Translation

Document Number
126-20020614-ORA-02-01-BI
Parent Document Number
126-20020614-ORA-02-00-BI
Bilingual Document File
Bilingual Content

Non-Corngé Traduction
Uncorrected
Translation

CRW

CR 2002/39 (traduction)

CR 2002/39 (translation)

Vendredi 14juin 2002 à 12 heures

Friday 14June 2002 at 12 noon

- ------~------------ ,

-2-

06 Le PRESIDENT · Vemllez-vous asseorr. La séanceest ouverte, etJe voudrais tout d'abord

préciser qu'à la suite d'une réuruonque j'ai eue avec les agents des Parties, la République

démocratique du Congo a décidéde retirer les documents qu'elle avait déposéslors de la

précédenteaudience.

Nous allons mamtenant entendre le deuxièmetourde plaidoiries de la Républiquerwandaise,

etje donne laparole à M. Greenwood

M. GREENWOOD . Je vous remercie, Monsieur le préstdent. Permettez-mm de saisir cette

occasion pour remercier mon émmentconfrère, le coagent de la Républiquedémocratique du

Congo, d'avoir décidéde retirer les documents qui vous avaient sounns lors de l'audience de ce

matin.

Monsieur le président,je n'aurai pas besom d'êtretrès long dans mes observations. Les

audiences, et tout particulièrementle second tour de plaidoiries, sont destinéesà mettre en évidence

lesquestions qui opposent les Parties Et c'est très exactement ce qw s'est produit ce~tin.

L'éminentagent de la Républiquedémocratiquedu Congo a clos le second tour de plaidoiries de

son pays en rappelant les mesures conservatorres réclamépar son gouvernement. Et il l'a fait on

ne peut plus clmrement. TIa, entre autres, priéla Cour d'ordonner un embargo sur certains biens

fournis et achetésau Rwanda, de déclarerque le Rwanda ava1tVIolédivers instruments de droit

mtemational et règles de drott coutumier et d'indiquer que le Congo est en droit de lw demander

réparation.

Monsieur le président, Il ne fmt aucun doute qu'il s'agtt là de mesures conservatoires

qu'aucun tribunal ne sauraitamais ordonner. Ce que le Congo cherche à obtenir, c'est un arrêt

proVIsoire sur le fond. En outre, il n'y a absolument aucun rapport entre les clauses

JUridictionnellesdes traitésqu'il invoque-et sur lesquellesje reviendrai dans un mstantet les

mesures qu'Il demande à la Cour d'indiquer. La Républiquedémocratiquedu Congo entend se

prévaloirdes dispositions de traitéshautement spécifiquespour vous amener à statuer sur une

demande en mdication de mesures conservatorres qui, pour autant qu'Il s'agisse bien de cela,

couvre l'ensemble de la situatJ.onqw règneactuellement au Congo. Dans sa requête,la République

07 démocratiquedu Congo vous mvite notamment à donner des mstructtons à des tierces parnes . -3-

l'établissementd'un embargo ou la mise en place d'une force de mamtien de la paix ne pourraient

en effet êtreordotmésdans le cadre d'une instance opposant deux pays, et feraient nécessairement

intervemr d'autres Etats et organisations qui sont pas auJourd'hwparties à la procédure.

Permettez-moi de me pencher à présentsur la question de la compétence,car c'est elle qui se

trouve, à notre sens, au cŒur de ces audiences. La Cour est-elle compétentepnma facze ? La

Répubhquedémocratiquedu Congo n'a pas véntablementréponduaux points soulevéshier par le

Rwanda Sur la question de savOir en quoz consiste le différend relevant des dispositions

spécifiquesde la convention sur I'éli011nationde toutes les formes de discrimmanon à l'égarddes

femmes, elle ne nous a apportéaucune indication. Pas plus qu'elle ne nous en a donnésur les

dispositions de la constitution de l'Organisation mondiale de la Santé dont l'mterprétation ou

l'application sont ici enjeu

Nous avons expressémentinvitéla Républiquedémocratiquedu Congo à éclarrcrrces points.

Elle s'y est refusée De sorte que 1'on pressent - c'est mêmedavantage qu'un pressentiment­

que c'est parce qu'elle n'a nen à en dire qu'elle s'est abstenue d'aborder le suJetdevant cette Cour.

Mais la République démocratique du Congo a apporté une précision importante, en

démentant toute mtention d'invoquer la conventiOn des Nations Unies sur les pnvilèges et

11ll.lnunitésour fonder la compétencede la Cour. Et l'un des émmentsconseils du Congo a

indiquéclairement ce matin qu'Il n'étaitfait référenceà la convention et à l'accord de stègeentre

les Nattons Umes et le Congo que pour établrr- J'espère avo1rbien compris- que le Rwanda

n'est pas fondéà assassmer des membresde la MONUC. Que les choses sotent claires: le Rwanda

n'ajamais assassiném attaquédes membres de la MONUC, iln•a aucune intention de le faire, et il

n'a nul besoin de se voir rappeler qu'il n'y est pas habilité,en vertu d'un instrument -l'accode

Siège- auquel il n'est, au demeurant, pas partie

Une ou deux questions relatives à la compétenceont étéabordéesce matin dans le cadre du

second tour de plmdomes Tout d'abord, Il me faut répéterce que j'ai dit hier, à savoir que,

contrairement à ce qUIressort du tableau brossépar la Républiquedémocratiquedu Congo, ce n'est

en aucun cas se montrer irrespectueux à 1'égarddu dr01t mtemational ou de cette Cour en tant

qu'mstitutiOnque de contester la compétencede cette dernière Nombreux ont été,au cours des

cinquante dernières années, les conseils qui se sont présentés à cette barre pour contester la -- - -------------------~--------------------

-4-

08 compétencede la Cour dans des affaires semblables. Les linutes de la compétencede la Cour font

parne intégrantedu drmt international qu'elle apphque, et que le Rwanda est résoluà respecter. De

même,contrairement à ce qu'a prétenduce matm le Congo, le Rwanda ne se présentepas devant

vous en claironnant: <4e ne veux pas reconnaître la compétence obhgatoue de la Cour

Latssez-moi continuer les massacres» -pour reprendre les termes employés par l'éminent

ministre des droits humains. Il eXIsteune différencesensible, Monsieur le président,entre le droit

matérielque le Rwanda dmt respecter, n'a jamais niédevoir respecter, et s'est du reste engagéà

respecter, et la question de la compétence. Et j'aJouterai, SI je pws me permettre, que la

République démocratique du Congo a beau jeu de défendrel'tdéeque contester la compétence

d'une mstance JUdtciairerevient à ouvrir la portà l'Impunité,quand, tout récemment,la Cour s'est

prononcéeen sa faveur dans le cadre d'une affarre mettant en cause l'unmunité diplomatique et

1'Inununtté d'un de ses mmistres. Le Congo devrait avoir parfattement conscience de la différence

entre immunité, ou défautde compétence, etImpunité.

J'en vtens à présentà la convention sur le génocideet à la réservey afférente. Le conseil du

Congo a soutenu ce matiri que cette réserveétattirrecevable et ne saurait êtreinvoquée. Mats Iln'a

pas dit un mot, Monsieur le président,sur les raisons pour lesquelles la Cour a, voici seulement

trots ans, jugé par 13volX contre 3 que l'Espagne et les Etats-Unis, qui avaient émisla même

réserve, étaient quant à eux fondés à s'en prévaloir. La thèse du Congo, en ce qui concerne

l'article IX et la réserve du Rwanda, ne repose sur rien. Mon éminent confrère, le consetl du

Congo, a arguéque la convention sur le génocideénoncedes obligations à caractère universel qui

lient le Rwanda, et que celut-ci ne saurait s'y soustraire. Monsieur le président, le Rwanda n'a

jamais cherché à s'y soustraire; nous sommes hés par la convention sur le génocide,et nous en

observons les termes. Nous en respectons les dispositions de fond, mais nous ne sommes pas liés

par l'articleX; nous avons exercéle droit qui étaitle nôtre d'émettreune réserve à cet article. Et

mon éminent confrère peut bten affirmer que les traités relatifs aux droits de l'homme sont

différents: ilsuffit de s'y reporter pour constater que, dans la majonté des cas, les dispositions

relatives au règlement des différendsrevêtentexpressémentun caractère facultatif. Je pense par

exemple au Protocole facultatif se rapportant au Pacte iptemational relatif aux droits ctvtls et

pohtiques. -5-

VIentensmte la question de l'arbitrage et de la négociation. Avec tout le respect qw lUIest

dû, nous estimons que la Républiquedémocratiquedu Congo n'a pas saisi notre propos Nous ne

prétendonspas qu'Il extste une règlegénéralede droit internatiOnalqw imposerait aux Parties de
09
tenter, entoutes circonstances, de réglerleur différendpar la vote de la négociationou le recoàrs

l'arbitrage avant de saisir la Cour. Et citer la Charte, ctter de savants ouvrages de drOit

mtemational faisant état de l'obligation généralede parvemr à Wl règlement pacifique, est

parfaitement hors de propos. Ce que nous disons, c'est que les traitéssur lesquels se fonde le

Congo, à savoir laconvention sur l'éliminationde toutes les formes de discrimination à l'égarddes

femmes et la convention de Montréal,de mêmeque, quotque sous une forme légèrementdifférente,

la constitution de l'Orgamsation mondiale de la santé- ces mstruments, donc, font sans

équivoqueposstble obligation aux Parties d'accomplir certames démarchesavant de satsir la Cour:

chercher àréglerle différendpar la voie de la négociationet tenter d'orgamser un arbttrage.

Or, le mirustre et divers autres membres de la délégaticongolatse affirment que le Congo

a plusieurs fots entrepris d'engager des négociations,et a formuléen ce sens des propositions

Mais cetteassertion appelle deuxobservations.

En premier heu, la Républiquedémocratiquedu Congo ne vous a pas présentéun seul

document -pas un seul- contenant une proposition de soumettre l'affaire à l'arbitrage, à la

différence,par exemple, de la Libyedans l'affaireLockerblerelative à la convention de Montréal.

En second lieu, la Républiquedémocratiquedu Congo a en réalitémélangédeux questions

qui n'ont rien à voir entre elles. Elle a confondu des propositions ayant trait au règlementde la

situation globale du Congo -les questions relatives à la paix età la sécuritésur lesquelles le

mmistre a clos saplatdoirie - avec la notion,tout à fattdtstmcte, de proposition visant à soumettre

à Wl arbitrageun différenddonné,en application, par exemple, de la convention sur l'éhmmation

de toutesles formes de discrimination à 1'égarddes femmes. Un Etat ne peut espérersatisfaire aux

conditions énoncées à l'article29 de cetteconvention ouà l'article 14de la convention deMontréal

en demandant à un autre Etat <<Pourquon ie pas nous asseotr autour d'une table pour discuter de

tous nos problèmes,ou soumettre à un arbitrage la question des modalitésdu retrait de vos troupes

de notre temtoire?» n s'agit là de deux questiOnsqw n'ont entre elles aucun rapport-Ilne s'agit

pas de deux façons d'envisager un mêmedifférend TIsuffit de Jeter un coup d'Œil sur le -6-

programme du processus de paiXde Lusaka - qui est repris dans la requêteet dans la demande­

et de mettre en regard le libellédes traitésmvoquéspour comprendre que nous avons ici"affaireà

des questions tout à fru.tdistinctes, et que rien de ce qu'a fru.tle Congo- aucun des documents

qu'il est en mesure de vous soumettre, aucun des arguments qu'Il vous a présentés- ne peimet de

1 0 conclure qu'Il s'est acquittédes obligations énoncéesà l'article 29 de la convention sur les femmes

ou à l'article14 de la convention de Montréal. De fm.t, le Congo n'a toujours pas mdiqué,

aujourd'hw encore, dans ce second tour de plmdoiries- quand, au demeurant, il est déjàbien trop

tard-, en quor consiste le différendopposant les deux pays aux termes de la convention sur

l'éliminationde toutes les formes de discrimination à l'égarddes femmes En quoi consiste le

différenddécoulantde la convention de Montréalou de la constitution de rOrgantsation mondiale

de la santé? J'ai déclaré1ueraprès-midique le Rwanda ne sait tout simplement pas quelles sont

lesdlsposttions de la convention que le Congo considère comme étant1ci en cause. Monsteur le

président,nous ne sommes à l'heure qu'il est pas plus éclairésur cette question.

Avant de conclure, Je voudrais reverur brièvement sur deux autres pomts. Le premier

concerne le rôle du Conseil de sécunté Peut-êtrele malentendu est-Ille résultatd'une traduction

erronée, mms je n'ai en aucun cas donnéà entendre hier que la Cour serait empêchée de statuer

parce que le Conseil de sécuritéest déjàsaisi J'ai indiquéque la Cour est empêchée de statuer

parce qu'il n'existe pas de baseprzmafacie à la compétencede la Cour. Et il en est amsi, quoi

qu'ait pu faire- ou que puisse encore farre-le Conseil de sécurité.Mats, bien sûr, le fru.test­

comme la Cour n'est pas sans le savOir- que le Consell de sécurité a pris, et continue de prendre,

des mesures relatives à laituation en Répubhquedémocratiquedu Congo.

Ce qut me mèneau second et dernier point. L'éminentconseil du Congo a laisséentendre ce

matin qu'il suffisait de se reporter à l'un quelconque de ces documents pour qu'aussitôt le lecteur

s01téclairésur les souffrances qu'endure le Congoet la responsabilitédu Rwanda.

Or ce second point revêt,de fmt, une réelleimportance, parce qu'il ressort clarrement de la

dernière résolution du Conseil de sécurité,la résolution1399, et de la denuère déclaration du

président - faite seulement le mois denuer- que les Nations Unies sont extrêmement

préoccupéespar les agissements du RCD-Goma, l'une des factions rebelles sévissantdans cette

partie de laRépubliquedémocratiquedu Congo dans un ensemble disparate des plus confus de -7-

groupes rebelles et autres forces. Mais Il n'y a pas le momdre éltut pennette de conclure à

la responsabilitédu Rwanda. Au contraire, le Rwanda est pné d'user de ses bons offices pour

obtenirdu RCD-Goma que celm-ct se confonne à ce qmlm est demandé Et je me dois de répéter

ce que mon énnnentconfrère,l'agent du Rwanda, a dit hier: il n'y a pas de troupes rwandaises à

Kisangani, et Iln'y en pas eu cette annéeni l'annéepassée

la Cour sera appeléeà exanuner,
Mais ce ne sont pas là, heureusement, des pomts que

11 puisque cette affaire se résumeen réalàune question bten plus stmple: l'absence manifeste de

compétence,une absence qu'ont de fatt reconnue ce matmà cette barreles conseils du Congo. Car

loin de répondreaux arguments relattfs à la compétenceque nous avonsdéveloppéruer, ils se sont

contentésde réttérerleurs observattons sur la gravitéde laSituatton et le caractère atroce des

v10lattonsdu droit mtemattonal qui seraientperpétau Congo.

Mais quand bten mêmel'on admettrait- ce qm n'est pomt notrecas -la véracitéde ce qw

a étéexposédevant vous-, cela n'aurait aucune mctdence sur la questionde la compétence.Je ne

donnerat pas lecture de nouveau de la citatton, mais je voudrais une f01sde plus vous renvoyer à ce

que la Cour a dit dans les affaires relatives àLicé ~etl'emploide la force. Il eXIsteune

distinction fondamentale entre la VIolationde règles de fond et la Juridiction de la Cour, et la

question de savOirSIune violation a écomnuse ne peut êtreexamméequ'une fois la compétence

de la Cour étabbe. Cette question ne saUraitconstituer un substitàla base de compétencede

cette Cour. Monsieur le président,Je ne doute point que la Cour, contrairement à ce qu'a fait le

Congo, ne perdra pasde vue ce pnncipe.

A présent, Je vous pnerats très respectueusement de bien vouloir appeler à la barre

M Gahtma, qui exposera, en sa qualitéd'agentdu Rwanda,nos conclusions finales.

Le PRESIDENT: Je vous remercie, Monsieur le professeur, Je donne matntenant la parole à

M. l'agentpour la Républiquerwandaise.

M GAHIMA Monsieur le président,Madame etMessieurs dela Cour, platseà la Cour.

Le Rwanda estun pays qui a énormémens touffert du génocidede 1994 et de ses sottes A la

vérité,le Rwanda est un pays dont la stabilité-votre la survte- reste aujourd'hui encore

menacée Et 1'unedes raisons en est la présenceen Républiquedémocratiquedu Congo de groupes -8-

de guénlla qui ont coiDmisle génoctdede 1994, et qut, aujourd'hui encore, restent ammésde la

'
volonté de poursuivre et de mener à son terme ce génocide. Pamu ces groupes figurent les

ex-FAR, l'ancienne annéegouvernementale du Rwanda, ainsi que les mthces Interhamwe, qui ne

font pas seulement partie mtégrantedu Gouvernement militarre de la Républiquedémocratiquedu

Congo, rnrusen constituent mêmele fer de lance. Madame et Messieurs de la Cour, vous avez

entendu la délégation de.la Républiquedémocratiquedu Congo admettre devant vous, ce matm,

qu'en apphcation de l'accord de pwx de Lusaka, le Congo avait procédéau désarmement de

quelque deux mille personnes. Mais il ne s'agit pas là des seuls combattants présentsau Congo qui

fontpeser unemenace surnotre survie . c'est en dizaines de mtlliers que ceux-ci se comptent.

12 Nous, habitants du Rwanda, aspirons à la patx-la paiXpour nous et nos voisins. C'est une

paix à laquelle, sous les auspices de la communautémternationale, nous mettons tout en Œuvre

pour parverur,ce que nous espéronsfaire dans le cadre d'un traitéque nous avons stgnéavec nos

frèresde la République démocratiquedu Congo, l'accord de pruxde Lusaka

Nos frèresde la Républiquedémocratiquedu Congo prétendentque le Rwanda ne s'est pas

acquittédes obligations qui lui incombent aux termes de cet accord de paix. Rien ne saUTaitêtre

plus éloigné dela vérité. Le Rwanda est résolmnent attaché au processus de paix engagé.

L'accord de paix prévoyait un cessez-le-feu -ce cessez-le-feu a étédécrétéet demeure en

VIgueur. Leprocessus de paix prévoymtun désengagementdes forces rwandatses : le Rwanda s'est

rebrénon pas seulement sur 15, mms sur 200 kilomètres-plus de 185kilomètres en-deçà de la

lignede frontpréwe parl'accord de paix. Permettez-mot donc d'mstster, Madame et Messieurs de

la Cour, sur le fait que le Rwanda estun pays attachéà la patx et qui s'emplOiede toutes ses forces

à la promouvoir Car la paix nous est mdtspensable- tout comme, nous le savons, elle l'est pour

nos frères.

La République démocratiquedu Congo présente de manière erronée le rôle joué par le

Conseil de sécuritéet ce que celui-ci attend du Rwanda. Le Congo vous a dtt à mamtes repnses,

Madame et Messieurs de la Cour, quele Rwanda ne faisait aucun cas des résolutionsdu Conseil de

sécurité Or,rien ne saurait êtreplus éloignéde la vérité Les membres du Consetl de sécurité -

sans exception- se sont souvent rendus dans notre régionpour évoquerla question de la mise en

Œuvrede 1'accord de patx de Lusaka Les rencontres se sont révéléetsrèsfructueuses au niveau de -9-

nos dirigeants Nous avons une tdentltéde vues avec les membres du Consetl de sécuntéquant à la

mantèredont le processus de paix au Congo devratt se dérouler- àsavoir, essentiellement, mettre

en Œuvrel'accord de paiXde Lusaka et promouv01rle dialogue intercongobus engagé àSun City,

en Afnque du Sud, au mms de mars. Nous souscnvons sans réserve à l'ensemble des positions

adoptées par le Conseil de sécuritéau sujet du conflit en Républiquedémocratiquedu Congo.

On vous dit que des troupes gouvernementales sont à Kisangani. Nos troupes ne sont pas à

Klsangam. Reportez-vous àla dernière résolutiondu Conseil de sécunté,et vous constaterez que

la présencede troupes rwandaises à Klsangam n'y est nulle part mdtquée. Et ce n'est pas une

OmiSSion,parce que la MONUC, la force de mamtien de la patx dépêchépear les Nations Unies, se

trouve sur place, et ce n'est donc pas une erreur s'il n'est pas mentionné que nous avons été

sommésde quitter K.isangaru.

En conclusion, Madame et Messieurs de la Cour, les arguments que nous avons développés

ces deux derniers JOurs se résument à ceci· nous respectons la Cour, nous respectons les

1 3 obligations qui nous incombent au regard du dr01tmternatlonal. Mats le droit mternatlonal conîere

égalementcertams droits- tel celui d'mvoquer les dtspositions de traitésauxquels un Etat est

partie; ou celuid'mdtquer à la Cour qu'elle n'a pas compétence pour connaître d'un différend

donné. En soulevant devant vous la questlon de la compétence,nous faisons valorr les droits qm

sont les nôtres en vertu du droit international et rien de plus. Nous aspuons à la paix -la paiX

pour le Rwanda, la paix pour nos voistns. Le fatt que cette Cour n'mdique pas de mesures

conservatoires parce qu'ellen'est pas compétenteà cet effet n'entamera en rien notre résolutionde

contlnuer à Œuvreren faveur de la patx

Il y a encore un pomt sur lequel,SIvous le voulez bten, je souhaiterais revemr. TIvous a été

soumis de nombreux documents, pas les documents de ce matin, mats ceux annexésà la requêteet

à la demande en indication de mesures conservatorres. Ils font étatde vtolations des droits de

l'homme en République démocratique du Congo. Or, je voudrais, Madame et Messieurs de la

Cour, que vous preruez quelques mstants pour vous représenter la situation qui prévaut

actuellement dans l'est de la Républiquedémocratique du Congo C'est une régionoù opèrentles

arméesde plusieurs pays; une régiOnoù opèrentdes dizaines de groupes rebelles, certams opposés

au Gouvernement de la Répubhque démocratiquedu Congo, d'autres soutenus par lm, d'autres ,

- 10-

encore se hvrant à des actes de pillage. Inutllchreque dans pareille situation une situation

de confht-, beaucoup de ce qui est écnt dans la presse ou de ce qui est publié par certames

organisations de défensedes droits dehomme procèdede tentatives de désmformationinhérentes

àla propagande qui est mévitablementpranquéeen temps de guerre

Je souhaiterms appeler votre attentlon, Madame etssieurs de la Cour, sur le fait que nen,

dans ce qUI a été.produit par la République démocratique du Congo, n'établit de lien entre le

Rwanda et l'une quelconque des activitésalléguées. Maisilne s'agit pas là d'une question sur

laquelleje souhaite m'attarder. Nous n'estimons pas qu'il eXIste en l'espèce de base de

compétence -tel est le fondement de la thèseque nous avons développéehier, et ce matin encore.

Nous avons exposénos arguments. Ces arguments sont parfaitementvalabl n ~ss.évidentque la

République démocratique du Congo ne peut y répondre, et elle ne cherche nullementà le faire.

Aussi pnerru-JCà nouveau la Cour, dans les mêmestermes qu'hier : premièrement, d'écarterla

demande en indication de mesures conservatoires présentéepar le _Congo; et, deUXIèmement,

compte tenu du fait que la présenteinstance constitue en réahtéun abus de la procédurede la Cour,

d'user de sa discrétionpour rayer cetteairde son rôle.

14 Je vous remercie, Monsieur le président,Madame et Messieurs la Cour.

The PRESIDENT: Thank you, Mr Gahima. That brings the present session to an end.It

only remains for me to thank the representatives of the two Parnes for the assistance they have

given to the Court by their oral statements in the coursethese four heanngs. 1 wish them a

happy retum to their respective countries and,accordance with practlc1,would ask the Agents

to remam at the Court'sisposai Subject to this reservati1ndeclare the present oral proceedings

closed.

The Court will render itsrder on the request for the indication of provis1onal measures as

soon as possible. The date onwinch this Order will he delivered at a public sitting will be duly

communicated to the Agents ofthe Parties

As the Court has no other business before it today, the heanng is closed.

The Court rose at 12 40p.m.

Document Long Title

Translation

Links