Volume II - annexes 6 à 39

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14679
COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
AFFAIRE RELATIVE À CERTAINES ACTIVITÉS MENÉES PAR LE NICARAGUA
DANS LA RÉGION FRONTALIÈRE
(COSTA RICA c. NICARAGUA)
MÉMOIRE DU COSTA RICA SUR LA QUESTION
DE L’INDEMNISATION
VOLUME II
ANNEXES 6 À 39
3 AVRIL 2017
[Traduction du Greffe]
Note :
Cette traduction a été préparée par le Greffe à des fins internes et n’a aucun caractère officiel.
TABLE DES MATIÈRES
Page
Rapports sur les dépenses engagées par le Costa Rica en conséquence
des activités illicites du Nicaragua
Annexe 6. Zone de conservation de Tortuguero, réseau national des zones de
conservation, rapport sur les dépenses engagées pour gérer la situation
découlant de l’occupation d’Isla Calero par le Nicaragua, 8 janvier 2016 .............. 1
Annexe 7. Garde côtière nationale du Costa Rica, département des salaires et
traitements, rapport sur les heures de travail effectuées par le personnel de la
garde côtière dans le cadre de missions menées par suite de l’occupation
d’un territoire costa-ricien par le Nicaragua, 21 octobre 2010-
19 janvier 2015 ......................................................................................................... 3
Annexe 8. Garde côtière nationale du Costa Rica, département des salaires et
traitements, tableau indiquant la rémunération moyenne des garde-côtes,
2010-2015 [Annexe non traduite] ............................................................................ 4
Annexe 9. Service national de surveillance aérienne du Costa Rica, département des
opérations aéronautiques, rapport sur les dépenses liées aux opérations,
2 mars 2016 .............................................................................................................. 5
Annexe 10. Service national de surveillance aérienne du Costa Rica, département des
salaires et traitements, rapport sur les rémunérations versées d’octobre 2010
à avril 2011 ............................................................................................................... 6
Annexe 11. Service national de surveillance aérienne du Costa Rica, département des
salaires et traitements, tableau indiquant la rémunération moyenne des
pilotes, 2010-2011 [Annexe non traduite] ................................................................ 9
Annexe 12. Service national de surveillance aérienne du Costa Rica, département des
opérations aéronautiques, journaux de bord, 14 avril 2016 .................................... 10
Annexe 13. Ministère de la sécurité du Costa Rica, département des salaires et
traitements, rapport sur la rémunération versée au personnel de la police de
mars 2011 à décembre 2015 [Annexe non traduite] ............................................... 11
Annexe 14. Ministère de la sécurité du Costa Rica, direction de la police des frontières,
rapport sur les frais de maintenance et d’équipement du poste de police
d’Agua Dulce, factures à l’appui, mars 2016 ......................................................... 12
Annexe 15. Commission nationale du Costa Rica pour la prévention des risques et la
gestion des situations d’urgence (CNE), département chargé des processus
de reconstruction, rapport sur les dépenses engagées par la commission pour
gérer la situation découlant de la violation par le Nicaragua de la
souveraineté costa-ricienne, factures à l’appui, 4 avril 2016 .................................. 15
- ii -
Annexe 16. Ministère des affaires étrangères et des cultes, rapport et factures relatifs aux
dépenses engagées par le ministère pour l’acquisition d’images satellite et le
traitement de données géospatiales correspondant à la zone d’Isla Portillos et
de l’embouchure du fleuve San Juan, 1er décembre 2010 - 2 octobre 2015 ........... 25
Annexe 17. Ministère des affaires étrangères et des cultes, rapport et factures relatifs aux
dépenses engagées par le ministère pour l’obtention de rapports de
l’UNITAR/UNOSAT analysant les images satellite afin de détecter toute
modification environnementale au Costa Rica, décembre 2010 et
septembre 2011 ....................................................................................................... 29
Correspondance
Annexe 18. Lettre ECRPB-029-11 en date du 8 avril 2011 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Jorge Urbina, coagent du Costa Rica (pièces jointes omises) ........................... 33
Annexe 19. Lettre ECRPB-094 en date du 9 décembre 2013 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Jorge Urbina, coagent du Costa Rica ................................................................ 38
Annexe 20. Lettre ECRPB-056 en date du 10 mars 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Jorge Urbina, coagent du Costa Rica ................................................................ 39
Annexe 21. Lettre ECRPB-078 en date du 17 juillet 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Jorge Urbina, coagent du Costa Rica ................................................................ 40
Annexe 22. Lettre ECRPB-090-2014 en date du 22 août 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica (avec pièces jointes) ............................ 41
Annexe 23. Lettre HOL-EMB-107 en date du 29 août 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Carlos Argüello, agent du Nicaragua ................................................................ 78
Annexe 24. Lettre MRE/DM/AJ/414/09/14 en date du 19 septembre 2014 adressée à
M. Manuel Gonzalez Sanz, ministre des affaires étrangères et des cultes du
Costa Rica, par M. Samuel Santos Lopez, ministre des affaires étrangères du
Nicaragua ................................................................................................................ 80
Annexe 25. Lettre DM-AM-0574-14 en date du 22 septembre 2014 adressée à
M. Samuel Santos Lopez, ministre des affaires étrangères du Nicaragua, par
M. Alejandro Solano Ortiz, ministre par intérim des affaires étrangères et des
cultes du Costa Rica ............................................................................................... 82
Annexe 26. Lettre HOL-EMB-124 en date du 23 septembre 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Carlos Argüello, agent du Nicaragua (pièce jointe omise) ............................... 84
Annexe 27. Lettre ECRPB-103-14 en date du 25 septembre 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica .............................................................. 86
- iii -
Annexe 28. Lettre ECRPB-116-2014 en date du 21 novembre 2014 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica (avec pièces jointes) ............................ 87
Annexe 29. Rapport du Costa Rica en date du 20 février 2015 concernant la mise en
oeuvre des mesures conservatoires, transmis sous le couvert de la
lettre ECRPB-020-2015 (avec pièces jointes) ...................................................... 111
Annexe 30. Lettre ECRPB-046-2015 en date du 30 mars 2015 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica ............................................................ 135
Annexe 31. Rapport du Costa Rica en date du 22 mai 2015 concernant la mise en oeuvre
des mesures conservatoires, transmis sous le couvert de la lettre ECRPB-
080-2015 ............................................................................................................... 136
Annexe 32. Lettre ECRPB-098-2015 en date du 16 juillet 2015 adressée à
M. Philippe Couvreur, greffier de la Cour internationale de Justice, par
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica ............................................................ 138
Annexe 33. Rapport du Costa Rica en date du 21 août 2015 concernant la mise en oeuvre
des mesures conservatoires, transmis sous le couvert de la lettre ECRPB-
111-2015 ............................................................................................................... 139
Annexe 34. Rapport du Costa Rica en date du 20 novembre 2015 concernant la mise en
oeuvre des mesures conservatoires, transmis sous le couvert de la
lettre ECRPB-137-2015 ........................................................................................ 141
Annexe 35. Lettre ECRPB-043-16 en date du 7 juin 2016 adressée à M. Carlos Argüello,
agent du Nicaragua, par M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica ..................... 143
Annexe 36. Lettre ECRPB-092-16 en date du 5 octobre 2016 adressée à
M. Carlos Argüello, agent du Nicaragua, par M. Sergio Ugalde, coagent du
Costa Rica ............................................................................................................. 145
Annexe 37. Lettre HOL-EMB-280 en date du 18 novembre 2016 adressée à
M. Sergio Ugalde, coagent du Costa Rica, par M. Carlos Argüello, agent du
Nicaragua .............................................................................................................. 146
Annexe 38. Lettre ECRPB-148-16 en date du 14 décembre 2016 adressée à
M. Carlos Argüello, agent du Nicaragua, par M. Sergio Ugalde, coagent du
Costa Rica (pièces jointes omises) ....................................................................... 148
Annexe 39. Lettre DVA-284-2017 en date du 21 mars 2017 adressée à
M. Alejandro Solano, ministre par intérim des affaires étrangères et des
cultes, par Mme Bernardita Marín Salazar, vice-ministre de la sécurité .............. 151
___________
RAPPORTS SUR LES DÉPENSES ENGAGÉES PAR LE COSTA RICA EN
CONSÉQUENCE DES ACTIVITÉS ILLICITES DU NICARAGUA
ANNEXE 6
ZONE DE CONSERVATION DE TORTUGUERO, RÉSEAU NATIONAL DES ZONES DE
CONSERVATION, RAPPORT SUR LES DÉPENSES ENGAGÉES POUR GÉRER
LA SITUATION DÉCOULANT DE L’OCCUPATION D’ISLA CALERO
PAR LE NICARAGUA, 8 JANVIER 2016
[Traduction française établie à partir de la traduction anglaise fournie par le Costa Rica]
[Original espagnol non reproduit]
Lettre (réf. ACTo-GMRN-O-150-2016) en date du 6 janvier 2016 adressée au ministère des
affaires étrangères par le Réseau national des zones de conservation (SINAC),
zone de conservation de Tortuguero (ACTo),
gestion des ressources naturelles
Objet : Transmission de la documentation justifiant les frais de gestion engagés dans le cadre des
mesures entreprises par l’ACTo pour remédier aux problèmes causés par l’invasion d’Isla
Calero par le Nicaragua
Nous vous transmettons ci-joint deux classeurs contenant des documents qui établissent les
frais de gestion communiqués par voie électronique le 1er avril 2016. Cette documentation compte
notamment des copies de journaux d’enregistrement et de rapports justifiant des mesures
entreprises par les représentants du gouvernement et les agents de l’ACTo pour résoudre les
problèmes engendrés par l’invasion nicaraguayenne d’Isla Calero.
Veuillez agréer, etc.
Estimation des frais de gestion supportés par le Réseau national des zones de conservation
(ACTo) dans le cadre des mesures correctives mises en place à Isla Calero
Poste Montant
(en colons costa-riciens)
Observations
Personnel 14 347 439,80 Nous avons estimé ce montant
en prenant en compte le salaire
par jour travaillé de chaque
agent du gouvernement mobilisé
aux fins des mesures mises en
place pour résoudre les
problèmes rencontrés à Isla
Calero. Le coût est sous-évalué
étant donné qu’il ne prend pas
en compte l’ensemble des
travaux du personnel
administratif ayant contribué à
la mise en oeuvre concrète des
mesures auxquelles correspond
ce montant.
Frais
d’alimentation
4 801 400,00 Les frais d’alimentation ont été
estimés indirectement, à partir
des barèmes correspondants
agréés par le bureau du
contrôleur général national.
- 2 -
Transport
fluvial/transport
par voie d’eau
1 791 335,70 Ce poste englobe les frais de
carburant des embarcations à
moteur hors-bord et des
véhicules tout terrain utilisés au
poste d’opérations de Barra de
Colorado pour remédier aux
problèmes causés à Isla Calero.
L’estimation s’appuie sur le prix
du carburant en vigueur à
chacune des dates à l’étude.
Transport
terrestre
3 653 614,90 Les frais de transport terrestre
ont été estimés indirectement à
partir d’une évaluation de la
distance couverte et des
barèmes approuvés par le
bureau du contrôleur général
national. Ce montant n’inclut
pas le nombre total de véhicules
utilisés, en raison du mauvais
état des registres.
Total* 24 593 790,50 45 376,00 dollars E.-U.
* Les coûts ne sont pas actualisés.
___________
- 3 -
ANNEXE 7
GARDE CÔTIÈRE NATIONALE DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES SALAIRES ET TRAITEMENTS,
RAPPORT SUR LES HEURES DE TRAVAIL EFFECTUÉES PAR LE PERSONNEL DE LA GARDE
CÔTIÈRE DANS LE CADRE DE MISSIONS MENÉES PAR SUITE DE L’OCCUPATION D’UN
TERRITOIRE COSTA-RICIEN PAR LE NICARAGUA,
21 OCTOBRE 2010-19 JANVIER 2015
Ministère de la sécurité publique
Département des ressources humaines
Département des salaires et traitements
Bureau administratif du service national des garde-côtes
Navire Heures de travail Coût estimé
(en colons costa-riciens)
Caribe III 1100 h. 56 min. 1 604 740,68
Penshurt III 301 h. 30 min. 989 521,49
Esquinas 290 h. 55 min. 1 114 670,05
GC 16-6 223 h. 50 min. 536 927,25
GC 40-3 135 h. 05 min. 388 523,79
Gc 30-1 1396 h. 35 min. 4 447 710,58
Jaguar I 115 h. 35 min. 359 746,66
GC 32-5 624 h. 25 min. 2 009 708,98
BPD 006 95 h. 30 min. 258 750,61
Total 4284 h. 21 min. 11 710 300,08
Charges sociales 2 322 152,51
13e mois 975 468,00
Allocation scolaire 959 073,58
TOTAL 15 966 994,16
29 459,40 dollars des Etats-Unis
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
___________
- 4 -
ANNEXE 8
GARDE CÔTIÈRE NATIONALE DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES SALAIRES
ET TRAITEMENTS, TABLEAU INDIQUANT LA RÉMUNÉRATION MOYENNE
DES GARDE-CÔTES, 2010-2015
[Annexe non traduite]
___________
- 5 -
ANNEXE 9
SERVICE NATIONAL DE SURVEILLANCE AÉRIENNE DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES
OPÉRATIONS AÉRONAUTIQUES, RAPPORT SUR LES DÉPENSES LIÉES AUX OPÉRATIONS,
2 MARS 2016
Ministère de la sécurité publique
Département des opérations aériennes
Bureau administratif du service de surveillance aérienne
Alajuela, le mercredi 2 mars 2016 Communication officielle n° 0015-2016 JOPS-VA
Capitaine Juan Luis Vargas Castillo
Directeur du service de surveillance aérienne
J’ai l’honneur de répondre à la demande d’informations faite par Mme la vice-ministre
Bernardita Marín Salazar relativement aux coûts engendrés par le Nicaragua dans le cadre de
l’invasion de Calero, et plus particulièrement à la donnée suivante :
«Coût des survols effectués par le service de surveillance aérienne les 20, 22,
27 et 31 octobre 2010, les 1er et 26 novembre 2010, les 5 et 6 avril 2011, le
18 septembre 2013 et le 11 décembre 2013.»
Tableau du calcul des dépenses par heure de vol et par aéronef
Type
d’aéronef
Carburant Révision Assurance Divers
Coût
d’exploitation
(en dollars E.-U.)
Caribou 735 110 331 150 1 326
Soloy 70 96 130 616 300 596
Navajo 240 25 95 512 300 661
Seneca 145 25 65 504 300 536
Centurion 80 20 60 836 300 460
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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- 6 -
ANNEXE 10
SERVICE NATIONAL DE SURVEILLANCE AÉRIENNE DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES
SALAIRES ET TRAITEMENTS, RAPPORT SUR LES RÉMUNÉRATIONS VERSÉES
D’OCTOBRE 2010 À AVRIL 2011
Ministère de la sécurité publique
Département des ressources humaines
Département des salaires et traitements
Service de surveillance aérienne
Date d’utilisation des aéronefs Heures-personne Coût estimé
(en colons costa-riciens)
Octobre 2010 93,20 392 713,35
Novembre 2010 23,20 97 756,97
Avril 2011 76,00 327 705,35
Total 192,40 818 175,67
Charges sociales 162 244,23
13e mois 68 154,03
Allocation scolaire 67 008,59
TOTAL 1 115 582,52
2 058,27 dollars des Etats-Unis
Détail des heures par jour selon la note n° 0099-2016-DSVA
Mois Jour Heures Moyenne
mensuelle
Salaire
horaire
Personnel Coût par
personne
Coût total
Octobre 2010 20 1,3 1 516 918,50 4 213,66 2 5 477,76 10 955,52
Octobre 2010 20 3,8 1 516 918,50 4 213,66 2 16 011,92 32 023,84
Octobre 2010 22 2,6 1 516 918,50 4 213,66 2 10 955,52 21 911,05
Octobre 2010 22 2,6 1 516 918,50 4 213,66 2 10 955,52 21 911,05
Octobre 2010 22 2,2 1 516 918,50 4 213,66 2 9 270,06 18 540,12
Octobre 2010 22 0,7 1 516 918,50 4 213,66 2 2 949,56 5899,13
Octobre 2010 22 1,0 1 516 918,50 4 213,66 2 4 213,66 8427,33
Octobre 2010 22 0,4 1 516 918,50 4 213,66 2 1 685,47 3370,93
Octobre 2010 22 0,5 1 516 918,50 4 213,66 2 2 106,83 4213,66
Octobre 2010 22 0,5 1 516 918,50 4 213,66 2 2 106,83 4213,66
Octobre 2010 22 1,2 1 516 918,50 4 213,66 2 5 056,40 10 112,79
Octobre 2010 22 1,3 1 516 918,50 4 213,66 2 5 477,76 10 955,52
Octobre 2010 22 1,2 1 516 918,50 4 213,66 2 5 056,40 10 112,79
Octobre 2010 22 1,6 1 516 918,50 4 213,66 2 6 741,86 13 483,72
Octobre 2010 22 1,3 1 516 918,50 4 213,66 2 5 477,76 10 955,52
Octobre 2010 22 1,2 1 516 918,50 4 213,66 2 5 056,40 10 112,79
Octobre 2010 22 1,3 1 516 918,50 4 213,66 2 5 477,76 10 955,52
Octobre 2010 22 1,5 1 516 918,50 4 213,66 2 6 320,49 12 640,99
Octobre 2010 22 1,4 1 516 918,50 4 213,66 2 5 899,13 11 798,26
- 7 -
Octobre 2010 22 1,5 1 516 918,50 4 213,66 2 6 320,49 12 640,99
Octobre 2010 22 2,8 1 516 918,50 4 213,66 2 11 798,26 23 596,51
Octobre 2010 22 11,6 1 516 918,50 4 213,66 2 48 878,49 97 756,97
Octobre 2010 27 0,8 1 516 918,50 4 213,66 2 3 370,93 6 741,86
Octobre 2010 31 2,3 1 516 918,50 4 213,66 2 9 691,42 19 382,85
Total 46,6 392 713,35
Personnel
2
Nombre total
d’heures
93,2
Détail des heures par jour selon la note n° 0099-2016-DSVA
Mois Jour Heures Moyenne
mensuelle
Salaire
horaire
Personnel Coût par
personne
Coût total
Novembre 2010 1er 3,10 1 516 918,50 4213,66 2 13 062,35 26 124,71
Novembre 2010 1er 1,40 1 516 918,50 4213,66 2 5 899,13 11 798,26
Novembre 2010 26 2,40 1 516 918,50 4213,66 2 10 112,79 20 225,58
Novembre 2010 26 2,00 1 516 918,50 4213,66 2 8 427,33 16 854,65
Novembre 2010 26 1,50 1 516 918,50 4213,66 2 6 320,49 12 640,99
Novembre 2010 26 1,20 1 516 918,50 4213,66 2 5 056,40 10 112,79
Total 11,60 97 756,97
Personnel 2
Nombre total
d’heures
23,2
Détail des heures par jour selon la note n° 0099-2016-DSVA
Mois Jour Heures Moyenne
mensuelle
Salaire
horaire
Personnel Coût par
personne
Coût total
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1,4 1 552 288,50 4 311,91 2 6 036,68 12 073,36
Avril 2011 5 1,6 1 552 288,50 4 311,91 2 6 899,06 13 798,12
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 5 1,4 1 552 288,50 4 311,91 2 6 036,68 12 073,36
Avril 2011 5 0,7 1 552 288,50 4 311,91 2 3 018,34 6 036,68
Avril 2011 5 2,2 1 552 288,50 4 311,91 2 9 486,21 18 972,42
Avril 2011 5 2 1 552 288,50 4 311,91 2 8 623,83 17 247,65
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1,3 1 552 288,50 4 311,91 2 5 605,49 11 210,97
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1,4 1 552 288,50 4 311,91 2 6 036,68 12 073,36
Avril 2011 5 1,4 1 552 288,50 4 311,91 2 6 036,68 12 073,36
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
- 8 -
Avril 2011 5 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 5 3,3 1 552 288,50 4 311,91 2 14 229,31 28 458,62
Avril 2011 6 1,3 1 552 288,50 4 311,91 2 5 605,49 11 210,97
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 6 1 1 552 288,50 4 311,91 2 4 311,91 8 623,83
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 6 1,4 1 552 288,50 4 311,91 2 6 036,68 12 073,36
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Avril 2011 6 1,2 1 552 288,50 4 311,91 2 5 174,30 10 348,59
Total
38
327 705,35
Personnel
2
Nombre total
d’heures
76
___________
- 9 -
ANNEXE 11
SERVICE NATIONAL DE SURVEILLANCE AÉRIENNE DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES
SALAIRES ET TRAITEMENTS, TABLEAU INDIQUANT LA RÉMUNÉRATION
MOYENNE DES PILOTES, 2010-2011
[Annexe non traduite]
___________
- 10 -
ANNEXE 12
SERVICE NATIONAL DE SURVEILLANCE AÉRIENNE DU COSTA RICA,
DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS AÉRONAUTIQUES,
JOURNAUX DE BORD, 14 AVRIL 2016
[Traduction française établie à partir de la traduction anglaise fournie par le Costa Rica]
Lettre (no 0171-2016 DSVA) en date du 14 avril 2016 adressée au secrétaire général
du ministère de la sécurité publique par le bureau administratif du service
de la surveillance aérienne
Comme suite à votre lettre, veuillez trouver ci-joint les carnets de vol qui confirment les
heures de vol indiquées dans la communication officielle no 0015-2016 JOPS-VA.
Je me tiens à votre disposition pour toute information complémentaire.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
___________
- 11 -
ANNEXE 13
MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ DU COSTA RICA, DÉPARTEMENT DES SALAIRES ET TRAITEMENTS,
RAPPORT SUR LA RÉMUNÉRATION VERSÉE AU PERSONNEL DE LA POLICE
DE MARS 2011 À DÉCEMBRE 2015
[Annexe non traduite]
___________
- 12 -
ANNEXE 14
MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ DU COSTA RICA, DIRECTION DE LA POLICE DES FRONTIÈRES,
RAPPORT SUR LES FRAIS DE MAINTENANCE ET D’ÉQUIPEMENT DU POSTE DE
POLICE D’AGUA DULCE, FACTURES À L’APPUI, MARS 2016
Dépenses engagées par la police des frontières
Poste de police d’Agua Dulce
Article Unité Quantité
Prix
(en colons
costa-riciens)
Facture Vendeur Dossier
Bon de
commande
Portes en pin massif, 2,10 m x 0,90 m Unité 10 130 000,00 3348736 Abono Agro, S.A. 82 4500196208
Tôles de toiture en métal (36), 0,81 x 1,83 Unité 50 342 000,00 3348689 Abono Agro, S.A. 77 4500196052
Clous à tête de 2 x 1/12 Kilos 3 2520,00 3347762 Abono Agro, S.A. 16 4500185628
Articles de construction 474 520,00
Laveur à pression Unité 1 530 975,00 301778 SAVA 5 4500183907
Casiers de sécurité Unité 2 580 062,00 17250 Crometal, S.A. 15 4500185261
Extincteurs Unité 15 435 000,00 12575 Olpra, S.A. 43 4500174207
Sèche-linges Unité 2 612 000,00 1900 Eugrega 8 4500183787
Générateur électrique Unité 1 630 000,00 895 Jota Salas, S.A. 6 4500183786
Lits superposés en métal Unité 17 3 026 000,00 611082 Colchones Jiron, S.A. 58 4500181481
Lave-linge Unité 1 317 000,00 33630 Edificio Shalel, S.A. 7 4500185984
Autres équipements 39 6 131 037,00
Bureaux Unité 3 247 703,07 52913 Leogar, S.A. 15 4500185236
Chaises de bureau Unité 2 357 780,00 17350 Crometal, S.A. 15 4500185261
Panneau acrylique Unité 1 4880,00 507995 Ramirez & Castillo 47 4500190830
Chaises pliantes Unité 36 720 645,84 17350 Crometal, S.A. 15 4500185261
Equipements de bureau 42 1 331 008,91
Réfrigérateur Unité 1 1 195 000,00 1868 Gala, S.A. 12 4500184167
Cuisinières à gaz Unité 3 393 000,00 5607646 TIPS 10 4500184170
Congélateurs Unité 2 2 850 000,00 1832 Gala, S.A. 12 4500184167
- 14 -
Mixeur industriel Unité 1 190 000,00 5616102 TIPS 10 4500184170
Tables Unité 6 265 338,00 17350 Crometal, S.A. 15 4500185261
Cuiseur à riz Unité 1 103 800,00 1394 Lores, S.A. 9 4500183898
Machines à café Unité 2 110 000,00 5608464 TIPS 10 4500184170
Equipements de cuisine 16 5 107 138,00
Véhicules tout-terrain Unité 3 31 433 994,60 1036885 Lutz Hermanos 55 4500192760
Véhicules 3 31 433 994,60
Récapitulatif
(En colons
costa-riciens)
Articles de construction 474 520,00
Autres équipements 6 131 037,00
Equipements de bureau 1 331 008,91
Equipements de cuisine 5 107 138,00
Véhicules 31 433 994,60
Autres véhicules
Total 44 477 698,51
82 062,17
(dollars E.-U.)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
___________
ANNEXE 15
COMMISSION NATIONALE DU COSTA RICA POUR LA PRÉVENTION DES RISQUES ET LA GESTION
DES SITUATIONS D’URGENCE (CNE), DÉPARTEMENT CHARGÉ DES PROCESSUS DE
RECONSTRUCTION, RAPPORT SUR LES DÉPENSES ENGAGÉES PAR LA COMMISSION
POUR GÉRER LA SITUATION DÉCOULANT DE LA VIOLATION PAR LE NICARAGUA
DE LA SOUVERAINETÉ COSTA-RICIENNE, FACTURES À L’APPUI,
4 AVRIL 2016
[Traduction française établie à partir de la traduction anglaise fournie par le Costa Rica]
Lettre (réf. GPR-OF-0394-2016) en date du 1er avril 2016 adressée au coordonnateur de
l’unité du contentieux international du ministère des affaires étrangères
par la direction des processus de reconstruction de la CNE
Comme suite aux instructions de M. Orlando Marín Fallas, chef de la Direction des
processus de reconstruction de la CNE, et conformément aux conclusions de la réunion tenue le
7 mars 2016 au ministère des affaires étrangères, je vous prie de trouver ci-joint un tableau
récapitulatif (sous format Excel)  avec justificatifs (factures, ordres d’achat, etc.)  des dépenses
engagées dans le cadre d’activités menées dans la zone d’Isla Portillos par cette institution et ses
organes d’exécution, le Réseau national des zones de conservation (SINAC) et le ministère de la
sécurité publique (MSP), en application du décret no 36440 concernant la «situation et le processus
engendrés par la violation de la souveraineté du Costa Rica par le Nicaragua», à savoir :
1. location d’un hélicoptère (immatriculé TI-AZM) auprès du prestataire AERODIVA aux fins de
survoler le caño et les autres points d’intérêt de la zone humide «Humedal Caribe Noreste» ;
envoi de fournitures ; construction d’un barrage au titre des mesures d’atténuation à mettre en
oeuvre au niveau des caños creusés à Isla Portillos, en territoire litigieux, conformément à la
résolution de la Cour internationale de Justice sise à La Haye, dans le cadre du VIe plan
d’investissement, décret no 36440-MP «Mesures d’atténuation à mettre en oeuvre au niveau des
canaux artificiels creusés par le Gouvernement du Nicaragua» ;
2. paiement des vols effectués par les agents du MINAET à des fins d’observation et à des fins
logistiques à Isla Calero, conformément au rapport de la mission technique du Secrétariat de la
convention de RAMSAR et dans le cadre du décret no 36440-MP ;
3. acquisition de véhicules tout terrain et d’un tracteur pour le compte du ministère de la sécurité
publique et du SINAC afin de mettre en oeuvre les mesures d’urgence, conformément au
décret no 36440.
L’assistante administrative,
(Signé) Deily TORUÑO VILLAREAL.
La cheffe par intérim,
Direction des processus de reconstruction,
(Signé) Sady ALVARADO RAMOS.
- 16 -
Récapitulatif des sommes payées (heures de vol, station biologique, véhicules tout terrain, contrats SINAC, MSP)
Facture
no
Société Appel
d’offre no
Unité
d’exécution
Objectif Justificatif Statut Date Montant
(en dollars
E.-U.)
Montant
acquitté
(en colons
costa-riciens)
Description
1077 AERODIVA S.A. SINACCDE-
001-
2015
SINAC Demande
administrative
d’heures de vol
(RESO42-15-
Aerodiva)
Aerodiva AP
– 5992
Payé 11/06/2015 6 183,00 3 351 186,00 Demande
administrative
d’heures de vol pour
des agents du
MINAET et de la
mission technique
RAMSAR en
application du
décret no 36440-MP
1089 AERODIVA S.A. SINACCDE-
001-
2015
SINAC Construction
d’un barrage sur
le canal artificiel
à Isla Portillos
(Cour de La
Haye) 27-02-
2015
Aerodiva AP
– 5994
Payé 15/06/2015 156 446,27 84 793 878,34 Location d’un
hélicoptère
(immatriculé TIAZM)
et achat de
fournitures et de
matériaux pour la
construction d’un
barrage en
application du
décret 36440-MP
1096 AERODIVA S.A. SINACCDE-
001-
2015
SINAC Construction
d’un barrage sur
le canal artificiel
à Isla Portillos
(Cour de La
Haye) 27-02-
2015
Aerodiva AP
– 6117
Payé 10/09/2015 11 070,75 6 000 346,50 Location d’un
hélicoptère
(immatriculé TIAZM)
et achat de
fournitures et de
matériaux pour la
construction d’un
barrage en
application du
décret 36440-MP
- 17 -
1103 AERODIVA S.A. SINACCDE-
001-
2015
SINAC Construction
d’un barrage sur
le canal artificiel
à Isla Portillos
(Cour de La
Haye) 27-02-
2015
Aerodiva AP
– 6213
Payé 05/11/2015 10 689,00 5 793 438,00 Location d’un
hélicoptère
(immatriculé TIAZM),
survol de
contrôle de la
Humedal Caribe
Noreste,
conformément au
plan
d’investissement
36440-MP
1114 AERODIVA S.A. SINACCDE-
001-
2015
SINAC Construction
d’un barrage sur
le canal artificiel
à Isla Portillos
(Cour de La
Haye) 27-02-
2015
Aerodiva AP
– 6368
Payé 10/02/2016 11 282,83 6 115 293,86 Location d’un
hélicoptère
(immatriculé TIAZM),
survol de
contrôle de la
Humedal Caribe
Noreste,
conformément au
plan
d’investissement
36440-MP
75430-1 LUTZ HNOS. &
CIA. LTDA.
2014-CDOC0052-
00003
MSP 473-10-13 MSP
Equipement de
transport de type
II
Lutz
Hermanos y
Cía. Ltda.
AP-5619
Payé 15/07/2014 23 212,00 12 580 904,00 Acquisition d’un
véhicule tout terrain
pour le poste de
police d’Agua
Dulce, en
application du
décret no 36440-MP
- 18 -
118006 SATURNIA SINACCDE-
015-
2013
SINAC 374-08-13
Construction de
postes de
sécurité –
équipement de
transport
Saturnia
S.A. AP-
5612
Payé 10/07/2014 35 500,00 19 241 000,00 Acquisition d’un
tracteur et d’autres
équipements pour la
construction de la
station biologique
de la zone de
conservation de
Tortuguero (ACTo)
en application du
décret no 36440-MP
1540 CIESA
COMPANIA
INTERNACION
AL
ELECTRONICA
SINACCDE-
009-
2011
SINAC 437-11 SINAC
MINAET
Zone de
conservation de
l’environnement
d’Isla Calero
Ciesa
Compañía
Internaciona
l Electronica
S.A. AP-
4034
Payé 05/03/2012 42 752,77 23 172 000,00 Acquisition d’un
véhicule tout terrain
pour la station
biologique l’ACTo
en application du
décret no 36440-MP
TOTAL
297 136,62
(dollars
E.-U.)
157 696 860,70
colons
- 19 -
Facture no 1077 du 25/03/2015 de la société AERODIVA au nom du ministère de la sécurité
Quantité Description Prix unitaire
(en dollars E.-U.)
Total
(en dollars E.-U.)
2,7 Location d’un hélicoptère pour acheminer des
agents à Isla Calero (vol d’observation et à des
fins logistiques). Date : 25 juillet 2014 – Durée
totale : 2,7
2 290,00 6 183,00
Sous-total 6 183,00
IV
Total 6 183,00
129
Bon de travail no 1655 en date du 25/07/2014, société Aerodiva, bureau du président
Description Transport de personnel dans le
cadre d’un vol d’observation
PH Ayil – Puerto Viejo 2,7
Agua Dulce – Puerto Viejo
Puerto Viejo – PH Ayil
Total 2,7
137
- 20 -
Facture no 1089 du 17/04/2015 de la société AERODIVA au nom du ministère de la sécurité
Quantité Description Prix unitaire
(en dollars E.-U.)
Total
(en dollars E.-U.)
1
Location d’un hélicoptère
(immatriculé TI-AZM) ;
construction d’une digue dans le
cadre des mesures d’atténuation à
mettre en oeuvre au niveau des
canaux artificiels creusés à Isla
Portillos, territoire litigieux,
conformément à la décision de la
Cour internationale de Justice de
La Haye. Ci-joints documents de
vol et documents relatifs à l’achat
de fournitures.
156 446,27
156 446,27
Sous-total 156 446,27
IV -
Total 156 446,27
Marché : SINAC-CDE-001-2015
Ordre d’achat : OC-001-2015
138
- 21 -
COMMISSION NATIONALE POUR LA PRÉVENTION DES RISQUES ET LA GESTION DES SITUATIONS
D’URGENCE
DÉCRET EXÉCUTIF NO. 36440-MF, ÉTAT D’URGENCE À ISLA CALERO
Date : 26 mars 2015
ORDRE D’ACHAT D’URGENCE
No :
Donneur d’ordre :
Prestataire :
Délai d’exécution :
Programme :
OC-001-2015
Réseau national des zones de
conservation
AERODIVA S.A.
25 jours calendaires
VIe Plan d’investissement, décret
no 36440-MF, «Mesures d’atténuation à
mettre en oeuvre au niveau des canaux
artificiels creusés par le Gouvernement
du Nicaragua à Isla Portillos, territoire
litigieux, conformément à la décision de
la Cour internationale de Justice de La
Haye»
Carte d’identité no :
Compte :
Nom :
Téléphone :
Email :
T.C. :
Réf. :
Quantité Description Ligne Prix unitaire
(en dollars E.-U.)
Total
(en dollars E.-U.)
1
Construction d’une digue
dans le cadre des mesures
d’atténuation requises au
niveau des canaux artificiels
construits à Isla Portillos,
territoire litigieux aux termes
de la décision de la Cour
internationale de Justice de
La Haye
1
339 691,96
339 691,96
Lieu d’exécution :
pour la documentation et le traitement, bureau du siège
régional de l’ACTo, Río Santa Clara, Guápiles, Pococí,
Limón
Interlocuteurs et contrôleurs :
Observations : Remise
TOTAL 339 691,96
Procédure
d’achat :
Garantie d’exécution
_001
Timbres fiscaux
(montant) :
850,39
(en dollars
E.-U.)
Oui
Montant : 16 984,60
4 mois
Référence : SINAC CDE-001-2015
Ordre d’achat : OC-001-2015
139
- 22 -
Récapitulatif des factures relatives à Calero
Factures de fournitures et frais
Quantité Description Prix unitaire
(en dollars E.-U.)
Total
(en dollars E.-U.)
11400 Sacs vides matière synthétique 30 kg 0,52 5 960,00
1000 Sacs en toile de jute 2,13 2 129,28
380 Grands sacs 6,18 2 347,91
325 Géotextile (synthétique) 2,09 679,66
325 Géotextile (fibre de coco) 2,09 679,66
30 Plastique noir 2,47 41,14
20 Corde fine 5,13 102,66
1 Balance (50 kg) 57,03 57,03
4 Bateaux gonflables 900,00 3 600,00
1 Transport CNP et El Dólar 3 706,41 3 706,41
16 Pelles 8,65 138,40
5204 Carburant pour bateau 1,07 5 936,54
51,5 Heures de vol hélicoptère (TI-AZM) 2 545,00 131 067,50
Total 156 446,27
Quantité Description Prix unitaire Total
Achat des fournitures facturées 26 378,77
51,5 Heures de vol hélicoptère (TI-AZM) 2545,00 131 067,50
Total 156 446,27
140
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- 23 -
Fiche de contrôle de vol
Société responsable du
vol
AERODIVA S.A.
Date
08/07/2015
Pilote Tony Monge V. No d’immatriculation de
l’appareil
TI-AZM
Objet du vol : Surveillance de la digue construite dans le secteur d’Isla Portillos dans le cadre
de l’exécution du VIème plan d’investissement prévu au décret no 36440-MP,
intitulé «Mesures d’atténuation à mettre en oeuvre au niveau des canaux
artificiels creusés par le Gouvernement du Nicaragua à Isla Portillos, territoire
litigieux, conformément à la décision de la Cour internationale de Justice de La
Haye», marché public no SINAC-CDE-001-2015.
Départ Arrivée
Lieu : Pavas Heure : 9 h 27 Lieu : Pavas Heure : 14 h 00
Lieux : Guápiles pour charger et décharger des
passagers, et Cruce de Firo Frio pour faire le plein de
carburant
PASSAGERS
NOM FONCTION INSTITUTION
Olman Mena Valverde Programme de gestion des
forêts
Zone de conservation de Tortuguero
Mariana Jimenez Arce Réserves naturelles Zone de conservation de Tortuguero
David Arias Guzman Programme de gestion des
forêts
Zone de conservation de Tortuguero
Miguel Araya Montero Gestion des ressources
naturelles
Zone de conservation de Tortuguero
Observations : nous avons pu confirmer que la digue construite était complètement inondée en raison des
fortes précipitations tombées dans la région caraïbe. Si l’eau dépassait de plusieurs centimètres la crête de la
digue, sa structure ne semblait pas endommagée. Selon nos observations, les eaux du fleuve San Juan
n’atteignaient pas la digue. Nous avons également confirmé que le processus de régénération avait progressé
par rapport à ce qui avait été observé lors du vol précédent. Nous avons fait le plein de carburant à Cruce de
Rio Frio, des manifestations bloquant certaines routes.
151
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- 24 -
Fiche de contrôle de vol
Société responsable du
vol
AERODIVA S.A.
Date
03/10/2016
Pilote Tony Monge V. No d’immatriculation de
l’appareil
TI-AZM
Objet du vol : Surveillance de la digue construite dans le secteur d’Isla Portillos dans le cadre
de l’exécution du VIème plan d’investissement prévu au décret no 36440-MP,
intitulé «Mesures d’atténuation à mettre en oeuvre au niveau des canaux
artificiels creusés par le Gouvernement du Nicaragua à Isla Portillos, territoire
litigieux, conformément à la décision de la Cour internationale de Justice de La
Haye», marché public no SINAC-CDE-001-2016.
Départ Arrivée
Lieu : Pavas, San José Heure : 7 h 52 Lieu : Pavas, San José Heure : 12 h 18
Lieux : Guápiles pour charger et décharger des
passagers, escale où a été fait le plein de carburant
PASSAGERS
NOM FONCTION INSTITUTION
Olman Mena Valverde
CI no 110410656
Programme de gestion des
forêts
Zone de conservation de Tortuguero
Erick Herrera Quesada
CI no 701350102
Responsable de la réserve
naturelle de Barra de Colorado
Miguel Araya Montero
CI no 108960804
Gestion des ressources
naturelles
Observations : nous avons pu confirmer le niveau élevé des eaux du fleuve San Juan, mais n’avons observé
aucun signe récent d’inondation dans les zones jouxtant directement la digue. Nous avons constaté que
l’entrée du canal artificiel qui n’était pas creusée s’est largement remplie, étant donné l’absence de bassin
versant (water mirror). Nous avons constaté, au moment du vol, que l’eau s’écoulait de la zone humide en
direction du San Juan, constatation reposant sur la présence d’un panache sombre observé dans les eaux du
fleuve. Le processus de régénération naturelle ayant progressé dans le secteur où elle a été construite, la
digue n’est plus directement visible. Il n’y a toutefois aucun signe apparent indiquant que sa structure a subi
des dommages directs ou une érosion, ce qui porte à croire qu’elle reste solide et que le processus de
régénération naturelle y est favorisé.
155
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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- 25 -
ANNEXE 16
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES CULTES, RAPPORT ET FACTURES RELATIFS
AUX DÉPENSES ENGAGÉES PAR LE MINISTÈRE POUR L’ACQUISITION D’IMAGES SATELLITE
ET LE TRAITEMENT DE DONNÉES GÉOSPATIALES CORRESPONDANT À LA ZONE
D’ISLA PORTILLOS ET DE L’EMBOUCHURE DU FLEUVE SAN JUAN,
1ER DÉCEMBRE 2010 - 2 OCTOBRE 2015
Factures correspondant à l’acquisition d’images satellite auprès d’INGEO/GeoSolutions
Zone de l’embouchure du fleuve San Juan
Date Numéro de
la facture
Superficie Résolution spatiale Montant
(en dollars E.-U.)
01.12.2010 106 N/I 0,5 m (imagen color verdadero) 8 800
10.12.2010 108 N/I 0,5 m (imagen color verdadero) 8 800
19.09.2011 144 168 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 10 754
01.11.2011 150 170 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 10 810
17.11.2011 157 15 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 470
05.01.2012 163 170 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 10 810
02.02.2012 164 80 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 8 290
01.03.2012 169 170 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 10 810
02.05.2012 171 170 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 4 760
04.07.2012 172 170 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 4 760
06.08.2012 174 115 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 3 220
30.08.2012 179 125 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 3 500
13.11.2012 188 136 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 3 808
14.11.2012 189 1289 km2 0,67 m (imagen color verdadero) 6 422
22.11.2012 191 230 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 440
02.06.2013 204 80 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 2 240
29.07.2013 205 198 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 5 544
06.01.2014 215 230 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 412
04.02.2014 216 160 km2 0,4 m (imagen color verdadero) 4 480
04.04.2014 218 220 km2 0,4 m (imagen color verdadero) 6 160
05.05.2014 219 180 km2 0,4 m (imagen color verdadero) 5 040
13.10.2014 224 177 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 4 956
22.01.2015 62 170 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 4 760
02.02.2015 65 214 km2 0,4 m (imagen color verdadero) 5 958
16.03.2015 70 205 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 5 535
04.04.2015 73 230 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 210
03.09.2015 86 238 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 426
02.10.2015 90 227 km2 0,5 m (imagen color verdadero) 6 129
TOTAL 178 304
- 26 -
GeoSolutions Consulting, Inc. S.A.
Numéro d’identification de l’entreprise #3-101-617005
Facture commerciale : 090
FACTURE ADRESSEE A :
Client : Ministère des affaires étrangères et des cultes
San José, Costa Rica
CONDITIONS :
Paiement
comptant
DATE :
2 octobre 2015
Quantité Unité Description Prix unitaire Montant
227 km2
Images satellite optiques à haute résolution,
50 cm
Lot (images panchromatiques,
multispectrales, en couleurs réelles)
Mois de la livraison : septembre 2015
Géoréférencement d’images satellite
Numéro de l’appel d’offres du
Gouvernement : 2014CD-000592-08200
*****Dernière ligne*****
Note : des informations détaillées sur les
images fournies se trouvent dans le rapport
de livraison GSC-096-2015, en date
du 2 octobre 2015
Numéro du bon de commande : 4500187803
Numéro de l’appel d’offres du
Gouvernement : 2014CD-000592-08200
Numéro du compte bancaire :
Banco de Costa Rica
n° 15201001030353603
27 6129
Sous-total 6129
Montant en toutes lettres : six mille cent vingt-neuf dollars
[Signé] 06.10.2015 [Tampon]
Sous-total 6129
Taxe de vente N/A
Total 6129
- 27 -
GeoSolutions Consulting, Inc. San José, le 2 octobre 2015
GSC-096-2015
Mme Linyi Baidal S.
Directrice générale de la politique étrangère
Ministère des affaires étrangères et des cultes
Objet : livraison d’images satellite multispectrales (numéro du bon de commande : 4500187803 ;
numéro de l’appel d’offres du Gouvernement : 2014CD-000592-08200)
Madame,
Nous vous confirmons par la présente la livraison d’images satellite optiques à haute
résolution relative à la frontière septentrionale avec le Nicaragua, correspondant au mois de
septembre 2015. Veuillez trouver les informations détaillées ci-après.
Les images livrées couvrent l’embouchure du Río Colorado, le secteur de la Laguna
Aguadulce, le Río Taura et la Laguna Portillos.
Image no 1 :
 Nom du satellite : Pleiades
 Emplacement : embouchure du Río Colorado
 Produit : lot (image multispectrale, image panchromatique et image traitée par affinage
panchromatique en couleurs réelles)
 Résolution spatiale :
 2 m (image multispectrale)
 0,5 m (image panchromatique)
 0,5 m (image traitée par affinage panchromatique en couleurs réelles)
 Résolution radiométrique : 8 bits
 Superficie de l’image : 227 km2
 Niveau de traitement : standard – UTM
 Date retenue : 13 août 2015
La superficie totale couverte pour septembre 2015 est de 227 km2, conformément aux termes
du contrat et à la demande du ministère.
- 28 -
Les images sont fournies sur un DVD, contenant deux exemplaires de chaque image. Une
copie se trouve sur le disque dur fourni par l’entreprise afin de sauvegarder les informations.
La présente livraison fait l’objet de la facture no 090.
Veuillez agréer, etc.
Le directeur général pour le Costa Rica,
GeoSolutions Consulting, Inc.,
Amérique centrale et Caraïbes,
(Signé) M. Adolfo GÓMEZ ASTÚA.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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- 29 -
ANNEXE 17
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES CULTES, RAPPORT ET FACTURES RELATIFS
AUX DÉPENSES ENGAGÉES PAR LE MINISTÈRE POUR L’OBTENTION DE RAPPORTS DE
L’UNITAR/UNOSAT ANALYSANT LES IMAGES SATELLITE AFIN DE DÉTECTER
TOUTE MODIFICATION ENVIRONNEMENTALE AU COSTA RICA,
DÉCEMBRE 2010 ET SEPTEMBRE 2011
Rapports de l’UNITAR/UNOSAT
Tableau
Numéro Date Description Montant
(en dollars E.-U.)
UNOSAT-INV-2010-137 28 décembre 2010 Rapport du 4 janvier 2011 15 804,00
UNOSAT-INV-2010-R361 2 septembre 2011 Rapport du 11 novembre 2011 27 339,00
43 143,00
Lettre en date du 28 décembre 2010 adressée au représentant permanent du Costa Rica
auprès de l’Office des Nations Unies à Genève par le directeur du programme pour les
applications satellitaires opérationnelles (UNOSAT) de l’Institut des Nations Unies
pour la formation et la recherche (UNITAR)
Je vous remercie pour votre lettre datée du 17 décembre 2010. Conformément aux
discussions que nous avons eues par la suite, nous pouvons vous confirmer qu’il est techniquement
possible d’accéder à votre demande et que, compte tenu de l’urgence que vous mentionnez dans
votre lettre, notre équipe d’analystes a déjà pris les mesures nécessaires pour effectuer le travail.
Pour que vous disposiez de toutes les informations nécessaires, nous joignons à la présente,
en page deux, le budget requis pour accomplir le travail demandé et couvrir nos dépenses
d’acquisition et de fonctionnement.
Je serai moi-même l’interlocuteur de votre mission permanente s’agissant de la
communication des résultats et, le cas échéant, d’autres données. Je reste à votre disposition pour
toute demande que vous souhaiteriez formuler et toute information supplémentaire dont vous auriez
besoin.
Veuillez agréer, etc.
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Lettre en date du 2 septembre 2011 adressée au représentant permanent du Costa Rica
auprès de l’Office des Nations Unies à Genève par le directeur du programme pour les
applications satellitaires opérationnelles (UNOSAT) de l’Institut des Nations Unies
pour la formation et la recherche (UNITAR)
Je me réfère à la demande, présentée le 30 août 2011 à l’UNITAR/UNOSAT par la mission
permanente du Costa Rica, visant à obtenir une mise à jour de l’étude géomorphologique établie
par l’UNOSAT et relative aux changements subis par l’environnement de la région située entre le
fleuve Colorado et la côte caribéenne.
Après que l’UNITAR/UNOSAT a identifié début 2011 des changements hydrologiques et
environnementaux dans la zone du fleuve San Juan, nous avons l’intention d’effectuer une
opération de plus grande ampleur visant à détecter des changements, opération qui nécessitera de
traiter et d’analyser d’autres images satellite afin de fournir une évaluation plus actuelle des
changement subis par l’environnement de cette zone au cours de l’année 2011.
Pour répondre à votre demande, nous utiliserons des images satellite à très haute résolution
datant des mois de mars, juin, septembre, octobre et novembre 2011 en combinaison avec d’autres
images, plus anciennes, datant de 2010. Cela permettra de procéder à une analyse chronologique
détaillée des changements géomorphologiques et environnementaux importants subis par la zone
en question pendant l’année en cours.
Les résultats devraient vous parvenir en deux temps comme vous nous l’avez demandé, à
savoir un premier rapport analytique couvrant les changements survenus entre février et juin 2011 ;
puis un second rapport analytique concernant les changements survenus entre juin et
novembre 2011. Il sera également possible, si le Gouvernement du Costa Rica le demande,
d’établir en décembre 2011 un rapport analytique final résumant les changements cumulatifs subis
par l’environnement de la zone en question depuis janvier 2011.
Comme nous l’avons déjà fait savoir en août 2011 à la mission permanente,
l’UNITAR/UNOSAT devra recouvrer pour cette opération la somme de 27 339 dollars des
Etats-Unis d’Amérique (le budget détaillé est joint à la présente).
Afin d’accélérer l’élaboration de la première mise à jour avant l’expiration du délai fixé avec
vous à cet effet au mois de septembre, cette somme devra être transférée à l’UNITAR comme suit.
Le versement devra être effectué sur le compte suivant :
Banque : JP Morgan Chase
270 Park Avenue, 43e étage, New York, NY 10017, Etats-Unis d’Amérique
Nom du titulaire du compte : UNOG General Fund
Numéro de compte : 485001802
IBAN : sans objet
Numéro de banque : ABA 021000021
Code BIC : CHAS US 33
Référence à mentionner impérativement : UNOSAT-INV-2010-R361
Veuillez agréer, etc.
- 31 -
PIÈCE JOINTE
Evaluation des changements environnementaux et géomorphologiques
du Costa Rica faite à partir d’images satellite
Ventilation des coûts
Monnaie : dollar des Etats-Unis
Rubrique Unité Coût unitaire Quantité Total
Activités budgétaires
 Analyses Semaine 3 000 2,5 7 500
 Matériel et fournitures
 Images satellite Somme forfaitaire (le détail peut être
obtenu auprès de l’UNOSAT)
16 950 16 950
 Traitement de
l’acquisition des
images
Journée 600 1 600
 Dépenses de
fonctionnement
Somme forfaitaire 500 500
Total des activités
budgétaires
25 550
Dépenses d’appui au
programme 7 %
1 789
Budget total 27 339
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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- 32 -
CORRESPONDANCE
- 33 -
ANNEXE 18
LETTRE ECRPB-029-11 EN DATE DU 8 AVRIL 2011 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. JORGE URBINA,
COAGENT DU COSTA RICA (PIÈCES JOINTES OMISES)
J’ai l’honneur de me référer à l’ordonnance rendue par la Cour le 8 mars 2011 en l’affaire
relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica
c. Nicaragua) ainsi qu’aux faits survenus depuis la lettre que nous avons adressée à la Cour le
1er avril 2011. La présente communication répond également à la lettre que le Nicaragua a adressée
à la Cour le 5 avril 2011 (réf. 0504 2011-01), laquelle a été transmise au Costa Rica le 6 avril 2011.
La présente communication a pour objet de porter à la connaissance de la Cour les graves
violations de l’ordonnance du 8 mars 2011 commises par le Nicaragua du fait des incidents dont il
a été l’auteur ou qu’il a autorisés à l’occasion de la mission environnementale qui s’est déroulée
les 5 et 6 avril 2011.
A. Réunion bilatérale proposée par le Costa Rica
Le 18 mars 2011, le ministre des affaires étrangères du Costa Rica a adressé une lettre à son
homologue nicaraguayen, dans laquelle il proposait la mise en place d’une commission conjointe
chargée d’assurer l’échange de données opérationnelles et techniques afin de faciliter la protection
de la zone1. Le Costa Rica a proposé que cette mission comprenne cinq membres issus de chacun
des deux pays, et a indiqué qu’il souhaitait inviter le Guatemala et le Mexique en tant que
facilitateurs indépendants, rôle qu’ils avaient déjà joué. Le Costa Rica a suggéré la tenue d’une
réunion préliminaire le 25 mars 2011. Le 24 mars 2011, le Nicaragua a répondu au Costa Rica
qu’il acceptait sa proposition visant à établir une commission conjointe, mais qu’il souhaitait que la
réunion soit reportée à la deuxième semaine d’avril 2011. Le Costa Rica a obtenu du Guatemala et
du Mexique qu’ils acceptent d’intervenir en tant que facilitateurs indépendants. Leur réponse a été
communiquée au Nicaragua par une lettre en date du 29 mars 2011, dans laquelle le Costa Rica a
proposé que la réunion se tienne le 12 avril 20112.
B. Le Costa Rica n’a procédé à aucun survol de la zone pertinente
Le Costa Rica appelle l’attention de la Cour sur la note verbale DGPE/116/2011 (ci-jointe).
Il avait auparavant indiqué au Nicaragua qu’il n’avait procédé à des activités de surveillance
aérienne qu’au sud du caño, dans le strict respect de l’ordonnance de la Cour ; et qu’il n’avait
autorisé aucun survol de la zone pertinente, à l’exception de la mission consultative Ramsar dont il
est question ci-dessous.
1 Note diplomatique en date du 18 mars 2011 adressée à Samuel Santos López, ministre des affaires étrangères du
Nicaragua, par René Castro Salazar, ministre des affaires étrangères du Costa Rica (réf. : DM-172-11).
2 Note diplomatique en date du 29 mars 2011 adressée à Samuel Santos López, ministre des affaires étrangères du
Nicaragua, par Carlos Roverssi Rojas, ministre des affaires étrangères en exercice du Costa Rica (réf. : DM-214-11).
- 34 -
C. Communication entre les Parties relativement à
la mission consultative Ramsar
La Cour se souviendra (ayant accusé réception de la communication du Costa Rica en date
du 1er avril 20113) que le Costa Rica a, en application du point 2 du paragraphe 86 de son
ordonnance, coordonné avec le secrétariat de la convention de Ramsar la venue d’une mission
consultative dans la zone de Isla Portillos du 5 au 7 avril 2011, mission qui devait être effectuée
conjointement avec des civils costa-riciens chargés de la protection de l’environnement. Le
Costa Rica a, conformément à l’ordonnance de la Cour, informé le Nicaragua de cette mission
le 30 mars 20114.
Le 1er avril 2011, le Nicaragua a indiqué au Costa Rica qu’il estimait que ses agents ne
pouvaient pénétrer dans ce territoire que si un dommage irréparable se produisait ou s’était produit,
et uniquement si les autorités de la convention de Ramsar avaient «procédé à une évaluation des
informations sur lesquelles le Costa Rica fondait sa demande visant à pénétrer dans la zone
litigieuse»5.
Le Costa Rica a répondu au Nicaragua le 4 avril 2011, rejetant son interprétation
excessivement restrictive et ineffective du point 2 du paragraphe 86 de l’ordonnance de la Cour.
Le Costa Rica a fait observer que le risque de préjudice irréparable était «justement la raison pour
laquelle la Cour avait indiqué pareille mesure [point 2 du paragraphe 86]». Il a en outre exposé les
raisons pour lesquelles une visite in situ s’imposait et a rappelé que les conclusions de la mission
seraient communiquées au Nicaragua en temps opportun, de sorte à ce que des solutions à
d’éventuels problèmes que celle-ci constaterait puissent être mises en oeuvre conjointement. En
gage de sa bonne volonté, le Costa Rica a joint au Nicaragua le procès-verbal de la réunion tenue
ce jour-là entre lui-même et la mission consultative du secrétariat de Ramsar. La remarque du
Nicaragua selon laquelle «[l]a note et le procès-verbal n’expliquent nullement en quoi il est urgent
de pénétrer sur le territoire litigieux»6 laisse le Costa Rica perplexe. Il a clairement été indiqué au
Nicaragua que la mission était nécessaire afin d’évaluer l’état actuel de l’environnement dans le
territoire, de sorte à ce que des mesures appropriées puissent à l’avenir être prises afin d’éviter
qu’un préjudice irréparable ne soit causé à la zone humide.
Le Nicaragua tente désormais de présenter la venue de la mission consultative Ramsar
comme une «incursion» dans le territoire concerné.
Il est pourtant clair que cette mission a été organisée en consultation avec le secrétariat de la
convention de Ramsar, et que son objet même était d’obtenir des informations relatives à l’état de
l’environnement dans la zone humide située dans la zone pertinente. Il est impossible de prendre
des mesures visant à prévenir un préjudice irréparable sans avoir préalablement rassemblé des
informations et données techniques relatives à l’état de la zone humide, informations permettant la
mise en place de toutes mesures préventives susceptibles d’être nécessaires afin d’éviter un
préjudice irréparable.
3 Lettre en date du 4 avril 2011 à S. Exc. Edgar Ugalde, agent de la République du Costa Rica, par
S. Exc. Philippe Couvreur (réf. 13413).
4 Note diplomatique en date du 30 mars 2011 adressée à Samuel Santos López, ministre des affaires étrangères du
Costa Rica, par Carlos Roverssi Rojas, ministre des affaires étrangères en exercice du Costa Rica
(réf. DM-DVM-217-11).
5 Note diplomatique en date du 1er avril 2011 adressée à M. René Castro Salazar, ministre des affaires étrangères
du Costa Rica, par M. Samuel Santos López, ministre des affaires étrangères du Nicaragua
(réf. MRE/DM/AJST/349/04/11), par. 5.
6 Lettre en date du 5 avril 2011 adressée au greffier par S. Exc. L’ambassadeur Carlos José Arguello Gómez,
agent du Costa Rica, p. 4.
- 35 -
Le Costa Rica s’est conformé tant à l’esprit qu’à la lettre du point 2 du paragraphe 86 de
l’ordonnance de la Cour, et n’a accompli aucun acte susceptible d’être considéré comme une
aggravation du différend. Les griefs du Nicaragua à cet égard sont dépourvus de fondement.
D. Les violations graves de l’ordonnance du 8 mars 2011 commises par le Nicaragua
à la suite de la venue de la mission environnementale conjointe à Isla Portillos
Les trois membres de la mission consultative Ramsar sont arrivés, avec les agents
costa-riciens chargés de la protection de l’environnement, dans la zone pertinente le 5 avril 2011,
en milieu de journée. En dépit du grand intérêt porté à la question par les medias et de la présence
de journalistes à proximité, en territoire costa-ricien, au sud du caño, le Costa Rica a pris les
mesures nécessaires afin qu’aucun journaliste costa-ricien ou agent costa-ricien ne faisant pas
partie de la mission ne soit présent au nord du caño. Le Nicaragua a, quant à lui, adopté un
comportement tout à fait opposé.
Très peu de temps après l’arrivée de la mission environnementale conjointe dans la zone
située au nord du caño, des journalistes nicaraguayens ont pénétré dans le territoire. Des agents
nicaraguayens ont suivi, en bateau, la progression de la mission, protestant avec agressivité contre
sa présence et proférant des insultes à l’encontre de ses membres. Un nombre important de ces
personnes, qui étaient de toute évidence des agents civils nicaraguayens, ont mis pied à terre au
nord du caño, dans le but manifeste d’intimider et d’importuner les membres de la mission ainsi
que de les empêcher de terminer leur collecte d’informations. Les membres de la mission ont été
insultés, photographiés, suivis et plus généralement harcelés, tant par les civils nicaraguayens que
par les journalistes. Ils ont, ce nonobstant, fait de leur mieux pour remplir leur mission et ont
collecté des données techniques relatives à l’état de l’environnement dans la zone humide.
Les délégués du secrétariat de la convention de Ramsar étaient manifestement contrariés et
perturbés par ces actes de harcèlement et d’hostilité. En dépit des actes commis par le Nicaragua,
les membres du secrétariat de la convention de Ramsar ont décidé de poursuivre leur collecte
d’informations le 6 avril 2011, comme cela avait été initialement prévu. Quelque cinquante à
soixante civils nicaraguayens ont cependant tenté d’empêcher leur hélicoptère de se poser alors
qu’il approchait une zone propice à cela sur Isla Portillos. Compte tenu du risque que pareils actes
faisaient courir aux membres de la mission, à la sécurité de l’hélicoptère et aux civils
nicaraguayens qui se mettaient eux-mêmes en danger, il a été décidé de suspendre la mission.
Le Costa Rica a appris, au travers de déclarations publiques faites par le commandant en
chef de l’armée nicaraguayenne le 6 avril 2011, que les civils nicaraguayens avaient reçu l’appui et
les encouragements de l’armée nicaraguayenne.
Le Costa Rica a également compris d’autres déclarations publiques du commandant en chef
de l’armée nicaraguayenne que le Nicaragua menaçait de capturer tout pilote ou agent civil
costa-ricien qui se poserait au nord de Isla Portillos. Le commandant en chef est même allé plus
loin, laissant entendre que le Costa Rica était à l’origine d’un conflit, qu’il ne savait
«manifestement pas ce qu’est la guerre», et qu’il «cherch[ait] à faire perdre patience au
Nicaragua»7.
Le Costa Rica fera ensuite observer que le président nicaraguayen a déclaré : «Il nous faut
défendre nos territoires, et l’armée se doit de protéger la zone (de la zone humide de
Harbor Head)», se référant manifestement au territoire pertinent.
7 El Nuevo Diario (Nicaragua), «Ejército capturaría a pilotos ticos si bajan» [L’armée capturera les pilotes
costa-riciens s’ils se posent], 7 avril 2011.
- 36 -
Les faits susmentionnés ont été documentés tant par des journalistes costa-riciens que par des
journalistes nicaraguayens. Le Costa Rica joint, à l’intention de la Cour, les articles suivants :
1. La Prensa (Nicaragua), «Ejército facilita cobertura a JS 19 de Julio en Río San Juan»,
5 avril 2011 (et sa traduction en anglais) ;
2. Inside Costa Rica (Costa Rica), «La Convention de Ramsar inspecte la zone litigieuse en dépit
des protestations du Nicaragua», 6 avril 2011 ;
3. El Nuevo Diario (Nicaragua), «Ejército capturaría a pilotos ticos si bajan», 7 avril 2011 (et sa
traduction en anglais).
Aussi bien la presse nicaraguayenne que la presse costa-ricienne font état de la présence,
dans et autour du territoire situé au nord du caño, de quelque 100 à 150 membres des «Jeunesses
sandinistes», une organisation civile soutenue par l’armée nicaraguayenne et le parti nicaraguayen
au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale8. La presse nicaraguayenne rapporte que les
membres des «Jeunesses sandinistes» sont rassemblés dans la ferme Aragón, située à l’intérieur du
territoire auquel s’appliquent les deux mesures conservatoires indiquées par la Cour.
Le 6 avril 20119, le Costa Rica s’est élevé, dans les termes les plus vigoureux, contre
l’incursion illicite des agents et medias nicaraguayens, ainsi que des «jeunesses sandinistes», dans
le territoire concerné, comportement constituant une violation directe et délibérée du point 1 du
paragraphe 86 de l’ordonnance de la Cour qui stipule que : «Chaque Partie s’abstiendra d’envoyer
ou de maintenir sur le territoire litigieux, y compris le caño, des agents, qu’ils soient civils, de
police ou de sécurité.»
Le Costa Rica fait observer que la Cour n’a, dans son ordonnance, prévu aucune exception
en ce qui concerne le Nicaragua. Le comportement du Nicaragua, qui est constitutif d’une
aggravation inadmissible du différend, a fait peser une menace sur la sécurité du personnel
indépendant du secrétariat de la convention de Ramsar.
Le Nicaragua continue d’aggraver le différend en indiquant clairement son intention de
recourir à la force armée dans le territoire concerné, nonobstant les mesures conservatoires
indiquées par la Cour le 8 mars 2011.
Le Costa Rica informera la Cour de tout fait nouveau concernant la situation dans la région
de Isla Portillos et se réserve le droit de compléter la présente communication.
Veuillez agréer, etc.
8 La Prensa (Nicaragua), «Ejército facilita cobertura a JS 19 de Julio en Río San Juan», 5 avril 2011.
9 Note de protestation en date du 6 avril 2011 adressée à M. Samuel Santos López, ministre des affaires
étrangères du Nicaragua, par M. Rene Castro Salazar, ministre des affaires étrangères du Costa Rica (réf : DM-235-11).
- 37 -
Certification
J’ai l’honneur de certifier que les documents ci-après annexés à la présente lettre en date du
8 avril 2011 sont des copies conformes aux documents originaux et que les traductions anglaises
faites par le Costa Rica sont exactes.
1. La Prensa (Nicaragua), «Ejército facilita cobertura a JS 19 de Julio en Río San Juan»,
5 avril 2011 (et sa traduction en anglais) ;
2. Inside Costa Rica (Costa Rica), «La convention de Ramsar inspecte la zone litigieuse en dépit
des protestations du Nicaragua», 6 avril 2011 ;
3. Note verbale en date du 28 mars 2011 adressée au Nicaragua par le Costa Rica (et sa traduction
en anglais) ;
4. Note de protestation en date du 6 avril 2011 adressée à Samuel Santos López, ministre des
affaires étrangères du Nicaragua, par Rene Castro Salazar, ministre des affaires étrangères du
Costa Rica (réf. : DM-235-11) (et sa traduction en anglais) ;
5. El Nuevo Diario (Nicaragua), «Ejército capturaría a pilotos ticos si bajan», 7 avril 2011 (et
traduction en anglais).
___________
- 38 -
ANNEXE 19
LETTRE ECRPB-094 EN DATE DU 9 DÉCEMBRE 2013 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. JORGE URBINA,
COAGENT DU COSTA RICA
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances en indication de mesures conservatoires
rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à
Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Le Costa Rica, en consultation avec le Secrétariat de la convention de Ramsar, procédera à
une visite d’ordre technique dans la zone humide située dans le territoire litigieux afin d’évaluer
l’étendue des dommages causés à celle-ci par l’ouverture de deux nouveaux caños et de déterminer
les mesures devant éventuellement être prises pour éviter qu’un préjudice irréparable ne lui soit
causé. Cette visite sera effectuée dans le courant de la présente semaine, qui débute le
9 décembre 2013, par des agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement.
Le Costa Rica a informé le Nicaragua de cette visite sur le terrain vendredi dernier, le
6 décembre 2013.
Veuillez agréer, etc.
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ANNEXE 20
LETTRE ECRPB-056 EN DATE DU 10 MARS 2014 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. JORGE URBINA,
COAGENT DU COSTA RICA
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances en indication de mesures conservatoires
rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines
activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
En consultation avec le Secrétariat de la convention de Ramsar, le Costa Rica procédera à
une visite technique dans la zone humide située sur le territoire litigieux pour évaluer les
dommages causés par le percement de deux nouveaux caños, ainsi que les mesures à prendre pour
éviter que ces activités ne portent un préjudice irréparable au territoire en question. Cette visite
aura lieu dans le courant de la semaine, du 11 au 13 mars, et sera effectuée par des agents
costa-riciens chargés de la protection de l’environnement et des experts désignés par le Secrétariat
de la convention de Ramsar.
Le Costa Rica a informé le Nicaragua de cette visite vendredi dernier, le 7 mars 2014.
Veuillez agréer, etc.
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ANNEXE 21
LETTRE ECRPB-078 EN DATE DU 17 JUILLET 2014 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. JORGE URBINA,
COAGENT DU COSTA RICA
Me référant à l’ordonnance du 22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités
menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), j’ai l’honneur
d’informer la Cour que, conformément au point 2) E) du paragraphe 59 de ladite ordonnance, des
agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement se rendront à bord d’un
hélicoptère civil dans la zone des nouveaux caños, située dans le territoire litigieux. Cette visite
aura lieu dans les prochains jours, en fonction des conditions météorologiques. Le Secrétariat de la
convention de Ramsar et le Nicaragua sont également avertis de cette visite.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 41 -
ANNEXE 22
LETTRE ECRPB-090-2014 EN DATE DU 22 AOÛT 2014 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. SERGIO UGALDE,
COAGENT DU COSTA RICA (AVEC PIÈCES JOINTES)
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 dans l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013, le
Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de communiquer son troisième rapport
trimestriel relatif à la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour. Sont
annexés à ce document :
 un rapport du ministère costa-ricien de l’environnement et de l’énergie (MINAE) daté du
12 août 2014 ;
 un rapport du Secrétariat de la convention de Ramsar daté d’août 2014 ;
 la correspondance diplomatique pertinente ; et
 des photographies du territoire litigieux prises le 25 juillet 2014.
Conformément à l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013, le Costa Rica
entend mettre en oeuvre dans le territoire litigieux, sur une période de deux à trois semaines à
compter du début du mois de septembre 2014, les mesures nécessaires pour empêcher qu’un
préjudice irréparable soit causé à la zone humide bénéficiant d’une protection internationale. Pour
ce faire, le Costa Rica aura besoin d’exercer son droit de libre navigation sur le fleuve San Juan
pour les raisons exposées dans le rapport du MINAE ci-joint. Etant donné tout à la fois le coût
élevé que représente pour lui cette opération et les mesures que le Nicaragua a prises par le passé
pour faire obstacle à son droit de libre navigation, le Costa Rica prie le Nicaragua de donner, d’ici
au vendredi 29 août 2014, l’assurance qu’il ne prendra aucune mesure pour retarder ou entraver de
toute autre manière la mise en oeuvre de cette opération.
Dans le rapport qu’il a établi en août 2014, le Secrétariat de la convention de Ramsar écrit à
la page 23 [pièce jointe no 5, p. 29 de la version française] qu’
«il est nécessaire d’instituer et de maintenir un enregistrement continu du débit du
fleuve Colorado (en amont et en aval du point où le San Juan donne naissance à ce
cours d’eau). Le programme de surveillance et ses résultats devront être
communiqués au Secrétariat de la convention de Ramsar afin de lui permettre de
procéder aux suivi et ajustements nécessaires.»
Le Costa Rica demande donc au Nicaragua d’accepter qu’il soit procédé à des mesures du
débit du fleuve San Juan en amont du point où il se ramifie pour donner naissance au Colorado
(Delta Costa Rica). Il réitère de surcroît au Nicaragua une proposition qu’il a déjà formulée, et qui
vise à ce que ces mesures soient prises conjointement par les deux pays, dans le San Juan et dans le
Colorado, afin que leur exactitude ne prête pas à controverse.
- 42 -
Le Costa Rica prie respectueusement la Cour de transmettre la présente communication et
ses pièces jointes au Nicaragua et comprend que, ce faisant, il s’acquitte de l’obligation d’informer
préalablement le Nicaragua qui lui incombe en application du point 2 E) du paragraphe 59 de
l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013.
Le Costa Rica informera la Cour de toute évolution ultérieure de la situation dans le territoire
litigieux.
Veuillez agréer, etc.
Attestation
J’ai l’honneur de certifier que les documents suivants, annexés à la présente lettre, sont des
copies conformes des documents originaux et que les traductions anglaises établies par le
Costa Rica sont exactes.
1. Note diplomatique DM-AM-348-14 en date du 17 juillet 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires étrangères et des cultes du Costa
Rica.
2. Lettre MPCR-ONUG72014-462-14.4.1 en date du 21 juillet 2014 adressée au secrétaire général
de la convention de Ramsar par le représentant permanent adjoint du Costa Rica auprès des
Nations Unies à Genève.
3. Lettre ECRPB-078 en date du 17 juillet 2014 adressée au greffier de la Cour par le coagent du
Costa Rica.
4. Rapport du ministère de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica (MINAE) daté du
12 août 2014.
5. Secrétariat de la convention de Ramsar, rapport de la mission consultative Ramsar n° 77 : zone
humide d’importance internationale du nord-est des Caraïbes (Humedal Caribe Noreste),
Costa Rica, août 2014.
6. Photographies du territoire litigieux prises le 25 juillet 2014.
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Rapport en date du 22 août 2014 concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région
frontalière (Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue par la Cour le
22 novembre 2013 dans l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a
l’honneur d’informer par la présente la Cour internationale de Justice de la manière dont il assure la
mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par celle-ci.
Contexte
2. Par une requête présentée à la Cour le 18 novembre 2010, le Costa Rica a introduit une
instance contre la République du Nicaragua à raison de l’incursion de l’armée nicaraguayenne dans
le territoire costa-ricien de Isla Portillos, ainsi que de l’occupation et de l’utilisation par celle-ci de
cette partie du territoire costa-ricien ; cette requête était assortie d’une demande en indication de
mesures conservatoires. Par une ordonnance en date du 8 mars 2011, la Cour a indiqué certaines
mesures conservatoires.
3. A la suite d’une demande déposée le 24 septembre 2013, la Cour a, par ordonnance en
date du 22 novembre 2013, indiqué de nouvelles mesures conservatoires libellées en ces termes :
«Le Nicaragua devra s’abstenir de toute activité de dragage ou autre activité
dans le territoire litigieux, et, en particulier, de tous travaux sur les deux nouveaux
caños ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nonobstant le point 2 A) ci-dessus et le point 1 du paragraphe 86 de
l’ordonnance du 8 mars 2011, le Nicaragua devra, dans un délai de deux semaines à
compter de la date de la présente ordonnance, combler la tranchée creusée sur la plage
au nord du caño oriental ; il devra informer immédiatement la Cour de l’achèvement
des travaux de comblement de la tranchée et lui fournir, dans un délai d’une semaine à
compter de cet achèvement, un rapport contenant toutes les précisions nécessaires,
photographies à l’appui ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sauf nécessité liée à la mise en oeuvre des obligations énoncées au point 2 B)
ci-dessus, le Nicaragua devra i) assurer le retrait du territoire litigieux de tous agents,
qu’ils soient civils, de police ou de sécurité ; et ii) empêcher l’entrée de tels agents
dans ledit territoire ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le Nicaragua devra assurer le retrait du territoire litigieux de toutes personnes
privées relevant de sa juridiction ou sous son contrôle et empêcher leur entrée dans
ledit territoire ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et préalablement
informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures appropriées au sujet
des deux nouveaux caños, dès lors que de telles mesures seront nécessaires pour
empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement du territoire
litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque façon que ce
soit au fleuve San Juan.»
Coordination avec le Secrétariat de la convention de Ramsar
4. A la suite de la visite que le Secrétariat de la convention de Ramsar et le MINAE ont
effectuée conjointement sur les lieux le 11 mars 2014 et de la communication audit Secrétariat d’un
rapport dans lequel le Costa Rica proposait des mesures pour empêcher qu’un préjudice irréparable
soit causé à la zone humide (mesures qui sont énoncées dans le deuxième rapport), le Secrétariat a
soumis un rapport dans lequel il présentait ses propres conclusions au sujet du caño, document qui
est joint au présent rapport dans sa traduction française (initialement annexé dans sa version
originale espagnole assortie d’une traduction anglaise.)
5. Dans le cadre des travaux préparatoires nécessaires à l’établissement définitif des mesures
devant être prises dans la région des nouveaux caños, et du fait des fortes précipitations qui se sont
produites dans la région de la zone humide et ses environs, le Costa Rica a envoyé le
25 juillet 2014, après en avoir informé le Secrétariat de la convention de Ramsar1, le Nicaragua2 et
la Cour3, des agents chargés de la protection de l’environnement dans le secteur septentrional du
territoire litigieux afin qu’ils évaluent l’état de la zone humide. Les agents ont constaté qu’il ne
serait pas possible d’y établir un camp. En d’autres termes, les mesures prises pour éviter qu’un
préjudice irréparable soit causé à la zone humide devront être mises en oeuvre par des agents qui se
rendront quotidiennement sur les lieux pendant plusieurs semaines, équipés du matériel nécessaire.
Les agents ont également constaté que le niveau d’eau est élevé dans le caño, et par conséquent
dans la lagune proche de la mer des Caraïbes auquel il est relié, ainsi, par ailleurs, que dans le
fleuve San Juan lui-même. Si le volume du San Juan venait à augmenter, entraînant ainsi un
accroissement du débit dans le caño et la lagune, le banc de sable qui sépare cette dernière de la
mer des Caraïbes pourrait céder.
6. Sont jointes au présent rapport des photographies montrant l’état du caño oriental et de ses
environs. Des mesures appropriées devront être prises dès que possible pour éviter le préjudice
irréparable que cette brèche pourrait causer à l’environnement dans le territoire litigieux. Ces
mesures sont énoncées dans un document technique joint au présent rapport établi par le ministère
de l’environnement et de l’énergie et ont été conçues en consultation avec le Secrétariat de la
convention de Ramsar, comme en témoigne son rapport ci-joint.
1 Lettre MPCR-ONUG72014-462-14.4.1 en date du 21 juillet 2014 adressée au secrétaire général de la
convention de Ramsar par le représentant permanent adjoint du Costa Rica auprès des Nations Unies à Genève, pièce
jointe no 2.
2 Note diplomatique DM-AM-348-14 en date du 17 juillet 2014 adressée au ministre des affaires étrangères du
Nicaragua par le ministre par intérim des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica, pièce jointe no 1.
3 Lettre ECRPB-078 en date du 17 juillet 2014 adressée au greffier de la Cour par le coagent du Costa Rica, pièce
jointe no 3.
- 45 -
Besoins logistiques pour la mise en oeuvre des mesures proposées
7. Comme cela est précisé dans le document établi par le ministère de l’environnement et de
l’énergie, et compte tenu des possibilités examinées pour mettre en oeuvre la solution proposée, il a
été conclu que la seule manière d’atteindre la zone des caños, notamment aux fins de transporter
les agents, le matériel et les équipements, consistait à emprunter le fleuve San Juan. La mer étant
trop houleuse, il est tout simplement impossible d’atteindre la zone par cette voie. Il n’existe pas
d’infrastructure routière permettant d’y accéder par voie terrestre, et il n’est pas possible de
transporter à pied les équipements et le matériel nécessaires étant donné la difficulté de traverser
une zone humide. Le Costa Rica ne dispose pas de l’équipement nécessaire pour transporter par
voie aérienne les agents, les équipements et la quantité de matériel nécessaires pour mettre en
oeuvre quotidiennement les mesures. Par conséquent, il attend du Nicaragua qu’il ne fasse pas
obstacle ou ne l’empêche pas de quelque autre manière d’exécuter les mesures qui ont été jugées
nécessaires par la Cour dans son ordonnance du 22 novembre 2013.
8. Les documents ci–joints, établis par le Secrétariat de la convention de Ramsar et le
ministère de l’environnement et de l’énergie, ont pour but d’informer le Nicaragua, et la Cour, des
mesures que le Costa Rica entend mettre en oeuvre dans le territoire litigieux pour éviter qu’un
préjudice irréparable soit causé à son environnement, ainsi que de la manière dont il entend
procéder. Le Costa Rica transmet également au Secrétariat de la convention de Ramsar une copie
du présent rapport et de ses pièces jointes.
Bordereau des pièces jointes
Pièce jointe no 1 Note diplomatique DM-AM-348-14 en date du 17 juillet 2014 adressée au
ministre des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des
affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 2 Lettre MPCR-ONUG72014-462-14.4.1 en date du 21 juillet 2014 adressée
au secrétaire général de la convention de Ramsar par le représentant
permanent adjoint du Costa Rica auprès des Nations Unies à Genève.
Pièce jointe no 3 Lettre ECRPB-078 en date du 17 juillet 2014 adressée au greffier de la Cour
par le coagent du Costa Rica.
Pièce jointe no 4 Rapport du ministère de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica
(MINAE) daté du 12 août 2014.
Pièce jointe no 5 Secrétariat de la convention de Ramsar, rapport de la mission consultative
Ramsar no 77 : zone humide d’importance internationale du nord-est des
Caraïbes (Humedal Caribe Noreste), Costa Rica, août 2014.
Pièce jointe no 6 Photographies du territoire litigieux prises le 25 juillet 2014.
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Pièce jointe no 1
Note diplomatique DM-AM-348-14 en date du 17 juillet 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim
des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua) portée devant la Cour internationale de Justice.
Conformément à l’ordonnance du 22 novembre 2013 rendue par la Cour, afin de prendre les
mesures nécessaires pour éviter un préjudice irréparable, et en coordination avec le Secrétariat de la
convention de Ramsar, une équipe technique composée d’agents costa-riciens chargés de la
protection de l’environnement sera envoyée au cours des prochains jours dans le territoire litigieux,
notamment sur les lieux où le Nicaragua a percé des chenaux artificiels.
Le but de cette expédition est de recueillir les informations techniques dont les autorités
costa-riciennes chargées de la protection de l’environnement ont besoin pour pouvoir déterminer
les mesures concrètes qui s’imposent, conformément à la proposition que le Costa Rica a établie de
concert avec le Secrétariat de la convention de Ramsar et qui vous sera communiquée dès sa
finalisation. La visite aura lieu si les conditions météorologiques le permettent, l’équipe se rendant
dans la zone à bord d’un hélicoptère civil.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 2
Lettre MPCR-ONUG72014-462-14.4.1 en date du 21 juillet 2014 adressée au
secrétaire général de la convention de Ramsar par le représentant permanent
adjoint du Costa Rica auprès des Nations Unies à Genève
[Original espagnol non reproduit]
J’ai le plaisir d’accuser réception de votre note SG2014-157/CHB/MAR datée du 26 juin
dernier, et du rapport de la mission consultative RAM no 77 qui lui est annexé.
Le Gouvernement du Costa Rica tient à remercier le secrétaire général de ce rapport, ainsi
que de l’ensemble de l’aide fournie par le Secrétariat à ce jour en vue de la mise en oeuvre des
mesures indiquées par la Cour internationale de Justice dans son ordonnance du 22 novembre 2013,
relativement au creusement de nouveaux caños par le Nicaragua dans la Humedal Caribe Noreste.
Mon gouvernement entend se référer au contenu de ce rapport ; dès lors, et pour répondre à la
question posée dans votre note, nous préférerions, pour l’heure, que celui-ci ne soit pas rendu
public.
Je saisis en outre cette occasion pour informer le Secrétariat qu’une équipe composée
d’agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement se rendra dans la zone des caños
dans les jours à venir, afin de recueillir les informations techniques dont les autorités
costa-riciennes compétentes ont besoin pour pouvoir déterminer les mesures concrètes qu’il
convient de prendre, conformément à la proposition établie par le Costa Rica en coordination avec
votre Secrétariat. La visite aura lieu si les conditions météorologiques le permettent, l’équipe
accédant à la zone à bord d’un hélicoptère civil.
Veuillez agréer, etc.
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Pièce jointe no 3
Lettre ECRPB-078 en date du 17 juillet 2014 adressée au greffier de
la Cour par le coagent du Costa Rica
Me référant à l’ordonnance rendue le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines
activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), j’ai
l’honneur d’informer la Cour que, conformément au point 2 E) du paragraphe 59 de cette
ordonnance, le Costa Rica enverra, à bord d’un hélicoptère civil, des agents costa-riciens chargés
de la protection de l’environnement dans la zone où les nouveaux caños ont été construits sur le
territoire litigieux. Cette visite aura lieu dans les prochains jours, en fonction des conditions
météorologiques. Tant le Secrétariat de la convention de Ramsar que le Nicaragua ont été informés
de cette mesure.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 4
Rapport du ministère de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica (MINAE)
daté du 12 août 2014
République du Costa Rica
Ministère de l’environnement et de l’énergie
[Original espagnol non reproduit]
Mesures visant à la remise en état provisoire du caño oriental
1. Introduction
Le présent document est une mise à jour du rapport présenté en mars 2014 au Secrétariat de
la convention de Ramsar, établi à la suite des réunions tenues au Costa Rica avec des délégués de
cette organisation dans le courant du même mois.
La conception générale des travaux nécessaires pour remédier aux conséquences du
creusement du nouveau caño et réduire le risque de préjudice irréparable est identique à celle
décrite dans le rapport de mars dernier, dont les grandes lignes sont résumées ci-dessous. Le
principal changement réside dans la description des matériaux (terre et sable prélevés à proximité)
utilisés.
2. Emplacement du nouveau «Caño Este» et risques potentiels
Le nouveau «Caño Este» (caño oriental) creusé par le Nicaragua dans la seconde moitié de
l’année 2013 se trouve à 1600 mètres environ de l’endroit où le San Juan se jette dans la mer des
Caraïbes. Il a été percé au niveau où la distance entre la rive droite du fleuve et la plage bordant le
littoral est la plus réduite. Quelque 300 mètres séparent le fleuve de la petite lagune dans laquelle il
se déverse. L’emplacement du caño est indiqué sur la figure ci-dessous par une flèche.
- 48 -
Figure no 1. Emplacement du nouveau «Caño Este» sur le dernier tronçon
du fleuve San Juan.
Plus précisément, le nouveau caño est situé juste en amont d’un coude que dessine le fleuve,
lequel, après avoir suivi une direction nord-ouest, s’oriente là vers l’ouest. Le nouveau caño suit
globalement l’orientation qui est celle du fleuve en amont de ce coude. La figure ci-dessous
présente une vue panoramique de ce nouveau caño : les flèches indiquent le sens du courant du
fleuve.
Figure no 2. Vue générale du nouveau caño. Au premier plan, apparaît la lagune ; au second, les
entrées au niveau du coude du San Juan
La position du caño oriental par rapport à l’orientation du courant du San Juan (voir
figure no 1) fait clairement apparaître une intention de modifier le cours du fleuve de manière à ce
qu’il dévie son orientation ouest-nord-ouest pour s’écouler vers le nord et traverser le micro-delta
oriental et le banc de sable bordant la côte. Or, un tel changement devrait provoquer un
déplacement brusque et artificiel de l’embouchure du San Juan sur une distance d’environ
900 mètres.
Dans le rapport qu’il a établi à la suite de sa dernière visite en date sur les lieux, le
Secrétariat de la convention de Ramsar a relevé une série d’impacts sur l’environnement. Il a
également fait état d’altérations susceptibles de se produire si les mesures requises n’étaient pas
- 49 -
prises : ainsi, si le caño devait traverser le banc de sable bordant la côte, l’eau du fleuve pourrait se
trouver mise en relation avec l’eau de mer, ce qui entraînerait un déplacement du front salé1.
La pénétration d’eau de mer dans le caño sous l’effet des vagues pourrait en effet faire
remonter le front salé vers l’intérieur des terres, modifiant la salinité de l’eau, avec des
conséquences possibles pour le couvert végétal de la zone.
Il est établi que le creusement du chenal ou caño artificiel a eu au moins trois types
d’impacts directs sur l’environnement, à savoir : a) l’enlèvement du couvert végétal, b) une
altération de l’hydrologie, de la géomorphologie et du paysage et c) des changements de la
dynamique sédimentologique.
A cet égard, le Secrétariat de la convention de Ramsar recommande dans son rapport de
suivre une approche de précaution :
«Mise en oeuvre de mesures d’atténuation en vue d’endiguer les perturbations
générées par le Caño Este dans la HCN [Humedal Caribe Noreste]. Cela implique
d’éviter que le contrôle volumétrique qu’exerce actuellement le fleuve San Juan sur le
comportement du Caño Este et de la lagune dans laquelle il débouche (modification
des niveaux hydriques) ne risque de devenir un contrôle hydraulique par le débit  ce
qui revient à éviter toute mise en relation hydraulique entre le fleuve San Juan et la
mer des Caraïbes via la Laguna Este. Au moyen de mesures d’atténuation empruntant
aux technologies environnementales, il est par exemple possible, en recourant à des
matériaux présents dans la HCN, de stabiliser ou de renforcer la zone du Caño Este où
les eaux se divisent naturellement. De tels travaux pourraient temporairement
«contenir» toute augmentation du volume d’eau charrié par le Caño Este lors des crues
du fleuve San Juan.»2
Il est proposé de suivre la recommandation du Secrétariat de la convention de Ramsar en
mettant en oeuvre les mesures qui permettraient d’éviter pareilles conséquences, en favorisant la
régénération de la zone et en stabilisant les sols jusqu’à qu’il soit possible d’entreprendre des
travaux plus systématiques pour combler la zone excavée et assurer une complète remise en état.
3. But de la proposition
Comme indiqué, l’objectif immédiat des mesures proposées est de mettre un terme aux effets
négatifs sur l’environnement dus à la construction de ce nouveau caño artificiel, et d’éviter ce
faisant qu’un préjudice irréparable ne soit causé à la zone humide. A terme, il est de favoriser le
rétablissement des conditions naturelles qui prévalaient dans la zone humide avant la construction
de ce caño. Pour cela il est nécessaire :
 de combler le caño artificiel ;
 d’assurer la régénération de la végétation naturelle qui existait dans la zone affectée ; et
 de rétablir les conditions nécessaires aux échanges hydriques naturels entre le fleuve et la zone
humide.
A ces fins, nous préconisons de mettre en oeuvre les mesures décrites ci-après.
1 Rapport de la mission consultative Ramsar no 77 : zone humide d’importance internationale du nord-est des
Caraïbes (Humedal Caribe Noreste), Costa Rica, août 2014, p 18 [annexe 5, p. 28 de la version française].
2 Ibid.
- 50 -
4. Mesures préconisées
Les travaux prévus devront obéir aux principes suivants :
 Devront, de préférence, être utilisés des matériaux naturels déjà présents dans la zone en
question, ou dans ses environs.
 La collecte et la pose de ces matériaux ne devront pas produire de nouveaux effets
préjudiciables.
Toutefois, ces matériaux étant présents en nombre limité dans la zone en question, nous estimons
que les mesures ne peuvent être menées à bien qu’au niveau des deux sites indiqués sur la figure
ci-dessous, pour les raisons qui seront précisées ci-dessous.
Figure no 3. Emplacement des sites devant être remis en état.
Site 1 : entrée du caño oriental en amont.
Site 2 : zone intermédiaire où ont été observées des «souches d’arbres abattus» (voir
figure no 2).
Idéalement, il aurait été préférable de combler entièrement le caño, ou de bâtir deux ou trois
digues supplémentaires pour faciliter le processus, mais cela est infaisable à court ou à moyen
terme, au vu de l’état de l’environnement.
L’on constate, au niveau des deux sites, la présence de souches d’arbres abattus, lesquelles
pourraient contribuer à renforcer les digues qui se trouveraient placées en amont.
Nous proposons d’y construire deux digues qui, depuis le fond du caño, s’élèveront jusqu’au
sommet des berges, soit une hauteur estimée à 1,5 m. Les digues seraient construites à l’aide de
sacs en fibres naturelles remplis de sable, aux dimensions suivantes : 0,6 m x 0,6 m x 1 m. Ces
sacs seraient empilés les uns sur les autres sur toute la largeur du caño, comme illustré à la
figure no 6, étant placés longitudinalement (côté de 1 m) dans l’axe du cours d’eau.
Le volume de chacun des sacs est de 0,63 m3, et leur poids est estimé à 700 kg.
- 51 -
La figure no 4 ci-après présente une coupe transversale typique d’une digue, organisée en
trois rangées, respectivement formées, de la base au sommet, de 4, 3, et 2 sacs, pour obtenir une
pente présentant un rapport de 1 (hauteur) à 1,2 (distance).
La hauteur de cet empilement de sacs est théoriquement de 1,8 m. En pratique, toutefois, en
raison d’un phénomène d’affaissement et d’abaissement des fondations, la hauteur effective devrait
osciller entre 1,5 et 1,6 m.
Figure no 4. Coupe transversale typique d’une digue.
Figure no 5. Vue en plan de la digue (site no 2).
Figure no 6. Vue de face de la digue (site no 2) (en direction du nord-ouest).
- 52 -
Précisions supplémentaires : un tissu géotextile de 2 mm d’épaisseur sera placé sous les sacs
de sable, sur la couche sédimentaire qui recouvre le fond du caño. En outre, la rangée supérieure
de chaque digue inclura des sédiments prélevés dans les dépôts situés sur les berges à la première
entrée du caño artificiel. Ces sédiments contiennent des matières organiques favorisant la repousse
de la végétation.
5. Quantités de matériaux de construction nécessaires
Nous avons évalué les quantités de matériaux nécessaires à la construction des deux digues
sur la base des longueurs de crêtes (correspondant dans chaque cas à largeur du caño) qui, d’après
les informations recueillies au cours de la visite de décembre 2013, ont été estimées comme suit :
 site no 1 : longueur = 8 m ;
 site no 2 : longueur = 25 m.
Le nombre de sacs de sable nécessaires à la construction de la digue du site no 2 a été estimé
comme suit : 9 sacs étant nécessaires pour couvrir la largeur du caño, et chacun mesurant 0,6 m de
large, ce sont au total 9 x 1,67 sacs qu’il convient d’utiliser pour chaque mètre de digue pris
transversalement. Pour une largeur totale de 25 m, et en incluant un paramètre de sécurité de 10 %,
le nombre total de sacs s’élèvera à 9 x 1,67 x 25 x 1,1 = 415. Le poids de chaque sac est évalué à
quelque 700 kg.
La quantité totale de sable nécessaire pour remplir ces sacs est quant à elle évaluée à 180 m3,
en tenant compte de l’inévitabilité de certaines pertes.
Compte tenu de ces mêmes variables, le nombre de sacs nécessaires pour le site no 1 sera de :
9 x 1,67 x 8 x 1,1 = 135, et le volume de sable de 60 m3.
6. Considérations relatives à la régénération du couvert végétal du site
Il reste possible de déduire de la composition de la végétation présente dans les environs
immédiats en quoi consistait le couvert végétal initial, bien qu’il ait été entièrement enlevé au
moment de la construction du caño : forêt à l’extrémité sud, prairies inondées au niveau du tronçon
intermédiaire et marécage à mangrove à l’extrémité nord.
D’après les observations faites dans les parties du territoire litigieux dégagées en 2010, le
processus de régénération débute par l’établissement d’herbe de pâture et d’espèces végétales
hydrophiles telles que le montrichardia arborecens, ou le papyrus, et se poursuit avec la repousse
d’espèces pionnières, dont la plus importante est le raphia taedigera (raphia ou «yolillo»). Ce
n’est que dans le courant de la deuxième année qu’apparaissent les essences forestières comme
pterocarpus officinalis, ou pachira aquatica. La plupart de ces espèces sont le fruit de la
germination des graines présentes au sol dans la couche de semence ou disséminées depuis les
environs immédiats.
Vu le potentiel de régénération de la zone affectée, ce phénomène dépendra, pour le premier
quart du caño oriental (c’est-à-dire le segment le plus proche du fleuve San Juan), essentiellement
de la dissémination de graines des environs et de la colonisation des plaines adjacentes et, pour le
segment intermédiaire, de la colonisation des plaines adjacentes et de la dissémination de graines
depuis les mangroves, dont la germination pourrait être favorisée par la profondeur réduite du caño
à cet endroit. Le dernier segment est partiellement constitué d’une petite lagune qui s’étend entre
- 53 -
les mangroves et le banc de sable, et où ne pousse, d’après les images satellites de la zone, aucune
végétation.
La pose d’une digue dans le segment intermédiaire assurera la présence d’une surface (la
crête) sur laquelle nous proposons de placer des petits sacs de fibres naturelles remplis de terre
prélevée dans le caño, qui constituera un substratum où les herbes et autres plantes non ligneuses
pourront prendre racine au cours de la première étape, ce qui garantira des conditions propices à la
pousse naturelle de certaines essences typiques de la zone, telles que le pterocarpus officinalis
(sangrillo). Nous recommandons en outre de replanter sur la crête de la digue de petits spécimens
de raphia taedigera (yolillo), de préférence de moins d’un mètre de haut, qui constitue la plus
importante des espèces pionnières dans les écosystèmes inondés avoisinants.
Nous considérons que la végétation qui se formera sur la crête de la digue constituera à
moyen terme une barrière naturelle qui contribuera à son tour au processus de comblement du
caño.
7. Considérations quant à la construction
L’état actuel des sols, inondés, dans la zone proche du caño creusé par le Nicaragua, à la
suite des pluies constantes de ces derniers mois, exclut toute possibilité de se rendre sur place par
voie terrestre ou aérienne ; la houle, dans la zone côtière adjacente, nous interdit également
d’envisager un accès par la mer.
Figure no 7 : Niveau de l’eau dans la zone du caño.
Cette photographie montre l’état des environs du caño, d’où l’eau est absente pendant la saison sèche,
au cours de la dernière visite en date du personnel du MINAE.
La seule solution pour accéder au site et pouvoir réaliser les travaux nécessaires est donc
d’emprunter le fleuve San Juan.
Nos agents ne disposant pour ainsi dire d’aucun matériel sur place, et ne pouvant
matériellement établir un camp de travail dans une zone qui se trouve actuellement inondée, nous
envisageons d’emprunter la voie fluviale, c’est-à-dire le San Juan, à partir du site dénommé
Delta Costa Rica. Des barges seront nécessaires, dont les dimensions devront être adaptées à la
navigation sur le fleuve et sur le caño, où elles achemineront les sacs préalablement remplis de
sable. Ceux-ci pourront alors être posés à l’aide de cette même barge ou, mieux encore, d’une
seconde embarcation du même type dotée d’une «grue pivotante», leur positionnement exact étant
ensuite assuré manuellement.
- 54 -
Nous évaluons à deux ou trois semaines, selon les conditions météorologiques, le temps
nécessaire à l’achèvement des travaux. Une fois posés les matériaux de comblement destinés à la
construction de la digue, ainsi que les géotextiles et le couvert végétal, tous les agents quitteront la
zone, emportant avec eux l’ensemble du matériel utilisé.
Enfin, comme je l’ai mentionné, il est très important de noter que ces travaux ne visent pas à
rétablir dans leur intégralité les conditions qui prévalaient dans la zone humide avant leur
altération, mais à prévenir le risque imminent qui, à la suite d’une saison marquée par de fortes
précipitations, existe de voir les eaux du fleuve pénétrer dans le caño, et le banc de sable céder,
reliant définitivement le fleuve à la mer des Caraïbes via le caño et causant, de la sorte, un
préjudice irréparable à la zone humide.
San José, 12 août 2014.
Pièce jointe no 5
Secrétariat de la convention de Ramsar, rapport de la mission consultative Ramsar no 77 :
zone humide d’importance internationale du nord-est des Caraïbes
(Humedal Caribe Noreste), Costa Rica, août 2014
(mission effectuée du 10 au 13 mars 2014)
[Original espagnol non reproduit]
1. Contexte
Par des lettres en date des 17 et 19 septembre 2013, le Gouvernement du Costa Rica a
informé le Secrétariat de la convention de Ramsar, en vertu de l’article 3 2) de la convention, de
l’ouverture de deux nouveaux caños sur le site Ramsar Caribe Noreste. Il a ensuite, le
9 octobre 2013, demandé l’organisation d’une mission consultative Ramsar.
Pour ce qui concerne les nouveaux caños, la Cour internationale de Justice a réaffirmé le
22 novembre 2013 les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du 8 mars 2011 puis
prescrit les suivantes :
«Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et
préalablement informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures
appropriées au sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de telles mesures seront
nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement
du territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque
façon que ce soit au fleuve San Juan.» (Paragraphe 59 2 E) de l’ordonnance du
22 novembre 2013.)
Sur le fondement de ce qui précède, le Secrétariat de la convention de Ramsar a effectué la mission
Ramsar du 10 au 13 mars 2014.
- 55 -
2. Objectifs et programme de la mission
La mission avait pour objet d’évaluer l’impact des deux nouveaux caños sur les
caractéristiques écologiques du site Ramsar Caribe Noreste afin de présenter des recommandations
au Gouvernement du Costa Rica dans le cadre de la décision rendue par la Cour internationale de
Justice.
Etaient notamment prévues des réunions avec l’équipe technique affectée par le
Gouvernement du Costa Rica à cette mission, ainsi qu’une visite de la zone des deux caños.
3. Caractéristiques écologiques de la zone avant le dragage des caños en septembre 2013
Il convient de noter que, suite au survol des deux «nouveaux caños», il a été décidé que les
analyses figurant dans le présent rapport porteraient uniquement sur le Caño Este (caño oriental), le
Caño Oeste (caño occidental) étant beaucoup moins développé.
Conditions physiques
Il est estimé que, avant l’excavation du chenal artificiel (ci-après le «Caño Este»), les
conditions physiques de cette partie de la Humedal Caribe Noreste (ci-après la «HCN») étaient en
équilibre dynamique sur les plans hydrologique, hydrogéologique, morphologique et pédologique.
La zone correspondant à la Humedal Caribe Noreste (HCN) est une zone intacte qui a été
formée, structurée et modelée par les conditions naturelles caractéristiques de cette région. La
HCN se situe dans les plaines du nord, qui sont traversées par le fleuve San Juan. Les conditions
physiques de la zone humide ont été formées, lentement et progressivement, par la géologie du
quaternaire, le climat, la météorologie (en particulier, les précipitations et leur répartition
saisonnière), les sédiments charriés par le fleuve San Juan, les marées et le système aquifère d’eaux
souterraines qui s’est créé dans la zone humide et alimente cette dernière.
Il est estimé que ces conditions existent au moins depuis la fin du pléistocène
(100 000 dernières années environ) et que la zone a enregistré de très nombreuses évolutions
géomorphologiques au cours de l’holocène (depuis moins de 12 000 ans).
Les fleuves qui se jettent dans les eaux de la côte atlantique du Costa Rica sont longs,
navigables et sinueux. Ils ont un débit important et sortent souvent de leur lit pendant la saison des
pluies. Le fleuve San Juan est l’un des principaux fleuves du bassin hydrographique atlantique du
Costa Rica. Au fil du temps, une zone humide s’est formée autour du fleuve, caractérisée par la
présence d’un delta d’origine fluviale et alluvionnaire dont la profondeur est inconnue, mais qui
doit atteindre entre 40 et 100 m. L’accumulation de sédiments au cours de la période géologique
récente a conduit à la création d’un aquifère phréatique dont les eaux souterraines présentent une
liaison hydraulique avec les eaux de surface du fleuve San Juan et celles de la mer des Caraïbes.
En raison de la topographie basse de la zone, qui présente un gradient hydraulique très faible,
les interactions et liaisons entre les eaux souterraines peu profondes et l’hydrographie de la zone
humide sont non seulement très complexes, mais aussi extrêmement variables sur le plan spatial
(au sein de zones de petite taille) et temporel (entre les périodes de pluies et les périodes sèches), ce
qui les rend vulnérables à toute activité d’origine humaine.
Les conditions observées le long des zones côtières à faible relief qui sont bordées par des
zones humides d’eau douce, comme la Humedal Caribe Noreste, se distinguent normalement par
deux caractéristiques spécifiques (figure no 1). Premièrement, l’eau douce des fleuves, rivières et
cours d’eau s’infiltre dans l’aquifère et le réalimente, ce qui maintient l’équilibre de l’interface eau
- 56 -
douce-eau salée et ; deuxièmement, en cas de drainage (naturel ou artificiel) de la zone humide ou
de toute autre diversification de son eau douce, le niveau des eaux souterraines diminue. Par
conséquent, toute diminution de cette réalimentation à proximité de la côte peut entraîner
l’intrusion d’eau salée dans l’aquifère d’eau douce. La modification de ces deux caractéristiques
risque de rompre l’équilibre fragile entre eau douce et eau salée dans le système hydrologique
(fleuve, zone humide, estuaire, baie et lagune) et, de ce fait, d’altérer les caractéristiques
écologiques de la zone.
Les précipitations, la température, la topographie, la végétation et les infiltrations directes
régissent les conditions environnementales de la zone humide. Le fleuve San Juan et la lagune de
los Portillos sont reliés par l’écoulement des eaux souterraines dans l’aquifère phréatique. Ainsi,
même pendant la saison sèche, la zone humide est alimentée par l’écoulement des eaux
souterraines. Si le niveau des eaux souterraines venait à baisser ou à se tarir, la zone humide
pourrait disparaître ou sa végétation, subir des modifications drastiques. La présence de cours
d’eau naturels témoigne de la liaison qui existe entre les eaux de surface et les eaux souterraines,
ainsi que de la géomorphologie de la zone humide.
La figure no 2 montre les deux coupes transversales illustrant les interactions entre la zone
humide, les eaux de surface et les eaux souterraines.
Pendant la saison des pluies, le fleuve San Juan réalimente l’aquifère ; pendant la saison
sèche, l’aquifère permet de maintenir le débit de base du fleuve. Dans le cadre de précédentes
missions Ramsar, l’examen de photographies aériennes avait permis de constater l’existence, dans
certaines parties de la zone humide, de petits micro-bassins dont les eaux se dirigeaient soit vers la
lagune ou la mer, soit vers le fleuve San Juan (figure no 3).
L’existence des ouvertures, baies et cours naturels observés à proximité immédiate de la
lagune de los Portillos et perpendiculaires à celle-ci procède : a) de ruissellements sur des
dépressions géomorphologiques et b) de zones présentant des sols à la perméabilité plus grande,
qui facilitent la liaison entre les eaux souterraines et la lagune.
En l’absence de modification anthropique au sein de la zone humide (telle que le dragage de
caños artificiels), les eaux souterraines se maintiennent à leur niveau, permettant la croissance de la
végétation et continuant de contribuer à l’équilibre des conditions écologiques de la zone humide et
des conditions hydrogéologiques pour ce qui est du fleuve San Juan, de la mer (côtes, marées) et de
la lagune de los Portillos.
Telles étaient les conditions physiques du site avant l’intervention humaine de
septembre 2013. Hormis les caños artificiels creusés en 2010, aucune trace d’influence humaine
ayant joué sur la constitution de la zone humide, ou ayant modifié celle-ci, n’a pu être observée.
- 57 -
Figure no 1. Schéma de coupe d’ouest en est de la Humedal Caribe Noreste :
a) conditions normales ; b) conditions d’intrusion saline.
- 58 -
Figure no 2. a) Zone humide alimentée par les pluies et les eaux souterraines ;
b) Zone humide alimentée par les pluies. Les zones humides réalimentent
souvent les eaux souterraines.
- 59 -
Figure no 3. Modèle théorique de ruissellement des eaux de surface dans
la Humedal Caribe Noreste.
Conditions écologiques
La Humedal Caribe Noreste est une mosaïque de masses et cours d’eau, dans une matrice de
sols saturés de façon temporaire ou permanente, qui est alimentée par le delta du fleuve San Juan et
est séparée de la mer des Caraïbes par un banc de sable, donnant naissance à différents types de
zones humides, telles que les lagunes et les marécages herbeux ou boisés (HCN ; Plan de Manejo
Refugio Nacional de Vida Silvestre, 2010 ; Plan de Manejo Parque Nacional Tortuguero, 2004 ;
Chuprine et Hernandéz, 2005).
La liste des espèces de faune et de flore recensées dans la HCN et leur état de conservation
figure à la section 3 du rapport de la mission consultative Ramsar no 69 (mission consultative
Ramsar, 2011). Les informations existantes quant à la richesse et à l’abondance de la faune et de la
flore aquatiques et terrestres dans la HCN ont mis en évidence la valeur considérable de cette zone
humide sur le plan de la biodiversité, qui est étroitement liée aux caractéristiques physiques des
écosystèmes aquatique et terrestre. La HCN est une zone d’importance pour la conservation
d’espèces uniques sur le territoire national du Costa Rica.
Ainsi que l’a indiqué la mission consultative Ramsar no 69 après sa visite dans la zone de la
lagune de los Portillos (mission consultative Ramsar, 2011), il est possible d’établir que les
conditions écologiques dans le secteur du Caño Este, à l’échelle locale, sont similaires à celles
décrites pour la HCN. Par conséquent, on peut accorder une grande valeur écologique à la zone de
ce caño, telle qu’elle existait avant l’intervention.
Le paysage dans lequel se situe le Caño Este est caractérisé par deux grands ensembles de
végétation (figure no 4) : i) des prairies inondées de palmiers à raphia (Raphia taedigera) et ii) des
forêts marécageuses ou inondées, dans lesquelles se trouvent des Pterocarpus officianalis. Pour ce
qui est de leur superficie, ces formations sont restées relativement stables depuis 1961 et présentent
une superficie similaire, si ce n’est que la bordure qui les relie à la mer des Caraïbes s’est érodée au
- 60 -
fil du temps (voir figures nos 4 et 5) et que la zone de prairie inondée a enregistré une augmentation
de son couvert végétal.
Les éléments qui précèdent sont particulièrement utiles si on les compare aux conditions
hydrologiques dominantes du fleuve San Juan, en utilisant comme indicateur une série
chronologique du niveau de la surface des eaux du lac Nicaragua1 (figure no 6). Au cours des
dernières décennies, le lac Nicaragua a connu de nombreuses crues dont, en particulier, celle
de 2011, considérée comme l’une des plus importantes jamais enregistrées. D’après les données
disponibles, nous pouvons établir, tout du moins sur le plan qualitatif, que la zone étudiée dans
laquelle se trouve le Caño Este est restée relativement stable, malgré les crues enregistrées sur le
fleuve San Juan en aval du lac Nicaragua et dans la zone située autour de la lagune de los Portillos.
Cela donne à penser que la capacité du fleuve San Juan de remodeler le terrain a diminué au fil du
temps, ce qui, tout du moins au cours des dernières décennies, a donné naissance à un paysage
stable, permettant l’extension du couvert végétal et la poursuite des processus de succession
caractéristiques de la végétation de la HCN. Par ailleurs, ces mêmes observations s’appliquent aux
mesures de débit prises en aval du lac Nicaragua au cours des 4 dernières années au point 1140 sur
le fleuve Colorado, à environ 25 km en amont du site du Caño Este (figure no 7).
Figure no 4. Formations végétales présentes dans la zone étudiée
(image satellite du 24 janvier 2011).
1 Ministère de l’agriculture des Etats-Unis (USDA). Service agricole étranger. Variations du niveau du lac
Nicaragua, données altimétriques recueillies par les satellites TOPEX/POSEIDON/Jason-1 et Jason-2/OSTM.
Http://www.pecad.fas.usda.gov/cropexplorer/global_reservoir/gr_regional_chart….
- 61 -
Figure no 5. Formations végétales présentes dans la zone étudiée. L’image du haut correspond à
l’année 1961 et celle du bas, à l’année 1997.
Figure no 6. Lac Nicaragua. Variation du niveau par rapport à la moyenne, informations transmises à
distance par les satellites POSDN, TOPEX, Jason et OSTM (variation du niveau du lac
par rapport au niveau moyen de référence calculé par Jason-2, en mètres).
- 62 -
Figure no 7. Débit journalier moyen du fleuve Colorado mesuré au point 1140, Delta Costa Rica.
La ligne rouge indique le débit moyen du fleuve San Juan, estimé à partir du bilan hydrique
du bassin du fleuve San Juan, d’après les données fournies par l’ICE
pour la période 2010-2014.
4. Evaluation des modifications des caractéristiques écologiques
Dans un premier temps, nous décrivons ci-après les conditions observées au cours de la
visite effectuée le 11 mars 2014 dans les zones humides jouxtant le Caño Este, sur la rive droite du
fleuve San Juan aux coordonnées 10°56’05,82”N 83°41’21,40"O (tableau 1, figure no 8). Dans un
second temps, nous passerons à l’évaluation des principales modifications intervenues dans les
caractéristiques écologiques des zones humides, sur la base de la visite et de documents techniques,
photographies et images satellites s’y rapportant.
Tableau 1. Coordonnées géographiques approximatives décrivant et délimitant le polygone formé par
le Caño Este (obtenues grâce à Google Earth).
Sommet N O
A 10° 56' 7,5" 83° 41' 24,9"
B 10° 56' 6,7" 83° 41' 23,1"
C 10° 56' 14,4" 83° 41' 25,7"
D 10° 56' 13,8" 83° 41' 26,6"
Aspects physico-hydrogéologiques
Lors de la visite, le site se trouvait dans une situation hydrométéorologique de sécheresse et
le débit du fleuve San Juan était donc encore faible. Cela étant, l’humidité du sol était relativement
élevée, ce qui donne à penser que les eaux souterraines se situaient à une faible profondeur.
Dans ces conditions, la zone du Caño Este a fait l’objet d’un survol en hélicoptère et de deux
visites effectuées à pied et en bateau (voir figure no 8 et annexe (photographies)).
- 63 -
Figure no 8. Emplacement des nouveaux caños occidental et oriental (photographie extraite
du rapport du MINAE, décembre 2013).
A. Hydrologie de surface : fleuve, chenaux et lagunes
Nous confirmons la présence d’un caño s’étendant de la rive droite du fleuve San Juan dans
une direction nord-nord-ouest vers une lagune qui existait avant la construction du caño. Il s’agit
du Caño Este.
Le Caño Este (voir figure no 8 et annexe (photographies)) est un caño artificiel, excavé de
manière mécanique (drague), à en juger par les preuves photographiques produites par le
Costa Rica.
Il est confirmé que le fleuve San Juan déverse une partie de ses eaux dans le Caño Este.
Nous avons observé des accumulations de sédiments issus de l’excavation (déblais de
dragage) sur les deux rives du Caño Este. Toutefois, les volumes ne concordent pas avec la surface
creusée : des sédiments ont donc dû être déposés à d’autres endroits.
La lagune située à l’extrémité du Caño Este («lagune orientale» ou Laguna Este, voir
figure no 8 et annexe (photographies)) est constituée d’eau douce, contrairement à ce qui est
indiqué dans le rapport du MINAE (MINAE, 2013), qui avait établi qu’au moment de son
inspection, la lagune orientale était constituée d’eau salée.
Le banc de sable qui sépare la lagune orientale de la mer n’a pas cédé, et il ne subsistait
aucune trace de la tranchée partiellement creusée sur la plage pendant l’excavation du Caño Este.
- 64 -
B. Hydrogéologie : eaux souterraines
Nous avons directement constaté la présence de plusieurs caños naturels, grâce à des visites
effectuées à pied, en bateau et en hélicoptère. Plusieurs photographies confirment cette observation
(voir la série de photographies en annexe et la figure no 3).
Les caños auxquels nous avons pu accéder par bateau présentent des profondeurs allant de
1,5 à 2 mètres. Ces données manquent de précision, car elles ont été relevées uniquement à l’aide
de perches et de rames.
Lorsque cela était possible, l’eau des caños naturels a été analysée, et il s’agissait d’eau
douce.
Cet élément donne à penser que le front salé (voir figure no 1) se situe bien en dessous du
fond des caños et de la lagune orientale.
A l’intérieur et autour de la zone du Caño Este, explorée à pied et survolée, nous avons
observé au moins quatre caños naturels, trois d’entre eux convergeant vers la lagune du Caño Este
et l’autre, vers la lagune de los Portillos.
Selon nous, ces caños sont naturels et correspondent aux zones de déversement de l’aquifère
phréatique en saison sèche ou aux eaux de surface pendant la saison des pluies.
Aspects écologiques
A. Biote
Nous avons constaté que des arbres des essences Raphia taedigera et Pterocarpus officianalis
ont été abattus pendant la construction du Caño Este, et noté la présence de souches et de rondins
déposés sur la berge de la lagune située à l’extrémité du Caño Este. Le nombre d’arbres abattus n’a
pas pu être estimé avec exactitude.
Nous n’avons pas été en mesure de vérifier directement l’impact de la construction du Caño
Este sur la faune aquatique et/ou terrestre.
Dans la zone d’excavation du Caño Este, nous avons procédé à une vérification qualitative
de la perte de biomasse végétale (souches) occasionnée par l’abattage de végétation et l’excavation
(voir annexe (photographies)).
On note une modification probable de l’abondance et de la répartition des espèces de faune
et de flore terrestres due à l’excavation du Caño Este.
B. Habitat
Nous avons constaté la perte d’habitat terrestre au profit de l’habitat lentique.
Nous avons également constaté la perte de sols organiques sur la totalité du couloir excavé
du Caño Este.
Nous avons constaté que des sédiments issus de l’excavation avaient compacté le sol naturel
et recouvert la végétation sur les deux rives du Caño Este.
- 65 -
Nous avons constaté que la lagune située à l’extrémité du Caño Este recevait du fleuve
San Juan des eaux présentant davantage de sédiments en suspension, augmentant la turbidité des
eaux de la lagune et altérant la qualité de l’eau.
C. Paysage
L’excavation du Caño Este a conduit à la fragmentation des couloirs biologiques et à la
disparition de la continuité spatiale précédemment observée dans les formations végétales se
trouvant dans la zone (comparer les figures nos 4 et 8).
Nous proposons ci-après un bref résumé des discussions qui se sont tenues entre les experts
de la mission Ramsar et les participants du MINAE, du MRE et de l’ICE à Guápiles le
12 mars 2014.
Chacune des conclusions formulées par les experts de la mission Ramsar a fait l’objet d’une
analyse conjointe avec les spécialistes du MINAE, du MRE et de l’ICE, dans le cadre d’une séance
de réflexion collective, afin d’examiner les solutions possibles au problème du Caño Este.
Les principaux points de l’analyse sont les suivants :
 vérification de l’orientation et de la géométrie du Caño Este creusé en septembre 2013 ;
 modélisation conceptuelle préliminaire des systèmes d’écoulement de surface et souterrains ;
 autres éléments de preuve des impacts du Caño Este (par exemple sur les mangroves et
palmiers à raphia) ;
 comparaison des images satellite de 1961, 1980 et 1991 ;
 vérification de la reconstitution dans la zone située autour du caño creusé en 2010 ;
 propositions d’actions et de mesures de remise en état.
5. Hypothèses de travail retenues
Cette section expose les hypothèses de travail retenues pour l’analyse des impacts de
l’excavation du Caño Este sur l’état écologique de la zone étudiée, qui est à la base de l’analyse
quantitative figurant à la section 6.
Les sédiments alluvionnaires du quaternaire (pléistocène) ont créé un aquifère alluvionnaire,
phréatique et peu profond, qui mesure de 40 à 100 mètres de profondeur. On estime que ces
profondeurs se retrouvent dans l’ensemble du site Ramsar.
L’aquifère repose sur des roches volcaniques du pliocène-miocène (datant de 2 à 20 millions
d’années), qui s’étendent sur 100 à 200 mètres de profondeur et reposent elles-mêmes sur un socle
datant du cénozoïque qui s’est formé il y a 50 à 60 millions d’années (figure no 9).
La zone humide s’est formée entre la fin du pléistocène (100 000 ans) et l’holocène (moins
de 12 000 ans) et sa profondeur varie de 2 à 10 mètres.
Le système hydrologique (qui comprend les eaux de surface (fleuve San Juan, caños,
lagunes) et les eaux souterraines (aquifère phréatique)) est en équilibre hydrodynamique.
- 66 -
Le système hydrologique de la zone humide fonctionne principalement grâce aux variations
des niveaux d’eau dans le fleuve San Juan, les caños, les lagunes et l’aquifère.
Les grandes crues récentes du fleuve San Juan (20 dernières années) n’ont pas modifié la
morphologie de la zone humide (voir figures nos 6 et 7). Les caractéristiques écologiques observées
dans la zone d’excavation du Caño Este sont similaires à celles enregistrées dans la
Humedal Caribe Noreste.
Figure no 9. Schéma tridimensionnel illustrant la composition géologique de la HCN.
6. Analyse quantitative
Pour analyser sur le plan quantitatif les changements éventuellement entraînés par le
Caño Este dans l’état écologique des zones humides adjacentes, au sein de la
Humedal Caribe Noreste (HCN), il faut bien comprendre les caractéristiques physiques de la
région. Parmi les aspects pertinents à étudier, citons ce qui suit :
Morphologie : morphologie de la section du fleuve San Juan dans la zone du Caño Este (y compris
le périmètre mouillé) pour un scénario de 15 % d’excédent hydrologique.
Topographie : cartographie topographique en haute résolution de la zone du Caño Este, à une
échelle de 1/500 pour une résolution de ± 0,5 m, comprenant la bathymétrie du Caño Este et de la
Laguna Este.
Hydrogéologie : série chronologique des niveaux phréatiques (mesures d’élévation) dans la zone
attenante au Caño Este.
Hydrologie : série chronologique hydrologique (hydrogramme) du fleuve San Juan dans la zone du
Caño Este, à partir des données disponibles au sujet des cours d’eau en amont de Delta Costa Rica
et du fleuve Colorado. Ces données doivent être synthétisées pour envisager l’hypothèse d’un
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excédent de débit de 15 %, 50 % et 85 % et comparées aux variations de niveau du San Juan
(élévation de la surface), par rapport à la profondeur hydraulique (rayon hydraulique) du fleuve.
Météorologie : historique des précipitations dans la HCN.
Ces données permettraient d’estimer le gradient hydraulique dans une direction
sud-ouest  nord-est et la pression hydraulique exercée par le fleuve San Juan depuis le point de
départ du Caño Este jusqu’à la mer (voir schéma de la figure no 10). On obtiendrait ainsi la
répartition spatiale des écoulements et des zones inondables en aval de l’embouchure du Caño Este
dans le fleuve San Juan.
Une comparaison de l’hydrodynamique du fleuve San Juan avec le comportement de la
profondeur hydraulique du Caño Este permettrait d’évaluer la vulnérabilité de la zone jouxtant le
Caño Este dans différents scénarios hydrologiques, et notamment pendant les épisodes de crue.
Les preuves directes disponibles pour la région de la Laguna Portillos, touchée par la
construction du premier caño en 2011 (mission consultative Ramsar, 2011), démontrent que la
végétation locale présente un fort potentiel de régénération, pour autant que les conditions
physiques de la zone soient maintenues ou, à tout le moins, ne se détériorent pas davantage. Ainsi,
si les conditions topographiques, bathymétriques, hydrologiques et hydrogéologiques des zones
jouxtant le Caño Este sont maintenues ou rétablies, on peut s’attendre à ce que le processus de
régénération commence. Néanmoins, la régénération risque de prendre du temps (moyen voire
long terme) en raison de la grande quantité de sédiments extraits.
Evaluation des effets potentiels
L’analyse quantitative rigoureuse qui est requise pour résoudre les problèmes relatifs aux
effets potentiels susmentionnés nécessite des renseignements et données précis concernant :
 l’ensemble de données relatif à l’écoulement du fleuve San Juan ;
 la topographie sur une carte à une échelle de 1/500 pour une résolution de ± 0,5 m ;
 la bathymétrie des lagunes, des cours d’eau, du fleuve et des caños ;
 la surface hydraulique des caños ;
 les précipitations sur la région de la HCN.
Néanmoins, ces données ne sont actuellement pas disponibles. Faute d’informations précises
pour réaliser une analyse quantitative et de telles données sur des cartes détaillées du site, il est
uniquement possible à l’heure actuelle d’effectuer une analyse qualitative fondée sur les hypothèses
de travail adoptées et exposées à la section 5, associées aux connaissances des experts. Cette
analyse qualitative est exposée dans le présent rapport.
Dans ce contexte, nous présentons ci-après une analyse des questions suivantes, fondée sur
les renseignements disponibles dans les documents existants ainsi que sur ceux recueillis lors de la
visite effectuée dans la zone du Caño Este :
 les risques auxquels la HCN est exposée dans la zone adjacente au Caño Este ;
 les risques en cas de rupture de l’étroite langue de terre située entre le fleuve San Juan et le
Caño Este (cette langue de terre est un îlot en triangle situé à l’embouchure du Caño Este dans
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le fleuve San Juan ; voir annexe (photographies)) et de création d’une liaison hydraulique
importante entre le fleuve San Juan, le Caño Este et la Laguna Este ;
 les risques d’intrusion d’eau de mer.
Figure no 10. Coupe transversale schématique sud-ouest – nord-est avec un gradient hydraulique
hypothétique dans la zone jouxtant le Caño Este (échelle non respectée).
Risques auxquels la HCN est exposée dans la zone adjacente au Caño Este
Comportement hydraulique général des ramifications fluviales
De manière générale, en cas de ramification fluviale, qu’elle soit naturelle ou artificielle, la
répartition du débit entre les différents bras dépend de quatre paramètres hydrauliques importants :
 la taille des bras concernés, qu’ils soient deux ou davantage ;
 l’angle formé entre le tronçon principal et le(s) défluent(s) ;
 le gradient des chenaux ;
 la rugosité hydraulique.
C’est l’intensité des précipitations en amont de la bifurcation et directement sur la zone qui
détermine l’importance relative de ces paramètres. Ces derniers permettraient de quantifier le
comportement hydraulique du fleuve San Juan et du Caño Este aux alentours du point de
ramification.
Raccordement possible entre le fleuve San Juan et la mer par l’ouverture du Caño Este
Pendant la saison des pluies, la ramification du San Juan (au débit accru) avec le Caño Este
pourrait entraîner une dérivation de l’érosion dans le caño et donc faire céder le banc de sable. On
peut quantifier cette probabilité en combinant les principes hydrologiques, hydrauliques ou
régissant la mécanique des sols.
Ces principes pourraient être utilisés pour établir les conditions favorables à une déformation
ou à une rupture du banc de sable. En effet, si l’on applique les principes de la géotechnique et de
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la mécanique des sols, il est possible d’estimer la résistivité des sédiments sableux à la pression des
fluides.
La résistance au cisaillement d’une masse de sol correspond à la résistance interne par unité
de surface que le sol oppose à une rupture ou à un glissement le long d’un plan intérieur. La
résistance au cisaillement s’analyse par nature en termes de stabilité de la pente et de pression
latérale sur les murs de retenue. Ces deux paramètres pouvant être appliqués au banc de sable situé
entre la Laguna Este et la mer, une analyse de sa résistance au cisaillement peut être réalisée.
La figure no 11 est une coupe transversale schématique de la Laguna Este (LE) en contact
avec le banc de sable (BA) ; elle présente des valeurs approximatives, correspondant à ce qui a été
observé pendant la mission Ramsar. Ces valeurs ont été utilisées pour établir une première
estimation de la force exercée par la pression des eaux de la lagune. Il existe deux types de
pression : hydrostatique et hydrodynamique. Etant donné que l’eau de la Laguna Este est
actuellement contenue (c’est-à-dire que le fluide est immobile et à une pression constante), on peut
tout d’abord calculer la force de manière approximative en se fondant sur la pression hydrostatique.
La pression exercée par l’eau de la lagune contre le banc de sable est égale à :
P = F/A
P = pression, F = force normale et A = aire de contact entre la lagune et le banc de sable
(voir figure no 11). La pression de l’eau exercée sur la zone de contact avec le banc de sable peut
alors être déduite et calculée comme suit :
F =
Δg = poids spécifique de l’eau (densité x gravité), w = largeur de la lagune et d = profondeur
de la lagune,— voir croquis de la figure no 7).
Si l’on utilise une largeur de lagune égale à 100 m (sur une section orthogonale jusqu’à la
plage) et une profondeur comprise entre 1 et 2 mètres, la force produite par la pression
hydrostatique serait égale à :
F = 1 à 5 MPa
Par ailleurs, divers tests en ingénierie géotechnique ont montré que le sable de plage présente
une résistance au cisaillement d’environ 30 MPa. Par conséquent, si les conditions dans la
Laguna Este sont normales et compte tenu de la composition du banc de sable, le risque de rupture
est faible voire nul.
Toutefois, pour ce qui est de la pression hydrodynamique, c’est-à-dire lorsque le fluide est en
mouvement, la pression ne serait pas constante. Cela suppose que la Laguna Este soit affectée par
le Caño Este, si le débit de celui-ci augmente en raison de son raccordement avec le fleuve
San Juan.
Dans cette hypothèse, et dans ces conditions, les forces susceptibles de faire céder le banc de
de sable sous la pression hydrodynamique pourraient être évaluées comme suit :
P = + k( · V)
= pression moyenne, k = viscosité cinématique et ∇ • V = divergence du vecteur vitesse du
fluide.
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Dans le cas d’une liaison hydraulique entre les eaux du fleuve et celles du Caño Este et de la
Laguna Este :
Q = AV
Q = débit volumétrique, A = section du fleuve ou du Caño Este (profondeur
moyenne x largeur de la section concernée) et V = vitesse moyenne de l’eau. Si l’on disposait des
renseignement relatifs à la géométrie, à la bathymétrie, au gradient hydraulique et aux débits du
fleuve San Juan, du Caño Este et de la Laguna Este, on pourrait appliquer l’équation ci-dessus pour
estimer la pression hydrodynamique sur le profil décrit sur la figure no 9, et calculer ainsi le débit et
la pression nécessaires pour faire céder le banc de sable.
Figure no 11. Croquis du contact entre la Laguna Este (LE) et le banc de sable (BA).
BA = banc de sable
LE = Laguna Este
w = largeur
d = profondeur
P = pression
Si une liaison hydraulique permanente se crée entre le fleuve San Juan, le Caño Este et la
mer des Caraïbes, via la Laguna Este, le fleuve pourrait alors s’écouler jusqu’à la mer. La
proportion du débit du fleuve San Juan passant par le Caño Este dépendrait de la taille, de la pente
et de la rugosité de ce dernier ainsi que de la saison et de l’intensité des précipitations.
Néanmoins, en l’absence des données nécessaires pour appuyer de tels calculs, l’estimation
la plus sûre consiste à tabler sur une probabilité faible à modérée de rupture du banc de sable.
Restent deux facteurs qui pourraient modifier les conditions de rupture de ce banc : les marées et
les infiltrations dans l’aquifère. En réalité, on sait que dans des bassins très humides, les tempêtes
classiques génèrent une zone de saturation supérieure à 75 % de la surface couverte. Ainsi, en cas
d’humidité dans la région de la HCN, une tempête ordinaire a tendance à générer un ruissellement
qui se répartit en fonction de la végétation, de la topographie et de la perméabilité du sol. Dans les
zones excessivement humides et présentant des aquifères peu profonds, comme la HCN, la pluie a
tendance à couvrir une zone d’infiltration et de saturation de près de trois quarts de la surface ;
l’aquifère agit alors comme une «éponge» qui absorbe une grande partie de la pluie. Par
conséquent, même pendant les fortes crues du fleuve San Juan, la pression hydrodynamique serait
largement réduite par l’effet de l’aquifère.
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Existence d’un risque d’intrusion d’eau de mer
En ce qui concerne le risque d’intrusion d’eau de mer, un calcul simple visant à situer le
front salé (voir figure no 1) a été réalisé. D’après la formule de Ghyben-Herzberg, il a été estimé
que dans les circonstances hydrogéologiques du site (niveau des eaux souterraines, élévation du
terrain, sens du courant, distance de la côte), le front salé serait situé de 30 à 40 m en dessous du
niveau des eaux souterraines. La principale hypothèse est celle d’un écoulement essentiellement
horizontal en direction de la zone côtière. Toutefois, la profondeur du front salé diminuerait à
l’approche de la côte. Dès lors, il est estimé que le risque d’intrusion saline est faible. Ces
estimations sont fondées sur des observations concernant le site. Toutefois, elles doivent encore
être confirmées par des données plus précises sur la topographie et la bathymétrie.
7. Scénarios et mesures proposés
Etant donné que les renseignements sur la zone jouxtant le Caño Este sont insuffisants pour
réaliser une évaluation quantitative des changements éventuellement causés par la construction du
Caño Este à l’état écologique de la HCN dans la région étudiée, nous proposons ci-après différents
scénarios permettant d’analyser, en termes qualitatifs, la nécessité de mettre en oeuvre des mesures
de restauration dans la zone du Caño Este, au sein de la HCN.
Scénario 0 : Non mise en oeuvre de mesures de restauration dans la zone du Caño Este pour
faire fond sur la capacité de régénération directement observée dans la HCN et sur la stabilité du
paysage au cours des dernières décennies. Toutefois, vu l’incertitude actuelle liée au manque de
renseignements quantitatifs sur la zone, ce scénario ne paraît pas viable, le principe de précaution
devant être observé afin de préserver les caractéristiques écologiques du site, en application de la
convention de Ramsar.
Scénario 1 : Mise en oeuvre de mesures d’atténuation en vue d’endiguer les perturbations
générées par le Caño Este dans la HCN. Cela implique d’éviter que le contrôle volumétrique
qu’exerce actuellement le fleuve San Juan sur le comportement du Caño Este et de la lagune dans
laquelle il débouche (modification des niveaux hydriques) ne risque de devenir un contrôle
hydraulique par le débit  ce qui revient à éviter toute mise en relation hydraulique entre le fleuve
San Juan et la mer des Caraïbes via la Laguna Este. Au moyen de mesures d’atténuation
empruntant aux technologies environnementales, il est par exemple possible, en recourant à des
matériaux présents dans la HCN, de stabiliser ou de renforcer la zone du Caño Este où les eaux se
divisent naturellement. De tels travaux pourraient temporairement «contenir» toute augmentation
du volume d’eau charrié par le Caño Este lors des crues du fleuve San Juan. Lorsque l’on
connaîtra mieux l’hydrodynamique du réseau constitué par le fleuve San Juan, le Caño Este, la
Laguna Este et le banc de sable, le dispositif mis en place pourra être repensé.
Relativement aux scénarios ci-dessus, la mission recommande d’observer le principe de
précaution et de mettre en oeuvre le scénario 1, sans attendre une analyse quantitative plus
complète, en le combinant avec un programme de surveillance rigoureux.
A cette fin, le Gouvernement costa-ricien doit soumettre au Secrétariat de la convention de
Ramsar un plan d’action qui permette l’exécution des mesures proposées sans porter atteinte au site
Ramsar et au fleuve San Juan, conformément à l’ordonnance de la Cour internationale de Justice.
De même, il est essentiel de lancer dès que possible un programme de surveillance dans la
zone du Caño Este, y compris la Laguna Este, comme indiqué dans la note du 7 mai 2014. Un tel
programme doit au moins inclure la prise mensuelle de photographies aériennes ou d’images
satellite de l’ensemble du cours du Caño Este, depuis le fleuve San Juan jusqu’à la plage
(Laguna Este). Par ailleurs, il est nécessaire d’instituer et de maintenir un enregistrement continu
du débit du fleuve Colorado (en amont et en aval du point où le San Juan donne naissance à ce
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cours d’eau). Le programme de surveillance et ses résultats devront être communiqués au
Secrétariat de la convention de Ramsar afin de lui permettre de procéder aux suivi et ajustements
nécessaires.
La mise en oeuvre d’autres solutions dépendra des résultats du programme de surveillance et
de l’obtention des renseignements quantitatifs ci-après :
 ensemble de données sur l’écoulement du fleuve San Juan ;
 topographie sur une carte à une échelle de 1/500 pour une résolution de ± 0,5 m (voir les
spécifications relatives à la topographie) ;
 bathymétrie (lacs, cours d’eau, fleuve et caños) ;
 surface hydraulique des caños ;
 précipitations sur la région de la HCN ;
 dimensions de l’ouverture du Caño Este dans le San Juan ;
 angle entre le fleuve San Juan et le Caño Este à son embouchure, ainsi qu’avec la Laguna Este ;
 pentes du Caño Este ;
 rugosité du Caño Este.
S’agissant de la topographie du Caño Este, comme indiqué dans la note du 7 mai 2014, il
faut suivre les lignes directrices suivantes :
Renseignements topographiques et bathymétriques requis sur la zone du Caño Este :
1) La zone à l’étude comprend le Caño Este et la Laguna Este, située entre le caño et la plage.
Elle s’étend donc des rives du fleuve San Juan au bord de la plage.
2) Un levé topographique de toute la berge du Caño Este, y compris de la lagune, doit être réalisé
avec une distance maximale de 10 mètres entre chaque point de mesure.
3) Un levé bathymétrique du Caño Este et de la lagune doit être réalisé par sections transversales,
avec une distance maximale de 25 mètres entre les sections, et la profondeur doit être mesurée
entre le fleuve San Juan et le bord de la plage, tous les 5 mètres au maximum.
4) Les levés topographique et bathymétrique doivent être réalisés par rapport à un point de
référence désigné par ses coordonnées costa-riciennes officielles.
8. Conclusions
La construction du Caño Este a altéré les caractéristiques écologiques des zones humides
présentes dans la portion étudiée du site Ramsar HCN, en modifiant leurs conditions physiques et
écologiques.
Il n’existe pour la zone du Caño Este aucune donnée permettant d’évaluer de manière
quantitative l’ampleur des modifications subies par la HCN et sa vulnérabilité en cas de crue du
fleuve San Juan.
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Le scénario 1 proposé devrait être mis en oeuvre (conformément au principe de précaution) et
associé à un programme de surveillance rigoureux.
La surveillance de la zone du Caño Este doit commencer dès que possible afin d’évaluer le
comportement de celle-ci, en tenant compte des variables morphologiques et hydrologiques.
Il est recommandé de réaliser des mesures de la section du Caño Este pendant la saison
sèche, lorsque les précipitations sont moins importantes.
9. Référence
Annexe : photographies
Photographies du site HCN, prises par la mission Ramsar
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La zone se caractérise par une mosaïque complexe de cours et masses d’eau, dont beaucoup
sont d’origine naturelle.
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Pièce jointe no 6
Photographies du territoire litigieux prises le 25 juillet 2014
Figure no 1. Vue aérienne du caño oriental au niveau de son point de départ dans le San Juan
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Figure no 2. Dimensions approximatives de la zone.
Figure no 3. Vue aérienne du caño oriental au niveau de son point terminal dans la petite lagune située
à proximité de la mer des Caraïbes.
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Figure no 4. Photographie du caño oriental, montrant le niveau élevé des eaux (25 juillet 2014).
Figure no 5. Photographie de la rive nord de la petite lagune située à l’extrémité septentrionale
du caño oriental, montrant le rétrécissement du banc de sable séparant la lagune
de la mer des Caraïbes, lié à l’élévation du niveau des eaux.
___________
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ANNEXE 23
LETTRE HOL-EMB-107 EN DATE DU 29 AOÛT 2014 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. CARLOS ARGÜELLO,
AGENT DU NICARAGUA
J’ai l’honneur de me référer à l’instance relative à Certaines activités menées par le
Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), qui a été jointe à celle relative à la
Construction d’une route au Costa Rica le long du fleuve San Juan (Nicaragua c. Costa Rica), et
en particulier à la copie de la lettre avec pièces jointes ECRPB-090-2014, datée du 22 août et
émanant du coagent de la République du Costa Rica. Dans cette lettre, le coagent, faisant référence
au point 3) du dispositif de l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013, avait, d’une
part, communiqué à celle-ci un rapport concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires y
indiquées et, d’autre part, présenté certaines demandes ayant une incidence sur les droits souverains
du Nicaragua.
Le Costa Rica prétend fonder ses demandes sur un rapport du Secrétariat de la convention de
Ramsar, annexé à la lettre susmentionnée, que le Nicaragua et ses conseillers techniques n’ont pas
eu le temps d’examiner comme il se doit. En conséquence, le Nicaragua se réserve de manière
générale le droit de formuler des observations sur ce document une fois qu’il aura eu la possibilité
de l’étudier attentivement.
Le Secrétariat de la convention de Ramsar a rédigé son rapport sur la base d’une visite
effectuée dans le territoire litigieux le 11 mars 2014 et l’a soumis au Costa Rica sous le couvert de
la note SG2014-157/CHB/MAR datée du 26 juin 2014. Alors que neuf mois se sont écoulés depuis
que la Cour a indiqué ses mesures conservatoires sur la demande urgente présentée par le
Costa Rica, que six mois ont passé depuis que le Secrétariat a effectué son inspection in situ et que
le rapport en question a été soumis au Costa Rica il y a deux mois, ce n’est que maintenant que
celui-ci présente une nouvelle demande urgente en donnant à peine une semaine au Nicaragua pour
y répondre. Ce dernier ne peut laisser le Costa Rica tenter de soumettre son droit de défendre sa
souveraineté à des contraintes de délais.
En outre, les demandes présentées par le Costa Rica outrepassent les droits de celui-ci et
portent atteinte à la souveraineté du Nicaragua. Le Costa Rica affirme en effet qu’il «aura besoin
d’exercer son droit de libre navigation sur le fleuve San Juan» afin de mettre en oeuvre des mesures
dans le territoire litigieux. A cet égard, le Gouvernement du Nicaragua a rappelé à maintes reprises
au Gouvernement du Costa Rica que, dans son arrêt du 13 juillet 2009 en l’affaire du Différend
relatif à des droits de navigation et des droits connexes (Costa Rica c. Nicaragua), la Cour
internationale de Justice avait confirmé que le droit de navigation du Costa Rica était limité et
s’appliquait uniquement et exclusivement à la navigation «aux fins du commerce». Le
Gouvernement du Nicaragua tient à réaffirmer que la demande du Costa Rica va au-delà de ce à
quoi l’autorise l’arrêt précité de la Cour. Dès lors, si le Costa Rica devait naviguer sur le fleuve
San Juan aux fins décrites dans sa lettre, il contreviendrait à cet arrêt.
Le Costa Rica demande que soient effectuées conjointement des mesures du débit du fleuve
San Juan. Le Nicaragua saisit cette occasion pour répéter ce qu’il avait déjà précisé dans une lettre
adressée à la Cour le 30 août 2013, à savoir qu’il est «prêt à discuter à tout moment avec le
Costa Rica les éléments d’un véritable programme conjoint de surveillance, avec, comme objectif,
un accord sur son contenu, ses modalités et sa gestion»1.
1 Lettre HOL-EMB-167 en date du 30 août 2013 adressée à la Cour par la République du Nicaragua.
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La République du Nicaragua est profondément préoccupée par l’attitude du Costa Rica, dont
le gouvernement s’abstient de faire de son mieux pour rechercher avec elle des solutions
communes. Elle a déjà fait observer à de nombreuses reprises que le Costa Rica effectuait des
visites sur les lieux sans lui communiquer, pas plus qu’à la Cour, les informations nécessaires pour
apprécier à la fois la nécessité et l’urgence de ces visites.
Or le Costa Rica a reproduit le même comportement ici en s’employant, tout au long des six
derniers mois, à concevoir des mesures propres à «éviter qu’un préjudice irréparable soit causé à la
zone humide»2 mais en ne fournissant que maintenant, une semaine avant la date à laquelle il
envisage de mettre en oeuvre les «mesures appropriées»3, une série de rapports au Nicaragua. Il va
pourtant de soi que celui-ci aura besoin de temps pour étudier avec la diligence voulue, du point de
vue scientifique et technique, les documents soumis par le Costa Rica. Dès lors, le Gouvernement
du Nicaragua appelle respectueusement l’attention de la Cour sur le manque de coopération dont le
Costa Rica a fait preuve jusqu’à présent.
Le Nicaragua souhaite également rappeler le Costa Rica à son obligation, formulée par la
Cour au point 2 E) du dispositif de son ordonnance du 22 novembre 2013, d’«évit[er] de porter
atteinte de quelque façon que ce soit au fleuve San Juan», ce que le Secrétariat de la convention de
Ramsar a relevé, entre autres conditions, dans son rapport no 77 (p. 18 de l’anglais) :
«A…fin [de mettre en oeuvre le scénario 1], le Gouvernement costa-ricien doit
soumettre au Secrétariat de la convention de Ramsar un plan d’action qui permette
l’exécution des mesures proposées sans porter atteinte au site Ramsar et au fleuve
San Juan, conformément à l’ordonnance de la Cour internationale de Justice.»4
Or le Costa Rica demande à présent, de toute urgence, à prendre des mesures alors qu’il n’a
pas présenté le moindre élément prouvant qu’il ait soumis au Secrétariat de la convention de
Ramsar un plan de mise en oeuvre des actes qu’il compte accomplir dans le territoire litigieux.
Pour conclure, le Nicaragua tient à répéter5 qu’il se conforme pleinement à l’ordonnance
rendue par la Cour et continue à agir en totale coopération avec l’ensemble des institutions
gouvernementales concernées afin d’en assurer l’exécution.
Veuillez agréer, etc.
___________
2 Rapport relatif à la mise en oeuvre des mesures conservatoires, 22 août 2014, Costa Rica, par. 4.
3 Lettre ECRPB-090-2014 en date du 22 août 2014 adressée à la Cour par la République du Costa Rica.
4 Voir l’annexe 5 de la lettre ECRPB-090-2014 en date du 22 août 2014 adressée à la Cour par la République du
Costa Rica, intitulée «Secrétariat de la convention de Ramsar, rapport de la mission consultative Ramsar no 77 : zone
humide d’importance internationale du nord-est des Caraïbes (Humedal Caribe Noreste), Costa Rica, août 2014».
5 Voir la lettre HOL-EMB-252 en date du 9 décembre 2013 adressée à la Cour par la République du Nicaragua, la
lettre HOL-EMB-033 en date du 7 mars 2014 adressée à la Cour par la République du Nicaragua, ainsi que la
lettre HOL-EMB-033 en date du 2 juin 2014 adressée à la Cour par la République du Nicaragua.
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ANNEXE 24
LETTRE MRE/DM/AJ/414/09/14 EN DATE DU 19 SEPTEMBRE 2014 ADRESSÉE À
M. MANUEL GONZALEZ SANZ, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
ET DES CULTES DU COSTA RICA, PAR M. SAMUEL SANTOS LOPEZ,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU NICARAGUA
[Original espagnol non reproduit]
Monsieur le ministre,
A propos des conversations informelles qu’ont eues les émissaires de nos deux pays,
j’aimerais confirmer la position et la proposition du Nicaragua, qui sont les suivantes :
A. Navigation sur le fleuve San Juan de Nicaragua
Le Nicaragua est disposé à autoriser l’entrée de navires costa-riciens afin de faciliter
l’exécution de l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013 et de celle du 8 mars 2011,
dans laquelle la Cour prescrit aux deux pays de coopérer dans un esprit de bon voisinage.
Cette autorisation de naviguer (sur le fleuve) «sin fines de comercio» est exceptionnellement
donnée aux bateaux costa-riciens, à condition qu’ils respectent les lois et règlements régissant la
navigation sur le territoire nicaraguayen, et notamment les dispositions du décret no 079-2009, dont
vous avez pleinement connaissance.
L’autorisation donnée par le Nicaragua a pour but de permettre aux bateaux costa-riciens de
naviguer entre Delta Colorado et le territoire litigieux afin de mettre en oeuvre les mesures que le
Costa Rica a proposées à la Cour internationale de Justice et qui, selon lui, permettront de protéger
l’environnement dans la zone affectée par le caño ouvert en 2013.
Comme cela a été précisé ci-dessus, ces bateaux costa-riciens seront soumis à la
réglementation actuellement applicable à la navigation sur le fleuve San Juan, notamment aux
dispositions touchant à la sécurité et à l’environnement. A cet égard, nous insistons sur le respect
des obligations suivantes, qui découlent de la réglementation susmentionnée :
1. Le Costa Rica doit informer le Nicaragua, par les voies habituelles et au moins 48 heures à
l’avance, de tout projet de navigation, en lui présentant la liste des passagers, le manifeste de la
cargaison ainsi que la description et les caractéristiques du navire et de ses équipements.
2. Les navires costa-riciens pourront faire l’objet d’une inspection tant à leur entrée sur le
territoire nicaraguayen, au poste de Delta, qu’à leur sortie.
3. Au poste de Delta, le Costa Rica devra fournir au Nicaragua une liste exhaustive des agents, des
équipements et du matériel pénétrant dans le territoire nicaraguayen et en sortant. Les
passagers devront prouver leur identité à l’aide d’un document valide.
4. Le Costa Rica ne sera autorisé à transporter des agents, des équipements et des objets qu’en
rapport avec les travaux dont il a proposé l’exécution à la Cour.
5. Aucune arme ne pourra être transportée sur les navires ou portée par les passagers.
6. Une fois remplies les conditions imposées par sa législation, le Nicaragua offrira sa protection
aux navires et passagers pendant toute la durée de leur séjour sur son territoire.
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7. En gage de sa bonne foi, le Nicaragua est disposé à autoriser les agents costa-riciens à entrer à
l’intérieur de ses terres (ville de San Juan de Nicaragua) afin de s’y ravitailler et de s’y loger, ce
qui leur éviterait d’avoir à retourner quotidiennement à Delta Colorado. De même, le
Nicaragua propose de mettre à la disposition du Costa Rica, sur chacun de ses navires, une
personne ayant une connaissance pratique du fleuve, afin d’éviter tout accident ou échouage.
B. Travaux envisagés par le Costa Rica
Monsieur le ministre, nonobstant la proposition faite ci-dessus, et après avoir étudié la
situation, le Nicaragua tient à rappeler qu’il n’estime ni nécessaires ni souhaitables les travaux que
le Costa Rica envisage d’entreprendre dans le caño faisant l’objet de l’ordonnance rendue par la
Cour le 22 novembre 2013, et ce, pour les raisons suivantes (ainsi que d’autres, que nous pourrons
exposer en temps voulu) :
Sans entrer dans des détails techniques, on observe tout à fait clairement à l’oeil nu sur les
images aériennes que le Costa Rica a soumises à la Cour que le caño est partiellement à sec et que,
même en cette période de fortes pluies, il n’existe aucun danger de débordement et de
raccordement avec la mer.
Dans le rapport du Secrétariat de la convention de Ramsar que le Costa Rica a lui-même
présenté à la Cour, il est précisé que le mouvement de l’eau dans cette zone est extrêmement lent
en raison de la topographie plane des lieux, de sorte qu’il est impossible, quelle que soit l’intensité
des précipitations, que les courants soient suffisamment puissants pour faire céder le banc de sable
qui sépare le caño de la mer.
Dès lors, aucune urgence ne justifie d’effectuer immédiatement ces travaux, qui devraient
faire l’objet d’une étude attentive pour éviter qu’ils s’avèrent contre-productifs et causent des
dommages à l’environnement.
Enfin, nous convenons avec la majorité des experts, dont les auteurs du rapport Ramsar, que
tout élément de faune ou de flore introduit dans la zone du caño doit provenir de ses environs. En
l’occurrence, nous craignons que le Costa Rica importe dans cette zone des éléments exogènes
pour les y introduire.
Ainsi, nous estimons que le caño reviendra naturellement à son état antérieur, sans
intervention humaine.
Nonobstant ce qui précède, et sans que cela vaille approbation de notre part, nous proposons
de fournir les éléments endogènes adéquats afin qu’ils soient disposés dans le secteur de référence.
Nous songeons ici non seulement à des éléments de faune et de flore, mais également à des troncs
d’arbres en provenance de la zone, qui seraient plus appropriés pour les travaux que le Costa Rica
envisage d’exécuter.
Le Nicaragua décline toute responsabilité pour les effets nocifs que les travaux proposés par
le Costa Rica pourraient avoir sur l’écosystème et les zones humides partagées avec ce pays voisin.
Je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur le ministre, les assurances de ma
considération.
___________
- 82 -
ANNEXE 25
LETTRE DM-AM-0574-14 EN DATE DU 22 SEPTEMBRE 2014 ADRESSÉE À M. SAMUEL SANTOS
LOPEZ, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU NICARAGUA, PAR M. ALEJANDRO SOLANO
ORTIZ, MINISTRE PAR INTÉRIM DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES CULTES
DU COSTA RICA
[Traduction française établie par le Greffe à partir de la traduction anglaise de l’original
espagnol fournie par le Costa Rica]
[Original espagnol non reproduit]
Me référant à votre note MRE/DM-AJ/414/09/14 et aux conversations informelles qu’ont
eues, à l’initiative du Costa Rica, des représentants de nos deux pays afin de trouver une solution
pratique à la situation résultant des positions des Parties au sujet du troisième rapport présenté le
22 août 2014 par le Costa Rica, conformément à l’ordonnance rendue par la Cour internationale de
Justice le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), j’aimerais vous faire part des observations
suivantes :
A. Nécessité de trouver une solution pratique sans préjudice des
positions juridiques des Parties
Mon pays réaffirme sa volonté de trouver une solution pratique qui permettra de débloquer
cette situation sans préjudice des positions juridiques respectives des Parties, que ce soit en ce qui
concerne le droit perpétuel du Costa Rica de naviguer librement sur le fleuve San Juan à des fins de
commerce tel qu’il a été reconnu à l’article VI du traité de limites du 15 avril 1858 et interprété par
la Cour dans son arrêt du 13 juillet 2009, ou les mesures conservatoires indiquées par celle-ci le
22 novembre 2013. A cette fin, le Costa Rica répète les positions et propositions suivantes :
B. Navigation sur le fleuve San Juan
1. Le Costa Rica rappelle que, s’il entend naviguer sur le fleuve San Juan de Delta Colorado
au «territoire litigieux» afin d’effectuer les travaux nécessaires pour empêcher que des dommages
irréparables soient causés audit territoire, du fait de la construction de deux chenaux par le
Nicaragua, c’est dans l’exercice de son droit de libre navigation tel qu’il a été établi par le traité de
limites du 15 avril 1858 et interprété par la Cour dans son arrêt de 2009, comme cela est précisé cidessus.
Le Costa Rica naviguera sur le fleuve pour transporter du matériel, des équipements et des
agents et n’a donc besoin d’aucune autorisation pour exercer ce droit.
2. Comme vous le savez, le Costa Rica estime que le décret 079-2009, par lequel le
Nicaragua règlemente la navigation sur le fleuve San Juan, est abusif et discriminatoire à son égard.
Il contrevient ainsi expressément à ce qu’a déclaré la Cour dans son arrêt du 13 juillet 2009.
3. Sans préjudice de cette position juridique, le Costa Rica accepte de se plier à la procédure
suivante :
a) le Costa Rica informera le Nicaragua de toute navigation prévue, au moins 48 heures à
l’avance, par les moyens de communication établis, et fournira à celui-ci une liste des passagers
et le manifeste de la cargaison, ainsi qu’une description technique du ou des bateaux devant être
utilisés.
- 83 -
b) Les bateaux costa-riciens se rendront au poste-frontière nicaraguayen de «Delta» en entrant sur
le fleuve San Juan et en le quittant, afin de se présenter aux autorités de votre pays pour
procéder aux formalités requises.
c) Les passagers doivent s’identifier à l’aide d’une pièce d’identité valide, telle qu’une carte
nationale d’identité («cédula»).
d) Le Costa Rica ne transportera des agents et des équipements ou objets qu’en rapport avec les
travaux dont il a proposé l’exécution à la Cour.
e) Aucune arme que ce soit ne sera transportée dans les bateaux ni portée par les passagers.
f) Le Nicaragua pourra assurer la protection et la sécurité des bateaux du Costa Rica sur le fleuve,
s’il le juge nécessaire, au cours de la navigation susmentionnée.
g) Les navires et agents nicaraguayens ne pourront pas pénétrer dans le «territoire litigieux»,
conformément aux prescriptions des ordonnances rendues par la Cour les 8 mars 2011 et
22 novembre 2013.
C. Travaux envisagés
Dans son rapport du 22 août 2014, le Costa Rica exposait les raisons pour lesquelles les
travaux envisagés, à la suite des recommandations du Secrétariat de la convention de Ramsar,
constituaient le minimum essentiel pour empêcher que des dommages irréparables soient causés au
«territoire litigieux» du fait de la construction par le Nicaragua des deux chenaux dans la partie
septentrionale dudit territoire. Il existe en particulier un risque que, sous l’action des eaux, le caño
oriental entre en liaison directe avec la mer des Caraïbes, entraînant des bouleversements
irréversibles.
De même, les matériaux proposés pour l’exécution des travaux n’altèrent en rien l’habitat
existant, puisqu’ils sont très similaires à ceux que le Nicaragua a enlevés. Le Costa Rica réaffirme
donc dans son intégralité le contenu de son troisième rapport, pièces jointes y comprises, ainsi que
sa volonté d’exécuter les travaux susmentionnés.
D. Clause de protection des positions des Parties
Votre note et la présente, prises dans leur ensemble, permettent simplement de débloquer la
situation au moyen d’une solution pratique, à savoir la navigation de bateaux costa-riciens sur le
fleuve San Juan afin de faciliter la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la
Cour. Rien de ce qui est établi dans nos notes ou de ce qui sera fait pour en exécuter le contenu ne
peut être interprété comme affectant la position juridique de l’une ou l’autre des Parties et,
notamment, comme un changement de position de l’une d’elles ou une reconnaissance bénéficiant
à la Partie adverse. Partant du principe que le Nicaragua perçoit également ainsi la teneur de ces
échanges, le Costa Rica se comportera de la manière exposée dans la présente.
Je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur le ministre, les assurances de ma très
haute considération.
___________
- 84 -
ANNEXE 26
LETTRE HOL-EMB-124 EN DATE DU 23 SEPTEMBRE 2014 ADRESSÉE À
M. PHILIPPE COUVREUR, GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE
DE JUSTICE, PAR M. CARLOS ARGÜELLO, AGENT DU NICARAGUA
(PIÈCE JOINTE OMISE)
J’ai l’honneur de me référer à l’instance relative à Certaines activités menées par le
Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), qui a été jointe à celle relative à la
Construction d’une route au Costa Rica le long du fleuve San Juan (Nicaragua c. Costa Rica), et en
particulier à votre lettre no 144168 datée du 22 août 2014, par laquelle vous m’avez transmis copie
d’une communication (ECRPB-090-2014) de l’agent de la République du Costa Rica contenant un
rapport concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour dans son
ordonnance du 22 novembre 2013, et informant également celle-ci de l’intention du Gouvernement
costa-ricien de naviguer sur le fleuve San Juan avec des agents, des équipements et du matériel en
vue de «mettre en oeuvre … les mesures nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit
causé» à la zone humide.
Le Nicaragua s’est entretenu de cette question de façon informelle avec le Costa Rica et a
consenti à ce que celui-ci navigue sur le fleuve San Juan aux fins indiquées dans sa communication
ECRPB-090-2014 du 22 août 2014, c’est-à-dire pour faciliter l’exécution de l’ordonnance de la
Cour, même si cette navigation n’est pas à des fins de commerce.
Je joins à la présente la note que le Nicaragua a adressée au Costa Rica à cet égard, et dans
laquelle il autorise expressément les bateaux de ce dernier à naviguer sur le fleuve aux fins
indiquées, non sans faire état de certaines de ses préoccupations quant aux travaux envisagés par le
Costa Rica dans le territoire litigieux. De surcroît, le Nicaragua réaffirme sa position selon laquelle
ces travaux ne sont ni nécessaires ni urgents. Cela étant, puisque la Cour a confié au Costa Rica la
tâche de les réaliser, le Nicaragua ne souhaite pas s’y opposer, mais tient simplement à exprimer
son désaccord et sa crainte que ces travaux puissent s’avérer contre-productifs.
Le Nicaragua fait en outre observer que, en s’obstinant à demander à pouvoir naviguer sur le
fleuve San Juan en aval de Delta Colorado au motif qu’il s’agit du moyen le plus commode de se
rendre dans le territoire litigieux, le Costa Rica confirme le fait que, par le passé, seul le Nicaragua
a été présent dans le territoire litigieux en y effectuant des patrouilles et en y protégeant
l’environnement, comme celui-ci l’a affirmé durant les audiences qui se sont tenues en
janvier 2011 au sujet des mesures conservatoires, puisqu’il est clair que ce besoin du Costa Rica de
naviguer sur le San Juan pour atteindre cette zone n’est apparu qu’une fois celle-ci devenue
litigieuse, en 2010.
Veuillez agréer, etc.
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Attestation
Je soussigné, agent de la République du Nicaragua, certifie que le document annexé à la
présente lettre HOL-EMB-124 datée du 2[3] septembre 2014 est une copie exacte et conforme du
document original et que la traduction anglaise soumise par le Nicaragua est exacte. Le document
annexé à cette lettre est le suivant :
Pièce jointe Document
1 Note diplomatique MRE/DM/AJ/414/09/14 en date du 19 septembre 2014
adressée au ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le
ministre des affaires étrangères du Nicaragua
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ANNEXE 27
LETTRE ECRPB-103-14 EN DATE DU 25 SEPTEMBRE 2014 ADRESSÉE À
M. PHILIPPE COUVREUR, GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE
DE JUSTICE, PAR M. SERGIO UGALDE, COAGENT DU COSTA RICA
J’ai l’honneur de me référer à l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), et notamment à la note HOL-Emb 124 du
Nicaragua en date du 23 septembre 2014.
Après avoir reçu la note HOL-Emb 107 du Nicaragua datée du 29 août 2014, dans laquelle
celui-ci faisait des observations au sujet du troisième rapport périodique présenté par le Costa Rica
sur l’exécution de l’ordonnance du 22 novembre 2013 (que ce dernier avait soumis à la Cour le
22 août 2014), le Costa Rica s’était adressé de bonne foi au Nicaragua en vue de parvenir à une
solution rapide et pratique, sans préjuger les positions des Parties. Il a reçu samedi dernier dans la
soirée la note diplomatique MRE/DM/AJ/414/09/14 du Nicaragua datée du 19 septembre 2014,
jointe à la note HOL-Emb 124. Bien que le Costa Rica y ait répondu dès le lundi 22 septembre, le
Nicaragua a choisi de ne pas joindre sa réponse à la note HOL-Emb 124 qu’il a adressée à la Cour.
Le Costa Rica s’étonne de ce que le Nicaragua ait communiqué sa note à la Cour de façon hâtive,
sans l’assortir de cette réponse. Aussi joint-il à la présente sa note diplomatique DM-AM-0574-14
datée du 22 septembre 2014 répondant à la note du Nicaragua.
La note HOL-Emb 124 du Nicaragua s’achevait sur cette allégation :
«en s’obstinant à demander à pouvoir naviguer sur le fleuve San Juan en aval de Delta
Colorado au motif qu’il s’agit du moyen le plus commode de se rendre dans le
territoire litigieux, le Costa Rica confirme que, par le passé, seul le Nicaragua a été
présent dans le territoire litigieux en y effectuant des patrouilles et en y protégeant
l’environnement…»
S’il est évident que le Costa Rica a besoin d’emprunter le San Juan à cette fin particulière, cela ne
démontre pour autant nullement que le Nicaragua a de tout temps patrouillé dans le territoire
litigieux.
Le Costa Rica regrette que le Nicaragua ait tenté de profiter de son initiative visant à
parvenir de bonne foi à une solution par la coopération pour en faire une nouvelle source de
querelle dans l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région
frontalière (Costa Rica c. Nicaragua). Pour lever tout doute, le Costa Rica note que cette question
litigieuse n’avait pas à être soulevée et déplore qu’elle l’ait été ; il n’accepte pas les allégations du
Nicaragua, qui bien entendu concernent le fond du différend, sur lequel la Cour statuera en temps
voulu.
Veuillez agréer, etc.
___________
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ANNEXE 28
LETTRE ECRPB-116-2014 EN DATE DU 21 NOVEMBRE 2014 ADRESSÉE À
M. PHILIPPE COUVREUR, GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE
DE JUSTICE, PAR M. SERGIO UGALDE, COAGENT DU COSTA RICA
(AVEC PIÈCES JOINTES)
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 dans l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013, le
Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de communiquer son quatrième rapport
trimestriel relatif à la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour. Y sont
annexés les documents suivants :
1. Lettre DM-AM-0707-14 en date du 7 novembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
2. Costa Rica, MINAE, «Compte rendu de la notification, par les agents du Costa Rica, de leur
entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer jusqu’au territoire qualifié de litigieux par la Cour
internationale de Justice», 12 novembre 2014.
3. Lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14 en date du 11 novembre 2014 adressée au ministre
costa-ricien des affaires étrangères et des cultes par le ministre nicaraguayen des affaires
étrangères.
4. Lettre DM-AM-0718-14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes.
5. Lettre DM-AM-0639-10-14 en date du 21 octobre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
6. Lettre DM-AM-0672-14 en date du 28 octobre 2014 adressée au ministre des affaires étrangères
du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
7. Lettre DM-AM-0697-14 du 5 novembre 2014 adressée au ministre des affaires étrangères du
Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
8. Lettre MRE/DM-AJ/439/10/14 en date du 27 octobre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires étrangères du Nicaragua.
9. Lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes, et annexe
contenant des photographies prises les 16 octobre 2014 et 12 novembre 2014 et montrant des
Nicaraguayens en train de procéder à des travaux sur la rive costa-ricienne du fleuve San Juan,
et des bateaux nicaraguayens amarrés à la rive.
10. Carte localisant les nouvelles activités illicites menées sur le territoire costa-ricien en octobre et
novembre 2014.
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11. Article de presse paru dans El Nuevo Diaro, «Le Nicaragua nettoie le fleuve San Juan
conformément aux recommandations de la CIJ», 15 novembre 2014,
http://www.elnuevodiaro.com.ni/politica/334912-nicaragua-limpia-rio-san…-
de-cij.
12. Lettre MRE/DM-AM-AJ/459/11/14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires étrangères du
Nicaragua.
Le Costa Rica prie respectueusement la Cour de transmettre au Nicaragua la présente
communication et ses pièces jointes et la tiendra informée de toute évolution ultérieure de la
situation.
Veuillez agréer, etc.
Attestation
J’ai l’honneur de certifier que les documents suivants, annexés à la présente lettre, sont des
copies conformes des documents originaux et que les traductions anglaises établies par le
Costa Rica sont exactes.
1. Lettre DM-AM-0707-14 en date du 7 novembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
2. Costa Rica, MINAE, «Compte rendu de la notification, par les agents du Costa Rica, de leur
entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer jusqu’au territoire qualifié de litigieux par la Cour
internationale de Justice», 12 novembre 2014.
3. Lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14 en date du 11 novembre 2014 adressée au ministre
costa-ricien des affaires étrangères et des cultes par le ministre nicaraguayen des affaires
étrangères.
4. Lettre DM-AM-0718-14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes.
5. Lettre DM-AM-0639-10-14 en date du 21 octobre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
6. Lettre DM-AM-0672-14 en date du 28 octobre 2014 adressée au ministre des affaires étrangères
du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
7. Lettre DM-AM-0697-14 du 5 novembre 2014 adressée au ministre des affaires étrangères du
Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica.
8. Lettre MRE/DM-AJ/439/10/14 en date du 27 octobre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires étrangères du Nicaragua.
9. Lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes, et annexe
contenant des photographies prises les 16 octobre 2014 et 12 novembre 2014 et montrant des
Nicaraguayens en train de procéder à des travaux sur la rive costa-ricienne du fleuve San Juan,
et des bateaux nicaraguayens amarrés à la rive.
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10. Carte localisant les nouvelles activités illicites menées sur le territoire costa-ricien en octobre et
novembre 2014.
11. Article de presse paru dans El Nuevo Diaro, «Le Nicaragua nettoie le fleuve
San Juan conformément aux recommandations de la CIJ», 15 novembre 2014,
http://www.elnuevodiaro.com.ni/politica/334912-nicaragua-limpia-rio-san…-
de-cij.
12. Lettre MRE/DM-AM-AJ/459/11/14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires étrangères du
Nicaragua.
Rapport en date du 21 novembre 2014 concernant la mise en oeuvre des mesures
conservatoires indiquées en l’affaire relative à Certaines activités menées
par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue par la Cour le
22 novembre 2013 dans l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a
l’honneur d’informer par la présente la Cour internationale de Justice de la manière dont il assure la
mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par celle-ci.
Contexte
2. Par une requête présentée à la Cour le 18 novembre 2010, le Costa Rica a introduit une
instance contre la République du Nicaragua à raison de l’incursion de l’armée nicaraguayenne dans
le territoire costa-ricien de Isla Portillos, ainsi que de l’occupation et de l’utilisation par celle-ci de
cette partie du territoire costa-ricien ; cette requête était assortie d’une demande en indication de
mesures conservatoires. Par une ordonnance en date du 8 mars 2011, la Cour a notamment indiqué
la mesure conservatoire suivante : «3) Chaque Partie s’abstiendra de tout acte qui risquerait
d’aggraver ou d’étendre le différend dont la Cour est saisie ou d’en rendre la solution plus
difficile.»
3. A la suite d’une demande déposée le 24 septembre 2013, la Cour a, le 22 novembre 2013,
rendu une nouvelle ordonnance en indication de mesures conservatoires. Entre autres, elle y
«1) [r]éaffirme les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du
8 mars 2011 ;
2) [i]ndique à titre provisoire l[a] mesur[e] conservatoir[e] suivant[e] :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
E) Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et préalablement
informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures appropriées au
sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de telles mesures seront nécessaires
pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement du
territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque
façon que ce soit au fleuve San Juan ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- 90 -
3) A l’unanimité, [d]écide que les Parties devr[ont] l’informer, tous les trois mois, de
la manière dont elles assurer[ont] la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées ci-dessus.»
Tentatives d’empêcher le comblement du «caño» oriental
4. En application de l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013, le Costa Rica
s’efforce de mettre en oeuvre les mesures recommandées par le Secrétariat de la convention de
Ramsar pour empêcher que la construction par le Nicaragua de ce que celui-ci appelle le «caño»
oriental ne porte irrémédiablement atteinte à l’environnement du territoire litigieux. Le Costa Rica
s’emploie en particulier à empêcher le préjudice irréparable qu’y engendrerait une déviation des
eaux du fleuve San Juan, amenant celles-ci à se déverser directement, via ce «caño» artificiel, dans
la mer des Caraïbes, ainsi qu’à éviter tout autre dommage irréversible à l’environnement.
5. Ainsi que le Costa Rica l’avait indiqué à la Cour dans son troisième rapport sur la mise en
oeuvre des mesures conservatoires, rapport également communiqué au Nicaragua, la seule manière
d’exécuter ces mesures sans trop de difficultés suppose d’emprunter le cours inférieur du fleuve
San Juan, plus précisément le segment allant de Delta Costa Rica au «caño» oriental, zone dans
laquelle le Costa Rica possède en tout état de cause des droits de navigation au titre du traité de
limites de 1858.
6. En raison de la complexité et du coût des mesures envisagées, qui requièrent d’acheminer
vers le territoire litigieux matériel, équipement et personnel, le Costa Rica, dans un esprit de
coopération, a proposé au Nicaragua une solution capable d’agréer aux deux Parties, qui lui
permettrait d’exercer ses droits de navigation sur le San Juan pour donner effet aux mesures
conservatoires indiquées par la Cour, sans préjudice de la position juridique adoptée par chacune
d’elles quant au contenu et à la portée de ces mêmes droits.
7. Le Costa Rica s’est ainsi adressé au Nicaragua, sollicitant de lui l’assurance qu’il ne
l’empêcherait pas de naviguer à cet effet sur le San Juan, ni ne lui dénierait d’aucune autre façon la
possibilité d’emprunter celui-ci. Il espérait qu’en coopérant de bonne foi, les deux Parties
pourraient aboutir à une solution qui leur conviendrait à l’une comme à l’autre sans avoir à
importuner la Cour. Le Nicaragua a réagi en communiquant à celle-ci sa propre version de la
correspondance entre les deux Etats sous le couvert d’une lettre en date du 23 septembre 2014
(réf. HOL-EMB-124). Afin que la Cour ait en sa possession tous les éléments nécessaires, le
Costa Rica lui a alors écrit à son tour sous le couvert d’une lettre datée du 25 septembre 2014 (réf.
ECRPB-103-14).
8. Au cours des derniers mois, de fortes précipitations se sont abattues dans la région,
entraînant une crue du fleuve San Juan et l’inondation de certaines des plaines qui lui sont
adjacentes, notamment dans la zone humide du nord-ouest des Caraïbes au Costa Rica. Préoccupé
à l’idée que ces intempéries puissent rendre plus ardue encore la mise en oeuvre des mesures
nécessaires dans le territoire en litige, le Costa Rica a décidé, avant d’entamer les travaux
envisagés, de se rendre sur place pour apprécier la situation. Le Costa Rica ayant, cinq jours au
préalable, informé, par sa lettre DM-AM-0707-14 du 7 novembre (pièce jointe no 1), le Nicaragua
de son intention de naviguer sur le fleuve San Juan à cet effet, et suivant l’optique pragmatique
dont, ainsi que rappelé ci-dessus, les Parties étaient convenues, des agents costa-riciens du MINAE
ont cherché à emprunter le fleuve San Juan le 12 novembre 2014.
- 91 -
9. Le Nicaragua les a toutefois empêchés de naviguer sur le cours inférieur du fleuve
San Juan. L’équipe costa-riciennne qui s’est présentée au poste militaire nicaraguayen d’El Delta
s’est entendu dire qu’elle n’était pas autorisée à emprunter le fleuve, la visite qu’elle se proposait
d’effectuer «n’ayant … pas été approuvée par la Cour». Le journal de bord complet de la mission
costa-ricienne figure sous la pièce jointe no 2. Ce même jour, mais après seulement que la
délégation costa-ricienne eut été empêchée par le Nicaragua d’emprunter le San Juan pour atteindre
la zone du «caño» oriental, le Costa Rica a reçu du Nicaragua une lettre
(MRE-DM-DGAJST-456-11-14) datée du 11 novembre 2014, qui se trouve sous la pièce
jointe no 3, l’informant que celui-ci ne l’autoriserait pas à naviguer sur le San Juan pour procéder à
une inspection des lieux, et ce, au mépris des droits de navigation dont il jouit et à rebours de la
démarche pragmatique convenue entre les deux Etats. Le 14 novembre 2014, le Costa Rica a
adressé au Nicaragua une lettre (DM-AM-0718-14) pour protester officiellement contre cet
incident ; cette lettre figure sous la pièce jointe no 4.
10. En empêchant le Costa Rica de naviguer sur le fleuve le 12 novembre 2014, le Nicaragua
a compliqué encore la tâche de celui-ci  combler le «caño» oriental  et retardé la mise en
oeuvre des mesures nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à
l’environnement du territoire litigieux. Le manque de bonne volonté dont fait preuve le Nicaragua
dès lors qu’il s’agit de mettre en oeuvre les mesures conservatoires indiquées par la Cour ne laisse
pas de préoccuper le Costa Rica. Néanmoins, celui-ci continue d’espérer que le Nicaragua ne
l’empêchera pas à l’avenir de naviguer à cet effet sur le San Juan.
Proposition visant à procéder conjointement à des mesures sur les fleuves San Juan et
Colorado
11. Ainsi qu’il l’a expliqué dans sa note DM-AM-0706-14 du 6 novembre 2014 adressée au
Secrétariat de la convention de Ramsar, dont copie a été transmise à la Cour, le Costa Rica,
conformément à la recommandation formulée dans le rapport Ramsar no 77, a proposé au
Nicaragua de réaliser conjointement des mesures sur les fleuves Colorado et San Juan. Cette
proposition est détaillée dans les lettres DM-AM-0639-10-14 (pièce jointe no 5), DM-AM-0672-14
(pièce jointe no 6) et DM-AM-0697-14 (pièce jointe no 7) qu’il a, respectivement, adressées au
Nicaragua les 21 octobre, 28 octobre et 5 novembre 2014. Le Nicaragua a répondu à la première
de ces communications par sa lettre MRE/DM/AJ/439/10/14 du 27 octobre 2014 (pièce
jointe no 8) ; il proposait que les mesures soient effectuées sur le San Juan, à proximité du «caño»
oriental, à Isla Portillos, qui fait l’objet d’une analyse détaillée dans le rapport no 77. Le Costa Rica
a accepté que des mesures soient réalisées sur le San Juan à proximité du territoire litigieux, mais
soutenu qu’il convenait également d’en réaliser sur les fleuves San Juan et Colorado, à proximité
du point où le premier donne naissance au second, ainsi que recommandé dans le rapport no 77.
12. Afin de parvenir à cet égard à un accord, le Costa Rica a proposé la tenue d’une réunion
le 12 novembre 2014. Le Nicaragua n’a pas répondu à cette proposition. La situation telle que
décrite par le Costa Rica dans sa lettre DM-AM-0697-14 du 5 novembre demeure inchangée. Le
Costa Rica déplore le manque d’empressement du Nicaragua à la faire évoluer.
Nouvelles activités illicites du Nicaragua sur la rive costa-ricienne du fleuve San Juan
13. Depuis octobre dernier, le Costa Rica reçoit de ses ressortissants installés sur la rive
costa-ricienne du cours inférieur du fleuve San Juan des informations faisant état de travaux
réalisés sur cette rive par des individus venus du Nicaragua. Le 16 octobre 2014, il fut ainsi
rapporté, preuves à l’appui, que des Nicaraguayens y abattaient des arbres et procédaient à
- 92 -
l’enlèvement de végétation : des photographies les montrant à l’oeuvre le 16 octobre 2014 sont
jointes en annexe à la lettre DM-AM-0716-14 datée du 13 novembre 2014 (pièce jointe no 9).
14. Soucieux de ne pas exacerber les tensions avec le Nicaragua, tout particulièrement au vu
des efforts, tels que rapportés ci-dessus, qu’il venait de déployer en vue de pouvoir exercer de
manière concertée ses droits de navigation, le Costa Rica a décidé de chercher à en savoir
davantage avant de contacter le Nicaragua.
15. Depuis lors, le Costa Rica a obtenu des preuves irréfutables que le Nicaragua a ordonné
la réalisation de nouveaux travaux sur son territoire.
16. Le 12 novembre 2014, alors qu’ils rebroussaient chemin vers le Delta Costa Rica, après
avoir été empêchés par des représentants de l’autorité nicaraguayenne d’emprunter le fleuve
San Juan pour atteindre la zone du «caño» oriental, les agents du MINAE ont entendu des
tronçonneuses à proximité du point où le San Juan donne naissance au Colorado, à Isla Calero ; dès
leur retour, ils ont prévenu la police costa-ricienne, l’engageant à se rendre sur place, ce qu’elle a
fait le jour même. Les policiers ont alors pu voir des ressortissants nicaraguayens abattant des
arbres, avant de les charger sur un bateau amarré à la rive. Ils ont également pu constater que des
branches avaient été coupées, une partie du sous-bois détruite, et que les Nicaraguayens se
trouvaient en territoire costa-ricien.
17. Les policiers ont également rapporté que les Nicaraguayens chargeaient les arbres abattus
sur une barge, à bord de laquelle le bois était débité avant d’être transporté plus en aval. A leur
approche, ces individus se sont empressés de rejoindre la barge et de repartir à son bord.
18. Des photographies montrant les Nicaraguayens à l’oeuvre le 12 novembre 2014 sont
jointes en annexe à la lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 (pièce jointe no 9).
Une carte montrant les endroits où de nouveaux travaux ont eu lieu les 16 octobre et
12 novembre 2014, ainsi que la zone qualifiée de litigieuse par la Cour, figure sous la pièce
jointe no 10.
19. Dans sa lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 (pièce jointe no 9), le
Costa Rica a prié le Nicaragua de lui faire savoir si ces nouveaux travaux ont bien été réalisés sur
instruction du Gouvernement nicaraguayen. Le lendemain, soit le 14 novembre 2014, le ministre
nicaraguayen des affaires étrangères a fait une déclaration publique relayée par la presse, affirmant
que son pays réalisait des travaux pour donner effet aux recommandations de la Cour internationale
de Justice et conformément à son droit de nettoyer le fleuve (pièce jointe no 11).
20. Tel est également le raisonnement qu’a développé le Nicaragua dans la réponse
communiquée au Costa Rica par sa lettre MRE/DM-AM-AJ/459/11/14 en date du
14 novembre 2014 (pièce jointe no 12). Son ministre des affaires étrangères y écrit :
«Je vous confirme … que l’ensemble des activités de nettoyage du fleuve
San Juan réalisées l’ont été en territoire nicaraguayen et que ceux qui, non sans
héroïsme, se sont consacrés à cette tâche, ont reçu du président de la République du
Nicaragua l’instruction expresse de ne pas toucher au territoire costa-ricien.»
- 93 -
21. Le Costa Rica est on ne peut plus préoccupé par le fait que, bien que sachant
parfaitement où ses agents se sont livrés à ces prétendues «activités de nettoyage», le
Gouvernement du Nicaragua n’en a pas moins affirmé que celles-ci avaient eu lieu en territoire
nicaraguayen.
22. Par ces activités, le Nicaragua porte une nouvelle fois atteinte à la souveraineté et à
l’intégrité territoriale du Costa Rica et, en contrevenant aux mesures conservatoires indiquées par la
Cour dans son ordonnance du 8 mars 2011, il aggrave le différend opposant les Parties. Le
Costa Rica condamne dans les termes les plus vifs ces nouvelles activités illicites — les dernières
en date — menées par le Nicaragua en territoire costa-ricien.
Liste des pièces jointes
Pièce jointe no 1 : Lettre DM-AM-0707-14 en date du 7 novembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des
cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 2 : Costa Rica, MINAE, «Compte rendu de la notification, par les agents du Costa
Rica, de leur entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer jusqu’au territoire
qualifié de litigieux par la Cour internationale de Justice», 12 novembre 2014.
Pièce jointe no 3 : Lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14 en date du 11 novembre 2014 adressée
au ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes par le ministre
nicaraguayen des affaires étrangères.
Pièce jointe no 4 : Lettre DM-AM-0718-14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre
nicaraguayen des affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires
étrangères et des cultes.
Pièce jointe no 5 : Lettre DM-AM-0639-10-14 en date du 21 octobre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et
des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 6 : Lettre DM-AM-0672-14 en date du 28 octobre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 7 : Lettre DM-AM-0697-14 du 5 novembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du
Costa Rica.
Pièce jointe no 8 : Lettre MRE/DM-AJ/439/10/14 en date du 27 octobre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires
étrangères du Nicaragua.
Pièce jointe no 9 : Lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 adressée au ministre
nicaraguayen des affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires
étrangères et des cultes, et annexe contenant des photographies prises les
16 octobre 2014 et 12 novembre 2014 et montrant des Nicaraguayens en train
de procéder à des travaux sur la rive costa-ricienne du fleuve San Juan, et des
bateaux nicaraguayens amarrés à la rive.
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Pièce jointe no 10 : Carte localisant les nouvelles activités illicites menées sur le territoire
costa-ricien en octobre et novembre 2014.
Pièce jointe no 11 : Article de presse paru dans El Nuevo Diaro, «Le Nicaragua nettoie le fleuve
San Juan conformément aux recommandations de la CIJ», 15 novembre 2014,
http://www.elnuevodiaro.com.ni/politica/334912-nicaragua-limpia-rio-san…-
de-cij.
Pièce jointe no 12 : Lettre MRE/DM-AM-AJ/459/11/14 en date du 14 novembre 2014 adressée au
ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des
affaires étrangères du Nicaragua.
Pièce jointe no 1
Lettre DM-AM-0707-14 en date du 7 novembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et
des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
Conformément à la procédure dont sont convenus nos deux pays dans leurs correspondances
diplomatiques MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 et DM-AM-0574-14 du
22 septembre 2014 afin de donner suite aux recommandations formulées dans le rapport de la
mission consultative Ramsar no 77, et conformément à l’ordonnance en indication de mesures
conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013 en l’affaire
relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica
c. Nicaragua), je me permets de vous informer que le Costa Rica a prévu de se rendre dans la zone
des nouveaux «caños», afin d’en évaluer l’état actuel en préparation des activités devant permettre
le comblement du «caño» oriental.
A cet effet, une équipe regroupant des agents costa-riciens chargés de la protection de
l’environnement, affectés à la zone de conservation de Tortuguero, aura à emprunter le fleuve
San Juan le mercredi 12 novembre 2014, entre le Delta Costa Rica et la zone de nouveaux «caños».
Les personnes concernées sont les suivantes :
1) Erick Herrera Quesada (administrateur de la réserve naturelle Barra del Colorado), capitaine.
Numéro de carte d’identité : 701350102
2) Miguel Aguilar Badilla (technicien chargé du contrôle et de la protection de l’environnement,
affecté à la réserve naturelle Barra del Colorado), capitaine en second. Numéro de carte
d’identité : 109180911.
3) Miguel Araya Montero (ingénieur forestier, responsable du programme de gestion forestière de
la zone de conservation de Tortuguero), coordonnateur de l’inspection de la zone des nouveaux
«caños». Numéro de carte d’identité : 108960804.
4) Olman Mena Valverde (ingénieur forestier, responsable du programme de gestion forestière de
la zone de conservation de Tortuguero), chargé de fournir une assistance technique au
coordonnateur de l’inspection de la zone des nouveaux «caños». Numéro de carte d’identité :
110410656.
5) Virgita Molina Sánchez (conseillère juridique, zone de conservation de Tortuguero), chargée de
fournir une assistance juridique dans la zone des nouveaux «caños». Numéro de carte
d’identité : 701170380.
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Les agents susmentionnés, dûment dotés de leurs documents d’identité costa-riciens,
voyageront à bord de deux bateaux officiels équipés, pour l’un  le «Calero» , d’un moteur
hors-bord de 25 CV et, pour l’autre  le «Resbaloso» , d’un moteur de 50 CV, et tous deux
propriété de la zone de conservation de Tortuguero. Selon les conditions de navigation sur le
San Juan, les intéressés seront éventuellement amenés à n’utiliser qu’un seul des deux bateaux. Ils
feront halte au poste frontière nicaraguayen «Delta» avant d’emprunter ou de quitter le fleuve
San Juan, pour se signaler aux autorités de votre pays.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 2
Costa Rica, MINAE, «Compte rendu de la notification, par les agents du Costa Rica, de leur
entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer jusqu’au territoire qualifié de litigieux par la
Cour internationale de Justice», 12 novembre 2014
[Original espagnol non reproduit]
A 8 h 50, le 12 novembre 2014, au lieu-dit Delta Costa Rica, dans le village de San Antonio,
district de Llanuras del Gaspar, canton de Sarapiquí, province de Heredia, nous commençons à
établir le journal destiné à relater l’entrée par voie fluviale, via le San Juan, de l’équipe technique
dans le territoire de Isla Portillos qualifié de litigieux par la Cour internationale de Justice. Notre
mission doit nous permettre d’évaluer l’état actuel de la zone du «caño» oriental en préparation des
activités destinées à en assurer le comblement, conformément à l’ordonnance en indication de
mesures conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013 en
l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua).
7 h 20 : Arrivés au poste de Delta Costa Rica, les agents de l’autorité costa-ricienne chargée
de la protection de l’environnement appelés à se rendre sur place en préparation des activités
nécessaires au comblement du «caño» oriental entendent un bruit de tronçonneuse.
7 h 35 : Nous nous mettons en route pour le poste de Delta Nicaragua, à bord du navire
«Resbaloso» piloté par le capitaine Erick Herrera Quesada, carte d’identité no 7-135-102. Se
trouvent à bord les agents suivants de l’autorité chargée de la protection de l’environnement :
Miguel Araya Montero, ingénieur, carte d’identité no 1-896-804, Olman Mena Valverde, ingénieur,
carte d’identité no 1-1041-656, Miguel Aguilar Badilla, technicien, carte d’identité no 1-918-911 et
Virgita Molina Sánchez, jurisconsulte, carte d’identité no 7-117-380.
7 h 50 : Nous atteignons le poste de contrôle de Delta Nicaragua où nous attendent quatre
militaires nicaraguayens, qui ont vu arriver le bateau. L’un arbore une arme au niveau de la
poitrine. Quant aux trois autres, ils portent leurs chemises sorties du pantalon, et je ne peux voir
s’ils sont armés. Je descends, tandis que les autres passagers restent à bord. J’expose à haute et
intelligible voix les raisons de notre présence, indiquant que nous sommes des agents chargés de la
protection de l’environnement, que nous nous rendons dans le territoire litigieux pour en évaluer
l’état actuel en préparation d’activités destinées à assurer le comblement du «caño» oriental, tout
cela conformément à la procédure dont sont convenus nos gouvernements aux termes de leur
correspondance diplomatique (lettre MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014, signée par le
ministre nicaraguayen Samuel Santos, et DM-AM-0707-14 du 22 septembre 2014, signée par le
ministre costa-ricien Manuel González). Je leur fournis des exemplaires de la correspondance
diplomatique échangée, ainsi qu’une copie de la lettre DM-AM-0707-14 en date du
7 novembre 2014, signée par M. A. González Sanz, ministre costa-ricien des affaires étrangères,
faisant état de notre intention de naviguer sur le fleuve ce jour-là et fournissant la liste des membres
de notre mission, le nom du bateau et d’autres informations s’y rapportant. L’un des militaires
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m’informe immédiatement qu’il a été avisé de notre venue ; notre mission n’ayant toutefois pas été
approuvée par la Cour, nous ne sommes pas autorisés à poursuivre. Un déploiement de soldats
nicaraguayens nous entoure, attestant que nous étions attendus.
8 heures : Les soldats, ayant pris connaissance des documents que je leur montre,
m’informent que je dois rencontrer le lieutenant qui, sortant du bâtiment abritant les bureaux, vient
à ma rencontre sur le quai. Je décline mon identité, lui ne se présente pas, mais je distingue le nom
de famille «Saavedra» sur son uniforme. Il déclare qu’il ne peut nous autoriser à entrer sur le
territoire, faute d’avoir été averti de notre venue, et que la personne à même de nous donner le feu
vert est le général Avilés ; lui-même, sans instructions, ne peut rien faire. Je porte à son attention la
correspondance diplomatique entre les ministres des affaires étrangères des deux pays et lui en
fournis copie. Mais il n’en démord pas : sans ordres, il ne peut autoriser notre visite. Un autre
individu le rejoint, qui refuse de me donner son nom, tout en exigeant immédiatement de voir ma
pièce d’identité. Il ne porte pas l’uniforme de l’armée, mais un pantalon bleu et une chemise
blanche. Devant mon insistance, il lâche un prénom  «Javier». Une fois en possession de ma
pièce d’identité, il repart en direction des bureaux.
8 h 12 : Le lieutenant Saavedra me dit de le suivre dans les bureaux, d’où il doit consulter ses
supérieurs. Pendant que j’attends, des militaires m’abordent et m’interrogent sur mon uniforme.
L’un d’eux — il ne se présente pas — m’indique qu’il travaille pour le MARENA et que l’agent
qui a pris ma carte d’identité s’appelle Javier Muñoz, et travaille pour les services nicaraguayens de
l’immigration. A droite des bureaux s’élève une infrastructure, bâtie tout en bois, mais de là où je
suis, je n’arrive pas à distinguer s’il s’agit d’un bâtiment d’habitation ou si elle est destinée à abriter
des bureaux. Il ne fait toutefois aucun doute qu’elle est de construction récente. Elle s’élève à plus
d’un mètre du sol, laissant un espace vide où nombre de planches de bois découpées à la
tronçonneuse sont entreposées. D’autres planches débitées de la même façon, et toutes boueuses,
sont entassées devant cette construction.
8 h 15 : Tandis que j’attends dans le bureau, l’agent des services nicaraguayens de
l’immigration Javier Muñoz reçoit un appel sur son portable ; des questions lui sont apparemment
posées sur notre groupe. Il répond que celui-ci se compose de membres du réseau national des
zones de conservation (SINAC), et non du ministère de l’environnement et de l’énergie (MINAE),
d’après les mentions figurant sur nos uniformes. Quelques instants plus tard, il revient vers le
bateau ; il invite ceux qui s’y trouvent à produire leurs cartes d’identité et de fonctionnaire, tandis
qu’un soldat inspecte la coque à la recherche du numéro d’immatriculation. Entre-temps, le
lieutenant Saavedra me présente des excuses, m’indique qu’il a pu consulter ses supérieurs mais
que personne n’est au courant. Il refuse de me donner le nom de son supérieur, se contentant
d’indiquer qu’il est chargé du commandement du détachement sud. Il me répète qu’il ne peut
autoriser notre entrée sur le territoire sans ordres et que la procédure voulue n’a pas été respectée.
Je m’enquiers de la nature de cette procédure ; il n’a pas de réponse, mais affirme qu’en tout état de
cause, il ne peut nous laisser entrer sans escorte. Je lui explique que ses hommes ne sont pas
autorisés par la Cour internationale de Justice à pénétrer sur le territoire litigieux ; lui rétorque que,
quoi qu’il en soit, il n’a pas reçu d’instructions et que, dès lors, il ne nous est pas possible d’y
entrer. Je vois alors six personnes descendre d’un bateau au niveau des maisons bâties à proximité
du poste de contrôle, et remonter à bord quelques minutes plus tard ; à leurs vêtements couverts de
boue, je déduis qu’ils sont là pour travailler. Au poste de Delta Nicaragua, le bruit de la
tronçonneuse nous parvient plus distinctement et nous voyons un bateau amarré à la rive
costa-ricienne du fleuve San Juan, d’où provient ce bruit.
8 h 18 : En voyant l’agent des services de l’immigration interroger les agents du SINAC
restés à bord du bateau, je m’approche : il s’enquiert de leurs fonctions, note les réponses dans un
calepin et vérifie l’immatriculation du bateau, aidé d’un autre soldat. Je m’empresse de rappeler
que les noms complets des membres de notre équipe et de l’équipage, ainsi que les fonctions
respectives des uns et des autres, figurent dans la communication que je lui ai remise, et qui est
signée du ministre costa-ricien des affaires étrangères ; il me répond qu’il n’en a cure et insiste
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pour que je lui fasse connaître mes fonctions. Depuis son téléphone portable, il fait mine d’appeler
différents interlocuteurs et de leur demander si les services nicaraguayens de l’immigration ont été
avisés de notre venue.
8 h 32 : Javier Muñoz, de ces mêmes services, m’informe que nul n’en a été informé, et que
notre entrée sur le territoire ne sera dès lors pas autorisée ; il nous restitue nos cartes d’identité et de
fonctionnaire. Nous percevons toujours un bruit de tronçonneuse.
8 h 35 : Nous regagnons le poste de Delta Costa Rica. Depuis le milieu du fleuve Colorado
où nous naviguons, nous voyons des individus transporter des branches de la rive costa-ricienne du
San Juan jusqu’au bateau  c’est de là que vient le bruit de la tronçonneuse. Nous photographions
la scène, pour appuyer nos dires. Arrivés au poste d’Agua Dulce, nous exhortons les policiers qui y
sont stationnés à se rendre sur place par voie terrestre. Le compte rendu de leur descente sur les
lieux sera communiqué ultérieurement.
[Photo no 1 : Photo prise depuis le navire «El Resbaloso» le 12 novembre 2014, entre
Delta Costa Rica et Delta Nicaragua, en allant vers le San Juan. On y voit le bateau amarré à la
rive costa-ricienne du San Juan, des branches en haut de la couverture végétale, une personne
portant un chapeau blanc debout sur la rive costa-ricienne du San Juan, et d’autres à bord du
bateau. C’est là qu’était utilisée la tronçonneuse.]
8 h 50 : Nous arrivons au poste de police de Delta Costa Rica.
10 heures : En l’absence d’autres éléments à signaler, j’achève ici le présent journal, et aux
fins de l’authentifier, le signe et appose un sceau en tant que conseillère juridique de la zone de
conservation de Tortuguero.
Conseillère juridique,
(Signé) Mme Virgita Molina SÁNCHEZ.
ACTO/SINAC.
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Pièce jointe no 3
Lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14 en date du 11 novembre 2014 adressée
au ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes
par le ministre nicaraguayen des affaires étrangères
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de faire référence à votre lettre DM-AM-0707-14 du 7 novembre 2014, dans
laquelle vous exprimez votre intention d’entreprendre une visite dans la zone des caños qui fait
l’objet des mesures conservatoires indiquées par la Cour internationale de Justice le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), dans le seul but d’en «évaluer l’état actuel».
S’agissant du droit du Costa Rica de naviguer sur le fleuve San Juan dont vous vous
prévalez, le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
rappelle une fois de plus à son illustre homologue costa-ricien que la Cour internationale de Justice,
dans son arrêt du 13 juillet 2009 en l’affaire du Différend relatif à des droits de navigation et des
droits connexes (Costa Rica c. Nicaragua), ne reconnaît au Costa Rica un droit de navigation qu’«à
des fins de commerce», et à ces fins seulement.
Dans un esprit de bon voisinage, je vous informe par la présente que, ainsi qu’indiqué dans
notre lettre MRE/DM-AJ/414/09/14, le Nicaragua serait néanmoins disposé, en cette occasion, à
autoriser des agents costa-riciens à entrer dans la zone des caños pour y effectuer des travaux
d’atténuation, aux conditions énoncées dans la lettre précitée. Nous voudrions toutefois rappeler
que les mesures qui s’imposent sont celles mentionnées dans le rapport Ramsar no 77 et que ce sont
donc les travaux visés dans celui-ci qu’il s’agit en réalité d’effectuer ; or, ce rapport ne prévoit
nullement cette «évalu[ation de] l’état actuel» de la zone que vous proposez.
Le Gouvernement du Nicaragua réaffirme qu’il importe de tenir au préalable une réunion
afin de s’entendre sur les modalités concrètes de mise en oeuvre de votre proposition.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 4
Lettre DM-AM-0718-14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de faire référence à la lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14, en date du
11 novembre 2014, que vous m’avez adressée en réponse à ma lettre DM-AM-0707-14 du
7 novembre 2014.
Je me dois de signaler que cette lettre a été remise au Costa Rica le 12 novembre, soit
précisément le jour où les agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement
devaient, comme je vous en avais informé dans ma lettre DM-AM-0707-14 du 7 novembre,
emprunter le San Juan. A vrai dire, elle nous est même parvenue alors que, au poste nicaraguayen
d’El Delta, des soldats et des agents des services de l’immigration les avaient déjà empêchés de
naviguer sur le fleuve.
Ainsi qu’il apparaît dans le journal de la mission relatant en détail les événements du
12 novembre, les représentants de l’autorité nicaraguayenne n’ignoraient nullement que cette
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navigation était prévue, mais ont fait valoir qu’elle n’avait pas été «autorisée par la Cour
internationale de Justice». Les agents costa-riciens leur avaient pourtant présenté des copies des
lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 et DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014,
aux termes desquelles les deux pays étaient convenus des modalités de leur voyage. Force nous est
d’en déduire que le Nicaragua a pris la décision d’empêcher le Costa-Rica de naviguer sur le fleuve
aux fins des travaux de comblement du caño oriental, ce que semble du reste confirmer votre lettre
MRE-DM-DGAJST-456-11-14, en dépit de l’accord auquel nos deux pays étaient parvenus
précisément pour éviter de telles situations.
Dans la lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14, vous tentez de justifier les obstacles que le
Nicaragua a mis à cette visite, en laissant entendre que, dès lors que la mission costa-ricienne
entreprise le 12 novembre visait à «évaluer l’état actuel» de la zone, elle ne pouvait entrer dans le
cadre des mesures prévues dans le rapport Ramsar no 77. Cette excuse, Excellence, n’est pas
acceptable. Les travaux destinés à combler le nouveau caño creusé par votre gouvernement dans le
secteur nord de Isla Portillos sont complexes, et il n’est que trop naturel qu’ils requièrent, à des fins
de préparation, des visites sur place, a fortiori au vu des précipitations particulièrement fortes qui
se sont abattues dans la région, et de l’augmentation du niveau des eaux du San Juan qui en est
résultée, phénomènes qui ont considérablement modifié la topographie de la zone. Le Costa Rica a
suivi en toute bonne foi la procédure convenue, respectant amplement le préavis de 48 heures
convenu, lui fournissant les noms des agents, ainsi que les autres renseignements pertinents
concernant les membres de l’équipe et le navire. Dans ces circonstances, le Nicaragua n’avait
aucune raison d’empêcher le Costa Rica de naviguer sur le fleuve. Nous voudrions croire que ce
faisant, il ne cherchait pas délibérément à empêcher le comblement du caño, ni à bloquer l’accès
des agents costa-riciens à une zone où des activités en rapport avec ses travaux de dragage sont en
train d’altérer le territoire costa-ricien de Isla Calero, activités auxquelles je fais référence dans une
correspondance distincte.
Nous regrettons d’avoir à interpréter les mesures précitées, ainsi que votre
lettre MRE-DM-DGAJST-456-11-14, comme une méconnaissance patente non seulement des
droits de navigation reconnus au Costa Rica conformément au traité Cañas-Jerez, mais aussi du
mécanisme convenu entre les Parties en vue d’assurer la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées par la Cour dans son ordonnance du 22 novembre 2013 et des recommandations
formulées par le Secrétariat de la convention de Ramsar dans son rapport no 77. Nous prions le
Nicaragua de s’abstenir à l’avenir d’empêcher la navigation d’agents costa-riciens en rapport avec
les travaux de comblement du caño.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 5
Lettre DM-AM-0639—10-14 en date du 21 octobre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères
et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer au rapport no 77 du Secrétariat de la convention de Ramsar, que
la Cour internationale de Justice a communiqué à votre pays le 22 août 2014, ou autour de cette
date, et dans lequel il est notamment recommandé de soumettre les eaux du fleuve San Juan à des
mesures, pour en déterminer le volume et l’impact sur la zone humide du nord-est des Caraïbes
(Humedal Caribe Noreste).
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Le Costa Rica propose de procéder aux mesures préconisées en trois endroits : 1) dans le
fleuve San Juan, à 500 mètres en amont du point où il donne naissance au Colorado ; 2) dans le
Colorado lui-même, à 500 mètres en aval de ce point ; 3) dans le cours inférieur du San Juan, à
500 mètres en aval de ce même point.
Ces mesures, qui pourraient être réalisées conjointement par le Costa Rica et le Nicaragua au
cours des mois de novembre et décembre 2014, et du mois de janvier 2015, nous permettront
d’estimer le débit des eaux du San Juan, et d’obtenir certaines informations nécessaires aux fins des
conclusions que nous invite à tirer le Secrétariat de la convention de Ramsar.
Si votre gouvernement en est d’accord, le Costa Rica propose de tenir une réunion technique
à San José, le 30 octobre 2014, afin que les équipes spécialisées de nos deux pays puissent convenir
des modalités de mise en commun des ressources, ainsi que de la fréquence et des dates et heures
exactes auxquelles ces mesures pourront être effectuées dans les trois sites susvisés.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 6
Lettre DM-AM-0672-14 en date du 28 octobre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim
des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre MRE/DM/AJ/439/10/14 en date du 27 octobre,
relative aux recommandations formulées par le Secrétariat de la convention de Ramsar dans son
rapport RAM no 77.
En vous remerciant de votre aimable réponse, je voudrais rappeler que les mesures du débit
du fleuve San Juan que le Costa Rica a proposées, et qui doivent être réalisées conjointement entre
nos deux pays, visent à satisfaire aux prescriptions du Secrétariat de la convention de Ramsar. En
conséquence, si le Costa Rica ne voit a priori aucune difficulté à effectuer également de telles
mesures au niveau du caño oriental, comme le suggère Votre Excellence, il convient, en tout
premier lieu, de mesurer le débit du San Juan en amont et en aval du point où ce fleuve bifurque
pour donner naissance au Colorado. A cette fin, le Costa Rica maintient sa proposition tendant à ce
que les mesures soient effectuées aux trois emplacements déjà indiqués : dans le fleuve San Juan, à
500 m en amont du point où il donne naissance au fleuve Colorado, et à 500 m en aval de ce même
point, dans le San Juan et dans le Colorado.
S’agissant du lieu où se tiendra la réunion technique, nous remercions le Nicaragua de s’être
proposé d’organiser celle-ci à San Juan del Norte, mais estimons qu’une ville plus accessible et
offrant des infrastructures plus adaptées constituerait un meilleur choix. Le Costa Rica maintient
donc sa proposition, tendant à ce que la réunion soit organisée à San José, ou encore à Liberia, et
suggère à cet effet la date du jeudi 6 novembre. Afin de pouvoir nous atteler aux préparatifs
nécessaires, nous vous saurions gré de bien vouloir nous faire savoir dans les meilleurs délais si le
Nicaragua accepte cette proposition, et de porter à notre connaissance la composition de sa
délégation.
Veuillez agréer, etc.
- 101 -
Pièce jointe no 7
Lettre DM-AM-0697-14 du 5 novembre 2014 adressée au ministre des affaires étrangères
du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre MRE/DM-AJ/448/11/14, datée du
3 novembre 2014 et remise hier soir au Costa Rica, relative aux mesures qu’il nous incombe de
réaliser conjointement sur les eaux des fleuves San Juan et Colorado. Ainsi qu’indiqué dans notre
lettre du 21 octobre 2014, la proposition du Costa Rica quant à la manière de procéder à cet effet en
ce qui concerne le San Juan est conforme à la recommandation du Secrétariat de la convention de
Ramsar, telle que formulée dans son rapport no 77.
Comme vous l’avez relevé dans votre lettre du 3 novembre, le Secrétariat de Ramsar a fait
dans ce rapport d’autres recommandations relatives à la surveillance du caño oriental et aux
travaux de remise en état que son comblement pourrait encore nécessiter. Or, comme vous n’êtes
pas sans le savoir, le caño oriental est situé dans le territoire en litige. Les ordonnances en
indication de mesures conservatoires rendues par la Cour en mars 2011 et novembre 2013
n’autorisent à se rendre et à intervenir sur ce territoire, pour empêcher qu’un préjudice irréparable
ne soit causé à l’environnement, que les agents costa-riciens chargés de la protection de celui-ci.
Le Costa Rica a toujours maintenu la Cour et le Nicaragua informés de ses activités dans le
territoire en litige, et il continuera de le faire. Toute surveillance des eaux du caño oriental ou de
toute autre partie du territoire en litige sera réalisée par le Costa Rica en concertation avec le
Secrétariat de la convention de Ramsar, le Nicaragua en étant informé en tant que de besoin,
conformément aux termes des ordonnances susvisées.
S’agissant des mesures dont mon pays a proposé la réalisation conjointe sur le San Juan et le
Colorado, je ne comprends pas, Excellence, pourquoi votre pays s’oppose à ce qu’elles soient
effectuées aux endroits qui ont été retenus par le Costa Rica compte tenu de la recommandation du
Secrétariat de la convention de Ramsar. Le Costa Rica a accepté qu’il soit, comme vous le
demandiez, procédé à de telles mesures dans le cours inférieur du San Juan, à proximité des caños
(mais pas dans le territoire en litige, ce qui reviendrait à enfreindre les ordonnances de la
Cour)  pourquoi, dès lors, le Nicaragua persisterait-il à refuser qu’il en soit effectué aux sites qui
ont été choisis par le Costa Rica sur la base de la recommandation du Secrétariat de la convention
de Ramsar ?
Nous avons par ailleurs cordialement invité le Nicaragua à se rendre au Costa Rica pour y
tenir une réunion technique. A la lecture de votre lettre, je crois comprendre que votre pays décline
notre invitation. Si Votre Excellence confirme que le Nicaragua est disposé à accepter que des
mesures du débit de l’eau soient effectuées aux emplacements choisis conformément à la
recommandation du Secrétariat de la convention de Ramsar, le Costa Rica, soucieux de trouver des
solutions concertées, maintiendra sa proposition d’organiser une réunion dans la ville de San José,
réunion qui pourrait également se tenir au poste frontière costa-ricien de Peñas Blancas.
Le Costa Rica répète que la réunion n’aura d’autre objet que cette question du moyen de
mesurer le débit des fleuves San Juan et Colorado, et qu’il s’agit de permettre aux équipes
techniques des deux pays de convenir d’un échéancier et des modalités de mise en commun des
ressources. Le Costa Rica propose en outre de reporter la réunion au mercredi 12 novembre.
Le Costa Rica serait reconnaissant au Nicaragua de lui confirmer au plus vite sa participation.
Veuillez agréer, etc.
- 102 -
Pièce jointe no 8
Lettre MRE/DM-AJ/439/10/14 en date du 27 octobre 2014 adressée
au ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par
le ministre des affaires étrangères du Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de faire référence à votre lettre DM-AM-0639-14 du 21 octobre, dans laquelle
vous proposez de procéder à des mesures sur l’eau du fleuve San Juan de Nicaragua, en vue d’en
déterminer le volume et l’impact sur la zone humide située à Harbour Head, conformément aux
recommandations formulées par le Secrétariat de Ramsar dans le rapport no 77.
Je tiens à réaffirmer que le Nicaragua est tout à fait disposé à participer à une réunion
technique dans le cadre de laquelle les modalités concrètes de ces activités pourront être décidées.
A cet égard, et sans préjudice des questions qui seront traitées lors de cette réunion, je
voudrais porter à votre connaissance certaines observations de nature préliminaire et générale que
souhaiterait faire le Nicaragua.
L’équipe technique du Nicaragua estime que les mesures en question doivent être réalisées
dans les zones pertinentes, c’est-à-dire à proximité du caño oriental et de la zone humide qu’il
traverse, et qu’il suffirait donc d’en effectuer dans le cours inférieur du fleuve San Juan.
Ses membres ont également souligné combien il était important d’utiliser des méthodes
adaptées aux objectifs susmentionnés, ce dont ils espèrent pouvoir discuter lors de la réunion
technique.
Enfin, à propos de la réunion elle-même, je me dois de vous informer que le Nicaragua aura
a priori quelque difficulté à y participer aux dates évoquées par le Costa Rica, et propose
en conséquence qu’elle se tienne au cours de la semaine du 3 novembre, à San Juan de Nicaragua,
le lieu qui paraît le plus adéquat.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 9
Lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014 adressée au ministre nicaraguayen des
affaires étrangères par le ministre costa-ricien des affaires étrangères et des cultes, et annexe
contenant des photographies prises les 16 octobre 2014 et 12 novembre 2014 et montrant
des Nicaraguayens en train de procéder à des travaux sur la rive costa-ricienne du fleuve
San Juan, et des bateaux nicaraguayens amarrés à la rive
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de faire référence aux ordonnances en indication de mesures conservatoires
rendues par la Cour internationale de Justice les 8 mars 2011 et 22 novembre 2013 en l’affaire
relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica
c. Nicaragua).
Le Costa Rica a eu connaissance d’activités menées sur la rive droite du fleuve San Juan, au
niveau de son cours inférieur, dans le territoire costa-ricien de Isla Calero, par des individus venus
du coté nicaraguayen de la frontière, en rapport avec les travaux de dragage du fleuve. Il a
notamment été fait état de l’abattage d’arbres et de l’enlèvement de végétation sur la rive
- 103 -
costa-ricienne, et plus à l’intérieur des terres. Je joins à la présente un dossier comportant des
photographies récentes, qui en apportent la preuve.
Des policiers costa-riciens ayant exigé des explications, les ressortissants nicaraguayens en
question ont affirmé qu’ils participaient à l’opération de dragage lancée par le Nicaragua et que le
prétendu «nettoyage» de la rive droite du fleuve San Juan était réalisé sur ordre de votre
gouvernement.
Mon gouvernement prie le Nicaragua de lui indiquer sans délai si ces déclarations sont
exactes. Dans l’affirmative, le Costa Rica demande au Nicaragua de cesser immédiatement toute
activité sur la rive droite du cours inferieur du fleuve San Juan, qui fait sans contredit partie du
territoire costa-ricien. Pareilles activités représenteraient une nouvelle violation des mesures
conservatoires indiquées par la Cour, ayant pour conséquence d’aggraver le différend. En outre, le
Gouvernement costa-ricien prévient que toute personne surprise en train de se livrer à de telles
activités sur son territoire sera immédiatement placée en détention.
Veuillez agréer, etc.
Annexe
Dossier photographique
Le 16 octobre 2014.
- 104 -
Le 16 octobre 2014.
Le 12 novembre 2014.
- 105 -
Le 12 novembre 2014.
Le 12 novembre 2014.
- 106 -
Le 12 novembre 2014.
- 107 -
Pièce jointe no 10
Carte localisant les nouvelles activités illicites menées sur le territoire
costa-ricien en octobre et novembre 2014
- 108 -
Pièce jointe no 11
Article paru dans El Nuevo Diaro, «Le Nicaragua nettoie le fleuve San Juan conformément
aux recommandations de la CIJ», 15 novembre 2014
http://www.elnuevodiaro.com.ni/politica/334912-nicaragua-limpiario-
san-juan-recomendacion-de-cij
[Original espagnol non reproduit]
«Nous serons toujours voisins, et nous devons oeuvrer ensemble dans un esprit de bon
voisinage ; nous devons travailler en bonne entente, en toute amitié et affection», a déclaré le
ministre des affaires étrangères.
Le Nicaragua se livre à des travaux de nettoyage sur le fleuve San Juan, au nord de la
frontière qui sépare son territoire de celui du Costa Rica, pour donner effet aux recommandations
de la Cour internationale de Justice (CIJ), a affirmé aujourd’hui Samuel Santos, ministre des
affaires étrangères.
«Nous réalisons des travaux sur le fleuve ; or la Cour internationale de Justice ne s’est pas
contentée d’indiquer clairement que ce fleuve nous appartenait, elle a également recommandé,
sinon exigé, que nous le protégions et en prenions soin», a expliqué aux journalistes M. Santos.
Jeudi dernier, le ministre costa-ricien des affaires étrangères Manuel Gonzales avait accusé
le Nicaragua de réaliser des «travaux de nettoyage sur la rive droite du fleuve, à l’endroit où
commence le territoire costa-ricien.»
Vendredi, Carlos Argüello, agent du Nicaragua devant la CIJ, a réagi en ces termes : «Le
Nicaragua possède la souveraineté sur le fleuve, dont le Costa Rica ne contrôle pas même
10 mètres… Nous avons le droit d’en nettoyer les eaux».
M. Santos a exhorté le Costa Rica à oeuvrer dans un esprit de bon voisinage.
«Nous serons toujours voisins, et nous devons oeuvrer ensemble dans un esprit de bon
voisinage ; nous devons travailler en bonne entente, en toute amitié et affection», a-t-il affirmé.
Le Nicaragua et le Costa Rica ont chacun saisi la CIJ, qui a procédé à la jonction des deux
instances.
- 109 -
Le Nicaragua reproche au Costa Rica d’avoir porté préjudice à l’environnement en procédant
à la construction d’une route de gravier sur 160 km le long du fleuve San Juan.
Le Costa Rica reproche au Nicaragua d’avoir envahi ce qu’il appelle l’Isla Portillos, et que
Managua décrit comme le territoire nicaraguayen de Habour Head.
La CIJ a demandé aux deux pays de s’abstenir d’aggraver la situation à l’origine de leurs
différends.
Pièce jointe no 12
Lettre MRE/DM-AM-AJ/459/11/14 en date du 14 novembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre
des affaires étrangères du Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de faire référence à la lettre DM-AM-0716-14, datée du 13 novembre dernier,
dans laquelle vous évoquez de prétendues «activités menées sur la rive droite du fleuve San Juan,
au niveau de son cours inférieur».
Le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
rappelle à son illustre homologue costa-ricien que toute activité menée dans le fleuve San Juan est
conforme au droit souverain que lui ont conféré le traité Jerez-Cañas du 11 avril 1858 et la sentence
Cleveland du 22 mars 1888, ayant établi la souveraineté du Nicaragua sur le fleuve San Juan,
réaffirmée par la Cour internationale de Justice dans son arrêt du 13 juin 2009.
Je vous confirme, Excellence, que l’ensemble des activités de nettoyage du fleuve San Juan
réalisées l’ont été en territoire nicaraguayen et que ceux qui, non sans héroïsme, se sont consacrés à
cette tâche ont reçu du président de la République du Nicaragua l’instruction expresse de ne pas
toucher au territoire costa-ricien.
La nécessité de nettoyer le fleuve s’est faite plus pressante et, partant, les initiatives à cet
effet se sont multipliées, à la suite des glissements de terrain ayant entraîné la chute, dans le
San Juan, de matériaux provenant de la «route frontalière» et de ses environs  et ce, parce que la
route a été construite sans qu’ait été réalisée au préalable une étude de l’impact sur
l’environnement.
Bien que la zone du fleuve San Juan ait été épargnée par la pluie, cette construction a causé
d’importants dommages au territoire costa-ricien, et provoqué des glissements de terrain, des
ruissellements de surface et le rejet dans le fleuve d’autres matériaux (graviers, sédiments,
ponceaux, troncs d’arbres et autres formes de végétation). Tous ces dommages viennent confirmer
le bien-fondé de nos craintes et de nos griefs, puisque le fleuve a été altéré en l’absence même
d’intenses précipitations dans la région. Voilà qui constitue la preuve irréfutable de la validité des
prétentions du Nicaragua et de la justesse de nos allégations quant aux dommages causés au fleuve
San Juan par la construction de la route ou de la route frontalière parallèle, et qui démontre
pourquoi il importait de réaliser au préalable une évaluation de l’impact sur l’environnement.
Excellence, la situation ne cesse de s’aggraver : les travaux d’atténuation prescrits par la
Cour internationale de Justice dans ses ordonnances du 8 mars 2012 et du 22 novembre 2013, et
exécutés par le Costa Rica, s’étant révélés inefficaces et inadaptés, la menace d’un effondrement se
précise.
- 110 -
Dans ces circonstances, le Nicaragua réaffirme qu’il continuera d’exercer son droit souverain
de nettoyer le fleuve San Juan, et réitère que les dommages causés à celui-ci par la construction de
la route pourraient prendre des proportions dramatiques si la région était frappée par une tempête,
un phénomène qui est susceptible de se produire à tout moment.
Aussi le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
oppose-t-il une fin de non-recevoir à votre lettre DM-AM-0716-14 en date du 13 novembre 2014.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 111 -
ANNEXE 29
RAPPORT DU COSTA RICA EN DATE DU 20 FÉVRIER 2015 CONCERNANT LA MISE EN OEUVRE
DES MESURES CONSERVATOIRES, TRANSMIS SOUS LE COUVERT DE LA
LETTRE ECRPB-020-2015 (AVEC PIÈCES JOINTES)
Lettre ECRPB-020-2015 en date du 20 février 2015 adressée à M. Philippe Couvreur,
greffier de la Cour internationale de Justice, par M. S. Ugalde,
coagent du Costa Rica
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013,
le Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de présenter son
cinquième rapport trimestriel concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées
par la Cour.
Le Costa Rica prie respectueusement la Cour de bien vouloir transmettre la présente
communication et ses pièces jointes au Nicaragua, et la tiendra informée de la suite des
événements.
Veuillez agréer, etc.
Rapport en date du 20 février 2015 concernant la mise en oeuvre des
mesures conservatoires indiquées en l’affaire relative à Certaines
activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue le 22 novembre 2013
en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a, par la présente,
l’honneur d’informer la Cour de la manière dont il assure la mise en oeuvre des mesures
conservatoires y indiquées.
Rappel du contexte
2. Par requête déposée à la Cour le 18 novembre 2010, le Costa Rica a introduit une instance
contre la République du Nicaragua à raison de l’incursion de l’armée nicaraguayenne dans le
territoire costa-ricien d’Isla Portillos, ainsi que de l’occupation et de l’utilisation de celui-ci ; cette
requête était assortie d’une demande en indication de mesures conservatoires. Par ordonnance du
8 mars 2011, la Cour a notamment indiqué la mesure conservatoire suivante : «3) Chaque Partie
s’abstiendra de tout acte qui risquerait d’aggraver ou d’étendre le différend dont la Cour est saisie
ou d’en rendre la solution plus difficile.»
3. A la suite d’une demande présentée le 24 septembre 2013, la Cour, par ordonnance du
22 novembre 2013, a indiqué de nouvelles mesures conservatoires libellées notamment en ces
termes :
- 112 -
«La Cour,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1) Réaffirme les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du
8 mars 2011 ;
2) Indique à titre provisoire les mesures conservatoires suivantes :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
 E) Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et
préalablement informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des
mesures appropriées au sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de
telles mesures seront nécessaires pour empêcher qu’un préjudice
irréparable soit causé à l’environnement du territoire litigieux ; ce faisant,
le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque façon que ce soit au
fleuve San Juan ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3) A l’unanimité,
Décide que les Parties devront l’informer, tous les trois mois, de la manière dont elles
assurent la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées ci-dessus.»
Nouvelles entraves à la fermeture du «caño» oriental
4. La Cour n’aura pas oublié que, par les lettres MRE/DM-AJ/414/09/14
du 19 septembre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua) et DM-AM-0574-14
du 22 septembre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica), les Parties sont convenues que le
Nicaragua n’empêcherait pas le Costa Rica de naviguer sur le fleuve San Juan afin de se rendre
dans la zone du «caño oriental» et d’y mettre en oeuvre des mesures visant à éviter qu’un préjudice
irréparable soit causé à celle-ci, conformément aux recommandations formulées dans le rapport de
la mission consultative Ramsar no 77 et sur le fondement de l’ordonnance en indication de mesures
conservatoires rendue le 22 novembre 2013. Par la lettre ECRPB-103-14 en date
du 25 septembre 2014, le Costa Rica a informé la Cour de cet accord.
5. Ainsi qu’exposé par le Costa Rica dans son quatrième rapport, le Nicaragua a, au mépris
de cet accord, empêché les agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement de
naviguer sur le fleuve San Juan le 12 novembre 2014.
6. Depuis cette date, le Nicaragua continue d’empêcher les agents costa-riciens de naviguer
sur le fleuve afin de gagner la zone du «caño oriental».
7. Le 2 décembre 2014, le Costa Rica a adressé au Nicaragua la lettre DM-AM-0774-11-14
pour l’informer que des agents du MINAE envisageaient à nouveau de naviguer sur le fleuve le
5 décembre. Dans cette lettre, qui figure sous la pièce jointe no 1 du présent rapport, il est indiqué
que «[l]e but de ce déplacement et des suivants est d’entreprendre les travaux nécessaires à la
fermeture du «caño oriental»». Il s’agissait d’acheminer un premier lot de matériel en vue de la
construction des digues décrites dans le plan d’action du Costa Rica, qui avait déjà été approuvé
par le Secrétariat de la convention de Ramsar et que le Costa Rica avait transmis à la Cour dans le
- 113 -
cadre de son troisième rapport. Or le Nicaragua, par la lettre MRE/DM/677/12/14 du
2 décembre 2014, a répondu que, «comme convenu par les deux Parties (lettres DM-AM-0639-14
du 21 octobre 2014 et MRE/DM-AJ/439/10/14 du 27 octobre 2014), une réunion technique d[evait]
avoir lieu avant le début des travaux recommandés dans le rapport Ramsar no 77 d’août 2014».
Dans cette lettre, qui figure sous la pièce jointe no 2 du présent rapport, le Nicaragua donne une
interprétation erronée de l’accord conclu entre les Parties. Ainsi qu’exposé au paragraphe 4
ci-dessus, cet accord visant à faciliter la navigation costa-ricienne sur le fleuve San Juan en vue de
la fermeture du «caño oriental» a été conclu dans le cadre des lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du
19 septembre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua) et DM-AM-0574-14 du
22 septembre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica), c’est-à-dire avant le mois
d’octobre 2014. Ni l’accord ni la navigation costa-ricienne n’étaient subordonnés à la tenue d’une
«réunion technique».
8. Les lettres du mois d’octobre 2014 auxquelles le Nicaragua fait référence
(lettres DM-AM-0639-14 du 21 octobre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica) et
MRE/DM-AJ/439/10/14 du 27 octobre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua)) portaient
sur la proposition du Costa Rica de procéder conjointement à des mesures dans les
fleuves San Juan et Colorado, conformément à la recommandation formulée par le Secrétariat de la
convention de Ramsar dans le rapport Ramsar no 771. Le Costa Rica conviait le Nicaragua à une
réunion technique afin d’examiner les modalités précises de ces mesures conjointes. Ainsi qu’il est
expliqué aux paragraphes 2.28 à 2.33 de la duplique du Costa Rica en l’affaire relative à la Route, il
n’a pas été possible de parvenir à un accord sur les mesures en question.
9. Le Costa Rica a répondu par la lettre DM-AM-789-14 du 4 décembre 2014, en mettant en
évidence les erreurs d’interprétation du Nicaragua. Dans cette lettre, qui figure sous la pièce
jointe no 3, le Costa Rica indique que, «[é]tant donné qu’[il] s’est conformé au protocole
officiellement convenu par les deux Parties, la navigation prévue le vendredi 5 décembre 2014,
dont le Nicaragua a été informé par la lettre DM-AM-0774-11-14 du 2 décembre dernier, sera
maintenue», et qu’il attend du Nicaragua que celui-ci se conforme pleinement audit accord.
10. Le 5 décembre, à leur arrivée au poste de l’armée nicaraguayenne de Delta, les agents du
MINAE ont une nouvelle fois été empêchés de naviguer sur le fleuve San Juan. Le compte rendu
détaillé du déroulement de cette journée, rédigé par les agents costa-riciens de la protection de
l’environnement, figure sous la pièce jointe no 4. Selon ce document, les agents du MINAE étaient
accompagnés d’un bateau supplémentaire transportant des sacs de sable afin de commencer à
fermer le caño, mais ils n’ont pas pu poursuivre leur trajet. En effet, des soldats nicaraguayens leur
ont dit ne pas avoir reçu de lettre du ministre ou du vice-ministre des affaires étrangères les
autorisant à emprunter le fleuve.
11. Plus tard le même jour, le Nicaragua a adressé la lettre MRE/DM-AJ/478/12/14, qui
figure sous la pièce jointe no 5 du présent rapport. Dans cette lettre, le Nicaragua déclare que,
«[s]’il est vrai que les lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre et DM-AM-0574-14 du
22 septembre 2014 ne font état d’aucune réunion», la tenue de celle-ci avait toutefois été
«convenue par les responsables ayant pris part aux échanges antérieurs». Le Nicaragua propose
donc «que l’expédition costa-ricienne soit reprogrammée au 8 ou 9 décembre et cette occasion,
saisie pour organiser une réunion technique sur place, soit au poste nicaraguayen de Delta, auquel
les bateaux costa-riciens doivent se présenter, soit en un lieu situé à proximité».
1 Quatrième rapport adressé à la Cour par le Costa Rica, par. 11 et 12, et ses annexes 5 et 8.
- 114 -
12. Le Costa Rica a répondu par la lettre DM-AM-0818-14 du 12 décembre 2014, qui figure
sous la pièce jointe no 6 du présent rapport. Cette lettre, dans laquelle le Costa Rica déplore que le
Nicaragua l’ait une fois encore empêché de procéder à la fermeture du caño, se lit notamment
comme suit :
«Nonobstant ce qui précède, afin de parer à toute tentative ultérieure du
Nicaragua visant à justifier son refus de laisser naviguer sur le fleuve les agents
costa-riciens chargés de procéder à la fermeture du caño, et sans préjudice de sa
position juridique, le Costa Rica informe votre gouvernement qu’il est disposé à tenir
une réunion, au poste de l’armée nicaraguayenne de Delta, le 17 décembre de
9 à 10 heures. Ce faisant, le Costa Rica précise que ladite réunion n’entre dans le
cadre ni du protocole conclu entre les deux Etats concernant la navigation aux fins de
la fermeture du caño, ni de la proposition, initialement formulée par mon pays, de
procéder à des mesures conjointes dans les fleuves Colorado et San Juan. Quels que
soient les thèmes abordés au cours de la réunion, la tenue de celle-ci ne suppose en
aucune manière que les travaux à la charge du Costa Rica doivent faire l’objet d’une
mission conjointe.
A partir de 10 heures, que la réunion ait eu lieu ou non, la délégation
costa-ricienne naviguera jusqu’au site du «caño oriental» où elle commencera les
travaux prévus à cette occasion, à savoir une inspection de l’état actuel du caño
compte tenu de la hausse du débit du fleuve San Juan.»
13. Le Nicaragua a répondu par la lettre MRE/DM-AJ/482/12/14 en date du
15 décembre 2014, qui figure sous la pièce jointe no 7 du présent rapport. Dans celle-ci, il nie avoir
retardé et empêché les travaux de fermeture du caño oriental. Il accepte la date et l’heure
proposées par le Costa Rica pour la réunion, mais ajoute que celui-ci sera tenu de se conformer aux
dispositions du décret no 79-2009 pour pouvoir emprunter le fleuve en vue de procéder à la
fermeture du caño oriental, et que la vérification du respect, par le Costa Rica, desdites dispositions
constituera le premier point de l’ordre du jour proposé pour la réunion. Le Nicaragua laisse
également entendre, à travers cet ordre du jour, qu’il devra pouvoir vérifier que les mesures devant
être prises par le Costa Rica pour fermer le caño satisfont aux prévisions de l’ordonnance rendue
par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013.
14. Cette tentative du Nicaragua visant à contraindre le Costa Rica à se conformer au
décret no 79-2009 est inacceptable. Ainsi que la Cour le sait, le Costa Rica n’a pas laissé de
protester contre ce décret depuis son adoption en septembre 2009, celui-ci étant contraire à ses
droits de navigation et à l’arrêt rendu par la Cour le 13 juillet 2009 en l’affaire du Différend relatif
à des droits de navigation et des droits connexes (Costa Rica c. Nicaragua)2. Le protocole conclu
entre les deux pays dans le cadre de l’échange de lettres de septembre l’a été en tenant compte de
l’existence de divergences entre les Parties quant à la licéité de ce décret, et dans le but précis de
faciliter l’accès du Costa Rica au caño oriental par le fleuve San Juan afin de permettre l’exécution
de l’ordonnance en indication de mesures conservatoires rendue par la Cour le 22 novembre 2013,
sans préjudice des positions juridiques respectives des deux Etats. Par conséquent, l’insistance
nouvelle du Nicaragua tendant à ce que le Costa Rica se conforme au décret no 79-2009 afin de
pouvoir emprunter le fleuve San Juan et, ainsi, fermer le caño est non seulement inutile mais
manifestement contraire à la lettre, à l’esprit et à la logique du protocole convenu entre le deux
Etats.
2 Ce point est développé dans les écritures du Costa Rica en l’affaire relative à la Construction d’une route au
Costa Rica le long du fleuve San Juan (Nicaragua c. Costa Rica) ; voir, par exemple, CMCR, par. 2.5 à 2.8.
- 115 -
15. L’insinuation du Nicaragua selon laquelle celui-ci devrait pouvoir vérifier la conformité
des mesures envisagées pour fermer le caño à l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre est
tout aussi inacceptable pour le Costa Rica. L’ordonnance du 22 novembre 2013 est claire à cet
égard : le Costa Rica doit consulter le Secrétariat de la convention de Ramsar, informer
préalablement le Nicaragua et éviter de porter atteinte de quelque façon que ce soit au
fleuve San Juan, autant d’obligations auxquelles il s’est strictement conformé.
16. Le 16 décembre, le Costa Rica a répondu au Nicaragua par la lettre DM-AM-0826-14,
qui figure sous la pièce jointe no 8 du présent rapport. Par cette lettre, le Costa Rica fait savoir qu’il
rejette les deux points susmentionnés et confirme, sur cette base, sa participation à la réunion
prévue le 17 décembre «afin d’examiner exclusivement les questions relatives à la navigation».
17. Le 17 décembre, la réunion s’est tenue au poste de l’armée nicaraguayenne de Delta.
Alors que la réunion était censée être d’ordre technique, l’imposante délégation nicaraguayenne
comprenait les vice-ministres des affaires étrangères et de l’environnement, les responsables
juridiques du ministère des affaires étrangères et de l’armée, ainsi que de nombreux hauts gradés.
La délégation costa-ricienne était uniquement constituée d’agents du MINAE, accompagnés d’un
représentant du ministère des affaires étrangères du Costa Rica. Le déroulement de cette réunion
est relaté dans le compte rendu dont le texte intégral figure sous la pièce jointe no 9. Il ressort de
celui-ci que la délégation nicaraguayenne a insisté d’emblée pour que la vérification du respect par
les navires costa-riciens des dispositions du décret no 079-2009 constitue le premier point de l’ordre
du jour de la réunion. La délégation du Nicaragua a notamment affirmé que le décret no 79-2009
était conforme à l’arrêt rendu par la Cour le 13 juillet 2009, que les travaux prévus par le
Costa Rica étaient mal conçus, que le Secrétariat de la convention de Ramsar n’avait pas approuvé
les mesures qu’il était envisagé de prendre pour fermer le caño et que, le Nicaragua n’étant pas
d’accord avec les travaux projetés par le Costa Rica, il ne pouvait «autoriser» la mission de
reconnaissance prévue ce jour-là, puisqu’il devrait ensuite «autoriser» le Costa Rica à emprunter le
fleuve pour fermer le caño. La délégation costa-ricienne a répondu que le Costa Rica avait accepté
de participer à la réunion dans la mesure où son seul objet était la coordination de l’accès à la zone,
et non l’examen d’autres questions. Ainsi, la délégation costa-ricienne a été empêchée d’emprunter
le fleuve San Juan pour atteindre le «caño oriental».
18. A la lumière de ces événements, le 18 décembre 2014, le Costa Rica a adressé au
Nicaragua la lettre DM-AM-0832-14, qui figure sous la pièce jointe no 10 du présent rapport. Par
cette lettre, le Costa Rica rappelle que, dans les échanges antérieurs de décembre, il avait
clairement accepté de bonne foi de participer à la réunion afin d’examiner exclusivement les
questions relatives à la navigation. Le Costa Rica déplore que, vu son comportement lors de la
réunion, le Nicaragua semble n’avoir jamais eu l’intention de faciliter la navigation du Costa Rica
afin de lui permettre d’effectuer les travaux nécessaires à la fermeture du caño.
Modification du plan d’action établi par le Costa Rica en vue de la fermeture du «caño
oriental»
19. Les événements exposés ci-dessus ont obligé le Costa Rica à chercher une autre solution
pour acheminer son matériel et ses agents jusqu’à la zone du «caño oriental», sans emprunter le
fleuve San Juan. Dans son troisième rapport, le Costa Rica a expliqué qu’il n’était pas possible de
se rendre dans la zone par voie maritime ou terrestre, compte tenu en particulier du matériel devant
y être transporté3. Le Nicaragua lui barrant l’accès au San Juan, le Costa Rica a dû avoir recours à
la seule autre solution viable, à savoir transporter par hélicoptère son matériel et ses agents jusqu’à
3 Troisième rapport adressé à la Cour par le Costa Rica, 22 août 2014, par. 7.
- 116 -
la zone du caño. Le Gouvernement costa-ricien ne possédant pas d’hélicoptère présentant les
caractéristiques requises pour une telle mission, il a dû lancer les procédures administratives
nécessaires pour en louer un à une personne privée, ce qui pourrait coûter jusqu’à 400 000 dollars
des Etats-Unis. Le plan d’action initial a également dû être modifié afin de prévoir le transport de
sacs plus volumineux par voie aérienne (quelque 380 sacs d’environ 900 kilos chacun). Cette
opération devrait durer entre 45 et 60 jours, à compter de la date de début des travaux.
20. A la suite du lancement de ces procédures administratives, le conseil de la commission
nationale pour la gestion des situations d’urgence a approuvé la demande de financement le
11 février. L’étape suivante est la passation d’un contrat, par appel d’offres, avec une entreprise
qui fournira les services requis. Il faudra quelques semaines pour que toutes les démarches
prescrites par la législation costa-ricienne pertinente soient dûment accomplies.
Nouvelles activités illicites menées par le Nicaragua sur le territoire costa-ricien jouxtant le
fleuve San Juan
21. Dans son quatrième rapport, le Costa Rica faisait état de nouvelles incursions
nicaraguayennes sur le territoire costa-ricien d’Isla Calero, menées dans le but d’abattre des arbres
et d’éliminer la végétation de la rive costa-ricienne du fleuve San Juan  étaient annexées à ce
rapport des photographies montrant des Nicaraguayens exécutant ces travaux ainsi que le bateau
utilisé4. Depuis cette époque ont été prises, au moyen d’un survol effectué le 17 novembre 2014,
des photographies aériennes du poste de l’armée nicaraguayenne de Delta qui montrent clairement
le bateau amarré de ces ressortissants Nicaraguayens venus abattre des arbres en territoire
costa-ricien. L’une de ces photographies, qui figure sous la pièce jointe no 11 du présent rapport,
atteste que le Gouvernement nicaraguayen est responsable de ces nouvelles incursions et des
dommages ainsi causés au territoire costa-ricien et qu’il a, de ce fait, aggravé le différend opposant
les deux Etats.
4 Quatrième rapport adressé à la Cour par le Costa Rica, par. 13 à 22, et son annexe 9.
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Certification
J’ai l’honneur de certifier que les documents suivants, annexés à la présente, sont des copies
exactes et conformes des documents originaux et que leur traduction anglaise établie par le
Costa Rica est exacte.
Bordereaux des pièces jointes
Pièce jointe no 1 Lettre DM-AM-0774-11-14 en date du 2 décembre 2014 adressée au
ministre des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 2 Lettre MRE/DM/677/12/14 en date du 2 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre des affaires
étrangères du Nicaragua.
Pièce jointe no 3 Lettre DM-AM-0789-14 en date du 4 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 4 Costa Rica, ministère de l’environnement et de l’énergie, compte rendu de la
mission du 5 décembre 2014 intitulé «Compte rendu de la notification, par
les agents du Costa Rica, de leur entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer
jusqu’au territoire déclaré litigieux par la Cour internationale de Justice»,
5 décembre 2014.
Pièce jointe no 5 Lettre MRE/DM-AJ/478/12/14 en date du 5 décembre 2014 adressée au
ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre
des affaires étrangères du Nicaragua.
Pièce jointe no 6 Lettre DM-AM-0818-14 en date du 12 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et
des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 7 Lettre MRE/DM-AJ/482/12/14 en date du 15 décembre 2014 adressée au
ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica par le ministre
des affaires étrangères du Nicaragua.
Pièce jointe no 8 Lettre DM-AM-0826-14 en date du 16 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des affaires
étrangères et des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 9 Costa Rica, ministère de l’environnement et de l’énergie, compte rendu de la
réunion tenue avec les autorités nicaraguayennes le 17 décembre 2014,
intitulé «Compte rendu de la réunion tenue le 17 décembre 2014 dans les
locaux du poste de l’armée nicaraguayenne de Delta aux fins de la
notification, par les agents du Costa Rica, de leur entrée sur le fleuve
San Juan pour naviguer jusqu’au territoire d’Isla Portillos déclaré litigieux
par la Cour internationale de Justice en l’affaire Costa Rica c. Nicaragua».
Pièce jointe no 10 Lettre DM-AM-0832-14 en date du 18 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et
des cultes du Costa Rica.
Pièce jointe no 11 Photographie du poste de l’armée nicaraguayenne de Delta, prise le
17 novembre 2014.
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Pièce jointe no 1
Lettre DM-AM-0774-11-14 en date du 2 décembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères
et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
Conformément à la procédure convenue entre nos deux pays par la voie des
lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 et DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014,
en vue d’assurer l’exécution des recommandations figurant dans le rapport de la mission
consultative Ramsar no 77 et sur le fondement de l’ordonnance en indication de mesures
conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013 en l’affaire
relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua), j’ai l’honneur de vous informer par la présente que le Costa Rica a
prévu de mettre en oeuvre la procédure susvisée et de se rendre dans la zone des nouveaux «caños»
en empruntant le fleuve San Juan, à compter du jeudi 4 décembre 2014. Le but de ce déplacement
et des suivants est d’entreprendre les travaux nécessaires à la fermeture du «caño oriental».
A cette fin, un groupe d’agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement
empruntera le fleuve San Juan entre Delta Costa Rica et la zone où se situent les nouveaux caños.
Ce groupe sera composé comme suit :
1) M. Erick Herrera Quesada (administrateur de la réserve naturelle de Barra del Colorado),
capitaine. Pièce d’identité no 7 0135 0102.
2) M. Eduardo Montero Cascante (agent chargé du contrôle technique et de la protection de
l’environnement, réserve naturelle de Barra del Colorado), capitaine. Pièce d’identité
no 1 0962 0784.
3) M. Jesús Nazareth Granados Araya (agent chargé du contrôle technique et de la protection de
l’environnement, réserve naturelle de Barra del Colorado), capitaine. Pièce d’identité
no 3 0279 0052.
4) M. Miguel Araya Montero (ingénieur forestier, responsable de la gestion des ressources
naturelles de la zone de conservation de Tortuguero), coordonnateur de l’inspection des
nouveaux caños. Pièce d’identité no 1 0896 0804.
5) M. José Joaquín Vargas Mora (agent chargé des ressources naturelles, responsable du
programme de gestion de la faune et de la flore), désigné pour fournir un appui technique au
coordonnateur de l’inspection des nouveaux caños. Pièce d’identité no 7 1910 093.
6) Mme Virgita Molina Sánchez (conseillère juridique de la zone de conservation de Tortuguero),
chargée de fournir un appui juridique dans le cadre de la visite de la zone des nouveaux caños.
Pièce d’identité no 7 0117 0380.
Les agents susmentionnés, dûment identifiés par leurs pièces d’identité costa-riciennes,
emprunteront le fleuve autant de fois que nécessaire afin d’acheminer le matériel requis pour le
lancement des travaux liés à la fermeture du «caño oriental», et navigueront à bord de deux
bateaux, à savoir le «Calero», équipé d’un moteur hors-bord de 25 chevaux, et le «Resbaloso»,
équipé d’un moteur de 50 chevaux, appartenant tous deux à la zone de conservation de Tortuguero.
Ces deux embarcations feront halte chaque jour au poste-frontière nicaraguayen de «Delta»
et s’y présenteront aux autorités de votre pays, tant en entrant sur le fleuve qu’en quittant celui-ci.
- 119 -
Comme convenu dans le cadre des lettres échangées par l’intermédiaire de la Cour
internationale de Justice, cette notification est sans préjudice des positions des Parties quant au
droit de navigation sur le San Juan conféré au Costa Rica par le traité Cañas-Jerez du 15 avril 1858,
tel qu’interprété ultérieurement par les voies arbitrale et judiciaire.
Le Costa Rica compte sur le Gouvernement du Nicaragua pour ne pas empêcher cette fois-ci
les agents costa-riciens de naviguer sur le fleuve afin d’assurer la mise en oeuvre de la
recommandation du Secrétariat de la convention de Ramsar, sur le fondement de l’ordonnance
rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 2
Lettre MRE/DM/677/12/14 en date du 2 décembre 2014 adressée
au ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
par le ministre des affaires étrangères du Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre DM-AM-0774-11-14 du 2 décembre 2014.
A cet égard, le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du
Nicaragua tient à rappeler au Gouvernement du Costa Rica que, comme convenu par les deux
Parties (lettres DM-AM-0639-14 du 21 octobre 2014 et MRE/DM-AJ/439/10/14
du 27 octobre 2014), une réunion technique doit avoir lieu avant le début des travaux recommandés
dans le rapport Ramsar no 77 d’août 2014.
Le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
rappelle au Gouvernement costa-ricien que, comme indiqué dans les lettres susmentionnées, le
Nicaragua a proposé expressément que la réunion en question se tienne à Managua. En effet, les
travaux à effectuer nécessitant le passage en territoire nicaraguayen, il est tout à fait naturel que
pareille réunion technique préparatoire y ait également lieu.
En outre, notre gouvernement a souligné l’importance que le Secrétariat de la convention de
Ramsar soit associé à la mise en oeuvre des mesures recommandées dans son rapport no 77, et il
invite le Gouvernement du Costa Rica à établir à cette fin un calendrier de manière conjointe, avec
le concours du Secrétariat.
Enfin, le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
saisit cette occasion pour renouveler à Votre Excellence son invitation à la réunion technique
préparatoire à Managua, entre le 9 et le 11 décembre 2014.
Mon gouvernement tient à réaffirmer sa volonté, déjà exprimée à plusieurs reprises, d’aider
par tous les moyens nécessaires à la mise en oeuvre des mesures recommandées dans le rapport
Ramsar no 77, en se conformant toujours à l’ordonnance en indication de mesures conservatoires
rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013 et sans préjudice des droits
souverains du Nicaragua sur le fleuve San Juan et sur le territoire litigieux, tel que défini par la
Cour dans son ordonnance du 8 mars 2011.
Veuillez agréer, etc.
- 120 -
Pièce jointe no 3
Lettre DM-AM-0789-14 en date du 4 décembre 2014 adressée au ministre
des affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim
des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre MRE/DM/677/12/14 en date du 2 décembre 2014,
qui fait suite à ma lettre DM-AM-0774-11-14 datée du même jour.
Nous ne partageons pas votre interprétation des lettres définissant l’accord auquel le
Costa Rica et le Nicaragua sont parvenus en vue de faciliter la navigation sur le fleuve San Juan et,
ainsi, d’assurer la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le rapport de la mission
consultative Ramsar no 77, sur le fondement de l’ordonnance en indication de mesures
conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013 en l’affaire
relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua). Votre communication renvoie aux lettres DM-AM-0639-14
du 21 octobre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica) et MRE/DM-AJ/439/10/14
du 27 octobre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua), qui ne portent pas sur le sujet dont il
est question ici.
De fait, l’accord relatif à la fermeture du «caño oriental» a été formalisé par la voie des
lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua) et
DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica). Ces lettres ne
font pas mention d’une réunion technique préalable à la tenue de laquelle serait subordonnée la
navigation sur le fleuve des agents costa-riciens chargés d’exécuter les travaux liés à la fermeture
du «caño oriental». Quant à la nécessité, mentionnée dans votre lettre, d’associer le Secrétariat de
la convention de Ramsar à ce processus, je vous rappelle que, depuis le prononcé par la Cour de
son ordonnance du 22 novembre 2013, le Costa Rica a dûment coopéré avec le Secrétariat à l’égard
de l’ensemble des questions liées aux travaux considérés.
Nous ne pouvons donc qu’opposer une fin de non-recevoir à votre lettre. Etant donné que le
Costa Rica s’est conformé au protocole officiellement convenu par les deux Parties, la navigation
prévue le vendredi 5 décembre 2014, dont le Nicaragua a été informé par la
lettre DM-AM-0774-11-14 du 2 décembre dernier, sera maintenue. Le Costa Rica attend du
Nicaragua que celui-ci se conforme pleinement audit accord.
Par ailleurs, pour ce qui est des mesures de débit du fleuve San Juan, la déclaration laissant
entendre dans votre communication qu’un accord aurait été scellé dans le cadre de l’échange
auquel vous faites référence est incorrecte : à ce jour, le Nicaragua n’a pas accepté l’invitation
formulée par le Costa Rica, et n’a pas davantage accepté de procéder à des mesures de débit en des
points donnés des fleuves San Juan et Colorado.
Si le Costa Rica maintient sa proposition tendant à procéder à des mesures conjointes dans
les fleuves Colorado et San Juan, la tenue d’une réunion à cette fin n’a toutefois guère de sens tant
que les Parties ne sont pas parvenues à un accord quant aux sites de mesure. En effet, en l’absence
d’accord sur cet élément essentiel, une réunion technique n’aurait pas grand intérêt. Cet aspect
peut être réglé par la voie d’un simple échange de lettres. Le Costa Rica, par sa lettre
DM-AM-0672 du 28 octobre 2014, a accepté les sites de mesure proposés par le Nicaragua. Si le
Nicaragua accepte les sites proposés par le Costa Rica, les conditions essentielles à la tenue d’une
réunion seront réunies. J’invite donc Votre Excellence à démontrer la bonne foi du Nicaragua à cet
égard.
Veuillez agréer, etc.
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Pièce jointe no 4
Costa Rica, ministère de l’environnement et de l’énergie, compte rendu de la mission
du 5 décembre 2014 intitulé «Compte rendu de la notification, par les agents du
Costa Rica, de leur entrée sur le fleuve San Juan pour
naviguer jusqu’au territoire déclaré litigieux par la
Cour internationale de Justice», 5 décembre 2014
[Original espagnol non reproduit]
A douze heures et quarante minutes le 5 décembre 2014, à Delta Costa Rica, dans le village
de San Antonio (district de Llanuras del Gaspar, canton de Sarapiquí, province de Heredia), nous
débutons le compte rendu de la notification de notre entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer
jusqu’au territoire d’Isla Portillos, déclaré litigieux, et y débuter les travaux de fermeture du caño
oriental, en application de l’ordonnance en indication de nouvelles mesures conservatoires que la
Cour internationale de Justice a rendue le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à
Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
8 h 20 : Les responsables costa-riciens de l’environnement chargés d’entreprendre les
travaux de fermeture du caño oriental arrivent au poste-frontière de Delta Costa Rica, et entendent
le bruit d’une drague à proximité.
8 h 30 : Nous commençons à charger les sacs de sable à bord du «Calero».
8 h 45 : Nous partons en direction du poste-frontière de Delta Nicaragua à bord du
«Resbaloso», commandé par le capitaine Erick Herrera Quesada (pièce d’identité no 7-135-102),
et du «Calero», commandé par le capitaine Jesús Nazareth Granados Araya (pièce
d’identité no 3-279-052), en compagnie des agents chargés de la protection de l’environnement
suivants : M. Miguel Araya Montero (pièce d’identité no 1-896-804), M. José Joaquín Vargas Mora
(pièce d’identité no 7-191-093) et Mme Virgita Molina Sánchez (pièce d’identité no 7-117-380).
8 h 55 : Arrivée au poste-frontière de Delta Nicaragua. En nous voyant approcher sur le
fleuve, trois membres de l’armée nicaraguayenne viennent à notre rencontre sur le quai. L’un
d’entre eux porte une arme sur la poitrine, un autre en uniforme nous prend en photo et un
troisième vient à notre rencontre. Ils gardent toutefois leurs distances. L’un d’eux, qui semble être
le commandant, vient directement nous aider à amarrer nos bateaux. Il ne se présente pas mais son
uniforme indique que son nom de famille est «Jirón». Je débarque du Calero, tandis que les autres
passagers attendent dans les bateaux. Je les informe clairement de la raison de ma présence et des
autres passagers : nous sommes des agents chargés de la protection de l’environnement et nous
nous rendons sur le territoire litigieux pour y commencer les travaux de fermeture du caño oriental,
conformément à la procédure convenue entre nos gouvernements respectifs dans le cadre des
lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 signée par le ministre nicaraguayen
M. Samuel Santos et DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014 signée par le ministre costa-ricien
M. Manuel González.
9 heures : Je demande ensuite à la personne en uniforme dénommée Jirón s’il est le
commandant, et il répond par l’affirmative. Il m’invite à entrer dans les locaux qui servent de
bureau de l’immigration. Alors que nous nous rendons dans le bureau, un responsable de
l’immigration se présente et demande à voir ma pièce d’identité ainsi que celle de mes collègues.
Comme indiqué précédemment, je remets les pièces d’identité demandées et un exemplaire de la
lettre DM-AM-0774-14 du 2 décembre 2014 signée par le ministre costa-ricien
M. Manuel González, par laquelle celui-ci informe son homologue nicaraguayen de notre
déplacement de ce jour et lui communique la liste des agents composant notre délégation, ainsi que
le nom des bateaux et leurs caractéristiques. L’homme qui prenait des photographies nous suit à
- 122 -
l’intérieur et continue de me prendre en photo alors que nous sommes assis. Il ne se présente pas
mais son uniforme indique que son nom de famille est «González».
9 h 5 : Après avoir consulté les documents que je lui ai remis, le commandant Jirón déclare
qu’il est impossible de nous laisser entrer car il n’a pas reçu d’ordre en ce sens et que le ministre ou
le vice-ministre des affaires étrangères doit délivrer l’autorisation nécessaire et adresser au bureau
de l’immigration et au poste de contrôle une note à cet effet. Il déclare que ses services doivent
recevoir des instructions. J’appelle son attention sur les lettres échangées par les ministres des
affaires étrangères des deux pays, et lui fais savoir que le Costa Rica s’est conformé aux exigences
du Nicaragua en informant préalablement celui-ci de ce déplacement ainsi qu’en précisant le nom
des agents et des bateaux concernés. Toutefois, il insiste sur le fait qu’il ne peut nous laisser passer
s’il ne dispose pas d’instructions en ce sens. Je lui demande le nom de l’agent de l’immigration et
il me répond qu’il s’agit de M. William Borges.
9 h 10 : Le commandant Jirón m’indique que, alors que nous discutons, il en réfère à ses
supérieurs à San Carlos de Nicaragua. Il se lève pour vérifier ce que donnent ces prétendus appels.
En attendant, l’agent de l’immigration M. William Borges et le soldat en uniforme M. González
établissent une liste complète des membres de notre délégation. Afin de savoir par quel moyen le
poste reçoit ses informations, je demande à M. Borges s’ils ont accès à Internet, et celui-ci me
répond que le bureau de l’immigration y a accès. Toujours en attendant, je remarque qu’on ne voit
plus les arbres abattus observés lors de la visite du mois de novembre. Depuis le bureau dans
lequel je me trouve, je vois trois dragues ; l’une d’elles n’a pas cessé de fonctionner pendant toute
la durée de notre présence et les deux autres étaient à l’arrêt. Je constate que l’une des dragues à
l’arrêt est amarrée devant le poste-frontière de Delta Nicaragua et qu’il s’agit de celle que nous
avions vue à l’oeuvre en novembre sur la rive droite du fleuve San Juan, en territoire costa-ricien.
9 h 20 : Le commandant Jirón indique qu’il a déjà consulté ses supérieurs et que personne ne
sait rien. Lorsque je lui demande qui est son supérieur, il refuse de me donner son nom et précise
seulement que celui-ci se trouve à San Carlos. Là encore, il déclare avoir besoin d’instructions
pour nous laisser passer, qu’une lettre du ministre des affaires étrangères est nécessaire, qu’ils
doivent avoir été avertis au préalable et que, avant notre arrivée, nous aurions dû nous assurer
qu’ils avaient bien reçu l’autorisation voulue. Il ajoute que la procédure serait plus simple si nous
avions un attaché militaire. Je lui réponds que le Costa Rica ne demande pas l’autorisation de
naviguer puisque nous y avons déjà été autorisés par la Cour internationale de Justice, et que nous
sommes précisément là pour les informer de notre entrée. Le commandant Jirón le reconnaît et
concède que nous n’avons pas à demander l’autorisation de naviguer mais que, pour ces questions
d’ordre gouvernemental, le bureau de l’immigration du poste-frontalier devait être informé afin de
pouvoir contrôler les bateaux, qui doivent disposer d’une autorisation du ministère des affaires
étrangères du Nicaragua.
9 h 30 : M. William Borges, l’agent de l’immigration du Nicaragua, déclare que personne
n’est informé de notre présence et que, par conséquent, ils ne nous autorisent pas à entrer. Il me
rend l’ensemble des pièces d’identité et badges de nos agents. J’entends toujours la drague
fonctionner à ce moment-là.
9 h 35 : Nous retournons au poste de police de Delta Costa Rica.
9 h 45 : Nous arrivons au poste de police de Delta Costa Rica. Nous décidons de dresser
notre compte rendu dans les bureaux de la zone de conservation de Tortuguero en raison des
conditions météorologiques, qui rendent le trajet du retour difficile.
13 h 50 : Je n’ai rien d’autre à déclarer. J’achève le présent compte rendu et, à cette fin, y
appose ma signature et mon cachet, en qualité de conseillère juridique de la zone de conservation
de Tortuguero.
(Signé) Virgita MOLINA SÁNCHEZ.
- 123 -
Pièce jointe no 5
Lettre MRE/DM-AJ/478/12/14 en date du 5 décembre 2014 adressée
au ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
par le ministre des affaires étrangères du Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre DM-AM-789-14 du 4 décembre 2014, par laquelle
vous nous informiez de votre divergence d’opinion quant à l’accord conclu entre nos Etats au sujet
de la mise en oeuvre des recommandations figurant dans le rapport Ramsar no 77.
S’il est vrai que les lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre et DM-AM-0574-14 du
22 septembre 2014 ne font état d’aucune réunion, la tenue de celle-ci avait toutefois été convenue
par les responsables ayant pris part aux échanges antérieurs. Tel est l’esprit dans lequel le
Nicaragua avait rédigé sa lettre en date du 19 septembre pour préciser les modalités générales de la
visite envisagée, qui était et demeure subordonnée à la tenue préalable d’une réunion, certains
détails supplémentaires restant à régler.
Le 21 octobre 2014, le Costa Rica a adressé au Nicaragua la lettre DM-AM-0639-14 dans
laquelle il faisait également référence aux recommandations figurant dans le rapport Ramsar no 77,
et à laquelle le Nicaragua a répondu le 3 novembre 2014 par la lettre MRE/DM-AJ/448/11/14. Il
ressort clairement de cet échange que les deux Parties nourrissent des divergences profondes quant
au contenu dudit rapport. Cela étant, dans cette même lettre, le Nicaragua réaffirme sa volonté
d’organiser une réunion «afin de décider des modalités concrètes d’organisation des activités
préconisées», c’est-à-dire des mesures prévues dans le rapport Ramsar no 77 que le Costa Rica
entend mettre en oeuvre. Les deux Parties ont ensuite poursuivi leurs échanges au sujet de cette
réunion technique.
Ainsi qu’il peut être constaté, il a été fait état et convenu de la nécessité d’une réunion
technique dès le début des discussions informelles et toutes les lettres échangées font référence aux
recommandations figurant dans le rapport Ramsar no 77.
Dans ces circonstances, le Nicaragua propose que l’expédition costa-ricienne soit
reprogrammée au 8 ou 9 décembre et cette occasion, saisie pour organiser une réunion technique
sur place, soit au poste nicaraguayen de Delta, auquel les bateaux costa-riciens doivent se
présenter, soit en un lieu situé à proximité.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 6
Lettre DM-AM-0818-14 en date du 12 décembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes
du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre MRE/DM-AJ/478/12/14 du 5 décembre 2014, qui
fait suite à ma lettre DM-AM-0789-14 du 4 décembre 2014.
Le Costa Rica réaffirme la position exprimée dans ladite lettre, à savoir que l’accord conclu
entre nos deux Etats se limite strictement à ce qui a été convenu dans le cadre des
lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du 19 septembre 2014 (adressée au Costa Rica par le Nicaragua) et
- 124 -
DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014 (adressée au Nicaragua par le Costa Rica).
Par conséquent, mon gouvernement rejette l’interprétation faite par le Nicaragua de prétendus
accords informels et des recommandations formulées par le Secrétariat de la convention de Ramsar.
Le Costa Rica déplore la position du Nicaragua, lequel a largement retardé et entravé
l’exécution des travaux de fermeture du «caño oriental» qui, selon l’ordonnance en indication de
mesures conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice le 22 novembre 2013, sont
essentiels pour empêcher qu’un préjudice irréparable voit le jour. Outre l’épisode du 12 novembre,
le Nicaragua a de nouveau empêché la navigation costa-ricienne plus récemment, le 5 décembre,
alors même que, dans les deux cas, le Costa Rica s’était pleinement conformé aux conditions
formellement convenues par les deux pays. Ces refus d’entrée n’ont aucune justification valable.
Nonobstant ce qui précède, afin de parer à toute tentative ultérieure du Nicaragua visant à
justifier son refus de laisser naviguer sur le fleuve les agents costa-riciens chargés de procéder à la
fermeture du caño, et sans préjudice de sa position juridique, le Costa Rica informe votre
gouvernement qu’il est disposé à tenir une réunion, au poste de l’armée nicaraguayenne de Delta,
le 17 décembre de 9 à 10 heures. Ce faisant, le Costa Rica précise que ladite réunion n’entre dans
le cadre ni du protocole conclu entre les deux Etats concernant la navigation aux fins de la
fermeture du caño, ni de la proposition, initialement formulée par mon pays, de procéder à des
mesures conjointes dans les fleuves Colorado et San Juan. Quels que soient les thèmes abordés au
cours de la réunion, la tenue de celle-ci ne suppose en aucune manière que les travaux à la charge
du Costa Rica doivent faire l’objet d’une mission conjointe.
A partir de 10 heures, que la réunion ait eu lieu ou non, la délégation costa-ricienne
naviguera jusqu’au site du «caño oriental» où elle commencera les travaux prévus à cette occasion,
à savoir une inspection de l’état actuel du caño compte tenu de la hausse du débit du fleuve
San Juan.
Voici la liste des agents gouvernementaux qui navigueront entre Delta Costa Rica et la zone
des nouveaux caños :
1) M. Erick Herrera Quesada (administrateur de la réserve naturelle de Barra del Colorado),
capitaine. Pièce d’identité no 701350102.
2) M. Miguel Aguilar Badilla (technicien chargé du contrôle et de la protection
de l’environnement, réserve naturelle de Barra del Colorado), capitaine en second. Pièce
d’identité no 109180911.
3) M. Miguel Araya Montero (ingénieur forestier, responsable de la gestion des ressources
naturelles de la zone de conservation de Tortuguero), coordonnateur de l’inspection des
nouveaux caños. Pièce d’identité no 108960804.
4) M. Olman Mena Valverde (ingénieur forestier, responsable du programme de gestion de la
faune et de la flore, zone de conservation de Tortuguero), chargé de fournir un appui technique
au coordonnateur de l’inspection des nouveaux caños. Pièce d’identité no 110410656.
5) Mme Virgita Molina Sánchez (conseillère juridique de la zone de conservation de Tortuguero),
chargée de fournir un appui juridique aux fins de l’entrée dans la zone des nouveaux caños.
Pièce d’identité no 701170380.
- 125 -
Les agents gouvernementaux susmentionnés, dûment identifiés par leurs pièces d’identité
costa-riciennes, navigueront à bord de deux bateaux, à savoir le «Calero», équipé d’un moteur
hors-bord de 25 chevaux, et le «Resbaloso», équipé d’un moteur de 50 chevaux, appartenant tous
deux à la zone de conservation de Tortuguero.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 7
Lettre MRE/DM-AJ/482/12/14 en date du 15 décembre 2014 adressée
au ministre des affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
par le ministre des affaires étrangères du Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre DM-AM-018-14 en date du 12 décembre 2014,
reçue le 15 décembre de la même année par l’intermédiaire de notre ambassade au Costa Rica.
A cet égard et au nom du Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale, je rejette
catégoriquement votre allégation selon laquelle mon pays aurait, sans justification, «largement
retardé et entravé l’exécution des travaux de fermeture du «caño oriental»».
Premièrement, la tenue d’une réunion avant l’exécution des travaux dans la zone dite du
«caño oriental» a été convenue dans le cadre d’un échange de lettres que le Nicaragua peut
aisément présenter et qui est également en possession de votre gouvernement. Deuxièmement, cet
accord portait sur l’exécution de travaux de remise en état et non sur des visites d’inspection,
lesquelles ont déjà été effectuées.
Par ailleurs, le Nicaragua déplore l’interprétation erronée faite par le Costa Rica du rapport
de la mission consultative Ramsar no 77 et réaffirme la position exprimée dans sa
lettre MRE/DM-AJ/448/11/14, à savoir que les mesures doivent être exécutées conformément audit
rapport et dans les limites fixées par la Cour dans son ordonnance.
Néanmoins, bien que le Nicaragua considère que les travaux envisagés sont inutiles et
injustifiés, et afin de démontrer qu’il n’en «retarde» ou «empêche» l’exécution d’aucune façon,
mon gouvernement accepte la nouvelle date à laquelle vous demandez, dans la lettre
susmentionnée, que la réunion technique préalable ait lieu.
A cet égard, le Nicaragua rappelle que, pour être en mesure de procéder à la navigation visée
dans ses lettres, le Costa Rica doit satisfaire aux dispositions du décret no 79-2009, dont la teneur
lui a été dûment notifiée.
Dans un esprit de coopération, afin de permettre au Costa Rica de se conformer aux
obligations qui lui ont été conférées par la Cour dans son ordonnance du 22 novembre 2013, mon
gouvernement lance la procédure prévue par le décret no 79-2009 afin que le Costa Rica puisse
naviguer sur le fleuve San Juan entre le poste de Delta et le «caño oriental» et, ainsi, vérifier l’état
actuel du caño, comme il est indiqué dans votre lettre.
A cette occasion, en gage de notre volonté d’aider le Costa Rica et bien que, dans votre lettre
susmentionnée, vous ne demandiez pas formellement les autorisations nécessaires, le Nicaragua
prend note du nom des bateaux et des agents gouvernementaux qui emprunteront le fleuve le
17 décembre et souhaiterait connaître la durée estimée de cette mission de reconnaissance, afin de
s’assurer de sa compatibilité avec les horaires établis dans le décret pertinent.
- 126 -
Le Nicaragua fera en sorte que les agents costa-riciens soient escortés et protégés par des
agents nicaraguayens.
En outre, au nom de mon gouvernement, je vous informe de notre accord quant à l’heure
d’ouverture de la réunion avec les agents costa-riciens le 17 décembre 2014 dans les locaux du
poste militaire de Delta et j’estime nécessaire, avant le début de la mission de reconnaissance, que
les deux Parties s’entendent sur les aspects ou points ci-après de l’ordre du jour :
1. Accueil par le Nicaragua et présentation de la délégation nicaraguayenne.
2. Vérification du respect des dispositions établies dans le décret no 79-2009 en matière de
navigation.
3. Coordination de la navigation sur le fleuve San Juan afin d’assurer la bonne exécution de la
mission.
4. Présentation de chacune des mesures devant être prises par le Costa Rica afin de s’assurer de sa
conformité avec l’ordonnance rendue par la Cour internationale de Justice et de son innocuité
pour le fleuve San Juan de Nicaragua.
5. Autres points que le Costa Rica souhaiterait aborder.
6. Signature du compte rendu de la réunion.
Le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de la République du Nicaragua
rappelle au Gouvernement du Costa Rica qu’un accord sur les points susmentionnés est nécessaire.
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 8
Lettre DM-AM-0826-14 en date du 16 décembre 2014 adressée au ministre des
affaires étrangères du Nicaragua par le ministre par intérim des
affaires étrangères et des cultes du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
Me référant à votre lettre MRE/DM-AJ/482/12/14 en date du 15 décembre 2014 et reçue ce
jour, je vous confirme que les agents costa-riciens se présenteront à l’heure et à l’endroit convenus.
Néanmoins, le Costa Rica n’est pas d’accord avec certains nouveaux points dont le
Nicaragua propose l’examen.
Dans des lettres antérieures, mon pays a clairement exposé sa position concernant les travaux
de fermeture du caño que le Nicaragua a construit dans une zone faisant l’objet de deux
ordonnances en indication de mesures conservatoires rendues par la Cour internationale de Justice.
Point n’est donc besoin de revenir sur la question.
La condition à laquelle le Nicaragua subordonne à présent l’exécution, par le Costa Rica, des
travaux de fermeture du caño exigés par l’ordonnance de la Cour internationale de Justice du
22 novembre 2013, à savoir le respect des dispositions du décret illicite no 79-2009, va à l’encontre
de l’arrêt rendu par la Cour le 13 juillet 2009 et est donc rejetée par le Costa Rica, ainsi que le
Nicaragua en a été informé.
- 127 -
Par ailleurs, je rappelle à Votre Excellence que, au sujet de la fermeture des caños, la Cour a
indiqué la mesure suivante :
«Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et
préalablement informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures
appropriées au sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de telles mesures seront
nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement
du territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque
façon que ce soit au fleuve San Juan».
Ainsi, les mesures prises par le Costa Rica à cet égard ne sont pas soumises à l’approbation
du Nicaragua, la Cour n’ayant formulé aucune exigence en ce sens.
Par conséquent, le Costa Rica rejette les points 2 et 4 que le Nicaragua propose d’inscrire à
l’ordre du jour de la réunion. Notre délégation participera néanmoins à celle-ci afin d’examiner
exclusivement les questions relatives à la navigation, sans aborder les sujets susmentionnés. Je
vous informe que la délégation costa-ricienne dont la composition était indiquée dans ma lettre du
12 décembre 2014 sera accompagnée par M. Ricardo Otárola Pacheco, agent du gouvernement
(pièce d’identité no 1-726-598).
Veuillez agréer, etc.
Pièce jointe no 9
Costa Rica, ministère de l’environnement et de l’énergie, compte rendu de la réunion tenue
avec les autorités nicaraguayennes le 17 décembre 2014, intitulé «Compte rendu de
la réunion tenue le 17 décembre 2014 dans les locaux du poste de l’armée
nicaraguayenne de Delta aux fins de la notification, par les agents du
Costa Rica, de leur entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer
jusqu’au territoire d’Isla Portillos déclaré litigieux par
la Cour internationale de Justice en l’affaire
Costa Rica c. Nicaragua
[Original espagnol non reproduit]
A quatorze heures le dix-sept décembre de l’année 2014, à Delta Costa Rica, village de
San Antonio (district de Llanuras del Gaspar, canton de Sarapiquí, province de Heredia), nous
débutons le compte rendu de la réunion tenue au poste de l’armée nicaraguayenne aux fins de
notifier au Nicaragua notre entrée sur le fleuve San Juan pour naviguer jusqu’au territoire
d’Isla Portillos, déclaré litigieux par la Cour internationale de Justice, et y exécuter les travaux de
fermeture du «caño» oriental, en application de l’ordonnance en indication de nouvelles mesures
conservatoires que la Cour a rendue le 22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités
menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
8 h 38 : Les responsables costa-riciens de l’environnement chargés d’entreprendre les
travaux de fermeture du «caño» oriental, accompagnés de M. Ricardo Otárola Pacheco, agent du
ministère des affaires étrangères et des cultes, arrivent au poste-frontière de Delta Costa Rica.
9 h 5 : Le trajet vers le poste-frontière de Delta Nicaragua est effectué à bord du «Calero»,
commandé par le capitaine Erick Herrera Quesada (pièce d’identité no 7-135-102), accompagné des
agents chargés de la protection de l’environnement suivants : M. Miguel Araya Montero
(pièce d’identité no 1-896-804), M. Olman Mena Valverde (pièce d’identité no 1-1041-656),
M. Miguel Aguilar Badilla (pièce d’identité no 1-918-911), Mme Virgita Molina Sánchez
- 128 -
(pièce d’identité no 7-117-380) et M. Ricardo Otárola Pacheco, agent du ministère des
affaires étrangères et des cultes (pièce d’identité no 1-726-598).
9 h 10 : Arrivée au poste-frontière de Delta Nicaragua. Plusieurs membres de l’armée
nicaraguayenne, qui observaient notre arrivée par le fleuve, sortent et nous attendent sur le quai.
Certains prennent des photos. Le commandant «Jirón» sort directement pour nous accueillir et
propose de nous aider à amarrer notre bateau. Nous débarquons et sommes dirigés vers le bureau
de l’immigration.
9 h 15 : Alors que nous nous rendons dans le bureau, M. William Borges, responsable de
l’immigration du Nicaragua, se présente et demande à voir ma pièce d’identité ainsi que celle de
mes collègues. Je lui remets la lettre DM-AM-0818-14 du 12 décembre 2014 signée par
M. Manuel González, ministre des affaires étrangères du Costa Rica, par laquelle celui-ci informe
son homologue nicaraguayen de notre déplacement de ce jour et lui communique la liste des agents
composant notre délégation, ainsi que le nom de notre bateau et ses caractéristiques. La réunion
étant sur le point de commencer, nos pièces d’identité ne sont finalement pas demandées.
9 h 18 : Une fois dans le bureau de l’immigration, nous sommes accueillis par les membres
de la délégation nicaraguayenne, qui ne portent pas d’éléments permettant de les identifier.
M. César Vega, vice-ministre des affaires étrangères, nous les présente : il s’agit de
M. Roberto Araquistaín, vice-ministre de l’environnement et des ressources naturelles ; du colonel
Walner Molina, conseiller juridique de l’armée nicaraguayenne ; de M. Álvaro Rivas, chef du
détachement militaire ; de M. Lester Quintero, directeur de l’autorité portuaire nationale (EPN) ; de
S. Exc. M. l’ambassadeur Julio Saborío, directeur juridique du ministère des affaires étrangères du
Nicaragua ; d’un officier public prénommé Carolina (pas de nom de famille enregistré) et de
M. Silvio Meza.
9 h 21 : La délégation costa-ricienne, composée de MM. Erick Herrera Quesada,
Miguel Araya Montero, Olman Mena Valverde, Miguel Aguilar Badilla, Mme Virgita Molina
Sánchez et M. Ricardo Otárola Pacheco, se présente formellement.
9 h 22 : La réunion est officiellement ouverte et s’engage entre les deux parties un échange
de vues dont les grandes lignes sont relatées ci-après. Il convient de préciser que le compte rendu
des interventions de chaque participant a été établi à partir de notes manuscrites prises pendant la
réunion et que, de ce fait, il s’agit d’un compte rendu des idées générales exprimées lors de chaque
intervention, et non d’une transcription exacte des propos tenus.
M. Ricardo Otárola : Merci pour votre accueil.
M. le vice-ministre César Vega demande l’approbation de l’ordre du jour établi, dont un
exemplaire nous est remis.
M. Ricardo Otárola indique que le Costa Rica a fait connaître sa réponse par la
lettre DM-AM-0826-14, et a rejeté les points 2 et 4.
M. le vice-ministre César Vega demande la vérification du respect des dispositions du
décret no 79-2009 au motif que celle-ci est essentielle au regard du droit nicaraguayen, et qu’ils ont
non seulement le droit mais aussi le devoir d’y procéder.
M. Ricardo Otárola déclare que si la délégation nicaraguayenne souhaite procéder à une
vérification du respect des dispositions du décret no 79-2009, la délégation costa-ricienne ne peut
- 129 -
l’en empêcher, mais ajoute que, du point de vue du Costa Rica, le décret en question est illicite car
il va à l’encontre de l’arrêt rendu en 2009 par la Cour internationale de Justice.
M. le vice-ministre César Vega s’étonne de ce que le Costa Rica se permette de formuler
une appréciation sur une loi nicaraguayenne, et surtout de la déclarer illicite.
M. Ricardo Otárola précise que le décret en question est illicite du point de vue du droit
international.
M. le vice-ministre César Vega demande à S. Exc. M. l’ambassadeur Julio Saborio de
rappeler les termes de l’arrêt de la Cour.
M. l’ambassadeur Julio Saborio cite le paragraphe 85 de l’arrêt rendu par la Cour en 2009
et indique que, selon cet arrêt, le Nicaragua a le pouvoir de réglementer la navigation.
Le Costa Rica jouit d’un droit de navigation et le Nicaragua, d’un droit de réglementation.
M. Ricardo Otárola relève qu’il n’y a pas lieu de s’arrêter sur la question puisqu’aucun
accord ne pourra être trouvé.
M. le vice-ministre César Vega craint qu’une vérification du respect des dispositions du
décret no 79-2009 ne fasse apparaître que l’embarcation du Costa Rica n’est pas conforme et donc
que la délégation costa-ricienne ne peut emprunter le fleuve.
M. Ricardo Otárola indique que la délégation costa-ricienne ne peut empêcher la délégation
nicaraguayenne de procéder à une telle vérification, mais qu’il s’agit en l’occurrence de mener une
mission de reconnaissance pour apprécier l’état du fleuve, afin de pouvoir y naviguer et exécuter
les travaux de fermeture du «caño».
M. le colonel Molina indique qu’il n’accepte pas que le décret soit remis en question et
déclaré contraire au droit international, que le Nicaragua ne dispose pas d’informations claires sur
la manière dont le Costa Rica entend effectuer ces travaux et que son souci est d’assurer une
navigation sûre, les embarcations risquant de heurter des branches ou de chavirer.
M. le vice-ministre César Vega répète qu’aucun gouvernement ne peut remettre en question
la législation nicaraguayenne, que le Nicaragua jouit d’une «juridiction souveraine» sur le fleuve
tandis que le Costa Rica, lui, est titulaire d’un droit de navigation limité, que le respect du décret
est donc nécessaire pour assurer la sécurité de la navigation et que, par ailleurs, le Nicaragua est
tenu de prendre soin du fleuve, qui fait partie de son patrimoine.
M. le colonel Molina déclare que le décret n’est pas discriminatoire à l’encontre du
Costa Rica.
M. le vice-ministre Roberto Araquistaín fait part de ses inquiétudes quant aux mesures
pouvant être prises pour la fermeture du «caño». Le principal objectif du Costa Rica consiste selon
lui à barrer le fleuve en érigeant des digues au moyen de sacs de sable et de gravier, ce qui ne
- 130 -
relève pas de l’ingénierie environnementale. Il estime que des études hydrologiques et
géomorphologiques doivent être menées, ainsi que des études sur la végétation, des
éclaircissements pouvant permettre de mettre au point une solution plus appropriée qu’un
empilement de sacs. Le Nicaragua souhaite apporter son aide à cet égard, car il dispose d’études de
la zone. Il considère que la proposition du Secrétariat de la convention de Ramsar est positive
puisqu’il en ressort que des études doivent être menées en vue de restaurer l’environnement, ce qui
pourrait nécessiter des ouvrages plus solides que de simples digues. Le Nicaragua dispose de
matériaux et le Costa Rica n’a donc pas besoin d’en apporter.
M. le vice-ministre César Vega demande à ce que le Costa Rica et le Nicaragua examinent
conjointement la documentation car il n’est fait référence nulle part à une «fermeture» ; il est
question de «mesures» à prendre pour éviter qu’un préjudice soit causé.
M. le colonel Molina déclare qu’une fermeture ne peut être ordonnée que par la Cour, dont
l’ordonnance ne prescrit rien de tel.
M. Ricardo Otárola précise que la réunion vise à coordonner l’accès à la zone et non à
demander l’autorisation de naviguer, pas plus qu’à examiner les mesures envisagées par le
Costa Rica. A l’heure actuelle, le niveau des eaux du fleuve est plus élevé et des études indiquent
que, en pareil cas, il existe un risque accru de voir s’établir une liaison entre le «caño» et la mer,
d’où la nécessité de procéder, comme l’ont recommandé les experts du Secrétariat de la convention
de Ramsar, à une fermeture préventive afin d’éviter qu’un préjudice irréparable ait lieu.
M. le vice-ministre Roberto Araquistaín ajoute que telle est la raison pour laquelle il faut
connaître la dynamique du fleuve afin d’éviter une crue et une rupture de la digue que le Costa Rica
entend construire pour fermer le «caño». La démarche du Costa Rica lui semble très hâtive et il
craint que les digues ne servent à rien, d’où la nécessité de trouver une solution plus efficace.
Il relève que la baie était plus vaste à l’époque des études effectuées par le général Alexander et
qu’il convient donc de trouver une solution plus structurée, intégrant davantage d’ingénierie.
M. Ricardo Otárola indique qu’il sera fait part au Gouvernement du Costa Rica des
préoccupations exprimées par la délégation nicaraguayenne. Toutefois, il est évident que la
délégation costa-ricienne a actuellement une mission à mener à bien et qu’il vaut donc mieux s’en
tenir aux points à l’ordre du jour. Il demande à ses interlocuteurs s’il est possible d’avancer sur ces
questions.
M. le vice-ministre César Vega déclare que l’avant-dernière lettre du Nicaragua faisait
référence à une coopération entre les deux pays et que ses préoccupations portent sur le point 4 de
l’ordre du jour, qui est particulièrement important puisque la Cour a indiqué dans son ordonnance
que des mesures devaient être prises, sans faire mention d’une «fermeture», ce qui est très différent.
M. le colonel Molina déclare avoir constaté dans la matinée que les eaux du fleuve étaient
calmes : le «caño» est dégagé et le courant n’y pénètre pas, le lieu est intact et il n’y pas de
précipitations dans la zone, ni de pollution dans le caño.
M. le vice-ministre César Vega indique que, selon lui, aucun dommage ne risque d’être
causé à l’environnement et qu’il importe de noter qu’aucun dommage n’a été à déplorer en un an.
- 131 -
Mme Virgita Molina expose brièvement en quoi cette mission de reconnaissance est
nécessaire et précise que, si le Nicaragua se préoccupe réellement des travaux et des dommages
éventuels, il devrait lui sembler d’autant plus nécessaire de laisser les agents chargés de
l’environnement naviguer.
M. le vice-ministre César Vega précise qu’il ne souhaite pas faire de l’obstruction, mais
constate que les parties sont en désaccord.
M. le colonel Molina déclare qu’il n’est pas possible d’autoriser la navigation pour une
mission d’inspection en faisant abstraction des travaux de fermeture, car le Costa Rica devra
ensuite à nouveau emprunter le fleuve San Juan pour exécuter lesdits travaux ; or le Nicaragua est
opposé à ceux-ci.
M. Ricardo Otárola répond que la fermeture n’est pas négociable et que l’inspection du site
par la délégation chargée de la protection de l’environnement est nécessaire.
M. le vice-ministre Roberto Araquistaín déclare que le Nicaragua est opposé à la décision
de fermer le «caño», étant donné que le Secrétariat de la convention de Ramsar n’a pas ordonné la
construction de structures et que, par conséquent, des études doivent être réalisées. Il précise que,
étant particulièrement attaché au respect du principe de précaution, le Nicaragua demande donc la
réalisation d’études supplémentaires car il ne saurait accepter une solution adoptée «a priori», sans
être étayée par des études. Il précise en outre que, dans la zone, les eaux ne s’écoulent pas en
surface mais uniquement de façon souterraine.
M. le vice-ministre César Vega ajoute que la situation que le Costa Rica entend apprécier
ne peut l’être que par un survol du site.
M. Ricardo Otárola déclare que le Costa Rica veut vérifier l’état actuel du site et précise
que la Cour a été informée des mesures envisagées, de sorte que ces dernières ne sont pas
négociables.
M. le vice-ministre Roberto Araquistaín fait valoir que ces mesures n’ont pas été portées à
la connaissance du Nicaragua, que même si l’approbation de celui-ci n’était pas nécessaire, la
teneur aurait dû lui en être exposée, ce qui n’a toujours pas été fait à ce jour.
M. Ricardo Otárola précise que, la Cour tenant les Parties informées, le Costa Rica sait que
les mesures envisagées ont été portées à la connaissance du Nicaragua, celui-ci ayant déposé un
rapport en réponse au rapport adressé à la Cour par le Costa Rica. M. Otárola remet alors une
copie du texte exposant le projet.
M. le vice-ministre Roberto Araquistaín demande à ce que le document soit communiqué
par les voies officielles. Il précise en outre que, selon le Nicaragua, les mesures ne sont pas
appropriées au regard des recommandations du Secrétariat de la convention de Ramsar ou des
ordonnances de la Cour, de sorte qu’il n’est pas question d’envisager une fermeture ; il s’agit là de
points qui doivent faire l’objet d’un accord entre le Nicaragua et le Costa Rica.
- 132 -
M. Ricardo Otárola répond que l’ordonnance de la Cour ne fait pas obligation aux deux
Etats de s’entendre sur ces questions. Il prie donc ses interlocuteurs de lui indiquer si la délégation
est autorisée à entrer. Il précise que le Costa Rica a accepté de participer à la réunion de bonne foi,
afin d’informer le Nicaragua des modalités pratiques de la navigation, et non pour s’engager dans
des négociations de cette nature.
M. le vice-ministre César Vega déclare que le Costa Rica entend manifestement procéder à
une «fermeture», que la situation serait différente s’il ne s’agissait que d’une mission
d’observation, mais que celle qui est envisagée ne peut être menée en empruntant le fleuve, lequel
fait partie du territoire nicaraguayen. Il ajoute que le Nicaragua dressera un procès-verbal de la
réunion précisant que celle-ci s’est déroulée dans un esprit fraternel.
10 h 5 : Fin de la réunion.
10 h 30 : Nous revenons au poste de police de Delta Costa Rica. Le compte rendu est établi
dans les bureaux de la zone de conservation de Tortuguero.
14 heures : Je n’ai rien d’autre à déclarer. J’achève le présent compte rendu et, à cette fin, y
appose ma signature et mon cachet, en qualité de conseillère juridique de la zone de conservation
de Tortuguero.
(Signé) Virgita MOLINA SÁNCHEZ.
Pièce jointe no 10
Lettre DM-AM-0832-14 en date du 18 décembre 2014 adressée au ministre des affaires
étrangères du Nicaragua par le ministre des affaires étrangères et des cultes
du Costa Rica
[Original espagnol non reproduit]
Hier, comme nous vous l’avions annoncé en temps utile, la délégation costa-ricienne dont la
composition était précisée dans la lettre DM-AM-0818-14 du 15 décembre 2014 s’est présentée au
poste de l’armée nicaraguayenne de Delta afin de participer à la réunion proposée par votre
gouvernement dans sa lettre MRE/DM-AJ/478/12/14 du 5 décembre dernier. Par cette lettre, le
Nicaragua proposait que «l’expédition costa-ricienne soit reprogrammée au 8 ou 9 décembre et
cette occasion, saisie pour organiser une réunion technique sur place». Par conséquent,
conformément aux termes de votre lettre, il était entendu que le Nicaragua ne ferait alors pas
objection à ce que des agents costa-riciens naviguent sur le fleuve San Juan en vue d’exécuter des
travaux liés à la fermeture du «caño oriental», sur la base de l’accord exprimé par nos deux pays à
la Cour internationale de Justice par la voie des lettres MRE/DM-AJ/414/09/14 du
19 septembre 2014 et DM-AM-0574-14 du 22 septembre 2014. Sur le fondement de cette
prémisse, le Costa Rica a accepté de bonne foi de participer à la réunion, bien qu’il n’eût jamais été
convenu que la navigation de ses agents serait subordonnée à la tenue de réunions préalables.
Mon gouvernement déplore l’attitude dont a fait preuve le Nicaragua hier. Pour la troisième
fois, la délégation costa-ricienne a été empêchée d’emprunter le fleuve San Juan pour procéder à
des travaux en rapport avec la fermeture du caño oriental, conformément à l’ordonnance en
indication de mesures conservatoires du 22 novembre 2013 et à la recommandation du Secrétariat
de la convention de Ramsar.
Il convient en outre de noter qu’au moins deux vice-ministres nicaraguayens et de très
nombreux militaires et représentants du ministère des affaires étrangères du Nicaragua étaient
- 133 -
présents, alors qu’il s’agissait d’une réunion technique censée porter sur des aspects purement
logistiques. Le Costa Rica regrette profondément que le Nicaragua ait abusé de sa bonne foi afin
d’exposer, inutilement et longuement, une position juridique dont il savait déjà qu’elle était
inacceptable pour mon pays, et qui n’avait absolument rien à voir avec l’accord auquel nos deux
pays étaient parvenus en vue de faciliter la navigation sur le fleuve San Juan des agents
costa-riciens chargés de la fermeture du «caño oriental».
Il est donc évident, Votre Excellence, que le Nicaragua n’a jamais eu l’intention de faciliter
ladite navigation, ce qui est regrettable. Partant, le Costa Rica tient à déclarer formellement que,
compte tenu de l’impossibilité d’avoir accès au «caño oriental» par le fleuve, le Nicaragua portera
l’entière responsabilité de tout dommage susceptible de se faire jour dans cette zone.
Veuillez agréer, etc.
- 134 -
Pièce jointe no 11
Photographie du poste de l’armée nicaraguayenne de Delta,
prise le 17 novembre 2014
___________
- 135 -
ANNEXE 30
LETTRE ECRPB-046-2015 EN DATE DU 30 MARS 2015 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. SERGIO UGALDE,
COAGENT DU COSTA RICA
J’ai l’honneur de me référer à l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013 en
l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua).
Le Costa Rica souhaite informer la Cour que les travaux liés à la fermeture du caño oriental
devraient débuter cette semaine. Ainsi que le Costa Rica l’a exposé dans son cinquième rapport
concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires, présenté le 20 février 2015 sous le
couvert de sa lettre ECRPB-020-2015 datée du même jour, le Nicaragua l’a, très récemment encore
(le 17 décembre 2014), empêché de naviguer sur le fleuve San Juan pour effectuer ces travaux et
ce, au mépris de l’accord conclu entre les Parties.
En conséquence, le Costa Rica procédera à la fermeture du caño par voie aérienne, en
affrétant un hélicoptère commercial. Il souligne qu’il s’agit d’une opération extrêmement complexe
et onéreuse qui a exigé une préparation minutieuse, compte tenu de considérations liées à la
météorologie et à la sécurité. Ces travaux, qui seront menés et supervisés par des agents
costa-riciens chargés de la protection de l’environnement, devraient durer quelque six semaines,
sous réserve des considérations susmentionnées.
Conformément à l’ordonnance rendue par la Cour le 22 novembre 2013, le Costa Rica a
consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et tient celui-ci informé, ainsi que le
Gouvernement nicaraguayen.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 136 -
ANNEXE 31
RAPPORT DU COSTA RICA EN DATE DU 22 MAI 2015 CONCERNANT LA MISE EN OEUVRE
DES MESURES CONSERVATOIRES, TRANSMIS SOUS LE COUVERT DE LA
LETTRE ECRPB-080-2015
Lettre ECRPB-080-2015 en date du 22 mai 2015 adressée à M. Philippe Couvreur,
greffier de la Cour internationale de Justice, par M. S. Ugalde,
coagent du Costa Rica
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013,
le Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de présenter son sixième rapport
trimestriel relatif à la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour.
Le Costa Rica tiendra la Cour informée de la suite des événements.
Veuillez agréer, etc.
Rapport en date du 22 mai 2015 concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue le 22 novembre 2013
en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a, par la présente,
l’honneur d’informer la Cour de la manière dont il assure la mise en oeuvre des mesures
conservatoires y indiquées.
Rappel du contexte
2. Dans son ordonnance du 22 novembre 2013, la Cour a indiqué les mesures conservatoires
libellées suivante :
«La Cour,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1) Réaffirme les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du 8 mars 2011 ;
2) Indique à titre provisoire les mesures conservatoires suivantes :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- 137 -
E) Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et préalablement informé
le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures appropriées au sujet des deux nouveaux
caños, dès lors que de telles mesures seront nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable
soit causé à l’environnement du territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter
atteinte de quelque façon que ce soit au fleuve San Juan ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3) A l’unanimité,
Décide que les Parties devront l’informer, tous les trois mois, de la manière dont elles
assurent la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées ci-dessus.»
Fermeture du «caño» oriental par le Costa Rica
3. Ainsi qu’a exposé dans son cinquième rapport concernant la mise en oeuvre des mesures
conservatoire, soumis le 20 février 2015 sous le couvert de la lettre ECRPB-020-2015, le
Costa Rica avait prévu, conformément au rapport de la mission consultative Ramsar no 77,
d’envoyer des agents chargés de la protection de l’environnement sur le territoire litigieux afin
qu’ils construisent une digue pour fermer le caño oriental. Il avait également indiqué dans ce
même rapport avoir l’intention d’effectuer ces travaux à l’aide d’un hélicoptère civil, loué à cette
fin par le Gouvernement costa-ricien. Les travaux sur le caño oriental sont à présent achevés et ont
été réalisés de la manière dont avait précédemment été informée la Cour (lettre ECRPB-090-2014).
4. Le 30 mars 2015, le Costa Rica a informé la Cour (lettre ECRPB-046-2015), le Nicaragua
et le Secrétariat de la convention de Ramsar que les travaux allaient commencer. Ils ont donc été
réalisés du 31 mars au 6 avril 2015. Le Costa Rica a informé la Cour de leur achèvement le
8 avril 2015 (lettre ECRPB-054-2015).
5. Des agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement se rendront peut-être
sur le territoire litigieux en temps utile afin de vérifier l’état des travaux réalisés et d’apprécier si
d’éventuels aménagements ou autres opérations sont nécessaires pour éviter qu’un préjudice
irréparable soit causé à l’environnement de ce territoire. Si tel était le cas, il en informerait
préalablement la Cour et Nicaragua, conformément aux prescriptions de l’ordonnance de 2013.
___________
- 138 -
ANNEXE 32
LETTRE ECRPB-098-2015 EN DATE DU 16 JUILLET 2015 ADRESSÉE À M. PHILIPPE COUVREUR,
GREFFIER DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE, PAR M. SERGIO UGALDE,
COAGENT DU COSTA RICA
J’ai l’honneur de me référer à l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), et à la lettre ECRPB-097-2015 en date du
15 juillet 2015 adressée à la Cour internationale de Justice par le Costa Rica.
La lettre contient une erreur : elle indique que 210 sacs de sable, pesant chacun 30 kg ont été
utilisés pour boucher le caño oriental. En réalité, ce sont 111 sacs de 900 kg chacun qui ont servi à
combler le caño.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 139 -
ANNEXE 33
RAPPORT DU COSTA RICA EN DATE DU 21 AOÛT 2015 CONCERNANT LA MISE EN OEUVRE DES
MESURES CONSERVATOIRES, TRANSMIS SOUS LE COUVERT DE LA
LETTRE ECRPB-111-2015
Lettre ECRPB-111-2015 en date du 21 août 2015 adressée à M. Philippe Couvreur,
greffier de la Cour internationale de Justice, par M. S. Ugalde,
coagent du Costa Rica
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013, le
Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de présenter son septième rapport
trimestriel relatif à la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour.
Le Costa Rica tiendra la Cour informée de tout élément nouveau.
Veuillez agréer, etc.
Rapport en date du 21 août 2015 concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua
dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue par la Cour le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a,
par la présente, l’honneur d’informer la Cour internationale de Justice de la manière dont il assure
la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées.
Rappel du contexte
2. Dans son ordonnance du 22 novembre 2013, la Cour a indiqué les mesures conservatoires
suivantes :
«La Cour,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1) Réaffirme les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du
8 mars 2011 ;
2) Indique à titre provisoire les mesures conservatoires suivantes :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- 140 -
 E) Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et
préalablement informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des
mesures appropriées au sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de telles
mesures seront nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit
causé à l’environnement du territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica
évitera de porter atteinte de quelque façon que ce soit au fleuve San Juan ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3) A l’unanimité,
Décide que les Parties devront l’informer, tous les trois mois, de la manière dont
elles assurent la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées ci-dessus.»
Surveillance aérienne de l’efficacité des travaux réalisés pour fermer le caño oriental
3. Ainsi qu’il en a préalablement informé le Nicaragua, le Secrétariat de la convention de
Ramsar et la Cour, le Costa Rica a effectué, en juin et juillet 2015, des survols du territoire litigieux
afin d’évaluer l’efficacité des travaux qu’il a menés en avril pour éviter qu’un préjudice irréparable
soit causé à l’environnement de ce territoire. Ces travaux visaient notamment à fermer le caño
oriental, artificiellement construit par le Nicaragua au cours de la présente procédure.
4. Ces survols ont eu lieu les 9 juin et 8 juillet 2015. A aucune de ces dates, l’hélicoptère
civil loué à cette fin par le Costa Rica ne s’est posé en territoire litigieux. Lors des survols, les
agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement ont pu s’assurer de l’efficacité des
travaux, malgré le niveau élevé des eaux du fleuve San Juan à cet endroit en cette saison.
5. Les agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement continueront
d’effectuer des contrôles périodiques, y compris, si besoin est, en se rendant sur le territoire
litigieux afin de vérifier l’état des travaux sur le terrain et d’évaluer la nécessité de prendre d’autres
mesures pour éviter qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement de ce territoire. Le
Costa Rica informera préalablement la Cour, le Secrétariat de la convention de Ramsar et le
Nicaragua de ces visites, conformément aux prescriptions de l’ordonnance de 2013.
___________
- 141 -
ANNEXE 34
RAPPORT DU COSTA RICA EN DATE DU 20 NOVEMBRE 2015 CONCERNANT LA
MISE EN OEUVRE DES MESURES CONSERVATOIRES, TRANSMIS SOUS LE
COUVERT DE LA LETTRE ECRPB-137-2015
Lettre ECRPB-0137-2015 en date du 20 novembre 2015 adressée à M. Philippe Couvreur,
greffier de la Cour internationale de Justice, par M. S. Ugalde,
coagent du Costa Rica
J’ai l’honneur de me référer aux ordonnances rendues par la Cour le 8 mars 2011 et le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance du 22 novembre 2013, le
Gouvernement de la République du Costa Rica a l’honneur de communiquer ci-joint son rapport
concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées par la Cour.
Veuillez agréer, etc.
Huitième rapport concernant la mise en oeuvre des mesures conservatoires
indiquées en l’affaire relative à Certaines activités menées
par le Nicaragua dans la région frontalière
(Costa Rica c. Nicaragua)
1. Conformément au point 3) du paragraphe 59 de l’ordonnance rendue par la Cour le
22 novembre 2013 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua), le Gouvernement de la République du Costa Rica a
l’honneur d’informer la Cour internationale de Justice de la manière dont il assure la mise en oeuvre
des mesures conservatoires indiquées par celle-ci.
Rappel du contexte
2. Dans son ordonnance du 22 novembre 2013, la Cour a indiqué les mesures conservatoires
suivantes :
«La Cour,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1) Réaffirme les mesures conservatoires indiquées dans son ordonnance du
8 mars 2011 ;
2) Indique à titre provisoire les mesures conservatoires suivantes :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
E) Après avoir consulté le Secrétariat de la convention de Ramsar et
préalablement informé le Nicaragua, le Costa Rica pourra prendre des mesures
appropriées au sujet des deux nouveaux caños, dès lors que de telles mesures seront
nécessaires pour empêcher qu’un préjudice irréparable soit causé à l’environnement
- 142 -
du territoire litigieux ; ce faisant, le Costa Rica évitera de porter atteinte de quelque
façon que ce soit au fleuve San Juan ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3) A l’unanimité,
Décide que les Parties devront l’informer, tous les trois mois, de la manière dont
elles assurent la mise en oeuvre des mesures conservatoires indiquées ci-dessus.»
Surveillance aérienne de l’efficacité des travaux réalisés
pour fermer le caño oriental
3. Ainsi qu’il en a préalablement informé le Nicaragua, le Secrétariat de la convention de
Ramsar et la Cour, le Costa Rica a effectué, au mois d’octobre 2015, un survol du territoire
litigieux afin d’évaluer l’efficacité des travaux qu’il y avait menés en avril pour éviter qu’un
préjudice irréparable soit causé à l’environnement de ce territoire. Ces travaux visaient notamment
à fermer le caño oriental, artificiellement construit par le Nicaragua au cours de la présente
procédure.
4. Ce survol a eu lieu le 3 octobre 2015. L’hélicoptère civil loué à cette fin par le Costa Rica
ne s’est pas posé en territoire litigieux. Lors du survol, les agents costa-riciens chargés de la
protection de l’environnement ont pu s’assurer de l’efficacité des travaux, malgré le niveau élevé
des eaux du fleuve San Juan à cet endroit cette année.
5. Les agents costa-riciens chargés de la protection de l’environnement continueront
d’effectuer des contrôles périodiques, y compris, si besoin est, en se rendant sur le territoire
litigieux. Le Costa Rica informera préalablement la Cour, le Secrétariat de la convention de
Ramsar et le Nicaragua de ces visites, conformément aux prescriptions de l’ordonnance de 2013.
6. Il est par ailleurs rappelé que, par une lettre datée du 1er septembre 2015
(ref. HOL-EMB-0146), le Nicaragua a informé la Cour de la manière dont il mettait lui-même en
oeuvre les mesures conservatoires. Le Costa Rica tient à souligner le caractère tardif de cette
communication, transmise après le délai de trois mois prescrit par la Cour dans son ordonnance
de 2013, retard qui constitue en soi une violation de ladite ordonnance.
___________
- 143 -
ANNEXE 35
LETTRE ECRPB-043-16 EN DATE DU 7 JUIN 2016 ADRESSÉE À M. CARLOS ARGÜELLO,
AGENT DU NICARAGUA, PAR M. SERGIO UGALDE, COAGENT DU COSTA RICA
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice le
16 décembre 2015 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua).
Le dispositif de cet arrêt (paragraphe 229) se lit comme suit :
«[La Cour]
5)
a) A l’unanimité,
Dit que le Nicaragua a l’obligation d’indemniser le Costa Rica à raison des
dommages matériels qu’il lui a causés par les activités illicites auxquelles il s’est livré
sur le territoire costa-ricien ;
b) A l’unanimité,
Décide que, au cas où les Parties ne pourraient se mettre d’accord à ce sujet
dans un délai de 12 mois à compter de la date du présent arrêt, elle procédera, à la
demande de l’une des Parties, au règlement de la question de l’indemnisation due au
Costa Rica, et réserve à cet effet la suite de la procédure en l’affaire relative à
Certaines activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica
c. Nicaragua) ;»
Dans le cadre de l’évaluation des dommages matériels qu’il a subis, mon pays a inclus ceux
causés par le Nicaragua dans la Humedal Caribe Noreste, et en particulier à Isla Portillos. Le
Costa Rica a également calculé le montant des dommages matériels sur la base des dépenses qu’il a
engagées en conséquence directe des activités menées par le Nicaragua dans la région frontalière, y
compris les dépenses découlant d’actions nécessaires pour lui permettre de satisfaire aux
ordonnances de la Cour internationale de Justice relatives à sa demande en indication de mesures
conservatoires.
Le Costa Rica n’a pas inclus dans sa demande d’indemnisation les dépenses afférentes aux
mesures d’ordre général qu’il a dû prendre en réponse à l’occupation de son territoire par le
Nicaragua, notamment celles qui visaient à assurer la sécurité le long de sa frontière. Il n’a pas non
plus tenu compte des frais de procédure engagés dans le cadre de l’affaire portée devant la Cour.
Mon pays estime que l’évaluation des dommages matériels est bien étayée et motivée, en tant
qu’elle résulte directement des activités auxquelles s’est livré le Nicaragua sur le territoire
costa-ricien.
Après avoir examiné de manière approfondie et exhaustive les dépenses engagées par le
Costa Rica, et ayant procédé à l’évaluation des dommages causés à son territoire par le Nicaragua,
je joins à la présente la documentation pertinente qui expose en détail l’appréciation des dommages
matériels, conformément au point 5 du paragraphe 229 de l’arrêt de la Cour. En conséquence, le
montant total de l’indemnité réclamée par le Costa Rica s’établit à 6 723 476,48 dollars des
Etats-Unis (six millions sept cent vingt-trois mille quatre cent soixante-seize dollars et
quarante-huit cents).
- 144 -
La documentation susvisée est fournie dans deux dossiers, intitulés «Evaluation pécuniaire»
des dommages causés au territoire costa-ricien et «Dépenses engagées par le Costa Rica qui
constituent une réparation matérielle», respectivement.
Soucieux de renforcer les relations fraternelles entre nos deux Etats, le Costa Rica n’exigera
pas d’intérêts sur le montant total des dommages matériels indiqué dans ces dossiers si le
Nicaragua accepte de s’acquitter du paiement d’ici le 16 décembre 2016 au plus tard.
En outre, aux fins d’examiner les éventuelles observations ou demandes de précisions du
Nicaragua et d’y répondre, pour autant qu’elles soient légitimes et se rapportent au calcul des
dommages matériels invoqués, les représentants du Costa Rica sont disposés à rencontrer leurs
homologues du Nicaragua les 24 et 25 août 2016. Il est prévu que cette réunion se tienne à
San José selon des modalités pratiques qui seront communiquées au Nicaragua dès qu’il aura
confirmé son souhait d’y participer, ce que nous lui saurions gré de bien vouloir faire d’ici le
15 juillet 2016 au plus tard.
Enfin, je tiens à préciser que mon pays entend sincèrement parvenir à un accord sur cette
question afin de renforcer les relations bilatérales si importantes pour nos deux peuples.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 145 -
ANNEXE 36
LETTRE ECRPB-092-16 EN DATE DU 5 OCTOBRE 2016 ADRESSÉE À M. CARLOS ARGÜELLO,
AGENT DU NICARAGUA, PAR M. SERGIO UGALDE, COAGENT DU COSTA RICA
[Original espagnol non reproduit]
Je me réfère à ma lettre ECRPB-043-16 en date du 7 juin 2016 ayant trait à l’arrêt rendu
le 16 décembre 2015 par la Cour internationale de Justice en l’affaire relative à Certaines activités
menées par le Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua) et contenant une
estimation officielle de l’indemnisation que le Costa Rica juge pertinente, conformément au
point 5) du paragraphe 229 de l’arrêt susmentionné.
Comme vous vous en souviendrez peut-être, la Cour a dit que, «au cas où les Parties ne
pourraient se mettre d’accord à ce sujet dans un délai de 12 mois à compter de la date [de son]
arrêt, elle procédera, à la demande de l’une des Parties, au règlement de la question de
l’indemnisation due au Costa Rica».
En signe de bonne foi, afin de parvenir à un accord dans le délai de 12 mois fixé par la Cour,
le Costa Rica a proposé de tenir une réunion avec le Nicaragua avant la fin du mois d’août 2016. A
ce jour, mon pays n’a pas reçu de réponse de la part du Nicaragua à ce sujet, pas plus qu’il n’a reçu
d’observations ou de questions sur l’estimation de l’indemnisation qu’il lui a transmise
le 7 juin 2016.
Le Costa Rica souligne que le délai de 12 mois pour parvenir à un accord expire
le 16 décembre 2016.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 146 -
ANNEXE 37
LETTRE HOL-EMB-280 EN DATE DU 18 NOVEMBRE 2016 ADRESSÉE À M. SERGIO UGALDE,
COAGENT DU COSTA RICA, PAR M. CARLOS ARGÜELLO, AGENT DU NICARAGUA
[Original espagnol non reproduit]
J’ai l’honneur de me référer à l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice le
16 décembre 2015 en l’affaire relative à Certaines activités menées par le Nicaragua dans la
région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua) ainsi qu’à vos lettres en date du 7 juin 2016
(réf. ECRPB-043-16) et du 5 octobre 2016 (réf. ECRPB-092-16) relatives à la demande
d’indemnisation à raison des dommages subis que le Costa Rica «juge pertinente, conformément au
point 5) du paragraphe 229 de l’arrêt susmentionné».
Le Nicaragua souhaite vous informer qu’il a bien reçu la documentation soumise par le
Costa Rica, composée de deux dossiers intitulés «Evaluation pécuniaire» et «Dépenses engagées
par le Costa Rica qui constituent une réparation matérielle». Ces deux documents font état d’un
montant combiné de 6 723 476,48 dollars devant être versé au titre des dommages causés et des
autres dépenses engagées.
Les documents soumis par le Gouvernement du Costa Rica ont été examinés attentivement
par l’équipe d’experts de la République du Nicaragua, qui a conclu que la majorité des éléments y
indiqués ne pouvaient faire l’objet d’une indemnisation au titre de l’arrêt rendu le
16 décembre 2015 par la Cour internationale de Justice, puisqu’ils ne découlaient pas directement
des activités menées par le Nicaragua sur le territoire litigieux. Ces éléments ne présentent pas le
lien de causalité nécessaire avec les dommages matériels causés par le Nicaragua, tels qu’établis
par la Cour.
Entre autres éléments dépourvus de lien de causalité avec les dommages causés, nous avons
identifié les opérations effectuées par les forces de police, y compris des frontières, dans le cadre de
leurs fonctions quotidiennes habituelles visant à protéger le territoire costa-ricien, ainsi que les
fonctions quotidiennes habituelles du personnel de la zone de conservation de Tortuguero, qui
consistent à assurer la protection générale des zones humides. Cela vaut également pour les
salaires des forces de police, des garde-côtes ou des agents de toute administration publique, ainsi
que pour la construction de postes de police dans des zones éloignées du territoire que la Cour a
qualifié de litigieux.
L’équipe d’experts du Nicaragua considère également que les valeurs attribuées par le
Costa Rica à un certain nombre d’éléments sont exagérées et disproportionnées, celui-ci n’ayant du
reste fourni aucune facture permettant de vérifier le montant de l’un quelconque d’entre eux.
En outre, les experts du Nicaragua ont conclu que les auteurs de l’estimation des dommages
causés à l’environnement, fondée sur le rapport établi par la Fundación Neotrópica, organisme
costa-ricien, attribuent à certains services écologiques des valeurs pécuniaires dont ils ne
démontrent pas la pertinence. A titre d’exemple, le rapport repose sur les valeurs pécuniaires de
tels services dans des écosystèmes présentés comme étant similaires à ceux de la zone à l’examen,
mais il ne contient aucune explication tendant à établir l’existence d’une véritable similitude. Il n’y
est pas davantage précisé de manière adéquate pourquoi une projection sur 50 ans (plutôt qu’une
autre durée) et un taux d’actualisation de 4 % (plutôt qu’une autre valeur) ont été retenus.
Les exemples cités aux paragraphes précédents ne constituent pas les seuls éléments qui,
selon le Nicaragua, ne peuvent donner lieu à indemnisation, que ce soit faute de lien de causalité ou
de motivation suffisante.
- 147 -
Le Nicaragua en conclut que l’évaluation des dommages matériels présentée par le
Costa Rica n’est pas justifiée ou étayée comme il se doit. Notre gouvernement invite par
conséquent le Gouvernement costa-ricien à revoir sa demande d’indemnisation initiale et à
soumettre une nouvelle estimation des dommages matériels qu’il invoque, en joignant à son
prochain rapport tous les documents à l’appui de sa position.
Notre gouvernement tient à préciser qu’il espère sincèrement que nos deux Etats parviennent
à un accord sur cette question afin de renforcer leurs relations bilatérales et la primauté du droit.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 148 -
ANNEXE 38
LETTRE ECRPB-148-16 EN DATE DU 14 DÉCEMBRE 2016 ADRESSÉE À M. CARLOS ARGÜELLO,
AGENT DU NICARAGUA, PAR M. SERGIO UGALDE, COAGENT DU COSTA RICA
(PIÈCES JOINTES OMISES)
J’ai l’honneur de me référer à votre lettre HOL-EMB-280 en date du 18 novembre 2016, en
réponse à mes lettres ECRPB-092-16 du 5 octobre 2016 et ECRPB-043-16 du 7 juin 2016 ayant
trait à l’ordonnance rendue par la Cour en l’affaire relative à Certaines activités menées par le
Nicaragua dans la région frontalière (Costa Rica c. Nicaragua) et concernant l’indemnisation des
dommages due au Costa Rica, conformément au point 5) du paragraphe 229 de l’arrêt rendu
le 16 décembre 2015.
Dans votre réponse, vous laissez entendre que «la majorité des éléments» inventoriés dans
l’évaluation de l’indemnisation dressée par le Costa Rica «ne découl[ent] pas directement des
activités menées par le Nicaragua sur le territoire litigieux» et qu’ils «ne présent[ent] pas le lien de
causalité nécessaire avec les dommages matériels causés par le Nicaragua, tels qu’établis par la
Cour». Le Costa Rica estime que l’intégralité de ces éléments résulte du comportement illicite du
Nicaragua sur le territoire litigieux, qui a généré des dommages matériels pour lui et doivent faire
l’objet d’une indemnisation, conformément aux conclusions tirées dans l’arrêt.
En ce qui concerne les coûts opérationnels du service de surveillance aérienne, du service
national des garde-côtes, de la police des frontières et de la zone de conservation de Tortuguero, les
montants demandés découlent des dépenses exposées par le Costa Rica en rapport direct avec
l’occupation illicite du Nicaragua et l’atteinte portée à son territoire, qui constituent des dommages
matériels. Ils comprennent certains des coûts engagés pour construire et équiper de nouveaux
postes de police à Agua Dulce et Isla Portillos, ainsi que pour construire une station biologique à
Isla Portillos. Le poste de police d’Agua Dulce, puis celui d’Isla Portillos, ont été bâtis pour
assurer la sécurité dans le sud du «territoire litigieux», en conséquence des activités illicites menées
par le Nicaragua dans cette zone. Seuls les salaires des agents ayant dû être affectés à ces postes
sont également inclus.
S’agissant du service de surveillance aérienne, les montants demandés sont aussi liés à
l’occupation, par le Nicaragua, du territoire costa-ricien et à l’atteinte qui a été portée à celui-ci et
concernent uniquement les vols effectués entre les mois d’octobre et de novembre 2010, lorsque le
Nicaragua a commencé ses activités sur le territoire costa-ricien, et en avril 2011, dans le cadre de
la visite effectuée sur le terrain par les techniciens désignés par le Secrétariat de la convention de
Ramsar. Le Costa Rica n’a pas facturé les autres vols qu’il a dû réaliser en lien direct avec les
activités illicites du Nicaragua dans la zone d’Isla Portillos.
Les salaires des agents de la zone de conservation de Tortuguero sont également inclus, car
ceux-ci ont dû accomplir nombre de missions sur le terrain dans cette zone, en particulier pour
évaluer les dommages causés par le Nicaragua, prendre des mesures de protection de
l’environnement et apprécier le processus de reconstitution, autant d’activités qui n’auraient pas été
nécessaires si le territoire costa-ricien n’avait pas été occupé et endommagé par le Nicaragua. En
conséquence, elles ne s’inscrivent nullement dans le cadre des «fonctions quotidiennes habituelles»
de ces organismes, comme vous le prétendez dans votre lettre.
Je me permets de vous rappeler, comme je l’ai indiqué dans ma lettre du 7 juin 2016, que le
Costa Rica n’a pas demandé le remboursement des dépenses découlant d’autres mesures qu’il a dû
adopter en réaction directe à l’occupation nicaraguayenne de son territoire et que l’évaluation des
pertes établie par mon pays est donc modeste.
- 149 -
Vous affirmez que les experts du Nicaragua ont conclu que «les auteurs de l’estimation des
dommages causés à l’environnement, fondée sur le rapport établi par la Fundación Neotrópica,
organisme costa-ricien, [avaient] attribu[é] à certains services écologiques des valeurs pécuniaires
dont ils ne démontrent pas la pertinence». Le Costa Rica relève que cette critique n’est pas
expliquée en détail dans votre lettre et estime que les conclusions de la Fundación Neotrópica sont
étayées de manière adéquate dans son rapport. Néanmoins, en réponse aux questions que vous
soulevez, celle-ci a fourni des «addenda explicatifs» dans lesquels elle expose sa méthodologie de
façon plus circonstanciée et précise notamment :
 pourquoi la valeur pécuniaire des services écologiques dans les écosystèmes de référence est
comparable à celle de l’écosystème du «territoire litigieux» ;
 pourquoi elle a retenu une période de reconstitution de 50 ans, période par ailleurs relativement
modeste ; et
 pourquoi un taux d’actualisation de 4 % est approprié.
Veuillez trouver ci-joint une copie des «addenda explicatifs» de la Fundación Neotrópica.
Dans votre lettre, vous affirmez également que le Costa Rica n’a «fourni aucune facture
permettant de vérifier le montant de l’un quelconque [des éléments inventoriés]». Comme je l’ai
précisé dans ma lettre du 7 juin 2016, le Costa Rica s’est déclaré disposé à apporter tous les
éclaircissements que le Nicaragua pourrait considérer comme nécessaires. Je joins donc à la
présente les éléments de preuve documentaires des dépenses engagées :
1. Zone de conservation de Tortuguero, remise de documents et résumé des dépenses (p. 2) ;
2. Zone de conservation de Tortuguero, comptes rendus de mission (aux fins du calcul des salaires
et des frais de subsistance) (p. 4) ;
3. Zone de conservation de Tortuguero, carburant pour les bateaux utilisés lors des missions de
protection de l’environnement dans la zone d’Isla Portillos (p. 16) ;
4. Zone de conservation de Tortuguero, coûts liés au transport terrestre pour les missions de
protection de l’environnement dans la zone d’Isla Portillos et aux réunions de coordination de
ces missions (p. 18) ;
5. Coûts liés au service des garde-côtes (p. 22) ;
6. Rapport sur les dépenses liées au service des garde-côtes, ventilées en fonction des navires
utilisés (p. 24) ;
7. Rapport sur les salaires du service des garde-côtes (p. 39) ;
8. Rapport sur les coûts du service de surveillance aérienne (p. 41) ;
9. Coûts du service de surveillance aérienne, ventilés en fonction des missions (p. 42) ;
10. Commandes individuelles du service de surveillance aérienne (p. 48) ;
11. Rapport sur les salaires du service de surveillance aérienne (p. 51) ;
12. Plans de vols du service de surveillance aérienne à l’appui des heures de vol déclarées (p. 52) ;
13. Rapport sur les dépenses engagées par les forces publiques pour permettre l’utilisation des
postes d’Agua Dulce et de Santa Teresa (lagune de Los Portillos) (p. 108) ;
- 150 -
14. Factures correspondant à ces dépenses (p. 110) ;
15. Rapport sur les salaires et le nombre d’agents de police des frontières affectés au poste d’Agua
Dulce de 2013 à 2016 (p. 124) ;
16. Rapport sur les salaires et le nombre d’agents des forces publiques affectés au poste de Delta et
d’Agua Dulce, durant la période allant de 2011 à 2013 (p. 131) ;
17. Rapport sur les salaires des agents des forces publiques durant la période allant de 2011 à 2013
(p. 132) ;
18. Rapport établi par le comité chargé des urgences nationales sur les dépenses engagées, y
compris les coûts relatifs à la fermeture du «Caño Este» (p. 133) ;
19. Factures à l’appui des dépenses engagées par le comité chargé des urgences nationales
(p. 136) ;
20. Rapport sur les dépenses engagées par le ministère des affaires étrangères et des cultes pour
l’acquisition des images satellite nécessaires à la surveillance des activités menées par le
Nicaragua sur le territoire costa-ricien (p. 165) ;
21. Factures relatives à l’acquisition d’images satellite (p. 166) ;
22. Rapport sur les dépenses engagées par le ministère des affaires étrangères et des cultes pour
l’acquisition des rapports Unitar/Unosat nécessaires à l’évaluation de l’étendue des dommages
causés par le Nicaragua en 2010 et 2011 (p. 251) ;
23. Factures relatives à l’acquisition des rapports Unitar/Unosat (p. 252).
Comme vous le savez, la Cour a décidé que, «au cas où les Parties ne pourraient se mettre
d’accord à ce sujet dans un délai de 12 mois à compter de la date [de son] arrêt, elle procédera[it], à
la demande de l’une des Parties, au règlement de la question de l’indemnisation due au Costa
Rica». Cela fait près de six mois que le Costa Rica a transmis au Nicaragua son évaluation de
l’indemnisation due, et celui-ci n’a répondu que récemment, en dépit des demandes réitérées de
mon pays à ce sujet. Le Costa Rica réaffirme son espoir sincère que les deux pays parviennent à un
accord sur cette question.
Veuillez agréer, etc.
___________
- 151 -
ANNEXE 39
LETTRE DVA-284-2017 EN DATE DU 21 MARS 2017 ADRESSÉE À M. ALEJANDRO SOLANO,
MINISTRE PAR INTÉRIM DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES CULTES, PAR
MME BERNARDITA MARÍN SALAZAR, VICE-MINISTRE DE LA SÉCURITÉ
[Traduction française établie à partir de la traduction anglaise fournie par le Costa Rica]
[Original espagnol non reproduit]
En réponse à votre demande verbale, permettez-moi de fournir quelques éclaircissements
concernant les données communiquées précédemment :
1. En conséquence de l’invasion d’Isla Portillos par le Nicaragua, le ministère de la sécurité
publique a dû détacher des agents de la force publique, puis de la police des frontières créée en
2011, afin de pourvoir le nouveau poste de la lagune d’Agua Dulce (établi en décembre 2010), à
partir duquel les agents ont ensuite été acheminés, par la route, au nouveau poste établi en
janvier 2012 dans la zone appelée Punta Castilla ou Santa Teresa, près de la lagune de
Los Portillos.
2. Etant donné qu’un certain nombre d’agents affectés au poste de Delta Costa Rica ont par
la suite été transférés et que, jusqu’en octobre 2013, le personnel de la police des frontières n’était
pas recensé séparément, l’ensemble de ces agents  et notamment ceux des secteurs de Delta
Costa Rica et d’Agua Dulce  ont été administrativement comptabilisés avec les effectifs de la
force publique. A partir d’octobre 2013, un fichier indépendant a été établi pour le personnel de la
police des frontières, et les agents affectés à Santa Teresa ont été regroupés avec ceux d’Agua
Dulce, le personnel de ces deux postes provenant d’Agua Dulce.
3. Il convient par ailleurs de relever que, pour la période de 2011 à septembre 2013, nous ne
disposons pas d’informations précises concernant les personnes ayant pris part à cette opération.
Le département des ressources humaines a donc établi une estimation des coûts en partant du
principe que les personnels présents à ce poste étaient des agents (grade le moins élevé), et compte
tenu des salaires moyens par semestre (réévalués) entre mars 2011 et le 29 septembre 2013. Nous
avons retenu le chiffre de 48 agents affectés aux postes d’Agua Dulce et de Santa Teresa.
Le coût estimé des salaires des agents de police ayant participé aux opérations en lien avec
l’invasion nicaraguayenne de mars 2011 à septembre 2013 est donc tel qu’indiqué dans le tableau
ci-dessous :
Année Période Nb. de mois Coût
mensuel
Nb. de
personnes
Montant total
2011 Mars – juin 4 400 425,75 48 76 881 744,00
2011 Juillet – déc. 6 411 614,00 48 118 544 832,00
2012 Janvier – juin 6 420 532,00 48 121 113 216,00
2012 Juillet – déc. 6 431 738,25 48 124 340 616,00
2013 Janvier – juin 6 444 072,25 48 127 892 808,00
2013 Juillet – déc. [6] 458 524,25 48 66 027 492,00
Total [34] 2 566 906,50 634 800 708,00
- 152 -
Charges sociales 125 880 980,40 colons costa-riciens
Primes de Noël 52 878 898,98 colons costa-riciens
Allocations frais de scolarité 51 990 177,99 colons costa-riciens
TOTAL 865 550 765,36 colons costa-riciens
4. Ainsi qu’il est indiqué ci-dessus, à partir d’octobre 2013, le personnel de la police des
frontières affecté aux postes d’Agua Dulce et de Santa Teresa a fait l’objet d’une administration
distincte. Par conséquent, les coûts relatifs à la période courant entre cette date et décembre 2015
s’établissent comme suit :
Récapitulatif global des coûts estimés relatifs au poste d’Agua Dulce pour 2016
Agents de
catégorie II
10 Durée en
mois
27
Salaire de
base (en
colons
costa-riciens)
Risque
(18 %) (en
colons
costa-riciens)
Disponibilité
(25 %) (colons
costa-riciens)
Carrière
dans la
police
(12,5 %) (en
colons
costa-riciens)
Total mensuel
(n colons
costa-riciens)
Total annuel (en
colons
costa-riciens)
Montant total
(en colons
costa-riciens)
338 250,00 60 885,00 84 562,50 42 281,25 5 259 787,50 63 117 450,00 142 014 262,50
Charges
sociales
106 037,32 1 060 373,16 12 724 477,92 28 630 075,32
Primes de
Noël
43 814,03 438 140,30 5 257 683,59 11 829 788,07
Allocation
frais de
scolarité
43 077,66 430 776,60 5 169 319,16 11 630 968,10
Total 7 189 077,56 86 268 930,66 194 105 093,99
Agents de la
catégorie
IFP
36 Durée en
mois
27
Salaire de
base
(en colons
costa-riciens)
Risque
(18 %)
(en colons
costa-riciens)
Disponibilité
(25 %) (colons
costa-riciens)
Carrière
dans la
police
(12,5 %) (en
colons
costa-riciens)
Total mensuel
(en colons
costa-riciens)
Total annuel
(en colons
costa-riciens)
Montant total
(en colons
costa-riciens)
298 500,00 53 730,00 74 625,00 37 312,50 16 710 030,00 200 520 360,00 451 170 810,00
Charges
sociales
93 576,17 3 368 742,05 40 424 904,58 90 956 035,30
Primes de
Noël
38 665,15 1 391 945,50 16 703 345,99 37 582 528,47
Allocation
frais de
scolarité
38 015,32 1 368 551,46 16 422 617,48 36 950 889,34
Total 22 839 269,00 274 071 228,05 616 660 263,11
Total
général
30 028 346,56 360 340 158,71 810 765,357,09
- 153 -
5. Enfin, les chiffres annuels fournis par le ministère de la sécurité publique s’agissant des
effectifs totaux d’agents de police sont les suivants :
Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Effectif 12 603 13 270 14 201 14 701 14 560 14 061
Variation +5 % + 7 % + 4 % - 1 % - 3 %
Il convient de relever que ces chiffres représentent l’ensemble des effectifs du ministère de la
sécurité publique, qui englobe le service de lutte contre les stupéfiants, l’école nationale de police,
les forces publiques, la garde côtière nationale, le service de surveillance aérienne et la police des
frontières.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’informations complémentaires à ce sujet.
Je vous prie d’agréer, etc.
___________

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Volume II - annexes 6 à 39

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