Application instituting Proceedings

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13104
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COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

REQUE |TE

INTRODUCTIVE D’INSTANCE

enregistrée au Greffe de la Cour
et inscrite au rôle général de la Cour
le 9 août 2006

CERTAINES QUESTIONS CONCERNANT
L’ENTRAIDE JUDICIAIRE EN MAT vREE PENALE

(DJIBOUTI c. FRANCE)

INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE

APPLICATION

INSTITUTING PROCEEDINGS

filed in the Registry of the Court
on 9 January 2006
and enon 9 August 2006rt’s General List

CERTAIN QUESTIONS OF MUTUAL
ASSISTANCE IN CRIMINAL MATTERS

(DJIBOUTI v. FRANCE) 2

2006
Rôleogénéral
n 136

I. LETTRE DU PROCUREUR DE LA RE uPUBLIQUE
DE DJIBOUTI AU PRE uSIDENT DE LA COUR INTERNATIONALE
DE JUSTICE

U NIT-ÉGALITÉ-PAIX
R ÉPUBLIQUE DED JIBOUTI

Ministre de la justice chargé des droits de l’homme,
Tribunal de première instance,
Parquet de Djibouti,
Le procureur de la République.

N o 13E/06/PR/D.

A M. le président de la Cour internationale de Justice

J’ai l’honneur de vous communiquer ci-joint une requête par laquelle la
République de Djibouti introduit une instance contre la République française
au sujet de la violation par cette dernière de ses obligations internationales
envers la République de Djibouti, relative à l’entraide judiciaire en matière
pénale, ainsi qu’une copie certifiée conforme à l’original du traité d’amitié et de

coopération entre la République française et la République de Djibouti, en date
du 27 juin 1977, et de la convention d’entraide judiciaire en matière pénale
entre le Gouvernement de la République de Djibouti et le Gouvernement de la
République française, en date du 27 septembre 1986.
J’ai également l’honneur de vous communiquer ci-joint une lettre en date du
3 janvier 2006, par laquelle S. Exc. M. Mahamoud Ali Youssouf, ministre des
affaires étrangères de la République de Djibouti, me désigne comme agent aux

fins de l’instance susmentionnée.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’assurance de ma très haute
considération.

Fait à Djibouti, le 4 janvier 2006.

Le procureur de la République,

(Signé) Djama S OULEIMAN ALI. 3

2006
General List
No. 136
I. LETTER FROM THE STATE PROSECUTOR OF

THE REPUBLIC OF DJIBOUTI TO THE PRESIDENT OF
THE INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE

[Translation]

U NITY-EQUALITY-PEACE
R EPUBLIC OFDJIBOUTI

Minister of Justice for Human Rights,
Tribunal de première instance,

Prosecutor’s Office of Djibouti,
State Prosecutor.

No. 13E/06/PR/D.

To the President of the International Court of Justice

I have the honour to communicate to you herewith an Application whereby

the Republic of Djibouti is instituting proceedings against the French Republic
concerning the violation by the latter of its international obligations to the
Republic of Djibouti in respect of mutual assistance in criminal matters,
together with certified copies of the Treaty of Friendship and Co-operation
between the French Republic and the Republic of Djibouti, of 27 June 1977,
and the Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters between the
Government of the Republic of Djibouti and the Government of the French

Republic, of 27 September 1986.
I also have the honour to transmit herewith a letter dated 3 January 2006
whereby His Excellency Mr. Mahamoud Ali Youssouf, Minister for Foreign
Affairs of the Republic of Djibouti, appoints me as Agent in the proceedings
referred to above.
Please accept, Mr. President, the assurance of my highest consideration.

Done at Djibouti, 4 January 2006.

(Signed) Mr. Djama S OULEIMAN ALI,
The State Prosecutor. 4

II. REQUE |TE INTRODUCTIVE D’INSTANCE

1. Au nom du Gouvernement de la République de Djibouti et conformé-
ment à l’article 40, paragraphe 1, du Statut de la Cour internationale de Justice
et à l’article 38 du Règlement de la Cour, nous avons l’honneur de déposer la
requête suivante: «Requête de la République de Djibouti contre la République
française pour violation, envers la République de Djibouti, de ses obligations
internationales se rattachant à l’entraide judiciaire en matière pénale».

O BJET DU DIFFÉREND

2. L’objet du différend porte sur le refus des autorités gouvernementales
et judiciaires françaises d’exécuter une commission rogatoire internationale
concernant la transmission aux autorités judiciaires djiboutiennes du dossier
relatif à la procédure d’information relative à l’Affaire contre X du chef d’assas-

sinat sur la personne de Bernard Borrel et ce, en violation de la convention
d’entraide judiciaire en matière pénale entre le Gouvernement de la République
de Djibouti et le Gouvernement de la République française du 27 septembre
1986, ainsi qu’en violation d’autres obligations internationales pesant sur la
République française envers la République de Djibouti.

M OYENS DE DROIT

3. La requête de la République de Djibouti se fonde sur les moyens de droit
suivants:

a) violation par la République française de l’obligation générale de coopéra-
tion proclamée par le traité d’amitié et de coopération entre la République
française et la République de Djibouti du 27 juin 1977;
b) violation par la République française des règles et procédures d’entraide
judiciaire prévues par la convention d’entraide judiciaire en matière pénale
entre le Gouvernement de la République de Djibouti et le Gouvernement
de la République française du 27 septembre 1986, et notamment des ar-
ticles 3 et 5 relatifs à l’exécution des commissions rogatoires internatio-
nales, ainsi que de l’article 17 relatif à l’obligation de motiver tout refus
d’entraide judiciaire;

c) violation par la République française de l’obligation, découlant des prin-
cipes établis du droit international général et coutumier, de prévenir les
atteintes à la personne, la liberté ou la dignité d’une personne jouissant
d’une protection internationale, que ce soit un chef d’Etat ou tout repré-
sentant, fonctionnaire ou personnalité officielle d’un Etat;
d) violation du principe selon lequel un Etat ne peut invoquer les principes ou
doctrines de son droit interne comme justifiant la non-exécution d’un traité,
principe codifié par la convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des
traités en son article 27. 5

II. APPLICATION INSTITUTING PROCEEDINGS

[Translation]

1. In the name of the Government of the Republic of Djibouti and in
accordance with Article 40, paragraph 1, of the Statute of the International
Court of Justice and Article 38 of the Rules of Court, we have the honour to
file the following Application: “Application by the Republic of Djibouti against
the French Republic for the violation, vis-à-vis the Republic of Djibouti, of its

international obligations in respect of mutual assistance in criminal matters.”

SUBJECT OF THE D ISPUTE

2. The subject of the dispute concerns the refusal by the French governmen-
tal and judicial authorities to execute an international letter rogatory regarding
the transmission to the judicial authorities in Djibouti of the record relating to
the investigation in the “Case against X for the murder of Bernard Borrel”, in
violation of the Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters between

the Government of the Republic of Djibouti and the Government of the
French Republic, of 27 September 1986, and in breach of other international
obligations borne by the French Republic to the Republic of Djibouti.

LEGAL G ROUNDS

3. The Application by the Republic of Djibouti is founded on the following
legal grounds:

(a) violation by the French Republic of the general obligation of co-operation
laid down by the Treaty of Friendship and Co-operation between the
French Republic and the Republic of Djibouti, of 27 June 1977;
(b) violation by the French Republic of the rules and procedures for mutual
assistance established by the Convention on Mutual Assistance in Crimi-

nal Matters between the Government of the Republic of Djibouti and the
Government of the French Republic, of 27 September 1986, specifically
Articles 3 and 5 concerning execution of international letters rogatory, as
well as Article 17 concerning the obligation to state reasons for any refusal
of mutual assistance;
(c) violation by the French Republic of the obligation, deriving from estab-
lished principles of customary and general international law, to prevent
attacks on the person, freedom or dignity of an internationally protected
person, whether a Head of State or any representative or official of a
State;
(d) violation of the principle, codified in Article 27 of the Vienna Convention

on the Law of Treaties of 23 May 1969, that a State may not invoke prin-
ciples or doctrines under its internal law as justification for its failure to
perform a treaty. 6

N ATURE DE LA DEMANDE

4. En conséquence, tout en se réservant le droit de compléter et préciser la
présente demande en cours d’instance, la République de Djibouti prie la Cour
de:

Dire et juger:
a) que la République française a l’obligation juridique internationale de favo-
riser toute coopération visant à promouvoir le règlement rapide de l’Affaire
contre X du chef d’assassinat sur la personne de Bernard Borrel et ce, dans

le respect du principe d’égalité souveraine entre Etats tel que proclamé par
l’article 2, paragraphe 1, de la Charte des Nations Unies et par l’article pre-
mier du traité d’amitié et de coopération entre la République française et la
République de Djibouti;
b) que la République française ne peut invoquer des principes ou doctrines de
son droit interne (tels ceux relatifs à la séparation des pouvoirs), pour faire
obstacle à l’exercice des droits conférés à la République de Djibouti par la
convention sur l’entraide judiciaire en matière pénale;
c) que la République française a l’obligation juridique internationale d’exécu-
ter la commission rogatoire internationale concernant la transmission aux
autorités judiciaires djiboutiennes du dossier relatif à la procédure d’infor-
mation relative à l’Affaire contre X du chef d’assassinat sur la personne de
Bernard Borrel ;
d) que la République française a l’obligation juridique internationale d’agir
conformément aux obligations prévues par la convention d’entraide judi-
ciaire en matière pénale tant dans le cadre de la procédure d’information
relative à l’Affaire contre X du chef d’assassinat sur la personne de Bernard

Borrel que dans toute autre procédure qu’elle engagerait à l’avenir, que
cette procédure soit entreprise par un pouvoir délégué, législatif, exécutif,
judiciaire ou autre, que ce pouvoir occupe une place supérieure ou subor-
donnée dans l’organisation de la République française ou que les fonctions
de ce pouvoir présentent un caractère international ou interne;
e) que la République française a l’obligation juridique internationale de veiller
à ce que le chef d’Etat de la République de Djibouti en tant que chef d’Etat
étranger ne soit pas l’objet d’offenses et d’atteintes à sa dignité sur le terri-
toire français;
f) que la République française a l’obligation juridique de veiller scrupuleuse-
ment au respect, au regard de la République de Djibouti, des principes et
règles relatifs aux privilèges, prérogatives et immunités diplomatiques tels
que reflétés dans la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations
diplomatiques;
g) que la République française porte la responsabilité de la violation des obli-
gations internationales susmentionnées;

h) que la République française est tenue de mettre fin immédiatement à la vio-
lation des obligations susmentionnées, et qu’à ce titre elle doit notamment:

i) exécuter sans plus tarder la commission rogatoire indiquée supra,
point c), en remettant immédiatement en mains djiboutiennes le dossier
précité, et
ii) retirer et mettre à néant les convocations en qualité de témoins assistés
du chef d’Etat de la République de Djibouti et de ressortissants dji-
boutiens jouissant d’une protection internationale pour subornation de 7

N ATURE OF THE C LAIM

4. Accordingly, reserving the right to supplement and elaborate on the
present claim in the course of the proceedings, the Republic of Djibouti
requests the Court to:

Adjudge and declare :

(a) that the French Republic is under an international legal obligation to
foster all co-operation aimed at promoting the speedy disposition of
the “Case against X for the murder of Bernard Borrel”, in compliance
with the principle of sovereign equality between States, as laid down in
Article 2, paragraph 1, of the United Nations Charter and in Article 1
of the Treaty of Friendship and Co-operation between the French Republic
and the Republic of Djibouti;
(b) that the French Republic cannot invoke principles or doctrines under its
internal law (such as those relating to separation of powers) to hinder the
exercise of the rights conferred upon the Republic of Djibouti by the Con-
vention on Mutual Assistance in Criminal Matters;
(c) that the French Republic is under an international legal obligation to
execute the international letter rogatory regarding the transmission to the

judicial authorities in Djibouti of the record relating to the investigation in
the “Case against X for the murder of Bernard Borrel”;

(d) that the French Republic is under an international legal obligation to act
in conformity with the obligations laid down by the Convention on
Mutual Assistance in Criminal Matters in the context not only of the
investigation in the “Case against X for the murder of Bernard Borrel”
but also of any other proceedings it may initiate in the future, whether
such proceedings are undertaken by a delegated, legislative, executive,
judicial or other authority, whether such authority occupies a superior or
subordinate position in the organization of the French Republic and
whether such authority’s functions are international or domestic in nature;
(e) that the French Republic is under an international obligation to ensure

that the Head of State of the Republic of Djibouti, as a foreign Head of
State, is not subjected to any insults or attacks on his dignity on French
territory;
(f) that the French Republic is under a legal obligation scrupulously to ensure
respect, vis-à-vis the Republic of Djibouti, of the principles and rules con-
cerning diplomatic privileges, prerogatives and immunities, as reflected in
the Vienna Convention on Diplomatic Relations of 18 April 1961;

(g) that the French Republic bears responsibility for the violation of the inter-
national obligations referred to above;
(h) that the French Republic is under an obligation immediately to cease and
desist from breaching the obligations referred to above and, to that end,
shall in particular:

(i) execute without further delay the letter rogatory cited in point (c)
above, by immediately placing the record referred to above in Djibou-
tian hands, and
(ii) withdraw and cancel the summonses of the Head of State of the
Republic of Djibouti and of internationally protected Djiboutian
nationals to testify as témoins assistés [legally represented witnesses] 8

témoins dans l’Affaire contre X du chef d’assassinat sur la personne de
Bernard Borrel ;

i) que la République française doit réparation pour les préjudices causés à la
République de Djibouti ainsi qu’à ses citoyens;
j) que la République française doit donner à la République de Djibouti la
garantie que de tels actes illicites ne se reproduiront pas.

5. La République de Djibouti se réserve le droit de préciser ultérieurement la
forme et la nature appropriées de la réparation qui lui est due.

E XPOSÉ DES FAITS

6. Le 19 octobre 1995, le corps du magistrat français Bernard Borrel,

conseiller technique du ministre djiboutien de la justice, est découvert à moitié
carbonisé à 80 kilomètres de la ville de Djibouti par une patrouille de la police
de l’armée française sise à Djibouti. Les premiers éléments de l’enquête effec-
tuée par la gendarmerie djiboutienne concluent au suicide par immolation.
7. En février 1996, à la demande de M me Borrel, veuve du défunt, le procu-
reur de la République de Toulouse saisit le juge d’instruction du tribunal de
grande instance de Toulouse d’une information pour rechercher les causes de la
mort. La première autopsie du corps est alors effectuée dans la mesure où elle
n’avait pu l’être à Djibouti faute de la présence d’un médecin légiste dans

le pays. L’autopsie dénote l’absence de lésions suspectes tout en précisant les li-
mites du diagnostic en raimen de l’état de putréfaction majeure du cadavre.
8. Sur demande de M Borrel, une étude médico-légale est réalisée à titre
privé en juillet 1997. Cette étude met en doute la thèse du suicide. A cette
époque, et à plusieurs reprises, M me Borrel met directement en cause par voie
de presse les différents acteurs de l’enquête et sollicite dans le même temps la délo-
calisation du dossier au profit de la juridiction parisienne. Une information est
alors ouverte «contre X du chef d’assassinat sur la personne de Bernard Bor-
rel» au cabinet de M me Moracchini, juge d’instruction, M me Borrel ainsi que le
syndicat de la magistrature s’étant constitués parties civiles.

9. Avec le plein accord du Gouvernement de la République de Djibouti, et
en jouissant de la coopération et de l’assistance des autorités djiboutiennes, le
juge d’instruction et son équipe se rendent à Djibouti, en mars 1999, dans le
cadre d’une commission rogatoire internationale pour instruire la plainte pour
assassinat contre X. Le rapport de cette commission conclura à l’absence d’un
mobile et d’indices sérieux de nature à accréditer la thèse de l’homicide. Tou-
tefois, l’affaire connaît peu après un nouveau rebondissement, dû au fait qu’un
ancien officier de la garde présidentielle djiboutienne en attente d’un statut de
réfugié en Belgique, M. Al Houmekani, déclare à la presse française que la

mort du magistrat Borrel serait bel et bien le résultat d’un assassinat et non
d’un suicide. Plusieurs personnes, parmi lesquelles le chef des services de ren-
seignement djiboutiens et le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, sont
mises en cause par une telle déclaration. En mars 2000, une deuxième commis-
sion rogatoire internationale est alors exécutée à Djibouti, toujours avec l’accord
et l’assistance de toutes les autorités djiboutiennes concernées. Des enquêtes
seront cette fois menées au sein même du palais présidentiel djiboutien et les
personnes citées par M. Al Houmekani seront entendues.
10. Suite au dessaisissement du juge Moracchini, une troisième équipe diri-

gée par le juge Parlos et accompagnée de la partie civile se rend à Djibouti en
février 2002, profitant encore une fois de l’accord de la partie djiboutienne ainsi
que de la coopération et de la pleine assistance des autorités djiboutiennes 9

in respect of subornation of perjury in the “Case against X for the
murder of Bernard Borrel”;
(i) that the French Republic owes reparation for the prejudice caused to the
Republic of Djibouti and to its citizens;
(j) that the French Republic shall give the Republic of Djibouti a guarantee
that such wrongful acts will not reoccur.

5. The Republic of Djibouti reserves the right subsequently to specify the
appropriate form and nature of the reparation owed to it.

STATEMENT OF FACTS

6. On 19 October 1995 the half-burned body of the French judge Bernard
Borrel, Technical Adviser to the Djiboutian Minister of Justice, was discovered

80 km from the city of Djibouti by a patrol of the French military police
stationed in Djibouti. The initial indications in the investigation carried out by
the Djiboutian police pointed to suicide by burning.
7. In February 1996, at the request of Mrs. Borrel, widow of the deceased,
the State Prosecutor in Toulouse requested the investigating judge of the Tou-
louse Tribunal de Grande Instance to open an investigation into the cause of
death. The first autopsy was then carried out on the body, the lack of any
forensic pathologist in Djibouti having precluded the conduct of one there. The
autopsy report noted the absence of suspicious lesions, while making clear the
limits of the diagnosis given the advanced state of decomposition of the body.
8. At Mrs. Borrel’s request, a private forensic examination was carried out
in July 1997. That examination cast doubt on the theory of suicide. At that
time Mrs. Borrel made repeated accusations in the press directly against the
various participants in the investigation and also sought the transfer of the case

to the Paris court. An investigation was then opened “against X for the murder
of Bernard Borrel” with Mrs. Moracchini, investigating judge, Mrs. Borrel and
the Syndicat de la Magistrature [Union of Judicial Authorities] joining as civil
parties.
9. Acting with the full agreement of the Government of the Republic of Dji-
bouti and enjoying co-operation and assistance from the Djiboutian authori-
ties, the investigating judge and her team went to Djibouti in March 1999
pursuant to an international letter rogatory to investigate the complaint against
X for murder. The resulting report was to conclude that there was no motive or
serious evidence supporting the theory of homicide. However, there was a new
development in the affair soon afterwards when Mr. Al Houmekani, a former
officer in the Djiboutian presidential guard who was waiting to be granted refu-
gee status in Belgium, stated in the French press that Judge Borrel had not
committed suicide but had indeed been murdered. The statement implicated a

number of individuals, including the Djiboutian Head of Intelligence and the
Chief of Staff of the National Police Force. In March 2000 a second interna-
tional letter rogatory was executed in Djibouti, once again with the consent of
and assistance from all Djiboutian authorities concerned. Enquiries were car-
ried out this time even within the Djiboutian Presidential Palace and statements
were taken from the individuals named by Mr. Al Houmekani.

10. After Judge Moracchini’s removal from the case, a third group, led by
Judge Parlos and accompanied by the civil party, went to Djibouti in Febru-
ary 2002, yet again with the consent of the Djiboutian side and co-operation
and full assistance from the Djiboutian authorities concerned. Judge Borrel’s 10

concernées. Une exhumation du corps du juge Borrel est effectuée pour réaliser
de nouvelles expertises. L’instruction aboutira à la publication d’expertises
médicales et toxicologiques n’excluant pas qu’une tierce personne ait pu inter-
venir dans la mort du juge Borrel et estimant que l’hypothèse de l’homicide ne
peut être totalement écartée.
11. En décembre 2003, le ministre djiboutien des affaires étrangères écrit à
son homologue français et demande «la levée de tout obstacle de nature à
retarder l’aboutissement judiciaire de cette affaire qui n’a que trop duré, y com-
pris le «secret défense» avancé ces derniers temps par la partie civile». Suite à
la levée partielle du «secret défense», M me Borrel et ses avocats accusent Dji-
bouti et son président d’être à l’origine du prétendu assassinat du juge Borrel.
La présidence de la République de Djibouti réagit vigoureusement à ces accu-
sations par un communiqué déclarant que «l’Etat français poursuit un seul et
unique objectif: la déstabilisation d’un pays».

12. Fort des assurances données par des représentants du Gouvernement fran-
çais de vouloir mettre un terme à cet imbroglio judiciaire, le Gouvernement de la
République de Djibouti introduit, en date du 3 novembre 2004, une commission
rogatoire internationale demandant la transmission par la partie française du
dossier concernant la procédure d’information relative à l’affaireBorrel,etceen
application de la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre le Gou-
vernement de la République de Djibouti et le Gouvernement de la République
française. En réponse à cette demande, le Gouvernement djiboutien reçoit en jan-
vier 2005, de la part de la France, et notamment du ministre français de la justice,
des assurances réitérées indiquant que la remise du dossier, conformément aux
obligations prescrites par la convention, interviendra avant la fin du mois de
février 2005, une fois accomplies les formalités bureaucratiques nécessaires.
13. Toutefois, le juge d’instruction refuse la transmission du dossier Borrel
aux autorités judiciaires djiboutiennes au motif que «la transmission de ce dos-

sier est contraire aux intérêts fondamentaux de la France». Entre-temps, la jus-
tice française a convoqué le chef de l’Etat djiboutien, le chef de la sécurité
nationale et le procureur de la République pour être entendus comme témoins
assistés dans le cadre d’une plainte pénale pour subornation de témoin contre X.
Le 6 juin 2005, malgré les engagements fermes et répétés de la part des autorités
françaises, l’ambassadeur de France à Djibouti écrit au ministre des affaires
étrangères djiboutien pour l’informer sans motivation aucune que l’Etat fran-
çais n’est pas en mesure de faire exécuter la commission rogatoire internatio-
nale.

E XPOSÉ DES MOYENS SUR LESQUELS REPOSE LA DEMANDE

14. En ce qui concerne la violation de l’obligation générale de coopération

contenue dans le traité d’amitié et de coopération entre la République française
et la République de Djibouti du 27 juin 1977.
La République française a violé l’obligation générale de coopération prévue
par le traité d’amitié et de coopération qui la lie à la République de Djibouti.
L’article premier dudit traité dispose notamment que les deux parties devront
fonder leurs relations de coopération sur l’égalité et le respect mutuel. En por-
tant atteinte à la dignité et à l’honneur du chef d’Etat et d’autres autorités de la
République de Djibouti et en refusant sans justification aucune de coopérer
avec le Gouvernement de la République de Djibouti dans le cadre de la procé-
dure d’information relative à l’affaire Borrel, la République française a violé
gravement l’obligation de coopération prévue par le traité d’amitié et de coo- 11

body was exhumed for the purpose of carrying out further examinations. The
investigation led to publication of medical and toxicological reports which did
not exclude the possibility of third-party involvement in Judge Borrel’s death
and which found that homicide could not be completely ruled out.

11. In December 2003 the Minister for Foreign Affairs of Djibouti wrote to

his French counterpart, requesting “the removal of all obstacles delaying the
judicial conclusion of this case, which has dragged on too long, including the
‘defence secret’ claim latterly asserted by the civil party”. After “defence
secrecy” was partially waived, Mrs. Borrel and her lawyers accused Djibouti
and its President of being behind the alleged murder of Judge Borrel. The Presi-
dency of the Republic of Djibouti forcefully responded to these accusations in
a communiqué stating that “the French State is pursuing a sole and single
objective: destabilizing a country”.
12. Relying on French Government representatives’ assurances that they
wanted to put an end to this judicial entanglement, the Government of the
Republic of Djibouti presented an international letter rogatory on 3 Novem-

ber 2004 requesting the transmission by the French side of the record of the
investigation in the Borrel case, pursuant to the Convention on Mutual Assist-
ance in Criminal Matters between the Government of the Republic of Djibouti
and the Government of the French Republic. In response to this request, the
Djiboutian Government in January 2005 received reiterated assurances from
France, specifically the French Minister of Justice, that the record would be
handed over, in compliance with the obligations set out in the Convention,
before the end of February 2005, once the necessary bureaucratic formalities
had been completed.
13. The investigating judge refused however to transmit the Borrel file to the

Djiboutian judicial authorities on the ground that “the transmission of this
record is contrary to France’s fundamental interests”. In the meantime, French
judicial authorities summoned the Djiboutian Head of State, the Head of
National Security and the State Prosecutor to give statements as témoins
assistés [legally represented witnesses] in connection with a criminal complaint
against X for subornation of perjury. On 6 June 2005, notwithstanding the
firm, repeated commitments given by the French authorities, the Ambassador
of France to Djibouti wrote to the Djiboutian Minister for Foreign Affairs to
inform him, without stating any reasons, that the French State was not in a
position to execute the international letter rogatory.

STATEMENT OF THE G ROUNDS ON W HICH THE C LAIM ISB ASED

14. Violation of the general obligation of co-operation set out in the Treaty
of Friendship and Co-operation between the French Republic and the Republic
of Djibouti, of 27 June 1977.
The French Republic has violated the general obligation of co-operation laid
down in the Treaty of Friendship and Co-operation between it and the Repub-
lic of Djibouti. Article 1 of the Treaty provides in particular that the two
parties shall found their co-operative relations on equality and mutual respect.

In attacking the dignity and honour of the Head of State and other authorities
of the Republic of Djibouti and in refusing, without justification, to co-operate
with the Government of the Republic of Djibouti in respect of the investigation
in the Borrel case, the French Republic has seriously breached the obligation of
co-operation laid down in the Treaty of Friendship and Co-operation. Further- 12

pération. Elle a en outre agi au mépris du principe d’égalité souveraine entre les
Etats et des règles de courtoisie internationale. L’obligation de coopération pré-
vue par le traité d’amitié et de coopération engendrant des obligations de carac-
tère synallagmatique, il est en effet à souligner que, pour l’heure, seule la Répu-

blique de Djibouti a respecté pleinement lesdites obligations, en faisant preuve
dans les faits d’un esprit de collaboration exemplaire et en déployant de bonne
foi tous les efforts possibles afin d’éclaircir l’affaire Borrel.
15. En ce qui concerne la violation des règles et procédures d’entraide judi-
ciaire prévues par la convention d’entraide judiciaire en matière pénale entre
le Gouvernement de la République de Djibouti et le Gouvernement de la Répu-
blique française du 27 septembre 1986.
La violation des règles et procédures d’entraide judiciaire prévues par la
convention d’entraide judiciaire en matière pénale découle principalement du
non-respect par la République française des articles 3, 5 et 17 de ladite conven-
tion.
L’article 3 dans ses paragraphes pertinents est ainsi libellé:

«1. L’Etat requis fera exécuter, conformément à sa législation, les com-
missions rogatoires internationales relatives à une affaire pénale qui lui
seront adressées par les autorités judiciaires de l’Etat requérant et qui ont
pour objet d’accomplir des actes d’instruction ou de communiquer des
pièces à conviction, des dossiers ou des documents.
................................
3. L’Etat requis ne pourra transmettre que des copies ou photocopies
certifiées conformes des dossiers ou documents demandés. Toutefois, si
l’Etat requérant demande expressément la communication des originaux, il

sera donné suite à cette demande dans toute la mesure du possible.»
L’article 5 se lit comme suit:

«1. L’Etat requis pourra surseoir à la remise des objets, dossiers ou
documents dont la communication est demandée, s’ils lui sont nécessaires
pour une procédure pénale en cours...»
L’article 17 prévoit quant à lui:

«Tout refus d’entraide judiciaire sera motivé.»
Au regard de ces trois dispositions, il appert manifestement que la Répu-
blique française a violé les termes mêmes de la convention d’entraide judiciaire

en matière pénale. Primo, la République française a manqué à l’obligation
d’entraide judiciaire en matière pénale en refusant d’exécuter la commission
rogatoire internationale introduite par la République de Djibouti en vertu de
l’article 3 de ladite convention. Secundo, la République française ne saurait se
prévaloir du droit de surseoir à la communication du dossier Borrel tel qu’auto-
risé par l’article 5 de ladite convention car seules des copies du dossier ont été
demandées par le Gouvernement de la République de Djibouti, lesquelles
copies n’auraient pas été de nature à obstruer d’aucune manière la procédure
pénale en cours en France. De toute façon, l’article 5 n’admet qu’un simple sur-
sis et ne saurait en aucun cas justifier un refus définitif de la part des autorités
gouvernementales et judiciaires françaises d’exécuter la commission rogatoire
internationale concernant la transmission de la procédure d’information rela-
tive à l’affaire Borrel. Tertio, la République française a purement et simplement
omis de motiver son refus d’entraide judiciaire. Cette omission constitue une
violation flagrante de l’obligation de motivation contenue dans l’article 17 de la
convention d’entraide judiciaire en matière pénale. 13

more, it has acted in disregard of the principle of sovereign equality among
States and in breach of international comity. The obligation of co-operation set
out in the Treaty of Friendship and Co-operation gives rise to reciprocal obli-
gations; it should thus be pointed out that, for the time being, the Republic of

Djibouti alone has fully honoured those obligations, manifesting by its actions
an exemplary spirit of co-operation and making all possible good-faith efforts
to solve the Borrel case.
15. Violation of the rules and procedures of mutual assistance set out in the
Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters between the Government
of the Republic of Djibouti and the Government of the French Republic, of
27 September 1986.
The violation of the rules and procedures of mutual assistance set out in the
Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters follows mainly from the
French Republic’s failure to comply with Articles 3, 5 and 17 of the Conven-
tion.
The relevant paragraphs of Article 3 provide:

“1. The requested State shall execute in accordance with its law any
international letters rogatory relating to a criminal matter and addressed
to it by the judicial authorities of the requesting State for the purpose of
procuring evidence or transmitting articles to be produced in evidence,
records or documents.
................................
3. The requested State may transmit certified copies or certified photo-
stat copies of records or documents requested, unless the requesting State
expressly requests the transmission of originals, in which case the requested

State shall make every effort to comply with the request.”
Article 5 reads as follows:

“1. The requested State may delay the handing over of any property,
records or documents requested, if it requires the said property, records or
documents in connection with pending criminal proceedings...”
Article 17 states:

“Reasons shall be given for any refusal of mutual assistance.”
In light of these three articles, it is clear that the French Republic has vio-
lated the literal terms of the Convention on Mutual Assistance in Criminal

Matters. First, the French Republic has breached the obligation to provide
mutual assistance in criminal matters by refusing to execute the international
letter rogatory presented by the Republic of Djibouti in accordance with
Article 3. Secondly, the French Republic cannot invoke the right to delay handing
over the Borrel record, as permitted by Article 5 of the Convention, because the
Government of the Republic of Djibouti merely requested copies of the record
and those copies could not in any way have obstructed the pending criminal
proceedings in France. In any event, Article 5 merely allows for a delay and
could never justify an absolute refusal on the part of the French governmental
and judicial authorities to execute the international letter rogatory requesting
the transmission of the record of investigation in the Borrel case. Thirdly, the
French Government simply omitted to state any reasons for its refusal of
mutual assistance. This omission is a flagrant violation of the obligation to
state reasons set out in Article 17 of the Convention on Mutual Assistance in
Criminal Matters. 14

16. En ce qui concerne la violation de l’obligation découlant des principes éta-
blis du droit international général et coutumier de prévenir les atteintes à la per-
sonne, la liberté ou la dignité d’une personne jouissant d’une protection interna-
tionale.

La République de Djibouti et la République française sont toutes deux
parties à la convention sur la prévention et la répression des infractions contre
les personnes jouissant d’une protection internationale, y compris les agents
diplomatiques, du 14 décembre 1973, laquelle est entrée en vigueur le
20 février 1977. D’après cette convention, l’expression «personne jouissant
d’une protection internationale» s’entend de tout chef d’Etat, lorsqu’une telle
personne se trouve dans un Etat étranger. Elle s’entend également de tout
représentant, fonctionnaire ou personnalité officielle d’un Etat. En ratifiant
ladite convention, la République française et la République de Djibouti ont
reconnu — ainsi que le proclame l’article 2, paragraphe 3, de la même conven-
tion — être liées par les «obligations qui, en vertu du droit international,
incombent aux Etats parties de prendre toutes mesures appropriées pour pré-
venir d’autres atteintes à la personne, la liberté ou la dignité d’une personne
jouissant d’une protection internationale». Aussi, les actes d’un Etat ou de ses
organes visant à porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’un chef d’Etat ou
de toute autre personne jouissant d’une protection internationale sont consti-

tutifs de faits illicites internationaux en vertu du droit international général,
notamment des principes relatifs aux relations diplomatiques (tels que reflétés
par la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques,
qui lie la République française et la République de Djibouti), ainsi que ladite
convention le confirme. Les diverses convocations à témoins assistés de la jus-
tice française et les autres accusations à peine voilées contre le chef de l’Etat
djiboutien et d’autres hautes personnalités djiboutiennes sont contraires à
l’obligation qu’a la République française de prendre toutes les mesures appro-
priées pour prévenir les atteintes à la liberté, l’honneur et la dignité d’une per-
sonne jouissant d’une protection internationale.
17. En ce qui concerne le principe suivant lequel un Etat ne peut invoquer les
principes ou doctrines de son droit interne comme justifiant la non-exécution
d’un traité.
La République de Djibouti estime que les autorités gouvernementales fran-
çaises ne sauraient en aucun cas se prévaloir du droit interne français pour refu-
ser d’exécuter la convention d’entraide judiciaire en matière pénale, une telle
prétention n’étant indiscutablement pas recevable en droit international, ainsi

que le proclame un principe universellement reconnu du droit des gens que la
convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités codifie en son ar-
ticle 27. La République française a implicitement invoqué son droit interne en
décidant de ne pas exécuter la commission rogatoire internationale. En effet, de
nombreuses assurances avaient été données par les autorités françaises quant à
la transmission de la procédure d’information relative à l’affaire Borrel.C e
n’est que suite au refus persistant des autorités judiciaires françaises que la déci-
sion définitive de non-exécution de la commission rogatoire internationale a été
notifiée au Gouvernement de la République de Djibouti. La République de Dji-
bouti perçoit dans cette rétractation un souci des autorités gouvernementales
françaises de ne pas empiéter sur le champ de compétences des autorités judi-
ciaires au risque de violer les termes de la convention d’entraide judiciaire en
matière pénale. Cependant, un tel comportement de la République française
n’est pas conforme au principe de droit international établissant qu’un Etat ne
peut invoquer — implicitement ou explicitement — les dispositions de son droit
interne pour justifier la non-exécution d’une convention internationale. 15

16. Violation of the obligation deriving from established principles of custom-
ary and general international law to prevent attacks on the person, freedom or
dignity of an internationally protected person.

Both the Republic of Djibouti and the French Republic are parties to the
Convention on the Prevention and Punishment of Crimes against Internation-
ally Protected Persons, including Diplomatic Agents, of 14 December 1973,
having entered into force on 20 February 1977. Under that Convention, “inter-
nationally protected person” means a Head of State whenever such person is in
a foreign State. It also means any representative or official of a State. In rati-
fying the Convention, the French Republic and the Republic of Djibouti
acknowledged — as stated in Article 2, paragraph 3, of the Convention — that
they were bound by the “obligations of States Parties under international law
to take all appropriate measures to prevent other attacks on the person, free-
dom or dignity of an internationally protected person”. Thus, acts by a State or
its organs attacking the honour and dignity of a Head of State or any other
internationally protected person are internationally wrongful acts under
general international law, in particular the principles governing diplomatic
relations (as reflected in the Vienna Convention on Diplomatic Relations of
18 April 1961, which is binding on the French Republic and the Republic of

Djibouti), as confirmed by said Convention. The various summonses to give
evidence as témoins assistés [legally represented witnesses] issued by the French
judiciary and the other thinly veiled accusations against the Head of State of
Djibouti and other senior Djiboutian officials are in breach of the French
Republic’s obligation to take all appropriate measures to prevent attacks on
the freedom, honour and dignity of internationally protected persons.

17. The principle that a State may not invoke principles or doctrines of its
internal law as a justification for its failure to perform a treaty.

In the view of the Republic of Djibouti, the French governmental authorities
cannot in any way rely on internal French law to refuse to comply with the
Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters, any such argument
unquestionably being without merit under international law, as stated by a

universally accepted principle of the law of nations codified in Article 27 of
the Vienna Convention on the Law of Treaties of 23 May 1969. The French
Republic has implicitly invoked its internal law in choosing not to execute the
international letter rogatory. In fact, the French authorities gave numerous
assurances that the record of the investigation in the Borrel case would be
transmitted. It was only after the steadfast refusal of the French judicial
authorities that the final decision not to execute the international letter roga-
tory was notified to the Government of the Republic of Djibouti. The Republic
of Djibouti discerns in this retraction a concern on the part of the French
governmental authorities not to trespass upon the jurisdiction of the judicial
authorities, even if it means violating the terms of the Convention on Mutual
Assistance in Criminal Matters. This conduct by the French Republic is how-
ever a breach of the principle of international law stating that a State may not
invoke — implicitly or explicitly — the provisions of its internal law as justifi-
cation for its failure to perform an international convention. 16

COMPÉTENCE DE LA C OUR ET RECEVABILITÉ DE LA PRÉSENTE REQUÊTE

18. La République de Djibouti et la République française sont parties de
plein droit au Statut de la Cour en leur qualité d’Etats Membres de l’Organisa-
tion des Nations Unies.
La République de Djibouti a reconnu comme obligatoire la juridiction de la
Cour conformément aux dispositions du paragraphe 2 de l’article 36 du Statut

de la Cour.
19. La France figure parmi les treize Etats qui avaient accepté la juridiction
obligatoire de la Cour et qui ont cessé de l’accepter.
20. En conséquence, la République de Djibouti entend fonder la compétence
de la Cour, en application de l’article 38, paragraphe 5, du Règlement de la
Cour et est confiante que la République française acceptera de se soumettre à la
compétence de la Cour pour le règlement du présent différend.
21. La République de Djibouti tient à rappeler que le traité d’amitié et de
coopération entre la République française et la République de Djibouti, signé
à Djibouti le 27 juin 1977, stipule dans son préambule le souci des deux Etats
«de mettre en Œuvre les buts et principes de la Charte de l’Organisation
des Nations Unies tendant à promouvoir la coopération internationale et les re-
lations amicales entre les nations». L’un des principes fondamentaux de la
Charte des Nations Unies est le règlement pacifique des différends et la Cour

internationale de Justice en tant qu’organe judiciaire principal des Na-
tions Unies peut contribuer efficacement à résoudre le différend qui oppose
actuellement la République de Djibouti à la République française et à restaurer
les relations amicales entre ces deux Etats.
22. La question que la Cour est appelée à trancher est incontestablement de
nature juridique et non politique. Quant à l’existence d’un différend sur cette
question, elle est établie par le fait que les autorités françaises, bien que cons-
cientes de la contrariété au droit international de la procédure suivie dans cette
affaire, ne se sont pas estimées en mesure d’intervenir pour faire exécuter la
commission rogatoire concernant la transmission aux autorités judiciaires dji-
boutiennes de la procédure d’information relative à l’Affaire contre X du chef
d’assassinat sur la personne de Bernard Borrel .
23. En tout état de cause, la République de Djibouti se réserve le droit

d’avoir recours à la procédure de règlement des différends prévue par les
conventions en vigueur entre elle-même et la République française, telle la
convention sur la prévention et la répression des infractions contre les per-
sonnes jouissant d’une protection internationale, du fait des atteintes à l’hon-
neur et à la dignité du chef de l’Etat djiboutien. Cette convention stipule en
effet, en son article 13, que:

«1. Tout différend entre deux ou plusieurs Etats parties concernant
l’interprétation ou l’application de la présente convention qui n’est pas
réglé par voie de négociation est soumis à l’arbitrage, à la demande de l’un
d’entre eux. Si, dans les six mois qui suivent la date de la demande d’arbi-
trage, les parties ne parviennent pas à se mettre d’accord sur l’organisation
de l’arbitrage, l’une quelconque d’entre elles peut soumettre le différend à
la Cour internationale de Justice, en déposant une requête conformément
au Statut de la Cour...»

24. La République de Djibouti et la République française n’ayant pas for-
mulé de réserves sur l’article 13, elles sont toutes deux liées par la procédure de
règlement des différends établie par la convention sur la prévention et la répres- 17

JURISDICTION OF THE C OURT AND ADMISSIBILITY OF THEP RESENT A PPLICATION

18. As Members of the United Nations, the Republic of Djibouti and the
French Republic are ipso jure parties to the Statute of the Court.

The Republic of Djibouti has recognized as compulsory the jurisdiction of
the Court in accordance with Article 36, paragraph 2, of the Statute of the
Court.
19. France is one of 13 States which formerly recognized the compulsory
jurisdiction of the Court but no longer do so.
20. Accordingly, the Republic of Djibouti seeks to found the jurisdiction of

the Court under Article 38, paragraph 5, of the Rules of Court and is confident
that the French Republic will agree to submit to the jurisdiction of the Court to
settle the present dispute.
21. The Republic of Djibouti wishes to point out that the Treaty of Friend-
ship and Co-operation between the French Republic and the Republic of Dji-
bouti signed at Djibouti on 27 June 1977 records in its preamble the desire of
the two States “to fulfil the purposes and principles of the Charter of the
United Nations fostering international co-operation and friendly relations
among nations”. One of the fundamental principles of the United Nations
Charter is that disputes should be settled peacefully and the International
Court of Justice, as the principal judicial organ of the United Nations, can

effectively help to resolve the present dispute between the Republic of Djibouti
and the French Republic and to restore friendly relations between the two
States.
22. The question which the Court is asked to decide is indisputably legal, not
political, in nature. That there exists a dispute on the question is established by
the fact that the French authorities, while aware that the procedure followed in
this matter contravenes international law, have not considered themselves to be
in a position to intervene to procure the execution of the international letter
rogatory requesting the transmission to the judicial authorities in Djibouti of
the record of the investigation in the “Case against X for the murder of Ber-

nard Borrel”.
23. In any event, the Republic of Djibouti reserves the right to have recourse
to the dispute settlement procedure established by the conventions in force
between itself and the French Republic, such as the Convention on the Preven-
tion and Punishment of Crimes against Internationally Protected Persons, as a
result of the attacks on the honour and dignity of the Head of State of Dji-
bouti. Article 13 of that Convention provides:

“1. Any dispute between two or more States Parties concerning the
interpretation or application of this Convention which is not settled by
negotiation shall, at the request of one of them, be submitted to arbitra-
tion. If within six months from the date of the request for arbitration the

parties are unable to agree on the organization of the arbitration, any one
of those parties may refer the dispute to the International Court of Justice
by request in conformity with the Statute of the Court.”

24. As neither the Republic of Djibouti nor the French Republic has
entered any reservation to Article 13, both are bound by the dispute settle-
ment procedure established by the Convention on the Prevention and 18

sion des infractions contre les personnes jouissant d’une protection internatio-
nale, y compris les agents diplomatiques.
25. Conformément à l’article 31 du Statut de la Cour et l’article 35, para-
graphe 1, du Règlement de la Cour, la République de Djibouti déclare son

intention de désigner un juge ad hoc.
26. La République de Djibouti se réserve le droit de modifier et de compléter
la présente requête.

Fait à Djibouti, le 4 janvier 2006.

(Signé) Djama S OULEIMAN A LI. 19

Punishment of Crimes against Internationally Protected Persons, including
Diplomatic Agents.
25. In accordance with Article 31 of the Statute of the Court and Article 35,
paragraph 1, of the Rules of Court, the Republic of Djibouti states its intention

to choose a judge ad hoc.
26. The Republic of Djibouti reserves the right to amend and supplement
the present Application.

Djibouti, 4 January 2006.

(Signed) Djama S OULEIMAN A LI. 20

Annexe 1

TRAITÉ D’AMITIÉ ET DE COOPÉRATION

V ALÉRY G ISCARD D’ESTAING

P RÉSIDENT DE LAR ÉPUBLIQUE FRANÇAISE,

A tous ceux qui ces présentes lettres verront,
salut:

UN TRAITÉ D’AMITIÉ ET DE COOPÉRATION ENTRE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
ET LAR ÉPUBLIQUE DE D JIBOUTI AYANT ÉTÉ SIGNÉ D JIBOUTI LE27 JUIN1977,
TRAITÉ DONT LA TENEUR SUIT:

Article premier
Les Hautes Parties contractantes décident de fonder les relations de leurs

deux pays sur l’égalité, le respect mutuel et la paix.
Article 2

Les Hautes Parties contractantes proclament leur ferme volonté de préserver
et raffermir les liens de coopération et d’amitié existant entre leurs deux pays,
d’Œuvrer au renforcement de la paix et de la sécurité, de favoriser toute coo-
pération internationale visant à promouvoir la paix et le progrès culturel, éco-

nomique et social.
Article 3

Les Hautes Parties contractantes s’engagent à se concerter sur les mesures
mutuelles à prendre pour la stabilité de la monnaie de la République de Dji-
bouti dans le cadre de leur souveraineté.
Elles s’engagent également à se concerter sur les problèmes d’intérêt commun

et à favoriser le développement économique de leurs deux pays, et décident de
s’accorder mutuellement toute l’aide possible en vue de la réalisation des objec-
tifs qu’elles se sont fixés.

Article 4
Les Hautes Parties contractantes s’engagent à développer et renforcer la coo-
pération entre leurs deux pays dans les domaines de la culture, des sciences, de

la technique et de l’éducation.
Article 5

Les Hautes Parties contractantes favoriseront la coopération entre les diffé-
rents organismes nationaux publics et privés, entre les institutions écono-
miques, sociales et culturelles des deux pays et encourageront les échanges
d’expériences et d’information dans les domaines où elles le jugeraient, d’un

commun accord, utiles.
Article 6

Pour veiller à la mise en Œuvre des principes et à la poursuite des objectifs 21

Annex 1

TREATY OF FRIENDSHIP ANDC O-OPERATION

[Translation]

VALÉRY G ISCARD D’ESTAING
P RESIDENT OF THEFRENCH R EPUBLIC

To all who shall see these presents,

Greeting:

AT REATY OFFRIENDSHIP ANDC O-OPERATION BETWEEN THEFRENCH R EPUBLIC AND
THE R EPUBLIC OFDJIBOUT,S IGNED ATD JIBOUTI ON27 UNE 1977,
AND STATING AS FOLLOWS:

Article 1
The High Contracting Parties decide to found the relations between their two
countries on equality, mutual respect and peace.

Article 2

The High Contracting Parties proclaim their firm desire to preserve and
strengthen the ties of co-operation and friendship existing between their two
countries, to work to fortify peace and security, to foster all international
co-operation promoting peace and social, economic and cultural progress.

Article 3

The High Contracting Parties undertake to consult each other on the mutual
steps to be taken within the context of their sovereignty in favour of the
stability of the currency of the Republic of Djibouti.

They further undertake to consult each other on problems of mutual interest
and to foster the economic development of their two countries, and decide to
extend to each other all possible assistance in achieving the objectives they have
set for themselves.

Article 4

The High Contracting Parties undertake to develop and reinforce co-opera-
tion between their two countries in the areas of culture, science, technology and
education.

Article 5
The High Contracting Parties shall foster co-operation between the various

public and private national organizations and between the cultural, social and
economic institutions of the two countries and shall promote the sharing of
experience and the exchange of information in those fields in which they shall
jointly deem it useful.

Article 6

There is hereby created a France-Djibouti Co-operation Commission, made 22

définis dans le présent traité et dans les conventions et accords particuliers
passés entres les deux gouvernements, il est institué une commission franco-
djiboutienne de coopération composée de représentants des deux gouverne-
ments.

Toutes les relations de coopération ainsi que l’application des différents
accords conclus entre les deux Etats relèvent de la compétence de cette commis-
sion.

Article 7
La commission se réunit en session ordinaire une fois par an, alternativement
dans les deux capitales, à une date fixée d’un commun accord.
La présidence des réunions plénières est alternativement assurée par un
membre du Gouvernement de la République française et par un membre du Gou-

vernement de la République de Djibouti. Les ministres peuvent, le cas échéant,
se faire représenter par un haut fonctionnaire dûment habilité à cet effet.
Les sessions ordinaires examinent tous les problèmes posés par la coopéra-
tion franco-djiboutienne.
La commission fait aux deux gouvernements les recommandations qu’elle
juge de nature à renforcer et à développer la coopération. Elle propose, le cas
échéant, aux deux gouvernements d’apporter auxdits accords les aménage-
ments qui lui paraîtraient nécessaires.

Article 8

Le présent traité sera ratifié. Il entrera en vigueur lors de l’échange des ins-
truments de ratification, lequel aura lieu à Djibouti dès que faire se pourra.

Fait à Djibouti le 27 juin 1977,
(en double exemplaire original).

Pour la République de Djibouti, Pour la République française,

(Signé) Hassan G OULED A PTIDON, (Signé) Robert G ALLEY ,

président de la République de Djibouti. ministre de la coopération.

A YANT vu et examiné ledit traité nous l’avons approuvé et approuvons en
toutes et chacune de ses parties, en vertu des dispositions qui y sont contenues
et conformément à l’article 52 de la Constitution.

D ÉCLARONS qu’il est accepté, ratifié et confirmé et promettons qu’il sera invio-
lablement observé.
E N FOI de quoi, nous avons donné les présentes, revêtues du sceau de la
République.

A Paris, le 19 octobre 1979.

(Signé) Président de la République.
(Signé) Premier ministre. (Signé) Ministre des affaires étrangères.

[Certifié conforme à l’original.] 23

up of representatives from the two Governments, to oversee the implementa-
tion of the principles and the pursuit of the objectives defined in the present
Treaty and in the conventions and specific agreements entered into between the
two Governments.

All relations of co-operation, as well as the application of the various agree-
ments entered into between the two States, shall fall within the jurisdiction of
the Commission.

Article 7
The Commission shall meet annually in an ordinary session, in one or the
other capital on an alternating basis, on a date set by joint agreement.
The chairmanship of the plenary meetings shall alternate between a member
of the Government of the French Republic and a member of the Government

of the Republic of Djibouti. Ministers may be represented by senior officials
duly authorized for said purpose.
Ordinary sessions shall consider any problems raised by co-operation between
France and Djibouti.
The Commission shall make those recommendations to the two Govern-
ments which it believes suitable for strengthening and developing co-operation.
It shall suggest to the two Governments that they make any amendments to
said agreements which the Commission deems necessary.

Article 8

The present Treaty shall be ratified. It shall enter into force upon the
exchange of instruments of ratification, which shall take place in Djibouti at the
earliest possible date.

Done at Djibouti, 27 June 1977,
(in duplicate).

For the Republic of Djibouti, For the French Republic,

(Signed) Hassan G OULED A PTIDON, (Signed) Robert G ALLEY,

President of the Republic of Djibouti. Minister of Co-operation.

H AVING seen and considered said Treaty, we have approved it and approve
each and every part of it, pursuant to the provisions thereof and in accordance
with Article 52 of the Constitution.

W E DECLARE that it is accepted, ratified and confirmed and promise that it
will be faithfully carried out.
IN WITNESS WHEREOF , we have signed this instrument, bearing the Seal of the
Republic.

Paris, 19 October 1979.

(Signed) President of the Republic.
(Signed) Prime Minister. (Signed) Minister for Foreign Affairs.

[Certified as conforming to the original.] 24

Annexe 2

C ONVENTION D’ENTRAIDE JUDICIAIRE EN MATIÈRE PÉNALE ENTRE
LE G OUVERNEMENT DE LA R ÉPUBLIQUE DED JIBOUTI ET LG OUVERNEMENT
DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Le Gouvernement de la République de Djibouti et le Gouvernement de la
République française désireux de conclure une convention d’entraide judiciaire
en matière pénale sont convenus des dispositions suivantes:

T ITREI

D ISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 1

1. Les deux Etats s’engagent à s’accorder mutuellement, selon les disposi-
tions de la présente convention, l’entraide judiciaire la plus large possible dans
toute procédure visant des infractions dont la répression est, au moment où
l’entraide est demandée, de la compétence des autorités judiciaires de l’Etat

requérant.
2. La présente convention ne s’applique ni à l’exécution des décisions d’arres-
tation et de condamnation ni aux infractions militaires qui ne constituent pas
des infractions de droit commun.

Article 2

L’entraide judiciaire pourra être refusée:
a) si la demande se rapporte à des infractions considérées par l’Etat requis soit
comme des infractions politiques, soit comme des infractions connexes à

des infractions politiques, soit comme des infractions en matière de taxes et
impôts, de douane et de change;
b) si la demande se rapporte à des infractions qui ne sont pas punissables à la
fois par la loi de l’Etat requérant et celle de l’Etat requis;
c) si l’Etat requis estime que l’exécution de la demande est de nature à porter
atteinte à sa souveraineté, à sa sécurité, à son ordre public ou à d’autres de
ses intérêts essentiels.

TITRE II
COMMISSIONS ROGATOIRES

Article 3

1. L’Etat requis fera exécuter, conformément à sa législation, les commis-
sions rogatoires relatives à une affaire pénale qui lui seront adressées par les
autorités judiciaires de l’Etat requérant et qui ont pour objet d’accomplir des 25

Annex 2

C ONVENTION ONM UTUAL ASSISTANCE ICRIMINALM ATTERS
BETWEEN THEGOVERNMENT OF THER EPUBLIC OD JIBOUTI AND

THE GOVERNMENT OF THEF RENCHR EPUBLIC

[Translation]

The Government of the Republic of Djibouti and the Government of the

French Republic, desirous of concluding a Convention on Mutual Assistance
in Criminal Matters, have agreed on the following provisions:

CHAPTERI

G ENERAL PROVISIONS

Article 1

1. The two States undertake to afford each other, in accordance with the
provisions of this Convention, the widest measure of mutual assistance in pro-
ceedings in respect of offences the punishment of which, at the time of the
request for assistance, falls within the jurisdiction of the judicial authorities of

the requesting State.
2. This Convention does not apply to arrests, the enforcement of verdicts or
offences under military law which are not offences under ordinary criminal law.

Article 2

Assistance may be refused:
(a) if the request concerns an offence which the requested State considers a

political offence, an offence connected with a political offence, or a fiscal,
customs or foreign exchange offence;

(b) if the request concerns an offence which is not punishable under the law of
both the requesting State and the requested State;
(c) if the requested State considers that execution of the request is likely to

prejudice its sovereignty, its security, its ordre public or other of its essen-
tial interests.

C HAPTERII

LETTERSR OGATORY

Article 3

1. The requested State shall execute in accordance with its law any letters
rogatory relating to a criminal matter and addressed to it by the judicial
authorities of the requesting State for the purpose of procuring evidence or 26

actes d’instruction ou de communiquer des pièces à conviction, des dossiers ou
des documents.
2. Si l’Etat requérant désire que les témoins ou les experts déposent sous ser-
ment, il en fera expressément la demande et l’Etat requis y donnera suite si sa
législation ne s’y oppose pas.
3. L’Etat requis ne pourra transmettre que des copies ou photocopies certi-

fiées conformes des dossiers ou documents demandés. Toutefois, si l’Etat
requérant demande expressément la communication des originaux, il sera donné
suite à cette demande dans toute la mesure du possible.
Article 4

Si l’Etat requérant le demande expressément, l’Etat requis l’informera de la
date et du lieu d’exécution de la commission rogatoire. Les autorités et per-
sonnes en cause pourront assister à cette exécution si l’Etat requis y consent.

Article 5
1. L’Etat requis pourra surseoir à la remise des objets, dossiers ou docu-

ments dont la communication est demandée, s’ils lui sont nécessaires pour une
procédure pénale en cours.
2. Les objets, ainsi que les originaux des dossiers ou documents, qui auront
été communiqués en exécution d’une commission rogatoire, seront renvoyés
aussitôt que possible par l’Etat requérant à l’Etat requis, à moins que celui-ci
n’y renonce.

T ITRE III

R EMISE D’ACTES DE PROCÉDURE ET DE DÉCISIONS JUDICIAIRES ,
COMPARUTION DE TÉMOINS ,EXPERTS
ET PERSONNES POURSUIVIES

Article 6

1. L’Etat requis procédera à la remise des actes de procédure et des décisions
judiciaires qui lui seront envoyés à cette fin par l’Etat requérant.
Cette remise pourra être effectuée par simple transmission de l’acte ou de la
décision au destinataire.
Elle s’effectuera conformément à la législation de l’Etat requis.
2. La preuve de la remise se fera au moyen d’un récépissé daté et signé par le
destinataire ou d’une déclaration de l’Etat requis constatant le fait, la forme et
la date de la remise. L’un ou l’autre de ces documents sera immédiatement

transmis à l’Etat requérant. Si la remise n’a pu se faire, l’Etat requis en fera
connaître immédiatement le motif à l’Etat requérant.

Article 7

Le témoin ou l’expert qui n’aura pas déféré à une citation à comparaître dont
la remise a été demandée ne pourra être soumis, alors même que cette citation
contiendrait des injonctions, à aucune sanction ou mesure de contrainte, à
moins qu’il ne se rende par la suite de son plein gré sur le territoire de l’Etat
requérant et qu’il n’y soit régulièrement cité à nouveau.

Article 8

Les indemnités à verser, ainsi que les frais de voyage et de séjour à rembour- 27

transmitting articles to be produced in evidence, records or documents.

2. If the requesting State desires witnesses or experts to give evidence on
oath, it shall expressly so request, and the requested State shall comply with the
request if its law does not prohibit it.
3. The requested State may transmit certified copies or certified photostat
copies of records or documents requested, unless the requesting State expressly
requests the transmission of originals, in which case the requested State shall
make every effort to comply with the request.

Article 4

On the express request of the requesting State the requested State shall state
the date and place of execution of the letters rogatory. Officials and interested
persons may be present if the requested State consents.

Article 5
1. The requested State may delay the handing over of any property, records
or documents requested, if it requires the said property, records or documents

in connection with pending criminal proceedings.
2. Any property, as well as original records or documents, handed over in
execution of letters rogatory shall be returned by the requesting State to the
requested State as soon as possible unless the latter waives the return thereof.

C HAPTER III

S ERVICE OFW RITS AND R ECORDS OF JUDICIALV ERDICTS,
A PPEARANCE OF W ITNESSE,E XPERTS AND P ROSECUTED PERSONS

Article 6

1. The requested State shall effect service of writs and records of judicial ver-
dicts which are transmitted to it for this purpose by the requesting State.
Service may be effected by simple transmission of the writ or record to the
person to be served.
Service shall be effected in accordance with the law of the requested State.

2. Proof of service shall be given by means of a receipt dated and signed by
the person served or by means of a declaration made by the requested State
that service has been effected and stating the form and date of such service.
One or other of these documents shall be sent immediately to the requesting
State. If service cannot be effected, the reasons shall be communicated imme-
diately by the requested State to the requesting State.

Article 7
A witness or expert who has failed to answer a summons to appear, service

of which has been requested, shall not, even if the summons contains a notice
of penalty, be subjected to any punishment or measure of restraint, unless sub-
sequently he voluntarily enters the territory of the requesting State and is there
again duly summoned.

Article 8
The allowances, including subsistence, to be paid and the travelling expenses 28

ser au témoin ou à l’expert par l’Etat requérant seront calculés depuis le lieu de
sa résidence et lui seront accordés selon des taux au moins égaux à ceux prévus
par les tarifs et règlements en vigueur dans l’Etat où l’audition doit avoir lieu.

Article 9

1. Si l’Etat requérant estime que la comparution personnelle d’un témoin ou
d’un expert devant ses autorités judiciaires est particulièrement nécessaire, il en
fera mention dans la demande de remise de la citation et l’Etat requis en infor-
mera le témoin ou l’expert. L’Etat requis fera connaître à l’Etat requérant la
réponse du témoin ou de l’expert.
2. Dans le cas prévu au paragraphe 1 du présent article, la demande ou la
citation devra mentionner le montant approximatif des indemnités à verser,
ainsi que des frais de voyage et de séjour à rembourser.
3. Si une demande lui est présentée à cette fin, l’Etat requis pourra consentir
une avance au témoin ou à l’expert. Celle-ci sera mentionnée sur la citation et
remboursée par l’Etat requérant.

Article 10
1. Toute personne détenue dont la comparution personnelle en qualité de

témoin ou aux fins de confrontation est demandée par l’Etat requérant sera
transférée temporairement sur le territoire où l’audition doit avoir lieu sous
condition de son renvoi dans le délai indiqué par l’Etat requis et sous réserve
des dispositions de l’article 11 dans la mesure où celles-ci peuvent s’appliquer.

2. Le transfèrement pourra être refusé:
a) si la personne détenue n’y consent pas,
b) si sa présence est nécessaire dans une procédure pénale en cours sur le ter-

ritoire de l’Etat requis,
c) si son transfèrement est susceptible de prolonger sa détention ou,
d) si d’autres considérations impérieuses s’opposent à son transfèrement sur le
territoire de l’Etat requérant.
3. La personne transférée devra rester en détention sur le territoire de l’Etat
requérant, à moins que l’Etat requis du transfèrement ne demande sa mise en
liberté.

Article 11

1. Aucun témoin ou expert, de quelque nationalité qu’il soit, qui, à la suite
d’une citation, comparaîtra devant les autorités judiciaires de l’Etat requérant,
ne pourra être ni poursuivi, ni détenu, ni soumis à aucune autre restriction de
sa liberté individuelle sur le territoire de cet Etat pour des faits ou condamna-
tions antérieurs à son départ du territoire de l’Etat requis.
2. Aucune personne, de quelque nationalité qu’elle soit, citée devant les
autorités judiciaires de l’Etat requérant afin d’y répondre de faits pour lesquels
elle fait l’objet de poursuites, ne pourra y être ni poursuivie, ni détenue, ni sou-
mise à aucune autre restriction de sa liberté individuelle pour des faits ou
condamnations antérieurs à son départ du territoire de l’Etat requis et non visés
par la citation.
3. L’immunité prévue au présent article cessera lorsque le témoin, l’expert ou
la personne poursuivie, ayant eu la possibilité de quitter le territoire de l’Etat
requérant pendant soixante jours consécutifs après que sa présence n’était plus 29

to be refunded to a witness or expert by the requesting State shall be calculated
as from his place of residence and shall be at rates at least equal to those pro-
vided for in the scales and rules in force in the State where the hearing is
intended to take place.

Article 9

1. If the requesting State considers the personal appearance of a witness or
expert before its judicial authorities especially necessary, it shall so mention in
its request for service of the summons and the requested State shall so inform
the witness or expert. The requested State shall inform the requesting State of
the reply of the witness or expert.
2. In the case provided for under paragraph 1 of this article the request
or the summons shall indicate the approximate allowances payable and the
travelling and subsistence expenses refundable.
3. If a specific request is made, the requested State may grant the witness or
expert an advance. The amount of the advance shall be endorsed on the sum-
mons and shall be refunded by the requesting State.

Article 10
1. A person in custody whose personal appearance as a witness or for pur-

poses of confrontation is applied for by the requesting State shall be temporar-
ily transferred to the territory where the hearing is intended to take place,
provided that he shall be sent back within the period stipulated by the requested
State and subject to the provisions of Article 11 in so far as these are appli-
cable.
2. Transfer may be refused:
(a) if the person in custody does not consent,
(b) if his presence is necessary at criminal proceedings pending in the territory

of the requested State,
(c) if transfer is liable to prolong his detention, or
(d) if there are other overriding grounds for not transferring him to the terri-
tory of the requesting State.
3. The transferred person shall remain in custody in the territory of the
requesting State, unless the State from which transfer is requested applies for
his release.

Article 11

1. A witness or expert, whatever his nationality, appearing on a summons
before the judicial authorities of the requesting State shall not be prosecuted or
detained or subjected to any other restriction of his personal liberty in the ter-
ritory of that State in respect of acts or convictions anterior to his departure
from the territory of the requested State.
2. A person, whatever his nationality, summoned before the judicial authori-
ties of the requesting State to answer for acts forming the subject of proceed-
ings against him, shall not be prosecuted or detained or subjected to any other
restriction of his personal liberty for acts or convictions anterior to his depar-
ture from the territory of the requested State and not specified in the summons.

3. The immunity provided for in this article shall cease when the witness or
expert or prosecuted person, having had for a period of 60 consecutive days
from the date when his presence is no longer required by the judicial authorities 30

requise par les autorités judiciaires, sera néanmoins demeurée sur ce territoire
ou y sera retournée après l’avoir quitté.

T ITREIV

C ASIER JUDICIAIRE

Article 12

1. L’Etat requis communiquera, dans la mesure où ses autorités judiciaires
pourraient elles-mêmes les obtenir en pareil cas, les extraits du casier judiciaire
et tous renseignements relatifs à ce dernier qui lui seront demandés par les auto-
rités judiciaires de l’Etat requérant pour les besoins d’une affaire pénale.
2. Dans les cas autres que ceux prévus au paragraphe 1 du présent article, il
sera donné suite à pareille demande dans les conditions prévues par la législa-
tion, les règlements ou la pratique de l’Etat requis.

T ITRE V

PROCÉDURE

Article 13

1. Les demandes d’entraide devront contenir les indications suivantes:
a) l’autorité dont émane la demande,
b) l’objet et le motif de la demande,
c) dans la mesure du possible, l’identité et la nationalité de la personne en

cause, et
d) le nom et l’adresse du destinataire s’il y a lieu, ou le plus grand nombre
possible de renseignements permettant son identification et sa localisation.

2. Les commissions rogatoires prévues à l’article 3 mentionneront en outre
l’inculpation et contiendront un exposé sommaire des faits.
Article 14

1. Les commissions rogatoires prévues à l’article 3 seront adressées par le
ministère de la justice de l’Etat requérant au ministère de la justice de l’Etat
requis et renvoyés par la même voie.
2. En cas d’urgence, les commissions rogatoires prévues à l’article 3 seront
adressées directement par les autorités judiciaires de l’Etat requérant aux auto-
rités judiciaires de l’Etat requis. Une copie de ces commissions rogatoires devra
être communiquée en même temps au ministère de la justice de l’Etat requis.

Les commissions rogatoires seront renvoyées accompagnées des pièces rela-
tives à l’exécution par la voie prévue au paragraphe 1 du présent article.
3. Les demandes prévues au paragraphe 1 de l’article 12 pourront être adres-
sées directement par les autorités judiciaires au service compétent de l’Etat
requis, et les réponses pourront être renvoyées directement par ce service. Les
demandes prévues au paragraphe 2 de l’article 12 seront adressées par le mi-
nistère de la justice de l’Etat requérant au ministère de la justice de l’Etat requis.

4. Les demandes d’entraide judiciaire autres que celles prévues aux para- 31

an opportunity of leaving, has nevertheless remained in the territory, or having
left it, has returned.

CHAPTER IV

JUDICIAL RECORDS

Article 12

1. A requested State shall communicate extracts from and information
relating to judicial records, requested from it by the judicial authorities
of the requesting State and needed in a criminal matter, to the same extent that
these may be made available to its own judicial authorities in like case.
2. In any case other than that provided for in paragraph 1 of this article the
request shall be complied with in accordance with the conditions provided for
by the law, regulations or practice of the requested State.

C HAPTER V

P ROCEDURE

Article 13

1. Requests for mutual assistance shall indicate as follows:
(a) the authority making the request,
(b) the object of and the reason for the request,
(c) where possible, the identity and the nationality of the person concerned,

and
(d) where necessary, the name and address of the person to be served or as
much information as possible allowing for the person to be identified and
located.

2. Letters rogatory referred to in Article 3 shall, in addition, state the offence
and contain a summary of the facts.
Article 14

1. Letters rogatory referred to in Article 3 shall be addressed by the Ministry
of Justice of the requesting State to the Ministry of Justice of the requested
State and shall be returned through the same channels.
2. In case of urgency, letters rogatory referred to in Article 3 shall be
addressed directly by the judicial authorities of the requesting State to the judi-
cial authorities of the requested State. A copy of such letters rogatory shall be
communicated at the same time to the Ministry of Justice of the requested

State.
Letters rogatory shall be returned together with the relevant documents
through the channels stipulated in paragraph 1 of this article.
3. Requests provided for in paragraph 1 of Article 12 may be addressed
directly by the judicial authorities concerned to the appropriate authorities of
the requested State, and the replies may be returned directly by those authori-
ties. Requests provided for in paragraph 2 of Article 12 shall be addressed by
the Ministry of Justice of the requesting State to the Ministry of Justice of the
requested State.
4. Requests for mutual assistance other than those provided for in para- 32

graphes 1 et 3 du présent article, et notamment les demandes d’enquête préli-
minaire à la poursuite, devront être adressées par le ministère de la justice de
l’Etat requérant au ministère de la justice de l’Etat requis et renvoyées par la
même voie.

Article 15

Les demandes d’entraide judiciaire et les pièces les accompagnant doivent
être revêtues de la signature et du sceau d’une autorité compétente ou authen-
tifiées par cette autorité. Ces documents sont dispensés de toute formalité de
légalisation.

Article 16
Si l’autorité saisie d’une demande d’entraide est incompétente pour y donner
suite, elle transmettra d’office cette demande à l’autorité compétente de son
pays et, dans le cas où la demande a été adressée par la voie directe, elle en
informera par la même voie l’Etat requérant.

Article 17

Tout refus d’entraide judiciaire sera motivé.
Article 18

Sous réserve des dispositions de l’article 8, l’exécution des demandes
d’entraide, y compris les commissions rogatoires, ne donnera lieu au rembour-
sement d’aucuns frais, à l’exception de ceux occasionnés par l’intervention
d’experts sur le territoire de l’Etat requis.

T ITREVI
D ÉNONCIATION AUX FINS DE POURSUITE

Article 19

1. Toute dénonciation adressée par un Etat en vue de saisir les autorités judi-
ciaires de l’autre Etat chargées de la poursuite fera l’objet de communications
entre ministères de la justice.
2. L’Etat requis fera connaître la suite donnée à cette dénonciation et trans-
mettra s’il y a lieu copie de la décision intervenue.

TITRE VII
uCHANGE D ’AVIS DE CONDAMNATION

Article 20

Chacun des deux Etats donnera à l’autre Etat avis des sentences pénales qui
concernent les ressortissants de ce dernier Etat et qui ont fait l’objet d’une ins-
cription au casier judiciaire. Les ministères de la justice se communiqueront cet
avis à la fin de chaque année. 33

graphs 1 and 3 of this article and, in particular, requests for investigation pre-
liminary to prosecution, shall be addressed by the Ministry of Justice of the
requesting State to the Ministry of Justice of the requested State and shall be
returned by the same channels.

Article 15
Requests for mutual assistance and accompanying documents shall either
bear the signature and seal of a competent authority or be authenticated by

such an authority. They shall not require any form of certification.

Article 16
Where the authority which receives a request for mutual assistance has no
jurisdiction to comply therewith, it shall, ex officio, transmit the request to the
competent authority of its country and shall so inform the requesting State

through the direct channels, if the request has been addressed through such
channels.
Article 17

Reasons shall be given for any refusal of mutual assistance.

Article 18
Subject to the provisions of Article 8, execution of requests for mutual assist-

ance, including letters rogatory, shall not entail refunding of expenses except
those incurred by the attendance of experts in the territory of the requested
State.

C HAPTER VI

LAYING OF INFORMATION IN C ONNECTION WITH PROCEEDINGS

Article 19

1. Information laid by one State with a view to seising the other State’s judi-
cial authorities responsible for taking proceedings shall be transmitted between
the Ministries of Justice concerned.
2. The requested State shall notify the requesting State of any action taken
on such information and shall forward a copy of the record of any verdict pro-
nounced.

C HAPTER VII
EXCHANGE OF INFORMATION FROM JUDICIAL R ECORDS

Article 20

Each of the two States shall inform the other State of all criminal convictions
in respect of nationals of the latter State that are entered in the judicial records.
The Ministries of Justice shall communicate such information to each other at
the end of each year. 34

T ITRE VIII

EXERCICE DE LA PROFESSION D ’AVOCAT

Article 21
Les avocats membres d’un barreau français ou djiboutien peuvent, à l’occa-

sion de toute procédure relative à une infraction, assister les parties devant les
juridictions et les organismes juridictionnels de l’autre Etat, tant au cours des
mesures d’instruction qu’à l’audience, dans les mêmes conditions que les avo-
cats de cet Etat.
L’avocat qui use de la faculté d’assister les parties devant une juridiction ou
tout organisme juridictionnel de l’autre Etat doit respecter les règles profession-
nelles et les usages locaux en vigueur dans l’Etat d’accueil, sans préjudice des
obligations qui lui incombent dans l’Etat de provenance. Il doit être introduit
auprès de la juridiction par le bâtonnier compétent dans l’Etat d’accueil, auquel

il indique notamment l’organisation professionnelle dont il relève et la juridic-
tion près de laquelle il exerce ordinairement, en établissant sa qualité d’avocat.
Il doit se faire assister par un avocat dudit Etat et, pour la réception de toute
notification prévue par la loi, faire élection de domicile chez cet avocat.

T ITREIX

D ISPOSITIONS FINALES

Article 22
1. Chacun des deux Etats contractants notifiera à l’autre l’accomplissement

des procédures requises par sa Constitution pour l’entrée en vigueur de la pré-
sente convention. Les notifications constatant l’accomplissement de ces procé-
dures seront échangées aussitôt que faire se pourra.
2. La présente convention entrera en vigueur le premier jour du deuxième
mois suivant la date de la réception de la dernière de ces notifications.
3. Chacun des deux Etats pourra à tout moment dénoncer la présente
convention en adressant à l’autre par la voie diplomatique une notification de
dénonciation; la dénonciation prendra effet un an après la date de réception de
ladite notification.

E N FOI DE QUOI, les représentants des deux gouvernements, dûment autorisés,
ont signé la présente convention et y ont apposé leur sceau.

Fait à Djibouti, le 27 septembre 1986 en double exemplaire, en langue fran-
çaise, les deux textes faisant également foi.

Pour le Gouvernement de la Pour le Gouvernement de la
République de Djibouti, République française,

(Signature illisible) (Signature illisible)

[Certifié conforme à l’original.] 35

CHAPTER VIII

EXERCISE OF THE PROFESSION OF LAWYER

Article 21

Lawyers who are members of a Bar in France or Djibouti may assist parties
in proceedings concerning an offence before the courts or other tribunals of the
other State, both during investigative proceedings and at trial, under the same
conditions as lawyers of the other State.

A lawyer exercising the right to assist parties before a court or other tribunal
of the other State shall respect the professional rules and local customs in effect

in the host State, without prejudice to his obligations in the home State. He
must be introduced to the court by the competent Chairman of the Bar in the
host State, whom he shall inform of, inter alia, the professional organization to
which he belongs and the court before which he ordinarily practices, and to
whom he shall provide proof that he is a lawyer. He shall be assisted by a
lawyer from the host State and, for the receipt of any notice provided for by
law, shall choose said lawyer’s firm as his address for service.

CHAPTER IX
F INALP ROVISIONS

Article 22

1. Each of the two contracting States shall notify the other of the completion
of the procedures required by its Constitution to enable the present Convention
to enter into force. The notices stating that such procedures have been com-
pleted shall be exchanged at the earliest possible date.
2. The present Convention shall enter into force on the first day of the

second month following the date of receipt of the latter of these notices.
3. Either of the two States may at any time denounce the present Conven-
tion by addressing a notice of denunciation to the other State by diplomatic
channels; denunciation shall take effect one year after the date on which said
notice is received.

IN WITNESS WHEREOF , the duly empowered representatives of the two Govern-
ments have signed the present Convention and placed their seals thereon.

Done at Djibouti, on 27 September 1986 in duplicate, in the French lan-
guage, the two texts being equally authentic.

For the Government of For the Government of
the Republic of Djibouti, the French Republic,

(Signature illegible) (Signature illegible)

[Certified as conforming to the original.] 36

III. DÉLÉGATION DE POUVOIRS

Nous, Ismaïl Omar Guelleh, président de la République, chef du gouverne-
ment, donnons pleins pouvoirs à Monsieur Djama Souleiman Ali, procureur de
la République de Djibouti.
A l’effet de déposer, auprès de la Cour internationale de Justice, la requête de
la République de Djibouti contre la République française au sujet de la viola-
tion par cette dernière de ses obligations internationales envers la République
de Djibouti et notamment la violation de la convention entre la République
de Djibouti et le Gouvernement de la République française, en date du 27 sep-
tembre 1986.
Promettons d’accomplir et d’exécuter tout ce qu’il aura signé et stipulé en
notre nom sans permettre qu’il y soit contrevenu de quelque manière que ce
soit.

En foi de quoi, nous avons fait apposer à ces présentes le sceau de la Répu-

blique.

Fait à Djibouti, le 28 décembre 2005.

(Signé) Ismaïl Omar G UELLEH . 37

III. DELEGATION OF POWERS

[Translation]

We, Ismaïl Omar Guelleh, President of the Republic, Head of Government,
grant Full Powers to Mr. Djama Souleiman Ali, State Prosecutor of Djibouti.

For the purpose of filing with the International Court of Justice the Applica-
tion by the Republic of Djibouti against the French Republic concerning the
violation by the latter of its international obligations towards the Republic of
Djibouti, notably the violation of the Convention between the Republic of
Djibouti and the Government of the French Republic dated 27 September
1986.
We promise to accomplish and carry out whatever may be signed and stipu-
lated in Our Name without allowing any contravention thereof.

In witness whereof, we have had the seal of the Republic placed on these

presents.

Done at Djibouti, 28 December 2005.

(Signed) Ismaïl Omar G UELLEH . 38

IV. LETTRE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
ET DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
DE LA RÉPUBLIQUE DE DJIBOUTI AU PRÉSIDENT
DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

R ÉPUBLIQUE DED JIBOUTI
Unité-Egalité-Paix

A M. le président de la Cour internationale de Justice

Monsieur le président,

J’ai l’honneur de vous informer que, conformément au paragraphe 1 de
l’article 42 du Statut de la Cour et au paragraphe 2 de l’article 40 du Règlement
de la Cour, le Gouvernement de la République de Djibouti a nommé comme
agent M. Djama Souleiman Ali, procureur de la République de Djibouti, dans
l’affaire suivante: République de Djibouti contre République française, concer-
nant la violation par la République française envers la République de Djibouti
de ses obligations internationales découlant de la convention d’entraide judi-
ciaire en matière pénale entre le Gouvernement de la République de Djibouti et

le Gouvernement de la République française du 27 septembre 1986.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’assurance de ma parfaite
considération.

(Signé) Mahmoud Ali Y OUSSOUF,
ministre des affaires étrangères et de la

coopération internationale. 39

IV. LETTER FROM THE MINISTER FOR FOREIGN AFFAIRS
AND INTERNATIONAL CO-OPERATION OF THE REPUBLIC OF
DJIBOUTI TO THE PRESIDENT OF THE INTERNATIONAL
COURT OF JUSTICE

[Translation]

R EPUBLIC OFD JIBOUTI
Unity-Equality-Peace

To the President of the International Court of Justice

Mr. President,

I have the honour to inform you that, in accordance with Article 42, para-
graph 1, of the Statute of the Court and Article 40, paragraph 2, of the Rules
of Court, the Government of the Republic of Djibouti has appointed Mr. Djama
Souleiman Ali, State Prosecutor of Djibouti, as Agent in the following case:
Republic of Djibouti v. the French Republic, concerning the violation by the
French Republic of its international obligations to the Republic of Djibouti
under the Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters between the
Government of the Republic of Djibouti and the Government of the French

Republic, of 27 September 1986.

Please accept, Mr. President, the assurances of my highest consideration.

(Signed) Mahmoud Ali Y OUSSOUF,
Minister for Foreign Affairs and

International Co-operation.PRINTED IN THE NETHERLANDS

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