la fin du
deuxième trimestre de 2006, le nombre de Palestiniens pauvres s’élevait à
2,1 millions, contre 1,3 million à la fin de 200529.
60. Le PIB palestinien a reculé d’environ 8 % au troisième trimestre de 2006, par
rapport à la même période en 2005. Cette diminution a été considérablement
inférieure aux prévisions, essentiellement en raison des apports à la fois publics et
privés, notamment l’augmentation de l’aide humanitaire. La bande de Gaza, où les
fermetures ont été les plus nombreuses et où le taux de chômage est le plus élevé, a
été la plus durement touchée.
61. La pauvreté, les fermetures et les pertes de terres sont à l’origine de la crise du
logement en Palestine, qui risque de s’exacerber : 401 867 ménages dans le territoire
palestinien occupé devront se construire un nouveau logement au cours des 10
prochaines années. Selon les statistiques officielles toutefois, seulement 117 909
ménages y parviendront.
62. Selon le Fonds monétaire international, le secteur bancaire dans le territoire
palestinien occupé se porte encore bien, malgré la morosité de l’économie. Les
dépôts du secteur privé ont poursuivi leur lente expansion en 2006, et les banques
ont continué d’octroyer des crédits35.
63. Deux aspects des contrôles exercés par les Israéliens sur l’économie
palestinienne ont été évoqués ci-dessus : d’une part, l’intensification des bouclages
dans la bande de Gaza et en Cisjordanie et dans les environs, et, d’autre part, la
rétention des recettes au titre des douanes et de la TVA depuis le premier trimestre
de 2006. En outre, une nouvelle série de contrôles financiers extérieurs a été
instituée avec la mise en oeuvre du mécanisme international temporaire de la
Communauté européenne. Ces contrôles visent à contourner les circuits officiels de
l’Autorité palestinienne tout en permettant le fonctionnement des institutions
publiques et l’acheminement de l’aide aux plus démunis.
__________________
41 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Monitor (novembre 2006).
42 UNRWA, Prolonged crisis in the Occupied Palestinian Territories: socio-economic impacts of
the new phase on refugees and non-refugees (novembre 2006).
43 UNRWA, Prolonged crisis in the Occupied Palestinian Territories: recents socio-economic
trends (novembre 2006).
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Condition de la femme
64. Une grande majorité de femmes (83 %) ne participe pas du tout à l’activité
économique. Les plus jeunes vaquent aux tâches domestiques et sont les moins
susceptibles de prendre part à la vie économique44.
65. Dans la partie occupée de Jérusalem-Est, et en Cisjordanie où les bouclages et
la barrière régentent la vie de la population, nombreuses sont les familles qui ne
sont guère disposées à ce que leurs filles subissent l’humiliation de l’attente aux
postes de contrôle ou aux points de passage à la barrière, où elles sont fouillées et
harcelées par les soldats israéliens, ou à ce qu’elles marchent sur de longues
distances pour éviter ce traitement dégradant. C’est ainsi que les familles incitent
plutôt les jeunes filles à quitter l’école et à ne pas entreprendre d’études supérieures.
66. Le morcellement généralisé des communautés palestiniennes a exacerbé
l’isolement des femmes; les femmes rurales représentent un groupe particulièrement
vulnérable. La scolarisation des filles en milieu rural recule à chaque niveau. Les
femmes, qui représentent 44,8 % des fonctionnaires en milieu rural, ont été
particulièrement touchées par la grève des fonctionnaires et le non-versement des
traitements, qui ont dévasté les campagnes, où le taux de pauvreté a franchi la cote
d’alerte, atteignant 59,4 %.
67. Les mécanismes d’adaptation des familles étant à bout, les enfants et les
femmes (notamment les femmes enceintes) sont devenus très vulnérables aux
violences familiales et sexistes.
III. Golan syrien occupé
68. Le Golan syrien est sous occupation israélienne depuis 1967. Israël a empêché
le retour de la population arabe qui en avait été expulsée en 1967. Au mois de mars
2007, 27 des 33 colonies israéliennes, vouées à l’agriculture, produisent du vin, de
la viande bovine, des fruits et de l’eau minérale à l’intention des marchés israélien
et étrangers en bénéficiant de conditions privilégiées qui défavorisent les produits
agricoles des Arabes syriens45.
69. En avril 2006, Israël a commencé la construction de trois nouvelles
installations touristiques sur les basses terres qu’il occupe en bordure du lac de
Tibériade45. Matzok-Orvim est un nouveau quartier qui étend la colonie de Qela, où
des appels d’offres pour la construction de colonies sur 300 dounams ont été lancés
en 2006. En outre, 100 nouvelles familles devraient grossir les rangs de la colonie à
l’été de 200746. Katzrin, la colonie la plus importante du Golan syrien occupé,
accueille bon an mal an une centaine de nouveaux habitants47. Le 2 juillet, la
colonie d’Avne Eitan dans le Golan méridional a annoncé l’arrivée de 20 familles de
colons de Gaza, pour lesquelles elle compte construire 60 logements, et 40 encore
pour d’autres nouveaux arrivants. Ses colons se voient octroyer une terre ayant une
__________________
44 Rapport de l’Institut universitaire d’études de développement (IUED), juin 2005, Palestinian
Public Perceptions (Report VIII) (www.unige.ch/iued/new/information/publications/
pdf/ReportVIII_ES-EN.pdf).
45 Données communiquées par la République arabe syrienne, Bureau du Premier Ministre,
Commission de la planification publique.
46 Ma’ariv (11 octobre 2006).
47 Washington Post (30 octobre 2006).
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superficie de 35 dounams45. En décembre 2006, le Ministre de l’intérieur a fait
savoir qu’il comptait faciliter la construction accélérée d’une colonie près de la
frontière syrienne48. Officiellement, Israël vise à doubler le nombre de ses colons
sur les hauteurs du Golan dans un délai de 10 ans49.
70. Le Ministère israélien de la santé finance un dispensaire dont le
fonctionnement est assuré par la communauté arabe du Golan. Celle-ci administre et
finance aussi cinq dispensaires, qui assurent des services de maternité et de
néonatalogie, dont la vaccination. Lorsque cela est nécessaire, les patients arabes se
font soigner dans les colonies israéliennes ou alors dans des hôpitaux centraux en
Israël. En juin 2006, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a inauguré à
Majdal Shams un centre médical spécialisé dans le diagnostic et les urgences et a
mis à disposition deux ambulances, comblant ainsi des besoins qui avaient été
constatés il y a longtemps50.
71. Israël, qui a remplacé le programme d’enseignement syrien par le sien en
1967, administre à présent six écoles élémentaires, trois collèges et deux lycées pour
les Arabes syriens.
72. La destruction par Israël des arbres fruitiers appartenant aux Arabes syriens
s’est poursuivie. Israël capte toute l’eau provenant du Banayas, dont le débit annuel
est estimé à 121 millions de mètres cubes d’eau51. Les hauteurs du Golan
concourent pour le tiers à la consommation d’eau d’Israël, tandis qu’Israël vend
l’eau plus cher aux Arabes syriens qu’à ses colons45. Israël a confisqué des
pâturages appartenant aux Arabes, a transformé les modes de production et de
commercialisation et le mode d’utilisation des terres et supprimé les métiers ruraux
et pastoraux traditionnels. L’élevage et le commerce du bétail par la population
autochtone syrienne ont enregistré un recul. Le commerce des pommes, de l’huile
d’olive, du miel, entre autres, par les Arabes syriens, est tributaire des marchés
israéliens. Cette année, le Comité international de la Croix-Rouge a aidé à faire
transporter sur le marché syrien 10 000 tonnes de pommes golanaises produites par
les Arabes52. Israël a facilité ce transport et subventionné les agriculteurs.
73. La main-d’oeuvre arabe dans le Golan occupé se compose d’environ 6 500
travailleurs, dont 750 dans les services locaux. Par ailleurs, ils sont 3 200 à
travailler en Israël dans l’agriculture et le bâtiment. Les perspectives d’emploi dans
le bâtiment local restent limitées en raison des critères de la planification, qui
imposent notamment des restrictions au logement destiné aux Arabes syriens.
__________________
48 Foundation for Middle East Peace, « Golan Update », Settlement Report, vol. 17, no 1 (janvierfévrier
2007).
49 Washington Post (30 octobre 2006).
50 « Majdal Shams Hospital » project, occupied Golan, déclaration du CICR en date du 20 juin
2006 (www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/conference29-statement-200606?
opendocument).
51 Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/61/500), par. 84.
52 « Occupied Golan: ICRC supports local communities by transporting apples » (2 mars 2007). Voir
http://www.alertnet.org/thenews/fromthefield/220224/ 191cfd29ce6b306bf05478513bcdf60e.htm
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IV. Conclusions
74. Les bouclages internes et externes, conjugués à la rétention d’une aide
financière vitale pour l’Autorité palestinienne et au conflit qui s’est intensifié en
2006, ont aggravé de manière tangible la crise socioéconomique dans le territoire
palestinien occupé. Tous les indicateurs sociaux et sanitaires font apparaître une
détérioration des conditions d’existence, un morcellement du tissu social et de
l’espace et la montée de la désespérance et des violences. Cette crise sur le terrain
s’est accompagnée de l’affaiblissement des institutions palestiniennes, qui ont du
mal à assurer en toute autonomie les services essentiels et le bien-être de la
population palestinienne.
75. La crise a été atténuée en partie par des apports financiers internationaux plus
importants qui ont transité par des circuits différents. Cette situation a amené
l’équipe de pays des Nations Unies à lancer un appel commun en décembre 2006 en
vue de recueillir 453 millions de dollars, soit le double du montant sollicité en 2005.
Des pans de plus en plus importants de l’aide internationale destinée au
développement à long terme sont consacrés aux secours d’urgence. Ces mesures
toutes provisoires ont certes considérablement stabilisé la situation, mais il n’y pas
lieu de penser qu’elles concourront à améliorer à long terme la situation
socioéconomique dans le territoire palestinien occupé. Elles ne sauraient non plus se
substituer à la responsabilité directe des parties locales ni à la relance d’un
processus politique susceptible de traiter les causes profondes du conflit.
Nations Unies A/63/74–E/2008/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
6 mai 2008
Français
Original : anglais
08-32932 (F) 300508 060608
*0832932*
Assemblée générale
Soixante-troisième session
Conseil économique et social
Session de fond de 2008
Point 41 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le
territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem, et de la population arabe du
Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2007/26, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-deuxième
session, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la résolution.
Dans sa résolution 62/181, l’Assemblée générale a également prié le Secrétaire
général de lui rendre compte, à sa soixante-troisième session, de l’application de la
résolution. Établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
(CESAO), le présent rapport est soumis en application des résolutions de
l’Assemblée et du Conseil.
* A/63/50.
** E/2008/100.
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Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions économiques
et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans les territoires palestiniens
occupés, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé*
Résumé
L’occupation israélienne du territoire palestinien ne cesse d’aggraver la
situation socioéconomique des peuples palestinien et syrien.
Les attaques des activistes palestiniens et les tirs de roquettes sur les villes
israéliennes depuis la bande de Gaza se poursuivent, tout comme les opérations
militaires israéliennes, de concert avec les mesures de détention arbitraire, l’usage
disproportionné de la force, la démolition des habitations, les considérables
restrictions à la liberté de circulation et la politique de bouclage du territoire
palestinien occupé. Toutefois, la violence entre Palestiniens et Israéliens a diminué
en 2007 tandis que s’intensifiait la violence entre Palestiniens qui a abouti à la prise
du pouvoir dans la bande de Gaza par le Hamas en juin 2007.
Le conflit interne dans le territoire palestinien occupé a exacerbé les difficultés.
Après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, Israël a imposé de
nouvelles restrictions sur la circulation des biens et des personnes dans la bande de
Gaza, d’où la détérioration de la situation et les pénuries de produits de base, dont les
denrées alimentaires, l’électricité et le carburant. Les restrictions accrues concernant
les opérations des organismes humanitaires ont entravé la fourniture de l’aide
humanitaire dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
La politique de bouclage pratiquée par Israël, qui limite l’accès des Palestiniens
aux services de santé et d’éducation, à l’emploi, aux marchés et aux réseaux
d’organisations sociales et religieuses, a pour effet d’accroître la pauvreté et les
besoins humanitaires dans le territoire palestinien occupé. L’implantation de colonies
de peuplement israéliennes, la confiscation des terres et la construction d’une
barrière en Cisjordanie, en violation de la Convention de Genève et d’autres normes
du droit international, isolent Jérusalem-Est occupée, divisent en deux la Cisjordanie
et compromettent toute vie économique et sociale normale.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes
ci-après pour leurs contributions techniques au présent rapport : le Département des affaires
politiques, le Programme des Nations Unies pour le développement (Programme d’aide au peuple
palestinien), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Fonds des
Nations Unies pour la population, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme alimentaire
mondial, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans
le Proche-Orient, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires (ONU), l’Organisation mondiale de la Santé,
l’Organisation internationale du Travail et le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies
pour le processus de paix au Moyen-Orient.
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En violation des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale,
Israël continue d’occuper le Golan syrien, d’y étendre des colonies de peuplement et
d’imposer des restrictions aux citoyens syriens qui y habitent.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2007/26, le Conseil économique et social a souligné
l’importance qu’il y avait à relancer le processus de paix au Moyen-Orient sur la
base des résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 (1967),
338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002), 1515 (2003) et 1544 (2004), et du principe dit
de terre pour la paix ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement
israélien et l’Organisation de libération de la Palestine, représentant le peuple
palestinien. Dans la même résolution, le Conseil a engagé toutes les parties à
respecter les règles du droit international humanitaire et de s’abstenir de toute
violence contre la population civile conformément à la Convention de Genève
relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949.
Le Conseil a souligné la nécessité de préserver l’unité nationale et l’intégrité
territoriale du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de garantir
la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire, notamment
en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est, ainsi
que la libre circulation vers et depuis le monde extérieur; le Conseil a également
souligné que l’accélération de la construction du mur dans le territoire palestinien
occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international,
divise la Cisjordanie et exerce un grave effet débilitant sur le développement
économique et social du peuple palestinien, et a demandé à cet égard que les
obligations juridiques, énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la
Cour internationale de Justice (voir A/ES-10/273 et Corr.1) et dans la résolution ES-
10/15 de l’Assemblée générale, soient pleinement respectées. Dans ladite résolution,
l’Assemblée a réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population
arabe du Golan syrien occupé sur toutes leurs ressources naturelles et économiques,
et a demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ou
mettre en péril ces ressources; a réaffirmé également que les colonies de peuplement
israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé, étaient illégales et constituaient un obstacle au développement
économique et social; a demandé que les résolutions pertinentes du Conseil de
sécurité soient pleinement appliquées et a prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la
résolution.
2. Dans sa résolution 62/181, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs ressources en eau et a
demandé à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, altérer, détruire, épuiser
ou mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. L’Assemblée a reconnu le droit
du peuple palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, d’altération, de
destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles par suite
de mesures illégales prises par Israël, puissance occupante, dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. L’Assemblée a souligné que
l’édification du mur à laquelle Israël procédait dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est et alentour, était contraire au droit international et privait
gravement le peuple palestinien de ses ressources naturelles et a demandé à cet
égard le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif
rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice et dans sa résolution
ES-10/15. L’Assemblée a demandé à Israël, puissance occupante, de mettre fin, dans
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le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien
occupé au déversement de déchets de toute sorte, qui fait peser une grave menace
sur leurs ressources naturelles, à savoir les ressources en eau et en terre, et risque de
porter atteinte à l’environnement et de compromettre la santé des populations
civiles. L’Assemblée a en outre demandé à Israël de cesser de détruire les
équipements essentiels, notamment des réseaux d’adduction d’eau et
d’assainissement, ce qui a notamment pour conséquence une dégradation des
ressources naturelles du peuple palestinien. L’Assemblée a prié le Secrétaire général
de lui rendre compte, à sa soixante-troisième session, de l’application de la
résolution.
II. Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est
Morts et blessés
3. Les opérations militaires israéliennes en Cisjordanie et à Gaza et les attaques
menées par des activistes palestiniens se sont poursuivies tout au long de 2007. Le
nombre de Palestiniens tués au cours du conflit est passé de 678 en 2006 à 396 en
20071, abattus en majorité (76 %) dans la bande de Gaza et où plus de 40 % des
Palestiniens tués l’ont été dans le cadre d’assassinats ciblés.
4. Le nombre total de Palestiniens blessés lors du conflit avec Israël en 2007 s’est
élevé à 1 843, en baisse par rapport à 2006 (3 194)1. La majorité (64 %) ont été
blessés en Cisjordanie, la plupart du temps par l’armée israélienne. Dans la bande de
Gaza, plus de 70 % des victimes ont été blessées lors de massacres ciblés ou
d’opérations sur le terrain.
5. Alors que, de 2006 à 2007, le nombre des victimes des affrontements israélopalestiniens
a diminué de moitié environ, les actes de violence entre Palestiniens ont
augmenté suite à la discorde politique entre les deux principales factions
palestiniennes, Hamas et Fatah. En 2007, la violence entre Palestiniens a fait au
total 490 victimes contre 146 en 2006 et 12 en 2005. Sur ces 490 victimes
palestiniennes, 454 ont été recensées dans la bande de Gaza. Le nombre de blessés
causés par les actes de violence interne a augmenté pour passer de 130 en 2005 à
871 en 2006 à 2 726 en 20071.
6. Le présent rapport a pour objet de décrire les effets de l’occupation israélienne
sur le peuple palestinien, mais il importe toutefois de signaler qu’en 2007, 13
Israéliens ont été tués par des éléments armés palestiniens dans des incidents
directement liés au conflit. Au cours de la même période, 322 Israéliens ont été
blessés, dont certains par d’autres Israéliens en Cisjordanie1.
Arrestations et détentions arbitraires
7. En vertu du droit israélien, l’internement administratif est légal et les
commandants militaires en Cisjordanie sont habilités à incarcérer un individu
pendant une période allant jusqu’à six mois, prolongeable de façon illimitée de six
mois en six mois. De 1999 à octobre 2001, le nombre moyen de Palestiniens détenus
__________________
1 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Monitor, no 20 (décembre
2007).
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en internement administratif israélien était inférieur à 20. Après octobre 2001, ce
nombre a commencé progressivement à augmenter. Au 31 décembre 2007, le
nombre total de Palestiniens détenus dans des établissements pénitentiaires s’élevait
à 8 378, dont 842 détenus en internement administratif, sans chef d’inculpation ou
jugement, contre 34 détenus palestiniens en 20012.
8. D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, l’armée
israélienne se livrerait chaque mois en moyenne à 445 opérations de fouille et à
409 détentions/arrestations en Cisjordanie, contre respectivement 4 et 99 dans la
bande de Gaza.
9. L’UNRWA a signalé qu’à la fin de décembre 2007, les autorités israéliennes
détenaient six membres de son personnel de Cisjordanie. En dépit de demandes
écrites réitérées, l’accès à ces détenus a été refusé. L’Office n’a pas obtenu les
comptes rendus in extenso des débats du Tribunal militaire israélien et n’a pas été
autorisé à interroger l’un quelconque de ces détenus.
10. Dans la bande de Gaza, un agent de l’UNRWA arrêté par les forces
israéliennes le 23 août 2007 est toujours en internement administratif. Un autre
membre du personnel était encore en détention depuis son arrestation en août 2002.
Déplacement de population et destruction et confiscation de biens
11. Le déplacement des Palestiniens est imputable à la destruction de biens, à la
confiscation de terres, à la révocation de permis de séjour et à d’occasionnelles
expulsions. Au cours de ces 10 dernières années, les autorités israéliennes ont
détruit plus de 2 200 résidences, mettant plus de 13 000 Palestiniens à la rue3. Entre
1967 et 2006, 8 269 Palestiniens résidant dans Jérusalem-Est occupée ont perdu leur
droit de résidence; rien qu’en 2006; ils étaient au nombre de 1 363, contre 222 en
2005 et 16 en 20044.
12. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a indiqué que
83 résidences habitées avaient été démolies entre février et décembre 2007. Ces
démolitions ont provoqué le déplacement de plus de 611 Palestiniens, dont 235
enfants. Au total, 39 % cent des logements ont été démolis parce que les autorités
israéliennes en Cisjordanie n’avaient pas délivré de permis de construire.
13. Entre février et décembre 2007, les autorités israéliennes ont démoli 114 autres
structures, principalement des serres, des bâtiments réservés aux animaux de ferme
et des maisons inhabitées ou partiellement construites et des réseaux d’alimentation
en eau, et ce, principalement en raison de la non-délivrance de permis de construire;
85 % de ces démolitions ont eu lieu en Cisjordanie.
14. La poursuite de la construction de la barrière a contribué au déplacement de
population dans toute la Cisjordanie et dans Jérusalem-Est occupée. Le 29 octobre
2007, l’armée israélienne a déplacé toute la communauté de Qassa dans le
gouvernorat d’Hébron, situé entre la barrière et la ligne verte. En tout, 25 familles
comptant au total plus de 180 personnes, dont 47 enfants, ont été déplacées de force
et envoyées au poste de contrôle commercial de Tarqumiya5.
__________________
2 B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/Administrative_Detention/Statistics.asp).
3 B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/Planning_and_Building).
4 B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/Jerusalem/Revocation_Statistics.asp).
5 Badil Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights (voir A/HCR/6/NGO/54).
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15. En 2007, dans la bande de Gaza, les forces israéliennes ont endommagé les
locaux et les biens de l’Office lors de 11 incidents dont 7 concernant des écoles.
Dans l’un d’entre eux, des soldats israéliens et deux chars ont pénétré dans une
école de l’Office et ont bandé les yeux et passé les menottes à deux gardes puis
procédé à saccager l’école avant d’uriner et de déféquer dans les classes. Lors d’un
autre incident, une école a été touchée par un obus israélien qui a percé le mur
extérieur pour poursuivre sa trajectoire à travers le mur adjacent.
Barrière
16. Israël poursuit la construction de la barrière, en violation de la résolution ES-
10/15 de l’Assemblée générale qui prend acte de l’avis consultatif rendu par la Cour
internationale de Justice selon lequel le tracé de la barrière dans le territoire
palestinien occupé est contraire au droit international.
17. La longueur actuelle prévue de la barrière approuvée par le Cabinet israélien
en avril 2006 est de 723 kilomètres, soit deux fois plus long que la ligne verte
longue de 320 kilomètres, la frontière internationalement reconnue entre la
Cisjordanie et Israël. La longueur prévue de la barrière a progressivement augmenté,
passant de 670 kilomètres en 2005 à 703 kilomètres en 20066. En novembre 2007,
56 % de la barrière étaient achevés et neuf autres pour cent étaient encore en cours
de construction. Seulement environ 20 % de la barrière suit la ligne verte, et elle en
dévie en majeure partie, pénétrant dans certains endroits à plus de 22 kilomètres à
l’intérieur de la Cisjordanie.
18. Le tracé de la barrière correspond aux colonies de peuplement israéliennes,
divisant la Cisjordanie en des douzaines d’enclaves. Cette fragmentation a des
répercussions négatives sur la vie sociale et économique d’un grand nombre de
résidents palestiniens qui doivent faire concurrence aux colons israéliens pour des
ressources limitées telles que la terre et l’eau, tandis que leur liberté d’accès et de
circulation est limitée.
19. Un décret militaire d’octobre 2003 a déclaré la zone occidentale entre la
barrière et la ligne verte « zone d’accès réglementé », obligeant ainsi les quelque
10 000 Palestiniens qui y résident à demander des permis de séjour permanent pour
continuer d’habiter dans leur propre logement et à ne pouvoir quitter leur
communauté qu’en empruntant une porte de passage à travers la barrière7. Ces
Palestiniens sont séparés de leurs réseaux familial et social ainsi que des services
essentiels de santé et d’éducation situés à l’est de la barrière.
20. Les Palestiniens non résidents vivant à l’est de la barrière qui souhaitent entrer
dans la zone fermée pour avoir accès à leurs terres agricoles et aux ressources en
eau doivent demander des permis de visiteur. Seulement 20 % environ des individus
ayant autrefois travaillé la terre dans la zone d’accès réglementé détiennent
maintenant un permis, mais leur accès reste limité suite à l’emplacement irrégulier
et aux horaires d’ouverture limités des portes de passage : 67 dont seulement 19
environ sont ouvertes tous les jours et 19 autres ne sont ouvertes qu’en saison
__________________
6 Voir A/62/75-E/2007/13, par. 33 et A/62/67-E/2006/13, par. 35.
7 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Special Focus: « The Barrier Gate and
Permit Regime Four Years on: Humanitarian Impact in the Northern West Bank » (novembre
2007).
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(généralement pour la récolte des olives), les 29 autres n’étant jamais ouvertes aux
Palestiniens.
21. Israël a dans une large mesure terminé la construction d’un tronçon de
168 kilomètres de la barrière séparant Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie8.
Environ 25 % des Palestiniens habitant à Jérusalem-Est occupée sont séparés par la
barrière de la ville et des services essentiels auxquels ils ont droit en tant que
résidents. Plus de 30 000 Palestiniens qui habitent dans des villages à l’intérieur des
frontières municipales sont maintenant à l’extérieur de la barrière. Des villages
voisins de Cisjordanie comptant plus de 84 000 habitants, autrefois étroitement liés
à Jérusalem-Est occupée, sont désormais exclus par cette barrière.
22. Ces Palestiniens dépendent des six hôpitaux non gouvernementaux de
Jérusalem-Est pour leur traitement, avec plus de 3 000 aiguillages chaque année. Le
renforcement des restrictions a provoqué une baisse de 50 % du nombre de patients
et rend impossible l’accès du personnel essentiel aux installations et aux
établissements médicaux. Ces restrictions empêchent par ailleurs 6 000 élèves et
650 enseignants d’accéder à leur école et des centaines de milliers de fidèles dans
les villes et villages voisins d’avoir accès à leur lieu de culte.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires,
y compris difficultés d’accès à l’aide humanitaire
23. La politique de bouclage – interne et externe – qui empêche le déroulement
normal des activités économiques est la principale raison de la détérioration de la
situation humanitaire. Le bouclage externe sous forme de postes de passage
contrôlés au sortir de la Cisjordanie est devenu étroitement lié à la construction de la
barrière et sépare progressivement la Cisjordanie d’Israël. Le bouclage interne est
contrôlé par Israël au moyen d’obstacles matériels : monticules de terre, tranchées,
barrages routiers, routes d’accès contrôlé et limité par des postes de passage et des
postes de contrôle.
24. Les exportations palestiniennes sont tout particulièrement touchées par la
politique de bouclage. Il s’agit dans un premier temps pour les marchandises de
franchir le système de bouclage interne autour des centres urbains où elles sont
produites, puis de sortir de Cisjordanie par un poste de contrôle. Le nombre
d’obstacles matériels internes en Cisjordanie est passé de 528 en janvier 2007 à 563
en décembre 2007. À ces obstacles matériels fixes s’ajoutent des postes de contrôle
mobiles, estimés en moyenne à 488 par mois en 2007.
25. À cause de la politique de bouclage, les coûts de transport des produits de base
ont augmenté suite aux inévitables longs détours dus aux barrages routiers et au
système de « transbordement ». À Naplouse, principal centre commercial de
Cisjordanie, 120 camions seulement ont des permis de circuler en dehors de la ville.
La majorité des camions doivent passer par le poste de passage commercial
d’Awarta, actuellement le seul point de passage en transbordement à l’intérieur de la
Cisjordanie. Là, les marchandises sont déchargées d’un camion, font l’objet d’une
fouille, et sont acheminées à travers une barrière de blocs de béton pour être
rechargées sur un autre camion de l’autre côté. En 2007, Israël a annoncé avoir
__________________
8 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Impact in the West Bank
Barrier on Palestinian Communities: East Jerusalem Update, no 7 (juin 2007).
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l’intention d’introduire un système obligatoire de « transbordement » pour les
marchandises dans toute la Cisjordanie.
26. Après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas au milieu du mois
de juin 2007, Israël a multiplié les bouclages des frontières et les restrictions
imposées à l’accès des marchandises et des personnes en provenance et à destination
de la bande de Gaza et cet isolement quasi complet a provoqué des pénuries de
denrées alimentaires, de fournitures médicales, d’articles de secours, de pièces
détachées pour les installations de santé et d’assainissement de l’eau d’une
importance critique et de matières premières pour le commerce et l’industrie à Gaza.
27. L’Accord sur les déplacements et le passage conclu entre l’Autorité
palestinienne et le Gouvernement israélien contient des dispositions spécifiques sur
la circulation des personnes et des biens à l’intérieur et en dehors du territoire
palestinien occupé.
28. Le premier des six points de l’Accord concerne la réouverture du poste
frontière de Rafah avec l’Égypte. Du 1er janvier au 9 juin 2007, Rafah n’a été ouvert
aux passagers voyageant dans les deux sens que 33 % des journées prévues et
24,4 % des heures prévues. Le poste frontière de Rafah a été complètement fermé le
10 juin et l’est resté à l’exception des 3, 4 et 7 décembre, lorsqu’il a été ouvert pour
le départ des pèlerins palestiniens9. En janvier 2008, des éléments armés
palestiniens, tentant d’en finir avec le bouclage, ont fait exploser des sections du
poste frontière de Rafah. On estime qu’environ la moitié des 1,5 million de résidents
de Gaza ont saisi cette occasion pour se rendre en Égypte et y acheter des
fournitures10. À l’issue des pourparlers entre les représentants du Hamas et de hauts
fonctionnaires égyptiens, le 3 février 2008, des soldats égyptiens ont fermé le point
de passage, empêchant toute nouvelle traversée de la frontière vers l’Égypte.
29. Depuis le 12 juin 2007, le point de passage d’Erez est fermé à presque tous les
Palestiniens souhaitant quitter Gaza, à l’exception d’un petit nombre de
commerçants, d’agents humanitaires, et d’urgences médicales9. Le bouclage des
points de passage d’Erez et de Rafah a empêché ou retardé l’accès des patients aux
soins de santé qui ne sont pas dispensés dans la bande de Gaza. En outre, des
centaines d’étudiants inscrits dans des universités à l’étranger ou des habitants de la
bande de Gaza résidant à l’étranger, ont tardé à pouvoir quitter Gaza.
30. Karni, le principal point de passage pour les marchandises n’a été ouvert que
40 % des journées prévues en 2007. Les importations vers Gaza ont été de plus en
plus restreintes pour diminuer de 67 % entre janvier et décembre 2007. Depuis le
12 juin 2007, le point de passage a été fermé à l’exception de la bande transporteuse
à voie unique qui n’opère en moyenne que deux jours par semaine pour le blé et le
fourrage.
31. Le poste de Soufa, principal point de passage vers Gaza des importations de
matériaux de construction, a aussi été utilisé après la mi-juin 2007 pour les
importations de produits humanitaires et commerciaux. Toutefois, en 2007, aucun
matériau de construction n’a pu être importé, d’où l’interruption de presque tous les
projets d’équipements collectifs et d’entretien. Le 28 octobre 2007, Israël a
__________________
9 UN Report no 54, Implementation of the Agreement on Movement and Access (28 novembre-
11 décembre 2007).
10 BBC News, « Egypt reseals Gaza border breach », 3 février 2008 (http://news.bbc.co.uk/1/hi/
world/middle_east/7224734.stm).
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officiellement annoncé la fermeture du poste de Soufa. Globalement, le point de
passage est resté ouvert pour environ 60 % des journées prévues en 2007.
32. À la fin du mois d’octobre 2007, Kerem Shalom était le seul poste
opérationnel pour le transit des marchandises. Le 2 décembre, Israël a commencé à
autoriser les Palestiniens munis d’une carte de résidence étrangère ou d’un visa à
sortir de Gaza par Kerem Shalom. Au 11 décembre, 920 personnes avaient emprunté
ce point de passage mais 198 d’entre elles s’étaient vu refuser l’entrée en Égypte et
avaient été renvoyées à Gaza11.
33. Selon l’Accord sur les déplacements et le passage, les convois d’autobus entre
la Cisjordanie et la bande de Gaza devaient commencer à circuler le 15 décembre
2005, le 15 janvier 2006 ayant été retenu pour les convois de camions, mais fin
janvier 2007, aucune de ces dates n’avait été respectée.
34. Le 28 octobre 2007, Israël a commencé à rationner l’approvisionnement de
Gaza en carburant et en pièces détachées. En novembre 2007, le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires a signalé que l’approvisionnement en
essence, en diesel et en carburant industriel (nécessaire au fonctionnement de la
centrale électrique et des systèmes d’approvisionnement en eau et d’évacuation des
eaux usées) avait respectivement diminué de 40, 49 et 14 %11.
35. La bande de Gaza nécessite environ 240 mégawatts d’électricité, dont 120 sont
fournis par Israël et 17 par l’Égypte. Le 5 janvier 2008, la Gaza Power Generating
Company (compagnie d’électricité de Gaza), qui a une capacité de production de
80 mégawatts, a réduit de 23 mégawatts son approvisionnement en électricité de
Gaza puis, n’ayant plus assez de carburant pour continuer de fonctionner, a cessé
toute production le 20 janvier. Ceci s’est traduit par des coupures quotidiennes de
courant pouvant durer jusqu’à huit heures d’affilée, voire 12 heures dans certaines
zones. L’approvisionnement en carburant a repris le 22 janvier 2008, permettant à la
centrale électrique de produire 65 mégawatts. Depuis ce jour, les coupures de
courant étaient de 8 heures par jour dans le centre de Gaza, de 10 heures tous les
deux jours au nord de Gaza et de 8 heures tous les deux jours dans la ville de
Gaza12.
36. Les organisations humanitaires se sont aussi heurtées au renforcement des
restrictions imposées à la circulation des personnes et des biens à travers le territoire
palestinien occupé. La fermeture du poste de Karni a contraint l’UNRWA à
palettiser ses marchandises, notamment ses produits alimentaires de base, et à les
acheminer jusqu’à Gaza en empruntant les points de passage secondaires de Soufa et
de Kerem Shalom.
37. L’interdiction des importations de matériaux de construction a entraîné la
cessation des travaux liés aux projets de construction de l’ONU d’un montant de
213 millions de dollars ainsi qu’à d’autres projets ne relevant pas de l’ONU,
concernant notamment la réinstallation de réfugiés et d’autres habitants de Gaza
vivant dans des logements en ruines, ainsi qu’à la remise en état et à la
reconstruction d’équipements collectifs, tels que des systèmes d’évacuation des
eaux usées et des eaux de pluie.
__________________
11 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Special Focus: The Closure of the Gaza
Strip : The Economic and Humanitarian Consequences (décembre 2007).
12 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Gaza Closure : Situation Report,
18-24 janvier 2008.
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38. En Cisjordanie, le personnel de l’UNRWA a signalé des milliers de cas de
refus et de retard, dont un bon nombre a compromis l’acheminement de l’assistance
humanitaire d’urgence sous forme d’aide alimentaire, de médicaments, ainsi que le
travail d’équipes sanitaires mobiles ou d’équipes de distribution de denrées
alimentaires. Les programmes ordinaires ont souffert de la restriction des
déplacements des enseignants, travailleurs sociaux et agents du bureau extérieur en
Cisjordanie, et des couvre-feux imposés aux campements, villages et localités
venant perturber davantage les prestations de services par l’Office.
39. Le personnel de l’ONU se heurte toujours à des difficultés et à de longs retards
pour traverser le poste de contrôle d’Erez vers Israël. Les heures d’ouverture du
poste de contrôle ont considérablement diminué en 2007, outre sa fermeture
complète du vendredi à 14 heures au dimanche à 8 heures.
Colonies de peuplement israéliennes
40. Plus de 38 % de la Cisjordanie sont occupés par des colonies de peuplement,
des zones militaires fermées ou d’autres zones apparentées dont l’accès aux
Palestiniens est interdit ou très réglementé13. Les colonies de peuplement sont
reliées les unes aux autres ainsi qu’à Israël par un vaste réseau routier et encerclées
par la barrière, qui entoure environ 69 colonies de peuplement, regroupant 83 % des
colons. Dans la plupart des cas, les Palestiniens ne peuvent pas utiliser ces routes ou
n’y ont qu’un accès limité. Ces routes ont en outre fragmenté la Cisjordanie en une
série d’enclaves isolées auxquelles les Palestiniens ne peuvent avoir accès que par le
biais du réseau de postes de contrôle, d’autres routes ou de tunnels ou de ponts
traversant les routes principalement réservées aux colons.
41. Il y a actuellement 473 000 colons au total, dont 282 000 en Cisjordanie et
191 000 à Jérusalem-Est, répartis dans 132 colonies de peuplement14. En outre, il y
a environ 100 colonies de peuplement qui ne sont pas autorisées par le
Gouvernement israélien, peuplées de 3 000 colons israéliens. En 2001, Israël a
promis d’évacuer tous les avant-postes établis après mars 2001. À ce jour, aucun
avant-poste n’a été complètement démantelé. La population des colons continue de
croître à un taux de 5,5 % par an, trois fois le taux d’Israël. La majorité des
nouveaux arrivants s’installent dans les vastes blocs de colonies de peuplement à
l’ouest de la barrière. Sur la base de son actuel taux d’accroissement, la population
de colons devrait doubler en 12 ans seulement pour atteindre environ 900 000
personnes.
42. Au mois de décembre 2007, il y avait plus de 4 000 unités de logement en
construction en Cisjordanie15. Un nouvel avant-poste de colonies de peuplement,
comportant 27 caravanes, était en cours de construction en février 2008 à proximité
de la colonie de peuplement d’Eli, au nord de Ramallah, et ce, sur des terrains qui
appartiendraient à des Palestiniens. En février 2008, la construction aurait repris
__________________
13 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Impact on Palestinians of
Israeli Settlements and Other Infrastructure in the West Bank (juillet 2007).
14 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli Settlements in the Occupied Territories,
vol. 18, no 1 (janvier-février 2008).
15 Ibid., vol. 17, no 6 (novembre-décembre 2007).
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sans autorisation à Maskiot dans la Vallée du Jourdain et 10 autres familles de
colons y auraient emménagé16.
43. Israël prévoyait en 2007 une considérable expansion des colonies de
peuplement à Jérusalem-Est occupée pour établir une ceinture ininterrompue de
colonies le long du périmètre nord de Jérusalem-Est. On a signalé un plan
d’expansion de la colonie de peuplement de Giva Binyamin/Adam avec la
construction de 1 200 unités de logement pour 7 000 habitants. Cette nouvelle
implantation sera liée à la colonie de peuplement de Jérusalem-Est occupée de Neve
Ya’acov17. On procédait aux étapes de planification initiale concernant une nouvelle
colonie de peuplement de 11 000 à 13 000 unités de logement, pour plus de
60 000 habitants, sur le site de l’aéroport d’Atarot, à proximité de la barrière et du
poste de contrôle de Qalandiya. Si ce projet est approuvé, cette colonie de
peuplement sera la plus importante à Jérusalem-Est occupée depuis juin 1967. En
outre, en février 2008, Israël a annoncé qu’il procéderait à des appels d’offres en
vue de la construction de plus de 1 000 nouveaux logements dans les colonies de
peuplement de Har Homa et Pisgat Zeev18.
Ressources naturelles, eau et environnement
44. Les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement pour les
Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés sont insuffisants et peu fiables
en termes de qualité. En 2007, la consommation d’eau moyenne par habitant en
Cisjordanie et à Gaza a diminué par rapport à 2006 avec respectivement 60 litres par
jour contre 65,3 en Cisjordanie et 57,8 contre 80,5 litres à Gaza, ce qui est bien
inférieur au seuil minimum préconisé par l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS) de 150 litres par jour. En 2007, 35,5 % des ménages en Cisjordanie et
36,3 % à Gaza avaient l’eau courante1.
45. En raison de l’insuffisance de l’approvisionnement en électricité à Gaza suite
aux pénuries de carburant d’octobre 2007 et à l’interdiction des importations des
pièces détachées, les puits d’eau et les stations de pompage dans l’ensemble de la
bande de Gaza sont tombés dans le délabrement le plus complet et ne sont plus
utilisés, de sorte que 15 % de la population ne reçoivent qu’une à deux heures
d’approvisionnement en eau par jour11. Au 21 janvier 2008, le service des eaux ne
disposait de suffisamment de carburant que pour pomper l’eau de 40 de ses
130 puits et les eaux usées dans 21 de ses 33 stations de pompage. De ce fait, au
23 janvier, environ 30 % des habitants de Gaza avaient un accès limité à l’eau
courante12 et environ 35 millions de litres d’eaux usées ont été directement déversés
dans la mer chaque jour19.
46. En 2007, une moyenne mensuelle de 318 arbres en Cisjordanie et de
2 883 arbres à Gaza ont été déracinés, brûlés ou abattus par des autorités ou colons
israéliens. Israël a nivelé en moyenne 1 623 dounams de terres arables chaque mois
__________________
16 Ha’aretz, « Construction continuing in West Bank Settlements despite PM’s pledge » 21 février
2008.
17 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli Settlements in the Occupied Territories,
vol. 17, no 2 (mars-avril 2007).
18 BBC News, « Israel Plans new settlement homes », 12 février 2008 (http://news.bbc.co.uk/2/hi/
middle_east/7240557.stm).
19 Crisis Action, « The Gaza Strip: A Humanitarian Implosion ».
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à Gaza, tandis qu’en Cisjordanie, une moyenne mensuelle de 131 dounams de terres
a été réquisitionnée et une moyenne mensuelle de 126 dounams nivelée1.
Crise budgétaire palestinienne
47. L’Autorité palestinienne commence à se remettre de la crise des liquidités
consécutive à la constitution d’un gouvernement dirigé par le Hamas au début de
l’année 2006. Le déficit budgétaire de 2006 a atteint 1,2 milliard de dollars [26 %
du produit intérieur brut(PIB)]. En 2006, il y a eu une accumulation d’environ 900
millions de dollars d’impayés dus aux fonds de pension, aux fournisseurs du secteur
privé et aux fonctionnaires qui n’ont reçu que 60 % de leur traitement. Ces arriérés
de dépenses ont continué de s’accumuler pour atteindre 1,3 milliard de dollars
(27 % du PIB) à la fin du mois de juin 200720.
48. Après la nomination d’un gouvernement intérimaire en juin 2007, la situation
budgétaire de l’Autorité palestinienne a commencé à s’améliorer, notamment après
qu’Israël eut débloqué en juillet les recettes fiscales palestiniennes, ce qui a permis
de verser à nouveau aux fonctionnaires de l’Autorité palestinienne leur traitement
mensuel et les arriérés de paiement qui leur étaient dus.
Indicateurs socioéconomiques
49. Le produit intérieur brut a diminué de près de 8 % en 2006. En 2007, la reprise
de l’activité économique en Cisjordanie a compensé la baisse des activités du
secteur privé à Gaza, se traduisant par une croissance réelle du PIB projetée à zéro
pour 2007. Les résultats préliminaires font apparaître une légère hausse du PIB qui
est passé de 4,1 milliards de dollars des États-Unis en 2006 à 4,2 milliards de
dollars en 2007. D’autre part, on estime que le PIB par habitant a diminué de 5 % en
2007 par rapport à 2006, et de près de 40 % par rapport à son niveau de 1999.
L’inflation pour l’année 2007 reste faible, à environ 3 %, étant donné que
l’indicateur est lié au shekel qui a augmenté par rapport au dollar depuis 200620.
50. Entre janvier 2006 et juin 2007, la productivité des entreprises de Gaza est
tombé à 46 % de leurs capacités. Avec le resserrement de la politique de bouclage en
juin, il y a eu un nouveau recul de la productivité qui n’a atteint en moyenne que
11 %21. Près de 95 % de tous les établissements industriels (3 705 sur 3 900) ont
fermé depuis la mi-juin 200719. Le déficit commercial a atteint des niveaux sans
précédent (73 % du PIB) – soit de 30 % supérieur à sa moyenne sur 30 ans.
51. Au quatrième trimestre de 2007, le taux de chômage était de 22,2 % (contre
10 % au troisième trimestre de 2000). Il était de 29 % à Gaza et de 19,2 % en
Cisjordanie. D’après une définition moins rigoureuse, qui inclut les travailleurs
découragés, le taux de chômage global au quatrième trimestre 2007 était de 28,8 %
(de 25,9 % en Cisjordanie et de 35,3 % à Gaza)22.
__________________
20 FMI, « Cadre macroéconomique et budgétaire à moyen terme pour la Cisjordanie et Gaza.
Rapport de la Conférence des donateurs », Paris (décembre 2007).
21 Programme des Nations Unies pour le développement, La bande de Gaza : un secteur privé en
déclin (décembre 2007).
22 Bureau central de statistique palestinien, enquête sur la population active pour le quatrième
trimestre de 2007 (mars 2008).
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52. Au deuxième trimestre de 2006, le taux de pauvreté était estimé à 36,9 %, soit
un léger recul par rapport au taux de 38,8 % au premier trimestre de 2005, mais en
hausse par rapport au taux de 27,7 % au premier trimestre de 20041. Le recul de
2007 par rapport à 2006 est principalement imputable à la reprise du versement des
salaires de l’Autorité palestinienne et à l’assistance des donateurs internationaux,
ainsi qu’au fait que l’économie locale de la Cisjordanie est en mesure de créer
suffisamment d’emplois dans le secteur privé pour légèrement compenser la perte
des emplois à Gaza. D’après une définition de la pauvreté fondée sur le revenu, les
taux de pauvreté ont augmenté pour passer de 45 % en 2001 à 56,8 % en 2006 : de
35,5 % à 49,1 % en Cisjordanie et de 64,7 % à 79,3 % dans la bande de Gaza.
Santé publique et insécurité alimentaire
53. Gaza est maintenant tributaire à plus de 80 % (contre 63 % en 2006)11 de
l’aide dispensée par des organismes humanitaires tels que l’UNRWA et le PAM,
seules les denrées alimentaires de base pouvant y entrer et les importations et
exportations étant interrompues. En 2007, environ 60 % des réfugiés ont reçu une
aide alimentaire. En outre, plus de 25 000 familles en Cisjordanie et 3 000 environ à
Gaza ont reçu une assistance monétaire d’urgence de la part de l’UNRWA en 2007.
54. Si certains produits alimentaires de base restent disponibles, la pénurie
d’autres denrées s’est traduite par une hausse spectaculaire des prix. À titre
d’exemple, en 2007, le prix de la farine de blé a augmenté de 97 % en Cisjordanie et
de 51 % dans la bande de Gaza1. À Gaza également les prix d’autres produits de
base ont considérablement augmenté en mai et juin 2007 : le lait pour bébé de 30 %
et le riz de 20,5 %19. L’augmentation relativement faible de l’indice des prix à la
consommation (IPC), compte tenu du recul brutal de l’approvisionnement de Gaza
en denrées alimentaires, est imputable à la baisse de l’offre et de la demande23. À
mesure que la pauvreté s’aggrave, les familles disposent de moins de fonds à
dépenser au titre des denrées alimentaires.
55. L’absence d’un approvisionnement régulier en combustible et en électricité
s’est traduite à la fin de l’année 2007 par une rapide diminution des capacités de
prestation de services de soins de santé de base et d’urgence à Gaza. À la suite des
coupures de courant et de carburant au début de décembre 2007, 11 des hôpitaux
administrés par le Ministère de la santé et la plupart des centres de soins de santé
primaires ont fermé leurs groupes électrogènes d’urgence. Les hôpitaux ont signalé
des pénuries de 60 à 70 % de leurs besoins en diesel destiné aux groupes
électrogènes19. L’OMS a signalé que dans les établissements de santé à Gaza les
coupures de courant étaient en moyenne de 10 heures à Gaza-Nord et dans le district
de la ville de Gaza, de 4 heures dans la zone intermédiaire et dans le district de
Khan Younis, et de 2 heures dans le district de Rafah.
56. L’année 2007 a été caractérisée par une pénurie de médicaments; en effet,
pendant la majeure partie de cette année, les quantités d’environ 40 % des
médicaments figurant sur la liste des médicaments essentiels ont atteint un seuil
critique. En décembre 2007, dans la bande de Gaza, 100 de ces 416 médicaments
essentiels étaient en rupture de stock et 203 articles de matériel médical n’étaient
plus disponibles1.
__________________
23 Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Rapport
socioéconomique (décembre 2007).
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57. En mars 2007, les rives du bassin de retenue des eaux usées dans la bande de
Gaza se sont rompues et des dizaines de milliers de mètres cubes d’eaux usées non
traitées ont inondé un petit village au nord de Gaza, faisant 5 morts et 25 blessés et
déplaçant environ 2 000 personnes. L’incapacité des municipalités de poursuivre le
retrait des déchets solides a provoqué d’autres maladies et des infestations
vermineuses. L’UNRWA a été contraint de fournir aux municipalités plus de
100 000 litres de diesel chaque mois pour les parcs de véhicules nécessaires à la
collecte des déchets solides.
58. Suite à la politique de bouclage et de couvre-feu en Cisjordanie et dans la
bande de Gaza, les femmes ont du mal à avoir accès pendant leur grossesse et pour
leur accouchement aux soins de santé et, dans certains cas, n’ont pas pu recevoir les
soins qui leur étaient nécessaires. On estime qu’environ 2 500 femmes par an
accouchent avant d’avoir atteint un établissement de soins de santé. L’insécurité
alimentaire nuit également à la santé des femmes et des enfants. D’après les
résultats d’une étude de l’UNRWA effectuée en septembre 2006, 57,5 % des enfants
âgés de 6 à 36 mois et 44,9 % des femmes enceintes à Gaza étaient anémiques.
Jeunesse et éducation
59. Le taux de scolarisation de base, qui était de 96,8 % en 2000, a reculé pour
passer à 91,2 % pour l’année scolaire 2006-200724.
60. Au fil des ans, la violence chronique, le financement insuffisant et les troubles
ont provoqué le quasi-effondrement du secteur de l’éducation dans la bande de
Gaza. L’UNRWA administre 214 écoles à Gaza qui comptent près de
200 000 étudiants. La violence en 2007 a entraîné la perte de 14 730 jours
d’enseignement dans les établissements scolaires de l’UNRWA. Le nombre des
abandons scolaires à Gaza était estimé à 2 000 pour le deuxième semestre de 200719.
Pour l’année scolaire 2005-2006, de 66 à 90 % des enfants à Gaza ont échoué à leur
examen de mathématiques, tandis qu’entre 28 et 61 % n’ont pas réussi leur examen
d’arabe.
61. En Cisjordanie, les écoles de l’UNRWA ont perdu 35 jours au cours de l’année
scolaire 2006-2007. Bien que les résultats aux examens se soient légèrement
améliorés au cours de l’année scolaire 2006-2007, le niveau scolaire a continué de
baisser en Cisjordanie. À titre d’exemple, seulement 45 % des élèves de huitième
année ont réussi l’examen de mathématiques, 56 % l’examen de sciences, et 69 %
l’examen d’arabe.
62. Dans le cadre du strict embargo imposé aux produits entrant à Gaza,
l’importation du papier nécessaire à l’impression des manuels scolaires pour les
enfants a été interdite par Israël. Les enfants n’ont pas reçu de manuels scolaires
pour les premier et deuxième semestres de l’année scolaire 2007-2008, le papier ne
pouvant entrer à Gaza qu’après le début de chaque semestre. À Gaza également,
jusqu’à 40 % des enfants souffrent d’insomnie et 34 % d’angoisse25.
__________________
24 Communiqué de presse du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Schools Re-open to
Darker, Colder Class Rooms » (1er février 2008).
25 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Humanitarian Action Update: Occupied Palestinian
Territory », 17 décembre 2007.
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Condition de la femme
63. En 2006, le taux d’alphabétisation des femmes était de 89,8 %, soit une
augmentation de 7 % par rapport à celui de 2000, alors que celui des hommes était
de 97,1 %, soit une augmentation de 2,9 % par rapport à celui de 200026.
64. Le taux de scolarisation dans l’enseignement de base est plus élevé pour les
femmes que pour les hommes, mais a diminué pour passer de 98 % en 2000/2001 à
90 % en 2006/2007. Moins de femmes que d’hommes fréquentent l’enseignement
supérieur : le pourcentage des femmes diplômées de l’enseignement supérieur était
de 6,2 % en 2006 contre 9,6% pour les hommes.
65. Le taux de participation des femmes à la population active n’était que de
16,6 % au cours du deuxième trimestre de 2007 contre 67,8 % pour les hommes,
encore que ce taux ait augmenté par rapport à 2001 où il était de 10,3 %.
66. L’aggravation de la situation socioéconomique dans la bande de Gaza semble
avoir accru la violence à l’égard des femmes. D’après le Fonds des Nations Unies
pour l’enfance, deux femmes sur cinq auraient signalé avoir été victimes d’actes de
violence à Gaza en 2007, contre une femme sur cinq en 2006. Il y a eu 12 crimes
d’honneur à Gaza contre 4 en 200425.
III. Le Golan syrien occupé
67. Le Golan syrien, dont la superficie est d’environ 1 250 kilomètres carrés, est
sous occupation israélienne depuis 1967. La décision du Gouvernement israélien
d’annexer le Golan syrien occupé a été jugée illégale par la résolution 497 (1981) du
Conseil de sécurité. Israël empêche le retour de la population arabe du Golan syrien
occupé expulsée en 1967, qui comptait alors environ 130 000 citoyens syriens
vivant dans environ 200 villages et fermes. Au mois de mars 2007, la population des
Arabes syriens avait diminué pour atteindre un nombre estimatif de
21 000 personnes habitant dans cinq principales villes. Le Golan compte également
20 000 colons israéliens27.
68. En août 2007, la République arabe syrienne a signalé que le nombre de
colonies de peuplement israéliennes dans le Golan avait augmenté pour passer à 45.
Dans le cadre d’une nouvelle campagne de colonisation, des plans de construction
de 300 nouvelles unités de logement dans le Golan occupé ont été annoncés et le
Département israélien des affaires foncières a mis en vente 2 500 dounams de terre
pour les colons. Au milieu du mois d’avril 2007, la colonie de peuplement Alonei
Habashan a annoncé la vente d’unités de logement construites sur les ruines du
village arabe de Juwayza pour un prix de 27 000 dollars des États-Unis chacune28.
__________________
26 Bureau central de statistique palestinien, « Women and Men in Palestine, Issues and Statistics »
(août 2007).
27 Comité international de la Croix-Rouge, « ICRC activities in the occupied Golan » (22 mars
2007).
28 Rapport du Comité spécial des Nations Unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes
affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés
(A/62/360), par. 74.
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69. Au mois d’août 2007, il y avait 15 citoyens syriens du Golan détenus dans les
prisons israéliennes, accusés d’avoir résisté à l’occupation. Deux autres ont été
arrêtés par les autorités israéliennes à la fin du mois de juillet 2007, après un raid de
police sur les villages de Majdal Shams et Buq’ata. Les autorités israéliennes ont à
maintes reprises refusé les demandes des institutions internationales, notamment le
Comité international de la Croix-Rouge, de rendre visite aux prisonniers arabes
syriens29.
70. Les mines terrestres continuent de faire peser une menace sur les villages
arabes syriens du Golan occupé. Le 27 novembre 2006, dans la partie non occupée
de Quneitra, une mine sous forme d’un jouet d’enfant a explosé et deux enfants du
village d’Al-Jarran ont été blessés à la poitrine et aux yeux. Dans une zone située
entre les villages de Khan Arnbah et Baath City, quatre enfants ont été blessés le
23 décembre 2006 par l’explosion d’une mine qui ressemblait à un jouet d’enfant de
forme cubique30.
71. D’après le Gouvernement syrien, Israël s’est lancé dans un projet
d’élimination des déchets nucléaires dans le Golan dans une station souterraine
proche du mont Hermon. Cette affirmation n’a pas été vérifiée par une source
indépendante.
72. D’après le Gouvernement syrien, les citoyens syriens du Golan occupé ont un
accès restreint à l’approvisionnement en eau. Les exploitants agricoles ne reçoivent
que 25 % du volume d’eau nécessaire à la culture des pommes, ce qui nuit à la
production agricole des terres arabes31. Ils n’auraient pas été autorisés à creuser des
puits ou à construire des citernes pour le stockage de l’eau de pluie ou de la neige
fondue. Les résidents syriens ne sont également pas autorisés à utiliser les eaux du
lac Mas’adah qui ont été détournées pour approvisionner en eau les colonies de
peuplement israéliennes32. D’après des informations fournies par le Gouvernement
syrien, les autorités israéliennes imposent des taxes disproportionnellement élevées
aux agriculteurs arabes syriens dans le Golan, qui représentent parfois l’équivalent
de 50 % de la valeur des cultures qui sont imposées. L’aide de la Force des Nations
Unies chargée d’observer le dégagement et du Comité international de la Croix-
Rouge a facilité le transfert d’environ 10 000 tonnes de pommes aux marchés
syriens à l’aide d’un système de transbordement entre camions31.
73. Les autorités israéliennes imposent des restrictions considérables aux résidents
syriens du Golan occupé qui souhaitent se rendre en Syrie pour des raisons
religieuses, éducationnelles ou familiales. La Force des Nations Unies chargée
d’observer le dégagement et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
fournissent une assistance en matière de coordination aux autorités tant israéliennes
que syriennes pour faciliter le passage des personnes à travers la zone de séparation.
Au cours de l’année 2007, la Force des Nations Unies chargée d’observer le
dégagement a facilité le passage de 670 étudiants, 500 pèlerins, 2 fiancées et
5 autres civils. La Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement a
__________________
29 Ibid., par. 76.
30 Ibid., par. 77.
31 « La situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés » (Genève, Bureau
international du Travail, 2007). Annexe au rapport du Directeur général de la Conférence
internationale du Travail, quatre-vingt-seizième session, 2007.
32 Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de
l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/62/360), par. 75.
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également fourni des services sanitaires à 243 villageois et un traitement médical à
116 civils. En outre, elle a facilité la remise par les Forces israéliennes aux autorités
syriennes d’un civil syrien qui était passé dans le Golan occupé par Israël33.
74. Les cinq localités arabes syriennes dans le Golan comptent 12 écoles qui sont
surpeuplées et mal équipées, à un tel point qu’elles offrent aux enfants un
environnement malsain. D’après le Gouvernement syrien, des professionnels arabes
syriens, y compris des médecins et des pharmaciens, se voient refuser des permis de
travail dans le Golan, ce qui les force à immigrer. Des résidents arabes du Golan
seraient obligés d’accepter la nationalité israélienne s’ils souhaitent trouver un
emploi. En outre, le Gouvernement syrien affirme que les travailleurs arabes syriens
dans le Golan souffrent de discrimination en faveur de leurs homologues israéliens,
et doivent accepter des conditions d’emploi comparativement médiocres et des
salaires inférieurs.
75. Le Gouvernement syrien a également signalé que les autorités israéliennes
avaient interdit la création de toute presse écrite arabe dans le Golan et imposé une
censure stricte sur les ouvrages et les autres matériaux imprimés. Cette affirmation
n’a pas été vérifiée par une source indépendante.
IV. Conclusions
76. Tandis que le nombre des victimes de la violence entre les Israéliens et les
Palestiniens a diminué de près de moitié par rapport à la période 2006-2007, en
2007, l’intensification de la politique de bouclages et de sanctions menée par Israël
conjuguée à l’aggravation du conflit palestinien interne ont provoqué une
aggravation mesurable de la crise socioéconomique dans le territoire palestinien
occupé. Tous les indicateurs sociaux et de santé publique révèlent un recul du
niveau de vie, une détérioration sociale et un démantèlement spatial, un désespoir de
plus en plus profond et une violence accrue à l’encontre des autres Palestiniens. Les
résidents de la bande de Gaza sont devenus presque complètement isolés du monde
extérieur, n’ayant accès qu’aux produits de base et aux articles humanitaires.
77. Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont l’un et l’autre déclaré que
la décision israélienne d’annexer le Golan est nulle et non avenue34. Néanmoins, en
2007, Israël a poursuivi l’expansion des colonies de peuplement et continué de
violer les droits des résidents syriens du Golan syrien occupé.
78. La situation dans le territoire palestinien occupé a incité l’équipe de pays des
Nations Unies à lancer l’appel global de 2008, dont le montant de 454 millions de
dollars est en hausse de 8,51 % par rapport à l’appel global de 2007. L’appel global
de 2008 cible quatre principaux thèmes visant à assurer les moyens de subsistance et
à empêcher que la situation ne s’aggrave davantage : a) aide humanitaire,
b) protection des civils et application du droit international humanitaire,
c) surveillance humanitaire et établissement de rapports, d) renforcement de la
coordination humanitaire des Nations Unies. Ces mesures visent à stabiliser la
__________________
33 Rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement
(pour la période allant du 2 décembre 2006 au 6 juin 2007), S/2007/331, 5 juin 2007, par. 3 et 4;
rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement
(pour la période allant du 7 juin au 31 décembre 2007) (S/2007/698), par. 3 et 4.
34 Résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité; résolution 61/27 de l’Assemblée générale.
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08-32932 19
situation socioéconomique dans le territoire palestinien occupé, mais elles ne
devraient pas contribuer à son amélioration à long terme.
79. Dans son message du 19 février 2008 au Séminaire de l’Organisation des
Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, le Secrétaire général a
réaffirmé la position des Nations Unies selon laquelle seul un règlement politique
permanent qui mette fin à l’occupation et donne aux Palestiniens leur indépendance
pourra fondamentalement régler les problèmes économiques et humanitaires du
peuple palestinien. Il a souligné que les principaux ingrédients d’une ouverture
étaient en place, signalant les négociations bilatérales et l’appui des donateurs.
Enfin, il a estimé que, en faisant montre de sagesse, réalisme et courage politique
savamment dosés, des progrès historiques sur la voie de la vision de deux États,
Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, pourraient être
accomplis.
Nations Unies A/64/77–E/2009/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
7 mai 2009
Français
Original : anglais
09-33041 (F) 210509 010609
*0933041*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-quatrième session Session de fond de 2009
Point 41 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple
palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2008/31, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-troisième
session, par l’intermédiaire du Conseil, un rapport sur l’application de la résolution.
Dans sa résolution 63/201, l’Assemblée générale a également prié le Secrétaire
général de lui rendre compte, à sa soixante-quatrième session, de l’application de la
résolution.
Établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale
(CESAO), le présent rapport est soumis en application des résolutions de
l’Assemblée et du Conseil.
* A/64/50.
** E/2009/100.
A/64/77
E/2009/13
2 09-33041
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans les territoires palestiniens occupés,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé*
Résumé
L’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris de Jérusalem-Est,
les mesures de détention arbitraire, l’usage disproportionné de la force, la démolition
des habitations, les considérables restrictions à la liberté de circulation, la nondélivrance
de permis de construire et la politique de bouclage du territoire
palestinien occupé, ne cessent d’aggraver la situation économique et sociale des
Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé. Le conflit palestinien interne
a lui aussi continué d’entraîner des pertes en vies humaines et de compromettre la
prestation des services essentiels à la population.
Les attaques des activistes palestiniens et les tirs de roquettes sur les villes
israéliennes depuis la bande de Gaza se sont poursuivis en 2008, tout comme les
opérations militaires israéliennes. En décembre 2008, l’armée israélienne a lancé une
opération militaire de 22 jours dans la bande de Gaza, qui aurait tué 1 440 personnes
et blessé 5 380 autres, ce qui a profondément aggravé la crise humanitaire et
économique due au bouclage imposé par Israël sur la bande de Gaza, restée isolée
depuis juin 2007 et confrontée à une détérioration rapide, à un effondrement presque
total du secteur privé et à des pénuries en ressources essentielles telles que les
aliments, l’électricité et le combustible.
La politique de bouclage pratiquée par Israël demeure l’une des causes
principales de la pauvreté et de la crise humanitaire dans le territoire palestinien
occupé, limitant l’accès des Palestiniens aux ressources naturelles, notamment aux
terres, aux services sociaux de base, à l’emploi, aux marchés et aux réseaux
d’organisations sociales et religieuses. Malgré ces contraintes, l’Autorité
palestinienne est parvenue à réaliser certains progrès dans des domaines tels que la
sécurité, la gestion des finances publiques, les infrastructures publiques locales et les
services relatifs à l’éducation et à la santé, ne serait-ce qu’en payant l’intégralité de
leur traitement tous les mois aux fonctionnaires.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes ciaprès
pour leurs contributions techniques au présent rapport : le Département des affaires politiques,
la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Fonds des Nations Unies
pour la population, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine
dans le Proche-Orient, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (ONU), l’Organisation
internationale du Travail et le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus
de paix au Moyen-Orient.
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09-33041 3
L’expansion par Israël des colonies et des avant-postes, la confiscation de terres
et la construction d’une barrière dans le territoire palestinien occupé, en violation de
la feuille de route, de la Convention de Genève et des normes du droit international,
isolent Jérusalem-Est occupée affectent profondément la Cisjordanie et entravent la
vie économique et sociale.
L’occupation continue par Israël du Golan syrien et l’expansion des colonies
dans celui-ci depuis 1967, en violation de la résolution 497 (1981) du Conseil de
sécurité, et les contraintes imposées aux citoyens syriens qui y vivent continuent
elles aussi d’aggraver la situation économique et sociale des habitants syriens arabes.
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4 09-33041
I. Introduction
1. Dans sa résolution 2008/31, le Conseil économique et social a souligné
l’importance de la réactivation du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des
résolutions du Conseil de sécurité 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978), 1397 (2002),
1515 (2003) et 1544 (2004), et du principe de l’échange de territoires contre la paix,
ainsi que du respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et
l’Organisation de libération de la Palestine, représentant le peuple palestinien. Le
Conseil économique et social a aussi demandé que soient levées les sévères
restrictions imposées au peuple palestinien, y compris celles résultant des opérations
militaires israéliennes en cours, et que soient prises d’autres mesures d’urgence pour
remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé, en
particulier dans la bande de Gaza. Le Conseil a souligné qu’il fallait préserver l’unité
nationale et l’intégrité territoriale du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout le
territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que leur libre circulation
vers et depuis le monde extérieur. Dans la même résolution, le Conseil a demandé à
toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de
s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile, conformément à la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre, en date du 12 août 1949.
2. Le Conseil a demandé à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les
habitations et les biens, les institutions économiques, et les terres agricoles et les
vergers dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que
dans le Golan syrien occupé. Il a réaffirmé que les colonies de peuplement
israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le
Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un obstacle de taille au
développement économique et social, et demandé que les résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité soient intégralement appliquées et qu’Israël, Puissance
occupante, respecte le droit international, y compris la quatrième Convention de
Genève. Il a réaffirmé également que l’entreprise de construction d’un mur
actuellement menée par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et alentour, est contraire au droit international et provoque
l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et exerçant un grave effet
débilitant sur le développement économique et social du peuple palestinien, et
demandé à cet égard que les obligations juridiques mentionnées dans l’avis
consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice (voir
A/ES-10/273 et Corr.) et dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale soient
pleinement respectées. Il a prié le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée
générale à sa soixante-troisième session, par l’intermédiaire du Conseil économique
et social, un rapport sur l’application de la résolution.
3. Dans sa résolution 63/201, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau et demandé
à Israël, Puissance occupante, de ne pas exploiter, altérer, détruire, épuiser ou mettre
en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. L’Assemblée a reconnu le droit du peuple
palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées,
altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises
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par Israël, Puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est. Elle a souligné que l’édification du mur à laquelle Israël procédait
dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, était
contraire au droit international et dépossédait le peuple palestinien de ses ressources
naturelles, et demandé à cet égard le respect intégral des obligations juridiques
énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de
Justice, ainsi que dans sa résolution ES-10/15. L’Assemblée a demandé également à
Israël, Puissance occupante, de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, au déversement de déchets
de toute sorte, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces
territoires, à savoir les ressources en eau et en terre, et risque de nuire à
l’environnement, ainsi qu’à la santé des populations civiles. Elle a demandé en outre
à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de
réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence
une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien. L’Assemblée
générale a prié le Secrétaire général de lui rendre compte à sa soixante-quatrième
session de l’application de la résolution.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est
Morts et blessés
4. L’armée israélienne a continué de mener des opérations militaires en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et les attaques menées par des militants
palestiniens et le lancement de roquettes en direction de villes israéliennes depuis la
bande de Gaza se sont poursuivis en 2008. Les pertes causées par le conflit ont
considérablement augmenté, surtout à la suite de la série d’opérations militaires
israéliennes menées dans la bande de Gaza qui a abouti à l’opération Plomb durci
commencée le 27 décembre 2008. Le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires (BCAH) a indiqué qu’en Cisjordanie, les pertes étaient liées à la
violence relative aux implantations, aux manifestations organisées contre la barrière,
aux fouille et arrestations, aux patrouilles militaires et aux opérations clandestines
de l’armée israélienne. Entre janvier 2008 et le 19 janvier 2009, au moins
1 766 Palestiniens ont été tués dans le cadre du conflit israélo-palestinien, contre
396 en 2007. La plupart d’entre eux, soit 1 715 personnes, dont 469 enfants, ont
trouvé la mort à Gaza. Le nombre de Palestiniens blessés au cours de la même
période a atteint 7 164, contre 1 843 en 2007. La majorité d’entre eux, soit 5 814
personnes, dont au moins 1 886 enfants, ont été blessés dans la bande de Gaza.
5. Durant les 22 jours de l’opération militaire israélienne Plomb durci, la
population de Gaza a subi des bombardements aériens, des tirs d’artillerie et des
opérations terrestres intenses quasi ininterrompus qui, selon le Ministère palestinien
de la santé à Gaza, ont fait 1 440 morts et 5 380 blessés. Parmi les morts, on a compté
431 enfants et 114 femmes et parmi les blessés, 1 872 enfants et 800 femmes.
6. Bien qu’il ne soit pas directement le résultat de l’occupation, le conflit interne
palestinien a lui aussi causé des pertes humaines. Entre janvier et octobre 2008,
106 Palestiniens ont été tués et 573 autres blessés à cause de la violence interne1.
__________________
1 Base de données sur la protection des civils du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
Les chiffres concernant la fin de l’année 2008 ne sont pas encore disponibles.
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7. Le présent rapport a pour objet de décrire les effets de l’occupation israélienne
sur le peuple palestinien, mais il importe toutefois de noter qu’entre septembre 2000
et décembre 2008, 580 Israéliens, 490 civils et 90 membres des forces de sécurité,
auraient été tués par des Palestiniens2. Entre le 1er janvier et le 26 décembre 2008,
date du début de l’opération Plomb durci, 12 Israéliens ont été tués et 23 autres
blessés. Pendant cette opération, la vie d’environ un million de citoyens israéliens
vivant à moins de 40 kilomètres de la bande de Gaza a été menacée par les tirs de
roquettes et d’obus de mortier palestiniens. Trois civils israéliens ont été tués et
182 autres blessés; 10 militaires israéliens ont été tués3.
Arrestations et détentions arbitraires
8. Le 3 février 2009, 7 951 Palestiniens, y compris 374 mineurs dont 50 âgés de
moins de 16 ans, auraient été placés en détention dans des prisons israéliennes.
Parmi eux, 564 personnes, y compris 5 enfants, étaient frappées d’internement
administratif (mesure prise sans inculpation ou jugement)4. À la fin de novembre
2008, plus de 60 femmes palestiniennes et plus de 300 enfants palestiniens auraient
été détenus dans des prisons israéliennes. En Cisjordanie, les autorités israéliennes
on mené au moins 4 878 opérations de fouille et effectué 3 896 arrestations entre le
1er février et le 31 décembre 2008. Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a
mené 51 opérations de fouille et effectué 684 arrestations.
Déplacement de population et destruction et confiscation de biens
9. Le déplacement des Palestiniens est imputable à la destruction de biens, à la
confiscation de terres, à la révocation de permis de séjour et à d’occasionnelles
expulsions. Au cours du premier trimestre de 2008, les autorités israéliennes ont
démoli 124 édifices en Cisjordanie en raison de défaut de permis de construire.
Soixante et un de ces édifices étaient résidentiels et leur démolition a entraîné le
déplacement de 435 Palestiniens, dont 135 enfants au moins. La plupart des
démolitions ont eu lieu au mois de janvier. Le BCAH a enregistré la démolition de
204 constructions appartenant à des Palestiniens, dont 108 habitations, entre février
et décembre 2008, ce qui a entraîné le déplacement de plus de 400 Palestiniens.
Dans 95 % des cas, les démolitions étaient dues au défaut de permis de construire
exigé par les autorités israéliennes. Or, le permis est rarement accordé et difficile à
obtenir pour de nombreux Palestiniens qui se voient obligés de construire sans
autorisation. Au cours de la première moitié de 2008, les autorités israéliennes ont
démoli 37 logements dans la bande de Gaza à des fins militaires, faisant de
141 Palestiniens, dont 67 enfants, des sans abri5.
10. Le déplacement en Cisjordanie a lieu également à cause de la construction de
la barrière. Il ressort d’une étude menée par le Bureau central de statistique
palestinien qu’entre le début de la construction et juin 2008, 27 841 personnes ont
été déplacées, contre 14 364 en 2005.
__________________
2 B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english).
3 Protection of Civilians Weekly Report, 16-20 janvier 2009, p. 1; et Humanitarian Monitor, no 33,
janvier 2009 : publications du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
4 Contribution de l’Autorité palestinienne; B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/statistics/
Minors_in_Custody.asp; et http://www.btselem.org/english/statistics/Detainees_and_Prisoners.asp).
5 Contribution de l’Autorité palestinienne; B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/
planning_and_building).
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11. Dans les 10 premiers mois de 2008, le BCAH a enregistré 290 incidents
touchant à des Palestiniens et à leurs biens dans le cadre de l’établissement de
colonies. Ce chiffre, tout en n’étant pas exhaustif, dépasse ceux que le Bureau avait
enregistrés les deux années précédentes (182 en 2006 et 243 en 2007)6.
12. Pendant l’opération israélienne Plomb durci dans la bande de Gaza, des
dizaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés. Selon l’organisation non
gouvernementale Al Mezan, qui défend les droits de l’homme, au 15 janvier, au
moins 200 000 personnes avaient été déplacées. Il ressort des enquêtes réalisées
juste après le cessez-le-feu que 37 % à 38 % des habitants de Gaza, soit plus de
500 000 personnes, ont fui leur maison à un moment ou à un autre du conflit, ne
serait-ce que pour une courte période. Selon une enquête sur les logements
endommagés ou détruits dans Gaza menée par le Programme des Nations Unies
pour le développement immédiatement après le cessez-le-feu, 3 354 logements ont
été complètement détruits et 11 112 autres partiellement endommagés. La grande
majorité des déplacés ont trouvé refuge chez des parents ou des amis, mais
beaucoup ont été accueillis dans les écoles et les installations de l’Office de secours
et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
(UNRWA). Au 17 janvier, juste avant le début du cessez-le-feu, l’UNRWA logeait
plus de 51 000 personnes déplacées dans 50 abris d’urgence.
13. Pendant l’opération Plomb durci, 52 installations de l’UNRWA à Gaza ont été
endommagées par des tirs israéliens. Le 15 janvier, le complexe principal de
l’UNRWA dans la ville de Gaza a été directement touché par plusieurs bombes
israéliennes. Des centaines de tonnes de nourriture et de médicaments ont été
détruites. Environ 700 Palestiniens réfugiés dans le bâtiment ont dû être évacués.
Selon l’UNRWA, la bombe qui s’est abattue sur le bâtiment contenait du phosphore
blanc7. Selon les premières estimations, le coût de la réparation des installations
endommagées devrait dépasser 3 millions de dollars, sans compter les frais de
remplacement des fournitures et du matériel qui devraient s’élever à 3,6 millions de
dollars. Il convient en outre de noter que d’autres entités des Nations Unies,
notamment le BCAH et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont signalé que
leurs bureaux et entrepôts avaient également subi des dégâts à cause de l’opération
Plomb durci.
Barrière
14. La longueur totale de la barrière approuvée par le Cabinet israélien en avril
2006 est de 723 kilomètres, soit plus que le double de la ligne d’armistice de 1949
(Ligne verte) longue de 320 kilomètres. La majorité de la barrière, environ 87 % de
sa longueur, passe à l’intérieur de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est occupée, au
lieu de suivre la Ligne verte. La résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale a pris
acte de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice selon lequel le
tracé de la barrière dans le territoire palestinien occupé est contraire au droit
international.
__________________
6 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations Unies, OCHA
Special Focus, Unprotected: Israeli settler violence against Palestinian Civilians and their
Property (décembre 2008).
7 UN News Centre, accessible à l’adresse : http://www.un.org/apps/news/story/asp?NewsID=
29558&Cr=gaza&Crl=unrwa#.
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15. La barrière pénètre profondément en Cisjordanie, contourne les colonies et
morcèle le territoire palestinien en enclaves non contiguës, isolées du reste de la
Cisjordanie. En septembre 2008, 57 % de la barrière avaient été construits, qui
traversaient 171 communautés palestiniennes, et avaient déplacé 3 880 familles
comptant 27 841 personnes. Les autorités israéliennes ont confisqué
49 291 dounams8 pour construire la barrière, dont la plus grande partie se trouve
dans le nord de la Cisjordanie où les terres sont les plus fertiles. La construction de
la barrière a en outre séparé 274 607 dounams de leurs propriétaires9.
16. Dans le nord de la Cisjordanie, la zone séparant la barrière de la Ligne verte a
été déclarée zone d’accès réglementé en vertu d’une ordonnance militaire d’octobre
2003. Environ 10 000 Palestiniens qui y vivent se sont retrouvés physiquement
séparés du reste de la Cisjordanie. La plupart d’entre eux ont besoin d’obtenir un
permis de « résidence permanente » délivré par l’armée israélienne pour continuer à
habiter dans leur maison. Les services de soins de santé et d’éducation étant en
général situés de l’autre côté de la barrière, les enfants, les malades et les
travailleurs doivent franchir les portes pour se rendre dans les écoles, les centres de
santé et sur leur lieu de travail et maintenir leurs rapports familiaux et sociaux. Une
fois que la construction sera achevée, près de 35 000 Palestiniens de Cisjordanie se
trouveront entre la barrière et la Ligne verte, de même qu’environ
250 000 Palestiniens vivant à Jérusalem-Est occupée. Le nombre de ménages
palestiniens déplacés à cause de cette barrière a augmenté de 58 % depuis 2005 et
celui des zones complètement fermées s’est accru de 50 %10.
17. La barrière sépare aussi de plus en plus de Palestiniens de leurs terres et de
leurs ressources en eau, surtout des agriculteurs qui ont à présent besoin d’un permis
de « visite » pour accéder à leurs terres en empruntant des portes désignées à cet
effet. Dans le nord de la Cisjordanie, les conditions d’obtention d’un permis se sont
endurcies d’année en année. Actuellement, moins de 20 % de ceux qui cultivaient
leur terre dans la zone fermée obtiennent un permis11. Pour cette minorité, l’accès a
lieu en empruntant les 70 portes et postes de contrôles dont certains sont ouverts
tous les jours, d’autres une fois par semaine et d’autres encore à certaines saisons.
Des contraintes sont en outre imposées pour le passage des véhicules, de
l’équipement et du matériel agricoles. Toutes les restrictions dues au régime d’octroi
des permis et de franchissement des portes réduisent considérablement les
possibilités de culture, tout en portant préjudice à l’activité agricole et aux modes de
subsistance ruraux.
18. La barrière sépare de la ville de Jérusalem les localités palestiniennes à haute
densité de population qui se trouvent actuellement à l’intérieur de la municipalité,
tout en isolant physiquement les villages voisins de la Cisjordanie qui étaient jadis
directement reliés à Jérusalem-Est occupée. Une fois achevée, la barrière autour du
bloc de colonies de Ma’ale Adumim isolera Jérusalem-Est occupée du reste de la
Cisjordanie et réduira encore l’accès des Palestiniens à leur lieu de travail, aux
services de santé et d’éducation et à d’autres services, ainsi qu’aux lieux de culte.
__________________
8 1 dounam= 1 000 m2.
9 Bureau central de statistique palestinien.
10 Ibid.
11 OCHA Special Focus: The Barrier Gate and Permit Regime Four Years on – Humanitarian
Impact in the Northern West Bank (novembre 2007).
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19. Plus au sud, la barrière sépare déjà Bethléem de Jérusalem-Est occupée. En
contournant le bloc de colonies de Gouch Etzion, elle portera atteinte à la continuité
territoriale de Bethléem et réduira son potentiel de croissance naturelle. Elle va
également séparer la ville de son arrière-pays agricole constitué de neuf
communautés palestiniennes comptant environ 22 000 habitants qui n’auront qu’un
accès limité aux services assurés à Bethléem, y compris aux marchés, aux soins de
santé et à l’enseignement supérieur.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires,
y compris difficultés d’accès à l’aide humanitaire
Accès à la Cisjordanie en 2008
20. La liberté de circulation des Palestiniens est restée très restreinte. Selon la
dernière enquête achevée par le BCAH, le 11 septembre 2008, 630 barrages
bloquent la circulation interne des Palestiniens, y compris 93 points de contrôle
gardés et 537 obstacles non gardés (barrages routiers, talus, barrières routières,
etc.)12. La moyenne hebdomadaire des postes de contrôle volants s’est établie à 73
en 2008. Selon la même enquête, environ les trois quarts des routes principales
conduisant aux 18 villes palestiniennes les plus peuplées de Cisjordanie et la moitié
des autres voies d’accès étaient soit bloquées, soit contrôlées par un poste de
l’armée israélienne.
21. Les barrages ne constituent qu’un des niveaux d’un système complexe de
restrictions à la liberté de circulation. La barrière joue aussi un rôle crucial dans ce
système. Environ 21 % de la Cisjordanie ont été déclarés zones militaires fermées
au fil des ans et 3 % supplémentaires de la Cisjordanie se situent dans les limites de
149 colonies et zones industrielles israéliennes, en grande partie inaccessibles aux
Palestiniens.
22. L’accès des Palestiniens à Jérusalem-Est occupée est interdit par la loi
israélienne, sauf pour ceux qui détiennent une carte d’identité israélienne ou un
permis spécial qui est rarement accordé. Dans le district de Ramallah, les autorités
israéliennes ont construit un système routier qui détourne la circulation
palestinienne des routes principales du territoire occupé, ces dernières étant à
présent réservées à l’usage exclusif des Israéliens. Cette exclusion est accentuée par
les centaines de barrières physiques qui limitent l’accès des Palestiniens aux routes
principales.
23. Les autorités israéliennes ont réduit de 12 à 4 le nombre de passages que les
Nations Unies peuvent emprunter pour importer des marchandises d’Israël en
Cisjordanie. Le personnel de sécurité aux points de contrôle israéliens cause des
délais au personnel des Nations Unies, essentiellement pour des motifs qui vont à
l’encontre de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies. Un
nombre record d’incidents a eu lieu en avril 2008 (181).
24. En Cisjordanie, sur les 918 incidents relatifs à l’accès refusé ou autorisé avec
retard signalés par les agents de l’UNRWA en 2008, un bon nombre concerne
l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence, y compris le transport des denrées
alimentaires et des médicaments, des équipes sanitaires mobiles ou des équipes de
__________________
12 Non compris 8 points de contrôle situés sur la Ligne verte, 69 obstacles installés dans la partie
de la ville de Hébron sous contrôle israélien (H-2) et 56 portes le long de la barrière de
Cisjordanie.
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distribution alimentaire. Ce nombre d’incidents a été presque quatre fois plus élevé
qu’en 2007 (231). Le personnel touché comprenait des enseignants, des médecins et
des infirmiers, des travailleurs sociaux et du personnel recruté sur le plan régional,
ce qui a eu des incidences négatives sur la prestation des services d’éducation et de
soins de santé et sur les opérations de secours. Selon l’UNRWA, son bureau en
Cisjordanie aurait perdu 2 199 journées de travail en 2008 en raison des restrictions
d’accès.
Restrictions à la liberté d’entrer dans la bande de Gaza et d’en sortir
25. Le blocus imposé sur la bande de Gaza depuis la prise de contrôle de cette
zone par le Hamas en juin 2007 a été maintenu en 2008. Le Gouvernement israélien
a indiqué avec inquiétude que des activités de contrebande d’armes avaient lieu à
travers la frontière de la bande de Gaza et que des tirs de roquettes et d’obus de
mortier de Gaza vers Israël se poursuivaient pendant la période considérée. Les
principales mesures de blocus sont la fermeture de Karni, le plus grand point de
passage commercial; la suspension de toutes les exportations et de la plupart des
importations industrielles et non humanitaires; une réduction considérable des
quantités de combustible autorisées; une interdiction quasi totale de la circulation
des Palestiniens par Erez, le seul point de passage pour les personnes vers Israël et
la Cisjordanie; et une fermeture partielle du point de passage de Rafah, la seule
route en direction de l’Égypte. Ce blocus a provoqué une crise humanitaire aiguë et
entraîné d’énormes pertes en moyens de subsistance et une détérioration importante
des infrastructures et des services de base.
26. Le nombre moyen de camions autorisés à entrer quotidiennement dans la
bande de Gaza par les points de passage officiels a été d’une centaine en 2008, soit
environ le cinquième du nombre enregistré en mai 2007, juste avant le
commencement du blocus (475 camions par jour). Tout au long de l’année, Israël a
par ailleurs continué à imposer des restrictions quant aux types de marchandise
autorisés à entrer, détériorant encore le climat de dépression qui caractérisait déjà le
secteur privé et compromettant la prestation des services essentiels.
27. Le passage d’Erez – unique voie de circulation des personnes entre la bande de
Gaza et la Cisjordanie via Israël – est demeuré inaccessible à la grande majorité des
Palestiniens, à l’exception d’un petit nombre d’hommes d’affaires et d’agents de
santé munis de permis spéciaux. Les fonctionnaires des Nations Unies ont continué
de se heurter à des difficultés en traversant le point de contrôle d’Erez pour aller de
Gaza en Israël.
28. Le point de passage de Rafah, qui relie la bande de Gaza à l’Égypte, est resté
officiellement fermé depuis 2007. Il a été toutefois ouvert quelques jours chaque
mois par les autorités égyptiennes pour permettre l’accès à un nombre limité de
malades, de pèlerins, d’étudiants et de délégations politiques.
29. À la suite de l’opération militaire israélienne Plomb durci menée dans la bande
de Gaza, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1860 (2009), le 8 janvier 2009,
aux termes de laquelle il a appelé à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu
durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de
Gaza et à la fourniture et à la distribution sans entrave dans tout Gaza de l’aide
humanitaire et condamné toutes les violences et hostilités dirigées contre des civils.
Dans la résolution, le Conseil de sécurité a demandé que des efforts soient déployés
afin de prévenir le trafic d’armes et d’assurer la réouverture durable des points de
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passage sur la base de l’Accord de 2005 réglant les déplacements et le passage entre
l’Autorité palestinienne et Israël.
30. Depuis la fin de l’opération Plomb durci, les autorités israéliennes n’ont
autorisé l’entrée dans la bande de Gaza qu’à certains agents d’organisations
humanitaires internationales. Selon le BCAH, sur les 178 demandes déposées par les
organisations non gouvernementales en janvier 2009, seuls 18 agents médicaux ont
obtenu l’autorisation.
Conséquences humanitaires et socioéconomiques de l’opération
militaire israélienne Plomb durci
31. En avril 2009, le bouclage de la bande de Gaza n’avait pas été levé, et l’entrée
de marchandises et de liquidités y est toujours sévèrement restreinte. Une économie
parallèle reposant sur un réseau de tunnels et largement contrôlée par le Hamas s’est
développée à Rafah, le long de la frontière entre l’Égypte et Gaza, où l’on estime
que 200 à 600 tunnels seraient en activité. Depuis décembre 2008, ils ont été la cible
des frappes aériennes par l’armée israélienne qui soupçonne qu’ils servent à la
contrebande d’armes. Après le cessez-le-feu, les opérations de contrebande auraient
repris dans plusieurs d’entre eux, permettant ainsi la fourniture d’une gamme de
produits sur le marché, notamment de carburant.
32. Durant l’opération Plomb durci, en raison de la livraison limitée de carburant
en provenance d’Israël autorisée dans la bande de Gaza, à laquelle sont venus
s’ajouter les dommages causés aux principales lignes et transformateurs électriques,
les difficultés d’accès aux zones sinistrées pour les équipes techniques et la
fermeture de la centrale électrique, plus de 60 % de la population vivant dans la
bande de Gaza s’est trouvée privée d’électricité pendant les trois semaines durant
lesquelles se sont déroulées les opérations militaires.
33. Les coupures d’électricité, se conjuguant à une grave pénurie de carburant et
de pièces de rechange pour les groupes électrogènes, ont rendu le système
d’approvisionnement en eau et d’assainissement en partie inopérant. Le
27 décembre, 80 % des puits situés dans la bande de Gaza fonctionnaient de manière
partielle, les autres étant inutilisables. En raison de cette pénurie, la compagnie de
distribution d’eau à Gaza a dû déverser chaque jour des millions de litres de déchets
non traités dans la mer, causant d’importants dégâts à l’environnement, notamment
à la vie marine.
34. Au plus fort de l’opération Plomb durci, environ 500 000 Palestiniens vivant
dans la bande de Gaza n’ont pas eu accès à l’eau courante car la Compagnie de
distribution d’eau des municipalités côtières n’a pas été en mesure de réparer les
dommages causés aux réseaux d’approvisionnement en eau potable et d’écoulement
des eaux usées; 500 000 autres personnes n’ont reçu de l’eau que quelques heures
par semaine et le reste de la population, quatre à six heures tous les deux ou trois
jours.
35. Des milliers de personnes ont subi les conséquences des dommages causés aux
réseaux d’assainissement et aux stations de pompage, certaines rues ayant été
inondées par les eaux d’égout. Le 10 janvier 2009, la station d’épuration des eaux
usées de la ville de Gaza a été touchée au cours d’opérations militaires. Les berges
d’un bassin de décantation ont été gravement endommagées, provoquant
l’écoulement de 200 000 mètres cubes d’eaux usées dans les champs situés à
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proximité. Qui plus est, une des conduites de la station a aussi été touchée et
endommagée le même jour, laissant s’échapper 20 000 mètres cubes par jour
jusqu’au 23 janvier.
36. D’après les résultats préliminaires de la première évaluation rapide des besoins
des ménages conduite par le Service palestinien d’hydrologie, quelque
5 700 réservoirs d’eau installés sur les toits ont été complètement détruits et
2 900 endommagés. Dans certains quartiers, 50 % du réseau d’adduction d’eau a été
anéanti et dans d’autres, il a été endommagé à 30-35 %.
37. Le système de santé dans la bande de Gaza a été gravement mis à mal durant
l’opération Plomb durci. Les hôpitaux ont été touchés à plusieurs reprises par des
bombardements et le personnel médical a lui-même été victime d’attaques. Au cours
des trois semaines durant lesquelles se sont déroulées les opérations militaires,
16 membres du personnel de santé ont été tués et 26 autres blessés dans l’exercice
de leur fonction. Les bombardements israéliens ont endommagé ou détruit
29 ambulances et touché plusieurs établissements médicaux. Sur les 122 centres de
santé établis dans la bande de Gaza, 48 % ont été directement ou indirectement
endommagés ou détruits par des bombardements. Le 20 mars 2009, toutes les
demandes d’évacuation de patients devant être soignés en dehors de la bande de
Gaza ont été bloquées, par suite du refus par le Ministère palestinien de la santé
d’approuver les demandes émanant du Service d’orientation du Ministère de la santé
établi dans la bande de Gaza, qui est contrôlé par le Hamas13.
38. Ces trois semaines de bombardements continus par air, terre et mer ont aussi
eu de graves conséquences sur les plans psychologique et social pour les résidents
de la bande de Gaza, en particulier les enfants.
39. L’impact du conflit sur les personnes souffrant de maladie chronique est
particulièrement préoccupant. On estime que 40 % d’entre elles ont dû interrompre
leur traitement, les personnes grièvement blessées étant largement prioritaires dans
ce système saturé. L’évacuation des personnes atteintes de maladie chronique vers
des hôpitaux établis en Israël et en Cisjordanie a été quasiment bloquée durant les
opérations militaires.
40. Le 5 février 2009, l’ONU a lancé un appel éclair pour un montant de
613 millions de dollars destiné à 106 organisations non gouvernementales et
82 projets exécutés par l’Organisation pour répondre aux besoins d’aide humanitaire
d’urgence et de relèvement rapide de 1,4 million de Gazaouis pendant neuf mois,
dans les domaines de l’éducation, l’agriculture, la santé et la sécurité alimentaire,
notamment. Bien que le Gouvernement israélien ait assuré qu’il autoriserait
l’acheminement de produits de première nécessité vers la bande de Gaza, en avril
2009, l’ONU n’était toujours pas en mesure d’exécuter une grande partie des projets
envisagés dans le cadre de l’appel éclair car les autorités israéliennes refusaient
d’autoriser l’entrée des articles et du personnel nécessaires.
Colonies de peuplement israéliennes
41. De 1967 à la fin de 2007, Israël a construit 120 colonies en Cisjordanie, à
l’exclusion de Jérusalem-Est occupée, qui ont été reconnues par le Ministère
__________________
13 Déclaration conjointe du Bureau de coordination des affaires humanitaires et de l’OMS faisant
part de leurs préoccupations face à l’arrêt des évacuations des patients résidant à Gaza
(30 mars 2009).
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israélien de l’intérieur en tant que « communautés » israéliennes dans le territoire
occupé. Douze autre colonies sont situées sur des terres qu’Israël a annexées en
1967 et qui ont été intégrées à la municipalité israélienne de Jérusalem. On compte
en outre une centaine d’« avant-postes », qui sont des colonies de peuplement que
les autorités israélienne n’ont pas autorisées ni reconnues. Il s’ensuit que près de
40 % de la Cisjordanie est à présent occupée par des infrastructures israéliennes
reliées aux colonies, comprenant des routes, des barrières, des zones tampons et des
bases militaires.
42. À la fin de 2008, on estimait que 193 700 colons israéliens vivaient à
Jérusalem-Est occupée14 et qu’environ 289 600 autres colons israéliens vivaient en
Cisjordanie15. Il ressort d’une étude menée par le Centre universitaire d’Ariel en
Samarie que la population des colons établis en Cisjordanie a augmenté de 107 % en
12 ans, passant de 130 000 en 1995 à 270 000 à la fin de 2007. En 2008, le nombre
d’appels d’offres à Jérusalem-Est occupée a été multiplié par environ 40 par rapport
à 200716.
43. En 2008, 1 518 nouvelles structures israéliennes ont été construites en
Cisjordanie (61 % à l’ouest de la barrière et 39 % à l’est), dont 748 bâtiments
permanents dans les colonies de peuplement, contre 800 en 2007, soit une
augmentation de 60 %17.
44. En mars 2009, l’organisation non gouvernementale israélienne Peace Now a
révélé que le Gouvernement israélien avait déjà approuvé la construction d’au moins
15 000 logements dans le territoire palestinien occupé et que des plans de
construction de 58 000 autres logements étaient en attente d’approbation, dont
5 722 devaient être construits dans Jérusalem-Est occupée. Si ces projets sont menés
à bien, le nombre de colons dans le territoire occupé doublera (soit près de 300 000
colons supplémentaires, en se fondant sur une moyenne de quatre personnes par
logement)18.
Ressources naturelles, eau et environnement
45. Les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement pour les
Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé continuent d’être
insuffisants et peu fiables en termes de qualité. Les autorités israéliennes et les
compagnies de distribution d’eau tirent l’eau de sources situées dans le territoire
palestinien occupé pour approvisionner les villes israéliennes, et revendent le
surplus aux Palestiniens. Il ressort des données préliminaires fournies par la Régie
palestinienne des eaux qu’en 2008, les Palestiniens de Cisjordanie ont acheté
47,8 millions de mètres cubes d’eau à des fins domestiques auprès de la compagnie
Mekorot19. Israël empêche les Palestiniens de puiser l’eau du Jourdain, alors qu’il
__________________
14 B’Tselem (voir http://www.btselem.org/english/Settlements/Statistics.asp).
15 Bureau central israélien de statistique (voir http://www.cbs.gov.il/population/new_2009/
table1.pdf).
16 Rapport des chefs de mission de l’Union européenne sur Jérusalem-Est.
17 Peace Now, « Summary of Construction in the West Bank 2008 », disponible sur le site
http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&docid=3508&pos=1.
18 Peace Now, « Ministry of Housing’s Plans for the West Bank », mars 2009, disponible sur le site
http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&docid=3566.
19 Bureau central de statistique palestinien, communiqué de presse publié à l’occasion de la
Journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars 2009.
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utilise lui-même 86 % des sources d’eau souterraines situées dans les zones
palestiniennes. Qui plus est, 35 puits qui se trouvent à présent isolés par la barrière
ne sont plus accessibles aux Palestiniens.
46. D’après l’organisation non gouvernementale israélienne Yesh Din, 11 sociétés
israéliennes exploitent illégalement des mines situées en Cisjordanie. L’organisation
affirme que 75 % de la production est utilisée pour le secteur de la construction
israélien, en violation des obligations découlant du droit international qui imposent
à Israël de protéger et de préserver les ressources nationales de la Cisjordanie20.
Indicateurs socioéconomiques
47. L’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza continue de placer la
population palestinienne dans une situation socioéconomique précaire. On estime
qu’en 2007, 80 % des ménages vivant dans la bande de Gaza étaient en proie à la
pauvreté contre 45 % en Cisjordanie21. Bien que les données sur le niveau de
pauvreté en 2008 ne soient pas encore disponibles, la crise humanitaire, les
restrictions sévères imposées à l’entrée des marchandises et de l’aide humanitaire et
les déficits de trésorerie dans la bande de Gaza donnent à penser que la pauvreté en
2008 s’aggravera encore. D’après le Bureau central de statistique palestinien, le
chômage (selon une définition large incluant les chômeurs qui ne recherchent pas
activement un travail) a augmenté, passant de 32,7 % au troisième trimestre de 2008
à 33,4 % au quatrième trimestre, soit 48,8 % de chômeurs dans la bande de Gaza
contre 26 % en Cisjordanie22. L’inflation a explosé, passant de 1 % en 2007 à 7 %
en décembre 2008, mettant encore à plus rude épreuve les stratégies auxquelles les
pauvres ont recours pour faire face à la situation21.
48. La réduction du nombre d’importations et l’interdiction des exportations ont
eu des effets dévastateurs sur les conditions de vie de la population vivant dans la
bande de Gaza. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, environ 95 % de l’activité industrielle avait déjà été suspendue à la
fin de 2007. À la veille de l’opération militaire lancée en décembre 2008, on
estimait que 23 entreprises sur 3 900 étaient en activité et que 34 000 personnes
dans le secteur industriel avaient perdu leur emploi. Le blocus a paralysé de vastes
pans de l’agriculture. Par suite des incursions israéliennes répétées dans la bande de
Gaza, les terres, les récoltes et le matériel ont été endommagés et de larges
superficies situées dans la prétendue zone tampon sont devenues inaccessibles aux
Palestiniens. À cause du déficit de trésorerie dans la bande de Gaza, les employés de
l’Autorité palestinienne, les retraités et les personnes bénéficiant d’une aide sociale
n’ont pas pu toucher leur traitement, leur retraite ou leurs allocations.
49. D’après les premières estimations du Bureau central de statistique palestinien,
les pertes économiques directes occasionnées par la destruction des infrastructures
et des biens à la suite de l’opération Plomb durci s’établissaient au 13 janvier 2008 à
environ 1,4 milliard de dollars pour les 17 premiers jours de l’opération. On estime
que les pertes de revenu s’élèvent à 24 millions de dollars par jour. Les pertes
__________________
20 Voir www.yesh-din.org/site/index.php?lang=en.
21 Fonds monétaire international, Macroeconomic and fiscal framework for the West Bank and
Gaza: third review of progress (février 2009), p. 2.
22 Bureau central de statistique palestinien, Labour force survey for the fourth quarter of 2008
(février 2009).
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cumulées durant ces 17 jours sont estimées à environ 408 millions de dollars, soit
80 % du PIB annuel de la bande de Gaza ces dernières années.
Situation financière
50. Malgré le maintien des restrictions imposées aux déplacements et à l’accès aux
ressources naturelles et financières, l’Autorité palestinienne a poursuivi les réformes
engagées dans le domaine des institutions et de la politique budgétaire. La politique
d’emploi du Gouvernement a été freinée, les barèmes de salaire ont été réduits de
11 % en termes réels et des mesures ont été mises en application afin d’améliorer le
paiement des factures des services publics. Le système de gestion des finances
publiques a été renforcé en privilégiant et en améliorant l’efficacité des dépenses.
Les dépenses autres que les salaires ont été d’environ 1 % plus élevées que prévu.
Le projet de budget pour 2009 prévoit la poursuite des réformes et de la réduction
du déficit, ainsi que de la diversification des dépenses, l’investissement public
devant passer avant les salaires et les subventions. Un budget additionnel est en
cours d’élaboration en vue de couvrir le coût de la reconstruction et des réparations
des dégâts causés par l’opération Plomb durci dans la bande de Gaza23. Le montant
total des recettes de l’Autorité palestinienne a connu des fluctuations marquées,
passant de 1,1 milliard de dollars en 1999 à 300 millions en 2002, pour remonter à
1,2 milliard en 2005, retomber à 360 millions en 2006, et revenir à 1,2 milliard en
2007. Par conséquent, en dépit des mesures d’austérité, le déficit budgétaire
palestinien s’est creusé, passant de 17 % du PIB en 2005 à 27 % en 2007. En 2008,
l’Autorité palestinienne a poursuivi la mise en oeuvre de la réforme de la politique
budgétaire, ce qui s’est traduit par une réduction du déficit budgétaire récurrent
estimée à 19 % du PIB, correspondant à une diminution de 11 % en termes réels des
dépenses liées au paiement des salaires et à une baisse des subventions pour les
services essentiels21.
Santé publique et insécurité alimentaire
51. Malgré des apports massifs d’aide, il ressort d’une enquête rapide sur
l’alimentation réalisée conjointement par le PAM, la FAO et l’UNRWA que 38 % de
la population palestinienne vivant dans le territoire occupé souffre d’insécurité
alimentaire, ce problème étant plus aigu dans la bande de Gaza, soit 56 % contre
25 % en Cisjordanie24. Le chômage élevé et le sous-emploi dans la bande de Gaza,
se combinant avec l’inflation générale des prix des denrées alimentaires, ont eu une
grave incidence sur la sécurité alimentaire et le niveau nutritionnel de la population.
L’enquête rend compte d’un changement progressif du régime alimentaire des
Gazaouis, qui se détournent des fruits, des légumes et des produits d’origine animale
– qui sont riches en protéines et coûteux, et privilégient les céréales, le sucre et
l’huile – qui sont bon marché et d’une haute valeur énergétique. On peut s’attendre
à ce que ces changements se traduisent par une augmentation des cas de carence en
micronutriments, les enfants et les femmes en âge de procréer étant les plus touchés.
52. Du fait des fréquentes coupures d’électricité, la plupart des hôpitaux et des
centres de santé dans la bande de Gaza ont dû recourir largement à des groupes
__________________
23 Fonds monétaire international, Macroeconomic and fiscal framework for the West Bank and
Gaza: third review of progress (février 2009), p. 4 à 6; Banque mondiale, West Bank and Gaza
Financial Sector Review (décembre 2008).
24 Territoire palestinien occupé : Appel global 2009, p. 34.
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électrogènes pour assurer la prestation des services médicaux. Le matériel médical a
été endommagé par ces coupures et par les impuretés contenues dans l’eau. Cette
situation est encore aggravée par le manque d’entretien et de pièces de rechange à
cause du bouclage.
53. Les indicateurs de la santé dans la bande de Gaza continuent d’être inférieurs à
ceux enregistrés en Cisjordanie, avec des taux de mortalité infantile et maternelle
invariablement plus élevés (taux de mortalité infantile : 25,2 pour 1 000 dans la
bande de Gaza contre 15,3 pour 1 000 en Cisjordanie; taux de mortalité maternelle :
37,5 pour 100 000 naissances dans la bande de Gaza contre 8,2 pour 100 000
naissances en Cisjordanie, d’après des données fournies par l’UNRWA), une
espérance de vie moins longue et des niveaux plus élevés de sous-alimentation et de
carence en micronutriments.
Jeunesse et éducation
54. L’occupation israélienne continue d’entraver l’accès à l’éducation des jeunes
vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les restrictions imposées aux
déplacements, la construction de la barrière en Cisjordanie et les opérations
militaires dans la bande de Gaza empêchent les élèves et les enseignants d’aller à
l’école et de participer à d’autres activités éducatives, ce qui se traduit par une
baisse de la qualité de l’enseignement. Le Ministère de l’éducation de l’Autorité
palestinienne fait état d’une baisse des taux de scolarisation et du niveau des notes
en mathématiques, en arabe et en anglais, d’après les résultats des examens
nationaux pour l’année scolaire 2007/0825.
55. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) signale que les actes de
violence contre les enfants dans le territoire palestinien occupé ont augmenté entre
la fin 2006 et le début 2008, témoignant des tensions croissantes dans les écoles et
les ménages, causées par l’aggravation de la situation socioéconomique et
humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il relève en outre que les
enfants manifestent des troubles psychologiques profonds (régression, insomnie,
cauchemars, agressivité et problèmes de concentration)26.
56. Étant donné que 56 % de la population dans la bande de Gaza est âgée de
moins de 18 ans, ce sont les enfants et les jeunes qui ont payé le plus lourd tribut
lors de l’opération Plomb durci. D’après les informations actuelles, sept écoles
situées dans le nord de la bande de Gaza ont été gravement endommagées et plus de
150 écoles primaires ont subi des dégâts partiels. Il demeure dangereux pour les
enseignants et les jeunes, en particulier les enfants, de se rendre à l’école, à cause
des engins non explosés. Durant les jours qui ont immédiatement suivi le cessez-lefeu,
deux enfants palestiniens ont été tués par l’explosion de munitions à Al-
Zaitoun. Les écoles, dont 60 % recouraient déjà à un système de classes alternées
avant le récent conflit, risquent de devoir fonctionner avec trois groupes d’élèves
par classe, alors qu’elles n’ont pas été conçues pour accueillir un nombre
supplémentaire d’élèves.
__________________
25 Ibid., p. 27 et 42.
26 Ibid., p. 27 et 28.
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Condition de la femme
57. Le taux de participation des femmes à la population active n’était que de
15,2 % en 2008, contre 66,8 % pour les hommes. Le taux de chômage chez les
femmes s’élevait à 23,8 % pour la même année. En 2007, le taux de pauvreté dans
les ménages dirigés par une femme dans le territoire palestinien occupé était de
61,2 % contre 56,9 % pour les ménages dirigés par un homme. Le taux de pauvreté
dans les ménages dirigés par une femme comptant sept enfants ou plus était de
79,7 % contre 68,6 % dans les ménages comptant cinq à six enfants.
58. D’après l’UNICEF et le Fonds de développement des Nations Unies pour la
femme, on estime que 2 500 femmes enceintes par an se heurtent à des difficultés
pour accéder à un établissement médical, à cause de la politique de bouclage
pratiquée par Israël. Par ailleurs, le Fonds des Nations Unies pour la population a
appelé l’attention sur les risques encourus par plus de 40 000 femmes enceintes
vivant dans la bande de Gaza, qui n’ont pas pu recevoir les soins médicaux voulus
durant l’opération militaire qui s’est déroulée en décembre 2008 et janvier 2009.
III. Le Golan syrien occupé
59. Le Golan syrien, dont la superficie est d’environ 1 250 km2, est sous
occupation israélienne depuis 1967. La décision du Gouvernement israélien d’y
imposer ses lois, sa juridiction et son administration a été jugée nulle et non avenue
par la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité.
60. Israël empêche le retour de la population arabe du Golan syrien occupé qui a
été expulsée en 1967. En 2008, les 18 000 citoyens syriens restants vivaient dans
cinq principales agglomérations27. Par ailleurs, on estime que 18 000 colons
israéliens vivent dans 32 implantations établies dans le Golan28.
61. La construction d’infrastructures et de logements dans le Golan occupé s’est
poursuivie activement en 2007 et au début 200829. Le Département israélien des
affaires foncières a mis en vente 2 500 dounams de terres à l’intention des colons.
Conformément à une décision récente du Conseil régional des colonies du Golan
syrien occupé, une nouvelle colonie destinée à accueillir un village touristique serait
construite d’ici à 2010 sur 40 dounams de terres proches du village détruit
d’Amudiyah, le montant réservé à cette fin s’élevant à 30 millions de dollars30.
62. L’occupation israélienne continue d’avoir des effets préjudiciables sur les
moyens d’existence de la population syrienne vivant dans le Golan occupé à cause
des mesures imposées par les autorités israéliennes, notamment les restrictions
concernant les cultures et l’exploitation agricole, la confiscation de terres,
l’arrachage et la destruction des arbres et des jeunes plants et les pratiques
discriminatoires en matière d’accès à l’eau et de construction. Les terres
__________________
27 Al Marsad, Changing the Landscape: Israel’s Gross Violations of International Law in the
Occupied Syrian Golan (novembre 2008), p. 21.
28 A/63/519, par. 42.
29 Ibid.
30 A/63/273, par. 102.
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abandonnées peuvent être confisquées par les autorités israéliennes31. On notera
qu’en 2009, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Force des
Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) ont facilité le transfert
de près de 8 000 tonnes de pommes du Golan occupé vers les marchés de la
République arabe syrienne. Cette opération n’a pas été répétée en 2008 pour cause
de mauvaise récolte32.
63. Du fait des pratiques discriminatoires en matière d’accès à l’eau et des
subventions accordées aux agriculteurs israéliens, qui viennent s’ajouter à une forte
dépendance à l’égard du marché israélien, il est plus difficile pour les citoyens
syriens du Golan de pratiquer l’agriculture33. La régie israélienne des eaux impose
aux agriculteurs syriens des quotas discriminatoires en matière d’accès à l’eau : les
colons israéliens ayant droit à 450 m3 d’eau par dounam alors que les exploitants
arabes n’ont droit qu’à 90 m3 pour la même superficie. De plus, les citoyens syriens
doivent payer l’eau plus cher, par suite d’un système tarifaire indirectement
discriminatoire. En conséquence, ils ne sont pas en mesure de produire la même
quantité de denrées de haute qualité par dounam que les colons israéliens installés
dans la région34.
64. Les perspectives d’emploi qui s’offrent à la population syrienne du Golan
syrien occupé demeurent peu encourageantes. Les étudiants ayant suivi des études
universitaires y trouvent peu de débouchés. Les possibilités d’emploi dans
l’administration israélienne sont limitées et les citoyens syriens seraient victimes de
discrimination dans l’accès à ces emplois en raison de leurs opinions politiques et de
leur refus de prendre la nationalité israélienne35.
65. Les représentants de la population syrienne ont lancé un appel pour qu’il soit
mis fin aux restrictions imposées aux Syriens du Golan occupé qui souhaitent se
rendre dans d’autres endroits de la République arabe syrienne et conserver leur
identité arabe syrienne36. Durant les six premiers mois de 2008, la Force des
Nations Unies chargée d’observer le dégagement et le Comité international de la
Croix-Rouge ont facilité le transfert de 19 étudiants et de 7 civils des hauteurs du
Golan occupé vers la République arabe syrienne37. Mais il a été signalé que, le
18 avril 2008, les autorités israéliennes ont confisqué les cartes d’identité de
19 étudiants syriens originaires du Golan occupé qui rentraient chez eux après avoir
terminé leurs études dans des universités syriennes. Les autorités syriennes ont
indiqué que les étudiants originaires des hauteurs du Golan occupé ne peuvent pas
achever leurs études universitaires ou accéder à certaines facultés dans les
__________________
31 The situation of workers of the occupied Arab territories (Genève, Bureau international du
Travail, 2008); appendice au rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail,
quatre-vingt-dix-septième session, 2008, par. 83.
32 CICR, communiqué de presse du 17 février 2009, voir http://www.icrc.org/Web/Eng/
siteeng0.nsf/htm/israel-syria-news-170209!OpenDocument.
33 The situation of workers of the occupied Arab territories (Genève, Bureau international du
Travail, 2008); appendice au rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail,
quatre-vingt-dix-septième session, 2008, par. 88.
34 Ibid., par. 84.
35 Ibid., par. 86.
36 Ibid., par. 88.
37 S/2008/390, par. 3.
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09-33041 19
établissements israéliens, à moins qu’ils acceptent de prendre la nationalité
israélienne38.
66. Les cinq villages syriens occupés du Golan pâtissent du manque de centres de
santé et de dispensaires. Il n’y a pas d’hôpital situé à proximité et leurs habitants
doivent aller ailleurs pour subir des interventions chirurgicales bénignes. Les tarifs
sont prohibitifs et la pénurie de docteurs, de cliniques spécialisées, notamment des
services de gynécologie, d’obstétrique et de radiologie, et de salles d’urgence posent
de graves problèmes39.
67. On estime que 2 millions de mines et 76 champs de mines sont dispersés dans
le Golan syrien occupé40. La présence des mines à long terme et la détérioration de
leurs systèmes de détonation continuent de faire peser une menace sur ses
habitants41. On compte que le nombre total de victimes des mines israéliennes dans
le Golan syrien occupé s’élève à 531 personnes, dont 202 sont décédées. Les enfants
sont particulièrement exposés à ce danger. Au total, 329 personnes se sont
retrouvées handicapées à vie depuis le début de l’occupation40.
68. Les autorités syriennes ont indiqué qu’au 1er juillet 2008, 16 citoyens du Golan
syrien occupé étaient détenus dans des prisons israéliennes42.
IV. Conclusions
69. Les bouclages et les sanctions imposées par Israël dans le territoire palestinien
occupé, auxquels s’est ajoutée l’opération militaire récente dans la bande de Gaza,
ont conduit à une aggravation de la crise humanitaire et socioéconomique dans le
territoire palestinien occupé en 2008.
70. Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont déclaré que la décision
israélienne d’annexer le Golan était nulle et non avenue43. Mais, en 2007, Israël a
poursuivi l’expansion des colonies et continué de restreindre les droits des résidents
syriens du Golan syrien occupé.
71. Dans le message qu’il a prononcé le 10 mars 2009, lors du Séminaire des
Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, le Secrétaire général a appelé à
l’instauration d’un cessez-le-feu véritable et durable dès que possible pour permettre
le retour au calme dans la bande de Gaza et le sud d’Israël. Il a ajouté que la
situation aux points de passage était intolérable et qu’il était essentiel qu’Israël
prenne des mesures concrètes en vue d’assouplir le régime de bouclage, faute de
quoi le redressement de l’économie palestinienne n’aurait pas lieu. Il a souligné
qu’un cessez-le-feu faciliterait la réouverture de tous les points de passage à Gaza
sur la base de l’Accord de 2005 réglant les déplacements et le passage et rappelé
que la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité confirmait ces éléments
fondamentaux. Il a par ailleurs constaté que l’action menée par le Premier Ministre
Fayyad pour améliorer les dispositions en matière de sécurité – obligation prévue
dans la Feuille de route – portait ses fruits, tout en notant que les raids israéliens
__________________
38 A/63/273, par. 108.
39 Ibid., par. 110.
40 Ibid., par. 107.
41 S/2008/390, par. 4.
42 A/63/273, par. 106.
43 Résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité, résolution 61/27 de l’Assemblée générale.
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20 09-33041
s’étaient poursuivis, que les points de passage et les couvre-feux étaient toujours
présents et que les activités d’implantation s’étaient accélérées, ce qui était contraire
aux obligations incombant à Israël au titre de la Feuille de route, telles que les deux
parties les avaient réaffirmées devant le Quatuor à Charm el-Cheikh, en novembre
2008. En conclusion, le Secrétaire général a fait observer que seul un règlement
politique négocié permanent, qui mettrait fin à l’occupation, pourrait apporter une
solution à long terme aux problèmes économiques et humanitaires du peuple
palestinien et une sécurité durable à Israël, et souligné que l’Organisation des
Nations Unies continuerait de jouer son rôle pour réaliser l’ambition d’aboutir à
l’existence de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, dans la paix et la
sécurité.
Nations Unies A/65/72–E/2010/13*
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
20 avril 2010
Français
Original : anglais
10-32197* (F) 060810 060810
*1032197*
Assemblée générale
Soixante-cinquième session
Point 61 de la liste préliminaire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Conseil économique et social
Session de fond de 2010
Point 11 de l’ordre du jour provisoire***
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2009/34, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-quatrième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution. Dans sa
résolution 64/185, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui rendre
compte, à sa soixante-cinquième session, de l’application de la résolution. Établi par
la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, le présent rapport est
soumis en application des résolutions de l’Assemblée et du Conseil.
* Nouveau tirage pour raisons techniques (6 août 2010).
** A/65/50.
*** E/2010/100.
A/65/72
E/2010/13
2 10-32197
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan
syrien occupé*
Résumé
L’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris de Jérusalem-Est,
les mesures de détention arbitraire, l’usage disproportionné de la force, la destruction
de biens, la démolition des habitations, les considérables restrictions à la liberté de
circulation, la non-délivrance de permis de construire et la politique de bouclage du
territoire palestinien occupé ne cessent d’aggraver la situation économique et sociale
des Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé. Malgré les contraintes
imposées par l’occupation, l’Autorité palestinienne a continué d’appliquer son
programme de réforme et son plan de sécurité et de mettre en place ses institutions.
De février 2009 à février 2010, 67 Palestiniens ont été tués et 145 autres
blessés dans des opérations militaires israéliennes. Par ailleurs, des militants
palestiniens ont continué de mener des attaques et de lancer des roquettes sur Israël
depuis la bande de Gaza en 2009, quoique moins intensément que les années
précédentes.
De février 2009 à février 2010, les autorités israéliennes ont démoli 220
constructions appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie (sauf Jérusalem-Est), ce
qui a provoqué le déplacement de plus de 400 Palestiniens. À Jérusalem-Est occupée,
les autorités israéliennes ont démoli quelque 80 constructions appartenant à des
Palestiniens entre février 2009 et mars 2010, contraignant environ 260 Palestiniens à
l’exode.
Le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza après que le Hamas se fut
emparé par la force de Gaza en juin 2007, qui est entré dans sa troisième année en
août 2009, compromet la reconstruction et le redressement économique de la région
et aggrave la situation humanitaire. En Cisjordanie, les procédures de franchissement
de la plupart des postes de contrôle situés à l’est de la barrière se sont dans
l’ensemble assouplies. En revanche, le nombre de postes de contrôle volants établis
pour de courtes périodes n’a cessé d’augmenter depuis novembre 2009.
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes
ci-après pour leurs contributions techniques au présent rapport : Département des affaires
politiques, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED),
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Fonds des Nations Unies pour la
population (FNUAP), Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Bureau de la coordination des affaires humanitaires,
Organisation internationale du Travail (OIT), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), Programme alimentaire mondial (PAM), Organisation mondiale de la
Santé (OMS) et Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au
Moyen-Orient.
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10-32197 3
Contrevenant aux obligations que lui impose la Feuille de route, Israël a
poursuivi ses activités de colonisation illégales en Cisjordanie, y compris à
Jérusalem-Est. Il a déclaré le 26 novembre 2009 un moratoire de 10 mois sur les
nouvelles constructions en Cisjordanie, qui ne s’applique pas à Jérusalem-Est.
Le Golan syrien est occupé par les Israéliens depuis 1967. La décision prise par
le Gouvernement israélien d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au
Golan syrien occupé a été jugée nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan
international dans la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité. Cette annexion
continue d’avoir des répercussions sur la vie des Syriens vivant dans le Golan syrien
occupé et de porter atteinte à leurs droits humains.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2009/34, le Conseil économique et social a souligné
l’importance de la relance du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des
résolutions 242 (1967), 338 (1973), 252 (1968), 425 (1978), 465 (1980), 497 (1981),
1397 (2002), 1515 (2003), 1544 (2004) et 1850 (2008) du Conseil de sécurité, et du
principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe1 telle
que réaffirmée lors du Sommet de la Ligue arabe à Doha, le 31 mars 2009, et du
respect des accords conclus entre le Gouvernement israélien et l’Organisation de
libération de la Palestine, représentante du peuple palestinien. Le Conseil
économique et social a également demandé que soient levées les considérables
restrictions imposées au peuple palestinien, y compris celles résultant des opérations
militaires israéliennes en cours et du système de bouclages à plusieurs niveaux, et
que soient prises d’autres mesures d’urgence pour remédier à la situation
humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé, en particulier dans la
bande de Gaza. Le Conseil a demandé à toutes les parties de respecter les règles du
droit international humanitaire et de s’abstenir de recourir à la violence contre la
population civile, conformément à la Convention de Genève relative à la protection
des personnes civiles en temps de guerre, en date du 12 août 19492. Il a demandé à
Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les
institutions économiques et les terres agricoles et les vergers dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé.
Il a réaffirmé que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé étaient
illégales et constituaient un obstacle au développement économique et social, et
demandé que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité soient intégralement
appliquées et qu’Israël, Puissance occupante, respecte le droit international, y
compris la quatrième Convention de Genève. Il a réaffirmé également que
l’entreprise de construction d’un mur actuellement menée par Israël dans le
territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentour, est contraire au
droit international et provoque l’isolement de Jérusalem-Est, morcelant la
Cisjordanie et exerçant un grave effet débilitant sur le développement économique
et social du peuple palestinien, et demandé à cet égard que les obligations juridiques
mentionnées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale
de Justice3 et dans la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale soient
pleinement respectées. Enfin, il a prié le Secrétaire général de présenter à
l’Assemblée générale à sa soixante-quatrième session, par l’intermédiaire du
Conseil, un rapport sur l’application de la résolution.
2. Dans sa résolution 64/185, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau, et exigé
qu’Israël, Puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser ou
de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. L’Assemblée a reconnu le droit
__________________
1 Adoptée par la Ligue des États arabes à sa quatorzième session, tenue à Beyrouth, les 27 et
28 mars 2002 (A/56/126-S/2002/932, annexe II, résolution 14/221).
2 Recueil des Traités, vol. 75. no 973.
3 Voir A/ES-10/273 et Corr.1; voir également Conséquences juridiques de l’édification d’un mur
dans le territoire palestinien occupé, avis consultatif, C.I.J. Recueil 2004, p. 136.
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du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont
exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures
illégales prises par Israël, Puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est. Elle a souligné que l’édification du mur à laquelle Israël
procédait dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et
alentour, était contraire au droit international et dépossédait le peuple palestinien de
ses ressources naturelles, et demandé à cet égard le respect intégral des obligations
juridiques énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour
internationale de Justice, ainsi que dans sa résolution ES-10/15. Elle a demandé à
Israël, Puissance occupante, de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui
impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui
concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est. L’Assemblée a demandé également à Israël, Puissance
occupante, de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à
l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait
peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les
ressources en eau et en terre, et qui risque de nuire à l’environnement, à
l’assainissement et à la santé des populations civiles. Elle a demandé en outre à
Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux
d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence une
dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien. Enfin, l’Assemblée
générale a prié le Secrétaire général de lui rendre compte à sa soixante-quatrième
session de l’application de la résolution.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est
Morts et blessés
3. Du 1er février 2009 au 9 février 2010, 85 Palestiniens au total ont été tués et
845 autres blessés dans des opérations militaires israéliennes, pour la plupart à
l’occasion de frappes aériennes menées dans la bande de Gaza4. En outre, le
Ministère palestinien de la santé a attribué le décès de 242 citoyens palestiniens à
Gaza au blocus qu’Israël impose à la bande de Gaza et aux difficultés qui en
résultent en ce qui concerne la fourniture de soins de santé (voir par. 58 à 60) 5.
4. Depuis que la bande de Gaza est soumise au blocus, les tunnels creusés sous la
frontière avec l’Égypte ont proliféré. Les milliers de personnes qui y travaillent
mettent quotidiennement leur vie en danger. D’ailleurs, 74 Palestiniens ont trouvé la
mort et 129 autres ont été blessés alors qu’ils travaillaient dans les tunnels
souterrains reliant Gaza et l’Égypte. Dix d’entre eux sont décédés et 35 autres ont
été blessés à l’occasion de frappes aériennes israéliennes. Si le blocus n’est pas
desserré, le bilan risque fort de s’alourdir4.
5. En Cisjordanie, les opérations militaires israéliennes ont fait 18 morts et au
moins 700 blessés du côté palestinien, notamment dans le cadre de manifestations
organisées dans les villages de Ni’lin et de Bil’in contre l’édification de la barrière.
__________________
4 Contribution du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
5 Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne (voir http://www.moh.gov.ps/newsite/ar/
index.php?page=siege victims&archive=true&pagenum=1).
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En 2009, 144 Palestiniens ont été blessés dans le cadre d’actes de violence commis
par les colons4.
6. Par ailleurs, des militants palestiniens ont continué de mener des attaques et de
lancer des roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza en 2009, quoique moins
intensément que les années précédentes. Du 1er février 2009 au 10 mars 2010, les
attaques et les affrontements avec les Palestiniens ont fait cinq morts et 114 blessés
du côté israélien6.
Arrestations et détentions arbitraires
7. Invoquant des raisons de sécurité, les forces israéliennes ont mené au moins
5 631 opérations de fouille et arrêté 3 538 Palestiniens en Cisjordanie entre le
1er février 2009 et le 9 février 2010. La plupart des opérations de fouille ont eu lieu
dans le nord de la Cisjordanie4. Selon des sources officielles palestiniennes, 7 415
Palestiniens étaient encore détenus à la fin de 2009 dans des prisons israéliennes.
D’après certaines informations, plus de 300 enfants palestiniens étaient détenus dans
des prisons israéliennes à la fin de janvier 20107.
8. Quelque 650 Palestiniens, dont cinq enfants, faisaient l’objet de mesures
d’internement administratif (détention sans inculpation ni jugement) et les droits
fondamentaux de la défense auraient été transgressés à maintes reprises4.
Déplacement de population et destruction et confiscation
de biens
9. Du 1er février 2009 au 9 février 2010, les autorités israéliennes ont démoli 220
constructions appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie (sauf Jérusalem-Est),
dont 92 habitations, ce qui a provoqué le déplacement de plus de 400 Palestiniens.
Pour justifier la quasi-totalité de ces démolitions, les Israéliens ont fait valoir
l’absence de permis de construire, exigé par leurs autorités. Or, il est pratiquement
impossible pour les Palestiniens d’obtenir des permis de construire et ils se voient
donc obligés de passer outre. Les bâtiments démolis se trouvaient pour la plupart
dans la vallée du Jourdain, où plus de 100 constructions ont été détruites en juin
2009. Le 10 janvier 2010, les autorités israéliennes ont démoli 34 constructions
appartenant à des Palestiniens dans le village bédouin de Khirbet Tana, forçant ainsi
à l’exode 100 Palestiniens, dont 34 enfants. Il est à noter que les informations
fournies en 2007 par le Ministère israélien de la défense indiquent que plus de 3 000
constructions situées dans la Zone C doivent encore être démolies4.
10. Plus de 80 % des constructions démolies dans la Zone C en 2009 se trouvaient
dans des zones déclarées « zones de tir » par les autorités militaires israéliennes.
Une grande partie de ces zones, qui représentent 18 % environ du territoire
cisjordanien, sont soumises à un « accès réglementé » depuis quelques années, bien
que de nombreux résidents affirment n’y avoir jamais vu l’armée israélienne
s’entraîner. Bon nombre de communautés résidant dans ces zones s’y sont installées
__________________
6 Base de données en ligne des victimes, tenue par le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires.
7 Contribution du Bureau de la coordination des affaires humanitaires et de l’Autorité
palestinienne au rapport.
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avant 1967. Faisant partie des plus pauvres du territoire cisjordanien, elles vivent de
l’agriculture et de l’élevage à petite échelle4.
11. À Jérusalem-Est occupée, les autorités israéliennes ont démoli près de 80
constructions palestiniennes entre février 2009 et mars 2010, ce qui aurait obligé
environ 260 Palestiniens à se déplacer4. À ce chiffre, on peut ajouter les 1 495
Palestiniens de Jérusalem qui avaient été expulsés par les autorités israéliennes entre
2004 et 2009. En outre, selon l’Autorité palestinienne, les autorités israéliennes ont
annulé en 2009 les pièces d’identité de 4 570 Palestiniens habitant à Jérusalem-Est,
les privant par là même du droit de vivre dans la ville8.
12. Le 2 août 2009, les forces israéliennes ont expulsé de force neuf familles, soit
53 personnes dont 20 enfants, du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est
occupée. Les familles expulsées, tous des réfugiés, s’étaient installées dans ce
quartier en 1956 après que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour
les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) avait bâti des habitations
sur les terres cédées par le Gouvernement jordanien. Depuis, des colons israéliens se
sont installés dans les logements des familles expulsées, avec l’autorisation de la
justice israélienne et sous la protection des forces de sécurité israéliennes. Le
quartier est devenu depuis un foyer de tension entre les colons israéliens et les
Palestiniens4.
13. Du 1er février 2009 au 9 février 2010, outre les dégâts causés aux habitations et
aux véhicules, on a recensé 129 cas de dommages infligés par des colons israéliens
à des biens palestiniens. Ainsi, 1 400 arbres fruitiers et 2 000 dounams9 de terres de
cultures ont été rasés, arrachés et incendiés. Les dégâts représentent des sommes
importantes, ce qui a une incidence directe sur les moyens de subsistance des
Palestiniens. En effet, leurs terres agricoles ou leurs pâturages sont endommagés ou
ils ne peuvent plus y accéder. Parfois même, les Palestiniens n’ont plus accès aux
services de base. Dans bon nombre de zones, les actes de violence systématiques
commis par les colons ont amené les Palestiniens à quitter leur foyer7.
Barrière
14. La longueur totale de la barrière approuvée par le Gouvernement israélien en
avril 2006 est de 723 kilomètres, soit plus du double de la ligne d’armistice de 1949
(Ligne verte), qui s’étend sur 320 kilomètres. La plus grande partie de la barrière,
environ 87 %, traverse la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupée, au lieu de suivre la
Ligne verte10.
15. La barrière pénètre profondément en Cisjordanie, contourne les colonies et
morcèle le territoire palestinien en enclaves non contiguës, isolées du reste de la
Cisjordanie. En février 2010, 58 % environ de la barrière étaient construits et 10 %
étaient en cours d’édification. Si la construction se poursuit comme prévu, la
barrière isolera environ 9,5 % du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est occupée
et quelques-unes des terres agricoles les plus productives de Cisjordanie4.
__________________
8 Contribution de l’Autorité palestinienne.
9 1 dounam = 1 000 mètres carrés.
10 A/64/77-E/2009/13, par. 14.
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16. En mars 2009, la barrière comptait 66 points de passage. La moitié d’entre eux
seulement peuvent être utilisés par les Palestiniens et uniquement par ceux qui
possèdent un permis spécial délivré par l’armée israélienne. Les points de passage
que les Palestiniens peuvent emprunter ne sont ouverts qu’une partie de la
journée11.
17. La barrière sépare aussi de plus en plus de Palestiniens de leurs terres et de
leurs ressources en eau, surtout des agriculteurs qui, habitant à l’est de la barrière,
doivent désormais présenter un permis de « visite » pour accéder à leurs terres en
empruntant des points de passage désignés à cet effet. Dans le nord de la
Cisjordanie, les conditions d’obtention d’un permis se sont endurcies d’année en
année. Actuellement, moins de 20 % de ceux qui cultivaient leur terre dans la zone
d’accès réglementé avant que la barrière soit construite se voient aujourd’hui
octroyer un permis12.
18. Ces mesures ont causé une perte annuelle moyenne de 53,8 % en production
oléicole dans la région13. Certains agriculteurs ont abandonné leurs terres parce
qu’ils n’y avaient plus accès et que les intrants agricoles, dont le combustible,
coûtaient trop cher, les empêchant ainsi d’assurer leur subsistance. En outre, les
petits éleveurs de ruminants ne peuvent pas aller sur les riches pâturages se trouvant
derrière la barrière, ce qui entraîne le surpâturage du peu de terres disponibles. Ils
sont obligés de donner du fourrage à leurs animaux pendant la majeure partie de
l’année, mais la plupart n’en ont pas les moyens, raison pour laquelle ils doivent
faire appel à l’aide humanitaire pour vivre14.
19. La barrière sépare les localités palestiniennes à haute densité de population qui
se trouvent actuellement à l’intérieur de la ville de Jérusalem, tout en isolant
physiquement les villages voisins de la Cisjordanie qui étaient jadis directement
reliés à Jérusalem-Est. Une fois achevée, la barrière autour du bloc de colonies de
Ma’ale Adumim isolera Jérusalem-Est occupée du reste de la Cisjordanie et réduira
encore l’accès des Palestiniens à leur lieu de travail, aux services de santé et
d’éducation et à d’autres services, ainsi qu’aux lieux de culte15. Plus au sud, la
barrière sépare déjà Bethléem de Jérusalem. En contournant le bloc de colonies de
Gouch Etzion, elle portera atteinte à la continuité territoriale de Bethléem et réduira
son potentiel de croissance naturelle. Elle va également séparer la ville de son
arrière-pays agricole constitué de neuf communautés palestiniennes comptant
__________________
11 A/HCR/12/37, 19 août 2009, p. 26.
12 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, OCHA Special Focus: The Barrier Gate
and Permit Regime Four Years On: Humanitarian Impact in the Northern West Bank, novembre
2007 (http://www.ochaopt.org/documents/ OCHA_SpecialFocus_ BarrierGates_2007_11.pdf).
Ce chiffre a été reproduit dans une enquête de suivi des mêmes communautés en mai et juin
2008; voir aussi A/64/77-E/2009/13, p. 8.
13 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et Bureau de la coordination
des affaires humanitaires, Olive Production Losses by the Wall (survey), 2009, citation extraite
de la contribution de la FAO.
14 Contribution de la FAO.
15 Pour consulter une évaluation des répercussions de la barrière sur l’accès des Palestiniens aux
services et installations liés à la santé, à l’éducation, à la religion et à l’économie à Jérusalem,
voir Bureau de la coordination des affaires humanitaires : The Humanitarian Impact of the West
Bank Barrier on Palestinian Communities: East Jerusalem, Update No. 7, (juin 2007)
(www.ochaopt.org/documents/Jerusalem-30July2007.pdf). Voir aussi A/64/77-E/2009/13, par. 14
à 19.
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environ 22 000 habitants qui n’auront qu’un accès limité aux services assurés à
Bethléem, y compris aux marchés, aux soins de santé et à l’enseignement supérieur.
20. Il convient toutefois de remarquer qu’après avoir décidé que la barrière telle
que prévue infligeait un préjudice disproportionné aux Palestiniens, la Cour
suprême israélienne a, en septembre 2009, ordonné à l’État de déplacer trois pans de
la barrière se trouvant dans les districts de Qalqilya et de Tulkarem. Le nouveau
tracé approuvé par la Cour suprême devrait faciliter l’accès des agriculteurs à
certaines zones.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage
des territoires, y compris difficultés d’accès
à l’aide humanitaire
Circulation des personnes et des biens en Cisjordanie
21. En février 2010, on comptait environ 550 barrages en Cisjordanie, soit 80 de
moins que l’année précédente. Sur ces 550 barrages, 69 sont des postes de contrôle
dotés d’effectifs permanents, dont plus de la moitié sont installés le long de la
barrière. Ils permettent aux Israéliens de faire la navette entre Israël et les colonies
et servent à contrôler l’accès d’un nombre limité de Palestiniens possédant un
permis spécial les autorisant à se rendre à Jérusalem-Est et en Israël, et à contrôler
les entrées et les sorties des petites communautés palestiniennes isolées par la
barrière. Ces postes de contrôle limitent l’accès des Palestiniens aux régions de la
Cisjordanie qui se trouvent de l’autre côté de la barrière4.
22. Les procédures de franchissement de la barrière se sont dans l’ensemble
assouplies à la plupart des postes de contrôle situés à l’est de la barrière. Cet
assouplissement s’explique par le retrait du personnel militaire à certains postes de
contrôle, à la levée de l’obligation de permis et au fait que les fouilles et les
contrôles d’identité ne sont plus systématiques. En outre, les autorités israéliennes
ont également assoupli les restrictions qui nuisaient directement au développement
économique. Elles ont notamment allongé de trois heures par jour les heures
d’ouverture du point de passage des marchandises de Tarkumiya et autorisé les
autocars de touristes à passer par le point de passage de Jalameh pour se rendre en
Cisjordanie. Ces mesures ont renforcé la mobilité, le commerce et l’accès aux biens
là où elles ont été mises en oeuvre16.
23. En revanche, le nombre de postes de contrôle volants établis pour de courtes
périodes n’a cessé d’augmenter depuis novembre 20094. Ces postes de contrôle
nuisent à l’économie et entravent la circulation des Palestiniens.
24. Les barrages ne constituent qu’un des niveaux d’un système complexe de
restrictions à la liberté de circulation. Par conséquent, leur nombre total et leur
répartition géographique à un moment donné, s’ils sont indicatifs, ne reflètent pas la
portée globale du système. La barrière joue aussi un rôle crucial dans ce système
(comme on l’a indiqué précédemment). En outre, environ 18 % de la Cisjordanie ont
au fil du temps été déclarés « zones militaires d’accès réglementé »4.
__________________
16 Contribution du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies.
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25. Par ailleurs, 3 % supplémentaires se situent dans les limites de 149 colonies et
zones industrielles israéliennes, en grande partie inaccessibles aux Palestiniens4.
Cette pratique a été institutionnalisée par le Gouvernement israélien en 2002 avec la
création de « zones de sécurité » fermées, zones d’accès réglementé d’une largeur
de 300 mètres (étendues par la suite à 400 mètres), entourant de nombreuses
colonies de peuplement17.
26. En janvier 2009, les autorités israéliennes ont publié une ordonnance militaire
déclarant « zone militaire d’accès réglementé » la région se situant entre la barrière
et la Ligne verte dans le district d’Hébron. En janvier également, trois ordonnances
militaires de même nature ont été publiées concernant les terres s’étendant entre la
barrière et la Ligne verte, dans des zones des districts de Salfit, Ramallah, Jérusalem
et Béthléem nord. Ce sont les premières ordonnances de ce type publiées depuis
octobre 2003, date à laquelle toutes les terres s’étendant entre la barrière et la Ligne
verte dans les districts de Jénine, Tulkarem et Qalqiliya avaient été désignées
« zones d’accès réglementé ». Eu égard au mode de vie des communautés touchées
par la barrière dans le nord de la Cisjordanie depuis 2003, les nouvelles ordonnances
militaires soulèvent des problèmes humanitaires importants, notamment en ce qui
concerne l’accès des Palestiniens aux terres, aux moyens de subsistance et aux
services4.
27. La loi israélienne interdit aux Palestiniens de se rendre à Jérusalem-Est (qui
est également entourée par la barrière), à l’exception de ceux qui détiennent une
carte d’identité de Jérusalem ou un permis spécial difficile à obtenir. Depuis juillet
2008, le personnel médical (sauf les médecins) et les patients ayant un permis en
règle ne peuvent plus emprunter, pour se rendre à Jérusalem-Est, deux des postes de
contrôle routiers situés sur les principales voies d’accès à la ville (Hizma et Az-
Zayyem). Cette restriction a eu des effets préjudiciables sur la prestation de services
de santé à la population palestinienne4.
28. Le personnel de sécurité israélien demandant régulièrement à fouiller les
véhicules des Nations Unies aux postes de contrôle (les autocars en particulier), le
personnel de l’ONU continue de prendre du retard soit parce qu’il se livre à de
longues négociations, soit parce qu’il s’occupe de modifier ses itinéraires pour
passer par d’autres postes de contrôle. En 2009, les autorités israéliennes ont
continué d’imposer à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient des restrictions limitant son accès aux
réfugiés se trouvant en Cisjordanie, ce qui a gravement compromis sa capacité de
répondre aux besoins humanitaires des réfugiés palestiniens. Au total, 567
problèmes d’accès ont été signalés en 2009, lesquels ont entraîné pour l’Office une
perte de 625 jours ou 4 688 heures de travail18.
29. Aucune amélioration notable du niveau des importations et des exportations
n’a été constatée, et les commerçants se heurtent toujours aux mêmes problèmes aux
points de passage commerciaux en Cisjordanie. Les procédures mises en place
renchérissent les formalités d’importation et d’exportation. Les restrictions
imposées en matière de gabarit des camions, les procédures d’inspection et le
__________________
17 A/64/516, par. 16.
18 Contribution de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient.
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transbordement des marchandises sont non seulement coûteuses, mais encore
endommagent les articles19.
Restrictions à la liberté de se rendre dans la bande de Gaza et d’en sortir
et incidence du blocus
30. Le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza après que le Hamas se fut
emparé par la force de Gaza en juin 2007 est entré dans sa troisième année en août
2009. Comme l’ont fait observer de hauts fonctionnaires de l’ONU spécialistes des
droits de l’homme et de l’action humanitaire, le blocus de Gaza s’apparente à une
sanction collective, ce que le droit humanitaire international interdit20. Les autorités
israéliennes invoquent des raisons de sécurité et l’absence de cessez-le-feu pour
justifier le maintien des restrictions à la liberté de se rendre dans la bande de Gaza
et d’en sortir.
31. Le point de passage commercial de Karni, qui relie Israël et la bande de Gaza,
est fermé depuis juin 2007, sauf pour le transit de blé et d’aliments pour bétail qui
passent par la bande transporteuse. Le point de passage secondaire de Sufa pouvait
auparavant être emprunté à la place de Karni, mais il n’est plus utilisé depuis
septembre 2008. En conséquence, le prix du transport des vivres du port israélien
d’Ashdod à Gaza a très fortement augmenté18. Le nombre total de camions qui se
sont rendus dans Gaza en 2009 a augmenté d’environ 16 % par rapport à 2008, soit
31 110 camions contre 26 838. Les chargements représentent 18 % du volume
d’importation au cours des cinq premiers mois de 2007, c’est-à-dire avant
l’instauration du blocus. En outre, les denrées alimentaires et les articles de
nettoyage et d’hygiène représentaient 85 % des marchandises importées en 2009 par
les secteurs humanitaire et commercial, contre 17 % avant le blocus. Les procédures
de dédouanement à l’importation restent longues (plusieurs semaines), imprévisibles
et relativement opaques4.
32. Invoquant des problèmes liés aux tunnels et le risque d’attentat, les autorités
israéliennes ont fermé le 1er janvier le point de passage de Nahal Oz, qui était utilisé
pour transporter le combustible d’Israël à Gaza. Ces importations transitent
désormais par Kerem Shalom, qui se trouve plus au sud. Ce changement d’itinéraire
a considérablement réduit l’approvisionnement de Gaza en gaz de cuisine car le
pipeline de Kerem Shalom a une capacité bien moindre (moins de la moitié de celle
de Nahal Oz)4, mais les travaux d’augmentation de la capacité de Kerem Shalom ont
été engagés.
33. L’insuffisance et l’irrégularité de l’approvisionnement en carburant industriel
nécessaire au fonctionnement de l’unique centrale de Gaza a exacerbé la pénurie
chronique d’électricité que connaît Gaza et engendré des problèmes humanitaires.
Selon le régime d’importation restrictif imposé par Israël (2,2 millions de litres par
semaine), la centrale de Gaza ne peut produire qu’une quantité d’électricité pouvant
répondre au quart des besoins moyens, la moitié de la demande étant satisfaite par
de l’électricité achetée à Israël, et 5 à 10 % venant d’Égypte. Aussi reste-t-il un
déficit permanent de 15 à 20 %. En conséquence, la société d’électricité de Gaza n’a
d’autre choix que de procéder à des coupures d’électricité allant de 4 à 8 heures par
jour dans certaines parties de la bande de Gaza. De plus, invoquant des raisons de
__________________
19 Contribution du Programme des Nations Unies pour le développement, citant le un rapport
semestriel sur les mouvements aux points de passage en Cisjordanie (mars-septembre 2009).
20 A/64/517, par. 18.
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sécurité, Israël a fermé à différentes occasions les points de passage du carburant
pendant plusieurs jours consécutifs. Ainsi, faute de carburant, la centrale de Gaza a
dû fermer totalement, ce qui a entraîné des coupures de courant pouvant durer
jusqu’à 16 heures par jour dans la ville de Gaza. Si elle disposait du carburant
nécessaire (3 150 000 litres par semaine), la centrale de Gaza pourrait actuellement
satisfaire jusqu’à un tiers des besoins en électricité, ce qui reste toutefois inférieur à
sa capacité d’avant juin 2006, date à laquelle Israël a bombardé la centrale4.
34. L’interdiction d’importer des matériaux de construction a enrayé la
reconstruction de la plupart des 3 500 habitations détruites, des 2 900 habitations
gravement endommagées et des habitations légèrement endommagées à l’occasion
de la dernière offensive militaire menée par Israël en décembre 2008 et janvier
2009. Cette interdiction a également endigué la construction de 7 500 unités
d’habitation qui étaient destinées à la population de Gaza, qui croît rapidement. Plus
de 3 500 familles sont encore déplacées. Si la plupart d’entre elles vivent dans des
appartements loués ou dans leur famille, quelque 200 familles continuent de vivre
dans des tentes ou des abris improvisés sans véritables toit, fenêtres ou portes4.
35. En décembre 2009, Israël a approuvé à titre exceptionnel l’entrée de 100
camions chargés de verre, la plupart étant déjà entrés à Gaza4, et 100 autres camions
ont commencé à y entrer le 3 mars 2010. En outre, la Palestinian Energy Authority a
coordonné pendant la semaine du 23 février le passage de quatre camions de
matériel à destination de la société de distribution d’électricité. Toutefois, des
projets de construction (dont le coût est estimé à 76 millions de dollars) qui étaient
en cours avant l’instauration du blocus ont été mis en suspens. Il s’agissait
notamment de reloger des réfugiés vivant dans des logements vétustes et de réparer
et construire des infrastructures publiques d’assainissement des eaux, de collecte des
eaux usées et d’enlèvement des déchets solides18.
36. Le blocus israélien impose également des restrictions à l’envoi de fonds en
provenance d’institutions financières de Cisjordanie vers la bande de Gaza. Le
manque de capitaux et le gel des investissements du secteur privé dans la région ont
provoqué l’effondrement du crédit du secteur privé21.
37. Les autorités israéliennes ont également interdit les exportations en
provenance de Gaza, ce qui représente l’un des principaux freins à la relance
économique. Depuis décembre 2009 toutefois, Israël a autorisé la sortie de quelques
dizaines de camions de fleurs coupées et de fraises4.
38. En mai 2009, l’armée israélienne a élargi sa « zone tampon »22 de 300 mètres,
absorbant ainsi 30 % des terres arables de Gaza. Pour défendre la « zone tampon »,
elle n’hésite pas à ouvrir le feu et à niveler les terres. Des agriculteurs palestiniens
ont indiqué que bien souvent, selon les circonstances, ils n’avaient pas accès à des
zones agricoles situées au-delà de 300 mètres, parfois même jusqu’à un kilomètre de
la frontière. En 2009, quatre Palestiniens ont été tués et onze autres blessés alors que
l’armée israélienne avait ouvert le feu sur des agriculteurs se trouvant près de la
frontière. Sans compter les restrictions en matière d’accès et les menaces qui pèsent
sur la sécurité des personnes, les Israéliens ont détérioré des terres agricoles, des
__________________
21 Contribution de la CNUCED.
22 À la suite de son « dégagement » de la bande de Gaza en août 2005, l’armée israélienne a
annoncé la création d’une « zone tampon », bande de 150 mètres de large s’étendant le long de
la frontière avec Israël et dont l’accès est fermé aux Palestiniens.
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puits d’eau et des réseaux d’adduction d’eau en menant des opérations de
nivellement de terrain à l’intérieur de la zone tampon. Les mesures imposées par
l’armée israélienne dans la zone tampon (ainsi que le blocus et les mauvaises
conditions climatiques) comptent parmi les difficultés que rencontre le secteur
agricole gazaoui4.
39. En outre, la zone de pêche a été progressivement réduite de 3 milles marins en
2009. Ainsi, l’emploi dans le secteur de la pêche a reculé de 66 % depuis 2000.
Actuellement, ce secteur ne compte plus que 3 400 pêcheurs et seul 0,3 % des
besoins de la population de Gaza en poisson est satisfait21.
40. Pendant la période à l’examen, l’économie gazaouie a reposé en grande partie
sur la contrebande de biens venant d’Égypte passant par les tunnels. Selon les
estimations, environ 1 000 tunnels ont été creusés, dans lesquels travaillent des
milliers de personnes. Ces tunnels permettent de faire passer de nombreux articles
qui sinon ne seraient pas disponibles et qui, pour la plupart, coûtent moins cher
(mais sont de qualité inférieure) que ceux qui étaient importés d’Israël : denrées
alimentaires, bétail, appareils électriques, meubles, vêtements et carburant. Les
informations selon lesquelles des armes passent en contrebande par les tunnels
suscitent également des inquiétudes. Toutefois, le blocus israélien a fortement
contribué à la viabilité et à la durabilité des tunnels alors que la contrebande de
biens porte atteinte au secteur privé et au commerce légitime.
Colonies de peuplement israéliennes
41. L’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie transgresse de
nombreuses dispositions du droit humanitaire, notamment l’article 55 du Règlement
de La Haye23 et l’article 49 de la quatrième Convention de Genève2, lequel dispose
que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert
d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle ». La
poursuite de la colonisation israélienne constitue une violation flagrante de cette
dernière disposition24.
42. En septembre 2009, on estimait à 301 200 le nombre de colons israéliens
installés en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est occupée), soit une hausse de 4,9 % sur
l’année. Ce rythme de croissance est très supérieur au taux de croissance moyen de
la population israélienne, qui était de 1,8 % par an25. Ces colons se répartissent dans
120 colonies et 99 « avant-postes »26, dont l’existence est jugée illégale au regard
du droit international. À la fin de 2008, 195 000 colons israéliens étaient également
installés dans 12 colonies implantées à Jérusalem-Est occupée27. En juin 2009,
quelque 900 et 800 unités d’habitation étaient en construction respectivement à
__________________
23 Pour le texte du Règlement annexé à la quatrième Convention de La Haye, voir Donation
Carnegie pour la paix internationale, Les Conventions et Déclarations de La Haye de 1899
et 1907 (New York, Oxford University Press, 1915).
24 Voir A/HRC/12/37, par. 57, p. 21, information reprise par le Haut-Commissariat des Nations
Unies aux droits de l’homme dans sa contribution.
25 Bureau central de statistique israélien (www1.cbs.gov.il/population/new_2010/table1.pdf). Les
colons israéliens installés en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est) sont pris en compte dans
le calcul du taux de croissance démographique annuel moyen.
26 Peace Now (www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&docid=4372&pos=4).
27 A/64/516, par. 13.
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Ma’ale Adumim et Giv’at Zeev Illit (à proximité de Jérusalem-Est). Il se construit
actuellement des centaines d’autres logements à Beitar Illit et à Modin Illit et plus
de 22 autres implantations en Cisjordanie28.
43. Par ailleurs, les autorités israéliennes prévoient d’implanter une nouvelle
colonie de peuplement entre Ma’ale Adumim et Jérusalem-Est. Ce projet
d’implantation dans ce qu’on appelle la zone E1 ou « Est 1 » prévoit la construction
d’environ 3 500 logements destinés à loger quelque 15 000 personnes, ainsi que
l’installation de zones commerciales et touristiques29.
44. Le 26 novembre 2009, le Gouvernement israélien a annoncé un gel des
implantations de 10 mois, qui interdit le lancement de toute nouvelle construction
dans les colonies de Cisjordanie mais autorise la poursuite des constructions lorsque
les travaux de fondation ont déjà commencé. Sur le terrain, plusieurs dispositions
ont été prises pour faire respecter ce moratoire et démanteler les avant-postes. Les
autorités israéliennes ont toutefois indiqué que le gel – qui, au demeurant, ne
s’applique pas aux colonies israéliennes installées à Jérusalem-Est – n’était pas
toujours respecté30.
45. Selon la Foundation for Middle East Peace, en janvier et février 2010, près de
4 000 logements étaient en construction dans les colonies établies en Cisjordanie.
Toujours selon la Fondation, au 15 janvier 2010, seuls 140 « arrêtés d’interruption
des travaux » avaient été pris pour non-respect du moratoire31.
Ressources naturelles, eau et environnement
46. Les services de distribution et d’assainissement de l’eau pour les Palestiniens
vivant dans le territoire palestinien occupé restent insuffisants en nombre et en
qualité. Les autorités et les compagnies de distribution d’eau israéliennes puisent
l’eau dans le territoire palestinien occupé pour approvisionner les villes israéliennes
et revendent ensuite le surplus aux Palestiniens.
47. Ce sont plus de 200 communautés palestiniennes, soit au total 215 000
habitants, qui seraient privées d’accès à l’eau courante et qui devraient dépenser
jusqu’à 20 % de leur revenu pour acheter de l’eau à des entreprises privées. D’après
la Banque mondiale, les Palestiniens de Cisjordanie ont quatre fois moins accès à
l’eau que les Israéliens : 123 litres environ par personne et par jour pour les
premiers, contre 544 litres pour les seconds. Certains Palestiniens doivent même se
contenter de 10 à 15 litres d’eau par jour32. Selon certaines informations, la
compagnie israélienne des eaux réduit sensiblement l’approvisionnement en eau des
communautés palestiniennes durant les mois d’été afin de répondre à la hausse de
__________________
28 A/64/516, par. 14.
29 A/64/516, par. 23 et 25.
30 Peace Now (www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&docid=4564).
31 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli Settlement in the Occupied territories
(« Rapport sur les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés »), vol. 20, no 1,
janvier-février 2010, p. 4.
32 Contribution du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, information
reprise dans le document A/64/516, par. 43.
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consommation en Israël et dans les colonies de peuplement israéliennes en
Cisjordanie, ce qui crée de graves pénuries d’eau pour les Palestiniens33.
48. À cette crise de l’eau s’ajoute le problème du déversement des eaux usées dans
les réservoirs naturels, nappes aquifères et cours d’eau dont les Palestiniens de
Cisjordanie ont fortement besoin. N’étant pas reliées à des stations d’épuration,
certaines colonies de peuplement rejettent leurs eaux usées non traitées vers les
communautés palestiniennes voisines. D’après une étude palestinienne, les cultures
et les sources d’eau de 70 villages palestiniens situés à proximité de colonies sont
polluées33.
Indicateurs socioéconomiques
49. Le Bureau central de statistique palestinien estime à environ 800 millions de
dollars des États-Unis le montant total des pertes économiques enregistrées pendant
l’année qui a suivi l’opération « Plomb durci »34. On estime néanmoins que le PIB à
prix constants du territoire palestinien a progressé de 1,6 % par rapport au troisième
trimestre 2009 et de 10,3 % par rapport au quatrième trimestre 2008 (l’année de
référence étant 2004)35.
50. Selon le Bureau central de statistique palestinien, la reprise des principales
activités économiques a largement contribué à cette croissance du PIB. Les
indicateurs économiques à court terme montrent que la pêche, l’activité minière, le
secteur manufacturier, l’électricité et l’eau, le commerce de gros et de détail, les
transports, l’intermédiation financière, l’administration publique et la défense ont
connu une progression, entraînant ainsi une hausse du PIB.
51. La destruction partielle de la capacité de production palestinienne, la perte de
terres et de ressources naturelles au profit des colonies, la barrière et les restrictions
d’accès et de circulation, le fort risque politique ainsi que les multiples obstacles
institutionnels et administratifs ont dans une certaine mesure pesé sur les
investissements. Aussi, la capacité de création d’emplois du secteur privé a reculé
face à l’augmentation de la population active. La disparition du secteur privé a eu
pour corollaire un renforcement de la dépendance vis-à-vis du secteur public dans le
domaine de l’emploi et de la protection sociale. Ne pouvant plus servir
d’» employeur de dernier recours », l’Autorité palestinienne a dû engager des
réformes budgétaires passant par un gel des embauches et des salaires et par la
suppression des subventions aux services collectifs21.
52. Dans le territoire palestinien occupé, le taux de chômage (défini au sens large
comme le nombre de personnes sans travail à la recherche d’un emploi) a reculé
pour s’établir à 31,4 % de la population en âge de travailler au troisième trimestre
2009 contre 32,7 % au troisième trimestre 2008. Les femmes sont systématiquement
victimes de discrimination sur le marché du travail : la part des femmes dans le
secteur non agricole s’élevait à 18 % en 2008 contre 12,3 % en 199936. Les jeunes
__________________
33 A/64/516, par. 46.
34 Contribution du Programme des Nations Unies pour le développement citant : www.pcbs.gov.ps/
Portals/_pcbs/PressRelease/Gaza_lost_e.pdf).
35 Bureau central de statistique palestinien (www.pcbs.gov.ps/desktopmodules/newsscrollEnglish/
newsscrollView.aspx?ItemID= 1122&mID=11170.
36 Contribution du Programme des Nations Unies pour le développement.
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représentent 67 % des chômeurs : chez les 15 à 29 ans, un homme sur deux a un
emploi, tandis que seule une femme sur sept dans cette tranche d’âge travaille37.
53. Les indicateurs économiques ont tendance à masquer les disparités entre les
différentes parties du territoire (Jérusalem-Est, Cisjordanie et bande de Gaza). C’est
la bande de Gaza qui affiche les indicateurs les moins favorables : le blocus, les
destructions provoquées lors de la dernière opération militaire israélienne et
l’impossibilité de reconstruire continuent en effet de peser lourdement sur
l’économie. Selon une étude récente du Private Sector Coordinating Council, seuls
258 établissements industriels sont opérationnels à Gaza contre 2 400 en 200638. De
ce fait, le taux de chômage a grimpé à 42 % (en hausse de 32 % par rapport à la
période précédant le blocus)4. L’accroissement du secteur public entrepris par les
autorités du Hamas et le développement de l’économie des tunnels ont en partie
compensé les énormes pertes d’emplois4.
54. Les données les plus récentes dont on dispose sur la pauvreté sont les chiffres
non publiés de l’année 2007. Selon ces chiffres, le taux de pauvreté absolue était de
57,3 % dans le territoire occupé. Le taux de ménages vivant en dessous du seuil de
pauvreté national s’élevait à 76,9 % à Gaza, contre 47,2 % en Cisjordanie36.
55. En 2009, l’inflation a atteint 4,34 %. La hausse des prix est principalement
imputable au renchérissement des prix des boissons et des produits alimentaires, des
vêtements et des chaussures, de l’éducation et du logement39.
Situation budgétaire
56. Le 25 août 2009, l’Autorité palestinienne a annoncé le lancement d’un
programme intitulé « Palestine : mettre fin à l’occupation et créer un État », qui
souligne la nécessité de renforcer les institutions du secteur public et de poursuivre
le plan de réforme et de développement pour la période 2008-201040.
57. L’Autorité palestinienne a progressé dans son programme de réformes. Selon
la Banque mondiale, en dépit de conditions défavorables (le blocus de Gaza, les
restrictions de circulation en Cisjordanie et les incertitudes politiques), les efforts
menés par l’Autorité palestinienne pour renforcer les institutions ont permis
d’assurer les services de base. La Banque a également souligné que, malgré les
difficultés budgétaires au deuxième trimestre 2009, l’Autorité palestinienne a
poursuivi la mise en oeuvre des réformes structurelles, notamment dans le domaine
de l’emploi public et de la gestion des finances publiques41. L’instauration d’un
système de guichet unique en collaboration avec l’Organisation mondiale des
__________________
37 Voir http://imeu.net/news/printer0014747.shtml, chiffres repris dans la contribution du
Programme des Nations Unies pour le développement.
38 Contribution du Programme des Nations Unies pour le développement, citant :
www.pscc.ps/down/PSCC%20-%20Gaza%20Private%20Sector%20(Post%20War%20
Status%20%20Needs)%20-250209.pdf.
39 http://www.pcbs.gov.ps/Portals/_pcbs/PressRelease/CPI_1209_A.pdf, repris dans la contribution
du Programme des Nations Unies pour le développement au rapport.
40 Autorité palestinienne, « Palestine : mettre fin à l’occupation et créer un État, août 2009 » et
Plan palestinien de réforme et de développement pour 2008-2010.
41 Banque mondiale, A Palestinian State in Two Years: Institutions for Economic Revival (« Un
État palestinien dans deux ans : les institutions de la relance économique »), septembre 2009 ;
voir http://web.worldbank.org.
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douanes constitue une autre évolution importante qui permettra de rationnaliser la
gestion des différentes taxes et d’améliorer la qualité et le conditionnement des
biens produits par le secteur privé palestinien pour accroître la part de marché. Les
réformes structurelles se sont également concrétisées par l’adoption d’une nouvelle
réglementation en matière de microfinance, qui intègre cette dernière au secteur
financier. En outre, une nouvelle loi générale facilite désormais l’immatriculation
des sociétés16.
58. L’Autorité palestinienne est également parvenue à maîtriser les dépenses
publiques en gelant les salaires des fonctionnaires et en supprimant progressivement
les subventions versées aux services collectifs. Néanmoins, la destruction de
l’économie locale et des infrastructures de Gaza pèse lourdement sur les finances de
l’Autorité palestienne, sur le rythme des réformes structurelles et sur l’économie du
territoire occupé dans son ensemble en raison de la perte des recettes fiscales et
douanières et du poids financier des secours et de la reconstruction à la suite de
l’attaque militaire21.
59. L’offensive militaire israélienne à Gaza a directement contribué à
l’alourdissement du déficit budgétaire récurrent, qui représente 23 % du PIB, soit
cinq points de plus que prévu initialement dans le budget de 2009. L’Autorité
palestinienne s’est vue obligée d’emprunter aux banques, d’accumuler des arriérés
et de modifier le budget de 2009 pour pouvoir faire face aux dépenses d’urgence et
aux répercussions budgétaires liées à l’offensive21.
60. En 2008, le montant des importations s’est élevé à près de 3,8 milliards de
dollars, dont 72 % en provenance d’Israël. Ces chiffres montrent à quel point
l’économie palestinienne dépend d’Israël, qui fait du marché palestinien un
deuxième marché où écouler ses produits tout en limitant considérablement les
importations en provenance du territoire occupé42.
61. Le montant moyen des recettes douanières mensuelles (en comptabilité
d’exercice) pour l’Autorité palestinienne s’est établi à 354 millions de nouveaux
shekels en 2009. Le tiers de ces recettes est retenu illégalement pour couvrir les
frais d’électricité, d’eau et autres services fournis par Israël. Le montant moyen de
la retenue mensuelle est d’environ 124 millions de nouveaux shekels36.
Santé publique et insécurité alimentaire
62. La qualité des services médicaux dans la bande de Gaza décline sous l’effet du
blocus et de la division de l’Autorité palestinienne entre Gaza et Ramallah. À la
pénurie de matériaux de construction qui empêche le renforcement des installations
sanitaires viennent s’ajouter les coupures d’électricité récurrentes. Faute de
maintenance et de pièces détachées, l’état du matériel médical se détériore43. Le
blocus a également réduit le stock de médicaments disponibles. En décembre 2009,
24 % des médicaments essentiels et 18 % des articles médicaux jetables essentiels
étaient épuisés dans la bande de Gaza4.
__________________
42 Contribution du Programme des Nations Unies pour le développement, citant : www.pcbs.
gov.ps/Portals/_pcbs/PressRelease/tejara_E_08.pdf.
43 Contribution de l’Organisation mondiale de la Santé.
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63. En Cisjordanie, le morcèlement du système de santé du fait de l’occupation et
des restrictions imposées à la circulation des biens et des personnes pénalise
lourdement l’efficacité et l’efficience des soins, en particulier les soins tertiaires
dans les hôpitaux de Jérusalem-Est43.
64. La demande en soins primaires auprès de l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient ne cesse
d’augmenter. Dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, le nombre total de
consultations en 2009 a augmenté respectivement de 5,7 % et de 5 % par rapport à
200818.
65. La mortalité infantile est particulièrement élevée au cours de la période
néonatale, et nombre de décès néonataux surviennent dans la première semaine de
vie. Il est possible de réduire encore sensiblement le taux de mortalité néonatale, en
particulier dans la bande de Gaza où il est supérieur de 30 % à celui de la
Cisjordanie. Les principales causes de mortalité néonatale sont l’asphyxie, les
infections et l’insuffisance pondérale à la naissance. Les principales causes de la
mortalité maternelle sont les hémorragies pendant et après l’accouchement, les
infections, l’éclampsie, l’anémie et l’obstruction du travail43.
66. Les restrictions imposées par Israël aux pêcheurs de Gaza ont pour effet de
réduire la quantité, la qualité et la variété des poissons proposés aux Gazaouis, ce
qui exacerbe les problèmes de malnutrition, de pauvreté et d’insécurité alimentaire,
qui sont déjà aigus4.
67. D’après le rapport 2009 sur la sécurité alimentaire44, près de 1,6 million de
personnes – 625 000 personnes en Cisjordanie (25 %) et 973 600 dans la bande de
Gaza (61 %) – seraient en situation d’insécurité alimentaire dans le territoire
palestinien occupé, soit 38 % de la population. À quoi il faut ajouter les personnes
qui sont exposées à l’insécurité alimentaire : 269 300 personnes en Cisjordanie
(11 %) et 218 950 personnes dans la bande de Gaza (16 %)45.
68. C’est la pauvreté qui explique principalement ces taux élevés d’insécurité
alimentaire : au moins 71 % de la population reçoit une forme d’assistance
(alimentaire essentiellement). L’insécurité alimentaire se traduit par une moindre
consommation de produits d’origine animale (la viande fraîche et les produits
laitiers notamment) et de légumes. La destruction des moyens de subsistance
provoquée par l’opération « Plomb durci » a également poussé environ 14 % des
ménages à réduire leur consommation, à commencer par leurs dépenses
alimentaires. Plus de la moitié de ces ménages ont réduit la quantité de nourriture, et
la grande majorité la qualité. Ce changement de régime alimentaire pourrait avoir
une incidence sur l’apport en micronutriments. Si l’apport calorique reste constant
en raison du report des consommateurs sur les aliments à forte densité calorique
(farine et pain, haricots, huile, sucre), on peut observer des carences en minéraux et
vitamines, qui s’accompagnent de retards de croissance chez les jeunes enfants,
d’une baisse de la résistance aux infections et de problèmes liés à la grossesse. Les
__________________
44 L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Programme
alimentaire mondial, Socio-Economic and Food Security (SEFSEC) – Survey Report 2 – Gaza
Strip, Novembre 2009: Données collectées par le Bureau central de statistique palestinien
(avril-juin 2009) (www.apis.ps/documents/socio-Economic%20november%202009.pdf.
45 Contribution du Programme alimentaire mondial.
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carences en micronutriments se traduisent par un fort taux d’anémie (57 %) chez les
enfants âgés de 6 à 36 mois4.
69. Depuis la fin du mois de mars 2009, l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a ramené à
environ 650 000 le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire d’urgence
à Gaza. Selon l’Office, le coût des besoins d’assistance d’urgence des réfugiés a
atteint 456,7 millions de dollars des États-Unis entre janvier et septembre 2009. À la
fin de l’année, le montant total des contributions confirmées en réponse à l’appel de
l’Office s’élevait à 324 millions de dollars, soit 71 % des besoins18.
Jeunesse et éducation
70. L’occupation israélienne continue d’entraver l’accès à l’éducation des jeunes
vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les restrictions imposées aux
déplacements, la construction de la barrière en Cisjordanie et les opérations
militaires dans la bande de Gaza empêchent les élèves et les enseignants d’aller à
l’école et de participer à d’autres activités éducatives, ce qui se traduit par une
baisse de la qualité de l’enseignement.
71. Dans la bande de Gaza, du fait du manque de moyens financiers et de la forte
croissance démographique, 89 % des établissements scolaires de l’Office de secours
et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient
fonctionnent en classes alternées. Au cours des dernières années, la qualité de
l’enseignement dans les écoles de l’Office de la bande de Gaza s’est dégradée sous
l’effet combiné du sous-financement, de la poursuite du blocus et autres restrictions
ainsi que de la violence récurrente18.
III. Golan syrien occupé
72. Le Golan syrien, dont la superficie est d’environ 1 250 kilomètres carré, est
sous occupation israélienne depuis 1967. Par sa résolution 497 (1981), le Conseil de
sécurité a décidé que la décision prise par Israël d’y imposer ses lois, sa juridiction
et son administration était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan
international. Cette annexion continue d’avoir un impact sur la vie quotidienne et les
droits de l’homme des citoyens syriens qui résident dans le Golan syrien occupé46.
73. Selon les estimations, 21 100 citoyens arabes syriens se répartissent dans cinq
grandes villes, tandis que 19 000 israéliens vivent dans quelque 33 colonies47.
Depuis 1967, le Gouvernement israélien poursuit la colonisation au mépris des
résolutions successives des Nations Unies l’appelant à y mettre fin.
74. Au cours des dernières années, les investissements dans les équipements
touristiques du Golan occupé auraient augmenté. En 2009, le Ministère du logement
a lancé un programme visant à accroître la population de Katzrin de 6 500 à 20 000
__________________
46 Bureau international du Travail, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés,
rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail, quatre-vingt-dix-septième
session, Genève, 2008, appendice, par. 94.
47 Comité international de la Croix-Rouge, http://www.icrc.org/web/eng/siteeng0.nsf/
htmlall/israel-golan-update-291009?opendocument).
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habitants au cours des 20 prochaines années, et l’Administration foncière israélienne
a lancé 14 appels d’offres pour la construction d’immeubles résidentiels à Katzrin48.
Le 10 février 2010, la Knesset a adopté en lecture préliminaire un projet de loi
accordant des avantages fiscaux aux résidents israéliens des hauteurs du Golan49.
75. Selon l’Organisation internationale du Travail, les conditions de travail et les
perspectives d’emploi pour les citoyens syriens vivant dans le Golan syrien occupé
n’ont pas sensiblement changé entre 2008 et 2009. Les possibilités d’emploi au sein
de leurs communautés font défaut en l’absence de perspectives de développement
économique pour cette région. Pour beaucoup, travailler dans le secteur israélien de
la construction reste la seule solution possible. Mais, étant tributaires des soustraitants
pour accéder au marché du travail israélien, les travailleurs syriens sont
victimes de l’exploitation, et leurs droits de travailleurs ne sont pas respectés. Les
Syriennes sont durement touchées par la pénurie d’emplois dans le Golan syrien
occupé, d’autant plus que leur mobilité professionnelle et régionale est limitée50.
76. Les politiques et mesures israéliennes, notamment le contingentement de l’eau
et les régimes tarifaires discriminatoires qui favorisent les colons israéliens, ont
pour effet de restreindre l’accès des citoyens syriens à la terre et à l’eau. De ce fait,
les activités agricoles des citoyens syriens sont lourdement pénalisées alors même
que ces activités sont traditionnellement la source de leurs moyens de subsistance50.
77. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 18 Syriens étaient détenus
dans les prisons israéliennes en octobre 200951. Le Gouvernement syrien affirme
qu’au moins un détenu souffre d’une maladie mettant ses jours en danger et que les
autorités israéliennes n’y prêtent pas attention52.
IV. Conclusion
78. Dans son message du 12 février 2010 prononcé à l’occasion de la Réunion
internationale de soutien organisée pour la paix israélo-palestinienne, le Secrétaire
général a salué les efforts de réforme menés par l’Autorité palestinienne, qui
cherche à poser les bases économiques, sociales et institutionnelles de l’État
palestinien, et il a déclaré que l’Autorité palestinienne devait poursuivre son action
dans ce sens tout en s’efforçant de respecter toutes les autres obligations qui lui
incombaient au titre de la feuille de route. Il s’est en outre déclaré profondément
préoccupé par les souffrances que continuaient de subir les civils dans la bande de
Gaza, ajoutant que la poursuite du blocus, qui détruit une activité commerciale
légitime et prive les organisations d’aide et l’ONU elle-même des moyens
d’entamer la reconstruction civile, était inacceptable et contre-productive. Il a
également condamné la poursuite des tirs de roquettes à partir de Gaza, tirs qui
prennent pour cibles les civils israéliens sans discrimination. En conclusion, le
Secrétaire général a rappelé que les conditions nécessaires pour mettre fin à
__________________
48 A/64/516, par. 48.
49 Haaretz (www.haaretz.com/hasen/spages/1148860.html).
50 Bureau international du Travail, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés,
rapport du Directeur général, Conférence internationale du Travail, quatre-vingt-dix-septième
session, Genève, 2008, appendice, par. 95 à 98.
51 Comité international de la Croix-Rouge (www.icrc.org/web/eng/siteeng0.nsf/htmlall/israelgolan-
update-291009?opendocument).
52 Voir A/64/343, chap. II, Contribution de Cuba.
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l’occupation commencée en 1967 et pour créer un État palestinien vivant côte à côte
avec Israël dans la paix et la sécurité étaient clairement définies dans les résolutions
du Conseil de sécurité, la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe, soulignant
que la volonté politique des dirigeants des deux camps aussi bien que le soutien
volontariste des tiers étaient nécessaires53.
__________________
53 Déclaration du Secrétaire général M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Réunion internationale de
soutien pour la paix israélo-palestinienne, Qawra (Malte), 12 février 2010.
Nations Unies A/66/78–E/2011/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
9 mai 2011
Français
Original : anglais
11-32808 (F) 200511 250511
*1132808*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-sixième session
Point 62 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Session de fond de 2011
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2010/31, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-cinquième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution. Dans sa
résolution 65/179, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui rendre
compte à sa soixante-sixième session de l’application de la résolution. Établi par la
Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, le présent rapport est
soumis en application des résolutions de l’Assemblée et du Conseil.
* A/66/50.
* E/2011/100.
A/66/78
E/2011/13
2 11-32808
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan
syrien occupé*
Résumé
L’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est,
notamment le recours constant par l’armée israélienne à des mesures de détention
arbitraire, l’usage excessif de la force, l’expansion des colonies de peuplement, la
destruction de biens, la démolition d’habitations, les restrictions à la liberté de
circulation, la non-délivrance de permis de construire et la politique de bouclage,
continue de faire obstacle à l’existence et au bon fonctionnement des institutions de
l’Autorité palestinienne, et d’aggraver la situation économique et sociale des
Palestiniens.
Entre le 1er février 2010 et le 29 mars 2011, les forces de sécurité israéliennes
et les colons israéliens ont tué 98 Palestiniens et en ont blessé 1 871. Au cours de la
même période, le conflit a fait 5 morts et 82 blessés du côté israélien.
Selon des estimations, 6 000 Palestiniens, dont 213 enfants et 210 personnes
qui font l’objet d’un internement administratif sans inculpation ni jugement étaient
détenus à la fin de 2010.
En 2010, on a enregistré un plus grand nombre de démolitions qu’au cours de
n’importe quelle autre année depuis 2005. Au moins 431 constructions
palestiniennes, dont 137 habitations, ont été démolies à Jérusalem-Est occupée et
dans la zone C en Cisjordanie, ce qui a provoqué le déplacement de 594 personnes
et a privé 14 136 autres de leurs moyens d’existence.
Le Gouvernement israélien a annoncé sa décision d’assouplir le blocus imposé
à la bande de Gaza le 20 juin 2010. Cette décision a provoqué un accroissement des
importations de biens de consommation. Toutefois, la plupart des paramètres
fondamentaux du blocus israélien : restrictions frappant la liberté de circulation,
importation de matières premières et de matériaux de construction de première
nécessité destinés uniquement à des projets sous supervision internationale et
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organismes
ci-après pour leurs contributions techniques au présent rapport : Département des affaires
politiques, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Programme des
Nations Unies pour le développement, Fonds des Nations Unies pour la population, Programme
des Nations Unies pour les établissements humains, Office de secours et de travaux des Nations
Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, Organisation internationale du Travail, Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, Programme alimentaire mondial, Organisation mondiale de la
Santé et Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient.
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11-32808 3
exportation de seulement quelques catégories de produits, demeurent en place. En
Cisjordanie, les Palestiniens continuent d’avoir difficilement accès à Jérusalem-Est
occupée et à leurs terres, situées essentiellement dans la vallée du Jourdain, et aux
zones se trouvant derrière le mur et dans le voisinage de colonies israéliennes.
Au milieu de 2010, 517 774 colons israéliens, dont environ 200 000 à
Jérusalem-Est occupée, vivaient dans 144 colonies de peuplement dans le territoire
palestinien occupé. Leur nombre a plus que doublé depuis le lancement du processus
de paix d’Oslo en 1992.
L’occupation et la fermeture hermétique du point de passage donnant accès à la
République arabe syrienne constituent les obstacles les plus importants au
développement économique et à la normalisation de la vie sociale dans le Golan
syrien occupé. Les citoyens syriens qui souhaitent maintenir leur identité arabe
syrienne se heurtent à de grandes difficultés et voient leurs possibilités
d’entreprendre des activités génératrices de revenus très gravement restreintes.
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4 11-32808
I. Introduction
1. Dans sa résolution 2010/31, le Conseil économique et social a demandé que
soient complètement ouverts les postes frontière de la bande de Gaza, conformément
à la résolution 1860 (2009) du Conseil économique et social, afin que soient garantis
l’accès du personnel humanitaire et la circulation régulière et sans interruption des
personnes et des biens, et que soient levées toutes les restrictions à la liberté de
mouvement imposées au peuple palestinien. Le Conseil a également demandé à
toutes les parties de respecter les règles du droit international humanitaire et de
s’abstenir de recourir à la violence contre la population civile. Il a en outre demandé
à Israël, Puissance occupante, de cesser de détruire les habitations et les biens, les
institutions économiques, les terres agricoles et les vergers dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, ainsi que dans le Golan syrien occupé.
Le Conseil a réaffirmé que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, étaient
illégales et constituaient un obstacle de taille au développement économique et
social. Il a également réaffirmé que l’entreprise de construction d’un mur
actuellement menée dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est
et alentour, était contraire au droit international et provoquait l’isolement de
Jérusalem-Est, morcelant la Cisjordanie et exerçant un grave effet débilitant sur le
développement économique et social du peuple palestinien.
2. Dans sa résolution 65/179, l’Assemblée générale a réaffirmé les droits
inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur
leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau, et exigé
qu’Israël cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril des
ressources naturelles. L’Assemblée a souligné que l’édification du mur et
l’implantation de colonies dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est et alentour, étaient contraires au droit international et dépossédaient
le peuple palestinien de ses ressources naturelles. Elle a demandé à Israël, Puissance
occupante, de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui imposait le droit
international, notamment le droit international humanitaire en ce qui concerne la
modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est. L’Assemblée a également demandé à Israël de mettre fin à toute
intervention portant atteinte à l’environnement et à la destruction d’équipements
essentiels.
II. Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est
Morts et blessés
3. Entre le 1er février 2010 et le 29 mars 2011, 98 Palestiniens ont été tués et
1 871 autres blessés par les forces de sécurité et les colons israéliens. La plupart de
ces décès ont été enregistrés dans la bande de Gaza, pour l’essentiel à la suite de
frappes aériennes et de fusillades israéliennes dans les zones d’accès réglementé
situées dans le voisinage de la zone tampon près de la clôture séparant la bande de
Gaza d’Israël. La plupart des blessés, dont le nombre a augmenté de 60 % en 2010
par rapport à l’année précédente1 ont été associés à des affrontements en Cisjordanie
__________________
1 Données communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du
Secrétariat.
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11-32808 5
entre les forces israéliennes et des manifestants palestiniens, en particulier à
Jérusalem-Est occupée2.
4. Onze enfants ont été tués et 360 blessés à l’occasion d’affrontements. Rien
qu’en septembre et en octobre, 26 enfants palestiniens ont été blessés et un
nourrisson de 15 mois est décédé après avoir respiré des gaz lacrymogènes à
Jérusalem-Est occupée. Des gardes armés privés, engagés par le Ministère israélien
du bâtiment et du logement pour protéger les colons israéliens dans le quartier de
Silwan3, étaient impliqués dans la plupart de ces incidents.
5. L’utilisation d’enfants palestiniens comme boucliers humains par les forces de
sécurité israéliennes a été confirmée dans trois cas en Cisjordanie en 2010 (7 cas
avaient été signalés au cours de l’opération « Plomb durci » à Gaza3).
6. Au cours de la même période, les affrontements avaient fait 5 morts et
82 blessés du côté israélien2.
Arrestations et détentions arbitraires
7. Invoquant des raisons de sécurité, les forces israéliennes ont effectué, en 2010,
plus de 4 200 fouilles et arrestations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est
occupée, et arrêté 2 940 Palestiniens1. Depuis l’occupation du territoire palestinien
en 1967, les autorités israéliennes ont détenu pendant diverses périodes environ
760 000 Palestiniens, dont 13 000 femmes et 15 000 enfants. Selon des estimations,
6 000 Palestiniens, dont 210 qui faisaient l’objet de mesures d’internement
administratif sans inculpation ni jugement, étaient détenus dans des prisons
israéliennes à la fin de 20104. Depuis le 25 juin 2006, la faction armée palestinienne
basée à Gaza a détenu un soldat israélien.
8. Au cours de la même période, 213 enfants palestiniens de 12 à 17 ans auraient
été emprisonnés dans des geôles israéliennes5. D’après les chiffres fournis par la
police israélienne, 1 267 poursuites pénales ont été engagées contre des enfants
accusés d’avoir lancé des pierres à Jérusalem-Est occupée entre octobre 2009 et
octobre 2010. Il a été établi que, en 2010, 90 enfants, dont 24 avaient moins de
15 ans, avaient été victimes d’actes de torture et de mauvais traitement alors qu’ils
étaient en détention (contre 101 en 2009). En outre, on a signalé que 13 enfants
détenus, de 13 à 17 ans, avaient été menacés de violences sexuelles et qu’un autre
avait effectivement subi des sévices de cette nature en 2010 (contre 9 en 2009)3.
9. Entre janvier 2010 et la fin de 2010, 645 plaintes ont été déposées contre des
interrogateurs de l’agence de sécurité israélienne pour mauvais traitement et torture
de prisonniers palestiniens. Le Département chargé des enquêtes de police israélien
__________________
2 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Protection of Civilians, Casualties,
Database. Disponible en ligne à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/poc.aspx?id=1010002.
3 Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et al., « Children Affected by Armed
Conflict: Israel and the Occupied Palestinian Territory (2010 Annual Review) ». Disponible en
ligne à l’adresse suivante : www.unicef.org/oPt/CAAC_2010_annual_bulletin.pdf.
4 Données communiquées par l’Autorité palestinienne.
5 Defence of Child International-Palestine Section, « In their own words: A report on the situation
facing Palestinian children detained in the Israeli court system » (janvier 2011). Disponible en
ligne à l’adresse suivante : www.dci-pal.org/English/Doc/Press/JANUARY2011.pdf.
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du Ministère de la justice, qui est l’autorité compétente pour enquêter sur ces
plaintes, n’a pas mené d’enquête judiciaire3.
Déplacement de populations, destruction et confiscation
de biens
10. Les plans-cadres pour les communautés palestiniennes dans la zone C en
Cisjordanie, qui relève de la juridiction israélienne, sont inexistants ou bien ont été
établis par l’Administration civile israélienne sans que les communautés
palestiniennes locales aient été associées à cette entreprise ou aient été consultées6.
De ce fait, les besoins en logements et en infrastructures demeurent pour l’essentiel
non satisfaits, ce qui a entraîné une densification excessive de l’habitat et un
déplacement de populations vers les zones A et B, qui sont sous le contrôle
administratif de l’Autorité palestinienne.
11. Les terres et les constructions palestiniennes continuent de courir le risque
d’être confisquées par Israël à des fins telles que la construction du mur et des
routes desservant les colonies de peuplement israéliennes7. Outre le déplacement de
populations résultant des démolitions d’habitations, la destruction de bâtiments dont
dépendent les Palestiniens pour assurer leurs moyens d’existence ont souvent eu un
effet catastrophique sur la situation socioéconomique des familles concernées8.
12. Le nombre de démolitions a augmenté de 59 % en 2010 par rapport à 2009,
taux plus élevé que pendant n’importe quelle année depuis 2005. Au moins 431
constructions palestiniennes, dont 137 habitations, ont été démolies à Jérusalem-Est
occupée et dans la Zone C9 en Cisjordanie, ce qui a provoqué le déplacement de 594
Palestiniens et privé 14 136 autres10 de leurs moyens d’existence. Au moins 20 194
Palestiniens sont sans abri du fait de la démolition de leur maison depuis 200411.
__________________
6 Binkom, The Prohibited Zone (2008), disponible en ligne à l’adresse suivante :
http://eng.bimkom.Org/_Uploads/23ProhibitedZone.pdf); Banque mondiale, West Bank and
Gaza: The Economic Effects of Restricted Access to Land in the West Bank (2008), disponible en
ligne à l’adresse suivante: http:/siteresources.worldbank.org/INTWESTBANKGAZA/
Resources/EconomicEffectsofRestrictedAccesstoLandintheWestBankOct.20.08.pdf.
7 Selon la Banque mondiale, au cours de la période 2000-2007, 33 % des annonces de démolition
visaient des constructions palestiniennes et seulement 91 permis de construire avaient été
délivrés à des Palestiniens, alors que 7 % de ces ordonnances visaient des constructions
israéliennes et 18 472 permis de construire avaient été délivrés à des Israéliens (voir note de bas
de page 6).
8 Données communiquées par l’Office de secours de travaux des Nations Unies pour les réfugiés
de Palestine dans le Proche-Orient.
9 La zone C, qui représente la plus grande partie de la Cisjordanie, est placée sous le contrôle total
de l’armée israélienne, même pour les affaires civiles.
10 Bureau de coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Monitor (décembre 2010)
disponible sur le site www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_the_humanitarian_monitor_
2011_01_19_english.pdf.
11 Voir www.btselem.org. Les données concernant les démolitions d’habitations comme mesures
punitives sont disponibles jusqu’en 2004; les données relatives aux démolitions d’habitations à
des fins prétendument militaires sont disponibles pour la période 2004-2010 (et excluent
l’Opération « Plan durci »); et les données portant sur la démolition d’habitations construites
sans permis en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont disponibles uniquement pour la période
2006-2010 et 2004-2010, respectivement.
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13. Le 8 décembre 2010, les forces militaires israéliennes ont démoli 29
constructions, dont des habitations et l’école communale dans le village de Khirbet
Tana. Il s’agissait de la troisième vague de démolitions dont ce village a fait l’objet
en l’espace d’à peine plus de cinq ans. Une semaine plus tard, les autorités
israéliennes ont promulgué des ordonnances d’expulsion visant la plupart des
bâtiments qui restaient dans le village10.
14. La politique israélienne qui, comme en témoignent les faits sur le terrain, vise
à annexer Jérusalem-Est et consiste à démolir des habitations, à révoquer les permis
de séjour, à faire obstacle aux projets de construction des Palestiniens et à
confisquer leurs terres a conduit à l’expropriation de 25 378 dounams12 de terres à
Jérusalem-Est occupée depuis 196813.
15. Les autorités israéliennes ont réservé seulement 13 % de Jérusalem-Est
occupée à la construction de logements destinés aux Palestiniens. Toutefois, la plus
grande partie de cette zone est déjà très construite. En outre, Israël pratique une
politique restrictive pour l’octroi de permis de construire aux Palestiniens et prévoit
à cet effet une procédure souvent compliquée et coûteuse1.
16. De ce fait, le nombre de permis de construire délivrés tous les ans ne permet
pas de répondre à la demande de logements. L’écart entre les besoins de logements,
calculés sur la base de la croissance démographique, et les constructions
officiellement autorisées est estimé à au moins 1 100 logements par an. Ainsi, 28 %
de toutes les habitations palestiniennes à Jérusalem-Est occupée ont été construites
sans permis, situation qui pourrait à tout moment servir de prétexte aux autorités
israéliennes pour les démolir, et 60 000 Palestiniens pourraient ainsi se retrouver
sans abri14. Depuis 1967, les autorités israéliennes ont démoli des milliers de
constructions appartenant à des Palestiniens à Jérusalem-Est, dont environ 2 000
habitations15. En conséquence, les prix des logements deviennent de plus en plus
inabordables et la densification excessive de l’habitat commence à poser un
problème, si bien que certaines familles n’ont d’autre choix que de quitter
Jérusalem-Est occupée.
17. Au cours du premier semestre de 2010, 46 permis de séjour délivrés à des
Palestiniens à Jérusalem ont été révoqués venant s’ajouter aux 13 115 permis qui
avaient été révoqués, entre 1967 et novembre 200916.
18. En 2010, les autorités israéliennes ont confisqué 8 407,5 dounams de terres et
en ont rasé 1 532 dounams afin de construire le mur en Cisjordanie et d’étendre les
colonies de peuplement4.
19. Dans la bande de Gaza, le blocus se poursuit en vue d’empêcher la
construction, la reconstruction et la remise en état d’habitations palestiniennes. Le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires estime qu’il faut 26 500
__________________
12 1 dounam = 1 000 m2.
13 Voir www.btselem.org/english/Jerusalem/Land_Expropriation_Statistics.asp.
14 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « West Bank Movement and Access
Update » (juin 2010), disponible en ligne à l’adresse suivante : http://unispal.un.org/
UNISPAL.NSF/0/4694C27BF640414685257744004ACE17.
15 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « East Jerusalem: Key Humanitarian
Concerns » (mars 2011), disponible en ligne à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/documents/
ocha_opt_jerusalem_report_2011_03_23_web_english.pdf.
16 Voir www.btselem.org/english/Jerusalem/Revocation_Statistics.asp.
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nouveaux logements pour faire face à l’accroissement de la population qui s’est
produit entre juin 2007 et décembre 2010. D’autres logements sont nécessaires pour
remplacer les 6 300 logements qui ont été détruits ou gravement endommagés au
cours de l’opération Plomb durci et les 2 900 logements qui ont été détruits ou
endommagés lors d’opérations militaires antérieures; en outre, 5 500 nouveaux
logements doivent être construits pour remplacer ceux qui ne répondent pas aux
normes ou qui sont insalubres dans les camps de réfugiés. En bref, on estime qu’il
faudrait au bas mot 41 200 nouveaux logements17.
Colonies de peuplement israéliennes et actes de violence
commis par les colons
20. Au milieu de 2010, on estimait que plus de 500 000 colons israéliens vivaient
dans 144 colonies dans le territoire palestinien occupé, dont environ 200 000 se
trouvaient à Jérusalem-Est occupée4. Leur nombre a plus que doublé depuis le
lancement du Processus de paix d’Oslo en 1992.
21. Le nombre de colons israéliens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est
occupée, a augmenté de 68 % entre 1997 et 2010 (ce qui représente un taux de
croissance d’environ 4 % par an, soit un taux plus de deux fois supérieur au taux de
croissance naturelle de l’ensemble de la population israélienne au cours de la même
période), alors que la population palestinienne dans cette région s’est accrue de
41 % au cours de la même période, comme il ressort du tableau 1 ci-après.
Tableau 1
Croissance démographique des colons israéliens et de la population
palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est
Année 1992 1997 2002 2007 2010
Colons israéliens 241 500 308 689 383 275 461 169 517 774
Palestiniens – 1 787 562 2 042 306 2 323 469 2 513 283
Sources : www.btselem.org/English/Settlements/Settlement_population.xls; Human Rights
Watch, Separate and Unequal: Israel’s Discriminatory Treatment of Palestinians in the
Occupied Territories (décembre 2010); données communiquées par le Bureau central de
statistique de l’Autorité palestinienne (voir www.pcbs.gov.ps/Portals/_pcbs/populati/
GOVER1997-2010.htm).
22. Outre les colonies de peuplement, il existe actuellement une centaine d’avantpostes
en Cisjordanie qui ont été construits sans l’autorisation officielle d’Israël et
donc été déclarés illégaux par le Gouvernement israélien, mais qui sont souvent
tolérés par les ministères et protégés par l’armée israélienne. Tout comme les
colonies, les avant-postes sont illégaux au regard du droit international
__________________
17 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Easing the Blockade (mars 2011),
disponible en ligne à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_special_
easign_the_blockade _2011_03_english.pdf.
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humanitaire18. Ils contrôlent quelque 16 000 dounams de terres, dont 7 000 sont des
terres privées appartenant à des Palestiniens (voir A/65/365, par. 15).
23. Un moratoire partiel de 10 mois sur la construction de colonies de peuplement
en Cisjordanie a pris fin le 26 septembre 2010. La construction de logements
autorisés qui avait commencé avant son imposition s’est poursuivie au cours de ces
10 mois. Par ailleurs, l’organisation non gouvernementale israélienne, Peace Now, a
signalé plusieurs violations de ce moratoire partiel (voir A/HRC/16/72, par. 14).
24. Dans les six semaines qui ont suivi la levée du moratoire, la construction de
colonies de peuplement s’est accélérée par rapport à ce qu’elle avait été avant le
moratoire (voir A/HRC/16/72, par. 14). En fait, le nombre de logements construits
dans les colonies a pratiquement quadruplé en 2010 (6 764 logements) par rapport à
2009 (1 703 logements), 2 107 logements ayant été construits en 2008, 1 471 en
2007 et 1 518 en 200619.
25. Israël a établi des plans en vue de construire une nouvelle colonie de
peuplement entre Ma’ale Adumin et Jérusalem-Est, qui permettrait de relier ces
deux zones et de couper Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie. Israël avait déjà
installé il y a quelques années le nouveau siège du district de police dans cette zone
et, à cette occasion, avait goudronné les routes et construit les infrastructures
destinées à desservir la colonie de peuplement envisagée, partageant ainsi la
Cisjordanie en deux (voir A/65/365, par. 23).
26. Un vaste réseau routier relie les colonies de peuplement israéliennes les unes
aux autres et à Israël. Les Palestiniens n’ont pas le droit d’emprunter ces routes ou
n’y ont qu’un accès restreint. De ce fait, ces routes ont scindé la Cisjordanie en
enclaves isolées auxquelles les Palestiniens n’ont accès que par d’autres routes,
points de contrôle, ponts et tunnels qui contournent les routes réservées aux colons.
27. En décembre 2009, la Haute Cour de justice israélienne a levé l’interdiction
faite aux Palestiniens de circuler le long du tronçon de la route 443 en provenance et
à destination de Jérusalem qui se trouve au-delà de la Ligne verte. L’armée
israélienne a proposé la mise en place d’un nouveau système de circulation qui a eu
pour effet de continuer à empêcher les Palestiniens d’utiliser cette route, en
contravention des décisions de la Haute Cour20.
28. Les colonies de peuplement israéliennes, leur infrastructure et le territoire
réservé à leur expansion ont été désignés comme l’élément le plus important du
système de restriction des accès imposé à la population palestinienne en Cisjordanie,
y compris Jérusalem-Est. Si, dans certains cas, ces restrictions ont été établies et
appliquées unilatéralement par les colons israéliens, dans d’autres, l’armée
israélienne érige des clôtures autour des colonies et déclare la zone derrière ces
clôtures « zone de sécurité spéciale » (voir A/65/365, par. 16).
29. En 2010, les attaques lancées par des colons ont plus que doublé par rapport à
2009. Entre février 2010 et février 2011, le Bureau de la coordination des affaires
__________________
18 Un rapport de 2005 (le rapport Sasson) dont l’établissement avait été demandé par le Premier
Ministre israélien de l’époque, Ariel Sharon, avait conclu que les avant-postes étaient illégaux
même au regard de la législation israélienne.
19 Bureau central de statistique palestinien, communiqué de presse à l’occasion de la Journée de la
terre, disponible en ligne à l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/Portals/_pcbs/PressRelease/
land_day_E30032011.pdf.
20 Voir www.btselem.org/english/freedom_of_movement/road_443.asp.
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humanitaires a enregistré 304 incidents impliquant des colons, dont 101 visaient des
Palestiniens et leurs biens. En 2010, des colons ont tué un garçon palestinien. En
outre, des colons se sont emparés d’au moins 10 unités d’habitation palestiniennes à
Jérusalem-Est occupée, ce qui a entraîné l’expulsion d’au moins 70 Palestiniens1.
30. Des colons israéliens ont incendié une église palestinienne à Jérusalem-Est
occupée et trois mosquées en Cisjordanie. En 2010, six mosquées ont fait l’objet
d’actes de vandalisme, d’incendies volontaires ou bien ont été à la fois vandalisées
et incendiées par des colons israéliens, et ce, pour la cinquième fois cette année là21.
31. Pendant la récolte des olives en 2010, le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires a enregistré plus d’une trentaine d’incidents qui ont fait des blessés
parmi les Palestiniens ou ont endommagé les oliviers (contre 20 incidents lors de
chacune des récoltes de 2008 et 2009). En outre, des colons israéliens ont causé des
dizaines d’autres incidents (actes d’intimidation, violations de propriétés et barrage
de l’accès). Lors de ces incidents, 17 Palestiniens ont été blessés et à peu près 4 000
oliviers ont été détruits1.
32. Lors d’un incident, 3 000 dounams de terres cultivées ont été mis à feu par des
colons israéliens en août 2010, privant ainsi de leurs moyens d’existence une centaine
de familles palestiniennes originaires du village de Beit Furik (Naplouse)22.
33. Aucun acte d’accusation n’a été déposé à la suite des 97 enquêtes menées par
les forces de sécurité israéliennes sur la vandalisation d’arbres palestiniens entre
2005 et 201023. Le 27 mars, un tribunal de Jérusalem a condamné un colon à un an
et demi de prison et au versement de réparations pour avoir enlevé un mineur
palestinien en 2007.
Le mur
34. Israël continue d’ériger le mur dont la construction a commencé en 2002,
environ 85 % de l’itinéraire envisagé se trouvant en Cisjordanie, y compris
Jérusalem-Est occupée. Si la construction du mur se déroule comme prévu, environ
33 000 Palestiniens en Cisjordanie et la majorité des Palestiniens résidant à
Jérusalem-Est occupée habiteront entre le mur et la Ligne verte1.
35. À la fin de 2010, à peu près 61,4 % du mur, qui fait 707 kilomètres de long,
avaient été achevés. 8,4 % étaient en cours de construction, et 30,1 % étaient prévus
mais n’étaient pas encore construits1.
36. Le mur a déjà gravement perturbé la vie économique et sociale; il restreint la
liberté d’accès et de circulation des Palestiniens en Cisjordanie (soit environ
855 000 Palestiniens dans 206 localités). L’impact du mur se fera de plus en plus
sentir à mesure que progresse sa construction4.
__________________
21 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Monitor (octobre 2010),
disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_the_
humanitarian_monitor_2010_11_12_english.pdf.
22 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Monitor (août 2010),
disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_the_
humanitarian_monitor_2010_09_16_english.pdf.
23 Yesh Din, « Police investigation of vandalization of Palestinian trees in the West Bank »
(octobre 2010). Disponible en ligne à l’adresse suivante : www.yesh-din.org/userfiles/file/
datasheets/YESH%20DIN_Eng.pdf.
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37. Le mur sépare Jérusalem-Est occupée du reste de la Cisjordanie. Seuls les
détenteurs de documents d’identité de Cisjordanie qui sont munis de permis en
cours de validité pourront entrer dans Jérusalem-Est occupée par 14 points de
contrôle, pour se rendre au travail ou dans les centres de santé4. Environ 50 000
détenteurs de cartes d’identité de Jérusalem vivent à l’intérieur des limites de la
ville, mais ont été laissés sur le côté « Cisjordanie » du mur. Qui plus est, 140 000
personnes vivant dans le gouvernorat de Jérusalem, dans des communautés
historiquement rattachées à Jérusalem, en sont désormais physiquement séparées par
le mur14.
38. La zone entre le mur et la Ligne verte a été déclarée « zone militaire fermée »,
également désignée sous le nom de « zone de jointure ». Cette zone représente près
de 733 kilomètres carrés, soit environ 13 % de la superficie de la Cisjordanie. Ces
zones isolées et confisquées comptent 348 kilomètres carrés de terres agricoles,
110 kilomètres carrés de terres réservées aux colonies de peuplement et aux bases
militaires israéliennes, 250 kilomètres carrés de forêts et d’espaces ouverts et
25 kilomètres carrés de terres construites par des Palestiniens19. Environ 7 800
Palestiniens résident actuellement dans cette zone fermée. En outre, les Palestiniens
sont contraints d’obtenir un permis de « visiteur » pour avoir accès à leurs terres
agricoles et ressources en eau, qui sont situées dans la zone de jointure. Pour ce
faire, ils doivent passer par des portes construites dans le mur1. L’attribution d’un
nombre restreint de permis, de même que le petit nombre de portes et leurs heures
d’ouverture ont sérieusement réduit l’activité agricole ainsi que les moyens
d’existence des agriculteurs1.
39. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a indiqué qu’il lui était toujours difficile
d’entrer dans la zone de jointure pour fournir des services de santé ambulants, une
aide alimentaire, des soins de santé mentale et permettre à ses équipes de
travailleurs sociaux de s’acquitter de leur tâche, car Israël exigeait que les véhicules
et le personnel soient fouillés. Les autorités israéliennes continuent d’exiger le
transbordement des marchandises de l’UNRWA à l’un des cinq points de passage
commerciaux situés le long du mur8.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage
des territoires, y compris difficultés d’accès à l’aide
humanitaire
40. Du fait de l’institution par Israël d’un régime de bouclage dans le territoire
palestinien occupé pour des raisons de sécurité, il est devenu plus difficile pour les
ménages palestiniens de mener une vie normale (difficultés pour se rendre à l’école,
dans les centres de santé, au marché, au travail et dans les champs). Les restrictions
à la liberté de circulation dans le territoire occupé sont contraires à la Convention de
Genève relative à la protection des civils en temps de guerre du 12 août 194924
(quatrième Convention de Genève), et provoquent l’éclatement de l’espace
socioéconomique lorsque, tous les jours, la possibilité pour un ménage palestinien
ordinaire de mener une vie normale est sans cesse conditionnée par des décisions et
des retards dont les raisons sont obscures. Ce régime de restrictions à la liberté de
__________________
24 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
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circulation crée au sein de la population un sentiment constant d’incertitude et de
vulnérabilité.
41. Israël a continué de contrôler les exportations et les importations de biens
palestiniens. Le Territoire palestinien occupé ne compte aucun port, aéroport ni
chemin de fer et connaît des difficultés de transport par la route, si bien que les
échanges commerciaux ont essentiellement eu lieu avec Israël et transité par ce
pays.
Restrictions à la liberté de se rendre dans la bande de Gaza et d’en sortir
42. Le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis juin 2007 est demeuré
en vigueur, ce qui représentait un exemple flagrant, systématique et constant de
sanction collective imposée à toute une population civile, en violation directe de
l’article 33 de la Convention de Genève (voir A/HRC/16/72, par. 23).
43. Il demeure difficile pour la population de Gaza d’entrer dans le territoire et
d’en sortir, ces déplacements étant autorisés à titre exceptionnel pour des raisons
humanitaires, ce qui signifie que seul un nombre restreint de personnes nécessitant
des soins médicaux urgents et les détenteurs de permis qui les accompagnent
peuvent entrer en Israël1. En outre, le personnel national des organismes d’aide
humanitaire a eu davantage de mal à entrer à Gaza et à en sortir après juin 2010,
lorsque seulement la moitié des demandes d’accès à Gaza ont été approuvées pour
ce personnel25.
44. Jusqu’en juin 2010, des quantités limitées de 76 articles seulement ont été
autorisées, contre environ 4 000 articles avant le blocus10. En juin 2010, Israël a
annoncé un assouplissement du blocus, la liste de biens échappant à cette mesure
s’étant allongée, ce qui a provoqué un léger accroissement des importations de biens
de consommation et une diminution correspondante des articles faisant l’objet d’un
commerce illégal par les tunnels. Toutefois, les restrictions fondamentales à la
liberté de circulation des personnes et à l’importation de matières premières et de
matériaux de construction essentiels, de même que l’interdiction frappant les
exportations de biens, à l’exception d’un choix restreint de produits agricoles, sont
demeurées en place, malgré la légère hausse des importations de matériaux de
construction26. Il convient de noter que, selon une annonce faite par Israël le
8 décembre 2010, les exportations autorisées concernaient les produits agricoles, le
mobilier et les textiles, qui feraient l’objet de mesures de sécurité et d’arrangements
logistiques au point de passage de Kerem Shalom27.
45. Ces modestes améliorations pouvant aisément disparaître ou être modifiées,
elles ne donneront probablement pas à la population la certitude dont elle a besoin
pour vaquer normalement à ses occupations. À l’heure actuelle, les procédures
d’approbation demeurent pesantes et les capacités limitées aux points de passage
retardent la circulation des biens essentiels et l’exécution des projets internationaux
prévus dans le plan de relèvement et de reconstruction de Gaza. Des projets gérés
__________________
25 Voir http://ochadms.unog.ch/quickplace/cap/main.nsf/h_Index/CAP_2011_Humanitarian_Appeal/
$FILE/CAP_2011_Humanitarian_Appeal_SCREEN.pdf?openElement.
26 Information communiquée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le
Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
27 Information communiquée par le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient.
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par l’ONU, d’une valeur totale de 155,5 millions de dollars, ont été approuvés à ce
jour par le Gouvernement israélien. Il importe à présent de faire en sorte que les
projets soient exécutés dans les délais et qu’ils continuent à être régulièrement
approuvés. Ainsi, la fermeture arbitraire du point de passage de Nahal Oz au début
de 2010 a entravé l’importation de gaz à usage domestique, de même que le déficit
de capacités aux points de passage de Karni et Kerem Shalom, a retardé la livraison
de matériaux de construction1.
46. Entre janvier 2010 et février 2011, 3 407 chargements de marchandises sont
entrés dans la bande de Gaza27. Si ce chiffre marque un progrès par rapport à 2009,
il demeure néanmoins bien en deçà de la moyenne mensuelle, qui était de 12 350
chargements pendant les mois ayant précédé l’imposition du blocus en 200710.
Malgré une augmentation générale des importations d’articles non alimentaires,
notamment de nouvelles matières premières, les produits alimentaires continuent de
constituer la majorité des produits importés, soit 58 % (ils comptaient pour environ
20 % avant juin 2007)17. Au moment de l’établissement du présent rapport,
l’annonce d’un assouplissement des restrictions à l’exportation, qui avait été faite
par les autorités israéliennes en décembre 2010, demeure pour l’essentiel sans effet1.
En fait, 99 chargements de marchandises ont été exportés en décembre 2010, 107 en
janvier 2011 et 52 en février 2011, contre 4 en novembre 2010 et aucun au cours des
six mois précédents. Les exportations en décembre 2010 et février 2011
concernaient toutes des produits agricoles27.
47. L’importation de matériaux de construction de première nécessité demeure
soumise à d’importantes restrictions. Les matériaux désignés par Israël comme
articles « à double usage » sont réservés aux projets approuvés par l’Autorité
palestinienne et supervisés par des organisations internationales1, ce qui entraîne des
retards et des dépenses supplémentaires lors de l’exécution des projets. La
désignation unilatérale de matériaux de construction comme « articles à double
usage destinés à des projets » entrave les efforts de relèvement et de reconstruction
et vide de son sens l’engagement pris par les donateurs internationaux de remédier
au sort de la population civile.
48. En outre, le système de coordination et de contrôle à appliquer est
extrêmement contraignant, ce qui entraîne souvent une interruption à la fois des
importations et des projets. Le fait que les 41 200 unités d’habitation nécessaires
(notamment en raison de la croissance naturelle) n’ont pas été construites est à
l’origine d’une crise du logement de plus en plus grave qui se répercute sur le parc
immobilier et nuit à l’hygiène et à la stabilité sociale des familles.
49. Les autorités israéliennes continuent de s’efforcer de renforcer les capacités au
point de passage de Karem Shalom, mais le fait que la bande transporteuse au point
de passage de Karni ne fonctionne actuellement que deux fois par semaine pour le
transport de céréales et de gravier a gravement entravé l’exécution des projets de
construction autorisés par les autorités israéliennes28, et les efforts faits pour
maintenir des réserves de blé suffisantes1. La bande transporteuse était fermée
pendant la première quinzaine de mars 02011.
__________________
28 Une fois approuvé, chaque chargement importé destiné à des projets est soumis à une procédure
de contrôle et de vérification rigoureuse par les autorités israéliennes,. Cette procédure a
entraîné une forte augmentation des dépenses d’administration et de fonctionnement et ralenti
l’exécution des projets.
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50. Depuis la fin de 2008, il est totalement ou partiellement impossible aux
Palestiniens de se rendre dans les terres situées entre 1 000 et 1 500 mètres de la
Ligne verte et, dans les zones maritimes, au-delà de 3 milles marins du littoral. En
mer, les pêcheurs ne peuvent pas pénétrer dans leur zone économique exclusive. Il
convient de noter que, dans tous les États Membres de l’Organisation des Nations
Unies, la zone économique exclusive s’étend sur 200 milles marins, comme le
prévoit l’article 57 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer29. Au
total, on estime que 17 % de la masse terrestre totale de la bande de Gaza et 35 % de
ses terres agricoles font l’objet de restrictions. On estime aussi 178 000 personnes
(12 % de la population de la bande de Gaza), dont environ 113 000 sont touchées
par les restrictions frappant l’accès aux terres et 65 000 par les restrictions frappant
l’accès aux zones maritimes, souffrent directement des effets du système d’accès
mis en place par l’armée israélienne30.
Circulation des personnes et des biens en Cisjordanie
51. Si la circulation entre les centres urbains dans toute la Cisjordanie, à
l’exclusion de Jérusalem-Est occupée, s’est très légèrement améliorée, l’accès des
Palestiniens à leurs terres dans la vallée du Jourdain, dans les zones situées derrière
le mur et dans le voisinage des colonies de peuplement israéliennes demeure
difficile1. Les procédures de passage aux portes qui donnent accès à Jérusalem-Est
ou à d’autres parties de la Cisjordanie par la Zone C sont appliquées de façon
arbitraire par les autorités israéliennes. Les permis de passage ne sont normalement
valides qu’à certaines portes et l’entrée par d’autres portes n’est pas autorisée.
52. La mobilité des Palestiniens dans toute la Cisjordanie continue d’être contrôlée
par les Israéliens au moyen de postes de contrôle militaires et d’obstacles physiques
à la circulation. On comptait plus de 500 obstacles en Cisjordanie au 4 janvier 2011
– contre 571 à la fin de 2009 et 518 en moyenne en 2006 –, dont 64 postes de
contrôle gardés en permanence, 24 gardés par intermittence et plus de 420 obstacles
physiques non gardés (barricades, remblais et murs de terre, barrières routières,
barrages routiers et tranchées). Ces obstacles ont été renforcés par des postes de
contrôle ponctuels ou mobiles; tout au long de 2010, en moyenne 92 points de
contrôle de ce type ont été construits toutes les semaines1. Aucune amélioration n’a
été constatée à Jérusalem-Est ni dans la Zone C. Israël a permis aux touristes de
visiter Bethléem et accordé un accès plus prévisible des produits à base de viande et
des produits laitiers à Jérusalem-Est à partir du reste de la Cisjordanie.
53. Il est interdit aux Palestiniens de franchir les points de contrôle donnant accès
à la vallée du Jourdain (zone offrant un énorme potentiel pour ce qui est de
l’agriculture, de la logistique commerciale et du tourisme religieux et médical) à
bord de leurs véhicules privés s’ils ne sont pas munis d’un permis spécial qu’il est
souvent difficile d’obtenir14.
54. En 2010, l’UNRWA s’est heurté à des restrictions constantes lorsqu’il
cherchait à se rendre dans les communautés de réfugiés en Cisjordanie, ce qui a
gravement nui à sa capacité de répondre aux besoins humanitaires des réfugiés
__________________
29 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1833, no 31363.
30 Bureau de la coordination des affaires humanitaires et Programme alimentaire mondial,
« Between the Fence and a Hard Place: the Humanitarian Impact of Israeli-imposed Restrictions
on Access to Land and Sea in the Gaza Strip » (août 2010). Disponible en ligne à l’adresse
suivante : www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_special_focus_2010_08_19_english.pdf.
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palestiniens. Au total, 339 incidents liés à des problèmes d’accès ont été signalés en
2010, ce qui a fait perdre à l’Office environ 293 jours de travail (soit 2 200 heures).
Les victimes de ces mesures étaient des enseignants, des médecins et des
infirmières, des travailleurs sociaux et du personnel de terrain. Ces incidents ont nui
à la prestation de services d’enseignement et de santé et aux opérations de secours.
Dans leur immense majorité (337 incidents), ils étaient dus aux restrictions
imposées par Israël8.
Exploitation, déprédation et épuisement des ressources
naturelles palestiniennes et de l’environnement
55. L’expansion des colonies de peuplement israéliennes, le mur et les opérations
militaires israéliennes ont gravement restreint la capacité des Palestiniens d’avoir
accès à leurs ressources naturelles, à savoir l’eau, la terre et l’énergie, et ont eu un
effet préjudiciable sur l’environnement, notamment du fait de l’épuisement des
ressources naturelles et de la détérioration de leur qualité. La dégradation des sols et
la pollution de l’air et de l’eau auront des effets à long terme sur l’écologie et sur la
santé et mettront encore davantage en péril le développement et le bien-être de la
population palestinienne.
56. Les Palestiniens ont un accès très limité aux ressources en eau de surface telles
que celles du Jourdain. Israël pompe 80 % du potentiel estimé des aquifères
souterraines en Cisjordanie et plus de la moitié de ce potentiel au moyen de puits
profonds, sans qu’il existe de mécanisme de consultation périodique avec l’Autorité
palestinienne. Cette situation a provoqué une baisse des nappes phréatiques et un
assèchement de la moitié des puits palestiniens au cours des 20 dernières années. En
raison des restrictions mises en place par Israël, les Palestiniens ont eu accès à entre
133 millions et 138 millions de mètres cubes d’eau au cours de la décennie écoulée,
alors que, dans le même temps, les colons en ont utilisé environ 75 millions de
mètres cubes. En 2007, les Palestiniens de Cisjordanie avaient droit à 123 litres
d’eau par habitant et par jour et les Israéliens à 544 litres par habitant et par jour31.
57. L’accès des Palestiniens à de l’eau douce locale est extrêmement limité : la
ration est en moyenne de 73 litres par habitant et par jour en Cisjordanie (dans
certaines parties d’Hébron, la moyenne tombe à 10 litres par personne et par jour) et
de 52 litres dans la bande de Gaza. Ce chiffre est très inférieur à la moyenne
recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé, qui est de 100 litres par
jour4. En outre, on estime que 313 000 personnes en Cisjordanie ne sont pas
raccordées à un réseau d’adduction d’eau, et l’eau leur coûte donc quatre ou cinq
fois plus cher que celles qui le sont32. Ces personnes dépendent donc pour
l’essentiel de citernes recueillant l’eau de pluie ou de l’eau transportée par camionciterne,
dont la qualité est variable. L’eau des camions-citernes en Cisjordanie coûte
en moyenne cinq fois plus cher que l’eau courante (19,4 nouveaux shekels contre
__________________
31 Banque mondiale, West Bank and Gaza: Assessment of Restrictions on Palestinian Water Sector
Development (2009) (http://siteresources.worldbank.org/INTWESTBANKGAZA/Resources/
WaterRestrictionsReport18Apr2009.pdf)
32 UNICEF/Service palestinien d’hydrologie, Water, Sanitation and Hygiene Household Survey:
Gaza (2010), disponible en ligne à l’adresse suivante : www.ewash.org/files/library/FINAL_
WASH_REPORT.pdf.
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3,8 nouveaux shekels le mètre cube)33. Les pauvres vivant dans la bande de Gaza
finissent par payer 10 fois plus que le montant recommandé par l’UNICEF et
l’Organisation mondiale de la Santé32.
58. À Gaza, l’interdiction frappant les importations de pièces détachées et de
matériaux de construction a provoqué une détérioration de la qualité de l’eau et une
diminution des quantités disponibles. Environ 85 % de l’eau des puits dans la bande
de Gaza n’est pas potable en raison d’une hausse des niveaux d’alcalinité et de la
concentration de sels et de nitrates4, 34. D’après le Bureau central de statistique
palestinien, l’eau dans la bande de Gaza a un taux de salinité élevé car la nappe
aquifère côtière contient 1 000 milligrammes de chlorure par litre par rapport aux
300 milligrammes recommandés par les normes internationales33.
59. Étant donné la capacité limitée et les pannes constantes des installations
d’assainissement à Gaza, qui ne desservent que deux tiers de la population, environ
60 millions de litres d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées sont déversés
tous les jours dans les terres agricoles, la mer et les sources d’eau potable 25,35.
60. La plupart des eaux usées produites en Cisjordanie (40 à 50 millions de mètres
cubes par an) sont déversées dans l’environnement sans avoir été traitées, polluant
les terres agricoles et les aquifères souterrains25. On estime qu’environ 40 millions
de mètres cubes d’eaux d’égout et de déchets solides produits par les colonies
israéliennes sont déversés tous les ans dans les terres palestiniennes.4
61. Ces pratiques israéliennes entraînent une dégradation des sols et une perte de
productivité agricole. Le mur en Cisjordanie a été construit sur environ 19 000
dounams de terres agricoles4, isolant environ 170 000 dounams de terres fertiles
d’une valeur économique estimée à 38 millions de dollars et privant ainsi les
agriculteurs palestiniens du droit d’exploiter cette ressource pour subvenir à leurs
besoins.
62. Les Palestiniens ont toujours difficilement accès à l’énergie, en raison de
l’instabilité de l’approvisionnement en électricité qui est contrôlé par Israël, et des
graves restrictions frappant les livraisons de gaz en bouteille. Bien que des
gisements de gaz naturel se prêtant à une production commerciale aient été
découverts sur le littoral de Gaza, leur exploitation a été interrompue, les
négociations entre Israël et d’autres parties prenantes intéressées n’ayant pas
abouti36.
__________________
33 Bureau central de statistique palestinien, communiqué de presse à l’occasion de la Journée
mondiale de l’eau (22 mars 2011), disponible en ligne à l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/
DesktopModules/Articles/ArticlesView.aspx?tabID=0&lang=en&ItemID=1664&mid=12235.
34 Bureau central de statistique palestinien, communiqué de presse à l’occasion de la Journée
mondiale de l’environnement, disponible en ligne à l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/
Portals/_pcbs/PressRelease/Envirm-DayE.pdf.
35 Programme des Nations Unies pour l’environnement, Environmental Assessment of the Gaza
Strip (2009), disponible en ligne à l’adresse suivante : http://oneresponse.info/crosscutting/
environment/publicdocuments/UNEP_Gaza_EA.pdf.
36 Autorité monétaire palestinienne et coll., Quarterly Economic and Social Monitor, vol. 22
(novembre 2010).
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Indicateurs socioéconomiques
63. L’économie palestinienne a été gravement affectée par l’occupation israélienne
depuis 1967 et continue de souffrir d’un accès très limité à des sources de croissance
et de prospérité telles que les terres, les ressources naturelles, les sites touristiques et
culturels, les fréquences de télécommunications et un accès ininterrompu aux
marchés intérieur et international. Après la crise de septembre, la Puissance
occupante a imposé des politiques restrictives supplémentaires. C’est pour cette
raison que l’économie palestinienne a été caractérisée par les tendances à la
volatilité qui s’y sont manifestées au cours des 10 dernières années. De fait, la
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement estime que le
produit intérieur brut (PIB) par habitant en 2010 était inférieur de 30 % au niveau
qu’il atteignait en 2000 (voir TD/B/57/4). Récemment, les taux de croissance du PIB
ont été élevés, l’économie palestinienne ayant amorcé une phase de reprise pendant
laquelle elle se remet de l’épuisement de son capital national et du ralentissement de
l’activité économique. Cette tendance est reflétée par le taux de croissance du PIB
réel de la bande de Gaza, qui a affiché une progression de 15 % pendant le premier
trimestre de 2010 par rapport à la période correspondante de 2009, soit un chiffre
plus élevé que celui enregistré en Cisjordanie (10 %)37.
64. Le régime d’occupation a imposé aux villes et villages sous contrôle
palestinien des limites territoriales temporaires strictes. Cela a eu pour conséquence
de freiner fortement l’expansion urbaine, entraînant une explosion du prix des
terrains, rendant les logements de plus en plus inabordables pour les familles
palestiniennes et affectant négativement la situation économique globale38.
65. L’effondrement de l’économie palestinienne et le redressement qu’elle a
enregistré par la suite ont entraîné des changements marqués en termes de
participation à l’activité économique et de tendances de l’emploi. Alors que le taux
d’activité était déjà faible au regard des normes internationales en 2000 (43,5 %
pendant le troisième trimestre de cette année), le déclin qu’il a accusé par la suite
sous l’effet des politiques appliquées par les autorités israéliennes ne s’est jamais
complètement inversé, même une décennie plus tard (ce taux était de 40,5 % pour
l’ensemble des territoires mais de 36 % seulement à Gaza pendant le troisième
trimestre de 2010)39. Malgré de très hauts niveaux de capital humain sur l’ensemble
du territoire par rapport au reste de la région et au-delà, les tendances révélées par
les taux d’emploi, de sous-emploi et de chômage, combinées à la baisse globale des
salaires réels, font ressortir non seulement la situation précaire de l’emploi en
Palestine depuis la crise de septembre 2000, mais aussi l’existence d’une économie
qui est de plus en plus scindée entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, comme
l’indique le tableau 239. Le taux de chômage a plus que doublé depuis 2000.
__________________
37 Banque mondiale, Croissance et institutions durables : les bases d’un futur État palestinien
(2010). Consultable (en anglais seulement) à partir du site http://siteresources.worldbank.org/
INTWESTBANKGAZA/Resources/WorldBankSep2010AHLCReport.pdf.
38 Renseignements fournis par le Programme des Nations Unies pour les établissements humains
(ONU-Habitat).
39 Bureau central de statistiques palestinien, enquêtes sur la population active.
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Tableau 2
Statistiques de l’emploi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
pendant le troisième trimestre de 2000 et de 2010
(En pourcentage)
Plein emploi Sous-emploi Chômage
2000 2010 2000 2010 2000 2010
Cisjordanie 84,8 73,0 7,7 6,9 7,5 20,1
Bande de Gaza 81,0 54,1 3,5 5,4 15,5 40,5
66. Il existe des différences sur le plan de la durée du chômage selon l’endroit : les
habitants de la bande de Gaza sont au chômage pendant une moyenne de 24,1 mois,
tandis que ceux de la Cisjordanie le sont pendant une moyenne de 7,8 mois. Le taux
de chômage le plus élevé est de 70,6 % et est enregistré chez les jeunes de la bande
de Gaza âgés de 15 à 19 ans; 33,5 % de leurs homologues de Cisjordanie sont sans
emploi39. Avec une main-d’oeuvre augmentant au rythme de 3 % par an, en partie en
raison du pourcentage disproportionné de jeunes dans la population, une catégorie
dont l’expansion se poursuit, seule une croissance économique soutenue bénéficiant
notamment au secteur des biens échangeables peut permettre de maîtriser le
sentiment de frustration croissant que ressentent les jeunes.
67. Bien que l’accès du marché de la main-d’oeuvre à l’économie israélienne ne
soit pas offert aux habitants de la bande de Gaza, il reste ouvert, encore qu’avec de
fortes restrictions, aux Palestiniens résidant en Cisjordanie. En fait, 78 800
Palestiniens de Cisjordanie étaient employés dans l’économie israélienne pendant le
quatrième trimestre de 2010, ce qui représentait 13,82 % de la population
cisjordanienne active. Il s’agit là d’une faible augmentation par rapport à la période
correspondante de 2009, lorsqu’environ 72 079 (13,40 %) des habitants de la
Cisjordanie exerçant un emploi travaillaient dans l’économie israélienne39.
68. Le secteur industriel de la bande de Gaza continue de souffrir des dommages
causés par l’opération « Plomb durci » et le bouclage imposé en juin 2007. Les
registres indiquent que 1 365 établissements étaient en exploitation en juin et
juillet 2010, contre 3 900 avant le bouclage. Parmi eux, 15 % fonctionnaient à une
capacité comprise entre 30 et 60 %, un cinquième à une capacité de 20 %, et 65 %
restaient hors service. Il y a également eu un déclin de l’emploi dans ces
établissements, leur effectif tombant de 35 000 travailleurs à 6 000. Le secteur de la
construction se trouvait dans une situation tout aussi précaire : 50 établissements en
exploitation avaient embauché 1 500 travailleurs en 2010, alors qu’avant les
bouclages, 125 établissements employaient 50 000 travailleurs37. Néanmoins, le
secteur de la construction enregistre des améliorations en Cisjordanie, où le nombre
de permis de construire émis pendant le troisième trimestre de 2010 a augmenté de
11,8 % par rapport à la période correspondante en 200940.
69. Le secteur agricole continue aussi à subir des dommages. Trente-cinq pour
cent des terres agricoles de la bande de Gaza sont situées dans des zones d’accès
limité; on estime que le manque d’accès à ces terres entraîne chaque année la perte
d’environ 75 000 tonnes de produits agricoles dont la valeur marchande est, selon
__________________
40 Voir www.pcbs.gov.ps/desktopDefault.aspx?tabID=3491&lang=en.
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une évaluation prudente, de 50,2 millions de dollars. Dans le secteur de la pêche, on
estime que les restrictions d’accès ont entraîné la perte d’environ 7 000 tonnes de
prises potentielles, la perte de revenu correspondante se chiffrant à quelque
26,5 millions de dollars au cours d’une période de cinq ans41.
70. Les restrictions à la liberté de circulation réduisent énormément la capacité
concurrentielle des entreprises en entraînant une augmentation des coûts de
transport et une baisse du niveau d’utilisation des capacités, ce qui, par voie de
conséquence, se traduit par des coûts fixes élevés. De plus, les horaires de travail
très limités en vigueur aux points de passage israéliens, combinés aux lacunes sur le
plan des infrastructures, telles que le manque d’entrepôts frigorifiques et de
scanners de grande taille, ainsi qu’à l’utilisation d’un système de transbordement
lent et inefficace aux points de passage commerciaux, au lieu de conteneurs,
empêchent les entreprises palestiniennes de transporter les marchandises dans des
conditions rentables, ce qui leur interdit l’accès à des marchés internationaux qui
exigent des délais de livraison rigoureux et limite leur capacité à réaliser des
économies d’échelle.
71. Les critères utilisés pour mesurer le degré de pauvreté ont récemment été
révisés par le Bureau central palestinien des statistiques. Globalement, les taux de
pauvreté restent extrêmement faibles à Jérusalem-Est occupée et sont en déclin en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Toutefois, les taux de pauvreté enregistrés
dans la bande de Gaza sont presque deux fois plus élevés que ceux observés en
Cisjordanie. La population continue d’être très vulnérable face à ce problème, et une
forte proportion des ménages vivent à la limite de la pauvreté. Celle-ci touche
davantage les familles monoparentales dirigées par des femmes.
72. Étant donné qu’ils consacrent plus de la moitié du total de leurs dépenses en
espèces à la nourriture, les ménages palestiniens sont particulièrement sensibles aux
variations des prix alimentaires et des niveaux de revenu. À mesure que les prix
alimentaires augmentent, en partie en raison des restrictions imposées par Israël aux
déplacements, ce qui entraîne une inflation du coût des transports, et parallèlement à
la baisse des niveaux de revenu, les Palestiniens ont recours à des mécanismes
d’adaptation consistant par exemple à reporter le paiement des montants facturés
pour les services publics, à acheter des aliments à crédit et à consommer une
nourriture de moins bonne qualité et en plus petite quantité. Même si elles sont
réversibles, la plupart de ces stratégies d’adaptation peuvent avoir des conséquences
permanentes sur la vie et les moyens de subsistance des gens en provoquant une
détérioration de leur santé et de leur état nutritionnel, un endettement excessif et la
perte de possibilités futures pour ceux qui souhaitent accéder à des niveaux de
qualification, de compétence et de rémunération plus élevés.
73. La détérioration de la situation économique et la vulnérabilité croissante ont
fait du territoire occupé de Palestine l’une des économies les plus tributaires de
l’aide dans le monde. Les mesures qui ont pour effet d’étouffer le secteur productif
palestinien réduisent fortement les effets multiplicateurs de l’aide.
__________________
41 Renseignements fournis par le Programme alimentaire mondial.
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Santé publique et insécurité alimentaire
74. L’insécurité alimentaire continue d’être un problème pressant pour
1,43 million de Palestiniens, bien que ceux qui sont établis en Cisjordanie soient
mieux lotis que les habitants de la bande de Gaza, 22 % des personnes appartenant à
la première catégorie étant exposées à l’insécurité alimentaire par rapport à 52 % de
celles qui font partie de la seconde41, 42.
75. Dans la bande de Gaza, le blocus, les coupures de courant répétées et
l’instabilité de l’alimentation en électricité ont eu des répercussions profondes sur
les soins médicaux. En outre, les pénuries de médicaments et de fournitures
essentiels sont manifestes. À la fin de janvier 2011, les stocks de 38 % des
médicaments essentiels de la pharmacie centrale de Gaza étaient épuisés17.
76. Les réfugiés sont particulièrement vulnérables sur le plan financier, ce qui ne
fait qu’alourdir le fardeau imposé aux services de santé fournis par l’UNRWA dans
la bande de Gaza. Les services de santé psychosociale qui y sont offerts en divers
endroits ont également subi les effets néfastes des conflits et de l’isolement
économique. En particulier, 56,6 % des enfants ont signalé présenter une réaction
modérée aux traumatismes, tandis que 10,6 % d’entre eux ont accusé des réactions
graves. La prévalence du stress post-traumatique dans les familles est estimée à
45 %43.
77. Les Palestiniens vivant à l’intérieur de la Zone de séparation doivent faire face
à de graves restrictions à l’accès aux soins de santé, car ils doivent passer par des
postes de contrôle israéliens pour recevoir des services médicaux de base dans des
localités palestiniennes situées en Cisjordanie44. Le système de soins de santé en
Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée continue de se délabrer en raison de
l’occupation et des restrictions imposées au mouvement des personnes (non
seulement des patients mais aussi du personnel de santé) et des biens45. Par ailleurs,
comme les fournisseurs de soins spécialisés se trouvent souvent à Jérusalem-Est
occupée, les habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sont obligés
d’obtenir des permis pour se rendre dans les centres où ces praticiens exercent46, ce
qui, par voie de conséquence, entraîne des dépenses importantes qu’il faut couvrir
en puisant dans les ressources financières déjà limitées des ménages et des pouvoirs
publics.
__________________
42 Les indicateurs utilisés pour définir l’insécurité alimentaire dans le territoire palestinien occupé
sont établis à partir de données sur les niveaux de revenu et/ou de consommation (dollars par
habitant) et les tendance des dépenses alimentaires ou non alimentaires (diminution/aucun
changement).
43 UNRWA, Emergency Appeal 2011 (décembre 2010). Consultable à partir du site
www.unrwa.org/userfiles/2010121464938.pdf.
44 Organisation mondiale de la Santé et Bureau de la coordination des affaires humanitaires, The
Impact of the Barrier on Health (juillet 2010). Consultable à partir du site
www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_special_focus_july_2010_english.pdf.
45 Rita Giacaman et al., « Health status and health services in the occupied Palestinian territory »,
The Lancet, vol. 373, no 9666 (mars 2009), p. 837 à 849.
46 Renseignements fournis par l’Organisation mondiale de la Santé.
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Jeunesse et éducation
78. Quarante incidents à l’occasion desquels des étudiants ont été empêchés de se
rendre dans leurs écoles, l’enseignement a été perturbé ou la sécurité des étudiants a
été compromise ont été recensés en 2010. Dans 38 % des cas, ils étaient dus à la
fermeture de routes et à des postes de contrôle, à des fouilles et à des actes de
harcèlement ou des voies de fait commis contre des étudiants à des postes de
contrôle par les autorités israéliennes. Dans 33 % des cas, des enfants ont manqué
des cours et ont été exposés à des actes de violence commis par des colons parce
que les autorités israéliennes n’avaient pas fourni des escortes militaires pour
protéger les écoliers qui passaient à proximité de colonies et d’avant-postes situés
en Cisjordanie, à des endroits où des individus enclins à la violence étaient
présents3.
79. La situation qui prévaut dans la bande de Gaza est particulièrement urgente
compte tenu du taux de croissance de la population, du fait que l’effectif moyen des
classes est compris entre 38 et 40 élèves, et du fait que 79 % des écoles administrées
par le Ministère de l’éducation et 90 % de celles relevant de l’UNRWA fonctionnent
selon un système à double ou triple horaire. Au milieu de 2010, on estimait que le
Ministère de l’éducation avait besoin de 160 nouvelles écoles pour remédier au
problème du doublage ou du triplage des horaires17.
80. En Cisjordanie, une dizaine d’écoles sont menacées de démolition en raison du
manque de permis; 22 autres ont été déclarées dangereuses ou insalubres, et 5 autres
sont la cible d’actes d’intimidation commis par des colons israéliens47. Dans la
zone C, la construction de nouvelles écoles et l’exécution de travaux de réparation
ne peuvent être entrepris sans que les responsables ne courent le risque de faire face
à des procédures de longue durée et à l’issue incertaine dont l’aboutissement peut
être la signification d’une ordonnance de démolition ou de mise sous scellés.
81. En dépit de l’exiguïté du territoire sur lequel elle exerce un contrôle, ainsi que
d’autres contraintes, l’Autorité palestinienne a accéléré les progrès accomplis sur la
voie de l’amélioration de ses fonctions gouvernementales. Dans les domaines où
l’Organisation des Nations Unies est la plus active (gouvernance, primauté du droit
et droits de l’homme; moyens de subsistance et secteurs productifs; éducation et
culture; santé; protection sociale; infrastructure; et eau), les fonctions
gouvernementales de l’autorité ont actuellement atteint un stade de développement
suffisant pour permettre le fonctionnement d’un gouvernement capable de bien gérer
les affaires d’un État48.
III. Golan syrien occupé
82. Le Golan syrien a été occupé par Israël durant le conflit arabo-israélien en
1967. En 1981, Israël a adopté la loi sur les hauteurs du Golan qui plaçait la totalité
du territoire qu’il contrôlait sous juridiction et administration israéliennes, ce qui
__________________
47 Office de la coordination des affaires humanitaires, The Humanitarian Monitor (septembre
2010). Consultable à partir du site www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_the_humanitarian_
monitor_2010_10_19_english.pdf.
48 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient,
« Palestinian State-building: a decisive period » (13 avril 2011). Consultable à partir du site
http://unispal.un.org/pdfs/AHLC-Apr2011_UNSCOrpt.pdf.
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revenait à une annexion (voir A/65/327, par. 81). Dans sa résolution 497 (1981), le
Conseil de sécurité a jugé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa
juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue.
83. Le Golan occupé couvre une superficie d’environ 1 200 kilomètres carrés.
Quelque 22 000 Syriens y résident encore dans cinq villes. Le Golan syrien occupé
compte également à peu près 19 000 colons israéliens qui vivent dans 33 colonies de
peuplement49.
84. L’occupation et la fermeture du passage en République arabe syrienne
constituent les principaux obstacles au développement économique et à la
normalisation de la vie sociale dans le Golan syrien occupé. Les ressortissants
syriens qui souhaitent maintenir leur identité arabe syrienne se heurtent à des
difficultés et voient leurs perspectives de gagner décemment leur vie gravement
compromises50.
85. L’agriculture reste la principale source de revenus de la plupart des familles
syriennes. Selon le Gouvernement syrien, les travailleurs et les propriétaires terriens
syriens dans le Golan syrien occupé sont victimes de discrimination qui se manifeste
sous forme de refus d’emploi pour n’avoir pas effectué leur service militaire, de
restrictions concernant l’usage de l’eau, notamment à des fins d’irrigation, et de
forte imposition. L’impôt sur les produits agricoles de la population occupée peut
aller jusqu’à 50 %. Une autre entrave à la production agricole serait le déracinement
des arbres et la destruction des récoltes. Le Ministère des affaires étrangères de la
République arabe syrienne et des témoins auraient cité plusieurs cas de
déracinement d’arbres et de brûlage de terres en mai 201050.
86. Un différend a éclaté dans la ville de Majdal Shams au moment où des terres
avaient été, selon certaines affirmations, confisquées pour permettre d’étendre la
colonie de peuplement de Nimrod dans le courant de l’été 2009. Un autre incident
est survenu en 2010 lorsque des agriculteurs ont signalé qu’entre 70 et 80 arbres par
dounam avaient été déracinés sur des terres d’une superficie de 25 dounams50.
87. Des colons israéliens exploitent 80 kilomètres carrés de terres à des fins
agricoles, y compris de vastes surfaces arables. Les Syriens pratiquent l’agriculture
sur environ 20 kilomètres carrés de terres. L’eau destinée à l’usage des Arabes fait
l’objet d’un contrôle strict, ce qui provoque un déséquilibre dans la répartition des
ressources hydriques entre les colons israéliens et les résidents syriens. Le
détournement vers des colonies de peuplement israéliennes a entraîné le tarissement
des sources d’approvisionnement en eau des villages arabes du Golan occupé, ce qui
s’est répercuté sur leurs récoltes et leurs modes d’existence51.
__________________
49 Comité international de la Croix-Rouge, « Occupied Golan: nurturing ties with the rest of
Syria » (Golan occupé : nourrir des liens avec le reste de la Syrie), 15 février 2011. Consultable
à l’adresse ci-après : www.icrc.org/eng/resources/documents/update/2011/golan-update-2011-
02-15.htm.
50 Organisation internationale du Travail, « The situation of workers of the occupied Arab
territories » (2010), consultable à l’adresse ci-après : www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---
ed_norm/---relconf/documents/meetingdocument/wcms_130550.pdf.
51 Rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation sur sa mission
effectuée en Syrie du 29 août au 7 septembre 2010. Consultable à l’adresse : www2.ohchr.org/
english/issues/food/docs/SyriaMissionPreliminaryConclusions_07092010.pdf.
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88. À la fin de 2009, la République arabe syrienne s’est dite préoccupée par le fait
qu’Israël ait lancé un appel d’offres en vue de la vente aux enchères de 11 terrains
constructibles situés dans le village de Aïn Quniyeh, dans le Golan syrien occupé
(voir A/65/327, par. 86). Les autorités israéliennes continuent d’encourager
l’accroissement du nombre de colons. C’est ainsi que le 10 février 2010, la Knesset
a voté un projet de loi accordant des dégrèvements fiscaux aux colons vivant sur les
hauteurs du Golan52.
89. En 2010, l’Organisation internationale du Travail a relevé qu’il existait peu de
perspectives d’emploi au niveau local, notamment pour les diplômés de l’université
et d’autres jeunes à la recherche d’emplois (voir A/65/327, par. 90).
90. Au 27 août 2010, sept habitants du Golan syrien occupé étaient détenus dans
des prisons israéliennes, l’un d’entre eux depuis environ 25 ans. Il semblait que les
soins médicaux y étaient insuffisants et que les détenus y vivaient dans des
conditions qui n’étaient peut-être pas conformes à l’Ensemble de règles minima de
l’ONU pour le traitement des détenus (voir A/65/327, par. 91).
91. Les mécanismes et les organismes des Nations Unies chargés des droits de
l’homme et d’autres organisations compétentes ne peuvent pas accéder au Golan
syrien occupé. En outre, les organisations non gouvernementales et les personnes
travaillant dans le Golan syrien ont fait état des difficultés qu’elles éprouvaient à
obtenir des informations et notamment les chiffres officiels sur la consommation
d’eau en raison du manque de coopération d’Israël et des colons (voir A/65/327,
par. 94).
92. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) reste cependant actif dans
le Golan syrien occupé. En 2010, le CICR s’est arrangé pour faire passer 262
étudiants et 666 pèlerins du Golan syrien à la République arabe syrienne et a
transféré plus de 8 000 tonnes de pommes par-delà la ligne de démarcation séparant
le Golan syrien du reste de la République49.
93. Pour aider ses ressortissants dans le Golan occupé, le Gouvernement syrien a
promulgué une nouvelle loi accordant le droit à des ressortissants syriens ayant été
licenciés par les autorités israéliennes de continuer à percevoir leur salaire. La loi
vise à aider les ressortissants syriens à conserver leur identité nationale et à
maintenir leurs liens avec la patrie (décret-loi no 17 du 14 février 2010)50.
IV. Conclusion
94. L’occupation israélienne du territoire palestinien et du Golan syrien a continué
d’accentuer les difficultés économiques et sociales des populations vivant sous ce
régime en 2010.
95. L’expansion des colonies de peuplement et des avant-postes illégaux se
poursuit, les problèmes liés aux actes de violence perpétrés par les colons contre les
Palestiniens et l’application adéquate de la loi sur les colons demeurent un sujet de
très vive préoccupation, l’accès des Palestiniens aux ressources en eau reste
insuffisant, l’environnement ne cesse de se dégrader, la pauvreté se maintient à des
__________________
52 Foundation for Middle East Peace, Report on Israeli Settlement in the Occupied Territories,
vol. 20, no 4 (juillet-août), p. 4. Consultable à l’adresse ci-après : www.fmep.org/reports/
archive/vol.-20/no.-4/PDF.
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24 11-32808
niveaux élevés, le chômage demeure à l’état endémique en dépit de la croissance du
PIB et les indicateurs de santé continuent de se détériorer.
96. Il y a eu un léger assouplissement du blocus israélien sur la bande de Gaza,
mais les fournitures essentielles à la reconstruction restent frappées d’interdiction.
Le nombre de camions en circulation demeure très inférieur à ce qu’il était avant
l’imposition du blocus et la circulation des personnes continue d’être soumise à des
restrictions sévères.
97. Des attaques menées par des factions palestiniennes sur des cités et villes
israéliennes ont continué à faire des victimes parmi les civils. Israël continue de
violer le droit international, notamment en tuant et en blessant des civils
palestiniens, en détenant des civils palestiniens, y compris des enfants, en
poursuivant l’implantation de colonies de peuplement et l’édification du mur et en
imposant un blocus sur la bande de Gaza.
98. Dans son message adressé à la réunion Amérique latine-Caraïbes des Nations
Unies à l’appui à la paix israélo-palestinienne, le 29 mars 2011, le Secrétaire général
a dit qu’il fallait que cessent toutes les manifestations de violence et que leurs
auteurs soient traduits en justice. Il a également indiqué qu’il devait être mis fin à
l’occupation qui a commencé en 1967. Il a souligné que les Palestiniens avaient le
droit légitime de créer leur propre État indépendant et viable et qu’Israël avait le
droit de vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières internationalement
reconnues et sûres. Soulignant l’urgence d’un règlement prévoyant deux États, il a
dit que de sérieux efforts devraient être déployés pour ramener les parties à la table
des négociations le plus rapidement possible, sur la base des accords actuels existant
entre elles, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de la Feuille de route,
et de l’Initiative de paix arabe53.
99. L’Organisation des Nations Unies continuera d’oeuvrer à la réalisation d’une
paix juste, durable et globale au Moyen-Orient, fondée sur le droit international et
toutes les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité,
afin de mettre un terme à l’occupation qui a commencé en 1967 et de créer un État
palestinien souverain, démocratique, viable et contigu, existant côte à côte, dans la
paix, avec un État d’Israël aux frontières sûres.
__________________
53 Le texte intégral du message du Secrétaire général peut être consulté à l’adresse ci-après :
www.un.org/apps/sg/sgstats.asp?nid=5173.
Nations Unies A/67/91–E/2012/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
17 mai 2012
Français
Original : anglais
12-34398 (F) 150612 200612
*1234398*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-septième session Session de fond de 2012
Point 62 de la liste préliminaire* Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources
naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Dans sa résolution 2011/41, le Conseil économique et social a prié le
Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-sixième
session, par son intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution. Dans sa
résolution 66/225, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui faire
rapport à sa soixante-septième session. Établi par la Commission économique et
sociale pour l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des
résolutions de l’Assemblée et du Conseil.
* A/67/50.
** E/2012/100.
A/67/91
E/2012/13
2 12-34398
Rapport de la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale sur les répercussions
économiques et sociales de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan
syrien occupé, portant sur la période allant
du 30 mars 2011 au 29 mars 2012*
Résumé
L’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, et le
recours à des politiques et mesures contraires à diverses dispositions du droit
international humanitaire nuisent à la situation économique et sociale de la
population palestinienne du territoire occupé. Pendant la période à l’examen,
122 Palestiniens, dont 12 enfants, ont été tués, et 2 077, dont 362 enfants, blessés. En
février 2012, 4 411 Palestiniens étaient toujours détenus dans des prisons
israéliennes, des violations de leurs droits ayant été signalées. Les autorités
israéliennes ont démoli en 2011 plus de 620 constructions appartenant à des
Palestiniens, soit 42 % de plus qu’en 2010. Mille cent Palestiniens ont été déplacés
du fait de la démolition de leur habitation et 140 à la suite d’actes de violence
commis par des colons.
Environ 519 000 colons israéliens vivent dans 144 colonies de peuplement
illégales et une centaine d’implantations sauvages réparties dans le territoire
palestinien occupé. Les activités de peuplement se sont accrues en 2011 par rapport à
l’année précédente, la continuité du territoire palestinien étant ainsi menacée. La
violence des colons a également continué à s’intensifier, ainsi que l’appropriation de
biens palestiniens.
Israël a poursuivi la construction du mur de 708 kilomètres de long, dont
environ 85 % du tracé se trouve à l’intérieur de la Cisjordanie. Ce mur a pour effet
d’isoler des collectivités et des ressources naturelles tout en séparant Jérusalem-Est
du reste du territoire palestinien occupé.
La population civile continue de pâtir collectivement du blocus israélien de la
bande de Gaza, imposé depuis la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007.
__________________
* La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier les organes et
organismes ci-après pour leurs contributions techniques au présent rapport : Département des
affaires politiques, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Office
de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient,
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Organisation internationale du Travail,
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Organisation mondiale de la
Santé, Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-
Orient, Programme des Nations Unies pour l’environnement, Haut-Commissariat des Nations
Unies aux droits de l’homme et Ligue des États arabes.
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12-34398 3
Pendant l’année 2011, le nombre de barrages israéliens restreignant la
circulation des Palestiniens à l’intérieur de la Cisjordanie a augmenté, 520 obstacles
de différents types ayant été recensés.
Israël a persisté à exploiter et mettre en péril les ressources naturelles du
territoire occupé. Les Palestiniens et Syriens vivant sous occupation demeurent en
outre victimes de discrimination en ce qui concerne les quantités d’eau qui leur sont
allouées.
La croissance économique continue à ne pas être viable dans le territoire
palestinien occupé et s’explique par une reprise par rapport à un faible niveau de
référence, due principalement au secteur non marchand. Le chômage se maintient à
un niveau élevé et la pauvreté et l’insécurité alimentaire demeurent très
préoccupantes, notamment à Gaza.
Israël a poursuivi l’expansion de ses colonies de peuplement dans le Golan
syrien occupé, alors même que la population arabe syrienne continuait de pâtir de la
discrimination et de restrictions en matière de circulation, y compris l’expropriation
de ressources destinées à l’usage exclusif de colons israéliens.
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I. Introduction
1. Le Conseil économique et social, dans sa résolution 2011/41, et l’Assemblée
générale, dans sa résolution 66/225, se sont déclarés préoccupés par les pratiques
d’Israël, Puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé et le Golan
syrien occupé, qui constituent une violation du droit international humanitaire.
Certaines de ces pratiques tuent ou blessent des civils, y compris des enfants et des
femmes, qui doivent pourtant tous être protégés en vertu du droit humanitaire
international. Le Conseil a exprimé sa profonde préoccupation face à « la montée
des actes de violence […] commis par des colons israéliens armés illégalement […]
contre des civils palestiniens […] et leurs biens », ainsi que l’inquiétude que lui
inspire la détention prolongée de milliers de Palestiniens, dont des femmes et des
enfants, dans des conditions très difficiles. Le Conseil et l’Assemblée se sont
également déclarés préoccupés par l’intensification de l’implantation de colonies de
peuplement israéliennes; la construction du mur dans le territoire palestinien
occupé; l’exploitation de ressources naturelles; les démolitions de plus en plus
nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de terres agricoles et
d’infrastructures; la révocation des droits de résidence de Palestiniens à Jérusalem-
Est et alentour; la poursuite de la politique israélienne de bouclages et de sérieuses
limitations à la circulation des personnes et des biens, y compris le blocus de Gaza.
Le Conseil, dans sa résolution 2011/41, et l’Assemblée, dans sa résolution 66/225,
ont également souligné l’incidence négative des pratiques israéliennes sur les
ressources naturelles et la situation sociale et économique du peuple palestinien et
de la population arabe vivant dans le Golan syrien occupé.
2. Le Conseil et l’Assemblée générale ont prié le Secrétaire général de leur faire
rapport sur l’application de leurs résolutions respectives, en examinant les pratiques
d’Israël, Puissance occupante, qui sont contraires aux dispositions de ces
résolutions.
II. Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est
Morts et blessés
3. Entre le 30 mars 2011 et le 29 mars 2012, 122 Palestiniens ont été tués et
2 077 autres blessés lors d’affrontements. Si la majorité de ces pertes humaines ont
été causées par les forces de sécurité israéliennes, les attaques perpétrées par des
colons ont également fait 1 mort et 205 blessés. Parmi les victimes, 12 enfants ont
été tués et 362 autres blessés. Pendant la même période, 6 Israéliens ont été tués,
dont 2 enfants, et 66 blessés, dont 2 enfants1.
4. En Cisjordanie, les deux tiers environ des victimes palestiniennes ont été tuées
ou blessées par des actes de violence commis par des colons ou du fait des activités
de peuplement, notamment pendant les affrontements qui ont eu lieu lors de
manifestations organisées contre des attaques de colons, l’appropriation de terres et
les restrictions à la liberté de circulation visant à protéger les colonies de
__________________
1 Renseignements fournis par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat
et tirés de sa Base de données sur la protection des civils, accessible (en anglais) à l’adresse
suivante : www.ochaopt.org/poc.aspx?id=1010002.
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peuplement et favoriser leur expansion2. En vertu de l’ordonnance militaire
israélienne no 101 (1967), les autorités israéliennes considèrent que les
rassemblements et manifestations ayant lieu dans le territoire occupé sans
autorisation préalable du chef militaire israélien sont contraires à la loi, même s’ils
sont pacifiques. La plupart d’entre eux sont donc dispersés de force3.
5. Dans la bande de Gaza, les pertes humaines palestiniennes ont été
principalement causées par des frappes aériennes, des incursions militaires et des
exécutions extrajudiciaires perpétrées par Israël. Parmi les victimes figurent
21 Palestiniens, dont 7 enfants et 2 femmes, qui ont été tués par balles dans des
zones d’accès restreint2.
Arrestations et détentions
6. En 2011, les forces israéliennes ont effectué environ 4 200 opérations de
fouilles et arrestations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, au cours
desquelles elles ont arrêté plus de 3 150 Palestiniens2. En février 2012, 4 411
Palestiniens, dont 183 mineurs, étaient toujours détenus dans des prisons
israéliennes4.
7. Les internements administratifs sont autorisés par les chefs militaires. Les
détenus sont alors emprisonnés, sans procès ni inculpation, pour une période de six
mois qui peut être renouvelée un nombre illimité de fois. Ils peuvent faire appel de
l’ordre d’internement auprès d’un tribunal militaire mais leurs avocats n’ont pas
accès aux informations sur lesquelles se fondent la décision d’internement5. En
février 2012, 320 Palestiniens faisant l’objet de mesures d’internement administratif
se trouvaient dans des prisons israéliennes6.
8. En outre, la politique israélienne qui consiste à transférer les prisonniers
palestiniens en territoire israélien constitue une violation des obligations qui
incombent à Israël, Puissance occupante, en vertu de l’article 76 de la Convention
de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps
de guerre (quatrième Convention de Genève)7. Cette politique porte préjudice non
seulement aux prisonniers mais également aux membres de leur famille. Il est
accordé à ces derniers très peu de droits de visite, et la plupart de ceux qui sont
officiellement accordés sont inutilisables en pratique en raison du système onéreux
d’autorisations et de permis imposé par Israël, ainsi que l’a signalé le Rapporteur
spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens
occupés depuis 1967 (voir A/66/358, par. 18).
9. Les enfants palestiniens détenus par Israël continuent également d’être
« systématiquement maltraités au cours de leur arrestation, de leur transfert et de
leur interrogatoire ». Ils subissent notamment des sévices physiques et des violences
__________________
2 Renseignements fournis par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (2012).
3 Association for Civil Rights in Israel, The State of Human Rights in Israel and the OPT,
décembre 2011, p. 50, accessible à l’adresse suivante : www.acri.org.il.
4 Données collectées par Btselem, accessibles (en anglais) à l’adresse suivante : www.btselem.
org/statistics/minors_in_custody et www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners.
5 The State of Human Rights in Israel and the OPT, p. 14 et 15.
6 Voir www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners.
7 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 75, no 973.
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verbales, ainsi que des menaces, des intimidations et la mise à l’isolement, qui dans
certains cas peuvent constituer des actes de torture8.
10. Contrairement aux enfants israéliens, les enfants palestiniens tombent sous le
coup du droit militaire israélien, qui offre aux mineurs une protection bien moindre
que celle que leur accorde le droit pénal israélien (voir A/66/358, par. 35). En 2011,
on a dénombré en moyenne 192 enfants palestiniens détenus dans des prisons
israéliennes9. Depuis 2000, environ 7 500 enfants palestiniens ont été détenus et
poursuivis en justice par les autorités israéliennes10. D’après les estimations, en
Cisjordanie, 99,74 % des poursuites judiciaires intentées contre des mineurs ont
abouti à des condamnations, des peines privatives de liberté étant imposées dans
98 % des cas. De telles peines ne sont imposées que dans 6,5 % des cas environ
quand il s’agit d’enfants israéliens11.
Mesures administratives et législatives prises par Israël
11. Le problème de la violence commise par des civils israéliens contre des
Palestiniens est exacerbé par l’existence d’un double système judiciaire, composé
d’une part de tribunaux civils pour les civils israéliens et d’autre part d’un système
judiciaire militaire pour les Palestiniens, qui offre une moindre protection. Pour les
Palestiniens, porter plainte contre des colons ou l’armée israélienne s’apparente
souvent à une procédure complexe et intimidante. Très peu d’entre eux y ont
recours12.
12. Israël s’emploie à promouvoir un modèle d’aménagement du territoire qui
exclut les collectivités palestiniennes et bédouines, est source de discrimination à
leur encontre et les contraint au déplacement13. Le régime d’occupation des sols et
d’aménagement du territoire mis en place par Israël dans la zone C14 et à Jérusalem-
Est restreint les possibilités de croissance et de développement des Palestiniens tout
en accordant un traitement préférentiel aux colonies de peuplement israéliennes. Ces
dernières bénéficient par exemple de l’approbation de plans-cadres et de
l’installation d’une infrastructure essentielle, de la possibilité de participer au
processus de planification et de l’allocation de ressources en terres et en eau2.
__________________
8 Pour plus de précisions à ce sujet, voir Defence for Children International – Palestine Section,
« In their own words: a report on the situation facing Palestinian children detained in the Israeli
military court system » (janvier 2012), p. 3.
9 Ibid., p. 7.
10 Ibid., p. 4.
11 Ibid., p. 5.
12 Renseignements fournis par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (2012).
13 Renseignements communiqués par la Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant
qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant ainsi que sur le droit à la non-discrimination
dans ce contexte, au terme de sa mission en Israël et dans le territoire palestinien occupé,
accessibles (en anglais) à l’adresse : www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.
aspx?NewsID=11815&LangID=E.
14 La zone C, qui représente la plus grande partie de la Cisjordanie, est placée sous le contrôle
intégral de l’armée israélienne, même pour les affaires civiles.
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13. Dans 70 % de la zone C, les restrictions précédemment mentionnées font
obstacle aux activités économiques et sociales des Palestiniens15. À Jérusalem-Est
occupé, 35 % de la superficie de la ville a été confisqué pour être affecté aux
colonies de peuplement israéliennes et 22 % est réservé à des espaces verts et à
l’infrastructure publique, alors que 13 % seulement de la zone annexée est réservé à
la construction de logements pour les Palestiniens, ce qui est insuffisant lorsqu’on
considère le taux d’accroissement naturel de la population palestinienne16.
Destruction et expropriation de biens
14. L’article 53 de la quatrième Convention de Genève stipule qu’il est interdit de
détruire des biens mobiliers ou immobiliers appartenant « à des personnes privées, à
l’État ou à des collectivités publiques, à des organisations sociales ou
coopératives ».
15. En 2011, les autorités israéliennes ont détruit plus de 620 constructions
appartenant à des Palestiniens, soit 42 % de plus qu’en 2010. Parmi ces
constructions figuraient 222 habitations, 170 abris pour animaux, 43 citernes ou
réservoirs d’eau de pluie, 2 salles de classe et 2 mosquées. Quelque 4 200 personnes
ont été touchées par ces démolitions2.
16. Ces chiffres s’ajoutent à la destruction d’environ 24 800 constructions
palestiniennes dans le territoire palestinien occupé entre 1967 et 201017. D’après les
autorités israéliennes, les démolitions effectuées en 2011 visaient des constructions
qui avaient été érigées sans permis de construire israélien. Il convient de noter qu’il
est extrêmement difficile pour les résidents palestiniens d’obtenir de tels permis.
Plus de 60 % des constructions appartenant à des Palestiniens démolies en 2011 se
trouvaient dans des zones que les autorités israéliennes avaient réservées aux
colonies de peuplement2.
17. À Jérusalem-Est occupée, au moins 32 % de toutes les habitations de
Palestiniens ont été construites sans permis, ces derniers étant difficiles à obtenir.
Au moins 86 500 habitants risquent ainsi de devoir quitter leur logement, d’autant
que le nombre d’ordres de démolition d’habitations de Palestiniens restant à
exécuter pourrait atteindre 20 00018.
18. Les autorités israéliennes ont démoli à Jérusalem-Est l’hôtel Shepherd, édifice
historique palestinien, pour qu’y soient construits à la place de nouveaux logements
destinés aux colons19.
__________________
15 Organisation internationale du Travail, « La situation des travailleurs des territoires arabes
occupés » (2011), p. 3, accessible à l’adresse suivante : http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/
public/---ed_norm/---relconf/documents/meetingdocument/wcms_155840.pdf.
16 Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le territoire palestinien occupé, « East
Jerusalem: Key Humanitarian Concerns » (décembre 2011), p. 2, accessible à l’adresse
suivante : www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_Jerusalem_FactSheet_December_2011_
english.pdf.
17 Renseignements fournis par le Comité israélien contre la destruction de maisons, accessibles (en
anglais) à l’adresse suivante : www.icahd.org/?page_id=5508.
18 Ibid., www.icahd.org/?page_id=5374.
19 Renseignements fournis par l’Autorité palestinienne (2012).
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19. L’Autorité palestinienne a indiqué que les autorités israéliennes avaient
exproprié environ 896 000 mètres carrés de terres agricoles en Cisjordanie en
201119.
Déplacements et expulsions
20. Il est interdit, au titre de l’article 49 de la quatrième Convention de Genève, de
soumettre des membres de la population civile d’un territoire occupé à des transferts
forcés, sauf si la sécurité de la population ou d’impérieuses raisons militaires
l’exigent.
21. En 2011, près de 1 100 Palestiniens, des enfants pour plus de la moitié d’entre
eux, ont été déplacés de force à la suite de la démolition de leur logement en
Cisjordanie. Ce chiffre est deux fois plus élevé qu’en 2010. En outre,
140 Palestiniens ont été déplacés également contre leur gré du fait de violences
commises par des colons israéliens2.
22. La situation des 155 communautés pastorales restées dans la zone C s’est
détériorée depuis 2000, la moitié de leurs membres ayant été contraints de quitter
les pâturages de la Cisjordanie et d’abandonner leurs troupeaux pour aller
s’installer, contre leur gré, dans des villages et de petites villes. Un mode de vie
sédentaire leur a ainsi été imposé. Cela est en partie dû à la politique israélienne de
démolition systématique des dispositifs traditionnels d’approvisionnement en eau
par citerne, sans lesquels la population bédouine ne peut plus pratiquer ni le
nomadisme ni l’agriculture (voir A/66/358, par. 42). Jusqu’à 2 300 Bédouins vivant
à la périphérie de Jérusalem, des réfugiés pour la plupart, pourraient également être
déplacés de force en 2012 si les autorités israéliennes exécutent les projets
d’implantation de colonies annoncés. Des communautés rurales de la vallée du
Jourdain risquent également de subir de nouvelles démolitions à mesure que les
colonies continuent de s’étendre20.
23. Le statut de résident permanent a été accordé aux Palestiniens qui étaient
présents à Jérusalem-Est au tout début de son occupation en 1967. En vertu des lois
israéliennes, les résidents permanents sont considérés comme des citoyens étrangers
souhaitant vivre en Israël sans toutefois y immigrer dans le cadre de la loi du retour.
Autrement dit, Israël traite les Palestiniens de Jérusalem-Est comme des immigrés
(voir A/66/356, par. 34)21. Les Palestiniens de Jérusalem-Est peuvent perdre leur
statut de résident permanent – et le perdent pour de bon – s’ils résident hors d’Israël
ou de Jérusalem-Est occupée pendant une période de sept ans ou obtiennent un titre
de séjour permanent dans un autre pays ou la citoyenneté de ce pays. Le manque de
« loyauté envers l’État d’Israël » peut servir – et a servi – de prétexte pour révoquer
le statut de résident de Palestiniens de Jérusalem-Est. Cela est interdit par le
règlement figurant en annexe de la quatrième Convention de La Haye de 190722 et
__________________
20 Renseignements communiqués par Amnesty International, accessibles (en anglais) à l’adresse
suivante : www.amnesty.org/en/news/record-number-palestinians-displaced-demolitions-quartetcontinues-
talk-2011-12-13.
21 Cette règle se fonde sur l’affaire Mubarak Awad, dans laquelle la Haute Cour de justice a décidé
que le statut des résidents palestiniens serait régi par la loi relative à l’entrée en Israël (5712-
1952), qui relève du droit de l’immigration.
22 Voir Dotation Carnegie pour la paix internationale, The Hague Conventions and Declarations of
1899 and 1907 (New York, Oxford University Press, 1915).
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pourrait faire courir à de nombreux résidents palestiniens de Jérusalem-Est le risque
de perdre leur statut de résident permanent s’ils exercent leur droit à la liberté
d’expression et d’opinion (voir A/66/356, par. 35 à 37).
24. En outre, la Cour suprême a statué en janvier 2012 que la loi relative à la
citoyenneté et à l’entrée en Israël était constitutionnelle. Cette loi interdit les
regroupements familiaux d’Israéliens mariés à un (ou une) Palestinien(ne) de
Cisjordanie ou de Gaza. Elle concerne en outre les Palestiniens de Jérusalem dont le
conjoint est originaire du reste des territoires occupés. Ces familles palestiniennes
sont ainsi contraintes de s’installer à l’étranger, de vivre ensemble dans l’illégalité
ou de vivre séparément. Cette loi constitue une violation de l’interdiction absolue de
discrimination consacrée dans le droit international des droits de l’homme,
notamment dans plusieurs traités qu’Israël a ratifiés et est tenu de respecter, y
compris la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale23, le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques24, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels24 et la Convention relative aux droits de l’enfant25, ainsi que l’a rappelé le
Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au
Moyen-Orient26.
25. De 1967 à la fin du mois de décembre 2011, les autorités israéliennes ont
révoqué le statut de résident d’environ 14 000 Palestiniens de Jérusalem27.
26. De plus, l’obtention de titres de séjour permanent – notamment au titre du
regroupement familial – demeure difficile pour les habitants de Jérusalem-Est
mariés à un (ou une) Palestinien(ne) vivant dans d’autres secteurs de la Cisjordanie
ou à Gaza et qui souhaitent vivre ensemble à Jérusalem-Est. Depuis 2003, le gel des
procédures de regroupement familial a entravé les mariages « mixtes » du point de
vue du lieu de résidence. Les démarches nécessaires pour faire reconnaître le statut
de résident de Jérusalem-Est des enfants nés de ces unions demeurent longues et
difficiles (voir A/66/356, par. 38).
27. Les activités d’implantation de colonies de peuplement, qui dans certains cas
conduisent à l’expulsion de Palestiniens de leur foyer, demeurent une menace pour
les résidents de Jérusalem-Est, qui risquent ainsi de subir des déplacements forcés.
La vieille ville de Jérusalem et Silwan et 500 habitants du quartier de Sheikh Jarrah
sont directement concernés27.
Colonies de peuplement et violence perpétrée par des colons
28. Dans sa résolution 446 (1979), le Conseil de sécurité a considéré que les
colonies de peuplement israéliennes étaient illégales et faisaient gravement obstacle
à l’instauration de la paix. L’illégalité des colonies israéliennes dans le territoire
palestinien occupé découle de l’article 49 de la quatrième Convention de Genève,
qui stipule que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au
__________________
23 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 660, no9464.
24 Voir résolution 2200 A (XXI) de l’Assemblée générale, annexe.
25 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1577, no27531.
26 Renseignements fournis par le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient (2012).
27 « East Jerusalem: Key Humanitarian Concerns », p. 1.
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transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par
elle ». Ces colonies sont également considérées comme relevant des « nouvelles
frontières de la dépossession des habitants originaires de la région […] et du
contrôle du territoire palestinien »13.
29. Environ 519 000 colons israéliens vivent actuellement dans 144 colonies de
peuplement illégales28 et 100 implantations sauvages réparties dans le territoire
palestinien occupé. Les implantations sauvages sont généralement des implantations
de plus petite taille, souvent tolérées et soutenues par le Gouvernement, parfois au
mépris de décisions judiciaires israéliennes, mais illégales au regard du droit
israélien29.
30. Les autorités israéliennes se sont emparées d’environ 40 % des terres de la
Cisjordanie en vue d’installer leur population civile dans le territoire palestinien
occupé, au mépris du droit international humanitaire30.
31. La population palestinienne continue en outre de pâtir d’une discrimination
institutionnalisée, qui privilégie les intérêts des colons israéliens au détriment de
ceux des résidents palestiniens. Ce régime se caractérise entre autres par deux
systèmes judiciaires distincts, l’un pour les Palestiniens et l’autre pour les colons
israéliens31. En vue d’encourager les colons à s’installer dans les implantations
illégales, le Gouvernement israélien leur accorde divers avantages : des mesures
d’incitation financière, de faibles frais de logement et un niveau de vie élevé32.
Activités de peuplement
32. Les activités de peuplement se sont intensifiées en 2011, le nombre de
nouvelles constructions dans les colonies de peuplement ayant augmenté de 20 %
par rapport à 2010. Un certain nombre des logements qu’il est prévu d’y construire
sont situés dans des zones dont dépend la continuité du territoire palestinien33.
33. En outre, au cours de l’année 2011, le Conseil des ministres israélien a fait part
de son intention de légaliser 11 implantations sauvages où vivaient 2 300 colons, qui
deviendraient ainsi des colonies de peuplement à part entière, ainsi que des
centaines de logements illégalement construits dans les colonies existantes33.
34. À Jérusalem-Est occupée, 4 000 nouveaux logements de colons ont été
approuvés en 2011. Ce chiffre est le plus élevé depuis au moins 200620. Le
Gouvernement israélien a également commencé à construire 55 nouveaux logements
répartis en trois lieux situés au coeur des quartiers palestiniens de Jérusalem33.
__________________
28 Communiqué de presse du Bureau central de statistique palestinien en date du 3 août 2011,
accessible (en anglais) à l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/Portals/_pcbs/PressRelease/
Sett_E2011.pdf.
29 Renseignements recueillis par Btselem, accessibles (en anglais) à l’adresse suivante :
http://www.btselem.org/settlements/statistics.
30 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, fiche de synthèse intitulée « How
Dispossession Happens: The Humanitarian Impact of the Takeover of Palestinian Water Springs
by Israeli Settlers », mars 2012, p. 4, accessible à l’adresse : www.ochaopt.org/documents/
ocha_opt_springs_report_march_2012_english.pdf.
31 The State of Human Rights in Israel and the OPT, p. 12.
32 Israël considère la plupart des colonies de peuplement de la Cisjordanie comme des zones
prioritaires. Voir Btselem, www.btselem.org/settlements/migration (en anglais).
33 Renseignements recueillis par Peace Now, accessibles (en anglais) à l’adresse suivante :
peacenow.org.il/eng/2011Summary.
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35. L’autorité palestinienne a fait savoir qu’au cours des trois dernières années, les
autorités israéliennes avaient agrandi les colonies de peuplement dans le territoire
occupé, 28 000 logements ayant été construits pour abriter environ 103 000 colons34.
Actes de violence commis par des colons
36. Le fait que les autorités israéliennes ne fassent pas appliquer la loi lorsqu’il
s’agit d’actes de violence commis par des colons et de l’appropriation de biens
palestiniens perpétue l’impunité dans la Cisjordanie occupée et favorise de
nouvelles violences2. Cela constitue également une violation de l’obligation
fondamentale qui incombe à Israël, en vertu du droit international humanitaire, de
protéger une population civile vivant sous occupation et d’accorder une protection
spéciale aux enfants, comme le stipule l’article 77 du Protocole additionnel aux
Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des
conflits armés internationaux (Protocole I)35 (voir également A/66/358, par. 27).
37. En 2011, le nombre d’attaques de colons ayant fait des victimes ou entraîné
des dégâts matériels parmi les Palestiniens a augmenté de 30 % par rapport à 20102
et de plus de 165 % par rapport à 2009. Environ 10 000 arbres appartenant à des
Palestiniens, des oliviers pour la plupart, ont été endommagés ou déracinés par des
colons israéliens, ce qui a considérablement nui à la subsistance de centaines de
familles palestiniennes12.
38. Entre février 2011 et février 2012, des colons israéliens ont vandalisé et
incendié sept mosquées et une église36.
39. Le harcèlement fréquent, par des colons, d’enfants palestiniens se rendant à
l’école est une autre forme d’agression. De nombreux enfants auraient ainsi renoncé
à aller à l’école ou leur famille aurait décidé de ne plus les y envoyer, ce qui
constitue une forme de violation de leur droit à l’éducation (voir A/66/358, par. 27).
40. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a recueilli des
informations sur plusieurs situations dans lesquelles l’armée israélienne a semblé
apporter un soutien direct à des colons qui attaquaient des groupes de Palestiniens.
Les troupes israéliennes se sont alors principalement efforcées de disperser les
Palestiniens ou de les chasser de leurs terres au lieu de les protéger, ainsi que leurs
biens, des colons israéliens12.
Le mur
41. Contrairement à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, Israël
poursuit en Cisjordanie la construction du mur, qui fait 708 kilomètres de long, soit plus
de deux fois la longueur totale (320 km) de la ligne d’armistice de 1949 (Ligne verte)
entre la Cisjordanie et Israël, et dont environ 85 % du tracé se trouve à l’intérieur de la
Cisjordanie et Jérusalem-Est. À la fin de l’année 2011, environ 61,8 % du mur avait été
construit, 8,2 % était en construction et 30 % était prévu, mais pas encore construit2.
__________________
34 Département des affaires relatives aux négociations de l’Organisation de libération de la
Palestine, Report on Israeli activities in 2011 (janvier 2012), p. 3.
35 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1125, no 17512.
36 Voir les comptes rendus mensuels (en anglais) de l’Observatoire palestinien (Département des
affaires relatives aux négociations de l’Organisation de libération de la Palestine) à l’adresse
suivante : www.nad-plo.org/monthlyreports.php.
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42. Une fois les travaux de construction achevés, environ 11,9 % des terres de la
Cisjordanie et 27 500 Palestiniens seront isolés au sein de la « zone de jointure »37
et le mur aura des répercussions directes sur 247 800 autres Palestiniens38. Il aura
en outre pour effet d’isoler Jérusalem-Est et les 270 000 Palestiniens qui y résident
du reste du territoire palestinien occupé et de séparer environ 55 000 résidents du
gouvernorat de Jérusalem-Est du centre de la ville27.
43. Environ 6 500 Palestiniens résident actuellement dans la « zone fermée » qui
se trouve entre le mur et la Ligne verte2.
44. Pour accéder aux terres situées dans la zone de jointure, les Palestiniens
doivent passer par l’une des 66 portes mises en place le long du mur, dont la plupart
ne sont ouvertes que pendant la saison de cueillette des olives et généralement que
pour une petite partie de la journée. Ils doivent également avoir obtenu un permis
auprès des autorités israéliennes. Pour demander ou renouveler un tel permis, il leur
faut satisfaire aux conditions imposées par Israël en matière de sécurité et également
présenter des documents qui témoignent de leur « lien à la terre »2. En avril 2011, la
Cour suprême israélienne a rejeté les requêtes adressées par des organisations
israéliennes contre ce régime de permis39.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage
des territoires
Le blocus de la bande de Gaza
45. La population civile continue de pâtir collectivement du blocus de la bande de
Gaza imposé par Israël, au mépris des obligations juridiques qui incombent à ce
dernier sur le plan international (voir A/66/370, par. 12), les groupes vulnérables et
les organismes qui essaient de leur venir en aide étant en particulier durement
touchés40.
46. En juin 2010, le Gouvernement israélien a remplacé la liste de produits
autorisés à entrer à Gaza par une liste de produits dont l’entrée est interdite. Les
autorités israéliennes ont établi une liste d’articles « à double usage » dont
l’importation fait l’objet de restrictions. Cette liste demeure en vigueur. On y trouve
des articles qui ne sont considérés ni par la législation israélienne ni par aucune
autre norme internationale comme se prêtant à un double usage. Du fait de son
manque de précision, la liste est longue, englobant la plupart des matériaux de
construction et du matériel nécessaire aux projets d’approvisionnement en eau et
d’assainissement. Par conséquent, si les importations dans la bande de Gaza
effectuées selon les filières officielles ont augmenté, elles n’atteignent pas 40 % du
niveau des années précédant 20072.
__________________
37 La zone de jointure est la partie de la Cisjordanie située entre le mur et la Ligne verte et
complètement isolée du reste de la Cisjordanie.
38 Données collectées par Btselem, accessibles (en anglais) à l’adresse suivante :
www.btselem.org/separation_barrier/statistics.
39 The State of Human Rights in Israel and the OPT, p. 36.
40 Renseignements fournis par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (2012).
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47. Entre 2010 et 2011, les importations dans la bande de Gaza de matières
premières agricoles et d’aliments pour animaux ont diminué. La politique
d’assouplissement des échanges commerciaux adoptée en juin 2010 n’a donc pas
amélioré l’offre d’intrants agricoles dans la bande de Gaza41.
48. D’après les entreprises du secteur manufacturier privé de la bande de Gaza
sondées en juin 2011, il est impossible de se procurer 21 % des matières premières
absolument nécessaires à la production2.
49. L’obligation d’obtenir des autorisations spéciales pour importer des produits
de base a entraîné d’importants retards dans la réalisation de projets essentiels visant
à répondre à des besoins humanitaires. À cela s’ajoutent les retards dans l’obtention
de l’autorisation que doit accorder Israël aux projets d’infrastructure. La situation
s’est de ce fait aggravée dans des secteurs clefs pour des projets internationaux
essentiels ayant par exemple trait au logement, à l’approvisionnement en eau et à
l’assainissement. À mesure que le temps passe, les fonds que les donateurs s’étaient
engagés à verser risquent de ne plus être disponibles2.
50. À la fin des saisons 2010 et 2011, le volume total des exportations d’oeillets et
de fraises en Europe ne dépassait pas 25 % des niveaux d’avant le blocus et les
exportations de légumes n’étaient plus que de 0,4 %41.
Les « zones d’accès restreint » de la bande de Gaza
51. Outre le blocus, Israël a décidé de restreindre l’accès à certaines zones situées
dans la bande de Gaza et le long de la côte. Du fait de cette mesure, 35 % des terres
arables de la bande de Gaza et 85 % de la zone maritime côtière sont en partie ou
totalement inaccessibles aux Palestiniens42.
52. En 2011, la prise de poissons a été la plus basse des 12 dernières années. En
outre, les pêcheurs demeurent à la merci de diverses formes de violence lorsqu’ils
sont en mer, dont des tirs à munitions réelles contre des navires de pêche et des
détentions arbitraires. En 2011, 72 incidents visant des pêcheurs ont été recensés2.
La circulation en Cisjordanie
53. À la fin de l’année 2011, on comptait en Cisjordanie environ 520 obstacles à la
liberté de circulation des Palestiniens, soit une hausse de 4 % par rapport à la fin de
l’année 2010. Il s’agissait de postes de contrôle gardés en permanence ou par
intermittence, ainsi que d’obstacles physiques non gardés (barricades, remblais,
barrages routiers, barrières et tranchées)2.
54. Ce régime de restrictions est souvent lié aux colonies de peuplement
israéliennes, l’objectif étant de sécuriser certaines zones pour que les colonies
puissent s’y étendre ou d’améliorer les liaisons entre ces dernières et Israël. Ce
régime continue d’entraver l’accès de la population israélienne à ses moyens de
subsistance et aux services de base. Pour se rendre dans la ville la plus proche,
200 000 habitants de 70 villages sont contraints de faire un détour de deux à cinq
__________________
41 Renseignements fournis par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (2012).
42 « The Access Restricted Areas in the Gaza Strip: update for January-December 2011 », p. 1,
accessible à l’adresse suivante : http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/ARA%
20Update%202011.pdf.
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fois plus long que ne le serait le trajet direct, du fait des restrictions à la liberté de
circulation. À ce jour, 9 des 10 grandes villes des gouvernorats ont toujours une ou
plusieurs de leurs entrées historiques bloquées. L’accès aux principales voies de
circulation reliant les villages aux villes demeure également limité à certaines
intersections2.
55. La vieille ville d’Hébron est séparée du reste de la ville par 122 barrages. Les
Palestiniens n’ont pas le droit de circuler en voiture, ni même parfois à pied, dans
certaines rues. En juin 2011, la Cour suprême israélienne43 a autorisé les restrictions
imposées depuis plus de 10 ans, qui interdisent aux Palestiniens de traverser le
centre d’Hébron, lequel est ainsi dans les faits réservé aux Israéliens43.
56. La vallée du Jourdain et la région de la mer Morte représentent environ 30 %
de la superficie de la Cisjordanie. Près de 60 000 Palestiniens y vivent. Quatrevingt-
sept pour cent de cette zone ont été classés zone C et réservés dans leur quasi
intégralité à l’usage de l’armée ou aux colonies de peuplement israéliennes; 7 %
relèvent de la zone B et constituent une réserve naturelle. Les postes de contrôle
israéliens restreignent de façon draconienne les entrées et les sorties de Palestiniens.
Ces restrictions nuisent gravement aux Palestiniens qui vivent dans cette région et
qui dépendent entièrement de services situés à l’extérieur, y compris les hôpitaux et
la plupart des établissements éducatifs. Les restrictions à la liberté de circulation
s’appliquent également aux ambulances, qui ne sont pas autorisées à se rendre dans
la vallée du Jourdain44.
57. D’après l’Euro-Mediterranean Observatory for Human Rights, en 2011, Israël
a, en invoquant des raisons de sécurité mais sans donner plus de précisions,
empêché plus de 4 000 Palestiniens de se rendre en Jordanie en passant par le poste
frontalier d’Al-Karamah.
Accès à Jérusalem-Est occupée
58. Les Palestiniens qui détiennent des documents d’identité de Cisjordanie
doivent encore obtenir un permis spécial pour se rendre à Jérusalem-Est occupée.
Du fait de l’engorgement, ainsi que des multiples vérifications et procédures de
sécurité aux quatre postes de contrôle désignés, l’entrée à Jérusalem-Est occupée est
un processus long et difficile. Ces restrictions nuisent en particulier aux personnes
devant se rendre dans les hôpitaux palestiniens situés dans la ville, ainsi qu’aux
musulmans et chrétiens souhaitant visiter les lieux saints de Jérusalem2.
59. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient a recensé en 2011 280 incidents au cours desquels
des membres de son personnel – des enseignants, des médecins et du personnel
infirmier, des travailleurs sociaux et agents humanitaires et du personnel des
bureaux extérieurs – se sont heurtés à des difficultés d’accès. Il a notamment été
exigé que des véhicules des Nations Unies entrant à Jérusalem-Est occupée fassent
l’objet de fouilles, contrairement aux dispositions de la Convention sur les
privilèges et immunités des Nations Unies45, à laquelle Israël est partie. En outre
l’accès à la zone de jointure des services itinérants de santé, d’aide alimentaire et
__________________
43 The State of Human Rights in Israel and the OPT, p. 34 et 35.
44 Btselem, « Dispossession and Exploitation: Israel’s policy in the Jordan Valley and Northern
Dead Sea », mai 2011, p. 29.
45 Résolution 22 A (I) de l’Assemblée générale.
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d’assistance psychologique a été soumis à de nouvelles restrictions, la majorité des
membres du personnel de l’Office n’ayant pu se rendre dans les localités de cette
zone40.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources
naturelles palestiniennes
60. Les politiques israéliennes relatives aux ressources naturelles dans le territoire
palestinien occupé contreviennent au Règlement de La Haye de 1907 et à la
quatrième Convention de Genève de 1949, qui disposent que la puissance occupante
est tenue de préserver les ressources naturelles du pays occupé et de permettre à ses
citoyens d’utiliser ces ressources pour satisfaire leurs besoins.
61. Les Palestiniens sont confrontés à un stress hydrique important. La pénurie
d’eau est un problème grave auquel se heurtent la plupart des districts de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza, non seulement en raison du climat mais
également du fait des restrictions d’accès imposées par Israël. Les Palestiniens ont
accès à 83 mètres cubes d’eau par habitant et par an, contre 333 mètres cubes pour
les Israéliens. Autrement dit, chaque Palestinien a droit à un quart de la quantité
d’eau allouée à chaque Israélien46.
62. Depuis 1967, il est interdit aux Palestiniens de forer de nouveaux puits dans le
territoire palestinien occupé et des quotas ont été imposés pour les puits existants.
La quantité d’eau allouée aux Palestiniens a été plafonnée aux niveaux de 1967,
malgré l’accroissement de la population. Israël utilise 73 % de l’eau de la
Cisjordanie, en détourne 10 % de plus vers ses implantations et vend les 17 %
restants aux Palestiniens46.
63. La vallée du Jourdain est considérée comme l’une des principales sources
d’eau naturelle de Cisjordanie. Israël a pris le contrôle de la majorité des sources
d’eau de la région et réservé l’utilisation de la plupart des ressources aux colons
israéliens47.
64. Les colons israéliens se sont emparés de 30 des sources d’eau de la Cisjordanie
et effectuent régulièrement des repérages des 26 restantes, qui risquent de tomber
elles aussi entre leurs mains. Au moins 84 % des sources servant à leurs activités se
trouvent sur un territoire reconnu par l’Administration civile israélienne comme
appartenant à des Palestiniens48.
65. Les eaux usées provenant des implantations israéliennes sont recueillies et
évacuées vers les vallées palestiniennes avoisinantes sans être traitées, ce qui nuit à
la qualité de l’eau en Cisjordanie. En outre, le mur a isolé 58 sources d’eau à
l’intérieur de la « zone de jointure », de sorte que, incapables d’exploiter leurs
terres, de nombreuses familles et communautés d’agriculteurs ne peuvent survivre.
Le mur gêne également les systèmes de drainage naturels. En période de fortes
pluies, il en résulte des inondations et des dégâts importants pour l’environnement et
l’agriculture46.
__________________
46 Données communiquées par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, 2012.
47 « Dispossession and Exploitation: Israel’s policy in the Jordan Valley and Northern Dead Sea », p. 19.
48 « How Dispossession Happens: The Humanitarian Impact of the Takeover of Palestinian Water
Springs by Israeli Settlers », p. 2.
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66. Par ailleurs, en vue de la construction du mur, Israël a déraciné plus de
100 000 arbres et détruit 36 000 mètres de travaux d’irrigation sur environ
170 kilomètres carrés, soit 10 % des terres agricoles fertiles de la Cisjordanie46.
67. Le 26 décembre 2011, la Haute Cour de justice d’Israël a autorisé l’État et les
entreprises privées israéliens à continuer d’utiliser les carrières situées en
Cisjordanie. Cette pratique a commencé au milieu des années 70. On compte
actuellement 10 carrières israéliennes en Cisjordanie, dont 8 sont actives et
produisent quelque 12 millions de tonnes de matériaux par an, dont 94 % sont
destinés à Israël49.
68. Les entreprises israéliennes continuent de créer et d’exploiter des zones
industrielles dans le territoire occupé, en particulier depuis que le Gouvernement
israélien leur offre des dégrèvements d’impôts. On compte actuellement plus de
18 zones industrielles israéliennes et 160 installations industrielles dans le territoire
palestinien occupé. Le Gouvernement israélien lui-même a établi au moins sept
zones industrielles en Cisjordanie, situées pour la plupart au sommet de collines, de
sorte que bien souvent, les eaux résiduaires industrielles sont déversées sur les terres
palestiniennes voisines. Les déchets industriels solides provenant des usines sont
fréquemment rassemblés et déversés à proximité de villages palestiniens. Ces
déchets peuvent endommager les cultures agricoles et les vergers, polluer la terre et
altérer la qualité des eaux souterraines46.
69. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement se dit préoccupé par le
fait qu’Israël transfère illégalement en Cisjordanie des déchets dangereux et
toxiques produits en Israël, en violation de la Convention de Bâle sur le contrôle des
mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination50.
70. Dans la bande de Gaza, la population dépend essentiellement des puits, qui
sont de plus en plus touchés par l’infiltration d’eaux salées due au surpompage
pratiqué par Israël entre 1967 et 2005. Gaza est donc confrontée à une grave crise de
l’eau et risque de ne plus avoir d’eau potable dans 15 ans46.
71. Les agriculteurs sont donc contraints d’utiliser l’eau salée et polluée des puits
à usage agricole pour irriguer leurs terres, ce qui restreint la productivité agricole et
compromet la qualité de la production, réduisant par là-même son potentiel
d’exportation et entraînant des risques pour la santé du fait de la moins bonne
qualité des produits41.
Situation socioéconomique dans le territoire palestinien occupé
Situation économique
72. La croissance économique dans le territoire palestinien occupé continue de ne
pas être viable. Le relèvement, partant de très bas s’est poursuivi, soutenu
essentiellement par le secteur produisant des biens non commercialisables, en
particulier dans la bande de Gaza. Cela montre combien l’aide fournie par les
donateurs compte pour l’économie palestinienne et joue un rôle plus important que
le secteur privé, qui reste étranglé par les restrictions imposées par Israël concernant
__________________
49 Btselem, « High Court sanctions looting: Israeli quarries in the West Bank », 16 janvier 2012,
disponible en anglais à l’adresse suivante : www.btselem.org/printpdf/127713.
50 Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 1673, no 28911.
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l’accès aux ressources naturelles et aux marchés. Le taux de chômage reste élevé et
la pauvreté et l’insécurité alimentaire, en particulier à Gaza, sont toujours aussi
alarmantes51.
73. Au cours du premier semestre de 2011, le PIB du territoire palestinien occupé
a augmenté de 10 %. Ce bon résultat a été favorisé par un taux de croissance
exceptionnellement élevé à Gaza (28 %), dû essentiellement à la relance des travaux
de construction suite à l’assouplissement, en 2010, du blocus imposé par Israël et à
l’augmentation de la quantité de matériaux disponibles grâce à l’utilisation des
tunnels. Pour la même période, la Cisjordanie a affiché une croissance de seulement
4 %, alors qu’elle était de 8 % en 2010. Sa production a en effet baissé de presque
5 % entre le dernier trimestre de 2010 et le premier trimestre de 201152. Ce
ralentissement est dû à la poursuite des restrictions budgétaires, à une baisse de
l’aide et à la crise de liquidités qui en a résulté, ainsi qu’aux restrictions qu’Israël
n’a cessé d’imposer en 2011.
74. Les perspectives de développement à long terme restent sombres. Les
restrictions imposées par Israël non seulement entraînent une augmentation du prix
des produits de base tels que les légumes, les fruits et le sucre, mais elles continuent
également de gêner le développement agricole en général ainsi que l’aménagement
urbain, celui du territoire et la planification de l’activité économique au niveau
régional. Le déficit commercial reste important, de même que la dépendance vis-àvis
de l’économie israélienne53.
75. Les différentes formes de restriction imposées par Israël, dont il est question
dans le présent rapport, conjuguées à l’absence de financement extérieur, au niveau
élevé de la masse salariale de l’Autorité palestinienne et aux autres dépenses, ainsi
qu’au faible taux de recouvrement de l’impôt26 ont débouché sur une crise
budgétaire pour l’Autorité palestinienne, affaibli le secteur privé et altéré le niveau
de confiance des entreprises54.
76. Si la croissance enregistrée à Gaza en 2010 peut sembler impressionnante, elle
représente pour l’essentiel un rattrapage suite à la chute cumulée de 30 % du PIB
réel enregistrée entre 2006 et 2009 en raison des restrictions commerciales. Selon
les prévisions, même après sa brusque augmentation en 2010-2011, le PIB réel de
Gaza serait, d’ici à la fin de 2011, inférieur de 6 % à son niveau de 200555.
77. Le maintien du blocus de la bande de Gaza en particulier a conduit à faire une
place de plus en plus importante à l’économie illicite des tunnels, qui a pris de
l’ampleur en 2011. Les importations de matériaux de construction de base et
d’autres intrants productifs par les tunnels ont été bien plus nombreuses qu’aux
frontières placées sous le contrôle d’Israël, même si on y a constaté un certain
assouplissement concernant la circulation des marchandises40. L’économie des
tunnels est ainsi devenue le principal moteur de l’activité économique. Elle joue un
__________________
51 Banque mondiale, « Sustaining Achievements in Palestinian Institution-building and Economic
Growth », Economic Monitoring Report to the ad hoc liaison committee, 18 septembre 2011, p. 6.
52 Ibid., p. 7 et 8.
53 Données communiquées par la CNUCED, 2012.
54 « Sustaining Achievements in Palestinian Institution-building and Economic Growth », p. 7.
55 Rapport du Fonds monétaire international intitulé « Recent Experience and Prospects of the
Economy of the West Bank and Gaza », établi en vue de la réunion du Comité spécial de liaison,
New York, 18 septembre 2011, p. 21.
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rôle si important que les entreprises légitimement établies ont dû prendre des
mesures pour s’y adapter56.
78. Malgré une certaine amélioration, le chômage est resté extrêmement élevé et le
taux d’activité faible (44,4 %), tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza.
Durant le dernier trimestre de 2011, le taux de chômage au sein de la population
active était de 21 % pour le territoire palestinien occupé, 30,3 % dans la bande de
Gaza et 16,6 % en Cisjordanie. Les plus touchés sont les jeunes de 20 à 24 ans, dont
le taux d’activité était de 45,3 %, et le taux de chômage de 38 %, tandis que chez les
réfugiés, le taux de chômage était de 27,5 %57. L’écart entre les indicateurs
d’activité de la Cisjordanie et de la bande de Gaza s’explique par des restrictions
plus sévères à Gaza concernant les échanges et l’emploi des travailleurs en Israël,
une production plus sensible à ces restrictions compte tenu de la taille réduite de son
marché intérieur, et de plus fortes incertitudes au sein du secteur privé en raison
d’hostilités plus fréquentes et de la dégradation des institutions et des infrastructures
publiques depuis 2006. Malgré une augmentation limitée de l’emploi, les salaires
réels ont continué de baisser et le pouvoir d’achat associé au salaire mensuel moyen
a diminué de 2,8 % en 201140.
79. Quatre-vingt pour cent des habitants de Gaza dépendent actuellement de l’aide
internationale pour survivre (voir A/66/358, par. 41). Étant donné que l’aide
internationale a tendance à diminuer, si le revenu moyen des familles à Gaza baisse
de 20 %, la proportion d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté risque de
passer aussitôt de 33 % à un proprement vertigineux 49 %58.
80. Depuis juin 2010, Israël interdit l’entrée dans Jérusalem-Est de tout produit
pharmaceutique ou laitier ou de toute viande en provenance de Cisjordanie. D’après
les estimations, cela représenterait jusqu’à 48 millions de dollars de pertes annuelles
pour l’économie palestinienne. Même lorsque des marchandises sont autorisées à
entrer dans Jérusalem-Est, elles subissent des « transferts multiples, aux points de
passage commerciaux, qui s’ajoutent aux coûts de transaction déjà élevés des
échanges palestiniens53.
81. Selon le Fonds monétaire international, même si les restrictions en matière de
circulation et d’accès étaient nettement assouplies et que le financement des
donateurs suffisait à couvrir les dépenses ordinaires et celles de développement, le
PIB réel de Gaza par habitant d’ici à 2013 resterait inférieur de 10 % à son niveau
de 199459.
Sécurité alimentaire
82. En 2011, 27 % des familles palestiniennes se trouvaient en situation
d’insécurité alimentaire dans l’ensemble du territoire palestinien occupé, 18 % en
Cisjordanie et 44 % dans la bande de Gaza41. Les indicateurs nutritionnels restent
également préoccupants, notamment l’augmentation du pourcentage d’enfants dont
le poids est inférieur à la norme qui, de 3,2 en 2010, est passé à 3,9 en 201140. Le
__________________
56 « The situation of workers of the occupied Arab territories », p. 5.
57 Bureau central de statistique palestinien, « Labour Force Survey (October-December 2011) »
(février 2012).
58 Banque mondiale, « Coping with Conflict: Poverty and Inclusion in the West Bank and Gaza »,
octobre 2011.
59 « Recent Experience and Prospects of the Economy of the West Bank and Gaza », p. 36.
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fait que 95 % des ressources en eaux de Gaza soient impropres à la consommation
humaine explique l’apparition de nombreux cas de méthémoglobinémie (« syndrome
du bébé bleu ») (voir A/66/370, par. 14 et 15).
83. L’insécurité alimentaire en Cisjordanie est largement liée à la situation
socioéconomique des ménages palestiniens et aux obstacles physiques et
économiques qui gênent l’accès aux denrées alimentaires, à leur production et à leur
commerce60. Certaines régions ont affiché des niveaux d’insécurité alimentaire
particulièrement élevés, comme la zone C placée sous le contrôle des Israéliens, la
zone de jointure et les camps de réfugiés40.
Santé publique
84. Selon l’UNRWA, par suite de l’opération Plomb durci et du blocus, environ un
tiers des habitants de Gaza vivent dans des camps surpeuplés et en mauvais état,
dotés d’infrastructures environnementales, sanitaires, commerciales, sociales et
récréatives inadaptées40.
85. Le blocus de la bande de Gaza a porté atteinte à la qualité des services
médicaux qui y sont fournis en gênant les efforts nationaux de planification
sanitaire, en restreignant l’accès du personnel de santé aux cours de
perfectionnement professionnel à l’extérieur de Gaza et l’entrée de professionnels
de la santé dans Gaza, en limitant les travaux de construction et de remise en état
des infrastructures sanitaires et en désorganisant les approvisionnements en
électricité et en carburant61.
86. En 2011, les coupures d’électricité – pouvant durer jusqu’à 10 heures par
jour – ont mis à rude épreuve les sources d’énergie électrique d’appoint et
endommagé le matériel médical, interrompant ou reportant à plus tard la prestation
de soins médicaux61. Ces coupures d'électricité auraient empiré au cours des
premiers mois de 2012.
87. Le blocus aggrave également la pénurie chronique de médicaments essentiels,
dont 32 à 36 % ont été en rupture de stock tout au long de 2011, et d’articles
médicaux à usage unique, dont seuls 260 sur les 900 nécessaires étaient
disponibles62. À titre d’exemple, un patient atteint d’un cancer à Gaza ne peut
s’attendre à bénéficier que de la moitié des médicaments nécessaires aux protocoles
de chimiothérapie63.
88. Des patients ont dû être transférés à l’étranger en raison de ces pénuries
chroniques, malgré les difficultés rencontrées pour se procurer des permis de sortie
de la bande de Gaza. Cinq patients sont décédés après qu’on leur eut conseillé de
recevoir des soins à l’extérieur de Gaza, en attendant d’être autorisés par Israël à
__________________
60 Programme alimentaire mondial et Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture, « Socio-economic and Food Security Survey : West Bank and Gaza Strip,
Occupied Palestinian Territory » (février 2011).
61 Données communiquées par l’Organisation mondiale de la Santé, 2012.
62 Médecins sans frontières, communiqué de presse daté du 17 novembre 2011, disponible à
l’adresse suivante : www.msf-me.org/en/news/news-media/news-press-releases/gaza-chronicshortages-
of-drugs-and-medical-supplies.html.
63 Comité international de la Croix-Rouge, « Israël et les territoires occupés : un an de plus sans
changement », 6 février 2012.
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franchir le point de contrôle d’Erez ou d’obtenir un rendez-vous dans un hôpital de
dégagement adapté61.
89. Selon les estimations de l’UNRWA, 45 % des ménages pauvres ou en situation
d’insécurité alimentaire se trouvant dans les camps de réfugiés et 51 % de ces
ménages habitant en ville comptent au moins un malade chronique.
90. En Cisjordanie, les difficultés rencontrées pour obtenir des permis de
construire ralentissent les travaux de maintenance et de développement des
infrastructures sanitaires nécessaires, telles que les centres de soins de santé
primaires. Vingt-deux pour cent des 271 communautés de la zone C connaissent des
difficultés pour accéder aux services de santé en raison des déviations et des
barrages routiers et du coût des transports61.
91. Malgré les améliorations constatées, les restrictions à la liberté de circulation
empêchent les Palestiniens d’accéder à six hôpitaux palestiniens dirigés par des
organisations non gouvernementales à Jérusalem-Est, qui sont les principaux
prestataires de soins spécialisés pour le territoire palestinien occupé. Selon les
estimations de l’Organisation mondiale de la Santé, 95 % des patients conduits en
ambulance à Jérusalem ne sont pas autorisés à entrer directement dans la ville mais
doivent changer de véhicule61.
92. En Cisjordanie, l’UNRWA a signalé que la demande de services de santé
mentale avait triplé en 2011 en raison des troubles liés au stress. Cette augmentation
de la demande est directement liée au besoin de protection qui découle de
l’occupation, en particulier en raison de la violence, de la présence du mur, des
déplacements forcés et des difficultés socioéconomiques qui s’en sont ensuivies40.
93. Les habitants de Gaza continuent de subir de forts traumatismes
psychologiques. Cinquante-quatre pour cent des femmes enceintes sont atteintes de
dépression et 33 % souffrent d’anémie (voir A/66/370, par. 14 et 15). Presque le
quart des patients traités en 2011 par les services de santé mentale de l’UNRWA à
Gaza étaient des enfants souffrant d’énurésie, symptôme fréquent de traumatisme
psychologique. La dépression, l’anxiété, la peur et la colère étaient également des
motifs courants de consultation40.
Éducation
94. Dans la zone C de Cisjordanie, les enfants sont chaque jour confrontés à des
difficultés sur le chemin de l’école : leur liberté de mouvement est restreinte et ils
font l’objet d’actes de harcèlement et de violence de la part des colons et de
l’armée64. Vingt-six des 101 communautés palestiniennes de Cisjordanie interrogées
récemment ont indiqué que les écoliers, les jeunes et les enseignants étaient victimes
d’actes de harcèlement et/ou de violence commis par les forces militaires ou de
sécurité israéliennes lorsqu’ils se rendaient à l’école ou en revenaient, et 28 autres
ont fait état d’actes de violence similaires commis par les colons65.
__________________
64 Données communiquées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), disponibles à
l’adresse suivante : www.unicef.org/infobycountry/media_59706.html.
65 Save the Children, fiche d’information intitulée « Children’s Right to Education in Armed
Conflict » (octobre 2011).
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95. Les Palestiniens ayant beaucoup de difficultés à obtenir des permis de
construire dans la zone C, de nombreuses écoles ne réussissent pas à respecter les
normes de sécurité et d’hygiène minimales et font l’objet d’ordres de démolition et
d’ordres d’interruption des travaux64.
96. Entre janvier et novembre 2011, 32 attaques par des colons et membres
des forces de sécurité israéliens ont été signalées contre des écoles palestiniennes
– 21 en Cisjordanie et 11 à Gaza66. Treize écoles mixtes regroupant 4 497 écoliers
sont situées dans des zones d’accès restreint65.
97. L’Autorité palestinienne a également fait savoir que les autorités israéliennes
avaient émis des directives visant à ce que les livres scolaires des écoles publiques
de Jérusalem-Est occupée soient fournis uniquement par la municipalité elle-même
et interdisant par conséquent aux écoles de s’en procurer auprès de sources
palestiniennes19.
98. L’UNRWA doit construire 100 écoles pour pouvoir répondre aux besoins de
tous les enfants réfugiés admissibles de l’ensemble de la bande de Gaza sur trois
ans. Actuellement, en raison du manque chronique de ressources financières et de
l’incapacité de construire de nouvelles écoles au vu des restrictions imposées par
Israël, plus de 94 % des écoles de l’UNRWA à Gaza fonctionnent selon le système
des classes alternées. Dans certains cas, des conteneurs d’expédition ont été utilisés
comme salles de classe40.
99. À Jérusalem-Est occupée, 1 000 salles de classe supplémentaires sont
nécessaires pour accueillir les enfants palestiniens dans les écoles, car bien des
installations existantes ne sont pas conformes aux normes ou sont inadaptées27. En
Cisjordanie, au moins 10 000 étudiants sont contraints d’étudier dans des tentes, des
caravanes ou des baraques en tôle ondulée64.
III. Le Golan syrien occupé
100. Depuis son occupation en 1967 et son « annexion » en 1981 suite à l’adoption
de la loi sur les hauteurs du Golan, le Golan syrien reste occupé. Dans sa résolution
497 (1981), le Conseil de sécurité a déclaré que la décision prise par Israël
d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le Golan syrien était
nulle et non avenue.
101. En 2011, Israël a poursuivi l’expansion de ses colonies de peuplement, tandis
que la population arabe syrienne continuait de faire l’objet de discrimination et de
restrictions d’accès et d’assister à l’expropriation de ressources au bénéfice exclusif
des colons installés dans le Golan syrien occupé. Quelque 19 000 colons israéliens
vivent dans 33 colonies de peuplement éparpillées dans le Golan syrien occupé (voir
A/66/364, par. 34).
102. Les Syriens continuent d’être expropriés de leurs terres, sous des prétextes
militaires ou pour de prétendues raisons de sécurité. Les autorités israéliennes
refusant d’accorder les permis nécessaires à l’agrandissement des villages syriens
dans le Golan syrien occupé, la population syrienne continue de construire sans
__________________
66 UNICEF, Children Affected by Armed Conflict bulletins, septembre 2011 et novembre 2011.
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permis. Bien que les ordonnances de démolition en instance n’aient pas été mises à
exécution, des amendes ont été infligées en cas de construction sans permis67.
103. Israël construit actuellement un mur de 2 kilomètres de long et de 8 mètres de
haut destiné à renforcer la barrière existante et à empêcher l’accès à la « vallée des
cris » (voir A/66/370, par. 59).
104. Le 15 mai 2011, après avoir tiré des coups de semonce, les forces israéliennes
ont ouvert le feu sur des centaines de manifestants qui, commémorant l’anniversaire
de la « Nakbah », tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu pour pénétrer dans
le Golan syrien occupé (voir S/2011/359). L’événement a fait 44 victimes civiles,
dont quatre morts.
105. Les Syriens qui vivent dans le Golan syrien occupé ne sont pas autorisés à
exploiter les eaux des lacs disponibles, à creuser des puits artésiens ou à construire
des réservoirs destinés à recueillir l’eau de pluie et la neige fondue68. Ils sont donc
contraints de payer de fortes sommes pour obtenir de l’eau provenant du territoire
syrien occupé. Selon certaines informations, les colons israéliens avaient accès à des
quantités nettement plus importantes d’eau qu’ils payaient moins cher (voir
A/66/370, par. 58).
106. Par ailleurs, les agriculteurs syriens sont susceptibles d’être soumis au
rationnement, ce qui interrompt prématurément leur approvisionnement en eau et les
empêche d’utiliser toute l’eau qui leur est allouée. Ce rationnement ne s’applique
pas aux colons. En outre, compte tenu des taxes élevées perçues sur les produits
agricoles, les recettes des producteurs sont réduites, en particulier s’agissant des
pommes, qui constituent leur principale récolte67.
107. Les perspectives d’emploi restent peu nombreuses pour les Syriens, en
particulier pour les diplômés de l’université et d’autres jeunes à la recherche
d’emplois qualifiés. En pratique, ils ne peuvent trouver de travail adéquat
correspondant à leurs titres universitaires et à leurs qualifications professionnelles.
Souvent, les Syriens employés par des Israéliens ne bénéficient pas de la sécurité
sociale. Ils refusent la citoyenneté israélienne et ne souhaitent pas s’affilier aux
organisations syndicales israéliennes. Ils ne peuvent pas non plus former leurs
propres syndicats. Les jeunes en particulier font l’objet de pressions pour quitter la
région, ce qui aggrave encore l’équilibre démographique précaire de celle-ci69.
108. Dans le même temps, les habitants syriens du Golan syrien occupé continuent
de se voir interdire de rendre visite aux membres de leur famille vivant en
République arabe syrienne (voir A/66/364, par. 34). De nombreux résidents syriens
auraient été arrêtés alors qu’ils tentaient de nouer des liens avec leur pays
d’origine67.
109. Les conditions de vie et le traitement réservé aux Syriens détenus par Israël
restent préoccupants, en particulier le fait que les visites familiales soient limitées et
que les détenus subissent des traitements dégradants et soient privés d’accès à
l’éducation. Des dizaines de Syriens seraient détenus sans avoir fait l’objet d’une
mise en accusation officielle (voir A/66/370, par. 60).
__________________
67 « La situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés », p. 31.
68 Ibid., p. 31 et 32.
69 Ibid., p. 32.
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110. La présence de mines terrestres constitue toujours un grave danger pour les
civils dans la région du Golan syrien occupé. À ce jour, on a déploré 532 victimes,
dont 202 morts67. Cette menace s’est aggravée du fait de la vétusté des mines et de
la détérioration de leur système de mise à feu (voir S/2011/748, par. 6).
VI. Conclusion
111. Bien que quelques mesures encourageantes aient été prises pour soutenir
l’économie dans le territoire palestinien occupé, l’occupation continue d’avoir de
graves conséquences socioéconomiques pour la population palestinienne.
112. Les violations commises par Israël, et notamment les actes de violence, les
implantations, les restrictions et les actes de discrimination à l’encontre des
Palestiniens et des Syriens vivant dans le Golan syrien occupé et les graves
conséquences sociales et économiques qui en découlent desservent la paix et ne
favorisent pas la confiance. L’occupation n’est durable ni politiquement, ni
économiquement, ni moralement et elle doit prendre fin dans le cadre d’une solution
négociée et d’un accord de paix mettant un terme au conflit et réglant toutes les
questions relatives au statut final. La communauté internationale devrait poursuivre
ses efforts en ce sens et instaurer une paix globale, juste et durable au Moyen-
Orient, dans le respect du droit international et des résolutions de l’Organisation des
Nations Unies sur la question.
Nations Unies A/68/77–E/2013/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
8 mai 2013
Français
Original : anglais
13-32666 (F) 100613 120613
*1332666*
Assemblée générale
Soixante-huitième session
Point 61 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien dans
le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Conseil économique et social
Session de fond de 2013
Point 11 de l’ordre du jour provisoire**
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2012/23, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire
général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-septième session, par son
intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution. Dans sa résolution
67/229, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui faire rapport à sa
soixante-huitième session. Établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions de
l’Assemblée et du Conseil.
Pour sa 46e année d’occupation du territoire palestinien, Israël a continué de
recourir à des pratiques et des politiques contraires à ses obligations juridiques
internationales en tant que Puissance occupante. Ces politiques discriminatoires, qui
« s’apparentent à une ségrégation de fait », nuisent aux conditions de vie de la
population palestinienne et ont des conséquences négatives sur divers secteurs
socioéconomiques palestiniens ainsi que sur les ressources naturelles et
l’environnement palestiniens.
* A/68/50.
** E/2013/100.
A/68/77
E/2013/13
2 13-32666
Les forces de sécurité israéliennes continuent de faire un usage excessif et
disproportionné de la force. La maltraitance des enfants palestiniens en détention
semble être une pratique courante, systématique et institutionnalisée. L’internement
administratif auquel Israël a souvent recours constitue une politique de détention
arbitraire généralisée et institutionnalisée. Les autorités israéliennes et les colons
commettent en toute impunité des exactions à l’encontre des Palestiniens et de leurs
biens.
Depuis 1967, Israël a privé de leur statut de résident plus de 260 000
Palestiniens du Territoire palestinien occupé; parallèlement, les politiques et
pratiques israéliennes, parmi lesquelles la destruction d’habitations, conduisent au
déplacement forcé des Palestiniens. Les actes de violence perpétrés par les colons ont
également pour principal objectif de contraindre les Palestiniens à quitter leurs
terres.
Le vaste projet d’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans les
territoires occupés et la construction du mur en Cisjordanie sont non seulement
contraires au droit mais semblent apporter la confirmation qu’Israël cherche à
conserver la mainmise sur de grandes parties du Territoire palestinien occupé, ce qui
contrevient au principe fondamental de la Charte des Nations Unies qui interdit
l’acquisition de territoire par la menace ou l’emploi de la force.
Tous les jours les Palestiniens vivant dans le Territoire palestinien occupé
rencontrent des obstacles et subissent des humiliations lors de leurs déplacements
aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Territoire; par ailleurs, le blocus de Gaza
constitue une punition collective, elle aussi interdite par le droit international.
La poursuite de l’occupation du Golan syrien par Israël s’accompagne de même
de politiques et de pratiques discriminatoires vis-à-vis des citoyens syriens, qui
favorisent l’implantation de colonies israéliennes illégales sur ce territoire.
La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier
pour leurs contributions de fond et leurs apports les organes et organismes ci-après :
le Département des affaires politiques, la CNUCED, l’Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, l’Organisation internationale du
Travail, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture,
l’Organisation mondiale de la Santé, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations
Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, le Programme des Nations Unies
pour l’environnement, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science
et la culture, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le
Fonds des Nations Unies pour la population et la Ligue des États arabes.
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I. Introduction
1. Le Conseil économique et social, dans sa résolution 2012/23, et l’Assemblée
générale, dans sa résolution 67/229, se sont tous deux déclarés préoccupés par les
pratiques d’Israël, Puissance occupante dans le Territoire palestinien occupé et le
Golan syrien occupé, qui constituent une violation du droit international
humanitaire. Parmi ces pratiques figurent les actions ayant entraîné des morts et des
blessés parmi les civils, y compris parmi les enfants, les femmes et les manifestants
pacifiques, qui doivent pourtant tous être protégés en vertu du droit humanitaire
international; les actes de violence de plus en plus nombreux commis par des colons
israéliens armés illégalement contre des civils palestiniens et leurs biens; et la
détention prolongée de milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants,
dans des conditions très difficiles. Le Conseil et l’Assemblée se sont également
déclarés préoccupés par l’intensification de l’implantation de colonies de
peuplement israéliennes; la construction du mur dans le Territoire palestinien
occupé; l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes; les démolitions de
plus en plus nombreuses d’habitations, d’institutions économiques, de terres
agricoles et d’infrastructures; la révocation des droits de résidence de Palestiniens à
Jérusalem-Est et alentour; et la poursuite par Israël de sa politique de bouclages et
de sérieuses limitations à la circulation des personnes et des biens, y compris le
blocus de fait de la bande de Gaza. Le Conseil et l’Assemblée, dans les résolutions
susmentionnées, ont également souligné l’incidence négative des pratiques
israéliennes sur les ressources naturelles ainsi que sur la situation sociale et
économique du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé.
2. Le présente note s’intéresse aux pratiques d’Israël, Puissance occupante, qui
préoccupent le Conseil économique et social et l’Assemblée et qui n’ont cessé d’être
mises en oeuvre au cours de la période considérée. Elle montre que beaucoup d’entre
elles, tout comme le régime d’occupation, constituent des violations persistantes du
droit international, en dépit des arguments de sécurité invoqués par Israël pour les
justifier.
II. Territoire palestinien occupé
Politiques israéliennes touchant les Palestiniens
3. Israël met en oeuvre dans le Territoire palestinien occupé des politiques et des
pratiques qui « s’apparentent à une ségrégation de fait » et a notamment instauré
deux systèmes juridiques et institutionnels entièrement distincts pour, d’une part, les
communautés juives regroupées dans des colonies de peuplement illégales et,
d’autre part, les populations palestiniennes habitant les villes et villages sous
occupation militaire israélienne. En outre, les Palestiniens ne jouissent pas de
l’égalité d’accès aux routes et infrastructures et aux services de base et ressources
en eau. Cette inégalité se traduit par une combinaison complexe de restrictions à la
liberté de circulation, ainsi que par l’existence de routes séparées et d’un régime de
permis qui ne s’applique qu’à la population palestinienne1. Enfin, un ensemble
d’ordonnances militaires visant à régir et à contrôler la plupart des aspects de la vie
__________________
1 CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 24.
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quotidienne, et qui restreignent notamment la jouissance de nombreux droits, ne
s’appliquent, en droit ou en fait, qu’aux Palestiniens (A/HRC/22/63, par. 40).
4. En juin 1967, Israël a annexé officiellement, bien qu’illégalement,
70 kilomètres carrés de terres et incorporé Jérusalem-Est et un certain nombre de
villages palestiniens voisins dans les limites élargies de la municipalité israélienne
de Jérusalem (ibid., par. 25).
5. Pendant des décennies, Israël a appliqué une stratégie qui a conduit au
dépérissement de Jérusalem-Est sur tous les plans, y compris sur le plan
socioéconomique2. Il a eu recours en outre aux politiques et pratiques ci-après : il a
isolé physiquement Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie, notamment en y
construisant le mur; opéré des discriminations dans la planification, les
constructions, les expropriations de terres et les démolitions de maisons; retiré leur
statut de résident aux Palestiniens et supprimé les prestations sociales qui leur
étaient versées; enfin, affecté des parts inégales du budget municipal aux deux
parties de la ville (A/67/379, par. 16). Ces méthodes, par leurs effets cumulatifs, ont
abouti à une détérioration des conditions d’existence des habitants palestiniens de
Jérusalem-Est3.
6. Selon les organisations de défense des droits de l’homme depuis 2001, les
autorités israéliennes ont obligé au moins 28 organisations palestiniennes qui
opéraient à Jérusalem et offrant des activités éducatives, culturelles et sociales aux
Palestiniens de Jérusalem-Est4 à cesser leur opérations.
Planification et zonage
7. La zone C représente plus de 60 % de la Cisjordanie (non compris Jérusalem-
Est). Comme elle constitue le seul territoire contigu de la Cisjordanie, elle revêt une
importance fondamentale pour sa cohésion économique et englobe en outre la
portion de l’espace cisjordanien dotée des ressources les plus abondantes, dont la
majorité des sources d’eau, des terres agricoles, des ressources naturelles et des
réserves foncières. Israël assure le plein contrôle de la sécurité de la zone C et le
contrôle de ses activités de construction et de planification. Environ 150 000
Palestiniens y vivent, répartis dans 270 communautés totalement ou partiellement
situées dans la zone5.
8. Dans la zone C, le régime de zonage appliqué par Israël favorise l’implantation
et l’expansion des colonies, mais empêche le développement des communautés
palestiniennes du fait qu’il n’autorise les constructions palestiniennes que sur 1 %
de la superficie de la zone. De nombreux Palestiniens n’ont alors d’autre choix que
de construire sans permis et de s’exposer ainsi aux « ripostes inhumaines des
Israéliens, telles que les démolitions et les déplacements » (A/67/379, par. 15).
9. Entre 2005 et 2009, seulement 13 % des permis de construction israéliens
délivrés pour bâtir des logements à Jérusalem-Est l’ont été dans des quartiers
palestiniens. Dans les quartiers juifs, la surface moyenne d’habitation est de
__________________
2 Association for Civil Rights in Israel, Policies of Neglect In East Jerusalem, mai 2012, p. 2.
3 Ibid.; voir plus loin par. 86 à 95.
4 A/67/372, par. 41, et The Civic Coalition for Palestinian Rights in Jerusalem, document présenté
aux Nations Unies.
5 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
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20 mètres carrés par habitant, alors qu’elle est de 11 mètres carrés dans les quartiers
palestiniens6.
Statut de résidence
10. Depuis 1967, Israël est seul responsable de l’octroi du statut de résidence à la
population palestinienne du Territoire palestinien occupé et a mis en place des
politiques discriminatoires qui ont souvent conduit au déplacement de Palestiniens7.
11. Jusqu’à la création de l’Autorité palestinienne en 1994, Israël avait privé de
leur statut de résident 250 000 Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza;
et, entre 1967 et 2011, retiré leur permis de résidence à 14 188 habitants palestiniens
de Jérusalem-Est8.
12. Israël contrôle les résidents palestiniens de Jérusalem-Est presque comme s’il
s’agissait d’étrangers vivant en Israël, sans égard pour leur statut de personnes
protégées par le droit international humanitaire (A/67/372, par. 38). S’ils demeurent
ailleurs qu’en Israël ou qu’à Jérusalem-Est pendant sept ans, ils perdent leur statut
de résident permanent, comme le stipule le règlement régissant l’entrée en Israël
adopté en 20039.
13. Certaines mesures s’appliquent uniquement aux résidents palestiniens de
Jérusalem, comme la loi relative à l’entrée en Israël, qui prévoit que, lorsqu’il
épouse un non-résident, un résident permanent doit présenter au nom de son
conjoint une demande de « regroupement familial » pour pouvoir vivre avec lui à
Jérusalem-Est; et peut devoir attendre près de 10 ans si ce dernier vient de
Cisjordanie ou de Gaza10.
Usage disproportionné de la force
14. Les forces de sécurité israéliennes, notamment l’armée et la police des
frontières, ont continué à faire un usage excessif et disproportionné de la force en
Cisjordanie. La plupart des victimes ont été blessées lors de manifestations au cours
desquelles, en application de l’ordonnance militaire israélienne no 101 interdisant
les rassemblements, les soldats israéliens ont fait un usage excessif de la force pour
disperser les manifestants, violant par là même le droit des Palestiniens à manifester
pacifiquement. Des civils ont également été blessés et tués au cours d’autres types
d’opérations militaires, notamment de fouilles et de rafles (voir A/67/372, par. 15 à
24) où un usage excessif de la force a été fait.
15. Outre les frappes aériennes et les opérations militaires, les méthodes qu’utilise
l’armée israélienne pour faire respecter les interdictions d’accès à certaines zones de
la bande de Gaza, notamment le tir à balles réelles, sont contraires au principe du
droit international humanitaire qui veut que les civils ne soient pas pris pour cible
(voir A/67/372, par. 8 à 10).
__________________
6 Association for Civil Rights in Israel, East Jerusalem in Numbers, http://www.acri.org.il/en/
2012/05/16/east-jerusalem-in-numbers/.
7 Informations communiquées par l’OCHA.
8 Voir Ceased Residency, http://www.hamoked.org/Document.aspx?dID=Updates1175;
information fournie par l’OCHA.
9 Informations communiquées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
(HCDH); voir aussi A/67/372 par. 38.
10 Informations communiquées par l’OCHA.
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16. Entre le 30 mars 2012 et le 29 mars 2013, 268 Palestiniens ont été tués et
4 483 autres blessés. La grande majorité des victimes étaient des civils; les forces de
sécurité israéliennes sont responsables dans la plupart des cas même si 132 des
blessés avaient été attaqués par des colons. Parmi les victimes, 42 enfants
palestiniens ont été tués et 615 autres blessés. Au cours de la même période, 3 civils
israéliens ont été tués et 279 autres blessés, dont 3 enfants11.
17. Le 14 novembre 2012, Israël a lancé une offensive militaire contre la bande de
Gaza qui s’est poursuivie jusqu’au 21 novembre; pendant cette période, des
militants palestiniens ont lancé des obus sur des villes israéliennes et des postes de
l’armée situés en Israël. Au moins 165 Palestiniens ont été tués dont 99 civils et
notamment 13 femmes et 33 enfants. En outre, 1 399 Palestiniens, selon toute
vraisemblance une majorité de civils, ont été blessés. Au cours de l’offensive, les
bombardements palestiniens ont tué 3 civils israéliens et blessé 224 Israéliens,
également des civils pour la plupart. Enfin, six civils palestiniens ont été tués
accidentellement par des obus tirés par les militants palestiniens12.
18. Tous les actes de violence illicites perpétrés contre les Palestiniens ont en
commun de n’avoir donné lieu à aucune enquête véritable ni à aucune réparation au
profit des victimes, ce qui revient à donner à l’appareil de sécurité israélien une
impunité importante pour ces violences contre des Palestiniens13.
Arrestations et détentions arbitraires
19. Officiellement, 4 713 Palestiniens, dont 253 enfants, étaient détenus ou
emprisonnés par Israël pour des raisons de sécurité à la fin février 201314.
20. Outre le fait que la justice militaire israélienne ne garantit pas aux détenus
palestiniens un procès équitable lors de leur jugement et de leur condamnation15,
des pressions physiques et psychologiques importantes seraient exercées sur les
prévenus pendant les interrogatoires pour les contraindre à avouer. Parmi les
méthodes utilisées, on peut citer les coups et les menaces, la privation de sommeil,
le maintien dans une position douloureuse, le port prolongé des menottes, les
menaces visant des proches voire, dans certains cas, leur arrestation16. Certaines de
ces méthodes relèvent de la torture (voir A/67/550, par. 17).
21. Le 24 février 2013, un prisonnier palestinien, Arafat Jaradat, est mort en
détention dans une prison israélienne, ce qui a déclenché des manifestations dans
toute la Cisjordanie, pour protester contre les tortures et les sévices auxquels il
aurait succombé. Le 2 avril 2013, un autre prisonnier palestinien, Maysara Abu
__________________
11 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Protection of Civilians: Casualties
Database », http://www.ochaopt.org/poc.aspx?id=1010002; et Bureau de la coordination des
affaires humanitaires, Protection of Civilians Weekly Report, 19-25 mars 2013; parmi les
victimes figurent les personnes blessées ou tuées lors de l’offensive de novembre 2012
(voir plus loin, par. 17).
12 Informations communiquées par l’OCHA.
13 Informations communiquées par l’OCHA.
14 Btselem, http://www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners et
http://www.btselem.org/statistics/minors_in_custody.
15 Informations communiquées par l’OCHA; voir également les questions soulevées dans le
rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats
(A/HRC/14/26/Add.1).
16 Informations communiquées par l’OCHA.
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Hamdiyeh, serait mort en détention d’un cancer après avoir été privé des soins
nécessaires et subi de mauvais traitements17. Selon l’Association palestinienne Al-
Damer pour les droits de l’homme et l’aide aux prisonniers (ADDAMEER), depuis
1967, 72 prisonniers palestiniens sont morts sous la torture et 53 faute de soins
médicaux18.
22. En dépit de l’ordonnance de l’armée israélienne portant à 18 ans l’âge de la
majorité pour les Palestiniens dans tous les domaines relevant de la sécurité, les
enfants ne sont pas traités d’une façon qui prenne en compte leur âge, leurs besoins
et les circonstances particulières liées à leur situation19. Tout au contraire, la
maltraitance des enfants palestiniens arrêtés, détenus et poursuivis en justice par les
autorités militaires israéliennes semble être une pratique courante, systématique et
institutionnalisée20.
23. Soixante pourcent des arrestations d’enfants palestiniens par les forces de
sécurité israéliennes interviennent entre minuit et cinq heures du matin. La
libération sous caution est refusée dans 87 % des cas, ce qui fait que les enfants
palestiniens détenus demeurent donc en prison jusqu’à la fin de leur procès et que
90 % d’entre eux plaident coupable pour échapper à une détention préventive
prolongée. Israël place en isolement 12 % des enfants palestiniens (voir A/67/550,
par. 10 à 12).
24. Le traitement des enfants palestiniens détenus par Israël diffère du tout au tout
de celui qu’il réserve aux enfants de colons israéliens installés dans le Territoire
palestinien occupé. Ce traitement discriminatoire concerne notamment l’âge
minimal à partir duquel l’enfant peut se voir infliger une peine privative de liberté
ou la même peine qu’un adulte; le droit d’être accompagné d’un parent lors de
l’interrogatoire; l’enregistrement des interrogatoires sur un support audiovisuel; la
durée du maintien en détention avant la présentation devant un juge et le droit à un
avocat avant l’inculpation; enfin, la durée maximale de la détention préventive (voir
A/67/550, par. 16). L’UNICEF indique que : « Dans aucun autre pays, les enfants ne
sont systématiquement jugés par des tribunaux militaires pour mineurs qui, par
définition, ne fournissent pas les garanties nécessaires au respect de leurs droits21. »
Internement administratif
25. Le recours fréquent par Israël à l’internement administratif équivaut à
l’application d’une politique de détention arbitraire généralisée et systématique
(voir A/67/550, par. 20). L’un des problèmes majeurs que pose l’internement
administratif est que, dans la plupart des cas, les faits qui le motivent restent secrets
et ne sont communiqués ni au détenu ni à son conseil (voir A/67/372, par. 26 et 27).
À la fin février 2013, 169 Palestiniens restaient en détention administrative, un
chiffre en diminution par rapport à 201222.
26. En 2012, plus de 1 200 prisonniers palestiniens auraient participé à une série
de grèves de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et les
__________________
17 http://www.guardian.co.uk/world/2013/apr/02/palestinian-prisoners-israel-hunger-strike.
18 ADDAMEER, http://www.addameer.org/etemplate.php?id=578.
19 Informations communiquées par l’OCHA.
20 UNICEF, Children in Israeli Military Detention, février 2013, p. 1.
21 UNICEF, Children in Israeli Military Detention, février 2013, p. 1.
22 Btselem, http://www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners.
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traitements qui leur sont infligés par les autorités israéliennes, dont la pratique
généralisée de l’internement administratif23.
Déplacements de populations, destruction et expropriation de biens
27. Les opérations militaires israéliennes ont été la cause principale des
déplacements forcés dans la bande de Gaza. L’offensive de novembre 2012 a
provoqué un nouveau déplacement de 3 000 Palestiniens dont les maisons avaient
été détruites ou gravement endommagées24.
28. En 2012, les autorités israéliennes ont démoli 540 constructions palestiniennes
dans la zone C de la Cisjordanie, dont 165 maisons. Ces destructions ont entraîné le
déplacement de 815 personnes dont 474 enfants25. Au cours du seul mois de janvier
2013, au moins 139 constructions, parmi lesquelles 59 maisons et autres résidences,
ont été détruites à l’occasion de 20 incidents distincts26.
29. Dans plusieurs cas, des abris d’urgence et d’autres articles fournis aux fins
d’une intervention d’urgence ont également été détruits ou confisqués par les
autorités israéliennes27.
30. En 2012, les autorités israéliennes ont démoli 64 constructions palestiniennes à
Jérusalem-Est, à savoir 24 résidences et 40 autres constructions dont des abris pour
animaux et des bâtiments dont dépendent les Palestiniens pour assurer leurs moyens
d’existence, et elles ont ordonné 15 autodémolitions28
31. Dans l’ensemble, au moins 93 100 résidents de Jérusalem-Est vivent dans des
bâtiments construits sans permis et sont donc potentiellement menacés de
déplacement29.
32. L’expulsion de force des Palestiniens de leur foyer par des colons soutenus par
le Gouvernement est en soi incompatible avec le droit international des droits de
l’homme (voir A/67/372, par. 31) et a contribué à modifier la démographie de
Jérusalem-Est. Le Gouvernement israélien soutient les actions des colons en
envoyant des policiers pour accompagner les confiscations de maisons
palestiniennes (A/67/379, par. 16).
33. En juillet 2011, les autorités israéliennes ont fait part de leur intention de
déplacer environ 27 000 Bédouins et bergers palestiniens vivant dans la zone C. S’il
était mis en oeuvre, ce projet se traduirait par des expulsions et des transferts forcés,
individuels ou en masse, qui sont contraires aux obligations d’Israël en vertu du
droit international (A/67/372, par. 37).
34. Depuis le début de l’occupation, Israël a saisi plus d’un million de dounams30
de terres palestiniennes (soit environ 40 % de la Cisjordanie), les a placées sous la
__________________
23 A/HRC/21/33/AUV, par. 19.
24 Informations communiquées par l’OCHA.
25 Informations communiquées par l’OCHA.
26 OCHA, The Monthly Humanitarian Monitor, janvier 2013, p. 14.
27 Informations communiquées par l’OCHA.
28 http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_Jerusalem_FactSheet_December_2012_
english.pdf.
29 Voir supra, par. 7 à 9; voir également la fiche d’information de l’OCHA intitulée « East
Jerusalem Key Humanitarian Concerns Update » (décembre 2012) accessible à l'adresse :
http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_Jerusalem_FactSheet_December_2012_
english.pdf.
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juridiction des conseils locaux et régionaux des colonies de peuplement et en a
interdit l’accès aux Palestiniens (A/HRC/22/63, par. 63 et 64).
Colonies de peuplement et violences de la part des colons
35. L’implantation de colonies dans les territoires occupés constitue une violation
de la quatrième Convention de Genève et de la Convention IV de 1907 de La Haye.
En implantant des colonies et leurs infrastructures, Israël viole en outre le droit
international car il s’approprie des biens palestiniens sans nécessité militaire (voir
A/67/379, par. 11 et 12).
36. Israël a défini les colonies comme étant des « zones de priorité nationale »
dont les résidents bénéficient de subventions dans les secteurs du logement et de
l’éducation et d’avantages directs (A/HRC/22/63, par. 22). Ces mesures constituent
de la part d’Israël un transfert de sa population vers le Territoire palestinien occupé
(voir A/67/375, par. 10), que le droit international interdit31.
37. L’envergure du projet de colonies de peuplement israéliennes et les
investissements financiers massifs dont il bénéficie semblent confirmer l’intention
d’Israël de conserver la mainmise sur les zones visées, en violation du principe
fondamental de la Charte des Nations Unies, qui interdit l’acquisition de territoire
par le recours à la force (voir A/67/379, par. 12).
38. Il existe à l’heure actuelle quelque 150 colonies et une centaine
d’implantations sauvages32. En 2011, les colons établis dans le Territoire palestinien
occupé étaient au nombre de 536 932, dont 267 643 à Jérusalem-Est33. Le taux de
croissance démographique parmi les colons (à l’exclusion de ceux installés à
Jérusalem-Est) a atteint durant la dernière décennie une moyenne annuelle de 5,3 %,
contre 1,8 % pour la population israélienne dans son ensemble. Les colons israéliens
représentent désormais près de 19 % de la population de la Cisjordanie (voir
A/67/375, par. 7 et 12).
39. Le 30 novembre 2012, le lendemain du jour où l’Assemblée générale a décidé
d’accorder à la Palestine le statut d’État non membre observateur auprès de
l’Organisation des Nations Unies, le Gouvernement israélien a annoncé la
réactivation du projet de colonisation dans le secteur E1, qui prévoit la construction
de plusieurs milliers d’unités d’habitation34. S’il était mis en oeuvre, ce projet
isolerait totalement Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie et menacerait la
continuité territoriale entre le nord et le sud de cette région35.
Violences de la part des colons
40. En tant que Puissance occupante, Israël est tenu de protéger le droit à la vie et
à l’intégrité physique des Palestiniens36. Pourtant, plusieurs aspects de la vie des
__________________
30 1 dounam = 1 000 m2.
31 A/HRC/22/63, par. 38; quatrième Convention de Genève, art. 49.
32 Informations communiquées par l’OCHA.
33 Bureau central de statistique palestinien, http://www.pcbs.gov.ps/Portals/_pcbs/
PressRelease/settlmt2011E.pdf.
34 Informations communiquées par l’OCHA.
35 Btselem, http://www.btselem.org/settlements/20121202_e1_human_rights_ramifications.
36 Voir A/67/375, par. 30 à 35; voir également l’article 43 du Règlement de La Haye, en annexe à
la quatrième Convention de Genève, concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre
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Palestiniens sont considérablement affectés par une minorité de colons qui se livrent
à des violences et à des actes d’intimidation pour les contraindre à quitter leurs
terres (voir A/HRC/22/63, par. 50).
41. On a constaté une multiplication des « actes de violence raciste et de
vandalisme commis dans le Territoire palestinien occupé par des colons juifs contre
des non juifs, notamment des musulmans et des chrétiens et leurs lieux saints », en
toute impunité37.
42. Depuis 2008, des colons israéliens sont à l’origine d’au moins neuf incendies
criminels visant des mosquées palestiniennes et de 21 incidents au cours desquels
des mosquées, des églises et des cimetières ont été profanés par des graffiti (voir
A/HRC/22/63, par. 60).
43. En 2012 on a enregistré 355 actes de violence commis par des colons, au cours
desquels 169 Palestiniens ont été blessés, et 240 incidents qui ont endommagé des
biens palestiniens38. Dans de nombreux cas, les forces de sécurité israéliennes ont
failli à leur devoir de protéger les Palestiniens, même quand les colons ont commis
ces actes de violence en leur présence, voire dans plusieurs cas avérés, et n’ont fait
que disperser les Palestiniens (voir A/67/375, par. 19).
44. Entre mars 2012 et janvier 2013, 5 832 arbres ont été détruits ou déracinés par
les colons39.
45. Les actes de violence commis par les colons se poursuivent dans un climat
d’impunité40. Depuis 2005, sur les 162 enquêtes de police menées par les autorités
israéliennes sur les actes de vandalisme perpétrés en Cisjordanie contre des arbres
appartenant à des Palestiniens, une seule a entraîné une mise en examen41.
Mur de Cisjordanie
46. Avec son système de portes et de permis, le mur constitue toujours le principal
obstacle à la circulation des Palestiniens à l’intérieur de la Cisjordanie occupée42.
Dans son avis consultatif du 9 juillet 2004, la Cour internationale de Justice a
conclu que « la construction du mur et le régime qui lui est associé sont contraires
au droit international » et a estimé qu’Israël avait l’obligation de cesser les travaux
d’édification du mur, de le démanteler et de réparer tous les dommages causés par la
construction de ce mur de 708 kilomètres (voir A/ES-10/273 et Corr.1). Israël n’a
pas encore donné suite à cet avis.
47. Israël invoque des raisons de sécurité pour justifier la construction du mur
alors que la plus grande partie du tracé prévu se trouve dans le Territoire palestinien
occupé et non le long de la Ligne verte. En outre, le tracé du mur révèle que son
__________________
(18 octobre 1907).
37 Voir CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 28.
38 Informations communiquées par l’OCHA.
39 Informations communiquées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
40 Informations communiquées par l’OCHA.
41 Yesh Din, Police investigations of Palestinian tree vandalization in the West Bank, octobre 2012.
42 Informations communiquées par le HCDH; voir A/67/372, par. 44.
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objectif est d’encercler le plus de colonies israéliennes possible de manière à
annexer de facto à Israël les terres qui se trouvent du côté israélien du mur43.
48. Ces terres représentent 9,4 % du territoire de la Cisjordanie et englobent
Jérusalem-Est et certaines zones de la Cisjordanie les plus fertiles44 (238 km2 de
terres agricoles)45. Environ 21 % des pâturages, 31 % des forêts et 13,1 % des zones
arbustives se trouveront également dans la zone annexée lorsque la construction du
mur sera achevée selon le tracé prévu46.
49. Les Palestiniens âgés de 16 ans ou plus doivent posséder un permis de
« résidence permanente » délivré par les autorités israéliennes pour être autorisés à
continuer de vivre chez eux si leur domicile se trouve dans la zone de jointure47,
alors que les Israéliens et les visiteurs étrangers peuvent y accéder sans restriction
(voir A/HRC/22/63, par. 40).
50. Pour permettre la construction du mur, l’armée israélienne a pris des
ordonnances militaires d’expropriation de 30 261 dounams de terres, dont 88 % (soit
26 622 dounams) sont des « terres privées appartenant à des résidents
palestiniens »48. En outre, la construction du mur a entraîné le déracinement de
8,4 kilomètres carrés d’oliveraies et de vergers49.
51. Des milliers de fermiers palestiniens dont les terres se situent dans cette zone
doivent également se procurer auprès des autorités israéliennes des permis qui sont
délivrés au compte-gouttes pour aller travailler leurs terres. Il arrive aussi qu’ils ne
puissent pas obtenir de permis pour leurs ouvriers agricoles; par ailleurs, ils ne sont
pas autorisés à entreposer leurs outils sur leur terrain dans la « zone de jointure »50.
52. Comme les éleveurs ne sont le plus souvent pas autorisés à faire paître leur
bétail de l’autre côté du mur, leur cheptel a diminué dans 90 % des communautés
touchées51.
Bouclage des territoires et restrictions à la liberté de circulation
53. Les Palestiniens qui vivent dans le Territoire palestinien occupé font face à des
difficultés et à des vexations quotidiennes lorsqu’ils tentent de se déplacer à
l’intérieur et à l’extérieur de ce territoire en raison du mur mais aussi des postes de
contrôle militaires, du régime des permis et des interdictions de voyager imposées
par Israël (voir A/HRC/20/17/Add.2, par. 61 à 63).
__________________
43 Btselem, Arrested development: the long term impact of Israel's separation barrier in the West
Bank, octobre 2012, p. 4.
44 Informations communiquées par le Programme des Nations Unies pour l'environnement.
45 Btselem, Arrested development: the long term impact of Israel's separation barrier in the West
Bank, octobre 2012, p. 13.
46 Informations communiquées par le PNUE.
47 Informations communiquées par l’OCHA; la zone de jointure est le secteur de la Cisjordanie qui
se situe entre le mur et la Ligne verte.
48 Btselem, Arrested development: the long term impact of Israel's separation barrier in the West
Bank, octobre 2012, p. 14.
49 Informations communiquées par le PNUE.
50 Voir le document TD/B/59/2 de la CNUCED.
51 Informations communiquées par l’UNRWA.
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Blocus de la bande de Gaza
54. Israël maintient le blocus imposé contre la bande de Gaza depuis juin 200752.
En dépit des impératifs de sécurité qu’il invoque et des assouplissements introduits
dans ses dispositions en 2010 et 2012, ce blocus constitue une sanction collective53
et a « enfermé » plus de 1,6 million de personnes dans l’une des zones les plus
densément peuplées au monde. Il a également provoqué la « décroissance » de Gaza,
où les conditions de vie se dégradent54.
55. Les personnes venant de Gaza n’ont, sauf exception, pas le droit d’emprunter
le passage de Beit Hanoun (Erez). En 2012, les règles appliquées ont été assouplies
pour le transfert de patients de Gaza. Au cours de la même période, en moyenne,
moins de 200 Palestiniens et étrangers munis d’une autorisation ont emprunté ce
passage chaque jour, contre 26 000 en 200055. Par ailleurs, Israël interdit
généralement au clergé chrétien arabe, y compris aux évêques et à d’autres hauts
dignitaires religieux, d’entrer à Gaza pour se rendre dans des congrégations placées
sous leur autorité pastorale56.
56. L’armée israélienne a progressivement étendu ces restrictions d’accès aux
terres agricoles situées du côté de Gaza par rapport à la Ligne verte de 1949 et aux
zones de pêche le long du littoral de la bande de Gaza. Il a été estimé que, dans
l’ensemble, la zone de restriction couvrait 17 % de la superficie totale de la bande
de Gaza et 35 % de ses terres agricoles. En mer, les pêcheurs se sont vus privés de
l’accès à quelque 85 % des zones maritimes auxquelles leur donnent droit les
Accords d’Oslo57, ce qui a entraîné une diminution de 80 % du volume total des
prises58.
57. Depuis la fin de l’offensive militaire de novembre 2012, l’accès aux zones de
pêche et d’agriculture s’est amélioré, ce qui n’est pas réellement le cas de la
circulation des biens et des personnes par les points de passage contrôlés par
Israël59.
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
58. L’application de restrictions d’accès est discriminatoire puisqu’elle cible
essentiellement les résidents palestiniens au bénéfice des colons israéliens60.
59. En 2012, le nombre d’obstacles (à savoir postes de contrôle volants ou non,
remblais, blocs de béton et fossés) a légèrement augmenté, passant de 529 à 542. En
dépit de quelques améliorations, 180 000 Palestiniens de 55 villages sont toujours
__________________
52 Un blocus partiel avait été imposé dans la bande de Gaza en juin 2006.
53 Valerie Amos, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, 13 juin 2012,
http://ochanet.unocha.org/p/Documents/USG%20Valerie%20Amos%20Statement%20on%20
Gaza%2013Jun12.pdf.
54 Informations communiquées par l’OCHA.
55 Informations communiquées par l’OCHA.
56 Département d’État des États-Unis, rapport de 2011 sur la liberté de religion dans le monde,
accessible à l’adresse suivante : http://www.state.gov/j/drl/rls/irf/religiousfreedom/index.htm?
dynamic_load_id=192889#wrapper.
57 Informations communiquées par l’OCHA.
58 Voir A/HRC/21/33/AUV, par. 16.
59 Informations communiquées par l’OCHA.
60 Informations communiquées par l’OCHA; voir aussi A/HRC/22/63, par. 72 à 76.
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contraints de faire un détour pour se rendre dans la ville la plus proche, ce qui les
force à faire un trajet deux à cinq fois plus long que la route directe61.
60. Dans la partie de la ville d’Hébron qui est contrôlée par Israël, H2, la
circulation fait toujours l’objet de restrictions drastiques : les véhicules palestiniens
n’ont pas le droit d’emprunter la plupart des routes qui mènent aux colonies
israéliennes et la circulation des piétons est également interdite dans d’autres
secteurs, notamment dans certains segments de ce qui constituait autrefois la
principale artère commerçante62.
61. La région de la vallée du Jourdain et de la mer Morte représente environ 30 %
de la Cisjordanie; près de 60 000 Palestiniens et quelque 9 500 colons israéliens y
vivent. Bien que l’accès des Palestiniens y ait été amélioré en 2012, elle reste l’une
des plus touchées par les restrictions d’accès imposées depuis 2000 et est toujours
séparée du reste de la Cisjordanie par des dizaines d’obstacles physiques63.
62. Le 12 novembre 2012, l’armée israélienne a déclaré que les villages de Bil’in,
Ni’lin, Nabi Saleh et Kfar Qaddoum constituaient une zone militaire fermée et a
interdit aux non-riverains de s’y rendre ou de s’en approcher le vendredi, jusqu’en
mars 2013. Ce sont ces villages dans lesquels des manifestations sont organisées
– et violemment dispersées par les forces de sécurité – tous les vendredis ces
dernières années64.
63. Environ 40 % du territoire cisjordanien, à l’exception de Jérusalem-Est, a été
alloué à 135 colonies de peuplement situées dans les secteurs qui ont été classés
zones militaires fermées auxquels les Palestiniens ont un accès restreint, comme à
certaines terres agricoles proches des colonies à cause des mesures d’intimidation
systématiques des colons israéliens. Depuis quelques années, l’accès aux terres
privées palestiniennes situées dans les limites des secteurs occupés par les colonies
est soumis à une « coordination préalable » avec les autorités israéliennes, même
dans les cas où il a été coupé à l’initiative des colons israéliens65.
64. Israël a proclamé près de 18 % du territoire cisjordanien zone militaire
interdite réservée à l’entraînement, ou zone de tir. La présence de Palestiniens y est
formellement interdite sans l’autorisation des autorités israéliennes, qui est rarement
accordée. De nombreux résidents signalent qu’en pratique, l’entraînement militaire
dans ces zones est limité ou inexistant66.
65. Les Palestiniens qui habitent dans les zones de tir y résidaient déjà, pour la
plupart, avant que ces zones soient fermées. Ils se heurtent à toutes sortes de
difficultés, notamment la confiscation et la démolition de leurs biens, la violence
des colons, le harcèlement des soldats, les restrictions d’accès et de circulation ou la
pénurie d’eau, contrairement aux résidents des implantations sauvages situées dans
les zones de tir, qui ne sont pas soumis à de telles mesures67.
__________________
61 Informations communiquées par l’OCHA.
62 Informations communiquées par l’OCHA.
63 Informations communiquées par l’OCHA.
64 ACRI, http://www.acri.org.il/en/2012/11/13/closed-military-zone-orders-delivered-to-activists/.
65 Informations communiquées par l’OCHA.
66 Informations communiquées par l’OCHA.
67 Informations communiquées par l’OCHA.
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66. D’après les organisations humanitaires, quelque 535 incidents liés aux
problèmes d’accès se sont produits dans le Territoire palestinien occupé en 201268.
À lui seul, l’UNRWA en a recensé 235 dont a été victime son personnel
− enseignants, médecins et personnel infirmier, travailleurs sociaux et humanitaires
et agents d’exécution. En outre, l’accès des équipes mobiles de santé, d’aide
alimentaire et d’assistance psychologique à la zone de jointure a été soumis à de
nouvelles restrictions69.
67. Les restrictions imposées par Israël empêchent les musulmans et les chrétiens
palestiniens de se rendre dans certains lieux de culte et de pratiquer leurs rites
religieux, en particulier à Jérusalem. Le mur constitue également un obstacle majeur
pour les chrétiens de la région de Bethléem qui souhaitent se rendre à l’Église du
Saint-Sépulcre à Jérusalem et pour les chrétiens palestiniens de Jérusalem qui
souhaitent visiter des sites chrétiens à Béthanie et Bethléem. En outre, les pèlerins
étrangers et les agents d’organisations humanitaires religieuses ont parfois eu des
difficultés à accéder aux lieux saints chrétiens en Cisjordanie en raison des
restrictions de circulation imposées par Israël dans cette région. De manière
générale, le système israélien de délivrance de permis restreint également l’accès
des musulmans de Cisjordanie au Haram al-Charif (mont du Temple)70.
Accès à Jérusalem-Est
68. Même si l’accès à Jérusalem-Est par les Palestiniens de Cisjordanie, en
particulier pendant le mois du ramadan en 2012 a été facilité, il reste limité aux
détenteurs de permis, qui ne peuvent traverser qu’à pied par 4 des 16 postes de
contrôle situés le long du mur. Les 12 autres postes de contrôle sont réservés aux
Israéliens, aux étrangers et aux Palestiniens titulaires d’une carte d’identité de
Jérusalem71.
69. Environ 55 000 Palestiniens de Jérusalem qui résident du côté cisjordanien du
mur doivent franchir des postes de contrôle pour avoir accès aux services de santé,
d’éducation et autres du centre ville auxquels ils ont droit en qualité de résidents de
Jérusalem72.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources
naturelles palestiniennes
70. Israël contrôle la quasi-totalité des ressources palestiniennes en eau et exploite
89 % de l’eau utile, n’en laissant que 11 % aux Palestiniens73. Selon des chiffres
récents, la consommation par habitant des Palestiniens serait inférieure à 70 litres
par jour en Cisjordanie, alors que les Israéliens vivant dans des colonies de
peuplement illégales peuvent consommer jusqu’à 450 litres d’eau par jour74.
__________________
68 OCHA, Access incidents of humanitarian organizations database, accessible à l’adresse :
http://www.ochaopt.org/dbs/acis/index.aspx?id=1010005.
69 Informations communiquées par l’UNRWA.
70 Département d’État des États-Unis, rapport de 2011 sur la liberté de religion dans le monde,
accessible à l’adresse : http://www.state.gov/j/drl/rls/irf/religiousfreedom/index.htm?
dynamic_load_id=192889#wrapper.
71 Informations communiquées par l’OCHA.
72 Informations communiquées par l’OCHA.
73 Informations communiquées par le PNUE.
74 Informations communiquées par le PNUE.
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71. Les puits et les sources auxquels les Palestiniens ont accès sont généralement
en mauvais état du fait que les autorités israéliennes refusent aux Palestiniens les
permis nécessaires pour exploiter, moderniser ou protéger leurs sources et avoir
accès à une quantité suffisante d’eau tout en continuant de forer des puits toujours
plus profonds et plus modernes pour la population israélienne75.
72. En outre, la construction du mur entourant la Cisjordanie a abîmé, détruit ou
rendu inaccessibles des sources d’eau d’une importance vitale telles que des puits,
citernes et sources, qui, une fois dégradés, sont rarement réparables ou remplaçables
du fait des restrictions imposées en matière d’aménagement76.
73. En outre, les Palestiniens n’ont pas accès à des ressources en eau qui sont
censées être partagées comme le Jourdain77.
74. En 2012, les mesures prises par les autorités israéliennes à l’encontre des
installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène, notamment les systèmes de base
et les infrastructures financées par des donateurs internationaux, se sont multipliées.
Au cours des neufs premiers mois de l’année, 33 ouvrages d’adduction d’eau et
16 infrastructures d’assainissement desservant 1 500 personnes ont été démolis78.
75. L’augmentation des besoins par rapport aux ressources disponibles, associée
au blocus et aux frappes continues de l’armée israélienne, nuit à
l’approvisionnement et exacerbe la crise de l’eau dans la bande de Gaza79.
76. Les Palestiniens de Gaza en sont réduits à surexploiter la nappe aquifère
côtière80, ce qui a ramené le niveau de la nappe phréatique au-dessous du niveau de
la mer et provoqué des infiltrations d’eau saline et d’autres polluants, qui font que
90 % à 95 % de l’eau est impropre à la consommation humaine81.
77. La capacité et l’efficacité des quatre stations d’épuration des eaux usées de la
bande de Gaza étant limitées82, quelque 89 millions de litres d’eaux usées non
traitées ou partiellement traitées sont déversés chaque jour directement dans la mer,
ce qui représente un risque important pour la santé et l’assainissement83.
78. La crise de l’assainissement est encore aggravée par l’utilisation, à Gaza, de
quelque 40 000 fosses septiques dont 84 % sont vidées par leurs utilisateurs faute
d’être raccordées à l’égout84. Pour la seule année 2012, trois enfants se sont noyés
dans des égouts à ciel ouvert, et ce problème continuera de se poser tant que le
blocus empêchera la construction d’un réseau d’assainissement digne de ce nom85.
79. En Cisjordanie (sauf Jérusalem-Est), seuls 31 % des Palestiniens sont
raccordés au réseau d’égouts. Une seule station de traitement des eaux usées est en
service, les autorités israéliennes ayant refusé les permis nécessaires à la
__________________
75 Informations communiquées par l’OCHA.
76 Informations communiquées par le PNUE.
77 Informations communiquées par le PNUE.
78 Informations communiquées par l’OCHA.
79 Informations communiquées par le PNUE
80 Informations communiquées par le PNUE.
81 Informations communiquées par le PNUE.
82 Informations communiquées par le PNUE.
83 Informations communiquées par l’OCHA.
84 Informations communiquées par l’OCHA.
85 Save the Children-Medical Aid for Palestinians, Gaza’s Children: falling behind, 2012,
p. 3.
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construction d’infrastructures d’assainissement et de traitement des eaux usées. Près
de 40 à 50 millions de mètres cubes d’eaux usées s’ajoutent ainsi chaque année aux
eaux de pluie et s’écoulent naturellement sous forme d’eaux usées non traitées86.
80. Les colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, produisent
chaque année 54 millions de mètres cubes d’eaux usées domestiques, dont une
grande partie se retrouve dans l’environnement sans avoir été traitée87.
81. Outre les eaux usées, les déchets solides issus des colonies sont déchargés sans
aucune restriction sur les terres, les champs et les routes secondaires de Palestine,
ou sont incinérés. Plusieurs industries polluantes, qui étaient implantées en Israël,
dont des usines de production d’aluminium, des tanneries et des usines de
fabrication de plastiques et de galvanoplastie, se sont réinstallées en Cisjordanie où
elles ne respectent pas les lois sur l’environnement. Elles se débarrassent de leurs
déchets industriels, comme d’autres industries israéliennes implantées en
Cisjordanie sur les terres agricoles palestiniennes, ce qui menace l’environnement88.
82. Le mur fait également obstruction à l’écoulement des eaux de surface et l’eau
ainsi piégée inonde et endommage les terres agricoles adjacentes89, d’autant plus
que les Palestiniens n’ont pas le droit de s’approcher du mur pour enlever les amas
de détritus qui se sont formés dans les conduits de drainage situés sous le mur90.
83. La construction du mur a entraîné une séparation physique et un tassement du
sol, le déracinage des arbres et la perte de terres agricoles. Les arbres déracinés
laissent le sol à découvert, ce qui accentue sa dégradation91.
84. Les agriculteurs sont contraints de laisser leurs terres à l’abandon à cause du
mur, ce qui entraîne une perte notable de revenu stable et l’exposition du sol à
l’érosion. Les difficultés d’accès ont conduit à une surexploitation des terres
collectives, qui sont d’autant plus abîmées92.
85. La construction du mur a en outre modifié et détruit l’habitat naturel de
plusieurs espèces, menaçant la diversité biologique et appauvrissant les
écosystèmes. Des espèces courantes de plantes et d’animaux risquent fort de devenir
des espèces rares et des espèces très rares de disparaître complètement. Une
vingtaine d’espèces d’animaux terrestres sont aussi menacées d’extinction car le
mur contribue à la fragmentation des habitats et empêche les mammifères de se
déplacer pour se nourrir et se reproduire93.
__________________
86 Informations communiquées par l’OCHA.
87 Informations communiquées par le PNUE.
88 Informations communiquées par le PNUE.
89 Informations communiquées par le PNUE.
90 UNRWA-Institut de recherche appliquée – Jérusalem (ARIJ), Barrier impacts on the
environment and rural livelihoods, 2012, http://www.unrwa.org/userfiles/2012062812240.pdf.
91 UNRWA-ARIJ, Barrier impacts on the environment and rural livelihoods, 2012,
http://www.unrwa.org/userfiles/2012062812240.pdf.
92 UNRWA-ARIJ, Barrier impacts on the environment and rural livelihoods, 2012,
http://www.unrwa.org/userfiles/2012062812240.pdf.
93 Informations communiquées par le PNUE.
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Situation socioéconomique
Économie
86. La croissance économique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza n’est
toujours pas viable et continue d’être bridée par la politique d’occupation
israélienne, en l’occurrence les restrictions persistantes imposées en matière de
circulation et d’accès.
87. À cause du ralentissement de l’activité économique, le chômage, en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, demeure élevé, atteignant 22,9 % au
quatrième trimestre de 2012 contre 21 % pendant la même période de 201194, ce qui
prouve que le préjudice causé par la politique d’occupation israélienne aux secteurs
marchands à forte intensité de main-d’oeuvre est excessif et disproportionné95. Le
chômage de longue durée nuit, entre autres, à l’employabilité et entraîne un
manque-à-gagner important ce qui est inquiétant. Il dure en moyenne 11 mois en
Cisjordanie et à Gaza (6,6 mois en Cisjordanie et 16,1 mois dans la bande de Gaza
en 2012)96.
88. Le chômage est bien plus important à Gaza (33,5 % en moyenne en 2010 et
2011) qu’en Cisjordanie (17 % en 2010 et 2011). À la fin de l’année 2012
(quatrième trimestre), cette tendance se confirmait : la Cisjordanie avait un taux de
chômage de 18,3 %, contre 32,2 % à Gaza97.
89. Le taux de chômage toujours aussi élevé en Cisjordanie est imputable, entre
autres facteurs, à la faiblesse des investissements privés, notamment dans la zone C,
qui recouvre 60 % de la Cisjordanie, où l’investissement est rigoureusement
limité98.
90. Dans l’ensemble, les salaires ont augmenté moins vite que l’inflation : en 2011
les salaires réels moyens étaient de 8,4 % inférieurs à ceux de cinq ans auparavant99.
Depuis 10 ans ils ont baissé, quel que soit le niveau d’instruction, d’environ 30 %
entre 1999 et 2009 pour les personnes scolarisées pendant cinq ans et de 10 %100 en
2009 pour celles qui l’ont été pendant 16 à 18 ans.
91. En 2011, un peu plus d’un habitant sur quatre, (25,8 %) vivait en dessous du
seuil de pauvreté en Cisjordanie et à Gaza, (17,8 % en Cisjordanie et 38,8 % dans la
bande de Gaza) et 12,9 % vivaient en dessous du seuil de grande pauvreté (7,8 % en
Cisjordanie et 21,1 % dans la bande de Gaza)101.
92. En ce qui concerne la pauvreté en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, il est
important de noter que le niveau de consommation de nombreux Palestiniens les
__________________
94 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey, février 2013, p. 36.
95 Fonds monétaire international (FMI), Recent experience and prospects of the economy of the
West Bank and Gaza, 19 mars 2013.
96 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey, février 2013, p. 20.
97 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey, février 2013, p. 37 et 38.
98 Voir FMI, Recent experience and prospects of the economy of the West Bank and Gaza,
23 septembre 2012.
99 Voir CNUCED, TD/B/59/2.
100 Voir Banque mondiale, Vers la viabilité économique d’un futur État palestinien : promouvoir
une croissance tirée par le secteur privé, avril 2012.
101 Voir Bureau central palestinien de statistique, Levels of living and poverty in the
Palestinian territory, juin 2012.
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place juste au-dessus du seuil de pauvreté, ce qui veut dire qu’en cas de choc
économique ils pourraient facilement basculer de l’autre côté de ce seuil102.
93. Soixante-dix-huit pour cent des Palestiniens et 84 % des enfants du district de
Jérusalem vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit les pires chiffres jamais
enregistrés103. En outre, en 2011, 40 % de la population arabe de sexe masculin et
85 % des Palestiniennes résidant à Jérusalem n’avaient pas d’emploi, et plus de
5 000 entreprises palestiniennes à Jérusalem avaient cessé leur activité depuis
1999104.
94. La retenue et la réaffectation par Israël des recettes fiscales qu’il perçoit au
nom du Gouvernement de l’État de Palestine et la diminution de l’aide apportée par
les donateurs, en 2011 et 2012, ont nui à la croissance et encore aggravé la crise
budgétaire. En novembre-décembre 2012, Israël a temporairement retenu les
recettes fiscales palestiniennes à titre de représailles pour sanctionner le vote
accordant à la Palestine, en novembre, le statut d’État non membre observateur
auprès de l’Assemblée générale, ce qui a retardé le versement des traitements des
fonctionnaires, qui ont organisé des grèves en signe de protestation depuis la midécembre
2012105.
95. Les facteurs fondamentaux à long terme qui empêchent la création d’une
économie dynamique sont la perte de ressources naturelles palestiniennes, y compris
les terres et l’eau, en raison de l’occupation et de l’expansion des colonies, et
l’isolement des producteurs palestiniens des marchés régionaux et mondiaux qui
limite leur capacité d’acquérir des facteurs de production et d’exporter des biens et
services106.
Sécurité alimentaire
96. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO), les progrès faits au niveau de la sécurité alimentaire dans tout le territoire
palestinien occupé sont inégaux et temporaires107.
97. Plus de 40 % des ménages palestiniens souffrent d’insécurité alimentaire ou en
sont menacés. En dépit de l’aide dont ils bénéficient, 1,3 million de Palestiniens
(27 % des ménages) souffrent d’insécurité alimentaire et sont incapables de subvenir
à leurs dépenses de base, alimentaires et autres108.
98. Même en tenant compte de l’aide apportée, l’insécurité alimentaire atteint
toujours 17 % en Cisjordanie, voire 44 %109 dans la bande de Gaza.
__________________
102 Voir Banque mondiale, Coping with Conflict? Poverty and Inclusion in the West Bank and Gaza,
2011.
103 Voir Association for Civil Rights in Israel (ACRI), East Jerusalem in Numbers, à l’adresse
suivante : http://www.acri.org.il/en/2012/05/16/east-jerusalem-in-numbers/.
104 Voir ACRI, Policies of Neglect in East Jerusalem, mai 2012.
105 Voir Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient
(UNSCO), Exposé sur la situation au Moyen-Orient présenté au Conseil de sécurité, 23 janvier
2013.
106 Voir CNUCED, TD/B/59/2, par. 5.
107 Informations communiquées par la FAO.
108 Informations communiquées par la FAO.
109 Informations communiquées par la FAO.
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99. Dans la bande de Gaza, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) distribue de la
nourriture à plus de 700 000 réfugiés. Faute d’une amélioration de la situation
économique rendue possible par la levée du blocus, ce chiffre pourrait dépasser les
900 000110. Le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit une aide alimentaire
à 300 000 autres personnes111 dont 44 % souffrent quand même d’insécurité
alimentaire112.
Santé publique
100. La poursuite de l’occupation du territoire palestinien empêche toute
planification sanitaire nationale et la mise en place de programmes de santé, ce qui
pousse de nombreux médecins hautement qualifiés et professionnels de santé à
émigrer et provoque un manque de personnel dans de nombreuses spécialités113.
101. Outre qu’il entrave la construction et la remise en état des infrastructures
sanitaires114, le blocus de la bande de Gaza nuit à la formation et à la liberté de
mouvement des professionnels de la santé à Gaza.
102. Les patients de Gaza doivent demander l’autorisation des Israéliens pour aller
à l’hôpital en dehors de Gaza. En dépit de quelques assouplissements, deux
patientes sont mortes, en 2012, faute d’avoir été soignées à temps. D’autres patients
et/ou les personnes les accompagnant ont été détenus à Beit Hanoun, au passage de
la frontière entre Gaza et Israël, alors qu’ils avaient une autorisation en bonne et due
forme115.
103. Avant et pendant l’offensive de novembre 2012, plus de 40 % des
médicaments figurant sur la liste des médicaments essentiels, et plus de 50 % des
fournitures médicales consommables étaient en rupture de stock. Les hôpitaux
avaient du mal à faire face à la pénurie. Certains réutilisaient leurs fournitures à
usage unique et avaient recours à des antibiotiques de substitution, moins efficaces,
quand ils ne pouvaient pas se procurer le médicament de première intention116.
104. Au cours de la même offensive, 13 centres de soins de santé primaires et deux
hôpitaux ont subi des dégâts et un hôpital mobile de campagne a été gravement
endommagé par une attaque directe, qui a fait trois blessés parmi les ambulanciers et
endommagé six ambulances117.
105. Après l’offensive du mois de novembre, de nombreux cas de traumatismes
psychosociaux ont été signalés à Gaza, en particulier chez les enfants et les jeunes.
Les centres de santé de l’UNWRA ont accueilli deux fois plus de personnes
souffrant de traumatismes psychologiques – dont 42 % d’enfants de moins de
9 ans118 – entre novembre et décembre. On peut estimer, au bas mot, que 25 000 à
__________________
110 Informations communiquées par l’UNRWA.
111 Informations communiquées par l’UNSCO.
112 Voir Équipe de pays des Nations Unies pour le Territoire palestinien occupé, Gaza in 2020:
A liveable place?, août 2012, p. 6.
113 Informations communiquées par l’OMS.
114 Informations communiquées par l’OMS.
115 Informations communiquées par l’OMS.
116 Voir OMS, Initial health assessment report-Gaza Strip, décembre 2012.
117 Voir OMS, Initial health assessment report-Gaza Strip, décembre 2012.
118 Informations communiquées par l’UNRWA.
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50 000 personnes auront besoin d’un soutien psychologique quelconque pour
surmonter les effets à long terme de l’offensive119.
106. D’après l’UNRWA, la demande de services de santé mentale en Cisjordanie
n’a pas faibli en 2012 en raison des troubles liés au stress. Elle est directement liée
au besoin de protection qui découle de l’occupation, en particulier en raison de la
violence, de la présence du mur, des déplacements forcés et des difficultés
socioéconomiques qui se sont ensuivies120. Des études psychologiques menées sur
des enfants palestiniens de moins de 12 ans révèlent une corrélation extrêmement
troublante entre le fait pour un enfant d’assister à une scène où il voit son père ou sa
mère frappé ou humilié par des soldats israéliens et la perte de l’envie de vivre de
l’enfant (voir A/HRC/20/32, par. 8).
107. Qui plus est, 58,6 % des écoliers, 68,1 % des nourrissons de 9 à 12 mois et
36,8 % des femmes enceintes souffrent d’anémie. Les retards de croissance
(résultant de malnutrition chronique) touchent 10 % des enfants de moins de 5 ans
vivant dans la bande de Gaza121. On estime également que 50 % des nourrissons et
des enfants de moins de 2 ans en Cisjordanie et dans la bande de Gaza souffrent
d’anémie ferriprive, trouble dû à une alimentation carencée122.
Éducation
108. Dans la bande de Gaza, on estime qu’il faut actuellement 250 nouvelles écoles,
dont 100 écoles de l’UNRWA, et qu’il en faudra encore 190 autres d’ici à 2020 si
l’on veut faire face à l’augmentation du nombre d’élèves123. Actuellement, plus de
87 % des écoles de l’UNRWA à Gaza fonctionnent selon le système des classes
alternées. Dans certains cas, des conteneurs ont été utilisés comme salles de
classe124.
109. L’offensive de novembre a endommagé ou détruit 286 établissements
d’enseignement, dont des écoles, des maternelles et des établissements
universitaires, ce qui a touché au moins 249 067 écoliers et étudiants125.
110. En Cisjordanie, l’infrastructure scolaire est insuffisante ou inadéquate à cause
du système restrictif d’aménagement du territoire et les écoles sont menacées de
démolition. À l’heure actuelle, au moins 38 établissements scolaires, accueillant
environ 3 000 enfants dans la zone C de la Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ont reçu
des autorités israéliennes l’ordre (verbal ou écrit) de fermer leurs portes ou un avis
de démolition : pour eux, la menace de démolition est permanente. L’accès à l’école
peut être rendu difficile par des obstacles physiques, des menaces ou des actes de
harcèlement de la part de l’armée et des colons israéliens126.
__________________
119 Voir OMS, Initial health assessment report-Gaza Strip, décembre 2012.
120 Informations communiquées par l’UNRWA.
121 Voir Save the Children-Medical Aid for Palestinians, Gaza’s children: falling behind, 2012,
p. 2.
122 OMS, A65/27 Rev.1, par. 4.
123 Équipe de pays des Nations Unies pour le Territoire palestinien occupé, Gaza in 2020 – A
liveable place?, août 2012.
124 Informations communiquées par l’UNRWA.
125 Informations communiquées par l’OCHA.
126 Informations communiquées par l’OCHA.
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111. Le système scolaire de Jérusalem-Est, qui relève du Ministère israélien de
l’éducation et de l’administration de l’instruction de la ville de Jérusalem, bénéficie
de très peu d’attention, a un budget ridiculement faible, accueille trop d’étudiants
dans trop peu de salles de classe et souffre de bien d’autres maux127.
III. Golan syrien occupé
112. Israël occupe toujours le territoire syrien des hauteurs du Golan. Dans sa
résolution 497 (1981), le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par Israël
d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le territoire syrien
occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le
plan international (A/67/375, par. 45).
113. Environ 19 000 Israéliens se sont installés dans 33 colonies de peuplement
situées dans le Golan syrien occupé, ce qui représente presque autant que la
population syrienne du Golan syrien occupé (ibid.).
114. Israël s’obstine à prendre des mesures juridiques et administratives pour que
ses colons qui résident dans le Golan syrien occupé jouissent d’avantages
socioéconomiques, de la sécurité, d’infrastructures et de services sociaux, ce qui
constitue un transfert illégal de sa population vers le territoire occupé (ibid.), tandis
que les cinq derniers villages syriens du Golan syrien occupé ne disposent d’aucun
espace pour s’étendre. Ainsi, à Majdel Shams, quelque 11 000 citoyens syriens
occupent 1 200 habitations. La construction de nouveaux logements n’étant pas
autorisée, les habitants rénovent leur maison ou lui rajoutent des étages, sans permis
de construire, à mesure que leur famille s’agrandit128.
115. Les résidents syriens du Golan syrien occupé sont défavorisés en termes
d’accès aux terres, au logement et aux services de base. La loi relative à la
citoyenneté continue d’avoir des conséquences sur leurs liens familiaux, qui
continuent d’être brisés du fait de l’annexion illégale de ce territoire en 1981129.
116. Les multiples restrictions et les taxes imposées sur l’eau et sa consommation
constituent une lourde charge pour les agriculteurs syriens et sont une source
d’inégalité et d’injustice. Ils ont droit à 200 mètres cubes d’eau par dounam pour les
producteurs syriens, contre 750 pour les colonies israéliennes et paient quatre fois
plus cher que les colons pour irriguer leurs terres. Lorsque l’eau manque, elle est
généralement distribuée en premier aux colonies, ce qui réduit d’autant la part
attribuée aux agriculteurs syriens130.
117. En février 2013, les médias israéliens ont rapporté que les autorités
israéliennes se proposaient d’autoriser la prospection pétrolière sur les hauteurs du
Golan occupé, et avaient pour ce faire délivré une licence d’exploitation à une
compagnie énergétique américano-israélienne131.
__________________
127 Voir ACRI, Policies of Neglect in East Jerusalem, mai 2012.
128 Bureau international du Travail (BIT), ILC.101/DG/APP, par. 137.
129 CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 29.
130 BIT, ILC.101/DG/APP, par. 131 et 132; et informations communiquées par l’UNSCO.
131 Yedioth Ahronoth, http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4347549,00.html.
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IV. Conclusion
118. L’occupation israélienne et les politiques et pratiques discriminatoires qui
l’accompagnent sont contraires aux résolutions de l’ONU et au droit international et
ne devraient pas être maintenues en toute impunité. Les retombées
socioéconomiques qu’elles ont sur la population palestinienne et les citoyens syriens
ne font qu’aggraver les souffrances endurées et contribuer à saper la paix et la
justice qui ne pourront régner que si le droit à l’autodétermination des populations
occupées devient une réalité.
119. Les colonies israéliennes implantées dans le Territoire palestinien occupé et au
Golan syrien occupé ne sont pas seulement illégales; elles sont aussi un obstacle à la
paix. La communauté internationale devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour
faire respecter le droit international et appliquer les résolutions pertinentes de
l’ONU. Pour ce faire, elle devrait, entre autres, s’employer à mettre fin aux
violations du droit international auxquelles Israël se livre dans les territoires
occupés, surtout à ses activités de colonisation, pour préparer la voie à un règlement
définitif et équitable du conflit qui mette fin à l’occupation et permette au peuple
palestinien d’exercer ses droits inaliénables conformément au droit international.
Nations Unies A/69/81–E/2014/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
2 mai 2014
Français
Original : anglais
14-03886 (F) 210514 210514
*1403886*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-neuvième session Session de 2014
Point 61 de l’ordre du jour préliminaire* Point 14 de l’ordre du jour provisoire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population
arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem, et
de la population arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2013/8, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire
général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-septième session, par son
intermédiaire, un rapport sur l’application de la résolution. Dans sa résolution
68/235, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui faire rapport à sa
soixante-huitième session. Établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions de
l’Assemblée et du Conseil.
À sa quatre-vingtième session, le Comité pour l’élimination de la
discrimination raciale a accusé Israël de ne pas respecter sa recommandation
générale no 19 (1995) concernant l’apartheid et la ségrégation, pratiques interdites en
vertu de l’article 3 de la Convention internationale sur l ’élimination de toutes les
formes de discrimination raciale.
* A/69/50.
** E/2014/1/Rev.1, annexe II.
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L’usage continu et disproportionné de la force par les forces de sécurité
israéliennes donne lieu à des exécutions sommaires et, dans certains cas, des
homicides intentionnels. Pendant la période considérée, 40 Palestiniens ont été tués
(y compris 5 enfants) et 3 654 blessés (dont 1 001 enfants).
En janvier 2014, 4 881 Palestiniens avaient été détenus ou emprisonnés par les
forces de sécurité israéliennes, certains déclarant qu’ils avaient subi des tortures et
des mauvais traitements et que leurs droits n’avaient pas été respectés.
En 2013, 663 structures palestiniennes, notamment des logements, ont été
démolies, ce qui a déplacé 1 103 personnes. Plus d’un milliard de mètres carrés de
terres palestiniennes ont été saisis par Israël depuis le début de l’occupation.
L’expansion des colonies de peuplement illicites et la construction du mur,
appuyées par le Gouvernement et entraînant une annexion progressive, se
poursuivent dans le Territoire palestinien occupé : 40 % des terres en Cisjordanie ont
été placées sous la juridiction de conseils chargés des colonies de peuplement. En
2013, le taux de construction d’unités de logement a augmenté de 123,7 %.
Les actes de violence et les attaques perpétrés par les colons se sont poursuivis
en toute impunité. En 2013, on a enregistré 93 attaques contre des Palestiniens
(y compris des enfants), leurs biens et leurs lieux saints.
Les restrictions à la liberté de circulation, qui représentent une peine collective
illégale, ont également persisté et touché tous les aspects de la vie des Palestiniens.
Ces restrictions entraînent un blocus de fait de la bande de Gaza et ont de graves
incidences sur la situation sociale, économique et humanitaire de la population.
Les mesures israéliennes continuent d’avoir des conséquences néfastes sur
l’environnement et les ressources naturelles, et les politiques discriminatoires nuisent
au développement et aux moyens de subsistance des Palestiniens, notamment l’accès
aux terres et à l’eau. En Cisjordanie, les colons israéliens consomment six fois plus
d’eau que les Palestiniens; 90 % de la nappe aquifère de Gaza est impropre à la
consommation à moins d’avoir été traitée au préalable, ce qui rend encore plus
difficiles les conditions de vie des Palestiniens.
L’économie du Territoire palestinien occupé a poursuivi sa tendance négative
en 2013. Le chômage a atteint un taux de 38,5 % à Gaza par rapport à 18,2 % en
Cisjordanie.
L’insécurité alimentaire a considérablement augmenté, concernant plus de
1,5 million de Palestiniens (34 % de la population), soit 57 % dans la bande de Gaza.
Environ 15 000 patients ont dû quitter Gaza en 2013 afin d’avoir accès à des
soins médicaux indispensables, en raison de la grave pénurie de médicaments et de
fournitures médicales. En Cisjordanie, les patients palestiniens et les personnes qui
les accompagnent ont besoin de permis spéciaux délivrés par les autorités
israéliennes pour avoir accès aux hôpitaux de Jérusalem-Est.
Il faudrait des établissements d’enseignement supplémentaires dans le
Territoire palestinien occupé. Il est impossible d’en construire à Gaza en raison du
blocus en Cisjordanie à cause des permis imposés par les Israéliens. Les étudiants
palestiniens et leurs écoles sont souvent exposés aux actes de violence des colons.
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Israël continue d’occuper le Golan syrien et de poursuiv re l’expansion illégale
de ses activités de colonisation ainsi que l’exploitation des ressources naturelles qui
s’y trouvent. Les résidents syriens du Golan syrien occupé continuent de souffrir de
discrimination en ce qui concerne l’accès aux terres, aux logements et aux services
de base et à l’eau.
La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à remercier
pour leurs contributions de fond et leurs apports les organes et organismes ci -après :
le Département des affaires politiques, la CNUCED, l’Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -Orient
(UNRWA), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Fonds des
Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Haut -Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme (HCDH), l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes
et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), le Programme des Nations Unies
pour les établissements humains (ONU-Habitat), le Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD), l’Organisation internationale du Travail,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour l’environnement
(PNUE), le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de
paix au Moyen-Orient et la Ligue des États arabes.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2013/8, le Conseil économique et social s’est déclaré
préoccupé par les pratiques d’Israël, Puissance occupante, dans le Territoire
palestinien occupé et le Golan syrien occupé, qui constituent une violation du droit
international humanitaire. Ces préoccupations ont été reprises par l’Assemblée
générale dans sa résolution 68/235. Parmi ces pratiques figurent les actions ayant
entraîné des morts et des blessés parmi les civils, y compris parmi les enfants, les
femmes et les manifestants pacifiques, qui doivent pourtant tous être protégés en
vertu du droit international humanitaire; les actes de violence de plus en plus
nombreux commis par des colons israéliens armés illégalement contre des civils
palestiniens et leurs biens; et la détention prolongée de milliers de Palestiniens, dont
des femmes et des enfants, dans des conditions très difficiles. Le Conseil et
l’Assemblée se sont également déclarés préoccupés par l ’intensification de
l’implantation de colonies de peuplement israéliennes; la construction du mur dans
le Territoire palestinien occupé; l’exploitation des ressources naturelles
palestiniennes; les démolitions de plus en plus nombreuses d’habitations,
d’institutions économiques, de terres agricoles et d’infrastructures; la révocation des
droits de résidence de Palestiniens à Jérusalem-Est occupée et alentour; la poursuite
par Israël de ses opérations militaires et de sa politique de bouclages et de sérieuses
limitations à la circulation des personnes et des biens, y compris le blocus de fait de
la bande de Gaza. Le Conseil et l’Assemblée, dans leurs résolutions respectives, ont
également souligné l’incidence négative des pratiques israéliennes sur les ressources
naturelles ainsi que sur la situation sociale et économique du peuple palestinien et
de la population arabe dans le Golan syrien occupé.
2. La présente note s’intéresse aux pratiques d’Israël, Puissante occupante, qui
préoccupent le Conseil économique et social et l ’Assemblée – comme en témoignent
les résolutions susmentionnées –, et qui n’ont cessé d’être mises en oeuvre au cours
de la période considéré, du 1er avril 2013 au 31 mars 2014.
II. Le Territoire palestinien occupé
3. Le Conseil de sécurité réaffirme dans 18 résolutions1 que la Convention de
Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre (quatrième Convention de Genève) est applicable aux territoires palestiniens
occupés depuis 1967 (voir A/HCR/22/63, par. 14.
Politiques israéliennes touchant les Palestiniens
4. À sa quatre-vingtième session, le Comité pour l’élimination de la
discrimination raciale a réitéré ses préoccupations au sujet de la ségrégation
générale des populations sous juridiction israélienne. Le Comité a accusé Israël de
ne pas respecter sa recommandation générale no 19 (1995) concernant l’apartheid et
la ségrégation, pratiques interdites en vertu de l ’article 3 de la Convention
internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, et l ’a
instamment prié d’interdire et d’éliminer toutes politiques ou pratiques de
__________________
1 Résolutions 237 (1967), 271 (1969), 446 (1979), 465 (1980), 471 (1980), 476 (1980),
484 (1980), 592 (1986), 605 (1987), 636 (1989), 641 (1989), 672 (1990), 673 (1990), 681 (1990),
726 (1992), 799 (1992), 1322 (2000) et 1544 (2004).
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ségrégation raciale et d’apartheid qui touchent de manière lourde et
disproportionnée la population palestinienne2.
Discrimination et ségrégation
5. Un grand nombre de politiques israéliennes relatives aux activités des colonies
de peuplement dans le Territoire palestinien occupé s’apparentent à une ségrégation
de fait. Il s’agit, notamment, de l’inégalité et de la séparation qui existent entre les
Palestiniens et les colons israéliens en ce qui concerne l’accès aux routes et aux
infrastructures ainsi qu’aux services de base et aux ressources en eau. Cette
séparation est concrétisée par la mise en place d’une combinaison complexe de
restrictions à la liberté de circulation (mur, barrages routiers, obligation d’emprunter
des routes séparées) et un régime de permis qui ne s’applique qu’à la population
palestinienne (voir CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 24).
6. Le régime juridique de ségrégation en place dans le Terr itoire palestinien
occupé a permis d’établir et de consolider les colonies à travers la création de zones
juridiques où les lois israéliennes s’appliquent uniquement aux Israéliens en
Cisjordanie, leur conférant un statut privilégié par rapport aux Palestiniens. Il a pour
conséquence la violation des droits des Palestiniens à la non-discrimination, à
l’égalité devant la loi et à une égale protection devant la loi (voir A/HRC/22/63,
par. 40 et 49). Cette situation est fort préoccupante puisque l’on est témoin ces
dernières années d’actes, de manifestations et de discours racistes et xénophobes,
perpétrés essentiellement par des colons israéliens à l’encontre de Palestiniens
(CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 23) (voir la section sur les actes de violence commis
par des colons).
Régime de zonage et d’aménagement du territoire
7. Le régime contraignant qui s’applique aux constructions palestiniennes en
Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, fournit un autre exemple de discrimination
contre les Palestiniens (voir A/68/513, par. 12). Ce régime et les politiques de
planification qui y sont associées font qu’il est pratiquement impossible aux
Palestiniens de la zone C3 et de Jérusalem-Est d’exercer leurs droits et de satisfaire
leurs besoins de base en ce qui concerne le logement , les moyens de subsistance et
le développement4.
8. La zone C, représentant plus de 60 % de la Cisjordanie, constitue le seul
territoire contigu, en raison du caractère fragmenté des zones A et B5. Les autorités
israéliennes ont dans la pratique autorisé les Palestiniens à construire sur 0,5 % de la
zone C seulement, contre 8,5 % pour les colonies de peuplement israéliennes, et
qu’en outre 61 % des terres de cette zone sont placées sous la juridiction des conseils
__________________
2 John Dugard et John Reynolds, « Apartheid, International Law, and the Occupied Palestinian
Territory », European Journal of International Law, vol. 24, no 3 (2013), p. 867 à 913;
CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 24; voir aussi A/HRC/25/67.
3 La zone C est la zone dont la sécurité et l’administration sont entièrement sous contrôle
israélien conformément aux accords d’Oslo.
4 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, tirées du
rapport no AUS2922 de la Banque mondiale, daté du 2 octobre 2013, « Aera C and the Future of
the Palestinian economy ».
5 Dans la zone A, le gouvernement palestinien est responsable de l’administration et de la
sécurité, tandis que, dans la zone B, Israël assure la sécurité; et le gouvernement palestinien,
l’administration.
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locaux et régionaux des colonies de peuplement et peuvent être attribuées en vue de
la planification et du développement de colonies de peuplement dans le futur6.
9. En outre, les autorités israéliennes empêchent les Palestiniens de mettre en
valeur la plupart des terrains privés de la zone C, sous prétexte qu’ils sont réservés à
l’agriculture, tandis que de vastes parties de la zone C, autrefois considérées
« agricoles », sont devenues « résidentielles » afin de permettre la construction de
colonies de peuplement7. De ce fait, entre 2000 et 2012, plus de 94 % des demandes
palestiniennes de permis de construction dans la zone C ont été rejetées par les
autorités israéliennes8.
10. En juin 1967, Israël a annexé illégalement 70 kilomètres carrés de terres et
incorporé Jérusalem-Est et un certain nombre de villages palestiniens voisins dans
les limites élargies de la municipalité israélienne de Jérusalem (voir la résolution
478 (1980) du Conseil de sécurité). Israël a sur le champ construit 12 colonies de
peuplement, qui ont pratiquement encerclé les quartiers et villages palestiniens
voisins. Une autre zone de colonies de peuplement a également été construite au-delà
des limites municipales, compromettant ainsi la continuité géographique entre la
ville – considérée traditionnellement comme étant le centre économique, culturel et
spirituel de la Palestine – et le reste de la Cisjordanie (voir A/HRC/22/63, par. 25).
11. En outre, depuis les années 70, la municipalité israélienne de Jérusalem mène
ouvertement une politique d’« équilibre démographique », tout récemment illustrée
par le plan directeur de la ville, également appelé « Jérusalem 2000 », qui préconise
un équilibre démographique de 60/40 en faveur des résidents juifs (ibid.).
12. Plus de 35 % des propriétés foncières palestiniennes à l’intérieur des limites de
la municipalité de Jérusalem-Est définies par Israël ont été confisquées depuis 1967
pour être utilisées aux fins des colonies de peuplement et seulement 13 % sont
allouées aux Palestiniens à des fins de construction. Toutefois, ces terres sont en
grande partie déjà construites, et la densité de construction permise est limitée. Le
processus de demande de permis de construire, difficile et coûteux, et toute une série
de problèmes liés à l’enregistrement foncier font qu’il est extrêmement difficile pour
les Palestiniens d’obtenir un permis de construire des autorités israéliennes9.
13. En conséquence, on estime qu’au moins 33 % de tous les logements
palestiniens à Jérusalem-Est ont été construits sans l’autorisation des autorités
israéliennes et pourraient donc être démolis ou soumis à un arrêt des travaux, ce qui
pourrait entraîner le déplacement de plus de 93 000 Palestiniens10.
Autres mesures s’appliquant à Jérusalem-Est
14. À Jérusalem, le fait d’arborer ou d’afficher des symboles politiques
palestiniens est passible d’amende ou d’emprisonnement. Les forces de sécurité
israéliennes interdisent ou interrompent toute réunion ou conférence tenue à
__________________
6 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
7 Ibid.
8 B’tselem, Acting the Landlord: Israel’s Policy in Area C, the West Bank , juin 2013, p. 19.
9 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
10 Informations communiquées par ONU-Habitat.
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Jérusalem si elle est affiliée à des institutions palestiniennes officielles ou si des
responsables palestiniens y participent11.
15. Bien que la loi israélienne permette aux Palestiniens de Jérusalem de
bénéficier pleinement et en toute égalité des services municipaux et autres services,
la municipalité de Jérusalem a failli à son devoir de fournir des services sociaux, des
infrastructures, une planification d’urgence et un service postal suffisants aux
quartiers palestiniens de Jérusalem. En outre, la plupart des services de transport par
bus appliquent la ségrégation entre Israéliens et Palestiniens12.
Statut de résident
16. Le droit de résider à Jérusalem ne peut être exercé que par les Palestiniens qui
étaient inscrits comme vivant déjà dans les limites élargies de la municipalité au
moment de l’occupation par Israël en 1967. Ces Palestiniens sont désignés comme
des résidents permanents d’Israël, un règlement strict régissant leur statut de
résident et un nombre de dispositions prévoyant la révocation de ce statut 13. Israël a
invoqué ce règlement ainsi que d’autres règles pour expulser, à ce jour,
15 000 Palestiniens de Jérusalem-Est (voir A/68/77-E/2013/13).
17. L’interdiction d’octroyer la citoyenneté israélienne aux enfants nés d’un parent
israélien et d’un parent venant du Territoire palestinien occupé, la décision d’Israël
d’arrêter de traiter depuis 2000 les demandes de résidence concernant les enfants
palestiniens ainsi que la révocation de la résidence pour ceux vivant à Jérusalem-Est
se traduisent pas le non-enregistrement d’environ 10 000 enfants14, qui sont ainsi
exclus des services de santé, du système éducatif et de tout autre type de bénéfices
sociaux. En outre, ces restrictions empêchent des milliers d’enfants palestiniens de
vivre avec leurs parents (voir CRC/C/ISR/CO/2-4, par. 29), tandis que d’autres
vivent dans la hantise d’être séparés compte tenu de l’imposition de contraintes
rigoureuses à la réunification familiale en vertu de la loi relative à la citoyenneté et
à l’entrée en Israël telle que modifiée en 2005 et 2007. Ces lois et mesures peuvent
également empêcher les enfants qui ont perdu l ’un des parents d’aller rejoindre
l’autre parent survivant (ibid., par. 49).
Usage disproportionné de la force
18. Pendant la période considérée, 40 civils palestiniens ont été tués et 3 654
blessés par les forces de sécurité israéliennes et les colons dans tout le Territoire
palestinien occupé. Parmi les victimes, au moins 5 enfants palestiniens ont été tués
et 1 001 autres blessés.
__________________
11 Département d’État américain, Country Reports on Human Rights Practices, 2013, Israel and The
Occupied Territories – The Occupied Territories, disponible à l’adresse suivante : www.state.gov/
j/drl/rls/hrrpt/humanrightsreport/index.htm?dynamic_load_id=220358&year=2013#wrapper.
12 Ibid.
13 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
14 Défense des enfants International, « Israeli law tears Palestinian families apart », disponible à
l’adresse suivante : www.dci-palestine.org/documents/israeli-law-tears-palestinian-familiesapart.
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19. On a enregistré en 2013 deux fois plus d’enfants victimes qu’en 201215; ils
représentent environ 32 % des victimes des violences commises par les forces
israéliennes en Cisjordanie16.
20. Également pendant la période considérée, 2 civils israéliens ont été tués dans
le Territoire palestinien occupé et 134 autres civils blessés, y compris 2 enfants17.
21. Selon Amnesty International, qui a enquêté sur la mort par balle de
25 Palestiniens en Cisjordanie en 2013, il s’agissait d’exécutions sommaires et, dans
certains cas, d’homicides intentionnels. Si tel était le cas, il s’agirait de crimes de
guerre18.
22. Amnesty International a également conclu que les forces israéliennes faisaient
un usage disproportionné de la force pratiquement en toute impunité19. Environ
94 % des enquêtes criminelles menées par l’armée israélienne à l’encontre de
soldats soupçonnés d’actes de violence criminelle contre des Palestiniens et leurs
biens sont classées sans suites. Dans les rares cas où l’enquête débouche sur une
accusation, la condamnation n’entraîne qu’une très légère peine20.
Arrestations et détentions arbitraires
23. Les forces israéliennes, prétextant des problèmes de sécurité, ont mené 3 844
opérations de perquisition et d’arrestation en Cisjordanie en 2013, au cours
desquelles 8 civils palestiniens ont été tués, 239 autres blessés et 4 652 arrêtés21.
Dans la bande de Gaza, en 2013, 11 patients et accompagnateurs ont été arrêtés au
point de contrôle d’Erez alors qu’ils se rendaient dans des centres médicaux 22.
24. Depuis 1967, environ 800 000 Palestiniens ont été détenus par Israël 23. À la fin
de janvier 2014, selon B’tselem, 4 881 Palestiniens24, dont 183 enfants25, étaient
détenus ou emprisonnés en Israël, prétendument pour des raisons de sécurité.
25. Bien que le droit israélien prévoie des garanties contre les arrestations et
détentions arbitraires, ces garanties ne s’appliquent pas aux Palestiniens détenus par
Israël « pour des raisons de sécurité », qui tombent sous le coup du droit militaire
israélien. Dans les tribunaux militaires israéliens, le taux de condamnation des
Palestiniens est supérieur à 99 %26.
__________________
15 Informations communiquées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
16 Informations communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
17 Ibid.
18 Amnesty International, Trigger-happy: Israel’s use of excessive force in the West Bank
(Londres, 2014), p. 10, 12 et 60.
19 Ibid., p. 10.
20 Yesh Din, « Criminal accountability of Israeli securi ty forces », disponible à l’adresse suivante :
www.yesh-din.org/cat.asp?catid=2 (27 mars 2014).
21 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
22 Informations de l’OMS.
23 Bureau central palestinien de statistique, « Special statistical bulletin on the 65th anniversary of
the Palestinian nakba », qui peut être consulté à l’adresse www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/
PressRelease/Press_En_nakba65E.pdf.
24 B’tselem, « Statistics on Palestinians in the custody of the Israeli security forces », qui peut être
consulté à l’adresse www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners, lien vérifié le 24 mars
2014.
25 Informations de l’UNICEF.
26 Département d’État américain.
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26. En 2013, 198 enfants en moyenne étaient incarcérés par mois dans les centres
de détention militaires israéliens27. Malgré les déclarations d’Israël annonçant des
mesures pour répondre aux préoccupations de l’Organisation des Nations Unies et
d’autres entités28, les enfants palestiniens continuent d’être régulièrement arrêtés au
milieu de la nuit et emmenés, les poignets ligotés et les yeux bandés, vers une
destination inconnue, leurs parents sachant rarement où ils ont été conduits. Ils sont
systématiquement soumis à des actes de violence physique et verbale, des
humiliations et des techniques d’immobilisation douloureuses, des menaces de mort
ou d’autres formes de violence et se voient restr eindre l’accès aux toilettes, à l’eau
et à la nourriture. Ces crimes sont commis lors de l’arrestation, du transfèrement et
de l’interrogatoire en vue d’obtenir des aveux mais aussi pour des motifs arbitraires.
En outre, les enfants palestiniens sont détenus en isolement cellulaire, parfois durant
des mois (voir CRC/C/ISR/CO/2-4, par. 35).
27. En 2013, l’UNICEF et ses partenaires ont recensé 107 cas avérés de mauvais
traitements infligés aux enfants par les forces de sécurité israéliennes, dont 11 cas
concernant des enfants de moins de 14 ans29.
28. Les enfants palestiniens arrêtés peuvent être détenus pendant quatre jours
avant de comparaître devant un juge. Ils ne sont pas toujours informés de leurs
droits et les aveux obtenus d’eux sous la contrainte sont utilisés comme principal
élément de preuve. La plupart des enfants palestiniens sont accusés d’avoir jeté des
pierres, ce qui est considéré comme une atteinte à la sécurité et est passible d’une
peine maximale de 20 ans d’emprisonnement (ibid., par. 73).
29. Depuis 2009, au moins 215 enfants palestiniens détenus ont été transférés à
l’extérieur du Territoire palestinien occupé et purgent leur peine de prison en Israël,
en violation de l’article 76 de la quatrième Convention de Genève. Nombre d’entre
eux sont détenus avec des adultes dans des cellules surpeuplées, dans des conditions
insalubres, sans ventilation ni lumière naturelle. La nourriture qui leur est donnée,
de piètre qualité et en quantité insuffisante, les mauvais traitements du personnel
pénitentiaire et la privation de toute forme d’éducation sont autant de souffrances
qui leur sont infligées (ibid., par. 73).
30. L’organisation Addameer a signalé que les femmes détenues faisaient l’objet
des mêmes sévices psychologiques et physiques que les hommes (brutalités, fouilles
corporelles intimes, menaces et harcèlement sexuel) 30.
31. Le Comité public contre la torture en Israël a indiqué en juillet 2013 que, bien
qu’il ait déposé plus de 776 plaintes depuis 1999, aucune plainte pour torture n’avait
donné lieu à une enquête judiciaire, à des poursuites ou à une condamnation31.
32. La poursuite par Israël de la pratique de la détention administrative, qui permet
de détenir des personnes pour des périodes indéterminées et renouvelables 32,
demeure préoccupante. Prétextant des problèmes de sécurité, les autorités
israéliennes n’accordent pas aux personnes placées en détention administrative la
__________________
27 B’tselem, « Statistics on Palestinian minors in the custody of the Israeli security forces », qui
peut être consulté à l’adresse www.btselem.org/statistics/minors_in_custody.
28 Informations de l’UNICEF.
29 Ibid.
30 Informations d’ONU-Femmes.
31 Département d’État américain.
32 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
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possibilité de réfuter les accusations ou d’avoir accès aux éléments de preuve
présentés contre eux au tribunal33. Selon B’tselem, à la fin de janvier 2014, 175
Palestiniens étaient en détention administrative dans les prisons israéliennes 34.
Déplacements de populations, destruction et confiscation de biens
33. Dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, les autorités israéliennes ont
démoli 663 bâtiments palestiniens en 2013 (dont 98 à Jérusalem-Est), contre 604 en
2012, et, ce faisant, ont déplacé 1 103 personnes, contre 886 en 201235, dont 34 %
de réfugiés36.
34. Dans de nombreux cas, le Gouvernement israélien a fait payer des frais de
démolition, ce qui a parfois poussé les Palestiniens à détruire eux-mêmes leur
maison pour éviter le coût plus élevé d’une démolition par les autorités
israéliennes37.
35. Depuis le début de l’occupation en 1967, plus d’un milliard de mètres carrés
de terres appartenant à des Palestiniens, dont environ 40 % de la Cisjordanie38 (se
reporter aux sections précédentes pour ce qui est de Jérusalem-Est), ont été saisis et
placés sous la juridiction des conseils locaux et régionaux des colonies de
peuplement (voir A/HRC/22/63, par. 63 et 64).
36. À Gaza, on estime qu’il manque plus de 70 000 logements, et 12 500
personnes sont toujours déplacées39.
37. La situation à Gaza est aggravée par des conditions de logement déplorables;
le surpeuplement entraîne la détérioration des conditions de santé et d’hygiène ainsi
qu’un accroissement des risques de santé publique 40.
Colonies de peuplement et actes de violence des colons
38. L’implantation de colonies de peuplement et d’infrastructures israéliennes en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, est non seulement contraire au droit
international humanitaire, mais elle a « abouti à la mise en place d’un “filet” de
constructions et d’infrastructures qui conduit subrepticement à une annexion qui
empêche la création d’un État palestinien d’un seul tenant et viable et porte atteinte
au droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (voir A/HRC/22/63, par. 101
et 102).
39. Créées pour le bénéfice exclusif des Juifs israéliens, ces colonies de
peuplement sont entretenues et développées selon un système de ségrégation totale
__________________
33 Département d’État américain.
34 B’tselem, « Statistics on Palestinians in the custody of the Israeli security forces », qui peut être
consulté à l’adresse www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners, lien vérifié le 11 mars
2014.
35 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
36 Informations de l’UNRWA.
37 Département d’État américain.
38 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
39 Informations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), citant
des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Protection of Civilians
Weekly Report, 14-21 décembre 2013.
40 Informations de l’UNRWA.
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des colons et du reste de la population du Territoire palestinien occupé (ibid.,
par. 103).
40. Depuis 1967, les gouvernements israéliens successifs ont directement
encouragé les colonies et leur expansion par des politiques de planification,
légalisant des avant-postes, contrôlant des terres sur lesquelles des colonies sont
ensuite établies et auxquelles ils fournissent des infrastructures et des services
publics, accordant des avantages et des mesures incitatives aux colons et facilitant
les activités économiques (voir A/68/513, par. 15).
41. En 2013, à la liste des 91 colonies de la zone prioritaire de niveau A, qui
bénéficient du maximum d’avantages dans tous les secteurs, le Gouvernement
israélien a ajouté neuf nouvelles colonies, dont trois anciens avant -postes légalisés
en 2012, (ibid., par. 24 à 26).
42. Ces politiques ont pour résultat le transfert de citoyens israéliens dans le
Territoire palestinien occupé, qui est interdit par le droit international humanitaire et
le droit pénal international (voir A/HRC/22/63, par. 38).
43. Les données indiquent qu’en 2012, 563 546 colons41 vivaient dans 196
colonies israéliennes situées dans le territoire occupé de la Cisjordanie et dans
Jérusalem-Est occupé (ibid., par. 28).
44. En 2013, Israël a lancé la construction de 2 534 logements dans les colonies de
Cisjordanie, hors Jérusalem-Est, soit une augmentation de 123,7 % par rapport à
201242.
Actes de violence commis par des colons
45. Ces dernières années ont été marquées par l’augmentation du nombre d’actes
de violence raciste et de vandalisme commis par des colons israéliens à l’encontre
de Palestiniens (voir CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 28).
46. À quelques exceptions près, les colons israéliens responsables des attaques
dirigées contre les Palestiniens et leurs biens jouissent d’une large impunité 43, et ce,
malgré le fait que les attaques et les actes d’intimidation sont régulièrement commis
en plein jour, que les auteurs sont bien connus ou pourraient être facilement
identifiés, qu’il existe souvent des enregistrements vidéo et des photographies
attestant des infractions et que les forces de sécurité israéliennes sont fréquemment
présentes sur les lieux. En revanche, lorsqu’il s’agit d’actes de violence commis par
des Palestiniens à l’encontre de colons, les affaires sont traitées rapidement et
efficacement (voir A/HRC/22/63, par. 43 et 50).
47. On constate donc une autre forme de discrimination institutionnalisée dans la
lutte contre la violence. Entre 90 % et 95 % des affaires impliquant des Palestiniens
donnent lieu à une enquête et à un procès (ibid.), alors que 84 % des enquêtes
concernant des attaques commises par des colons contre des Palestiniens et leurs
__________________
41 Bureau central palestinien de statistique, communiqué de presse du 13 août 2013.
42 Bureau central israélien de statistique, « Construction begun and construction completed in
2013 », qui peut être consulté à l’adresse www1.cbs.gov.il/reader/newhodaot/tables_
template_eng.html?hodaa=201404052.
43 Amnesty International, « Trigger-happy », p. 60.
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biens (et 97,4 % des affaires de vandalisme concernant des arbres) sont classées
sans suite44.
48. En 2013, on a recensé 93 attaques de colons, faisant 146 blessés palestiniens,
et 306 attaques qui ont endommagé des biens palestiniens. En outre, 201
Palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes lorsqu’elles sont intervenues
pour mettre fin à des affrontements entre colons et Palestiniens45. Parmi les
victimes, on compte 40 garçons et 9 filles palestiniens blessés lors d’attaques de
colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La plupart de ces attaques ont eu lieu
lorsque les enfants se rendaient à l’école ou en revenaient 46. Dans certains cas, après
les attaques, les colons se sont approprié les terres et ont commencé à les cultiver 47.
49. En 2013, les colons ont déraciné 13 097 arbres48 et brûlé plus de 280 000
mètres carrés de terres agricoles et de pâturages 49.
50. Depuis 2008, des mosquées et des églises sont la cible d’attaques menées par
des colons; ainsi, au moins neuf incendies criminels ont visé des mosquées
palestiniennes et, dans 21 cas, des mosquées, des églises et des cimetières ont été
profanés par des graffiti provocateurs à caractère raciste ou sacrilège (voir
A/HRC/22/63, par. 60).
Mur de Cisjordanie
51. Malgré l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice daté du 9 juillet
2004 concernant les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le
Territoire palestinien occupé, Israël a poursuivi la construction du mur en 2013. On
estime que 62,3 % du mur sont achevés et qu’un tronçon correspondant à 9,1 % est
en construction. Au moins 85 % du tracé du mur sont situés en Cisjordanie50.
52. Lorsque la construction sera achevée, 80 % des colons de Cisjordanie et de
Jérusalem-Est vivront du côté israélien et ce « mur d’annexion de facto »51 portera
par conséquent gravement atteinte à la continuité territoriale, donc à la viabilité,
d’un futur État palestinien52. Il isolera également 680 kilomètres carrés de terres
palestiniennes, soit environ 12 % de la Cisjordanie, entre le mur et la Ligne verte,
dont 454 kilomètres carrés de terres agricoles, de pâturages et de zones non bâties.
Le mur isole également 37 localités et prive plus de 50 000 Palestiniens de
Jérusalem du droit de vivre à Jérusalem. En outre, il encercle 173 localités dont la
population totale est supérieure à 850 000 habitants53.
53. Le mur oblige les agriculteurs d’environ 150 localités dont les terres sont
coincées entre le mur et la Ligne verte à recourir à un mécanisme de « coordination
préalable » ou à obtenir un permis de « visiteur » auprès des autorités israéliennes
__________________
44 Yesh Din, « 97.4 percent of investigative files relating to damage to Palestinians ’ olive trees are
closed due to police failings », qui peut être consulté à l’adresse www.yesh-din.org/infoitem.
asp?infocatid=473, lien vérifié le 27 mars 2014.
45 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
46 Informations de l’UNICEF.
47 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
48 Informations du PNUE.
49 Informations de l’UNRWA.
50 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
51 Informations de la CNUCED.
52 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
53 Bureau central palestinien de statistique, « Special statistical Bulletin ».
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pour avoir accès à leurs terres agricoles et aux ressources en eau, et à n’emprunter
qu’un seul point de passage désigné 54.
Bouclage des territoires et restrictions à la liberté de circulation
54. B’tselem atteste que la politique d’Israël en matière de restrictions à la liberté
de circulation « part du principe que tous les Palestiniens constituent une menace
contre la sécurité [...] ». Du fait de cette « hypothèse raciste », les droits de l’homme
de toute une population sont violés pour des motifs fondés sur l’origine nationale 55.
Ces restrictions constituent des violations flagrantes des droits économiques,
sociaux et culturels du peuple palestinien (ibid., par. 76).
Blocus de la bande de Gaza
55. Le blocus de la bande de Gaza décrété par Israël depuis 200756 sur la
circulation des personnes et des biens est considéré par le Comité international de la
Croix-Rouge comme une sanction collective imposée en violation flagrante des
obligations qui incombent à Israël en vertu du droit international humanitaire (voir
CRC/C/ISR/CO/2-4, par. 25) et a des répercussions disproportionnées sur les
groupes vulnérables et les organismes qui tentent de leur venir en aide 57.
56. Les individus autorisés à entrer dans la bande de Gaza et à en sortir au point de
passage d’Erez sont principalement ceux qui y viennent pour des raisons
humanitaires et quelques personnes du monde des affaires 58.
57. L’importation à Gaza de biens et matériels essentiels destinés à la population
reste très limitée. Malgré les mesures annoncées par Israël pour faciliter
l’importation de matériaux de construction, ne sont autorisés à entrer à Gaza que des
volumes très limités de certains types de matériaux59, largement insuffisants pour
répondre aux besoins de la population60.
58. Outre le blocus, l’échec des négociations palestiniennes internes sur le prix du
fioul a entraîné la fermeture de la seule centrale électrique de Gaza 61 et, depuis,
l’alimentation électrique est limitée à huit heures par jour 62.
59. Les organisations internationales d’aide, en particulier l’UNRWA et le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont continué de
signaler des difficultés de mise en oeuvre des projets humanitaires à Gaza du fait des
__________________
54 Informations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
55 B’tselem, « Checkpoints, physical obstructions, and forbidden roads », qui peut être consulté à
l’adresse www.btselem.org/freedom_of_movement/checkpoints_and_forbidden_roads, lien
vérifié le 10 mars 2014.
56 Le blocus partiel a commencé en juin 2006.
57 Informations de l’UNRWA.
58 Département d’État américain.
59 Informations du HCDH.
60 Ibid., citant des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Protection of
Civilians Weekly Report, 1er-7 octobre 2013.
61 Informations du HCDH.
62 Informations du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix
au Moyen-Orient (UNSCO).
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retards et des coûts importants liés à la procédure israélienne d’approbation des
projets et l’importation de matériel63.
60. Le 13 octobre 2013, les autorités israéliennes ont abruptement mis fin à la
coordination et à l’importation de matériaux de construction. En décembre 2013, la
coordination a été subordonnée à la mise en oeuvre par l’UNRWA de nouvelles
mesures de contrôle des matériaux de construction, ce qui a entraîné des coûts
administratifs et des coûts de construction supplémentaires 64.
61. La limite de la zone de pêche imposée par Israël est toujours fixée à 6 milles
marins des côtes, alors que les zones de pêche les plus rentables se situent à plus de
8 milles marins. Les pêcheurs, même lorsqu’ils pêchent dans les zones autorisées,
sont toujours victimes de tirs à balles réelles et de mesures de détention et voient
leurs bateaux de pêche et leur matériel confisqués et endommagés par les forces
israéliennes65.
62. Prenant le prétexte d’activités de militants, Israël continue également
d’imposer des « zones d’accès restreint » le long des frontières de Gaza, dans
lesquelles les Palestiniens n’ont pas le droit de pénétrer, qui s’étendent parfois
jusqu’à 300 mètres de la barrière frontalière et sont pour la plupart des zones
agricoles66.
Circulation des personnes et des biens en Cisjordanie
63. Les vérifications et les fouilles prolongées à certains des points de contrôle, le
traitement humiliant infligé par les soldats et les longues files dissuadent les
conducteurs palestiniens d’emprunter certaines routes, tandis que plusieurs routes
principales sont utilisées presque exclusivement par les colons 67.
64. La peur des menaces physiques, qu’il s’agisse de v iolences perpétrées par les
colons ou du harcèlement et des humiliations infligés aux points de contrôle,
aggrave l’isolement des femmes et des filles et limite leurs déplacements et, par
conséquent, leur accès aux services de base, aux espaces publics ainsi qu’aux
débouchés économiques et aux possibilités d’éducation 68.
65. En septembre 2013, 65,12 kilomètres de route en Cisjordanie étaient réservés
par Israël à l’usage exclusif ou quasi exclusif des Israéliens. En outre, les
Palestiniens n’ont pas le droit de conduire dans le centre-ville d’Hébron, sur une
étendue de 6,72 kilomètres, ni de marcher sur certaines sections de ces rues 69. Cette
interdiction, entrée en vigueur en 2000, a entraîné la fermeture de 1 829 entreprises
et l’abandon de 1 014 logements, selon B’tselem70.
__________________
63 Informations de l’UNRWA et du PNUD.
64 Informations de l’UNRWA.
65 Informations du HCDH, citant des données de l’organisation Union of Agricultural Work
Committees.
66 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Bulletin Monthly Report,
novembre 2013, p. 8.
67 B’tselem, « Checkpoints, physical obstructions, and forbidden roads ».
68 Ibid.
69 Ibid.
70 Département d’État américain.
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66. En 2013, les autorités israéliennes ont continué de limiter l’accès de l’UNRWA
aux réfugiés se trouvant en Cisjordanie, ce qui a gravement compromis la capacité
de l’Office de répondre aux besoins humanitaires des réfugiés de Palestine 71.
Accès à Jérusalem-Est
67. Les restrictions à la liberté de circulation ont des répercussions sur
pratiquement tous les aspects de la vie des Palestiniens, notamment l’accès aux
lieux de culte, à l’emploi, aux terres agricoles, aux écoles et aux hôpitaux, ainsi que
la possibilité de mener des activités journalistiques et humanitaires et de participer à
celles d’organisations non gouvernementales 72.
68. Les patients transférés dans les hôpitaux de Jérusalem-Est, les parents
accompagnant leurs enfants malades et le personnel des hôpitaux de Gaza et de
Cisjordanie doivent obtenir un permis des autorités israéliennes pour avoir accès
aux soins ou à leur lieu de travail. Vingt pour cent des demandes sont
systématiquement rejetées, et les détenteurs de permis ne peuvent traverser qu’à
pied certains points de contrôle. Les points de contrôle, congestionnés et
susceptibles d’être fermés sans avertissement, empêchent 90 % des ambulances de
la Société palestinienne du Croissant-Rouge venant de Cisjordanie d’entrer
directement dans Jérusalem73.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles
palestiniennes
L’eau
69. L’aquifère occidental est l’un des bassins d’alimentation les plus productifs du
Territoire palestinien occupé. Israël, qui le contrôle actuellement en totalité, prélève
94 % de son eau, et les Palestiniens seulement 6 %74.
70. La répartition des ressources en eau reste discriminatoire. Environ un million
de Palestiniens de Cisjordanie consomment au plus 60 litres d’eau par habitant et
par jour, soit nettement moins que les 110 litres recommandés par l’OMS, alors que
les colons israéliens consomment six fois ce volume. On estime en outre que
313 000 Palestiniens ne sont pas reliés au réseau d’alimentation d’eau, ce qui leur
coûte très cher parce qu’ils doivent acheter leur eau75. Les colonies ont
suffisamment d’eau pour des exploitations agricoles et des vergers, des piscines et
des spas, tandis que les Palestiniens peinent à satisfaire leurs besoins minimum en
eau (voir A/HRC/22/63, par. 85).
71. La Régie palestinienne des eaux a du mal à trouver de nouvelles sources
d’approvisionnement à cause des dispositions relatives à la gestion de l’eau régies
par la Commission mixte de l’eau mise en place lors des Accor ds d’Oslo, qui
accordent à Israël la plus grande partie des ressources en eau de la Cisjordanie, dont
il prélève 90 %. Un grand nombre de projets palestiniens sont rejetés par la
__________________
71 Informations de l’UNRWA.
72 Département d’État américain.
73 Informations de l’OMS.
74 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et Institut fédéral des géosciences et
des ressources naturelles, Inventory of Shared Water Resources in Western Asia (publication des
Nations Unies, numéro de vente : E.13.II.L.4).
75 Informations fournies par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
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Commission. Dans la zone C, il faut en outre obtenir l’accord de l’administra tion
civile israélienne, même pour des projets de petite ampleur tels que les puits ou les
citernes de collecte d’eau de pluie (ibid., par. 81). De ce fait, les puits et les sources
dont disposent les Palestiniens sont généralement en mauvais état, alors qu’Israël
continue à forer pour son propre compte des puits plus profonds et plus efficaces.
De surcroît, lorsque les Palestiniens disposent d’un réseau d’eau courante, l’eau est
souvent détournée vers les colonies israéliennes, quoiqu’en moindre quantité. Les
points de captage se trouvant généralement à l’intérieur de colonies, il est plus facile
aux colons de couper l’eau des villages palestiniens 76. Qui plus est, en cas de
pénurie, les vannes d’arrivée d’eau des localités palestiniennes sont fermées, mais
pas celles des colonies (ibid., par. 83 et 84).
72. Le manque de fiabilité du système d’approvisionnement expose donc plus de
300 000 personnes à de graves pénuries d’eau77 et, de ce fait, les localités
palestiniennes de la zone C en sont maintenant réduites à acheter de l’eau à des
fournisseurs privés israéliens.
73. Entre 2009 et 2012, 92 citernes, 62 puits, 30 piscines, 19 réservoirs d’eau, cinq
sources, un aqueduc et 20 structures d’assainissement ont été détruits par Israël, et
27 installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement ont été confisquées.
Les colons israéliens se sont en outre emparés de 30 des 56 sources de Cisjordanie
proches de leurs colonies, et les 26 restantes risquent de connaître le même sort 78.
74. Le déni d’eau est utilisé pour provoquer des déplacements, en particulier dans
les zones où il est prévu d’agrandir les colonies, car la population est principalement
composée d’agriculteurs et d’éleveurs dont les moyens de subsistance dépendent de
l’eau (ibid., par. 88).
75. La carte de résident dont sont porteurs les Palestiniens de Jérusalem-Est fait
qu’ils ne peuvent se raccorder légalement au réseau de distribution d’eau, parce
qu’il leur est pratiquement impossible d’obtenir un permis de construire 79.
76. Gaza dépend presque entièrement de la nappe phréatique côtière, dont le taux
de salinité a largement dépassé les normes établie par l’OMS en matière d’eau
potable. Aujourd’hui, 90 % de l’eau de cet aquifère n’est pas potable sans un
traitement préalable. Les ménages de la bande de Gaza consacr ent jusqu’à un tiers
de leurs revenus à l’eau potable. De surcroît, la contamination bactériologique
détectée dans l’eau achetée met 1 145 941 personnes en danger80.
Gestion des déchets et assainissement
77. À Gaza, il faudrait rapidement consacrer d’énorme s investissements aux
installations de traitement et à l’infrastructure connexe, pour faire face à la
__________________
76 Informations fournies par l’UNICEF, citant l’article « Israel’s violations of the International
Covenant on Economic, Social and Cultural Rights with regard to the human rights to water and
sanitation in the Occupied Palestinian Territory », septembre 2011, Groupe Emergency Water,
Sanitation and Hygiene, and Al-Haq.
77 Informations fournies par l’UNICEF, tirées de la séance d’information de l’Équipe spéciale de
promotion du Groupe Emergency, Water, Sanitation and Hygiene.
78 Informations fournies par l’UNICEF, citant le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires.
79 Informations fournies par l’UNICEF, tirées de la séance d’information de l’Équipe spéciale de
promotion du Groupe Emergency, Water, Sanitation and Hygiene.
80 Informations fournies par l’UNICEF, citant de s statistiques d’août 2011.
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demande. Aujourd’hui, le fonctionnement des systèmes est en outre soumis aux
aléas de l’alimentation électrique; chaque jour, environ 90 millions de litre s d’eaux
usées non traitées ou partiellement traitées doivent ainsi être rejetées dans la mer
Méditerranée, ce qui est source de pollution, de dangers pour la santé et de
problèmes pour le secteur de la pêche81.
78. En Cisjordanie, un régime d’autorisations con traignant empêche l’installation
de réseaux d’égouts. Environ 68 % de la population de Cisjordanie, soit 1,6 million
de personnes, n’est pas raccordée aux égouts. Dans les zones rurales, il n’y a
pratiquement pas de réseaux d’évacuation des eaux usées et la population est
tributaire de fosses septiques ou de fosses d’aisances installées de façon anarchique,
dont les émanations s’infiltrent dans les eaux souterraines 82.
79. Les 5,5 millions de mètres cubes d’eaux usées émises chaque année par les
colonies et rejetées en Cisjordanie représentent pour les Palestiniens un risque
supplémentaire83.
80. En 2013, les forces de sécurité israéliennes ont fermé la décharge de la
municipalité de Biré, posant à la province un énorme problème environnemental.
Les autorités israéliennes ont informé les parties concernées que la décharge
sanitaire de Minya, projet financé par la Banque mondiale et d’autres donateurs,
n’entrerait en service qu’à condition d’accepter les déchets produits par les colonies
israéliennes des environs84.
L’accès à la terre
81. Les agriculteurs palestiniens de Cisjordanie, dont les terres se trouvent à
l’intérieur ou à proximité de colonies, subissent régulièrement des restrictions
d’accès ou des attaques des colons dirigées contre leurs personnes ou contre leurs
biens. L’accès des Palestiniens à ces terres est soumis à « coordination préalable »
avec les autorités israéliennes, même dans le cas où les colons ont clôturé les terres
en question sans l’autorisation des autorités israéliennes (A/68/513, par. 49).
82. Il a été estimé que, dans l’ensemble, la zone de restriction couvrait 17 % de la
superficie totale de la bande de Gaza et 35 % de ses terres agricoles (voir A/68/77-
E/2013/13, par. 56).
Situation socioéconomique
83. La situation socioéconomique ne cessant de se détériorer, le décalage entre les
besoins humanitaires, qui sont de plus en plus importants, et les financements
disponibles, s’est considérablement accentué au cours de la période considérée, en
particulier pour ce qui est de l’UNRWA et de la bande de Gaza 85.
__________________
81 Informations fournies par l’UNICEF, citant le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, 2012.
82 Informations fournies par l’UNICEF.
83 Informations fournies par l’UNICEF, citant B’tselem, 2009.
84 Informations fournies par le PNUD.
85 Informations fournies par l’UNRWA.
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Économie
84. Directement et indirectement touchée par l’occupation israélienne, l’économie
du Territoire palestinien occupé a continué de se détériorer en 2013.
85. Selon les estimations du FMI, le produit intérieur brut en valeur réelle de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza n’a augmenté que de 1,5 % en 2013 86. Le fort
ralentissement de la croissance, qui de 12,2 % en 2011 avait déjà chuté à 5,9 % en
2012, se confirme donc87.
86. De nombreux facteurs, parmi lesquels la destruction de l’appareil de
production de la Cisjordanie et de Gaza du fait d’opérations militaires israéliennes
répétées, la liberté de circulation limitée des travailleurs palestiniens, l’insuf fisance
des infrastructures de transport et de télécommunications, la perte de la souveraineté
sur les ressources naturelles, les lourdes contraintes qui pèsent sur le commerce
international et l’emploi de la monnaie israélienne, relativement forte, affaib lissent
l’économie palestinienne. De ce fait, la productivité de l’économie s’est effondrée,
entraînant une perte de compétitivité des activités exportatrices, au point que les
exportations de biens et de services ne représentaient en 2012 que 16 % du produit
intérieur brut88.
87. Le ralentissement de la croissance économique se traduit, en Cisjordanie et à
Gaza, par un chômage important, dont le taux représentait 25,2 % de la population
active au quatrième trimestre de 2013, soit nettement plus que les 22,9 %
enregistrés, en 2012, au cours de la même période89, 90.
88. Le chômage touche particulièrement certains groupes de la population
palestinienne, à savoir ceux qui vivent à Gaza (38,5 % contre 18,2 % en
Cisjordanie), les femmes (33,5 %), les réfugiés (32,3 %) et les jeunes (39 % des 15
à 29 ans)91.
__________________
86 Fonds monétaire international, Statement at the Conclusion of an IMF Mission to the West Bank
and Gaza, communiqué de presse no 14/44, 6 février 2014, disponible à l’adresse suivante :
www.imf.org/external/np/sec/pr/2014/pr1444.htm (consulté le 8 avril 2014).
87 Bureau central palestinien de statistique, Gross domestic product by expenditure for the years
1994-2011 at constant prices, disponible à l’adresse suivante : www.pcbs,gov.ps/
Portals/_Rainbow/Documents/EXPconstant%2094-11E.htm; et Value added by economic
activity and region during the year 2012 at constant prices, disponible à l’adresse suivante :
www.pcbs,gov.ps/Portals/_Rainbow/Documents/GDP-%20ValueAdded2012E.htm.
88 Bureau central palestinien de statistique, Gross Domestic Product by Expenditure and region for
the quarters of the years 2011-2013 at constant prices, disponible à l’adresse suivante : .
www.pcbs,gov.ps/Portals/_Rainbow/Documents/GDP-EXPCon2011-2012E.thm.
89 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey (octobre-décembre 2013) Round
(Q4/2013). Communiqué de presse sur les résultats de l’enquête sur la population active,
disponible à l’adresse suitante : www.pcbs,gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/
Press_En_LFSQ42013E.pdf.
90 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey (octobre-décembre 2012) Round
(Q4/2012). Communiqué de presse sur les résultats de l’enquête sur la population active,
disponible à l’adresse suivante : www.pcbs,gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/
Press_En_LFSQ42012E.pdf.
91 Bureau central palestinien de statistique, Labour Force Survey (octobre-décembre 2013) Round
(Q4/2013). Communiqué de presse sur les résultats de l’enquête sur la population active,
disponible à l’adresse suitante : www.pcbs,gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/
Press_En_LFSQ42013E.pdf.
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89. Inévitablement, le fait qu’un nombre important de travailleurs connaisse de
longues périodes de chômage et la précarité des conditions de travail entraînera une
déqualification massive qui aura, dans un avenir prévisible, de graves conséquences
socioéconomiques, découragera l’investissement et fera que certains chômeurs
deviendront inemployables92.
90. Les dernières statistiques sur la pauvreté indiquent qu’en 2011, 26 % des
Palestiniens vivaient en dessous du seuil de pauvreté (18 % en Cisjordanie et 30 % à
Gaza). À Gaza, le taux de pauvreté est bien plus élevé et l’écart de pauvreté est plus
important. Il s’agit là d’une conséquence directe de la politique d’occupation, qui
est particulièrement préjudiciable à Gaza en raison du blocus. En fait, le PIB par
habitant de Gaza a chuté de 76 % du PIB de la Cisjordanie en 2004 à seulement
51 % en 201293. Les difficultés budgétaires du Gouvernement palestinien sont
aggravées par le fait qu’Israël contrôle les recettes fiscales et douani ères (60 % à
70 % du montant total des recettes de l’État), qu’il perçoit au nom du Gouvernement
palestinien, en vertu du Protocole de Paris. Israël a à plusieurs reprises refusé de
reverser ces recettes, ce qui a perturbé gravement la planification budgét aire, créé
une situation instable et diminué la croissance économique94.
91. Les restrictions qu’impose Israël à l’activité économique dans la zone C sont
l’un des aspects de la politique d’occupation qui contrarie le plus le potentiel de
développement économique de cette zone, compte tenu de son étendue et de la
richesse de ses ressources naturelles.
92. Selon la Banque mondiale, la valeur ajoutée qui résulterait d’un allègement
des restrictions actuelles concernant l’accès à la zone C, son activité économique et
sa production, aurait représenté 35 % du PIB palestinien de 2011. Ce revenu
potentiel, s’il se concrétisait, réduirait considérablement le déficit budgétaire et
pourrait, en faisant progresser l’emploi de 35 %, diminuer sérieusement la
pauvreté95.
Sécurité alimentaire
93. Dans le Territoire palestinien occupé, l’amélioration de la sécurité alimentaire
enregistrée entre 2009 et 2011 s’est inversée en 2012. L’insécurité alimentaire a
augmenté de façon spectaculaire et touche maintenant 1,57 million de Palest iniens
(34 %) de la population96. Dans l’ensemble, la détérioration de la sécurité
alimentaire des ménages reflète l’aggravation des conditions socioéconomiques, tant
en Cisjordanie que dans la bande de Gaza97, l’insécurité alimentaire devant
sensiblement augmenter en 201498.
94. En Cisjordanie, les catégories de population « en sécurité relative » et
« vulnérable » se sont étoffées, ce qui a limité la progression de la catégorie « vivant
dans l’insécurité alimentaire ». En 2012, on estimait que 19 % des foyers de
__________________
92 Ibid.
93 Ibid.
94 Informations fournies par la CNUCED, 2013.
95 Banque mondiale, « West Bank and Gaza ».
96 Informations fournies par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture .
97 Ibid.
98 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Bulletin Monthly Report,
février 2014, p. 3.
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Cisjordanie étaient en situation d’insécurité alimentaire, signe d’un
amoindrissement de la capacité de résistance des ménages99.
95. Dans la bande de Gaza, la conjugaison de la montée en flèche du chômage, de
la baisse du pouvoir d’achat et d’une succession de bouleversements a fait basculer
la majorité de la population dans l’insécurité alimentaire. On estime que 57 % des
ménages sont dans cette situation, qui se détériore encore plus rapidement au sein de
la population et des camps de réfugiés100.
96. Dans les camps de réfugiés de Cisjordanie, l’insécurité alimentaire est
également très élevée, puisqu’elle touche 23 % de cette population contre 18 % pour
les autres (chiffres de 2012)101.
97. Seule une aide humanitaire de grande ampleur a permis d’éviter une véritable
crise alimentaire. Depuis 2000, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a dépensé plus de 900 millions
de dollars en nourriture ou en espèces pour porter assistance à la frange la plus
démunie de la population de réfugiés de Gaza, dont plus de 800 000 dépendent
actuellement du Programme d’aide alimentaire de l’Office 102.
Santé
98. La mauvaise qualité et l’insuffisance des ressources en eau disponibles et
l’absence de traitement des eaux usées constituent un sérieux problème de santé
publique, en particulier pour les enfants de la bande de Gaza103.
99. Le système de santé publique de Gaza demeure précaire, tributaire de l’aide
des donateurs et à la merci de la fermeture des frontières, des restrictions impo sées à
la circulation des personnes et des biens et des opérations militaires israéliennes.
Cette situation est encore aggravée par les coupures de courant qui, en raison de
l’insuffisance de la quantité de carburant introduite à Gaza, peuvent durer jusqu’ à
16 heures par jour104.
100. En 2013, près de 15 000 patients ont dû quitter Gaza pour Jérusalem-Est, la
Cisjordanie, Israël ou l’Égypte, afin de recevoir des soins médicaux vitaux. Le
nombre de demandes d’autorisations de franchissement du poste de contrôle d’E rez
a augmenté de 48 % entre 2012 et 2013, ce qui s’explique par la pénurie des
médicaments et les possibilités réduites de se rendre en Égypte par le passage de
Rafah. Douze pour cent des demandeurs ont raté leur rendez-vous à l’hôpital parce
qu’ils n’avaient pas obtenu d’autorisation ou l’avaient reçue trop tard. Les retards
d’ordre pratique ou bureaucratique dans l’accès aux traitements et les restrictions
imposées au déplacement des personnes constituent un risque pour la santé, tandis
que la grave pénurie de médicaments et de fournitures à Gaza rend encore plus
__________________
99 Informations fournies par la FAO.
100 Informations fournies par l’UNRWA, citant le rapport « Socio-economic & food security survey:
West Bank and Gaza Strip, Palestine » (2012) du Bureau central palestinien de statistique de la
FAO, du Programme alimentaire mondial et de l’UNRWA.
101 Informations fournies par l’UNRWA.
102 Informations fournies par l’UNRWA.
103 Informations fournies par le HCDH, citant le rapport Protection of Civilian Weekly Report du
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 14-21 décembre 2013.
104 Informations fournies par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires .
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nécessaire l’orientation des patients vers des structures médicales situées à
l’extérieur105.
101. Les autorités sanitaires de Gaza estiment qu’il faudra, d’ici à 2020,
800 médecins, 700 infirmières et 900 agents administratifs supplémentaires pour
pouvoir faire fonctionner le système public de santé au maximum de sa capacité 106.
Malgré cela, des limites ont été imposées aux autorisations de déplacement de
nombreux membres agents de santé souhaitant suivre une formation en Cisjordanie
et à Jérusalem-Est107.
102. En Cisjordanie, les patients palestiniens et ceux qui les accompagnent ont
également besoin d’une autorisation spéciale des autorités israéliennes pour accéder
à des hôpitaux situés à l’extérieur. En 2013, environ 20 % des demandes d’accès à
des centres de recours en Israël ou à Jérusalem-Est ont été refusées ou ont été
accordées tardivement108.
103. À Jérusalem-Est, du fait des restrictions qui les empêchent d’acheter des
produits pharmaceutiques auprès de fournisseurs en Cisjordanie, les établissements
de santé ont augmenté les coûts des soins109.
104. Alors que les résidents palestiniens de Jérusalem-Est ont droit d’accès aux
services de santé fournis par les autorités israéliennes moyennant une cotisation
mensuelle à la Caisse nationale israélienne d’assurance maladie, ils n’ont pas accès
à autant de structures médicales que les résidents israéliens, notamment dans
certaines spécialités telles que la médecine prénatale ou la pédiatrie 110.
Éducation
105. À Gaza, le taux d’alphabétisation (96 % était élevé en 2011)111. Pendant
l’année scolaire 2012/13, quelque 463 567 enfants, dont la moitié étaient des filles,
étaient scolarisés. Malgré ce taux de fréquentation scolaire élevé, il est très difficile
de maintenir la qualité de l’éducation, notamment en raison du nombre insuffisant
d’établissements – 67 % des écoles publiques et 85 % des écoles de l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine pratiquent le
système des classes alternées112 – et du fait que le personnel enseignant ne peut aller
se former à l’étranger113.
106. À cause du blocus, les investissements en matière d’infrastructures éducatives
sont au point mort à Gaza, ce qui a pour effet d’empêcher la création de nouvelles
écoles. On estimait qu’il manquait 250 nouvelles écoles, en 2012, et qu’il en
__________________
105 Informations fournies par l’OMS.
106 Voir www.unsco.org/Documents/Special/Gaza%20in%202020%20a%20liveable%20place%20
English.pdf.
107 Informations fournies par l’OMS.
108 Ibid.
109 Ibid.
110 Informations fournies par l’UNICEF.
111 Informations fournies par l’UNICEF, citant le Bureau central palestinien de statistique.
112 Informations fournies par l’UNICEF, citant le Ministère palestinien de l’éducation et de
l’enseignement supérieur, 2012/13.
113 Informations fournies par le HCDH, citant le rapport Protection of Civilian Weekly Report,
14-21 décembre 2013 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
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faudrait 190 de plus d’ici à 2020 pour faire face à l’augmentation de la population
scolaire114.
107. En Cisjordanie, en particulier dans la zone C, dans la zone de jointure, à
Jérusalem-Est et dans d’autres régions vulnérables comme Hébron, les élèves et les
enseignants sur le chemin de l’école, ou à l’école même, sont exposés à des
menaces, au harcèlement et à des actes de violence des forces de sécurité et des
colons israéliens. Une étude menée en 2012 auprès de 116 groupes en Cisjordanie a
révélé que 33 % des enfants devaient parcourir plus de 5 kilomètres pour se rendre à
l’école115.
108. En 2013, 9 filles et 36 garçons ont été blessés, pour la plupart dans des
localités palestiniennes proches de colonies israél iennes et sur le chemin de
l’école116.
109. Au cours de la même période, on a enregistré quatre attaques d’écoles par des
colons. On a recensé 164 autres incidents (agressions ou menaces d’agression de
colons contre des écoliers), qui ont eu pour effet de perturber les cours ou de causer
des retards. Il y a eu notamment des agressions physiques, des évacuations parce
qu’on craignait des attaques de colons ou que les égouts des colonies israéliennes
avaient débordé dans les écoles117.
110. En Cisjordanie, environ 10 000 élèves palestiniens suivent la classe sous une
tente, dans une caravane ou dans un abri en tôle, où ils sont très peu protégés de la
chaleur ou du froid. Les établissements scolaires de la zone C sont insalubres.
L’insuffisance des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement
contribue à l’abandon scolaire118. Le Gouvernement palestinien n’a pu obtenir de
permis de construire pour augmenter le nombre de salles de classe ou pour rénover
des bâtiments en très mauvais état. D’autre part, 25 ordres de démolition, 20 ordres
d’interruption de travaux et une mise sous scellés frappent actuellement des
établissements scolaires119, dont deux écoles et un jardin d’enfants120.
111. On estime également que, dans le cadre des obstacles à l’entrée dans
Jérusalem-Est, plus de 5 000 élèves sont tous les jours retardés sur le chemin de
l’école, en raison des contrôles auxquels ils doivent se soumettre aux points de
contrôle ou à des barrages volants. Lors de ces contrôles, les enfants sont harcelés,
menacés et parfois malmenés. La peur d’être molesté ou humilié est une source de
tensions pour les enfants et leurs familles121.
__________________
114 Informations fournies par l’UNICEF, citant le rapport de l’ONU : Gaza and 2020 : a liveable
place?, août 2012.
115 Informations fournies par l’UNICEF, citant le rapport Protection Cluster and Education Cluster,
« Protection issues affecting access to education in the West Bank », mars 2012.
116 Informations fournies par l’UNICEF.
117 Ibid.
118 Informations fournies par l’UNICEF, dans son rapport « Bedouin Schools Fighting for Survival
in Area C », septembre 2011.
119 Groupe de l’éducation, carte des écoles vulnérables, 25 avril 2013.
120 Informations fournies par l’UNICEF.
121 Informations fournies par l’UNICEF, citant le rapport de l’Association for Civil Rights in Israel,
Failed Grade: The Education System in East Jerusalem 2010, août 2010.
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112. À Jérusalem-Est, il manquerait 2 200 salles de classe122, et jusqu’à 90 000
enfants en âge d’être scolarisés n’ont pas accès à l’enseignement public gratuit.
Entre 4 329 et 5 300 enfants ne sont pas inscrits dans un établissement
d’enseignement et, dans les écoles municipales, le taux d’abandon scolaire, au
niveau secondaire, atteint 50 %123.
III. Le Golan syrien occupé
113. Depuis qu’il a illégalement proclamé son annexion en 1981, Israël occupe le
Golan syrien. On estime à 20 000 le nombre d’Israéliens habitant les 33 colonies qui
s’y trouvent. Au mépris de la quatrième Convention de Genève, Israël continue
d’encourager la multiplication du nombre de colons dans le Golan en leur accordant
des avantages socioéconomiques. Il a également la mainmise sur les maigres
ressources en eau, dont une part disproportionnée est réservée aux colonies, qu’une
société privée israélienne approvisionne directement à des tarif s préférentiels (voir
A/68/513, par. 53).
114. Les habitants syriens du Golan syrien occupé continuent d’être l’objet d’une
discrimination pour ce qui est de l’accès à la terre, au logement et aux services de
base, et la loi relative à la citoyenneté continue de nuire aux liens familiaux (voir
CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 29). Israël contrevient également à ses obligations en
matière de droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le droit des citoyens
syriens du Golan syrien occupé de circuler librement et d’avoir un niveau de vie
décent (voir A/68/379, par. 61).
115. L’agriculture reste la principale source de revenus du plateau, ce qu’elle était
déjà avant l’occupation de 1967. Elle ne permet cependant pas à la population de
subvenir à ses besoins parce que la discrimination en matière d’accès à l’eau et à la
terre fait qu’il est impossible pour les exploitations agric oles d’être compétitives et
de générer des revenus suffisants. Les citoyens syriens qui résident dans le Golan
syrien occupé doivent aller chercher du travail ailleurs, les perspectives chez eux
restant limitées124.
116. Les agriculteurs syriens n’ont droit qu’à 200 mètres cubes d’eau par dunum de
terrain, soit 30 % seulement de ce qui est accordé aux colonies israéliennes. Il
s’ensuit que les agriculteurs syriens doivent payer l’eau beaucoup plus cher que les
colons israéliens, en raison d’un système tarifaire di scriminatoire. Les colonies ont
en outre un accès privilégié aux marchés dans la mesure où elles peuvent bénéficier
de toute une série de réseaux de distribution et de commerce de détail 125.
117. Par ailleurs, Israël continue d’exploiter pour son propre compte le s ressources
naturelles du Golan syrien occupé. En février 2013, le Ministère israélien de
l’énergie et de l’eau a octroyé à une filiale israélienne de la société américaine
Genie Oil and Gas un permis d’exploration pétrolière exclusif de trois ans dans le
Golan syrien occupé (A/68/513, par. 54).
__________________
122 Informations fournies par le HCDH, citant le rapport Protection of Civilian Weekly Report, 14-
21 décembre 2013 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.
123 Informations fournies par l’UNICEF.
124 Bureau international du Travail, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés,
ILC.102/DG/APP (Genève, 2013), par. 130.
125 Ibid., par. 131.
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118. Certaines sources mettent en doute les affirmations d’Israël qui dit ne pas
avoir les moyens d’éliminer toutes les mines terrestres dans le Golan syrien occupé,
notamment se trouvant sur des terres agricoles et à proximité d’écoles, ce qui fait
des villageois arabes du Golan des boucliers humains. On affirme également que les
forces de défense israéliennes négligent d’entretenir et de réparer les clôtures en
barbelés entourant les zones minées, ce qui continue à coûter la vie à des enfants et
à des villageois (A/68/379, par. 63).
119. Bien que des incidents se soient produits sur la ligne de cessez-le-feu en raison
du conflit dans la République arabe syrienne, à ce jour, ils n’ont pas eu de
conséquences à long terme pour la région. Toutefois le conflit en cours risque de
dégrader encore la situation des travailleurs et de leurs familles 126.
IV. Conclusion
120. L’occupation israélienne a donné lieu à un régime institutionnel
discriminatoire fait de lois, de politiques et d’ordonnances militaires. Un certain
nombre de pratiques israéliennes, telles que l’implantation de colonies illégales au
regard du droit international, continuent de faire obstacle à la paix et de bafouer les
droits des Palestiniens et des Syriens vivant sous occupation.
121. L’instauration d’une paix globale et le règlement de toutes les questions
connexes demeurent l’objectif à atteindre. Cela ne pourra advenir qu’avec l a fin de
l’occupation et la réalisation des droits des populations palestiniennes et syriennes
qui la subissent, la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies sur la question
et le respect des lois et des normes internationales.
__________________
126 Bureau international du Travail, par. 128.
Nations Unies A/70/82*–E/2015/13*
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
8 mai 2015
Français
Original : anglais
15-07348* (F) 180915 180915
*1507348*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-dixième session Session de 2015
Point 65 de la liste préliminaire**
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources
naturelles
21 juillet 2014-22 juillet 2015
Point 16 de l’ordre du jour
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2014/26, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire
général de présenter à l’Assemblée générale à sa soixante-neuvième session, par son
intermédiaire, un rapport sur l’application de cette résolution. Dans sa résolution
69/241, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui faire rapport à sa
soixante-dixième session. Établi par la Commission économique et socia le pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions du
Conseil et de l’Assemblée.
Israël continue de recourir à des pratiques et de prendre des mesures qui
contreviennent au droit international humanitaire et au droit international des droits
de l’homme. Le nombre de victimes palestiniennes enregistré en 2014 est le plus
élevé depuis 1967, et l’ampleur des destructions est sans précédent, en raison
* Nouveau tirage pour raisons techniques (18 septembre 2015).
** A/70/50.
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notamment du conflit de Gaza en juillet et août 2014. Parmi les mesures et pratiques
discriminatoires d’Israël dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien
occupé, on peut citer le recours excessif à la force, l’implantation de nouvelles
colonies, la destruction de biens et l’exploitation des ressources naturelles. Les
membres des services de sécurité, le personnel militaire et les colons israéliens
jouissent de l’impunité. Non seulement l’effet cumulatif de ces mesures et pratiques
porte atteinte aux droits de la population, mais il exacerbe ses difficultés sociales et
économiques.
La Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale tient à remercier
les entités ci-après pour leurs contributions de fond : la Conférence des Nations
Unies sur le commerce et le développement, le Bureau du Représentant spécial du
Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, l ’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, l ’Organisation
internationale du Travail, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture, l’Organisation mondiale de la Santé, le Programme alimentaire
mondial, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Programme des
Nations Unies pour les établissements humains, l ’Entité des Nations Unies pour
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, le Fonds des Nations Unies pour
la population, le Département des affaires politiques et la Ligue des États arabes.
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I. Introduction
1. Dans leurs résolutions 2014/26 et 69/241, respectivement, le Conseil
économique et social et l’Assemblée générale se sont déclarés préoccupés par les
pratiques d’Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé et le
Golan syrien occupé, qui étaient contraires au droit international humanitaire . Ces
pratiques ont fait des morts et des blessés parmi les civils, y compris des enfants,
des femmes et des manifestants pacifiques, qui doivent pourtant être tous protégés
conformément au droit international humanitaire. On a également constaté une
augmentation des actes de violence commis par des colons armés illégalement
installés contre des civils palestiniens et leurs biens, ainsi que le maintien en
détention de milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, dans des
conditions très dures. Le Conseil et l’Assemblée se sont également dits préoccupés
par l’accélération de l’implantation de colonies par Israël, l’érection du mur à
l’intérieur du Territoire palestinien occupé, l’exploitation des ressources naturelles
palestiniennes, la multiplication des démolitions de logements, d ’institutions
économiques, de terres agricoles et d’infrastructures, la révocation du droit de
résidence des Palestiniens à Jérusalem-Est et alentour, les opérations militaires
menées par Israël, sa politique de bouclage et les sévères restrictions qu’il a
imposées à la circulation des personnes et des biens, notamment le blocus de fait de
la bande de Gaza. Le Conseil et l’Assemblée ont demandé au Secrétaire général de
présenter un rapport sur la mise en oeuvre des résolutions 2014/26 du Conseil et
69/241 de l’Assemblée examinant les pratiques israéliennes susmentionnées et leurs
incidences socioéconomiques.
II. Le Territoire palestinien occupé
2. En dépit de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 2004 sur
les Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien
occupé (voir A/ES-10/273 et Corr.1), Israël continue notamment de nier le fait
pourtant établi que le droit international des droits de l ’homme et le droit
international humanitaire s’appliquent au Territoire palestinien occupé (voir
A/69/347).
3. Un certain nombre de mesures et pratiques israéliennes continuent de porter
atteinte au droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Il convient de citer à
cet égard le transfert de citoyens israéliens dans le territoire occupé, la révocation
du droit de résidence des Palestiniens à Jérusalem-Est, le blocus de Gaza par Israël,
le régime de bouclage en Cisjordanie, y compris la poursuite de la construction du
mur, les restrictions d’accès à Gaza, la démolition ou la confiscation de structures
palestiniennes, y compris de logements, et l’éviction de leurs habitants, le contrôle
du registre de la population, et l’exploitation des ressources naturelles
palestiniennes (voir A/69/347, par. 15).
4. Les violations du droit international humanitaire et du droit international des
droits de l’homme étant devenues une constante des politiques et pratiques
israéliennes (voir A/69/347, par. 8)1, le Comité pour l’élimination de la
__________________
1 Voir aussi CRC/C/ISR/CO/2-4, par. 7, et CCPR/C/ISR/CO/3, par. 16.
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discrimination raciale a dénoncé Israël dans ses observations portant sur les
questions d’apartheid et de ségrégation (voir CERD/C/ISR/CO/14-16, par. 24).
5. Le 7 juillet 2014, Israël a lancé contre la bande de Gaza une offensive qui a
duré cinquante et un jours et causé des pertes en vies humaines et des destructions
d’une ampleur sans précédent. Une commission d’enquête internationale
indépendante a été désignée et dépêchée afin d’enquêter sur d’éventuels crimes de
droit international (voir résolution S-21/1 du Conseil des droits de l’homme,
par. 13).
Ségrégation et discrimination
6. Depuis le début de l’occupation en 1967, Israël a progressivement mis en place en
Cisjordanie deux régimes différents qui établissent une distinction entre les habitants en
fonction de leur religion. Un régime s’appliquant aux habitants juifs, qui sont généralement
des citoyens israéliens et dont la présence dans les colonies situées en territoire occupé
constitue en soi une violation du droit international, leur permet d’exercer tous les droits
accordés aux citoyens israéliens2. Les Palestiniens vivent quant à eux sous un régime
militaire sévère servant avant tout les intérêts d’Israël et des colons3.
7. La législation israélienne maintient un système à trois niveaux en établissant
pour les citoyens israéliens juifs, les Palestiniens citoyens d’Israël et les Palestiniens
résidant à Jérusalem-Est des règles différentes en matière d’état civil, de droits et de
protection juridique (voir CCPR/C/ISR/CO/4, par. 7). Un quatrième régime
s’applique aux Palestiniens habitant dans le reste de la Cisjordanie, qui relèvent de
la juridiction militaire israélienne 4.
Système juridique
8. Le maintien de deux systèmes juridiques en Cisjordanie – la législation
israélienne pour les colons israéliens et la législation militaire pour les Palestiniens
– est consacré par les décisions de la Haute Cour de justice israélienne, qui
considère les colonies en territoire occupé comme des enclaves israéliennes 5. En
Cisjordanie, dans les affaires pénales, la citoyenneté d ’une personne détermine donc
quel droit s’applique à chaque stade de la procédure, notamment le procès, la
fixation de la peine et les conditions d ’incarcération. À tous les stades, adultes et
mineurs palestiniens font l’objet d’une discrimination par rapport aux Israéliens5.
9. Par ailleurs, alors qu’en droit pénal israélien, un « mineur » israélien est une
personne de moins de 18 ans, l’âge de la majorité pour les Palestiniens reste fixé à
16 ans pour les arrestations, la détention et les interrogatoires. La législation
israélienne interdit l’incarcération des mineurs de moins de 14 ans, mais la
législation militaire israélienne prévoit des peines pouvant aller jusqu’à six mois de
prison pour les enfants palestiniens âgés de 12 à 14 ans, et jusqu ’à un an pour les
enfants de 14 à 16 ans5.
__________________
2 Association for Civil Rights in Israel (ACRI), One Rule, Two Legal Systems: Israel ’s Regime of
Laws in the West Bank, octobre 2014.
3 Betselem, 47 Years of Temporary Occupation; ce document peut être consulté à l’adresse
suivante : www.btselem.org/publications/47_year_long_temporary_occupation .
4 ACRI, The Status of the Right to Demonstrate in the Occupied Territories .
5 ACRI, One Rule, Two Legal Systems: Israel ’s Regime of Laws in the West Bank, octobre 2014,
qui cite l’arrêt de la Haute Cour de justice 10104/04, Peace Now S.A.L. Educational Enterprises
v. Supervisor of the Jewish Settlements in Judea and Samaria, 61(2) 93 (2006), p. 14.
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Liberté de circulation
10. Les autorités israéliennes restreignent la circulation des Palestiniens en
Cisjordanie occupée, alors qu’il n’existe pratiquement aucune entrave à la
circulation des Israéliens, hormis dans la zone A qui représente 18 % de la
Cisjordanie5.
11. La liberté de circulation des colons et leur sécurité sont assurées au détriment
de la population palestinienne (voir A/HRC/22/63, par. 75). En février 2014, Israël
avait affecté 65 kilomètres de routes cisjordaniennes à l’usage exclusif ou quasi
exclusif des Israéliens2.
12. En 1997, le chef de l’armée israélienne en Cisjordanie a publié une
ordonnance faisant de toutes les municipalités situées dans les colonies des « zones
militaires fermées » aux Palestiniens. Cette ordonnance, qui a été étendue à d ’autres
zones en 2002, stipulait qu’elle ne s’appliquait pas aux Israéliens2.
Résidence
13. Entre 1967 et 1993, les autorités israéliennes ont de facto condamné à l ’exil
plus de 250 000 Palestiniens du Territoire palestinien occupé en révoquant leurs
titres de séjour (voir A/69/81-E/2014/13, par. 16). À Jérusalem-Est, le titre de séjour
de 14 416 Palestiniens a été révoqué jusqu’à la fin de 20146.
14. Depuis 2007, Israël considère que les Palestiniens originaires de Gaza qui
vivent en Cisjordanie sont clandestins s’ils ne sont pas munis d’un permis délivré
par l’armée. En avril 2010, l’armée israélienne a publié une ordonnance stipulant
que quiconque se trouvant en Cisjordanie sans permis israélien était un élément
infiltré passible de prison même s’il résidait de manière permanente en Cisjordanie,
ce qui a automatiquement plongé dans l ’illégalité des dizaines de milliers de
Palestiniens vivant en Cisjordanie, notamment des étudiants. Les porte -parole de
l’armée israélienne ont précisé que cette ordonnance ne s’appliquait pas aux
Israéliens. En revanche, ces derniers reçoivent des aides, notamment d ’ordre
financier, lorsqu’ils décident de s’installer dans le Territoire palestinien occupé 2.
15. Les résidents palestiniens de Jérusalem-Est occupée sont considérés comme
des étrangers, ce qui rend leur statut de résident permanent encore plus précaire
(voir CCPR/C/ISR/CO/4, par. 18). Les lois israéliennes et la politique d’« équilibre
démographique » du Gouvernement7 qui régissent la résidence des Palestiniens ne
permettent pas le regroupement familial en cas de mariage impliquant des
Palestiniens ne vivant pas à Jérusalem-Est. Les Palestiniens qui souhaitent maintenir
une vie de famille sont donc contraints de réside r en dehors de Jérusalem-Est avec
leur conjoint et perdent de ce fait leur statut de résident de Jérusalem-Est (voir
A/69/81-E/2014/13, par. 11 à 17).
__________________
6 Hamoked, http://www.hamoked.org/Document.aspx?dID=Updates1285 , et
http://www.hamoked.org/Document.aspx?dID=Documents2654 (site consulté le 6 mai 2015).
7 La municipalité israélienne de Jérusalem mène ouvertement une politique d ’« équilibre
démographique », qui préconise un équilibre démographique de 60/40 en faveur des résidents
juifs, voir A/69/81-E/2014/13.
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Zonage, aménagement et construction
16. La zone C, sur laquelle Israël exerce un contrôle quasi exclusif notamment en
matière de maintien de l’ordre, d’aménagement et de construction, représente 62 %
de la Cisjordanie. Le Gouvernement israélien a affecté 39 % de la zone C aux
colonies et à leur future extension, 20 % aux zones militaires fermées (y compris
des « zones de tir ») et 13 % aux réserves naturelles8.
17. Le régime d’aménagement et de zonage discriminatoire qui régit la
construction d’habitations et d’infrastructures par les Palestiniens dans la zone C de
la Cisjordanie et dans la périphérie de Jérusalem-Est est tel qu’il est presque
impossible pour eux d’obtenir un permis de construire mais facilite l ’installation de
colonies israéliennes dans ces zones (voir CCPR/C/ISR/CO/4, par. 9).
18. Au total, les Palestiniens peuvent constru ire sur environ 0,5 % de la superficie
de la zone C (voir A/69/81–E/2014/13, par. 8), contre 26 % pour les colonies de
peuplement israéliennes2. Entre 2000 et 2012, plus de 94 % des demandes de permis
de construire dans la zone C déposées par des Palestiniens ont de ce fait été rejetées
par les autorités israéliennes9.
19. De même, à Jérusalem-Est, le système de permis de construire et la procédure
d’autorisation des plans sont tels qu’il est très difficile aux Palestiniens
d’entreprendre des travaux de construction de manière officielle et légale 10. En août
2014, Israël avait démoli au moins 2 000 habitations palestiniennes dans cette
municipalité. Aujourd’hui, le nombre de logements palestiniens bâtis sans permis de
construire israélien a augmenté de 33 %, et au moins 93 100 résidents risquent donc
l’éviction, la démolition de leur logement ou le déplacement 11.
20. La pratique courante qui consiste à construire sans permis à Jérusalem -Est
s’explique largement par le fait qu’il est extrêmement difficile d ’obtenir ces permis.
Depuis 1967, plus de 35 % des terres situées dans la municipalité de Jérusalem-Est
définie par Israël ont été confisquées pour y implanter des colonies. Seulement 13 %
de la superficie totale de Jérusalem-Est est allouée aux Palestiniens à des fins de
construction et ces terrains sont grande partie dé jà construits.
21. La population palestinienne de Jérusalem-Est souffre aussi du manque de services
municipaux, d’infrastructures et d’édifices publics, de zones industrielles et commerciales
et d’organismes sociaux et culturels. Par ailleurs, il apparaît de plus en plus que des
officiers de police de différentes unités se conduisent de façon contestable, voir criminelle,
lorsqu’ils traitent avec les Palestiniens à Jérusalem-Est12.
__________________
8 Renseignements communiqués par la Conférence des Nations Unies s ur le commerce et le
développement (CNUCED).
9 Betselem, Acting the Landlord : Israel’s Policy in Area C, juin 2013, p. 19.
10 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour les établissements
humains (ONU-Habitat).
11 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, East Jerusalem: Key Humanitarian Concerns
Update, août 2014.
12 ACRI, The State of Human Rights in Israel and the OPT 2014 , décembre 2014.
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Recours excessif à la force, détention arbitraire et déplacement
de population
22. Le nombre de Palestiniens ayant perdu la vie au cours de la période considérée
est sans précédent depuis le début de l ’occupation. Entre le 31 mars 2014 et le
28 février 2015, 2 306 Palestiniens ont été tués et 17 186 blessés13.
23. Invoquant les attaques à la roquette lancées en juin 2014 à partir de Gaza sur
Israël, ce dernier a mené au mois de juillet l’offensive la plus mortelle sur la bande
de Gaza depuis le début de l’occupation en 1967. Au cours de cette offensive, qui a
duré cinquante et un jours, l’armée israélienne a effectué 4 028 raids aériens, tiré
5 830 missiles et 16 507 projectiles d’artillerie et antichars, et la marine a tiré 3 494
obus (voir A/HRC/28/80/Add.1, par. 24) sur l’une des zones les plus densément
peuplées du monde. Quelque 2 220 Palestiniens ont été tués, notamment, 1 492
civils au moins, dont 551 enfants14.
24. Au cours de l’offensive, des groupes de militants palestiniens ont quant à eux
lancé 4 881 roquettes et 1 753 coups de mortier en direction d’Israël, et 6 civils et
66 soldats israéliens ont été tués (voir A/HRC/28/80/Add.1, par. 25).
25. D’après le Ministère palestinien de la santé, 11 231 Palestiniens ont également
été blessés (voir A/HRC/28/80/Add.1, par. 24). Environ 10 % d’entre eux, dont près
d’un tiers d’enfants, pourraient être frappés d’invalidité prolongée, voire
permanente15.
26. Au cours de l’offensive, des munitions israéliennes ont frappé à sept occasions
distinctes des écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA) désignées comme abris
d’urgence, dont l’Office avait précisé les positions exactes à l ’armée israélienne.
Aux termes de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies de
1946, les locaux de l’Organisation des Nations Unies sont inviolables. Onze
fonctionnaires de l’UNWRA ont été tués et d’autres ont été grièvement blessés16.
27. Human Rights Watch et d’autres organisations non gouvernementales internationales
et israéliennes disent en outre avoir eu connaissance de cas avérés où des civils
palestiniens ont été utilisés comme boucliers humains par des soldats israéliens17. Les
forces israéliennes auraient également tiré sur des ambulances, les empêchant d’arriver
jusqu’aux blessés, et abattu des civils qui s’enfuyaient18.
__________________
13 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Bulletin Monthly Report,
février 2015.
14 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Fragmented lives: Humanitarian Overview
2014, mars 2015.
15 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 2015 Strategic Response Plan OPT.
16 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
17 Rapport mondial de Human Rights Watch pour 2015; Défense des enfants International,
http://www.dci-palestine.org/documents/israeli-forces-use-palestinian-child-human-shield-gaza;
Physicians for Human Rights-Israel, Gaza 2014: Findings of an Independent Medical Fact-
Finding Mission.
18 Rapport mondial de Human Rights Watch pour 2015.
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28. Le Service de la lutte antimines de l’ONU estime qu’il y a toujours à Gaza
7 000 restes explosifs de guerre et autres engins explosifs qui constituent un danger
mortel pour les habitants19.
29. Le nombre de victimes palestiniennes a également augmenté en Cisjordanie, en
particulier entre mai et août 2014. Après que deux adolescents palestiniens ont été tués
par balle en mai20, trois jeunes israéliens ont été enlevés et assassinés en juin, puis un
adolescent palestinien a été enlevé et brûlé vif en juillet. À la suite de la disparition des
trois jeunes colons israéliens, l’armée israélienne a lancé en Cisjordanie une opération
militaire qui, entre le 1er juin et le 31 août 2014, a coûté la vie à 32 Palestiniens, dont
5 enfants, et en a blessé 3 137, dont 560 enfants13.
30. Le Conseil et l’Assemblée sont également préoccupés par le fait qu ’Israël ne
s’acquitte toujours pas de l’obligation que lui impose le droit international d’ouvrir
sans retard, chaque fois qu’une personne est tuée ou grièvement blessée par ses
forces de sécurité et son armée, une enquête approfondie, efficace, indépendante,
impartiale et transparente 21.
Détentions, tortures et mauvais traitements
31. Les forces israéliennes ont effectué 4 956 fouilles et arrestations en 2014, soit
31 % de plus (moyenne hebdomadaire) qu’en 201313.
32. À la fin de février 2015, 6 670 Palestiniens, dont 182 enfants, étaient détenus dans
les prisons israéliennes22.
33. Les autorités israéliennes continuent de recourir à l ’internement administratif
de Palestiniens. Cette pratique est inquiétante car le mandat de détention repose sur
des preuves secrètes et l’accès à un avocat et à un médecin indépendant et les
contacts avec la famille sont refusés (voir CCPR/C/ISR/CO/4, par. 10). À la fin du
mois de mars 2015, 412 Palestiniens étaient frappés d ’une mesure d’internement
administratif, contre 186 en janvier 201422.
34. Des informations continuent de faire état du recours à la torture et autres
mauvais traitements dans les lieux de détention israéliens, y compris la maltraitance
généralisée, systématique et institutionnalisée d ’enfants palestiniens (voir
CCPR/C/ISR/CO/4, par. 15).
35. Des enfants palestiniens, pour la plupart accusés d’avoir lancé des pierres, sont
toujours détenus et poursuivis devant les tribunaux militaires en Cisjordanie. En 2014,
près de 185 enfants palestiniens en moyenne étaient incarcérés dans des prisons
israéliennes13.
36. En ce qui concerne la détention militaire, l’Organisation des Nations Unies a
réuni, entre janvier et septembre 2014, 74 témoignages déposés sous serment par
des enfants de 13 à 17 ans qui ont affirmé avoir été maltraités par les forces armées
et services de sécurité israéliens pendant leur détention en Cisjordanie; 54 de ces
__________________
19 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Bulletin Monthly Report ,
septembre 2014.
20 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Protection of civilians weekly report,
13-19 mai 2014.
21 Voir A/HRC/28/45, par. 31; A/69/347, par. 52 à 69; CCPR/C/ISR/CO/4, par. 13.
22 Betselem, http://www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners (site consulté le 6 mai
2015).
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témoignages concernaient au moins 10 types différents de violations de leurs
droits23.
37. Depuis 2001, plus de 800 plaintes faisant état de tortures au cours
d’interrogatoires menés par les services de sécurité israéliens ont été déposées, mais
aucune n’a donné lieu à l’ouverture d’une enquête judiciaire24. De même, le Comité
public contre la torture en Israël a déposé, entre 2007 et 2013, au moins 133 plaintes
concernant des actes de violence commis par des soldats contre des détenus dans le
Territoire palestinien occupé; 73 % des dossiers ont é té classés et seules 2 plaintes
ont débouché sur la mise en examen d ’un soldat, pour voies de fait24.
Déplacements de population, destruction et confiscation de biens25
38. Au cours du conflit de Gaza en 2014, près de 19 000 logements ont été
gravement endommagés ou entièrement détruits. En outre, 98 421 logements ont
subi des dégâts partiels ou mineurs14. Ainsi, environ 44 % de la totalité des
logements de Gaza ont été touchés. Selon une estimation du Ministère palestinien
des travaux publics et du logement, avant l’offensive, il manquait 122 669 unités
d’habitation dans la bande de Gaza pour répondre aux besoins de la population 26.
39. Pendant cette même offensive, sur les 500 000 Palestiniens déplacés, plus de
290 000 étaient hébergés dans 90 écoles de l’UN RWA16. Après l’attaque, environ
100 000 Palestiniens se sont retrouvés sans abri et ont dû louer un logement ou
rester dans des centres collectifs ou dans des familles d’accueil 14.
40. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, les Palestiniens continuent d’être
victimes de déplacements forcés, principalement en raison de la destruction des
logements, des évictions, des actes de violence commis par les colons et des
restrictions imposées en matière de circulation et d’accès. À Jérusalem-Est,
s’ajoutent à ces facteurs l’absence de documents d’état civil et la révocation du droit
de résidence, comme on l’a vu plus haut 14.
41. En 2014, les autorités israéliennes ont démoli 601 bâtiments, dont de s
logements, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, entraînant le déplacement le
plus important depuis 200913, au cours duquel 1 215 Palestiniens dont quatre
communautés palestiniennes entières ont été contraints de quitter les lieux (voir
A/69/347, par. 26).
42. En 2014, les autorités israéliennes ont repris les démolitions de logements à
des fins punitives en Cisjordanie. Dans ce contexte, quatre maisons ont été
entièrement détruites et une autre a été condamn ée14. Parce qu’elle constitue un
__________________
23 Renseignements communiqués par le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour
le sort des enfants en temps de conflit armé.
24 Comité public contre la torture en Israël, Prosecutorial Indifference: Systematic Failures in the
Investigation of Soldier Violence against Detainees in the Occupied Palestinian Territory, juin
2014.
25 Données sur la destruction et les dégâts causés aux commerces et aux propriétés agricoles au
cours de l’offensive de l’été 2014.
26 Ministère des travaux publics et du logement, http://www.mpwh.ps/index.php?option=
com_content&view=article&id=223%3A2013-09-24-08-29-25&catid=35&lang=en (consulté le
25 mars 2015).
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châtiment collectif, la démolition de maisons à titre punitif constitue une violation
du droit international humanitaire et du droit israélien 27.
43. Les autorités israéliennes ont récemment exercé des pressions plus fortes sur
7 000 Bédouins et éleveurs dans 46 localités de la zone C pour qu’ils quittent leurs
lieux de résidence en émettant et en exécutant un plus grand nombre d’ordonnances
de démolition, d’interruption des travaux et de saisie visant des structures
résidentielles et agricoles (voir A/69/348, par. 13). L’immense majorité des
Bédouins qui subissent ces pressions sont des réfugiés palestiniens 16. De plus, il a
été signalé que l’armée israélienne se sert de zones de tir militaires comme moyen
de déloger les Palestiniens de certains secteurs (voir A/69/348, par. 15).
44. En 2013, Israël avait officiellement confisqué plus de 1 000 kilomètres carrés
de terres appartenant à des Palestiniens, ce qui représente 20 % de la Cisjordanie (y
compris Jérusalem-Est), (voir A/HRC/22/63, par. 63 et 64), principalement pour les
attribuer aux colons. Au cours de 2014, les autorités israéliennes ont encore
confisqué 7,3 kilomètres carrés de terres appartenant à des Palestiniens, dont
4 kilomètres carrés en application d’une seule ordonnance de confiscation, la plus
importante à avoir été émise depuis 196728.
Colonies de peuplement et actes de violence commis par des colons
45. Les colonies de peuplement israéliennes demeurent au centre de multiples
violations des droits de l’homme des Palestiniens, tels que leur droit au
développement et leur droit à l’autodétermination. Le programme d’implantation
d’Israël, notamment le transfert continu de sa population dans le Territoire
palestinien occupé, constitue également une violation du droit international
humanitaire (voir A/69/348, par. 11), et a peut-être déjà réduit à néant les chances de
concrétiser la solution des deux États29.
46. Cependant, les gouvernements israéliens qui se sont succédé ont poursuivi
l’expansion de ces colonies illégales, « alors même que ces activités alimentent les
tensions et les conflits dans la ville et l’ensemble du Territoire palestinien occupé »
(voir A/HRC/28/45, par. 47). En mars 2015, on comptait environ 250 colonies
israéliennes et environ 580 000 colons dans le Territoire palestinien occupé30
Depuis mai 2011, sur les 100 colonies qui n’avaient pas été officiellement autorisées
par le Gouvernement israélien, 25 ont été approuvées à titre rétroactif ou sont en
voie de l’être, conformément aux instructions données par le Gouvernement
d’accélérer leur autorisation rétroactive31.
47. L’année 2014 a été une année record en ce qui concerne les appels d’offres
lancés pour la construction de colonies israéliennes depuis 10 ans au moins. De
plus, le 30 janvier 2015, des appels d’offres ont été lancés pour 450 unités
__________________
27 Voir Hamoked, Punitive House Demolitions, http://www.hamoked.org/timeline.aspx?pageID=
timelinehousedemolitions.
28 Renseignements communiqués par l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes).
29 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
Exposé sur la situation au Moyen-Orient présenté au Conseil de sécurité le 26 mars 2015.
30 Bureau central palestinien de statistique, communiqué de presse sur les colonies israéliennes en
Palestine, septembre 2014.
31 Yesh Din, Under the Radar, Israel’s silent policy of transforming unauthorized outposts into
official settlements.
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d’habitations supplémentaires en Cisjordanie. En 2014, le nombre de chantiers a
également augmenté de 40% par rapport à 201332.
48. En septembre et octobre 2014, le Gouvernement israélien a annoncé qu’il
projetait de construire quelque 1 000 logements supplémentaires dans le secteur
occupé de Jérusalem-Est. Cette annonce a été faite immédiatement après la décision
prise par Israël à la fin du mois de septembre d’accélérer la construction de
2 600 unités d’habitation supplémentaires dans les colonies de Jérusalem-Est33.
Actes de violence commis par des colons
49. Des actes de violence ont continué d’être commis en toute impunité par les
colons israéliens à l’encontre des Palestiniens et de leurs biens en Cisjordanie, y
compris à Jérusalem-Est, en dépit des mesures mises en place par les autorités
israéliennes pour prévenir de tels actes. En 2014, l’UNRWA a enregistré 719 actes
de violence, de harcèlement et autres infractions commis par des colons israélie ns
en Cisjordanie, dont 203 ont eu lieu dans l’enceinte ou à proximité de la mosquée
Al-Aqsa à Jérusalem-Est16, et 331 ont fait des victimes parmi les Palestiniens ou
endommagé leurs biens. Au cours des trois premiers mois de 2015, 62 incidents de
même nature ont été rapportés34.
50. Les colons israéliens ont également pris pour cible les arbres fruitiers,
particulièrement les oliviers. En 2014, 10 596 arbres ont été déracinés, brûlés ou
arrosés de produits chimiques toxiques, ce qui a entraîné une chute de la production
et la contamination des sols35.
51. Les autorités israéliennes continuent de ne pas prendre les mesures requises à
l’encontre des colons israéliens qui commettent des actes de violence contre des
Palestiniens. En particulier, elles ne mènent pas d’e nquêtes efficaces et impartiales
sur les crimes commis par des colons, et n’exigent pas que ceux -ci répondent de
leurs actes, ce qui contribue à propager une culture de l’impunité. Entre 2005 et
2014, 91,4 % des affaires étudiées ont été classées sans la moindre inculpation d’un
colon israélien (voir A/HRC/28/44, par. 51).
Le mur de séparation en Cisjordanie
52. En 2004, la Cour internationale de Justice a estimé que la construction d’un
mur en Cisjordanie était illégale et constituait une « annexion de facto » (voir A/ES-
10/273 et Corr.1). La Cour a également déclaré qu’Israël avait l’obligation de cesser
les travaux d’édification du mur, de démanteler les parties déjà construites et de
dédommager les victimes, y compris par des restitutions et des indemnisations.
Jusqu’à présent, Israël n’a pas donné suite aux divers éléments de l’avis de la Cour
et poursuit la construction du mur, avec les conséquences négatives q ue cela
comporte pour la population palestinienne (voir A/69/347, par. 27).
__________________
32 Voir La paix maintenant : peacenow.org.il/eng/Construction2014 (site consulté le 9 mars 2015).
33 ONU-Habitat, d’après l’exposé présenté le 29 octobre 2014 par le Département des affaires
politiques du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies sur la situati on à Jérusalem.
34 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Bulletin Monthly Report,
mars 2015.
35 Informations communiquées par le Programme des Nations Unies pour l ’environnement
(PNUE).
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53. Sur les 712 kilomètres prévus pour le mur, la construction de 445 kilomètres
environ a été achevée ou est en cours de construction (c’ est le cas pour 28 km)35,
pour l’essentiel à l’intérieur de la Cisjordanie, de même que les clôtures, les fossés,
le fil rasoir, les bandes de sables conçues pour repérer les traces de pas, les systèmes
de surveillance électronique, les chemins de patrouil le et une zone tampon le long
du mur. Des propriétaires palestiniens ont vu leurs terrains, nécessaires à la
construction du mur, réquisitionnés en vertu d’ordonnances militaires émanant du
Ministère israélien de la défense36.
54. Le tracé du mur prévu actuellement isolerait 9,4 % de la Cisjordanie, y
compris Jérusalem-Est, soit des communautés entières – environ 11 000
Palestiniens – vivant entre le mur et la Ligne verte, dans une zone dénommée « la
zone de jointure »36.
55. Les agriculteurs palestiniens doivent o btenir des permis spéciaux pour se
rendre dans leur exploitation dans la « zone de jointure », qui a été déclarée « zone
d’accès restreint ». Au cours des quatre dernières années, il a été fait droit à
seulement la moitié des demandes de permis dans le nor d de la Cisjordanie36.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires
Le blocus de Gaza et les zones d’accès restreint
56. Depuis 2007, Israël maintient un blocus sur la bande de Gaza, enfermant plus
de 1,8 million de personnes dans une zone déjà considérée comme l’une des plus
densément peuplées du monde, qui connaît une détérioration des conditions de vie
sur les plans matériel, économique et social 10. Le blocus représente une châtiment
collectif de la population civile, qui co nstitue une violation du droit international
(voir A/69/347, par. 30). La fermeture du point de passage de Rafah vers l’Égypte et
des tunnels servant à la contrebande a encore aggravé ces conditions.
57. Le blocus limite l’accès à la zone, y compris pour les personnes malades qui
doivent suivre un traitement médical. Il est aussi à l’origine de retards dus aux
mesures de sécurité mises en place et de coûts supplémentaires pour le transport des
fournitures médicales et de médicaments à Gaza37.
58. Outre les restrictions générales à la circulation des biens, les autorités
israéliennes ont défini les matériaux de construction comme des « produits à double
usage », ce qui a eu pour effet de réduire considérablement leur impor tation dans la
bande de Gaza depuis la mise en place du blocus. Cette mesure a freiné
considérablement les efforts de reconstruction et de développement à Gaza, les
importations de matériaux de construction par les organismes des Nations Unies
étant toujours soumises à une procédure d’approbation lente et compliquée imposée
par les autorités israéliennes 16.
59. Si le Mécanisme pour la reconstruction de Gaza38 a permis à environ 71 000
familles d’acheter des matériaux frappés par les restrictions, ces cas concer naient la
__________________
36 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 10 ans après l’avis de la Cour internationale
de Justice, 2014.
37 Renseignements communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) .
38 Ce mécanisme temporaire est un accord entre les Gouvernements israélien et palestinien négocié
par l’ONU au lendemain de l’offensive israélienne afin de permettre la reconstruction dans la
bande de Gaza.
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réparation de logements et non la reconstruction de bâtiments détruits. Les délais
pour obtenir les autorisations de projets dans le cadre du Mécanisme, et d’autres
retards imputables au Gouvernement palestinien de même que la lenteur avec
laquelle les donateurs versent les sommes promises, expliquent qu’aucun projet de
reconstruction de logements n’ait encore été réalisé à la fin du mois de février
201513.
60. À la suite de l’offensive lancée par Israël pendant l’été 2014, le Gouvernement
israélien a annoncé, pour la première fois depuis 2007, un assouplissement sur les
transferts des produits de l’agriculture et de la pêche de la bande de Gaza vers la
Cisjordanie. Cependant, cette mesure ne répond que partiellement aux besoins réels,
le transfert des produits non agricoles vers la Cisjordanie étant toujours interdit 39.
61. Outre le blocus, Israël continue d’imposer des zones d’accès restreint, par les
voies terrestre et maritime, dans la bande de Gaza. À la suite de l’offensive menée
pendant l’été, la zone de pêche a été brièvement étendue à 6 miles marins de la côte,
et la « zone tampon » le long de la frontière a été ramenée de 300 à 100 mètres40.
62. Cependant, en octobre 2014, Israël a recommencé à imposer les zones d’accès
restreint comme avant l’offensive menée pendant l’été, en utilisant la force létale
(voir A/HRC/28/45, par. 20).
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
63. Les obstacles à la libre circulation des Palestiniens en Cisjor danie sont à la
fois d’ordre physique et administratif.
64. Ces dernières années, les autorités israéliennes ont peu à peu levé certaines des
restrictions frappant les déplacements en Cisjordanie. Les restrictions encore en
vigueur continuent néanmoins de fragiliser les moyens de subsistance, d’entraver
l’accès aux services de base, de perturber la vie familiale et sociale des habitants et
de gêner les organisations humanitaires qui veulent leur prêter assistance 14.
65. Les « zones de protection » qui entourent les limites extérieures de certaines
colonies représentent une superficie d’environ 5 000 dounoum41 dont la moitié est
constituée de terres agricoles appartenant à des propriétaires palestiniens. Pour
pouvoir se rendre sur leurs terres, les agriculteurs palest iniens doivent être munis
d’un permis et communiquer l’heure de leur passage aux autorités israéliennes 2.
66. De manière générale, l’accès des Palestiniens à Jérusalem-Est, lorsqu’ils
viennent d’autres parties de la Cisjordanie, reste soumis à l’obtention d’un permis
israélien42. Cependant, les autorités israéliennes ont annoncé, le 12 mars 2015, que
des Palestiniens de plus de 55 ans et des Palestiniennes de plus de 50 ans titulaires
de cartes d’identité cisjordaniennes pourraient entrer quotidiennement sans pe rmis à
Jérusalem-Est et en Israël par deux principaux postes de contrôle 34.
__________________
39 Renseignements communiqués par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO).
40 Gisha, The Gaza Cheat Sheet, January 2015.
41 1 dounoum = 1 000 m2.
42 Renseignements fournis par l’OMS d’après une communication de l’Administration générale
palestinienne chargée des affaires civiles dat ée du 27 janvier 2015; « Crossing barriers to access
health in the Occupied Palestinian Territory », disponible à l ’adresse suivante :
http://www.emro.who.int/images/stories/palestine/documents/WHORTH_cr ossing_barriers_to_a
ccess_health.pdf?ua=1 (site consulté le 29 décembre 2014).
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67. Israël conserve également le contrôle des points de passage entre la
Cisjordanie et la Jordanie, et donc, par extension, entre la Cisjordanie et le reste du
monde. Entre le 13 juin et le 13 août 2014, au moins 3 393 Palestiniens qui tentaient
de traverser le pont d’Allenby pour se rendre en Jordanie ont été refoulés par les
autorités israéliennes pour des raisons de sécurité (contre 1 266 Palestiniens en
2013)43.
68. En 2014, l’UNRWA a signalé 142 incidents liés à des problèmes d’accès, qui
ont entraîné pour cet organisme la perte d’environ 240 journées de travail, soit 1 799
heures de travail. Pendant six mois (de juin à novembre 2014), les autorités
israéliennes ont restreint encore l’a ccès des agents de l’UNRWA à la « zone de
jointure ». À partir de la mi-septembre 2014, les autorités israéliennes ont modifié
les itinéraires d’accès pour les camions de l’ONU et des autres organisations
internationales, imposant de nouvelles restrictions et entraves à l’acheminement des
secours humanitaires à l’intérieur de la Cisjordanie et à destination de Gaza 16.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles
palestiniennes
Répercussions de l’offensive menée pendant l’été 2014 à Gaza
69. Le conflit qui a eu lieu à Gaza pendant l’été 2014 a provoqué une nouvelle
détérioration des conditions environnementales déjà précaires. Après les offensives
militaires menées en 2008, 2012 et 2014, l’insuffisance des investissements dans les
activités de reconstruction et de remise en état a eu un effet cumulatif sur
l’environnement, qui présente souvent des risques pour la santé publique 35.
70. La situation de l’approvisionnement en eau à Gaza était déjà alarmante avant
l’offensive. La surexploitation de l’unique source d’eau naturelle (l’aquifère
côtier)44 a entraîné, entre autres, des infiltrations d’eau de mer. À cela s’ajoute la
contamination par les nitrates et les eaux usées; ainsi, seulement 6,5 % de l’eau des
puits est potable14.
71. Lors du conflit de Gaza, 20 % à 30 % des réseaux d’adduction d’eau et d’eaux
usées ont été endommagés; ces dégâts ont touché environ 450 000 à 1 million de
personnes, respectivement, qui ont de ce fait un moindre accès à l’eau et aux
services d’assainissement45.
72. De plus, 202 puits, 57 kilomètres des principaux canaux d’irrigation,
55 réservoirs, 325 bassins de récupération des eaux ainsi que 3 000 hectares de
réseaux d’irrigation ont été détruits39.
73. Le conflit a gravement endommagé la principale station d’épuration des eaux
usées, ce qui entraîne un risque de maladies liées à de mauvaises conditions
d’assainissement, mais aussi de catastrophe écologique puisque les eaux usées ne
sont pas traitées. Le réseau d’assainissement et d’égouts est sur le point de
__________________
43 Hamoked, Report on Human Rights Violations Perpetrated by Israel in the Summer of 2014,
janvier 2015.
44 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO); Bundesanstalt für
Geowissenschaften und Rohstoffe). 2013. Inventory of Shared Water Resources in Western Asia .
Beyrouth.
45 Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), State of Palestine Humanitarian Situation
Report, 25 septembre 2015.
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s’effondrer, menaçant sérieusement les nappes phréatiques à Gaza. La FAO a
indiqué que les dégâts aggraveraient encore la pénurie d’eau potable, qui était déjà
une denrée rare35.
74. La pollution de l’air provenant des incendies causés par les bombardements et
des débris d’engins explosifs a des incidences négatives sur la santé et augmente
également les risques de contamination de l’eau, de l’air et des sols. Ce type de
pollution de l’air présente de graves dangers pour les enfants, les personnes âgées et
les personnes souffrant de troubles cardiaques ou pulmonaires 35.
75. Les bombardements intensifs qui ont eu lieu pendant l’offensive menée
pendant l’été à Gaza ont causé la destruction de 1 035 hectares de vergers, 2 415
hectares de cultures maraîchères en plein champ prêtes à être récoltées et
185 hectares de cultures maraîchères sous serre. De plus, 1 043 hectares de vergers,
447 hectares de cultures maraîchères en plein champ et 390 hectares de cultures
maraîchères sous serre arrivées à maturité ont été partiellement endom magées, et
3 450 hectares de terres ont subi d’importants dégâts 39.
76. En outre, 40 % des volailles et 36 % des animaux d’élevage ont été décimées.
On estime qu’entre 2010 et 2014, le nombre de bergers et de chevriers a chuté de
22 %39.
77. Les tonnes de gravats, de débris et de matériaux de construction pulvérisés
présentent un danger potentiel en raison des résidus de métaux lourds contenus dans
le ciment, ainsi que des substances cancérigènes et autres substances dangereuses.
On estime que l’offensive a produit 4 millions de tonnes de gravats qui doivent être
traités comme des déchets dangereux35.
Exploitation et mise en péril des ressources naturelles en Cisjordanie
78. Les investissements palestiniens, publics et privés, sont interdits dans la zone
C de Cisjordanie, tandis que les entreprises et les colons israéliens sont libres d’en
exploiter les ressources naturelles, notamment le marbre, la pierre, les matériaux de
construction ainsi que les sels et minéraux de la mer Morte 8.
79. Israël conserve le contrôle presque total des ressources en eau en Cisjordanie
et applique des politiques discriminatoires telles que la planification et le zonage
mentionnés plus haut. Les Israéliens consomment sept fois plus d’eau par jour et par
habitant que les Palestiniens46. Plus de 70 % des localités palestiniennes dans la
zone C ne sont pas raccordées à un réseau d’approvisionnement en eau, et leurs
habitants dépendent de l’eau achetée, qui vaut beaucoup plus cher. En raison de la
pénurie, dans certaines localités les taux de consommation ne dépassent pas 20 litres
par personne et par jour, soit un cinquième des 100 litres par jour et par habitant
recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé 47.
80. Depuis mars 2014, des dizaines de milliers d’habitations dans les quartiers
palestiniens de Jérusalem-Est et dans les camps de réfugiés qui sont séparés de la
ville par le mur souffrent de pénuries d’eau 48.
__________________
46 Voir le communiqué de presse du Bureau central palestinien de statistique, disponible en anglais
à l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_WWD2015E.pdf .
47 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Area C of the West Bank: Key
Humanitarian Concerns (actualisé en août 2014).
48 ACRI, Situation of Human Rights.
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81. Les restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie entravent l’accès à
environ 50 % des terres agricoles, faisant chut er la production vivrière et
commerciale et réduisant le nombre d’emplois dans ce secteur 28.
82. La décharge de Minya, projet de la Banque mondiale destiné à couvrir 34 %
des besoins des Palestiniens en Cisjordanie, est devenue de facto une décharge pour
les ordures des colons israéliens, tandis que les Palestiniens s’en voient refuser
l’accès35.
83. L’usine de Gishori ainsi que d’autres installations industrielles israéliennes
dans la zone de Toulkarem en Cisjordanie suscitent des préoccupations. En effet
leurs émissions de liquides, de solides et de gaz risquent d’être à l’origine d’une
dangereuse pollution industrielle 35.
Situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé
Économie
84. Bien avant le conflit qui a éclaté pendant l’été 2014 à Gaza, l’économie
palestinienne accusait un ralentissement imputable à l’incertitude politique, à la
persistance des difficultés budgétaires rencontrées par l’Autorité palestinienne et
aux conséquences de la fermeture des tunnels reliant l’Égypte à Gaza 49.
85. Les conditions régnant à Gaza avant l’explosion du conflit étaient
particulièrement difficiles : une crise humanitaire s’est inexorablement installée,
provoquée par l’effet conjugué des conflits récurrents avec Israël et des incidences
cumulées d’un blocus imposé depuis huit ans. La fermeture du point de passage de
Rafah vers l’Égypte, tout comme celle des tunnels de contrebande reliant Gaza à
l’Égypte, n’ont fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique. L’économie de
Gaza est devenue exsangue, en raison de s sévères restrictions frappant non
seulement les exportations et les importations de matières premières et d’intrants
intermédiaires, mais aussi les transferts de fonds, lesquelles paralysent le secteur
bancaire50.
86. De ce fait, le produit intérieur brut rée l (PIB) à Gaza n’a retrouvé le niveau de
2005 qu’en 2012, le PIB réel par habitant est resté inférieur aux niveaux de 2005,
même en 2014, et le taux de chômage n’est jamais descendu en deçà de 25 %49.
87. Le combustible s’est également raréfié, en raison de l’ insuffisance des
capacités de stockage et de la fermeture de tunnels, et la seule centrale électrique de
Gaza fonctionne à la moitié de son régime normal. Cette situation s’est répercutée
sur la fourniture des services de base, puisqu’un grand nombre d’ins tallations
essentielles souffrent de coupures de courant pouvant durer jusqu’à 18 heures par
jour51. Avec la détérioration des infrastructures d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène ainsi que du logement, qui a été évoquée plus haut,
les conditions de vie à Gaza n’ont jamais été aussi mauvaises depuis l’occupation
par Israël en 1967, ce qui explique pourquoi l’offensive militaire a eu sur
__________________
49 Fonds monétaire international, West Bank and Gaza: report to the Ad Hoc Liaison Committee,
12 septembre 2014.
50 Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement, Rapport sur l’assistance au peuple palestinien : évolution de l’économie du
Territoire palestinien occupé, 7 juillet 2014.
51 Voir www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_the_humanitarian_monitor_2014_02_25_english.pdf.
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l’économie et sur la population de Gaza des effets beaucoup plus dévastateurs que
toutes les autres opérations militaires menées jusqu’ici.
88. En ce qui concerne les dommages directs causés aux institutions économiques,
le Gouvernement palestinien a signalé que plus de 20 % des entreprises industrielles
de Gaza et plus de 4 000 entreprises commerciales avaient été détruites ou avaient
subi des dégâts52. Le coût total estimatif de l’offensive dans le secteur de
l’agriculture a été de l’ordre de 450 à 550 millions de dollars 53.
89. Lors d’une conférence des donateurs tenue en octobre 2014, la communauté
internationale s’est engagée à allouer 5,4 milliards de dollars à la reconstruction et
au relèvement de Gaza. Cependant, 30 organismes d’aide internationaux ont publié,
le 26 février 2005, une déclaration dans laquelle ils s’inquiétaient de ce que, sur les
5,4 milliards de dollars promis au Caire, seul un faible montant soit parvenu à
Gaza54. Ainsi, en janvier 2015, l’UNRWA s’est vu contraint de suspendre le
programme d’assistance financière qu’il exécute à Gaza pour la réparation de
100 000 foyers de réfugiés palestinie ns détruits ou endommagés et l’octroi
d’allocations-logement aux sans-abri16.
90. En Cisjordanie, le développement économique demeure entravé par un
système de restrictions multiples de la liberté de circulation et d’accès 55, y compris
l’accès à la zone C (voir plus haut).
91. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), les incertitudes
devraient continuer d’entraver la reprise économique en 2015, en particulier en
raison d’un blocus qui asphyxie l’économie, de lenteurs plus importantes que prévu
dans la reconstruction de Gaza et du gel par Israël des recettes fiscales 56, qui
représentent environ deux tiers des recettes nettes et qui sont indispensables à
l’économie et au budget palestiniens57.
92. Au quatrième trimestre de 2014, le taux de chômage était d e 42,8 % dans la
bande de Gaza et de 17,4 % en Cisjordanie (20,5 % parmi les réfugiés), traduisant
ainsi l’évolution de la récession et les répercussions de l’offensive israélienne sur
Gaza58.
93. En ce qui concerne l’emploi, on peut dire que Gaza connaît une s ituation
d’hyperchômage, soit une situation où les taux de chômage sont systématiquement
__________________
52 Voir The State of Palestine, The National Early Recovery and Reconstruction Plan for G aza.
53 Renseignements communiqués par la FAO, sur la base des informations fournies par le
Ministère palestinien de l’agriculture.
54 Déclaration conjointe de 30 organismes d’aide internationaux, intitulée : « We must not fail in
Gaza », 26 février 2015.
55 Organisation internationale du Travail, Conférence internationale du Travail, cent troisième
session, 2014, rapport du Directeur général : annexe – La situation des travailleurs des
territoires arabes occupés (Bureau international du Travail, Genève).
56 Recettes perçues par Israël sur les marchandises importées dans les territoires occupés de
Cisjordanie et de la bande de Gaza.
57 Contribution du FMI, peut être consultée à l’adresse suivante :
www.imf.org/external/np/sec/pr/2015/pr1524.htm.
58 Bureau central palestinien de statistique, communiqué de presse sur les résultats de l ’enquête sur
la population active (octobre-décembre 2014).
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plus élevés que ceux des pays voisins présentant des caractéristiques culturelles et
démographiques analogues59.
94. Pire encore, quelque 17 200 personnes ont perdu leur emploi en raison de la
destruction matérielle des moyens de production lors de l’offensive menée pendant
l’été contre Gaza. Ce chiffre représente environ 6,4 % de l’ensemble des employés
et quelque 11,6 % des personnes qui travaillaient dans le secteur privé ou dans les
organisations non gouvernementales en 2013 59.
95. Si les données les plus récentes dont on dispose sur la pauvreté datent de 2011
(39 % de pauvres à Gaza et 18 % en Cisjordanie), il est pratiquement certain que la
paralysie économique, conjuguée aux effets de l’offensive israélienne de l’été, n’a
fait qu’aggraver la pauvreté et multiplier le nombre de familles palestiniennes
indigentes, en particulier à Gaza60.
96. Les contraintes instituées par Israël, en général, et les restrictions qu’il impose
à la liberté de circulation, en particulier, pénalisent excessivement les
Palestiniennes, car les femmes sont les plus vulnérables aux mesures appliquées par
Israël aux postes de contrôle, les plus exposées à la violence des colons et les plus
susceptibles de parcourir de longs trajets jusqu’à leur lieu de travail. C’est pourquoi
les femmes palestiniennes connaissent un taux de chômage plus élevé que les
hommes et ne participent que très faiblement à la vie active. Malgré leur bon niveau
d’éducation, la majorité des Palestiniennes aptes à l’emploi (près de 1,1 million de
femmes) ne travaillent pas. À Gaza, leur situation est particulièrement critique,
puisque 59,3 % d’entre elles se trouvent au chômage, et jusqu’à 83,3 % si elles sont
âgées de 15 à 29 ans61. Pour augmenter le revenu des ménages, de nombreuses
femmes ont donc été contraintes d’accepter des emplois mal rémunérés ou précaires,
situés près de chez elles, dans le secteur non structuré et non protégé 8.
Sécurité alimentaire
97. Avec la détérioration de la situation économique, les chiffres relatifs à
l’insécurité alimentaire en Palestine sont restés très élevés en 2013, puisqu’un tiers
des ménages (1,6 million de personnes) vivaient en situation d’insécurité
alimentaire et 16 % étaient exposés à un tel risque62.
98. Selon les données de 2013, soit un an avant l’offensive de l’été 2014, 57 % des
ménages gazaouites se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire, et 14 %
(188 397 personnes) étaient exposés à un tel risque. En Cisjordanie, 19 % des
ménages se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire et, dans les camps de
réfugiés, le taux d’insécurité alimentaire était de 29 %62.
99. Lors de l’offensive de l’été 2014, jusqu’à 71 % de la population de Gaza s’est
trouvée en proie à l’insécurité alimentaire, alors que les prix des denrées
alimentaires de base ont augmenté de 40 % à 179 %. En l’espace de sept semaines,
la plupart des Palestiniens de Gaza se sont trouvés dans l’impossibilité de satisfaire
__________________
59 Renseignements communiqués par l’Organisation internationale du Travail (OIT).
60 Banque mondiale, Economic Monitoring, rapport au Comité spécial de liaison, 22 septembre
2014.
61 Commission économique pour l’Asie occidentale, Social and Economic Situation of Palestinian
Women and Girls, juillet 2012-juin 2014 (2015).
62 Voir UNRWA, www.unrwa.org/newsroom/press-releases/food-insecurity-palestine-remains-high.
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leurs besoins les plus élémentaires28. C’est ainsi que l’UNRWA a dû venir
concrètement en aide à l’ensemble de la population de la bande de Gaza 16.
100. Près de 868 000 réfugiés palestiniens dépendent de l’aide alimentaire fournie
par l’Office, alors qu’en 2000, moins de 10 % de la population de Gaza
(72 000 personnes) en étaient tributaires. La situation s’est rapidement détériorée
avec la mise en place du blocus16.
Santé publique
101. Avant le conflit, le secteur de la santé à Gaza connaissait déjà d’énormes
difficultés. Pendant le conflit, 17 hôpitaux et 56 dispensaires ont subi des dégâts63;
23 agents de santé ont été tués (dont 16 dans l’exercice de leurs fonctions) et
83 blessés, pour la plupart des chauffeurs d’ambulance; par ailleurs, 32 ambulances
de la Société palestinienne du Croissant-Rouge ont été endommagées ou détruites64.
En mars 2015, les services de santé ne remplissaient que les deux tiers des fonctions
qu’ils exerçaient avant l’offensive65.
102. À la veille du conflit, plus de 28 % de médicaments essentiels et 54 % des
articles médicaux consomptibles étaient en rupture de stock à Gaza66. Une étude de
suivi portant sur 48 médicaments essentiels a révélé que 40 % de ces médicaments,
au niveau du district, et 46 %, dans les hôpitaux, étaient en rupture de stock en juin
201437.
103. L’accès aux services de santé procréative s’est également détérioré à Gaza en
raison du blocus prolongé et de l’offensive de l’été. Ainsi, 17 décès maternels ont
été enregistrés depuis juillet 2014, contre 12 en 2013 65.
104. La destruction de maisons d’habitation, aggravée par l’impossibilité de
reconstruire quelque 5 000 logements détruits lors d’opérations militaires
précédentes, n’a fait qu’exacerber la crise du logement, déjà aiguë, à Gaza : l’on
dénombre actuellement quelque 100 000 déplacés, dont 12 000 hébergés dans des
centres collectifs de l’UNRWA. Les centres d’accueil privés de la bande de Gaza
sont de plus en plus surpeuplés, en particulier dans les camps de réfugiés, où la
concentration démographique est la plus forte. Aggravé par de mauvaises conditions
de logement et par des coupures d’électricité pouvant durer jusqu’à 16 heures par
jour, le surpeuplement entraîne une détérioration des conditions de salubrité et
d’hygiène qui, à son tour, accroît les risques en matière de santé publique 16.
105. Globalement, 425 000 enfants souffrant de troubles psychiques et de
difficultés sociales imputables aux violences vécues requièrent un soutien
__________________
63 Renseignements communiqués par l’OMS qui a cité le module sectoriel Santé, Gaza Strip: Joint
Health Sector Assessment Report; ce document peut être consulté à l’adresse suivante :
www.emro.who.int/images/stories/palestine/documents/Joint_Health_Sector_Assessment_Report
_Gaza_Sept_2014-final.pdf?ua=1.
64 Comité international de la Croix-Rouge, Disaster Relief Emergency Fund operation: Final
Report, Occupied Palestinian Territory: Complex Emergency.
65 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour la population.
66 Voir OMS, www.emro.who.int/images/stories/WHO_Gaza_donor_alert.pdf .
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psychologique, voire, très souvent, des soins spécialisés 67. Quelque 60 000 autres
enfants devraient être pris en charge par les services de protection de l’enfance68.
106. Des conseillers d’orientation scolaire de l’UNRWA ont indiqué que les enfants
réfugiés vivant à Gaza, en particulier les garçons, souffraient de traumatismes
psychosociaux, situation qui était pour eux une source de problèmes af fectifs et de
troubles du comportement et les empêchait d’obtenir des résultats scolaires
satisfaisants16.
107. En Cisjordanie, en particulier dans la zone C, les institutions palestiniennes et
leurs partenaires de développement ne peuvent pas construire des ce ntres de soins
de santé de base. La population est donc obligée de recourir aux services de
dispensaires itinérants onéreux pour obtenir des soins de santé primaires. Les
restrictions imposées pour les travaux de remise en état, de réparation et de
construction d’infrastructures élémentaires d’adduction d’eau et d’assainissement
entravent gravement l’accès aux services d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène de nombreuses collectivités, ce qui réduit leur
capacité de résistance et risque de les contraindre à des déplacements3.
108. Le mur, les postes de contrôle et le réseau routier desservant les colonies
entravent l’accès aux soins de santé de la population de la zone C, notamment des
localités isolées. L’entrée des ambulances, des unités mob iles et du personnel
médical dans les zones d’accès restreint ou marginalisées est souvent refusée,
soumise à autorisation ou retardée, ce qui met en danger la santé des patients 42.
109. Les camps de réfugiés de Cisjordanie sont surpeuplés et manquent
d’infrastructures adéquates. Sur les 19 camps de Cisjordanie, 5 abritent plus de
100 000 personnes au kilomètre carré, et 6 comptent entre 50 000 et
100 000 personnes au kilomètre carré; seuls 50 % disposent d’un réseau
d’assainissement correct16.
Éducation
110. Pendant les 51 jours qu’a duré le conflit à Gaza, 26 écoles ont été entièrement
détruites et 122 ont été endommagées69; 83 d’entre elles étaient des écoles de
l’UNRWA16.
111. Les écoles de l’Office servent de centres d’hébergement et les élèves, dont le
nombre ne cesse de croître – quelque 87 % des 252 écoles que l’UNRWA a
installées dans la bande de Gaza – occupent des classes utilisées par deux, voire
trois, groupes d’élèves (soit 71 % de plus qu’en 2013). En conséquence, les enfants
réfugiés de Gaza reçoivent un enseignement très incomplet et n’ont que peu ou pas
de possibilités de se livrer à des activités ludiques ou créatives.
112. En Cisjordanie, les restrictions sur les permis de construire et de remise en état
ont plongé les écoles palestiniennes, déjà insuffis antes, dans la précarité (voir
A/69/81–E/2014/13, par. 105 à 111).
__________________
67 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Humanitarian Action for Children: State of Palestine,
2015; ce document peut être consulté à l’adresse suivante :
www.unicef.org/appeals/files/Final_2015_HAC_State_of_Palestine.pdf .
68 UNICEF State of Palestine situation report, 21 août 2014.
69 Organisation des Nations Unies pour l ’éducation, la science et la culture, Rapid Assessment of
Higher Education Institutions in Gaza, d’après l’évaluation rapide initiale groupée.
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113. Les écoliers palestiniens continuent d’être victimes des pratiques de l’armée
israélienne et des attaques de colons. Entre 2013 et 201 4, le nombre d’attaques
lancées contre des écoles a presque triplé en Cisjordanie, y compris à Jérusalem -Est,
touchant près de 25 000 enfants palestiniens70.
III. Le Golan syrien occupé
114. Depuis 1967, Israël continue d’occuper le Golan syrien, malgré les multiples
résolutions de divers organes de l’ONU, dont le Conseil de sécurité qui, dans sa
résolution 497 (1981), a décidé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa
juridiction et son administration dans le territoire syrien occupé était nulle et non
avenue, et demandé à Israël de renoncer à modifier la composition démographique
du territoire occupé et à y implanter des colonies. Cependant, environ
21 000 Israéliens vivaient dans 33 colonies et 20 000 Syriens habitaient dans
6 villages en 2014 (voir A/HRC/28/44, par. 54).
115. Le Gouvernement israélien « orchestre » l’expansion illégale des colonies dans
le Golan syrien occupé, comme en témoigne le fait que cette expansion est financée
par des fonds publics par l’intermédiaire de la Division des colonies de
l’Organisation sioniste mondiale. Sur ces fonds, environ 6,4 millions de dollars
auraient été alloués à la région du nord, qui comprend le Golan syrien occupé (voir
A/69/355, par. 93), et ce, alors que les Syriens continuent, malgré les restrictions, de
construire dans leurs villages, sans permis et verticalement et non horizontalement,
puisque l’acquisition de nouvelles terres leur est interdite 55.
116. Les colons israéliens bénéficient d’avantages disproportionnés en ce qui
concerne les ressources en eau et l’agriculture (voir A/69/355, par. 92), alors que
l’accès à ces ressources continue d’être soumis aux restrictions des résidents syriens
imposées par Israël (voir CCPR/C/ISR/CO/4, par. 17).
117. Les agriculteurs syriens n’avaient droit qu’à 200 mè tres cubes d’eau par
dounoum, alors qu’il leur en fallait au moins 600. Leur ration d’eau représente
généralement un quart de celle attribuée aux colons israéliens. Bien que les colonies
israéliennes dans le Golan ne manquent pas d’eau, les producteurs syr iens ont
récemment été informés par les autorités israéliennes que la quantité d’eau qui leur
est allouée serait réduite de 50 %.
118. En 2014, Israël aurait approuvé un projet prévoyant la mise en valeur de
30 000 dounoums de terres dans le Golan syrien occupé , notamment la création
d’exploitations agricoles et des investissements destinés à assurer la formation des
agriculteurs, la modernisation des réseaux d’irrigation et le déminage des terres, et
ce, au profit des colons israéliens (voir A/69/355, par. 92).
119. Le contrôle strict par Israël de la main -d’oeuvre et de l’activité des entreprises
continue de faire échouer toute tentative d’interaction positive sur le plan
socioéconomique. Ni les travailleurs ni les entrep reneurs ne peuvent s’engager sur la
voie du travail décent, et le plein respect des principes et droits fondamentaux au
travail reste théorique55.
__________________
70 Voir Bureau de la coordination des affaires humanitaires, communiqué de presse, 26 février
2015.
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120. Outre la terre et l’eau, Israël continue d’exploiter, dans le Golan syrien occupé,
des ressources naturelles telles que le gaz ou le pétrole (voir A/HRC/25/38, par. 48).
Au début de 2013, Israël a octroyé à l’entreprise Genie Energy, qui a son siège aux
États-Unis, une concession pour la prospection de pétrole et de gaz dans un rayon de
153 milles carrés dans le sud du Golan syrien occupé. L’entreprise poursuit ses
activités de prospection de pétrole par l’intermédiaire d’une filiale locale (voir
A/69/355, par. 94).
IV. Conclusion
121. Israël continue de mettre en oeuvre des mesures et des pratiques qui se
traduisent par des violations du droit international humanitaire et du droit
international des droits de l’homme. Certaines – en particulier celles qui constituent
des violations du principe de non-discrimination et du droit à l’autodétermination –
suscitent des inquiétudes de plus en plus grandes.
122. L’entreprise de colonisation illégale, les châtiments collectifs et le mépris pour
la vie et la dignité humaines sont autant d’agissements qui touchent à tous les
aspects de la société et de l’économie palestiniennes. Qui plus est, ils
compromettent les perspectives de paix et entraînent des violations du droit
international.
123. Israël doit mettre fin à son occupation et respecte r le droit international et la
légitimité internationale, faute de quoi la paix sera un objectif inaccessible. Le
manquement de la communauté internationale à son devoir d’accélérer ce processus
ne fera qu’accroître les souffrances.
Nations Unies A/71/86–E/2016/13
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
10 mai 2016
Français
Original : anglais
16-07590 (F) 310516 310516
*1607590*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante et onzième session
Point 60 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources
naturelles
Session de 2016
24 juillet 2015-27 juillet 2016
Point 16 de l’ordre du jour
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan
syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2015/17, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire
général de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante -
dixième session, un rapport sur l’application de cette résolution. L’Assemblée, dans
sa résolution 70/225, a aussi prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport à sa
soixante et onzième session. Établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions du
Conseil et de l’Assemblée.
Le rapport rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël continue de
recourir, en particulier celles qui contreviennent au droit international humanitaire et
au droit international des droits de l’homme et qui influent sur la situation
économique et sociale des personnes qui subissent son occupation militaire. Il s’agit
notamment de mesures et de pratiques discriminatoires, de l’emploi excessif de la
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force, de restrictions de la circulation, notamment le blocus de Gaza, de l’expansion
des colonies, de la destruction de biens et de l’exploitation des ressources naturelles
dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé. Les membres des
services de sécurité, le personnel militaire et les colons israéliens jouissent de
l’impunité. Non seulement l’effet global de ces politiques et pratiques constitue une
atteinte aux droits de la population, mais il aggrave également la situation
économique et sociale dans laquelle elle se trouve.
La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale tient à exprimer
sa gratitude, pour leurs contributions de fond, à l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -Orient (UNRWA), au
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à l’Organisation
internationale du Travail (OIT), à la Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement (CNUCED), au Haut -Commissariat des Nations Unies aux
droits de l’homme (HCDH), à la Ligue des États arabes (LEA), au Bureau du
Représentant spécial du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de
conflit armé, au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, au Fonds des
Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et au Bureau du Coordonnateur spécial des
Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient.
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I. Introduction
1. Le Conseil économique et social, dans sa résolution 2015/17, et l’Assemblée
générale, dans sa résolution 70/225, se sont déclarés préoccupés par les pratiques
d’Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé et le Golan
syrien occupé qui étaient contraires au droit international humanitaire. Ces pratiques
ont notamment fait des morts parmi les civils, dont des enfants, des femmes et des
manifestants pacifiques, qui doivent pourtant être tous protégés conformément au
droit international humanitaire; elles comprennent également des actes de violence
commis à l’encontre de civils palestiniens et de leurs biens par des colons israéliens
armés illégalement installés, et le maintien en détention de milliers de Palestiniens,
dont des enfants et des femmes, dans des conditions très dures. Le Conseil et
l’Assemblée se sont également dits préoccupés par la poursuite de l’expansion des
colonies par Israël, l’érection du mur dans le Territoire palestinien occupé,
l’exploitation des ressources naturell es palestiniennes, la multiplication des
démolitions de logements, l’état des institutions économiques, des terres agricoles et
des infrastructures, la révocation du droit de résidence des Palestiniens dans
Jérusalem-Est occupé et alentour et les opérations militaires en cours menées par
Israël dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem -Est, ainsi que
sa politique de bouclage et les sévères restrictions qu’il impose à la circulation des
personnes et des biens, notamment le blocus de fai t de la bande de Gaza. Dans les
résolutions susmentionnées, le Conseil et l’Assemblée ont également souligné les
effets préjudiciables des pratiques israéliennes.
II. Le Territoire palestinien occupé
2. En dépit de l’avis consultatif que la Cour internationale de Justice a donné
en 2004 sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire
palestinien occupé (voir A/ES-10/273 et Corr.1), ainsi que d’autres prises de
position (voir la résolution 70/88 de l’Assemblée générale et A/69/711-S/2015/1),
Israël continue de nier le fait pourtant établi que le droit international des droits de
l’homme et le droit international humanitaire, en particulier la quatrième
Convention de Genève, s’appliquent au Territoire palestinien occupé 1. Les mesures
et politiques israéliennes sont devenues indiss ociables des violations répétées du
droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et le
fait que personne n’ait à en répondre accentue encore le sentiment d’injustice des
Palestiniens (voir A/70/392, par. 14 et 15).
3. Les mesures et pratiques israéliennes compromettent le droit du peuple
palestinien à l’autodétermination et, depuis 1967, leurs effets cumulés pèsent
lourdement sur les Palestiniens (voir A/HRC/31/43, par. 6, A/70/351, par. 79 et
A/70/392, par. 86).
4. En octobre 2015, des tensions et des violences ont éclaté dans le Territoire
palestinien occupé, en particulier en Cisjordanie, y compris à Jérusalem -Est, dans
un contexte caractérisé par l’occupation prolongée, l’expansion des colonies et les
__________________
1 Voir la résolution 70/88, et Alan Baker, « Le droit international humanitaire, le CICR et le statut
d’Israël dans les territoires», Revue internationale de la Croix-Rouge, vol. 94, n°888 (hiver 2012).
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actes de violence commis par les colons 2 et dans le sillage des heurts survenus à la
mosquée Al-Aqsa, les Palestiniens ayant eu l’impression qu’Israël tentait de
modifier le statu quo dans les lieux saints. Le 26 janvier 2016, dans les observations
qu’il a faites au Conseil de sécurité sur la situation au Moyen -Orient, le Secrétaire
général a souligné que le mécontentement grandissait chez les Palestiniens, en
raison des actions des Israéliens qui réduisaient peu à peu les chances d’établir un
État palestinien viable et les possibilités pour le peuple palestinien de mener une vie
digne; le 22 octobre 2015, dans son exposé au Conseil, le Vice -Secrétaire général a
qualifié d’asphyxiante et humiliante l’occupation qui durait depuis près d’un demi -
siècle.
Ségrégation et discrimination
5. L’existence d’implantations israéliennes illégales sur les terr es palestiniennes
occupées et leur expansion sont au coeur des politiques discriminatoires et des
violations des droits de l’homme dont Israël est responsable, au nombre desquelles
figurent les démolitions d’habitations et les déplacements qui en résultent, le
caractère discriminatoire de la distribution d’eau et de l’accès à la terre, les
restrictions de la liberté de circulation, et le caractère discriminatoire du système de
justice (voir A/HRC/31/73, par. 32).
6. La présence des colons exacerbe les tensions, et les forces de sécurité et
l’armée israéliennes sont déployées pour défendre les colonies. Par conséquent, la
sécurité des colons israéliens prime celle des Palestiniens, ce qui va à l’encontre du
principe d’égalité dans l’application de la loi (voir A/70/351, par. 80).
7. Dans le territoire occupé, le système de justice double apparaît comme hostile
à la population qu’il est censé protégé (voir A/70/392, par. 85). Tandis que les
Palestiniens n’ont pas accès à la justice civile, il est rare que les colons israéliens
soient tenus responsables des actes de violence auxquels ils se livrent à l’encontre
des Palestiniens, de même que l’armée et les forces de sécurité israéliennes
répondent rarement des violations qu’elles commettent contre les Palestiniens (voir
A/70/82-E/2015/13, par. 8, 9, 30 et 51).
8. Le régime israélien de zonage et d’aménagement en Cisjordanie, y compris à
Jérusalem-Est, est restrictif, discriminatoire et contraire au droit international. Il
répond aux intérêts des implantations israéliennes au détriment des besoins des
Palestiniens. Il est ainsi pratiquement imp ossible pour les Palestiniens vivant dans la
zone C, qui représente 62 % de la Cisjordanie (voir A/70/82-E/2015/13, par. 16),
d’obtenir des permis de construire (vo ir A/HRC/31/43, par. 45). Les Palestiniens de
Jérusalem-Est souffrent des mêmes difficultés. Même s’ils parviennent à trouver des
terrains où bâtir, qui sont en nombre limité dans la ville, ils ont rarement les moyens
d’acheter les permis de construire très coûteux (voir A/70/392, par. 65).
9. La nature discriminatoire de l’aménagement et du zonage transparaît dans la
quantité de terrains disponibles pour les constru ctions dans la zone C, où les
autorités israéliennes ont autorisé des constructions palestiniennes sur l’équivalent
d’environ 0,4 % de la superficie de la zone, tandis que les implantations israéliennes
__________________
2 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2016 Humanitarian needs overview ».
Disponible (en anglais) à l’adresse suivante : http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/
files/resources/hno_december29_final.pdf.
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illégales approuvées représentent 20 % de la superficie3. Seulement 1,5 % des
demandes de permis déposées par des Palestiniens est approuvé 4. De même, à
Jérusalem-Est, les constructions palestiniennes ne sont autorisées que sur une
surface représentant 13 % de la superficie de la ville, alors que l’équivalent de 35 %
de cette dernière a été exproprié au profit de colonies juives 5.
10. En mai 2015, selon les estimations, faute de permis des autorités israéliennes,
13 000 bâtiments palestiniens dans la zone C 6 et 20 000 logements dans Jérusalem-
Est7 étaient visés par des ordres de démolition en attente d’exécution. Les
Palestiniens dont les habitations sont frappées d’ordres de démolition ne bénéficient
que de peu de protection juridique, ce qui crée un climat de pressions qui, à terme,
pousse les communautés à quitter les terres qu’elles habitent depuis des générations
(A/HRC/31/43, par. 46, et A/70/392, par. 39).
11. Depuis 1967, Le Gouvernement israélien cherche à disposer d’une majorité
juive à Jérusalem-Est et à contrôler totalement cette partie de la ville, par la
construction de colonies juives, d’avant-postes, de routes de contournement et du
mur. Ces mesures se doublent d’un ensemble de politiques discrimina toires visant
les Palestiniens, dont le gel de l’enregistrement de la propriété de terres dans
Jérusalem et ses environs8.
12. Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les
territoires palestiniens occupés depuis 1967 s’est dit gravement préoccupé par les
mesures israéliennes visant à obtenir un ratio démographique précis à Jérusalem -
Est. Ces politiques ont pour résultat de ralentir la croissance naturelle de la
population palestinienne dans la ville, en empêchant les Palestiniens de s’ y installer
et en faisant pression sur les Palestiniens présents pour qu’ils la quittent. Elles
portent atteinte aux droits des Palestiniens à la liberté de circulation, à un logement
suffisant, à l’accès à l’éducation et aux services de santé, au respect de la vie de
famille, ainsi qu’à leur droit de ne pas être discriminés ( A/70/392, par. 68). Le
Rapporteur spécial était aussi troublé par le fait que le Plan d’aménagement local
Jérusalem 2000 des Israéliens ne mentionne pas les Palestiniens ou Jérusalem-Est,
mais fait au lieu de cela référence aux « habitants arabes de la partie est de la ville »
(voir A/70/392, par. 68 et 62).
13. Les restrictions et mesures susmentionnées, auxquelles s’ajoute l’édification
du mur en Cisjordanie, ont exacerbé les difficultés socioéconomiques des
Palestiniens de Jérusalem-Est. Plus de 75 % d’entre eux vivent sous le seuil de
pauvreté, contre 30,8 % des résidents d’Israël (2013)7.
14. En plus de la grave pénurie de services dont souffrent les quartiers palestiniens
de Jérusalem-Est, dont il est fait peu de cas7, et de la discrimination dans
l’allocation des budgets (voir A/70/406 et Corr. 1, par. 37), les résidents palestiniens
__________________
3 Voir Nations Unies, « ‘One UN’ approach to spatial planning in ‘Area C’ of the occupied West
Bank » (septembre 2015).
4 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, communiqué de presse, (17 février 2016).
Disponible (en anglais) à l’adresse suivante : http://reliefweb.int/report/occupied-palestinianterritory/
humanitarian-coordinator-calls-israel-halt-demolitions.
5 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2016 Humanitarian needs overview ».
6 Ibid.
7 Voir Association for Civil Rights in Israel, « East Jerusalem 2015: facts and figures » (mai 2015).
8 Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU -Habitat), Right to Develop:
Planning Palestinian Communities in East Jerusalem (Jérusalem-Est, 2015), p. 1.
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de Jérusalem sont aux prises avec les politiques israéliennes de résidence. D’après
une loi israélienne, le statut de résident est retiré aux Palestiniens qui ne parviennent
pas à prouver leur résidence continue dans la ville. Une autre loi prive les enfants et
les conjoints de résidents permanents palestiniens du statut automatique de résident
dans la ville. Dès lors, plusieurs milliers d’enfants palestiniens sont dépourvus du
statut de résident (voir A/70/392, par. 63).
15. Les politiques menées par Israël en Cisjordanie, y compris Jérusalem -Est,
semblent avoir pour objectif commun le déplacement forcé des Palestiniens et
l’instauration d’un environnement hostile, contribuant à l’expansion des colonies
(voir A/70/406 et Corr. 1, par. 34).
Recours excessif à la force et à la détention arbitraire
16. Les violences qui ont éclaté en octobre dans l’ensemble de la Cisjordanie ont
entraîné une forte augmentation du nombre de victimes. Dans l’ensemble, au cours
de la période considérée, on compte 212 Palestiniens, dont 40 enfants, tués par
l’armée israélienne, les forces de sécurité ou des colons; 16 333 autres Palestiniens,
dont plus de 2 600 enfants, ont été blessés9.
17. Parmi les victimes palestiniennes, 188 ont été tuées et environ 15 000 autres
ont été blessées après octobre 2015. Nombre des Palestiniens qui ont été tués l’ont
été lors d’attentats qu’ils auraient perpétrés contre des Israéliens 10.
18. Au cours de la période considérée, on compte également 29 Israéliens tués,
dont 26 civils, et 272 blessés, dont 169 civils.
19. En Cisjordanie, les forces de sécurités israéliennes qui font un usage excessif
de la force sont rarement tenues de répondre de leurs actes (voir A/70/392, par. 76 à
85). De graves problèmes ont été soulevés au sujet du recours excessif à la force par
les Forces de sécurité israéliennes dans le contexte d’attaques qui ont ou auraient
été commises par des Palestiniens et lors d’affrontements, et de la violence
persistante des colons (voir A/HRC/31/73, par. 5), notamment des agressions
filmées évoquant fortement des exécutions illégales, (voir A/HRC/31/40, par. 10, et
A/HRC/31/73, par. 23) et dans certains cas des exécutions extrajudiciaires et des
exécutions sommaires. On peut citer, à titre d’exemple, la mort d’Abed Al -Fatah al-
Sharif tué par balle le 24 mars 2016 par un soldat israélien à Hébron, en
Cisjordanie, alors qu’il gisait hors d’état de nuire après une tentative présumée
d’attaque à l’arme blanche11.
20. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s’est dit
préoccupé par des informations faisant état de décès imputés à des retards dans la
fourniture d’une assistance médicale à des suspects blessés ou à un blocage
__________________
9 Les calculs de la CESAO, fondés sur des informations tirées de « Bulletin humanitaire »
(Bureau de la coordination des affaires humanitaires, janvier 2016) et « Protection of civilians »
(Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 22-28 mars 2015).
10 Ibid.
11 Communiqués de presse, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l ’homme :
16 novembre 2015, disponible sur http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/
DisplayNews.aspx?NewsID=16759&LangID=E; et 30 mars 2016, disponible sur
http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=18544&LangID=E#st
hash.L0WRsNrv.dpuf.
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volontaire des ambulances et des premiers secours par les Forces de sécurité
israéliennes (voir A/HRC/31/40, par. 16).
21. Les Forces de sécurité israéliennes auraient continué à tirer à balles réelles
dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre dans le Territoire palestinien
occupé, en particulier depuis septembre 2015, de manière fréquente et souvent
injustifiée. Des armes à feu ont notamment été utilisées contre des manifestants et
des personnes qui tentaient d’évacuer des blessés (voir A/HRC/31/40., par. 18 à 25).
22. Dans son rapport adressé au Conseil des droits de l’homme, le Rapporteur
spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens
occupés depuis 1967 a rappelé les violations bien documentées liées aux politiques
et pratiques de l’occupation israélienne dans le Territoire palestinien occupé et
considéré qu’il était capital que la communauté internationale renforce sa protection
au peuple palestinien (voir A/HRC/31/73, par. 67).
Détention et maltraitance
23. Selon Addameer, une association de défense des droits de l’homme et de
soutien aux prisonniers, depuis 1967, jusqu’à 20 % de la population palestinienne a
été à un moment ou un à autre détenue par les autorités isra éliennes (voir A/70/392,
par. 73). Fin janvier 2016, le nombre de Palestiniens incarcérés dans des prisons
israéliennes s’élevait à 6 945, dont 568 étaient sous le régime de la détention
administrative12.
24. Le nombre d’enfants palestiniens placés en détention est passé de 193 en
septembre 2015 à 415 en janvier 2016 13. Cette forte augmentation soulève des
préoccupations au regard des exigences du droit international, selon lesquelles les
enfants ne doivent être arrêtés et placés en détention qu’en dernier recours 14. À
Jérusalem-Est, 860 enfants palestiniens ont été arrêtés, 136 d’entre eux âgés de 7 à
11 ans15.
25. On constate avec inquiétude le rétablissement de la détention administrative
d’enfants, non pratiquée à Jérusalem-Est depuis 2000 ni dans le reste de la
Cisjordanie depuis 2011. Entre octobre et décembre 2015, six enfants ont été placés
en détention administrative par les autorités israéliennes 15.
26. Le droit international humanitaire16 interdit le transfert de détenus en dehors
du territoire occupé. Toutefois, la majorité des détenus palestiniens, y compris des
enfants, étaient incarcérés dans des prisons situées à l’intérieur d’Israël ( A/70/392,
par. 73). Les actions d’Israël constituent donc une violation grave des dispositions
de la quatrième Convention de Genève ( A/HRC/31/40 par. 43).
27. Le recours à la détention administrative par Israël est incompatible avec le
caractère exceptionnel de la détention autorisée en vertu de l’article 78 de la
__________________
12 Betselem – Centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires
occupés, http://www.btselem.org/statistics/detainees_and_pris oners 2016) (site consulté le
29 mars 2016).
13 Ibid.
14 Voir Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2016 Humanitarian needs
overview ». Disponible sur http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/
hno_december29_final.pdf.
15 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
16 Art. 47 et 76 de la quatrième Convention de Genève.
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quatrième Convention de Genève. Pendant la période considérée, des Palestiniens
faisant l’objet d’un internement administratif ont effectué des grèves de la faim pour
protester contre le fait qu’ils étaient détenus sans avoir été inculpés (voir
A/HRC/31/40 par. 42 et 44).
28. Le 30 juillet 2015, la Knesset a adopté une loi autorisant l’alimentation forcée
des détenus effectuant la grève de la faim, ce qui n’est pas conforme aux normes en
matière de droits de l’homme et équivaut à un traitement cruel, inhumain et
dégradant, même si cette mesure est censée être prise en leur faveur 17. L’Association
médicale israélienne considère que l’alimentation forcée est équivalente à la
torture18.
29. Selon Betselem, la maltraitance, les violences et la torture ont continué d’être
infligées aux prisonniers et détenus palestiniens, en particulier pendant les
interrogatoires, avec le soutien de toutes les autorités d e l’État19. Betselem et
Hamoked ont conclu en 2015 que les traitements cruels, inhumains et dégradants à
l’égard des détenus palestiniens étaient devenus systématiques, institutionnalisés et
appliqués avec une immunité totale20.
30. L’Organisation des Nations Unies et ses partenaires ont continué de recenser
les cas de mauvais traitements infligés à des enfants pendant leur arrestation et leur
détention en Cisjordanie et à Jérusalem-Est par les Forces de sécurité israéliennes 15.
31. Des informations faisant état de négligences médicales persistantes et
d’absence de soins appropriés à l’égard des Palestiniens continuent d’être signalées
(A/70/406, par. 56).
32. Aux termes d’une modification du Code pénal adoptée le 20 juillet 2 015, les
personnes convaincues d’avoir jeté des pierres ou d’autres projectiles sur des
véhicules en mouvement risquent jusqu’à 20 ans de prison. Cela a suscité des
inquiétudes dans la mesure où la plupart des personnes accusées d’avoir lancé des
pierres sont des enfants palestiniens (A/70/392, par. 71); en octobre 2015, le taux de
condamnation des Palestiniens arrêtés par les Forces de sécurité israéliennes était au
niveau préoccupant de 99 % (voir A/70/406, par. 53).
33. Association for Civil Rights in Israël a signalé une série de modifications de la
législation et des directives indiquant que le principal − et peut -être même le seul −
élément que les autorités prennent en compte est la dissuasion des mineurs, et non
pas leur réadaptation ni le rétablissement du comportement normatif, ce qui est
contraire aux principes de la Convention relative aux droits de l’enfant 21.
__________________
17 Communiqué de presse, Organisation mondiale de la Santé (OMS) (8 août 2015). Disponible sur
http://www.emro.who.int/pse/palestine-news/un-joint-statement-on-new-israeli-law-on-forcefeeding-
of-detainees.html
18 Israeli Medical Association, « The physician’s guide to treating the detainee/prisoner on a
hunger strike » (juin 2014).
19 Betselem, « Abuse and torture of detainees are immoral and illegal measures » (15 décembre
2015).
20 Betselem et Hamoked, Backed by the System: Abuse and Torture at the Shikma Interrogation
Facility (décembre 2015).
21 Nisreen Alyan et Maytal Russo, « Arrested childhood: the ramifications of Israel’s new strict
policy toward minors suspected of involvement in stone throwing, security offenses, and
disturbances » (Association for Civil Rights in Israel, février 2016).
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Déplacements de population, destruction de biens
et confiscation de terres
34. Dans la bande de Gaza, plus de 76 000 personnes sont toujours déplacées par
suite de l’offensive de l’été 2014 par Israël 22.
35. En Cisjordanie, la destruction des foyers et des moyens de subsistance, les
expulsions, les plans de réinstallation, la violence des colons, les restrictions
imposées en matière de circulation et d’accès, notamment à Jérusalem -Est, la
mainmise sur des maisons par des colons et la violation du droit au libre ch oix de la
résidence (voir par. 14) ont tous contribué à la poursuite du déplacement forcé des
Palestiniens2.
36. Les démolitions de logements en Cisjordanie et à Jérusalem -Est se poursuivent
à un rythme alarmant, en violation du droit international humanitaire , qui interdit la
destruction de biens dans un territoire occupé 23.
37. Au cours de l’année 2015, principalement en invoquant l’absence de permis de
construire, les autorités israéliennes ont démoli 544 bâtiments en Cisjordanie, dont
79 à Jérusalem-Est, entraînant le déplacement de 757 Palestiniens 24. Au cours des
deux premiers mois de l’année 2016, plus de 321 bâtiments, dont 88 habitations, ont
été démolis23. Les maisons palestiniennes risquent non seulement d’être démolies
mais elles peuvent également être co nfisquées au bénéfice des colons (voir
A/70/392, par. 66). Parmi les édifices détruits en Cisjordanie, un tiers (108) a fait
l’objet d’une aide humanitaire fournie par des organisations d’aide 22.
38. En 2014, les autorités israéliennes ont repris les démolitions de logements à
des fins punitives en Cisjordanie (voir A/70/82 – E/2015/13, par. 42). Le 14 octobre
2015, le Gouvernement israélien a officiellement rétabli cette politique, qui
comprend le scellage des maisons pour les rendre inhabitables 25. Les autorités
israéliennes ont démoli ou rendu inhabitables 25 maisons au cours de l’année 2015,
et 4 les deux premiers mois de 201626.
39. La proposition du Gouvernement israélien tendant à annuler le droit de
résidence des membres de la famille des agresseurs présumés (voir A/HRC/31/40,
par. 31) ou à autoriser leur déportation à Gaza su scite des préoccupations27. Ces
pratiques constituent une forme de peine collective illégale et violent le droit des
Palestiniens à un logement décent, en dépit de l’interdiction en matière
d’expulsions28.
__________________
22 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Bulletin humanitaire », (février 2016).
23 Communiqué de presse, Humanitarian Coordinator calls on Israel to halt demolitions in the
occupied West Bank immediately and to respect international law, 17 février 2016.
24 Bureau de la coordination des affaires humanitai res, « Bulletin humanitaire », (janvier 2016).
25 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
26 Voir Betselem – Centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires
occupés, http://www.btselem.org/ punitive_demolitions/statistics) (site consulté le 29 mars
2016).
27 Lahav Harkov, Jerusalem Post, « Broad support in Knesset for bill to deport terrorists’ families
to Gaza » (9 mars 2016). Disponible sur http://www.jpost.com/Israel-News/Broad-support-forbill-
to-deport-terrorists-families-to-Gaza-447367.
28 A/HRC/31/40, par. 29 et 31; voir également l’article 11 du Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels.
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40. En 2015, le Gouvernement israélien a pris d’importan tes mesures procédurales
et juridiques en vue de la réinstallation de quelque 50 communautés bédouines
palestiniennes dans la zone C. La réinstallation peut constituer un transfert forcé
individuel et massif de personnes, ce qui constitue une violation de la quatrième
Convention de Genève (voir A/HRC/31/43, par. 49). Ces déplacements forcés, qui
sont apparemment liés à l’expansion des colonies de peuplement israéliennes (voir
A/70/351, par. 20), menacent la culture, le tissu social et les moyens de subsistance
des tribus bédouines. C’était le cas pour environ 150 familles bédouines qui ont été
réinstallées dans les années 90 pour faire place à l’expansion des colon ies de
peuplement29.
41. Israël continue de confisquer et d’exproprier les terres palestiniennes en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Ces mesures semblent être liées à
l’expansion illégale des colonies de peuplement, à la construction du mur en
Cisjordanie et à la création de routes de contournement principalement à l’usage
exclusif des colons30.
42. Selon l’Institut de recherche appliquée – Jérusalem, en 2015, Israël a
confisqué 3 670,6 dounoums31 de terres en Cisjordanie et 615,2 dounoums à
Jérusalem-Est30. Le premier trimestre de 2016, Israël a également confisqué un total
de 3 842 dounoums de terres en Cisjordanie32. Cela s’ajoute à plus de 1 010 000
dounoums, ce qui représente plus de 20 % de la superficie de la Cisjordanie, y
compris Jérusalem-Est, qui ont été confisqués depuis 196733.
43. Le 15 avril 2015, la Cour suprême d’Israël a réaffirmé l’application de la loi
sur les biens des absents, permettant la poursuite de la confiscation des terrains et
biens situés à Jérusalem-Est et dont les propriétaires résident en Cisjordanie ou à
Gaza (voir A/70/406, par. 48).
44. Le Gouvernement israélien continue de soutenir et de promouvoir la mainmise
sur les terres par les colons, notamment par des méthodes telles que la construction
de logements, l’attribution de terres agricoles aux colonies, la création de sites
archéologiques ou de parcs nationaux et la mise en place d’infrastructures dans le
Territoire palestinien occupé (voir A/HRC/31/43, par. 13).
Colonies de peuplement et actes de violence perpétrés par des colons
45. Les colonies de peuplement israéliennes et leur extension sont à l’origine d’un
large éventail de violations des droits de l’homme commises en Cisjorda nie, y
compris à Jérusalem-Est (voir A/HRC/31/43, par. 5). Les politiques d’Israël en
matière de colonisation enfreignent en outre le droit international humanitaire et un
certain nombre de résolutions du Co nseil de sécurité (voir A/70/351, par. 83 et 84).
Ces politiques, et notamment la légalisation rétroactive des avant -postes non
__________________
29 Communiqué de presse, Bureau de la coordination des affaires humanitaires (19 janvier 2016),
disponible sur https://www.ochaopt.org/documents/hc_unrwa_joint_statement_abu_
nuwar_final.pdf.; et renseignements communiqués par l ’UNRWA.
30 Renseignements communiqués par le PNUE.
31 1 dounoum = 1 000 m².
32 La paix maintenant, « The Government declares 2,342 dunams south of Jericho as State Land »
(15 mars 2016). Disponible sur http://peacenow.org.il/eng/JerichoDeclaration100316
33 Ibid.
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autorisés (25 depuis 2011)34, permettent à Israël de transférer illégalement sa pro pre
population dans le territoire palestinien occupé (voir A/70/351, par. 83).
46. Les colonies sont à l’origine du morcellement de la Cisjordanie et restreignent
l’accès des Palestiniens aux ressources naturelles du territoire palestinien occupé, ce
qui empêche ces derniers d’exercer leur droit à l’autodétermination (voir
A/HRC/31/43, par. 5 et 6).
47. Fin 2014, il y avait environ 570 700 colons israéliens dans le Territoire
palestinien occupé (370 700 en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est)35, qui
vivaient dans plus de 150 colonies36 et quelque 100 avant-postes37. Selon le
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le nombre de colons
en Cisjordanie pourrait aujourd’hui avoir atteint 750 00030.
Actes de violence commis par des colons
48. Les colons continuent de s’attaquer aux Palestiniens et à leurs biens tout en
semblant bénéficier d’une large impunité pour ces actes de violence, bien que ces
actes aient donné lieu à un certain nombre d’arrestations 38.
49. En 2015, 898 attaques de colons israéliens contre des Palestiniens et leurs
biens, leurs terres et leurs sites religieux ont été signalées 30 et, au cours des trois
premiers mois de 2016, 30 incidents de ce type ont été à l’origine de blessures
subies par des Palestiniens ou de dégâts matériels 39.
50. Le 31 juillet 2015, des colons ont incendié la maison de la famille Dawabsha à
Douma. Un jeune enfant et ses parents ont péri dans cet incendie, tandis qu’un autr e
enfant, âgé de 4 ans, a été grièvement blessé (voir A/70/392, par. 47). En janvier
2016, un colon israélien et un mineur ont été inculpés pour ce meurtre. Le 20 mars
2016, la maison d’Ibrahim Dawabsheh, qui était l’unique témoin du premier
incendie criminel, a également été incendiée 25.
Restrictions à la liberté de circulation et bouclage des territoires
51. Israël continue d’imposer des restrictions disproportionnées et discriminatoires
à la circulation des Palestiniens en invoquant des raisons de sécurité, en violation de
son obligation de veiller à ce que les Palestiniens puissent circuler librement et de
garantir le bon fonctionnement de la vie publique (voir A/HRC/31/40, par. 35).
__________________
34 The Rights Forum et Yesh Din, « Under the Radar » (mars 2015).
35 La paix maintenant, « Settlement development data » (Données relatives au développement des
colonies), disponible en anglais à l’adresse : http://peacenow.org.il/eng/sites/default/files/
Settlement_Development%20Data_241215.xls (consulté le 18 mai 201 6).
36 Communiqué de presse du Bureau central palestinien de statistique (17 septembre 2015),
disponible en anglais à l’adresse : www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/
Press_En_IsrSettlments2014E.pdf.
37 Yesh Din, « From occupation to annexation: the silent adoption of the Levy report on retroactive
authorization of illegal construction in the West Bank » (« De l’occupation à l’annexion :
l’adoption passée sous silence du rapport Levy sur l’autorisation rétroactive des constructions
illégales en Cisjordanie »), exposé de principes (Tel Aviv, février 2016).
38 Informations communiquées par le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient, d’une part, et tirées de A/70/351, par. 22 et 23, d’autre part.
39 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, informations sur la protection des civils
(29 mars-4 avril 2016), disponibles à l’adresse : http://www.ochaopt.org/poc29march-4april-
2016.aspx.
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Blocus de Gaza (y compris les zones d’accès restreint)
52. Le blocus illégal qu’Israël continue d’imposer à la bande de Gaza équivaut à
un châtiment collectif. Depuis sa mise en application, en 2007, il empêche les
Palestiniens de jouir de leurs droits économiques, sociaux et culturels (voir
A/HRC/31/40, par. 36), notamment de leurs droits à l’éducation, à la santé, au
travail, au logement et à la libre circulation (voir A/70/392, par. 21).
53. Dans la bande de Gaza, le blocus et les trois offensives militaires de grande
envergure menées en six ans ont eu un effet dévastateur sur les infrastructures.
L’état déplorable de ces dernières, auquel s’ ajoute un déficit d’électricité chronique,
contribue à accentuer la précarité des conditions de vie dans cette zone 2.
54. En 2015, il y a eu du mieux grâce à l’amélioration relative de l’entrée sur le
territoire de certains matériaux dans le cadre du Mécanisme pour la reconstruction
de Gaza. Cependant, cela n’a pas suffi à satisfaire les besoins immenses de la
population de Gaza (voir A/HRC/31/40, par. 36), qui continue de souffrir et dont la
dépendance à l’aide s’est encore accentuée25. De plus, Israël continue de restreindre
l’entrée de certains matériaux qu’il qualifie d’articles à double usage en appliquant
une procédure opaque et des critères volontairement mal définis 40.
55. Ces restrictions, associées au manque de fonds fournis par les donateurs, sont
les principaux obstacles41 à la reconstruction des 18 000 logements détruits durant
l’offensive de l’été 2014 et à la remise en état des infrastructures. L’interdiction
frappant l’importation de 23 articles nécessair es à l’exécution de projets
d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène entrave également la
fourniture de services à la population2.
56. Avant l’offensive israélienne de l’été 2014, le blocus avait déjà entraîné un
déficit de plus de 75 000 unités d’habitation, qui avait eu pour effet de faire
augmenter le prix des loyers et d’obliger la population à vivre dans des logements
surpeuplés et des conditions inadéquates, avec les problèmes qui en découlent en
matière de santé et de sécurité2.
57. L’UNRWA a indiqué que les procédures longues et complexes requises pour
importer certains articles considérés comme à double usage avaient entraîné des
retards considérables et des coûts supplémentaires pour les projets de construction 25.
58. La situation humanitaire s’est aggravée depuis que l’Égypte a fermé le point
de passage de Rafah, en octobre 2014 (voir A/HRC/31/40, par. 36).
59. En 2015, Israël a quelque peu assoupli l’interdiction frappant les exportations
en provenance de Gaza. Cependant, le volume des exportations ne représente que
10 % du volume qui était le leur au cours des mois qui ont précédé le blocus 2.
60. En application du blocus, Israël limite l’accès aux zones terrestres et
maritimes. La zone tampon large de 300 à 1000 mètres qui longe la frontière de la
bande de Gaza empêche les agriculteurs d’exploiter leurs terres 42. Du fait des
__________________
40 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
rapport au Comité de liaison ad hoc (30 septembre 2015).
41 Informations communiquées par le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient.
42 CNUCED, « The besieged Palestinian agricultural sector » (« Le secteur agricole palestinien en
état de siège ») (UNCTAD/GDS/APP/2015/1), disponible en anglais à l’adresse :
http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/gdsapp2015d1_en.pdf.
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restrictions imposées par Israël, la zone de pêche accessible aux Palestiniens ne fait
que trois à six milles marins, alors que les accords d’Oslo prévoyaient une zone de
pêche de 20 milles43. Le 3 avril 2015, Israël a étendu de six à neuf milles marins la
zone de pêche palestinienne au large du sud de la bande de Gaza 44.
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
61. Un système complexe à plusieurs niveaux, principalement lié aux colonies,
entrave les déplacements des Palestiniens à l’intérieur de la Cisjordanie en leur
imposant des contraintes administratives, bureaucratiques et physiques. Ces
contraintes sont particulièrement dures pour les Palestiniens qui vivent à proximité
des colonies de peuplement israéliennes (A/HRC/31/44, par. 12, 22 et 23).
62. Depuis octobre 2015, Israël a encore durci les restrictions imposées aux
déplacements des Palestiniens. Le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires a indiqué que, fin décembre 2015, 91 nouveaux obstacles physiques,
notamment des postes de contrôle, des barrages routiers et des remblais de terre,
avaient été mis en place, s’ajoutant aux centaines d’obstacles de ce type déjà
présents en Cisjordanie24.
63. En Cisjordanie, le mur est la principale entrave à la liberté de circulation des
Palestiniens45. Israël en poursuit la construction, alors même que la Cour
internationale de Justice a statué que toutes les sections du mur construites en
Cisjordanie, et non le long de la ligne d’armistice de 1949 (Ligne verte), étaient
illégales (voir A/ES-10/273 et Corr. 1). Actuellement, 85 % du tracé de
712 kilomètres prévu se trouvent en Cisjordanie. Le mur entraînerait ainsi une
annexion de facto de 9,4 % de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et de
localités entières rassemblant environ 11 000 Palestiniens (voir A/70/82-E/2015/13,
par. 52 à 54).
64. Pour accéder à leurs terres et à leurs ressources en eau situées dans la « zone
de jointure »46, les agriculteurs palestiniens sont obligés d’emprunter des points de
passage précis et d’obtenir des autorisat ions spéciales47. Jérusalem-Est est en grande
partie isolé du reste de la Cisjordanie. Pour y entrer, les Palestiniens qui vivent dans
d’autres zones de la Cisjordanie doivent se procurer un permis qui est très difficile à
obtenir48.
65. Selon l’UNRWA, les restrictions imposées par Israël empêchent son personnel
d’accéder aux réfugiés palestiniens en Cisjordanie. Entre mars et décembre 2015,
l’Office a signalé 118 incidents concernant des problèmes d’accès aux réfugiés, qui
ont entraîné la perte d’environ 63 jour nées (472 heures) de travail en tout et nui à la
fourniture de services d’éducation et de santé, ainsi qu’aux opérations de secours 25.
__________________
43 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « The Gaza Strip: the humanitarian impact of
the blockade » (Conséquences humanitaires du blocus pour la bande de Gaza), juillet 2015.
44 Communiqué de presse du Secrétaire général (SG/SM/17682 -SC/12328).
45 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
rapport au Comité de liaison ad hoc (30 septembre 2015).
46 La zone située entre le mur et la Ligne verte, déclarée « zone fermée » par les autorités
israéliennes.
47 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
rapport au Comité de liaison ad hoc (30 septembre 2015).
48 Renseignements communiqués par l’OIT.
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66. À Gaza, les répercussions de l’offensive militaire israélienne de 2014 sont
toujours visibles et exacerbées par le blocus . Plus de 120 000 personnes n’ont
toujours pas accès aux réseaux publics d’adduction d’eau et 23 % de la population
de Gaza n’est pas raccordée au réseau d’égouts 30.
67. Depuis neuf ans, Gaza manque de façon chronique d’électricité et de carburant
en raison de réseaux électriques endommagés et de pénuries. Ce manque a perturbé
la fourniture des services de base ‒ adduction d’eau, assainissement et hygiène ‒, et
notamment le fonctionnement de plus de 280 installations hydrauliques et de
traitement des eaux usées à Gaza15.
68. Il en a résulté une importante infiltration des eaux usées dans l’aquifère côtier.
Du fait de la détérioration des infrastructures, près de 95 millions de litres d’eaux
usées non traitées ou partiellement traitées sont déversés chaque jour dans la
Méditerranée ou rejetés dans l’environnement 2.
69. En janvier 2016, Israël maintenait toujours plus de 70 % des matériaux
nécessaires à l’exécution de projets liés à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène sur
sa liste des biens à double usage, comprometta nt par là au moins 30 projets liés à
l’eau et à l’assainissement à Gaza, qui risquaient d’être suspendus ou annulés 49.
70. À Gaza, la consommation quotidienne d’eau est de 79 litres en moyenne par
habitant, ce qui est nettement inférieur aux 100 litres par habi tant et par jour
recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé. L’aquifère côtier de Gaza
étant souillé, 96 % de l’eau disponible dans la bande de Gaza est impropre à la
consommation humaine. Les ménages doivent donc acheter de l’eau potable à des
entreprises privées, à un prix dix fois plus élevé que celui de l’eau des réseaux
publics50.
71. En Cisjordanie, Israël distribue l’eau de façon discriminatoire et empêche les
Palestiniens de développer leurs infrastructures hydrauliques. En conséquence, la
consommation quotidienne d’eau des Palestiniens est d’environ 40 litres par
habitant en moyenne, et elle tombe à 20 litres par habitant dans plusieurs localités
de la zone C51, à comparer aux 183 litres par habitant et par jour consommés par les
colons israéliens30. Dans la zone C, 70 % des localités palestiniennes ne sont pas
reliées au réseau d’adduction d’eau2.
72. Les Palestiniens doivent consacrer 8 % de leurs dépenses mensuelles à l’achat
d’eau, alors que la moyenne est de 3,5 % au niveau mondial et qu’elle est de 0,9 %
pour les Israéliens qui vivent dans les colonies illégales. Les familles qui doivent se
procurer de l’eau auprès de camions -citernes, mode d’approvisionnement onéreux, y
consacrent parfois jusqu’à la moitié de leur budget mensuel 15. Les agriculteurs
palestiniens sont particulièrement handicapés par cette situation 52.
__________________
49 Groupe d’intervention d’urgence pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EWASH), « Thirsting
for justice : 2015 in review » (« Soif de justice : examen 2015 ») (janvier 2016).
50 Ibid.
51 Ibid.
52 Human Rights Watch, « Occupation Inc.: how settlement businesses contribute to Israel’s
violations of Palestinian rights » (« Occupation Inc. : comment les entreprises des colonies
contribuent aux violations des droits des Palestiniens commises par Israël » (janvier 2016).
Disponible en anglais à l’adresse suivante : https://www.hrw.org/report/2016/01/19/occupation -
inc/how-settlement-businesses-contribute-israels-violations-palestinian.
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73. En Cisjordanie, les autorités israéliennes continuent de confisquer et de
détruire les infrastructures hydrauliques palestiniennes. Au cours de l’année 2015,
24 infrastructures d’approvisionnement en eau, 12 puits, deux puits artésiens, trois
bassins, un réseau de distribution d’eau et six citernes et camions -citernes ont été
détruits30.
74. À Jérusalem-Est, seuls 64 % des ménages palestiniens sont officiellement
reliés aux infrastructures hydrauliques7.
75. Les restrictions israéliennes empêchent les Palestiniens de cultiver près d’un
demi-million de dounoums de terres arables dans la zone C 2.
76. La vallée du Jourdain compte parmi les régions les plus fertiles de la
Cisjordanie, dont elle constitue 30 % de la superficie. Israël continue d’y étendre
ses colonies et d’attribuer des terres agricoles aux 9 500 colons israéliens, tout en
empêchant 60 000 à 80 000 Palestiniens de pratiquer l’agriculture ou l’élevage sur
près de 87 % des terres52.
77. En 2015, l’armée israélienne a détruit 8 242 dounoums de terres agricoles en
les brûlant ou en y déversant des produits chimiques ou des déchets 30. Dans la
bande de Gaza, l’armée israélienne a également contaminé 420 acres de terres
agricoles en effectuant un épandage aérien d’herbicide en décembre 2015 53.
78. Près de 1 000 usines israéliennes fonctionnent dans les zones industrielles
israéliennes de Cisjordanie, qui sont entre 16 et 20 et qui seraient devenues un
paradis pour pollueurs54. Par exemple, les déchets chimiques de la colonie d’Ariel et
des industries qui s’y trouvent sont rejetés dans le réseau d’égouts, polluant ainsi les
terres agricoles palestiniennes avoisinantes 55. L’Institut de recherche appliquée –
Jérusalem indique qu’en 2015 les eaux usées des colon ies israéliennes ont été
déversées sur 131 dounoums de terres palestiniennes 30.
79. L’offensive israélienne sur Gaza menée en 2014 a eu un certain nombre de
répercussions environnementales à retardement. Il se peut que certaines zones aient
été gravement dégradées, en raison notamment de la perte et de la destruction de la
couche arable, ce qui rend la plus grande partie de la terre stérile ou réduit de façon
considérable la quantité et la qualité des récoltes. La qualité de l’air s’est également
dégradée dans certaines régions où l’on constate la présence dans l’air de matières
particulaires et de plomb dans des proportions bien supérieures aux niveaux
qualifiés d’acceptables par l’OMS30.
80. Selon le PNUE, l’offensive de 2014 pourrait également avoir conduit à une
diminution des espèces sauvages et des plantes indigènes 30.
81. En 2015, les carrières de pierre et les concasseurs israéliens s’étendaient au -
delà des 3 522 dounoums de terres privées palestiniennes qu’ils occupaient en
Cisjordanie30.
82. Israël continue d’empêcher les Palestiniens d’exploiter leurs ressources en gaz
naturel au large des côtes de Gaza 30.
__________________
53 Renseignements communiqués par le PNUE; voir également http://972ma g.com/idf-admitsspraying-
herbicides-inside-the-gaza-strip/115290/.
54 Human Rights Watch, « Occupation Inc.: how settlement businesses contribute to Israel’s
violations of Palestinian rights » (janvier 2016).
55 Ibid.; et renseignements communiqués par le PNUE.
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Situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé
83. La situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé est singulière et
directement liée aux effets de près de 50 ans d’occupation; un Palestinien sur deux
(soit 2,3 millions de personnes) aura besoin d’une assistance humanitaire en 2016,
sous une forme ou une autre2.
Situation économique
84. L’économie palestinienne est soumise à une occu pation prolongée. Du fait des
restrictions imposées depuis longtemps par Israël en matière de circulation, d’accès
et de commerce, l’activité du secteur privé a été considérablement limitée en
Cisjordanie. La situation est pire à Gaza, région touchée par d es conflits à répétition
et dont l’économie a été anéantie par neuf années de blocus qui ont sérieusement
entamé les capacités productives et la compétitivité du secteur privé. La croissance
stimulée par l’aide qu’a connue l’économie palestinienne entre 20 07 et 2011 a
commencé à ralentir en 2012, principalement du fait d’une diminution brutale de
l’appui budgétaire fourni par les donateurs. L’aide a augmenté à nouveau en 2013
mais les taux de croissance ont continué de diminuer, ce qui constitue une preuve
supplémentaire de ce que le modèle actuel de croissance a atteint ses limites 56.
L’économie palestinienne ne peut se développer de façon durable dans les
conditions actuelles et dans un contexte marqué par des opérations militaires
importantes et récurrentes, la destruction délibérée des infrastructures et des
services, la confiscation des terres, l’expansion des colonies illégales et les
restrictions prolongées à la liberté de circulation et au commerce, notamment le
blocus de Gaza.
85. L’économie palestinienne s’est contractée de 0,2 % en 2014 et de 2,1 % en
glissement annuel au premier trimestre de 2015, avant de montrer des signes de
reprise. Le produit intérieur brut réel global a augmenté de 0,9 % en glissement
annuel au deuxième trimestre de 2015 et de 9,6 % au troisième trimestre, grâce à
une remontée des niveaux faibles enregistrés à Gaza au troisième trimestre de 2015
et à un taux de croissance stable en Cisjordanie57.
86. Le taux de chômage s’élevait à 25,8 % au troisième trimestre de 2015 (38 % à
Gaza et 18,7 % en Cisjordanie). Les taux étaient sensiblement plus élevés parmi les
groupes vulnérables : 41,7 % chez les jeunes de 20 à 24 ans; 29,8 % chez les
Palestiniens ayant été scolarisés durant 13 ans ou plus; 39,9 % et 19,3 % chez les
réfugiés à Gaza et en Cisjordanie, respectivement; et 60,5 % et 30,5 % chez les
femmes à Gaza et en Cisjordanie, respectivement 58.
87. Les restrictions sévères imposées aux importations et aux exportations ont
constitué un frein considérable aux investissements dans le secteur privé, ce qui a
obligé les acteurs économiques à se réorienter vers le marché intérieur et la
production de biens non marchands et les servi ces. L’administration et les services
publics représentent la part la plus importante du PIB de Gaza (32,6 % et 24,1 %,
__________________
56 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee » (Rapport de
suivi économique au Comité de liaison ad hoc), 30 septembre 2015 (99646 V2).
57 Tous les chiffres proviennent des données relatives aux comptes nation aux trimestriels publiées
par le Bureau central palestinien de statistique (consultées le 9 mars 2016). Les chiffres pour 2015
sont des chiffres préliminaires.
58 Bureau central palestinien de statistique, « Enquête sur la population active » (octobre-décembre
2014) (4e trimestre 2014).
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respectivement)59. L’assouplissement des restrictions pesant sur les exportations
intervenu en 2015 n’a eu que peu d’effets concrets sur l’économie locale60.
88. Gaza connaît une lente reprise économique. Le PIB réel, à l’origine faible, a
augmenté de 33,3 % au troisième trimestre de 2015 par rapport au troisième
trimestre 2014, après six ans de diminution annuelle. Cette augmentation est
essentiellement due à une reprise timide dans le secteur de la construction, et à de
bons résultats dans le secteur du commerce de gros et de détail au lendemain de
l’offensive israélienne de 2014.
89. Du côté des dépenses, cette reprise s’explique principalement p ar l’évolution
favorable des investissements et de la consommation privée. Néanmoins, les
conséquences de l’offensive de 2014 se font toujours sentir : le niveau du PIB réel
par habitant à Gaza durant les trois premiers trimestres de 2015, qui est l’équiva lent
de moins de la moitié du PIB par habitant de la Cisjordanie, était en dessous du
niveau du PIB pour la même période en 2010, ce qui traduit une baisse importante
au niveau des indicateurs de développement 61.
90. Après un ralentissement en 2014-2015, dû à un blocage de quatre mois du
transfert des recettes douanières par Israël, la croissance de la Cisjordanie est
repartie à la hausse, le taux de croissance ayant progressé de 3,2 % et de 4,0 %
durant les deuxième et troisième trimestres de 2015, respectiveme nt, par rapport aux
mêmes trimestres de l’année précédente. Cette hausse a été principalement attribuée
à la consommation et aux investissements privés, qui ont compensé une diminution
de la consommation du secteur public. En ce qui concerne les secteurs
économiques, la reprise est principalement due au commerce et aux services privés;
les services publics, l’industrie manufacturière et le secteur primaire ont quant à eux
vu leur croissance diminuer au premier trimestre 2015 par rapport à la même
période en 2014.
91. Les Palestiniens qui travaillent dans des colonies illégales en Cisjordanie sont
victimes de violences et d’exploitation et évoluent dans des environnements
professionnels dangereux pour leur santé et pour leur sécurité. Ils ne perçoivent pas
le salaire minimum israélien et le travail des enfants reste un grave problème, en
particulier dans la vallée du Jourdain 62.
Sécurité alimentaire
92. Au total, 1,6 million de Palestiniens (28 % des familles) se trouvent dans une
situation d’insécurité alimentaire grave et 37 % de la population est dans un état
d’insécurité alimentaire marginale ou modérée 22. Près de la moitié des Palestiniens
souffrent de carences en plusieurs oligoéléments et, fait inquiétant, 72 % et 64 %
des adolescentes à Gaza présentent des carences en vitamines D et A,
respectivement2.
__________________
59 Bureau central palestinien de statistique, « Estimations relatives aux comptes nationaux »
(3e trimestre 2015).
60 Renseignements communiqués par l’UNRWA et le Palestine Trade Center. Voir également la base
de données sur le Territoire palestinien occupé et les points de passage à Gaza du Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, disponible en anglais à l’adresse suivante :
http://www.ochaopt.org/.
61 Bureau central palestinien de statistique, « Estimations relatives aux comptes nationaux »
(3e trimestre 2015).
62 Bureau international du Travail, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés ,
Conférence internationale du Travail, 104e session, 2015 (ILC. 104/DG/APP).
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93. On estime que 47 % des ménages gazaouites se trouvaient dans une situation
d’insécurité alimentaire en 2014. Ce n’est que grâce à la fourniture d’une aide
alimentaire à grande échelle qu’une crise de la sécurit é alimentaire a pu être
évitée25. En 2015, la situation s’est dégradée à Gaza. Une enquête sur les conditions
de vie menée récemment auprès des ménages par le Bureau central palestinien de
statistique a montré que 51,5 % des familles mangeaient moins que nécessaire en
raison de l’indisponibilité de denrées alimentaires, que 40,2 % limitaient le nombre
de repas à cause de l’insuffisance de nourriture et que 64,5 % devaient acheter de la
nourriture à crédit63.
94. On estime qu’en Cisjordanie, 16 % des ménages se trouvent dans une situation
d’insécurité alimentaire modérée ou grave, avec un pouvoir d’achat et une résilience
faibles2. Ce chiffre est particulièrement élevé dans les camps de réfugiés
cisjordaniens, où il atteint 29 %25.
Santé publique
95. Depuis près d’un demi-siècle, l’occupation israélienne et les pratiques de la
Puissance occupante, qui sont une source d’humiliation et de perte de contrôle sur
les activités de la vie quotidienne, nuisent à la santé mentale et au bien -être de la
population palestinienne (voir A/70/392, par. 60).
96. À Gaza, le conflit de 2014 continue d’avoir des répercussions et, notamment,
225 000 enfants ont besoin d’un appui psychosocial et de services de protection de
l’enfance2.
97. Dans une enquête menée auprès des ménages en 2015 64, environ un tiers des
personnes interrogées a déclaré souffrir de troubles mentaux et plus d’un quart a
répondu éprouver un sentiment d’angoisse plus ou moins intense 65. Au total, 56 %
des participants ont déclaré se sentir démunis, et la majorité d’entre eux ont affirmé
que l’occupation israélienne, y compris le blocus, était la principale cause de leur
dénuement. De plus, 84 % considéraient que la souffrance faisait partie de leur vie
et 12 % des participants âgés de 30 ans ou plus ont indiqué souffrir de une à trois
maladies chroniques (hypertension, diabète sucré et maladie cardiovasculaire)
diagnostiquées par un médecin66.
98. Le bouclage de territoires et le conflit susmentionné ont nui considérablement
à la disponibilité et à la qualité des services dans le secteur de la santé à Gaza, et la
situation s’est encore dégradée à la suite de la fermeture du point de passage de
Rafah en juillet 20132.
__________________
63 Calculs effectués par la Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale à partir des
données du Bureau central palestinien de statistique.
64 Communiqué de presse, Bureau central palestinien de stati stique (octobre 2015), disponible à
l’adresse suivante :
http://www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_GazaWar2014E.pdf.
65 Déterminé sur la base du questionnaire sur l’état de santé général en 12 questions, un outil de
dépistage international permettant d’évaluer l’état de santé mentale général et le bien -être d’un
individu.
66 CESAO et Université de Bir Zeit, “A people in danger: effects on health of the 2014 Isra eli
offensive on the Gaza Strip” (mai 2016).
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99. Le taux de mortalité infantile à Gaza a augmenté pour la première fois e n 50
ans en raison du manque persistant d’infrastructures matérielles adéquates, de
médicaments et de fournitures des hôpitaux 67.
100. Le surpeuplement d’habitations de mauvaise qualité a accru les risques de
santé publique dus à une mauvaise élimination des déc hets solides dans les
décharges et à la présence d’eaux usées stagnantes près des camps de réfugiés, où la
densité de population moyenne est de 40 000 personnes au kilomètre carré 25.
101. En Cisjordanie, les restrictions imposées par Israël à la liberté de circ ulation et
à la construction empêchent les Palestiniens d’accéder à des services de santé (voir
A/70/392, par. 56), y compris des services d’orientation des malades 15. Le régime de
permis, les points de contrôle et le mur bloquent l’accès aux six hôpitaux de
Jérusalem-Est, qui offrent des services de santé spécialisés indisponibles dans les
autres établissements du Territoire palestinien occupé. Les Palestiniens qui résident
dans la zone C, dans les zones touché es par la construction du mur et dans la
périphérie de Jérusalem-Est sont ceux qui ont le plus de difficultés à obtenir des
soins de santé. Leur accès à des services de santé de base est également limité par
les actions des forces de sécurités israéliennes et les actes de violence commis par
les colons2.
102. En 2015, 10 incidents touchant au secteur de la santé ont été signalés en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est : des dispensaires ont été fermés de force,
des opérations d’infiltration ont été menées à de s fins de perquisition et
d’arrestation et les forces de sécurité israéliennes ont pénétré dans les hôpitaux pour
obtenir des dossiers et interroger le personnel médical. En outre, la Société du
Croissant-Rouge palestinien a annoncé que plus de 131 volonta ires et membres du
personnel paramédical avaient été blessés et 76 ambulances endommagées alors que
le personnel exerçait ses fonctions en Cisjordanie; les forces de sécurité israéliennes
ont empêché les équipes médicales d’accéder aux malades et aux bless és ou les ont
retardées à 70 reprises15.
Éducation
103. D’après l’UNRWA, 86 % des écoles avaient recours au système de classes
alternées en 2015. Les enfants de réfugiés qui suivaient les cours dans ces écoles
avaient donc moins d’occasions de participer à des activités ludiques ou créatives
que les élèves des autres écoles25.
104. En Cisjordanie, le régime d’aménagement et de zonage discriminatoire, les
actes de violence commis par des colons et les mesures appliquées par l’armée
israélienne, ajoutés au fait que le nombre d’écoles est insuffisant, pèsent sur le
secteur de l’éducation. Dans la zone C, 50 000 élèves sont exposés à divers risques
sur le chemin de l’école. Plus de 1 700 enfants répartis dans 37 localités doivent
marcher 5 kilomètres ou plus et près de 2 500 sont contraints de franchir des postes
de contrôle militaires israéliens quotidiennement pour se rendre à l’école. Au total,
10 000 enfants suivent les cours dans des écoles de fortune installées dans des
__________________
67 Renseignements communiqués par l’UNRWA, voir
http://www.unrwa.org/resources/reports/increasing -neonatal-mortality-among-palestine-refugeesgaza-
strip.
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structures telles que des tentes, des cara vanes et des abris en tôle ondulée, qui
n’offrent aucune protection contre la chaleur ou le froid 68.
105. En 2015, les attaques perpétrées contre les écoles et le personnel protégé en
Cisjordanie et le climat de violence, de harcèlement et d’intimidation général isés
ont continué d’entraver l’accès des enfants à l’éducation. Les écoles sont la cible de
fusillades pendant les opérations de maintien de l’ordre et les affrontements. Les
élèves et les enseignants sont attaqués ou menacés de violence par les forces de
sécurité israéliennes et les colons. La fermeture des écoles et les arrestations ou
mises en détention des enseignants et des élèves perturbent l’éducation 15.
106. À Gaza, l’aide fournie par les organisations humanitaires et les donateurs a
permis de réparer ou de reconstruire la totalité des écoles des Nations Unies, 96 %
des autres écoles et 65 % des jardins d’enfants qui avaient été endommagés ou
détruits en 2014 (à savoir 262 écoles et 274 jardins d’enfants) 15.
107. En vertu de la législation israélienne, les enf ants résidant à Jérusalem-Est ont
le droit de recevoir une éducation gratuitement. Cependant, les écoles palestiniennes
sont surpeuplées et dotées d’installations vétustes. Plusieurs d’entre elles, de même
que certaines installations comme des terrains de jeux, sont menacées de
démolition, et les restrictions visant les permis de construire empêchent la
construction de nouvelles écoles (voir A/70/392, par. 67). Les postes de contrôle et
le tracé du mur empêchent les élèves et les enseignants palestiniens d’accéder aux
établissements scolaires de Jérusalem-Est2. En conséquence, le taux d’abandons est
élevé, se situant à 33 % pour les élèves en dernière année de l’enseignement
secondaire69.
III. Le Golan syrien occupé
108. Israël continue d’occuper le Golan syrien depuis 1967 en dépit des
nombreuses résolutions adoptées par divers organes de l’Organisation des Nations
Unies, dont le Conseil de sécurité qui, dans sa résolution 497 (1981) du
17 décembre 1981, a décidé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa
juridiction et son administration dans le territoire syrien occupé des hauteurs du
Golan était nulle et non avenue et exigé qu’Israël, la Puissance occupante, rapporte
sans délai sa décision.
109. Fin 2015, 24 200 Syriens vivaient dans cinq villages, contre 19 400 israéliens
installés dans 32 colonies62. En octobre 2015, il a été signalé qu’Israël comptait
faire venir 100 000 colons supplémentaires dans le Golan syrien occupé au cours
des cinq prochaines années (voir A/HRC/31/43, par. 64).
110. Le Gouvernement israélien a encouragé l’installation de colonies dans le
Golan par des incitations financières (voir A/HRC/31/43, par. 6). Selon certaines
informations, des incitations financières pouvant aller jusqu’à 12 000 dollars ont été
offertes aux familles israéliennes qui accept aient de s’installer dans le Golan syrien
occupé pour au moins cinq ans (voir A/70/406, par. 12).
__________________
68 Bureau central palestinien de statistique :
http://www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_IntChildDy2015E.p df.
69 Voir Association for Civil Rights in Israel, http://www.acri.org.il/en/2016/02/01/5 -year-graceperiod-
for-education-in-east-jerusalem-has-ended/.
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111. Environ 20 % des bâtiments dans les villages syriens ont été construits à
l’intérieur des limites municipales sa ns qu’un permis de construire sur les terres
qu’Israël appelle le « domaine de l’État » n’ait été octroyé, et les autorités
israéliennes imposent une amende annuelle sur ces constructions. Le montant de
cette amende a considérablement augmenté dernièrement , passant d’environ 2 594
dollars à pas moins de 51 882 dollars, ce qui menace gravement les moyens de
subsistance de nombreux citoyens syriens du Golan syrien occupé 62.
112. Bien qu’aucun cas majeur de destruction de biens n’ait été signalé récemment
dans le Golan syrien occupé, des représentants de la société civile ont indiqué que
les ordres de démolition de biens syriens émis auparavant restaient en vigueur (voir
A/70/406, par. 12).
113. Il a également été indiqué qu’Israël intensifiait ses efforts pour peupler le
Golan syrien occupé et prévoyait notamment la création de 750 exploitations
agricoles et le transfert de 150 familles par an. Quatre -vingt-dix familles
israéliennes avaient déjà été installées sur ces exploit ations en 2015. De plus, dans
le cadre du « projet agricole », Israël avait détourné illégalement de l’eau pour
irriguer les exploitations agricoles, épuisant ainsi les ressources en eau et en privant
les Syriens (voir A/70/406, par. 12).
114. Les citoyens syriens du Golan syrien occupé sont victimes de politiques
discriminatoires, en particulier en ce qui concerne l’allocation des terres et de l’eau.
D’après la Mission permanente de la République arabe syrienne, Isr aël a restreint
l’accès des résidents syriens aux terres agricoles, ne leur permettant de cultiver que
18 000 hectares dans le Golan syrien occupé alors que les colons israéliens
disposent de plus de 140 000 hectares de terres agricoles. La Mission permane nte a
également indiqué que les autorités israéliennes avaient interdit à des agriculteurs
syriens de faire paître leurs troupeaux (voir A/HRC/31/41, par. 12).
115. Au fil des ans, l’expansion des colonies et les activités qui y sont liées ont
limité l’accès des agriculteurs syriens à l’eau tandis que le coût d’achat de cette
ressource a augmenté. Des politiques discriminatoires s’appliquent également au
prix de l’eau et aux frais y relatifs. Un mètre cube d’eau c oûte un dollar à un Syrien
quand il ne coûte que 30 centimes à un colon. De plus, les colons bénéficient de
subventions pour récolter les eaux de crue alors qu’il est interdit aux agriculteurs
syriens de construire de nouveaux réservoirs depuis presque 30 ans. Les Syriens ont
droit à 200 mètres cubes d’eau par dounoum, ce qui représente à peine un tiers du
volume nécessaire pour cultiver la terre. À titre de comparaison, les colons ont droit
à 800 mètres cubes d’eau par dounoum. Les agriculteurs syriens ne peuvent donc
produire que 2,5 tonnes de pommes par dounoum contre 6 à 8 tonnes en moyenne
pour les colons62.
116. Des entreprises israéliennes et étrangères, comme Genie Energy et Afek, ont
continué d’explorer et d’exploiter les ressources naturelles, y compris l’eau, le gaz
et le pétrole, après avoir reçu une licence des autorités israéliennes 70.
117. La Mission permanente de la République arabe syrienne a signalé que les
Syriens du Golan syrien occupé continuaient de faire l’objet d’assignations à
résidence, d’arrestations arbitraires, de mauvais traitements, de mesures de
__________________
70 Voir Afek – Israel Oil and Gas, http://afekoil.co.il/en/ et A/HRC/31/41, par. 9.
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22/22 16-07590
détention illégales et de dénis de visites familiales dans les prisons israéliennes
(voir A/HRC/31/41, par. 9).
IV. Conclusion
118. L’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force est un des
grands principes consacrés par la Charte des Nations Unies. Ce principe a été
réaffirmé dans de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et de
l’Assemblée générale relatives à l’occupation par Israël des territoires
palestinien et syrien. Malgré cela, Israël continue résolument d’appliquer des
mesures et des politiques qui vont à l’encontre de ce principe, comme
l’annexion illégale de Jérusalem-Est et du Golan syrien occupé et l’annexion,
dans les faits, de territoires cisjordaniens par l’édification du mur et
l’implantation de colonies.
119. La non-discrimination est un autre des principes consacrés par la Charte
des Nations Unies. Le présent rapport et d’autres rapports des Nations Un ies
attestent clairement de la nature discriminatoire de nombreuses politiques et
pratiques israéliennes.
120. Les pratiques et politiques d’Israël dans les territoires occupés sont
contraires au droit international humanitaire et au droit international des
droits de l’homme. Certaines pratiques pourraient même être qualifiées de
déplacement forcé de populations protégées, ce qui constituerait une grave
violation de la quatrième Convention de Genève.
121. Cela fait 50 ans cette année qu’Israël occupe des territoires palestinien et
syrien. Les politiques de la Puissance occupante mises en lumière dans ce
rapport semblent avoir pour objectif de renforcer le contrôle d’Israël sur ces
territoires et peuvent être considérées comme s’inscrivant dans une stratégie à
trois volets : déplacements de population, usurpation des terres et répression de
toute forme de résistance. Les répercussions de ces politiques sur la population,
la société et l’économie palestiniennes, qui se font sentir à plusieurs niveaux, se
sont accumulées pendant des décennies d’occupation pour atteindre des
proportions inimaginables.
122. L’occupation israélienne et les pratiques de la Puissance occupante
freinent le développement économique et social de la Palestine et, dans certains
cas, ont anéanti les progrès accomplis, portant atteinte au droit du peuple
palestinien au développement et à l’autodétermination et compromettant les
perspectives de paix. Dans une déclaration au Conseil de sécurité, le 26 janvier
2016, le Secrétaire général a affirmé qu’il était inhérent à la nature humaine de
résister à l’occupation, laquelle était souvent un puissant incubateur de haine et
d’extrémisme.
123. L’impunité dont a joui Israël jusqu’à maintenant n’a fait que compliquer
l’instauration de la paix. Le droit international doit être respecté et appliqué
dans son intégralité, sans exception, afin de parvenir à une paix juste et
durable, et c’est le devoir de la communauté internationale d’oeuvrer à la
réalisation de cette paix.
Nations Unies A/72/90*–E/2017/71*
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
23 mai 2017
Français
Original : anglais
17-08346* (F) 160817 160817
*1708346*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-douzième session Session de 2017
Point 64 de la liste préliminaire** Point 16 de l’ordre du jour
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population
arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-
Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2016/14, le Conseil économique et social a prié le Secrétaire
général de présenter par son intermédiaire à l ’Assemblée générale, à sa soixante et
onzième session, un rapport sur l’application de la résolution. L’Assemblée, dans sa
résolution 71/247, a prié elle aussi le Secrétaire général de lui présenter un rapport à
sa soixante-douzième session. Établi par la Commiss ion économique et sociale pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions du
Conseil et de l’Assemblée.
Il rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël recourt, en particulier
celles qui contreviennent au droit international humanitaire et au droit international
des droits de l’homme et qui influent sur la situation économique et sociale des
personnes subissant son occupation militaire. Sont visés les mesures et pratiques
discriminatoires, l’emploi de la force, parfois considéré comme excessif, les
restrictions à la liberté de circulation, notamment les bouclages imposés à Gaza,
l’expansion des colonies, la destruction de biens et l ’exploitation des ressources
* Nouveau tirage pour raisons techniques (15 août 2017).
** A/72/50.
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2/18 17-08346
naturelles dans le Territoire palestinien occup é et dans le Golan syrien occupé. Outre
qu’elles représentent des violations du droit international, notamment les droits de la
population vivant sous occupation, ces mesures et pratiques, conjuguées, aggravent
la situation sociale et économique de la popu lation concernée.
La Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale tient à remercier
de leur contribution l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le Programme des Nations Unies pour
l’environnement, le Fonds des Nations Unies pour l ’enfance, l’Entité des Nations
Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds monétaire international,
le Groupe de la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le
développement, l’Organisation internationale du Travail, l ’Organisation mondiale de
la Santé, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le
Programme des Nations Unies pour les établissements humains, le Haut -
Commissariat des Nations Unies aux droits de l ’homme, la Ligue des États arabes, le
Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour le sort des enfants en
temps de conflit armé, le Bureau du Coordo nnateur spécial des Nations Unies pour le
processus de paix au Moyen-Orient, l’Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture, le Fonds des Nations Unies pour la population,
le Programme alimentaire mondial et le Bureau de la coo rdination des affaires
humanitaires du Secrétariat.
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I. Introduction
1. Le Conseil économique et social, dans sa résolution 2016/14, et l ’Assemblée
générale, dans sa résolution 71/247, se sont déclarés préoccupés par les
répercussions économiques et sociales de l ’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occ upé, ainsi que par
l’exploitation, la destruction et la dégradation des ressources naturelles dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem -Est, et dans les autres territoires
arabes occupés par Israël depuis 1967.
2. Le Conseil, en particulier, dans sa résolution, demande notamment l ’ouverture
complète des postes-frontières de la bande de Gaza et la pleine application de
l’Accord du 15 novembre 2005 réglant les déplacements et le passage; souligne
qu’il faut préserver la continuité, l ’unité et l’intégrité territoriales du Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et garantir la libre circulation des
personnes et des biens; exige le respect du Protocole relatif aux relations
économiques entre le Gouvernement de l ’État d’Israël et l’Organisation de
libération de la Palestine (le « Protocole de Paris »); et demande à Israël de
respecter les règles du droit international humanitaire, de s ’abstenir de recourir à la
violence contre la population civile, de cesser de détruire les habitations et les
biens, les établissements industriels, les terres agricoles et les vergers, de cesser
immédiatement d’exploiter les ressources naturelles, de cesser toute implantation de
colonie et toutes activités connexes, de faire en sorte que les colons israél iens ayant
commis des actes illégaux soient amenés à en répondre, de prêter d ’urgence
attention aux souffrances endurées par les prisonniers et les détenus palestiniens et à
leurs droits, de respecter les dispositions de la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre, et de faciliter le passage des
citoyens syriens du Golan syrien occupé désireux de rendre visite aux membres de
leur famille qui résident sur le territoire de leur mère patrie, la République arabe
syrienne.
3. On trouvera dans la présente note des informations sur les faits nouveaux
survenus dans ce contexte.
II. Territoire palestinien occupé
Pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
4. Les Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé sont soumis à un ensemble
complexe de règles empruntant à la fois au système judiciaire israélien et à celui de
l’État de Palestine. Par rapport aux suspects et aux prévenus israéliens, les suspects
et les prévenus palestiniens se voient appliquer des dispositions moins favorables en
matière de droits de l’homme. Les différences concernent notamment la durée
maximale de la détention provisoire, la durée de la garde à vue sans intervention
d’un avocat, la protection dont les prévenus peuven t bénéficier pendant leur procès,
la peine maximale et les conditions d ’une libération anticipée. En outre, le droit
militaire israélien érige en infractions des faits qui ne sont pas incriminés en droit
pénal israélien (A/HRC/34/38, par. 38 et 39).
5. Depuis 1967, les autorités israéliennes appliquent des politiques
d’aménagement qui ont été jugées discriminatoires envers les résidents palestiniens
de Jérusalem-Est. On peut citer les allocations massives de te rres en vue de
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l’implantation de colonies et l’insuffisance de la planification et de l ’investissement
dans l’infrastructure des quartiers palestiniens 1.
6. La politique d’aménagement et de zonage dans la zone C de la Cisjordanie
(qui représente 60 % de ce territoire et où résident 5 % à 10 % des Palestiniens de
Cisjordanie), exclusivement sous contrôle israélien, a été jugée restrictive,
discriminatoire et incompatible avec le droit international ( A/HRC/34/38, par. 25;
voir également par. 55 ci-après). Les Palestiniens qui y vivent se heurtent souvent à
des obstacles insurmontables lorsqu’ils essaient d’obtenir des permis de construire
auprès des autorités israéliennes, notamment le coût élevé du dépôt de permi s et
l’obligation de raccordement des nouvelles habitations aux réseaux municipaux, la
plupart du temps inexistants2. À Jérusalem-Est, bien que des centaines de projets de
petite taille aient été approuvés ces dernières années, des plans plus ambitieux
seraient requis pour apporter les améliorations de grande ampleur indispensables
pour répondre aux besoins publics.
7. Selon les données fournies par l’Administration civile israélienne, au cours
des six premiers mois de 2016, sur 428 demandes de permis de const ruire
présentées par des Palestiniens vivant dans la zone C, 391 (91 %) ont été rejetées.
La plupart des demandes acceptées par les autorités israéliennes auraient concerné
des sites de « réinstallation » destinés à accueillir les communautés bédouines 3.
Violence et emploi de la force
8. De graves préoccupations subsistent quant à l ’emploi de la force et aux
homicides perpétrés par les forces de sécurité israéliennes, y compris certains actes
qui pourraient constituer des exécutions extrajudiciaires ( A/HRC/34/38, par. 47).
Dans plusieurs affaires dont les circonstances sont bien établies, on a pu douter que
les personnes tuées aient représenté, au regard des normes internationales, une
menace justifiant le recours à une force meurtrière (ibid. par. 28 et 44).
9. Au total, entre le 1er avril 2016 et le 31 mars 2017, 63 Palestiniens, dont
19 enfants, ont été tués par l’armée et par les forces de sécurité israéliennes en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. Environ
2 276 personnes ont été blessées, dont 562 enfants. Au moins 37 des Palestiniens
tués l’ont été alors qu’ils se livraient ou qu’ils étaient soupçonnés de se livrer à des
attaques contre des Israéliens.
10. Au cours de la période considérée, 12 Israéliens, dont 7 civils, ont été tués en
Israël et dans le Territoire palestinien occupé; 162 Israéliens ont été blessés lors
d’attaques menées par des Palestiniens 4. Le Hamas et des groupes extrémistes ont
lancé 12 roquettes sur Israël depuis Gaza. Ces tirs n’ont pas fait de victimes. Israël y
__________________
1
Bimkom, Trapped by planning: Israeli policy, planning and development in the Palestinian
neighbourhoods of East Jerusalem, 2014. Disponible à l’adresse http://bimkom.org/eng/wpcontent/
uploads/TrappedbyPlanning.pdf.
2
Département d’État américain, Country Reports on Human Rights Practices for 2016: Israel and
The Occupied Territories, disponible à l’adresse suivante :
https://www.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/humanrightsreport/index.htm?dynamic_load_id=265502&year
=2016#wrapper; Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Under threat: demolition
orders in area C of the West Bank, 2015; voir A/70/82, par. 16.
3
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Record number of demolitions and
displacements in the West Bank during 2016 », in Humanitarian Bulletin: Occupied Palestinian
Territory, janvier 2017. Disponible à l’adresse https://www.ochaopt.org/content/record -numberdemolitions-
and-displacements-west-bank-during-2016.
4
Chiffres établis par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) à
partir des informations publiées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans
ses bulletins humanitaires d’avril 2016 à janvier 2017.
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a riposté par plus de 50 frappes aériennes qui ont fait au moins un mort et plusieurs
blessés parmi les civils palestiniens.
11. Les Palestiniens qui commettent des attaques contre des Israéliens son t
célébrés, y compris par les représentants des parties au pouvoir. La persistance du
terrorisme et de l’incitation au terrorisme constitue une violation des résolutions du
Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), concernant le Territoire
palestinien occupé, dans laquelle le Conseil a demandé que des mesures immédiates
soient prises pour prévenir tous les actes de violence visant des civils, y compris les
actes de terreur.
12. Il n’y a pas eu de victimes d’engins non explosés parmi les Palestiniens au
cours de la période considérée, ce qui confirme la baisse amorcée ces dernières
années, le nombre des décès étant tombé de 10 en 2014 à 6 en 2015 et 1 en 2016.
Actes de violence commis par des colons
13. Les Palestiniens ont continué de subir la violence et le harcèlement des colons
au cours de la période considérée, même si le nombre d ’actes recensés de cette
nature a sensiblement diminué ces trois dernières années, pour partie en raison des
mesures de prévention prises par les autorités israéliennes (A/HRC/34/39, par. 19 et 20).
14. Entre le 4 avril 2016 et le 20 mars 2017, on a dénombré 39 cas de violences
commises par des colons ayant fait des vi ctimes parmi les Palestiniens en
Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Pendant la même période, 73 attaques de
colons israéliens ont causé des dommages à des biens palestiniens 4.
Non-restitution des dépouilles de suspects palestiniens
15. Au cours de la période considérée, les autorités israéliennes ont continué de
retarder la restitution des dépouilles de Palestiniens ayant mené ou étant soupçonnés
d’avoir mené des attaques. Une telle pratique pourrait revenir à imposer une peine
collective aux familles des défunts, en violation de la quatrième Convention de
Genève (A/71/364, par. 25).
Détention et maltraitance
16. En janvier 2017, quelque 6 500 Palestiniens, dont 300 enfants, étaient détenus
dans des prisons israéliennes. Au total, 536 Palestiniens font toujours l ’objet d’un
internement administratif5.
17. Selon le Ministère de l’État de Palestine chargé des affaires concernant les
détenus et les ex-prisonniers, plus de 15 000 Palestiniennes ont été détenu es à un
moment ou l’autre par les autorités israéliennes depuis 1967 6. Le nombre des
enfants en détention, notamment ceux de moins de 12 ans, a baissé, tombant de 440
en février 20167 à 335 en février 20178.
18. Le Comité des Nations Unies contre la torture s ’est déclaré préoccupé par un
certain nombre de pratiques israéliennes à l ’égard des détenus palestiniens,
notamment les mineurs : privation des garanties juridiques fondamentales des
__________________
5
Base de données de l’association Al-Damir, janvier 2017, www.addameer.org/statistics 2017)
(consultée le 26 mars 2017).
6
Voir http://mod.gov.ps/wordpress/?p=1053.
7
Défense des enfants International–Palestine, statistiques du nombre d’enfants palestiniens (de 12 à
17 ans) internés dans des centres de détention militaires. Disponibles à l’adresse : www.dcipalestine.
org/children_in_israeli_detention .
8
Renseignements communiqués par les autorités israéliennes au Bureau du Coordonnat eur spécial
des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient en mars 2017.
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internés administratifs, isolement et mise au secret des détenus, y compr is des
mineurs, sanctions et mauvais traitements contre les grévistes de la faim, torture ou
mauvais traitements infligés aux enfants palestiniens et obstruction aux visites des
proches des enfants détenus. Le Comité s’est également inquiété des informatio ns
reçues selon lesquelles les auteurs d ’actes de torture et de maltraitance ne sont pas
poursuivis (CAT/C/ISR/CO/5, par. 22, 24, 26, 28 et 30). Sur les 1 000 plaintes pour
torture ou mauvais traitements déposées depuis 2001, aucune n’a fait l’objet d’une
enquête pénale9.
19. Le recours à l’internement administratif par Israël doit être compatible avec
les garanties fondamentales en matière de droits de l ’homme et avec le caractère
exceptionnel de l’internement tel qu’autorisé à l’article 78 de la quatrième
Convention de Genève10. Pendant la période considérée, plusieurs Palestiniens
faisant l’objet d’un internement administratif ont fait la grève de la faim pour
protester contre le fait qu’ils étaient détenus sans inculpation (voir A/HRC/31/40,
par. 42 et 44).
20. Les forces de sécurité israéliennes continuent d ’arrêter des pêcheurs, y
compris parmi ceux qui affirment être restés à l ’intérieur de la zone de pêche
autorisée au large de Gaza. En 2016, elles en auraient arrêté plus de 100, soit un
chiffre annuel jamais atteint depuis que l ’ONU a commencé de surveiller ces
détentions en 200911. Israël a signalé que les groupes militants de Gaza tentent en
permanence d’introduire clandestinement par la mer des armes et du matériel pour
la fabrication d’armes, notamment au moyen de bateaux de pêche.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
21. Pendant la période considérée, d ’avril 2016 à mars 2017, les autorités
israéliennes ont démoli 726 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie,
y compris Jérusalem-Est. Ce chiffre est légèrement inférieur à celui de la période
précédente (810 structures). Toutefois, ces deux chiffres sont élevés par rap port aux
années précédentes. De 2011 à 2015, le nombre de structures démolies chaque
année a été inférieur à 650, s’établissant en moyenne à 590.
22. Au cours de la période considérée, Israël a intensifié les démolitions punitives
d’habitations de familles palestiniennes, qui peuvent être assimilées à une peine
collective (A/HRC/34/36, par. 31, et A/71/364, par. 23). Ces opérations, qui visent
les habitations des familles de Palestiniens condamnés pour s ’être livrés à des
attaques contre des Israéliens ou soupçonnés de l ’avoir fait, ont repris au milieu de
2014 (A/70/82, par. 42). Dans ce contexte, les autorités i sraéliennes ont démoli ou
rendu inhabitables 21 habitations, provoquant le déplacement de 103 Palestiniens,
dont 38 enfants. Dans l’ensemble, de 2014 à la mi-janvier 2017, elles ont démoli ou
fermé à titre punitif 42 habitations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est12.
23. La loi « de régularisation » a été adoptée par la Knesset israélienne en
février 2017. Selon certaines estimations, si elle est appliquée, elle permettrait
l’installation de 2 000 à 4 000 unités d’habitation israéliennes sur des terrains privés
__________________
9
Amnesty International, Rapport 2016/2017 d’Amnesty International : La situation des droits
humains dans le monde, Londres, 2017.
10 Pacte international relatif aux droits civils et politiques, art. 9.
11 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -
Orient, Report to the Ad Hoc Liaison Committee, septembre 2016.
12
Hamoked, « Updated summary on punitive home demolitions from Ju ly 2014 to
January 18, 2017 », disponible à l’adresse www.hamoked.org/Document.aspx?dID=Updates1828.
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palestiniens en Cisjordanie13. Elle fait actuellement l’objet de recours devant la
Haute Cour de justice israélienne. Son entrée en vigueur devrait rester en suspens
tant que celle-ci n’aura pas statué sur sa légalité.
24. Plus d’un tiers de la zone C est officiellement considéré comme terrains
publics (qu’Israël appelle « terres domaniales »). L’essentiel des déclarations
comme « terres domaniales » ont été faites avant le début du processus de paix
d’Oslo, au début des années 90. Ainsi, on estime qu ’entre 750 km2 et 900 km2 ont
été déclarés « terres domaniales » par Israël pendant la période allant de 1979 à
199214. Ces terrains sont exclusivement destinés à être utilisés par Israël et ses
ressortissants, et non au profit de la population locale, comme l ’exige le droit
international. Fin mars 2017, les autorités israéliennes ont déclaré comme « terres
domaniales » près de 1 km2 de terrains situés en Cisjordanie.
25. Les fouilles archéologiques, la création de parcs nationaux et le
développement d’activités touristiques sont d’autres pratiques utilisées par Israël
pour consolider sa présence en Cisjordanie (voir A/HRC/34/39, par. 21 et 22).
Déplacement de la population
26. On craint que l’ensemble des actes cautionnés par l’État, à savoir les saisies de
terres, la légalisation rétroactive d ’avant-postes de colonies, la démolition
d’habitations et de structures de subsistance des Palestiniens, le refus d ’octroyer à
ces derniers des permis de construire, les re strictions à la liberté de circulation et à
l’accès à des moyens de subsistance, les actes de violence commis par des colons et
l’absence d’obligation de rendre des comptes ne contribuent à créer, dans les
régions sous le contrôle exclusif d ’Israël, un environnement coercitif, poussant les
Palestiniens à quitter certains quartiers de la zone C e t de Jérusalem-Est (ibid.,
par. 41).
27. Le déplacement et la réinstallation involontaires de la population dans d ’autres
zones résidentielles qui résultent de ces polit iques peuvent être assimilés à un
transfert forcé s’ils ont lieu sans le consentement libre et éclairé des personnes
déplacées, ce qui est contraire aux obligations qui incombent à Israël en vertu du
droit international humanitaire et du droit des droits d e l’homme (A/HRC/34/38,
par. 27 et 28).
28. Au cours de la période considérée, 1 122 Palestiniens ont été déplacés à la
suite de la démolition de leur habitation. Ce chiffre, bien qu ’il soit proche de celui
de la période précédente (1 144), montre que le nombre de démolitions reste encore
très élevé par rapport aux années passées15.
29. Les personnes qui résident dans les communautés palestiniennes situées dans
la zone C courent le risque de voir leurs terres confi squées et leurs habitations
détruites et d’être forcées de partir16. Des centaines de familles palestiniennes vivant
à Jérusalem-Est sont menacées d’expulsion à cause des colons israéliens, qui
prennent le contrôle de bâtiments dans les quartiers de Silwan et de la vieille ville,
__________________
13
Peace Now, « The grand land robbery: the land implications of the regulation bill on the reality on
the ground », 29 novembre 2016. Disponible à l’adresse http://peacenow.org.il/en/grand-landrobbery-
implications-regulation-bill-reality-ground.
14 Kerem Navot, « Blue and white make black: the work of Blue Line Team in the West Bank »,
décembre 2016; Nir Shalev et Alon Cohen -Lifshitz, « The prohibited zone: Israeli planning policy
in the Palestinian villages in Area C », Bimkom, 2008.
15 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, base de données Demolition System,
disponible à l’adresse suivante : http://data.ochaopt.org/demolition-sys.aspx.
16 Équipe de pays des Nations Unies, Territoire palestinien occupé, « Common country analysis
2016: leave no one behind—a perspective on vulnerability and structural disadvantage in
Palestine », 2016.
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et des autorités israéliennes, qui mettent en place plusieurs parcs et sites
touristiques. Les communautés bédouines de la zone C sont également très exposées
au risque de déplacement en raison de la politique de démolition des stru ctures
qu’Israël juge « illégales »17.
30. Dans la bande de Gaza, les travaux de reconstruction ont bien avancé au cours
de la période considérée. La plupart des 18 000 logements devenus inhabitables par
suite du conflit ont été reconstruits ou sont en passe de l’être. Toutefois,
39 000 personnes continuent de vivre dans des abris temporaires, car il manque
115 millions de dollars sur les financements req uis pour reconstruire près de
2 900 habitations complètement détruites.
Activité israélienne de peuplement
31. Les politiques d’implantation de colonies poursuivies par Israël sont contraires
aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334 (2016), dans
laquelle le Conseil a réaffirmé que la création par Israël de colonies de peuplement
dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem -Est, n’avait
aucun fondement en droit et constituait une violation flagrante du droit international
et un obstacle majeur à l’instauration d’une paix globale et durable. La présence et
l’extension continue des colonies israéliennes sont à l ’origine d’un large éventail de
violations des droits de l’homme en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. (voir
A/HRC/31/43, par. 5).
32. Le Gouvernement israélien continue de favoriser l ’accroissement de la
population des colonies en fournissant des services publics, en initiant de nouvelles
activités économiques, en facilitant les projets de const ruction de logements et en
offrant des avantages fiscaux dans certaines cas ( A/71/355, par. 4).
33. À la fin de 2015, la population de colons en Cisjordanie, y compris à
Jérusalem-Est, avait doublé depuis les Accords d’Oslo et comptait plus de
594 000 personnes (dont environ 208 000 à Jérusalem-Est) réparties dans quelque
130 colonies et 100 avant-postes (A/HRC/34/39, par 11).
34. Si elle était appliquée, la loi dite de « régularisation » permettrait de légaliser
rétroactivement jusqu’à 4 000 unités d’habitation construites par des colons en
Cisjordanie sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens 18.
35. D’après les données du Bureau central israélien de statisti que,
2 630 logements ont été mis en chantier dans les colonies de Cisjordanie en 2016,
soit une hausse de 40 % par rapport à 2015 (1 901). Au deuxième trimestre de 2016,
la construction de 1 102 unités d’habitation a commencé dans les colonies de la
zone C, ce qui constitue le chiffre trimestriel le plus élevé jamais enregistré depuis
plus de sept ans19.
36. Depuis le début de 2017, les autorités israéliennes se sont prononcées en
faveur de la construction de quelque 6 000 unités d’habitation en Cisjordanie,
exclusivement dans la zone C. En trois semaines, 3 000 projets de construction
d’unités d’habitation en phase initiale ont reçu un feu vert, alors que plus
de 240 projets sont entrés dans leur phase finale d ’approbation. En outre, au premier
trimestre de 2017, des appels d’offres ont été lancés pour la construction d ’environ
__________________
17 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian needs overview 2017:
Occupied Palestinian Territory », 2016.
18 Knesset, « Knesset passes settlement regulation law », communiqué de presse, 7 février 2017.
Disponible à l’adresse suivante : https://www.knesset.gov.il/spokesman/eng/PR eng.asp?PRID
13341.
19 Voir www.cbs.gov.il/hodaot2017n/04_17_083t3.pdf .
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2 800 unités d’habitation. À titre de comparaison, sur l ’ensemble de 2016,
3 000 projets ont été envisagés : 700 d’entre eux ont atteint la phase finale
d’approbation et des appels d’offres n’ont été lancés que pour la construction
de 42 logements dans la zone C. Au cours de la période considérée, des projets de
construction d’environ 1 600 unités d’habitation dans les colonies de Jérusalem-Est
ont été proposés, mais aucun n’a atteint la phase finale d’approbation. En outre, des
appels d’offres ont été lancés en juillet 2016 pour la construction de 323 logements.
Restrictions à la circulation et à l’accès
Bouclage de Gaza (y compris les zones d’accès restreint)
37. Dans la bande de Gaza, les bouclages, qui ont été sensiblement renforcés après
la prise de contrôle de la région par le Hamas en 2007, et les affrontements
militaires qui se sont succédé depuis lors, ont aggravé la crise humanitaire, qui
compromet gravement tout effort de déve loppement et entraîne des violations
répétées des droits de l’homme (A/HRC/34/38, par 66).
38. Ces bouclages ont de graves répercussions sur le respect des droits humains
les plus élémentaires, sur les perspec tives économiques et sur la fourniture de
services essentiels, ce qui ne fait qu’aggraver la pauvreté et renforcer la dépendance
vis-à-vis de l’aide. L’accès à la santé, à l’éducation et aux droits économiques et
sociaux de manière plus générale est restre int.
39. En 2016, le point de passage de Rafah n’a ouvert que 44 jours (contre 33
en 2015) et a été fermé le reste de l’année20.
40. Lorsque les autorités israéliennes rejettent les demandes de permis d ’entrée sur
leur territoire aux Palestiniens de la bande de Gaza, elles ne donnent en général que
des explications évasives, arguant que la demande ne remplit pas les critères fixés
dans la politique relative au blocage ou invoquant des raisons de sécurité. Le taux
d’approbation des demandes formulées par des patie nts qui cherchent à quitter la
bande de Gaza par Erez pour aller suivre un traitement médical est tombé de 77,5 %
en 2015 à 62,1 % en 2016, soit le niveau le plus bas depuis 2009 21. Dans le même
temps, le nombre absolu de patients de la bande de Gaza autori sés à entrer en Israël
a augmenté régulièrement et sensiblement année après année, pour passer de 5 130
en 2009 à 17 665 en 201622.
41. Du 3 avril au 22 mai 2016, Israël a temporairement gelé l ’entrée de ciment
dans la bande de Gaza, en faisant valoir que d ’importantes quantités avaient été
détournées, notamment par le Hamas à des fins militaires. Malgré ce gel,
l’importation de ciment en 2016 a connu une hausse de 56 % par rapport à 2015.
Cette tendance s’est poursuivie au premier trimestre de 2017 : environ 245 000
__________________
20 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin: Occupied
Palestinian Territory », janvier 2017. Disponible à l’adresse suivante :
https://www.ochaopt.org/content/record-number-demolitions-and-displacements-west-bankduring-
2016.
21 Renseignements communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
22 Pour les chiffres de 2009, voir OMS, « Right to health: crossing barriers to access health in the
Occupied Palestinian Territory 2014-2015 », 2016. Disponible à l’adresse suivante :
www.emro.who.int/images/stories/palestine/documents/WHO_ -_Access_Report_2014-15_-
Final.pdf. Pour les chiffres de 2016, voir OMS, « Health access for referral patients from the Gaza
Strip », Rapport mensuel, décembre 2016. Disponible à l’adresse su ivante :
www.emro.who.int/images/stories/palestine/WHO_monthly_Gaza_access_report -Dec_2016-
Final.pdf.
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tonnes de ciment sont entrées dans la bande de Gaza, soit plus que le total des
quantités de 2012, 2013 et 2014 réunies23.
42. Les exportations depuis Gaza restent faibles aussi bien en volume qu ’en valeur
par rapport aux niveaux d’avant 2007. Le nombre de camions de marchandises qui
ont quitté Gaza en mars 2017 ne représentait que 36 % du chiffre de 2007, malgré
une nette augmentation par rapport aux années précédentes 24.
43. Dans le cadre de sa politique de bouclage, Israël impose des restrictions
d’accès aux zones terrestres et maritimes en invoquant des raisons de sécurité,
notamment le trafic d’armes et les tunnels creusés par le Hamas et des groupes
extrémistes à Gaza. Officiellement, la zone d ’accès restreint s’étend sur 100 mètres
à partir de la ligne de démarcation entre Israël et la bande de Gaza. Toutefois, même
à plusieurs centaines de mètres de la clôture, les civils courent le risque d ’être
abattus par les forces de sécurité israéliennes 25.
44. En mars 2016, Israël aurait étendu la distance jusqu ’à laquelle les Palestiniens
sont autorisés à pêcher, la faisant passer de 6 à 9 milles marins depuis les côtes de la
bande de Gaza, avant de la ramener à 6 milles en juin de la même année.
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
45. Les activités de construction et de développement sont interdites aux
Palestiniens sur 44 % du territoire de la Cisjordanie. Ces terres sont réservées aux
implantations israéliennes, aux zones militaires, aux réserves naturelles et à la
« barrière de séparation » construite par Israël en Cisjordanie depuis 2003 dans
l’objectif déclaré d’empêcher des Palestiniens de perpétrer des attaques en Israël.
Bien qu’elle soit toujours en cours d ’édification, cette « barrière » crée dans les faits
une situation dans laquelle la plupart des Palestiniens ne peuvent accéder à environ
4 % de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, qu’en produisant un permis délivré
par les autorités israéliennes16. Les deux zones principales de la Cisjordanie
auxquelles la plupart des Palestiniens ne peuvent accéder que s’ils détiennent un
permis sont la zone située à l’ouest de la « barrière », dite « zone fermée »26, et
Jérusalem-Est (voir A/HRC/31/44).
46. La Cisjordanie est divisée en trois zones. Le s zones A et B sont sous le
contrôle civil de l’Autorité palestinienne. Elles couvrent 40 % de la Cisjordanie et
environ 90 % de la population palestinienne y vit. La zone C couvre le reste de la
région et comprend toutes les implantations israéliennes. La zone C divise les zones
A et B en plus de 150 zones distinctes de taille variable, dont beaucoup sont
séparées par des colonies de peuplement et les infrastructures connexes.
47. À la mi-décembre 2016, on dénombrait 472 obstacles à la liberté de
mouvement en Cisjordanie, notamment des points de contrôle dotés d ’effectifs soit
à titre permanent soit à titre temporaire, des buttes de terre et des barrières et
barrages routiers. Par rapport à une enquête semblable menée en 2015, le nombre
cumulé de barrages a augmenté de 5 %, bien que le nombre de points de contrôle
__________________
23 Voir grm.report.
24 D’après les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 372 camions de
marchandises ont quitté Gaza en mars 2017, soit l’équivalent de 36 % de la moyenne mensuelle du
premier semestre 2007 (1 040 camions). Au cours de la période considérée, un total de 2 540
camions de marchandises ont quitté Gaza, une nette augmentation par rapport à la dernière période
(1 712 chargements) et à celle qui l’avait précédée (388 chargements). Ces informations sont
disponibles à l’adresse suivante : http://data.ochaopt.org/gazacrossing/index.aspx?id 4.
25 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Gaza strip: access and movement fact sheet
2016 », mars 2017. Disponible à l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/content/gaza -stripaccess-
and-movement-2016.
26 Il s’agit de la zone qui se trouve entre le mur et la ligne d’armistice de 1949.
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permanents ait chuté de 25 %. À Hébron, en mars 2017, 100 barrages ont été
dressés dans la partie de la ville placée sous contrôle israélien 27.
48. Comme indiqué dans de précédents rapports du Secrétaire gé néral, à la suite
d’attaques contre des Israéliens, les autorités israéliennes ont souvent eu recours à
des mesures pouvant être assimilées à une peine collective infligée aux membres de
la famille ou de la communauté des assaillants avérés ou présumés ( A/HRC/34/38,
par 31). Par exemple, le 1er juillet 2016, après une fusillade lors de laquelle un
Israélien a perdu la vie, la ville palestinienne de Yatta, qui compte une population de
plus de 60 000 personnes, a été bouclée et des restrictions draconiennes sont restées
en place pendant presque tout le mois de juillet ( A/HRC/34/36, par 34).
49. Israël poursuit la construction de la « barrière » en Cisjordanie, au mépris de
l’avis consultatif rendu par la Cour pénale internationale en 2004, selon lequel
« l’édification du mur qu’Israël, Puissance occupante, est en train de construire dans
le Territoire palestinien occupé, y compris à l ’intérieur et sur le pourtour de
Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit
international » (voir A/ES-10/273 et Corr. 1). Actuellement, 85 % du tracé
de 712 kilomètres prévu se trouvent en Cisjordanie. En o utre, si la « barrière » était
construite dans son intégralité, 25 000 Palestiniens viendraient s ’ajouter aux 11 000
déjà isolés dans la « zone fermée »16.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles palestiniennes
50. La population de la bande de Gaza subit encore les répercussions du conflit
militaire de 2014, en termes d ’accès aux infrastructures d’approvisionnement en eau
et d’assainissement17. Du fait des obstacles à la remise en état des infrastructures,
23 % des Gazaouites ne sont pas raccordés au réseau d ’égouts16.
51. Les dégâts subis par le réseau électrique et les pénuries de carburants et
d’électricité ont contribué au cours de la dernière décennie à un déficit chronique
d’électricité et de carburant dans la bande d e Gaza17. En janvier 2017, en plein
hiver, la crise a connu sa phase la plus aiguë, en grande partie à cause d ’un différend
en matière de paiements qui a opposé l ’Autorité palestinienne à Ramallah et le
Hamas dans la bande de Gaza. Environ 2 millions de Pa lestiniens n’avaient de
l’électricité que trois heures par jour, contre six à huit heures par jour en temps
normal28.
52. La pénurie chronique d’électricité aggrave un peu plus la crise de l ’eau dans la
bande de Gaza : elle touche plus de 300 installations d ’approvisionnement en eau et
de traitement des eaux usées. La distribution d ’eau en pâtit et est irrégulière, tandis
que les eaux d’égouts ne sont pas traitées et débordent dans les rues ou sont
déversées dans la mer28.
53. L’aquifère côtier demeure la principale source d’eau pour la population de la
bande de Gaza, mais l’eau qu’il fournit est désormais considérée pour 95 % comme
impropre à la consommation humaine. Quarante pour cent des habitants de la bande
de Gaza sont approvisionnés en eau pendant seulement cinq à huit heures tous les
trois jours. On estime que 85 % d ’entre eux dépendent de producteurs publics ou
privés pour l’approvisionnement en eau potable, dont les conditions de production,
de distribution et de stockage domestique peuvent entraîner la co ntamination28. La
consommation d’eau quotidienne moyenne dans la bande de Gaza est de 79 litres
par habitant, un chiffre bien en deçà de la moyenne de 100 litres recommandée par
__________________
27
Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin: Occupied
Palestinian Territory », mars 2017.
28 Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -
Orient (UNRWA), « Gaza situation report », no 178, janvier 2017.
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l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En conséquence, 95 % de la population
sont désormais exposés au risque de contracter une maladie d ’origine hydrique16.
54. En Cisjordanie, du fait des difficultés qu ’ils rencontrent pour obtenir des
autorités israéliennes l’autorisation de construire ou de remettre en état les
infrastructures hydrauliques29, les Palestiniens ne peuvent jouir de leur droit d ’accès
à l’eau30.
55. Au total, 620 000 personnes ne sont pas raccordées au réseau de distribution
d’eau ou ne reçoivent de l’eau qu’une fois par semaine tout au plus. Parmi elles,
150 000 vivent dans la zone C, où l’approvisionnement en eau incombe
exclusivement à Israël. Certaines communautés de la zone C souffrent d ’autres
restrictions concernant l’accès physique aux points de distribution d ’eau, en plus de
la démolition continue des infrastruct ures d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène17.
56. En juin 2016, la consommation d ’eau moyenne des Palestiniens de Cisjordanie
se situait à 73 litres d’eau par personne et par jour, soit bien moins que la
consommation de 100 litres recommandée par l’OMS et considérablement moins
que les 240 litres auxquels les Israéliens ont accès 29. Dans certaines zones, la
consommation d’eau des Palestiniens ne représentait que 20 litres par personne par
jour, en particulier dans les communautés ne disposa nt pas d’infrastructures
hydrauliques29.
57. Les Palestiniens n’ont pas accès au Jourdain et il ne leur est alloué que 13 %
des eaux de l’aquifère montagneux. Le reste est utilisé par Israël, qui a en outre
accès à de nombreuses autres ressources en eau. Compte tenu de la rareté de leurs
ressources en eau, les Palestiniens de Cisjordanie dépendent de la compagnie de
distribution d’eau israélienne Mekorot pour combler leurs besoins à hauteur de
18,5 % (données de 2014)29. En moyenne, ils consacrent 8 % de l eur budget
mensuel à la consommation d’eau, la moyenne mondiale étant de 3,5 %17.
58. À Jérusalem-Est, les investissements dans les infrastructures étant trop faibles
depuis des décennies et peu de permis de construire étant accordés, environ 36 %
des habitants sont raccordés de façon illégale et précaire à des réseaux de
distribution d’eau et jusqu’à un tiers n’est pas raccordé aux égouts17.
59. En Cisjordanie, les agriculteurs rencontrent des difficultés pour se rendre sur
leurs terres. Ceux qui possèdent des terres agricoles dans la « zone fermée » ou à
proximité des colonies doivent, pour y accéder, obtenir un permis spécial des
autorités israéliennes ou se coordonner avec elles au préalable 17. Les restrictions
imposées par Israël aux Palestiniens empêchent au ssi ces derniers de tirer parti de la
plupart des ressources terrestres situées dans la zone C 16.
60. Les restrictions imposées par Israël aux activités de pêche au large de la bande
de Gaza ont entraîné un déclin de ce secteur dans la région. La zone de pêch e étant
de plus en plus limitée, les ressources sont surexploitées, ce qui a pour conséquence
de faire diminuer la population de poissons et de mettre en péril leurs frayères 31.
61. D’après des sources officielles palestiniennes, les autorités et les colons
israéliens ont recours à des pratiques qui nuisent gravement à l ’intégrité des terres
__________________
29 « EWASH concerned by water restrictions in the West Bank resulting from Israeli discriminatory
policies », communiqué de presse, 21 juin 2016. Disponible à l’adresse suivante :
http://reliefweb.int/report/occupied-palestinian-territory/ewash-concerned-water-restrictions-westbank-
resulting-israeli.
30 Voir https://www.ochaopt.org/content/risk -settler-takeover-ein-fera-water-spring-hebron#_ftn5.
31
Voir Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -
Orient, « Report to the Ad Hoc Liaison Committee », septembre 2016.
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agricoles et à la santé des Palestiniens et mettent en péril la faune et la biodiversité,
notamment le transfert illicite de déchets dangereux en Cisjordanie et l ’installation
dans une partie de la vallée du Jourdain d ’une décharge israélienne destinée à
recevoir des déchets industriels32.
Situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé
62. Depuis les crises humanitaires jusqu’aux entraves au développement
économique et social, l’occupation à des incidences multiples, allant même parfois
jusqu’à inverser la trajectoire du développement.
Situation économique33
63. L’économie palestinienne s’est nettement contractée au second semestre
de 2014 et au début de 2015, au lendemain du dernier conflit militaire dans la bande
de Gaza. Depuis, l’économie se redresse progressivement, grâce à une croissance
stable et à une inflation modérée. Le produit intérieur brut en prix constants a
augmenté de 5,1 % au cours des trois premiers trimestres de 2016 par rapport à la
même période en 2015. Cette augmentation est à porter surtout au crédit de Gaza,
où la croissance moyenne a été de 9,8 %. Bien que plus faible, la croissance est
restée stable en Cisjordanie, à 3,7 %.
64. En Cisjordanie, la croissance a été essentiellement imputable aux bons
résultats enregistrés dans le secteur manufacturier et certaines activités de services,
comme les services financiers et l’éducation. Cependant, elle a été bridée par un
léger fléchissement dans les secteurs de l’agriculture, de la construction et du
commerce. Du côté des dépenses, la performance économique positive de la
Cisjordanie en 2016 peut être principalement attribuée à la consommation privée,
tandis que l’investissement et, dans une moindre mesure, les dépenses publiques,
ont affiché des taux de progression négatifs. Dans la bande de Gaza, les taux de
croissance élevés des trois premiers trimestres de 2016 tiennent en grande partie à
l’amélioration continue du secteur de la construction et des services de
l’administration publique. Sur le plan des dépenses, la croissance de l ’économie de
la bande de Gaza a été induite exclusivement par la formation brute de capital, qui
reflète la performance positive du secteur de la constru ction évoquée plus haut, la
contribution de la consommation privée et du secteur extérieur étant négative.
65. Les conditions de vie sont très différentes dans la bande de Gaza et dans le
reste du Territoire palestinien occupé. Bien que la bande de Gaza ait en registré
récemment des taux de croissance élevés, la guerre dont elle a été le théâtre en 2014
a accentué ses disparités avec la Cisjordanie, qui résultent de l ’incidence cumulée
de plusieurs facteurs perdurant depuis plusieurs années, notamment les confli ts, les
bouclages et l’arrivée au pouvoir du Hamas.
66. Au quatrième trimestre de 2016, le taux de chômage s ’est établi à 25,7 %
(16,9 % en Cisjordanie et 40,6 % dans la bande de Gaza), en légère baisse (0,4 %)
par rapport à la même période en 2015. Dans le mê me temps, le taux d’activité a
reculé de 2,2 %, ce qui laisse supposer que de nombreux travailleurs quittent la
population active (effet du « travailleur découragé »). Si le taux de chômage des
jeunes Palestiniens (âgés de 15 à 29 ans) s ’est légèrement amélioré au dernier
__________________
32 Voir http://www.pcbs.gov.ps/site/512/default.aspx?tabID=512&lang=en&ItemID=1627&mid
=3171&wversion=Staging#.
33 Sauf indication contraire, la présente section s’appuie sur l’analyse réalisée par la CESAO des chiffres
officiels de la comptabilité nationale, des statistiques du travail et des indices des prix à la
consommation publiés par le Bureau central palestinien de statistique, ainsi que des bulletins
trimestriels de l’Autorité monétaire palestinienne. Toutes les données ont été consultées le
23 mars 2017. Les chiffres pour 2016 sont provisoires.
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trimestre de 2016, il a augmenté de 1,5 % sur l’ensemble de l’année pour atteindre
45,4 % au troisième trimestre, soit son plus haut niveau depuis 2014. Le taux de
chômage des réfugiés de Palestine est lui aussi demeuré élevé, à 31,6 %.
67. Dans la bande de Gaza, le taux de chômage, qui se maintient à un niveau élevé
(41,7 % en moyenne pour 2016), est resté supérieur à son niveau d ’avant 2014,
indiquant que le marché du travail peine à se remettre des répercussions du conflit
de 2014.
68. Le taux de chômage des femmes est non seulement supérieur à celui des
hommes (43,9 % contre 21 % au quatrième trimestre de 2016), mais il est aussi en
hausse constante depuis près de dix ans. Bien que le taux d ’activité féminin ait
connu récemment une progression e ncourageante, il s’établissait à 18,9 % pour les
femmes âgées de 15 ans ou plus au quatrième tr imestre de 2016, encore bien
au-dessous du taux d’activité masculin (71,4 %).
69. Les recettes budgétaires nationales ont évolué de manière encourageante. Les
recettes intérieures brutes se sont accrues de 27,8 % en 2016, poursuivant une
tendance à la hausse ayant conduit à plus que leur doublement (208,7 %)
depuis 2006 et atteignant un niveau record au troisième trimestre. En 2016
également, le recouvrement des impôts affectés à des dépenses spécifiques a
augmenté de 48,6 % par rapport à 2015. Cette évolution positive s ’accompagne
d’une forte dépendance à l’égard des recettes douanières (retenues et contrôlées par
Israël), qui représentent encore environ les deux tier s des recettes intérieures totales.
Israël a déduit environ 120 millions de dollars par mois de ces recettes jusqu ’en
mai 2016 en contrepartie des dépenses d ’électricité, d’eau et de traitement des eaux
usées de l’Autorité palestinienne, comme convenu par les parties aux Accords
d’Oslo. Cette déduction était de 34 % inférieure à celle de 201534. La dette publique
s’est légèrement réduite au dernier trimestre de 2016, ce qui pourrait marquer le
début d’une inversion bienvenue après une longue période d ’augmentation (127,5 %
depuis 2006).
Sécurité alimentaire
70. Bien que des améliorations aient été relevées ces dernières années, l ’insécurité
alimentaire reste forte en Palestine, où 26,8 % des foyers étaient considérés comme
dans l’incapacité de se procurer une nourriture suffisante en 2014 35. Seule la
Cisjordanie a vu sa situation s’améliorer : touchant 22,1 % des foyers en 2013,
l’insécurité alimentaire est tombée à 16,3 % en 2014. La situation demeure
désastreuse dans la bande de Gaza, où l ’insécurité alimentaire est très élevée
(46,7 % des foyers en 2014) et s’accentue (elle était de 44,5 % en 2013). En
Cisjordanie, l’insécurité alimentaire est particulièrement forte dans les camps de
réfugiés, à 29 %36.
71. Dans le Territoire palestinien occupé, l ’insécurité alimentaire est
principalement due à la pauvreté, qui se traduit par le manque d ’accès économique à
une nourriture suffisante. Elle s’explique également par l’insuffisance ou
l’instabilité de l’offre de produits alimentaires, non seulement dans la bande de
Gaza, où les bouclages imposés depuis dix ans et les conflits récurrents avec Israël
__________________
34 Données communiquées par le Ministère palestinien des finances.
35
Les foyers en situation d’insécurité alimentaire sont ceux qui entrent dans les catégories « en situation
d’insécurité alimentaire grave » et « en situation d’insécurité alimentaire contenue » selon la typologie
de l’Enquête sur les conditions socioéconomiques et la séc urité alimentaire. Pour de plus amples
informations, voir Service palestinien de la sécurité alimentaire et Bureau central palestinien de
statistique, « Socioeconomic and food security survey 2014: State of Palestine » (2016).
36 Service palestinien de la sécurité alimentaire et Bureau central palestinien de statistique,
« Socioeconomic and food security survey 2014: State of Palestine » (2016).
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ont mis à mal la capacité productive, mais aussi en Cisjordanie, où les restrictions
imposées en matière de circulation des individus et des biens pèsent lourdement sur
les moyens de subsistance et l’activité économique37.
72. À peu près la moitié de la population palestinienne souffre d ’au moins une
carence en oligoéléments17. Ce n’est que grâce à l’aide humanitaire de grande
ampleur qu’une crise alimentaire a pu être évitée à Gaza38. Plus de 70 % des
habitants de cette partie du territoire dépendent sous une forme ou une autre de
l’aide internationale, qui est constituée pour l ’essentiel de l’aide alimentaire39. Le
nombre de personnes bénéficiant de l ’aide alimentaire de l’UNRWA a plus que
décuplé entre 2000 et 2016, passant de moins de 80 000 à plus de 960 000. En
Cisjordanie, l’insécurité alimentaire dans les foyers de réfugiés a atteint 22 %,
contre 14 % dans les autres foyers.
Éducation
73. En 2016, les graves violations dont a été victime le secteur de l’éducation ont
continué de porter atteinte au droit des enfants à un accès sûr à l ’éducation en
Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est40.
74. Le régime d’aménagement du territoire et de zonage appliqué par les autorités
israéliennes en zone C et à Jérusalem-Est a créé une pénurie d’établissements
scolaires. Au total, 50 000 enfants palestiniens sont inscrits dans 183 établissements
scolaires de la zone C. Plus de 1 700 enfants de 37 localités de Cisjordanie doivent
parcourir plus de 5 km pour se rendre à l’école. Le harcèlement et la violence
seraient aussi la cause de difficultés sur le chemin de l ’école16.
75. Selon l’UNRWA, 75 % des écoles de la bande de Gaza continuaient d ’avoir
recours à un système de classes alternées en 2016. Les enfants de réfugiés ont donc
moins d’occasions de participer à des activités ludiques ou créatives que les élèves
des autres établissements39.
76. Dans la bande de Gaza, la totalité des 252 établissements scolaires qui avaient
été endommagés ou détruits pendant les hostilités de 2014 ont été réparés et sont
pleinement opérationnels, les écoles de l ’UNRWA ont été reconstruites et les six
autres écoles qui avaient été détruites sont en travaux. Sur les 14 établissements
d’enseignement supérieur touchés par les hostilités, quatre ont été réparés et sept
autres sont en travaux. Au total, 180 jardins d ’enfants ont été réparés sur les 274 qui
avaient été endommagés41.
77. Dans la bande de Gaza, l’apprentissage des enfants pâtit de la courte durée des
journées scolaires, due au système de classes alternées et aux sureffectifs
chroniques. Des incidents liés à la sécurité ont aussi eu des répercussions sur
l’infrastructure de la zone C et des zones situées à proximité des colonies 42.
__________________
37
Ibid.
38
Renseignements communiqués par l’UNRWA.
39
Données disponible à l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/content/gaza -strip-humanitarianimpact-
blockade-november-2016.
40
Voir http://www.dci-palestine.org/raids_tear_gas_and_a_burned_house_three_west_bank_school_days .
Voir aussi Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Humanitarian situation report: State of
Palestine, janvier-mars 2017.
41
Voir Équipe de pays des Nations Unies dans l’État de Palestine, « Gaza : two years after » (2016).
42
UNICEF, Humanitarian situation report: State of Palestine, octobre -décembre 2016.
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16/18 17-08346
Santé publique
78. La bande de Gaza est un des territoires les plus densément peuplés au monde,
avec plus de 5 000 habitants au km243. La situation est particulièrement
problématique pour 43 % des réfugiés qui vivent dans des camps où la densité
moyenne de population avoisine les 40 000 personnes au km244.La surpopulation et
les piètres conditions de logement ont exacerbé les risques sanitaires liés à la
mauvaise évacuation des déchets solides, qui se fait dans des décharges, et des eaux
usées, en particulier près des camps de réfugiés 16.
79. Dans la bande de Gaza, les bouclages, le clivage politique et les conflits
récurrents ont gravement nui à la disponibilité et à la qualité des services de santé 45.
Beaucoup de patients ressentent de la frustration et sont exposés à des souffrances
inutiles et à des risques sanitaires en raison des retards de prise en charge dus, entre
autres, au manque de personnel qualifié, de médicaments et de matériel jetable ainsi
qu’aux problèmes d’alimentation électrique44.
80. En Cisjordanie, les Palestiniens doivent obtenir un per mis pour tout rendezvous
médical nécessitant un déplacement à Jérusalem ou dans un pays voisin, mais
la délivrance de ce permis est souvent retardée ou refusée, souvent sans raison. Les
restrictions de circulation imposées par Israël exigent que les ambul ances qui
transportent des patients de la Cisjordanie à Jérusalem se plient à une procédure de
transfert impliquant le déplacement du patient d ’une ambulance à une autre au
niveau du poste de contrôle ou du mur16.
III. Golan arabe syrien occupé
81. Par sa résolution 497 (1981), le Conseil de sécurité a décidé que la décision
prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le
territoire syrien occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet
juridique sur le plan international, et exigé qu ’Israël, la Puissance occupante,
rapporte sans délai sa décision.
82. Le 7 septembre 2016, les autorités israéliennes auraient entrepris la démolition
d’une première maison à Majdal Chams, invoquant un défaut de permis de
construire (A/HRC/34/39, par. 59)46. Les politiques relatives aux terrains, au
logement et au développement qu’elles imposent compliquent la tâche des Syriens
qui souhaitent obtenir un permis de construire, d ’où la situation signalée de
surpopulation des villages syriens 47. D’après la République arabe syrienne, les
autorités israéliennes limitent à 18 000 ha la superficie des terres que les Syriens
peuvent exploiter, tandis que les colons israéliens son t autorisés à exploiter
140 000 ha (A/HRC/34/37, par. 24).
83. Le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés
a fait état d’allégations d’organisations de la société civile, selon lesquelles les
__________________
43
Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), sur
la base de données provenant du Bureau central palestinien de statistique et du Comité national sur la
population.
44
UNRWA, Gaza situation report No. 191, avril 2017.
45
Robert Piper, « The humanitarian impact of a divided government », 12 juillet 2016. Disponible à
l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/content/humanitarian -impact-divided-government.
46
Voir aussi http://golan-marsad.org/press-release-israeli-authorities-demolish-home-in-majdal-shams-inthe-
occupied-syrian-golan/.
47 Voir http://golan-marsad.org/press-release-israeli-authorities-demolish-home-in-majdal-shams-in-theoccupied-
syrian-golan/.
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autorités israéliennes cherchent à exproprier la population syrienne de terrains qui
lui appartiennent en déclarant ces terrains « zones vertes », de manière à empêcher
qu’ils ne soient utilisés pour des constructions, des activités agricoles ou le
pâturage, entre autres. Ces politiques feraient en outre obstacle à l ’amélioration du
réseau routier et du réseau d’assainissement, à la construction d ’infrastructure
industrielle et à la construction d ’établissements scolaires, de santé et culturels au
profit de la population syrienne ( A/71/352, par. 91).
84. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), la distribution d ’eau est
limitée pour les agriculteurs syriens à 200 m3 pour 1 000 m2 , et ce volume peut
même être réduit en cas de sécheresse, tandis que les colons en reçoivent entre 600
et 800 m3 et, en pratique, peuvent utiliser autant d ’eau qu’ils estiment nécessaire.
Les travaux agricoles s’en trouvent précarisés, devenant une activité secondaire
pour beaucoup d’agriculteurs syriens48.
85. Dans le même temps, la politique israélienne d ’expansion des colonies dans le
Golan arabe syrien occupé s’est poursuivie pendant la période considérée, en
violation du droit international (A/HRC/34/39, par. 58). En octobre 2016, le
Gouvernement israélien aurait donné son feu vert à un projet de construction de
1 600 logements dans la colonie de Katzrin ( A/HRC/34/39, par. 59) et, selon l’OIT,
les autorités israéliennes donnent la possibilité aux jeunes couples mariés d e louer
les terres des Syriens partis en 1967 49.
86. Selon le Comité spécial, des entreprises israéliennes et étrangères ont continué
d’explorer et d’exploiter les ressources naturelles, y compris l ’eau, le gaz et le
pétrole, après avoir reçu une licence des au torités israéliennes (A/70/406, par. 25).
87. Ces dernières années, le Gouvernement israélien a intensifié ses
investissements dans le développement des localités syriennes du Golan, notamment
aux termes d’un plan couvrant la période 2014-2017, qui est assorti d’une enveloppe
de près de 60 millions de dollars, principalement en faveur de l ’éducation et du
renforcement de l’infrastructure.
88. Le 17 avril 2016, le Gouvernement israélien s ’est réuni pour la toute première
fois dans le Golan arabe syrien occupé50. À l’ouverture de la réunion, le Premier
Ministre israélien a déclaré qu’Israël garderait pour toujours la mainmise sur les
hauteurs du Golan, s’engageant solennellement à ce que son Gouvernement
continue de soutenir les habitants, les villages, l ’industrie et l’agriculture de toutes
les manières possibles. Il a ensuite appelé la communauté internationale à
reconnaître une fois pour toutes que les hauteurs du Golan resteraient de façon
permanente sous la souveraineté d’Israël51.
IV. Conclusion
89. Cinquante ans d’occupation de terres palestiniennes et syriennes ont
gravement ralenti le développement social et économique du Territoire
palestinien occupé et du Golan arabe syrien occupé. Les incidences des
politiques et pratiques israéliennes, en particulier sur la population, la société
__________________
48 Organisation internationale du Travail (OIT), La situation des travailleurs des territoires arabes
occupés (Genève, Organisation internationale du Travail, 2016), par. 116.
49 OIT, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés (Genève, Organisation internationale
du Travail, 2016), par. 118.
50
Israël, Ministère des affaires étrangères, communiqué, 17 avril 2016. Disponible à l’adresse suivante :
http://mfa.gov.il/MFA/PressRoom/2016/Pages/Cabinet -communique-17-April-2016.aspx.
51 Voir http://www.pmo.gov.il/english/mediacenter/secretaryannouncements/pages/govmes170416.aspx .
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et l’économie palestiniennes, sont multiples et se sont accumulées au fil des
décennies d’occupation.
90. Les pratiques et politiques appliquées par Israël dans le Territoire
palestinien occupé et dans le Golan arabe syrien occupé portent atteinte au
droit international humanitaire et au droit international des droits de l ’homme
et peuvent même, parfois, être jugées discriminatoires. Certaines d ’entre elles
s’apparentent au transfert forcé de personnes protégées, ce qui pourrait
constituer une violation de la quatrième Convention de Genève.
91. Le respect du droit international est impératif, afin qu ’aucune partie ne
puisse jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient assuré es pour tous
les peuples de la région, y compris les populations palestiniennes et syriennes
sous occupation.
92. L’Organisation des Nations Unies maintient la position qu ’elle défend de
longue date, à savoir qu’on ne saurait parvenir à une paix durable et globale
qu’en négociant une solution à deux États. Le Secrétaire général continuera à
veiller à ce que l’ONU oeuvre à la création d’un État palestinien d’un seul
tenant, indépendant, démocratique et viable, vivant en paix côte à côte avec un
État israélien n’ayant pas à craindre pour sa sécurité, dans le cadre d’un
règlement régional global, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité
sur la question.
Nations Unies A/73/87–E/2018/69
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
25 mai 2018
Français
Original : anglais
18-08037 (F) 180618 210618
*1808037*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-treizième session Session de fond de 2018
Point 65 de la liste préliminaire Point 16 de l’ordre du jour
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2017/30, intitulée « Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans
le Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général
de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante-douzième
session, un rapport sur l’application de ladite résolution. Dans sa résolution 72/240,
intitulée « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles », l’Assemblée générale a également prié
le Secrétaire général de lui rendre compte à sa soixante -treizième session de
l’application de cette résolution. Établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale, le présent rapport est soumis en application des résolutions du
Conseil et de l’Assemblée susmentionnées.
__________________
* A/73/50.
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Le rapport rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël co ntinue de
recourir, en particulier celles qui contreviennent au droit international humanitaire et
au droit international des droits de l’homme et qui influent sur la situation économique
et sociale des populations qui subissent son occupation militaire.
La Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale tient à remercier
de leurs contributions le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Bureau
de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de
conflit armé, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus
de paix au Moyen-Orient, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, le Fonds des Nations Unies pour la population, le Fonds des Nations
Unies pour l’enfance, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche -Orient, l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation internationale du Travail, l ’Organisation
des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Organisation des Nations
Unies pour le développement industriel, l ’Organisation mondiale de la Santé et le
Programme alimentaire mondial.
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18-08037 3/25
I. Introduction
1. Dans leurs résolutions 2017/30 et 72/240, respectivement, le Conseil
économique et social et l’Assemblée générale ont fait part de leur préoccupation quant
aux répercussions économiques et sociales de l ’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé, et quant
au fait qu’Israël exploitait, altérait, détruisait, épuisait et mettait en péril les
ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem -Est,
et dans le Golan syrien occupé.
2. On trouvera dans la présente note des informations sur les faits nouveaux
survenus dans ce contexte.
II. Le Territoire palestinien occupé
Pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
3. Les Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé sont soumis à un ensemble
complexe de règles empruntant à la fois au système juridique israélien et au système
juridique palestinien. En Cisjordanie , le droit interne israélien s’applique de façon
extraterritoriale aux colons israéliens, tandis que les Palestiniens sont soumis au droit
militaire israélien et au système juridique palestinien. La différence de traitement qui
en résulte est particulièrement préoccupante en matière pénale. Par rapport aux
suspects et aux prévenus israéliens, les suspects et les prévenus palestiniens se voient
appliquer des dispositions moins favorables en matière de droits de l ’homme.
L’application de deux systèmes juridiq ues différents sur le même territoire, sur la
seule base de la nationalité ou de l’origine, est intrinsèquement discriminatoire et
viole également le principe de l’égalité devant la loi, qui est un élément central du
droit à un procès équitable. L’application du droit interne israélien aux colons et du
droit militaire israélien aux Palestiniens en Cisjordanie soulève également des
préoccupations quant à l’obligation faite à la Puissance occupante de respecter les
lois en vigueur dans le territoire qu’elle occupe, sauf empêchement absolu.
4. La politique d’aménagement et de zonage, en particulier à Jérusalem-Est et dans
la zone C (qui représente 60 % de la Cisjordanie et où résident 5 % à 10 % des
Palestiniens), exclusivement sous contrôle israélien, a été jugée restrictive,
discriminatoire et incompatible avec le droit international 1. Les Palestiniens n’ont
légalement accès qu’à 13 % du territoire de Jérusalem-Est pour les opérations
d’aménagement et de construction. Après l ’attribution de terres aux colonies, l a
démarcation des zones militaires d ’accès réglementé et la saisie de terrains pour la
construction du mur, seuls 30 % de la zone C restent accessibles aux Palestiniens.
L’Administration civile israélienne a autorisé les Palestiniens à construire sur 0,4 %
de la zone C (voir A/72/564, par. 32), et les Palestiniens qui y vivent se heurtent
souvent à des obstacles pratiquement insurmontables lorsqu ’ils essaient d’obtenir des
permis de construire. Le taux d ’approbation des demandes de permis de construire
dans la zone C soumises par des Palestiniens de 2007 à 2016 a été inférieur à 4 %2.
__________________
1 Voir A/HRC/34/38, par. 24, 39 et 40 ; A/72/90-E/2017/71, par. 4 ; A/72/564, par. 32, et État de
Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « Preliminary results of the population,
housing and establishments census 2017 », Ramallah, 2018, disponible à l’adresse
www.pcbs.gov.ps/Downloads/book2364-1.pdf.
2 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview:
Occupied Palestinian Territory », novembre 2017, note de fin de document 22.
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Recours excessif à la force et actes de violence commis par des colons
5. Des préoccupations demeurent au sujet des normes inte rnationales, en
particulier pour ce qui est des manifestants civils et des lanceurs de pierres en
Cisjordanie et des zones d’accès restreint dans la bande de Gaza. Le fait que les
violations auxquelles se sont livrés les militaires et les forces de sécurit é restent
globalement impunies aggrave la situation, d ’autant plus que bon nombre d’éléments
laissent fortement penser que des homicides illégaux ont été commis 3. Le 30 mars
2018, 18 Palestiniens ont été tués et plus de 1 400 blessés par l’armée israélienne, la
plupart lors de manifestations tenues à proximité de la clôture séparant Gaza d ’Israël4.
Parmi ces blessés, environ 800 auraient été touchés par balle5.
6. Entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2018, 80 civils palestiniens, dont 3 femmes
et 17 enfants, ont été tués par l’armée israélienne, les forces de sécurité ou des colons,
tandis que 12 188 civils palestiniens ont été blessés, dont 419 femmes et filles et
2 095 enfants6. Un certain nombre de ces victimes étaient ou auraient été impliquées
dans des attaques commises contre des Israéliens. Au cours de la même période,
16 Israéliens ont été tués et 119 blessés.
7. Le 7 mars 2018, la Knesset a adopté un amendement à la loi relative à la lutte
contre le terrorisme. Celui-ci accorde aux commandants de la police le pouvoir de
retenir la dépouille de Palestiniens tués lors d ’attaques perpétrées contre des
Israéliens ou soupçonnés d’avoir perpétré de telles attaques, et de fixer les conditions
de restitution des corps pour inhumation, s ’il est établi qu’on peut raisonnablement
craindre que les funérailles donnent lieu à une attaque terroriste ou mettent des vies
en danger, ou qu’elles donnent l’occasion de faire l’apologie des attaques terroristes7.
Actes de violence commis par des colons
8. Les Palestiniens ont continué de subir la violence et le harcèlement des colons
au cours de la période considérée, ce qui continue de porter atteinte à leur capacité
d’exercer bon nombre de leurs droits fondamentaux (voir A/HRC/37/43, par. 23).
Après une diminution régulière depuis 2013, les affrontements violents entre colons
israéliens en Cisjordanie et Palestiniens ont connu une forte recrudescence en 2017
par rapport à 2016. Cent quatre-vingt attaques perpétrées par des colons ont été
signalées entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 20186.
9. Le nombre d’inculpations a augmenté dans le cadre des affaires concernant des
actes de violence commis par des colons entre 2014 et 2017 8, ce qui s’explique en
__________________
3 Voir A/72/565, par. 6 à 16 et 51 ; voir aussi Amnesty International, Rapport 2017/18 : La situation
des droits humains dans le monde, Londres, 2018, p. 255.
4 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian bulletin: Occupied
Palestinian Territory », mars 2018.
5 Comité international de la Croix-Rouge, « Gaza : le coût humain de la violence s’alourdit »,
5 avril 2018, disponible à l’adresse www.icrc.org/fr/document/gaza-le-cout-humain-de-laviolence-
salourdit.
6 Chiffres mensuels issus de la base de données du Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, disponibles à l’adresse suivante www.ochaopt.org/content/monthly-figures (consulté
le 17 mars 2018).
7 Knesset, « Knesset passes law granting police the authority to hold terrorists ’ bodies », 8 mars
2018. Communiqué de presse disponible à l’adresse
www.knesset.gov.il/spokesman/eng/PR_eng.asp?PRID=13804.
8 Yesh Din, « Data Sheet, December 2017: Law enforcement on Israeli civilians in the West Bank
– Yesh Din monitoring update 2005-2017 », p. 4. Disponible à l’adresse www.yeshdin.
org/en/data-sheet-december-2017-law-enforcement-israeli-civilians-west-bank ; Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, « Increase in settler violence during the first half of
2017 », dans « Humanitarian bulletin: Occupied Palestinian Territory », juillet 2017. Disponible à
l’adresse www.ochaopt.org/content/increase-settler-violence-during-first-half-2017.
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partie par le renforcement d es mesures de répression et l’augmentation du nombre de
poursuites. Néanmoins, Israël n’a toujours pas fait tout ce qui était en son pouvoir
pour ouvrir des enquêtes sur ces actes et en poursuivre les auteurs (voir A/HRC/37/43,
par. 23).
10. Les Palestiniens victimes d’infractions perpétrées par des Israéliens en
Cisjordanie choisissent souvent de ne pas porter plainte auprès de la police
israélienne, et les infractions en question ne font généralement l ’objet d’aucune
enquête 9 . On continue de signaler des cas où des colons s ’en prennent à des
Palestiniens et à leurs biens en présence des forces de sécurité israélienne, voire avec
leur soutien (voir A/72/564, par. 17 à 22).
Détention et maltraitance
11. À la fin du mois de février 2018, au moins 5 890 Palestiniens étaient détenus
« pour raison de sécurité » ou purgeaient une peine dans une prison israélienne 10, dont
356 enfants11 et 61 femmes12. La détention d’enfants palestiniens demeure gravement
préoccupante, puisqu’il doit normalement s’agir d’une mesure de dernier ressort et
d’une durée aussi brève que possible13.
12. À la fin du mois de février 2018, 427 Palestiniens, dont 4 enfants, faisaient
l’objet d’un internement administratif14. Entre 1967 et 2014, les autorités israéliennes
ont délivré plus de 50 000 ordres d’internement administratif. Au mois de juillet 2017,
au moins 449 personnes avaient été placées en internement administratif dans des
prisons israéliennes, sans avoir été ni inculpées ni jugées, et ce pour une période
indéfinie15. Le recours à l’internement administratif par Israël doit être compatible avec
les obligations qui lui incombent au titre du droit international des droits de l ’homme
et avec le caractère exceptionnel de l’internement tel qu’autorisé à l’article 78 de la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre.
13. La plupart des prisonniers et des détenus palestiniens sont placés dans des
centres situés en dehors du Territoire palestinien occupé. Le droit international
humanitaire interdit le transfèrement des personnes protégées, y compris celles
accusées d’infractions, dans le territoire de la Puissance occupante. Il est par
conséquent difficile, voire impossible pour les familles des détenus de leur rendre
visite (voir A/72/565, par. 38).
14. Comme mentionné l’année dernière dans la note du Secrétaire général, le
Comité contre la torture s’est déclaré préoccupé par un certain nombre de pratiques
israéliennes à l’égard des détenus palestiniens, notamment les mineurs : privation des
garanties juridiques fondamentales des internés administratifs, isolement et mise au
secret des détenus, y compris des mineurs, sanctions et mauvais traitements contre
les grévistes de la faim, torture ou mauvais traitements infligés aux enfants
__________________
9 Ibid., p. 2
10 À l’exclusion de ceux placés dans des prisons militaires.
11 Données statistiques issues de la base de données de Betselem sur les Palestiniens détenus par les
forces de sécurité israéliennes, disponibles à l ’adresse
www.btselem.org/index.php/statistics/detainees_and_prisoners , consulté le 3 avril 2018.
12 Addameer, base de données statistiques, disponible à l ’adresse www.addameer.org/statistics
(consulté le 8 mars 2018).
13 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour l ’enfance (UNICEF).
14 Données statistiques issues de la base de données de Betselem sur les internements administratifs,
disponibles à l’adresse www.btselem.org/index.php/administrative_detention/statistics (consulté le
3 avril 2018).
15 Addameer, « Ten facts on administrative detention », 12 février 2014, disponible à l’adresse
www.addameer.org/publications/ten-facts-administrative-detention.
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palestiniens et obstruction aux visites des proches des enfants détenus. Le Comité
s’est également inquiété des informations reçues selon lesquelles l es auteurs d’actes
de torture et de maltraitance n’étaient pas poursuivis (voir A/72/90-E/2017/71,
par. 18 ; voir aussi CAT/C/ISR/CO/5, par. 22, 24, 26, 28 et 30). Sur le millier de
plaintes pour torture ou mauvais traitements déposées depuis 2001, aucune n ’a fait
l’objet d’une enquête pénale16. Les plaintes pour torture ou mauvais traitements visent
en particulier l’Agence israélienne de sécurité. Bien que le nombre de plaintes
concernant cette dernière ait quadruplé depuis juin 2013, aucune n ’a donné lieu à une
enquête pénale (voir A/HRC/WG.6/29/ISR/2, par. 23 ; voir aussi A/HRC/31/40,
par. 47 et 48 ; A/HRC/34/38, par. 48 à 50 ; et A/71/364, par. 58 à 60). Toutefois, cinq
actes d’accusation ont été dressés contre des soldats israéliens soupçonnés d ’avoir
brutalisé des détenus palestiniens alors qu ’ils étaient menottés et placés en garde à
vue17.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
15. Les démolitions continues auxquelles se livre Israël et les expulsions de
Palestiniens qui en résultent sont parmi les principaux facteurs contribuant au climat
de coercition qui règne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, dans lequel les
personnes ou les communautés doivent faire face à une situ ation qui ne leur laisse pas
d’autre choix que de partir 18 . Les démolitions et les expulsions qui en découlent
constituent souvent des violations graves du droit international des droits de l ’homme
(voir A/72/564, par. 49) et du droit international humanitaire, qui interdit la
destruction ou la confiscation de biens privés (voir A/HRC/37/43, par. 33).
16. Entre avril 2017 et mars 2018, les autorités israéliennes ont démoli plus de
310 structures palestiniennes, ce qui représente une réduction par rapport à la période
précédente. Le nombre total de structures démolies depuis 2009 s ’élève à 5 413, dont
2 009 logements et 917 structures financées par des donateurs 19 . Après 2016, où
190 démolitions avaient été comptabilisées, 2017 est l ’année au cours de laquelle
Israël a détruit le plus grand nombre de structures palestiniennes à Jérusalem -Est
depuis 200020.
17. Les autorités israéliennes justifient la destruction de logements palestiniens par
l’absence de permis de construire, qui sont quasiment impossibles à obtenir (voir
A/72/564, par. 23 à 25). À la fin de 2017, plus de 13 000 ordres de démolition visant
des biens palestiniens localisés dans la zone C étaient en attente d ’exécution21.
18. Au cours de la période considérée, les autorités israéliennes ont procédé à neuf
démolitions punitives19 d’habitations appartenant à des Palestiniens soupçonnés
d’être les auteurs d’attaques. Cette pratique, qui peut être assimilée à une peine
collective, est interdite par le droit international humanitaire et le droit international
des droits de l’homme (voir A/72/565, par. 18 à 27).
__________________
16 Amnesty International, Rapport 2017/18, p. 255 ; voir aussi A/HRC/37/42.
17 Yesh Din, « Data sheet, January 2017: law enforcement on Israeli soldiers suspected of harming
Palestinians–figures for 2015 », p.11, disponible à l’adresse https://s3-eu-west-
1.amazonaws.com/files.yesh-din.org/2016+ דף+נתונים+מצח+דצמבר /YeshDin+-+Data+1.17++-
+English.pdf.
18 Voir A/72/564, par. 27 ; voir aussi Bureau de la coordination des affaires humanitaires,
« 2018 humanitarian needs overview », annexe I (protection).
19 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, base de données sur les démolitions et les
déplacements. Voir www.ochaopt.org/content/monthly-figures (consulté le 12 mars 2018).
20 Bureau de la coordination des affaires humanitaires , « Humanitarian bulletin: Occupied
Palestinian Territory » (décembre 2017).
21 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », note
de fin de document no 22.
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19. En outre, en septembre 2017, parmi les cas de démolition et de confiscation
recensés pour cette même année, 66 concernaient des structures ou des biens
agricoles, et 39 l’aide alimentaire22.
20. La confiscation de biens, à laquelle Israël a recours pour punir les voisins de
Palestiniens soupçonnés d’avoir attaqué des Israéliens, peut également constituer une
forme de peine collective (voir A/72/565, par. 23 à 27). Plus d’un tiers du territoire
de la zone C est officiellement considéré comme appartenant au domaine public
(terres déclarées par Israël comme « terres domaniales »). La grande majorité des
« terres domaniales » ont été déclarées comme telles avant le début du processus de
paix d’Oslo, au début des années 90. On estime qu’entre 750 kilomètres carrés et
900 kilomètres carrés de terres ont été déclarées par Israël comme « terres
domaniales » pendant la période allant de 1979 à 1992. Ces terres sont exclusivement
destinées à être utilisées par Israël et ses ressortissants, et n on au profit de la
population locale.
Déplacement de population
21. On continue de craindre que l’ensemble des actes cautionnés par l’État, à savoir
les saisies de terres, la légalisation rétroactive d ’avant-postes de colonies, la
démolition de logements et de structures utilisées dans les activités de subsistance des
Palestiniens, le refus d’octroyer à ces derniers des permis de construire, les
restrictions en matière de déplacement et d ’accès aux moyens de subsistance, ainsi
que les actes de violence commis par des colons et l’absence d’obligation de rendre
des comptes à ce sujet, ne contribuent à créer, dans les régions sous le contrôle
exclusif d’Israël, un environnement coercitif poussant les Palestiniens à quitter
certains quartiers de la zone C et de Jérusalem-Est. Le déplacement et la réinstallation
involontaires de la population dans d ’autres zones résidentielles qui résultent de ces
politiques peuvent être assimilés à un transfert forcé s ’ils ont lieu sans le
consentement libre et éclairé des personnes déplacées, ce qui est contraire aux
obligations qui incombent à Israël en vertu du droit international humanitaire et du
droit des droits de l’homme. Le transfert forcé de population constitue une violation
grave de la quatrième Convention de Genève et un crime de guerre23.
22. Au cours de la période considérée, 448 Palestiniens ont été déplacés à la suite
de la démolition de logements en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, soit une
forte baisse par rapport aux deux périodes précédentes, où leur nombre s’élevait à
1 263 et 1 162. Depuis 2009, 8 681 Palestiniens, dont 4 528 enfants, ont été déplacés
du fait de la démolition d’habitations19.
23. En raison du régime d’aménagement du territoire, au moins un tiers des ménages
palestiniens résidant à Jérusalem-Est ne disposent pas de permis de construire
israélien : 100 000 personnes sont ainsi menacées de déplacement 20.
24. Entre outre, le régime de résidence strict imposé aux résidents de Jérusalem -Est
et les restrictions apportées au droit au regroupement familial des habitants de
Jérusalem-Est et de ceux d’autres parties du Territoire palestinien occupé contribuent
également au déplacement des Palestiniens de Jérusalem (voir A/HRC/37/43, par. 55
et 63).
25. De 1967 à mai 2017, Israël a révoqué le statut de résident de 14 595 Palestiniens
de Jérusalem24. Le 7 mars 2018, la Knesset a adopté un texte modifiant la loi relative
__________________
22 Ibid., p. 11.
23 Voir A/72/564, par. 27 et 36 ; voir aussi A/HRC/34/38, par. 27 et 28 ; A/HRC/31/43, par. 44, 46 et
50 à 60 ; A/HRC/24/30, par. 28 et 29 ; A/68/513, par. 30 à 34 ; A/HRC/25/38, par.11 à 20 ;
A/HRC/28/80, par. 24 et A/69/348, par. 13.
24 Association for Civil Rights in Israel, « East Jerusalem: facts and figures 2017 » (21 mai 2017).
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à l’entrée en Israël, qui autorise le Ministre de l ’intérieur à révoquer le statut de
résident permanent des Palestiniens de Jérusalem-Est qui ont commis des actes de
terrorisme, de trahison ou d ’espionnage, tels que définis par la loi israélienne, « ou
des actes qui constituent des abus de confiance envers l ’État d’Israël »25.
26. Les organisations de colons qui cherchent à acquérir des biens à Jérusalem-Est
usent fréquemment d’une stratégie qui consiste à intenter des actions devant les
tribunaux afin qu’ils reconnaissent la précédente appartenance juive de ces biens.
Depuis 2004, les colons s’approprient un nombre croissant de biens dans les quartiers
situés à la périphérie de la vieille ville, en les achetant ou en invoquant l ’existence de
droits de propriété antérieurs à 1948 (voir A/HRC/37/43, par. 40). Au regard des
procédures en cours, en 2017, 180 familles palestiniennes risquaient d ’être expulsées
de leurs logements à Jérusalem-Est à cause des actions en justice intentées par des
colons26.
27. Le déplacement de Palestiniens de Jérusalem se traduit par la croissance de la
population des quartiers de Jérusalem-Est situés derrière la « barrière », en
Cisjordanie, où les loyers et les restrictions relatives à la construction de logements
sont moindres. C’est le seul endroit où les Palestiniens peuvent vivre a vec leur
conjoint originaire de Cisjordanie sans risquer de perdre leur statut de résident à
Jérusalem. Cependant, ces quartiers manquent de services essentiels et
d’infrastructures de base (voir A/HRC/37/43, par. 56). Les Palestiniens qui y vivent
doivent en outre passer par des postes de contrôle israéliens pour entrer à Jérusalem.
28. Les projets visant à expulser et à installer ailleurs des Bédouins et des éleveurs,
y compris quelque 7 500 personnes particulièrement vulnérables vivant dans
46 localités bédouines, dont la plupart sont des réfugiés, constituent un autre facteur
qui contribue à créer un climat de coercition dans la zone C ( ibid., par. 24 et 25 ; voir
aussi A/72/564, par. 36).
29. En novembre 2017, Gaza comptait toujours quelque 23 500 Palestiniens
déplacés à la suite du conflit de 2014, en raison des restrictions israéliennes à l ’entrée
de matériaux de construction et du manque de fonds alloués à la rec onstruction27.
Activités de peuplement israéliennes
30. Les activités de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
violent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution
2334 (2016), dans laquelle le Conseil a réaffirmé que la création par Israël de colonies
de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris
Jérusalem-Est, n’avait aucun fondement en droit et constituait une violation flag rante
du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux
États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable. En outre, ces colonies
portent sérieusement atteinte aux droits fondamentaux du peuple palestinien ( voir
A/72/564, par. 4).
31. Le nombre de colons israéliens a plus que doublé depuis la signature des accords
d’Oslo en 1993 : à la fin de 2016, près de 600 000 personnes vivaient dans plus de
227 colonies de peuplement, dont 97 avaient été créées sans autorisation officielle du
__________________
25 Knesset, « Knesset passes legislation authorizing interior minister to revoke permanent residency
status over involvement in terrorism », communiqué de presse (7 mars 2018), disponible à
l’adresse www.knesset.gov.il/spokesman/eng/PR_eng.asp?PRID= 13803.
26 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs o verview »,
p. 9 et 10.
27 Ibid., p. 7.
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Gouvernement israélien et étaient qualifiées d ’« avant-postes »28 . Les colonies de
peuplement israéliennes et les zones auxquelles elles sont associées représentent
40 % de la superficie totale de la Cisjordanie29.
32. Ces dernières années, le taux de croissance de la population des colonies
israéliennes a dépassé celui de l’ensemble de la population israélienne et
palestinienne de Cisjordanie30. Les politiques mises en place par le Gouvernement
israélien (prestation de services publics, mesures d ’incitations et traitement
préférentiel) favorisent la croissance de la population des colonies (voir A/72/90-
E/2017/71 et A/71/86-E/2016/13). Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux
droits de l’homme a indiqué que les mesures prises par Israël concernant les colonies
de peuplement équivalaient à un « transfert par Israël de sa population dans l e
Territoire palestinien occupé, ce qui [était] interdit par le droit international
humanitaire »31.
33. Les colonies de peuplement israéliennes demeurent l ’une des causes des
déplacements et des expulsions. Les mesures qui accompagnent la construction de
colonies de peuplement peuvent souvent entraver la mobilité des Palestiniens, et
notamment les empêcher d’accéder à leurs propres terres agricoles. En raison de la
présence des colons, mais aussi de celle des forces de sécurité et des soldats israéliens
qui assurent la sécurité des colons, les Palestiniens qui vivent à proximité des colonies
sont soumis à des tensions et à des violences accrues. Ils sont également susceptibles
de subir des peines collectives qui leur sont infligées en représailles à toute attaqu e
menée contre les Israéliens (voir A/HRC/37/43, par. 15 et par. 45 à 54).
34. En mai 2017, pour la première fois depuis 1992, les autorités israéliennes ont
officiellement approuvé la création d ’une nouvelle colonie dans la zone C et ce,
indépendamment de la création d ’autres colonies à travers la légalisation rétroactive
d’avant-postes. Cette nouvelle colonie a été créée dans la zone C pour reloger des
colons expulsés d’avant-postes32.
35. Le 8 février 2017, la Knesset a adopté la loi sur la régularisation des
implantations de Judée-Samarie, qui permet à Israël de continuer à utiliser des terres
privées appartenant à des Palestiniens, qui avaient été confisquées à des fins de
colonisation. C’était la première fois que la Knesset élargissait sa compétence à des
questions relatives à des biens détenus par des Palestiniens vivant sous occupation
militaire israélienne (voir A/72/564, par 14 et 15).
Restrictions à la circulation et à l’accès
Bouclage de Gaza
36. Près de 2 millions de Palestiniens de Gaza continuent de pâtir des conséquences
des escalades militaires successives, aggravées par des bouclages renforcés depuis
que le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007. Le blocus, qui pourrait
constituer une peine collective interdite par le droit international (voir A/72/565,
par. 28), continue de porter atteinte aux droits civils, politiques, économiques,
__________________
28 Betselem, « Settlements » (11 novembre 2017), disponible à l’adresse
www.btselem.org/settlements et Peace Now, base de données « Settlement Watch », disponible à
l’adresse http://peacenow.org.il/en/settlements-watch/settlements-data (consulté le 14 mars 2018).
29 Betselem, « Settlements ».
30 Information communiquée par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement ; et Betselem, « Settlements ».
31 Voir A/HRC/37/43, par. 69 ; et quatrième Convention de Genève, art. 49, par. 6.
32 Voir A/72/564, par. 6 ; voir aussi Peace Now, « Jurisdiction of the new settlement “Amihai”
approved » (30 mai 2017), disponible à l’adresse http://peacenow.org.il/en/jurisdiction-newsettlement-
amihai-approved ; et A/HRC/37/43, par. 8 et par. 15 à 17.
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sociaux et culturels des Palestiniens de Gaza (voir A/HRC/34/38, par. 29 ; A/71/364,
par. 28 et 29 ; A/70/421 par. 15 à 22 ; et A/HRC/31/44, par. 40 et 43).
37. Après les hostilités de 2014, Israël a mis en place des mesures qui ont facilité la
circulation des personnes et des biens à destination et en provenance de la bande de
Gaza. Cependant, le fait qu’Israël exige de coordonner et de surveiller l ’entrée sur le
territoire de matières premières essentielles considérées comme des produits à double
usage, les restrictions temporaires à l ’entrée de ciment et d’autres matériaux
nécessaires à la reconstruction ainsi que les interrogatoires, confiscations et retraits
de permis infligés de façon récurrente aux commerçants et aux marchands continuent
d’avoir un effet néfaste sur la situation économique, sociale et humanitaire dans l a
bande de Gaza (ibid.).
38. En 2017, le nombre de sorties par le point de passage d ’Erez, sous contrôle
israélien, a chuté de près de 50 % par rapport à l’année précédente, soit le taux le plus
bas depuis 2014. Les autorités israéliennes ont également demand é aux résidents de
Gaza se rendant à l’étranger de signer une renonciation dans laquelle ils s ’engagent,
à leur retour, à ne pas utiliser le même itinéraire avant un an, c ’est-à-dire qu’ils ne
peuvent rentrer plus tôt que par le point de passage de Rafah. Dans certains cas, des
voyageurs ont été détenus au passage jusqu ’à ce qu’ils signent cet engagement.
39. En outre, le nombre de permis valides délivrés aux négociants en décembre 2017
était de 551, contre 3 500 à 3 700 à la fin de 2015 33.
40. Le taux d’approbation des patients autorisés à traverser le point de passage
d’Erez est tombé à 54 % en 2017, contre 93 % en 2012 34 .Dans certains cas, les
patients qui avaient reçu l’autorisation de franchir le point de passage d ’Erez pour se
faire soigner hors de Gaza auraient été arrêtés au point de passage s’ils ne coopéraient
pas avec les forces de sécurité israéliennes, qui leur auraient demandé de fournir des
informations sur des groupes armés ou sur des membres de leur famille qui auraient
été affiliés à des groupes armés dans la bande de Gaza (voir A/72/565, par. 32).
41. En 2017, à l’exception de quelques rares occasions, les autorités égyptiennes
ont maintenu fermé le poste frontière de Rafah (ibid., par. 29).
42. Le Mécanisme pour la reconstruction de Gaza a joué un rôle crucial pour ce qui
est de faciliter l’importation de matériaux de construction dans la bande de Gaza,
mais a été moins efficace s’agissant de l’importation de matériaux « à double usage »
essentiels pour les projets de travaux publics35. Les homologations de grands projets
et l’importation de produits à double usage ont toutefois augmenté en 2018 36.
43. Invoquant des raisons de sécurité, l ’armée israélienne a également mis en place
des « zones d’accès restreint » le long de la barrière frontalière avec Israël et en mer,
portant gravement atteinte au droit des pêcheurs et des agriculteurs palestiniens à des
moyens de subsistance (voir A/HRC/34/38, par. 29 ; A/70/421 par.30 à 38 ; et
__________________
33 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, base de données « Gaza crossings: movement
of people and goods », disponible à l’adresse www.ochaopt.org/page/gaza-crossings-movementpeople-
and-goods ; voir également Gisha: Legal Center for Freedom of Movement, « 2017:
tightening of the closure – a round-up of 10 recent measures imposed by Israel further limiting
movement of people to and from Gaza », disponible à l’adresse
www.gisha.org/UserFiles/File/2017Tightening_of_the_closure.pdf ; et Amira Hass, « Israel to let
Gazans leave via West Bank – as long they don’t return for at least 12 months », Haaretz, 10 mars
2016, disponible à l’adresse www.haaretz.com/israel-news/.premium-gaza-residents-allowed-totravel-
as-long-as-they-stay-away-1.5415467.
34 Renseignements communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
35 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 7.
36 Renseignements communiqués par le Bureau du Coordonnateur spécial pour le processus de paix
au Moyen-Orient.
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A/HRC/31/44, par. 43). Officiellement, les autorités israéliennes interdisent l’accès à
des zones situées jusqu’à 100 mètres de la barrière de séparation, et l’accès aux
équipements lourds dans les zones situées jusqu ’à 200 mètres de cette barrière.
Cependant, les organisations humanitaires ont signalé que, dans la pratique, les zones
situées jusqu’à 300 mètres de la barrière de séparation étaient considérées par la
plupart des agriculteurs comme des zones « interdites », et celles allant jusqu’à
1 000 mètres comme des zones à « haut risque »37.
44. Bien que les restrictions maritimes aient évolué au fil du temps, Israël invoque
des raisons de sécurité et des tentatives de faire entrer illégalement des armes par la
mer et de mener des attaques par bateau 38 pour restreindre la zone autorisée pour la
pêche à 6 milles nautiques, soit moins du tiers des 20 milles nautiques alloués à la
pêche dans les accords d’Oslo. La limite est portée à 9 milles nautiques durant la
saison de la sardine39.
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
45. Les contraintes administratives, bureaucratiques et physiques entravent les
déplacements des Palestiniens en Cisj ordanie, compromettent les activités
économiques, l’accès aux services de base et l’acheminement de l’assistance et des
secours et portent atteinte à la liberté de circulation (voir A/HRC/31/44 par. 12 à 21).
46. Israël poursuit la construction de la « barrière de séparation » en Cisjordanie,
dont 65 % environ sont déjà terminés. Quelque 85 % des 712 kilomètres prévus
passent à l’intérieur de la Cisjordanie et non le long de la ligne d ’armistice établie en
1949 (la Ligne verte)40, au mépris de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale
de Justice en 2004, selon lequel « l’édification du mur qu’Israël, Puissance occupante,
est en train de construire dans le Territoire palestinien occupé, y compris à l ’intérieur
et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au
droit international » (voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1). Cinquante-trois
kilomètres (7,5 %) de la barrière sont en cours de construction. Si la construction suit
l’ensemble du tracé prévu, quelque 9,4 % de la Cisjordanie seront isolés entre le mur
et la Ligne verte et jusqu’à 25 000 Palestiniens pourraient alors s’ajouter aux 11 000
qui, en novembre 2017, étaient déjà confinés dans la zone de jointure 41, et dont bon
nombre rencontraient de ce fait des difficultés pour accéder au reste de la
Cisjordanie42.
47. D’après un audit mené par les autorités locales israéliennes,
140 000 Palestiniens vivent dans les huit quartiers palestiniens qui se trouvent dans
les limites de la municipalité de Jérusalem définies par les autorités israéliennes, mais
qui sont séparés du reste de Jérusalem-Est par la barrière. Ces quartiers manquent
gravement d’infrastructures de base et de services municipaux, notamment en matière
de maintien de l’ordre, et les conditions de vie y sont déplorables, alors même que
leurs habitants se trouvent sous la juridiction de la municipalité de Jérusalem et paient
des taxes locales. La « barrière de séparation » entrave également la liberté de
__________________
37 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 5.
38 Judah Ari Gross, « Shin Bet, IDF thwart Islamic Jihad attack on navy boats off Gaza coast »,
Times of Israel, 4 avril 2018. Disponible à l’adresse https://www.timesofisrael.com/shin-bet-idfthwart-
islamic-jihad-attack-on-navy-boats-off-gaza-coast/.
39 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian bulletin: Occupied
Palestinian Territory », édition spéciale, mai-juin 2017.
40 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Occupied Palestinian Territory:
humanitarian facts and figures » (décembre 2017), p. 10.
41 Il s’agit de la zone qui se trouve entre le mur et la ligne d’armistice de 1949.
42 Betselem, « The separation barrier » (11 novembre 2017). Disponible à l’adresse :
www.btselem.org/separation_barrier.
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circulation et l’accès à l’éducation et aux services municipaux dans ces quartiers (voir
A/HRC/37/43, par. 38 et 58).
48. Concernant les conséquences de la barrière de séparation sur la situation
sanitaire, en 2017, 12 % des demandes d’accès à Jérusalem-Est ou Israël émanant de
patients de Cisjordanie et 18 % de celles émanant d’accompagnateurs de patients ont
été refusées. L’accès direct aux services ambulanciers reste problématique, les
ambulances étant retardées par des contrôles de sécurité. Quelque 90 % des 2 125
ambulances de la Société du Croissant-Rouge palestinien entrant chaque année à
Jérusalem depuis d’autres endroits de Cisjordanie doivent transférer leurs patients
dans une autre ambulance aux points de contrôle, occasionnant des retards 43.
49. De plus, à la fin de janvier 2017, quelque 60 kilomètres de routes situées dans
un certain nombre de régions de la Cisjordanie étaient réservés à l’usage exclusif ou
quasi exclusif des citoyens israéliens et interdits aux Palestiniens 44. Les zones de tir
pour les entrainements militaires couvrent environ 17,5 % de la surface totale de la
Cisjordanie et 29 % de la zone C, ce qui entrave également les déplacements
(voir A/72/564, par. 41).
50. Dans 90 communautés palestiniennes, des agriculteurs possèdent des terrains
situés à l’intérieur ou à proximité de 56 implantations israé liennes. Ces agriculteurs
ne peuvent accéder à leurs terres qu’après une « coordination préalable » avec les
autorités israéliennes, qui n’autorisent habituellement l’accès que pour un nombre de
jours limité durant les saisons de labourage et de récolte. D urant la saison de récolte
des olives de 2017, comme les années précédentes, de nombreux agriculteurs
palestiniens ont signalé que le temps imparti était insuffisant, ou bien que l ’armée
israélienne n’était pas arrivée à l’heure prévue pour leur permettre d’accéder à leurs
terres, les laissant sans protection et vulnérables à des attaques de colons 45.
51. Des permis spéciaux ou une « coordination préalable » sont également exigés
des agriculteurs palestiniens pour accéder aux terres agricoles désignées comme
« fermées » dans la zone de jointure. S’ils reçoivent une autorisation, ils doivent
passer par des points de passage désignés le long de la barrière de séparation ou par
des postes de contrôle pour se rendre sur leurs terres. Durant la saison de récolte des
olives de 2017, 76 points de passage permettaient l ’accès aux terres agricoles, contre
84 l’année précédente (voir par. 68 à 72 ci-dessous)46.
52. Selon un accord conclu entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine
en 1997, l’armée israélienne garde le contrôle de plus de 20 % de la ville d’Hébron,
zone dénommée H2, où vivent environ 40 000 Palestiniens et quelques centaines de
colons israéliens répartis dans cinq colonies. Les Israéliens n ’ont pas accès aux zones
H1 de la ville d’Hébron47.
53. Israël a imposé d’importantes restrictions des déplacements dans la zone H2 et
les zones environnantes, invoquant des raisons de sécurité et des attaques perpétrées
par des Palestiniens. Plus de 100 obstacles ont ainsi été installés, dont 20 postes de
contrôle dotés de personnel, et la zone colonisée et ses alentours ont été isolés du
reste de la ville. Cela a eu des conséquences sur la liberté de circulation de l ’ensemble
de la population palestinienne de la zone H2, ainsi que d ’autres habitants de la ville
__________________
43 Renseignements communiqués p ar l’OMS.
44 Yesh Din, « Through the lens of Israel’s interests: the civil administration in the West Bank »,
rapport de situation (décembre 2017) p. 14 ; et A/71/86–E/2016/13, par. 5.
45 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian bulletin: Occupied
Palestinian Territory » (novembre 2017).
46 Ibid.
47 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « The humanitarian impact of Israeli
settlements in Hebron city » (février 2018).
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d’Hébron. Les difficultés économiques, sociales et humanitaires considérables qui en
ont découlé ont créé des pressions sur les Palestiniens qui y vivent, les incitant à
partir48. Les restrictions à la liberté de circulation, les attaques et intimidations des
colons israéliens et l’absence d’une application adéquate de la loi à l’égard des colons
qui usent de violence ont poussé des Palestiniens à quitter leurs foyers dans la ville
d’Hébron47. Entre avril 2017 et janvier 2018, 252 incidents liés à l ’accès en
Cisjordanie ont été signalés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -Orient (UNRWA). On estime que
1 222 jours (9 175 heures) de travail ont été perdus en raison de ces incidents. Une
telle situation compromet l’accès des réfugiés palestiniens à l’éducation, à la santé et
aux services de secours49.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles palestiniennes
Eau
54. Les coupures d’eau continuent de perturber la vie quotid ienne et entravent les
programmes de développement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Quelque
1,8 million de Palestiniens ont besoin d ’une assistance humanitaire en matière d ’eau,
d’assainissement et d’hygiène50.
55. En raison du régime restrictif d ’aménagement du territoire, les communautés
vivant dans la zone C disposent de peu de moyens pour réparer, remettre en état ou
construire des infrastructures sanitaires et hydrauliques de base au niveau de la
communauté ou des ménages. De nombreuses populations n’ont donc pas
suffisamment d’eau potable et d’eau pour les usages domestiques et pour le bétail. De
manière générale, dans la zone C sous contrôle israélien et dans les zones A et B sous
contrôle palestinien, du fait également du manque d ’entretien tant des conduites d’eau
reliant la population palestinienne en Cisjordanie que des réseaux de distribution
d’eau dans les villes et villages palestiniens, un tiers de l ’eau fournie aux Palestiniens
par le réseau est perdue à cause de fuites51.
56. Vingt-deux pour cent de la population palestinienne de Cisjordanie, soit
649 000 personnes, pâtissent soit du manque d ’accès à l’eau soit de la mauvaise
qualité de celle-ci. Environ 156 000 personnes ne sont raccordées à aucun réseau de
distribution d’eau ou reçoivent de l’eau moins d’une fois par semaine52.
57. Dans la zone C, près de 95 000 personnes reçoivent moins de 50 litres d ’eau par
personne et par jour, soit la moitié du minimum recommandé par l ’Organisation
mondiale de la Santé (OMS)53. Sur ces 95 000 personnes, 20 00 0 environ vivent dans
des communautés de Bédouins ou de pasteurs dans des habitations considérées par
les autorités israéliennes comme illégales, et n ’ont accès qu’à une trentaine de litres
par jour pour un prix 10 fois plus élevé que celui du réseau54.
__________________
48 Bureau du Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen -Orient, « Report to the
Ad Hoc Liaison Committee » (20 mars 2018).
49 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
50 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 hu manitarian needs overview », p. 27.
51 Ibid., p. 11 et 27.
52 Ibid.
53 Ibid., p. 29.
54 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
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58. Les Palestiniens sont également contraints de pomper et de stocker de l ’eau pour
un coût exorbitant, car ils ne sont pas autorisés à utiliser les conduites d ’eau passant
près de leurs villages, qui alimentent les colonies 55.
59. Entre janvier et novembre 2017, l es autorités israéliennes ont démoli ou saisi
19 installations en rapport avec l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans la zone C de
la Cisjordanie, y compris des citernes, des conduites d ’eau et des latrines mobiles,
affirmant qu’ils avaient été installés sans permis56.
60. À Jérusalem-Est, seuls 59 % des habitants palestiniens sont reliés légalement au
réseau d’eau. Les Palestiniens pâtissent de la mauvaise qualité des connexions aux
réseaux d’eau et d’eaux usées en raison de l’absence persistante d’une planification
et d’une allocation appropriées des ressources dans leurs quartiers 57.
61. Les problèmes rencontrés dans le secteur de l ’eau, de l’assainissement et de
l’hygiène affectent l’ensemble des 2 millions de personnes vivant dans la bande de
Gaza56, 58 . Environ 40 % de l’eau fournie pour les usages domestiques est perdue
avant d’atteindre les consommateurs en raison du mauvais état des infrastructures 59.
62. La contamination par les eaux usées et le pompage excessif ont rendu plus de
95 % de l’eau extraite de l’aquifère côtier de Gaza impropres à la consommation
humaine. Si la détérioration de l’aquifère se poursuit à la vitesse actuelle, on estime
que les dommages seront irréversibles d ’ici à 2020. L’augmentation de la fréquence
des coupures d’électricité a aggravé la situation. Environ 90 % de la population de
Gaza dépend de l’achat d’eau dessalée à des entreprises privées, ce qui constitue un
lourd fardeau financier pour des familles déjà appauvries et accroît les risques pour
la santé d’une éventuelle contamination60.
63. À peine 10,4 % de la population de Gaza a accès à un approvisionnement en eau
potable de meilleure qualité61, avec moins de 50 litres disponibles par jour et par
personne, soit moitié moins que la norme internationale minimale 62 . Personne ne
dispose de la quantité d’eau recommandée par l’OMS, qui est de 100 litres par jour
et par personne.
64. D’après les données de 2016 de la Régie palestinienne des eaux, 98 millions de
mètres cube d’eau destinés à un usage domestique ont été livrés à Gaza depuis
différentes sources. Seuls 18 % de l’eau fournie par ces sources était potable 63.
__________________
55 Association for Civil Rights in Israel, « Between the green line and the red line », dans « 50 years:
a State without borders – people without human rights », disponible à l’adresse :
www.acri.org.il/campaigns/50yearsen.
56 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview »,
p. 28 et 29. La vulnérabilité à l’égard de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène est calculée sur
la base d’une évaluation des besoins des populati ons menée par Action contre la faim (ACF) et le
Gruppo di Volontariato Civile, en coopération avec la Régie palestinienne des eaux et le Service
palestinien d’hydrologie.
57 Association for Civil Rights in Israel, « East Jerusalem: facts and figures 2017 », p. 4 et 5.
58 Organisation des Nations Unies, « Gaza ten years later: United Nations country team in the
Occupied Palestinian Territory » (juillet 2017).
59 Betselem, « Water crisis » (11 novembre 2017). Disponible à l’adresse :
https://www.btselem.org/water.
60 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview »,
p. 8 et 27.
61 Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, sur la base de l’enquête en grappes à
indicateurs multiples de 2014.
62 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
63 Renseignements communiqués par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO).
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65. Des efforts sont faits actuellement pour résoudre certains des problèmes liés à
l’eau, avec notamment la reprise des réunions de la Commission mixte de l ’eau et le
lancement du projet de traitement d’urgence des eaux usées de Gaza-Nord pour la
Cisjordanie et Gaza. Des progrès ont également été faits dans le cadre du projet de
canal reliant la mer Rouge et la mer Morte.
Pollution
66. La détérioration des infrastructures et du réseau de fourniture d’électricité à Gaza
a eu de graves conséquences sur le fonctionnement des stations de traitement des
eaux, de pompage des eaux usées et de traitement de l ’eau potable ou courante64. Un
quart de la population n’est pas raccordée au réseau d’assainissement, et le niveau de
pollution est quatre fois plus important que la limite fixée dans les normes de salubrité
de l’environnement65. Chaque jour à Gaza, environ 108 millions de litres d’eaux usées
sont versées dans la mer Méditerranée sans avoir ét é traitées ou seulement
partiellement, et 73 % du littoral est pollué par ces eaux usées 58.
67. D’après des sources officielles palestiniennes, les autorités et les colons
israéliens ont recours à des pratiques qui nuisent gravement à l ’intégrité des terres
agricoles et à la santé des Palestiniens et mettent en péril la faune et la biodiversité,
notamment le transfert illicite de déchets dangereux en Cisjordanie et l ’installation
dans une partie de la vallée du Jourdain d ’une décharge israélienne destinée à rec evoir
des déchets industriels66.
Accès aux terres agricoles
68. L’accès des Palestiniens aux terres agricoles et leur utilisation sont entravés par
de nombreux facteurs, comme les restrictions de circulation, la confiscation des terres
et la violence des colons.
69. Des restrictions limitent l’accès des Palestiniens aux terres dans la zone de
jointure et aux alentours des implantations israéliennes, ce qui les empêche de mener
des activités agricoles fondamentales toute l ’année et a des répercussions sur la
productivité et sur la valeur ajoutée du secteur de l ’olive. Ainsi, le taux de rendement
des oliviers situés dans la zone de jointure a diminué de 55 % à 65 % ces quatre
dernières années par rapport à des oliviers accessibles toute l ’année45.
70. D’après la base de données des pertes établie par le Ministère palestinien de
l’agriculture et du développement rural, le déracinage, les incendies, la destruction
d’arbres et d’autres cultures, la démolition des structures et l ’exécution d’ordres
d’arrêt ont causé environ 2 millions de dollars de dégâts en 2017 67.
71. Durant la saison de récolte des olives de 2017 (de mi -septembre à minovembre),
5 582 oliviers appartenant à des Palestiniens ont été endommagés par des
colons, contre 1 652 en 2016. Des agriculteurs palestinien s ont en outre indiqué que
__________________
64 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 Hu manitarian needs overview »,
p. 28, d’après Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Gaza crisis: early warning
indicators » (juin 2017), disponible à l’adresse
www.ochaopt.org/sites/default/files/gaza_indicators_final.pdf .
65 Abeer Abu Shawish et Catherine Weibel, « Gaza children face acute water and sanitation crisis »
(UNICEF, 1er septembre 2017). Disponible à l’adresse www.unicef.org/wash/oPt_100684.html.
66 Voir A/72/90-E/2017/71, par. 61 ; et Adam Aloni, Made in Israel: Exploiting Palestinian Land for
Treatment of Israeli Waste (Betselem, 2017), conclusions, disponible à l’adresse
www.btselem.org/publications/summaries/201712_made_in_israel .
67 Renseignements communiqués par la FAO d’après les données obtenues en janvier 2018 auprès du
Ministère palestinien de l’agriculture et du développement rural.
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lorsqu’ils ont été autorisés à accéder à leurs terres, ils ont découvert qu ’on avait
récolté et volé les fruits de 3 200 oliviers45.
72. En 2017, le secteur agricole de la bande de Gaza, regroupant des agriculteurs,
des éleveurs, des sélectionneurs et des pêcheurs, a encore été marqué par le recul des
capacités de production et l’instabilité des revenus, bien que les exportations aient
lentement augmenté depuis la fin des hostilités de 2014 68. La restauration des sols,
des systèmes d’irrigation, des serres, de la fertilité du sol et des vergers a été lente,
entraînant une dépendance à l’égard de l’assistance à court terme. Les retards et les
restrictions relatifs à l’importation de certains biens à double usage, comme les
conduits et le bois d’oeuvre, ont également eu des répercussions sur l ’agriculture69.
Exploitation des ressources minérales
73. Depuis les années 70, les entreprises et sociétés israéliennes sont autorisées à
exploiter les ressources naturelles dans le Territoire palestin ien occupé. D’après des
données officielles israéliennes, huit carrières appartenant à des Israéliens et huit
autres appartenant à des Palestiniens étaient exploitées en 2010 dans la zone C de la
Cisjordanie, et transféraient respectivement 94 % et 80 % de leur production à
Israël70.
74. D’après l’Union des producteurs de pierre et de marbre de la Cisjordanie, aucun
permis autorisant l’ouverture d’une carrière dans la zone C n’a été octroyé à une
entreprise palestinienne depuis 1994, alors même que cela était p révu par les Accords
d’Oslo. Par ailleurs, bon nombre d ’anciens permis ont expiré. Par conséquent, seul
un très petit nombre de carrières sont encore exploitées dans la zone C. La fermeture
de carrières a en outre été assortie de confiscations de biens et d’amendes71.
Situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé
75. Mettre fin à l’occupation est le seul moyen de permettre aux Palestiniens
d’avancer dans la voie de la réalisation des objectifs de développement durable.
Quelque 2,5 millions de Palestiniens, soit la moitié de la population, ont besoin d ’une
aide humanitaire72.
76. L’équipe de pays des Nations Unies dans le Territoire palestinien occupé a
estimé qu’en raison du bouclage, des opérations militaires récurrentes et des divisions
internes entre Palestiniens, Gaza deviendrait invivable d ’ici à 2020. Elle a en outre
ajouté que sans l’aide internationale et sans les services fournis par l ’ONU, Gaza
serait déjà invivable depuis des années. En tout état de cause, il est évident que la
situation continue de se dégrader58.
77. Environ 80 % des Palestiniens à Gaza bénéficient d ’une aide, y compris
alimentaire, ce qui leur permet de consacrer leurs maigres ressources à d ’autres
__________________
68 Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 2 621 camions chargés de
marchandises ont été transférés en dehors de Gaza en 2017, contre 2 132 en 2016. Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, base de données « Gaza crossings: movement of people
and goods ».
69 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 35
et 36.
70 Yesh Din, « The great drain: Israeli quarries in the West Bank – high court sanctioned
institutionalized theft », rapport de situation (septembre 2017), introduction.
71 Banque mondiale, « Area C and the future of the Palestinian economy » (2 octobre 2013), par. 30
et 31. Disponible à l’adresse openknowledge.worldbank.org/bitstream/handle/10986/
16686/AUS29220REPLAC0EVISION0January02014.pdf.
72 Organisation des Nations Unies et État de Palestine, « Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au
développement 2018-2022 pour l’État de Palestine », analyse de la situation ; et Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 17.
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produits essentiels, d’éviter que leur situation alimentaire et leurs moye ns de
subsistance ne se dégradent davantage et de limiter les répercussions du recours à des
mécanismes de survie néfastes73.
Résultats économiques
78. La situation économique du Territoire palestinien occupé s ’est dégradée en
2017. L’économie souffre depuis longtemps de restrictions en matière de circulation,
d’accès et de commerce qui maintiennent le volume des investissements extrêmement
bas et ont entraîné une érosion de la base de production. D ’importantes aides
financières octroyées par la communauté internationale ont permis d’atténuer les
effets de ces restrictions sur la croissance en stimulant la consommation publique et
privée. D’après les données les plus récentes, un taux de croissance de 2,4 % a été
enregistré en 2017, imputable principalement à la Cisjordanie, alors qu’il n’était que
de 0,5 % à Gaza74.
79. Selon les estimations, le produit intérieur brut (PIB) à prix constants et le PIB
par habitant ont augmenté de 8,4 % et 6,0 % respectivement en Cisjordanie au cours
du quatrième trimestre 2017 par rapport à la même période en 2016. Toutefois, à Gaza,
ils ont diminué de 2,9 % et 6,9 % respectivement sur cette même période 75 . La
dégradation des infrastructures, la réduction des dépenses imposée par l ’Autorité
palestinienne, le maintien du bouclage et les divisions internes entre Palestiniens ont
eu des répercussions sur la croissance à Gaza 76.
80. Le taux de croissance économique du Territoire palestinien occupé ne suffira
pas à compenser les déséquilibres économiques et à améliorer de manière
significative le niveau de vie de la population dans les années à venir 77. La croissance
enregistrée après 2014 a été le fait d ’un effort massif de reconstruction et d ’une remise
à niveau plutôt que de l’expansion de l’économie dans de nouveaux secteurs. En
outre, la situation a été aggravée par la faiblesse des investissements publics et privés.
81. Selon les projections du Fonds monétaire international, le taux de croissance
sera seulement de 3 % en 2018 (2,7 % en Cisjordanie et 4,0 % à Gaza)78, en raison
des répercussions sur l’économie et le secteur financier des contraintes imposées par
Israël à la circulation des biens, de la main -d’oeuvre et des personnes, et du montant
encore faible de l’aide internationale. La consommation et l ’investissement sont
freinés par les problèmes de liquidités et par la réduction des réserves économiques,
en particulier à Gaza58.
82. Pour ce qui est des résultats budgétaires, les recettes nettes du premier semestre
de 2017 ont progressé de 7,3 % par rapport au premier semestre de 2016. Toutefoi s,
un nouveau déficit budgétaire de 8,4 % du PIB est prévu pour 2017 en raison de la
pression accrue exercée sur les finances de l ’État par la baisse des transferts de
donateurs79. On prévoit une inflation de 1,2 % en 2017, faisant suite à la déflation de
2016. Les indicateurs macroéconomiques sont mis à mal par les mesures restrictives
imposées par Israël et par d’autres facteurs de risque.
__________________
73 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 8.
74 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee », 19 mars
2018, chap. I.A.
75 Calculs effectués par la Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale à partir des
données du Bureau central palestinien de statistique, disponibles à l’adresse
www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_29 -3-2018-qna-en.pdf.
76 Fonds monétaire international, « West Bank and Gaza: report to the Ad Hoc Liaison Committee »
(31 août 2017).
77 Ibid.
78 Ibid.
79 Ibid.
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83. La situation du marché du travail dans le Territoire palestinien occupé reste
mauvaise en raison de la pression démographique, de la stagnation économique et des
obstacles imposés par l’occupation. Par rapport aux mêmes périodes en 2016, le
chômage a augmenté de 0,4 %, 2,1 % et 0,8 % les trois premiers trimestres de 2017,
puis diminué de 1,2 % au quatrième trimestre, atteignant un taux maximal de 29,2 %
au troisième trimestre80. Au quatrième trimestre de 2017, le taux de chômage était de
19,5 % pour les hommes, 43 % pour les femmes et 40,7 % pour les jeunes âgés de
20 à 24 ans81. On a enregistré un taux de chômage de 13,7 % en Cisjordanie, contre
un taux exorbitant de 42,7 % à Gaza. Ces résultats témoignent des conditions
difficiles qui règnent à Gaza et des possibilités qui restent limitées. En outre, depuis
2007, les personnes résidant à Gaza ne peuvent toujours pas aller travailler en Israël.
84. Dans le Territoire palestinien occupé, le taux de pauvreté mesuré à partir du
seuil national de pauvreté est passé de 26 % en 2011 à 29 % en 2017. Ce taux était
très élevé à Gaza, où il a atteint 54 %82.
85. D’après l’analyse multidimensionnelle de la pauvreté touchant les enfants
menée par le Fonds des Nations Unies pour l ’enfance (UNICEF), 65,7 % des enfants
dans le Territoire palestinien occupé subissent des formes de privation concernant au
moins deux indicateurs, et l’ensemble des enfants à Gaza subissent au moins deux
formes de privation (voir E/ESCWA/EDID/2017/2).
Sécurité alimentaire
86. Les principaux facteurs expliquant la vulnérabilité alimentaire dans le Territoire
palestinien occupé sont les restrictions imposées par Israël à la circulation des biens
et des personnes ; les retards économiques à l’origine du maintien d’un fort taux de
chômage, en particulier dans la bande de Gaza ; les restrictions d’accès aux ressources
naturelles disponibles ; et l’impossibilité, pour l’Autorité palestinienne, de jouer un
rôle de régulation à l’extérieur des zones A et B, où se situe la majeure partie du
Territoire palestinien occupé83. La mauvaise utilisation des produits alimentaires en
raison de la faible qualité de l’eau, les conditions d’hygiène et de salubrité, l’accès
limité aux soins de santé et la dégradation des régimes alimentaires contribuent
également à l’insécurité alimentaire.
87. Environ 1,6 million de Palestiniens (soit 31,5 % de la population) se trouvent
en situation d’insécurité alimentaire. La prévalence de cette situation est
particulièrement élevée dans la bande de Gaza, où 40 % des ménages connaissent une
insécurité alimentaire, soit plus du triple qu ’en Cisjordanie (13 %) 84 . Une crise
alimentaire n’a pu être évitée dans la bande de Gaza que grâce à une aide humanitaire
de grande ampleur. Plus de 70 % des habitants de cette partie du territoire ont
bénéficié de l’aide internationale en 2016, sous forme essentiellement de pr oduits
alimentaires. Toutefois, la moitié environ de la population palestinienne souffre de
plus d’une carence en oligoéléments85.
__________________
80 Calculs effectués par la Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale à partir des
données du Bureau central palestinien de statist ique.
81 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « Labour force survey results fourth
quarter (October–December, 2017) round main results », communiqué de presse (13 février 2018).
Disponible à l’adresse www.pcbs.gov.ps/site/512/default.aspx?lang=en&ItemID=3050.
82 Données préliminaires communiquées par le Bureau central palestinien de statistique.
83 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 37.
84 Renseignements communiqués par la FAO ; et Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, « 2018 Humanitarian needs overview », p. 3.
85 Renseignements communiqués par le Programme alimentaire mondial. Voir également Programme
alimentaire mondial, « Nutrition awareness sessions in Palestine » (novembre 2016). Disponible à
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88. Le taux d’insécurité alimentaire modérée à grave est plus élevé parmi les
réfugiés palestiniens que parmi les non-réfugiés. Les camps de réfugiés enregistrent
les plus forts taux de prévalence de l ’insécurité alimentaire. Ainsi, deux ménages sur
cinq (soit 35,9 %) dans les camps de réfugiés se trouvaient en insécurité alimentaire
en 201686 . Parmi les réfugiés présents en Cisjorda nie, ce taux s’élevait à 15,1 %,
contre 41,3 % dans la bande de Gaza87.
89. Plus de 993 000 personnes ont reçu une aide alimentaire de la part de l ’UNRWA
en 2017, contre environ 80 000 en 2000. Depuis mars 2017, le salaire mensuel des
agents palestiniens de la fonction publique basés à Gaza a diminué de 30 à 40 %, ce
qui a contraint de nouvelles familles à faire appel aux services de secours de
l’UNRWA, déjà très sollicité88.
90. La prévalence de l’insécurité alimentaire est plus élevée parmi les ménages
dirigés par des femmes que parmi ceux dirigés par des hommes. En outre, dans la
bande de Gaza, 46 % des ménages dirigés par des femmes se trouvent en situation
d’insécurité alimentaire modérée à grave, contre 39 % des ménages dirigés par des
hommes. En Cisjordanie, ces taux se situent à 31 % et 11 % respectivement89.
91. Le taux d’insécurité alimentaire parmi les Bédouins et les communautés
d’éleveurs dans la zone C a augmenté entre 2012 et 2016, passant de 55 % à 61 %.
En parallèle, le pourcentage de ménages se trouvant en situation de sécurité
alimentaire est tombé de 20 % à 6 % sur la même période90.
Éducation
92. Environ 490 145 élèves (dont 249 147 filles) dans l’ensemble du Territoire
palestinien occupé éprouvent des difficultés à accéder à une éducation de qualité da ns
un environnement sûr, répondant aux besoins de l ’enfant91.
93. En Cisjordanie, les élèves vivent dans un climat de coercition, causé par des
violences et des actes de harcèlement et d ’intimidation (attaques, menace contre les
écoles, les élèves et les enseignants, etc.) commis par les forces armées et les forces
de sécurité israéliennes ainsi que par les colons 92. Des familles quittent leur foyer
pour que leurs enfants accèdent ailleurs à l ’éducation en toute sécurité93.
94. Au premier semestre de 2017, les forces israéliennes auraient lancé des grenades
lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc sur des élèves et auraient fait des
incursions dans des écoles. Pendant cette même période, une augmentation du nombre
d’attaques contre des écoles a été enregistrée d ans la zone C, dans la zone H2
d’Hébron et à Jérusalem-Est. En Cisjordanie, les enfants sont souvent soumis à des
fouilles corporelles et à des fouilles de leurs sacs, et sont parfois harcelés et détenus,
notamment quand ils passent par les postes de contr ôle. Dans certaines zones,
lorsqu’ils passent près des implantations israéliennes, ils risquent également de subir
des actes d’intimidation et de violence de la part des colons. Les élèves doivent
__________________
l’adresse http://documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/communications/
wfp288670.pdf.
86 Renseignements communiqués par la FAO.
87 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 Humanitarian needs overview »,
p. 34 ; et renseignements communiqués par le Programme alimentaire mondial.
88 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
89 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 Humanitarian needs overview », p. 34
et 35 ; et renseignements communiqués par la FAO.
90 Renseignements communiqués par le Programme alimentaire mondial.
91 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitar ian needs overview », p. 38.
92 Renseignements communiqués par l’UNICEF et Bureau de la coordination des affaires
humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 39.
93 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs o verview », p. 39.
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souvent marcher jusqu’à 10 kilomètres pour aller à l’école, mettant leur sécurité en
péril. Les filles en particulier seraient exposées à un risque élevé d ’abandon scolaire
car leurs parents auraient peur pour leur sécurité lorsqu ’elles font le trajet jusqu’à
l’école. L’impunité des auteurs de telles violations ag grave cette situation et le
nombre d’attaques nuisant à l’éducation augmente dans l’ensemble de la
Cisjordanie94.
95. À Jérusalem-Est, selon des données officielles israéliennes, près de
2 000 nouvelles salles de classe sont nécessaires pour répondre aux besoi ns de la
population palestinienne. Au niveau local, l ’éducation est entravée par l’insuffisance
des infrastructures, due à un mode de planification et de zonage discriminatoire et
restrictif et à la pénurie d’enseignants qualifiés et d’autres professionnels, compte
tenu de la difficulté pour les personnes vivant en Cisjordanie d ’obtenir un permis pour
se rendre à Jérusalem-Est. Les enfants palestiniens scolarisés à Jérusalem-Est doivent
étudier une version du programme d ’enseignement palestinien modifiée par Israël,
apparemment pour censurer « l’incitation »95.
96. Quarante-quatre écoles palestiniennes (36 dans la zone C et 8 à Jérusalem -Est)
accueillant environ 5 000 enfants risquent d’être démolies ou saisies car elles ne
disposent pas de permis de construire israélien96.
97. Dans la bande de Gaza, les deux tiers des écoles dispensent actuellement deux
à trois fois plus de cours afin de pouvoir accueillir tous les élèves. En conséquence,
le nombre d’heures d’enseignement par jour d’école a été réduit à 4,5 (contre 5,5 en
Cisjordanie)97.
98. L’UNRWA indique qu’en raison du manque de fonds et de terrains pour
construire des écoles, 70,2 % de ses établissements scolaires (accueillant
271 000 élèves) continuent d’avoir recours à un système de classes alternées, ce qui
fait que les enfants de réfugiés ont moins d ’occasions de participer à des activités
ludiques et créatives que les élèves des autres établissements 98.
99. Le déficit financier sans précédent de l ’UNRWA pourrait gravement nuire à sa
capacité de fournir des services d’éducation primaire et des services scolaires aux
élèves palestiniens réfugiés dans le Territoire palestinien occupé. Le manque de fonds
limite également la capacité de l’Organisation des Nations Unies pour l ’éducation, la
science et la culture (UNESCO) de favoriser une éducation de qualité dans la bande
de Gaza99.
Santé publique
100. Le bouclage de Gaza et les divisions entre Palestiniens continuent de fortement
compromettre la disponibilité et la qualité des soins de santé dans la bande de Gaza
ainsi que l’accès aux soins de santé des patients et des professionnels de la santé qui
résident en dehors de cette zone. Les conditions de vie à Gaza, en particulier la
surpopulation et l’insalubrité des logements, augmentent les risques de santé publique
liés à la dégradation des conditions d’approvisionnement en eau, d’assainissement et
d’hygiène. La situation est particulièrement précaire pour les réfugiés qui vivent dans
des camps, où la densité moyenne de population avoisine les 40 000 personnes au
__________________
94 Ibid., p. 38 et 39.
95 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
96 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian bulletin: Occupied
Palestinian Territory » (février 2018).
97 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
98 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
99 Renseignements communiqués par l’UNESCO.
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kilomètre carré100. Près de 300 000 enfants palestiniens à Gaza ont besoin d ’une forme
de soutien psychologique ou d’intervention psychosociale101.
101. En raison de la pénurie de fournitures médicales, de machines, de médicaments
et d’articles à usage unique, due au déficit de financement, et à cause du manque de
personnel, 10 000 nouveau-nés sont en danger et le taux de mortalité néonatale stagne
à 14 ‰. À Gaza, on estime à 140 000 le nombre d’enfants de moins de 5 ans qui
souffrent de malnutrition chronique et d ’un retard de croissance102.
102. La crise de l’énergie que connaît Gaza a compromis la fourniture de services de
base et accentué de graves problèmes de santé publique. Les hôpitaux ont dû reporter
des opérations chirurgicales, autoriser prématurément la sortie de patients et nettoyer
moins fréquemment les installations médicales 103 . L’hôpital de Beit Hanoun, qui
dispense normalement des soins à plus de 300 000 personnes dans le nord de Gaza, a
interrompu ses services médicaux à la fin de janvier 2018 car il manquait de réser ves
de combustible96.
103. En 2017, dans la bande de Gaza, on disposait de moins d ’un mois de stocks pour
38 % des articles figurant sur la liste des médicaments essentiels et 31 % des articles
figurant sur la liste des articles médicaux essentiels à usage uni que (moyenne
mensuelle). Le manque d’installations pour les traitements indispensables et de
technologies d’examen adéquates explique l’orientation des malades vers d ’autres
médecins en dehors de Gaza, en particulier pour les soins d ’oncologie. Les patients
envoyés en dehors de Gaza doivent traverser le point de passage d ’Erez pour accéder
à des établissements situés à Jérusalem-Est (53 %), en Israël (22 %) et en Cisjordanie
(17 %)104.
104. Les travailleurs sanitaires ont le droit de demander des permis pour entr er et
sortir de Gaza. Dans la pratique, ils rencontrent des obstacles considérables et
seulement 61 % des personnes qui ont demandé en 2017 un tel permis à des fins
humanitaires par l’intermédiaire de l’OMS l’ont obtenu105.
105. La fragmentation de la Cisjordanie compromet le droit des Palestiniens à la
santé. Plus de 260 000 Palestiniens vivant dans la zone C, la zone H2 d ’Hébron et la
zone de jointure sont tributaires des soins de santé prodigués par des organismes
humanitaires, y compris environ 64 000 femmes en âge de procréer, plus de
34 000 enfants de moins de 5 ans et plus de 85 000 enfants âgés de 5 à 19 ans. D ’autres
groupes vulnérables sont notamment les personnes handicapées et les personnes
âgées106.
106. Environ 17 % des Palestiniens de la zone C sont trait és dans des dispensaires
itinérants 107 , dont les services sont compromis par la fermeture de routes et de
mauvaises conditions météorologiques. Environ 12 % des habitants de la zone C
__________________
100 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
101 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p. 7.
102 Ibid., p. 31.
103 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
104 Renseignements communiqués par l’OMS.
105 Ibid., citant le rapport mensuel de l’OMS sur l’orientation des patients de la bande de Gaza vers
d’autres établissements pour le mois de décembre 2017, disponible à l ’adresse suivante :
http://www.emro.who.int/pse/publications-who/monthly-referral-reports.html.
106 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 humanitarian needs overview », p 32,
sur la base des données tirées module sectoriel Santé pour 201 7 et du projet sur les profils de
vulnérabilité des populations palestiniennes dans la zone C.
107 Voir https://public.tableau.com/profile/ocha.opt#!/vizhome/Hea lth-VPP/Dashhealth ; et
renseignements communiqués par l’OMS.
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vivent dans des localités situées à plus de 30 kilomètres d ’un centre de soins de santé
primaires et n’ont pas accès à un dispensaire mobile108.
107. Dans les camps de Cisjordanie, où la densité moyenne de population est
d’environ 40 000 personnes par kilomètre carré mais peut atteindre dans certains cas
de 130 000 à 180 000 personnes, quelque 30 % des réfugiés sont exposés à des risques
sanitaires causés par l’ampleur du surpeuplement et l’insuffisance des réseaux
d’approvisionnement en eau et d ’assainissement109.
108. En Cisjordanie, les centres de santé connaissent également des pénuries de
fournitures médicales, notamment en raison du manque de financement : en 2017, une
moyenne de 23 % des médicaments essentiels et de 19 % des articles médicaux
essentiels à usage unique étaient en rupture de stock dans les principaux
établissements cisjordaniens délivrant des médicaments 110.
109. Les habitants des zones de Jérusalem-Est au-delà de la « barrière » sont
pénalisés par le fait que les conducteurs d ’ambulances israéliennes refusent de
s’y rendre sans escorte policière, invoquant des problèmes de séc urité, tandis que les
ambulances palestiniennes ne sont pas autorisées à franchir la « barrière » (voir
A/HRC/37/43, par. 58). On trouve des groupes de population extrêmement
vulnérables à Jérusalem-Est, où environ 119 000 personnes souffrent de problèmes
de santé mentale et du manque de soins de santé essentiels et de soins d ’urgence111.
110. D’après une étude récemment publiée par le Fonds des Nations Unies pour la
population (FNUAP) en coopération avec le Minis tère palestinien de la santé, environ
60 % (soit 643 femmes) des malades du cancer du sein décédées en 2016 sont mortes
prématurément en raison de divers facteurs, notamment des retards de diagnostic et
de traitement constatés dans le Territoire palestinie n occupé. L’étude a révélé que,
dans de tels cas, les restrictions d ’accès à la Cisjordanie et à Israël avaient une grande
incidence sur le traitement des patientes palestiniennes, notamment celles vivant dans
la bande de Gaza112.
III. Golan syrien occupé
111. Dans sa résolution 497 (1981), le Conseil de sécurité a décidé que la décision
prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le
territoire syrien occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet
juridique sur le plan international, et a exigé qu ’Israël, Puissance occupante, rapporte
sans délai sa décision. Il a déclaré que toutes les dispositions de la quatrième
Convention de Genève continuaient de s’appliquer au territoire syrien occupé par
Israël depuis juin 1967.
112. On estime que 23 000 colons israéliens vivent dans 34 implantations illégales
dans le Golan syrien occupé. Le Gouvernement israélien apporte son soutien aux
activités d’implantation au moyen d’incitations financières (voir A/72/564, par. 60).
Selon la République arabe syrienne, 150 familles israéliennes s ’installent chaque
année dans le Golan (voir A/HRC/37/40, par. 11), dans le cadre de tentatives visant à
__________________
108 Renseignements communiqués par l’OMS.
109 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
110 Renseignements communiqués par l’OMS.
111 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « 2018 huma nitarian needs overview », p. 30.
112 FNUAP, Pathway to survival: the Story of Breast Cancer in Palestine (janvier 2018), disponible à
l’adresse suivante : http://palestine.unfpa.org/sites/default/files/pub -
pdf/Breast%20Cancer%20Report%20Final_0.pdf .
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favoriser l’intégration de l’ensemble du Golan syrien occupé à Israël et à le dissocier
de la République arabe syrienne 113.
113. Les habitants syriens du Golan, dont le nombre est estimé à environ 25 000,
vivent dans cinq villages qui se heurtent à d’importants problèmes en termes de
croissance et de développement, en partie en raison des restrictions d ’accès à la terre
et aux ressources (voir A/72/564, par. 60). La majorité de la population autochtone
syrienne aurait refusé la citoyenneté israélienne, aurait un statut de résident
permanent et serait considérée par les autorités israéliennes comme ayant une
nationalité « indéfinie ». Si ces personnes souhaitent voyager, elles se voient
uniquement délivrer un laissez-passer israélien114.
114. Les résidents permanents peuvent demander la pleine citoyenneté israélienne,
mais ils peuvent aussi voir leur statut de résident permanent révoqué après avoir
voyagé et séjourné à l’étranger pour y étudier ou y travailler. Depuis 1982, le statut
de résident permanent d’une centaine d’habitants syriens du Golan syrien occupé a
été révoqué115.
115. L’armée et les colons israéliens contrôlent 95 % des terres du Golan syrien
occupé, ce qui n’en laisse que 5 % à la population syrienne116. La République arabe
syrienne a signalé qu’Israël avait confisqué environ 28 % des terres agricoles (voir
A/HRC/37/40, par. 17).
116. Les autorités israéliennes ont établi dans le Golan syrien occupé des politi ques
applicables aux terres, aux logements et au développement qui font qu ’il est
pratiquement impossible pour les Syriens y résidant d ’obtenir des permis de
construire. En conséquence, les villages syriens sont surpeuplés, les infrastructures
mises à rude épreuve et les ressources limitées (voir A/72/564, par. 61). Ces
conditions auraient forcé des Syriens à construire sans permis des maisons qui
risquent donc d’être démolies totalement ou partiellement et pou r lesquelles ils
devront peut-être payer de fortes amendes (de 55 à 85 dollars par mètre carré) 117.
117. La République arabe syrienne signale que les autorités israéliennes soumettent
les Syriens à des taxes disproportionnées pour les demandes de services collect ifs
(voir A/HRC/37/40, par. 14) . En outre, les obstacles à la construction entravent la
capacité des citoyens syriens de tirer parti du tourisme 118.
118. Les colons israéliens bénéficient également d ’une part des ressources naturelles
bien plus importante, notamment en ce qui concerne l ’eau salubre, et ce de manière
disproportionnée (voir A/72/564, par. 60 ; voir également A/HRC/28/44, par. 54 et
A/HRC/31/43, par. 64).
119. Les politiques discriminatoires d’allocation de l’eau aggravent les difficultés
auxquelles se heurtent les agriculteurs syriens, parmi lesquelles la con currence des
colons israéliens119. Les agriculteurs syriens ont un accès limité à l ’approvisionnement
en eau en raison de l’interdiction instaurée par Israël de construire de nouveaux puits.
__________________
113 Bureau international du Travail, La situation des travailleurs des territoires arabes occupés
(Genève, 2017), par. 121 à 127.
114 Al-Marsad – The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights, « Human rights violations
committed by the State of Israel in the Occupied Syrian Golan », contribution à l’Examen
périodique universel d’Israël, juin 2017, par. 21.
115 Ibid., par. 22.
116 Al-Marsad – The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights, « 50 years of the
occupation of the Syrian Golan », communiqué de presse (8 juin 2017).
117 Al-Marsad – The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights, « Human rights violations
committed by the State of Israel in the Occupied Syrian Golan », par. 7.
118 Renseignements communiqués par l’Organisation internationale du Travail (OIT).
119 Renseignements communiqués par l’OIT.
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Ils doivent ainsi acheter la moitié des ressources en eau nécessair es pour les cultures
à la compagnie des eaux israélienne 113.
120. Les Syriens évitent généralement d ’abandonner leurs cultures car les autorités
seraient alors susceptibles de confisquer leurs terres en friche 120. En outre, d’après la
République arabe syrienne, les autorités israéliennes limitent à 45 000 acres la
superficie des terres que les Syriens peuvent cultiver, tandis que les colons israéliens
sont autorisés à exploiter 350 000 acres. La République arabe syrienne a en outre
affirmé que le droit des Syriens de travailler était restreint dans le Golan syrien occupé
(voir A/HRC/34/37, par. 24).
121. Israël ferait porter en priorité ses efforts de déminage dans les zones situées
autour des implantations et des terre s agricoles israéliennes, au détriment des zones
résidentielles et agricoles syriennes, malgré la concentration de mines terrestres dans
ces dernières121.
122. En juillet 2017, le Ministère israélien de l ’intérieur a annoncé que le 30 octobre
2018, pour la première fois depuis 1967, des élections seraient organisées dans quatre
villes : Boqaata, Massada, Majdal Chams et Aïn Qouniyé 122.
IV. Conclusion
123. Cinquante et un ans d’occupation israélienne ont compromis le développement
social et économique des populatio ns du Territoire palestinien occupé et du Golan
syrien occupé. Les répercussions de l’occupation prolongée et des politiques et
pratiques d’Israël sur le peuple, la société et l ’économie de la Palestine se font sentir
à plusieurs niveaux et se sont accumulées au fil des ans. La crise financière que
connaît l’UNRWA est un autre facteur qui ne fait qu’empirer les conditions de vie
déjà très difficiles de centaines de milliers de Palestiniens.
124. Un certain nombre de mesures et de pratiques appliquées par Israël dans le
Territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé sont contraires aux résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité, au droit international humanitaire et au droit
international des droits de l’homme. Certaines d’entre elles peuvent même être
considérées comme discriminatoires. D’autres peuvent s’apparenter au transfert forcé
de personnes protégées, ce qui pourrait constituer une violation grave de la quatrième
Convention de Genève, et d’autres encore à une forme de peine collective.
125. Le respect du droit international est un impératif absolu, afin qu ’aucune partie
ne puisse jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient garanties pour tous les
peuples de la région, y compris les populations palestiniennes et syriennes sous
occupation.
126. L’action humanitaire et les initiatives de développement sont essentielles pour
atténuer les souffrances des Palestiniens et des Syriens sous occupation. Néanmoins,
le cycle de la violence ne sera brisé que lorsque ses causes profondes seront résolues.
L’Organisation des Nations Unies maintient la position qu ’elle défend de longue date,
à savoir qu’on ne parviendra à une paix durable et globale qu ’en négociant une
solution des deux États. Le Secrétaire général continuera d ’oeuvrer à la réalisation de
__________________
120 Ibid.
121 Al-Marsad – The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights, « Human rights violations
committed by the State of Israel in the Occupied Syrian Golan », par. 13.
122 Noa Shpigel, « In first since 1967, Druze villages in Israeli Golan Heights to hold democratic
elections », Haaretz, 8 juillet 2017. Disponible à l’adresse suivante :
https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-in-first-since-1967-israeli-druze-to-holddemocratic-
elections-1.5492306.
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cette paix juste et durable. Ce n’est que lorsque sera concrétisée la vision de deux
États vivant côte à côte dans la paix, la sécurité et la reconnaissance mutuelle, avec
Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine, et que toutes les questions
relatives au statut final seront définitivement réglées par la négociation que les
aspirations légitimes des deux peuples pourront se réaliser.
Nations Unies A/74/88–E/2019/72
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
13 mai 2019
Français
Original : anglais
19-07835 (F) 310519 100619
*1907835*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-quatorzième session
Point 62 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs
ressources naturelles
Session de fond de 2019
Point 16 de l’ordre du jour
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé
Résumé
Dans sa résolution 2018/20, intitulée « Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du
Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le Secrétai re général
de présenter par son intermédiaire à l ’Assemblée générale, à sa soixante-treizième
session, un rapport sur l’application de ladite résolution. Dans sa résolution 73/255,
intitulée « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles », l’Assemblée a également prié le
Secrétaire général de lui rendre compte à sa soixante-quatorzième session de
l’application de cette résolution. Établi par la Commission économique et sociale
pour l’Asie occidentale (CESAO), le présent rapport est soumis en application des
résolutions du Conseil et de l’Assemblée susmentionnées.
Le rapport rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël continue de
recourir, en particulier celles qui pourraient contrevenir au droit international
humanitaire et au droit international des droits de l ’homme et qui ont des
répercussions sur la situation économique et sociale des populations vivant sous
l’occupation militaire israélienne.
* A/74/50.
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La CESAO tient à remercier de leurs contributions le Bureau de la coordination
des affaires humanitaires du Secrétariat, le Fonds monétaire internatio nal, l’Entité
des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,
l’Organisation internationale du Travail, l ’Organisation des Nations Unies pour le
développement industriel, le Programme alimentaire mondial, la Conférence des
Nations Unies sur le commerce et le développement, le Bureau du Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient, l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -
Orient et l’Organisation mondiale de la Santé.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2018/20, le Conseil économique et social s’est déclaré
préoccupé par les répercussions économiques et sociales de l ’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé. Dans
sa résolution 73/255, l’Assemblée générale a exigé d’Israël, Puissance occupante,
qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les
ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem -Est, et du
Golan syrien occupé. On trouvera dans la présente note des informations sur les faits
nouveaux survenus dans ce contexte.
II. Territoire palestinien occupé
Pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
Lois israéliennes ayant des répercussions sur le Territoire palestinien occupé
2. Ces deux dernières années, les membres de la Knesset, principal organe
législatif d’Israël, ont proposé plusieurs mesures visant à promouvoir la légalisation
rétroactive des implantations. Elles se sont accompagnées d ’une expansion des
implantations israéliennes illégales (voir A/73/410, par. 58) 1 , faisant suite à des
décennies de pratiques sur le terrain qui ont profondément ancré l ’occupation et le
contrôle qu’exerce Israël sur des terres situées dans le Territoire palestinien occupé,
en particulier en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est2.
3. La loi dite de régularisation adoptée en février 2017 demeure sans effet en
attendant que la Haute Cour de justice tranche la question de sa validité (voir ibid.,
par. 12). Selon certaines estimations, si elle est appliquée, elle permettrait de
consacrer à jamais l’utilisation de terrains privés appartenant à des Palestiniens en
Cisjordanie aux fins de la construction de 2 000 à 4 000 unités de logement (voir
A/73/87-E/2018/69, par. 35, et A/72/90-E/2017/71, par. 23).
4. D’après une modification de la Loi fondamentale portant désignation de
Jérusalem comme capitale d’Israël, adopté en janvier 2018, toute concession
territoriale à « une entité étrangère » à Jérusalem doit être approuvée par la Knesset à
une majorité qualifiée de 80 voix tandis que le nombre de voix requises pour modifier
les limites de la municipalité a été réduit (voir A/73/410, par. 9)3.
5. D’après une modification de la loi sur le Conseil de l ’enseignement supérieur
d’Israël, adoptée le 12 février 2018, la compétence de cet organe s ’applique aux
colons de Cisjordanie et les établissements d ’enseignement supérieur situés dans des
implantations déjà reconnues par les autorités militaires sont considérés comme
légitimes à titre rétroactif (voir ibid., par. 10).
6. D’après une modification de la loi sur les tribunaux administratifs, adoptée en
juillet 2018, les requêtes relatives à la Cisjordanie introduites au niveau de la
__________________
1 Voir également La paix maintenant, « Construction starts in settlements by year », base de données
relative aux travaux de construction, disponible à l’adresse suivante :
http://peacenow.org.il/en/settlements-watch/settlements-data/construction ; Bureau central
palestinien de statistique, communiqué de presse, 28 mars 2019, disponible à l ’adresse suivante :
www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_28-3-2019-land-en.pdf.
2 Voir les rapports précédents et TD/B/65(2)/3, par. 22 à 25.
3 Voir également Knesset, « Knesset passes law requiring 8-MK majority for giving up Israeli
sovereignty over any part of Jerusalem », 2 janvier 2018.
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planification et la construction, de la loi sur la liberté d ’information, des entrées et
sorties de Cisjordanie et des ordonnances d e protection et de supervision militaires
seront du ressort du tribunal des affaires administratives de Jérusalem, non de la Haute
Cour de justice. Une telle disposition limitera encore l ’accès des Palestiniens à la
justice et, en étendant la compétence d ’une juridiction administrative israélienne à la
Cisjordanie, brouillera davantage les distinctions entre Israël et le Territoire
palestinien occupé (ibid.)4.
7. Les Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé demeurent soumis à un
ensemble complexe de règles empruntant à la fois aux systèmes juridiques israélien
et palestinien. En Cisjordanie, le droit interne israélien s ’applique aux colons de façon
extraterritoriale, tandis que les Palestiniens sont soumis au droit militaire israélien et
au système juridique palestinien. Ainsi, les suspects et les prévenus palestiniens se
voient appliquer des normes moins favorables en matière de droits de l ’homme que
ceux qui se trouvent dans une situation semblable en Israël, en matière de droits de
l’homme. L’application de deux systèmes juridiques distincts sur le même territoire,
sur les seuls critères de la nationalité ou de l ’origine, est intrinsèquement
discriminatoire et viole le principe de l ’égalité devant la loi, qui est un élément central
du droit à un procès équitable. L’application du droit interne israélien aux colons et
du droit militaire israélien aux Palestiniens en Cisjordanie suscite également des
préoccupations quant à l’obligation de la Puissance occupante de respecter les lois en
vigueur dans le territoire qu’elle occupe, sauf empêchement absolu (voir A/73/87-
E/2018/69, par. 3, A/72/90-E/2017/71, par. 4 et A/71/86-E/2016/13, par. 7).
Accès aux services et à la justice
8. Du fait des restrictions et d’autres mesures imposées par Israël sur les plans
administratif et de la sécurité, les Palestiniens vivant dans différents secteurs du
Territoire palestinien occupé ne bénéficient pas du même accès aux services de santé
et de la même liberté de circulation. Depuis l ’annexion en 1967 par Israël de
Jérusalem-Est, le statut de « résident permanent » des Palestiniens qui y vivent leur
permet notamment d’accéder aux prestations sociales et aux services de santé
israéliens, mais il peut être révoqué et ne demeure applicable que s ’ils continuent de
résider ou de travailler dans la ville.
9. Au fil des ans, la Knesset a adopté plusieurs lois exemptant Israël de sa
responsabilité civile à l’égard de tout acte illicite commis par son armée envers les
Palestiniens à Gaza, défini comme « territoire ennemi » (voir A/73/420, par. 63), ce
qui fait obstacle à l’exercice par les victimes gazaouites de leur droit d’obtenir
réparation dans des conditions d ’égalité (voir A/HRC/40/74, par. 112).
10. La Commission d’enquête internationale indépendante sur les manifestations
dans le Territoire palestinien occupé5 a signalé qu’à sa connaissance, il n’existait en
Israël aucun autre mécanisme d ’indemnisation des victimes gazaouites pour les
dommages causés illégalement par les forces de sécurité (ibid.).
Politiques discriminatoires en matière de zonage et d ’aménagement du territoire
11. Comme signalé précédemment, les politiques israéliennes de zonage et
d’aménagement de la zone C et de Jérusalem-Est sont discriminatoires et considérées
__________________
4 Voir également Association for Civil Rights in Israel, « 2018: A bad year for democracy – human
rights in Israel », rapport de situation 2018.
5 Créée par la résolution S-28/1 du Conseil des droits de l’homme pour « enquêter sur toutes les
violations présumées du droit international humanitaire et du droit international des droits de
l’homme et toutes les atteintes à ces droits commises dans le Territoire palestinien occupé [...], en
particulier dans la bande de Gaza occupée, dans le contexte des offensives militaires lancées
contre les manifestations civiles à grande échelle qui ont commencé le 30 mars 20 18 ».
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comme incompatibles avec les exigences du droit international (voir A/73/410,
par. 32).
12. L’Administration civile israélienne autorise les Palestiniens à construire dans la
limite des plans d’urbanisme approuvés, qui ne représent ent que 0,4 % de la zone C
(voir A/73/87-E/2018/64, par. 4). Pour que ceux-ci puissent obtenir un permis de
construire en dehors de ces plans, les autorités israéliennes doivent approuver un plan
d’urbanisme local pour la zone concernée, après quoi un permis de construire doit
être sollicité selon une procédure longue et coûteuse qui débouche le plus souvent sur
un refus. Face à l’impossibilité presque totale d’obtenir un permis de construire, les
Palestiniens n’ont d’autre choix que de construire sans permis, ce qui les expose au
risque de démolition et de déplacement. Depuis 2011, pour aider les Palestiniens à
obtenir des permis de construire, des parties prenantes palestiniennes et
internationales ont soumis à l’Administration civile israélienne 102 plans
d’urbanisme locaux pour des populations installées dans l ’ensemble de la zone C.
Seuls cinq plans ont été approuvés (voir ibid., par. 31).
Violence et emploi de la force
13. Israël, Puissance occupante, est tenu de prendre toutes les mesures qui
dépendent de lui en vue de rétablir et d ’assurer, autant qu’il est possible, l’ordre et la
vie publics dans le Territoire palestinien occupé et de protéger la population
palestinienne contre tout acte de violence, en t outes circonstances (voir ibid.,
par. 17) 6 . Les pratiques auxquelles recourent les forces militaires et de sécurité
israéliennes demeurent continuent de susciter des inquiétudes. C ’est le cas en
particulier de la réaction de l’armée aux manifestations hebdomadaires organisées le
long de la barrière frontalière de Gaza dans le cadre de la Grande Marche du retour.
14. Dans son rapport, la commission d ’enquête internationale indépendante sur les
manifestations dans le Territoire palestinien occupé a trouvé des mot ifs raisonnables
de penser que certaines violations commises par les forces de sécurité israéliennes
constituaient des crimes internationaux graves, voire d ’éventuels crimes de guerre et
crimes contre l’humanité (voir A/HRC/40/74, par. 94, 97, 101, 102, 114 et 115),
notamment en raison de l’emploi illicite, excessif et disproportionné de la force (voir
ibid., par. 99 et 101) et du fait que des tireurs d ’élite israéliens avaient
intentionnellement pris pour cible des manifestants civils à Gaza, y compris des
enfants et des personnes handicapées, ainsi que des travailleurs sanitaires et des
journalistes (voir ibid., par. 68, 71, 74, 76 et 94).
15. Du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, 299 Palestiniens, dont 60 enfant s et
4 femmes, ont été tués, et 32 696, dont 6 713 enfants et 1 812 femmes, blessés par les
forces militaires et de sécurité israéliennes ou par des colons. Parmi ces victimes,
199 décès et 30 200 blessures au moins se sont produits dans le cadre de la Gra nde
Marche du retour à Gaza. Le quart des blessures avaient été provoquées par des tirs à
balles réelles7.
16. L’année 2018 a été la plus meurtrière pour les Palestiniens depuis le conflit de
2014 à Gaza, avec un nombre record de blessés depuis 2005. L ’augmentation massive
du nombre de victimes palestiniennes a été l ’un des principaux facteurs de la
__________________
6 Voir également le Règlement de La Haye, art. 43 et 46, et la Convention de Genève relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre, art. 27.
7 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, base de donné es relative
aux victimes, disponible à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/casualties (consultée le
31 mars 2019) ; « Humanitarian coordinator for the Occupied Palestinian Territory, Mr. Jaime
McGoldrick, calls for action to prevent further loss of life and injury in the Gaza Strip », 29 mars
2019 ; « Humanitarian Bulletin: Occupied Palestinian Territory », mars 2019.
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dégradation de la situation humanitaire en 2018. Au cours de la même période,
14 morts et 137 blessés ont été recensés du côté israélien 8.
17. Bien que la proportion de Palestiniennes blessées lors des événements liés à la
Grande Marche du retour soit relativement faible, les blessures peuvent avoir des
répercussions particulières pour les femmes, en particulier celles qui ont des enfants 9.
18. En 2018, 363 attaques perpétrées par les forces de sécurité israéliennes contre
des travailleurs et des installations sanitaires palestiniens ont été confirmées à Gaza.
Elles ont fait 3 morts et 565 blessés parmi le personnel et ont endommagé
3 établissements ainsi que 85 ambulances et 5 autres véhicules sanitaires. En
Cisjordanie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé que 60 attaques
avaient été menées contre des travailleurs et des installations sanitaires, faisant
16 blessés parmi le personnel, visant 17 ambulances et touchant 12 dispensaires et
1 hôpital. En outre, 35 cas d’ambulances retardées ou bloquées ont été signalés. Dans
plusieurs affaires suivies par le Haut -Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme, des soldats auraient également omis de fournir un e aide médicale à des
Palestiniens gravement ou mortellement blessés dans des attaques ou de faciliter la
fourniture d’une telle aide10.
19. Plus de quatre ans après la dernière flambée de violence à Gaza, la non -
application du principe de responsabilité s ’agissant des violations présumées du droit
international humanitaire commises par toutes les parties au conflit demeure très
préoccupante. Cette inquiétude s’étend également au contrôle militaire exercé par
Israël sur les Palestiniens en Cisjordanie et aux opé rations de maintien de l’ordre
menées dans le territoire. Ces sept dernières années, alors que 114 enquêtes pénales
auraient été ouvertes sur tout le Territoire palestinien occupé et que près de 700 civils
palestiniens auraient été tués par les forces de s écurité israéliennes, seuls quatre actes
d’accusation ont été établis contre des soldats pour l ’homicide de Palestiniens non
armés : trois pour des homicides commis en Cisjordanie et un pour un homicide
commis à Gaza (voir A/HRC/40/43, par. 14 à 18).
Actes de violence commis par des colons
20. Les Palestiniens ont continué de subir la violence et le harcèlement des colons
israéliens au cours de la période considérée. Le nombre d’actes de violence ayant fait
des victimes parmi la population palestinienne ou provoqué des dommages matériels
a augmenté : plus de 280 épisodes au cours desquels des colons ont tué ou blessé des
Palestiniens ou endommagé leurs biens ont été recensés en 2018, soit une
augmentation de 77 % par rapport à 2017. Dans ce contexte, une Palestinienne a été
tuée et 115 Palestiniens blessés. Deux autres Palestiniens soupçonnés d ’avoir commis
des attaques ont également été tués. En outre, quel que 8 000 arbres et environ
620 véhicules appartenant à des Palestiniens ont été vandalisés. Sept Israéliens ont
été tués par des Palestiniens en 2018, contre quatre en 2017 et 181 épisodes au moins
ont été recensés lors desquels des Palestiniens ont tué o u blessé des colons et d’autres
civils israéliens en Cisjordanie ou endommagé des biens leur appartenant, ce qui
représente une diminution de 28 % par rapport à l’année précédente11.
__________________
8 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin:
Occupied Palestinian Territory », décembre 2018 ; voir également la base de données relative aux
victimes.
9 Renseignements communiqués par l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) ; Fonds des Nations Unies pour la population,
« Impact of the ‘Great March of Return’ on gender-based violence », 8 juin 2018.
10 Renseignements communiqués par l’OMS.
11 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2018: More casualties
and food insecurity, less funding for humanitarian aid », 27 décembre 2018.
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21. Les actes de violence perpétrés par les colons ont notamment pris la forme de
jets de pierres, de vandalisme et d ’agressions physiques et se sont principalement
produits dans les communautés palestiniennes situées à proximité des implantations
(voir A/73/499, par. 18). Au total, 350 000 Palestiniens vivent dans 67 de ces
communautés12.
22. Bien que les autorités s’efforcent de prévenir les actes de violence de la part des
colons et d’enquêter à leur sujet, Bien que les autorités s’efforcent de prévenir les
actes de violence de la part des colons et d ’enquêter à leur sujet, il faut prendre des
mesures supplémentaires en matière de prévention et de poursuites.
23. Le Gouvernement israélien a décidé de ne pas renouveler le mandat de la
Présence internationale temporaire à Hébron au -delà du 31 janvier 2019. Conjuguée
à l’intensification du harcèlement et des restrictions que subissent le s habitants et les
organismes encore présents pour assurer une protection dans la zone, cette décision
expose la population, en particulier les écoliers, à des risques accrus en matière de
sécurité13.
24. L’occupation en cours et la violence exercée par les col ons israéliens ont
également des répercussions sur la vie des femmes palestiniennes. Cette violence, qui
se produit dans les rues et au sein des communautés, compromet la sécurité des
femmes dans leur propre environnement, fait obstacle à l ’exercice de leurs droits au
quotidien et renforce le stéréotype selon lequel elles ont constamment besoin de
protection et de supervision14.
Détention et maltraitance
25. À la fin du mois de février 2019, 5 248 Palestiniens étaient détenus dans les
quartiers de sécurité d’établissements pénitentiaires israéliens, dont 205 enfants,
48 femmes15 et 7 membres du Conseil législatif palestinien 16.
26. Le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés
a noté que diverses questions graves lui avaient été signalées, notamment la poursuite
du recours à l’internement administratif, aux arrestations et à la mise en détention
d’enfants, ou encore le manque d’accès à des soins médicaux adaptés. Des
responsables palestiniens et des représentants de la société civile ont appelé
l’attention du Comité spécial sur la détention de milliers de Palestiniens, y compris
d’enfants, et se sont dits préoccupés par le nombre de Palestiniens dét enus dans les
22 prisons, camps militaires et centres de détention d ’Israël, en violation du droit
international humanitaire (voir ibid., par. 64 et 65).
__________________
12 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Occupied Palestinian
Territory: 2019 Humanitarian needs overview », décembre 2018. Toutes les données figurant dans
ce document couvrent la période allant jusqu’à novembre 2018.
13 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humani taires, « Humanitarian Bulletin:
Occupied Palestinian Territory », février 2019.
14 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
15 Données de B’Tselem sur les détenus et les prisonniers, disponibles aux adresses suivantes :
www.btselem.org/statistics/detainees_and_prisoners et
www.btselem.org/statistics/minors_in_custody (consultées le 31 mars 2019). Voir également les
données de l’Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la défense de leurs droits
fondamentaux, disponibles à l’adresse suivante : www.addameer.org/statistics (consultées le
24 avril 2019)
16 Données de l’Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la défense de leurs droits
fondamentaux, disponibles à l’adresse suivante : http://www.addameer.org/statistics (consultées le
20 mars 2019).
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27. Des préoccupations avaient également été exprimées au sujet de la poursuite de
la politique israélienne d’internements administratifs arbitraires, consistant à garder
en détention des personnes qui n’ont été ni jugées, ni inculpées, en vertu d ’ordres
portant sur une période de six mois et renouvelables indéfiniment, souvent sur la base
d’informations secrètes que les personnes visées ne pouvaient ni consulter ni réfuter
(voir ibid., par. 65). À la fin du mois de février 2019, 495 Palestiniens, dont 2 enfants,
étaient en détention administrative 17.
28. Il est tout aussi préoccupant qu’il soit constamment fait état, dans des rapports,
de mauvais traitements et de torture infligés à des détenus palestiniens, y compris à
des enfants18. Selon les renseignements communiqués au Comité spécial, 75 % des
enfants arrêtés ont déclaré avoir été maltraités, physiquement ou psychologiquement
(voir ibid., par. 70).
29. Depuis 2000, on estime qu’au moins 8 000 enfants palestiniens ont été arrêtés
et poursuivis par la justice militaire israélienne 19, souvent au cours de raids nocturnes.
Les forces de sécurité pénètrent dans le domici le, réveillent les familles, puis
appréhendent les enfants. Cette pratique a été condamnée par les groupes de défense
des droits de l’homme au vu de la peur et de l’anxiété qu’elle provoque parmi les
enfants et les familles, qui ignorent bien souvent le mo tif de ces arrestations. Des
enfants déclarent avoir été victimes de violences et d ’humiliations pendant leur
transport vers les centres de détention. Bien souvent, ils disent avoir été soumis à des
interrogatoires en l’absence d’un parent ou d’un tuteur, et l’éventualité d’aveux
obtenus sous la contrainte suscite une profonde inquiétude. Le Comité spécial a pris
connaissance avec une vive préoccupation d ’informations selon lesquelles des enfants
plaideraient coupable dans l’espoir d’être condamnés à une peine moins sévère. Il est
à craindre que de telles pratiques poussent les enfants à reconnaître ce dont on les
accuse alors qu’ils en sont innocents, en particulier lorsque les interrogatoires se
déroulent en l’absence de tout parent ou tuteur (voir ibid., par. 64, 65 et 70).
30. En 2018, l’association Defense for Children International Palestine a recensé
120 cas de détention d’enfants de Cisjordanie, qui avaient pour la plupart subi un
harcèlement verbal, des menaces et des actes d ’humiliation ou d’intimidation et
certains jusqu’à 30 jours d’isolement, en plus de violences physiques20.
31. Au centre d’interrogatoire Moscobiyeh, pour contraindre des mères
palestiniennes à faire des aveux, on brandirait la menace d ’utiliser les enfants. Les
détenues sont également victimes de harcèlement sexuel (sous forme de gestes ou de
paroles) ou d’interrogatoires intrusifs21.
Déplacements de population
32. Il est à craindre que l’ensemble des actes cautionnés par l’État, à savoir les
saisies de terres, la légalisation rétroactive d ’avant-postes de colonies, la démolition
de logements et de structures de subsistance des Palestiniens auxquels on refuse le
permis de construire, les restrictions à la liberté de circulation et d ’accès à des moyens
de subsistance, ainsi que la violence de s colons et l’absence de responsabilisation à
__________________
17 Données de B’Tselem, relatives aux détenus et aux prisonniers (consultées le 31 mars 2019).
18 Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la défense de leurs droits fondamentaux,
« I’ve been there: a study of torture and inhumane treatment in Al-Moscobiyeh Interrogation
Centre », 2018, disponible à l’adresse suivante :
http://www.addameer.org/sites/default/files/publications/al_mosca biyeh_report_0.pdf.
19 Voir www.dci-palestine.org/issues_military_detention.
20 Defense for Children – Palestine, « Year-in-review: 2018 rained deadly force on Palestinian
children », 31 décembre 2018.
21 Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la défense de leurs droits fondamentaux,
« I’ve been there ».
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cet égard, contribuent à créer, dans les régions sous le contrôle exclusif d ’Israël, un
climat oppressant poussant les Palestiniens à quitter certains quartiers de la zone C et
de Jérusalem-Est. Le déplacement et la réinstallation involontaires de la population
dans d’autres zones résidentielles, à la suite de ces politiques, peuvent être assimilés
à un transfert forcé s’ils ont lieu sans le consentement libre et éclairé des personnes
déplacées, au mépris des obligations d’Israël au regard du droit international
humanitaire et du droit international des droits de l ’homme. Le transfert forcé de
population constitue une violation grave de la quatrième Convention de Genève et un
crime de guerre (voir A/73/410, par. 2, 57, 58 et 64 ; et A/73/87-E/2018/69, par. 21).
33. Les Palestiniens qui vivent à Jérusalem-Est, dans la zone C et dans la zone H2
de Hébron sont les plus touchés par ce climat contraignant et risquent le déplacement
ou le transfert forcé (voir A/73/410, par. 66)22. Plus de 10 000 personnes, dont 62 %
sont des réfugiés, vivent dans 63 localités de la zone C de la Cisjor danie et courent
un risque accru de transfert forcé. Des dizaines de populations de Bédouins
palestiniens, des réfugiés pour la plupart, sont aussi menacées de transfert forcé vers
le centre de la Cisjordanie ; 18 d ’entre elles sont situées à l’intérieur ou à proximité
de la zone réservée par Israël aux fins du plan de colonisation E1 qui vise à relier le
bloc de colonies de Maalé Adoumim à Jérusalem-Est23.
34. Depuis 2009, environ 9 260 Palestiniens, dont 1 972 femmes et 4 853 enfants,
ont été déplacés du fait de démolitions, dont 593 du 1er avril 2018 au 31 mars 201924.
35. Israël a également recours à des mesures administratives et juridiques pour
révoquer le statut de résident de Palestiniens de Jérusalem-Est. Cela s’est produit
notamment dans les cas où les autorités israéliennes ont considéré que des
Palestiniens avaient « transféré leur centre de vie » de la Cisjordanie à l’étranger
depuis au moins sept ans25.
36. En décembre 2018, la Knesset a adopté en première lecture un projet de loi qui
permettrait à l’armée israélienne d’expulser de leur domicile des membres de la
famille d’un terroriste en les évinçant de leur ville ou village ou en délimitant une
zone où ils ne sont pas autorisés à pénétrer 26.
37. La crainte de vivre constamment sous la menace d ’un déplacement a accru le
sentiment d’insécurité chez les femmes et les filles. À cela s ’ajoutent les soins
supplémentaires à apporter aux enfants qui, dans bien des cas, ont subi un traumatisme
psychologique du fait de la démolition ou de la perte de leur habitation. Lor squ’elles
sont déplacées, les Palestiniennes se trouvent également limitées dans leur accès aux
espaces publics et à des moyens de subsistance, sur fond d ’insécurité alimentaire et
de vulnérabilité grandissantes. Les risques de violence familiale et de rec ours au
mariage précoce comme mécanisme de survie peuvent également augmenter. En
outre, la perte de temps de scolarisation entraîne de graves répercussions pour le bien -
être psychologique, émotionnel et comportemental des filles déplacées, ce qui nuit
aux taux de réussite et de persévérance scolaires 27.
__________________
22 Voir également Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019
humanitarian needs overview ».
23 Ibid.
24 Voir Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, base de données
relative aux démolitions et aux déplacements en Cisjordanie, disponible à l ’adresse suivante :
www.ochaopt.org/data/demolition (consultée le 31 mars 2019).
25 Voir Al-Haq, « Engineering community: family unification, entry restrictions and other Israeli
policies of fragmenting Palestinians », février 2019.
26 Knesset : « Bill to deport families of terrorists approved in preliminary reading », 19 décembre
2018.
27 Renseignements communiqués par ONU-Femmes ; ONU-Femmes, « Gender alert: needs of
women and girls in humanitarian action in the Occupied Palestinian Territory » (2018).
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38. En novembre 2018, 14 600 Palestiniens étaient encore déplacés à Gaza en raison
du conflit de 2014, faute de moyens pour financer la reconstruction. Quelque
19 700 Palestiniens vivent actuellement dans des h abitations irrémédiablement
endommagées et 24 000 autres ont un besoin urgent d ’aide au logement28.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
39. Globalement, en 2018, la démolition et la saisie de structures appartenant à des
Palestiniens en Cisjordanie ont augmenté de 10 %, par rapport à 2017 29.
40. Du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, 500 structures appartenant à des Palestiniens
ont été démolies, y compris 132 logements habités et 65 structures financées par des
donateurs, ce qui a touché plus de 32 000 personnes. Le nombre total de structures
démolies par les autorités israéliennes depuis 2009 est de 5 942, dont 1 704 logements
habités et 981 structures financées par des donateurs 30.
41. Israël a poursuivi sa politique de démolition, à des fins pun itives, d’habitations
familiales de Palestiniens soupçonnés d ’avoir tué des Israéliens, mesure pouvant être
assimilée à une peine collective. Du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, les autorités
israéliennes ont procédé à sept démolitions de ce type 31.
42. À l’heure actuelle, plus de 13 000 structures appartenant à des Palestiniens dans
la zone C de la Cisjordanie sont visées par des ordres de démolition 32. Au moins un
tiers de toutes les habitations palestiniennes à Jérusalem-Est ont été construites sans
permis, ce qui entraîne un risque de déplacement pour plus de 100 000 habitants 33.
43. Plus d’un tiers du territoire de la zone C est officiellement considéré comme
appartenant au domaine public, terres déclarées par Israël comme « domaniales », la
plupart avant le processus de paix d’Oslo, au début des années 90. Israël a en effet
déclaré « terres domaniales » entre 750 et 900 kilomètres carrés de terres, de 1979 à
1992, qui sont exclusivement destinées à être utilisées par ses ressortissants, et non
au profit de la population locale (voir A/73/87-E/2018/69, par. 20). Selon un rapport
récent de Kerem Navot, Israël a saisi, au moyen d ’ordonnances militaires, plus de
101 380 dounoums de terres en Cisjordanie de 1967 à 2014, dont 67 % appar tenaient
à des particuliers palestiniens de Cisjordanie 34.
44. En 2018 et au cours des deux premiers mois de 2019, l ’Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -Orient a
recensé 39 ordonnances militaires isra éliennes visant à confisquer 2,8 dounoums de
terres appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie.
__________________
28 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 humanitarian
needs overview », d’après le Groupe des abris, Palestine, « Inter-agency shelter survey on
substandard housing conditions in Gaza », juin 2018.
29 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « West Bank demolitions
and displacement : an overview », décembre 2018.
30 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, base de données relative aux démolitions et
aux déplacements en Cisjordanie (consultée le 31 mars 2019).
31 Ibid.
32 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
33 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin:
Occupied Palestinian Territory », décembre 2017 .
34 Voir Kerem Navot, Seize the Moral Low Ground: Land Seizures for « Security Needs » in the West
Bank, 2018.
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Activités de peuplement israéliennes
45. Dans sa résolution 73/255, l’Assemblée générale a souligné que l’édification du
mur et l’implantation de colonies par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est et alentour, étaient contraires au droit international. Ce
principe est confirmé dans d’autres résolutions, telles que la résolution 2334 (2016)
du Conseil de sécurité dans laquelle celui -ci a réaffirmé que la création par Israël de
colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris
Jérusalem-Est, n’avait aucun fondement en droit et constituait une violation flagrante
du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux
États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable.
46. Conjuguée au régime de planification et de zonage, l’expansion des colonies de
peuplement, qui passe par l’expropriation, les expulsions et les démolitions, porte
atteinte au développement, à l’emploi et aux moyens de subsistance des Palestiniens,
ainsi qu’au plein exercice de leurs droits socioéconomiques35.
47. Au fil des ans, les gouvernements israéliens successifs ont favorisé
l’accroissement de la population des colonies en fournissant des services publics, en
favorisant de nouvelles activités économiques, en facilitant les projets de con struction
de logements et en offrant des avantages fiscaux dans certains cas (voir A/71/355,
par. 4). Les zones entourant les colonies sont généralement interdites aux Palestiniens,
« pour des raisons de sécurité » et sont définies officiellement comme relevant de la
juridiction de ces dernières et finissent par être annexées à elles (voir A/71/86 –
E/2016/13, par. 5)36. La superficie totale de ces zones et des colonies de peuplement
en tant que telles représente 9,6 % de la Cisjordanie 37.
48. On estime à 215 000 le nombre d’Israéliens qui vivent à Jérusalem-Est, et à
environ 413 000 le nombre de colons dans la zone C de l a Cisjordanie occupée, à
l’exclusion de Jérusalem-Est. Cela porte à environ 630 000 le nombre de colons dans
143 lieux d’implantation israéliens en Cisjordanie (132), y compris Jérusalem-Est (11),
et dans 106 avant-postes38.
49. De janvier à septembre 2018, la construction effective de 1 456 unités
d’habitation a commencé dans les colonies de Cisjordanie, à l ’exclusion de Jérusalem-
Est, contre 1 213 mises en chantier de janvier à septembre 2017, soit une
augmentation de 20 %39.
Restrictions à la circulation et à l’accès
50. La liberté de circulation étant une condition préalable à l ’exercice d’autres droits
de l’homme, comme le droit à la vie de famille, à la santé et à l ’éducation, les
bouclages et les pratiques connexes imposés par les autorités israéliennes, en
particulier les restrictions à la liberté de circulation, ont eu des conséquences
dévastatrices sur la vie des Palestiniens, notamment les familles. Environ un tiers des
habitants de Gaza ont de la famille en Cisjordanie, y compris à Jérusalem -Est. Les
visites familiales ne faisant pas partie des critères autorisant à voyager, de nombreuses
familles sont séparées depuis des années (voir A/73/420, par. 25).
__________________
35 Renseignements communiqués par le Bureau international du Travail (BIT).
36 Voir également Din, « Through the lens of Israel’s interests: the civil administration in the West
Bank », note d’information, décembre 2017.
37 Communiqué du Bureau central palestinien de statistique, 28 mars 2019.
38 Bureau du Représentant de l’Union européenne, « Six-month report on Israeli settlements in the
occupied West Bank, including East Jerusalem (reporting period July -December 2018) », 4 février
2019.
39 Ibid.
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Bouclages de Gaza
51. Les bouclages imposés dans la bande de Gaza depuis juin 2007, après la prise
de contrôle par le Hamas, entravent considérablement la circulation des biens et des
personnes, et continuent ainsi de compromettre les droits civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels des Palestini ens dans la bande de Gaza (voir
A/HRC/34/38, par. 29 ; A/71/364, par. 28 et 29 ; A/70/421, par. 15 à 22 ; et
A/HRC/31/44, par. 40 et 43). Le blocus pourrait être assimilé à une peine collective,
pratique interdite en droit international (voir A/73/420, par. 7, 9 et 65 et A/72/565,
par. 28).
52. Les bouclages continuent de dégrader considérablement la base de production
de l’économie de Gaza, et les restrictions à l’entrée de matières premières, de matériel
essentiel et de pièces de rechange ont constamment retardé les efforts de
reconstruction de Gaza et de renforcement des services publics de base (voir
A/73/420, par. 32 et 64).
53. En règle générale, tous les Palestiniens de Gaz a qui doivent traverser Israël par
le point de passage de Beit Hannoun (Erez) ne peuvent le faire qu ’avec un permis
délivré par Israël.
54. Le taux d’octroi de permis pour les patients qui veulent obtenir un traitement
médical non disponible à Gaza continue d e baisser : il est passé de 92,5 % en 2012, à
62,1 % en 2016 et à 59 % au premier semestre de 2018. Du 30 mars au 27 août, 23 %
seulement des 270 personnes qui avaient été blessées lors des manifestations de
masse, dans le contexte de la Grande Marche du r etour, ont obtenu l’autorisation
d’emprunter le point de passage d ’Erez ; 37 % des demandes ont été rejetées et les
autres demeurent en suspens40.
55. Selon les données recueillies par l’OMS, 15 % des demandes de sortie déposées
au nom de partenaires dans le domaine de la santé à Gaza ont été approuvées en 2018.
D’après le Programme alimentaire mondial (PAM), 27 % des autorisations demandées
en 2018 pour le personnel de Gaza recruté sur le plan national ont été rejetées pour
des « raisons de sécurité » qui n’ont pas précisées.
56. Dans les faits, le régime des permis se caractérise par un manque de
transparence. D’innombrables Palestiniens, notamment des malades en phase
terminale, continuent d’attendre, sans aucune certitude sur l’état d’avancement de leur
demande. En outre, lorsque de nouvelles mesures sont introduites ou que les
procédures existantes sont modifiées, les autorités israéliennes communiquent très
peu d’informations à la population concernée (voir ibid., par. 15 et 24).
57. Les autorités israéliennes soumettent régulièrement des Palestiniens à un
entretien de sécurité au point de passage d ’Erez comme condition préalable à
l’obtention d’un permis. Certains auraient subi un traitement dégradant et menaçant
au cours de ces entretiens. Les autorités israélienn es auraient également fait pression
sur des demandeurs afin d’obtenir des renseignements liés à la sécurité à Gaza (voir
ibid., par. 18).
58. En 2018, le point de passage de Rafah a été ouvert de jour pendant 198 jours,
contre 36 jours en 201741.
__________________
40 Organisation mondiale de la Santé (OMS), Territoire palestinien occupé, « Monthly report:
December 2018 », 29 janvier 2019; et Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires, « 2019 Humanitarian needs overview ».
41 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Gaza crossings’
operations status: monthly update – December 2018 », 14 janvier 2019.
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59. Il est interdit d’importer à Gaza toute marchandise considérée par Israël comme
étant à double usage (civil et militaire), à moins d ’obtenir une licence d’importation
auprès des autorités israéliennes (voir ibid., par. 29). Des commerçants ont signalé
que les autorités israéliennes pouvaient considérer presque tout article comme étant à
double usage, même si aucun permis n’avait été exigé précédemment42.
60. Bien que le volume des importations par camion vers Gaza ait généralement
augmenté au fil des ans, en 2018 il a baissé pour passer à 106 171 chargements, contre
118 509 en 201743, et n’est toujours pas suffisant pour répondre aux besoins de la
population , surtout quand on tient compte de la situation économique désastreuse et
des conditions de sécurité (voir E/ESCWA/30/5).
61. Les restrictions sévères sur les exportations depuis Gaza sont maintenues,
malgré un léger assouplissement depuis 2014. En 2018, 693 camions 44 ont été
autorisés à sortir, contre 651 en 2017, mais ces qua ntités sont très faibles, comparées
à celles de la période précédant les bouclages : en 2005, 9 324 chargements avaient
quitté Gaza (ibid.).
62. Le Mécanisme pour la reconstruction de Gaza, dispositif temporaire créé en
2014, a facilité l’entrée dans Gaza de grandes quantités de matériaux de construction,
dont l’importation aurait autrement été interdite par Israël. Près de 100 000 personnes
ont été déplacées du fait de la destruction totale ou partielle de leurs habitations
pendant le conflit de 2014. À la fin de 2018, plus de 85 % de ces logements avaient
été reconstruits. Une baisse des importations de ciment a été accusée cependant en
2018, en raison du déclin économique dans la bande de Gaza et de la diminution des
fonds octroyés par les donateurs et du fait que les activités de reconstruction touchent
à leur fin 45 . Israël et l’Autorité palestinienne ont mené avec l ’ONU un examen
conjoint du Mécanisme à la fin de l’année 2018 et sont convenus d’un certain nombre
de mesures visant à en accroître la fonctionnal ité, la transparence et la prévisibilité.
63. Outre les restrictions d’accès, les forces de sécurité israéliennes imposent, sur
terre et en mer, des zones tampons d’accès restreint. Bien que les autorités israéliennes
aient annoncé que la zone allant jusqu’à 100 mètres de la barrière de séparation était
une zone « interdite » aux personnes et qu’à 200 mètres de la barrière, l’accès était
interdit aux équipements lourds, les partenaires humanitaires sur le terrain ont signalé
que, dans la pratique, aux dires des agricult eurs, la zone interdite commençait à
300 mètres de la barrière de séparation et que la zone allant jusqu ’à 1 000 mètres de
la barrières était considérée comme une zone « à haut risque ». En mer, bien que la
limite se situe parfois de 12 à 15 milles marins, la zone r estreinte commençait
généralement à 6 milles marins, soit moins du tiers de la limite de 20 milles marins
décidé dans les Accords d’Oslo46.
__________________
42 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee »,
18 septembre 2017.
43 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, base de données relative
à la circulation des biens et des personnes, disponible à l ’adresse suivante :
https://www.ochaopt.org/data/crossings (consultée le 24 mars 2019).
44 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affair es humanitaires, base de données relative
à la circulation des biens et des personnes (consultée le 24 mars 2019).
45 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin:
Occupied Palestinian Territory », février 2019, et Bureau du Coordonnateur spécial des Nations
Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, « Report of the Ad Hoc Liaison Committee »,
mars 2019.
46 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
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Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
64. La circulation des Palestiniens en Cisjordanie, y compris vers et depuis
Jérusalem-Est, se heurte à des obstacles physiques et administratifs, ce qui entrave
l’accès aux services ainsi que les activités économiques et sociales. À cet égard, en
2018, on a dénombré en tout 705 fermetures de routes 47 et obstacles physiques qui
accentuent les entraves à la libre circulation des Palestiniens en Cisjordanie.
65. Plus particulièrement, les Palestiniens vivant dans la zone C doivent faire face
aux restrictions à la liberté de circulation et d ’accès, au harcèlement de l’armée
israélienne et à la violence des colons48.
66. En Cisjordanie, Israël poursuit la construction de la « barrière », qui est terminée
sur au moins 465 kilomètres. Quelque 85 % des 712 kilomètres prévus passent à
l’intérieur de la Cisjordanie et non le long de la ligne d’armistice établie en 1949 (la
Ligne verte) 49 , alors que la Cour internationale de Justice avait conclu que
l’édification du mur qu’Israël, Puissance occupante, construisait dans le Territoire
palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le
régime qui lui est associé, étaient contraires au droit international 50 . Une fois la
construction achevée sur l’ensemble du tracé prévu, environ 9,4 % du territoire
cisjordanien seront isolés du reste de la Cisjordanie 51.
67. En novembre 2017, quelque 11 000 Palestiniens vivaient dans la zone de
jointure, située entre le mur et la Ligne verte et déclarée zone militaire d ’accès
réglementé. Nombre d’entre eux ne peuvent se rendre ailleurs en Cisjordanie 52 et, au
même titre que tout autre Palestinien ayant besoin d’entrer dans cette zone, ils doivent
demander un permis spécial aux autorités militaires israéliennes. En novembre 2018,
le taux d’octroi de permis était de 28 % pour les propriétaires fonciers et de 50 % pour
les travailleurs agricoles, contre 76 % et 70 % en 201453.
68. À Jérusalem-Est, l’accès de la population aux soins de santé est également
entravé par le tracé de la « barrière », car certains habitants se trouvent du coté
cisjordanien et doivent franchir des postes de contrôle pour recevoir les services
auxquels ils ont droit en tant qu’habitants de Jérusalem 54 . La plupart des autres
patients cisjordaniens doivent demander un permis pour pouvoir se rendre dans les
hôpitaux de Jérusalem-Est55.
69. L’accès à Jérusalem-Est demeure également problématique pour les ambulances
palestiniennes, qui sont arrêtées et retardées à cause des contrôles de sécurité. Selon
la Société du Croissant-Rouge palestinien, en 2018, lors de 84 % des 1 462 trajets
déclarés durant lesquels une ambulance devait entrer dans Jérusalem depuis une autre
__________________
47 Ibid.
48 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
49 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Occupied Palestinian
Territory: humanitarian facts and figures », décembre 2017.
50 Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé, avis
consultatif, C.I.J. Recueil 2004.
51 B’Tselem, « The separation barrier », 11 novembre 2017.
52 Ibid.
53 Selon les données obtenues par l ’organisation non gouvernementale HaMoked aupr ès des autorités
israéliennes d’après la loi sur la liberté d’information. Voir Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin: Occupied Palestinian Territory »,
février 2019.
54 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
55 Renseignements communiqués par l’OMS.
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partie de la Cisjordanie, les patients ont dû être transférés dans une autre ambulance
au poste de contrôle, ce qui a occasionné un retard 56.
70. Les restrictions imposées par Israël continuent d ’entraver l’accès de l’UNRWA
aux réfugiés en Cisjordanie. D’avril 2018 à janvier 2019, l’UNRWA a signalé
59 incidents liés à des problèmes d’accès qui ont eu un impact négatif sur la prestation
de services, ainsi que 33 incidents du même ordre survenus aux postes de contrôle de
Jérusalem-Est.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles palestiniennes
71. La zone C, qui recèle les ressources naturelles les plus précieuses de la
Cisjordanie, demeure presque entièrement interdite au Gouvernement, aux
producteurs et aux investisseurs palestiniens (voir TD/B/65(2)/3, par. 25).
Eau
72. Les restrictions israéliennes au forage et à la remise en état de puits en
Cisjordanie aggravent les coupures d ’eau et continuent de perturber la vie quotidienne
et de faire obstacle aux programmes de développement en Cisjordanie et dans la bande
de Gaza. La pénurie d’eau que cette situation entraîne pour la population palestinienne
pousse le Gouvernement palestinien à acheter régulièrement de l ’eau à Israël57, en
particulier à la société israélienne Mekorot 58 . Les implantations israéliennes et
l’application de politiques d’allocation de l’eau discriminatoires en Cisjordanie
exacerbent cette situation (voir A/HRC/40/73)59.
73. Environ 22 % du nombre estimé d’habitants manquent d’accès à l’eau et
pâtissent d’une mauvaise qualité de l’eau. En raison des restrictions imposées par
Israël, quelque 294 000 personnes ne sont reliées à aucun réseau d ’alimentation en
eau ou ne reçoivent qu’une fois par semaine, voire moins souvent, de l’eau
principalement issue de sources peu sûres ou de citernes. Environ 95 000 Palestiniens
de la zone C reçoivent moins de 50 litres d ’eau chacun par jour et plus de
83 000 personnes reçoivent une eau potable de mauvaise qu alité60. Selon une récente
estimation, un habitant d’Israël ou un colon israélien consomme quotidiennement à
peu près trois fois plus d’eau qu’un Palestinien de Cisjordanie (250 litres contre
84 litres) (voir A/HRC/40/73, par. 51)61.
74. Les habitants palestiniens de Jérusalem-Est connaissent aussi une insuffisance
des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, puisque
seulement 59 % d’entre eux sont légalement et adéquatement reliés au r éseau de
distribution d’eau62.
__________________
56 Ibid.
57 Association for Civil Rights in Israel, « Water provision and drillings in the West Bank 2010-2016 »,
5 juin 2018.
58 Voir les données présentées dans le communiqué de presse du Bureau central palestinien de
statistique, 21 mars 2019, disponible à l’adresse suivante :
www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_21 -3-2019-water-en.pdf.
59 B’Tselem, « Water crisis », 11 novembre 2017 ; Service de recherche du Parlement européen,
« Water in the Israeli-Palestinian conflict », note d’information, janvier 2016.
60 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview », d’après les données du recensement réalisé par le Bureau central palestinien de
statistique.
61 B’Tselem, « Water crisis » ; Service de recherche du Parlement européen, « Water in the Israeli-
Palestinian conflict ».
62 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview », d’après les données du recensement national réalisé par le Bureau central
palestinien de statistique en 2018.
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75. L’Administration civile israélienne a construit sept barrages en Cisjordanie, ce
qui devrait permettre à Israël d ’avoir la mainmise sur une grande partie des eaux de
surface et, selon les estimations, d ’en détourner chaque année entre 260 000 et
1 million de mètres cube vers les zones agricoles des colonies63.
76. À Gaza, l’aquifère côtier, qui est la seule source d ’eau naturelle, est
pratiquement asséché en raison de la surexploitation et de la contamination par l ’eau
de mer, qui ont rendu plus de 97 % de ses eaux impropres à la consommation
humaine64. Seuls 10,5 % des Palestiniens de Gaza sont alimentés en eau potable par
le réseau public, contre 98,3 % en 2000 et, depuis cette date, la proportion de
personnes dépendant des citernes d ’eau, des conteneurs et de l’eau en bouteille, qui
sont bien plus onéreux et ne sont ni réglementés ni fiables, est passée de 1,4 % à
89,6 %65.
77. En 2018, toute la population de la bande de Gaza subissait les conséquences des
lacunes et besoins qui continuent d ’être observés dans le secteur de l’eau, de
l’assainissement et de l’hygiène. Il s’agit notamment de 983 623 femmes et de
991 428 enfants, qui sont exposés aux risques de santé publique liés à la mauvaise
qualité de l’eau, à l’inefficacité de la collecte et du traitement des eaux usées et à
l’absence d’infrastructures d’évacuation des eaux de ruissellement et de pratiques
d’hygiène adéquates66.
78. Toute interruption dans les programmes appuyés par l ’ONU à Gaza, notamment
la fourniture de carburant d ’urgence pour groupes électrogènes, entraînerait la
diminution du quota d’eau moyen de 80 à 45 litres par jour et par personne, la
production d’eau des 280 puits et 30 réservoirs de 220 000 à 40 000 mètres cube par
jour et la quantité d’eau potable fournie par les 48 installations de dessalement
publiques de 80 %, soit 4 000 mètres cubes par jour, alors que la capacité nominale
est de 20 000 mètres cubes par jour. En outre, 55 stations de pompage et de collecte
des eaux usées situées dans des zones densément peuplées risqueraient de s ’inonder
et de rejeter, en dehors de leurs heures de fonctionnement, des eaux non traitées dans
les rues. Le rendement des cinq stations d ’épuration existantes diminuerait de 50 %,
ce qui ferait augmenter la quantité d ’eaux usées non traitées se déversant chaque jour
dans la mer Méditerranée, qui s’élève déjà à plus de 116 millions de litres67.
Pollution
79. Venant s’ajouter à la pollution liée à de piètres infrastructures, la réduction des
recettes des municipalités, due à l’incapacité des habitants de Gaza de s’acquitter du
coût mensuel des services, précipite la détérioration des services municipaux. Par
exemple, le chef de la municipalité de la ville de Gaza a annoncé la fermeture de
vastes étendues le long de la plage car, faute d ’approvisionnement en carburant et en
__________________
63 D’après les informations reçues par le Comité spécial chargé d ’enquêter sur les pratiques
israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des
territoires occupés. Voir A/73/499, par. 34.
64 Voir les données présentées dans le communiqué de presse du Bureau central palestinien de
statistique, 21 mars 2019.
65 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview », d’après les données du Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de
l’eau et de l’assainissement relatives à l’année 2018. Voir https://washdata.org.
66 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
67 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview », d’après le groupe sectoriel de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement
et de l’hygiène et la Compagnie des eaux des municipalités côtières ; Données relatives aux rejets
d’eaux usées survenus en janvier, in Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires, « Gaza Strip: early warning indicators – January 2019 », février 2019.
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électricité, la plupart des stations d ’épuration ont cessé de fonctionner et des eaux
usées non traitées sont rejetées directement dans la mer, ce qui entraîne une
contamination68.
80. Il existe en Cisjordanie 15 centres de traitement des déchets ou déch arges
publiques, dont certains sont situés à proximité de villes ou de villages palestiniens,
dans lesquels aucune mesure n’est prise pour protéger correctement les terres et les
personnes vivant aux alentours contre la pollution et d ’éventuelles matières
dangereuses. Parmi ces centres et décharges, gérés par Israël, au moins six traitent
des déchets dangereux (voir A/73/499, par. 31).
Ressources agricoles
81. La plupart des terres agricoles de la Cisjordanie se trouvent dans la zone C. Les
restrictions à la liberté d’accès et de circulation, en particulier dans la zone de jointure
et près des colonies, et les politiques d ’allocation de l’eau discriminatoires limitent la
capacité des Palestiniens de cultiver le urs terres. Par exemple, en novembre 2017, le
taux de rendement des oliviers de la zone de jointure était, selon les données
recueillies au cours des quatre années précédentes, 55 à 65 % inférieur à celui des
régions accessibles toute l’année69.
82. En outre, plus des deux tiers des pâturages et plus de 2,5 millions d’arbres
productifs ont été détruits sous le régime d ’occupation depuis 1967 [voir A/73/201,
par. 6 et TD/B/63/3, par. 42 d)].
83. À Gaza, en raison de l’imposition par Israël de zones terrestres et maritimes
d’accès restreint, 85 % des ressources halieutiques sont inaccessibles aux pêcheurs
palestiniens, et la moitié de la zone cultivable est inexploitable p ar les producteurs
palestiniens (voir A/73/201, par. 7).
84. La pratique d’Israël consistant à vaporiser des herbicides – sous prétexte de
faciliter l’observation de Gaza – nuirait également à la production agric ole ; les effets
de l’arrosage ont été constatés jusqu’à 1 000 mètres ou plus de la barrière (voir
A/73/420, par. 44).
Exploitation des ressources minérales
85. Le nombre de carrières appartenant à des Israé liens exploitées dans la zone C
de la Cisjordanie, le plus souvent sur des terres déclarées par Israël comme « terres
domaniales », est actuellement de 10 et oscille entre 7 et 11 selon les années. Les
entreprises israéliennes ne sont pas soumises aux con traintes imposées aux firmes
palestiniennes et continuent d ’obtenir l’autorisation d’exploiter et d’extraire dans le
Territoire palestinien occupé70 (voir A/73/87-E/2018/69, par. 73).
86. Depuis 1994, les autorités israéliennes n’ont délivré aucun permis autorisant une
entreprise palestinienne à exploiter une carrière dans la zone C, alors même que cela
était prévu par les Accords d’Oslo. Selon les estimations, la zone C comprend
20 000 dounoums de terres exploitables et recèle des réserves minérales potentielles
d’une valeur de 30 milliards de dollars (voir E/ESCWA/30/5)71. D’après l’Union des
__________________
68 Conseil norvégien pour les réfugiés, « Assessment Report: Gaza internally displaced persons –
Assessment of the vulnerability situation for IDPs in Gaza, three years after the 2014 conflict »,
juin 2018.
69 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « Humanitarian Bulletin:
Occupied Palestinian Territory », novembre 2017.
70 Voir également Yesh Din, « The great drain: Israeli quarries in the West Bank – High Court
sanctioned institutionalized theft », note d’information, septembre 2017.
71 Voir également Banque mondiale, West Bank and Gaza: Area C and the future of the Palestinian
economy, rapport n° AUS2922 (2013).
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producteurs de pierre et de marbre de la Cisjordanie, les permis existan ts n’ont pas
été renouvelés, ce qui a amené plusieurs carrières palestiniennes de la zone C à
interrompre leurs activités ou à fermer définitivement. La fermeture de carrières a en
outre été assortie de confiscations de biens et d ’amendes72.
Situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé
87. La fragmentation physique du Territoire palestinien occupé, due à un système
complexe de restrictions à la liberté de circulation et d ’accès imposé par l’armée
israélienne, a engendré l’apparition d’économies différentes dans la bande de Gaza et
en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ce qui compromet gravement les
perspectives de paix et de développement et entraîne une dégradation des conditions
de vie des Palestiniens.
88. Cette détérioration est accentuée par l’insuffisance nette du financement accordé
par les donateurs au Gouvernement palestinien, à l ’UNRWA et aux opérations
humanitaires en général et par les divisions interpalestiniennes. Une telle situation
mine la capacité de la communauté internat ionale de répondre efficacement à des
besoins qui s’intensifient puisque, dans le Territoire palestinien occupé, il est établi
que quelque 2,5 millions de Palestiniens, soit près de la moitié de la population, ont
besoin d’une aide et d’une protection humanitaires73.
Situation économique
89. L’économie du Territoire palestinien occupé continue de subir les effets des
mesures liées à l’occupation, y compris les restrictions à la liberté de circulation, à
l’accès aux ressources et aux échanges commerciaux qui se conjuguent à près de
12 années de bouclages dans la bande de Gaza. De ce fait, les investissements dans
l’économie palestinienne demeurent faibles, ce qui entraîne une désindustrialisation.
Selon les données préliminaires du Bureau central palestinien d e statistique, le taux
de croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) du Territoire palestinien occupé a
fortement diminué, passant de 3,1 % à 0,9 % entre 2017 et 2018.
90. Ce ralentissement global de l’économie dans le Territoire palestinien occupé est
aggravé par une baisse du taux de croissance en Cisjordanie, par un recul de l ’activité
à Gaza, dû aux politiques et pratiques israéliennes ainsi qu ’aux bouclages, par des
divisions intra-palestiniennes, qui provoquent notamment une réduction des montants
transférés au titre du budget du Gouvernement palestinien, et par une diminution des
fonds alloués à l’UNRWA.
91. Dans ce contexte, la régression du développement se poursuit dans la bande de
Gaza, dont le PIB a diminué de 6,5 % en 2018 après une contraction de 12,5 % en
2017. Il est révélateur de constater que la contribution de Gaza à l ’économie
palestinienne a été de 19,6 % en 2018, contre presque 31 % en 200074.
92. Le 17 février, le Gouvernement israélien a commencé à appliquer la loi, adoptée
en juillet 2018 par la Knesset, lui imposant de geler, dans les recettes des taxes fiscales
et douanières qu’il prélève au nom de l’Autorité palestinienne et doit lui reverser, un
montant égal aux sommes que l’Autorité verse « directement ou indirectement » à des
__________________
72 Yesh Din, « The great drain » ; Human Rights Watch, Occupation, Inc.: How Settlement
Businesses Contribute to Israel’s Violations of Palestinian Rights, 2016 ; et Banque mondiale,
West Bank and Gaza: Area C and the future of the Palestinian economy .
73 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
74 Calculs réalisés par la CESAO à partir des chiffres du Bureau central palestinien de statistique.
Les taux de croissance sont déterminés chaque trimes tre selon la variation en pourcentage d’une
année sur l’autre.
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Palestiniens reconnus par des tribunaux israéliens coupables de participation à des
« activités terroristes » ou d’autres infractions relatives à la sécurité, au regard de la
loi israélienne, ou aux membres de la famille de ces Palestiniens ou de Palestiniens
tués alors qu’ils se livraient à pareilles activités (voir S/2019/251, par. 42 et 43)75. En
conséquence, Israël a annoncé le 17 février qu ’au cours de l’année 2019, il allait geler
environ 139 millions de dollars de recettes fiscales et douanières destinées à
l’Autorité palestinienne, soit un peu plus de 6 % du montant total des recettes
reversées en 2018. Le 21 février, l’Autorité palestinienne a indiqué au Gouvernement
israélien qu’elle s’opposait à cette décision unilatérale, faisant valoir qu’au titre du
Protocole relatif aux relations économiques entre le Gouvernement de l ’État d’Israël
et l’OLP, aucune somme ne pouvait être retranchée sans le consentement des deux
parties, et qu’elle continuerait à verser des allocations sociales aux familles des
prisonniers. Depuis, l’Autorité palestinienne n’a accepté d’Israël aucun reversement
des recettes fiscales et douanières, faisant savoir qu ’elle ne les accepterait que si
l’intégralité du montant dû lui était rever sée. Les recettes fiscales reversées par Israël
représentent près de 65 % du montant total des recettes du Gouvernement palestinien.
Cette décision a poussé le Gouvernement palestinien à prendre de strictes mesures
d’austérité (S/2019/251, par. 42). Il est fort probable que cette situation vienne
aggraver les déficits de financement et détériorer les perspectives de croissance et les
possibilités d’emploi.
93. Même avant février 2019, le Ministère palestinien des finances avait signalé
qu’il perdait au moins 350 millions de dollars de recettes par an en raison des
politiques israéliennes concernant l ’application des dispositions du Protocole de
Paris. Selon le Gouvernement palestinien, ces pertes de recettes s ’expliquent
notamment par les frais de gestion (qui donnent lieu à la déduction de 3 % des recettes
fiscales et douanières), les taxes et frais appliqués aux achats de carburant, le
mécanisme d’approbation des importations et de collecte de la taxe sur la v aleur
ajoutée, les importations indirectes, les frais de départ imposés aux voyageurs et les
impôts prélevés sur les activités commerciales israéliennes dans la zone C et dans le
reste de la Cisjordanie76.
94. À Gaza, si les montants versés au moyen du budget d u Gouvernement
palestinien continuent de diminuer et si le déficit de financement de l ’UNRWA n’est
pas comblé, l’activité économique et la situation sociale seront durement touchées et
la crise humanitaire continuera de s’aggraver.
95. Les possibilités économiques demeurant rares, le taux d’activité de la population
du Territoire palestinien occupé s’est établi en 2018 à 46 % (21 % chez les femmes et
72 % chez les hommes). Le taux de chômage du Territoire, déjà élevé, est passé de
28 % à 31 % entre 2017 et 2018. À Gaza, l’évolution a été bien plus inquiétante : en
2018, le taux de chômage a atteint 52 %, contre 44 % en 201777, et 7 jeunes sur 10
ainsi que 49,6 % des personnes ayant été scolarisées pendant au moins 13 ans étaient
sans emploi.
96. Ces dernières années, à Gaza, les conditions de vie se sont dégradées sous l ’effet
d’une sensible détérioration de la situation humanitaire. La pauvreté demeure
endémique et s’installe durablement. Il ressort de l ’enquête sur les ménages réalisée
en 2017 par le Bureau central palestinien de statistique que 53 % des Gazaouites
__________________
75 Voir également Noa Landau et Jack Khoury, « Israel freezes transfer of 500 million shekels of
Palestinian Authority taxes », Haaretz, 17 février 2019.
76 Pour plus de détails, voir État de Palestine, « Stopping fiscal leakages: The Government of
Palestine’s Report to the Ad Hoc Liaison Committee Meeting », septembre 2018.
77 Communiqué de presse du Bureau central palestinien de statistique, 30 avril 2019, disponible à
l’adresse suivante : www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_En_30 -4-2019-labouren.
pdf.
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vivent sous le seuil de pauvreté national, fixé à 692 dollars par mois pour un ménage
composé de deux adultes et trois enfants, contre 38,8 % en 2011. En outre, le taux de
pauvreté extrême, c’est-à-dire la proportion de personnes qui ne peuvent se procurer
le minimum indispensable pour se nourrir, s ’habiller et se loger, est passé de 21,1 %
en 2011 à 33,8 % en 201778.
Sécurité alimentaire
97. L’insécurité alimentaire touche près d ’un tiers de la population, soit 1,56 million
de personnes, et s’explique par des taux de pauvreté et de chômage élevés. Les prix
alimentaires dépendent des marchés israéliens. Or le pouvoir d ’achat moyen par
habitant en Israël est six fois plus élevé que dans le Territoire palestin ien occupé. Les
denrées alimentaires sont donc inabordables pour les familles palestiniennes
pauvres79.
98. D’après une enquête sur la sécurité alimentaire de 2018, l ’insécurité alimentaire
demeure très élevée dans le Territoire palestinien occupé et concerne un tiers des
ménages (soit 32,7 %). Dans la bande de Gaza, le taux d ’insécurité alimentaire a
atteint 68,5 % en 2018, soit le niveau le plus élevé de ces 20 dernières années 80.
99. La dégradation de la sécurité alimentaire à Gaza s ’explique par de nombreux
facteurs, notamment la détérioration constante de la situation économique, les
bouclages, les divisions interpalestiniennes persistantes, le manque de financement
de l’UNRWA et les coupes salariales ou les retards de paiement des salaires des
fonctionnaires.
100. Le taux d’insécurité alimentaire a atteint 61 % parmi les Bédouins et les
communautés d’éleveurs dans la zone C, où 40 % de la population a un apport
alimentaire médiocre ou insuffisant. Ces populations sont donc de plus en plus
tributaires de l’assistance du PAM et de l’UNRWA pour satisfaire leurs besoins
alimentaires de base81.
Éducation
101. Environ 505 285 élèves (249 327 garçons et 255 958 filles) dans l’ensemble du
Territoire palestinien occupé éprouvent des difficultés à accéder à une éducation de
qualité dans un environnement sûr et répondant aux besoins de l ’enfant. Quelque
13 973 enseignants (5 942 hommes et 8 031 femmes) ont besoin de soutien82.
102. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, l’accès à l’éducation est fortement
compromis et touche 39 245 élèves et enseignants, dont 26 387 dans la zone C,
11 481 à Jérusalem-Est et 1 377 dans les autres parties de la Cisjordanie 83.
103. En outre, 46 écoles visées par des ordres de démolition risquent d ’être détruites
totalement ou partiellement à Jérusalem-Est et dans la zone C. Plus de 5 000 élèves
seraient concernés84.
__________________
78 Données du Bureau central palestinien de statistique, disponibles à l ’adresse suivante :
www.pcbs.gov.ps/Portals/_Rainbow/Documents/Levels%20of%20living_pov_2017_02e.htm .
79 Programme alimentaire mondial, « WPF Palestine Country Brief », janvier 2019.
80 Renseignements communiqués par le PAM et le Bureau central palestinien de statistique.
81 Renseignements communiqués par le PAM.
82 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
Needs Overview », « Education Cluster estimate».
83 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
Needs Overview »
84 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
Needs Overview », « Education Cluster estimate »
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104. Les enfants palestiniens à Jérusalem-Est ont du mal à accéder à une éducation
inclusive et de qualité dans la ville. Par exemple, ceux vivant en Cisjordanie doivent
faire de longs trajets, parfois dangereux, pour se rendre dans des écoles situées de
l’autre côté du mur. Ils s’exposent également au risque d’être arrêtés ou détenus par
les autorités israéliennes85.
105. Le nombre d’élèves scolarisés dans des écoles de l’UNRWA à Gaza a augmenté
de près de 7 000 par rapport à l’année scolaire précédente. Le nombre d ’élèves par
classe est passé de 39 à 4186. Compte tenu de la pénurie d’écoles, du non-paiement
des salaires des enseignants et de l’insuffisance du budget pour les écoles, 70 % des
écoles de l’UNRWA et 63 % des écoles du Ministère de l’éducation à Gaza doivent
appliquer un système à double ou triple vacation 87.
106. Les étudiants gazaouites éprouvent de plus en plus de difficultés à se rendre dans
les universités situées en Cisjordanie car ils sont soumis à des restrictions importantes
depuis qu’a éclaté la deuxième intifada en 2000. Alors qu ’ils représentaient autrefois
35 % des étudiants de Cisjordanie, ils sont désormais pratiquement absents des bancs
des universités (voir A/73/420, par. 26).
Santé
107. Quelque 1 163 618 personnes en Cisjordanie et à Gaza ont besoin d ’assistance
pour accéder à des soins de santé essentiels abordables et de qualité 88. Des personnes
extrêmement vulnérables vivant à Jérusalem-Est sont isolées des services fournis à
Jérusalem et en Cisjordanie, et environ 140 000 personnes ont besoin d’une assistance
médicale, dont 40 000 réfugiés89.
108. Le système de santé de Gaza est sur le point de s ’effondrer après des années de
blocage et de régression du développement, et a aujourd ’hui du mal à gérer l’afflux
de blessés dans le cadre des manifestations de la Grande Marche du retour 90.
109. La prévalence de l’hypotrophie nutritionnelle a été estimée à 10 % en 2018 à
Gaza, et est supérieure chez les enfants issus de familles de réfugiés ou à faible
revenu. On estime que 92 430 enfants de moins de cinq ans sont particulièrement
vulnérables, et que 10 000 d’entre eux sont atteints de rachitisme et environ
36 000 présentent des diarrhées ou des diarrhées sa nglantes en raison de problèmes
d’eaux usées et de la détérioration de l ’accès à l’eau potable91.
110. L’approvisionnement en électricité de façon limitée et imprévisible dans la
bande de Gaza a de graves répercussions sur le secteur de la santé et met en danger la
vie des patients dans les hôpitaux et les dispensaires. Cela concerne notamment les
patients reliés à des appareils de maintien des fonctions vitales en service de
réanimation, les nouveau-nés fragiles placés en couveuse et les patients ayant besoin
d’une intervention chirurgicale d ’urgence vitale92.
__________________
85 UNICEF, State of Palestine : Country Report on Out of school Children (Jérusalem-Est, 2018).
86 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
87 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitai res, « 2019 Humanitarian
Needs Overview ».
88 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2018–2020
Humanitarian response strategy – January–December 2019 humanitarian response plan »,
décembre 2018.
89 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
90 Ibid.
91 Renseignements communiqués par l’OMS.
92 Renseignements communiqués par l’OMS.
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111. L’afflux massif de blessés pendant la Grande Marche du retour a mis à rude
épreuve un système de santé déjà fragile et entravé la capacité de l ’ensemble du
secteur de la santé à fournir des services à la pop ulation. Dans les hôpitaux, les
patients atteints de traumatismes sont renvoyés chez eux prématurément afin de
laisser la place à d’autres93.
112. Alors que 210 000 personnes étaient déjà extrêmement vulnérables et
souffraient de troubles de santé mentale aigus ou modérés, les événements survenus
à Gaza ont eu des répercussions sur la santé mentale et le bien -être psychosocial de
quelque 52 098 personnes supplémentaires, dont 26 049 enfants, qui ont désormais
besoin d’un soutien psychologique ou psychosocial 94.
113. La fragmentation territoriale et juridique de la Cisjordanie entrave l ’accès des
Palestiniens au droit à la santé, en particulier pour ceux qui vivent dans des
communautés vulnérables, comme la zone C, la zone de jointure et la zone H2 à
Hébron. Un tiers de la population de ces zones a un accès limité aux soins de santé
primaires. Au total, 135 communautés sont desservies par des dispensaires mobiles.
Les tentatives de créer davantage d ’installations permanentes pour certaines
communautés sont entravées par d es politiques d’aménagement restrictives95.
III. Golan syrien occupé
114. Le Secrétaire général continue de réaffirmer la validité de la résolution
497 (1981) dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par
Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le territoire syrien
occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le
plan international.
115. Dans sa résolution 2018/20, le Conseil économique et social a réaffirmé que
l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compri s
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un
obstacle majeur au développement économique et social. La poursuite des
implantations israéliennes dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien
occupé et l’expansion des colonies existantes représentent un transfert par Israël de
sa propre population civile dans le territoire qu ’il occupe, ce qui est interdit au regard
du droit international humanitaire (voir A/73/410, par. 63).
116. En 1967, 95 % de la population syrienne du Golan a été déplacée ou expulsée et
340 localités ont été détruites à la suite de l ’occupation israélienne du territoire qui a
une superficie de 1 159 kilomètres carrés 96 . Le Golan syrien occupé compterait
actuellement presque autant d’Israéliens que de Syriens. Pourtant, la population
syrienne reste cantonnée dans une portion très restreinte du territoire. En avril 2018,
26 261 colons israéliens étaient installés dans 34 implantations réparties dans le Golan
syrien occupé et, avec l’armée, contrôlaient 95 % des terres, tandis que les
26 600 Syriens de la zone étaient répartis dans cinq villages (voir A/73/499, par. 83).
Les colons israéliens reçoivent l’appui de leur gouvernement au moyen d’incitations
__________________
93 Renseignements communiqués par l’OMS et Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée
orientale, « Gaza: waiting for treatment », 21 novembre 2018.
94 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, « 2019 Humanitarian
needs overview ».
95 Renseignements communiqués par l’OMS.
96 Al-Marsad, « Parallel report to the United Nations Committee on Economic, Social and Cultural
Rights: Israel », 14 janvier 2019.
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financières, d’un montant pouvant aller jusqu’à 12 000 dollars par famille, ainsi que
du développement de zones résidentielles et industrielles 97.
117. La situation dans le Golan occupé continue de susciter des préoccupatio ns, les
habitants syriens se heurtant à des problèmes persistants en raison des politiques
discriminatoires en matière de terres, de logement et de développement mises en place
par les autorités israéliennes (voir A/73/410, par. 60).
118. En raison des politiques israéliennes en matière de zonage et d ’aménagement du
territoire, il est pratiquement impossible pour les Syriens d ’obtenir des permis de
construire, ce qui entraîne une surpopulation croissante des villag es, limite les
possibilités de développement et empêche les villages de s ’agrandir pour accueillir la
population de plus en plus importante 98. Dans ce contexte, plus de 1 570 ordres de
destruction ont été délivrés par les autorités israéliennes contre des s tructures
syriennes depuis 198399.
119. En application de l’amendement de 2011 au décret sur les sociétés coopératives,
qui autorise les comités d’admission à décider de l’éligibilité des candidats à résider
dans une colonie en fonction de leur « compatibilité avec le tissu socio-culturel » ou
avec « les caractéristiques propres à la colonie », la législation israélienne autorise les
colonies composées de moins de 400 logements à exercer une discrimination à l ’égard
des Arables syriens100.
120. En raison de leur accès extrêmement limité aux possibilités d ’emploi dans leur
pays, les jeunes Syriens du Golan cherchent de plus en plus à travailler en Israël ou à
l’étranger, ce qui les pousse à obtenir la nationalité israélienne. Il est à craindre que
cela entraîne un renforcement et une consolidation de l’occupation101.
121. Seules 43 % des personnes en âge de travailler étaient employées en 2016.
Malgré le fort attachement des Syriens à la terre, le secteur agricole a été en recul en
raison de politiques discriminatoires concernant l’accès à l’eau et à la terre. Ces
politiques ont entraîné une détérioration de la qualité des cultures et, par conséquent,
de leur potentiel de commercialisation.
122. En l’absence de débouchés, les Syriens tendent à accepter des emplois mal
rémunérés pour lesquels ils sont largement surqualifiés102. Les colonies situées dans
le Golan font généralement appel à des entrepreneurs employant des travailleurs
syriens pour éviter de leur verser des prestations sociales. La plupart de ces entreprises
sous contrat n’assurent ainsi pas d’avantages aux travailleurs et leur versent des
salaires extrêmement bas. Les Syriens du Golan n ’ont toutefois guère d’option (voir
A/73/499)103.
__________________
97 Al-Marsad, « Observations and topics to be included in the list of issues on the occasion of the
Human Rights Committee’s 2018 review of the State of Israel’s implementation of the
International Covenant on Civil and Political Rights », 11 avril 2018; voir également Israël, Law
to Amend the Cooperative Societies Ordinance ( no 8), 5771-2011.
98 Renseignements communiqués par le BIT.
99 Al-Marsad, « Parallel report to the United Nations Committee on Economic, Social and Cultural
Rights: Israel », 14 janvier 2019.
100 Al-Marsad, « Observations and topics to be included in the list of issues on the occasion of the
Human Rights Committee’s 2018 review of the State of Israel’s implementation of the
International Covenant on Civil and Political Rights », 11 avril 2018; voir également Israël, Law
to Amend the Cooperative Societies Ordinance ( no 8), 5771-2011.
101 Renseignements communiqués par le BIT.
102 Al-Marsad, « Parallel report to the United Nations Committee on Economic, Social and Cultural
Rights: Israel », 14 janvier 2019, par. 22.
103 Ibid., par. 25.
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IV. Conclusion
123. L’occupation israélienne prolongée du territoire palestinien et du Golan arabe
syrien ne cesse de se répercuter sur les conditions de vie des populations palestinienne
et syrienne et de nuire au développement économique et social des territoires occupés.
L’occupation, les politiques et les pratiques israéliennes ont des répercussions
multiples et un effet d’ensemble sur l’avenir des populations sous occupation.
124. Compte tenu de la situation socioéconomique dans le Territoire palestinien
occupé, la réalisation des objectifs de développe ment durable semble impossible sans
un changement radical du système actuel. Les restrictions imposées par Israël,
l’intensification de ses activités d ’implantation illégales et ses autres pratiques ont
pour effet non seulement d’empêcher le développement des territoires occupés, mais
aussi de provoquer des crises humanitaires nécessitant de réorienter les efforts
nationaux et internationaux, initialement consacrés au développement, à des activités
de secours immédiat.
125. La crise financière que connaît l’UNRWA est un autre facteur qui ne fait
qu’empirer les conditions de vie déjà très difficiles de centaines de milliers de
Palestiniens. Le Secrétaire général lance à nouveau un appel à la communauté
internationale pour qu’elle renforce son soutien essentiel a ux droits des réfugiés de
Palestine et maintienne le même niveau de financement de l ’UNRWA en 2019.
126. Les bouclages imposés à Gaza et les autres mesures restrictives prises par Israël,
ainsi que les montées fréquentes de la violence et la diminution du finan cement des
donateurs ont créé une situation critique à Gaza qui nécessite une intervention
immédiate et plus ferme de la communauté internationale.
127. Israël continue d’adopter des politiques et des pratiques contraires aux
résolutions applicables du Conseil de sécurité, au droit international humanitaire et
au droit international des droits de l ’homme. Certaines pratiques peuvent être
considérées comme discriminatoires ; d’autres s’apparentent au transfert forcé de
personnes protégées ou à une peine collective, ce qui pourrait constituer une violation
grave de la quatrième Convention de Genève et du droit international.
128. Le respect du droit international est impératif, afin qu ’aucune partie ne puisse
jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient garan ties pour tous les peuples
de la région, y compris les Palestiniens et Syriens vivant sous occupation.
129. L’Organisation des Nations Unies maintient la position qu ’elle défend de longue
date, à savoir qu’on ne parviendra à une paix durable et globale qu ’en négociant une
solution des deux États. Le Secrétaire général continuera à veiller à ce que l ’ONU
oeuvre à la création d’un État palestinien d’un seul tenant, indépendant, démocratique
et viable, vivant côte à côte avec un État israélien, dans la paix et la s écurité, avec
Jérusalem pour capitale des deux États, conformément aux résolutions applicables du
Conseil de sécurité et au droit international.
Nations Unies A/75/86–E/2020/62
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
27 mai 2020
Français
Original : anglais
20-07010 (F) 010720 010720
*2007010*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-quinzième session
Point 62 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources
naturelles
Session de fond de 2020
Point 16 de l’ordre du jour
Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie
du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et
de la population arabe du Golan syrien occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2019/29, intitulée « Répercussions économiques et sociales de
l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du
Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général de
présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante -quatorzième
session, un rapport sur l’application de ladite résolution. Dans sa résolution 74/243
intitulée « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé
sur leurs ressources naturelles », l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui rendre
compte, à sa soixante-quinzième session, de l’application de ladite résolution. Établi
par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), le présent
rapport est soumis en application des résolutions du Conseil et de l’Assemblée
susmentionnées.
Il rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël continue de recourir, en
particulier celles qui constituent des violations du droit international humanitaire et du
droit international des droits de l’homme et qui ont des répercussions sur la situation
économique et sociale des populations vivant sous l’occupation militaire israélienne.
* A/75/50.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2019/29, le Conseil économique et social s’est dit préoccupé
par les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les
conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire pale stinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé. Dans sa résolution
74/243, l’Assemblée générale a exigé d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse
d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources
naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan
syrien occupé. On trouvera dans la présente note des informations sur les faits
nouveaux survenus à cet égard.
II. Territoire palestinien occupé
Pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
2. Comme indiqué précédemment, les politiques israéliennes de zonage et de
planification dans la zone C, qui constitue 60 % de la Cisjordanie, et à Jérusalem-Est,
sont discriminatoires et sont considérées comme incompatibles avec les dispositions
du droit international. Ces politiques prévoient l’attribution des terres presque
exclusivement aux colonies israéliennes ou à l’armée, facilitant ainsi la croissance des
colonies israéliennes, et rendent presque impossible l ’obtention de permis de
construire par les Palestiniens1. Pendant la décennie commencée en 2010, le taux
moyen d’approbation des demandes de permis de construire dans la zone C déposées
par des Palestiniens était de 3 à 4 %2. En conséquence, de nombreux Palestiniens sont
contraints de construire sans permis, au risque d’être expulsés et déplacés et de voir
leurs demeures démolies3.
3. L’environnement opérationnel à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-
Est, continue de se caractériser par une fragmentation territoriale et une limitation
systématique de l’expansion et de la connectivité des communautés palestiniennes, en
particulier dans la zone C4.
4. Les politiques et pratiques israéliennes comportent également des mesures
discriminatoires dans la fourniture de services. Par exemple, les Palestiniens
constituent 30 % de la population de Jérusalem. Ils versent 40 % de la valeur totale
des taxes que la municipalité israélienne perçoit, alors que celle-ci n’alloue que 8 %
des recettes fiscales aux services fournis aux Palestiniens 5.
5. Les Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé demeurent soumis à un
ensemble complexe de règles empruntant à la fois aux systèmes juridiques israélien et
palestinien. En Cisjordanie, le droit interne israélien s ’applique aux colons de façon
extraterritoriale, tandis que les Palestiniens sont soumis au droit militaire israélien et
au système juridique palestinien. Ainsi, les suspects et les prévenus palestiniens se
voient appliquer des normes moins favorables en matière de droits humains que les
__________________
1 Voir A/HRC/43/67, par. 30.
2 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA),
« West Bank: Area C – key humanitarian concerns », fiche d’information, 21 décembre 2017.
3 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour les établissements
humains (ONU-Habitat).
4 Renseignements communiqués par ONU-Habitat.
5 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the forty
four annual commemoration of Land Day in statistical figures », 29 mars 2020.
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suspects et prévenus israéliens. L’application de deux systèmes juridiques distincts sur
le même territoire, sur les seuls critères de la nati onalité ou de l’origine, est
intrinsèquement discriminatoire et viole le principe de l ’égalité devant la loi, qui est
un élément central du droit à un procès équitable. L’application du droit interne
israélien aux colons et du droit militaire israélien aux Palestiniens en Cisjordanie
suscite également des préoccupations quant à l’obligation de la Puissance occupante
de respecter les lois en vigueur dans le territoire qu ’elle occupe, sauf empêchement
absolu6.
6. En septembre 2019, les colons ont établi un nouve l avant-poste, Keidar Est, à
l’est de Jérusalem. En signe de protestation, les Palestiniens ont monté une tente à une
dizaine de mètres de l’avant-poste. Dans une application apparemment discriminatoire
de la loi israélienne, les autorités israéliennes ont démoli la tente deux jours plus tard,
mais n’ont pas démantelé l’avant-poste. Même lorsque les ordres de démolition visant
les bâtiments des populations palestiniennes et des colons sont comparables en
pourcentage, les Palestiniens semblent être touchés de manière disproportionnée étant
donné la différence entre la proportion de terres allouées aux Palestiniens et de celles
allouées à la construction de colonies7.
Violence et emploi de la force
7. Israël, Puissance occupante, est tenu de prendre toutes les mesures qui dépendent
de lui en vue de rétablir et d’assurer, autant qu’il est possible, l’ordre et la vie publics
dans le Territoire palestinien occupé et de protéger la population palestinienne contre
tout acte de violence, en toutes circonstances (voir A/74/357, par. 26).8
8. Les pratiques de l’armée et des forces de sécurité israéliennes continuent de
soulever des préoccupations, notamment en ce qui concerne l ’usage excessif de la
force et, dans certains cas, l’usage injustifié de la force qui équivaut à une privation
arbitraire de la vie9.
9. Le fait que forces de sécurité israéliennes recourent régulièrement à des
techniques de maîtrise des foules contre des enfants dans les écoles voisines de
colonies ou à proximité de ces écoles soulève des préoccupations particulièrement
graves. Des cas documentés révèlent l’usage injustifié de la force et des violations du
droit à l’intégrité physique et mentale des enfants palestiniens 10.
10. Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, 113 Palestiniens, dont 21 enfants
(20 garçons et 1 fille) et 7 femmes, ont été tués, et 10 764 autres Palestiniens, dont
413 femmes et 4 247 enfants (4 106 garçons et 141 filles) ont été blessés par l ’armée
ou les forces de sécurité israéliennes ou par des colons israéliens. Au cours de la
période considérée, 299 personnes ont été tuées et 32 696 blessées. Au moins 18 des
décès, dont ceux de 6 enfants, et 7 605 cas de blessures, dont celles de 2 784 enfants
(2 714 garçons et 70 filles), sont survenus lors de manifestations, principalement liées
__________________
6 Voir A/71/86-E/2016/13, par.7, A/72/90-E/2017/71, par. 4, et A/73/87-E/2018/69, par. 3; voir
également A/HRC/43/67, par. 29.
7 Voir A/HRC/43/67, par. 11 et 12.
8 Voir le Règlement annexé à la quatrième Convention de La Haye de 1907, art. 43 et 46, et la
Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, art. 27.
9 Voir A/74/468, par. 10. Voir également le Règlement de La Haye, art. 43 et 46, et la Convention de
Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, art. 27.
10 Voir A/74/357, par. 68.
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à la Grande Marche du retour à Gaza11. Le nombre élevé de blessures graves lors des
manifestations continue de mettre à rude épreuve un secteur de la santé déjà
surchargé12.
11. Depuis le début des manifestations de la Grande Marche du retour à Gaza, le
30 mars 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a enregistré 565 incidents
concernant du personnel, des véhicules et des installations sanitaires à Gaza. Trois
membres du personnel sanitaire, qui portaient des tenues les distinguant clairement,
ont été tués et 844 ont été blessés. Au total, 118 ambulances et 10 autres véhicules
médicaux ont été endommagés, ainsi qu’1 hôpital et 6 autres établissements sanitaires.
Un total de 68 incidents touchant du personnel sanitaire en Cisjordanie ont été
enregistrés en 2019, dont 33 attaques physiques de membres du personnel et 9 cas
d’obstruction d’équipes médicales. Un secouriste de 17 ans a été tué par balle dans le
camp de réfugiés de Dheïché alors qu’il apportait une assistance médicale lors d’un
raid de l’armée israélienne13.
12. Le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les
droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés a
exprimé de sérieuses préoccupations au sujet de la culture d ’impunité qui prévaut, en
particulier dans les cas relatifs à l’usage manifestement excessif de la force par les
forces de sécurité israéliennes tant en Cisjordanie qu ’à Gaza14.
13. Israël a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les meurtres de Palestiniens, dont
deux enfants. Cependant, sur 226 cas, seuls 55 ont été examinés et 10 enquêtes pénales
ont été ouvertes par l’armée, en sus de 3 autres ouvertes par la police. Toutefois,
d’après les médias, un certain nombre d’enquêtes précédemment ouvertes ont été
clôturées sans déboucher sur des inculpations. Seul un soldat a été condamné à une
peine d’un mois d’emprisonnement, commuée en obligation d’exécuter des travaux
militaires, pour avoir tiré illégalement sur un adolescent de 15 ans qui manifestait.
Dans le même ordre d’idées, l’Avocat général de l’armée a déclaré que, sur 360 cas
de violations possibles du droit international humanitaire le long de la barrière
frontalière de Gaza, 189 affaires avaient été class ées en août 2018 sans donner lieu à
des poursuites pénales ou autres mesures, à l’exception de la condamnation de trois
soldats pour vol et pillage15.
Actes de violence commis par des colons
14. Les violences commises par les colons portent atteinte aux droits de tout
Palestinien ou Palestinienne, y compris son droit à la sécurité de sa personne, à la
liberté de circulation, au respect de sa vie privée, à la vie de famille, à un niveau de
vie suffisant, au travail et à l’éducation16. Venant s’ajouter au fait que les autorités
israéliennes n’assurent pas la protection de la population palestinienne et ne
sanctionnent pas les auteurs de violences, la violence des colons est un aspect
important du climat de coercition, qui ne laisse à certains Pal estiniens d’autre choix
__________________
11 OCHA dans le Territoire palestinien occupé, « Data on casualties ». Consultables à l’adresse
suivante: www.ochaopt.org/data/casualties (consultée le 31 mars 2020).
12 Renseignements communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
13 Renseignements communiqués par l’OMS.
14 Voir A/74/356, par. 46.
15 Voir A/74/468, par. 12 et 13 ; Forces de défense israéliennes, « Operation Protective Edge legal
updates », consultable à l’adresse suivante : www.idf.il; Judah Ari Gross, « In first, soldier
convicted over killing of Gaza rioter, gets one-month sentence », Times of Israel, 29 octobre 2019.
16 Voir A/HRC/40/42, par. 24.
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que celui de quitter leur lieu de résidence. Les déplacements involontaires de cette
nature pourraient équivaloir à un transfert forcé 17.
15. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a enregistré 340
attaques ayant fait des victimes palestiniennes ou causé des dommages à leurs biens,
soit une augmentation de 21 % par rapport à 2018 et de 116 % par rapport à 2017. Sept
filles et 54 garçons palestiniens ont été blessés lors de ces attaques entre le 1 er avril
2019 et le 31 mars 202018.
16. Bien que les autorités s’efforcent de prévenir les actes de violence de la part des
colons et d’enquêter à leur sujet, davantage de mesures doivent être prises pour
prévenir ces actes et en poursuivre les auteurs. Dans un rapport publié en a oût 2019,
le Ministère israélien de la justice a recensé 118 enquêtes sur des crimes présumés
commis par des colons contre des Palestiniens pour la période allant de janvier 2017
à juin 2019. Si 11 mises en examen ont été déposées, y compris pour des affai res
ouvertes les années précédentes, et deux affaires ont été jugées, aucune n ’a abouti à
une condamnation19.
17. Comme indiqué dans de précédents rapports, il est courant que les forces de
sécurité israéliennes s’abstiennent de prévenir de tels actes ou de réagir aux agressions
commises en leur présence. De plus, dans certains cas, les forces de sécurité
israéliennes ont aidé les colons à mener des attaques et ont utilisé la force contre la
population même qu’elles devaient protéger. Plusieurs incidents dans la zone H2
d’Hébron se sont déroulés en présence des forces de sécurité israéliennes, celles -ci y
ayant parfois directement pris part, ou ayant ensuite pris des mesures contre des
Palestiniens ou mené des opérations contre eux20.
18. Dans les semaines qui ont suivi l’apparition de la maladie à coronavirus
(COVID-19) en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, entre le 1 er mars et le
13 avril, 53 attaques commises par des colons ont fait des blessés ou des dégâts
matériels, soit une augmentation de 80 % par rapport à janvier et février 202021.
Détention et maltraitance
19. Au 31 mars 2020, 4 488 Palestiniens étaient détenus dans les quartiers de sécurité
d’établissements pénitentiaires israéliens, dont 194 enfants, 43 femmes et 7 membres
du Conseil législatif palestinien. Au total, 424 Palestiniens, dont 3 femmes et au moins
2 mineurs, étaient détenus en détention administrative 22.
20. La plupart des prisonniers palestiniens continuent d ’être détenus en Israël, ce
qui, dans de nombreux cas, restreint leur droit aux visites familiales pour ceux dont
les familles viennent de Cisjordanie ou de Gaza23.
__________________
17 Voir A/74/357, par. 38.
18 OCHA dans le Territoire palestinien occupé, « Data on casualties » (consulté le 31 mars 2020).
19 Voir A/HRC/43/67, par. 27.
20 Voir A/74/357, par. 50, 54, 55 et 75 ; voir également see B’Tselem – Israeli Information Center for
Human Rights in the Occupied Territories, Playing the Security Card: Israeli Policy in Hebron as a
Means to Effect Forcible Transfer of Local Palestinians (Jérusalem, 2019).
21 OCHA, « “Protection of civilians, Occupied Palestinian Territory », 17–30 mars 2020. Consultable
à l’adresse suivante :
www.ochaopt.org/sites/default/files/protection_of_civilians_17_30_march_2020.pdf .
22 B’Tselem, « Statistics on Palestinians in the custody of the Israeli security forces » (consulté le
11 mai 2020); Données statistiques de l’Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la
défense de leurs droits fondamentaux (consultées le 11 mai 2020).
23 Voir A/74/468, par. 16.
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21. Des inquiétudes persistent au sujet de cas possibles de détention arbitraire,
notamment d’internement administratif sans inculpation, par les autorités israéliennes.
Des personnes placées en détention administrative sont détenues sans procès ni
inculpation, souvent sur la base d’informations secrètes qui ne sont pas communiquées
aux suspects ou à leurs avocats. Il s’agit d’une détention de six mois renouvelables, et
généralement renouvelés, qui est régie par des ordres signés par une autorité militaire
(c’est-à-dire une autorité non judiciaire)24.
22. La persistance de signalements de mauvais traitements et de tortures infligés aux
détenus palestiniens, y compris des femmes et des enfants, des personnes âgées et des
personnes handicapées, est également préoccupante. Les femmes et les jeunes filles
seraient victimes de harcèlement sexuel, d’atteintes verbales et d’agressions
physiques. Elles sont incarcérées dans des prisons dont les installations ne répondent
pas aux besoins propres à leur genre ou qui ne fournissent pas de services sociaux
respectueux de la dimension du genre25.
23. En novembre 2018, la Haute Cour de justice d’Israël a rendu un arrêt confirmant
la légalité des « méthodes spéciales d’interrogatoire » dans des circonstances
particulières, ce qui peut faire jurisprudence pour d ’autres affaires dans lesquelles les
services de sécurité israéliens pourront employer la contrainte physique et
psychologique26.
24. Des enfants ont fait état de maltraitances lors de leur arrestation, transfert et
détention, y compris des violations des procédures régulières, par l ’armée, la police et
les appareils de sécurité israéliens, ainsi que par l’administration pénitentiaire
israélienne27. Ces signalements renforcent les graves préoccupations que suscitent ces
pratiques au regard des droits des enfants palestiniens, en particulier au stade de
l’arrestation, y compris les pratiques visant à extorquer des aveux 28.
25. Depuis 2000, on estime qu’au moins 8 000 enfants palestiniens ont été arrêtés et
poursuivis par la justice militaire israélienne29.
26. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a documenté un certain nombre
d’arrestations d’enfants survenues pendant la nuit, ainsi que plusieurs cas où les
parents ou tuteurs n’ont pas pu accompagner l’enfant arrêté après sa détention30.
27. Les témoignages de 641 enfants palestiniens détenus et poursuivis par l ’armée
israélienne entre 2015 et 2019 révèlent que : 72 % d’entre eux ont subi des violences
physiques ; 94 % ont eu les mains liées; 85 % ont eu les yeux bandés ; 54 % ont été
arrêtés chez eux pendant la nuit ; 61 % ont subi des atteintes verbales, des humiliations
ou des intimidations ; 97 % ont été interrogés sans la présence d’un membre de leur
famille ; 22 % ont été placés dans des positions anxiogènes ; 56 % ont signé des
__________________
24 Voir A/74/356, par. 32, et A/74/468, par. 16.
25 E/ESCWA/ECW/2019/TP.2.
26 Voir A/74/468, par. 16.
27 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
28 Voir A/74/468, par. 18.
29 Voir A/73/499, par. 69.
30 Renseignements communiqués par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
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documents en hébreu, langue que la plupart des enfants palestiniens ne comprennent
pas31.
28. Les arrestations, en particulier à Jérusalem-Est, se sont poursuivies, même après
l’arrivée de la pandémie de COVID-19 en Israël et dans le Territoire palestinien
occupé. Parmi les personnes arrêtées comptaient des membres du personnel sanitaire
qui distribuaient bénévolement des supports d ’information sur les risques liés à la
pandémie32.
Déplacements de population
29. Il est toujours préoccupant de constater qu’une combinaison de politiques et de
pratiques israéliennes dans la zone C, à Jérusalem-Est et dans la ville d’Hébron ont
créé environnement coercitif, notamment : la démolition de maisons et d’écoles et la
destruction des moyens de subsistance, ou la menace de procéder à de telles
démolitions et destructions ; le déni d’infrastructures de service ; la restriction de
l’accès aux terres agricoles et aux pâturages ; la violence des colons et l’absence
d’intervention des forces de l’ordre à cet égard ; la révocation des droits de résidence33.
30. Le déplacement et la réinstallation involontaires de la population dans d ’autres
zones résidentielles, provoqués par ces politiques, peuvent être assimilés à un transfert
forcé s’ils ont lieu sans le consentement libre et éclairé des personnes déplacées, en
violation des obligations d’Israël au regard du droit international humanitaire et du
droit international des droits de l’homme. Le transfert forcé est une violation grave de
la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre et constitue un crime de guerre34.
31. La multiplication des démolitions et des attaques commises par des colons en
2019 a durci le caractère coercitif de l’environnement35. Entre le 1er avril 2019 et le
31 mars 2020, les démolitions de structures par Israël ont entraîné le déplacement de
849 Palestiniens, dont la majorité étaient des femmes (221) et des enfants (435, dont
189 filles), et ont eu des répercussions négatives sur les moyens de subsistance et la
fourniture de services pour des milliers d’autres personnes36.
32. Israël a facilité l’usurpation par des colons de propriétés au coeur des quartiers
palestiniens de Jérusalem-Est et d’Hébron, ce qui a souvent entraîné l’expulsion de
familles palestiniennes. Fin 2019, quelque 877 Palestiniens de Jérusalem-Est
risquaient d’être expulsés, les organisations de colons cherchant à prendre le contrôle
de leurs propriétés37.
33. L’intention publiquement déclarée du Gouvernement israélien de déplacer des
milliers de Palestiniens résidant dans la zone C reste une préoccupation majeure.
__________________
31 Défense des Enfants International - Palestine et American Friends Service Committee,
« Palestinian children in the Israeli military detention system », 5 mars 2020. Consultable à
l’adresse suivante : https://nowaytotreatachild.org.
32 Renseignements communiqués par l’OMS.
33 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020: Occupied Palestinian Territory , décembre 2019,
consultable à l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/sites/default/files/hno_2020-final.pdf.
34 Voir A/74/88-E/2019/72 para 32.
35 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
36 OCHA, « Occupied Palestinian Territory: Data on demolition and displacement in the West Bank ».
Consultable à l’adresse suivante: www.ochaopt.org/data/demolition (consulté le 31 mars 2020).
37 Voir A/HRC/43/67, par. 33.
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Quelque 18 communautés à Jérusalem-Est et aux environs sont particulièrement
exposées au risque d’expulsion forcée38.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
34. En 2019, les démolitions et les déplacements qui en ont résulté ont atteint leur
niveau le plus élevé depuis l’année record de 2016 (qui, à son tour, était l’année où ce
nombre avait atteint le niveau le plus élevé depuis que l ’ONU avait commencé à
recueillir systématiquement des données)39. Le mois d’avril 2019 a connu le plus grand
nombre de démolitions à Jérusalem-Est en un seul mois depuis que l’OCHA a
commencé l’enregistrement systématique de ces données en 200940. Ce mois-là a
également connu le plus grand nombre de démolitions en une seule journée à
Jérusalem-Est depuis 2009, 31 structures ayant été démolies en un seul jour 41.
35. Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, les autorités israéliennes ont démoli
608 structures appartenant à des Palestiniens, dont 257 maisons42. Dans trois cas, il
n’a pas été permis aux propriétaires d’évacuer leurs biens de leur domicile avant la
démolition43.
36. Entre le 5 mars, jour où l’état d’urgence a été déclaré dans le Territoire
palestinien occupé en raison de la pandémie de COVID-19, et le 31 mars, les autorités
israéliennes ont imposé la démolition, l’autodémolition ou la confiscation de
40 structures, déplaçant 26 Palestiniens et touchant plus de 260 autres 44.
37. Entre 2006 et 2019, Israël a démoli au moins 1 537 unités résidentielles
palestiniennes en Cisjordanie (à l’exclusion de Jérusalem-Est), laissant 6 732
personnes sans abri, dont au moins 3 382 enfants 45. De plus, depuis le début de
l’occupation, Israël a complètement démoli environ 50 000 unités résidentiel les et en
a partiellement détruit plus de 100 00046.
38. Pour la grande majorité des démolitions, les autorités israéliennes invoquent
l’absence de permis de construire, qu’il est pratiquement impossible d’obtenir pour
les Palestiniens dans la zone C et à Jérusalem-Est. En conséquence, plus de 12 500
ordres de démolition de propriétés palestiniennes pour défaut de permis ont été
délivrés et sont en attente d’exécution. Au moins un tiers de toutes les maisons
palestiniennes à Jérusalem-Est ont été construites sans permis délivré par Israël47.
39. En avril 2019, la Haute Cour d’Israël a confirmé le décret militaire n° 1797, qui
autorise la démolition ou la saisie de structures non autorisées considérées comme
__________________
38 Ibid. ; voir également OCHA, « Occupied Palestinian Territory, Protection of civilians report,
7-20 January 2020 », consultable à l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/poc/7-20-january-
2020, et Marya Farah, Occupying Jerusalem’s Old City: Israeli Policies of Isolation, Intimidation
and Transformation (Ramallah, Al-Haq, 2019).
39 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
40 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
41 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
rapport adressé au Comité spécial de liaison, 26 septembre 2019.
42 OCHA, « Occupied Palestinian Territory: Data on demolition and displacement in the West Bank »
(consulté le 31 mars 2020).
43 Al-Haq, « Al-Haq field report on human rights violations in October 2019 », 16 décembre 2019.
44 OCHA, « Protection of civilians, Occupied Palestinian Territory », 17-30 mars 2020.
45 B’Tselem, « Statistics on demolition of houses built without permits in the West Bank (not
including East Jerusalem) » (consulté le 15 mars 2020).
46 Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the forty four annual
commemoration of Land Day in statistical figures ».
47 Renseignements communiqués par OCHA.
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neuves, dans les 96 heures suivant l’ordre donné à cet effet48. En outre, un amendement
à la loi sur la planification et la construction est entré en vigueur en octobre 2019,
permettant des démolitions accélérées à Jérusalem-Est. Ces mesures laissent craindre
une accélération du rythme des démolitions, au titre du r égime discriminatoire mis en
place par Israël en matière de zonage et d’aménagement du territoire, et encore moins
de possibilités de recours en justice pour les Palestiniens 49.
40. Les autorités israéliennes ont poursuivi leur politique de démolition, à des fi ns
punitives, d’habitations familiales de Palestiniens soupçonnés d’avoir tué des
Israéliens, mesure pouvant être assimilée à un châtiment collectif. 50 Entre le 1er avril
2019 et le 31 mars 2020, Israël a procédé à huit démolitions de ce type en Cisjordanie
et à Jérusalem-Est et a détruit 15 structures51.
41. Les autorités israéliennes ont saisi et détruit 127 structures mises à la disposition
des communautés vulnérables de la zone C et de Jérusalem-Est au titre de l’aide
humanitaire, en invoquant un manque de coordination52. Selon des informations, Israël
avait l’intention de vendre aux enchères les biens saisis dans les communautés
palestiniennes, y compris sept structures humanitaires financées par des donateurs, en
particulier des structures scolaires, des tentes et des abris en métal53.
42. En 2019, l’UNRWA a enregistré l’émission de 51 ordres de confiscation de
17 494 dounoums54 de terres appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie 55.
43. À la suite des opérations militaires menées contre Gaza, entre le 1 er avril 2019
et le 31 décembre 2019, environ 144 abris ont été totalement démolis et environ 1 482
ont été partiellement endommagés, selon le Ministère palestinien des travaux publics
et du logement56.
Activités de peuplement israéliennes
44. Dans sa résolution 73/255, l’Assemblée générale a souligné que l’édification du
mur et l’implantation de colonies par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est et alentour, étaient contraires au droit international. Ce principe
est confirmé dans d’autres résolutions, telles que la résolution 2334 (2016) du Conseil
de sécurité dans laquelle celui-ci a réaffirmé que la création par Israël de colonies de
peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem -
Est, n’avait aucun fondement en droit et constituait une violation flagrante du droit
international et un obstacle majeur à l’instauration d’une paix globale et durable.
45. L’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire
palestinien occupé et l’expansion des colonies existantes sont constitutives de transfert
__________________
48 Voir Union européenne, Bureau du Représentant de l’Union européenne (Cisjordanie et bande de
Gaza, UNRWA), « Six-month report on demolitions and seizures in the West Bank, including East
Jerusalem, reporting period: 1 January–30 June 2019 »; voir également A/74/468, par. 4.
49 Voir A/HRC/43/67, par. 32.
50 Voir A/74/468, par. 22.
51 OCHA, « Occupied Palestinian Territory: Data on demolition and displacement in the West
Bank » (consulté le 31 mars 2020).
52 Renseignements communiqués par OCHA.
53 Voir A/74/356, par. 28.
54 Un dounoum équivaut à 1 000 m2.
55 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
56 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
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par Israël de sa propre population civile dans le territoire par lui occupé, interdit par
le droit international humanitaire57.
46. Les colonies font obstacle à l’exercice de leurs droits par les Palestiniens ainsi
qu’au développement, à l’emploi et à l’accès aux moyens de subsistance58.
47. À la fin de l’année 2018, environ 671 007 colons israéliens résidaient en
Cisjordanie (228 614 à Jérusalem-Est) dans 150 colonies (dont 13 à Jérusalem-Est) et
26 avant-postes habités considérés comme des quartiers de colonies, en plus de 128
autres avant-postes de colonies59.
48. En 2019, le rythme de construction et d’expansion des colonies de peuplement
israéliennes en Cisjordanie s’est considérablement accéléré. Au cours de la période
considérée, l’expansion des implantations israéliennes a plus que doublé dans la
zone C de la Cisjordanie occupée. Les autorités israéliennes ont ouvert la voie à la
construction de 13 700 logements dans des colonies, dont 4 000 ont atteint la dernière
étape de la procédure d’approbation, et ont annoncé des appels d’offres concernant
2 400 logements. Pendant la période couverte par le précédent rapport, la construction
de 5 500 logements avait été proposée et 3 300 faisaient l ’objet d’appels d’offres. Dans
les colonies de Jérusalem-Est occupée, la construction de 1 300 logements était
envisagée, contre 2 100 durant la précédente période examinée. Des appels d’offres
concernant 2 100 logements ont été annoncés, dont 1 077 dans la colonie de Giv ’at
Homa située entre le quartier palestinien de Beït Safafa à Jérusalem-Est et Bethléem,
empêchant la connexion du premier avec un futur État palestinien. De plus, si
l’annonce d’Israël du 25 février concernant deux projets, représentant la construction
de 3 500 logements dans la zone E1, venait à se concrétiser, la colonie de Maalé
Adoumim s’étendrait vers Jérusalem, coupant ainsi le lien entre la partie nord et la
partie sud de la Cisjordanie et compromettant fortement la possibilité d ’un État
palestinien viable et d’un seul tenant. Dans l’ensemble, environ 30 % des logements,
qu’il s’agisse de projets présentés, approuvés ou faisant l’objet d’un appel d’offre,
sont prévus dans des sites reculés, en plein coeur de la Cisjordanie occupée60.
49. Onze nouveaux avant-postes de colonies ont été créés, tandis qu’au moins
35 autres étaient en cours de légalisation61. La création d’avant-postes semble
s’inscrire dans le cadre d’une politique officielle par laquelle les autorités israéliennes
encouragent les colons à s’emparer des terres par le biais de projets agricoles 62.
Restrictions à la circulation et à l’accès
50. La liberté de circulation étant une condition préalable à l’exercice d’autres droits
humains, comme le droit à la vie de famille, à la santé et à l ’éducation, les bouclages
et les pratiques connexes imposés par les autorités israéliennes, en particulier les
restrictions à la liberté de circulation, ont eu des conséquences dévastatrices sur la vie
__________________
57 Voir A/74/357, par. 74.
58 Renseignements communiqués par l’Organisation internationale du Travail (OIT) ; voir également
A/74/357.
59 Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the forty four annual
commemoration of Land Day in statistical figures ».
60 Voir A/75/84-E/2020/61.
61 Peace Now, « Population ». Consultable à l’adresse suivante :
https://peacenow.org.il/en/settlements-watch/settlements-data/population (consulté le 31 mars
2020).
62 Voir A/HRC/43/67, par. 10.
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des Palestiniens, notamment les familles63,64, dont les effets ont été démultipliés chez
les femmes et les filles65.
51. Les restrictions ont fragmenté le paysage palestinien, séparant notamment Gaza
de la Cisjordanie. Elles ont créé des collectivités isolées, miné la cohésion sociale,
fissuré une identité commune et réduit l’activité économique au sein des groupes
fracturés de la population palestinienne et entre eux 66. Environ un tiers des habitants
de Gaza a de la famille en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Les visites
familiales ne faisant pas partie des critères autorisant à voyager, de nombreuses
familles sont séparées depuis des années.
Bouclage de Gaza
52. Les bouclages imposés dans Gaza depuis juin 2007, après la prise de contrôle
par le Hamas, entravent la circulation des biens et des personnes, et continuent ainsi
de compromettre les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des
Palestiniens à Gaza et de peser sur tous les aspects de la vie des Palestiniens. Le blocus
pourrait être assimilé à une peine collective, pratique interdite en droit international.
Le bouclage67 reste un obstacle majeur à la lutte contre l’épidémie de COVID-19.
53. Israël modifie par intermittence les modalités du bouclage en invoquant, comme
il l’a fait à plusieurs reprises, la violence et les roquettes tirées contre les populations
civiles depuis Gaza pour justifier ces mesures. Compte tenu de leur caractère punitif
pour les personnes qui n’ont pas commis les actes de violence cités et notamment de
leurs graves répercussions sur les droits de l’ensemble de la population de Gaza, ces
mesures peuvent constituer une punition collective68.
54. Seules certaines catégories de personnes, principalement les malades, les
commerçants et le personnel des organisations internationales, peuvent demander des
permis pour sortir de Gaza en passant par Israël. En février, 2 000 permis
supplémentaires ont été accordés à des commerçants, dont bea ucoup seraient des
travailleurs employés en Israël69. En 2019, parmi les demandes déposées par des
malades à Gaza, 65 % ont été approuvées, 9 % ont été rejetées et 26 % ont connu des
retards de traitement et étaient toujours en suspens au moment du rendez -vous médical
à l’origine de leur dépôt. L’OMS a constaté qu’ entre 2015 et 2017, les malades dont
la demande de permis de sortie avait pris du retard ou avait été rejetée avaient 1,45 fois
moins de chances de survie que ceux dont la demande avait été approu vée dès le
début70.
55. Seulement 38 % des demandes de permis déposées par des parents souhaitant
accompagner leur enfant qui doit quitter Gaza pour recevoir un traitement médical ont
été approuvées. Les enfants se trouvent donc contraints de voyager avec un me mbre
de leur famille moins proche ou avec un tuteur. Le taux d ’approbation des demandes
de sortie de Gaza présentées par des personnes blessées au cours de manifestations est
__________________
63 Voir A/74/468, par. 26.
64 Voir A/74/88-E/2019/72, par. 50.
65 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
66 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
67 Voir A/74/356, par. 38, et A/74/88-E/2019/72.
68 Voir A/74/468, par. 22.
69 Renseignements communiqués par OCHA.
70 Renseignements communiqués par l’OMS.
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en moyenne très inférieur au taux d’approbation global des demandes de malades et
s’établissait à seulement 18 % en mai 201971.
56. Le point de passage piétonnier de Rafah avec l’Égypte est régulièrement ouvert
depuis mai 2018.
57. En 2019, environ 103 161 camions de marchandises (hors carburant) sont entrés
à Gaza en passant par Israël, contre 106 171 en 2018. L’entrée d’un large éventail
d’articles définis par Israël comme des biens à double usage, c’est-à-dire des biens
ayant des applications aussi bien civiles que militaires (y compris les matériaux de
construction de base, le matériel et l’électronique), est restée soit interdite, soit
soumise à une procédure d’approbation complexe72.
58. Les restrictions sur les exportations depuis Gaza sont maintenues, malgré un
léger assouplissement. En 2019, un total de 3 146 camions ont été autorisés à sortir de
Gaza par Kerem Shalom, soit le plus grand chiffre atteint en dix ans. Néanmoins, ce
volume ne représente qu’un quart de celui enregistré au cours du premier semestre de
2007, avant l’imposition du bouclage73.
59. Outre les restrictions d’accès, les forces de sécurité israéliennes imposent, sur
terre et en mer, des zones tampons d’accès restreint. Bien que les autorités israéliennes
aient annoncé que la zone allant jusqu’à 100 mètres de la clôture était une zone
« interdite » aux personnes et qu’à 200 mètres de la clôture, l’accès était interdit aux
équipements lourds, les partenaires humanitaires sur le terrain ont signalé que, dans la
pratique, aux dires de la plupart des agriculteurs, la zone interdite commençait à
300 mètres de la clôture et que la zone allant jusqu’à 1 000 mètres de la clôture était
considérée comme à haut risque. En mer, bien que la limite se situe parfois de 12 à
15 milles marins, la zone d’accès restreint commence généralement à 6 milles marins,
soit moins du tiers de la limite de 20 milles marins décidée dans les Accords d ’Oslo.
Israël fait respecter les restrictions à coup d’incursions militaires régulières, de
destructions de terres et de détériorations de biens, de fusillades le long de la clôture
et en mer, et d’arrestations et de détentions74.
60. Les restrictions imposées par Israël ont eu un impact sur le personnel
humanitaire à Gaza. Jusqu’en octobre 2019, la plupart du personnel recruté sur le plan
national par l’ONU et les organisations non gouvernementales internationales n ’était
pas autorisé à quitter Gaza pour se rendre en Cisjordanie, y compris à Jér usalem-Est.
Suite à la mobilisation intensive de l’ONU, des organisations non gouvernementales
internationales et des États Membres, les autorités israéliennes ont assoupli cette
restriction en octobre 2019, accordant à nouveau des permis à environ 50 % du
personnel concerné. Toutefois, plus de 160 membres du personnel de l ’ONU et
d’organisations non gouvernementales internationales ne sont toujours pas autorisés à
se rendre en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est75.
__________________
71 Renseignements communiqués par l’OMS.
72 Renseignements communiqués par OCHA.
73 CHA, « Gaza blockade: Restrictions eased but most people still ‘locked in’ », 12 février 2020 ;
renseignements communiqués par OCHA.
74 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020 ; OCHA, « Occupied Palestinian Territory, Protection
of civilians report », 16 mars-8 avril 2019, consultable à l’adresse suivante :
www.ochaopt.org/content/protection-civilians-report-26-march-8-april-2019.
75 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le p rocessus de paix au Moyen-Orient,
rapport adressé au Comité spécial de liaison, 26 septembre 2019 ; OCHA, Humanitarian Needs
Overview 2020, p.14.
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Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
61. La circulation des Palestiniens en Cisjordanie, y compris vers et depuis
Jérusalem-Est, se heurte à des obstacles physiques et administratifs, ce qui entrave les
activités économiques et sociales ainsi que l’accès aux services. Elle est limitée par
un système complexe composé de points de contrôle, de permis, de barrages routiers
tenus par des militaires, de colonies de peuplement et de la barrière de Cisjordanie 76.
62. Plus de 700 obstacles physiques, dont des points de contrôle et d es grilles à
l’entrée des villes et des villages, ont fragmenté la Cisjordanie en plus de 100 districts,
faisant obstacle à la communication entre les différentes collectivités palestiniennes.
En outre, Israël a réservé plus de 40 kilomètres de routes aux citoyens israéliens et a
imposé des restrictions partielles aux Palestiniens concernant 20 autres kilomètres en
Cisjordanie77.
63. Les limites municipales des colonies de peuplement enclavent plus de 10 % de
la Cisjordanie78, tandis que 18 % supplémentaires ont été désignés par Israël comme
zones réservées à des fins militaires. Toutes ces zones sont interdites aux
Palestiniens79. Une fois achevée, la barrière construite par Israël isolera environ 9,4 %
de la Cisjordanie, ce qui entravera encore davantage la circu lation des 11 000
Palestiniens vivant dans la zone située entre le mur et la Ligne verte, déjà isolés dans
la zone de jointure depuis novembre 201780.
64. L’accès des Palestiniens à l’agriculture reste soumis à de fortes restrictions
autour et à l’intérieur des colonies de peuplement, ainsi que dans la zone de jointure,
où des concertations préalables ou des permis spéciaux sont nécessaires 81.
65. Dans la zone H2 à Hébron, en février 2020, on dénombrait 120 obstacles
physiques et 21 points de contrôle permanents dans une zone d’environ 4 kilomètres
carrés. Environ 6 200 Palestiniens ne peuvent se rendre chez eux à bord d ’un véhicule
et 5 600 doivent traverser l’un des points de contrôle à pied pour rentrer à leur
domicile82.
66. Le Programme alimentaire mondial, l’UNRWA et l’OMS font état de restrictions
imposées par Israël qui entravent la circulation de leur personnel, ainsi que l ’accès à
des collectivités vulnérables et la fourniture de services à celles -ci, notamment en
matière d’éducation, de santé et d’aide humanitaire83.
Exploitation, mise en péril et épuisement des ressources naturelles palestiniennes
67. La zone C, qui recèle les ressources naturelles les plus précieuses, demeure
presque entièrement interdite au Gouvernement palestinien, aux producteurs et aux
investisseurs84. Les institutions palestiniennes doivent demander la permission aux
autorités israéliennes avant de construire de nouvelles infrastructures dans la zone C.
__________________
76 Voir A/74/468, par. 26.
77 Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the forty four annual
commemoration of Land Day in statistical figures ».
78 Renseignements communiqués par OCHA.
79 Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the forty four annual
commemoration of Land Day in statistical figures ».
80 Voir A/74/88-E/2019/72, par. 66 et 67.
81 Renseignements communiqués par l’OIT.
82 OCHA, « Occupied Palestinian Territory: Dignity denied: Life in the settlement area of Hebron
City », 20 février 2020 ; A/HRC/43/67, par. 50.
83 Renseignements communiqués par le Programme alimentaire mondial (PAM), l’UNRWA et l’OMS.
84 Voir TD/B/65(2)/3, par. 25.
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Les bouclages, en particulier à Gaza, limitent l ’accès des Palestiniens aux matériaux
et aux technologies85.
68. Environ 3,7 millions de Palestiniens souffrent d’un manque d’accès à une eau
sans risque sanitaire et à des services d’hygiène et de salubrité. Presque toute la
population de Gaza est exposée aux risques de santé publique liés à la mauvaise qualité
de l’eau, à l’inefficacité de la collecte et du traitement des eaux usées et au manque
d’infrastructures d’évacuation des eaux de ruissellement et de pratiques d ’hygiène
adéquates86.
69. Il y a une continuité des besoins humanitaires, en rai son du maintien du contrôle
et de l’exploitation par Israël des ressources en eau douce palestiniennes, ainsi que
des restrictions sévères concernant l’accès des Palestiniens à l’eau. Environ 300 000
Palestiniens vivant dans la zone C sont directement touc hés par les restrictions et les
pratiques israéliennes, notamment la démolition des infrastructures
d’approvisionnement en eau et les équipements d’assainissement et d’hygiène, comme
les réseaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement87.
70. Les Palestiniens souffrent d’un accès insuffisant à l’eau provenant des aquifères
montagneux, même si 85 % d’entre eux se trouvent dans le Territoire palestinien
occupé88. Alors que toutes les implantations israéliennes de Cisjordanie sont reliées
au réseau de distribution d’eau israélien et reçoivent une eau de qualité pour tous les
usages, au moins 180 collectivités palestiniennes de la région ne sont pas raccordées
et dépendent d’alternatives couteuses de faible qualité89. De même, seuls 44 % des
résidents des collectivités palestiniennes de Jérusalem-Est sont légalement et
correctement raccordés au réseau90.
71. Il est possible d’acheter de l’eau à la compagnie des eaux israélienne Mekorot.
En 2018, un total de 83 millions de m3 a été acheté, soit 22 % de la quantité totale
d’eau disponible pour la consommation palestinienne91. Le coût de l’eau est également
une préoccupation pour les quelque 130 000 Palestiniens vivant dans les zones A, B
et C, car le prix du m3 peut grimper jusqu’à 60 nouveaux shekels israéliens pour de
l’eau insalubre provenant de citernes92.
72. Le Palestinien moyen en Cisjordanie ne consomme que 87 litres d ’eau par jour,
ce qui est inférieur au minimum de 100 litres par personne et par jour recommandé
par l’OMS. Environ 95 000 personnes dans la zone C reçoivent moins de 50 litres par
personne et par jour, tandis que plus de 83 000 personnes consomment de l ’eau potable
de mauvaise qualité, car elles dépendent principalement de l ’eau des citernes
__________________
85 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour l’environnement
(PNUE).
86 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
87 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020, p.43 ; renseignements communiqués par l’UNICEF.
88 Renseignements communiqués par le PAM.
89 Renseignements communiqués par la CNUCED.
90 Association for Civil Rights in Israel, « East Jerusalem: facts and figures 2019 – May 2019 ».
Consultable à l’adresse suivante : Error! Hyperlink reference not valid.
91 Bureau central palestinien de statistique, Communiqué de presse du Bureau central palestinien de
statistique, de la Régie palestinienne des eaux et du Département météorologique palestinien à
l’occasion de la Journée mondiale de l’eau et de la Journée météorologique mondiale des 22 et
23 mars 2020. Consultable en arabe à l’adresse suivante :
http://www.pcbs.gov.ps/portals/_pcbs/PressRelease/Press_Ar_19-3-2020-water.pdf et consultable
en anglais, sous une forme légèrement condensée, à l’adresse suivante :
http://www.pcbs.gov.ps/post.aspx?lang=en&ItemID=3690#.
92 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020, p.43.
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provenant de sources non sécurisées, de l’eau de pluie ou de l’eau de bonne qualité
stockée dans des installations polluées, ou encore elles peuvent adopter chez elle des
pratiques dangereuses en matière d’hygiène, à défaut d’équipements sanitaires et de
possibilités de se laver les mains93.
73. L’aquifère côtier de Gaza est victime d’intrusion saline et de pollution par les
pesticides agricoles et les eaux usées. Cette pollution présente des risques particuliers
pour les enfants et les femmes enceintes94.
74. Alors que 96 % des ressources en eau sont impropres à la consommation des
2 millions d’habitants de Gaza, seul 1 % des ménages a accès à une source d’eau
potable améliorée95.
75. Un meilleur approvisionnement en électricité a amélioré le fonctionnement des
installations hydrauliques. Pourtant, le volume moyen d’eau courante fourni au cours
du premier semestre 2019 était de 77,5 litres par personne et par jour, un volume
inférieur aux recommandations de l’OMS et de l’initiative Eau, Assainissement et
Hygiène pour tous (WASH) de l’UNICEF96. En outre, cette eau est impropre à la
consommation humaine et a un taux de déperdition moyen de 36 % en raison des fuites
du réseau97.
76. L’assainissement reste une préoccupation majeure dans le Territoire palestinien
occupé. Seul 73 % des ménages de Gaza et seulement 32 % des ménages de
Cisjordanie sont raccordés à un réseau d’assainissement et une grande partie des eaux
usées est évacuée sans être traitée ou seulement partiellement 98.
77. La pollution causée par les eaux usées et la pénuri e d’eau provoquent une grave
situation d’urgence à Gaza et constituent une menace pour la santé de 2 millions de
personnes et pour l’environnement99. L’amélioration de l’alimentation électrique à
Gaza a permis d’améliorer le fonctionnement des cinq stations d’épuration des eaux
usées. Au cours du premier semestre 2019, cela a permis de réduire les niveaux de
pollution des quelque 179 millions de litres d’eaux usées rejetés chaque jour en
Méditerranée de 23 % par rapport aux niveaux de 2018 et de 32,5 % par rapport à
2017. Cette réduction a permis de rouvrir quelques plages supplémentaires à la
baignade et de faire baisser les risques sanitaires associés aux effluents d ’eaux usées
non traitées ou partiellement traitées qui s’écoulent en Méditerranée100.
78. En Cisjordanie, des effluents non traités continuent d ’être produits par les
localités palestiniennes et les implantations israéliennes. Ils polluent les terres
agricoles et s’infiltrent dans les eaux souterraines de l’aquifère montagneux, ce qui
affecte sa qualité101.
__________________
93 Renseignements communiqués par l’UNICEF ; OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020, p.24.
94 Renseignements communiqués par le PNUE.
95 Banque mondiale, « Assistance strategy FY 18-21 for the West Bank and Gaza », rapport
n° 115201-GZ, 6 novembre 2017.
96 Programme d’ONU-Eau pour le plaidoyer et la communication dans le cadre de la Décennie, « The
human right to water and sanitation », dossier de presse, s.d.
97 Renseignements communiqués par l’UNICEF ; OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
98 Banque mondiale, « Assistance strategy FY 18-21 for the West Bank and Gaza ».
99 Banque mondiale, « Wastewater management project mitigates health and environmental threats in
the West Bank and Gaza », 9 octobre 2019.
100 Renseignements communiqués par la CNUCED ; Humanitarian Needs Overview 2020, p.42 ;
Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
rapport adressé au Comité spécial de liaison, 26 septembre 2019.
101 Renseignements communiqués par le PNUE.
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79. La superficie totale des terres de Cisjordanie classées comme ayant une valeur
agricole élevée ou moyenne est de 2 072 000 dounoums, ce qui représente environ
37 % de la Cisjordanie. Les Palestiniens ne peuvent utiliser que moins de la moitié de
cette superficie, principalement en raison de la confiscation des terres et de la
restriction de l’accès des agriculteurs palestiniens à l’eau et à la terre102. Les
agriculteurs palestiniens, par exemple, ne peuvent cultiver que 4 % des terres de la
vallée du Jourdain103. En outre, ils doivent acheter de l’eau à Israël ou de l’eau dessalée
à des fournisseurs privés à un coût élevé, ce qui réduit leur compétitivité sur le
marché104.
80. Le potentiel agricole de Gaza est amoindri par le bouclage, car quelque 35 % des
terres agricoles se trouvent dans les zones d’accès restreint imposées par Israël. En
outre, Israël a endommagé des terres agricoles palestiniennes à Gaza en pulvérisant
des herbicides par voie aérienne105.
81. Les restrictions draconiennes concernant les zones de pêche, qui, à certaines
périodes, ont été réduites à seulement 3 milles marins, ont gravement nui aux moyens
de subsistance des pêcheurs gazaouis. Les restrictions maritimes ont récemment été
élargies à 12 milles marins, mais elles restent sujettes à de fréquents changements, qui
sont source d’incertitude106.
82. L’exploitation des ressources minérales du Territoire palestinien occupé reste
limitée. Les entreprises israéliennes ne sont pas touchées par les limitations imposées
à leurs homologues palestiniens107.
Conditions sociales et économiques dans le Territoire palestinien occupé
83. La crise liée à la COVID-19 est survenue à un moment où les conditions sociales
et économiques dans le Territoire palestinien occupé étaient précaires, en particulier à
Gaza. Avant la crise, l’équipe de pays des Nations unies avait déjà fait des projections
indiquant que Gaza deviendrait inhabitable d’ici 2020108. Outre les conséquences
sanitaires de la pandémie, le choc subi par les économies israélienne et palestinienne
aura de profondes répercussions socio-économiques. Ce choc venant s’ajouter aux
effets de l’occupation prolongée et à l’ensemble des politiques et pratiques
israéliennes, les perspectives sociales dans le Territoire palestinien occupé
s’annoncent sombres.
84. La fragmentation physique du Territoire palestinien occupé, due à un système de
restrictions complexes de circulation et d’accès imposées par l’armée israélienne, a
provoqué l’apparition d’économies différentes dans la bande de Gaza et en
Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, situation exacerbée par les divisions intrapalestiniennes.
85. La grave crise financière à laquelle le Gouvernement palestinien fait face a
aggravé la situation humanitaire. La capacité du Gouvernement de continuer à fournir
__________________
102 Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Ms. Awad highlights the 43rd annual
commemoration of Land Day in statistical figures », 28 mars 2019.
103 Renseignements communiqués par l’OIT.
104 Renseignements communiqués par le PAM.
105 Voir A/HRC/40/73, par. 12.
106 Ibid., par 11.
107 Voir A/74/88-E/2019/72, par. 85 et 86.
108 Équipe de pays des Nations unies dans le Territoire palestinien occupé, « Gaza Ten Years Later »,
juillet 2017.
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des services de base reste compromise et de sérieuses préoccupations subsistent quant
au maintien des fonctions de gouvernance109.
86. Avant le début de la crise liée à la COVID-19, la moitié de la population
palestinienne (2,4 millions de personnes) avait besoin d ’aide humanitaire et de
protection, dont quelque 1,1 million d’enfants et 600 000 femmes. Le financement
poursuit sa tendance à la baisse, ce qui durcit les contraintes pour les a gences
humanitaires110.
87. L’incertitude économique et politique augmente les tensions internes et le risque
de troubles sociaux. Les jeunes sont les plus durement touchés et connaissent un taux
de chômage très élevé, dont les conséquences psychologiques pourr aient contribuer à
accroître le niveau de violence ultérieurement111. Il est probable que la pandémie de
COVID-19 exacerbera ces conditions.
Situation économique
88. Les répercussions économiques à long terme des pratiques, politiques et mesures
appliquées par Israël ont affaibli les investissements dans l ’économie palestinienne,
ce qui a conduit à un processus de désindustrialisation, à l ’érosion des secteurs
productifs palestiniens et à la perte des acquis en matière de développement, en
particulier à Gaza112. Cela a renforcé la dépendance de l’économie palestinienne visà-
vis d’Israël et de l’aide étrangère.
89. En 2019, l’économie palestinienne a continué de faire face à de nombreuses
pressions qui ont limité sa capacité à améliorer les performances, qui étaient déjà
médiocres en 2018. Les estimations en prix constants montrent une augmentation du
produit intérieur brut (PIB) de 2,6 % au cours du quatrième trimestre de 2019 par
rapport au troisième trimestre de 2019. Cette augmentation est principalem ent due au
fait qu’Israël a débloqué les recettes fiscales et douanières palestiniennes en août 2019,
faute de quoi l’économie serait tombée en récession113.
90. Toutefois, à prix constants de 2015, le PIB réel s ’est contracté de 1,8 % au
quatrième trimestre de 2019 par rapport au quatrième trimestre de 2018, et de 0,6 %
au troisième trimestre de 2019 par rapport au troisième trimestre de 2018. Des baisses
ont été constatées dans la consommation des ménages, les dépenses publiques et les
investissements fixes. D’autre part, les exportations ont augmenté de 0,9 % au
quatrième trimestre, tandis que les importations ont baissé de 8 %114.
91. La baisse du PIB par habitant met encore plus en relief la situation précaire de
l’économie palestinienne, dont la croissance en 2019 a été insuffisante pour suivre le
taux de croissance démographique de 2,5 %115. En conséquence, le PIB par habitant a
connu une baisse de 5,5 %, passant de 898,6 dollars en prix constants au quatrième
trimestre de 2018 à 848,8 dollars au quatrième trimestre de 2019116.
__________________
109 UNICEF, « State of Palestine, humanitarian situation report », juillet–septembre 2019.
110 Renseignements communiqués par OCHA.
111 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
112 The Economic Costs of the Israeli Occupation for the Palestinian People: The Unrealized Oil and
Natural Gas Potential (publication des Nations Unies, numéro de vente : E.19.II.D.10).
113 Portland Trus, « Palestinian economic bulletin », n° 160, janvier 2020.
114 Données du Bureau central palestinien de statistique.
115 Bureau central palestinien de statistique, « Indicators: Household budget ». Consultable à l’adresse
suivante : www.pcbs.gov.ps/site/881/default.aspx.
116 Données du Bureau central palestinien de statistique.
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92. En mars 2019, le Gouvernement palestinien a commencé à mettre en oeuvre des
mesures financières d’urgence pour surmonter la perte de près de deux tiers de ses
revenus résultant de l’impasse concernant les déductions unilatérales prélevées par
Israël sur les recettes fiscales et douanières palestiniennes. Le fait qu ’Israël ait
débloqué certaines de ces recettes a permis au Gouvernement palestinien de faire face
à la pression financière pendant quelques mois supplémentaires 117.
93. L’absence de perspectives économiques, en particulier à Gaza, met à rude
épreuve les moyens de subsistance des populations et limite leur accès à un travail
décent. Cela se manifeste dans l’anémie du marché du travail, le taux de participation
à la population active ayant baissé au quatrième trimestre de de 2019. En effet, seuls
44,4 % des Palestiniens en âge de travailler sont actifs sur le marché du travail 118.
94. Le taux de chômage dans le Territoire palestinien occupé s ’établissait à 24 %119
pour les personnes de 15 ans ou plus faisant partie de la population active au quatrième
trimestre de 2019. La sous-utilisation totale de la main-d’oeuvre s’établissait à 33 %.
Le taux de chômage à Gaza est resté alarmant, à 45 %. Des écarts notables subsistent
dans les chiffres du chômage entre les hommes (21 %) et les femmes (41 %), et dans
la participation à la population active pour les hommes (7 sur 10) et les femmes (2 sur
10). Le taux de chômage de 52 % chez les jeunes diplômés (19-29 ans) titulaires d’un
diplôme obtenu après deux ans d’études supérieures ou plus est également alarmant
(68 % pour les femmes et 35 % pour les hommes)120.
95. Selon la Banque mondiale, les dernières données disponibles sur la pauvreté sont
celles de 2016/17. Elles ne reflètent donc pas la situation actuelle ni l ’impact de la
crise budgétaire en cours121. Les données de 2017 ont révélé que 53 % des Gazaouites
vivaient en dessous du seuil de pauvreté national122 (le seuil de pauvreté correspondant
à un montant de dépense de 692 dollars par mois pour une famille de deux adulte s et
trois enfants), tandis que le taux de pauvreté extrême s ’établissait à 33,8 % (la
pauvreté extrême est définie par l’incapacité à se procurer le minimum indispensable
pour se nourrir, s’habiller et se loger).
96. Après la crise budgétaire de 2019, l’économie palestinienne devait se redresser
lentement en 2020. Cependant, l’épidémie de COVID-19 semble avoir une lourde
incidence sur l’activité économique. Les conditions de vie sont difficiles, un quart de
la population active étant au chômage et 24 % des Palestiniens vivant avec moins de
5,5 dollars par jour (parité de pouvoir d’achat de 2011) même avant l’épidémie. Une
réduction de l’aide plus importante que prévu et une nouvelle propagation du virus à
l’origine de la COVID-19 présentent des risques importants.
97. Les mesures mises en place par le Gouvernement depuis début mars 2020 pour
stopper la propagation de la COVID-19 se sont certes avérées efficaces à cet égard,
mais elles ont entraîné des perturbations de l’activité économique, en particulier en
__________________
117 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee »,
26 septembre 2019.
118 Renseignements communiqués par l’OIT.
119 Basé sur les dernières normes révisées de l’OIT adoptées lors de la dix -neuvième Conférence
internationale des statisticiens du travail.
120 Bureau central palestinien de statistique, « The labour force survey results 2019 », s.d.
121 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee »,
26 septembre 2019.
122 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee »,
27 septembre 2018.
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Cisjordanie. En conséquence, l’économie devrait se contracter de 2,5 % en 2020123.
Des représentants du secteur privé ont également annoncé des plans de réduction des
salaires de 50 %.
98. Compte tenu de la pandémie de COVID-19 et des mesures de riposte, le Bureau
central palestinien de statistique prévoit qu’une suspension de l’activité entraînera une
contraction du PIB de 5,1 % si elle dure trois mois et de 7,1 % si elle dure six mois et
qu’une augmentation considérable de la pauvreté en résultera. La capacité d u
Gouvernement palestinien à faire face à cette crise reste limitée, car Israël contrôle les
outils budgétaires et monétaires conventionnels nécessaires 124.
99. Les perspectives négatives étaient déjà présentes avant que la pandémie de
COVID-19 ne vienne poser de graves problèmes au monde entier. Ses répercussions
économiques restent incertaines, mais on peut s ’attendre à ce que l’impact
économique, social et humanitaire direct dans le Territoire palestinien occupé soit
démultiplié en raison d’une nouvelle réduction anticipée de l’aide étrangère. Cela
entraînerait une nouvelle détérioration de la situation socio -économiques et des
conditions de vie des Palestiniens, qui souffrent déjà de l ’hyperchômage et de la
pauvreté, avec un impact disproportionné sur les gro upes vulnérables, notamment les
femmes et les enfants.
Sécurité alimentaire
100. La pauvreté résultant des niveaux élevés de chômage est la cause première de
l’insécurité alimentaire. Au total, 1,7 million de Palestiniens, dont environ 900 000
réfugiés, soit 33 % de la population, sont considérés comme étant en situation
d’insécurité alimentaire. En 2019, 76 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire du
Programme alimentaire mondial ont complété leurs achats de nourriture en
s’endettant125.
101. L’insécurité alimentaire est plus élevée dans les ménages dirigés par des femmes
que dans ceux dirigés par des hommes. Le nombre de ménages en insécurité
alimentaire dans la zone C est trois fois plus élevé que dans l ’ensemble de la
Cisjordanie, malgré l’aide alimentaire et les autres formes de transferts sociaux des
organismes gouvernementaux palestiniens ou des organisations internationales. À
Gaza, l’insécurité alimentaire reste alarmante et s’aggrave, 62 % des ménages étant,
selon les estimations, en situation d’insécurité alimentaire grave ou modérée126.
102. Au cours du premier semestre de 2019, 18 % des femmes enceintes et 14 % des
mères allaitantes étaient mal nourries, et seulement 14 % des enfants de moins de cinq
ans avaient un régime alimentaire minimum acceptable. Parmi les 3 000 enfants de
moins de cinq ans, 82 ont dû être traités pour une malnutrition aiguë sévère et 237
pour une malnutrition aiguë modérée127.
Santé
__________________
123 Banque mondiale, « Palestinian Territories », point économique, avril 2020. Consultable à
l’adresse suivante : http://pubdocs.worldbank.org/en/394981554825501362/mpo-pse.pdf.
124 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
déclaration du Coordinateur spécial des Nations Unies, Nickolay Mladenov, sur l’impact socioéconomique
de la COVID-19 dans le Territoire palestinien occupé, 12 avril 2020.
125 Renseignements communiqués par le PAM.
126 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
127 UNICEF, « State of Palestine, humanitarian situation report », janvier-juin 2019.
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103. Les populations les plus vulnérables face à la crise COVID-19 sont celles qui
ont subi les conséquences de la violence et des conflits128. L’occupation prolongée et
les politiques et mesures qui y sont associées ont considérablement affaibli les
institutions palestiniennes, en particulier à Gaza129.
104. Au 5 mai 2020, 532 cas de COVID-19 avaient été confirmés parmi les
Palestiniens (345 en Cisjordanie, 170 à Jérusalem-Est et 17 à Gaza), et 4 décès
associés avaient été enregistrés130. Les Palestiniens vivant dans des camps de réfugiés
et d’autres zones pauvres et densément peuplées du Territoire pa lestinien occupé sont
exposés à un risque de contagion plus élevé en raison du surpeuplement et de
l’insuffisance des installations sanitaires. La capacité du système de santé palestinien
à faire face à l’augmentation prévue du nombre de patients atteints de COVID-19 reste
gravement compromise par des problèmes de longue date et des pénuries critiques, en
particulier dans la bande de Gaza131.
105. Dès le début de l’épidémie, l’Autorité palestinienne et Israël ont coordonné
certaines actions et pris des mesures de grande envergure pour tenter de contenir la
maladie. La coopération technique entre les parties a été efficace. Toutefois, des zones
de tension subsistent, notamment à Jérusalem-Est et à Hébron, qui pourraient saper
les efforts déployés pour lutter contre la propagation de la maladie. Le nombre de
patients palestiniens atteints de COVID-19 à Jérusalem-Est n’est pas encore confirmé.
Les autorités israéliennes n’ont pas ouvert de centre de test dans la ville avant la fin
du mois de mars 2020132.
106. En outre, les facteurs limitant les mesures d’hygiène, notamment l’insuffisance
de l’eau et de l’assainissement, le surpeuplement et l’accès limité aux informations
sanitaires, contribuent à accroître la vulnérabilité du Territoire palestinien occupé et
entravent l’efficacité de la préparation aux situations d’urgence et des interventions133.
107. L’infrastructure sanitaire de Gaza a été érodée. Elle est surchargée et au bord de
l’effondrement en raison du bouclage israélien et des dommages subis lors
d’opérations militaires récurrentes134. Seuls 2 500 lits étaient disponibles135 et, en
février 2020, il restait moins d’un mois de réserve (« stock zéro ») pour 39 % des
médicaments essentiels à Gaza. Les responsables de la santé ont annoncé à plusieurs
reprises la pénurie et l’épuisement des tests de dépistage de la COVID-19, ainsi que
des pénuries d’autres articles médicaux136.
108. La circulation du matériel et des articles médicaux essentiels à Gaza est restée
limitée durant la période considérée. En raison du manque de soins médicaux
spécialisés et de la pénurie chronique de médicaments, les médecins orientent souvent
les patients vers des hôpitaux situés principalement en Cisjordanie, en Israël et, dans
__________________
128 Voir Nations Unies, « Responsabilité partagée et solidarité mondiale : Gérer les retombées
socioéconomiques de la COVID-19 », mars 2020, p. 5.
129 Renseignements communiqués par l’OMS.
130 OCHA dans le Territoire palestinien occupé, « COVID-19 emergency situation report », n° 7,
28 avril-4 mai 2020.
131 OCHA dans le Territoire palestinien occupé, « COVID-19 emergency situation report », n°2, 24-31
mars 2020.
132 Ibid.
133 Renseignements communiqués par l’OMS.
134 Renseignements communiqués par l’OMS.
135 International Crisis Group, « The Gaza Strip and COVID-19 : Preparing for the worst », Crisis
Group Middle East briefing n° 75, 1er avril 2020.
136 Renseignements communiqués par l’OMS.
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une moindre mesure, en Égypte137. Les autorités israéliennes ont retardé ou refusé des
demandes de permis de sortie déposées par des patients palestiniens qui avaient été
envoyés à l’étranger pour y être soignés, ce qui a entraîné des décès prématurés à
plusieurs reprises138.
109. En 2019, un total de 124 cas de rougeole confirmés en lab oratoire, dont deux
décès, ont été signalés à Gaza. Parmi les personnes infectées, 46 % n’avaient pas été
vaccinées. Auparavant, entre 2009 et 2018, Gaza avait enregistré une couverture
vaccinale de 97 % pour la rougeole, mais le déclin socio-économique, le bouclage, le
conflit et d’autres contraintes ont perturbé cette couverture139.
110. Les restrictions d’accès aux services de santé reproductive posent un problème
particulier aux femmes et aux filles palestiniennes. On estime qu ’à Gaza, 150 000
femmes, sur un total de 500 000, sont extrêmement vulnérables en raison des graves
difficultés qu’elles rencontrent pour accéder aux soins de santé140. Le taux de mortalité
maternelle a plus que doublé à Gaza, passant de 8,6 pour 100 000 en 2017 à 19,1 pour
100 000 naissances vivantes en 2019141.
111. En Cisjordanie, les services sanitaires continuent d’affronter des difficultés
majeures, d’autant plus que l’accès à certaines des communautés les plus vulnérables
est entravé par un zonage discriminatoire et des problèmes accrus en matière de
protection. Quelque 165 communautés, pour une population totale de 162 663
personnes, ont un accès limité ou inexistant aux soins de santé primaires et 33 000
personnes ont un besoin critique de soins d’urgence142.
112. Dans des secteurs tels que la zone H2 d’Hébron, la zone de soudure et la zone C,
les services de santé, quand ils existent, sont de piètre qualité et souvent limités aux
soins de base. Tous les établissements de Cisjordanie en dehors de Jérusalem -Est sont
touchés par une pénurie critique de certaines options de traitement et de diagnostic, et
les patients nécessitant des soins plus complexes sont donc tributaires de l ’orientation
vers Jérusalem-Est ou Israël et doivent demander des permis de sécurité aux autorités
israéliennes à cette fin143.
113. Environ 50 000 travailleuses et travailleurs palestiniens retournant en
Cisjordanie depuis Israël, où le nombre de cas de COVID-19 est plus élevé, posent un
risque majeur d’accroître la propagation du virus et de surcharger les capacités de test
et de quarantaine du Gouvernement palestinien. Il est préoccupant de constater qu ’à
plusieurs reprises des travailleurs symptomatiques ont été laissés à des points de
contrôle, Israël les ayant renvoyés dans les zones sous contrôle palestinien sans
coordination avec les autorités palestiniennes144.
Éducation
114. Sous la pression des politiques et pratiques israéliennes, l ’accès à l’éducation
dans un environnement d’apprentissage sûr demeure un problème critique depuis
longtemps. Dans la zone C, plus d’un tiers des communautés résidentielles n’a pas
d’école primaire. Les enfants sont obligés de parcourir de longues distances, parfois à
__________________
137 Voir A/74/468, par. 28.
138 Voir E/ESCWA/ECW/2019/TP.2.
139 OMS, « Measles – Gaza Strip », Flambées épidémiques, 9 janvier 2020.
140 ONU-Femmes, septembre 2019.
141 Renseignements communiqués par le FNUAP.
142 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
143 ONU-Femmes, septembre 2019.
144 Renseignements communiqués par l’OMS.
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pied, pour atteindre l’école la plus proche, devant souvent franchir un ou deux points
de contrôle. La plupart des enfants (88 %) vivant dans la zone H2 d’Hébron doivent
franchir un point de contrôle militaire et sont exposés au harcèlement des colons
israéliens sur le chemin de l’école145.
115. En 2019, un total de 328 incidents concernant l ’éducation et touchant environ
20 000 étudiants ont été documentés. Alors que la pénurie de salles de classe en
Cisjordanie persiste, 51 écoles de la zone C et de Jérusalem-Est font l’objet d’ordres
de démolition, et d’autres sont soumises à des ordres d’arrêt de travail. En Cisjordanie,
y compris à Jérusalem-Est, l’accès à l’éducation est fortement compromis par des
violations y relatives qui touchent les élèves et les enseignants. Les enfants sont
exposés à la violence liée au conflit et aux restrictions de mouvement, ce qui peut
entraîner une augmentation du taux d’abandon de la scolarité. L’accès à une éducation
sûre est compromis par : la violence et les opérations de fouille armée dans les écoles ;
le harcèlement, l’intimidation et la violence envers les étudiants et les enseignants sur
le chemin de l’école ; une grave pénurie de salles de classe ; les ordres de démolition
ou d’arrêt de travail ciblant les bâtiments scolaires. À Jérusalem-Est, l’augmentation
des opérations de sécurité dans la ville et, en particulier, les affrontements presq ue
quotidiens à Issaouïyé ont conduit à plusieurs arrestations, y compris d ’enfants146.
116. À Gaza, le bouclage et les multiples escalades militaires ont causé des dommages
et des destructions répétés à une infrastructure éducative déjà fragile. Les graves
pénuries d’électricité, l’augmentation de la pauvreté et les problèmes de protection ne
font qu’aggraver la situation147.
117. D’autres facteurs exacerbent la situation, obligeant environ 70 % des écoles de
l’UNRWA et 63 % de celles gérées par le Ministère palestinien de l’éducation à
fonctionner selon un système à double ou triple occupation des bâtiments scolaires,
qui produit des classes surchargées148.
118. On estime que 4,9 % des jeunes de 10 à 15 ans et 25 % des jeunes de 16 à 17 ans
dans le Territoire palestinien occupé ne sont pas scolarisés. Les filles qui abandonnent
leur scolarité sont très exposées au risque de mariage précoce et les garçons sont très
exposés au travail infantile ou à des activités mettant leur vie en danger 149.
L’impact professionnel des questions liées au genre sur les femmes et les jeunes filles
119. Les lois, politiques et pratiques imposées par les autorités israéliennes touchent
particulièrement les femmes et les filles palestiniennes. Les femmes sont souvent les
premières à être touchées par les restrictions en matière de résidence et de
regroupement familial car, traditionnellement, elles déménagent hors de leur domicile
familial et de leurs communautés au moment du mariage et se retrouvent parfois
bloquées et sans ressources150.
120. Les femmes et les filles palestiniennes continuent d ’être exposées à la violence
des colons israéliens et des forces de sécurité israéliennes 151. Les organisations de
femmes ont constaté que les femmes portaient le hijab en permanence, même pendant
leur sommeil, par crainte des raids des forces d’occupation israéliennes, qui pouvaient
__________________
145 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
146 UNICEF, « State of Palestine, humanitarian situation report », juillet–septembre 2019.
147 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
148 Renseignements communiqués par l’UNRWA; OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
149 OCHA, Humanitarian Needs Overview 2020.
150 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
151 Voir A/74/357, par. 42.
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survenir à tout moment152. Selon certaines femmes, la présence fréquente ou
permanente de colons, de soldats ou d’hommes résidant à proximité de leur maison
nuisait à leur vie privée et à leur liberté de circulation153.
121. Les démolitions de maisons et les expulsions forcées portent atteinte au droit des
femmes à un logement convenable et à la qualité de leur vie familiale, et ont un sérieux
impact sur le bien-être émotionnel des femmes et des filles palestiniennes. Les
femmes, en particulier les mères, doivent assumer la charge d ’assurer le bien-être de
la famille, notamment en trouvant un nouveau lieu de vie et en apportant un soutien
physique et émotionnel à leurs proches154. La nécessité de cohabiter avec la famille
élargie peut entraîner des tensions au sein des familles et accroître la vulnérabilité à
la violence domestique ou l’exposition des enfants à la maltraitance155. Cette situation
a été exacerbée par la pandémie de COVID-19 et les mesures prises pour l’endiguer.
122. Les prestataires de services signalent une demande croissante d ’assistance
psychosociale en raison de la violence domestique contre les femmes et les enfants,
dans un contexte de manque chronique de lieux sûrs et de z ones de loisirs.
L’augmentation de la violence domestique est imputée à la peur et à l ’anxiété
découlant de la situation, en particulier le stress économique et les foyers
surpeuplés156.
123. Certains signalements de violence et de harcèlement sexuel aux postes d e
contrôle font que les parents hésitent à laisser leurs filles franchir les postes de contrôle
pour aller à l’école, ce qui entrave leur accès à l’éducation157.
124. Parmi les femmes qui ont été blessées lors des manifestations de la Grande
Marche du retour, 12,5 % n’ont pas pu reprendre leur travail. Elles ont également
souffert d’une exposition accrue aux atteintes physiques et sexuelles. Des femmes et
des filles ont également été soumises à des mariages forcés ou précoces avec des
hommes blessés ou mutilés158.
125. Les femmes employées dans la zone C sont souvent non rémunérées ou sous -
rémunérées. Elles travaillent principalement dans le secteur agricole (effectuant
surtout des tâches familiales non rémunérées) ou dans les colonies israéliennes. Cela
accroît encore la pauvreté des ménages dirigés par des femmes dans la zone C 159.
126. De multiples facteurs, dont l’occupation, les pratiques israéliennes et la
pandémie de COVID-19, touchent les femmes et les filles palestiniennes de manière
disproportionnée dans plusieurs domaines. Ces incidences risquent de réduire à néant
__________________
152 Centre d’aide et de conseil juridique pour les femmes, « WCLAC’s shadow report for the
Committee on Economic, Social and Cultural Rights, 66th session – Israel review », 2019.
153 Voir A/74/357, par. 53.
154 Centre d’aide et de conseil juridique pour les femmes, « Punitive Measures : the gendered impact
on Palestinian women », communication au Rapporteur spécial sur la situation des droits de
l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, décembre 2019.
155 E/ESCWA/ECW/2019/TP.2.
156 OCHA dans le Territoire palestinien occupé, « COVID-19 emergency situation report », n°4,
7-13 avril 2020.
157 Centre d’aide et de conseil juridique pour les femmes, « WCLAC’s shadow report ».
158 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
159 Rema Hammami et al., « Addressing the needs of Palestinian households in Area C of the West
Bank: A summary of the findings of the first comprehensive household survey » (Oxfam,
Université de Bir Zeït, Nairobi/ Bir Zeït, État de Palestine, janvier 2019).
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les progrès réalisés en matière de droits des femmes au cours des dernières décennies
et peuvent exacerber les inégalités préexistantes 160.
III. Golan syrien occupé
127. Le Secrétaire général continue de réaffirmer la validité de la résolution
497 (1981), dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par
Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le territoire syrien
occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le
plan international.
128. On compte dans le Golan syrien occupé près de 50 000 habitants, dont environ
la moitié sont des colons israéliens vivant dans 34 colonies illégales. La population
syrienne, soit presque 27 000 âmes, est répartie dans cinq villages dont la superficie
correspond approximativement à 5 % du territoire du Golan syrien occupé161.
129. Dans sa résolution 2018/20, le Conseil économique et social a réaffirmé que
l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un
obstacle majeur au développement économique et social. La poursuite des
implantations israéliennes dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien
occupé et l’expansion des colonies existantes représentent un transfert par Israël de sa
propre population civile dans le territoire qu’il occupe, ce qui est interdit au regard du
droit international humanitaire162.
130. Un organe d’information israélien a rendu public un plan gouver nemental
tendant à multiplier les colonies dans le Golan syrien occupé pour porter à 250 000
personnes la population de colons établis dans la zone à l ’horizon 2048. Ce plan
envisage la construction de 30 000 unités de logements et l ’implantation de deux
colonies.
131. Les Syriens du Golan syrien occupé doivent en outre faire face à de lourdes
restrictions discriminatoires imposées par Israël dans le domaine du bâtiment, d ’où
résultent la fragilisation des infrastructures et le surpeuplement des villages.
132. Israël continue d’appliquer des politiques de zonage et de construction
extrêmement restrictives, qui ont un impact sur la population syrienne. Il s ’agit
notamment de l’émission d’ordres de destruction et, plus récemment, de la procédure
de zonage visant à transformer en parc national une partie des seules terres viables
affectées à l’expansion des villages syriens163.
133. Israël est en train de modifier son système de cadastre. Ce changement risque de
désavantager les citoyens syriens qui n’ont pas suffisamment de preuves de propriété
et pourrait servir de base à l’appropriation israélienne164.
134. La République arabe syrienne a souligné qu’Israël s’employait de renforcer son
contrôle des terres et des ressources naturelles, y compris l ’eau. Israël l’a fait,
entre autres, en confisquant récemment des terres dans le village syrien de Joubbata
__________________
160 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
161 Voir A/74/357, par. 71.
162 Ibid., par. 74.
163 Voir A/HRC/43/67, par. 61.
164 Renseignements communiqués par l’OIT.
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el-Khachab, qui se trouve dans la zone démilitarisée établie par l ’ONU en 1974, dans
le but de construire des tranchées à proximité du territoire syrien, une étape qui a
conduit à l’isolement de dizaines de dounoums de terres appartenant au village 165.
135. La société israélienne Energix Renewable Energies Ltd. a un projet par lequel
elle cherche à construire 31 éoliennes à proximité des centres de population syriens.
On estime que le projet dans son ensemble occupera environ 4 300 dounoums de
terres, près d’un quart du peu de terres agricoles restant en possession des Syriens.
Outre les aspects environnementaux et l’impact sanitaire du projet, les Syriens sont
également préoccupés par le risque qu’il fait peser sur leur vie culturelle au Golan166.
136. Dans le même temps, les Syriens du Golan sont incapables de développer leurs
propres industries gazières et pétrolières167.
137. Des signalements ont été reçus concernant la poursuite de politiques
discriminatoires, notamment en matière d’accès à la terre et à l’eau, au profit des
colons qui bénéficient déjà de mesures d’incitation fiscale et des subventions
accordées par le Gouvernement israélien168.
138. La tarification et la distribution discriminatoires des services publics dans le
Golan occupé ont servi à subventionner les entreprises illégales des colonies
israéliennes tout en étouffant les industries syriennes, en particulier dans le secteur
agricole169. Alors que la majorité des ménages syriens du Golan ont des racines dans
le secteur agricole, seul un petit nombre de travailleurs sont principalement employés
dans l’agriculture. Les petits agriculteurs syriens ont eu du mal à concurrencer
l’agriculture souvent plus industrielle des colonies, ce qui a obligé nombre d’entre eux
à se tourner vers d’autres emplois170.
139. La République arabe syrienne a signalé qu’Israël poursuivait ses tentatives
d’imposer la citoyenneté israélienne aux résidents syriens du Golan syrien occupé.
IV. Conclusion
140. L’occupation israélienne prolongée du Territoire palestinien et du Golan syrien
ne cesse de se répercuter sur les conditions de vie des populations palestinienne et
syrienne et de nuire au développement économique et social des territoires occ upés.
Les effets néfastes de l’occupation et les politiques et pratiques israéliennes ont des
répercussions cumulatives à plusieurs niveau sur l ’avenir des populations sous
occupation.
141. Les difficultés sans précédent posées par la crise liée à la pandémie de COVID-
19 augmentent la vulnérabilité des Palestiniens, en particulier de la population de
Gaza, et les exposent à davantage de risques. Les réfugiés et les jeunes palestiniens,
dont les conditions sociales et économiques étaient déjà précaires, risquent de souffrir
de manière disproportionnée de la pandémie et de ses conséquences. Les mesures qui
__________________
165 Voir A/HRC/43/69, par. 20.
166 Al-Haq, « Joint parallel report on Israel’s violations of the International Covenant on Economic,
Social and Cultural Rights on the occasion of the United Nations Committee on Economic, Social
and Cultural Rights’ review of the fourth periodic report of Israel », 6 septembre 2019.
167 Ibid.
168 OIT, « The situation of workers of the occupied Arab territories » (document n° ILC.108/DG/APP,
2019), par. 147.
169 Al-Haq, « Joint parallel report », par. 9.
170 OIT, « The situation of workers of the occupied Arab territories », par. 146.
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limitent les tests de dépistage et les traitements dans le contexte de la pandémie
devraient être immédiatement suspendues et davantage de ressources devraient être
fournies pour aider les Palestiniens à faire face à la crise liée à la COVID -19.
142. Compte tenu de la situation socioéconomique dans le Territoire palestinien
occupé, la réalisation des objectifs de développement durable semble hors de portée
sans un changement radical du système actuel. Les restrictions imposées par Israël,
l’intensification de ses activités d’implantation illégales et ses autres pratiques ont
pour effet non seulement d’empêcher le développement des territoires occupés, mais
aussi de provoquer des crises humanitaires nécessitant de réorienter les efforts
nationaux et internationaux, initialement consacrés au développement, à des activités
de secours immédiat.
143. La crise de financement à laquelle est confronté l ’UNRWA et la baisse de l’aide
des donateurs sont d’autres facteurs qui ne font qu’aggraver les conditions déjà
précaires de centaines de milliers de Palestiniens. Le Secrétaire général lance à
nouveau un appel à la communauté internationale pour qu ’elle renforce son soutien
indispensable aux droits des réfugiés de Palestine et continue de fournir un
financement suffisant à l’UNRWA. La pandémie de COVID-19 actuelle et ses
répercussions économiques vont probablement aggraver les difficultés économiques
et pourraient détériorer davantage les conditions de vie des Palestiniens.
144. Les bouclages imposés à Gaza et les autres mesures restrictives prises par Israël,
ainsi que les montées fréquentes de la violence et la diminution du financement des
donateurs ont créé une situation critique à Gaza qui nécessite une intervention
immédiate de la communauté internationale. Cette situation est particulièrement
alarmante dans le contexte de la pandémie de COVID-19, le système de santé à Gaza
arrivant au bord de l’effondrement à mesure que la crise s’accentue.
145. Israël continue de mettre en oeuvre des politiques et des pratiques contraires aux
résolutions applicables du Conseil de sécurité, au droit international humanitaire et au
droit international des droits de l’homme. Certaines pratiques peuvent être considérées
comme discriminatoires et d’autres s’apparentent au transfert forcé de personnes
protégées ou à une peine collective, ce qui pourrait constituer une violation grave de
la quatrième Convention de Genève et du droit international.
146. Le respect du droit international est impératif, afin qu’aucune partie ne puisse
jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient garanties pour tous les peuples de
la région, y compris les Palestiniens et les Syriens vivant sous occupation. L’ONU
maintient la position qu’elle défend de longue date, à savoir que la paix durable et
globale ne sera possible que dans le cadre d’une solution négociée à deux États. Le
Secrétaire général continuera de veiller à ce que l’ONU oeuvre en faveur de la création
d’un État palestinien d’un seul tenant, indépendant, démocratique et viable, vivant
côte à côte Israël, dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem pour capitale des deux
États, conformément aux résolutions applicables du Conseil de sécurité et au droit
international.
Nations Unies A/76/94–E/2021/73
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
24 juin 2021
Français
Original : anglais
21-08462 (F) 130721 19721
*2108462*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-seizième session
Point 65 de la liste préliminaire*
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe
dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources
naturelles
Session de fond de 2021
Point 16 de l’ordre du jour
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne
sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Note du Secrétaire général**
Résumé
Dans sa résolution 2021/4, intitulée « Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du
Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général
de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante-quinzième
session, un rapport sur l’application de ladite résolution. Dans sa résolution 75/236
intitulée « Souveraineté permanente du peup le palestinien dans le territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles », l’Assemblée a prié le Secrétaire
général de lui présenter un rapport à sa soixante -seizième session. Établi par la
Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), le présent
__________________
* A/76/50.
** Le présent rapport a été soumis après la date limite afin que puissent y figurer les informations les
plus récentes.
A/76/94
E/2021/73
2/28 21-08462
rapport est soumis en application des résolutions du Conseil et de l ’Assemblée
susmentionnées.
Il rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël c ontinue de recourir,
en particulier celles qui constituent des violations du droit international humanitaire
et du droit international des droits de l’homme et qui ont des répercussions sur la
situation économique et sociale des populations vivant sous l ’occupation militaire
israélienne.
La Commission économique et sociale pour l ’Asie occidentale tient à exprimer
sa reconnaissance pour les contributions du Fonds international de développement
agricole, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, du Bureau
de la coordination des affaires humanitaires, de l’Entité des Nations Unies pour
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), de la CNUCED,
du Fonds des Nations Unies pour la population, du Programme des Nations Unie s
pour les établissements humains, du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations
Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, du Fonds des Nations Unies pour
l’enfance, de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, de
l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine
dans le Proche-Orient, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture et de l’Organisation mondiale de la Santé.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2021/4, le Conseil économique et social s’inquiète des
répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoir e palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé. Dans sa résolution
75/236, l’Assemblée générale a exigé d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse
d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources
naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan
syrien occupé.
2. Le présent rapport fournit des informations sur les faits nouveaux pertinents à
cet égard qui sont survenus au cours de la période à l’examen, allant du 1er avril 2020
au 31 mars 2021.
II. Le Territoire palestinien occupé
Pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
3. La période à l’examen a été caractérisée par la pandémie de maladie à
coronavirus (COVID-19) et les efforts déployés pour la combattre. Pendant cette
période, Israël a poursuivi ses politiques et pratiques telles que la multiplication des
colonies israéliennes, les démolitions d ’édifices et d’habitations palestiniens, les
bouclages, les restrictions d’accès et de circulation et d’autres aspects de son
occupation de longue date qui a eu de lourdes conséquences pour la vie des
Palestiniennes et Palestiniens sur les plans humanitaire, so cial et politique et sur leur
capacité d’exercer leurs droits humains fondamentaux1.
4. Comme indiqué précédemment, les politiques israéliennes de zonage et de
planification dans la zone C, qui constitue 60 % de la Cisjordanie, et à Jérusalem-Est,
sont discriminatoires et sont considérées comme incompatibles a vec les dispositions
du droit international. Ces politiques prévoient l ’attribution des terres presque
exclusivement aux colonies israéliennes ou à l’armée, facilitant ainsi la croissance
des colonies israéliennes, et rendent presque impossible l’obtention de permis de
construire par les Palestiniens. Pendant la décennie commencée en 2010, le taux
moyen d’approbation des demandes de permis de construire dans la zone C déposées
par des Palestiniens était de 3 à 4 %. En conséquence, de nombreux Palestiniens sont
contraints de construire sans permis, au risque d ’être expulsés et déplacés et de voir
leurs demeures démolies2.
5. Les Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé demeurent soumis à un
ensemble complexe de règles empruntant à la fois aux systèmes j uridiques israélien
et palestinien. En Cisjordanie, le droit interne israélien s ’applique aux colons de façon
extraterritoriale, tandis que les Palestiniens sont soumis au droit militaire israélien et
au système juridique palestinien. Ainsi, les suspects e t les prévenus palestiniens se
voient appliquer des normes moins favorables en matière de droits humains que les
suspects et prévenus israéliens. L’application de deux systèmes juridiques distincts
sur le même territoire, sur les seuls critères de la natio nalité ou de l’origine, est
intrinsèquement discriminatoire et viole le principe de l ’égalité devant la loi, qui est
un élément central du droit à un procès équitable. L’application du droit interne
israélien aux colons et du droit militaire israélien aux Palestiniens en Cisjordanie
suscite également des préoccupations quant à l ’obligation de la Puissance occupante
__________________
1 A/75/84 E/2020/61, paragraphe 152.
2 Voir A/75/86-E/2020/62, par. 2, et Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU,
Humanitarian Needs Overview 2021: OPT (2020), p. 39.
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de respecter les lois en vigueur dans le territoire qu ’elle occupe, sauf empêchement
absolu3.
6. Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale s’est dit préoccupé par
les conséquences de politiques et pratiques qui sont constitutives d ’actes de
ségrégation4. Le Comité a cité à cet égard les deux systèmes juridiques distincts et
l’utilisation inégale des routes et des infrastructures ou l ’accès aux services de base,
aux terres et aux ressources en eau. Le Comité a également signalé plusieurs lois
discriminatoires à l’égard des Palestiniens du Territoire palestinien occupé, et qui
créent des différences entre eux, en ce qui concerne leur sta tut civil, leur protection
juridique, leur accès aux avantages sociaux et économiques, ou leur droit à la ter re et
à la propriété5.
Violence et emploi de la force
7. En tant que Puissance occupante, Israël a pour obligation de prendre toutes
mesures qui s’imposent en vue de rétablir et de garantir, autant que possible, l ’ordre
public et la vie de chacun dans le Territoire palestinien occupé et de protéger la
population palestinienne contre tout acte ou menace de violence, en toutes
circonstances6.
8. Les forces de sécurité israéliennes et les militaires ont continué d ’adopter des
mesures et des pratiques qui suscitent de graves préoccupations quant à l’emploi
excessif de la force, pouvant constituer dans certains cas une privation arbitraire de
la vie, voire une exécution extrajudiciaire7.
9. Le fait que les forces de sécurité israéliennes recourent régulièrement à des
mesures de maîtrise des foules contre des enfants dans les écoles voisines de colonies
ou à proximité de ces écoles soulève des préoccupations p articulièrement graves. Des
cas documentés révèlent l’usage injustifié de la force et des violations du dr oit à
l’intégrité physique et mentale des enfants palestiniens 8.
10. Au cours de la période considérée, les forces militaires et de sécurité
israéliennes ont tué 21 Palestiniens, dont 6 garçons, et blessé 1 662 autres
Palestiniens, dont 185 enfants (7 filles et 178 garçons) et 21 femmes9.
11. L’emploi excessif de la force et d’autres violations commises par les forces de
sécurité israélienne sont généralement restés impunis 10 . L’organisation non
gouvernementale israélienne Yesh Din a conclu que des règles d ’engagement
permissives concernant les tirs sur des manifestants non armés, associées à un
système d’application de la loi qui ne permet pas d ’enquêtes véritables et efficaces,
entraînent la perte de nombreuses vies11. Le Comité spécial chargé d’enquêter sur les
pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des
autres Arabes des territoires occupés a exprimé de sérieuses préocc upations au sujet
__________________
3 Voir A/75/86-E/2020/62, par. 5, A/71/86-E/2016/13, par. 7, A/72/90-E/2017/71, par. 4, et A/73/87-
E/2018/69, par. 3; voir également A/HRC/43/67, par. 29.
4 CERD/C/ISR/CO/17-19, para. 22.
5 Ibid., par. 13.
6 A/74/357, par. 26.
7 A/75/336, par. 4.
8 A/74/357, par. 68.
9 Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, base de
données sur les victimes, consultable à l’adresse suivante : https://www.ochaopt.org/data/
casualties (consultée le 31 mars 2021).
10 A/75/336, par. 4 à 9.
11 Yesh Din, « Killing time: the slow processing of complaints regarding Gaza Great March of
Return casualties and the use of the fact-finding assessment mechanism to thwart pro secution of
soldiers », 22 November 2020.
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de la culture d’impunité qui prévaut, en particulier dans les cas allégués d ’usage
excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes tant en Cisjordanie qu ’à
Gaza12.
12. En mars 2021, la Procureure de la Cour pénale internationale a confirmé
l’ouverture par son Bureau d’une enquête sur la situation en Palestine. L’enquête
portera sur les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis
depuis le 13 juin 2014, date à laquelle il est fait référence dans le renvoi de la situation
à son Bureau13.
Détention et maltraitance
13. Israël a continué à recourir à la dét ention administrative pour des périodes
excessivement longues, ce qui contribue à perpétuer la détention arbitraire de
Palestiniens. Le Comité contre la tortur e s’est dit préoccupé par le fait que la détention
administrative n’est pas conforme à l’article 16 de la Convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants car, entre autres, elle est
utilisée pour des « périodes excessivement longues ». La détention administrative
prive donc les détenus des garanties fondame ntales, notamment du droit de contester
les preuves qui sont à la base de la détention 14. Israël a poursuivi sa pratique consistant
à placer en détention administrative des journalistes et des défenseurs et défenseuses
des droits humains, ainsi que des enf ants. Les autorités israéliennes ont multiplié les
arrestations et les détentions de personnalités politiques palestiniennes à Jérusalem 15.
14. Au 31 mars 2021, 4 450 Palestiniens étaient détenus en tant que « prisonniers
de sécurité » dans les prisons israéliennes, dont 140 enfants, 37 femmes et
10 membres du Conseil législatif palestinien, tandis qu ’au 30 septembre 2020, 376
Palestiniens, dont 2 enfants, étaient placés en détention administrative 16 .
L’administration pénitentiaire israélienne a cessé de publier des chiffres mensuels
complets et ventilés sur les « détenus de sécurité » palestiniens, qui étaient auparavant
communiqués en réponse aux demandes présent ées par les ONG israéliennes au nom
de la liberté d’information17.
15. Les autorités israéliennes continuent de détenir la plupart des détenus
Palestiniens à l’intérieur d’Israël, en violation du droit international humanitaire. Cela
a un impact négatif sur le droit des détenus de recevoir des visiteurs et des membres
de leur famille qui résident dans le Territoire palestinien occupé 18. En septembre 2020,
près des deux tiers des enfants détenus avaient été transférés de Cisjordanie et étaient
détenus dans des installations à l’intérieur d’Israël19.
16. Il a été signalé que les Palestiniens étaient systématiquement soumis à des
mauvais traitements en détention. L’Agence de sécurité intérieure aurait utilisé des
« méthodes spéciales d’interrogatoire », sur la base de directives internes
__________________
12 A/73/199, par. 22.
13 Cour internationale de Justice, Prosecution Request Pursuant to Article 19(3) for a Ruling on the
Court’s Territorial Jurisdiction in Palestine, Case No. ICC-01/18-12, 22 January 2020 Error!
Hyperlink reference not valid.; et Fatou Bensouda, Procureure de la Cour internationale de
Justice, déclaration en rapport à une enquête sur la situation en Palestine, 3 mar s 2021
14 CAT/C/ISR/CO/4, par. 17 ; CAT/C/ISR/CO/5, par. 22 et 23.
15 A/75/336, par. 48.
16 Base de données d’Addameer, consultable à l’adresse www.addameer.org/statistics ; et B’Tselem,
base de données sur les détentions arbitraires, consultable à l’adresse
www.btselem.org/administrative_detention/statistics (consultée le 1er avril 2021).
17 Renseignements communiqués par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme.
18 A/75/336, par. 10 ;
19 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance reprenant les
données de l’administration pénitentiaire israélienne.
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préalablement approuvées par le Procureur général et confirmées par la Haute Cour
de justice. Dans de nombreux cas, les détenus étaient maintenus au secret et n’étaient
même pas autorisés à rencontrer leurs avocats. La Commission des prisonniers
palestiniens et l’organisation Palestinian Prisoners’ Club ont fait part de leurs
préoccupations concernant la négligence médicale des autorités israéliennes et signalé
que l’administration pénitentiaire israélienne utilisait des mesures punitives pour faire
pression sur les grévistes de la faim protestant contre leur placement en détention 20.
Des Palestiniennes placées en détention auraient été soumises à des fouilles
corporelles intrusives, à des passages à tabac, à des insultes, à des menaces et à un
harcèlement sexuel, parfois à titre de mesures punitives 21.
17. Les autorités israéliennes auraient arrêté et détenu des membres de la famille de
détenus palestiniens, y compris des femmes, à titre de mesure punitive ou pour faire
pression sur eux22.
18. Les témoignages de 81 enfants détenus révèlent la pratique de mauvais
traitements de la part d’Israël 23 , notamment de passages à tabac et de mesures
disciplinaires sévères, y compris le placement à l’isolement et la privation de visites
familiales lorsque les enfants protestaient contre le fait d’être déplacés24.
19. Les conditions dans lesquelles les enfant s sont détenus dans les prisons
israéliennes seraient inadéquates à plusieurs égards : alimentation, manque d’hygiène
et de ventilation, exposition au froid et à l’humidité. Ceux qui s’en sont plaints
auraient subi de sévères représailles de l’administration pénitentiaire, notamment des
perquisitions nocturnes dans les cellules, des passages à tabac, l ’obligation de tenir
des positions de stress, la mise à l’isolement et l’interdiction de visites familiales
pendant des périodes prolongées25.
20. Les techniques d’interrogatoire utilisées contre les enfants détenus sont souvent
des techniques coercitives sur le plan mental et physique, marquées par un emploi de
l’intimidation, des menaces, d’abus verbaux et de violences physiques pour obtenir
des aveux. En outre, les autorités israéliennes ont parfois recruté des enfants
palestiniens comme informateurs pendant les interrogatoires 26.
21. Une seule des quelque 1 300 plaintes qui ont été déposées depuis 2001 auprès
du Ministère israélien de la justice pour torture aux mains de l’Agence israélienne de
sécurité a donné lieu à une enquête pénale, laquelle n ’a pas débouché sur une mise en
accusation27.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
22. Les démolitions auxquelles se livrent Israël et les expulsions de Palestiniens
dont elles s’accompagnent donnent lieu à de nombreuses violations des droits
humains, venant alourdir le climat de coercition, faire craindre des tra nsferts forcés28.
__________________
20 A/75/336, par. 12 à 14
21 A/75/199, par. 51.
22 A/75/336, par. 19
23 Ibid., par. 20
24 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
25 Renseignements communiqués par l’UNICEF et A/75/336, par.20 et 21.
26 Defense for Children International Palestine, Isolated and Alone: Palestinian Children Held in
Solitary Confinement By Israeli Authorities For Interrogation (2020), p. 12
https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/dcipalestine/pages/5323/attachments/original/1607223782/
Solitary_Report_2020_05DEC2020.pdf.
27 Comité public contre la torture en Israël, Torture in Israel 2020: Situation Report, p. 1,
consultable à l’adresse https://stoptorture.org.il/wp-content/uploads/2021/06/
%D7%90%D7%A0%D7%92%D7%9C%D7%99%D7%AA.pdf .
28 A/75/376, par. 34).
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La destruction massive de biens, ainsi que le transfert fo rcé de personnes protégées,
sont considérés comme des violations graves de la Convention de Genève relative à
la protection des personnes civiles en temps de guerre et peuvent être assimilés à des
crimes de guerre29. En outre, les confiscations prévues par la loi sur les biens des
absents et la loi sur les questions juridiques et administratives sont fondées
uniquement sur la nationalité ou l’origine des propriétaires, ce qui les ren d
intrinsèquement discriminatoires30.
23. L’année 2020 a vu le plus grand nombre de démolitions et de personnes
déplacées par les autorités israéliennes de ces dernières années 31 . Israël invoque
principalement à cet égard l’absence de permis de construire, qu’il est quasiment
impossible pour les Palestiniens d’obtenir, les autorités israéliennes ayant maintenu
le moratoire qu’elles ont décrété sur l’approbation des plans de développement
préparés et soumis par les communautés palestiniennes de la zone C de Cisjor danie32.
24. Rien qu’au cours des deux premiers mois de 2021, les autorités israéliennes ont
démoli ou saisi au moins 227 structures appartenant à des Palestiniens, dont
93 structures financées par des donateurs. Cela représente une augmentation de près
de 185 % des structures ciblées et une augmentation de près de 450 % des structures
ciblées financées par des donateurs par rapport à la même période en 2020 33.
25. Ces dernières années ont vu une augmentation constante de la saisie de
structures ciblées en raison d’un manque de permis de construire dans la zone C. Le
ratio des structures saisies, par rapport à celui de toutes les structures ciblées
(démolies et saisies) est passé de 8 % en 2016 à 30 % en 202034. Au cours des deux
premiers mois de 2021, il est passé à 59,5 %35.
26. Depuis 2009, les autorités israéliennes ont démoli 1 343 structures financées par
des donateurs36. Depuis 2016, les donateurs internationaux ont demandé aux autorités
israéliennes de restituer aux Palestiniens plus de 210 structures d ’aide humanitaire
qui avaient été saisies. Aucune de ces structures n ’a été retrouvée à ce jour37.
27. Au cours de la période considérée, les autorités israéliennes ont démoli 1 015
structures appartenant à des Palestiniens, dont 223 maisons, et 233 structures
__________________
29 Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, art. 53 et
147 ; voir également A/73/410.
30 A/75/376, par. 54.
31 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Peak in demolitions and confiscations amidst increasing denial of
the right to justice », Humanitarian Bulletin, octobre–décembre 2020.
32 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour les établissements
humains.
33 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Humsa-Al Bqai’a », Flash Update, no 5, 25 février 2021.
34 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Peak in demolitions and confiscations ».
35 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination de s affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « COVID-19 emergency situation report, No. 28 », février 2021.
36 Communiqué de presse du Bureau central palestinien de statistique, « The confiscation of land is
the reason for Land Day », 30 mars 2021.
37 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Peak in demolitions and confiscations ».
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appartenant à des réfugiés palestiniens38. Le nombre de démolitions a plus que triplé
pendant le Ramadan en 2020 par rapport à la même période en 2019 39.
28. Il faut replacer le phénomène des démolitions à Jérusalem -Est dans le contexte
de l’expansion des colonies dans la zone E1 qui, une fois achevée, compromettrait la
contiguïté géographique avec la Cisjordanie et diviserait celle -ci en deux enclaves
déconnectées 40 . Les autorités israéliennes ont annoncé ou avancé l ’expansion du
cercle de colonies autour de Jérusalem-Est dans des zones qui continuent de connaître
des taux élevés de démolitions, en particulier à Jérusalem -Est et à Bethléem41.
29. L’accélération du nombre de démolitions s’est accompagnée d’un recours accru
à la législation et aux mesures limitant la capacité des Palestiniens de contester le
ciblage de leurs maisons et de leurs sources de revenus devant les tribunaux israéliens,
et notamment aux ordonnances militaires autorisant des démolitions et des
confiscations accélérées dans la zone C 42.
30. L’introduction de mesures punitives plus importantes contre les constructions
non autorisées à Jérusalem-Est a entraîné une augmentation des autodémolitions. En
plus d’amendes pouvant atteindre jusqu ’à 300 000 nouveaux shekels israéliens, les
propriétaires d’une structure illégale peuvent se voir infliger des amendes
supplémentaires pour tout jour d’utilisation supplémentaire de la structure en
question, ainsi que le coût de la démolition elle -même, si celle-ci est effectuée par la
municipalité. La proportion d’autodémolitions en 2020 a atteint 47 %, contre une
moyenne de 21 % de 2016 à 201943. À Jérusalem-Est, outre les personnes vivant dans
des maisons risquant d’être démolies, quelque 218 ménages palestiniens risquaient
d’être expulsés, en raison d’actions en justice intentées principalement par des
organisations de colons israéliens44.
31. Les autorités israéliennes ont continué à prendre pour cible les proches de
Palestiniens soupçonnés d’avoir commis des attentats contre des Israéliens. Les
autorités israéliennes ont poursuivi leur politique de démolition, à des fins punitives,
d’habitations familiales de Palestiniens soupçonnés d ’avoir tué des Israéliens, mesure
pouvant être assimilée à un châtiment collectif 45.
32. Entre juillet 2014 et mai 2020, au moi ns 68 maisons palestiniennes ont été
démolies ou scellées, alors que seuls huit ordres ont été révoqués par la Haute Cour
de justice. Les démolitions punitives n’ont jamais été utilisées contre des civils juifs
israéliens ayant commis des crimes « nationalistes » comparables à ceux pour
lesquels des habitations palestiniennes ont été détruites 46.
__________________
38 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination de s affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données sur les démolitions et les déplacements en
Cisjordanie, consultable à l’adresse www.ochaopt.org/data/demolition (consultée le 31 mars
2021).
39 A/75/376, par. 35.
40 A/75/199, par. 27.
41 A/75/376, par. 47
42 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 26.
43 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination de s affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Peak in demolitions and confiscations ».
44 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 39, et Bureau de la coordination des affaires humanitaires
dans le Territoire palestinien occupé « Palestinian family evicted from its home in East
Jerusalem », Humanitarian Bulletin, octobre–décembre 2020.
45 A/75/336, par. 33.
46 A/HRC/44/60. par. 50 et 51.
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Activités de peuplement israéliennes et violence des colons
33. Dans sa résolution 75/236, l’Assemblée générale a souligné que l’édification du
mur et l’implantation de colonies par Israël dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est et alentour, étaient contraires au dro it international. Ce
principe est confirmé dans d’autres résolutions, telles que la résolution 2334 (2016)
du Conseil de sécurité dans laquelle celui -ci a réaffirmé que la création par Israël de
colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris
Jérusalem-Est, n’avait aucun fondement en droit et constituait une violation flagrante
du droit international et un obstacle majeur à l ’instauration d’une paix globale et
durable.
34. L’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire
palestinien occupé et l’expansion des colonies existantes sont constitutives de
transfert par Israël de sa propre population civile dans le territoire par lui occupé, ce
qui est interdit au regard du droit international humanitaire.
35. À la fin de 2020, plus de 630 000 colons israéliens vivaient en Cisjordanie,
y compris à Jérusalem-Est, dans quelque 250 colonies et avant-postes de colonie qui
contrôlent directement environ 10 % de la Cisjordanie47.
36. Les projets d’expansion des colonies actuellement en cours menacent
d’empiéter davantage sur les terres palestiniennes, d’accroître la fragmentation et
d’augmenter le risque de déplacement48. L’avancement du projet de colonie E1 à l’est
de Jérusalem-Est49, s’il est mis en oeuvre, rendra le climat encore plus coercitif pour
les 18 communautés bédouines palestiniennes qui sont situées dans la zone, séparera
encore un peu plus Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie et divisera effectivement
la Cisjordanie en deux enclaves déconnectées50.
37. Les autorités israéliennes continuent d’encourager les Israéliens à s’installer
dans les colonies et à développer des activités financières à l ’intérieur et autour de
celles-ci. Des avantages et des incitations sont accordés aux colons et aux
implantations à cet égard, par des canaux officiels et non officiels, notamme nt des
allocations logement, des avantages fiscaux importants, des droits fonciers réduits et
des subventions à l’emploi pour les zones industrielles. Ces dispositifs y favorisent
une croissance constante du nombre de colons et d ’usines. Israël encourage également
les Israéliens à créer de nouveaux avant-postes, qui fonctionnent comme des
exploitations agricoles et permettent de s’approprier largement les terres agricoles et
les pâturages palestiniens. Quarante fermes de ce type ont été créées au cours de l a
dernière décennie, s’appropriant ainsi des dizaines de milliers de dunams 51.
38. Au cours de l’année 2020, selon l’ONG israélienne Peace Now, quatre avantpostes
ont été régularisés rétroactivement et des plans visant à régulariser de la même
manière trois autres avant-postes à l’est de Jérusalem ont été déposés52. Auparavant,
entre 2007 et 2017, 1,7 avant-poste en moyenne était installé ch aque année53.
__________________
47 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affai res humanitaires,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 17.
48 Ibid., p. 26.
49 Ibid., p. 17.
50 A/75/199, par. 16 et 27.
51 Eyal Hareuveni et Dror Etkes, This Is Ours: And This, Too – Israel’s Settlement Policy in the West
Bank (B’Tselem et Kerem Navot, 2021).
52 A/75/376, par. 16.
53 Ibid, par. 10.
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Actes de violence commis par des colons
39. Les violences des colons contre les Palestiniens sont restées nombreuses, de
même que les dégâts causés à leurs biens au cours de la période considérée. Deux
Palestiniens ont été tués et 138 blessés par des colons israéliens54. L’Office de secours
et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proc he-Orient
(UNRWA) a enregistré pas moins de 960 cas impliquant des colons israéliens pendant
lesquels plus de 10 000 arbres productifs ont été détruits55.
40. Malgré les efforts déployés par les autorités israéliennes ces dernières années,
la question de la responsabilité des actes de violence commis par les colons contre
des Palestiniens reste posée56. En raison de leur manque de confiance dans le système
juridique israélien et de la peur des représailles, les Palestiniens ont déposé moins de
plaintes57.
41. La violence des colons a facilité la prise de possession de terres palestiniennes
et l’établissement d’avant-postes de colonies, dont beaucoup sont ensuite
« légalisés » (régularisés) au nom de la législation israélienne 58. Sous les violence
répétées et apparemment organisées des colons, associées à d’autres facteurs
coercitifs, des familles palestiniennes ont été contraintes de quitter leurs maisons dans
plusieurs régions 59 . Ces violences comprennent notamment des tirs sur les
Palestiniens, des incendies et d es déracinements d’arbres, des attaques physiques60.
42. Il a également été fait état de situations dans lesquelles des colons ont craché
sur des Palestiniens lors d’attaques, faisant craindre une exposition à la COVID -19 et
obligeant les victimes à se mettre en quarantaine ou à s’isoler. À plusieurs reprises,
les colons ont, semble-t-il, profité des restrictions à la circulation imposées aux
Palestiniens en raison de l’état d’urgence pour tenter de s’emparer de terres
palestiniennes61.
43. À de nombreuses reprises, les forces de sécurité israéliennes n’ont pas empêché
de telles attaques et ont préféré accompagner et protéger les colons, alors que, dans
le contexte de la pandémie, les restrictions à la circulation s ’appliquaient à toute la
population62. Les tentatives des colons pour attaquer des communautés palestiniennes
ou y pénétrer ont continué à causer des frictions entre les forces de sécurité
israéliennes et les Palestiniens. Les forces de sécurité israéliennes ont tué un
Palestinien et en ont blessé 230 autre s dans des situations de ce type. Les colons ont
également attaqué des Palestiniens et leurs biens en réponse aux mesures prises contre
eux par les autorités israéliennes, en laissant des messages donnant à penser qu ’il
s’agissait d’actes de représailles63.
Environnement coercitif et déplacements de population
44. Il est toujours préoccupant de constater qu’une combinaison de politiques et de
pratiques israéliennes dans la zone C, à Jérusalem-Est et dans la ville d’Hébron,
notamment la démolition de maisons et d’écoles et la destruction des moyens de
__________________
54 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données sur les victimes. Consultable à l’adresse suivante
www.ochaopt.org/data/casualties (consultée le 15 mai 2021).
55 Département de la protection de la Cisjordanie et de la neut ralité de l’UNRWA.
56 A/75/376, par. 63
57 Ibid., par. 33
58 A/HRC/43/67, par. 10 et 15.
59 A/75/376, par. 18 et 23.
60 A/75/199, par. 23.
61 A/75/376, par. 24
62 A/75/199, par. 13.
63 A/75/376, par. 17 à 22.
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subsistance, le déni d’infrastructures de service, la restriction de l’accès aux terres
agricoles et aux pâturages, la violence des colons et l ’absence d’intervention des
forces de l’ordre à cet égard, et la révo cation des droits de résidence, entre autres, ont
créé un environnement coercitif64, qui risque de contraindre les Palestiniens à quitter
leur lieu de résidence.
45. Le déplacement et la réinstallation involontaires de la population dans d ’autres
zones résidentielles, provoqués par ces politiques, peuvent être assimilés à un
transfert forcé s’ils ont lieu sans le consentement libre et éclairé des personnes
déplacées, en violation des obligations d ’Israël au regard du droit international
humanitaire et du droit international des droits humains. Le transfert forcé est une
violation grave de la Convention de Genève relative à la protection des personnes
civiles en temps de guerre et constitue un crime de guerre.
46. Les expulsions forcées et les démolitions sont un fa cteur clé dans la création
d’un environnement coercitif et augmentent le risqu e de transfert forcé. Le transfert
de propriétés en vertu de l’utilisation de moyens légaux à Jérusalem-Est facilite
également le transfert de sa population dans le territoire oc cupé65.
47. Au cours de la période considérée, la démolition et la confiscation de structures
par Israël ont entraîné le déplacement de 1 255 Palestiniens, dont la majorité étaient
des femmes (296) et des enfants (666, dont 305 filles). Les démolitions ont égal ement
affecté 6 055 autres Palestiniens66.
48. L’intention publiquement déclarée du Gouvernement israélien de déplacer des
milliers de Palestiniens résidant dans la zone C reste une préoccupation majeure et
concourt à créer un climat coercitif. Quelque 18 commu nautés à Jérusalem-Est et aux
environs, notamment dans le quartier de Cheik Jarrah, sont particulièrement exposées
au risque d’expulsion forcée67.
49. Israël a continué à utiliser son contrôle sur la circulation des personnes pour
maintenir la séparation entre Gaza et la Cisjordanie. Concrètement, cette politique
empêche la plupart des Palestiniens de Gaza de se rendre en Cisjordanie, ce qui a des
conséquences dramatiques pour les familles, étant donné qu ’environ un tiers des
résidents de Gaza ont de la famille en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et que
les visites familiales ne font pas partie des critères acceptables pour l ’obtention d’un
permis de sortie de Gaza68. On estime que quelque 2,1 millions de Palestiniens sont
affectés par des problèmes liés au déplacement et au manque de protection 69.
50. La mise en oeuvre de cette politique a également accru la pression exercée sur
les habitants de Cisjordanie pour qu’ils partent à Gaza. Des résidents de Cisjordanie
qui demandaient à être temporairement réinstallés à Gaza pour des raisons familiales
ont dû renoncer à leur droit de retourner en Cisjordanie. Le refus de permettre aux
__________________
64 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 16.
65 A/75/376, par. 64
66 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données sur les démolitions et les déplacements en
Cisjordanie. Consultable à l’adresse www.ochaopt.org/data/demolition (consultée le 31 mars
2021).
67 A/75/376, par. 39 ; voir également Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des
affaires humanitaires, « Protection of civilians: Occupied Palestinian Territory », 7 au 20 janvier
2020 Error! Hyperlink reference not valid.; et Marya Farah, Occupying Jerusalem’s Old City:
Israeli Policies of Isolation, Intimidation and Transformation (Ramallah, Al-Haq, 2019).
68 A/75/336, par. 27
69 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 19.
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habitants de Cisjordanie vivant à Gaza de rentrer chez eux peut équivaloir à leur
transfert forcé70.
51. Les Palestiniens de Cisjordanie sont constamment exposés à l’invasion
arbitraire de leurs habitations par les forces de sécurité israéliennes et aux dommages
qui en résultent. Les invasions de domicile privent les individus, les familles et les
communautés de la sécurité fondamentale de leur propre habitation. La loi militaire
en Cisjordanie ne requiert pas de mandat judiciaire pour envahir le domaine privé. Au
total, 88 % des invasions documentées par Yesh Din ont lieu entre minuit et 5 heures
du matin71.
52. On s’inquiète également du fait que les forces de sécurité israéliennes occupe nt
les toits des maisons privées palestiniennes à Hébron, obligeant les familles à laisser
leur porte d’entrée ouverte pour que les soldats puissent y pénétrer 72.
53. Un autre facteur majeur contribuant à l’environnement coercitif est la
détérioration progressive des conditions de vie des Palestiniens, notamment dans la
zone C et à Jérusalem-Est. Priver les communautés de services essentiels ou de
moyens de subsistance est un autre outil utilisé pour intensifier l ’environnement
coercitif dans des zones spécifiques. Les opérations de sécurité fréquentes et
prolongées ont provoqué pareille détérioration parmi toute la population du quartier
d’Isawiyah à Jérusalem-Est. La récurrence, l’ampleur et les modalités des opérations
israéliennes sont telles qu’elles risquent d’être constitutives d’une forme de punition
collective contre la population73.
54. La communauté d’éleveurs palestiniens de Homsa el-Bqaiaa en est un exemple.
Elle est située dans la zone C, au nord de la vallée du Jo urdain, principalement dans
une zone désignée comme « zone de tir » pour l’entraînement militaire israélien, et
où il est donc interdit aux Palestiniens de vivre ou de se rendre. Les zones de tir
désignées, qui couvrent près de 30 % de la zone C, abritent 38 communautés de
Bédouins et d’éleveurs palestiniens, soit une population de 6 200 personnes. Le
22 février 2021, les autorités israé liennes ont confisqué 18 structures résidentielles et
animales, des colis de nourriture, des structures non assemblées et tous les réservoirs
d’eau. La plupart des structures avaient été fournies à titre de réponse humanitaire à
la suite des incidents des 3 et 8 février 2021, au cours desquels 37 structures avaient
été démolies ou confisquées. Dix ménages, comprenant plus de 60 personnes, dont
36 enfants, ont été à nouveau déplacés et sont exposés à un risque accru de transfert
forcé74. La première démolition dans la communauté a eu lieu en novembre 2020,
lorsque 76 structures ont été démolies, soit plus que pour toute aut re démolition au
cours de la dernière décennie75.
55. Les communautés bédouines sont parmi les plus vulnérables sur le plan
économique. La destruction et la confiscation répétées de leurs maisons et de leurs
biens, y compris les structures et autres formes d ’assistance fournies par la
communauté humanitaire, ont un impact économique, social et traumatique
__________________
70 A/75/336, par. 28
71 Miryam Wijler et al., A Life Exposed: Military Invasions of Palestinian Homes in the West Bank
(Yesh Din and Physicians for Human Rights Israel et Breaking the Silence, 2020), p. 17.
72 Département d’État des États-Unis, Country Reports on Human Rights Practices for 2020 (2021),
p. 88
73 A/75/336, par. 32
74 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Humsa-Al Bqai’a ».
75 Organisation des Nations Unies, « Dozens displaced in largest demolition in years in the West
Bank, reports UN relief office », 5 novembre 2020.
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dévastateur sur elles 76 . Lors d’une évaluation récente, pas moins de 3 200 abris
résidentiels des communautés de Bédouins et d ’éleveurs palestiniens ont été recensés
dans la zone C, notamment des tentes, des cabanes en métal et des grottes, comme
étant insalubres et devant être réhabilités d’urgence77.
56. Quelque 11 000 Palestiniens titulaires d’une carte d’identité de Cisjordanie
seraient bloqués dans la « Zone de jointure ». La plupart de ces communautés sont
dépourvues de centres de santé, d’écoles et de magasins, ce qui oblige les habit ants à
passer par des points de contrôle pour se rendre sur leur lieu de travail et accéder aux
services éducatifs et médicaux essentiels, et pour maintenir des relations familiales et
sociales dans le reste de la Cisjordanie 78.
57. À Gaza, en avril 2020, environ 350 familles n’avaient pas encore commencé à
reconstruire leurs abris qui avaient été détruits. Faute de fonds, l ’Office de secours et
de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche -Orient
(UNRWA) n’a pas été en mesure de reprendre ses versements d’aides pécuniaires pour
aider les personnes dans le besoin à trouver des abris temporaires, le programme ayant
été suspendu au mois de juin 201879.
58. D’après les résultats d’une évaluation réalisée en 2020, 28 500 logements dans
la bande de Gaza étaient insalubres et ne respectaient pas les exigences minimales en
matière d’espace vital par personne, de protecti on contre les intempéries,
d’installations d’hygiène et d’intimité. Au total, 7 000 de ces logements ont été jugées
irréparables et nécessitent une reconstruction complète, tandis que les 21 500 autres
demandaient différents degrés de réhabilitation. En outre, on estime qu’à Gaza,
quelque 9 500 familles vivant dans des locations risquaient d ’être expulsées car elles
étaient incapables de s’acquitter de leur loyer. Ce chiffre devrait augmenter au cours
de l’année à venir en raison de l’augmentation du chômage, de la pauvreté et de la
propagation de la COVID-1980.
Restrictions à la circulation et à l’accès
59. Les autorités israéliennes ont continué de restreindre la liberté de circulation des
Palestiniens à travers le Territoire palestinien occupé, principa lement au moyen du
système de permis régissant le passage entre Gaza et la Cisjordanie, y compris
Jérusalem-Est, et vers l’étranger 81 . La liberté de circulation étant une condition
préalable à l’exercice d’autres droits humains, comme les droits à la vie de famille, à
la santé et à l’éducation, les bouclages et les pratiques connexes imposés par les
autorités israéliennes, en particulier les restrictions à la liberté de circulation, ont eu
des conséquences dévastatrices sur les vies des Palestiniens, notamme nt les familles,
et des effets particulièrement graves sur les femmes et les filles. Pendant la pandémie
de COVID-19 dans le Territoire palestinien occupé, Israël a poursuivi la mise en
oeuvre de son régime de permis, les patients, leurs accompagnateurs et le personnel
__________________
76 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Humsa-Al Bqai’a ».
77 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021. p. 39 et 40
78 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « 16 years after the International Court of Justice Advisory Opinion,
some 11,000 Palestinians are still isolated by the Barrier », Humanitarian Bulletin, août-septembre
2020.
79 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
80 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 39.
81 A/75/336, par. 36 à 38
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de santé constituant les catégories de personnes autorisées à demander des permis de
voyage délivrés par Israël82.
Bouclage de Gaza
60. Les bouclages imposés dans Gaza depuis juin 2007, après la prise de contrôle
par le Hamas, entravent la circulation des biens et des personnes, et continuent ainsi
de compromettre les droits civils, politiques, écono miques, sociaux et culturels des
Palestiniens à Gaza et de peser sur tous les aspects de la vie des Palestiniens. Le
blocus pourrait être assimilé à une peine collective, pratique interdite en droit
international. Le bouclage reste un obstacle majeur à la lutte contre l’épidémie de
COVID-19.
61. Le bouclage de Gaza continue de limiter gravement la liberté de circulation des
biens et des personnes depuis Gaza et à destination de Gaza et il a affecté tous les
aspects des droits des Palestiniens, y compris la liberté de circulation, le droit à la vie,
le droit à la santé, le droit à un niveau de vie suffisant et le droit à l ’alimentation83.
62. Les autorités israéliennes ont continué d’adopter des mesures qui aggravent les
souffrances de la population civile, notammen t la réduction ou l’interdiction totale de
la zone de pêche et la fermeture des points de passage, qui limite considérablement
la circulation des personnes, du combustible, du gaz et des articles de première
nécessité à destination ou en provenance de la b ande de Gaza84.
63. En réponse à cette escalade, les autorités israéliennes ont réduit la zone de pêche
autorisée et ont interdit l’entrée de la plupart des marchandises à Gaza, y compris le
carburant, ce qui a entraîné l’arrêt de la centrale électrique de Gaza (GPP) et provoqué
des coupures de courant pouvant durer jusqu ’à 20 heures par jour 85 . À plusieurs
reprises, des responsables israéliens ont expressém ent invoqué la violence de Gaza
pour justifier ces mesures. Compte tenu de leur caractèr e punitif pour les personnes
qui n’ont pas commis d’actes de violence et notamment de leurs graves répercussions
sur les droits de l’ensemble de la population de Gaza, ces mesures peuvent constituer
une punition collective86.
64. Le bouclage prolongé de Gaza et les restrictions sévères qui en découlent ont
pratiquement réduit à néant son secteur des exportations. Le volume des exportations
de Gaza a connu une légère augmentation en 2020 par rapport à 2019, mais il n ’était
qu’au quart de son niveau du premier semestre 2007, avant l’imposition du bouclage.
Le secteur est en outre limité par le manque d ’accès aux intrants et à la technologie,
les pénuries d’électricité et le climat d’incertitude. Selon des estimations prudentes,
sans les restrictions israéliennes, les exportations palestiniennes pourraient atteindre
le double de leur niveau actuel, étant donné la proximité du Territoire palestinien
occupé de grands marchés région aux87.
65. Le long de la côte de Gaza, la marine israélienne a continué d ’utiliser des
munitions réelles, des balles recouvertes de caoutchouc et des canons à eau contre les
pêcheurs de Gaza, tout en menant des opérations d ’arrestation et de saisie, souvent
dans les zones de pêche autorisées. Dans plusieurs cas suivis par le Haut -
__________________
82 Renseignements communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
83 A/75/199, par. 31.
84 A/75/336, par. 24.
85 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Gaza strip: snapshot », août 2020.
86 A/75/336, par. 25 et 26
87 Renseignements communiqués par la CNUCED et base de données du Bureau de la coordination
des affaires humanitaires intitulée « Gaza crossings: movement of people and goods database »,
consultable à l’adresse www.ochaopt.org/data/crossings.
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Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), les pêcheurs ont
subi un usage excessif de la force et des traitements dégradants lors des arrestations,
comme le fait d’être menottés, d’avoir les yeux bandés et d’être forcés de se
déshabiller et de sauter dans l’eau88.
66. Israël a également déclaré unilatéralement une zone d ’accès restreint à
l’intérieur du territoire de Gaza, le long de la clôture d’enceinte. Alors
qu’officiellement, Israël a interdit l’accès aux machines lourdes jusqu’à 200 mètres
de la clôture, la plupart des agriculteurs palestiniens indiquent qu ’en pratique, jusqu’à
300 mètres de la clôture d’enceinte est une zone « interdite » et jusqu’à 1 000 mètres
une zone « à haut risque ».
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
67. La circulation des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, est
limitée par un système complexe de points de contrôle, de permis, de barrages routiers
militaires, de colonies, d’un système de routes de contournement, de régimes
juridiques parallèles et de la barrière de Cisjordanie. Ces mesures perturbent la vie
quotidienne des Palestiniens et ont des répercussions sur toute une série de droits, tels
que l’accès à l’éducation et aux soins de santé, au travail et à un niveau de vi e
adéquat89.
68. En Cisjordanie, les autorités israéliennes gèrent ou entravent la circulation des
Palestiniens en utilisant plus de 590 obstacles fixes permanents, tels que des postes
de contrôle, des monticules de terre et des barrières routières, ainsi que des postes de
contrôle volants ou temporaires. Les restrictions actuelles restent particulièrement
gênantes à Hébron et dans les régions touchées par la barrière 90.
69. La zone contrôlée par le conseil régional des colonies israéliennes en
Cisjordanie (y compris les zones bouclées allouées à l’expansion de ces colonies)
était d’environ 542 kilomètres carrés à la fin de 2020, soit environ 10 % de la
superficie totale de la Cisjordanie. L es zones confisquées pour y installer des bases
militaires et des sites d’entraînement militaire représentent quant à elles environ 18 %
de la superficie de la Cisjordanie. Toutes ces zones sont interdites aux P alestiniens91.
70. Le principal obstacle à la circulation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est,
est le mur, jugé illégal par la Cour internationale de Justice. Au total, 85 % du tracé
du mur se trouve dans le territoire occupé, coupant 10 % de la Cisjordanie du reste
du monde92.
71. Les Palestiniens de la « zone de jointure » sont obligés de passer par des points
de contrôle pour se rendre dans d’autres parties de la Cisjordanie. En revanche,
l’entrée de marchandises telles que les produits laitiers, la viande et les oeufs, ainsi
que les prestataires de services, est limitée et nécessite des permis délivrés par Israël
ou une approbation verbale des autorités israéliennes. Les membres de la famille et
les amis sont soumis aux mêmes restrictions d’entrée, de sorte que les réceptions
sociales et religieuses doivent être organisées du « côté cisjordanien » de la barrière93.
__________________
88 A/75/336, par. 38
89 A/74/468, par. 26.
90 A/HRC/44/60, par. 78.
91 Bureau central palestinien de statistique, « The confiscation of land is the reason for Land Day ».
92 A/HRC/44/60, par. 79.
93 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « 16 years after the International Court of Justice Advisory
Opinion ».
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72. L’accès des Palestiniens à la partie centrale de la zone H2, physiquement séparée
du reste de la ville d’Hébron par de multiples points de contrôle et barrières, n ’est
toujours autorisé qu’aux personnes enregistrées comme résidents de cette zone 94.
73. Au cours de la période considérée, l’UNRWA a continué à signaler des incidents
liés à l’accès en Cisjordanie, qui ont eu un impact négatif sur l’offre de services
d’éducation, de santé et de secours aux réfugiés de Palestine95.
Privation d’accès aux ressources naturelles
74. La zone C, qui recèle les ressources naturelles les plus précieuses, demeure
presque entièrement interdite au Gouvernement palestinien, aux producteurs et aux
investisseurs. Les bouclages, notamment à Gaza, limitent l’accès des Palestiniens aux
matériaux et aux technologies qui pourraient favoriser une utilisation efficace de
l’énergie, de l’eau et des autres ressources naturelles96.
75. Les ressources en eau de la région restent ex trêmement limitées et devraient
encore s’amenuiser à mesure que les températures continuent de croître et les
précipitations de diminuer. En Cisjordanie, de graves pénuries d ’eau continuent d’être
signalées car Israël conserve le contrôle total de la distr ibution et de l’extraction de
la plupart des ressources en eau, y compris celles provenant des aquifères. Plus de
77 % des ressources en eau utilisées par les Palestiniens sont ex traites du sol. Les
Palestiniens continuent d’être empêchés par Israël d’avoir accès aux eaux du Jourdain
et d’y puiser97.
76. À Gaza, plus de 97 % de l’eau pompée dans l’aquifère côtier ne satisfait pas aux
normes de qualité de l’eau de l’OMS, ce qui entraîne l’épuisement des réserves d’eau
souterraine98.
77. Plus de 43 % des terres de Cisjordanie ne sont pas disponibles pour les
Palestiniens à des fins agricoles en raison des colonies israéliennes. En outre, et en
raison du cadre réglementaire appliqué à l’occupation des terres, les terres en friche
ou inutilisées peuvent être saisies si les agriculteurs qui les possèdent ne sont pas en
mesure de les rendre productives99.
78. En septembre 2019, les autorités israéliennes ont renforcé la réglementation
relative aux permis d’accès, limitant le nombre de jours pendant lesquels les
agriculteurs sont autorisés à pénétrer dans la « zone de jointure ». Le nouveau
règlement semble redéfinir l’objectif du permis agricole et modifier tout l ’objectif du
régime de permis en ce qui concerne les propriétaires fonciers, en leur refusant le
droit d’accéder librement à leurs parcelles100.
79. La zone d’accès restreint qu’Israël impose le long de la clôture d ’enceinte
entourant Gaza comprend environ 35 % de ses terres agricoles101. L’utilisation par
l’armée israélienne de tirs d’avertissement, le nivellement des terres et la
pulvérisation d’herbicides ont empêché le développement agricole dans cette zone 102.
__________________
94 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 17.
95 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
96 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour l’environnement.
97 Palestinian Central Bureau of Statistics and Palestinian Water Authority, « Joint press release on
the occasion of World Water Day », 22 March 2021.
98 Ibid.
99 Renseignements communiqués par le Fonds international de développement agricole ( FIDA).
100 A/75/336, par. 39
101 A/HRC/44/60, par. 64.
102 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 33
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80. La capacité de 4 000 familles à accéder aux moyens de subsistance que leur
offre la pêche continue d’être perturbée par les restrictions israéliennes d ’accès à la
mer au large de la côte de Gaza103. En vertu des accords d’Oslo, les Palestiniens ont
été autorisés à pêcher dans un rayon de 20 milles nauti ques au large des côtes, mais
dans les faits, pendant la majeure partie des dix dernières années, leur zone de pêche
a été limitée à 3 à 6 milles nautiques104.
81. En plus d’exploiter les ressources minérales du Territoire palestinien occupé
tout en empêchant les Palestiniens d’en faire autant, Israël a empêché les Palestiniens
de développer leurs champs de gaz naturel. On estime que les gisements de gaz naturel
situés dans les eaux palestiniennes en face de Gaza renferment des réserves de 1 000
milliards de pieds cubes de gaz naturel de bonne qualité. Avec le bouclage imposé par
Israël à la bande de Gaza depuis 2007, tout accès aux champs de gaz, et aux milliards
de dollars qu’ils représentent, est devenu encore plus difficile 105.
Conditions sociales et économiques dans le Territoire palestinien occupé
82. Les politiques et pratiques israéliennes ont conduit à la fragmentation phy sique
du Territoire palestinien occupé et ont étouffé l ’activité sociale et économique,
entraînant l’émergence d’économies différentes dans la bande de Gaza et en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. L’impact de la pandémie de COVID-19 a
compromis les perspectives de développement et entraîné une nouvelle dégradation
des conditions de vie des Palestiniens. Il ne fait guère de dout e que les événements
de 2020 altèreront négativement les trajectoires de développement palestinien
pendant de nombreuses années106.
83. Environ 2,45 millions de Palestiniens auront besoin d ’une aide humanitaire,
sous une forme ou une autre (1,57 million à Gaza et 880 000 en Cisjordanie, y compris
Jérusalem-Est). Parmi eux, plus de 1,5 million de Palestiniens sont touchés par des
problèmes liés à leur accès limité aux services de base 107.
Situation économique
84. La COVID-19 a frappé une économie palestinienne affaiblie et a aggravé les
conditions économiques désastreuses dans le Territoire palestinien occupé. Après
trois années de ralentissement économique et de baisse du produit intérieur bru t (PIB)
réel par habitant, 2020 a été l’une des pires années pour l’économie palestinienne
depuis la récession de 2002, marquée par des déficits budgétaires persistants, une
pauvreté importante et le chômage.
85. Les taxes douanières, la taxe sur la valeur ajo utée et les droits d’accise collectés
par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne représentent 65 à 75 % des
revenus de l’Autorité palestinienne108. L’impasse fiscale avec Israël concernant les
recettes fiscales et douanières a pesé lourdement sur l’économie palestinienne.
L’impact de cette perte fiscale a été aggravé par la baisse continue des niveaux de
l’appui international et l’augmentation des besoins en ressources liés à la pandémie.
__________________
103 Ibid., p. 15.
104 A/HRC/44/60, par. 63.
105 The Economic Costs of the Israeli Occupation for the Palestinian People: The Unrealized Oil and
Natural Gas Potential (publication des Nations Unies, 2019), p. 18.
106 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
« Rapport au Comité spécial de liaison », 23 février 2021, p. 4.
107 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p. 20.
108 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient,
« Rapport au Comité spécial de liaison », 23 février 2021, p. 6.
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86. L’activité économique et les moyens de subsi stance à Gaza ont été encore
ralentis, entre autres, par le blocus, les quarantaines internes et les mesures de
sécurité, le manque d’aide, l’insuffisance de la demande de biens et de services et la
crise de liquidité. La situation a été aggravée par des e scalades militaires en août et
en septembre 2020, et par des restrictions périodiques à l ’entrée de matériaux
essentiels, notamment le carburant acheté par les donateurs et nécessaire au
fonctionnement de la seule centrale électrique de Gaza109.
87. Dans ce contexte, l’économie palestinienne a connu une forte baisse d ’activité
et s’est contractée de 11,5 % en 2020 (11,3 % en Cisjordanie et 12,3 % dans la bande
de Gaza) 110 . Cette baisse du PIB, associée à l’augmentation de la population, a
entraîné une diminution de 13,7 % du PIB par habitant (13,4 % en Cisjordanie et
14,8 % dans la bande de Gaza) par rapport à 2019 aux prix de 2015 111.
88. La Banque mondiale table sur une croissance du PIB de l ’économie
palestinienne de 3,5 % en 2021, compte tenu en partie de l’effet d’une forte
contraction en 2020 et de l’incertitude entourant le déploiement de la vaccination
contre la COVID-19112.
89. En raison de la pandémie, par rapport au deuxième trimestre de 2019, les
estimations en prix constants ont montré une diminution du PIB de 19,5 % (20,4 %
en Cisjordanie et 15,4 % à Gaza) ; du PIB par habitant de 21,6 % (22,3 % en
Cisjordanie et 17,8 % à Gaza) ; de la consommation privée de 19,8 % ; des dépenses
d’investissements de 37,1 % ; et du déficit commercial de 33,2 %113.
90. Le PIB a rebondi au troisième trimestre mais a de nouveau reculé au quatrième
trimestre de 2020 de 12,2 % par rapport au quatrième trimestre de 2019 (11,8 % en
Cisjordanie et 14,1 % dans la bande de Gaza)114.
91. Le taux de participation à la population active a diminué à 41 % en 2020 par
rapport à 44 % en 2019 (diminution de 46 % à 44 % en Cisjordanie et de 41 % à 35 %
dans la bande de Gaza), ce qui explique pourquoi les taux de chômage n ’ont pas
augmenté de manière significative au cours de l’année 2020 pendant la même période.
Dans ce contexte, le chômage a augmenté en 2020 pour atteindre 26 % (16 % en
Cisjordanie et 47 % à Gaza), contre 25 % en 2019. Environ 14 % du nombre total de
personnes employées dans le Territoire palestinien occupé n’ont pas été à leur travail
en 2020 en raison de la pandémie115. Malgré l’assouplissement partiel des restrictions
liées à la pandémie au troisième trimestre, le chômage a continué à augmenter jusqu ’à
ce qu’il connaisse une baisse au quatrième trimestre116.
92. Tout au long de l’année 2020, ce sont les jeunes (19-29 ans) ayant un diplôme
associé ou supérieur qui ont été le plus durement frappé par le chômage (54 %) (69 %
pour les femmes et 39 % pour les hommes). Environ la moitié des salariés, qui
représentaient 72 % de l’emploi total en 2020, étaient classés dans l’emploi informel.
__________________
109 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
« Rapport socioéconomique », novembre 2020, p. 9.
110 Calculs de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) à partir des
données du Bureau central palestinien de statistique.
111 Calculs de la CESAO à partir des données du Bureau cen tral palestinien de statistique.
112 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee », 23 février
2021. p. 23.
113 Calculs de la CESAO à partir des données du Bureau central palestinien de statistique .
114 Ibid.
115 Bureau central palestinien de statistique, « Enquête sur la population active, 2020 », février 2021.
116 Bureau central palestinien de statistique, « Enquête sur la population active (octobre-décembre,
2020), février 2021.
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93. Les projections de la Banque mondiale basées sur la croissance du PIB par
habitant suggèrent que le taux de pauvreté n ’a cessé d’augmenter depuis 2016, pour
atteindre 28,9 % en 2020 (environ 1,4 million de Palestiniens) 117.
94. En Cisjordanie, les transactions limitées sur le marché ont p erturbé les chaînes
de valeur alimentaires pendant la première vague de la pandémie. Dans la bande de
Gaza, le manque d’intrants agricoles pour les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs
a gravement entravé la production alimentaire 118. La baisse des prix de la production
due à la faiblesse de la demande, associée à l’augmentation du prix des intrants pour
la production agricole, a incité les agriculteurs et les commerçants à limiter la
production119.
Sécurité alimentaire
95. 1,4 million de Palestiniens à Gaza et 560 000 autres en Cisjordanie, y compris
à Jérusalem-Est, souffrent d’insécurité alimentaire, principalement en raison du
chômage élevé et de la pauvreté120. L’érosion de la résilience et de la capacité à faire
face aux chocs a plongé environ 300 000 nouvelles personnes dans l’insécurité
alimentaire depuis 2019. En outre, plus de 217 000 personnes, auparavant considérées
comme en situation d’insécurité alimentaire modérée, se trouvent désormais dans des
situations d’insécurité alimentaire grave121.
96. Au cours de la période considérée, l’UNRWA a joué un rôle essentiel en veillant
à ce qu’une crise de sécurité alimentaire soit évitée grâc e à la fourniture d’une aide
alimentaire en nature et au versement d ’une aide pécuniaire à plus de 1,1 million de
Palestiniens, dont la plupart sont des réfugiés à Gaza 122.
97. Afin de satisfaire comme elles le pouvaient leurs besoins de base, 67 % des
familles à Gaza et 31 % des familles en Cisjordanie ont consommé des aliments de
moindre qualité ou de moindre préférence, tandis que 57 % des familles à Gaza et
36 % en Cisjordanie ont acheté des aliments à crédit 123.
Eau, assainissement et hygiène
98. Le secteur WASH a souffert d’une vulnérabilité chronique, principalement en
raison des restrictions imposées par Israël au développement des infrastructures du
secteur, dont les effets ont encore été aggravés par les changements climatiques, et
des limitations auxquelles sont confrontées le Gouvernement palestinien et les
autorités locales124.
99. On estime que plus de 1,6 million de Palestiniens souffrent d’un accès
insuffisant aux services WASH et auront besoin d ’une aide humanitaire à cet égard
en 2021 125 . Environ un tiers des membres des ménages du Territoire palestinien
__________________
117 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee », p. 21.
118 Palestine Food Security Sector, « FSS COVID-19 Crisis Sitrep-05 », 19 avril 2020.
119 Palestine Economic Policy Research Institute, Food Security Bulletin, Numéro 22-23, hiver 2021.
120 Organisation des Nations Unies, Bureau de la coordination des affaires humanitaires ,
Humanitarian Needs Overview 2021, p 32 et 33.
121 Ibid., p. 21.
122 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
123 Programme alimentaire mondiale (PAM), « WFP Palestine Country Brief », janvier 2021, p. 2
124 WASH Cluster-State of Palestine, « The West Bank WASH contingency plan: the West Bank -State
of Palestine », February 2021, p. 4.
125 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 37.
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occupé (à l’exclusion de Jérusalem-Est) ont accès à une eau gérée de manière sûre
(66,2 % d’accès en Cisjordanie et 4,3 % à Gaza)126.
100. Les autorités israéliennes ont empêché les communautés palestiniennes de la
zone C de se raccorder aux réseaux d’eau et d’égouts, ainsi que de déployer des
citernes de récupération de la pluie, des installations WASH dans les institutions et
des latrines mobiles. La multiplication des démolitions et confiscations de structures
WASH aggravent la vulnérabilité des communautés touchées et créent un climat
encore plus coercitif pour leurs résidents127.
101. Les restrictions d’accès à l’eau et l’épuisement de l’aquifère côtier font de la
population palestinienne l’une des plus soumises au stress hydrique dans le monde,
problème encore exacerbé par les changements climatiques 128 . La consommation
d’eau par habitant dans le Territoire palestinien occupé n ’atteint pas la norme
minimale de 100 litres par jour fixée par l’OMS.
102. Les Palestiniens doivent acheter de l’eau à la compagnie des eaux israélienne
Mekorot, qui est autorisée à puiser de l’eau en Cisjordanie129, et qui donne la priorité
aux livraisons aux colonies israéliennes130.
103. La surveillance israélienne intensive des communautés palestiniennes de la
zone C empêche celles-ci de réhabiliter ou de développer leurs structures et leurs
biens publics et domestiques pour assurer les services de base qui satisfont leurs
besoins humanitaires131.
104. La mauvaise qualité de l’eau compromet en outre la capacité des familles à
répondre aux besoins d’hygiène de base, qui sont essentiels pour prévenir la
transmission de la COVID-19132.
105. À Gaza, la plupart des systèmes de gestion de l’eau et de dessalement ne
fonctionnent pas, car l’infrastructure de l’eau est au bord de l’effondrement, en raison
d’un manque de matériel et de pièces de rechange. En effet, dans le cadre du bouclage
de Gaza imposé par Israël, les matériaux considérés comme relevant de la catégorie
du « double usage » ont été interdits d’entrée à Gaza. Il s’agit notamment de
matériaux tels que le ciment et le fer, qui sont essentiels à la réparation des
infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement. En conséquence,
l’infrastructure hydraulique à Gaza est sur le point de s ’effondrer133. En outre, plus de
96 % de l’eau de l’aquifère côtier – la seule source naturelle d’eau potable – est
impropre à la consommation humaine en raison de la contamination par l ’eau de mer
et les eaux usées. Seuls 10 % des Gazaouis sont donc alimentés en eau potabl e par le
réseau public, contre 98 % en 2000)134.
106. L’allocation d’eau à des fins domestiques est de 81,9 litres par jour dans le
Territoire palestinien occupé (85,6 litres par jour en Cisjordanie et 77 litres par jour
__________________
126 Bureau central palestinien de statistique et Régie palestinienne des eaux, « Joint press release on
the occasion of World Water Day », 22 mars 2021.
127 WASH Cluster-State of Palestine, « The West Bank WASH contingency plan », p. 9 et 10.
128 Renseignements communiqués par le FIDA
129 Bureau central palestinien de statistique et Régie palestinienne des eaux, « Joint press release on
the occasion of World Water Day ».
130 WASH Cluster-State of Palestine, « The West Bank WASH contingency plan », p. 11.
131 Ibid., p. 9.
132 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 37.
133 A/75/199, par. 30.
134 A/HRC/44/60, par. 68.
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à Gaza), avec une diminution d’environ 6 litres par rapport à l’année dernière. On
estime que la part d’eau douce par habitant n’est que de 22,4 litres par jour135.
107. En ce qui concerne l’accès aux services d’assainissement, près de 440 000
foyers du Territoire palestinien occupé ne sont raccordés à aucun réseau d’égouts.
Environ 3 700 ménages rejettent donc des eaux usées non traitées dans les cours d ’eau
et les zones ouvertes adjacentes, créant ainsi des risques sanitaires et
environnementaux pour les communautés en aval. Environ 90 % de ces ménages se
trouvent en Cisjordanie136.
108. En raison des pénuries d’électricité et de l’insuffisance des infrastructures, la
qualité des eaux usées traitées produites dans la bande de Gaza et déversées dans la
mer Méditerranée est bien inférieure aux normes internati onales. En conséquence,
plus des trois quarts des plages de Gaza sont polluées et interdites à la baignade,
tandis que l’aquifère côtier est encore plus pollué par la percolation d ’eaux usées mal
traitées137.
109. Près de 29 000 foyers du Territoire palestinien occupé ne disposent pas de
services adéquats de collecte des déchets solides ou sont situés à proximité de
décharges non réglementées. Cela expose les gens à des risques sanitaires et
environnementaux, notamment le mélange de déchets médicaux et électroniq ues
dangereux et d’ordures ménagères ordinaires. Les déchets accumulés attirent
également des animaux qui sont de possibles vecteurs de maladies et contaminent les
ressources en eau souterraine et les terres agricoles 138.
110. Au moins 144 écoles en Cisjordanie et 34 à Gaza ne disposent pas d’installations
WASH (principalement des toilettes, des postes d ’eau potable et de lavage des mains)
conformes aux normes officielles. Il en va de même pour 132 unités de soins de santé
en Cisjordanie et 140 à Gaza. La surpop ulation des installations existantes qui en
résulte a sapé les pratiques d’hygiène nécessaires pour combattre la pandémie. Dans
ce contexte, au moins sept centres de quarantaine à Gaza ont un accès insuffisant à
l’eau potable et aux systèmes d’évacuation des eaux usées139.
Santé
111. Les Palestiniens qui vivent sous l’occupation sont exposés à des niveaux élevés
de violence et d’insécurité, qui ont des répercussions sur leur santé physique et
mentale et leur bien-être. Le grand nombre de blessures résultant d e l’usage de la
force par Israël contre les participants aux manifestations de la Grande marche du
retour à Gaza au cours des années précédentes a des effets cumulatifs sur le système
de santé. Cela a créé des besoins et des handicaps à long terme, tandis que le manque
de contrôle et l’imprévisibilité de nombreux aspects de la vie sous occupation
contribuent au stress et à l’anxiété140.
112. Les premiers cas confirmés de COVID-19 sont apparus dans le Territoire
palestinien occupé en mars 2020. L’Autorité palestinienne a imposé de sévères
mesures de confinement et a ralenti la propagation du virus. Elle a assoupli les
__________________
135 Bureau central palestinien de statistique et Régie palestinienne des eaux, « Joint press release on
the occasion of World Water Day ».
136 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 38.
137 Ibid.
138 Ibid.
139 Ibid.
140 Renseignements communiqués par l’OMS.
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restrictions en juin 2020. En conséquence, le nombre de cas confirmés a bondi de
19 594 en août 2020 à 270 878 en mars 2021, avec 2 881 décès 141.
113. Alors que les hôpitaux palestiniens étaient dépassés face au nombre d ’infections
en mars 2021, et alors qu’Israël est classé au premier rang mondial en ce qui concerne
le taux de vaccination par habitant, l’accès des Palestiniens aux vaccins contre la
COVID-19 restait limité. Sur 3 millions d’adultes, seuls 8 687 étaient complètement
vaccinés à la fin du mois de mars 2021 et 78 379 avaient reçu leur première injection.
Israël a vacciné les Palestiniens de Jérusalem-Est et 120 000 Palestiniens travaillant
en Israël142.
114. En février 2021, un certain nombre d ’organisations humanitaires internationales
ont déclaré que le système de santé palestinien avait été sapé à un point tel qu’il ne
disposait pas des ressources financières ou matérielles nécessaires pour pouvoi r
orchestrer de manière indépendante une ré ponse efficace à la COVID-19. Le système
de santé de Gaza, en particulier, était au bord de l ’effondrement. Plus de 53 ans
d’occupation militaire israélienne du Territoire palestinien, y compris le bouclage des
terres et le blocus de la bande de Gaza par I sraël, séparant l’enclave côtière de la
Cisjordanie, avaient selon elles contribué à l ’état de délabrement actuel du système
de santé palestinien143.
115. L’exode du personnel médical quittant Gaza pour chercher de meill eures
conditions de vie a également compromis le système de santé bien avant l’arrivée de
la pandémie de COVID-19144. Les ressources de santé limitées à Gaza sont déployées
pour dispenser les services de santé de base, qui sont essentiels. Les soins essenti els
de santé maternelle et procréative ne sont pas suffisamment prioritaires et sont
insuffisamment financés, ce qui accroît le risque de morbidité et de mortalité. Les
facteurs de stress cumulés, notamment les blocus, la pandémie de COVID -19 et les
pertes de revenus, ont entraîné une nouvelle dé térioration de la situation humanitaire,
ce qui a eu un impact psychologique désastreux 145, puisqu’environ 198 000 enfants
souffrent de troubles mentaux graves ou modérés 146.
116. Les politiques discriminatoires de planific ation et de zonage dissuadent les
communautés palestiniennes de Jérusalem-Est, du quartier H2 d’Hébron et de la
zone C d’ouvrir des établissements de santé. Les hôpitaux de haut niveau de
Jérusalem-Est sont isolés du reste de la Cisjordanie, les patients étant confrontés à un
accès imprévisible et à des restrictions arbitraires en raison des retards et des refus de
permis147.
117. L’état fragile du système de santé a nécessité le transfert de patients en Israël,
en Jordanie et en Égypte. Ces transferts ont été su spendus à plusieurs reprises pour
diverses raisons au cours de la période considérée, notamment la flambée de
__________________
141 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU dans le Territoire palestinien
occupé, « COVID-19 emergency situation report, No. 28 » ; et base de données de l’OMS sur la
maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) dans le Territoire palestinien occupé, consultable à
l’adresse
https://app.powerbi.com/view?r=eyJrIjoiODJlYWM1YTEtNDAxZS00OTFlLThkZjktNDA1ODY2
OGQ3NGJkIiwidCI6ImY2MTBjMGI3LWJkMjQtNGIzOS04MTBiLTNkYzI4MGFmYjU5MCIsI
mMiOjh9.
142 Our World in Data, Coronavirus (COVID-19) base de données sur la vaccination, consultable à
l’adresse https://ourworldindata.org/covid-vaccinations?country=PSE.
143 Oxfam et al. « Free and equitable access and distribution of COVID-19 vaccine in OPT », lettre
conjointe sur la distribution des vaccins pour les Palestiniens, 18 février 2021 .
144 Renseignements communiqués par la CNUCED.
145 Renseignements communiqués par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
146 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs Overview 2021, p. 27.
147 Renseignements communiqués par l’OMS.
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COVID-19 et la suspension de la coordination entre l ’Autorité palestinienne et
Israël148.
118. Pendant la pandémie de COVID-19, Israël a continué à imposer son régime de
permis aux patients palestiniens, aux personnes qui les accompagnent et au personnel
de santé. Au cours du quatrième trimestre de 2020, 71 % des patients ayant demandé
un permis pour Gaza ont reçu une réponse positive, 27 % des demandes ont été
approuvées après la date de rendez-vous à l’hôpital et 2 % des demandes de permis
ont été refusées. Seules 44 % des demandes de permis d’accompagnement de patients
ont été approuvées149.
119. Les attaques contre les membres du personnel de santé dans le Territoire
palestinien occupé ont continué. L’OMS a enregistré 59 attaques de ce type en 2020.
Ces attaques ont notamment consisté à entraver la prestation de services de soins de
santé, avec 12 cas d’obstruction de l’accès des ambulances à des personnes ayant
essayé des blessures mortelles. Trente six affaires avaient trait à des violences
physiques contre des membres du personnel soignant, des ambulances et des
établissements de santé, et six concernaient la détention et/ou l ’arrestation de
membres du personnel soignant, d’ambulanciers, de patients ou de personnes
accompagnant des patients, y compris l’arrestation de membres du personnel
paramédical auxquels il était reproché d ’avoir distribué des supports d ’information
sur la COVID-19150.
120. Le 15 avril 2020, les forces de sécurité israéliennes ont effectué un raid et fermé
une clinique de dépistage dans le quartier densément peuplé de Silwan, sous prétexte
que les tests de dépistage avaient été fournis par l ’Autorité palestinienne. Le retard
pris pour assurer une réponse adéquate à la propagation de la pandémie suggère un
traitement discriminatoire des communautés palestiniennes de Jérusalem -Est151.
Éducation
121. L’éducation dans le Territoire palestinien occupé était dans un état critique avant
la pandémie, en grande partie à cause des politiques et pratiques liées à l ’occupation,
notamment les restrictions d’accès à l’éducation, les attaques contre les étudiants et
le personnel, et la destruction des infrastructures éducatives 152 . La pandémie de
COVID-19 a encore aggravé cette situation, faisant passer le nombre d ’enfants ayant
besoin d’une aide à l’éducation de 416 000 à la fin de 2019 à 504 000 à la fin de
2020153.
122. La pandémie ayant entraîné la fermeture d ’écoles et d’universités, le Ministère
palestinien de l’éducation a lancé un portail d’apprentissage en ligne, tandis que les
universités ont développé indépendamment leurs propres portails et ressources
d’apprentissage en ligne. Les obstacles à l’apprentissage en ligne ont trait notamment
aux problèmes d’infrastructure, à la faiblesse des réseaux Internet, aux coupures de
courant (en particulier à Gaza) et à la sensibilisation insuffisante des étudiants et de
__________________
148 Banque mondiale, « Economic monitoring report », par. 9.
149 Calcul de la CESAO à partir des données de l’OMS, Health Cluster Bulletin: Occupied Palestinian
Territory, décembre 2020.
150 Renseignements communiqués par l’OMS.
151 A/75/199, par. 14.
152 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
153 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 34.
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leurs familles à l’importance de l’apprentissage en ligne, ainsi qu ’au manque d’accès
aux services de données mobiles 3G à Gaza154.
123. De plus, le matériel et les équipements en ligne destinés aux étudiants, en
particulier ceux de Gaza, de Jérusalem-Est et de la zone C, sont inaccessibles aux
étudiants de ces zones. Seuls 30 % des ménages de Gaza disposent d’un ordinateur155.
Ces difficultés sont encore exacerbées par la nécessité d ’atteindre les élèves ayant des
besoins particuliers et de fournir un soutien psychosocial aux élèves touchés par le
COVID-19156.
124. En 2020, le module de l’Éducation du Fonds des Nations Unies pour l’enfance
a enregistré 119 affaires touchant à l’éducation concernant environ 7 000 étudiants,
y compris des tirs de grenades lacrymogènes sur les locaux des écoles et/ou sur les
élèves qui se rendaient dans les écoles des zones C et H2. Les en fants les plus touchés
sont ceux qui doivent parcourir de longues distances à pied pour rejoindre leur école,
et qui doivent souvent traverser un ou deux points de contrôle 157.
125. Au cours de la période considérée, l’UNRWA a documenté six affaires distinctes
au cours desquelles des balles réelles, des balles en métal recouvertes de plastique,
des bombes lacrymogènes ou d’autres armes ont atterri dans ses écoles en Cisjordanie.
L’un de ces incidents s’est produit à l’école de filles dans le camp Jalazone, pendan t
la journée scolaire, et a touché 300 élèves 158.
L’impact genré de l’occupation sur les femmes et les filles
126. Les 54 années d’occupation et les 14 années de bouclage de la bande de Gaza
ont eu des répercussions spécifiquement liées au genre, entraînant des préjudices
uniques. Les risques, vulnérabilités et préjudices propres au genre connus par les
femmes et les filles sont aggravés par les normes et pratiques socioculturelles et
exacerbés par des facteurs superposés découlant de la pandémie d e COVID-19 et des
confinements qui ont été décidés dans l’espoir de l’endiguer159.
127. La crise de protection omniprésente créée par l ’occupation prolongée pour les
femmes et les filles palestiniennes est aggravée par les inégalités de genre et les
violences de genre qui sévissent en même temps, notamment les mariages précoces
et forcés, la violence entre partenaires intimes, les restrictions d ’accès à la sphère
publique, les limitations du pouvoir de décision et l ’impossibilité d’accéder aux
services sociaux de base 160 ,161 . Par exemple, le mariage précoce est couramment
utilisé par les familles comme un mécanisme d ’adaptation pour réduire les dépenses,
et c’est la cause la plus importante d’abandon scolaire chez les filles, suivie par
l’inquiétude suscitée par les problèmes rencontrés avec les forces israéliennes et les
colons162.
__________________
154 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), « COVID-19
in Palestine: how distance learning will help student continue education », 12 avril 2020.
155 Gisha, « Remote learning », 13 octobre 2020
156 Renseignements communiqués par l’UNESCO.
157 Renseignements communiqués par l’UNICEF.
158 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
159 Renseignements communiqués par l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes).
160 FNUAP, « Child marriage in the occupied Palestinian territory », novembre 2016.
161 Eileen Kuttab and Brian Heilman, Understanding Masculinities: Results from the Men and Gender
Equality Survey (IMAGES)-Middle East and North Africa – Palestine (Institute of Women’s
Studies, UN-Women and Promundo, 2017).
162 Bureau de la coordination des a ffaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 35
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128. La pandémie de COVID-19 a renforcé ces préoccupations en matière de
protection, car la violence à l’encontre des femmes et des filles dans la sphère privée
et en ligne a augmenté, avec un accès limité aux services de protection ou de
soutien163. Ainsi, alors que les autorités palestiniennes ont signalé une diminution du
nombre de cas de violence domestique, les organisations de la société civile
confirment que l’incidence de la violence domestique a augmen té dans l’ensemble du
Territoire palestinien occupé164. Cela s’explique peut-être par le fait que les femmes
ne sont pas toujours en mesure de signaler les atteintes en raison des restrictions de
mouvement liées au confinement165.
129. Les femmes et les filles palestiniennes sont victimes de l’usage de la force et
d’atteintes, notamment de violences physiques, verbales et psychologiques et de
harcèlement, de la part des forces de sécurité et des colons israéliens 166. Plusieurs
affaires révèlent que les Palestinienn es sont particulièrement visées par la violence
des colons dans leurs foyers pendant la journée, lorsque les hommes sont
généralement absents. En outre, les femmes enceintes et les femmes ayant récemment
accouché peuvent subir des blessures supplémentaires ou d’autres conséquences de
ces attaques167.
130. Les raids nocturnes et les arrestations par les soldats israéliens se sont poursuivis
pendant la pandémie, provoquant un stress supplémentaire pour les femmes. Les
femmes passeraient beaucoup de temps à désinfec ter leur maison après les raids, et
s’inquiètent de la santé et du risque d’exposition des membres de leur famille au
COVID-19 en raison du manque de protocoles d ’hygiène de la part des soldats
israéliens168.
131. L’emploi des femmes a été sévèrement touché par la pandémie, en particulier
dans le secteur de l’agriculture, où les Palestiniennes sont représentées de manière
disproportionnée169. Toutefois, ce sont les femmes en situation de handicap qui sont
les plus touchées, tant dans le secteur formel qu’informel, en raison de l’augmentation
du taux de chômage, ce qui entrave leur capacité à satisfaire leurs besoins
fondamentaux170.
132. Combinée aux normes de genre en vigueur, la pandémie a accru la pression
exercée sur les femmes et les filles pour qu ’elles s’occupent des malades et des
personnes âgées, elle a augmenté le poids des obligations ménagères pesant sur elles
et elle les a obligées à faire école aux enfants à domicile 171. La pandémie a également
exacerbé les risques pour les femmes enceintes et allaitantes, qui sont désormais
moins susceptibles de se rendre à leurs rendez -vous de routine, en raison des mesures
de confinement et de la peur de l’infection172.
__________________
163 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
164 Women’s Centre for Legal Aid and Counselling, « COVID-19 and women’s rights in Palestine »,
2020 ; Zeudi Liew, COVID-19 Protection Needs Identification and Analysis in the State of
Palestine (UNICEF, 2020) ; et Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU dans
le Territoire palestinien occupé, « A crisis within a crisis: fighting gender-based violence during
COVID-19 », Humanitarian Bulletin, March –May 2020.
165 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
166 A/75/199, par. 42.
167 A/75/376, par. 21
168 Women’s Centre for Legal Aid and Counselling, « COVID-19 and women’s rights in Palestine ».
169 Ibid., « The culture of impunity: Israel’s ongoing violations against Pale stinian women during
COVID-19 », May 2020, p. 9.
170 Renseignements communiqués par ONU-Femmes.
171 FNUAP et autres, « Impact of the COVID-19 outbreak and lockdown on family dynamics and
domestic violence in Palestine », juin 2020Error! Hyperlink reference not valid., p. 6.
172 Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Humanitarian Needs Overview
2021, p. 28
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133. L’accès des femmes aux soins de santé vitaux a été affecté par les politiques
israéliennes pendant la pandémie. L’accès aux soins médicaux était limité aux
habitants de Jérusalem et les déplacements vers la Cisjordanie étaient interdits 173.
III. Golan syrien occupé
134. Le Secrétaire général continue de réaffirmer la validité de la résolution
497 (1981), dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par
Israël d’imposer ses lois, sa juridiction e t son administration dans le territoire syrien
occupé des hauteurs du Golan était nulle et no n avenue et sans effet juridique sur le
plan international.
135. On compte dans le Golan syrien occupé près de 50 000 habitants, dont environ
la moitié sont des colons israéliens vivant dans 34 colonies illégales. La population
syrienne, soit presque 27 000 âmes, est répartie dans cinq villages dont la superficie
correspond approximativement à 5 % du territoire du Golan syrien occupé. Les
Syriens de la zone doivent en outre faire face à de lourdes restrictions discriminatoires
imposées par Israël dans le domain e du bâtiment, d’où résultent la fragilisation des
infrastructures et le surpeuplement des villages 174.
136. Dans sa résolution 2021/4, le Conseil économique et social a réaffirmé que
l’implantation et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et des
infrastructures correspondantes dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé étaient illégales et constituaient un
obstacle majeur au développement économiq ue et social. L’implantation de colonies
de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé et l ’expansion des
colonies existantes sont constitutive s de transfert par Israël de sa propre population
civile dans le territoire par lui occupé, ce qui est interdit au regard du droit
international humanitaire.
137. Le 14 juin 2020, Israël a approuvé la construction d ’une nouvelle colonie dans
le Golan syrien occupé, pour abriter 300 familles. Des articles publiés dans un média
israélien ont indiqué que le Gouvernement israélien prévoyait d’installer 250 000
colons israéliens dans le Golan syrien occupé au cours des 30 prochaines années en
construisant des milliers d’unités de logement et en menant des projets de transport
et de tourisme175.
138. Le Comité spécial a reçu des informations concernant des pratiques
discriminatoires persistantes à l’égard des Syriens dans le Golan syrien occupé,
notamment en matière d’accès à la terre et à l’eau. Il a appris que des avantages
financiers étaient accordés aux colons i sraéliens pour faciliter l’accès au logement,
alors que les Syriens rencontrent de plus en plus de difficultés pour obtenir de s permis
de construire. Le nouveau système israélien de cadastre a institué un nouveau
règlement en application duquel des documen ts particuliers doivent être présentés
pour prouver le droit de propriété. La plupart des Syriens possèdent d ’anciens
documents de propriété qui ne concordent pas avec le nouveau système et font face à
la perspective de ne pas pouvoir prouver leur droit de propriété sur leurs terres176.
__________________
173 Women’s Centre for Legal Aid and Counselling, « The culture of impunity », p. 2.
174 A/74/357, par. 71.
175 A/75/199, par. 70.
176 Ibid., par. 71.
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139. Le Gouvernement de la République arabe syrienne a signalé que les résidents
avaient été menacés d’expropriation de leurs terres s’ils n’acceptaient pas les
documents de propriété délivrés par le bureau israélien du cadastre 177.
140. Un projet d’éoliennes qui sera mis en oeuvre par une société énergétique
israélienne sur des terres agricoles dans trois v illages syriens suscite de sérieuses
inquiétudes. Selon le Gouvernement de la République arabe syrienne, le projet sera
construit sur 6 000 dunums de terres agricoles appartenant à des citoyens syriens.
Dans ce projet, les villages syriens seraient encerc lés, ce qui limiterait leur capacité
d’expansion, et aurait des effets négatifs graves sur l ’environnement et sur la santé
des personnes vivant à proximité du projet 178 . La République arabe syrienne a
également noté que les autorités israéliennes avaient arrêté des personnes qui avaient
protesté contre l’installation des éoliennes et que certaines avaient été visées par des
actions en justice179.
141. Les changements apportés aux programmes scolaires actuellement enseignés
dans les écoles du Golan syrien occupé sont perçus comme visant à influencer les
jeunes étudiants et à les détacher de leur identité syrienne et à leur imposer une
nouvelle idéologie incompatible avec leur culture locale. Ils visent également à
faciliter leur intégration dans la société israélienne, notamment en servant dans
l’armée israélienne180.
142. L’importance de l’emploi agricole a diminué au cours de la dernière décennie,
en raison de la perte du marché syrien, qui ne pouvait plus acheter de pommes et
d’autres produits provenant du Golan syrien occupé. La plupart des ménages ont
cependant gardé un pied dans l’agriculture à petite échelle, souvent comme activité
secondaire. L’attachement culturel à la terre et à l’agriculture resterait élevé. Un
citoyen syrien sur cinq dans le Golan syrien occupé travaille aujourd ’hui dans la
construction. Beaucoup sont employés dans les colonies israéliennes et en Israël,
parfois sur une base saisonnière181.
IV. Conclusion
143. L’occupation israélienne prolongée du Territoire palestinien et d u Golan syrien
occupé ne cesse d’avoir des retombées sur les conditions de vie des populations
palestinienne et syrienne et de nuire au développement économiqu e et social des
territoires occupés. L’occupation, les politiques et les pratiques israéliennes o nt des
répercussions multiples et un effet d ’ensemble sur l’avenir des populations sous
occupation.
144. Compte tenu de la situation socioéconomique dans le Territ oire palestinien
occupé, la réalisation des objectifs de développement durable semble hors de por tée
sans un changement radical du système actuel. Les restrictions imposées par Israël,
l’intensification de ses activités d ’implantation illégales et ses autr es pratiques ont
pour effet non seulement d’empêcher le développement des territoires occupés et de
saper les efforts déployés pour lutter contre la pandémie de COVID -19, mais aussi de
provoquer des crises humanitaires nécessitant de réorienter les rares r essources
nationales et internationales, initialement consacrés au développement, à des activités
de secours immédiat. La crise financière palestinienne et la fragmentation du territoire
__________________
177 A/75/328, par. 11.
178 A/75/199, par. 72.
179 A/75/328, par. 16.
180 A/75/199, par. 73.
181 Organisation internationale du Travail, document LC.109/DG/APP, par. 148 et 149.
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palestinien ont abouti à une économie fragmentée qui dépend d ’Israël et de l’aide
étrangère.
145. Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 et ses répercussions économiques vont
probablement aggraver les difficultés sociales et économiques et pourraient détériorer
davantage les conditions de vie des Palestiniens. Ses effets sur le peuple palestinien
sont multipliés en raison des politiques et pratiques israélienne s de longue date. Le
système de santé palestinien était déjà au bord de l ’effondrement, notamment à Gaza,
avant la pandémie.
146. Les bouclages imposés dans Gaza et les autres mesures restrictives prises par
Israël, ainsi que les montées fréquentes de la violence et la diminution du financement
des donateurs ont créé une situation critique à Gaza qui nécessite une intervention
immédiate de la communauté internationale.
147. Les perspectives de l’économie palestinienne sont négatives, si le statu quo
actuel persiste. La crise de financement à laquelle est confronté l ’UNRWA et la baisse
de l’aide des donateurs sont d’autres facteurs qui ne font qu’aggraver les conditions
déjà précaires de centaines de milliers de Palestiniens.
148. Israël continue de mettre en oeuvre des politiques et des pratiques contraires aux
résolutions applicables du Conseil de sécurité, au droit international humanitaire e t
au droit international des droits humains. Ce rtaines pratiques peuvent être considérées
comme discriminatoires et d’autres s’apparentent au transfert forcé de personnes
protégées ou à une peine collective, ce qui pourrait constituer une violation grave d e
la quatrième Convention de Genève et du droit international.
149. Le respect du droit international est impératif, afin qu ’aucune partie ne puisse
jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient garanties pour tous les peuples
de la région, y compris les Palestiniens et les Syriens vivant sous occ upation. L’ONU
maintient la position qu’elle défend de longue date, à savoir que la paix durable et
globale ne sera possible que dans le cadre d ’une solution négociée à deux États. Le
Secrétaire général continuera de veiller à ce que l’ONU oeuvre en faveur de la création
d’un État palestinien d’un seul tenant, indépendant, démocratique et viable, vivant
côte à côte d’Israël, dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem pour capitale des deux
États, conformément aux résolutions applicables du Conseil de sécuri té et au droit
international.
Nations Unies A/77/90–E/2022/66
Assemblée générale
Conseil économique et social
Distr. générale
8 juin 2022
Français
Original : anglais
22-08721 (F) 160622 300622
*2208721*
Assemblée générale Conseil économique et social
Soixante-dix-septième session Session de fond de 2022
Point 58 de la liste préliminaire* Point 16 de l’ordre du jour
Souveraineté permanente du peuple palestinien
dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan
syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire
palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et de la population arabe du Golan syrien
occupé
Répercussions économiques et sociales de l’occupation
israélienne sur les conditions de vie du peuple
palestinien dans le Territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe
du Golan syrien occupé
Note du Secrétaire général
Résumé
Dans sa résolution 2021/4, intitulée « Répercussions économiques et sociales
de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem -Est, et de la population arabe du
Golan syrien occupé », le Conseil économique et social a prié le Secrétaire général
de présenter par son intermédiaire à l’Assemblée générale, à sa soixante-quinzième
session, un rapport sur l’application de ladite résolution. Dans sa résolution 2021/5,
intitulée « La situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter », le Conseil a par
ailleurs demandé au Secrétaire général d’inclure dans ce rapport des informations sur
les effets de l’occupation touchant plus particulièrement les femmes et sur les progrès
accomplis dans l’application de la résolution. Dans sa résolution 76/225, intitulée
« Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien
occupé sur leurs ressources naturelles », l’Assemblée a prié le Secrétaire général de
lui présenter un rapport, par l’intermédiaire du Conseil, à ses soixante-seizième et
soixante-dix-septième sessions. Établi par la Commission économique et sociale pour
l’Asie occidentale (CESAO), le présent rapport est soumis en application des
résolutions susmentionnées.
* A/77/50.
A/77/90
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Il rend compte des pratiques et mesures auxquelles Israël continue de recourir,
en particulier celles qui constituent des violations du droit international humanitaire
et du droit international des droits de l’homme et qui ont des répercussions sur la
situation économique et sociale des populations vivant sous l ’occupation militaire
israélienne, et l’on s’y intéresse en outre aux retombées de l’occupation sous l’angle
des questions de genre.
La CESAO tient à exprimer sa reconnaissance pour les contributions des entités
suivantes : Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Bureau du
Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen -Orient, Conférence des
Nations Unies sur le commerce et le développement, Entité des Nations Unies pour
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche -
Orient, Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Organisation des Nations Unies
pour le développement industriel, Organisation internationale du Travail,
Organisation mondiale de la Santé, Programme alimentaire mondial, Programme des
Nations Unies pour l’environnement, Programme des Nations Unies pour les
établissements humains, et Registre de l’Organisation des Nations Unies concernant
les dommages causés par la construction du mur dans le Territoire palestinien occupé.
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I. Introduction
1. Dans sa résolution 2021/4, le Conseil économique et social s’inquiète des
répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions
de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé. Il a par ailleurs mis
l’accent, dans sa résolution 2021/5, sur la dissemblance de ces répercussions en
fonction du genre. Dans sa résolution 76/225, l’Assemblée générale a exigé d’Israël,
Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de
mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.
2. On trouvera dans la présente note des informations sur les faits nouveaux
pertinents à cet égard qui sont survenus au cours de la période à l’examen, allant du
1er avril 2021 au 31 mars 2022.
II. Territoire palestinien occupé
Pratiques et politiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé
3. Durant la période à l’examen, Israël a continué de mettre en oeuvre diverses
politiques et pratiques – en matière notamment d’expansion des colonies, de
démolition d’édifices et de logements palestiniens, de b ouclages, et de restrictions
d’accès et de circulation – suscitant des inquiétudes quant à un éventuel usage
disproportionné de la force, et maintenu d ’autres aspects de son occupation de longue
date, qui ont eu de lourdes conséquences pour la vie des Palestiniennes et Palestiniens
sur les plans humanitaire, social et politi que et sur la capacité de ces personnes
d’exercer leurs droits humains fondamentaux.
4. Des préoccupations subsistent quant à la conformité de ces politiques et
pratiques avec les obligations incombant à Israël en vertu du droit international
humanitaire et du droit international des droits de l’homme1.
5. Tout au long de l’année 2021, Israël a intensifié la répression exercée sur les
Palestiniens qui exprimaient leur désapprobation, concernant en particulier
l’occupation et l’expansion des colonies, ce qui suscite des inquiétudes quant au
respect du droit à la vie et à l’intégrité physique des Palestiniens ainsi que d ’autres de
leurs droits civils et politiques. Les acteurs et membres d ’organisations de la société
civile qui recueillent des preuves des viola tions du droit international commises par
Israël afin que celui-ci en réponde, l’accusent d’apartheid et plaident pour des
sanctions internationales, ont continué d ’être pris pour cibles par les autorités
israéliennes et de faire l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires, de restriction
à la liberté de circulation et d’autres restrictions2.
6. Les ordonnances militaires israéliennes appliquées en Cisjordanie permettent
aux dirigeants de l’armée de qualifier d’« illégale », d’« hostile » ou de « terroriste »
pratiquement toute association et de mettre en détention pour instigation toute
personne manifestant de la « sympathie » ou du « soutien » pour ces entités
« illégales », y compris en chantant des slogans. Ces multiples restrictions comportent
un risque important de criminalisation de l’exercice légal des libertés d’expression,
de réunion pacifique et d’association. En mars 2020, Israël avait interdit 430
__________________
1 Voir E/2021/73, A/76/333, A/76/336, et A/HRC/49/85.
2 A/76/333, par. 5 et 22.
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organisations qu’il qualifiait d’« illégales », dont tous les grands partis politiques, tels
que le Fatah – parti au pouvoir3.
7. Fait inquiétant, en juillet 2021, deux organisations ont appris que le commandant
militaire israélien pour la Cisjordanie les avait déclarées « associations illicites ». Le
19 octobre 2021, sur le fondement de la loi antiterroriste de 2016, le Ministre israélien
de la défense a déclaré « organisations terroristes » les six organisations de défense
des droits humains et organisations humanitaires palestiniennes suivantes :
l’Association Al-Damir pour le soutien aux prisonniers et la défense de leurs droits
fondamentaux, l’organisation Al-Haq, le Bisan Center for Research and Development,
l’organisation Defense for Children International (section consacrée à la Palestine),
l’Union of Agricultural Work Committees et l’Union of Palestinian Women’s
Committees. Ces organisations s’emploient depuis des décennies à promouvoir les
droits humains et à fournir l’aide humanitaire dont le Territoire palestinien occupé a
cruellement besoin, et elles sont des partenaires clefs de l’Organisation des Nations
Unies. Les motifs sous-tendant certaines décisions font référence à des activités de
défense des droits humains tout à fait pacifiques et légitimes. Il est indiqué dans ces
décisions, qui ont été modifiées après quelques semaines, que les organisations visées
sont liées au Front populaire de libération de la Palestine et qu ’elles ont obtenu des
ressources financières qui ont terminé en la possession de celui-ci. À la fin de la
période considérée, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
(HCDH) n’avait connaissance d’aucune preuve crédible à même d’étayer ces
accusations4.
8. Le 27 mai 2021, le Conseil des droits de l’homme a décidé de créer une
commission d’enquête internationale indépendante chargée d ’enquêter dans le
Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en Israël sur toutes les
violations présumées du droit international human itaire et sur toutes les violations
présumées du droit international des droits de l ’homme et toutes les atteintes à ce
droit qui auraient été commises avant et depuis le 13 avril 2021, ainsi que sur toutes
les causes profondes des tensions récurrentes, de l’instabilité et de la prolongation du
conflit, y compris la discrimination et la répression systématiques fondées sur
l’identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse 5.
Emploi de la force
9. En dépit de l’obligation qui leur incombe en vertu du droit international de
protéger les civils palestiniens, les forces de sécurité israéliennes 6 ont continué
d’adopter des mesures et des pratiques qui suscitent de graves préoccupations quant
à l’emploi excessif de la force, pouvant constituer dans certain s cas une privation
arbitraire de la vie, voire une exécution extrajudiciaire. Le droit international des
droits de l’homme et le droit international humanitaire sont simultanément
applicables dans le Territoire palestinien occupé, à savoir à Gaza et en Ci sjordanie, y
compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, d’où notamment
l’applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes
civiles en temps de guerre (IVe Convention de Genève), par laquelle Israël, Puissance
occupante, est lié7.
__________________
3 Ibid., par. 18.
4 A/HRC/49/25, par. 36.
5 A/HRC/RES/S-30/1.
6 On entend par « forces de sécurité israéliennes » toutes les institutions militaires et de sécurité du
pays.
7 A/75/336, par. 4, et A/76/333, par. 11.
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10. Au cours de la période considérée, les forces militaires et de sécurité
israéliennes ont tué 351 Palestiniens, dont 22 filles, 64 garçons et 46 femmes, et en
ont blessé 20 772 autres, dont 519 femmes et 3 432 enfants (dont 312 filles)8.
11. En 2021, trois fois plus de morts qu’en 2020 ont été à déplorer en Cisjordanie,
y compris à Jérusalem-Est, tandis que le nombre de blessés s’est vu multiplié par cinq
et celui de blessés par balles réelles par sept 9.
12. La période à l’examen a également été marquée par une forte augmentation de
l’emploi manifestement excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes lors
de manifestations, notamment au moment de l’escalade des hostilités survenue en mai
2021. Les forces de sécurité israéliennes ont utilisé des balles réelles pour réprimer
les manifestations de masse organisées travers la Cisjordanie en solidarité avec les
Palestiniens de Jérusalem-Est et de Gaza10. Le Haut-Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme a recensé de nombreux cas de possible emploi injustifié ou
excessif de la force contre des hommes, des femmes et des enfants palestiniens qui se
rassemblaient pour prier, protester ou chanter, ou dont le seul crime était d ’avoir hissé
le drapeau palestinien dans différents qu artiers de Jérusalem-Est, et contre des
journalistes qui couvraient ces événements11.
13. Dans de nombreux cas, l’emploi de la force par les forces de sécurité
israéliennes en réponse à des attaques avérées ou présumées de Palestiniens contre
des Israéliens ne semblait pas répondre aux critères de légalité, de nécessité et de
proportionnalité, ce qui a entraîné des homicides illicites, y compris d ’éventuelles
exécutions extrajudiciaires12. Dans au moins trois cas où les forces de sécurité
israéliennes ont prétendu avoir tiré et tué des Palestiniens pour riposter à une attaque
avérée ou présumée, l’enquête menée par le HCDH n’a révélé aucun élément
indiquant qu’une attaque avait été lancée ou même tentée, et les preuves disponibles
indiquaient un emploi injustifié de la force létale ayant entraîné la mort 13.
14. Une impunité généralisée concernant l’emploi illégal de la force a été constatée.
Dans un contexte de manque de transparence sur l ’ouverture, l’état d’avancement et
la clôture des enquêtes relativ es au meurtre de Palestiniens, il semble au Comité des
droits de l’homme que les normes minimales de transparence, d ’indépendance, de
diligence, de rigueur et de crédibilité applicables en la matière ne sont pas
respectées14.
15. Du 10 au 21 mai 2021 a eu lieu la plus grave escalade des hostilités armées entre
Israël et les groupes armés palestiniens à Gaza depuis 2014, laquelle a fait 281 morts,
dont 71 enfants, et 10 000 blessés, dont 548 enfants et 491 femmes, du côté
palestinien. Comme lors d’autres épisodes de montée de la violence, de nombreuses
blessures pourraient entraîner des handicaps permanents ou à long terme. Neuf
Israéliens (dont deux enfants, quatre femmes et un soldat) et trois ressortissa nts
__________________
8 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données sur les victimes, disponible (en anglais) à l ’adresse
suivante : www.ochaopt.org/data/casualties (consultée le 31 mars 2022).
9 Renseignements communiqués par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ; UNRWA, base de données du
Département de la protection et de la neutralité, 2021.
10 A/76/333, par. 13.
11 Ibid., par. 15.
12 Ibid., par. 11.
13 Ibid.
14 A/76/333, par. 16.
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étrangers ont été tués et des centaines d ’Israéliens blessés au cours des
affrontements15.
16. Bien que les forces de sécurité israéliennes aient déclaré qu ’elles avaient ciblé
des membres de groupes armés et leurs infrastructures militaires et qu ’elles avaient
parfois pris des précautions, y compris le lancement d ’avertissements, les attaques
israéliennes ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils, et provoqué la
destruction et l’endommagement d’un grand nombre de biens et d ’infrastructures de
caractère civil. Alors qu’Israël affirme que nombre de ces structures accueillaient des
groupes armés ou étaient utilisées à des fins militaires, le HCDH a indiqué n ’avoir vu
aucune preuve étayant ces allégations16. Ces frappes suscitent des préoccupation s
quant au respect par Israël des principes de distinction et de proportionnalité inscrits
dans le droit international humanitaire 17.
Détention et mauvais traitements
17. Depuis 1967, les autorités israéliennes ont arrêté plus de 800 000 Palestiniens,
traduisant nombre d’entre eux devant des tribunaux militaires où la grande majorité
des affaires se terminent par une condamnation 18.
18. La plupart des détenus et prisonniers palestiniens sont toujours en détention en
Israël. Les transferts de personnes protégées, notamment celles accusées
d’infractions, dans le territoire de la Puissance occupante sont interdits par le droit
international humanitaire19.
19. Selon l’UNRWA, le nombre de Palestiniens se trouvant en détention a augmenté
de 23 % entre 2020 (4 582) et 2021 (5 648), ce qui fait de 2021 la troisième année à
avoir enregistré le plus grand nombre de détentions 20.
20. Au 10 mars 2022, 4 400 Palestiniens étaient détenus en tant que « prisonniers
de sécurité » dans des prisons israéliennes, dont 160 enfants et 33 femmes. Parmi eux
se trouvaient 490 personnes placées en internement administratif sans inculpation ni
jugement par les autorités israéliennes21.
21. La pratique de l’internement administratif par les autorités israéliennes reste très
préoccupante. Selon le Comité contre la torture, l ’internement administratif pendant
des périodes excessivement longues peut constituer une forme de mauvais
traitement22.
22. Il est également très préoccupant de constater qu’il n’y a pas eu de véritable
obligation de rendre des comptes concernant les cas signalés d ’éventuels actes de
torture et de mauvais traitements infligés à des Palestiniens en détention en Israël 23.
Selon le Comité public contre la torture en Israël, bien que plus de 1 300 plaintes pour
torture aient été déposées auprès du Ministère israélien de la justice depuis 2001,
__________________
15 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022: OPT (2021), p. 13, et Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination
des affaires humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, base de données sur les victimes,
disponible (en anglais) à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/casualties (consultée le
31 mars 2022).
16 A/76/333, par. 7.
17 A/76/299-S/2021/749, par. 41.
18 A/76/94-E/2021/73.
19 A/76/333, par. 26.
20 Renseignements communiqués par l’UNRWA ; UNRWA, base de données du Département de la
protection et de la neutralité, 2021.
21 Base de données de l’Association Al-Damir, disponible (en anglais) à l’adresse suivante :
www.addameer.org/index.php/statistics/2022/03 (consultée le 31 mars 2022).
22 CAT/C/ISR/CO/4, par. 17, et CAT/C/ISR/CO/5, par. 22 et 23.
23 A/76/333, par. 30.
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seules deux enquêtes criminelles ont été ouvertes, lesquelles ont toutes deux été
classées sans suite au cours de la période co nsidérée. De graves préoccupations ont
en outre été émises quant au fait que le Procureur général d ’Israël semble approuver
les méthodes d’interrogatoire employées par l’Agence israélienne de sécurité, au
mépris de l’interdiction de la torture en droit int ernational des droits de l’homme, qui
revêt un caractère absolu et non susceptible de dérogation 24.
23. Les cas documentés d’arrestations arbitraires et de mauvais traitements infligés
en détention, ainsi que la détention administrative d ’enfants, restent également très
préoccupants. Les témoignages de 64 enfants détenus par l’armée israélienne
indiquent que les mauvais traitements restent monnaie courante, que ce soit au
moment de l’arrestation initiale, du transfert, de l’interrogatoire ou de la détention, et
que, dans la plupart des cas, les enfants se sont vu refuser l ’accès à un avocat ou à un
parent avant et pendant leur interrogatoire, ont été contraints de signer des documents
en hébreu (une langue que nombre d ’entre eux ne comprennent pas) et n’ont pas été
correctement informés de leurs droits25.
24. Les Palestiniennes sont soumises à diverses formes de mauvais traitements
physiques et psychologiques tout au long de leur détention – notamment des
techniques d’interrogatoire humiliantes, l’obligation de tenir des positions de stress
prolongées et des privations de sommeil – et/ou sont détenues dans des conditions
très précaires26.
Destruction et confiscation de biens et d’infrastructures
25. Les démolitions et expulsions dont il est questio n ci-après donnent lieu à de
nombreuses violations des droits humains, venant alourdir le climat de coercition,
faire craindre des transferts forcés et faire douter du respect des dispositions du droit
international humanitaire que toute puissance occupant e est tenue d’observer,
notamment l’interdiction de détruire des biens et établissements consacrés à
l’instruction.
26. Les politiques israéliennes de zonage et de planification à Jérusalem -Est et dans
la zone C, qui constitue 60 % de la Cisjordanie, sont restrictives et discriminatoires
et sont considérées comme incompatibles avec les dispositions du droit international.
Ces politiques prévoient l’attribution des terres presque exclusivement aux colonies
israéliennes ou à l’armée, facilitant ainsi la croissance des colonies israéliennes, et
rendent presque impossible l’obtention de permis de construire par les Palestiniens,
ces derniers étant donc nombreux à devoir construire sans ces documents, au risque
d’être expulsés et déplacés et de voir leurs demeures dé molies.
27. Le 28 octobre et le 1er novembre 2021, les autorités israéliennes ont présenté des
plans pour la construction d ’unités de logement destinées aux Palestiniens, à savoir
quelque 6 000 habitations dans le quartier d’Issaouïyé, à Jérusalem-Est occupée, et
environ 1 300 unités dans la zone C27.
28. Rien que dans la zone C, plus de 15 500 ordres de démolition visant des
structures palestiniennes sont en attente d ’exécution28. À Jérusalem-Est occupée, au
__________________
24 A/HRC/49/25, par. 30.
25 A/76/333, par. 32 et 33.
26 Renseignements communiqués par l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes).
27 Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen -Orient,
« Security Council briefing on the situation in the Middle East, including the Palestinian question
(as delivered by UN Special Coordinator Wennesland) », 30 novembre 2021.
28 Voir A/75/86-E/2020/62, par. 2, et Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires, Humanitarian Needs Overview 2022, p. 51.
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moins un tiers des habitations palestiniennes ont été bâties en l ’absence d’un permis
de construire délivré par Israël, ce qui expose plus de 100 000 résidents à un risque
de déplacement29.
29. Au cours de la période considérée, les autorités israéliennes ont démoli 813
structures, dont 273 maisons et 145 constructions financées par des donateurs, et en
ont confisqué 222 autres, dont 48 financées par des donateurs30.
30. En 2021, un total de 140 structures financées par des donateurs, y compris des
habitations et des structures de subsistance, ont été démolies ou saisies, soit une
augmentation de 30 % par rapport à 202031. En tout, 673 structures financées par
l’Union européenne ont été démolies ou saisies par les autorités israéliennes entre
2016 et 202132.
31. En raison de l’amendement 116 à la loi israélienne sur la planification et la
construction, des propriétaires ont été forcés de démolir leur propre propriété, à défaut
de quoi ils auraient eu à payer des amendes de 300 000 NSI (à peu près 95 000
dollars), une somme largement supérieure aux moyens du ménage palestinien type 33.
Le nombre de structures ayant été démolies par leurs propr iétaires à Jérusalem-Est en
2021 représente 55 % du total des démolitions, contre 23 % en 201734.
32. En outre, 53 % des structures démolies ou saisies l’ont été sans avertissement
préalable, contre une moyenne de 30 % en 2018-2020 et de 10 % en 2016-201735.
33. À Gaza, quelque 16 250 logements et commerces ont subi des dommages plus
ou moins importants lors de l’escalade de la violence de mai 202136. Durant les
combats, 1 663 unités d’habitation ont notamment été détruites, ce qui a eu pour effet
d’aggraver la pénurie chronique et croissante de logements touchant cette région, qui
figure parmi les plus densément peuplées au monde et dont la population continue de
croître37.
34. En octobre, des bulldozers et des chars israéliens sont entrés dans la bande de
Gaza et y ont rasé au moins 13 dounoums de terre, détruisant au passage des cultures
et des infrastructures agricoles38.
__________________
29 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « High numbers of demolitions: the ongoing threats of demolition
for Palestinian residents of East Jerusalem », Bulletin humanitaire, décembre 2017.
30 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données sur les démolitions et les déplace ments en
Cisjordanie, disponible (en anglais) à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/demolition
(consultée le 31 mars 2021).
31 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 14.
32 Ibid., et Union européenne, « One year report on demolitions and seizures in the West Bank,
including East Jerusalem », 14 février 2021, p. 6 et 7.
33 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
34 Union européenne, « One year report on demolitions and seizures », p. 8.
35 Ibid., p. 9.
36 Estimations de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), et
Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, « Response to the escalation in the oPt: situation report, No. 2 »,
28 mai-3 juin 2021.
37 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires , Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 13 et 55.
38 A/76/333, par. 46.
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Activités de peuplement et violence des colons
35. L’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire
palestinien occupé et l’expansion des colonies existantes ont de lourdes retombées sur
les droits des Palestiniens et sont constitutives de transfert par Israël de sa propre
population civile dans le territoire par lui occupé, ce qui est interdit au regard du droit
international humanitaire39.
36. On estime à 678 800 le nombre de colons israéliens en Cisjordanie, répartis dans
170 colonies et 146 avant-postes, dont 227 100 à Jérusalem-Est40.
37. Israël continue de consolider illégalement des blocs de colonies par des réseaux
de route de contournement et le mur, mettant en péril la viabilité de la solution des
deux États et portant sérieusement atteinte aux droits des Palestiniens 41.
Actes de violence commis par des colons
38. Les attaques et actes d’intimidations que ne cessent de perpétrer, en toute
impunité, des colons israéliens constituent un élément important de l ’environnement
coercitif en place, dans lequel les Palestiniens sont exposés à un risque accru de
déplacement forcé42.
39. Durant la période considérée, la violence des colons a atteint des niveaux
inégalés depuis 2017. Ainsi, 502 cas de violences commises par des colons ont été
recensés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, contre 339 pour la période
précédente. La gravité des attaques s’est également intensifiée : les agressions
commises dans des communautés palestiniennes par des colons armés, parfois quand
les forces de sécurité israéliennes se trouvaient à proximité, et les agressions
commises contre des Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes aux côtés de
colons, sont particulièrement préoccupantes43. Des organisations de défense des droits
humains se sont par ailleurs dites inquiètes quant à l’existence d’une « politique de
soutien tacite » à la violence des colons contre les Palestiniens 44.
40. Durant la période considérée, 4 Palestiniens ont été tués et 1 722 autres blessés
lors d’actes de violence perpétrés par des colons. Entre 2008 et mars 2022, les attaques
de colons ont fait 226 morts et 5 252 blessés palestiniens45.
41. En septembre 2021, les colons avaient brûlé 338 oliviers et en avaient coupé,
déraciné ou vandalisé 149 autres46.
Environnement coercitif et déplacements de population
42. Il est toujours préoccupant de constater qu ’une combinaison de politiques et de
pratiques israéliennes dans la zone C, à Jérusalem-Est et dans la ville d’Hébron,
__________________
39 A/76/94, par. 34.
40 Union européenne, « Six-month report on Israeli settlements in the occupied West Bank, including
East Jerusalem », 22 novembre 2021.
41 A/HRC/49/85.
42 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 14.
43 A/HRC/49/85.
44 Yesh Din, « The impact of Israeli settlements in the West Bank on the human rights of
Palestinians », avril 2021, p. 8 et 9.
45 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données disponible (en anglais) à l ’adresse suivante :
www.ochaopt.org/data (consultée le 31 mars 2022).
46 Renseignements communiqués par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO), et Première Urgence, « How settler violence and access restrictions
jeopardize the Palestinian olive harvest in 2021 », 21 décembre 2021.
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notamment la démolition de maisons et d’écoles et la destruction des moyens de
subsistance, ou la menace de procéder à de telles démolitions e t destructions, le déni
d’infrastructures de service, la restriction de l ’accès aux terres agricoles et aux
pâturages, la violence des colons et l’absence d’intervention des forces de l’ordre à
cet égard, et la révocation des droits de résidence, entre aut res, ont créé un
environnement coercitif, qui risque de contraindre les Palestiniens à quitter leur lieu
de résidence47.
43. Au cours de la période considérée, 728 Palestiniens ont été déplacés en
Cisjordanie en raison de démolitions, dont 365 enfants et 182 femmes48.
44. Une autre technique employée par le Gouvernement israélien pour réduire la
population palestinienne à Jérusalem est de révoquer la résidence des Palestiniens.
Ainsi, depuis 1967, plus de 14 500 Palestiniens se sont vu retirer leur droit de
résidence dans la ville par les autorités israéliennes 49.
45. Environ 18 % des terres de la Cisjordanie ont été désignées par Israël comme
des « zones de tir militaires » d’accès réglementé et réservées à l’entraînement
militaire. Les communautés palestiniennes de ces zones, qui sont parmi les plus
vulnérables et dont les droits sont gravement restreints, continuent de faire face à de
fréquentes démolitions et confiscations de leurs biens et de leur bétail. Les cas avérés
de transferts depuis des terres situées dans des zones de tir vers les colonies aggravent
ces préoccupations50.
Restrictions à la circulation et à l’accès et bouclages
46. Les autorités israéliennes ont continué de restreindre la liberté de circulation des
Palestiniens à travers le Territoire palestinien occupé – principalement au moyen du
système de permis régissant le passage entre Gaza et la Cisjordanie, y compris
Jérusalem-Est – et vers l’étranger, ainsi qu’au sein de la Cisjordanie même. Ces
restrictions ont continué de perturber la vie quotidienne des Palestiniens et ont eu de
graves répercussions sur d’autres droits, notamment le droit au travail, à un niveau de
vie adéquat, à l’éducation et à la santé51.
Bouclages de Gaza
47. Depuis juin 2007, les bouclages imposés dans Gaza, qui entravent la circulation
des biens et des personnes, continuent de compromettre les droits civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels des Palestiniens se trouvant dans cette zone et de
peser sur tous les aspects de la vie de ces person nes, tout en aggravant encore la
situation humanitaire, déjà désastreuse, et l’effondrement des infrastructures52.
48. Les autorités israéliennes ont expressément invoqué des actes hostiles commis
depuis Gaza pour justifier l’imposition de ces mesures. Compte tenu de leur caractère
punitif à l’égard de personnes qui n’ont commis aucune infraction, celles-ci peuvent
s’apparenter à des peines collectives53, lesquelles sont interdites par le droit
__________________
47 A/76/336, par. 37.
48 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, base de données disponible (en anglais) à l ’adresse suivante :
www.ochaopt.org/data.
49 Renseignements communiqués par le Programme des Nations Unies pour les établiss ements
humains (ONU-Habitat), et Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, « High numbers of demolitions ».
50 A/76/336, par. 38 et 57.
51 A/76/333, par. 43.
52 A/76/360, par. 16.
53 Voir, par exemple, A/76/333, par. 38.
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international54, et elles continuent d’avoir des retombées extrêmement néfastes sur les
droits de la population civile dans son ensemble.
49. Jusqu’à la fin de l’été et l’automne 2021, pratiquement aucun Palestinien n’était
autorisé à traverser le point de passage de Beït Hanoun (Erez), sauf dans des cas
humanitaires et médicaux. Ces restrictions ont toutefois été assouplies durant la
dernière partie de l’année, ce qui a entraîné une augmentation spectaculaire du transit.
Le point de passage de Rafah est quant à lui resté ouvert depuis le dernier cessez -lefeu,
à l’exception de trois jours à la fin du mois d’août55.
50. À l’intérieur de Gaza, les autorités israéliennes ont continué de restreindre
unilatéralement l’accès à une zone située le long de la clôture. Parmi les pratiques
couramment utilisées par les forces de sécurité isr aéliennes pour faire respecter les
restrictions, on peut citer l’utilisation de balles réelles contre les agriculteurs
palestiniens, le rasage des terres agricoles et l ’endommagement des biens à l’aide de
bulldozers56.
51. Le long de la côte, la marine israélienne a continué de faire respecter des
restrictions d’accès qui avaient été imposées unilatéralement, notamment en tirant à
balles réelles sur des pêcheurs de Gaza, dans le cadre d ’opérations de patrouille,
souvent dans des zones de pêche autorisées. Plusieurs embarcations ont été
confisquées et des bateaux et du matériel de pêche ont été endommagés 57.
Restrictions à la liberté de circulation en Cisjordanie
52. Le compliqué système de restrictions à la liberté de circulation mis en place par
les autorités israéliennes a effectivement fragmenté la Cisjordanie et l ’a transformée
en un archipel d’îles isolées, faisant augmenter de 51 % en moyenne le temps de trajet
entre tous les grands centres de population palestiniens 58. La circulation des
Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, est limitée par un système
complexe de points de contrôle, de permis, de barrages routiers militaires et de
colonies, ainsi que par un système de routes de contournement, des régimes juridiques
parallèles et la « barrière » de Cisjordanie. Environ 85 % du tracé actuel de la
« barrière », d’une longueur de 712 kilomètres, se trouve à l’intérieur de la
Cisjordanie plutôt que le long de la ligne d ’armistice de 1949 (la Ligne verte), isolant
ainsi 10 % de la Cisjordanie, ce qui est contraire à l ’avis consultatif rendu en 2004
par la Cour internationale de justice, selon lequel « l’édification du mur qu’Israël,
puissance occupante, est en train de construire dans le t erritoire palestinien occupé,
y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem -Est, et le régime qui lui est
associé, sont contraires au droit international »59.
53. Cette route, qui sépare certaines communautés palestiniennes et terres agricoles
du reste de la Cisjordanie, contribue à la fragmentation du Territoire palestinien
occupé et ajoute à la détresse des agriculteurs, des pêcheurs, des petites entreprises et
des travailleurs journaliers quant à leurs moyens de subsistance.
54. Des restrictions à la liberté de circulation sont souvent imposées aux
Palestiniens vivant à proximité de cette barrière, en raison de la présence de colonies.
La zone contrôlée par le conseil régional des colonies israéliennes en Cisjordanie
(y compris les zones bouclées allouées à l’expansion de ces colonies) était d’environ
__________________
54 A/75/199, par. 31.
55 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
56 A/76/333, par. 46.
57 Ibid., par. 47.
58 Renseignements communiqués par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement (CNUCED).
59 Voir A/ES-10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.
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542 kilomètres carrés à la fin de 2020, soit environ 10 % de la superficie totale de la
Cisjordanie. Les zones confisquées pour y installer des bases militaires et des sites
d’entraînement militaire représentent quant à elles environ 18 % de la superficie de
la Cisjordanie. Toutes ces zones sont interdites aux Palestiniens 60. La barrière et le
régime de permis l’accompagnant empêchent également les Palestiniens titulaires
d’une carte d’identité de Cisjordanie d’accéder aux services spécialisés des
principaux hôpitaux palestiniens de référence de Jérusalem -Est61.
55. L’UNRWA a signalé 31 cas de problème d’accès entre avril et décembre 2021,
qui étaient dus aux restrictions imposées par Israël concernant l ’accès aux
communautés de réfugiés palestiniens de Cisjordanie 62.
Appauvrissement, mise en péril et exploitation des ressources naturelles
56. La zone C, qui représente plus de 60 % de la superficie de la Cisjordanie, est la
plus riche en ressources naturelles disponibles. Cependant, les Palestiniens se heurtent
à de sévères restrictions en matière de planification, de construction et d ’accès à ces
ressources, tout investissement ou activité économique nécessitant l ’obtention de
permis israéliens. Le blocus et les bouclages qui sont imposés à Gaza limitent l ’accès
des Palestiniens à des matériaux et technologies qui pourraient favoriser une
utilisation efficace de l’énergie, de l’eau et d’autres ressources naturelles.
Eau
57. Les Palestiniens font face à un lourd problème d ’approvisionnement en eau, que
viennent encore aggraver la croissance démographique et les restrictions imposées
par Israël en matière d’accès à cette ressource dans le Territoire palestinien occupé.
58. Depuis 1967, Israël a placé toutes les ressources en eau du Territoire palestinien
occupé sous le contrôle de son armée et interdit aux Palestiniens de construire de
nouvelles installations hydrauliques ou d’entretenir celles qui existaient déjà sans un
permis militaire63.
59. Les ressources en eau de la région restent extrêmement limitées et devraient
encore s’amenuiser à mesure que les températures continuent de croître et les
précipitations de diminuer. En Cisjordanie, de graves pénuries d ’eau continuent d’être
signalées car Israël conserve le contrôle total de la distribution et de l ’extraction de
la plupart de ces ressources, y compris celles provenant des aquifères. Plus de 77 %
des ressources en eau utilisées par les Palestiniens sont extraites du sol. Ces derniers
continuent d’être empêchés par Israël d’avoir accès aux eaux du Jourdain et d’y
puiser.
60. En outre, les autorités israéliennes appliquent une politique de deux poid s deux
mesures en ce qui concerne l’accès à l’eau des colons israéliens et des Palestiniens
résidant en Cisjordanie. Les implantations israéliennes ont un effet significatif sur
l’accès des Palestiniens à leurs ressources naturelles, notamment en raison du
détournement des ressources hydriques, y compris la saisie de puits par des colons.
Les colonies de peuplement israéliennes se sont accaparées de ressources naturelles
en eau, en ont détruit ou ont empêché les Palestiniens d ’y accéder. Elles se sont
__________________
60 Yesh Din, « The impact of Israeli settlements in the West Bank », p. 24.
61 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 17, et Organisation mondiale de la Santé (OMS), « Right to health barriers
2021 », 2021.
62 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
63 A/HRC/48/43, et Jerusalem Media and Communication Centre, Israeli Military Orders in the
Occupied Palestinian West Bank: 1967-1992, 2e éd. (1993).
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également appropriées des dizaines de sources d ’eau palestiniennes avec l’aide de
l’armée israélienne64.
61. L’aquifère côtier reste la seule source d’eau souterraine à Gaza. Son rendement
annuel durable est estimé à 450 millions de mètres cubes en Israël et à seulement
55 millions de mètres cubes à Gaza. Cet aquifère a été épuisé par une extraction
excessive et contaminé par des infiltrations d ’eaux usées et d’eau de mer.
Agriculture
62. Auparavant considéré comme l’un des moteurs de l’économie palestinienne, la
zone C étant d’ailleurs qualifiée de « panier vert » de la Cisjordanie, le secteur
agricole a été fragilisé par la confiscation de terres, les démolitions de maisons et la
destruction de moyens de production, les restrictions à la liberté de circulation,
l’entretien et la réhabilitation d’avoirs productifs, et la mainmise exercée par Israël
sur les ressources en eau65.
63. L’accès des Palestiniens à plus de deux tiers de leurs ressources agricoles en
Cisjordanie reste strictement limité. La c onstruction de la barrière a entraîné la
destruction d’une grande partie des terres agricoles fertiles palestiniennes et limité
l’accès à environ 170 000 dounoums de ces terres (soit environ 10 % de la surface
totale cultivée en Cisjordanie)66.
64. En raison d’ordonnances militaires israéliennes, des terres d ’une surface
d’environ 40 kilomètres carrés – auparavant utilisées pour la culture des olives – se
trouvant dans la zone de jointure entre la barrière et la ligne verte ont été transformées
en zones d’accès restreint, tandis qu’un espace de 18 kilomètres carrés longeant des
colonies et des avant-postes est devenu une « zone de coordination préalable »67.
65. En moyenne, les oléiculteurs sont autorisés à accéder à leurs terres pour une
période allant d’un à sept jours, pendant la saison de la récolte et du labourage, alors
que l’on estime que 133 jours de travail par an sont nécessaires pour entretenir
correctement une oliveraie. Cette situation nuit à la production d ’olives et d’huile
d’olive ainsi qu’à la qualité et la quantité des récoltes68.
66. Les Palestiniens ne sont autorisés à utiliser que 621 000 des 2,02 millions de
dounoums de pâturages que compte la Cisjordanie pour y faire paître leurs bêtes, ce
qui accroît la pression et la surcharge pastorale dans ces zones accessibles 69.
67. La « zone tampon » imposée par Israël à Gaza rend 35 % des terres agricoles
inaccessibles aux Palestiniens. En outre, plus de 27 000 dounoums de vergers, de
cultures maraîchères et de serres, et plus de 450 exploitations d’élevage de bétail et
de volaille ont été entièrement ou partiellement détruits lors de la recrudescence des
combats, en mai 202170, le coût des dommages étant estimé à 40, voire 45, millions
de dollars71.
__________________
64 A/HRC/48/43, par. 31.
65 Renseignements communiqués par la FAO ; informations fournies à la CESAO.
66 Informations fournies à la CESAO, et stratégie relative au se cteur agricole palestinien, disponible
(en arabe) à l’adresse suivante : https://www.moa.pna.ps/uploads/STRATEGIES/16326559770.pdf.
67 Renseignements communiqués par la FAO.
68 Renseignements communiqués par la FAO ; Première Urgence, « How settler violence and access
restrictions ».
69 Renseignements communiqués par la FAO, sur la base de la stratégie relative au secteur agricole
palestinien.
70 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022.
71 Renseignements communiqués par la FAO ; Renseignements communiqués par la FAO ; Banque
mondiale, Gaza Rapid Damage and Needs Assessment: June 2021 (Washington, D.C., 2021).
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Ressources minérales
68. Israël continue d’exploiter les ressources minérales de la Cisjordanie et n ’a plus
délivré de permis d’extraction à des entreprises palestiniennes dans la zone C, où les
réserves en ces matières sont estimées à 30 milliards de dollars, depuis 199472.
69. Environ 86 % de la vallée du Jourdain et de la mer Morte, régions riches en
réserves minérales, sont sous la juridiction de fait des conseils régionaux de
37 colonies israéliennes, dont 6 sont autorisées à exploiter ces terres fertiles
palestiniennes et à en extraire des minéraux, au profit de leur activité agricole et
touristique dans la zone73.
Énergie
70. Israël limite sévèrement l’accès des Palestiniens du Territoire palestinien occupé
aux réserves énergétiques qui se trouvent sur leurs terres et dans leurs eaux côtières,
à savoir notamment les réserves de pétrole de la zone C de la Cisjordanie, qui sont
estimées à environ 1,525 milliard de barils, et le gaz naturel présent au large de la
côte de Gaza, dont la valeur est estimée à 2,57 milliards de dollars74.
Pêche
71. Le secteur de la pêche à Gaza subit les effets des restrictions d ’accès imposées
et est mis à mal par l’épuisement des stocks halieutiques. Il est en outre touché par la
pollution de l’eau, situation tenant au rejet d’eaux usées non traitées dans la mer par
des installations endommagées lors de la récente escalade des tensions ainsi qu ’à des
coupures d’électricité dans les stations d’épuration, bien que des améliorations aient
été signalées à cet égard75.
72. En 2021, les prises de poissons dans leur ensemble ont diminué de 7 % par
rapport à 2020, Israël ayant empêché tout accès maritime pend ant un total de 20 jours,
en avril et mai, avant de finalement le réautoriser, de façon limitée. Le secteur de la
pisciculture, qui avait pris de l’ampleur au cours des six dernières années, a par
ailleurs été touché par une pénurie d’aliments pour poissons due à la fermeture de
tous les points de passage de Gaza lors des affrontements militaires de mai 202176.
Conditions sociales et économiques dans le Territoire palestinien occupé
73. On estime que, en 2022, 2,1 millions de Palestiniens (y compris 933 994 enfants)
vivant dans le Territoire palestinien occupé, dont 2,4 % de personnes handicapées, ont
besoin d’une aide humanitaire. Ce scénario reste celui d’une crise de protection
prolongée, laquelle a encore été a ccentuée par l’escalade de la violence de mai 2021,
les bouclages imposés à Gaza, la pandémie de maladie à coronavirus 2019
(COVID-19) et l’aggravation de la crise financière et fiscale frappant l ’économie
palestinienne77.
__________________
72 Orhan Niksic, Nur Nasser Eddin et Massimiliano Cali, Area C and the Future of the Palestinian
Economy (Washington, D.C., Banque mondiale, 2014), p. 13.
73 A/HRC/22/63, par. 36.
74 The Economic Costs of the Israeli Occupation for the Palestinian People: The Unrealized Oil and
Natural Gas Potential (publication des Nations Unies, 2019).
75 Renseignements communiqués par la FAO. Les dommages sont estimés compte tenu de la valeur
de remplacement des actifs physiques totalement ou partiellement endommagés.
76 Renseignements communiqués par la FAO, et informations provenant du Département de la pêche
du Ministère de l’agriculture, à Gaza.
77 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires hum anitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 6 et 12, et Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), « Humanitarian
action for children: State of Palestine », 2022, p. 1.
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Situation économique
74. L’économie palestinienne souffre des effets cumulatifs de l ’occupation et a
connu un déclin brutal en 2020, en raison de la pandémie de COVID-19 et d’autres
troubles économiques mondiaux.
75. La politique de restrictions que mène Israël à l ’égard de l’activité économique,
des ressources et des terres palestiniennes depuis 1967 est un frein constant, sur bien
des points, au bon fonctionnement de l ’économie palestinienne, qu’elle rend très
vulnérable aux chocs internes et externes. Ce système restrictif à plusieurs niveaux
continue de priver les Palestiniens du contrôle et de l ’utilisation des ressources
naturelles, limitant leur accès aux marchés régionaux et internationaux ainsi que leur
marge de manoeuvre décisionnelle. L’économie palestinienne a donc continué de
fonctionner bien en deçà de son plein potentiel au cours de la période considérée, avec
une forte dépendance vis-à-vis d’Israël et des transferts extérieurs.
76. Les capacités de production sous-tendant l’économie palestinienne continuent
de se réduire. Ainsi, les secteurs manufacturier et agricole sont passés de représenter,
ensemble, 24,1 % du PIB en 2008 à 18,6 % en 202178. L’aide et les envois de fonds,
qui stimulent la consommation à Gaza, sont quasiment devenus l ’unique source de
devises étrangères, d’autant que les exportations sont limitées et l ’activité
d’investissement faible. On peut dire sans risque de se tromper que les dépenses
réalisées par le Gouvernement palestinien et l’UNRWA à Gaza, en plus des flux
informels parvenant aux autorités de facto, ont représenté près de 100 % du PIB de la
région à certains moments et permis de maintenir l ’économie relativement à flot
malgré les restrictions79.
77. L’économie palestinienne a connu un rebond, sans toutefois se redresser
complétement, après l’assouplissement des mesures de lutte contre la COVID-19. Elle
a ainsi connu une croissance de 7 % en 2021, restant néanmoins inférieure au niveau
atteint en 2019, soit avant la pandémie80.
78. Si ce rebond partiel reflète en partie la forte contraction su rvenue en 2020
(11,3 %), il tient surtout à l’économie de la Cisjordanie (7,8 %), celle de Gaza ayant
quant à elle augmenté de 3,4 % en 2021, après une contraction de 12,6 % l’année
précédente. La part de Gaza dans l’économie palestinienne globale est passée de 23 %
en 2005 à 17 % en 2021, tandis que son PIB par habitant est resté inférieur de 52 %
au niveau atteint en 200581.
79. Cette croissance relative est due à une augmentation de la consommation totale
de 77,3 %, à une hausse de 14,2 % des investissements82 et à l’accroissement du
nombre de Palestiniens travaillant en Israël et dans les colonies, qui est passé de
125 000 en 2020 à 146 000 au deuxième trimestre de 202183.
80. Le secteur de la construction est celui dont la valeur ajoutée a le plus évolué,
celle-ci augmentant de 8 %. Le secteur de l’industrie a quant à lui connu une
__________________
78 Calculs réalisés par la CESAO à partir de de données du Bureau central palestinien de statistique,
« Press report: preliminary estimates of quarterly national accounts (fourth quarter 2021) », mars
2022.
79 Banque mondiale, « Economic monitoring report to the Ad Hoc Liaison Committee »,
17 novembre 2021, p. 17.
80 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « Press report: preliminary estimates of
quarterly national accounts ».
81 Ibid.
82 Ibid.
83 Ibid.
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augmentation de 7 % et celui des services de 4 % en 2021. En revanche, l’activité
agricole a connu une baisse de 3 %84.
81. La recrudescence des combats en mai 2021 a entraîné la destruction d’environ
2 % du stock de capital de Gaza85, des dommages directs estimés entre 290 et
380 millions de dollars et des pertes économiques allant de 105 à 190 millions de
dollars86. D’après une évaluation rapide des dommages et des besoins, il fallait
s’attendre à ce que 8 000 ménages environ tombent dans la pauvreté au cours des mois
suivants87.
82. Le taux de chômage de la population active dans le Territoire palestinien occupé
est resté élevé, atteignant 26 % en 2021, avec une sous-utilisation globale de la maind’oeuvre
de 34 %. Le taux de chômage chez les femmes a atteint 43 %, contre 22 %
pour les hommes. La disparité des taux de chômage entre la Cisjordanie ( 16 %) et la
bande de Gaza (47 %) témoigne des conditions précaires régnant à Gaza, lesquelles
s’expliquent par les bouclages imposés dans la région depuis 15 ans et les attaques
militaires israéliennes récurrentes88.
83. Il convient de noter que, si l’on faisait abstraction des emplois se trouvant en
Israël et dans les colonies, le taux chômage en Cisjordanie augmenterait d’environ
16 points de pourcentage, se rapprochant ainsi des niveaux enregistrés à Gaza 89.
84. D’après des calculs réalisés sur la base de la croissance du PIB par habitant, le
taux de pauvreté n’a pas cessé d’augmenter depuis 2016. Ainsi, en 2020, 28,9 % de
la population, soit environ 1,4 million de personnes, vivaient dans la pauvreté. La
Banque mondiale estime que l’intensification du conflit en mai 2021 a fait passer le
taux de pauvreté à Gaza à 59,3 % cette année-là, soit 2,3 % de plus que le pic induit
par la COVID-19 en 2020 et 16,3 % de plus que les niveaux de 2016-201790.
Sécurité alimentaire
85. La pauvreté et le chômage sont deux grands facteurs de l ’insécurité alimentaire
dans le Territoire palestinien occupé91. En tout, 1,75 million de Palestiniens ont besoin
d’une aide alimentaire, dont 1,3 million à Gaza92. Le bouclage de Gaza ainsi que
l’augmentation du chômage et de la pauvreté ont eu des retombées négatives sur la
sécurité alimentaire dans la région 93.
86. Avant que le conflit ne s’intensifie, en mai 2021, le nombre de personnes en
situation d’insécurité alimentaire était passé de 1,7 million en 2018 à 2,0 millions
début 2021, chiffre valant pour l’ensemble du Territoire palestinien occupé 94. Après
l’escalade des violences, 62 % de la population de Gaza (soit 1,4 million de
personnes) étaient en situation d’insécurité alimentaire95.
__________________
84 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « Press report on economic forecasts
for 2022 », 29 décembre 2021, p. 2.
85 Banque mondiale, « Palestinian territories economic update », octobre 2021.
86 Banque mondiale, Gaza Rapid Damage and Needs Assessment.
87 UNICEF, « Humanitarian action for children », p. 2.
88 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « Press release on the results of the
Labor Force Survey 2021 », 2021, p. 1.
89 TD/B/EX (71)/2, par. 7.
90 Banque mondiale, « Economic monitoring report », par. 8.
91 Renseignements communiqués par le Programme alimentaire mondial (PAM).
92 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 39.
93 PAM, « Gaza emergency food security assessment: following the escalation of hostilities and
unrest in the State of Palestine in May 2021 », juin 2021, p. 6.
94 Ibid.
95 Banque mondiale, Gaza Rapid Damage and Needs Assessment, p. 50.
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87. Bien que les conditions ne soient pas identiques en Cisjordanie et à Gaza, où
respectivement 40 % et 60 % des habitants se trouvaient en situation d’insécurité
alimentaire modérée ou grave en 202096, la sécurité alimentaire s’est globalement
détériorée dans les deux régions et près de 2 personnes sur 10 souffraient d’insécurité
alimentaire grave en 202097.
88. La guerre en Ukraine a eu des retombées sur les prix des produits de base et la
chaîne d’approvisionnement alimentaire dans le Territoire palestinien occupé et
entraînera une nouvelle détérioration de la situation, pourtant déjà précaire. L’ampleur
et la portée de ces retombées dépendront largement de l ’évolution de la crise98.
Eau, assainissement et hygiène
89. Plus de 1,35 million de Palestiniens du Territoire palestinien occupé courent des
risques de santé publique dus à un manque d ’accès à des services
d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène et ont besoin d’une aide
humanitaire immédiate. Au cours de la période considérée, les autorités israéliennes
ont démoli 42 structures fournissant ce type de services en Cisjordanie 99.
90. Les Palestiniens du Territoire palestinien occupé consomment en moyenne une
septantaine de litres d’eau par jour et par personne. En Cisjordanie, environ 420 000
Palestiniens consomment 50 litres par jour, soit moins d’un quart de la consommation
moyenne israélienne, qui est d’environ 300 litres par personne100. En tout, 42,3 % des
ménages dépendent de réserves d’eau potable pour leur consommation, tandis que
10,7 % d’entre eux reçoivent de l’eau à crédit ou empruntent des fonds pour s’en
procurer101.
91. À Gaza, les affrontements militaires récurrents, les mesures de bouclage et les
restrictions à l’importation d’articles utilisés à des fins d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène ont eu des retombées néfastes sur la fourniture des
services voulus ainsi que sur les infrastructures. En outre, l ’aquifère côtier
– principale source d’eau de Gaza – doit être considéré comme pratiquement épuisé,
plus de 97 % de ses réserves étant impropres à la consommation humaine 102.
92. Environ 90 % des ménages de Gaza doivent acheter de l’eau à des usines de
purification ou de dessalement, laquelle coûte entre 10 et 30 fois plus que l’eau
courante. Environ 40 % des ménages dépendent de réserves d ’eau potable pour leur
consommation, et 34 % d’entre eux reçoivent de l’eau à crédit ou empruntent des
fonds pour s’en procurer103. Moins de 4,3 % des ménages de Gaza ont accès à un point
__________________
96 Institut palestinien de recherche sur la politique économique, « Socioeconomic and Food Security
Survey 2020: State of Palestine », 2020.
97 Renseignements communiqués par le PAM, et Institut palestinien de recherche sur la politique
économique, « Socioeconomic and Food Security Survey 2020 ».
98 Renseignements communiqués par le PAM.
99 West Bank Protection Consortium, « Palestinian access to water and attacks on wash structures in
Area C », avril 2021, et Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, base de donn ées sur les démolitions et les
déplacements en Cisjordanie, disponible (en anglais) à l ’adresse suivante : www.ochaopt.org/
data/demolition.
100 A/HRC/48/43.
101 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, évaluation des besoins mu ltisectoriels de 2021, disponible
(en anglais) à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/2021/msna.
102 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 47.
103 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, évaluation des besoins multisectoriels de 2021, disponible
(en anglais) à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/2021/msna.
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d’eau potable amélioré, qui soit exempt de germes E. coli et disponible en cas de
besoin104. Lors de l’escalade de la violence, en mai, 400 000 personnes ont été privées
d’un accès régulier à l’eau courante105.
93. En tout, 28,4 % des ménages de Cisjordanie ont signalé une accumulation de
déchets ayant duré plus de trois jours dans leur secteur, contre 10,2 % à Gaza106.
94. En outre, 79,1 % des ménages de Cisjordanie et 90,6 % des ménages de Gaza
ont déclaré que leurs activités quotidiennes avaient été affectées par des inondations
ayant endommagé leurs abris. Les réseaux d ’eau et d’égouts et les systèmes de
drainage des eaux pluviales dont sont équipés la plupart des camps de réfugiés
palestiniens sont délabrés et peu efficaces, ce qui constitue un risque pour la santé
publique des personnes occupant ces camps107.
Santé
95. En 2022, environ 1,5 million de Palestiniens, dont à peu près 1,0 million à Gaza,
ont besoin d’une aide humanitaire en matière de santé 108.
96. Lorsque l’épidémie de COVID-19 s’est déclarée, le système de santé palestinien
était déjà fragile et incohérent. En pleine régression, celui -ci manquait par ailleurs de
ressources humaines, financières et matérielles, situation s ’expliquant par
l’occupation, la fragmentation et le bouclage du territoire109. La révision des priorités
en réponse à la pandémie et la fourniture de soins aux personnes blessées lors des
affrontements de mai 2021, en Cisjordanie et à Gaza, ont encore mis à plus rude
épreuve les rares ressources sanitair es110.
97. En 2021, 233 attaques visant le secteur des soins de santé ont par ailleurs été
rapportée à l’OMS dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris
pendant l’escalade des hostilités, en mai. Au total, 106 travailleurs de la santé ont été
blessés, et 57 ambulances et 123 installations ont été endommagées.
98. La recrudescence des combats, en mai 2021, a causé des dommages à 12 % des
installation de soins primaires, l’une d’entre elles allant jusqu’à être complétement
détruite, ainsi qu’à 30 % des hôpitaux111.
99. L’accès à des technologies médicales essentielles, en matière notamment de
radiothérapie et d’imagerie médicale nucléaire (pour ce qui est par exemple de la
tomographie par émission de positons), continue de faire défaut à Gaza, ce à quoi
s’ajoute une pénurie de longue date de médicaments et de fournitures. En 2021, les
stocks de 41 % des médicaments essentiels et de 27 % des produits médicaux
__________________
104 UNICEF, « State of Palestine 2019/2020 », enquête en grappes à indicateurs multiples, disponible
(en anglais) à l’adresse suivante : https://mics.unicef.org/surveys.
105 Estimations de la CESAO, et Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des
affaires humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, « Response to the escalation in the oPt:
situation report, No. 2 ».
106 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
Territoire palestinien occupé, évaluation des besoins multisectoriels de 2021, disponible
(en anglais) à l’adresse suivante : www.ochaopt.org/data/2021/msna.
107 Ibid.
108 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 35.
109 OMS, document A74/22 ; Medical Aid for Palestinians, « Dealing with death and distress: the
impact of COVID-19 on the mental health of Palestinian healthcare workers », juillet 2021, p. 1
à 3.
110 Renseignements communiqués par l’OMS.
111 Ibid.
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essentiels jetables étaient inférieurs aux quantités nécessaires pour couvrir un mois
d’utilisation112.
100. Pour ce qui des ressources humaines, certaines spécialités médicales sont en
manque d’effectifs. On ne compte par exemple que 2,4 infirmiers ou sage-femmes
pour 1 000 habitants, soit un nombre inférieur au seuil de 3,0 suggéré par l’OMS113.
101. En raison de cette situation, des milliers d ’habitants se voient obligés de sortir
de la bande de Gaza pour recevoir des soins de santé essentiels, ce qui, au vu du
régime de permis israélien, n’est pas chose aisée. Ainsi, en 2021, 36 % des
demandeurs de permis n’avaient pas reçu de réponse définitive à la date de leur
rendez-vous. Parmi les demandes en question, 27 % concernaient des enfants de
moins de 18 ans et 47 % des patients de sexe féminin. S’agissant des accompagnateurs
de patients, seuls 40,4 % des demandes ont été approuvées114.
102. Les Palestiniens du reste de la Cisjordanie dépendent également de l ’obtention
de permis pour accéder à des services de santé à Jérusalem-Est. En 2021, plus de 10 %
des demandes de patients et 16 % des demandes d’accompagnateurs ont été
refusées115.
103. En Cisjordanie, les restrictions à la liberté de circulation obligent les pr estataires
de services à dupliquer leurs activités afin d ’agir sur un territoire aussi vaste que
possible et de fournir des soins à autant de Palestiniens que faire se peut, d ’où un
épuisement des ressources116.
104. Le nombre d’enfants palestiniens de moins de 5 ans qui présentent un retard de
croissance est en augmentation. Ainsi, en 2019/20, 8,7 % d’entre eux avaient une
taille nettement inférieure à la moyenne pour leur âge, contre 7,4 % en 2014. Le
niveau de malnutrition aiguë sévère chez ces enfants est quant à lui passé de 1,8 % en
2014 à 2,4 % en 2019/20. Suivant la même tendance, le niveau de malnutrition aiguë
globale a augmenté chez les enfants âgés de 1 à 2 ans, passant, entre 2014 et 2019/20,
de 7,8 % à 10,5 % pour les enfants âgés de 12 à 17 mois et de 8,2 % à 12,4 % pour
les enfants âgés de 18 à 23 mois. En tout, 12,3 % des enfants âgés de 2 à 17 ans
(14,6 % des garçons et 9,8 % des filles) présentent au moins une difficulté
fonctionnelle117.
105. Les niveaux élevés d’exposition à la violence et à l’insécurité auxquels sont
soumis les Palestiniens vivant sous occupation ont des retombées sur la santé
physique et mentale et le bien-être de ces personnes. Les blessures graves ont un effet
cumulatif sur les besoins et les handicaps à long terme, tandis que le manque de
contrôle et l’imprévisibilité de nombreux aspects de la vie sous occupation
contribuent à accroître le stress et l’anxiété118.
106. Dans ce contexte, le danger est grand pour les en fants de ressentir une profonde
détresse mentale, ceux-ci risquant fortement de souffrir de troubles post-traumatiques,
de dépression, d’anxiété, de troubles du comportement et d ’hyperactivité avec déficit
de l’attention, ainsi que de déficience fonctionne lle. Ainsi, 82 % des adolescents âgés
__________________
112 Ibid.
113 Renseignements communiqués par l’OMS, sur la base d’informations fournies par le Ministère
palestinien de la santé et l’Institut national palestinien de la santé publique (2020).
114 Renseignements communiqués par l’OMS.
115 Ibid.
116 Yotam Rosner et Ghada Majadli, Responsibility Shirked: Israel and the Right to Health in the
Occupied West Bank during COVID-19 (Physicians for Human Rights, 2021), p. 27.
117 UNICEF, « State of Palestine 2019/2020 », enquête en grappes à indicateurs multiples, p. 16.
118 Renseignements communiqués par l’OMS.
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de 13 à 19 ans à Gaza ont déclaré se sentir mal, voire très mal, sur le plan mental 119,
et l’on a constaté que 63 % des personnes handicapées n’avaient pas accès aux
services de santé mentale et de soutien psychosocial voulus120.
Éducation
107. En 2022, 600 000 Palestiniens, dont 74 % vivent à Gaza, 56 % sont des femmes
et quelque 13 400 sont des enfants handicapés, pourraient ne pas avoir accès à
l’éducation et nécessiter une aide humanitaire 121.
108. Des familles de Cisjordanie ont fait part de leur inquiétude quant à la sécurité
de leurs enfants dans le milieu scolaire, s’agissant notamment du trajet entre le
domicile et l’école ainsi que du temps passé dans celle -ci. Elles se sont dites
préoccupées par l’utilisation de gaz lacrymogènes contre des établissements scolaires
et des étudiants, par la détention d’élèves dans l’enceinte de leur école par les forces
de sécurité israéliennes, par l’accumulation de retards aux points de contrôle et par la
présence de militaires autour des écoles, et ont exprimé des craintes concernant la
violence et le harcèlement sur le chemin de l’école122.
109. Entre le 1er avril et le 31 décembre 2021, l’UNRWA a documenté cinq affaires
distinctes au cours desquelles des balles réelles, des balles en métal recouvertes de
plastique, des bombes lacrymogènes ou d’autres armes ont atterri dans ses écoles en
Cisjordanie123.
110. Plus de 50 écoles en Cisjordanie courent le risque d’être démolies, ce qui
compromettrait l’apprentissage des plus de 5 000 enfants palestiniens les
fréquentant124.
111. À Gaza, 331 établissements scolaires ont été endommagés lors de l ’escalade de
mai 2021, pour des dégâts d’un coût estimé à 3,5 millions de dollars125.
112. Les fermetures d’écoles dues à COVID-19 et à l’intensification du conflit de
mai 2021 ont entraîné une fin anticipée de l’année scolaire pour 1,3 million d’enfants,
qui ont ainsi perdu au moins trois mois d ’enseignement126.
113. Les fréquentes et longues coupures d’électricité ont également des retombées
majeures sur les résultats scolaires des enfants à Gaza, tant dans les systèmes
d’apprentissage en ligne qu’en en personne127. À cela s’ajoutent les pannes d’Internet
et la détérioration des rues et des infrastructures scolaires 128.
114. Pour l’année scolaire 2020/21, le nombre moyen d’étudiants par classe était de
41,20 dans les écoles de l’UNRWA, 39,56 dans les écoles publiques et 21,65 dans les
écoles privées. Cette densité élevée (les classes étant surchargées) s ’est ressentie sur
__________________
119 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 30.
120 Renseignements communiqués par l’OMS.
121 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 18.
122 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
123 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
124 Save the Children, « Number of displaced Palestinian children at a four-year high as demolitions
in West Bank continue », 3 février 2021.
125 Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, Humanitarian Needs
Overview 2022, p. 13.
126 Ibid., p. 18.
127 Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme, « Fact sheet on obstacles to accessing education in
the Gaza Strip », 2021, p. 6.
128 Occupied Palestinian Territory Education Cluster, « Report on damage in educational facilities :
Gaza Strip », juillet 2021, p. 4.
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l’efficacité et la qualité de l’éducation à Gaza. Le fossé numérique séparant Gaza du
reste du monde, s’agissant notamment du passage à des modalités d ’apprentissage en
ligne dans les écoles, s’est encore élargi en raison des restrictions imposées par Israël
à l’importation de matériel technologique à Gaza, lesquelles ont limité les possibilités
offertes aux Palestiniens de bénéficier de cours à distance 129.
115. À Gaza, le taux de non-scolarisation est de 2,8 % dans l’enseignement de base
et de 21,5 % dans les classes secondaires130. Les mauvaises conditions économiques
constituent le principal obstacle à la scolarisation des enfants, qui est également
influencée par la qualité de l’environnement éducatif et la situation de sécurité 131.
Effets de l’occupation sur les femmes et les filles
116. Les femmes et les filles vivant dans le Territoire palestinien occupé ont continué
de souffrir sans commune mesure au cours de la période considérée. En 2021,
48 femmes palestiniennes ont été tuées par les forces israéliennes sur l ’ensemble du
Territoire132.
117. Les femmes et les filles de Gaza ont subi plusieurs formes de préjudice et de
privation pendant l’escalade de mai 2021, ce qui a accru leur vulnérabilité. Les
structures d’accueil et les écoles de l’UNRWA n’étaient pas adéquatement équipées
pour servir de refuge et accueillir les personnes déplacées, ni pour répondre aux
besoins spécifiques des femmes et des filles133.
118. Les cas de violence de genre et de violence contre les enfants ont été exacerbés
par l’aggravation des tensions au sein des familles et des ménages, par l’insuffisance
des produits de première nécessité, par les déplacements forcés et par un manque
d’abris sûrs. Les prestataires de services locaux ont dû faire face à plusieurs obstacles
pour fournir les services nécessaires, me ttant leur propre vie en danger134. Trois
meurtres liés au genre ont été signalés dans le mois qui a suivi la fin de l ’escalade de
la violence135.
119. Lors de l’escalade du mois de mai, les femmes âgées et les personnes
handicapées, de même que les prisonniers, les personnes souffrant de maladies graves
et les femmes enceintes et allaitantes, ont couru des risques accrus, d ’autant qu’elles
n’avaient pas accès aux abris ni aux services d ’urgence.
120. Une fois retombée la violence, un nombre limité de femmes ont indi qué à la
CESAO qu’elles avaient eu accès à une aide humanitaire (colis alimentaires, kits
dignité et matériel d’hygiène, aide financière et assistance en nature), mais beaucoup
ont déclaré que les organismes d’aide ne s’étaient pas enquis de leurs besoins136.
121. Durant la période considérée, les démolitions de maisons en Cisjordanie ont
entraîné le déplacement de 302 filles, 275 femmes, 275 hommes et 353 garçons137.
Ces démolitions font peser un fardeau supplémentaire sur les femmes et les filles
devant se conformer à des normes de genre traditionnelles, en ce qu ’elles exacerbent
leur rôle de pourvoyeuses de soins et de responsables des tâches domestiques. D ’après
__________________
129 Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme, « Fact sheet on obstacles », p. 7.
130 UNICEF, « State of Palestine 2019/2020 », enquête en grappes à indicateurs multiples, p. 9.
131 Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme, « Fact sheet on obstacles », p. 8.
132 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the reality
of the Palestinian women on the eve of International Women ’s Day », 7 mars 2022.
133 Gendered Needs during the May 2021 Conflict in the Gaza Strip (E/ESCWA/CL2.GPID/2021/TP.6).
134 Ibid.
135 Groupe mondial de la protection, « Occupied Palestinian Territory protection analysis update »,
août 2021.
136 Gendered Needs during the May 2021 Conflict in the Gaza Strip (E/ESCWA/CL2.GPID/2021/TP.6).
137 Union européenne, « One year report on demolitions and seizures », p. 6.
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les données internes recueillies par l’UNRWA en Cisjordanie, les violations de
domicile et les démolitions de maisons ont un effet disproportionné sur les femmes et
les filles, tandis que les ménages dirigés par des femmes et des enfants sont exposés
à de plus grands risques de protection et que les familles comprenant des femmes
enceintes, des nourrissons et des jeunes enfants, des personnes âgées et des personnes
handicapées ont besoin d’un soutien plus important en matière de santé mentale et sur
le plan psychosocial, en raison de leur exposition à la violence et aux traumatismes 138.
122. D’après le Bureau central palestinien de statistique, en 2021, 184 femmes139 ont
été détenues ou arrêtées par les forces israéliennes, dont des militantes et des
défenseuses des droits humains de premier plan 140. L’occupation continue d’entraver
les activités de la société civile palestinienne, notamment les travaux menés par des
organisations de défense des droits des femmes, dont certaines ont fait l ’objet de
descentes de police ou ont été qualifiées d ’« organisations terroristes » au cours de la
période considérée141.
123. L’insécurité croissante a eu des conséquences négatives en ce qui concerne les
droits des femmes et des filles palestiniennes à la liberté de circulation et à la sécurité
de la personne. Ainsi, quelque 7 500 familles nucléaires du Territoire palestinien
occupé (représentant 12 % des femmes et des filles de Gaza et 47 % des femmes et
des filles de Cisjordanie) ont déclaré qu ’elles évitaient intentionnellement les zones
proches des colonies, des points de contrôle et des zones réglementées parce qu ’elles
ne se sentaient pas en sécurité142.
III. Golan syrien occupé
124. Le Secrétaire général continue de réaffirmer la validité de la résolution
497 (1981) du Conseil de sécurité, dans laquelle ce dernier a décidé que la décision
prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le territoire
syrien occupé des hauteurs du Golan était nulle et non avenue et sans effet juridique
sur le plan international.
125. En 2020, 26 300 citoyens syriens vivaient dans cinq villages représentant
environ 5 % du territoire du Golan syrien occupé, tandis que le même nombre de
colons israéliens étaient répartis dans 35 colonies143. La population syrienne, dont
plus de 80 % ont refusé la citoyenneté israélienne, continue d’être la cible de
politiques et pratiques discriminatoires144.
126. Les gouvernements israéliens qui se sont succédé ont cherché à augmenter de
manière significative le nombre de colons vivant dans le Golan syrien occupé en
récompensant les israéliens qui décidaient d ’y établir leur résidence, notamment en
__________________
138 Renseignements communiqués par l’UNRWA.
139 Groupe mondial de la protection, « Occupied Palestinian Territory protection analysis update » ;
A/76/333, par. 21 et 28 ; Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme , « Israel
must safeguard human rights defenders in Occupied Palestinian Territory and within its borders
– UN expert », 11 août 2021.
140 État de Palestine, Bureau central palestinien de statistique, « H.E. Dr. Awad, highlights the fortysixth
annual commemoration of Land Day in statistical figures », 30 mars 2022.
141 A/76/333, par. 25 et A/HRC/49/25, par. 36.
142 Antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans le
territoire palestinien occupé, « OPT MSNA key analysis findings », disponible (en anglais) à
l’adresse suivante : https://docs.google.com/presentation/d/18fuv35AMjhtliZpAQkUZBNCBb56d5N8D/
edit#slide=id.p26.
143 Organisation internationale du Travail (OIT), document ILC. 109/DG/APP/2021, par. 135.
144 Al-Marsad, « Report on Israel’s violations of the International Covenant on Civil and Political
Rights », 31 janvier 2022, p. 3.
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leur octroyant des parcelles de terrain pour la construction de logements et le
développement d’activités agricoles commerciales et en leur remettant des sommes
d’argent pouvant atteindre 12 000 dollars. La population de colons n ’a donc cessé
d’augmenter ces dernières années145.
127. Il semblerait qu’un plan visant la construction de 7 000 unités de logement
supplémentaires dans la ville de Katzrin d ’ici à 2026 soit à l’étude, dans le cadre d’un
programme destiné à doubler la population des colons d ’ici la fin de la décennie. Le
plan en question prévoit également l’établissement de deux nouveaux lotissements
dans des zones encore vacantes, ainsi que le lancement de nouveaux projets d ’énergie
solaire et la création de zones industrielles, commerciales et touristiques 146.
128. Les colonies de peuplement israéliennes établies dans le Golan syrien occupé
sont illégales au regard du droit international. En outre, l ’expansion de ces zones
d’installation et l’activité commerciale israélienne ont des répercussions négatives sur
la santé des citoyens syriens de la région, leur environnement et leurs activités
agricoles147.
129. Au total, 95 % des terres sont occupées par des colons, des militaires et les
autorités israéliennes, ce qui ne laisse que 5 % du territoire à la population syrienne 148.
130. Le Gouvernement de la République arabe syrienne rapporte qu ’Israël a recourt
à de nombreux procédés pour confisquer des terres et des ressources naturelles dans
le Golan syrien occupé, notamment les méthodes suivantes : expropriation de terres
appartenant à des Arabes syriens qui ont été déplacés ; expropriation de terres situées
à proximité immédiate de la ligne de cessez-le-feu et pose de mines terrestres ;
confiscation de terres à des fins militaires ; expropriation de terres pour y bâtir des
colonies et des installations agricoles et industrielles ; clôture de diverses zones, sous
prétexte de les mettre à la disposition de l’Autorité israélienne des réserves et parcs
naturels149.
131. Par exemple, en 2021, environ 370 000 dounoums du Golan syrien occupé
avaient été déclarés réserves naturelles et parcs nationaux par Israël. Les terres devant
être considérées comme des réserves naturelles sont proportionnellement deux fois
plus étendues dans le Golan syrien occupé qu’en Israël (4 % du territoire contre 2 %).
La plupart des réserves naturelles du Golan syrien occupé ont de plus été créées sur
les ruines de 145 villages syriens détruits pendant et après la guerre de 1967. On
notera en outre que les quelque 11 000 dounoums qu’occupent ces réserves se
trouvent sur le territoire – d’une superficie de 58 000 dounoums – des cinq villages
syriens du Golan syrien occupé, ce qui a pour effet de réduire la zone dont les
municipalités syriennes ont le contrôle 150.
132. Israël poursuit l’exécution d’un plan pluriannuel visant à développer et à
renforcer l’agriculture dans les colonies israéliennes du Golan syrien occupé, y
compris celles qui sont en cours de développement. Dans ce contexte, les colons
israéliens se sont emparés de vastes étendues de terres et les ont exploitées à des fins
agricoles, imposant ainsi un fardeau économi que supplémentaire à la population
syrienne151.
__________________
145 Ibid., p. 4.
146 Zafrir Rinat, « Bennett advances Golan Heights construction plan in bid to double population »,
11 décembre 2021.
147 A/76/336, par. 58.
148 Al-Marsad, « Report on Israel’s violations of the International Covenant on Civil and Political
Rights », p. 10.
149 A/HRC/49/84, par. 34.
150 Al-Marsad, « Nature reserves in the Occupied Golan », novembre 2021, p. 1, 6 et 10.
151 A/76/360, par. 64.
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133. Israël a continué de prendre des mesures pour mener à bien son projet
d’éoliennes pendant la période considérée. Les 45 éoliennes en question sont érigées
sur une zone de 6 000 acres de terres agricoles se trouvant à proximité des villages
syriens, qui appartiennent à la population syrienne. Ce projet limitera l ’expansion des
villages, pèsera sur les moyens de subsistance de la population syrienne et exposera
cette dernière à des risques sanitaires et environn ementaux152.
134. Les citoyens syriens du Golan syrien occupé continuent de subir les effets des
pratiques discriminatoires en matière d ’accès à la terre et à l’eau et de faire les frais
des politiques restrictives de zonage et de construction 153. Il leur est en effet presque
impossible d’obtenir des permis de construire dans le Golan syrien occupé, ce qui
limite l’expansion de leurs villes et villages malgré la croissance démographique et
oblige nombre d’entre eux à construire sans permis, au risque de voir leur logement
démoli, d’être déplacés, ou encore de faire l’objet de lourdes amendes, voire de peines
de prison. Les autorités israéliennes ont émis plus de 1 500 ordres de démolition
depuis 1973 et imposé de lourdes amendes et des peines de prison aux personne s ayant
entrepris des constructions sans y avoir été autorisées 154.
135. En 1973, on comptait dans les cinq villages du Golan syrien occupé 20 820 têtes
de bétail. Aujourd’hui, leur nombre ne dépasse pas quelques centaines, en raison de
la confiscation des pâturages pour en faire des réserves naturelles ou des zones
réservées aux activités militaires de la Puissance occupante. La création de ces
réserves prive en outre les habitants d’un accès à diverses espèces de plantes sauvages
largement utilisées dans la cuisine traditionnelle du Golan 155.
136. Il a été rapporté que les pratiques discriminatoires en matière d ’accès à l’eau et
à la terre continuaient d’entraver les efforts déployés par les citoyens syriens du Golan
syrien occupé pour garder un pied dans l’agriculture156.
137. Le taux d’activité des citoyens syriens dans le Golan syrien occupé a
régulièrement augmenté jusqu’en 2017, atteignant alors un pic de 51 %, avant de
commencer à diminuer, pour tomber à 40 % en 2020. Environ un quart (25,4 %) des
femmes syriennes en âge de travailler faisaient partie de la population active en
2000157.
138. La République arabe syrienne s’est dite préoccupée par les redevances et les
taxes imposées par Israël, en particulier aux travailleurs arabes syriens, notamment
dans le secteur agricole. Il s’agit notamment de taxes sur la production, calculées sur
une base journalière ou sur une période plus longue et dont les taux vont de 15 à
35 % ; d’un impôt sur le revenu fixé à 25 % ; de taxes générales pouvant atteindre
60 % des salaires ; d’une taxe de 30 % sur les réfrigérateurs servant au stockage des
pommes. Israël a en outre refusé de payer l’hospitalisation de travailleurs arabes
syriens souffrant de blessures survenues au travail entraînant une incapacité totale ou
partielle, au motif qu’ils n’étaient pas couverts par la loi sur l’indemnisation, et fait
en sorte de les contraindre à adhérer aux syndicats israéliens 158.
__________________
152 Ibid., par. 63.
153 OIT, document ILC.109/DG/APP/2021, par. 139.
154 Al-Marsad, « Report on Israel’s violations of the International Covenant on Civil and Political
Rights », p. 11 et 12.
155 Al-Marsad, « Nature reserves in the Occupied Golan », p. 7.
156 OIT, document ILC.109/DG/APP/2021, par. 146.
157 Ibid., par. 136.
158 A/HRC/49/84, par. 38.
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IV. Conclusions et observations
139. L’occupation israélienne prolongée du Territoire palestinien et du Golan syrien
occupé ne cesse de se répercuter sur les conditions de vie des populations
palestinienne et syrienne et de nuire au développement économique et social des
territoires occupés, avec un effet différent et disproportionné sur les femmes et les
filles. L’occupation ainsi que les politiques et les pratiques israéliennes entraînent des
effets délétères multidimensionnels et ont un effet d ’ensemble sur l’avenir des
populations sous occupation.
140. Les restrictions imposées par Israël, l ’intensification de ses activités
d’implantation illégales et ses autres pratiques ont pour effet non seulement
d’empêcher le développement des territoires occupés et de saper les efforts déployés
pour lutter contre la pandémie de COVID-19, mais aussi de provoquer des crises
humanitaires nécessitant de réorienter les rares ressources nationales et
internationales, initialement consacrés au développement, à des activités de secours
immédiat. La crise financière palestinienne et le morcellement du Territoire
palestinien ont abouti à une économie fragmentée qu i dépend d’Israël et de l’aide
étrangère.
141. Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 et ses répercussions économiques ont
aggravé les difficultés sociales et économiques et détérioré davantage les conditions
de vie des Palestiniens. Ses effets sur le peuple palestinien sont multipliés en raison
des politiques et pratiques israéliennes de longue date. Le système de santé palestinien
était déjà au bord de l’effondrement, notamment à Gaza, avant la pandémie.
142. L’escalade des hostilités entre Israël et les groupes armés à Gaza, en mai 2021,
a aggravé la situation dans la région, qui était pourta nt déjà critique en raison des
bouclages et autres mesures restrictives imposées par Israël et des montées de la
violence récurrentes, auxquelles s’ajoutent une baisse du financement des donateurs.
Il est essentiel que la communauté internationale se pench e sérieusement sur le
problème.
143. Si le statu quo actuel persiste, l’économie palestinienne devra faire face à de
sombres perspectives. La crise de financement à laquelle est confronté l ’UNRWA et
la baisse de l’aide des donateurs sont d’autres facteurs qui ne font qu’aggraver les
conditions déjà précaires de centaines de milliers de Palestiniens.
144. Israël continue de mettre en oeuvre des politiques et des pratiques contraires aux
résolutions applicables du Conseil de sécurité, au droit international humanitaire et
au droit international des droits humains. Certaines pratiques peuvent être considérées
comme discriminatoires et d’autres s’apparentent au transfert forcé de personnes
protégées ou à une peine collective, ce qui pourrait constituer une violation grave de
la quatrième Convention de Genève et du droit international.
145. Le respect du droit international est impératif, afin qu ’aucune partie ne puisse
jouir de l’impunité et que la justice et la paix soient garanties pour tous les peuples
de la région, y compris les Palestiniens et les Syriens vivant sous occupation. L’ONU
maintient la position qu’elle défend de longue date, à savoir que la paix durable et
globale ne sera possible que dans le cadre d ’une solution négociée à deux États. Le
Secrétaire général continuera de veiller à ce que l’ONU oeuvre en faveur de la création
d’un État palestinien d’un seul tenant, indépendant, démocratique et viable, coexistant
avec Israël dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem pour capitale des deux États,
conformément aux résolutions applicables du Conseil de sécurité et au droit
international.

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Partie II (A) 2 - Les conditions de vie du peuple palestinien

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