COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
INTRODUCTIVE D'INSTANCE
enregle2juill1984la Cour
DEMANDE EN REVISION ET EN INTERPRÉTATION
l DEL'ARRÊTDU 24 FÉVRIER1982 .
EN L'AFFAIREDU PLATEA L/CONTINENTAL
(TUNISlrE/JAMAHIRIYA AM BE LTBYENNEJ
(TUNISIEc. JAMAHIRIARABE LIBYENNE)
1 INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE
APPLICATION
INSTITUTING PROCEEDINGS
l
filzdon27 July 1984urt
APPLICATIONFOR REVISIONAND INTERPRETATION
OF THE JUDGMENT OF 24 FEBRUARY 1982
IN THE CASE CONCERNINGTHE CONTINENTAL
SHELF (TUNISIA/ LIBYAN ARAB JAMA HIRIYA)
l (TUNISIu.LIBYANARAB JAMAHIRIYA) ," ,,, . ,- . ,' /.- . < , - " > i
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. THEC~NTINENTAL~PHE~~~ p(TUNI~IAILIBYANARAB'JAMAHIRIYAJ
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(TUNISI vL.FBY+N ARAB JAMAHIBIYA)
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> insérer avant) I'annexe-II(<k,apport d'expertise o)le texte suivant, amislorsde la,. .
k .AI i reproduction : 1' .'
L-
.0'+ , " , cLettre du15 ka;s i989.JE M. Rotlberlotr,expert,
v -- ! .- r.lM Lazreg
I-
:
Comme nous en é~ions'c~nvenusdepuis samedi dernier, je vous fais
parvenir c~joint : '. -,
:. ,+ , ii) des photowpiks8dedocuments définissant les permis libyens accordés à
L~.
l..,, * - Elf-AquiXaineen 19@ (no 137)'età Es50en 1955 ;
[W. . b] une phoiocopie,de *ladactylqgraphrc de mon hémoire oc Un cert
k. .>.' - nombre de correctign-&@ertairies;io mntoértéaonrtees)Al'encre
, : rouge;
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cj un càlyueoriginal et des;tiia@sd~certaines sans douteun peu
.- , meilleurs que ceux dont v.>s "dispos$z .
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. A + . .
p.: Un page 35 of.the printed Gérijoii .oftheApplication instituti'ngproceedings , . .
d;A.. i' . the follawingtext, omitiedfir!the saurse 6f printing, should be rqinstated before
..,* m . the words "knnex 1" : , I.
P. ,-
"Letlgrof 15 Maie 1i984 from ~r. Rouberlou .
''. - . ' [O Mr. 'Lnrreg "
,",.? % ,
'ASvn$ersto@ béi\yeeius sin .c.e las; Sut(irday, 1 sénd.yo h erewith :
(a) photocopies of docuientsd<fining the~ibyan permits gtanted to Elf-
..':. . , . Aquitaine in 1968(NQ. ~137a )nd i;o;Essoan ,1.9>5 ; ,
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Ll, ; > < ., .corrections (sbme ipporïang). ha~e b-mnmiaqe i~ red ink ;
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_I .' 1984
Rôle général
no71
LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
DE TUNISIE AU PRÉSIDENT DE LA COUR INTERNATIONALE
DE JUSTICE
Tunis, le 17juillet 1984.
1. A la suite du prononce de l'arrêtdu 24 février1982en l'affairedu Plateau
continen~o(lTun~sielJarnakrriyarabe libyenne),il appartenait aux deux Parties
de se réunir, conformément5 I'artic2edu compromis du 10juin 1977, pour la
miseen application des principes et règlesdu droit international indiquéspar la
Cour pour déterminerla ligne de délimitationde la zone de plateau continental
appartenant B chacun des deux pays et ce aux fins de la conclusion d'un traité
relatia cette matière.
2. Lesdeux Partiessesont effectivement réuniesàplusieursreprisesdepuis le
24 février1982,tant au niveau gouve~nementalqu'à celui des experts. Par di-
versescommunications faites a la Cour par l'uneou l'autred'entreelles,la Cour
a Ctétenue au courant des difficultés rencontréesples Parties pour s'acquit-
ter de
latâche qui leur revenait aux termes de l'article2 du compromis précité.
La Partie tunisiennafait para laPartielibyenne desproblèmesquesoulevait
àsesyeuxl'application del'arrst de 1982.La Partielibyenne, soncôte, s'enest
tenue Al'affirmation répétéqeue I'arretétaitd'une parfaite clarté,qu'il pouvait
ktreappliquésansaucunedifficultéet arefusécatégoriquement,enconséquence,
d'examiner les questions soulevks par la Tunisie.
3. Le Gouvernement tunisien aeffectue toute une sériede démürchesdiplo-
matiqueset a pris l'initiativede plusieurs réunionsen vued'obtenir desautorités
libyennes que celles-ci acceptent au moins l'examende cesquestions. II s'est
heurtéa une fin de non-recevoircatégorique,les autoritéslibyennes s'en tenant
de façon rigideA leur point de vue et ne se declarant disposees qu'aux seuls
contacts permettant de tracer la ligne de délimitation conformémentà leur
propre lecture de l'arrkt.
4. Apres ces diverses tentatives, le Gouvernement tunisien est parveàula
constatation qu'il n'existaitaucune chadeevoir lesautontéslibyennes changer
d'attitude et qu'ainsi toute possibilitéde paraeun accord avait disparu.
En outre, le Gouvernement tunisien a eu connaissance, tout dernièremenr,
d'un fait de naturàexercer une influence décisivetqui. avant le prononcéde
I'arrêi,était inconnude la Cour et de la Tunisie.
5. Enconsidérationde cesdiversélémente stcompte tenu du fait que l'arrt e
la Cour reste encore inappliqu:lus de deux ans aprèsson prononce, malgré les
effortsdep2oyéspar laTunisie, et que cette situation ne saurait seprolonger sans
porter gravement atteinte à I'autoritkde la Cour et aux intde la Tunisie, le
Gouvernement tunisiena l'honneur,en application desarticles 60 et61 du Siatut
et des articles 98, 99 et 100du Reglement, de soumettre ila Cour la présente
requete, dont l'objest précisé dansles conclusions soumises ci-dessous,apres
l'exposedes raisons de fait et de droic qui lesjustifient. 1984
General list
No. 71
THE MINISTRY OF FOREIGN AEFAIRS
OF TUNISIA TO THE PRESIDENT OF THE INTERNATlONAL
COURT OF JUSTICE
[Translation]
Tunis, 17July 1984.
1. Following the delivery of the Judgment of24 February 1482 in the case
conceming the Continenlal Shelf (Tunrsiu/ L~byun A rab JamahIr@aIIthe two
Parties had to meet, in accordance with Articl2 of the Special Agreement of
10June 1977,in order to put into effect the principles and ofinternational
lawindiçated bytheCourt for thedetermination of the linedelimiting thearea of
continental shelf appertaining to each of the two countries, watview to the
conclusion of a treaty in this matter.
2.In fact the two Parties have met on several occasions sinc24 February
1982,both aiGovernment leveland atthe levelofexperts.By various commu-
nications made to the Couri by one Partyor the other, the Court has been kept
informed of the difficulties enciunterby the Parties in discharging their task
undet Article 2 ofthe Special Agreement.
Tunisia informed Libya of the problems which werein its view involved in
impfementing the 1982 Judgment. Libya, for its part, çlung to the repeated
assertion that the Judgmenz was perfectly clear and could be implemented
without any difficully,and has,in consequence,categoricallyrefusetoexamine
the questions raised by Tunisia.
3.The Tunisian Government has engaged in a whole seriesof diplomatic
overtures and initiated several meetings with a view to persuading the Libyan
auihorities at least toagreetoexamine thosequestions. It hasbeen metwith aflat
refusal, with the Libyan authoriiies rigidly clinging to their viewpoint and
declaring themselvesprepared solelyfor cantacts enabling the delimitation line
to he drawn in accordance with their own reading of the Judgment.
4. After these various attempts, the Tunisian Government reached the con-
clusion that therwas no chance ofgetting the Libyan authorititochange their
attitude and that al1 possibilitof reaching an agreement had thus disap-
peared.
Quite recently. furthermorea fact of suchanature as to be a decisivefactor,
which facr was, when theJudgment was given,unknown to the Court and also to
Tunisia, has corne to the knowledge of the Tunisian Government.
5. lnview of these various elements, and having regard to the fact that the
Court'sJudgrnent, over two years after its having been given,has still not been
implemented despite the efforts exerteby Tunisia, and whereas this situation
cannot beprolonged without gravelyaffectingtheauthority of theCourt andthe
interests of Tunisia, the Tunisian Government has the honour, pursuant te
Articies60and 61ofthe Statuteand Articles98,99 and 100ofthe Rulesof Court,
tosubmit to the
Court thepresent Application,the object of whichisexplained in
the subrnissionsset forth below after an account of the grounds of facl and law
which serve to substantiate them. 6.Les difficultésrencontrks par la Tunisie dans l'application de I'arrEtpor-
tent à la fois sur la détermination de la ligne droite constituant la ligne de
délimitationdans lepremier secteur indiquépar laCour et sur I'idenlificationdu
point déteminant le parallkle qui marque le changement d'angle de la ligne de
délimitation dansle second secteur.
Ces deux questions seront successivement examinées dans l'exposéqui suit.
7. Une remarque générale doit, toutefois, êtreconservéeprésenteà l'esprià
propos de cesdeux problèmes.
La Cour avait étéinvitCepar l'article 1 du compromis du 10juin 1977 à
clarifier la methde pratique pour l'application des principes et des règlesde
droit international qu'elleaurait déclaresapplicables, de manikre hpermettre
aux experts des deux pays de délimiterles zones de plateau continental sans
difficultéaucone, et l'arrétdu24 février1982a effectivement indique une telle
méthode pratique.
Ca tâche des experts des deux Parties consistait à mettre en aruvre cette
mtthode pratique de façon a tracer une ligne de délimitation avec toute la
précisionpossible, en utilisantlestechniques lesplus performantes de lagéodésie
marine, dont la prkcisionpeut êtreévaluée aujourd'hui aquelques métres. C'est
en procédant à cette mise en euvre, qui ne pouvait admettre aucune approxi-
mation supbieure aux possibilités techniquesexjstantes, que les experts tuni-
siens ont rencontréles difficultts dont il sera fait étatci-aprèsesont même
heurtésdans lecas du trace de la ligne du premier secteur, comme on le verrà,
une impossibilitéd'appliquer l'arrêtdans son intégralité.
A. La délimi~atio%ndanlsepremier secteur
8. Le premier problèmeà résoudrepar les experts étaitcelui concernant le
point de départ de la ligne de dtlimitation.
Dans sondispositif, I'arret du 24 février 1982 définitce point de départ
comme
<l'intersection de la limitextérieurede lamer territoriale des Parties et
d'unelignedroite tiréedu point frontièrede RasAjdiret passant par lepoint
33" 55'N 12"E, àun anglede 26" environ à l'estdu meridien, correspon-
dant a l'anglede Palimite nord-ouest des concessions pétroliereslibyennes
nosNC 76, 137, NC 41 etNC 53, laquelle est alignéesur la limite sud-est du
permis tunisien dit{Permis complémentaire offshoredu golfe de Gabès a
(21octobre 1966) i)(paragraphe 133C 2 de l'arrkt).
La limite extérieurede la mer territoriale des Parties est connue et ne souléve
aucune difficulté, puisquela Tunisieet la Libyeont toutes deuxétabli la largeur
de leur mer territoriale i12milles.La question àrésoudre - et cellsur laquelle
porte la décisionde la Cour - concerne la definition de la ligne dont I'inter-
section aveccette limtevadéterminerlepoint de départ deladélimitation. Pour
cette raison, nous désigneronscette ligne, dans la suite du présent exposé,ar
l'expression: (ila ligne déterminantei>.
9. La dtfinition de la ligne déterminantepar l'arrêt,dans le passage cite plus
haut, fait appel itrois facteurs distincts.
En effet, la ligne en questioesila ligne droite:
- ({tiréedu point frontièrede Ras Ajdir et passant par le point 33O55'N
12O E, 0 6. Thedifficulties enwuntesed by Tunisia in putiing the Judgment in10effect
concem the determination of the straight line constituting the delimitation line
in the first sector indiçated by the Court, and the identification of the point
determining the parallel which marks the change in the bearing of the delimi-
tation line in the second sector.
Those two questions will now be successivelyexamined.
7. However, one general observation rnust be borne in rnind in relation to
these two problefis.
Article 1of the SpecialAgreement of IOJune 1977had called upon the Court
toclanfy the pracrical method for the application of such pnnciples and rulesof
internationallaw as were declared applicable, so as to enable the experts of
the twocountries to delimit the areasof continental shelf without any difficutty,
and the Judgment of 24 February 1982did in fact indicate such a practical
methoci.
The iaskof thetwo Parties'expertswastoapply this practical method insucha
wayas todraw a delimitation lineaspreciselyaspossible, usingthe most efficieni
marine geodetic techniques,whichnowadays produce resvlts accurate to within
afewyards. 1 twaswhileproceeding to this application, whichcould nQtadmit of
any approximation superior to existing technical possibilities,that the Tunisian
experts encountered the difficulties related below and, in the caseofthe first
sector of the delimitation line, were even faced, as shall be seen, with the
impossibility of iniplementing the Judgment as an integral whole.
A. TheDeIrmiturion in theFirxtSector
8. Thefirstproblem to befacedbythe:experts wasthat ofthe starting-point of
the delimitation line.
In its operative provisions the Judgrnent of 24 February 1982 defines this
starting-point as:
"the point where the outer limit of the territorial sea of the Parties is
intersectedbya straight linedrawn from theland frontier point of RasAjdir
through thepoint 33" 55'N, 12" E,which lineruns ata bearingd approxi-
mately26"east of north, corresponding to the angle followed by the north-
western boundary of Libyan petroleum concessions Nos. NC 75,137,
NC 41 and WC 53, which was aligned on the south-eastern boundary of
Tunisian petroleum concession 'Permiscomplémentaire offshoredu golfe
de Gabès'(21 October 1965)"(Judpent, para. 133,C (2)).
The outer limit of the territorial seaofthe Parties is known and does not give
riseto anydifficulty,sinceTunisiaand Libya haveboth fixedthe breadth of their
territorial sea at 12miles.The questions to be settl-dand the one involved in
the Court'sdecision - concerns thedefinition of thelinewhoseintersection with
rhat lirnitis to determine the stariing-point of the delimitatFor.that reason,
we use the expression "determining line" to designate this line in what fol-
lows.
9. In the above-quoted passage, the Judgment'sdefinition of the determining
line draws on ihree distinct factors, forthe line in question is the straight
line:
- "drawn from the land fsontier point of Ras Ajdir through the point
33O55' N, 12O E," - (ia un angle de 26" environ a l'est du méridien,i>
- scorrespondant ii l'anglede la limite nord-ouest des concessions ptiro-
likreslibyennesnOWC 76,137,NÇ 41 etNC 53,laquelleest alignée sur la
limite sud-est du permis tunisien,dit crPermis complémentaire offshore
du golfe de Gabes a (21 octobre 1966) i}.
10. Il convient,cependant,de releverqueles trois facteursqui viennent d'etre
cités neprésententpas tous les mêmescaractéres.
L'und'entre eux, lesecond,est relativemen!imprécis : c'estcelui selon lequel
lalignedéterminantedoi têtreune lignedroite tirée{iaunanglede 26" environ 9.
CE dernier terme (environ) signifie que ie degrti mentionnt est seulement
approximatif.
Une lectureplus attentive du textemontre d'ailleursquecechiffre n'estdonné
qu'à titre indicatif. Ca Cour estime que l'angle de la limite nord-ouest des
concessions libyennes, alignéesur la limite sud-est du permis tunisien, corres-
pond àun anglede26"environ. Ellefait lamêmeestimationpour lalignetiréedu
point frontiere de Ras Ajdir et passant par le point 33" 55'N 12" E. Dans les
deux cas,il s'agitd'une estimation approximative.
Cette conclusion estconfirméeparles termesdu paragraphe 121 de l'arrêt, ù
la Cour précisebien que son évaluation est sujette revision en affirmant :
a D'après les élémentsdont la Cour dispose, cet angle parair &trede 26" ; 11
appurtiendr~ cependant aux experts des Partiesde le culcuierexactement. (Les
italiques sont de nous.)
11. L'angleexaciqueformera laligneenquestiondépenddonc finalement des
deux autres facteurs mentionnés par la Cour et qui, de leur côté, n'admettent
aucune variation.
En effet, il ne peut étretire qu'une seule droite passant par deux points
déterminés - soit,enI'espèicel,epoint frontiere de Ras Ajdirlepoint 33' 55' N
12" E. D'autre part, les limites des concessions libyennes et du permis tunisien
ont évidemmentétkdéterminées selondes coordonnéesprécisespar les actes
gouvernementaux qui les ont accordes et il suffit de se reporteI ces actes pour
lé5connaître sans risque d'erreur.
Ce sont donc ces deux facteurs qui sont décisifspour déterminerletrace de la
kgne dont !'intersectionaveclalimite extérieurede lamer territoriaie des Parties
marquera le point de départde la ligne de délimitation.
12. 11résulteclairement du textecitéau paragraphe 8ci-dessus (ainsique du
paragraphe 121de IYarr&q t,ui donne une premièredéfinitionde laligne déter-
minante), que ces critèresne sont pas alternatifs, mais cumulatifs. Ils font tous
deux partie intégrantede la définitionde la ligne déterminante donnéepar la
Cour. La ligneque lesexpertsont Atracerafin dedéterminerlepoint dedkpart de
la ligne de derimitation doit donc satisfaire simultanément a ces deux cri-
tères.
13. Dèslors, lesexperts nepeuvent pas considtrer leur iiche comme achevée
aprk s'ktrecontentésde tracer une lignedroite tiréedu point frontière de Ras
Ajdir et passant par tepoint 33'55'N 12' E.Ils ne satisferaient pas itoutes les
spécificationsfigurant dans tedispositif de l'arrêts'ils ne vérifiaientpas que
l'angle de la ligne ainsi tracéecorrespond effectivement à l'angle de la limite
nord-ouest des concessions libyennes, alignéessur la limite sud-est du permis
tunisien. Ce serait, de leur pari, tenir pour non écriteune indication impérüiive
figurant dans l'arrêt,cequi est inadmissible. - "at a bearing of approximately 26" east of north,''
- "corresponding to the angle:followed by the north-western boundary of
Libyan petroleum concessions Nos, NC 76, 137, NC 41 and NC 53,
whichwas alignedon the south-eastern houndary of Tunisinn petroleum
concession 'Permis complémentaire offshore du golfe de Gabès' (21
October 1966)".
10. It should be pointed out, however, that these three factors are no! al1
similar in characteristics,
Orieof ihem, the second, is relativelyimprecise, narnely the requirement ihat
thedetermining linebe a straight linedrawn "at abearingofapproximately 26"".
The term "approximately" signifiesthat the degreementioned isnot givenas an
exact bearing.
Furthemore: amore carefulperusalof the texi showsthat this figureismerely
given asa roughguide.TheCourt considers that theangle formedby aligniag the
north-western boundary of the Libyan concessions on the south-eastern bound-
ary oftheTunisian concessioncorresponds to an approximate beanng of 26". It
makes the same calculation in respect of the line drawn from the land Êron~ier
point ofRas Ajdir through thepoint located at 33"55' N 12' E. In both cases,it
is an approximate estimüte.
This conclusion isconfirmed by the terms of paragraph 121of the Judgment,
where the Court makes it clear that its calculation is subject to revisionby
stating : "On the information availableio the Court, that angle appears to be
26" ;irwzIIhowever,befor theexpertsofthePcrnzes todetermine 11wilhexactness."
(Ernphasis added.)
11.Theexact bearingof the line in question will,therefore, finally depend on
the other two factors mentioned by the Court, which do not admit of any
variation.
For, on the one hand, only one straight line can be drawn through two
specified points : in this case, the frontier point Ras Ajdir and ihe point
33" 55' N 12' E. On the other hand, the boundaries of the Libyan concessions
and the Tunisian permit were of course definedin terrnsof precise CO-ordinates
by the officia1deeds granting them and can be discovered without risk of error
simply by consulting those deeds.
It is therefoie these twofactors which are decisivefor determining the course
of the line whoseintersection with the outer limit of the Parties'territseais
to mark the starting-point ofthe delimitation line.
12. It is clear from the text quoted in paragraph 8 above (as also from
paragraph 121 of the Judgment, which gives an initial definition of the deter-
rnining line) that these criteria are not alternative but cumulative. They both
form anintegral part ofthe Court's definitionof ihedeterrnining linWence the
line which theexpertshaveto draw inorder to determinethe startingpoint ofthe
delimitation line musi simultaneously satisfy both of these criteria.
13. This means that the experts may not consider their task accomplished
after merelydrawing a straight line from thefrontier point of Ras Ajdirthrough
point 33' 55'N 12" E.They would not have satisfied al1the stipulations in the
Judgrnent'soperative provisionsunlesstheyhad alsoch~ked thazthebearing of
the line rhus drawn actually corresponded 10 the angle formed by aligning the
north-western boundary of the Libyan concessions on the south-eastem bound-
ary of the Tunisian,permit. They would have ignored an imperative indication
given in the Judgment and thai would be inadmissible. Une telle ligne,ttablie sans tenir compte de ce dernier critere, serait en outre
dépourvue de toutejustification au regard desconsidérationsdéveloppks dans
les motifs de I'arrët5 la lumière desquelles le dispositifdoit êtrelu pour etre
interprétécorrectement, et ne serait pas conforme aux termes exprèsdu dispo-
sitif.
14. On ne saurait, eneffet,faireabstraction du faitque, pourlaCour,lalignea
retenir pour produire une délimitation équiiabledoit ktre déterminéeen tenant
compte d'une circonstance particulièreiiqui, à ses yeux, ((est d'une haute
importance pour la déterminationde la rntthode de délimitation » que doivent
appliquer les Parties (paragraphes 113et 117 de l'arrêt).Cette ((circonstance
particulierei),d'aprèsla Cour, tient au comportement des Parties dans l'octroi
desconcessions pétrolièresd, e 1955a lasignature ducompromis. Toujours selon
la Cour, ce comportement aurait permis de voir se dessiner sur la carte une
limite skparant de (ucto leszones desconcessions et permis en vigueur e (les
italiques sont de nous) et résultantdu fait que les concessions libyennes sont
venues s'accoler B l'ouest sur la ligne<en escalier i>limitani a l'est le permis
tunisien du 21atobre 1466.
Il résulteclairement de ces explications de la Çour que lecritere selon lequel
la ligne déterminante doit avoir le meme angle que la limite nord-ouest des
concessions libyennes,elle-mémealignéseur lalimitesud-est du permis tunisien
de 1966n'est pasun critèresecondaire. mais, aucontraire, un élémene tssentiel
de la délimitationdont dépendson caractéreéquitablee ,t, véritablement,laratio
decidendide t'arrêt.
15. Dans d'autres parügraphes (119 et 120), la Cour a relevéque la ligne
résultantde la pnse en consideraiion de cette a circonstance particuliere)- et
qui correspondait setonelle à un angle d'environ26' - cn'étaitni arbitraire ni
sans précédent o.puisqu'ellecorrespondaitàpeuprèsavecleprolongement de la
frontièreterrestre vers le large el avec la perpendiculaire à la ligne de direction
génkralede la chte.Facteursqui aconstituent, de l'avisde la Cour, des criteres
pertinents quand il s'agitde choisir unelignede délimitationpropre A produire
une solution équitable o.
16. On constate ainsi que le troisiémecnttre auquel doit satisfaire la ligne i
tracer par les experts des Parties es! le plus important. parce que le seul iêtre
significatif.
C'est aussiun crittre complexe puisqu'il estconstitué parl'anglede la limite
nord-ouest des concessions libyennes, alignéesur la limite sud-est du permis
tunisien de 1966. L'élémentdéterminant est ici E'alignemenr des concessions
libyennessur lepermis tunisien,puisque celui-ciestantérieur, commelesouligne
la Cour au paragraphe 1 IX de son arret. Le fait quela Libye,d'aprèssespropres
dires, non seulement nh pas protesté contre le permis tunisien de Y966, mais
encore a choisi la mêmeligne comme 11rnitede ses propres concessions, a été
considérépar la Cour comme revetant (une grande importance a (ihid].
17. Lorsqu'ilsont aborde letravailde miseen ceuvrede l'arret de la Cour. les
experts tunisiens sesont immédiatementhdurtésàdeux difficultés. La première
avait trait au point 33" 55N 12" E, dont ilsdevaientdéterminerla position àla
seconde prks et dont l'utilisation ne permettait pasde tracer une ligne corres-
pondant aux autres cnttres dtfinis dans te dispositif de l'arrêt.On verra pour-
quoi plus loin. La seconde concernait la limite nord-ouest de la concession
libyenne no137,premitre en date desconcessionslibyennesmentionnéespar la
Cour etdont la Pimitenord-ouest,d'aprèslesdires du Gouvernement libyen, a été
reprise selon lemême angle par les concessions suivantes. Ilconvenait, en effet,de précisercomment ces concessionsétaientalignéessur
la limite sud-est du permis tunisien qui,comme on sait, n'estpas constituéepar
une ligne droite, mais par une ligne en escalier.
18. L'arrétde la Cour ne précisepar l'origine du point 33" 55'N 12" E. Il
apparaît a l'évidence,cependant, que cette originese trouve dans les écritures
libyennes. La Tunisie,pour sa part, ne l'ajamais mentionnéet n'ajamais connu
sa signification.
La mention de ce point se trouve dans le mémoire libyen,qui indique au
paragraphe 36, au sujet de la concession no 137 :
The area coveredby this Concession was6,846squaxeielommres, lying
to the eastward of a line running south/southwest from the point 3355'N
12" E toa point about one nautiçal mileoffshore.Thepoint oforiginviewed
frorn Ras Ajdir is at an angleof 26 degrees.i)
19. Ce m&me paragraphe renvoie lacarte no3du mémoire(face àla page 18
dans letextedéposé par laLibye),où laIimitede laconcession estfiguréepar une
Iigne droite partant de Ras Ajdir vers le nord-est et désignéepar la mention
rrBearing North 26" East i).
Toutefois, lemémoire libyenneproduit pasletextede %aconcessionno137,qui
ne figure dans aucun document publie par la Libye ou produit par elle
au cours de laprocédure. A diverses reprises, aucours des rencontres qui ont eu
lieu entre les Parties a partir de 1968,les représentantsde la Tunisie avaient
demande àleursinterlocuteurs libyenscommunication de ce textemais ilsn'ont
jamaispu l'obtenir. IIest fait allusion a cette situation, d'ailleurs,dans une note
libyenne du 30mars 1976(annexe 25 du mémoire tunisien,p. 59). Il n'yavait pas
&té porte remèdeau moment de la signature du compromis, le 10juin 1977,et le
Gouvernement tunisien ne connaissait toujours du périrnktrede \a concession
no 137que ce qui lui en avait étdit par la Libye dans ses notes diplomaiiques,
comme il aeu l'occasionde lesoulignerdans son mémoire(par. 1.O5et 1.19et les
notescorrespondantes).
Ainsi qu'il vient d'êtrerappelé,la Libye n'a pas davantage jugé utile de
produire le texte de cette concession au cours de la procédure devant la
Cour.
20. La seule pikcerelative Ala concession en question qui ait étésoumise la
Cour par la Libye est la crcarte officielle figurant i l'annexe 7 du contre-
mémoirelibyen.Cette crcarte officielle>)présentée sansindication de source,est
Atrks petite échelleet ne comporteaucun contourde cote. Ellene permet pas de
localisation précise,malgréletracéde certaines lignesde longitudeede laiitude.
Elle porte d'ailleurs la mention : oAnnexe No. 4. Approximaled buundaries
indicaied in rd ij(les italiques sont dnous),qui rnonik bien qu'ils'agitd'un
document manquant de précision.Elle ne s'accompagne d'aucune indication
chiffréedes coordonnéesdes points angulaires déterminant le périmètrede la
concession. Le document dont elle est censéeconstituer l'annexe no4 est tota-
lement inconnu et le reste encore a cejour.
II va desoique cette wcarte officielln trèsapproximative ne porte aucune
mention du point 33" 55'N 12"E.
Les experts tunisiens, enfin, ont pu constater non sans quelque surprise, que
l'anglede la ligne droite figurant la limite ouest de la concession sur cette cartc
étaitd'environ 29".
21. Sauf erreur, le point 33' 55'N 12" E n'a et&mentionne en aucun autre
endroit qu'au paragraphe 36du mémoire libyen.II semble donc bien établi,en
conséquence,que c'estdans ce passageque la Cour l'a trouvé.Cetie conclusion The problem wasto specifyexactlyhowtheseconcessionswere alignedon the
south-eastern boundary of the Tunisian permit which, as we know, is made up
not of astraight line buof a stepped line.
18. The Judgment of theCourt doesnot spellout the origin ofpoint 3355' N
12" E. It is however obvious that it originates in the Libyan pleadings. Tunisia
never rnentioned it and has never known what it signifies.
It is paragraph 3of theLibyan Memorial which mentions this point, stating
with referenceto concession No. 137:
'The area coveredby this Concession was6,846 square kilornetres, lying
to theeastwardof a linerunning south/southwest from thepoint33"55' N
12"E toa point aboutone nauticalmileoffshore.Thepointoforigin viewed
from Ras Ajdir is at an angle of 26 degrees."
19. The sameparagraph refers to MapNo. 3 in the Mernorial(facinp. 18in
the text filedby Libya),where theboundaryoftheconcessionisrepresented by a
straight line running north-east froRas Ajdir and captioned "Bearing North
26"East".
However, the Libyan Memorial dws not produce the text of concession
No. 137,which is not to he found in any document published by Libya or
produced by Libyaduring theproceedings.On various occasionsin thecourse of
meetings betweenthe Parties [rom 1968onwards,the representatives of Tunisia
tiadrequested their Libyancounterparts toçornrnunicatCthistext, but theynever
succeededin obtaining it. Moreover,thissituation isalluded toaiLibyan Note
of 30March 1976(A&. 25to the Memonal of Tunisia, p54).At the the when
the SpecialAgreement was signedon 10June 1477,this problem still remained,
and al1that the Tunisian Govemment knew about the perimeter of concession
No. 137was wharLibyahad saidabout it in its diplornatic Notes, as Tunisiahad
occasionto point outin its Mernorial(paras1.O5and 1.19withthe correspbnd-
ing footnotes).
Neither, asjust recailed,did Libyaseefit to produce the text of thisconcession
during the proceedings before the Court.
20. The only document submitied to the Court by Lihya in relation to this
concession wasthe "OfficialMap" consrituting Annex 7 to the Libyan Counter-
Mernorial.This "Official Map", presented without any indication of the source,
ison a verysmall scale and does not show any coastline. It does not permit any
precise locatioof points, despite the drawing of certain lioflongitude and
latitude. What ismore, it bears the words "Annexe No. 4,Approximatedbound-
uriesindicated in red" (emphasis added), which makeiiquite çlear that this isa
document lacking precision. It is not accompanied by any figuresindicatingthe
co-ordinates of thecorner points that determine the perimeter of the concession.
The document to which it is purportedly Annexe No. 4 is, and still rernains,
totally unknown.
1tneedhardly besaidthat this very rough "OfficialMap" does not contaany
mention ofpoint 33" 55'N 12' E.
Finally, the Tunisian experts, not without some surprise, ascertained that the
bearing of the straight line representing the western boundary of the concession
on this map was approximately 29".
2 1. Unless we are mistaken, point 33"55'N 12' E has not been mentioned
anywhtreelsebut in paragraph 36 of the Libyan Mernorial.Itaccordingly seerns
clearly established that thriswhere the Court found it. This conclusion isestconfirmée parEefait quela Cour lementionne au paragraphe 117de son arrët
par une citation donnéesans référencem , ais qui reproduit trèsexactement les
termes du paragraphe susmentionnédu mémoire libyen.
S'ilen est bienainsi,celasignifieque lepoint33'55' N 12' Edoit êtrel'undes
points angulaires déteminant le périmètrede la concession no 137 et, plus
précisément, celuq iue le Gouvernemeni libyen a désigne,dans son mémoire,
comme:le apornrof orrginii(les italiques sont de nous).
On se retrouve alors confronté a la deuxièmedes difficultés mentionnées
plus haut, A savoir la déterminationde la limite nord-ouest de la concession
no 137.
22. Une indication intéressante, il est vrai, a étéfournipar la Cour, selon
laquelle la limite nord-ouest des concessions libyennes esa alignée (alrgned)
sur la limite sud-est du permis tunisien. Cette limite étantelle-mêmtten esca-
liera,du fait du systkmede carroyage utilisépar laTunisie, la Cour avait précise
sa penske au paragraphe 121 de son arrét,en indiquant qu'il s'agissait d'un
alignement sur lespoints estdela limite sud-est ezigzagdu permis tunisien )>,
donc sur les sommets des angles extérieurs(orientaux) de l'escalier.
Cette méthodeétait, eneffet, la seuleàéviterun empiétementdesconcessions
libyennes sur la zone couverte par lepermis tunisien, suivant l'affirmation de la
Cour selon laquelle <<le phénoménedu chevauchement des prétenlions n'est
effectivement apparu qu'en 1974,et seulement à des distances de quelque
50 milles de la cote1)(par. 117).
23. Malgrécette prkision, les experts tunisiens ont encore rencontré des
difficultéspour déterminerSangleexact de la limite nord-ouest des concessions
libyennes,en raisond'uneparticularitédelalimi tesud-est du permis tunisienqui
sera exposéeun peu plus loin. Ilsont donc cherchéà cernerencore de plus prksle
sens des indicaiions données par la Cour.
11leurestapparu que c'étaià nouveausur lnfoi desaffirmations libyennes que
laCour avait tenupour acquis que lalimitenord-ouest desconcessionslibyennes
était(ialignée asur la limite sud-estdu permis tunisien de 3966.
24. Au paragraphe 117de son arrtt, la Cour se rtfkren effet expressément
aux s explicationsdonnéespar la Libye )>selon lesquelleslnlignesud-sud-ouest
à partir du point 33' 55' N 12' E <(suivait la directiondes concessions tuni-
siennes i).
Cette citation est manifestement empruntée au paragraphe 36 du wntre-
memoire libyen, oh ilest dit :
rcThe western bou'nciaryof that Concession [concessionno1371followed
the direction of the Tunisian Concessions granted in 1963 to SNPA/
RAP.u
Le mime paragraphe du contre-mémoire libyen précise encore que les con-
cessions NC 41 et NC 53, attrîbuéesultkrieurement, de mémeque la NC 76,
attribuke unpeu plus tard,{rfollowedthe26"line ii'.Ilsereferait aussiàlacarte
no3du mémoire libyen,dkjiciite, qui présente,dans cecontexte,un intérêttout
particulier.
Sur cepoint, leparagraphe36renvoiehlacarteno5ducontre-memoirelibyen (face
à la page20 dans le textedéposé palra Libye).qui monireces diverses concessions
alignéesà l'ouestsurune méme ligne droite figurantleurlimitwcidentale. On peut voirsurcettecarte, en effet, une représentationde lalimite sud-est en
escalierdu permis tunisien de 1966,qui vient s'accotrksexacternent contre la
limitenord-ouest de laconcessionlibyenne,de sorteque chaque degréde la ligne
tunisienne semble s'appuyer iiI'est sur la ligne droite limitant la concession
libyenne.C'esttrèsexactementlarelation entre lesdeuxconcessionsque décritla
Cour au paragraphe 117 de son arrêt.
25. Lesaffirmations du mémoireetdu contre-memoirelibyens ont encore &te
confirméeslors de la procédure oralepar l'agent de ta Libye, quadéclaréa,u
sujet du permis tunisien de 1966,que :
rithis concession moved eastward from the due north line from Ras
Ajdir ...to a line of 25"from Ras Ajdir. Libya'sfirst concessionin 1968. ..
avoided the possibility of wnflict by adopringthe sumeIine(audience du
29 novembre 1981, p. 25, les italiques sont de nous).
A l'appuide sesdires, l'agentde la Libyaproduit devant laCour une carte a
petite échelle(carte no1l), en plusieurscouleurs, partiellement reprisedescartes
no3 du mémoire libyenet no 5du contre-mkmoire libyen, ou se reconnaissait
encore assezdistinctement lalimiten escalierdespermis tunisiensaccolkeàI'est
A la ligne figurant la limite occidentale des permis libyens.
26. Ainsi, selon les affirmations rkpktéeset parfaitement claires du Gouver-
nement libyen, la limite occidentale des concessions libyennes serait venue
s'accolerà la limite orientale, en escalier, du permis tunisien de 1966,selon un
angle de 26". Plus exactement, cette limite occidentale suivrai! la ligne des
sommetsdes anglesextérieurs(orientaux)de cetescalier,ouserait8 alignéea sur
cet escalier (pour reprendre le terme expressif de la Cour).
Commeil aetédéjàrelevé,cesaffirmations du Gouvernement libyen n'ont été
assorties d'aucunepreuve, lescoordonnéesprécisesdes wncessions libyennes (à
commencer par lawncession no137)n'ayant paskt6produites.
27. L'application des indications donnéespar la Cour à partir desaffirma-
tions de la partie libyenne ont fait apparaître, dans la pratique, deux difficultés
que n'avaient pas laissesoupçonner ces affirmations,
La premiéretient B la limite sud-estdu pernus tunisien de 1966. Tous les
sommetsorientaux des marchesde la ligneen escalierdessinéepar cettelimite ne
sont pas alignéssurlamême ligne droite. En particulier, l'anglede la marche la
plus au nord se trouve sensiblement à l'est de la ligne droite réunissant les
sommets des angles plus au sud. IIy a donc un choix a faire.
La seconde. beaucoup plus sérieuse et mëme apparemment insurmontable,
tient au fait que la ligne droite tiréedu point frontikre de Ras Ajaurpoint
33" 55'N 12"E n'estpas alignkesur la limite sud-estdu permis tunisien, mais au
contraire fait apparaître un phénomènede chevauchement, unepartie delazone
couverte par ce permis se trouvanta I'estde la droite en question.
28. Devant cesdifficultéset lerefus obstinédesautorités libyennesd'accepter
même l'ouvertured'une discussion technique à leur sujet, le Gouvernement
tunisien a décide, endernier recours, de s'adresàeun expert indépendant, de
réputation internationaleincontestee, pour lui soumettre les problèmes rencon-
trés.Le rapport de cet éminentexpert, l'ingénieur généralouberrou, directeur
adjoint du servicehydrographiqueet ockanographique delamarinefrançaise,est
reproduit en annexe 1à la prcsenterequête.
29. Lesconclusions du rapport d'expertise surlaquestion présentementexa-
minéesont les suivantes :iation of thestepped souih-eastern boundary lineof the Tunisian permit ol 1966
as forrning a very exact match with the north-western boundary of the Libyan
concession. sothat theeasterncorner of eachstep in the Tunisian line appearsto
rest on the strüight line bounding the Libyan concession. This is precisely the
reiationship between the two concessions which the Court describes in para-
graph 117 of its Judgment.
25. The statementsin the Libyan Mernonal and Counter-Mernorial werealso
confirmed during the oral proceedings by the Agent of Libya, who said with
relerence to the Tunisian permit of1966that :
"this concessionmovedeastwardfrom the due north linefrom Ras Ajdir . ..
to a line of 26" froRas Ajdir. Libya's firstconcession in 1968.. .avoided
thepossibilityof conflicthyadopting~he samelinr" (stting of 29 Novemher
1981.p. 25 ; emphasis added). '
In support of this statement, the AgentOF Libya produced before the Court a
smafl-scalemap (Map No. E 1)in several colouss which was partly taken from
Map No. 3 in the Libyan Memorial and Map No. 5 in the Libyan Counter-
Memorial and still showed fairly distinctly the stepped boundary line of the
Tunisian perrnits as resting on the east side against the line representing the
western boundary of the Libyan concessions.
26. Thus,according to the repeafed and perfectly clear staiemenis of the
Libyan Government, the westernboundaq of the Libyan concessionsfellin line
with thestepped eastem boundary of theTunisian permit of 1966,at a bearingof
26".Moreprecisely, this westernboundary wassüidtofollowthelineof theouter
(eastern}corners of the steps in question or was (to use the Court's expressive
term) "aligned" on rhis staircase.
As already pointed out, these statements by the Libyan Government werenot
accompanied by any tvidence, since the precise m-ordinates of the Libyan
concessions (and concession No. 137 in the îirsi place) were not produced.
27. Application of the indications given bythe Court on the basis of Libya's
statements reveaied, in practice, two difficulties which those statements had
given no cause io suspect.
The first relatesto thesouth-eastern boundary of theTunisian permit of 1966.
Not al1theeastern corners of thesteps in the staircase Formedby this boundary -
are points on the same straight line. More particularly, the cornerol the most
northerly step lies appreciably to the east of the straight linejoining the more
southerly corners. A choice therefore has to be made.
The second difficulty, which is much more serious and, apparently, even
insuperablc,concernsthefact that a straightlinedrawn fromthe frontier point of
Ras Ajdirto thepoint 33"55'N 12" Edoes not la11in linewrth thesouth-eastern
boundary of the Tunisian permit but, on the contrary, revealsaphenornenon of
overlapping, inasmuch aspart of ihe area covered bythat permit falls to the east
of the straight line in question.
28. Faced with these difficulties, and the stubbom refusal of the Libyan
authorities to agreeevento anopening oftechnical discussionsinregard to them,
the Tunisian Government decided as a last resori IO turn to an independent
expert of unchallenged international repute and lay the problems encountered
before him. The report ol this eminent expert, Inginleur généruR l oubertou,
Depury Director ofthe French Navy'shydrogsaphic and oceanographic service,
is reproduced as Annex 1to this Application.
24, Theconclusionsof theconsultant'sreport on thequestionnow considered
are as îollows : «u) la ligne droiteFP definie par ladécisionde la Cour entre Ras Ajdir et
le point de positio12' E 33' 55' N fait bienavec leméridienun angle
voisin de 26"(26" 08') ;
b) l'azimutdecette ligne est différentde celui de la limitenord-ouest des
concessions pktroliéres libyennes, notamment de celle du permis
no 137,c'est-à-dire de la ligneLP, qui estvoisin de 25"(24" 57')' ;
c) la limite prkédente n'est pas alignéesur la limite sud-est du permis
complémentaire tunisien,quelle que soit la faqon dont on définisse
l'alignementde la seconde. Lesens que la Cour avoulu donner itcette
expressionest éclair&en effet par letexte du paragraphe 121de l'arrêt,
qui prkciseque la limite libyenne est alignéesur les points est de la
limite sud-est en zigzag..a du permis tunisien. Les résultatsnumé-
riques obtenus plus haut montrent que l'alignement de ces points
mêmesion ne tient pas compte du point na 5l, n'estniconfondu avec
la limite libyenne,ni parallèleà cette limite (écartde 2" à 2'1/2),ni
parallèleà la ligneFP3 (écartde 1" à lob))> (paragraphe 9 du rap-
port).
30. Ces conclusions confirmeni entikrement les constatations Faitespar les
experts tunisiens, maisellesvont beaucoup plus loin dans la précisiondu fait que
l'éminent expertconsultédisposait du texte de la résolutiondu conseil des
ministres libyen du 28mars 1968,relative ii la concession no137et comportant
les coordonnéesdes points angulaires gui déterminent le tracéde ses limites -
résolutiondont le Gouvernement tunisien n'avaitjamais pu obtenir cornmmi-
cation et qui est reproduite en annexe II à la présenterequête.
31. L'examende la résolutiondu conseildes ministres libyendu 28mars 1968
a permis auGouvernement tunisien deconstater que lesindications données a la .
Cour par la Libye au sujet de la limite nord-ouest de laconcession no 137ne
correspondaient pas au texte de cette résolution.On sait que ces indications se
sont révéléed s'une importance capitalc puisque laCour a fondésa dkision sur
etles.
En dehors des painis dkjà relevés,il y a lieu d'insister sur tes faits sui-
vants :
a) Le point le plus au sud de la limite nord-ouest de la concession no 137, a
environ un mille de la cote,nese rrouvepus sur la ligne droite ~ireA partir
du point d'aboutissement dela frontikre terrestre RasAjdir suivantun angle
de 26", pas plus que sur la ligne droite joignant ce point frontièrau point
33" 55'N 12" E. Il setrouve sensiblement plusàl'est(à 11'35' alors que Ras
Ajdir est à 11' 33' 40"). Les cartes figurant cette limipar une ligne droite
tiréede la frontikre suivant un angle de 26' (casteno 3 du mémoire libyen,
carte no5 du contre-mémoirelibyen et plusieurs autres cartes produites par
la Libye) donnent donc une représentationinexacte de la réalité.
l Et quidifféredonc notablement de celuide lalimitenord-ouestdelaconcession,
telle qu'elleliguresur lacarte officiellenproduitpar la Libyeen annexe 7 àson
contre-memoire(cf. supra,par. 20).
2 Les anglcsde lalignen escalierfiguranlalimitesud-estdupermistunisienont été
nurnérotts .epoint3 désign eesommet del'angleleplusaunord - donc lepluskloigné
de la cote (voirla planch5 annexée au rapport d'expertiseetcf.supra.par. 27).
LaligneFPest lalignedroitetiréedupointfrontiéredeRasAjdiret passantpar le
point 33"55' N 12O E. "(a) the straight liFB defined by the decision of the Court between Ras
Ajdirandpoint 12' E33' 55' N does lieon a bearing of approximaiely
26' east of north (25" 08');
(6) the bearingof this line is different from that of the north-western
boundary of the Libyan petrdeum concessions,and in particular that
of concession No. 137,i.e.,line LP, which is in the neighbourhmd of
25" (24" 57') ;
(c) the last-mentioned boundary is not aligned with the south-eastern
boundary of the Tunisianpermis complementoire,howeverone defines
the latter'salignment. The meaning the Court intended to give to this
expression is indeed clear[rom the wording of paragraph 121of the
Judgment, whichstates that the Libyan boundary 'wasaligned with the
easrern points of the zig-zagsouth-eastern boundary' of the Tunisian
concession. The figures obtained above show that the alignment of
thesepoints, evenif point No. 5 isleft ouOF account, neither merges
withnor isparaIlel to the Libyan boundaq (ihere isa difference o2'
to 2fi0),nor parallel to liFP '(differenceof between 1 and 1 lhO)"
(Report, para. 9).
30. These con~lusionsentirely confirm the findings of the Tunisian experts,
though they are far more accurate because the emineni expert consulted had
availableto him the text of the Resolution of the Libyan Council of Ministers,
dated 28 March 1958,relating to concession No. 137 and containing the co-
ordinates of thecorner points determining itsperimeter- a resolution of which
the Tunisian Government had nevcr been able to obtain communication but
which is now reproduced in Annex II to this Application.
31. Examination of the Resolution of the Libyan Council of Ministers dated
28March 1968has enabled the Tunisian Government ta observe that the indi-
cations which Libya gave the Court regarding the narth-western boundary of
concession No. 137 did not correspond to the text of that Resolution. Be it
recalled ~hatthese indications proved tu he of cardinal importance, since ihe
Court based its decision upan them.
Apart from the points already noted, the following facts have to be
stressed :
(a) The most southerly point of the north-western boundary of concession
No. 137,approximately one mileoffshore, does no1lie either on the straight
line drawn ata bearingof 25" from theterminal point of the land frontier at
Ras Ajdir, or on the straight line linking that fronties point with point
33" 55'N 12' E. Ptliesappreciably farthereast (at Il0 35'whereasRaaAjdir
is at 1O33' 40").Hence the rnaps represeniing this boundary by a straight
line drawn from the frontier at a bearinof 26" (Map No. 3 in the Libyan
Mernorial, Map No. 5 in the Libyan Counter-Mernorial and several other
müps produced by Libya) give an inexact representütion of reality.
Itthercforediffersconsiderahlyfromihat of~he north-westernhnundary ofthe
concessionas representedon ihe "OfficiMap" produced hy Libyaas Annex 7to its
Counter-Mernoria cf. para.20 above).
Thecornersofthe stcppcdline Formingthesouih-easterboundaqfof theTunisian
pçrmit havebeen givennumhers. PointNo. 5 isai the mosnortherlycornerand hence
farthestfrom the Coast(seePlate5 annexcd to the expertrepori and cl. para.27
ahove).
' Linc FP is thestraightline fromthe fronticrpoint of RasAjdir throughpoint
33"55'N 12" E. b) La limite nord-ouestde laconcessionno137ne a suitO pas lalimitesud-estdu
permis tunisien de 1965[comme l'alfirmalt le paragraphe 36 du contre-
mémoire libyen). Encore moins peut-ondire qu'elle constitue a la même
lignea (mmrne il a étéprétendulorsde l'audience du29septembre 198 1).Au
contraire, elleest tractede tellesorte qu'ellepénètreàl'intérieurde lazonede
plateau continental détimitéepar lepermis tunisien elfaitdonc apparaître un
phénomène de chevauchement.
La gravitéde ces faits n'échappera pasà la Cour.
32. Afin dereprendrel'ensemble descriteres pris enconsidération parla Cour
dans lesmotifsde son arret, leGouvernement tunisien avaitkgalementdemandé
a M. l'ingénieur générR aloubertou de calculer l'anglede la perpendiculairA la
direction généralede lacOte au point d'aboutissement de la frontière terrestre.
Ses con~lusionssur cette question méritentégalementd'êtrerapportées:
rI) sil'onadmet que lacûtepeut étreassimilée lalaissede pleine mer, les
conditions préalables 1sont bien satisfaites en considérantun tronçon
de côte de 40 à 50 kilomètres environ de part et d'autre du point
frontière.Onpeut définirune direction générale qui estalors voisinede
l'azimut 1J7.5"{perpendiculaire27,s0a )v,ec une dispersion de 1,5"de
part et d'autre decette valeur. 116"(perpendiculaire 26') est la valeur
limite inférieure;
2) si l'onexigeque la cote soit assimiléB la laissede basse mer, on doit
alors selimiterBune longueurde côtede 28kilomètres au maximum de
part etd'autre du point frontière, unpeu faiblepour répondrede façon
parfaitement satisfaisante A la condition c) du paragraphe 11 2.La
direction générale esatlors voisinede l'azimut 118"(perpendiculaire A
28') i>(paragraphe 16du rapport).
33. Les observations qui précèdentmontrent a l'évidence qu'il est athiel-
lementimpossiblede tracer une lignesatisfaisantà l'ensembledesctitkres définis
par laCour dans ledispositifdeson arrêt,afin dedéterminerlepoint de départde
la délimitation.
Cette conclusion estd'autant plus préoccupanie quela ligneenquestion - que
nous avons dknommee ligne déterminante - se confond en fait avecla ligne
de délimitationau-delà de& pain tde départ.En effet,la Cour a précisque :-à<
partir du point d'intersection ainsidétermine,la lignede délimitationentre les
deux plateaux cantineniaux se dirigera vers le nord-est selon mEme nngle..i>
, (par. 133 C 2, les italiques sont de nous). Il es2 bien clair que par un point
déterminéil n'est possible de faire passer qu'une seule ligne selon un angle
égalementdéterminé. <(Ligne déterminante >et ligne de delimitation necons-
tituentdonc qu'une seuleet m&meligne au nord du point d'intersection avec la
limite extérieurede lamer territoriale des Parties.
D'aprèsles constatations précédemment faitesi,l enrésulteraitque la lignede
Ils'agidesconditionsA remplirpourque ladirectiongénéraldeelacotepuisseetre
déterminé avec undegréd'approximatio admissible.Cesconditionsontété poséesau
paragraphe II du rapport d'expertise.
La conditionc) concernela longueur de la côteà prendreen considération.La
d~fficultpour prendrela laissde basse merdanslecas d'espécetientàce que. ainsi
définielacOteesttrop tourmentép eour permettredecalculer valablementadirection
frontikre. lacbte.sions'éloignaeu-del8de 28kilomètres depart etd'autredu point(b) The north-western boundary of concession No. 137dces not "follow" the
south-eastern boundary of the Tunisian permit of 1966 (as para. 36 of the
CibyanCounter-Mernorial asserted).Srilllesscan it besaid toconstitute "the
sameline" (as claimed at the sittingof 29September 1981).On thecontrary,
it is drawn in such a way that it penetrates the area of continental shelf
delimited by the Tunisian permit un$ ~herejorereveals a phenornenon O(
overiapping.
The gravity ofthese facts will not escape the Court.
32. To coverthe wholeof thecriteria taken into consideration by theCourt in
the reasoning of its Judgment. the Tunisian Government had also requested
IngénreugreneralRoubertou to calculate the bearing of theperpendicular to the
general direction of the coastline at the terminal point of the land frontier. His
conclusions on this question likewisedeserve quotation :
"(1) If it be allowed that the coastline can be identified with thhigh water
mark, the preconditions are ampiy satisfied if a stretch of çoast of
between40and 50kilometreson either side of theîrontier point israken
into considerat~on.Thisenablesone to arriveata general direction with
a bearingin the neighbourhd of 117.5"(perpendicular 27.5").subject
to a margin of 1.5" on eiaher side of this value. The bearing of 116"
(perpendicular 26") is the lowest possible value.
(2) If tisinsisted that the coistline should be identifiewi th the low-water
mark, one must restrict oneself to a stretch of coüst measuring
28 kilometres at most on either side of the frontier point, which is
somewhat inadequate if one wishes to make sure that condition (cl of
paragraph 1 1isperfectly satisfied.The bearing of the general direction
is then in the vicinity of 118" (perpendicular 2g0)." (Report, para.
16.)
33. II1sobvious from the foregoing observations that it is materially irnpos-
sible todraw a linesatisfying the whole of the criteria indicated by the Court in
theoperative provisions of itsJudgment, so as to determine thestarting-point of
the delimitation.
Thisconclusion is al1the moredisturbing in that the line in question which we
have calledthe "determning line" - isin fact identical withthedelimitation llne
beyond this starting-point. For the Court has specified that "from the intersec-
tion point so determined, the line of delimitation between the two continental
shelvesis to run north-east .. on rharsnme bearrng"(para. 133,C(25 ;emphasis
added). Clearly,there 1s onlyone line thai can be drawn from a determined point
at a bearing no less determined. Thus the "determining line" and the delimi-
tationline are simply one and the same line north of the point of intersection
with the outer limit of the Parties' territorial sea.
According to what has previouslybecn noted, it emerges that the delimitation
This 1sa referenceto the conditionsto ticIullilledif the general directionof the
coastline rto hedeterminedwithany tolerabledegreeof approximation.Theyareset
oui in paragraph 11 of the cxpert'sreport.
Condition (c)concernsthe lengthofcoastlineto betakenintoconsideraiion.The
difficultyd iakingthelow-watermark inthc presentcase derivesfrom the factthat,as
thus defined.the coastlinebccornestoocontorted toenableilsgeneral direction to be
val?dlycalculatedbeyonda distanceof 28 kilometreson cither sideof the lrontier
point.délimitationpassantpar lepoint 33" 55' N 12" E attribuerait ala Libyedeszones
de plateau continental se trouvant i l'intérieurdu permis tunisien de 1966,
contrairement a cequi aété clairement dkcidépar la Cour, dont toute la dkision
repose sur l'idéed'alignement entre les permis et concessions accordéspar les
deux Parties et sur l'absence de chevauchement des prétentions en résultant
jusqu'en 1974et dans les zones les plus proches des chtes,jusqu'h 50 milles de
celles-ci (paragraphe 117 de I'arrgt). On a w que c'étaitlà la «circonstance
particuiiérea,qui, pour la Cour,(iest d'une haute importance pour la détermi-
nation de la méthodede delimitation o.
34. Devant l'impossibilitématérielted'appliquer l'arrêtdans son intégralité,
enrespectant lestroiscriteres poséspar laCour,et lerefusdesautoritéslibyennes
d'examiner Eesproblèmes ainsi posés, leGouvernement tunisien n'a d'autre
ressource que de s'adresser a nouveau à la Çour.
Le Gouvernement tunisien demande respectueusement à la Cour de constater
que I'impossibiEted'appliquer son asrétrésulte d'un fait nouveau,qui était
inconnu de la Cour et de la Tunisie avant leprononce de l'arret, savoir letexte
de la résolutiondu conseildes ministres libyendu 28mars 1968,qui déterminele
véritabletracéde la limite nord-ouest de la concession libyenneno137,tracétrés
différentde celui résultantdes diverses descriptions données par la Libye au
cours de la procédure devantla Cour.
Ce faitetail de nature hexercer une influéncedécisivesur l'arrêtdelaCour,
étant donné que la Cour s'est fondéesur certaines affirmations de la partie
libyenne qui se sont trouvéescontredites par le document en cause et que le
dispositif mêmede I'arrtt définitla ligne de délimitationà tracer d'après des
critérestirésde ces affirmations.
35. Pour les raisons qui viennent d'êtreexposées, leGouvernement tunisien
estime que les conditions podes par l'article 61,paragraphe 1,du Statut de la
Cour pour laprksentation d'unedemandeen revisiondeI'arrêd tu 24février1982
sont rempliesen l'espèce.IIa donc l'honneurde présenterpar laprésente requête
une demande en revisiondecetarrêt,en application de l'article1,paragraphe 1,
du Statut et de l'article 99, paragraphe 1, du Réglernende laCour.
36. Au cas OU,par impossible,la Cour décideraitcependantqu'il n'existepas
dc fait nouveau présentantles caractères quidonnent ouverture à la revision, le
Gouvernement iunhsien,àtitresubsidiaire, demande respectueusement i laCour
d'interpréter sonarrêten prkisant notamment la hiérarchiequi doit être établie
entre lescriteres dont l'application simultanéeest impossiblepour determiner le
point de départ de la ligne de délimitation du plateau continental, ainsique
l'angle de cette ligne par rapport au méridien.
37. L'interprétationque leGouvernement tunisien sollicitenepeut, àsonavis,
ktre donnéequ'Ala lumière des motifs développespar la Cour dans le carps de
sonarrêt eten tenant compte de lavaleurdesinformations dont laÇour adisposé
pour prendre sa décision.
38. A cet égard,la<(circonstance particulièrO rappelée plushaut revetune
importance dkisive, puisque, selonla Cour, se référantaux écritureslibyennes
d'aprèslesquellesla limite ouest des concessions libyenneG suivait la direction
des concessirins tunisiennes :
r<On a VU ainsi se dessiner sur la carte une limite séparantfact oes
zones des concessionset permis en vigueur, en ce sens que des travaux de
prospection étaientautorisés par une Partie sans immixtion ou iusqu'enline passing through point 33"55' N 12" E would allocate to Libya areas of
continental shelf lyingwithin the Tunisian permit of 1966,contrary to what has
been clearlydecided by the Court, whose entire decision ishased on the idea of
alignment between the permits and concessions granted by the two Parties and
on the resultanl absence oFany overlapping of claims up to 1974and in the
nearest offshoreareas,upto 50milesfromthe coast(Judgment, para. 117).It has
been shown how this was the "one circumstance in particular" which the Court
found "to be highly relevant to the determination of ihe method of delimita-
tion".
34. Faced withthe matenal impossibilityofimplementing iheJudgment asan
integral wholewhile respecting the three çriteria laid dawn by the Court, and
with the Libyan authorities' refusa1to examine the problems thus created, the
Tunisian Government has no alternative bu[ to turn back to the Court.
TheTunisian Governmeni respectfullyrequests theCourito takenotethat the
impossibilityof implementing its Judgment results from a new fact, one un-
known either to the Couri or to Tunisia before the delivery of the Judgment,
nameiy the text of the Resolution of the Libyan Council of Ministers, of
28March 1968,whichdetermines the real course ofthe north-western boundary
of Libyan concession No. 137.a course very different from thai emerging from
the various descriptions given hy Libya during the proceedings before the
Court.
This faci was of such a nature as to be a decisive factor in the Court's
Judgrnent, given that the Court relicd upon certain statements by Libya which
pi-oveto be contradicted by the dmumenr in question and that the actual
operative provisionsof the Judgrnent define ihe delimitation lineto be drawn in
accordance with criteria derived from those statements.
35. For the reasons set out above. the Tunisian Government considers that
the conditions laid down by Article 61, paragraph 1, of the Statuie of the
Court for the presentation of an application for revision of the Judgment of
24 February 1982 have been fulfilled. lt has therefore the honaur hereby
to present an application for the revisiof ihat Judgment, pursuant to Article
61, paragraph 1, ofthe Statute and Article 94, paragraph1,of the Rules of
Court.
36. Should.theCourt howeverdecide,per impossibile,that there isno newfact
of such a character as to lay the Judgment open to revision, the Tunisian
Government respectlully requests the Court, subsidiarily, to construe its Judg-
ment, specifyingin particular the hierarchy to be established among the criteria
which'itisimpossible to apply simultaneouslytu determine the starting-poini of
the delimitation line for the conrinental shelf, and also the bearing of that line
from due north.
37. Intheopinion of theTunisian Government, theinterpretation for which it
thus appliescan be givenonly in the lightof thereasoning set Forthby theCourt
inthe body ofitsJudgment and having regard to validiiyof the information that
was at the Couri's disposa1in reaching its decision.
38. In that respect, the"onecircumstance inparticular" referredto aboveof
decisive importance, since, according to the Court, which referred to Libyan
pleadingsstating that thewestern boundary of the Libyan concessions"followed
the direction ofthe Tunisian concessions" :
"The result was ihe appearance on the map of a defacto line dividing
concession areas which were the subjectof active clairns,in the sense that
exploration ac~ivitiwere authorized by one Party, without interferencc, or 1976)sans protestations de l'autre.1(Arrêt,par. 117'.)(Les italiques sont
de nous.)
La Cour poursuit en précisantqu'eliene conclut pasa l'existenced'un accord
tacite entre les Parties, ni memehune situatiod'esroppeim,ais qu'elle voitla un
({indice 1au sujet des la ligne ou des lignesque lm Parties elles-memesont pu
considérer outraiter en pratique commeéquitables i),même a titre provisoire et
pour une partie seulement de la zone Adélimiter(par. 118).
Elle ajoute encore que sla ligne a (l'utilisation du singulier revêtdans ce
contexte une importance décisive)
a a ététracke par chacun des deux Etats agissant de son côté- en premier
lieupur la Tunrsie- afin de servir de limites est el oueaux concessions
pétrolières,fait qui. vu les problèmesqui sont au cŒur du litige entre la
(ibid, lesitaliquessont de
Tunisieetla Libye,revêu t negrande importance
nous).
39. L'antérioritédu permis tunisien sur la concession libyenneno 137,souli-
gnéepar la Cour, est un fait indéniableet d'ailleurs reconnupar la Libye. Elle
prtsente, dans cecontexte, une importance décisive.S'il devait y avoir aligne-
ment, ce ne pouvait Ctreque le fait de la concession libyenne s'alignantsur ta
limite sud-est du permis tunisien. Et,de même,s'ily a empiétement,ce nepeut
Erreque lefaii de3aconcession libyenne,qui nerespectepas cette limite, bienque
celle-cisoitconnue et publiéeet n'ait fait I'objeid'aucuneproiestation de lapart
de la Libye.
Dans ces conditions, la limiteàprendre en considération pourl'établissement
d'une ligne de délimitationne peul etre que la limite sud-est du permis tunisien
de 1466.C'est elle qui est déterminante dans les rapports entre les deux Par-
ties.
Cette conclusion s'imposed'autant plus que le Gouvernement libyen apro-
clamedevant laCour, defaçon répété qu,'il avaitentendu alignerlalimitedeses
concessions sur celle du permis tunisien. Il se trouverait dans une situation
d'estoppeis'il revenait aujourd'hui sur ces affirmations.
40. D'un point de we pratique, ce résultat. c'est-à-direl'alignement sur le
permis tunisien sans empiétementdans la zone de délimitation (c'est-à-dire
au-del8 de i'intersectionde la ligne déterminanteavec la limite extérieurde la
mer territoriale) ne peut etre atteint que ple tracéde la ligne droite tiréedu
point frontière de Ras Ajdir et passant par le point 33" 50' 17" N et
11" 59'53" E, qui consiitue le point le plusa l'estdu permis tunisien (soit le
point 5sur lesplanches annexéesau rapport d'expertise).Il ya donc lieude pro-
céder B une correction $erreur matérielle,en substituant les coordonnéesde ce
point aux coordonnées33" 55'N 12"E. mentionnées par erreur par la Cour sur
la base des indications inexactes données par laLibye dans ses écritures.
B. Le point leplus occidenl duigo& de Gahks
41. Ceite question est sensiblement plus simple que la précédente.
Au point C 3de sondispositif (par. 133),I'arretd24 février1982 adécideque
le deuxième secteur de la délimitation s'étendait ({vers le large au-dell du
La carte mentionnée par laCour est, en lait, la carte du3 mémoirelibyen.
complétép ear la carieno11 produitedevant la Cour par l'agentdu Gouvernement
libyen.(Les erreursquecomporientces cartesont et&mentionnéessupra, par.31.) (until 1976)protests, by the other." (Judgment, para. 117 .) (Emphasis
added.)
The Court continues by makingi tclear that it isnot makina finding of tacit
agreementbetween theParties, nor evenof estoppel,but that it seeshereinonof
the "indiciamas to "the line or lines which the Parties thernselvesmay have
considered equitable oracted upon assuch" ifonly on an interini hasis and with
respect to part only of the area tu be delirnited (par118).
The Court adds that "the line" (in this context, the use of the singular is of
dacisiveimportance) :
"wasdrawn by each ofthe two Statesseparately, Tunisrabeing~kefirsllado
so, for purposes of delimiting the eastward and westward boundaries of
perroleumconcessions, a fact which,in viewof the issuesat the hearofthe
dispute between Tunjsia and Libya, has great relevance" (ibid.; emphasis
added).
39. The chronological priorityoftheTunisian permit overLibyan concession
No. 137,which is pointed out by the Court, is an undeniahle fact and one
acknowledgedmoreoverby Libya. In this context, itofdecisiveimportance. If
therewas to be any alignrnent,this could only arise from the Libyan concession
beingalignedwith the south-eastern boundary oftheTunisian permit. Similarly,
if there isany encroachment, it can only have resulted from the Libyan conces-
sionnot respecting this boundary eventhoughit wasknown, had been published
and had not been the subject of any protest by Libya.
That being so, theboundary to be taken into consideration for the establish-
ment of a delimitation Iine can only be the south-eastern boundary of the
, Tunisian permit of 1966.It is rhatline which is determinative in the relations
between the two Parties.
Thisconclusion isal1the morecompellingin thai the Libyan Govemment hüs
repeatedly declared tu the Court that it intended to align the boundaryof ils
concessions with that of the Tunisian permit. If it were togo back on those
affirmations today, it would find itself estopped.
40. Erom a practical point of viewthis result, tisto Say,alignment on the
Tunisian permit without encroachmentin the delimitation area (i.e.beyond the
intersectionofthe determning Iinewith the outer liinit of the territorial sea) can
beachievedsolelybydrawing astraight line from thefrontier point of Ras Ajdir
through point 33" 50' 17"N and 11"59' 53" E, which is themost easterly point
uf the Tunisian permit (or PoinNo. 5 on the plates annexed to theconsultant's
report). There is therefore cause to correct an error by substituting the co-
ordinates of that pointfor the co-ordinares 33" 55'N 12" E mistakenly men-
tioned by theCourt on the basis of the inexact indications givenby Libya in its
pleüdings.
B. The Most Wesrerly Poinrof the Guy of Gabes
4 1.This question is appreçiably sirnpler than the previous one.
In point C (3) of its operative provisions (para. 1331,the Judgment of
24 February 1982decided that the second seçtor of the delimitation extended
' The rnap referreto by theCour1 isin lactMap No. 3 in theLibyan Mernorial,
supplementedby the Map No. 1I producedbelore the Court by theAgent of Libya.
(The errorson thesemaps have beenmeniioned above, para. 31.)parallèlepassant par le point le plus occidental du golfe de Gabési).Au poini
prkcédent(C2), la Cour avait précisé qu'il s'agissad itu
aparallèle du point le plus occidental de la côte tunisienne entre Ras
Kapoudia et Ras Ajdir, A savoir le point le plus occidental de la ligne de
rivage (laisse de basse mer) du golfe de Gabéso.
42. Ce point a évidemment une importance décisive,puisgu'ildétermine un
changement d'angte dans la ligne de delimitaiion. Dans son dispositif, la Cour
n'afourni aucune coordonnke permettant de lesituer précisémentC . adéfinition
qui en estdonnéeluiconfèrecependant une rkalitéobjectivetrèsdéterminée:un
seul point sur la côte tunisienne peut répondreà cette difinition.
Des lors, de l'avis du Gouvernement tunisien, le rôle des experts des deux
Partiesconsiste a déterminer.par tous lesmoyens existants, y compris l'emploi
decartes et de relevésde terrain, laposition précisede cepoini. C'estd'aillcers
qu'avaientproposélesexpertstunisiens Aleurshomologueslibyenszquin'ontpas
voulu y donner suite.
43. Cette interprétation est confirmée par l'examen des motifs oh la Cous
expliquesa pensée.Auparagraphe 124,ilest dit qu'{(ilapparaîta laCour que ce
point se irouve à environ 34' 10' 30" de latitude nord D,mais cette indication
estdonnée sansrigueur (àenviron)et afin de faciliter l'exposéde la methode qui
seradécritepar laCour pour letracéde la lignede délimitationdans ledeuitikrne
secteur. La phrase qui vient d'errec1téest,en effet. prkkdke de cette autre, qui
ne laisse aucun doute sur la penséede la Cour :«Là encore, c'est aux experts
qu'il appartiendra d'établirles coordonnéesexactes. a
Ilest.au surpius, trèssignificatifque laCourn'ait pas reprisdans son dispositif
1ü coordonnée figurantau paragraphe 124.
44. Malgréla clartéde ce texte, les experts libyens s'en sont tenus à la
coordonnée 34" IO'30" N. en insistani sur ce que cette cmrdonnée avait été
donnée par I'arr&tde ta Cour el que les experts devaient s'en tenir une
application strictede cet arrêt.
Or. lesexperts tunisiens ont constate qu'a la hauteur du parallèle34' 10'30"
on ne se trouvait pas sur la côte tunisienne, mais dans rembouchure d'un oued,
de telle sorte que le point le plus occidental de la laissede basse mer de la c8ie
tunisienne se trouvait en tout étatde cause plus au sud.
45. Comme on vient de ledire, il s'agitla d'une question de fait. qui peut être
objectivement établiepar une étude menkepar les experts des deux Parties,
utilisant toutes les ressources cartographiques et les méthodes d'observation
directe disponibles, lesquellesont atteint aujourd'hui un haut degréde précision.
D'aprksleGouvernement tunisien. il appartient auxexperts des deux Partiesde
déterminerles coordonnéesdu point en question.
46. Après avoir procédé Aun examen trésapprofondi des données dispo-
nibles, l'éminent expertconsulté parle Gouvernement tunisien est parvenu A la
conclusion que le point leplus occidental du golfe de Gabés est situé5 la lati-
tude de 34"05' 20" N ou 34"05'30" N, suivant lesystème de référence utiliscf.
annexe 1,par. 21)."seawards beyond the parallel of the most westerlypoint of theGulfof Gabes".
In the preceding point C (2) the Court had specified ihat this meant:
"the parallel passing through the most westerly point of the Tunisian
coasiline between Ras Kaboudia and Ras Ajdir, that is to Say,the most
westerly point on the shoreline (low-water mark) of the Gulf of Gabes",
42. This point is obviousky of decisive importance, since it determines a
changeofdirectionin the delimitation lineIn theoperative provisions,theCourt
has not provided any co-ordinate enabling it to be located with precision.
However,the description givenconfersupm thispoint a verydefinite objective
reality:only one point on the Tunisian coasdine can correspond to this defl-
nition.
That being so, in the opinion of the Tunisian Government, the role of the:
Parties' experts is to determine the precise location of this point by al1existing
means,includingthe useof mapsand topographical surveys.That was moreover
what the Tunisian expertsproposed to their Libyan counterparts, who were not
willing toact upon the suggestion.
43. This interpretation is confirmed by examination of those parts of the
reasoning where the Court explains its thinking in the matter. According to
paragraph 124, "it appears to the Court that" the point inquestion "wilPhe
approximately 34' 10'30" north", but this indication is given without rigour
("approximately") and for the purpose of Eacilitatingthe description of the
method to be prescribed by the Court for drawing the second sector of the
delimitation line. The words just quoted are in fact preceded by others whîch
leavenodoubt asto theCourits attitude : "Again thepreciseco-ordinatesofthis
point will be for the experts to determine.. ."
What is more, it is highly signifiant that the Court did not incorporatc the
co-ordinate given inparagraph 124 into the operative provisions of the Judg-
ment.
44. Despite the clarity of this text, the Libyan experts have clung to cc-
ordinate 34" 10'30" N, tnsisting thatit had been given bytheCourt's Judgment
and that the experts should confine nhemselvesto a strict application of that
Judgmenr.
Yetthe Tunisian expertshad ascertained that at theparallel of 34"10'30" one
was not on the Tunisian coastlinebut in ihe mouth of a wadi, so that the most
westerlypoint of the low-watermark onthe Tunisian shorelinemust inanyevent
lie farther south.
45. As just indicated, this ia question of fact which can be objectiveiy
established if the experts of both Parties carry out an investigation using al1
availablecartographical resources and methods of direct observation, which are
nowadays highlyaccurate. In the viewof the Tunisian Government, it isfor the
experts of both Parties to determine the co-ordinates of the point in ques-
tion.
46. After canying out a verythorough examination of the available data, the
eminent exuert consulted bv the Tunisian Government has reached the conclu-
sion rhat the most westerlyPoint of theGulf of Gabes lieson the latitude of 34"
05' 20"N or 34" 05'30" N, according to the reference system employed (cf.
Annex 1, para. 21). II.LES BASES JURIDIQUES DE LA REQUÊTE
A. Demande erl3=@lli~ion
47. LeGouvernement tunisien neméconnaîtpas lecaractéreexceptionnel du
recours en revision.IIsait que la Cour n'ajamais eu,jlJsqu'ici,l'occasiond'être
saisie pascette voie de droit. C'est dire qu'iln'adopte pas cette démarcheà la
legéreet que celle-ci de s'explique que par son désirde voir appliquer I'arret
rendu par la Cour, le 24 février1982.
Surla basedes donneesinexactesdont laCourdisposait, lamise àexécutionde
cejugement serévèle en effet impossible,imoins de tracer une ligne consacrant
un résultatcontraire celui que l'arrêtse propose d'obtenir.
48. L'article61du Statut subordonne un recours en revisiona deux sériesde
conditions, les unes de fond, les autres de délais. Ilapparaît que les unes et les
autres se trouvent rtunies en la présenteespèce.
49. Au fond, l'article 61 dispos:
(La revisionde l'arrêt nepeut &ireéventuellementdemandée a la Cour
qu'en raisonde la découverted'un faitde nature a exercer une influence
décisiveetqui,avant leprononcéde l'arrêté , tait inconnude la Cour et de la
partie qui demande la revision, sans'qu'ily ait, de sa part, faute àE'igno-
rer.r)
Toutes ces conditions se trouvent réuniesdans le cas présent.
50. 1) Lefait nouveau, c'est-à-dire, lefait dont la Couret laTunisie n'avaient
pas connaissance avant leprononcéde l'arrkt,estconstitué parladécouvertedu
texte de larésolution du conseildes ministres libyenendate du 28mars 1968,qui
déterminele véritable tracéde la limite nord-ouest de la concession libyenne
no137,tracédont ila été démontrequ'ilest trèsdifférentde celuique produisent
lesdescriptions donnéesparla Libyeau cours de la procédure&rite et orale. Ce
document n'a pas kte portC à la connaissance de la Cour. Il n'est ni dans le
mémoireet les annexes de la Partie libyenne, ni dans les documents fournis par
elle au cours de la procidure.
51. 2) Letextede larésolutiondu conseildesministreslibyenétaitde nature à
exercer une influence décisivesur la décisionde la Cour si elle l'avaitconnu. II
résultedu rapport de l'expertindépendant{cf.supra, par. 28-32),sur labase dece
iexte.aue lalimite nord-ouest desconcessions~étroliereslibyennes.notamment
celledi permis nu137,n'estpas alignéesur la lihitesud-est di permistunisien de
1966.
Or cette hypothèse, on le sait,a tenu une place déterminantedans la décision
de la Cour (cf.supra, par. 14,15et 16).Celle-cia soulignéqu'une délimitation
équitable doitse fon'dersur une ((circonstance particulière qui est, pour elle,
(id'une hauteimportancepour ladéterminationdela méthodededelimitation o.
Cette circonstance particulière tien! au faitque lesconcessions libyennes sont
venues s'accoler à l'ouest sur la ligne cren escalierilimitant à l'est le permis
tunisien de 1966.La découverte qu'iln'en est rien révèle,par conskquent. un
!{Fa tdenature aexercerune influencedéçisive a,comme leprécisel'article6 1du
Statut de la Cour. IIs'agit bien,en effet, d'un faitqui, s'ilavait étéconnu de la
Cour, eût conduit celle-ci a adopter une démarchedifférente.
52. 3) Aucune faute ne peut erre reprochée au Gouvernement !unisien dont
les représentants ont, en vain, demande la communication de ce texte h leurs
interlocuteurs libyens, au cours des rencontres qu'ils ont euesavcc eux, depuis1968.On se souviendra que cetie carence de la Partie libyenne a étésoulignée
dans le mémoire tunisien(par. 1.Os ,.19et les notes correspondantes).
53. La requete en revision présentée parle Gouvernement tunisien est, con-
formément àlacondition dedélaiprescritepar l'article61,introduite dans six
mois suivant la découverte du fait nouveau. Celui-aéik,en effet, révélpar le
rapport de l'expert indépendant en date du 15mars 1984.
54: Lesconditions prescrites par l'article61 du Statut de la Cour étantsatis-
faites, le Gouvernement tunisien présenteune requéteen revision de l'arrêtdu
24 février1982dans le souci d'en assurerson exécution,la situation actuelne
pouvant se prolonger.
B. Demande en inlerprklorion
55. Dans I'hypothkseou par impossible la Cour n'admettrait pas de recevoir
ce recours en revision de son arret, le Gouvernement tunisien prksente respec-
tueusement hlaCour, à titresubsidiaire, une demande en interprétationdecette
décision.Cette demande tend obtenir des prkisions, notamment en ce qui
concerne la hiérarchiea établirentre les critéres, retenuspar la Cour, compte
tenu de l'impossibilitéd'appliquer simultanémentcescridres pour déterminerle
point de départde lalignede délimitation, ainsiquet'angleformépar cette ligne
et le méridien.
En outre,àtitreprincipal, laTunisiedemandeà laCour d'interpréterson arrêt
relativement à l'identification du point le plus occidental du golfe de Gabks.
55. Le recours en interprétation présentépar la Tunisie reposant sur les
dispositions spécifiquesdes articles 60 du Statut 98 du Règlement, la rece-
vabilité de la requete tunisienne requiert un développement particulier.
Cette requêteen interprétation concerne nonle raisonnementjuridique et les
principes dégagép sar l'arrktmais lesélémentde celui-cidirectement utilisables
pour le tracéde la ligne par leexperts des Parties. L'articledu compromis
prkvoit unehypothèsede difficultésrencontréespar lesPartiesdans letrace dla
ligne et le recours de celles-cià la Cour.
On saitque malgré lesinvitations que lui a adresséesle Gouvernement tuni-
sien,laJamahiriya n'apas acceptéde sejoindre àla Tunisiepour saisirensemble
la Cour sur la base de l'article 3. 11en résulteque l'hypothèsed'une difficulté
constatéeen commun par les deux Parties sur laquelle repose l'article 3 ne se
trouve pas réalisée.Dans ces conditions, la Partie tunisienne usant du droit
qu'elle tientde l'articfe60du Statut et de I'artide 98 du ReglementdCour se
voitcontrainte d'adresseA celle-ciune requêteen interprktation de t'anatitre
subsidiaire, en cequiconcerne lesdifficultésretativesAladkterminaiion du point
de départde la ligne de délimitationet de cette ligne elle-mdans le premier
secteuret,a titreprincipal, ce qui concerne lepoint Ieplus occidental du golfe
de Gabès.
57.En aucun casI'article 3 du compromis ne peut Etre interprétécomme
exprimant la volontkdes Partiesd'échapperhl'application desrèglesstatutaires
de la Cour, cequed'ailleurs,juridiquement, ellesn'auraient pas pu faire. IIsuffit
pour s'enconvaincre de rappeler qu'aux termesde l'article 103de la Charte des
Na~ions Unies dont fait partie intégrantele Statut de la Cour :
<iEn cas deconflitentre les obligations des Membres des Nations Uniesbe recalledthat thernemorialofTunisia drewattention to this neglecton thepart
of Libya (paras. 1.OS 1,.19and corresponding footnotes).
53.In accordance with the time-limit laid down in Article 6 1,the Tunisian
Government is rnaking iu application For revision within six months of the
discovery of the new fact, since this fact was revealed by the report of the
independent expert dated 15March 1984.
54. Theconditions laid down by Article 61of the Statute of the Court having
been satisfied, the Tunisian Government subrnits an application for the revision
of theJudgment of 24Febmary 1982out OFconcern to ensure its execution, as
the present situation canmt be allowed io continue.
B. Requestfor Interprelarion
55. In theevent that,per impossibile,the Court should not he willito admit
this application for the revision of its Judgmeni, the Tunisian Government
respeçtfullysubmits to theCourt, subsidiarily, a request for theinterpretation of
that decision.The object of this request isto obtasome clarifications, notably
as regards the hierarchy to be established between the crtteria adopted by the
Court, having regard to the impossibilily of simultaneously applying these cn-
teria todeterminethestarting-point ofthedelimitation lineaswell as thebearing
of that line from due north.
In addition, and principally, Tunisia requests the Court toconstrue its Judg-
ment in respect of the identification of the most westerly poinOF the Gulf of
Gabes.
56. As Tunisia's requestfor an interpretation relies upon the specific provi-
sions of Article 60 of the Statute and Article 98 of the Rules of Cour!, the
question of its adrnissibility calls for separate treatment.
Thisapplication forinterpretation does not concern the legalreasoningor the
principles emerging from the Judgment but those elemenw of the Judgment of
which theParties'experts can make direct use for thedrawing of the line.Article
3 of the SpecialAgreement contemplates the eventuality of the Parries encoun-
iering difficulties in drawing the line and provides Forthem io return to the
CourS.
Asalready stated, despite the invitations of the Tun~sianGovernment, the
Jamahiriya has not agreed tojoin Tunisia in returning to the Court together on
the basisofArticle3.Hencetheeventuality on whichArticle 3 turns,namely ihat
of difficuliybeingjointly ascertained by both Parties,has not occurred. In these
circumstances,Tunisia, availingitself of its right under Article 60 of the Statute
and Article98of the Rulesof Court, findsitselfobliged to address to theCourta
request for the interpretation ol the Judgrnent, subsidiarily, as regards the
difficultiesrelating todetermination ofthestarting-point of thedelimitation line
and of the first sector of that line itself and, principalas,regards the most
westerly point of the Gulf of Gabes. ,
57. In no circurnstancescan Article 3of the SpecialAgreement be interpreted
as expressing the Pariies' intention to escape the application of the Court's
statutory rules. That ismoreover something which, legally,theywould noi have
been abIe to do ;to be persuaded that that is so one need only recall thatunder
Artide 103 of the United Nations Charter, of which the Court's Statute isan
integral part:
"In theevent of a conflict between the obligations of the Members of the en vertu de la présenteCharte et leurs obligations en vertu de tout autre
accord international, les premièresprévaudront.
Il est indiscutable que I'article 3 du compromis ne pouvait se substituer à
l'article60du Statut qui prévoitun recours en interprétation sur crle sens et la
portée iidesarrets de la Cour,à lademande de atoute partieu. Alors que I'ar-
ticle 3 subordonne son applicationa l'accord des deuxParties pour revenir en-
semble devant la Cour, l'article59ouvre lerecours eninterprétationa une seule
Partie.
Pour &trerecevable. une demande en interprétation doit satisfaire deux
conditions :
58. 1) Elledoit avoirpour objet lesenset laportéede I'arrêt, omme l'adit la
Cour ,ans son arrêtdu 27 novembre 1950rendu sur demande d'interprétation
présentée par laColombie Bpropos de I'arrêt d20novembre de la mêmeannée,
rendu dans l'affaire du Droit d'asil:
s Il faut que ta demandeait réellementpour objet une interprétation de.
l'arrêc,equi signifiequ'elledoit viseruniquement àfaire éclaircirlesens et
la portéede ce qui a étédécidéavec force obligatoire par I'arrêt, t non à
obtenir lasolution de points qui n'opas étéainsi décides. (Ç.I.J. Recueil
1950,pp4.02.)
Del'avisde laCour, l'interprétationpeut porter cependant, non seulementsur
le dispositif, mais aussi sur ceux des motifs qui constituent le fondement déter-
minant du dispositif. Dans la présenteaffaire, si c'est dans ce dernier que se
concentrent les dispositions de I'arrêidont l'application suscite des difficul-
téspour le tracéde la ligne de délimitation(points2 et3 de l'alinéaC du para-
graphe 133portant dispositif), l'interprétationdernandte ne peut être donnée
qu'Ala lumiére des motifs développé sar la Cour (supra, par. 37 et 38).
59. 2) L'article 98 du Réglernent de la Cour indiquc que la demande en
interprétation do~tcomprendre (il'indication précise dupoint ou des points
contestésa. En la présenteespece, les difficultésconcernent, d'une part, la
déterminationdu point leplusoccidental de la lignede rivage du golfedeGabts
et, d'autre part, la définitiondlaligne droite tiréedu point frontiére de Ras
Ajdir etconstituant,àpartir de sonintersection aveclalimiteextérieuredela mer
territoriale des Parties, la ligne de délimitationdans le premier secteur.
Ainsi la demandede laTunisie remplit exaciernentlesconditions prévuespar
ces dispositions pour leur application.
60.A titre tout à fait subsidiaire acas où la Cous estimerait possible d'in-
terpréterl'article 3 du compromis comme autorisant sa saisine par une seule
Partie (cette saisine ayant pour effet d'obliger l'autre Partie à revenir dlaan!
Cour aux côtésde Indemanderesse), leGouvernement tunisien prierespectueu-
sement la Cour de considérerla présenterequtte comme se fondant également
sur cet article.
6 1.En ce qui concerne la nécessité,our la Cour, de procéder fiune rectifi-
cation d'erreur matkrielle, il convient de rappeler que Cour possèdeincon-
testablement le pouvoir d'y procéder. A l'origine le Reglement de la Cour
comportait un article qui, dans la version de 1931.portait le numéro75 et qui
était ainsi conçu:
aLa Cour ou, siellenesiègepas,lePrésident,alafacultédecorriger toute
erreur matériellequi se serait glisséedans une ordonnance, un arrêou un
avis,A Pasuite d'une faute ou d'une omission accidentetle.ii United Nations under the present Charter and their obligations under any
other international agreement, their obligations under the present Charter
shall prevail."
It is beyond question that Article 3 of the Special Agreement could nol be
substituteéfor Article 60of the Statute, which provides a recourse to the Court
for the construction of "the meaning or scope" of its Judgments atthe request of
"any Party". While Article 3 subordinates its own application to the agreement
of both Parties to returnjointly to the Court, Article 50makes the possibility of
requesting an interpretation available to either Party separately.
To be admissible, a request for interpretation must satizfy two conditions :
58. (1) It must haveas itsobject themeaning or scopeoftheJudgment. As the
Court saidin iisJudgment of27November 1950,concerningColombia's request
for interpretarion of kheAsylum Judgrnent of 20 November 1350 :
"Thereal purpose ofthe requestmust be toobiain an interpretation of the
judgment. Thissignifiesthat its object must be solelytoobtain clarification
of the meaning and the scope of what the Court has decided with hinding
force, and not to obtain an answer to questions not so decided." (P.Ç.J,
Reporrs1950,p. 402.)
However,intheCourt's opinion, theinterpretation requested may concern not
onlytheoperative provisionsbut alsosuch of thereasonsgivenas constitute their
decisivebasis. In the present instance, while ii is in the operative part that the
provisionsof the Judgment givingrise to difficulties in drarvingthe delimitation
line are concentrated (points (2)and (3) of subparagraph C of operative para-
graph 1331,the interpretaiion requested can be given only in the light of the
reasoning expounded by the Court (cf. paras. 37 and 38 above).
59. (2) Article 48 of the Rules of Court provides thata request for interpre-
iation must indicate "the precise point or points in dispute". In the:present
instance. the difficultiesconcern, othe one hand, the determination of the most
westerly point on the shoreline of the Gulf of Gübes and, on the other, the
definitian of the straight line drawn from the Trontierpoint of Ras Ajdlr and
constiiuting,as lrom itsintersection with theouterIimit of the Parties'territorial
sea, the delimitation line in the first sector.
Thus Tunisia's request exactlyfulfils the conditions of application laid down
by these provisions.
60. Altogether subsidiarily. the Tunisian Government respectfully requests
the Court, in the event it should deem it possible to construe Article 3 of the
SpecialAgreementas authorizing itsseisinbyone Party only (whiçh seisinwould
have the effeci of obliging the other to retum to the Court alongside the Appli-
cant), to consider the present request as also founded upon thai Article.
61. Asregards thenecessityoftheCourt's proceedingto therectification of an
error, it shouldbe recalled that the Court unquestionably possessesihepower to
do so. Osiginally the Rules of Court included an Article which. in the 1931
version, was numbered 75 and ran as follows :
"The Court. orthe President if the Court inot sitting, shall be entitled to
correct an error in any order, judgment or opinion, arising from a slip or
accidental omission.'" Cest en vain que l'on soutiendrait que la suppression de cet article en 1935
prive laCourd'unefacultéquiappartient naturellement àtoutejuridiction. C'est
bien parce qu'elleva de soi, qu'aucune disposition particuliéren'est nécessaire
pour la rappeler.
JIest claien la présenteespéçe,que l'erreur i corriger concerne des donntes
chiffrees. D'autre part, aucune procéduren'a étéétablie pour la rectification
d'erreur matérielle;ilappartientdonc àlaCour d'yprocéderlibrement ;dans Ie
cas prbent, elle a l'occasion de le faire dans sa décisioninterprétative.
Pbise ù la Cour dire ejuger :
1. En ce qui concerne le premier secteur de la délimitation:
Qu'il existeun fainouveau présentantlescaractkresqui donnent ouverture
a la revision aux termes de t'article61 du Statu1de la Cour ;
Que la requete en revisionprésentée par la République tunisienneest dece
chef recevable.
A titre touta fait subsidiaire :
Qu'il y a lieua interprktation de l'arrêtdu 24 février1982et a correction
d'erreur matérielle;
Que le point de départ de la ligne de délimitation est l'intersection de
la limite extMeure de la mer territoriale des Parties et d'une ligne droite
tiréedu point fronlikre de Ras Ajdir et passant par le point 33" 50' 17" N,
11" 59'53" E et alignéesur la limite sud-est du permis tunisien drcPermis
complémentaire offshore du golfede Gabès ik(21 octobre 1956) ;h partir
du point d'intersection ainsi déterminé,la ligne de délimitation entre les
deuxplateaux continentaux sedirigera versle nord-est selonlemêmeangle en
passant par le point 33" 50' 17"N 11"59'53" Ejusqu'à ce qu'elle recontre
leparallèledu point leplusxcidental de lacôte tunisienneentre Ras Kapou-
dia et RasAjdir,a savoirlepoint leplus occidental de lalignede rivage(laisse
de basse mer) du golfe de Gabès.
2. En ce qui concerne le deuxième secteur de la délimtatjoo :
Qu'ilappartiendra aux experts des deux Parties d'établirles coordonnées
exactesdu point leplusoccidental delacôte tunisienneentreRas Kapoudia et
Ras Ajdir. autrement dit lepoint leplus occidental de lalignede rivage(laisse
de basse mer} du golfe de Gabks,en utilisant tous les documents cartogra-
-
phiques disponibles et. si nécessaire,en procédant A un levéad hoc sur le
terrain.
Le ministredes affaires étrangkres
de la République tunisienne,
(Sign;) BejiCaïd ESSEBSI. It cannot be tenably argued that the deletion of that Article in 1935 has
deprived the Courr of a power thar naturally belongs to anyjudicial body. It is
indeed because it gws without sayingihatno particular provision is neeededto
recall it.
Clearly, in the present instance, the error requinng correction concems
numerical data. What is more, no procedure hasbeen established for the rec-
tification of an erro; it is therefore for the Court to set about it fre;in the
present case, it will havean opportunity of doing so in its interpretative deci-
sion.
May itpieuse fhe Courrta aajtfdgeand deciare :
1. Asregards the first sector of the delimi~ation:
That there isa newfact of sucha character as io lay the Judgmeniopen to
revision within the meaning of Article 61 of the Statute of the Court ;
That the application for revisionsubmitted by the Tunisian Republic is on
that accaunt admissible.
Altogether subsidiarily :
Thüt there is cause ro constnie the Judgment of 24 February 1982and to
correct an error ;
That the starting-point for the line of deiim talionis the point where the
outer lirnit of the territorial sea of the Parties is intersected by a straight
line drawn from the land frontier point of Ras Ajdir through the point
33" 50'17"N, 11 O54' 53" E, and aligned on the south-eastem boundary of
Tunisian petroleum concession "Permis complémentaireoffshore du golfede
Gabès" (21 Ocioher 1966); from the intersection point so determined, the
line of delimitation between the two continental shelves 1sto run north-east
through the point 33' 50'17" N, Il0 59' 53" E, ihus on thabsame bearing, to
thepoint of intersection with the parallel through the most westerly point of
the Tunisian coastline between Ras Kahoudia and Ras Ajdir, thaiis to say,
the most westerly point on the shoreline (low-water mark) af thc Gulf of
Gabes.
2. As regards the second sector of the delimitation :
That it will be for the experts of boih Parties to establish the exact co-
ordinates of the most westerly point of the Tunisian coastline between Ras
Kaboudia and Ras Ajdir, or in other words the most westerly point of the
shoreline (low-watermark) of the Gulf of Gabes, making useof a11available
cartographie documents and, if necessary, carrying out an ad hoc survey in
loco. .
(Signedl BejiCaïd E~SEBSI,
Minister ForForeign Affairs
of the Tunisian Republic. Annexe 1
INTRODUCTION
1. Avant d'examinerles problèmes techniquesposes par I'arrEtdu 24 février
1982de la Cour internationale de Justice sur lesquelsil m'estdemandéd'expn-
mer une opinion, il convient de formuler quelques remarques préalablesnéces-
saires i la bonne compréhension du restede l'exposé. Les notions que ces
remarques préalables ont pour objet de clarifier sont liéesà la précisiondes
positions géographiquesutitiskesdans la suite de ce mémoireet des calculs gui
sont bases sur ces positions. Ellesson1utiles pour préciserexactement la valeur
de ces résultats,en'explicitantleshypotheses Surlesquellesilss'appuient, etpour
évaluer lesécartswossiblessui résulteraientdu choix d'hyaothésesdifférentes.
Elles répondent àinsi par a;ance à certaines critiquesq;ê pourratent susciter
lesdits résultars.
Elles nejouent en revanche aucun rôle fondamental dans l'examendes pro-
blémestechniques soulevéspar l'arrêt en raisonde lanaturede la question posée
a la Cour par lesParties.Cesnotions n'ontpas en effeà intervenir avant laphase
de definition précisede la ligne de délimitation, tache laisskeaux expertsdes
deux Parties. II était seulement demandé que l'arrêtdonnât des indications
suffisamment précisespour quecette tâchepüt etre menée à bien{rsansdifficulté
aucune i>Aucune des notions discutéesdans cette introduction ne meparaît de
nature à soulever de telles difficultés.
2. Une frontièremaritime doit etre définiede façon aussipréciseque possible,
de façon i ne pouvoir créerni dans l'immkdiatni dans le futur le moindrc litige
quant àsa position exacte.Autrement dit, cette définitiondoit avoir une pré-
cihioncompatible avec lesperformances des techniques de géodésie marine. La
prkcisionultimedecesdemiérespeut ktreévaluée aujourd'hui à quelques mStres
(aux distances de la cote mises enjeu par la délimitationen cause),ea dans un
avenir peut-êtreproche rejoindra cellede la géodtsieterrestre, meilleureque un
métre. C'estdonc cette prkcision qui doit ktre viséedans ta définition d'une
frontière maritime, et ceciimpose deux conditions :
a) préciser le système géodésiqu dans lequel sont réputéesexpnmkes les posi-
tions géographiquesintervenant dans la definition de lafrontière.Accessoi-
rement, prkciserde faqon parfaite cellesde cespositions quiseraient definies
autrement que par leurs coordonnées ;
b) préciserla nature desO lignesdroitese quijoignent lesdites positions, et plus
généralement quiinterviennent dans la definition de la frontikre.
3. Quelques considérations plus détailléessont données en annexe pour
' Rédige parAndréM. Roubertou.ingénieu r e l'armement (hydrographie). service
hydrographique et océanographique dela marine, Paris. expliciter chacun de cesdeux points, et donner les raisons du choixqui est fait
dans la suite de ce mémoire,et que j'indique ci-aprbs :
a) les positions géographiquesseront supposéesrelativessoit au systérneofficiel
tunisiendit corigineCarthage O,soit ausystème <européencompensé1950 ii
utilisépar la Libye. Elles seront simplement qualifiées (Carthage a ou
(tED 50 r(Europeun Durum 1950) en tant que de besoindans lasuite du texte.
Tous lescalculs d'azimut,de distance ou de surface doivent êtrefaits apartir
de positions cohérentes,donc relatives à un même systèmec,e systèmeétant
d'ailleurs indiffkrent. Il va sans direque les corrections nécessaires pour
satisfaire cette condition ontété faites dans chaque cas, sans qu'il en soit
explicitement fait mention dans le texte ;
h) les lignes droites intervenant dans la délimitationseront supposéesêtre des
loxodromies. Elles seront donc légitimementreprésentéespar des lignes
droitessur lescartes mannes(pour autant qu'al'échelle decescartes ilyaurait
un écartappréciablegraphiquement parrapport aux lignesde l'autre type).II
sera de plus légitimede parler de l'azimut de ces lignes, quelle que soit la
précisionavec laquelie cet azimut est donne, sans avoir à indiquer en quel
point de la ligne il est pris.
4. Lesdonnées cartographiquesdisponiblespour relever lespositions et don-
néestopographique. nécessairesila mise en Œuvrede I'arrEtde la Cour sont
relativement précaires. Ceci estsans inconvénient gravedans la mesure oii la
marge d'erreurreste rnalgrktout faible,eouune position relevéesurlacarte, une
fois acceptked'un commun accord par les Parties, ne garde aucune trace de sa
provenance et est Fixéeavectoute laprécision dusystkmegkodésiqueauquel elle
est réputée appartenir. Les difiicultésne peuvent surgir qu'au moment de cet
.accord nécessaireentre les Parties pour choisir les positions matérialisant la
décisionde la Cour. Dans la suite de ce mémoire,la dxumentation cartogra-
trois reprises:
phique a dû êtreutilisée
a} pour relever les coordonnées du ctpoint frontierede Ras hdir a ;
b,l pour représenterlacôte de chacun desdeux pays de part etd'autre de cepoint
frontière,afin de déterminersa adirection générale fi;
c) pour rechercher la latitude du (tpoint le plus occidental du golfe de
Gabés o.
Dans chacun de ces cas les raisons du choix retenu sont ~ndiqukes,et le cas
échéantune critique de la documentation cartographique estprésent& à l'appui
de ce choix. Il ne me parait pas possible de faire mieux avec les cartes actuel-
lement disponibles. Il doit êtrebien clairement soulignequeles Parties se trou-
vent devant l'alternativesuivante : soit adopter comme valable le contenu de
cartes existantes, choisiesen açwrd, soit procédeà un levéad hocsur leterrain,
ou au moins a un contrôle, si elles estiment que l'enjeu le justifie.
5. D'aprèsla dkcisionde la Cour, alinéa Ç 2 du dispositif, lepremier tronçon
de la lrgne de délimitationest portépar
{unelignedroite tiréedu point frontièrede Ras Ajdiretpassant par lepoint
33" 55'N 12" E,à un angle de 26" environ l'estdu méridien,correspon-
dant al'anglede la [imitenord-ouest des concessionspéirolitres libyennes
nos NC 76, 137, NC 41 ei NC 53,laquelle estalignéesur la limitesud-est dudating each of thosetwopointsand givingthe reasonsfor the choicemade in the
rest of this report which 1indicale below :
(a) the geographical positions will be deemed to relate either to the officiai
Tunisian system known as "origine Carthage" or to the "Compensated
European Datum 1950"systemused byLibya.Theywillbe indicated simply
by "Carthage" or "ED 50"as necessaryin the rest ofthe text.Al1calculations
of bearings, distances or areas musc be effected on the basis of positions
which are mutually consistent, hence relative to the same system, the actual
choiceof systembeingindifferent. Needlessto say,thecorrections needed to
meet this condition have been made in each insiance, without this being
expressly mentioned in the text ;
(b) the straight lines entering into the delimitation are presumed io be rhumb
lines. They can therefore legitimately be represented by straight lines on
nautical charts (to the extent that, on the =ale of these charts, there is any
appreciable divergence,graphicallyspeaking, between them and lines ofthe
other type). Iiwillalso belegitimate to speakof the bearing of these Iines,ta
whaieverdegreeofprecision thebearing be given,without having to indicate
at what point in the line it is tüken.
4. The cartographic data available for pinpointing the iopographical posi-
tions and data necessary for the implementation of the Court's Judgment are
relativelyshaky. This is not a serious drawback in so Faras the margin of error
remains, even so, small, and in so Faras a position marked on the map, once
jointly accepted bythe Parties,does not retain any trace of itsprovenance and is
fixed with al1the precision of the gmdetic system to which it is understood to
belong. Difficulties can arise only at the moment of that agreement which 1s
needed between the Parties for choosing the positions materializing the Court's
decision. ln this report, use has had to be made of the cartographic documen-
tation in chrtx connections :
(0) for plotting the ceordinates of the "froncier potnt ofRas Ajdir" ;
(6) for representing the coasiline of eachcountry on eiiher side of ihat frontier
point, with a view to determining its "general direction" ;
(c) for ascertaining the latitude of the "most westerly point of the Gulf of
Gabes".
In al1ihree cases, the reasons for the chosen solution are indicated and, if
necessary,a critique of thecartographic documentation 1spresented in support
of that choice. I do not lind it possible todo betier with the müps ai present
available. It must be cleariy emphasized that the Parties are faced with the
following alternative : either to adopt as valid the contents of existing maps,
chosenby agreement,or to proceed to an udhocsurvey,or at least averification,
in loco,if they consider ihat to do so isjustified by what is at srake.
FIRSTPART
5. According to the Court" decision, subparagraph C (2) of the operative
clause, the first sector of the delimitation line comprises :
"a siraighr linedrawn from theland frontier point of Ras Ajdir through the
point 33' 55'N, 12"E, which line runs ata bearing of approximately 26"
cast of north, corresponding tothe angle followed by the north-western
boundary of Libyan petroleum concessions numbers NC 76, 137, NÇ 41 and NC 53,which was alignedon the south-eastern boundary of Tunisian
petroleum concession 'Permis complémentaire offshore du golfe de
Gabès'".
We shall examine successivelythe three elements of this definition. In what
follows we shall denote the frontier point of Ras Ajdir by F, point 12" E
33" 55'N by P,and the intersection of straight line FP with the limit of the
territorial seas 12miles off Ras Ajdir bT, the delimitation line having been
defined only seaward ofthose waters.
6. The construction of the delimitation line,and above ail the precise calcu-
lat~onsnecessary, require the co-ordinates of points F and P io be clearly
fixed.
PointP has been defined by its geographicalCO-ordinates12"E33"55' N, in
respect of which the Court does not indicate any systernof ceference.However,
as this point fairly clearly corresponds to the north-western corner of Libyan
concession No. 137,itappears natural toconsider that this position isdefined in
terms of theED 50system used byLibya. ln our precise calculations, therelore,
we witl apply as necessary the corrections described in paragraph 25 below in
order to bring these cc-ordinütes within the Tunisian system.
No position is given for point F. Here too it appears naturtoidentify this
point with the farthest point of the land frontier, or more precisely the inter-
section of that frontier with the coastline. itself identified with the low-water
mark, the only relevant factorin maritime delirnitation.
The only relativelylarge-scalecartographic documents availahle Foridentify-
ing this point and plotting its CO-ordinatesare the followi:g
- Tunisian topographical map 1/100,000,No. CII,
- Libyan topographical map 1/50.000. No. 1691III,
- French nauoicalchart, scale approximately 1/65,00 N0,. 4247.
- Italian nautical chart/120,000,No. 45 1.
Inpractice, al1oiher existingmaps can only be compilations of these. The
resultsof ploiting point F on thesemapsare givenin Plate 1.We shülladopt the
following rounded figures (which may be considered correct to within ap-
proximately 100 metres) : 1" 33'40" E,33' 10' 00" N (Carthage systern);these
figures are perfectlconsistent w~thcartographic accuracy and natural diver-
gences between the different documents.
7. By definition, the north-western boundary of Libyan concession No. 137
joins point P to point L, located ai 11 35' E 33' 10' N (Resolution of the
Council of Minisiers dated 28March 19681,lying approximately 1mile east of
frontier pointF.This position, likethat P,ispresumed to havebeen expressed
in terms of ED 50.The south-eastern boundary of the Tunisian permis cornpli-
mentaire is a "stepped" line formedof arcs of meridians and of parallels. The
co-ordinatesof thecorner points, numbered from 5to41, can easilbe calculated
with the aid of the definitiofthe permit and the tables annexed to the Decree
of 1 January 1953.These CO-ordinaresare expressed in the official Tunisian
"Carthage" systern.
The foregoingelementsare represented diagrammatically on Plates 2,3 and 4,
esiablished in accordance with British Admiralty chart No. 3327 (the scale of
whichb ,eing around 1/500,000, isthe most suirable}.Naturally, the delimitation
is to be regarded solelaseffected seaward of the territonll waters, the limit of
which, 12miles off Ras Ajdirpasses between points 32and 31 d the Tunisian
permit and meets line FP at T. Ces pIanches montrent la position de la ligne FP par rapport aux permis
tunisien et libyen. On constate facilement :
a) que cette ligne estentièrementàIYouesd te la limitedu permis libyenno 137 ;
la zone laisséedu cotétunisien n'empiétedonc passur ce permis ;
bj qu'elle estentièrement B l'ouestde la limite du permis complémentairetuni-
sien, de sorte que la zone laisséedu cbtélibyen ernpiételargement sur ce
permis.Tous lespoints anguleux de la limite, numérotésde 5 à32,endehors
des eaux territoriales, sonta I'eside laligne FP ;
C) qu'il estdifficile d'interprkter l'affirmation de la Cour suivant laquelle la
limite nord-ouest du permis libyen serait (ialignéei>sur la limite sud-est du
permis tunisien. On constate sur la planche 2 que les deux permis empiétent
en effetlargementl'unsur l'autreetcecid'autant plusqueP'ons'éloigneversle
large,la direction générale de la limite tunisienne ktant donc d'azimut plus
élevé que la limite libyenne.
8. 11est facilede préciserpar lecalcul leséléments qup irécèdent, a l'aidedes
coordonnéesadoptks pour les différentspoints. et des hypathkses FormulBes
dans l'introduction {notammentque les lignes <(droitesi>sont les loxodromies).
Les resultats seraient très peudifférents,et aucune conclusion ne seraia modi-
fier si I'onchorsissait des hypothésesdifférentes :
a) l'azimut de la ligne EP est 26" 08'OO" ,aleur qui est bien trks voisine de
26" (pour une orthodromie il varierait entre P et F de 26" 15'18" à
25" 00' 48") ;
b) en dehors des eaux territoriales, la zone du cbtélibyen par rapportà la ligne
empiètede 97.6 kilomètrescarres ou 28,5 milles carres sur le permis com-
plémentairetunisien,alorsque lespermis libyenet tunisienempiètentl'unsur
l'autre de 47-9kilornktres carres ou 14 milles carrés;
C) l'azimut de la limite nord-ouestLP du permis libyen estde 24" 57'03" (pour
une orthodromie, il varierait entre L et P de 24' 50' 10 i25"03'59") ;
d) il est difficile de déterminer l'alignement de la limite du permis tunisien
puisque précisémentles points anguleux sud-est de cette limite ne sont pas
alignés(pas plus, d'ailleurs. que les points anguleux nord-ouest). La ligne
droite la plusproche des points anguleux sud-est de l'escalier (hors eaux
territoriales) et laissant tous cespoinasl'ouestjoindrait lespoints 5 et 31et
auraii un azimut de 27" 50' Ot".
La ligne droite laissant de mërne tous ces points anguleux l'estjoindrait
lespoinis 7 et 1 et aurait un azimut de 26"59'22". On peut considérerque la
moyenne arrondie de ces deux valeurs, soit 27" 25'.représentela meilleure
estimation de l'azimutde I'<aclignement ijdespoints anguleux sud-est de la
limitedu permis tunisien(planche 5).11fautnoter toutefoisque siI'onnéglige
lepoint 5, tous lesautrespointsanguleux sud-est (numéros impairsde 7 a 3 1)
sont trèsproches d'une lignedroite d'azimut 27' 01'.défini a 1,s'environ. II
devient alors tout fait légitimede parler de l'alignementde ces points, on
note que cet alignement est distinct de la limite du permis libyen (lesdeux
lignesfont un angle voisin de 2"). et que bien enrendu il ne passe pas par le
point lrontitre F. En fait il passe presque exactement par le point L, angle
sud-ouest de la limite du permis libyen no137(planche 6) ; The Plaies just mentroned show the position of line FP in relation to the
Tunisianand Libyan concessions. It is easy iioobserve :
(a) that this line lies entirely to the Westof the boundary of Libyan roncesslon
No. 137 ;consequenrlythe area lef ton the Tunisian sidedoes not encroach
upon that concession ;
(b) that the line liesentirely to the westof the boundary of the Tunisianperntrx
cornplén~enr soiraet,the area left on the Libyan side encroaches consi-
derably on that permit. Al1the corner points of the boundary. outside the
territorial waters, numbered from 5 to 32. lie to the east of linFP :
(r) that it is difficult to interpret the Court's siatement iihatthe north-western
boundary of the Libyan concession is"aligned" on the south-eastem bound-
ary of the Tunisian permit. For, as Plare 2 shows. the two cancessionç
considerably overlap,and do so increasinglyin the seaward direction. asthe
general direction of the Tunisian boundary has a wider beanng than the
Libyan.
8. It iseasy ta give figures for the above elements with the aid of the co-
ordinates adopted for the varrouspoints and the asçurnptions mentioned inthe
Introduction (inparticular. thatthe "straight" linesare rhumb lines).The resultç
would differverylittle. and not occasion the modification of any conclusion. if
different assumptions were adopted :
(a)the bearing ofline FP is 26' 08'00". a valuethat isxery close to 26' (in the
case af an orthodromc Iine itwouldvaryfrom 26" 15'18*a 'iP to 26' 00'48"
at F) :
fb) seawardofthe rerntorial waters.thearea on the Libvan side ofthe linewould
overlaptheTunisianperni~s çomplémeiiraire by97.6kquarekilornetreçor 28.5
square miles,whereas the Libyan and Tunisian concessionsoverlap by 47.9
square kilometres or 14 square miles :
(c) the north-western boundary LP of the Libyan concession iç at a bearing of
24" 57' 03"(in thecase of an orthodromic lineit wouidva~ from 24" 50'10"
at L to 25" 03'59" at P) ;
(d) it is difficult ta determine the alignmentof the boundaq of the Tunisian
permit. precisely beçause the south-eastern corner points of this boundan
are not in Iine(any more than the north-u,estern corner points. moreovcr).
Thestraighrlinenearest to thesouth-eaaterncorner points of the çtepped line
(outside territorial waters) which wouldleave al1these points on rhe West
uould join points 5 and 31 and have a bearing of 27" 50'01".
Similariy.a straight line leavingall those corner points on the east u.owld
josn points 7and 31 and ha\~ea bearing of 26" 59' 22".The sounded aierage
of theseIWO Figures.1.e..27"25'.maybe regarded asthebestestsrnalesfor the
bearingof the "alignment" of the south-eastern corner points of the bound-
ary of the Tunisian permit (Plate 5).Et should be noted. howeler. that. if
point 5isleft oyt. al1the oiher south-eastern corners (odd numbers [rom 7 to
31)are very close toa straight Iineon a bearingof 27' 01'.deiined to usthn
approxirnitely 1.5'.It th& becornes perfecs~~legitirnate to speak of th?
alignment of these~oints.and irisnoted that this alionment 1sdistinct from
thFboundary of théLibyan concession(the tiro lines-forman angleof about
ZO) while.needlessto say. it does not pass rhrough frontier point F. Ifactit
passes almost exactly through point L. the south-nestem corner of the
boundary ofLibyan concession No. 137(Plate 6) .el la ligne droite issue de Ras Ajdir et qui laisserait a l'ouest tous les points
anguleux sud-estde lalimite tunisienne (horeaux territoriales) devrait avoir
un azimut de 30' 36' et passerait par le point 31 (planche 7).
9. En conclusion :
a)la lignedroite FP définiepar la decisionde laCour entre Ras Ajdir et lepoint
de position 12" E 33" 55'N fait bien avec lemeridien un angle voisin de 26"
(26"08'):
b) l'azimut de çette ligne est différent de celui de la limite nord-ouest des
concessions pétrolières libyennes,notamment de celle du permis no 137
c'est-8-direde la ligneLP. qui est voisin de 25'(24' 57') ;
c) la limite précédenten'est pas al~gnéesur la limite sud-estdu permis çornplé-
mentaire tunisien, quelleque soit lafaçon donon définissel'alignementde Ia
seconde. Lesensque la Cour a voulu donner a cette expression est éclaien
effet par le texte du paragraphe 121 de l'arret. qui préciseque la limite
libyenne est (alignéesur les points est de la limite sud-est en zigzag0.du
permis tunisien. Les resultars numériquesobtenus plus haut montrent que
l'alignement de ces points, mêmesi l'on ne tient pas compte du point no5,
n'estniconfondu avecla limitelibyenne.niparalléle Bcette limit(ecart de2"
à 2" 1/11ni paralleleà la ligne FP (ecart de1' à 1" Ih).
10. La decision de la Cour, alinéaB4 du dispositif, dit que lcligne partant
de Ras Ajdir etse dirigeant verslelarge selon unangled'approximativement 20"
l'estdu méridien....correspond illa ligne perpendiculaire à la côte au point
frontière..H NOUS allons essayer de prkciser avec quelle approximation il est
raisonnable Je considérerqu'il en est bien ainsi.
11. La notion de cdirection générale O d'une &te, nécessairepour donner
un sens a la perpendicularité,peut paraître claire er simple àpremièrewe si la
côte n'estpas exagérément tourmentée E.n réalité elleest extrêmement difficile
préciseretà quantifierd'une façon qui ne prete pas trop leflanala critiqueLes
différentesrégiesque l'onpeut songer àutiliserpour réalisercettequantification.
c'est-à-diredéfinirla direction généralpar un azimut prkcis, donnent presque
toujours des résultats discordants. et souvent surprenants. mêmedans des cas
d'apparence géornttriyuernentsimple.
Pour que la notion meme de direction générale soia tcceptable A pnori. une
condition qualitative évidentedoit etre imposéedès l'abord(car les méthodes
quantitatives sont souvent aveugles et fonctionneraient dans tous les cas).
C'est :
a) le trace de la côte, tout en pouvant présenterdes irrégularitou des !(acci-
dents 1,.ne doit pas s'écartertres sensiblement d'une ligne droxte. et sa
direction en chaque point (sauf à l'emplacement trés localise d'un cracci-
dent i))do~trester à peu présstable.
Si lanotion de direction générald'une côteest utiliséeau voisinaged'une
froniiéreentre pays limitrophespour aider à la détermination d'uneligne de
délimitation maritime,lebon sens et le soucide l'équitéexigentierespect de
deux autres conditions. Ce sont :
Li)ilconvient de prendreenconsidérationdes longueursde côteégalesde part et (ela straight line from Ras Ajdir leaving al1the sou~h-easterncorners of the
Tunisianboundary (outside territorial waters) on the leftwould have tobe on
a bearing of 30" 36'and would pass through point 31 (Plate 7).
9. In conclusion :
(a) the straight linFP defined by the decision of the Court between Ras hdir
and point 12' E 33' 55'N does lieon a bearing of approximately 26" east of
north (26"08') ;
(bJ :he bearingof this lineisdifferent from thatof the north-western boundary
of the Libyan petraleum concessions. and in particular that of concession
No. 137.Le..line LP. which 1sin the neighbourhood of 25" (24' 57');
(cJ the last-mentioned boundary isnot aligned with the south-eastern boundary
of the Tunisian permis cornplimenrairehowever one defines the latter's
alignrnent. The meaning the Court intended to give to this expression is
indeed clear from the wording of paragraph 12 1 of the Judgment. which
states that the Libyan boundary "was aligned with theeastern points of the
zig-zag south-eastern boundary" of the Tunisian concession. The figures
obtained aboveshowthat the alignrnent of these points, evenif point No.5 is
lefi out of account, neither mergeswith nor isparallel to the Libyan bound-
ary (ithereisa difference o2" to 21h0 )o,r paralleto IineFP (difference of
between 1 " and l l/l0).
SECOND PART
10. The Court's decision, in suhparagraph B(4) of the operative clause,says
that the "line seawards from Ras Ajdir at an angle of approximately 26' east of
themeridian .. .corresponds tn the lineperpendicular tothecoast at the frontrer
- point". Weshall nowendeavour ta ascertain withwhat degreeof approximation
it1sreasonable to consider that this is the case.
11. The idea of the "general direction" of a coastline, whiçh is necessary to
confer meaning on perpendiculanty, rnayappeür clear and simpleat first s~ghtif
the coast is not excessivelycontoried. In reality, it is çxtremely diffictotpin
downand quantify in a manner not too open io cnticism. The various rules one
may consider applying for the purpose of this quiiniilication. i.the defiiiition
ofthe general directionby a precisebearing, almost alwaysproduce discordant.
and often surprising, results even in cases which look geometrically simple.
For the very idea of a generül direction to be acceptable aprjun. an obvioiiç
qualitaiive condition hds to be imposed at the very beginning (since the quan-
titative rnethods are often blind and would function in everycase).This condi-
tionis as follows :
(a)The shape of the coastllne,whileit maypresent irregularrtiesor "accidents".
must not stray veryappreciably from a straight line. and itsdirection at each
point (exçept at the very localized emplacement of an "accident") musi
remain more or less stable.
If theideaof thegeneral direction of a coastl~neisappliedin thevicinityof
afrontier between adjacent countries to assist the determination of a mari-
time delimitation line, cornmon sense and concern for equity require the
obse~aiiçe of two furiher conditions. These art::
(b) Equal lengths ofcoastline rnust be taken into consideration on either side of d'autre du point frontière.ou.plus exactement, les points extrêmesdu tron-
çon de cbte pris en considérationdoiverit êtreéquidistantsdu point Fron-
tiére;
c) si l'oncherche àdéterminerla direciion générale d'une cbte pour en déduire
par perpendicularitéla direction généraled'une ligne de délimftationrnari-
time.ilconvient que lalongueur du tronçon de cbte pris en considérationsoit
du memeordre de grandeur que la longueurde la lignede délimitation,ou de
la partie de ligne de délimitationà définir.
L'égalitén'est bien entendu ni nécessaire.ni la plupart du temps possible.
Mais si lafront~èremaritime est trop longue par rapport au tronçon de cbte
considtrk. son tracéencourra le rcprmhe d'êtrebasé sur uneconfiguration
géographiquetrop locale pour schématisercorrectement le littoral des deux
pays aux finsde délitnitation.Cetie conditionc)esi irésutilepour déterminer
lalongueur de côte j.prendre en compte, ou pour s'assurer que celle-ci est
raisonnable sielleestimposéepar d'autres critkres,notamment lanécessitede
respecteregalçrneni Lesconditions u) et b).
12. Supposani cesconditions remplies, leproblème revientalors à rechercher
laposition qu'ilfaut donner àune lignedroite pour qu'elle schématise le tronçon
de c6tc pris en considérationde la maniérela plus satisfaisante. La direction
générale recherchése eraalors définieparl'azimutde cettedroite. Sil'onaccepte
un rksultat grossier. on peut se contenter de rechercher cette mise en place
optimale sur une carte. en deplaqanr A la niain un calque portant un trait
rectilignejusqu'à avoir l'impression subjeçrive que la cbte est rnoyennte (4au
mieux a par le trait. Si on souhaite un peu plus de précision.on ne peut pas se
contenter de ce proctdé,qui peut de surcroit conduire à de surprenantes erreurs
d'appréciation,comme ilest facilede s'en rendre compie en confiant letravaila
plusieurs opérareurs différents. IEn'existe pas de regle généralepermettant
d'obtenir un résultat univoqueet objectif. 11est recornmandablc d'appliquer
plusieurs régles.aussidifferentcs que possible. La dispersion des résultaisohte-
nus donnera alors une idéede laprécisio~aiveclaquelleladirection générale peut
êtredéfinie.et leur moyenne une valeurconvenable II ne fautjamais perdre de
vue. cependant, que la notion de direction générale reste de toute façon relati-
vement grossière. Pour Fixerlesidées onne peut pas espérer,saufcas tour à fait
exceptionnel d'une cate (vraiment O rectiligne.la définià mieux que un quart
de degré.
Ceci a une conséquenceintéressante :c'est qu'iln'ya pas lieu d'atiacher une
importance particulière au problèmede la carte A utiliser. Ilsuffi1de choisir une
carte iéchelle convenablepour que letronçon de cOte a éiudierne soit pas trop
long : 30 40 centimètres suffisent, une longueur supérieureseralt rapidement
gênante.Lapetite echellea l'avantage aucontraire d'avoirdéjàréalisé un premier
lissagcdu tracé, qui faciliterasa reciification. IIentoutre indifférentd'utiliser
une carte en projection de Mcrcatar (carre marine) ou une carte terrestre établie
dans un syskme de représentationlocal.
13. Pour étudierlecas de la cote au voisinagede Ras Ajdir,j'ar faii choix de
deux procédés différent s
1) on trace lestangentes <(extérieure i(côtkmer)et trintérieurei)(cote terre) au
tronqon de cbte considérée ,t on mesure I'azimut moyen de ces deux lignes.
Nous appellerons ce prxéde fméthode des tangentes B:
2) on cherche à placer un segmentde droitede maniéreque lessurfacesde terre A the lrontier polnt, or, more precisely, the two extrernities of the streich of
coastline taken into consideration must be equidistant from the frontier
point ;
(c) Ifthe reasonfor seekingtodeterminethe general direction of a coastline isto
- enable one to deducc, by means ofperpendiculanty, the general direction of
a maritime delimitation line. ii ionly right that the length of the stretch of
coastline taken into consideration should he of the sameorder of magnitude
as the length of the delimitation line, oof that part of the delimiiation line
which has to be defined.
Of course, equality isnot necessary, nor most of the time possible. But if
the maritime boundary is too long in relation to the stretch of coastline
considered, it rnay be criticized for being based on too local a geographical
configuration to givea correct schematicrepresentation of ihe litioral of the
two countries for the purposes of delimitation. This condition (C Is very
usefulto determine the length of coastline to be taken into account. or to
make sure that the laiter is reasonable if it is imposed by other criteria, in
particular the nacessityof also complying with conditions (a) and (b).
12. Oncethoseconditions:arefuIiilled, theproblem isio discover theposition
a straight line must have if it is to provide the most satisfying schematic repre-
sentation of the stretchofcoastline to betaken into consideration. The general
direction sought will then be defined by the bearing of that straight line. If a
rough and ready result is acceptable, one rnay content oneself with looking for
theoptimum lie of the line ona map, hy manuüllyshifting a trünsparency with a
straight line drawn on it until one receives the subjective impressionthat such
and such a position iswhere the Iine "best" interprets thecoast. If a little more
precision is required, one cannot content oneself with this method, which can,
what is more, lead to some surprising errors of appreciation, as can easily be
discovered by giving the task to several persons separatcly. There is no generül
ruleenablina one IO obiain an unequivocal andoblectivercsult. It isadvisable to
apply sever2 rules,as disparaie aspossible.~heraÏÏge 005the resultsobtained will
then .,vean ideaof thenrecisionwithwhichthegeneral direction can bedefined.
and iheir averagea suikble value.However,onëmust neverlosesightof the fact
that the concept of general direction will remain relatively rough and ready in
any case. To make thls poini clear, 1 may Say that, exccpt in the altogether
exceptianal instance of a "really" rectilinear coast,one rnayncverhope to define
it better than to the nearest quarter degree.
Thishas one interesting consequence :it isthat there is no need to aitach any
particular importance to the problem of the rnap to be used. One need only
cboose a map on a suitable scale so that the stretcof coastlineto he studied 1s
not too long; 30to40centirnetreson the map aresufficient,and anything longer
would soon becorne an encumbrance. On the contrary, a small scale has the
advanrage of already featuring an initial smoothing-out ofthe coastline, which
will Facilitateits rectification. IZ1smoreover a matter of indifference whether a
Mercator projection map (nautical chart) or a land map based on alocal system
of represeniation is used.
13. To study the case of the coastkinein the neighbourhood of Ras Ajdir, 1
ho setwo diflereni meihods :
(1) the "outside" (seaward) and "inside" (landward) tangents to the stretch of
coastline considered are drawn and the average bearing of those two lines
measured. We shall cal1 this the "tangents method" ;
(2) the attempt 1smade to position a length ofstraight linin such a way that the 46
l'extérieur(côtémer), et dmer l'intérieur(chtéterre)de ce segment, soient
égalisées(surfaces limitéepsar les perpendiculaireàce segment aux extré-
mitts du tronqon de côte), que leur somme soit minimisée.Pour êtremis en
oeuvreaisément, ceprocêdéq,ue nous appelleronsa méthoded'équilibrage »,
réclameun traitement sur ordinateur Apartir d'un modèlenumériquede la .
côte. 11est néanmoinspossible é'obienir un bon résultai avecdes moyens
beaucoup plus modestes, ne mettant en oeuvre qu'une calculette program-
mable, et quelques titonnements raisonnés.
14. Lesmesureset lescalculsont et&Faitsen utilisant lacarte anglaiseno3327,
d'échelle voisinde 1/500 000,particulièrement bien adaptée. Cinq tronçonsde
cbte de tongucurs différentes,centrés sur Ras Ajdir, ont étéutiliséset sont
repéréssur lesplanchespar deschiffresde I i5.Le tronçon 1pari ducBtt ouest
du point où la direction locale du trait de côte devient nord-sud avant de
s'infléchirlégèrementvers l'esten direction de Zanis.
On nepeut pasraisonnablement allerau-delà de cepoint car lacondition a) du
paragraphe 1 1ne serait plus respectéLes tronçons 2,3et 4,plus courts quele
tronçon 1.sont arrêtédsu cotétunisien sur des accidents diversdu traitcote;
du cOtélibyen, où la cbteest beaucoup plus régultérel,eur extrémiténe prksente
rien de particulieNous verronsplus loin la dtfinition du tronço5.La côte est
supposéedéfiniepar letrait dechie delacarte, c'est-à-direlalaissede pleine mer
(planche 8).
Les rksultats obtenus par la mise en ceuvre des deux méthodes sont alors
regroupésdans letableau ci-aprks.Ilssont donnes au dixièmededegreprès,mais
cecine doit pas faire illus:la précisionde l'uneet l'autreméthoden'estguère
meilleureque lequart de degrecomme indiquéplus haut. Lesvaleurs indiquées
sont lesazimuts de la direction générale:
Tronçonl Tronçon2 Tronçon3 Tronçon 4 Tronçon5
Méthode des tangentes 1E9,6 118.6 118,3 117,s 117,7
Méthoded'équilibrage 116,Q 1 15,9 116,l llh,7 117,9
Les planches 9 et 10illustrent les cas1et 5 respectivement. On peutalors
constater sur ces résultat:
1) que l'azimut reste voisinde 116' par l'équilibrage,tout en étantlégèrement
supérieur pourles tronçons les plus courts (variation de 115,a 116,7" e,
négligeant le tronçon5) ;
2) que l'azimut reste voisinde1 18"par les tangentes, tout en étant supérieur
pour les tronçons lesplus long,, le groupement étantun peu moins bon que
par l'équilibrage (variationde 117,s" a 119,1°, qu'on néglige ou non le
tronqon 5) ;
3) que la moyenne génkrales'établitA 117,3"sans le tronçon5,a 117,4" avec le
tronçon 5, pour une dispersion de 1,5"environ de part et d'autre de cette
moyenne. La valeur 1Ibo, correspondant à un azimut de 26' pour la per-
pendicularité. estàlalimite inférieurede l'intervalle de dispersion.
15. Toutes les valeurs précedentessant obtenues en assimilant la côtA la
laisse de pleine mer. Ce choix est contestable. la Eaissede pleine mer nejouant
normalement aucun rôle en matiérede délimitationmaritime. Lorsqu'ellepré-
sente un écart significatifavec la laisse de basse mer, c'est cette dernière qui
devrait êtreprise en considération. puisquec'est elle qui marque la limite du areas of land on the outer (seaward)side and of sea on the inner (landward)
sideof ttareequalized (the areasbeingbounded by theperpendiculars to ihis
length at the twoends of the stretch ofcoasiline) and the çum of those areas
minimized. For facility of use, this procedure, which we shall cal1the "bal-
ancing method". calls lor computerized reckoning based on a numerical
mode1 ofthecoastline. It isneverthelesspossible toobta~na good result wi th
far more modesr means involving rnerely a pocket çalculator and a littlc
trial-and-errar reasoning.
14. The measurements and calculations were çarried oui using the Bntish
chart No. 3327, on a sçale of üround 1/500,000.which is particuEarEysuiiiible.
Five different lengths of coastline. cenired on Rüs Ajdir, were used and are
indicatedon thePlates by the figuresfrom 1to 5.Stretch 1starts in thewestfroin
the point where the local direciion of ihe coastline as depicted hecomes north-
south before gently bending east in the direction of Zarzis.
Onecannot reasonablygobeyond thispoint withoui ceasingtofulfilcondition
(a) in paragraph 11 above. The terrnini of Stretches 2, 3 and 4.which are riil
shorter than Stretch 1.correspond on the Tunisian sidewith various features of
thecoastline but, on the Libyan side.where the coast isfar more regulür.do iiot
correspond ta anything in particular. The definition of Stretch5 willbe lefriintil
later. The ~~d~tline isassumed to be defined by ihe Iinedrawii on the rnap to
represent it, i.e.. the low-water mark (Plate8).
The results obtained by application of the two niethods are grouped in the
table below.They are given to the nearest tenth of a degree, but this should not
giveriseto ünyillusion :the degreeofaccuracyofeither method 1sno better than
thequarter degreementioned above.The valuesindicated are the bearings of the
general direction.
Tangents merhod 119.6 118.6 118.3 117.5 1177
Bülancing method 116.0 115.9 116.1 116.7 117.9
Plates9 and 10 illustrate respectivclycnscs1and 5. One may note fruni these
results :
(1) that the bearing obtained by the bnlancing mettiod rernains close io 116"
while being slightly higherinthecaseof tliestîorteststretches(variaiion frorn
115.9" to 116.7",leaving out Stretch 5) ;
(2) thar the tangents rnerhodyieldsa bearing close to 11go.with higher figures.
however.for thelongest stretches, ihe range being slightly wider than in ihe
case of the balancing method (variation Fronî 117.5" to 119.1 ". whether
Stretch 5 he taken into account or iiot) .
(3) thegeneralaverageturns out to be 117.3"ifStretch 5 isornittcd. and 117.4'if
Stretch 51sincluded.witha rangeofapproximately 1.5" on either slde ofthis
average.The value 116". çorrcspondrng to a bearing of 26" for the perpzn-
dicular. is at the lower limitof the range.
15. Al1the precedingvalues areobiained by ideiitifying thccoastline witli tlie
high-water mark. This choice is open to question. as the high-wnter rniirkducs
not normally have any part IOplay in maritinie delimitation. When itsignifi-
cantly differsfrom the lower-watermark, itisthelatter thai should betiikcninto
consideration. sinceil isthat whichniarks the limitof theland domain and servesdomaine terresire et sert de ligne de base pour la construction des zones mari-
times.A l'échellequc nous avonsconsidkrée, iln'ya aucun kart significatif du
cOtélibyen. Du côtétunisien, en revanche, la prksencede larges zones décou-
vrantes A la côte et sur le banc de El Biban rend la laisse de basse mer très
rourmenaéeetnepermet plusdeconsidérerlacôtecommegrossiérementlinéaire.
La condition u) du paragraphe Il n'est plus satisfaite et la notion meme de
direction gknérülese vide de toute signification (alors mêmeque nos deux
méthodes resteraienrpariai tement appltcables et fourniraient des résultats.
aberrants bien sûr). ç'est la raison pour laquelle nous avons considéréle tron-
çon 5. leplus long pour lequel on puisse négkigersans inconvknient les étroites
zones découvrantes qu'il comporte. et assimiler la cijtei la laisse de pleine
mer.
16. En conclusion :
1) si I'on adtnetque la côte peut &treassimilée la laisse de pleine mer. les
conditions préalablessont bien satisfaites en considérant unttonqon decôte
de 40 A 50 kilomètresenviron de part et d'autre du point frontikre. On peut
dkfinrr une direction générale qui est alors voisine de l'azimut 117.5"(per-
pendiculaire 27.5").avec une dispersion de 1.5" de part et d'autre de cette
valeur. 116° (perpendiculaire 26") est la valeur limite inférieur;
2) siI'onexigeque lacbte soit assimilée à la laissede hasse mer,on doit alors se
limitera une longueurde c6tede 28kilomktresau maximumde part et d'autre
du point frontière,un peu faible pour répondrede faqonparfaitement saiis-
Faisantei~ la condition r) du paragraphe 11.La direction générale est alors
voisine de I'azimu t118"(perpendiculaire à 28").
17. D'üprts ladécision de laCour, alinéaC 2 du dispositif,Zapremièrepartie
de la lignede délimitation inaritimcentre la Tunisieet la Libye se dirige vers le
nord-est suivant un azimut voisin de 26"
cjusqu'a ce qu'ellerencontre le paraliéledu point leplus occidenial de la
chte tunisienne entre Ras Kapoudia et Ras Ajdir à savoir le point le plus
occidental de la ligne de rivage (laisse de basse mer) du golfe de
Gabks o.
LriCour a par ailleurs noté. auparagraphe 124de I'arrkt,qu'il l{capparait ...
que cc point se trouvea environ 34" 10'30'*de latitude nord o.tout en notant
bien que les coordonnkes cxactes seront 21établirpar les experts. Mon point de
vuesur lechoixcorrect de cepoint. en conformitéavec lesmotifsdéveloppes par
la Cour dans le texte de l'arrêt,est exposé ci-après.
18. Nous disposons pour ce choix d'un certain nombre de documents carto-
graphiques d'origines diverses.notriniment :
- des cartes terrestres, les cartes topographiques tunisiennes a 1/100000 et
1i290 090:
- des cartes marines de diffkrentes nationalités.frünqüise.italienne. russe. arne-
ricaine. anglaise. allemande. etc.as a baseline for the construction of maritime zones, On the scale wehave been
considering, there ino significantdifferenceon the Libyan side. By contrast, on
the Tunisian side the presence of broad areas of drying shoals along the coast.
and on the bank of El-Biban, gives the low-water mark a very contorted con-
f~guration and precludes one from continuing to consider the coastline as
roughly Iinear.Condition (a)in paragraph 11isno longer fulfilled and the very
concept of general direction becomes meaningless (even if it would still be
perfectly possible to apply our twomethods and arrive ai some,albeit aberrant
results).ThatiswhywehaveconsideredStretch 5,thelongestin respect of which
it is possible to ignore without any drawback the narrow areas of low-[ide
elevations it comprises and identify the coastline with the low-water mark.
16. In conclusion
(1) If it be allowedthat the coastlican beideniified with the high-waier mark,
thepreconditions are amply satisfied ifa stretch of coasof between 40and
50kilometres on either sideof the frontier point is taken into consideration.
This enables one io arrive at a general direction with a bearing in the
neighbourhood of 117.5"(perpendicular 27.5'1 s,bject toa margin of 1.5"
on either side of this value. The bearing of 116"(perpendicular 26') is the
lo~vestpossible value.
(2) If it is insisted that the coastline should be identified with the low-water
mark,one mustrestrict oneself to a stretcb of coast measuring 28icilometres
at most on either sideof thefrontier point, which issomewhat inadequate if
one wishes to make sure that condition (cl of paragraph 11 is perfectly
satisfied. The bearingof the general direction is then in the vicinityof 118"
(perpendicular 28").
THIRD PART
17. According to theCourt's decision, subparagraph C (2) of the operative
clause,the firstpartofthemaritime delimitation line betweenTunisia and Libya
mns northeast on a bearing of approximately 26' :
"to the point of intersection with the parallel passing through the rnost
westeclypoint of the Tunisian coastline between Ras Kaboudia and Ras
Ajdir, that is to say. thmost westerly point on the shoreline (low-water
mark) of the Gulf of Gabes".
In reference to the latter point, moreover, paragraph 124 of the Judgment
observes that "it appears to the Couri thatitwill be approximately 34' 10'JO''
north" while yet noting that its precise CO-ordinateswill be for the experts to
determine. Below 1 give my opinion on the correct choice of this point, in
conformty with the reasons set forih by the Court in the iext of the Judg-
ment.
18. In proceeding to thischoicewehavea number of cartographe documents
of diverse origin at our disposal, including:
- land maps, the Tunisian topographical maps on the scales of 1 /100,000and
1/200,000 ;
- nautical charts of various naiionalitie- French, ltaiian, Russian, Amencan,
British, German, etc. Examination of these documents leads to the following conclusions :
(1) many ofthem are on too small a scale to be usefwl.They do motdistinguish
thelower-watermark from the "çoastline as drawn", whichisthe hgh-waier
mark in the case of the nautical chasts and the line ofzero altitude (in
principle)in the case of land maps ;
(2) al1the nautical charts are established by compilation from the French chart
No. 4240. the only large-scale document which is "original", thatista say,
constructed directly on the basis of the results of a survey taken in[oco.
Certain maps of other coontries rnay include pieçes of information from
othersources,but none ofthem concernsthe topographical representation of
thecoast at thebackof theGulf ofGabes. It isclearlyapparent, inparticular, ,
that the American chart No. 52160 (the 1977 edition of chart No. 3980
pubIlshed in 1938) o, a scaleof approximately 1/240,000, isnothing more,
in the area considered, than a mere recopying of French chari No. 4316,
whichistoa scüle ofapproximately 1/340,00a0 nd that in zurnwasprepared
on the basiof larger-scaiecharts, including chart No. 4240.This isperfmtly
normal and conforms to the practice of hydrographical services.It is inevi-
\\ table. asno fresh surveyhas been carried outin fhearea considered sincethe
publication of chartNo. 4240 (1888) ;
(3) the underlying surveysare unfortunately veryold (1885- 18861,which would
leadone ta expectthat somechangesmay haveoccurred whichwould not be
negligibleon the scale ofthe chari, which is in the regionof 1/ 160,000 ;
(4) the Tunisian land maps toa scaleof 1/100,000are likewisebased on some
veryold surveys(1903-1904).One ofthe twosheetsrelatingto thearea under
consideration,LXIX and LXXV, was supplemented at a more recent date
(1928)and thecoastal topography doesnot match properly from one sheet to
the other, but, very generally speaking, the topography of the areas of
low-tide elevations, and in particular the drawing of the low-water mark, is
alwaysquite badly treaied and veryunreliable on the land maps (unless they
simply borrow from the nautical charts), on account of the surveying tech-
niques employed. On the other Rand, it is treated most carefullyin manne
cartography (on No. 4240, the presenceof numerous saundings in relation to
drying shoals shows that the low-water mark has been determined by
bathymetry, hence as accurately as possible).
To conclude, the only existing published document to which one may ren-
sonably refer isthe original nautical chart on the largest scie..french chart
No. 4240. It is open to criticism only because of ihe antiquity of the surveys,
which rneansthai no guarantee can begiven that thepresent-day topog~aphy is
exactlyinconformty with the representütion on ibismap. Should theexperts fail
to agree that tius document be chosen, they will have no other solution but to
prmeed to an ad hoc survey in loco.
19. On the hypothesis that chart No. 4240 servesas abasis for the determi-
nation, it iseasy to locate the latitude of the mosi westerlypoint, taking, for the
tirne being. the rough positions to be read off the map, without correction. The
point thus discoveres isat 34"04'55"N, on the longitude of 10"0 1'50"E.
However,twoother points, ai 34' 03'25"N and 34" 07' 15"N, both lyingon the
longitude of 10°01' 55"E, showonly a very slight difference of longitude from
the first-mentioned point : merely 5",or approximately 130 metres on the
ground. Considermg howold the surveysare, it is not unreasonable to consider
that thisisnot a significant difference and that the coasiline (low-watemark)
runs practically from north to south berweenthe latitudes of 34"03' 25" N andla latitude moyenne entre ces deux valeurs, soit 05'20" comme latitude du
point le plusà l'ouest au fond dugolfede Gabès.
Cepoint de vue me parait plus satisfaisant que de choisirlavaleur 3455",
qui résultede la présencàcetendroit d'un ltger amident du tracéde la laissede
basse mer, élément localisparfaitement indépendantde la morphologie génG
rale du golfe,et qui ne peut êtreraisonnablement considérécommemarauant le
point ouladireci'ion de lacbtepasse dunord-ouest au nord-est. C'esten
effet cecritèrequia été retepar la Cour pour déterminerla latitude laquelle
il convient de modifier l'azimut de la ligne de délimitation maritime (para-
graphes 123et 124de l'arret).On notera d'ailleursla trh faible différenceentre
les deux solutions 25", soit 750 mètresenviron surle terrai(nlanche 11).
20. Ilest clair qu'ilnapas lieu,pour exactement lemême saisons,detenir
compte de laprésencedeI'embouchure de l'ouedRarhla,à lalatitude 34" 10'.Un
chenal de maréepénètredans cette embouchure jusqu'a une longitude plus
occidentale que celle des points considérés plushaut, L'extrémiouest de ce
chenal n'est d'ailleurspas représensur lacartàgrande échelleno4240.Sur les
cariesà plus petite échelle,françanD4316et américaineno 52160 quien est la
copie, le chenal est reprksentépar généralisationcornnie un petit doigt de gant
fermé.Ici aussi, la présencede l'oued en cet endroit précisest un accident
topographique indépendant dela morphologie du golfe,quine peut etre retenu
pour déterminerla latitude ou la c6te change de direction. Pour cette détermi-
nation, la laisse de basse mer àsconsidérercomme ferméepar continuitt de
partetd'autredu bancdécouvrantquidiviseendeuxlechenal àsondébouché en
mer. Malgréla tailleinsignifiante des chenaux, cette fermeture peut si l'on veut
êtreinterprétée commeune ligne de fermeture d'estuaire qui remplace à cet
endroit la laisse de basse mer physique conformémentau droit en matièrede
définitiondes lignes de base.
21 En conclusion:
1) il convient de retenir comme seul document pertinent lcartemarine fran-
$aisenD 4240. A défaut,la seule méthodede choix techniquement bonne
consisteà s'appuyer sur un levéad hoc sur le terra;n
2) toutes corrections faites pour ramener les positions de la carte aux systemes
Carthage et ED 50,etlesvaleursdonnéesétantarrondies'& 5",on trouvealors
que la latituddu point le plus occidental du golfe de Gabts e:t
34" 05'20" N (longitude 10"01'55" E) Carthage
ou 34"05'30" N (longitude 10"02'00" E) ED 50.
Paris, le 9 juillet 1984.
L'ingknieurgénéralde l'armement,
(Signé)ROUBERTOU.34"07' 15"N. This would lead to the adoption of the averagelatitude between '
thosetwofigures.i.e.,34"05'20",asthelaiitude of the most westeriypoint at the
back of the Gulf of Gabes.
To take this view seems tome more satisfactory than to choose the figureof
34"04' 55"" which results from the presence ai thnt place of a slight kink in the
low-waier line, a Imalized feature which is entirely independenof the general
morphology of the Gulf and cannot reasonably he considered as marking the
point where the general direction of the coasiline moves from norrhwest to
northeast - that beingthecriterion chosenby theCourt to determinethelatitude
at which the beating of the maritime delimitaiion line should be rnodified
(Judgment, paras. 123and 124).It willhe observed,moreover, howverysmall is
the difference between the two solutions 25",or approximately 750metres on
the ground (Plate 11).
20. It is clear that, for exactly the same reasons, there is no need to take
account of thepresenceof the mouth of Wad Raghla at thelatitude of 34" 10'A
$idalchannel runsinto this mouth asfarasa morewesterlylongitude than that of
the pornts considered above. Besides, the western end of this channel is not
shown on the large-sçale chart No. 4240. On the smaller-scale çharts, French
chart No.4316and Americanchart No. 52160whichisacopyof it, the channel is .
wpresented in a generalizedwayas shaped like theclosed little fingof a grove.
Here too, the presenceof the wadi in thisprecisespot atopographicai accident
independent of the rnorphology of the Gulf, which cannot be selected for the
determination of the latitude where theCoastchangesdirection.For thepurpose
of this determination, the low-water linemust be considered as closed by the -
wntinuity existing on either side of the low-tide elevation which spliis the
channel in two where it mets the sea. Despite the insignificant sizeof the
channels, this closurmay, if one so wishes,be interpreted as an estuary closing
line replacingat this spot the physical low-waterline in conformity with the law
governing the definitionof baselines.
21. In conclusion :
(1) French nautical chart No. 4240 should be adopted as the only pertinent
dcxumeni. Failing which, the only technically sound method of choosing is
to base oneselfon an ad hoc survey in loco;
(2) After carrying out al1necessary corrections to bring the positions onthe
chart into linewiththeCarthage and ED50systems, and rounding the valucs
givento the nearest5",it isfound that the most westerlypoint of the Guof
Gabes is :
34" 05'20" N (longitude 10"01' 55" E) Carthage or
34" 05'30" N (longitude 10"02'00" E) ED 50.
Paris, 9 July1984.
(Srgned)ROUBERTOU,
Ingénieur généradle l'armement. 22. La position d'un point à la surface de la terre est communémentdkfinie
par sesB coordonnéesgéographiques a :(tlongitude aet ({latitudeo.Nous écri-
rons CG, M et L '.
Iexistedes CG naturelles aou (Eastronomiques )}qui repkrent la direction
de la verticale du lieu par rapport au corps terrestre, et qui peuvent êtredéter-
mintes par des observationsastronomiques, ce quijustifie leur nom. Elles sont
rarement utilisées,car il est impossible.du moins aujourd'hui, de lmesurer en
mer avec la précision nécessaire. De plus elles ne se prêtentpas A des calculs
précisde directions ou de distances en raison des irrégularitésinconnues du
champ des verticales.
On utilise normalement des CG (géodésiques 1).relativesA un Bsystème
géodésique idéterminéd ,ont plusieurs peuvent coexisterdans une memerégion.
Sans chercher à en donner une définitionprécise, disonssimplement que cela
revient i substituer a la terre réelle unesutface <ide référence O, qui est un
ellipsoïde de révolutionde forme et de dimensions trésvoisines de celles de la
terre : les CG géodésiques repérent alors ladirection de la normale a cet ellip-
soïdc au lieu de la verticale physique. Lesdifférentssystèmes géodésiqued sif-
fèrentpar laformeetlesdimensionsexactes de l'ellipsoïdederéférence e.tpar son
positionnement précispar rapport au corps terrestre, éléments quc iomportent
une certaine marge d'arbitraire pour le géodésien.
En un lieu donne, les CG géodésiquep seuvent différerdes CG naturelles, ou
d'autres CG géodésiquesd ,e 10 a 15secondes sexagesimal.es au maximum, sauf
cas trés exceptionnel. Celacorrespond a des écarts maximaux de l'ordre de
500 mètres sur le terrain, mais les valeurs courantes dépassent rarement 300 a
350 métres. Lorsqueles systèmes géodésiquessont de bonne qualitéces diffe-
rences varient defaçon reguliéreet trèslente d'un point Al'autre.A la précision
cartographique, et la précision delagéodésie marine, on peut considérerqu'on
passe d'un systemeà un autre par un simpledécalageconstantpour unerégion de
grande surface. par exemple la régioncouverte par une carte déterminée.Pour
une tellerégionondéterminefacilementlescorrections algébriquesàappliquer à
la latitude et à la longitude pour passer d'un sysiéme à Ibutre par simple
comparaison des positions de points communs aux deux systèmes.
23. En Tunisieet dans la régionde lafrontièretuniso-libyenne, deux systèmes
géodésiques principauxsont en présence :
1) le système officiel tunisien.dictongine Carthage O,basésur des opérations
géodksiquesqui se poursuivent encore aujourd'hui. Il fait usage d'un ellip-
soïde dit (de Clarke 1880 a. II a succédéa un systèmeplus ancien, simple
prolongement de la géodésie de l'Algérieei dittorigine Voirol H.Les cartes
topographiques lesplus anciennessontconstruitessurcetancien système.Les
correclions pour passer de Voirol jiCarthage sont hien connues et données
par un abaque ;
2) lesystèmeeuropéencompensé1950,dit crED 50 O,basésur un calcul fait aux
Etats-Unis aprésla seconde guerre mondiale hpartir des données d'obser-
vation fournies par les pays d'Europe du nord et de l'ouest, les pays du
En enonfant lescoordonnées d'un pointj'ai pourhabitude de commencer par la
longitudealorsque l'usageinverseprévautsouvent.Cettefaçon de faireme paraitplus
naturelle:lorsqu'onregarde une carte normalement, c'est-l-d nired en haut, la
longitudeoccupela placede lacoordonnée horizontale.qu'iesitraditionneld'énoncer
lapremiérelorsqu'on Fait usagede coordonnées carti-s~ennes. 22. Theposition of apoini on thesurfaceof the Earth iswmmonly defined by
its "geographical co-ordinates" :"longitude" and "latitude". We shall refer to
these as GC, M and L '.
There are "natural" or "astronornical" GCs whichideniify the direction of the
verticalof a placein relation to the bodofthe Earth and maybe determined by
astronomical observations, hence their name. They are rarely used, for it is
impossible, at least today, ro measure them at sea with necessary precision.
Moreover, they do not lend themselvesto accuraie calçulations of directions or
disiances on acwunt of unknown irregularities in the field oftheverticals.
Nomally one uses "geodetic" GÇs, relating to a given "geodetic system", of
whichseveralmayco-existin one and the sarnearea. Without at~emptingto give
a precisederinition of them, let us simplysay that it amounts to substituting for
the actual Earth a "reference" surface which is an ellipsoidobtained by rotation
that corresponds veryclosely rotheEarth in shape and dimensions ;thegeodetic
GCs then givethe direction of the normal to this ellipsoidinstead of the physical
vertical.The various geodetic aystemsdiffer in the precise form and dimensions
of the reference ellipsoid and byits exact positioning in relation to the body of
the Earth, elernents which are within limits arbitrary forageodesist.
At agivenplace, the geodetic:GCs may differ from the natural GCs, orfrorn
other geodeiic GCs, to a maximum - except in veryexceptional cases - of From
10to 15 sexagesirnalseconds.This corresponds io maximum divergencesof the
order of 500 metres on the surface, but currenily the differences rarely exceed
300-350rnetres.Whenthegeode~icsystemsare of gd quality, thosedifferences
Varyregularly and very gradually from one point to anoiher. To the degree of
accuracy found in cartography and marine geodetics,one rnayassume that one
passesfrom onesystemto another merelyby a simpleshift whichisconstant over
a very extensive area, for example the region covered by aparticular map. For
such a region. itiseasy to determine the algebraic corrections to he appliedto
latitude and longitude in order to pass from one systern ta another by mere
mmparison of thepositions of points common to both systems.
23. In Tunisia, and in the region of the Tuniso-Libyan frontier, two main
geodetic systems are in use :
(1) The officialTunisian system,the so-called"origine Carthage" system based
on geodeticoperations whicharestillbeingcarned out today. It rnakesuseof
anellipscridknownas "Clarke's 1880".It replaced an older system whichhad
merely been an extension of the geodesy of Algeria and was known as
"origine Voirol". The oldest topographical maps were based on thai older
system. The corrections necessary to convert from Voirol to Carthage are
well known and are given by a conversion table ;
(2) The compensated European datum system 1950,known as "ED SO", was
basedon acalculaiion madein theUnited States after theSecond World War
from observation data supplied by the couniries of northern and western
'In givingthe CO-ordinateosf a pointiiismy habit tobegrn with ihelongitude.
whereas theopposiiepraciiceoftenprevails.Thisappears to me more natural : when
one looksat a mapin thenormalway,that is to say,withnorth at thetop. longitude
occup~esiheplaceof thehorizontalCO-ordinat ehjch itis traditionIOmention f~r~t
whenmakinguse olCartesian CO-ordinates. Maghreb alors sous tutelle et des travaux de terrain complémentaires.Il fait
usage de I'ellipsoidedit crinternationan. Grâce a un certain nombre de
points géodésiques tunisiensdont la position est connue dans les deux sys-
tèmes,il est possiblede determiner des corrections moyennes pour passer-de
Carthage à ED 50, sùrement correctes àune ou deux secondes prés ;
3) accessoirement, il serait également possible d'utiliserun systémeglobal (de
couverture mondiale) telaue le svstémeWGS 72 liéàl'utilisation des satel-
litesde radiolocalisation ~iansit i~orGeodeiirSvsrem1972.dénomination
d'ailleursimpropre).1seraitfacilededéterminer surleterrain descorrections
de rattachement appropriées, si ce n'est dejà fait. Cette possibilitk n'est
mentionnéeici que pour mémoire,en raison de l'usage assezcourant qui est
fait de WGS 72 par les accords de délimitationmaritime ;
4) les cartes marines françaises, trésanciennes, font usage d'une géodésie qui
leur est propre, établia l'époquedes levés.On ne peut que chercher h
déterminer.carte par carte, et par comparaison aveclesdonnéesgéodésiques
actlieiles, ou avec des cartes topographiques baséessur les autres systèmes,
descorrections empiriques qui serontde ioute façon deprécisionhomogkneA
celle des donnkes cartographiques, par définition.
24. Le système géodésiqud eans lequel sera définie laligne de délimitation
maritime devra êtrechoisi d'un communaccord par les parties. Il importe peu
pourvu qu'il soi! clairement précisé.Pour l'étudequi fait l'objet du présent
mémoire.il est égalementindifférent ; la seule condition impérative est que
toutes les coordonnéesprises en compte soieni homogénes,c'est-à-dire expri-
méesdans lemême systtrne, siellesdoivent intervenir dans desconstructions très
précisesou des calcuis. Les hypothèsesque nous seronsconduits àfaire dansce
mémoire neserontdoncpas nécessairementcellesdesparties. Ellesn'ont aucune
incidence sur les conclusions présentées.
25. La planche 12 présente un tableau des ecarls entre coordonnees des
différentssystémes,déterminés ainsi qu'il est diquéplus haut, eturilisesavant
calculs dans le rapport en tanque de besoin (sans que cela apparaisse explici-
tement dans leiexte).A titred'illustration laplanche indique la vadel'erreur
quiseraitcommisesur l'azimutloxodromique et ladistance orthodromique entre
Ras Ajdir et le coin nord-ouest du permis libyeno 137(point F et P respecti-
vement) si le calcul étaitfaitl'aidede coordonnéesinhomogenes.
Annexe JI
26. La terre étantcourbe, il n'est pas possible de tracer une ligne dàosae
surface, du moins sur une longueur importante, telle.par exemple que les extré-
mitésde cette ligne ne soient plus en vue rune de l'autre et tombent sws
l'horizon.Toutes les lignes de délimitation maritimet limites de zones mari-
times n'enfont pas moins intervenir de telles lignesdroites. Il convient donc de
s'entendresur lesens Adonner àcette notion. Cest absolument indispensable à
ta définitionprécisede cesfroniièresei limites,I'kart entre lesdifférenteslignes
possibles devenant trés vite supérieàrla précisionatteinte en gkodesiemarine
lorsque la longueur des lignesaugmente. 27. Parmi les diffkrentes lignes possibles, le choix se limite pratiquement à
deux, les seules dont fassent usage des accords et jugements existants :
1) la «ligne gkodésique )>ou (iorthodromie L.C'eskla ligne matérialisantle
plus court chemin entre deux points a la surface de la terre, assimilke a
l'ellipsoïdede référenceI.'orthodromie est donc la genéralisationmathèma-
tique de la ligne droiteau cas des lignes tracéessur une surface courbe. En
représentation cartographique, elle est à peu grès assimilable à une ligne
droite,a la double condition que la carte soitAgrande échelleet établiedans
une projection de faibles déformations pour la région représentéeC . ette
derniére condition est satisfaite par la plupart des cartes topographiques
terrestres;
2) la aioxodromie B.C'est la ligne d'azimut constant, c'est-à-dire qui fait en
chacun de ses points le meme angle avec la direction du nord. Elle est
exactement représentée par une lignedroite sur les cartes ttabiies en projet-
' tion de Mercator, ce qui est lecas de la quasi-totalité:descartes marines{les
seules exceptions sont certaines cartes à trèsgrande khelle, pour lesquelles
l'écartentre les deux lignes, orthodromie et loxodromie, est inférieurà la
précision graphique).Surcesmêmescartes,l'orthodromie est reprksentéepar
une ligne courbe dont la concavité esttournéevers l'kquateur.
28. Le prksent rapport estbasésur l'hypothéseque les Lignes droites men-
tionnéesdans l'arrtt de la Cour sont des loxodromies.11va de soi quelesparties
ne sont en aucune façon liéespar les arguments donnésci-aprts Al'appui de ce
choix. Il est clair cependant qu'il étaitnécessairede le faire pour permettre les
calculs dont lesrésultats sontdonnes dans ce rapport. Il est égalementclair que
l'autre choix aurait fourni des résultats extrêmemenv t oisins, qui auraientcon-
duit à des conclusions identiques.
Le choixde la loxodromie résultedes considérationsci-aprts :
a) la loxodromie, route suivi par un navire naviguant A cap constant, est farni-
liéreà tous les gensde mer. C'estla notion de ligne droite la plus naturelle
pour l'usagemaritime ;
b) tous les documents cartographiques hmoyenne ou petite échelledisponibles
pour le milieu marin sont descartes marines, oii les loxodromies sont repré-
sentéespar des droites. Surdes d~curnents a grande échelleles deux types de
lignes ne sont pas discernables ;
cj toutes leslimitesde permisfont intervenir desméridiens etdesparaliUes. Les
a premiers sont la foisdes orthdrornies et des loxodromies, mais lesseconds
sont des loxodromies et ne sont pas des orthodromies. Le choix de la loxo-
dromie permet de n'avoiraffaire qu'hun type de ligne unique, donnant ainsi
une signification clairea l'expression {ligne droite i)dans la dkfiniltiondes
permis ;
dl enfinet surtout la loxodrnmie est la seule ligne dont on puisse considérer la
direction (azimut) sans avoir à précises enquel point cet azimut est pris
puisqu'il est constanr par définitiontout au long de la ligne. Son choix est le
seulqui permette de donner une signification non ambiguë auxnombreuses
indications contenues dans l'arrêt de la Cour et qui mentionnent de telles
Quelquefoisappelée <rarcde grandcercle 1dansles accords dedélimitationc,equi
revient aassimilerla terre Imlement a une sphèreplutôt qu'à un ellipsoïde. 27. Among the various lines possible, the choice in practical terms narrows
down to two, the only ones used in existing agreements and judicial deci-
sions :
(1) The "geodetic" or "orthodromic" line 1.This is the line representing the
shortest path between twopoints on the surfaceof the Earth, identified with
the reference ellipsoid.Iristherefore the mathematical generalization of the
straight linein thecaseofIinesdrawn on a curved surface. Asrepresented on
a map, it is more or less identifiable withastraight line, on two conditions,
namely that the map is on a large scale and that it isbased on a projection
introducing only slight distortions in the area represented. This second
condition is met by most topographical land maps ;
(2) The "rhumb" or "loxodromic" Lne.This isthe lineof constant bearing, i.e.,
a line each part of which makes the same angle with due north. This is
represented with exactitude by a straight line on maps drawn up on Mer-
cator's projection,whichis the case with almostal1nautical charts (the only
exceptions being certain maps on a very large scale, in whose case the
divergence between the orthodromic and loxodromic lines is less than the
graphical margin of error). On such maps, the orthodromic line is repre-
sented by a curve the concave side of which is turnedtowards the Equa-
tor.
28. Thisreport isbased on theassurnption that thestraight linesmentioned in
theCourt's Judgment arerhumb lines.Needless to Say,the Parties are in no way
bound by the arguments given,hereafter in support ofthis choice. It is clear,
however,that it was necessaryto rnake itin order 20 enable the calculations to be
done the resultsof whichare givenherein. It isalsoclear that toçhoose the other
kindofline would haveproduced verycloselysimilar results which would have
led to identical conclusions.
The choice of the rhumb line was based on the following considerations :
(a) The rhumb line, the route follawed by a vesse1sailingon a constant bearing.
isTamiliarto ail seafarers. Itisthe most naturat connotation ofa siraightline
in maritime usage ;
(6) Al1the medium-scale or small-scale cartographiç documents available for
the marine environment are sea charts on which the rhumb lines are repre-
scnted by straight lines. On large-scale documents the Iwo types of line are
not distinguishable ;
(c) Ail the concession boundaries make use of meridians and parallels. Men-
dians are both orthdromc and loxodromic lines, but parallels are loxodro-
mie and not orthodromic lines. Bq ' hoosing the loxodromic or rhumb line
one can workwithsimplyone typeofline, thus bestowinga clear nieaning on
the expression "straight line" in the definition of the concessions ;
(d) Finally, and above all, the rhumb line is the only line whose direction (or
bearing) can be taken into account without the necessity of specifying at
what point this bearing istaken, sinceit isby definition constant throughout
the length of the line. The choice of this line is the only one eriahling an
unarnbiguous meaning to be attributed to the numerous indications givenby
1Sometimes called "arcofgreatcircIe"indelirnjtatioagreements, whichis to liken
thc Earth IocaIlyton sphere saiherthan an ellipso~d. directions.Le textede la décisiondit d'ailleurs,alinC2 du dispositif, que
(ilalignededélimitationentrelesdeuxplateauxcontinentauxse dirigera vers
le nord-est selonle mêmeangle...1)Bienque la Cour n'aitcertainement pas
recherchéune précisionmathématique que lesParties n'attendaient pas
d'elle, ceciest bien prèsde la définition d'uneloxodromie.
29. Afin d'illustrerladifférencequipeutexisterentrelesdeuxtypesde ligneet
leur position réciproque,la planche 13schématiselesloxodromieset orthodro-
mies tracéesentre RasAjdird'unepart (point F), la limitenord-ouesdu permis
libyen no137(point P) et le point oula ligne fPrencontre lalimite deseaux
territoriales (poiT) d'autre part. Les schémas sont supposes tracéssur une
carte manne (la loxodromie est unedroite) mais bien entendu I'écare tntre
lesdeux lignes est fortement exagkrk.A l'tchelle, l'écartsur l'arcplus long
(49 métrespour FP) n'atteindraitpas un dixikmede millimêtre.
Paris, le 9juiilet 1984.
L'ingénieurgénkralde l'armement,
{Signé) ROUBERTOU. the Court's Judgmentwhichmentionsuchdirections.Besides,the actual text
of thedecision,insubparagsaph C(2) oftheoperativeclause,Statesthat "the
lineofdelimitation betweenthe two continental shelvesisio run northeast
.. onthatsame bearing".Even thoughtheCourtcertainly was notairningat
a degreeofmathematicalprecisionwhichthe Partiesdidnot expectofit, this
is verynear to the definition oa rhumb line.
29. Tu illustrate the differencethamayexist between ihe two types of line
and their position relativeo each oiber, Plate 13 provides a diagrarn of the
loxodromie and orthodromielinesdrawnbetween Ras Ajdir(point F}on theone
hand and, on the other, the northwestern boundary of Libyan concession
No. 137(point P) and the point where the line FP intersects the Iirnof the
territorialwaters(pointT). Thelinesin thediagrarnaredrawn as ifon a nautical
chart (the rhumb linebeinga straight line)but the discrepancybetween the two
lineshas of coursebeen greatly rnagnified.Scaieddown, the disparity over the
longestarc (49 metres in the case of FP) would he under one-tenthof a rnilli-
metre.
Paris,9 JuIy 1984.
(Signed]ROUBERTOU,
Ingénieurgknérad le l'armement. Coordonnéesdu poinffranfiérede Ras Ajdir
- D'aprèsla carte topographique tunisienne
a 1/ IO0O00 no CI1 (origine Voirol) : 11°33'56" E 33" 10'09" N
- D'après la carte topographique libyenne
ti 1/50000 no1691III (ED 50): 1Ia33'45" E 33" 10'04" N
- D'aprésla carte marine française no4247
(systeme hydrographique 1886) : 11°33'42"E 33°10'05"N
- D'aprks la carte marine italienno451
(systèmeinconnu) : 11°33'47"E 33°10'02"N
Aprb correction pourramener la position en Carthageon trouve :
- carte tunisienne: 11°33'43"E 33"10"01"N
- carte libyenne : 11°33'41"E 33°09'54"N
- carte française: 11 33'43" E 33' IO0'6" N
- carte italienne : pas d'éléments
La dispersiondes rkwltats justifie un arrondi de la moyenne a5" les plus
proches, ce qui donne :
11°33'40"E 33°10'00"N Co-ordrnaies O/the Fronli errnrofRas Ajdir
- According to Tunisian topographic map
1/190,000,No. CI1(Origine Voirol) : 1Io 33'56"E 33" 10'09" N.
- According to Libyan topographic map
1/50,009,No. 1691III (ER 50): 11°33'45"E 33" 10'04"N.
- According to French nautical chart No. 4247
(hydrographic system 1886): 11°33'42"E 33" 10'05"N.
- According to Italian nautical chart No. 451
(system unknown) : 11 33'47" E 33"10'02" N.
After correction for conversion to Carthage, these figures work out as fol-
lows :
- Tunisian map : 11"33'43" E 33" 10'01''N
- Libyan map : 1I033'41"E 33O09'54N
- French chart: 11°33'43"E 33" 10'06"N
- Italian chart : data wanting.
The range of the results justifaeround average tothe neares1 5" as fol-
lows : 11'1
II."ir
cm~te exter;eumdr
lo mer I~rritoriale
Ohm 5 IO 15 20 15km
i carre onglaise 3327 Changementdesyxteme géodé qsue
1) Voir01-+ Carthage:
Corrections donnéespar un abaque établipar l'Institut géographique na-
tional français à i'époquedu changement de système. Excellentespré-
cisions.
On trouve: RégionRas Ajdir
AM = -12,7" AL = -8,l"
RégionGabès
AM = - 11,W AL = -7,7"
2) Carthage+ ED 50 :
Correctionsdétermineespar comparaison de points géodésiqsieniden-
tifiésans les deusysttrnesPrkision de l'ordre *e 1".
On trouve:RégionRas Ajdir et Gabes
AM = +4,3" AL = +10,4"
3) Cartemarine 4247 4 Carthage :
Correction déterminée par comparaisode pointstopographiques identi-
fiables sur la camarine4247 et les cartes topographiques tunisieanes
1/100OOûLXIXet LXXV. Prkcisionde l'ordre +e 2".
On trouve:Region Gabès
AM = +1,5" AL = +1,4"
Calculdusegment FP en Carthageel EL)50
avecles correctionsdepussaci-dessus
Carthage Di/fërence ED 50
Longueur 92297 m 5 rn 92302 m
26"O&'00" 6" 26' 07'54"
Azimut
Résultats parfaitement cohéresvecla précisionde rattachement indiquQ
pour les deux systémes.
En utilisant des positionsincohérent(F en Carthage, P enED 50) on
aurait:
longueur 92 639 m erreur 340 m
azimut 26" 06'27" erreur 1,5' CeodeticSysremConversion
(1) Voir01+ Carthage :
Corrections resultingfroma Conversion Table drawn up by the French
National Geographic Institute at the timeof cdansystem.High degree
of precision.
Results : Ras Ajdir area
AM = -12.7" AL = - 8.1"
Gabes area
AM = -1 1.0" hL = -7.7"
(2) Carthage4 ED 50:
Correctionsdetermined bycomparisonof clearlydefined geodetic poinin
both systems. Marginof error aroundk 1".
Results: Ras Ajdir and Gabes area
AM = i-4.3' AL = î-10.4"
(3) Nautical Chari No. 424+ Carthage :
Correction determined by comparison of topographical points identifiable
onnautical chart No. 4247 and Tunisian topographicmaps
1/100,000LXIX and LXXV. Margin of error around? 2".
Resulis:Gabes area
Calculariooffhe Segment FP on Carlkage and ED 50
SysternswiththeAbove ConversronCorrections
Carthage Ddfeerence EU 50
Length 92293 m 5 rn 92302rn
Bearing 26" 08'00" 6" 26"07' 54"
Perfectlyconsistent results, on the dofrrabattement precision given for
the two systems.
IFinconsistent positionsare u(Faccording toCarthage,PaccordingtoED
50) ,he result would be:
Length 42639m error 340 m
Bearing 26"06'27" error 1.5' Annes 11
Area 6,846 Km2
Starting at the intersectionof :
12" 00'longitude and 33" 55' latitude
thence East till 12"20'longitude
" South " 33"10'latitude
"hst " 13" 00' longitude
" South " 32"55' latitude
" West " 12' 45' longitude
" South " 32" 50' latitude
" West " 12" 20' longitude
" North " 32"55' latitude
" West " 12"15'longitude
" North " 33' OU' tatitude
" West " IL0OS' longitude
" North " 33" 05' latitude
" West " 12' 09' longitude
" North " 33"10'latitude
" West " 1l035' longitude
thcnce north-eastwardin a straightline till the poiof origin.
Area : X 1.5fiveminutesblocks of71.57 km2
plus 14 five minuteshlocksof 72.37 km2
i.e5,832.455 + 1,013.18 = 6,846.135 roundedoff 6.846km2
13April 1968. 79
Annexe11
DESCRIPTIO DE LA CONCESSION No 137 TELLEQUE DEFINIE
PAR LA RESOLUTIONDU CONSEIL DES MINISTRES DU 28 MARS 1968
A partir de l'intersection de :
12O 00' de longitude et 33" 55'de latitude
de 18vers l'est jusqu'à 12" 20'de longitude
r) le sud ) 33" 10'de latitude
H l'est i) 13"00'de longitude
)> le sud a 32' 55' de latitude
a l'ouest ii f2" 45' de longitude
I) le sud 32"50'de latitude
i) l'ouest i) 12" 20' de longitude
le nord i) 32" 55' de latitude
B l'ouest a 12" 15'de longitude
i) le nord 33"00' de latitude
i) l'ouest 12' 05' de longitude
i) le nord rr 33" 05' de latitude
)> l'ouest i) 12' 00'de longitude
i) le nord )} 33" 10'de latitude
B l'ouest 11 35' de longitude
de là vers le nord-est enligne droite jusqu'au point d'origine.
Superficie : 81.5 blocs de cinq minutes de 71,57kms
plus 14 blocs de cinq minutes de 72,31 km2.
soit 5 h32,85 +5 3013.18 = 6 846,13a5 rrondis 6 845 km2.
(Signé)[Illisible.j
Le 13 avril 1968.PRINTED INTHE NETHERLANDS
Application instituting proceedings